ey I3f-: &£ 3 v* *&?•'■ _±x_ CliASSE Volume !TW.^j"ffJ". . Sr/vsr Entrée NoVT^.^tïS REFERENCE/CONSULTATION .. tyot.to bé taken from.the Library. | Ce! ouvrage ne-jSeuf être consulté Qu'£ *•? .7* * la Bibliothèque ïwn Sfc^&A 4 MO ^ « : 4H :œ.v/q?8.^. lis ;^>^ «^■rvî-ft* 5 V(**'fl k'SBr^m* ■•<£''Î^BH ^Tflfc? irt 04^:3* ^ï&fe lÈ' Digitized by the Internet Archive in 2012 with funding from University of Toronto http://archive.org/details/dictionnair02orbi DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. TOME DEUXIEME. LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. Zoologie générale, AnatoEnie, Physiologie, Tératologie et Anthropologie. ai ai. CASIMIR BROUSSAIS,#,D. M. .professeur à l'hô- pital militaire du Val-de-Grâce. DDPONCHÊLfib, #, méd. de l'École polytechniq. fc, D.-M., membre de l'Institut, pro- DUVERNOY, #, „. fesseurau Collège de France, etc. MILNE EDWARDS, O. $<, D.-M., menib. de l'îns. FLOURENS, C. $5, D.-M., secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, membre de l'Académie française, etc. MM. ISIDORE GEOFFROY S.-I11LAIRE.O. %, D.-M., membre de l'Institut, in.«p. génér. de rUuiversité, professeur-administrateur au Muséum d'bisloire naturelle , etc. DE HUMliOLDT (le baron Alexandre), C. #, mem- bre de l'Institut de France, de l'Académie royale de Berlin, etc. MARTIN SAINT-ANGE, O. %, D. M., membre de plusieurs sociétés savantes. Mammifères et Oiseaux. ISIDORE GEOFFROY S.-I1ILA1RE, O. #, D.-M. membre de l'Institut, etc. BAUDEMENT, professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société philomatique. GERBE, aide-naturaliste au Collège de France. DE LAFRESfliYE, membre de plusieurs soc. say, LAURILLARD, Jj£, membre de plusieurs société* savantes. DE OUATREFAGES, %, docteur en médecine, etc. ROULIN, membre de la Société philomatique, etc. Reptiles et Poissons. BIJSRON, $î, professeur d'histoire naturelle VALENCIENNES, $fc, membre de l'Institut, profes- seur-administrat. au Muséum d'histoire naturelle. Mollusques. DESMAYES, 2}£, membre de plusieurs sociétés sav. VALENCIENNES, ifc, membre de l'Institut, etc. ALCIDE D'ORBIGNY, O. îjfc, membre de la Société philomatique, etc. Articulés. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Anne'lides, Helminthides, Systolides. AUDOCIN, #, D>M., membre de l'Institut, profes- seur-administrat. au Muséum d'histoire naturelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés sav. BOITARD, %:, auteur déplus, ouvrages d'hist. nat. BRULLÉ, ^,pmf. à la faculté des scienc. de Dijon. CIIEVROLAT, membre de plusieurs sociétés savant. DESMAREST, secrétaire de la soc. entomolog. de France. DUJARDIN , ifë , professeur d'histoire naturelle DCPONCHEL, îfe, membre de plusieurs sociétés sav. LUCAS, membre de la Société entomologique. GERVA1S, professeur d'histoire naturelle, membre de la Société philomatique. MILNE EDWARDS, O. #, D.-M. , membre de lTnstitut, profess.-administ. au Muséum d'histoire naturelle, etc. Zoophytes ou Rayonnes. (Echine-dermes, Acalèphes, Foraminifèi es, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) bre de la Société ALCI!*E D'ORBIGNY, O. #, : philomatique de France, etc. DUJARDIN, $£, professeur d'histoire naturelle, etc. MILNE EDWARDS,0.#,D..M.,mem.dePïnst., etc. Botanique. DE BRÉBISSON, membre de plusieurs sociétés sa- vantes. r.RONGNIART, O. #, D.-M., membre de ITnst., professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc. DECA1SNE, $fc, membre de l'Institut. DUCUARTRE , professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société philomatique, etc. DE JUSS1EU, O. #, D.-M., membre de ITnst. , pro- /esseur-administr. au Muséum d'histoire naturelle. LÉVEILLÉ, D.-M., memb.de la Société philomatiq, MONTAGNE, i&, D.-M., menib. de la Soc. phil., etc. RICHARD, $, D.M., membre de l'Institut, profes- seur à la Faculté de médecine. SPACH, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- Géologie , Minéralogie. CORDIER , C. i£ , membre de lTnstitut , prof.-adm. au Muséum d'histoire naturelle, etc. DELAFOSSE, %, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, etc. DESNOYERS, %, 1 ibliolhécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de plusieurs sociétés sav. ELIE DE REAUMONT.O. #, membre del'lnstitut, profes. au Collège de France, insp. gén. des mines. CIL D'ORBIGNY, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. , CONSTANT PREVOST, #, membre de lTnstitut, profes. de géologie à la Faculté des sciences, etc. Chimie, Physique et Astronomie. AliACO , C. ifc, secréiaire perpétuel de l'Académie des sciences, etc. BECQUEREL, O. jj£, membre del'lnstitut. profess.- admiu strateur au Muséumd'histoire naturelle, etc. DUMAS, C. #, D.-M., membre ie l'Inst., prof, de chim. àla fac. de méd. et àlafac. des scienc. , etc. PELOUZE, $î, membre de l'Institut, professeur de chimie au collège de France. PELTIER, membre de plusieurs sociétés satan- tes., RIVIÈRE, >jfe, professeur de sciences physique». F-.-1. înnnmeie de L. Martinet, rue Mignon. 2. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE RÉSUMANT ET COMPLÉTANT TOUS LES FAITS PRÉSENTÉS PAR LES ENCYCLOPÉDIES LES ANCIENS DICTIONNAIRES SCIENTIFIQUES les OEurres complètes de Buffon, et les Traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles DONNANT LA DESCRIPTION DES ÊTRES ET DES DIVERS PHÉNOMÈNES DE LA NATURE l'Étymologie et la Defloition des Noms scientifiques, les Principales Applications des corps organiques et inorganiques, à l'agriculture, à la médecine, aui arts industriels, etc. ARAGO, AUDOTJIN, BAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITA RD, DE BRÉBISSON, AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE, DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES D'ORBIGNY, DOYERE. DUCIIARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, ÉLIE DE BEAUMONT, FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, GERBE, GERVAIS, HOLLARD, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C, PREVOST, DE QUATREFAGES, ^~ OA|Vwflt*f" A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH, VALENCIENNES, ETC. BLIGTHEÇA DIRIGÉ PAR M. C. D'ORBIGNY ET ENRICHI d'un magnifique Atlas de £88 planches gravées snr acier TOME DEUXIÈME. PAltUS CHEZ LES ÉDITEURS, L. HOUSSIAUX ET C RUE ET HÔTEL MIGNON, 2 /Quartier de l'Ecole de-Médecine) 1861 JLMS TJB DES ABRÉVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations on petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laquelle ils appartiennent.) A- > Acal. . . . Acalèphes. Mam. . . . Mammifères. Anal, . . . Anatoraie. Mém. . . . Mémoire. Ann. . . . Annales. Météor. . . Météorologie. Annél . . . Annélides. Min. . . . . Minéralogie. Arach. . . Arachnides. Moll. . . . Mollusques. Aslr. . . . Astronomie. Myriap. . . Myriapode. Bot . . . . Botanique. Ois. . . . . Oiseaux. Bot. cr. . . Botanique cryptogami- Paléont. . . Paléontologie. que. Ph. ou Phc m. Phanérogame, ou pha Bot. ph. . . Botanique phan^roga- nérogamie. mique. Phys . . . . Physique. Bull . . . . Bulletin. Physiol, . . Physiologie. C/iim. • • . Chimie. PI . Planche. *Cirrh. . . . Cirrhopodes. Poiss. . . Poissons. Crust. . . . Crustacés. Polyp. . . Polypes, Polypier». Échin . . . Echinodennes. Rad. . . . Radiaires. Fig. . . . Foramin . . Figure. . Foraminifères. Rept. . . . Reptiles. Spong. . . Spongiaires. Foss . . . . Fossile. Systol. . . Systolides. G. ou g. . Genre. Syn ouSy ion. Synonyme. Géol. . . . Géologie. Térat. . , . Tératologie. Helm. . . . ilelminthides. V. ou Voy . . Voyez. Hist. nat. . Histoire naturelle. Vulg. . . . . Vulgaire. In fus. . . . Infusoires. Zool. . . . . Zoologie. Ins. . . . . Insectes. Zoopn . . . . Zoophytes. -rï^Y DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. APIS APHODIE. Aphodius (*?otfo«, excré- ment). iNS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes , établi par Illiger, et adopté par Fabricius , Duméril , Latreille, etc. Ce dernier le range dans la tribu des Scarabéides coprophages , et lui assigne les caractères suivants : Palpes la- biaux , presque ras ou peu velus , compo- sés d'articles cylindriques et presque sem- blables. Antennes courtes , de neuf arti- cles, dont les intermédiaires très courts , et les trois derniers en massue arrondie et feuilletée. Tête en forme de croissant ou de demi-cercle , et offrant dans plusieurs , chez les mâles surtout , trois petites élé- vations ou tubercules. Corps ovalaire ou ovoïde, arrondi aux deux extrémités, con- vexe en dessus et plat en dessous; écus- son distinct et triangulaire; étui embras- sant ordinairement les côtés de l'abdomen. Pattes séparées entre elles , à leur naissance, par des intervalles égaux ; jambes robustes; les antérieures tridentées au côté externe ; les autres incisées , ciliées ou épineuses. Les Aphodies sont des Coléoptères de pe- tite taille. Leurs habitudes sont les mêmes que celles des Bousiers, c'est-à-dire qu'ils vivent comme eux dans les fientes et les excréments. Leur démarche est lente ; mais ils volent avec facilité, et leur apparition annonce le retour du printemps ; on les rencontre en assez grande quantité dans les premiers jours de cette saison. Leurs larves ont des formes , une organisation et des mœurs semblables à celles des autres Scara- béides. Ce genre est un des plus nombreux de la tribu. M. Dejean , dans son dernier Catalo gue , en mentionne 156 espèces , dont plus de la moitié sont exotiques. Nous citerons parmi les esp. européennes VAph. fossor , Fabr. , qui peut être considéré comme le type du genre ; VAph. fimetarius, id., ou le Scarabée bedeau de Geoffroy ; VAph. ter' restris , id. , et VAph. conspurcatus , id. Toutes ces espèces sont figurées dans Oli- vier, et se trouvent dans les environs de Pa- ris. M. Sturm ( Deutschlands Fauna, t. I) a figuré et décrit les espèces propres à l'Al- lemagne. Depuis, le docteur Schmidt {Zeit- schrift fur die Entomologie von Germar, p. 81-175, 1840), a publié sur le même sujet , et pour le même pays, une Monogra- phie comprenant 76 espèces. (D. et C.) *APIIODIIDES. Aphodiidœ (VApho- die , qui ressemble aux Aphodies). ms. — Tribu de Coléoptères pentamères, éta- blie par Mac-Leay dans sa famille des Péta- locères , division des Saprophages , et qui w compose des g. Aphodius et Psammodius. Les Aphodiides , suivant lui , se distinguent des Scarabéides par leurs mandibules cour- tes, dilatées, coriaces, et par de longues paires de pattes placées à égale distance les unes des autres. Elles sont séparées des Tro- gides par le labrum , caché sous le chape- ron , et par leurs mandibules déliées , com- primées, et à peine cornées. Elles ont toutes l'écusson distinct. Leur manière de vivre varie beaucoup , quoi qu'il y ait entre elles la plus grande conformité de structure; les unes sont coprophages, et d'autres vivent sur les plantes putréfiées, principalement les plantes marines. — De tous les Pétalocère» saprophages, les Aphodiides sont les plus 1 communes en Angleterre, et semblent y rem- APH APH plir le vide des Scarabéides. Elles paraissent répandues en égale quantité sous toutes les zones tempérées ; on n'en a pas encore reçu de la Nouvelle-Hollande, quoiqu'on en con- naisse plusieurs espèces du Cap, qui est presque sous la même latitude. Cette tribu porte le nom de famille dans îe Catalogue des Insectes de l'Angleterre , parStephens. (D. et C.) * APHODITES. Aphodites ( «y ocT05, excrément), ms. — Sous-tribu de la tribu des Créophages, famille des Lamellicornes, établie par M. Delaporte dans son Histoire naturelle des Coléoptères , faisant suite au Buffon - Duménil, et qu'il caractérise ainsi : Ecusson très distinct ; toutes les pat- tes insérées à égale distance les unes des autres. Élytres recouvrant entièrement l'ex- trémité postérieure de l'abdomen. Cette sous-tribu renferme les genres Aphodius , Oxyomus , Psammodius et Euparia. Voy. ces mots. (D. et C.) APHODIUS. ins. — Voyez apkodie. * APHOOTNA , Neck. (S?xvU, obscur). bot. ph. — Syn. du genre Pariana , de la famille des Graminées. (Sp.) *APHORA,Neck. [fyopoi, stérile), bot. ph. — Syn. du genre Virgilia, de la fa- mille des Légumineuses. (Sp.) *APHOTiSTUS ( âpriv.; ç>S5, lumiè- re; par opposition à d'autres espèces du même genre qui sont lumineuses ou phos- phorescentes), ras. — Sous-genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Sternoxes , tribu des Élatérides, établi par Kirby sans indication de caractères (Fauna borealis americana, p. 149), et auquel il donne pour type YElater œneus de Fabricius , qui ap- partient au genre Ludius de Latreille. Voy. ce mot et celui de Dyacanthus pour les caractères. (D. et C.) APHOTISTUS («?;;>r^ro5, privé de lumière), bot. cb. — M. de Humboldt {Florœ Frib. spec, p. 118) a donné ce nom à un genre de Champignons qu'on trouve sur les planches et sur les poutres qui ser- vent d'étais dans les souterrains où la lu- mière ne pénètre jamais. Ses caractères gé- nériques sont les suivants : Champignon ra- meux, corné, terminé par un corps mem- braneux et pulpeux. liAph. fuscus Humb., seule espèce décrite, est décombant, très fra- gile , d'une couleur brune ou cendrée tirant vers le noir ; sa surface est glabre et brillante. Les rameaux sont très nombreux, flexueux, épais, fascicules, demi-cylindriques ou com- primés, longs de trois ou quatre pouces; leur substance interne est d'un blanc de neige, sèche et cornée comme celle du Sphœria hypoxylon; le corps qui les ter- mine, et dans lequel existent peut-être les organes de la reproduction, est dilaté, strié, cunéiforme ou inégalement divisé, blanc, fila- menteux, et d'une consistance molle et fon- gueuse. Ce champignon , comme le pensent MM. Ch. G. Th. Fr. et Ludw. Nées d'Esen- beck, n'est probablement qu'un état anormal de quelque Cryptogame, causé par l'absence de la lumière. (LÉv.) * APHRAGME. Aphragmus, Andrz. , in DC. Prodromus , t. I , p. 209. — Oro- bium, Reichb. [Consp.). — Oreas, Cham. et Schlechtend. ( in Linnœa , t. I , p. 29 , tab. 1 ) ; Hook. {Flor. Bor. Amer., t. I, p. 67 ) («priv.; vas. — Schaumerde , W., écume de terre. — 5om donné par Karsten au Calcaire nacré, à cause de sa ressemblance avec une sorte d'écume. Voy. calcaire. (Del.) APHRITE. Aphrilis. ms. —Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocè- res, subdivision des Tétrachcetes, famille des Brachystomes, tribu des Syrphides, établi par Latreille, et adopté par M. Mac- quart. Il était compris dans les genres Musca de Linné, et Mulio de Fabricius, et cor- respond au genre Microdon de Meigen, Fal- len et Wiedemann. En voici les caractères : Palpes très petits. Antennes plus longues que la tête ; deuxième et troisième articles formant une massue allongée. Écusson garni de deux pointes (ce caract. leur est com- mun avec les Stratyomides , famille des Notacanthcs). Abdomen ovale; cellule mé- diastinc,et quelquefois première postérieu- re des ailes, divisées par une nervure trans- versale. — Des quatre espèces que M. Mac- quart rapporte à ce genre , trois sont euro- péennes et assez rares , la quatrième ne se trouve qu'au Brésil. Ces Diptères, comme la plupart de ceux de la même tribu , se distin- guent parleurs brillantes couleurs, à reflets métalliques. Nous ne citerons qu'une espèce qui forme le type du genre , VAph. apifor- misj c'est la même que le Mulio apiarius de Fabricius, le Mulio mutabilis du même au- teur, et enfin la Mouche abeille de Degéer (Mém. ins., t. VI , pi. 7, fig. 18-20). (D.) *APHRITIS (&om donne par M. Beudant au Sulfate de potasse naturel. Voy. sulfa- tes. (Del.) * APHÏHOIVA ( ï?9g-jqç , abondant ). IHS. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue (3e édit.). Ce g. cor- respond à la cinquième division du g. Hal- tica d'Illiger , désignée par cet auteur sous le nom de Saltatrices. Ses caract. , suivant M. Chevrolat , peuvent se résumer ainsi : Corselet sans aucun sillon transverse. Pre- mier article des tarses postérieurs égalant en longueur les deux suivants, dernier lé- gèrement renflé; épine de l'extrémité du tibia postérieur simple, arquée; élytres ponctuées çà et là ou lisses. Corps ovale ou arrondi. Les Haltica cyparissiœ, euphorbiœ et rubi, de.Fabricius et des auteurs moder- nes, font partie du g. Aphthona. M. Dejean y rapporte 21 espèces , dont 4 d'Afrique , 2 d'Amérique , et le reste d'Europe. (D. et C.) APHYE ( éfù* , nom grec de tous les petits poissons ou du fretin ). poiss.— Sous ce nom on désigne quelquefois spécialement le frai des Athérines , qui demeurent pen- dant quelques jours, après leur naissan- ce, rassemblés en masse considérable. On les pêche sur le littoral de la Méditer- ranée, pour les préparer avec du lait en une sorte de bouillie, ou pour les faire frire et les vendre publiquement dans les rues , en les criant sous le nom de Nonnats (qui n'est pas né. Ces peuples conservent encore la trace du préjugé qui les faisait appeler Aphyes par les Grecs, croyant que ces amas de petits poissons, provenant cfe génération spontanée , étaient des fœtus non nés d'au- tres poissons semblables à eux. Souvent, chez les Grecs, âfù% est le synonyme :£e «i/.ïo'çî, espèce particulière d'Anhve.i qui se composait de toutes sortes de très petits poissons mélangés , tels que du fre- tin de Muges, d'Anchois, de Gobies, de Crabes , même de Calmars. Ce nom d'A- phyc a été employé comme épithète d'une esp. de Gobie ou de Cyprinoïde , du g. des Ables (Leuciscus , Cuv.). (Val.) *APHYLAX (à priv.; ?û>*|, défenseur). bot. pu. — Genre de la famille des Com- mélinacées , formé par Salisbury et réuni comme synonyme au g. type de la famil- le , dont il forme une division , sous le nom d'Aneilema, R. Br. , ainsi caractérisée : In- volucre nul (unde nomen). Inflorescence en panicule lâche. (C. L.) APHYLLANTHE. Aphyllanthes (A priv.; ?ù»ov, feuille; «v0Oç, fleur ). bot. pu. — Genre dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore suffisamment déterminée , mais qu'on s'accorde assez généralement à réunir à celle des Asphodé- Iées. Formé d'abord par Tournefort , il a été revu et corrigé ensuite par divers bota- nistes, qui l'ont ainsi caractérisé : Périgone corollacé, sex-parti, égal, marcescent-déci- du ; à lacinies conniventes en tube à la ba- se , étalées au sommet. Étam. 6 , insérée» au dessus de la base du périgone ; fila- ments filiformes, glabres. Anthères peltées. Ovaire triloculaire ; ovules basilaires , ana- tropes, solitaires dans les loges. Style fi- liforme ; stigmate trilobé. Capsule mem- branacée, triloculaire, loculicide - trivalve. Graines à test crustacé , noires , à ombilic nu. Embryon axile , à extrémité radiculaire infère. Une seule esp. (VA. monspeliensis) com- pose le genre ; elle croit dans les endroits arides du midi de l'Europe. Ses nombreu- ses scapes, garnies seulement de petites feuilles vaginantes à la base , forment touf- fes , et sont uni ou à peine pauci- flores. (C. L.) *\PHYLh\NTHEKS. Aphyllantheœ (« priv.; pûi>ov, feuille ; «v0oî , fleur), bot. — Bartling a donné ce nom à une tribu de la famille des Joncées , fondée sur le g. Aphyllanthe. (C. d'O.) APHYLLE ( à priv.; pûttov , feuille ). bot. — On appelle ainsi toutes les plantes dont la tige est privée de feuilles. Telles sont la Véronique aphylle , la Cuscute , etc. La Hampe {scapus) , étant dépourvue de i'euil- 6 API les et de branches , est une sorte de tige aphylle. Quelquefois , les feuilles sont rem- placées par des écailles , comme cela se voit dans les Orobranches. (C. d'O.) APHYLLOCALPA {ifiïàos, sans îeuillc ; xâfcn}, urne , vase ). bot. cr. — Ca- vanilles (Ann. de las ciencias natur., t. V, p. 14) a formé sous ce nom un g. de Fougè- res , qui n'est qu'un double emploi de VOs- munda ( Voy. osmonde ). C'est par erreur typographique qu'on a écrit Aphyllocarpa dans V Encyclopédie et dans le Nomencla- tor de Steudel. (G....N.) APHYLLOCAULON ( tfvto» , sans feuille ; xxuJo's, tige ; tige sans feuilles) . bot. ph. — Ce g. , établi par Lagasca , est syn. de Gerbera. Voy. ce mot. (J. D.) *APHYLLODIUM, DC (àpriv.; ?u>- >ov, feuille ). bot. ph. — Syn. du g. Di~ cerma. (Sp.) APHYOSTOMES (à?ju>, je suce; tttdfJM , bouche ). poiss. — Nom composé par M. Duméril pour désigner une famille de Poissons cartilagineux, dans la Zoo- logie analytique. Elle n'a pu être conser- vée , car elle est composée de trois g. très différents les uns des autres , qui n'ont pas le squelette cartilagineux , et qui même n'ont pas dû tous les trois prendre place dans la Méthode ichthyologique , parce qu'ils sont des doubles emplois d'autres genres conservés et mieux caractérisés. Le g- Macrorhynque ( Voy. ce mot) est un Scombéroïde pris dans l'Atlantique , et non pas des mers de la Chine , comme on l'a dit ; il est très voisin des Gempylus , si ce n'est le Gempylus serpens, lui-même. Le g. Solenostome ( Voy. ce mot ) de Klein ne comprend pas les Poissons que Lacépède a ainsi dénommés ; mais le plus grand nombre des esp. dont l'auteur al- lemand a composé son g. sont des Syngna- thes , genre que l'on voit reparaître dans la sixième famille , celle des Ostéodermes de l'auteur de la Zoologie analytique. Le g. Centrisque { Voy. ce mot ) est très voisin des Fistulaires et des Aulostomes , et appartient , par conséquent , à la famille des Poissons à bouche en flûte de Cuvier. (Val.) APHYÏEÎA ( «priv. ; pyrei*, végéta- tion ; qui ne se développe pas ). bot. pu. — Genre fort singulier de la famille déjà si API singulière des Cytinées , formé par Linné (Amœn.) , et synonyme du g. Hydnora de Thunberg. Voy. ce mot. (C. L.) API. bot. ph. — Nom vulgaire d'une variété de pommier. (C. L.) *APIACÉES («*£ov, persil), bot. ph.— Nom substitué par M. Lindley (Nat. Syst. , éd. 2 , p. 21 ) à celui tfOmbellifères. (Sp.) APIAIRES. Apiariœ ( apis , abeille ). ins. — Latreille désigne sous ce nom uns section ou mieux une tribu de sa familte des Mellifères , de l'ordre des Hyménoptè- res , qu'il a caractérisée d'après la languet- te , dont la division moyenne est au moins aussi longue que le menton ou sa gaîne tubulaire , et en forme de soie ; et d'après les mâchoires et la lèvre fort longues , con- stituant une sorte de trompe coudée, et re- pliée en dessous dans l'inaction. Latreille admet dans cette tribu plusieurs groupes : ce sont les Andrénoïdes , les Dasygastres , les Cuculines , les Scopulipèdes et les Apiai- res sociales. Dans notre Histoire des Ani- maux articulés, nous avons augmenté le nombre de ces groupes, et adopté pour tous une nomenclature en rapport avec les autres parties de notre ouvrage. Ces groupes sont les Apites, Méliponites, Bombites(Apiai- res sociales) , Anthophorites (Scopulipèdes Lat.) , Osmiites (Dasygastres Lat.) , Xylo- copites ( Andrénoïdes Lat. ) , Nomadites (Cuculines Lat.). Voy. ces noms , et l'arti- cle MELLIFÈRES. (BL.) * APIARIDES. ins. — M. Lepeletier de Saint-Fargeau (Hist. nat. des Ins. hym. , suites à Buffon) forme sous ce nom une famille comprenant seulement les deux groupes des Apites et des Méliponites. (Bl.) * API ARITES. ins. — Synonyme VA- pites , employé par M. Lepeletier de Saint- Fargeau ( Hist. des Ins. hym.; suites à Buffon). (Bl.) APIASTRUM,Nutt. (itfss. ex Torr. et Gray, Flora ofnorth Amer., t. I, p. 643). (Allusion à Apium, Ache). bot. ph. - j Genre de la famille des Ombellifères , que MM. Torrey et Gray rapportent avec doute à la tribu des Coriandrées, en. lui assignant pour caract. : Limbe calicinal presque in- apparent. Pétales suborbiculaires , entiers, concaves , point infléchis. Disque petit. Sty- API API tes très courts. Fruit didyme, fortement j contracté à la commissure. Mericarpes ova- les-globuleux, à a côtes peu elexees, ru- gueuses; bandelettes solitaires dans chaque vallécule. Carpophore tî-tidc. Graines cym- biformes ( concaves antérieurement ., cour- bées aux deux bouts).— Plantes (de la Califor- nie) annuelles, glabres, dichotomes. Feuil- les multipartites, à segments linéaires. Om- belles axillaires, sessiles, pauci -radiées, dé- pourvues d'involucre et d'involucelles. Fleurs blancbes. Fruit aromatique. On n'en connaît que deux espèces. (Sp.) * APICAL ( apex , sommet, pointe ). zool. — Kirby donne ce nom aux aréoles qui se terminent à la pointe de l'aile des Insectes, ou près de cette pointe, comme dans V Anthrax apicalis. (C. d'O.) *APICALES. rss — M. Nées von Esen beck (Hymen. Ichn. affin. Monog.) donne ce nom à une petite division qu'il a établie dans le g. Encyrtus , d'après les antennes . dont l'extrémité est blanche. (Bl.) ♦APICILAIRE. Àpicilaris (apex, som met , pointe ). bot. — On donne cette epithète, en botanique , à tout organe qui est inséré au sommet d'un autre. Ainsi on •lit que Vembryon est apicilaire quand il est placé dans la partie du périsperme op- posée au hile. Le placentaire est apicilaire quand il occupe le sommet de la cavité pé- ricarpienne ; la déhiscence est apicilaire quand , le placenta étant central, la capsule, uniloculaire par suture des carpelles, reste entière à sa base , et s'ouvre et se déchire à >on sommet. Enfin , Varéte qui termine la diurne est dite apicilaire. (C. d'O.) APICRA [SeKXKpoç, non amer), bot. pu. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Aloïnées , formé par Haworth , réuni ordinairement au g. Aloès , et qui mérite rependant d'en être distingué par son port, »es fleurs et ses graines. Nous examinerons plus amplement ce sujet au mot hawor- THIA. (G. L.) *AP1CULE. Âpiculus (dimin. (Vapex, pointe), zool., bot. — On donne ce nom à toute pointe terminale sans consistance. Cette expression appartient surtout à la ter- minologie botanique ; mais Ehrenberg l'a appliquée aux prolongements filiformes du corps de» Infusoires. O na fait d'Apicule •'adjectif apiculé. (C. d'O.) * APID/E (apis, abeille), ms. — Syno- nyme d'Apiaires, employé par Leach,et adopté par les entomologistes anglais. (Bl.) * A PI DES. ins. — M. Westwood dési- gne sous ce nom un groupe de la tribu des Apiariœ ou Apidœ, répondant aux Apiaires sociales de Latreille , ou à nos Apites , Mé- liponites et Bombites. (Bl.) APIE. ms.— Voyez apius. * APINELLA, Neck. (Elem. [dira, d'o- pium, ache] ). bot. pu. — Syn. du ;genre Trinia, de la famille des Ombellifères. (Sp.) * APIOCARPA («irtov , poire ; «/«& , fruit), bot. cr. — Genre de la famille des Mousses, division des Acrocarpes aplopéri- stomées , établi d'abord par Bridel sous le nom oVOreas, nom que M. Hùbener a chan- gé en celui (VApiocarpe pour éviter toute confusion possible avec un homonyme fondé par Chamisso , et adopté par les botanistes ; mais, comme M. Hùbener n'a pas tenu com- pte du nom de Mielichhoferia ( Voy. ce mot ), donné antérieurement à ce genre par Hornschuch (Bryolog. germ.) , il en résulte que, sans violer les lois de la priorité , nous ne pouvons admettre le nom tfApiocarpa. Il faut encore noter que M. Hooker ne sé- pare pas ces Mousses des Weissies. (C. M.) *APIOCERA (kwv, poire; xs/jxs, cor- ne), ms. — Genre de Diptères , division des Aplocères , subdivision des Tétrachœtes , famille des Tanystomes , établi par West- wood (Isis, t. XXXI, p. 86). —Ce g. se rapproche , pour le port , des Mydas , des Corsomyses et des Némestrinex , et a pour caract. : Tète transverse. Antennes plus courtes que la tête : 1er article épais , 2e petit ; tous deux garnis de soies roides ; 5e petit , piiïforme , terminé par une soie. Trompe avancée , plus longue que la tête. Palpes découverts, spatuliformes. Abdomen obeonique , presque deux fois aussi long que le corselet. Cuisses postérieures non épaisses ; tarses bipulvinés. Nervures des ailes disposées comme dans le g. Mydas. L'auteur ne rapporte à ce g. que deux esp., qu'il nomme, Tune A. asilica, et l'autre A. fuscicollis , toutes deux de la Nouvelle- Hollande. (D. et C.) APIOCRINIDÉES. Apiocrinida, àh 8 APi cide d'Orbigny. pol. foss. — (Echinoder- mes.) Famille de Tordre des Crinoïdes. Nous avons établi cette famille (Histoire naturelle générale etparticulière des Crinoïdes, p. 1), pour renfermer les Crinoïdes, dont l'ensemble est formé : 1° d'une racine fixée au sol ; 2° d'u- ne tige plus ou moins longue, ronde, penta- gone ou elliptique, diminuant graduellement de diamètre vers l'extrémité , toujours sim- ple , dépourvue de verticilles , et composée d'un grand nombre d'articles perforés au centre, dont la surface articulaire est le plus souvent radiée ; 3° d'un sommet pyriforme ou cupuliforme , placé à l'extrémité supé- rieure ; ce sommet est presque toujours for- mé des premiers articles très élargis de la tige et d'un calice pierreux , distinct , très épais , pétaliforme en dessus, composé de pièces très épaisses disposées par séries de cinq, superposées les unes aux autres ; ces pièces constituent un ensemble solide, sus- ceptible de se séparer du reste , et dont la partie supérieure seulement est creusée ; de sorte que la cavité est peu grande et ne sau- rait contenir qu'une très petite partie des viscères; 4° d'une masse viscérale renfer- mée dans une poche dont la partie inférieure est contenue dans le sommet ; 5° d'une sé- rie de cinq ou de dix bras composés de pièces simples ou alternes, se subdivisant une ou deux fois, et pourvus de ramules ronds, toujours simples, courts, articulés et canaliculés en dedans. Cette famille comprend les genres Guet- tardicrinus , Apiocrinus , MMericrinus , Bourgueticrinus , Encrinus et Eugenia- crinus , caractérisés par le nombre des étages de pièces qui en composent le som- met. Les genres de cette famille paraissent ap- partenir chacun à une époque géologique distincte. On les trouve : 1° dans ie Muschel- kalk, où les Apiocrinidées se montrent pour la première fois au sein des couches terres- tres, sous la forme d' Encrinus ; 2° dans la formation oolitique; elles manquent dans les couches inférieures, tandis que, dans les touches supérieures de ce même terrain, elles abondent sous les formes des genres Guettardicrinus, Apiocrinus, Millericrinus el Eugeniacrinus; 3° dans les couches cré- t&vces supérieures , où les Apocrinidées ne •ont plus représentées que par le genre API Bo-^gueticrinus [V Apiocrinites ellipticus des anteurs ). (A. d'O.) *APIOCRINITES. pol. Foss.-Syn. d'APiocRmus. Voyez ce mot. (A. d'O.) * APIOCRINUS. pol. foss.— Genre de la famille des Apiocrinidées, de l'ordre des Crinoïdes (Échinodermes).Miller (Crinoidea, etc. ) a établi ce g. sous le nom d' Apiocri- nites , et y a placé deux types bien dis- tincts , dont nous avons formé deux genres. A l'un nous avons conservé le nom (TApio~ crinus , en appelant l'autre Bourgueticri- nus. Sous le nom d' Apiocrinites , M. Gold- fuss ( Petrefacta Germaniœ ) y a joint en- core une autre modification , que nous avons nommée Millericrinus. Le g. Apiocrinus , tel que nous l'envisa- geons , est ainsi caractérisé : Ensemble for- mé d'une racine , d'une tige ronde et sim- ple , radiée à sa surface articulaire, et d'un sommet généralement pyriforme, composé: 1° de plusieurs articles dilatés , formant à sa base un cône renversé ; 2° d'une série de cinq pièces basales , le plus souvent transverses ; 3° de deux séries de pièces in- termédiaires , avec ou sans pièces accessoi- res; 4° d'une série de cinq pièces supérieu- res , pourvues en dessus d'attaches brachia- les doubles , et de deux canaux brachiaux. Les bras , au nombre de dix au poinJt de départ, reposent sur ces pièces supérieures; ils sont composés d'une seule série de pièces simples ; les ramules des bras s'articulent de deux en deux aux pièces brachiales. Les Apiocrinus ont donc le sommet composé de quatre étages de pièces, caractère qui les distingue nettement des Guettardicri- nus , qui en ont six , et des autres genres , auxquels on n'en compte qu'un ou deux seulement. On ne connaît jusqu'à présent que quatre esp. d' Apiocrinus (Voy. notre Histoire des Crinoïdes , où elles sont figurées ) , tou- tes des terrains oolitiques moyens et supé- rieurs , mais non des mêmes couches. Les Apiocrinus Parkinsoni et elegans appar- tiennent au calcaire à polypiers ou Forest marble des Anglais, tandis que les deux au- tres , les A. Roissyanus et Murchisonianus, sont propres seulement à VOxford clay. La grande longueur de la tige et le peu d'attache de la racine doivent faire suppo- ser que ces animaux vivaient à de grandes API profondeurs ou dans les anfractuosités des bancs de coraux. Cette dernière hypothèse paraît d'autant plus admissible, qu'on ne trouve ces fossiles que près des bancs ou dans les bancs mêmes de Polypiers. (A. d'O.) * APIOMERUS ( kiw , poire ; fi*/x>4 , cuisse). m&. — Genre de la famille des Ré- duviens, de Tordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Hahn (Wan- zetiart. Insekt.), et adopté maintenant par tous 'es entomologistes. — Ce genre se di- stingue de ses congénères par un corps fort épais, couvert de poils longs et très serrés ; une tête petite comparativement au volu- me du corps ; des pattes antérieures , ayant des jambes renflées , excessivement velues , avec une cavité très profonde, et des tarses fort grêles ainsi que leurs cro- chets. Les Apiomerus faisaient partie du g. Reduvius pour Fabricius et Latreille. On en connaît aujourd'hui une trentaine d'esp. ; toutes sont de l'Amérique méridio- nale , et remarquables par la villosité de leur corps. Les plus répandues sont les A. morbillosus (Reduvius morbillosus Fab.); A. hirtipes (Reduvius hirtipes Fab.), etc. (Bl.) APION (&reov, poire), ms. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille desCurculionites, fondé par Herbst aux dé- pens des Attélabes de Fabricius, et adopté par la majeure partie des entomologistes qui sont venus ensuite. Latreille lui assigne pour caract. : Antennes terminées en une massue de trois articles , et insérées sur une trompe allongée, cylindrique ou conique, non dilatée à son extrémité. Tête reçue postérieurement dans le corselet. Point de cou apparent. Epe- rons des jambes très petits ou presque nuls; abdomen très renflé, presque ovoïde ou presque globuleux. Le genre Apion est un des plus nombreux delà grande famille des Curculionites, et les espèces qui le composent sont à peu près les plus petites de cette famille, caria plus grande n'a guère que 5 millim. de lon- gueur. Schœnherr, dans sa Synonymie des Curculionldcs , en décrit 498 esp. de tous pays ; mais le plus grand nombre appar- tient à l'Europe. >ous n'en citerons que quelques unes, savoir : L'Apion rouge (Ap. 'rumentarium), Oliv. (Coléopt., t. V, n°81, T. II. api 9 pf. 3, fig. 47) , qui peut être considéré com- me le type du genre; l'Apion des Vergers (Ap. Pomonœ), Oliv. (Ibid. , pi. 5, fig. 43) ; l'Apion bronzé ( Ap. œneum), Oliv. (Ibid.y pi. 5, fig. 45), et l'Apion bleu (Ap. cya- neum),0\\\. (Ibid., pi. 3, fig. 4G). M. Kirby (Linn. Tram, of London , vol. IX, 1808, p. 1-80, tab. 1, fig. 1-20 ) a donné uno Mo- nographie de ce genre , dans laquelle il en décrit GO esp. et en figure 20. (D. et C.) *APIOIXIDE$. Apionides (mtoiv, apion; i?#M, ressemblance ). ws. — Nom donné par Schœnherr à une division de ses Or- thocères , dans la famille des Curculionides, et qui se compose de celles qui ont le rostre ou museau-trompe peu avancé , cylindri- que ou fdiforme ; les antennes composées de onze articles , et insérées vers le milieu ou à la base du rostre ; la tête allongée der- rière les yeux ; les élytres ovales , voûtées .- couvrant l'anus. Cette division ne renfern\ que deux genres : Eurkyncus et Apion, Voy. ces mots. (D.) APIOS, Mœnch ( Méth. , p. 165). * Rradlea, Adans. (non alior.). rot. ph* ™ Genre de îa famille des Légumineuses (sous -ordre des Papilionacées, tribu des Phaséolées), fondé sur le Glycine Apios , L. , et offrant pour caract. distinctifs : Calice campanule, 4-denté : la dent supérieure et les deux latérales presque inapparentes ; la dent inférieure plus longue. Carène falci- forme, subspiralée, renversée. Étamines diadelphes. Légume substipité, cylindracé, grêle, polysperme,septulé transversalement. Graines subglobuleuses. — ISA. tuberosa , Mœnch (vulgairement Glycine tubéreuse) , originaire des Etats-Unis, et fréquemment cultivée comme plante d'ornement, consti- tue à elle seule ce genre. C'est une herbe à racine tubéreuse et mangeable ; les tiges sont volubiles, très longues; les feuilles impari- pennées, 5-ou 7-foIiolées, non stipulées; les pédoncules horizontaux ou defléchis , plus courts que les feuilles; les fleurs, pa- nachées de rose et de pourpre-noirâtre , sont disposées en grappes courtes et très denses. (Sp.) APIQSPORIUM («irwv, poire; *, spore), bot. vm. — Genre de Champi- gnons, de l'Ordre des Périsporiés de Fries , créé par Runze (Mykol. hef., t. I, p. 8). Il est caractérisé par des sporanges adnés, 1* w API piriformes , entassés , pulvérulents, et d'une consistance ferme , qui renferment dans leur intérieur des spores globuleuses, trans- parentes , mélangées avec une matière géla- tineuse. On ne connaît encore que deux espèces de ce genre : l'une qui croît sur le bois du saule, et l'autre sur celui du sapin. Elles ressemblent à des Spbéries dont la surface serait pulvérulente : l'examen mi- croscopique peut seul faire saisir la diffé- rence. C'est avec doute que l'auteur du Systema mycologicum a réuni à ces deux espèces le Stilbospora maxima de Schwei- nitz , qui , dans la Caroline , recouvre quel- quefois , dans une très grande étendue , les rameaux de quelques arbres morts. (LÉv.) *APIROPHORUHl, Neck. (Elem.) ( à priv. ; pirus, poire ; ?êpu , je porte ). bot. ph. — Syn. du genre Pirus , de la famille des Pomacées. (Sp.) APIROPODES ( ««e^os, infini, sans nombre; «ous, kq-jqç, pied : c.-à-d. pattes très nombreuses), ras.— M. Savigny, dans son se- cond Mémoire sur les animaux sans vertè- bres, nomme ainsi ceux du type des Articulés cbez lesquels les pieds sont articulés, et au nombre de plus de six ; ce qui les distingue des Hexapodes ou véritables insectes, qui n'en ont jamais que trois paires ; aussi , comme le rapporte l'auteur cité , Mongez lui proposait-il , comme synonyme du mot Apiropodes , celui tfHyperhexapodes. M. Savigny considérait alors les deux groupes des Hexapodes et des Apiropodes comme deux classes. Les Insectes apiropodes sont tes Enîomostracés , Pycnogonum , Scor- pions , Araignées , et autres Insectes sans antennes, ainsi que les Crustacés, les Scolo- pendres et les Iules. (P. G.) APIS, ras. — Nom latin de I'abeille. (C. D'O.) *APISTA (smhotos, dont on doute; ou anvszoç, inconnu?), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Van- dées, formé par Elume ( Bijdr. , 296 ) , et qu'on réunit généralement, comme synony- me, au g. Podochilus du même auteur. (C. LO * APISTE ( &n. — Nom employé par M. Walckenacr pour APL M d< iiiner un petit groupe dans le genre At- tus. (H. L.) * APLATIS. Depressi. ins. — Tribu de l'ordre des Coléoptères pentamères , fa- mille des Brachélytres, établie par Latreille, et qui se compose des genres Prognathe, Zirophore, Ozorius, Oxytele, Pieste, Orna- lie, Lcstève, Protéine et Aléochare. (Voy, chacun de ces mots). Les caract. de cette tri- bu sont : Palpes maxillaires courts, ayant leur quatrième article saillant et très dis- tinct. Jambes antérieures souvent épineuses. Tète de plusieurs mâles cornue. Tarses n'offrant souvent que trois articles distincts, dont le dernier fort long comparativement aux précédents. (D.) * APLECTA ( «ir>s/T*] , qui n'est pas plié, sous-ent. aile), ms.— Genre de Lépido- ptères, de la famille des Nocturnes, établi par M. Guénée aux dépens des genres Polia et Phlogophor a d'Ochsenheimer, et placé par lui dans la tribu des Hadénides. Voici les caract. qu'il lui assigne : Chenilles à seize pattes, rases, cylindriques, allongées, de couleurs sombres , généralement marquées de chevrons ou lozanges sur la région dor- sale ; à tête subglobuleuse. Elles vivent de plantes basses, et se cachent ou du moins s'abritent pendant le jour. Chrysalides lis- ses, allongées, à partie postérieure souvent obtuse, contenues dans des coques de terre peu solides et enterrées assez profondément. Insectes parfaits : Antennes simples ou sub- ciliées dans les mâles, filiformes dans les femelles. Palpes dépassant un peu la tête, velus ou peu ascendants ; leur second arti- cle large à l'extrémité ; le dernier court , nu , tronqué au sommet. Thorax robuste , carré, sinué antérieurement, chargé, en- tre les ptérygodes , d'une huppe fortement bifide à sa jonction avec l'abdomen. Ce- lui-ci, long , dépassant notablement les ai- les inférieures, velu latéralement et terminé carrément dans les mâles , en cylindre al- longé , puis brusquement terminé en cône grossier dans les femelles. Ailes supérieures allongées, ayant toutes les lignes et toutes les taches , même la claviforme , distinctes ; les deux taches supérieures très dévelop- pées. Au repos , les supérieures couvrent les inférieures; et, quoique disposées en toit peu incliné , donnent à l'insecte une forme assez allongée, à cause de leur longueur. 13 APL L'auteur rapporte à ce genre 10 espèces qu'il a retranchées des g. Polia et Phlogo- phora , et qu'il sépare en deux groupes. Le type du groupe A est la Pol. serratilinea de Treitschke, et celui du groupe B la Phlog. empyreù du même auteur. Toutes deux sont figurées dans VIIisL naU des Lépid. de Ftance. M. Boisduval , dans son nouvel Index, a adopté ce genre , mais sans y comprendre aucune des espèces du g. Phlogophora. (D.) * APLECTRUM, Blume {in Flora, '1831 , p. S02) {àtzlr.y.rpo'j, sans ergot, éperon). BOT. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées (tribu des Mélastomées , sous-tribu des Miconiées, DC.). Son auteur lui assigne les caract. suivants : Galice ovale- globuleux, agone, à limbe tronqué ou ob- scurément 4-denté, persistant. Pétales 4. Étamines 8, ànisomètres , alternativement fertiles et ananthères (celles-ci plus courtes). Autihères inappendiculées , ovales, grosses, obtuses aux deux bouts , déhiscentes par un seul pore terminal. Ovaire adhérent, 4-lo- culaire , couronné de 4 crêtes. Style fili- forme; stigmate simple. Baie 4-Ioculaire , pol y sperme > subglobuleuse. Graines cunéi- formes.— Arbustes sarmenteux. Feuilles non ponctuées , très entières , sub-5-nervées. Inflorescences axillaires et terminales , pani- culées.— Ge g. est propre aux îles de la Son de. M. Blume y rapporte trois esp., signalées antérieurement par lui sous les noms de Dtelastoma stipiô'v, côte ; enèf/j.x , graine), bot. ph. — M. Tausch donne ce nom à une tribu qu'il établit dans la famille des Ombellifères, et qu'il caractérise ainsi qu'il suit : Péricarpe prismatique ou subcylindrique, écosté, le plus souvent squammelleux ou spinelleu*. Fleurs disposées en capitules , ou bien en ombelles irrégulières. Cette tribu ne com- prend que trois genres, savoir : Alepidea> Eryngium et Sanicula. ( Sp. ) APLEUROTIS {àiclevfioi , sans côtes). moll. — M. Rafinesque a proposé ce genre pour une Coquille fossile qu'il a observée dans les terrains de transition de la chute de l'Ohio. D'après les caractères très vagues qu'il lui donne, on peut suppose; que ce genre ne diffère pas beaucoup de celui des Térébratules. M. Rafinesque n'ayant jamais complété la description de ce genre , il reste pour nous très incertain , et nous le com- prenons, en attendant de nouvelles obser- vations, parmi les Térébratules. Voy. té- ÏIÉBRATTJLE. (DESB.) APLIDE. Turnicus. moll. — Division générique établie par M. Savigny dans la fa- mille des Ascidies composées ou Téthyes composées , et caractérisée par ce savant de la manière suivante : Téthyes composées dont l'orifice branchial n'offre que G rayons réguliers , dont le corps est sessile et poly- morphe , et les systèmes sans cavités cen- trales. Suivant M. Miine - Edwards .. ce g. j doi* être rangé dans la tribu des Polych- An mens. On en connaît plusieurs espèces. (M. E.) * APLIDIA. i>s.— Genre de Tordre des Coléopt. pentamères. famille des Lamellicor- nes , établi par M. Hope [the Coleoptcrisfs 3lamial ypartthc first, p. 101) pour y placer le Mclolontha tnmsvcrsa de Fabricius, esp. propre aux contrées méridionales de l'Eu- rope. Les caractères qu'il lui assigne sont : Chaperon relevé, subéchancré. Labre bilo- bé ou exeavé au milieu. Antennes de dix articles; le septième en forme de coupe. Palpes maxillaires à dernier article lancéolé, exeavé en dessus. Tarses filiformes , à ongles assez longs, fendus par le bout. L'espèce qui sert de type à ce genre est un Rhisotrogus pour M. Pejean. (D. et C.) * APLI PUITS, zooph. — Nom d'un g. non décrit de Sertulariens , signalé par M. Raûnesque (Analyse de la nature, p. 157). (P. G.) APLITE. géol. — Nom donné par les Suédois à une roche composée de Quartz et de Feldspath, très abondante en Dalécarlie. lïauy l'appelle Pegmatite. Voy. ce mot. (C. d'O.) *APLITES (à priv., vttu , je navigue). poiss. — M. Raûnesque a ainsi nommé le premier sous-genre du cinquième genre de son Ichthyologie de VOhio , appelé LÉpo- mis. Voy. ce mot. (Val.) * APLOA (ûdooc, simple), ixs. — Gen- re de Coléoptères pentamères, famille des Carabiqucs, tribu des Troncatipennes, éta- bli par 3Ï. Hope , et adopté par M. Brullé , qui le caractérise ainsi : Bord postérieur du corselet sans prolongement. Crochets des tarses sans dentelure; leur quatrième arti- <3e simple , c'est-à-dire ni échancré ni bi- lobé , et sans aucune dilatation ; articles des palpes presque cylindriques. Ce genre est fondé sur une seule espèce, des Indes-Orientales , nommée par M. Hope Aploa picta: elle est décrite et figurée dans le tom. P» des Transact. de la Soc. zool. de Londres. (D. et C.) APL0CEXTRLS ( A**t , simple , xsvt*cv, épine , aiguillon ). porss. — M. Ra- finesque a ainsi nommé , dans son Ichthyo- logie de VOhio, un genre de Poissons qu'il caractérise par un corps" elliptique et com- primé; une tête petite; des mâchoires gar- nies de Vèvres et de dents; un opercule lisse APL 13 et flexueux ; une seule épine à la dorsale qui est allongée. Comme M. Rafincsque a décrit et établi ce genre sur le dessin d'un poisson fait paî M. Audubon , et non pas sur l'observation directe de l'animal , il est permis de rester incertain sur ce genre , dont l'auteur dit qu'il est singulier et intermédiaire entre les Coryphènes , les Spare.s ( Cytwdtts ) et les Labres. J'avoue que les affinités entre les Coryphènes et les Labres me parais- sent difficiles à saisir. L'auteur ne parle que d'une seule espèce , qu'il appelle Aplo- centrus calliops , qui est un beau pois- son de l'Ohio, dont les noms vulgaires sont Red-ye, Bride perch , Rachelors perch, Greenbars. Il est varié de lignes flexueuses noires. Il atteint jusqu'à un pied anglais de long. (Val.) * APLOCERA (£ir/ta>s, simple ; niXos, jambe). i>s. — Genre de Coléoptères tri- mères, établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Ce genre , créé aux dépens du genre Eu- morphus de Fabricius, s'en distingue au premier coup-d'œil par une forme ovalaire , plus allongée et moins dilatée ; par des an- T. II. API 17 tenues plus grêles, et dont la massue est proportionnellement moins forte , et parce que les mâles ont l'épine des jambes anté- rieures située à l'extrémité. Du reste, ses ca- ract. sont semblables à ceux des Eumorphes. Ce g. renfermait trois esp., originaires de Madagascar; mais M. Guérin, dans une Monogr. du g. Eumorphe , a démontré que deux d'entre elles n'étaient que les deux sexes de VEumorphus atratus de Klug(I?e- richt iiber eine auf Madagascar veranst. Samml. , etc. , p. 126 , tab. V, fig. 12) , qui n'a connu que la femelle. (D. et C.) * APLOSONYX (àido'os, simple ; 8vu| , ongle), ens. — Genre de Coléopt. tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par M. Chevrolat dans la tribu des Gallérucites , et qu'il caractérise ainsi : Palpes maxillaires à pénultième article conique , dernier turbi- né ; crochets des tarses simples , grands. M. Dejean a adopté ce g. dans la 3e éd. de son Catalogue, et il en désigne 5 esp., tou- tes de Java. Depuis, M. Chevrolat en a fait connaître une sixième provenant des Phi- lippines , et qu'il nomme A. smaragdipen- nis (Revue de la Soc. Cuvier., année 1838, p. 288, etMag. zool, p. 68, pi. 255-4). Tou- tes ces esp. sont remarquables par leur gran- de taille; leurs couleurs brillantes et com- me lustrées. Nous citerons comme type VA. albicornis de Wiedemann. (D. et C.) * APLOSTÈGUES ( Arioos , simple ; urey- , loge ). moll. — Nom donné par Al. d'Orbigny à une section des Céphalopodes- foraminifères , comprenant ceux qui n'ont qu'une seule cavité par loge. (C. d'O.) APLOSTYLIDE. bot. ph. — Voyez ÎÏAPLOSTYLIS. (C. L.) * APLOTARSUS ( bààos, simple ; vxp- 79ç, tarse ). itss. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Stepheni, qui lui assigne pour caract. : Tarses simples ; antennes ayant le second article très court , presque globuleux; le troisième allongé, thorax légèrement déprimé, non gibbeuA. , yeux médiocres, à peine proéminents; pal- pes sécuriformes. Ce genre se compose des Elater testaceus et rufipes de Fabricius , ainsi que du Quercus d'Olivier. Les deux premiers sont placés par M. Dejean dan» le genre Cardiophorus d'Ëschscholtz. Voy. ce mot. (D. et C.) 9 18 APL * APLOTAXIS {àxlàos , simple ; «*?*s , rangée ; à cause de l'aigrette formée d'une seule série de soies), bot. ph. — M. De Candollc a formé ce genre aux dépens des Saussurea , dont il ne diffère que par l'ai- grette , composée d'une seule rangée de soies , tandis que dans les Saussurea la série est double. Ce caractère, quoique de première valeur dans certains groupes , ne semble pas ici suffire à l'établissement d'un genre. La difficulté est souvent très grande pour distinguer, dans les Saussurea, la rangée extérieure de l'aigrette , dont les soies, outre leur caducité , sont très courtes et peu nombreuses. La plupart des espèces iïAplotaxis sont originaires des hautes montagnes de l'Inde. (J. D.) APLUDA, L.; Biectornis , Paliss. (dans Pline , ce qui se disperse au vent quand on vanne le blé), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Andropogo- nées, formé par Linné [Gen., 1147), et ad- opté par les agrostographes modernes, avec ces caract. : Épillets biflores ( fleur super, hermaphrodite, fleur infér. mâle), ternes, bractées; l'intermédiaire sessile , fertile; les latéraux pédicellés, se desséchant. Glu- mes 2, mutiques : la super, carénée-navicu- laire ; i'infér. lancéolée , subcanaliculée , bifide au sommet. Paléoles 2 , plus courtes que les glumes ; I'infér. (dans la fleur her- maphrodite) aristée au dessous de son som- met bifide. Squammules 2, glabres, tron- quées-subîobées. Étam. 2. Ovaire sessile, glabre. Styles 2 , terminaux ; stigmates plu- meux. Caryopse subcylindrique , libre. — Ce g. se compose d'un petit nombre d'esp. propres à l'Asie tropicale et au Cap ; à feuilles planes , à inflorescence en panicule très ramifiée. On en cultive quelques unes dans les jardins. (C. L.) APLUDONTIA. mam. — Voyez aplo- DONTIE. (P. G.) * APLURE. Àplurus. poïss. — Sous cette dénomination, M. Lowe a publié dans son Mémoire sur les poissons de Madère un Scombéroïde déjà observé dans le détroit de Messine par M. Cantraire , qui avait dé- posé dans le Musée de Leyde les individus rapportés par lui sous le nom de Rovettus Temminckii. Voy. ce mot. Dans les Proceedings de la Soc. zoolo- gique de Londres pour 1839 , p. 73 , On lit APL que M. Lowe pense que le g. Aplurus doiî rentrer dans celui des Thyrsites. Il y a af- finité entre les Aplurus, ou, ce qui est la même chose, les Rovettus de M. Cantraire, et les Thyrsites; mais ces deux genres sont distincts. (Val.) *APLUSTRUM (Aplustrum, girouet- te), moll.— Nom latin que M. Schumacher donne à un genre Pavillon, établi pour le Bulla aplustra des auteurs. Voy. pavil- lon. (Desh.) APLYSIE. Aplysia ( d-xlvsix , saleté , malpropreté), moll. — On doit à Linné la création de ce genre. On le trouve pour la première fois dans la douzième édition du Systema natures. Il est à présumer que , par suite d'une faute d'impression , ce genre a pris le nom de Laplysia, qui n'a aucune signification, tandis que celui d'Aplysie qui a été restitué par Cuvier, convient de tous points au genre dont il est question. Avant cette époque, Linné confondait les Aplysies avec les Lernées , dans les 4e et 6e éditions du même ouvrage, et avec les Thé- Us , dans la 10e. Les Animaux compris au- jourd'hui dans le genre Aplysie étaient connus des anciens sous le nom de Lepus marinus. Dans ces temps, où la science était peu avancée, ces Mollusques inspiraient une horreur profonde , soit parce qu'ils ont une forme repoussante , soit parce qu'ils répan- dent une liqueur dont l'odeur est nauséa- bonde. Les préjugés anciens étaient tels, que l'on soupçonnait d'empoisonnement les per- sonnes qu'on surprenait touchant ces Aply- sies. Ces préjugés de l'antiquité se sont long- temps continués, et peut-être a-t-il fallu du courage aux auteurs du seizième siècle qui ont voulu faire connaître ces animaux par des figures et de nouvelles descriptions. Wallon est le premier auteur qui ait donné du Lièvre marin une bonne descri- ption , que Rondelet et Belon ont incom- plètement copiée. Aldrovande , plus exact qu'eux , pourra être consulté avec intérêt. Charleston fait mention des Aplysies dans ses Exercitationes , qui datent de 1677;' depuis cette époque jusqu'en 1744, il n'en est question nulle part. Linné les confondit d'abord avec les Lernées ; plus tard , il les comprit dans le g. Thétis , et , enfin , il di- visa ce dernier genre, et créa le g. Aplysie pour le Lepus mariyius. Tous les auteurs APL qui adoptèrent la classification de Linné n'apportèrent aucun changement à ce g., quoique ltohadsch ait donné sur ces ani- maux des détails anatomiques fort intéres- sants. Cuvier vint enfin , et fit un travail com- plet sur les Aplysies; c'est seulement depuis lors que leur organisation est connue. Tous les naturalistes qui Pavaient précédé, et le célèbre Linné lui- même , plaçaient le Liè- vre marin à la suite des Céphalopodes , en- traînes par l'habitude de ranger les animaux mous dans une même classe , sans égards pour leur conformation. Il démontra le premier que la présence ou l'absence d'u- ne coquille extérieure n'est pas un carac- tère de première importance, et que les Mollusques nus ne diffèrent en rien de ceux que protège une coquille. Par suite de ces vues nouvelles , il rangea les Aplysies par- mi les Gastéropodes , entre les Thétis et les Limaces; mais, dans son Règne animal, il range les Aplysies avec les Dolabelles , dans sa famille des Pleurobranches. En 1809 , Lamarck proposa de former une fa- mille des Aplysiens, comprise entre les Phylidiens et les Limaciens; mais, plus tard , il modifia aussi ses premières vues. M. de Férussac , qui ne fit que changer en ordres les familles de Cuvier , laissa les Aphsics dans les mêmes rapports que Cu- vier et Lamarck. Enfin, pour terminer ce qui a rapport à l'histoire des Aplysies, nous ajouterons que M. Rang, officier distingué de la marine française, observateur habile, après avoir recueilli, dans le cours de ses voyages, un grand nombre d'esp. d'Aplysies et de Dolabelles, aidé de la collection du Mu- séum, publia, pour le grand ouvrage de M. de Férussac , une excellente monographie de la famille des Aplysies, qui, jointe au travail de Cuvier, fait connaître cette famille aussi complètement que le permet l'état actuel des observations, et autant que peuvent le dési- rer les naturalistes. A ces travaux déjà con- sidérables sur les Aplysies, il faut ajouter encore ceux de M. Delle-Chiaje, qui font par- tie de ses Mémoires sur les Animaux sans vertèbres d"s mers de ISaples. Les Aplysies sont des Mollusques nus , gé- néralement assez gros , qui ressemblent as- sez, comme Dioscoride lui-même l'a dit, à île grosses Limaces. Ces Animaux sont gé- néralement ovaiaires , allongés, épais vers le APL 19 dos, terminés en pointe du côté postérieur. Ils rampent sur un pied large, et qui déborde le corps. A sa partie supérieure , et un peu au dessus de sa circonférence, ce pied se confond insensiblement avec le manteau. Ce plan locomoteur s'avance jusqu'au branchial; après avoir donné les artères particulières des feuillets branchiaux, elles restent quelque temps lisses et entières ; mais une partie se courbe à gauche , derrière le point d'attache de l'opercule, et une autre à droite, vers la base du rebord saillant de ce côté. Ces deux branches se portent ainsi en avant , et pren- nent subitement une structure extrêmement singulière. En effet, leurs parois, composées d'une multitude de rubans fibreux, entrecroi- sés, sont percées d'un grand nombre d'ou- vertures sensibles à l'œil , et à travers les- quelles peut facilement s'échapper le liquide qui est contenu dans ces vaisseaux. C'est à Cuvier que l'on doit la découverte do cette disposition extraordinaire des artères bran- chiales ; et ce grand zoologiste regarde ce fait comme le plus extraordinaire que l'on puisse citer dans la Physiologie générale des Animaux. Il est fort extraordinaire, en effet , de voir qu'à la volonté de l'animal, le sang peut se répandre dans la cavité abdominale, ou bien recevoir directement dans sa masse les liquides qui peuvent être contenus dans sa cavité viscérale. Le système nerveux est des plus considé- rables. Sa portion céphalique consiste en trois gros ganglions , dont l'un est antérieur et su- périeur , et les deux autres sont inférieurs et postérieurs. Des filets de commissures assez gros forment, avec ces trois ganglions, un anneau complet , à travers lequel passe l'œ- sophage. Les branches nombreuses qui par- tent, en rayonnant, de ces ganglions, se distribuent à toutes les parties du corps; mais il y a deux branches viscérales princi- pales qui gagnent l'arrière du corps , et produisent un ganglion pour les organes de la génération. La partie à laquelle on donne le nom d^Opercule branchial contient , comme nous l'avons vu , dans un sac formé par une duplicature du manteau , un corps solide , mince, corné, transparent, subquadran- gulaire , épaissi en un point qui est aussi ce- lui de son adhérence. Ce corps solide a été justement considéré comme une coquille à 20 A1»L l'état rudimentaire. En efïci, ce corps a toutes les apparences d'un rudiment testacé ; il a, dans certaines espèces, une tendance à s'enrouler latéralement , lors de l'accou- plement, sur les parties latérales de la tête , entre les deux tentacules. Cet organe excitateur est totalement isolé du reste des organes de la génération , qui se trouvent assemblés vers l'extrémité postérieure du corps. La seule communication qui semble exister entre cet organe et les autres par- ties de la génération consiste en un petit sillon creusé à l'extérieur, dans l'épaisseur de la peau. Ce sillon parcourt le côté droit de l'animal, depuis la base du tentacule antérieur jusqu'à une ouverture située vers le milieu du dos , et qui est cachée par l'opercule branchial : cette ouverture est celle des organes femelles. Le testicule est un organe sphéroïde qui semble former un long prisme tourné en spirale sur lui-mê- me. Ce n'est cependant qu'une apparence , car il est homogène à l'intérieur ; mais il est entouré à l'extérieur par un petit ru- ban qui le parcourt en formant trois tours de spire. Ce ruban , au moyen de deux pe- tites lèvres saillantes , constitue un vérita- ble canal. Un épididyme surmonte le testi- cule , et enfin il se lie d'une manière très interne avec l'oviducte ; il se continue néan- moins en un canal déférent , qui est accolé au canal de l'oviducte, et ils sortent en commun , à l'extérieur, par l'ouverture dont nous avons déjà parlé. Les organes femelles se composent d'un ovaire considé- rable , qui occupe l'extrémité postérieure de la masse commune des viscères ; il en part un OYiductedont le diamètre s'accroît assez rapidement, et qui est fortement tortillé sur lui-môme. Bientôt il se joint au canal déférent, et, non loin de cette jonction, vient s'implanter sur lui la vésicule copulatrice , portée par un canal grêle et court , qui s'ouvre dans l'intérieur du second oviducte. Un peu en arrière, s'implante sur l'oviducte un organe dont l'usage n'est pas encore dé- terminé. Il a la forme d'une petite grappe de vésicules ; ce qui lui a valu de la part de Cuvier le nom d'Organe en grappe. Les organes de la circulation et de la re- spiration sont d'un volume assez considéra- ble. Le cœur consiste en un ventricule et APL une grande oreillette. Ce que ces organes offrent de plus particulier, c'est que l'artère branchiale communique librement avec la cavité abdominale. Le système digestif a pour origine une ou- verture buccale fendue longitudinalement et recouverte en partie par le voile de la tête, qui y forme des lèvres épaisses. C'est un appareil musculaire assez considérable, com- posé de plusieurs paires de muscles destinés à opérer le broiement des aliments. Des glandes salivaires vermiformes , descendant jusque dans la cavité abdominale , viennent déboucher à la partie postérieure de la bou- che , vers l'origine de l'œsophage. Cet œso- phage est assez long; il tombe bientôt à l'extrémité supérieure d'une grande poche stomachale , contournée sur elle même , et d'une forme assez semblable à une corne- muse. Un second estomac succède à celui-ci, et lui est attaché latéralement. Ce second estomac peut être considéré comme un vé- ritable gésier ; il est épais , musculeux , et , sur sa paroi interne , s'élèvent des pyrami- des cartilagineuses, quadrangulaires , dont les sommets s'entrecroisent. Cet appareil est destiné, sans contredit, à broyer de nou- veau les matières alimentaires avant de les laisser parvenir dans un troisième et dernier estomac. Cette dernière cavité est moins grande que la première, mais plus étendue que la seconde. Sur une petite partie de ces parois s'implantent de petits crochets carti- lagineux dont la courbure est dirigée vers l'entrée du gésier. A l'extrémité inférieu- re se prolonge un appendice cœcal assez considérable , à l'origine duquel on trouve trois grands méats biliaires surmontés d'une sorte de valvule , qui se trouve entre l'origine de l'appendice cœcal et l'entrée de l'intestin. L'intestin sort de l'estomac immé- diatement à côté de l'appendice verraiforme. Cet intestin reste cylindrique; il fait plu- sieurs grandes circonvolutions dans l'épais- seur du foie , et vient aboutir derrière le pédicule des branchies , où il se termine par- un anus flottant. Le foie est très volumineux; il constitue à lui seul une grande partie de la masse viscérale ; il est divisé en plusieurs lobes , et les vaisseaux biliaires , réunis en trois troncs principaux , viennent porter le liquide sécrété dans le troisième estomac. Les Aplysies , comme tous les Animaux APL de même ordre , sont monoïques. Tous les individus ont. les deux sexes; mais il faut que deux se rapprochent pour opérer la fécondation. Les organes mâles consis- tent en un organe excitateur placé à la partie antérieure du corps , et qui est en dessous de Va tête, dont il est séparé par un sillon transverse, peu profond. La tète est grosse ; elle est portée par un col assez court , qui se continue en grossissant rapi- dement avec le reste du corps. Sur cette tète s'élèvent 4 tentacules ; il y en a une paire qui est antérieure, et l'autre postérieure. Les tentacules antérieurs sont les plus grands ; leur forme ressemble beaucoup à celle des oreilles du Lièvre. Aussi lorsque l'animal, contracté, prend une forme subglobuleuse, il a assez exactement l'apparence d'un Lièvre accroupi ; d'où est venu le nom vulgaire de Lièvre marin , donné aux Aplysies. Les ten- tacules postérieurs sont coniques, et c'est à leur base que l'on trouve le point oculaire. Les yeux sont sessiles, situés à la partie an- térieure de la base des tentacules. Le man- teau se divise en deux grands lobes qui viennent se croiser sur le dos de l'animal , et concourt à couvrir ses organes bran- chiaux. D'après les observations de plusieurs naturalistes , l'animal se sert quelquefois de son manteau pour nager ; alors il en déploie les deux lobes sur les parties latérales de son corps. En dessous des parties libres du manteau se trouve une sorte d'opercule consolidé par une Coquille cartilagineuse, engrenée dans un sac membraneux. Cette sorte d'opercule branchial est élargie , et l'animal peut cacher entièrement ses bran- chies par dessous. A la jonction du sac membraneux de l'opercule avec la partie postérieure du manteau, et justement dans la commissure de ces deux lobes , l'animal est pourvu d'un tuyau charnu, qu'il peut allonger beaucoup, et qui a pour usage de porter l'eau sur les branchies. Lorsque l'on renverse l'opercule branchial, on trouve . et C.) *APOIC Y (àfrctxt*, colonie; à cause ùc la réunion en société de ces insectes ; il faudrait écrire Apœcia). iïvs. — Genre de la famille des Guêpiens, de Tordre des Hy- ménoptères, établi par M. Lepelletier de Saint -Fargeau (Ins. Hym. , suites à Buf- /bn), et regardé par nous ( Hist. des an. art., t. TV) comme une simple division du g. Agelaia du même auteur. Les Apoica sont caractérisés surtout par les mandibu- les , dont la première dent est oblitérée . et par les ailes, ayant leur seconde cellule cubitale assez dilatée vers le disque , et ré- trécie vers la radiale, celle-ci ne s'avançant pas beaucoup plus près de l'extrémité de l'aile que la troisième cellule cubitale. M. Lepelletier de Saint-Fargeau ne rapporte à son g. que deux esp. de l'Amérique méri- dionale : ce sont les A. lineolata et palli- da Lep. (Bl.) *APOLECTE. Apolectus (à^'kxroç, nom d'un poisson cité par Hermolaùs dans Athénée, et voisin de la Pélamyde). poiss. — Genre de Poissons créé par MM. Cuvier et Valenciennes , dans la famille des Scombéroïdes , pour un poisson de l'Inde , qui ressemble aux Trachinotes, mais qui s'en distingue par ses ventrales jugulaires. Ce poisson a , d'ailleurs , le corps haut et très comprimé. Les mâchoires sont armées de dents pointues; la nuque est tranchante , et a une épine couchée en avant, laquelle est suivie de quatre autres petites et mo- biles. Les pectorales sont longues et en for- me de faux ; les écailles sont d'une petitesse extrême. — La seule esp. connue de ce g. (Apolectus stromatoïdes Cuv. et Val.) vient de la côte de Malabar. Sous la dénomination ^Apolectus, M. Bennett avait établi dans les Proceedings de la Société zoologique un genre de pois- sons de la famille des Scombéroïdes ; mais, voyant que nous avions employé déjà ce nom pour désigner un autre genre, M. Bennett a change le nom du g. créé par lui en celui d'Apodoniis. Voy. ce mot. (Val.) APOLLE. Apollo (£«£&•*», Apollon; Myth. ). moll. — Genre tout a fait inutile, proposé par Montfort pour celui des jRa- nelles de Lamarck , qui offrent à la base (ie la columelle une fente ombilicale plus on moins large. — Ce g., comme on le voit, ne peut être adopté. (1)esh.) APOLLON. Apollo. ras. — Nom d'us très beau Papillon de jour, propre à toutes les montagnes de l'Europe , comme à celles du Nord et du centre de l'Asie , lesquelles doivent être d'autant plus élevées , pour l'y rencontrer, que la latitude du pays est plus méridionale. C'est ainsi qu'on le trou- ve à la fois en Suède , sur la Sierra Nevada , en Espagne , en Sibérie , et sur l'Himalaya , en Asie. Du reste , ce papillon , qui appar- tient au g. Parnassius ( Voy. ce mot ) , est très commun dans les Alpes , les Pyrénées , les Cévennes et les montagnes de l'Auver- gne. Sa chenille vit sur les Sedum et les Joubarbes. (D.) *APOLLONIAS ( AcoStartfoes , consacré à Apollon ). bot. pu. —Genre de la famil- le des Laurinées , tribu des Camphorées, formé par Nées von Esenbeck (Prog. 10, Laurin. 95 ) , qui lui attribue ces caract. : Fleurs hermaphrodites. Périgone 6-fide, presque égal ; à lacinies membranacées , se durcissant ensuite en une cupule autour du fruit. Étamines 12, quadrisériées, dont 9 extérieures fertiles , 3 intérieures stériles ; 5 fertiles intimes , accompagnées latérale ment de staminodes binés , stipités. Anthè res de la 1»* et de la 2e séries introrses celles de la 5e extrorses ; toutes oblongues bilocellées , déhiscentes par autant de val» vules ascendantes. Les étam. stériles stipi tées, se terminant en un capitule globu- leux, qui se change quelquefois en anthè- re ; accompagnées de glandules géminées , stipitées à la base ou sessiles au dessous du capitule. Ovaire uniloculaire, uni-ovulé. Stigmate déprimé -capité. Baie monosper- me , enveloppée à sa base par le périgone persistant , endurci et connivent. — Ce g. ne renferme qu'une esp. (Laurus canarien- sis, Willd.). C'est un arbre moyen, à feuilles alternes, persistantes, obscurément veinées- penninerves ; à gemmes petites , bivalves , à fleurs nues, en paniculcs étroites. Il croît aux Canaries et a le port du Laurus no- bilis. (c- L*i 30 Aro APO APOMiEA, Neck. bot. ph. — Syn. du g. îpomœa. (Sp.) * APOMASTOMES. moll. — Voyez APOMATOSTOMES. (G. D'O.) * APOMATOSTOMES. Apomatosto- ma ( « priv. ; *£>/** , opercule ; a, bou- che), moll. — Menke donne ce nom à un sous -ordre de Tordre des Gastéropodes, comprenant ceux dont la coquille est dé- pourvue d'opercule. Férussac écrit Apo- maslomes. (C d'O.) APOMECYNA (dta/Mxiiiu, j'allonge). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, établi par M. De- jean aux dépens des Saperdes de Fabricius, et adopté par M. Serville , qui le place dans la tribu des Lamiaires , sous-tribu des Con- vexes ( Ann. de la Soc. eut. de France , t. IV, p. 77 ). Les caract. en sont : Corps ovalai- re-convexe. Tête assez grosse , avec sa face antérieure un peu bombée. Mandibules très petites. Palpes courts, filiformes , ayant leur dernier article grêle et pointu. Antennes glabres, moitié moins longues que le corps , écartées à leur base , ayant leur premier ar- ticle allongé , en cône renversé ; le second, court; le troisième, cylindrique , ainsi que les sept suivants; le plus grand de tous, le quatrième , moitié plus court que le troi- sième ; les autres , diminuant graduellement de longueur; le onzième, très court et pointu dans les femelles. Corselet en carré long , ayant son bord antérieur coupé droit, et ses bords latéraux mutiques. Écusson presque triangulaire. Élytres longues, un peu ovalaires, assez étroites, et mutiques à leur extrémité. Pattes courtes , d'égale lon- gueur ; cuisses non en massue. Parmi les 5 esp. rapportées à ce g. par M. Dejean, dans son dernier Catalogue , nous citerons comme type V Apomecyna albo-guttata , Mégerle, des Indes orientales , qui est peut- être la Saperda histrio de Fabricius. (D. et C.) APOMÉSOSTOMES(«*o, sur; ^éeros, milieu ; avôftst , bouche), échin. — Klein a donné ce nom à une section qu'il a proposé d'établir dans la famille des Oursins pour y ranger ceux de ces animaux dont la bouche n'est pas centrale. (C. d'O.) APONA ( «irova ? remèdes contre les Couleurs ou la lassitude), bot. cr. (Phy- côes. ) — Genre d'Algues , de la tribu des Batrachospermées , créé par Adanson , mais trop imparfaitement déterminé pour que l'on puisse être certain de la place qu'il doit occuper. Quelques unes de ses esp. sont rapportées au g. Batrachospermum. (De Bréb.) APONÉVROSE. Aponeurosis ( <2iroveu- poais, nom grec de l'Aponévrose ). anat.— Les Aponévroses sont des membranes blan- ches, luisantes, très résistantes, et compo- sées de fibres entrecroisées. Celles qui se trouvent à l'extrémité des muscles se nom- ment Aponévroses d'insertion. Il y a aussi les Aponévroses dites d'enveloppe; elles ont la forme des membres ou des organes dont elles recouvrent et maintiennent les muscles. (M. S. A.) APONOGETON (apon, mot celte qui signifie eau; ysmiv , voisin), bot. ph. — Genre de la famille des Saururacées , formé par Thunberg (Nov. Gen., 72) , revu et ad- opté par les botanistes modernes , avec ces caract. : Epis floraux terminaux, conjugués- binés , enveloppés d'un involucre diphylle , persistant , coloré , alternant avec les épis ; fleurs unilatérales en dedans, sessiles, distan- tes ; chacune soutenue par une bractée soli- taire ou double et géminée-colorée; les ter- minales tri-bractéées, la plus infér. sessile dans la dichotomie des épis. Périgone nul. Etam. 6-18, imparfaitement périgynes ; fila- ments subulés, adnés à la base extrême de l'ovaire ; quelques uns parfois abortifs. Anthères à loges opposées , bordant le con- nectif. Ovaire 3-5-loculaire , 3-5-rostré , se terminant en autant de stigmates subrecour- bés; ovules 2-4, ascendants, orthotropes, attachés à la base de l'angle central des lo- ges. Capsule 3-5-loculaire, 5-5-fide, dé- hiscente en dedans ; à loges 1-4-spermes. Graines dressées, oblongues; à test coriace, lisse. Embryon très petit , antitrope , dico- tylédon ; à radicule supère, dans une po- che située dans une cavité au sommet d'un albumen cartilagineux. — Ce g. renferme 5 ou 6 espèces herbacées , à rhizome tubé- reux, vivace, donnant naissance à des feuilles longuement pétiolées , ovales-allon- gées, lancéolées, nutantes , nervées, a bords pétiolaires vaginants ; leur inflore- scence en épi bifurqué, terminant une scape molle , et se dressant à peine à la florai- son au dessus de l'eau. — On en cultive APO plusieurs dans nos serres, et la plus re- marquable est VA, distakyon, dont l'odeur des fleurs est extrêmement suave , et rap- pelle celle de l'Héliotrope. (C. L.) * APOPIIYLIA, C. (âKOfiïtos, étran- ger, qui n'est d'aucune tribu), ens. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines , établi par M. Chcvro- lat, et tdopté par M. Dejean , qui, dans «on dernier Catalogue, y rapporte seule- ment 2 esp., qu'il nomme l'une A. cœrulc- scens, du Sénégal , et l'autre A. smaragdi- na, du cap de Bonne-Espérance. D'après les renseignements que M. Chevrolat a bien voulu nous fournir sur ce g. inédit , il ap- partient à la tribu des Gallérucites , et peut être caractérisé ainsi : Tête arrondie , très grosse relativement au corselet, qui est très étroit, transverse, sillonné. An- tennes de douze articles : le premier forte- ment en massue ; le deuxième moitié plus petit que le troisième ; de 3 à 11 égaux ; le dernier fort court , acuminé. Labre é- pais , relevé , circonflexe. Yeux oblongs , semi-sphériques. Crochets des tarses parais- sant simples , larges , courts , subitement recourbés. M. Chevrolat rattache au même genre la Galleruca chloroptera Dej. , du Brésil. (D. et C.) APOPHYLLITE, Haiiy (àroyuJaiÇew, s'exfolier), min. — Syn. : Ichthyophthal- me d'Andrada , Zéolithe d'Hellesta , Rinn- mann ; Fischaugenstein , W. — Espèce de l'ordre des Silicates hydratés , non alumi- neux , cristallisant en prismes ou en octaè- dres droits , à base carrée. Cette substance est ordinairement incolore et transparente ; elle est un peu plus dure que la Fluorine. Elle se clive avec facilité parallèlement à la base de sa forme fondamentale , et mon- tre dans ce sens un éclat légèrement nacré ; dans toute autre direction , elle est vitreu- se. Elle a une grande tendance à s'exfolier soit par le frottement contre un corps dur , soit par l'exposition à la flamme d'une bou- gie. Elle est composée de Silice, de Chaux, de Potasse et d'Eau , dans les proportions de : Silice, 51 ; Chaux, 26,4 ; Potasse, 5,6 ; Eau , 17 ; composition que l'on peut for- muler ainsi : Si50 Ca3 K1 Ag'6 (en admet- tant que la Silice résulte de la combinaison d'un atome d'oxygène avec un atome de Siîiciam). APO 31 Sa forme fondamentale est un octaèdre à base carrée , dans lequel l'angle des faces adjacentes sur la même pyramide est de 104°2', tandis que l'angle des faces qui se rencontrent dans les arêtes latérales est de 121». Les formes qui dominent dans les cris- taux sont tantôt la forme octaédrique, tantôt la forme prismatique , et souvent celle d'u- ne table très aplatie , dont les bords sont chargés de facettes. Au chalumeau , l'Apo- phyllite perd sa transparence , se boursou- fle , et fond en un verre bulleux. Elle don- ne abondamment de l'eau dans le matras. Elle est sujette à s'altérer dans ses couches superficielles , et à passer au blanc mat , probablement par la perte d'une portion de son eau de cristallisation; et c'est sans doute à cette cause que l'on doit attribuer les variations singulières qu'elle manifeste dans ses propriétés optiques. Elle est solu- ble en gelée dans les acides; la solution précipite abondamment par l'oxalate d'Am- moniaque , et laisse ensuite un résidu alca- lin. Après Tévaporation et la calcination , la pesanteur spécifique est de 2,3. L'Apophyllite , d'après son système de cristallisation , doit avoir un seul axe opti- que ; cependant il existe des variétés , de forme prismatique , dont la structure ne paraît pas être uniforme , et qui offrent , comme PAnalcime , une sorte de mosaïque ou combinaison régulière des parties , les unes à un axe , les autres à deux axes opti- ques. C'est à ces variétés que M. Brewster a donné le nom de Tessélite. Parmi les Apophyllites à structure uniforme et à un seul axe, les unes se font remarquer par les teintes extraordinaires que présentent leurs anneaux polarisés ; d'autres offrent cette particularité que leurs anneaux sont alter- nativement blancs et noirs. M. Brewster a donné à ces dernières le nom de Leucocy- cliles. Le même physicien a décrit sous le nom d'Oxahvérite un minéral qui, par sa for- me , sa composition , et tous ses caractères extérieurs , paraît se rapporter à l'esp. que nous décrivons. Il a été trouvé sur le? bords de la source chaude d'Oxahver en Islande. — La substance nommée primi- tivement Albin, à cause de sa teinte d'un blanc mat, dont Haiiy avait fait d'abord une variété de Mésotype, et qu'il a ensuite 32 APO réunie à l'Apophyllite , n'est rien autre those qu'une Apophyllite devenue opaque par altération. On la trouve dans les cavi- tés d'un Phonolite , à Marienberg en Bohê- me. L'Apophyllite est le plus souvent inco- lore; cependant' elle présente quelquefois des nuances de bleu ou de rougeàtre. Elle est presque toujours en cristaux implantés , souvent fort nets, mais quelquefois lamini- f ormes , et groupés alors les uns sur les au- tres, de manière à donner à la masse une structure lamellaire. — On la trouve dans Ses dépôts de Fer magnétique du terrain de Gneiss, en Suède et en Norwége, particu- lièrement à Nordmarken, à Hellesta, et dans l'île d'Uton ; dans les calcaires qui accompagnent les minerais de Cuivre de Cziklowa dans le Bannat , et les minerais d'Argent d'Andreasberg au Harz ; enfin , elle se rencontre assez fréquemment dans las roches amygdaloïdes de Marienberg , près d'Aussig en Bohême , de Fassa en Ty- rol , des îles Feroë , de l'île Disco au Gro- enland, etc. (Del.) APOPHYSE ( efeopût/uti , je nais de). zool. — On appelle Apophyses les emmen- ées naturelles des os. Les noms qui leur ont été donnés expriment leur forme : Apophy- se odontodoïde (en forme de dent), cora- coïde (en bec de corbeau), styloïde (en f tyle ) , mastoïde ( en mamelon ) , etc. ; ou bien rappellent le nom de l'anatomiste qui les a dénommées le premier ; ex. : Apophyse d'Ingrassius. Elles en changent aussi suivant leur configuration. On nomme empreintes les Apophyses peu saillantes et développées en largeur ; lignes , celles qui sont minces St linéaires ; crêtes, les éminences plus pro- noncées que les lignes; bosses, les saillies arrondies ; protubérances , celles qui sont irrégulières. On leur donne aussi des dé- nominations qui en indiquent l'usage, comme Trochanter , qui fait tourner; ou, d'après leur position , l'on y joint les épi- thètes de verticale, transverse, etc. On n'appelle Apophyses que les saillies complètement ossifiées, faisant corps avec l'os; tant qu'il reste un point d'insertion cartilagineux , elles sont appelées épiphyses. Voy. ce mot, ainsi que l'art, os. (C. D'O.) En botanique , famille des Mousses APO on donne le nom d'Apophyse à un renfle- ment qui se voit au bas et un peu au des- sous de la capsule , et dont la forme est très variable. LesPolytrics et les Splachnes sont les deux genres qui présentent ces renfle- ments de la manière la plus évidente. Dans les derniers surtout , l'Apophyse surpasse quelquefois en grosseur la capsule elle-mê- me. Le plus ordinairement elle est due à la dilatation du pédoncule ; mais, dans quel- ques cas aussi, c'est aux dépens de la cap- sule que le renflement a lieu. Tantôt c'est tout simplement un bourrelet ou un anneau non interrompu autour du sommet du pé- doncule ; tantôt c'est une dilatation sphéri- que ou piriforme ; tantôt enfin c'est un sim- ple renflement unilatéral , en forme de dent, comme dans le genre Oncophorus de Bri- del. Dans ce dernier cas , on adonné à cette sorte d'Apophyse le nom spécial de Siruma ou Goître. (C. M.) *APOPLANESIA, Presl. {Symb., 1. 1, p. 63, tab. 41) ( âicoitî&vv.ais , qui trompe, égare), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses , sous- ordre des Césalpi- niées. Son auteur en donne les caract. sui- vants : Calice 5-fide ; lobes presque égaux , 3-nervés, accrescents. Corolle rosacée, ré- gulière, 5-pétale. Étamines 10, monadej- phes. Ovaire 1-ovulé. Légume sessile, com- primé, subelliptique, mucroné, verruqueux, indéhiscent. Graine comprimée, à embryon curviligne. — Ce g. est fondé sur une seule esp. [A. paniculata, Presl.). C'est un arbre dont la patrie est inconnue. Ses feuilles sont imparipennées, multifoliolées, non sti- pulées ; les fleurs en épis paniculés. (Sp.) APORET1CA , Forst. ( itapqriK*, douteux , incertain ). bot. ph. — Synon. du genre Schmiedelia, de la famille des Sa- pindacées. (Sp.) * APORHINA , C. (à*o, loin de ; filv, nez ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionites , établi par M. Boisduval dans la partie entomolo- gique du Voyage de V Astrolabe, mais sans indication de caract. M. Dejean , qui l'a adopté , le place , dans son dernier Catalo- gue, entre les g. Eurhynchus de Schœn- herr et Apion d'Herbst. Il est fondé sur une seule esp. trouvée dans l'île de Wai- giou ( Océanie ) par le capitaine d'UrYille , qui l'a nommée A. bispinosa. (D.x APO * APORORRANCIIES. Aporobran- chiata { xno:c<;, imperforé; ffiàyxt*, bran- chie ). moll. — M. de Blainvillc , dans son Traité de Malacologie, donne ce nom à un ordre qui renferme dans 3 familles les Ptéropodes des auteurs. C'est h Kart, mol- LrsQi'E que nous nous proposons d'exposer d'une manière générale les divisions de pre- mier ordre , les classifications les plus re- commandables. Nous renvoyons , en consé- quence , à cet article. p (Desh.) ♦APOROCLPIIALÉS. Aporocephala ( « priv. : koîos , pore . xs?*^ , tête ). iiel- mi>th. — Premier ordre de la sous-classe des Annélidaires, Blainv., ainsi nommée par- ce que la tête ne présente pas de pore en forme de ventouse , destiné à la loco- motion , comme dans les Amphistomes et genres voisins. La bouche des Aporocépha- lés est le plus souvent terminale. Cet ordre comprend les Térétulariés (Borlasies, Pro- stomes, etc.), qui , joints aux Dérostomes , correspondent à la majeure partie des Tur- bellaria rhabdocœla de M. Ehrenberg , et les Planariés, dont les espèces à intestin rameux reçoivent du savant de Berlin le nom de Dendrocœla. (P. G.) * APOROSA ( airo/sos , embarrassant ; difficile à classer ). i>s. — Genre de Tordre des Diptères, division des Némocères, fa- mille des Tipulaires, tribu des Tipulides Brévipalpes, établi par M. Macquart, et auquel il assigne les caract. suivants : Fa- ciès des Limnobies. Tête presque sphéri- que. Rostre un peu plus long que la tête , cylindrique, terminé de chaque côté par un petit tubercule. Trompe sortant pres- que horizontalement du rostre , trois fois plus longue que la tête , menue , s'effilant vers l'extrémité , et se terminant en deux petits lobes divergents ; une soie dépassant un peu la trompe. Antennes filiformes, de quatorze articles : les deux premiers assez épais; le premier assez court, un peu coni- que ; le deuxième cyathiforme ; le troisième cylindrique, à peine aussi long que le pre- mier; les autres ovalaires, ailés. Une cellule marginale; une sous-marginale; une discoï- dale ; quatre postérieures. M. Macquart rapporte à ce g. deux esp., l'une de l'île Bourbon , et l'autre des îles Canaries. Il nomme la première A. fuscana , et la seconde 4. maculipennis. Celle-ci a été T. II. APO 33 décrite et figurée par -lui dans l'Histoire naturelle des Canaries de MM. Webb et Bcrthelot. Le nom générique d'Aporosa exprime , dit l'auteur, son incertitude sur la place qu'occupe ce g. dans l'ordre naturel. Par la conformation de la trompe , les Aporoses se rapprochent des Culicides; mais, par le reste de l'organisation , elles appartiennent aux Tipulides, et sont voisines des Limno- bies. Voy. ce mot. (D.) *APOROSA (airo/îos, sans issue ; incertai- ne), bot. pu. — Genre de plantes dicotylé- dones, formé par Blume {Bijd., 514), et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore déterminée , en raison de ce qu'il n'a pu être suffisamment caractérisé par son auteur , qui le regarde comme voisin du g. Cecropia. Endlicher et Lindley le réunis- sent , mais avec doute , aux Urticacées. Voici les seuls caract. connus jusqu'ici : Fleurs dioïques , dont les mâles en épis très denses. Périgone profondément 4-par- tite , à lacinies bisériées. Étam. 2, courtes; loges des anthères arrondies. Ovaire rudi- mentaire central. — Une seule esp. indigè- ne au Japon. C'est un arbrisseau à feuilles alternes , oblongues , aiguës *• *a base , très entières, veinées , scabriuscules efi dessous ; à inflorescence mâle en épis très serrés , axillaires , pédoncules. (C. L.) APORRHAIS (àKofi&uu , je dépouille). moll. — Il est difficire de reconnaître exac- tement les Coquilles qu'Aristote a désignées sous cette dénomination. Ce pourrait être une esp. de Murex ; mais Rondelet, Gessner et Aldrovande , croient retrouver VAporrhais d'Aristote dans une Coquille qui fait au- jourd'hui partie du g. Ptérocère de La marck : Pterocera Chiragra. Voy. ptéro- cère. (Desh.) *APORUM, Bl.; Schismoceras , PresL ( « priv. ; izàpoç , ouverture , pore ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchida- cées, tribu des Dendrobiées , formé par Blume (Bijd. , 334, fig. 39) , qui le caracté- rise ainsi : Folioles extérieures du périgone charnues, dressées ; les latérales plus gran- des , obliques , connées avec la base du gy- nostème ; les intérieures plus petites. La- belle articulé avec la base du gynostème , dirigé en arrière , indivis ou trilobé ; à lim- be calleux , cristé ou nu. Gynostème semt- 34 APO cylindrique , longuement prolongé à la ba- se. Anthère biloculaire , sessile , quelque- fois membranacée au sommet. Pollinies 4 , collatérales par paire. — Ce genre renferme quelques plantes herbacées, épiphytes, cau- lescentes , de l'Inde ; à feuilles distiques , équitantes , ancipitées ; à fleurs ordinaire- ment verdâtres , presque solitaires , et sor- tant de squammes membranacées. (C. L.) *APQRUS (uitopos, rare), ms.— Genre de notre famille des Sphégiens , groupe des Pompilites , de l'ordre des Hyménoptères , section des Porte- Aiguillon , établi par M. Spinola (Insecta Liguriœ), et adopté par Latreille et tous les autres entomologistes. Les caract. essentiels de ce g. sont tirés : 1° des mandibules , arquées et bidentées ; 2° du thorax , long et convexe ; 5° des ailes antérieures, ayant une cellule radiale étroi- te et presque triangulaire ; deux cellules cubitales complètes et le commencement d'une troisième , la seconde recevant deux nervures récurrentes ; 4° des pattes lon- gues, avec les jambes garnies d'épines; et 5° de l'abdomen, ovalaire et presque sessile. On ne connaît que quelques esp. indigè- nes de ce genre, dont le type est VA. bi- color, Spin. (Bl.) *APOSERIS («*o, près ; ci/;.s, laitue ou chicorée), bot. ph. — Genre de la tribu des Chicoracées , parmi les Composées. Il a pour caract. : Capitules mulliflores. Invo- lucre caliculé ou double : l'intérieur 1 - sé- rié, 5-8-phylle ; l'extérieur 5 - phylle , plus court. Réceptacle nu. Fruits oblongs , ter- minés par un bec court et dépourvu d'ai- grette. — La seule espèce connue , VA. fœ- tida , est une plante vivace , du port du Leontodon ou de VHyoseris , glabre ou lé- gèrement Yelue à la face inférieure et sur les nervures des feuilles, lesquelles sont radicales , roncinées , pinnatipartites. La hampe, à peu près égale aux feuilles , porte On seul capitule de fleurs jaunes. (J. D.) *APOSTASIE.-4pos*5#v, aile), iss. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Simplicipèdes de Dejean , établi par M. Hope (The ColeopterisVs Manual, 1838, p. 47), sans indication de caracl. — Ce g. a pour type un grand et beau Carabe de la Chine , nommé Prodigus par M. Erichson , et qui se distingue des autres par la base à peine sinuée du prothorax , et surtout par une profonde échancrure à l'extrémité de chaque élytre. (D.) APOTOMUS [fadTOfjLos, coupé net, séparé ). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques , tribu des Scaritides , établi par Hoffmansegg , et ad- opté par Latreille et M. Dejean. Ce der- nier , dans son Species , lui attribue les ca- ract. suivants : Menton articulé. Lèvre su- périeure légèrement échancrée ; palpes la- biaux très allongés ; le dernier article cy- APP lindrique. Antennes filiformes, à articles allongés et presque cylindriques. Corselet orbiculaire. Jambes antérieures non pal- mées. Hoffmansegg a fondé ce g. sur le Scarif.es rufus de Rossi et d'Olivier. Latreille l'avait d'abord placé dans ses Subulipalpes , près des Bembidium ; mais , après un examen plus approfondi, il l'a mis dans cette même tribu , à côté des Ditomus. Les Apotomus sont de très petits insec- tes d'une couleur roussâtre, et plus ou moins pubescents , qu'on trouve sous les pierres, où ils paraissent vivre en société. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne deux esp. seulement : VApot. rufus Oliv., déjà cité, qu'on trouve dans le midi de la France , et VA. testaceus Dej. , de la Russie méridionale. (D.) APPAT, zool. — Ce mot , qui appar- tient au vocabulaire de la chasse et de la pêche , sert à désigner certains moyens qu'on emploie pour attirer les animaux dont on veut se saisir. La nature a doué les animaux de moyens semblables pour arriver aux mêmes fins. Les Pics ont la langue couverte d'une humeur visqueuse qui attire les fourmis ; et , pour s'emparer de ces insectes , ils introduisent leur langue dans les fourmilières et les trous d'arbres , d'où ils la retirent chargée de proie. Plu- sieurs Poissons jouissent d'une propriété sem- blable , entre autres la Baudroie ( Lophius piscatorius ) , qui se cache dans la vase , agite les appendices vermiformes qui gar- nissent sa bouche , et attire les petits pois- sons dont elle se nourrit. Pour l'histoire des divers moyens employés par les animaux pour faire tomber en leur puissance les êtres vivants qui servent à leur nourriture , nous renvoyons à l'article instinct des ani- maux. (C. D'O.) APPAT DE VASE, poiss. — Nom vulgaire que l'on donne sur nos côtes à VAmmodyte appât (Amm. tobianus). Voy. ce mot. (Val.) APPENDICE (c'est-à-dire ajouté à). zool. et bot.— Ce mot, très fréquemment employé en zoologie descriptive ainsi qu'en stéréotomie animale, a une véritable va- leur , dans le second cas surtout. Il s'appli- que principalement aux diverses sortes de membres qui sont ajoutés aux anneaux du APP corps des animaux articulés intérieurement ou extérieurement , animaux dont on a fait les deux types ou embranchements des Vertèbres et des Articulés. BW. de Blainville et Savigny ont les pre- miers fait voir toute l'importance qu'il fal- lait attacher aux Appendices , soit dans la Classification des animaux qui les présen- tent , soit dans la détermination philoso- phique ou la signification des diverses par- ties dont le corps est composé. Les Appendices offrant des variations de position dans ces deux grandes catégories d'animaux , et ne se correspondant pas le plus souvent d'une manière homologue , nous indiquerons successivement les ca- ractères chez les uns et chez les autres. Animaux vertébrés. — On peut admet- tre deux genres d'Appendices : les uns sont pairs ou bilatéraux, et constituent les mem- bres ( Yoy. ce mot ) , dont le nombre n'ex- cède jamais quatre (ces Appendices n'exis- tent pas toujours); les autres sont impairs et placés sur la ligne médiane du corps. M. de Blainville leur donne le nom commun de Lophioderme. Telles sont les nageoires impaires des Poissons. Le même auteur (Ostéographie , fascicule I, p. 8) considère comme constituant une autre sorte d'Appendices les pièces de chaque articulation annulaire du corps des Animaux vertébrés , qui partent bilatérale- ment de la pièce médio-infère (sternèbre) ou médio - supère ( vertèbre ). Le nom de cornes qu'elles portent à l'hyoïde , ou ce- lui de côtes qu'on leur donne au thorax, leur conviendraient également. Voy. ces mots. C'est parmi cette troisième sorte d'Ap- pendices que M. de Blainville range les mâchoires ou appendices des vertèbres de la tête. 11 en admet, comme on le fait généra- lement , deux paires : la première ou supé- rieure, comprenant l'Apophyse ptérigoïde interne , le palatin, le maxillaire et l'incisif; la seconde ou inférieure, formée par le temporal, les osselets de l'ouïe (en con- nexion avec le bulbe auditif ou rocher), l'os de la caisse , le cercle du tympan, et le maxillaire inférieur, composé lui-même de plusieurs pièces chez les Ovipares. On sait que , pour d'autres naturalistes , et particulièrement pour M. Oken , les APP 37 mâchoires et leurs dépendances seraient des Appendices libres, représentant à la tê- te les membres du tronc ; bien que toutes deux naissent des vertèbres , tandis que la paire antérieure des membres , lorsqu'elle a un point fixe d'insertion , le prend , au contraire , à la première pièce sternale an- térieure, et que la deuxième paire s'articu- le seule avec la colonne vertébrale. La considération de la position des qua- tre sens spéciaux par rapport aux quatre vertèbres céphaliques semblerait aussi de- voir donner un classement particulier des Appendices céphaliques. Peu importe que l'on considère ceux-ci comme des Appen- dices libres, c'est-à-dire des membres, ou comme des Appendices costaux; la premiè- re vertèbre ( vomer et os du nez ) , portant le sens de l'odorat, aurait alors les os incisifs ou intermaxillaires pour Appendices; la deuxième ( frontale ou visuelle ) aurait le maxillaire supérieur et ses dépendances ; la troisième (pariétale ou auditive), le tempo- ral , le maxillaire inférieur , etc. ; et la qua- trième ( occipitale ou gustative ) , les cornes antérieures de l'hyoïde. Cette vue théorique a aussi été présentée avec de légères va- riantes par plusieurs anatomistes , entre au- tres par M. Halmann , et , en France , par Dugès (Physiol. comp., t. I, p. 344). Animaux articulés. — Chez ceux-ci , la concordance des Appendices céphaliques maxillaires ( mandibule , mâchoire , lèvre inférieure) avec ceux de la locomotion a été facilement démontrée, ainsi que les beaux travaux de M. Savigny l'ont fait voir. D'ailleurs , les anneaux ou articles du corps enveloppent les organes du tronc et rési- dent dans le tégument extérieur : aussi les a-t-on partagés en arceaux supérieur et in- férieur , qui peuvent avoir chacun des Ap- pendices. Les ailes des Hexapodes sont des Appendices de l'arceau supérieur ; les pat- tes, les mâchoires, les fausses pattes abdo- minales, dépendent de l'arceau inférieur. Tel est le cas de tous les Entomozoaires à pieds articulés ( Hexapodes et Apiropodes, Sav.). Dans le groupe des Vers pourvus d'Ap- pendices, ceux-ci, dans la majorité des cas , se présentent avec leur triple caractè- re. Us sont composés de trois parties : une sensoriale , l'autre respiratricc , et 'a troi- 38 APP sième locomotrice ; celle-ci n'est plus arti- culée. Les Crustacés montrent aussi d'une manière évidente que la branchie est , par sa position , dans la dépendance de la pat- te. Quant aux Appendices céphaliques sen- soriaux , tels que les antennes et les pédon- cules des yeux lorsqu'il y en a , on les con- sidère comme des Appendices à part ou de l'arceau supérieur. Les animaux articulés ont rarement des Appendices médians , et seulement à la partie antérieure du corps , comme l'antennule impaire de certaines Néréides , ou à la partie postérieure , com- me la tarière , l'aiguillon ; encore la com- position originairement binaire de ces Ap- pendices postérieurs est -elle facilement dé- montrable. Mollusques et Zoophytes. — Les Appen- dices des autres animaux sont fort variés de forme ; mais leur signification est plus dif- ficile que celle des Appendices des animaux vertébrés. Ce sont, dans beaucoup de cas, de simples pincements ou lobes de la peau , comme les tentacules , ou le pied, ou le tu- be des Mollusques, ou des papilles érectiles de celles-ci , comme les Cirrhes des Échi- nodermes , etc. Les cils des animaux infé- rieurs , les tentacules des Polypes , les bâ- tons des Oursins , pourraient aussi recevoir ce nom , mais sans qu'il fût possible de leur supposer la moindre analogie avec les Ap- pendices des animaux articulés des deux premiers types du règne animal. Nota. — Dans quelques cas , on a donné en particulier le nom d'Appendice à un petit article qui fait suite à la hanche des insectes , et qu'on appelle plus communé- ment le Troclmnter. Dans une signification également spécia- le, le mot Appendice s'applique, dans dif- férents cas , à des prolongements de plu- sieurs organes. C'est dans ce sens que l'on dit : les Appendices cœcaux du pylore des Poissons , l'Appendice vermiforme du cœ- cum de l'homme , les Appendices cœcaux de l'estomac de certaines Sangsues, des Faucheurs , des Acariens , des Astéries , etc. (P. g.) En botanique , les petits prolonge- ments qui garnissent la corolle de cer- taines Boraginées s'appellent Appendices; Vn donne le même nom aux écailles qui Mtourent l'ovaire des Graminées , aux j APP prolongements du limbe des feuilles qui accompagnent le pétiole jusqu'à leur inser- tion , et à la partie supérieure de la squam- me de certaines Synanthérées. On appelle Appendice terminal le petit filet qui se prolonge au dessus de l'anthère, et Appendices basilaires les petits prolon- gements qui se trouvent quelquefois à la partie inférieure des loges de l'anthère ; on donne encore à ces derniers le nom de Soies. M. Cassini appelle Appendice collectifere l'extrémité des branches du style des Synan- thérées , quand le stigmate ne se prolonge pas sur cette partie , qui ne porte que des Collecteurs. Voy. ce mot. (C. d'O.) *APPENDICI FORME. Appendicifor mis. bot. — Quand la squamme est entiè- rement avortée , et qu'il ne subsiste plus que son appendice , on dit qu'elle est ap- pendiciforme. Ce phénomène se voit dans le Xeranthemum et le Catananehe. (C. D'O.) * APPENDICUL AIRES. Appendice laris. bot. — M. Turpin (Essai d'une Ico- nographie élémentaire et philosophique des végétaux ) a donné ce nom à des végétaux de deuxième formation, dont la tige , au lieu d'être, comme dans ceux qu'il appelle Axi- fères-(voyez ce mot), composée cPun axe sim- ple, diversement modifié, donne naissance à des organes appendiculaires tels que les co- tylédons, les écailles, les feuilles, etc., et dont la structure organique se compose de tissus cellulaire et vasculaire. Ce groupe com- prend les Mousses, les Fougères, les Mono- cotylédones et les Dicotylédones. (C.d'O.) * APPENDICULAR1A , Sering. , in DC Prodr. , t. III, p. 114 ( Appendicula- ris , appendiculé ). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Rhéxiées, DC. Son auteur lui assigne les caract. suivants : Tube calicinal ovoïde, suburcéolé , inadhérent ; limbe subcampa- nulé , à 4 dents larges et obtuses. Pétales 4 , obovales. Étamines 8 , isomètres ; anthè- res déhiscentes au sommet par un seul pore; connectif prolongé au delà des 2 bouts de l'anthère en appendice filiforme , et muni , à l'articulation , de 2 longues soies. Ovaire inadherent , nu au sommet. Capsule oblon- gue , sèche , 3-Ioculaire , 3-valve , polysper- me; placentaire central, columnaire , libre après la déhiscence. Graines cymbiformes, app. à hile basilalre, orbiculairc. — 0e genre ne comprend qu'une seule espèce (.4. thymi- folid IR1 — Bhe.via tlii.inij'olia i>onpl., Hhcr., tab. KO): c'est une herbe (indigène de la Ginane | annuelle, garnie de poils glandulil'ères. Ses feuilles sont peliolees , o\ales, r>- ou K-nenees , ciliolees- dentieu- lees : les fleurs petites, blanches, en cynies terminales. (Si*.) APPEXWErLE. âppmiimhm (di- minut. iVupiH'uili.r , prolongement), zool. — On i jusqu'à ce jour employé cette ex- pre.-Mon pour designer les épines des Asté- ries , ainsi que les branches cartilagineuses qui soutiennent l'enveloppe extérieure du corps de ces animaux ; mais quelques na- turalistes s'en servent pour désigner un pe- tit Appendice. (C. d'O.) *AVVEKDlC\JLÉ.Appendiculatus.~- Cette épithète, qui appartient à la Termi- nologie générale des sciences naturelles , s'emploie pour désigner des organes qui sont munis d'Appendices. On dit en bota- nique qu'une squamme est appendiculée quand elle change brusquement de nature ou de direction à un certain point de sa hau- teur, coœme dans l'Artichaut. Les anthères, les filets des étamines , les feuilles, la co- rolle , etc. , sont dits appendiciilés quand ils sont pourvus d'un prolongement quel- conque , qui ajoute à la structure de l'or- gane , ou constitue , pour ainsi dire , un organe accessoire. C'est dans un sens iden- tique qu'on emploie ce mot en zoologie. (C. D'O.) *APPRESSÉ. Appressus. bot.— Cette expression s'emploie pour désigner la posi- tion des branche* des rameaux et des feuil- les quand ils sont dressés le long de la ti- ge. On dit aussi Apprimé. (C. d'O. ) APPUI AIE. bot.— Synonyme d'vp- PREftSÉ. (C. D'O.) APR ADLS , Adans. bot. pu. — Synon. du genre Arclopu$, de la famille des Om- bellileres. (Sp.) * APRION, Mull. et Henle ( à pr iv. ; %éhifti scie, non dentelé), poi.*s. —M. Mul- ler a établi sous ce nom une troisième division ou sous -genre des Carcharias , caractérisé en ce que les dents de la mâ- choire supérieure et inférieure n'ont pas de dentelures sur leur bord. Il y rapporte trois espèces: une de Java, APR 39 DRC île la mer Rouge, et la troisième, des coles de l'Amérique septentrionale. (Val.) * APRION («priv. ; «piw t scie), DIS. — Genre de la famille des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Si \ ille ( 1ns. Orthopt. — Suites à Buff. ) , qui en a tiré les principaux caractères : 1° des palpes maxillaires beaucoup plu» longs que les labiaux , terminés en massue allongée et arrondie à l'extrémité, et cana- liculés au côté interne; 2° des élytres une fois plus longues que l'abdomen, dilatées au milieu ; et 3° des ailes plus courtes que les élytres. — Ce g., très voisin desPseudophyl- les , Serv., s'en distingue par les caractères que nous venons d'énoncer; l'auteur y rap- porte deux espèces de l'île de Java , ce sont les A. virescens et A. ? semivitreum, SerY. (Bl.) APROCTOME. Aproctomus. annél. — Genre trop incomplètement connu pour qu'on dise à quel groupe des vers il appar- tient ; c'est un de ceux que M. Rafinesque a établis. Toici comment il le caractérise : Corps flottant , gélatineux , déprimé, nautique, sans apparence de bouche, mais a canal ali- mentaire interne; animal transparent, ob- long, à extrémités aiguës. Longueur, un pied. (P. G.) A PROIV. Aspro ( Asper, rude), pojss. — Genre de la famille des Percoïdes, qui diffère des Perches en ce que les deux dorsales sont éloignées et ne se touchent pas , et que le museau est saillant et ca- verneux. Ce dernier caract. avait fait d'a- bord penser à M. Cuvier, ainsi qu'on le voit dans la lre édition du Bègne animal, que ce g. devait être rangé parmi les Sciénoï- des ; mais, quand il eut appris, par ses étude» sur ce poisson, que le palais est hérissé de dents, il n'hésita pas à ramener ce genre aux Percoïdes , auxquels il appartient sans aucun doute. Outre ces principaux caract., il faut aussi remarquer que les Aprons ont le préopercule finement dentelé, l'opercul" terminé par une pointe aiguë ; la membrane branchiale a sept rayons; l'estomac est en cul -de-sac peu allongé, trois appendices ecc- caux au pylore, et l'intestin replié deux fois. On ne connaît que deux espèces d'A- pron : l'une l'Apron commun (Aspro vul~ 40 APR APR pris ), habite le Rhône et ses affluents ; on fe trouve aussi dans le Danube et les riviè- res qui s'y jettent. C'est un petit poisson long de quinze à dix-huit centimètres, d'une couleur ver- dâtre , à écailles très rudes. Il était déjà connu de Rondelet. Sa chair est blanche , légère, et agréable au goût. Il fraie en mars et avril; ses œufs sont petits et blanchâtres. Rondelet a donné cette espèce sous le nom d'Apron , que Ton ne connaît plus aux en- virons de Lyon, et qui paraît se nommer aujourd'hui Sorcier. On dit que son nom allemand , sur les bords du Danube , est Strœber. L'autre espèce, beaucoup plus grande, car elle atteint jusqu'à quarante centi- mètres, est le Cingle ou le Zingel (Perça Zingel, Linn.). Cette espèce, du Danube, ne se trouve pas en France. Le corps est gris- jaunâtre , avec quatre bandes noires longi- tudinales; sa chair a les mêmes qualités que celles de VApron ; et , à cause de sa taille , on le sert sur les meilleures tables. M. de Lacépède avait rangé ces deux Aprons dans son genre Dipteradon , qu'il caractérisait par l'absence de dentelures ou d'épines aux pièces de l'opercule. On voit que ces deux Poissons ne pouvaient appar- tenir au genre de M. de Lacépède. (Val.) * APROSOPE. Aprosopus ( « priv. ; npàsoiKov, face ). ins. — Genre de Coléo- ptères longicornes, delà tribu desLamiaires, établi par Guérin-Méneville (Icon. Règne anim. , texte ) , très voisin des Hippopsis de Serville , mais remarquable par la lon- gueur extraordinaire de sa tête; par son front parallèle au sol ; par sa bouche portée en arrière ; par ses pattes extrêmement courtes, à cuisses renflées et à jambes antérieures ar- quées ; par ses antennes beaucoup plus lon- gues que le corps , à articles garnis en tous sens de longs poils divergents , dont le pre- mier article , un peu plus épais , n'est pas plus long que le troisième. Ce genre est très rapproché de celui que Guérin nomme Eutheia ( loc. cit.) ; mais celui-ci s'en dis- tingue par le premier article de ses anten- nes, qui est beaucoup plus long que le troi- sième, et plus épais. L'espèce unique, type de ce nouveau genre, vient du Brésil , c'est VA. Buquetii, Guer. Il est très allongé, pa- rallèle, brun, avec la tête et le corselet cou- verts d'un duvet jaune d'ocre, et les pattes et l'anus noirs. Sa longueur est de Yingt et un millimètres, et sa largeur de trois. (C. D'O.) *APROSTERNA («priv.; «pà9 de- vant ; orèpuov , poitrine ; sans prosternum ). os. — Sous-genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, établi par M. Hope dans le genre Mimela de Rirby (Transact. ofthe entomolog. Society, t. I, pag. 117) pour y placer une espèce de la Chine nommée par Kirby Mimela nigri- cans, figurée pi. 10, fig. 7, dud. ouvrage. Yoy. le g. mimela. (D.) * APROSTOCETUS. ms.— Genre de la famille des Chalcidiens , de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood (Zool. journ.), et réuni au g. Entedon, dont il ne diffère pas essentiellement, par M. Wal- ker (Entom. Mag.) et nous (Hist. des anim. art. 4). M. Westwood résume ainsi les ca- ract. les plus saillants de son genre Apro- stocetus : Antennes de huit articles ; les deu- xième , troisième , quatrième et cinquième, égaux ; épaississant graduellement.Abdomen allongé, sessile, deux fois aussi long que le thorax ; tarière saillante. Tarses de quatre articles. On ne connaît encore qu'un petit nombre d'espèces de ce genre ; toutes sont indigènes et d'une taille très exiguë. Le type est VA. caudatus, Westwood. (Bl.) * APROSTOMA ( « priv. ; «?©' , devant; <7T0>«, bouche; bouche non avancée), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , éta- bli par M. Guérin-Méneville ( Revue zoolo- gique , année 1839 , n° 6 ) sur un nou- veau Coléoptère rapporté de Madagascar par M. Goudot. Cet insecte, suivant M. Guérin , est voisin de son g. Calodromus , et lie les Rhyncophores aux Xylophages. Il lui donne le nom spécifique de Filum, et lui assigne les caract. génériques suivants : Antennes filiformes , un peu épaissies vers le bout; de onze articles légèrement en scie, avec les quatre derniers plus longs. Bouche non avancée ; palpes très visibles , terminées par un article un peu en hache. Tête courte , profondément refendue anté- rieurement , avec les antennes insérées en avant et au dessous des yeux. Corselet très allongé, comprimé sur les côtés. Elytres deux fois plus longues que le corselet, é- APS troites et parallèles. Pattes courtes , à tarses de quatre articles distincts. formai ensem- hlo deux fois au moins la longueur de la Jambe : le premier plus long que les trois autres réunis. Ifaprès Texar.ien que nous avons fait ■OU même de VApr. filum , il nous i pa- ru , par sa tète non prolongée en bec ou en trompe , appartenir à la famille des Xylo- phages plutôt qu'à celle desCurculionites , bien que , par sa forme très allongée et presque linéaire , il ait un peu le faciès des Brentos. (D.) APSEFDE («*w*fcf vrai ). CRrsT. — Genre de Tordre des Isopodes et de la fa- mille des Asellotcs, établi par Leach , mais très mal caractérisé par ce savant. On peut le reconnaître aux traits suivants : Les an- tennes de la première paire sont courtes , grêles, et terminées par un seul filet; les pattes de la première paire sont terminées par une main didactyle , et celles de la se- conde paire par une espèce de rame aplatie et épineuse ; enfin le sixième et dernier an- neau de l'abdomen est très grand, lamelleux, et garni d'une paire d'appendices composées chacune d'un pédoncule cylindrique et d'un long filament détaché. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre , YApseude talpi- forme. Pesmarets a confondu ce genre avec le g. Eupheus de ttisso. (M. E.) APSEXJDÉSIE («SW«, vrai ). polyp. foss. — Genre établi par Lamouroux d'après un petit Polypier fossile des terrains juras- siques de la Normandie et caractérisé par cet auteur de la manière suivante : Polypier fos- sile presque globuleux, ou hémisphérique, couvert de lames saillantes de 3 à 4 millim. au moins, droites ou peu inclinées, con- tournées dans tous les sens , unies ou lisses sur un côté; garnies, sur l'autre, de lamel- les presque verticales , variant beaucoup dans leur longueur, leur inclinaison et leur forme. Lamouroux rapproche ce Fossile des Agaricées et dcsPavonies; mais sa structure est trop imparfaitement connue pour qu'on puisse assigner sa place dans une classifica- tion naturelle. (TH. E.) * APSIDA , C. ( *J>« , voûte ). os. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Taxicorncs , établi par H. Dcjean dans la tribu des Diapériales de Latreille , mais j dont il n'a pas publié les caract. Il y rap- 1 T. H. APT 41 porte 2 esp., qu'il nomme l'une A. chryso- inclina, et l'autre A.mornnta : la première de Clarthagène , et la seconde de Cayenne. Yajant pu nous procurer la vue de ces deux espèces , qui n'ont pas encore été décrites, nous ne pouvons rien dire fle plus précis sur le g. qu'elles ont servi à fonder , et nous ne le mentionnons ici que pour mémoire. (D.) APSÏS (à'^tç , voûte, arcade), rss. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramè- res , famille des Curculionites, établi par Gcrmar, et fondu depuis dans le g. Myo- rhimts de Schœnhcrr. Voy. ce mot. (D.) APTÉNODYTE. Aptenodytes [Iforfr, sans ailes; iftmis, plongeur), ois. — Genre établi par Latham , adopté par Vieillot pour une seule des espèces que Latham y avait rangées, et qui est un Gorfou pour Cuvier et pour nous. Voy. ce mot. (Lafr.) *APTENODYTES ( ftmj» , sans ailes ; W-ms , plongeur"), ois. — C'est le nom ad- opté par Cuvier pour son genre Manchot. Voy. ce mot. (Lafr.) * APTERANTHES ( & priv. ; nipo* , aile ; sWfos , fleur : fleur dépourvue d'aile ). bot. ph. — Mikan a fondé ce g., qui appar- tient à la famille des Asclépiadées, sur une plante trouvée dans ces derniers temps dans l'île de Lampedouse.Gussone la décrivit sous le nom de Stapelia europœa; c'est jusqu'à présent la seule esp. (TAsclcpiadéc charnue trouvée en Europe. Ses caractères sont les suivants : Calice 5 -parti. Corolle rota- cée, 5-fide. Gynostème saillant. Couronne staminale simple, à cinq lobes subtriangu- laires, plans, légèrement tronqués, couchés sur le stigmate. Anthères simples ; masses polliniques dressées, fixées par la base. Stig- mate plan. Follicules lisses. — La seule esp. connue est une plante vivace charnue , à tiges tétragones lisses, dentées sur les an- gles, à l'aisselle desquels naissent des bou- quets de fleurs brunes semblables à celles des Bucerosia. (J. D.) APTÈRES. Aptera { &*Ttpoç, prive d'ai- les), zool. — On désigne généralement sous ce nom, en zoologie, les animaux articulés dé- pourvus d'ailes. Linné et quelquesautres na- turalistes comprenaient sous cette dénomina- tion les Crustacés , les Arachnides, les My- riapodes, les Thysanourss, les Parasites, et même les Vers ; en un mot tous les animaux 42 APT articulés n'acquérant jamais d'ailes à leur état parfait. Plus tard , chacune de ces clas- ses ou ordres ayant reçu un nom spécial , Lamarck appliqua le nom d'Aptères seule- ment à l'ordre que Latreille a désigné ensuite sous le nom de Syphonaptères. ( Voy. ce mot,) Enfin, dans les derniers ouvrages de Latreille , la dénomination d'Aptères n'a plus été appliquée spécialement à aucun ordre; mais, depuis, on l'emploie adjective- ment pour désigner tels ou tels animaux ar- ticulés privés d'ailes ; et , dans un sens plus restreint , on dit que la femelle de telle esp. est aptère , c'est-à-dire qu'elle manque d'ailes ou qu'elle n'en a que de rudimen- taires. On dit aussi que certains Coléo- ptères sont aptères lorsqu'ils manquent de la seconde paire d'ailes , bien qu'ils en aient la première, connue sous le nom (Télytres; tels sont les Carabes , les Pimélies, etc. — Voy. insectes et articulés. (Bl.) *APTERIA( àpriY.;rcr£/5ov , aile), bot. ph. — M. Lindley rapporte ce genre, qu'il signe du nom de Nuttal , à la famille des Burmanniacées. II n'en est nullement ques- tion dans Endlicher [Gênera plantarum), et nous manquons complètement de rensei- gnements à son égard. Voy. Burmannia- cées et Burmannia. (G. L.) * APTÉRINE. Apterina [«.tctepoç, sans ailes), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères , subdivision des Dichœtes , tribu des Muscides , section des Acalyptères, sous-tribu des Sphaerocérides , établi par M. Macquart aux dépens du g. Borborus de Meigen, et dont le nom indique l'absence presque complète des ailes, qui ne sont que rudimentaires. Ses caractères sont : Écusson hémisphérique ; abdomen oblong , deuxième segment allongé , à ligne enfon- cée; pieds finement velus; premier article des tarses postérieurs dilaté ; balanciers non distincts; ailes rudimentaires. — Ce genre se compose d'une seule espèce européenne , A. pedestris, découverte d'abord à Ham- bourg par M. Von Vinthen , et retrouvée depuis dans les environs de Lille par M. Wacquart. (D.) APTERIX. ois. — Voyez aptéryx. (C D'O.) *APTERNUS (affrètes, sans ailes), ois. — Sous-g. formé par Swainson pour le Pic iridactyle, et synonyme du g. Picoïde , La- APT cépède , qui lui est de beaucoup antérieur. Voy. pic et picinée. (Lafr.) *APTERI\YX {««repos, sans ailes), ois. — C'est, dans la classification de Swainson, le g. synonyme de celui d' Aptéryx , Shaw , plus anciennement formé. Voyez ce dernier mot. r (Lafr.) APTÉRODICERES. Apterodicera (unzepoç, sans ailes ; tfixE^os, à deux cornes). ins. — Latreille , dans son Gênera Crusta- ceorum et Insectorum, désigne ainsi une sous-classe d'Insectes , composée de ceux qui sont aptères, ne subissent point de mé- tamorphose , et ont deux antennes et six pieds. Elle comprend l'ordre des Thysa- noures et celui des Parasites. Voy. ces deux mots. (D.) * APTEROESSA ( «.«rs-pos, sans ailes ; £77» , étant ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Cicindélètes , fondé par M. Hope sur une seule espèce du Coromandel, Cicin- dela grossa de Fabricius. Il lui donne pour caract. : Corps grand , aptère. Antennes comme celles des Cicindèles. Mandibules cultriformes , avec une dent large, striée à sa base, et deux plus petites au bord inter- ne. Palpes maxillaires aussi longs que les labiaux ; le 1er est très court , le 2e quatre fois plus long , le 3e moindre que le suivant et dernier ; celui - ci est ovale, allongé et tronqué à son extrémité. Menton divisé en deux lobes avancés , avec une dent aiguë au milieu de l'échancrure. Labre court, garni de chaque côté de trois dents aiguës , et dont le milieu se termine par une petite épine. Corselet plus large que la tête , et presque autant que les élytres. Ce g. est très voisin du g. Dromica de M. Dejean, et l'espèce qui lui sert de type est figurée avec les caract. génériques dans un ouvrage de M. Hope , intitulé : The Coleo- pterisfs manual , etc. (2e partie) , qui a paru à Londres en 1838. (D. et C.) APTEROGYNA (««re^os, privé d'ailes ; yyvv] , femelle), ins. — Genre de la famille des Mutilliens , de l'ordre des Hyménoptè- res , section des Porte-Aiguillon, établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo- gistes. — Ce g. est parfaitement caractéri- sé par des antennes longues, grêles et séta- cces dans les mâles ; un thorax de forme cubique et sans divisions apparentes dans APT 1rs femelles , et des ailes seulement dans tes mâles , n'offrant que des cellules bra- ihiales, et une seule cubitale, petite, et de Tonne rhomboïdale. Les esp. connues de ce g. sont peu nombreuses et propres aux pays chauds. Le type est VA. Olivicrii Latr. , d'Arabie. (Bl.) APTÉROXOTES (&c«/»o«, sans na- geoires ; vroto,-, dos), poiss. — Genre de Pois- sons ainsi nommé par Lacépède , en même temps que Bloch rétablissait, dans son édi- tion posthume publiée par Schneider, sous le nom de Sternachus. Il appartient au groupe des Malacoptérygiens apodes, et il est très voisin des Gymnotes. Il s'en distin- gue en ce que l'anale est terminée avant d'atteindre le bout de la queue, et en ce qu'il a une nageoire caudale. La tête est oblongue, peu comprimée; le corps est écail- leux. Les pièces operculaires sont, comme dans tous les Anguilliformes , cachées sous la peau. Les dents sont en très fin velours , à peine sensibles. On n'en connaît qu'une espèce, originaire d'Amérique comme les autres Gymnotes. (Val.) *APTEROPEDA, C. (Sm/oc, sans ai- les ; riAcbm, je saute), ins. — Genre de Coléo- ptères tétram., famille des Chrysomélines, établi par M. Chevrolat , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue (5e éd.). Ce g. se compose de trois espèces aptères d'Europe qui rentrent dans la 6e division du grand g. Haltica d'Illiger, désignée par lui sous le nom de Striatœ. Les caract. en sont, d'après M. Chevrolat : Corselet ponctué, non sillonné transversalement; élytres aux 2 tiers sphériques, avancées et arrondies an- térieurement, légèrement acuminées sur les rôtés, à stries ponctuées; 1" art. des tar- es postérieurs assez épais, conique, aussi iong à lui seul que les deux suivants; épine à l'extrémité du tibia postérieur, aiguë. Corps globuleux , sillonné latéralement, et non ailé. Nous citerons comme type V Hal- tica ciliata d'Olivier. (D. et C.) * APTÉROPHASMIEXS ( bertfot , privé d'ailes ; fào/ix , spectre ). ins. — M. Gray (Synops. of the sp. belong. to the fam. of phasmid.) a appliqué cette dénomi- nation à un groupe qu'il a établi dans la fa- mille des Phasmiens , d'après l'absence des ailes; mais, comme plusieurs de ces Phas- miens aptères se trouvent être des larves APT 43 obtenant des ailes quand elles sont parve- nues a l'état d'Insectes parfaits, et que d'autres sont des femelles dont les maies sont ailés , cette division a été rejetée par tous les entomologistes , avec d'autant plus de raison , que la présence ou l'absence des ailes n'offre pas un caractère assez important pour établir des divisions, puisqu'il est sou- vent le propre d'un sexe. (Bl.) *APTERURE («TTe/îos, non ailé ; ov/jk, queue), crust. — Famille de l'ordre des Décapodes et de la section des Anomoures, proposée par Milnc-Edwards , et caractéri- sée par l'absence d'appendices vers l'extré- mité de l'abdomen. Ces Crustacés se rappro- chent des Brachyures proprement dits par la forme générale du corps, et constituent qua- tre petites tribus naturelles, savoir : les Dro- miens, les Homoliens , les Raniniens et les Pactoles. (M. E.) APTERURUS (ànTspoç, sans nageoires ; oùpct, queue), poiss.— Nom que Rafineâque a appliqué aux espèces de Raies , du genre Céphaloptère de Duméril. Voy. ce mot. (Val.) *APTERYGIDA (à priY.;irrfyov , aile). ins.— Genre établi par M. Westwood \Gen. syn,) dans la famille des Forficuliens, de l'ordre des Orthoptères , et caractérisé par l'absence des ailes, et par les antennes, com- posées seulement de douze articles. Ce g. , qui, d'après nous, ne devrait former qu'une division du g. Forficula , a pour type la F. pedeslris Bonn , répandue dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *APTÉRYG1ENS. Apterygia (Act*>ih yo,-, sans ailes), moll. — M. Latreille, dans ses familles naturelles du règne animal, en- visageant les Mollusques d'une manière gé- nérale et exclusive d'après un caractère de leur organisation, les partage, d'après la pré- sence ou l'absence du pied, ~n deux gran- des classes : les Ptérygiens pour ceux qui ont un pied , et les Aptérygiens pour ceux, qui manquent de cet organe. Il suffit pres- que de rappeler cette division pour en faire sentir les défauts. Il y a des Mollusques acé- phales (comme les Huîtres, par exemple) qui n'ont jamais aucune trace d'un organe locomoteur , et qui se trouveraient séparés des autres Conchifères; tandis que presque tous ceux-ci, réunis à tous les Mollusques gastéropodes , seraient entraînés dans la 44 APT classe des Ptérygiens. Les Zoologistes ont reconnu sans doute l'imperfection de ces grandes divisions , et ils n'ont jamais songé à les introduire sérieusement dans la mé- thode. Voy. mollusques. (Desh.) *APTÉRYGI]VÉES. Apteriginœ ( du g. Aptéryx , faisant partie de ce groupe ). ois. — Sous-famille de la famille Struthio- nidées de Bonaparte ( Prodromus syst. or- nith.), que nous croyons devoir adopter. Ses caract. sont : Bec très allongé, très grêle , analogue à celui des Scolopacidées. Tarses armés de forts éperons. Queue nulle. Cette famille ne se compose que du seul g. Aptéryx. Voy. ce mot. (Lafr.) APTÉRYX. Aptéryx {uKTspoç, sans ailes ). ois. — Genre faisant partie des Bré- vipennes de Cuvier , des Nullipennes de Lesson ( Trait. d'Orn.), et des Coureurs de Temminck. Il fut formé par Shaw sur une esp. unique de la Nouvelle-Zélande , et des plus remarquables dans toute la série orni- thologique , puisqu'à des ailes rudimentai- res et impropres au vol elle réunit un bec de Courlis ou de Bécasse , et des pattes de Gallinacées. Ses caract. extérieurs sont : Bec très long, grêle , droit , mou , sillonné de chaque côté , par une rainure tubuleuse ; renflé et recourbé à sa pointe , près de la- quelle sont percées les narines, en forme de trous ; base du bec couverte d'une cire garnie de poils. Ailes presque nulles , ter- minées en moignon muni d'un ongle fort et arqué. Tarses très robustes , très courts , scutellés en avant, terminés par quatre doigts vigoureux, trois devant, un derrière ; entièrement libres, et munis d'ongles robus- tes, acérés et droits. Queue nulle. La seule dépouille de l'esp. type connue existait depuis long-temps en Angleterre , et faisait présumer fortement que ce genre devait faire partie des Brévipennes, lors- qu'en 1858, le corps de cet oiseau étant par- venu à Londres , on a reconnu que toute son anatomie et son ostéologie venaient confirmer ces présomptions. Les os, effecti- vement , ne sont point percés pour l'intro- duction de l'air , qui n'entre pas non plus dans la cavité abdominale. Le sternum est d'une petitesse remarquable , et dépourvu de crête ou bréchet , comme chez les Bré- vipennes ; il en diffère cependant par la pré- sence de deux trous circulaires , situés de APT chaque côté Je la ligne médiane , près de la grande échancrure antérieure , et par la dimension beaucoup plus forte des deux cchancrures postérieures. Du reste, tout l'appareil alaire n'est que rudimentaire et atrophié, comme chez les Autruches, et il n'y a que quelques pennes courtes et fortes, attachées au métacarpe. Toute son ostéolo- gie le lie donc intimement avec le groupe des Autruches , quoique les deux trous ou- verts entre l'origine des muscles pectoraux soient une des singulières bizarreries du squelette de cet oiseau. Dans la longueur du fémur, on commence à reconnaître une dé- viation du type Autruche , dit M. Owen, et une tendance vers le type Gallinacé dans la brièveté du segment métatarsal. Le déve- loppement du pouce est une autre dévia- tion qui , selon le même auteur , le rappro- cherait du Dodo , qu'il range dans le grou- pe Autruche. Tout en ne pouvant figurer que dans l'ordre des Brévipennes, ce singu- lier oiseau forme transition , par ses pattes, avec celui des Gallinacés , et , par son bec , avec celui des Échassiers. M. Owen a donné les détails les plus circonstanciés sur son anatomie dans les Proceedings , 1838 , p. 47, 71 et 105. L'Aptéryx austral ( Aptéryx australis , Shaw) est de la taille d'une Poule. Son plu- mage est brun-ferrugineux , décomposé , et tombant comme celui de l'Emeu de la Nouvelle-Hollande ; son bec rappelle , pour la forme , celui de la Bécasse , et ses pieds robustes, voisins de ceux des Gallinacés, en font un oiseau mixte des plus singuliers. Les derniers renseignements que l'on ait sur les mœurs de cet oiseau ont été fournis par M. Cunningham à la Société zoologique de Londres en mai 1839 , et communiqués par les nouveaux Zélandais eux-mêmes, par l'entremise des missionnaires. Nous en ex- trayons ce qui suit : « Cet oiseau , que les naturels appellent Kiwi , se tient dans les forêts les plus four- rées et les plus sombres de l'île du Nord. Dans ces humides forêts , il reste blotti le jour sous des touffes de grandes herbes ma- récageuses , espèce de Carex abondant par- tout dans ces bois, ou se cache , pour mieux éviter la clarté du jour , dans des cavités qui sont entre les racines de l'arbre Rata (le Metrosideros robusta A.C.—N.S.). C'est APT APT •a MM qu'il construit son nid , très pou Miuic, et où il no pond qu'un owtf, de la -eur à pou près do oolui d*un Canard on d'un Oie. Aussitôt qu'il fait nuit , il se îot en marche pour chercher sa nourritu- re, qui, d'après tous les renseignements ■;onnns, ne consiste uniquement qu'on vers, u'il attrape vu grattant le sol avec ses pat- •W, et introduisant son long bec dans les errains mous et marécageux qui le recou- rront en certains lieux. Il n'est pas douteux u'un instinct particulier et puissant lui -.•rt à t roux or la nuit ces endroits où sa nourriture abonde , car ses yeux sont fort ;>otits : mais à l'orifice de ses narines, pla- cées «à l'extrémité de sa mandibule supé- rieure , réside probablement une grande 'inesse d'odorat. » Le Riwï ne vit point en troupes, et on le rencontre presque toujours par paires , mâle et femelle. Son cri , pendant la nuit , ressemble à un fort coup de sifflet , et c'est en imitant ce cri que les naturels parvien- nent à les attirer. Ils s'en emparent alors soit en lâchant des Chiens après eux ou en les éblouissant par l'apparition subite d'une torche allumée qu'ils tiennent cachée sous leur natte. Ils peuvent ainsi les prendre tous vivants en les saisissant par le cou. Us choisissent, pour faire cette chasse , les nuits les plus obscures ; et , comme ils peu- vent distinguer au cri le mâle de la femel- le , ils commencent toujours par s'emparer de celle-ci , sachant bien qu'aiors ils pren- dront facilement le mâle , qui ne s'éloigne pas du lieu, pour chercher et protéger sa compagne. •» Lorsque le Riwi est inquiété dans sa foret , il se sauve précipitamment vers son obscure retraite, et avec une vitesse incroya- ble , quoique ses jambes , d'après leur briè- veté et leur grosseur , paraissent plus pro- pres à fouiller qu'à se mouvoir rapidement. Kilos sont pour lui un puissant moyen de défense , et , lorsqu'il est sur le point d'être saisi par les naturels et leurs petits Chiens, il s'en sert avec avantage contre ceux de ces Chiens qui ne savent pas s'en garantir en le saisissant. » Avant l'arrivée des Européens à la Nou- velle-Zélande, les naturels se livraient sou- vent à cette chasse, tant pour se nourrir de la chair du Kiwi que pour employer ses plumes h la fabrication et à l'ornement de leurs nattes , en les cousant sur des tissus de leur lin indigène. Us avaient même fini par en détruire l'esp. dans quelques dis- tricts où ils étaient abondants autrefois; et aujourd'hui , quoiqu'il se rencontre encore dans les cantons boisés et moins habités , on ne se le procure que difficilement , par- ce que les naturels , ayant déjà perdu de leur ancienne vigueur et de leur énergie , depuis qu'ils ont adopté les usages des Eu- ropéens , se décident difficilement , même pour une récompense assez forte , à passer une nuit obscure à la recherche de cet oi- seau , et , sans leur aide , il n'y a pas moyen de se le procurer. » M. Cunningham ajoute que ai{j.oi , caduc ; parce que le fruit persiste après la déhiscence). — Peliostomum, Benth., ibid. — Ohlendorffia, Lehm. bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées , tribu des Salpiglossidées de M. Bentham , qui lui assigne pour caract. : Calice campa- nule, semi-5-fide, 2-bractéoIé à la base. Co- rolle à tube évasé au dessus du calice , res- serré à la base; limbe sub-2-labié, à cinq lobes arrondis, plans , presque égaux. Eta- mines didynames, déclinées ; anthères sub- dithèques, velues au dos; bourses confluen- tes , déhiscentes par une seule fente trans- verse ; celles des étamines supérieures plus petites, souvent abortives. Style indivisé, terminé par un stigmate très légèrement 2- lobé. Capsule courte , obeordiforme , sub- globuleuse à la base , comprimée au som- met, 2-loculaire, courtement 4-valve au sommet, à la fois septicide et loculicide. Graines subtrigones , strophiolées. — Sous- arbrisseaux raides, le plus souvent diffus ou- touffus. Fleurs axillaires. Ce g., qui com- prend six esp., appartient aux environs du Cap. (Sp.) * APTUS. 1RS. —M. Hahn {Wanzenar- tigen Insekt. ) emploie cette dénomination APU pour désigner un genre de la famille des ftéduviens, de Tordre des Hémiptères, exac- tement synonyme de Nabis. Voy. ce mot. (Bl.) APTYCIIUS. moll. foss. — Voyez TRU.ONELLITE. (C. D'O.) APULE JA, Martius. bot. fil— Genre de la famille des Légumineuses , sous- ordre des Césalpiniées , tribu des Cas- riéefl , qne son auteur dit voisin de l\Ero- st .-. Us, , el dont il expose les caract. ( Herb. Flor. Brasil in Flora, 1837, t. II, p. 175, comme il suit : Calice urcéolé, 3-parti. Pé- tales 5, conrtement onguiculés, presque éta- lés. Quelquefois le calice est 4-parli , et la corolle 4-pétale. Etamines 3, saillantes, insérées devant les segments ealicinaux ; fi- lets filiformes; anthères linéaires-oblongues, 2-thèques. Ovaire linéaire-oblong , compri- mé , pauci-ovulé. Style courbé ; stigmate grand, disciforme. — Ce g. est fondé sur une seule espèce ( A. prœcox, Mart. loc. cit. ) ; c'est un arbre des environs de Rio-Janeiro; ses feuilles sont imparipennées, 9-13-folio- lées ( à folioles alternes , non stipellées ) , à stipules caduques; les fleurs sont blanches, plus précoces que les feuilles , et disposées en corymbes bractéolés; les pédoncules, les calices, les filets des etamines et les pistils, sont couverts d'un duvet soyeux roussâtre. (Sf.) APUS ( *priv.; *ovs, pied), ois. — Nom donné par Scopoli au g. Martinet. Voy. ce mot. (Lafr.) APUS (à augmentatif; note, pied), crust. — Genre très remarquable de l'ordre des Crustacés branchiopodes, caractérisé par l'existence d'une grande carapace scutifor- me , qui recouvre la tète et le thorax ; de •pattes-mâchoires rameuses , de pattes bran- chiales au nombre de soixante paires en- viron , et d'une espèce de queue formée par 1 appendices sétacés très longs. Ces ani- maux habitent les eaux douces et atteignent à peu près deux pouces de long. (M. E.) APUS ( r> priv. ; «oîs, pied), bot. cr. — Mot synonyme de sessile, et qui s'applique aux Champignons dont le chapeau ou la par- tie qui supporte les organes de la fructifi- cation adhère par un point, ou par un bord seulement, aux corps sur lesquels ils se sont développés. Dans les Agarics , les Po- lypores, les Hydncs, etc., il y a toujours une AQU 47 section désignée sous le nom d1Apus, et qui comprend toutes les espèces sessiles. (LÉv.) * APYRE ( « priv. ; «ùp , feu ; c'est-à- dire infusible), min. — Nom donné à un minéral que l'on avait d'abord rapproché des Fcldspaths , mais dont on a fait depuis une espèce, sous le nom de Macle ou ù\in- dalousite. On avait remarqué qu'il se distin- guait des Fcldspaths ordinaires par son in- fusibilité; et on le nommait , en conséquen- ce, Feldspath apyre. — Voy. macle. (Del.) *APYRITE ( « priv. ; nùp , feu), min.— Nom d'une espèce particulière de Tourma- lines, qui se distingue des autres par une plus grande résistance à la fusion.— Voy. Tour- maline. (Del.) AQUARI A ( Aquarius , pris substanti- vement pour Arrosoir, qui concerne l'eau). moll.— Le genre Arrosoir était depuis long- temps établi par Bruguière et par Lamarck , lorsque M. Perry le créa de nouveau dans sa Conchyliologie sous le nom iïAquaria, qui n'a point été adopté. Voy. arrosoir. (Desh.) AQUARIUS ( Aquarius , qui concerne l'eau), ins. — Nom donné par Schcllen- berg )Hémipt. suec.) à un genre de l'ordre des Hémiptères ayant déjà reçu de Fabri- cius la dénomination d'Hydromelra. Voy. ce mot. (Bl.) AQUARTIA. bot. ph. — Lisez Ac- quartia, Jacq., Plant, am. Voyez sola- num. (C. L.) AQUATILE. Aquatilis. bot. — Syn. inusité d'AQUATiQUES. (C. d'O.) * AQUATIQUE. Aquaticus. bot. — Voyez AQUATIQUES. (C. D'O.) * AQUATIQUES. Aquatilia. zool. bot. — Cette dénomination , donnée à diffé- rentes div. du règne animal, s'applique à tous les animaux qui vivent dans l'eau ou sur ses bords. Boddaert a donné le nom d'Aquati- ques à une section de la classe des Mammi- fères; Latrcille, Ritgen et Carus, à une sec- tion de celle des oiseaux; Cuvier, à une fa- mille de la classe des Mollusques; Latreille. à une division de celle des Crustacés , La- mark , à une tribu de la famille des Cimiei des , et Walckenaër, à une division de sa tribu des Araignées. — En Botanique, on donne ce nom aux plantes qui vivent dans 48 AQU l'eau, sur le bord des rivières et des ruis- seaux , ou bien dans les lieux humides et inondes. Les racines des plantes qui nais- sent dans l'eau , comme celles des Lemna et des Utriculaires, prennent aussi le nom d'Aquatiques. (C. d'O.) AQUIFOLIACÉES. bot. — Voyez ilicinées. (Ad. J.) AQUIFOLIUM, Tourn. Aquifolium, Hort. bot. ph. — Synonyme du genre Ilex, Linn., delà famille desAquifoliacées ou 111- cinées. Chez les anciens botanistes, le nom d1 Aquifolium désignait spécialement le Houx {Ilex Aquifolium, L.). ($p0 AQUILA. ois. — Synonyme latin d'Ai- gle. Voy. ce mot. (C. d'O.) AQUILAIRE. Aquilaria Schreb. {Aqui- la , Aigle), bot. ph. — Genre type de la famille des Aquilarinées ou Aquilariacées. M. Arnott ( in Hook., le. Plant. , tab. 6 ) lui a assigné les caractères suivants : Calice mrbiné, coriace, 5-fide ; tube garni en de- dans de dix squammules défléchies, velues , alternes avec les étamines. Etamines 10, toutes fertiles , insérées au tube calicinal ; filets courts. Ovaire non stipité, obové, ob- tus. Stigmate sessile , convexe. Capsule li- gneuse, 2-loculaire, 2-valve, 1-sperme. Ar- bres. Feuilles subsessiles. Fleurs petites , disposées en ombelles latérales et termina- les , subsessiles ; pédicelles courts, filifor- mes. Ce genre est propre à l'Asie équatoriale ; on y rapporte quatre espèces, dont une seule est bien avérée : c'est VA. Agallocha, Roxb., indigène dans les montagnes du Thibet, en- tre les 24o et 25° de lat. nord. Cet arbre produit le bois odorant connu sous les noms de bois tfAloès, Agalloche ou Calambac ; sa substance odorante est une huile essen- tielle contenue dans des veines d'une cou- leur foncée, éparses dans le corps du vieux bois ; cette huile , qu'on extrait en faisant I bouillir le bois d'Agalloche dans de l'eau , | est un parfum très estimé par les Orientaux, qui rappellent Aggur ou Uggor. (Sp.) j AQUILARIACÉES. bot. ph.— Foy. AQUILARINÉES. (AD. J.) * AQUILARINÉES. bot. ph. - Ce nom, que M. Lindley a changé en celui d'A- jquilariacées, a été donné par M. R. Brown à une petite famille de plantes dicotylédones p aminés périgynes , qui offre les caract. AQU suivants : Calice à cinq divisions, dont le tube s'allonge en cylindre ou se raccourcit en coupe, et présente, insérées à son ouverture, cinq ou six squammules velues. Étamines en nombre égal ou double, insérées un peu plus bas , opposées dans le premier cas aux divisions calicinales, à filets courts, à an- thères introrses, biloculaires , attachées par le dos et s'ouvrant en dedans par une fente longitudinale. Ovaire libre , sessile ou stipité, comprimé, offrant , dans une loge unique, deux placentas correspondant à ses deux faces aplaties , assez saillants pour se toucher presque, et former ainsi une cloison apparente au milieu de la loge, portant cha- cun, suspendu à son sommet, un ovule ana- trope. Stigmate simple en tête, sessile, ou porté sur un style terminal et filiforme. Capsule de même forme que l'ovaire, se sé- parant en deux valves placentifères par leur milieu. Deux graines, ou une seule par avor- tement , suspendues à un long funicule di- laté en manière d'arille, dépourvues de pé- risperme, à radicule courte et supère, à co- tylédons charnus et droits. Les esp. fort peu nombreuses de cette famille sont des arbres ou arbrisseaux ori- ginaires de l'Inde et de la Chine ; à feuilles alternes, dépourvues de stipules, très en- tières ; à fleurs disposées en petits faisceaux sessiles ou en ombelles aux aisselles des feuil- les ou à l'extrémité des rameaux. Genres : Aquilaria , Lam. ( avec lequel semble devoir se confondre VOphispermum, Lour. ) ; Gyrinops, Gœrtn. (Ad. J.) AQUILE. Aquilus (Aquilus, de couleur sombre), moll. — Genre inutile créé par Montfort, dans le t. II de sa Conchyliologie pour le Murex cutaceus de Linné , qui of- fre tous les caract. du g. Triton de Lamarck. Voy. triton. (Desh.) AQUILEGÏA (Aquilegia, nom latin de cette plante^, bot. ph.— Voy. ancolie. (Sp.) AQUILICIA, L. bot. ph — Double emploi du g. Leea, L., de la famille des Am- pélidées. (Sp.) AQUILINÉES. Aquilinœ (Aquila, aigle ;. ois.— S.-famille de notre famille Fal- conidée , ayant pour caract. : Proportions en général fortes. Bec robuste, droit depuis sa base , et ne se courbant que vers le tiers de sa longueur , son extrémité se prolon- AQU géant en pointe tombante et plus ou moins longue. Ailes longues , les rémiges primai- res s'étendant souvent jusqu'à l'extrémité de la queue; celle-ci courte ou médiocre, carrée ou légèrement arrondie, rarement conique. Pieds robustes , a tarses courts ou médiocres, souvent emplumés; ongles puis- sants , très acérés , ou canaliculés et fort tranchants sur leurs bords internes, ou cy- Hndraeés, et, alors, singulièrement longs et arqués. Oiseaux chasseurs et pécheurs. Des différents genres qui composent cette sous-famille, les uns se nourrissent de Mam- mifères et de gros gibier ; les autres , de menues espèces et même d'Insectes ; d'au- tres, de Poissons et Animaux marins; d'au- tres enfin , de Poissons d'eau douce. Tous , sans montrer dans leur chasse le courage et l'audace des Accipitrinées et des Falconi- dèes , en ont cependant beaucoup plus que les espèces des sous -familles précédentes, les Butéoninées et les Milvinées. >'ous avons cru devoir former un genre, sous le nom d'Ichthyète (Ichthyetus ), du Falco ichthyetus d'Uorsûeld, figuré dans le n° 3 de ses Zool. research. in Java, \ePy- gargue ichthyophage ( Less. , Tr. ) , parce que cet oiseau , qui , d'après Horsfield , ne vit que de Poissons d'eau douce , qu'il pê- che dans les grands lacs et les rivières de Java, a, ainsi que notre Balbusard, des on- gles d'une longueur et d'une courbure ex- traordinaires, arrondis et non canaliculés en dessous; mais, comme il n'en a ni les twses réticulés ni la coupe d'ailes, il for- me pour nous un genre distinct , quoique très voisin. — Les Rosthrames de Lesson ( Cymindis de Temminck ) , quoique de di- mension bien inférieure , sont aussi de ra- paces pécheurs d'eau douce , chez lesquels la forme de bec et d'ongles particulière à ce groupe est poussée 6 son maximum. Les Hachas , rangés jusqu'ici dans les Buses , mais que leurs habitudes plus courageuses et leurs armes plus puissantes ont fait grouper par Vigors dans un genre particu- lier , sous le nom d'Hœmalornis , doivent encore prendre place dans nos Aquilinées. — Seulement , à l'imitation de M. Robert Gray , nous substituerons à ce nom d'JEftp- matornis, déjà employé antérieurement par Swainson , celui de Spilornis (Gray). Jfotce sous-famille Aquilinée se compose- T. II. ARA 43 ra donc des g. Rosthrame , Pygargue, Bal- busard , Ichthyète , Bateleur ( genres pis- civores), Circaïte , Bâcha et Aigle (genres carnivores). Voy. ces mots. (Lafr.) * AQUIPARES. ( Aquâ parère, en- gendrer dans l'eau), riïpt. — M. de Blain- ville donne ce nom à un groupe qui com- prend la majeure partie des Batraciens anoures, tous ceux qui, comme les Grenouil- les, les Crapauds, etc., déposent leurs œufs dans l'eau pour les y faire éclore. Les Pipas, dont les œufs sont, après la ponte, placés sur le dos des femelles et y passent leur vie embryonaire et de têtards , sont seuls exceptés, et reçoivent le nom de Dorsipares. (P. G.) *AQUITELES. arach.— M. Walcke- naër, après avoir divisé les Araignées en deux tions, les terrestres et les aquatiques, ajou- te au nom d'Aquatiques la dénomination d'Aquiteles comme sous-section. Les Aqui- tèles se composent du seul genre argyro- aeta. Voy. ce mot. (Bl.) ARA. Ara , Brisson. — Macrocercus , Vieillot, ois. — La plupart des auteurs ont distingué sous ce nom d'Aras les grandes espèces de Perroquets du Nouveau-Monde , à queue longue et pointue , et remarquables autant par leur grande taille que par la ri- che bigarrure de leurs couleurs. Brisson, adoptant comme générique cette dénomination d'Ara, qui n'est autre qu'une imitation des cris rauques de ces oiseaux , crut devoir l'employer également en latin» Vieillot, l'adoptant aussi plus tard, la ren- dit en latin par le nom générique de Macro- «creus assez généralement employé depuis. Dans ces derniers temps , cependant , Wa- gler , dans sa Monographie , lui substitua celui de Sittace , et M. Bourjot Saint-Hilai- re , dans son 5e volume des Perroquets de Levaillant, celui d'Arara. Celui d'Ara de Brisson étant le plus ancien , nous croyons devoir l'adopter , comme vient de le faire aussi M. Robert Gray, dans sa nouvelle liste des genres des Oiseaux, où il a cherché à rendre aux genres comme aux espèces leurs plus anciennes dénominations. La plupart des esp. que l'on a désignées par ce nom étant remarquables, entre tou- tes celles d'Amérique, par leur grande taille, la longueur extrême de leur queue et la nudité de leurs joues , il était assez naturel 50 ARA d'en former un groupe ou un genre à part ; d'autres , ne présentant ces caract. qu'à un degré moins élevé , n'ayant même souvent de nu sur la face que le tour des yeux ou quelque petite partie des joues, furent nommées par Levaillant Perruches - Aras ; d'autres enfln, ne présentant plus sur la face aucune partie nue , reçurent simple- ment le nom de Perruches. Wagler n'ayant pu trouver ( dit -il dans sa Monographie des Perroquets ) des carac- tères génériques suffisants pour établir par- mi les Perroquets à longue queue d'Amé- rique ces trois distinctions , les a tous réu- nis et confondus sous le même nom géné- rique de Sittace. Il est certain qu'il est à peu près impossible d'établir la moindre délimitation un peu rigoureuse entre ces trois groupes américains, et qu'ici, plus encore peut-être que dans beaucoup d'au- tres grands genres nombreux en espèces, on trouve des transitions graduées et abondan- tes. Si on adopte comme caract. génériques pour le g. Ara la nudité des joues , des lo- rum et du menton , jointe à la plus forte taille et à la plus grande queue , on se voit sur-le-champ obligé d'en distraire VAra hyacinthe , figuré dans la galerie de Vieil- lot , pi. 24, qui , quoique le géant de tout le groupe, et offrant tous ses autres caractères d'énormité de bec , de longueur de queue , etc., portés même au maximum, a néan- moins les joues emplumées , et n'a de nu que le tour de l'œil , et une bande entou- rant la mandibule inférieure. Une autre esp. un peu moindre que celle-ci, mais égale aux autres grandes esp. , VAra azuvert (Macrocercus glaucus , Vieillot) , a la face encore plus emplumée , n'ayant qu'un cer- cle très étroit autour de l'œil et une plaque à l'ouverture du bec dénués de plumes. Elle doit donc en être également éloignée , tan- dis qu'on admettra comme Aras , ainsi que l'a fait Vieillot , la Perruche- Ara de Buffon (Enl., 864) , sous le nom 6? Ara rna- ïavouana; VAra d'Iliiger, VAra severa ou tnaracana , esp. infiniment moindres que fes deux que nous venons de citer , et pré- jentant , en outre , une nudité faciale beau- roup moins étendue que chez les esp. types, VAra Macao , VAra rauna, VAra militai- re et VAra canga, figuré, Ois., pi. 5, fig. I, de ce Dictionnaire. ARA Les esp. dont on a fait un second g., sous le nom de Perruches- Aras, présentent en- tre elles au moins autant de différence, quant au caract. de nudité faciale, que les grandes esp. d'Aras : car les unes ont une portion de la joue et les lorum nus ; les autres n'ont qu'un petit cercle étroit autour de l'œil dénué de plumes , et viennent se fondre, par conséquent, avec celles qui ont cette partie emplumée , les Perruches pro- prement dites. Nous pensons donc , comme Wagler , qu'on ne peut , sans déranger l'ordre natu- rel, former trois genres différents de ces Perroquets à longue queue conique, du Nou- veau-Monde; mais, pour ne pas nous trou- ver en opposition avec la plupart des au- teurs modernes , nous proposerons, tout en n'adoptant que le seul g. Ara , de lui lais- ser pour sous -genres les Perriches-Aras et les Perriches à longue queue de Buffon. Les caract. du genre Ara seront alors : Bec très fort. La mandibule supérieure élevée, très arquée , terminée par une poin- te descendante fort allongée , et dépassant de beaucoup l'inférieure ; cette pointe mu- nie en dedans de petites stries élevées, obliques , en forme de chevrons brisés , très rapprochées ; ses bords tantôt simplement sinueux, tantôt largement dentés; mandi- bule inférieure beaucoup plus courte que la supérieure , très élevée , quelquefois beau- coup plus haute que longue , et aussi haute que large , arquée , et remontant brusque- ment de la base à la pointe ; cette pointe s'appliquant sur une carène transverse et interne de la supérieure, apparente chez la plupart des esp. , peu saillante chez quel- ques unes , à peine visible chez d'autres. Tarses très courts, un peu aplatis, robustes; doigts externes allongés , plutôt grêles que gros. Queue longue, très étagée, longicône. Ailes longues , construites sur le type aigu ou sub-aigu (genre américain). Dans le sous - genre Ara , il nous paraît naturel de ranger d'abord toutes les plus grandes esp. à bec le plus fort et à queue la plus longue , proportionnellement ; puis celles qui, quoique de taille inférieure, présenteront , comme les premières , une entière nudité de joues et de lorum. Les deux grandes esp., VAra hyacinthe et VAra azuvert de Vieillot , qui n'ont qu'une peti- ARA te portion de la face dénuée de plumes, pourraient alors ta former une sous-division sous le nom d'Aras à face emplumée, ou Aodorhijnchus de Spix. Le second sous - genre Perriche - Ara ( Psittacara, Yigors) se composerait d'esp. de taille inférieure, ayant le bec moins fort, la queue moins longue , et les doigts moins allongés proportionnellement que les Aras ; ayant la mandibule inférieure moins courte, vu sa hauteur, et n'ayant que le tour des yeux ou quelque portion seulement des joues dénués de plumes. Enfin, dans le sous-genre Perriche (Co- nurus , Ruhl ) , on pourrait ranger les esp. qui n'ont aucune partie nue sur la face , qui ont le bec le plus petit , avec la mandi- bule supérieure toujours dentée , et qui ont les doigts les moins allongés. On nous reprochera peut-être d'avoir employé la taille comme caract. sous-géné- rique peu méthodique. Nous répondrons à cette objection que , dans les genres nom- breux , cette considération n'est pas à re- jeter , parce qu'il s'y joint presque toujours d'autres caract. de forme et des différences de mœurs , et il nous paraît beaucoup moins choquant de rapprocher les Aras hyacin- the et azuvert des Aras rauna et macao que de les rejeter , à cause de leurs joues emplumées, près des petites Perriches-Aras couronnée et à gorge variée. Nous employons les noms de Perriches et Perriches-Aras, donnés par Buffon pour distinguer les esp. à longue queue du nou- veau continent de celles de l'ancien , parce qu'adoptant les nouveaux noms latins de Psittacara et Conurus comme basés sur cette distinction géographique , souvent la meilleure , il nous a paru juste de recourir à ces anciens noms français de notre célè- bre Buffon , qui leur sont synonymes. (Lafr.) ♦ARABERI. poiss. — Dénomination sous laquelle Marcgravea décrit une petite espèce de Clupée, voisine des Sardines. (Yal.) * ARABETTE. Araba («/«€*», je fais du bruit?), rss. — Genre de Tordre des Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa famille des Myodaires, tribu desEn- tomobies, et auquel il donne pour caractè- res: Antennes descendant jusqu'à l'épisto ARA 51 me ; les deux premiers articles très courts , le troisième long , cylindrique ; chète apical à premiers articles très longs. Front assea large ; angle frontal très prononcé ; optiques argentés ; face oblique; faciaux ciligères; peristome carré , à épislome non saillant; corps conique, couvert d'un duvet gris pul- vérulent ; la cellule de l'aile ouverte bien avant le sommet, avec la nervure transverse cintrée. LesArabettes sont les Parasites desHymé- noptères fouisseurs, tels que les Scolies , les Pompyles, les Spheges , et voici comment. On sait que les femelles de ces Hyméno- ptères creusent dans le sable ou dans la terre un trou où elles déposent un œuf, après y avoir enseveli préalablement une araignée ou une chenille pour servir de nour- riture à la larve qui sortira de cet œuf. L'A- rabette saisit l'instant où l'Hyménoptère fouisseur s'éloigne de son trou pour y pé- nétrer , et se hâter d'y pondre avant qu'il l'ait fermé ; de sorte que c'est pour une pos- térité ennemie que celui-ci a fait des pro- visions : car la larve de TArabette ne tarde pas à se développer , et absorbe la nourri- ture destinée à celle de l'Hyménoptère avant l'éclosion de cette dernière. M. Macquart comprend dans son genre Metopia les Arabettes de M. Robineau-Des- voidy, qui en décrit dix espèces. Nous n'en citerons qu'une seule, qui est très commune sur les talus sablonneux perces par les Hy- ménoptères : c'est F Araba leucocephala , Tachina id. de Meigen. (D.) ARABI. poiss. — Nom que ForskaI a indiqué comme la dénomination vulgaire du Mugil crenilabris , mais qui paraît s'ap- pliquer à plusieurs espèces. (Val.) ARABIDE. Arabis, Linn. bot. pu.— Genre de la famille des Crucifères ( Sili- queuses, Spach; type de la tribu des Ara- bidées, DC.) , dont la circonscription est fort diversement envisagée par les auteurs modernes. Nous allons exposer ici les ca- ract. que lui assigne M. C. A. Meyer {in Le- deb., Flor. Alt., t. III, p. 15), quoiqu'il nous semble que la délimitation de cet auteur soit loin d'être assez restreinte; et que , par- mi les 8 sections ou sous-genres qu'il y éta- blit , il se trouve probablement plusieurs genres très distincts. —Sépales dressés: les latéraux à base soit égale, soit saccifornie. 52 ARA Glandules hypogynes au nombre de 4, de 6 ou de 8. Filets libres, non dentés. Stigmate indivisé. Silique non stipitée , allongée , li- néaire , aplatie , 2-loculaire , 2-valve , po- lysperme ; valves presque planes , 1-nervées (par exception innervées) ; nervures-placen- tairiennes à dos arrondi. Graines margi- nées ou immarginées, 1-sériéés, comprimées, suspendues ; funicules filiformes , libres, ou moins souvent adnés au diaphragme. — Herbes annuelles, bisannuelles, ou viva- ces, ou rarement suffrutescentes, plus ou moins rameuses, en général pubescentes ou cotonneuses ; poils le plus souvent bifur- ques ou étoiles. Feuilles indivisées ou moins souvent lyrées , en général éparses : les ra- dicales roselécs , ordinairement pétiolées ; les caulinaires le plus souvent sessiles , à base souvent bi-auriculée , amplexicaule. Grappes terminales, aphylles. Pétales blancs, ou roses , ou rarement bleuâtres , onguicu- lés, ou linéaires-spatules , toujours indivi- sés , quelquefois rétus. Filets subulés. An- thères elliptiques, ou suborbiculaires, ou ob- longues. Style en général nul ou columnaire et court. Pédicelles-fructifères dressés. Grai- nes lisses ou finement chagrinées. Cotylé- dons minces, plans, rectilignes, accom- bants. Radicule ascendante, rimale. M. C. A. Meyer établit dans ce g. les sous - divisions suivantes : Euarabis , Pseudo- Arabis, Dendro- Arabis, Leptostylis , Cara- daminopsis , Turritella , Catolobus , et Campylocarpus. { Voy. ces mots. Voyez , en outre , pour des g. ou sous-g. établis sur des Arabis par d'autres auteurs: abasicar- POX , ARABIDIUM, ARABISA, LOM ASPO- ba, turritina et TURRiTA.)— La section désignée par M. de Candolle [Syst., t. II, p. 214; Prodr., 1. 1, p. 142) sous le nom (VAlo- matium est tout à fait artificielle , et com- prend toutes les esp. dont les graines sont •soit immarginées, soit légèrement marginées. La plupart des Arabides croissent en Eu- rope ou dans les contrées extra-tropicales de l'Asie. Le nombre des espèces a été porté à environ 80; mais il est sans doute exagéré, et ne saurait être fixé que par un bon tra- vail monographique. (Sp.) *ARABIDÉES. bot. ph.— M. de Can- dolle {Syst., t. II , p. 14C; Prodr., t. I, p. 142) donne ce nom à une tribu de Crucifè- res, à laquelle il attribue pour caract. di- ARA stinctifs : Silique déhiscente , à diaphragme linéaire, plus large que les graines. Graines ellipsoïdes, comprimées, souvent margi- nées. Cotylédons plans , accombants , paral- lèles au diaphragme. (Sp.) *ARABIDIA, Tausch. (Hort. Canal, fasc. I [allusion à Arabis] ). bot. pu. — Genre ou sous-genre de la famille des Saxi- fragées, fondé sur le Saxifraga stellaris, L., et quelques esp. voisines. Ses caract. dis- tinctifs sont les suivants : Calice inadhé- rent , 5-parti , à segments étalés ou réflé- chis. Pétales longuement onguiculés ( quel- quefois anisomètres ). Filets subulés. — Herbes vivaces , touffues. Feuilles roselées, planes , non cartilagineuses aux bords , sub- persistantes. Tiges-florifères aphylles, an- nuelles. (Sp.) *ARABIDIUM, Spach. (Hist. desplan- tes ph., t. VI, p. 436). (Allusion à Arabis). — Arabis , sectio Euarabis , C. A. Meyer. bot. ph. — Genre de la famille des Cruci- fères (Siliqueuses) (tr. des Arabides , DC), fondé sur Y Arabis alpina, L. (auquel nous rapportons comme variétés ou synonymes : VA. albida, Stev. ; VA. caucasica, Willd. ; les A. Billardieri, brevifolia, longifoliaet viscosa, DC. , etc.). — Les caractères di- stinctifs de ce genre sont les suivants: Sé- pales dressés , naviculaires : les deux laté- raux plus larges, sacciformes à la base. Pé- tales onguiculés, obovales. Glanduies hypo- gynes au nombre de quatre (1 devant chaque sépale ) : les deux latérales scutelliformes , 2-appendiculées à la base. Étamines 6 : les filets des deux impaires filiformes, ascen- dants ; les quatre autres plus gros , ancipi- tés, élargis à la base , rectilignes , dressés ; anthères sagittiformes-oblongues. Ovaire li- néaire, comprimé parallèlement au dia- phragme , 2-Ioculaire , multi-ovulé. Style court , columnaire ; stigmate pelté , hémi- sphérique. Silique linéaire , apiculée , apla- tie, 2-loculaire, polysperme; valves immargi- nées, planes, minces, finement 1-nervées; nervures placentairiennes filiformes, super- ficielles. Graines suspendues, 1-sériées dans chaque loge, comprimées, marginées ; coty- lédons plans , rectilignes , accombants. — Herbes vivaces, touffues , stolonifères , cou- vertes ou parsemées d'une pubescence en général étoilée. Stolons -ascendants , radi- cants , suffrutescents , feuilles , finalement ARA ARA 53 allongés en tige florifère. Feuilles dentées : les radicales et celles des stolons pétiolées, spttulées; les caolinaires sessiles, à base am- plexicaole , 2-auriculée. Grappes termi- nales ou axillaires et terminales, aphylles, ébractéolées , longuement pédonculées , très lâches après la floraison. Pedicelles fructifères (iliformcs, tantôt ascendants, tantôt horizontaux ou plus ou moins diver- gents, tantôt défléchis. Fleurs assez gran- des. Corolle blanche. Filets libres, inappen- diculés, tétradynames. Anthères isomètres, jaunes. Silique rectiligne ou un peu arquée. Graines finement chagrinées, à rebord étroit , membraneux. L'csp. type de ce g. t ilpinum, Sp. ) est connue en horticul- ture sous les noms de Tourctte ou Ara- bette printanière , ou Arabette des Alpes [ la variété à feuilles non cotonneuses ) ; la variété à feuilles cotonneuses est désignée par les noms ^Arabette blanchâtre ou Arabette du Caucase. C'est une plante d'or- nement très commune, et précieuse à cause de sa floraison précoce. (Sp.) *ARABIDOPSIS, DC. {Syst., t. II, p. 480 ; Prodr., t. I , p. 195, sub Sisymbrio ). noT. pu. — Section du g. Sisymbrium famille des Crucifères , que M. C A. Meyer (in Ledeb. Flor. Alt., t. III, p. 136 ) caractérise ainsi qu'il suit : Grappes aphylles. Fleurs blanches ou roses. Silique subcylindrique. Style court par exception, allongé . Diaphragme sans nervures. — Herbes en général parsemées d'une pubes- cence rameuse. On rapporte à cette section une dizaine d'espèces , dont le S. thaliana Gay. ( Arabis thaliana, L. ) peut être con- sidéré comme type. (Sp.) *ARABIQLE ou FAUSSE ARLE- QUIXE. moll. — Nom vulgaire que l'on donne à l'une des espèces les plus commu- nes du genre Porcelaine. Yoy. porcelai- ne- (Desh.) *ARABIS. Adans. (nonh.). bot. pu.— Synonyme du genre lberis, L., delà famille des Crucifères. (Sp.) *ARABïSA, Reichb. (allusion à Ara- lis), bot. ph. — M. Reichenbach (Flor. Germ. excurs., p. 677) donne ce nom à un sous -genre qu'il établit dans le g. Ara- lis famille des Crucifères) , et auquel il at- tribue pour caract. distinctifs : Pétales à lame étalée. Silique subcylindrique , toru- leusc. Graines ailées à l'extrémité inférieu- re. — Ce sous- genre comprend VArabi$ vochinensis, Spreng. ; VA. ovirensis, Wulf, et VA. Uallerij L. (Sp.) *ARACANTHUS [&p« , est-ce? âxavôe^ épine), rvs. — Genre de Coléoptères tétra* mères , de la famille des Curculionitcs , di- vision des Entimidcs, créé par Say et adopté par Schœnherr (Gen. et sp. Curcul., t. V, page 821 ) , qui lui donne les caractères suivants : Antennes médiocres, un peu grê- les; leur scapus dépassante peine les yeux ; le premier article de leur funicule un peu allongé, piriforme, les autres courts et ob- coniques; massue ovale. Rostre court, très épais , parallélipipède , légèrement aplati en dessus , canaliculé. Yeux grands, ronds, dé- primés. Corselet un peu oblong, tronqué à la base , un peu arrondi latéralement , lar- gement lobé de chaque côté dans sa partie supérieure. Ecusson invisible. Elytres oblon- gues , suboYales , tronquées à la base , avec les épaules carrées. Pattes fortes, toutes mu- tiques. — Ce genre a pour type VA. palli- dus, Say, de l'Amérique septentrionale. (D. et C.) ARACARI. Pteroglossus , Ulig. («ri(*ov, plume; yà»***, langue ). ois. — Genre de l'ordre des Grimpeurs de Cuvier, de celui des Zygodactyles de Vieillot , et de no- tre famille Ramphastidée. Ses caractères sont : Bec très grand , mais faible , quoique plus fort et moins cellulaire que celui des Toucans , plus long que la tête et quelque- fois du double , presque aussi épais qu'elle à sa base supérieure , qui est un peu dépri- mée et élargie , emboîtant exactement le front ; les deux mandibules courbées en bas, vers le bout , et crénelées sur leurs bords. Narines orbiculaires , contiguës au front , et situées dans les premières plumes frontales. Langue médiocre , étroite , cartilagineuse et en forme de plume. Tarses médiocres ; doigts externes , allongés et grêles; les deux antérieurs soudés ensemble jusqu'à la se- conde articulation. Ailes à rémiges fort courtes, un peu concaves, obtuses ou sur- obtuses , ne dépassant que de peu la base de la queue. Celle-ci composée de dix rectrices, allongée et très étagée. Buffon avait déjà distingué les Aracaris des Toucans. En Amérique , ils le sont éga- lement par les indigènes , qui leur donnent M ARA ARA aussi ces deux noms différents. Vieillot n'en a fait qu'une section de ses Toucans, sous le nom de Toucans-Aracaris. Ils diffèrent des premiers par leur bec , moins long et moins gros , mais plus dur et plus solide ; par leur queue , plus longue en général et très étagée , tandis qu'elle est carrée chez les Toucans. Ces oiseaux , particuliers à l'Amé- rique méridionale comme les Toucans , sont frugivores, et quelquefois insectivores; mais , dans le temps de la nidification , ils font, dit Azara, une grande destruc- tion d'œufs et de jeunes oiseaux , qu'ils ava- lent entiers, les lançant en l'air avec la pointe de leur bec, et les recevant dans leur large gosier , comme ils font pour tous leurs aliments. Ils vont ordinairement par petites troupes, ont le vol peu facile, et assez ana- logue à celui de la Pie; aiment à se tenir dans les bois , vers le haut des arbres , où ils sautent de branche en branche avec assez de prestesse ; mais ne grimpent jamais com- me les Pics. A terre , où ils ne descendent que rarement, ils sautillent obliquement, de mauvaise grâce et les pieds très écartés ; ils font leur nid dans des trous d'arbre , et leur ponte n'est que de deux œufs. Quoique ces observations aient été faites sur des Tou- cans proprement dits, les Aracaris n'étant réellement que des Toucans de moindre taille , à queue étagée , il n'est pas douteux qu'elles ne puissent également leur être ap- pliquées. INous ajouterons à ces détails une observation que nous avons pu faire nous- même sur un Toucan vivant : c'est que , lorsque cet oiseau dort , il cache , comme tous les Oiseaux , sa tête entre les plumes de son dos, et son énorme bec se trouve alors étendu jusqu'à l'origine de la queue ; mais , de plus, il a la faculté de relever et de rabat- tre cette queue sur son dos pour en recou- vrir son bec et sa tête, en sorte que, dans le sommeil, sa longueur totale paraît être ré- duite à celle du tronc. Les espèces d'Araca- ris les plus connues et figurées dans Buffon sont l'Aracari grigri (Ramp. aracari, Lin. ; Buff., Enl. , 166) ; — l'Aracari vert (Fiero. viridis, Enl., 727, 728; — L'Aracari kou- lik (Piperivorus , Enl. , 557). Dans ces derniers temps , M. Gould a for- mé parmi ces Oiseaux un nouveau genre sur l'Aracari à bec sillonné ( Pteroglossus sulcatus, Swains.; Tem., Col. 556), sous le nom tfAulacorhynchus. Cette espèce nou- velle présentait , en effet , dans la forme de son bec, fortement sillonné latéralement, et dans son plumage uniformément vert , deux caractères nouveaux dans ce groupe , mais peut-être insuffisants pour en former un genre. Cependant M. Gould a cru y recon- naître encore d'autres caractères distincts de ceux des Aracaris , tels qu'un bec plus court, plus large et plus aplati en dessus , la base de la mandibule inférieure s'étendant obliquement au delà de la ligne des yeux; des ailes très courtes et très arrondies, la 4« penne la plus longue; les 5e, 6e et 7e, à peu près égales, et enfin une queue plus courte et moins étagée. Il a alors placé dans ce nouveau g. quatre ou cinq autres nouvelles espèces à plumage uniformément vert com- me l'Aracari à bec sillonné , mais ne pré- sentant plus comme lui ce caractère de sil- lons au bec ; caractère qui , selon nous , au- rait été, avec ce genre de coloration, le seul caractère distinct : nous possédons trois espèces de ce nouveau groupe ; et, après de scrupuleuses, comparaisons avec nos autres Aracaris , nous n'avons pu y reconnaître d'autre différence que celles-ci. ISAulaco- rhynchus prasinus (Gould, Proceed., 1854, p. 78 ) ne présente pas les moindres vestiges de sillons , et plusieurs vrais Aracaris en ont même quelque indication , qu'il n'offre pas. Sur nos trois esp., une seule présente ce ca- ract. : c'est notre Pterog. cœrulei-cinctus , espèce nouvelle rapportée par M. d'Orbigny. Le seul caractère de forme vraiment distinct, celui de bec sillonné, disparaissant donc en- tièrement chez quelques espèces de ce grou- pe, mais la coloration verte uniforme demeu- rant constante chez toutes, il nous a paru qu'elle n'était pas assez importante pour donner lieu à la formation d'un genre ou même d'un sous-genre, et nous proposerons d'en former seulement dans le genre Aracari une section sous le nom d> Aracaris prasinus (Pteroglossi prasini), et qui ne diffèrent réellement des Aracaris que par un plumage uniformément vert-pré , un peu olive ou doré en dessus , plus clair et quelquefois un peu bleuâtre en dessous, avec la gorge blan- che , quelques espèces présentant d'ailleurs un bec sillonné dans sa longueur. — Dans cette section figureront alors l'Aracari à bec sillonné [Pterog. sulcatus, S\v. ; Tem.. ARA Col. 556); — L'Aulac. prasinus , Licht. Gould, Proceed., 1834, p. 78); — L\iul. hœrnatopygus vGoxih\, id., ibid., p. 147); — !.\iul. derbyanus (Gould, ùf., 1855, p. 40), et nos deux nouvelles espèces Ptcr. cwrulei- ittctus et albivitta , cette dernière décrite par nous dans le Mag. de zool. , et nous ayant été vendue par M. Boissonncau com- me venant de Santa-Fe de Bogota. Parmi les véritables Araearis, nous citerons com- me espèce remarquable IWracari à crête bouclée (Eydoux et (Serrais), Voy. de la Favorite, et Mag. de Guérin, pi. 62, décrit antérieurement par Gould (Proceed., 1833 , p. 38, et Monogr. of Rhamphastidœ), dont la tète est couverte de plumes sans barbes, élargies en lamelles, bouclées en copeaux sur le dessus de la tête , droites et en spa- tules sur ses côtés et sur ia gorge ; la colora- tion du bec et du plumage étant variée, du reste , comme cbez les autres Aracaris. Quant à cette singularité de plumes lamel- leuses, qui se retrouve encore chez un Bec ouvert, un Coq, un Ibis, un Gassican , et chez nos Jaseurs , je l'ai encore observée dernièrement à Londres, au Muséum de la Société zoologique , chez une nouvelle esp. de Malkoha rapportée des Philippines par M. Cuming , et dont la tête et le haut du cou offrent le même caractère que PAracari cité ci-dessus. (Lafr.) *AR ACAÏCH A (Aracacha suivant l'or- thographe espagnole), bot. th. — Nom vul- gaire donné par les habitants de la Colom- bie à VArracacha esculenta. Voyez ar- RACACHA. (SP.) ARACÉES. Araceœ. bot. pu. — M. Schott 'Meletemata, p. 16) a nommé ainsi la famille des Aroïdées. Voy. Aroïdées. (A. R.) ARACHIDE. Arachis, Linn.;— Ara- chidna, Plum. ( Gen. , tab. 37 ; Mœnch , Meth.); — \Mundubi , Adans. (Fam.). bot. ph. — Genre de la famille des Légumi- neuses suivant M. de Candolle, sous -or- dre des Césalpiniées, tribu des Géoffrées ; suivant M. Bentham, sous-ordre des Papi- lionacées , tribu des Hédysarées , et voisin du g. Stylosanthes. M. Bentham (Trans. of the Linn. Soc., t, XVIII, p. 155) en expose les caract. ainsi qu'il suit : Fleurs polyga- mes-monoïques : les unes hermaphrodites , stériles; les autres femelles, fertiles. — ARA 55 Fleurs hermaphrodites: Tube calicinal très long , filiforme ; limbe profondément 2- labié ; lèvre supérieure courlcment 4-den- tée; lèvre inférieure étroite, indivisée. Co- rolle papilionacée , insérée a la gorge du calice. Etendard suborbiculaire. Ailes ob- longues, libres, transversalement plissées ; carène courbée , rostréc. Étamines 10 ( ou accidentellement 9, par l'avortemcnt de Pé- lamine vexillaire), monadelphes, ayant mê- me insertion que la corolle. Anthères alter- nativement suborbiculaires (médifixes)et oblongucs ( basifixes ). Ovaire subsessile au fond du tube calicinal , petit , 2-ou 3-ovu- lé. Style filiforme , égal aux anthères ; stig- mate inapparent.— Fleurs femelles apétales, anandres. Ovaire stipité, pointu, 1-loculaire, 2 à 4-ovuIé ; ovules ovoïdes, anatropes, 1-sé- riés. Style très court, terminé par un stigmate dilaté. Légume hypogé, oblong, subtoruleux, 2 à 4-sperme , fragile, indéhiscent, réticulé. Graines irrégulièrement ovoïdes. Embryon rectiligne , huileux. Cotylédons gros , char- nus; radicule courte, obtuse. — VA. hy- pogœa, L. [A. africana et A. asiatica , Loureir. — A. americana, Ténor.), connue sous le nom vulgaire de Pistache de terre, constitue à elle seule ce genre. C'est une herbe annuelle , rameuse , poilue. Ses feuilles sont pari-pennées , 4-foIiolées , pé- tiolées ; à stipules adneVis , inéquilatérales , acérées , et à folioles obovales , entières , obtuses. Les fleurs sont petites, jaunes, axillaires , sessiles , ordinairement gémi- nées. Après la fécondation , le stipe de Po- vaire des fleurs femelles , court dans l'ori- gine, s'allonge peu à peu , et finit par éle- ver l'ovaire au dessus du tube calicinal , lequel persiste sous forme de pédoncule. Alors le jeune fruit se recourbe vers la ter- re , s'y enfonce , et y accomplit sa matura- tion à plusieurs pouces au dessous de la surface. On ignore la patrie de cette plante, qui est fréquemment cultivée dans la zone équatoriale , ainsi qu'en Chine et dans les provinces méridionales des États-Unis; elle réussit aussi dans les parties les plus chau- des du midi de la France. Ses graines, qui ont la grosseur d'une noisette , et une sa- veur assez agréable (surtout après avoir été torréûées ) , fournissent beaucoup d'huile grasse, qu'on dit être d'aussi bonne qualité 56 ARA ARA que l'huile d'olives , et qui se conserve fort long-temps sans rancir. On a prétendu que les Pistaches de terre peuvent remplacer le Cacao pour la fabrication du chocolat. (8*0 *ARACHID]VA , Mœnch Meth. [àpàyr •jifx, espèce de gesse), bot. ph. — Syno- nyme du genre Arachis, L. , de la famille des Légumineuses. (Sp.) *ARACHNE, Neck. {&p«xn, araignée). bot. ph. — Synonyme du g. Andrachne , de la famille des Euphorbiacées. Voy. an- drachne. (Sp.) ARACHNIDES ( àfAx^ , araignée ). zool. — Les Arachnides constituent, dans la méthode la plus généralement répandue aujourd'hui, la seconde classe de l'embran- chement des Animaux articulés. Cette classe, établie par Lamarck , adoptée par Latreille et la plupart des autres naturalistes, offre des caractères qui la séparent nettement des Crustacés, des Myriapodes et des Insec- tes. La tête est confondue avec le thorax, et forme, ainsi que dans le plus grand nombre des Crustacés, un ensemble inséparable, nommé Céphalothorax. La bouche est com- posée 1° de deux mandibules monodac- tyles ou didactylesse mouvant en sens con- traire des mandibules des insectes, c'est- à-dire de haut en bas , ou ayant la forme de deux lames pointues dans les Arachnides, dont la bouche est en forme de suçoir ; 2° d'une languette placée au dessous des mandibules , et fixée entre les mâchoires ; 5° d'une paire de mâchoires supportant cha- cune un palpe de plusieurs articles , sou- vent très développé, et 4° d'une lèvre infé- rieure nommée sternale, formée par un prolongement du sternum. Les organes de la vision ne consistent qu'en de petits yeux simples, analogues aux ocelles ou slemma- tes de certains insectes, en nombre variable, groupés de différentes manières, selon les familles et les genres. Le corps est divisé en anneaux ordinairement peu nombreux, et offre à sa surface des ouvertures stigmati- ques destinées à l'intromission de l'air. Les pattes sont au nombre de huit, c'est-à- dire de quatre paires. Les Arachnides sont , ainsi que les Crus- tacés et les Myriapodes , complètement dé- pourvues d'ailes, et ne subissent aucune mé- tamorphose; mais elles éprouvent seulement quelques mues ou changements de peau. Leur corps est généralement de consistance molle, surtout l'abdomen , et peu garni de poils propres à le protéger: aussi la plupart de ces animaux vivent dans des endroits très retirés, ou se tiennent élevés au dessus du sol. Les Arachnides manquent totalement de labre ou de lèvre supérieure; leurs mandi- bules paraissent généralement situées très en avant de la tête, et, quand elles sont mo- biles, elles ne se meuvent jamais dans le sens latéral, comme celles des Insectes. Latreille alors a pensé que les mandibules des Arach- nides ne devaient pas être considérées com- me analogues à celles des Insectes, mais plutôt à leurs antennes ; et , pour cette rai- son, il leur donne le nom de Chelicères (an- tennes-pinces ). Quoi qu'il en soit , nous ne croyons pas que l'opinion de Latreille soit juste : car , en donnant des antennes aux Araignées , on ne leur trouverait plus rien de comparable aux mandibules des Insectes, et leur position au dessus des mâchoires , et tout à fait en avant de la tête, ne nous sem- ble pas permettre de les considérer comme des appendices d'une toute autre nature que les mandibules des Insectes. Si l'on ad- met en effet que le bord antérieur de la tê- te , ou épistome , supporte un appendice analogue au labre des Insectes , leurs man- dibules se trouveront alors absolument dans les mêmes rapports. Ce labre , si développé chez les Coléoptères carnassiers, est presque rudimentaire dans les Prioniens (fam. des Longicornes); il disparaît entièrement chez certains Crustacés. Pourquoi n'admettrions- nous donc pas qu'il en soit de même chez les Arachnides ; et d'ailleurs, d'après toutes les lois d'analogie, on pourrait presque affirmer que, si l'on venait à découvrir quelque Arach- nide pourvue d'antennes, ces antennes se- raient situées en avant des yeux , au dessus de l'insertion des mandibules , et vers les angles antérieurs du céphalothorax. Quant aux mâchoires, elles ont trop de ressem- blance avec celles des Insectes, pour que l'analogie soit contestée ; la languette nous paraît entièrement comparable à la lèvre inférieure des Insectes , qui serait refoulée entre les mâchoires ; enfin , d'après ce que nous venons d'exposer, la bouche des Arach- nides ne différerait de celle des Insectes que AftA par l'absence du labre et par le prolonge- ment du sternum formant une seconde inférieure, pour clore exactement en dessous l'orifice buccal. Les Arachnides sont, ;\vons-nous dit, munies de quatre paires de pattes; ces pattes, situées sur les côtés dut ho rai, à égale distance les unes des autres, pré- sentent un certain nombre d'articulations i[ue nous croyons pouvoir assimiler à celles les Insectes, mais auxquelles M. Savigny a applique des dénominations différentes. Elles offrent d'abord un premier article, qui est la hanche ou rotule ; vient ensuite un second article [cxinguinal , Savign.) qui n'est autre chose que le trochanter ; ensuite la cuisse (fé- moral, Savign.), puis l'article dépendant de la jambe {génital, Savign.); ensuite la jambe proprement dite (tibial, Savign.), et enfin le tarse, ordinairement composé de deux arti- cles, et quelquefois de trois. Les pattes des Arachnides ne présenteraient dès lors d'au- tre différence avec celles des Insectes que la division de la jambe en deux articles. L'ab- ilomen des Arachnides est attaché au thorax par un simple pédicule , ou fixé dans toute sa largeur, ouenGn entièrement annexé au Ihorax sous un derme commun. Sous le point de vue anatomique , les A- rachnides ont été beaucoup moins bien étu- diées que les Crustacés et les Insectes ; la cause en est due à la petite dimension des individus qu'on a pu observer , à la mol- lesse des téguments, et à l'extrême délicatesse des organes , en sorte que plusieurs points Essentiels de l'anatomie de ces animaux sont Encore fort douteux. Les importants travaux deTréviranus, de Lyonnet, de L. Dufour , de Marcel de Serres, pt,dans ces derniers temps, de M. Brandt, qui a publié avec M. Ratzeburg quelques dé- tails curieux sur l'anatomie des Arachnides dans son ouvrage intitulé : Getreue Dar- stellung und Beschreibung der Thiere die in der Arzneimittellehre in Betracht kom- men , et qui a ajouté de nouveaux faits dans un Mémoire spécial inséré dans les Annales des sciences naturelles, nous fournissent bien la description plus ou moins exacte des divers organes dans quelques espèces , mais le nombre en est trop peu considé- rable pour que nous puissions en déduire ies faits généraux : car ce sont surtout les arachnides inférieures , celles chez lesnuel- T. II. AHA 57 les nous observons la plus grande diversité dans les formes, dont l'anatomie est presque complètement ignorée , bien que pour les esp. les plus parfaites cette étude soit encore très peu avancée. Nous n'avons, sur le système musculaire de ces animaux, qu'une description trop peu détaillée de quelques uns des principaux mus des de l'Epeirc-diadème pour que nous puis- sions rien préciser de général. Quant au système digestif, il se compose d'un canal intestinal présentant, dans les esp. le^ plus parfaites, un œsophage élargi d'avant en ar- rière, formant un proventricule divisé en deux parties égales par une ouverture ronde. Il offre, de chaque côté, cinq tubes en forme de sac, dont la première paire est dirigée en avant et les autres vers l'insertion des pattes. Le canal intestinal se rétrécit considéra- blement en passant par le pédicule de l'ab- domen, et se renfle ensuite en un estomac propre, de forme oblongue, atténué en ar- rière, où il est pourvu d'un appendice ob- long, en forme de sac. Tréviranus a signalé des vaisseaux biliaires qui seraient simples à l'extrémité, comme ceux des insectes, et M. Brandt prétend qu'ils offrent plusieurs ramifications étalées dans l'intérieur de l'ab- domen. Dans les Arachnides trachéennes, le canal intestinal est beaucoup plus linéaire , et il ne présente pas de tubes latéraux ni de ré- trécissement très prononcé dans son milieu, le corps ne diminuant pas de largeur. Le système nerveux, dans la plupart, nous offre un volumineux ganglion central situé à la partie médiane du thorax, présentant en avant deux autres ganglions dont la réunion n'est point complète, et qui donnent nais- sance aux nerfs optiques , partant , deux à deux, de chacun de ces ganglions (au moins chez les espèces pourvues de huit yeux), et qui, se bifurquant ensuite, se rendent sépa- rément aux yeux. Deux autres branches prennent naissance sur les mêmes ganglions et paraissent destinées aux parties de la bouche. Le ganglion central émet , de cha- que côté, quatre rameaux aboutissant aux pattes, et, en arrière , deux grands cordons nerveux, se divisant, à la base de l'abdomen, en quatre ou cinq rameaux se subdivisant eux-mêmes. Chez les scorpions, les ganglions ne sont 58 ARA point réunis en une masse centrale, comme dans la plupart des Araignées , mais ils sont à peu près également espacés sur deux cor- dons longitudinaux. La respiration s'effectue, chez les uns, au moyen de poumons , sortes de petites po- ches composées d'une grande quantité de petites lames, unies et rapprochées entre elles comme les feuillets d'un livre. Ces po- ches communiquent à des ouvertures exté- rieures transversales , nommées stigmates, et pour lesquelles Latreille avait proposé la dénomination bien préférable de pneumosto- mesj ces ouvertures pulmonaires varient en nombre : quelquefois il en existe huit, quel- quefois quatre, et souvent deux seulement. Chez les autres, la respiration s'opère, com- me chez les insectes, au moyen de trachées. Enfin, d'après quelques observations assez ré- centes, certaines Arachnides, déjà pourvues de poumons , auraient encore des trachées analogues à celles des Arachnides inférieu- res , et réuniraient ainsi les deux modes de respiration. Le système circulatoire consiste en un cœur ayant la forme d'un gros vaisseau al- longé, donnant naissance à des artères qui se rendent aux diverses parties du corps; mais , dans les Arachnides trachéennes, il n'existe très probablement, dans la plupart, qu'un simple vaisseau, sans ramifications, analogue au vaisseau dorsal des insectes. Les organes générateurs existent à la base de l'abdomen. Plusieurs observateurs avaient pensé qu'ils étaient situés chez les mâles à l'extrémité des palpes; mais ces parties ne sont évidemment que des organes excita- teurs. L'appareil générateur mâle se com- pose de deux testicules, d'un double canal afférent terminé par la verge , et de quel- ques autres pièces accessoires ; l'appareil femelle est composé des ovaires , consistant en deux tubes auxquels sont suspendus les œufs en forme de grappe, de l'oviducte , et de la vulve. La plupart des Arachnides sont ovipares ; les petits éclosent quelques jours après la ponte, et ils ont déjà la même forme que les adultes, sauf quelques espèces, qui nais- sent seulement avec six pattes et en acquiè- rent deux autres après un changement de peau; mais, en général, ces animaux ne sont propres à reproduire qu'après le qua- 1 ARA trième ou cinquième changement de peau. Les Arachnides se nourrissent en gêné» rai de divers insectes ; les unes les saisissent dans des toiles, les autres dans des fils soyeux jetés çà et là; d'autres les prennent à la course ou en sautant ; d'autres, enfin, s'attachent sur différents animaux et sur l'homme lui-même , et occasionnent quel- quefois, par leur grandeur , des ulcères et des plaies très considérables. La classe des Arachnides était confondue par Linné et plusieurs autres zoologistes dans la classe des Insectes, sous la dénomi- nation vague (Tlnsecta aptera ; Brisson en forma, avec les Crustacés, une classe parti- culière ; mais l'importance des caractères qu'elle fournit ne permettait pas de la lais- ser réunie à l'une ou à l'autre de ces deux classes, quoiqu'elle présente réellement dans plusieurs familles des caractères qui la lient avec l'une et avec l'autre. En effet , les Arachnides se rapprochent des Crustacés par l'absence totale d'ailes , par la réunion de la tète avec le thorax , par le mode de circulation, par la permanence des formes dans tous les âges; mais aussi elles s'en éloi- gnent par les pattes , n'excédant jamais le nombre de huit; par les ouvertures situées sur les côtés du corps pour l'intromission de l'air respiré au moyen des poumons ou des trachées, et par l'absence d'antennes. Certaines Arachnides trachéennes offrent de grands rapports avec la classe des In- sectes par leur mode de respiration , par le nombre des pattes, qui n'est alors que de six au moment de leur naissance, comme chez les Insectes; mais l'absence d'antennes, les organes de la vision ne consistant qu'en de petits yeux simples , ou n'existant même plus , et enfin le nombre de pattes qu'elles présentent quand elles sont adultes , les éloignent bien sensiblement des Insectes. Les Arachnides, dans la méthode de Fa- bricius , constituent la classe des Unogata , qu'il caractérise ainsi: Deux palpes avan- cés, une mâchoire cornée ou onguiculée. IL divise cette classe en cinq genres ; ce sont les genres Trombidium , Aranea , Phalan- gium, Tarantula et Scorpio, et il place à la fin l'ordre des Antliata (Diptères), le genre Acarus, et de plus les genres Nymphon et Pycnogonum, regardés par Latreille comme devant constituer une famille de l'ordre de» ARA ARA 59 Arachnides trachéennes , et placés depuis , par M. Milne Edwards dans la classe des Crustacés; ces animaux ne présentant aucune ouverture extérieure pour la respiration. Latreille, dans son Précis des caractères génériques des Insectes, avait appliqué la dénomination d'Acéphales à la classe des Arachnides, prenant essentiellement en con- sidération l'absence d'une tête distincte. Pans ses ouvrages postérieurs, il lui substi- tua celle d\icèr&&% araignée ; 6*3*05, forme), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, établi, par M. le baron de Chaudoir (Tableau d'une G 2 ARA nouvelle subdivision du genre Feronia , Dejean , pag. 9 et 16 ), et qu'il caractérise ainsi : Premier article des antennes plus long que le troisième. Palpes très saillants. Qua- trième article des tarses antérieurs des ma- ies étroit et allongé. Pattes très longues. Il a pour type le Pterosticus fasciato-puncta- tus, Fabr. (D. et C.) * ARACHIVOLOGIE. Arachnologia (à/îâxvY), araignée; Uyos, discours), zool. — Traité sur les Araignées. (C. d'O.) * ARACHNJOPUS ( «fycftvn, araignée ; *o35, pied ou patte), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères , famille des Curculio- nites, établi par M. Guérin dans la partie entomologique du Voyage de la Coquille , {Zool. , t. II , part. 2 , 1" div., pag. 127) , et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes courtes, assez épaisses, insérées vers le bout du rostre ; le premier arti- cle aussi long que le funicule , un peu renflé à son extrémité ; le second et le troi- sième allongés , obconiques ; les suivants courts , devenant insensiblement plus épais jusqu'au neuvième ; les dixième et onzième diminuant et se terminant en pointe arron- die. Rostre long, cylindrique, courbé, ayant deux sillons obliques sur les côtés. Lèvre inférieure linéaire ; mandibules saillantes , bidentées. Corselet très étroit en avant, très élargi en arrière , arrondi sur les côtés ; ayant en dessous un faible sillon impropre à recevoir entièrement le rostre dans le re- pos. Elytres coniques en arrière, assez bom- bées. Pattes très grandes , avec les cuisses un peu renflées et ornées d'une petite dent en dessous. Tarses courts, larges, aplatis , avec l'avant-dernier article en cœur, pro- fondément bilobé. Ce nouveau genre vient se placer, suivant l'auteur, entre les genres Cleogonus et Ocla- dius de Schœnherr. II renferme deux espè- ces trouvées à Doreï dans la Nouvelle-Gui- née : l'une est nouvelle , et a été nommée par M. Guérin Arach. striga; l'autre, sui- vant M. Boisduval , est le Curculio Gazel- la d'Olivier. (D. et C.) * ARACHNOSPERMUM (*/>4w, arai- gnée; 9«rcj0/*oc, semence; graine qui ressem- ble à une araignée), bot. ph.— Steudel cite ce genre comme synonyme de VHypochœris. Voy. ce mot. (j. d.) *ARACHNOTHÈRE. Arachnothera ARA ( ipi/i'Jii, araignée ; Bépxu , je chasse ). ois. — Genre formé par Temminck , et démem- bré de celui de Souimanga pour recevoir les Souimangas modestes , à long bec et à joues jaunes , du même auteur, pi. col. 84 et 588. Les caract. en sont : Bec très long et assez gros dans une partie de sa longueur, légèrement arqué. Mandibule supérieure élargie à sa base , et recouvrant les bords de l'inférieure jusque près de sa pointe. Narines entièrement membraneuses , n'ayant qu'une ouverture inférieure en forme de scissure arquée et horizontale. Bords des deux mandibules finement striés ou denticulés, comme chez les Souimangas. Pattes assez ro- bustes, conformées comme chez les Souiman- gas. Ailes à rémiges allongées, à premiè- re penne bâtarde ; obtuses ou surobtuses , c'est-à-dire que la 4e ou la 4e. et la 5e sont les plus longues. Queue courte, légèrement ar-, rondie. Langue courte et cartilagineuse. Oiseaux se nourrissant uniquement d'arai- gnées , selon le naturaliste voyageur hollan- dais Van Hasselt. Ce dernier caractère de forme et de mœurs, que M. Temminck trouva consigné dans les manuscrits de ce voyageur après sa mort, l'engagea à former ce genre Arachnothère, qu'il ne fait encore qu'annoncer dans ses pi. col., art. Soui- manga à joues jaunes , et qu'il se contente d'indiquer plus tard , et sans caractéristi- que, dans le tableau méthodique qui a ter- miné son magnifique recueil. Les caract. de forme qui éloignent ce petit groupe des Soui- mangas sont donc des formes en général plus robustes , le bec plus grand , plus lar- ge à sa base surtout , et moins comprimé ; les pattes plus robustes , une plus grande taille en général , un plumage ni brillant ni métallique , mais uniformément vert-olive et jaunâtre, et enfin un dernier caract. le plus important, et d'où résulte un genre de nour- riture différent : celui d'une langue courte et cartilaginense , et non filiforme , tubu- leuse , bifurquée et rétractile , comme chez les Souimangas, véritables Melliphages. Nous sommes étonné que M. Swainson, ad- optant ce genre dans sa classification , l'ait indiqué comme ayant le bec entier, et l'ait placé dans son groupe des Philédons plutôt que dans celui des Souimangas. La denti- culation des bords des mandibules est si prononcée chez VAr. à joues jaunes , qu'il ARA cite comme type , qu'elle est très visible à Vœil nu. (Lafr.) ARACHUS, Neck. bot. ph.— Genre non admis , fondé sur le Vicia bithynica, L., famille des Légumineuses, espèce qui, suivant M. de Gandolle, appartient aux La- thyms, vi, suivant M. Reichenbacn, aux Fa- ba. (Sp.) *ARACION. Aracium{àpê*tov, fiole, bouteille), bot. PH. — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Cbicoracéés, proposé par Monnier dans ses Essais mono- graphiques sur les Synanthérées. Ses ca- ractères différentiels sont : Fruit colum- naire , strié ; aigrette composée de poils raides , barbellés et de couleur rousse ; cli- nanthe nu et alvéolé, et péricline imbrica- tif. On rapporte à ce genre les Hieracium paludosum, L., et cœruleum, Scop. (C. DO.) *ARADIEXS.E*s.— Famille de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , ainsi désignée d'abord par M. Brullé (Hist. des Ins., t. IX), et ensuite par nous ( Hist. des anim. art. , tome IV). Cette famille , déjà circonscrite par Latreille sous le nom de Membraneuses [membranacei), est sur- tout caractérisée par un corps fortement déprimé ; une tête pointue , avancée entre les antennes; un bec inséré dans une cavité dont les bords sont toujours saillants, et des élytres presque membraneuses, reçues, ainsi que les ailes, dans une dépression située au dessus de l'abdomen. Les Aradiens sont gé- néralement de petite taille; ils sont peu nombreux, et cependant répandus dans les diverses parties du monde; leurs habitudes sont aussi très variées: les uns sucent le sang, les autres attaquent les insectes vivants , d'autres enfin vivent de matière végétale. >*ous rapportons à cette famille les genres Cimex, Brachyrhynchus , Dysodius, Ara- dus, Tingis, Eurycera, Picsma, Phlœa , Phymata, Macrocephalus (Syrtis), et quel- ques autres que nous rattachons à ceux-ci comme de simples divisions de genre. Bl.) * ARADITES. iss. — M. Spinola [Es- Mi sur les Hémipt. hétéropt. ) applique ce nom à sa quatrième famille des Géoco- rizes, de l'ordre des Hémiptères, ne com- prenant que les genres Aradus, Aneurus et Dysodius, et formant, avec les autres genres que nous avons rapportés à la famille des ARA 63 Aradiens , deux familles distinctes sous les noms de Tingidites et de Phymatitcs. (Bl.) ARADUS. ins. — Genre de la famille des Aradiens {membranacei, Lat.), de l'or- dre des Hémiptères , section des Hétéro- ptères, établi par Fabricius (Syst. Rhyngot.) et adopté par tous les entomologistes. Tel qu'il est restreint maintenant , ce g. est ca- ractérisé principalement par un corps très déprimé , des antennes cylindriques ayant leur dernier article généralement aussi grêle que les précédents; un bec plus long que la tête, s'avançant plus ou moins entre les pat- tes, et des élytres recouvrant entièrement l'abdomen. Les Arades vivent sous les écor- ces des arbres. On en connaît une dizaine d'esp., la plupart sont européennes; le type est VA.betulœ (Cimex betulœ, Lin.), répan- du dans la plus grande partie de l'Europe. (Bl.) * AR^CERUS ( fyalos , mince ; x«- px$ , antenne ). ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Curculionides, division des Anthribides, établi par Schœn- herr ( Gen. et sp. Curcul., t. V, pag. 273) aux dépens du genre -Anthribe de Fa- bricius , et auquel il assigne les caractères suivants: Antennes peu longues, minces, insérées librement près des yeux, sur la face supérieure du rostre; massue allongée, é- troite, composée d'articles séparés. Rostre court, large, défléchi, tronqué à l'extré- mité. Yeux latéraux , proéminents , arron- dis. Thorax court, transverse, bi-sinué à la base , bordé , avec les angles postérieurs presque aigus. Élytres oblongues, convexes, arrondies à l'extrémité. Pattes peu robustes, tarses longs. Ce genre a pour type l'Anthribe du café, Anthribus coffeœ, Fabr., qui se trouve aux Indes-Orientales , au Cap de Bonne-Espé- rance et dans l'Amérique méridionale. Sa larve vit aux dépens des graines de cet ar- brisseau. Cette espèce est la même que le Macroccphalus cacao, décrit et figuré par Olivier dans son Entomologie , tom. IV, p. 15, n° 21, tab. 2, fig. 21, a, b. On la rencontre fréquemment dans les envois de denrées coloniales. H. Dejean , qui adopte le genre Arœcc- rus dans son dernier Catalogue , n'y rap- porte que deux espèces : celle dent noua 64 ARA ARA venons de parler , et une de l'Amérique du nord qu'il nomme Cinerascens ; mais Schœn- herr en décrit quatre autres, savoir: VA. si- mulatus, ainsi nommé par lui; VA. fallax, VA. rhodopus de Dalman, et VA. suturalis, toutes quatre de Java. (D. et C.) *AR^EOCERUS [#/ictlo$9 mince; xép*s, corne, antenne), ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres , établi par M. Nord- mann (Symbolœ ad monographiam Sta- phylinorum ) , pour y placer une seule es- pèce de Montevideo qu'il nomme A. niger ; mais M. Erichson , dont nous suivons la méthode comme la plus récente et la plus complète sur les Brachélytres, n'a pas ado- pté ce g. , et rapporte l'esp. qui lui sert de type au g. Pinophilus , Grav. (Gen. et Sp. Staphyl., p. 672). Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caract. génériques. (D. et C.) *ARv3EOCNEMUS(^<«o,-, mince; x^», jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Brachélytres, tribu des Fissilabres, établi par M. Nordmann {Sym- bolœ ad monographiam Staphylinorum , 1837, pag. 163), et auquel il donne pour type le Staphylinus fulgens de Fabr. , le même que le violaceus d'Oliv. M. Dejean [Catal., 3e éd., 1837) et M. Delaporte [Études ento- mologiques, 1834, pag. 118) ont fondé sur cette même espèce , le premier son genre Plochionocerus, et le second son genre Ster- culia, qui doit prévaloir sur les deux autres comme étant le plus ancien ; aussi M. Erich- son l'a-t-il adopté dans son Gen. et Spec. Staphylinorum, 1840. Voy. en conséquence ce dernier mot pour les caractères géné- riques. (D. et C.) *AR^EOPUS {àpxioi, grêle ; *oC5-, pied). ins. — Genre de la famille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, section des Ho- moptères, établi par M. Spinola {Ann. de la Soc. entomol. de France, t. VIII ) sur une seule espèce {A. crassicornis, Fabr.), qu'il a détachée du genre Asiraca, Lat. , dont elle ne diffère que par de très légères modifica- tions, dans la proportion des articles des an- tennes , dans la forme de l'échancrure des yeux, etc. (Bl.) *ARAGALUS, Neck. bot. ph.— Syn- onyme du genre Astragalus , de la famille des Légumineuses. (Sp.) ARAGNE. zool. — Nom de l'Araignée dans divers dialectes du midi de l'Europe. On a, par analogie, donné ce nom au Gobe- Mouche gris , à certaines espèces de Crabes, dont les pattes sont démesurément allon- gées , et à la Vive (Trachinus draco) à cause de sa morsure. C. d'O.) ARAGNO. poiss.— Nom provençal de la Vive, Trachinus draco, L. (C. d'O.) ARAGO A. bot. ph.— Voyez aragoa- cées. (Sp.) *ARAGOACÉES. bot. ph.— M. Don avait établi sous ce nom une famille ayant pour type le g. Aragoa , que son auteur, M. Runth, mettait avec doute à la suite des Bignoniacées. Maintenant, on s'accorde à le placer parmi les Scrophularinées , dans lesquelles vient se confondre la famille pro- posée par M. Don. (Ad. J.) * ARAGUAGA. poiss. — Marcgrave a figuré sous ce nom la Scie (Squalus pristis), qui se trouve sur les côtes du Brésil. (Val.) *ARAGUS, Neck. bot. ph.— Synonyme du genre Astragalus , de la famille des Lé- gumineuses. r (Sp.) ARAIGNEE. Aranea^àpxxn, araignée). ins. — Latreille a conservé ce nom pour un g. de la tribu, ou même famille selon nous, des Araignées de l'ordre des Aranéides, caracté- risé essentiellement par leurs quatre yeux antérieurs disposés en une ligne courbe d'a- vant en arrière , et par leurs deux filières supérieures, plus longues que les autres. Le g. Araignée renferme quelques espèces con- struisant dans les maisons , dans les angles des murs , sur les haies , une grande toile presque horizontale, ayant, à sa partie su- périeure , un tube où l'Araignée se cache pour guetter sa proie. Le type est l'Araignée domestique {Aranea domestica, Linn.), qui vit dans nos demeures. Latreille avait d'a- bord appliqué à ce genre le nom de Tegue- naria , adopté par M. Walckenaër , qui pensait que la dénomination d'Araignée de- vait s'appliquer à toutes les esp. de la fa- mille. (Bl.) ARAIGNÉE DE MER, ou SCOR- PION, zool. — On donne dans nos pro- vinces ce nom à la Vive, Trachinus draco, L. Voy. a&agno et vive. Les amateurs et les marchands de coquil- les désignent, sous ce nom, diverses espèces ARA du genre l'térocère, de Lamarck, à cause dos appendices digités dont est munie leur lèvre antérieure, ce qui les a fait comparer aux pattes d'Araignées. Le Murex tribulus, L. , a aussi reçu le nom d'Araignée de mer, à cause des épines divergentes dont sa coquille est armée. Plusieurs espèces du genre Maïa, de l'or- dre île» Décapodes, sont aussi connues sous ce nom dans nos provinces méridionales. (C. i>'oo ARAIGNÉES. Araneœ. os. —Linné, Fabrieius et tous les anciens auteurs, compre- naient sous cette dénomination toutes les Arachnides (ileuses de Latreille , ou Ara- néides de Walckenaër ; Latreille , dans ses derniers ouvrages, regardant les Arachnides lileuses comme une famille de Tordre des Arachnides pulmonaires, la divise en deux genres principaux, auxquels il rattache tous les autres comme sous-genres. Le premier est celui de Mygale, le second celui d'Arai- gnée (Aranea). M. Walckenaër regarde ces deux genres comme deux tribus qui , selon nous, devraient avoir le nom de familles ; la première est celle des Téraphoses, et la se- conde celle des Araignées. Ces Araignées sont caractérisées par des mandibules cylindriques ou coniques, de moyenne longueur dans les femelles , plus longues et plus grêles dans les mâles ; par des palpes peu allongés, de cinq articles, insérés :u côté externe des mâchoires près de la base, ayant leur dernier article ovalaire, ren- fermant , à son extrémité , un organe ser- vant dans Pacte de la copulation ; par une languette avancée entre les mâchoires , et des sacs pulmonaires réduits au nombre de deux, ainsi que les ouvertures stigmatiques. La plupart de ces Araignées filent des toi- les dans lesquelles elles saisissent divers in- sectes ; quelques autres ne construisent point de toiles, mais elles vont à la chasse des in- sectes, et se retirent dans des trous ou des cavités qu'elles tapissent de leurs fils ; enfin, il en est une espèce qui vit dans l'eau, en s'y construisant avec ses fils une véritable clo- che à plongeur. Voyez argironète. Nous pourrions donner de beaucoup plus longs détails sur les mœurs des Araignées, si, dans cet article, nous les considérions comme les anciens auteurs; mais ici nous ne voulons que parler d'une tribu ; et, pour t. n. ARA 65 é\Iter les répétitions, nous renvoyons au mot Aranéides , pour le développement complet de l'histoire do ces animaux intéressants. En effet, sous la dénomination fPAranéides , on comprend aujourd'hui ce que tout le monde connaît sous le nom d'Araignées , tandis que les zoologistes ne comprennent sous ce même nom qu'une partie de l'ordre. 11 paraîtra , sans doute, dès lors beaucoup plus convenable que les mœurs et habitudes diverses de toutes les Araignées composant l'ordre des Aranéide* soient développées en même temps. Au con- traire , ici nous eussions été obligé de pas- ser sous silence la tribu des Téraphoses, si remplie d'intérêt , pour ne parler que de la tribu des Araignées proprement dites. C'est pour éviter de trop séparer ces deux tribus, qui ne diffèrent réellement entre elles que par un caractère purement zoolo- gique, que nous renvoyons à aranéides. Latreille {Règne animal) établit, dans son grand genre Araignée , plusieurs divisions d'après les mœurs et les habitudes, afin de grouper plus facilement tous les sous-genres qu'il y rattache; la première de ces divi- sions est celle des Araignées sédentaires, qui construisent des toiles ou jettent au moins des fils pour saisir leur proie ; celles- ci se partagent alors en Rectigrades et en Latérigrades , d'après le mode dont s'effec- tuent leurs mouvements de progression. Les Rectigrades se subdivisent encore 1° en Tubitcles ou Tapissières , ayant des filières cylindriques; elles comprennent les sous-g. Clotho, Walck. (Uroctea, Duf.) ; Drassus , Walck. ; Segestria , Lat. ; Clubiona, Lat. ; Aranea (proprement dit), et Argyroneta; 2° en Inéquitèles ou Araignées filan- dières , pourvues de filières coniques, et comprenant les sous-genres Scytodes, Lat. ; Theridion , Walck. ; Episinus , Walck. ; 3° en Orbitèles ou Araignées tendeuses , ayant des filières presque coniques et dis- posées en rosette ; celles-ci renferment les s.-g. Linyphia , Lat. ; Uloborus , Lat. ; Te- tragnatha, Lat. , et Epeirc. , Walck. Les Araignées latérigrades, ayant la facul- té de marcher dans tous les sens, de côté, à reculons, en avant, se composent des sous- g. Micrommata, Lat. (Sparassus, Walck.); Senelops, Duf.; Philodromus, Walck.; Tho- misus , Walck. Viennent ensuite les Araù Qt AUA ARA gnées vagabondes , qui se partagent en Citigrades , comprenant les sous -genres Oxyopes, Lat. (Sphasus, Walck.); Ctenus, Walck.; Dolomedes, Lat.; Lycosa, Lat. ; et Myrmecia, Lat. ; et en Saltigrades , ren- fermant les sous- genres Tessarops, Raffîn. ; Palpimanus , Duf. ; Eresus, Walck. ; et Salticus, Lat. (Attus, Walck.). M. Walckenaër (Hist. nat. des ins. aptè- res ) classe les Araignées d'après le même système, mais il en fait une application un peu différente. En effet, il divise d'abord sa tribu des Araignées en Terrestres , ha- bitant sur terre , et en Aquatiques , habi- tant au milieu de Peau ; il partage ensuite les Terrestres en Vagabondes, courant pour chercher leur proie , en Errantes , errant à l'entour de leurs nids , et en Sédentaires , construisant des toiles pour attraper leur proie. Les Vagabondes sont ensuite divisées en Tubicoles, vivant dans des tubes soyeux : celles-ci renferment les genres Dysdera et Segestria; en Cellulicoles , se composant des g. Uptiotes et Scytodes; en Coureu- ses, comprenant les g. Lycosa, Dolomedes, Storena, Ctenus, Hersilia, Sphasus, Byc- tiony Dolophonesj en Voltigeuses, renfer- mant les genres Myrmecia, Eresus, Chersis, Attus ; et en Marcheuses, se composant des genres Arkys , Delena , Thomisus , Sele- nops, Eripus, Philodromus, Olios, Sparas- sus, Clastes. Puis M. Walckenaër partage les Araignées errantes en Niditèles, se compo- sant des genres Clubiona, Desis , Drassus; etenFilitèles, comprenant les g.Clotho,E- nyo, Latrodectus, Pholcus et Artema; il di- vise ensuite les Sédentaires en Tapitèles, renfermant les genres Tegenaria, Lachesis, Agelena, Nyssus ; en Orbitèles, comprenant les g. Epeira, Plectane, Tetragnatha, Ulo- borus, Zosis; en N api fêles , se composant du seul genre Linyphia; et en Rétifeles , comprenant les g. Argus, Episina, Theri- àion. Viennent enfin les Aquatiques, nom- mées encore Nageuses et Aquifeles , et ne renfermant encore que le genre Argyro- neta. Telles sont les différentes méthodes que l'on a employées pour classer cette grande famille des Araignées. Le tableau présenté par M. Walckenaër est réellement très bien ordonné et très facile à saisir , mais nous pensons que , lorsque l'étude des Araignées sera plus avancée sous !e rapport des orga- nes externes et internes , on en viendra à prendre en considération certains caract. qui jusqu'ici ont été négligés. (Bl.) * ARAINEES. Arainœ (de Ara, un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous- famille de noire famille des Psittacidées , ayant pour caract. : Bec très fort, très arqué dessus et dessous , à mandibule supérieure prolongée en une pointe tombante et dé- passant de beaucoup celle de l'inférieure ; cette pointe munie en dedans de petites stries élevées, transverses et obliques, for- mant des espèces de chevrons brisés très rapprochés, et, de plus, d'une petite carè- ne souvent peu saillante et même obsolète , où vient s'appliquer l'extrémité de la man- dibule inférieure; celle-ci beaucoup plus courte , aussi haute que large , et souvent beaucoup plus haute que longue; la supé- rieure ayant ses bords ou simplement si- nueux ou munis d'une forte dent élargie et obtuse. Tarses courts , assez aplatis , ro- bustes. Doigts externes allongés, plutôt grêles que gros , surtout dans les grandes espèces. Queue longue ou très longue, très étagée dès la base , longicône. Ailes aiguës ou subaiguës, à rémiges allongées. Cette sous-famille, toute naturelle et toute géographique , ne se compose que des Perroquets à longue queue conique du Nou- veau-Monde. Elle renferme le genre Ara> avec ses sous-genres Perriche-Ara et Per- riche. Voy. ara. (Lafr.) ARALIA, Linn. bot. ph. — Genre type de la famille des Araliacées. Suivant nos observations, ses caractères sont : Lim- be calicinal marginiforme , 5-denté. Disque annulaire , ou confluent avec la base des styles. Pétales 5 , imbriqués en préflorai- son. Étamines 5; filets subulés ; anthè- res médifixes , échancrées au sommet, bi- fides de la base jusqu'au milieu. Ovaire 5- loculaire, 5-ovulé. Styles 5, courts, obtus, soudés par la base ; stigmates petits, subca- pitellés. Drupe (en général 5-coque) à 5 noyaux comprimés, chartacés, 1-spermes. Graines inadhérentes, conformes aux noyaux; tégument membraneux. Périsperme charnu, huileux. Embryon minime. — Arbrisseaux, ou herbes vivaces. Feuilles digitées , ou pen- nées, ou bipennées , ou tripennées, ou sut- ARA ARA 6"î Internées, stipulées; folioles Incisées ou l'os, articulées par la base, penniner- >ees: pétiole cylindrique, articulé et noueux aux ramifications , à base élargie en gaine tmpleiicanle ou scmi-amplexieaule. Inflo- rescences terminales, ou axillaires et termi- nales. Fleurs jaunâtres ou blanchâtres , pe- tites, disposées soit en ombelle, soit en pa- nieule composée d'ombellule.s ou de capi- tules. Inflorescences partielles en général accompagnées d'une collerette de bractées persistantes, Pédicelles nus, ou couronnés d'un caiic nie eupuliforme. Calice turbiné , ou snè globuleux, ou ovoïde. Pétales inon- euieules. ordinairement réfléchis. Anthères suborbiculaires, ou elliptiques, ou oblon- gues.— S. deCandolle {Prodr., IV, p. 257) rapporte à ce genre 42 espèces, mais il n'en est que huit à dix qu'on y puisse admettre avec certitude. La plupart de ces dernières habitent les régions extra-tropicales de l'an- cien continent; les espèces douteuses appar- tiennent à la Flore équatoriale. VA^pinosa, L. (vulgairement Angélique épineuse), indigène des États-Unis, se cul- tive comme arbrisseau d'ornement; il se fait remarquer par une tige haute de huit à douze pieds, en général très simple, héris- sée d'aiguillons, et couronnée d'une touffe de feuilles qui atteignent deux à trois pieds de long ; l'inflorescence est également ter- minale , formant une panicule large d'un à trois pieds. Les feuilles de cet Aralia ont une odeur analogue à celle de la carotte. L'écorce de sa racine est un drastique fré- quemment employé par les médecins anglo- américains. — UAralia umbraculifera , Roxb., qui croît aux Moluques , est égale- ment remarquable par un port très pitto- resque : c'est un petit arbre à tronc très simple , couronné d'une touffe de feuilles longues de six pieds, et d'une panicule très ample. — La décoction de la racine de VA. racemosa , L. , plante herbacée , qu'on trouve dans les forets du Canada et des États-Unis, passe pour un excellent remède anti-rhumatismal. — Enfin, la racine de VA. nudicaulis, L. (vulgairement Salsepareille de Virginie), espèce indigène des mêmes contrées que VA. racemosa, participe, sui- vant le docteur Barton, aux propriétés mé- dicales de la Salsepareille. (Sp.) ARALIACÉES. bot. pu. — Famille de plantes dicotylédones, polypétales, épigy- . don! les caractères sont les suivants : e soudé avec l'ovaire, entier, ou à dents égales en nombre aux pétales et alternes avec eux. Pétales 5-10, à préfloraison val- vairc , caducs , et manquant dans un petit nombre de genres. Étamincs insérées avec les pétales sur le pourtour d'un disque qui surmonte l'ovaire , égales en nombre et al- ternes avec eux , plus rarement doubles ; à filets courts et subulés ; à anthères inlror- ses , biloculaires. Ovaire à loges contenant chacune un ovule pendant et anatrope ( lo- ges dont le nombre , quelquefois binaire , est ordinairement plus grand , et peut s'é- lever jusqu'à 15), couronné d'un disque glanduleux , du centre duquel s'élèvent au- tant de stigmates scssiles qu'il y a de loges, ou autanl de styles courts , terminés chacun par un stigmate simple , ou , plus rarement, un seul style résultant de la soudure de plusieurs. Dans le fruit , le sarcocarpe est charnu ou sec , et , sous lui , l'endocarpe , chartacé ou membraneux , se sépare en au- tant de noyaux monospermes. Graines à test crustacé , contenant au sommet d'un gros périsperme charnu un petit embryon droit , à radicule supère plus longue que les cotylédons. Les Araliacées sont des ar- bres ou arbrisseaux souvent grimpants, ou, plus rarement , des herbes originaires des régions tempérées et surtout tropicales; à feuilles ordinairement alternes , simples ou composées , portées le plus souvent sur de longs pétioles dilatés à leur base , dépour- vues de stipules ; à fleurs régulières , her- maphrodites ou plus rarement polygames, disposées en ombelles ou en tètes qui se groupent en grappes ou en paniculcs , nues ou accompagnées d'un involucclle , axillaires ou terminales. Ge^kes. * Fleurs pétalées : Panax, L. ( Araliastrum, Vaill. ; Plec- tronia, Lour. ; Aureliana , Catesb. ). — Cussonia , Thunb. — Maralia , P. Th. — Gilibertia, Ruiz Par., non Gmcl. (Wan- genlteimia, Dietr. ; Ginnania , Dietr.). — Gastonia, Juss. — Polyscia, Forst. — To- ricellia , DC. — Aralia, L. (Schefflera, Forst.)— Sciodaphyllum, P. Brown. ( Acti- nophyllum , Ruiz Pav. ). — Hcdera, h.— Paralropia, DC. [Heptapleurum^ Gaertn.). — Artrophyllum , Blume. €8 ARA ARA Fleurs apétalées : Botryodendron , Endl. — Miquelia, Meisn. A ces genres, la plupart des auteurs ajou- tent VAdoxa , L. , dont la place dans la sé- rie naturelle peut cependant donner lieu encore à quelques doutes , et dont la fleur singulière a donné lieu à dés interprétations diverses. C'est avec plus d'incertitude enco- re qu'on rapproche des Araliacées le Tou- roulia, Aubl. (Robinsonia, Schreb.). (Ad. J.) ARALIÉES. bot. ph. — Voyez ara- liacées. ARAMACA. poiss. — Marc grave a donné sous ce nom un pleuronecte des cô- tes du Brésil. r (Val.) * ARAMINÉES. Araminœ ( Aramus , nom latin d'un des g. de cette s.-famille ). ois. — Sous-famille de notre famille A rdéi- dées. Ses caract. sont : Bec plus long que la tête , grêle , comprimé , droit , presque cy- lindracé ; à carène aplatie en dessus , se renflant en dessous , à quelque distance de sa pointe , qui est légèrement arquée en dessus. Narines non membraneuses , situées vers la base du bec , dans un sillon latéral , profond et prolongé. Jambes à moitié dé- nudées , fort longues, ainsi que les tarses et les doigts ; ceux-ci sans membrane interdi- gitale à leur base dans l'un des deux gen- res qui composent cette sous - famille , en étant munis dans l'autre. Pouce posant sur le sol ; ongles médiocres , légèrement ar- qués ; celui du pouce le plus court. Les deux genres américains , le Courliri et le Caurale , qui forment à eux seuls cet- te sous-famille , ne nous ayant pas paru susceptibles de figurer naturellement dans les Grues, à la fin desquelles Cuvier les pla- çait , ni dans les Hérons ou les Cigognes , d'après la forme grêle et cylindracée de leur bec , l'absence de la membrane interdi- gitale du Courlan , la brièveté de l'ongle de leur pouce , la non-denticulation de celui de leur doigt médian , et aussi d'après la dif- férence de mœurs et de nourriture de ce dernier, selon Azara , qui l'a observé au Paraguay , nous avons pensé qu'au lieu de les intercaler dans l'une de ces sous-famil- les, où ils n'auraient figuré que comme genres exceptionnels, il serait plus naturel, et même plus méthodique , d'en former une petite sous-famille américaine , faisant partie toutefois de notre famille Ardéidée , et voisine de notre sous-famille Ibisinée. Nous les aurions même placés dans celle- ci , dont ils ont à peu près le bec , sauf la courbure , s'ils n'en eussent pas autant dif- féré par les pattes. Ce sont évidemment des genres de transition des Ardéidées aux Ral- Udées. Voy. les genres courliri et cau- rale. (Lafr.) ARAMUS. ois. — C'est le nom latin donné par Vieillot au g. Courliri {VArdea scolopacea de Linné ). Voy. courliri. (Lafr,) ARANEA {àpàyyy , araignée), arach. — Syn. latin d'ARAiGNÉE. Voyez ce mot. (C. D'O.) ARANEIDES. {Aranea, araignée.) arach. — M. Walckenaër a le premier em- ployé cette dénomination pour le grand genre Araignée de Linné, qui maintenant forme un ordre de la classe des Arachnides. Ces Aranéi- des nous offrent des mandibules mobiles de haut en bas, et terminées par un seul crochet mobile, très acéré, courbé inférieurement , et muni vers son extrémité d'une ouverture pour la sortie du venin ; des palpes pédifor- mes , terminés dans les femelles par un pe- tit crochet, et ayant dans les mâles leur der- nier article fortement renflé, et renfermant quelques petites pièces cornées, servant au moins d'organes excitateurs dans l'acte de la copulation ; une lèvre inférieure appliquée entre les mâchoires , et une seconde lèvre formée par un prolongement du sternum. Le céphalothorax des Aranéides présente ordinairement une impression en forme de V, semblant indiquer le point de réu- nion de la tête et du thorax; il offre en avant six et plus souvent huit yeux , grou- pés de différentes manières , selon les gen- res. Les pattes sont toutes de même forme , mais elles varient souvent par la taille ; le dernier article de leurs tarses est terminé par deux crochets dentelés , et quelquefois aussi par un troisième plus petit et sans dentelures. Les yeux des Aranéides sont ramassés "et rapprochés en un seul groupe sur la partie médiane antérieure du céphalothorax, dans ia plupart des Téraphoses ( lre famille de l'ordre des Aranéides ) , écartés et dissémi- nes sur le devant et sur les côtés dans tou- ARA tes les autres Araignées (2e famille de l'or- dre j; ces yeux sont presque toujours au nombre de huit. M. ATalckenaër signale seu- lement cinq genres où ce nombre n'est que de six. Les mandibules , qui ont encore reçu les dénominations de forcipules , de chélicè- res , antennes - pinces , serres, sont tou- jours placées au dessous du bord antérieur du céphalothorax , et composées de deux pièces, la tige et l'onglet ; la tige , qui est considérablement plus grosse que l'onglet , est aplanie à sa face interne , de forme plus ou moins cylindrique ou en cône tronqué. Souvent ces mandibules présentent, à leur extrémité et vers leur côté interne, une rai- nure garnie d'épines aiguës, dans laquelle s'insère le crochet ou onglet ; ce crochet , arqué, extrêmement dur et pointu , offre, près de la pointe, un petit trou pour le pas- sage du venin avec lequel l'Araignée donne la mort aux insectes. Les mandibules des Aranéides sont gé- néralement couvertes de poils très courts et serrés ; et, dans quelques unes, on en re- marque de beaucoup plus longs vers la par- tie supérieure. Dans la famille des Téra- phoses , les mandibules sont arquées hori- zontalement, très comprimées latéralement, avec leur dos arqué ; dans la famille des Araignées, au contraire , elles sont articulées sur un plan incliné, et peuvent se mouvoir latéralement ; elles sont cylindrico-coni- ques , diminuant de grosseur de la base à l'extrémité. Dans quelques mâles seule- ment (Tétragnathes), elles sont fort allon- gées et renflées au milieu ; mais presque toujours les mandibules des mâles sont un peu plus longues que celles des femelles. Les mâchoires et la lèvre sternale sont , dans toutes les Aranéides, dirigées, en avant, c'est-à-dire dans le sens de la longueur du corps. Ces mâchoires, offrant de grandes va- riétés de formes , nous fournissent de bons caract. pour la distinction des genres ; elles sont ou arrondies ou tronquées oblique- ment à l'extrémité, ou terminées en pointe. (Nous renvoyons, pour la forme particulière qu'affectent les mâchoires des Aranéides, aux divers genres , dont elles fournissent un des principaux caractères.) Les palpes, insé- rés au côté externe des mâchoires , ont la forme de petites pattes ; ils sont composés ARA 69 de cinq articles terminés en massue ota- laire dans les mâles , et par un crochet dam les femelles. M. Savigny a appliqué des dé- nominations à chacun de ces articles : ainsi, le premier est Yaxillaire . le second l'/m- méral , le troisième le cubital, le quatrième le radial, et le dernier le digital; mais nous devons dire qu'il serait très facile d'assimi- ler ces articles à ceux des pattes. La lèvre sternale représente souvent un parallélogramme plus ou moins allongé ; quelquefois elle est allongée ou ovalaire, ou même triangulaire. La languette , nommée aussi épichèle , située au dessous des mandibules et entre les mâchoires, est semi-cartilagineuse, et velue latéralement et à l'extrémité; elle pré- sente dans son milieu une petite fente que plusieurs naturalistes regardent comme l'ou- verture buccale ; mais d'autres pensent que cette ouverture existe au dessous de la lan- guette ; cette languette varie beaucoup par la forme : elle est souvent échancrée , quel- quefois pointue ou carrée. Telles sont les pièces qui entrent dans la composition de la bouche des Aranéides. Dans notre article arachnides, nous avons exposé la structure des pattes, le rapport de leurs articles avec ceux des pat- tes des insectes, etc.; nous n'y reviendrons donc pas ici. L'abdomen est mobile , ordinairement mou , souvent fort gros par rapport à la par- tie antérieure du corps ; il est fixé au thorax par un pédicule court et extrêmement min- ce; et, en dessous, il présente à sa base une ouverture médiane qui est l'oriGce des or- ganes de la génération, deux ou quatre stig- mates pour l'intromission de l'air, et de plus, vers l'extrémité, quatre mamelons ar- ticulés , cylindriques ou coniques , perforés au bout par une multitude de petits trous donnant passage aux fils soyeux, dont la matière est fournie par les réservoirs inté- rieurs. L'anatomie des Aranéides étant encore très peu riche en faits, et ayant eu d'ail- leurs l'occasion d'en donner l'exposé à l'ar- ticle akachmdes, nous y renvoyons le lecteur. Nous nous contentons d'ajouter seulement pour les Aranéides quelques dé- tails sur les sécrétions et sur les organes de la respiration. 70 ARA Les sécrétions, chez les Aranéides, sont de deux sortes : l'une, dont le siège se trouve à la partie antérieure du corps, consiste dans la sécrétion du venin. Ce venin est contenu dans une vésicule située à la base des man- dibules, qui communique, par un conduit ex- créteur renfermé dans l'intérieur de la man- dibule, à l'extrémité de son crochet, auquel est pratiquée une ouverture pour son émis- sion. Lorsque l'Araignée atteint un insecte, elle le perce avec le crochet de ses mandibules. La pression qui a lieu détermine l'éjacu- lation du venin dans la plaie , et cause promptemcnt la mort de l'insecte blessé. On a prétendu, et l'on prétend encore dans certaines localités , et principalement en Italie , en Espagne et dans le midi de la France, que le venin de certaines espèces d'Araignées peut être funeste à l'homme, et même , en certains cas, lui causer la mort; mais il est à peu près certain qu'il n'en est rien , car M, Waickenaër, qui s'est fait pi- quer par différentes espèces, nous assure n'en avoir éprouvé aucun mal , et nous en avons fait autant , sans en- avoir éprouvé d'effets fâcheux. En Italie et en Corse, on rencontre une espèce du genre Théri- dion, le Theridion marmignatto ( Theri- dion lô-guttatum ), dont on redoute beau- coup la morsure, quoique ce Theridion soit fort petit; mais il paraît que les couleurs noire et rouge dont cette espèce est ornée l'ont fait regarder comme diabolique. Personne n'ignore toutes les fables racon- tées et si complaisamment reproduites par tant d'auteurs sur la Tarentule. D'après tous ces récits, les personnes atteintes d'une pi- qûre de Tarentule éprouveraient une exci- tation nerveuse des plus violentes , et jus- qu'à présent on n'aurait trouvé d'autre re- mède que la musique pour guérir les ta- rentolati (c'est ainsi que l'on nomme les personnes piquées par la Tarentule); on aurait été jusqu'à indiquer les différents tons regardés comme les plus propres à guérir le malade. Peut-être est-il réel, quoique nous en doutions beaucoup, que la piqûre de la Tarentule occasionne une excitation nerveuse ; mais il est plus certain qu'en Ita- lie on rencontre des charlatans qui , abu- sant de la bonne foi publique , donnent en Spectacle des personnes soi-disant piquées ARA par la Tarentule , et réunissent un plus ot moins grand nombre de musiciens qui exé- cutent des symphonies , pendant lesquelles le malade se livre à des danses et à de grands mouvements qui, dit-on, doivent prompte- ment le guérir. La sécrétion produite à la partie posté- rieure du corps consiste dans l'émission des fils soyeux. Elle a lieu au moyen d'organes intérieurs situés à la partie postérieure de l'abdomen, et composés de vaisseaux allon- gés, contournés et renflés dans leur milieu; près des filières extérieures, on remarque en- core d'autres vaisseaux beaucoup plus petits , contenant dans leur intérieur une matière qui paraît différer de celle contenue dans les grands vaisseaux. Ces vaisseaux ne sont pas identiques dans toutes les Aranéides : en eiîet, ils varient par le nombre , par l'absen- ce ou la présence de ramifications , et par la plus ou moins grande quantité qu'ils en présentent. La matière renfermée dans ces vaisseaux ressemble a une gomme visqueu- se , insoluble dans l'eau et dans l'alcool , se cassant comme du verre , et n'offrant de souplesse que lorsqu'elle est divisée en fils fort minces; l'émission de cette matière, comme nous l'avons annoncé plus haut , s'ef- fectue au moyen de quatre filières situées vers l'extrémité de l'abdomen , et fermées par une petite plaque perforée d'une infini- té de petits trous , évalués à plus de mille pour certaines espèces. La matière soyeu- se , venant à s'écouler par ces ouvertures imperceptibles , forme une quantité de fils d'une ténuité incommensurable, en nom- bre égal à celui des trous, et qui, se réunis- sant tous ensemble à leur sortie, forment les fils destinés à construire les toiles ; l'A- raignée les dévide par le seul poids de son corps ou à l'aide de ses pattes. Les fils sécrétés par ces Aranéides sont de différente nature : car, dans les Orbita- les , les fils disposés en cercle sont agglu- tinants, les fils disposés en rayons ne le sont pas ; et le sac destiné à contenir les œufs est d'une toute autre texture , et quelquefois il est encore recouvert d'une bourre de soie. D'après ces observations , il est bien éta- bli que les Araignées ont des réservoirs pour différentes sortes de matière soyeuse ; mais jusqu'à présent on ignore quels sont les vaisseaux proprçs à sécréter tels (ils ARA plutôt que tels autre?. Au moment où les fils viennent de sortir des mamelons, ils sont :lu:uits, et ee n'est qu'au bout de quelques instants que la dessiccation a lieu, quand ;v\;u>ore.tio!i de l'humidité s'est effectuée; mais, lorsque la température est élevée, il suffit d'un moment, car ces Araignées s'en servent dés qu'ils sont sortis de leurs Wères, Tout le monde a observé, dans les beaux jum du printemps et de l'automne , après un temps brumeux, des flocons blancs soyeux voltigeant dans l'air , et désignés vulgaire- ment sous le nom de /ils de la Vierge. On ne doute plus aujourd'hui que ces fils ne soient formés par des Araignées, et princi- palement, par des espèces appartenant aux genres Epeire et Thomise; maison avait cru !ong- temps qu'ils se formaient dans l'at- mosphère. L'analyse chimique a parfaite- ment démontré qu'ils avaient complètement la nature des autres fils d'Araignées ; et , de plus , l'observation attentive faite en des endroits où des Araignées se trouvaient en pins ou moins grand nombre ne laisse plus maintenant aucun doute. Ce sont surtout les plus grands fils, ceux devant servir à consti- tuer les rayons de la toile, qui, affaissés par l'humidité, se rapprochent et finissent par se rouler en peloton. On doit en attribuer unes Araignées qui, n'ayant pas encore assez de soie pour construire 'es toiles, jettent seulement quelques fils. Quelques personnes ont cherche à utili- ser la soie des Araignées; mais, comme cette industrie n'était pas susceptible d'une ap- plication en grand , les essais produits n'ont fourni aucun résultat important. On a fa- briqué avec cette soie des bas et des gants ; on rapporte aussi que Louis XIV voulut en avoir un habit; mais le peu de solidité qu'offrait l'étoffe dont il était confectionne l'en dégoûta bientôt. H. Alcidc d'Orbigny , bien connu par ses longs voyages dans l'A- mérique méridionale, et par ses travaux zoologiques , a rapporté au Muséum d^his- toir* naturelle un échantillon de la soie d'une Araignée, dont il m'a assuré avoir re- cueilli en Amérique une très grande quan- tité, qui lui avait servi à se faire confection- ner un pantalon qu'il a long-temps porté, >"ous avons dit que les Aranéides respi- raient au moven d'ouvertures situées a la ARA 7! base de l'abdomen ; que ces ouvertures étaient au nombre de deux ou de quatre : or, comme nous Pavons déjà exposé dans notre article arachnides , ces ouvertures com- muniquent à des sacs pulmonaires formés par la superposition de feuillets triangulaires extrêmement minces, qui tous convergent à l'orifice des stigmates. Les deux ouvertu- res postérieures, chez les Aranéides, qui en présentent quatre, communiqueraient, comme Dugès l'a si bien démontre par la belle anatomie qu'il a figurée dans la nou- velle édition du Règne animal de Guvier, à des vaisseaux trachéens. Le même savant a le premier observé que les Aranéides pré- sentaient , au point de soudure du sternum avec l'épisternum , une élévation formée par l'épidcrme, et entourée d'un sillon car- ré ; que , dans l'angle postérieur de ce car- ré , on apercevait des ouvertures stigma- tiques , et que ces ouvertures communi- quaient à des vaisseaux trachéens. Ainsi les Aranéides seraient pourvues de deux systè- mes d'organes de respiration : elles respi- reraient par leur thorax au .moyen de tra- chées analogues à celles des insectes, et par leur abdomen au moyen de sortes de pou- mons propres seulement aux Arachnides pulmonaires; de plus, ceux de ces ani- maux présentant quatre ouvertures respira- toires à leur abdomen en auraient deux con- sacrées à la respiration trachéenne, et deux à la respiration pulmonaire. Tels sont les faits découverts assez récemment sur le mode respiratoire de l'ordre des Aranéides. Maintenant que nous avons présente les détails spécialement relatifs à l'organisation des Aranéides , nous allons exposer d'une manière générale leurs habitudes et leurs mœurs , renvoyant , pour les faits particu- liers , à chacun des genres de l'ordre. Pendant long-temps on est resté en grande dissidence sur le siège des organes de la gé- nération chez les Aranéides, et, de là, on s'est mépris sur la manière dont s'opérait l'accouplement. Aidé de l'anatomic , Trévi- ranus avait parfaitement reconnu la place qu'occupent les organes générateurs des Araignées mâles , et très bien démontré que leur orifice devait être situé à la ba- se de l'abdomen, comme chez les femelles; mais tous les autres naturalistes jusqu'à lui, et plusieurs même de nos jours, ont pris. 72 ARA ARA pour l'organe reproducteur mâle , les peti- tes pièces cornées situées à l'extrémité du dernier article des palpes. Cependant il est 6ien certain aujourd'hui, pour la plupart des naturalistes , que cet organe situé à l'extré- mité des palpes n'est qu'un organe excita- teur , et que l'orifice des organes mâles se trouve à la base de l'abdomen, comme l'a- vait si judicieusement pensé Tréviranus. Les Araignées mâles sont généralement plus petites que les femelles , et ces derniè- res , paraissant souvent peu disposées à re- cevoir leur approche, les tuent et même les dévorent quelquefois : aussi les mâles prennent-ils toutes les précautions imagina- bles pour atteindre leur but sans être victi- mes de la fureur des femelles. Chez les Arai- gnées sédentaires, le mâle va trouver la fe- melle sur sa toile , en ayant soin de ne ja- mais se présenter devant elle ; mais il la guette par derrière , épiant avec la plus grande attention le moment favorable. Si la femelle fait un mouvement, il recule, se rapproche ensuite , et si la femelle ne l'a pas poursuivi, il finit par s'élancer sur elle ; alors , avec ses palpes , il la caresse, il la ti- tille, il l'excite en les passant sous son abdo- men ; mais tout cela n'est évidemment qu'un prélude. La femelle finit par céder aux dé- sirs amoureux du mâle : elle se laisse ren- verser un peu de côté , et alors l'accouple- ment a lieu ventre à ventre. Dès que l'acte est terminé , le mâle fuit aussitôt , car alors il serait , de nouveau , exposé à être dévoré par la femelle. Dans les espèces qui ne construisent pas de toiles , les mâles ne sont pas obligés à moins de précautions; l'accouplement seule- ment se fait à terre. Pour l'Araignée aqua- tique, comme nous le verrons à l'article Ârgyronète, le mâle est encore contraint à employer de plus grands stratagèmes. Cel- le-ci se tenant renfermée dans une cloche qui n'a qu'une ouverture inférieure par où jamais elle ne laisserait entrer le mâle , celui-ci n'a d'autre ressource que de con- struire une cloche près de celle de la fe- melle ; il fait ensuite une galerie communi- quant d'une cloche à l'autre ; il perce alors celle de la femelle pour s'élancer sur elle, eX la forcer à se soumettre à ses désirs. Les Araignées prennent le plus grand soin de leur progéniture ; les femelles forment avec une soie des plus fines et des plu» douces une sorte de petite coque dans la- quelle elles placent leurs œufs. Les Arai- gnées sédentaires fixent leur cocon dans une encoignure de muraille , dans quelque cavi- té, et toujours contre leur toile. Les espè- ces errantes, ne construisant pas de toiles, placent leur cocon dans leur retraite. Cer- taines espèces, telles que les Thomises, res- tent toujours sur leur cocon, et semblent le couver ; d'autres enfin, appartenant à la di- vision des Coureuses, le portent avec elles, attaché à leur abdomen, et ne s'en séparent jamais tant que les petits ne sont pas éclos. Si l'on vient à détacher ce cocon du ventre de la femelle, elle s'arrête aussitôt, et cher- che à ressaisir son fardeau; l'en empêche-t-on, elle tourne aux alentours , emploie tous les moyens de reprendre ce qui lui a échappé, et ne se décide jamais à abandonner le ter- rain qu'elle ne soit parvenue à recou- vrer le berceau de sa progéniture ; à peine a-t-elle pu s'en saisir, qu'elle l'at- tache de nouveau à son abdomen , et fuit en toute hâte. Quand elle appréhende une attaque nouvelle , elle emporte même son cocon entre ses pattes , et ne l'attache que lorsqu'elle se croit hors de danger. Les cocons des Araignées offrent entre eux quelques différences : généralement, ils sont parfaitement arrondis; plusieurs sont ovalaires , d'autres sont plus ou moins comprimés. Le développement des œufs des Araignées a été l'objet d'observations très intéressan- tes de la part de M. Moritz-Hérold. La trans- parence de certains œufs lui a permis d'é- tudier toutes lec- phases du développement de l'Araignée dans son premier état. Nous allons exposer succinctement, d'après les observations de cet auteur , les faits prin- cipaux qui se rattachent à ce premier âge dans les Aranéides. Les œufs des Araignées sont générale- ment globuleux ou ovalaires , et ne présen- tent qu'une seule enveloppe revêtue d'une pellicule extrêmement mince. Cette pellicule recouvre entièrement la surface de l'œuf, excepté dans l'endroit où l'œuf se trouve accolé contre un autre œuf; l'enveloppe est transparente dans cet endroit , mais elle est opaque dans le reste de son éten- due , et l'on ne parvient à la rendre ARA transparente qu'en l'imbibant d'huile. Alors on peut aisément distinguer trois parties distinctes : le vitellus , tout à fait à l'inté- rieur, forme de globules; Valbumen, lim- pide, sans globules, entourant le vitellus; et le gtrtM, qui est blanchâtre, lenticu- laire, et forme de petits globules. Le germe se dilate d'abord du centre à la circonfé- rence, et quelques uns de ses globules com- mencent à se mouvoir el à se confondre l'albumen ; ensuite le Centre blanchâ- tre de l'œuf se porte vers l'extrémité, sans v,- détacher de la partie unie avec l'albu- men ; ce mélange du germe et de l'albu- men forme un composé que M. Hérold nomme Colliquamenium. Ce mélange de xient bientôt opaque et brillant, et cache entièrement le vitellus. M. Hérold nomme ce composé le cambium; c'est dans ce com- posé ou cambium , qui n'occupe guère en volume que le quart de celui du vitellus , que les parties de l'Araignée commencent à se développer, il s'opère d'abord une division en deux parties : la plus petite occupe l'espace où se trouvait le germe ; c'est là le composé céphalique, dans lequel se développent promptement les palpes et les parties de la bouche; la seconde partie constitue le com- posé pectoral, d'où naissent bientôt les pattes. Le vitellus reste dans la partie pos- térieure de l'œuf; des plissures et des im- pressions marquent au bout de peu de temps la séparation du céphalothorax et de l'abdomen. La partie antérieure s'allonge , ainsi que les pattes ; le vitellus jaunâtre remplit la cavité de l'abdomen et les côtés du céphalothorax, et bientôt après, une ligne dorsale , qui n'est qu'un rudiment du cœur, se montre sur le dos du vitellus. Plus le développement de l'œuf fait de progrès, plus l'enveloppe se tend et s'applique con- tre les parties qui se forment. La partie antérieure du céphalothorax , les pattes et le sternum , qui restent blancs, sont formés seulement du cambium ou com- posé. Au contraire, la partie postérieure du céphalothorax et l'abdomen sont colorés et composés des globules du vitellus ; enfin , les yeux paraissent ; les organes de la bou- che et les articulations des pattes se dessi- nent. Quand l'Araignée est ainsi formée, la coque de l'œuf se fend sur le céphalothorax, la tête se montre la première, les mandi- T. II. ARA 73 bules, les palpes paraissent , les pattes en Un se dégagent; et, par des mouvements de contraction et d'expansion, l'enveloppe se fend entièrement , et l'abdomen se trouve débarrassé. Au moment où l'Araignée vient de naître, elle est comme engourdie et d'une extrême faiblesse , et ne peut se mouvoir qu'avec peine; elle est obligée de rester encore plu- sieurs jours dans le cocon avant de pren- dre son essor, car, avant d'être apte à aller chercher sa proie, elle doit encore subir une dernière mue , qui souvent n'a lieu qu'au bout d'une semaine ; mais dès que l'A- raignée a dépouillé cette peau , elle com- mence à marcher, quitte aussitôt le cocon natal, tire de ses filières un fil qui l'emporte dans l'air , et va ainsi se fixer à quelques branches. Alors la petite Araignée fileuse construit une toile proportionnée à sa taille, et mène déjà le même genre de vie que les adultes. Les couleurs de la petite Araignée sont encore pâles et uniformes , mais au bout de très peu de temps elle se colore , et sa peau acquiert un peu plus de consistance. Toutes les Araignées (Aranéides) font leur nourriture de proie vivante; il n'en est aucune qui vive de matière végétale ou de matière animale morte. Il faut que l'A- raignée elle-même ait donné la mort à l'in- secte pour qu'elle s'en nourrisse. Générale- ment les Aranéides font leur proie d'insectes proportionnés à leur grosseur et à leur force; et, pour les prendre, elles emploient différents stratagèmes. Certains voyageurs rapportent que , sous les tropiques, et principalement dans l'Amé- rique équatoriale , les grosses Mygales , ces géants de la classe des Arachnides, attaquent jusqu'à des Oiseaux-Mouches, des Colibris, et de petits Reptiles. Cependant ces Arai- gnées ne construisent point de toiles : elles ont seulement des tubes dont elles font leur retraite , et sont obligées de combattre corps à corps. Dans notre pays, dans le midi et le nord de l'Europe , et dans d'au- tres contrées , on connaît une foule d'Arai- gnées qui ne font pas non plus de toiles , et qui cependant ne vivent que de rapine. Les unes, que M. Walckenaër appelle Tubicoles et Ccllulicoles , se retirent dans des tubes ou des cellules; mais elles n'ont aucun moven d'y attirer leur proie : aussi font- 3* 74 ARA elles des excursions pour se procurer leur nourriture. Les Coureuses, telles que les Lycoses, etc., courent avec agilité, et sai- sissent leur proie à la course. Les Voltigeu- ses (Saltigrades, Lat. ) se tiennent immo- Ôiles dans certains endroits, et s'élancent ^ur les petits insectes qu'elles aperçoivent , soit en sautant sur eux d'un seul bond , soit en s'élançant avec une telle agilité , qu'elles semblent voltiger. Les Marcheuses ( Latéri- grades et Citigrades , Lat. ) sont générale- ment peu agiles ; elles ne construisent ce- pendant pas de toiles, mais lancent quel- ques fils dans lesquels elles saisissent des insectes. M. Walckenaër dit que des espè- ces des genres Olios et Delena attaquent jusqu'à des Rakerlacs. Les Filistates er- rent à l'entour de leur retraite , mais elles tendent de longs fils pour attraper leur proie ; au contraire , toutes les Araignées appartenant à la division des Sédentaires , et que M. Walckenaër subdivise encore en Tapiteles, Orbitèles , Napitèles, Rétitèles , construisent de grandes toiles variant par leur structure, mais ayant toutes pour but de prendre au passage les insectes qui viennent s'y précipiter. Les Aranéides qui construisent ces toiles se tiennent toujours sur le côté ou dans le milieu ; dès qu'un insecte vient s'embarrasser dans les mail- les , elles achèvent de l'enlacer par de nou- veaux fils ; et, quand elles s'en sont ainsi ren- dues maîtresses, elles les percent du crochet de leurs mandibules, qui leur donne bientôt la mort : l'Araignée suce aussitôt sa victime , et abandonne ensuite sa dépouille, qu'elle ne saurait digérer. Enûn , les Araignées aquatiques, nageuses, aquitèles, ne peu- vent vivre qu'au sein des eaux ; et pourvues d'organes de respiration tout à fait analo- gues à ceux des Araignées terrestres , elles se construisent une cloche qu'elles remplis- sent d'air , pour en faire leur demeure , tendant aux alentours des fils pour saisir les petits animaux qui vivent dans l'eau , et dont elles font leur nourriture exclusive. Ainsi, parmi les Araignées, les unes sont courageuses , attaquent audacieusement la proie qui s'offre à elles, comme le lion et le tigre ; les autres , au contraire , selon l'ex- pression du savant Rirby , offrent la ruse tranquille et sédentaire du Paresseux, et la dextérité amphibie de la Loutre, ARA Tout le monde sait que les mouches con- stituent la nourriture la plus générale des Araignées faisant des toiles , et que souvent ces dernières en prennent de beaucoup plus grosses qu'elles; mais il paraît que certains insectes, même d'une taille inférieure à la leur, les effraient à tel point, qu'elles aban- donnent plutôt leur toile que de se défen- dre : les fourmis semblent être du nombre de ces insectes. Toutes ces Araignées n'ont de cou- rage que sur leur toile ; autrement e.Ies sont timides, et n'attaqueraient jamais les insec- tes qu'elles prennent si bien dans leurs la- cets. Les Aranéides peuvent vivre fort long- temps privées de toute nourriture ; le plus grand nombre hivernent ; elles s'enferment dans leur retraite au commencement de l'hi- ver et n'en sortent plus qu'au printemps suivant. Avant l'hiver nation, ces Araignées, qui ont pris en abondance une nourriture succulente, sont très grasses ; mais, après l'hiver, elles ont vécu, comme tous les ani- maux hivernants, aux dépens de leur propre graisse, et elles sont extrêmement mai- gres quand on les trouve au printemps. D'après ce qui précède, on peut juger de l'utilité des Araignées. Ces animaux , bien loin de nuire aux produits de l'agriculture, détruisent au contraire une foule d'insec- tes très nuisibles aux végétaux : aussi M. Walckenaër a-t-il nommé une espèce d'Ara- néide Théridion bienfaisant ( Theridion be~ nignum ) , parce que cette petite espèce se tient ordinairement dans les grappes de rai- sin , et s'empare des petits insectes qui vi- vraient aux dépens de ce fruit. Mais les Aranéides ont aussi de nombreux ennemis. Il existe un grand nombre d'oi- seaux et de reptiles, quelques mammifères, comme des Singes, des Écureuils , qui leur font une guerre à outrance ; il y a aussi des Scolopendres et un bon nombre d'insec- tes qui ne sont pas pour elles des ennemis moins redoutables, comme, par exemple, des espèces de Sphégiens , Craboniens, qui font la chasse aux Araignées pour en approvi- sionner leurs petits. Le Sphex ou lePompile perce l'Araignée de son aiguillon, et l'em- porte dans son nid. Celle-ci est complète- ment engourdie ; elle est dans un état de torpeur indéfinissable , de manière qu'elle ARA •ert de pâture aux petites larves du Sphex ou du Pompile. Certains Iehneumonites et Chal- eidites ne sont pas moins redoutables pour les Araignées, ear ils percent leurs œufs avec l'extrémité de leur tarière et déposent un œuf dans son intérieur. Les Aranéides sont répandues sur la pres- que-totalité du globe; mais c'est principale- ment sous les tropiques que vivent les es- pèces d'une grande taille et celles aux for- mes bizarres , aux couleurs éclatantes et variées. Ces belles Épeires dont on a formé le genre Argyope , qui se font remarquer par l'éclat de leurs couleurs argentées et dorées , et ces autres espèces hérissées de longues et fortes épines (les Gastéracan- thes)ne se trouvent que dans les parties les plus chaudes de l'Amérique, de l'Asie et de l'Afrique. Celles qui construisent des toiles paraissent aussi devenir moins nom- breuses quand on se dirige vers le nord ; au contraire, dans le sud, elles semblent être de plus en plus abondantes. Dans le nord , les espèces qu'on rencontre le plus fréquemment sont des Thomises, des Lyco- ses , des Clubiones , des Tégénaires, toutes espèces vivant dans des cavernes , sous des pierres; ce sont aussi celles qu'on retrouve encore sur les hautes montagnes; mais les A- raignées qui ont les plus belles couleurs sont celles qui , comme les Épeires , font leurs toiles au grand air ; celles, comme les Tho- mises, les Sparasses, etc., qui fréquentent les fleurs. Au contraire, les Clubiones, les Tégénaires, les Lycoses, qui ont des couleurs brunes ou grisâtres, sont celles qui vivent dans les endroits les plus sombres et les plus retirés. On a rapporté bien des histoires sur l'in- stinct des Araignées et sur leur goût pour la musique ; mais on doit certainement en regarder la plupart comme erronées. L'opi- nion que les Araignées sont sensibles à la musique parait très accréditée. On raconte à ce sujet, dans divers ouvrages, que des Araignées blotties dans des encoignures de muraille arrivaient vers l'endroit où l'on faisait de la musique. On cite aussi l'histoi- re d'une Araignée qui s'était accoutumée à venir sur le piano de Grétry dès qu'il jouait , et qui s'en allait dès qu'il avait cessé. Nous n'oserions pas avancer comme une chose certaine que les Araignées ne possèdent pas ARA T5 la faculté d'entendre, car nous sommes loin don avoir des preuves ; mais elles man- queraient de ce sens, que nous n'en serions nullement étonné : en effet, leur genre dévie ne semble pas rendre ce sens indispensable ; ceux de la vue et du tact , chez les Arai- gnées , jouent certainement le plus grand rôle ; et d'ailleurs on peut en faire l'expé- rience comme nous l'avons fait souvent, et l'on restera convaincu que le bruit ne paraît influer sur elles en aucune manière. Certes, si l'on observe une Araignée au mi- lieu de sa toile , elle reculera bientôt si l'on approche de trop près ; elle reculera également si l'on agite sa toile , même très légèrement ; mais elle restera immobile quand on fera entendre les sons les plus pénétrants. Nous n'avons jamais pu remar- quer non plus que les sons les plus suaves d'un piano agissent d'une manière agréable sur les Araignées, car toutes celles que nous avons observées restaient immobiles , ou le plus souvent cherchaient à regagner leur retraite. Il suffit qu'une histoire de cette na- ture ait été dite une fois pour qu'elle soit répétée pendant plusieurs siècles ; mais c'est aussi une raison pour vérifier si de tels faits que l'on reproduit trop facilement sans exa- men ne sont pas faux. Nous devons ajouter que nous ne sommes pas éloigné de penser que les insectes per- çoivent les sons par vibrations au moyen de leurs antennes , et que les Araignées, étant dépourvues de ces organes, pourraient bien manquer du sens de l'ouïe ; toutefois , ce n'est pas l'absence des antennes qui nous a fait concevoir des doutes sur la faculté d'entendre chez les Aranéides, mais bien les expériences que nous avons faites sur elles et sur des insectes. On assure généralement aussi avec hardiesse que les Araignés peu- vent parfaitement être apprivoisées; ce sont là encore des choses peu certaines pour nous, surtout au point où on le croit généralement. Tout le monde a entendu parler de l'Araignée de Pélisson , ce fameux prisonnier de la Bastille. D'Olivet raconte que Pélisson, enfermé dans un lieu qui ne recevait le jour que par un soupirail , et n'ayant pour toute compagnie qu'un Basque stupide qui ne savait que jouer de la mu- sette, entreprit d'apprivoiser une Araignée 76 ARA qui construisait sa toile à rentrée du soupi- rail. Il mettait des mouches près d'elle , '.andis que son Basque jouait de son instru- ment. Peu à peu l'Araignée s'accoutuma à en distinguer le son , et à sortir de son trou pour chercher sa proie; au bout de quel- ques mois, elle était si bien instruite, qu'elle sortait de sa retraite au moindre si- gnal , allait prendre une mouche au fond de la chambre, ci jusque sur les genoux du prisonnier. Nous ne serions pas étonné que l'histo- riette eût été au moins un peu brodée par le narrateur. M. Léon Bufour avait accoutumé aussi une Lycose tarentule à venir prendre une mouche entre ses doigts ; mais cela se com- prend très bien , car cette espèce, ordinai- rement trèsvorace, et sans doute privée de nourriture dans quelque boîte , se jetait vo- lontiers sur une mouche tenue entre les doigts , quoique probablement elle eût pré- féré aller la chercher elle-même. M. Wal- ckenaër nous raconte aussi qu'une Araignée conservée par une jeune demoiselle dans un petit flacon s'était également très bien habituée à venir chercher la mouche qu'eue lui présentait. Mais comme les histoires rapportées sur l'éducation des Araignées sont toutes à peu près semblables, nous n'en dirons pas da- vantage. Nous engagerons seulement les na- turalistes à faire, sur ce sujet intéressant, des observations qui puissent détruire ou corroborer les opinions assez généralement reçues. La classification de l'ordre des Aranéides doit les progrès qu'elle a faits aux importants travaux de M. Walckenaër. En effet, avant lui, l'étude zooiogique de ces animaux était bien peu avancée. Son tableau des Aranéi- des, publié en 1805, a été le premier ouvra- ge important sur cette matière, et il a paru généralement très commode pour étudier les Araignées , car jusque là l'on ne savait réellement pas quelles étaient les parties pouvant servir à établir des coupes généri- ques dans cet ordre. M. Walckenaër a trouvé que les yeux, par leur nombre, par leur po- sition, variaient considérablement ; et, dès lors , mettant ce caractère en première li- gne , et y ajoutant tous ceux fournis par les parties de la bouche, il a pu créer des gen- ARA res, en leur assignant des caractères faciles I saisir. Latreille a adopté la plupart des gen- res de M. Walckenaër, et il a formé de pe- tites divisions établies d'après les mœurs . pour grouper plus facilement les genres. M. Walckenaër, prenant en considération les habitudes des Aranéides, nous donne, dan:- sonHistoire des insectes aptères, un tableau présentant la division de ces animaux ev. deux tribus (les ïéraphoses et les Arai- gnées, auxquelles nous renvoyons pour l'ex- position des divisions et des genres qu'elle: renferment), et il les partage ensuite en un certain nombre de divisions basées sur le» habitudes. Certainement nous trouvons très bien que l'on attache une grande importan- ce aux mœurs, mais il serait essentiel qu; des caractères zoologiques pussent s'ajou- ter à ceux fournis par les habitudes , pour que ces petites divisions, que nous désignons dans nos ouvrages sous le nom de groupes, aient toute l'importance qu'on y attache. Tels sont les principaux faits relatifs à l'organisation, aux mœurs et à la classifica- tion des Aranéides. (Bl.) * ARANÉOIBES. Araneoides (Ara- nea, araignée ; s?«ft>ç, ressemblance), arach. — Ficinus et Carus ont donné ce nom à la famille des Aranéides. Voy. ce mot (C. d'O.) ARANÉOLE. poïss. — Nom qu'on donne sur nos côtes à la petite Vive (Tra- chinus vipera), ou à la Vive commune (Tra- ckinus draco) quand elle est jeune. (Val.) *ARANÉOLOGIE. Araneologia (Ara- nea , araignée , /c'yos , discours), arach. — Traité des Araignées. (C. d'O.) ARAMA. poiss. — Voy. tive. ARANJAT. bot. cr. — Nom donné à VAgaricus aurantiacus L., dans quel- ques uns des pays méridionaux de l'Euro- pe. (C d'O.) ARAPARACA, Adans. (Nom vernacu- laire ou idéal), bot. ph. — Synonyme de genre Spigelia, de la famille des Spigélia- cées. (Sp.) ARAPÈDE. moll. — D'après d'Argen- ville , ce nom est donné aux Patelles sur nos côtes de Provence. (Desh.) * ARAPONGA. ois. — Nom brésilien d'une espèce de Cotinga du genre Averano de Temminck. Voy. averano. (Lafr.) ARA ARARA. ois. — C'est, dans Spix j bras., etc.) , le nom générique syno- nyme de Perruche - Ara dans Buffbn, el de Psittacara de Vïgors; et , dans le Tv,c vol. des Parroçuafs de Levaillant , par H. Bourgeot Saint - Ililaire , c'est le nom que Cel auteur emploie pour exprimer en latin celui S* Ara; c'est aussi le nom vulgaire de YAra rouge. Yoy. aua. (Lafr.) ARARACA. ois. — C'est, le nom que les naturels du Paraguay donnent aux Aras, ainsi que celui de Guuha, selon Atsrh.Voy. ARA. (L ' ARARACAXGA. ois. — C'est, le nom que les Brésiliens donnent à rira rouge. (Lafr.) ARARAUXA. ois. — C'est le nom que les Brésiliens donnent à VAra bleu. (Lafr.) ARASSADE. rept. — Nom vulgaire des Salamandres. Voyez ce mot. (C. I>'0.) *ARATINGA.ois.— C'est, dans Spix {Av. bras.), un nom de genre, synonyme de celui de Perriche à longue queue de Buf- fon , et de Comtrus de Kuhl. Yoy. ara. (Lafr.) ARAUCARIA, dot. ph. — Genre de Conifères, établi, dans le Çeneraplantarum, par A. L. de Jussieu, qui a tiré son nom de celui des Araucanos , ua'ion qui occupe les parties du Chili austral , où croît la pre- mière esp. connue du g. Araucaria. Ce même g. avait déjà été désigné par Lamarck sous le nom de Dombeya , en l'honneur du célèbre voyageur qui l'a recueilli le pre- mier; mais ce nom, déjà appliqué à un autre g., a dû être rejeté. Plus récemment, Salisbury a donné aux esp. américaines qui ont servi de type à ce g. le nom de Colum- bea , qui a été également rejeté , et le nom d'Araucaria est généralement admis ; mais , peu à peu, le nombre des esp. rapportées à ce g. s'est accru. A Y Araucaria du Chili , auquel on doit conserver le nom spécifique de chilensis , donné par Lamarck (Dom- beya chilcnsis Lamk. ; Araucaria im ri- cata Ait , Hort. Kev. ; Columbca quadri- faria Salisb.), est venue se joindre l'csp. très analogue du même continent, V Arau- caria du Brésil ( A. brasiliensis ) ; puis on a rangé dans le même g. le Pin de l'île de Norfolk (Araucaria excelsa) , et l'csp. ana- ARA 77 logue de la Nouvelle-Hollande ( Arau carie. Curmmghami). Mais ces plantes, très dif- férentes par leur feuillage et par leur ger- mination , et qui présenteront peut-être d'autres différences dans leurs organes de reproduction lorsqu'ils seront mieux con- nus, doivent former un g. distinct, que Sa- lisbury avait déjà désigné par le nom dEu- tassn. Yoy. ce mot. Les vrais Araucaria ou Araucaria amé- ricains sont de très grands arbres à tige droite , portant , comme les Sapins , dei; branches rapprochées en faux verticilles très réguliers. Ces branches , surtout dans l'esp. du Brésil , se détruisent vers le bas de la tige; celles voisines du sommet per- sistent , s'allongent , et retombent en par- tie , de manière à donner à cet arbre un port très remarquable , qui a été bien re- présenté dans le Voyage au Brésil de Ru- gendas. Les rameaux sont couverts, dans ces deux espèces, de larges feuilles lancéolées, aiguës, beaucoup plus longues et étalées dans l'esp. brésilienne, plus courtes et lâchement im- briquées dans celle du Chili. Ces feuilles sont coriaces , très dures , sessiles , et ne tombent que très tard par suite de leur de- struction. C'est à l'extrémité même des ra- meaux que se développent sur des individus différents , cas fort rare dans les Conifères , les fleurs mâles et les fleurs femelles. Les chatons mâles sont simples , très vo- lumineux, composés d'écaillés nombreuses très rapprochées, terminés par un prolon- gement subulé ; chacune d'elles porte à sa face inférieure 12 à 20 anthères étroites, li- néaires , disposées sur deux rangs superpo- sés , et fixées par leur extrémité opposée à l'axe de la partie élargie de l'écaillé. Les chatons femelles ou les jeunes cônes terminent de même les rameaux , et leurs écailles ne sont, pour ainsi dire, que la suite des feuilles de ces rameaux ; chacune pré- sente une cavité formée par la réunion de l'écaillé proprement dite et de la bractée ; et dans cette cavité ouverte supérieurement se trouve contenue une seule graine réflé- chie , c'est-à-dire fixée par la chalaze vers l'extrémité libre de l'écaillé , et dont le mi- cropyle est dirigé vers l'axe du cône. Les cônes mûrs sont très gros, égalant presque le volume de la tête d'un enfant ; les écaiî- 78 ARA les, renfermant chacune une graine, sont ca- duques, terminées par un appendice subulé. La graine cylindroïde, plus grosse que celle du Pin pignon , renferme un périsperme très épais , doux et bon à manger. L'em- bryon, cylindrique, présente deux cotylédons appliqués l'un contre l'autre , et qui , dans la germination, ne sortent pas de la graine. Par ce caractère , ces Araucaria se distin- guent de toutes les Conifères dont la germi- nation est connue , et surtout des Eutassa ou Araucaria de l'Australie , qui ont qua- tre cotylédons foliacés portés sur une lon- gue tigelle. Les deux Araucaria américains, tous deux propres aux parties australes et tempérées de l'Amérique méridionale , l'un abondant surtout dans l'île de Chiloë , l'autre dans la province de Saint-Paul au Brésil , sont des arbres d'une taille très élevée , dont le bois paraît d'une très bonne qualité. Tous deux pourraient peut-être se cultiver en pleine terre dans les parties méridionales de l'Eu- rope, et l'espèce du Chili paraît même pou- voir résister aux hivers de l'Europe tem- pérée. Les Araucaria , les Eutassa , les Dam- mara , et peut-être quelques autres Coni- fères , présentent une structure de leurs fi- bres ligneuses qui les distingue facilement des Pins et de la plupart des autres Coni- fères. C'est la disposition des ponctuations des parois latérales de ces fibres qui for- ment plusieurs rangées longitudinales sur chaque fibre, ordinairement 2 ou 3, et dont les ponctuations alternent dans deux ran- gées contiguës. Ce dernier caractère les di- stingue des bois de quelques Conifères, tels que les Taxodium, qui ont aussi deux ran- gées de ponctuations , mais formant des sé- ries transversales perpendiculaires à la di- rection des fibres ligneuses. (Ad. B.) * ARAUCAMTES. bot. foss. — Ce nom a été donné par M. Endlicher ( Gen. pi. , p. 263 ) à des bois fossiles découverts dans les terrains houillers ou dans des for- mations aussi anciennes, et qui ont la struc- ture essentielle des Conifères du g. Arauca- ria. Cette structure , comme nous l'avons indiqué à l'article Araucaria, consiste dans l'existence , sur les parois latérales de cha- cune des fibres ou cellules allongées qui constituent le bois , de ponctuations dis»o- ARA sées non en une seule série comme dans les Pinus , ou en deux séries, dont les ponctua- tions sont opposées à la même hauteur, com- me dans les Taxodium , et quelquefois dans les Pinus, mais en deux ou trois séries al- ternant entre elles. Ce caractère appartient aux Araucaria d'Amérique , type de ce genre , aux Eutassa ou Araucaria de l'Au- stralasie, et aux Dammara, qui constituent un groupe naturel et remarquable parmi les Conifères. Les mêmes caractères essentiels ont été trouvés dans plusieurs bois fossiles apparte- nant à la formation houillère , et qui ont été décrits et figurés dans le Fossil flora de MM. Hutton et Lindley, sous le nom de Pi- nites, quoiqu'ils diffèrent essentiellement des Pinus actuels par la structure de leur bois ; les analogues de ceux-ci ne se trou- vent que dans les terrains plus récents. Le Pinites Brandlingii, Fossil flora, n° 1 , est surtout très analogue aux Araucaria , et peut être considéré comme le type des Araucarites. Le Pinites Withami des mê- mes terrains s'en éloigne davantage. Plusieurs des bois fossiles figurés par M. Witham , tant parmi ceux originaires des terrains anciens que parmi ceux trouvés dans le lias, paraissent offrir aussi une orga- nisation analogue à celle des Araucaria , et devoir se ranger dans le groupe des Arau- carites. (Ad. B.) *ARAU JIA (nom d'homme), bot. ph.— Ce genre, qui appartient à la famille des Asclé- piadées, a été établi par Bertero, dans les Trans. Linn. Soc, t. XII. Il a pour synon. le Physianthus , fondé par M. Martius. Ses caractères sont : Calice 5-parti , à folioles étalées , grandes, persistantes. Corolle cam- panulée ; tube renflé à la base , et présen- tant cinq sortes de poches alternant avec les folioles calicinales ; limbe à 5 divisions lan- céolées , aiguës , étalées ou réfléchies. Gy- nostème inclus ; couronne staminale mem- braneuse, courte, à 5 lobes opposés aux étamines. Anthères terminées par un ap- pendice lancéolé ; masses polliniques ova- les, pendantes ; corpuscule surmonté d'une membrane courte et tronquée. Stigmate conique, bifide. Follicules géminés, oblongs, gros, étranglés vers la base, déprimés au sommet. Graines nombreuses, garnies de soies vers l'ombilic. — Les Araujia sont des ARB plantes du Brésil à tijies volubilcs , garnies de feuilles glauques blanches en dessous ; lesfleurs, grandes, blanches, et parfois lavées de rose, sont portées sur des pédoncules assez courts. On cultive dans les serres les A. serieofera Brot. — Physianthus albcns de M. Martin*. (J. P.) * ARBVCÏ Y. Arhacia. Éciu>. — Nom d'un genre établi par M. Gray ( Pro- ceed. zool. soc. LoncL, 1835, p, 58) dans la famille des Échinides ou Oursins. Ses ca- ractères sont : Corps déprimé ; aires des am- bulacres très rétrécies : ambulacres droits , minces; quatre ou cinq tubercules mame- lonnés sur chaque plaque, ou dix rangées pour chaque aire , peu marqués sur le dos ; trou de Panas ovale, fermé par quatre pièces operculaires couvertes d'épines ou de pi- quants. Espèces types : Echinus pustulosus et punctulatus , Lamarck, ainsi que les au- tres espèces de la section A des Echinus de VActinologie de M. de Blainville. (P. G.) ARBALÈTRE ou ARBALÉTRIER. ois. — Nom vulgaire du Martinet noir, Hi- rundo apus L. (C. d'O.) ARBOIS. bot. ph. — Nom vulgaire du Cytise des Alpes. Voy. ce mot. (C. d'O.) * ARBORÉE [tige). Caulis arbore- us. bot. — Ce mot , qui désigne une tige ligneuse et dépourvue de feuilles, a été introduit dans la science comme correspon- dant à celui de tronc ; mais cette dernière expression est préférable et plus généra- lement adoptée. (C. d'O.) * ARBORESCENCE. Arborescentia. bot. —État d'un végétal qui a acquis la hauteur ou la grosseur d'une arbre. (C. D'O.) * ARBORESCENT. Arborescens. bot. — On donne cette épithète aux plantes à tige ligneuse et nue qui sont de véritables arbres , et à celles qui en affectent le port , comme le Datura arborea, le Lavatera ar- borea , etc. (C. d'O.) * ARBORISATION, mm. — On a donné ce nom aux dessins arboriformes qui se rencontrent dans certains grès et calcai- res, dans les marnes qui alternent avec le gypse des carrières de Montmartre , et sur- tout dans le quartz agate. Ces dessins , que l'on peut comparer aux charmantes végéta- tions qui, l'hiver, couvrent les vitres de nos fenêtres, sont dus à la cristallisation demo- ARB 79 Iécules de fer ou de manganèse interposées par Infiltration entre les couches de ces ro- ches, et affectant la disposition particulière a laquelle on a donné le nom d'arborisation. Quand ces cristallisations sont restées à la surface des roches , elles prennent le nom de superficielles , et on les appelle profon- des lorsqu'elles en ont pénétré la sub- stance. On désigne sous le nom d'herborisations les agrégations cristallines légères ressem- blant à des mousses ou à des herbes. Le synonyme scientifique d'arborisation est Dendrite. (C. d'O.) *ARBOR VERNICIS, Rumph. (Am- boin. , t. II , p. 259 , tab. 86 ). bot. pu. — Jack {Malayan Mise, in Ilook. Bot. Mag. Comp. , t. I , p. 2G7) rapporte ce synonyme à son g. Stagmaria de la famille des Téré- binthacées ( Anacardiécs ou Cassuviées R. Br. ). (Sp.) ARBOUSE, bot. piï. —Fruit de l'Ar- bousier. Voy. ce mot. (C. D'O.) ARBOUSIER. Arbutus (? altération du nom celte de cet arbrisseau), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées, tribu des Andromédées, formé par Tournefort , et adopté par tous les botanistes modernes, qui le caractérisent ainsi : Calice 5 -par- ti. Corolle hypogyne , globuleuse ou ovée, campanulée , à limbe 5-fide , réfléchi. Éta- mines 10, insérées au bas de la corolle, à fi- laments courts ; à anthères comprimées d'un côté , fixées par le dos au dessous du sommet, biaristées-réfléchies, déhiscentes au sommet par deux pores. Ovaire quinquélo- culaire, ceint d'un disque hypogyne, ou se- mi-immergé, à loges multi-ovulées. Style simple ; stigmate obtus. Baie subglobuleuse, granulée-tuberculée , 5-loculaire, à placen- tas libres, pendants du sommet de l'angle central. Graines assez rares, anguleuses , à tissu coriace. — Les Arbousiers ou Arboises sont des arbustes ou des arbrisseaux, répan- dus dans l'Europe australe, les îles Canaries, l'Amérique boréale , dans le Mexique et le Chili ; à feuilles alternes , très entières ou dentées ; à inflorescence en grappes termi- nales paniculées , dont les fleurs sont pédi- cellées, bractéées, blanches et rosées. On en connaît environ une douzaine, presque toutes cultivées comme arbrisseau! d'orne- ment dans les jardins. L'espèce la plus com- 80 ARB mime , Àrbutus unedo L. , a fourni sept ou huit variétés aux cultivateurs; ses fruits, d'une saveur aigrelette, de la grosseur d'u- ne cerise et de la forme d'une fraise, sont recherchés par les enfants et surtout par les oiseaux ; ils mûrissent à l'entrée de l'hiver, tandis que ses fleurs paraissent dès les mois de mars et d'avril. Sous notre climat , il faut rentrer en orangerie la plupart de ces plantes. (G. L.) ARBRE. Arbor. bot. pu. — Ce nom, suivi d'une épithète significative, a souvent été employé par le vulgaire , ou même par les voyageurs, pour désigner cer- tains végétaux ligneux, presque toujours re- marquables par quelques unes de leurs pro- priétés. Il est donc souvent utile de rappor- ter, autant que possible , ces dénominations vulgaires à des espèces végétales bien déter- minées. Nous signalerons ici quelques unes de ces déterminations. Ainsi, on a nommé : Arbre a l'ail , plusieurs arbres dont les feuilles ou quelques autres parties exhalent l'odeur de l'ail. Tels sont, au Pérou, suivant Ruiz et Pavon, l'arbre dont ils ont fait leur genre Cerdana ; au Brésil , les espèces du genre Seguieria. 4rbre d'amour , selon Durante , le Gai- mer, Cercis siliquastrum L. Arbre d'argent, le Protea argenîea, au cap de Bonne-Espérance. Arbre aveuglant ( arbor excœcans ), VExcœcaria agallocha, qui croît dans l'In- de , et appelé ainsi par Rumphius parce que la tige contient un suc acre et véné- neux, qui détermine de violentes inflam- mations des yeux. Arbre des Banians , le Ficus benga- ïensis L. Arbre de baume , plusieurs arbres qui fournissent des matières balsamiques et ré- sineuses : tels sont le Bursera gummifera, encore connu sous les noms detGomartetde Baumier à cochon; Y Hedwigia gummifera; et , aux îles de France et de Bourbon , une espèce de Badamier, ou Terminalia, et les Hypericum angustifolium et lanceolatum. Arbre a beurre, le Bassia butyra- cea , palmier qui croît dans l'Inde. Arbre a bourre , selon Bory Saint- "Vincent, VAreca crinita, à 111e Bourbon. Arbre a braï, un arbre de Manille, encore inconnu des botanistes, qui donne ARB une matière résineuse employée dans les constructions navales. Arbre du Brésil, ou Brésillet, ou bois du Brésil , le Cœsalpinia echinala. Arbre a calebasses, le Cresccntia cujete. Voyez calebassier. Arbre de Caroni, le Galipea officina- lis , dont l'écorce porte le nom (TAngustu- re vraie. Arbre de Castor, le Magnolia glau- ca , dans l'Amérique du Nord. Arbre du ciel ou de Gordon, le Gen- go, Gincko biloba. Voyez gengo. Arbre a cire, plusieurs végétaux qui laissent suinter de leur écorce ou de leurs fruits une matière tout à fait analogue à la cire des Abeilles : tels sont le Myrica ceri- fera , de l'Amérique du Nord , et le beau Palmier des Andes , décrit et figuré par Humboldt et Bonpîand sous le nom de Ce- roxylon andicola. En Chine, on donne le nom d'Arbres à cire à plusieurs arbres sur lesquels un insecte encore mal connu dé- pose une cire blanche et pure. M. Stanislas Julien a donné des détails très intéressants {Voyez les comptes-rendus de l'Acad. des sciences, 15 avril 1840) sur cette cire et les arbres qui nourrissent son insecte. Les Chi- nois , selon M. Julien , élèvent les insectes à cire sur trois sortes d'arbres, dont deux son! bien connus en Europe : ce sont le Niu- tching(Rhus succedaneum, selon M.Adolphe Brongniart),le Tong-tsing (Ligustrum gla- brum de Thunberg), et le Choui-kin, qui pa- raît être de la même famille que le Mou-kin (Hibiscus syriacus) , c'est-à-dire une malva- cée. Voy., pour plus de détails, le mot cire. Arbre des conseils, le Ficus religiosa L., cultivé dans l'Inde, auprès des temples et des pagodes , et sous lequel les habi- tants ont coutume de s'assembler. Arbre de corail, YErythrina corallo- dendrum , à cause de ses grappes de fleurs d'un rouge éclatant , et Y Arbutus Andra- chne , à cause de ses branches nues, lisses, et quelquefois d'un rouge assez vif. Arbre a coroes , selon Bory de Saint • Vincent, plusieurs Figuiers dont l'écorce fournit, à l'île Bourbon, des liens très soli- des. Arbre de Cypre, dans nos Antilles, le Cordia gerascanthus; à la Louisiane, le Cyprès chauve ( Taxodium dislichum ) , et ARR dans diverses contrées de l'Orient, le Pinus oZtjMMtt, et même d'autres espèces du g. Pin. Arbre l>e Cythère, le Spondias cythe- rea Lamk. , aux îles de France et de Bour- bon. Arbre du diable ou Pet du diable, le Hura crépitons ou Sablier , dont le fruit éclate tvec fracas quand il est parvenu à sa maturité. Arbre de Dieu, le Ficus religiosa , dans l'Inde. Arbre de Dragon ou Dragonnier , le Dracœna draco. Arbre d'encens , plusieurs arbres qui donnent des matières résineuses, et, entre autres , les diverses espèces des genres Amyris et Icica. Arbre a enivrer, le Piscidia , aux An- tilles, parce qu'il est employé pour étour- dir, stupéfier les poissons. On se sert enco- re, pour le même usage, des fruits connus sous le nom de Coques du Levant. Arbre de fer , le Mesua ferrea , dans Tlnde ; à l'île de France , le Stadmannia de Lamarck. Arbre de la folie , Y Amyris carana de Kunth. Arbre a fraises, l'Arbousier (Arbuius unedo , L.), dont les fruits, rouges et mamelonnés , ont en effet quelque ressem- blance avec ceux du Fraisier. Arbre a franges, le Chionanihus vir- gineus , à cause de ses belles grappes de fleurs blanches, dont les pétales sont linéai- res et très longs. Arbre a la glu, le Houx (Ilex aquifo- lium,L.), parce que son écorce sert à la préparation de la glu. Le môme nom est ap- pliqué, à la Martinique, à YHippomane bi- glandulosa. Arbre a la gomme, divers Acacîes qui donnent les gommes arabique et du Séné- gal. Le même nom a été appliqué par quel- ques voyageurs à des arbres résineux de la nouvelle - Hollande , tels que Y Eucalyptus resinifera , et le Metrosideros costata. Arbre a grives, le Sorbier, Sorbus au- cuparia, dans plusieurs cantons du midi de la France. Arb: v, le Gordon. Voyez arbre du ciel. Arbre d'huile ou a l'huile, le Dry an- T. II. ARR 81 dra vernira d'Ad. de Jussicu, et le Termi- nal ia catappa, L. Arbre immortel, YErythrina coral- lodendrum et YEndrachium madagasca- riense. Arbre impudique ou indécent, plu- sieurs esp. de Vaquois (Pandanus), des îles de France et de Bourbon , à cause de leurs grosses racines aériennes charnues et pen- dantes. Arbre de Judas ou de Judée, le Cercis Siliquastrum , en France, et le Kleinhovia kospita, dans les Antilles. Arbre a lait , plusieurs Apocynées et Euphorbiacées qui sont remplies d'un suc blanc et laiteux. Arbre au\ lis, le Tulipier, h cause de ses grandes et belles fleurs, semblables à des lis. Arbre de mai ou de Saint-Jean , aux Antilles, un Millepertuis et un Panax qui fleurissent communément aux mois de mai et de juin. Arbre a la main, le Cheirostemon pla- tanifolium , de Bonpland , au Mexique , à cause de ses cinq étamines groupées comme les doigts de la main rapprochés. Arbre de mature, selon Sonnerat, YUvaria longifolia. Arbre a la migraine, selon Bory de Saint -Vincent, le Premna integrifolia , à l'île de France. Arbre de mille ans , le Baobab {Adan- sonia digitata). Arbre de Moïse , le Mespilus pyracan- tha, L., également connu sous le nom de Buisson ardent, à cause de la couleur rouge de feu de ses fruits. Arbre ordéal ou à épreuves, YErythro- phleum, ou Casa, du Congo; arbre de la famille des Légumineuses, dont on fait boi- re la décoction aux accusés , comme une sorte de jugement de Dieu. S'ils la suppor- tent sans succomber, ils sont déclarés inno- cents. Arbre de neige, plusieurs arbrisseaux à fleurs blanches : le Viburnum opulus , le Chionanthus virginicus, etc. Arbre a pain, YArtocarpus incisa. Arbre a papier, le Broussonetia pa pyrifera, ou Mûrier à papier. Arbre a la pistache , le Staphyiea pinnata , L. 8ï ARB Arbre pluvieux, le Cœsalpinia pluvio- sa , DC. Arbre au toitre, dans le midi de l'Espagne et en Sicile, le Schinus molle , dont les fruits ont une saveur piquante et aromatique. Arbre puant , le Fœtidia, le Sterculia fœtida , VAnagaris fœtida , à cause de la mauvaise odeur répandue par leur bois. Arbre aux quarante éccs , le Gine- ko biloba. Arbre saint, le Melia azedarach, dont les noyaux servent à faire des grains de cha- pelet. Arbre de Saint-Jean. Voyez arbre de mai. Arbre de Saint-Thomas, le Bauhinia variegata, parce que, suivant Zannoni, les chrétiens de l'Inde croyaient que les fleurs de cet arbre avaient été teintes du sang de ce saint au moment de son martyre. Arbre a sang, à la Guyane, une esp. de Millepertuis arborescent; probablement une espèce du genre Vismia , qui donne , par incision , un sucre propre , d'une couleur rouge de sang. Arbre de seringue ou à seringue, VHe- vea guyannensis, d'Aublet, d'où découle le suc qui , en se concrétant , forme le caout- chouc , avec lequel on fait quelquefois , aux Antilles , des bouteilles et même des serin- gues. Arbre de soie , plusieurs arbres ou ar- brisseaux qui donnent un duvet blanc et soyeux , comme certaines Apocynées. Le même nom est donné au Mimosa julibri- sin, à cause des longs filaments de ses éta- mines. Arbre a suif , le Croton sebiferum. Arbre triste , le Nyctanthes arbor tristis , L., dont les fleurs restent constam- ment closes pendant le jour. Arbre aux tullpes, le Tulipier, Lirio- dendron tulipifera, L. Arbre a la vache, le Galactodendron utile de M. de Humboldt, qui donne un suc blanc, doux et agréable, tout à fait comparable au lait. Arbre a velours, le Tournefortia ar- gentea , de la famille des Borraginées. Arbre au vermillon, le Quercus cocci- fera , sur lequel se développe l'esp. de Coche- nille connue sous le nom de Kermès végétal. | ARB Arbre au vernis , plusieurs espèces de Terminalia , le Rhus vernix, L., etc. Arbre de vie, les espèces du genre Thuya. Arbre du voyageur, VUrania specio- sa, dont les feuilles , terminées inférieure- ment par une vaste gaîne, contiennent quel- quefois une quantité considérable d'eau, qui peut être d'une grande utilité pour les voya- geurs. (A. R.) ARBRE, chim. — Les anciens chimis- tes ont donné le nom d'Arbres à certaines cristallisations artificielles qui imitent la forme arborescente , et produisent à la lu- mière un effet vraiment magique. C'est une des plus séduisantes applications populaires de la Chimie, et nos pharmaciens s'en ser- vent encore pour attirer sur leur étalage , naturellement peu attrayant , les regards curieux des passants. Les cristallisations les plus brillantes sont l'arbre de Diane et l'arbre de Saturne , qui doivent leur nom à ce qu'on emploie pour former le premier l'argent , que les alchi- mistes appelaient Diane, et le plomb , aux- quels ils donnaient le nom de Saturne, à cause de leur couleur. Pour obtenir ce dernier , on dispose dans un vase de verre à large embouchure, et de deux à trois litres de capacité, des fils de laiton écartés les uns des autres, et imitant le tronc et les branches d'un arbre ; on pend au milieu, en la fixant au bouchon, une lame de zinc, et l'on verse sur le tout de l'eau contenant la trentième partie de son poids d'acétate de plomb. Au bout de cinq à six jours , le zinc et les fils de laiton sont cou- verts de paillettes de plomb qui jettent un grand éclat. L'Arbre de Diane se prépare différem- ment. On met 15 à 20 grammes de mercure dans un vase à pied , et l'on verse par des- sus 50 à 60 grammes d'eau contenant de 7 à 8 grammes de nitrate d'argent. On bou- che le vase et on le laisse en repos. La cris- tallisation commence au bout de quelques jours. (C. d'O.) ARBRES. Arbores, bot. pu. — Déno- mination générale par laquelle on désigne les végétaux à tige ligneuse, par opposition à celles dlierbes ou de plantes herbacées, qui s'appliquent à ceux dont la tige meurt chaque année; mais cependant les botanistes ARB ont donné au mot arbre une acception plus précise et pins limitée. On a réservé ce nom pour les végétaux ligneux les plus grands, ceux dont la tige est simple intérieurement et ne commence a se ramifier qu'à une hau- teur plus ou moins considérable au dessus iu sol, en un mot pour les végétaux qui ont Un tronc. Tous les autres végétaux ligneux int reçu les noms d'Arbrisseaux , iV Arbus- tes et de Sous-arbrisseaux. 1° Les Arbrisseaux ( Arbusculœ ) ont la l'ige ramifiée dès la base, et rivalisent pres- que avec les arbres par leur vigueur et par leur élévation. Tels sont, par exemple, les Lilas, les Noisetiers, etc. La limite entre ces deux groupes de végétaux ligneux est loin d'être rigoureusement tracée. On voit fréquemment des Arbrisseaux prendre le caractère des arbres , c'est-à-dire avoir une tige simple à la base, tandis que des végé- taux qui sont communément sous la forme d'arbres peuvent , par des causes très va- riées , se ramifier dès leur base et devenir des arbrisseaux. 2° Les Arbustes {Frutices) ont également leur tige ligneuse ramifiée dès la base-, mais ils s'élèvent peu et dépassent rarement la hauteur d'un mètre : tels sont les Bruyères, les Ralmia, etc. ZP Enfin les Sous-arbrisseaux ( Suffru- tices) tiennent, en quelque sorte , le milieu entre les arbustes et les plantes herbacées. Leur tige est ramifiée dès la base, ligneuse inférieurement ; mais leurs jeunes rameaux sont herbacés et meurent chaque année, tandis que la portion ligneuse est la seule qui persiste et vive un grand nombre d'an- nées : telles sont la Rue officinale, la Vigne vierge, les Clématites, etc. (A. R.) ARBRES VERTS, bot. pu. — On appelle ainsi les arbres et les arbrisseaux qui, conservant leur feuillage pendant Phi- ver, ne sont dépouillés dans aucune saison : tels sont les Lauriers, les Alaternes, les Yeu- ses, etc. ; mais ce nom est plus particulière- ment réservé pour les Pins, les Sapins, les Genévriers, les Thuyas, et autres arbres ré- sineux de la famille des Conifères. Dans la zone torride, on peut dire que les forêts sont uniquement composées d'arbres verts, car la végétation y est constamment en ac- tivité, et les arbres ne s'y dépouillent pres- que jamais de leurs feuilles. (-A- &■ ^ ARC 83 ARBRISSEAUX, bot. ph. — Voyez ARBRES. (A. R.) ARBRISSEAUX (sous), bot. ph.— Voyez ARBRES. (A. R.) * ARBUSCULAIRE , arbuscularis. zool. — On appelle ainsi les appendices ramifiés à la manière d'un petit arbre, com- me ceux qui garnissent la bouche des Holo- thuries. (C. d'0.) ARBUSTES, bot. ph. — Voyez ar- bres. (A. R.) ARBUTUS. bot. ph.— Synonyme latin d'Arbousier. (C. L.) ARC-EN-CIEL, météor. — Ce mé- téore , auquel les anciens donnèrent le nom d'Iris, messagère des dieux, n'apparaît que sous deux conditions indispensables : la présence du soleil à l'horizon , et la résolu- tion d'un nuage en pluie ; il faut , de plus , que l'observateur, pour l'apercevoir, soit placé entre le soleil , auquel il doit tourner le dos , et le lieu où tombe la pluie. On re- marque presque toujours deux Arcs offrant les sept couleurs du spectre solaire; dans l'Arc interne . les couleurs affectent l'ordre suivant , en commençant par en haut : rou- ge , orangé, jaune, vert, bleu, indigo, vio- let ; dans l'Arc externe , l'ordre est inverse. Il est assez rare de voir apparaître trois Arcs. La partie visible de l' Arc-en-ciel n'est pas toujours la môme. Si le soleil est à l'hori- zon, l'Arc présente la forme d'un demi-cer- cle ; mais, à mesure que l'astre s'élève, l'Arc va en diminuant ; enfin il disparaît quand le soleil està4°2° au dessus de l'horizon. L'Arc externe cesse d'être visible quand la hau- teur du soleil est de 54". On conçoit, par ce qui précède, que l'observateur placé sur un point élevé , quand le soleil est à l'horizon , puisse apercevoir un cercle entier. L'Arc-en-ciel résulte de la décomposi- tion , de la réfraction et de la réflexion des rayons lumineux dans les gouttes d'eau suspendues en l'air. Ce phénomène, pour l'explication duquel nous renvoyons le lec- teur aux traités de physique , offre la plus grande analogie avec celui qui se produit dans le prisme. Les couleurs de TArc-en-cicl se remar- quent souvent à la cime d'un jet d'eau ou à la surface de l'herbe d'une prairie hu- mectée par la rosée. La lumière lunaire 84 ARC donne , dans certains cas , lieu à un Arc-en- ciel complètement blanc. Le phénomène connu sous le nom d' Apo- théose des voyageurs est du même genre que PArc-en-ciel. Placés sur un des points * levés de la chaîne des Cordillères, aux en- \ irons de Quito , l'académicien La Conda- niineet ses deux compagnons de voyage vi- isnt leur propre image réfléchie dans un r.rouillard très fin , et entourée de plusieurs cercles concentriques ornés des couleurs de Tlris. r (A. D.) ARCACÉES (arca, petit coffre, ar- che), moll. — La famille des Arcacées de Lamarck était , pour ainsi dire , préparée d'avance dans le genre Arche de Linné. On trouve , en effet , assemblées dans ce seul genre, des espèces appartenant à presque tous ceux qui constituent aujourd'hui la fa- mille des Arcacées. Chemnitz avait également compris com- bien est naturel le rapprochement des di- verses Coquilles du genre Arca. Il les dis- tingua nettement en plusieurs groupes qui correspondent assez exactement aux diffé- rents g. proposés plus tard par Bruguière et Lamarck; mais Chemnitz, par une fausse appréciation des caractères des Per- nes, les rapprocha des Arches, quoique celles-ci soient dimyaires , tandis que cel- les-là sont monomyaires. Proposée pour la première fois dans sa Philosophie zoologi- que , cette famille est composée des cinq genres Nucule , Pétoncle, Arche, Cucullée et Trigonie. Dans l'ordre général de sa clas- sification, Lamarck met cette famille à la suite de celle des Naïades. Il n'y apporta aucun changement dans VExtrait du cours ; mais, dans son dernier ouvrage , il la rédui- sit à quatre genres , ayant établi une fa- mille des Trigonées, dans laquelle se trouve naturellement le genre Trigonie. CuYier, dans la première édition du Règne animal, n'a point adopté la famille des Arches. Il rend au genre Arche la valeur que lui don- nait Linné ; seulement il le partage en qua- tre sous -genres, et le place, dans les Ostracées à deux muscles , à la suite des Avicules et des Jambonneaux. M. de Fé- russac a conservé les rapports indiqués par Cuvier, tout en admettant la famille des Ar- cacées de Lamarck. Nous verrons, en trai- tant des genres Arche et Pétoncle, ce aui* ARC dans l'organisation de ces genres , s'oppose à l'adoption de l'opinion de Cuvier, opinion qu'il a cependant conservée dans la seconde édition du Règne animal. Nous pensons que cette famille, réduite comme l'a fait La- marck , peut être conservée dans une mé- thode naturelle ; cependant on pourrait en élaguer encore le genre Cucullée, qui ne pa- raît guère différer des Arches proprement dites. Toutes les Coquilles renfermées dans la famille des Arcacées sont parfaitement caractérisées par la nature de leur charnière; cette charnière est composée d'un grand nombre de dents petites et sériales , et qui s'articulent avec une grande exactitude. Ces dents sont en ligne droite dans les Arches et les Cucullées, en ligne courbe dans les Pétoncles, et sont disposées sur une ligne anguleuse dans les Nucules. Outre ces ca- ractères , il y a encore celui du ligament , qui a une disposition qu'on ne rencontre dans aucun autre groupe de Mollusques. En effet, le dos'de la Coquille présente, au côté interne des crochets, une surface plane sur laquelle le ligament est appliqué comme une sorte de toile. Dans les Nucules, le ligament est rassemblé dans un petit espace triangu- laire , et quelquefois il est porté par un pe- tit cuilleron interne ; enfin, tous les animaux de cette famille ont les lobes du manteau complètement désunis, et presque tous ont un pied bipède au moyen duquel ils peuvent s'appuyer sur le sol , et même , dit-on , y ramper. Dans les Arches , un certain nom- bre d'espèces dont M. Broderip a proposé de faire dernièrement un genre Bysso-arca ont un pied très gros , au sommet duquel se trouve un byssus épais, corné, qui n'a guère de ressemblance avec l'organe soyeux des Pinnes ou des Moules; mais, par sa na- ture et sa position, on doit le regarder comme l'analogue des autres Byssus. Voy. le nom des genres mentionnés dans cet ar- ticle. (Dbsh.) ARC ACÏTE. Arcacites (arca, coffret, arche), moll. — On a actuellement aban- donné, dans ia nomenclature scientifique, les dénominations qu'on employait pour dési- gner les espèces fossiles d'un genre. Ce mot Arcacite, que des Oryctographes du dernier siècle employaient pour les Arches fossiles, ne se trouve plus maintenant dans aucune méthode. Von. arche. (Dbsh.) ARC ARCANETTE. ois. — Nom vulgaire de la Sarcelle d'été, Anas qucrqucclula, L., eu Lorraine. (C. d'O.) ARCAjXIE {arca, coffret )..crlst. — Genre de Crustacés décapodes, delà section desBrachyures, de la famille des Oxystomes et de la tribu des Leucosiens , établi par Leach, et caractérisé par la forme circulaire de la carapace ; par la disposition du cadre buccal , qui est assez large antérieurement, et par l'existence de fossettes antennaires très grandes et longitudinales. On n'en connaît qu'une espèce, YArcanie hérisson. Voy. Edwards, Atlas du Règne animal de Ouier, Crustacés, pi. 24, fig. 2. (M. E.) *ARCAS (nom propre), ras. —Genre de Lépidoptères diurnes, tribu des Lycéni- des, établi par M. Swainson (Zoological illustrations, etc., pi. 88), qui lui donne pour caractères : Palpes, dans les deux sexes, deux fois aussi longs que la tête, épais, courbés inférieurement ; tous les articles couverts d'écaillés serrées. Ailes postérieu- res terminées chacune par trois queues. Ce genre a pour type le Pap. imperialis de Cramer, qui appartient au genre Thecla, Fabr. Voy. ce mot. (D.) ARCEAUX (arcus, arc), zool. — On nomme ainsi les parties constituantes des anneaux du corps des Animaux articu- lés, et l'on en distingue deux: l'un supérieur, l'autre inférieur. Voy. les mots atvneaux et ARTICLES. (P. G.) * ARCELLE (arcella, petite arche). INFUS. — M. Ehrenberg a donné ce nom à un genre voisin des Difflugies. Voici quels caractères il lui assigne : Appendices (fila- ments proléiformes émis par le corps) va- riables , nombreux et épars. Carapace dé- primée en forme de bouclier. — Il en ad- met quatre espèces , qui toutes se rencon- trent près de Berlin. MM. Dujardin et Pel- tier ont retrouvé dans les eaux des environs de Paris des microscopiques de ce gen- re , et constaté que leur organisation est bien la même que celle des Protées , des Difflugies, et des prétendus Céphalopodes microscopiques ou foraminifères auxquels le premier de ces observateurs a donné le nom de Rhizopodes. (P. G.) *ARCELLI1\ES. Arcellina ( arcella , genre d'infusoires). irais. — M. Ehren- berg , dans ses travaux sur la classification AHC 85 des Infusoires , nomme ainsi une famille comprenant les genres Arcelle , Difflu- gie et Cyphidie ( Voyez ces mots ). Les caractères qu'il donne aux Arcellines sont les suivants : Polygastriques sans canal ali- mentaire ; une seule ouverture au corps , appendices variables , carapace univalvc ur- céolée ou scutiforme, avec une ouverture simple. Les appendices sont des filaments protéi- formes et diffluents. M. Dujardin les place parmi les Rhizopodes. (P. G.) ARCESTHIDE (fyze^s, baie du ge- névrier), bot. — Desvaux donne ce nom à un fruit sphérique composé d'écaillés char- nues restant closes à l'époque de la matu- rité, comme dans le Juniperus communis. (C. D'O.) ARCEUTHOBIUM, Bieberst. {SuppL, p. 629). — Hook. Flor. Bor. Amer., t. I , p. 278, t. 99. («/sxsu^os , genévrier ; /Sios, vie). bot. ph. — Genre de la famille des Loran- thacées , dont M. Endlicher ( Gen. plant., p. 800) expose les caract. comme il suit : Fleurs dioïques : les mâles sessiles ; les fe- melles courtement pédicellées. Fleurs mâ- les: Périanthe simple, subcoriace, 2-4-par- ti; segments ovales, concaves, étalés. An- thères en même nombre que les segments du périanthe, et insérées au milieu de ceux- ci, sessiles, subglobuleuses, 1-thèques, mem- branacées, déhiscentes par une petite fente transverse. Pistil rudimentaire, glandifor-' me , 2 ou 3-lobé. Fleurs femelles : Périan- the simple, adhérent, à limbe 2-denté. Point de rudiments d'étamines. Ovaire ellipsoïde, comprimé, infère, 1-loculaire , 1-ovulé; ovule suspendu. Stigmate sessile, petit, ob- scurément lobé. Baie subcylindracée , pul- peuse, 1-sperme. Graine à tégument mince ; embryon niché au sommet d'un périsperme charnu ; cotylédons courts , subdivariqués ; radicule épaisse, cylindrique , supère. — Pe- tit arbuste aphylle, parasite sur les gené- vriers; tige et rameaux charnus, dichoto- mes, articulés; articles engainants, subté- tragones; fleurs terminales et latérales, très petites, en général ternées. Le Viscum Oxy- cedri, L., constitue à lui seul ce genre; cette plante habite l'Europe méridionale, le Caucase et l'Amérique septentrionale. (Sr.) ARCHANGELICA, Hoffm. bot. 121. 86 ARC — Genre de la famille des Ombellifères (tribu des Angélicées), offrant pour caract. : Limbe calicinal minime, 5-denticulé. Pétales égaux, ovales, acuminés , infléchis au som- met. Disque plan , crénelé au bord. Styles courts, d'abord dressés, recourbés après la floraison. Péricarpe elliptique -lenticulaire (comprimé dorsalement), subéreux, 4-ptére; méricarpes ailés au bord , 5-costés au dos : côtes carénées, assez grosses , rapprochées ; commissure plane , creusée d'un sillon lon- gitudinal. Carpophore 2-parti. Graine in- adhérente (tantôt piano -convexe, tantôt subconvolutée) , couverte de quantité de bandelettes. (Spach , Hist. des plant, phan., 8, p. 158.) — Ce genre est très caractérisé par ses graines inadhérentes; les 4 ou 5 csp. que plusieurs auteurs de nos jours lui attribuent sont à réunir en une seule , qui est la plante connue sous les noms vulgaires d'Archangélique , Angélique officinale, ou Angélique (sans autre épithète). Cette esp. habite les Alpes et le nord de l'Europe, ainsi que la Sibérie ; toutes ses parties, mais surtout ses racines et ses fruits , sont forte- ment aromatiques. On sait que les confi- seurs, les liquoristes et les pharmaciens, les font entrer dans beaucoup de prépara- tions. Bans le Nord , on mange les jeunes pousses de la plante , qui passent po#r un excellent anti-scorbutique. • (Sp.) * ARCHANGÉLIQUE. bot. ph. — Nom français de VArchangelica. (Sp.) ARCHARIAS. ins. — Nom créé par Mégerle, et adopté par Dahl, dans son Cata- logue, pour désigner génériquement des Rhynchœnus de Fabr. , avec lesquels Ger- mar et Schoenherr ont formé leur genre Ba- laninus. Voyez ce mot. M. Dejean, dans son Catalogue de 1821, avait appliqué ce même nom générique à'Ar- charias à plusieurs espèces de Curculioni- des, qu'il rapporte aujourd'hui (Catal., 3e é- dition ) au genre Homalonotus , de Schoen- \ierr. Voy. ce mot. (D. etc.) * ARCHASTER {ipxk, force; Anip , Hoile). échin. —Genre d'Astérides pro- posé par MM. Mùller et Troschel pour deux ïspèces nouvelles d'Astéries pourvues d'a- jius et de deux rangs de tentacules à la face iîférieure. Leur corps est aplati aux deux faces, et pourvu de deux lignes de grandes plaques marginales dont les inférieures ont ARC des épines mobiles , et les dorsales des ap- pendices couronnés de soies. L'anus est cen- tral. (P. G.) ARCHE. Arca (arca, coffre, arche). moll. — Dans les premières éditions du Si/stema naturœ , Linné confondait les Ar- ches dans sa famille des Conques ; mais déjà, dans le Muséum Tessinianum, il mentionne ce g. à part, sous le nom qu'il lui a conservé depuis; c'est dans la 10e édition du Systema que le g. Arche fut définitivement caracté- risé , et Linné y introduit sans distinction toutes les Coquilles dont la charnière est composée de petites dents sériales. Mais dé- jà, long-temps avant Linné, Belon, ïlondfr- let, Gessner, Aldrovande , ainsi que Fabius Colonna, avaient fait connaître plusieurs esp, d'Arche , que ce dernier auteur caractérisa particulièrement par le nom de Concha commissura multidentata. Scilîa , dans son ouvrage si remarquable (Lavana speculch- zione), en a fait connaître quelques espèces fossiles , que déjà à cette époque (1670) il regardait comme les analogues de celles qui vivent encore dans la Méditerranée. Lister en fit connaître des esp. vivantes plus qu'au- cun de ses devanciers. Bonanni , Rumflus , Gualtieri et Dargenville, en ajoutèrent quel- ques unes à celles de Lister. Depuis Linné, le g. Arche fut généralement adopté et con- servé pendant long-temps dans le même étal que l'a laissé le grand naturaliste suédois. Ainsi Chemnitz, Schroter, Schreber, Gme« lin, et tous les auteurs anglais jusqu'à Dil* win, ont conservé le g. linnéen dans son in- tégrité. Bruguière , le premier , indiqua la réforme qu'il était nécessaire d'opérer dans le g. Arche. Il le divisa en trois groupes : les esp. à charnière droite, celles à charnière angu- leuse, etenûn celles à charnière courbe. Dès ses premiers travaux , c'est-à-dire dans sa classification de 1799, insérée dans les Mé- moires de la Société d'histoire naturelle de Paris, Lamarck, avec sa sagacité habituelle, fit un g. de chacune des sections de Bru- guière. A la même époque , Poli travaillait à son grand et magnifique ouvrage sur les Testacés des Deux-Siciles , et il démontrait par les faits anatomiques futilité des genres créés par Lamarck. Avant les recherches du savant napolitain, et malgré l'abondance sur nos côtes de plusieurs Arches, de Pétoncles j et de Nucules , on ne connaissait absolument ARC ARC 87 ricn do leurs animaux, si ce n'est une très mtavaise figure tPAldrotande, dans tequclle on croH reconnaître VArea Noê, les valves Icntr'ouvertes et laissant entrevoir quelques parties grossièrement dessinées de Pammal. Poli distingua nos bien les deux genres Ar- che et Pétoncle. Comme le savent les eooJo- gistes ce naturaliste a créé une nomenete- ture toute nouvelle pour les animaux mol- tusques qu'il observa, et pour leurs coquilles. 11 nomme Daphné ranimai du g. Arche, et Daphnoderme sa coquille. Malgré leur sépa- ration en p. distincts, les trois g. sortis dos Arrhes de Linné restèrent inséparablement unis, parce qu'en effet ils ont entre eux les plus intimes rapports. Nous avons vu, en traitant de la famille des Arcacées, que c'est cette famille tout entière qui a varié dans ses rapports, mais non pas un de ses genres pris en particulier, si ce n'est les Trigonies, que Lamarck avait eu tort d'y ajouter après coup. Quoique l'attention des naturalistes ait été portée sur le genre Arche, cependant on ne connaît encore d'une manière complète que l'espèce qui a été anatomisée par Poli ; né- anmoins il y a dans le genre Arche, tel que les collections en rassemblent les espèces , deux groupes qui paraissent bien distincts : l'un serait caractérisé, par exemple, parler- ai Noë , et contiendrait des coquilles bail- lantes intérieurement pour le passage d'un Byssus; et le second, auquel pourrait servir d'exemple YArca antiquata de Linné, et dans lequel il n'y aurait que des esp. parfai- tement closes. Il resterait à savoir s'il existe des différences zoologiques considérables en- tre les animaux de ces deux groupes; et, dans le cas où ces différences existeraient, alors on pourrait admettre le genre Bysso-arca de M. Swainson ; mais nous soupçonnons avec quelque raison que cela sera inutile, car nous voyons dans une grande série d'esp. le g. Ar- ca de Lamarck s'établir un passage insensi- ble entre les esp. trapézoïdes et bâillantes, et celles qui sont plus arrondies et complètement fermées. Cette transition d'un groupe à l'au- tre, qui nous a souvent utilement guidé pour apprécier les rapports qui n'avaient point été suffisamment sentis, sert encore aujour- d'hui de base à notre opinion , et nous fait supposer que le genre Bysso-arca ne sera pas confirmé par la suite. Lamarck a encore ajouté un genre à ceux que Brugmère avait indiques. Ce g-, il L'« nommé Cucullée, et il parait être dans le même cas que cciui dont nous venons de parler. Si Ton juge de ce g. d'après la seule espère vivante , il pa- raîtra suffisamment distinct des Arches et des autres g. de la Camille des Arcacées ; m«ii si l'on y joint le plus grand nombre possible d'espèces fossiles, on voit alors les caract. des Cucullées disparaître insensible- ment, et se fondre avec ceux des Arches. Déjà nous avions fait connaître , parmi les fossiles des environs de Paris, une esp. qui participe à la fois des caract. des deux g. ; mais, depuis, nous avons réuni les espèces provenant des terrains jurassiques , et dans lesquelles l'ambiguïté des caract. se manifes- te avec autant d'évidence que dans l'esp. pa- risienne : aussi nous proposerions de parta- ger le g. Arche en trois groupes principaux représentés par les Bysso-arca, par les Cu- cullées, et par les Arches proprement dites. L'animal des Arches est allongé , trape- zoïde comme sa coquille ; il a le dos très élargi; et, comme tous les autres Conchi- fères , il est enveloppé dans un manteau a deux lobes égaux, désunis dans toute la cir- conférence , si ce n'est dans toute la lon- gueur du dos, où ils se confondent. L'animal est pourvu de deux muscles adducteurs, et complètement dépourvu de siphons posté- rieurs. Son corps est formé d'une masse viscérale considérable remplissant une grande partie de la coquille, et de chaque côté de laquelle s'étendent deux grands feuillets branchiaux, et ayant presque toute la lon- gueur de la cavité palléale. Nous ne suivrons pas l'habile anatomiste Poli dans tous les détails d'organisation qu'il a fait connaître dans l'animal des Arches; nous ajouterons seulement que l'ouverture de la bouche est grande , transverse, garnie de larges lèvres se continuant de chaque côté en palpes la- biaux, adhérents dans presque toute leur étendue. Nous ajouterons que dans ce genre il existe deux cœurs , exception unique jus- qu'à présent dans toute la série des Conchi- fères, et l'on s'explique cette singulière ano- malie lorsque l'on considère l'élarg.ssement considérable du dos, et l'écartement des branchies, qu'il entraîne à sa suite. Chacun des cœurs est composé d'un petit ventricule et d'une petite oreillette. Enfin , nous ajou- 88 ARC terons, toujours d'après Poli , qu'il y a peu de Mollusques acéphales chez lesquels le système nerveux soit aussi considérable. Il nous reste maintenant à parler sommai- rement des coquilles qui appartiennent au genre Arche. Toutes sont transverses, équi- valves, régulières , presque toujours inéqui- latérales. Les crochets sont généralement grands; ils sont opposés et dominent le bord cardinal. Le bord supérieur est toujours droit , et présente une surface trapézoïde plus ou moins large , quelquefois plane , le plus souvent concave ou formant un angle rentrant dont les bords supérieurs sont plus ou moins écartés. C'est sur cette surface que le ligament, semblable à une toile peu épaisse, semble coller avec force. Des lignes, quelquefois nombreuses, forment des sortes de chevrons le long de cette surface plane , et présentent des trapèzes lorsque les deux valves sont réunies. Le bord supérieur est toujours droit ; chez un grand nom- bre d'espèces, la charnière reste exactement dans la direction du bord , mais chez d'au- tres elle se courbe légèrement vers les extré- mités. Il en est même chez lesquelles les dents deviennent de plus en plus divergentes, et les dernières sont transverses, comme dans les Cucullées. Mais, dans toutes les esp., les dents sont petites, nombreuses, séparées en- tre elles par de petites fossettes assez pro- fondes, dans lesquelles les dents de la valve opposée viennent s'enfoncer : aussi l'on peut très justement comparer ce mode d'articu-» lation aux dentelures de deux peignes que l'on intercalerait les unes dans les autres. A l'intérieur , on trouve à chaque extrémité une impression musculaire assez grande , circulaire , indiquant très bier la forme et la position des muscles adducteurs ; ces impressions communiquent entre elles au moyen d'une impression paléale simple , qui s'étend de l'une à l'autre en suivant les bords. Enfin, en examinant le bord cardinal à l'intérieur , on y trouve une grande im- pression musculaire subtriangulaire: c'est là que s'insère le muscle rétracteur du pied. La plupart des Arches sont des coquilles épaisses qui presque toutes sont ornées de côtes ou de stries longitudinales ; toutes celles que nous connaissons sont pourvues d'un épiderme plus ou moins épais , lisse dans un très petit nombre d'espèces, et très ARC velu dans presque toutes les autres. D'après ce que nous venons d'observer, il devient assez facile de donner les caract. génériques du genre Arche. Caractères génériques : Animal transverse, subtrapézoïde , ayant les lobes du manteau divisés dans toute leur étendue; deux mus- cles adducteurs écartés ; bouche transverse, grande, accompagnée de palpes adhérents ; deux branchies très allongées et à feuillets presque égaux. Pied coriace , portant un byssus presque toujours transformé en un". masse cornée, épaisse ; deux cœurs. Coquille transverse, oblongue, à bord supérieur droit, aplati, recevant un ligament plat appliqué dans toute l'étendue de la face supérieure des crochets; charnière droite, composée d'un très grand nombre de petites dents sériales. On connaît actuellement un grand nom- bre d'espèces dans le genre Arche; nous en comptons près de 80, tant vivantes que fossiles, dans notre seule collection, et nous ne possédons pas toutes celles qui sont ré- pandues dans les cabinets des amateurs. Les esp. fossiles se distribuent particulièrement dans les terrains tertiaires ; il y en a cepen- dant dans les terrains crétacés, et même dans les terrains jurassiques ; mais nous n'en connaissons aucune dans les terrains de transition. (Desii.) *ARCHÉGONE. Archegonium ( w, principe ; yévos , rejeton), bot. cr. — Dans un excellent Mémoire sur la famille des Hé- patiques, M. Bischoff a proposé de donner ce nom à l'organe qui, dans les Mousses et les Hépatiques , correspond au pistil des Phanérogames. Ce savant désirerait même qu'on étendît son application aux premiers développements du fruit dans toutes les au- tres Cryptogames , réservant le nom d'Ar- chégone pistilliforme au pistil des plantes des deux premières familles. Dans tout Archégone pistilliforme, M. Bischoff distingue , comme on le fait pour le pistil des plantes vasculaires, une portion inférieure renflée, à laquelle il donne le nom d'ovaire (germen) , et une partie supérieure amincie qu'il considère comme un style. Ce- lui-ci , terminé par un évasement stigma- toïde composé de cellules plus lâches, esl parcouru dans toute sa longueur par u* canal d'abord fermé , mais qui s'ouvre dans le stigmate. L'ovaire est lui-même formé ARC d'un épigone stylifère cellulo-mombrancnx , et (Pan endogone ou nacléas da fruit, des- tiné à devenir, s'il est fécondé, le sporange ou la capsule, tandis que l'épigone, qui ne manque jamais , formera la calyptre ou la coiffe. Le nombre des Arcbégoncs est souvent assez grand dans la même fleur, et presque toujours constant pour la même espère. II varie entre cinq et vingt ; mais le plus com- munément il n'y en a qu'un seul ou du moins qu'un fort petit nombre qui se déve- loppent. Les autres avortent, et on les ren- contre dans les Mousses autour de la gaîne ou sur elle , et dans les Hépatiques autour de la base du pédicelle. Ce sont ces corps qifHedwig nommait additetores. La posi- tion de ces organes sur la gaîne des Mous- ses prouve que celle-ci peut être considé- rée comme un gynophore , c'est-à-dire un simple allongement du sommet de la tige, ou de ce qu'on pourrait nommer le récep- tacle. Ils sont dressés, et ordinairement ac- compagnés de cellules filiformes cloison- nées qu'où nomme paraphyses, et dont nous traiterons en leur lieu. Si l'on compare les Archégones aux pis- tils des plantes phanérogames, on trouve entre ces organes des différences essentiel- les. Chez celles-ci , le pistil devient le fruit, puisque la feuille dont il est la transforma- tion porte jusqu'à la maturité l'ovule qu'elle renferme ou supporte ; le sommet de cette feuille, style ou stigmate, est intimement uni avec l'enveloppe propre du fruit ou le péricarpe. Dans les Mousses et les Hépati- ques, au contraire, cette enveloppe n'a pas d'adbérence intime avec le fruit, et ne fait que le recouvrir. La partie supérieure sty- liforme persiste sur la coiffe ou la calyptre; la partie inférieure, ou, pour mieux dire, in- térieure, répondant à l'ovaire, ne porte au- cune trace de style, et reste libre avec son pédoncule dans la coiffe. La portion de cette coiffe que l'on considère comme un style n'est donc qu'un simple appendice, et ne peut être regardée comme partie essentielle du fruit. Nous voyons conséquemment avec regret que le ncm significatif imposé à ces orga- nes par l'auteur cité n'ait pas été générale- ment adopté , et que plusieurs cryptogamis- T. II. ARC 89 tes persistent à conserver le nom de Pistil. (C. M.) *ARCHE MORA, DC. (Aftfm., Y, p. 52; Prodr., t. IV, p. 188). (Nom mythologi- que), bot. m. —Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Peucédanées. Son auteur en expose les caract. ainsi qu'il suit : Limbe calicinal marginiforme, 5-den- té. Pétales obeordiformes , terminés en languette infléchie. Péricarpe elliptique ou obovalc , plan , comprimé dorsalement. Méricarpcs à 5 côtes filiformes , subcaré- nées, équidistantes , rapprochées; les côtes latérales dilatées en aile membranacée , presque aussi large que la graine. Vallccules remplies par une bandelette solitaire; com missure à 2 bandelettes. Graine aplatie. — Herbes vivaecs , ayant le port des OEnan- the et des Sium. Feuilles pennées. Om belles dépourvues d'involucre, ou à involu- cre oligophylle. Involucelles polyphylles. Corolle blanche. — Ce g. appartient à l'A mérique septentrionale. M. de Candolle en a énuméré 4 esp., déjà décrites par d'autres auteurs soit pour des Sium , soit pour des OEnanthe. Ces plantes sont très vénéneu- ses. (Sp.) ARCHERS. Toxotes, Cuv. roiss. — Genre de Poissons de la famille des Squam- mipennes , voisin des Brama et des Pem- phérides, dont on ne connaît qu'une espèce qui a été placée dans presque autant de gen- res différents qu'il y a d'auteurs qui en aient parlé. Ainsi Pallas le fit connaître sous le nom de Sciœna jaculatrix; Gmelin , sous celui de Scarus SchlosserijM. deLacépède, sous celui de Lahrus jaculator ; Hamilton Buchanan , sous celui de Coius chattareus. Il est à remarquer que ce poisson ne devait entrer dans aucun de ces genres ; il n'offre aucun caractère qui justifie ce rapproche- ment. Il a des caractères propres qui le constituent en un genre particulier, qui a été établi, par M. Cuvier, sous la dénomination que nous rappelons ici. Ces caract. consi- stent dans la position reculée de la dorsale, recouverte d'écaillés; dans une anale égale< ment écailleuse; dans les sept rayons de sa membrane branchiostége; dans ses dents en fin velours, aux deux mâchoires, sur les pa- latins et sur le vomer; dans la fine dente- lure du sous-orbitaire et du bord horizon- tal du préopercule. Les autres pièces opèr- es ARC ARC culaires n'offrent rien de remarquable; le corps et la tête sont couverts de grandes é- cailles. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, verdâtre, à reflets argentés, avec quatre ou cinq bandes brunes verticales. La bouche est très largement fendue , mais elle est peu protractile, et le museau est aplati en dessus. On trouve ce poisson dans les eaux saumâtres ou salées de l'Archipel des Indes, depuis le détroit de Malacca jusqu'à la Nouvelle -Guinée. On lui a donné l'é- pithète de jaculator, dont M. Cuvier a tiré la dénomination du genre , à cause de l'habitude fort singulière que ce poisson a de lancer de l'eau , à la hauteur de plus d'un mètre, pour faire tomber les Insectes qui volent au dessus , et en faire sa nour- riture. M. Reinwardt , qui a été témoin du fait, m'a raconté que l'eau est lancée avec force et avec une telle adresse , que l'on s'amuse à Java , où l'on garde ce poisson par curiosité dans les maisons, à lui montrer des insectes avec les doigts, et qu'aussitôt le Toxotes lance l'eau dessus. Je n'ai pas trouvé cependant dans les muscles moteurs des opercules ou du pharynx un plus grand développement , ni aucune particula- rité d'organisation qui explique comment ce poisson de petite taille est doué d'une telle force. (Val.) ARCHES. Arca. moll. — Plusieurs zoo- logistes préfèrent ce nom à celui d'Arcacées, donné par Lamarck à la famille formée des genres démembrés du genre Arche de Linné. Voy. arcacées et arche. (Desii.) ARCHIDIE. Archaias. foram. — Montfort (Conchyl. syst., p. 190) forme, sous ce nom, un g. de Coquille cloisonnée, pris dans Fichtel et Moll. (Test, microsc. , p. 113, t. 22, fig. & a e). C'est le jeune âge d'une Orbiculine. Voy. ce mot. (A. d'O. ; *ARCHIDIUM (diminutif d'âpxï, ori- gine), bot. cr. — Genre monotype de la famille des Mousses, tribu des Phascacées , établi par Bridel dans sa Bryol. univ. , t. I, p. 747, revu et mieux étudié par MM. Bruch et Schimper, qui, dans leur Bryol. europ. , le caractérisent de la manière suivante : Capsule astome, membraneuse, globuleuse, sessile au sommet dilaté de la tige ou des rameaux, s'ouvrant par déchirure à la ma- turité. Coiffe enveloppant le fruit dans sa jeunesse, remarquable par la délicatesse de son tissu, pâle, long-temps persistante et adhérente soit à la gaîne, soit à la capsule, sur laquelle on en voit des lambeaux, quand, par son accroissement, celle-ci en a opéré la rupture. Pédoncule très court, pâle, entiè- rement immergé dans une gaîne hémisphé- rique, circonstance qui avait trompé Bridel, en lui faisant croire que cette Mousse était privée de ce dernier organe. Séminules très grandes, lisses, globuleuses ou polyèdres. Columelle nulle , remplacée par une mem- branule qui disparaît à la maturité du fruit. Fleur terminale, hermaphrodite ou dicline. Anthères oblongues, presque sessiles. Pistils petits et nombreux. Paraphyses filiformes , articulées, hyalines. Cette Mousse est vivacc, et forme des ga- zons aplatis ou des coussinets peu saillants. Sa tige est déprimée et rampante. Ses ra- meaux sont ascendants, tantôtcourts etchar- gés de fruit au sommet, tantôt plus longs et stériles. Ses feuilles sont subulées. Elle n'a encore été trouvée que dans les terrains argileux ou les marais desséchés du centre de l'Europe et en Sardaigne. (C. M.) * ARCHIMERUS {&pxî , dominante; //i/;os, cuisse), ins.— Nom appliqué par M. Bur- meister [Handb. der Eut.) à un g. de la fa- mille des Coréens, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte {Essai sur les Hémipt.) sous le nom de Pachymeria; mais cette der- nière dénomination, étant trop semblable à celle de Pachymerus, déjà adoptée pour un autre genre , devait nécessairement être changée. Du reste , le genre Archimerus a la plus grande analogie avec le genre Me- ropachys, auquel l'ont rattaché quelques au- teurs. Il en diffère surtout par l'écusson, qui est de forme triangulaire, et non arrondi en spatule. On ne connaît que quelques espèce:, américaines de ce genre; celles qui peuvenl servir de types sont les A. squalus, Burm., du Brésil, et lunatus, Burm., du Mexique. (Bl.) ARCHIPEL ( «/sx&>, je domine ; «- }*yos, la mer), géograph. — On nomme Archipel un ensemble ou groupe d'îles réu- nies sous l'eau et à peu de distance les une- des autres. De même que certaines îles de TOcéanie nous donnent des exemples en grand d'Archipels, de même, dans une multitude de lieux, des îlots, des bancs, de6 écueils eu ARC des récifs groupés ensemble nous représen- tent des Archipels plus ou moins en minia- ture. D'après cela, on voit qu'il y a des Ar- chipels tout aussi bien dans les lacs, les fleuves et les moindres étendues d'eau, qu'au milieu de l'immensité de l'Océan. Enfin, notre globe, tel qu'il existe mainte- nant , avec ses terres , ses eaux, et tel que t'apercevrait un observateur placé à une certaine distance dans l'espace, n'est qu'un vaste Archipel gisant au milieu d'une masse liquide. Parmi les Archipels, les uns sont formés par des atterrissements, des sédiments, des courants, des sources, etc.; d'autres le sont par des animaux qui concrètent des ma- tières calcaires [Voy. le mot îles madré- poriques) ; d'autres par des volcans sous- marins; d'autres par des soulèvements ou des affaissements; d'autres, enfin, doivent leur origine à plusieurs de ces causes com- binées. Jadis, pendant la formation des terrains anciens, la surface de la terre n'offrait qu'un vaste Archipel composé d'une infinité d'îles basses ; mais , à mesure que le globe vieillit, les grands Archipels diminuent en nombre, tandis que les petits paraissent augmenter en divers endroits , comme la mer se resserre et devient plus profonde. C'est au milieu des Archipels ordinaires qu'il convient surtout d'étudier avec soin les phénomènes de soulèvements , d'affais- sements, d'atterrissements, les dépôts con- crétionnés , les courants, les volcans sous- marins, les sillons tracés au fond de la mer, etc. : car, là, on voit des phénomènes compa- rables entre eux et produits sur une échelle accessible à l'observation directe de l'hom- me. IXous trouvons la preuve de la justesse de cette assertion même chez les anciens , parmi lesquels nous citerons les Grecs , dont le génie poétique avait placé les îles de l'Archipel sous la protection des divi- nités , et qui avaient établi dans ces îles la scène de grands événements ou des mer- veilles de la nature. C'est, en effet, dans l'Archipel grec qu'on retrouve ces îles dont les noms rappellent à l'esprit tous les grands souvenirs des beaux temps de la Grèce ; par exemple , Candie , l'ancienne Crète, qui renferme le fameux mont Ida, où fut construit le labyrinthe ; Négrepont , ARC 9t l'ancienne Eubéc ; Scio, l'ancienne Chio • Sousam, l'ancienne Samos; Rhodes, si cé- lèbre par son colosse ; Lemnos , aux forges de Vulcain, etc. (H.) *ARCHOIV («/9XWV> prince), iiss.— Genre -lS!25, p. 567), qui lui donnent pour caractères : Mandibules arrondies, édentées. Lèvre presque cordiforme, bilobée. Langue rétractée. Menton très court. Mâchoire» voûtées, tronquées à l'extrémité, unidentées intérieurement. Corps oblong. Tête à vertex presque cornu, échancré. Prothorax caréné transversalement dans le milieu. Ce genre est fondé sur une espèce que les auteurs nomment Ârchon emarginatus, sans indica- tion de patrie. (D. et C.) ARCHONTE. Archonta (ZfW, avros, chef), moll. — Montfort, qui, dans sa Con- chyliologie systématique, ainsi que dans ses autres travaux , a si souvent donné de si justes motifs de défiance sui sa véracité, ra- conte qu'après un violent coup de vent de l'équinoxe d'automne, il ramassa sur la plage de Dunkerque une petite coquille qui s'y trouva en abondance. Cette coquille, mince et transparente, paraît avoir les caractères des Hyales et des Clios. Depuis cette épo- que, cette espèce n'a jamais été retrouvée dans l'Océan, et nous supposons que Mont- fort, voulant détourner l'attention des natu- ralistes, et voulant éviter aussi par là une ac- cusation de plagiat , se contenta de copier, en y faisant quelques changements, la figure que donne Soldani dans son admirable ou- vrage sur les Coquilles microscopiques de la mer Adriatique; malheureusement la fi- gure de Soldani ne présente pas non plus le moyen de décider à quel genre appartient la Coquille qu'elle représente. ^esh.) *ARCir¥T7EA, Martius et Zuccar. Nov. gen. et spec, t. I, p. 416, tab. 75. — Cambess. in Mém. du Mus., t. XVI, p. 410. noT. ph. — Genre de la famille des Tern- strémiacées (tribu des Laplacécs , Endl. ). Suivant les auteurs précités, il offre pour ca- ractères : Calice persistant , ébractéolé, à 5 sépales distincts, imbriqués, presque égaux. Pétales 5, hypogynes. Étamines hypogynes, très nombreuses ; filets filiformes, soudé* 92 ARC ARC par leur base en cinq faisceaux opposés aux sépales; anthères introrses, dressées, réni- formes-didymes, 2-thèques , longitudinalc- ment déhiscentes. Ovaire inadhérent , 5-lo- culaire ; ovules très nombreux et 2-sériés dans cbaque loge, anatropes, renversés, at- tachés à l'angle interne des loges. Style in- divisé, couronné d'un stigmate 5-lobé. Cap- sule 5-loculaire, incomplètement septicide- 5-valve, polysperme ; axe central conique , 5-gone ; valves coriaces, se détachant infé- rieurement de l'axe , mais sans se désunir vers leur sommet. Graines linéaires, imbri- quées , 2-sériées dans chaque loge. — Ar- brisseaux du Brésil, à feuilles alternes, co- riaces, 1-nervées, veineuses, très entières, non stipulées, agrégées vers l'extrémité des ramules; pétiole court, articulé par sa base; pédoncules terminaux , 5-flores ; pédicelles i-bractéolés à la base. On n'en connaît qu'une espèce. (Sp.) *ARCÏMBALDA, Endl. (Gen. plant. , p. 755). bot. pu. — Syn. du g. Menzie- sia (famille des Éricacées), Smith, réduit aux limites que lui assigne M. Don; ou bien, si l'on préfère ne pas admettre les genres fondés par M. Don aux dépens de l'ancien genre Menziesia, VArcimbalda devient un sous-genre fondé sur le Menzie- sia glohularis, et dont les caract. distinctifs sont : Calice 5-parti. Corolle globuleuse , 4-fide. Étamines 8, à anthères obtuses, mu- tiques. (Sp.) ARCÎNELLE. Arcinella ( diminutif (PArca, petite arche), moll. — Il existe une espèce de Came qui depuis long-temps est connue sous le nom vulgaire d'Arcinelle; les marchands lui donnaient également au- trefois le nom de Marron d'Inde. M. Ocken , dans sa Zoologie, a proposé un genre Arci- nelle, non pour le Chama arcinella des auteurs, mais pour des Coquilles dont Bruguière avait fait depuis long-temps son g. Cardita. Le g. de M. Ocken , étant un double emploi , n'a point été adopté. Voy. CARDITE. (DESH.) ARCOPAGUS (fyxos, pour upy-oi , ours ; rcâyos , hauteur), ins.— Genre de Co- léoptères dimères, désigné par Stephens, dans sonC't-dogue, comme ayant été créé par Leach, niais sans dire dans quel ouvrage. Il le place dans sa tribu des Psélaphides ; M. West- w'ood l'a adopté dans son Synopsis, et le carac- térise ainsi : Corps court, très convexe. Cor- selet très large antérieurement. Second ar- ticle des antennes médiocrement long. M. Aube , qui n'a pas conservé ce genre dans sa Monographie des Psélaphiens , en place les espèces dans le genre Bythinus. Voy. ce mot. (D. et C.) ARCTIBEUS. mam. — Voyez ar- tibeus. (A. de Q.) * ARCTICOLES Ç«/Mro«, le nord; coleo , j'habite). Arcticolœ. ms. — Je dé- signe ainsi {Ann„ de la Soc. ent. de Fran- ce, t. II, p. 102) un groupe de Lépidoptè- res diurnes du genre Satyre de Latreille, parce que toutes les espèces dont il se com- pose habitent de préférence les contrées les plus voisines du pôle arctique. Ce qui caractérise ce groupe, c'est d'avoir les ner- vures costale, médiane et sous-médiane des premières ailes sans dilatation sensible à leur origine, avec les antennes assez fortes et à massue allongée. Tels sont les Satyres Aello,Norna, Tarpeya, Jutta, Bore,Boo- tes,Balder, OEnoetAlso, dont M. Boisdu- val a fait son genre Chionobas. Voy. ce mot. (D.)' ARCTÎE. Arctia ( fyxTos , ours). INS. —Genre de l'ordre des Lépidoptères noctur- nes, établi par Schrank, et adopté par La- treille, qui le place dans sa tribu des Noc- tuo-bombycites, en lui donnant pour carac- tères : Langue très courte et dont les deux filets sont ordinairement disjoints. Palpes hérissés. Antennes bi-pectinées , dans les mâles au moins. Ainsi que l'indique l'éty- mologie de son nom, Schrank ne comprend dans ce genre que ceux des Lépidoptères nocturnes dont les Chenilles sont très ve- lues , et qui, à l'état parfait , sont connues des Lépidoptéristes français sous le nom vul- gaire d'Écaillés; mais Latreille , en l'ado- ptant, a cru devoir y réunir beaucoup d'au- tres espèces qui sont loin d'être dans ce cas, et qui appartiennent aux genres Liparis et Orgyia des auteurs allemands. Cependant Godart, dans VHistoire naturelle des Lé- pidoptères de France , quoique censée ba- sée sur la méthode de Latreille, a, de l'as- sentiment de ce célèbre naturaliste, restreint le genre Arctie aux seules espèces qui doi- vent y être comprises d'après Schrank, et a rattaché les autres au genre Bombyx. II s'est permis , en outre , toujours avec l'as- ARC sentiment de Latreille, de remplacer le nom un peu dur (.Y Arc lia par celui pins eupho- nique de Chelonia, par allusion à la cou- leur des ailes de la plupart des papillons dont il s'agit, lesquelles sont tachetées com- me l'écaillé des tortues. {Voy. le met ché- lomi-..' Ainsi, le mot Arclia avait disparu de la nomenclature des Lépidoptères, du moins dans les auteurs français , lorsque M. Bois- duval, dans se;; Gênera et index methodi- cus. etc., qui a paru en mai 1840, Ta fait revivre, en L'appliquant à un groupe de neuf espèces qu'il a retranchées des Chélonies de Godait, et auxquelles il assigne les caract. génériques suivants: Chenilles solitaires, lu- bricipèdes. Insectes parfaits .-Palpes courts, écartés, très distincts, fortement infléchis, poilus, un peu garnis d'écaillés ou presque nus. Antennes du mâle pectinées ou ci- liées ; celles de la femelle presque filiformes. Ailes supérieures unicolores, sans taches, ou seulement ponctuées de noir. Les deux sexes d'égale grandeur. Vol nocturne. Nous cite- rons comme type de ce genre VA. fuligino- sa, Latr., espèce figurée et décrite dans un grand nombre d'auteurs , et qui se trouve assez communément aux environs de Paris, dans le courant du mois de mai. Fabricius, en parlant de la femelle de ce Lépidoptère, dit que Stroem a remarqué que , lorsqu'on la rencontre courant sur la neige , c'est un signe que l'été sera froid , et que les récol- tes seront peu abondantes. « Hiemc in nive obambulans, œstates frigidiorcs et annonœ raritatem prœnunciat. » Godart conteste l'exactitude de cette remarque. M. Curtis, dans son Catalogue des Insec- tes de l'Angleterre, adopte également la dé- nomination générique é'Arctia ; mais il l'applique à cinq espèces qui appartiennent au genre Liparis des autres auteuvs.Voy. ce mot. • (D.) ARCTIO ( ur/.-ccç , ours), bot. ph. — Synonyme d'Arctium. Voy. ce mot. (J. D.) ARCTIQUE, poiss. — Nom spécifique donné à plusieurs poissons, à une espèce du genre Chimère, à une autre du genre Sau- mon, etc., etc. (Val.) *ARCTIQIJE. Arctica ( upyxty.ôc, sep- tentrional), moll.— Dans son Essai d'un nouveau système des Coquilles, par 31. Schu- macher . et qui a paru en 4828 , l'auteur ARC 93 propose ce genre pour la Venus Islondica de Miillcr , de Chemnitz et de Linné. M. Schumacher aurait pu s'éviter le soin de créer ce nouveau genre , car Lamarck l'a- vait caractérisé dans le t. Vdc son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, qui parut en 1818. Il nous semble inutile d'ajou- ter que le genre de M. Schumacher ne peut être adopté. (Desii.) *ARCT1SCONj. systolides. — Nom donné par Schranck à un petit animal arti- culé, très voisin du Tardigrade de Spallan- zani. Récemment Pcrty l'a employé aussi pour désigner un groupe générique , établi par Schultzc sous le nom de Macrobiotus , et qui comprend plusieurs espèces de Tardi- grades assez différentes entre elles. Voy. TARDIGKADrS. (M. E.) ARCTITÏS, Temm. mam. — Voyez PARADOXURE. (A. DE Q.) *ARCTIUM (up/rcç, ours ; à cause des poils qui couvrent les fruits des plantes qui composaient anciennement ce genre), bot. ph. — Ce nom est réservé aujourd'hui à une plante des montagnes du Dauphiné et du Piémont, laquelle était décrite sous ce- lui de Berardia; les autres espèces qui composaient le genre Arctium de Linné forment actuellement le genre Lappa. La plante qui nous occupe présente les carac- tères suivants : Capitule homogame, à fleurs égales; involucre campanule, formé de plu- sieurs rangées d'écaillés linéaires, subulées au sommet. Réceptacle offrant des alvéoles entourées de fimbrilles. Corolle tubuleuse, cylindracée, à 5 divisions peu profondes; fi- laments des étamines glabres; anthères mu- nies d'appendices basilaires. Style à peine renflé au sommet, où la portion stigmatique est courte, obtuse et divariquée. Fruits très glabres , anguleux-comprimés , dépourvus d'aréole terminale et surmontés d'une ai- grette composée de plusieurs séries de soies scabres souvent enroulées en crosse. — Ce genre renferme aujourd'hui deux espèces : une d'Europe; l'autre, indigène des mon- tagnes de la Perse. La seule qui soit dé- crite est une plante vivace , sans tige , pourvue de feuilles rondes, velues, disposées en rosettes appliquées sur le sol, et du centre desquelles naît un capitule assez volumineux. Suivant les observations de Guettard et de Villars, les feuilfes radicales 94 ARC ARC de VA. lanuginosum naîtraient sous les co- tylédons en perçant la tigelle. Ce phéno- mène n'est pas particulier à cette plante : il s'explique par la soudure longitudinale des deux pétioles des cotylédons, à la partie inférieure desquels se trouve la plumule qui, en se développant , les écarte d'abord à la base et se fait ainsi jour au dehors. (J. D.) * ARCTOCEPHALUS. Fr. Cuv. (^ toî, ours ; xep«>vî , tête), mam. — Voyez PHOQUE. ( A. DE Q.) . ARCTOCORIS (fywo«, ours; xdfiu, punaise), uns. — Genre de la famille des Scutellériens , groupe des Scutellérites , de l'ordre des Hémiptères, établi par Henrich- Schœffer {Wanzenartig. insect., t. V) sur quelques espèces détachées du genre Odon- toscelis , remarquables par la surface de leur corps , entièrement couverte de poils laineux, et par les jambes, munies de qua- tre rangées d'épines. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces européennes et africaines; les plus répandues sont les A. fuliginosus, Panz., d'Europe ; A.plagiatus, Germ., d'Egypte , etc. (Bl.) * ARCTOCRANI A. bot. ph. — Nom de section donné par M. Endlicher ( Gen. plant.) aux espèces de Cornus à tiges her- bacées. (Sp.) * ARCTODÎUM ( diminutif d'ados , ours), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , d'après une espèce du Chili qu'il nomme A. villosum. Ce g. avait été nommé antérieurement Cratoscelis par M. Erichson , qui appelle Vulpina l'espèce de M. Dejean. Voy. le mot cratoscelis pour les caractères génériques. (D. et C.) *ARCTOGERON (fyxros, boréal; yi^wv, vieillard), bot. ph. — Ce genre, très voisin des Erigeron, de la famille des Composées, a pour caractères : Capitule radié, rayon composé d'un seul rang de fleurs femelles ; celles du disque hermaphrodites. Réceptacle étroit, plan , à peine alvéolé. Involucre for- mé de trois séries d'écaillés fortement im- briquées, lancéolées, acuminées, parcourues par une forte nervure verte et bordées d'une membrane blanche et scarieuse. Ligules ova- les-oblongues, dentées au sommet, du dou- ble plus longues que l'involucre. Stigmate des fleurs du disque et du rayon court et épais. Fruit oolong, légèrement comprimé, couvert d'une grande quantité de poils soyeux, et couronné par une aigrette com- posée de plusieurs séries de soies persistan- tes, scabres, de longueur inégale. — La seule espèce de ce genre habite les parties sablon- neuses de la Sibérie transbaïcalienne ; c'est une très petite plante, vivace, à rhizome fru- tescent, cespiteux, duquel naissent des feuil- les étroites, subuiées, raides , assez sembla- bles à celles des Armeria ,• la hampe , qui dépasse à peine les feuilles , porte un seul capitule, dont le disque est jaune et les rayons blancs. (J. D.) *ARCTOMYDES. Arctomides. {ov , feuille), bot. ph. — Synonyme du genre Rhynchosia , delà famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilionacées. (Sp.) ARCYPTERA (Zpxvs, réseau; «re^'v, aile), ins. — M. Serville (Hist. des orthopt., suites à Buff.) donne ce nom à une division qu'il a établie dans le genre OEdipoda, de la famille des Acridiens , sur les esp. qui, pré- sentant les caractères génériques des vérita- bles OEdipoda , ont le bord marginal anté- rieur des élytres un peu dilaté , et les ner- vures transversales saillantes et nombreuses. M. Serville signale quelques espèces euro- péennes appartenant à cette division, dont les plus répandues sont les OEdipoda (Ar- cyptera) cothumata (Gryllus cothurnatus , Creutz.), OEdipoda (Arcyptera) parallela [Gryllus parallelus , Zetterst), espèces ré- pandues en France et dans le midi de l'Eu- rope. (Bl.) ARCYRIA (Zp/.vs, réseau), bot. cr. — Hill (History of plants, p. 47) a décrit sous ce nom un genre de Champignons que Micheli, auparavant, avait nommé Clathroï- des. Il appartient aux Trichospermes de Persoon et aux Myxogastres de Fries. Le péridium est simple, membraneux et fugace à sa partie supérieure , qui se sépare régu- lièrement et circulairement. Le capillitium est élastique et adhère à la partie inférieure du péridium , qui persiste sous forme de calice. Cette élasticité du capillitium pour- rait le faire confondre avec le genre Trichia; mais , dans celui-ci , le péridium disparaît ARD m totalité; il en est de même du g. Stemo- Rtfis, que Ton reconnaît facilement à l'axe solide qui traverse le capillitimn dans toute sa longueur. Les genres Plnjsarum, Didcr- MOj etc., ont aussi des caractères qui ne permettent pas de les confondre. Quand les Arcyria commencent à se développer, elles ne présentent d'abord qu'on mucilage dans lequel il est difficile de reconnaître une or- ganisation ; plus tard, les péridies se déve- loppent. A l'époque de la maturité, leur partie supérieure disparaît, et le capillitium s'élance avec élasticité et disperse les spores. Celui- ci reste souvent fort long-temps adhérent au petit calice, ce qui produit un joli coup d'œil. h'Arcyria punicea, Pers., qui est l'espèce la plus commune, croît sur le vieux bois, et se fait remarquer par sa belle couleur rou- ge ; les autres espèces sont moins brillantes, mais elles flattent aussi agréablement l'œil par leur forme et par la délicatesse de leur structure. (LÉv.) *ARCYTOPII YLLUM, Wffld. (S^eu- 6c;, genévrier; pittov, feuille), bot. ph. — Synonyme du genre Hedyotis, de la famille des Rubiacées. (Sp.) *ARDEA. ois.— Nom latin du hékon. Voyez ce mot. (C. d'O.) * YRDÉIDÉES. Ardeidœ {Ardea, nom d'un genre de cette famille), ois.— Famille de l'ordre des Échassiers de Cuvier , répon- dant à sa famille des Cultrirostres et à celle des Hérodions de Vieillot. Ses caractères sont : Grande taille ; bec long, gros et fort , comprimé sur les côtés, le plus souvent droit, tranchant sur ses bords et pointu, arqué et grêle dans un seul cas. Cou long et grêle ; tête et cou ayant souvent des es- paces nus et colorés; jambes ayant leur moi- tié inférieure dénuée de plumes ; tarses et doigts longs et robustes ; ceux-ci réunis à leur base, du moins l'externe et le médian, par une courte membrane; pouce, ou long, et appuyant sur le sol dans toute sa lon- gueur, ou court , élevé sur le tarse, et l'at- leignant à peine à son extrémité. Cette famille nombreuse, qui renferme la plupart des grandes espèces d'Échassiers, ne serait que le représentant des Cultrirostres de Cuvier , si nous n'avions cru devoir lui réunir les Ibis, faisant partie de sa famille suivante (les Longirostres) , parce que ces oi- seaux , quoiqu'en apparence très voisins , par T. M. ARD 97 I leur bec grêle et arqué, des Courlis, auxquels on les réunissait, en diffèrent réellement par des caractères essentiels qui les rappro- chent au contraire de nos Ardéidées. Tels sont une taille généralement plus forte, des espaces nus sur la tête et sur le cou, un bec plus robuste et quadrangulairc à sa base, un pouce plus long et s'appuyant sur le sol, quelquefois des espèces de panaches dor- saux formés, comme chez les Tantales, par les tertiaires à barbes décomposées et pro- longées ; un plumage le plus souvent bril- lant et à reflets métalliques , et enfin un caractère anatomique important , qui con- siste dans la forme de leur appareil stcrnal, fort différent , selon M. Lhcrminier et d'a- près nos propres observations, et tellement semblable, au contraire, à celui des Spatules, que ce savant , dans son Essai de la classi- fication des oiseaux , a formé de ces deux genres, d'après la forme du sternum , un petit groupe à la suite de ses Hérodions et avant les vrais Echassiers ou Longiro- stres de Cuvier , avec lesquels il range les Courlis. Quant aux deux genres Courliri et Cau- rale, genres vraiment anomaux et à carac- tères mixtes , que Cuvier a placés dans ses Cultrirostres , comme espèces de transition des Grues aux Cigognes , l'impossibilité de les faire figurer naturellement dans aucune de ces deux sous-familles nous a décidé à en former une nouvelle , faisant partie de nos Ardéidées, et sous le nom tfAraminées, d'Aramus, nom latin du Courlan. Notre fa- mille ARDÉIDÉES comprendra donc les sous-familles gruinées , ardéinées , ci- COIVINÉES, IBISINÉES et ARAM1NEES. Voy. ces mots. m (Lafr.) * ARDÉ1 NÉES. Ardeinœ {Ardea, nom d'un genre de cette sous-famille), ois. — Sous-famille de notre famille Ardéidées, répondant au groupe des Hérons de Cuvier, et ayant pour caractères : Bec plus long que la tête, robuste, droit, comprimé en carène arrondie en dessus; dans un seul cas, énor- mément large et aplati. Narines recouvertes d'une membrane, et placées dans un sillon prolongé. Jambes dénuées de plumes dans leur moitié inférieure. Tarses très longs, scutellés en avant ; doigts longs et forts , pouce appuyant en entier sur la surface du sol; ongles souvent allongés, peu arqués, 7 98 ARD celui du pouce robuste , plus grand et plus arqué , pouce articulé sur le tarse , un peu en dedans; ongle du doigt médian serri- forme sur son bord interne. Cette sous-famille, telle que nous la con- cevons , et dégagée des genres Courliri et Caurale, qu'il n'était guère possible d'y in- troduire, est des plus naturelles ; elle ne se compose alors que des g. Savacou et Héron, ce dernier se subdivisant en diverses sec- tions ou sous-genres reconnus depuis long- temps , mais que leurs caractères différen- tiels trop peu importants n'ont pas permis de regarder comme genres. Tous ces oiseaux sont piscivores et repti- livores , habitants des marais et des bords des rivières ; ils se perchent et nichent sur les arbres. Voy. héron et savacou , les seuls g. que renferme cette sous-famille. (Lafr.) ARDENET ou ARDERET. ois. — Nom vulgaire du Gros-bec des Ardennes, Fringilla montifringilla, L. Voyez gros- bec. (C. D'O.) ARDEOLA ( diminutif à'Ardea ). ois. — Genre formé par Ch. Bonaparte , dé- membré du genre Ardea , et synonyme du groupe des Hérons Blongios de Vieillot, et des Crabiers de Cuvier , formés bien anté- rieurement ; nous l'admettons comme nom latin de notre sous-genre Blongios. Voy. héron. (Lafr.) *ARDÉOLE. ois.— Nom de l'espèce du genre Brome. Voyez drome. (Lafr.) ARDERELLE , ARDEROLLE , ARDEZELLE. ois. — Nom vulgaire de la Mésange charbonnière, Parus ater, L. Voy. MÉSANGE. (C. D'O.) ARDERET. ois. — Voyez ardenet. *ARDINGHELIA. bot. ph. — Com- merson, dans ses Manuscrits, donnait ce nom à un genre d'Euphorbiacées, le Eirganelia. Voy.ce mot. (Ad. J.) ARDISIA («/î^s, pointe, dard, flèche.) bot. ph. — Genre de la famille des Myrsi- nacées , type de la tribu des Ardisiées , éta- bli par Swartz {Prod., 40), revu et plus complètement défini par M. A. de Candolle (Linn. Trans., t. XVII, p. 115) par ces ca- ract. : Calice 5-fîde ou 5-parti. Corolle hy- pogyne, subrotacée , 5-partie ; lacinies à es- tivation imbricative , étalées ou subréflé- ARD chics lors de l'anthèse. Étamines 5, insérée» à la gorge de la corolle , et opposées aux lacinies ; filaments courts, subulés , libres. Anthères conniventes , libres , ou plus rare- ment connées , aussi longues ou plus lon- gues que les filaments, dressées , biloculai- res, triangulaires, aiguës ou acuminées, déhiscentes longitudinalement. Ovaire uni- loculaire , à placenta basilaire , libre , sub-> globuleux ; ovules indéfinis , peltés-amphi- tropes. Style simple , persistant ; stigmate subuïé ou ponctiforme. Baie monosperme. Graine convexe d'un côté , ombiliquée-con- cave de l'autre. Embryon arqué ou flexueux dans un albumen corné , transYerse à l'om- bilic, à radicule vague. —M. A. de Candol- le, dans son travail {loc. cit.), a sous -divi- sé ce g. de la manière suivante : 1° Euar- disia , sous-divisé lui- même en « Pyrgus , y3 Bladia; 2° Hymenandra; 5° Micranthe- ra; 4° Tyrbœa ( Voy. ces mots ). C'est au premier de ces sous- genres qu'on doit ra- tionnellement rapporter en synonymie les g. Pyrgus, Lour. ; Jcacorea , Aubl. ; He- berdenia, Banks; Anguillaria , Gaertn. ( Voy. ces mots ). Les Ardisies sont assez nombreuses (30 environ). Ce sont des ar- bres , des arbrisseaux ou des sous-arbris- seaux , propres à l'Asie et à l'Amérique tro- picale , dont on trouve aussi quelques rares esp. au Japon et aux Canaries ; à feuilles alternes , plus rarement opposées ou ter- nées , ponctuées , très entières ou plus sou- vent denticulées ; à inflorescence paniculée, tantôt terminale, tantôt axillaire; à fleurs blanches ou roses. On en cultive dans les ser- res d'Europe plus de vingt esp. , dont une des plus remarquables est VA. paniculata, ornée de feuilles très amples, et de longues panicuies de fleurs roses, petites, mais assez élégantes. (C. L.) ARDISIACÉES. bot. ph. — Une fa- mille fut proposée sous ce nom par A.L. de Jussieu, et, à peu près dans le même temps, elle fut établie par R. Brown sous celui de Myrsinées, qui a plus généralement été ado- pté, et auquel, par conséquent, nous ren- voyons. (Ad. J.) ; ARDOISE, géol. — Voyez phyl- LADE. CC. D'Or) ( * ARDOISIER. géol. — Omalius d'Halloy donne ce nom à un groupe de ter- l rains qui comprend tous ceux qui présen- ARE ARE 99 tent une disposition feuilletée , et ont une tendance a passer a l'Ardoise. (C. i>'0.) * ARDOPTÈRE. Ardoptera ( &pàa , j'arrose; mipov, aile), m».— Genre de Tor- dre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Télrachoètes, famille des Ta- nystomes, tribu des Empides, forme par M. Maequart aux dépens des g. Tacln/dromia de Fallen, et Hemerodromia de Meigcn ; il présente les caractères suivants : Corps fort étroit. Tète déprimée, ovale ; partie infé- rieure portée en avant; trompe conique, assez épaisse , un peu plus courte que la tête, et dirigée en avant ; palpes très courts, couchés. Antennes de deux articles distincts, le dernier conique. Style allongé. Thorax cylindrique. Pieds grêles. Ailes étroites ; nervures marginale et sous-marginale ondu- leuses; une seule cellule marginale, trois sous-marginales , quatre postérieures. M. Maequart décrit comme type Vllem. irro- rata de Meigen, espèce d'Europe , qui se trouve au mois de mai dans les bois , mais assez rarement. (D.) ARDSA1Y. ois. — Nom vulgaire du loriot. Voxjez ce mot. (C. d'O.) ARDUIIV A (Arduini, botaniste italien, 1759). bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées , tribu des Carissées , formé par Linné , et réuni par les botanistes mo- dernes au g. Carissa du même , dont il ne diffère guère que par des loges monosper- mes. Voy. carissa, (C. L.) AREC. Areca. bot. ph. — Le nom dM- reca paraît être donné, dans quelques parties de Tlndc, à la graine de l'esp. de Palmiers que Linné a décrite sous le nom 6.'' Areca Cate- chu; mais ce nom est loin d'être général dans les langues du pays : car, suivant les contrées de l'Asie et même de l'Inde, on paraît le désigner sous les noms de Fanfeï, de Caunga, de Pinanga , etc. C'est cepen- dant de celte désignation vulgaire tf Areca que Linné a dérivé le nom du genre qui nous occupe; on avait, plus tard, réuni sous ce nom générique quelques espèces améri- caines aux espèces asiatiques qui lui avaient servi de type ; mais une étude plus appro- fondie a montré que ces Palmiers américains, et en particulier celui qu'on désigne sous le nom de Chou palmiste, aux Antilles, Are- ca oleracea, Jacq., doivent être exclus du genre Areca, et rentrent dans le genre Oreo- doxa, Willd., g. très voisin, du reste , des Areca. Les caractères essentiels de ce der- nier genre sont d'avoir les fleurs unisexuées, mais réunies dans la même panicule, qu'on désigne, dans cette famille, sous le nom de spadix ou de régime, et contenues, avant la floraison, dans une spathe simple ou double, qui les enferme complètement. Les tlcurs fe- melles sont placées vers la base des rameaux du régime, en petit nombre, sur chacun de ces rameaux ; les fleurs mâles sont portées en grand nombre sur les parties terminale* de ces rameaux. Toutes sont scssiles et mê- me enfoncées dans les excavations des ra- meaux. Les fleurs mâles ont un calice à trois lo- bes profonds, carénés; une corolle à troif pétales lancéolés, rapprochés en préflorai- son valvaire. Les étamines sont au nombre de trois , six ou douze , et naissent de la base de la corolle ; les filaments sont subulés et pres- que réunis par la base ; les anthères ovales , sagittées ; il y a un rudiment d'ovaire impar- fait. Les fleurs femelles ont aussi deux en- veloppes florales , mais elles sont plus lar- ges et imbriquées ; il n'y a que des rudi- ments d'étamine; l'ovaire, ovale, triloculai- re , est surmonté de trois stigmates sessiles, distincts , et renferme un ovule fixé dans le fond de chaque loge. Le fruit est un drupe charnu, à péricarpe fibro-charnu , recouvrant une membrane mince, qui ne présente qu'une seule loge monosperme. La graine, ovale, a un périsperme consi- dérable, corné, sans cavité centrale, et ru- miné, c'est-à-dire pénétré par des prolonge- ments fibreux du test ; l'embryon est petit, et placé à la base même du périsperme. Ces Palmiers ont une tige élancée , mar- quée de cicatrices transversales assez espa- cées et sans épines. Les feuilles sont allongées, pennées, et pré- sentent des gaînes assez longues et envelop- pantes ; les folioles sont nombreuses, plus ou moins lancéolées, aiguës ; le rachis et le pétiole sont lisses. Les régimes naissent à l'aisselle des feuil- les, mais ne se développent qu'après la chute de ces feuilles , et sont ainsi inférieurs aux feuilles qui couronnent la tige au moment de la 'loraison. 100 ARE Ces Palmiers étaient très imparfaitement connus jusque dans ces derniers temps ; mais Blume , dans l'excellent ouvrage sur les plantes des îles d'Asie qu'il publie sous le titre de Rumphia , a fait une étude ap- profondie des Arécinées asiatiques, et a don- né des Areca un caract. mieux défini , et dans lequel nous avons puisé la description précédente. Il en a séparé le genre Pinan- ga , qui en diffère par ses fleurs femelles , disposées dans toute la longueur des ra- meaux du spadix , et accompagnées chacune de deux fleurs mâles placées sur leurs côtés ; enfin , il a fait connaître neuf espèces ap- partenant au genre Areca proprement dit , et croissant tous dans les îles d'Asie , dans les parties tropicales de ce continent. Quant aux Finança , qui comprennent plusieurs espèces précédemment classées parmi les Areca, il en énumère douze espèces, et rap- porte avec doute au même genre les Areca alba, rubra et crinita de Bory St-Vincent, croissant aux îles de France et de Bourbon. V Areca lutescens, du même auteur, appar- tient au genre Hyophorbe de Gaertner. Mais , de toutes les esp. de ce genre , la plus remarquable est celle qui, dans l'Inde, fournit la noix d'Arec. Elle a été désignée par Linné sous le nom d' Areca Catechu, parce qu'il croyait qu'elle fournissait le Cachou. Ce nom lui a été conservé , quoiqu'il soit bien reconnu que c'est une erreur ; Gaertner la désigne sous le nom ù'Areca Fanfel, qui serait plus convenable. Cette esp., répandue dans presque toute l'Asie équatoriale, mais qui paraît originaire de la presqu'île de Malac- ca, a le fruit gros comme un œuf de poule. Le brou, fibreux et charnu lorsqu'il est frais, et qu'on mange dans cet état, recouvre une noix ou graine de la grosseur d'une muscade, ovale, aplatie à la base, dont lepérisperme est pé- nétré par de nombreux prolongements du tégument de la graine , et présente des mar- brures remarquables ; ce périspcrme est très âpre et styptique , et cette saveur le fait employer, dans toutes les Indes orientales , comme masticatoire et probablement com- me facilitant la digestion. Mais ce n'est pas isolé qu'on l'emploie : on en masque la saveur désagréable au moyen de la poudre de Bé- tel , espèce de poivre , et de la chaux. Cette poudre , ainsi mélangée , est mise dans la bouche , et la salive qui l'humecte d'abord ARE est rejetée pour enlever l'excès de chaux, dont la causticité serait dangereuse; ensui- te on conserve la pâte dans la bouche en avalant le suc qu'on en extrait, jusqu'à ce qu'elle soit devenue insipide. Les Orientaux portent habituellement sur eux cette poudre préparée, et en font un usage fréquent. (Ad. B.) * ARÉCINÉES. Arecinœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Palmiers, à laquelle M. Martius rapporte les genres Chamœdo- rea, Willd.; Hyospathe , Mart. ; Morenia, Ruiz et Pav.; Kunthia, H. etB.; Hyophorbe, Gaertn. ; Leopoldinia , Mart.; Euterpe Mart. ; OEnocarpus , Mart. ; Oreodoxa Willd. ; Areca, L. ; Dypsis, Norouh. ; Sea* forthia, R. Br. (Ptychosperma, Labill.) Orania , Blume ; Harina, Hamilt. (Walli- chia, Roxb. , non DC. ) ; Jriartea, R. et P. (Ceroxylon, H. et B.) ; Arença, Labill. (Sa- guerus, Roxb., Blume); Caryota, L. M. Blume a formé une tribu distincte, sous le nom de Caryotinœ, des genres Caryota, Orania, Saçuerus et Ptychosperma, et pro- bablement de quelques autres de la fin de l'énumération précédente , tels que Harina et Iriartea. Il a , au contraire , ajouté à la tribu des Arécinées proprement dites les nouveaux genres Oncosperma, Kentia, Pinanga, Cyr- tostachys, Calyptrocalyx etJguanura.Voy. ces mots et palmiers. (Ad. B.) AREDULA. ois. — Synonyme latin du nom de l'Hirondelle de cheminée , Hirun- do rustica, L. (C. d'O.) AREGMA (à priv.; fàr/t*9 rupture). bot. cr. — Fries (Systema mycol. , vol. III , p. 403 ) donne ce nom au g. Phragmi- dtum, parce que les spores , ou plutôt les sporanges , supportés par de longs pédicel- les, sont indéhiscents. Voy. phragmi- DIUM. (LÉV.) *ARELINA. bot. pu.— Synonyme du genre Stobœa de la famille des Composées. (J. D.) AREMONIA, Neck. (Eîem., 768). — Amonia, Nestl. (Monogr. Potent.).—Agri- monioides, Tourn. — Spallanzania , Pol- lin. Giorn. di fisic. Pav. , 1816 , p. 187 , cum icône, bot. ph. — Genre de la famil- le des Rosacées , tribu des Dryadées (famil- le des Dryadrées , Bartl.). Ce g. , constitué par une seule espèce {A. açrimonioides ARE ARE 101 DC. — Agrimonia agrimonioides , L., plante indigène d'Italie \ est très voisin des Aigre- moines, et oilVc pour caract. distinctifs : [nvoluerc caliciforme , 5-ou 6-lidc. Tube calicinal oblong; limbe 4-ou o-fide, ureco- lé , à gorge Douchée par les styles; seg- ments garnis à leur base d'une dent finale- ment spinescente. Pétales i ou 5. Étamines 5 - 10. Pistil de 2 ovaires distincts. Styles terminaux. Akènes en gênerai solitaires par avortement ) submembranacés, recou- verts par le tube calicinal , devenu globu- leux et presque osscui, 5-spinclleux au sommet. Graine appendante. — Herbe vi- vace. Feuilles imparipennées; folioles den- telées, subsessilcs : les inférieures petites; les suivantes graduellement plus grandes. Fleurs petites , jaunes, en cymes termina- les ; limbe calicinal persistant , à segments connivents après la floraison. (Sp.) *ARENACE. Arcnaccus (arena, sable). géol. polyp. — On donne cette epithète aux roches friables, composées de petits grains se désagrégeant facilement, et ayant l'aspect du sable. On dit : Dépôt arénacé , structure arénacêe , etc. Le même nom a été donné à un Polypier, le Flustra arenacea , parce qu'il construit à la surface du sable des cellules irréguliè- res. (C. d'O.) * ARÉNACÉES. Arenaceœ. géol. — M. Brongniart désigne sous ce nom un grou- pe de roches friables, de texture grossière, et se désagrégeant facilement. (G. d'O.) * ARENAIRE. Arenarius (arena, sa- Dle). zool. bot. — Ce nom s'applique, comme spécifique, à tous les êtres organisés qui vivent dans les sables ; ainsi nous trou- vons, en zoologie, le Mus arenarius, petit mammifère de Tordre des Rongeurs, qui vit dans les plaines sablonneuses; parmi les in- sectes, le Spliex sabulosa, VIulus sdbulo- sus; dans la classe des Mollusques, la Septa- ria arenaria, etc., qui ne vivent qu'au milieu des sables. Kn botanique , on trouve un grand nombre de plantes qui prennent cette epithète , parce qu'elles ne croissent que dans les sables et les terrains secs et arides : fels sont le Phleum arenarium, VElymus arenarius, la Viola arenaria, etc. (C. D'O.) ARENAIRE. Arenaria ( Arenarius, qui vit dans le sable), moll.— Sous le nom de Ligula, Montagu, dans sa Conchyliologie iVltalie, a proposé un genre très voisin des Lutraires et des Amphidcsmes. Long-temps après, M. Mégerlc, dans sa Classification des coquilles bivalves, publiée en 1811 dans le Bulletin de Berlin, a formé un genre Are- naria qui correspond exactement au genre Ligule de Montagu. Le genre Arénaire doit donc disparaître de la nomenclature , quel que soit le sort ultérieur des Ligules. Voy. LIGULES et LUTRAIRES. (DESII.) ARENARIA. ois. — Nom donné par quelques ornithologistes au Sanderling (Charadrius calidris, L.), et par Brisson au ïournepierre, Tringa morinella, L. Voy. SAIVDERLING et TOURNEPIERRE. (C. D'O.) ARENARIA, Linn. ; vulgairement SA- BLINE (arena, sable). — Eremogone, Fenzl. — Gouffeia , Robill. et Cast. bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées (sous- ordre ou tribu des Alsinées, section des Aré- nariées , Fenzl). M. Fenzl (in Endl. Gen. Plant., p. 967) en circonscrit les caractères ainsi qu'il suit : Calice 5-parti , à segments herbacés, dressés, apprîmes après la florai- son. Corolle (quelquefois nulle) de 5 pétales périgynes , très entiers , ou denticulés , ré- tus ou échancrés. Disque (quelquefois inap- parent) à glandules périgynes ou subhypo- gynes , membranacées ou charnues , di- stinctes , le plus souvent tronquées ou à 2 bosses. Etamines 10 , toutes fertiles , insé- rées au disque ; filets subulés ou sétacés , li- bres; anthères 2-thèques, longitudinale- ment déhiscentes. Ovaire 1-loculaire, pauci- ou multi-ovulé ; ovules amphitropes , atta- chés à un placentaire central columnaire , libre. Stigmates 2 ou 3 (rarement 4 ou 5), filiformes. Capsule membranacée , ou char- tacée, ou crustacée, globuleuse ou ovoïde, 1-loculaire, en général polysperme, s'ou- vrant d'abord au sommet par deux fois au- tant de dents qu'il y avait de stigmates, puis en deux ou trois valves 2-dentées ou 2- fides. Graines lenticulaires, piriformes, ou globuleuses, scabres, ou rugueuses, opa- ques ( par exception lisses et luisantes ) , à hile sans strophiole. Embryon annulaire périphérique ; cotylédons incombants ou moins souvent obliquement accombants- radicule souvent saillante. — Herbes (quel quefois suflïutcscentes à la base) en général 102 ARE basses , diffuses ; fleurs soit solitaires < di- chotoméaires et terminales , ou axillaires et terminales), soit disposées en cyme feuilléc ou bractéolée, corymbiforme ou panicu- lée ; pétales blancs ou très rarement pour- prés. — M. Fenzl sous-divise les Arenaria en 5 sous -genres, savoir : Eremogone, Euthalia, Porphyrantha , Gouffeia et Dicranilla {Voy. ces mots) ; mais plusieurs de ces groupes peuvent être considérés à tout aussi juste titre comme des genres di- stincts. Beaucoup tf Arenaria des auteurs sont à transférer dans différents autres genres ( Voy. Alsine, Sabulina, Honkeneya, Merckia, Dolophragma , Mœhringia , Ho- losteum et Lepigonum). La plupart des vrais Arenaria habitent les contrées extra-tro- picales de l'hémisphère septentrional; le genre paraît manquer absolument dans la Nouvelle - Hollande et 'dans la Polynésie. (8*0 *ARENARIUM, Seringe, in DC. Prod. sub Arenaria. bot. pïï. — Synonyme du genre Lepigonum, Fries , de la famille des Caryophyllées. (Sp.) * ARENARIUS. ras. — Nom donné par Voët à un genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , qui corre- spond au genre Cicindela de Linné. Voy. ce mot. (D.) AREND ALITE (d'Arendal, nom de lieu), min. — Nom d'une variété d'Epidote, qu'on trouve à Arendal , en Norwége. Voy. épidote. (Del.) ARENDOULO. poiss. — Dénomina- tion vulgaire , selon M. Risso, de l'Exocet sauteur (Ex. exsiliens, R.), àNices. (Val.) ARENDRANTE (Gomme d'). bot.— Voyez copal. (G. d'O.) ARENG. bot. ph. — Nom vulgaire , à Java , d'un Palmier dont Labillardière a for- mé le g. Arenga. Ce même Palmier, d'après Rumphius , est désigné par les Malais sous le nom de Gomuto, et habituellement par le nom portugais de Sagueiro. Rumphius en a dérivé le nom latin de Saguerus , sous le- quel il l'a décrit et figuré. Ce dernier nom a été adopté avec raison , comme le plus an- cien nom scientifique, par Roxburgh et Blu- me. Celui d' Arenga a été conservé par Mar- tius dans son Histoire des Palmiers. Voy. SAGUERUS. (Ao. B.) ARE ARENGA. bot. ph. — Nom de TAreng de Java , adopté comme nom générique de ce Palmier par Labillardière. Cette espèce ayant déjà été désignée par Rumphius sous le nom de Saguerus, ce nom a été adopté de préférence par plusieurs auteurs. Voy* SAGUERUS. (Ad. B.) ARÉNICOLE. Arenicola ( arena, sable ; colère , habiter ). annél. — Genre d'Annélides sétigères errantes, établi par La- marck , et dont l'espèce type avait reçu de Belon la dénomination de Lumbricus ma' rinus , adoptée par Linné , et de Pallas celle de Nereis lumbricoides. Boucher d'Ab- beville indiqua le premier, en 1798, que cette espèce de Ver devait former un genre à part. Les Arénicoles, dont on a fait une famille à part sous le nom d'Arénicoliens , ont les caractères génériques suivants : Corps allon- gé, fusiforme, à tête peu distincte, sans yeux ni antennes ni mâchoires ; bouche entourée de papilles subradiaires ; anneaux du corps subdivisés en segments secondaires ; les an- térieurs sans branchies, ceux de la partie moyenne branchifères, au nombre de treize à vingt; les postérieurs apodes, constituant ce que l'on peut appeler l'abdomen ; le thorax étant formé par les anneaux antérieurs et mé- dians ; pieds composés de deux rames : Pu*, dorsale, représentant un tubercule, garnie d'un faisceau de soies simples et subulées ; l'autre , ventrale , en mamelon transverse , armé d'une rangée de soies à crochets ; anus terminal, dépassé par un demi-anneau. Les Arénicoles ont été souvent étudiées sous le rapport de leur organisation. Pallas, Cuvier, Everard Home, et plus récemment Milne-Edwards et Grube , s'en sont succes- sivement occupés. Leur tube digestif s'étend en ligne droite.de la bouche à l'anus. Sa largeur est assez considérable à l'endroit où le corps se renfle, et l'est encore davan- tage au dessous des vésicules jaunâtres qui constituent le foie. On y distingue trois par- ties : 1° une trompe protractile couverte de papilles , et présentant à l'une de ses extré- mités l'ouverture buccale ; 2° l'œsophage, ou pharynx, qui fait suite à la trompe, et con- siste en un tube s'étendant jusqu'à la hau- teur des vésicules hépatiques ; 5° l'intestin proprement dit , qui fait suite à une dilata- tion stomacale. Cet estomac présente une foule de petits sacs vésiculeux, que M. Grube ARE regarde comme destinés à l'absorption de la substance nutritive, et qui, d'après M. Milne- Bdwards , sont , an contraire, dos organes biliaires. D'après ce dernier observateur, la circulation, dont tes organes ont été étudiés parG.Cuvier et Ev. Home, et, depuis, par M. Grube, a lieu connue si les branchies fai- saient L'office de cœur à l'égard du sang contenu dans le système vasculaire dorsal, et le cours de ce liquide, dans le système circulatoire > entrai, est déterminé par les battements de deux réservoirs contractiles places \ers le tiers antérieur du corps. Ces réservoirs méritent , à tous égards , le nom de cœurs. Une partie remarquable des vais- seaux constitue autour du canal alimentaire un réseau qui déverse dans deux vaisseaux rampant sur les côtés de ce canal , et qui font l'office de veines caves. Ils montent jus- que vis-à-vis le bas de l'œsophage , et là ils font une inflexion pour communiquer avec la grande artère dorsale , en traversant les renflemements cordiformes cités plus haut. Le vaisseau dorsal va en diminuant à mesure qu'il s'approche des extrémités antérieure et postérieure ; il donne des vaisseaux laté- raux en nombre proportionné à celui des branchies. Celles-ci ont la forme d'arbuscu- les ou d'aigrettes, composées de huit à dix brins principaux , qui partent d'une base commune et s'écartent en se courbant légè- rement. Chacun de ces brins, dit Cuvier (Dict. des se. nat., t. II, p. 474), porte une douzaine de petites branches qui se subdivi- sent deux à trois fois en petits rameaux. Tout cet appareil ne se peut bien voir que pen- dant un instant très court, pendant lequel il est étendu en tous sens et d'une belle cou- leur rouge. L'instant d'après , il s'affaisse sur lui-même ; toutes ses branches se ploient, il pâlit et devient tout à fait gris. A la partie antérieure du corps sont, de chaque côté, des bourses noirâtres dont Cu- vier admet cinq paires et dontM. Grube porte le nombre à six , la paire postérieure étant parfois si peu prononcée , qu'il est diffici- le de l'apercevoir. Toutes sont placées dans un sillon étroit, situé à la partie inférieure de la couche musculaire, à partir du quatrième faisceau de soie jusqu'au dixième. Elles s'ou- vrent par une fente étroite, au dessous et un peu en arrière des faisceaux de soies des mamelons inférieurs. Ces bourses servent ARE 10* probablement de testicules. D'après M. Gru- be , les ovaires seraient situés dans la cavité ventrale, où les œufs nagent au milieu d'un fluide épais et trouble , dans lequel ils sont en quantité si prodigieuse, qu'à la partie postérieure du corps ils remplissent presque tout l'espace compris entre l'intestin et la couche musculeuse. Le véritable siège des ovaires serait plusieurs vaisseaux qui naissent fasciculairement du tronc ventral placé sous L'intestin. Ces vaisseaux, examinés à un grossissement de cent fois , paraissent plus épais dans des endroits et plus minces dans d'autres; autour de chacun d'eux semble s'être entortillée une masse bourgeonnée, tendre et membraneuse , qui ressemble aux ovaires des Pléiones lorsqu'ils sont vides ; mais il faudrait , pour en décider, étudier des Arénicoles vivantes. A la face ventrale du corps existe une fente par laquelle les œufs peuvent sortir du corps, en traversant la couche musculaire. Ces Annélides , dans plusieurs points de leur organisation , se rapprochent assez des Siponcles, avec lesquels ils ont même cer- taines analogies de formes et d'habitudes. Ils vivent , ainsi que l'indique leur nom , dans le sable des bords de la mer, à la limite des basses eaux , et ils se tiennent dans un tube fort profond, communiquant au dehors par ses deux extrémités. L'Arénicole ordinaire , A. piscatorum , Lamk. , a 24 à 50 centimètres de longueur, et ses branchies sont toujours au nombre de treize. On la trouve sur nos côtes de l'O- céan et dans quelques localités de la Médi- terranée ; mais elle n'est pas également com- mune partout. Les pêcheurs recherchent cet- te espèce pour amorcer leur ligne, et la con- sidèrent comme le meilleur appât pour le poisson de mer : aussi sont-ils obligés, dans les lieux qui ne la produisent pas, d'en faire venir de quelque autre point. On trouve l'Arénicole à 50 ou 60 centim. dans le sable , et sa retraite se découvre par de petits sil- lons ou des cordons de sable dont le ver s'est vidé , qu'il laisse derrière lui , et qui abou- tissent à l'ouverture de son trou. Comme sa galerie est assez profonde, il faut lui couper la retraite si l'on veut s'en emparer. La couleur extérieure de l'Arénicole est rou- geâtre, changeant en vert foncé. Lorsqu'on l la touche , elle sécrète une liqueur jaune 104 ARE de bile qui tache les doigts. MM. Audouin et Edwards rapportent à l'Arénicole des pê- cheurs les A. carbonaria, Leach, et A. cla- vatus , Ranzani , et désignent sous le nom d'A. branchialis une espèce, de Saint-Malo, qui a dix-neuf paires de branchies au lieu de treize. M. Johnston {Londoiïs magaz.) a- joute VA. ecaudata, qui est des mers d'An- gleterre. (P. G.) * ARÉNICOLE. Arenicolus [arena, sable; colo , habiter), zool. — Qui vit dans les endroits sablonneux. Exemple : Lacerta arenicola. (C.d'O.) *ARÉNICOLES.^rcmcoto. ins. -La- treille, dans ses familles naturelles, désigne ainsi une division de la tribu des Scarabéi- des dans la famille des Lamellicornes, ordre des Coléoptères pentamères, et M. Delaporte érige cette division en tribu (Buffon-Dumé- nil, t. II, p. 99), en lui assignant les mêmes caractères que Latreille, à quelques modifi- cations près. Ces caractères sont : Antennes de neuf à onze articles , les trois derniers formant la massue. Mandibules cornées , presque toujours visibles et arquées. Lobe terminal des mâchoires droit. Labre coriace et débordant souvent le chaperon. Palpes labiaux terminés par un article plus grand. Elytres recouvrant entièrement l'abdomen. Pattes postérieures très reculées en arrière. Cette tribu se divise en trois sous-tribus. La première, les jegialites, ne comprend que le genre JEgialîa; la seconde, les gêo- trupites , se compose des genres Lethrus, Geotrupes, Alhyreus, Elephastomus, Ocho- dœus et Bolboceras; la troisième, les tro- gites, renferme les genres Cryptodus, Me- chidius, Trox, Hybosorus, Geobius, Phœo- ehrous et Acanthocerus. Les Arénicoles ont à peu près les mêmes mœurs que les Coprophages ; ils vivent dans les bouses, s'enfoncent profondément dans la terre pour y déposer leurs œufs, et volent le soir par un temps serein; la plupart affec- tionnent les endroits sablonneux. ( D. et C. ) * ARÉNICOLIENS (d'Arénicole), an- nél. — MM. Audouin et Milne - Edwards nomment ainsi ( Ann. des se. nat., lri sé- rie, t. XXX, p. 418 ) la famille d'Annélides qui renferme les Arénicoles. Les caractères de cette famille sont résumés ainsi qu'il suit par ces auteurs : Pieds d'une seule espèce, ARE armés de soies à crochets aussi bien que de soies proprement dites. Point de cirrhes, de tête distincte, d'antennes, de mâchoires ni d'yeux ; des branchies en arbuscules sur la portion moyenne du dos. M. Savigny (Syst. des Ann. , p. 95) don- nait à la famille des Arénicoles le nom de Téléthuses. M. de Blainville les place dans le même ordre que les Clymènes, et n'ad- met pas (Dict. des se. nat., t. LVII , p. 445) qu'on doive en faire une famille à part. (P. G.) * ARENÏCOLÏNS. Arenicolia. an- ^él. — Sous-famille d'Annélides , dans la- quelle M. Rafinesque ( Analyse de la na- ture) place, outre le g. Arénicole, les g. qu'il nomme Protomedea, Chrysaora, Ne- lidus, Abarbaris, Euryurus. (P. G.) * ARÉNIFÈRE. Areni férus { arena, sable; fero, je porte), géol. — On donne cette épithète aux roches qui contiennent accidentellement des grains de sable. (C. D'O.) * ARÉNIFORME. Areni formis {are- na, sable; forma, forme). — - Qui ressem- ble à du sable. Exemple : Mélange aréni- forme. (C. d'O.) * ARENOCORIS. ins. — Genre de la famille des Coréens, groupe des Coréites, de l'ordre des Hémiptères , établi par Haller (Wanzenartig. insect.}, et caractérisé prin- cipalement par un corps ovoïde, déprimé, avec le thorax sans dilatation, et par les an- tennes , ayant leur premier article aplati , le second et le troisième grêles, celui-ci le plus long et le quatrième renflé. Ce genre, correspondant à celui de Pseudophlœus de Burmeister, ne renferme que quelques espè- ces indigènes, de moyenne taille et de cou- leur sombre, dont le type est VA. Fallenii (Coreus Fallenii, Schilling). (Bl.) AREODA. ins. —Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Lamel- licornes, tribu des Scarabéides, établi par Mac-Leay (Horœ entomolog., p. 159) aux dépens du g. Rutèle de Latreille, et auquel il assigne les caractères suivants : Antennes de dix articles ; le basilaire oblong, conique, velu ; le second court, presque globuleux; les cinq suivants courts ; les trois derniers réunis en forme de massue allongée, presque lancéolée. Labre corné , avec le bord épais antérieurement, profondément échancré à ARE sa partie inférieure. Mandibules cornées, fortes, presque triangulaires, planes en des- sus, avec le côte externe entier, arrondi; interne cilié et echancré , à peine tridenté au sommet. Mâchoires fortes, cornées, pu- nies de six dents au sommet. Palpes maiil- . aires ayant l'article basilaire court, le second allongé, conique; le troisième court , coni- que; le dernier allonge, on aie ou cylindri- que, et termine en pointe peu aiguë. Palpes labiaux insérés aux côtes du menton, a\ec leur dernier article presque ovoïde. Menton presque cane, un peu rétréci vers le som- met , avec les angles arrondis. Tète presque carrée; les côtés du chaperon arrondis, avec le bord réfléchi. Corps ovale, convexe. Les élytres ne couvrant pas entièrement l'abdo- men. Prothorax presque trapézoïdal, deux fois plus large que long à sa base. Ecusson médiocre, en forme de cœur tronqué. Ster- num s'avancant jusqu'à l'origine de la se- conde paire de pattes. Pieds assez robustes; jambes bidentées ; crochets des tarses sim- ples. M. Dejean a admis ce genre dans son dernier Catalogue, et y rapporte six espèces, dont cinq du Brésil, et une de l'Amérique septentrionale, qui se trouve aussi à la Gua- deloupe ; toutes sont remarquables par leurs reflets brillants et métalliques. Nous n'en citerons qu'une : VAreoda Kirbyi, figurée dans Y Iconographie du Règne animal de Cuvier, par M. Guérin, pi. 24 bis, fig. 10. (D. etc.) *ARÉOLAIRE. Areolaris. bot. — Cette expression s'emploie souvent comme synonyme de cellulaire. (C. d'O.) *ARÉOLATION. Areolatio. bot. cr. — Forme que revêtent les mailles d'un ré- seau cellulaire quelconque. Voyez aréole. (C. M.) * ARÉOLE. Areola (area, aire, sur/ace ; areola, petite aire), zool. bot. — On don- ne ce nom aux plaques écailleuses qui cou- vrent la boîte osseuse des Chéloniens. Kirby appelle ainsi les espaces que lais- sent entre elles les nervures des ailes des Diptères. Il est employé en général comme synony- me de cellule ou de petite cavité. (C. D'O.) Dans les Cryptogames, on nomme ainsi: 1° les petits espaces circonscrits par des li- T. II. ARE 105 gnes colorées ou saillantes , des crevasses des fentes, etc., qu'on observe soit à la sur- face des Algues membraneuses , soit sur les croûtes de certains Lichens, comme le Le- cidea geographicaj 2° les mailles dont est composé le réseau des feuilles des Mousses et des Hépatiques. (C. M.) AREOLE, rept. — Espèce terrestre du genre Tortue. (C. d'O.) * AREOLE. Areolatus. bot. — Mar- qué de rides ou de rugosités peu apparentes. (C. D'O.) ARÈQUE. bot. pu. — Voyez arec. ARÉQUIER, bot. ph. —Voyez arec. (Ad. B.) *ARESCUS («/JE*™?, agréable), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cycliques, Latr. , ou Chrysomélines , Dej. , tribu des Cassidaires , Latr. , éta- bli par M. Perty, qui lui donne pour ca- ractères principaux : Antennes renflées vers l'extrémité, ayant leur article basilaire ar- mé d'un ongle. Écusson avancé. Corselet carré. Élytres mutiques. — Ce genre, voisin des Hispes , est fondé sur une espèce du Bré- sil , nommée par l'auteur Arescus labia- tus, et figurée et décrite dans un ouvrage qui a pour titre : Delcctus animalium arti- culatorum quœ in itinere per Brasiliam , annis 1817-1820, colligerunt Doctor J. B. de Spix et Doctor C. F. Ph. de Mar- tius, Monachii, 1850, p. 101 , tab. XX, fig. 7. Ce genre correspond à celui que Gray a nommé Chelobasis (The anim. kingdom, t. XV, Ins., vol. II, p. 140, pi. 67, fig. 4, et pi. 101, fig. 4, 1832); il ne se composait que de deux espèces originaires du Brésil ; mais M. Guérin-Méneville, dans son Jconogr. du règne anim., en a fait connaître deux autres, provenant de la Colombie. L'espèce type est; VA. labiatus de Perty. (D. et C.) ARÊTE. Arista. Acies. zool., bot., géol. — En zoologie , on appelle ainsi les os longs et minces qui forment la charpente des poissons. Voy. os. — En botanique, on; désigne sous ce nom, dans les végétaux, t toute partie de la fleur qui , sous la forme* d'une pointe plus ou moins raide, n'est ordi- nairement que la continuation d'une des nervures ; mais , dans la famille des Grami- nées , ce mot a reçu une signification plus précise et plus distincte. Palissot de Beau- vois a cherché le premier à bien distinguer 7* 106 ARE dans les plantes de cette famille l'arête ( a- rista) de la soie (seta). L'arête est un pro- longement filiforme, raide et coriace, nais- sant brusquement sur le dos ou au sommet des valves de la glume , tandis que, selon le même botaniste , la soie serait une prolon- gation manifeste d'une des nervures. L'arête en diffère donc par son insertion brusque, par sa consistance dure et coriace, et parce que, le plus souvent, elle est coudée et tor- due en spirale à sa base. Le Blé , le Seigle , l'Orge, l'Avoine , ont une arête. Voy. gra- minées. (A. R.) En minéralogie et en géologie, c'est la ligne formée par la réunion de deux surfa- ces inclinées l'une sur l'autre. (C. d'O.) ARETHUSE. acal.— Nom que Brown emploie, dans son Histoire de la Jamaïque, pour indiquer le g. nommé depuis Physa- lus par Osbeck. Voy. physale. (P. G.) ARETHUSE. Àrethusa (nom mythol.). foram. — Montfort (Conchyl. syst., p. 502) a formé, sous ce nom, un g. de Coquilles mul- tiloculaires sur une figure de Soldani (Test., t. 107, fig. II). C'est, à notre avis, une esp. indéterminable de notre ordre des Enallo- stègues, mais dont on ne peut avec certitude déterminer le genre. (A. d'O.) ARETHUSE. Arethusa (nom myth.). bot. ph. — Genre de la famille des Orchi- dées , type de la tr. des Aréthusées , qui ne se compose que d'une seule esp., Y Arethusa bulbosa, L. Lamk., 111,, tab. 729, f. 1 ; Bot. tnag., t. 2,204. Les caract. de ce g. sont les suivants : Les trois sépales externes sont colorés, adhérents entre eux par leur base, redressés et réunis en casque; les deux in- térieurs et latéraux sont concaves et rap- prochés à la face interne des sépales exté- rieurs. Le labelle , soudé à sa base avec le gynostème, est creux dans sa partie moyenne, et présente une portion saillante et velue. Le gynostème est dilaté et pétaloïde dans sa partie supérieure. L1 Arethusa bulbosa est originaire de l'A- mérique septentrionale; c'est une petite plante terrestre, dépourvue de feuilles, ayant une hampe terminée par une fleur purpurine assez grande. (A. R.) *ARÉTHUSÉES. bot. ph.— C'est la cinquième tribu établie dans la famille des Orchidées par M. Lindley (Gen. et sp. Or- ARE chid., p. 381). Voici les caractères qui lui ont été assignés par ce savant botaniste : Le pollen est pulvérulent ou ses grains sont réunis en lobules très petits par une ma- tière élastique. L'anthère est terminale, en forme d'opercule , persistante ou caduque. Ce sont des plantes herbacées, variées dans leur port , généralement terrestres , rare- ment épidendres et parasites ; elles habitent principalement les régions tempérées de l'un et de l'autre hémisphères, et particulièrement de l'hémisphère austral. Jusqu'à présent elles n'ont point encore été observées en Afrique. Quelques unes , ayant le port des Orobanches, vivent , comme elles, en para- sites, sur la racine des autres végétaux. Les feuilles, généralement allongées, sont mem- braneuses , quelquefois réticulées , d'autres fois plissées longitudinalement; ou elles sont coriaces, épaisses et charnues. M. Lindley réunit aux Aréthusées , pour n'en former qu'une simple section, la tribu des Gastrodiées , établie par Rob. Brown , et celle des Vanillacées, qu'il avait lui-même considérée comme distincte. Il résulte de là que la tribu des Aréthusées se partage en trois sections, de la manière suivante : 1° Gastrodiées : Pollen sectile, composé de lobules adhérents par une matière élasti- que; stigmate placé à la base du gynostème. 2° Euaréthusées : Pollen granuleux ou pulvérulent ; stigmate placé au sommet du gynostème ; feuilles engainantes. 5° Vanillées : Pollen pulvérulent, granu- leux, ou comme pulpeux; stigmate placé au sommet du gynostème; feuilles généralement sans gaines , réticulées , articulées à la tige. (A. R.) ARETIA(i5. Aretius, botaniste suisse, 1561 ). bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées, formé par Linné, et réuni par les botanistes modernes, comme section, au g. Androsace du même auteur ; il ne diffère de ce g. qu'en ce que ses pédoncules sont unifiores, les fleurs sans involucre , l'ovaire 5-8-ovulé. (C. L.) * ARETÏASTRUM ( qui ressemble à un Aretia ). bot. ph. — Section du genre Valériane , caractérisée par ses fleurs jau- nes presque cachées sous les feuilles supé rieures , qui sont imbriquées et disposées en rosette comme celles des Joubarbes. — Les deux plantes qui constituent cette sec- ARG tion sont particulières à l'Amérique : l'une habita toi hautes montagnes du Pérou; l'autre, les îles Malouines et Falkland. (J. D.) •ARFWEDSONITÉ (d'Arfwcdson , nom d'un chimiste suédois), min. — M. Brooke a décrit, sous cette dénomination, un minéral noir, que MM. Mitscherlich et Arf- wedson ont reconnu ensuite pour être une variété de l'Amphibole hornblende. Voyez AMPHIBOLE. (Del.) AKGALA. ois.— Nom d'une espèce de grande Cigogne a cou nu, du genre Mara- 6oadeLesson.Tro//er marvbou. (Lafr.) ARGALI (ovis fera siberica, Pall., Spi- cil, XI). mamm. — Le mot Argali, dérivé d'arga, crête de montagne, est le nom mongol d'un Mouton sauvage qui habite les montagnes par lesquelles la Sibérie est bor- née du côté du midi. Les Russes, lorsqu'ils commencèrent à étendre leurs conquêtes dans ces tristes régions , rencontrant un animal qui n'avait point de nom dans leur langue , car il ne se trouve dans aucune des provinces dont se composait l'ancien empire moscovite, adoptèrent en général le nom mongol ; cependant ils ont fait quelquefois usage des noms composés , tels que Dikoï Baran ( Mouton sauvage ) , Kammenoï Ba- ron (Mouton de montagne) , et Stepnoï Ba- ron (Mouton des steppes). Ce dernier nom, on peut le remarquer en passant, est tout à fait impropre : car , bien que l'Argali , dans certaines localités , s'avance chaque année assez loin dans les steppes , on le voit tou- jours , à une époque déterminée , regagner les montagnes; dans beaucoup de lieux mê- me , il ne les quitte jamais , et toutes ses migrations se réduisent à passer, suivant les saisons , des vallées au sommet des monta- gnes. Dans ce cas , il habite en général, plus haut l'hiver que l'été , ce qui est précisé- ment le contraire de ce qu'on s'attendrait d'abord à trouver ; mais cette apparente bi- zarrerie s'explique aisément quand on songe que les vallées dans lesquelles croissent les plantes que l'animal préfère commencent , en automne , à s'encombrer de neige , tan- dis que les sommets escarpés où il cherche alors un refuge , étant toujours balayés par les vents , restent plus ou moins complète- ment dégagés. Malgré leur stérilité , ces ré- gions lui fournissent , dans les lichens qui ARG 107 tapissent les rochers , dans les gazons secs dont les pentes les moins abruptes sont re- couvertes , et dans les jeunes pousses des arbustes dont les racines pénètrent entre les pierres , une nourriture facile, quoique peu substantielle. Nous disions tout à l'heure que l'Argali a été connu des Russes à l'époque où ils ont commencé à s'étendre , du côté de l'orient , dans les pays occupés par les Mongols. Cela n'est peut - être pas absolument exact, et il est à croire qu'ils ont pu entendre parler de l'animal dans des temps beaucoup plus re- culés , lorsque c'était le tour des peuples mongols de s'avancer en conquérants Yers la Russie; mais quand les envoyés des prin- ces moscovites suivaient humblement la cour nomade des iils de Gengis - Khan , ils avaient de tout autres soucis que l'étude de l'histoire naturelle. D'ailleurs , ce qu'ils au- raient pu apprendre eût été perdu pour le reste de l'Europe , dont les relations étaient presque nulles avec des barbares qui n'é- taient alors rien moins que redoutables. C'est à un homme parti de nos pays , à un envoyé de saint Louis , un moine bra- bançon , le frère Ruisbroeck , ou , comme on l'appelle communément , Rubruquis , que nous devons probablement les premiers renseignements sur le Mouton sauvage de l'Asie boréale. « Je vis , dit-il , dans ce pays , grande a- bondance d'Anes sauvages, qui ressemblent à des Mules ( probablement le Dzigguetcti ou Hemione ) ; je vis aussi une sorte de bê- te appelée Artalc, dont le corps ressemble à celui d'un Bélier , et qui a aussi des cor- nes recourbées , mais si grosses , que c'était tout ce que je pouvais faire que d'en soule- ver une paire d'une seule main. :> Quoique Rubruquis ne dise point en quels lieux il a trouvé ces Moutons sauvages, comme il associe leur nom à celui des Hé- miones, il est probable qu'il les a observés dans le même pays , c'est-à-dire dans le voi- sinage des Alpes sibériennes (1); d'ailleurs , (1) La même conclusion se tire de la ressem- blance du mot Arlag avec Kir Taga , nom que porte l'Argali dans certaines parties de la Tartarie. La différence , comme l'ont remarqué quelques naturalistes, peut être due uniquement à une mau- vaise lecture du manuscrit ; au contraire- les nome 108 ARG 11 en aurait pu voir aussi dans son voyage le long du Volga, car nous savons qu'on en rencontre quelquefois jusque sur les bords de ce fleuve. ( Perry , Mém. pour servir à l'intelligence de la carte de la mer Cas- pienne.) Ces Moutons du Volga , ceux que Frédé- ric Gmelin et plus récemment Fraser ont vus en Perse , et dont M. Botta a rapporté , l'an passé (1840) , une belle tête provenant des environs de Tauris ; ceux de la Mingré- lie, mentionnés anciennement par le P. Lamberti, puis par M. Gamba, qui en a en- voyé les cornes au Muséum ( c'est sur cette dernière pièce que M. Isid. Geoffroy fonde son espèce Ovis longicornis ) ; ceux enfin que le colonel Chesney a vus dans les par- ties hautes du Diarbekir, et M. Dubois dans l'Ararat , diffèrent à quelques égards des Moutons sibériens , de sorte que Pallas a fini par les en distinguer spécifiquement (Zograph. rosso-asiatica , t. I, p. 251), re- venant ainsi sur l'opinion qu'il avait soute- nue dans ses Spicilegia. Mais, en supposant que ce grand naturaliste ait eu raison de séparer ces Moutons de l'Asie occidentale de ceux qui se trouvent plus à l'est , en les réunissant, comme il l'a fait dans sa derniè- re publication, aux Mouflons de Corse et de Sardaigne , il est tombé dans une er- reur certainement beaucoup plus grande que celle qu'il s'accuse d'avoir d'abord com- mise. Les cornes envoyées de Tifflis par M. Aamba , et celles que M. Botta a rapportées de Tauris , présentent des différences assez marquées, de sorte qu'avec de la bonne vo- lonté , on trouverait encore de quoi faire là deux espèces , et l'on pourrait , avec plus de raison , en faire une troisième du Mou- flon de Chypre , du moins en supposant exacte la figure donnée par Brandt et Ra- tzeburg ( Animaux employés en médecine , t, I, pi. 9, fig. I et A) : car la fig. A nous montre les cornes, à leur origine, se regar- dant par leur convexité , pendant que c'est le contraire dans tous les autres Moutons. Laissant de côté cette espèce insulaire , et revenant à celles du continent , nous fe- employés dans l'Asie occidentale, Touri, Kotsch kui, Dach, Tusch, etc., n'ont pas la moindre ana- logie avec Arlak. ARG rons remarquer que, si, dans l'Asie occiden. taie , les Moutons nous offrent des variété! d'un lieu à un autre , rien ne nous prouva qu'il n'en soit pas de même dans les région! orientales. En effet , pour pouvoir affirmer quelque chose à cet égard, il faudrait avoir, pour deux points extrêmes du parcours assi- gné à l'Argali, pour l'Altaï, et pour les mon- tagnes du Ramtschatka par exemple, des de- scriptions et des figures qui nous fissent bien connaître l'animal , avec toutes les modifi- cations dépendantes de l'âge, du sexe, des saisons : or Pallas , malgré son zèle , n'a pu réunir tous ces éléments pour une loca- lité déterminée. La description qu'il nous a laissée , il le déclare lui-même , est faite d'après un vieux mâle de l'Irtisch , une fe- melle et son petit de l'extrémité orientale de la Daourie , et la peau d'un jeune mâle tué dans le Ramtschatka. Nous remarquons cette lacune que Pallas a laissée forcément dans l'histoire de l'Argali , non qu'elle soit quelque chose de fort rare en zoologie (dans les descriptions des Mammifères , il y en a neuf sur dix qui donneraient lieu à sem- blable remarque , sans que leurs auteurs aient à alléguer les mêmes excuses) , mais parce que la nécessité d'avoir des rensei- gnements positifs sur l'étendue des modifi- cations dépendantes du climat et d'autres agents extérieurs se fera sentir lorsque , comparant entre eux tous les Moutons sau- vages connus , nous aurons à rapprocher l'Argali , d'une part , du Barrhal de l'Hima- laya, et, de l'autre, du Mouton des Monta- gnes rocheuses. Entre l'Himalaya et les Al- pes sibériennes , malgré l'espace qui les sé- pare , la communication pour des animaux tels que ceux qui nous occupent se conçoit sans peine ; entre le Ramtschatka et l'Amé- rique , cette communication présente plus de difficultés ; mais elle n'est nullement invraisemblable , et elle a pu s'effectuer soit par le détroit de Behring , soit par la chaî- ne des îles Aleutiennes. L'Argali existerait même encore dans ces dernières îles, s'il en fallait croire Tillesius. Il est probable , d'ailleurs , que ce naturaliste a été induit en erreur : car non seulement les voyageurs qui nous ont donné les renseignements les plus détaillés sur les productions de cet archipel sont muets à cet égard , mais il suffit de connaître la disposition des lieux et ARG les habitude? des indigènes pour se convain- cre que l'Argali, en supposant qu'il eût habite eei îles à l'époque où les Aïeules y arrivèrent, if aurait pas tardé a en dispa- raître. L'animal est défiant , il est. vrai , et . sur le continent , il échappe souvent aux pour- suites en gagnant . au premier indice de danger , des lieux inaccessibles ; mais , dans des pa>s demies de hautes montagnes, son agilité à gia\ii les rochers lui eût bien peu seni, et cette agilité cependant est sa prin- cipale ressource : car , pour des ruses , il n'en a pas plus que notre Mouton domesti- que. Joignez à cela que l'espèce est peu fé- conde , et qu'ainsi les naissances annuelles eussent été bien loin de réparer les pertes. Tillesius nous parle encore des îles Ruri- les comme habitées par l'Argali , et , cette fois , il n'est pas le seul à le dire ; cepen- dant rien ne prouve encore que l'animal aésigné dans ces îles sous le nom de Ren- ne des hauteurs soit , comme le suppo- sent plusieurs voyageurs, un véritable Mou- ton. On remarquera même que Rrasche- ninnikof, dans une Synonymie qu'il nous a donnée pour quelques unes des espèces animales et végétales du nord de l'Asie , dit positivement que l'Argali n'a point de nom dans la langue des Ruriles, et qu'il n'est point connu de ces peuples. Atin de ne pas faire de double emploi , nous ne donnerons point ici la description de l'Argali • cette description , de même que l'exposition des mœurs de l'animal], sera mieux placée à l'article mouton, où nous aurons à comparer entre elles les di- verses espèces dont ce genre se compose. (ROUL1N.) * ARGANTE (nom d'homme), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamè- res , famille des Sternoxes , tribu dès Bu- prestides , établi par Gistl , et qui répond au g. Dicerca d'Eschscholtz. Voyez ce mot. (D. etc.) ARGAS(â/5y*s, nom d'un animal regar- dé comme funeste par les Grecs), arach. — Genre de la famille des Acariens ( tribu des Acarides, Latr.), de l'ordre des Arachni- des trachéennes, établi par Latreille, et signalé aussi par Hermann sous le nom de Bhynchoprion. Ce genre est principalement caractérisé par un corps ovalaire , par une ARG m bouchfi située en avant et tout à fait à la par- lie inférieure du corps, et par les palpes, de quatre articles, et de forme conique, n'en- gainant pas le suçoir. Les Argas, qui -ont de grands rapports avec les Ixodes, s'en dis- tinguent essentiellement par la position de la bouche, et par les palpes , offrant un ar- ticle de plus. Toutes les espèces de ce g. vivent sur différents animaux , et acquiè- rent un grand développement quand elles se sont gorgées de sang. Le type est l'A. bordé, A. reflexus, Fab. , vivant sur lea Pigeons. Une autre csp.,lM. persica , con- nue des voyageurs sous le nom de Punaise venimeuse de Miana , est fort redoutée en Orient , où elle paraît être assez commune. (Bl.) * ARGE (Argé , nom d'une nymphe). itns. — Nom d'une espèce de Lépidoptères diurnes, du genre Satyre, converti en nom générique par M. Boisduval , pour grouper toutes les espèces de ce genre à ailes blan- ches tachetées de noir, lesquelles, indépen- damment de cela, offrent des caractères as- sez tranchés pour former un genre distinct; aussi l'avons-nous adopté, dans notre Catal. méthodique des Lépidoptères d'Europe, en lui conservant le nom oVArgé, quoique nous ne soyons pas très grand partisan de ces conversions de noms spécifiques en noms génériques ; mais nous en avons agi ainsi pour ne pas surcharger inutilement d'un nouveau nom la nomenclature. Ce genre, peu nombreux, paraît confiné en Europe ; du moins on n'en a encore trou- vé aucune espèce sur le reste du globe, à l'exception cependant de deux, dont l'une (Arg. Larissœ) se trouve également dans la Turquie d'Europe, et les parties de l'Asie mineure qui l'avoisinent , et l'autre {Arg. Darceti) a été trouvée dans les montagnes du Liban ; mais ce qu'il y a de singulier, c'est que la Corse et la Sardaigne, si voisines de l'Italie et de la Sicile , où les espèces du genre Argé sont très communes , en sont tout à fait dépourvues. Parmi les sept ou huit espèces d'Argé con- nues , une seule paraît répandue dans toute l'Europe, sans descendre plus bas, toutefois, que le 52e degré de latitude nord : c'est l'^rj/. galathœa des auteurs (le Demi-Deuil de Geoffroy), qui se trouve communément aux environs de Paris ; les autres n'babitent que 110 ARG les contrées plus ou moins méridionales de cette partie du globe; telle est, entre autres, VArg. Psyché Fabr., qui est très commune en Languedoc et en Provence. (D.) * ARGELI A (Ar gel, nom arabe), bot. ph- Synonyme de solenostemma.Foî/cs ce mot. (J. D.) ARGÉMOIVE. Argemone , Tourn. — Ecthrus, Loureir. (Flor. Cochinch.). bot. ph. — Genre de la famille des Papavéracées (tribu des Papavérées , sous-tribu des Papa- vérinées, Spach.), offrant pour caract. : Ca- lice de 3 ( accidentellement de 2 ) sépales cuculliformes , corniculés au dessous du sommet, caducs dès l'épanouissement. Co- rolle de 6 ( accidentellement de 4 ou de 5 ) pétales éphémères , obovales , courtement onguiculés, étalés, 2-sériés; les 3 exté- rieurs plus larges. Réceptacle assez gros, annulaire. Étamines nombreuses, plurisé- riées , beaucoup plus courtes que les péta- les; filets filiformes ou capillaires. Anthères linéaires -tétragones, tronquées aux deux bouts x déhiscentes aux bords ; connectif très étroit. Ovaire 1-loculaire, ovoïde ou ellipsoïde, peu ou point stipité, 3-7-gone; placentaires pariétaux , nerviformes , en même nombre que les angles , et correspon- dant à ceux-ci; ovules anatropes, nidu- lants, en nombre indéfini sur chaque pla- centaire. Style court ou presque nul , per- sistant, obconique , couronné d'un stig- mate mince , coloré , pelté , profondément divisé en 3 à 7 lobes condupliqués, ondulés, arrondis , plus ou moins recourbés , velou- tés en dessous , alternes avec les placentai- res. Capsule chartacée, 3-à 7-sulquée, 3-à 7-nervée , subréticulée , 1-loculaire , poly- sperme, déhiscente au sommet par 3 à 7 valvules persistantes , finalement réfléchies ; placentaires filiformes, persistants, alter- nes avec les valvules. Graines subglobuleu- ses , scrobiculées , strophiolées ; funicule dentiforme , persistant. Embryon minime. Cotylédons très courts , obtus , elliptiques , un peu divergents ; radicule conique , api- culée. — Herbes annuelles , à tige panicu- lée, feuillée. Suc propre jaunâtre. Feuilles penninervées , glauques , glabres , marbrées (de taches blanches), sinuées-pennatifides et dentées (dents et lobes ordinairement terminés en spinule ) ; les radicales et les caulinaires inférieures rétrécies en pétiole ; ARG les autres sessiles, amplexicaules. Pédon- cules terminaux ou subterminaux , solitai- res, 1-flores , toujours dressés , en généra, courts. Corolle jaune ou blanche, grande. Ce genre , dont on ne connaît que 3 ou 4 esp. bien caractérisées , appartient à l'A- mérique, ainsi qu'à l'Asie équatoriale. Le suc propre de ces végétaux est acre et dras- tique; les médecins hindous l'emploient à l'extérieur contre les maladies de la peau. Au Brésil, il passe, à tort ou à raison, pour un antidote contre la morsure des serpents ; aux Antilles , les graines des Ar* gémones sont employées comme purga- tif. On cultive dans nos jardins comme plantes d'ornement VArgémone commune ( A. vulgaris , Spach. ; A. mexicana , L. [ Bot. Mag. , tab. 243 ] ; A. ochroleuca , Sweet. [Brit. Flow. Gard., tab. 242; Bot. Beg., tab. 1343] ; A. Barckleyana , Link. et Otto [le. sel.] ); — VArgémone à fleurs blanches {A. albiflora, Horn. [Bot. Mag.t tab. 2342] ), et VArgémone à grandes fleurs (A. grandiflora, Sweet. [Brit. Flow. Gard., tab. 226; Bot. Beg., tab. 1264] ). (Sp.) ARGENT. Argentum ( «/syu^fls , ar- gent ). min. — L'une des substances sim- ples de la chimie , faisant partie du [grou- pe des métaux proprement dits , et consti- tuant, dans les méthodes minéralogiques où les esp. sont rangées d'après les bases, le type d'un genre composé d'une vingtaine d'espèces, dont nous allons présenter ici le tableau complet, renvoyant la description de quelques unes d'entre elles à d'autres ar- ticles généraux , où elles seront plus avan- tageusement placées pour l'étude de la Mi- néralogie comparative. 1<> Argent natif. Gediegenes Silber, W. C'est l'Argent pur, ou libre de toute combi- naison. Ce métal est blanc , ductile, sonore et tenace. Sa pesanteur spécifique est de 10,5; sa dureté de 2,5 à l'échelle de Mohs. Il cristallise en octaèdre régulier , est sus- ceptible d'être réduit en fils d'une grande finesse , se laisse limer et couper avec fa- cilité, ne fond qu'à la température du rouge-blanc , et ne se ternit pas dans l'air pur. Il est soluble à froid par l'acide nitri- que. La solution colore la peau en noir , et dépose de l'Argent métallique sur une lame de cuivre; elle donne par l'acide chlorhy- drique un précipité blanc de chlorure d'ar* ARG font, attaquable par l'ammoniaque, et qui , la lumière, passe rapidement au bleu et au noirâtre. On le trouve dans la nature , tan- tôt cristallisé en octaèdre, cube etcubo-oc- taèdre ; tantôt sous la forme de dendrites, de lamelles, de filaments contournés, ou de reseaux pénétrant les matières pierreuses des filons , où il se rencontre accidentelle- ment associe aux sulfures et cblorures d'Ar- gent, qui sont les principaux minerais de ce métal. Quelquefois il se présente dans ces mêmes filons en masses ou en blocs d'un volume assez considérable : on en a cité qui pesaient plusieurs quintaux. Enfin on le ren- contre encore disséminé assez abondam- ment, mais en particules imperceptibles, dans des argiles ferrugineuses qui remplis- sent les fissures des filons argentifères (mine d'Allemont , en Dauphiné) , ou dans les dé- pôts ferrugineux auxquels on donne les noms de Pacos et de Colorados, dans l'Amé- rique équatoriale (mines de Zacatecas, etc., au Mexique ; de Pasco, au Pérou). Dans ces divers gisements, l'Argent contient quelque- fois des traces d'Antimoine , d'Arsenic , de Cuivre, de Fer, etc. ; et souvent il est recou- vert d'un enduit sale et noirâtre qui le dé- pare. Les gangues pierreuses de l'Argent na- tif sont ordinairement le Calcaire, le Quartz et la Barytine. Les principales mines où on le trouve sont celles de Rongsberg, en ÎVor- wége ; du Potosi, dans la république de Bo- livia; de Schlangenberg, en Sibérie ; d'Him- melfùrst, de Scbneeberg et de Johanngeor- genstadt, en Saxe; de Joachimsthal, en Bo- hême; d'Andreasberg, au Harz; de Witti- chen, en Souabe; d'Allemont, en Dauphiné, et de Sainte -Marie -aux -Mines, dans les Vosges. 2° Argent aururé, ou Electrum. Voyez OR. 3° Argent hydrargyré , ou Amalgame. Voyez MKRCURE. 4° Argent tellure. Voyez tellure. 5° Argent antimoniuré , ou Discrase , Beud. Syn. : Argent antimonial; Spicssglas- silber, Antimonsilber. Substance d'un blanc d'argent, cristallisant sous les formes pro- pres au système rhombique , et ayant pour type fondamental un prisme rhomboïdal droit de 118°,4'. Les cristaux sont clivablcs perpendiculairement à l'axe, et striés verti- calement. Leur couleur passe au jaunâtre ARG 111 ou au gris noirâtre. Ils sont aigres , et fon- dent facilement au chalumeau en grains mé- talliques, qui, après avoir donné des vapeurs d'Antimoine, se réduisent en un bouton d'Ar- gent malléable. La pesanteur spécifique est de 9,5. La composition de cette espèce est, en formule atomique, Agr4S&, ou en poids: Argent, 77,02; Antimoine, 22,98. — On la trouve dans les mines d'Argent arsénifères, à Andreasberg, au Harz ; àGuadalcanal, en Espagne; à Wolfach, dans le pays de Bade, et a Alleinont , dans le Dauphiné. Elle se mélange souvent avec de l'Arsé- niurc d'Argent, et constitue alors l'Argent antimonial arsénifère , ou, lorsque l'Arsenic prédomine, V Argent arsenical de de Born, qui est moins lamelleux, et a ordinairement une structure grenue (Andreasberg et Gua- dalcanal). Qn Argent sèléniuré. Voyez sélénium. 7° Argent sulfuré, ou Argyrose, Beud. Syn. : Argent vitreux , Glaserz , Silberglanz , Weich Gewaechs. Substance métalloïde d'un gris d'acier noirâtre, non clivable , à struc- ture compacte, tendre, et se laissant couper facilement avec un couteau ; cristallisant dans le système cubique comme la Galène , avec laquelle elle est isomorphe, et souvent intimement mélangée ; pesant spécifique- ment 6,9 ; fusible au chalumeau , en déga- geant des vapeurs sulfureuses, et réductible en un bouton d'Argent. Sa composition est, en formule, Ag2S; en poids : Argent, 87,05; Soufre, 12,93. Ses formes cristallines les plus ordinaires sont le cube, l'octaèdre régulier, le rhombododécaèdre et le trapézoèdre. On la rencontre encore à l'état de dendrites, de ramifications, de filaments et de petites mas- ses amorphes. Elle forme aussi des enduits à la surface des matières qui proviennent des filons ; mais elle ne fourme point de filon par elle-même. Lorsqu'on la chauffe lente- ment et avec certaines précautions , de ma- nière à éviter la fusion, le Soufre se volati- lise, et l'on voit reparaître l'Argent métal- lique, sortant de l'intérieur de la masse sous forme de filaments contournés. On pense qu'une partie de l'Argent filamenteux que l'on trouve dans la nature doit sa formation à une décomposition de ce genre. L'Argent sulfuré est le minerai d'Argent le plus pré- cieux, celui qui fournit presqu3 tout l1Ar- "ent du commerce. On le rencontre dans IIS ARG presque toutes les mines argentifères , et principalement dans celles de Freyberg , en Saxe ; de Joachimsthal , en Bohême ; de Schemnitz, en Hongrie, et dans celles du Mexique. L'Argent sulfuré passe quelquefois à l'état terreux, et constitue alors l'Argent noir ter- reux, le Silberschwaerze des minéralogistes allemands. 8° Argent et Cuivre sulfurés, ou Stro- meyérine, Beud. Syn. : Cuivre sulfuré ar- gentifère, Argent gris, Silberkupferglanz. Substance métalloïde, d'un gris d'acier noi- râtre , fragile, composée d'un atome de sul- fure d'Argent et d'un atome de sulfure de Cuivre. Les deux sulfures dont il s'agit sont susceptibles de cristalliser dans deux sys- tèmes différents, et sont isomorphes en même temps que dimorphes ; la combinai- son mixte est pareillement isomorphe avec les sulfures simples ; on a trouvé en effet à Rudolstadt, en Silésie, des cristaux de Stro- meyérine qui présentaient les formes ordi- naires et même les groupements caractéris- tiques du Cuivre sulfuré ou delaChalkosine. {Voy. chalrositne.) Ces formes appartien- nent au système rhombique. La Stromeyé- Tine est donc aux deux sulfures d'Argent et de Cuivre, ce que la Dolomie est aux carbo- nates simples de Chaux et de Magnésie. La Stromeyérine est fusible au chalumeau et soluble dans l'acide nitrique. La solution précipite du Cuivre sur une lame de Fer, et de l'Argent sur une lame de Cuivre. Cette substance est très rare ; on ne la trouve qu'en petites masses , le plus souvent com- pactes, dans les mines de Schlangenberg, en Sibérie, et dans celle de Rudolstadt, en Si- lésie. 9° Argent et Fer sulfurés , ou Sternber- gite, Haid. Substance métalloïde d'un brun de tombac foncé, à poussière noire, cristal- lisant en petites tables hexagonales, modifiées sur quatre de leurs bords horizontaux, et qui sont flexibles comme des lames d'Étain. Ces cristaux minces sont clivables parallèlement à leur base. Ils dérivent d'un octaèdre rec- tangulaire, dont les angles sont 128° 49', 84» 28' et 118°. Pesanteur spécifique, 5. Compo- sition en formule : S2 Ag Fe ; en poids : Argent, 33,2 ; Fer, 36 ; Soufre , 30, d'après l'analyse de Zippe. On trouve ce minéral, avec d'autres espèces argentifères , dans les ARG mines de Joachimsthal , en Bohême , où compose de petites masses comme feuille- tées ou des groupes en forme de roses. 10° Argent antimonié sulfuré , ou Argy- rythrose, Beud. Syn.: Argent rouge sombre, Dunkles Rothgultigerz. Substance rouge ou d'un gris de plomb bleuâtre ou noirâtre ; à poussière d'un rouge cramoisi ; fragile, fa- cile à racler avec le couteau, et se réduisant aisément à la flamme du chalumeau, en don- nant des vapeurs d'Antimoine et d'acide sul- fureux. Ses formes cristallines appartiennent au système rhomboédrique, et dérivent d'un rhomboèdre obtus de 108° 20', très rappro- ché, comme on le voit , de ceux que l'on observe si fréquemment parmi les carbona- tes. Les formes secondaires , qui rappellent singulièrement celles du calcaire , sont des prismes hexagonaux simples ou modifiés par des sommets de rhomboèdres ou de scalénoèdres ordinairement très surbaissés. Ces formes présentent quelquefois un cas d'hémimorphisme semblable à celui qui ca- ractérise le système de la Tourmaline, c'est- à-dire que l'un des deux prismes hexago- naux qui dérivent d'un rhomboèdre se ré- duit à trois faces , et que des différences de configuration se montrent en même temps vers les deux extrémités. La composition de ce minéral est en for- mule : S6 Ag6 S62 ; ou en poids : Soufre, 17,56; Antimoine, 23,46 ; Argent. 58,98. On le trouve presque toujours en cristaux im- plantés, quelquefois en dendrites ou incrus- tations , en petits mamelons groupés en grappes , en petites masses compactes , tou- jours peu volumineuses. Le plus souvent, ce n'est qu'une substance subordonnée aux gîtes d'Argent sulfuré ou de Galène argentifère , mais elle forme quelquefois la partie princi- pale des dépôts, comme dans les mines du Mexique. 11° Argent arsénié, sulfuré ouProustite, Beud. Syn. : Argent rouge clair ; Lichtes Rothgultigerz. Substance non métalloïde, transparente, d'un rouge de cochenille ou de carmin; à poussière d'un rouge clair; fragile , fusible au chalumeau en donnant des vapeurs arsenicales très prononcées , et laissant un bouton d'Argent. Cette espèce- est isomorphe avec la précédente. Ses for- mes , parmi lesquelles dominent des scalé- noèdres aigus, dérivent d'un rhomboèdre de ARG 107° 56\ Sa composition on Formule est : S' Ay As-, ou, en poids : Soufre, 19, iC» ; Ar- pent, 65,58; Arsenic, 15,16. Sa pesanteur spécifique est 5,6. On la trouve dans les mêmes lieux et dans les mêmes gisements que PÀrgyrythrose, avec laquelle elle a été long-temps confondue. (Test au chimiste Proust qu'est due la séparation des deux espèces. 12° Argent myargijrite. II. Rose Syn. : l'nobiniirgulden , W. — Substance métal- loïde , d'un gris d'acier ou d'un noir de fer; à poussière d'un rouge brunâtre, opa- que , cristallisant en prisme rhomboïdal oblique, dont les pans font entre eux un an- gle de 86°4\ et dont ia base est inclinée sur Chacun d'eux de 97°55\ Cette espèce se com- porte au chalumeau comme PArgyrythrose , avec laquelle elle a été confondue jusqu'au moment où H. Rose en a fait l'analyse, et a prouvé qu'elle renfermait moins d'Argent. Sa composition en formule est S+Ag2Sb2 , ou, en poids : Soufre , 21,35; Antimoine, 42,79 ; Argent, 35,86. Ce minéral n'a encore été observé que dans la mine de Brauns- dorf, en Saxe. 43° Argent antimonié sulfuré noir, ou Psathurose , Beud. Syn. : Argent sulfuré ai- gre, ou fragile; Sprbdglaserz, Schwarzgûl- tigerz , Roschgewachs , Prismatisch Melan- çlanz. — Substance métallojde d'un gris de fer ou de plomb ; à poussière noire, aigre, fragile, pesant spécifiquement 6,2. Sa com- position chimique est en formule: S9Agl2Sb2, et, en poids : Soufre, 15,69; Antimoine, 15,98; Argent , 70,33. Elle cristallise en prismes à six pans ordinairement très courts , et qui dérivent d'un prisme rhombique droit de 415°ô9\ Les pans de ce prisme sont striés verticalement. Ces cristaux sont souvent groupés , et ils présentent dans leurs grou- pements une assez grande analogie avec ceux du Fer sulfuré prismatique, ou ceux de l'Ar- ragonite. Ce minéral se trouve dans les mêmes gisements que l'Argyrythrose , dont il était regardé jadis comme une simple al- tération. Les plus belles variétés viennent des mines de l'Erzgebirge , notamment de celles des environs de Freyberg, des mines de Schemnitz , en Hongrie , et de celles du Mexique. 14° Argent polybasite , II. Rose. Syn.: Mildglanzerz , W. Cette espèce a été con- T. U ARG 13 fondue tantôt avec le Sprttdglaserz , tantôt avec la Bournonite. C'est une substance métalloïde d'un noir de fer , à poussière noire , qui cristallise ordinairement en ta- bles hexagonales régulières, avec des facet- tes additionnelles menant à des formes rhom- boédriques. Les pans sont, striés horizonta- lement ; les hases le sont dans trois direc- tions parallèles aux arêtes d'un triangle équilatéral. Ces cristaux minces sont sou- vent recouverts d'un enduit de Chalkopyrite. Leur pesanteur spécifique est de 6,2; ils sont composés chimiquement de 9 atomes de Sulfure d'Argent.ou de Cuivre, et de 1 ato- me de Sulfure d'Antimoine ou d'Arsenic. Une variété de Guarisamey, au Mexique, a donné à M. Rose : Soufre, 17,04; Anti- moine, 5,09; Arsenic, 5,74; Argent, 64,29; Cuivre, 9,95; plus, des traces de Fer. La Po- lybasite se trouve en cristaux et à l'état compact dans les mines de Guanaxuato et de Guarisamey au Mexique, de Schemnitz, de Neue-Morgenstern et d:Himme!sfurst,près de Freyberg, en Saxe, etc. 15° Argent et plomb antimoniés sulfurés. Syn.: Schilfglaserz, Freiesleben,Peritomer Antimonglanz, Mohs. Substance métalloïde, d'un gris d'acier clair ou d'un gris de plomb tirant sur le blanc d'argent, cristallisant en prismes rhombiques de 67° , clivables paral- lèlement à leur base, et striés verticalement sur leurs pans. Pesanteur spécifique , 6,38. Ils renferment environ , sur 100 parties , de 20 à 24 d'Argent , et de 28 à 30 de Plomb. Les cristaux sont souvent groupés à la ma- nière de ceux de la Staurotide. Ce minéral fort rare ne se trouve que dans les mines des environs de Freyberg. Nous mentionnerons ici un autre minéral encore peu connu, que M. Brooke a indiqué sous le nom d'Argent sulfuré flexible, et qui cristallise,selonlui,en prismes obliquesrhom- boïdaux , dont les pans font entre eux l'an- gle de 121° ; la base s'inclinant sur l'arête de cet angle de 125°. Ces cristaux sont cli- vables parallèlement à l'axe et à la diagonale oblique ; ils sont noirs extérieurement , et forment des lames minces, flexibles , qui se coupent aisément au couteau ; ils provien- nent de la mine dcllabacht, à Freyberg. 16° Argent ioduré. Voy. iodures. 17" Argent chloruré, ou Kérargyre , Beud Syn. : Argent muriaté , H. ; Argent 8 114 ARG corné , Silberhornerz ; Hornsilber des Alle- mands. Substance molle comme la cire ; de- mi-transparente, d'un gris de perle ou de couleur verdâtre, fusible à la flamme d'une bougie, en répandant une odeur de Chlore, et facile à réduire au chalumeau. Elle cris- tallise dans le système cubique; sa pesan- teur spécifique est de 5,6 ; c'est un bi-chlo- rure composé, sur 100 parties , de 75,34 d'Argent, et de 24,66 de Chlore. Cette espèce est sujette à noircir lorsqu'elle est exposée au contact de l'air. C'est un des minerais d'Argent les plus précieux et les plus abon- damment répandus, surtout dans les mines du Pérou et du Mexique ; on le trouve aussi dans la plupart des mines de la Saxe, de la Norwége et de la Sibérie : il constitue quel- quefois des masses assez considérables. 18° Argent carbonate, Windenmann. Substance noire ou d'un gris cendré , ter- reuse, amorphe,très tendre et facile à réduire, faisant effervescence avec les acides compo- sée, d'après Selb, de 72,5 d'Argent,12 d'Acide carbonique, et de 15,5 de Carbonate d'Anti- moine. On ne l'a encore trouvée que dans la mine de Wolfach, au pays de Bade, dans une gangue de Barytine , accompagnée de différents Sulfures. Ainsi que nous l'avons dit plus haut , les seules espèces argentifères qui soient exploi- tées pour l'extraction de l'Argent sont : l'Argent natif, l'Argent sulfuré, l'Argent chloruré, et les diverses combinaisons con- nues sous le nom d'Argent rouge. Le trai- tement métallurgique de ces différents mi- nerais est fort simple : il se réduit à deux procédés qui consistent, l'un à dissoudre l'Argent par le moyen du Plomb, pour lequel il a une grande affinité lorsque les deux métaux sont à l'état de fusion ; l'autre , à l'amalgamer avec le Mercure , après l'avoir préalablement amené à l'état de Chlorure, en grillant le minerai mélangé avec du sel. Si l'on excepte les mines de Plomb et de Cuivre argentifère, la France ne possède de mines d'Argent proprement dites que dans deux départements, et encore sont- elles à peu près abandonnées : à Allemont , dans l'Isère, et, dans les Vosges, à Sainte- Marie-aux-Mines , Lacroix , etc. La mine d'AUemont ou des Chalanches consiste en minerais d'Argent très riches, disséminés dans une argile qui remplit des fentes et des ARG cavités au milieu de roches talqueuses et amphiboliques. Dans les Vosges , les mi- nerais d'Argent sont associés à des minerais de Plomb et de Cuivre argentifères qui for- ment des filons. Les mines d'Argent européennes sont beau- coup moins importantes que celles du Nou- veau-Monde ; la plupart môme ne sont que des minerais de Plomb ou de Cuivre argen- tifères, auxquels sont accidentellement asso- ciés quelques autres minerais d'Argent. Les mines d'Argent proprement dites sont celles de Kongsberg en Norwége, où l'Argent na- tif est le minerai principal ; celles de Saxe ( Freyberg, Marienberg, Schneeberg, etc.) ; celles du Harz (Annaberg, Andreasberg), et celles de Hongrie (Schemnitz, Cremnitz, Rœnigsberg, etc.). Tous ces pays tirent aussi une grande partie de l'Argent qu'ils produi- sent des minerais de Plomb argentifère. Ce sont les mines de Hongrie qui donnent les produits les plus considérables; viennent après les mines de Saxe, puis celles du Harz. La Prusse et l'Angleterre n'ont point de mines d'Argent proprement dites ; la Savoie a la mine de Pesey, dont le minerai n'est qu'un Plomb argentifère ; l'Espagne n'offre guère de mine en exploitation que celle de Guadalcanal, dont le produit est très faible. En somme , la quantité d'Argent produite annuellement par les mines d'Europe est de 72,000 kil., ce qui n'est que la onzième par- tie de celle que fournissent les mines de l'Amérique espagnole. La Sibérie possède une mine d'Argent à Sméof ou Schlangen- berg , dans les monts Altaï ; le produit de cette mine et de quelques autres moins im- portantes du district de Rolywan , joint à celui des mines de Nertschinsk , est de 21,000 kil. Les mines d'Argent du Nouveau-Monde, qui sont les plus importantes de ce conti- nent, sont situées dans les Cordillières, prin- cipalement au Mexique, au Pérou et au Chili. Le Mexique offre â lui seul plus de trois mille exploitations établies sur cùnr mille filons ou amas de minerais d'Argent.. Les filons les plus riches sont ceux de Gua~ naxuato, de Catorce, de Zacatecas, de Bato- pilas, de Sombrerete et de Real del Monte. Le filon de Guanaxuato, qu'on appelle la Veta-Madre , est maintenant la plus riche mine du monde entier ; il a une puissance ARG de 40 à 4S mètres , ei on l'exploite sur une étendue de trois lieues. La seule mine de Yalenriana , qui en fait partie, produit an- nuellement plus de 8 millions de francs; les mines de Guanaxuato donnent à elles seules près du quart du produit de toutes les mines du Mexique , qui était , il y a quelques an- nées , de 126 millions de francs. Les filons métallifères du Mexique traversent, comme ceux de la Hongrie , des roches de cristalli- sation et de formation plutonique, parmi lesquelles on distingue surtout certains por- phyres comme très riches en Or et en Ar- gent. On trouve aussi ces métaux précieux disséminés dans des minerais argilo-ferru- gineux, appelés dans le pays colorados. L'ancien Pérou est aussi très riche en mines d'Argent ; la république actuelle de ce nom possède la mine célèbre de Pasco ou Lauricoeha, celles de Huantajaya, de Micui- Pampa, etc. La république de Bolivia , qui fait partie du Haut-Pérou, nous offre la fa- meuse mine de Potosi, dont le minerai était jadis fort riche, mais qui s'est appauvri d'une manière extraordinaire ; cependant , il y est encore si abondant , que la montagne de Potosi est peut-être toujours la mine la plus riche du monde, après le filon de Guanaxua- to. Cette mine est, en outre, remarquable par sa prodigieuse élévation au dessus du niveau de la mer ; les mineurs y travaillent à une hauteur supérieure à celle du Mont-Blanc. Les mines du Pérou ont rapporté jusqu'à 11 millions par an , et l'on a calculé que la seule mine de Potosi a produit, depuis sa découverte, en 1545, pour 6 mi/liards d'Ar- gent. Le Chili a aussi des mires d'Argent à Coquimbo ; le métal y est , e ;mme à Pas- co, disséminé en parties impen eptibles dans des minerais terreux et ferrugineux, analo- gues aux Colorados du Mexi* /ue , et qu'on nomme Pacos dans l'Amérique du sud. Au commencement du 19e siècle , les co- lonies espagnoles produisaient annuellement en Argent 840,662 kil. , et le Mexique seul entrait pour 572,598 kil. dans ce total ; mais, depuis les guerres de l'indépendance, cet état de choses a changé : le produit n'est plus que de 205,268 kil. ; il a donc souffert une diminution de près des trois quarts. Depuis trois siècles, l'Amérique a fourni 125,457,690 kil. d'Argent. D'après le calcul de M. de Humboldt, toute cette masse réu- ARG 115 nie formerait une sphère de 28 mètres de diamètre. La valeur du kil. d'Argent pur est actuellement de 222 fr. 22 c; le rapport de la valeur du kil. d'Argent au kil. d'Or est de 1 à 15,5. Argent blanc, le Weissgùltigerz des Alle- mands. Nom donné à diverses espèces de Cuivre gris (Panabase) et de Bournonite, dans lesquelles le sulfure de Cuivre est rem- placé par le sulfure d'Argent. Argent corné. — Voy. argent chlo- ruré. Argent de chat. — Voy. mica argen- tin. Argent gris, le Graugiiltigerz des Alle- mands. — Voy. CUIVRE GRIS. Argent merde - d'oie. — Voy. cobalt OXYDÉ. Argent noir. — Voy. argent psathu- rose. Argent ronge. — Voy. argent anti- MONIÉ SULFURÉ. Argent vif. — Voy. mercure. Argent vitreux. — Voy. argent sul- furé, (del.) * ARGENTIFÈRE. Argentiferus. min. — Qui contient accidentellement de l'Argent. (C. d'O.) ARGENTINA , Lamk. bot. pu. — Synonyme du genre Potentilla , L. , delà famille des Rosacées. (Sp.) ARGENTINE, poiss. —Poisson de la famille des Salmonoïdes , connu et mention- né depuis les auteurs du 16e siècle, mais qui n'a été bien caractérisé que depuis le travail publié dans les Mémoires du Mu- séum (t. I, p. 228, pi. 11, fig. 1) par M. Cu- vier. Les caractères consistent dans une bouche petite, déprimée horizontalement, à mâchoires sans dents, dont la langue est ar- mée de dents fortes et crochues ; il y en a aussi sur le chevron du vomer. On compte six rayons à la membrane branchiostége : la première, dorsale, sur le milieu du corps, a dix rayons; la seconde est une très petite adipeuse que la plupart des auteurs ont né- gligé de signaler. La peau n'a point d'écail- lés , la ligne latérale est droite. Les côtés de la tête et une large bandelette longitudi- nale brillent du plus pur éclat d'argent poli. Le dos est vei dâtre ; le ventre comme trans- parent. A l'intérieur, l'estomac est d'un noir très profond son pylore a huit appen' 116 ARG ARG dices ccecaux; le foie est jaune-pâle ; la ves- sie aérienne, longue, peu large, pointue aux deux bouts, épaisse, est d'une si belle cou- leur d'argent, qu'elle semble formée d'une lame repliée de ce métal ; le péritoine est aussi argenté. Ce poisson , abondant dans la Méditerra- née, et surtout dans l'Adriatique, y est l'ob- jet d'une pêche importante , parce que la matière argentée qui colore les parties bril- lantes de son corps se laisse facilement sé- parer, et que, recueillie, elle est employée à argenter, ou, comme on dit, à orienter les fausses perles , de même qu'on le fait dans nos pays avec le produit fourni par V Ablette. Voy. ce mot. L'Argentine, mal caractérisée d'abord, est devenue type d'un genre tout aussi mal ca- ractérisé, dans lequel , jusqu'à Gmelin, on a réuni tant d'espèces disparates, que le genre linnéen ne peut être adopté dans un species des poissons. L'Argentine de la Méditerra- née, indiquée d'abord par Rondelet, et puis par Willughby, fut le type du genre créé par Artedi, mais qui, le caractérisant d'après les figures et les descriptions de ses prédéces- seurs, ne parle pas de sa nageoire adipeuse. Linné introduisit dans ce genre une espèce à dix rayons branchiaux, et de la famille des Brochets ; Gronovius donna pour tel un poisson ayant des dents aux deux mâchoires, et adjoignit à cet inconnu un Anchois (c'est- à-dire un poisson d'une troisième famille, celle des Clupéoïdes) des côtes d'Amérique. Le genre Argentine est donc devenu une com- binaison d'erreurs et d'omissions qui ren- dirent son caractère tout à fait inappli- cable aux espèces que Ton y rapportait. En- fin, Linné ajoute encore à ces erreurs en y rangeant, sous le nom (VArgentina caroli- na, un poisson à vingt-huit rayons branchio- stéges, et qui est évidemment un EIops. Voy. ce mot. Forskal chercha aussi à ramener dans le genre Argentine un poisson de la mer Rouge, qui a la langue et le palais garnis de petites dents arrondies et serrées. Il en fit son Ar- çentina glossodonta , qui est d'un tout au- tre genre, celui des Butyrins. Voy. ce mot. Dans l'état actuel de l'icbihyologie, il faut réduire le genre Argentine à la seule espèce de la Méditerranée, que j'ai fait connaître au commencement de cet article. (Val.) * ARGES ( nom , dans la mythologie grecque, de l'un des fils d'Uranus et de la Terre), roiss. — Genre de Poissons de l'A- mérique méridionale , appartenant à la fa- mille des Siluroïdes , et distinct des Pimé- lodes par la forme des dents. Lescaract. génériques consistent dans des dents bifides à leur extrémité , chaque poin- te étant recourbée en dedans. Ces dents , disposées sur une bande étroite , forment une sorte de herse à l'extrémité de la bou- che, dont aucun autre poisson ne m'a en- core offert l'exemple. Le palais est lisse et sans dents ; la bouche n'a que deux barbil- lons larges et aplatis ; les lèvres sont en- tourées d'une sorte de rebord membraneux qui forme une espèce de ventouse orale. La dorsale est petite , et n'a qu'un faible rayon en avant; la nageoire adipeuse est longue ; les autres nageoires ont leur pre- mier rayon prolongé en filet. On ne connaît encore que deux esp. de ce genre : l'une , qui vient des eaux douces de la mission de Santa-Anna , dans le Haut- Pérou , d'où elle a été rapportée par M. Pentland ; on l'y nomme Sabalo. C'est un poisson recherché comme aliment. Ce Sa- balo n'a pas de vessie natatoire. La seconde espèce est le petit poisson ob- servé en 1803 par M. le baron Alex, de Humboldt , et rejeté par le volcan du Co- topaxi : c'est VArges cyclopum , que M. de Humboldt avait nommé Pimelodus cyclo- pum. Les habitants des Andes le nomment Pregnadillas , dénomination qui s'applique aussi à un autre poisson d'un genre voisin , mais distinct par l'absence de l'adipeuse, et que j'ai nommé Brontes ( Voy. ce mot). Cette petite esp. offre un des plus singuliers phénomènes, celui d'être rejeté du sein des eaux souterraines par les efforts d'éruption des volcans actifs des Andes : car non seule- ment le Cotopaxi, que j'ai déjà nommé, mais le Tungurahua , le Sungay, l'Imbaburu, le Cargueirazo, rejettent aussi des Pregnadillas. Ils sortent par le cratère du volcan ou par des fentes ouvertes à 5,000 ou 5,200 mètres d'élé- vation au dessus du niveau de la mer , et à 2,600 mètres au dessus des plaines d'alentour, sur lesquelles tombent les poissons lancés air dehors. Ils sont rejetés en si grande quantité, 1 que , sur les terres du marquis de Salvalè- gre , l'odeur infecte s'en répandit au loin. ARG ARG Le volcan d'Imbaburuen vomit dos milliers en 1694 sur les environs delà ville d'ibara. Les fièvres pestilentielles qui désolèrent ces contrées lurent attribuées aux miasmes pro- duits par les exhalaisons putrides des pois- sons amoncelés sur le sol, et exposés à Tac- lion du soleil. Lorsque la cime du volcan de Cargueirazo s'alïaissa.le 10 juin 1696, des mil- liers de PregnadiUas sortirent de ses flancs, au milieu des boues argileuses et fumantes Vomies par la montagne. Quels courants d'eau peuvent donc exister dans ces monta- gnes , pour y amener ces poissons? Com- ment Peau soumise à la haute température de ces fournaises contient-elle encore assez d'air pour j laisser respirer les poissons? Comment ces animaux, petits et à chair très molle, ne sont-ils pas détruits par une sorte de cuisson en traversant les colonnes de fu- mée qui entourent les masses boueuses re- stées pendant l'éruption? Combien d'au- tres questions tout aussi difficiles à résou- dre ces curieux phénomènes ne font-ils pas encore poser? (Val.) * ARGILACE. Argilaceus (argila, ar- gile). Qui a la couleur de l'argile. Tels sont : VAgaricus argilaceus, YHclix argila- cea, etc. On emploie encore cette épithète pour désigner les végétaux qui vivent sur l'argile, comme le Peziza argilacea. (C. D'O.) ARGILE. Argila. géol. — La nature des Argiles est beaucoup plus difficile à détermi- ner qu'on ne pourrait le soupçonner au premier aperçu ; aussi trouve-t-on , dans les auteurs, très peu de notions satisfaisantes à cet égard. Ils se sont contentés , pour la plupart, de spécifier les Argiles plutôt d'a- près leurs usages que d'après leur véritable composition. Par suite des recherches iné- dites qui ont été faites à ce sujet par M. Cordier, nous allons pouvoir donner une définition exacte et complète des Argiles. On donne le nom d'Argiles à des masses terreuses, très différentes par4eur composi- tion et par la proportion de leurs parties élé- mentaires. Elles n'appartiennent point à la minéralogie proprement dite, mais à la géo- logie. Ce sont des roches meubles, à parties submicroscopiques indépendantes, mécani- quement mélangées , et dont le volume se réduit dans beaucoup de cas à celui des molécules cUimiqucs composantes. Les prin- cipaux éléments de ces mélanges sont de* sous-hydrates de Silice et d'Alumine, des s* licates d'Alumine plus ou moins hydratés parfois du sous-hydrate de Magnésie, de l'hydrate de Fer, de la Silice et de l'Alumine en particules excessivement ténues, etc. A ces parties élémentaires se joignent souvent des parties arénacées communément quart- zcuses , d'un volume beaucoup moins atté- nué, mais qui cependant sont fréquemment submicroscopiques : de là les caractères si variés des Argiles, et les emplois si différents auxquels elles peuvent donner lieu dans les arts. INous renvoyons à l'article général ro- ches argileuses les détails que noua avons à donner sur les diverses variétés d'Argiles dont l'origine est aussi une ques- tion géologique importante. (C. d'O.) *ARGILE INFLAMMABLE, géol. — M. Cordier a donné ce nom à une espèce de sa famille des roches à base de bitume gris, qui est composée d'Argile ordinaire mé- langée de bitume gris pour environ un tiers. Elle est légère, spongieuse et de couleur gé- néralement grisâtre. Quelques géologues la confondent avec l'Argile ordinaire; mais elle s'en distingue par la facilité avec la- quelle elle brûle, et par l'odeur fétide qui accompagne sa combustion. Cette roche ap- partient à la période salino-magnésîenne, et contient différents fossiles de cette époque. (C. D'O.) ARGILE DE KIMMERIDGE (Kimmeridge clay des Anglais), géol.— Ce terrain, auquel quelques géologues français donnent aussi le nom de Marnes argileuses havriennes , et de Marnes à gryphées vir- gules , est le dépôt marneux le plus récent de l'étage oolithique. Il a pris un assez grand développement, surtout en Angleterre et en France, où il est très bien caractérisé par VOstrea deltoidca et la Gryphœa vir- gula. [G. d'O.) ARGILE D'OXFORD ( Oxford clay des Anglais), géol. — On nomme ainsi un grand dépôt de matières argileuses et aré- nacées , appartenant à l'étage oolithique, et placé immédiatement au-dessous du Cal- caire à coraux [Coral rag des Anglais). Ce dépôt, qui s'étend sur une grande partie de l'Angleterre et de la France , contient de nombreux débris de reptiles gigantes* us ARG ques et de coquilles fossiles , mais il est surtout caractérisé par la Gryphœa dilata- ta , d'où le nom de sous-étage des argiles à gryphées dilatées, que vient de lui donner M. Cordier dans sa nouvelle classification des terrains exposés au Muséum d'histoire naturelle. (C. d'O.) * ARGILE PHYLLADIGÈNE. GEOL. —Voy. ROCHES ARGILEUSES. (C. D'O.) * ARGILE SALÏFÈRE. géol.— Voy. SEL GEMME. (C. D'O.) ARGILETTE. Phascum ( d'argile ). bot. cr. ( Mousses. ) — C'est un de ces mots forgés par Bridel pour traduire en français les noms génériques de ces plantes. Synon. de Phasque ou Phase , celui-là devenait ab- solument inutile : aussi n'a-t-il été employé que par cet auteur, qui voulait lui faire exprimer la nature du terrain dans lequel croissent le plus ordinairement les esp. de ce genre. Voy. phascum. (G. M.) ARGILEUSE {Odeur), géol. — On donne ce nom à une odeur particulière qui se dégage, par l'effet de l'humidité, des ro- ches argileuses , et môme d'une foule de corps qui ne contiennent pas un atome d'A- lumine , ni même de Silice à l'état molécu- laire. M. Cordier pense que cela est sans doute occasionné par une action chimique très faible , analogue à celle que les épon- ges métalliques produisent sur différents corps exposés à l'action électro - galvanique de leurs cavités. Comme l'Argile est compo- sée de parties excessivement atténuées, elle jouit de cette propriété d'une manière plus sensible que tous les autres corps réduits à l'état terreux. Suivant M. Cordier, du Quartz pulvérisé et trituré convenable- ment donne l'odeur argileuse. (C. D'O.) * ARGILÎFÈRE. Argili férus (argïla, argile ; fero , je porte), géol. — Qui con- tient accidentellement de l'Argile. Tel est le Calcaire argilifère. (C. d'O.) * ARGÏLIFORME. Argiliformis {ar- gila , argile ; forma , forme), géol. — Qui a l'aspect de l'Argile : Trass argiliforme. (C. D'O.) ARGILITE. geol. — Voyez roches ARGILEUSES. (C. D'O.) *ARGILOIDE. Argiloides. géol. — Cette épithète est donnée aux roches dont ARG la masse principale présente l'aspect de l'Argile, ou à celles qui possèdent quelques unes de ses propriétés. Telle est la Brèche à pâte argiloïde. (C. d'O.) ARGILOLI1 HE. géol. — Suivant M. Cordier, plusieurs géologues confondent, à tort sous cette dénomination, 1° de véritables argiles sédimentaires, à un état d'endurcis- sement plus ou moins complet ( Argilité) ; 2e des Pétrosilex décomposés ; 3° des Tra- chytes également décomposés et passés ainÉ à l'état de Téphrine. Voy. Argilité , P» TROSILEX DÉCOMPOSÉ et TÉPHRKXE. (C D'O.) ARGILOPHYRE. géol. — Suivant M. Cordier , divers géologues confondent sous ce nom : 1° les Porphyres pétrosiliceux décomposés (Porphyre argilitique) ; 2° les Trachytes et Porphyres leucosiiniques dé- composés et passés à l'état de Porphyre té- phrinique ; 3° certaines variétés de Tra- chytes silicifères, à pâte très fine et d'un as- pect terreux. Voy. Porphyre argiliti- que, Porphyre téphrinique et Tra- CHYTE SILICIFÈRE. (C. D'O.) ARGO-BUCCIIVUM {Argo-buccinum, Buccin, navire des Argonautes. Voy. la My- thol.). moll. — Nom donné par Klein à un des genres qu'il a formés dans son Tenta- men methodi Ostracologiœ. Celui-ci ne con- tient qu'une seule espèce , inscrite par Lin- né dans son genre Murex , sous le nom de Murex Argus. Lorsque Lamarck forma le genre Ranelle aux dépens des Murex de Linné , l'espèce de Klein y fut transportée „ et elle doit y rester, car elle a tous les ca- ractères des véritables Ranelles. Voyez ce mot. (Desh.) ARGODERME. Argoderma (âpyàs, Argus , nom mythol. ; tfépfix, peau), moll. — Poli, dans son grand ouvrage sur les Mol- lusques des Deux-Siciles , a caractérisé les genres de Mollusques bivalves d'après l'ani- mal lui seul , auquel il donne un nom, et réunit les Coquilles sous un nom dérivé de celui de l'animal. Ce savant observateur nomme Argoderme les Coquilles de son g. Argus, et dans ce genre il comprend les Spondyles et les Peignes. Voyez ces deux mots et argus. (Desh.) ARGOLASIE. Argolasia. bot. ph.— Le genre établi sous ce nom par Jussieu , et qui appartient à la famille des Haemodo- ARG racées, est le même que le Lanaria d'Ai- ton. Voy. lwakia. (A. R.) « ARGOLIDES. Argolidœ. cm st. — l.oiu h donne ce nom à une famille d'Ento- mostraces dont le type est le genre Argus. (C. DÛ.) ARGONAUTE. Argonauta(ir.i, argonaute\ moll. — >'om de genre donné par Linné (Si/st. nat., éd. XII) à la coquille d'un Céphalopode connu des Grecs (Aristote, Hist. des an., lib.VI, cap. I.— Athénée, Deip- neisophistarum lib. VII, cap. CV, etc.) sous la dénomination de vxuTt>os,de vxurt'xoç, Nau- tique, de Pompile, etc., et des Latins (Plinius, Hist. nat., 46 ix, cap. XXIX) sous celle de IS'autilus. Linné, au contraire, appli- que , à tort , le même nom de Nautilus à un genre de coquille que ces auteurs ne connaissaient pas ; mais ces genres étant consacrés dans la science, il n'est plus pos- sible de les changer sans inconvénient pour l'avancement de la zoologie. Nous allons donner un aperçu rapide de ce qu'on sait aujourd'hui sur l'Argonaute, dont nous avons traité avec beaucoup de développement dans notre Monographie des Céphalopodes acétabulifères. Il est peu d'animaux marins aussi célè- bres et aussi anciennement connus que l'Ar- gonaute. Les brillantes fictions sur sa navi- gation sont pourtant à jamais détruites par l'observation immédiate , puisqu'il nage à reculons, comme les autres Céphalopodes, par le refoulement de l'eau, au moyen de son tube locomoteur. L'Argonaute n'est plus cet élégant nautonnier enseignant aux hommes à fendre l'onde au moyen d'une voile et de rames , ce joli vaisseau portant en lui-même tous les attributs de la navi- gation , guidant le marin dans sa course aventureuse , et lui présageant une heu- reuse traversée. Non... , ces croyances , plus anciennes qu'Aristote , qui les a sans doute empruntées aux poètes qui l'ont pré- cédé, embellies par le génie des Athénée, des Oppien, des Élien, reproduites par tous les auteurs du moyen-âge, et même par plusieurs de nos écrivains modernes ; ces croyances si naïves et si séduisantes , n'ont pris naissance que dans la fécondité de leurs imaginations exaltées. Il nous faut aussi renoncer à cette jolie fiction d'Op- pieo , qui nous présente les Pompiles en- ARG 119 traînes par la joie la plus vive à la vue des > aisseaux qui sillonnent les mers , les sui- vant à Tenvi, sautant et se jouant à la proue de ces chars maritimes. « Comme on voit nn prince qui vient de prendre une ville, comme on voit un homme vainqueur dans le» jeux publics, le front ceint d'une cou- ronne de fleurs nouvelles , autour desquels se presse un peuple immense, ainsi les Pom- piles vont toujours en foule à la suite des navires, tant qu'ils ne sont pas troublés par la crainte du voisinage de la terre , dont la seule approche semble pour eux une bar- rière infranchissable. O poisson justement cher aux navigateurs ! ta présence annonce les vents doux et amis ; tu ramènes le cal- me et tu en es le signe. » Engendré du sang du ciel , dit Athénée , le Pompile, sous la direction des dieux, conduit la barre et le reste du gouvernail. Homme d'abord , il dut sa métamorphose à une belle passion d'Apollon, épris d'amour pour la jeune nymphe Ocyrrhoé , que les Heures avaient douée des charmes les plus séduisants. Elle était dans l'âge brillant de la jeunesse , lorsque ce dieu puissant essaya de l'enlever , quand ell' se rendait à une fête de Diane. Craignant ue devenir la proie d'un ravisseur, elle pria certain Pompile, nautonnier qui connaissait tous les gouffres de la mer, de la conduire en sûreté dans sa patrie ; mais Apollon parut à l'improviste , ravit la jeune fille , pétrifia le navire, et changea Pompile en un poisson qui depuis a porté son nom. Il est toujours prêt à ser- vir en mer les vaisseaux qui la traverse ra- pidement. Les Chinois , à l'article Pei-siao de l'En- cyclopédie japonnaise, parlent assez lon- guement du Poulpe à bateau , auquel ils reconnaissent , disent-ils, une propriété vé- néneuse ; de là vient sans doute l'erreur de Bontius , qui rapporte que l'animal , qu'il tenait dans la main , lui causa une douleur très vive , semblable à une brûlure , ajou- tant, à ce sujet, que les Chinois se servaient de cette propriété de l'Argonaute pour em- poisonner les liqueurs données aux Euro- péens , ses compagnons , ce qui, assure-t-il, causa la mort de plusieurs d'entre eux. Kumphius nous raconte que, dans l'Inde, on attache un grand prix à la coquille de l'Ar- gonaute, regardée par les femmes de ce pays 120 ARG comme le plus bel ornement. Dans les jours de fêtes solennelles, où Ton danse le Lego- lego, la première danseuse en porte une dans sa main droite, en l'élevant au-dessus de sa tête , comme un objet appelé à aug- menter la considération qu'elle inspire déjà. L'Argonaute n'est pas moins célèbre par la discussion à laquelle il a donné lieu en- tre les zoologistes, sur la question de savoir si le mollusque céphalopode qu'on trouve dans cette coquille est son véritable auteur, ou si ce n'est qu'un animal parasite qui viendrait s'y loger, après en avoir chassé son véritable propriétaire; question vive- ment débattue de part et d'autre. Au moyen-âge, Belon, Rondelet, Gessner, Aldrovande, ont regardé l'Élédon comme l'animal de l'Argonaute, tout en reprodui- sant les croyances des anciens Grecs sur la navigation à la voile de l'Argonaute, que Rumphius, le premier, démentit et ramena à sa juste valeur; mais D'Argenville, qui con- sidère aussi à tort l'Élédon comme l'habitant de la coquille, dit plus loin , avec raison, qu'on l'en trouve souvent séparé, tandis que Minasi, tout en décrivant très bien les fonc- tions des bras palmés du véritable animal , combat, dès 1771, le parasitisme. Depuis, 3ÎM. Lamarck, Rose, RaQnesque, Leach, Blainville, Say, Sowerby, Broderip, Dcshayes et Gray, ont successivement défen- du l'opinion du parasitisme ; les premiers se basant sur la fausse croyance que l'Elédon était l'animal, quelques autres adoptant, d'a- près RaOnesque, l'Ocythoé comme l'animal parasite de la coquille, et s'appuyant surtout, avec raison (c'est Vopinion de M. de Blain- ville), sur la non-adhérence de l'animal avec la coquille ; fait en contradiction avec les lois zoologiques connues. D'un autre côté , MM. Bruguière, Mont- fort, Cuvier, Duvernoy, Ranzani, Férussac, Poli, Rapp, Mauriani, Dellechiaje, Richard Owen,Rang, madame Power et nous, avons soutenu l'opinion contraire par de nombreux arguments basés sur des faits incontestables. La partie est donc à peu près égale. Nous ne pouvons pas ici reproduire tous les points de discussion. Il nous suffira de présenter en abrégé quelques uns des faits nombreux qui , d'après nos observations, nous semblent décider la question en faveur du non-parasitisme : ARG 1° L'animal de l'Argonaute diffère zoolo- giquementet anatomiquementdes Poulpes: zoologiquement , d'après nous , par sa for- me générale, comme ployée sur elle-même; par la complication de son appareil de rési- stance ; par ses ouvertures aquifères ; par ses bras supérieurs palmés , et par la coquille mince , fragile , représentant une petite na- celle chez laquelle les anciens croyaient voir la proue dans la partie antérieure , et la poupe dans la partie postérieure, etc. ; ana- tomiquement , d'après M. Ovven , par des branchies différentes. Ce sont donc des ani- maux distincts quant à leur organisation, et susceptibles dès lors d'un genre de vie tout opposé , bien que normal,' par rapport à ces mêmes formes. 2° La forme ployée de l'animal , non en ligne droite, est en rapport avec la forme de la coquille, de même que sa position connue dans la coquille : les rapports de l'un avec l'autre sont dès lors évidents. 3° La forme de l'animal s'oppose à ce qu'il puisse vivre hors de sa coquille. 4° Les rapports des parties coloriées de l'animal avec sa position habituelle dans la coquille sont évidents. 5° Les bras palmés, par leurs membranes extensibles, sont, comme l'a dit M. Rang, destinés à envelopper la coquille. Ils nous paraissent être une dépendance absolue du mode d'existence de l'Argonaute et un trait de conformité de plus entre l'animal et sa coquille. 6° La contexture spongieuse et poreuse du côté interne des membranes est en rap- port avec la supposition que les bras sécrè- tent la coquille. De ces faits, et de bien d'autres que nous ne pouvons placer ici , résulte évidemment que l'animal concorde par tous les points avec la coquille, et que l'un paraît être une dépendance de l'autre. Cherchons mainte- nant , dans l'examen de la coquille et de son mode d'accroissement, d'autres preuves qu'il serait difficile de ne pas admettre : 7° La coquille diffère de celles de tous les Mollusques gastéropodes , par son manque du nucleus, qui se développe ordinairement dans l'œuf. 8° La concordance de la forme de la co- quille avec la natation , et le genre de via pélagien des Argonautes est parfaite. ARG ARG 191 9* Sa contcxturc annonce qu'elle a été fermée par un organe sécréteur bien diffé- rent de eeM des autres mollusques, et se trouve en rapport avec l'hypothèse de sa formation par les bras. 10' La coquille, fraîche, d'abord lisse, polie sur ses bords, se couvre d'un léger é- piderme à quelque distance «> >ov feuille), bot. pu. — Section du genre S* m ARG Eurybia, de la famille des Composées. Elle comprend les esp. dont la largeur des ligu- les dépasse de beaucoup celle des styles , et dont les fruits sont cylindracés. (J. D.) *ARGOPH YLLÉES (allusion à Àrgo- phyllum). bot. ph. — M. Endlicher {Gen. plant., p. 823) a proposé sous ce nom un groupe, jusque aujourd'hui monotype, fondé «ur le genre Ârgophyllum , et qu'il place à la suite des Saxifragées-Escalloniées. Ce rapprochement avait déjà été indiqué par M. Bartling (Ord. nat., p. 428). (Sp.) ARGOPHYLLUM (àpyds, blanc; piiX- >ov, feuille), bot. pu. — Genre formé par Forster (Gen. nov. Cal. 15), et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore bien déterminée. On le range assez géné- ralement parmi les Ericacées (Vacciniées). En voici les caractères distinctifs : Calice turbiné-subhémisphérique, sillonné, à limbe 5-6-parti, réfléchi en dedans, persistant. Co- rolle subrotacée, à limbe 5ou6-parti, étalé. Nectaire inséré à la gorge de la corolle, ex- sert, tubulé à la base, 5-6-gone, 5-6-ûde su- périeurement; à lobes frangés , opposés aux ïacinies de la corolle. Étamines 5-6 ; stig- mate capité. Capsule semi-supère, turbinée- obovéc , un peu déprimée , 5-4-locuIaire , 3-4-locuIicide, à valves septifèresau milieu. Graines nombreuses, attachées à des pla- centas centraux. — Ce genre, peu connu, ne contient qu'une seule espèce découverte à la Nouvelle-Ecosse par l'auteur, et qui ne paraît pas avoir été retrouvée depuis. C'est un bel arbrisseau, à feuilles alternes, entières ou lâchement dentées ; à surface inférieure couverte d'un duvet d'un blanc d'argent. L'inflorescence est en panicule terminale. (Meisen, Gen. plant.) (C. L.) *ARGOPUS {i/r/èç, inactif; «rifc, pied), ïivs. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi par M. Fi- scher deWaldheim (Ent. russe , 1823, t. II, p. 183, pi. 47, fig. 5 et 4). Ce genre, dit l'auteur, est intermédiaire entre les Chry- somèles et les Altises. Il diffère des pre- mières en ce qu'il a les cuisses renflées , et des secondes , parce que , malgré ce renfle- ment des cuisses, il n'a pas, comme les Al- tises, la faculté de sauter. Du reste, le corps des Argopus est plus allongé que celui des Chrysomeles , et plus gros que celui des -Altises, dont les cuisses de derrière sont ARG seules renflées, tandis qu'elles le sont toutes chez les premiers; mais ce qui caractérise principalement le genre dont il s'agit , c'est la forme singulière du chaperon, qui s'élève en toit et se prolonge en diminuant jusqu'à l'insertion des antennes. L'auteur n'y rap- porte que deux esp. ; mais on y en compte aujourd'hui une vingtaine, parmi lesquelles nous citerons seulement celles qui sont dé- crites r savoir : A. sicolor, Fischer , de la Russie méridionale ; A. nigritarsis7 Gebler, de la Sibérie • A. Arhensii, Germ., de Dal- matie ; A. cardui, Rirby , et enfin A. tes- taceus, Fabr. Ces deux dernières se trou- vent en France. (D. et C.) ARGOSTEMM A , Wallich. — Poman- gium, Reinw. {âpyâs , blanc ; <7ri/.*//a , couron- ne), bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Rondélétiées, DC. ) , offrant pour caractères : Tube calicinal court, obeonique, adhérent; limbe 3-5-fide, supère, persistant. Corolle 3-5-fide, rotacée. Etamines insérées à la gorge de la corolle, en même nombre que les lobes de celle-ci , saillantes. Filets filiformes. Anthères gran- des, lancéolées-oblongues, dressées, conni- ventes , 2-thèques ; bourses déhiscentes au sommet par une fente courte et oblique. Ovaire infère, 2-loculaire, couronné d'un disque operculiforme, charnu; loges multi- ovulées; placentaires convexes , adnés à la cloison. Style indivisé, terminé par un stig- mate globuleux. Capsule 2-Ioculaire , po- lysperme, couronnée du limbe calicinal et du disque, s'ouvrant au sommet par une fente transverse. Graines anguleuses. — Herbes ( de l'Asie équatoriale) basses, his- pidules ; feuilles opposées (souvent aniso- mètres), ou verticillées-quaternées, pétiolées; pédoncules terminaux ou subterminaux , multiflores (rarement 1-flores) ; fleurs blan- ches, en général fasciculées. (Wallich, in Roxb., Flor. Jnd., II, p. 324; Plant. AsiaU rar., tab. 185.)— M. De Candolle (Prodr. IV, p. 417 ) énumère huit espèces de ce genre. (Sp.) ARGOUS1ER. bot. pu.— Voyez Hir- POPIIAE. (C. D'O.) ARGUILLE ou ARTÏLLE. ois. - Nom vulgaire du Traquet motteux , Moto* cilla œnanthe, L. Voyez traquet. (C. D'O.) ARGULE. crust -- Genre établi par ARG aRG 123 Miillor, et appartenant a la division des Crus laces Mceura . famille des Siphonostoines. 11 est remarquable par la ■forme ovalaire et discoïde de sa carapace, par l'état rudimen- taire de son abdomen , et par la conforma- tion singulière de la seconde paire de pattes- inàchoires, lesquelles sont terminées par îles ventouses. VArguU foliacée, qui a servi de type pour rétablissement de ce genre , est un petit parasite (prou trouve sur le corps des têtards de Grenouille et des Épinocbcs. CM. E.) ARGUS (Nom mythologique donné à cet oiseau à cause de la quantité de taches ocu- laires répandues sur ses ailes ). ois. — Genre de l'ordre des Gallinacés , formé par Tem- minck dans son ouvrage sur cet ordre, adop- té par Vieillot et par les ornithologistes mo- dernes, mais que Cuvier ne fait qu'indiquer dans son Règne animal, citant l'oiseau qui en est le type comme une espèce de grand Faisan. Ce g. fera partie de notre famille des Pha- sianidées et de notre s. -famille des Pavoni- nées. Les caract. en sont : Bec assez allongé, nu à sa base, droit et non courbé dans cette partie. Mandibule supérieure peu arquée, sa courbure ne commençant que vers les deux tiers de sa longueur, au-dessus de l'extrémité antérieure des fosses nasales, qui sont très grandes et en occupent plus de la première moitié. Marines situées latéralement au milieu du bec, à moitié fermées par une membrane. Tète, joues et cou nus, n'ayant d'autre par- tie emplumée qu'une bande étroite et lon- gitudinale sur la ligne médiane du front, du vertex, et de la partie postérieure du cou ; ces plumes étant de nature duveteuse et soyeuse, ou à barbes décomposées, ets'éle- vant un peu vers l'occiput en forme de pe- tite huppe verticale.Tarses longs, grêles, sans éperons ni tubercules ; doigts antérieurs ré- unis à leur base par de courtes membranes ; pouce grêle, articulé sur le tarse; ongles médiocres. Ailes à rémiges secondaires sin- gulièrement allongées et élargies, dépassant les primaires d'une fois leur longueur chez les mâles. Queue cunéiforme , à rectrices également fort élargies et arrondies à leur extrémité ; les deux médianes excessivement longues, et dépassant la queue d'une fois et demie sa longueur. Tout en reconnaissant que l'oiseau qui est le type et en même temps l'unique espèee du genre, le Phasianns argus de Linné, ré- unissait des caractères particuliers et assez distincts pour pouvoir figurer bien natu- rellement dans les genres connus , nous sommes étonné qu'on l'ait souvent rappro- ché des Faisans, avec lesquels il n'offre pas les moindres rapports , tandis qu'il en offre de si évidents avec les Éperonniers , qu'on pourrait , selon nous, le classer avec eux. comme sous-genre, n'en différant réellement que par l'absence d'éperons. Il a effective- ment leur bec effilé , à narines médianes, courbé seulement vers l'extrémité , et non celui des Faisans, qui est très arqué, courbé dès sa base, et à narines basales ; il a leurs tarses élevés et grêles, leurs plumes soyeuses et décomposées du dessus de la tête et du. cou, disposées de même en huppe verticale ce qui se trouve aussi chez les Paons , tan- dis que chez les Faisans toutes les huppes* sont recourbées en arrière. Son genre de coloration, si remarquable , et formé d'une infinité de petites taches brunes irrégulières, ressortant sur un fond plus clair, se re- trouve aussi chez les Éperonniers, et, comme eux et les Paons, il est surtout remarquable par une profusion de grandes taches ocu- laires répandues sur son plumage. La forme de sa queue, qui, au premier abord, semble s'éloigner entièrement de celle des Éperon- niers, ordinairement élargie et arrondie vers le bout , trouve déjà une analogie marquée dans celle d'une nouvelle espèce, VÉperon- nier chaleur e, de Temminck, col. 519; et , quant à la singulière disproportion de ses rémiges, on peut remarquer que, chez les Éperonniers, les primaires sont déjà un peu dépassées par les secondaires. V Argus giganteus de Temminck, Argus LwenetPauonmw.sdeVieillot(Gaï.,pl.204), a de longueur totale 5 pieds et quelques pouces , dont la queue occupe 3 pieds 8 pouces. La peau nue de ses joues et de son cou est, selon les auteurs, d'un rouge cra- moisi chez l'oiseau vivant. Quoique le fond de tout son plumage ne soit composé que de teintes ocreuses, rousses ou brunes, que ne relève aucune nuance vive et brillante, elles y sont réparties avec tant d'harmonie et couvertes d'une si grande profusion de petites taches, de points même, tantôt plus foncés, tantôt plus clairs que ce fond, qu'elles 124 ARG produisent l'effet le plus agréable et même le plus rare dans toute la série ornithologi- que. Ses longues et larges rémiges secon- daires sont couvertes , dans toute leur lon- gueur, d'une rangée de grandes taches ocu- laires, imitant merveilleusement le relief de demi-globes, dont la teinte , douce comme celle de tout le plumage , a cependant quel- que chose du bronze antique. Les primaires, à barbes externes blanchâtres , tigrées de brun, à barbes internes fauves, pointillées de blanc , ont leur tige du plus joli bleu de ciel. La femelle n'offre ni le développement extraordinaire de la queue et des ailes, ni les taches oculaires du mâle. Son plumage est plus obscur, et sa longueur totale n'est que de 26 pouces. Lorsque l'Argus mâle piaffe autour d'elle, il épanouit ses ailes presque jusqu'à terre, selon Vieillot, et re- lève sa queue en forme d'éventail , habitude qui lui est commune avec les Paons et les Dindons, et ajoute encore aux divers motifs qui nous les font grouper avec eux , ainsi que les Eperonniers. Ce superbe oiseau habite les forêts obscu- res et sauvages de Java et de Sumatra , de divers points du continent de l'Inde, et sur- tout de Malacca, où il est très commun. Se- lon Vieillot , l'Argus est très farouche ; son cri est fort et désagréable, comme celui du Paon , et sa chair délicate et savoureuse. Selon le même auteur, il s'accoutume difficilement à la privation de la liberté , et ses yeux s'offusquent de la grande lu- mière du jour , ce qui le rend triste et im- mobile lorsqu'il y est exposé, et lui fait rechercher l'obscurité. II paraît néanmoins que, depuis quelques années , on est parve- nu à l'habituer dans les basses-cours de Ba- tavia , et nous venons d'en voir un vivant à Londres dans le Jardin de la Société zoolo- gique ; mais, comme l'a remarqué Vieillot, nous avons pu observer qu'il se tenait con- stamment caché au fond de sa faisanderie , où , pour éviter soit notre présence , soit la lumière du jour, il retournait promptement lorsqu'on l'en avait fait sortir. Cette sorte de sauvagerie nous a empêché de faire sur cet oiseau , si rarement vivant en Europe , les diverses observations auxquelles nous nous étions proposé de le soumettre. (Lafr.) ARGUS, ins. — Scopoli a, le premier, ARG employé ce nom pour désigner générique- ment une foule d'espèces de Lépidoptères diurnes, par le seul motif qu'ils ont les aile» ornées de taches ocellées, bien que, du reste, ils ne se ressemblent nullement. Geoffroy, en adoptant cette dénomination générique, ne l'a appliquée qu'à un petit groupe de Lé- pidoptères très homogènes, qui correspond à une partie des Plébéiens ruraum de Lin- né et des Polyommates de Latreille. Enfin, M. Boisduval, dans son ouvrage intitulé: Icônes historique des Lépidoptères d'Eu- rope nouveaux ou peu connus, avait aussi adopté cette même dénomination en la res- treignant à la division des Polyommates a- zurins Ccyanei) de Latreille ; mais, depuis, il a replacé ces Polyommates dans le genre Lycœna, Fabr. , auquel ils appartenaient auparavant ; de sorte que le nom d' Argus, dans l'ordre des Lépidoptères, ne sert piaf qu'à désigner une espèce ainsi nommée par Linné. Voy. les mots folyommate eti/i- COENA. (D.) ARGUS, arach.— Walckenaër donne ce nom à un g. de la famille des Araignées, de l'ordre des Aranéides, groupe des Séden- taires rétitèles , dont il n'a pas encore pu- blié les caractères ; mais cette dénomination d'Argus , ayant déjà été appliquée à un g. de l'ordre des Lépidoptères, devra nécessai- rement être changée pour celui-ci. (Bl.) ARGUS (nom mythologique), rept.— Nom d'une espèce de Lézard de la section des Ameiva , et d'une espèce de Couleuvre de la troisième section de Daudin. (C. D'O.) ARGUS ( àpyôs , argus , nom mythol.). moll. — Poli a institué ce genre pour ceux des Mollusques acéphales monomyaires, qui, ayant les lobes du manteau complètement désunis , présentent sur les bords libres de cet organe plusieurs rangées de tentacules coniques , parmi lesquelles on en remarque un certain nombre de subitement tronquées, et dont la troncature semble être terminée par un point oculaire. Cette disposition se remarque non seulement dans les Peignes et les Spondyles que Poli a connus , mais encore dans les Houlettes, d'après les obser- vations de M. Quoy. Poli, ayant pris ces ca- ractères pour déterminer son genre Argus, y rapportait des animaux qui peuvent faci- lement se distinguer en deux bons genres : ARG ARG 125 celui dSJB Spondyles, crée par Linné, et ce- lui dos Peignes, retiré dos Huitros /0os, pierre), min. — Noms de la lithologie ancienne, qui se rap- portaient sans doute à des minerais argen- tifères dont on ne peut connaître l'espèce , faute de désignation suffisante. (Del.) *ARGYROCH^TA ( Zpyupos, argent ; X*«"q, soie ou chevelure), bot. ph. — C'est une des sections du g. Parthenium (Composées) , qui renferme les espèces à feuilles bipennées , et dont les paillettes qui constituent l'aigrette sont ovales-oblongues, obtuses et membraneuses. (J. D.) ARGYROCOME ( «pyvpoç , argent ; y.ôfjLYi, chevelure), bot. ph. — Ce mot , ap - pliqué à un genre de la famille des Compo- ARG lée. , m 1 ;i désigner aujourd'hui une sec- tion du genre Helipterum, voisin des Im- mortelles. , (J- D-) * ARG YROLÉPIE. Argyrolepia( 5/syu- poi, argent ; tarif, écaille). DIS. — Genre de Tordre des Lépidoptères nocturnes , fondé par Stéphens dans sa tribu des Tortrieides, et que nous avons adopté, en le plaçant dans notre tribu des Platyomides ( tlist. nalur. des LépidopU de France, t. IX, p. 423). Toutes les espèces de ce genre se font re- marquer par l'éclat de leurs couleurs, qui se trouve encore augmenté par les raies et les taches argentées dont leurs ailes sont ornées. La plupart appartiennent aux contrées mé- ridionales de l'Europe, et aucune d'elles n'a encore été observée dans ses premiers états. Parmi les onze espèces Ggurées dans l'ou- vrage précité, nous citerons celle qui forme le type du genre, l'Argyrolépie deBaumann, Pyralisbaumanniana Fabr., qui se trouve principalement dans les environs de Nîmes, où elle paraît en mai et juillet. On la ren- contre quelquefois autour de Paris. (D.) *ARGYROLEPIS, Spach, Hist. des plant, phan., t. VI, p. 36 (upyvpoç , argent; tares, écaille), bot. ph. — Section du genre Héliantbème, famille des Cistacées , fondée sur le Helianthemum squamatum Pers. , et caractérisé comme il suit: Style long, fili- forme, ascendant, fortement géniculé. Éta- mines peu nombreuses, 1-sériées; anthères elliptiques-orbiculaires, échancrées aux deux bouts. — Sous -arbrisseaux couverts d'une pubescence furfuracée; feuilles toutes oppo- sées; grappes terminales, distiques, souvent géminées; pédicelles allongés, épaissis au sommet , défléchis après l'anthèse en deux séries. (Sr.) ARGYROLITHE [xpyvpos, argent ; h- 6&; , pierre), min. — Voyez argyrite. (Del.) *ARGYROLOBIUM, Eckl. et Zeyh , Plant. Cap., t. I , p. 184 [apyvpoç, argent; soîio-j, cosse, gousse), bot. ru. — Genre de la famille des Légumineuses, s. -ordre des Pa- pilionacées , tribu des Lotées, s.-tribu des Gé- nistées. Ses auteurs en donnent les caract. suivants : Calice profondément 2-labié : lèvre supérieure 2-dentéc ou 2-fide ; lèvre infé- rieure 3-dentée. Corolle presque glabre ; pétales tous courtement onguiculés; éten- dard semi-orbiculaire , rétréci >crs sa base, T. II. ARG 129 ou bien suborbiculaire , ou obovalc , échan- cré ; ailes oblongues, obtuses, élargies vers leur sommet; carène 2-céphalc , obtuse. Etamincs inonadeîphes ; gaîne soit indivi- sée , soit plus ou moins profondément fen- due en dessus. Style glabre, infléchi; stig- mate terminal , déprimé. Légume linéaire- ensiforme, polysperme, apiculépar le style, pointu aux deux bouts, un peu comprimé, peu ou point toruleux. — Arbrisseaux ou s.- arbrisscaux. Feuilles pétiolées ousubscssiles, 2-foliolées, 2-stipulées. Fleurs 1- ou 2-brac- téolécs , subsolitaires , ou en grappes. Co- rolle jaune. Ce genre est propre à l'Afri- que australe ; ses auteurs en ont énuméré 21 esp., parmi lesquelles se trouvent le Cro- talaria argentea Jacq., et plusieurs Dichi- lus d'autres auteurs. (Sr.) *ARGY7ROMIGES {«pyvpo/iv^ç, mêlé d'argent). ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, formé par Curtis, et adopté par Stéphens , qui le place dans sa tribu des Yponomeutides. 11 a pour type la Tinea blancardella de Fabricius , qui ap- partient au g. Elachista de ïreitschke, que nous avons adopté. Voy. ce dernier mot. (D.) ARGYRONETE. Argyroneta («pyvpos, argent ; vsoo , filer), aracii. — Genre de la famille des Araignées, groupe des Aqua- tiques , de l'ordre des Aranéides, établi par Latreille et adopté depuis par tous les natu- ralistes. Ce genre Argyroneta est caracté- risé par les yeux , au nombre de huit , dont deux de chaque côté très rapprochés l'un de l'autre , et placés sur une éminence, et qua- tre intermédiaires formant un quadrilatère ; par la lèvre sternale triangulaire , et par les mâchoires inclinées sur cette lèvre. Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce, l'Argyronète aquatique (Ara- nea aquaticahin.) ; mais cette seule espèce est peut-être, dans tout l'ordre des Ara- néides , la plus remarquable par ses mœurs. En effet, condamnée à vivre au sein des eaux, elle ne peut respirer que l'air atmo- sphérique ; elle n'a que des poumons comme toutes les autres Araignées , et aucun or- gane analogue à des branchies , pouvant décomposer l'air atmosphérique dissous dans l'eau , d'où cette Araignée ne sort ja- mais. Certainement que si l'observation n'a- vait pas fait connaître le genre de vie de 130 ARG ARG cette esp., on épuiserait toute son imagina- tion sans parvenir à se douter du strata- gème qu'elle emploie. Qui aurait pensé, lorsqu'on a inventé la cloche à plongeur , que, depuis le commencement des siècles, l'Araignée aquatique en faisait usage? C'est pourtant là un fait bien reconnu depuis le siècle dernier. L'Argyronète aquatique fut observée pour la première fois en 1744, dans une petite ri- vière des environs du Mans, par le Père de Lignac. Ce Père de l'Oratoire nous dit , dans un Mémoire spécial , que, se bai- gnant un jour dans une petite rivière, il fut frappé d'étonnement en voyant dans l'eau des bulles qui semblaient se diriger à leur gré , et qu'il eut grand'peur , lorsqu'il s'a- perçut que ces bulles étaient des Araignées enveloppées d'air. Il sortit de là au plus vite ; et , deux ans après, il avait oublié ces Araignées , lorsque, se trouvant à Nantes , une personne de sa connaissance lui deman- da si déjà il avait remarqué de grosses Arai- gnées aquatiques très abondantes dans la petite rivière d'Erdre. L'abbé de Lignac ne se souvenait qu'imparfaitement de cette es- pèce d'Araignée; mais son ami lui en pro- cura plusieurs individus , et, les ayant mis dans une carafe remplie d'eau , il les ob- serva avec le plus grand soin pendant dix- huit mois. L'Argyronète , très peu remarquable par ses formes et ses couleurs, est d'un gris brunâtre sombre , et revêtue de poils assez longs. Elle vit dans les eaux dormantes ou peu courantes , dans les lieux où des plan- tes aquatiques croissent en grand nombre ; c'est là qu'elle fixe sa demeure. Cette Arai- gnée sécrète une matière soyeuse qui s'étale, et prend facilement la forme qu'on lui don- ne. Cette matière lui sert à construire sa cloche. L'industrieuse naïade vient à la surface de l'eau, se courbe alors un peu en arc, replie ses pattes, et, rentrant précipitamment dans l'eau , emporte avec elle une grosse bulle d'air qui la fait paraître toute argentée ; elle va aussitôt placer cette bulle d'air sous quelque feuille de plante aquatique, en s'en débarrassant à l'aide de ses pattes; l'Argyronète alors entoure sa bulle de ma- tière soyeuse et transparente, de façon qu'el- le lui sert de moule pour commencer sa cloche, quelle fixe, au moyen de quelques Ois, aux plantes qui l'entourent. L'Araignée revient bientôt chercher une nouvelle provi- sion d'air qu'elle ajoute à la première, et, en môme temps , agrandit sa cloche en éten- dant avec ses pattes la matière soyeuse qui sort de ses filières. Répétant le même manège une dizaine de fois , sa cloche se trouve , au bout de quelques heures, en- tièrement achevée, et elle atteint alors presque la grosseur d'une petite noix. Or- dinairement la forme en est parfaitement régulière et le sommet très bien arrondi mais quelquefois elle est un peu réniforme ou légèrement irréguliôre. Elle est tou- jours fermée en dessous, et n'offre qu'une ouverture étroite pour l'entrée de son ha- bitant. Les Argyronètes vivent d'animaux, qu'el- les saisissent dans l'eau à l'aide de fils ten- dus aux alentours de la cloche. Quand on jette une mouche ou quelque autre insecte à la surface de l'eau , elles vont bientôt s'en emparer ; l'attachant par un fil , elles l'en- traînent ainsi dans leur retraite pour s'en nourrir. Elles se dévorent môme entre el- les j aussi , généralement, on les rencontre à une assez grande distance les unes des autres. Quand on en place plusieurs dans un vase, la plupart sont tuées, et quelquefois il n'en reste plus qu'une seule. Au printemps , lorsque l'époque de l'ac- couplement est venue pour les Argyronètes, le mâle, qui ne serait jamais admis à entrer dans la cloche de la femelle, vient s'en con- struire une tout près de la sienne ; mais, quand il l'a terminée , tout n'est pas fini pour lui : il doit encore ajouter une nou- velle construction pour parvenir au terme de ses désirs ; il établit alors une galerie com- muniquant à sa retraite et aboutissant à celle de la femelle. Dès que cette galerie ou ce vestibule se trouve achevé et rempli d'air, comme la cloche même , le mâle perce la paroi latérale de la cloche de la femelle , et s'élance sur elle. Quand celle-ci est dispo- sée à l'accouplement, elle demeure au fond de son habitation tenue à la renverse , et le mâle est bien reçu ; mais à peine la femelle est-elle fécondée que le mâle s'enfuit, car la. femelle le poursuit souvent jusque dans sa loge. Lorsqu'elle n'est pas disposée à rece- voir l'approche du mâle, elle le poursuit ARG dos qu'elle l'aperçoit , et le tue quand elle peut l'atteindra. L'Argyronètc femelle forme un petit co- con de la soie la plus iine , la plus blan- che , la plus éclatante ; elle place ses œufs dans ce cocon, qu'elle lixe dans sa loge avec quelques fils. Au bout de peu de jours , les petites Araignées aquatiques éclofent; et à peine ont-elles vu le jour, que toutes s'agi- tent dans L'eau, vont s'approvisionner d'air et commencent a m construire une cloche. Quoique les Argyronètes ne sortent ja- mais de l'eau , elles peuvent vivre encore plusieurs jours à l'air libre ; mais elles dé- périssent promptement, et ne tardent pas à mourir. L'Argyronète aquatique se trouve quel- quefois en grande abondance dans certaines localités ; mais on la rencontre , aujour- d'hui, assez difficilement. Autrefois on la trouvait communément à la Glacière, près de Paris, dans les environs de Charenton; mais depuis un grand nombre d'années elle semble en avoir entièrement disparu. On la trouve encore dans quelques parties de la France , mais plus particulièrement dans le nord de l'Europe, jusqu'en Suède et en La- ponie. (Bl.) *ARGYROPELECUS (*w»s , ar- gent ; tcûsxui , hache ). foiss. — Nom demie par M. Anastasie Cocco au Sterno- piyx de la Méditerranée. Voy. ce mot. (Val.) *ARGYROPIIYTOA («iW«>«, argent; yurs'v , plante), bot. th. — Synonyme d'Àr- (jyroxyphium. Voyez ce mot. (J. D.) * ARGYROPTÈRE. Argyroptera - Toc, argent ; «cr«/sev, aile), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Noc- turnes, tribu des Platyomides, créé par nous , et dont les caract. sont : Palpes courbés on forme d'S. Deuxième article plus- écailleux que velu ; troisième article nu et cylindri- que. Trompe courte; corps mince et allon- gé. Ailes supérieures très étroites et termi- nées par une frange très longue. Ce genre est en même temps un des plus naturels et des plus brillants de la tribu à laquelle il appartient ; il est pour elle ce qu'est celui de Plusies pour les ?^'octuélides. Toutes les es- pèces qu'il renferme, à l'exception d'une seule , se font remarquer par l'éclat de leur oarure, qui se compose, chez !a plupart, de ARG 131 lâches ou plaques d'argent ou de nacre, en- es d'or. Nous n'en citerons qu'une qui peut être considérée comme le type du g.r VArgyropt. lalhoniana , ainsi nommée par Hubucr parce que les taches d'argent dont elle est ornée ont quelque ressemblance avec celles de VArgynne lathonia, ou Petit nacré. Cette belle espèce n'a encore été trouvée qu'en Hongrie. (D.) * ARGYROSE {&ffvp. — Nom donné par M. Beudant à l'Argent sul- furé. Voy. argent. (Del.) *ARGYROSÉTIE. Argyrosctia {âpyv- poç, argent; *iq«, a-^ôi, teigne). INS.— Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes , éta- bli par Stéphens dans sa tribu des Ypono- meutides, et qui a pour type la Tinea goe- dartella de Linné , que nous plaçons dan., le genre OEcophore de Latreille. Voy. ce mot. (D.) * ARGYROTOZE. Argyrotoza (Apyv- poTcÇo; , qui porte un arc d'argent), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères noctur- nes, établi par Stéphens dans sa tribu de Tortricides, et qui a pour type la Tordeusc de Bergmann , Tortrix bergmanniana L. , que nous plaçons dans le genre Tortrix de Linné. Voy. ce mot. (D.) * ARGYROXÎPÎÎÏUM («/W«*, ar- gent ; £t?iov, épée ; à cause de la forme et de la couleur des feuilles , qui sont couvertes de poils argentés ). bot. tu. — M. de Can- dolle a fondé ce genre sur une plante de la famille des Composées , originaire des îles Sandwich; elle a pour caractères : Capitule multiflore hétérogame : fleurs du rayon 1- seriées, ligulées, femelles ; celles du disque hermaphrodites, 5-dcntées. Réceptacle nu, plan. Invol. campanule, formé de 2-5 séries d'écaillés lancéolées-linéaires , presque éga- les , et à peu près de même longueur que les fleurs du disque. Ligules obovales, cunéi- formes, élargies et incisées au sommet. Sty- le à rameaux grêles presque filiformes, di- variqués, recourbés, offrant quelques poils à leur extrémité. Anthères dépourvues d'ap- pendices basilaires. Fruit allongé, glabre, comprimé, présentant quelques cils sur les deux angles. Aigrette persistante, 1-sériée, paléacée ; celle du rayon auriculaire, entière, acuminée, située vers le côté externe du fruit; celle du disque composée de 2-5 écailles raides, subfoliacées, irrégulières, dentées.— 132 ARH La seule espèce connue est une herbe vi- vace, à tige épaisse, dont la texture rappelle celle de quelques Tussilages, Cinéraires, ou ligularia d'Europe. Les pédoncules qui naissent à l'aisselle des feuilles supérieures portent un capitule de fleurs jaunes. Voij. 0C. {Mém. comp., t. VIII). (J. D.) * ARGYRYTHROSE (w»5, Ar- gent ; épvBfiéç, rouge ). min.— Nom donné par Beudant à l'Argent rouge antimonié- sulfu- ré. Voy. argent. (Del.) ARGYTHAMNIA(«/îyo'5, blanc; ô«/*- vos , arbuste ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Euphorbiacées , établi par Patr. Brown pour un arbuste des Antilles, auquel sa couleur blanchâtre , due aux poils qui le couvrent, a fait donner ses noms généri- que et spécifique (A. candicans). Ses fleurs sont monoïques. Les mâles présentent un calice 4-parti, 4 pétales alternes, velus; au centre 4 étamines , dont les filets saillants soutiennent des anthères introrses , se sou- dent à leur base au dessous d'un petit ru- diment de pistil , et alternent avec autant de glandes. Dans les femelles, le calice est à cinq divisions auxquelles répondent autant d'écaillés; il n'y a pas de corolle ; l'ovaire, velu, à trois lobes et autant de loges uni- ovulées, est surmonté de trois styles bifides dont les branches se terminent par des stig- mates déchiquetés , et devient une capsule à 3 coques. Les feuilles, alternes et simples, sont, ainsi que les autres parties de la plan- te, imbues d'un principe colorant rouge qui se manifeste parla dessiccation, et pourrait être analogue à celui du Tournesol , genre voisin. Les fleurs sont en petites grappes axillaires, plusieurs mâles au sommet; les femelles plus grandes et solitaires à la base. — ISA teramnus du même auteur doit, sui- vant Adanson, être rapporté au même g., et y formerait ainsi une autre espèce. (Ad. J.) *ARHINES («priv.; pis, /étvo's, narine). ins. — Genre de Coléoptères, section des Té- tramères, famille des Curculionides, division des Phyllobides , établi par Schoenherr {Gênera et species Curculionidum, tom. II, pars 2, p. 465). Ce genre , qui ne figure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dejean, ne renferme qu'une seule espèce originaire du Bengale : Arhines languidus de Schuppel, dont voici ARH la description : Corps oblong, noir, peu con- vexe, couvert d'un épais duvet grisâtre. An- tennes, jambes et tarses d'un jaune testacé. Rostre ayant une carène étroite. Corselet rugueux et ponctué. Élytres avec des stries de points dont les intervalles sont lisses. (D. et C.) * ARHIPIS (à priv.; pmii, éventail). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Stemoxes, établi par M. Dejean (Catal., 3e édit.) sur une seule espèce rap- portée de Cayenne par M. Lacordaire, et nommée par lui A. ambulator. Le nom gé- nérique donné à cette espèce par M. Dejean semblerait indiquer que ses antennes sont simples; cependant il le place dans son Ca- talogue à côté du g. Callirhipis de Latreil- le, dont les antennes sont flabellées dans les mâles, et qui appartient, par ce motif, à la tribu des Rhipicérides. Au reste, n'ayant pas vu l'espèce dont il s'agit , nous ne pouvons rien dire de ses véritables caractères géné- riques, qui n'ont pas encore été publiés, et nous ne la mentionnons ici que pour mé- moire. (D.) * ARHÎZES (« priv., et plÇx, racine ou radicule), bot. ph. — Le professeur L.-C. Richard , ayant pris pour base de la divi- sion première des végétaux les modifications du corps radiculaire de l'embryon , dési- gnait sous le nom tfArhizes les végétam privés d'embryon, et par conséquent de ra- dicule. Cette division correspond exacte ment à celle des Acotylédonés ou Inembryo- nés. Voy. embryon. (A. R.) *ARHIZORLÂSTE («priv.; #Ç«, racine; fàxsrt, bourgeon), bot. — Wilde' now désigne sous ce nom les embryons qui restent cachés sous terre lors de leur ger- mination et sont privés de racines ; il est opposé à RhizoblaAe. (C. d'O.) * ARHOPALE. Arhopala (à priv.; fifatàov, massue), ins.— Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Lycénides, établi par M. Boisduval, et fondé principalement, ainsi que l'indique son nom, sur l'absence de la massue dans les antennes des Papillons dont il se compose. Ce genre, qui ne renferme que des espèces de l'Océa- nie et de l'archipel indien , a pour type le Pap. helias de Cramer. M. Boisduval, dans la partie entomologique du Voyage de V Astro- labe, en décrit deux nouvelles espèces, l'une ARI ARI 13.M 'om donné par M. Johnston aux Anciens de MM. Au- douin et Edwards. (P. G.) * AUICIE. Aricia (Nom d'une prin- cesse athénienne), ins. — Genre de Tordre des Diptères, division des Brachocères, sub- division des Dichœtes , famille des Alhe- ricères, tribu des Muscides, section des An- thomyzides. Ce genre , formé aux dépens des g. Anthomyia de Meigen , Musca de Linné, Fabricius et Fallen , répond à la sec- tion des Aricinœ terrestres de M. Robineau- Desvoidy , et a les caract. suivants : Styles des antennes plumeux. Abdomen ovale , ordinairement muni de soies. Cuillerons as- sez grands ; la valve inférieure dépassant la supérieure. Ailes écartées. Le genre Aricie présente des rapports avec les Muscies ; ce- pendant il en diffère par l'ouverture de la première cellule postérieure , par la médio- crité des cuillerons, par les soies à l'abdo- men , et par la couleur ordinairement fer- rugineuse des pieds, et quelquefois du corps. Les Aricies fréquentent les lieux frais et hu- mides ; les larves se développent dans les détritus de matières végétales. M. Macquart en décrit 32 esp., qu'il partage en deux di- visions : celles qui ont les yeux velus, et celles qui les ont nus. Nous en citerons une de chaque : VA. lardaria, ou la Musca id. de Fabricius, qui est commune partout, et VA. testacea ou Musca id. du même auteur, qui se trouve dans toute l'Europe. (D.) ARICIE. Aricia { Aricie, fille de Pal- lante). annél. — Genre d'Annélides sétigè- res marines , de la catégorie des Errantes , établi par M. Savigny , adopté par M. de Blainville, et considéré par MM. Audouin et Edwards comme type de la famille des Anciens; M. de Blainville le rapporte aux Néréides Acères. Il a pour principaux ca- ract. : Tète conique ; antennes nulles ou ru- dimentaires; pieds de deux sortes, et rele- vés sur le dos ; ceux de la partie antérieure du corps composés de deux rames très dis- semblables , et les autres composés de deux rames ayant à peu près la même forme. Le corps est allongé et la bouche pourvue d'une trompe très courte , sans papilles ni dents. Trois espèces des côtes d'Europe : A. sertulata Sav. ; A. Cuvierii Aud. et 134 AFvI Edw.; .1. Latreillii id. MM. Àudouin et Edwards pensent qu'on devra y rapporter aussi le Nereis armiger Mull. , type du g. Scoloplos de Blainville. (P. G.) *ARICIENS (d'Aricia, g. d'Annélides). 4NNÉL. — MM. Audouin et Milne-Edwards établissent sous ce nom , que M. Johnston remplace par celui â'Ariciadées, une familie d'Annélides sétigères errantes, dont le genre principal est celui des Aricia. Ceux qui s'y rapportent avec lui sont les suivants : Leuco- dore , Johnst. ; Nérine , id. ; Aonia, Sav. ; Ophelia, Sav.; Cirrhatula , Lamk. , ainsi que ceux de Scoloplos et Scolelepis de M. de Blainville. Les Anciens ont pour caract. communs : Pieds peu saillants et d'une struc- ture peu compliquée, tantôt similaires, tan- tôt dissemblables; dans les différentes par- ties du corps, mais jamais alternativement , pourvus et dépourvus de certains appendi- ces mous; branchies nulles ou très simples; tête rudimentaire ; antennes et yeux nuls ou rudimentaires. En général , un seul cir- rhe à chaque pied , et le second , lorsqu'il existe, est rudimentaire. (P. G.) * ARICINE. ciîim.— Matière colorante rouge, insoluble, des fruits de VArecaCate- chu. (G. d'O.) *ARICINES. Aricinœ. m s.— Nom d'une tribu de Diptères, établie par M. Rohineau- Desvoidy dans sa famille des Mésomydes, division des Muscivores , et qui correspond aux premières sections des Anthomyes de Sleigen. Les Aricines se divisent en terrestres et en littorales ou aquatiques. La première division comprend dix genres, et la seconde vingt-et-un. Les larves de ces Diptères vivent dans les débris de tous les végétaux en décomposi- tion. Les Insectes parfaits préfèrent en gé- néral les lieux retirés, frais, humides, et même aquatiques. Quelquefois les femelles se jettent en quantité sur les quadrupèdes herbivores dans les pâturages , et leur sont fort importunes. (D.) ARID. poiss.— Nom donné par M. Rup- pel comme la dénomination vulgaire de son Rhombus pantherinus. (Val.) * AR1E. poiss. Aria. ins. — Genre de l'ordre des Diptères, établi par M. Robineau- Desvoidy dans sa tribu des Maeropodées , famille des Myodaires , et qu'il caractérise ARI ainsi : Caractères des Eslhéries et des Dine- res , mais chète villeux. Épistome plus sail- lant ; corps assez déprimé ; la cellule yC fer- mée et non pétiolée au sommet de l'aile. — Ce genre n'est fondé que sur une seule es- pèce, que M. Macquart comprend parmi ses Omalogastres : c'est VAria fulvicrus R.D., qui se trouve en France, au printemps. (D.) * ARÏETÏNUM. bot. ph. — Sous le nom d'Arietinum americanum Beck (Bot. ofnorth and midd. st. 552) a décrit le Cy- pripedium arietinum de Brown, qui ne diffère par aucun caractère important de;, autres espèces du môme genre. Voy. cypri- PEDIUM. (A. R.) ARILLE. Arillus. bot. — On a dé- signé sous ce nom un organe très varié dans sa forme, qui recouvre en partie ou en totalité certaines graines, et qui souvent er; a été considéré comme un des téguments, tandis qu'en réalité il fait partie du péri- carpe, et non de la semence. En effet, l'arille peut être défini : Une expansion ordinaire- ment charnue du trophosperme se répan- dant sur la graine, qu'elle recouvre en partie ou en totalité Quelques exemples vont éclai- rer cette définition. Dans beaucoup d'Euphor- biacées, on trouve à la base de la graine un petit corps charnu, caronculiforme, à l'aide duquel la graine était adhérente au péricar- pe : ce corps est un arille. Dans le Polyga- la vulgaris, la graine est embrassée à sa base par un petit corps charnu cupuloïde trilobé : c'est encore un arille. Dans les diverses es- pèces du genre Cupania , de la famille des Sapindacées, l'arille constitue une cupule entière qui recouvre la graine dans sa moi- tié inférieure. Dans les Turnera , l'arille se redresse sur l'un des côtés de la graine, dont il égale la hauteur, et les dentelures qui dé- coupent son contour lui donnent quelque ressemblance avec une feuille d'acanthe. Tout le monde connaît ces lanières irrégu- lières, charnues, anastomosées, qui, sembla- bles à un réseau, recouvrent la graine du Muscadier : c'est encore un arille, qui, dans la matière médicale , est employé sous le nom de macis. Dans le fusain à bois galeux (Evonymusverrucosus h.) , l'arille recouvre les deux tiers inférieurs de la graine ; enfin, dans notre fusain commun [Evonymus eu- ropœus L. ) , il s'étend sur toute la graine ARI ^l'enveloppe d'une membrane charnue d'un ttmge éclatant. L'arille, même quand il enveloppe com- plètement la graine, n'es! nullement adhé- jent avec sa surface. Il n'y adhère qu'en un point, h- hile OU omhilic externe, par lequel les vaisseaux nourriciers du péricarpe pénè- trent dans la semence. Sur tous les autres points, il y est simplement appliqué, et peut être enlevé avec la plus grande facilite et sans produire aucune déchirure. ROM avons dit précédemment que Farillc était une expansion, un épanouissement, en quelque sorte , du trophosperme ou du po- dosperme sur la surface externe de la graine; mais c'est le tissu utriculaire seul du tro- phosperme qui constitue l'arille ; tout le tis- su vasculaire de cet organe pénètre dans le tégument propre de la graine. On a quelquefois considéré comme des a- rilles des parties entièrement différentes de cet organe ; ainsi : !• tantôt le tégument pro- pre de la graine , manifestement charnu , comme dans le Jasmin, le Tabernemontana; ii° tantôt l'endocarpe lui-même, plus ou moins adhérent à la graine, comme dans le Café et quelques Rutacées. Une loi qui a été établie par mon père, et qui, jusqu'à présent, n'a pas encore offert d'exception , c'est que l'arille ne se ren- contre que dans les polypétales et jamais dans les vraies monopétales. Les plantes monocotylédonées sont également dépour- vues d'arille. (A. R.) *ARILLÉE (graine), bot. — La grai- ne arillée est celle qui est pourvue d'un arille, par opposition à celle qui manque de cet organe. (A. R.) * ARIIXS. i\s.— Genre de la famille des Réduviens , de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Hahn ( Wanzenartig. lnsect. ) , adopté par MM. Burmeister (Handb. der Ent.) et Spinola (Es$. Hémipt.), et regardé par nous ( ffist. des anim. art., t. IV ) comme une simple division du genre Zelus. Ce genre, en effet, ne présente pour caractères propres essen- tiels qu'une tète grêle, offrant un long cou; des jambes postérieures sans aucun renfle- ment , et un abdomen plus court et plus iarge que les élytres. Quelques espèces se /ont encore remarquer par leur thorax élevé «m forme de crête. ARI 135 Le g. Arilus se compose d'une vingtaine d'esp. exotiques ; la plupart sont de l'Amé- rique méridionale. Le type est VA. serratui: [Cimex smratw Lin. ) du Brésil. (Bl.) AIUMANON. ois. —Nom d'une csp. de petite Perruche. (Lafr.) * ARINE. Arina. ors. — Genre de l'or- dre des Diptères, établi par M. Robineau- Desvoidy dans sa tribu des Palomydes, et qui est intermédiaire entre ses Pherbines et ses Pherbellies. Il s'en distingue par le chète villeux, et le troisième article anten- naire , cylindrico-conique. Il est fondé sur une seule esp. , qu'il nomme A. obscura, trouvée par lui dans les environs de Saint- Sauveur. (D.) *ARIOCARPUS (ario? «pic*, fruit \ kot. pu.- Genre de In famille des Cactées, que M. Scheidweiler (Act. Acad. Bruce. , i859) formait, en même temps que nous l'établissions nous-même , dans nos Cactearum Gênera nova Speciesque novœ, sous le nom d'Anhalonium. (Voyez ce mot dans ce Dictionnaire, et l'ouvrage cité, pour apprécier les causes qui déterminent l'adop- tion de ce dernier.) (G. h.) *ARIODNE. ms. — Genre de Lépi- doptères diurnes, de la tribu des Nympha- lidcs, proposé par Horsfîeld (Lepid. ofJava), et qui a pour type le Pap. Ariodne des au- teurs. Ce g. correspond à celui dyErgolis de M. Boisduval. Voyez ce mot. (D.) ARION. (Nom myth.) moll. — Depuis Swammerdam , tous les zoologistes savent que la Limace rouge, si commune dans les lieux humides en France et en Allemagne , porte à l'extrémité postérieure du corps un crypte muqueux assez considérable. M. de Férussac , dans ces derniers temps, a voulu faire deux genres parmi les Limaces, et il a réuni, sous le nom d'Arion , toutes les esp. qui, comme celle dont nous venons de par- ler, ont un pore muqueux à l'extrémité du corps. Ce caractère ne se traduisant à l'in- térieur par aucune modification apparente dans l'organisation, toutes les personnes qui s'occupent avec soin de la science des Mol- lusques ont. rejeté ce genre comme inutile. Voy. limacf. (Desh.) *ARIO!VA, ARJONA (noms estro- piés.) bot. pu. — Syn. du genre Arjoona, Cavan., de la famille des Santalacées. (Sp.) * ARISARÉES. bot. pu.— Première ne AKl AR1 s.-tribu établie par Scholi (Mêle the m., p. 1G) dans la tribu des Dracunculinées , de la fa- mille des Aroïdées. Voy. auomdées. (A. R.) ARISARUM ( àfk*pw , nom , chez les Grecs, d'une esp. d'arwm?). bot. pu. — Famille des Aroïdées , s.-tribu des Arisarées. Genre d'abord établi par Tournefort, réuni par Linné au genre Arum , puis rétabli de nouveau par le professeur L.-G. Richard dans les notes de M. Runth sur quelques g. de la famille des Aroïdées. Dans le g. Arisarum, la spathe est tubuleuse inférieu- rement, terminée en languette à son som- met. Le spadice est monoïque ; les anthères sont bivalves; les ovaires, placés à la par- tie antérieure et inférieure du spadice, con- tiennent un grand nombre d'ovules dres- sés. Ce genre ne se compose que de deux espèces : Arisarum australe Rich., et A. proboscideum Schott; plantes vivaces à feuilles entières , qui croissent dans les ré- gions méridionales de l'Europe. (A. R.) *ARISÈME. Arisœma (jkpis} espèce d'a- rum? .xfl. — Genre établi par M. Savi- gny (Système, p. M), et qui n'est pas suffi- samment connu. M. de Blainville le consi- dère connue de la famille des Amphinomes. ïl le caractérise ainsi dans le Diction, des se. nat., t. LVII, p. 433 : Corps fort allon- rtttténuant graduellement d'une extré- » l'antre, et composé d'un grand nom- bre d'articulations. Tète et yeux inconnus ; tentacules id.; branebics pectinées et supra- '.lorsalcs ; pieds biramés ; les soies raides et d'autant plus longues qu'elles sont posté- rieures; les cirrhes au nombre de sept à chaque pied. TSpe : A. conspnreata Sav., Éyypie,pi. % Gg. 4. (P. G.) ARISTIDE. Arislida (arista, barbe de blé), bot. ph. — Grand genre de la famil- le des Graminées, tribu des Stipacées, éta- bli par Linné , et adopté depuis par tous les auteurs et par tous les agrostograpb.es, avec pielques modifications. Voici la manière dont il est caractérisé par M. Kunlh (Grain., tome I, page 187) : Les épillets sont uni- s : la Heur est stipitée. La lépicène est à deux valves membraneuses , inégales, or- dinairement mutiques ; l'inférieure est plus courte. Des deux paillettes de la glume, l'in- férieure est coriace , roulée sur elle-même , t terminée à son sommet par une arête tripartite ou simplement trifîde, quelquefois articulée à sa base. La paillette supérieure est mutique et très petite, à peine plus lon- gue que les paléoles. Les étamines varient d'une à trois. L'ovaire est stipité et glabre. Les deux styles sont courts et terminaux, et portent chacun un stigmate plumeux, à poils simples. Les paléoles sont glabres et entiè- res, adnées à la base du support de l'ovaire. Le fruit est cylindrique et glabre. Tel qu'il vient d'être caractérisé, le genre Arislida comprend plusieurs genres qui a- vaient été formés à ses dépens , comme les genres Chœlaria et Curtopogon, établis par Palissot de Beauvois , et le genre Slreptachne de R. Kunth. Il comprend environ quatre- vingts espèces, annuelles ou vivaecs , toutes T. II. AU! 137 étrangères i\ l'Europe, mais dispersées dans les autres contrées soit de l'ancien, soit du nouveau continent. Aucune de ces espèces n'offrant d'intérêt spécial, nous ne croyons pas nécessaire d'en mentionner aucune en particulier. (A. H.) * ARIST1FORME. Aristiformis (aris- ta, crête, arête; forma, forme), bot. — Qui est en forme d'arête. (G. d'O.) ARISTOLOCHE. Aristolochia, L. («- /wrroloxix , aristoloche : herbe qui, selon les anciens , facilitait les accouchements). bot. pu. — Genre type de la famille des Aristolochiées ou Aristolochiacées (Asari- nées , Bartl.), dont les caractères essentiels sont les suivants : Périanthe marcescent ou caduc, tubuleux, ventru à la base ; à limbe soit liguliforme, soit bilabié et ringent , soit à 5 segments presque égaux , valvaires en pcéfloraison. Etamines 6 ( par exception 5 ), adnées au style ou au stigmate ; filets nuls ou confondus avec le style; anthères ex- trorses. Ovaire à 6 loges multi-ovulées (par exception, à 5 loges); ovules horizontaux, 1- sériés. Style court ou nul ; stigmate discoï- de, ou subglobuleux , ou stelliforme et à 6 lobes. Capsule 6-valve ou irrégulièrement ruptile, polysperme. — Herbes ou arbustes ; tiges dressées, ou diffuses, ou volubiles. Feuilles indivisées ou palmatilobées , péda- tinervées, alternes, pétiolées, quelquefois accompagnées d'une stipule oppositifoliée. Pédoncules solitaires ou fascicules, axillai- res, 1-2-ou pluri-flores, nus , ou garnis vers leur milieu d'une bractée foliacée. Fleurs très amples chez certaines espèces, ordinai- rement de couleur livide. Voy., pour les genres., sous-genres et sec- tions fondés sur des Aristoloches, les articles Cardiolochia , Dictganthes , Einomenia , Endodaca, Glossula, Hocquariia, lsotre- ma, Niphus, Pistolochia, Serpentaria, Si- phidia, Sipho et Siphonolochia. On connaît près de cent espèces de ce genre , dont la plupart appartiennent à l'A • mérique intertropicale. Ces végétaux sont en général remarquables par des propriétés médicales très prononcées; leurs racines sont le plus souvent aromatiques etamères : de ce nombre sont notamment , parmi les espèces indigènes , VA. Clematitis L. ; VA. longa L. (vulgairement Aristoloche lon- gue), et VA. rotunda h. (vulgairement 9* 138 ARÎ Aristoloche ronde) , qui passent pour être d'excellents remèdes toniques et stimulants; VA. Serpentaria L. ( vulgairement Serpen- taire de Virginie), indigène des Étals-Unis; 5a racine a une odeur analogue à celle de la Valériane , et une saveur très piquante. Les médecins anglo-américains l'adminis- irent contre les fièvres typhoïdes : on la re £arde aussi , à tort ou à raison , comme un £jïtidote contre la morsure des serpents ve- nimeux. La racine de VA. odoratissima s'emploie, aux Antilles , à titre de fébrifuge et d'anti-dyssentérique ; il en est de même de VA. fragrantissima Ruiz et Pav., indi- gène du Pérou. Toutefois, certaines espèces exotiques sont extrêmement fétides et parais- sent être plus ou moins vénéneuses ; entre autres, VA. grandiflora Sw., espèce des Antilles , est un poison pour tous les ani- maux domestiques , et sa racine , de même que ses fleurs, exhalent une odeur nau- séabonde analogue à celle du Chenopodium Vulvaria. Beaucoup d'Aristoloches sont re- marquables par l'ampleur de leurs fleurs , et se cultivent, pour cette raison, pour l'or- nement des serres : telles sont surtout l'es- pèce que nous venons de citer, ainsi que VA. labiosa Rer. {Bot. Reg., tab. 689. — Nouv. Herb. de l'Amat., Il); VA. Sipho L'Hérit., connue sous les noms vulgaires (V Aristoloche siphon ou Aristoloche à grandes feuilles , originaire des États- Unis, est fréquemment cultivée comme ar- buste d'agrément , parce que ses longs sarments et son ample feuillage la rendent très propre à couvrir les murs et les ber- ceaux. (Sp.) ARISTOLOCHIACÉES. bot. ph.~ Voy. ARISTOLOCHIÉES. (Ad. J.) ARISTOLOCHIËES. bot. Pii.-Fa- mille de plantes dicotylédonées, apétales, épigynes. Elle a reçu de M. Lindley le nom d^Aristolochiacées , et celui tf Asarinées de M. Agardh et de M. Bartling, qui réservait le nom tfAristolochiées à un groupe plus considérable , ou classe , composé de plu- sieurs familles (Balanophorées , Cytinées , Asarinées, Taccées). Notre famille a les ca- ract. suivants : Calice adhérent à l'ovaire, pro- longé au dessus en un tube souvent renflé que terminent trois segments tantôt égaux, tantôt très inégaux , à préfloraison valvaire. litamines 6-12, ou très rarement en nombre ARI indéfini, portées sur un disque annulaire épi- gynique ou soudé avec la base du style; à anthères presque sessiles, biloculaires. Ovai- re à six, plus rarement à trois ou quatre loges ( dont chacune renferme un grand nombre d'ovules attachés sur deux rangs à l'angle interne, ascendants ou horizontaux), se terminant en un style court en forme de colonne que couronne un stigmate divisé en autant de rayons qu'il y a de loges. Fruit charnu ou plus ordinairement capsulaire, à déhiscence loculicide , partagé en autant de loges polyspermes. Graines aplaties ou an- guleuses, présentant, vers le sommet d'un gros périsperme charnu ou légèrement cor- né, un embryon très petit, droit, dont la ra- dicule , plus longue que les cotylédons , se dirige vers le point d'attache. — La plupart des Aristolochiées se rencontrent dans ,1a zone intertropicale de l'Amérique, ainsi que dans les zones tempérées des deux hémisphères , et surtout dans la région méditerranéenne. Rares aux Indes , elles disparaissent com- plètement au Cap et dans la partie de la Nouvelle -Hollande située hors des tropi- ques. Ce sont des plantes herbacées ou des ar- brisseaux souvent grimpants, à feuilles alter- nes, simples, pétiolées, où les stipules (quand elles ne manquent pas) se soudent en une seule de l'autre côté de la tige, et prennent souvent un développement foliacé. Les fleurs sont solitaires ou fasciculées à l'aisselle des feuilles, plus rarement disposées en grappes. La tige des espèces frutescentes offre une structure remarquable, et différente en quel- ques points de celle qu'on est accoutumé à trouver dans les végétaux dicotylédones. Le liber forme un grand nombre de petits fais- ceaux disposés en cercle au milieu du paren- chyme cortical et vis-à-vis les faisceaux du bois; mais ils ne croissent pas comme ceux-ci, qui continuent à s'allonger en se multipliant par division complète ou incomplète dans le sens des rayons médullaires. On a dit, à tort, que ce bois est dépourvu de zones concen- triques : il en présente dans les espèces li- gneuses soumises aux vicissitudes de nos saisons, mais toujours sans formation an- nuelle de liber. Genres. — Asarum , Tournef. ; He- terotropa, Dec. et Morr. ; Aristolochia, Tournef- (Glossula , Pistolochia, Siphisia vnl Endodaca et Einomenia, Rafin.; Hocquar- thi, Dumort.); Hraijanlia, LOUT. [Cera- jnittm, lUum. ; Munnichin , Reich. ; V>:5, Aristote). bot. ph. — Genre sur la classification duquel on est loin d'être d'ac- cord : A.-L. de Jussieu le place parmi les genres non classés; suivant M. R. Brovn, il appartient à la famille des Homalinées ou Homaliacées; M. Reichcnbach le place dans les Escalloniées; M. Endlicher le met à la suite des Ternstrémiacées; enfin, M. Lindley le regarde comme le type d'une famille dis- tincte, qu'il appelle Maquinées , et qu'il as- socie aux Philadelphées. Ce genre offre les caractères suivants : Calice turbiné, 5-ou G-fide ; segments lancéolés , pointus , im- briqués en préfloraison. Pétales 5 ou 6, ob- cordiformes , insérés à l'extérieur d'un dis- que hypogyne. Étamines 15 ou 18, ayant môme insertion que les pétales, opposées 3 à 3 aux segments calicinaux. Filets courts. Anthères dressées, oblongues , pointues , 2- thèques : bourses déhiscentes chacune par une courte fente terminale. Ovaire 3-locu- laire; loges 2-ovulées ; ovules superposés, suspendus. Styles 3, soudés par leur base. Baie subglobulcuse , 3-gone, 3-sulquée , pulpeuse, 3-loculairc. Cloisons très min- ces, membranacées. Graines géminées dans chaque loge, superposées, anguleuses. Test osseux. Hile ventral. Chalaze termi- nale, orbiculaire. Embryon axile dans un pé- risperme charnu, rectiligne, presque aussi ARJ 13'J long que le périsperme, parallèle au hile. Cotylédons elliptiques, foliacés, plissés lon- gitudinalement. Radicule subcylindracée, supère , éloignée du hile. — L'espèce ( A. Maqui L'Hérit.) qui constitue ce genre est un arbrisseau indigène du Chili , où on le nomme Magui. Les feuilles en sont subop- posées, pétiolees, coriaces , dentelées, ac- compagnées de stipules caduques; les fleurs en sont petites , verdâtres , disposées en cy- mulcs axillaires; les baies en sont mangea- bles , et l'on en prépare , au Chili , une boisson vineuse. (Sp.) * ARISTOTELIA [iptinovihit , Aristo- te). bot. pu. — Loureiro, dans sa Flore de Cochinchine, désigne sous le nom (FAristo- lelia spiral i s une variété du Spiranthes australis de Lindley. (A. R.) * AR1TIIMEMA (c^0w«, nombre). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Trachélides, Latr., ou des Vési- cants, Dcj., tribu des Cantharidécs, Latr., établi par M. Chevrolat aux dépens du g. Hyclœus de Latreille. îl n'en diffère essen- tiellement que parce que ses antennes ont un article de moins que celles du genre Hy- clœus , c'est-à-dire huit au lieu de neuf, et parce que le dernier est moins gros et plus allongé que chez celui-ci. Ce g. a pour type le Mylabris -10-guttala de Bilberg (Arith. 10-guttata Chevrolat), figuré dans 17cono- graphie du Règne animal, par M. Guérin- Méneville, pi. 35, fig. 2, et fig. 2 a (antenne grossie); mais, par erreur, ces deux figures sont indiquées au bas de la planche comme se rapportant au g. Hyclœus. Depuis, M. De- Iaporte ( Buffon-Duménil , t. II , p. 268) a formé de cette même espèce son g. Acteno- dia, et M. Dejean, dans son dernier Catalo- gue, l'a rapportée à son g. Synamma, sous le nom de \t-guttata Dej. (D. et C.) ARITRILLÎS. bot. pu. — Synonyme de Mercuriale (Voy. ce mot). (C. d'O.) ARJOOXA , Cavan. (botaniste espa- gnol), bot. PH. — Genre de la famille des Santalacées , auquel son auteur (Je, IV, p. 57 , tab. 353 ) attribue les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites. Périanthe 2-brac- téolé à la base, tubuleux, 5-fide, non per. sistant. Disque épigyne, charnu, annulaire, très entier. Étamines 5, alternes chacune a- vec une très petite squammule poilue. Ovaire 5-ovuIé. Style filiforme; stigmate obscure- 140 ARR ARM ment 5-lobé. Baie 1 -sperme. —Arbrisseau (du Chili) à racine pivotante , fusiforme , garnie de fibres tuberculeuses ; feuilles alternes, se- mi-amplexicaules , nerveuses, glabres, très rapprochées ; les florales laineuses. Fleurs en capitules terminaux. On n'en connaît qu'une espèce. (Sp.) ARKOSE. géol. — M. Brongniart ap- pelle Arkose tous les grès qui contiennent du Feldspath, soit intact, soit plus ou moins décomposé , mêlé avec des quantités variables de Quartz. M'. Cordier forme trois espèces distinctes de roches résultant de ces diverses associa- tions, savoir : 1° Grès feldspathique , les mélanges dans lesquels le Feldspath est pré- dominant ; 2° Arkose , les mélanges de Feldspath et de Quartz dans lesquels ce der- nier élément est prédominant ; 3° enfin Mé- taxite, les mélanges de Quartz et de Feld- spath décomposé (Kaolin). Ces trois espèces de roches ont été obser- vées avec détail, pour la première fois , dans les assises inférieures des terrains du Lias ; mais, depuis, on a reconnu qu'elles figurent à plusieurs reprises, soit à l'état de terrains, soit à l'état de couches subordonnées, dans presque toute la série des étages qui com- posent l'ensemble de l'écorce secondaire de la terre. M. Cordier en a reconnu de beaux gisements dans les terrains de la période phylladienne de plusieurs parties de la Fran- ce. On en trouve également dans les ter- rains de la période palœothérierme d'Auver- gne et du département du Tarn , et même dans des étages plus récents, tels par exem- \ pie que le Crag. Voy. grès feldspathi- que et MÉTAXITE. (C. B'O.) ARKTIZÏTE («/sxto;, ours, venant des régions arctiques). Mm. — Nom donné par Werner à la Wernérite d'Arendal, en Norwége. Voy. werwérite. (Del.) ARKYS (apxvç, ret, filet ). arach. — Genre de la famille des Araignées, de l'ordre des Âranéides , groupe des Marcheuses terrestres , établi par M. Walckenaër ( Ins. Aptères) sur une seule espèce du Brésil , qu'il nomme A. lancearius. Ce genre est caractérisé par des yeux au nombre de huit, tous à peu près d'égale grosseur , et placés sur deux lignes occupant la partie antérieure du céphalothorax ; les quatre yeux intermé- diaires sont disposés en carré , et les laté- raux sont rapprochés entre eux sur les côtés du céphalothorax. Les parties de la bou et la longueur proportionnelle des pattes contribuent encore à caractériser ce g; : (Bl.) ARLEQUIN, ois. — Nom d'une es- pèce de Colibri. (Lafr.) ARLEQUIN DE CAYENNE. rxs. — Nom vulgaire d'une belle et grande es- pèce de Coléoptères du genre Acrocimts. Voyez ce mot. (D.) ARLEQUINE. moll. — Ce nom vul- gaire est donné à une Porcelaine qui resta rare pendant fort long-temps dans les col- lections , et qui , depuis quelques années, y est devenue fort commune : c'est le Cyprœa ilisirlo de Linné. Une autre esp., du même genre , ayant beaucoup de rapports avec la première, est connue des marchands sous le nom de fausse Arlequine. Linné l'a inscrite sous le nom de Cyprœa arabica. Voy. por- <:elaoe. (Desh.) ■ * ARMA. os. — ïïahn {WanzenarUin- sset. ) a établi sous ce nom un genre de la famille des Fentatomiens , de l'ordre des Hémiptères, adopté depuis par M. Spinola, et réuni par M. Burmeister à son g. Asopus. Les Arma ne paraissent en effet caractérisés que par les angles numéraux prolongés en une petite épine. On en connaît un petit nombre d'espèces ; les plus répandues sont les A. lurida {Cimex luridus Fab. ), et A. custos ( Cimex custos Fab- ). (Bl.) * ARM ADELLIDÉE. crctst.— Genre de l'ordre des Jsopodes, de la famille des Cloportides, de la tribu des Cloportides ter- restres et de la division des Armadelliens, établi par M. Brandt pour les espèces du g. Armadille de Latreilie, chez lesquelles l'ar- ticle terminal externe des dernières fausses pattes est grand , lamelleux au sommet de l'article précédent, et remplit presque en entier l'échancrure comprise entre les deux derniers anneaux de l'abdomen. (M. B.) *ARMADELLIENS.crïist.— Dans Sa classification des Crustacés employée par M. Milne-Edwards, ce nom est donné à une division de la tribu des Cloportides terres- tres caractérisée par la conformation de l'abdomen, dont les dernières fausses patte.- sont visibles en dessus entre les deux der- niers anneaux du corps, mais ne se prolon- gent pas au delà du bord postérieur de ces ARM eincaux. On y range la Mores Avmadillt, htrUidce et Diploe. coque, (M. K.) ARMADILLE. ckist. — Le genre Armadille de Latreille se compose des Crus- tacés., de Tordre des lsopodcs et de ld fa- mille des Cloportides, dont le corps ne pré» sente pat, à son extrémité postérieure, d'ap- pendiees saillants, mais offre, dans l échan- cmre située de chaque eûté, entre les deux derniers anneaux de l'abdomen , une ou deux pinces lamelleuses , représentant la dernière paire de fausses pattes. M. Brandi, a (pli Ton doit un travail spécial sur les v)niscoïdiens, restreint davantage les limites du genre Armadille, et ne réserve ce nom qu'aux Armadelliens ayant 1° l'article termi- nal des dernières fausses pattes rudimenlairc et inséré au bord interne du précédent qui remplit réehanerure située entre les deux derniers anneaux de l'abdomen ; 2° les an- neaux tboraciques dépourvus d'apophyses horizontales naissant de leur bord posté- rieur. (M. E.) ARMADILLE. Armadillo , Briss. mim. — Voyez tatou. (A. de Q.) ARMADILLUS SQUAMMATUS. mam. — Séba a désigné sous ce nom , en les distinguant par les épithètes de major et de minor , deux espèces de Pangolins. Voyez ce mot. (A. deQ.) ARMAIXIA (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, qui a pour caractères , d'après M. de Candolle : Capitule multiflore hétérogame ; fleurs du rayon ligulées, neutres, 1-sériées, jaunes; cel- les du disque hermaphrodites, à tube court, à gorge large , cylindracée , terminée par un limbe à cinq dents. Involucre formé de trois rangées d'écaillés apprimées; réceptacle plan, paléacé ; les rameaux de* styles, appartenant aux fleurs hermaphrodites, sont simplement tronqués et terminés par des poils. Le fruit, )bcompiimé, elliptique, cartilagineux, cou- > ertde poils, est couronné antérieurementdc deux soies raides, et presque lisses.— La seule espèce connue est un sous-arbrisseau dé- couvert par Bertero , à file Sainte-Marthe , dans la partie de l'hémisphère austral voi- sine de l'Amérique. M. de Candolle place ce genre près des Coreopsis. 'J. D.) ARME. Armalu.i. zool. — On donne t'pithète aux Poissons dont le corps est couvert d'une épaisse cuirasse ou hérissé Airtl 141 d'épines. Tels sont VAspidopliorus armatus et le Silurus mili'aris. — En entomologie, on appelle ainsi les insectes à mandibules longues ou dressées comme des cornes, exemple : VAnisotoma armatum. (C. d'O.) ARME. roiSS. — Nom spécifique don- ne par Lacépèdc à plusieurs esp. de Pois- sons , Balitte arme, etc. Voy. baliste. (VAL.) ARMEL, bot. pn. — Syn. de Peyanum Harmaîa L. Voyez ce mot. (C. i>'0.) *ARMENIACA, Tourn. (Armeniacus , d'Arménie), bot. pu. — Sous ce nom, Tour- nefort et plusieurs auteurs modernes ont éta- bli un genre fondé sur l'Abricotier et sur une ou deux autres espèces du g. Prunier (Pru- nus), lesquelles ne diffèrent absolument de leurs congénères que par le fruit à sur- face cotonneuse. (Sp.) ARMENTA, Laët. m xm. —C'est le Bi- son d'Amérique. Voy. BOEUF. (A. DE Q.) * ARMENTA1RES. Armentariœ {ar- menlurn, troupeau). Dfs. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section de la famille des Muscides comprenant des es- pèces qui tourmentent à l'excès les grands quadrupèdes. (D.) *ARMERIA (nom présumé d'une espèce d'OEillet chez les anciens), bot. pu.— Genre de la famille des Plumbaginacées , tribu des Staticées , formé par Willdenow (Hort. Be- rol., 533) aux dépens de quelques espèces du genre Statice de Linné, et dont le type est V Armer ia v u Igaris [StoAice armeria L.). Il renferme une vingtaine d'espèces, toutes européennes , acaules, vivaces, à feuil- les radicales réunies en touffes, linéaires ou lancéolées , nervées -, à inflorescence dispo- sée en pédoncules monocéphales, scapifor- mes. La plupart sont cultivées comme plan- tes d'ornement et servent à faire d'élé- gantes bordures. Voici les caractères de ce genre : Fleurs réunies en un capitule in- volucre; à gaîne renversée» à réceptacle paleacé. Calice infundibulifornie, à limbe 5-denté, 5-plissé, scarieux sur les bords. Co- rolle hypogyne de 5 pétales, dont les onglets velus, cohérents à la base. Llamincs 5, insé- rées à la base de l'onglet de ces derniers., Ovaire uniloculaire ; ovule unique , anatro- pc, appendu à un placenta libre, filiforme. Styles o, terminaux, distincts, eviclés en I stigmate au sommet. Ulriculecalyptriforme 142 ARM ARM membranacé , monosperme, enserré par le calice ; libre ensuite à sa base, et multifide. Graine inverse ; embryon orthotrope , dans un albumen farinacé peu abondant, à radi- cule supère. (C. L.) * ARMËRIACÉES (d'immo). bot. ph. — M. Marquis a désigné sous ce nom une famille de plantes ayant pour type le genre Armeria. Voy. ce mot. (G. d'O.) ARMES. Arma. bot. et zool. — Ce nom a été employé par quelques auteurs pour désigner les moyens de défense dont sont pourvus certains végétaux , comme les Epines, les Aiguillons , dans les Rosacées , les Légumineuses , etc. , les poils excrétoi- res de V Ortie , du Malpighia urens , de la Loaza , etc. Cette épithète sert aussi à dé- signer les moyens d'attaque et de défense des animaux. (C. d'O.) * ARMICEPS. Armicipites (arma, ar- mes; caput, tête), poïss.— Latreille a don- né ce nom à une tribu de la famille des Glu- péides, comprenant les Poissons dont la tête est défendue par des pièces osseuses ou des écailles pierreuses. (C. d'O.) * ARMIDE ( nom propre ). crust. — Genre de l'ordre des Isopodes , proposé par M. Risso, mais qui n'a pas été adopté par les autres zoologistes; il a pour type l'Ido- tée hectique, espèce qui ne paraît pas de- voir être séparée génériquement des autres Idotées. (M. E.) *ARMIDEUS. (Armide, nom propre.) ins. — Nom donné par Ziegler, dans le Ca- talogue de Dahl (1823), à une division des Géotrupes de Latreille, avec laquelle M. Fi- scher de Waldheim, dans VEntomographie russe, a formé son .genre Ceratophyus. Voy. ce mot. (D. et C.) *ARMIGÈNES. Armigenœ {arma, ar- mes ; gêna, joue), poiss. — Plusieurs au- teurs ont désigné sous ce nom les Poissons à joues cuirassées. (C. d'O.) ARMILLARIA. (Armilla, bracelet). bot. cr. — Troisième tribu des Agarics, à spores blanches, de Fries, présentant les ca- ract. suivants : Chapeau charnu , convexe , dilaté ; épiderme lisse ou écailleux, pouvant se détacher. Lames aiguës aux deux extré- mités, sinuées ou décurrentes ; spores blan- ches. Pédicule plein , solide , fibreux , muni d'un anneau persistant, quelquefois fugace. — Cette tribu a les plus grands rapports avec celle des Lépiotes, dont les lames sont toujours libres, et le pédicule cotonneuv à l'intérieur. On peut regarder comme type de cette tribu VAgaricus mellcus, qui est comestible, et croît très abondamment en automne au pied des vieux arbres dans les forêts. (LÉv.) ARMINE. Arminia (Arminius, nom histor.). moll. — Ce genre, à peine indi- qué par M. Rafinesque , semble se rappro- cher par quelques caract. des Linguelles de M. de Blainville , qui elles - mêmes ne sont que des Diphyllides de Cuvier. Avant de se prononcer définitivement sur le genre de M. Rafinesque, il serait indispensable d'avoir de ce naturaliste des renseignements au moyen desquels on pourrait compléter les caractères de son genre. (Desh.) ARMODILLO, Wagn. mam. — Voyez PANGOLIN. (A. DE Q.) ARMOISE ( corruption d'Artémise ). bot. ph.— On désigne sous ce nom plusieurs plantes officinales de la famille des Compo- sées, qui appartiennent en grande partie au g. Artemisia, qui a pour caract. : Capitules discoïdes homo- ou-hétérogames. Fleurs du rayon 1-sériées /femelles, 3-dentées, munies d'un style fendu profondément ; celles du dis- que 5-dentées, hermaphrodites, ou parfois mâles ou stériles par suite de l'avortement de l'ovaire ou de la corolle. Les folioles de l'in- volucre, membraneuses sur les bords, entou- rent un réceptacle plan ou convexe , nu ou couvert de fimbrilles très délicates. Les fruits, obovales, dépourvus d'aigrettes , présentent à leur sommet un petit disque épigyne. Plusieurs espèces de ce genre vivent en société , et forment souvent à elles seules , au centre de l'Asie, entre l'Altaï et les Mus- tag , de la grande muraille de la Chine jus- qu'au lac d'Aral , dans une largeur de plus de deux mille lieues , les steppes les plus élevées et les plus vastes du monde. Les propriétés toniques, communes à toutes les esp. de ce g. , ont permis de les employer indistinctement aux mêmes usa- ges, dans les pays tempérés et froids de l'hémisphère boréal, qu'elles habitent exclu- sivement. Les plus communes et les plus généralement usitées sont V Armoise Ab- sinthe , originaire des régions tempérées de l'Europe. L'excessive amertume de cette ARM plante est passée en proverbe. On se sert communément de ses feuilles, et surtout des prappes de ses fleurs , soit en infusion dans Je Ain, soit pour en former, par distillation, ane liqueur qui porte le nom d'Absinthe. On assure qu'elle peut en outre, et sans in- convénient , remplacer le Houblon dans la fabrication de la bière. L'Estragon ou Serpentine [Artemisia Droeunculus). Celte espèce, ainsi nommée par la ressemblance de sa racine avec celle d'un Dragon ou d'un Serpent plusieurs fois replie sur lui-même , est employée comme condiment , à cause de sa saveur acre , un peu piquante, aromatique, qui rappelle le goût de l'Anis ou du Fenouil : on s'en sert principalement pour aromatiser le vinaigre. Cette plante habite les parties froides et montueuses de l'Europe orientale. On la rencontre sur les bords de la mer Caspien- ne , dans l'Adzerbidjan , sur les monts Altaï, jusque sur les confins de la Mongolie chinoise. Les montagnards de la Suisse désignent sous le nom de Genipi plusieurs espèces voisines de VArtemisia glacialis, qu'ils font entrer indistinctement dans leur vulnéraire, et avec lesquelles ils fabriquent un vinaigre tout à fait semblable à celui d'Estragon. UAurone , Citronelle, Garde-robe {Ar- tem. Abrolanum), indigène du midi de l'Eu- rope, se cultive fréquemment dans les jar- dins à cause de son odeur. VArtcm. judaica ou Semen - contra (sous-entendu vermes ) produit , à ce qu'on suppose , la poudre connue dans les offici- nes sous le nom de poudre à Yers ou de semen-contra, et qui nous est envoyée sèche, du Levant, par la Yoie du commerce. Cette poudre ne se compose pas, comme son nom l'indique, de graines ou de fruits épurés , mais de capitules plus ou moins écrasés, au milieu desquels on rencontre des fragments de feuilles, d'involucre qui probablement agissent plus directement que ne le feraient les fruits eux-mêmes. VArtem. moxa ou chinensis produit , sur ses tiges et ses feuilles, un duvet assez abon- dant pour être recueilli et employé, dans le nord de la Chine, en guise d'étoupe ou d'a- madou , pour établir des moxas qu'on al- lume sur les parties affectées de goutte ou de rhumatisme. Enfin , les propriétés amères , aromati- ARM 14 .'5 ques et un peu astringentes, des Armoises, font que plusieurs d'entre elles ont été pro- posées comme succédanées du thé , et no- tamment VAbrotanum. Ces propriétés sont dues, suivant M. Craconot, à une matière animalisée extrêmement amère qui forme les 18/100 de son poids. Cette plante renfer- me , en outre , une huile volatile et un acide qu'il croit nouveau , et qui s'y trouve com- biné avec de la Potasse. L1 'Armoise commune ou Herbe de Saint- Jean croît dans les lieux incultes et sur les bords des chemins; elle est apéritive , stimulante ; extérieurement elle passe pour vulnéraire et détersive , ainsi que plusieurs autres espèces du même genre. J. D.) ARMORACIA. Flora der Wetterau. — Baumgart., Flor. Transylv. — Roch , Deutschl. Flora, vol. IV, p. 5G6. — Spach, Hist. des plant, phan. , vol. VI, p. 519. (Nom donné par plusieurs botanographes anciens à la plante sur laquelle est fondé le genre, et faisant allusion à ce que cette plante est commune dans le nord-ouest de la France), bot. ph, — Genre de la famille des Crucifères ( tribu des Alyssinées DC. , tribu des Siliculeuses Spach), auquel nous avons assigné les caractères suivants : Calice de 4 sépales cymbiformes, égaux, divergents, presque étalés. Pétales 4, onguiculés. Glan- dules 6, denticuliformes, confluentes par la base, alternes avec les étamines. Étamines 6; filets filiformes, subisomères, subrecti- lignes, divergents ; anthères sagittiformes- elliptiques, obtuses : celles des deux étami- nes impaires un peu plus grandes que les autres. Ovaire ellipsoïde, un peu comprimé (en sens contraire du diaphragme) , 2-locu- laire, multi-ovulé. Ovules marginaux, sub- réniformes, résupinés. Style filiforme , très court; stigmate pelté , hémisphérique. Sili- cule tantôt ellipsoïde, tantôt subglobuleuse, peu ou point comprimée , érigée , 2-locu- laire , courtement apiculée (par le style) ; loges 4-20-spcrmes ; valves cymbiformes, non carénées, innervées, minces , subcarti- lagineuses, submarginées; nervures placen- tairiennes filiformes , incluses avant la déhi- scence. Graines suspendues , bisériées dan? chaque loge, petites , finement chagrinées , subcylindriques , immarginées ; cotylédons rectilignes, subsemi-cylindriques, en géné- ral accombants. — VArmoracia rusticana 144 ARiN Flor. Wctt. {Cochlearia armoracia Linn. — Raphanis magna Mœnch. — Cochlearia macrocarpa Wald. et Rit.) , plante connue sous les noms vulgaires de Cram ou Cran de Bretagne, Cranson de Bretagne , Cran- son rustique , Cran des Anglais , Raifort sauvage, Grand raifort, Moutardelle , Moutarde des Allemands, et Moutarde des Capucins, est la seule espèce qu'on puisse rapporter avec certitude à ce genre. C'est une herbe vivace , à racine pivotante, grosse, charnue , atteignant deux à trois pieds de long. La tige est paniculée, et atteint jus- qu'à cinq pieds de haut. Les feuilles sont tantôt indivisées, tantôt pennatifldes : les in- férieures grandes, pétiolées ; les autres ses- siles. Les fleurs sont disposées en grappes terminales et oppositifoliées, nues, denses , à pédicelles filiformes^ plus ou moins diver- gents après la floraison. Les sépales sont d'un jaune verdâtre, membraneux aux bords; les pétales blancs. — La racine de cette plante a une saveur extrêmement piquante, analogue à celle de la graine de moutarde , mais beaucoup plus forte ; lorsqu'on la broie étant fraîche , elle provoque des éternu- ments fréquents et une abondante sécré- tion lacrymaire ; elle jouit de propriétés ver- mifuges, stimulantes, diurétiques, et surtout anti-scorbutiques ; appliquée fraîche sur la peau, elle agit comme épispastique. En An- gleterre, en Allemagne et dans l'ouest de la France, on fait beaucoup usage de cette ra- cine comme assaisonnement , en guise de moutarde. (Sp.) ARMOSELLE. bot. ph. — Syn. du genre Seripkium, L. Voyez ce mot. (C.D'O.) ARNEBIA, Forsk.(F?or. JEgypt.). bot. ph. — Synon. du g. Lithospermum, Tourn., de la famille des Borraginées. (Sp.) ARNICA (par corruption de Ptarmica, qui vient de «ra^at*^ sternutatoire). bot. ph. — Genre de plantes appartenant à la fa- mille des Composées, tr. des Sénécionidées, lequel a pour caractères : Capitules hétéro- games , radiés, multiflores. Fleurs du rayon 1-sériées, femelles, renfermant quelquefois des rudiments d'étamines ; celles du disque hermaphrodites. Involucre campanule, formé de deux séries d'écaillés linéaires-lancéolées, égales entre elles. Réceptacle velu ou cou- vert de paillettes très fines. Corolle & tube i ARN velu ; rameaux du style tronqués ou termi- nés par un petit cône, et couverts extérieu- rement de papilles qui se prolongent sur le style lui-même. Les fruits , cylindriques , amincis aux deux bouts , légèrement velus et sillonnés, sont couronnés par une aigrette formée d'une rangée de soies assez raides et scabres. — Ce genre renferme une dizaine d'espèces particulières à l'hémisphère bo- réal ; ce sont toutes des plantes à feuilles entières , opposées , et garnies de capitules assez grands de fleurs jaunes. L'Arnica montana, très répandue dans les parties raontueuses delà France, passe pour un puissant sternutatoire; il est même appelé Tabac dans les Vosges , où l'on en fait un fréquent usage contre les chutes, les contu- sions, etc. (J. D.) * ARNÏDIUS. ins. — Genre de Coléo- ptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi par Leach, et qui correspond exactement au g. fondé long- temps auparavant par Bonelli sous le nom de Carenum , d'après le Scarites cyaneus de Fabricius, espèce de la Nouvelle-Hollan- de, à laquelle Leach a donné ^e nom âeAr- nidius emarginatus. C'est ici W cas de re- lever une erreur assez singulière commise par l'auteur de la Faune entomoloyique du Voyage de V Astrolabe (2e part., p. 25 et 24). Non seulement il ne s'est pas aperçu que le g. de Bonelli et celui de Leach ne faisaient qu'un , mais il a cru que le Carenum cya- neum du premier était une espèce diffé- rente de VArnidius emarginatus du second; de sorte que d'une seule espèce il a fait à la fois deux espèces et deux genres distincts, et cela sur le recto et le verso du même feuillet. Voy. carenum. (D. et C) ARNOGLOSSUM, EndI. Gen. , p. 347 («/jvo; , agneau ; y> h™, langue), bot. ph. — Section du genre Plantago, L., comprenant les espèces dont la capsule est à 2 loges 4- spermes : par exemple le P. major L. , le P. maxima Ait., etc. (Sp.) *ARI\TOLDIA, Arnold (botaniste an- glais ). bot. ph. — Ce genre, fondé par Cas- sini aux dépens du Calendula chrysanthe- mifolia Vent. , se trouve aujourd'hui réuni aux Dimorphotheca , où il constitue une section caractérisée par ses fruits trigones et lisses, appartenant aux fleurs du rayon. (J.D.) ARO ARO i4a ARXOPOGOX («/»«, àfivàç, agneau, et ■wyt» , barbe), bot. pu. — Synonyme d'Urospcrnium. Voy. ce mot. (J. D.) ARXOSERIS («/•«, à ;vo;, agneau, et ai- /•tj, chicorée), bot. pu. — Ce genre, de la famille des Composées , ne renferme qu'une MOlC espèce, le Hyoseris minima L.j c'est une plante annuelle qui croit a l'ombre des moissons dans les terrains secs de toute l'Europe. Elle I pour caractères : Capitules multiflores ; involucre formé d'environ 12 écailles linéaires , lancéolées, acuminées et accompagnées inférieurement de squammel- les plus petites. Les unes et les autres se re- dressent à l'époque de la maturité des fruits , de manière à les protéger complète- ment. Ces fruits sont obovés-pentagones et couronnés par une aigrette très courte, en- tière ; ceux de la circonférence se trouvent à peu près complètement nichés dans le tissu du réceptacle. — La seule espèce con- nue est une herbe annuelle, à feuilles dispo- sées en rosette, du milieu de laquelle nais- sent plusieurs tiges renflées et fistuleuses au sommet. (J. D.) * ARXOTTIE. Arnottia (Arnott, bota- | niste écossais), bot. ph. — Nous avons éta- bli sous ce nom un g. dans la famille des Orchidées, tribu des Ophrydées, qui offre les caract. suivants : Les trois sépales extérieurs sont inégaux ; les deux latéraux sont plus grands, étalés en forme d'ailes ; le supérieur , qui , par l'inversion de la fleur, est devenu inférieur, est plus petit et dressé. Le labelle, dépourvu d'éperon, est supérieur, redressé, soudé par sa base avec les sépales intérieurs, dont il n'est pas distinct par sa forme. Ce g. ne se compose que d'une seule esp., Arnottia mauritiana Rich. (Orch. des îles de Fr. et de Bourbon, p. 53, t. VII, n° 1). C'est une plante ayant le port d'un Orchis , qui .croît aux îles Maurice. Ce genre est très voisin du Gymnadenia , par la structure de son an- thère ; il en diffère par les divisions exté- rieures et supérieures de son calice, prolon- gé en forme d'ailes ; par son labelle sans éperon , semblable aux autres divisions in- térieures du calice, et soudé avec elles par sa base. (A. R.) * AROCATUS. i>s. — M. Spinola a établi, sous cette dénomination , un genre de la famille des Lygéens, de l'ordre des Hémiptères, ne différant guère, d'après M. t. II. Spinola lui-même, des Lygœus proprement dits , que par le canal situé à la partie in- férieure de la tète , assez prolongé pour re- cevoir le premier article du rostre. Ce g., que nous avons réuni au g. Lygœus, a pour type le Lygœus melanocephalus Fab., très répandu dans l'Europe méridionale. (Bl.) *AROCERA. irss. — Genre de la fa- mille des Scutelléricns, groupe des Pentato- mites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spinola (Essai sur les Hémiptères) y qui en a tiré les caractères les plus essen- tiels : 1° des antennes , composées de cinq articles, dont les deuxième et troisième aplatis et sillonnés; et 2° des pattes, dont les jambes ne présentent pas d'épines ai- guës. La seule espèce rapportée à ce g., par M. Spinola, est VA. aurantiaca Spin., du Brésil. (Bir.) AROIDEES. Aroideœ. bot. ph. — C'est le nom d'une famille de plantes mo- nocotylédonées, établie par Jussieu, et quà a pour type le genre Arum. Cette famille a aussi été désignée sous le nom d'Aracea? par M. Schott (Melethemata, p. 15), et ce nom a été adopté par M. Lindley (Natural syst., p. 565). Pour M. Schott, le nom d'Aroidear est celui d'une classe de Monocotylédonées qui se compose de quatre familles: 1° le» Cyclanthées , 2° les Pandanées } 5° les Ara- cées, 4° les Acoroïdées. Ces quatre familles, ont pour caractères communs d'être pour- vues de feuilles et d'avoir des fleurs sans périanthe Yrai, disposées sur un axe ou spa- dice allongé, avec lequel elles sont conti- nues. Quel que soit celui des deux noms qu'on adopte pour désigner la famille qui nous occupe ici , on est forcé de reconnaî- tre qu'elle forme un groupe assez naturel 7 quoique assez diversifié dans la structure de ses fleurs. Les Aroïdées sont des plantes vivaces , à racine généralement épaisse , tubéreuse et charnue, quelquefois dépourvues de tige et n'ayant par conséquent que des feuilles ra- dicales; d'autres fois ayant une tige tantôï dressée, tantôt sarmenteuse, et s'élevans ainsi , à l'aide des végétaux ligneux, ù une très grande hauteur. Leurs fleurs sont uni- sexuées, monoïques, dioïques ou polygames., attachées sur un axe ou spadice , qu'elles recouvrent en partie ou en totalité, et envi- ronnées par une spathe quelquefois trè* 10 UG ARO grande, et dont la forme est fort variable. Les fleurs sont dépourvues de véritable pé- rianlhc; plus rarement elles sont accompa- gnées d'un certain nombre d'écaillés, dispo- sées symétriquement en forme de calice; dans ce dernier cas, les fleurs sont herma- phrodites, c'est -à-dire qu'en face de chacune des écailles qui environnent le pistil est placée une étamine. Les fleurs mâles se composent d'étamines dont le filet est ordinairement îourt , et d'une anthère terminale à une , lieux, ou même à plusieurs loges, s'ouvrant joit par une fente longitudinale ou transver- sale , soit par un pore terminal. Les fleurs femelles se composent d'un ovaire libre, gé- néralement à une seule loge, fort rarement à trois loges , contenant chacune plusieurs ovules, tantôt dressés et basilaires , tantôt renversés et naissant du sommet de la loge, tantôt insérés à différents points de sa paroi intérieure. Cet ovaire est surmonté d'un style quelquefois court et à peine marqué , d'autres fois assez long, terminé par un stigmate simple et papilleux. Le fruit est généralement charnu et indéhiscent, ayant comme l'ovaire une seule, rarement plu- sieurs loges , qui contiennent chacune un petit nombre de graines ; plus rarement le fruit est une sorte de capsule ou de fruit sec et coriace, qui reste indéhiscent. Les graines ont leur surface externe souvent inégale ; elles contiennent , dans un endo- sperme charnu , un embryon presque cylin- drique, tantôt homotrope, tantôt antitrope, dont la radicule est obtuse. A la base du cotylédon , R. Brown a observé une petite fente longitudinale placée en face de la gem- mule, qu'on aperçoit à travers. On sait que ce caractère , indiqué ici pour la pre- mière fois par le célèbre botaniste de Lon- dres , a été constaté depuis par M. Adrien de Jussieu dans les embryons de toutes les autres Monocotylédonées , à leur premier état de développement. La famille des Aroïdées a été placée dans une même classe avec les Cyclanthées , les Pandanées et les Acoracées. Elle se distin- gue facilement des deux premières par son port : des Pandanées , par leurs ovaires sou- vent soudés et réunis plusieurs ensemble , à une seule loge et à un seul ovule , et par leurs longues feuilles sessiles et disposées en ipirale serrée autour de la tige ; des Cyclan- AKO thées, par leurs fleurs souvent soudées et confluentes latéralement , également rou- lées en spirale autour d'un axe commun, et par leurs trophospermes pariétaux. Quant à la famille des Acoracées , nous avons déjà dit (Voy. ce mot) qu'elle ne nous paraissait pas devoir être séparée des Aroïdées. En ef- fet , le seul caract. qui pourrait distinguer les Acoracées des Aroïdées, ce serait la forme des feuilles et la tige souterraine ou rhizo- me articulé : car la présence d'écaillés péri- goniales entourant l'ovaire , et les étamines disposées circulairement autour de cet ovaire, et formant par conséquent des fleurs hermaphrodites, se retrouvent dans la tribu des Orontiacées. Ces étamines , en nombre déterminé , sont placées devant chaque é- caille, et leur sont opposées. Il y a donc ici une analogie dont personne ne peut contes- ter l'évidence, et , à moins de vouloir éta- blir les familles naturelles uniquement sur le port ou les organes de la végétation, nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire de sé- parer le genre Acorus des autres genres qui constituent la famille des Aroïdées. M. Rob. Brown avait réuni à la famille des Aroïdées les deux genres Typha et Sparganium , qui constituent la petite fa- mille des Typhacées ; mais cette réunion n'a pas été adoptée par les autres botanistes. Le travail le plus complet et le plus ré- cent sur cette famille est celui de M. Schott (l. c). C'est en le suivant ici, que nous al- lons donner l'énumération des genres qui constituent la famille des Aroïdées ou Ara- cées. AROÏDÉES. I" sous-ordre : ANDROGYNANTHÉES. Fleurs nues. lre tribu. Ambrosimées, Schott. Spathe persistante ; spadice appendiculé au som- met , portant inférieurement une fleur fe- melle, et supérieurement les fleurs mâles, qui en sont séparées par une sorte de cloi- son. Ovaire à une ou plusieurs lo^es; stig- mate terminal étoile. — Plantes vivaces à rhizome stolonifère et à pédoncules très courts. Genres : Cryptocorine , Fisch.;^w- brosinia, Miche li. 2e tribu. Dracunculinées. Spathe per- sistante ; spadice appendiculé portant infé- rieurement les fleurs femelles , et supérieu- ARO renient les fleurs mâles. Anthères de cha- que fleur libres ; loges séparées par an connectif. Ovaire uniloeulaire , surmonté par un stigmate capitulé ou lobé. Plantes a rhizome tuberiforme. Pédoncules dresses après la floraison. lre sous-tribu. Arisarées. Spathe striée, arquée; spadicc monoïque ou dioïque, ino- dore. Étamines éloignées, à filaments très manifestes et à anthère peltéc, s'ouvrent en deux ou quatre valves. Pas de fleurs stéri- les. Stjle assez long et continu. Genres : Arisarum, Tournef.; Arisœma, Mart. 2e sous-tribu. Euaroïdées. Spathe dres- sée, unicolore ou maculée; spadice monoï- que, fétide. Étamines très serrées, éloignées des ovaires. Anthères presque sessiles et basifixes, s'ouvrant par une fente longitudi- nale. Fleurs stériles nombreuses. Stigmate sessde. Genres : Biarum, Schott; Arum, L. ; Typhonium, Schott; Sauromatum, Schott. 3e sous-tribu. Dracunculées. Spathe dres- sée, concolore; spadice monoïque et fétide. Étamines serrées et rapprochées des ovai- res. Anthères basifixes et presque sessiles , s'ouvrant par des pores. Fleurs stériles, peu nombreuses. Style manifeste. Genres : Dra- cunculus , Tournef.; Candarum, Reichenb.; Pythonium , Schott. 3e tribu. Caladiées, Schott. Spathe tu- buleuse; spadice quelquefois appendiculé , portant des fleurs mâles supérieurement, et des fleurs femelles à sa base. Anthères sou- dées ou libres, à loges plongées dans un connectif épais et comme tronqué et pelté. Ovaire à une ou plusieurs loges. lre sous-tribu. Colocasiées , Schott. Spa- the à tube persistant ; spadice nu en partie ou en totalité. Anthères soudées. Ovaire à une ou quatre loges. Genres : Remusatia , Schott; Colocasia , Ray; Caladium', Ven- ten. ; Peltandra , Rafines. ; Xanthosoma , Schott; Acontias , Schott; Syngonium, Schott; Denhamia, Schott. 2e sous -tribu. Philodendrées, Schott. Spathe persistante en totalité, fermée après la floraison ; spadice couvert de fleurs ser- rées. Anthères libres. Ovaire ayant de cinq à quinze loges pluri-ovulées. Ovules dressés, attachés à l'axe externe. Genre : Philo- dendron, Schott. 4e tribu. Azvapoukes, Schott. Spathe ARO 14" persistante ; spadicc couvert complètement de fleurs en partie mâles et en partie her- maphrodites. Fleurs neutres mêlées aux fleurs femelles. Anthères libres ou soudées , s'ouvrant par des porcs. Ovaire ù un petit nombre de loges. 1" sous- tribu. Spathicarpées. Spathe persistante ; spadicc augmenté de la partie inférieure de la spathe, portant les ovaires. Fleurs éloignées. Anthères soudées , à lo- ges plongées dans un connectif tronqué et pelté. Ovaire uniloeulaire, contenant un seul ovule ascendant. Stigmate capitulé. Gen- res : Spathicarpa , lïook. ; Dieffenbachia , Schott. 2e sous-tribu. Richardiées. Spathe per- sistante ; spadice libre , portant intérieure- ment des fleurs hermaphrodites et des fleurs mâles à sa partie supérieure. Ces fleurs sont très rapprochées ; leurs anthères sont libres et sessiles, à loges opposées, s'ouvrant par un pore terminal. Les ovaires sont à un pe- tit nombre de loges , contenant des ovules dressés ou attachés à l'axe. Genres : Homa- lonema, Schott; Aglaonema , Schott; Ri- chardia, Runth. IP s.-ordre : HERMAPHRODITANTHÉES. Fleurs hermaphrodites. l,e tribu. Callacées, Schott. Spathe persistante ou caduque ; spadice tout cou- vert de pistils et d'étamincs nombreuses entremêlées. Filets des étamines plans; anthères attachées par leur partie moyen- ne. Connectif très petit; loges s'ouvrant par des valves. Ovaire pauciloculaire. Gen- res : Calla, L. ; Monstera, Adans.; Scindap- sus , Schott. 2e tribu. Oroivtiacées, R. Brown. Spa- the persistante ou nulle; spadice couvert d'étamines et de pistils environnés d'un pé- rianthe formé de plusieurs écailles. Filets des étamines plans et opposés aux écailles; anthères attachées par leur partie moyenne. Connectif très petit. lre sous-tribu. Pothoïnées, Schott. Spa- the persistante; filaments plans et inclus. Stigmate sessile, correspondant aux écailles intérieures. Feuilles naissant en même temps que les fleurs. Genres : Pothos, L.; Lasiay Lour.; Anthurium, Schott; Stalhyphyl- lum, Schott. «48 ARO 9e sous-tribu. Dracontiées , Schott. Spa- the persistante ; filaments subulés, saillants. Stigmate porté par un style. Feuilles nais- sant après les fleurs. Genres : Dracontium , L. ; Symptocarpus, Salisb. 5e sous-tribu. OronUées. Spatbe nulle. Filaments plans et inclus. Stigmate obtus. <*enre : Orontium, L. 5e tribu. Acorées. Spathe nulle ; spadice naissant des parties latérales de la feuille ; tout couvert de fleurs hermaphrodites. Fila- ments plans; anthères introrses , s'ouvrant en travers. Stigmate presque sessile. Ovaire à trois loges. Genres : Acorus , L.; Gym- nostachys , R. Brown. (A. R.) *AROMADENDRON, Blume, Bijdr., 1. 1 , p. 10 ; Flor. Jav. , fasc. 19 , tab. 7 et 8 {xpu>/j.x , arôme ; sfévfyav, arbre), bot. pu. — Genre de la famille des Magnoliacées (tribu des Magnoliées, DC). Suivant la description qu'en donne son auteur , il offre pour ca- ractères : Calice de 4 sépales verdâtres , fo- liacés, caducs. Corolle de 20 à 34 pétales pluri-sériés, étalés , disposés en ordre qua- ternaire : les intérieurs graduellement plus petits. Étamines au nombre de 60 à 70, plu- ri-sériées, très rajjprochées , imbriquées en forme de cône étranglé au milieu , plus courtes que les pétales, recouvrant en par- ité le pistil; filets très courts; anthères li- néaires, serrées, introrses, à appendice api- cilaire subulé. Gynophore claviforme. Ovai- res très nombreux, subquadrangulaires, 1- loculaires, 2-ovulés , complètement soudés. Styles terminaux, ascendants, courts, su- bulés, non persistants, papilleux à la sur- face antérieure. Syncarpe globuleux ou «voï'de, gros, presque ligneux, aréole, sti- pité, caduc à la maturité , composé d'un très grand nombre de nucules 1-loculaires , 1 -spermes, obpyramidales, polyèdres, se sé- parant finalement les uns des autres ( long- temps après la chute du fruit , par l'effet de la putréfaction); épicarpe subéreux; méso- carpe ligneux ; endocarpe chartacé, luisant ; réceptacle commun claviforme , subéreux à la surface , ligneux en dedans , profondé- ment alvéolé. Graines par avortement soli- taires dans chaque loge (nucule) , horizon- tales, obovales, lenticulaires, arillées, enfon- cées chacune dans une alvéole du récepta- cle; arille rougeâtre, finalement membra- neux; tégument presque osseux, d'un brun ARO noirâtre. Périspcrme huileux , blanchâtre. Embryon petit ; cotylédons courts , obtus , subfoliacés ; radicule cylindrique , obtuse , presque trois fois plus longue que les coty- lédons. — Arbre très élevé. Feuilles alter- nes, subdistiques, très entières, coriaces , courtement pétiolées ; stipules vertes , li- néaires , caduques. Fleurs grandes , très odorantes, blanchâtres, terminales, soli- taires, pédonculées, avant l'épanouissement enveloppées chacune dans une spathe mo- nophylle, coriace, caduque, insérée au som- met du pédoncule. Pédoncules fructifères latéraux (par le développement d'un nou- veau bourgeon). M. Blume n'a fait connaître qu'une seule espèce de ce genre ( A. ele- gans). Ce végétal croît dans les grandes forêts de Java , où on le nomme Kilung- lung et Kelatrang ; c'est , dit M. Blume , l'un des plus beaux arbres que l'on puisse voir , et qui fournit un bois de construction très solide ; parmi toutes les Magnoliacées de Java , son écorce est celle qui joint à l'a- mertume l'arôme le plus agréable , et qui, par cette raison, doit être employée de préfé- rence comme stomachique ; les feuilles sont aromatiques et à peine amères. (Sp.) * AROMABENDRON, Andrews, {non Blume) (upojjjix, arôme; flsvfyov, arbre ). bot. pu. — Synonyme du genre Eucaly- ptus, de la famille des Myrtacées. (Sp.) *AROMARIA. bot. piï.— Section éta- blie par M. Bentham {Labiat. , p. 51) dans le genre Coleus, Loureir. (de la famille des Labiées) , et qu'il caractérise comme il suit : Calice fructifère à peine décliné , à gorge imberbe. Faux-verticilles denses, subglobu- leux, multiflores. (Sp-) AROMATES. Aroma ( &fl«>f*x, par- fum ). chim. — On donne ce nom à toutes les substances douées d'une odeur suave, et employées soit comme médicaments, soit comme condiments , soit comme cosméti- ques. Les Aromates, tirés spécialement des végétaux, doivent leur parfum à des huiles essentielles , à des résines , et quelquefois à de l'acide benzoïque. Les pays chauds sont la patrie des Aromates ; c'est de là que nous viennent le Poivre , le Girofle , la Cannelle, la Muscade , la Vanille, etc. L'Anis , le Fe- nouil , l'Aneth, la Coriandre, leCarvi , sont également des Aromates de nos pays; mais leur odeur est moins pénétrante, et leur ARO parfum a moins de suavité. Les propriétés des Aromates sont d'être excitants et anti- spasmodiques ; leur saveur est ordinaire- ment chaude , piquante , et souvent même •mère. (C. d'O.) AROMATITE (&/**?*, parfum), mcv. Pline ). — Pierre précieuse que Ton trou- vait en Arabie et en Egypte, et qui passait pour avoir l'odeur de la Myrrhe. Il est dif- Gcile de dire ce que ce pouvait être. (Del.) AROME (xpu>ux, parfum), chim. — Emanations subtiles, invisibles, qui s'échap peut de tous les corps odorants. On croyait autrefois que l'Arôme existait dans les plan- tes comme un principe particulier ; on pen- se généralement aujourd'hui qu'il n'est que le résultat de la vaporisation du corps odo- rant lui-même , et que beaucoup de substan- ces différentes , telles qu'un extrait , une huile , une résine, constituent ies divers arô- mes végétaux. L'Arôme est susceptible de se fixer, au moins pour un temps, dans l'eau ou d'autres liquides qui lui servent de véhi- cule : les eaux aromatiques s'obtiennent par la distillation ou la simple imprégnation. (Del.) * AROMIA ( &pùfA* , parfum ). ms. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Serville, et adopté par M. De- jean , ainsi que par M. Mulsant , qui , dans son Histoire naturelle des Coléoptères de France, p. 36, en formule les caractères ainsi qu'il suit : Prothorax inégal, mais sans rugosités sur sa zone médiane; armé de chaque côté d'un tubercule épineux. Man- dibules faiblement dentées au côté interne, inerme extérieurement dans les deux sexes. Palpes renflés vers l'extrémité , à dernier ar- ticle obtriangulaire , aussi long que tous les précédents réunis. Antennes glabres ; élytres presque planes, flexibles, non arron- dies à l'angle suturai. M. Dejean , dans son dernier Catalogue, rapporte à ce genre six espèces, parmi les- quelles nous citerons seulement : i<> le Ce- rambyx moschatus de Fabr., ou Capricorne à odeur de rose de Geoffroy ; cette espèce exhale en effet cette odeur, qui augmente à l'époque de l'accouplement ; 2° leCerambyx amhrosiacus de Steven, qui a la même pro- priété. La première est répandue dans toute ARO 149 | l'Europe , et se repose sur les saules; la se- conde ne se trouve que dans les parties mé- ridionales de cette partie du globe et en Orient. (D. et C.) ARONDE. ois. — Synon. vulgaire de F Hirondelle de fenêtre. (C. d'O.) ARONDE. Avicula (diminutif d'Avis, oiseau ). moll. — Cuvier a toujours con- servé au genre Avicula de Bruguière le nom français d'Arondc, qui n'a été adopté par personne, tandis que celui d'Avicule est en usage dans tous les ouvrages de Conchylio- logie. Voy. avicule. (Desh.) ARONDELLE ou HARONDELLE. ois. — Noms de l'Hirondelle en vieux lan- gage français. (C. d'O.) ARONGANA ( nom vernaculaire ) , Pers., Enchir. bot. pu. — Syn. du genre Haronga, Petit-Thou., de la famille des Hypéricacées. (Sp.) AROIVIA , Pers. Enchir. , t. II , p. 39. — Spach, Hist. des plant, phan., t. II , p. 87. — Pyri sectio Adenorachis, Sering. in de Cand., Prodr., vol. II, p. 637. ( âpwix, plante qu'on croit être le Néflier ). bot. ph. — Genre de la famille des Pomacées (Ro- sacées-Pomacées, Juss.), auquel nous avons assigné les caractères suivants: Calice cyathi- forme , 5-denté ; dents dressées pendant la floraison, finalement charnues, rabattues en dedans. Pétales 5, courtement onguiculés, orbiculaires , imberbes , réfléchis. Étamines divergentes, aussi longues que les pétales. Styles 5, libres, laineux à la base ; stigma- tes petits , capitellés. Fruit 5-loculaire, om- biliqué aux deux bouts; endocarpe mem- branacé. — Petits arbres ou arbrisseaux. Feuilles indivisées , courtement pétiolées (rarement pennatifides ou lyrées , longue- ment pétiolées) , crénelées ; crénelures or- dinairement terminées en glandule mucro- niforme ; côte glanduleuse en dessus ; ner- vures fines, ordinairement curvilignes. Sti- pules petites, caduques. Ramules florifères plus ou moins allongés , latéraux et termi- naux. Fleurs petites , disposées en cymes ou en corymbes. Corolle blanche. — Ce g. appartient à l'Amérique septentrionale; on en connaît environ 10 espèces , dont plu- sieurs se cultivent comme arbrisseaux d'or- nement ; les plus notables sont VA. sorbi- folia Spach ( Cratœgus sorbifolia Desfont., Pyrus spuria Lindl., Bot. lieg., tab. 1196; 150 ARO Pyrus sorbifolia Wats., Dendr.BriL, tab. 53 ) ; VA. densiflora Spach ( Cratœgus ar- butifolia Desfont. , Pyrus alpina Willd. ) , et VA. pyrifolia Pers. (Cratœgus pyrifo- lia Lamk. ) , auquel VA. glabrescens Spach , VA. arbutifolia LindI. , et VA. floribunda Lindl., doivent être rapportées comme varié- tés. (Sp.) * ARONICUM (par opposition à Doro- nicum). bot. pu. — Ce genre, formé aux dépens de plusieurs espèces de Doronicum, s'en distingue par ses fruits munis d'une aigrette composée de plusieurs rangées de soies dans les fleurs du disque, et ordinaire- ment d'une seule rangée dans celles qui for- ment le rayon. Ce genre se trouve , par ces caractères intermédiaires , entre les Arnica et Doronicum. (J. D.) *ARONQUE. Aruncus, Seringe (tnDC, Prodr., II , sub Spirœa). bot. pu. — Sous- genre de la famille des Rosacées, fondé sur le Spirœa Aruncus L. (vulgairement Reine des prés) , et offrant pour caractères essen- tiels : Fleurs, par avortement dioïques. Ovaires 5, disjoints, réfléchis après la florai- son. Disque épaissi en forme d'annulé à la gorge du calice. Inflorescence paniculée, composée de grappes spiciformes. Feuilles décomposées , point stipulées. (Sp.) AROSPERMUM , Scop. faute typo- graphique. VOIJ. UROSPERMUM et ARNO- POGON. (J. D.) *AROTES (i/«nw, laboureur), iivs. — M. Gravenhorst ( Jchneumonol.) a ainsi nommé une division du genre Banchus, qui est principalement caractérisée par des ai- les, ne présentant point de seconde cellule cubitale, et par l'abdomen, subpédonculé , ayant son extrémité comprimée et la ta- rière des femelles assez longue. Une des espèces les plus communes de cette division est le Banchus (Arotes) albicinctus GraY., du Portugal. (Bl.) *AROTON. bot. ph. — L'un des genres dans lesquels Necker distribuait les nom- breuses esp. de Croton , et qui , d'après ses caractères , doit y rentrer. Ce nom semble avoir été formé par consonnance. (Ad. J.) AROUNA, Aubl. (nom caraïbe), bot. ph. — Syn. du genre Dialium, de la fa- mille des Légumineuses. (Sp.) AROUSSE ou ARROUFLE. bot. ph.— Nom donné, en Auvergne, à VErvum ARP hirsutum et à plusieurs autres espèces de graines légumineuses. (C. d'O.) ARPACTUS ( àpnuxvrti , ravisseur ; il faudrait écrire Harpactus). os. — Jurine (Nouvelle Méth. pour classer les Hymen.) applique cette dénomination à un g. de la famille des Crabroniens, de l'ordre des Hy- ménoptères , tout à fait analogue au genre Gorytes de Latreille. Voy. ce mot. (Bl.) *ARPEDIUM (fywecTeàv, petite corde?). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Omali- nes, établi par M. Erichson (Gênera et Spe- cies Staphylinorum, p. 858), qui lui donne pour caractères essentiels : Mandibules mu- tiques ; mâchoires membraneuses. Palpes maxillaires ayant leur dernier article égal au pénultième. Jambes mutiques. Tarses pos- térieurs ayant leur premier article allongé. Il y rapporte quatre espèces , dont nous ne citerons qu'une seule, VA.quadrum (Orna- lium quadrum Grav.), qui se trouve en Al- lemagne, en France et en Suède. Les Arpe- dium ont presque le port de VOmalium flo- rale; mais, parla forme du corselet, ils se rapprochent davantage des Acidotes. Ces insectes se tiennent sous les pierres et sous les écorces. ( D.) ARPENTEUR, ois. — Nom vulgaire du grand Pluvier ( Charadrius œdicnemus h. ). (C. d'O.) ARPEÎMTEUSES , ou GÉOMÈ- TRES, ins. — On nomme ainsi certaines Chenilles qui , au lieu de marcher en ram- pant et par ondulations , font de grands pas d'égale longueur, qui leur donnent l'air de mesurer le terrain qu'elles parcourent. Cette allure leur vient de ce qu'elles n'ont de pattes qu'aux deux extrémités de leur corps, ce qui les oblige à rapprocher ces deux extrémités, en élevant en arc la partie intermédiaire à chaque pas qu'elles font. Comme toutes les autres Chenilles , elles ont six pattes écail- leuses attachées par paire aux trois premiers anneaux ; mais , chez elles , le nombre des membraneuses se réduit à quatre, dont deux anales et deux attachées au dixième an- neau. Ces Chenilles sont généralement lisses, d'une consistance ferme, minces, allongées, cylindriques, et beaucoup d'entre elles ont sur le dos et sur les côtés des verrues ou des tubercules en forme de nœuds ou de bourgeons; ce qui» Joint à leur couleur de ARP bois ou d'écorce, les fait ressembler aux. pe- tites branches sur lesquelles elles se tien- nent de préférence dans l'état de repos, afin d'échapper, par cette ressemblance, à la vue de leurs ennemis. Fixées alors seulement par leurs pattes de derrière, les unes élèvent leur corps verticalement, et se tiennent rai- des, dans une position linéaire, qui leur a mérité le nom iPArpentwses en bâton; les autres prennent les attitudes les plus bizar- res, car on en voit dont le corps est en arc, en zigzag, etc., et toutes restent ainsi im- mobiles des heures entières , ce qui suppose chez ces petits animaux une force muscu- laire qui surpasse l'imagination. Toutes les Chenilles arpenteuses produisent des Lépi- doptères nocturnes qui appartiennent à la tribu des Phalénites. Voy. ce mot. (D.) ARPEPIIORUS [&p*A, faux ; çjo/jo's, por- teur ; il eût fallu écrire Harpephorus). ins. — Nom donné par M. Hope à un genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabi- ques, tribu des Scaritides, lequel paraît correspondre au genre Oxygnatus de M. Dejean. Voy. ce mot. (D. et C.) ARPIDIPIIORUS. os. — Mot estro- pié dans le Dictionnaire classique d'histoire naturelle , ainsi que dans celui de M. Dra- piez , et dont la véritable orthographe est ispidiphorus. Voy. ce mot. (D.) * ARPÏTIUM, ÏVeck. bot. pu. — Syn. du genre Laserpitium, de la famille des Ombellifères. (Sp.) ARPOPHYLLUM ( fyw , faucille ; ?v).).ov, feuille), bot. ph. — Famille des Orchidées , tribu des Vandées. Ce genre , établi par MM. Lalave et Lexarza , a été adopté par M. Lindley ( Gen. and Sp. Orch., p. 151); il peut être caractérisé com- me il suit : Le calice est étalé; les sépales latéraux externes, soudés à leur base, .for- ment une gibbosité ou éperon court. Les sé- pales intérieurs sont étroits; lelabelle, arti- culé avec la base du gynostème prolongée en avant, est concave, indivis, et se termine en an éperon court à sa partie inférieure. Le gynostème, dressé , porte à son sommet une anthère operculiforme qui contient huit masses polliniques piriformes. — Une seule csp. , Arpophyllnm spicatum, compose ce genre. C'est une plante parasite, privée de bulbes, dont les fleurs purpurines sont pe- tites , disposées en un épi dense, et dont )ft ARR 151 hampe sort de Faisselle d'une feuille solitai- re, coriace, canalieuléc et très étroite. Cette plante croît au Mexique. Le genre Arpo- phyllnm est voisin du genre Maxillaria, dont il diffère surtout par ses masses polli- niques, au nombre de huit, tandis qu'on n'en compte que deux dans ce dernier genre. (A. R.) *ARQUES. Arcuata. zool.— Quelques zoologistes ont ainsi appelé les Crustacés bracbiurcs qui ont le thoracide en segment de cercle et arqué par devant. (C. D'O.) ARRABIMEA (Nom d'homme), bot. pu. — M. Steudel (Pïomencl. Bot.) donne ce nom à un g. qu'il fonde sur le Cœsia spinosa Arrab. , arbrisseau du Brésil. Il rapporte ce g. avec doute à la famille des Rhamnées ; les caractères n'en ont pas été exposés. (Su,) * ARRACACIIA, Bancroft [ex Berlin. Gartenb. Ycrhandl, 1828, p. 382). — Arra- cacia, Don. (nom vernaculaire). bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Smyrnées, Roch ; tribu des Pleurosper- mées, s. -tribu des Amniinées , Tausch, au- quel M. de Candolle (Bïbl. univers., 1829, janv., p. 74 ; Prodr., IV, p. 245) assigne les caractères suivants : Limbe calicinal inappa- rent. Pétales lancéolés ou ovales, entiers, a- cuminés , infléchis. Disque gros , conique. Styles finalement recourbés. Péricarpe o- vale- oblong , un peu comprimé bilatérale- ment ; méricarpes à cinq côtes égales , non crénelées : les côtes latérales marginantes ; bandelettes en nombre indéfini. Graines ad- hérentes, subsemi-cylindriques, canaliculées antérieurement. — Herbes viYaces, à racine tubéreuse. Feuilles bipennées , ou pennées, ou pennatiparties; les inférieures pétiolées; les supérieures sessiles sur leur gaîne. Om- belles terminales, ou terminales et oppositi- foliées, pédonculécs, à involucre nul ou oli- gophylle ; involucelles 3-phylles. Fleurs po- lygames : les marginales hermaphrodites; les autres mâles ou neutres. Ce genre , propre à l'Amérique méridionale , ne renferme que deux espèces : VA. xanthorhiza Bancr. {A. esculenta DC. , Prodr.} Plant, dujard. de Genève, t. V, tab. 1. — Hook, in Bot. mag. , tab. 5,092. — Conium Arracacha Hook. Exot. flor., tab. 152, excl. syn.) est cultivée comme plante alimentaire dans 152 ARR ARR la province de Santa-Fé tic Bogota , où on la connaît sous le nom tfArracacha. Ses tubercules, qui ont une saveur très agréable, constituent un des mets journaliers pour les habitants du pays. Les essais tentés à diver- ses reprises, à une époque encore peu éloi- gnée, pour naturaliser en Europe la culture de cette plante , ont toujours été infruc- tueux. (Sp.) ARRAGONITE ou mieux ARAGO- NITE (delà province d'Aragon), min.— Nom donné à une espèce de Carbonate de chaux trouvée d'abord dans l' Aragon, en Es- pagne. Voy. CARBONATES. (DEL.) ARREMON. Arremon (à^-^wv, silen- cieux ). ois. — Genre de l'ordre des Passe reaun dentirostres de Cuvier, de celui des Sylvains de Vieillot, et de sa famille des Pé- ricalles, répondant à celle des Tanagrinées de Swainson. Il fait également partie de notre famille Tanagridée et de notre sous- famille Arrémoninée. Vieillot forma ce genre sur une seule espèce , de l'Amérique méri- dionale, VOiseau silencieux de Buffon, Enl., p. 642 (Tanagra silens, Lat.), et changea à tort son nom spécifique en le remplaçant par celui d"1 Arremon à collier (Arremon tor- quatus, Vieillot, Gai., pi. 78), d'après celui de Tordo torquato, que lui avait donné Aza- ra, mais postérieurement à Buffon. Ses caractères sent : Bec assez fort, droit, longicône, pointu, à bords recourbés en de- dans; mandibule supérieure échancrée et lé- gèrement fléchie seulement à son extrémité; narines petites, basales, à demi couvertes par une membrane , et les petites plumes hérissées du front. Tarses et doigts allongés, '•'externe ne dépassant pas l'interne ; ongles médiocres, excepté celui du pouce, qui est évidemment allongé ; mais tous peu arqués et à courbure prolongée. Ailes obtuses, à rémiges primaires, courtes et étagées jusqu'à la quatrième; celle-ci et la cinquième éga- les et les plus longues de toutes ; queue mé- diocre, très arrondie , à rectrices élargies et molles, ainsi que les rémiges ; coloration le plus souvent olivâtre ou noirâtre en dessus, avec des bandes longitudinales plus claires sur la tête et le cou, grise ou jaunâtre en dessous, avec le bec noir. Il est facile de reconnaître aux caractères ci-dessus que les oiseaux de ce genre ne peuvent être bons voiliers., mais que, d'a- près la longueur des tarsos et du doigt mé- dian, la brièveté de l'externe et le peu de courbure des cnglss , ils doivent être mar- cheurs. Ce sont effectivement les deux carac- tères de mœurs les plus distinctifs des Ar- rémons, et qui les éloignent le plus des vrais Tangaras. Sonnini, quia observé à la Guya- ne l'Arrémon silencieux, a remarqué qu'il se tenait ordinairement à terre dans les lieux couverts, où il ne se reposait même que ra- rement sur les branches basses des arbris- seaux ; qu'il ne fréquentait pas, comme les Tangaras, les endroits découverts; qu'il é- tait d'un naturel tranquille , solitaire , et presque stupide , se laissant facilement ap- procher et ne laissant entendre aucun cri ni aucun chant. Azara , qui le décrit éga- lement dans son Histoire du Paraguay sous le nom de Troupiale des boisa hausse-col, se trouve d'accord avec Sonnini sur quelques uns de ces points, et en diffère en ce qu'il dit ne l'avoir vu que perché et lui avoir re- connu un chant agréable ; différence qui ne provient, sans nul doute , que de celle des époques où ces deux écrivains l'ont observé, l'un à la Guyane, et l'autre au Paraguay , dans la saison des amours. Quant aux habi- tudes marcheuses qu'Azara dit n'avoir point reconnues , Sonnini met en note, dans sa traduction de cet article de l'auteur espa- gnol , qu'étant l'auteur de l'article de l'Oi- seau silencieux de Buffon , il n'a rapporté en cela que ce qu'il a vu et bien vu à la Guyane. M. d'Orbigny, qui, dans son voyage en Amérique, en a observé et rapporté deux espèces , est aussi de l'avis de Azara. Pour nous , qui ne pouvons juger que d'après les formes extérieures , nos présomptions , d'après leur examen, sont tout à fait d'ac- cord avec le récit de Sonnini. Nous ne dou- tons pas néanmoins que ces trois voyageurs n'aient bien rapporté ce qu'ils ont vu réel- lement, n'attribuant la différence de leur récit qu'à celle de la saison, du momen! même où ils ont observé ces Oiseaux. En re- gardant les Arrémons comme Oiseaux mar- cheurs, d'après la forme de leurs pattes, nous ne voulons pas dire que , comme l'A- louette des champs, ils n'aient d'autre mode de station que sur le sol; nous les compa- rons, au contraire, à ceux des Oiseaux per- cheurs qui, d'habitude, cherchent leur nour- riture à terre, comme certaines espèces de ARR '.•ruants, le Bruant proyer, par exemple ; ce ni nYmpèche pas qu'ils ne se perchent ornent sur les arbres ou sur les buissons , t qu'ils n'y fassent entendre leurs chants au moment de leur nidification. 11 paraît que la patrie favorite des Arrê- tons est bien plutôt dans les régions le la côte ouest de l'Amérique du Sud pn dans celles qui en bordent la côte ■>t , car on n'en a connu ou du moins distingué long-temps qu'une seule espèce dans la Guyane, le Brésil, et même le Pa- raguay ; tandis que le Pérou , la Colombie occidentale et le Mexique, en ont fourni un grand nombre dans ces derniers temps. J'en possède neuf ou dix espèces nouvelles pro- venant de Santa-Fé-de-Bogota , de Bolivie , de Carthagène et du Mexique , et qui réu- nissent tous les caractères de forme et le système de coloration de l'Arrémon silen- cieux; ce qui justifie pleinement la forma- tion du genre par Vieillot. Elles sont toutes décrites tant par M. Boissonneau que par nous -même dans la Revue zoologique de Guérin , année 1840. D'après les rapports marqués qui existent entre les Ârrémons , les Embemagres de Lesson , et les Embérizoïdes de Temminck, tant en raison de la brièveté de leurs ailes que de la longueur de leurs tarses, la forme de leurs doigts et le peu de courbure de leurs ongles, qui font de ces genres 5 genres mar- cheurs, nous avons été tenté d'en former une petite sous-famille basée sur ces caractères de forme et de mœurs qui les distinguent de tous les autres Tanagridées ; mais nous retrou- vons chez le genre Habia tant d'analogie dans la forme de toutes les autres parties , et surtout dans le système de coloration de presque toutes les espèces , que les séparer eût été, ce nous semble, mettre un jalon où la nature avait, au contraire, placé des chaî- nons , et nous avons préféré les réunir dans notre sous-famille des Arrémoninées. L'espèce type du genre, l'Arrémon si- iencieux (Arrémon silens Nob. ; l'Oiseau silencieux de Buffon, Enl. 742; Tanagra silens Lat. ; Arrémon à collier (Ar. torqua- tus) de Vieillot , Gai. , pi. 78 ; Tordo tor- quato ou Troupiale des bois à hausse-col , Azara, esp. 78 ) est, en dessus, d'un vert ' olive sombre, avec le pli de l'aile jaune vif, le dessus et les côtés de la tête noirs, T. II. ARR 153 avec trois bandes longitudinales , l'une médiane et verticale cendrée, les deux au- tres suroculaires, blanches; la gorge et le devant du cou de cette couleur, encadrés par une sorte de hausse-col noir , le milieu du ventre et de l'abdomen blancs, avec leurs côtés gris cendrés ; les pattes jaunâ- tres et le bec noir. On retrouve dans pres- que toutes les autres espèces un système de coloration analogue, c'est à-dire la tète et le cou d'une couleur différente du dos, plus foncée en général , et présentant des bandes longitudinales , principalement sur1 le vertex , plus claires que le fond , avec des indices de hausse-col chez quelques unes. Toutes sont remarquables par la même for- me de pattes marcheuses que nous avons si- gnalées d'abord. Voy. arrémoninées et les g. EMBERNAGRE et EMBÉRIZOIDE. (L AFR.) * ARRÉMONINÉES. Arremoninœ (Arrémon, un des g. de ce groupe), ois. — Sous-famille de notre famille des Tanagri- dées , celle - ci répondant à celle des Péri- colles de Vieillot , et aux Tangaras de Cu- vier. Ses caractères sont : Bec de forme très variable, quelquefois gros et élevé à sa base, arqué en dessus dans sa longueur; quelque- fois longicône, toujours échancré à sa poin- te et comprimé latéralement ; bords de la mandibule supérieure souvent renflés vers la base avec un sinus rentrant, plus ou moins prononcé , et terminé quelquefois par un angle obtus et saillant vers le milieu de la mandibule, celle-ci sensiblement plus haute que l'inférieure. Ailes obtuses ou sur-obtu- ses, à rémiges peu longues , souvent très courtes. Tarses de longueur moyenne , sou- vent robustes , avec les ongles à courbure courte ; ou allongés , ainsi que les doigts , avec les ongles à courbure faible et pro- longée. Queue plus ou moins étoffée et lon- gue , arrondie à son extrémité , rarement carrée , et quelquefois très étagée et en pointe allongée. Oiseaux à vol bas et peu rapide, buissonniers, quelquefois marcheurs, des terrains herbus , vivant solitaires ou par couples, et tous particuliers au nouveau continent. On avait, depuis long-temps, réuni, sous le nom de Tangaras, une infinité d'esp. américaines dont beaucoup semblaient n'a- voir réellement de commun entre elles qu'un bec voisin de celui des Fringilles ou des 10* 154 ARR ■Gros-Becs, mais terminé par une échan- crure. Dcsmarets, le premier, les divisa en plusieurs sections, et après lui Vieillot en forma divers genres qu'il réunit en une fa- mille sous le nom de Péricalles, nom que nous aurions adopté si nous ne nous étions conformé à la méthode actuelle de former le nom des familles de celui d'un des genres les plus marquants qu'elles renferment. Les genres de Vieillot ont été généralement adoptés , et méritaient, selon nous, d'au- tant plus de l'être , qu'en les formant cet auteur n'avait fait, pour ainsi dire, que chan- ger les noms d'autant de groupes créés pri- mitivement par Azara , en Amérique , d'après de bonnes observations sur la diver- sité de leurs formes et de leurs mœurs. Ainsi , les Lindos de l'auteur espagnol sont restés des Tangaras pour Vieillot , comme ils l'étaient déjà pour Buffon. Ses Troupia- les des bois sont devenus les Tachyphones et les Arrémons de notre auteur ; une par- tie de ses Becs~en-poinçon ont pris le nom de Némosie. Quant à ses Habias , non seu- lement Vieillot a adopté le genre , mais il leur a conservé le même nom , qu'il a rendu en latin par celui de Saltator. A ces divers genres , déjà indiqués , comme on voit, par Azara, Vieillot a ajouté ceux de Ramphocèle, Pyranga , Touit , Phibalure et Viréon. Nous adoptons nous-même tous ces g. de Vieillot dans notre famille des Tanagri- dées, excepté ceux de Viréon, Phibalure et Touit , qui nous paraissent plus naturelle- ment groupés ailleurs , et nous y joignons comme sous-genres les Pilyles de Cuvier , les Cypsnagra de Lesson , et les Lamprotes de Swainson. Au milieu de ces genres nombreux qui , dans cette famille plus que dans toute au- tre , présentent à chaque instant des esp. douteuses et mixtes s'éloignant plus ou moins des caractères génériques, nous avons reconnu deux types principaux et assez dis- tincts, quant aux formes et aux mœurs, pour que nous ayons cru naturel de les y ratta- cher tous, et nous avons subdivisé la famille en deux sous-familles , sous le nom de Ta- nagrinées et d'Arrémoninées, y en ajoutant même une troisième, sous le nom de Phy- tolominées. Quoique ce ne soit pas encore ici le lieu de nous occuper de la première, pour mieux ARR faire comprendre les motifs de notre subdî» vision , nous indiquerons succinctement que les principaux genres qui en font partie dif- fèrent de ceux de la seconde, qui fait le su» jet de cet article , par un bec moins gros et moins élevé ; par des ailes plus pointues ei plus longues ; par une queue plus courte , toujours terminée carrément, quelquefois même un peu échancrée ; par des pattes plus petites , et par une coloration de plu- mage beaucoup plus brillante et plus variée. Ils en diffèrent, quant aux mœurs, en ce qu'ils vivent souvent en troupes , se tien- nent dans des lieux plus découverts , et se perchent dans les forêts sur la cime des plus grands arbres. Tels sont les Aglaias de Swainson , les Euphories , les Tangaras proprement dits , les Némosies, les Pyran- gas , et les sous-genres Lamprotes , Swain- son ; Cypsnagra , Lesson , ou Leucopygia , Swainson. On conçoit facilement , d'après la diffé- rence des caractères ci-dessus énoncés , que nous ayons cru utile de former ces deux coupes. Celle des Arrémoninées, dont nous nous occupons, renferme les g. Tachy* phone, Ramphocèle , Béthyle , Habia avec son sous-genre PU y le, Arrémon, E'mber- nagre avec son sous-genre Embernagroïde, et Emberizoïde , qui tous , excepté celui de Ramphocèle, n'offrent, dans leur coloration, que des teintes sombres et peu variées. Nous avons nommé cette sous - famille Arrémoninée, parce que le genre Arrémon qui en fait partie peut être considéré comme le genre type , et comme celui de transition d'une partie des autres genres simplement buissonniers à ceux qui sont buissonniers e{. marcheurs comme lui. Il se lie presque avec tous par quelques unes de leurs esp. chez lesquelles on retrouve ou l'ensemble de ses formes, ou son système dp. coloration, ou la forme particulière de ses pattes d'oiseau marcheur. Ainsi , d'après l'ordre où nous les avons présentés , et en remontant vers la première sous-famille, il se lie de la ma- nière la plus intime avec le genre voisin Ha- bia, chez lequel , outre de grands rapports de forme , on retrouve entièrement la même coloration olive ou gris-ardoise en dessus , cendrée et blanchâtre en dessous, avec la tête noirâtre, des bandes sourcilières et la sorge blanches , celle-ci bordée latérale- ARR ment, quelquefois même encadrée, de noir. Une espèce entre autres, THabia noir cap (Saltator atriceps Less., Cent. , pi. 69), offre, dans son plumage, de si grands rap- ports avec celui de VArrcmon silencieux, type du genre, que le prince de Musignano en a fait un Arrémon, et Ta décrit, dans les Proceedings (1837, p. 117), sous le nom (.VArrcmon giganteus , ignorant sans nul doute qu'il l'avait été précédemment. Du reste, la force et le peu de longueur de ses tarses, la grosseur et la forme de ses doigts et de ses ongles, ainsi que de ses autres parties, en font, selon nous, un véritable Uabia , comme l'avait d'abord jugé M. Lesson. Parmi les Tachyphones , nous trouvons encore une espèce , le Tacbj phone palmiste ( Turdus palmarum Gmel. ) , dont la colo- ration , le bec longicône , sont entièrement analogues à ceux des Arrémons ; du reste ce genre Tachyphone, par ses espèces à bec non denté et buissonnières , se lie avec les Ramphocèles, de la même s. -famille, qui ont les mêmes formes et les mêmes mœurs , et par ses espèces à bec denté et forestières (les Lanions de Vieillot), il se rapproche des Pyrangas de notre première sous-famille. Si dans la plupart des g. de notre sous- famille des Arrémoninées qui précèdent ce- lui d'1 Arrémon il se rencontre des espèces offrant son système de coloration et sa con- formation d'ailes et de queue, celui-ci se distingue de tous par un caractère selon nous fort important , celui de tarses plus élevés et plus grêles , de doigts plus longs et d'ongles moins courbés , caractère qui in- dique un oiseau marcheur devant chercher sa nourriture sur le sol , et qui le lie inti- mement avec les deux genres suivants, en- core plus marcheurs que lui, les Emberna- gres de Lesson , et les Emberizoïdes de Temminck. Le premier a pour type VEmbe- riza platensis de Gmel. ; Habia des lieux aquatiques de Azara ; et le second, le Frin- gilla macroura Gmel. ; Emberizoïde lon- gibande Temm. , ou Pli de Vaile jaune (Azara , n° 230). Ces deux derniers genres sont particuliers aux terrains couverts de grandes herbes , de joncs , de petits buis- sons , sur lesquels ils se perchent , lorsqu'ils quittent la surface du sol sur lequel ils cher- chent habituellement leur — «-«•ftjire. Us ARR 155 pourraient, avec le g. Arrémon, former dans notre sous-famille des Arrémoninées une petite section sous le nom d' Arrémoninées marcheurs des herbes. Après avoir scrupuleusement comparé les Pityles de Cuvier avec les Ilabias de Vieillot, ils ne nous ont offert aucuns caractères diffé- rentiels , et la caractéristique même qu'il a donnée dans son Régne animal, 2e édit., p. 413, de son genre Pityle, convient parfaite- ment à celui d'Habia. Nous sommes seu- lement étonné que ce célèbre naturaliste , qui, dans sa classification ornithologique , était pour ainsi dire esclave de ses divisions d'après la forme du bec , ait placé dans ses Conirostres les Pitylcs, tous remarquables par une échancrure des plus apparentes à l'extrémité du bec , et qui eût dû les lui faire reporter dans ses Dentirostres , et dans la famille des Tangaras , leur place natu- relle. Son Pitylus grossa , et l'espèce voi- sine , le Coccothraustes cœrulescens , de Vieillot, réunissent à tous les caractères des vrais Habias leur système de colora- ration , et ne sont remarquables que par un bec un peu plus élevé , et dont le feston basai et marginal est un peu plus prononcé que chez la plupart des esp. chez lesquelles toutefois, comme chez tous les Tanagri- dées , on voit le bec varier à l'infini de for- me comme de dimension d'une espèce à l'autre. Ses Pitylus erythromelas et cana- densis offrant, outre un bec moins compri- mé , une coupe d'ailes moins arrondie que les deux espèces ci-dessus, nous les lais- sons comme types des Pitylus , qui, dès lors, ne peut plus figurer que comme sous-genre d'Habia, ses caractères génériques étant pour ainsi dire les mêmes. Voyez TACHYPIIOIVE, RAMPHOCELE, BÉ- THYLE, HABIA, ARRÉMON, EY1BERNAGRE et emberizoïde , et de plus les mots ta- NAGRIDÉES et TANAGRINÉES. (LAFR.) * ARREIVG {Arrenga , du nom javanais de l'espèce type), ois. — Genre formé par Lesson, dans son Traité, sur l'oiseau décrit'et figuré par Horsfield (Reis. in Java) sous le nom de Turdus cyaneus, et par Temminck , pi. col. 194, sous celui de Brève bleuet (Pitta glaucina), et plus tard dans ses gé- néralités du genre Myiophone , sous celui de Myiophone bleuet (Myiophonus glau- einus). 156 ARR ARR Les caractères assignés au genre par M. Lesson , tant dans son Traité que tout ré- cemment in litteris , sont : Bec fort , re- courbé , à arête vive , terminée par une pointe crochue , fortement dentée , très comprimé sur les côtes. Narines nues , ron- des, percées dans une fosse triangulaire. Plu- mes de la commissure décomposées , à bar- bules très unes; pas de soies. Ailes longues, atteignant les deux tiers de la queue, à pre- mière penne bâtarde , les 2e et 5e étagées , 4e, 5e, 6e, égales et les plus longues ; queue médiocre , égale. Tarses longs, robustes , à pouces robustes. Ongles crochus, recourbés. (Des îles d'Asie , une espèce.) Quoique la réunion de cette espèce par M. Temminck à ses Myiophones paraisse des plus fondées , M. Lesson persiste ( in litteris, et dans la Revue zool. , Guérin , 1840, p. 267) à l'en séparer. Pour nous , après l'avoir scrupuleusement comparée aux trois Myiophones connus, nous ayons trouvé qu'elle en réunissait complètement les ca- ractères génériques et le système de colo- ration à taches pectorales luisantes. Voyez MYIOPHONES. (LAFR.) * ARRÉNURE. Arrenurus ( «jbfav , mâle ; ovpx , queue ). arach. — Genre éta- bli dans la famille des Hydrachnes par Dugès, et comprenant les Hydrachna emargina- tor,albalor, testudo, etc., des auteurs, et un nombre assez considérable d'espèces nou- vellement décrites par M. Roch. Ses caractè- res sont : Palpes courts, claviformes, à qua- trième article plus long et plus fort que les autres , le cinquième falciforme. Mandibu- les onguiculées. Bec court. Corps cuirassé, pourvu, dans le mâle, d'un appendice cau- diforme. Yeux écartés. Cuisses très larges ; le bord de la vulve aplati. Larves non en- core observées. (P. G.) *ARRESTEROIY. bot. CR.-Ce mot, qui signifie, en patois gascon, petit râteau, sert à désigner, dans les environs de Dax, l'Hydne sinué , Hydnum repandum Lin. Voy. hyd>e. (LÉv.) ARRÈTE-BOEUF. bot. pu. — Nom vulgaire de VOnonis spinosa, et de quelques autres espèces congénères. (Sp.) ARRÊTE NEF. poiss. — Dénomina- tion vulgaire de VEcheneis Rémora. Voy. ce mot. (Val.) ARRI1ENACHNE (âÀ&»v, mâle; àXn, paillette ). bot. pu. — Ce genre , fondé paî Cassini, fait aujourd'hui partie des Bac- charis. (J. D.) ARRHÉ3VATHÊRE. Arrhenathe- rum («/5/3i]v , mâle ; àB\p , barbe d'épi), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Avénacées , établi par Palissot de Beauvois , adopté par Trinius , Runth , el tous les agrostographes modernes. Ce g., qui a pour type V Avena elatior L., offre les caractères suivants : Les épillets sont bi- flores , avec le rudiment d'une troisième fleur sous la forme d'un filament. La fleur inférieure est mâle, et la supérieure est her- maphrodite. La lépicène se compose de deux valves membraneuses et concaves ; la supérieure, un peu plus longue , est de la môme hauteur que les fleurs. Les paillettes de la glume sont herbacées : l'inférieure est concave et aristée ; la supérieure est bica- rénée. Dans la fleur mâle , l'arête est très lon- gue, tordue à sa partie inférieure, et naissant de la base de la paillette ; dans la fleur her- maphrodite, au contraire, elle est beaucoup plus courte , et naît un peu au dessous du sommet. L'ovaire est piriforme, poilu au sommet. Les stigmates sont presque sessiles, en forme de pinceaux, et à poils simples et denticulés. Les paléoies sont glabres , très longues, et lancéolées. Ce genre ne se compose que de deux es- pèces : l'une, Arrhenatherum avenaceum Beauv. (Agr., 55 , t. II, f. 5) , Avena elatior L., est une grande plante vivace, très com- mune dans tous nos prés ; l'autre, Arrhena- therum pallens Link. (Hort. ber., t. I , p. 124 ), croît en Portugal. (A. R.) ARRHÉNODES ( ^evc&% , viril , fort), ms. — Genre d'insectes Tétramères, famille des Curculionides , ordre des Or- thocères, division des Brenthides , établi par Steven aux dépens des Brentes de Fa- bricius, et adopté par Schœnherr, qui le ca- ractérise ainsi : Antennes ou courtes, ou médiocrement longues , dont les articles sont ou obeoniques inférieurement , et sub- cylindriques extérieurement, ou entièrement de forme presque ronde. Rostre avancé, très souvent cornu et dilaté dans les mâles, avec les mandibules exsertes , grandes , ro- bustes , arquées et acuminées chez la plu- part ; allongé, mince, presque filiforme , ARR avec les mandibules petites dans les femel- les. IV te très souvent courte dans les deux sexes , assez large postérieurement, et cou- pée devant les yeux ; cou bulbiforme. Cor- selet ovale-oblong, plus étroit antérieure- ment , convexe en dessus. Élytres allongées, subcylindriques , convexes. Ce genre ligure dans le dernier Catalogue de M. hejean, qui y rapporte 27 espèces toutes exotiques, à l'exception d'une seule, VArrhenodrs coronatus de Germar , qui se trouve en Italie et en Illyrie , et qui est la même espèce que le Brentus italiens de Bonclli. (D. et C.) * ARRHENOPLITA {*jbfa* , mâle ; fcctavfe , armé), iss. — Sous-genre de Co- léoptères hétéromères , famille des Taxicor- nes , tribu des Diapériales , établi par Rirby (Fauna Borealis Americana, pag. 255, an- née 1857) aux dépens du genre Diaperis , Fabr., et auquel il donne pour type la Dia- perts hœmorrhoidalis Fabr. Ce genre correspond au genre Neomida de Ziegler (Catalogue de Dahl), et au genre Oplocepàala de MM. Delaporte et firullé (Ann. des sciences naturelles, t. XXIII, p. 558 ). Voyez oplocephala. (D. et C.) ARRHENOPTERUM («M^ , mâle ; cnptf» , aile), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Mousses, division des Acrocarpes, établi par Hedwig, et qui, depuis sa fonda- tion, a subi plusieurs vicissitudes, rejeté par les uns sous le prétexte que son périslo- me ne le distinguait pas suffisamment des Bryum, admis par les autres, à cause des différences notables qu'il présente dans ses caractères essentiels , et enfin assez solide- ment établi par deux des bryologistes le plus justement célèbres, MM. Hooker et Schwaegrichen. Bn voici les caract. : Cap- sule ovale -cylindrique, courbée et striée dans le sens de sa longueur , munie d'un anneau. Péristome double ; l'extérieur com- posé de 16 dents portant un sillon longitu- dinal; l'intérieur très délicat, hyalin, divisé en un nombre égal de dents lancéolées , li- néaires, très étroites , percées de trois trous ou lacunes , qui se confondent presque en- , semble , et séparées l'une de l'autre par trois cils capillaires qui les égalent en longueur. Pédoncule né d'une gaîne ovoïde , court et incliné au sommet. Opercule convexe, sur- ARR 157 monté d'un bec court et recourbé. Coiffe rabulée, étroite, un peu plus longue que la capsule. Séminulcs petites. Fleurs mo- noïques, les mâles composées d'anthères nombreuses, oblongucs , accompagnées de paraphyses plus longues qu'elles, filifor- mes , articulées , et situées dans l'aisselle des feuilles caulinaires ; les femelles pla- cées au sommet des tiges , et consistant en un petit nombre de pistils dont un seul fé- condé , également environnées de paraphy- ses. Le port, les fleurs mâles latérales, rappro- chent ce genre des Hypnes ; mais le réseau des feuilles n'appartient ni aux Hypnes, Di aux Brys. Il se compose d'une seule espèce, propre au continent de l'Amérique sep- tentrionale. (C. M.) ARRHIZES {Plantes), bot. — Voyez ARIIIZKS. (C. D'O.) ARRIAN. ois. — Espèce de Vautour très commune dans les Pyrénées. C'est le Vultur arrianus de Daudin. (C D'O. ARRIÈRE-FAIX. Secondinœ. Secon- dine ou Délivre, zool. — Organes mem- braneux , vasculaires et épidermoïdes , dé- pendant du fœtus de l'homme , de celui des bipèdes et de celui des quadrupèdes pen- dant la gestation , et expulsés de la matrice le plus ordinairement après la parturition. Voy. CIRCULATION DU SANG CHEZ LE FOETUS , CORDON OMBILICAL , OEUF , Ct PLACENTA. (M. S.-A.) ARROCHE. Atriplex, Tourn. bot. ph. — Genre de la famille des Chénopo- dées. M. Moquin-Tandon (Chenopodearum Monogr., p. 50) en expose les caractères comme il suit : Fleurs monoïques (très ra- rement hermaphrodites).— Fleurs mâles (ct fleurs hermaphrodites ) ébractéolées. Pé- rigone 5-5-phylle, inappendiculé . Etami- nes 5 ou 5, insérées au réceptacle. — Fleurs femelles 2-bractéolées ; bractées finalement amplifiées, dressées, conniventes, tantôt dis~ tinctes, tantôt soudées inférieurement. PérK gone nul. Styles 2 , soudés inférieurement. Péricarpe très mince, friable, membranacé, recouvert par les bractées ( hastiformes ou rhombiformes). Graine verticale, inadhé- rente, sublenticulaire; tégument double, l'extérieur coriace ou suberustace. Périsper- me copieux , farineux, blanc. Embryon an- nulaire , blanchâtre ; radicule infère , quel- 158 ARR quefois subascendante. Herbes ou sous-ar Drisseaux ; parties herbacées le plus souvent pulvérulentes ou couvertes d'une pubes- cence furfuracée. Feuilles alternes ou rare- ment subopposées, pétiolées, le plus souvent subhastiformes ou triangulaires, anguleuses, ou sinuées-dentées, ou très entières. Fleurs glomérulées; glomérules disposés en épis interrompus. M. Moquin- Tandon énumère quarante- neuf espèces de ce genre , parmi lesquel- les ne sont pas comprises un certain nom- bre d'espèces considérées par plusieurs auteurs comme des Atriplex, mais qui ap- partiennent au g. Obione , Gaertn. On trou- ve des Arroches dans presque toutes les ré- gions du globe. L'Arroche des jardins ( Atriplex hortensis L. ) est la plante potagère con- nue sous les noms de Belle-Dame , Bonne- Dame et Follette. Cette plante, comme on sait, a des qualités analogues à celles de l'Épinard; ses graines, au contraire, sont émétiques et purgatives , mais on n'en fait plus usage en thérapeutique. Plusieurs es- pèces rangées dans ce genre par Linné (no- tamment VA. Halimus) constituent le g. Halimus. (Sp.) ARROCHE PUANTE, bot. ph. — Nom vulgaire du Chenopodium Vulvaria. (Sp.) ARRONDIES, arach.— M. Walcke- naër emploie cette dénomination pour dési- gner une petite division du g. Thomisus, ca- ractérisée par un abdomen déprimé et ar- rondi. Voy. thomisus. (Bl.) ARROSOIR. Aspergillum. moll. — Dès 1685, Lister, dans son Synopsis conchy- liorum, fut le premier qui donna une figure exacte d'une coquille de ce genre; il lui imposa le nom de Phallus marinus, et il la plaça dans le voisinage des Dentales, des Vermets et des Serpules. Quelques an- nées après, Bonanni, dans ses Observations microscopiques f représente une espèce très voisine de celle de Lister, et l'indique com- me une coquille jusque alors inconnue, ap- partenant à la classe des Vers marins. Rum- phius, Gualtieri, d'Argenville, ont également donné des figures de quelques autres espè- ces, et Ebenstret, dans son Muséum richte- rianum, mentionna le Phallus marinus avec le Taret dans un genre qui renferme à la ARR fois des Dentales, la Cloisonnaire, l'Arrosoir, un Siliquaire et des Vermets. Dans la pre- mière édition du Systema naturœ, Linné comprenait les Arrosoirs parmi les espèces de son genre Dentale. Linné conserve le même arrangement dans la sixième édition du Système, et l'on conçoit qu'avant les observations récentes sur le genre Clava- gelle il était très difficile de classer con- venablement le genre Arrosoir. L'embarras devint bientôt plus grand , lorsque Marvye, dans un petit opuscule intitulé : Méthode nécessaire aux marins et aux voyageurs pour recueillir et conserver les divers ob- jets d'histoire naturelle , fit représenter un groupe d'Arrosoirs d'après lequel il semble- rait que ces animaux, attachés aux corps sous-marins , à la manière des Serpules , se relèvent et se détachent les uns des autres. Confiants dans cette figure , les auteurs ont dû croire que les Arrosoirs appartiennent à la classe des Annélides tubicoles , et c'est d'après cette opinion que Linné plaça l'es- pèce qu'il connaissait dans son genre Ser- pule. Tous les auteurs linnéens sans excep- tion conservèrent au genre qui nous occu- pe les mêmes rapports que Linné. Favanne contribua à accréditer l'opinion générale- ment reçue, en donnant de l'Arrosoir une figure conforme à celle de Marvye. Bruguière ne tarda pas à ébranler l'opinion vulgaire au sujet des Arrosoirs, en créant le premier, sous le nom qui lui est encore conservé, le genre Arrosoir , pour le Serpula pénis de Linné. Dans les tableaux qui sont en tête du premier vol. de l'Encyclopédie , Bruguière place son genre Arrosoir parmi les Coquilles univalves, entre les Serpules et les Siliquai- res. Dans sa première classification , La- marck adopte cette opinion sans modifica- tion ; et Cuvier, dans son Tableau élémen- taire d'histoire naturelle, adopte une opi- nion peu différente de celle de Bruguière et de Lamarck. Lorsque Lamarck étudia les fossiles des environs de Paris, et publia les Mémoires dans lesquels il décrivit les es- pèces recueillies avec tant de soin par M. Defrance, ce savant naturaliste eut occasion d'observer un genre très curieux, qu'il confondait alors avec les Fistulanes," et dont il fit depuis son genre Clavagelle. La connaissance de ce genre pouvait le ï conduire à établir les véritables rapports ARR d« Arrosoirs; mais, en cela, il fut précédé parM. de Roissy, qui, avec une sagacité peu commune, prévit que les Arrosoirs devaient faire partie des Coquilles bivalves, et n'é- taient pas éloignés des Fistulanes et des Ta- rets. Il était certainement difficile de devi- ner plus juste , surtout dans un temps où rien n'était encore préparé en faveur de cette opinion, et où il fallait lutter contre la ma- nière de voir des principaux zoologistes. M. de Roissy adonné plus d'une fois la preu- ve qu'il saisissait avec une grande justesse les rapports naturels des êtres, ce qui nous a toujours fait regretter que son dévoûment à la science se soit borné à la publication des deui volumes qui terminent la Conchy- liologie du Buffon de Sonnini commencée par Montfort. Lamarck ne manqua pas d'adop- ter l'opinion de M. de Roissy lorsque , dans sa Philosophie zoologique, il créa des fa- milles naturelles dans le régne animal. Les Arrosoirs font partie de la famille des Phola- daires, à la suite des genres Pholade, Taret et Fistulane. Dans les Mémoires sur les Fossiles de Paris , Lamarck avait indiqué d'une manière précise la transition des Fis- tulanes aux Arrosoirs par l'intermédiaire d'une espèce attribuée alors à ce premier genre , et dans laquelle il avait observé que l'une des valves était comprise dans l'épais- seur des parois du tube. Ce ne fut qu'en 1812, dans VExtraitdu cours, que Lamarck créa le genre Clavagelle , dont la nécessi- té fut confirmée depuis par toutes les ob- servations qui y ont rapport. Malgré l'im- portance des faits qui venaient appuyer de plus en plus l'opinion de M. de Roissy et de Lamarck, Cuvier, dans la première édition du Règne animal, persista dans sa première opinion, et considéra toujours les Arrosoirs comme des tubes appartenant à des Annélides tubicoles , voisines des Am- phitrites. Comme on doit le croire , La- marck, dans son Histoire des animaux sans vertèbres, ne renonça pas pour cela à son opinion; et, quelques années plus tard, nous y ajoutâmes un nouveau degré de pro- babilité en faisant connaître pour la pre- mière fois la Clavagelle couronnée, terminée à l'extrémité antérieure en un disque aplati, sur l'angle duquel naissent des tubulures branchiecs. Jusque alors, l'animal de l'Arro- soir était resté inconnu, et comme il existe ARR 159 des Annélides qui se terminent par un grand nombre de tentacules , et chez lesquelles ces tentacules sont protégées à leur base par des tuyaux calcaires, on pouvait très bien leur comparer les Arrosoirs , et soute- nir, avec Cuvier, que ce genre appartient à la das>e tW<. Annélides. L'examen de plusieurs espèces d'Arrosoirs, et surtout de l'esp. à manchette, admirablement figurée dans le grand ouvrage d'Egypte , rendait désormais impossible d'admettre comme vraies les fi- gures de Marvyc et de Favanne. Nous som- mes convaincu que ces pièces de collec- tion, payées à des prix très élevés par des amateurs du dernier siècle, étaient le résul- tat de l'industrie des marchands, qui ne se faisaient pas scrupule d'ajuster sur de véri- tables Serpules des tubes d'Arrosoir, et de dissimuler avec artifice ce rapprochement , calculé par l'intérêt, de deux choses qui n'ont entre elles aucun rapport. On doit la dé- couverte de l'animal de l'Arrosoir à man- chettes à M. Ruppel , qui , dans un voyage sur la mer Rouge , fut assez heureux pour se le procurer. Cette découverte est venue complètement confirmer les prévisions de M. de Roissy et de Lamarck , et de tous ceux des conchyliologues qui s'y sont asso- ciés. L'animal rapporté par M. Ruppel , et figuré par lui dans la partie zoologique de son Voyage en Abyssinie, a la plus grande ressemblance avec celui des Fistulanes, et il en a également beaucoup avec celui des Clavagelles, dont on doit la connaissance anatomique à M. Owen. Il résulte de l'état actuel des observations que le genre Arro- soir doit venir commencer la série des Mol- lusques acéphales, si, avec Lamarck, on adopte une classification marchant du sim- ple au composé. Tel qu'il est actuellement connu, le genre Arrosoir peut être caracté- risé de la manière suivante : Animal cylindrique , terminé postérieu- rement en deux siphons réunis et très con- tractiles. Les lobes du manteau, soudes entre eux, fort épais, sans aucune trace de leur séparation, si ce n'est à leur extrémité antérieure, où l'on trouve une très petite fente correspondant à celle du disque. Masse abdominale médiocre , surmontév- d'un pied rudimentairc , placée en fac • de la fente du manteau. Une paire d • branchies de chaque côté, s'étendant su;- 00 ARR (oute la longueur du siphon ; deux muscles postérieurs s'insérant dans l'intérieur des falves de la coquille. Tube testacé, allongé, cylindracé, terminé antérieurement en un disque hérissé de courtes tubulures, et pré- sentant, au milieu, une petite fente longitu- dinale. Sur la circonférence de ce disque s'élève une rangée de tubulures rapprochées et dichotomes. Une petite coquille bivalve, régulière, symétrique, insérée en entier sur le côté dorsal et antérieur du tube. Ce tube, terminé postérieurement par une ouverture simple , ovale ou arrondie , est quelquefois garni d'une ou de plusieurs expansions folia- cées en forme de manchettes. Les Arrosoirs sont des coquilles tubu- leuses, cylindracées, claviformes , dont l'ex- trémité antérieure ressemble , en quelque sorte, à la corolle d'une fleur. On y trouve un disque central hérissé de petites tubulu- res , et au milieu duquel existe constam- ment une petite fente longitudinale, courte et étroite. A la circonférence de ce disque s'élève une rangée de tubulures beaucoup plus grandes, très rapprochées , régulières , et qui , parvenues à une certaine hauteur , se divisent en deux ; de sorte que , quoique rayonnants , les tubes sont aussi rapprochés à leur extrémité libre qu'à leur point de départ. Sur la ligne dorsale et médiane du tube, et à peu de distance du disque , on remarque une impression dans laquelle on reconnaît toutes les formes d'une petite co- quille bivalve dont les valves, très étalées, ont leurs contours saisis dans l'épaisseur du tube, et laissent saillir au dehors leurs crochets. Ces Yalves diffèrent de formes selon les espèces; et, si on les examine à leur surface intérieure , on y découvre des impressions musculaires par lesquelles l'a- nimal est attaché dans l'intérieur du tube qu'il habite. Les Arrosoirs vivent enfoncés perpendiculairement dans le sable. En cela, ils ressemblent à plusieurs Fistulanes ; aussi remarque-t-on ce fait, commun aux deux genres, que certaines espèces , en sécrétant leurs tubes , saisissent, dans l'épaisseur des parois, des grains de sable et les autres corps étrangers qui les touchent. On con- naît peu d'espèces appartenant au genre Ar- rosoir, et pendant long-temps on a cru qu'il n'en existait aucune à l'état fossile. Cepen- dant M. Hœninghaus de Créfelt en a fait ARR connaître une provenant des terrains ter- tiaires de Bordeaux. Néanmoins les person- nes qui, sur la localité même, s'occupent le plus des esp. fossiles du bassin de l'Adour , prétendent que cette coquille n'est point fossile. M. Defrance a cru trouver une très petite espèce d'Arrosoir fossile dans les sa- bles du Grignot; nous pensons toutefois que le petit corps dont il est question , n'ayant aucune trace de fente ou tubulure sur le disque , ni aucun prolongement tubulifor- me , n'est point un Arrosoir ; ce serait plu- tôt l'opercule d'une Annélide tubicole. (Desh.) *ARROSTIA , Rafin. bot. ph. — Syn. du genre Gypsophila, de la famille des Caryophyllées. (Sp.) ARROUFLE. bot. ph. — Voyez a- ROUSSE. (C. D'O.) ARROUSSE. bot. ph. -Voy. arous- SE. (C. D'O.) ARROWSMITHÏA (nom d'homme). bot. ph. — M. de Candolle , qui a fondé ce genre de Composées, a cru devoir le laisser à la suite de cette famille parmi les Incertœ sedis. Ses caractères sont les suivants : Ca- pitules multiflores hétérogames ; fleurs du rayon 1-sériées , femelles ligulées ; celles du disque 5-dentées , hermaphrodites. L'in- volucre composé d'écaillés imbriquées, ci- liées , de longueur inégale , les extérieures ovales-aiguës, les intérieures oblongues, membraneuses au sommet, entourent un réceptacle couvert de soies raides , scabres, plus longues que les ovaires. Le tube des corolles est couvert de poils dans sa partie supérieure ; les anthères se terminent infé- rieurement par de courts appendices; les rameaux du style appartenant aux fleurs femelles sont linéaires-obtus, glabres en dehors ; ceux des fleurs hermaphrodites, au contraire , sont ovales et légèrement velus sur leur face externe ; les fruits , dépourvus d'aigrette , présentent à la base une aréole cornée. Ce genre, indigène du Cap, semble se rapprocher des OEdériées plus que de tout autre groupe. Voy. Deless. icon. sélect. t. 100. (J. D.) *ARROZIE. Arrozia. bot. ph. — Schrader a désigné sous ce nom un genre de la famille des Graminées, tribu des Ory- zées, formé avec le Caryochloa Brasilien- sis de INees et Mart., FI. Bras., II, p. 229 , ARS et qui ne paraît nullement rentrer dans le même g. que le Caryochloa Montcvidcn- sis de Sprengel ( Yoy. caryochloa ). Le p. Arrosia offre îles épillets nnifiores, mâ- les et femelles , mélangés dans une même panieule. Les écailles sont mutiques; les paillettes manquent complètement. Les eta- mines, au nombre de six , et le> stigmates, sont plumeux. Le fruit est globuleux et li- bre. Une seule espèce, Anozia micrantha Scbrad., in Kunth, lïram., I, p. 11, est une plante touffue, à feuilles linéaires et planes, et à fleurs disposées en panieule. Elle est originaire du Brésil, où on la connaît sous le nom d'Arroz de mato, ou Riz sauvage. (A. R.) *ARRUDEA, Cambcss (nom d'homme). bot. PH. — Genre de la famille des Guttifè- res, et que son auteur ( Mém. du Mus. , t. XV I, p. 4:21) caractérise comme il suit : Fleurs bermapbroditcs. Calice à sépales nombreux, imbriqués , inégaux , les extérieurs plus pe- tits. Pétales 9 ou 10, subéquilatéraux , convo- lutés en préfloraison , étalés lors de l'anthè- se. Etamines très nombreuses, multisériées, insérées sur un réceptacle conique, soudées en masse compacte ; anthères adnées , 2- thèques , déhiscentes par deux pores apici- laires. Ovaire 8-loculaire , enfoncé dans le réceptacle ; loges 1-ovulécs. Style court , gros ; stigmates 8 , cunéiformes , distincts , disposés en étoile. Fruit inconnu. — Arbris- seau à feuilles très entières. Fleurs solitai- res , terminales ; corolle grande , rose. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce , qui croît dans les forêts vierges du Brésil méridional. (Sp.) ARSÉNIATES. MES. — Genre com- posé de différents sels résultant de la combinaison de l'acide arsénique avec les bases. Ces corps , lorsqu'ils sont chauffés dans un tube de verre fermé par un bout, ne produisent pas de sublimation ; avec le charbon, ils donnent de l'acide arsénieux et l'odeur d'ail. Si on les fond avec le Car- bonate de soude, on obtient un sel solublc dans l'eau, dont la solution précipite en brun parle nitrate d'argent, en blanc par le nitrate de plomb. Le précipité de plomb est réductible au chalumeau sur le charbon, en dégageant l'odeur d'ail. Les Arséniates étant isomorphes avec les phosphates de même formule atomique , ces deux genres de T. I|. ARS 16! sels sont souvent mêlés entre eux en toutes proportions. Dans ce cas, le précipité de plomb ne se réduit qu'en partie ; il en reste une portion qui se fond et produit un glo- bule polyédrique. Ces sels , enfin , renfer- ment aussi quelquefois des Chlorures, et offrent alors les réactions propres à ces composés, lorsqu'on les fond avec le Sel de phosphore et l'Oxyde de cuivre. La nature nous offre une douzaine d'es- pèces d'Arséniatcs, que nous partagerons en deux séries ; les Arséniates à bases mé- talliques, et les Arséniates à bases d'oxydes terreux. A la première série se rapportent les Arséniates de fer, nommés Pharmacosi- dérite et Scorodite; les Arséniates de cui- vre, appelés Érinit e, Liroconitc, Olivénite, Euchroïte et Aphanèse ; les Arséniates de Cobalt et de Nickel , et l'Arséniate de Plomb chloruré , ou le Mimétèse. Nous renvoyons la description de ces espèces métalliques aux mots fer , cuivre et plomb. La se- conde série ne comprend que les Arséniates de chaux hydratée, auxquels on a donné les noms (VHaidingérite et de Pharmacolite. I. Haidingérite , Turner. Substance blanche, en petits cristaux minces, allongés, ayant la forme de tables rectangulaires , bi- selées sur tous les côtés. Cette espèce a une grande analogie d'aspect avec la suivante, qui est beaucoup plus répandue; mais elle s'en distingue par sa cristallisation et par sa composition chimique. Ses cristaux, qui, se- lon M. Haidinger, appartiennent au système rhombique , dérivent d'un prisme rhomboï- dal droit de 100° et 80°, facile à cliver dans le sens de la petite diagonale. Elle est com- posée , d'après M. Turner, d'Arséniatc an- hydre de chaux , 85, 4ô, et d'eau 1G,66. On croit qu'elle provient des mines de Riegels- dorf, en Hesse. IL PharmacoJil,e, Rarsten. Chaux arsé- niatéc,IÏ. Arsénicite. Substance blanche, ou accidentellement rosée par son mélange avec l'Arséniate de Cobalt , en aiguilles eu petits mamelons fibreux, translucide, vL treuse, présentant un éclat perlé sur ses faces de clivage. Ses cristaux dérivent d'ua prisme rhomboïdal oblique , dont les pans antérieurs sont inclinés l'un sur l'autre de 1l~"i24', tandis que la base est inclinée su. eux de 95° iG'. Ce prisme se clive avec beaucoup de facilité d^us le plan des diago- 11 162 ARS nales obliques. Cette substance est rayée par le Calcaire ; sa densité est de 2,7. Elle est solublc dans l'acide nitrique , fusible en émail blanc, et donne de l'eau par cab i: - lion. C'est une substance de fiions , qui se trouve dans les différents .gîtes d'Arséniures; elle remplit les fissures ou cavités de la gan- gue, et même de la roebe environnante. A Wittichen , en Souabe , elle repose sur un granit à gros grains, avec du Gypse et delà Barytine. On la rencontre aussi à Riegels- dorf, en ïlessc; à Ândrcasberg, au ïïarz, et à Saintc-Maric-aux-Hines , dans les Yosges. Le minéral appelé Pikropharmacolite n'est qu'une variété de Pharmacolite mélangée d'un peu d'Arséniate de Magnésie. (Del.) ARSENIC. Arsenicum ( arsenicum , arsenic , Pline }. cisïm. — Brandt est le premier qui ait étudié l'Arsenic, en 1755. C'est un métal d'un gris d'acier, très éclatant lorsque la cassure en est récente , très fa- cilement pulvérisable, qui se sublime à 180° sans se fondre, à moins qu'on ne le ebauffe sous une pression beaucoup plus considéra- ble que celle de l'atmosphère. Sa texture est lamelleuse , sa densité de 5,7. Exposé à l'air, il s'y recouvre d'une couche terne, qui est un' mélange d'Acide arsénieux et d'Arsenic , ou , suivant quelques chimistes , un sous-oxyde particulier. Lorsqu'on chauf- fe l'Arsenic au contact de l'air, il absorbe ra- pidement l'oxygène, en répandant une odeur alliacée tout à fait caractéristique, et se convertit en acide arsénieux. Ce composé , connu dans le commerce sous les noms tf Arsenic, de Mort aux rats, est un poison très violent. On le rencontre sous forme de masses amorphes, tantôt transparentes, tantôt opaques. Ces deux variétés d'acide dif- fèrent par quelques caractères. La solubi- lité de l'acide vitreux dans l'eau est moin- dre que celle de l'acide opaque : l'un rou- git la teinture de tournesol , l'autre ramène au bleu celle qui a été rougie par un acide. Tous deux, à l'exception de ces caractères, se comportent de la même manière aux réactifs. L'acide arsénieux est inodore; la saveur en est légèrement douce et cause un sentiment d'âcreté dans la gorge; il est peu solu- blc dans l'eau , plus soluble dans les acides et notamment dans l'acide hydrochlorique. Il forme, avec la crème de tartre un com- ARS posé analogue à l'cmétique; il se dissout dans la Potasse, la Soude, et forme avec ces bases des Arséniates mal définis. Les Arséni- tes métalliques sont insolubles ; on ne les ob- tient que difficilement. L'acide arsénieux produit, avec l'hydro- gène sulfuré, un précipité jaune de sulfure d'Arsenic ; Avec le nitrate d'argent ammoniacal , un précipité jaune; Avec le sulfate ammoniacal de cuivre , un précipité vert d'absinthe. La présence de matières organiques peut souvent masquer ces caractères. Nous ren- voyons à l'article empoisonnement la description des procédés à employer pour découvrir l'Arsenic dans les cas de médecine légale. Lorsqu'on ajoute à une dissolution d'acide arsénieux du peroxyde de fer de la con- sistance d'une pâte claire , il se produit une réaction par suite de laquelle l'acide arsé- nieux disparaît, et le mélange cesse d'être vénéneux. Dans ce cas , l'acide arsénieux se convertit en acide arsénique , en réduisant le peroxyde de fer en protoxyde , et se com- bine avec ce protoxyde. L'hydrate de protoxyde de fer doit être gé- latineux ; on le prépare en ajoutant un excès de bicarbonate de soude à un sel de per- oxyde de fer. On a conseillé cette prépara- tion comme antidote de l'acide arsénieux. Quelques médecins emploient aussi les diu- rétiques. Chauffé avec du charbon, l'acide arsé- nieux est réduit, l'Arsenic est mis en liberté, et il se dégage de l'acide carbonique mêlé d'oxyde de carbone. L'acide arsénieux est très employé dans les arts : il entre dans la composition du vert de Schéèle, sert à la préparation des pièces anatomiques ; on l'emploie dans les verreries et cristalleries, à dose très minime, pour faciliter la vitrification. On le prépare en grillant certains mine- rais arsénifères, le Cobalt arsenical, le Mis- piekel, ou l'Arséniure de fer. Il se présente sous la forme d'une poudre blanche ; cette poudre, appelée fleur d'arsenic, est portée par des tuyaux dans des chambres où elle se condense, puis elle est raffinée par la su- blimation. L'acide arsénieux opaque a pour densité aus ARS 1G3 3 F M A TE DE CHAUX. (DEL.) .VUS K NICOXYD ! : S. min. — M . Bcu- danl donne ce Dom à un genre de minéraux comprenant les combinaisons de l'Arsenic ayee l'Oxygène. (C. d'O.) * ARSÉMDES. mi>. — Ce nom a été donné par H. Beudant à une famille de mi- néraux comprenant l'Arsenic seul ou à l'état de combinaison , et par MM. Ampère et C. Pauquy à une famille de corps simples ayant l'Arsenic pour type. (C. d'O.) * ARSÉNIURES. mis. — Genre mi- néralogique , composé d'espèces qui résul- tent de l'union des métaux avec l'Arsenic , ce dernier élément jouant, dans ces combi- naisons, le rôle de principe électro-négatif. Toutes ces espèces possèdent l'éclat métal- lique , et donnent par le grillage une fu- mée blanche , à odeur alliacée. Si l'on en excepte l'Antimoine arsenical , qui est plu- tôt un mélange qu'une combinaison des deux éléments isomorphes qui le consti- tuent, toutes laissent, après cette opération, un résidu sensible ; elles sont toutes atta- quables par l'acide nitrique , et leur solu- tion donne par les réactifs l'indice des bases qu'elles contiennent. On connaît mainte- nant six esp. d'Arséniures, sans compter les combinaisons sulfo-arséniurées dont nous parlerons ailleurs : ces Arséniures sont ceux de Fer, de Nickel, de Cobalt et d'Argent. >"ous renvoyons la description de chacune de ces espèces à l'article concernant le mé- tal qui lui sert de base. (Del.) *ARSES. Àrses. ois. — Genre formé par Lesson , dans son Traité, pour recevoir quelques Muscicapidées, et auquel il assi- gne les caractères suivants : Bec médiocre, crochu, comprimé, peu large. Ailes am- ples, allongées. Queue étalée , un peu élar- gie. Tarses courts , peu robustes. Cet auteur réunissait alors , sous ce g. , aux Gobe-mouches ornoir et à lunettes, es- pèces remarquables du Voyage de la Co- quille , où elles sont figurées pi. 18-1 et 2 , deux autres espèces, dont l'une de Suri- nam et l'autre du Sénégal (le Muscicava mclanoptera). Depuis, il nous a fait con- naître [in Utteris) que le genre devait être restreint à la seule espèce de POrnoir [Mus- cicapo ihi'yscmela Garnot). Swainson, dans sa classification et dans sa monographie des Gobe-mouches [Fly~ eatchers) place dans le genre Monarcha , d'Hors, et Yig., qu'il change en Monacha , et qui est synonyme de celui de JJrymo- philc de Temminck, mais antérieur, ces deux espèces de la Coquille , leur trouvant tous les caractères du genre. Nous renvoyons donc à ce genre Monarche , dans lequel Arses figurera peut-être comme sous-gen- re , si d'ici là nous sommes à même de pou- voir comparer ces deux espèces fort rares avec les Monarcl.es d'Horsficld, que nous possédons, et de reconnaître entre elles des caractères suffisamment distincts. Voy. mo- narche. (Lafr.) * ARSINOE (nom mythologique ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Troncati- pennes, établi par M. Delaporte et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Il ne renferme qu'une seule espèce , du Cap de Bonne-Espérance, nommée par M. Che- vrolat A. quadriguttata, et qui est figurée dans les Études enlomologiques de M. De- laporte, pi. 2 , fig. 6. Cet insecte a été dé- signé depuis par M. de Chaudoir (Descri- ption de quelques genres nouveaux et de quelques espèces nouvelles inédites de Ca- rabiques , p. 11 ) sous le nom (VAxinopso- phus quadrisignatus. (D. et C.) ARSIS, Loureir., Flor. Cochinch. (ï.p- «s, élévation), bot. pu. — Synonyme du g. ou sous-g. Microcos ( Grewia ) , de la famille des Tiliacées. (Sp.) * ARTABOTRYS, R. Brown. bot. ph. — Genre de la famille des Anonacées, offrant les caractères suivants (R. Brown, in Bot. Rcg., sub n° 423.— Blume, Ano- naceœ in Flor. Jav. ) : Calice triparti. Péta- les 6 , connivents par leur base et recou- vrant les organes sexuels. Étamines nom- breuses. Ovaires 3 à 11 , ou rarement plus , distincts, 2-ovulés. Ovules collatéraux, ana- tropes, renversés. Styles et stigmates sou- dés. Péricarpe composé de plusieurs baies distinctes , charnues , ovoïdes, pulpeuses en dedans, dispermes, ou, par avortement, 1- sDcrmes. Graines solitaires ou collatérales uG ART renversées, inarillées, planes d'un côté, con- vexes de l'autre. Test osseux.— Arbustes sar- menteux, glabres; ramulcs oncinés au som- met. Pédoncules unifiores, subterminaux, fascicules. Fleurs d'un jaune tirant sur le roux. Ce genre , dont on ne connaît que quatre espèces, paraîl être propre à l'Asie équatoriale. Ces végétaux sont remarqua- bles par un port élégant et des fleurs très odorantes. (S?.) ARTAMIE. Artamia (de Artamus , nom latin donné au genre Langrayen par Vieillot), ois. — Genre formé par M. Isid. G.-Saint-Hilaire dans son Mémoire intitulé Considérations sur les caractères employés en Ornithologie , etc. ( Nouvelles annales du Muséum d'hist. nat. , t. I , p. 357). Ce genre est un démembrement de celui de Langrayen pour recevoir le Langrayen san- guinolent de Temminck, col. 499, et quel- ques autres espèces différant comme lui des vrais Langrayens sous plusieurs points im- portants. Les caractères assignés par l'au- teur à ce nouveau genre sont : Bec allongé, non renflé à sa base, triangulaire, à arête bien marquée ; mandibule supérieure un peu arquée , terminée par un crochet bien prononcé, et présentant une échancrure très distincte ; mandibule inférieure pré- sentant aussi , de chaque côté , une petite échancrure. Narines percées à la base du bec, et comparables à des triangles de forme allongée, ayant leurs sommets en avant. Tar- ses courts, écussonnés. Ongles comprimés, de longueur moyenne. Queue longue , car- rée. Ailes moyennes, se terminant au niveau de la moitié de la queue , et obtuses. Ces caractères ainsi posés conviennent parfaitement à l'espèce type (le Langrayen sanguinolent), mais non au Langrayen vert ou le Tchachert de Buffon, Enl., 52-2, qui a la queue courte , avec les ailes en attei- gnant l'extrémité, et qui cependant ne peut rester avec les Langrayens , et doit figurer ici. Il nous semble donc qu'au lieu de former encore une subdivision dans le gen- re Artamie , il serait plus simple de modi- fier la caractéristique en disant: Queue de longueur variable , carrée. Ailes moyen- nes et obtuses , ou se terminant vers la moitié de la queue ou en atteignant l'extré- mité; ce qui se remarque chez le Langrayen vert. ART Nous regardons comme des plus naturel- les la séparation générique de ces espèces d'avec les Langrayens , si remarquables en- tre tous les Passereaux dentirostres par leurs ailes d'hirondelle, longues, pointues, aiguës ou sur-aiguës, et par leurs pattes robustes , qui , comme celles des Martinets, semblent destinées à les maintenir cramponnés. Ce double caract. de forme indique , sans nul doute, quelques particularités de mœurs qui ne doivent pas se retrouver chez les Artamies à ailes obtuses et à pattes plus faibles. M. Lesson, dans son Traité publié en 1831, avait déjà formé dans le genre Lan- grayen deux sous-genres , dont le premier renfermait les Langrayens proprement dits, et le second , sous le nom de Langrayens- Merles , renfermait le Langrayen sanguino- lent de Temminck, et le Langrayen vert. Dernièrement , ce savant a publié dans la Revue zool. de Guérin, 1840, le nouveau genre Érythrolane (Erythrolanius) pour re- cevoir deux seules espèces , dont encore le Langrayen sanguinolent et une nouvelle es- pèce , à laquelle il donne le nom d'Eryth. rubricollis. Nous sommes étonné de ce nouveau nom pour un genre qui, outre ce- lui d' Artamie de M. Is. Geoffroy, avait en- core pour synonymes celui (TAnalcipus, de Swainson , et celui de Philocarpus , de Muller, que M. Lesson cite tous trois com- me synonymes du sien. Comme il n'indi- que point l'époque de sa formation , nous ne pouvons savoir si elle est antérieure ou non à celle d'Artamie. Ce dernier a été adopté par M. Temminck dans son Tableau méthodique , qui a paru dans la dernière livraison de ses pi. col. ; il y range son Langrayen sanguinolent, col. 499, et son Êchenilleur bicolore , col. 278. Nous y pla- çons encore le Langrayen vert ou Tcha- chert, Buff., Enl., 52-2, le Schet-bé de Ma- dagascar ( Lanius rufus Gmel. , Enl. , 298- 2), que nous possédons, et le Tchachert-bé de Madagascar (Lanius leucocephalus L., £nl., 574), qui, d'après ses formes et sa co- loration , nous paraît tout à fait voisin du Langrayen vert. Ces différentes espèces, originaires de l'Afrique méridionale et des îles indiennes, forment un groupe de transition entre lei vrais Langrayens et les Pies-grièches, avec ART ART 1G7 lesquelles elles se lient par les Tqphrodor- vis île Sv»ainson. loi/. oi:\ :'i i.kim.: s. i. k ÉATAMUS. ois. — Kern latin donné par Vieillot au genre Laugnnen, que Cu- vier avait déjà désigné antérieurement par celui ù'Oci/i'l.'nts. Voy. L\>c.i\\\r.\. (La ru.) * ART A Ml'S (s. — Wwm donné par Ste- phens à un genre de Lépidoptères de la fa- mille des Nocturnes, et de la tribu des Pha- lénites, lequel correspond aux genres Fido- nia et Zerene de Treitsehke. Voy. ces mots. (P.) A-RT.EDIA, L. (Artedi, naturaliste sué- dois . bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifèrcs, tribu des Paucinées, offrant les caract. suivants : Limbe calicinal inappa- rent. Pétales obovalcs, éehancrés, terminés en languette infléchie; ceux des fleurs exté- rieures radiants, bipartis. Péricarpe aplati dorsalcmcnt. Mériearpes à 5 côtes primaires , et à 4 côtes secondaires ; côtes primaires fili- formes: les deux latérales situées sur le plan commissural , les trois autres dorsales; les deux intérieures des côtes secondaires filifor- mes ; les deux extérieures aliformes, sinuées- lobées; bandelettes nulles; carpophore bi- parti. Graine aplatie. (Koch, Umbell. , p. 76, fig. 9 et 10. ) — Ce g., très bien carac- térisé par son fruit à ailes élégamment dé- •ïoupées , n'est constitué (pie par une seule «spèce (A. squamata L. ); c'est une plante "annuelle, très glabre , grêle, indigène de "i)rie. Ses feuilles sont profondément dé- chiquetées en lanières filiformes. Les om- belles sont composées, munies d'involucre et d'involucelles à bractées semblables aux ieuilles. Les fleurs sont blanches , les ra- diantes grandes., à corolle très irrégulière. (Sr.. ARTEMA. aracii. — Voyez artk- BDL (G. D'O.) * ARTEM ATOPl S [à/uw*, «ros, ap- pendice; wy$, pied. hb. — Genre de Co- léoptères penlamèrcs, famille des Serri- cornes, tribu des Ptiniores, établi par M. Perty,qui lui donne pour caractères essen- tiels : Antennes filiformes, de la longueur du corps. Lesâp,3c et4'- articles des tarses, munis d'appeud icules membraneux. Corps ovale. Ce g. est fondé sur une espèce du Brésil , nom- mée par l'auteur Artematopus longicornis, et figurée et décrite dans un ouvrage qui a pour titre : Delectus animalium articula- torum quœ in itinere pvr îh-asiliam , an- nis 1817-1820, coUigerwit I). J. Ii. de Spix et D. C. F. Ph. de Martius, Monachii. 1830, page US, tab. XXII, fig. 16. — Ce genre correspond à celui que M. Chevrolat a créé depuis {Coléopt. du Mexique, 2e centurie, n° 150, 18ô5) sous le nom de Brachymor- phus , et que M. Pejean , dans son dernier Catalogue , place dans la tribu des Térédy- les, entre les genres Corynetes et Eno- plium. M. Chevrolat n'y rapporte qu'une espèce, originaire de Tuspan, et qu'il nom- me A. vestilus. Ce Coléoptère est carnassier, et fait sa proie des autres insectes , au'il poursuit sur les branches mortes. (P. et GO ARTEME. ema (Âfrn%ft*, tout objet suspendu), aracii. — Genre de la famille des Araignées, de l'ordre des Aranéides, di- vision des Errantes filitèles, établi par M. Walckenaërsur quelques espèces exotiques. Ce genre est caractérisé par des yeux au nombre de huit, disposés sur deux lignes courbées en arrière , les intermédiaires pos- térieurs étant plus écartés entre eux que les antérieurs; par les mâchoires, longues et étroites, la lèvre large, surtout à sa base, et par les pattes grêles et très longues. Les espèces décrites par M. Walckenaër sont VA. atlanta ;, de l'Amérique méridio- nale, et VA. mauritiana, de l'île de France. (Bl.) * ARTEMIE. Artemia. crust.— Genre de Crustacés branchiopodes , de l'ordre dea Phyllopodes et de la famille des Branchip- piens , établi par Leach pour recevoir un petit Cruslacé qui se trouve dans les marais 168 ART ART salants , et qui ressemble beaucoup aux Branchipes, mais s'en distingue par la forme de la nageoire caudale et des antennes. Dans ces derniers temps , M. Payen a at- tribué à la présence des Artémies la colora- tion en rouge qui se remarque souvent dans les eaux des salines prêtes à cristalliser , et qui donne à ces eaux un aspect sanguinolent ; mais, d'un autre côté, M. Joly a constaté que ce phénomène curieux ne dépend jamais des Artémies, mais bien de l'existence d'un nom- bre immense de Monades d'une espèce par- ticulière. (Voy. Annales des Se. nat., 2e sé- rie, Zoologie , t. XIII , p. 225.) (M. E.) * ARTÉM&S. Artemisus. crust. — Nom employé par Lamarck pour désigner le g. Artemia de Leach. (M. E.) ARTÉMISE. Artemisia. crust. — Nom que Latreille a substitué par erreur à celui d' Artemia , employé par Leach pour désigner un genre particulier de Crustacés branchiopodes. (M. E.) ARTEMISIA ( nom mythologique ). bot. ph. — Synonyme latin du g. Armoi- se. (G. d'O.) * ARTÉMISÏÉES. bot. ph.— Tribu du groupe des Composées , ayant beaucoup d'affinité avec la sect. desHélianthéeset des Ambrosiées ; elles ressemblent aux Sénécio- nées et aux Inulées par la forme des stigma- tes , mais elles s'en distinguent par les au- tres organes floraux. Les Artémisiées ont les capitules discoïdes , homo ou hétéroga- mes; les fleurs du disque hermaphrodites, à style bifide, celles du rayon souvent fe- melles uni ou plurisériées; les fruits cylin- dracés , parcourus par des côtes plus ou moins saillantes, s'insèrent sur un récepta- cle dépourvu de paillettes, et sont dépour- vus d'aigrettes. Les plantes qui forment ce groupe sont la plupart aromatiques. Voy. ARMOISE. (J. D.) ARTÉMÎSÏOIBES [Artemisia, eUos, forme, aspect; qui ressemble à V Artemisia). bot. pu. — Section du genre Piqueria [Voy. ce mot) , établie par M. de Candolle , comprenant les espèces à tiges ligneuses , glabres, ainsi que les feuilles , pubescentes ou visqupuses au sommet. (J. D.) ARTEMISÏJS. crust. — Voyez ar- têmis. - (C. D'O.) ARTERES. Arteriœ («fy-nj^ia, tranchée, artère), aiyat. etzooL. — On donne généra- j lement ce nom aux vaisseaux qui , partant du cœur, conduisent le sang dans toutes les parties du corps. Les anciens se sont faits diverses idées sur la nature de ces vaisseaux, et sur les usages auxquels ils sont destinés. Quelques auteurs grecs semblent avoir con- fondu sous une même dénomination les artè- res avec les veines. Erasistrate s'est servi le premier du mot artère pour désigner les vaisseaux connus aujourd'hui sous ce nom ; Gallien a parlé de la communication qui existe entre les dernières ramifications arté- rielles et les radicules veineuses ; Vesale et Fallope ont jeté encore plus de jour sur la nature de ces conduits sanguins , et les au- teurs modernes enfin ne laissent rien à dé- sirer sur cette question. Caractères distinctifs des artères. — Le premier de tous, celui qui les fait recon- naître au premier abord , c'est : 1° le batte- ment, ou pulsation, appelé pouls; il naît de l'impulsion vive et brusque que le cœur im- prime au sang qu'il lance dans leur inté- rieur , et de l'élasticité des parois artériel- les. 2° La plus petite ouverture, pratiquée à une artère donne lieu à un jet de sang qui sort par saccades à chaque contraction du cœur , et la compression de ce vaisseau ou- vert , faite entre le cœur et la plaie , arrête immédiatement la sortie du sang. 3° Les parois des artères ont plus d'épaisseur que les autres vaisseaux , et leur calibre ne s'ef- face pas après la mort. On a dit aussi, mais à tort , que la nature du sang que contien- nent les artères est d'un rouge vermeil , sans faire attention que les artères pulmo- naires, généralement très volumineuses, con- tiennent du sang noir ou veineux, et que, chez les Reptiles comme chez le fœtus de l'homme lui-même, c'est du sang artériel et veineux, mélangé dans le cœur, qui pas- se ensuite dans toutes les artères. C'est donc d'une manière beaucoup moins géné- rale qu'on peut dire des artères qu'elles contiennent du sang rouge ou vermeil. Considérations anatomiques. — Les ar- tères représentent une succession non inter- rompue de canaux décroissants , qui nais- sent de troncs communs. Les grosses artè- res ont, d'une manière absolue , des parois plus fortes que les petites; mais, relative- ment à leur calibre , l'épaisseur des parois augmente à mesure qu'on s'éloigne du ART cœur. Les artères pulmonaires et leur tronc , qui forment un système artériel à part (Vo.y. ri lmovviki: , troc. ), présentent quelques variétés 4e texture qui expliquent jusqu'à un certain pelai la rareté des ane- vrismes et le petit nombre d'altérations pa- thologiques de ces \ais>eaux. Trois tuniques superposées constituent les parois «les artè- res ; l'externe e>t constituée par un tissu fi- lamenteui, aréolaire, nomme iumqm cel- lulaire, ("/est à cette tunique que H. Cru- veilhier croit devoir rapporter tous les phé- nomènes de contractilite qu'on a attribués à la tunique moyenne. Celle-ci, nommée tunique propre des artères , est jaunâtre, serrée , épaisse , composée de fibres circu- laires qui s'entrecroisent à angle très aigu. Elle est extensible , fragile , se déchire avec la plus grande facilite par les tractions exer- cées suivant sa longueur , et se coupe sous la ligation. La tunique interne est une pel- licule transparente, d'une excessive ténuité, d'une couleur légèrement rosée , et lubré- fiée par de la sérosité. A l'intérieur des artè- res il existe , au niveau de chaque division ex- térieure , une saillie qu'on nomme éperon , formée par la membrane moyenne elle môme, recouverte en ce point, comme partout , par la membrane interne. Cet éperon sail- lant est sit'.i!' du rote opposé au cœur quand l'angle de division est aigu , moins marqué et placé du côte du cœur lorsque cet angle est obtus ; lorsqu'il est droit , une saillie circulaire, égale dans toute la circonféren- ce, remplace cet éperon. La disposition et la structure anatomiques de ces espèces de valvules , propres à modifier le cours du sang, ont, dans ces derniers temps, fixé l'attention de M. le docteur Vernois, qui, dans une thèse fort remarquable, soutenue à la Faculté de médecine de Paris, a jeté un nouveau jour sur ce point. I Les vaisseaux sanguins des artères sont très nombreux ; ils portent le nom de vasa asorum. Des nerfs accompagnent ces arté- "ioles du système céphalo-rachidien, et ils viennent plus particulièrement du tri- SPLA'xciiMQur. ( Vo;j. ce mot), auquel le sys- tème artériel sert , pour ainsi dire, de char- pente. Quant aux vaisseaux lymphatiques des artères, ils ne sont bien démontrés que sur les gros troncs. Le tiss'.i artériel, examiné sous le rapport t. j:. ART 1G0 chimique, se compose, suivant les uns, de gélatine et de petites proportions de fibrine. Voilà quant à la structure et à la composi- tion chimique des artères. Maintenant, si nous envisageons l'ensemble du système ar- tériel sens le rapport des anomalies, nous trouvons qu'il est le plus sujet aux variétés mateniiques , et (pie ces variétés portent tantôt sur le trajet, tantôt sur l'origine des troncs. Les altères principales suivent en gé- néral la direction de Taxe des membres; elles sont presque rectilignes , et les légères in- dexions qu'elles présentent donnent à l'ar- tère une longueur plus considérable que celle du membre auquel elles appartiennent, ce qui prévient la déchirure du vaisseau dans l'état d'allongement et d'extension des organes. On peut constater l'utilité des courbures artérielles en examinant les par- ".! sont soumises à des alternatives de dilatation et de resserrement considérable: telles sont les artères du cœur , de l'utérus, celles qui se distribuent aux lèvres, etc. Dans le cours de leur trajet, les artères communiquent entre elles par des branches, qui tantôt unissent l'un à l'autre deux troncs différents , tantôt font communiquer deux parties d'un même tronc : ce mode de com- munication porte le nom d'anastomose. Les artères sont toujours en rapport avec des veines qui leur sont accolées. Lorsqu'il existe deux veines satellites pour une artère, celle-ci est toujours intermédiaire. Les ter- minaisons des artères ont lieu dans l'épais- seur des organes. Le nombre de ramifica- tions qui se distribuent dans chacun d'eux est en rapport avec l'activité de ses fonc- tions; les organes qui sont chargés d'une sécrétion quelconque sont bien plus riches en vaisseaux que ceux qui sont bornés aux fonctions nutritives. Enfin les artères aboutissent au système capiLlaire , et communiquent par ce moyen avec les veines. Elles paraissent se former en même temps que celles-ci , et les deux systè- mes de vaisseaux existent avant la formation du cœur. Le tissu artériel est très mou dans le premier âge; sa consistance devient plus grande chez l'adulte ; il est sec , et pour ainsi dire cassant, chez le vieillard. Il finit souvent, à cette époque, par s'ossifier ; mais cela n'est pas constant , car on cite des cen- tenaires dont les artèi es ne présentaient point !1* 170 ART cette ossification. Voy. cmcuLATioN et YAISSEAUX. (M. S. A.) ARTHÉMIDE. Arthemis (Arthemis, surnom de Diane , Myth. ). moll. — Poli est le créateur du g. Arthemis; avant lui , les Coquilles qui en font partie étaient comprises par Linné parmi les espèces de son g. Venus , et , avant Linné , ces mêmes espèces étaient rapportées par Lister à son g. Chame , et confondues avec des Coquil- les d'un genre très différent. Chemnitz , Muller, et tous les auteurs modernes , ont adopté le sentiment de Linné, qui reçut de Lamarck une modification peu importante lorsqu'il sépara les Cythérées des Vénus. Les Arthemis de Poli furent entraînées à la sui- te des Cythérées. On savait , par quelques observations d'Adangon , que les animaux des Vénus ont les lobes du manteau réunis à leur partie postérieure , et prolongés , de ce côté, en deux siphons séparés dans toute leur étendue. Poli a confirmé ce fait par un grand nombre d'exemples ; mais il y a ajou- té un grand nombre d'observations anato- miques, et il a fait voir, entre autres, qu'une Vénus de Linné dont Lamarck a fait le ty- pe de son g. Cythérée avait les deux si- phons réunis ; aussi Poli , rigoureux dans l'application des caract. génériques qu'il a formulés dans son ouvrage, a-t-il compris cette coquille dans le même g. que celui des Martres, la séparant ainsi des Venus de Linné. Quant au g. Arthemis, Poli en a trouvé le type dans la Venus exoleta de Linné , et ce genre , que l'on a trop long- temps négligé , mérite , par ses caractères , d'être introduit dans toutes les méthodes de conchyliologie. L'un des premiers , nous a- vons cherché à faire apprécier la valeur de ces caractères , et , depuis , plusieurs con- chyliologues l'ont mentionné dans leurs ou- vrages. L'animal des Arthemis est orbicu- laire ; les lobes de son manteau sont désu- nis dans une grande partie de leur circon- férence : ils se joignent à la partie posté- rieure, et se prolongent, en arrière, en un seul siphon, réunissant, sous une même en- veloppe, deux tuyaux inégaux. La masse ab- dominale est assez considérable ; elle se ter- mine inférieurement en un pied dont la forme est toute particulière à ce genre , et qui se rapproche cependant assez de celui des Pétoncles. En effet, il est sécuriforme, ART tranchant à son bord , et non fendu sur ce bord, comme dans les Pétoncles. Il y a donc, relativement à ces deux parties de l'animal, le siphon et le pied , une combinaison par- ticulière qui ne se montre point dans les autres Mollusques acéphales. De chaque cô- té de la masse abdominale viennent se pla- cer des feuillets branchiaux fort inégaux ; ceux du côté interne sont beaucoup plus grands que ceux qui sont à l'extérieur , et ils ne se réunissent point à la partie posté- rieure du corps. L'ouverture de la bouche est très petite ; on la voit à la réunion du pied et du muscle adducteur antérieur; elle est très petite et garnie de deux paires de palpes labiales triangulaires et très molles. Lorsque l'animal est vivant, et qu'il fait sor- tir les bords de son manteau , on le voit découpé en petites lanières , sur lesquelles s'implantent de très petits tentacules; par cette disposition du manteau, cet animal se rapproche de celui des Vénus. Ce que nous venons de dire suffit pour faire admettre le g. Arthemis de Poli, puisqu'il offre dans ses caractères zoologiques une combinaison qui ne se montre dans aucun autre. Nous devons ajouter que, dans ce genre, le muscle rétracteur des siphons est en proportion plus étroit, toujours d'une forme triangulai- re , et se prolongeant obliquement jusqu'au milieu des valves. Quant aux coquilles , toutes , sans exception , sont orbiculaires , lenticulaires , peu épaisses. Toutes celles que nous connaissons sont striées transver- salement ; toutes ont une lunule cordifor- me plus ou moins enfoncée. Leur charniè- re, très voisine de celle des Cythérées , s'en distingue cependant par quelques différen- ces. Le bord cardinal est généralement lar- ge en proportion de la grandeur de la co- quille ; le ligament porté sur une nymphe déprimée , et presque toujours , en grande partie , cachée par le bord du corselet. Sur la valve droite, en allant d'arrière en avant, on trouve une dent postérieure étroite , et allongée dans la direction de la nymphe. Immédiatement au dessous du crochet tom bent presque perpendiculairement , et un peu en divergeant, deux petites dents iné- gales, qui laissent entre elles une petite* tossette très étroite ; enfin , à l'extrémité de la dent la plus antérieure , on trouve une petite fossette destinée à recevoir la den* ART ART latérale intérieure de la valve opposée. Sur la valve gauche, toujours en suivant la charnière d'arrière en avant , on trouve une grande fossette oblonguc , où s'intro- duit la grande dent oblique de la valve droite. Eu avant s'élève une dent oblique postérieure, jointe à son sommet à une au- tre dent qui est antérieure , et qui s'in- Clinc dans le sens de la lunule. Cette dent , très mince dans la jonction des valves , M plaee entre les deux dents antérieures de la valve opposée ; enfin , un peu en avant de cette dent, et à sa base, on en trouve une petite latérale antérieure, qui, dan: presque toutes les espèces , reste à l'état ruvfunentaire. Les impressions mus- culaires sont généralement grandes , l'an- térieure est ovale, subtrigone, et descend jusque vers la moitié de la longueur de la coquille. La postérieure est semi-lunaire , et descend quelquefois plus bas que celle du côté opposé. La sinuosité de l'impres- sion paléale correspond exactement à la forme du muscle rétracteur des siphons ; elle est étroite, très profonde ; et, si Ton fait passer une ligne par son axe, cette ligne vient presque toujours tomber vers l'extré- mité supérieure de l'impression musculaire antérieure. Il résulte de ce que nous venons d'exposer que le genre Arthemis peut être caractérisé de la manière suivante : Caractères génériques. — Animal orbi- culaire, comprimé latéralement, ayant les lobes du manteau frangés et désunis dans toute la longueur du bord inférieur, et terminé postérieurement en deux siphons coniques réunis dans toute leur longueur. Pied comprimé, demi-circulaire, tranchant à son bord et occupant tout le bord infé- rieur et antérieur de la masse abdominale ; une paire de branchies de chaque côté com- posée de deux feuillets inégaux fort larges. Coquille orbiculaire, déprimée, peu épais- se, striée transversalement. Crochets petits, très pointus, dominant une lunule cordi- forme , profonde et toujours nettement cir- conscrite. Charnière ayant à chaque valve trois dents cardinales, inégales, dont la pos- térieure est toujours la plus grande; une dent latérale antérieure, rudimentaire ; im- pression musculaire , grande et presque é- gale. Sinus paléal étroit , profond , oblique et très aigu au sommet. Le nombre des espèces appartenant au genre Arthemis est assez considérable; elles sont répandues dans presque toutes les mers , et l'une d'elles est très commune^ ment répandue dans la Méditerranée er dans les mers d'Europe. Cette coquille offm cette particularité qui vaut la peine d'être notée , qu'elle se trouve depuis le cap Nord jusqu'au Sénégal et dans toute la profon- deur de la Méditerranée. Cette espèce, inté- ressante par le grand espace qu'elle occupe, se trouve fossile en Sicile, et quelques unes de ses variétés septentrionales dans des ter- rains tertiaires, connus des géologues anglais sous le nom de Crag. Elle existe également fossile dans les terrains récents de la Suède et de la Norwégc. Nous en connaissons ac- tuellement une vingtaine d'esp., dont la plu- part vivantes et quelques unes fossiles , re- marquables par leur grandeur, proviennent des terrains tertiaires d'Italie et de ceux de l'Amérique septentrionale. (Desh.) * ARTHENEIS. i*s. — Genre de la famille des Lygéens, de l'ordre des Hémi- ptères , établi par M. Spinola {Ess. sur les Hémipt.) sur deux petites esp. trouvées ré- cemment en Italie. Ce genre, qui paraît avoir de grands rapports avec les Cymus de Hahn par l'ensemble général du corps et par les antennes , s'en distingue surtout par un long canal situé à la partie inférieure de la tête, pouvant loger complètement, pen- dant le repos , le premier article du rostre. Le type du g. est VA. cymoides Spin., des environs de Gênes. M. Spinola pense que sa seconde espèce, A. foveolata, de Sardai- gne, pourrait constituer un genre distinct. (Bl.) * ARTHONIA [«/>&>, j'arrose), bot. Cr. — Acharius , dans sa Lichenographia universa, donne ce nom à un genre qui nô peut être conservé. Les Arthonies de cet auteur se composent en «ffet de Lichens dont les Apolhécies ont subi des anamor- phoses plus ou moins profondes. Elles con- sistent alors en de simples taches noires plus ou moins difformes, sans aucun rebord ni propre , ni thallodique , et dans lesquel- les l'excipulum et le nucléussont confondus en une masse pulvérulente noirâtre. On peut bien encore, à l'analyse , y trouver des tbèques; mais celles-ci ont elles-mêmes changé de forme et sont méconnaissables. 172 ART ART Les Graphidécs et les Verrucariées ont cer- tainement fourni le plus grand nombre des espèces inscrites dans ce genre : ainsi VA. gibberulosa n'est qu'une forme de la varié- té 6. notha de VOpegrapha varia; les A. ra- iiosa et Swartziana ne sont qu'une dégé- nérescence de VOpegrapha atra. Quelques autres appartiennent au genre Lecanactis; ex. : A. lyncea Ach. Enfin on y rencontre aussi , mais plus rarement , des Lécidées et même des Parmélies dégénérées ; on ne sau- rait donc l'admettre tel qu'il a été circon- scrit par son fondateur. Eschweiler, après avoir lui-même contribué à détruire le g. d'Acharius, a tenté (Mart. FI. Bras., I, p. 109) de le faire revivre en le limitant à une ou deux espèces brésiliennes ; il le définit ainsi : Thalle crustacé ; apothé- cies linéaires et difformes , ou en forme de verrues, nues, renfermant, dans un nucléus gélatineux, des thèques piriformes qui con- tiennent elles-mêmes ce qu'il appelle , lui , des thèques , mais que nous nommons , nous , des sporidies. Il rapporte l'une de ces espèces au Spiloma maculans d'Acha- rius. Nous ne saurions nous prononcer sur la valeur de ce g., qu'Eschweiler donne d'ail- leurs lui-même comme douteux. C'est Ar- donia qu'aurait dû s'appeler ce g., d'après l'étymologie que lui donne Acharius. C'est en effet aja&i (et non »p6oj , qu'on trouve dans cet auteur), qui signifie irrigare , ad~ spergere; 'âpQo* n'est pas un verbe grec. (CM.) * ARTHOSTEMA, Neck. bot. ph.- Synonyme du genre Thoa, Aubl., de la fa- mille des Conifères. (Sp.) ARTHRATHERUM {&p8povt articu- lation; âQkp, arête), bot. pu. — Genre de «a famille des Graminées, établi parPalissot de Beauvois pour les esp. (VAristida qui ont l'arête trifide au sommet, articulée et cadu- que. Ce genre n'a pas été adopté par les autres agrostographes. Voy. aristida. (A. R.) ARTHRAXOIV ( &a9fi0v , articulation ; «g»* , axe ). bot. ph. — Palissot de Beauvois a nommé ainsi un genre de la famille des Graminées, établi pour VIschœmum ciliare Retz. — Ce genre n'a pas été adopté. Voy. ISCHOEMUM. (A. R.) * ARTHREMA^ov , articulation). helm. —Genre non décrit de Vers intesti- naux, signalé par M. Rafinesque ( Analyse de la nature , p. 150) dans sa famille des Arthrénicns , qui comprend les Vers articu- lés à la manière des Tœnia. (P. G.) * ARTHRÉIVIE1VS ( VArthrenia ). helm. — Famille des Vers intestinaux, dé- nommée par M. Rafinesque ( Analyse de la nature, p. 150), et comprenant , outre le genre Arthrenia , dont l'auteur ne donne pas les caract. , ceux de Tœnia, Halysis , Hepatoxylon , etc. (P. G.) *ARTHRIA ( «>fyov, article), rss. — Genre de l'ordre des Diptères , division des ÏVémocères , famille des Tipulaires , tribu des Bibionides, établi par Rirby, et adopté par M. Macquart dans son ouvrage intitulé : Diptères nouveaux ou peu connus. Les ca- ractères en sont : Palpes de quatre ou cinq ar- ticles. Des ocelLes. Tarses munis de trois pelotes, de cinq articles. Jambes non épi- neuses ; les antérieures terminées en poin- te. Une cellule marginale. Antennes termi- nées en massue. Ce genre , voisin des Aspites , est fondé sur une seule esp. , nommée A. analis par Kirby dans sa Faune de V Amérique boréa- le. ' (D.) ARTHRINIUM ( ï.pBpov, article), bot. en. — Runze ( Myc. Hefte , t. II , p. 101 ) désigne sous ce nom de petits champignons qui se trouvent sur les feuilles mortes des Carex, et que Fries range dans l'ordre des Dématiés. Ils présentent pour caractères un thallus composé de filaments entassés, sim pies , cloisonnés , comme moniliformes noirs et parsemés de spores fusiformes ob scures, beaucoup plus volumineuses que les filaments qui les supportent. — C'est avec raison que Link a séparé de ce g. VArthri- nium puccinioides de Runze pour en for- mer le genre Gcniosporium, dont les spo- res sont anguleuses. VA. caricicola , qui est le type, forme, sur les feuilles mortes de quelques Carex, de petits points saillants et noirs , du volume d'un grain de moutarde , mais aplatis. (LÉv.) * ARTHROBOTRYS ( àpdpov , ar- ticulation; SdTpvç, botrys ). bot. — Wal- lich, dans son Catalogue, a désigné sous le nom (VArthrobotrys macrocarpa une fou- gère du groupe des Aspidiées , que Presl a rapportée avec les Aspidium dilatatum, ri- gidum, cristatum, et quelques autres es- AUX 9 moins connues , à une >eciiou de son .cure I.ostreu , qu'il désigne sous le BOJB donne par Y\ allieli. (Ad. B.) AUTIIRO 'ÉPIIALES {* .-.Ow, arli- •le. artieulatiou ; «pse^i, tète). e&WST. — >om employé par BL IHuneril pour desi- gner une division de la classe des Crustacés» comprenant toutes les espèces dont la tète ,'st séparée du thorax, telles que les Squel- les, les Creveîte». et autres Amphipodes. (M. H.) * ARTHROtXADIA (fyfyo*, article, dâfoç, rameau), bot. cr. — Genre créé par M. Duby (Bot. Gall, p. 971) pour une Phycee dont Hudson et Dilhvyn faisaient ■ne Confervc, et M. Agardh un Sporoch- nus. Il est ainsi caractérisé : Filaments flexi- bles, très allongés, d'une substance cornée; rameaui par dichotomies successives , qui vont en s'atténuant peu à peu. Ces filaments portent à chaque articulation un vcrticille de fils fort déliés , flexibles et rameux eux- mêmes. La fructification consiste en de très petits conceptacles presque cylindriques , réunis bout à bout en petits rameaux pédi- cellés, cylindriques, obtus , sous la forme de silique torulcuse et portés par les cils en question : c'est surtout à la base de ceux-ci qu'on les observe. Les conceptacles s'échap- pent enGn du petit rameau , et le laissent vide, flasque et comme désorganisé. — Se fon tari sur ce que la fronde de cette Algue est articulée, M. Duby la place, en outre, dans sa tribu des Céramiées. M. Greville (Algœ Britann. ) maintient cette plante dans le g. Sporochnus , et nous nous rangeons de son avis. (C. M.) * ARTHROCNEMUM , Moq. Tand. ; Chenopodearum Monogr., page 111 ) (xp- 9pmi, articulation; xmpat, rayon), bot. pic — Genre de la famille des Chénopodées, auquel son auteur assigne les caractères uivants : Fleurs hermaphrodites, ébrac- téolées , cachées par les articles des ra- meaux. Périgone subtrigone ou subtétrage- ne , ventru, tronqué ou 5-5-denté au som- met; le fructifère fongueux, inappendiculé. Etamines 1 ou 2 , insérées au réceptacle. Styles 2 , connés inférieurement. Péricarpe membranacé , comprimé, recouvert par le périgone amplifié. Graine inadhérente, ver- ticale, lenticulaire, subrostellée ; tégument double , l'extérieur crustacé. PdrisDermc À HT 173 central et latéral , copieux , farinacé. Hm- «y«i semi-annulaire, verdâtre ; radicule descendante. — Sous-arbrisseaux ou herbes, aphylies, glabres. Tiges et rameaux articu- -. Hameaux florifères spiciformes. Fleurs [non plongées dans les excavations du ra- chis; minimes, en général lernées. — Ce genre es! fonde sur le Srdiconiia fruticosa L. et quatre esp. voisines. Ces plantes ha- bitent la région méditerranéenne, l'Inde, la Nouvelle-Hollande et l'Amérique septen- trionale. (Sr.) * ARTIIRODACTYLA («^ov, arti- cle ; AoBufes , doigt ). ins. — Genre de Co- léoptères hétéromères, famille des Téné- brionites, établi par Rlug. Ce genre, voi- sin des Calcar, en diffère par les articles des tarses , qui sont très courts , larges et aplatis, profondément incisés, serrés les uns contre les autres, et recouverts en dessous d'un épais duvet. II se compose de deux es- pèces rapportées de Madagascar par le voya- geur Goudot , et nommées par Rlug, l'une A. elongata, et l'autre^, atlenuata. Toutes deux sont figurées et décrites dans un ou- vrage de cet auteur intitulé : Bericht ùber eine au f Madagascar veranstaltete Samm- km§ von Insecten aus der ordnung. Co- leoptera , p. 90, tab. 4 , fig. 3 , e-f. (D.) ARTHRODACTYLÏ8 («c^ov, arti- culation; faxrvtiç, de la grosseur du doigt). bot. pu. — Le genre désigné sous ce nom par Forster (Gen., n. 57) a été réuni au g. Pandanus. Voy. ce mot. (A. R.) *ARTHRQDEIS («,«0/^5, articulé). ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Erodites, établi par M. Solier aux dépens du genre Erodius de Fabr. (Ann. de la Soc. entom. de France, t. III, 1834, pag. 508 et 5i3), et dont voici les principaux caractères, sui- vant cet auteur : Tibias antérieurs fortement bidentés. Mandibules ayant en dessus une dent saillante. Labre subtriangulaire ou ca- ché. Antennes n'ayant que dix articles appa- rents, le dernier court, pas sensiblement ovalaire. Il y rapporte 3 esp. d'Egypte, dont 2 nommées par lui A. crucialus et A. obli- téra tus, et la 3e par M. Dejean A. rotunda- lus. Ce dernier, n'ayant pas trouvé le g. dont il s'agit assez caractérisé, ne Ta pas adopté dans son dernier Catalogue. (D.) * ARTIIRODESM1ES (fyfyov, arti- MIT ART cle ; thauât , lien), bot. cr. (Phycées). — M. Ehrenberg a donné ce nom , dans son grand ouvrage sur les Infusoires, à un gen- re de Bacillariées qui correspond exacte- ment au genre Scenedesmus , de M. Meyen, créé antérieurement, et consigné dans la plupart des auteurs qui ont écrit sur les Algues microscopiques. Ce changement de nom , dont rien n'indique la nécessité , ne peut donc être adopté. Le genre Scenedes- mus appartient à la tribu des Desmidiées. (Bréb.) ARTHRODIE (àpB/wfiK, articula- tion), bot. cr. (Phycées). — Ce genre a été établi par Rafînesque pour une production végétale , flottant en taches vertes sur les eaux douces de la Sicile , et à laquelle il donne pour caractères de présenter des cor- puscules allongés , libres , simples , plans , divisés en deux articles remplis d'une ma- tière granuleuse , sporulifère. Quelques al- gologistes ont cru y reconnaître un Micro- cystis ou Palmella ; nous pensons que ce doit être plutôt une Desmidiée appartenant au genre Cosmarium , Cord. ; Heterocar- pella, Turp. (Bréb.) ARTHRODIÉES {âpdpuflu, articula- tion), bot. cr. (Phycées). — Sous ce nom, imposé par M. Bory de St-Vincent, se trou- ve placé un groupe très considérable de la famille des Algues , auquel se réunissent peut-être quelques Infusoires. Les êtres que renferme cette grande division, qui semble de- voir appartenir principalement au règne vé- gétasse rapprochent néanmoins, pour un cer- tain nombre, assez intimement des Polypiers pour ne pas oser assurer qu'ils ne sont point pourvus d'animalité. Ce sont ces considéra- tions, que les limites de cet article ne nous permettent pas de discuter, qui ont engagé le célèbre physiologiste que nous venons de ci- ter à proposer la création d'un règne intermé- diaire, le règne Psychodiaire , qui prouve- rait, comme le dit cet auteur , « que cette division générale de règnes n'est pas plus réelle que l'existence de classes et de gen- res dont les limites se confondent, au point qu'il est souvent impossible d'assigner au- quel des deux groupes voisins appartien- nent certaines espèces placées sur les con- fins de tant de divisions arbitraires. » Nous nous bornerons à offrir ici les ca- ractères assignés à cette famille ; mais ce- pendant des observations postérieures nous la font envisager comme composée d'espèces qui ne peuvent être rapprochées, et que nous traiterons successivement aux mots : DIATOMÉES, OSCILLARIÉES et ZYGNÉ- mées, tribus qui correspondent à celles établies par M. Bory de St-Vincent , qui, dès ce temps-là (1822), pensait avec raison qu'elles étaient susceptibles de former au- tant de familles nouvelles très distinctes. Les caractères généraux des Arthrodiées consistent en des filaments généralement simples , formés de deux tubes, dont l'un extérieur, transparent , contenant un fila- ment intérieur articulé rempli de la ma- tière colorante. La première tribu, Fragill aires, ren- ferme trois genres : Diatoma, DC. ; Ach- nanthes, Bory, et Nematoplata , Bory. — La deuxième tribu , Oscillaires , quatre genres : Dillwynella, Bory; Oscillaria, Bosc; Vaginaria, Bory, et Ânabaina, Bory. — La troisième tribu, Conjuguées, quatre genres : Leda, Bory; Tendaridea, Bory; Salmacis, Bory, et Zygnema, Ag. — La qua- trième tribu , Zoocarpées , trois genres : Anthophysis , Bory; Tiresias , Bory, et Cadmus, Bory. Plusieurs de ces noms n'ont pas été généralement adoptés. (Bbéb.) *ARTHROLOB!UM, Desv. (Journ. de Bot. , t. III , p. 121 , tab. 4, fig. 10 ). — Astrolobium (par erreur typographique recopiée par la plupart des auteurs) , DC (Prodr., t. II, p. 511) (xpdpov, articulation article ; ).o'«£ov, cosse , gousse), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses sous-ordre des Papilionacées, tribu des Hé dysarées , DC. , compris par Linné dans son genre Ornithopus. Les caractères essen- tiels en sont : Calice tubuleux , 5-denté , point bractéolé ; dents presque égales. Co- rolle à carène minime, comprimée. Étami- nes diadelphes (9 et 1). Légume subcylin- drique, à articles nombreux, 1-spermes, in- déhiscents, cylindracés , tronqués aux deux bouts. — Herbes annuelles; feuilles impari- pennées ; stipules nulles , ou soudées en écaille oppositifoliée, 2-dentée; fleurs jaunes, disposées en capitules dépourvus de brac- tées foliacées. M. deCandolle (Le.) rapporte à ce genre quatre espèces; mais, suivant M. Roch (Deutschl. Flora, vol. V, p. 204), VA. ebracteatum DC. {Ornithopus lœvi* ART ART (75 gatus Smith ; — Ornithopus ebractcatus Broftero; — Ornithopus sxstipulatus Tho- re N o>t la Bénie qui y appartienne réelle- ment ; tandis que les trois antres doivent être transférées aux genres Coronilla et Hippo- crepis. (Sp). ARTHROLOBUS, A; An., mse. [&/>- l/ov, articulation; XoCefc, gousse), «ot. pu. — S\n. du genre Rapistrum , Kœrh. , de ta famille des Crucifères. (Sp.) ARTHROLOBUS, Stev. mse. ; non An- Irz. [ipBpov, articulation; loSos, gousse). BOT. pu. — Syn. du genre Sterigma , DC., de la famille des Crucifères. (Sp.) vVRTHROMACRA (&p9pev, article; mxxpéç, grand). ins. — Genre de Coléoptè- res hétéromères, famille des Hélopiens, éta- bli par M. Kirby [Fauna borcalis ameri- cana, page 238, année 1837), aux dépens de son genre Stenochia, d'après une seule es- pèce trouvée au Canada, et qu'il nomme A. donacioides, à cause de sa ressemblance avec une Donacie. Ce genre est le môme que celui créé par Latreille sous le nom de Statyra. Voy. ce mot. (D. et C.) ♦ARTIIRONARIA [&p9/m, article; &pix, frêne? ). bot. cr. — Nom donné par >î. Fries(Sysf. orb. Yeget. , p. 28c2 ) à des taches Uchénoïdes, réticulées, noirâtres, qu'on observe sur l'écoree lisse de certains arbres, sur le Frêne, par exemple. L'auteur les compare à VOpegrapha crassa DC, qui est un véritable Lichen, tandis que l'absen- ce des thèques, dans la production dont il est question, doit la faire rayer du catalogue des végétaux. (C. M.) * ARTIIROXEMUS («^ov, articula- Lion ; »v*x, chaîne . anaél. — Genre non décrit d'Annélides, voisin des Sangsues et de la même famille qu'elles, signalé sans de- scription par M. Rafinesque (Analyse de la nature, p. 135). ( P. G. ) ARTHROiME. Arthronia. bot. cr. — Voyez arthoma. (C. M.) * ARTIIROPI1YLLUM , Blume ( &p- Opov, articulation; pùMov, feuille), bot. fii. — Genre de la famille des Araliacées ; tirt, obscurément 3-dcnté. Pétales 5, in- sères au bord d'un disque épigyne. Étami- ncs 5. Ovaire i-loculaire, 1-ovulé. Style très court; stigmate simple, obtus. Baie 1- sperme , couronnée. — Arbrisseaux ( de Java) inermes. Feuilles 2-pennées, ou im- paripennées , ou ternées ; folioles très en- tières. Inflorescence en ombelles pétiolaircs, composées. On en connaît trois espèces. (Sp.) ARTHROPODE. Arthropodium [&p- Oco-j, articulation ; «eou$, ofa, pied), bot. ph. — Genre formé par R. Brown (Prodr. 276), et ainsi caractérisé : Périgone corollacé , G- partitc ; à segments étalés , dont les 5 inté- rieurs ondulés ou frangés sur les bords. Éta- mines 6 , insérées à la base du périgone , à filaments barbus. Ovaire 3-loculaire, à ovu- les nombreux. Style filiforme, à stigmate hispidule. Capsule membranacée, subglobu- leuse, 3-loculairc, loculicide-3-valve. Grai- nes subanguleuses , peu nombreuses , à om- bilic nu. Embryon courbe. — Il renferme environ une douzaine de plantes herbacées ou à peine suffrutescentes , appartenant tou- tes à l'Australasie. Elles sont glabres; à ra- cines composées de fibres épaisses, fascicu- lées, ou de bulbes pédiccllés; à feuilles li- néaires ou ovales-lancéolées-atténuées, flas- ques ; à inflorescence en grappes lâches; pédicelles agrégés ou solitaires, articulés au milieu (undè nomen); à fleurs pendantes, dont le périgone connivent après l'anthèse, et bientôt circoncis au dessous de sa base, qui persiste en forme de coupe. Bien que ce genre soit encore incomplètement détermi- né, ces derniers caractères le distinguent suffisamment du genre Antheric ( Voy. ce mot) , dont il est très voisin. On en cultive dans les jardins sept ou huit espèces, dont la plus remarquable est VA. cirrhatum R. B., de la Nouvelle-Zélande. (C. L.) * ARTIIROPOGON. Arthropogon (fy- Ojiov, articulation; iroayw^, barbe), bot. pu. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Andropogonées, établi par le pro- fesseur Nées d'Esenbeck ( in Mari. Gram. liras. 2, p. 320). Les épillets sont tous sem- blables, pédiccllés et biflores, articulés sur leur pédoncule, environnés à leur base par des poils mous. Les fleurs sont mutiques : l'inférieure est mâle, la supérieure est her- maphrodite. Les écailles sont un peu coria- ces ; l'inférieure est subulée , la supérieure naviculairc et carénée , bifide à son som- met et terminée par une arête courte. Les paillettes sont minces et hyalines ; l'info- 176 ART ART rieure, dans la fleur màlc, est papyracée. Les étamines sont au nombre de trois. L'ovaire est glabre ; les stigmates sont plumeux et à poils simples. Les paléoles sont glabres et dolabriformes. Le fruit est glabre et nu.— Ce genre ne se compose que d'une seule es- pèce , Arthropogon villosuslSees ab Esenb., I. c.,Runth (Gram. II, p. 573, t. 200). C'est une graminée vivace originaire du Brésil. Ses chaumes sont touffus ; ses feuilles sont linéaires-lancéolées ; ses fleurs sont en pa- nicule simple. Ce genre est voisin du genre Neurachne, F>ro\vn. Il en diffère par ses écailles soyeuses à leur base, et par son in- florescence. (A. R.) ARTHROPSES. Ârthîropsia (ZpBpm, articulation; oi>cç, apparence ). zool. — INom donné par M. Rafinesque dans son Analyse de la Nature, p. 156 , à la sous-fa- mille des Bermopsia, qui comprend les ïsis et autres Coralliens articulés. (P. G.) ♦ARTHROPTERUS^fl/sov, membre, article; «sfyi£, aile), ins.— Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Xylophages, tribu desPaussides, établi par Mac Leayaux dépens du g. Cerapterus de Swederus (II- lustr. of the zoology of South Africa, etc., p. 75, tab. 4, fig. a), et modifié, depuis, par M. Westwood (the Entomolog. Magaz., p. 503) , qui le caractérise ainsi : Tête plus étroite que le corselet ; celui-ci presque carré. Antennes renflées à dernier article médiocre. Elytres étroites, plus courtes que l'abdomen ; tibias armés de 2 épines à l'ex- trémité, avec l'angle externe très aigu. — Le typedeceg. est le Cerapt. Macleayi de Donovan , espèce de la Nouvelle-Hollande , figurée dans le premier des deux ouvra- ges précités, ainsi que dans le vol. II, 2e par- tie des Trans. de la Soc. ent. deLondres(\>. 95, pi. 10, fig. 7) ; mais nous devons dire ici que ces deux figures, qui diffèrent notable- ment entre elles par la forme du corselet, ne s'accordent guère avec les caractères gé- nériques de M. Westwood quant aux an- tennes, dont le premier article, dit-il, est médiocre, tandis que les deux figures le re- présentent très volumineux. N'ayant pas vu l'espèce en nature , nous ne pouvons dire de quel côté est l'inexactitude. (D.) * ARTHROSTACHYA [%>fyw, arti- culation; ct^xu;, épi), bot. pu. — Fa- mille des Graminées. La plante désignée | par le professeur Link (Hort. berol., I, p. 151) sous le nom oVArthrostachya coarc- tata est VAvena coarctata de Desfontaines (Cat. 1829, p. 22), et appartient réellement au genre Avena. Voy. avoine. (A. R.) ARTIIROSTEMMA. bot. ph. - Voyez ARTHROSTEMA. (C. D'O.) * ARTHROSTEMA , D. Don , in Mcm. Wern. Soc, t. IV, p. 292. — De Cand., Prodr., t. III, p. 155 («/sfyov, arti- culation; srrîjAwc, étamine). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées (tri- bu des Mélastomées, s.-tribu des Osbéckiées, DC. ) , auquel M. de Candolle assigne les caractères suivants : Tube calicinal turbiné ou campanule, souvent poilu , ou sétifère , ou écailleux, à 4 lobes lancéolés, persistants ; interstices des lobes inappendiculés. Péta- les 4. Étamines 8 ; filets glabres. Anthères oblongues, s'ouvrant au sommet par un seul pore ; connectif allongé , 2-auriculé à la base. Ovaire sétifère au sommet. Capsule 4-loculaire. Graines coebléariformes , à hile orbiculaire , basilaire. — Herbes ou sous- arbrisseaux. M. de Candolle rapporte à ce genre 25 espèces, toutes indigènes de FA-» mérique méridionale , et qu'il groupe sous cinq sections ou sous-genres, savoir : Chœ- topetalum, Brachyotum, Ladanopsis, Tri' furcarium et Monochœtum ( Voy. ces mots). De môme que la plupart des autres Mé- lastomacées , les Arthrostèmes se font re- marquer par l'élégance de leurs fleurs ; aussi en cultive t-on plusieurs espèces comme plantes d'ornement de serre ; les plus nota- bles sont : VA. versicolor DC. ( Rhexia versicolor Bot. Reg., tab. 1066) , et VA. ni- tida Hook. (Bot. Mag., tab. 5142). (Sp). *ARTHROSTESfUS (svfyov, membre, article; «-evo's, étroit), ins. — Genre de Co- léoptères, section des tétramères, famille des Curculionides, division des Cryptorhyn- chides, établi par Schœnherr, qui y rapporte trois espèces , dont deux nommées par lui A. spadiceus et A. cinereus , et la troisième A.fullo^ar Boeber. Cette dernière provient du bord oriental de la mer Caspienne. Ces insectes ont le corps ovale-oblong, convexe, squammeux , ailé ; ils sont de grandeur moyenne , et ont le faciès des Érirhines. (D. et C." *ARTHROSTIGMA Endl. (Gen. PL, ART p. 3ô",sub Petrophila) ( a/»fyov , articula- tion; 3-~''y. ; coutume encore recom- mandée au 16e siècle, mais dans un autre but, par Ch. Etienne dans sa Maison rustique : «La cendre de figuier répandue autour des plantes , dit-il, est très propre à écarter les rats ou les souris, qui causent de grands dom- mages aux artichautières. » Or, il est clair que l'emploi de la cendre de Figuier ne peut avoir lieu dans les climats septentrionaux, et que Ch. Etienne a emprunté sa recom- mandation a quelques cultivateurs italiens. Sous le Bas-Empire, les traducteurs chan- gèrent l'orthographe latine de Cinara en cel- ART \c de Ci/inua , le faisant dériver de xvwv , /jvo',-, chien ; et c'est ainsi qu'on le trouve écrit dans le traite De aZtmenftSrde (Malien, médecin de Mare-Aurèle, et dans la plupart des commentateurs de la renaissance. .l'ignore à (pielle époque précise la cultu- re de l'Artichaut s'est introduite en France. Vincent de Béarnais , qui nous a laissé des détails sur les plantes alimentaires le plus généralement cultivées au 13e siècle, n'en fait mention nulle part. Ce qu'il dit du Car- dans ne peut se rapporter à l'Artichaut, quoiqu'il ait évidemment emprunté aux an- ciens une partie des renseignements qu'il donne au sujet de la culture de ce dernier. Ch. Etienne, en 1564, n'en cite qu'une seule espèce, tandis qu'à peu près à la même épo- que Lobel et Bauhin décrivent plusieurs des races ou espèces que nous cultivons en- core de nos jours. Suivant quelques auteurs, l'Artichaut ne serait qu'une race obtenue de culture et is- sue du Cardon, qui seul , jusqu'à ce jour , semble avoir été trouvé h l'état sauvage. Aussi, comme les Cinara font partie d'un groupe dont les espèces, sans exception, sont originaires du bassin méditerranéen , nous pouvons être disposé d'avance à adop- ter l'opinion qui fait provenir celle qui nous occupe de la même patrie que ses congénè- res. Clusius , dont le témoignage ne peut être révoqué en doute, assure avoir rencontré le Cardon, à l'état sauvage, dans les plaines incultes du midi de l'Espagne, du Portu- gal , et surtout aux bords du Guadiana. M. Boissier l'a recueilli en Andalousie, où il est connu sous le nom d'Jt Icarcil ou Al- calcile, qui semble déceler une origine a- rabe. Enfin on indique également en Sicile et en France , aux environs de Montpellier ,- une plante congénère qui porte le nom de Car- donette ou Cardonnetta. Si Ton ne peut rapporter à la culture, d'u- ne manière certaine, l'origine de l'Artichaut, il nous est du moins possible de lui attri- buer, en toute confiance , la naissance des diverses variétés que les deux races de nos jardins nous y présentent. On en compte Wjourd'hui six variétés dont les plus esti- mées sont : 1° L1 'Artichaut vert ou commun, cultivé de préférence dans nos déparlements du Nord; ART 17» il faut lui rapporter la sous- variété conntM, sous le nom (VA. de Laon, plus grosse et à écailles larges et ouvertes, et celle de Bre- tagne OU Camus, à écailles obtuses, très peu ouvertes. i2" Le Violet, fruit plus allongé; écailles d'une teinte violette a la pointe. 5 i e llotigc, moins gros que le précédent, en forme de pomme ; écailles extérieures d'un rouge pourpre. 4° Le Blanc, espèce délica- te et par cela même peu cultivée. Quant au Cardon, on n'en cultive que deux variétés : le C. d'Espagne, dépourvu d'é- pines, moins haut et moins étalé que le C. de Tours, préféré au précédent , malgré les épines dont il est armé, parce qu'il est moins sujet à monter. L'Artichaut craint les gelées des climats septentrionaux. Comme il a de grosses et lon- gues racines, il lui faut une terre profonde et meuble. On le multiplie de graines ou d'oeilletons. La propagation par semences n'est usitée que dans le cas où les anciennes plantes ont péri par accident. En hiver, on le protège en le buttant, après avoir coupé les tiges rez terre, et avoir rapproché les feuil- les, auxquelles on ne laisse qu'une longueur d'un pied environ. Si les gelées augmentent, on couvre la butte de litière ou de feuilles. Les Cardons se cultivent à peu près de mê- me; seulement, il faut les arroser davanta- ge , et les faire blanchir quand ils ont ac- quis une certaine taille. A cet effet, on rap- proche les feuilles, on les lie , on les enve- loppe de paille; et, trois semaines après l'opération, ils sont bons à manger. An- ciennement, on servait ces feuilles ainsi blanchies crues et assaisonnées de poivre et de sel : « foliorumpediculi obruti, candi- di , à cute emundati, hyeme crudi, cum sale et pipere , in cibos veniunt ( Batjii. , Pinax ) ». De nos jours , le Cardon , transporté aux environs de Montevideo, s'y est tellement propagé, qu'il envahit des plaines immenses, et infeste , suivant le rapport de H. Aug. de Saint-Hilaire , les campagnes du Rio de la Plata et de l'Uraguay. (J. D.) ARTICLE. Articulus. zool. — LVzr- ticle, mot duquel dérive le nom (Particules donné aux animaux à articulations exté- rieures, devrait être, logiquement parlant, la portion du corps comprise entre deux ar- ticulations :, mais, le terme d'anneaux ayant tSO ART été adopté pour désigner les segments du corps des articulés, on a réservé celui d'articles pour les pièces qui entrent dans la composition des différents appendices dont ces animaux sont porteurs , tels que les an- tennes , les palpes , les tarses , etc. L'im- portance de ces appendices dans la classifi- cation fait pressentir la nécessité d'étudier avec soin le nombre, la disposition, le mode d'articulation des articles. En botanique, on a donné par analogie le nom d'articles aux espaces compris , dans les Conferves , les Prêles et autres plantes articulées, entre deux nœuds ou deux points d'articulation. (A. D.) ARTICLE. Articulus. eot. cr. — Les Algues submergées, ou Phycées , sont con- tinues ou articulées ; celles-ci consistent en une suite plus ou moins nombreuse de cel- lules simples ou composées, placées bout à bout dans un tube cylindrique simple ou rameux, et séparées entre elles par des cloi- sons (endophragmes, Gaill.), ou complètes ou rudimentaires , au niveau desquelles on observe quelquefois un rétrécissement. On nomme article ou endochrcme la portion comprise entre deux cloisons ou deux rétré- cissements. Nous en traiterons plus au long au mot e:\dochrome. (G. M.) ARTICLES, bot. piï. — Voyez arti- culations. (A. R.) ARTICULAIRE. Artlcidaris (ïpdpov, article), zool. bot. — On appelle artères et veines articulaires celles qui appartien- nent à l'articulation du genou , et naissent de l'artère et de la veine poplitées; les liga- ments capsulaires qui environnent certaines articulations portent le nom de capsules articulaires ,• les apophyses au moyen des- quelles les os sont articulés entre eux ont été appelées apopltyses articulaires. — En botanique , on nomme feuilles articulaires celles qui naissent des nœuds ou des articu- lations de la tige ou de ses ramifications. Telles sont celles des Graminées et de plu- sieurs Caryophyllées. (G. d'O.) ARTICULATION. Ârticulatio des Latins (jonction ou jointure), zool. bot. — Dans son acception générale, ce mot signi- fie la réunion, l'assemblage de deux ou plusieurs pièces, qu'elles soient mobiles ou non les unes sur les autres. Les naturalistes désignent par ce nom les parties distinctes ART de certaines coquilles multiloculaires qui sont le résultat des déplacements successifs que l'animal a éprouvés en grossissant. Cha- que loge , chaque rétrécissement, marquent une époque d'accroissement. On l'emploie aussi pour indiquer le mode d'union qui existe entre la tête d'un insecte et son corselet , ou bien pour indiquer le point où deux parties d'un végétal s'unis- sent et s'emboîtent. En anatomie, on entend par Articulation l'assemblage des os les uns avec les autres , et leur mode d'union, quel qu'il soit. Elles se divisent, d'après les moyens d'u- nion qui les constituent , en trois classes principales : 1° Les Diarthroses , comprenant toutes les Articulations à surfaces contiguës ou li- bres; 2° Les Synarthroses, ou les Articulations à surface continue et sans mouvement; 3° Les Amphiarthroses ou Symphyses, ou Articulations en partie contiguës et en partie continues à l'aide d'un tissu fi- breux. Ire classe. Diarthroses. Leurs caractè- res généraux sont : surfaces articulaires contiguës ou libres, configurées de manière à se mouler exactement les unes sur les au- tres ; toutes pourvues : 1° de cartilage d'en- croûtement ; 2° de synoviales ; 3° de liga- ments périphériques. Les Articulations mo- biles ou Diarthroses se divisent en six gen- res : 1° Enarthroses , lorsque la tête d'un os est reçue dans la cavité profonde d'un autre os et peut s'y mouvoir en tous sens. 2° Articulations par emboîtement réci- proque. Ici les surfaces articulaires sont concaves dans un sens , convexes dans un sens perpendiculaire au premier, de maniè- re à s'enfourcher réciproquement. 3° Articulations condyliennes, quand les mouvements sont plus étendus dans deux sens que dans les deux autres. C'est encore une tête qui est reçue dans une cavité; mais cette tête est allongée , de manière à pré- senter, en général, son plus petit diamètre dans le sens du mouvement : elle prend alors le nom de Condyle , et de là le nom- d' Articulation condylienne. 4° Le Ginglyme , articulation qui ne per- met des mouvements que dans deux sens AKT apposes. Lorsque les mouvements ont lieu à la manière d'une charnière , sans dé- placement latéral, c'est un Ginglymc par- tait ; lorsque Pengrenure, moins exacte, permet de légers mouvements latéraux, le Ginglyme est imparfait. Ces Articulations sont, de toutes, les plus composées : deux ligaments latéraux maintiennent les surfa- ces en rapport ; d'autres ligaments, et mê- me des prolongements osseux, bornent le mouvement d'extension. 5» Truclioule, ou Articulation dans la- quelle l'os roule sur son axe? 0° Arthrodics. Quand il a fallu de sim- ples mouvements de glissement , les sur- faces articulaires sont planes ou presque planes, et alors des trousseaux ligamenteux très serrés , irrégulièrement placés tout au- tour , maintiennent les surfaces articulaires en rapport, et s'opposent au déplacement dans tous les sens. IIe classe. Synarthroses. Ces Articula- tions ont des surfaces articulaires armées de dents ou d'inégalités qui s'engrènent ré- ciproquement , ce qui leur a fait donner le nom de sutures. On peut établir trois gen- res de Synarthroses : 1° les Sutures den- tées, 2° les Sutures écailleuses , 3° les Su- tures harmoniques, suivant que les surfaces articulaires sont disposées en dents, en écailles, ou simplement rugueuses et juxta- posées. On a donné le nom de Gomphoses à une espèce d'Articulation sans mouvement, dans laquelle un os entre comme un pivot dans une fosse d'un autre os. IIIe classe. Amphiarthroses ou Sym- physes. Ces Articulations ont des surfaces articulaires planes ou presque planes , en partie contiguës , en partie continues , à l'aide d'un tissu ûbreux plus ou moins épais ' qui ne permet que de très petits mouve- ments. Comme on le voit, rien de plus varié que les Articulations, soit pour la mobilité qu'el- \ les permettent, soit jour les moyens d'u- nion qui les constituent. Leur étude nous apprend non seulement à classer et assigner le genre d'Articulation propre à chaque être, mais encore à établir que les os correspon- dants ne sont pas toujours articulés de la même manière dans tous les Animaux. On trouvera, du reste, au mot squelet- ART i»i te, l'application de ce que nous ar>*v dit dans cet article. (M. S. A-j Les divers organes dont se compose le vé getal à son état parlait de développement ap partiennent tous à un même système organi- que, c'est-à-dire que les éléments organi- ques qui les composent se continuent de l'un à l'autre, sans interruption apparente. Ainsi , par exemple , le tissu cellulaire et les vaisseaux de la tige passent dans les bran- ches , de celles-ci dans les rameaux , des rameaux dans les feuilles ou les fleurs, sans qu'on puisse observer d'interruption au point d'origine de chacune de ces parties. Cependant , il y a quelques organes appen- diculaires, des feuilles, par exemple, qui s'insèrent à l'axe végétal par un rétrécisse- ment brusque , qu'on désigne sous le nom d'articulation. On dit alors que les feuilles sont articulées, par opposition à celles qui, n'offrant pas ce rétrécissement, sont dites continues. En général les feuilles articulées tombent de bonne heure , et c'est toujours dans le point rétréci ou dans l'articulation que se fait la séparation. On avait dit gé- néralement que les feuilles articulées étaient les seules qui fussent susceptibles de mou- vement , et que c'était dans l'articulation que ces mouvements avaient lieu ; mais V résulte des expériences faites par M. Du- trochet sur la Sensitive que les mouve- ments des feuilles de ce curieux végétal se passent non dans la partie rétrécic qui con- stitue à proprement parler l'articulation, mais, au contraire , dans la partie renflée ou l'espèce de bourrelet placé immédiatement au dessus. Voy. feuilles. L'expression d'articulés a aussi été appli- quée à tous les organes de la plante formés de segments placés bout à bout , suscepti- bles de se séparer facilement les uns des au- tres. Chacun de ces segments porte le nom d'article. Ainsi , le fruit de beaucoup de Légumineuses , celui des Hédysarées entre autres , est articulé. Les tiges de beaucoup de Caryophyllées sont également articulées, etc. Henri Cassini nommait article anthéri- fère , dans la famille des Synanthérées , la partie du connectif placée au dessous de l'anthère , et qui s'articule avec le sommet du filet. Voyez anthère et étameve. (A. R.) m ART ARTICULE, EE. bot. pu. — Vouez a iri.'iLiTioAS. (A. R.) ARTICULÉES, bot. cr. — Dans la famille des Phycées , les divisions principa- les se tirent de la couleur, et les divisions secondaires de la structure continue ou articulée , en sorte que chacune des trois grandes sections ou sous-familles peut avoir et a en effet des formes articulées. Il faut bien se garder de confondre avec celles-ci certaines Phycées continues, dont la fronde cylindrique, rétrécie de distance en distance, simule des articulations véritables. Dans les Articulées , un seul tube , ordinairement anhiste , simple ou rameux, contient, dans son intérieur, une série de cellules simples ou multiples placées bout à bout, sur un même plan, et diversement colorées, selon que la Phycée appartient à telle ou telle section. r (C. M.) ARTICULÉS {Animaux).zooh.— On nomme ainsi l'un des quatre embranche- ments dans lesquels M. Cuvier a reconnu , dès 1812, qu'on pourrait diviser le règne animal. Les trois autres embranchements sont ceux des Vertébrés , des Mollusques , et des Zoophytes ou des Animaux rayon- nés. Voy. ces mots. Un Papillon , une Abeille , une Mouche, qui appartiennent à la classe des Insectes ; une Araignée, un Scorpion, qui font partie de la classe des Arachnides ; une Ëcrevisse, un Crabe , qui sont réunis dans la classe des Crustacés ; une Sangsue même , un Lombric, appelé vulgairement ver de terre , qui appartiennent à la classe des Annélides, sont des Animaux articulés, dans l'accep- tion que M. Cuvier a donnée à ces mots. Tous ces animaux ont en effet des caractè- res communs très importants, qui décèlent un même plan général dans leur organisa- tion. Leur forme est symétrique, c'est-à-dire que les deux moitiés latérales de leur corps sont similaires. Ce corps se compose d'un nombre varia- ble de segments ou d'anneaux articulés en série les uns derrière les autres , ou réunis par la peau , qui se continue de l'un à l'au- tre , mais qui est plus mince aux endroits de leur jonction. A cette forme générale se joint un sys- tème nerveux dont les parties centrales sont ART dans la ligne médiane du corps. Elles se composent : 1° d'un cerveau situé au dessus de l'origine du canal alimentaire, et 2° d'un cordon principal , le plus généralement et évidemment double. Il s'étend d'avant en arrière sous ce canal , après l'avoir embras- sé à son origine , en descendant du cerveau, où il commence par deux filets, sur ses côtés qu'il contourne jusqu'à la ligne médiane inférieure. Une double série de ganglions médullaires , dont le nombre et les propos tions sont très variables, donnent à ce dou. ble cordon une apparence noueuse. Des filets nerveux vont en divergeant de ces renflements dans les parties correspondantes renfermées dans chaque anneau , et trans- mettent l'action nerveuse de la circonfé- rence du corps au centre, ou du centre à la circonférence. Tout animal qui présente, dans sa forme et dans la disposition géné- rale de son système nerveux , les caractères que nous venons d'énoncer est un animal articulé. Il a de plus constamment un canal ali- mentaire pourvu d'une entrée et d'une is- sue. Ce canal est renfermé dans une cavité viscérale; ses parois sont conséquemment bien distinctes de l'enveloppe générale du corps. Le sujet de cet article , dont nous venons de donner une description succincte , ayant une certaine importance relativement aux principes de classification , nous y revien- drons à ce dernier mot , et en traitant de la méthode naturelle. Cependant , l'intérêt qu'il présente sous le rapport de l'histoire de la Zoologie clas- sique et de la Zoologie philosophique ou spéculative nous détermine à lui donner ici, dès à présent, une certaine étendue. Nous le diviserons en plusieurs paragra- phes , dans chacun desquels nous envisage- rons les Animaux articulés sous un point de vue particulier. Comme c'est la première fois que nous avons l'occasion de traiter de l'un des grou- pes les plus importants du règne animal , il ne sera pas hors de propos de faire pré- céder ce que nous avons à dire sur les Ani- maux articulés, sous le rapport de leuf histoire naturelle classique, de quelques observations de principes , afin de mettre te 'ecteur à même d'apprécier la taleur de* ART AKT iAS classifications, en général, et pour qu'il soit moins surpris des variations qui existent, à cet égard, dans les «rangn en naturalistes. Il pourra en conclure (pie la .science est inoins arrêtée qu\m ne le pense gcnerale- ment; mais eette réflexion, loin de décou- rager la jeunesse , doit l'e\i ilcr à se mettre en état de travailler a MS progrès. § I. — Quelques idées sur les classifica- tions , pour tervir d'introduction à celle <{ s vmyiaux AiiTicCLÉs, et à V intelli- gence des différentes acceptions de ces termes dans les ouvrages des natura- listes. L'opération de l'esprit au moyen de la- quelle le naturaliste réunit dans tel ou tel groupe, qu'il nomme genre, famille, ordre, . î> pe , règne , un être quelconque de la nature, et le sépare de tous les autres , est un jugement fondé sur la connaissance qu'il a acquise des ressemblances de cet être avec ceux auxquels il le réunit, et des différences qu'il a aperçues entre ce même être et ceux dont il le sépare. Ce jugement, qui suppose une comparaison compliquée , sera d'autant plus juste, que ce naturaliste aura une connaissance plus étendue de ces res>emblances et de ces différences, et sau- ra mieux apprécier leur valeur. Il dépendra encore de la portée des facultés intellec- tuelles et de la justesse d'esprit du savant classificateur- On comprendra facilement par ce peu de mots combien il y a de circonstances variables dans les vues de classification ; combien elles dépendent, en premier lieu, de l'état de la science au moment où elles sont adoptées ; en second lieu , des savants qui les conçoivent, et qui sont plus ou moins influencés par leur époque , ou par la di- rection particulière de leurs études et la constitution de leur esprit. Sans doute une méthode de classification est le fil d'Ariadne nécessaire , comme le disait Linné, pour ne pas s'égarer dans le labyrinthe des êtres innombrables de la na- ture ; mais il ne faut pas perdre de vue que c'est une création de l'esprit observateur , et qu'elle exprime d'une manière plus ou moins juste, mais très souvent incomplète, quelquefois imparfaite ou inexacte, îs*s tsp» ports ou les différences de toute espèce vui existent , en réalité , parmi les cires natu- rels. C'est surtout en les arrangeant par se ries de genres , de familles ou même de groupes plus relevés, que ces imperfections deviennent manifestes. « Nos méthodes de classification, a dit l'un des maîtres de la science (1), n'envisa- gent (pie les rapports les plus prochains; elles ne veulent placer un être qu'entre deux autres , et elles se trouvent sans cesse en défaut. La véritable méthode voit cha- que être au milieu de tous les autres ; elle montre toutes les irradiations par lesquelles il s'enchaîne plus ou moins étroitement dans cet immense réseau qui constitue la nature organisée , et c'est elle seulement qui donne des idées grandes, vraies, et dignes d'elle et de son auteur ; mais dix ou vingt rayons souvent ne suffiraient pas pour exprimer ces innombrables rapports. » Je prie le lecteur de méditer ce passage , et de le prendre pour règle dans tous les jugements qu'il portera sur la série des types, des classes, des ordres, etc., d'une classi- fication quelconque , de celle, entre autres, adoptée dans le Règne animal. Il en conclura qu'il serait extrêmement injuste de prononcer contre tels de ces arrangements des sentences de condamna- tion , et de prétendre que M. Cuvier n'a connu , n'a apprécié que les rapports indi- qués par la succession des classes ou des ordres qu'il a dû adopter, pour le méca- nisme de l'exposition nécessairement suc- cessive de leurs caractères et de leur his- toire abrégée. Disons encore que , dans un livre destiné à l'enseignement , on ne doit pas remplacer des caractères d'organisation positifs, faciles à exprimer et à faire comprendre, par des idées spéculatives plus ou moins conjectu- rales, par des théories sur la complication progressive ou sur les dégradations suc- cessives des divers organismes du règne animal. Il en résulterait que la Zoologie classique ne serait plus une science pratique, fondée (1) Cuvier | t. I , p. 569. Histoire naturelle des poïssont •«4 ART sur l'organisation telle que l'anatomie la dé- montre. Elle deviendrait une science spécu- lative groupant les êtres , rapprochant ces groupes et les rangeant en série, d'après des idées qui peuvent être très ingénieuses, mais qui ne renfermeraient presque rien de positif sur leur commune organisation. § II. — De la première appréciation des rapports qui existent entre les Animaux articulés, et de la première application de ces vues à leur classification. En 1812, on distinguait seulement deux grandes et principales divisions dans le rè- gne animal : celle des Animaux vertébrés , et celle des Animaux sans vertèbres. Voy. ces mots. Le groupe des Animaux vertébrés, fondé sur des caractères positifs, sur un plan com- mun d'organisation , indiqué entre autres par l'existence d'une colonne vertébrale , renfermant et protégeant le principal cor- don des nerfs , etc. , est resté dans la scien- ce, et forme le premier embranchement, le type supérieur du règne animal. Ce groupe se compose de quatre classes: celles des Mammifères , des Oiseaux , des Reptiles et des Poissons, dont les carac- tères distinctifs ne sont que des modifica- tions de ce plan général bien évident , d'après lequel les animaux de ces classes, compris sous la dénomination commune de vertébrés, ont été organisés. Mais la dénomination d'Animaux sans vertèbres , exprimant un caractère négatif et n'indiquant rien de positif dans leur organisation , était loin de donner une idée exacte des Animaux rassemblés dans cette seconde grande division du règne animal. Il suffira de lire , pour s'en convaincre , l'embarras où se trouve Lamarck pour la définir (Système des animaux sans vertè- bres, Paris, 1801, p. 33). « Ils manquent ( les Animaux sans vertè- bres) de véritable sang. Ils ont le corps mollasse et éminemment contractile. Ce sont ceux en qui les facultés de régénérer leurs parties et de se multiplier par la généra- tion ont le plus d'étendue. » On voit que dans cette énumération de ART caractères , il n'y en a aucun de forme ou d'organisation qui puisse faire distinguer un animal sans vertèbres. Dans un Mémoire de la plus haute por- tée, lu à l'Institut en juillet 1812, sur un rapprochement à établir entre les classes du Règne animal (1), M. Cuvier reconnut pour la première fois , dans les animaux sans vertèbres , trois types bien manifestes, aussi distincts les uns des autres qu'ils le sont eux-mêmes des vertébrés. « J'ai trouvé , dit-il , qu'il existe quatre formes principales, quatre plans généraux, d'après lesquels tous les Animaux semblent avoir été modelés, et dont les divisions ul- térieures , de quelques noms que les natu- ralistes les aient décorées, ne sont que des modifications fondées sur le développement ou sur Vaddition de quelques parties, mais qui ne changent rien à Vessence du plan.» «Le système nerveux, ajoute-t-il plus bas, est le même dans chaque forme: les autres systèmes ne sont là que pour le ser- vir ou V 'entretenir ; il n'est donc pas éton- nant que ce soit d'après lui qu'ils se rè- glent. » » Cette nouvelle répartition se réduit au fond à ces mots ( je me sers toujours des expressions de M. Cuvier) : Les Animaux vertébrés tous ensemble ; les Animaux ar- ticulés tous ensemble, forment deux grou pes , lesquels n'équivalent , en importance , qu'aux Mollusques et aux Zoophytes. r- M. Cuvier montre, dans ce même travail, que l'embranchement ou le type des Ani- maux articulés se divise, comme celui des vertébrés , en quatre groupes secondaires ou classes : celles 1° des Crustacés , 2° des Arachnides , 3° des Insectes , et 4° des An- nélides. Voy. ces mots. Cette espèce de révolution , faite dans la distribution du règne animal , et particu- lièrement la détermination du groupe des Animaux articulés, a été adoptée danr» beaucoup d'ouvrages généraux ou spéciaux de zoologie ou d'anatomie comparée. Chez les uns cependant, ce groupe est pris abso- lument avec l'acception que M. Cuvier lui a donnée ; chez les autres , cette acception s'y trouve plus ou moins modifiée. (1) Voir les Annales du Muséum d'histoire na- turelle de Paris, t. XIX, p. 73. ART Voyons d'abord le sons que lui a donné son premier auteur. § Ul. — CaracttTcs organiques des Ani- maux articulés, tels que .)/". Cuvier les a exposés dans ses ouvrages (1). Dans la forme générale , le premier des caraet. évidents d'un animal articulé, nous voyons le corps et les membres, ou Tune ou l'autre de ces parties, divisés en segments ou en anneaux, qui sont joints ensemble par des articulations le plus souvent mo- biles. « Les anneaux articulés qui entourent le corps et souvent les membres tiennent lieu du squelette des vertébrés , et, comme ils sont presque toujours assez durs , ils peu- vent prêter au mouvement tous les points d'appui nécessaires; en sorte qu'on trouve ici , comme parmi les vertébrés , la mar- che , la course, le saut, la natation , le vol. Il n'y a que les familles dépourvues de pieds [ telles que les sangsues) , ou dont les pieds n'ont qiîe des articles membraneux et mous (les chenilles), qui soient bornées à la repta- tion. » Cette position extérieure des parties du- res, et celle des muscles, dans leur intérieur, réduit chaque article à la forme d'un étui , et ne lui permet que deux genres de mou- vements. » Les articles qui composent le corps sont unis, le plus souvent, par des membranes flexibles, ou bien ils emboîtent l'un dans l'autre, et alors leurs mouvements sont plus variés, mais n'ont pas la même force que ceux des membres. Dans ceux-ci, l'article mobile tient à l'article voisin par une join- ture ferme ; il y est fixé par deux points, et ne peut se mouvoir que dans un seul plan, ce qui exige des articulations plus nom- breuses pour produire une même variété de mouvements. »Le système d'organes par lequel les Ani- maux articulés se ressemblent le plus, c'est celui des nerfs. (i) Voir le mémoire cité .- Annales du Muséum d'hisl. nal. de Paris, t. XIX, p. 73; le Bègne ani- mal, de Cuvier, première édit. de 1817, t. II, p. 508-510 , et deuxième édit., 1829, t. I , p. 50 et 51 j t. III, 1830, p. 180 à 18C. T. II ART lit. » Leur cerveau, placé sur l'œsophage, fournissant des nerfs aux parties qui adhè- rent a la tête, est fort petit. Deux cordons, qui embrassent l'œsophage, se continuent sur la longueur du ventre, se réunissent d'espace en espace par de doubles nœuds ou ganglions, d'où partent les nerfs du corps et des membres. » Si l'on ajoute a cela que les mâchoires des Animaux articulés , lorsqu'ils en ont , sont toujours latérales, et se meuvent de dehors en dedans , et non de haut en bas , on aura exprimé à peu près tout ce qui s'en laisse dire de général. » Ajoutons encore que , pour ceux dont on a pu observer le développement ( les Crus- tacés et les Arachnides ), le sac vitellin est en communication avec l'intestin par la face dorsale du corps, et non par la face abdominale, comme dans les Animaux ver- tébrés. « Le groupe des Animaux articulés, après ces ressemblances générales , présente de grandes différences dans l'existence d'orga- nes de l'ouïe ; dans l'existence , le nombre et la forme de ceux de la vue ; le produit et le mode de génération ; l'espèce de re- spiration; la couleur du sang (les réservoirs de ce fluide), son mode de circulation , qui servent à caractériser les classes ou leurs subdivisions. » Celles des Insectes, des Arachnides et des Crustacés , que Linné laissait réunies sous la dénomination commune d'Insectes , ont entre elles , en effet , de nombreuses et évidentes ressemblances, qui les distinguent en même temps des Annélides : non seule- ment leur corps est manifestement articulé, mais encore les pieds, dont les Animaux de ces trois classes sont constamment pourvus à l'état parfait. La classe des Annélides, au contraire, n'a tout au plus que des soies, emboîtées dans les replis ou les mamelons de la peau, pour l'aider dans ses mouvements. Certaine famille , celle des Uirudinées, qui fait par- tie de cette classe , est même privée de ces soies ou de toute autre espèce d'appendice se séparant de la peau pour constituer un pied distinct. Ainsi, les caractères généraux des quatre classes des Animaux articulés , qui forment le tableau de l'organisation de ce type, n'a- «B6 ART valent pas empoche M. Cuvier de recon- naître, entre les trois premières classes, des rapports plus nombreux qu'avec la dernière. (Règne animal, édit. de 1817, t. II, p. 515, et édit. de 1850, t. III, p. 186.) § IV. — Des différentes acceptions des mots animaux articulés, c'est-à-dire des limites du groupe des Animaux ar- ticulés, et du rang qu'il occupe parmi les grandes divisions du règne animal, dans quelques uns des ouvrages les plus usuels de zoologie et d'anatomie comparée. Tous les auteurs de zoologie et d'anato- mie comparée qui ont adopté la dénomina- tion Les Animaux rayonnes ou Actinomor- j phes ; 3° Les Animaux sans forme régulière ou j Hétéromorphes. Les Animaux pairs sont ensuite sous-divi- '{ ses en deuxtypes, les Vertébrés et les Inver- tébrés. Ces derniers comprennent trois sous- types. Le premier, celui des Non-articulés , répond au type des mollusques de Cuvier, moins ses Oscabrions, qui font partie de ses Gastéropodes , et moins sa classe des Cirrho- podes. Le second, celui des Sub -articulé s , réunit précisément les Oscabrions , sous le nom classique de Polyplaxiphores, et la classe des Cirrhipodes; enfin le sous-type (1) Bulletin des sciences de la Société philo - malhique. Paris, 1816, p. 105 et suiv. ART des Articulés comprend non seulement les quatre classes des Articulés de Cuvier, mais encore ses Intestinaux. Les Articulés, appelés encore Entomo- zoaires dans cette méthode de classifica- tion, sont sous-divisés en huit classes, qui portent, dans la série de ces groupes du rè- gne animal , les n<>s X à XVII. Dans un second tableau , offrant une dis- position systématique de tous les corps na- turels , les Animaux articulés ou les Ento- mozoaires forment le premier sous - type des animaux pairs ou du type Ier. Ce sous- type comprend non seulement les classes indiquées dans le précédent, qui sont les Articulés extérieurement , mais encore les Vertébrés, appelés ici Ostéozoaires , qui sont articulés intérieurement. Quelques années plus tard, en 1822,1e Ta- bleau synoptique des subdivisions du règne animal publié par le même auteur (1) pré- sente tous les Animaux articulés dans les mêmes rapports, mais leurs premières divi- sions sont élevées au grade supérieur de types. Les Articulés intérieurement constitue- ront le type Ier des animaux pairs, celui des animaux Vertébrés. Le type IIe comprend les Articulés exté- rieurement ou les Entomozoaires, avec des limites différentes, quelques changements dans la nomenclature, et d'autres numéros dans les huit classes qui composent ce type, la première étant devenue la sixième du rè- gne animal (au lieu de dixième du premier tableau de 1816) , et la dernière ayant le n° 15 au lieu du 17e. Cette treizième classe ne répond plus qu'aux Intestinaux cavitaires de Cuvier ; tandis que ses Intestinaux parenchymateux sont placés dans un autre sous-règne , celui des Animaux rayonnes , et forment la dix- huitième classe, celle des Annélidaires. Les Annélidaires constituent même le sous- type des Subrayonnés , appelés encore par le même auteur Gastrohyzaires , et , en dernier lieu , Parentomozoaires (2). Enfin, dans l'article animal (Supplé- (1) A la fin du t. I de ses Principes d'analomû comparée. Paris, 1822. (2) Art. vers du Dictionnaire des sciences na- turelles, t. LVII, p. 550. Paris, 1828. AKT ART 187 ment du Dict. des sciences naturrtecs , ra- ris, 1840 \ M. de Blainville divise le règne animal en cinq types. Le second, celui dos Jïntomozoaires , comprend les Articulés de Gavier et tous les Intestinaux , qui ne sont plus séparés , comme en 1828 , en doux tous -règne* et en doux types distincts. Il réunit encore à ses Entomozoaires les Cir- rhopodcs et dos animalcules. Un naturaliste expérimenté et clairvoyant qui parviendra à comprendre ces différentes combinaisons ne peut manquer d'y décou- uïi des vues de rapports qui doivent con- tribuer, par là même que ce sont des aper- çus sur les ressemblances ou les différences caractéristiques des animaux, à faire appré- cier la métbode naturelle de leur classifica- tion. Pour s'élever à cette juste apprécia- tion , il faudra mesurer exactement la va- leur de ces différences ou de ces ressem- blances , relativement à l'ensemble des or- ganismes. Pour M. Duméril (Éléments des sciences naturelles, troisième édition, Paris, 1825 ; et quatrième édition , Paris, 1830 , deux yoI. in-8°), le règne animal se partage en deux grandes divisions, les Animaux articulés et les Animaux non articulés. Le première se sous-divise en deux sections : La première section , celle des Ar- ticulés en dedans ou des Vertébrés, com- prend les quatre classes 1° des Mammi- fères , 2° des Oiseaux , 5° des Reptiles , 4° des Poissons. La seconde section, celle des Articulés en dehors, se compose 5° des Insectes , 6° des Crustacés, et 7° des Vers. Le second type , celui des Animaux non articulés, ne comprend que deux classes : 8° les Mollusques, 9° les Zoophytes. Dans cette classification, l'acception du mot Articulés se rapproche de celle ad- mise par M. de Blainville , avec des diffé- rences très grandes dans le nombre des clas- ses et dans leurs limites, celle des Vers ne comprenant pas les Intestinaux de Cuvier, laissés, à son imitation, parmi les Zoophytes. Les mots articulés en dehors expriment sans doute une forme générale, et consé- quemment un caractère extérieur; tandis que l'expression articulés en dedans signi- fie un caractère de structure caché généra- lement dans l'axe du corps et dans sa pro- fondeur. Cette opposition est en même temps une ressemblance, mais une res semblante qui ne se lie qu'à un petit nom- bre d'autres , et ne constitue pas un plan dominant, qui se ferait jour dans toute l'or- ganisation à travers les modifications qui constituent les classes et leurs divisions. Cependant nous devons dire qu'ici la for- me articulée est en même temps symétri- que, et qu'elle coexiste avec un cordon prin- cipal des nerfs situé dans la ligne médiane du corps , sur le canal alimentaire , ou au dessous de ce canal , lequel est toujours sur- monté , à son origine , par le cerveau , lié lui-même avec ce cordon principal, quelle que soit sa position. Ces caractères sont assez remarquables pour pouvoir rapprocher une sangsue ou un lombric de l'animal vertébré le plas parfait ; mais ils ne suffisent pas pour faire comprendre le plan réel , sauf la forme sy- métrique , d'après lequel cette sangsue ou ce lombric et cet animal vertébré ont été organisés. La désignation d'Animaux articulés n'est employée pour aucune des divisions adop- tées par Lamarck dans son Histoire des Animaux sans vertèbres. Paris, 1815 (1). Les deux principaux groupes, celui des a- nimaux apathiques et celui des animaux sensibles , n'y sont guère distingués que par des caractères négatifs. L'auteur avait bien senti que cette classi- fication était défectueuse et ne montrait pas tous les rapports des classes entre elles. Il établissait, dans l'introduction qui est en tête du même ouvrage , que les animaux ne se lient pas les uns aux autres de manière à former une série simple; que leur série est double et rameuse , et que la composi- tion organique progressive n'existe que dans les masses principales ou classiques. Un tableau fort remarquable de tout le règne animal donne une idée de la classifi- cation de ce règne, telle que Lamarck l'avait conçue d'après ces principes. Tous les Animaux y sont rangés en deux séries : celle des Animaux inarticulés , et celle des Animaux articulés. [I) Il paraît une nouvelle édition de cet impor- tant ouvrage, soignée par M.M. Deshayes et Milne- Edwards. 138 ART ART Cette seconde série commence par la clas- se des Vers (épizoaires), de laquelle sortent, comme branches , d'un côté , la classe des Annélides , sans autre succession, et, de 'autre , les Insectes , qui se divisent en di- fers rameaux : le rameau des Arachni- des, qui n'a pas d'autre progression, et celui des Crustacés et des Cirrhipèdes (1). L'intérêt de ce tableau, qui a des rapports avec les classiûcations proposées en dernier lieu , du moins pour le rapprochement des Vers intestinaux et des Annélides, et leur classement dans le groupe des Articulés, me détermine à le présenter ici. ORDRE PRÉSUMÉ DE LA FORMATION DES ANIMAUX OFFRANT DEUX SÉRIES SÉPARÉES, SURRAMEUSES. SÉRIE DES ANIMAUX INARTICULES. Infusoires. Polypes SÉRIE DES ANIMAUX ARTICULAS. Ascidiens. Radiaires. Vers Epizoaires. Acéphales. Annélides. Insectes. Mollusques. Arachnides. Crustacés. Cirrhipèdes. Poissons. Reptiles. Oiseaux. Mammifères. CV voyez ,' ttUl. des .-Inimaux sans vc: édition. x d- Lamarefc, 1. 1 r, édition de 1815, et p. 3B* ART ART 18» Pans un ouvrage estimable de zoologie, M. Fleming (1) admet les deux grandes di- visions des Animaux vertébrés et sans ver- tèbres. Ceux-ci sont ensuite BOUS-divisés en 1° HiDiijliala .les Mollusques), 2« Anuu k>M , Radie ta. Les Ànmâom , ou les Anneles, se sous- dmsent encore en plusieurs groupes de dif- férentes \aleur>. La première subdivision comprend les Animaux h corps et pieds articules, c'est-à- dire 1° les Crustacés, 2° les Arachnides, 3° les Insectes, i° les Myriapodes. Dans la deuxième subdivision sont réunis les Animaux annelés , sans pieds articulés , dont les uns ont une habitation externe, ce sont les Cirrhipèdes et les Annélides ; les autres vivent dans les autres animaux, ce sont les Entozoa. Dans les Familles du règne animal (Pa- ris, I8SS), Latreille distribue tous les ani- maux en trois séries. C'est dans la seconde, celle des Céphaloïdiens, qu'il range les ani- maux articulés , mais sans employer cette dénomination. La série des Céphaloïdiens se sous-divise en races : la première est celle des Mollusques ; la seconde celle des Hel- minthoïdes, qui se compose de deux classes : les Cirrhipèdes et les Annélides. La troisième race est celle des Condylopes ; elle comprend quatre autres classes d'articulés : les Crus- tacés, les Arachnides , les Myriapodes et les Insectes. Les quatre types du règne animal sont adoptés par M. Carus dans son Traité élé- mentaire d'Anatomie comparée , mais avec quelques modifications dans la distribution des classes. Celle des Cirrhipèdes est restée parmi les Mollusques , comme dans le Règne animal de Cuvier. La série des animaux articulés commence par les Enthelminthes ( les Intestinaux ) , comme dans le tableau de Lamarck , se con- tinue par les I\eusticopodes(lesEntomostra- cés), les Décapodes, les Isopodes, les Arach- nides, et finit par les Hexapodes (2). (i) The Philosophy of zoology , by John Fle- iwngr, m two volumes. Edinburgh , 182-2. Traduit de l'allemand, sur la deuxième édi- tion, par M. Jourdain. Paris, iSôîi. Four exposer l'organisation des animaux sans vertèbres, ou plutôt celle des trois der- niers types, des Zoopbytcs, des Articulés et des Mollusques, M. Delle-Chiaje les admet exactement dans l'acception et les limites du Règne animal de Cuvier, et il en traite dans le même ordre relatif , c'est-à-dire qu'il place les articulés entre les Zoophytes et les Mollusques, et qu'il rapproche ceux- ci des Vertébrés (1). M. R. Wagner (dans ses Éléments d'ana- tomie comparée, publiés en allemand, Leip- zig, 1S34 et 1835, un vol. in-8°) admet également les quatre types de Cuvier , avec cette différence que les Zoophytes, les Mol- lusques et les Articulés , font partie de la première grande division du règne animal , celle des Animaux sans vertèbres , la se- conde étant celle des Vertébrés. Les Animaux articulés comprennent cinq classes : 1° Les Cirrhopodes , 2° les Vers annelés, 3° les Crustacés, 4° les Arachnides, 5° les Insectes. Dans cette méthode de classification, les Vers (intestinaux) forment la quatrième classe des Zoophytes, et sont séparés de la classe des Vers annelés (les Annélides de Cuvier et de Lamarck) par la cinquième; classe du même type, celle des Rayonné» (les Échinodermes de Cuvier) ; par le type entier des Mollusques , qui est placé entre celui des Zoophytes et celui des Articulés, et par la classe des Cirrhopodes , la premiè- re de ce dernier type , dans ce tableau pro- gressif de l'organisation du règne animal. M. Milne-Edvvards (2) se rapproche beau- coup, dans sa manière de voir les rapports et les limites de l'embranchement des Ar- ticulés, de celle indiquée dans le tableau de Lamarck, que nous avons fait connaître. Suivant ce savant zoologiste , les deux classes des Helminthes et des Annélides constituent un sous-embranchement, qu'on pourrait désigner sous le nom de Vers (5), et (1) Insliluzioni di analomia t fisiologia com- parala, t. I. Napoli, 1832. (2) Encyclopédie du 19'- siècle . art. vers. (5) Ainsi que le fait observer M. Milne-Edwards, ce serait revenir à l'acception que Cuvier avait donnée au mot ver, dans son Tableau élémentaire des animaux, publié en 1797. 190 ART auquel on devrait réunir l'ordre des Infu- soires rotateurs de Cuvier, érigé en classe par Ehrenberg. L'autre sous-embranchement se compo- serait des Arachnides, des Insectes, des Crustacés et des Cirrhopodes. Ces exemples suffisent pour avoir une idée générale des différentes acceptions qui ont été données , sous le rapport des classifica- tions , aux mots animaux articulés. Ils montrent, en même temps, que la plupart des ouvrages dans lesquels on a eu pour but principal d'exposer l'organisation des ani- maux sont précisément ceux où l'on a adop- té exactement, ou avec les modifications les moins importantes, les groupes principaux et la distribution des classes proposés par M. Cuvier dès 1812. g V. — Du rang que doit occuper dans la méthode naturelle le type des Animaux articulés, et des limites qui paraissent devoir être assignées à ce type, eu égard aux derniers progrès de la science de l'organisation. A présent que nous connaissons le grou- pe des Animaux articulés, tel que Cuvier l'a reconnu et caractérisé il y a vingt-huit ans , et les principales acceptions de cette déno- mination ou des désignations correspondan- tes dans les classifications des naturalistes , nous devons examiner si les progrès de la zoologie positive ne permettent pas d'amé- liorer cette partie de la méthode naturelle du règne animal , soit relativement au rang que doivent occuper les Animaux articulés parmi les autres types, soit relativement aux classes qui le composent et aux Animaux des deux autres types inférieurs (des Mollus- ques et des Zoophytes) qu'on pourrait y ré- unir. Les Vertébrés et les Articulés ont été réunis par MM. de Blainville et Duméril dans un seul groupe , d'après une ressem- blance générale, celle d'être articulés. Nous avons déjà indiqué d'autres caractères qui les rapprochent , tels que la forme symétrique, l'existence d'un canal alimentaire , la pré- sence, dans la ligne médiane du corps, des principaux centres nerveux. Ajoutons que les trois premières classes de ce type ont généralement , pour se mou- ART voir dans les différents milieux où elles vi- vent, une facilité due à une perfection orga- nique qui les élève, pour la plupart, au des- sus des Mollusques. Leur instinct , et les actions qu'exécutent les Animaux de ces classes, poussés par ce moteur intellectuel, sont très remarquables. En général, les fonctions qui caractéri- sent l'animalité paraissent incontestable- ment plus parfaites dans la grande généra- lité des Animaux articulés que dans le type des Mollusques. Nous pensons que les premiers se rappro- chent davantage, sous les rapports que nous avons indiqués, du type des Vertébrés. Mais il ne faudrait pas perdre de vue, dans ce changement de rang , que la classe ôes Céphalopodes, parmi les Mollusques, mon- tre aussi plusieurs caractères organiques et fonctionnels qui la rapprochent du type le plus parfait. Relativement aux limites du type des ar- ticulés et aux Animaux qu'il doit compreu dre , nous pensons , avec beaucoup de zoo- logistes, que les Cirrhopodes ou les Cirrhi- pédes, que Cuvier a laissés parmi les Mol- lusques , à la vérité, en les rangeant à la fin de ce type , comme indiquant un passage aux Articulés, décèlent le plan de ces der- niers dans plusieurs des principaux points de leur organisation , et entre autres dans leur système nerveux , leurs mâchoires , leurs pieds, et doivent leur être réunis. On ne doit cependant pas oublier que c'est une classe anormale ou mixte, qui participe du plan d'organisation de plusieurs types, et montre que les principaux groupes du règne animal ne sont pas sans liaison au- cune. « Nous voici arrivés, dit M. Cuvier en commençant sen Mémoire sur Vanatomie des Anatifes et des Balanes (1), à des Ani- maux bien différents de tous les Mollus- ques dont nous avons parlé jusqu'à présent : des membres cornés , articulés en quelque sorte, une bouche garnie de lèvres et de mâchoires , un système nerveux formé d'u- ne suite de ganglions, tout annonce que la nature va nous conduire à l'embranchement (1) Mémoires du Muséum d'histoire naturelle de Paris, t. II , p. 85-101 , avec une pi. P^r* 1815. ART des animaux articulés. Il n'y aurait même rien d'étonnant que bien dos naturalistes , d'a- près la description que nous allons donner, pensassent que les Cirrhopodes appartien- nent déjà à cet embranchement , et nous ne blâmerons pas ceux QUI croiront devoir les y ranger. "Cependant, ajoute M. Cuvier, connue le corps lui-même nYst pas articule ; comme nous avons déjà, dans le genre des Tarets, qui appartient sans contestation aux Mol- lusques acéphales, des exemples de mem- bres articules ; comme enfin la coquille des Anatifes semble modelée sur celle de plu- sieurs bivalves , nous croyons pouvoir lais- ser cet ordre parmi les Mollusques. » En 1817, il en faisait une classe dans la première édition de son Règne animal, et la plaçait à la fin de ce type , rangé lui-mê- me immédiatement avant celui des Animaux articules. Cette liaison sera conservée en classant les Cirrbopodes à la fin des Articulés, à la suite desquels nous venons de ranger les Mollus- ques. Tous les Insectes , sauf un seul ordre, ce- lui des Myriapodes, n'ont que six pieds à Petit parfait. Les Myriapodes en ont bien davantage (M. Brandt en indique, dans un travail' récent, de 10 à 100 paires, et plus, sui- vant les espèces). On observe une grande , uniformité dans les anneaux de leur corps , au point qu'on ne peut plus distinguer dans celui -ci , comme dans les Insectes hexapo- des, le thorax, que supportent leurs six; pieds , et auquel les ailes sont attachées quand elles existent; ni l'abdomen, qui n'a ' dans ces mêmes Hexapodes aucun des ap- \ penoices de la locomotion. Ces circonstances ont déterminé plu- , sieurs naturalistes, ainsi que nous l'avons vu dans le paragraphe précédent , à ériger l'or- dre des Insectes myriapodes en une classe distincte (1). On verra au mot crustacés, et dans l'exposition des caractères et des limites de ART 191 cette classe, s'il conviendrait d'y réunir la singulière famille des Lernces ( Foy, ce mot , qui montrent encore des traces de la forme articulée , mais chez lesquelles on n'a pu découvrir de système nerveux. Vue observation précieuse de M. Surirey a con- duit MM. Audouin et Milne-EoVwards à l'idée .que ces animaux sont des Crustacés, recon- naissables à l'état d'embryon, mais qui per- dent bientôt la forme caractéristique de celte classe par la nourriture abondante que leur procure une vie parasite. {Voy. Règne ani- mal , édit. de 1817, t. IV, p. 3G. N. B. , et édit. de 1850, p. 255, note 2; et Annales des se. natur., t. IX, p. 545.) La classe des Vers intestinaux , appelés encore Entozoaircs, Helminthes, Helmin- thides, doit-elle être transportée tout entiè- re ou en partie dans le type des Articulés? Cette question ne pourra être traitée avec tous les détails qu'elle exige qu'à l'un des mots par lesquels on désigne cette classe, à la suite duquel ses caractères seront suffi samment exposés. En attendant, ce qu'on sait positivement sur quelques points de l'organisation de ces animaux servira à fixer nos idées à cet é- gard, par la comparaison que nous en ferons avec les caractères des Animaux articulés. Les Vers intestinaux ont-ils la forme ar- ticulée? Cette forme n'existe d'une manière prononcée dans aucun cavitairc. Le corps même des Linguatules , malgré les appa- rences, n'est que plissé, et non articulé. Parmi les Parenchymateux , les uns, tels que les Douves, sont plats et sans aucune divi- sion ; d'autres sont en effet composés d'arti- cles très distincts : ce sont les Témioïdes , sauf les Ligules; mais les dispositions en rayons des suçoirs et des appendices de l'extrémité cé- phalique décèlent le plan des Rayonnes. Cette disposition avait déterminé M. de Blainville à laisser cet ordre des Intestinaux dans le type des Rayonnes , ou de ses Actinozoaires. Ce que nous savons du système nerveux des Intestinaux n'est pas plus en faveur de leur réunion avec les Articulés. (!) C'est à M. Leach qu'on doit la première pro- i P°des dans la classe des Insectes , qu'il divise en position de ce changement. Voir le Bulletin des \ trois ordres comprenant les Insectes hexapo- s, par la Société philomathique de Paris, ! des, les Myriapodes et les Arachnides trachéenne». aliee 1816, p. 31. j [Voyez le Journal de l'Institut n. 372, lévrier 41. Brandi nel'admet pas, et conserve les Myria- ) 18'**, p. 48 etsuiv.j 192 ART Celui des Ascarides paraît se composer de deux cordons très fins qui occupent la ligne médiane des deux faces dorsale et ab- dominale. On pourrait voir dans chacun de ces cordons l'analogue du filet nerveux d'un rayon d'Astérie. Le Strongle géant aurait , d'après M. Otto , un rudiment de système nerveux d'Articulé composé d'un cordon noueux sous-intestinal, sans cerveau sus-oesophagien. Les Linguatules, dont trois auteurs, MM. R. Owen , C. Ed. Miram , et Diesing , ont dé- crit presque en même temps l'organisation , leur ont offert un système nerveux à part , qui tient plutôt du plan des Rayonnes que de celui des Articulés. ïl est composé d'un ganglion sous - œsophagien , qui produit , comme autant de rayons, plusieurs filets très courts pour les organes de la tête , et deux longs cordons qui se portent en ar- rière , écartés l'un de l'autre loin de la ligne médiane , en longeant chaque côté de l'ani- mal. Aucun ganglion ne vient les renforcer dans ce trajet, pendant lequel ils suivent les sinuosités formées par les plis ou les par- ties rentrantes des téguments. Le système nerveux des Distomes et des Amphistomes , les seuls g. des Parenchy- mateux où l'on ait découvert des nerfs , ressemble beaucoup à celui des Linguatules. Ainsi , outre la forme si variable dans les diverses familles des Intestinaux , et très différente de celle des Articulés, leur systè- me nerveux, quand il est évident, ne mon- tre pas la disposition de celui des Articulés, ou ne la montre que très incomplètement (le Strongle géant). Les Cavitaires seulement ont un canal alimentaire dans une cavité viscérale, avec une entrée et une issue. Les Parenchyma- teux présentent, à cet égard, toutes les dé- gradations possibles , jusqu'à l'absence en- tière de ce canal (les Ligules). Il ne serait donc pas possible de réunir les Vers intestinaux au type des Articulés sans renoncer à le distinguer par des carac- tères positifs, ainsi que doit le faire la Zoo- logie classique, que j'appelle positive ou pratique , pour la séparer de la Zoolo- gie également classique, mais spéculati- ve. Il n'y aurait plus que des généralités Vagues, exceptionnelles , à exprimer sur vype , et Ton ne pourrait plus lui as- ART signer un plan commun d'organisation. Sans doute la classe des Intestinaux, qui appartient au type inférieur du règne ani- mal par plusieurs caractères essentiels, sem- ble aboutir aux Annélides par l'ordre des Cavitaires ; tandis que l'ordre des Parenchy- mateux montre, par son canal alimentaire ramifié ou nul, par la disposition rayonnée des appendices céphaliques , quand ils exi- stent, et .par l'identité de l'organisation et l'indépendance de vie de chaque article, chez les Ténioïdes, des caractères de forme, de structure et d'agrégation , qui en font évidemment des Zoophytes. Cette classe, d'ailleurs, est très naturelle ; je ne pense pas qu'on puisse la scinder en deux types différents. Vivant enfouie dans les organes des animaux, tout son or- ganisme est constitué pour ce séjour , qui devient ici , par cela même , quoi qu'on en ait dit, un caractère très rationnel de clas- se. On sait que tous les animaux de ce groupe manquent absolument d'organe par- ticulier de respiration, et que leur oxygéna- tion n'est qu'indirecte, comme la respira- tion des fœtus de mammifères. Si je n'adopte pas la manière de voir de plusieurs de mes savants confrères relative- ment à la réunion des Intestinaux aux ani- maux Articulés, parce qu'elle ne me paraît pas pratique, je suis loin de blâmer les vues spéculatives qui, dans un enseignement élevé de zoologie philosophique , montre- raient les rapports qui peuvent exister en- tre les Intestinaux et les Annélides. Cuvier a laissé h la fin du type des Zoo- phytes les Animalcules roiifères, tout en pré- voyant que des connaissances plus précises sur leur organisation pourraient changer cette classification, fondée sur un caractère de peu de valeur , l'extrême petitesse de leur corps. On verra au mot rotifèrks si les con- naissances acquises dans ces derniers temps sur l'organisation de ces animaux nous donnent des raisons suffisantes pour les clas* ser dans le second type du règne animal celui des Animaux articulés. Nous ne le pensons pas , même après avoir étudié at« tentivement les déterminations de leurs or- ganes, proposées par M. Ehrenberg (1). (1) Annales des sciences naturelles , deuxième série, t. IV, p. 185-191. AKT Mais, selon toute apparence, quelques Animaux compris dans cette classe sont ré- ellement des Animaux articulés. Pans l'état actuel de la zoologie positive, fondée sur la connaissance de l'organisation et la juste appréciation de ses degrés de complication, le type des Animaux articulés reconnu par Carier serait donc placé le sc- « ond. Il se composerait de six classes, dont cinq normales et une anormale. Quatre de ces classes: les Insectes, les Myriapodes , les Arachnides et les Crusta- cés, forment le groupe des Condylopes , dont le corps et les pieds sont articulés. Une cinquième, celle des Annélides, qui manquent de pieds ou n'en ont pas d'articu- lés , et dont le corps seul est annelé , établit la liaison de l'embranchement des Articulés à celui des Rayonnes, par la classe des In- testinaux. EnDn une sixième , composée des Cirrho- podes , classe très anormale de ce même type, montre encore, dans son plan d'orga- nisation, ainsi que nous l'avons fait remar- quer, plusieurs caractères de celui des Mol- lusques, et particulièrement des Acéphales testacés et des Brachiopodes. § VI. Rapports théoriques entre les Ani- maux articulés et les Animaux verté- brés. >'ous avons vu , dans les §§ IV et V, les ressemblances générales de ces deux types, et les caractères organiques communs , qui leur ont fait donner la dénomination d'^lr- ticulés. De ces expressions, adoptées par MM. Duméril et de Blainville , que les Vertébrés sont des articulés intérieurement , tandis que les Insectes, les Crustacés, etc., sont articulés extérieurement , on pouvait con- clure en quelque sorte, avec M. Geoffroy Saint-Hilaire, que ceux-ci vivent en dedans de leur colonne vertébrale. Mais la zoologie spéculative a dépassé de beaucoup ces caractères positifs et cette première vue théorique : elle a voulu expli- quer le système nerveux des Animaux arti- culés par celui des Vertébrés, et en déter- minent, dans le double cordon abdominal T. Il- ART 193 des Articulés, l'analogue des grands sympa- thiques ou du système nerveux ganglionnaire des Vertébrés , elle n'a pas hésité , pour se rendre compte de la position de ce double cordon nerveux sous le canal alimentaire , d'annoncer que tout animal articulé est un animal renversé. Il est curieux de voir comment un homme de génie (1) qui, a la vérité, n'était pas ana- tomistc, s'est amusé à défaire un animal vertébré pour en faire un animal articulé , absolument comme l'artiste qui s'exerce sur l'argile ou la cire à réaliser ses inspirations avant de les fixer définitivement sur le mar- bre. C'était d'ailleurs oublier qu'il aurait fallu suivre un procédé inverse pour imiter la marche croissante de la complication or- ganique, dans la succession des animaux, suivant certain système de la zoologie spé- culative. ■ C'était surtout oublier que le cerveau existe à la face supérieure du corps, dans les Articulés comme dans les Vertébrés , et qu'il n'a pas été renversé avec le reste de l'organisme. Ajoutons que le système des nerfs stoma- co-gastriques, qui se trouve le plus ordinai- rement placé vers la face dorsale du corps, mais qui peut aussi être situé à sa face ven- trale (dans les Sangsues), paraît être l'ana- logue du grand sympathique des Verté- brés (2). Ce qu'il y a de plus clair dans cette suite d'hypothèses , au moyen desquelles on dé- fait un animal vertébré pour en faire un (1) Nous lui avons été sincèrement attaché, peut-être moins encore par la haute idée que nous avions de sa puissance intellectuelle, que par ses qualités morales : cet homme de génie était le cé- lèbre Ampère. Voir Annales des sciences natu- relles^. II, p. 255-510, 16 fév. 1854 , et t. III, p. 195. On dit qu'assistant , au Collège de France , à une leçon de Cuvicr , où l'illustre professeur réfutait , par la force irrésistible de sa logique, et par des figures faites avec une rapidité et une justesse ad- mirables , les jeux d'esprit de son ami et collègue , celui-ci ne pouvait s'empêcher de rire, avec l'audi- toire nombreux, des conséquences de son systè- me. (2) Voir le beau travail de M. Brandi sur lei nerfs stomaco- gastriques {Annales des science» naturelles, deuxième série, t. V, p. 81 et 138). 13 194 ART animal articulé , c'est que ces animaux sont en effet constitués sur deux plans différents , dont nous avons exprimé , nous l'espérons du moins, avec vérité et exactitude, les princi- paux caractères. Nous désirons qu'on puisse reconnaître dans la rédaction de cet article , outre le but d'exposer son sujet aussi complètement que possible, dans les limites qui nous sont assignées , la nécessité de poser des princi- pes pour classer, d'après leur degré de cer- titude , les connaissances de toute espèce dont peut s'enrichir la zoologie, et de don- ner ainsi une pierre de touche pour juger de leur importance. Nous sommes loin de repousser toute idée spéculative ; elles sont parfois un éclair de génie qui fait briller un jour nouveau sur le champ de la science, et elles produisent toujours dans les esprits une certaine fermentation qui peut contri- buer aux progrès réels de la science , lors- qu'elle ne les détourne pas des recherches positives. Afin de compléter notre pensée à cet é- gard , nous terminerons en reproduisant les paroles prononcées par M. Cuvier devant l'Académie des sciences , au moment où il venait de lui exposer les efforts qui avaient été faits en 1820, par plusieurs savants, pour montrer les rapports qu'ils pensaient exister entre les Animaux vertébrés et les Insectes (représentant les Animaux articulés, à pieds articulés ). «Sur cette route (de la zoologie spécula- tive) , quelque hasardeuse qu'elle soit , les observations les plus précieuses se recueil- lent , les rapports les plus délicats se saisis- sent , et quand , en définitive , on découvri- rait que les Vertébrés et les Insectes ne se ressemblent pas autant qu'on l'avait cru , il n'en sera pas moins vrai qu'on sera arri- vé à connaître beaucoup mieux les uns et les autres (1). » Duvernoy. * ARTICULINE. Articulina, d'O. fo- rim. — Genre de la famille des Agathistè- gues, famille des Multiloculidées , que nous avons établi en 1825 {Tabl. méthod. des Céph.) pour des coquilles libres, inéquilaté- rales, allongées, formées dans le jeune âge, (1) Histoire des progrès des sciences naturel- te*,par le baron Cuvier, t. III, p. 442. Paris, 1828. ART comme les Triloculina, d'un pelotonneraient sur trois faces, puis se projetant en ligne droite. Dans le jeune âge, les loges se recou- vrent de manière à ce qu'il n'y en ait que trois apparentes ; puis , plus âgée , la co- quille abandonne l'accroissement par pelo- tonnement et continue sur une seule ligne, comme les Nodosaires. Ouverture unique dentée ou non. Ce genre , distingué des Triloculines seu- lement par son changement de mode d'ac* croissement dans l'âge adulte, contient deux espèces : l'une, vivante, de l'île de Cuba ( Voy. notre ouvrage sur les Foraminifè- res de Cuba) ; l'autre, fossile, des terrains tertiaires du bassin de Paris. (A. d'O.) ARTILE ouARTILLE.ois.— Voyez ARGUILLE. (C D'O.) ARTIMON ENTORTILLÉ, moll. — Nom vulgaire du Strombus vittatus L. Voyez STROMBE. (C. D'O.) *ARTIOMORPHES («^«os, pair ; pop- ?j, forme), zool. — M. de Blainville, dans son Prodrome de 1816, nomme ainsi une subdivision primordiale du règne ani- mal comprenant les Animaux vertébrés et ar- ticulés , ainsi que les Mollusques , tous ca- ractérisés par la forme paire ou binaire de leur corps. Ce mot est synonyme de celui de Zygomorphes, dont les racines expriment d'ailleurs la même idée. (P. G.) * ARTIOPTERYX. Artiopteryx {Zp- rioç , parfait, entier ; icxspvl, aile), ins. — Genre de l'ordre des Névroptères, famille des Planipennes, tribu des Myrmélémides, établi par M. Guérin-Méneville (Iconogr. du Règne animal , texte explicatif des Névro- ptères). Ce g. diffère des Hémérobes, dont il est très voisin , par son corps épais, velu ; par sa tête petite , sans yeux lisses apparents ; par ses palpes maxillaires , assez grands , un peu renflés vers l'extrémité , qui est ter- minée en pointe; par ses antennes, plus courtes que le corps, grenues, également épaisses dans toute leur longueur, et par ses ailes très larges ayant chacune, près du mi- lieu, trois nervures longitudinales, parallèles au bord antérieur et entre elles , et n'arri- vant qu'aux trois quarts de la longueur des ailes. Les autres nervures sont plus fines , - toutes longitudinales, et ne s'anastomosent pas entre elles pour former un réseau, comme dans les Hémérobes. On ne connaît qu'une ART Mfèot de ce nouveau genre, qui vient de la Nouvelle-Hollande. (G. d'O.) AR TIOZOA1RES («<•«««, pair ; Ç&ov, animal), zool. — Nom que M. de Blain- ville (Bull. soc. philom., 1S1G) donne aux Animaux artiomorphes, ou dont le corps peut être partage on doux parties similaires, tu moyen d'un plan sécant qui passerait par leur grand axe; c'est ce qui a lieu pour les Animaux vertébrés , articulés et mollus- ques. (P. G.) * ARTIPUS (à^r/rtous, qui a de bons pieds), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides , établi par Schuppel, et adopté par Schoenberr, qui le place dans sa division des Brachydéri- des, en lui assignant les caractères suivants : Antennes médiocres , un peu grêles. Scapus claviforme, dépassant les yeux ; premier ar- ticle du funicule sub-obeonique , les autres turbines. Massue ovale, acuminée. Rostre très court , épais , large , canaliculé au mi- lieu, cilié avec une échancrure profonde et triangulaire à l'extrémité. Fosse profonde a la base. Yeux ronds peu saillants. Tborax subcylindrique, légèrement bisinué à la base, tronqué au sommet. Elytres ovales-oblon- gues, faiblement convexes, avec la suture ca- rénée postérieurement ; chacune d'elles légè- rement arrondie à la base ; angles des épau- les obtus. Pattes presque égales ; tibias ro- bustes, crénelés en dedans, anguleux au som- met , sub-acuminés. Observations. Corps oblong , ailé , couvert d'écaillés très serrées ; de moyenne gran- deur. — Ce genre , adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , ne renferme que deux espèces nommées par Schoenherr, l'une A. corycœus, et l'autre A. psittacinus ; toutes deux sont des Antilles. (D.) ARTISONJS, ARTUSOAS ou AR- TOISOXS. n«9. — On donne indistincte- ment ces noms à des insectes qui se nour- rissent de matières végétales ou animales , principalement de pelleteries et de toutes sortes d'étoffes. Ils appartiennent à des gen- res et souvent à des ordres très différents. Voy. AKTHRÈ>E , DERMESTE , TEIGNE , psoole, etc. (C. D'O.) ARTOCARPE. Artocarpus , Forst. (Plant. Esc. 53). — Linn. ûl. (Suppl. 61).— Sitodium, Banks (mGœrtn. Fruct., I, 345). — Rademachia , Thunb. (m Act. Uolm ART 19/ \\\VI, p. 2^2).— Soccus, Rumpb. (im6., 1, 104). — l'olyphema, Loureir. (Cochinch.) — Rima, Sonncrat (Voyage, 99). — Durio, Adans. , non Linn. (a^ros, pain; xxpndi , fruit ). bot. pu. — Genre de la famille des Urticées, Juss. (sous -ordre, ou, d'après d'autres auteurs, famille des Artocarpécs ), offrant pour caractères essentiels : FleursJ monoïques, agrégées en chatons. —Fleurs mâles 1-andres, à périanthe de 2 ou 3 squammules dressées , un peu inégales , plus ou moins cohérentes par la base ; fdet linéai-j re, aplati; anthères basifixes , 2-thèques.— , Fleurs femelles à périanthe tubuleux, in-i divisé, perforé au sommet, pyramidal versj le sommet , cylindracé inférieurement. O- vaire inadhérent, 1-loculaire, 1-ovulé ; ovu- le pariétal, pelté. Style latéral, filiforme,' saillant ; stigmate indivisé ou 2-fide , termi- nal. Après la floraison , les périanthes du chaton femelle s'accroissent , deviennent charnus, se soudent et constituent une sor- te de syncarpe très gros , à surface tuber- culeuse ou spinelleuse. La plupart des ovai- res avortent; ceux dans lesquels la graine parvient à maturité forment des nucules membraneuses ou coriaces, cachées dans la substance charnue du syncarpe. Grai- ne grosse , à cotylédons inégaux , et à radicule courte , supère. — Arbres à suc propre laiteux. Feuilles très entières ou pennatiûdes, courtement pétiolées, un peu scabres en dessous. Stipules grandes , coria- ces, convolutées et recouvrantes en verna- tion , caduques dès l'épanouissement de la feuille. Chatons axillaires , ou latéraux , ou terminaux, ou naissant sur le tronc et sur les branches, globuleux, ou claviformes, ou spiciformes , enveloppés chacun , avant l'é- panouissement , d'une ou de plusieurs brac- tées spathacées , caduques. Ce genre com- prend aujourd'hui environ 15 espèces, toutes indigènes de l'Asie équatoriale , mais dont quelques unes se retrouvent aussi dans la Polynésie. La plupart produisent des fruits comestibles, et sous ce rapport deux espè- ces surtout , au sujet desquelles nous al- lons entrer dans quelques détails , occu- pent sans contredit l'un des premiers rangs parmi les végétaux utiles. VA. incisa L. est le végétal connu sous les noms de Rimier, ou Arbre à pain. C'est un arbre de trente à cinquante pieds de 196 ART ART haut, a tronc très gros , à branches nom- breuses, étalées, fragiles, formant une tète ample et touffue. Les feuilles, qui attei- gnent jusqu'à trois pieds de long, sur un pied et demi de large, sont coriaces, ovales, rétrécies vers leur base, lisses en dessus , scabres en dessous , plus ou moins profon- dément découpées en 3 à 9 lobes pointus ; toutefois, les feuilles des jeunes individus sont le plus souvent très entières et peu vo- lumineuses. Les chatons naissent solitaires aux aisselles des feuilles, vers l'extrémité des ramules ; les mâles sont claviformes , longs d'environ six pouces ; les femelles globuleux. Le fruit est ovale ou presque globuleux, d'un jaune verdâtre à l'extérieur, blanc en dedans, en général du volume de la tête d'un enfant, à surface tantôt a- réolée, tantôt couverte de tubercules pris- matiques très serrés. Cette espèce croît spontanément aux Moluques , aux îles de la Sonde, et dans tous les archipels de la Po- lynésie. Son fruit fournit aux habitants de ces contrées, pendant huit mois consécu- tifs, une nourriture aussi saine qu'agréable. Ce fruit , plus ou moins gros , suivant ses différentes variétés, mais excédant rare- ment 6 pouces de diamètre , se compose, avant sa parfaite maturité, d'une chair blan- che, ferme et un peu farineuse. C'est en cet état qu'on le mange , soit cuit au four en guise de pain, soit bouilli ou accommodé de diverses autres manières; sa saveur est compa- rable à celle du pain de Blé, avec un lé- ger mélange de goût d'Artichaut. Les Poly- nésiens en préparent une pâte fermentée qui se conserve assez long-temps , et à la- quelle ils ont recours pendant la saison où l'arbre à pain reste dépourvu de fruits. Ar- rivé à maturité parfaite, ce fruit devient pulpeux et d'une saveur douceâtre; mais alors il est purgatif et malsain. Les amandes de l'arbre à pain sont du volume des châtai- gnes, et elles servent également aux usages alimentaires. Avec l'écorce intérieure du tronc, les habitants de la Polynésie confec- tionnent les étoffes dont ils s'habillent. Les feuilles sont assez grandes et assez fermes pour tenir lieu de nattes. EnGn, les chatons mâles desséchés s'emploient comme de l'ama- dou, et lesuc laiteux qui abonde dans toutes les parties du végétal sert à faire de la glu. Une Tariété très remarquable de l'Arbre à pain est celle dont les fruits sont dépourvus de graines : cette variété , originaire de Taïti , a été introduite aux Antilles, en 1795, par les Anglais ; et, depuis, sa culture s'est éten- due, non seulement sur ces îles , mais aussi sur beaucoup d'autres contrées de l'Améri- que équatoriale. On assure que 2 ou 3 de ces arbres peuvent suffire à la subsistance d'un homme pendant une année. LM. integrifolia L., nommé vulgaire- ment Jaquier, Jaque ou Jack (de Tjaca, son nom malais), indigène de l'Inde et des archipels environnants , est l'un des végé- taux le plus généralement cultivés dans toute l'Asie équatoriale. Son port ne diffère point de celui de l'Arbre à pain ; mais les feuilles des individus adultes sont constam- ment très entières et n'atteignent que 4 à 6 pouces de long ; les feuilles des jeunes individus sont, au contraire, presque tou- jours divisées en 3 lobes. Les chatons nais- sent immédiatement du tronc et des grosses branches. Le fruit est oblong, jaunâtrç, à surface couverte de gros tubercules pointus, prismatiques, serrés; il atteint 12 à 30 pouces de long sur 6 à 12 pouces de diamètre, et son poids varie de 10 à 80 livres. Certaines variétés sont d'aussi bonne qualité que le fruit de l'Arbre à pain; mais , en général , ce fruit ne plaît guère aux Européens. Les Malais et les Hin- dous le trouvent délicieux , et en font leur principale nourriture pendant une grande partie de l'année. Les amandes sont presque en forme de rein et du volume d'une noix de muscade ; elles constituent aussi une denrée alimentaire assez estimée en Asie. Le bois s'emploie dans l'Inde à des ouvra- ges d'ébénisterie. Il prend la couleur de l'a- cajou , après avoir été exposé pendant quel- que temps à l'air. (Sp.) ARTOCARPÉES. bot. ph. — Le grand groupe des Urticées, qui formait, dans le principe , une seule famille , a été séparé en plusieurs, dont une a reçu le nom dMrfo- carpées. Elle paraît, en effet, bien distincte et devoir être conservée ; mais, pour plus de clarté et de brièveté , nous la traiterons à l'article général urticées. Yoy. ce mot. (Ad. j;) ARÏOÏSONS. kvs. — Voyez arti- SONS. (C. D'O., ARTOLITIIE [fym, pain; Uto* ARU ARU 97 pierre), mix. — Pierre en forme de pain. Nom donné à des concrétions pierreuses de forme arrondie et de nature diverse , telles que les gâteaux de Strontiane sulfatée , les rognons de Gypse compacte ou de Silex , qu'on rencontre dans les couches du sol tertiaire. (Del.) *AaTORHIZÉES.^rforM«a(«/8ro«, nourriture; /WÇ*, racine), bot. ni. — Clas- se de végétaux phanérogames, comprenant jusqu'ici les Dioseorcacées et les Taccacées. Ce sont des plantes presque toutes exoti- ques , herbacées ou sulïrutcscentes, souvent grimpantes, et plus ordinairement dioïques par avortement ; à ovaire infère , 1-ô-locu- laire ; à ovules nombreux, anatropes ; à fruits capsulaires ou bacciformes. — Un grand nombre d'esp. ont des rhizomes charnus , dont les hommes se nourrissent ( unde no- men). (C. L.) ARTUSOXS. DIS. — Voyez arti- SONS. (C. D'O.) ARUAIVA. poiss. — L'un des noms vulgaires d'un poisson nommé par Linné Chœtodon Aruanus, et qui est devenu le type du g. Dascyllus. Yoy. ce mot. (Val.) ARUBA. bot. pu. — C'est le nom d'un arbrisseau de la Guyane , suivant Aublet , qui en a fait un genre qu'on ne peut distin- guer du Simaba. MM. >"ees et Martius ont décrit sous le même nom plusieurs espèces brésiliennes qui paraissent devoir être dis- tribuées dans les g. Almeidea et Galipca. Voy. ces mots. (Ad. J.) ARUM. bot. ph. — Nom latin du genre Gouet, type de la famille des Aroïdées. Voy. GOITET. (A. R.) ARUNA, Willd. bot. ph. — Voyez AROU>Y. (SP.) ARUXD1NA. bot. pu.— C'est le nom d'un genre de la famille des Orchidées , tribu des Épidendrées , décrit et figuré par M. Blume {Bijdrag., page 401, planche 75), et adopté par M. Lindley. Ce genre, qui se compose de quatre espèces , offre des sépa- les extérieurs égaux , lancéolés, étroits, éta- lés, et un peu soudés ensemble par leur base. Le labelle , continu à sa base avec le gynostème, l'environne et l'embrasse ; il est entier ou à trois lobes, et offre, sur sa par- tie moyenne , soit une crête longitudinale , «oit des stries plus ou moins saillantes. Le gynostème est droit , semi-cylindrique, un peu renflé à sa partie supérieure , et paral- lèle avec le labelle. L'anthère, operculiforme et terminale, est à quatre loges, qui contien- nent chacune deux masses polliniques égales entre elles. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, ce genre se compose de quatre espèces, tou- tes originaires des Indes-Orientales. Ce sont des plantes terrestres , non parasites , ayant une tige garnie de feuilles distiques ensi- formes et plissées longitudinalcment. Leurs fleurs, de couleur purpurine , sont grandes et disposées en grappe. Ce genre a les plus grands rapports avec le genre Phajus, dont il diffère surtout par son labelle, dépourvu d'éperon et libre ; par son anthère à quatre loges et ses feuilles distiques. (A. R.) ARUNDIIVACÉES. Arundinaceœ. bot. ph. — L'une des tribus établies dans la famille des Graminées. Voyez ce mot. (A. R.) ARUNDINAIRE. Arundinaria. bot. ph. — Famille des Graminées , tribu des Avénacécs. Ce genre , établi par le profes- seur L. C. Richard [in Michx, fl. bor.am., 1. 1, p. 74), et adopté depuis par tous les bota- nistes agrostographes, peut être caractérisé de la manière suivante : Les épillets sont très comprimés et multiflores ; les fleurs sont distiques et écartées ; les deux valves de la lépicène sont petites, mutiques, mem- braneuses, et concaves; la supérieure est deux ou trois fois plus longue que l'infé- rieure. Chaque fleur se compose de deux paillettes lancéolées, aiguës, carénées, à peu près égales, de trois étamines, d'un ovaire glabre , de trois styles très courts se termi- nant chacun en un stigmate pénicilliforme, à poils glanduleux et simples. Les paléolcs , au nombre de deux ou de trois , sont lan- céolées , aiguës , minces et comme ciliées dans leur contour. Le fruit est allongé, presque cylindrique, un peu arqué, termi- né en pointe à son sommet. Ce genre a pour type VArundo gigantea, Walther(FZ. car., 81) ou Arundinaria ma- crosperma, Michx. {I. c. ) , graminée arbo rescente et presque gigantesque dont les chaumes ligneux atteignent quelquefois jus- qu'à trente et même quarante pieds d'élé- vation, dont les feuilles sont distiques et les fleurs disposées en une vaste panicule ra- 198 ARU ARV meuse. Cette plante croît dans l'Amérique du nord. On a rapporté au même genre deux au- tres espèces : Tune, Arundinaria glauces- cens (Beauv., agr. 144), est originaire de Tlnde; l'autre, A. verticillata (Nées ab Esenb. , Gram. bres. , et Runth, Gram., t. II, p. 485, t. 155 et 156), croît au Brésil. (A. R.) ARUNDINELLA. bot. ph. — Le genre de Graminées ainsi nommé par Rad- di (Agrosî. bras., 57) et par Nées ab Esenb. (Agrost. bras., t. II, p. 465), et qui a pour type VIschœmum hispidum de Runth (in Humb. nov. gen. , t. I, p. 194, et Gram., t. 100), appartient bien réellement à ce dernier genre. Voy. iscîiokmcm. (A. R.) ARUNBO ( arundo , roseau ). bot. ph. — Ce genre de la famille des Graminées , fort nombreux en esp., a été successivement partagé par les agrostographes modernes en 5 ou 6 g. différents , qui constituent la tribu des Arundinacées dans la méthode du pro- fesseur Runth (Agrost., t. I, p. 256). Ces genres , ainsi formés aux dépens du genre Arundo de Linné, peuvent être partagés de la manière suivante : 1° Èpillets uniflores ou subbi flores : Calamagroslis , Adans.; Deyeuxia, Clar. ; Ammophila , Host.; 2<> Èpillets biflores ou multiflores: Arundo, Runth; Ampclodesmos, Link; Phragmites, Trinius. Ainsi, le genre Arundo , tel qu'il est aujourd'hui limité par les agrostogra- phes modernes, se trouve déjà débarrassé de toutes les espèces dont les èpillets sont uniflores, ou contiennent deux fleurs, dont une stérile. Indiquons maintenant quels sont les caract. qu'il présente , après quoi nous ferons con- naître en quoi il diffère des deux g. Ampe- lodssmos et Phragmites. Ses èpillets con- tiennent de deux à cinq fleurs distiques, es- pacées et hermaphrodites. Les deux valves de la lépicène sont aiguës , égales , allon- gées, carénées , membraneuses, de la même longueur que les fleurs et écartées l'une de l'autre. Les paillettes sont également mem- braneuses ; l'inférieure, bifide à son sommet, porte une petite arête entre ses deux lobes, et est recouverte , surtout à sa base , de longs poils' soyeux ; la supérieure est plus courte et bicarénée. Les styles sont longs et portent des stigmates plumeux. Les deux paléoles sont glabres et charnues. Le fruit est glabre. Ainsi caractérisé , ce genre a pour type V Arundo donax L., c'est-à-dire qu'il correspond au genre Donax de Palis- sot de Beauvois et de Trinius. Il diffère des genres Ampelodesmos et Phragmites par sa paillette externe, bifide et aristée à son som- met , qui est entier et simplement subulé dans ces deux derniers genres. Les espèces du genre Arundo sont peu nombreuses. M. Runth en énumère vingt-deux , dont plus de la moitié sont incertaines. Parmi ces es- pèces, nous mentionnerons ici : 1° L'Jrwn- do donax L. , connue sous le nom de Canne de Provence. Elle est originaire des parties orientales de l'Europe. On la trou- ve en Egypte, dans le Caucase, etc., et on la cultive dans le midi de la France. Sa racine est employée en médecine comme sudorifi- que; ses tiges, qui atteignent quelquefois quatre à cinq mètres d'élévation, servent à faire des manches de quenouilles, des can- nes, des manches de lignes, etc. 2° VA. mauritanica Desf., est cultivée, comme la précédente , dans le midi de l'Italie ; elle sert aux mêmes usages, et, de plus, ses ti- ges sont employées aux environs de Rome à faire des échalas. (A. R.) ARUMGAMA. bot. ph. — Nom fran- çais du genre Haronga. (S**.) ARV AN. moll. — Adanson, dans son Voyage au Sénégal , donne ce nom à une Coquille très commune au Cap-Vert, et qui appartient au genre Terebra de Lamarck. Linné l'aurait comprise dans sa troisième section des Buccines ; mais il n'a pu men- tionner cette esp. Elle a également échappé à Gmelin , à Dillwyn , et Lamarck ne la men- tionne pas non plus. Voy. vis. (Desh.) * ARVELIUS. ins. — Genre de la fa- mille des Pentatomiens , groupe des Penta- tomites , de l'ordre des Hémiptères , établi par M. Spinola ( Essai sur les Hémipt. ), et regardé par Burmeister et par nous comme une simple division du g. Acanthosoma. Ce g. ne diffère essentiellement des Acanthoso- ma que par les tarses , de trois articles , et par les antennes, dont le premier article est plus court que la tête , avec cette dernière profondément échancrée, et munie de deux épines. Le type du genre est le Cimex gla- diator Fab., du Brésil. M. Spinola rapporte encore à ce g. deux esp. offrant des carac- ARY ASA 199 tèrcs qui nous paraissent les éloigner beau- coup du type. (fiL.) ARYKXSIS. bot. — Voyez aiuh. (C. D*0.) •ARVERSIA, Cambess. , in Saint- mi. Flot: Brasil, vol. II, p. 184, tal>. lit, — Fenzl , in Endl. (ion. plant., p. 960. — Hapalosia , YVight et Arn. Prodr. J-'lor. lnd. , I , p. 558 ). bot. pu. — Genre de la famille des ParODYChiées (tribu des Poly- carpees, DG. ), auquel M. Fenzl assigne les carat t. suivants : Caliee 5-parti; segments herbacés , membraneux aux bords , égaux ou inégaux (les deux ou trois extérieurs plus longs) ; tous naviculaires, comprimés, caré- nés au dos , subcuculliformes au sommet, mutiques. Pétales 3 ou 5, insérés au fond du caliee, linéaires, très entiers, 2-dentés au som- met. Étamines 3 ou 5 , alternes avec les péta- les , et ayant même insertion que ceux-ci ; ûlets filiformes. Anthères 2-thèques, longitu- dinalement déhiscentes. Ovaire 1-loculaire , multi- ovulé; placentaire basilaire; ovules amphitropes. Style 3-parti, à stigmates re- courbés. Capsule membranacée , 1-loculai- re , 3-valve , polysperme ; valves concaves , point convolutées. Graines subfusiformes ; hile latéral , supra -médian. Embryon rec- tiligne au centre d'un périsperme un peu charnu; radicule éloignée du hile. — Her- bes annuelles (habitant la zone équatoriale), multicaules, pubescentes. Feuilles opposées ou subverticillées , étroites , accompagnées de stipules scarieuses. Fleurs fasciculées ou en corymbes : bractées scarieuses. Ce genre comprend quatre ou cinq esp., parmi les- quelles se trouvent le Polycarpon apurense Runth ; le Polycarpœa memphitica Delile, et le Pharnaceum depressum L. (Sp.) ARVICOLA, Lin. ham. — Voyez CAMPAGXOL. (A. DE Q.) ARYICOLIEXS. mam. — Famille de Tordre des Rongeurs. (A. de Q.) ARVIX. Arvensis. bot. — Qui croît dans les champs. (C. d'O.) ARYTEXE. Arytena ( ifûraewc, sor- te de coupe ou de vase), moll. — Tel est le nom que M. Oken donne bien inuti- lement au genre Arrosoir, depuis long-temps établi par Bruguière, et adopté par tous les auteurs, sous le nom de Pinicilla , et plus fréquemment encore sous celui (VAs- pergillum. Voy. arrosoir. (Desii.) ARYÏIIEXE. moll. — Voyez arytr- ne. (Desii.) ARZILLA. poiss. — L'un des noms vulgaires de la Raie miralet. Voy. ce mot. (Val.) * AS VGR/EA. bot. ph. — M. Lin- dley vient de publier sous ce nom {Bot Regist. , 1830, n. 33) un genre nouveau, dédié a M. Asa Gray, qui, conjointement avec M. Torrey , s'occupe d'une Flore gé- nérale de V Amérique du nord. Ce genre , qui fait partie de la famille des Mélantha- cées de Rob. Brown , a pour type le Vera- trum officinale de Schleehtcndal (Linnœa. VI, p. 45 ), ou Helonias officinalis Don (in Edinb. new phil. Journ. , oct. 1852, p. 234). Les caract. qui lui sont assignés sont les suivants : Les fleurs sont polygames, disposées en un long épi nu. Le calice est à six divisions profondes , linéaires , à peu près égales , épaisses , et marquées d'une fossette nectarifère à leur base. Les étami- nes , au nombre de six , sont alternative- ment un peu plus courtes , à anthères cor- diformes et presque uniloculaires. Les trois pistils sont dressés, rapprochés du centre de la fleur. L'ovaire , à une seule loge , est atténué à son sommet en un style , terminé par un stigmate excessivement petit et à peine distinct. Le fruit consiste en trois fol- licules uniloculaires très minces , s'ouvrant par toute la longueur de leur côté interne , et contenant des graines ailées d'un côté. L'espèce unique dont ce genre se compo- se , Asagrœa officinalis Lindley (Bot. Reg., 1839, n. 55), est une plante intéressante, qui paraît fournir les fruits connus sous le nom de Cévadille ou Sabadille , employés en médecine comme vermifuges. Elle est ori- ginaire du Mexique , et on la cultive en An- gleterre. C'est une plante bulbeuse ; à feuil- les étroites , carénées, graminiformes , ru- des sur les bords. La hampe est longue de plus d'un mètre. Les fleurs sont blanches. — Ce genre se distingue surtout des Helonias et Veratrum , auxquels l'espèce qui le con- stitue avait d'abord été rapportée , par les segments de son calice , qui sont excavés et nectarifères à leur base , et par la forme de ses anthères. (A. R.) ASAPHE ( àaxphç, incertain ). crust. foss. — M. Brongniart a donné ce nom à une division générique de Tordre des Tri- 200 ASA lobites, caractérisée de la manière suivante: «Corps large et assez plat; lobe moyen sail- lant et assez distinct; flancs ou lobes laté- raux ayant chacun le double de la longueur au lobe moyen. Expansions submembraneu- ses dépassant les arcs des lobes latéraux. Bouclier ( tête ) demi-circulaire, portant deux tubercules oculiformes , réticulés. Ab- domen (thorax E.) divisé en huit ou douze articles ». — Le g. Âsaphe a été générale- ment adopté par les auteurs qui ont suivi M. Brongniart dans l'étude des Crustacés fossiles ; mais les progrès de la science ont rendu nécessaires quelques modifications dans les limites , la composition et la défi- nition de ce groupe. L'ouvrage le plus ré- cent sur l'histoire naturelle des Crustacés place ce genre dans la famille des Calymé- niens , et n'y comprend plus que les Tri- lobites , dont la tête est conformée à peu près comme chez les Calymènes , le thorax trilobé et composé seulement de huit ou dix anneaux, et l'abdomen formé d'un nom- bre considérable de segments bien distincts entre eux , mais réunis par une bordure submembraneuse , qui souvent se prolonge postérieurement en forme de queue. Le corps de ces Crustacés est contractile. Leur tête est grande , et se prolonge souvent en arrière de chaque côté du thorax (ou abdo- men , suivant la nomenclature de M. Bron- gniart) ; son lobe médian est en géné- ral élargi en avant, terminé latéralement par des bords à peu près droits, et marqué, de chaque côté, par trois ou quatre petits sillons dirigés en travers, au lieu d'être obli- ques , comme chez les Calymènes. Les li- gnes jugales sont bien distinctes , et les yeux sont gros, réniformes, granulés, et très é- loignés du bord latéral des joues. Le thorax est bien distinctement trilobé , ce qui diffé- rencie ces Trilobites de ceux dont se com- pose le genre Homalonote de M. Kcenig; le lobe médian est en général très petit , et les lobes latéraux offrent vers leur milieu un petit sillon oblique , et se terminent ordi- nairement en pointe. Enfin l'abdomen est bien distinct du thorax , mais ne constitue pas un bouclier semblable a celui des Isote- les , et présente , comme ixms l'avons déjà dit , une espèce de bordure qui parait avoir de l'analogie avec celui de l'extrémité pos- térieure de la nageoire caudale des Scvlla- ASA res. Les principales esp. du g. Asaphe ains circonscrit sont VA. caudatus, VA. mucro- natus, VA. Debuchii, VA. tyrannus, et VA. grandis, trouvées dans les terrains si- luriens de l'Angleterre, de la Norwége, de l'Amérique , etc. D'autres Trilobites dé- crits par M. Brongniart, Dalman, etc., sous le nom d' Asaphe, appartiennent aux genres Isotelus, Amphyx et Nileus. (M. E.) * ASAPHES ( «ffsc fort, mais depuis confondu à tort par la plu- Ë part des auteurs avec le g. Antirrhinum , k dont il se rapproche par la structure des \ fleurs , tandis qu'il en diffère notablement I par la conformation de la capsule, qui est | subglobuleuse , chartacée , irrégulièrement ruptile , à deux loges parfaitement égales. VA. cordifolia Mœnch ( Antirrhinum Asarina L. ) constitue à elle seule le genre : cette plante, indigène de l'Europe méridio ■ nale, s'éloigne en outre des vrais Antirrhi- num par des tiges décombantes ou diffuses, ainsi que par des feuilles palmatinervées , incisées-lobées, pétiolées, toutes opposées. (Sp.) * ASARINEES. bot. ph. — C'est le nom donné par quelques auteurs aux Aris- tolochiées. ( Voy. ce mot. ) M. Link divise celles-ci en Asarinées et en Pistolochinées. (Ad. J.) ASAROIDES. bot. ph. — Synonyme d* Aristolochiées. (Ad. J.) ASABUM. bot. pu.— Voyez asaret. ASBESTE ( as£e«£©«, nom du Gecko dans Aristote). rept. — Genre établi par Fitzinger, adopté au Musée de Vienne, et admis par M. Lichtenstein ( Verz. doubl. zool. mus. Berl., p. 102) comme synonyme de celui de Phyllurus ( Cuvier, Règne ani- mal, 1817). M. Lichtenstein y range le La- certa pipiens Pall., et VA. Sthenodacty- lus, devenu depuis le genre Stenodactylus , Fitz. Pour d'autres auteurs, Ascalabotes est le nom générique des Platydactyles {Voy. ce mot), ou d'une partie d'entre eux seule- ment, et il comprend, entre autres, le Gecko fascicularis ou mauritaniens du périple méditerranéen. C'est dans ce sens que l'em- ploie M. Ch. Bonaparte ; et il est alors syn- onyme de Tarentola , Gray , et d'une des sections du genre Platydactyle de l'ouvrage de MM. Duméril et Bibron. Ce n'est qu'une ASC partie des Asealabotcs comme les compre- nait Fitiinger. (P. G.) ASCALABOTES (*««>»€©$, le Gec- ko dans Aristote). RBPT. — MM. Duméril et Bibron [Erpétologie, t. I II, p. 237) em- ploient ce mot comme synonyme de celui de Geehotiens, appliqué à une famille de Reptiles dont le Gecko du midi de l'Europe est l'espèce la plus anciennement connue. (P. G.) *ASCALABOTOIDES (cî«â>agoSj le Gecko dans Aristote ; iMfes, ressemblance). rept.— M. Fitzinger nomme ainsi la famille des Geckotiens. (P. G.) ASCALAPIIE. Ascalaphus (i««toapos, nom d'un oiseau chez les Grecs), rvs. — Genre de la famille des Myrméléoniens, groupe des Myrméléonites , de l'ordre des >'evroptèrcs, établi par Fabricius [Entom. System,), adopté depuis par tous les entomo- logistes, et confondu autrefois par Linné dans le grand genre Myrméléon. Les Ascaîaphes sont parfaitement caractérisés par des an- tennes presque aussi longues que le corps , terminées brusquement en massue ; par des palpes labiaux à peine plus longs que les maxillaires, et par des ailes plus courtes et plus larges que chez les Myrméléons. Latreille rapporte que Bonnet a observé aux environs de Genève une larve sembla- ble aux Fourmis-lions, mais qui ne marche point à reculons et ne fait point d'enton- noir, et dont l'abdomen offre à son extré- mité une plaque bifide et tronquée au bout. Il suppose que cette larve appartient à Y 'Ascalaphus italiens , propre à l'Europe méridionale. Les Ascaîaphes sont de très jolis insec- tes ayant assez l'aspect des Libellules ou Demoiselles ; ils sont nombreux en espèces et répandus dans les diverses parties du mon- de. Leurs ailes sont le plus ordinairement variées de noir et de jaune. Leur taille est à peu près la même pour toutes les espèces. Le type est VA, italiens Fab. (Bl.) * ASCALAPIIIE. Ascalaphia (de As- calaphe, nom spécifique de l'espèce type). ois. — Genre formé par M. Isidore Geof- froy Saint-Hilaire dans ses cours d'ornitho- logie au Muséum , et démembré du genre Hibou (Otus, Orner; Bubo , Savigny). Le principal caractère qui a engagé le pro- fesseur à faire ce démembrement nous pa- ASC 203 raîl consister dans la forme des ailes, qui , quoique courtes , sont construites sur le type aigu. L'espèce qui y a donné lieu est . grand Hibou à huppes courtes, Otus ascala- phus Guy., Règne animal, dernière édit., p. 541; (Jiubo ascalaphus Sav., Egypte, Ois., pi. 7>, f. 2), et Bguré depuis dans les pi. col. de Temminck, n° 57, sous le nom de Hibou à huppes courtes [Strix ascala- phus Sav.). —Celte espèce, qui fut rappor- tée d'Egypte par M. Savigny , et qu'on rencontre quelquefois en Europe, outre le caractère générique tiré de la forme des ai- les , diffère encore de nos Hiboux d'Europe par des aigrettes très courtes, placées à quelque distance en arrière des yeux; par un bec gréle , caché presque entièrement dans les poils très longs de la face. Les plumes sétacées des joues , rebroussées et courtes au dessous de l'œil , contribuent à donner au front et au sommet de la tête une forme aplatie. Les tarses sont longs et ve- lus , ainsi que les doigts , presque jusqu'à l'origine des ongles ; il n'y a que deux écail- les non duvetées à l'extrémife des doigts. La queue est de moyenne longueur et ar- rondie. Cette espèce, commune en Egypte , visite accidentellement les parties méridio- nales de la Sicile et de la Sardaigne, où quel- ques individus ont été tués, et se trouverait aussi en Ecosse, selon Pennant, qui Ta fait figurer dans sa British Zoology , plane. B, n° 3; mais ce dernier habitat est encore douteux , son apparition dans le nord ne paraissant guère probable. (Lafr.) ASCALAPHUS. ms. — Voyez asca- laphe. (C. d'O.) ASCARICIDA (Ascarides, Ascarides ; cœdo, je tue), bot. ph. — Ce nom fait allusion aux propriétés anthelmfntiqucs de l'une des espèces (Ascaricida indica Cass. — Verno- nia anthelmintica L. ) réunie aujourd'hui aux Vernonia, où elle constitue une section caractérisée par ses capitules terminaux soli- taires ou en corymbe, et dont l'involucrese compose d'écaillés foliacées appendiculées , plus ou moins étalées , et par la forme de l'aigrette qui couronne son fruit. (J. D.) ASCARIDAIRES. hblm. — Voyez ASCARIDE et ASCARÏDTENS. (P. G.) ASCARIDE Ascaris (&ax*fk, sorte de ver), iielm. — La dénomination d1 Ascarides, appliquée par Aristote à plusieurs sortes 204 ASC ASC d'animaux , et particulièremenià une esp. de Vers intestinaux , a été conservée à un g. dont cette esp. peut êire considérée comme la plus importante. Ce genre lui -môme, d'abord très nombreux en esp., a été, depuis quelques années, subdivisé en beaucoup d'autres, et la famille ou l'ordre dans lequel il prend place reçoit également les noms d'Ascaridiens, Oxycéphalés ou Nématoïdes ; quelques auteurs considèrent même les Né- matoïdes comme une classe ù part, et parmi eux nous citerons M. Ehrenberg. h1 Ascaris lumbricoides, nommé par Goëze Ascaris gigas, et par Zeder Fusaria lum- bricoides, séjourne dans les intestins de l'homme, et aussi dans la vessie et les reins. Plusieurs animaux domestiques en sont éga- lement affectés, et parmi eux les Bœufs, les Chevaux, les Anes et les Cochons. Il atta- que aussi quelques individus d'espèce dif- férente vivant au milieu de nos habita- tions ou dans les ménageries. L'Orang-ou- tang du Muséum de Paris, le Daw , espèce de Zèbre dont il y a des individus au même établissement, et un Phoque qui y vivait aussi, ont rendu des vers que leurs carac- tères ont dû faire regarder comme des Asca- rides lombricoïdes. Les Helminthes de cette espèce ont le corps épais de deux ou trois lignes, et long de six pouces à douze ou quinze ; aussi sont-ils depuis fort long-temps connus des médecins ; on les appelait an- ciennement Lumbricus ,■ et, pour les distin- guer des Tœnioïdes, ils recevaient l'épithète de teres, Lumbricus teres; quelquefois même on les regarda comme identiques aux vers de terre (g. Lumbricus) ; mais l'absence de soies ambulatoires , les trois papilles buc- cales , et beaucoup d'autres caractères , les font facilement distinguer de ces derniers , qui sont même des animaux d'une autre classe. Tyson, en 1685, avait déjà indiqué la plupart de ces différences , et cependant Brera a essayé, il y a environ trente-cinq ans , de soutenir l'opinion ridicule que les endroits où s'opère le développement des Ascarides et des Lombrics, la nourriture qu'ils y prennent et la température qu'ils y rencontrent , sont les seules causes de leurs différences de conformation. Le Stomachide de Peereboom n'est qu'un Ascaride lombri- coïde mutilé ou défiguré, et l'animal trou- vé par Treutler parmi beaucoup d'Ascari- des de ia même espèce lui est également identique, bien que , par anomalie , les val- vules de sa bouche ne fussent qu'au nom- bre de deux. L'anatomie de cet Ascaride a été faite par plusieurs auteurs, et particulièrement par Rudolphi, Cuvier, Meckel, de Blain» ville , J. Cloquet , Morren , etc. Nous en parlerons à l'article Nématoïde de ce Dictionnaire , en la comparant à celle de plusieurs autres animaux du même grou- pe , particulièrement étudiés par M. Moritz Diesing et quelques autres observateurs. Le genre Ascaride appartient à la divi- sion des Nématoïdes qui ont l'appendice mâle double. Il comprend un nombre assez considérable d'espèces. Rudolphi en con- naissait quatre-vingt-dix. Ces animaux sont tous parasites , et leur séjour habituel est à la surface du canal intestinal et de quelques autres muqueuses. On en a trouvé chez les différentes classes de Vertébrés , et spé- cialement dans les Poissons; les mâles sont incomparablement moins fréquents que les femelles. M. de Blainviîle résume ainsi les caractè- res de ce genre : Corps rigidule , élastique et un peu allongé , rond , fusoïde ou renflé au milieu et atténué à ses deux extrémités. Bouche antérieure , terminale , pourvue de trois nodosités convergentes, deux supé- rieures et une inférieure. Anus un peu avant l'extrémité postérieure et en forme de fente. Orifice de l'organe femelle au tiers antérieur ou à peu près. Organe mâle' ayant à l'exté- rieur deux spicules sans gaines. Les espèces de ce genre peuvent être par- tagées en trois groupes, suivant qu'elles ont le corps également atténué à ses deux extrémités , ou plus épais en avant ou plus épais en arrière. A chacun de ces trois groupes appartiennent des espèces à tête ai- lée ou non ailée , c'est-à-dire aplatie en arrière de la bouche , et présentant bilaté- ralement une carène saillante. (P. G.) ASCARIDES (àrxxpi&ç). I1VS. etHELM. — Aristote nomme ainsi de petits vers qui se forment, dit-il, dans le limon des puits, et, en général, dans les amas d'eau où il se dépose des terres. Ascarides pris dans ce sens est synonyme d'Empis. Le natura- liste grec appliquait aussi la dénomination d1 Ascarides à une des trois sortes de vers ASC qu'il signale dans les intestins de l'homme. Chez les modernes, elle sert encore à desi- gner une espèce de ver parasite de l'hom- me, et qui est le type d'un genre assez nombreux en espèces. Voyez ascaride. (P. G.) * ASCYRIDIEiXS (écarts, genre de Vers intestinaux), helm. — IL de Blainville {Dict.des se. >uit., t. LVII, p. 555) nomme Asniridi'ous avons analysé un échantillon que nous tenons de M. Fée ; et, soit qu'il fût imparfait , soit que nous nous y soyons mal pris, nous confessons n'avoir pas été assez heureux pour voir le double périthèce sur T. II. ASC 509 lequel est fondé le genre. Nous pensons donc , pour notre compte , qu'il ne saurait être distrait du genre Thelotrema. Voy. ce mot. (CM.) ASCIDIUM (Jmetàov, outre, utriciN le), bot. cr. — Genre de Champignons créé par Todc [Schriften der Berl. Ge- sellsch. naturf. Freunde, vol. III, p. 247), et qu'il a désigné plus tard (Fung. Meckï. p. 13) sous le nom û'Ascophora. Voy. ce mot. (LÉv.) ASCIE. Ascia ( «vxitt , opaque ). ms. — Genre de Lépidoptères diurnes établi par Scopoli, et qui comprend ceux des Polyom- mates de Latreille , qui n'ont ni queues ni taches aux ailes inférieures. Voy. polyoii- MATE. (D.) *ASCIE. Ascia ( ktxim , opaque ). dts. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Brachystomes , tribu des Syr- phides. Ce genre, établi par Mégcrle et ado- pté par Meigen, ainsi que par Latreille [Fam. natur. ), a été créé aux dépens des genres Mïlesia de Fallen et de Latreille [Gênera), Merodon de Fabricius , et Syr- phus de Panzer. Parmi les espèces rappor- tées à ce genre par M. Macquart, et dont quelques unes sont assez rares, nous ne citerons que VAsc. podagrica de Mégerle, qui est commune partout , et qui est la même espèce que le Syrphus podagricits de Panzer ou Merodon id. de Fabricius. (D.) *ASCIUM, Schreb. (ctafov, petite ou- tre), bot. th. — Syn. du genre Noran- tea, Aubl. , de la famille des Marcgravia- cées. r (Sp.) ASCLÉPÏADÉES. Asclepiadeœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones , u corolle monopétalc hypogyne, offrant les ca- ract. suivants : Calice 5-parti ou 5-fide, en général beaucoup plus court que la corolle; segments à estivation imbriquée , souvent accompagnés dans leurs sinus de petites dents. Corolle hypogyne, monopétale, ca. duque , 5-partie ou 5-fide, eampanulée urcéolée, hypocratéri- ou infundibuliforme, souvent rotacée ; segments alternant avec les lobes du calice, à estivation contournée ou valvaire , quelquefois accompagnés dans leur sinus de plis peu prononcés; tube nu ou garni d'écaillés de formes variable» i 14 210 ASC l'entrée. Étamincs 5, insérées à la base de la corolle et alternes avec les segments ; fila- ments comprimés, soudés en un tube qui embrasse étroitement les styles; ce tube porte ordinairement à sa partie externe des appen- dices simples ou composés , dont la forme varie d'un genre à l'autre. Les anthères s'ouvrent latéralement ; elles sont, dans le plus grand nombre des genres, terminées par une membrane dépendante du connectif , qui se rabat sur le sommet aplati des styles; les bords se prolongent inférieurement en deux sortes d'ailes cartilagineuses au sommet , et entre lesquelles on remarque un corpus- cule cordiforme,noir, luisant, de la base duquel partent à droite et à gauche deux filets jaunes qui , à une certaine époque , vont, en s'accroissant, se mettre en rapport avec les masses polliniques qu'elles sous- tendent soit par leur base (masses pollini- ques dressées), soit par leur sommet (masses polliniques pendantes). Il résulte de cette singulière disposition qu'en détachant le corpuscule situé entre chaque anthère on en- lève avec lui , et sous la forme d'une petite balance, deux masses polliniques qui appar- tiennent à deux anthères distinctes. Celles-ci sont biloculaires , et, suivant leurs formes plus ou moins allongées dans le sens de la longueur ou de la largeur , ces loges s'ou- vrent longitudinalement ou transversale- ment (Gonolobées). Les masses polliniques sont généralement en forme de fuseau ou de petite massue plus ou moins comprimée ; îependant, dans les Périplocées, le pollen est îranuleux et les grains sont réunis 4 par 4; lans les Sécamonées , les masses polliniques , au lieu de former un corps unique dans chacune des loges , sont disposées par petits groupes. Les ovaires sessiles , géminés , su- perposés suivant l'axe , entourés à leur base d'un disque hypogynique , sont indépen- dants ou soudés en un seul par leur face ventrale, qui porte de nombreux ovules ana- tropes. Les styles plus ou moins allongés se dilatent au sommet en un plateau charnu , dont la forme générale présente un nombre infini de modifications secondaires. On s'est contenté jusqu'ici d'en signaler deux princi pales et d'indiquer le cas où cet organe est mousse ou terminé en pointe : dans l'un ou l'autre cas, on distingue toujours une divi- sion plus ou moins profonde qui indique ASC l'origine binaire des deux corps dont il ré- sulte. C'est à la face inférieure et en sur- plomb du plateau que se trouve la portion stigmatique, la seule qui serve à la trans- mission des tubes polliniques; c'est égale- ment à chacun des angles de ce plateau que se trouvent les corpuscules qui supportent les masses polliniques. Les fruits , auxquels on a donné le nom de follicules, s'ouvrent par leur face ventrale et laissent échapper à leur maturité des graines munies d'une ai- grette. Ces follicules géminés, ou solitaires par avortement , sont lisses ou couverts de prolongements spiniformes, mous ; leur con- sistance varie : en général elle présente celle du parchemin ; cependant elle acquiert parfois celle d'un corps ligneux. On trouve tous les intermédiaires entre ces deux degrés; aussi arrive-t-il que plusieurs d'entre eux sont charnus et susceptibles d'être mangés. Les graines sont obovales, entières ou den- ticulées, comprimées, imbriquées ; leur test, membraneux , cartilagineux ou subéreux, forme un rebord circulaire, échancré à la place du hile et du micropyle , d'où part le bouquet de soies ténues qu'il est très rare de Yoir manquer. Le périsperme, charnu, forme en général une mince couche qui en- toure un embryon axile à radicule supérieure, et à cotylédons piano-convexes ou plus fré- quemment foliacés ; la plumule est invisible. A. L. de Jussieu réunissait les plantes qui constituent cette famille à celle des Apocy- nées : elles y formaient en majeure partie une section caractérisée par ses ovaires gé- minés, ses fruits biloculaires renfermant des graines pourvues d'une aigrette vers leur hile ou point d'attache. Plus tard , M. R. Brown éleva au rang de famille les deux groupes établis par de Jussieu , et donna à ce- lui qui nous occupe le nom d'Asclépiadées , s'appuyant, pour fonder cette dernière, sur la forme de la corolle, la présence d'une rangée d'appendices soudés aux filets des étamines, qui, eux-mêmes réunis en colonne, embrassent étroitement les styles pour faire corps avec leur sommet dilaté ; mais c'est principalement sur la singulière organisa- tion des anthères et des masses polliniques solides que repose la division des Asclépia- dées. Toutefois cette séparation, quoique gé- néralement admise, n'est pas très facile à li- miter ; car le groupe des Périplocées, par son ASC ASC SU pollen granuleux , semble établir la con- nexion des Apocynées avec les Asclépiadées, et ne laisser ainsi que de bien faibles caractè- res pour leur distinction. Les Asclépiadées sont, de toutes les fa- milles à corolles monopctales, celle dont l'appareil staminal présente le plus de com- plication. On a souvent comparé la struc- ture de leurs Heurs à celle des Orchidées, et cette comparaison ne manque pas de jus- tesse, car 00 s'est servi, dans Tune comme dans l'autre , de la disposition des granules polliniques libres ou reunis en masse pour établir dans ces groupes les divisions pri- maires, divisions auxquelles, dans les Asclé- piadées, sont venues se joindre, pour réta- blissement des genres , les innombrables formes que fournit la couronne staminale, de même qu'on s'est servi de celles du la- belle , et de Fadlierence des parties de la fleur au gynostème, pour créer les genres d'Orchidées. L'organisation si bizarre et si compliquée, et, par suite, la difficulté d'expliquer le mode de fécondation dans les Asclépiadées, a fixé à diverses époques l'attention des plus célè- bres botanistes. 9L R. Brovvn , comme en tant d'autres circonstances, est celui qui a le plus contribué à étendre nos connaissan- ces à ce sujet, d'abord par son travail géné- ral de classification, puis, plus tard, par ses belles recherches sur le mode d'imprégna- tion de l'ovule de cette famille, recherches entreprises à la même époque et poursui- vies avec un égal succès par M. Ad. Bron- gniart. Les Asclépiadées sont des plantes herba- cées, charnues ou frutescentes, souvent vo- iUbiles ; à feuilles opposées, simples, indi- vises, toujours entières, membraneuses ou charnues; à inflorescence généralement in- terpétiolaire , multiflore , quelquefois uniflo- re, en ombelles, capitules, cymes ou pani- cules, dans lesquels les fleurs sont accompa- gnées de 3 bractéoles subulécs, très rarement développées. Elles habitent principalement les régions tropicales des deux continents, mais quelques genres se trouvent appartenir exclusivement à certaines parties du globe : ainsi les nombreuses esp. du g. Asclepias sont particulières au Nouveau-Monde, tandis que les Gomphocarpus, également très nom- breux en espèces et à peine différents do précédent, habitent presque exclusivement la région australe de l'Afrique. En général , les Asclépiadées sont comprises entre le 59° lat. boréale et le 58° lat. australe. La sectioo à masses polliniques dressées se trouve li- mitée à l'ancien continent , et ce n'est que par exception qu'on rencontre aux Antilles une esp. de ce groupe. J'ai donné, dans mes Études sur les genres et espèces d" Asclépia- dées, des tableaux qui résument la distribu- tion géographique des genres et des sections de cette famille, tableaux auxquels on pour- ra recourir pour se faire une idée générale à ce sujet. Les racines de plusieurs plantes de cette famille jouissent de propriétés émétiques; leur suc abondant sert à faire une sorte de caoutchouc, et l'on attribue à celui des esp. de Calotropis des propriétés antisyphiliti- ques des plus prononcées. Les travaux les plus complets dont les Asclépiadées aient été l'objet sont ceux de M. R. Brown , insérés dans les Wernerian Trans., I, p. 12, 1809, et Trans. Lin. Soc. celui de M. Wight pour les espèces de l'In de ; enfin le mémoire que j'ai inséré dan les Ann. des se. nat. , t. IX , 1837 , et dani lequel j'ai donné des analyses florales de* principaux genres. Le partage des Asclépiadées en 3 tribus , dont le principal caract. distinctif est em- prunté à la position des masses polliniques, qui sont dressées, horizontales ou pendantes, appartient à M. Brown. Cette dernière , qui renferme la plus grande partie des gen- res, a été elle-même subdivisée en plusieurs sections d'après des considérations tirées de la forme des couronnes staminales; enfin la première tribu, celle à masses polliniques dressées, se divise en deux sections suivant que les anthères sont mutiques ou terminées par un appendice. GEMIES. 1" Tribu. — Masses polliniques dres- sées. CÉROPÉGIÉES : Cerupegia , L. R. Br. ; Piaranthus, R. Br. ; Huernia, R.Br.; Apteranthes, Mik. ; Hutchinia, W. et A. ; Stapelia, L. ; Bucerosia, W. et A. ; Erio- petalum, W. et A. ; Caralluma, R. Br. ; Heterostemma, W. et A. ; Sisyranthm, E. Mey. ; Microstemma, R. Br. ; Brachy- slelma, R. Br. : Orthanthera , W. et A. * 2 ASC Leptadenia, R. Br. ; Hoya, II. Br. ; Cen- trostemma, Decaisn. ; Asterostemma , De- caisn. ; Tenaris, E. Mey. ; Cosmostigma , W. et A. ; Pterostelma , W. et A. ; P/i?/so- sfefma ,Wight; Sarcolobus , R. Br.; Gy- tnncmafll. Br.; Leptostemma, Bl. ; Stepha- nolis, PL Th.; Marsdenia, R. Br.; Perau- fan'a, L. ; Baxtcra , Reichb. ; Micro- loma, R. Br. ; Parapodium, E. Mey. ; Me- tasîelma, R. Br. ; Schubertia , Mart. ; Di- schidia, R. Br. 2e Tribu. — ilfasses polliniqucs horizon- tales. GONOLOBÉES : Gonoïoôws, L. L.-C. Rich. ; Fischeria , DC ; Tweedia , Hook. et A.; Lachnostoma, H. B. R. ; Matelea, Aubl.; Dregea, E. Mey. ; Tylophora,K. Br. 5e Tribu. — Masses polliniques pendan- tes supportées par des processus ailés ac- compagnés latéralement d'un corpuscu- le corné. OXYPÉTALÉES : Calostigma, Decaisn. ; Oxypetalwm, R. Br. ; Schizo- stemma, Decaisn.; Morrenia, Lindl.; Arau- jia, Brot. 4e Tribu. — Masses polliniques pendan- tes. ASCLÉPIÀDÉES VRAIES : Asclepias, L. ; Gomphocarpus , R. Br. ; Lagarinthus , E. Mey. ; Pachycarpus , E. Mey. ; Xysmalo- bium , R. Br. ; Acerates, Eli. ; Podostigma, Eli.; Hybanlhera , Endl.; Brachylepis, Hook. et Arn. ; Enslenia , INutt. ; Otaria , H. B. R. ; Pentarhinum , E. Mey.; Aspido- glossum, E. Mey. ; Sonninia, Reichb. ; £To- lostemma, R. Br. ; Cynanchum, L. ; Endo- ÏÏopis , Endl. ; Cynoctonum, E. Mey. ; P?/c- jLoneurum , Decaisn. ; Fockea, Endl. ; Stein- heilia, Decaisn.; Glossonema , Decaisn.; Schizoglossum , E. Mey. ; Vincetoxicum , Mœnch. ; Cordylogyne , E. Mey.; Soleno- stemma, Hayn. ; Glossostephanus, E. Mey.'; Metaplexis , R. Br. ; Seulera, Reichb.; Rhyssolobiun, E. Mey. ; Kanahia, R. Br. ; Sarcostemma, R. Br.; Raphistemma, Wall.; Philibertia, H. B. R. ; Calotropis, R. Br. ; Pentatropis, R. Br. ; Iphisia, W. et A. ; Oxystelma, R. Br, ; Pantasachme, Wall. ; Eustegia, R. Br. ; Dœmia, R. Br. ; Ditassa, R. Br. ; Decanema, Decaisn. ; Astephanus, R. Br. ; Hœmax , E. Mey. 5e Tribu. — Masses polliniques granu- leuses, granules A-lobés. PÉRIPLOGÉES : Cryptostegia, R. Br. ; Periploca, L. ; .Fm- laysonia, Wall. ; Streplocaulon, W. et A. ; Gymnanthera, R. Br. ; Decalepis, W. et ASC A. ; Brachylepis, W. et A. ; Hemidesmus, R. Br. ; — * Lepistoma , Bl. ; Phyllanthe- ra, Bl. 6e Tribu. —Anthère 4-loculaire, masses polliniqucs 20, appliquées 4 par 4 aw som- met des corpuscules. SÉCAMONÉES : Seca- mone, R. Br. ; Toxocarpus, W. et A. ; Go- niostemma, W. et A. (J. D.) ASCLEPIAS (nom d'Esculape). bot. ph. — Toutes les espèces de ce genre sont originaires du Nouveau-Monde; elles s'é- tendent , des parties tempérées , où elles croissent en plus grand nombre, jusqu'au delà des tropiques. Ce sont des herbes vivaces , à feuilles op- posées ou verticillées , à ombelles interpé- tiolaires ou rarement terminales. Ce genre a pour caract. : Calice 5-parti. Corolle 5- partite , à segments réfléchis. Couronne sta- minale 3-phylle ; folioles en cornets munis à l'intérieur d'une sorte de corne plus ou moins longue , faisant constamment saillie en dehors des cornets et dépassant même par- fois le sommet du style , sur lequel elles se courbent en général. — Plusieurs Asclepias se cultivent dans les parterres comme plan- tes d'ornement. Une d'entre elles s'est pro- pagée sur tous les points du globe entre les tropiques : c'est VA. curassavica. Une autre, VA. syriaca L., se rencontre dans certaines parties de l'Europe, où on la désigne sous le nom (PApocyn à ouate soyeuse , coton sau- vage, plante à soie, etc., à cause des soies qui surmontent les graines, et dont on a cher- ché à tirer parti pour en former des étoffes On en a, en effet, fabriqué des velours, des molletons, etc.; mais d'un côté le bon mar- ché du coton ordinaire, et de l'autre la rareté de la matière fournie par l'Asclépiade, dont la culture a toujours été fort restreinte, ont ar- rêté les spéculations manufacturières à son égard. On avait également cherché à utili- ser les tiges de cette plante en les faisant rouir comme celles du chanvre. C'est en Silésie que les principaux essais de culture ont été tentés. En 1772, on en voyait, aux environs de Liegnitz, une plantation d'envi- ron 100,000 pieds. — L'épithète de syriaca appliquée à cette plante est complètement inexacte, car cette espèce, comme toutes ses congénères, est originaire des États-Unis d'Amérique. ( J. D. ) *ASCLERA(àpriv.; vxhpis, dur), iks. ASC — Genre de Coléoptères bétéromères , fa- mille des Sténélyres, établi par M. Dejean, dans la troisième édition de son Catalogue , aux dépens des Œdémères. il y rapporte -2\ espères, dont U exotiques et 5 d'Europe, parmi lesquelles nous citerons celles qui ont été décrites par Fabr. , savoir : A. SOtt- guinorollis , A. avrulcsci'iis , A. thalassina et A. viridissima. Les deux premières se troment aux environs de Paris, la troisième en Autriche et la quatrième en Suède. Les Asclcra, places par M. Dejcan entre les Na- eerdêt et les Anogcodes, se distinguent des premiers par leurs eh très oblongues , et des seconds par l'écusson, qui, chez les AscJcra, est de moyenne grandeur, régu- lièrement arrondi et déprimé au milieu , tandis qu'il est prolongé et anguleux chez les Anogcodes. Yoy. inacerdes et anog- codes. (D. et C.) * ASCLERES. Ascleria (« priv. ; «>n- côi, dur , c'est-à-dire sans pièces dures ou charnues), zoopii. — Sous-ordre des Poly- stomes de M. Raflnesque. Il comprend les Zoanthes , les Sinoïques , les Vérétilles, les Pennatules, les Encrines, etc., réunion d'ani- maux qui n'ont pas la moindre analogie en- tre eux. (P. G) ASCOBOLUS (à7X55, outre; /So7o; , l'action de jeter), bot. cr. — Persoon [Obs. mycol., t. I , p. 33 , tab. 4 , Og. 3-6 ) a don- né ce nom au Feziza stercoraria Bull. , et à d'autres espèces voisines. Le réceptacle est charnu , hémisphérique pézizoïde , et son hymenium formé de thèques , dont quelques unes font saillie : elles renferment huit spores et une humeur aqueuse. Ce genre ne diffère véritablement pas des Pé- zizes, si ce n'est par les saillies que quelques thèques forment à la surface de l'hyme- nium , et qui ressemblent à de petits points noirs. Si l'on cherche à expliquer comment les thèques sortent, on est fort embarrassé; car on ne distingue aucun organe qui les pousse en avant; mais une tranche d'hy- menium coupée verticalement et soumise au microscope montre qu'elles se déta- chent spontanément du réceptacle et qu'el- les sont chassées dehors par la pression que les thèques exercent par leur développe- ment les unes sur les autres. Peut-être dans les autres Pézizes en est-il de même; mais ASC 213 comme les thèques et les spores sont blan- ches, on ne s'aperçoit pas de leur déplace- ment. LWscoboîus furfuracens (Peziza fimeta- ria Bull.) croît très abondamment sur la fiente des animaux ruminants, et principa- lement sur celle des Bœufs. On y voit très bien le phénomène dont j'ai parlé. LMsco- bolus trifolii de Bivona Bernardi , qu'on trouve très fréquemment sur les feuilles de la Luzerne et du Trèfle, me paraît plutôt appartenir au genre Phacidium, parce que sa marge est ordinairement garnie de dents. (LÉv.) *ASCOCIIYTA {à**ii, utricule, thè- que; yy-ôç, soluble). bot. cr. — Mademoi- selle Libert de Malmédy (Cryptogames des Ardennes), avantageusement connue par plusieurs travaux intéressants en botanique et surtout en cryptogamic, a donné ce nom à de petits Champignons parasites qui se développent sur les feuilles de plusieurs ar- bres. Les caractères de ce genre sont très obscurs, ce qui tient à la petitesse des es- pèces qui le composent. En effet, ils ne ma- nifestent leur présence que par une déco- loration très limitée de la feuille, qu'on prendrait plutôt pour la suite d'une piqûre d'insectes , et par un petit amas de spores qui forme une légère saillie pointue, visible seulement à l'aide d'une forte loupe. Les réceptacles sont membraneux , punctifor- mes , cachés dans l'épaisseur des feuilles; leur nucléus est blanc, compose de spores ovales, linéaires, simples ou cloisonnées, mêlées avec une substance gommeuse, dans laquelle elles paraissent dissoutes , et qui sortent sous forme de fil très court par un ostiole qu'on devine plutôt qu'on ne le voit. La découverte de ce genre, assez nombreux en espèces , fait honneur à la perspicacité de son auteur. L'espèce la plus commune se rencontre au commencement de l'au- tomne sur les feuilles de VAcer campestre , alors toutes couvertes de petites taches or- biculaircs , brunes et sèches. (LÉv.) * ASCOGASTEU (à«o$, sac; yoerv, ventre), iîss. — Genre de la famille des Ichneumoniens, tribu des Braconidcs, de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Wcsmaél ( Monog. des Bracon. de lielg. ), et adopté par nous ( Ilist. des anim. art., t. V ). Ce genre , très voisin des Siyalphm, 214 ASC Lat. ; et Chelonus, Jurine , s'en distingue surtout par les yeux glabres et par les ailes pourvues de trois cellules cubitales, avec une nervure séparant la première cellule cubitale de la discoïdale externe. Les espèces de ce genre sont de petite taille et peu nombreuses : les unes ont les jambes intermédiaires droites , et la cellule radiale nullement divisée ; c'est notre pre- mière division du genre, ou les vrais Asco- gaster de Wesmaël ; les autres ont les jam- bes intermédiaires sinueuses et la cellule radiale divisée par une nervure peu appa- rente. Elles forment notre seconde division du même genre , ou le g. Phanerotoma de Wesmaël. Le type qui appartient à notre première division est VA. rufipes ( Chelonus rufipes Lat. ) , répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) * ASCOMYCETES. Ascomycetes ( «ff- xo's, outre ; fivxiM, champignon), bot. cr. — Nom donné par Fries à une sous -classe de Champignons, dont les sporidies sont ren- fermées dans des élytres. (C. d'O.) ASCOMYS , Lichtenst. mam. — Voyez hamster. (A. de Q.) ASCOPHORA («axes, outre, vésicule: yé/flw , je porte), bot. cr. — Tode (Fung. Mikl., p. 15) a donné ce nom à un Champi- gnon de l'ordre des Mucédinées qu'il carac- térise ainsi : Champignon droit , stipité. Ca- pitule globuleux, oblong, dilaté, opaque, élastique ; fructification extérieure , stipe sé- tacé. On le prendrait à l'œil nu pour le Mu- cor mucedo L. ; mais il en diffère, en ce que la vésicule se détache circulairement à sa partie inférieure du pédicelle, et forme ainsi un petit chapeau qui ressemble à une cupule renversée. Selon Tode , cette séparation au- rait lieu brusquement avec élasticité , et les spores seraient dispersées dans ce moment. Tous les auteurs ont pu voir ce petit cham- pignon , mais tous n'ont pas adopté cette explication. MM. Martius, Chevalier, et au- tres auteurs , pensent que la vésicule ren- ferme , au contraire, les spores dans sa ca- vité; qu'elle s'ouvre au sommet et que ses bords se réfléchissent en bas , de sorte que les spores ne deviennent externes que par accident. Ditmar et le professeur Link croient que la partie supérieure de la vési- cule disparaît, et que l'inférieure seule per- ASC siste. Enfin , M. Corda , dans la description de VAscophora candelabrum (Icon.fung., t. I, p. 15, tab. 2, fig. 44), a décrit et fi- guré un nouvel organe qu'il nomme colu- melle , qui se trouve à l'extrémité du pédi- cule. Sa face externe est couverte de spores et cachée dans la vésicule elle-même, qui se sépare du pédicule à l'époque de la ma- turité, et persiste à son extrémité. Quoique je n'aie pas vu cette columelle , j'avoue que cette explication me paraît probable, car je n'ai jamais pu saisir le moment du ren- versement ni vu la déchirure de la partie supérieure de la vésicule. Ce genre de Champignons , malgré sa fréquence , est encore loin d'être parfaitement connu , et demande à être étudié de nouveau. L'^sco- phora mucedo , l'espèce la plus répandue , croît sur les matières animales et végétales, sur la vieille colle de farine , dans les cavi- tés du pain , etc. Elle forme de petites forêts dont tous les individus sont bien distincts ; le pédicelle est simple , cloisonné , surmon- té d'une vésicule d'abord aqueuse , puis noire et solide , qui s'ouvre circulairement à sa partie inférieure en se détachant du pédicelle , et laisse tomber des spores nom- breuses, globuleuses, transparentes, et d'un assez gros volume. (LÉv.) * ASCOPHORE^E (ërxàç, outre , utri- cule ; mum et aux My- riandni. (Sp.) ASCYRON, Tourn. (won L.) (as/v/îov, millepertuis), bot. pu. — Genre inadmis- sible et absolument artificiel; il a été fondé sur plusieurs Hypéricacées appartenant à divers genres de cette famille , et il corres- pond à peu près à la section également in- admissible établie par M. Choisy, dans le g. Hypericum, sous le nom d'Ascyreia. (Sp.) ASCYRUM, L. ; Spach (Hist. des Plan- tes phan., vol. V, p. 34G ; id. TSouv. Ann. des se. nat., vol. V, p. 368) (uc/.vpov, milleper- tuis ). bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricacées (tribu des Hypéricées , sous- tribu des Ascyrinées, Spach), offrant les ca- ractères suivants : Calice de 4 sépales 2-sé- riés, opposés-croisés ; les 2 extérieurs ( l'un supérieur , l'autre inférieur ) valvaires en estivation , et, après la floraison, beaucoup plus grands, subcordiformes, finement 3-ou 5-nervés; les 2 intérieurs (latéraux) très étroits ou squamuliformes , petits , un peu divergents. Pétales 4 , non persistants , iné- quilatéraux , inégaux , obliquement acumi- nés. Étamines en nombre indéterminé (en général de 60 à 100, rarement de 9 à 24), persistantes , à peine monadelphes par leur base ; filets capillaires; anthères minimes, réniformes-didymes. Ovaire 1-loculaire, 2-à 4-style ; placentaires suturaux, en même nombre que les styles ; ovules horizontaux, anatropes, 2-sériés sur chaque placentaire. Styles subulés ou filiformes, courts, conni- vents ou recourbés ; stigmates minimes , tronqués. Capsule finement striée , 1-locu- laire , 2 - à 4-valve, polysperme , recouverte par le calice. Placentaires filiformes ou la- melliformes, intervalvaires, persistant après la déhiscence, ainsi que les valves. Graines minimes , cylindracées , apiculées aux deur bouts , finement scrobiculécs. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Rameaux et ramules ancipités , anguleux , articulés , feuillus. Feuilles coriaces , persistantes , très entiè- res, sessiles ( souvent amplexicaules), ac- compagnées, de chaque côté de leur base, d'une glandule globuleuse ou dentiforme , 816 ASE ASE ponctuées (ainsi que les sépales) de vésicu- les transparentes. Pédoncules dichotoméai- res et terminaux, ou axillaires et termi- naux, solitaires ou ternes , 1-flores , 2-brac- téolés , 4 - èdres , soit courts et raides , soit filiformes et rabattus après la florai- son. Pédicelles en cymules. Bractéoles mi- nimes , subulées. Sépales et pétales dis- posés en croix renversée. Corolle et étami- nes jaunes. Capsule soit comprimée et 2- valve , soit subcylindrique , 3 - ou 4-sulquée et 5 - ou 4-valve. — Ce genre appartient aux régions chaudes de l'Amérique septentrio- nale ; on en connaît une dizaine d'espèces. VA. amplexicaule Michx. , et VA. stans Michx., se font remarquer par l'élégance de leurs fleurs. (Sp.) * ASEÎMOTRÏCHUM [â priv. ; trç- «eîbv, signe; 0/9»?, poil, filament), bot. cr. — Corda ( Voyez Sturm , Flor. Germ. Beft., XII, p. 43, tab. 22) a décrit et figu- ré sous ce nom un genre de Champignons appartenant à ses Psilionacées (Icon. Fung., t. I , p. 17 ) , ainsi caractérisé : Filaments droits , réunis en faisceaux, de forme varia- ble , continus, presque transparents, par- semés de spores continues , fusiformes , et de petites masses vésiculeuses , diapha- nes et colorées. ISAseimotrichum ossium Cord. forme sur les os de petits groupes dont les filaments sont bruns , les spores blanches , aiguës aux deux extrémités ; les vésicules sont jaunes et polymorphes. Je ne connais ce genre que d'après la description de l'auteur. (LÉv.) ASELLE. Asellus. crust. —Geoffroy a donné ce nom à un petit Crustacé d'eau dou- ce , qui est devenu le type d'une division gé- nérique de l'ordre des Isopodes, et qui avait été confondu jusque alors avec les Cloportes et les Cymothoés. Dans la méthode de clas- sification de M. Milne Edwards, le g. Aselle prend place dans la section des Isopodes marcheurs, famille des Asellotes , tribu des Homopodes, et se distingue des autres gen- res de la même tribu par les caractères suivants : Antennes internes beaucoup plus courtes que les externes. Pattes de la pre- mière paire subehéliformes. Abdomen com- posé seulement d'un article ; fausses pattes de la dernière paire ayant la forme d'appendi- ces allongés, terminés par deux articles styli- formes. — Il est aussi à noter que l'abdomen porte en dessous deux lames operculaires sous lesquelles sont logées les fausses pattes branchiales. — L' Aselle vulgaire est très commun dans les eaux douces et stagnantes de la France; Say en décrit deux autres espèces propres à l'Amérique septentrionale. (M. E.) ASELLIDES. crust. — Leach et La- marck ont désigné ainsi une division de Crustacés , renfermant les Aselles , les Ido- tées, les Sphéromes, les Cymothoés, lesBo- pyres, etc. ( M. E. ) ASELLOTES. crust. — Famille de la division des Isopodes marcheurs, carac- térisée par la conformation de l'abdomen , dont le dernier article est grandet scutifor- me, et dont les fausses pattes postérieures sont terminées par des appendices stylifor- mes lesquels se prolongent en manière de queue. Le corps de ces Crustacés est plus ou moins allongé et souvent presque linéaire ; les antennes de la première paire sont très petites, mais faciles à voir et insérées près de la ligne médiane ; enfin la conformation des pattes varie , et les caractères tirés de ces organes servent de base à la division de cette famille en deux tribus, savoir : 1° Les Asellotes hétéropodes, dont les pat- tes de la première paire sont terminées pav une maindidactyle; 2° Les Asellotes homopodes, dont les pat- tes de la première paire sont semblables aux autres, ou seulement subehéliformes et ter- minées par une petite griffe. La première de ces tribus comprend les genres Apseude, Rhoé, et Tanaïs. La tribu des Asellotes homopodes se compose des genres Limnorie, Aselle, Jœra, Jœridine et Oniscode. (M. E.) ASELLUS. poiss. — Nom par lequel les Latins ont traduit la dénomination grec- que d'Oniskos , et qu'ils appliquaient peut- être à l'un des Gades de la Méditerranée. On l'a transporté, sans trop de fondement, à l'espèce que nous appelons aujourd'hui églefin ( Gadus œglefinus ). Voy. ce mot. (VAL.) *ASEMNIS, C (âse^vos, sans éclat), uvs. — Genre de Coléoptères tétramères , famil- le des Longicornes , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , et dont il n'a pas publié les caractères. Il le fonde sur une seule espèce, dont il ignore la patrie, ASE •4 qu'il rapporte avec doute à la Saperda unieolor de Fabririus. D'après cette indi- cation , H genre appartiendrait à la famille des Lamiaires de M. Serville. (D. et C.) * ASEMUM ( x~woi, qui ne porte au- cun signe ). rss. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longioornes , tribu des Cerambveins , établi par Kschscholtz (Bulletin de la Soc. iinp. de Moscou, vol. II. I8B0, p. 60 ) , et auquel il rapporte 5 es- pèces : Callidium rusticum Fabr., Callid. striatum id., et Asemum atrum Esch. M. Serville , dans sa Monographie des Longi- cornes ( Ann. de la Soc. ent. de France , t. III , 1834 , p. 79 ) , a adopté ce genre ; mais il le fonde sur d'autres caractères qu'Escbscholtz , et n'y comprend pas le Callidium 7'usticum , dont il fait le type d'un autre g. auquel il donne le nom &Ar- hopalus. M. Dejean comprend cette même espèce dans son g. Criocephalum. Voy. ces deux mots. (D. et C.) * ASEMUS (uarifioç , qui ne porte aucun signe). — Sous-genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides , établi par Sehoenherr ( Curculionid. dispos, me- ihod. , etc. , p. 129 ) pour y placer les Cur- cul. rusticus et chloroleucus Wiedem., qu'il a compris , depuis , dans le g. Tanymecus de Germar. Voy. ce mot. (D. et C.) ASEPHANANTHES (faute d'ortho- graphe ou d'impression ). bot. pu. — Voyez IlIlllIMIlUHIHlB (Sp.) * A SE PI S. ANisÉL.-— Genre deSerpulai- res voisin des Spirorbes. M. Rafinesque {Anal, de la nat., p. 157) l'indique sans le décrire. (P. G.) ASEROE ( àmpfa dégoûtant ). bot. cr. — Labillardière (Voyage aux terres au- strales , p. 145) a décrit sous ce nom un champignon voisin du g. Phallus. La volve est globuleuse, marquée de sillons; le ré- ceptacle est étalé, divisé en rayons biûdes , et supporté par un pédicule long , ouvert à son sommet. VAseroe rubra, la seule espè- ce qu'on connaisse a le pédicule rouge. L'auteur l'a trouvée en masse dans les fo- rêts, parmi les Mousses, dans la terre de Yan-Diemen. — Ce genre me paraît avoir les plus grands rapports avec le g. Pentaci- na d'Endlicher; mais, dans celui-ci, les rayons, au lieu d'être biQdes, sont simples. Si ma conjecture est vraie , l'hjnienium , t. n. AS1 217 dont Labillardière n'a pas parlé , devrait être placé sur la face interne des rayons , tandis que , dans les autres Phalloïdécs , il recouvre la face externe du réceptacle. (LÉv.) * ASEXE ( à priv. ; sexus , sexe ). bot- CR. — Nom hybride employé par Adanson dans ses Familles desplantes pour désigner les végétaux qui n'ont pas de sexe , comme les Lichens , les Algues , les Champignons et les autres Cryptogames. Ce mot n'a pas été adopté ; pourtant , Gœrtner s'est servi de celui tfAsexualis, en lui donnant le mê- me sens. Voy. agames. (Lév.) ASFUR. poiss. — Ce nom, qui signifie Moineau , a été employé par Forskal comme épithète de son Chœtodon As fur. M. de La- cépède a cru devoir le placer parmi ses Pomacanthesj mais le fait est que l'espèce appartient à ses Holacanthes. Voy. ce mot. (Val.) *ASIATIQUES. arach.— M. Walcke- naër nomme ainsi une petite division de son genre attus. Voy. ce mot. (Bl.) ASIDA (étymologie inconnue), evs. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes , tribu des Blapsides , établi par Latreille aux dépens du genre Opatrum de Fabricius, et auquel il assigne pour ca- ractères : Étuis soudés. Palpes maxillaires terminés par un article plus grand , trian- gulaire. Menton large, recouvrant la base des mâchoires. Les deux derniers articles des antennes réunis en un bouton ; le termi- nal plus petit. M. Solier, dans son Essai sur les Collaptérides, place ce genre dans sa tribu des Asidites , et le caractérise d'une manière beaucoup plus détaillée. Il partage en deux divisions les quarante-deux espèces qu'il y rapporte. La première comprend celles qui ont les élytres couvertes d'éléva- tions costiformes très irrégulières, fortement sinueuses ou interrompues , fortement gra- nuleuses, et le plus souvent couvertes de pe- tits poils serrés ; le tergum du prothorax plus ou moins prolongé en lobe dans le mi- lieu de sa base , l'écusson peu saillant. La seconde se compose de celles qui ont les é- lytres sans côtes ni élévations sensibles, ou avec des côtes longitudinales droites, ni in- terrompues ni sinueuses, lisses ou peu tu- berculeuses ; le tergum du prothorax sub- tronqué, ou à peine saillant, en lobe, au mi' 14* 218 ASI lieu de sa base ; la saillie de l'écusson beau- coup plus prononcée. Les Asides sont toutes propres à l'ancien continent; on ne les trouve que dans les endroits chauds et sablonneux. M. Dejean, dans son dernier Catalogue , en mentionne quarante-quatre espèces, dont huit d'Afrique et les autres d'Europe. Nous n'en citerons qu'une, VÂsida grisea (Asidum griseum Fabr.). C'est la seule qui se trouve aux en- virons de Paris. (D.) * ASIDITES. ins. — Groupe de la tri- bu des Blapsidaires, famille des Mélasomes , ordre des Coléoptères hétéromères, établi par M. Delaporte (Hist. naturelle des Colé- opt., faisant suite au Buffon-Duménil, t. II, p. 205), et qui se compose des g. Zopherus, Asida, Pelecyphorus, Microschatia, Mach- la, Scotynus et Platynotus. Ces sept g. ont pour caract. communs : Menton grand , cor- diforme, occupant transversalement la ma- jeure partie du dessous de la tête. Corselet à rebords latéraux très grands. Tarses simples dans les deux sexes. Ces insectes habitent de préférence les endroits secs et arides, et par- ticipent souvent de la couleur du terrain où ils vivent. Ils sont en général de couleur cendrée. La tribu des asidites , suivant M. Solier (Ann. de la Soc. entom. de France , t. V, p. 403), se compose de neuf genres, dont voici les noms : Asida, Pelecyphorus, Microschatia , Machla, Stenoides , Steno- morpha, Cardigenius, Scotinus , Hetero- scelis. Voy. ces mots. (D.) ASILE, ois. — Nom sous lequel Ari- stote, et, d'après lui, plusieurs ornithologis- tes ont désigné le Pouillot , Motacilla Tro- chilus , Gm. Voy. sylyie-pouillot. (C. D'O.) ASILE. Asilus (Mouche qui tourmente les bestiaux , suivant Virgile et Pline), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques. Ce genre , établi par Linné , a été adopté depuis par tous les auteurs; mais il est de- venu si nombreux en espèces , qu'on a senti la nécessité de le diviser en plusieurs genres. Latreille est le premier qui ait fait cette di- vision en convertissant le genre de Linné d'abord en une famille sous le nom d'Asili- ques (gênera), ensuite en une tribu du même nom, faisant partie de sa famille des Tany- ASI stomes (Fam. natur.). C'est dans cet état de choses que M. Macquart a adopté le genre Asile, qui se trouve aujourd'hui très re- streint, et qu'il caractérise ainsi : Lèvre su- périeure tronquée obliquement ; premier article des antennes un peu allongé ; troisiè- me long, subulé, comprimé ; style sétacé, un peu allongé, de deux articles. Abdomen al- longé, rétréci postérieurement; organe co- pulateur grand chez le mâle ; tarière com- primée, bivalve chez la femelle. Cellule mar- ginale des ailes ordinairement petite , quel- quefois plus longue que la première ; qua- trième cellule postérieure fermée. Des trente- huit espèces que M. Macquart rapporte à ce genre, nous n'en citerons que deux : l'Asile barbaresque, Asilus barbarus de Fabricius, qui se trouve dans le midi de l'Europe et en Barbarie ; l'Asile frelon , Asilus crabronifor- mis de Linné, qui se trouve dans toute l'Eu- rope . Cette dernière , qui a servi de type au genre, a été décrite et figurée par Geoffroy, pi. 17, fig. 3, sous le nom d'Asile brun, à ventre de deux couleurs. Les Asiles ont l'abdomen en cône allongé, très pointu dans les femelles, avec les pieds robustes. Ce sont des insectes éminemment carnassiers et ravisseurs, qui se nourrissent de proie vivante, et font la chasse à tous les insectes plus faibles qu'eux, et môme quel- quefois plus forts en apparence. Leur vol est rapide et accompagné d'un bourdonnement assez fort. On les rencontre surtout à la fin de l'été et en automne ; les uns se tiennent à terre, dans les endroits secs et sablonneux , les autres se posent sur les troncs des ar< bres ou sur les bois coupés. Frisch a ob- servé les métamorphoses de l'A. frelon et de l'A. cencfré. Degéer a donné aussi des dé- tails sur celles de cette dernière espèce. Leurs larves , poui* la description desquelle ; nous renvoyons à ces deux auteurs, vivent et se métamorphosent dans la terre , à l'in- star de celles des Tipulaires. (D.) ASILIQUESt Asilici. ins. —Tribu de l'ordre des Diptères, division des Bracho* cères, subdivision des Tétrachœtes, familL; des Tanystomes. Cette tribu, qui a pour type le genre Asilus de Linné , a été établie par Latreille , et adoptée par Meigen , Fallen et M. Macquart. Ce dernier auteur (Hist. nal. des Diptères, faisant suite au Buffon-Roret, t. I, p. 275) la compose des douze genres ASI (fontYOici les noms : Rhopalogastre, Xipho- cère, Laphriêj Mégapode, Cératurge, Dioc- ttiêt Doripogon, Mallophore, Ommatie, Go- • Ypt et Dauialis. Leurs caractères sont : Tête fort déprimée. Trompe peu allongée; lèvres terminales formant la partie saillante, tantôt coniques, tantôt cylindriques. Labre îrès court, conique. Palpes ordinairement petites. Face barbue. Vcrtex concave. Yeux distants dans les deux sexes. Style des an- tennes quelquefois nul. Abdomen ordinaire- ment cylindrique, déprimé dans les femelles. .Ïambes et tarses munis de soies. Cellule mar- ginale des ailes ordinairement fermée ; or- dinairement cinq cellules postérieures. On trouve des Asiliques dans les champs, les jardins et les prairies, surtout vers la fin de l'été, en automne. Ils volent avec rapidi- té, particulièrement quand le soleil est très chaud. Ils vivent généralement de proie, en saisissant d'autres insectes au vol avec leurs pattes antérieures , qui sont très robustes. Ils les tuent en les piquant avec une des qua- tre pièces de leur suçoir , qui est un vérita- ble stylet très pointu, et les sucent ensuite. L'enveloppe coriace des Coléoptères ne les garantit même pas de cette arme meurtrière. Les grandes esp., comme les Taons, atta- quent aussi les bestiaux et les tourmentent avec acharnement. Ces Diptères sont beau- coup plus nombreux dans le midi que dans le nord, où Ton ne trouve guère que quelques espèces des genres Dioctrie et Asile. (D.) * ASILITES. Asilitœ. evs.— Nom d'une sous-tribu de la tribu des Asiliques dans l'or- dre des Diptères , division des Brachocères, subdivision des Tétrachœtes , famille des Ta- nystomes , établie par M. Macquart dans son ouvrage intitulé Diptères exotiques nou- veaux ou peu connus , et qu'il compose de quatorze genres, dont cinq ont déjà été cités dans la tribu des Asiliques ; les autres sont : Craspédie, Trupanée, Erax, Apoclée, Proc- tacanlhe , Lophonote, Sénoprosope, Léca- nie et Atractie. [Vo\j. ces mots.) Leurs ca- ractères communs sont : Antennes à style allongé et ordinairement sétacé. Ailes à cel- lule marginale et quatrième postérieure or- dinairement fermées. (D.) ASÏLLS. os. — Voyez asile. (D.) ASIMIXA, Adans. — Orchidocarpon , Michx. — Porceliu, Pursh (non Ruiz et Pa- Yon). (Asiminier, nom vulgaire donné à ces ASI 219 végétaux par les Français de la Louisiane.) bot. pu. — Genre de la famille des Ann- oncées, offrant les caract. suivants (Spach, Suites à Buffon, Plant, ph., t. VII, p. 526) : Calice 3-sépaIe, non persistant. Pétales 6 (accidentellement 9), distincts, plus ou moins connivents, ascendants et concaves à la base : les trois extérieurs plus grands que les inté- rieurs. Réceptacle gros, convexe. ÉtamineS nombreuses, cunéiformes, imbriquées en ca- pitule hémisphérique ; anthères subsessiles, extrorses, à appendice apicilaire convexe ou concave , glandiforme. Ovaires 3 à 8, agré- gés au sommet du réceptacle , non stipités, distincts , serrés , 8-20-ovulés ; ovules ana- tropes, axiles, horizontaux, opposés-bisé- riés. Styles très courts, distincts, terminés chacun en stigmate subclaviforme et recour- bé. Péricarpe composé de 1 à 3 baies (la plupart des ovaires avortant) distinctes, charnues, pulpeuses en dedans, ovoïdes, ou oblongues , ou subglobuleuses, inarticulées, substipitées , polyspermes , ou par avorte- ment oligospermes. Graines subglobuleu- ses, ou plus ou moins comprimées , lisses, inarillées, par avortement 1-sériées , sépa- rées les unes des autres par des diaphrag- mes pulpeux. Test dur, coriace; périsperme profondément rimeux. — Arbrisseaux ou petits arbres. Feuilles soit coriaces et persi- stantes, soit minces et non persistantes, en général grandes : les jeunes couvertes d'une pubescence soyeuse. Pédoncules courts ou presque nuls , nutants , solitaires , 1-flores , axillaires sur les ramules de l'année précé- dente ( de sorte que les fleurs des espèces à feuilles non persistantes deviennent com- me latérales), 1 ou 2-bractéolés. Fleurs soit très petites, soit plus ou moins grandes , peu odorantes, d'un pourpre brunâtre ou verdâ- tre , ou bien d'un jaune livide. Baies grosses, jaunes, pendantes. Ce genre appartient aux régions tempérée» de l'Amérique septentrionale ; on en connaît six espèces; leur écorce et leurs feuilles ex- halent , lorsqu'on les broie , une odeur très fétide ; les fruits sont mangeables , mais peu savoureux. Quelques espèces se cultivent comme arbustes d'ornement; ce sont les seules, parmi toutes les autres Anonacécs, qui puissent résister, en plein air, aux hivers du nord de la France. (Sp.) * ASIMIXë. Asimina. bot. — IVom .220 ASI donné par M. Desvaux au fruit appelé Syn- tarpe par M. Richard. Voy. ce mot. (C. D'O.) * ASIMINIER ou ASSIMINIER. BOT. ph. — Nom donné par les Français de la Louisiane aux espèces du genre Asimina, indigènes des États-Unis. (Sp.) ASINDULE. Asindulum. ms- Genre de l'ordre des Diptères , division des Né- mocères , famille des Tipulaires , tribu des Tipulaires fongicoles , établi par Latreille et adopté par M. Macquart ( Hist. natur. des Diptères, faisant suite au Buffon-Roret , t. I, p. 140). Ce genre a pour type et unique espèce VAsindulum nigrum de Latreille (Hist. nat. des Crust. et Insect. , t. XIV, p. 290 ; Gêner., t. I , tab. 14, fig. 1 ). Cette es- pèce a été découverte près de Paris par M. Léon Dufour, et retrouvée depuis dans les environs de Lille par M. Macquart. Elle est longue de trois lignes, noire , avec les pieds bruns et les ailes brunâtres, plus obscures à l'extrémité dans la femelle. (D.) ASINUS. mam. — Voyez cheval. (A. DE Q.) ASIO. ois. — Genre formé par Swains. dans sa classification, et synonyme du genre Duc (Bubo , Cuv.). Les caract. qu'il lui assi- gne sont : Tête grande, avec deux aigrettes; oreilles et disque facial de grandeur moyen- ne , ce dernier quelquefois imparfait. Oreil- les sans opercules. Bec court, avec la man- dibule supérieure munie quelquefois d'un Il donne à ce genre deux sous-genres, dont le premier, Heliaptex, a pour type H. arc- ticus (North. Zool., pi. 32), et le second, Seops, ou petit Duc , espèces bien connues. Voy. duc. (Lafr.) * ASIPHONOBRANCHES. Asipho- nobranchiata ( «a«?>wv , wvos , privé de si- phon.; ëptkyxix, branchies, ouïes), moll.— M. de Blainville a divisé les Mollusques pa- racéphalophores dioïques en deux grands ordres : ceux qui sont siphonobranches , c'est-à-dire qui portent au dessus de la tê- te un canal formé par le manteau, et destiné à porter l'eau sur les branchies ; le second ordre comprend ceux des Mollus- ques qui n'ont point ce canal. La présence on l'absence de ce canal entraîne dans la Coquille des modifications importantes : car le» une ont toujours une écbanerure ou un ASI canal terminal , tandis que les autres ont constamment l'ouverture entière. Pour M. de Blainville , tous ces Mollusques présen- tent ce caractère commun d'avoir les orga- nes de la génération séparés dans des indi- vidus différents. Nous verrons à l'article mollusques quelle importance on doit donner aux caractères qui ont servi de base aux divisions primordiales des Mollusques proposées par M. de Blainville. Voy. mol- lusques. (Desh.) * ASIPHONOIDES. Asiphonoidea («- fftpwv, œvos, privé de siphon; etcToç, aspect, forme), moll. — Avant la classification des Céphalopodes par M. de Haan , les zoo- logistes confondaient avec les Coquilles de ces animaux un grand nombre de Coquille» microscopiques , dont les travaux de Solda- ni firent connaître les formes variées et les plus singulières. Linné en avait connu un petit nombre, et il les rapportait à son genre Nautile, imité en cela par tous les autres zoologistes. Ces corps ont toujours été rapportés aux Céphalopodes, sans qu'on ait fait assez attention à la différence de leur organisation intérieure. Dans le même temps , M. de Haan de son côté , et M. Al- cide d'Orbigny du sien , séparaient en une classe particulière toutes ces Coquilles mi- croscopiques , parce qu'elles n'ont point de siphon. L'absence de cette partie dans ces Coquilles a fait proposer pour elles , par M. de Haan , le nom oVAsiphonoïdes. Depuis leur séparation comme classe des Céphalo- podes, un habile observateur, M. Dujar- din, a découvert des animaux singuliers, créateurs de ces Coquilles microscopiques, ïl leur a trouvé une organisation au moins aussi simple que celle des Zoophytes , et il a proposé pour eux une classe à part dans le règne animal. Maintenant , les Coquilles microscopiques comprises par M. de Haan dans sa classe des Asiphonoïdes ne sont plus comptées parmi les Mollusques. (Desh.) ASIRACA (àfft/j«xo5, nom d'un insec- te chez les Grecs), ins. — Genre de la fa- mille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémi- ptères , section des Homoptères, établi par Latreille, et adopté par tous les entomolo- gistes. Ce genre est principalement caracté- risé par des antennes dépassant la longueur de la moitié du corps , et insérées en de- hors de la face , ayant leur premier article ASO ASP 221 plus long que le second , et eelui-ci plus grêle; et par les pattes épaisses avec les jam- bes postérieures longues, munies d'une é- pine au bord externe, et d'une pointe plus grosse à l'extrémité. Les Asiraca se composent d'un petit nombre d'espèces , répandues dans les di- verses parties du inonde; le type est VA, claricornia (Delphax cJavicornis Fabr. ) , qu'on rencontre dans la plus grande partie de l'Kurope. (Bl.) É ASOMOPES. Asomopia (àpriY.; ew- fiu , corps ; «oâ« , pied ). zoom. — Genre indiqué par M. Rafincsque auprès des Mam- maires (Anal, de la nat., p. 154). (P. G.) *ASOPIA (nom mythologique), iivs. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des >'octurnes, tribu des Pyralites , établi par M. Treistebkc aux dépens des Botys de Latreille , et que nous avons adopté dans YHistoire naturelle des Lépidoptères de France , en le caractérisant ainsi : Palpes inférieurs courts , cylindriques , avec le der- nier article très aigu. Trompe longue et épaisse. Antennes simples dans les deux 6exes. Corps du mâle peu allongé. Ailes su- périeures étroites , les inférieures oblon- gues. — Ce genre comprend pour nous 11 j espèces, dont nous ne citerons que celle j qui lui sert de type , le Botys de la farine de Latreille, Pyralis farinalis de Linné, ou | Phalène à ventre relevé de Geoffroy. En effet , c'est l'attitude qu'elle prend dans l'é- tat de repos. On la rencontre souvent ainsi dans les cuisines et dans les jardins, sur le tronc des arbres. Sa chenille n'est pas en- core connue , bien que Linné dise : « Ha- bitat in farina culinari cibis paralâ , se- dens caude erectâ » ; mais il y a lieu de croire que cette phrase, que tous les au- teurs ont appliquée à sa chenille, ne doit s'entendre que du papillon. (D.) *ASOPUS (Asope , nom mythologique), ixs. — M. Burmeister applique ce nom à un genre de la famille des Scutellériens , de l'ordre des Hémiptères , renfermant des espèces très différentes entre elles , quoiqu'il les distingue en général de la plu- part des autres Pentatomes par l'absence • un canal propre à recevoir le premier article du rostre; mais, sauf ce caractère . :iquel nous n'attachons pas autant d'im- ! trtance que H. Burmeister, on ne trouve plus que de très grandes différences entre quelques uns de ses Asopus. En effet , cet auteur y rapporte les g. Arma, Jalla, Ey- sarcoris , de lïahn , qui se lient intime- ment avec les vrais Pentatoma (Cimex, Burm.), et les g. Stiretrus et Discocera de Laporte, qui , par la forme générale de leur corps , et par la grande étendue de l'écus- son, forment un passage manifeste entre les Pentatomites et Scutellcrites. D'après ce qui précède , on reconnaîtra facilement que la dénomination iïAsopus doit être suppri- mée , puisque les trois premiers g., soit qu'on les réunisse aux Pentatoma, soit qu'on les regarde comme distincts, n'ont pas besoin d'autre dénomination que celle qu'ils avaient déjà reçue , non plus que les seconds nom- més précédemment par M. Laporte. Voy. chacun des genres cités , et principalement Pentatoma et Stiretrus. (Bl.) ASOTUS. poiss. — Linné a donné, on ne peut trop deviner pourquoi, ce nom ( dé- bouché) à un Silure observé par lui dans le cabinet de l'Académie de Stockholm, et dont tous les auteurs ont parlé en copiant la courte description de Linné. Nous avons , dans notre Ichthyologie , rapporté le nom de Silurus Asotus à une esp. de Silure du Bengale, très voisine du Silurus atu, et qui nous a paru convenir à la description de Linné. p (Val.) *ASPALACIDÉS. Aspalacidœ. mam. — Gray donne ce nom à une famille de l'ordre des Rongeurs , qui a pour type le genre Aspalax ou Rat-Taupe. (C. d'O.) *ASPALATHIUM, Medicus (Allu- sion à Aspalathus). bot. ph. — Genre non admis , fondé sur le Psoralea palœstina et le Psoralea bituminosa L., de la famille des Légumineuses. (Sp.) * ASPALATHOIDES , DC. (sub An- thyllide) («W>*0cs, genêt; eîcfos, ressem- blance), bot. ph. — M. De Candolle donne ce nom à une section du genre Anthyllis, qu'il caractérise ainsi : Calice à peine bouf- fi. Légume 1 ou 2-sperme, point septulé. Fleurs solitaires, ou subsolitaires, ou en épis interrompus. Arbustes très rameux, souvent épineux ; feuilles simples ou 3-folio- lées. Cette section comprend VA, cytisoi- des, VA. Aspalathi, VA. Hermanniœ, etc. (Sp.) ASPALATHUS, L.— Eriocalyx^tcké 222 ASP Scaligera, Adans. — Aulacinlhus, E. Meyer; Jiuchenrœdera, Eckl. et Zcyh. ( ùnnùl^Boi , sorte de gcnct). bot. ph.- Genre de la fa- mille des Légumineuses, s.-ordre des Papi- lionacées , tribu des Lotées , s.-tribu des Génistées, DC. Il offre pour caract. distin- ctifs : Calice campanule ou obconique, 5-Gde ou 5-denté, à lobes presque égaux. Corolle à étendard courtement onguiculé; ailes fal- ciformes , obtuses ; carène 2-céphale , de la longueur des ailes. Étamines 10 , monadel- phes; androphore fendu en dessus. Ovaire pauci-OYulé. Style filiforme, ascendant ; sti- gmate obtus. Légume 1-à 3-sperme, oblong. — Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Feuilles digitées (3-ou 5-foliolées), subsessiles ; folio- les planes ou trièdres ; stipules nulles ou conformes aux folioles. Fleurs solitaires, axillaires , ou en épis terminaux. Ce genre appartient à l'Afrique australe. (Sr.) ASPAL AX , Oliv. ( àcmàlvl , nom grec de la Taupe ). mai. — Voyez rat-taupe. — Séba donne ce nom au chrysochlore. Voy. ce mot. (A. de Q.) * ASPALOSOME ( imcafaÇ, taupe; rô- /««, corps), térat. — M. Geoffroy Saint- Hilaire a donné ce nom à une monstruosité d'un fœtus humain dont le corps avait avec la Taupe certains points de ressemblance. (C. D'O.) *ASPARAGÉES.^sparagrea?.BOT. ph. — L'une des tribus établies par M. Lindley dans la famille des Liliacées, et qui com- prend une partie des genres autrefois placés dans la famille des Asparaginées. Voy. ce mot et liliacées. (A. R.) ASPARAGINÉES. Asparagineœ . bot. ph. — Jussieu ( Gen. Plant. ) avait établi sous le nom tfAsparagi une famille que plus généralement on a nommée Asparagi- nées. Elle contenait un assez grand nombre de genres ayant du rapport avec le g. As- perge (Asparagus) , et qui diffèrent surtout des Liliacées et des Asphodélées par un fruit généralement charnu, à trois loges contenant chacune une ou deux graines seulement. Depuis cette époque, ce groupe naturel de végétaux a été l'objet de beau- coup de changements. Ainsi Robert Brown en a d'abord retiré les g. qui, comme les Dioscorea et Tamus, ont l'ovaire infère, pour en constituer la famille des Dioscorées. Quant aux g. plus nombreux qui ont l'o- ASP vaire libre, il en a reporté plusieurs dans la famille des Asphodélées, et a formé des autres une petite famille qu'il a nommée Smilacées , distincte surtout des Asphodé- lées par un style trifide ou trois stigmates. Nous avions nous-même , dans nos Élé- ments de Botanique , adopté les idées de notre savant ami, sans néanmoins retirer du groupe des Smilacées, auquel nous avions conservé le nom d1 Asparaginées, les genres qu'il avait colloques parmi les Asphodélées; mais cependant un examen attentif des g. nombreux de végétaux autrefois répartis dans les familles des Liliacées , des Asphodé- lées, des Hémérocallidées et des Asparagi- nées, nous a amené à les considérer comme formant un seul et môme groupe , auquel nous conserverons le nom de Liliacées. Au reste, c'est aussi l'opinion de M. Lindley, qui, dans la 2e édition de son Système natu- rel , a réuni ces diverses familles sous le nom de Liliacées. Voy. ce mot. (A. R.) ASPARAGOIDES. bot. ph. — Ven- tenat appelait ainsi la famille des Asparagi- nées. Voy. ASPARAGEVÉES et LILIACÉES. (A. R.) ASPARAGOLITHE ( Aa*&fi*tas , as- perge ; ).f 0os , pierre ). min. — Nom donné par Abildgaard au Spargelstein (pierre d'As- perge) de Werner. Voy. phosphate de chaux. (Del.) *ASPARAGOPSïS (àncâpeyog, asper- ge, et ôipts, apparence), bot. cr. — (Pby- cées). M. Delile a décrit dans sa Flore d'Egypte, p. 151, t. LVII, une plante marine que ce savant avait découverte sur la côte d'Alexandrie, et à laquelle il imposa le nom de Fucus taxiformis. La description de cette plante, excellente pour une époque où l'imperfection du microscope ne permettait pas de scruter la structure intime des végé- taux, est accompagnée d'une figure qui repré- sente admirablement son port, et à laquelle il ne manque que des détails analytiques. Malheureusement M. Delile ne trouva pas son algue en bon état : jeune et privée de sa fructification, il fut impossible de lui as- signer une place certaine dans la famille. Aussi M. Agardh, et, après lui, Sprengel, la placèrent-ils provisoirement dans leur g. Chondria, où elle se trouvait encore quand MM. Webb et Berthelot eurent la bonne fortune de la recueillir, chargée de capsu- ASP es mûres, sur le littoral dos îles Fortunées. QM ÉMl savants m'ayant confié le soin de faire connaître les plantes cryptogames qu'ils avaient rapportées de ces îles, j'ai étudie cette Thalassiophyte , et j'en ai donné une description complète et une ligure analyti- que V. Ilist. natur. des Canar., Phytogr., sect. ult., p. lui, t. VIII, f. 6), que récla- mait l'étal actuel de la Phycologic ; mais , soit que j'aie accordé trop de confiance à la valeur absolue de la fructification, sans tenir assez de compte de la structure des frondes; soit que j'aie poussé un peu trop loin la réserve qu'on doit toujours mettre dans l'établissement d'un genre quand il ne pa- rait pas indispensablement nécessaire , tou- jours est-il que je me suis borné a rappor- ter cette charmante plante marine au genre Dasya , dont elle a les capsules et les spori- dies, sans présenter toutefois , il faut bien l'avouer, la seconde sorte de fructification. J'aurais pu tout aussi bien la ranger parmi tes espèces du genre Bonnemaisonia, puisque /es capsules sont identiquement semblables. Cependant, en y regardant de plus près, et surtout en tenant plus de compte du systè- me végétatif, que j'avais trop négligé, sy- stème qui, pour lataxonomie des plantes de cette famille, n'est pas d'une moindre im- portance que la fructification elle-même, je me suis enfin convaincu que mon Dasya De- lilei, sorte de passage, il est vrai, entre ce g. et le Bonnemaisonia , ne pouvait ni rester dans l'un, ni entrer dans l'autre. En effet, le port, la souche rampante, l'organisation des frondes et la disposition des ramule's , l'éloignent également de tous les deux. Il faut donc ou les réunir tous trois, ce qui est impossible, vu le faciès et les considé- rations tirées de la structure, ou bien éle- ver au rang de genre l'espèce qui s'écarte de l'un et de l'autre type. C'est ce dernier parti que j'ai pris, et j'ai créé le genre As- paragopsis , mot qui exprime parfaitement le port de ma plante, principalement quand elle est en fruit. En voici les caract. distinc- tifs : Capsule sphérique, d'abord acuminée, ou surmontée d'un mucro qui disparaît bientôt, portée sur un assez long pédicelle et.placée à la base des rameaux, contenant des sporidies roses, pyriformes, ou en mas- sue, attachées à »on fond par des filaments cloisonnés et transparents. Tige ou souche ASP 193 couchée et rampante sur le sable et les ro- chers au moyen de crampons radiciformes rameaux métamorphosés) d'où s'élèvent, à des distances assez rapprochées Tune de l'autre , des frondes fertiles , dressées , fili- formes, cylindriques, continues, rameuses. Hameaux pénicilliformes, épars autour de la fronde ou tige secondaire, étalés, les infé- rieurs et les supérieurs de plus en plus courts, de manière a ce que l'algue revête la forme soit d'un petit if, d'où le premier nom spécifique ; soit d'une tige d'Asperge en mi- niature, circonstance qui m'a fourni le nom générique. Ramules membraneux , de cou sistance gélatineuse, très délicats, un peu aplatis, disposés alternativement sur deux rangées, c'est-à-dire pennés et bipennes. Pinnules distinctement articulées, à articles multiples, comme dans les Polysiphonics, chaque endochrome présentant trois cellules colorées, une moyenne très étroite, en forme de pilon à deux têtes, et deux latérales, pro- portionnément plus larges et carrées. Cette algue, qui fait partie de la tribu des Floridées, et qui prend place à côté du g. Bonnemaisonia , revêt la forme la plus élégante, et se pare des plus belles comme des plus vives couleurs. D'abord d'un rose éclatant, qui passe au pourpre ou au violet, elle se décolore sur la fin de sa vie , et de- vient d'un jaune sale ; mais , même en cet état, où elle a perdu tout son lustre, les sporidies contenues dans les capsules con- servent leur teinte rosée. Sa consistance est différente dans les tiges rampantes et secon- daires, qui sont cartilagineuses, de ce qu'el- le est dans les derniers ramules , remar- quables par leur extrême ténuité, leur déli- catesse et leur aspect gélatineux. Cette charmante Thalassiophyte , l'une des plus belles assurément de toutes les Floridées , n'a encore été recueillie que sur les côtes d'Egypte et de Syrie, et aux Cana- ries. L'csp. unique qui constitue ce genre doit prendre le nom tfAsparagopsis Deli- lei. (C. M.) ASPARAGUS, bot. ph. —Nom latin du genre Asperge. Voy. ce mot. (A. R.) *ASPAS1A (àffxi^oî, aimable), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Troncatipennes , établi par M. Dejean aux dépens du genre Lebia , pour y placer une seule espèce-, qu'il 224 ASP A5P nomme Cyanoptera, et qui est originaire du Brésil. Voici les caractères qu'il assigne a ce genre dans son Species, t. V, p. 364 : brochets des tarses dentés en dessous. Le !ernier article des palpes maxillaires cylin- drique et tronqué à son extrémité; celui des labiaux très fortement sécuriforme. Antennes filiformes. Articles des tarses lé- gèrement triangulaires ou cordiformes; le pénultième fortement bilobé. Corps court et aplati. Tête ovale , peu rétrécie posté- rieurement. Corselet court , transversal , plus large que la tête , légèrement prolongé postérieurement dans son milieu; élytres larges, presque carrés. M. Hope {The Co- leopterisfs Manual, part. 2, p. 76) cite le genre Aspasiade M. Dejean, comme ayant été créé précédemment par Eschscholtz , sous le nom de Cryptobatis. Voy. ce mot. (D.) * ASPASÎE. Âspasia. bot. ph. — M. Lindley appelle ainsi {in Hook., bot. mise, et Gen. and Sp. orch. , p. 159 ) un genre de la famille des Orchidées et de la tribu des Yandées , et auquel ce botaniste donne pour caractères : Un calice égal et étalé ; des sépales latéraux , externes , libres , tan- dis que le supérieur est soudé à sa base avec les deux intérieurs et latérau-x ; le la- belle, dépourvu d'éperon, est soudé, dans la moitié de sa longueur , avec le gynostème ; il est concave, allongé, et à quatre lobes peu marqués. Le gynostème, parallèle au label- le , est semi-cylindrique , marginé et mem- braneux. L'anthère contient deux masses polliniques pyriformes, marquées d'un sil- lon dans sa partie postérieure , portées sur une caudicule plane que termine un petit i étinacle. — L'espèce unique qui constitue ce genre, Y Aspasia epidendroides Lindl. (I. c.) est une plante parasite, dont les pseudo- bulbes comprimés et comme ailés portent une à deux feuilles très longues. Les fleurs forment une grappe un peu plus longue <:ue les pseudo-bulbes. (A. R.) * ASPELINA (Aspelin , auteur de Tune des dissertât, des Amœnit. Acad.). bot. ph. — Ce g., fondé par Cassini , fait aujourd'hui partie des Senecio. ( J. D. ) *ASPERA, Mœnch ( Melh., page 641) {asper, âpre; à cause du fruit), bot. ph. — Sous-genre de la famille des Rubiacées, compris dans les Galium par la plupart des ( auteurs. Il est fondé sur le Sherardia mu- ralis Linn. (Aspera nutans Mœnch; Ga- lium murale DC. ; Aparine minima Al- lion.), auquel M. De Candolle ajoute deux autres espèces voisines. Les caractères di- stinctifs en sont : Fleurs hermaphrodites. Fruit oblong, hispide, à coques (méricar- pes ) étroites , allongées. Inflorescences la- térales. Les feuilles sont verticillées - qua- ternées ou sénées ; la racine est annuelle. (Sp.) * ASPEREGRENIA , Pœpp. et EndI. (Nov. Gen. et Spec. II, p. 12, tab. 116). bot. ph. — Genre de la famille des Orchi- dées (sous-ordre des Malaxidées, tribu des Pleurothallées ) , auquel ses auteurs assi- gnent pour caract. : Périanthe à folioles li- bres , conniventes ; les extérieures latérales placées sous le labelle ; les intérieures égales. Labelle continu avec la base du gynostème, courtement onguiculé, dressé, 5-fide, à segments latéraux filiformes, et à segment moyen large, 5-lobé. Gynostème continu avec l'ovaire , petit , semi-cylindrique. Mas- ses polliniques au nombre de huit , collaté- rales. — On n'en connaît qu'une espèce ( A. scirpoidea P. et E. ) ; c'est une herbe pa- rasite, à tiges cylindriques, vaginifères, semblables à celles d'un Scirpus; les fleurs sont latérales, fasciculées, accompagnées de bractées glumacées. Cette plante croît au Pérou. ( Sp.) ASPERÈLE. bot. cr. — Voyez PRÊLE. (C. D'O.) ASPERELLE. box. ph. — Voyez ASPRELLA. (C D'O.) ASPERGE. Asparagus («eaà/ior/oi, as- perge), bot. ph. — Genre autrefois type de la famille des Asparaginées, qui est deve- nu depuis une simple tribu de la grande fa- mille des Lihacées. Nous lui avons reconnu les caract. suivants : Un calice formé de six sépales généralement dressés et égaux, un peu soudés par leur base , et formant ainsi un périanthe tubuleux ou subcampaniforme. Six étamines, attachées chacune à la face interne des sépales, et ayant les anthères allongées, à deux loges , et introrses. Un ovaire globu- leux , à trois loges , contenant chacune deux ovules attachés à l'angle interne de la loge. Un style simple , à trois angles ob- tus , terminé par un stigmate trilobé. Le fruit est une baie généralement globuleu* ASP âc, contenant trois, doux ou même uns seu- le graine par avortement. Ces graines, presque sphériques , offrent un embryon cylindrique, place transversalement au hile, dans L'intérieur d'un endosperme dur et presque corné. Les Asperges sont des plan- tes vivaces, quelquefois des arbustes ou des arbrisseaux sarmenteux et grimpants, assez souvent munis d'épines. Leurs feuilles sont généralement petites et sétacées, rarement planes et membraneuses. Leurs (leurs , éga- lement petites et jaunâtres, sont, le plus sou- vent, incomplètement uniseiuées, par l'im- perfection «le l'un des deux organes sexuels, qui acquièrent rarement l'un et l'autre un égal développement dans une même fleur. On compte aujourd'hui environ une cin- quantaine d'espèces dans ce genre. Aucune d'elles ne croît dans le nouveau Continent. Près des deux tiers ont été trouvés au cap de Bonne - Espérance ; huit croissent dans les diverses parties de l'Europe méridiona- le , et les autres, soit dans les îles Canaries, soit dans l'île Maurice , soit au nord de l'Asie. Aucune des esp. de ce genre n'est culti- vée dans les jardins comme plante d'orne- ment , à cause du peu d'agrément de leur port et de la petitesse de leurs fleurs; mais tout le monde connaît l'Asperge com- mune ( Asparagus offteinalis L. ), les soins dont elle est l'objet de la part du cultiva- teur, et ses usages importants dans l'écono- mie domestique et la médecine. Les jeunes pousses de l'Asperge sont, au printemps, un aliment extrêmement sain et recherché. On en fait, à cette époque de l'année, une énorme consommation , surtout dans les villes. L'odeur forte et fétide que l'usage des Asperges communique si rapidement à l'urine avait dû faire penser que cette plan- te devait exercer une action puissante sur la sécrétion urinairc; c'est ce que l'expé- rience a confirmé. La racine d'Asperge est un diurétique dont on fait un fréquent usa- ge. Ses jeunes pousses ou turions jouissent aussi d'une propriété fort remarquable. El- les exercent une action sédative sur la cir- culation et particulièrement sur les mouve- ments du cœur; aussi les emploie-t-on au- jourd'hui pour calmer les palpitations et les mouvements convulsifs de l'organe central de la circulation. (A. II.) ASP 325 ' * ASPERGILLINI ( aspersorius ou aspergillum, aspersoir, goupillon ). bot. en.— Petite famille de Champignons, créée par Corda (Icônes fung., t. I, p. 18), qui présente les caract. suivants : Stipe droit , simple ou rameux , flocciforme , cloisonné ou continu, formé d'une substance char- nue, cornée ou celluleuse , supporté par un hyphasme plus ou moins étendu. Spores simples , réunis irrégulièrement sous forme de capitules à l'extrémité des stipes ou des rameaux , ou disposés en chapelet. Cette famille comprend les g. Polyactis, Gra- phium, Cephalotrichum , Fericonia , Do- ralomyces, Ceratopodium, Haplotrichum, Stilbum, Peronospora , Verticillium, Cla- dobolryum, Stachylidium , Stachybotrys , Dendryphium , Pénicillium, Briarea, Rho- docephalus , Stysanus. Il est facile de voir, d'après cet énoncé , qu'elle comprend des genres qui diffèrent trop les uns des autres, et qu'elle devra subir plus tard de grandes modifications. (LÉv.) * ASPERGILLUM {aspergillum, arro- soir, goupillon), moll. — Nom latin don- né par Lamarck au g. Arrosoir, auquel Bruguière avait imposé la dénomination la- tine de Penicillus. Voy. arrosoir. (Desh.) ASPERGILLUS (dicitur à forma as- persorii quo in sacris utimur , Micheli). «ot. '0.) *ASPEROCAULON (asper, rude, et caalis , tige ). bot. cr. — Genre de la fa- mille des Phycées, tribu des Céramiées, éta- bli, en 1824, par M. Grevilîe, dans sa Flore d'Edimbourg , sur deux esp. de Céramiées appartenant au g. Dasya d'Agardh. Comme le nom l'indique, ce g. était principalement fondé sur les caractères suivants : Fronde rameuse hérissée, continue, opaque. Ra- meaux articulés; double fructification; cap- sule et stichidies lancéolées, contenant des granules sériés. Aux Dasya coccinea et ar- buscula Ag. , qui composaient primitive- ment le g. Asperocaulon, M. Rudolphi (Linnœa, 1831, p. 178) avait, plus tard, sous le nom (VA. collabeus, ajouté une troisième espèce, originaire du Cap de Bonne-Espé- rance.— Ce genre n'a été adopté par per- sonne , pas môme par les compatriotes de M. Grevilîe , qui semble l'avoir lui-même abandonné. Le g. Dasya, qui avait pour lui la priorité, a prévalu. Voy. ce mot. (C. M.) ASPEROCOQUE. Asperococcus {as. per, raboteux, et coccum, grain), bot.cr.— Genre de la famille des Phycées , tribu des Dictyotées, créé par Lamouroux, et dont les caractères , très bien exposés par M. Gre- vilîe (Algœ Britann., p. 50, tab. 9), sont les suivants : Fronde tubuleuse, cylindracée ou oblongue, continue, membraneuse, d'un vert olivacé ou brunâtre, fixée par un épa- tement en forme de bouclier. La fructifi- cation consiste en filaments articulés, courts, claviformes (en massue), épars sur la fronde, où ils forment, par leur agglomération , des macules ponctiformes ou des granulations qui la rendent âpre au toucher. Ces fila- ments , hyalins à leur base , ont leurs der- nières articulations remplies par une masse sporacée brunâtre ou noirâtre : ce sont eux qui sont destinés à reproduire la plante. Tel que l'a circonscrit le phycologue écossais , ce genre ne comprend que quatre espèces, dont deux habitent nos mers, et les deux autres les mers du Chili et du Pérou. Une cinquième espèce, originaire des Indes occidentales , vient d'y être ajoutée par M. Suhr. M. Agardh a publié le même g. sous le nom (TEncœlium; mais l'antériorité est acquise au nom consacré par Lamouroux. (C. M.) ASPEROPORE. polyp.— Nom géné- rique employé par Lamarck , dans son Ex-? trait d'un cours de Zoologie, pour une di- . vision de Polypiers foraminés , mais qui n'a pas été reproduit dans les ouvrages subsé- quents du même auteur , et qui n'a pas été adopté par ies zoologistes. (M. E.) ASP ASPEROTRÏCIIUM. bot. cr. — V0i/CZ ASPOROTRICIIUM. (Lliv.) ASPERUGO,Tourn. bot. ph. — Gen- re de la famille dos Borraginées , offrant pour caract. essentiels : Galice 5-lide, ac- crescent, à segments connivents après la floraison , alternes chacun avec un appen- dice dentifonne. Corolle infundibuliforme , à gorge resserrée , fermée par des squa- mules. Étainincs 5, incluses. Style filiforme ; stigmate petit , capitellé. Fruit de 4 nucu- les distinctes, ovales, comprimées , chagri- nées , attachées à la base du style , recou- vertes par le calice très ampliûé , compri- me , sinueux. — Ce genre est constitué par une seule espèce (A. procumbens L.): c'est une plante annuelle , assez commune dans les décombres. (Sp.) ASPÉRULE. Asperula, Linn. (dimi- nutif (Tasper, âpre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Stellatœ ou Aspérulées ; il offre les caract. essentiels suivants : Limbe calicinal soit inapparent, soit 5-denticulé, très court, non persistant. Corolle infundibuliforme ou campanulée, 4- fide (rarement 5-fide); gorge nue. Étamines 4 (rarement 5 ou 5 ), un peu saillantes, in- sérées au tube de la corolle ; filets filifor- mes ; anthères oblongues ou linéaires. Sty- les 2, souvent soudés presque jusqu'au som- met. Péricarpe sec ou à peine charnu, di- dyme-globuleux, point couronne, se sépa- rant en 2 coques 1-spermes, convexes au dos, planes antérieurement. Graines adhé- rentes. Embryon un peu courbé. Herbes ou sous-arbrisseaux. Fleurs terminales ou axil- laires et terminales , solitaires , ou fascicu- lées, ou en cymes trichotoraes, ou en pani- cules. Corolle blanche, ou jaune, ou rouge. Ce genre , propre aux régions extratropica- les de l'ancien continent, comprend environ 40 esp. , qui , pour la plupart, habitent les contrées voisines de la Méditerranée. VA. taurina L se cultive comme plante de parterre; VA. cynanchica L., espèce com- mune dans les pâturages secs, et connue sous les noms vulgaires de Rubéole , Petite Garance, Herbe de vie ou Herbe à Vesqui- rxancie, passait jadis pour un spécifique contre les maux de gorge inflammatoires; sa racine peut tenir lieu de celle de la Ga- rance , pour teindre en rouge. ISA. odorata L. vulgairement Reine des bois , Hépatique ASP 227 des bois ou Petit-Muguet) est remarqua- ble par une odeur de Mélisse qu'elle exhale, surtout à l'état sec; l'infusion de cette plante est diurétique et sudorifique. (Sp.) * ASPÉRULÉES. bot. pu.— M. Ach, Richard a désigné sous ce nom une section des Rubiacées, celle que Ray appelait autre- fois Stellatœ, que d'autres auteurs ont nom- mée Aparinées ou Galiées, et dont d'autres encore pensent qu'on doit faire une famille distincte, qui devrait alors conserver le nom de Rubiacées. Voy. ce mot. (Ad. J.) ASPH^EA. polyp. — Foyez asprjea. (C. D'O.) *ASPEMERA («priv. ; cyotXpx, sphère ou boule), ras. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, tri- bu des Alticides, établi par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, où il en désigne trois espèces toutes du Brésil et nommées par lui comme nouvelles , savoir : A. fallax (Zonata, Rlug ) , A. subeincta et A. viridifasciata. D'après M. Chevrolat , ce g. est très voisin de celui auquel Latreille a donné le nom tfOEdionychis; il n'en diffère essentielle- ment que parce que , chez lui , le dernier article des tarses postérieurs est simple , arqué, et non renflé en boule. (D. et C.) * ASPHALÏUM. moll. — Genre de la famille des Dentales, indiqué par M. Rafi- nesque (Analyse de la nat.), mais non dé- crit. (P. G.) * ASPHALIUS. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes, de la section des Macroures et de la famille des Salicoques , établi par Roux (Monogr. des Salicoques) d'après la mauvaise figure du Palemon bre- virostris d'Olivier, publiée dans l'atlas de VEncyclopédie méthodique, Ins. , pi. 319, fig. 4. Dans l'état actuel de la science, ce genre ne peut être admis , et le crusta- cé pour lequel on l'a proposé doit prendre place dans le g. Alphée. (M. E.) ASPHALTE (aefcàroç, bitume). MEC. — Bitume solide, noir, à cassure résineuse et conchoïdale, dur et cassant à froid, un peu plus pesant que l'eau, insoluble dans l'alcool et fusible à une température plus élevée que celle de l'eau bouillante. II a reçu les surnoms de Bitume de Judée et Bitume des momies, parce qu'il abonde particuliè- rement sur les bords du lac Asuhaltite ou 228 ÀSP mer Morte, et que les Égyptiens en faisaient usage dans la préparation de leurs momies. L'Asphalte de Judée est connu de temps immémorial; il s'élève continuellement du fond du lac à la surface des eaux, où il ar- rive dans un certain état de mollesse ; les vents le poussent ensuite dans les anses et les golfes, où il est recueilli. Il prend de la consistance par l'exposition à l'air. Au dire de Strabon, les anciens le regardaient comme un produit de l'action des feux souterrains, et cette opinion s'accorde avec celle de la plupart des géologues modernes. Nous reviendrons sur cette origine au mot bitumes, où nous traiterons comparative- ment des diverses espèces de matières bitu- mineuses, tant sous le rapport minéralogi- que que sous le point de vue géologique. Le véritable Asphalte ne se trouve pas seulement en Judée ; il se produit égale- ment à la surface des eaux en plusieurs au- tres lieux, notamment dans l'île de la Tri- nité. Nous avons parlé de l'usage que les anciens faisaient de cet Asphalte; on s'en sert aujourd'hui pour la confection d'une sorte de couleur qu'on nomme momie; on le fait entrer aussi dans la composition des vernis noirs, et même de la cire noire à ca- cheter. II ne faut pas confondre avec la substance dont nous parlons une autre espèce de Bi- tume, beaucoup plus connue par son em- ploi dans les arts, et qui porte dans le com- merce le nom d'Asphalte. Celui-ci est le Bi- tume glutineux, auquel les minéralogistes donnent les noms de Malthe et de Pissas- phalte. Il se ramollit à la moindre chaleur quand il est pur, mais il devient très solide et même difficilement inflammable quand il est mêlé avec une forte dose de sable. Il est toujours fusible à la température de Veau bouillante. On le trouve abondam- ment en France, en Auvergne , dans les Landes, et dans les départements de l'Ain et du Bas-Rhin. Celui de Seissel, près la perte du Rhône, est employé aujourd'hui à Paris pour le dallage des ponts et des trot- toirs ; on s'en sert aussi pour la couverture des édiûces et des terrasses ; et l'on vient d'essayer, sur quelques points de la capitale, de l'appliquer à la confection d'une nouvelle espèce de chaussée pour les voitures : en le uiêlant à des fragments de pierre meulière, ASP on en fait des pavés très solides., auxquels on donne une forme rectangulaire ; on pose ensuite ces pavés les uns à côté des autres sur une couche de sable et de ciment bien Pressée, et on les réunit en un tout imper- méable en coulant entre leurs joints du Bi- tume fondu. (Del. ) ASPHODÈLE. Asphodelus (&v?àMos, Asphodèle), bot. pu. — Genre autrefois type de la famille des Asphodélées, qui a été réu- nie à la famille des Liliacées. (Voy. ce mot.) Les Asphodèles sont des plantes herbacées et vivaces, à racine fasciculée , à tige simple inférieurement et ramifiée dans sa partie su- périeure. Les feuilles sont , en général , é- troites , linéaires, et éparses sur la tige. Les fleurs, tantôt jaunes , tantôt blanches, for- ment une grappe simple ou ramiGée. Chaque fleur, qui est pédicellée, est accompagnée, à sa base, d'une petite bractée. Le calice est co- loré, pétaloïde, étalé régulièrement, et for- mé de six sépales égaux, dont trois un peu plus extérieurs. Les étamines , au nombre de six , sont insérées à la base même des sépales. Leurs filets, dilatés et plans à leur base , sont rapprochés les uns des autres et forment une sorte de voûte qui recouvre l'ovaire ; les anthères sont ovoïdes-allongées, et émarginées à leurs deux extrémités. Les étamines sont déclinées et quelquefois iné- gales. Le style, également décliné, est ter- miné par un stigmate à trois pointes. Le fruit est une capsule ordinairement globu- leuse ou triangulaire,, à trois loges, s'ou- vrant en trois valves septifères. Les graines sont peu nombreuses, anguleuses, et quel- quefois presque tétraédriques. Ce genre se 'compose d'environ une ving- taine d'espèces qui, pour la plupart, crois- sent dans les régions méridionales de l'Eu- rope , et sur les côtes de l'Asie et de l'Afri- que baignées par la Méditerranée. Plusieurs de ces espèces sont depuis long - temps in- troduites dans nos jardins, et cultivées comme plantes d'ornement. Telles sont : 1° l'Asphodèle jaune , Asphodelus luteus L., vulgairement désigné sous le nom de Bâton de Jacob. La tige en est simple , toute cou- verte de feuilles linéaires , striées et glau- ques , un peu triquètres. Les fleurs , d'un beau jaune, forment une grappe simple. On en a obtenu une variété à fleurs doubles. 2° L'Asphodèle rameux , Asphodelus ra- Asr ASP 22ÎV nosus L., vulgairement Bâton royal. Ses feuilles radicales sont ensiformes, très lon- gues; sa tige est rameuse dans sa partie su- périeure. Ses fleurs forment une grappe 1res ramifiée, composée de fleurs blanches, «j'ont les sépales, étales, sont marqués de lignes roussàtres. (A. R.) ASPHODÉLÉES. AsphodeUa. bot. pu. — La famille ainsi nommée par Jussicu et par la plupart des botanistes a été réunie ;; la famille des Liliacées , où ses genres, as- sez nombreux , constituent trois tribus : celle des Antbéricées, des Scillées et des Aloï- oées. Voy. liliacées. (A. R.) ASPIIODÉLOIDES. bot. pu. — Hœnch (Méth., p. G34) avait propose de fai- re un genre à part de VAsphodclus ftstulo- sus L. ; mais cette séparation n'a pas été ad- mise, cette espèce appartenant bien réelle- ment au genre Asphodèle. (A. R.) * ASPHODÉLINE. Asphodeline (di- minutif d,x7y;o,£).oç) sorte de Lys chez les Grecs ). bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Anthéricées, formé par Reichenbach, et ainsi caractérisé : Pé- rigonc corollacé , 6-parti; tube très court, subglobuleux ; lacinies étalées - réfléchies. 1-tamines 6, insérées au tube; les alternes plus courtes ; filaments dilatés-voûtes à la basé , géniculés au dessus , ascendants. Ovai- re triloculaire; ovules collatéraux, amphi- tropes, deux dans chaque loge. Style fili- forme; stigmate simple. Capsule charnue, 3-Ioculaire, loculicide-trivalve. Graines tri- quètres , en nombre égal à celui des ovules, a test crustacé, à ombilic ventral, linéaire. Embryon axile , parallèle à l'ombilic, égal à Talbumen, à extrémité radiculaire infère. — Plantes herbacées, vivaces, indigènes dans l'Europe australe; à tubercules radicaux eblongs; à feuilles nombreuses, subulées- triquètres, courtes; à fleurs blanches ou jaunes, bractéees, disposées en grappes sim- ples. On en connaît 5 ou 6 espèces. (C. L.) ASPHYXIE {àcfx^ia, asphyxie), phy- 9iol. — L'Asphyxie est la suspension de la respiration. Elle peut donc avoir lieu chez tous les animaux , parce que tous respirent, et parce que chez tous la respiration peut vtre suspendue ; mais il y a une grande dif- férence à cet égard suivant les animaux, et cette différence dépend de ce qu'ils sont ani- maux à sans froid et animaux à sang chaud. Les animaux a sang froid sont non soulo- ment les animaux invertébrés, mais encore parmi les vertébrés les Poissons et les Repti- les. Les animaux à sang chaud sont donc les Mammifères et les Oiseaux. Nous avons dit qu'il y a une grande dif- férence entre la durée de l'asphyxie des ani- maux à sang froid et des animaux à sang chaud. Pour ceux-là, dans des températures ordinaires , elle dure au moins une heure ; tandis que chez les animaux à sang chaud clic n'a lieu que pendant 2 ou 5 minutes. Dans l'asphyxie , il y a plusieurs fonc- tions qui s'exercent en même temps et qu'il faut distinguer ; 1<> la fonction nerveuse et musculaire , 2° la circulation du sang. On peut très bien les distinguer. Si d'abord on excisait le cœur et qu'on mît l'animal sous l'eau , on déterminerait parfaitement la du- rée de la vie du système nerveux et du sy- stème musculaire par le temps pendant le- quel subsisteraient les mouvements des nerfs et des muscles. En comparant ainsi cette du- rée de la vie avec celle de la même espèce d'animal simplement plongée dans l'eau, on voit la différence. J'ai fait cette expérience sur des Grenouilles, et la différence dans ces deux cas a été quelquefois de vingt heures en faveur des animaux asphyxiés; ainsi donc !a circulation du sang apporte une grande différence dans la durée de la vie, et elle la prolonge beaucoup au delà de l'époque que dure la vie du système nerveux et muscu- laire. Il s'agit maintenant de savoir si , dans l'asphyxie, la durée de la vie est la mê- me , qu'on plonge l'animal sous l'eau , ou qu'on l'asphyxie dans l'air en l'étranglant. J'asphyxiai six Grenouilles en assujettissant fortement une ficelle autour de leur col . Dans les premiers moments, les Grenouilles furent paralysées ; mais elles reprirent peu à peu leurs forces au bout de quelques minutes , sans néanmoins les recouvrer entièrement. Je mis un pareil nombre de Grenouilles dans l'eau ; mais elles furent mortes au bout de dix ou douze heures, tandis que celles qui él .lient étranglées vécurent d'un à cinq jours. Afin de prolonger l'expérience, j'entrete- nais leurs corps dans un état d'humidité. Je répétai l'expérience sur des Salamandres; celles qui étaient dans l'eau vécurent égale- ment de dix à douze heures, tandis (pic les 230 ASP autres vécurent bien au delà , et l'une d'el- les môme vécut onze jours. Je me suis as- suré que , dans ces expériences et d'autres analogues sur la strangulation , il y avait production d'acide carbonique par la peau de ces animaux. Je cherchai ensuite à déterminer quelle serait la durée de la vie d'animaux pareils enfermés dans des corps solides. On sait qu'en 1777 , Hiressont renferma trois Crapauds dans des boîtes scellées dans du plâtre, qui furent déposés dans l'Académie des sciences. On les ouvrit dix mois après, en présence de quelques uns de ses membres ; un des Crapauds était mort , les deux autres vivaient. On prétend qu'on en a trouvé dans de vieux murs où ils avaient dû vivre bien des années, et même dans des blocs de charbon et des pierres où ils avaient dû vivre un temps incalculable. Je fis, pour examiner la durée de la Yie des animaux enfermés dans des corps solides, une expérience sur 15 Crapauds. Le 24 février 1817, je pris cinq boîtes de bois blanc, dont trois avaient quatre pouces , les deux autres quatre et demi de long sur quatre de large et deux et demi de profondeur. J'y mis du plâ- tre gâché, et je plaçai le Crapaud au milieu ; puis les boîtes furent fermées et scellées. Je me servis ensuite de cinq autres boîtes circulaires de carton , ayant trois pouces et demi de diamètre et deux pouces de pro- fondeur , et j'y enterrai cinq autres Cra- pauds avec les mêmes précautions. En même temps , j'en mis cinq autres dans de l'eau renfermée dans des verres renversés , pour comparer la durée de ce genre d'asphyxie avec celui qui pouvait avoir lieu dans le plâtre. Le même jour tous les Crapauds que j'a- vais mis dans l'eau étaient morts huit heu- res après. Ayant ouvert le lendemain une des boîtes de carton à quatre heures du soir, et ayant trouvé le Crapaud vivant, je le re- couvris de plâtre et je l'abandonnai avec les autres. Je ne l'ouvris que le 15 mars sui- vant, et je le trouvai parfaitement en vie, le dix-neuvième jour à dater du commence- ment de l'expérience. Je répétai cette expérience sur des Sala- mandres, et j'en trouvai une vivante , mais considérablement amaigrie, dix-neuf jours acres. ASP Elles vivent donc dans le plâtre , tout en se desséchant progressivement jusqu'à ce qu'elles en meurent; mais il est évident que les reptiles doivent mourir beaucoup plus lentement, lorsqu'ils sont enterrés dans un corps solide que lorsqu'ils sont exposés à l'air sec. C'est ce que j'ai déterminé par l'expérience , et la raison en est qu'il y a as- sez d'air dans beaucoup de corps solides pour les faire vivre , et que dans l'air sec le dessèchement est si prompt , qu'il les tue rapidement. De l'influence de la température actuelle sur V Asphyxie dans Veau. Les causes de variations exigeaient un ter- me de comparaison qui pût être regardé comme sûr. Dans cette vue , je fis dans le mois de juillet quarante-deux expériences sur la submersion des Grenouilles dans l'eau aérée, pour y constater la durée de leur vie. La température moyenne du mois de juillet était de 15° 6' , et en septembre de 14» i*. L'eau aérée dont je me suis servi a varié de 17° à 15°; j'en remplis des verres de la ca- pacité de 0,2 litres, et je les renversai sur des soucoupes. Je terminai l'expérience lors- que l'animal, étant pincé, ne donnait plus de mouvements. Le terme moyen, pour le mois de juillet , fut d'une heure trente-sept minu- tes, et pour septembre d'une heure quaran- te-cinq minutes. Spallanzani et quelques autres naturalistes ont trouvé que les Grenouilles submergées vivaient plus long-temps en hiver qu'en été; mais, comme ils n'ont pas fait de recherches spéciales sur ce sujet, j'ai voulu éclaircir la question. L'eau de la Seine était à 17° ; je la refroi- dis au moyen de la glace , et je la maintins à 10°. De deux Grenouilles qui y furent plongées, l'une vécut cinq heures cinquante minutes, et l'autre six heures quinze minu- tes ; ce qui est près du double de la plus grande durée obtenue dans les quarante- deux expériences précédentes. Ayant ensuite porté la température à zéro, et la mainte- nant à peu près à ce terme , j'y submergea, huit Grenouilles, qui n'y moururent qu'au bout de six heures sept minutes et de huit heures dix-huit minutes ; ce qui fait plus du triple du premier résultat. ASP ASP 23! Il est donc évident que, dans la tempéra- ture actuelle , la durée de la vie sous l'eau va en augmentant avec le refroidissement de la température jusqu'à zéro. Voilà bien l'effet de la température actuelle ; mais la question est maintenant de savoir quelle sé- rail la durée de la >ie au\ mêmes tempéra- tures par un temps qui a ete antérieure- ment beaucoup plus froid. Effets du froid antérieur aux mêmes températures. Si dans une autre saison , l'automne par exemple, au lieu de Tété, on faisait une seconde série d'expériences aux mêmes tem- pératures , on pourrait obtenir un autre ré- sultat. Nous avions, en été, des expériences à 10° et à zéro; mais , en faisant des expé- riences aux mêmes degrés en automne, nous pourrions ne pas avoir la même durée de la vie, parce qu'en été la température précé- dente était élevée, et qu'en automne elle était beaucoup plus basse. Pendant l'expé- rience, il est évident qu'en été et en automne la température était également à 10° ; mais la température antérieure était très diffé- rente; et, comme elle a duré assez long- temps avant l'expérience , il se pourrait qu'elle ait modifié la constitution de manière î la faire durer beaucoup plus long-temps à l'asphyxie dans de l'eau à 10°. J'en fis donc • ience de la manière suivante: l'eau et l'air étant a io<> au mois de novembre et la température de ce mois ayant été, pendant presque toute sa durée, à peu près au même degré, je mis cinq Grenouilles dans de l'eau à cette température. Dans cette circonstan- ce, elles y vécurent de cinq heures dix mi- nutes à onze heures quarante minutes; mais ce dernier terme était environ le double de la durée de leur vie dans l'eau au même de- gré qu'en i Les expériences, faites dans les deux sai- sons , établissent deux faits remarquables : 1° l'influence de la température de l'eau dans laquelle ces animaux sont plongés; 2° l'influence de la température de l'air pen- dant un certain nombre de jours avant l'ex- périence. On peut même évaluer l'influence relatiN - leux causes. Lorsqu'une seule cri~e ebange, elle produit à peu près le mê- me efl lorsqu'on réunit les deux influences analogues, l'effet est double. Mais il serait intéressant de déterminer si l'influence de la température antérieure de l'air s'arrête à ce terme , ou si elle va en augmentant jusqu'à 0°. Pour décider cette question, je Ds les expé- riences suivantes : Le 2°2 décembre de la même année, la température de l'air ayant été près de 0° de- puis vingt jours, je mis trois Grenouilles dans de l'eau à 10° ; elles y vécurent de vingt à vingt-quatre heures ; ainsi , l'influence de la température antérieure de l'air s'est ma- nifestée encore dans cette occasion d'une manière frappante : car, si l'on compare cette durée avec celle des expériences faites en automne et en été dans de l'eau au même degré, on reconnaîtra une progression re- marquable , correspondant aux températu- res précédentes de l'air. La durée de la vie des Grenouilles dans de l'eau à 10° était, en novembre, double de celle qui fut constatée en été; et, en dé- cembre, les résultats furent doubles de ceux obtenus en automne. Si les conséquences que nous avons tirées des expériences précédentes sont justes , on devrait , en réunissant la température pré- cédente de l'air à 0° et celle de l'eau égale- ment à0°, pendant l'expérience, obtenir un bien plus grand effet, qui devrait être au moins du double du précédent, si les mêmes causes agissent ici dans la même proportion. Pour vérifier cette conjecture , je fis l'expé- rience suivante : Le 23 décembre, la température étant à 0°, et s'étant maintenue à peu près à ce degré depuis le commencement du mois, je mis 4 Grenouilles dans de l'eau également à 0°, en me servant du même appareil et des mê- mes quantités d'eau que dans les expérien- ces précédentes. Pans cette nouvelle condi- tion, elles vécurent de vingt-quatre à soixan- te heures , qui sont au moins le double de la durée précédente. Je dirai, pour ne laisser aucun doute à cet égard , que je ne me suis pas contenté de répéter souvent la même expérience; mais (pie j'ai obtenu le même résultat deux an- nées de suite. 232 ASP ASP Ve l'Asphyxie des animaux à sang chaud. L'espoir de modiGer les conditions vitales des animaux à sang chaud de manière à leur faire supporter beaucoup plus long- temps la privation d'air conduisit Buffon à faire une expérience très importante relati- vement aux jeunes animaux à sang chaud. Voici le fait tel qu'il le rapporte : « J'avais pris la précaution de mettre une grosse chienne de l'espèce des plus grands lévriers dans un baquet rempli d'eau chau- de ; et, l'ayant attachée de façon que les par- ties de derrière trempaient dans l'eau , elle mit bas trois chiens dans cette eau, et ces petits se trouvèrent, au sortir de leurs en- veloppes, dans un liquide aussi chaud que celui d'où ils sortaient. On aida la mère dans l'accouchement, on accommoda et on lava dans cette eau les petits chiens ; ensuite on les fit passer dans un plus petit baquet rem- pli de lait chaud, sans leur donner le temps de respirer. Je les fis mettre dans du lait au lieu de les laisser dans l'eau , afin qu'ils pussent prendre de la nourriture s'ils en avaient besoin. On les retint dans le lait où ils étaient plongés, et ils y demeurèrent plus d'une demi-heure ; après quoi, les ayant re- tirés les uns après les autres , je les trouvai tous trois vivants. Ils commencèrent à re- spirer et à rendre quelque humeur par la gueule ; je les laissai respirer pendant une demi-heure , et ensuite on les replongea dans le lait, qu'on avait fait réchauffer pendant ce temps; je les y laissai une se- conde demi-heure , et les ayant ensuite re- tirés, il y en avait deux qui étaient vi- goureux et qui ne paraissaient pas avoir souffert de la privation de l'air ; mais le troisième me paraissait être languissant. Je ne jugeai pas à propos de le replonger une seconde fois; je le fis porter à la mère , elle avait d'abord fait ces trois chiens dans l'eau, et ensuite elle en avait eu six autres. Le petit chien qui était né dans l'eau, qui d'abord avait passé plus d'une demi-heure dans le lait avant d'avoir respiré, et encore une autre demi-heure après avoir respiré , n'en était pas fort incommodé : car il fut bientôt rétabli sous la mère, et il vécut comme les autres. Je continuai ces épreuves sur ceux qui étaient dans le lait ; je les laissai respirer une se- conde fois pendant une heure environ; en- suite je les fis mettre de nouveau dans le lait chaud, où ils se trouvèrent plongés pour la troisième fois. Je ne sais s'ils en avalèrent ou non; ils restèrent dans ce liquide pen- dant une demi-heure , et lorsqu'on les en tira ils paraissaient presque aussi vigoureux qu'auparavant ; cependant , les ayant fait porter à la mère, l'un d'eux mourut le mê- me jour. » Legallois, qui avait besoin de savoir com- bien de temps un fœtus à terme , parmi les animaux à sang chaud, peut vivre sans re- spirer lorsqu'il a cessé de communiquer avec sa mère , oubliant la célèbre expérien- ce de Eulîon , en fit une nouvelle. Il fit ses recherches principalement sur les La- pins , et il détermina que , lorsqu'il les pri- vait de la respiration en les plongeant sous l'eau , la durée moyenne de leur vie ne dépassait pas vingt-huit à trente minutes. Cependant il découvrit que cette faculté diminue rapidement avec les progrès de l'âge. Legallois observa qu'au bout des cinq premiers jours les Lapins plongés sous l'eau ne vivent plus que seize minutes. Après le môme espace de temps, ils sont réduits à cinq minutes et demie , et lorsqu'ils sont âgés de quinze jours , ils ont alors atteint la limite de la durée de l'asphyxie des adul- tes. D'après les résultats de ces expériences, on serait porté à croire que la durée de la vie , dans l'asphyxie des animaux nouveau- nés, est d'environ une demi-heure ; mais, en répétant des expériences pareilles sur un grand nombre d'espèces différentes , je^fus fort surpris de voir que le Cochon d'Inde à sa naissance , lorsqu'on l'asphyxiait dans l'eau, ne vivait qae trois ou quatre minutes de plus que l'adulte. Les recherches sur les animaux à sang froid m'ayant fait connaître la grande in- fluence que la température exerce sur ce mode d'existence, ayant, en outre, reconnu que les animaux à sang chaud présentaient entre eux des différences marquées dans la production de la chaleur , j'ai pensé que cette différence devait en produire une" dans la durée de la vie dans l'asphyxie. Comparons donc entre elles les espèces dont nous venons déparier, et nous verrons que ce rapport se vérifie. D'une part , le* ASP Chiens, les Chais et les Lapins nouveau-nes, n comportent de la même manière dans l'asphyxie. Dana cet état , ils donnent tous des signes de vie pendant près (finie demi- Mure et quelquefois an delà; or, ce sont précisément les espèces chez lesquelles j'ai observe une production de chaleur si faible, qu'elle les rapproche des animaux à sang froid. D'autre part, les Cochons d'Inde sont la classe de ceux uni produisent le plus le Chaleur à leur naissance: aussi n'en ai-je imais tu qui reçussent plus de 7 minutes en les plongeant sous l'eau, et souvent ils n'at- teignent pas cette limite. (Edwards.) ASPIC, rept. — Le Serpent dont les .neiens ont parlé sous ce nom est Vllaje, ■ ^ol. Haje, dont Yl,Sa\ïgny a donné une ex- cellente figure dans l'ouvrage français sur la description de l'Egypte. Linné a nommé Coluber aspis une espèce voisine de la Vipère commune, Col. bénis, et qui > it dans quelques parties de la France; on lui donne souvent le nom d'Aspic. (P.G.) ASPIC ou SPIC. bot. ph. — Nom vulgaire de la Lavande , Lavandula spica Lin. , du Phalaris canariensis Lin. Voy. LAYAITDE et PHALARIS. (C. D'O.) ASPICARPA(«s. — H. Wcsmacl ( Braconid. de IleJgique) a donné oe nom à un genre de la famille des Ichneumonicns, tribu des Braconides, de Tordre des Hyménoptères, que nous avons regarde ( Histoire des Ani- maux articulés, IV) comme une simple di- vision du g. Diospilus , Halid. ; car, en ef- fet, les Aspigonus ne diffèrent essentielle- ment de ces derniers que par le bord anté- rieur du chaperon, présentant, dans son mi- lieu, un angle droit. — Le type de cette divi- sion générique est le Diospilus (Aspigonus) diversicornis Wesm., trouvé en France, en Belgique et en Angleterre. (Kl.) * ASPILATES (nom d'une pierre pré- cieuse, suivant Pline). Dis.— Genre de l'or- dre des Lépidoptères , famille des Noctur- nes, tribu des Phalénitcs, établi par M. Treitscbke , aux dépens du grand g. Geo- metra de Linné, et que j'ai adopté dans ma continuation dcVHistoire naturelle des Lé- pidoptères de France, par Godart, en lui donnant les caractères suivants : Antennes pectinées dans les mâles , et simples dans les femelles. Bord terminal des ailes simple et entier. Corselet étroit et squammeux. Les premières ailes traversées diagonalement par une ou deux raies qui partent de l'angle apical ; les secondes ailes ayant à peu près la même forme que les premières. Palpes aigus et dépassant le chaperon. Pattes très longues ; trompe très apparente. Chenilles allongées, lisses, sans tubercules, seulement avec deux petites pointes sur le dernier an- tieau. Chrysalide contenue dans un léger iissu à lu superficie de la terre. —Ce genre renferme un assez grand nombre d'es- pèces , dont nous ne citerons (pie deux, VA» gilvaria Fabr. , et VA, purpuraria Lin,, ou l'ensanglantée de Geoffroy. Cette der- nière est très commune dans les champs de luzerne autour de Paris. (D.) ASPILIA. bot. pu. — Du Petit- Thouars a fondé ce genre sur une plante qui a pour caractères : Capitules multiflores, radiés; ligules .f>-10, neutres, unisériées, dentées au sommet ; fleurons du disque tubu- Icux, hermaphrodites, 5-dcntés. Rameaux des styles terminés par un petit cône. Récepta- cle plan, couvert de longues paillettes acu- minées, pliées dans leur longueur, et embras- sant les fruits, qui sont linéaires, couverts de poils apprîmes, et terminés par une aigrette en forme de couronne dentée-ciliée. — Les deux espèces qui constituent ce g. sont des herbes vivaces , originaires de Madagascar, et dont les rameaux , étalés sur le sol , por- tent des feuilles opposées , des capitules longuement pédicellés, solitaires , à rayons jaunes. (J. D.) * ASPÏLOTUM , Soland. bot. ph. — Synonyme du genre Geniostoma, Fort., de la famille des Loganiacées. (Sp.) ASPIS (efejcts, bouclier), rept. — Nom de l'Aspic chez les Grecs et les Latins. Aris- tote nous apprend que ce Serpent se trouvait en Libye. On en fait , dit-il dans un passa- ge, un poison qui corrompt les chairs et contre lequel on ne connaît point de remè- de. Ailleurs, il rapporte les combats de l'Aspis avec l'Ichneumon. Cet Aspis ou As- pic est le Coluber Haje. Waglcr (Syst. Amphib.) donne le nom à'Aspis à un genre d'Ophidiens dont le type est le Colub. naje de Linné ou Serpent à lunettes. Le Col. Haje est pour cet au- teur l'objet d'un autre genre sous le nom d'Urœus. (P. G.) * ASPISOMA {àeviç, écusson ; aw/we, corps), vss. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Malacodermes, tribu des Lampyrides, établi par M. Delaporte (Ann. de la Soc. entom. de France, tom. II, pag. 127 ) aux dépens du genre Lampyris de Linné, pour y placer les espèces de ce genre qui ont les élytres ovales , assez convexes , larges à la base, et allant en se rétrécissant vers leur extrémité. Parmi ces espèces, qui sont au nombre de 7 , et toutes de l'Améri- 240 ASP rique méridionale , nous citerons seulement le Lampyris ignita Fabr., qui appartient au genre Nyctophanes de M. Dejcan. (D. et C.) * ASPISOMA ( âc«, semence; 0/sf£, cheveu, pris pour fila- ment), bot. cr. — Genre de Champignons créé par Link , et détruit ensuite par lui- même, comme ne présentant pas les caract. ASP suffisants pour former un genre. C'est pro- bablement par erreur typographique qu'on trouve Asperotrichum dans le Systema my- cologicnm de Fries. (Lév.) ASPREA. polyp. — Genre proposé par Donati pour recevoir des Polypiers mem- braneux, foliacés, et composes de reliâtes, mais qu'il nous serait difficile de détermi- ner. (M. E.) ASPRÈDE. poiss. — Genre de Silu- roïdes, établi par Linné dans les Aménités académiques, niais réuni ensuite par lui à son genre Silunis. Gronovius l'a conservé a?ec raison; et Bloch, en l'adoptant, en a confondu à tort les espèces avec celles que Lacépède a réunies sous le nom de Plotose. Ces Poissons diffèrent de tous les Siluroïdes par la réunion complète de l'opercule et de l'interopercule au préopercule, de sorte que le mouvement de l'appareil operculaire, pour la respiration branchiale , se fait par le jeu de l'arcade palato-ptérygoïdienne. La bou- che a ses intermaxillaires articulés longitu- dinalement sous le museau , d'où il résulte que les maxillaires paraissent attachés plus en avant. On les reconnaît d'ailleurs pour des maxillaires parce qu'ils sont prolongés en filaments ou barbillons comme dans tous les autres Siluroïdes. Les Asprèdes ont le corps mou et la peau nue , la tète aplatie , la ré- gion numérale très élargie , la queue grêle , les épines pectorales fortes et dentelées en grosse scie , cinq rayons aux ouïes , et ils manquent de nageoires adipeuses. Un cer- tain nombre d'individus femelles ont sous le ventre, dans quelques saisons ou à un cer- tain âge , des sortes de ventouses pédoncu- lées qu'on ne trouve pas dans tous les in- dividus de la même espèce , et qui varient d'une espèce à l'autre. On n'en connaît en- core que cinq , qui viennent des eaux dou- ces de la Guyane. (Val.) ASPRËLE. bot. cr. — Voyez prèle. (C. d'O.) ASPRELLA. bot. ph. — Ce nom a été successivement appliqué à plusieurs gen- res de la famille des Graminées ; ainsi : 1° Cavanilles , et après lui Willdenow (Enu- mer. pi., t. I, p. 152), avaient ainsi nommé un genre qui avait pour type et pour espèce unique VElymus hyslrix L. Ce genre n'a été adopté ni par Palisot de Bcauvois , ni par Trinius, dans leur Agrostographie; mais ASS 24; M. Runth ( Agrost. I, p. 454) vient de le ré- tablir; "2a Schreber a donné le même nom au genre (pie , depuis Swartz , tous les bo- tanistes ont appelé Lcersia; 3° enfin, Host [Qram,, IV, t. 29) nommait Asprella nar- d.formis le Nordas aristata L. , qui forme aujourd'hui le type du genre Psilurus de Tiïnius. Voy. elymus, leersia et psi- lurus. (A. R.) ASPREUM. zoopii. — Donati nomme ainsi un animal du groupe des Sertulariens. (P. G.) ASPRO (Asper, rude), poiss. — Syno- nyme latin (VÀpron. Voy. ce mot. (Val.) ASSA, Gmel. bot. pu. —Synonyme du genre Tetracera, de la famille des Dil- léniacées. (Sp.) ASSASÎ. poiss. — Nom qu'on trou- ve déjà dans Forskal , qui a été aussi em- ployé par Lacépède , et que M. Riippel ap- plique aux Balistes aculeatus et Bal. stel- latiis. r (Val.) ASSÉE. ois. — Nom vulgaire de la Bécasse. Voyez ce mot. (C. d'O.) * ASSILINE. Assilina (dimin. d'Assa; as, monnaie romaine), for a m. — Nous avons formé , sous ce nom , un sous-genre des Nummulines, pour les espèces dont les tours de spire , embrassants seulement dans le jeune âge, et sans appendices com- me les Sidérolines , deviennent ensuite tous apparents dans l'âge adulte. Ces Coquilles ressemblent encore plus à une pièce de monnaie que les Nummulines. Nous en connaissons cinq espèces, dont deux vivantes : l'une de la mer Rouge, l'au- tre de Rawack, dans la mer du Sud. Les es- pèces fossiles sont toutes des terrains cré- tacés. (A. d'O.) ASSIMILATION, zool. — Voyez NUTRITION. (C D'O.) * ASSIMINEA. moll. — Genre de Mollusques de la famille des Paludines, éta- bli par le docteur Leach pour une espèce d'Angleterre à laquelle il donnait le nom d'Ass. grayana. Voyez paludises. (P. G.) \SSIMIi\IER. bot.ph.— Voyez asi- minier. (C.d'0.) * ASSISES, géol. — Les masses miné- rales qui ont été déposées par les eaux sont presque toujours séparées par des lignes ou joints parallèles qui en forment des bancs S44 ASS distincts , analogues aux rangées de pierres qu'on place successivement les unes sur les autres dans les constructions ; ce sont ces bancs aue les géologues appellent des Assises. Les roenes calcaires sont celles dans lesquel- les la division en Assises naturelles est le mieux marquée. Les Assises sont de même nature minéralogiquc et souvent du même grain; les lignes de joint qui les séparent in- diquent seulement une interruption momen- tanée dans le dépôt d'un même sédiment, et toujours les Assises superposées sont d'un âge différent. II ne faut pas confondre les li- gnes de joints qui séparent deux Assises avec les fissures et solutions de continuité qui , par suite du retrait ou du brisement, divi- sent les masses minérales en tables, prismes, colonnes , boules et fragments. Il n'est pas indifférent , dans l'emploi des pierres de construction, de les placer sui- vant le sens de leur assise naturelle ; car elles résistent beaucoup plus au poids des masses dont on les charge que lorsqu'on les met dans un sens différent. Voy. sol et STRUCTURE DU SOL. (C. P.) ASSONIA, Cavan. {Dis*., III, p. 120, lab. 42). — Kœnigia, Coxnmers. — Vahlia, Bah!, bot. pîf. — Genre de la famille des Dombéyacées , offrant pour caract. : Calice 5-parti, persistant , accompagné d'un invo- lucelle l-phyl!e , unilatéral , ô-crénelé. Pé- tales 5 , oblongs , subfalciformes , inéquila- téraux, subscarieux , persistants, convo- lutés en préfloraison. Étamines 20 ( dont 5 stériles ) , monadelphes par la base ; andro- phore cupuliforme ; filets anthérifères fili- formes , alternes 3 à 3 avec un staminode ulaviforme et plus court. Anthères intror- ses, dressées, 2-tbèques, longitudinale- Tneiit déhiscentes. Ovaire non stipité , 5-lo- eulaire ; ovules géminés dans chaque loge, collatéraux, anat topes, renversés, attachés à la base de l'angle interne des loges. Sty- les 5 , très courts , terminés en stigma- te claviforme. Capsule 5-loculaire, sépa- Table en 5 coques; loges 2 -spermes. Grai- nes collatérales, trièdres. — Arbrisseaux ( indigènes de Bourbon ) ayant le port du Thespesia populnea. Feuilles alternes , pé- tiolées, cordiformes, acuminées, dente- lées ou crénelées. Inflorescences axillaires et terminales , cymeuses , pédonculées. — On n'en connaît que 2 espèces. (Sp.) AST * ASSULA [assula, copeau), moll. — M. Schumacher, dans son Essai d'une clas- sification des Testacés , propose de sépa- rer en genre particulier le liulla lignaria de Linné; et il donne à ce genre le nom français de Copeau et le nom latin d'Assu- la. Ce genre , ne reposant sur aucun carac- tère zoologique, ne peut être reçu dans une méthode naturelle. (Desii.) ASSURGENT. Assurgens. bot. ph. — Voyez ascendant. (A. R.) * ASTACIENS. crust. — Nom em- ployé par Latreille et par plusieurs autres naturalistes pour désigner une division de Crustacés Décapodes Macroures, ayant pour type le genre Astacus. Dans la méthode de classification proposée par Milne-Edwards , la famille des Astaciens comprend tous les Macroures dont les antennes externes por- tent, au dessus de leur pédoncule, une lame mobile très petite et hastiforme. Il est éga- lement à noter que les branchies de ces Crustacés sont en brosse. Ainsi circonscrit , ce groupe correspond au g. Astacus de Fa- bricius, et se subdivise en Écrevisses , Ho- mards et Nephrops. (M. E.) AST ACOIDE. Astacoides («crraxo's, écre- visse ; sîà'oi , ressemblance), crust. — Gen- re de l'ordre des Décapodes , famille des Macroures , établi par M. Guérin-Méneviïle ( Rev. zool. , avril 1839 ) , et différant des Écrevisses par ses antennes externes , dé- pourvues des lames mobiles. La seule espè- ce type de ce genre est VA. GondotiiGuév. Elle est longue de 6 à 7 pouces, semblable à une Écrevisse commune , un peu plus a- platie , avec le rostre large et tronqué an- térieurement. Elle a été découverte à Ma- dagascar par M. Gondot ; elle y est comes- tible. Cette même espèce a été publiée, sous le nom & Astacus madagascariensis, par M. Edwards (journal VInstitut, mai 1839). (C. D'O.) ASTACOIDES. crust. — Nom don- né par M. Duméril à une grande division de la classe des Crustacés , caractérisée par l'existence d'une croûte calcaire , et com- prenant les Décapodes , les Stomapodes et les Amphipodes des carcinologistes. M. de Blainville emploie le même nom pour dési- gner une division de ses Entomozoaircs Décapodes. (M. E.) ASTACOLE. Astacolus. foram, — AST AST Genre établi par Montfort [ConcTiyt. Syst., p. '2^2' sur une figure de Soldani [Test., p. t. LTIII, fig. 1 ). C'est sans doute une espèce du g. Cristellairê. Voy. ce mot. (A. d'O.) ASTACOLITES. gaust. poss. - Nom employé par Davila et par quelques autres naturalistes pour désigner divers Macroures fossiles. (M. K.) * ASTACOPS (ineatét, écrevisse ; ûs. — Genre de la famille des Craboniens , grou- pe des Nyssonites , de Tordre des Hyméno- ptères, établi par Latreille, et généralement adopte par tous les entomologistes. Les As- tata >ont essentiellement caractérisés par des mandibules bidentées; par des antennes fili- formes, insérées à la base du chaperon; par des ailes supérieures pourvues d'une cellule marginale, et de trois cubitales, dont la seconde reçoit deux nervures récurrentes ; et par des jambes épaisses, surtout les inter- médiaires et les postérieures. Le type de ce genre , peu nombreux en esp., est l'A boops(Sphex boops Schranck) Ross. (Bl.) *ASTEIA. Asteia{àn-tioç, propre, poli). ins. — Genre de Tordre des Diptères, di- vision des Brachocères , subdivision des Dichœtes , famille des Athéricères , tribu des Muscides, section des Acalyptères, sous- tribu des Hétéromysides. Ce genre , établi par Meigen , et adopté par M. Macquart, a pour caractères : Corps étroit, tète assez large. Trompe à lèvres terminales , allon- gées , dirigées en arrière. Face et front munis de soies. Antennes couchées; pre- mier article très petit ; troisième large. Style garni de quelques soies en dessus et en dessous. Abdomen étroit. Ailes grandes , finement ciliées ; nervure médiastine courte , double à sa base ; marginale très courte, dépassant peu la médiastine; deuxième transversale nulle ; première cel- lule postérieure un peu rétrécie à Textrémi- té. — Ce genre se compose de deux esp. (A. amœna et concinna) , qui se trouvent en France et en Allemagne. Ces petites Musci- des, ornées de couleurs agréablement dis- posées, se trouvent dans les herbes. (D.) ASTELIA (lord ou lady Astel, promo- teur de la Botanique); Hamelinia, A. Kich. (FI. Nov.-Zel.); Funkia , Willd. , non Spreng. bot. PB. — Genre placé jusqu'ici dans la famille des Joncacées, mais qui, très probablement, devra plus tard en être sé- AST 247 paré, quand il sera mieux connu; fondé par Banks et Solander (ex. R. Br. Prod. ) sur ces caractères : Fleurs dioïques-poly- games par avortement. Périgone sex-parti- te, semiglumacé, persistant. Étamines 6, inxrees à la base du périgone. Ovaire 5-lo- culaire, ou uniloculaire en raison de cloisons incomplètes, a 5 placentas pariétaux. Ovules nombreux. Style nul ; stigmates 5, obtus. Baie l-5-loculaire,poly sperme. — Il se com- pose de plantes herbacées, vivaces , ayant à la fois le port des Tillandsia et des Ca- rex , et , comme les premiers , vivant ordi- nairement dans les enfourchures des arbres, à la Nouvelle-Zélande , sur la terre de Dié- men , etc. Les racines en sont fibreuses ; les feuilles radicales imbriquées , lancéolées-li- néaires, ou ensiformes, carénées , velues , à tiges nulles ou courtes, à inflorescence ver- dàtre , soyeuse , en grappes ou en panicules. Le nombre des esp. est très restreint; depuis peu, on en cultive en Europe une très belle , VA. Banksii. Nous ne sachons pas qu'elle y ait encore fleuri quelque part. (C. L.) *ASTELMA ( à priv. ; Gzé)/ut.x , couron- ne), bot. ph. — Section du g. Helipte- rum(Argyrocome), caractérisée par son in- volucre formé d'écaillés imbriquées , sca- ricuses, conniventes ou radiées; par son réceptacle convexe, alvéolé; par ses fleurs hermaphrodites , munies d'anthères caudi- culées , à soies plumeuses , et semblables à celles de l'aigrette qui couronne le fruit. — Les espèces de ce groupe, toutes indigènes du Cap, faisaient partie du genre Helichry- swm, de la famille des Composées. (J. D.) * ASTEMMA ( « priv. ; aréfi/xx, couron- ne , petit œil ). ms. — Genre de la famille des Lygéens , de Tordre des Hémiptères , établi par MM. Lepelletier Saint-Fargeau et Serville (Encyclopédie méthod. , t. X) aux dépens du grand g. Lygœus de Fabricius. Les Astemma sont surtout caractérisés par l'absence d'ocelles ou yeux lisses; par la tê- te , plus avancée que dans les esp. des gen- res voisins , et par le prothorax , dont les bords latéraux sont relevés et aigus. — On connaît un fort grand nombre d'espèces de ce genre , répandues dans toutes les parties du monde; presque toutes sont variées de rouge et de noir. Le type est VA. apUra (Cimex apterus Lin.), esp. des plus commu- 248 AST nés dans toute l'Europe , au nord de l'Afri- que et dans l'Asie mineure. M. Burmeister (Handb. der eut.) applique la dénomination de Pyrrhocoris au g. Astemma j mais, com- me ce dernier nom est le plus ancien , il doit prévaloir sur celui de M. Burmeister. Nous rattachons encore au g. Astemma les g. Meganotus et Odontopus de Laporte, qui ne s'en distinguent réellement par aucun caractère important , non plus que le genre Platynotus de Schilling et Hahn, Voy. cha- cun de ces mots. (Bl.) * ASTEMMA ( à priv. ; srê^fi» , cou- ronne ). bot. ph. — Ce genre , qui a été fondé par Lessing aux dépens du Monactis dubia Runth, a pour caract. : Capitules de 10-15 fleurs homogames , discoïdes, dioï- ques. Involucre tubuleux-campanulé, com- posé de folioles linéaires, obtuses, légère- ment imbriquées. Réceptacle couvert de paillettes membraneuses , semblables à des écailles. Corolles tubuleuses , 5 - dentées , à lobes recourbés; les femelles renfermant des étamines avortées. Fruit linéaire, dépourvu d'aigrette , terminé par un bec court et sti- pité. — L' Astemma appartient à la tribu des Sénécionées parmi les Composées, et se classe dans la division des Euxéniées. La seule espèce connue est indigène du Pérou. (J. D.) * ASTEMMITES (à priv.; cri^x, couronne, petit œil), ins. — M. Laporte de Castelnau (Essai d'une class. des Hémipt.) a établi sous cette dénomination une tribu que nous regardons comme un groupe de notre famille des Lygéens, qui est essentiel- lement caractérisé par l'absence d'ocelles. Ce groupe renferme les g. Largus, Hahn (syn. Euryophthalmus, Lap.) ; Acinocoris, Hahn, et Astemma , Lap. et Serv. , genre auquel nous en rattachons divers autres. Voy. ly- géens. (Bl.) * ASTENUS ( à aug. ; gt&os , étroit ). îns. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Pœdé- rides, établi par M. Dejean dans son der- nier Catalogue, et adopté par M. Lacordai- re dans la Faune entomologique des en- virons de Paris , mais supprimé par M. Erichson dans son beau travail sur cette fa- mille , comme rentrant dans le genre Su- nius, fondé antérieurement par Leach. Voy. suivius. (D.) AST ASTEOSPEEME. bot. ph. - Faute typographique pour Ostéosperme. (J. D.) *ASTEPHANA1\THES, Bory {Ann. Gen., t. II, p. 138) ( «priv.; nzéfxvoi, cou- ronne ; uvdoç, fleur), bot. pu. — Synony- me du genre ou sous-genre Cieca , Medic, de la famille des Passiflorées. (Sp. *ASTEPHANUS, R. Br.(<2priv.; ?«- pavos, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées (s.-ordre des Asclé- piadées vraies, R. Br.; tr. des Astéphanées, Endl.); son auteur (Mem. of tke Werner. soc., t. II, p. 54) lui assigne pour caract. distinctifs : Calice 5-fide. Corolle campanu- lée, profondément 5-fide, point squamelli- fère. Anthères couronnées d'un appendice membraneux. Masses polliniques pendantes , acuminées , attachées par leur sommet. Sti- gmate mutique ou caudiculé. — Herbes vo- lubiles. Feuilles opposées. Ombelles inter- pétiolaires. Fleurs petites. Ce g. comprend environ 10 esp., la plupart de l'Afrique aus- trale ; de ce nombre sont les Apocynam cordatum et lanceolatum Thunb. , et YApo- cynumtriflorumh. (Sp.) ASTER (àc7Tï)/), nom de cette plante en grec ; allusion à la disposition radiée des fleu- rons), bot. ph.— La plupart des esp. qui con- stituent ce g. sont indigènes de l'Amérique du nord ; mais quelques unes cependant habitent les régions froides ou tempérées des deux hémisphères. Ce g. a pour caract. : Capitules radiés. Fleurs du rayon ligulées, fertiles, dis- posées sur un rang; celles du disque herma- phrodites, 5- dentées. Réceptacle plan, pré- sentant des alvéoles dont les bords sont plus ou moins denticulés. Écailles de l'involucre plurisériées, lâchement imbriquées, plus ou moins herbacées , et parfois même folia- cées. Fruit comprimé. Aigrette poilue , per- sistante, formée de plusieurs rangées de soies scabres, souvent d'inégale longueur. — Les Aster sont des herbes vivaces, à rhi- zomes rampants, desquels naissent des tiges souvent rameuses , touffues , portant des feuilles alternes et des capitules disposés en corymbes; les fleurons sont blancs , roses , violets ou bleus, et le plus souvent plus longs que les fleurs du disque. On cultive beaucoup d'Aster comme plantes de parter- re. Les plus belles esp. sont les suivantes : parmi celles d'Europe , les A. alpinus, ameh» AST his et pyrrriœns; parmi celles (l'Amérique , le> 1. fjrandiflorus , pnnicœns, emiiwns , inultiflorus , horizontal is, thijrsifloru:,, ra- sons , etc. (J. D.) * ASTERACANTHA, Nées (farî . <•- .oile ; tbeeevfe, épine), rot. imi. — Genre de la famille des Acanthacces, tribu i\cs Kcluna- tacanthees , s. -tribu des Harlerices , ]\ees. Son auteur (in Wallich, Plant. Asiat., III, p. 90 N le caractérise ainsi qu'il suit • Calice 4-parti : lanière postérieure un peu plus grande; lanière antérieure 2-dentéc. Corolle 2-labiée : lèvre supérieure 2 -fiée; lèvre in- férieure 3-fide. Etalâmes saillantes; filets soudes deux à deux. Anthères isomètres , glabres; bourses parallèles, mutiques. Sti- gmate acuminé. Capsule 2-loculairc, S-sper- mc. Graines ovales, lisses, comprimées, tronquées ; funicule court,— M. Nées d'Esen- beck n'a admis dans ce genre qu'une seule espèce (.-t. longifoUa), qui est le Barleria longifolia L., indigène de l'Inde. La racine de cette plante passe pour un excellent diu- rétique. (Sp.) * ASTER ACANTHE ( è*rip , étoile ; axavdx, épine ). poiss. foss. — Agassiz a créé sous ce nom une division générique , pour y placer les rayons épineux et fossiles de plusieurs Poissons de l'ordre des Chondro- ptérygiens, assez analogues aux Chimères, et considérés, avant lui, comme voisins des Siluroïdes ou des Balistes. M. Buckland les nommait lchthyodornlitcs, comprenant sous cette dénomination plusieurs Poissons de genres et d'espèces très différents. Les rayons des Astéracanthes sont grands, légèrement arqués , arrondis à leur bord extérieur, armés de deux rangées de dents à leur bord postérieur, et couverts en avant de tubercules étoiles. La base est lisse; elle porte en arrière un sillon large et évasé dont les bords , en se réunissant vers le haut , forment une cavité intérieure assez spacieuse. Les rayons des Astéracanthes caractéri- sent les terrains jurassiques supérieurs, où ils remplacent les Oracanthes des terrains carbonifères. M. Agassiz en cite quatre esp. venant du Rimmeridge-clay d'Angleterre, ou d'une argile supérieure au Cornbrash , du calcaire portlandien des environs de So- leure , et du Purbeck des environs de Swan- wick. (Val.) AST 949 *ASTERACANTHION fàrr^, étoile; Awtvfltov, petite épine). Écinx- Genre d'As- téries pourvues d'un anus et de quatre rangs de tentacules à la face inférieure, proposé par MM. Huiler et Henle (Archives de Wieg- mann , 1840 , et comprenant les Asterias mbens Lamk. ; violacea Mùll.; tenuispina Lamk. ; rosca Mùll. ; helianthus Lamk.; (jranifera Lamk. , et gelatinosa Meyen. (P- GO ASTERACEES. bot. pu. — Voyez ASTÉROIDÉES et ASTKRIiNÉES. (J. D.) * ASTÉRANTIIE. Asteranthus , Des- font. (icz'r,p, étoile; UvOài , fleur). BOT. PH. —C'est l'un des deux genres dont se compose la singulière famille des Napoléonées ou Bel- visiées. Son auteur (Annales du Muséum, t. VI, p. 9, t. 3) en donne les caract. sui- vants : Calice à tube adhérent, très court, turbiné ; limbe plan , à bord multidenté. Co- rolle supère , rotacéc , multifide. Étamines très nombreuses, insérées au fond de la co- rolle ; filets filiformes , plus courts que la corolle. Anthères 2-thèques, basifixes, oblon- gues , obtuses, longitudinalement déhiscen- tes. Ovaire infère , couronné de 6 bourrelets rayonnants , confluents avec la base du style. Style indivisé; stigmate discoïde, à 6 lobes obtus. Le fruit est inconnu. — L'unique esp. (A. brasiliensis Desf.), sur laquelle se fonde ce g., est un arbre à feuilles alternes, point stipulées, ovales-lancéolées, très entières, courtement pétiolées. Les fleurs sont gran- des, solitaires, axillaires, ébractéolées, pé- donculées. (Sp.%, ASTÉRELLE (asterella, petite étoi- le ). bot. cr. — Palisot de Beauvois avait déjà tenté le démembrement du g. Mar- chantia de Linné , démembrement si heu- reusement opéré aujourd'hui par les tra- vaux successifs de Kaddi, Nées d'Esenbeck, Lehmann, Lindenberg et Corda. Il en avait séparé , sous le nom qui fait le sujet de cet article, deux espèces, dont l'une est devenue le Reboullia hemisphœrica Raddi , et l'au- tre le Fegatella conica du même auteur. Voy. REBOULLIA et FEGATELLA. (C. M.) * ASTÉRENCRINIDES (àmif, étoi- le ; encrinus , encrine). éciilv. — M. de Blainville nomme ainsi la troisième famille des Stellérides, comprenant les Comatules et les Encrines. Les caractères qu'il lui don- ne sont les suivants : Corps régulier , cupu- 16* 250 AST liforme, plus ou moins distinct , libre ou fixé, pourvu de cinq rayons simples, ou bi- fides , articulés , pinnés ; bouche subccnlra- le avec une cavité viscérale, ayant un grand orifice béant à l'extrémité d'une sorte de tube simulant un anus. (P. G.) * ASTERIADiE {d' Asterias, nom la- tin de l'Astérie). Écssm. — M. J.-E. Gray (Ann. and Mag. ofnat. hist., 1840, p. 178) appelle ainsi la première famille de l'ordre des Asteroïda ou Astéries , comprenant les Asîerias proprement dits, ainsi que les Tonia, Gray, qui sont des espèces à quatre rangées de pieds dans les sillons ainbula- craires. (P. G.) ASTEMAS. roiss. — Nom spécifique de quelques poissons des genres Squale , Raie, etc. (Val.) *ASTERIAS {asteria, étoile), zoopii. — Nom latin des Stellérides dans Linné, etc. M. Agassiz le réserve à un sous-genre de ces animaux , celui des Pentastéries, Blainv.; ou Stellcria, Nardo. MM. Millier et Troschcl n'y placent que des espèces dé- pourvues d'anus. Lamarck avait antérieure- ment restreint le nom d'' Asterias aux Stel- lérides, qui ont les rayons pourvus de pro- longements en cœcums de l'estomac, c'est- à-dire la famille des Àstérides, Blainv. IP. G.) ASTERIA S. Bockh. bot. pu — Gen- re ou sous-genre de la famille des Gentia- nées. Il est fondé sur le Gentiana luteah., et offre pour caract. distinctifs : Calice mem- branacé , spathacé. Corolle rotacée , sans plis et sans appendices. Anthères libres. Capsule non stipitée. Graines bordées d'une aile de même couleur que le test. (Sp.) *ASTERIDEA. bot. pu.— Ce genre a été établi par M. Lindley , sur une plante de la côte occidentale de la Nouvelle-Hollan- de (rivière des Cygnes). Il lui assigne pour caractères : Capitule hémisphérique multi- dore, radié ; fleurons du rayon ligules, uni- sériés, tridentés, femelles ; ceux du disque hermaphrodites, à 5 dents glanduleuses au sommet. Involucre formé d'écaillés imbri- quées, dont les extérieures subulées et les intérieures linéaires. Le réceptacle est plan, dépourvu de paillettes, mais présentant des aréoles élevées. Les anthères sont munies d'appendices basilaires sétacées. Fruits cou- ronnés d'une aigrette composée d'une seule j AST rangée de soies légèrement scabres inférieur rement, et presque plumeuses au sommet. — Le g. Asteridea ne renferme encore qu'une seule espèce, qui, suivant M. Lindley, res- semble par son port à V Aster de la Nouvelle- Angleterre^ (A. N.-Angliœ). (J. D.) * ASTERIDES. Asteridea (Asterias, astérie ; tlfos , forme ). échin. — M. dp Blainville nomme ainsi la famille des Stel- lérides ou Étoiles de mer, chez lesquelles il y a un tubercule madréporique sur le dos, et dont les bras renferment des appendices cœcaux de l'estomac. Leur corps est traver- sé inférieurement par des sillons étendus de la bouche à l'extrémité des rayons ou Io-. bcs du corps, et contenant plusieurs rangées de suçoirs tentaculiformes. (P. G.) ASTÉRIE. Asterias (à^Àp, étoile). KC.Hiiv. — De tout temps on a employé , par allusion , dans les diverses langues anciennes et modernes, le nom d'Étoile de mer ou ses synonymes, pour indiquer des Zoophytes fort répandus sur toutes les côtes , assez variés en esp. , et dont la forme rappelle toujours plus ou moins celle des étoiles , telles qu'on les voit à la vue simple et qu'on les repré- sente dans les arts. Aristote parle déjà de ces animaux sous le nom d'Àur^ , dont on a fait Asterias et en français Astérie. Pour Linné , les Échinodermes à corps plus ou moins stellé étaient également des Astéries; mais Lamarck, dans ses ouvrages , en a re- streint l'application aux espèces qui ont plus particulièrement la forme d'étoiles, et qui , réunissant un bon nombre de caractères communs, doivent être considérées comme formant un groupe parfaitement naturel, qui, dans sa méthode , n'avait que la valeur gé- nérique. Les groupes aujourd'hui nommés Comatule , Euryale et Ophiure , ont été séparés par Lamarck des véritables Étoiles de mer, et il en sera parlé en leur lieu. Voici quels caract. l'auteur du Système des Ani- maux sans vertèbres donnait au genre Asté- rie : Corps suborbiculaire, déprimé, divisé dans sa circonférence en angles , lobes ou rayons disposés en étoiles. Face inférieure des lobes ou des rayons munie d'une gout- tière longitudinale, bordée, de chaque côté, d'épines mobiles, et de trous pour le passage de pieds tubuleux et rétractiles. Bouche in- férieure et centrale dans la réunion des sil- lons inférieurs. AST L'organisation de ces animaux a été étu- diée avec quelque soin depuis Lamarck. Leur système nerveux, d'abord soupçonne par 6. Cuvier (Leçons d'Anat. comp.),* été décrit depuis par M. Spix et nié ensuite par d'autres observateurs. La disposition de ce s} sterne nerveux est en rapport avec la forme de ranimai. A la face inférieure du corps, vers la reunion des deux vaisseaux hépatiques de chaque rayon, on trouve, pour Chacun de ceux-ci, deux nodules gri- sâtres, semblables à un grain de mil un peu allonge, et communiquant entre eux par un filet transversal. Il part de chaque double nodule : 1° deux ou trois filets qui vont à la face supérieure de l'estomac , où ils s'ana- stomosent entre eux et avec ceux des autres ganglions ; le ramuscule le plus extérieur se replie sur le lobe hépatique de son côté ; 2° un filet latéral qui se dirige vers le double ganglion voisin; arrivé à la moitié de l'es- pace qui l'en sépare, il descend par un petit trou du rebord osseux entre le sillon longi- tudinal et la saillie intermédiaire du rayon, puis se ramifie autour de la bouche et peut- être même dans la peau; 3° un rameau, le plus long et le plus considérable, qui sort de chaque ganglion, sous le lobe hépatique correspondant, se place entre le sillon lon- gitudinal et les deux rangs de testicules , à chacun desquels il fournit un filet, en dimi- nuant successivement de grosseur à mesure qu'il approche davantage de la pointe du rayon. M. Spix admet que ces filets ner- veux sont composés de trois membranes, et il dit s'être assuré de leur nature par des expériences galvaniques. M. Tiedemann reconnaît aussi le système nerveux chez les Astéries ; mais M. Délie Chiaje conteste formellement que l'organe dont il s'agit ait cette signification. M. Du- jardin est du même avis. Toutefois l'opinion de MX. Spix et Tiedemann nous paraît pré- férable, et plusieurs anatomistes, parmi les- quels nous citerons M.Carus, ne la mettent pas en doute. Un système nerveux sembla- blement disposé se retrouve chez les Our- sins. ?ïous n'avons que très peu de chose à dire sur les organes des sens chez les Asté- ries. Ceux qui président au toucher sont les mêmes que chez les autres Échinodermes , et M. Ehrenberg croit que ces animaux ont AST 95! I un appareil pour la vision. Il a reconnu , dit-il, dans VAstcrias violacea, de petits points d'un rouge vif, situés à la face infé- rieure de l'extrémité des rayons, et aux- quels il a vu aboutir un filet nerveux, cou- rant le long du rayon et renfié à son extré- mité. L'œil ou le point rouge ainsi placé en dessous se trouve ramené en dessus pour servir à la vision par le redressement de l'extrémité du rayon. Les téguments extérieurs des Astéries présentent des variations assez nombreuses dans la nature et la forme de leurs épines et des plaques ou ossicules qui les solidi- fient ; ce qui constitue autant de caractères au moyen desquels on a établi leur classifi- cation. Les rayons de leur corps varient aussi en nombre; et, chez quelques espèces, la forme slellée a presque entièrement dis- paru. Sous chacun de leurs bras ou rayons du corps, quel qu'en soit le nombre , il exi- ste une rainure ou gouttière répondant aux aires ambulacraires des Oursins , et par la- quelle sortent une ou deux rangées d'ap- pendices tentaculiformes , indistinctement appelés pieds ou suçoirs. D'autres suçoirs contractiles ou les cirrhes existent sur divers points du corps des Asté- ries, et font partie de leurs organes respira- toires. M. Ehrenberg a reconnu qu'ils sont pourvus de cils vibratiles h leur face externe, et il a vu la circulation qui s'effectue dans leur intérieur. Le mouvement circulatoire du sang dans les diverses parties a lieu au moyen de canaux assez compliqués, et dont se sont successivement occupés plusieurs anatomistes. La bouche des Astéries est toujours cen- trale et placée à la face inférieure de leur corps. Elle est, ou non, garnie de dents, et conduit, à travers un tube court représen- tant l'œsophage, à l'estomac, qui envoie dans les rayons ou bras des canaux très ramifiés à leur partie latérale, et qui ne sont pas sans analogie avec l'organe hépatique. Bosc et quelques autres ont admis que les As- téries ont un anus, et O. Fabricius pen- sait que les excréments de ces animaux filtrent à travers le tubercule osseux du dos, appelé tubercule madréporique. M. Wieg- mann a aussi observé à cette place , dans une variété de VAsteriasplcyadella, un ori- fice qu'il supposait pouvoir bien être un- 252 AST anus, et M. Van Beneden et moi fîmes, en 5838 , une remarque analogue sur une de nos grandes Astéries de la Méditerranée. MM. J. Mùller et Troschel ont dernièrement, ainsi que nous l'apprend leur intéressant mémoire , confirmé la présence d'un anus chez la plupart des Astéries, et ils ont con- staté que certaines espèces seulement en sont réellement dépourvues : ainsi VA. ru- bens a un anus, et VA. aurantiaca en est privée. Les Étoiles de mer sont toutes, comme eur nom l'indique, habitantes des eaux ma- rines, et on les trouve à diverses profondeurs. Beaucoup d'entre elles sont littorales, et le reflux les laisse souvent à sec sur la plage. Telles se nourrissent de substances animales, et il en est de très voraces. Souvent on les voit manger des mollusques , et sur nos cô- tes elles s'attaquent souvent à la Mactre li- sor; elles font saillir leur membrane sto- macale, en enveloppent en partie la coquille et pénètrent même entre ses valves. Les plus grandes avalent quelquefois une grande quantit'é d'aliments , et parmi eux des ani- maux entiers ; ainsi , M. Pouchet rapporte avoir retiré dix-huit Vénus intactes, offrant chacune six lignes de longueur, de l'esto- mac d'une grande Astérie qu'il disséquait sur les bords de la Méditerranée. M. Spix a, depuis long-temps , admis la bi- sexualité des Astéries. Leurs ovaires, qui sont connus de tous les observateurs , consistent en deux corps oblongs, rameux , compara- bles à une grappe de raisin , et qui flottent au dessus des lobes hépatiques dans chaque rayon de l'animal. Ce sont des ramuscules composés de vésicules aboutissant à deux grands canaux, qui s'ouvrent chacun près de la réunion de deux rayons. L'organe mâle, d'après l'auteur cité , se trouve con- stamment dans les différentes formes de la famille des Astéries ; c'est le tubercule spon- gieux et rond situé à la face supérieure du corps , près de la réunion de deux des rayons. Il présente quelques légères modifications suivant les espèces qu'on étudie , et a été nommé par les auteurs Tubercule madré- porique. Nous avons vu plus haut que ce tubercule recouvrait l'orifice anal. Il est quelquefois double par accident, et, suivant M. Gray, on devrait considérer comme au- tant de tubercules madréporiques les saillies AST de forme analogue , et au nombre de douze ou treize, qui se remarquent à la face dor- sale de VA. echinites, de l'Amérique du Sud. Quoi qu'il en soit, la duplicité sexuelle des Astéries, même avec le caractère dioïque que ne leur supposait pas M. Spix , n'a rien d'im- probable , les Oursins et beaucoup d'autres animaux radiaires l'ayant offerte d'une ma- nière évidente. On n'a également que peu de renseigne-, ments sur le développement de ces Zoo-( phytes. M. Sars a néanmoins donné sur; leur forme, au moment de la naissance, des détails fournis par l'^l. sanguinolenta , et dont nous devons dire quelques mots. Les Astéries de cette espèce ont alors Ie( corps déprimé, arrondi, et muni de quatre appendices ou bras très courts , en massue, à l'extrémité antérieure. Quand ils sont un peu plus avancés en âge , on peut distinguer, à leur face supérieure , quelques papilles, disposées sur cinq séries rayonnantes. Ces| jeunes Astéries se meuvent lentement, maisj uniformément en ligne droite, avec leurs quatre bras antérieurs. Leur mouvement est probablement produit par des cils vibra-, tiles ; leurs bras peuvent d'ailleurs leur ser-! vir aussi à se fixer ou à ramper lentement le long des parois. Au bout de douze jours,' les cinq rayons du corps, qui jusque alors étaient arrondis , commencent à s'accroître;' après huit autres jours, les deux rangées des pieds tentaculiformes se sont développés en ambulacres sous chaque rayon, et peu- vent servir au mouvement de l'animal en se contractant tour à tour et en faisant fonction de ventouses ; enfin , dans l'espace d'un mois , les quatre bras primitifs dispa- raissent, et l'animal, d'abord symétrique ou binaire , est devenu radiaire au degré où le sont les autres Astéries. Quelques uns de ces animaux, parvenus à l'âge adulte, se meuvent avec assez de rapi- dité, soit en nageant, soit en rampant. Il est des rivages où ils sont très abondants ; et, comme on n'a pas encore su les utiliser d'une manière plus lucrative, on les ramasse pour fumer les terres. Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée en nourrissent de plusieurs sortes, et leurs formes sont assez variées pour qu'on les place même aujour- d'hui dans des genres différents, le genre Asterias de Lamarck ayant pris le rang de AST AST 253 famille naturelle, ou même , dans quelques ouvrages, celui d'ordre distinct. MM. de Blainville, Nardo, Agassiz, Mill- ier et Troschel, et plus récemment M. J.-E. Gray , se sont successivement occupes de la Classification naturelle des Astéries, déjà entreprise par Linck eu l7rir> , et d'une ma- nière beaucoup moins complète, par Rafli- nesque en 1815. Le nombre des coupes génériques, aujour- d'hui fort considérable, ne Tétait pas moins dans Linck ( De Stellis mariais liber sin- yalaris ). Voici un tableau de sa classifica- tion. SectiO I. STELLJE FISS.E. Classis I. 6)jyz.y.ts : Stellarum pauciorum quam qainque radiorum. Gênera : Trisactis, Tetractis. Classis II. nwr*xrtvo#05 , sive Stellarum quinque fidarum. Gênera : Pentagonaster , Fentaceros , Astropecten, Palmipes , Stella coriacea , Sol marinus, PentadacUjlosaster. Classis III. noJ.utjaxTtvocfos, sive Stellarum multifidarum. Gênera: Hexactin, Heptactin, Octac- tin, Enneactin, Decactin, Dodecactin, La plupart des coupes admises par Linck ont reçu des auteurs modernes des déno- minations particulières. A celles de la troi- sième classe répondent les genres Solaster , Forbes; Crossaster, Mull. et Trosch. ; En- deca, Gray ; Polyaster, Gray, etc. Les gen- res Goniaster , Agass. ; Stellaria , Nardo ; Anseropoda, Nardo ; Stellonia , Forbes; Linckia, Nardo; Echinaster , Mull. et Trosch., répondent , au contraire , à des sub- divisions de la seconde classe. Quant aux genres Trisactis et Tetractis de Linck, ils ont pour obje-t des Astéries mutilées de la catégorie des espèces à cinq branches. Ré- aumur a fait des expériences très curieuses, au sujet des mutilations que peuvent sup- porter les Astéries et de leur force de ré- dintégration. Il serait beaucoup trop long d'énumérer ici les diverses classifications des Astéries proposées par les auteurs récents , et nous nous bornerons à signaler, dans l'ordre mé- thodique que nous avons adopté ailleurs, la série des genres qu'ils ont admis, en indi- quant d'une manière générale leur syno- nymie. I. Astéries à quatre rangées de suçoirs ou de pieds tentaculiformes à la face buccale des rayons ; la plaque madréporique simple; un anus. — Famille première des Astéries, Midi, et Trosch. (Wiegmann's Archiv., 1840, p. 520); Asteriadœ , Gray {Ann. and Magas. ofnat. hist., 1840, p. 178). Stellonia., comprenant : 1° Uraster , Agass. ; Asteracanthion, Mull. et Trosch. ; Heliaster , Gray ; 2" Stichaster , Mull. et Trosch.; 5° Tonia , Gray. IL Astéries à ambulacres pourvus de deux rangées de pieds tentaculaires. § 1. Point d'anus. — Famille troisième des Astéries, Mull. et Trosch. (loc. cit., p. 525); Astropectinidœ (pro parte, Gray, loc. cit. , p. 180). Astropecten, comprenant: 1° Astro- pecten, Linck ; Crenaster, Luid ; Stellaria, Nardo ; Asterias, Agass., et Astropecten de M. Gray, qui nomme Astropus une des sections de ce genre ; 2° Nuricia, Gray ; 5° Cœlaster, Agass. Luidia , Forbes, auquel se rapporte comme synonyme le genre Hermicnemis , Mull. et Trosch., et, comme subdivision, ce- lui de Petalaster, Gray. § 2. Un anus. — Famille deuxième des Astéries, Mull. et Trosch. {loc. cit., p. 524). Solaster. Ses synonymes sont : Solas- téries, Blainv.; Stellonia (pro parte, Agass.); Solaster, Forbes; Crossaster, Mull. et Trosch. Les espèces qui s'y rapportent sont les A. papposa et endeca. M. Gray fait de la première le sous-genre Polyaster, et de l'autre celui qu'il nomme Endeca. Goniaster, Agass. Ce genre répond à peu près aux Pentaceros de Linck , et aux Pentacerotidœ pentacerotina de M. Gray. Ce dernier naturaliste le subdivise dans les groupes suivants : Pentaceros , Stellaster, Comptonia, Gymnasteria, Paulia , Ran- dasia, Anthenea, Hosia, Hippasterias , Calliaster, Goniaster , Pentagonaster , To- sia, auxquels il faut joindre celui (TAste- ropsis , Mull. et Trosch. Echinaster, Gray, non Mull. et Tro- schel. Nous avons remplacé ce nom par ce- lui d'Acanthaster. Echinaster, Mull. etTrosch., non Gray. 254 AST Les genres du Synopsis de M. Gray qu'on peut en rapprocher sont au nombre de quatre : Othilia , Metrodira , Rhopia , et Ferdina. Ophidi aster, Agass., et pour M. Gray : Dactylosaster , Tamaria, Cistina, et Ophi- diaster , subdivisé en Hacelia et Pharia. Liisckia, INardo, ou Cribella, Agassiz. Ce sont, pour M. Gray, les genres Fromia, Gomophia, Nardoa, Narcissa, Nectria, Nephantia. Viennent ensuite les genres Mithrodia et Uniophora du même auteur ; et, non loin de là, le genre Pleuraster, Agass., dont les espèces sont fossiles. Culcita, Agass., établi pour la section des Astéries oreilles, de M. de Blainvillc. Asteriscis , Miill. et Trosch. Ce sont : 1° Palmipes, Linck ; Palmasterias, Blainv.; Anseropoda, Nardo ; 2° Porania, Gray ; 5° Asterina, Nardo ; 4° Patiria, Gray ; 5° So- comia, Gray ; 6° Archaster, Miill. et Trosch. Divers terrains secondaires et tertiaires ont fourni des débris fossiles d'Astéries, et les espèces que ces débris ont fait recon- naître ont pu, dans certains cas, servir à l'é- tablissement de genres distincts parmi les- quels nous citerons Cœlaster , Agassiz ; Pleuraster , Agass. ; et Complonia , Gray. C'est dans les ouvrages de Linck, de La- marck, de MM. Brandt et Gray, qu'il faut chercher la description des Astéries con- nues ; MM. Agassiz , Miiller et Troschel , n'ont donné jusqu'ici que des détails fort étendus sur celles dont on leur doit la dis- tinction. (P. G.) ASTÉRïE {âv-tp, étoile), min. — On donne ce nom à une sorte d'étoile régulière à plusieurs branches, formée par la lumière qui émane d'un point lumineux , et qui va se refléter transversalement sur des systè- mes de Gbres ou de lignes réfléchissantes, parallèles entre elles, soit au dedans d'un cristal lorsqu'on vise à travers sa masse , soit seulement à la surface lorsque la lu- mière ne pénètre pas dans l'intérieur. Ces lignes réfléchissantes , qu'on doit conce- voir comme autant de petits miroirs plans , très étroits et de forme linéaire , provien- nent très probablement des solutions de continuité qui interrompent fréquemment les couches d'accroissement des cristaux, et qui produisent sur leurs plans des stries ou AST cannelures souvent très marquées. Ce jeu (Je lumière est donc en rapport avec la dis- position des systèmes de stries dans les cris- taux, et, par conséquent, avec les lois do leur structure; c'est sous ce point de vue qu'il est intéressant pour le minéralogiste, Nous renvoyons les détails que nous nous proposons de donner sur les particularités de ce phénomène et sur son explication aux mots corindon et grenat , parce que c'est seulement dans les espèces connues sous ces dénominations qu'on a pu jusqu'à présent l'observer et l'étudier avec une at- tention suffisante. (Del.) *ASTÉRIGÉRINE. Asterigerina, d'O. ( aster, étoile ; gero , je porte ). foram. — Genre de l'ordre des Entomoslcgues , famil- le des A stérigér inidées , que nous avons éta- bli dans les Foraminifères de Cuba, et auquel nous assignons les caract. suivants : Coquille libre , spirale. Spire enroulée sur le côté, ap- parente en dessus, embrassante en dessous ; composée en dessus de loges uniques, formée en dessous sur la moitié de sa largeur par la continuité des loges supérieures et par d'au- tres loges formant étoile, venant alterner avec celles-ci dans l'accroissement de l'en- semble. Loges de deux sortes : les loges or- dinaires spirales, supérieures ; les loges infé- rieures médianes , qui servent à former une étoile centrale ; chacune d'elles venant l'u- ne après l'autre alternativement. Ouvertu- re sur le côté de la dernière loge. Ce genre , singulier par l'espèce d'étoile qu'il porte sur l'un des côtés de la coquille, se compose, d'après nos recherches, de qua tre espèces ; deux propres aux Antilles, une de Fatagonie et une fossile du bassin ter- tiaire de la Gironde. (A. d'O.) * ASTÉRIGÉRINIDÉES. Asterigeri- nidœ. foram.— Famille de l'ordre des En- tomosîègues, que nous avons établie pour réunir les genres Asterigerina , Amphiste- gina , Helerostegina, et que nous carac- térisons ainsi : Coquille libre, régulière, iné- quilatérale ; spire régulière , oblique , em- brassante ou non; loges dont l'alternance a lieu d'un seul côté. Les Coquilles de cette famille sont toutes ornées d'un côté d'une rosace ou d'une étoile formée par l'assemblage des sections des loges; ce qui nous a déterminé à les nommer Astérigérinidées. (A. d'O.) AST * ASTERINA ( diminutif dMfferfof ). èciiiv — M. Nardo nomme ainsi (Isis, JS34) un genre d'Astérides, dans lequel il place les .1. c.vigua et minuta. (P. G.) ASTÉRINEES. rot. pu. — Sous-tri- bu du groupe des Composées- Astéroïdées , qui se caractérise par des capitules homo- OO-hétérogames , souvent radies ; des an- thères dépourvues d'appendices basilaires , et îles feuilles presque constamment alter- nes. (.T. D.) * ASTl'îUMD.i: (d'Asterina, genre u katéries). kchix. — M. Gray, dans son Synopsis i\c* Ann. and Mayas, of nat. kisL, 1810, p. 288, nomme ainsi la quatriè me famille de son ordre des Âsteroida ou Astéries, et y place, outre le g. Asterina, ^'ardo ; ceux de Palmipes , Linck ; Porania, Gray ; Patiria, Gray; et Socomia, Gray. (P. G.) *ASTERISCIUM,Chamiss. etSehlech- tend. — Cassidocarpus, Prcsl. bot. PH. — .'••me de la famille des Ombellifères (tribu (.'es Hulinées, DC), auquel M. De Candolle (Prodr., t. IV, p. 82) assigne les caract. suivants : Limbe calicinal à o dents ovales , persistantes. Pétales terminés en languette infléchie , échancrée au sommet , à sinus calleux. Fruit tétragone - prismatique , cou- ronné , arrondi à la base. Méricarpes 5-eos- tés : les deux côtes intermédiaires ailées ; les 5 autres aptères , filiformes ; vallécules sans bandelettes ; commissure très étroite. — Herbes vivaces , très glabres. Tiges cy- lindriques, rameuses, médiocrement fcuil- lées. Feuilles pétiolées , simples , cunéifor- mes-orbiculaires, inégalement dentées, sub- frilobées, 5 - ou 5-nervées, subcoriaces; ombelles simples , subglobuleuses , à invo- lucre court, polyphyllc. Fleurs polygames : '.es unes mâles, longuement pédicellées; les autres hermapbrodites. — Ce g. est propre 4). IM. Millier et Troschel réunissent ces deux derniers genres en un seul , auquel ils lais- sent le nom û'Asteriscus. Les espèces qui s1y placent ont un anus, quatre rangs de tentacules à la face buccale des rayons, etc. Ce sont les Aslerias membranacea Lamk. , AST 25; penicillaris Lamk., c.rit/ua Dcllc Chiaje, et pentagonus Miill. et Trosch. (P. G.) AS TERISCUS (à(77c(ît7/o5 , petite étoi- le ; à cause de la disposition des fleurs). bot. pu. — Les Astcriscus appartiennent à la division des Inulées, parmi les Compo- sées-Astéroïdées. Ce genre a pour caract. : Capitules terminaux radiés , ligules , 1 -sé- riés, cunéiformes, tridentés au sommet; à tube court, biauriculé ; fleurons du dis- que à tube épaissi inféricurement , et dé- pourvu d'auricules ou d'ailes membraneu- ses. Anthères munies de longs appendices basilaires. Fruits obeomprimés- trigones. Aigrette en forme de couronne, irrégulière- ment denticulée. — Les plantes qui compo- sent ce g. sont indigènes du bassin méditer- ranéen ; ce sont des herbes annuelles ou vi- vaces, rameuses, portant des feuilles oblon- gues , entières , et des capitules de fleurs jaunes. Cassini a rangé ce genre dans sa 3e tribu des Inulées, comprenant les Buph- thalmées. . (J. D.) * ASTÉRISQUE. Asterisca (àsrs/sie- y.'ji, petite étoile), bot. cr. — Genre de la famille des Lichens. Presque à la même époque, en 1825, parurent trois méthodes liebénographiques , où le même genre se retrouve sous les trois noms de Medusula (Eschweiler, Syst. Lich.), de Sarcoyrapha (Fée, Crypt. Offre), et ^Asterisca (Meyer, Flecht.). Depuis lors, Eschweiier (Lich. bras.) a réuni son Medusula au g. Leio- gramma ( Voy. ce mot ) , et rf en fait plus qu'une section. C'est, sans doute ce qui a conduit M. Lindley (.4 natur. Syst. of Bot.) à rapporter les deux autres au g Glyphis. Nous examinerons là ce qu'il faut penser de cette confusion. Voy. glipiiis. (C. M.) * ASTERIZA (iezépœç, étoile; à cause des taches jaunes dont 1 insecte est parse- mé sur un fond brun), ms. — Genre de Coléoptères télramères, famille des Chryso- mélines , créé par M. Chcvrolat , et adopté par M. Dejean ( Cal. , 5e éd. ) pour y placer la Cassida flavicornis d'Olivier , originaire de Saint-Domingue. Ses caract. génériques sont : Tète enfoncée dans le corselet, et recouverte par le bord antérieur de celui- ci. Antennes de 12 articles dont le troisième .est le plus long; les suivants égaux, qua- j drangulaires ; le dernier très court , obtus. | Corselet s'avançant en angle sur le milieu 256 AST des élytres. Corps semi - orbiculaire en des- sus. — Ce genre se distingue de celui qui l'avoisine , Hybosa du même auteur , en ce que les crochets dépassent un peu le troi- sième article des tarses. (D. et C.) *ASTEROCARPUS (èerîfl, étoile; y.ctpxjç , fruit ). bot. foss. — Sous ce nom , M. Gœppert a décrit un genre particulier de Fougères fossiles , qu'il rapproche des Gleichéniées , en se fondant surtout sur la disposition des fructifications qu'il pré- sente. Il le caractérise ainsi : Fronde bipin- née. Capsules disposées, sur la face infé- rieure des pinnules , en groupes de 5 à 4 , rayonnantes , adhérentes par leurs parties latérales , et ayant l'apparence de capsules 5-4-loculaires.— La seule espèce de ce g. est une Fougère à fronde très découpée , dont on n'a vu qu'un fragment , à pinnules assez petites , oblongues , obtuses , dont la nerva- tion n'est pas visible ; portant chacune six à sept groupes arrondis de capsules , qui pa- raissent, d'après la figure qu'en a publiée M. Gœppert , composés chacun de trois , quatre ou cinq capsules rayonnantes, et en partie soudées entre elles. Ce savant compare cette disposition à celle des Glei- chenia et à celle des Kaulfussia parmi les Fougères vivantes , et admet qu'il se rap- proche surtout du premier de ces genres. L'esp. unique décrite par M. Gœppert sous le nom (VAslerocarpus Sternbergii a été trouvée dans les mines de houille de Saar- bruck. (Ad. B.) * ASTEROCARPUS, Eckl. et Zeyh. (non Adans. ) ( àuTvj/j, épo?, étoile; xa^^os, fruit), bot. ph. —Synonyme du g. Ptero- celastrus , Meisn., de la famille des Célas- trinées. r (Sp.) ASTÉROCÉPHALE. Asterocephalus, Yaill. ( àarir,p , étoile ; xipaàvj , tête ). BOT. ph. — Genre de la famille des Dipsacées, offrant les caractères suivants : Capitules presque plans , radiants. Involucre formé de bractées foliacées, mutiques, étalées , l-ou2-sériées, soudées par la base. Récep- tacle conique ou hémisphérique , garni de paillettes membranacées , sublinéaires , mu- tiques, presque planes, courtes. Calicule à tube 4-gone , ésulqué intérieurement , creu- sé dans sa moitié supérieure de huit fos- settes profondes, contiguës, longitudinales; limbe cyathiforme , membranacé, scarieux, AST plissé, multi-nervé, denticulé au sommet. Calice à tube souvent prolongé en col colum- nairc ou filiforme; limbe charnu, cupulifor- me, couronné de cinq soies subulées, sca- bres, alternes chacune avec une dent peu marquée. Corolle des fleurs radiales ringen- te, bilabiée : lèvre supérieure petite, 2-par- tie ; lèvre inférieure très grande, profondé- ment 3 -lobée. Corolle des fleurs du disque subrégulière, obconique, 5-lobée. Étamines 4. Style filiforme , épaissi au sommet ; stig- mate disciforme, ou unilatéral et oblique. Gueule petite, aigrettée , recouverte par le calicule , dont le tube devient subcoriace. — Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles très entières ou pennatifides, pétiolées ; pétioles de chaque paire connés par la base. Pédon- cules longs, dressés, ou un peu inclinés du- rant la floraison. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces, la plupart indigènes; à l'exemple de Linné , beaucoup d'auteurs ne les séparent pas desScabieuses. Les plus no- tables en sont VA. caucasiens Spreng. (Sca- biosa caucasica Bieberst.— Bot. mag., tab. 886); VA. creticus Spreng. (Scabiosa cre- tica L. ) , et VA. graminifolius Spreng. {Scabiosa graminifolia L. — Bot. reg., t. 835). Ces trois espèces se cultivent comme plantes d'ornement. (Sp.) * ASTÉROCHOETE. bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées, tribu des Cladiées , proposé par le professeur Nées d'Esenbeck (in Linnea, t. IX, p. 300) pour deux plantes placées précédemment dans le g. Schœnus , et qui a été adopté par M. Runth (Cyperac, p. 312), qui y a ajouté plusieurs espèces. On distinguera ce genre aux carac- tères suivants : Les épis sont biflores; cha- que fleur est hermaphrodite. Les écailles , peu nombreuses, sont carénées, allongées et distiques ; les inférieures sont vides. Six soies hispides et plumeuses, persistantes , environ- nent les organes sexuels, qui consistent en trois étamines, en un ovaire triangulaire surmonté d'un style trifide, renflé et comme pyramidal à sa base. Le fruit est un akène triangulaire, portant à son sommet la partie inférieure du style, persistante et environ- née par les soies hypogynes. — M. le pro- fesseur Kunth ( l. c.) rapporte six espèces à ce genre. Deux sont originaires du cap de Bonne-Espérance , une des Moluques, et deux de l'île Maurice. Ce sont des plantes AST AST 257 vivaces; à tige triangulaire; à feuilles raides et planes, dont tes épis, solitaires ou comme capitules, sont disposés en canicule axil- laire ou terminale. (A. R.) ASTICRODERME (dwtr.p , étoile; i 1 é s sur la peau: mais la forme des pecto- rales des Squatines ne se rapporte pas aussi bien à celle des nageoires du poisson fossile que celles du Rhinobate. Je vois, sur le des- sin de mon célèbre ami de îSeufchàtel, des traces de ces longs appendices, dépassant en arrière les nageoires ventrales des Raies, des Squales , et qui sont bien plus isolés dans les Rhinobates. On les regarde communé- ment comme appartenant aux mâles des Chondroptérygiens ; mais il paraîtrait, d'a- près un passage de Steph. Lorcnzinide Flo- rence, cité par Schneider, que cet anatomiste en a vu sur des femelles pleines. Voici le passage , auquel on n'a pas fait assez d'at- tention : « Neijnl cliam appendices pinnarum vcntraliiim masculo sexui proprias esse , ntpotc repertas in gravidis foc- minis Torpedinum aliarumque Raja- ru m. » N'ayant pas vu les dents du poisson fos- sile figuré par M. Agassiz, je n'ose me pro- noncer ; mais j'ai tout lieu de croire qu'il appartient aux Rhinobates, et que, par conséquent, le genre Astèrodcrmc ne de- vra pas être conservé. L'exemplaire parfai- tement caractérisé dans ce qui reste du poisson , est déposé dans le cabinet de la Société géologique de Londres ; il vient de Solenhofen. M. Agassiz a nommé l'espèce Astcrodermns platypterus. (Val.) * ASTEROIDA ( àarrip , étoile ; s!, et qui a été régulièrement observée, beaucoup de personnes doutaient encore de la réalité de ce singulier phénomène ; aujourd'hui les faits nouveaux servent de point d'appui aux relations anciennes. On possède un nom- breux catalogue de chutes de pierres, ac- compagnées de circonstances variables de lumière et de bruit d'explosions. Yoy. aé- romtues. La théorie la plus probable consiste à ad- mettre qu'il existe autour du soleil une zone immense de corps solides plus ou moins 17 258 AST AST volumineux, circulant autour de lui comme les planètes, mais beaucoup trop petits pour être aperçus dans les cas ordinaires. On admet encore que la terre se trouve , à certaines époques, dans le voisinage de cette zone ; qu'alors elle attire ces petits corps vers elle ; qu'ils s'enflamment en traversant notre atmosphère , se fondent, éclatent, et produisent les Aérolithes. Dans ce système, présenté avec tant d'intérêt par M. Arago , les étoiles filantes auraient la même origine. C'est à cette multitude de petits corps , circulant ainsi dans l'espace comme des astres en miniature, qu'on a donné le nom d'Astéroïdes. (P.) * ASTEROLINON , Lk. etHoffmanns., Flore portug.\ Nées, jïtn. gen. plant, fasc. XII, tab. U ( àariç , étoile; Xîvov . lin ). bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées , fondé sur le Lysima- chia Linum-stcllatum L. , et dont les caract. essentiels sont les suivants : Ca- lice 5-parti. Corolle subrotacée, profondé- ment 5-fide, marcescente. Étamines 5, li- bres, distantes, saillantes, insérées à la gorge de la corolle. Capsule 5- valve du som- met jusqu'à la base, oligosperme. Graines oblongues , piano-convexes , transversale- ment rugueuses. — VA. stellatum Lk. et H., qui constitue à lui seul le genre, est une très petite plante annuelle ; à feuilles opposées; à fleurs solitaires, axillaires, «ourtement pédonculécs. (Sp.) ASTEROMA (àarrip, e'poç, étoile), bot. Homalinées , et. M. Rei- rhenbach à celle des Amygdalées. Son auteur (Gen. madag, , n° 73; Hist. des i-èijet de VAfr. anstr., p. 51, tab. 15) en donne les caract. suivants : Calice grand , 5-fide, persistant, à lobes oblongs, étalés. Pétales 5 , insérés au calice , interposés , étalés, non persistants. Étamines 10, al- ternativement plus longues et plus courtes ; filets filiformes, alternativement plus longs et plus courts , soudés par leur base en andropbore urcéolé, adné au calice. An- thères ovales, obtuses, dithèques, introrses, dorsifixes, longitudinalement déhiscentes. Ovaire inadhérent, 3-locuIairc ; loges pauci- ovulées; ovules superposés, attachés à l'an- gle interne des loges. Style court, 3-fide ; stigmates capitellés. Capsule 3-loculairc. Graines réniformes. — V Asicro-peiamulti- flora Th. , est la seule espèce connue ; cest un petit arbre de Madagascar, ayant de raffinité, suivant Aubert du Pctit-Thouars, avec les Blackiccllia ; les feuilles en sont alternes, très entières, courtement péliolées; les fleurs en panicules terminales. (Sp.) * ASTÉROPHIDES ( uni? , étoile ; oc-.;, serpent ). écuin. — M. de Blainville nomme ainsi la famille de son ordre des Stellérides, dans lequel il place les Ophiu- res et les Euryales. Les caractères des As- térophides sont les suivants : Corps petit , disciforme, très aplati, pourvu, dans sa cir- conférence, d'appendices plus ou moins al- longés, serpentiformes, squammeux, sans sillons inférieurs. (P. G.) ASTEROPHORA (àtrrr,?, étoile; çe>>, je porte), bot. cr. — Dittmar (ISonv.jonrti. de lot. de Schrader, t. III, p. 56, tab. 2, fig. 2) a décrit, sous ce nom, un champi- gnon parasite qui se développe dans l'é- paisseur du chapeau de YAgaricus lyeo- perdoides de Buliiard , qui lui-même est parasite sur d'autres Agarics, et principa- lement sur YAgaricus adusius. On a cru pendant longtemps que VAgaricus lyco- perdoides et VAslcroj>hora n'étaient qu'un seul et même champignon ; mais les obser valions de Viltadini et de Corda , dont j'a. plusieurs fois vérifié l'exactitude , ont in- contestablement prouvé que YAsterophora était un genre particulier, et que l'Agaric qui le nourrit a des lames véritables , sur lesquelles existent des Basides tèlraspo- res. M. Fries en a même formé, dans les Agaricinés, un genre, qu'il nomme ISycta- lis. Dittmar est parvenu à inoculer ce petit champignon à YAgariciis adusli/s, et il a obtenu les deux espèces en même temps ; seulement les Champignons venus de se- mences ne ressemblaient pas à leurs pa- rents. Ceux-ci avaient de trois pouces à trois pouces et demi de hauteur ; ils étaient parfaitement blancs; le pédicule était cour- bé; les feuillets ainsi que la marge du péridium étaient blancs. Ceux qui en pro- venaient, au contraire, étaient petits, hauts d'un demi-pouce à un pouce et demi ; le pé- dicule était droit, gris ; les feuillets d'un gris bleu , et le péridium n'avait pas de marge. M. Corda, qui a suivi très attentivement le développement de ce champignon parasite, dit que , dans la substance de YAgaricus lycoperdoides, il naît des filaments gros, transparents et cloisonnés, très serrés, qui en recouvrent ensuite la surface ; ils sup- portent des spores globuleuses, oblongues, rarement ovoïdes, quelquefois appendicu- lées, grosses, d'abord jaunes, puis de cou- leur d'or ; elles sont recouvertes d'un épi- spore coloré, fenêtre, hérissé de pointes bifides, obtuses. De toutes les figures de ce champignon, publiées jusqu'à ce jour, il n'en est pas une qui en donne une idée plus parfaite que celle de M. Corda. Voy. Icon. fimg., t. IV, p. 7, pi. 3, fig. 24. (LÉv.) ASTÉROPIIYLLITES (icrm'p, étoile; çJA/.ov, feuille), bot. foss. — Dans l'essai de classification des végétaux fossiles , inséré, en 1822 , dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, j'ai désigné par ce nom un groupe nombreux de plantes fossiles, que la disposition de leurs feuilles, réunies en grand nombre en verticilles et disposées en étoile, distingue au premier as- pect de tous les végétaux fossiles et de la plu- 260 ASÏ part des plantes vivantes.— On avait généra- lement comparé ces impressions de plantes à des Galium ou à des Hippuris; mais il était facile de signaler de nombreuses dif- férences entre ces genres actuellement exis- tants et les plantes fossiles qui nous occu- pent; ainsi, dans les Rubiacées dites étoi- lées, les feuilles ne dépassent jamais le nombre de dix par verticille; ordinairement même elles ne sont réunies que par 4, 6 ou 8 ; dans les Astérophyllites, au contraire, elles sont presque toujours au nombre de 12 à 20 par verticille. Dans les Hippuris, le nom- bre plus considérable des feuilles semble- rait établir plus d'analogie ; mais, sans par- ler de l'aspect fort différent de ces plantes, la disposition des feuilles étudiée avec soin est très différente, et l'examen de ce carac- tère a conduit même à diviser le genre As- térophyllites en plusieurs : l'un , sous le nom d1 Annularia , renferme des espèces à feuilles étalées dans un même plan , élar- gies dans leur partie moyenne , souvent ob- tuses au sommet , et réunies en une sorte d'anneau très distinct à leur base. C'est sur ce caractère que M. De Sternberg a fondé essentiellement la distinction de ce genre ; mais je crois que ce caractère existe égale- ment d'une manière moins distincte , les feuilles n'étant soudées que sur une très petite étendue , dans les vrais Astérophylli- tes, dont il avait formé les genres Bomia , Bruckmannia et Bec Aéra. Ce caractère peu apparent dans les Astérophyllites, bien distinct dans les Annularia, est si marqué tlans le genre Phyllotheca, que cette par- tie soudée forme une vraie gaîne , comme celle desÉquisétacées. Il distingue ces plan- tes de toutes les plantes phanérogames que nous connaissons, et les indique comme le type d'une famille détruite. Il se retrouve, il est vrai , au plus haut degré , parmi les Cryptogames dans les Eqnisetum, et parmi les Dicotylédones dans les Casuarina • mais l'existence de cette gaîne , dans ces deux genres si différents, entraîne l'avorte- ment des feuilles , réduites à de simples dents, tandis que dans les Astérophyllêes, les feuilles sont très développées. Des trois genres que je signalais comme composant cette famille , deux, les Annu- laria et le Phyllotheca avstralis de la Nouvelle Hollande, n'ont présenté jusqu'à AST ce jour aucune trace de fructification. Les vrais Astérophyllites, au contraire, ont offert deux sortes d'organes axillaires ver- ticillés, dont on prendrait les uns pour des fruits , les autres pour des anthères : les premiers semblent des nucules monosper- mes, indéhiscentes, bordées d'une aile membraneuse ; les autres des sacs pollini- ques , fixés à la face supérieure et vers la base des feuilles, réunies entre elles en une sorte de gaîne étalée, et dont la succession forme comme un épi ou un chaton , ayant quelque analogie avec ceux des Conifères ou des Cycadées. Ce sont ces rameaux fructi- fères qui ont été généralement figurés sous les noms d' Astérophyllites ou de Bruck- mannia tuberculata, et de Wolkman- nia polystachya. Des échantillons , figurés par MM. Lin- dley et Halton dans le Fossil flora sous le nom de Calamités nodosus , et d'autres sous celui ^Astérophyllites grandis, sem- bleraient indiquer que les Astérophyllites ne seraient souvent que des rameaux jeunes et garnis de feuilles de quelques espèces de Calamités; si cette identité d'origine se con- firmait, elle jetterait beaucoup de jour sur la nature de l'un et de l'autre de ces genres ; mais les faits qui peuvent le faire penser sont encore trop peu nombreux pour qu'an puisse en tirer une conclusion positive. Il résulte donc des observations faites jusqu'à ce jour, qu'il reste beaucoup plus de doutes à éclaircir qu'il n'y a de certi- tudes établies sur les plantes fossiles de ce groupe ; mais aussi que les Astérophyllées et les Calamités, qui ont sans doute beau- coup d'analogie entre elles , s'il n'y a pas identité d'origine, constituaient une famille toute spéciale, entièrement détruite, qui n'a aucun rapport avec les plantes phanéroga- mes que nous connaissons, mais qui pro- bablement se rapporterait à la division des Gymnospermes. Dans notre opinion , les plantes de cette famille ne doivent constituer, d'après l'é- tat actuel de nos connaissances, que les trois genres Phyllotheca , Annularia et Astérophyllites ; les genres Bomia , Bcckera , Bruckmannia et Wolkman- nia de M. De Sternberg, n'étant que des sy- nonymes , ou des états particuliers souvent en rapport avec le développement des fruc- AST AST 261 lifications da dernier de ces genres et d'une partie dos dnnularia. A cette famille vien- dra peut-être même se rattacher le genre Si>hcnoph;/llum, malgré la forme si spé- iale de ses feuilles. Les plantes de cette famille sont très nombreuses dans les terrains houillers de toute l'Europe, et paraissent limitées à cette époque ; on n'en a jusqu'à ce jour retrouvé aucune trace dans les terrains plus récents. spèces en sont assez variées; mais la plus commune dans les couches houillères de tout le globe , est X! Annularia longi- folia , ou Bornia stcllata Sternb., fré- quente dans toute l'Europe et dans les mi- nes de l'Amérique septentrionale. Une des planches de l'Atlas de ce Diction- naire représente quelques exemples bien ca- ractérisés (TAnnuluria et d'Asterophyl- litcs. (Ad. B.) * ASTEROPSIS ( iarrç , étoile ; o% , ressemblance), échin. — Genre d'Astérides, à deux rangs de tentacules, à la face ventrale et à anus, indiqué par MM. Millier et Tro- schel {Archives de Wicgmann, 1840), et comprenant VAsterïas carinifera Lamk. Voyez astéries. (P. G.) * ASTEROPSIS ( àarxo , étoile ; o<|kç , figure ; qui a de la ressemblance avec un Aster), bot. va. — Section du g. Athrixia, caractérisée par ses capitules multiflores, et par son aigrette composée alternative- ment de paillettes courtes et de longues soies. (J. D.) * ASTEROPSIS. bot. th. — Ce genre est formé sur une plante du Brésil. M. Les- sing le caractérise de la manière suivante : Capitules solitaires offrantun rayon de fleurs femelles, et celles du disque régulières, her- maphrodites; des fruits piano-comprimés, non bordés, légèrement étranglés au som- met, et couronnés d'une aigrette unisériée, poilue. Ce genre , d'après son auteur, est très voisin des Aster. (J. D.) ASTEROPTERUS (àerrr;?, astre, étoile; ïrrepcv , plume ; parce que les espèces de ce genre ressemblent à V Aster par la forme des fleurs, et que les ovaires sont couron- nés de fleurs), bot. vu. — Section du genre Leysscra (Composées), caractérisée par les écailles internes de l'involucre, qui ne sont pas repliées et n'embrassent pas étroitement les ovaires, et par les fleurons du disque dont l'aigrette est composée de soies plumeuses dès la base. (J. D.) * ASTEROPTYCHIUS (irriç, étoile ; t.tÙ'/j; (tttùS-) écailles), roiss. — Je trouve , sous ce nom générique , dans le Catalogue des Poissons de la collection du comte de Enniskillen et de sir Philippe Grey Eger- ton , l'indication d'un fossile du système carbonifère de l'Irlande , découvert près d'Armagh. L'esp. est nommée Asleropty- chius ornatus. (Val.) * ASTÉROSCOPE. Asteroscopvs (àa- T7Îp, astre; cxcttïw, je regarde), ins. — Genre de Tordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes, établi par M. Boisduval, et qui a pour type le Bombyx cassinia de Fabri- cius, ou B. Sphinx d'Esper, ainsi nommé à cause de l'attitude que prend sa chenille dans l'état de repos. M. Boisduval avait d'abord placé ce genre dans sa tribu des Pseudo-Bombyces ; mais , dans son Gê- nera et index methodicus , qui a paru en 1840, il l'a rattaché à celle des Pfotodonti- des. Ce genre ne contient que trois espèces : VA. cassinia Fabr., déjà nommée, laquelle se trouve , en novembre , sur le tronc des Ormes, dans les environs de Paris; VA' pulla Hubn., qui habite la Hongrie et le midi de la France, et paraît en septembre ; et VA. nubeculosa Esper, qu'on trouve en Allemagne et dans notre département du Nord ; cette dernière éclôt en mars et avril. Ces trois espèces sont figurées et décrites dans notre Histoire des Lépidoptères de France. (D.) * ASTEROSPERMA ( ocgttio , étoile; arepaa , semence ; graine étoilée ; par allu- sion à la disposition de l'aigrette qui sur- monte le fruit), bot. ph. — L' Asterospcrma a le port de V Aster à feuille d'Hysope- c'est un petit arbrisseau très rameux, blan- châtre, portant des feuilles linéaires, et, au sommet des rameaux, des capitules solitaires à rayons bleus. M. Lessing, qui a fondé ce g., lui attribue les caractères suivants : Ca- pitule radié. Aigrette composée de deux sé- ries de soies dont les intérieures plus lon- gues. Branches du style terminées par un cône court ei couvert de petits poils redres- sés. Les fruits, dépourvus d'ailes, mais comprimés, sont parcourus par deux cêtes marginales. — VAstcrosperma , qui fait partie des Composées, est classé par M. L. 262 AST AST près des Cinéraires. On n'en connaît qu'une seule esp., indigène du Cap. (J. D.) ASTEROSPORIUM ( à*™? , étoile; (T7ropa, spore), bot. cr. — Kunze (Flor. Ra- tisb., 1819, p. 225) a décrit, sous ce nom, le Stilbospora asterosperma de Persoon Ce champignon appartient aux Stilbosporées ; il croît sur l'écorce du Fagus sylvatica , qu'il tache comme le feraient des pâtés d'encre. Si l'on soumet au microscope la matière noire qui forme ces taches, on voit qu'elle est composée de spores à peu près pyriformes, noires, avec quatre ou cinq cloisons transversales. Les auteurs qui ont étudié ce champignon ne l'ont examiné que dans l'état que je viens de décrire, et, par conséquent, quand il était vieux et pour ainsi dire détruit ; mais , si on l'examine dans le jeune âge, on trouve un réceptacle charnu , rempli d'une pulpe noire , compo- sée de spores pyriformes d'abord transpa- rentes ; il s'y développe ensuite des granu- lations ; enfin les cloisons se manifestent et elles prennent alors une couleur noire très intense. Toutes sont fixées au réceptacle par leur petite extrémité , à l'aide d'un pé- dicelle blanc , court , transparent. Cette or- ganisation est très curieuse et existe dans un très grand nombre d'autres petits Champi- gnons dont on croyait les spores libres. M. Corda {Icônes fung., t. III, tab. 4) l'a retrouvée également dans les genres Me- lanconinm, Stegonosporium et Sporo- cadus. (Lév.) * ASTEROTHRIX (à*™?, étoile; ôp£, cheveu ; poil étoile ). bot. ph. — Genre de Composées, tribu des Chicoracées, éta- bli par Cassini sur VApargia asperrima et hispanica , dont les caractères sont : Capitule multiflore. Involucre imbriqué ou subimbriqué, composé d'écaillés hispides sur la face dorsale ; réceptacle nu. Fruits cylindracés, terminés par une sorte de bec ténu, et de consistance différente de celle de l'ovaire. Aigrette blanchâtre, formée de plusieurs séries de soies très longuement plumeuses, non dilatées à la base, et toutes semblables entre elles. — Les Asterothrix sont des plantes herbacées dont la tige se termine, le plus ordinairement, par un seul capitule. Les feuilles, ainsi que toute la plan- te, sont couvertes de poils raides, étalés, en général étoiles, bi-ou trifurqués Ce genre participe, par ces caractères, des Apargia, Scorzonera et Tragopogon. (J. D.) *ASTHEIVURUS. ois.— Genre formé par Swainson dans sa Classif. of birdsT et démembré de celui de Picumne de Tem minck, pour y placer toutes les espèces amé- ricaines appartenant à ce genre , n'y lais- sant que l'espèce indienne, le Picumne abnorme de Temminck. Ce genre est synonyme de celui de Pi- cule, Picuius , proposé par M. Is. Geof- froy-Saint-Hilaire dans son mémoire inti- tulé : Considérations sur les caractères employés en Ornithologie , etc., lu, le 3 août 1832, à la Société d'histoire naturelle de Paris , et faisant partie des Nouvelles Annales d'Hist. nat. , t. I, p. 357. Voy. PICTJLE. (LAFR.) * ASTHR^EUS. ins. — Genre de l'or- dre des Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par MM. Delaporte et Gory dans leur belle iconographie de cette famille. — Ce g. a pour type une espèce de la Nouvelle-Hol- lande, nommée par les auteurs A.flavo pictus, et queM.Dejean, dans son dernier Catalogue, place dans son g. Poly chroma (D.) * ASTIANTHUS, Don; in Edinb. phi- los, journ., t. rx., p. 363. bot. ph. — Genre de la famille des Bignoniacées , auquel son auteur assigne les caractères suivants : Ca- lice tubuleux, régulier, 5-denté. Corolle infundibuliforme-bilabiée , 5-lobée ; lobes obtus, ondulés, l'antérieur très grand. Éta- mines 4, didynames , accompagnées d'un staminode rudimen taire. Anthères 2-thè- ques; bourses égales, confluentes. Style in- divisé ; stigmate bilamellé. Capsule siliqui- forme, longue, coriace, 2-loculaire, 2- valve, polysperme. Cloison parallèle aux valves. Graines transverses, comprimées , peltées, ailées, attachées aux bords de la cloison. — VA. longifolius Don, constitue à lui seul le g. ; c'est un arbrisseau du Mexique, à feuil- les simples , verticillées-ternées , longues, linéaires, coriaces, très entières; à fleurs en panicules terminales. (Sp.) * ASTICTA (àcmxToç, qui ne porte au- cune marque), ins. — M. Nevïmann (Entom. magaz., t. IV et V ) donne ce nom à un genre qui, ne différant guère des Tenthredo que par la proportion des articles des an- AST AST 163 tonnes, ne devrait sans doute pas en s. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, crée par le docteur Kambur, dans ni Faune eu {ontologique Andalousie, aux dopons du genre Aryutor de Mégerle , et auquel il donne pour caractères: Menton bifide, côtés (lobes latéraux] on pou échancrés vers leur som- met, qui est séparé en un petit lobule al- longé. Dernier article des palpes en fuseau; mandibules an peu denticulées à la base du côté interne; labre très légèrement échan- Vn termes un peu comprimées, à arti- o!es presque égaux. Les trois premiers ar- ïicles des tarses antérieurs légèrement di- :ians les mâles, le second cordiforme, troisième presque en croissant. Corselet un peu en cœur. Ce genre a pour type YArgutor ruhri- r.s dHofl'mansegg, trouvé communément par le docteur Rambur , dans le lit des tor- . ents et des rivières , aux environs de Ma- laga, de Grenade, etc. M. Dejean (Cat., 3e d.) place cette espèce dans la 2e division lu grand genre Feronia de Latrcille , qui orrespondau genre Arguior de Mégerle, l 31. de Cbaudoir la met -parmi les vrais Irgutor, dont le genre se réduit pour lui a dix espèces. (D. etc.). * ASTILBE, Hamilt. bot. th.— Genre de la famille des Saxifragacées (sous-ordre des Saxifragées) , auquel M. Don (Prodr. fîor. nepal. , p. 210) assigne les caractères suivants : Calice 4-ou o-parti , coloré; seg- ments imbriqués, oblongs, obtus, concaves. Corolle nulle. Étamines en nombre double des sépales et insérées devant ceux-ci; filets subulés ; anthères globuleuses , 2-lhèques. Styles 2 ; stigmates tronqués. Capsule 2-lo- culaire, 2-rostre, poly sperme. La seule es- pèce qui appartienne certainement à ce genre est VA- rivularis Hamilt. — Herbe vivace, élancée, ayant le port du Spirœa Aruncus is et hérissée de poils roux. Ses feuilles sont grandes, biternées, à folioles dentelées, à pétioles engainants ; ses fleurs sont blanchâtres , disposées en panicule composée de grappes spiciformes , garnies de bractéoles ovales, concaves. (Sr.) *ASTILBUS {y. priv.; s. — Genre de Coléoptères pen- amères, famille des Brachélytres, tribu des staphylinides, établi par Gravenhorst aux iépens du genre Stnphylinus de Linné, et adopté par tous les entomologistes. M Erich- on {Gênera Staphylinorum, p. 552) lui donne pour caractères essentiels : Tous les AST 265 palpes à dernier article séeuriforme. Lan- guette arrondie, coupée M milieu, plus courte que les paieglttOOrS, Paî'os intermé- diaires rapprochées, L'indour n'y rapporte qu'une seule espèce. VA. ulmi (Slaph. itlmhtch's Fait.- trouve sous les ecorces dans une grande partie de l'Europe. Elle est figurée dans îîossi et Olh ter. (Tî. j *ASTRAPE (àcT?7~r,, éelairV poiss. — Genre établi par MM. Mu!!er et Henle pour réunir les Choi «ne de la famille des Torpilles, qui n'ont qu'une seule nageoire sur le dos de la queue. Ces Poissons ont d'ailleurs le corps aplati , arrondi en avant; de petits yeux placés près des évents; la bouche étroite et pro- traetile; des dents dépassant à peine le bord de la mâchoire. On rapporte à ce genre deux espèces, indiquées déjà dans le cata- logue deBloch (edit. de Schneider), sous les nomsdeiJaz'a cap.cnsis et Rata diptery- yia. Celle-ci appartient à ce genre, parce que, dans la manière de compter les nageoires de la queue, Schneider comprenait celle qui termine cet organe , et disait de la Torpille ordinaire Cauda tripinnata. La première esp. remarquable par la puissance de ses batteries électriques. (Val.) ASTRAPÉE. Astrapœa, Lindl. (Col- lent., tab. 14) ; Martius (Amen. Lot. Mo- ?iac. , tab. 4). ^àorpewni, éclat), bot. ph. — Genre de la famille des Dombéyacées ( de la famille des Malvacées , suivant M. Lindley). Les caractères en sont : Calice de 5 pétales linéaires-lancéolés , accom- pagné, soit d'un involuceîle 3-phylIe , soit d'une seule bractée. Corolle de 5 pétales , oblongs-obovales , plus longs que le calice, convolutés et imbriqués , de manière à simuler une corolle tubuleuse. Étamines au nombre de 23 (dont 5 stériles) , mona- delphes, aussi longues ou plus longues que la corolle ; androphore tubuleux, cylin- dracé, 5-nervé ; filets courts, terminaux . les 5 extérieurs liguliformes-cuspidés, anan- thères ; les 20 autres anthérifères, sub-bisé- riés, filiformes. Anthères 2-thèques, dres- sées, introrses, oblongues, longitudinale- ment déhiscentes. Ovaire non stipité , 5-lo- culaire; loges 2-ovulées ; ovules anatropes, superposés, renversés. Style terminal, fili- forme, saillant, couronné de 5 stigmates courts, pointus, étalés. (Péricarpe inconnue 17* 266 AST AST — Arbres (indigènes de l'Inde et de Mada- gascar) remarquables par l'élégance du feuil- j ;gc et des fleurs ; rameaux gros , cylindri- ques, fistuleux, couverts d'une pubescence âoilée ; feuilles alternes, longuement pétio- lées, grandes, cordiformes, acuminées, en- tières, ou crénelées, ou lobées, pubérules «in dessus, cotonneuses en dessous ; stipules foliacées, persistantes, grandes, acuminées. Pédoncules longs, solitaires, axillaires, poi- lus , multiflores 5 fleurs pédicellées , dispo- sées soit en corymbe très dense, dépourvu d'involucre, soit en gros capitule accompa- gné d'un involucre de quantité de bractées ovales-orbiculaires ; corolle écarlate ou blan- châtre. On connaît trois espèces d'Astra- pées ; ces végétaux se cultivent comme plan- tes d'ornement de serre ; la plus notable est l'A pcnduliflora DC. (A. Waliichii Lindl.) (Sp.) ASTRAPIE.^jfm/iîa(àoTpa7n5, éclat). ois. — Genre de l'ordre des Passereaux de Cu- vier, des Oiseaux Sylvains de Vieillot, et de sa famille des Coraccs.Ce genre a été formé par Vieillot pour recevoir une seule espèce de la Nouvelle-Guinée, qui, n'arrivant de ce pays que sans ses pattes, comme la plupart des Oiseaux de paradis, et sans qu'on sache encore rien sur ses mœurs, a été placée par différents ornithologistes dans divers gen- res. Latham et Gmelin, d'après la richesse de son plumage , en ont fait un Oiseau de paradis ; Le Vaillant l'a rangée avec les Pics ; Cuvier l'a réunie à ce groupe de Mer- les marcheurs désignés par Temminck sous le nom de L'imp roi 'omis, et Vieillot en a formé un genre qu'il met dans sa famille des Cor aces. Nous pensons, comme Vieil- lot , qu'elle diffère assez en apparence de tous ces groupes pour devoir être le type d'un nouveau genre ; mais il nous semble impossible de déterminer la place où ce g. doit figurer, tant qu'on ne saura rien de ses mœurs , et surtout qu'on ne connaîtra pas la forme de ses pattes. Dès qu'on aura ac- quis des notions sur les unes et les autres, celles des Oiseaux de paradis déjà bien con- nues sont trop caractéristiques pour qu'on ne reconnaisse sur-le-champ s'il doit appar- tenir à des Oiseaux percheurs, sylvicoles et frugivores comme eux , ou à des Oiseaux marcheurs et vivant en troupes comme les Lamprotûrnis. Nous avouons que. malgré j la forme de son bec assez analogue à celui I de ces derniers , nous croyons reconnaître | dans la nature , l'étalage et la richesse de ! son plumage , dans la communauté de pa- [ trie , des rapports avec les Paradisiers ou avec les Épimaques, qui nous feraient sup- poser que cette espèce en est plus voisine j que de tout autre groupe. Les caractères du j genre sont , d'après Vieillot : Bec nu à la I base, très comprimé par les côtés, pointu ; i mandibule supérieure étroite en dessus, en- j taillée et fléchie à la pointe. Narines rondes et glabres. Tarses nus , annelés , robustes. Doigt intermédiaire réuni à la base avec l'externe , totalement séparé de l'interne. Ongles forts, très crochus. Queue très lon- gue, très étagée, à douze rectrices. Vieillot a-t-il décrit les pattes de cet oi- seau sur une peau non montée, ou sur un individu monté , auquel on aurait pu don- ner des pattes étrangères ? Nous l'ignorons ; pour nous , nous n'avons encore vu qye des peaux sans leurs pattes. L'espèce type , le Paradisœa gularis Lath., Paradisœa nigra Gmel., figurée par Le Vaillant, Ois. de par. 20 et 21, sous le nom de Pic de Paradis, et par Vieillot, Ois . de par., pi. 8 et 9, et Galerie^ pi. 107, sous celui (TAstrapie à gorge d'or{Astra- pia gularis), est un des Oiseaux dont le plumage a le plus de magnificence. Le mâle a la tête ornée de deux huppes latérales de plumes longues et soyeuses s'étendant sur les côtés du cou ; la gorge est d'un cuivre rouge brillant, le manteau et le corps en dessous éméraude , le dos acier rougi : ses plumes, à reflets les plus brillants d'or et de cuivre de rosette , ont la plupart la forme d'écaillés; les ailes et la queue sont d'un noir violet. Sa grosseur est celle du Choucas, et sa longueur de 28 pouces , dont 21 pour la queue, qui est très étagée. La femelle, figu- rée par Le Vaillant, n'a rien du luxe et de la magnificence du mâle ; elle est d'un noir fuligineux , excepté la queue qui est brun roux. On les trouve à la Nouvelle-Guinée. (Lafr.) ASTRÉE (àcrrrip, astre). i>olyi\ — Genre très nombreux de la classe des Polypes paren- chymateux, ou Polypes proprement dits, et de Tordre des Zoanthaires , ainsi nommé à I raison de la disposition étoilée des lamelles I qui garnissent intérieurement chacune des AST loges du polypier. Ces Polypes ressemblent beaucoup au* Actinies par leur forme géné- rale; leur corps étant cylindrique, terminé supérieurement par un disque circulaire, portant l'ouverture buccale à son centre et une double rangée de tentacules coniques et simples vers sa circonférence ; mais les la- melles verticales qui divisent intérieurement la grande cavité abdominale ne restent pas isolées comme chez les Actinies, et se réu- nissent, pour la plupart, vers la partie infé- rieure de cette cavité, de façon à constituer un axe central entouré de locules rayonnées ; enfin, par les progrès du développement, il s'établit aussi, entre ces cloisons, de petites lamelles transversales qui bouchent le fond des cavités ainsi circonscrites ; ces lamel- les , de même que les cloisons verticales et l'enveloppe tégumentaire,se durcissent par le dépôt de matières calcaires dans leur épais- seur, de façon à constituer un polypier pier- reui, divisé intérieurement par des lames rayonnantes , et terminé supérieurement par une sorte de cupule étoilée et peu pro- fonde. Par ces caractères , les Astrées res- semblent aux Caryophyllies , aux Dendro- phyllies, etc.; mais ils s'en distinguent par leur mode de multiplication. En effet, ces animaux, en se reproduisant par bourgeons, ne se séparent pas entre eux, et les divers individus ainsi agrégés s'élèvent parallèle- ment les uns aux autres et sont réunis par un tissu assez compacte, de façon à constituer des masses épaisses et souvent glomérulées. Le polypier deg Astrées est donc caractérisé principalement par la continuité de chacune de ces espèces de colonnes creuses depuis la base jusqu'au sommet de la masse ; par la nature du tissu interloculaire ; par la réu- nion de la plupart ou de toutes les cloisons rayonnantes de chaque individu sur l'axe de son corps, et par l'existence de parois bien distinctes et peu ou point poreuses autour de chacune de ces cellules étoilées. On connaît un grand nombre d' Astrées récentes qui , pour la plupart, habitent les mers des ré- gions chaudes du globe. Les espèces fos- siles sont également abondantes, et se ren- contrent principalement dans les terrains tertiaires et jurassiques. La forme et la structure du polypier offre, dans ces diverses espèces, des différences assez considérables, et a fourni aux zoologistes des caractères AST 267 1 pour la subdivision des Astrées en plu- sieurs groupes secondaires, tels que ceux dé- signés par M. de Elainvillc sous les noms de Sidcrastrècs, Gcrmnuslrècs, etc. (M. E.) ASTRÉES (àmip, astre), polyp. — La- mouroux désigne ainsi le troisième ordre de ses Polypiers pierreux lamellifères, compre- nant les genres Échinopore, Explanaire et Aslrèc. (M. E.) ASTRÉOIDE (ÏG7i?, astre ; bï$o;, res- semblance), tolyp. — Nom employé par M. de Blainville pour désigner une sub- division du genre Astrée , ayant pour type VA. calycvlaris. (M. E.) ASTRÉOPORE. polyp.— Genre établi par M. de Blainville pour recevoir quelques Polypiers rangés par Lamarck dans le genre Astrée, mais qui paraissent se rapprocher des Madrépores proprement dits. Il lui as- signe les caractères suivants : « Loges sail- lantes, mamelonnées, cannelées ou subra- diées intérieurement , et irrégulièrement éparses à la surface d'un polypier calcaire, extrêmement poreux et échinulé , élargi en membrane fixe ou glomérulée. » Exemple : Aslrea myriophthalma Lamk. (M. E.) ASTRÈPHIA , Dufresne , Va 1er. — Hemesotria ,,Rafin. (Ann. gèn. des se. phys.y t. VI, p. 88). bot. ph. — Genre de la famille des Valérianées ; il ne diffère des Valérianelles que par une corolle éperonnée ou gibbeuse, et un style trifurqué. M. De Candolle (Prodr., t. IV, p. 629) n'en admet que deux espèces. Ces plantes croissent au Pérou. (Sp.) ASTRES (àdTpov, astre), astr. — Celle expression est très générique, et s'applique sans exception à tous les corps célestes qu'on peut apercevoir dans le ciel par un temps serein. Nous dirions fort peu de choses ici de ces corps célestes, si nous ne nous étions proposé de prouver au mot Astronomie que cette science est, en quelque sorte, la mère de toutes les autres connaissances naturelles, et qu'elle a même un côté ou un aspect particulier sous lequel son étude devient très importante, eu égard à l'in- fluence, non plus chimérique comme celle de l'Astrologie, mais matérielle et positive, que les astres exercent sur les phénomènes sublunaires, et plus particulièrement sut les èîr^s organiques. 268 AST AST Nous allons donc entrer dans quelques développements indispensables à nos inten- tions futures. Les astres qu'on peut observer à la vue simple sont extrêmement nombreux, et ceux qu'on a pu distinguer nettement avec un télescope sont au nombre de plus de 17,000. Presque tous se présentent comme un point lumineux , se détachant sur la voûte appa- rente qu'on nomme Ciel, et qui est d'un bleu plus ou moins foncé. Un examen un peu plus attentif fait bien- tôt reconnaître que l'immense majorité de ces astres ne changent pas de place, les uns par rapport aux autres , ce qui les a fait nommer Étoiles fixes, tandis qu'au con» traire un petit nombre de ces corps sont évidemment doués d'un mouvement propre qui fait incessamment changer leurs rapports avec les étoiles fixes. On a reconnu que ces corps mobiles circulent comme la Terre au- tour du Soleil, et on les a nommés Pla- nètes. En outre , plusieurs de ces planètes pré- sentent des corps plus petits qui circulent autour d'elles comme la Lune autour de la Terre, et on les nomme Satellites; enfin, il est des corps lumineux , aperçus tempo- rairement dans le ciel, corps qu'on nomme Comètes, et qui le plus souvent sont ac- compagnés d'une immense lueur qu'on ap- pelle leur chevelure ou leur queue, suivant qu'elle les précède ou les suit. Étoiles fixes. — Malgré leur nom, 'tes étoiles fixes paraissent se mouvoir unifor- mément autour de nous , d'orient en occi- dent; mais, depuis Copernic, on sait que ce n'est là qu'une illusion d'optique qui dé- pend du mouvement de rotation diurne de la terre, en sorte que l'observateur terres- tre est, à l'égard des étoiles fixes, dans le même cas que l'homme placé dans un ba- teau, qui croit voir fuir le rivage. Les étoiles fixes ont un grand éclat et projettent une lumière scintillante; mais quand on éteint ces effets dans les instru- ments astronomiques, elles se réduisent à un point qui n'offre aucune dimension ap- préciable. Le vif éclat des étoiles , comparé à celui de notre Soleil, doit faire présumer qu'elles ont un très grand volume ; et, comme elles ne soutendent pas un angle de i', les astro- nomes en concluent avec certitude que l'é- toile fixe la plus rapprochée de nous est placée à plus de vingt milliards de lieues, en sorte que la lumière , qui parcourt soixante-dix mille lieues per seconde, met* trait six ans à venir de l'étoile la plus voi- sine, et qu'un boulet de canon, se mouvant à raison de sept lieues par minute, emploie- rait deux millions d'années à faire ce voyage. Comme au reste on ne peut pas douter qu'il y ait des étoiles fixes mille fois plus éloignées que les plus voisines , il est cer- tain que notre univers visible est assez grand pour que la lumière ne puisse le tra- verser qu'en douze mille ans. On a toujours remarqué que quelques- uns de ces corps , malgré leur nom d'étoi- les fixes, semblent disposés par couples et tournent l'un autour de l'autre ; on observe aussi de petits nuages lumineux , tantôt va- gues et confus, tantôt présentant quelques points brillants et distincts. On nomme ces petites masses nébuleuses , et l'on en con- naît déjà plus de mille. La Voie lactée n'est autre chose qu'une zone de l'espace , dans laquelle se trouvent rapprochées plus qu'ailleurs d'innombra- bles étoiles. Aucun doute que les étoiles fixes ne soient des soleils qui peut-être sont en- tourés d'un système planétaire analogue au nôtre; car on en voit parfois briller tout-à- coup pendant un temps et puis s'éteindre, soit pour toujours, soit périodiquement, comme s'ils étaient temporairement éclip- sés par quelques corps opaques. Les étoiles fixes , nonobstant l'immense distance qui les sépare de nous, et peut- être à cause de leur grand nombre, sont loin de demeurer sans influence sur le petit globe que nous habitons. D'abord elles versent incessamment sur la terre une quantité de lumière assez considérable; et, si nous ne les voyons pas le jour, c'est que notre vue imparfaite se trouve éblouie par la plus grande lumière de notre Soleil ; mais, pen- dant l'absence de cet astre, elles nous éclai- rent assez pour diriger la plupart de nos. mouvements. En outre, les étoiles envoient vers notre atmosphère une quantité très no- table de calorique rayonnant, à défaut du- quel toute la constitution de cette atmos- AST AST 269 pli ère et des êtres qui y vivent se trou- verait considérablement modifiée; tant il e>t vrai que, quelle que soit l'immen- sité du tout qu'on appelle l/u'rers , et la multitude innombrable des corps qui l'ha- bitent, il n'est aucun point du système entier dont le mode d'existence ne soit in- timement lié à l'ensemble général. Nous subissons nous-mêmes cette loi , et nous réagissons certainement nous-mêmes sur le système général, quoique nous soyons bien petite; car, en supposant un observateur place dans une étoile fixe, il suffirait d'un cheveu situé à un pied de son œil pour lui cacher tout notre système planétaire. Planètes. — La Terre que nous habi- tons, fait partie d'un système dont notre Soleil est le centre. Onze corps solides prin- cipaux, presque sphériques, circulent au- tour de ce centre, et cet ensemble porte le nom de Système planétaire. Le Soleil est une masse lumineuse à peu près sphérique, qui tourne sur elle-même, et projette incessamment de la chaleur et de la lumière. Sa distance de la Terre est en moyenne de 34,500,000 lieues; mais la Terre se trouve tantôt plus près, tantôt plus loin de cet astre d'environ 12,000 lieues. Le volume du Soleil est très considérable : il st 1,400,000 fois plus gros que la Terre, et son diamètre est 110 fois celui de notre pla- nète. Pour se faire une idée relative de ce volume, on peut se représenter que, si le centre du Soleil était placé au même point qu occupe le centre de la Terre, sa circonfé- rence s'étendrait presque deux fois aussi loin que le lieu où se trouve la Lune. Cette masse immense n'a pas seulement pour objet d'envoyer sans cesse et sans -fin /es flots de chaleur et de lumière qui pro- duisent et entretiennent la vie sur notre globe, et peut-être dans beaucoup d'autres ; îlle fait encore du Soleil ce centre puissant l'attraction autour duquel tout le système Dlanétaire se meut en décrivant des courbes mmenses , pendant que lui-même , à peine nfluencé, n'éprouve que de légers déplace- ments relatifs. Dans un plan commun qui passe par le centre du Soleil, et qu'on nomme VÊelipti- qvc. se meuvent toutes les planètes du sys- tème , chacune avec une vitesse qui dépend de sa distance au centre , et toutes en décri- vant une courbe elliptique dont le Soleil oc- cupe un foyer. C'est sans contredit le plus grand pas qu'ait jamais fait l'esprit humain que de découvrir et de déterminer la loi qui pré- side à ces grands mouvements. Kepler a la gloire d'avoir découvert les trois faits géné- raux qui président à tous ces mouvements, savoir : 1° que toutes les planètes se meu- vent dans des courbes planes qui sont des ellipses dont le Soleil occupe un foyer ; 2° que les arcs parcourus par les planètes sont proportionnés aux aires parcourues par les rayons vecteurs ; 3° que les carrés des temps des révolutions sont entre eux comme les cubes des grands axes des ellipses . New- ton a eu la gloire plus grande encore de rattacher ces faits généraux à une seule loi générale, savoir, que les particules de la matière s'attirent avec une force égale dans tous les points de l'univers ; que cette, force est conséquemment proportionnelle aux masses , et qu'enfin son intensité est en raison inverse de la racine carrée des dis- tances. Cette belle loi, qu'il a nommée gra- vitation , est d'autant plus remarquable , qu'elle régit les attractions des plus petits corps aussi bien que les mouvements des astres. Les onze planètes qui circulent autoui du Soleil sont rangées, par rapport à leur distance de cet astre , dans un ordre remar- quable. Si l'on écrit de suite les nom- bres 0, 3, 6, 12, 24, 48, 96, 192, et qu'on ajoute 4 à chacun d'eux , on aura la série des nom- bres 4, 7, 10, 16, 28, 52, 100, 196. Cette série de nombres exprime exacte- ment les rapports des distances des planètes au Soleil. Mercure et Vénus, placés plus près du soleil que la terre, sont quelquefois nommés planètes inférieures; vient ensuite la Terre , puis Mars , la première des pla- nètes supérieures; après cela, Vesta, Pal- las, Cérès et Junon, quatre petites planètes récemment connues , très voisines les unes des autres, et qu'on regarde comme les éclats d'un même globe ; plus loin, Jupiter, Saturne ; et , enfin , tout-à-fait aux limites du système , Uranus ou Herschel. Mercure. — Très petite planète, rare- ment visible , à cause de son voisinage du Soleil; présentant néanmoins des phases comme la Lune. Le temps de sa révolution 270 AST AST ou son année n'est que de 87 jours ; sa dis- tance au Soleil est de 13,360,000 lieues ; elle tourne sur son axe en 24 heures et 5 minu- tes ; c'est la planète qui se meut le plus vite dans son orbite : elle parcourt 40,000 lieues à Tlieure ; sa densité est plus du double de celle de la Terre, ce qui fait que son volume n'en est que le seizième. Elle est entourée d'une atmosphère très épaisse. Sa tempéra- ture doit être sept fois celle de la Terre. Vénus. — L'étoile du berger, l'étoile du matin, l'étoile du soir, ou Vesper. C'est, en apparence, la plus brillante et la plus consi- dérable de toutes les planètes; elle est si lumineuse quand elle est voisine de la Terre, qu'on peut la voir en plein jour. Elle a des phases très distinctes, à l'aide desquelles on y a pu remarquer des montagnes qui doi- vent avoir plus de 40,000 mètres de hauteur. Elle est placée à 24,960,000 lieues du Soleil ; son année est de 224 jours et 16 heures , et son jour de 23 heures et 21 minutes. Elle parcourt 30,000 lieues par heure 5 son volume est presque égal à celui de la Terre, mais sa densité est plus grande ; son atmosphère est beaucoup plus considérable que la nôtre , et sa température double. La Terre est à 34,500,000 lieues du soleil; son année est de 365 jours, 5 heures et 49 minutes. Sa révolution sur son axe, qui s'appelle un jour, est divisée en 24 heures ; on en juge par l'intervalle qui sépare le le- ver d'une étoile fixe à l'horizon au lever suivant: c'est ce qu'on nommejour sidéral. Le diamètre de la Terre est de 2,865 lieues ; sa circonférence, de 8,920 lieues de 2280 toises ; c'est la quarante millionième partie de ce cercle qu'on appelle un mètre, lequel équivaut à 3 pieds 11 lignes et 296 millièmes. La Terre est entourée d'une atmosphère de 16 lieues d'épaisseur ; sa vitesse de transla- tion est d'environ 600,000 lieues par jour ou 412 lieues par minute. Elle a un satellite qu'on nomme Lune. Voy. les mots terre et Ï.UNE. Mars, la première des planètes supérieu- res, est plus loin du Soleil que la Terre. Sa distance en est de 52,600,000 lieues ; son an- née est de 686 jours et 23 heures ; sa vitesse de translation , de 19,500 lieues par heure ; son jour, de 24 heures 31 minutes. Il paraît peu éclairé ; son atmosphère est épaisse et i ; ses phases sont moins anpaxen- 1 les que pour les planètes situées entre la j Terre et le Soleil ; elles n'ont plus l'appa- rence de croissants , mais de surfaces ova- laires ; son volume n'est que 1/5 de celui de la Terre, sa densité est un peu moindre; la chaleur que le Soleil y entretient est pres- que la moitié plus faible que sur la Terre. Vesta , J iinon , Cérès et Pallas , sont quatre petits corps dont les orbites se décri- vent entre Mars et Jupiter, à une distance de 81 à 96 millions de lieues du Soleil. Ves- ta , la plus petite , a un volume qui n'est que la quinze millième partie de celui de la Terre ; elle a été découverte en 1807. Junon, aperçue en 1804, a 24 lieues de diamètre. Cé- rès n'a que 25 lieues de diamètre ; son vo- lume est le quart de celui de la Terre. On l'a vue pour la première fois en 1801. Pal- las, découverte en 1802, est presque aussi grosse que la Lune. Jupiter est la plus grosse des planètes ; elle semble entourée d'une atmosphère très nuageuse et très agitée ; elle est à 180,000,000 de lieues du Soleil ; son année est de 11 ans 315 jours ; sa vitesse de translation est donc bien moindre que celle de la Terre. Le Soleil doit lui paraître cinq fois plus petit; sa chaleur et sa lumière doivent lui paraître vingt-sept fois moindres ; sa journée n'est que de 10 heures ; et, comme son diamètre est douze fois celui de la Terre, la force cen- trifuge qui anime sa masse est beaucoup plus grande que pour la Terre; ce qui occa- sionne vers les pôles un aplatissement d'un treizième de diamètre. Jupiter est 1281 fois aussi volumineux que la Terre, et cepen- dant sa masse n'est que 309 fois aussi con- sidérable , ce qui tient à ce que sa densité est environ quatre fois moindre. Il est ac- compagné de quatre lunes ou satellites. Saturne est à 329,000,000 de lieues du so- leil , son année est de 30 ans , et son jour de 10 heures 1/2 ; sa vitesse de translation n'est que de 8,000 lieues par heure, mais sa vitesse de rotation est très grande, car son diamètre est neuf fois et demie celui de la terre. Il en résulte que la force centrifuge est considé- rable, et l'aplatissement aux pôles d'un onzième de diamètre. Comme sa densité n'est qu'un dixième de celle de la Terre, sa masse n'est guère que 94 fois plus grande. Ce que Saturne offre de plus remarqua- ble, c'est une bande opaque qui Tenviron- AST ASI 27i no, et qu'on appelle son anneau. Celle bande circulaire, qui peut avoir 10,000 lieues le Itrge, est partout séparée de la planète par un intervalle aussi de 10,000 lieues. Rien d'aussi varié que les aspects sous les- quels so présentent Saturne et son anneau, l'un faisant alternativement ombre à l'au- tre . il serait fort difficile de comprendre l'existence et la position de cet anneau, si l'on n'admettait l'hypothèse de Cassini, re- nouvelée ces jours derniers par M Chàle, et qui suppose que ce prétendu anneau est formé d'une quantité innombrable de très petits satellites se mouvant tous dans le même plan. Saturne est en outre accompagné de sept satellites distincts qui se meuvent à peu près dans le plan de l'anneau. Saturne , quoique très volumineux , est sombre et peu éclairé ; le Soleil doit lui pa- raître 90 fois plus petit qu'à nous; sa lu- mière et sa chaleur doivent être réduites à peu de chose, et si un observateur y était placé, il ne pourrait probablement aperce- voir de tout notre système que le Soleil et la planète Jupiter. I ru n us ou Herschcl forme jusqu'à pré- sent la limite extérieure de notre système planétaire ; elle est à peine visible à l'œil nu : elle a été découverte par Herschel, avec son grand télescope ; elle est placée à 662,000,000 de lieues du Soleil; son année est de S4 ans et 29 jours ; sa masse n'est pas double de celle de la Terre, quoique son vo- lume soit SI fois aussi considérable , parce que sa densité est de 50 fois moindre , en sorte qu'elle est plus légère que du liège. On lui suppose un mouvement de rotation. Herschel a cru lui voir six lunes ou satel- lites. Après avoir décrit ainsi généralement notre système planétaire et ses mouvements, il est fort important de remarquer que les planètes s'attirant entre elles aussi bien qu'elles sont attirées par le Soleil, et leur distance réciproque variant continuelle- ment, il doit en résulter, et il en résulte, en effet, une foule d'irrégularités soit dans leur marche, soit dans celle de leurs sa- tellites ; en sorte, par exemple , que l'é- cliptique ou le plan dans lequel se meut une planète, d'une part, n'est pas rigoureuse- I ment un plan , et, d'autre part, s'incline plus ou moins sur celui des autres astres. Sans entrer dans les détails de ces cir- constances qui forment la partie la plus dif- cilc et la plus savante de l'astronomie, il nous suffira d'en donner les deux résultats prin- cipaux, qui sont d'un intérêt général. 1° Les irrégularités dans la marche des astres s'accroissent pendant un temps dans un sens, deviennent stationnaircs , puis marchent dans le sens contraire ; de sorte qu'au bout d'un temps, quelquefois de plu- sieurs milliers d'années, qu'on nomme Cy- cle, l'état primitif se rétablit intégralement. 2° Il est aujourd'hui démontré que toutes ces irrégularités qu'on nomme Perturba- tions, et qui pouvaient faire craindre un dé- rangement progressif dans le système du monde, se compensent rigoureusement dans le cours des siècles, de telle sorte que notre système planétaire et ses mouve- ments présentent une existence fixe , affec- tée seulement de quelques oscillations. Indépendamment des planètes et de leurs satellites qui circulent autour du Soleil, on aperçoit encore, dans le ciel, certains astres qui n'apparaissent que d'un manière ac- cidentelle et passagère ; c'est ce qu'on nomme des Comètes. Des observations déjà fort anciennes, et suivies avec beaucoup de précision, ont fait connaître que ces Comètes se meuvent autour du soleil en décrivant des ellipses extrêmement allongées, de fa- çon qu'elles ne deviennent visibles pour nous que quand elles en atteignent l'extré- mité qui correspond au foyer que le Soleil occupe. Les Comètes diffèrent des planètes par plusieurs circonstances importantes : d'a- bord, la courbe qu'elles décrivent est telle- ment allongée , que nous ne les voyons or- dinairement que pendant six mois, tandis qu'elles mettent quelquefois plus de 500 ans à parcourir leur orbite ; ensuite, toutes les planètes se meuvent dans le même sens et presque dans le même plan autour du Soleil, au lieu que les Comètes se meuvent indifféremment dans toutes les directions et dans des plans divers , de sorte qu'el- les viennent croiser et pénétrer en tous sens les orbites des planètes. Les planètes paraissent toutes solides, tandis que les Comètes présentent quelquefois un noyau solide, mais le plus souvent laissent passer 272 AST la lumière. Les planètes parcourant des el- lipses qui se rapprochent du cercle, ne sont jamais ni beaucoup plus près , ni beaucoup plus.loin du Soleil dans un temps que dans un autre ; les Comètes, au contraire, arrivant d'une très grande distance, passent quel- quefois très près du soleil ; c'est ainsi que la comète de 1660 a dû éprouver, par son rapprochement du soleil, une chaleur 28,000 l'ois plus grande que la nôtre ; de là nais- sent, sans doute, les apparences singulières que présentent ces astres. Quand ils com- mencent à s'approcher de notre système planétaire, on les aperçoit en général com- me un petit globe plus ou moins lumineux; mais, à mesure qu'ils approchent du soleil, on les voit s'entourer d'une espèce de che- velure qui a fourni l'étymologie de leur nom, et ils paraissent laisser après eux une longue traînée de vapeur qu'on appelle leur queue. Cette queue peut être simple ou multiple ; on en a compté jusqu'à six; elles sont dirigées à l'opposé du soleil. Ces ap- parences tiennent sans doute à une partie de la substance de la comète que la chaleur vaporise ; car elles s'accroissent à mesure que la comète s'approche, et disparaissent quand elle s'éloigne. Il suffit aux astronomes de trois obser- vations exactes de la situation d'une comète dans le ciel pour calculer la courbe qu'elle décrit, et, par conséquent, prédire l'époque de son retour. En 1831, on a pu calculer la marche de 137 comètes ; mais il s'en faut que ces prédictions se réalisent constam- ment ; car en s'approchant des planètes, elles en sont attirées , et elles éprouvent de grandes perturbations dans leur marche. Les planètes n'éprouvent point de perturba- tions analogues , parce que la masse des Comètes est généralement très petite. On ne peut pas reconnaître une comète aux apparences accessoires de sa chevelure et de sa queue; car il paraît que les Comètes abandonnent dans l'espace une grande par- tie de la matière qui produit ces apparen- ces ; ainsi, en 1682, on vit une comète qui avait déjà paru un grand nombre de fois et qu'on a revue depuis, sa période étant de 76 ans ; en 1006, elle paraissait quatre fois plus grande que Yénus , et avait le quart de la lumière de la Lune ; en 1456, elle a passé très près de la Terre, et avait une queue im- ! AST mense en forme de sabre; on l'a revue en 1835 avec des apparences beaucoup moindres. Pour plus de détails sur ces Astres inté- ressants et sur les influences qu'eux-mêmes ou leurs queues peuvent exercer sur notre globe, Voy. comètes. (Pelletan.) ASTRICIUM. bot. cr. — Voyez astry- cium. (C. d'O.) ASTRILD. Estrelda. ois. — Sous- genre formé par Swainson dans son genre ; Amadi?ia{Class .ofbirds),et répondant au groupe des Bengalis. Fo^.amadina. (Lafr.) ASTROBLÈPE (à<7Tpov, étoile; pxs'ro», je regarde), roiss. — Genre de Poissons dé- couvert et nommé par M. Alex, de Hum- boldt, que j'ai démontré être de la famille des Siluroïdes , ayant pour caractères : Une tête aplatie , couverte d'un peau molle , à une seule dorsale ; pas de nageoire adi- peuse , ni de nageoires ventrales. Bouche garnie de barbillons , et quatre rayons à la membrane branchiostège. On n'en connaît qu'une seule espèce nommée par l'illustre voyageur, à qui nous en devons la description, Astroblepus Grixalvii}qm vit dans le Rio de Palace, près de Popayan , où elle est appelée Pescado negro. On la mange dans cette ville. Ce poisson est voisin des Argès ou des Bron* tes. Voy. ces mots. (Val.) * ASTROCARPUS, Neck. {Elem.){™- rpov, étoile; xap-o'ç, fruit), bot. ph. — Syno- nyme du g. Sesamella, Reichenb., de la fa- mille des Résédacées. (Sp.) * ASTROCARYUM. bot.— G. Meyer, dans sa Flore d'Essequebo, a établi ce gen- re de Palmiers d'après une plante de cette famille croissant à la Guyane, mais qu'il n'a- vait vue que dans un état très imparfait ; des espèces nombreuses de ce genre se sont représentées depuis, tant à la Guyane qu'au Brésil, cette partie orientale de l'Amérique du Sud paraissant être la région habitée d* préférence par les plantes de ce genre. M Martius , dans son bel ouvrage sur les Pal- miers, en a donné une description très com- plète, et en a figuré plusieurs espèces. Les Astrocaryum appartiennent à la tribu des Cocoïnées, comme l'indique la structure de leurs fruits; mais ils se distinguent des di- vers genres de cette tribu par les caractères suivants : Fleurs monoïques sur le même spadice, à régime renfermé dans une spathe AST ASÏ 273 simple , fusiforme, s'ouvrant à sa lace in- terne, s'endnrcissanl et persistant long- temps. Fleurs mâles, réunies en grand nom- bre sur la partie supérieure des rameaux, "t sessiles dans des alvéoles e\ca\oes dans le rachis. Calice triparti ou trilide , a laniè- res aiguës; corolle tripartite, divisions lan- céolées, droites, membraneuses ou char- nues à la base. "Ktamines G ou quelquefois davantage, opposées par paires aux pétales, incluses; filaments (informes, droits. An- thères sagittées, incombantes. Ovaire rudi- rnentaire. Fleurs femelles solitaires, placées ; ise des rameaux qui portent les fleurs îles, sessiles ou portées sur un pédoncule - uit et élargi. Calice urcéolé, tridenté. Co- rolle urcéolée, charnue; orifice contracté, tridenté, ou irrégulièrement trifide. Ovaire \de, à trois loges, dont deux rudimentai- res, une seule développée. Style conique; stigmates-3, confluent en un corps conique ou lobé. Drupe ovale ou globuleuse, mono- ; une, à chair fibreuse; noyau osseux, per- cé de trois trous au sommet (d'où partent en général des stries rayonnantes , qui ont léterminé la dénomination de ce genre). Albumen corné, uniforme, creux au centre ; embryon supérieur, correspondant à un des trous. Ces Palmiers sont quelquefois presque sans tige apparente ; la plupart ont une tige rrêle et élevée, couverte d'épines noires, longues et grêles, souvent aplaties, qui cou- vrent aussi les pétioles. Les feuilles sont pennées, les pinnulcs linéaires souvent rap- prochées par faisceaux, ciliées et épineuses, blanchâtres en dessous ; les spalhes et les spadices eux-mêmes sont aussi hérissés d1 épines. Les fruits mûrs sont jaunes ou orangés, et quelquefois aussi hérissés de poils épineux. A ce genre appartiennent : t° le Palmier Murumuru de la Guyane et du Brésil sep- tentrional, dont le bois est dur et à faisceaux fibreux, fins et serrés, mais que sa surface externe , irréguliêrc , empêche d'employer habituellement dans les arts; 2° le Palmier 1iri, du Brésil, probablement le Grigri des Antilles , et plusieurs autres, dont les noms vulgaires sont inconnus ou moins souvent cités par les voyageurs. (An. B.) * ASTROCOMA, Neck. f&xrpov, étoile ; »pj, chevelure), bot. m — Synonyme du t. ir. g. Staavia, Thunb., de la famille des Bruniacées. (Sr.) * ASTROCOMA (aarpov, astre, étoile; jcs'|M), chevelure), échin. — M. de Blainville propose (Dict. se. nat., t. LX, p. 229) de remplacer par ce nom, dans la nomenclature ! des Stellérides, celui de Comatubs, que Lamarck a donné aux Sielle crùiitœ de ! Link. (p. G.) * ASTRODEiXDROIV, Dennst. (âffrpcv, étoile; ^'v^pov, arbre), bot. th. — Suivant j M. Endlicher, c'est un double emploi du g. Souihwcllia, Salisb., de la famille des Ster- culiacées. (Sr.) ASTRODERME (aerToov, étoile ; S'épu.cc, peau), roiss. — Genre de Poissons établi par M. Bonclli et que peu de temps après M. Risso nommait Diana. Ils ont le corps élevé, la tête tranchante, la bouche peu fen- due, les ventrales très petites, la dorsale unique et étendue tout le long du dos. Une longue anale est étendue sous le ventre. Les côtés de la queue sont carénés. La mem- brane branchiostège a quatre rayons. Le corps est couvert de petites écailles relevées par des tubercules, rayonnant de tous côtés comme des étoiles. On peut juger que ces Poissons tiennent des Coryphènes par la forme de leur tête et de leur dorsale , des Zées par l'état de la bouche; et leur anatomie montre qu'ils appartiennent auxScombres. Ce caractère de la peau, saisi par M. Bo- nelli, lui a fait imaginer le nom que nous avons conservé. En 1833, on ne connais- sait encore qu'une seule espèce de ce genre fort rare dans la Méditerranée, où elle a été découverte dès 1814, par M. Risso, et nom- mée Coryphœna elegans. M. Bonelli, en établissant ce genre, a nommé cette même espèce Astroàcrrmts coryphœnoides . Il l'avait reçue de Nice, et du golfe de Cagliari. Depuis, M. AnastasieCocco en a trouvé une seconde espèce qu'il a nommée Astroder- mus Valencienncsi. Elle est plus petite, et est ornée de brillantes couleurs. (Vai,.) *ASTRODON, Benth. (aarpcv, étoile; c^ouç, dent), kot. th. — Sous-genre ou section établi par M. Bentham (Lahiat., p. 611) dans le g. Leucas,R. Br., delà fa- mille des Labiées, et qu'il caractérise comme il suit : Calice tubuleux, à bord égal, à 10 dents ordinairement étalées en forme d'étoile. Gorge le plus souvent très 1.3 274 AST AST velue. Faux verticillcs le plus souvent glo- buleux, multiflores, solitaires ou en petit nombre j les supérieurs parfois rapprochés en capitule. (Sr.) *ASTROBOIVÏTUM (acrTccv, étoile; c^oû;, .vto;, dent), bot. cr. — Genre pleuro- carpe, de la famille des Mousses, établi par M. Schwœg 'chen (Supplëm. , II, P. 1, p. 128, t. 134) sur une esp. unique, propre aux îles Canaries et à Madagascar. La partie cryptogamique de Y Histoire natiir elle des Canaries, de MM. Webb et Berthelot, nous ayant été confiée, nous avons eu l'occasion d'étudier cette belle mousse, dont voici les caractères : Péristome double : l'extérieur composé de seize dents charnues , courtes, représentant un triangle isocèle, ayant leur sommet connivent ou rapproché dans l'état de sécheresse, réfléchies en dehors par l'hu- midité ; l'intérieur consistant en une mem- brane annulaire, étroite , presque horizon- talement placée, et marquée de seize créne- lurcs. Capsule sphérique, assez grosse, éga- le, sans anneau. Coiffe ventrue , subulée au sommet, enveloppant la capsule et se rom- pant latéralement. Fleurs dioïques? latérales. Séminules globuleuses ou oblongues, dif- formes , d'un jaune brunâtre , et couvertes de petites aspérités papilliformes. Ces sé- minules ont jusqu'à un vingt-cinquième de millimètre en diamètre. Elles sont fixées dans la capsule, à une columelle évasée du sommet à la base, et plissée dans sa lon- gueur. Les crénelures du péristome interne sont soudées , dans le jeune âge, au pour- tour de son évasement supérieur. 1?A. canariense est une mousse qui se plaît sur l'écorce des arbres. Elle a le port du Lcucodon sciuroides Schwœgr. , et , sans sa capsule, on la prendrait pour un individu géant de cette dernière. (C. M.) * ASTROGYNE, Benth. {Plant. Hart- weg.; p. 14) (â'aTpov, étoile; pvvi, femelle). bot. th. — Genre de la famille des Euphor- biacées , et fondé sur le Croton yracilis Kunth. M. Bentham en expose les caractè- res comme il suit : Fleurs dioïques. — Fleurs mâles ; Calice 5-fide, imbriqué en estivation. Corolle nulle. Cinq glandules in- sérées au fond du calice, antéposées. Éta- mines 6 à 10, infléchies en préfloraison, libres. Anthères 2-tbèques ; bourses juxta- posées, adnées. Point de rudiment de pistil. — Fleurs femelles: Calice 5-fidc, sans glan- dules. Point de corolle ni d'étamines. Ovaire globuleux, 3-loculaire; loges 1-ovulees; ovules suspendus au sommet des loges. Styles 3, courts, terminés chacun par quatre longs stigmates infléchis, étalés en étoile. Capsule à 3 coques; coques 2-valves, 1 -sper- mes.—Sous-arbrisseaux rameux dès la base; rameaux, feuilles et calices, couverts d'une pubescence étoilée. Fleurs mâles courte- ment pédicellces, disposées en grappes ter- minales ou oppositifoliées , spiciformes, bractéolées. Fleurs femelles solitaires. Ce genre n'est constitué que par une seule es- pèce indigène du Mexique et de la Cali- fornie. ASTROIDE. Astroideus (àarpov, étoi- le ; eî^oç , similitude), bot. cr. — Épithète donnée à un lichen, Parmetitaria astroi- dea, parce que ses apothécies sont disposées en étoiles. (C. d'O.) ASTROIN. bot. ph. — Voyez astro- nium. (C. d'O.) * ASTRCÏDE. polyp.— Genre proposé par MM. Quoy et Gaimard pour recevoir une espèce trouvée , par ces naturalistes, dans la baie d'Algésiras, et qui n'est autre que le Madrepora calycularis dé Ca- volini ou CaryopkylLia calycularis de Lamarck (Voy. Annales des sciences na- turelles , t. X, et les additions à la nou- velle édition de Lamarck, t. II , p. 3j8). (M. E.) ASTROITES. polyp. — Nom employé par Merceti Guettard et plusieurs autres naturalistes, pour désigner des Polypiers à cellules éfoilées, tels que les Astrées. (M. E.) ASTROLE (àacov, étoile), mou. — La- marck a désigné, sous ce nom, le genre Poly- clinumde Savigny. Voy. ce mot. (C. d'O.) ASTROLEPAS (aaroov, astre, étoile ; Xeivaç, patelle), moll. — Nom donné aux Pa- telles rayonnées et principalement à la Pa- iella saccharina. Voy. patelle. Klein a aussi désigné, sous le même nom, la Coronula lesiudinaria de La- marck. Voy. coronule. (C. d'O.) ASTROLORIUM, Desv. (faute typogra- que ). bot. th. — Voyez arthrolobicm. (Sr-) ASTROLOGUE, poïss. — Voyez ura- noscope. (C. »'0.) AST AST '275 ASTKOLOMA, R. Br. (««rrpov, étoile: . bordure), bot. ru. — Genre de la ..mille il-1- Épacridées, auquel son au- teur (Prodr., S38) assigne pour caractè- res distinctifs : Calice à-parti, ',-ou pluri- bractcolé. Corolle tubuleuse, courtement 5* lobée, ventrue au-dessus du milieu, garnie en dedans, vers sa base, de cinq faisceaux «le poils alternes a\e ! les lobCS ; lobes étalés, barbus. Étamines 5 , insérées au sommet du tube de la corolle. Disque cyalhi forme. Drupe presque sec, à noyau osseux, 5- loculaire. Graines solitaires dans cbaque . suspendues. — Arbustes feuillus, bas, le plus souvent diffus ou décombants. Feuil- les alternes, très rapprochées, souvent ci- liées. Fleurs axillaires, solitaires, dressées. Ce genre est propre à la Nouvelle - Hol- lande. On en connaît 7 espèces , dont quelques-unes se cultivent dans les collec- tions de serre. (Sp.) * ASTROMARCHANTIA ( àarpov , étoile; Marchantia , genre d'Hépati- ques), bot. cr. — M.Neesd'Esenbeck(£;«- mp. Leberm.p TV, p. 61) établit deux sec- tions dans le g. Marchantia, de la famille des Hépatiques. La première, qu'il nomme Astromarehaniia, se compose des espè- ces dont le pédoncule occupe le centre du réceptacle femelle ; dans la seconde, nom- mée Chlamidium, le pédoncule est excen- trique. (C. M.) * ASTROIHYCTER , Harris. (àa-pcv, étoile ; ii.'j/.TYÏp, nez), mam. — Voyez cokdy- Ï.CRE. (A. de Q.) * ASTROXIA , Blume (àarocv , astre). bot. th. — Genre de la famille des Mé- lastomacées ( tribu des Cbarianthées , Se- ring. ).— M. Blume {Bijdr., 102 j Rum- pki'a, I, p. 20 , tab. 6 et 7 ) en donne les caract. suivants : Tube calicinal hémi- sphérique , adhérent ; limbe supère , 5- fide, persistant. Pétales 5 ou 6, obovales. Étamines 10 ou 12. Anthères transverses, dolabriformes, déhiscentes par deux fentes longitudinales. Ovaire infère , 2-à 4-Iocu- laire ; placentaires basilaires, multi-ovulés. Style filiforme ; stigmate grand, pelté. Cap- sule 2-à 'i-loculaice, polysperme, déhiscente par 2 à \ fentes longitudinales. Graines scobiformes.— Arbres à pubescence furfura- cée, roussAtre. Feuilles 3-nervéesou tripli- Dervées, longuement pétiolées,très entières, diseolores. Fleurs petites, pourpres, par avortementdioïques, disposées en panicules axillaires et terminales. Ce genre, propre à l'Asie équaloriale, ne renferme que 3 es- pèces. (Sp.) ASTRONIUM, Jacq. {Amer., p. 2G1, lab. 181, fig. 9C), (àorpov, astre), bot. pu. — Genre de la famille des Térébin- thacées ( Cassuviées ou Anacardiées , R. Br. ), auquel M. Kunth ( Ann. des sr. uni. y t. II, p. 341) assigne pour carac- tères : Fleurs dioïques. Calice petit, coloré, 5-parti. Segments égaux, suborbiculaircs dans les fleurs mâles , accrescents et spa- tiales dans les fleurs femelles. Disque pé- rigyne , à 5 lobes arrondis, rétales 5 , oblongs, obtus, insérés sous le disque, mi- nimes dans les fleurs femelles. Étamines 5 (rudimentaires dans les fleurs femelles), insérées entre les lobes du disque, alternes avec les pétales, et plus courts qu'eux ; fi- lets libres, subulés. Anthères introrses, 2- thèques, oblongues, échancrées à la base , supra-basifixes , longitudinalement déhis- centes. Ovaire inadhérent , non stipité , ovoïde, 1-loculaire, couronné de 3 styles courts, réfléchis. Stigmates subcapitellés , obtus, terminaux. Caryopse oblongue, cy- lindracée, rostrée, sèche, mince, submem- branacée, l-spcrme, accompagnée du calice très amplifié, scarieux, étalé. Graine pres- que plane d'un côté, du reste conforme au péricarpe; hile linéaire, oblong, situé vers le milieu du côté plan de la graine. Em- bryon rectiligne. Cotylédons charnus, piano- convexes, un peu inégaux, accombants ; ra- dicule latérale, ascendante, plus courte que les cotylédons. — Arbres (de l'Amérique équatoriale) à suc propre résineux, coloré, dépouillés de feuilles durant l'époque de la floraison et de la maturation des fruits. Feuilles alternes, imparipennées , folioles opposées, non ponctuées ; fleurs petites, pé- dicellées, rougeâtres, disposées en panicules bractéolées ; les panicules femelles termi- nales, les mâles axillaires. On en connaît 3 espèces, dont 2 du Brésil et 1 de la Nou- velle-Grenade. (Sp.) ASTRONOMIE (àarpov , astre ; vep-oç, loi). — Aucun sujet plus vaste et plus dif- ficile ne s'est jamais présenté à l'investiga- tion de l'homme que cette recherche du nombre, de la nature et des mouvements de 276 asî AST ces points brillants qu'on aperçoit dans le ciel par une nuit sereine; et, chose très re- marquable , l'Astronomie est pourtant à-la- fois la plus simple, la plus Yulgaire et la plus facile à acquérir des connaissances hu- maines, quand on ne la considère que sous un certain point de vue ; tandis qu'il n'y a pas encore assez des facultés intellectuelles les plus développées, de l'usage des instru- ments les plus perfectionnés, et des mé- thodes de calcul les plus transcendantes, pour arriver à une juste appréciation de ce qui se passe réellement entre ces innom- brables corps dispersés dans l'espace. Il n'y a pas de branche des connaissances humaines à l'égard de laquelle de plus gros- sières erreurs aient été aussi longtemps accréditées ; il n'en est point qui présente à cette heure des notions plus certaines, ni plus précises. Nous dirons encore, quoique cette pro- position soit de nature à surprendre beau- coup d'esprits , que cette Astronomie , dont les notions sont considérées par le vul- gaire comme fort incertaines et d'ail- leurs d'une très médiocre utilité, est en réalité la mère des autres connaissances na- turelles : c'est, en effet, dans ce mouvement des astres si éloignés de nous et qui sem- blent importer si peu à notre existence, qu'on a été chercher et qu'on a trouvé la loi la plus générale de la nature, et celle qui influe, sans aucune exception, sur tous les phénomènes qui se passent autour de nous et même dans notre propre organisation. Celle grande importance de la science as- tronomique et ces contrastes que nous ve- nons d'indiquer, ressortiront parfaitement d'une simple explication des différents aspects sous lesquels la connaissance des astres peut être considérée. Il y a une Astronomie qu'on peut nom- mer pratique ou expérimentale, qui con- siste à observer avec attention tous les corps brillants qui paraissent au ciel, à noter et retracer leur situation respective, en les réunissant par groupes qu'on appelle des Constellations ; enfin, à remarquer et noter, chaque jour, l'heure à laquelle toutes ces étoiles, et notre soleil , et notre lune elle-même , se lèvent à l'horizon ou dispa- raissent du côté opposé, comme s'ils décri- vaient un demi-cercle au-dessus de nos têtes. Cette Astronomie date de la plus haute antiquité ; elle a dû faire une des oc- cupations et un des charmes de la vie de tous les peuples pasteurs. Cette science de pure observation a con- servé de nos jours toute son importance j son horizon s'est étendu par l'intervention d'une foule d'instruments qui , d'une part , ont ajouté à la puissance naturelle du sens de la vue , et lui ont fait découvrir une mul- titude de corps qui , sans eux , ne l'auraient jamais frappée, et, d'autre part, ont ajouté à l'observation même un degré de précision impossible sans eux. Mais cette Astronomie d'observation, qui serait pleine de vérités si tout était im- mobile , se compose , au contraire , d'une foule d'illusions qui résultent des mouve- ments et des faux jugements qu'ils nous en- traînent incessamment à porter. C'est ainsi que toutes les étoiles et le soleil lui-même semblent se mouvoir autour de nous, tan- dis que la terre que nous habitons, tour- nant en un jour sur son axe , est la seule cause de toutes ces apparences. Ces illusions sont d'ailleurs si puissantes, qu'aujourd'hui même, où tout le monde est si bien con- vaincu que le soleil est immobile, tout le monde répète encore chaque jour que le soleil se lève et que le soleil se couche. Les savants même ont conservé ces expres- sions et n'ont point imaginé d'autres mots, pour les remplacer. Le second point de vue sous lequel l'As- tronomie peut être considérée , porte le nom d'Astronomie physique ; son but est aussi difficile et aussi élevé que celui de l'Astro- nomie d'observation était simple. L'Astro- nomie physique a pour objet la connais- sance des mouvements réels que les astres exécutent, et la recherche des lois qui pré- sident à ces mouvements. C'est particulière- ment sous ce point de vue que l'Astronomie a été si longtemps plongée dans de pro- fondes erreurs. Ptolémée plaçait la terre ail centre du monde et la supposait entourée de onze cercles: sept pour les planètes, deux cristallins, un cercle premier mobile, et :. enfin le plus extérieur de tous , qu'il nom- ' mait emjrirèc et qu'il assignait pour séjour " aux bienheureux. Une pareille supposition, qui semblait d'accord avec les plus grossières observa- AST AST 577 . b bientôt présenté d'énormes difli- cnltés dont nous ne citerons qu'un exemple. a planètes se mouvant effectivement autour du soleil, chacune à des distances di lièrent es et avec des vitesses aussi très différentes, il en résulte que, vues de la terre, ces planètes semblent marcher tantôt dans un sens et tantôt dans P autre. On ne peut se faire aucune Idée des efforts d'ima- gination et de calcul qu'il a fallu taire pour essayer de concilier chaque nouvelle ob- servation avec le système adopté ; et, par exemple, il a fallu supposer que certains corps se mouvaient dans un cercle dont le centre parcourait lui-même un autre cercle, lequel avait à son tour son centre enchaîné dans un troisième; car on s'était fait une singulière idée d'une certaine noblesse des astres qui ne leur permettait pas de se mou- voir autrement que dans un cercle, la plus noble, la plus symétrique et la plus par- faite de toutes les figures géométriques. Pendant quatorze cents ans, le système de Ptolémée a subsisté , et les astronomes ont déployé, pour le défendre et le concilier avec les observations , cent fois plus de gé- nie et de travail qu'il n'en a fallu depuis pour en démontrer l'erreur. Copernic a osé, le premier, attaquer une erreur si tenace , et il a fait voir que toutes les observations se conciliaient aisément, et que le système du monde devenait très simple, en admettant que le soleil, aussi bien que les étoiles, étaient immobiles, pen- dant que la terre et toutes les planètes tour- naient autour de leur axe et autour du soleil comme centre , non dans des cercles , ainsi qu'on le croyait autrefois, mais dans des ellipses. Il est remarquable que l'ouvrage de Co- pernic, où son système est développé, et qui est intitulé : De revolutionibus ce- lestibus, a paru précisément le jour de sa mort. C'est un caractère des grands génies, de deviner des faits encore inconnus. Copernic écrivait avant l'invention du télescope, qui seul a permis de distinguer les phases des planètes \ il a cependant établi l'existence de ces phases et prédit qu'on les découvrirait. Ce n'était point assez pour l'Astronomie physique de découvrir la réalité des mou- vements célestes, il fallait encore en con- stater les lois : c'a été l'œuvre de Kepler, ainsi que nous l'avons dit au mot astres. Connaître certaines lois des mouvements des planètes , analyser ceux de la terre et du satellite qui lui est enchaîné, vérifier les lois du mouvement qui entraîne les petits corps vers la terre elle-même, ce n'était encore, en quelque sorte, qu'observer judi- cieusement les phénomènes de la nature ; il était donné à Newton de surprendre son secret et d'annoncer qu'une seule et même puissance , agissant avec égalité et suivant les mêmes lois, sur toutes les particules matérielles du monde visible, était la cause unique de tous les phénomènes observés. C'est la découverte de cette loi générale de la nature qui nous a fait dire que l'As- tronomie était , en quelque sorte , la mère de toutes les connaissances naturelles ; car c'est l'Astronomie qui a fourni à Newton l'occasion et la preuve de sa découverte. En étudiant les mouvements de la lune au- tour de la terre , il chercha à déterminer de combien elle s'approcherait de celle-ci en une minute, si elle était abandonnée à elle-même. Or, comme la lune est placée à une distance de la terre égale à soixante fois le rayon de celle-ci, s'il était vrai que l'attraction s'exerçât, comme il le suppo- sait, en raison inverse du carré des dis- tances, la lune ne devait tomber sur la terre que d'une quantité 3,600 fois plus petite que les corps placés au bout du rayon de la terre , c'est-à-dire à sa surface ; or , ces corps tombant de lô pieds dans une seconde , la lune ne devait tomber que de 15 pieds dans une minute. Pour connaître la valeur de cette force qui attire la lune, il fallait connaître exac- tement l'étendue de l'arc décrit par elle dans son orbite en une minute : or , les tables de la lune étaient alors fort peu exactes, et Newton dut attendre 15 ans qu'elles se fussent perfectionnées pour voir enfin le petit sinus varié de l'arc décrit par la lune en une minute, égaler précisé- ment l'espace parcouru en une seconde par un corps qui tombe à la surface de la terre. Newton a douté, nous devons en conve- nir, que cette belle loi de l'attraction qu'il avait démontrée pour les corps célestes, fût également applicable aux dernières molé- cules des petits corps qui sont à notre 278 AST AST disposition ; il n'a , par conséquent , pas connu toute la beauté et toute la généra- lité de sa découverte 5 mais les physiciens qui lui ont succédé ont constaté, par expé- rience, l'exactitude de la loi pour des petits corps voisins les uns des autres ; et notre célèbre de Laplace est parvenu à la conci- lier avec les phénomènes d'adhésion et de cohésion. Une troisième branche de l'Astronomie , non moins difficile et non moins brillante dans ses résultats , a pour objet l'applica- tion des plus hautes méthodes mathéma- tiques à ces mouvements si variés et sou- mis à tant d'influences diverses que les astres exécutent. Outre la difficulté des mé- thodes elles-mêmes, les calculs astrono- miques sont souvent d'une multiplicité et d'une étendue capables de lasser la patience la plus robuste. Heureusement, Napier, en inventant les logarithmes , les a considéra- blement facilités. C'est à cette belle science du calcul qu'est dû ce grand effort de l'esprit humain , par lequel un homme semble se survivre à lui- même, et par lequel il est devenu possible de prédire, avec la plus grande exactitude, des phénomènes qui n'arriveront que dans un temps très éloigné: c'est ainsi, par exemple, qu'une éclipse de soleil est annoncée avec la plus minutieuse exactitude pour son commencement , pour sa durée et pour sa fin ; c'est ainsi, et ce résultat est plus ad- mirable encore , que de Laplace a réussi à démontrer qu'au milieu de ces variations perpétuelles , l'ensemble de notre système planétaire avait une constitution fixe et im- muable. Une quatrième branche de l'Astronomie devrait traiter, non plus comme autrefois, sous le nom $ Astrologie^ de l'influence imaginaire des astres sur les événements de la vie , mais de l'influence matérielle , importante et générale, que les astres exer- cent sur les phénomènes qui se passent à la surface du globe , et en particulier sur ceux que présentent les êtres organisés. Cette science n'existe point encore, il est vrai, comme réunion systématique et uni- voque ; mais les faits qui doivent la com- poser sont épars dans une foule de bran- ches scientifiques de différents noms. On peut citer, pour exemple , l'influence des étoiles fixes et du soleil sur la température des différents points du globe , toute la théorie des climats, les causes et les lois des marées proprement dites , celles des marées atmosphériques , la configuration actuelle et les changements de forme fu- turs de notre globe, etc., etc. Il serait fort à désirer que quelque ha- bile homme se chargeât de réunir, à l'usage des naturalistes , toutes les notions astro- nomiques qui leur seraient utiles , et qu'il leur est aujourd'hui si difficile de rassembler. Notre illustre collaborateur, M. Arago , serait éminemment propre à réaliser ce beau travail 5 il nous a du moins promis quelques-unes des principales no- tions de cet ordre, qu'on trouvera aux mOtS LUNE , COMÈTE , SOLEIL , INFLUENCES STELLAIRES, etC (PELLETAN.) *ASTROPECTEIV (astrum , astre, étoile \pectcny peigne), zooph. — Sous-genre d'Astéries admis par Linck et correspondant à celui de Pantasterias, Blainv., etc. Voy. ASTÉRIE. (P. G.) * ASTROPECTTNIIME (d'Astropec- ten, genre d'Astéries), échin. — M. J.-E. Gray (Ann. andMagas. ofnat hist, 1840, 180) établit, sous ce nom, une famille de l'ordre des Astéries ou Asteroida, et y place les Nauricia, Gray; Luidia, Forbes; Peta- lastcr, Gray; Solaster, Forbes; Astropec- ten, Linck; et Henrlcia, Gray. Ces animaux n'ont que deux rangées de suçoirs aux sil- lons des ambulacres ; leur dos est aplati , garni de nombreux tubercules surmontés d'épines radiées à leur sommet, et que M. Gray nomme Paxilli. (P. G.) * ASTROPHEA, DC. {Prodr., III, p 322, suh Pa5si/lora){da-ço\ , astre: cpàw, cpaivco, je brille). Ecr. ph. — Genre ou s. -gen- re de la famille des Passiflorées, adjoint par son auteur, avec doute, au genre Passiflo- ra. Il est fondé sur les Passiflora glauca et emarginata Humb. et Bonpl. {Plant, êquat., tab. 22 et 23); espèces qui diffèrent de toutes les autres Passiflores en ce qu'el- les sont de grands arbrisseaux non sarmen- teux et dépourvus de vrilles ; leurs fleurs , dépourvues d'involucre, offrent des périan- thes 5-partis. (Sp.) ASTROPHYTE.,4^ rophtjton (àarpov, astre; epu-rev, plante), échin. — Nom par lequel Linck désignait les animaux échino- AST AST dermes de Tordre des Stellariés, appelés, depuis, Buryale par Lamarck. (P. G.) ASTROP1IYTOX (déorpov, astre, étoile ; butov, plante). échin. — Linek, dans son }//^< toiles de merf publiée en , appelait ainsi une elasse de la deuxième section des Étoiles, et qui répond parfaitement au genre Euryalc, tel que La- marck Ta depuis établi [Voy. euryam). Quelques auteurs ont adopté le nom d\ :'.<;- yton. (P- G.) * ASTROPIIYTTJM (àarpov, étoile; butov, plante), dot. th. — Nous avons fondé me de la famille des Cactacées, sur une plante fort extraordinaire par ses formes, lesquelles s'éloignent, par leur aspect inso- dte, des formes déjà si extraordinaires elles- mêmes de cette famille singulière. C'est une plante subglobuleuse, à cinq ou six angles très robustes, obronds ou légèrement ai- gus, d'un vert glauque, parsemée d'une myriade de petits points blancs, qui, vus à la loupe, présentent une petite touffe de poils (imde nomen specifteum). Le som- met en est légèrement ombiliqué, et la crête des côtes est munie , au lieu de fais- ceau d'épines , d'une touffe de soies brunes ou fauves , et quelquefois de 2 ou 3 aiguil- lons d'une extrême petitesse , quoique fort raides. Cette plante, qui paraît n'avoir en- core fleuri que chez M. le Prince de Salm , tient des Opuntiées par ses aréoles, et des Échinocactes par ses fleurs et sa forme. Nous reviendrons sur son compte à l'ar- ticle cactacées, dans lequel nous espérons en donner ladiagnose complète {Vcy. C'ac- tcarum nova yenera speciesque novae , où se trouve une description provisoire dé- taillée). VA. myriostigma paraît indigène au Mexique, d'où il a été envoyé, en 1839, en Europe. (C. L.) ASTROPODE (àoTscvjétoilejTT&y;, pied). ÉcHiîi. — Voyez astropus. (P. G.) * ASTROPUS (âorpat, astre; kws, pied). écbxm. — M. Gray, dans son Synopsis of SUr/Uk9 publié dans Tannée 18^0 des Ann. and Mayaz. ofnat. hist., donne ce nom à un sous-genre CH A s trop ce (en, com- prenant l'espèce nouvelle qu'il appelle A. bmyipes. (P. G.) 'ASTROPUS, Spreng. (Ncue Eut, III, p. 64). (ôwTfov, étoile ; ircûç, pied), lot. ph. — Double emploi du genre Wallhc- ria, L. ; de la famille des ïïyltnériacées. (S».) * ASTROT1IEUUM (dwrpov, étoile; ôyiatî, mamelon), bot. cr. — Genre de la famille des Licbens, tribu des Tryp le. (C. d'O.) *ASTYLIS (à priv. ; crùXc;, stylet). iks. — Genre de Tordre des Coléoptères pen- tamères, famille des Malacodermes , tribu des Mélyrides, établi par M. Delaporte aux dépens du g. Dasytes de Paykull {Renie entom. de Silbennann, t. IV, p. 32). L'au- teur rapporte à ce genre les Dasytes Unea- tus Fabr., variegatus Germar, Antis Por- ty ou faciattis Germ., quadrilineatus Germ., et autres grandes et belles espèces du Pérou et du Chili. (D.) *ASTYNOMUS («wrrovojtoç, édile), iks. — M. Dejean [Cat., 3e édil.) désigne ainsi un genre de Coléoptères létramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, que M. Serville avait publié avant lui (An?i. de la Soc. ent. de Fr., 1835, t. IV, p. 32) sous le nom &\Edilis, qui est celui de l'es- pèce qui lui sert de type (Lami'a JEdilis des auteurs). Quoique celte conversion d'un nom spécifique en nom générique soit, à no- tre avis, très vicieuse, nous avons dû adopter le nom iPJEdiUs de M. Serville comme plus ancien. T7y.ce mot. (D.) * ASYMÉTRIQUE (à priv.; auauurpîa, symétrie), mou. — Les conchyliologistes donnent ce nom aux coquilles univalves dont les cotés ne sont pas réguliers, par rapport à un axe tiré du sommet à la base. (C. d'O.) *ASYSTASIA, Blume {Bijdr,p. 796). ( MOcrroma , confusion ). bot. th. — Genre de la famille des Acanthacées (tribu des Echmalacantées , sous -tribu des Ruel- liées , Nées), offrant pour caractères es- sentiels : Calice 5-parti , régulier. Corolle subinfondibuliforme, 6-fide : lobes presque égaux. Ltamines 4 , incluses, didynames, insérées au tube de la corolle 5 filets soudés deux à deux par la base; anthères à bour- ses étroites, parallèles, calleuses ou appen- diculées à la base. Ovaire l -style, à deux loges 2-ovulées. Stigmate l-lobé ou 2-denté, capitellé. Capsule stipilée, 4-gone, 2-locu- laire, i-sperme. Graines disciformes. — Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Asie équa- toriale; feuilles opposées; grappes axillai- res ou terminales, spiciformes, unilatérales; bractées et bractéolcs, petites, isomètres. (Sr.) ATA 2S1 ATA. bot. th. — Nom générique des Cistes dans une partie de l'Espagne où ils couvrent les terres incultes. (C. d'O.) ATACAM1TE. min. — Voyez ataka.- MITE. (DEL.) * ATACCIE. Ataccia. bot. m. — Genre établi par Près] (Relia. Hae.uk. I, p. 149) pour le Tarca iniegrifolia de Ker (Bot. n:ag. t. 1 4 88) et Roxb. (Corom. t. 257). Ce g. ne diffère pas sensiblement du Tacca.Le seul caractère qui le distinguerait , c'est un ovaire à 3 trophospermes pariétaux et saillants, de manière à simuler un fruit comme à 3 loges ; tandis qu'il est bien réellement uniloculaire dans le g. Tacca. Voy. ce mot. (A. R.) * ATACTOMORPHOSE. Atactomor- phosis (àrsocTc; , inflexible ; p-cp^vi , forme). zooL. — Les entomologistes appellent ainsi l'état complet d'immobilité de certaines Nymphes, qui n'en sortent qu'à l'époque de leur dernière métamorphose. (C. d'O.) ATAGAS. Atagen. ois. — Nom du Lagopède en habit d'été selon Maudiut. (Lafr.) ATAGO ou ATTAGAS. ois.— Noms corrompus de celui (TAttagenne , qu'on donne à VAUagas ou Lagopède. Voy. ce dernier mot. (Lafr.) ATAJA. roiss. — Nom d'un poisson de la mer Rouge, indiqué et décrit par Fors- kal sous le nom de Sciœ?ia ruhra. Dans le Dictionnaire classique, ce nom est donné comme synonyme d'une esp. du g. Hola- canthe de la famille des Squamipennes. Nous avons retrouvé l'esp. de Forskal, et c'est au g. des Srorpènes qu'elle appartient. (Val.) ATAKAMITE ( ÏÏAtakama , nom de lieu), min. — Nom sous lequel on désigne le cuivre oxy-chloruré , rapporté pour la première fois du désert d'Atakama , dans l'Amérique méridionale. Voy. cuivre oxy- CHiORURÉ. (Del.) *ATALAI\TA, Nutt.; Gen. Amer. 2, p. 73. non Corréa (nom d'homme), bot. th. — Synonyme du g. Perilo?na, DC, de la famille des Capparidécs. (Sr.) * ATALA3XTHUS ( Atalanthe , nom myth. ). bot. th. — Genre de la famille des Composées, fondé par M. Don , et réuni ac- tuellement, par M. De Candolle, au g. Son- rhus , dont il ne paraît différer que par l'absence de renflement à la base de\ invo- 58* 282 ATA lucre ; les deux esp. sur lesquelles M. Don avait établi son g. sont les Prenanthes pinnata et spinosa. (J- D.) * ATALAIVTIA , Corréa (Annal, du Mus. , t. VI, p. 383). bot. ph. — Genre de la famille des Aurantiacées, offrant pour ca- ract. : Calice 4-ou 5-denté. Pétales 4 ou 5. Étamines 8 ou 10; filets libres et subulés au sommet, soudés inférieurement en tube. Anthères cordiformes , ovales. Ovaire glo- buleux, ordinairement 4-loculaire ; ovules géminés dans chaque loge, collatéraux, at- tachés vers la base de l'angle interne. Style aussi long que l'androphore ; stigmate 3-ou 4-lobé. Baie 3-ou 4-loculaire, 3-ou 4-sper- me, globuleuse. — Arbres ou arbrisseaux épineux. Feuilles simples. Fleurs axillaires et terminales. Ce g. comprend 4 ou 5 esp., toutes indigènes de l'Asie équatoriale. La plus remarquable est VA. monophylla DC. (Limonia monophylla L. — Roxb. Co- rom. I, tab. 82.; Turrœa vircns Kœn.; Trichilia spinosa Willd . ) (Sp. ) ATALAPHE. mam. — Genre proposé par Rafînesque , et fort imparfaitement connu. Voy. vespertiliens. (I. G.-S.-H.) ATALERRIE. bot. ph.— Syn. VHydro- lea zeylanicaV&M. Voy. hydroee. (C.d'O.) *ATAMISQÏJEA, Miers (Travels in Chili, II, p. 529. — Hook. et Arn. Bot. Mise III, p. 143) (nom vernaculaire). bot. th. — Genre de la famille des Capparidées, DC. (tribu des Capparées, DC). D'après les descriptions des auteurs précités, il of- fre les caract. suivants : Calice de 4 sépales; les 2 extérieurs (postérieur et antérieur) ovales, obtus , concaves , velus en dessus ; les 2 intérieurs ( latéraux ) beaucoup plus petits, oblongs, obtus, velus. Disque char- nu, triangulaire, tapissant le fond du calice, à angle postérieur prolongé en forme de li- gule. Pétales \ , linéaires-lancéolés , con- caves , velus en dessus ; les 2 supérieurs alternes avec le prolongement liguliforme du disque; les 2 inférieurs insérés devant les 2 angles antérieurs du disque. Étamines 6, monadelphes par la base; androphore velu , globuleux , fortement gibbeux pos- térieurement , engainant la base du stipe de l'ovaire ; filets glabres , arqués en de- dans ; le rudiment d'une 7e étamine en- tre les 2 filets postérieurs. Ovaire sti- pité, claviforme, acuminé, arqué en de- AIE dans. Style court , terminé en stigmate pointu. Baie globuleuse, 1 -sperme, crusta- cée, apiculée par le style, couverte d'une pubescence furfuracée. Graine apérisper- mée. Embryon à cotylédons grands, épais, convolulés ; radicule latérale, cylindrique , supère. — Arbuste ( du Chili ) à rameaux cylindriques, subspinescents, incanes par une pubescence furfuracée. Feuilles courte- ment pétiolées, étroites, échancrées, vertes en dessus , furfuracées en dessous ; la plu- part opposées, les supérieures éparses. Pé- doncules axillaires , solitaires , 1 -flores. VA. emarginata Miers, constitue seul ce genre. (Sp.) ATAX. arach. — Dénomination appli- quée, par Fabricius, à un g. de la classe des Arachnides trachéennes, synonyme de celle d1 Hydrachna de Mtiller. Voy. ce mot. (Be.) * ATAXIE. Ataxia (àxa^a, imperfec- tion), bot. ph. — Genre de la famille des Gra- minées, qu'il ne faut pas confondre avec le g. Ataccia du groupe des Taccacées. Le g. Alaxia a été fondé par R. Brown dans sa Flore de l'île Melville, p. 35, et adopté par notre savant ami, le professeur Kunlh (Agrost. 39). C'est une petite plante ayant l'aspect d'un Anihoxanthum , mais dont les caract. n'ont pas encore été donnés d'une manière complète. Ses épillets sont triflo- res ; la fleur inférieure est mâle , celle du milieu est neutre et la supérieure est her- maphrodite. La plante est originaire de Java. (A. R.) * ATE. Aie. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées, tribu des Ophrydées, très voisin du g. Habctiaria, dont il ne dif- fère que par l'interposition entre les deux processus charnus qui naissent de la base de l'anthère, d'une lame cornée, obtuse, spa- thulée, réfléchie et canaliculée. Ce caract. nous paraît d'une bien faible importance pour séparer ce g. des autres espèces du g. Habenaria. (A. R.) * ATECHNA (à priv.; riy^-n, art; sans malice), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Chrysomélines, établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean , qui, dans son dernier Catalogue (ie édit.), en désigne 19 esp., dont 18 du Cap de Bonne-Espérance et une de la Nouvelle- Hollande [A. trilineata), rapportée par ÀTE le Capitaine de vaisseau Dumont-cTUrvillc. Diaprés les renseignements que nous a fournis M. Chcvrolat sur ee genre inédit, MS caractères sont : Élytres presque à de- mi sphériques; épiplcurcs larges, plans; dessous du eorps aplati. Palpes maxillaires à pénultième article en cône arqué à son origine ; dernier article oblong ; l'un et l'au- -tre représentant, par leur réunion, un [gland avec son calice ou sa cupule. Pattes simples, presque droites; jambes élargies vers le sommet. — Ce g. a, suivant l'au- teur, beaucoup d'analogie avec les Parop- sis et renferme, entre autres esp., 6 Chry- someles de Fabricius qui sont : C. guttata, C. 14 decem-gnttata , C. alternans , C. Une a, C. stria ta et C. vulpina. (D. et C.) * ATELA, C. (àreXr,;, imparfait), iws. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Malacodermes, établi parM.De- jean dans son dernier Calai. (3mc édit.) et dont il n'a pas publié les caract. Il n'y rap- porte qu'une seule esp. nommée par lui A. cepha lofes et qui est du Brésil. Il place ce g. entre les Omalises de Geoffroy, et les Phcngodes d'Hoffmansegg. C'est tout ce que nous pouvons en dire, n'ayant pas vu Tinsecle qui a servi à l'établir. (D. et C. *ATELAXDRA, LindI. (àT£).^, im- parfait; àvr,?, ^pcç, homme), bot. va. — Genre de la famille des Labiées, auquel son auteur attribue les caract. suivants (Bo- tany of Swan river, in Bot. Reg. Ap- pend. 3 , p. 1 1 9) : Calice 2-labié : lèvre su- périeure 2-dentée; lèvre inférieure 3-den- tée. Corolle à tube court : lèvre supérieure plus large , échancrée ; lèvre inférieure 3- partie, à lanière -moyenne plus grande, concave. Étamines 4 ; les 2 inférieures plus longues. Anthères glabres, dithèques; l'une des bourses ascendante, pollinifère; l'autre descendante, stérile. Stigmates ani- somètres : le supérieur minime (péricarpe inconnu). — Ce g. est fondé sur une seule esp., qui croit dans la Nouvelle-Hollande. (Sr.) ATELECYCLE ( l-ù.-fc , imparfait; «bxXGç, cercle), crust. — Genre de Décapo- des brachyures, établi par Leach , et rangé par Milne Edwards dans la famille des Oiystomes, tribu des Corystiens. Il se dis- tingue des autres genres de la même di- AIE 283 vision par la forme arrondie de la carapace; par la ponction longitudinale de ses fos- settes antennaires ; par son front dentelé , etc. On en connaît deux espèces des mers d'Europe et une du Chili. (M. E) *ATELEIA, Moc.etSess. (àreXs'ia, ira- perfection), bot. vu. — Synonyme du g. Ptcrocaryns, de la famille des Légumi- neuses. (Sp.) * ATÉLÉNÈVRE. Atelenevra (àzO.-fc, imparfait; veupov ou veupa, nerf). lira. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichcetes, fa- mille des Athéricères, tribu des Céphalop- sides; établi aux dépens du g. Vipuncu- lus de Latreille , par M. Macquart, qui lui assigne les caract. suivants : 2me article des antennes un peu allongé , presque cy- lindrique; 3me ovalaire. Point de cellules discoïdales aux ailes; 2 poster.; point d'a- nale. — Ce g. dont le nom indique l'im- perfection des nervures , a pour type VA. velutina ou Pipunculus spurius de Meigen. M. Macquart y réunit le Pijmn- culus holosericezis du même auteur, qu'il nomme A. holosericea. Ces 2 esp. se trou- vent en Allemagne et dans le nord de la France. (D ) ATÉLÉOPODES. Atelcopodes (àreXrç, imparfait; 7roù;, pied), ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la seconde tribu de l'ordre des Oiseaux nageurs, dont les caract. sont: 3 doigts dirigés en avant; pouce nul. (Lafr.) ATÈLES. A te les (àrs)^;, imparfait). MAM. _ ce genre , établi par M. Geof- froy Saint-Hilaire (Ann. du Mus., t. YII) et adopté par tous les auteurs moder- nes, comprend un certain nombre de Singe» américains, fort remarquables par leur queue très longue , fortement prenante , calleuse inférieurcment dans sa partie ter- minale ; par leurs membres très grêles , et par leurs mains antérieures seulement té- tradaclyles. C'est à ce dernier caractère que se rapporte le nom d'Atèles, c'est-à-dire Singes imparfaits , Singes à mains impar- faites. Les Alèles appartiennent à la troisième tribu des Singes (Voyez ce mot), cl se pla- cent naturellement près des]- url^urs, des La- gotricbesetdcs Ériodes, qui, outre les traits généraux de la troisième tribu, ressemblent 284 AXE ATË aux Atèles par la disposition de leur queue. Les Atèles se distinguent, au premier aspect, des deux premiers de ces genres, par la longueur considérable des membres et par l'état rudimentaire des pouces antérieurs , qui tantôt ne sont nullement apparents à l'extérieur, tantôt (et seulement dans une espèce) se montrent au dehors sous l'ap- parence d'un simple tubercule sans ongle. Ces deux caractères sont communs , sauf quelques modifications , aux Atèles et aux Ériodes, et ont motivé autrefois la réunion, encore admise par quelques auteurs , des uns et des autres en un seul genre. Mais les Atèles ont aussi de nombreux caractères distinctifs à l'égard des Ériodes. Ainsi, chez les premiers, et contrairement à ce qui a lieu chez les seconds , le pelage est long et soyeux ; les ongles sont élargis, dis- posés en gouttière et de forme demi cylin- drique, comme chez presque tous les Singes; les narines, de forme allongée, sont assez écartées l'une de l'autre , et tout-à-fait laté- rales ; les molaires sont, aux deux mâchoi- res, petites, et à couronne irrégulièrement arrondie; les incisives inférieures, égales |entre elles et assez grandes, surpassent sen- siblement en volume les molaires. A la mâ- choire supérieure, les incisives intermédiai- res sont beaucoup plus longues et beaucoup plus larges que celles de la paire externe. Enfin, parmi les caractères qui séparent les Atèles des Ériodes, nous devons noter en- core ceux qu'offre le clitoris , qui , aussi bien que le pénis , est nu comme chez la plupart des Singes, et d'un volume si consi- dérable qu'on prend souvent les femelles pour des mâles. Il n'est pas rare que le cli- toris ait jusqu'à 6 centimètres de longueur. La conformation générale de la tête , et notamment les proportions du crâne et de la face , sont sensiblement les mêmes chez les Atèles, les Eriodes et les Lagotriches. La boîte cérébrale est arrondie et volumi- neuse, et l'angle facial est de 60° environ. Les orbites , larges et profondes , se font remarquer chez les vieux individus par une sorte de crête existant dans la portion su- périeure et la portion externe de leur cir- conférence. La mâchoire inférieure est assez haute, et ses branches sont larges, quoique beaucoup moins que chez les Hurleurs. Le corps de l'hyoïde est une lame très étendue de haut en bas, et recourbée sur elle-même d'avant en arrière; disposition qui rappelle, en petit , les modifications si remarquables de l'hyoïde chez les Hurleurs. L'ouverture antérieure des fosses nasales est de forme ovale. Une circonstance remarquable et ca- ractéristique des Atèles est qu'une partie du contour de cette ouverture est formée par les apophyses montantes des os maxil- laires; les intermaxillaires ne se portant pas jusqu'aux os nasaux, et par conséquent ne «'articulant pas avec eux , comme il arrive chez la plupart des Singes , et spécialement dans tous les genres les plus voisins des Atèles. Les Atèles sont généralement doux, crain- tifs, mélancoliques , paresseux ; et, lorsque rien ne les presse , très lents dans leurs mouvements. Leur voix est, dans les cir- constances ordinaires , une sorte de siffle- ment doux et flûte. Leur locomotion s'exerce, tantôt par une marche lente, durant laquelle ils s'appuient sur leurs poings fermés; tan- tôt par des sauts, quelquefois très considé- rables, d'une branche d'arbre à une autre $ mais , le plus souvent , ils se tiennent parj troupes dans les arbres élevés; et, lorsqu'ils veulent changer de place, se bornent à éten- dre, pour aller les accrocher plus loin, soit leurs longs membres, soit leur queue, qu'on peut véritablement appeler chez eux un cinquième membre , et peut-être même le plus puissant des cinq. Dampierre et Da- costa affirment que lorsque des Atèles veu- lent franchir une rivière , ou passer, sans descendre à terre, sur un arbre trop éloigné pour qu'ils puissent y arriver par un saut , ils s'attachent les uns aux autres, formant une sorte de chaîne dans laquelle chaque individu est supporté par la queue d'un autre , et qu'ils dirigent , en la faisant os- ciller vers le but où ils tendent ; dès qu'il devient possible à l'un d'eux d'atteindre ce but , il s'y accroche , et tire ensuite à lui tous les autres. Nous sommes loin de ga-j rantir ce récit, dans lequel nous voyons plu-( tôt une exagération de la vérité que la véritéj même ; mais il est certain qu'un Atèle peut s'accrocher par l'extrémité de sa queue , rester ainsi fixé pendant un temps plus ou moins long, la tête et les membres pen- dants, et même, dans cette position, saisir et supporter un autre individu- ATÈ ATE 28.5 queue, outre sa fonction la plus babi- tnelle, celle de concourir à la locomotion et garer la station, en s*accrochant à quel- brancbe d'arbre, est employée par les Atèles à beaucoup d'antres osages. ils s'en serrent pour aller saisir an loin divers ob- jets sans mouvoir le corps, et souvent même sans y diriger les yeux : et cela parce que la callosité de la queue en fait une véritable main, tout à la fois organe de toucher et rament de préhension. Nous n'avons lis mu du reste, les Atèles se servir de leur queue pour porter leurs aliments à la bouche , suivant une habitude que leur attribuent plusieurs voyageurs. Au con- traire, rien n'est plus fréquent, dans nos its, que de voir les Atèles s'entourer de leur queue, et se faire ainsi d'une partie d'eux-mêmes un abri contre le froid. Ils en agissent même parfois ainsi à l'égard d'au- tres Singes, soit de leur espèce , soit d'une espèce étrangère ou môme d'un autre gen- re ; car les Singes, ainsi que nous l'avons très fréquemment constaté, sont disposés à prendre en affection tous les autres ani- maux de la même famille , même ceux que nous regardons comme les plus éloignés par leurs rapports naturels. Les Atèles , quoique répandus dans une grande partie de l'Amérique du sud, et no- tamment dans plusieurs des pays que fré- quentent les Européens, sont rares en Europe. Une grande partie de ceux qu'on essaie d'y apporter, meurent en route , et les autres ne vivent ordinairement que peu de temps sous un climat dont la tempéra- ture paraît constamment les faire souf- frir. Nous avons néanmoins observé vivants un assez grand nombre d' Atèles, apparte- nant à six espèces différentes : l'un d'eux avait vécu plusieurs années à Paris. Le CoAÏTA,Buff. ; Atelcs ])anisrus Geoff.- S.-H. ; Simia paniscus L., est l'espèce qu'on voit le plus communément en Fran- ce. C'est un animal à pelage entièrement noir, avec la face de couleur de mulâtre. Sa taille est de deux tiers de mètre, non com- prise la queue, qui est plus longue que le eorps. Il habite la Guyane, où il est connu le nom de Coaïla ou Coata , que les Ecologistes, depuis Buflon, lui ont con- servé. L'Atèle hoir ou Cayou, Aides aicr Fr. Cu?., a d'abord été distingué par M. Gco!'- froy-Saint-Hilaire, qui le considérait comme une. simple, variété de Y Aides jmnisens : il diffère de celui-ci par srf face noire. Il ha- bile aussi la Guyane, d'après M. Geoffroy- Saint-Hilaire. L'Atèle a i •ack kkcadréi ■., Atèles margi- nains Geoff.-S.-H., a, comme les précé- dents, le pelage généralement noir 5 mais la face est entourée , surtout supérieure- ment, d'une fraise de poils blancs. Il ha- bite le Brésil. Les auteurs le disent com- mun sur les bords des fleuves Santiago et des Amazones. M. Bennett a récemment décrit, sous le nom d' Atelcs fronlalis ( Voy.Procccdings eftkczool. Soc. of Londoîi, 1830-31), un Atèle qu'il considérait comme nouveau , mais qui nous paraît n'ê(re qu'un double emploi de V Atèles maryinatus. L'Atèle Belzébuth , Aides Belzebnth Geoff.-S.-H., est une espèce indiquée d'a- bord sous ce nom par Brisson, et différente des précédentes par des caractères assez tranchés. Sa taille est sensiblement moin- dre. Son pelage est généralement d'un noir brunâtre, et non d'un noir pur ; et les par- ties inférieures , ainsi que le dedans des membres , sont d'un blanc légèrement jaunâtre. Cette espèce ( qu'il ne faut pas confondre avec le Simia Bcelzcbul; Voy. hurleur) habite les bords de l'Orénoque. L'Atèle métis, Atèles hyhridus Is. Geoff. (Mèm. du Mua., et Études zoote- giques) , est plus distinct encore par son pelage , qui n'est pas noir, mais d'un cen- dré brun clair en dessus , et d'un blanc assez pur en dessous, à la face interne des membres et au milieu du front. Cette es- pèce habite la Colombie, où elle est connue sous le nom de Mono zambo , c'est-à-dire Singe métis. Ce nom, que nous lui avons conservé, a été donné à ce Singe à cause de sa couleur générale qui est celle du métis du Nègre et de l'Indien. Depuis que nous avons établi cette espèce d'après des indi- vidus envoyés en France par Plée, nous avons eu occasion d'en confirmer l'exis- tence par l'observation de deux sujets qui ont vécu à la ménagerie du Muséum. L'Atèle mélanochire, Atèles melano- chir Desm., est ainsi caractérisé par cet auteur, d'après un individu de la collection 28G ATÉ A TE de Paris : Pelage gris ; dessus de la tète , extrémité des quatre membres et une tache oblique et externe sur chaque genou , d'un brun noir ou d'un gris brun. Cette espèce, lors de la publication de la Marnmaloyie de M. Desmarest, en 1820, a été considérée par tous les auteurs comme douteuse , et , depuis cette époque , aucune observation nouvelle n'est venue en confirmer l'exis- tence. L'Atèle pentadactyle ou Chamek, Atc- ies pentadacfylus Geoff.-S.-H., ressemble aux Aides panisens et aier par son pelage généralement noir ; mais il diffère de ceux- ci , aussi bien que de tous les autres , par l'état moins complètement rudimentaire des pouces antérieurs qui se montrent au dehors sous la forme de tubercules ou de verrues sans ongles. Ce dernier Atèle , comme l'indique son nom , n'est donc pas véritablement tétradactyle. Spix, dans son ouvrage sur les Singes du Brésil , a cru de- voir, pour cette raison, le séparer des vrais Atôles, le réunir avec l'Ériode hypoxanthe, Singe qui s'en éloigne sous des rapports beau- coup plus importants, et former, pour ces deux primates, un genre pour lequel cet auteur a proposé le nom de Court-pouce, Brachyteles. C'est avec toute raison que les auteurs n'ont point admis ce genre dont on pourrait former tout au plus une section parmi les Atèles. L'Atèle pentadactyle, en eflfet, non-seulement ne peut être séparé du genre Atèle, mais il a, en particulier, avec deux de ses espèces, VAteles paniscus et 1\4. ater, une telle analogie, qu'il a été longtemps confondu avec elles. L'Atèle pen- tadactyle, d'après les auteurs, habite le Pé- rou et la Guyane. (I. G.-S.-Hilaire.) * ATÉLESTITE (à-iltazo;, imparfait). min. — M. Breithaupt a indiqué sous ce nom , dans sa caractéristique du règne mi- néral, une substance encore imparfaitement connue, qui ne s'est encore rencontrée qu'en petits cristaux jaune de soufre et transparents, implantés sur le Bismuth- blende ou Silicate de bismuth tétraédrique de Schneeberg, en Saxe. Ces cristaux se rap- portent au système klinorhombique, et ont une certaine ressemblance- d'aspect avec ceux de Sphène du St-Gothard. Leur éclat est gras ou diamantaire; leur dureté médio- cre; leur densité considérable. Au chalu- meau, ils donnent les réactions propres au Bismuth. (Del.) *ATELESTUS [àtsUorcç, imparfait). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Wal- ker [The entomoLoyical magazine, t. IVf p. 229), avec cette seule indication : sem* j blable aux Collomyies et aux PL,itt/pèzcsy j mais ayant les nervures des ailes disposée* j autrement. Il est fondé sur une seule espèce | qu'il nomme A. sylvicola, trouvée en juin dans les bois du Hampshire. (D.) * ATELIA (ccTEXéia, imperfection), bot. cr. — Sprengel a donné ce nom, dans la «Flore de Halle, à la 2ûme classe de plan- tes qui répond à la Cryptogamie de Linné, à cause de l'imperfection des organes de la fructification. Il la divise en OEthioga- mes, Épiphyllospermes, Ptéroïdes, Mous- ses, Hépatiques , Homalophyllées, Lichens, Algues , Gastromyques , Champignons et Bysses. Cette disposition n'a pas été adop- tée par les auteurs, et Sprengel lu>-même ne l'a pas conservée dans son édition du Systema naturœ , ni dans le Gênera pla?itarum. (Lév.) *ATÉLL\ES. Atelinœ (àreXs'ia, im- perfection), bot. cr. — Link donne ce nom à la 21mc et dernière classe dans sa distribu- tion des végétaux. Elle comprend les Al- gues, les Lichens et les Champignons, dont les organes de la fructification peu saillants sont regardés comme imparfaits. (Lév.) *ATELOCERA (àTcXvk, imparfait; xô'pa;, corne, antenne; parce que ces anten- nes présentent un article de moins que dans les genres voisins), iks. — Genre de la fa- mille des Pentatomiens, groupe des Pen- tatomites, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte (Ess. sur les Hèmipt. hé- iér.), adopté par M. Burmeister, et rangé par nous dans une division du g. Halys, dont les Atelocera diffèrent seulement par des antennes n'ayant que 4 articles, et la tète un peu moins acuminée. Le type est VA. armala Lap., du Sénégal. (Bl.) * ATELOCERUS. ins. — Voyez ate- LOCERA. (B1") ' *ATELODESMIS (Ôltù.t.ç, imparfait; ^s'gjmj, bouquet), ius. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son dernier Ca- talogue. D'après la place qu'il lui donne, ce g. appartiendrait à la tribu des Lamiaires AÏE ATE 287 do M. Scrvillc et rentrerait dans la branehe dts Pofonockèratres de M. Mulsant. M. Chevrolat assigne à ce g. les caractères sui- vants : Corps subcylindrique, un peu aplati en dessus. Élytres arrondies régulièrement à l'extrémité de chaque étui. Corselet aussi long que large, droit par le haut et par le bas, et dont Chaque côte est muni, dans son milieu, d'une petite épine assez large à sa base. Tète coupée droit en devant, convexe et uni-sillonnée sur le front. Antennes in- - un peu au-dessus du milieu antérieur des feux, de l 2 articles, dont les :> premiers sont garnis de poils tellement épais qu'il est presque impossible de distinguer les ar- ticulations; les 7 suivants dénudés 5 ongles assez robustes, simples. — On n'en con- naît encore que 2 esp. du Brésil, VA. rés- ilia Dej. et VA- Mannerhcimii. Voici la description de cette dernière : entièrement d'un blanc jaunâtre sale ; élytres parsemées de veines d'un jaune verdàtre ; 2 lignes lon- gitudinales de cette même couleur sur le corselet. Les mandibules, les yeux et la vil- losité des 2-5 articles des antennes, avec le sommet des suivants, sont noirs. (D. et C.) * ATEMELES («Tuù-eXinç, négligent). ins. — Genre de Coléoptères pentamôres , famille des Brachélytres , tribu des Sta- phylinides, établi par Dilwyn et adopté par Westvood , qui le caractérise ainsi : Corps large, pénultième article de l'abdomen échancré, avec des prolongements latéraux. 2e et 3e art. des antennes, courts. Ce genre, créé aux dépens du g. Lomechusa de Gyl- lenbal, a pour type la L. paradoxa de cet auteur. M. Erichson, dans son beau travail sur les Staphylins (p. 202), n'adopte pas te g. et laisse l'espèce sur laquelle il est fondé parmi les Lomechusa de Gravcn- horst. Voy. ce mot. (D. et C.) ATEUAIVLYUS. bot. va. — Voyez ar- GYTHAMSfA. (Ad. J.) * ATERICA. ins. — Genre de Lépidop- tères tétraptères, famille des Diurnes ou Rhopalocères, établi par M. Boisduval dans la tribu des Nymphalides, et auquel il as- signe les caractères suivants : Chenille in- connue. Insecte parfait : Tête grosse ; yeux saillants ; palpes rapprochés , assez erros, ne dépassant pas le chaperon , cou- de poils très serrés. Antennes lon- gues; massue très allongée, formée insen- siblement dans leur quart supérieur. Cor- selet épais, assez robuste, de la largeur de la tète. Ailes inférieures arrondies, à peine dentelées; le bord postérieur des ailes su- périeures coupé presque droit. Ce g. a pour type le Papillo Cupavius de Cramer, auquel viennent se joindre d'autres espèces africaines , entre autres celle que M. Boisduval nomme rabena, et qui a été rapportée de Madagascar par M. le capitaine Sganzin; elle se trouve à Tintin- gue, à Tamatavc et à Sainte-Marie, dans les bois, en décembre, et reparaît en juillet et août. Elle est figurée dans la Faune enlo- mologique de Madagascar, Bourbon et Mau- rice, pi. 8, fig. 2. (D.) *ATERPUS(àT=?:rG?, désagréable), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides , établi par Schœnherr (Sy?i. Ins. Cur., t. II, p. 250), qui le place dans sa division des Cléonides et lui donne les caract. suivants : Antennes mé- diocres , assez minces ; les 2 premiers arti- cles du funicule assez longs ; les 3-6 courts ; le 7e un peu plus long et réuni à la massue ; tous presque obeoniques ; massue ovale. Rostre court, un peu épais, bossu, comme rongé à l'extrémité ; yeux brièvement ob- ovales, peu convexes. Thorax oblong, tron- qué à la base, plus étroit postérieurement, s'élargissant sur les côtés avant le milieu, arrondi antérieurement, parfaitement lobé derrière les yeux. Élytres oblongues, sub- ovales, tronquées à la base, arrondies à leur extrémité , avec les angles numéraux bien prononcés. — Obs. Le corps est oblong, sub- ovale, dur, rigide, sculpté, tuberculeux, ailé, de grandeur médiocre. M. Dejean , qui a adopté ce g. dans la dernière édit. de son Catalogue , y rapporte 2 esp. ; M. Schœn- herr en décrit une de plus, qu'il a nommée A. horrens ; M. Chevrolat en possède une 4e inédite; toutes sont de la Nouvelle-Hol- lande. (D. et C.) *ATEUCHITES ( areux**, sans ar- mes), ins. — Groupe de la tribu des Copro- phages, famille des Lamellicornes, ordre des Coléoptères pentamères, établi par M. Delaporte (Hist. nat. des Col., faisant suite au Buffon-Duménil , t. II, p. 63), et qui se compose des g. Ateuchus, Circcl- lium, Pacàgsoma, Canthon, Scato- nomus, Gyrrmoplcurus, Hyb'.mat Min- ï>88 ATE ATE iophilus et Sisyphus. Ces 9 g. ont pour caract. communs : Écusson non visible. Les jambes des 2 dernières paires de pattes cy- lindriques, longues, point élargies à l'extré- mité. Pattes intermédiaires beaucoup plus écartées entre elles à leur naissance que les autres. Les Ateucbites sont, pour la plupart, des insectes de grande ou de moyenne taille, de forme large, peu convexe, et généralement noirs. Cependant quelques-uns sont revêtus de couleurs métalliques très brillantes, qui contrastent avec leur manière de vivre dans les fientes et les excréments des animaux ; mais ce qui, de temps immémorial, a ap- pelé sur eux l'attention des observateurs, c'est l'instinct qu'ils ont de former avec ces matières une boule assez grosse qu'ils rou- lent avec leurs pattes de derrière. Cette boule, qui renferme leurs œufs, est d'abord de consistance molle et de figure irrégu- lière ; mais, à force d'être roulée, elle s'ar- rondit et durcit, et, lorsqu'elle a acquis la solidité convenable, l'insecte la pousse jus- qu'au trou qu'il a creusé avec ses pattes an- térieures, qui sont robustes et armées de 3 à 4 fortes dentelures, et l'y enfonce; elle sert à la fois d'habitation et de nourriture aux larves qui naissent des œufs qu'elle renferme. C'est au commencement du prin- temps qu'on voit les Ateuchites occupes à rouler leurs boules. Quelquefois plusieurs se réunissent pour en rouler une en commun. Il arrive assez souvent que, pendant ce tra- vail, l'un d'eux perd l'équilibre, roule d'un côté et la boule de l'autre; et, pendant le temps qu'il met à se relever, elle devient la propriété du premier qui s'en empare. Dès qu'il est parvenu à se remettre sur ses pattes, il va à la recherche d'une autre boule, et s'il n'en trouve pas, il travaille avec une ardeur infatigable à en former une nou- velle. Ces insectes marchent mal et, lors- qu'ils sont renversés sur le dos , ont beau- coup de peine à se remettre sur leurs pattes; mais ils volent assez bien. La faculté qu'ils ont de fabriquer des boules et de les rouler n'avait pas échappé à Aristote , qui, pour cette raison , donne à ces insectes le nom de PUulaires. Leurs larves ressemblent à celles des Oryctès -t elles ont le corps mou et gros, replié sur lui-même; la tête écail- leuse; la bouche munie de mandibules et mâchoires distinctes ; enfin six pattes cour- tes , cornées et terminées par un seul cro- chet. (D. et C.) ATEUCHUS («nuxig) sans armes). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Sca- rabéides coprophages, fondé par Weber {Observ. enfom., p. l 0) aux dépens du g. Copris de Geoffroy et d'Olivier , qui lui- même est un démembrement du grand g. Scarahœus -de Linné, et adopté par un grand nombre de Naturalistes , en tête desquels il faut citer Latreille. Ce g., de- puis que , pour former le g. Gymnopleu- rus, on en a retranché les esp. à chaperon échancré et à élytres sinuées au-dessus des angles huméraux , peut être carac- térisé ainsi : Antennes de 9 art.; 8e et 9e formant une massue courte , ovale. Palpes labiaux courts, velus, insérés aux angles supérieurs du menton. Maxillaires à article basilaire très petit , 2e et 3e obeoniques , dernier ovale, cylindrique, presque du dou- ble plus long que le 2e. Chaperon divisé en 3 lobes et présentant 6 dentelures. Tête large, aplatie. Écusson non visible. Élytres déprimées, presque carrées. Contrairement à l'opinion de Latreille , il a été reconnu que les Aleuchus manquent de tarses aux pieds antérieurs , comme les Onitis Ces insectes, connus des anciens sous le nom de Ifcliocaniharus, sont tous d'assez grande taille, et ne se rencontrent guère au-delà du 45° de latitude N. ; ils paraissent propres aux pays chauds de l'ancien conti- nent, particulièrement à l'Afrique. Ils vi- vent dans les fientes et les excréments ( Voy . , pour leurs mœurs, le mot Ateuchites). M. Mac-Leay, dans ses Horœ EntomoL, en décrit 2 2 esp., et M. Dejean, dans son dernier Catalogue, en désigne 31 , dont 2 des Indes orientales, 1 7 d'Afrique et 1 2 de l'Europe méridionale. Nous n'en citerons que 2 , savoir : 1° VAtei/chus sacer (Scarab. id. Linné) , représenté d'une manière très reconnaissable sur les an- ciens monuments de l'Egypte , et appelé pour cette raison sacer par Linné , qui l'indique comme se trouvant à la fois en Egypte, en Barbarie, en Italie, en Espagne et dans la France méridionale ; mais, du temps de ce célèbre naturaliste, on ne dis- tinguait pas les espèces aussi minutieuse- ATII AT11 289 ment qu'on le fait aujourd'hui, et il parait que eelle qui habite l'Egypte diffère de celle qu'on trouve dans les autres contrées qu'il désigne. Si cela est, en effet, il serait lo- gique de conserver à la première le nom de tater , qui serait un non -sens s'il était transporté a nneesp. étrangère a l'Egypte, Sauf a donner un autre nom à eelle qu'on trouve ailleurs. Cependant c'est le contraire qu'on a l'ait dans les collections de Paris, du notas dans celles quej'ai consultées, où le nom de smcer&l donnée V Atcuchus du midi de la France, et celui de religiosus à l'osp. d'Egypte. Au reste, M. Dejean, que j'ai consulté a ce sujet, pense que le sacer d'Europe se trouve aussi en Egypte. Tou- jours est-il qu'on l'a reçu d'Alger et d'O- ran , ce qui est une forte raison de croire qu'il habite également les autres parties de l'Afrique qui bordent la Méditerranée, et par conséquent rÉgypte. 2° VAteuchus &(jyp!iorum Latr. Ce- lui-ci n'a point, sur le vertex, les deux tuber- cules qui caractérisent VA. sacer; il en dif- fère, en outre, en ce qu'au lieu d'être noir, il est d'un beau vert cuivreux ou doré. Il habite le Sennaar, d'où il a été rapporté par M. Caillaud. Cette esp. a d'abord été décrite et figurée par Latreille dans une brochure intitulée : Dcscript. d'ins. d'A- frique, recueillis par M. Caillaud, etc., et ensuite par M. Guérin-Méneville, dans son Iconogr. du Règne aniinal de Cu- vicr, pi. 21, fig. 1. (D. etC.) ATUALA3IES. Athalarni (àpriv.; 0x>.7.y.c;, lit), bot. cr. — Acharius donnait ce nom à des productions lichénoïdes qu'il n'a- vait pu , faute de fructification , faire ren- trer dans ses 3 divisions principales de la fa- mille des Lichens. Il réunissait, sous le nom générique de Lepraria, toutes les esp. à thalle crustacé pulvérulent privées d'apo- Ihéeies, imaginant que leurs sporidies ou gongylee, comme il les nommait, étaient mélangea avec la poussière de la croûte. Nous verrons au mot lepraria. que toutes les esp. qu'y faisait entrer cet auteur, sont loin d'avoir la même origine. (CM.) AT1IALIA (Athalie , nom propre), ins. — Genre de la famille des Tenthrédiniens, de l'ordre des Hyménoptères, section des I iTthrans, établi par Leach et généralement adopté par tous les entomologistes. Les Al ha iics sont principalement caractérisées par un corps court et assez plat; une tête large ; des antennes composées de 1 G art. au moins, un peu en massue ou pectinées dans les mâles, et des ailes ayant 2 cellules radiales égales , et 4 cellules cubitales iné- gales. — On connaît un grand nombre d'esp. de ce g., presque toutes propres à l'Europe ; les plus répandues sont les A. bicolor Lep. S^-Farg., A. abdominalis Vauz., etc., etc. (Bl.) ATHAMA3iTA, L. bot. m. — Genre de la famille des Ombcllifôrcs (tribu des Plcurospermécs, section des Sésélinées , Tausch.; tribu des Sésélinées, Koch.), dont les caract. distinctifs sont les suivants : Limbe calicinal marginiforme, 5-denté. Pé- tales obeordiformes, terminés en languette infléchie. Fruit cotonneux, oblong, rétréci au sommet ; méricarpe à 5 côtes filiformes ; vallécules de 1 à 3 bandelettes; commissure à 4 bandelettes. — Herbes vivaecs, à feuilles décomposées. Ombelles hémisphériques ; involucre oligophylle; involucelles poly- phylles. Fleurs blanches. Dans ses limites actuelles, ce g. comprend environ 12 esp., la plupart indigènes d'Europe ou de Sibérie. VA. cretensis L., plante commune dans les pâturages des Alpes, passait jadis pour avoir des vertus lithontriptiques; ses grai- nes ont une saveur aromatique agréable. (Sr.) ATHAMUS. bot. th. — Nom généri- que proposé par Necker, pour désigner les Carlina salicifolia et xcranlhemoidcs qui, aujourd'hui, constituent seulement, sous le nom de Carloivisia, une section des Carlina. (J. D.) ATHAIVASE (ibe immortalité crust. — Genre de Décapodes Macroures établi par Leach, et appartenant à la famille des Salicoques.Milne Edwards le range dans la tribu des Alphéens, et y assigne les carac- tères suivants : « Yeux libres. Pattes, mâ- choires externes sub-pédiformes. Antennes internes, terminées par 3 filets; pattes an- térieures grosses et terminées en pince ; celles de la seconde paire également didac- tyles, mais filiformes. » On ne connaît qu'une seule espèce qui habite nos côtes et qui ressemble à un petit homard. (M. E.) ATHANASIA (àôxvaaîa, immortalité), 19 290 ATII ATH bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées , tribu des Sénécionidécs , qui a pour caractères : Capitules multiflores, homoga- mes , discoïdes ; réceptacle plan , paléacé ; involucre formé d'écaillés sèches , étroite- ment imbriquées 5 les extérieures plus cour- tes. Fruits cylindracés ; aigrette composée de poils caducs, courts, très fragiles et con- stamment formés d'une seule rangée de cel- lules superposées. — Les Athanasia , au nombre d'une trentaine environ , sont de petits arbrisseaux indigènes du Cap , et qui portent des feuilles entières ou lobées, des capitules globuleux ou oblongs, disposés en corymbe, discoïdes, à fleurons jaunes. (J. D.) * ATHANASIÉES. bot. ph. — Une des divisions de la sous-tribu des Anthé- midées (famille des Composées), caracté- risée par son réceptacle paléacé, sur lequel naissent des fleurs homogames , à corolles cylindracées. (J. D.) * ATHANASIOIDES. bot. ph — Nom appliqué à la lre section du genre Morysia, caractérisée par ses capitules ovales-oblongs, renfermant de 9 à 12 fleurs. M. De Can- dolle suppose que les espèces que renferme cette section devront être un jour rapportées au g. Athanasia. (J. D.) ATHÉCIE. Athecia. bot.ph.— Gaertner a décrit , sous ce nom , un fruit qu'il figure sous celui de For siéra, glahra {Gœrtn. de fruct., I, p. 24» , t. 28), et qui lui avait été communiqué par Forster; mais, comme le célèbre carpologiste n'avait eu à sa disposition que le fruit sans aucune autre partie de la plante, le genre Athécie est resté fort douteux, et n'a été mentionné et classé dans la série des familles naturelles par au- cun des auteurs systématiques modernes. (A. R.) ATHELIA (à, privatif; ôyiXiî, papille). bot. cr. — Genre de Champignons byssoïdes établi par Persoon (Champ. comm.,\>. 67, et Myc. europ., sect. 1, p. 83), qui a la plus grande analogie avec quelques ïhélé- phores résupinées, mais qui en diffère par l'absence des papilles. Les espèces qui le composent se présentent sous la forme de pellicules membraneuses extrêmement min- [ ces, lisses , dont le pourtour est byssoïde et filamenteux. Dans cet état les organes de la j fructification ne sont pas toujours dévelop- pés, et même très souvent ils ne se dévelop- pent pas, parce que les circonstances ne sont pas favorables ; dans le cas contraire, ces pellicules deviennent plus épaisses, presque charnues , et on peut constater comme sur tous les Hyménomycètes des basides tétraspores ; alors elles ne diffèrent plus des Théléphores, avec lesquelles le pro- fesseur Fries les a réunies. Voy. thélé- PHORE. (LÉV.) ATHENtEA, Schreb. (non Adanson). bot. vu. — Syn. du genre Casearia, delà fa- mille des Samydées. (Sp.) *ATHEI\E. Athene (aOiîvvj , nu 5 nom de Minerve, à qui était consacré le Hibou). ois. — Genre formé par Boie et démembré de celui de Chevêche , Noctua , Cuv. et Sav. , pour y placer les petites espèces de Chevêches de la section que Cuvier indique comme ayant la queue courte et les doigts em- plumés, mais dont le plus grand nombre ce- pendant n'a aux doigts que des poils clair- semés. Ce genre est synonyme de celui de Nyc- tipetes et de Scotophilus de Swainson (Class. 0/ liras). Ses caractères sont : « Taille très petite. Disque facial à peine visible ; oreilles fort petites. Ailes très cour- tes, arrondies; queue moyenne, arrondie. Tarses de longueur variable ; doigt médian allongé. » Les espèces qu'on doit rapporter à ce genre sont , d'après Swainson , la Chouette perlée (Strix perlata Yaill. afr. 6, pi. 284), qui nous paraît absolu- ment la même que l'esp. décrite par Tem minck, pi., col. 34, sous le nom de Chouette occipitale et qui est du Sénégal, et la Chouette èehasse (Strix cunicula- ria, ou gra llari a Tem., col. I46), d'A- mérique. (Lafr.) ATHÉRICÈRES. Athericera ( àôvip , pointe; acepaç, corne), ins. — Famille de l'ordre des Diptères, division des Bracho- cères , subdivision des Dichœtes. Cette fa- mille , établie par Latreille et adoptée p£ M. Macquart, contient toutes les races in- férieures des Diptères , à l'exception de » Pupipares, qui forment eux-mêmes une famille peu nombreuse. Les caractères gé- néraux des Athéricères sont: Suçoir ren- fermé dans la trompe. Antennes ayant gé- néralement le dernier article patelli forme. Style ordinairement dorsal. Ailes commune- AT1I menl à une seule cellule marginale ; 3 posté- rieures. Cette famille se subdivise en cS tri- bus : \esScenopiniens, les Cêpàalopsides f les Lonckoptérines , les Platypèzines y les Conopsat'resi les Mt/oj aires, les OEs- trides, et l'innombrable tribu des Musci- des, partagée elle-même en 3 sections et SOUS-tribllS. Les divers organes présen- tent des modifications dans ces différentes tribus, et Ton remarque également que les larves de ces Diptères se partagent en deux principaux groupes , d'après leur manière de vivre; car, tandis que les larves des i pre- mières tribus et de quelques Muscides trou- vent leur subsistance dans les matières ani- males ou végétales en décomposition, celles des OEstrides, des Conopsaircs, des Myo- jiai/n; et des Muscides supérieures, vivent en parasites dans le corps d'animaux vi- vants, et n'en sortent que pour passer à Té- tât de nymphes. Nous renvoyons pour plus amples détails à chacune des tribus dénom- mées dans cet article. (D.) ATIIÉRLVE. Atherina (àôepivti, arista ou aristula, selon Gaza (racine àôr,o , épi), à cause de leurs arêtes assez nombreuses, ou selon d'autres àôsp^etv, mépriser, parce que ce poisson est petit), roxss. — Genre de Poissons déjà nommé par Linné, et dont le caractère consiste à avoir deux dorsales et des ventrales abdominales ; la mâchoire su- périeure protractile, garnie de petites dents ; les maxillaires atténués en pointe à leur extrémité libre ; la mandibule inférieure amincie vers la symphyse, mais non relevée en un petit tubercule ; la membrane bran- chiale à 6 rayons. Quelques espèces ont des dents aux pala- tins , d'autres n'en ont qu'au chevron du vomer , et enfin il y en a qui ont le palais entièrement lisse. Les sous-orbitaires sont petits et sans dentelures ; les pièces de l'appareil opercu- laire sont de même lisses et sans épines ni dentelures, et ces os ne sont pas bombés ; les pharyngiens sont hérissés de petites dents serrées. L'estomac est un simple canal membraneux, sans branche montante , ni cœcum ou pylore; l'intestin est court et fait peu de replis; les œufs sont gros. La vessie aérienne, assez ample, est souvent prolongée en un cône logé dans un canal des vertèbres caudales. Le péritoine , argenté en deh*»-* ATÏl 291 sous les muscles, est noir à sa face interne. La couleur est ordinairement verdàlrc sur le dos, blanche sous le ventre, avec une ban- delette argentée plus ou moins large le long des flancs. Dans l'esprit des naturalistes de l'école de Linné, cette dernière particularité ! semblait constituer le principal caractère de ces Poissons ; aussi a-t-on fait entrer dans ce g. plusieurs Poissons dont les flancs sont ornés de cette bande argentée , et qui ce- pendant n'ont aucune autre allinité avec les Alhérines. Telles sont l1 Atherina Brownii Gmel.,quiestun Anchois, V Atherina aus- tralis de John White, V Atherina Com- mersoni de Shaw, etc. , qui n'ont qu'une seule dorsale. En comparant les autres ca- ractères que nous avons résumés plus haut, on conclut que les Athérincs ont des affini- tés avec les Muges; mais elles ne doivent pas y être réunies comme le voulait Pallas. Les Muges en diffèrent par Péchancrure de la lè- vre supérieure ; par le tubercule de la lèvre inférieure ; par des sous-orbitaires dentelés; par des opercules convexes ; par un appareil pharyngien très compliqué; par un estomac charnu, sorte de gésier analogue à celui des Oiseaux, et très rare dans les espèces de la classe des Poissons. La bandelette argentée des flancs, leur a sans doute fait donner par nos pêcheurs de l'Océan les épithètes de Prcstres,$ Àbiisseau ou de Petits Abhès, de Prestras ; sur les côtes de la Manche, du Calvados, on les appelle aussi lioserès; en Languedoc et en Provence, elles sont dé- signées par les noms de Joël, de Sauclets, de Cahussous ,en Italie, elles sont appelées Coroneda, Atharina ou Aihcrno. Ces dernières dénominations rappellent sans aucun doute celle d'àôepiVr, qui se trouve dans plusieurs passages des anciens et don- née aux petits Poissons qui fournissaient cette espèce d'Aphie ( Voy. ce mot), nommée l«f?îTo;. Les petits demeurent rassemblés en masses considérables, pendant les premiers jours qui suivent leur naissance. C'est ce qu'on prend sur les rivages de la Méditerra- née pour le vendre frit ou cuit dans du lait, sous le nom de Nonnat. Adultes, les Athé- rincs vivent aussi en troupes, assez grandes ! pour être l'objet d'une pêche , et on les vend I sous le nom de Fauœ-Éperlans. Elles sont quelquefois si abondantes qu'on les aban- 1 donne pour 'a nourriture de nof C^îBâSsiecs ATil ATI1 domestiques. On a même aussi, sur quelques points de la côte de Bretagne l'habitude de les saler ou de les conserver dans l'huile pour les vendre en même temps que les Sardines. La Méditerranée et l'Océan en nourrissent six espèces que nous trouvons sur nos côtes de France; et, à ce nombre , il faut en ajouter 22 étrangères. (Val.) ATHÉRIX. Atherix. ins. — Genre de Tordre des Diptères, division des Brachocè- rcs, subdivision des Tétrachcetes, famille des Brachystomes, tribu des Leptides. Ce genre, établi par Meigen, a été adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart, qui lui assigne les caractères suivants : Trompe convexe en dessus ; lèvre supérieure pointue. Palpes re- levés; troisième article des antennes ovale, transversal , incliné ; style paraissant ordi- nairement dorsal. Poitrine peu saillante. Abdomen déprimé. Des sept espèces que M. Macquart rapporte au g. dont il s'agit , nous citerons : 1° VA. ibis de Meigen, le même que Y A. m a eu la tu s deladitreifte, dont Fabricius a regardé chaque sexe comme une esp. distincte et appartenant même à un g. différent : il nomme le mâle Rhagio ibis et la femelle Anthrax titanus. Celte espèce assez rare se trouve dans les prairies; 2° VA. margînata de Meigen, ou le Bihio ici. de Fabricius, qui fréquente le bord des rivières, et se pose sur les bateaux; 3° enfin, VA . im- ■maculata de Fabr. , qui est commun sur les herbes au mois de mai. (D.) ATÏIÉROPOGON. Atheropogon (àôrip, épi; 7to>-j'wv, barbe), bot. ph. — Famille des Graminées. Ce genre ainsi nommé par Miïh- lenberg a été réuni par Trinius, à son genre Eutriana. Voy. ce mot. (A. R.) ATHÉROSPERME. Atherosperma {«(bip, épi; cr-Ep[i.a, graine), bot. ph. — lenre de la famille des Monimiées , tribu Jes Athérospermées , établi par Labillar- dière (FI. TSouv.-Holl., II, p. 74, t. 224), pour un arbre originaire de la Nouvelle- Hollande, qui présente les caractères sui- vants: Fleurs monoïques ; les mâles ont un calice à tube très court , à limbe campa- nule, divisé en S lanières obtuses et dispo- sées sur deux rangées , les plus intérieures étant plus minces et comme pétaloïdes. Éta- mines variant de dix à vingt, insérées au fond du calice : elles sont entremêlées d'é- cailles pétaloïdes qui sont autant d'étamines stériles; filets plans, courts etmunis de deux petites écailles à leur base. Anthères à deux loges allongées , séparées par un connectif et s'ouvrant par une valve qui s'enlève de la base vers le sommet. Ces caractères rap- pellent, comme il est facile de le voir, la structure des élamines dans les Laurinécs. Les femelles ont le même calice que les mâ- les, mais offrant beaucoup d'écaillés inté- rieures qui peuvent être considérées comme des étamines avortées. Les pistils occupent le fond du calice ; ils sont nombreux, sessi- les, uniloculaires, et contiennent chacun un seul ovule dressé. Le style est un peu laté- ral, filiforme, terminé par un stigmate aigu. Les fruits sont de petites noix , enveloppées par le calice persistant et terminées à leur sommet par un long appendice plumeux , formé par le style persistant qui s'est accru. Une seule espèce compose ce genre : c'est V Atherosperma moschata Labill. (N.-Holl., t. 224) ; arbre aromatique, à ra- meaux tétragones; à feuilles simples et op- posées, et à fleurs solitaires et axillaires. (A. R.) ATIIÉROSPERMACEES. bot. ph. — VoyPZ ATHÉROSPERMÉES. (Ad. J.) ATHÉROSPERMÉES. bot. th. — Genres: Atherosperma, Labill.; Laurelia, Juss. (Pavonia , Ruiz. Pav. , non Cav.); Doryphora, Endlich. bot. ph. — La famille établie par M. R. Brown sous ce nom , que M. Lindley change en celui d'Asthéroperma- cées et considérée par M. Endlicher comme une simple tribu des Monimiées, appartient à la classe des plantes diclines. Les fleurs de sexe différent sont réunies dans un même involucre ou séparées sur des involucres distincts : ceux-ci offrent un tube divisé, à son sommet, en segments disposés sur deux rangs , dont l'intérieur a l'apparence péta- loïde , et simulent ainsi un calice portant des pétales périgynes. Les mâles consistent en un nombre indéfini d'étamines insérées sur la paroi interne de l'involucre, et dont chacune peut être considérée comme une, fleur distincte ; les unes stériles et réduites à l'état d'écaillés ; les autres fertiles, à fi- lets élargis à leur base ou un peu plus haut en deux appendices squamiformes, et por- tant une anthère , dont les deux loges s'ou- vrent par une valve de la base au sommet, les femelles présentent plusieurs ovaires. ATH ATIÏ 293 accompagnés d'autant de styles pariant du sommet ou du côté que termine un stigmate simple, et contiennent chacune un ovule unique, dressé. Ils deviennent autant de noix monospermes surmontées de leurs styles, qui prennent L'apparence plumeuse et entourées par L'involucre développé. La graine contient un petit embryon droit, à radicule infère, situe à la base d'un péri- sperme mou et charnu. Les espèces de cette famille, originaires de la Nouvelle-Hollan- de et de V Amérique du sud, sont des arbres à feuilles opposées, sans stipules, aux ais- selles desquelles naissent les involucres solitaires. (Ad. J.) * ATIIÉRLRE. Alhcrums. mam. — Nom d'un genre établi par Cuvier, parmi les Hystriciens , et qui est voisin des Porcs- épics proprement dits. Yoy. rouc-Énc. _ (I. G.-S.-H.) * ATHERERUS. bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdécs, tribu des Spa- thicarpées , établi par Blumc (Rumph., t. XXYII, f. F.), mais sans en tracer les ca- ractères. Endlicbcr (fi en. plant., n° 1693) a donné, d'après la figure publiée par Rlume, les caractères suivants : Spathc roulée dans sa partie supérieure, ouverte à sa base. Spadice androgyne. La partie qui porte les fleurs femelles est séparée par une cloi- son membraneuse de la portion qui sou- tient les fleurs mâles. Le sommet nu du spadice se prolonge en un long appendice filiforme. Les anthères sont très rappro- chées, sessiles, à deux loges apposées, s'ouvrant comme en deux valves par un sillon longitudinal. Les ovaires sont nom- breux et monospermes. Les fruits sont des baies uniïoculaires, contenant une seule graine allongée et dressée. (A. R.) * AÏHLTA (dtSXioç, misérable), iks. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages , établi par Erichson [Arch. d'Hist. nat. de Wiegman), qui le caracté- rise ainsi : Antennes courtes de 9 art. : les 4 premiers obeoniques, le 4e très court, les 5e et 6e moins courts et transverses, les 3 der- niers brièvement lameilés ; les 3 premières lamelles concaves en dessus , la dernière ovale. Labre membraneux, caché; mandibu- les également cachées, petites, avec le bord interne membraneux. Mâchoires assez épais-. ses, à demi cornées, garnies de C dents ai- guës. Palpes maxillaires ayant le 1er art. court, étroit, le 2e un peu allongé, le 3e presque obeonique, le \c légèrement sécuri- forme ; palpes labiaux insérés sous le bord latéral du menton, courts avec le dernier article cylindrique. Menton profondément échancré à la base, avec les bords latéraux entiers. Corps ovale, oblong, convexe; écusson arrondi latéralement, recourbé an- térieurement, légèrement sinué, coupé aux angles. Hanches postérieures médiocrement dilatées, couvrant à peine le 1er segment de l'abdomen. Pieds médiocres; jambes anté- rieures tridentées; tarses longs, peu épais; tous les articles des tarses antérieurs garnis de poils épais en dessous ; ongles égaux, bifides à leur extrémité. Ce g. est fondé sur une seule espèce du Chili, nommée par l'auteur Athiia rustïca, et qui , d'après la figure qu'il en donne dans l'ouvrage précité, lab. 3 , fig. h , nous a paru se rapprocher beaucoup du g. Ancy- lonycha de Dejean. Yoy. ce mot. (D. etc.) ATHON. roiss. — Nom vulgaire du Thon dans le midi de la France. Voy. ce mot. (C. d'O.) * ATHORACIQUES (à priv. ; ôwpxÇ, poitrine, thorax), crust. — M. de Elainville a donné ce nom à un ordre de la classe des Décapodes , renfermant les Crustacés qui paraissent ne pas avoir de thorax, et com- prenant les genres Phronime et Phyllo- some. (C. »'0.) * ATHOUS ( àOûo;, innocent), ins. — • Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue , ainsi que par M. Lacordaire dans la Faune enlomoLogi- qne des environs de Paris, à laquelle nous renvoyons (t. I, p. 63 7) pour le développe- ment des caract. génériques, trop longs pour être rapportés ici. Les Alhous se re- connaissent principalement à leurs tarses , dont les crochets sont simples ; à leur pro- thorax sans rainures pectorales ; à leur tête non fléchie ; à leur carène frontale saillante ; à leurs hanches postérieures étroites , non dilatées à leur côté interne , et enfin à leur prosternum prolongé antérieurement. Ce g. est un des plus nombreux de la tribu 294 ATH ATH des Élatérides. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, y rapporte bk espèces de divers pays , mais celles d'Europe en forment la majeure partie. Nous citerons parmi ces der- nières YElntcr Rhomheus d'Olivier , Vë. hirtiis de Herbst ou aterrimus de Fabr. , ou niger d'Oliv., et enfin YE. lonyicollis de Fabr. Ces 3 espèces se trouvent aux en- virons de Paris. (D. et C.) * ATimiCHIA. ins.— Nom donné par Schrank à un genre de Diptères, de la fa- mille des Athéricères , tribu des Scénopi- niens, lequel correspond au g. Scenopinus de Latr. Voy. ce mot. (D.) * ATHRIXIA (à priv.; SplÇ, cheveu). bot. ph. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Sénécionidées, et qui a pour caract. : Capitules multiflores hétérogames; fleurs du rayon unisériées femelles , ligu- lées ou biligulées ; celles du disque tubu- leuses, 5-dentées. Réceptacle nu. Involucre turbiné - campanule , composé d'écaillés nombreuses, imbriquées, terminées par une arête assez longue, déjetée sur le côté. Fruits oblongs , glabres et quelquefois accompa- gnés, à la base, d'un bouquet de poils. Ai- grette 1 -sériée, composée de soies filiformes légèrement scabres, ou de soies et de pail- lettes alternes, dentées au sommet. — Les A thrixia habitent le Cap ou Madagascar ; ce sont des sous-arbrisseaux qui ont de la ressemblance avec certains Asters ou Ver- noma , et portent des feuilles linéaires , raides, mucronulées, décurrenles, tomen- teuses sur la face inférieure et couvertes, sur la supérieure, de très petits points. Les capitules solitaires sont munis de rayons pourpres , lilas ou blancs. (J. D.) ATHRODACTYLIS pour Arthrodac- ■nrias. Voyez ce mot. (A. R.) * ATHROISMA (àôooio(xa, amas ; allu- sion à la disposition des capitules ramassés en glomérule terminal et couleur de paille ). bot. ph. — Ce genre est fondé sur une plante découverte par M. Wallich , dans l'Inde orientale, et désignée, dans ses collections, sous le nom de Sphœranthus laciniatus. Elle est en effet voisine du Sphœranthns ; mais elle en diffère clairement par les caract. suivants : Plusieurs capitules réunis en un glomérule ovale dont l'axe cylindrique porte des bractées concaves, ovales, aiguës. Cha- cun des capitules, pluriflore hétérogame , offre un réceptacle muni lui-même de plu- sieurs bractées membraneuses, concaves Involucre formé d'un petit nombre de fo- lioles à peine distinctes de celles du récep- tacle. Les fleurs extérieures, au nombre dû 4-5, femelles, tubuleuses, à 3-5 dents; les intérieures également peu nombreuses, sont tubuleuses, à gorge dilatée, 5-dentées. Style j des fleurs femelles bifide, presque glabre. \ Fruits obeomprimés , ovales , plans d'un côté, convexes de l'autre et ciliés à la partie supérieure du rebord. (J. D.) * ATHRONIA. bot. ph.— Genre établi par Necker et considéré comme synonyme de YAcmella. Voyez ce mot. (J. D.) * ATHROTOMUS (àôpo'oç, serré ; to>oç,' division , article), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides, établi par Klug et adopté par Schoenherr, qui le range dans sa division des Cossonides, ordre des Gonatocères. Klug le caractérise ainsi : Antennes médiocrement longues ; funicule de 7 articles serrés; le 1er conique, les autres brièvement transverses , plus épais en se rapprochant de la massue; celle- ci composée de 3 articles. Tarses courts , aplatis; pénultième article distinctement bilobé, garni, en dessous, d'un épais duvet. Corps et surtout le prothorax plus aplati et proportionnellement plus large que dans les Cossomts. Écusson grand, arrondi. Cuisses antérieures renflées, armées au bord in- terne, environ vers le milieu, d'une forte épine. Klug place ce g. entre les g. Calandra et Cos&onus de Fabr.; il est fondé sur une seule espèce rapportée de Madagascar par M. Goudot et publiée par l'auteur sous le nom de Athrotomus dépressifs {Ins. von Madagascar, pag. 113, n° 178, tab. 4, fig. 12). Ce g. est très voisin des Trypetes de Schoenherr. (D. et C.) * ATHROZOPHYTE. Aihrozophy- tum (àôp&iÇw, réunir ; ww , plante), bot. CR. — Necker donne ce nom aux Algues, dont les frondes s'accumulent par suite d'une évolution continue du végétal. (C. d'O.) ATHRUPHYLLUM , Loureiro ( Co- chinch., p. 145) («6pooî, ramassé; cpûXXo** feuille), bot. ph. — Syn. du genre Myrsinfy L.; de la famille des Ardisiacées. (Sp.) * ATIÏRYCIE. Athrycia(* prit.; 6Pi^a AT1I ATII 295 poil), m». — Genre de Diptères établi par M. Kobineau-Desvoidy dans sa famille des Mjodaires , tribu des Entomobies, section des Faim ides. Les Athrycics ont les plus grands rapports avec les Lalrcillics ; mais ils en diffèrent par le second article anlen- naire ulus Long et nu; par le chète plus court, ayant le second article plus long, et par les faciaux non ciliés, le long des fossettes. Du reste leur corps est noir et cylindrico- allongé. Ce genre ne renferme que deux es- pèces nommées par fauteur : Tune, A. ery- throcera, et l'autre, A. fJavesrens; toutes deux se trouvent aux environs de Paris. (D.) *ATHYLACE. Athylax (à privatif; OJXaH , sac, bourse), mam. — Genre proposé par Fr. Cuvier pour un Carnassier que les ;iutres auteurs placent parmi les Mangous- tes. Yoy. ce mot. (I. G.-S.-H.) * AT1IYMALUS ( à priv. ; Ti86^aXo;, Tithymale ; qui n'est pas un Tithymale ). uoT. ph. — Un des genres établi aux dépens de VEuphorbia, par Necker, d'après cer- taines modifications de la forme de l'invo- lucre et qui n'a pas été adopté. L'auteur joint a ce nom latin , le nom français de Faux- Tithymalc qui indique son étymologie. (Ad. J.) * ATHYREUS ( à priv.; ftupecfe, écus- son). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, établi par Mac- Leay, et dont voici les caractères d'après l'Encyclopédie : Antennes presque sembla- bles à celles du g. Elcphastomus [Voy. ce mot) ; seulement la massue est un peu plus arrondie. Labre large, en carré transversal, ;. peine trilobé antérieurement. Mandibules cornées, fortes, triangulaires, un peu ar- quées, planes en dessus, bidentées extérieu- rement. Dernier article des palpes labiaux, égalant presque en longueur celui des maxillaires. Menton presque carré. Lèvre bifide. Chaperon dilaté postérieurement de chaque côté , se prolongeant en une lame presque carrée, portant dans son milieu une élévation munie de trois pointes, dont l'in- termédiaire est plus longue. Corps très con- vexe, velu en dessous. Corselet mucroné en devant, prolongé en dessus à sa partie pos- térieure au dedans de l'écusson. Écusson linéaire peu divisé, se prolongeant entre les élytres. Pattes intermédiaires très écartées l'une de l'autre. Jambes antérieures mu- nies de 4 ou :> dents extérieures. Mac-Leay a fondé ce genre sur trois es- pèces toutes du Brésil. A en juger par leurs noms, aucune n'est identique avec les cinq que M. Dejean mentionne de son coté dans son dernier Catalogue. Nous en citerons deux , une de chaque auteur : VA. furcifer Dej., de Caycnnc, et VA. bifurcatus Mac- Leay , du Brésil. Une espèce du Sénégal a été figurée et décrite dans Vlcon. du Règ anim., par M. Guérin , sous le nom de A. castaneus ; enfin M. Salle en a pris une au Mexique, qui se trouvait sous terre à une très grande profondeur; ce qui donne à penser que ces insectes sont crépusculaires comme les Bolbocères qui les avoisinent. (D. etc.) ATHYRIUM (à priv.; eiptcv , petite porte), bot. foss. — Genre de Fougères con- fondues longtemps avec les Aspidium et dont le type est le Polypodium filix- fœmina L. ou Aspidium fîlix-fœminat plante qui a cependant , par ses carac- tères essentiels , beaucoup plus de rapports avec les Asplenium qu'avec les Aspi- dium. Roth le premier la sépara des Aspi- dium, sous le nom générique (TAtkyrium; et on y rangea successivement les Aspi- diurn fontamtm, rittaccum, asplenioi- des et plusieurs autres plantes classées, tan- tôt dans le genre Aspidium, tantôt parmi les Asj>lenium.Les caractères distinclifs de ces plantes sont d'avoir les groupes de capsules ovales ou oblongs, mais peu allongés, insé- rés le long d'un des côtés d'une des nervu- res secondaires et recouvertes par un tégu- ment membraneux , convexe , naissant de cette nervure, dans toute la longueur du groupe de capsules. Ces plantes ont la môme nervation que les Asplenium , c'est-à-dire des nervures pinnées simples ou bifurquées, jamais anastomosées. Elles ne diffèrent de ce genre que par leurs groupes de capsules moins allongés et leur tégument courbé et convexe. M. Presl croit que le genre Allantodia de R. Brown , fondé essentiellement sur V Aspidium umbrosum ne diffère pas de celui-ci. Cependant, d'après la description qu'en donne ce célèbre botaniste ( Prodr. fl. Nov. J/oll., p. 149), et la comparaison 296 ATL AIL qu'il établit entre ces plantes et les Atïiy- rium, ils seraient parfaitement distincts. Le genre AtAyrium, placé par Presl, on ne sait sur quels motifs, dans la section des Blechnées, est bien plus voisin des Dipla- siiim eiAsplenium. Ses espèces peu nom- breuses, surtout si les Allantodîa en sont réellement distinctes, croissent dans les climats tempérés et sont en général petites et herbacées. (Ad. B.) * ATHYRUS, Neck. (àÔupcç,sans porte). bot. th. — Synonyme du g. Lathyrus , de la famille des Légumineuses. (Sp.) * ATILAX. mam. — Fr. Cuvier a écrit ainsi, dans son Supplément à Buffon, le nom du genre qu'il avait antérieurement proposé sous le nom plus régulièrement formé tfAthylace. (I. G.-S.-H.) *ATIMUS (ôStijacç, méprisé), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, établi par M.Dejean dans son dernier Catalogue (3e édit.), et qui se rapporte au g. Phœockrous de M. Dela- porte (Bufibn-Duménil , Colèopt., t. II, p. 108). Voy.ce mot. (D. et C.) ATINGA ou ATINGUE. roiss. —Es- pèce du genre Diodon. Voyez ce mot. (C. d'O.) ATIRSITA. bot. th. — Synonyme de Plantago coronopzts L. Voijez tlantain. (C. d'O.) ATLANTE. Atlanta {Atlantca, nom myth.). moll. — La découverte du genre Atlante est due à Lamanon, le malheureux compagnon de l'infortuné Lapeyrouse. La- manon crut trouver dans ce genre le re- présentant vivant des Ammonites , répan- dus en grande abondance dans tous les terrains secondaires de l'Europe ; mais il n'en vit que la coquille et se laissa trom- per par l'apparence ; car , après avoir recherché les caractères de la structure intérieure des Ammonites , la moindre comparaison avec sa coquille vivante lui aurait fait reconnaître, avec la plus grande facilité, qu'elle n'a qu'un rapport fort éloi- gné avec les Ammonites. M. Lesueur, l'ami et le compagnon de Péron qui, après la mort trop prématurée de ce savant natura- liste , consacra une partie de sa vie à des voyages qui le mirent à même d'agrandir le champ de l'observation, M. Lesueur, plus heureux que Lamanon , découvrit l'animal I ae la prétendue Corne-d'Ammon vivante ; lit voir qu'il n'avait aucun rapport avec les , Céphalopodes, et indiqua sa place parmi les Ptéropodes, en créant pour lui le genre At- lante. Depuis, ce genre a été conservé par presque tous les naturalistes ; mais tous ne l'ont pas placé parmi les Ptéropodes. M. Lesueur, il faut en convenir aujourd'hui, n'avait pas fait parfaitement connaître l'ani- mal des Atlantes, et l'on conçoit que les zoologistes, guidés par des renseignements incomplets, ont dû, malgré eux, se faire une opinion erronée sur l'animal dont il s'agit. Presque tous adoptant l'opinion de M. Lesueur, l'ont compris parmi les Ptéropo- des j mais M. Rang, habile observateur, ayant eu dans ses voyages l'occasion d'ob- server vivant l'animal des Atlantes , et l'ayant conservé dans la liqueur, le sou- mit à des recherches anatomiques , ce qui le porta à publier sur ce sujet un tra- vail plein d'intérêt dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris. Dans ce Mémoire, M. Rang fait voir que le genre Atlante ne peut rester parmi les Ptéropodes, mais qu'il appartient indubi- tablement aux Gastéropodes. Il démontre que les Atlantes sont des Gastéropodes nageurs , voisins à certains égards des Fi- roles et desCarinaires. Depuis ce beau tra- vail de M. Rang, tous les zoologistes sont d'accord sur la place que les Atlantes doi- vent occuper dans la série méthodique. Presque tous les auteurs les avaient rap- prochés du genre Limacine de Cuvier. Cu- vier, adoptant les conclusions du Mémoire de M. Rang, mit le genre qui nous occupe dans sa famille des Hétéropodes , le con- sidérant comme sous-genre des Ptérotra- chées, et le plaçant, à ce titre, entre les Ca- rinaires et les Firoles. D'après M. Rang , l'animal des Atlantes est proportionné à la grandeur de sa co quille. Son extrémité antérieure la plu épaisse se partage en trois parties bien dis tinctes , dont la première est la tête; la se- conde,un pied considérable; et la troisième un appendice de ce pied , destiné à por- ter un opercule. La tête, assez grosse, est en forme de trompe, et portée presque à- angle droit sur un col assez long. Son extrémité antérieure présente une petite ouverture buccale sans renflement labial. ATL ATL 297 Vers son sommet se trouvent deux tenta- •le> cylindriques à la base desquels les jrem sont placés postérieurement sur des tubercules très courts. Ces yeux sont grands en proportion de la taille de l'animal, et ont beaucoup d'éclat lorsque l'animal est vivant. Le milieu du corps est formé par un grand pied comprime, qui prend la l'or- me d'une grande nageoire sur le bord posté- ieurde laquelle se trouve une peiite ven- m semblable à celle qu'on remarque • liez les C.arinaires ; derrière ce pied s'élève un appendice musculaire qui semble être l'extrémité du pied des Gastéropodes rame- né en haut et à l'extrémité duquel est fixé un petit opercule corné, extrêmement mince et transparent comme du verre. Nous ne suivrons pas M. Rang dans les détails qu'il donne sur l'animal des Atlantes ; nous ren- voyons à son Mémoire , qui nous a suffi pour exposer les caractères zoologiques au moyen desquels on peut déterminer rigou- reusement la place que doit occuper le gen- re. On voit , d'après ce que nous venons de dire, que M. Lesueur s'est laissé trom- per par l'apparence. Il a cru voir, dans les deux parties du pied, les deux nageoires qui caractérisent les Ptéropodes , tandis que les observations de M. Rang constatent irrévocablement que les Atlantes sont de véritables Gastéropodes nageurs. Depuis ces nouvelles observations , il est devenu indispensable de changer les caractères gé- nériques. Les voici tels que les propose M. Rang: Animal spiral, comprimé, pourvu d'un pied médian, très aplati, en forme de nageoire, assez grand et portant une petite ventouse à son bord supérieur. Tète assez grosse , en trompe ; deux tentacules cylin- driques, implantés en avant de deux tuber- cules aplatis, au sommet desquels les yeux sont placés. Une branchie pectinéc dans une cavité subcervicale, peu considérable. Co- quille discoïde , planorbulaire , ayant l'ex- trémité de la spire saillante d'un côté; ou- verture symétrique, subtransverse ou lon- gitudinale, profondément échancrée au mi- lieu du bord droit. Une carène mince et ranchante régnant à la circonférence du dernier tour ; coquille très mince, transpa- rente, vitrée, fermée par un opercule éga- lement mince et transparent. Les coquilles des Atlantes ne sont pas T. U. ! parfaitement symétriques comme on Ta cru pendant longtemps; presque toutes sont dis- coïdes, aplaties, et M. Aie. d'Orbigny, dans son Voyage dans l'Amérique méridionale, a donné connaissance de plusieurs faits très in- téressants touchant les Atlantes. Il a décou- vert plusieurs espèces qui commencent par une spire très saillante, tandis que le dernier tour s'agrandit assez subitement dans un plan différent de ceux qui le précèdent. Tou- tes les Atlantes ont le test extrêinemcnlmin- ce, transparent, fragile. Le dernier tour dans les individus adultes est symétrique , et porte, sur le milieu , une carène très sail- lante, mince, tranchante, dont l'extrémi- té antérieure vient aboutir à une fente plus ou moins profonde qui divise le bord en deux parties égales. L'ouverture plus ou moins évasée , selon les espèces , est longitudinale dans le plus grand nombre, et ovale subtransverse dans l'espèce de la Méditerranée. Cette ouverture est fermée par un opercule qui en reproduit exac- tement la forme. Si Ton compare ces co- quilles à celles du genre Bellérophe, on doit reconnaître qu'il se trouve entre elles de très grandes ressemblances ; aussi pen* sons-nous , contre l'opinion de quelques personnes , que le genre que nous venons de mentionner ne doit pas être éloigné des Atlantes. Les Atlantes sont des Mollusques nageurs par excellence; elles se rencon- trent quelquefois en grande abondance au milieu du Grand - Océan et loin de toute terre. Ces animaux nagent avec une grande rapidité, et il leur suffit de rester immobiles pour s'enfoncer dans les profondeurs de la mer. Le nombre des espèces connues est peu considérable ; on les rencontre principale ment dans les mers chaudes ; et il y en une, VA fiante de Keraudren, qui abondS , dans la Méditerranée. (Desh.) ATLAS, ins. — Nom d'une grande e belle espèce de Lépidoptères nocturnes qu appartient au g. Attacus de Linné {Voy. ce mot), et qui est connue des marchands sous le nom de Phalène à miroirs , parce qu'elle a , sur le milieu de chaque aile , une grande tache triangulaire, transparente, en- cadrée de noirâtre , sur un fond d'un rouge fauve. Elle se trouve principalement dans le midi de la Chine et aux îles Moluques. Elle est figurée dans Cramer, pi. 9, fig. A, 19* 298 ATL ATM pi. 3S1, fig. G, et pi. 382, fig. 4. (D.) ATLAS (nom myth.). moll. — Genre resté incertain depuis que M, Lesueur l'a proposé, en même temps que le genre Atlan- te, dans les Annales du Muséum. L'auteur de ce genre ayant eu à observer un animal très petit, a laissé plusieurs lacunes dans sa description ; ce qui explique comment plusieurs zoologistes ont vacillé dans leurs opinions au sujet de l'animal dont il s'a- git. C'est ainsi que M. de Blainville , adoptant d'abord l'opinion de M. Lesueur , regarde comme l'organe branchial les cils nombreux qui sont autour de la tète; mais, un peu plus tard , guidé par la position de l'anus et par quelques autres caractères, le même auteur pense que l'animal doit avoir une cavité respiratoire sur l'arrière du corps et dans le voisinage de l'anus. En conséquen- ce de cette supposition nouvelle, M. de Blain- ville, dans son Traité de Malacologie, pro- pose de comprendre le genre Atlas dans la famille des Acères. Rien à nos yeux ne jus- tifie cette seconde opinion , pas plus que la première : et nous ne voyons dans les Atlas qu'un genre très incertain, sur lequel il faut tout attendre de l'observation. (Desh.) ATLAS (atXaç). anat. — Nom donné à la première vertèbre cervicale , parce qu'elle supporte la tête, comme Atlas sup- portait le monde, dans l'ancienne mytho- logie. Cette vertèbre, par sa forme , diffère complètement des autres. Elle consiste , chez l'homme, en une sorte d'anneau irré- gulicr , qui reçoit antérieurement l'apo- physe odontoïde de V Axis , deuxième ver- tèbre cervicale , et qui donne passage postérieurement à la moelle épinière. On conçoit que la position verticale ou horizontale de la tête , chez les différentes classes de vertébrés, doit amener des modi- fications dans la forme de V Allas ; ainsi, dans la plupart des Mammifères, cette ver- tèbre offre plus de largeur que chez l'homme et présente, en outre , de grandes apophyses transverses aîiformes ; chez les Oiseaux, elle redevient presque entière- ment annulaire, etc. (Voy. colonne verté- ERALE et SQUELETTE. (A. D.) * ATLODYME. Atlodymus ( arXaç , atlas, nom de la première vertèbre, en grec comme en français , et de la terminaison commune dyme, formée du radical <%.oç). térat. — Genre de monstres doubles, ap- partenant à la famille des Monosoniens. (I. G.-S.-H.) * ATMETOïVYCUUS (ar^-oç, non di- visé; §vu|, ongle), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides, tribu des Brachydérides, établi par Schœn- herr {Syn. Ins. Cnr., t. VI, p. 213) aux dépens de son g. Anœmervs , et qu'il ca- ractérise ainsi : Antennes assez courtes , peu fortes, ayant les deux premiers articles du funicule très brièvement obeoniques; les autres courts, presque tronqués au som- met ; le dernier ne pressant pas la massue ; celle-ci ovale, acuminée. Front large, u» peu avancé sur les yeux. Rostre court, large , plan en dessus , avec trois sillons. Yeux semi - globuleux , très proéminents. Corselet presque carré , légèrement bisinué à la base, presque tronqué au sommet, avec une impression cruciforme en dessus. Ély- tres en ovale allongé, et terminées chacune en pointe. Tarses allongés, légèrement di- latés, spongieux en dessous, avec un seul ongle au dernier article. — Ce g. a pour type le Curculio pereyrinus d'Olivier, que M. Dejean (Cat.t 3e éd.) place dans le g. Anœmcrus. (D. et C.) ATMOSPHÈRE ou AIR ATMO- SPHÉRIQUE (a-rp.oç,vapeur; ocpaTpa, sphè- re), thys. — L'Atmosphère est cette couche de gaz et de vapeurs qui enveloppe la terre, et dont une foule de phénomènes nous ré- vèlent l'existence. Réfléchissant la lumière que les astres nous envoient, elle nous les fait voir en des lieux différents de ceux qu'ils occupent réellement: c'est ainsi que le Soleil peut encore être aperçu , bien que déjà il soit au-dessous de l'horizon. Sans Atmosphère, il n'y aurait ni aurore, ni cré- puscule. Cette singulière illusion d'optique, à laquelle on a donné le nom de Mirage [Voyez ce mot), ne saurait avoir lieu si la terre n'était entourée d'une Atmosphère. L'existence des vents, la formation des nuages , leur suspension , l'inégalité de la chute des corps pesants , sont encore au- tant de preuves évidentes de la présence d'un fluide atmosphérique autour de notre globe. La densité de l'Atmosphère décroît à me- sure qu'on s'élève, ainsi que l'indiquent les phénomènes physiologiques , et que le ATM AT.U 299 démontre le Baromètre, instrument destiné à apprécier le poids de Pair. Cette densité décroît, disons-nous, et assez rapidement pour qu'à la hauteur de 16 à 20 lieues (60 à 80 kilomètres environ) on puisse regarder le degré de raréfaction comme supérieur à celui qu'on peut atteindre dans les meil- leures machines pneumatiques. On peut donc conclure des observations faites à ce sujet, que l'Atmosphère a pour limite la hauteur indiquée plus haut. Il s'en faut, cependant, que cette opinion ait été généralement adoptée. Mariotte re- gardait r Atmosphère comme infinie, ce qui est peu probable; car il est évident que, dans ce cas , la Lune , en vertu de son at- traction, s'en serait appropriée une partie pour s'en former une Atmosphère parti- culière ; or, tout tend, jusqu'à présent, à démontrer que le satellite de la terre n'en possède pas, à moins que les observations de Schreuter ne se confirment. Mairan estima , d'après l'élévation at- teinte, en certaines circonstances, par les aurores boréales, que l'Atmosphère terrestre devait avoir plus de 200 lieues de hauteur. Laplace, établissant que la limite de l'At- mosphère doit se trouver au point où l'effet de la pesanteur est détruit par la force cen- trifuge , développée pendant le mouvement diurne, calcula qu'elle s'étend jusqu'à cinq rayons terrestres et demi. Poisson , dans son Traité de mécani- que , avance qu'il y a tout lieu de croire , qu'avan t de parvenir à une si grande hauteur, l'air est liquéfié par le froid qui augmente ra- pidement à mesure qu'on s'élève. On peut donc, dit l'illustre géomètre, se représenter une colonne d'air atmosphérique s'appuyant sur la mer, comme un fluide élastique ter- miné par deux liquides, dont l'un (inférieur) i une densité et une température ordinaires, I Midis que l'autre (supérieur) a une den- sité et une température extrêmement fai- bles. L'objection la mieux fondée qui ait été faite à cette opinion est que celte couche liquide, si elle existait, donnerait lieu à des phénomènes lumineux tout différents de ceux que nous observons. Au commencement du xie siècle , un savant arabe trouva un moyen ingénieux de reconnaître la hauteur de l'Atmosphère. S'appuyant sur certaines considérations Dui secs dans la théorie du crépuscule, il déter- mina la hauteur des dernières couches d'air susceptibles de réfléchir la lumière solaire. \ Ce fut en calculant d'après cette méthode j que Kepler, et, de nos jours, Dclambre, arri- vèrent à donner à l'Atmosphère une hau- j leur de seize à dix -sept lieues de France. Cette opinion concorde, comme on le voit, avec celle qui est basée sur la raréfaction. La forme de l'Atmosphère est celle d'un sphéroïde aplati vers les pôles et renflé vers l'équalcur ; cette forme résulte de la force centrifuge plus grande à l'équaleur et de la température plus élevée qui y règne et qui doit, par conséquent, tendre à y dilater l'air plus que sous les pôles. Le rapport des axes de l'Atmosphère aux pôles et à l'équaleur est, suivant Laplace, comme celui de 2 à 3. L'air atmosphérique, malgré sa transpa- rence , intercepte sensiblement la lumière et la réfléchit; cependant, comme les par- ticules qui le composent sont extrêmement ténues el écartées les unes des autres, elles ne sont visibles, que réunies en grande masse ; alors les rayons qu'elles transmet- tent se colorent en bleu et produisent sur les yeux une impression sensible. L'air n'est point lumineux par lui-même, puisqu'il ne nous éclaire point quand le So- leil est éloigné de notre hémisphère ; il em- prunte à cet astre la lumière qu'il nous trans- met, et sa teinte bleue indique qu'il réfléchit les rayons de cette couleur en plus grande quantité que les autres. L'Atmosphère est donc autour de la terre comme une sorte de miroir qui multiplie et propage la lu- mière solaire par une infinité de réflexions ; et, en effet, sur les hautes montagnes, où l'air a perdu une grande partie de sa den- sité, on reçoit à peine d'autre lumière que celle qui vient directement du Soleil , puisque l'observateur , placé à l'ombre , aperçoit les étoiles en plein midi. Il faut ajouter, comme preuve de la diminution du pouvoir de réflexion , la couleur de plus en plus foncée de l'Atmosphère, à mesure qu'on s'élève. L'air atmosphérique, tel qu'il se pré- sente à nous, est un gaz inodore, insipide, incolore en couche peu épaisse, bleu dans le cas contraire, comme nous venons de le dire. Sa pesanteur, méconnue ou à peine soupçonnée jusqu'au temps de Galilée, fut 300 ATM mise hors de doute par les expériences de ce grand homme, par celles de son disciple Toricclli , inventeur du baromètre, et par celles de Pascal. Comparée à celle de l'eau prise à 0° et à la pression de 0m,76, elle est comme 1 est à 811. Le poids de la colonne atmosphérique équivaut à celui d'une co- lonne d'eau de 10m,60 ou d'une colonne de mercure de 0m,76 : il en résulte que la pres- sion que supporte un corps humain de 3m de surface est de plus de 15,000 kilogr. Cette énorme pression, qui se trouve con- trebalancée par celle des fluides intérieurs, décroît de 35 kilogr. par l'abaissement de 0m,01 dans la hauteur de la colonne de mer- cure ; aussi remarque-t-on que , sur les montagnes élevées, la diminution du poids de l'air fait éprouver des vertiges, des nau- sées, des hémorrhagies et un état de mal- aise qui se terminerait infailliblement par la mort, si l'ascension était poussée jusqu'à ses dernières limites. L'air a, comme tous les corps transpa- rents , le pouvoir de briser les rayons lumineux et de les éloigner de la per- pendiculaire ; ce phénomène de réfrac- tion, dont la connaissance est si importante en astronomie, a pour résultat de faire pa- raître tous les corps célestes plus élevés au- dessus de l'horizon qu'ils ne le sont réelle- lement. Cependant, malgré cette déviation, la lumière nous arrive encore avec une in- croyable vitesse (69,244 lieues par seconde). L'air nous transmet également lç son, mais bien moins promptement (337 mètres seule- ment par seconde). L'air est élastique et compressible , ainsi que le démontrent les expériences du fusil à vent et du briquet pneumatique. Dilatable par le calorique, il n'éprouve aucune alté- ration dans sa composition chimique , quel que soit le degré de chaleur et de froid au- quel il est soumis. Regardé longtemps comme un élément, l'air atmosphérique , dont la composition, entrevue par J. Rey (1630), fut démontrée par Priestley, Scheele, Cavendish, Lavoi- sier, etc. , est un mélange de plusieurs gaz et d'une quantité très variable de vapeur d'eau. On peut donc ranger en trois sec- tions les fluides qui entrent dans sa compo- sition ; la première comprend VAir, fluide atmosphérique par excellence, et dont nous ATM donnerons plus bas l'analyse; la seconde, le vapeurs aqueuses dont l'appréciation forme, sous le nom $ Hygrométrie {Voy. ce mot), une branche particulière de la physique ; la troisième, enfin, différents gaz accidentels qui se manifestent , soit visiblement , soit par leurs effets. L'air atmosphérique, proprement dit, donne à l'analyse chimique 20,81 de gaz oxygène en volume, pour 79,19 de gaz azote ; il contient, en outre, quelques millièmes de gaz acide carbonique. Les proportions d'oxygène et d'azote paraissent constantes dans toute l'étendue de l'Atmosphère, ou, du moins, ont paru telles jusqu'à présent. Ce furent les résultats qu'obtinrent MM. Biot et Gay-Lussac, dans les analyses de l'air recueilli par eux pendant leurs ascensions Quelques détails sur ces mémorables voyages ne seront point sans intérêt pour le lecteur. Depuis la découverte de Montgolfier, les voyages aérostatiques n'avaient été que de simples objets de curiosité, lorsqu'en 1803, deux physiciens, Robertson et Lhoest, pen- sèrent que de ces ascensions on pourrait re- tirer des résultats utiles à la science. La pre- mière expédition aérienne, tentée dans ce but, eut lieu à Hambourg, au mois de juillet de la même année. Un an après, Robertson s'éleva de nouveau en ballon à Saint-Pétersbourg, de concert avec le professeur Sacharoff; l'A- cadémie des Sciences de cette capitale avait rédigé le programme des expériences à faire pendant le voyage. Un grand nombre de faits inconnus furent observés dans ces deux ascensions ; l'un des plus remarqua- bles fut une diminution considérable du pou- | voir magnétique. De Saussure, dans ses ex- périences au col du Géant (Alpes), à 3,435m au-dessus du niveau de la mer, avait fait des observations analogues. Tous les faits annoncés étaient si nou- veaux, ils étaient si précieux pour la scien- ce, qu'il fallait, avant de les admettre, les appuyer par de nouvelles expériences. MM. Biot et Gay-Lussac s'offrirent, en consé- quence, pour tenter une troisième ascen- sion scientifique ; leur but était de constater l'état électrique et magnétique des hautes régions de l'Atmosphère, leur température; leur composition chimique,etc. Le gouverne- ment adopta le plan des deux savants, et leur fournit les moyens de le mettre à exécution. ATM Un ballon, qui avait été employé dans l'ex- pédition d'1-.g) ptc, fut mis à la disposition îles expérimentateurs. Les moyens de transport mvés, MM. Biol el cay-Lussacs'oceupè- rent à ressembler les instruments nécessai- res; ils se munirent de baromètres, de ther- momètres, d'hygromètres, d'éleclromèties ; ils y ajoutèrent deux boussoles, une ai- guille d'inclinaison , une autre aiguille ai- maniee iret soin , et suspendue à un fil de soie le plus tenu possible, afin de pouvoir déterminer, par ses vibrations, la force d'attraction dans les couches élevées de l'Atmosphère. Pour constater l'état élec- trique des mêmes régions , ils prirent plusieurs fils métalliques de 20 à 100m de long , ainsi qu'un petit électrophore ; pour les expériences électriques, ils em- portèrent une pile de vingt couples de cuivre et de zinc ; ils complétèrent enfin leur bagage avec un ballon de verre d'une capacité convenable, dans lequel le vide était fait aussi complètement que possible, et qui devait être rempli , aux limites de l'ascen- sion, avec de l'air qu'ils se proposaient d'a- nalyser à leur retour. Quelques insectes , des grenouilles, des oiseaux furent associés au voyage. La cour du Conservatoire des Arts et Métiers fut le point de départ. Le 23 août 1804, au moment où les deux intrépides voyageurs mirent le pied dans la nacelle , le baromètre était à 0m,7643 , le thermomè- tre centigrade marquait 16°, 40 , et l'hygro- mètre de Saussure 80°, 8. Quelques instants s'étaient à peine écoulés qu'ils étaient déjà parvenus à la région des nuages ; bientôt ils se trouvèrent entourés d'un épais brouil- lard , qui leur fit éprouver une légère sensation d'humidité. Le ballon se trou- vant complètement gonflé par suite de la diminution de pression atmosphérique , .MM. Biol et Gay-Lussac laissèrent échap- per une certaine quantité de gaz et se dé- barrassèrent d'une partie de leur lest. L'ascension continuant , ils s'élevèrent promptement au-dessus de la couche nua- geuse et atteignirent une hauteur de 2,000m. Vus de ce point, les nuages, conservant leur couleur blanche, s'étendaient au loin comme une vaste plaine de neige , légère- ment ondulée. Arrivés à cette élévation, les deux savants commencèrent leur série AT?>I 301 d'expériences. L'aiguille aimantée fut lo premier instrument qu'ils mirent en usage; elle fut attirée par le fer , mais le mouve- ment prolongé de rotation du ballon ne leur permit pas d'en apprécier les oscillations. L'électricité se manifesta par les mêmes effets qu'à terre ; la pile voltaïquc produisit les phénomènes accoutumés , tels que la commotion nerveuse , la décomposition de l'eau , etc. On devait s'y attendre , dit M. Biot, puisque l'action de la pile a lieu, même dans le vide. A 2,700m les animaux parurent souffrir de la raréfaction de l'air. Une abeille, mise en liberté , s'envola ce- pendant en faisant entendre son bourdonne- ment ordinaire. Le thermomètre était des- cendu à 13°, 50; cependant, loin d'avoir froid, les voyageurs étaient brûlés par les rayons du soleil; ils furent même obligés de quit- ter leurs gants. Les pulsations artérielles présentaient une accélération considéra- ble; chez M. Gay-Lussac, la vitesse du pouls s'était accrue dans la proportion de 60 à 80 ; chez son compagnon , elle s'était élevée de 79 à 111 ; mais , ni chez l'un ni chez l'autre , il n'y avait encore de gêne dans la respiration. Le ballon, avons -nous dit, tournait lentement sur lui-même ; cependant comme le mouvement de rotation avait lieu tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, il fut possible, dans le court intervalle de repos, qui s'établissait entre ces deux mouvements, de faire des observations sur l'aiguille aimantée. Répétées un grand nombre de fois, jusqu'à la hauteur de 4,000m, ces expé- riences démontrèrent que la force d'attrac- tion magnétique n'avait pas sensiblement diminué. Ce résultat, comme on voit, s'ac- cordait peu avec ceux obtenus précédem- ment. A 3,400m, une linotte ayant été lâchée s'envola immédiatement ; mais bientôt, se trouvant comme éperdue au milieu de cette immensité inconnue pour elle, elle revint se poser sur le ballon; cependant, rassemblant ses forces, elle prit de nouveau sa volée, et s« précipita, en tournoyant, vers la terre, dans une direction perpendiculaire. Un pigeon, mis en liberté après la linotte , s'arrêta quelques instants sur le bord de la na- celle, comme pour mesurer la profondeur de l'abîme qui s'ouvrait devant lui ; puis ?02 ATM il s'y plongea, en décrivant une spirale à la manière des oiseaux de proie , et disparut bientôt dans la mer de nuages qui s'éten- dait au-dessous du ballon. Ce ne fut que lorsqu'ils furent parvenus à cette élévation, que les Aéronautcs com- mencèrent leurs expériences sur l'électri- cité atmosphérique. Un fil , suspendu par eux à une longueur de 80m environ , se chargea d'électricité résineuse ou négative ; ce résultat confirma les faits avancés par de Saussure. MM. Biot et Gay-Lussac furent de plus amenés à conclure que , plus on s'élève, plus l'Atmosphère se charge d'é- lectriçité. L'abaissement de la température , au point le plus élevé, ne fut point aussi con- sidérable que s'y attendaient les voyageurs ; il fut même beaucoup moindre que celui qui s'observe sur les montagnes à une pa- reille hauteur. Le thermomètre, qui était à 16°,40 au moment du départ, ne descen- dit qu'à 10°,56 5 ce ne fut donc qu'une di- minution d'un degré environ par 650m. L'hygromètre , qui , en partant , indiquait 80°,8, descendit progressivement à 30°, à mesure que le ballon s'éleva. Trois semaines après , M. Gay-Lussac , dont le courage était à toute épreuve , en- treprit une nouvelle ascension , pour con- firmer, par des observations faites à une plus grande élévation, le fait si important de la persistance de la force magnétique. Dans ce second Yoyage, il s'éleva à la prodigieuse bauteur de 7,000m, et obtint des résultats qui vinrent , pour la plupart , à l'appui de ceux que M. Biot et lui avaient obtenus dans le premier. Mais il observa un abaissement considérable de la température ; le thermo- mètre, qui, au moment et au lieu du dé- part, marquait 27°,75, descendit à 9°,5 au dessous de zéro, à la limite de l'ascension. La pression atmosphérique varia de 0m,7652 à 0m,328S. L'abaissement du baromètre indiquait donc 6,977m pour la plus grande élévation au-dessus de Paris , et 7,016m, au-dessus du niveau de la mer. « A cette hauteur , dit M. Gay-Lussac , je commençais, quoique bien vêtu, à sen- tir le froid , surtout aux mains , que j'étais obligé de tenir exposées à l'air. Ma respi- ration était sensiblement gênée ; mais j'é- tais encore bien loin d'éprouver un mal- ATM aise assez désagréable pour m'en gager à descendre. Mon pouls et ma respiration étaient très accélérés ; ainsi , respirant très fréquemment dans un air très sec , je ne dois pas être surpris d'avoir eu le gosier si sec qu'il m'était pénible d'avaler du pain. Avant de partir , j'avais un léger mal de tête, provenant des fatigues du jour précé- dent et des veilles de la nuit, et je le gardai toute la journée, sans m'apercevoir qu'il augmentât. Ce sont là toutes les incommo- dités que j'ai éprouvées. » Une particularité, que signala notre cou- rageux observateur, fut l'existence de nuages fort au-dessus de lui , quoiqu'il eût atteint une élévation bien plus considérable que dans la première ascension. Dans celle-ci, les nuages ne se soutenaient pas au-delà de 1200m, et au-dessus, le ciel était de la plus grande pureté ; sa couleur, au zénith, avait même toute l'intensité du bleu de Prusse. Dans le dernier voyage, M. Gay-Lussac ne vit point de nuages sous ses pieds , et le ciel lui parut constamment vaporeux. Les ballons vides, emportés par l'expé- rimentateur, furent remplis d'air, pris à la hauteur de 6,561m et de 6,636m. Analysé dans le laboratoire de l'École polytechnique , cet air présenta une identité parfaite de com- position avec celui qui fut recueilli dans la cour même de cet établissement. La composition de l'air atmosphérique paraissait donc tout-à-fait hors de question, quand , tout récemment , l'attention des savants se fixa de nouveau sur ce point de la science; et, en effet, ce n'est que par une série bien combinée d'observations sur l'Atmosphère, que peuvent être éclair- cis une foule de problèmes du plus haut intérêt, sur la physique du globe, sur la météorologie encore dans l'enfance, sur la physiologie, sur les arts eux-mêmes. L'Académie des sciences, pénétrée de toute l'importance d'une pareille étude, donna l'impulsion , et une commission , prise dans son sein , entreprit d'établir, sur plusieurs points de l'Europe, un sys- tème d'expériences, d'après le plan tracé pal MM. Dumas et Boussingault. Les questions soulevées étaient tellement vastes qu'il fut impossible de les embras- ser dans leur généralité. Les savants que nous venons de nommer commencèrent ATM donc par celle qu'on est en droit de re- garder comme la plus importante, puisqu'il elle se rattachent , pour ainsi dire, les fon- dements de toute la physique terrestre , et que de sa solution découle nécessairement l'éclaircissement des autres ; c'est donc à l'analyse de Pair qu'ils se sont bornés pour le moment. Il s'agit, en conséquence, de savoir si les proportions (f oxygène et d'a- zote dont se compose le fluide qui nous entoure sont invariables , ou si elles peu- vent être modifiées par quelque cause se- crète et inconnue. Quelques physiciens, dont l'opinion est d'une grande autorité dans la science, pen- sent que l'air n'est point une combinaison, mais bien un simple mélange des gaz qui le constituent, et que ce mélange a d'au- tant plus de tendance à se détruire qu'il est soumis à une moindre pression. Dans cette opinion, les deux gaz, obéissant à leur pe- santeur spécifique différente, se sépareraient à une certaine hauteur, et il en résulterait que l'azote, plus léger que l'oxygène , for- merait, à lui seul, les couches les plus éle- vées de l'atmosphère ; ce ne serait donc qu'à la surface de la terre que l'air aurait la composition connue de 21 parties d'oxy- gène et de 79 d'azote ; au-delà, les propor- tions de ce dernier gaz augmenteraient. C'est dans le but d'arriver à la confirma- tion de ce fait qu'a été institué le système d'expérimentation dont nous avons parlé plus haut. De nouveaux procédés d'analyse, en per- mettant d'apprécier une variation d'un demi-millième d'oxygène dans la composi- tion de l'air, ont déjà conduit à entrevoir certaines particularités qu'on était loin de soupçonner ; ainsi , bien que , dans toutes les analyses, même les plus récentes, 10,000 grammes d'air contiennent 2,300 grammes d'oxygène, il arrive quelquefois que, sans cause appréciable , cette quantité descend tout-à-coup à 2,290 et même au-dessous. Ces résultats ont engagé la commission à donner la plus grande extension possible aux expériences. Les analyses se sont ré- pétées dans des conditions convenues et arrêtées à l'avance , sur les hautes monta- gnes de la Suisse , en Italie , sur les bords de la mer, en Allemagne et même aux An- tilles. Une méthode , imaginée par MM. ATM 303 Boussingault et Dumas, a permis en outre de rapporter, de loin , de grands volumes d'air, sans qu'il s'y mêlât aucun corps étranger ; car ce n'est plus sur quelques décilitres , mais bien sur de grandes quan- tités, quinze ou vingt litres au moins, qu'il faut opérer. Voici comment on procéda aux premières expériences : deux jeunes savants , MM. Martins et Bravais, auxquels la commission avait confié douze grands ballons dans les- quels le vide était pratiqué aussi complète- ment que possible, recueillirent, à des épo- ques déterminées , sur le Faulhorn , dans l'Oberland bernois , à 2,800m au-dessus du niveau de la mer, SO0 litres d'air qu'ils ex- pédièrent à Paris. Dans le même temps , c'est-à-dire aux mêmes jours et aux mêmes heures , la commission , par les soins de MM. Dumas et Boussingault , analysait l'air de Paris. De son côté, M. Brunner, habile chimiste de Berne , exécutait de semblables expé- riences dans cette ville. On put donc éta- blir la comparaison entre la composition de l'air, à Paris, à Berne , au Faulhorn, et on obtint les moyennes suivantes : à Paris , 10,000 gr. en donnèrent 2,304 d'oxygène 5 à Berne , 2,295 ; au Faulhorn, 2,297. Si ces différences existent réellement , elles sont tellement faibles que ce n'est que par une longue suite de travaux , qu'elles peuvent acquérir de la certitude. Les expériences se continuent dans dif- férentes localités ; il serait cependant fa- cile de les multiplier sur un seul point, en renouvelant les voyages aériens de MM. Biot et Gay-Lussac. Un tel moyen serait , sans contredit, le meilleur pour décider quelle influence la hauteur exerce sur la composition de l'air. Cette idée, dont la priorité appartient de longue date à l'illustre ami de M. Gay-Lus- sac, à M. Thenard , et sur laqaelle l'atten- tion des savants a été tout récemment fixée par M. le docteur Donné , si recomman- dable par son zèle éclairé pour la science, cette idée vient d'être accueillie par l'Aca- démie des sciences , qui semble vouloir s'en occuper sérieusement. Les Anglais, de leur côté, ne restent point en arrière, et les noms les plus célèbres , ceux des Herschel, des Brewster, se ratta- 304 ATM ATM chent , chez nos voisins , à un semblable projet Espérons que tous ces efforts hâteront la solution ou du moins l'éclaircissement de questions si importantes et encore si obscures. M. Boussingault , d'un autre côté , s'est occupé de la solution d'un problème non moins intéressant ; il a tenté de détermi- ner la composition de l'air dans les villes et hors de leur enceinte , en hiver comme en été, le jour aussi bien que la nuit. De tous les principes constituants de l'air, il n'y en a qu'un seul dont les proportions soient variables; c'est le gaz acide carbonique que l'homme , soit par lui-même , soit par •ses différentes industries , verse incessam- ment dans l'Atmosphère. Les analyses mul- tipliées de l'air de Paris, faites en diverses saisons , par cet habile et savant expéri- mentateur , lui ont donné, sur dix mille volumes d'air, quatre volumes d'acide car- bonique , quantité trop minime pour exer- cer quelque influence appréciable sur nos organes. Théodore de Saussure avait ob- tenu les mêmes chiffres à Genève. M. Boussingault s'est ensuite demandé si toutes les combustions et consomma- tions d'oxygène qui se font à Paris peuvent altérer la pureté de l'air. Par une suite de calculs , que nous ne pouvons retracer ici, il a trouvé que la somme quotidienne du gaz acide carbonique produit, dans cette ville , par la population , par les animaux , par la combustion du bois, du charbon, etc., montait à 2,944,241 mètres cubes ; et néan- moins, l'analyse ne lui a présenté qu'une différence inappréciable entre l'air de la campagne, pris à Saint-Cloud, et l'air de Paris. Il existe cependant des différences hygiéniques bien grandes entre les deux localités : ÎL faut donc en conclure qu'elles ne tiennent point à quelques atomes , en plus ou en moins, de gaz acide carbonique, mais bien à des émanations, à des miasmes insaisissables, provenant de l'aggloméra- tion d'hommes sur un point limité. Quel- ques faits pourraient même être apportés à l'appui de cette opinion. En 1630, dans Tannée même où Jean Rey entrevoyait la composition de l'air, les académiciens del Cimento,h Florence, voulant déterminer la nature de l'eau contenue dans l'Atmosphèrea firent l'expérience suivante : ils suspendi- rent, en plein air, une boule métallique remplie de glace ; bientôt toute sa surface extérieure se couvrit de vapeurs aqueuses condensées. Recueillies avec soin, ces va- peurs , ou pour mieux dire cette eau , ne tarda point à donner des signes de décom- position putride ; elle contenait donc évi- demment quelques matières animales, et d'où provenaient ces matières, si ce n'est de l'Atmosphère? Rigaud Delille, au commencement du siècle, fit des expériences du même genre sur l'air des environs de Montpellier, et arriva à des résultats analogues. Nous dirons encore que , par des procé- dés chimiques récemment employés, on est parvenu à reconnaître dans l'air un prin- cipe hydrogéné, dont la proportion, infini- ment petite , n'avait pu être appréciée par les anciens moyens d'analyse. Ce principe ne serait-il pas la source des miasmes pu- trides, germe d'un si grand nombre de ma- ladies ? L'air est soluble dans l'eau, qui en dis- sout un 20e environ de son poids à la pres- sion de 0m,76 et à la température de + 10° Mais l'air dissous contient une plus grande quantité d'oxygène; d'où il faut conclure que le gaz azote est le moins soluble des deux. Cependant le degré de solubilité de l'oxygène n'est point absolu ; une cer- taine quantité d'eau contiendra d'autant plus de ce gaz qu'on la fractionnera davan- tage , c'est-à-dire que les dernières parties en renfermeront plus que les premières; l'azote présentera un résultat inverse. L'air sec est mauvais conducteur du fluide électrique ; il n'acquiert la conductibilité , que quand il contient de la vapeur d'eau. Il en résulte que, dans les temps secs, en été et pendant les grandes gelées, l'électricité , qui se développe à la surface de la terre , peut rester libre dans l'Atmosphère, en rai- son du peu de conductibilité de Pair ; elle y existe même continuellement , mais en quantité variable, suivant la hauteur, l'heu- re, la saison. Quand les nuages se forment, comme ils sont meilleurs conducteurs que l'air, toute cette électricité s'attache à leur surface , et donne lieu aux phénomènes de la foudre et des éclairs. De plus amples dé- tails sur ces phénomènes et sur l'état élec- ATM ATM 505 trique de L'Atmosphère trouveront leur place aux mots Électricité tl Météorologie. Nous Déterminerons cependant pas ce pa- ragraphe sans parler des modifications chi- miques que le ûuide électrique , à l'état de foudre , l'ait subir à l'air atmosphérique. Après l'expérience par laquelle Cavendish parvint, a l'aide d'une étincelle eleetrique, à réunir, en acide nitrique (azotique) liquide, les deux éléments gazeux dont se compose l'air que nous respirons, on pouvait croire que la foudre amenait de semblables résul- tats dans l'Atmosphère. Ce doute a été chan- ce en certitude. Il y a quelques années (1827), un chimiste allemand, le professeur Liebig, de Giessen , publia l'analyse de 77 résidus obtenus par la distillation de 77 échantil- lons d'eau de pluie recueillis dans des vases de porcelaine à 77 époques différen- tes. Parmi ces échantillons, 17 provenaient de pluies d'orage et contenaient une plus ou moins grande quantité d'acide nitrique combiné avec de la chaux ou de l'ammo- niaque. Le savant et spirituel auteur des notices de V Annuaire du bureau des Longitu- des, à qui nous empruntons ce fait, ajoute les réflexions suivantes : « Voilà donc la matière fulminante réalisant une des plus brillantes expériences de la chimie moderne. Ces réunions subites de l'azote et de l'oxy- gène, que l'illustre chimiste anglais opérait en vases clos, la foudre les détermine dans les hautes régions de l'Atmosphère. Il y a là, pour les physiciens et les chimistes, un vaste et important sujet d'expériences. Il faudra examiner si, toutes les circonstances res- tant égales , les quantités d'acide nitrique engendrées pendant les orages ne varient point avec les saisons, avec les hauteurs, et, par conséquent aussi , avec la température des nuées d'où la foudre s'élance; il faudra rechercher encore, si, dans les régions inter- tropicales, où, pendant des mois entiers, le tonnerre gronde chaque jour avec tant de force, l'acide nitrique, créé par la foudre aux dépens des deux éléments gazeux de l'At- mosphère , ne suffirait point à l'entretien des nitrières naturelles , dont l'existence , dans certaines localités où les matières ani- males ne se voyaient nulle part, était pour la science une véritable pierre d'achoppement. Peut-être qu'en se livrant à ces investiga- tions savantes, on découvrira aussi l'origine encore cachée de quelques autres substan- ces, de la chaux, de L'ammoniaque, etc., qui ont été trouvées dans des eaux prove- nant de pluies d'orage; mais, ne parvînt-on à éclaircir que la seule question des ni- trières naturelles , ce serait déjà beaucoup de gagné. Ne voit-on pas, au surplus, tout ce qu'il y aurait de piquant à prouver que la foudre préparc, qu'elle élabore, dans les hautes régions de l'air, le principal élément de cette autre foudre ( la poudre à canon ) dont les hommes font un si prodigieux usage pour s'entre-détruire. » L'Atmosphère est le siège , le théâtre de tous les phénomènes connus sous le nom de Météores. Le fluide électrique, le fluide magnétique , la vapeur d'eau , l'action iné- gale de la chaleur solaire , l'extrême mobili- té des molécules atmosphériques, telles sont les principales causes de ces météores, qui ont été divisés-, d'après leurs effets appa- rents, en aqueux, aériens, lumineux (Voy. météorologie). L'Atmosphère est l'immense réservoir où tous les êtres puisent la vie ; c'est dans son sein que les différents fluides élaborés par les corps , au développement et à l'accrois- sement desquels ils ont contribué, se réu- nissent pour retourner bientôt , après des modifications nécessaires, au siège de la vie, et y exercer, par une admirable succession, une reproduction toujours nouvelle. Un de nos plus illustres professeurs, qui prête l'appui de ses lumières et de son talent à ce Dictionnaire, a, tout récemment, re- tracé en termes éloquents, le tableau de cet enchaînement mystérieux qui lie entre eux tous les êtres et qui les rend tous tributaires du même élément, de Pair atmosphérique, origine et fin de tout ce qui a vie , auquel tout commence et tout aboutit. Une sèche et froide analyse ne pourrait rendre convenablement la profondeur de pensée , l'éclat d'expression de la belle le- çon de M. Dumas ; nous préférons , dans l'intérêt des lecteurs , la citer textuelle- ment : « Les plantes, les animaux , l'homme renferment de la matière; d'où vient-elle? que fait-elle dans leurs tissus et dans les liquides qui les baignent? où va-t-ellc , quand la mort brise les liens par lesquels 306 ATM ATM ses diverses parties étaient si étroitement unies? « ... Ce n'est pas sans étonnement qu'on reconnaît qu'aux nombreux éléments de la chimie moderne, la nature organique n'en emprunte qu'un petit nombre ; qu'à ces matières végétales ou animales, maintenant multipliées à l'infini , la physiologie géné- rale n'emprunte pas plus de dix ou douze espèces , et que tous ces phénomènes de la Vie, si compliqués en apparence, se ratta- chent , en ce qu'ils ont d'essentiel, à une formule générale, si simple qu'en quelques mots, on a, pour ainsi dire, tout annoncé , tout rappelé, tout prévu. « N'avons-nous pas constaté, en effet, par une foule de résultats, que les animaux constituent , au point de vue chimique , de véritables appareils de combustion , au moyen desquels du charbon , brûlé sans cesse, retourne à l'Atmosphère sous forme d'acide carbonique ; des appareils dans les- quels de l'hydrogène , brûlé sans cesse de son côté , engendre continuellement de l'eau; des appareils d'où s'exhale, enfin, sans cesse, de l'azote libre par la respira- tion, de l'azote à l'état d'oxyde d'ammo- nium (ammoniaque) par les urines. « Ainsi, du règne animal, considéré dans son ensemble, s'échappent continuellement I de l'acide carbonique , de la vapeur d'eau , ! de l'azote et de l'oxyde d'ammonium , ma- j tières simples et peu nombreuses , dont la formation se rattache étroitement à l'his- roire de l'air lui-môme. « N'avons-nous pas constaté, d'autre part, que les plantes, dans leur vie normale, dé- composent l'acide carbonique pour en fixer le carbone, et en dégager l'oxygène; qu'elles décomposent l'eau pour s'emparer de son hydrogène et pour en dégager aussi l'oxy- gène; qu'enfin, elles empruntent de l'azote, tantôt directement à l'air, tantôt indirec- tement à l'oxyde d'ammonium ou à l'a- cide nitrique (azotique), fonctionnant ain- si , de tout point , d'une manière Inverse de celle qui appartient aux animaux. « Si le règne animal constitue un immense appareil de combustion , le règne végé- tal, à son tour, constitue donc un immense appareil de réduction où l'acide carbonique réduit laisse son charbon, où l'eau réduite laisse soa hy;.!ro^ênc, °;': loyale d'ammo- nium et l'acide azotique réduits laissent leur ammonium ou leur azote. « Si les animaux produisent sans cesse de l'acide carbonique, de l'eau, de l'azote, de l'oxyde d'ammonium, les plantes comom- ment donc sans cesse de l'oxyde d'ammo- nium, de l'azoïe, de l'eau, de l'acide carbo- nique. Ce que les uns donnent à l'air, les autres le reprennent à l'air, de sorte qu'à prendre ces faits au point de vue le plus élevé de la physique du globe, il faudrait dire qu'en ce qui touche leurs éléments vraiment organiques, les plantes, les ani- maux dérivent de l'air, ne sont que de l'air condensé ; et que , pour se faire une idée juste et vraie de la constitution de l'Atmos- phère, aux époques qui ont précédé la nais- sance des premiers êtres organisés à la sur- face du globe, il faudrait rendre à l'air, par le calcul, l'acide carbonique et l'azote dont les plantes et l'air se sont approprié les élé- ments. « Les plantes et les animaux viennent donc de l'air et y retournent donc : ce sont de véritables dépendances de l'Atmosphère. Les plantes reprennent donc sans cesse à l'air ce que les animaux lui fournissent; c'est-à-dire du charbon , de l'hydrogène et de l'azote , ou plutôt de l'acide carbonique, de l'eau et de l'ammoniaque. « Reste à voir maintenant comment , à leur tour , les animaux se procurent ces éléments qu'ils restituent à l'Atmosphère $ et l'on ne peut voir, sans admiration pour la simplicité sublime de toutes ces lois de la nature , que les animaux empruntent toujours ces éléments aux plantes elles- mêmes. « Nous avons reconnu, en effet, par des résultats de toute évidence , que les ani- maux ne créent pas de véritables matières organiques, mais qu'ils les détruisent ; que les plantes, au contraire, créent habituelle- ment ces mêmes matières, et qu'elles n'en détruisent que peu et pour des conditions particulières et déterminées. « Ainsi , c'est dans le règne végétal que réside le grand laboratoire de la vie organi- que; c'est là que les matières végétales et animales se forment , et elles s'y forment aux dépens de l'air. « Des végétaux , ces matières passent toutes formées dans les animeras herbivores ATM ATM 307 qui on détruisent une partie , et qui accu- mulent le reste clans leur tissu. « Des animaux herbivores, elles passent toutes formées dans les animaux carnivores qui en détruisent ou en conservent selon leurs besoins. « Enfin , pendant la vie de ces animaux ou après leur mort , ces matières organi- ques, à mesure qu'elles se détruisent, re- tournent à r Atmosphère d'où elles provien- nent. « Ainsi se forme ce cercle mystérieux de la vie organique à la surface du globe. L'air contient ou engendre les produits oxydés, acide carbonique, eau, acide azotique, oxyde d'ammonium. Les plantes, véritables appareils réducteurs, s'emparent des radi- caux de ces produits, carbone , hydrogène, azote, ammonium ; avec ces radicaux, elles façonnent toutes les matières organiques ou organisâmes, qu'elles cèdent aux animaux. Ceux-ci a leur tour, véritables appareils de combustion , reproduisent l'acide carboni- que , l'eau , l'oxyde d'ammonium et l'acide azotique qui retournent à l'air pour repro- duire de nouveau et dans l'immensité des siècles les mêmes phénomènes. « Et si l'on ajoute à ce tableau , déjà si frappant par sa simplicité et sa grandeur, le rôle incontesté de la lumière solaire qui, seule, a le pouvoir de mettre en mouve- ment cet immense appareil , cet appareil inimité jusqu'ici, que le règne végétal con- stitue, et où vient s'accomplir la réduction des produits oxydés de l'air, on sera frappé du sens de ces paroles de Lavoisier : « L'organisation, le sentiment, le mou- « vement spontané , la vie, n'existent qu'à « la surface de la terre et dans les lieux ex- « posés à la lumière. On dirait que la fable « du flambeau de Prométhée était l'expres- « sion d'une vérité philosophique qui n'a- « vait point échappé aux anciens. Sans la « lumière , la nature était sans vie , elle « était morte et inanimée. Un Dieu bien- « faisant, en apportant la lumière, a répan- « dn sur la surface de la terre l'organisa- « tion, le sentiment et la pensée. » « Ces paroles sont aussi vraies qu'elles sont belles. Si le sentiment et la pensée, si les plus nobles facultés de l'âme et de l'in- nce ont besoin , pour se manifester , d'une enveloppe matérielle , ce sont les plantes qui sont chargées d'en ourdir la trame avec des éléments qu'elles emprun- tent à l'air et sous l'influence de la lumière que le soleil, où en est la source inépuisa- ble, verse constamment et par torrents à la surface du globe. « Et comme si, dans ces grands phéno- mènes, tout devait se rattacher aux causes qui en paraissent le moins propres, il faut remarquer encore comment l'oxyde d'am- monium , l'acide azotique , auxquels les plantes empruntent une partie de leur azote, dérivent eux-mêmes, presque toujours, de l'action des grandes étincelles électriques qui éclatent dans les nuées orageuses, et qui, sillonnant l'air sur une grande éten- due, y produisent l'azotate d'ammoniaque que l'analyse y décèle. « Ainsi des bouches de ces volcans, dont les convulsions agitent si souvent la croûte du globe, s'échappe sans cesse la princi- pale nourriture des plantes, l'acide carbo- nique ; de l'Atmosphère enflammée par les éclairs, et du sein même de la tempête, des- cend sur la terre cette autre nourriture non moins indispensable des plantes, celle d'où vient presque tout leur azote, le nitrate d'ammoniaque que renferment les pluies d'orage. « Ne dirait-on pas un souvenir de ce chaos dont parle la Bible, de ces temps de désordre et de tumulte des éléments, qui ont précédé l'apparition des êtres organisés sur la terre ? « Mais à peine l'acide carbonique et l'azo- tate d'ammoniaque sont-ils formés, qu'une force plus calme, quoique non moins éner- gique, vient les mettre en jeu : c'est la lu- mière. Par elle, l'acide carbonique cède son carbone , l'eau son hydrogène , l'azotate d'ammoniaque son azote. Ces éléments s'as- socient, les matières organisées se forment et la terre revêt son riche tapis de verdure. « C'est donc en absorbant sans cesse ane véritable force, la lumière et la chaleur émanées du soleil, que les plantes fonc- tionnent, et qu'elles produisent cette im- mense quantité de matière organisée ou or- ganique, pâture destinée à la consomma- tion du règne animal. « Et si nous ajoutons que les animaux produisent de leur côté de la chaleur et de la force, en consommant ce que le règne 108 ATM ATO végétal a produit et a lentement accumulé, ne semble-t-il pas que la fin dernière de tous ces phénomènes, que leur formule la plus générale se révèle à nos yeux ? « L'Atmosphère nous apparaît comme renfermant les matières premières de toute l'organisation ; les volcans et les orages, comme les laboratoires où se sont façonnés d'abord l'acide carbonique et l'azotate d'am- moniaque, dont la vie avait besoin pour se manifester et se multiplier. « A leur aide , la lumière vient dévelop- per le règne végétal, production immense de matière organique ; les plantes absor- bent la force chimique qui leur vient du so- leil, pour décomposer l'acide carbonique, l'eau et l'azotate d'ammoniaque, comme si les plantes réalisaient un appareil réductif supérieur à tous ceux que nous connaissons; car aucun d'eux ne décomposerait l'acide carbonique à froid. « Viennent ensuite les animaux, con- sommateurs de matière et producteurs de chaleur et de force , véritables appareils de combustion. C'est en eux que la matière or- ganisée revêt sa plus haute expression sans doute ; mais ce n'est pas sans en souffrir qu'elle devient l'instrument du sentiment et de la pensée. Sous cette influence, la matière organisée se brûle, et en produisant cette chaleur, cette électricité, qui font notre force et qui en mesurent le pouvoir , ces matières organisées ou organiques s'anéan- tissent pour retourner à l'Atmosphère d'où elles sortent. « L'Atmosphère constitue donc le chaînon mystérieux qui lie le règne végétal au règne animal. « Les végétaux absorbent donc de la cha- leur et accumulent donc de la matière qu'ils savent organiser. « Les animaux , par lesquels cette ma- tière organisée ne fait que passer, la brû- lent et la consomment pour produire, à son aide, la chaleur et les diverses forces que leurs mouvements mettent à profit. « Comme si , empruntant aux sciences modernes une image assez grande pour supporter la comparaison avec ces grands phénomènes, comme si nous assimilions la végétation actuelle, véritable magasin où s'alimente la vie animale, à cet autre maga- sin de charbon que constituent les anciens dépôts de houille, et qui, brûlé par le génit de Papin et de Walt, vient produire aussi de l'acide carbonique, de l'eau, de la cha- leur, du mouvement, on dirait presque de la vie et de l'intelligence. « Comme si nous disions que le règne végétal constitue un immense dépôt de combustible destiné à être consommé par le règne animal, et où ce dernier trouve la source de la chaleur et des forces locomo- tives qu'il met à profit » Ici l'auteur se livre à des considérations de haute chimie, dans lesquelles la nature de cet ouvrage ne nous permet pas de le sui- vre. Mais ce que nous avons cité suffit pour faire apprécier au lecteur combien est im- portant le rôle que joue l'Atmosphère dans tous les phénomènes organiques, et com- bien sont nombreuses les applications qui peuvent être tirées de la connaissance ap- profondie de ces phénomènes, soit à l'é- tude de la physiologie végétale et animale , soit aux sciences d'application comme l'hy- giène, la médecine, l'agriculture, etc. Ainsi donc , l'étude de l'Atmosphère se rattache à tout ce qu'il y a de plus élevé dans les sciences, à l'astronomie, à la phy- sique, à la chimie, à la haute physiologie ! Une foule d'instruments ont été imaginés pour étudier l'air ; ce sont : YEudiomètre, pour l'analyser; le Baromètre , pour en connaître la pesanteur; le Thermomètre, pour en apprécier la température ; V Hygro- mètre, pour déterminer la quantité d'eau qu'il tient en suspension ; Y Électromètre, pour constater son état électrique ; le Cya- nomètre , pour en mesurer la transpa- rence, etc., etc. Tous ces instruments ont été modifiés de mille et mille manières. Nous renvoyons, pour leur description, aux articles qui les concernent. (A. Dufonchel.) *ATMOSPHÉROLOGIE. Atmosphœ- rologia (àT[/.cs. — Meigen , dans son premier ouvrage sur les Diptères, avait formé, sous ce nom, un genre dont il a réuni les espèces à celles de son genre Simulia dans sa classification des Diptè- res d'Europe, t. I. Voy. simulia. (D.) ATUACTOCÈRJE." Atrmdoetwus (a- t:7./.t—, fuseau; jcspoç, corne), ins. — "enre de Tordre des Coléoptères pentamè- res, établi par Palisot de Beauvois , d'après une espèce trouvée par lui dans le royaume d'oware eu Afrique, et à laquelle il a donné le nom spécifique de necydaloides, à cause de sa ressemblance avec une ïïécydaU(Mo~ lorcàus, Fabr.). Cette espèce est la même que celle désignée par Fabricius sous le nom de Lymexyion abbrev-iatitm. La- treille a adopté ce genre qu'il place dans sa tribu des Limebois ( Xylolt agi), famille des Malacodermes , à côté du g. Lymexy- ion, dont il ne diffère essentiellement sui- vant lui que par la forme de ses antennes en fuseau et la brièveté de ses élytres. — L'insecte qui a servi de type à ce genre a le corps roussàtre avec une ligne enfoncée, jaunâtre sur le prothorax ; il vit dans l'in- térieur du bois qu'il ronge. Il a été figuré, non-seulement par Palisot de Beauvois dans un Mémoire ad hoc , mais dans V Icono- graphie du règne animal de Cuvier (pi. 16, fig. 8) par M. Guérin, qui a cru devoir changer le nom spécifique de nerydaloi- des de l'auteur, en celui de molorchoides, attendu que le nom générique de Necyda- lis a été remplacé depuis longtemps par celui de Molorchus, Fabr. M. Delaporte {Revue entom., t. IV, p. 59-60 ) com- prend dans ce g. 6 espèces, savoir : i°VA- traclorerus madag oscar iensis rapporté de Madagascar parM.Goudot; ?° VA. cmar- ginatitsûe Java qu'il croit nouveau; 3° VA. abbreviatus {Lymexyion id. Fabr.), qui serait le même que VA. nerydaloides de Pal. Beauvois; 4° VA. brevicomis {JSecy- dalis id. Linnti), qui serait le Marrogaster abbreviatus dfc Thunberg; 5° VA. brasi- iiensis Lepel. et Serville , qui serait VA. dipterum de Perty ( Ins. bras. , p. 25 , tab. 5, fig. 15); 6° enfin VA. Lalreillei Lap. citée par Latreille {Règ. anim., t. I, p. 4S5). Cette esp. est beaucoup plus petite que les autres , et le Muséum en possède un individu conservé dans du succin. On en trouve encore au Mexique une 7e espèce qui est très petite et dont M. Salle a observé les habitudes. Ces insec- tes seraient nocturnes et se rencontreraient dans les maisons, où ils sont attirés, sans doute, par l'éclat des lumières ; ils font un bruit très fort en volant, et causent beau- coup de frayeur aux habitants. (D. et C.) * ATRACÏODES (àrpcocrcte*^, en for- me de fuseau). i>s— Genre de Coléoptères 312 ATR pentamèrcs , famille des Sternoxes , tribu des Élatérides , établi par Germar ( Zeits- chrifl.fur die Entomologie, etc. , 1839, p. 219), pour y placer trois espèces iné- dites du Brésil, nommées par lui A . flaves- ccjis, A.comosustiA. Lulescens. Ce genre, dont les caractères sont formulés trop lon- guement pour trouver place ici , est voisin du genre Hypodesis de Latreille. Voy. ce mot. (D. et C.) * ATRACTODES (à-paxTûsiW;, qui a la forme d'un fuseau ). ins. — M. Graven- horst (le hneumonol.) applique ce nom à une division du genre Ophion, caractérisée par des antennes assez courtes; par des ailes ayant leur seconde cellule cubitale quin- quéangulaire, et par la tarière des femelles à peine saillante. — Le type de cette division est Y Ophion (Atractodes) hico lor Grav., de France, d'Angleterre, etc. (Bl.) * ATRACTOMERUS (arpaxToç, fu- seau ; fjLYipdç, cuisse), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Curculio- nites, établi par M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, 3e édit., pour y placer une espèce du Brésil qu'il nomme A. dromeda- rius. Ce genre , dont il n'a pas publié les caractères , se distingue des Loncophorus de M. Chevrolat par la trompe moins longue; par la tête plus convexe ; par le corselet plus élevé ; par les élytres beaucoup plus courtes, gibbeuses sur la partie antérieure du dis- que, inégales, atténuées au-delà du milieu, carénées sur l'épaule et la suture. Les yeux, moins arrondis, sont placés un peu plus en avant ; les antennes ont absolument la même forme que celles du genre Lonco- phorus. M. Chevrolat possède une seconde espèce de Cayenne également inédite, qu'il nomme A. nigro-calcaratus. Sa couleur générale est ferrugineuse ; les éperons des cuisses sont noirs, ainsi que l'entourage de l'écusson. Le corselet est réticulairement ponctué, couvert de poils crispés , de cou- leur chamois, avec une ligne longitudinale grisâtre. Les élytres sont revêtues d'une croûte de couleur chamois avec des stries ponctuées, dont les points sont gros et assez rapprochés. (D. et C.) ATRACTOSOMES (àrpaxToç, fuseau ; G'iu.a, corps), roiss. — M. Duméril appelle ainsi une famille de Poissons de l'ordre des Holobranches ; à corps épais vers le milieu ATR et aminci aux deux extrémités; ayant les na- geoires inférieures situées sous les thoraci- ques. Cette famille correspond aux Scombé- roïdes de Cuvier. M. de BlainYille désigne, sous ce nom, une famille de l'ordre des Ju- gulaires, à corps fusiforme, renfermant le genre Xiphias. (C. d'O.) * ATRACTUS (arpaxTo?, fuseau), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Hélopiens, établi par Mac-Leay et adopté par M. Dejean (Cat. 3e édit.), qui le place auprès du genre Prostemus de La- treille, dont il se rapproche en effet ; mais il en diffère essentiellement par ses man- dibules très visibles, tandis qu'elles le sont à peine dans le genre Prostemus ; par ses antennes en fuseau, au lieu d'être ren- flées à l'extrémité. Du reste, sa forme gé- nérale est moins convexe , et presque apla- tie. — L'espèce unique , qui lui sert de type (A tractus viridis Mac-Leay), est un insecte d'un vert brillant qu'on prendrait au premier aspect pour une Donacie; elle est de la Nouvelle-Hollande. (D. et C.) * ATRACTUS (àrpaxTOç , fuseau), ins. — Synonyme de Pseudophlœus, Burm., et Arcnocoris, Hahn., employé par M. La- porte et adopté par M. Spinola (Voy. are- NOCORIS et PSEUDOPHL^EUS. (^L0 ATRACTYLIS (àrpaa-roXiç, sorte de Chardon, dont la tige, à cause de sa légèreté, servait à faire des fuseaux), bot. ph. — Ce genre est fondé sur plusieurs plantes dures, épineuses , qui ont le port des Carlina ou des Circium , des feuilles dentées ou pin- natifides et des capitules terminaux. Ceux-ci sont multifloreSjSouvent homogames, munis d'un double involucre , dont l'extérieur se compose constamment de feuilles rappro- chées dentées -épineuses, et l'intérieur d'é- cailles apprimées, entières , non rayonnées, quelquefois même non scarieuses au som- met. Le réceptacle est chargé de fimbrilles soudées à la base en alvéoles découpées ou frangées au sommet. Les corolles du centre sont toujours tubuleuses, à 5 -divisions, tan- dis que celles du rayon sont ou semblables à celles-ci, faussement ligulées, ou enfin pal- mées, à 5-lobes. Étamines à filets glabres; anthères appendiculées au sommet, et ter- minées inférieurement par des caudicules barbues. Stigmates à peu près complète- ment réunis. Fruits couverts de poils soyeux ATR ATR 318 très nombreux, qui simulent une sorte «Tinrolucre autour de Paigrette, composée de 1-2 séries de soies coriaces, plus ou moins soudées à la base et plumeuses au sommet. (J. D.) * ATR YCTYLODES (semblable à \\4- tractylis). bot. ph. — Ce genre se trouve indiqué, mais non caractérisé, par M. Les- Bing. Il se rapporte à deux plantes du Cap, décrites par Thunberg sous le nom d\4- (ractylisj et par willdenow sous celui d\l- carna. (J- L\) ATRAGÈNE. Atraycnc, Lin. (nom d'une plante que Théopbraste rapporte à notre Clématite), bot. th. — Genre de la fa- mille des Renonculacées, tribu des Clé- matidées, DC. Ce genre, confondu par beaucoup d'auteurs avec les Clématites, diffère essentiellement de celles-ci par la présence de pétales. Il offre les caractères suivants : Sépales 4, pétaloïdes, étalés pen- dant l'épanouissement; en estivation , in- dupliqués aux bords. Pétales (staminodes de plusieurs auteurs) en nombre indéfini , plans, spathulés, connivents, pauci - sé- riés. Étamines nombreuses, conniventes; filets membraneux : les extérieurs plus lar- ges , subspathulés ; les intérieurs lancéolés ou linéaires-lancéolés. Anthères suborbi- culaires ou linéaires, inappendiculées, la- téralement déhiscentes. Gynophore sub- hémisphérique. Styles 1-ongs, filiformes, obtus. Péricarpe composé de quantité de nucules coriaces, comprimées, marginées, terminées chacune en longue queue plu- meuse, agrégées en capitule serré. Graine inadhérente. Les Atragènes sont des arbustes volu- biles ou diffus, à bourgeons écailleux. Les rameaux adultes sont anguleux, non can- nelés. Les feuilles sont tantôt pennées- trifoliolées, tantôt biternées ; leur pétiole commun est cirrhiforme, et sa partie infé- rieure persiste sur les ramules, après le dépérissement des folioles. Les ramules tlorigères naissent aux aisselles des feuilles de l'année précédente. Les pédoncules sont longs, solitaires, nus, uniflores, avant la floraison pendants, durant l'anthèse mi- tants ou infléchis au sommet; enfin, dres- sés ou redressés. Les fleurs, de couleur bleue, ou blanche, ou violette, sont grandes et légèrement odorantes. Ce genre est propre aux contrées extra- tropicales de l'hémisphère septentrional. Il ne renferme que 5 ou 4 espèces Ces végé- taux sont acres et vénéneux. L'Atragène se cultive comme arbuste d'ornement. (Sp.) ATRAPIIACE. Atraphaxis, L. (àrpa- ■*$) as- signe les caractères suivants : Calice à 5 dents petites, pointues, persisîantes. Pé- tales presque égaux, obovales, chancres, surmontés d'une petite languette infléchie. Fruit subdidyme.Méricarpes subglobuleux, ventrus, à 5 côtes fines. Commissure étroite, 314 ATR ATR close. Graine involutée au sommet. — Ce genre est fondé sur le Coriandrum ame- ricamim Nutt., plante indigène de la Loui- siane. C'est une herbe annuelle 5 à tige sillonnée , anguleuse ; ses feuilles sont dé- coupées en lanières linéaires ; les ombelles et les ombellules ont de, 5 à 8 rayons, à involucre et à involucelles polyphylles. (Sr.) * ATRESIE (à privatif; Tp-awç, perfo- ration), térat. — M. Breschet comprend sous ce nom les Hémitéries plus géné- ralement connues sous celui d' Imper for ci- tions. Voy. hémitéries. (I. G. -S. -H.) *ATREUS (ater, noir), arach.— M. Koch , Ubersicht des Arachnidcn Sys- tem, pi. 6, f. 66, nomme ainsi un genre de Scorpions voisin des Bulhus, et que, dans son texte, p. 36, il appelle Opistophthal- mus-,mi. (P. G.) ATRICHIUM (âÔpiÇ, iw, sans poil). bot. cr. — Palisot de Beauvois (Prodrome des Mousses) avait fondé, sous ce nom, un genre de Mousses démembré des Poly tries, que plus tard, dans sa Muséologie {Mèm. Soc. Lin. Par. I, p. 460) il reconnaît être le même que le genre Catharinea d'Ehrhart ou Oligolricum , DC. Voy. ces mots, et surtout poeytric. (C. M.) ATRIPLETTE ou ATRIPLOTTE. ois. — Nom vulgaire de la Motacilla ru fa. Voyez Sylvie. (C. d'O.) ÀTRÏPLEX. bot. ph. — Voyez arro- CHE. (SP.) * ATRIPLEXIJM. bot. ph.— Nom au- jourd'hui inusité, employé par les anciens pour diverses esp. du g. Alriplex. (Sp.) ATRÏPLICÉES. Alriplicinèes. bot. ph. — Le nom d* 'Atripliccs ou Arroches donné , dans l'origine, à cette famille par A. L. de Jussieu, et dont la désinence a été changée ensuite, suivant la règle générale- ment adoptée, nous parait devoir être con- servé , de préférence à celui de Chénopo- diées ou Chénopodiacées proposé plus tard, quoique ce dernier paraisse avoir prévalu, et quoiqu'un petit nombre de genres primi- tivement rapportés à cette famille en ait été exclu pour former des familles nouvelles ou se ranger dans d'autres déjà connues. Les Atriplicées sont des plantes apétales, à éta- mines périgynes. Leurs fleurs hermaphro- dites , plus rarement polygames ou même diclines, présentent les caractères suivants : Calice à trois, quatre ou plus ordinairement cinq folioles , rarement libres , ordinaire- ment réunies jusqu'à une plus ou moins grande hauteur, persistant après la floraison, mais changeant souvent de nature, alors sec ou charnu , ou présentant quelquefois sur le dos de ses folioles des angles en forme de carène ou des appendices en forme d'épine. Étamines en nombre égal ou quel- quefois moindre par avortement , insérées sur un disque qui tapisse le fond et quel- quefois le côté du calice, opposées à ses di- visions, à filets libres et courts, à anthères introrses, bilocUlaires , dont la déhiscence est longitudinale , alternant dans un petit nombre de genres avec autant d'écaillés. Ovaire simple, oblong ou déprimé, ordinai- rement libre, rarement adhérent au calice, contenant, dans une loge unique , un seul ovule qui monte verticalement, ou qui, sup- porté par un funicule dressé du fond de la loge, pend ou se dirige horizontalement, surmonté de trois ou quatre stigmates fili- formes , entièrement distincts ou réunis à leur base en un style court. Le fruit , or- dinairement utriculé, ou coriace et même charnu, doit, le plus souvent, cette apparence au développement du calice persistant. Sa graine, qui offre dans sa direction les mêmes variétés que l'ovule, présente, sous un tégu- ment simple ou double, un embryon con- tourné d'ordinaire en un cercle complet ou incomplet autour d'un périsperme cen- tral farineux, d'autres fois enroulé en une spirale qui sépare alors en deux la masse extrêmement réduite du périsperme. La ra- dicule occupe toujours la partie la plus exté- rieure de cette courbe, et sa pointe vient se terminer près du hile. Les Atriplicées sont des herbes annuelles ou vivaces ou des arbrisseaux, répandus sur toute la surface du globe et principalement en dehors des tropiques , se plaisant les unes sur les terrains salés et riches alors en principes salins, les autres autour des lieux habités et alors abondants en produits azo- tés. Les unes (PÉpinard, la Bette, le Quinoa, l'Arroche) sont employées comme alimen- taires dans l'usage domestique pour leurs feuilles ou leurs racines; quelques-unes sont riches en sucre; d'autres renferment une huile essentielle, dont les propriétés sont ATR ATR 315 ntilt^s en médecine, surtout comme anthel- minthiques. Les ti^es ordinairement conti- nues el munies de feuilles alternes ou plus rarement opposées, quelquefois vermicu- Itires et charnues, souvent planes, simples, trè> entières, ou dentées, ou irrégulière- ment découpées , toujours sans stipules , sont d'autres fois articulées el sans feuilles. Les fleurs sont solitaires ou pelotonnées à faisselle des feuilles, souvent aussi dispo- sées en runes, en épis ou en panicules. Nous suivrons pour la division de cette famille le travail monographique le plus récent et le plus complet , celui de M. Mo- quin-Tandon. Il la partage d'abord en deux grands groupes : les Cyclolobées ou Atripli- Cées à embryon annulaire, les Spirolobées ou Atriplicees à embryon spiral. D'autres modifications de l'embryon, celles de l'in- florescence liées à la structure de la tige, les rapports du péricarpe et du calice, les enveloppes de la graine et les diverses com- binaisons des fleurs , lui fournissent en- suite des caractères pour les subdiviser en 7 tribus. CYCLOLOBÉES. lre tribu. — ahsérihkes. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses, planes. Meurs hermaphrodites , toutes de même forme. Péricarpe libre. Graine revêtue de deux téguments , l'extérieur ordinairement crustacé. Genres : Cryptocarpus, Kunth. — Rha- godia, R. Br. — Bcta, Tournef. — Teloxis, Moq. — Cycloloma, Moq. (Cyclolepïs , Moq. 1834. non Don.) — Lipa?idra, Moq. ( Oligandra , Less.) — Chcnopodhim , Moq. ( Chcnopodii. Spec. Auct. ) — Am- brina , Spath. — Roubieva , Moq. — Bli- tutn, Tournef. (Morocarpus, Adans. — Monolepts , Schrad. — Agalhophylon , Moq.). 2nu" tribu. — sprxAciÉEs. Tige continue et garnie de feuilles membraneuses, planes. Fleurs diclines ou polygames; les mâles de forme différente des femelles, où le calice est souvent réduit à deux valves et le fruit comprimé, le plus souvent libre. Graine re- vêtue d'un seul tégument, ou plus ordinai- rement de deux, l'extérieur crustacé. Genres : Exomis, Fenzl. — AtHplcx, Tourn. — Olnonc, Gaertn. — Spinacta, Tourn. — Acnida, L. — Axyris, L. non Gffirtn. — Eu rot in , Adans. (Krasehcnin- nikoria, Guld. — Diotis , Schreb. non Dcsf. — Guldcnstœdlia , Ncck. — Cera- tospcrmuni, Pers.) — Ccralocarpits , L. 3111e t ribu. — c.vMiMioRosMKEs. Tige con- tinue, garnie de feuilles planes ou linéaires, rarement charnues et demi cylindriques. Fleurs hermaphrodites ou polygames par avorlcment , toutes de même forme. Péri- carpe libre, mais à peine. Tégument de la graine simple. Genres : Kentropsis^ Moq. — Attisa- cantha , R. Br. — Sclcrolœna, R. Br. — Echinopsilon, Moq. (Bassia, Ail. non L. — Willcmctia, Mœrkl. non Neck. nec Brongn.) — Kochia, Moq. — Panderia, Fisch. — Maireana, Moq. — Chcnolea, Thunb. — Londesia, Fisch. — Enchylœna, R. Br. — Camphorosma , L. {Campho- rata, Tournef.) — Threlkcldia, R. Br. 4me tribu. — corispermées. Tige conti- nue, garnie de feuilles coriaces, planes, li- néaires. Fleurs hermaphrodites, toutes de même forme. Péricarpe adhérent. Graine revêtue d'un tégument simple qui se con- fond avec le péricarpe. Genres : Anthochlamys, Yenz\.(Ptlti- spermum, Moq.) — Corispermum, Ant. Juss. — AgrwpfiyUum, Bieb. ômc tribu. — salicorniées. Tige articu- lée, souvent dépourvue de feuilles. Fleurs hermaphrodites , toutes de même forme , logées dans des cavités du rachis ou dans les articulations. Péricarpe libre ou adhé- rent. Graine revêtue d'un ou de deux tégu- ments. Genres : Halocncmum , Bieb. — Ar- throenemum, Moq. — Salicornia, Moq. {Salicorniœ, Sp. Auct.). SPIROLOBÉES. 6me tribu. — suiEDiNÉEs. Tige continue, garnie de feuilles ordinairement vermicu- laires et charnues. Fleurs hermaphrodites, toutes de même forme, réricarpe libre, ra- rement adhérent. Graine revêtue de deux téguments, l'extérieur crustacé. Embryon roulé en spirale sur un même plan. Genres : Schanginia , C. A. Mey. — Suœda , Forsk (Lerchia , Hall. — Cochlio- spermum, Lag.) — Srhobcria , Moq. 7me tribu. — sAi.soT.Éis. Tige continue ou articulée , garnie de feuilles ordinairement demi cylindriques et charnues. Fleurs her- 316 ATR maphrodites , toutes de même forme. Péri- carpe mince, à peine libre. Tégument de la graine simple et membraneux. Embryon îoulé en spirale sur plusieurs plans, de ma- nière à former un cône. — Cette tribu se Subdivise elle-même en deux sections, ca- ractérisées par l'absence d'écaillés dans les fleurs de la première ( halimocnémides ) , par leur présence dans les fleurs de la se- conde (anabasees). Genres : lre section. — Salsola, Moq. {Salsotœ, Sp. Auct.) — Kali, Tournef. — Caroxylum, Thunb. — Trayanrtm, De- lile. — Halimocnemis, C. A. Mey. (Nano- phytum, Less.) — Halogeton, C. A. Mey. 2me sect. — Comulaca , Delile. — Ana- iasis, L. — Brachylepis, C. A. Mey. Dans le Gênera plantarum de M. En- dlicher, les divisions adoptées sont à peu près analogues, si ce n'est que les lre et 3me tribus sont réunies en une seule sous le nom de chénopodiées , qui comprend en outre les genres Lecanocarpus, Nées , et Hablitzia, Bieb., que M. Moquin considère Comme devant être portés aux Amarantha- oées. La 2me section porte le nom d\- triplicées. Les g. de la 4me sont rejetés à la suite de la famille , comme ayant avec elle seulement de l'affinité. Enfin M. En- dlicher forme, sous le nom de basellées et d'ANRÉDERÉEs, deux s. -tribus dont M. Mo- quin croit devoir former une petite famille distincte qu'il nomme baseixacées. Voy. ce mot. (Ad. J.) * ATRIPLICINA, Moq.-Tand. (Che- nop.Monogr.^. 70). bot. ph. — Synonyme du genre Obione, Gaertn.jde la famille des Chénopodiées. (S*.) ATRIPLOTTE. ois. — Voyez atri- M.ETTE. (C. D'O.) ATROCE, rept. oph. — Espèce du genre Vipère. Voyez ce mot. (C. d'O.) ATROPE. Atropus. poiss. — Genre formé par Cuvier dans la famille des Scom- béroïdes , ordre des Acanthoptérygiens , pour une seule esp., le Brama Atropus de Schneider, ayant pour caractères : Corps comprimé ; museau court 5 front déclive ; mâchoire inférieure en saillie ; dorsale à deux ou trois épines et à rayons mous fila- menteux. €e poisson, long de 27 à 3» cen- timètres, se pêche dans les mers des Iodes, et prtacipçthmsnï à Tra&çueb&r. (C. »'0.) ATR * ATROPÉES. Atropeœ. bot. n. — Nom donné par quelques botanistes à une tribu de la famille des Solanées, ayant pour type le genre Atropa. (C. d'O.) ATROPOS ( nom mythologique ). ms. — Nom d'une espèce de Lépidoptères cré- pusculaires , de la tribu des Sphingides et du genre Achérontie, vulgairement appelé Papillon à tête de mort, parce qu'il porte sur son corselet l'empreinte assez ressem- blante de la face du squelette humain. Ce lépidoptère , remarquable d'ailleurs par sa grande taille, l'est encore davantage par la faculté qu'il possède seul entre tous les in- sectes de faire entendre une sorte de cri , d'autant plus fort que l'insecte est plus inquiété. Ce cri, que quelques-uns ont comparé à celui d'une souris , semble en effet sortir de la tête et n'avoir rien de com- mun avec les différents bruits ou sons mé- caniques que produisent beaucoup d'autres insectes , à l'aide d'organes extérieurs qui font vibrer l'air ambiant ; aussi a-t-il attiré l'attention de tous les naturalistes qui ont été à portée de l'entendre : tous ont voulu s'en rendre raison , et chacun d'eux en a donné une explication différente. Nous al- lons exposer le plus succinctement pos- sible cette diversité d'opinions , et nous ferons ensuite connaître la nôtre, car la question est loin d'être décidée. Réau- mur, le premier qui ait cherché à la ré- soudre, attribue, sans élever le moindre doute, le cri de notre Sphinx au frotte- ment de la trompe contre les palpes, et Rossi partage cette opinion. Un M. de Jobet, cité par Engramelle , dit qu'il est occa- sionné par l'air renfermé sous les épaulettes ou ptérygodes du corselet, et qui en e§t chassé avec force par le mouvement des ailes - Le docteur Lorey prétend qu'il a pour causs l'air qui s'échappe de deux trachées situé*» à la base de l'abdomen, que ferme, dans l'état de repos, un faisceau de poils réuni? par un ligament qui prend naissance sur les parties latérales et internes de l'abdomen, tandis qu'on voit ces trachées s'ouvrir el les faisceaux de poils s'épanouir et formel une espèce d'astérisque, pendant tout i» temps que Pinsecte fait entendre son cri. D'après M. le docteur Passerini, la tête se- rait le véritable siège de l'organe qui le produit, c'est-à-dire que les sons sortiraient ATR attî 317 d'une caviti v le faux conduit de li trompe, i •: à rentrée do la- quelle sont placés des muscles assez forts, qui s'abaissent et s'élè^ ml successivement, dr manière que le premier mouvement l'ait entrer Pair dans cette cavité, et l'autre l'en fait sortir, lu eiïet, dit-il, qu'on coupe la trompe à sa base, le cri n'en continuera tes, tandis qu'il cessera tout-à-coup si Pou paralyse Partion des muscles, soit en les coupant transversalement, soit en les traversant par une grosse épingle qu'on en- fonce verticalement dans la tète. Dans son Essai sur la stridulation des Insectes (t. TI des Ann. de la Soc Eut. dr Fran- ce, p. 3 1-70), M. Goureau pense que l'organe du cri de notre Sphinx a beaucoup d'ana- logie avec celui du chant de la Cigale , et il en place le siège à la base de l'abdomen , c'est-à-dire à sa jonction avec le corselet ; mais il est dilïicile de s'en faire une idée nette d'après la description peu précise qu'il en donne, dans un Mémoire lu à l'A- eademie des Sciences de Saint-Pétersbourg, dans sa séance du 8 déc. 1837. M. Nord- mann, qui ne paraît pas avoir eu connais- sance du travail de M. Goureau, puisqu'il ne le cite pas parmi les auteurs qu'il a consultés , se rencontre parfaitement avec cet entomologiste sur la cause du cri que fait entendre le Sphinx Atropos ; comme lui , il en place l'organe à la base de l'abdomen , et le compare à l'appareil sonore des Cigales, et la description qu'il en donne ne diffère de celle de M. Goureau que dans les détails , et parce qu'elle est beaucoup plus développée. Cette identité de vue , de la part de deux observateurs sépa- rés par une distance de 600 lieues, et qui ignoraient les travaux Pun de l'autre , sem- blerait avoir résolu le problème qui nous occupe. Cependant on va voir qu'il n'en est rien. Dans son Traité de Physiologie com- parée, qui a paru en 1838 (t. II, p. 225- < 227), M. le professeur Dugès, après avoir passé en revue toutes les opinions émises avant lui sur le cri du Sphinx Atropos, ex- ! eepté toutefois celle de M. Goureau, qu'il n'a ' connue que postérieurement, ainsi qu'on le voit dans une note au bas de la page 224 de l'ouvrage précité, exprime ainsi lai sienne : « C'est, dit-il, sur le point de contact et d'union des deux moitiés de la trompe que ; nous avons trouvé l'organe sonore. Le ca- nal central est formé par la réunion des gouttières appartenant à chacune des moi- tiés latérales représentant les mâchoires, et ces deux moitiés peuvent glisser l'une sur l'autre sans se disjoindre , parce que leurs bords, et surtout le postérieur, sont emboî- tés , et que l'un offre une rainure pour re- cevoir l'autre : or, le fond de cette rainure et le bord qui s'y loge sont très finement crénelés en travers, et leurs frottements ré- ciproques sont la vraie cause de ce son, dont la théorie a été tant controversée.)) Du reste, il ajoute que ce son peut être renforcé non par la membrane molle observée à la région prébasilaire , mais par la cavité dont cette membrane tapisse le fond , et que consti- tuent ensemble la spirale de la trompe et les deux palpes qui s'emboîtent. La tête même est d'ailleurs en grande partie rem- plie d'air , qui donne au crâne dépouillé de ses poils une demi-transparence remarqua- ble. » Ainsi, M. Dugès, contrairement à l'opinion de MM. Lorey, Goureau et Nord- mann, paraît convaincu, comme Réaumur, Rossi et Passcrini, que le cri part de la tête; mais il lui donne une autre cause que ces trois derniers naturalistes. Maintenant voici M. Goureau qui, dans une seconde note insé- rée dans le 9e vol. des An, t. de lu Soc. Ent. de France (1840), p. 121-128, recon- naît s'être trompé dans sa première expli- cation, et en donne une nouvelle, de la- quelle il résulte que le cri du Sphinx Atro- pos n'est pas produit par un organe spécial, mais qu'il est analogue à celui des Diptères et des Hyménoptères , c'est-à-dire qu'il est occasionné par les vibrations du thorax, mis en mouvement par les muscles puissants qu'il renferme et par le frottement des épau- lettes contre le mésothorax qui frémit sous elles. Mais nous craignons bien que, dans cette nouvelle explication, M. Goureau n'ait confondu le bourdonnement que font en- tendre tous les Sphinx en volant, et qui est plus ou moins fort suivant les espèces, avec le cri particulier au Sphinx Atropos. Quoi qu'il en soit, nous aussi, nous avons fait des expériences pour tâcher de découvrir le siège de l'organe sonore de ce Sphinx , et pour leur donner plus d'authenticité , nous les avons faites en présence de plusieurs membres de la Société Entomologique de >18 ATR ATR France ; mais leur résultat, consigné dans ie t. VIII des Annales de cette société, est foin d'être satisfaisant ; ainsi nous avons /!>icn constaté l'existence de l'appareil décrit par MM. Lorey, Goureau et Nordtnann, et nous avons vu , comme eux , s'épanouir en rayonnant les deux faisceaux de poils qui en font partie; mais cet épanouissement ne coïncidait pas toujours avec le cri , et il avait lieu souvent pendant que l'insecte se taisait, et vice versa; de sorte qu'il est évident pour nous qu'il ne contribue en rien à la formation du son. D'ailleurs, ce qui le prouve à priori , c'est que cet appareil , dont l'usage reste à découvrir, existe dans beaucoup d'autres Sphinx qui sont absolu- ment muets, comme l'a fait observer M. Pas- serini en combattant l'opinion de M. Lorey. D'un autre côté, en prêtant une oreille at- tentive , il nous a été facile de nous con- vaincre que le cri ne partait pas de la base de l'abdomen, mais de la partie antérieure du thorax. Nos recherches se sont en con- séquence dirigées sur ce point , et nous avions déjà dépouillé cette partie de l'é- paisse fourrure qui la revêt, lorsque notre lépidoptère, affaibli par les mutilations que nous lui avions fait subir , a cessé de vivre avant que nous ayons pu atteindre notre but. Cependant, mon fils, qui tenait le scalpel, pense que le cri pourrait bien pro- venir du frottement du prothorax contre le mésothorax , et alors il serait analogue à celui que font entendre la plupart des Co- léoptères Longicornes; mais il faudrait ad- mettre pour cela que ces deux parties fus- sent libres et pussent agir l'une sur l'autre, ce qui serait une exception pour le Sphinx Atropos, car elles sont ordinairement sou- dées dans les autres Lépidoptères. Or , nous n'avons pu nous assurer si cette ex- ception existe réellement, à cause de la sé- paration forcée que le prothorax et le mé- sothorax ont éprouvée dans la dissection. En attendant que de nouvelles observations viennent détruire ou confirmer cette opi- nion, il nous est démontré d'une manière certaine que la sortie de l'air par les trachées latérales de la base de l'abdomen , comme le dit M. Lorey, ou par le faux conduit de la trompe, comme l'exprime M. Passerini, ne contribue en rien à l'émission du cri que fait entendre le Sphinx Atropos. Pour dé- J traire l'assertion de ce dernier, i! suffit , comme nous l'avons fait , de pincer forte- ment la trompe à ssn origine avec des brucel- les , et l'insecte n'en criera pas moins malgré cette pression ; de même qu'il con- tinuera de crier si l'on déroule la trompe et qu'on l'isole des palpes en écartant ceux-ci, malgré l'opinion contraire de Réaumur. Quant à celle de M. Dugès , elle n'est pas mieux fondée, puisque la pression de la trompe à sa base, en paralysant l'action des deux gouttières crénelées de cet organe, de- vrait empêcher l'émission du son qu'il at- tribue au frottement de ces deux parties l'une sur l'autre, et c'est ce qui n'est pas. Enfin, l'explication donnée par l'observa- teur cité par Engramelle, se réfute d'elle- même , car le mouvement des ailes est in- dispensable , suivant lui , pour produire le cri de l'insecte : or, c'est précisément quand on l'empêche de les ouvrir et qu'on le gêne dans ses mouvements, qu'il crie le plus fort, comme s'il voulait exprimer sa colère. Il résulte de cet exposé que la véritable cause du cri que fait entendre le Sphinx A.tro- pos est encore à trouver. Ce cri, joint à la figure lugubre qu'il porte sur son corselet, a suffi pour répandre, en 17 33, l'alarme et l'ef- froi parmi le peuple de la Basse-Bretagne, ainsi que le rapporte Réaumur. En effet, ce lépidoptère ayant été, cette année-là, beau- coup plus commun que de coutume, et son apparition coïncidant avec une épidémie très meurtrière qui régnait alors dans cette pro- vince, il n'en fallut pas davantage aux gens faibles et crédules pour l'accuser d'être, sinon la cause, au moins le précurseur du fléau. Mais si l'innocence de notre papil- lon dans ce cas était facile à prouver , il n'en est pas de même d'une autre accu- sation qui s'élève contre lui , et d'après la- quelle on prétend qu'il s'introduit dans les ruches des abeilles pour se gorger de miel. Sa présence seule cause une telle épou- vante, ou du moins un tel désordre parmi les abeilles , qu'elles finissent par déserter la ruche , après avoir essayé vainement de faire périr cet audacieux voleur par leurs coups d'aiguillon impuissants con- tre son épaisse fourrure. M. Lepclletier de Saint-Fargeau nie la possibilité de ce fait , quoiqu'il soit attesté par le célè- bre Huber. Il fait observer d'abord que ie AIR ATT 319 Sphinx Atropos n'a qu'une trompe très courte , Qui , par son organisation , parait impropre à pomper le suc des fleurs ou le miel : ensuite que l'intervalle qui sépare les gâteaux de miel est tellement dispropor- tionné avec la grosseur de ce lépidoptère, que ce n'est qu'en les brisant avec des efforts prodigieux qu'il pourrait arriver aux al- véoles; que ces efforts ne peuvent guère se concilier avec la fragilité de ses ailes , et qu'en admettant le contraire, il se trouve- rait bientôt aussi empêche dans ses mouve- ments, par le miel s'échappant des alvéoles, que le serait une fauvette tombée dans un vase rempli de glu. Il conclut donc de ces objections, que si le Sphinx Atropos pénètre quelquefois dans les ruches, c'est afin d'y chercher un asile , et non dans l'intention d'en piller le miel. En effet, beaucoup de ces Lépidoptères éclosent du 20 septembre à la fin d'octobre ; et tous ceux qui, à cette époque, n'ont pas trouvé à s'accoupler, de même que les femelles fécondées qui ne trouveraient plus de plantes pour nourrir leur progénitu- re, passent l'hiver dans l'engourdissement, et n'en sortent qu'au printemps suivant : cel- les-ci pour pondre leurs œufs sur les plantes propres à la nourriture de leurs chenilles qui ne tarderont pas à en sortir ; les autres pour continuer de vivre jusqu'à leur accou- plement. Or, les individus qui sont dans Tune de ces deux circonstances, ayant be- soin de s'abriter pendant l'hiver, se réfu- gient dans les ruches qu'ils rencontrent ouvertes, comme ils le feraient dans toute autre cavité qui leur offrirait un abri con- tre les intempéries de l'air. Au reste, quel que soit le motif qui fasse pénétrer le Sphinx Atropos dans les ruches , toujours est-il que sa présence suffit pour obliger les Abeilles à les déserter; et, que, dans les pays où il est très commun , et où l'on se livre en grand à l'éducation de ces précieux Hy- ménoptères , on le considère avec raison comme un de leurs ennemis , et Ton tue sans pitié tous ceux qu'on surprend volant ou rôdant autour des ruches. V Ackerontia Atropos et sa chenille sont figurés et décrits dans une foule d'ouvrages. Le plus récent est l' Histoire naturelle des Lépidoptères de France, commencée par Godart et continuée par l'auteur de cet ar- ticle. (D.) * ATROPOS (nom mythol.). xss.— Le docteur Lcach a établi, sous cette dénomi- nation, un genre de la famille des Termiens, de l'ordre des Névroptèrcs , aux dépens du genre Psocus de Latrcille. Ce genre Atro- pos est caractérisé par un corps aptère; une tète oblongue ; des tarses de trois articles ; les cuisses postérieures renflées , et par l'abdomen ovalaire cl déprimé. — La seule espèce que nous connaissions encore est VA. pmlsatorium [Termes pulsalorium Lin.), très petit insecte, fort commun dans les collections , les bibliothèques , etc. ATROPOS. REr-T. — Ce nom, déjà em- ployé par Linné pour désigner une Vipère d'Afrique qu'il avait rangée parmi ses Cou- leuvres, a été ensuite donné à tort, par Wagler , à un g. d'Ophidiens créé pour une toute autre espèce que le Colubcr Atro- pos de l'auteur du Systcma natnrœ, c'est- à-dire pour un Trigonocéphale des Indes- Orientales , que Reinwardt a fait connaître sous le nom de T. pnniceus. (G. B). * ATRYPA (à priv.; Tpu^aw, je per- fore), moll. — M. Dalman , dans son Mé- moire sur les Térébratules , donne ce nom à un genre démembré inutilement, selon nous, des Térébratules. Voy. ce mot. (Desh.) ATTA. ins. — Voyez atte. ATTACHES 3IUSCUL AIRES. Li- gamen'ta muscularia. moll. — On donne ce nom aux impressions que laissent sur les coquilles des Mollusques les muscles qui servent à attacher l'animal au corps pro- tecteur qui le recouvre. On étudie particu- lièrement ces impressions musculaires dans les coquilles bivalves ; et nous verrons aux articles conchifères et mollusques, quel parti on en peut tirer pour la classification. (Desh.) * ATTACIDES. ins.— Tribu de Lépi- doptères nocturnes créée par nous aux dé- pens de celle des Bombycites de Latreille, et qui a pour type le grand genre Attacus de Linné. Ses caractères sont : Ailes larges, étendues dans le repos. Antennes des mâles fortement pectinées. Trompe nulle ou ru- dimentaire. Corps court et laineux. Cette tribu renferme les plus grands Lépidoptères connus. Leurs chenilles sont très grosses et très belles ; chaque segment de leur corps 320 ATT ATT est arrondi et garni de tubercules de cou- leurs vives, surmontés soit de poils raides et divergents, soit d'épines verticillées. Leur métamorphose s'opère dans des coques d'un tissu très solide et comme feutré. Voy. at- tacus. (D.) * ATTACUS (sorte d'insecte suivant la Bible), ins. — Linné désigne sous ce nom la première division de son grand genre Pha- lœna , qui embrasse tous les Lépidoptères nocturnes : elle comprend ceux qui ont les quatre ailes étendues dans le repos, avec les antennes tantôt pectinées , tantôt séta- cées, et dont les uns ont une trompe et les autres n'en ont pas. Cette division a été indiquée par Latreille, dans ses familles naturelles publiées en 1825, comme de- vant former un genre ayant pour type VAttacus Pavonia major de Linné (le Bomb. grand Paon) 5 mais il n'en parle plus dans ses ouvrages subséquents, où cette espèce et ses analogues sont placées dans le genre Bombyx; tandis que les entomologistes allemands ont formé de ces mêmes espèces leur genre Saturnin adopté par M. Boisduval, dans son Ind. Mcthod. Quant à nous, tout en adoptant également ce même genre dans notre sup- plément à l'histoire des Lépidoptères de France, nous avons cru devoir lui restituer le nom d' Ai ta eus de Linné, qu'il avait été dans la première intention de Latreille de lui imposer; et nous le caractérisons ainsi : Antennes pectinées dans les deux sexes, mais à dents beaucoup plus longues dans les mâles que dans les femelles. Palpes courts et très velus. Trompe nulle ou rudi- mentaire. Corselet laineux. Ailes très larges et dont le centre est orné ou d'une tache ocellée ou d'une tache diaphane, traversé par une petite nervure. — Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces tant exo- tiques qu'indigènes. Nous citerons comme type des premières, VAttacus atlas Linn., l'un des plus grands Lépidoptères qu'on connaisse , et qui se trouve en Chine ; et comme type des secondes, le Pavonia mnjor Linn., Satumia pi/ri Ochs., le Grand Paon Geoffroy, qui est très com- mun dans les environs de Paris. Le premier est figuré dans Cramer, t. I, p. 1 3, pi. 9, fig. A., et le second dans beaucoup d'ou- vrages, et entre autres dans les Pap. de France, par Godart, t. IV, p. 60, pi. 4j Ce dernier provient d'une très belle che- nille qui vit principalement sur l'orme; elle est très grosse, d'un beau vert, avec des tubercules d'un bleu de turquoise , sur- montés chacun de 7 poils raides et diver- gents , et dont celui du milieu , plus long que les autres, se termine par un petit bouton. (D.) ATTAGAS. ois. — Oiseau dont les an- ciens ont beaucoup parlé et sur l'identité duquel on était fort incertain, jusqu'à ce que Picot Lapeyrouse ait prouvé , par suite de savantes recherches, que l'Attagas des anciens et des modernes est le même oi- seau que le Lagopède. Voy. ce mot. (Lafr.) ATTAGENUS (nom d'un poisson de mer), nus. — Genre de Coléoptères pen ta- nières , famille des Clavicornes , établi par Latreille aux dépens du genre Dermestes de Linné, dont il diffère par les antennes dont la massue est allongée , avec le der- nier article, fort long dans les mâles; par les palpes maxillaires plus allongées et plus grêles, et par l'absence d'une dent cornée au côté interne des mâchoires. — M. Dejean, dans son dernier Catalogue, rapporte à ce genre 26 espèces, dont 10 exotiques et 16 d'Europe. Nous citerons parmi ces dernières les Dermestes pellio et undatus de Fa- bricius, qui se trouvent toutes deux aux en- virons de Paris. (D. et C.) * ATTAGÉNITES. iws. — Groupe de la tribu des Dermestins , famille des Clavi- cornes, ordre des Coléoptères pentamères, établi par M. Delaporte (Hist. nat. des. Coléopt. faisant suite au Buûon-Duménil , t. Il, p. 35), et qui se compose des genres Attagenns, Trogoderma, Anthretius et Globicornis. Ces 4 genres ont pour carac- tères communs : Antennes, ou au moins leur massue, se logeant dans des cavités thoraciques. (D.) *ATTAGIS. Attagis. ois.— Genre de l'ordre des Échassiers de notre famille des Chionidées et de notre sous- famille des Tinoehorinècs. Ce genre, formé par MM. Is. G. S. -H. et Lesson et publié dans la Centurie zoologique de ce dernier, en oc- tobre 1 8 30, a pour caractère , selon ces au- teurs : « Bec court, robuste , comprimé sur les côtés, voûté et convexe en dessus, légè- ATT ATT 32î renient recourbé à la pointe, qui est arron- die ; mandibule inférieure convexe en des- sous, droite, relevée sur ses bords et comme canaliculée , à pointe arrondie et mousse ; bords du bec lisses, légèrement recourbés ; fosses nasales amples, demi circulaires, en partie recouvertes par une lame membra- neuse, arrondie et convexe à son bord et en partie couverte elle-même par les plumes du front ; narine* percées de part en part sous la lame convexe ; tète et joues emplumées ; ailes courtes, pointues, à première et deuxiè- me rémiges plus longues ; queue courte, lar- ge, arrondie, à quatorze reetrices ; jambes emplumées ; tarses courts, robustes, réticu- lés, à plante granuleuse ; les doigts médio- cres , le moyen le plus long , scutellés en dessus ; pouce petit surmonté ; les ongles allongés, recourbés , le moyen dilaté à son côté interne. » Les deux auteurs précités, frappés des rapports extérieurs que présentait PAttagis de Gay, Attagis Gayi (Is. G. et Less. Cent, zool., pi. 47), d'une part, avec les Gangas de Tordre des Gallinacés, et, de l'autre, avec les genres Chionis et Tinochore , genres américains comme lui , le réunirent à ces deux derniers et en formèrent une famille sous le nom de Pontogalles ou Tètra- ochores que M. Lesson publia également dans son Traite d'Ornithologie, comme dernière famille des Gallinacés. Depuis cette époque, l'acquisition faite par le Muséum du squelette d'un Chionis, que le savant M. de Blainville a étudié et analysé avec le plus grand détail, et qu'il a reconnu être presque analogue à celui de l'Huitrier , et des observations ultérieures sur les mœurs des deux autres genres dues à M. Alcide d'Orbigny, ont prouvé claire- ment que ce groupe appartient à l'ordre des Échassiers et non à celui des Gallinacés. Cette seule raison , suffisamment déter- minante, nous a décidé à changer le nom de Pontogalles ou Tétraochores qui, dès- lors, n'offrait plus qu'une fausse indication, en celui de Chionidècs , formé primitive- ment par M. Lesson dans son manuel pour le seul genre Chionis. V Attagis de Gay (Is. G. et Less. Cent. tooL, pi. 47) de la taille et de la forme d'une Perdrix grise, offre néanmoins, dans la forme de sen bec et dans la coupe de ses ailes , des rapports évidents avec les Gan- gas ; mais il est facile de lui reconnaître, avec les Chionis elles Tinochores, une vé- ritable affinité que vient encore confirmer la similitude des mœurs. Le fond du plumage est roussatre, varié sur toute la partie supé- rieure de blanchâtre, couvert de très fines linéoles anguleuses et de bandes squami- formes d'un noir brun, lesquelles se remar- quent encore sur le devant du cou. La poitrine et les flancs , ainsi que tout le reste du des- sous, sont d'un blond fauve agréable. La fe- melle ne diffère du mâle que par une taille plus petite (30 centimètres, au lieu de 34). Les premiers individus de cette espèce inté- ressante que le Muséum ait possédés, lur furent envoyés du Chili , en juillet 1830 , par M. Gay, voyageur et naturaliste zélé , mais sans détails sur les mœurs et les es- pèces. Une seconde espèce, faisant partie de la collection de feu M. Pesquet, à Caen, et provenant aussi du Chili , a depuis été dé- crite et figurée par M. Lesson , dans ses Illustr. de zool., pi. 11, sous le nom PAt- tagis de Laircille. Voy. chionidées et tinochorinées. (Lafr.) ATTALÉE. Attalea. bot. th. — Un beau Palmier, trouvé par MM. deHumboldt et Bonpland dans l'Amérique méridionale , est devenu le type de ce genre, établi par Kunth (//i Uuml. nov. gcn., I, p. 319, t. 95 et 96). Ce genre, adopté par Martius dans son excellente et magnifique mono- graphie des Palmiers, offre les caractères suivants: Fleurs monoïques, réunies sur le même spadice , les mâles à la partie supérieure des rameaux, et les femelles moins nombreuses vers la base. Spathe simple. Dans les fleurs mâles, le périan- the se compose de six sépales, presque li- bres ou seulement un peu soudés par leur base. Les étamincs , dont le nombre varie de dix à vingt-quatre , ont leurs filets iné- gaux et lancéolés; leurs anthères dressées et linéaires. Dans les fleurs femelles, l'o- vaire est à trois loges; plus rarement à quatre ou cinq. Le fruit est une drupe ovoïde ou allongée, dont le noyau, très dur, est environné d'un mésocarpe sec et fibreux. Ce noyau est à 2, 3 et 5 loges monospermes. Ce genre se compose de 5 à 6 espèces. Toutes croissent dans l'Amérique méridio- nale , tantôt dans les forêts de la plaine , 322 ATT ATT tantôt sur les montagnes. Leur stipe ac- quiert quelquefois de très grandes dimen- sions ; d'autres fois il est court ou même presque nul. Les frondes sont pinnées et très grandes. Leur spathe est généralement assez petite. On mange leurs graines dans les pays où ils croissent. (A. R.) ATT A VILLE, roiss.— Espèce de Rate. Voyez ce mot. ATTE. Atta ( àrrw , je saute ). ins. — Genre de la famille des Formiciens, groupe des Myrmicites , de Tordre des Hyménoptères, établi par Fabricius [Syst. Piez. ) et adopté généralement par tous les entomologistes. Ce genre, très voisin des Myrmicites, s'en distingue surtout par des palpes très courts; des antennes entièrement découvertes; un thorax dé- pourvu d'épines ; et des ailes présentant trois cellules cubitales, dont la troisième incomplète. On connaît peu d'espèces de ce genre : les unes sont européennes , les au- tres sont américaines. Dans certains neutres la tête acquiert un volume considérable. Les espèces les plus répandues dans notre pays sont les A. capitata Lat. et A. struc- tor Lat. Cette dénomination devra être changée ; car elle a été appliquée avant Fabricius à un genre d' Aranéides par M. Walckenaër. (Bl.) ATTE. Attus (octtco, je saute), arach. — Genre de l'ordre des Aranéides , établi par M. Walckenaër {Tableau des Aranéides), et généralement adopté par tous les ento- mologistes. Ce genre est principalement caractérisé par des yeux au nombre de huit, inégaux entre eux, disposés sur trois lignes, en avant et sur les côtés du céphalothorax ; quatre sur la ligne antérieure, dont les deux intermédiaires plus gros que les au- tres , et deux sur chacune des deux lignes postérieures. La lèvre est ovalaire, allongée, et les mâchoires sont droites, arrondies et dilatées à leur extrémité. Les Attes sont fort nombreux en espèces, généralement de petite taille , ayant souvent des couleurs vives ou variées ; ils sont ré- pandus dans les diverses parties du monde. Ces petites Aranéides épient leur proie , la saisissent à la course ou en sautant; elles se renferment dans un sac de soie fine , entre des feuilles réunies ou dans des fentes de murailles, etc. M. Walckenaër établit quatre divisions principales dans le genre Attus. Ce sont : les sauteuses, ayant des pattes grosses et courtes dans les femelles. Une première race , les courtes, est subdi- visée en européennes , africaines, co- lombiennes, américaines, australa- siennes et asiatiques; une seconde, les allongées , se subdivise en européennes et américaines ; une troisième race est celle des aplaties. Yient ensuite la subdi- vision des voltigeuses, ayant des pattes allongées, propres à la course et au saut, et des palpes longs et filiformes; celle- ci est subdivisée en européennes, améri- caines et australa siennes . Enfin , les longimanes, ayant des palpes très longs, et les caudées, ayant des filets sétifères très grands. Voy., pour les nombreuses espèces qui composent ce genre, l'ouvrage de M. Walckenaër, Histoire naturelle des Insectes aptères [Suites à Buffon, t. I, p. 402 et suivantes). (Bl.) * ATTE. Attus (à-nrto, je saute), ins. — M. de Hahn [Wanzen art. insekt.) avait appliqué cette dénomination à un genre de la famille des Miricns , Br. ou Capsini, Burm., de l'ordre des Hémiptères; mais, comme elle était déjà employée dans la classe des Arachnides et dans l'ordre des Hyménoptères , nous l'avons changée en celle de Slrongylocoris {Hist. des anim. art.). Voy. ce mot. (Bl.) ATTE. bot. ph. — Fruit de VAnona squammosa dans quelques-unes de nos colonies. Voy. anone. (C. d'O.) ATTÉLABE. Attelabus (à-rréXago;. insecte qui ronge les fruits), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , fa- mille des Curculionites, que Schœnherr place dans sa division ou tribu des Attéla- bides. Voy. ce mot. Sous le nom d' Attelabus, emprunté à Aristote , Linné avait réuni dans le même genre plusieurs Coléoptères très différents de mœurs et d'organisation. Geoffroy, en s'emparant de ce nom , l'appliqua aux Mis- ters ou Escarbots du naturaliste suédois, et forma , avec FAttélabe du Coudrier , celui-ci et quelques espèces voisines , un genre fort naturel qu'il nomme Becmcrrc'en français et Rhin orna cer en latin. Fabricius ne crut pouvoir mieux faire que de l'adop- ter, en lui restituant toutefois, avec raison, ATT ATT 333 le nom diAttelahus de Linné, comme plus aiu ion. Depuis , les travaux successifs de Herbert, de Clairville, d'Olivier, et, en der- nier lieu, de Schœnherr, ont apporté de telles modifications au genre dont il s'agit^ qu'il se restreint aujourd'hui aux espèces qui offrent, d'après Latreille , Les raruc- tères suivants : Point de labre apparent. Palpes très petits, coniques. Antennes droi- te on/e articles, dont les trois der- niers forment une massue perfoliéc. Trompe courte , large , dilatée au bout ; point de cou apparent ; mandibules fendues à leur ex- trémité. Jambes terminées par deux forts crochets. — Les Attélabes ont le corps plus ou moins ovale , très corné 5 le prothorax est sans rebords , plus large que la tête et moins que les élytres ; celles-ci sont con** rexes et recouvrent les ailes membraneuses; les pattes ont une longueur moyenne ; l'ab- domen est court et a plus de largeur que de longueur. M. Schœnherr (Syn. 1ns. CurcuL, t. Y, p. 199-318) rapporte à ce genre 41 espèces qu'il partage en deux groupes, dont le second répond au genre Euscclus de Germar, qu'il n'adopte pas. Parmi ces espèces , qui sont presque toutes exotiques , nous n'en citerons que deux : l'Attélabe curculionoïde , Attclahus cur- culionoidcs Fabr., qui forme le type du genre ; c'est le Becmare Laque de Geoffroy, très commun aux environs de Paris 5 et l'Attélabe longimane , Attclahus longi- rtianus Fabr., remarquable par la longueur de ses pattes antérieures 5 il est de Cayenne. Ces deux espèces sont décrites et figurées dans Y Entomologie d'Olivier, t. Y, 81, p. 5, n° 1 , tab. 1 , fig. 1 , c, h, et p. 7, n° 4 ; tab. ], fig. ., „, h. (D. etc.) * ATTÉLABIDES. Attclahidcs. nra. — Division établie par Schœnherr dans la famille des Curculionides , et qu'il caracté- rise ainsi : Rostre ou bec subcylindrique , ;ii , souvent filiforme ou plus souvent dilaté .1 l'extrémité. Tète allongée derrière les yeux. Antennes ou massue de 11 à 12 articles ; élytres presque carrées ; extré- mité de l'abdomen à découvert. Cette divi- sion comprend les genres Apodcrus, Atte- lahus, Rhynchites et Plcrocolus. Voy. ces mots. Les larves des Altélabides sont apodes , molles, blanchâtres, ramassées, composées do douia' anneaux peu distincts ; leur léte est dure , ecailleusc et armée de deux man- dibules assez solides. Leur ventre est garni de petits tubercules lubrifiés par une hu- meur visqueuse qui parait favoriser leur progression a défaut de pattes ; elles vivent toutes de substances végétales. Les unes se tiennent dans l'intérieur des liges ou des fruits qui leur servent à la fois d'abri et de nourriture ; les autres vivent de feuilles ou de fleurs qu'elles enroulent autour d'elles , à l'instar de certaines chenilles , et dont elles rongent seulement le parenchyme. Elles changent plusieurs fois de peau avant de parvenir à l#&te leur taille. Arrivées à cette époque , ei"k£s se renferment dans une coque composée tantôt de pure soie , tantôt d'une matière résineuse assez solide, et s'y transforment en nymphes pour deve- nir bientôt insectes parfaits. Sous cette forme , les Attélabides se nourrissent de la liqueur mielleuse des fleurs, et causent peu de dégâts ; mais il n'en est pas de même de leurs larves , qui sont très vo- races, et qui, lorsqu'elles sont nombreuses, font beaucoup de tort aux végétaux , soit en les privant de leurs feuilles , soit en atta- quant les jeunes pousses, soit enfin en rongeant les fleurs et les fruits, ou l'inté- rieur des tiges dans lesquelles elles vivent. Il est d'autant plus difficile de prévenir leurs ravages , qu'elles ne travaillent pas à découvert , et qu'on n'est averti de leur présence que lorsque le mal est sans re- mède. Le tome YIII , 2me part, des Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève , renferme un mé- moire très intéressant de M. Pierre Huber sur l'industrie variée qu'emploient certaines j espèces d'Attélabides pour contourner en cornet l'extrémité ou le rebord des feuille» sur lesquelles elles vivent, à l'effet d'y ! déposer leurs œufs. Il en désigne cinq, dont une seule {Attclahus curculionoi- des) appartient au genre Attélabe ; les au- tres sont des Apodères et des Rhynohites. (D. etC.) * ATTÉLABITES. iNs.— M. Dclaporte (ffist. nat. des Ins. faisant suite au Bnf- fon-Dnmcnil, t. II, p. 288) désigne ainsi un groupe de la famille des Curculionites, auquel il donne pour caractères : Rostre 324 ATT ATT long, presque cylindrique, allongé, plus ] ou moins arqué. Corps ovalaire. Il se com- pose des genres Ajwdenis , Atielahus , Rhynchites, Pterocohis, Diodyrhyncus, Rhinomacer, Aulctes, Rhinotia, Belus, IthyceriiSy Eurynchits , Apion, Rham- , cou j àfeïov, vase), bot. cr. — Nom par lequel Br> del avait d'abord fait connaître un genre de Mousses acrocarpes, qu'il a ensuite désigné (Bryol. univ.) sous celui (VOrcas, que MM. Hooker et Schwaegrichen rapportent auxWeissies, et qu'enfin M. Hornschuch a définitivement établi en lui imposant le nouveau nom de Mielichhoferia. Voy. ce mot, (C. M.) AUCHEXIA (aôxévioç, qui appartient à la tète ou au cou), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Chrysoméli- nes , établi par Mégerlc aux dépens du g. Crioceris de Fabricius, et adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, y rapporte trois espèces , toutes d'Europe. M. Westwood, qui l'adopte également dans son Synopsis of Gênera , etc. , le carac- térise ainsi : Antennes plus courtes que le corps, ayant les articles allongés, le deuxième et le troisième moins longs que les autres. Nous citerons, comme type du g., VAuche- nia subspinosa (Crioceris id. Fabr. ) , qu'on trouve à Paris et dans presque toutes les contrées de l'Europe. (D. et C.) AUCHEXIA. (aù-/>, cou), mam.— Nom latin du genre Lama. Voyez ce mot. AUCHÉXOPTERES. ( aùy> , cou j iropov, aile), poiss. — Nom donné par M. Duméril, dans sa Méthode ichthyolo- gique , à une famille de Poissons de l'ordre des Holobranches, dont les nageoires infé- rieures précèdent les thoraciques et sont placées sous le cou. Elle répond à l'ordre des Jugulaires de Linné, et comprend les genres Callionyme , Uranoscope , Batra- choïde, Murénoïde, Oligopode , Blennie, Calliomore , Vive , Gade , Chrysostrome et Kurte, qui, dans la méthode de Cuvier et dans celle de M. de Blainvillc, sont distri- bués dans plusieurs ordres. (C. d'O.) AUCHÉXORHYXQUES ( cùyjy , cou j pûfxoç, bec), ins. — M. Duméril (Considèr. génér. sur les Ins.) désigne, sous ce nom, une de ses familles comprenant la plus grande partie des Hémiptères homoptéres. et renfermant les genres Cicada , Flatu» 532 AUG AUD Membracis, Fulgora, Listra, Cercopis, Delphax, Cenirotus. Voy. chacun de ces mots. (Bl.) * AUCHERA ( Aucher-Eloy , bota- niste-voyageur, mort à Ispahan , en 1839). bot. ph. — La seule espèce qui consti- tue ce g. est originaire de 'la Perse. C'est une herbe Yivace, rameuse, dont la tige porte des feuilles pinnatifides , à lobes ai- gus, et terminée en une sorte de panicule lâche , composée de capitules multiflores homogames, présentant un involucre com- posé d'écaillés étroitement imbriquées et terminées par une petite pointe raide et calleuse. Le réceptacle plan , et couvert de longues fibrilles , porte des fleurs à tube très court, à gorge longue, cylindracée, di- visée en 5 lobes dressés, et à l'orifice de la- quelle naissent les étamines, à filets gla- bres, supportant des anthères caudiculées. Les fruits , glabres , comprimés , terminés par un rebord bidenté et une aréole basi- aire, sont couronnés d'une aigrette unisé- riée et composée de soies raides , à peine denticulées et très caduques. — Le g. Au- chera, très voisin de VAncathia, fait par- tie du groupe des Composées - Cynarées. (J. D.) AUCUBA ou AUKUBA. Auciiha , Thunb.BOT. ph. — Ce genre a de l'affinité avec la famille des Rhamnoïdes, où je l'ai précé- demment placé , et avec celle des Loran- thées, où l'avait mis M. Richard. Les carac- tères en sont : Fleurs dioïques ; calice tronqué, très petit, à quatre dents; quatre pé- tales ovales, ouverts. Étamines 4 ; un style ; un stigmate ; baie monosperme. — On n'en connaît qu'une espèce, qui est l'Aucuba du Japon (Aucaha japonica Thunb.). Ar- buste de quatre à cinq pieds, très rameux. Ses feuilles sont persistantes, opposées, ovales-aiguës , coriaces , d'un vert clair et luisant, tachées ou marbrées de jaune ou de blanc. Ses fleurs , qui paraissent en avril , sont brunes , petites , peu apparentes. On cultive beaucoup cet arbuste dans nos jar- dins pittoresques, à cause de l'effet qu'il produit, surtout en hiver, par ses feuilles d'un vert pâle et agréablement panachées. On le plante dans une terre franche, légère, à une exposition à demi ombragée , et on le garantit de l'humidité pendant l'hiver ; mais il faut avoir le soin d'en conserver quelques pieds en orangerie ; car , sous la latitude de Paris, il périt quelquefois dans les hivers rigoureux. On le multiplie fort aisément de marcottes et de boutures, qui sont quelquefois reprises en quinze jours. Il ne faut pas regarder les taches foliaires de l'Aucuba comme un caractère spécifique, mais seulement comme une maladie asthé- nique, qui se communique aisément d'indi- vidu à individu par l'inoculation. Du reste, il en est de même pour tous les autres vé- gétaux panachés ou maculés, tels que Buis, Alaternes , etc. L'inoculation se pratique absolument comme la greffe en écusson , à cette différence près qu'il n'est pas néces- saire de lever un œil (gemme) avec l'écus- son, mais simplement un morceau d'écorce. Ce fragment , se trouvant infecté de la ma- ladie , suffit pour en infecter toutes les branches qui croissent au-dessus de lui , et quelquefois même celles qui sont placées dessous, comme l'expérience me l'a prouvé. (Boit.) * AUDIBERTIA, Benth. {Bot. Reg., tab. 1469; Lahiat., p. 312). bot. ph. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Monardées, s. -tribu des Salviées, de M. Bentham, qui lui assigne pour caract.j Calice ovoïde, 2-labié ; lèvre supérieure en- tière ou courtement 3-dentée, concave ; lè- vre inférieure 2-fide ; gorge nue. Corolle à tube aussi long ou plus long que le calice j lèvre supérieure à 2 lobes étalés ; lèvre in- férieure 3-fide ; segments latéraux ovales ou oblongs, étalés; segment moyen très large, échancré. Étamines 4 : les 2 inférieures ascendantes, fertiles, souvent saillantes ; les 2 supérieures minimes , claviformes , stériles. Anthères 1-thèques , linéaires , à connectif filiforme, articulé au filet, ascen- dant , transverse , inappendiculé ou très courtement rostre postérieurement. Stig- mates courts, subulés. Akènes trièdres, glabres. Herbes ou sous-arbrisseaux en grappes ou en panicules. Ce g. est propre à la Californie ; M. Bentham en a énuméré 6 espèces. (Sp0 * AUDOUIIVELLE. Audovinellu (nom propre), bot. cr. — Ce g., de la famille des Phycées , a été fondé par M. Bory ( Dict. class., t. III, p. 340) aux dépens de quelques Confervacées ectocarpes. Il lui a assigné pour caractères : Filaments cylindriques, AUG AUG 333 MIS renflement aux articulations , et pro- duisant des gemmes extérieures , nues , ovales-oblongues , opaques et stipitées. Il le dédia à son collaborateur, M. Victor Audouin , célèbre entomologiste, depuis iiH'inbre de l'Institut. M. Bory divise en- suite ce genre en deux sections: Tune con- tenant des espèces à gemmes solitaires, l'autre remarquable par ses gemmes agré- géM mit un même pédicule. Bonnemaison, dans ses Hydrophytes lo- culecs (Hein, du Mus. dfhist. nat., 1825), a commencé a attaquer le genre du savant nucrographe, en en séparant la seconde des deux divisions, dont il fait le type du genre Amlott incita , rejetant l'autre parmi les Ectocarpes. Enfin, M. Duby, qui, à cette époque du moins, semble n'avoir pas eu connaissance du travail de Bonnemaison , puisqu'il ne le cite pas, M. Duby ayant remarqué, comme ce naturaliste, que l'une des espèces com- prises dans le genre en question appartenait bien évidemment au genre Ectocarpus, en entreprit aussi la réforme et en traça ainsi les nouveaux caractères : Filaments courts, rameui , extrêmement ténus , doués d'une certaine rigidité , pourpres ou violets ; con- ceptacles ovales-oblongs, sessiles , termi- naux ou latéraux , agglomérés sur des ra- meaux nombreux , alternes , extrêmement courts. Les deux seules espèces qui com- posent ce genre ainsi circonscrit sont les Con ferra chalybœa et Hermanni Roth., appartenant toutes deux, mais l'une comme simple variété de l'autre, au genre Trenic- pohlia, Ag., non Hoffm., auquel nous ren- voyons le lecteur. (C. M.) * AUDOLT\IA , Brongn. {inAnn.de se. nat., t. VIII, p. 386, tab. 38, fig. 1). bot. ph. — Genre de la famille des Brunia- cées, fondé sur une seule espèce (A. eapi- tata Brongn., Diosma capilata Thunb.). C'est un sous-arbrisseau, habitant le Cap de Bonne-Espérance ; ses feuilles sont imbri- Tui^s in spirale ; les fleurs , de couleur pourpre, agrégées en capitule terminal spi- ciforme. - (Sp.) "AUGE («ùpi, éclat, splendeur), ins. — M De jean, dans son dernier Catalogue (3e édit. . — Genre de la famille des Hirudinées ou Sangsues, proposé par M. Moquin-Tandon, à la pag. 123 de sa Monographie, pour une espèce de France (environs de Lyon) , et qui n'est pas employée en médecine. Son principal caractère générique est d'avoir les mâchoi- res réduites à une multitude de pli* sail- AUL AUL '39 bnts. M. de rlainvillc (Dict. des se. nu/., . 1 .vu, p. 560) pense que la Sangsue type de ro genre n'est autre que Vffœmopis nigra Sa\., qui rondo dans son genre Pseudo- bdella. (P. G.) ALLAX, l'erg. [Flor. Cap.) (al sillon), bot. ru. — Coure do la famille lies Protéacées, auquel M. R. Brown ( in Lin n. Traits. , X, p. 49) assigne les ca- ractères suivants: Fleurs par avorlement dioîquesj les nulles en grappes, les fc- melles en capitules. Périanthe 4-parti jus- qu'à la hase, régulier. Étamines (nulles dans les fleurs femelles ) 4 , insérées au milieu dos segments du périanthe. Ovaire (abortif dans les fleurs mâles) 1-loculaire , •1-ovulé, accompagné de 4 squamules. Style filiforme. Stigmate claviforme, oblique, his- pidule, échancré. Noii 1-sperme, saillante, ventrue, barbue. — Arbrisseaux très gla- bres. Fouilles alternes, très entières. Inflo- rescences terminales ; fleurs 1-bractéolées ; les grappes mâles point involucrées, agré- gées; les capitules femelles solitaires, ac- compagnés d'un involucre. Ce genre est propre à l'Afrique australe ; on n'en connaît que 9 espèces, cultivées comme plantes d'or- nement de serre. (Sr.) ALLAXAXTIIE. Aulaxanthus (au- Xac. sillon ; swfloç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, établi par El- liot dans la Flore de Géorgie , et que Nut- tal a, après lui, nommé Aulaxie. (C. d'O.) AULAXIE. Aulaxia (auXa£, sillon). bot. rH. — Ce genre formé par Nuttal, dans la famille des Graminées , est très voisin des %.Panicum et Milium,et a surtout une grande analogie avec le MiUum amphi- n. Ses caractères différentiels sont des valves presque égales et munies de sil- lons velus. Xuttal en décrit deux esp. natu- relles à l'Amérique septentrionale. L'une d'elles a été décrite par Michaux , sous le nom de P ha Unis villosa. (C. d'O.) *AULA .XIX A (x'jXaç, strie), bot. cr. — Ce nom a été donné par M. Fée à un genre de ses Squammariées épiphylles, caracté- risé par un thalle orbiculaire , membra- neux, marqué de stries concentriques et par des apolhécies ( pseudo-lirelles) trian- gulaires , à angles aigus , impressionnées, ouvc ne pouvons juger de cette 1 production que sur la figure (Crt/2>i- ccor. offre., t. II, f. 7) qu'en a donnée Hauteur, car il a cru superflu de la décrire. Elle nous paraît appartenir plutôt au genre 0])èyra- j)hc qu'au genre Strigula , auquel la rap- porte M. Endlichcr. La forme des thèques ne s'oppose point à ce rapprochement. Cette plante a, en effet, beaucoup d'analogie avec mon Opcgrapha fdieina ( llisl. ?iu recourbées, situées naturellement à l'ais- selle des feuilles. Celles-ci sont alternes , dépourvues de stipules , essentiellement pennées avec impaire, mais souvent aussi comme simples par l'avortement de toutes les paires latérales, à pétiole fréquemment ailé , à folioles entières ou crénelées , gla- bres, de consistance coriace, et criblées de joints transparents dus à la présence d'u- tricules remplies d'une huile volatile , qui •'observent aussi ordinairement sur les di- verses parties de la fleur et du fruit, et Uni communiquent à la plante une odeur plus ou moins forte et ordinairement agréable. Les fleurs, régulières, axillaires ou termi- nales, solitaires ou réunies en corymbes et en grappes, de couleur blanche, rouge ou jaune , ont rarement les sexes séparés par suite d'avorlement. C'est des régions tropicales de l'Asie que les espèces sont originaires ; car on n'en cite jusqu'ici que deux ou trois natives de Madagascar, et deux seulement ont été ren- contrées sauvages en Amérique; mais la cul- ture a répandu quelques espèces et leurs nombreuses variétés sur toute la terre , où elles croissent soit à l'air libre , soit sous des abris, suivant les climats plus ou moins favorables. Les qualités des Oranges , Ci- trons , Limons , et autres fruits du genre Citrus , sont trop connues pour que nous nous y arrêtions ; mais ceux d'autres gen- res, Cookia , Glycosmis , Mgle [voy. ces mots), sont aussi estimés dans leurs pa- tries. La qualité du bois et l'huile parfumée qu'on extrait des diverses parties donnent un prix de plus à plusieurs arbres de cette famille. M. Endlicher, dont nous suivrons ici le travail, le plus récent dont elle ait été l'ob- jet, la divise en trois sections fondées sur le nombre relatif des étamines , sur celui des ovules et sur leur disposition. 1. limonkes. Étamines doubles des pé- tales. Un seul ovule ou deux collatéraux. Genres : Aialantia , Corr. — Tripha- sia , Lour. — Limonia , L. (Winterlia , Dennst.). — Glycosmis , Corr. — Scle- rostylis, Blum. — Rissoa, Arnott. — Ber- ger a , Kœn. 2. clausénées. Étamines doubles des pé- tales. Deux ovules superposés. Genres : Murrayn , Kcen. ( Chalcas , Lour. ). — Cookia , Sonner. ( Quinaria , Lour. — Clausena , Burm. — Microme- lum, Blum. — Paramignya , Wight. — Luvunga, Ham. (Lavanga, Meissn.). 3. citrées. Étamines doubles ou multi- ples des pétales. Plusieurs ovules sur deux rangs. Genres : Feronia, Corr. — Mglc, Corr. (Belou, Adans.). — Citrus, L. A la suite vient se placer encore , mais avec doute, un genre à feuilles opposées, le Chionotria , Jack (Ad. J.) Zhk AUR AUR AURANTIUM, Mill. (Dict.). bot. ph. — Synonyme du genre Citrus, de la famille des Aurantiacées. (Sp.) AURELIA, bot. ph. — Synonyme du genre Gritulelia. Voyez ce mot. (J. D.) AURELIANA, Catesb. bot. ph. — Synonyme du genre Panax , L., de la fa- mille des Araliacées. (Sp.) *AURÉLIE. ins. — Synonyme de Chry- salide chez les anciens auteurs. Voyez ce mot. (D.) AURELIE. Aurélia, zooph. — Genre de la famille des Méduses, établi par Péron et Lesueur, et dont les caractères sont : Corps circulaire , diyersiforme , garni à sa circonférence de cils tentaculiformes nombreux et de huit auricules ; cavité sto- macale quadrilobée, avec autant de petites ouvertures que de loges, sans orifice au centre de la racine de quatre longs ap- pendices brachidés frangés et cotylifères à leur côté interne ; quatre ovaires. Le type de ce genre est le Médusa aurita de Miiller, sur le développement duquel MM. Sars et Th. de Siebold ont fait dernièrement des observations fort curieuses , et dont il sera parlé à Particle de ce Dictionnaire con- sacré aux Médusaires en général. (P. G.) AURÉLIÈRE. ins. — Synonyme de Forficulc. Voyez ce mot. AURÉOLES.^?/ rco&.ois.— C'est, dans la méthode de Vieillot, la 3me famille de son ordre des Oiseaux sylvains et de sa tribu des Zygodactyles , famille qui ne renferme que le genre Jacamar. Voy. ce mot. (Lafr.) *AURICULACÉS. Auriculacea (au- ricula, petite oreille), moll. — Lamarck avait proposé, dans sa Philosophie zoologi- que, une famille des Auriculacés , dans la- quelle il réunit les quatre genres suivants : Auricule, Mélanopside , Mélanie et Limnée. Lorsque Lamarck s'aperçut que cette famille renfermait à la fois des Mollusques pecti- nibranches et des Mollusques pulmonés, il l'abandonna et ne la reproduisit plus dans aucun de ses ouvrages. M. de Blainville , dans son Traite de Malacologie, reprit le nom, seulement pour l'appliquer à une pe- tite famille correspondant assez exactement à celle des Auricules de M. de Férussac. On y trouve, en effet , les genres Prétise . Auricule et Pyramidelle. Voy. ces mots, ainsi que auricules. (Desh.) * AURICULAIRE. Auricularis {au- ricula , petite oreille), zooe. — En forme d'oreille, dépendant de l'oreille; ainsi l'on appelle le petit doigt, doigt auriculaire, parce qu'on s'en sert pour se gratter Poreille. — En ornithologie, on donne le nom déplu- mes auriculaires à celles qui garnissent les oreilles des oiseaux. On l'emploie aussi dansunautresens,etl'onappelleune esp.de Vautour, Vultur auricularis, parce qu'il lui pend, de chaque côté du cou et dans le voisinage des oreilles, un appendice mem- braneux.— Les conchyliologistes ont appli- qué cette épithète à une espèce de coquille , la Limnea auricularia, dont les bords, largement évasés, ressemblent à la conque de l'oreille, et les entomologistes à un in- secte du genre des Orthoptères,la Forficula auricularis, par suite d'un préjugé qui fait croire que les deux appendices cachés qu'il porte à l'extrémité de l'abdomen lui ser- vent à percer le tympan de l'oreille, tandis que ce ne sont que des armes défensives. (C. d'O.) AURICULARIA (auricula, petite oreille), moel. — Nom latin donné par M. de Blainville aux espèces du g. Peigne, ayant à la naissance de l'oreille de la valve droite une échancrure denticulée qui donne passage à un byssus. Voy. teigne. (C. d'O.) AURICULARIA. bot. ph. —Synonyme tfHedyotis. AURICULARIA (auricula, petite oreille), bot. cr. — Ce genre a été créé par Bulliard, auquel il donne les caractères sui- vants : « Les Auriculaires sont sessiles, et pour l'ordinaire membraneuses 5 elles nais- sent appliquées par tous les points de leur surface inférieure sur des troncs d'arbre ou sur la terre ; à mesure qu'elles se déve- loppent, elles se renversent, et c'est de leur surface supérieure seulement, deve- nue alors l'inférieure , qu'elles donnent leurs semences ; l'émission en est ordi- nairement lente et durable. » Persoon , Fries, etc., ont rangé les espèces qui com- posaient ce genre parmi les Thélépho- res, dont elles présentent les caractères. Bulliard est le premier auteur qui, dans V Au- ricularia phylacteris, a remarqué que les spores sont supportées par des bandes lé- AUR AUR 345 traspores. Ce genre a été rétabli par Fries : . syst myc, p. 535), mais avec de n uneauv caractères. L'hymen mm es! in- plissé irrégulièrement , d'une consis- gélatineuse , et supporté par un cha- peau (Tune structure différente, sec et co- riace. Nous n'avons en France qu'une cs- pèee de ce genre , qui est P Auricvlaria ntorica, dont on l'ait un Thclephora, un Phlchitt et même un Weruttits. On la rencontre très fréquemment sur les vieux troncs, où elle se fait remarquer par son chapeau coriace, élastique, villeux et mar- que es, et auquel nous avons donné le nom deBtngicule. J'oy. ce mot. Si nous reprenons actuellement les faits importants nouvellement introduits dans la ■cience, relativement aux Auricules, nous verrons que, d'après les observations de Van-Hasselt, de MM. Lesson, Quoy et Gai- mard, les animaux du Scarabe de Mont- fort, de VAuricula Midœ, et de quelques es de Conovulcs, ont tous deux tenta- cules sur la tète et les yeux placés à la par- -'éricurc et externe de la base de ces tentacules. Ces animaux, à l'exception de ceux des Conovulcs, respirent l'air en na- ture. Les observations de M. Lowe nous apprennent que très probablement les Pié- tins, VAuricula Myosotis, et les Cono- vules sont des Mollusques pectinibranches. Il résulte de ces faits, qu'il faut éliminer des Auriculcs de Lamarck : 1° les Bulimes j 2° l'Auricule de Dombcy qui est une Lim- née ; 3° le petit genre Ringicule, qui res- tera très probablement dans la famille des Auricules ; 4° enfin, mais avec moins de certitude, les Conovules et quelques autres espèces tant vivantes que fossiles, qui lient ce groupe aux Auricules véritables. Il res- terait donc, dans le genre ainsi réformé, les espèces terrestres à deux tentacules et qui respirent l'air en nature. Il faut ensuite estimer la valeur d'un caractère que nous n'avons pas encore mentionné. L'animal de la plus grande espèce d' Auricules, VAuri- cula Midœ, a le sommet de ses grands tentacules terminés de la même manière que ceux des Hélices, sans cependant avoir le point oculaire au sommet de ces tenta- cules. On peut croire, d'après l'analogie la mieux fondée, que VAuricula Judœ doit présenter la même disposition. Les Sca- rabcs, au contraire, ainsi que VAuricula Myosotis et les Conovules, portent sur la tête deux tentacules coniques et toujours pointus au sommet. Cette différence est- elle suffisante pour séparer ces animaux en deux genres particuliers? La réponse à cette question est tout entière dans l'observa- tion qu'il reste à faire sur l'anatomie in- terne des animaux dont il s'agit. Il faut sa- voir, en effet, si ces petites différences exté- rieures sont traduites en dedans par d'au- tres différences appréciables en d'autres parties de l'organisation. Caractères génériques. Animal ovale, rampant sur un pied assez large, semblable à celui des Hélices. Tête assez large et épaisse, portant une paire de tentacules, soit coniques et pointus, soit terminés par un globule pulpeux. Yeux sessiles placés à la partie postérieure et ex- terne de la base des tentacules. Respira- tion aérienne. Génération monoïque, comme celle des Hélices. Coquille ovale oblongue, quelquefois conoïde ; à ouverture entière, étroite, longitudinale; la columclle plisséc, et le bord droit épaissi, quelquefois ren- 348 AUR versé en dehors, souvent renflé dans son milieu. Les Auricules se distinguent assez fa- cilement de tous les autres genres con- nus ; ce sont en général des Coquilles épaisses et solides ; à spire courte et co- noïde , dont les tours sont nombreux et étroits. Plusieurs espèces sont singulière- ment comprimées et bordées de chaque côté de varices très plates, ce qui les a fait comparer aux Ranelles. Ces espèces se lient insensiblement aux autres Auricules , soit par des varices qui surviennent accidentel- lement dans quelques espèces, soit par une pression analogue, mais moins forte. Dans l'autre , l'ouverture est toujours longitudi- nale , bien plus haute que large ; elle est perpendiculaire, c'est-à-dire qu'elle ne s'in- cline point sur l'axe longitudinal. La colu- melle porte deux ou trois plis et quelquefois davantage, et le bord droit, épaissi à l'inté- rieur, est assez souvent denté en dedans et quelquefois seulement épaissi à la manière des Colombelles.Le nombre des espèces con- nues est actuellement assez considérable, surtout si l'on y joint celles qui sont fossi- les. Ces dernières n'appartiennent pas d'une manière exclusive aux terrains ter- tiaires , comme on Ta cru pendant long- temps ; on en trouve aussi un assez bon nombre dans les terrains crétacés, et parmi elles doit se trouver le Cassis avellana de M. Brongniart, que ce naturaliste, trom- pé par une cassure, a fait représenter avec un canal ascendant qui n'exista jamais que sous le crayon de son dessinateur. On sait actuellement , par les obser- vations des voyageurs dont nous avons parlé dans cet article , que les Auricules sont des animaux dont les mœurs se rap- prochent beaucoup de celles des Hélices : cependant les espèces terrestres ne s'éloi- gnent jamais beaucoup de la mer; il semble qu'elles ne puissent se passer de son in- fluence , et plusieurs vivent sur les plantes des rivages; quelques autres s'éloignent davantage, se creusent au pied des ar- bres des retraites assez profondes , où elles se tiennent ensevelies pendant la mauvaise saison. Elles aiment les lieux hu- mides , et la pluie les engage à sortir pour aller paître les feuilles des plantes dont elles se nourrissent. (Desh j AUR AURICULES. Auriculœ {auricula , petite oreille ). moll. — M. de Férussac , dans ses Tableaux systématiques des Mollusques, ainsi qu'à la fin de son Pro- drome sur les Hélices , a donné ce nom à une famille qui rassemble les six g. suivants: Carychie de Muller ; Scarabe de Montfort ; les Auricules aquatiques de Lamarck; lesPy- ramidelles, les Tornatelles, et enfin le g. Piétin d'Adanson. D'après ce que nous avons dit dans l'histoire du genre Auricule, auquel nous renvoyons , on voit déjà que cette fa- mille ne peut être maintenue qu'après avoir subi des modifications. Les genres Carychie, Scarabe et Auricule doivent être réunis jus- qu'à nouvelles observations. Les genres Pyramidelle et Tornatelle doivent en être retranchés pour toujours, et au genre Piétin, il faut ajouter notre petit genre Ringicule , et y introduire aussi probablement le genre Conovule de Lamarck. Ainsi réformée, cette famille des Auricules nous semble néces- saire, et nous l'avons adoptée depuis long- temps dans notre classification jointe à l'article Mollusque de l'Encyclopédie. S) maintenant nous cherchons les rapports naturels de cette famille, il nous semble qu'elle ne doit pas être très éloignée de celle des Hélices, servant en quelque sorte de passage entre les Pulmonés et les Pectini- branches. Nous ne pensons pas qu'on puisse en approcher le genre Cyclostome , comme Lamarck l'a fait dans ses différents ouvra- ges. (Desh.) * AURICULES (auricula, petite oreil- le), bot. cr. — Dans la sous-tribu des Subu- lées de la famille des Hépatiques, les feuilles sont diversement conformées et repliées vers le dessous de la tige. La portion repliée de la feuille prend le nom de lobule dans le genre Lejeunia, et celui d' Auricule dans le genre Frullania.Oi\ peut prendre une juste idée de ce repli, en observant \eJubula Ta* marisci (Jungermannia, L. ), espèce de nos contrées la plus commune sur l'écorce des arbres. Cette forme elle-même , d'ail- leurs fort variable dans certaines limites, mais constante pour chaque espèce, est sou- vent d'un grand secours pour la distinction des espèces entre elles. (C. M.) AURICULITE ( auricula , petite oreille), moix. — D'après Bosc, on don- nerait ce nom à une espèce fossile de AUR AUR 349 Crvphée, mais il n'indique pas laquelle. (Dl.SH.) Al'RIRES. Auridcs. min. — M. ren- dant nomme ainsi une famille de minéraux qui comprend l'Or et ses combinaisons. (C. d'O.) AURIFÈRE. A urifera. moix. —Nom ilonno par M. de r.lainville, au genre Brante d'Oken. Voyez brante. *Al Kll OKMFS (aitn's, oreille ; for- ma , terme), mou.. — Latreille , dans ses ramilles naturelles, a cherché à réformer la famille des Macrostomcs de Lamarck. Il a retiré de cette famille le genre Sigaret, et à cause de ce changement, s'est cru auto- risé à changer son nom. Il lui a donné celui- ci en y conservant les trois genres Halio- tide , Stomate, Stomatelle. Il la place en te* te doses Mollusques scutibranches. Nous verrons à l'article mollusques , si ces rap- ports doivent être maintenus ; si une fa- mille composée de ces genres doit être conservée, elle doit conserver aussi le nom que Lamarck lui imposa le premier. Voy. MACROSTOME. (DeSH.) * AL'RÏGÈXE. Aurigena (oûpa et de f evrM qui engendre le vent), ins. — Genre de Tordre des Coléoptères pentamères, famille des Stcrnoxes , tribu des Buprestides, éta- bli par MM. Gory et Dclaporte , dans leur Iconographie de cette tribu. Ce genre a pour type le Buprestis lugu- Iris de Fabricius qui se trouve en Autriche, et que M. Dejean , dans son dernier Catalo- gue, rapporte au g. Perotes de Mégerle. M. Spinola (Ann. de la Soc. eut. de Fr.} t. VI, p. 111) le place également dans le même g. Cette espèce appartenait auparavant à une division du g. Latipalpis de M. Solier. (D.) AURCNIA , Desv. (Aurum, or; allu- sion à la couleur des fleurs), bot. ru. — section duc. Al//ssum,de la famille des Cru- dfères. Les caractères distinctifs en sont : Pétales d'un jaune vif, à lame bilobée ou bifide ; filets tous calleux antérieurement (peu au-dessus de leur base); callosités ob- tuses, dentiformes, horizontales, appliquées sur l'ovaire ; ovaire à loges 2-à 6-ovulées. Silicule à valves plus ou moins bombées (Spach, Hist. des Plant, phan., t. VI, p. î.'esp. la plus notable de ce sous-genre est \\4lyssum taxatile L., fréquemment cultivée comme plante de parterre, sous le nom de Corbeille d'or. (Sr.) AU1UO, AURO. bot. th.— Noms vul- gaires de XAlriplex Halimus. Voyez ARROCHE. AUIUOL, AURTON, AURIOU. ois. porss. — Noms vulgaires du Loriot com- mun, Oriolus Gallmlal,. Voy. ce mot. On donne aussi ce nom au Maquereau , Scomber Scomher L., sur quelques points de nos côtes. (C. d'O.) AUIUOLE. bot. th. — Synonyme de Lauréole. Voyez ce mot. AURIOIV. ois. poiss. — Voyez auriol. AURIOU. ois. poiss. — Voyez auriol. AUIUSCALPE. Auriscalpinm {au- riscalpium , cure - oreille ). voix. — Mégerle ne connaissant pas sans doute le genre Anatine de Lamarck Ta reproduit dans sa classification des Bivalves sous le nom (VAuriscalpium, qui fait double em- ploi et qui ne peut être adopté. Voy. ana- tine. (Desh.) AURO. bot. th. — Voyez aurio. AUROCHS ( Bœuf sauvage de la Li- thuanie; Auer des Allemands; Zuhr des Polonais ; Urus des classificateurs moder- nes), mam. — Comme l'histoire de l'Aurochs se trouve nécessairement comprise, en par- tie dans l'histoire du genre, en partie dans celle du sous -genre auquel appartient ce ruminant , nous renverrons , pour tout ce qui concerne son organisation et ses mœurs, aux articles boeuf et bison, et nous nous bornerons ici à présenter quelques remar- ques sur les deux noms français et latin qu'il porte dans les ouvrages d'histoire na- turelle. Aurochs est une altération de l'allemand Auerochs ( Bœuf Auer ) ; Urus est le nom donné par J. César , et après lui par plusieurs écrivains des premiers siècles de notre ère , à un Bœuf sauvage des forêts de la Germanie. En voyant ces deux noms employés comme synonymes , on s'attend sans doute à trouver, dans ce que les an- ciens nous ont dit de leur Urus , quelques traits qui appartiennent à l'Auro»hs et ne puissent appartenir qu'à lui ou à une espèce très voisine; tel n'est pas le cas, cependant, comme on pourra le reconnaître en compa- rant les deux passages suivants: « La troisième sorte d'animaux propre* 350 AUR AUR à ïa forêt Hercynienne, dit César dans ses Commentaires (liv. V, ch. 28), est celle qu'on désigne sous le nom d'Unis. Cet ani- mal est d'une taille peu inférieure à celle de l'Éléphant. Son port, sa couleur et ses formes sont celles de notre Taureau. C'est un animal d'une grande vitesse à la course, d'une grande force, et qui n'hésite pas à at- taquer tout homme ou toute bête qui se présente devant ses yeux. On prend les Urus dans des fosses habilement préparées , et leur chasse, qui est très propre à endurcir les hommes à la fatigue, est pour la jeu- nesse de ce pays un exercice favori. Ceux qui ont tué plusieurs Urus et peuvent en mon- trer les cornes qu'ils conservent comme des témoignages de leur valeur , s'atti- rent de grands éloges. On peut prendre, comme il a été dit, des Urus vivants; mais on ne parvient pas à les habituer à la Yue de l'homme , à les apprivoiser , même quand ils sont pris tout jeunes. Les cornes de ces animaux , par leur grandeur, par leur forme et par tout leur aspect extérieur diffèrent beaucoup des cornes de nos Bœufs. Elles sont très recherchées par les habitants, qui en garnissent le bord en ar- gent et s'en servent , comme de coupes , dans leurs festins. » Le second passage que nous voulons rapprocher du premier sera emprunté au Règ?ic animal de Cuvier. « L'Aurochs , dit ce célèbre naturaliste, passe d'ordinaire, mais à tort, pour la souche sauvage de nos bêtes à cornes. Il s'en distingue par son front bombé , plus large que haut , par l'attache de ses cornes au-dessous de la crête occipitale , par la hauteur de ses jambes , par une paire de côtes de plus, par une sorte de laine cré- pue qui couvre la tête et le cou du mâle, et lui forme une barbe courte sous la gorge , par sa voix grognante.... » Les signes qui viennent d'être énumérés dans cette courte description sont, comme on le Yoit, tous, à l'exception d'un seul (la différence dans le nombre des côtes), des signes extérieurs et qui s'offrent pour ainsi dire d'eux-mêmes à l'observation. Quelques uns, tels que la crinière , la barbe , sont de nature à frapper nécessairement tout homme qui verra pour la première fois un Aurochs. Cet homme remarquera encore, sans doute, l'énorme développement des épaules, la petitesse comparative de la croupe, la brièveté de la queue, et, quand il voudra faire connaître l'animal , il ne manquera pas d'insister sur plusieurs de ces particularités. Or, comme on n'en peut pas citer une seule qui soit mentionnée dans tout ce que les anciens nous ont dit de VU rus, il en faut conclure, ou que leur Urus était un être imaginaire, ou que c'é- tait une espèce très différente de l'Aurochs. Remarquons bien que les seules différences qu'ils signalent entre ce Bœuf et la race do- mestique italienne , ce sont la taille élevée de l'animal , la grandeur et la forme de ses cornes ; mais supposons qu'un bœuf de la campagne de Rome, ou des steppes de la Hongrie se trouve transporté dans une fo- rêt de la Bretagne, les paysans du voisinage pourront en dire précisément tout ce que les anciens latins nous disent de leur Urus; or, la race bovine en Italie, à l'époque où César écrivait , ne ressemblait guère plus à la race que nous trouvons aujourd'hui dans ce pays , que n'y ressemble la race bre- tonne. Ainsi, soit qu'on voie dans les Urus des forêts de la Germanie des Bœufs ancien- nement domestiques, puis repassés à l'état sauvage (comme il est arrivé en plusieurs endroits, dans les temps historiques, et no- tamment dans les régions tropicales du Nouveau-Monde) , soit qu'on les considère comme appartenant à la souche sauvage de notre bétail domestique , il n'y a ni dans l'une ni dans l'autre de ces opinions, dont la dernière a pour elle l'autorité de notre illustre Cuvier, rien qui soit en désaccord avec les témoignages des anciens ; au con- traire , dans ces témoignages , il n'y a rien qui puisse servir à établir l'identité de l'Aurochs et de VUrus. Comment se fait-il donc que les zoolo- gistes systématiques aient appliqué ce nom (TUrus à une espèce à laquelle il paraît si peu convenir? Disons-le pour leur justifi- cation , ce ne sont pas eux qui ont eu l'idée de cette application 5 ils l'ont trouvée déjà faite par des écrivains qui n'étaient nulle- ment naturalistes ; mais ils ont eu le tort, après l'avoir adoptée sans réflexion , dé la défendre par des sophismes. Voici à-peu- près comme ils ont raisonné : « César ne dit pas avoir vu VUrust ou AUR plutôt il avoue implicitement qu'il ne Ta pas vu, car tout en affirmant que ranimai De \it point en captivité, il lui donne pour patrie un pays dont il a à peine entrevu la frontière. Les autres écrivains n'ajoutent aucun trait à la description qu'il nous a donnée, ils n'en précisent aucun; ils ont donc, comme lui , parlé sur de simples ouï- diro: ainsi, il n'y a aucun fond à faire sur les détails qui nous ont été transmis, et tout ce qu'on peut conclure des divers pas- - où se trouve le nom de VUrus, c'est qu'au commencement de notre ère , il existai! , dans les forets de la Germanie, un Bœuf sauvage qu'on désignait sous ce nom. «i Maintenant si l'on considère que, dans cette forêt Hercynienne, patrie de V Unis au temps de César, existe aujourd'hui une espèce de Bœufs sauvages, l'Aurochs, et que cette espèce est la seule qu'on y trouve, ne sera-t-on point porté à conclure que les deux noms désignent un seul et même animal ? ■ La comparaison môme de ces deux noms conduit à une conclusion toute sem- blable; car, évidemment, les mots Ai/cr et / rus dérivent d'une même racine, ou plu- tôt c'est le même mot sous deux formes différentes.)) Nous admettrons que les mots Aucr et Irus dérivent d'une même racine; mais on nous accordera aussi la communauté d'o- rigine des trois mots Vulpes (1), Wolf($), Jf'/tclj> (3), et nous ne nous croirons pas pour cela en droit d'en conclure qu'ils désignent une même espèce. Si l'argument puisé dans les considéra- tions étymologiques est absolument sans valeur, on va voir que l'autre n'a pas plus de poids. Les écrivains anciens, en effet, ne nous donnent pas VUrus comme le seul Bœuf i-fc des forêts de la Germanie ; au con- traire , ils indiquent sous le nom de Bison une deuxième espèce qui est certainement notre Aurochs. A la vérité, ils auraient pu parler du même animal sous deux noms différents, ce qui leur est arrivé plusieurs mais il est difficile de supposer que ce soit ici le cas , quand nous voyons un flj f'ulpt, . en laiio, B«!tiard. j») tr>if, «■.. allemand c. en anglais, Loup. W "*•<(>. ra anglais, jeune chien. AUR 51 poète latin parler dans un même vers de VUrus et du Bison comme ayant paru l'un et l'autre dans les jeux du cirque. De ce qu'il n'existe aujourd'hui dans l'ancienne forêt Hercynienne qu'une seule espèce de Bœufs sauvages, conclure, contra le témoignage formel des anciens, qu'il n'en existait pas dans les mêmes lieux une se- conde, il y a deux mille ans, c'est procé- der bien hardiment. En raisonnant de la sorte, si l'espèce de l'Aurochs, aujour- d'hui réduite à un très petit nombre d'in- dividus et dont la destruction complète est sans doute très prochaine , s'était éteinte il y a trois siècles, on n'hésiterait pas à affir- mer qu'aucune espèce du genre Bœuf n'a existé depuis les temps historiques à l'état sauvage dans les forêts de l'Europe. D'après ce qui vient d'être dit , on voit que pour désigner l'Aurochs dans la no- menclature latine, les classiûcateurs avaient à choisir entre deux noms donnés par les anciens à des Bœufs sauvages, l'un dont l'application était parfaitement légitime, et ne pouvait entraîner aucune confusion , l'autre dont l'acception était au moins douteuse ; c'est ce dernier qu'ils ont pré- féré : évidemment ils ont eu tort; mais, leur erreur, une fois reconnue, convient-il de la réparer? non, sans doute ; le remède serait pire que le mal. Si l'on en était aujourd'hui à créer pour la zoologie une nomenclature latine, on pour- rait, on devrait peut-être s'attacher à n'y pas faire entrer un seul nom, avant de s'être bien assuré qu'on ne le détournait point de la signification qu'il avait anciennement. Pour cet examen préalable , on trouverait sans doute de grands secours dans les re- cherches de certains naturalistes qui unis- saient à une parfaite connaissance des faits et à beaucoup de sagacité une très vaste érudition; mais quoique ces savants aient pu faire, le travail n'est pas terminé, et ceux qui s'occuperont de le poursuivre rencontreront de grands obstacles ; souvent il leur arrivera de ne recueillir aucun fruit de leurs recherches. Il n'est pas rare en effet, comme nous le faisions remarquer plus haut, de trouver dans les écrits des anciens le même animal désigné par plusieurs noms différents, sui- vant les pays dans lesquels il a été observé, 352 AUR AUR et c'est déjà là une cause de confusion; mais ce qui est au moins aussi commun, et beaucoup plus fâcheux , c'est l'applica- tion d'un même nom à la désignation de plusieurs espèces distinctes. Constater ce double emploi du mot est chose difficile à cause de la brièveté des indications qui d'ordinaire s'y rattachent. Quand par ha- sard on trouve des descriptions, elles sont toujours incomplètes, et, quand l'auteur n'a pas parlé de visu , elles sont presque né- cessairement inexactes. Ce n'est pas tout encore; souvent les écrits originaux ont été perdus, et nous n'obtenons les renseigne- ments qu'ils contenaient que par l'inter- médiaire des compilateurs. Or ceux-ci ne se sont pas toujours contentés de transcrire, à la suite les unes des autres, les diverses don- nées qui se rattachaient à un nom commun; quelquefois ils les ont combinées pour en faire un seul anima! ; alors la difficulté est vraiment inextricable. Supposons cependant tous ces obstacles surmontés, et voyons quelle sera, relative- ment à la nomenclature, l'importance d'un résultat si péniblement obtenu ; très peu de chose, en vérité. Pour les Mammifères, par exemple, si nous passons en revue les noms qui nous ont été transmis par les anciens, nous voyons qu'il y en avait bien trente à peu près dont l'application n'était pas dou- teuse; eh! bien, toutes les recherches des savants n'ont guère abouti qu'à augmenter ce nombre d'une vingtaine. Admettons que les recherches futures l'augmentent encore d'autant, ce seront soixante-dix noms qu'on aurait pu employer sans scrupule dans la nomenclature zoologique. Tous les autres noms anciens d'ailleurs en auraient dû sHre bannis , comme propres à donner de fausses idées ; ainsi, pour le cas qui nous occupe, le mot Bison serait appliqué à l'Aurochs et le mot Unis disparaîtrait, du moins comme nom d'une espèce aujourd'hui \ ivante. La même proscription s'étendrait au mot Bo7iasus , à moins qu'on ne l'appli- quât à l'Aurochs du Caucase , dans le cas où c'es recherches ultérieures prouveraient, ce qui est assez peu probable , qu'il dif- fère spécifiquement de l'Aurochs de Li- tbuanie. Certes, ce serait un assez mince avantage pour une nomenclature que d'être vraie sous le point de vue historique, et ce n'est pas là ce qu'on doit lui demander, mais en- fin ce serait un avantage réel. On pourrait donc s'étonner de voir que, dans les nom- breux systèmes de nomenclature qui ont été proposés depuis quelques années et qui menaceraient, si leurs auteurs jouissaient j d'assez de crédit pour se faire écouter , de j jeter la science dans une confusion com- I plètc, on n'ait jamais pensé à faire prévaloir S ce principe. C'est que pour en faire l'appli- j cation, il faudrait du travail , il faudrait des I connaissances que n'ont point les novateurs auxquels nous faisions allusion ; c'est qu'il est bien plus facile de forger, au moyen du Dictionnaire grec , cent noms nouveaux , plus ou moins sonores , plus ou moins si- gnificatifs, que de déterminer d'une ma- nière satisfaisante la véritable acception d'un nom ancien, restée douteuse jusqu'à ce jour. (Roue.) AUROIVE. bot. ph. — Voyez armoise. *AUROPOUI)RE. min. —Nom donné à un Aurure de palladium et d'argent, d'une couleur d'or sale , qui se trouve en petits grains cristallisés au Brésil, dans la capitai- nerie de Porper. Il est composé, suivant M. Berzélius, sur 100 parties, de 85,98 d'or; 9,85 de palladium ; et 4,17 d'argent. (Del.) AURORE, phys. — On nomme ainsi la lumière qui précède le lever du soleil. Le crépuscule du matin que parfois l'on confond avec l'Aurore n'est que la première lueur qui succède à la nuit et qui ne suffit point encore pour distinguer les objets. L'Aurore commence quand le crépuscule cesse, et lorsque chaque chose revêt la cou- | leur qui lui appartient. Le levant , qui n'of- i frait qu'une légère bande lumineuse, prend I une teinte orangée qui s'anime graduelle- I ment; les nuages se colorent des plus Yives nuances d'or et de pourpre , l'horizon de- vient tout resplendissant , et cet admirable spectacle n'est effacé que par la lueur du soleil. L'Aurore est un double phénomène de réfraction et de réflexion. La lumière du soleil, qui commence à paraître lorsque cet astre est encore à 18° au-dessous de l'hori- zon, nous est envoyée , non par transmis- sion directe , mais par réflexion sur les va- peurs atmosphériques , sur de petites mo- lécules solides qui y flottent et peut-être AUR MtteJ vur les atomes matériels réels de l'air lui-même [Herschel). Quelques physiciens considéreiil PAn- '•mie un phénomène à* diffraction dification qu'éprouve la lumière | - ce auprès des extrémités des corps), ils pensent expliquer ainsi plus facilement les ln",] ni éprouvera l'Aurore seulement l'état hygrométrique on ther- aétriquc de l'atmosphère, mais encore - de la contrée dans U direetiMii du soleil tarant, (a. ]i Ulioisi: BORÉALE, mktéor/— -ines du pôle, on ob- [uelques heures après le cou- cher du soleil, un météore lumineux, dont nous allons décrire les différentes phases. Il ^"annonce d'abord par une espèce de brouillard qui occupe la partie nord de l'ho- . en tirant un peu vers l'occident, et qui présente la figure d'un sesment de cercle dont l'horizon forme la corde. La partie vi- sible de la circonférence de ce brouillard parait bientôt bordée dune lueur blanchâ- tre , produisant un arc lumineux ou plu- sieurs arcs concentriques, séparés par des bandes obscures. Des jets et des rayons de lumière, dhersement colorés, s'élancent en- suite de l'arc, ou plutôt du segment nébu- leux où se forme toujours quelque brèche éclairée qui semble leur livrer passage. Quand le phénomène augmente et qu'il doit occuper une grande étendue , ses progrés se manifestent par un mouvement général, par une sorte de trouble dans toute la masse! Des brèches nombreuses se forment dans lare et dans le segment obscur, et dispa- ru a l'instant; des vibrations de lu- mière, des éclairs viennent frapper, comme par secousses, toutes les parties du météore. Enfin, lorsqu'il est arrivé à sa plus grande extension, on voit se former au zénith une couronne de feu, vers laquelle conver- gent une multitude de traits enflammés. C'est alors que le phénomène, dans toute sa magnificence, présente un spectacle admi- rable, tant par la variété des figures lumi- neuses qui se jouent de mille manières dans les hautes régions de l'atmosphère, que par la v,vacité et la richesse des couleurs dont aillent, il diminue ensuite par de- I -es jets lumineux et les vibrations se l renouvellent cependant encore de temos en | AIT Ci temps ; mais enfin le mouvement cesse • U lumière qui s'était étendue dans toutes 'les portions du ciel se resserre et se concentre vers la partie boréale; le segment obscur s'éclaircit, puis fini! par s'éteindre, tantôt subitement, tantôt avec lenteur, à moins qu'il ne se prolonge pour se confondre avec le crépuscule du matin. Telle est l'Aurore boréale dans tout son éclat: c'est ainsi que la voient les habitants de la Laponie, de la Norwège, de la Russie septentrionale, de la Sibérie; ceux du nord de l'Ecosse, de l'Islande, du Groenland, du Canada, des régions arctiques, en un mot ; mais, plus on s'éloigne du pôle, moins on en voit distinctement les diverses périodes. Elle ne parait généralement en France que comme une lumière plus ou moins écla- tante, peu élevée au-dessus de l'horùon. L'Aurore boréale n'avait point échappé aux observations des anciens. On rencontre, chez leurs historiens et chez leurs poètes, maintes descriptions qui ne permettent point d'en douter. Nous nous bornerons à nommer, après Tite-Live . Lucain , qui, dans les vers suivants, décrit ce phéno- mène avec une énergique précision : J-noia obscur» Tiderunt sidéra noete», Ard-oiemque Polum flaiumii, cœloqtle Tolaniei Obliquas per inane faces THiM. , JiT. 1.) Ces auteurs, toutefois, n'ont point eu en vue le phénomène lui- même : ils ne l'ont considéré que comme le présage de quelque événement considérable. Nous pourrions trouver plus de lumières à ce sujet chez les philosophes de Pano% quité, en général bons observateurs : mais il faut remarquer, qu'habitant des contrées méridionales , ils eurent peu d'occasions d'observer des Aurores boréales complètes. Aristote, cependant, en donna une descrip- tion satisfaisante; après lui, Senèque et Pline en parlèrent de manière à ne laisser aucun doute; plus tard encore, Julius Ob- sequens et Isidore de Séville en firent men- tion. En arrivant aux temps modernes, il nous serait facile d'augmenter la liste des auteurs qui ont parlé de l'Aurore boréale; mais laissant de côté ce luxe d'érudition, nous nous empresserons d'arriver à ceux qui ont observé ce phénomène en savants et non ooU AUR en diseurs de bonne aventure. Le premier I fut Gassendi , qui rendit compte d'une Aurore boréale observée par lui en Pro- vence, et vue, en même temps, dans toute la France , en Syrie , à Alep , c'est-à-dire dans une étendue de 700 lieues de l'ouest à l'est, et à douze degrés sud environ, de Paris. Depuis Gassendi les observations se mul- tiplièrent. On reconnut que ce météore n'é- tait point particulier au pôle nord ; que le pôle sud avait ses Aurores australes, moins souvent signalées , peut-être à cause du nombre moins considérable d'observateurs, mais n'en existant pas moins réellement (1). Avec les observations se multiplièrent les explications, les théories, sans que jus- qu'à présent la nature de l'Aurore boréale ait été parfaitement définie. Nous allons faire connaître les principales opinions émises. On crut d'abord que l'Aurore boréale était produite par des vapeurs et des exbalai- sons élevées dans la région moyenne de l'air. De leur mélange résultait une fermen- tation très vive , suivie de coruscations , de flammes et de détonations. Lemonnier et Muscbenbroëck furent partisans de cette opinion. Halley supposa que l'Aurore boréale est due à des tourbillons magnétiques traver- sant la terre du sud au nord, avec une ex- cessive vitesse, et pouvant devenir lumineux par eux-mêmes ou par leur contact avec les substances terrestres qu'ils rencontrent. Les tourbillons furent abandonnés, et Mai- ran vint à son tour (1733) proposer une nouvelle théorie. Partant du fait qu'il existe autour du so- leil une espèce de vapeur lumineuse d'une extrême ténuité, ce savant admit que l'Au- rore boréale n'est qu'une portion de cette va- peur, ou plutôt une portion de l'atmosphère solaire , que la terre rencontre sur sa route et emporte avec elle dans l'espace. Comme, d'après cette théorie, l'Aurore boréale a né- cessairement son siège dans notre atmos- phère, et comme néanmoins ce météore offre parfois une élévation de plus de 200 lieues, Mairan fut obligé de supposer à cette at- (i) Le météore dont nous psi Ions se présentant aux deux p«l«i, le nom d'Aurore poiaiie lui conviendrait mieux; enitie le premier a prévalu. AUR mosphère une hauteur incomparablement plus considérable que celle qu'on lui attri- bue communément. Cette objection n'échappa pofnt àEuler, qui, tout en repoussant la théorie de Mairan, en proposa lui-même une nouvelle. Suivant l'illustre géomètre , les rayons solaires , exerçant leur impulsion sur les particules de l'atmosphère, les chassent à une grande distance et les rendent lumineuses en se ré- fléchissant à leur surface. Étendant cette explication à la queue des Comètes et à la lumière zodiacale , il attribue leur appari- tion à une impulsion semblable, qui agit d'une part sur l'atmosphère des premières, et de l'autre, sur celle du soleil lui-même. Quelques physiciens attribuèrent l'Aurore boréale aux glaces dont les terres circumpo- laires sont couvertes. D'après eux, ces neiges et ces glaces , comme autant de miroirs, réfléchissent vers la surface des couches su- périeures de l'atmosphère, les rayons du soleil qui, dans ces climats, s'abaisse très peu au-dessous de l'horizon; et les molé- cules, dont ces couches sont composées, dé- terminant une seconde réflexion, les ren- voient vers la surface de la terre , et produi- sent ainsi les phénomènes de l'Aurore boréale. Un autre savant, l'abbé Hell, avança que l'Aurore boréale a son origine dans la ré- fraction des rayons du soleil ou de la lune , par notre atmosphère , et dans leur ré- flexion par des nuages lumineux, formés de particules glacées. Ce serait, d'après cet astronome, un météore semblable dxn.par^ hèlies ou parasélènes , produites par la réflexion des rayons du soleil ou de la lune sur des vapeurs congelées, suspendues dans l'atmosphère à différentes distances de la terre , et transportées par les vents comme de légers nuages. Au milieu de toutes ces explications, celle qu'avait présentée Mairan réunissait les plus nombreux suffrages ; elle était adoptée par les hommes les plus distin- gués de l'époque, quand, en 1740, Celsius et Niorter découvrirent que l'aiguille ai- mantée éprouve une agitation extraordinai- re, à l'apparition d'une Aurore; mais lorsque les propriétés de la lumière électrique furent connues, toutes les théories précédentes furent abandonnées ; Éberhart, professeur AUK à H.iii, et Paul Frisi, a pise , proposèrent d'expliquer V Aurore boréale par L'électri- cité, m s'appuyant sur les faits suivants: 1° l'électricité qui passe dans le vide s'y mon- tre sous les mêmes apparences lumineuses que celles qu'on observe dans l'Aurore bo- réale; 2° l'ail devenant moins dense à me- sure qu'il s'élève au dessus de la surface de la terre, les décharges électriques, dans les région supérieures, doivent présenter les mêmes apparences que dans des tubes rem- plis d'air plus ou moins raréfié. Ces idées furent adoptées par Canton , Beccaria, YVilke, Franklin, etc., qui y ap- portèrent néanmoins quelques modifica- tions. Il est à remarquer, du reste, que depuis cette époque, quelque éloignées de la vrai- semblance qu'aient été les hypothèses mises en avant, les auteurs ont toujours reconnu l'influence électrique; ainsi, à l'époque où le gaz inflammable ( hydrogène ) fut découvert, Tolia, tout en cherchant, par plusieurs expériences, à démontrer que ce gaz pouvait être la cause de l'Aurore bo- réale, ne proposa cette théorie que comme une supposition sans importance , et il ajouta même : « Je me repens déjà d'a- voir avancé , quoiqu'en passant seulement, quelques idées qui heurtent de front l'ortho- doxie électrique. « Malgré l'anathème que l'auteur lui-même avait jeté sur sa théorie, elle fut reprise par Patrin, bien qu'elle ne puisse soutenir l'é- preuve de l'expérience ; et, en effet, l'hydro- gène ne pouvant s'allumer sans le concours de l'oxygène, comment sa combustion au- rait-elle lieu au siège de l'Aurore boréale , c'est-à-dire dans ces hautes régions de l'at- mosphère, où la raréfaction est arrivée à «m point extrême; et à plus forte raison, Hors de l'atmosphère , si l'on admet que ( est là que se produit le météore ? Dans les dernières années du siècle der- i icr, le physicien anglaisDalton présentais idées suivantes sur le phénomène qui fait le njet de cet article : « il se passe, dit-il, à 150 milles d'élévation de la surface de la terre, 'levant au-dessus de notre planète, on rouve d'abord la région des nuages, puis 'elle des météores , tels que les étoiles fi- lantes, les globes de feu, etc. ; au-delà on ren- contre la région de l'Aurore boréale, dont la AUR 355 grande élévation se déduit de sa lumière ex- tivmement affaiblie qui peut s'étendre sur une moitié de l'hémisphère. Dalton appelle encore à son aide les effets électriques lumineux produits dans l'air plus ou moins mréfié ; il attribue , en outre , une origine ferrugineuse aux rayons du météore , en raison des propriétés magnétiques du fer, etc. » Au commencement de ce siècle, le profes- seur Libes présenta une nouvelle théorie qui, au premier coup-d'œil, semble satisfai- sante. D'après ce savant, la production du gaz hydrogène étant presque nulle aux. pôles, le fluide électrique, qui reflue de l'é- quatcur, n'y rencontre qu'un simple mé- lange d'oxygène et d'azote, dont il déter- mine la combinaison. Cette combinaison se manifeste par des vapeurs rutilantes d'a- cide nitreux (hypo-azotique) , qui consti- tuent le phénomène de l'Aurore boréale. Si ce phénomène, ajoute l'auteur, n'a pas lieu dans les zones tempérées, cela tient à ce que, dans cette atmosphère fortement échauffée, il se trouve toujours un mélange de gaz hy- drogène et de gaz oxygène , que l'étincelle électrique enflamme de préférence, en pro- duisant, en même temps que la forma- tion d'une certaine quantité d'eau , les phénomènes des éclairs et de la foudre. Cette théorie , plus ingénieuse que solidot donne lieu à la même objection que celle de Volta. Il nous reste encore à exposer la théorie de M. Biot. Dans un voyage qu'il fit, en 1817, aux îles Shetland , l'illustre physicien ayant eu l'occasion devoir souvent et d'étudier les Aurores boréales, proposa l'explication sui- vante : « Pour s'assurer, dit-il, si le phénomène des Aurores existe dans notre atmosphère ou au dehors, il suffit de voir s'il a des re- lations quelconques avec le mouvement diurne de la terre: or, toutes les observations faites jusqu'ici, et qui ont été constatées aux îles Shetland , prouvent que les arcs et les couronnes ne participent en rien au mouvement apparent des astres d'orient en occident; dès lors ce phénomène est pu« rement atmosphérique. » Ce principe établi , M. Biot fait remar- quer que l'Aurore boréale est en résumé composée de véritables nuées, venant ordi- 356 AUR AUR nairement du nord, et formées d'éléments extrêmement ténus et lumineux , flottants dans les airs ; que ces nuées forment sou- vent des colonnes qui prennent la direction de l'aiguille aimantée. Or, quelle est la na- ture de ces éléments ? L'auteur résout ainsi la question : « Parmi les substances terreuses , nous ne connaissons jusqu'à présent que les mé- taux dont les particules soient susceptibles de magnétisme ; encore cette propriété est- elle particulière à quelques-uns d'entre eux. Il est donc vraisemblable que les élé- ments en question sont, au moins en grande partie, composés de particules métalliques réduites à une ténuité extrême ; mais de là résulte aussitôt une autre conséquence. On sait que tous les métaux connus sont d'ex- cellents conducteurs du fluide électrique ; or , les diverses couches qui composent l'atmosphère sont habituellement chargées de quantités très inégales d'électricité... Si donc des colonnes , composées en partie d'éléments métalliques , se trouvent sus- pendues verticalement dans l'atmosphère , comme le sont les colonnes de l'Aurore bo- réale, lorsqu'elles flottent au-dessus des ré- gions les plus voisines du pôle, l'électricité des couches d'air situées au sommet et au bas des colonnes , trouvera en elle autant de conducteurs plus ou moins parfaits ; et , si la tendance de cette électricité, pour se répandre uniformément , surpasse la ré- sistance que l'imperfection des colonnes conductrices lui oppose, elle s'écoulera le long de ces colonnes en illuminant sa route, comme nous voyons que cela arrive , en gé- néral, avec des conducteurs discontinus...» Après cette explication fort ingénieuse, sans aucun doute, il restait à démontrer comment des nuages composés de parti- cules métalliques se forment dans le voi- sinage des pôles plutôt que partout ailleurs, pour se répandre de là dans le reste de l'at- mosphère ; il fallait aussi expliquer ces ef- fets , véritables phénomènes d'inflamma- tion, dans ces nuages phosphorescents qui, se détachant du nuage lumineux principal, lancent par intervalle des jets de lumière. Ces nouvelles questions furent abordées par M. Biot de la manière suivante : « Le pôle magnétique est évidemment le point de départ des colonnes lumineuses ; dès-l9rs, les parties extrêmement déliées qui composent ces colonnes , et la nue lu- mineuse qui leur donne naissance, doivent sortir de la terre en ce point ou en quelques autres peu éloignés. Or, les contrées sep- tentrionales ont été , dans tous les temps, comme elles le sont aujourd'hui, exposées à de violentes éruptions volcaniques. Plu- sieurs des volcans voisins du pôle sont en activité autour de la zone où se trouve le pôle magnétique. Je citerai particulièrement les volcans des îles Aleuticnncs, de l'Is- lande et du Kamschalka. Ces éruptions sont toujours accompagnées de phénomènes électriques ; la foudre sillonne sans cesse les tourbillons de vapeurs et les déjections pulvérulentes qui sortent des cratères. Ces colonnes , ces tourbillons de poussière vol- canique , chargés d'électricité , sont trans- portés, comme on sait, à des distances considérables, et abandonnent à l'air, dans leur trajet, toute l'électricité dont ils étaient imprégnés en sortant du cratère. « Ces éruptions si vastes, ajoute l'auteur, partant d'abimes si profonds qu'ils sem- blent communiquer entre eux par dessous la croûte solide du globe, d'un bout à l'au- tre de la terre, ne doivent-elles pas, lors- qu'elles durent quelque temps, exciter, au- dessus du gouffre dont elles sortent , de violents courants d'air et de véritables vents ascendants qui emportent les poussières volcaniques jusqu'à des élévations bien su- périeures aux nuages ordinaires ? D'un autre côté, l'on sait, au rapport des voya- geurs qui ont visité l'Islande, qu'on voit quelquefois au-dessus de File, pendant les éruptions volcaniques , un brouillard , ou pour mieux dire , des nuages de nature sul- fureuse et métallique , qui irritent dou- loureusement les yeux, la bouche et les narines. Au surplus, l'existence d'un sem- blable brouillard , composé de matières sèches et répandant une odeur fétide et sulfureuse, fut constatée en 1783 ; toute l'Eu- rope en fut alors couverte, et les voyageurs le rencontrèrent, au sommet des Alpes, sur la Méditerranée et sur l'Océan atlantique, à plus de cent lieues des côtes. Le journal de physique (1784) rend également compte d'un brouillard sec, possédant la propriété lumi- neuse dont sont douées les nues qui com- posent l'Aurore boréale. » AUR F.n conséquence de la nature combustible qu'il accorde à ces nuées, M. Biot pense que des décharges électriques répétées peinent les enflammer. i a habile physicien , M. Becquerel , à qui l'un doit une histoire complète des phé- nomènes électrique et magnétique, a détruit la théorie de M. Biot, en démontrant que, dans Pétai actuel de nos connaissances géo- logiques, on ne peut admettre, dans les matières vomies par les volcans, et par Conséquent, dans les nuages volcaniques, aucune parcelle métallique, mais seulement des matières vitreuses, des silicates et au- tres composés, entièrement dépourvus de conductibilité. Quoiqu'il en soit des théories, r Aurore boréale parait intimement liée au magné- tisme terrestre; le sommet de Tare lumi- neux est toujours situé dans le plan du méridien magnétique du lieu de l'observa- tion; le centre de la couronne suit le pro- longement de la boussole d'inclinaison, ou d'un aimant suspendu en son centre de gravité, quand il atteint sa position d'équi- libre; enfin, l'Aurore boréale occasionne des variations irrégulières dans l'inclinai- son et la déclinaison de l'aiguille aimantée. M. Arago a remarqué qu'à Paris, dès le matin du jour où une Aurore boréale doit se montrer, l'aiguille de déclinaison dévie vers l'occident; le soir, au contraire, elle dévie à l'orient; cette déviation va quelque- fois jusqu'à un quart de degré. Des obser- vations analogues ont été faites dans tous les observatoires de l'Europe. Il est donc facile de prédire, dans un point quelconque de notre hémisphère, l'apparition d'une Au- rore boréale. Le même savant a voulu re- connaître si les Aurores australes exercent quelque influence sur l'aiguille aimantée à Paris; mais il est arrivé que toutes les fois qu'une Aurore australe a été observée , elle a coïncidé avec une Aurore boréale : doit-on en conclure que cette coïncidence est une des lois du phénomène? Les rapports que nous venons d'indiquer entre le magnétisme terrestre et l'Aurore polaire , sont jusqu'à ce jour les seules don- nées certaines qui puissent servir de point de départ , pour la recherche des causes de ce météore. Se produit-il dans les limites de notre atmosphère ou au-delà? Les obser- AUR 357 valions, et par conséquent les opinions, se contredisent. Si Ton en croit les récits des habitants des régions du nord, des îles Shetland, par exemple, l'Aurore boréale est toujours accompagnée d'un bruissement bien sensible, analogue à celui que produit une succession d'étincelles électriques. Ce fait, s'il est vrai, ne semble point indiquer une très grande élévation. Des mesures d'an- gle , prises de deux lieux différents sur la même Aurore boréale, pendant l'expédition du capitaine Franklin au pôle nord, ne donnèrent que trois ou quatre lieues d'élé- vation à sa couronne. D'un autre côté, M. Dalton, dont nous avons rapporté plus haut les opinions , calcula qu'une Aurore boréale, aperçue et mesurée le 29 mars 1826, à Manchester, à Edimbourg, et dans d'au- tres localités , devait être élevée à quarante lieues au-dessus de la terre. Les expériences de plusieurs physiciens, et, entre autres, de MM. Harris etBecquercI, tendent à prouver qu'un corps électrisé , placé dans le vide , loin de tout corps capa- ble d'exercer sur lui une action par in- fluence , conserve indéfiniment son électri- cité sur sa surface ; mais que si les corps sont placés à une distance telle que l'action par influence puisse avoir lieu, l'électricité franchit l'espace vide. Si donc, l'électricité atmosphérique intervient dans le phéno- mène des Aurores boréales, il faut qu'el- les aient lieu dans des portions de l'at- mosphère où l'air n'est point dans un grand état de raréfaction; mais comment expliquer alors ces couleurs si variées des rayons lumineux, qui ont tant de ressem- blance avec celles des décharges électriques dans le vide , ou dans l'air plus ou moins raréfié? On voit, d'après tout ce qui précède, qu'une explication complète de l'Aurore boréale a échappé jusqu'ici aux investiga- tions de la science. Il faut donc multiplier et rendre plus précises les observations sur ce météore et le magnétisme terrestre ; peut-être ainsi parviendra- 1- on à recon- naître le lien caché qui semble réunir ces deux grands faits. (A. DUTOKCHEL.) AURUM. min. — Voyez or. *AURURES. mik. — Genre formé de l'alliage ou de la combinaison de l'Or avec 358 AUS AUT d'autres métaux, à l'égard desquels il sem- ble jouer le rôle d'élément électro-négatif. Ces mélanges ou ces combinaisons ont pour caractères communs d'être attaquables par l'eau régale, et de donner ainsi une so- lution qui précipite en pourpre par le Pro- tocblorure d'étain. Les seules qu'on con- naisse sont d'un jaune d'or pâle, et elles sont solubles dans l'eau régale avec préci- pité immédiat de Chlorure d'argent. Ce sont : 1° l'Aurure d'argent, ou l'Electrum (syn. Or argentifère) ; et 2° l'Aurure de palladium e\ d'argent , ou l'Auropoudre {Or palladifère et argentifère). Voy. or. (Del.) AUSERDA. bot. ph. — Nom vulgaire de la Luzerne, dans le Roussillon. (C. d'O.) * AUSTRAL ASIE. Australasia. ois. — Genre formé par M. Lesson (Tr.d'Orn.), dans la famille des Perroquets, et syno- nyme du genre Trichoglossc de Vig. et Hors , qui lui est antérieur. Voy. tricho- GLOSSE. (LAFR.) *AUSTRALASIE]YNES (Australasie). arach. — M. Walckenaër {Ins. apt., Sui- tes à Bitffon) applique cette dénomination à deux petites subdivisions de son genre At- tus, comprenant les espèces de ce genre qui habitent les différentes îles de l'Océa- nie et la Nouvelle-Hollande. (Bl.) AUSTRALICA (suivant l'auteur, ce mot veut dire originaire de l' Australasie). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi par M. Chevrolat, aux dépens des Chrysomèlcs, dont il se distingue par ses antennes un peu plus courtes , épaisses ( les 6 derniers arti- cles renflés); par son corselet, non rebordé et non sillonné sur les côtés ; par l'écusson plus régulièrement arrondi en arrière 5 enfin , par le dernier article des palpes maxillaires en forme de coupe, aplati, tronqué et creusé sur la troncature. M. De- jean, qui a adopté ce g. dans son dernier Catalogue, y rapporte 5 espèces, dont 3 seu- lement sont des Australien pour M. Che- vrolat : ce sont les A. ruficeps, Mac-Leay; Zitura, id., et Curtisii, Kirby, que M. De- jean nomme Pulchclla. Toutes trois sont de la Nouvelle-Hollande. (D. et C.) * AUSTRALIE A, Gaudich.(/,i Freycin. Voy. Bot., p. 505). kot. ru. — Genre in- complètement connu, fondé sur V (Jrtica pusilla Poir. M. Gaudichaud lui assigne les caractères suivants : Involucre presque nul. Fleurs axillaires : les mâles au nombre de 1 ou 2 , les femelles au nombre de 1 à 3 (à chaque aisselle). Tiges filiformes, ram- pantes, rameuses. Feuilles alternes. (Sp.) AUSTRALTTE. min. — Sable grisâ- tre, trouvé à Sidney-Cove, en Australie, et dans lequel on avait cru reconnaître une substance terreuse d'une nature particu- lière, que de nouvelles analyses ont prouvé n'être pas exacte. (Del.) *AUTALIA(étymologie incertaine), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Brachélytres, tribu des Aléocha- rides, fondé par Leach, et adopté par MM. Mannerheim, Dejean, Lacordaire et Erich- son. Yoici comment ce dernier, dont nous suivons ici la méthode , comme la plus récente et la plus complète sur cette fa- mille, caractérise le g. dont il s'agit {Gê- nera et Species Staphylinorum, p. 48) : Mâchoires à lobe intérieur mutique, bordé intérieurement de petites épines. Languette allongée, garnie de deux franges dont l'in- terne est très courte et l'externe linéaire ; paraglosses petites , étroites , acuminées. Palpes labiaux de deux articles. Tarses des pattes postérieures seuls de 5 articles, dont les quatre premiers égaux entre eux ; tarses des autres pattes composés seulement de 4 articles. Les Autalies sont des Insectes très petits, qui ont le faciès de quelques Psélaphiens , suivant M. Lacordaire, et qui vivent dans les Bolets et autres végétaux en décomposi- tion. Selon M. Erichson, ils se rapprochent des Fulagria par leurs paraglosses acumi- nées, et s'en éloignent par leur menton profondément échancré et leur languette al- longée et quadrifide. Cet auteur n'en décrit que deux espèces : VA. impressa {Aleoch. idem Gravenh.), et VA. rivularis {Al- eoch. id. Gravenh.), toutes deux d'Europe. Mais M. Shuckard {Eléments of British entomology , etc., pag. 14i), en désigne 4 autres sous les épithètes de plicata Kirby, et de mificornis, aterrima et angusticoïr lis Stephens. Nous n'en citerons qu'une comme type du g., VA. impressa Gravenh., figurée dans Olivier sous le nom de Sta- AUT AUX 5U p hyl. impressus {F. ni. III, 42, 23, 28, t. 5, If. M). (D. ctC.) * AETARCÏTE. bot. cr. — Nom propose par Leclerc pour remplacer celui de Prolifère. Cette dénomination n'ayant pas été adoptée, nous renvoyons pour ces détails au mot vaucherie. (C. d'O.) * AL"TOCAIU»lEXS (fruits). uoT.ru.— M. Desvaui, dans sa Classification géné- rale des fruits, appelait ainsi ceux (rai con- sistent uniquement dans le développement du pistil, sans addition d'aucun autre organe de la fleur. Yoy. fruits. (A. R.) AUTOMOLITE et AUTOMALITE. Ma. — Voyez gahnitk. (Del.) * AUTOXOMEE. crust. — Genre de Décapodes macroures de la famille des Sa- bcoques et de la tribu des Alphécns, ayant les pattes de la 2e paire monodactyles 5 les antennes supérieures terminées par deux Hets; les pattes-mâchoires externes non foliacées : les yeux libres, etc. Cette petite division générique a été établie par M. Risso, d'après une Salicoque de la Méditer- ranée. (M. E.) * AUTOPSIDES. Autopsides ( àuroç , soi-même; Sirro^at, voir), min. — Haiiy a donné ce nom à une classe de sub- stances métalliques possédant par elles- mêmes de l'éclat. (C. d'O.) ■ ALTOSITAIRES. Autosilarii (aû- Mi-méme ; oîtgç, nourriture), térat. — Premier ordre des Monstres doubles. Ce nom doit être donné aussi au premier ordre des Monstres triples et généralement de chacune des sous-classes qui pourront être établies parmi les Monstres composés. L'ordre des Monstres doubles aulositai- res, moins anomal et plus étendu que Tor- dre des parasitaires qui le suit , comprend un très grand nombre de monstres , com- posés de deux individus semblablcment égaux en développement. Cette égalité d'or- ganisation, qui est le caractère essentiel de /ordre, indique suffisamment que les deux individus composants jouissent d'une égale activité physiologique. C'est, en effet, ce qui a constamment lieu, soit que les deux sujets composants, réunis seulement dans une région , vivent chacun d'une vie presque distincte , soit que , plus intimement con- fondus , ils concourent également à la nu- trition et à l'accomplissement des autres fonctions nécessaires à la vie commune. On peut résumer en quelques mots les carac- tères et l'organisation de cet ordre , en di- sant que tout monstre double Autositaire peut être considéré comme le résultat de l'union de deux Autosiles. Au contraire, tout monstre double parasitaire est le ré- sultat de la greffe d'un Parasite ou d'un Omphalosite sur un Autosite. Les monstres doubles Autositaires, quoi- que fort nombreux, se rapportent tous à trois tribus naturelles , dont chacune se subdivise en deux familles : Tribu I. Sujets composants, doubles in- férieurcment et supérieurement, réunis seu- lement dans une région. Huit genres, dont trois, Pf/gopngef Mèlopagc, Cèphalo- page, forment la famille des eusomi-ha- liens, et cinq, Isc/riopage, Xijtàopage9 Sterropage , Eclopagc , Hémipage, celle dCS MONOMPHALIENS. Tribun. Individus composants, bien dis- tincts , séparés même à leur extrémité pel- vienne, se confondant au contraire inti- mement à leur extrémité céphalique. Les deux familles de cette tribu se composent chacune de trois genres, savoir : celle des sYcÉrHALiENs, des g. Janiccpsy Iniopes et Si/notes, celle des monocéi>haliens, des Dè- radclphes , Thoradelphes et Synadel- phes. Tribu m. Modifications inverses de celles qui caractérisent les précédents : l'extrémité céphalique est double, tandis que les deux sujets composants sont réunis , et souvent même entièrement confondus inférieure- ment.AuxSycéphaliens correspondent, dans cette famille, les sysomiens, comprenant les genres Psodyme , Xiphodymc et Dèro- dyme; aux Monocéphaliens, les monoso- miens, comprenant les genres Atlodyme, Im'odymc et Opodyme. Il existe quelques monstres triples Au- tositaires ; mais ils sont si peu connus et en si petit nombre , qu'il nous suffit ici de mentionner leur existence, sans présen- ter le résumé de leur classification. Voy. MONSTRES COMPOSÉS. (i. G.-S.-H.) *AUTOSITES. Autositi (aùroç, lui- même , soi - même ; gTtc;, nourriture). térat. — Premier ordre de la classe des Monstres unitaires. Il comprend , comme l'indique son rang, les moins anomaux de* 160 AUT AUT Monstres unitaires. Chez tous les Autosi- tes, en effet, se trouvent réunis les carac- tères généraux suivants : A l'extérieur, les organes, quelques modifications qu'ils aient subies, sont, au moins pour la plupart, disposés symétriquement des deux côtés du plan médian ou de l'épine {voy. axe). De plus , outre sa division en moitiés droite et gauche, l'ensemble de l'être se partage en plusieurs régions distinctes ; à l'intérieur, un grand nombre d'organes sont conservés, et la plupart même avec des conditions peu différentes de l'état normal. Enfin, et ce ca- ractère, qu'exprime le nom de l'ordre, est la conséquence des précédents, la vie est possi- ble après la naissance pendant un temps dont la durée est d'ailleurs extrêmement varia- ble , et toujours en rapport avec le rang de chaque type dans l'échelle tératologique ; ainsi , les premiers Autosites sont complè- tement viables, et peuvent même se repro- duire, tandis que, chez ceux qui viennent ensuite, la vie ne se prolonge jamais au-delà de quelques semaines, de quelques jours, et même pour les derniers genres, de quel- ques heures. Cet ordre est le plus étendu de la classe des Monstres unitaires. Il comprend, dans l'état présent de la science , huit familles , qui doivent être partagées en quatre tribus. Tribu I. Anomalies portant surtout sur les membres. Deux familles : les ectromé- xiens, comprenant les genres Hèmimcle , Ectromèle et PAocomèle, et les syméliens, comprenant les genres Symèlc , UromèLe et Sirènomèle. Tribu II. Anomalies portant surtout sur le tronc, qui est affecté de déviations graves et complexes. Une seule famille : les célo- somiens , comprenant les six genres sui- vants : Aspalasome , Agèrosomc , Cyllo- some, Schistosome, Pleurosome et Cela- some. Tribu III. Anomalies portant principa- lement sur l'axe cérébro-spinal. Trois fa- milles : leS EXENCÉPHALIENS , leS PSEUDEN- céphaeiens et les anencéphaliens. A la pre- mière appartiennent les six genres: Nolen- cèphale, Proencèphale , Podcncèphale, Hyper encéphale, Iniencèp Jmle et Exen- cèphale ; à la seconde , les trois genres Nosencèpkale, Thlipsencèphale et Pseu- dencéphale; enfin à la troisième, les deux genres Dèrencephale et Anencèphale . qui ont été précédemment décrits. Tribu IV. Anomalies portant sur la tête entière, et spécialement caractérisées par l'atrophie de quelques-unes des parties cen- trales de la face , et le rapprochement ou même la fusion médiane des parties laté- rales. Deux familles : les cyclocéphaliens , comprenant les cinq genres Ethmocèphale> Cèhocèphale , Rhinocéphale , Cyclocè- phale et Slomocèpfialc, et les otocépha- liens , auxquels se rapportent également cinq genres , savoir : Sphènocèphale , Otocèjihale, Édoccphalc, Opocèphale et Triocèphale. (I. G.-S.-H.) AUTOUR. Aslitr, Briss.; Doedalion , Sav. [Asterias , étoile ; à cause du plumage de cet oiseau), ois. — Genre de l'ordre des Rapaccs , de la famille des Falconidées et de notre sous-familie des Accipitrinées. Ce genre, en apparence fort naturel comme le genre Faucon , est néanmoins beaucoup moins circonscrit dans ses limites généri- ques, et les nombreuses espèces étrangères qu'il renferme dans toutes les parties du monde se départissent plus ou moins des caractères qu'on lui assigne ordinairement, basés en général sur nos deux espèces eu- ropéennes , Y Autour et YÊpervier. En ayant égard aux diverses modifications qu'elles présentent sur les divers points du globe, leurs caractères génériques peu- vent être exprimés ainsi : « Bec court , comprimé, courbé dès sa base et forte- ment crochu ; mandibule supérieure non dentée , mais dilatée , vers le milieu de son bord , en un feston plus ou moins pro- noncé , ou simplement sinueuse j l'infé- rieure tronquée et retroussée à son extrémi- té ; narines ovalaires ; tarses et doigts tan- tôt longs et grêles, garnis en dessous de pe- lottes saillantes ou de longueur médiocre, mais robustes, avec des doigts allongés et vigoureux , ou longs et forts avec les doigts courts ; ces tarses écussonnés ou réticulés j ongles des doigts antérieurs très inégaux ,- l'interne souvent de moitié plus grand que l'externe et presque aussi fort que celui du pouce ; tête généralement petite, déprimée; ailes longues, quant à leur ostéologie, mais de forme obtuse, sub-obtuse ou sur-obtuse, à rémiges primaires médiocres ou courtes , atteignant dans le repos la moitié ou seule- AUT AUT 361 ment k tiers de la queue ; celle-ci longue, ou médiocre ou courte, éttgée , arrondie ou carrer. » On peut ajouter encore que, riiez ces Oiseaux, larourburede l'épine dorsale et le rétrécissement du ventre les l'ait paraître comme bossus , et que la plupart se dis- tingue!)! mâles et femelles adultes) par des raies transversales dans le plumage du des- sous de leur corps. Tous les Kapaces, qui composent ce gen- re nombreux, sont ebasseurs et en général «•ouraizeux connue les Faucons; mais ils en diffèrent totalement dans leur manière d'at- taquer et de poursuivre leur proie; car les Faucons n'exercent leur courage qu'au mi- lieu des airs , se laissant tomber oblique- ment avec la rapidité d'un trait sur la proie qui s'enfuit, se relevant incontinent s'ils Font manquee, pour fondre de nouveau sur elle, et cherchant toujours l'avantage de la hauteur. — Les A.utours et Éperviers, au contraire, ne chassent qu'en rasant la sur- face du sol, presque sans mouvement ap- parent de leurs ailes ; ou bien, immobiles sur un arbre , ils attendent qu'une proie vienne à passer pour fondre dessus, et si elle leur oppose une fuite rapide, ils la poursuivent à tire d'aile jusqu'au milieu des bois et des lieux couverts où elle cherche en vain un abri; mais si, parmi les nom- breuses espèces étrangères, on remarque diverses modifications dans les formes , on en retrouve aussi de nombreuses dans le mode de chasse et dans le degré de courage dont elles sont douées. Jusqu'ici l'on n'a guère établi dans le gen- re que deux subdivisions basées principale- ment sur les différences qu'offrent entre elles nos deux espèces indigènes : l' Autour et VEpervier. En cela, nous suivrons la plupart des ornithologistes , en y com- prenant toutefois les espèces étrangè- res; mais nous ne pensons pas que ces subdivisions doivent être élevées au rang de genres, comme elles l'ont été derniè- rement; car nous trouvons parmi les Au- tours étrangers de petits groupes s'éloi- gnant au moins autant de l'espèce ty- pe, notre Astur palumharius que notre Épervier, et qui, par conséquent, devraient comme lui former aussi les types d'autant de genres. >'ous croyons que, dans le grand genre Astur, il suffit de former deux sous- T. II. genres : Astur et Accipitcr, nous réser- vant de faire connaître les divers groupes que nous avons remarqués dans le sous- genre Astur. Les caractères sous-génériques et diffé- rent ielsd'J^//r et Accipiter sont donc que, chez le premier, les tarses sont toujours robustes, de longueur médiocre ou allon- gés , écussonnés ou réticulés , avec des doigts proportionnés ou courts, quelquefois réticulés avec le tarse écussonné ; le bec de grosseur moyenne ou élevé avec sa cour- bure un peu prolongée en avant, et un sim- ple sinus quelquefois à peine sensible au bord de la mandibule supérieure ; les ailes variant de la forme obtuse à celles sub- obtuse et sur-obtuse, et la queue de la forme courte et carrée à celles moyenne et arron- die, ou longue et étagée. Quant à l'ana- tomie, il y a présence de cœcum, selon Sa- vigny, qui nomme ces espèces Dœdalio- ?ies Astures , ne prenant toutefois pour type que le Dœdalion palumharius ou l'Autour proprement dit. Chez le second sous-genre ou Accipitcr, les tarses sont toujours longs, grêles et écussonnés , ainsi que les doigts. Le doigt médian surtout est dans les espèces types d'une longueur remarquable, d'où il résulte que sa première phalange est plus longue que le doigt postérieur, sans son ongle, et égale à l'interne sans son ongle également. Les verrues plantaires sont grêles et pédi- cellées. Le bec est petit, très court, à cour- bure subite , avec un feston très prononcé, formant presque une dent obtuse chez cer- taines espèces. Les ailes varient de la forme obtuse à celle sub-obtuse et la queue de la forme longue et arrondie à celle fort longue^ et étagée. Il y a absence de cœcum, d'après Savigny,qui les appelle Dœdaliones sim- plices, prenant pour type l'Épervier com- mun, Falco nisus L., Dœdalion fringil- larius Sav. Les espèces de ce sous-genre, en général de petite taille, sont remarquables par la grande célérité de leurs mouvements et sur- tout par l'extrême dextérité de leurs pattes. Celte grande longueur du doigt médian leur rendant l'action de saisir et d'empoigner beaucoup plus facile, et, sûres de ce double avantage, elles poursuivent leur victime jus- que sous le couvert et l'atteignent souvent oô2 AUT AUT au milieu des branehages; emportées par leur ardeur , on les a vues souvent se faire prendre dans des bâtiments à la poursuite du Moineau qui venait y chercher un refuge. Le mâle de notre espèce, quoique incompa- rablement plus petit que la femelle, est en- core plus entreprenant et plus courageux qu'elle. J'en ai eu plusieurs individus vivants des deux sexes. Lorsque je leur jetais, même d'assez loin, un morceau de viande, ils s'en saisissaient toujours en l'air, et le mâle avec plus de prestesse que la femelle ; mais si par hasard elle l'avait saisi la première, il s'y cramponnait aussi d'une patte et de l'autre la harcelait jusqu'à ce qu'il lui eût fait lâcher prise. On rencontre des espèces de ce sous- genre Épervier dans toutes les parties du monde. Un certain nombre sont entièrement conformées , quant à la longueur du doigt "médian comme notre espèce type; les autres s'en éloignent un peu par ce doigt plus court et les pattes moins grêles. Nous citerons, parmi les premières et comme espèce européenne, notre épervier commun, Accipiter nisns; comme africai- nes, l1 autour menu, Falco exilis (Tem.,^?Z. col. 496), etl'ÉPERviER minule, Accipiter tninulus Yaill. , pi. 34; comme Austra- lienne , l' AUTOUR A COLLIER ROUX, FdlcO tOTT" •qualus Cuv. (Tem., pi. col. 43et93); espèce remarquable par le feston de son bec , pro- noncé en forme de véritable dent obtuse, et aussi en ce qu'elle a pour compatriote une autre espèce entièrement semblable de forme et de coloration, ne différant que par une taille de moitié plus forte et par des pattes d'Autour , c'est VAstur approximans de Vigors , véritable Autour. Nous citerons encore 1' autour a bec sinueux , Falco pen- sylvaniexis Wilson (Tem., pi. col. 67) de l'Amérique septentrionale; 1' autour chape- ronné, Falco pileahts (Tem., pi. col. 205) du Brésil et I'épervier malfini , Sparvius striaius, Vieillot am. pi. 14. Parmi les espèces qui s'éloignent un peu des espèces types, nous citerons 1' au- tour dussumier, Falco Dussumieri (Tem. pl.col.30S) del'Inde;l' accipiter hractylus Swains. {West. Afr. 7, p. 118) , du Séné- gal, et I'ÉPERVIER GABAR (Tem., pi. col. 122), du même pays et du cap de Bonne-Espé- rance, à tarses et doigts moins grêles et à quatrième penne de l'aile à peine plus Ion* gue que la troisième, d'où il résulte qu'elles sont toutes deux les plus longues. Nous re- marquons chez I'autour coucoÏde , Falco ciiC2iloides(Tem.,j)l.colA,ZM10), une forme d'ailes et de pattes si différente de celles des Éperviers, que cette espèce nous semblerait devoir y former un sous- genre; chez elle effectivement l'aile est sensiblement plus longue que chez toutes les autres espèces , s'étendant jusqu'aux deux tiers de la queue, et sa troisième penne évidemment plus longue que la seconde et la quatrième ; d'où, il résulte une aile à forme sub-obtuse ; les tarses et les doigts assez gros, et le médian non prolongé, diffèrent également de ces parties chez les Éperviers , et parmi eux , c'est une espèce des plus anomales qu'on pourrait peut-être, malgré sa petitesse, faire figurer plus convenablement en tête du sous-genre Autour. Dans le second sous-genre Autour (,4*- tur), nous avons cru devoir former divers groupes que nous allons décrire successive» ment , d'après la forme de leurs ailes plus ou moins bien organisées pour le vol; ainsi, nous remarquons : 1° chez quelques espèces africaines, une aile plus allongée; des pennes primaires étagées seulement jusqu'à la troi- sième, qui est exactement égale à la qua- trième . toutes deux se trouvant alors les plus longues de l'aile, tandis que, chez toutes les autres espèces, l'aile positivement ob- tuse est étagée jusqu'à la quatrième; celle-ci formant avec la cinquième les deux plus longues ; les bords du bec sont sans feston et presque droits ; les tarses et les doigts robustes; ceux-ci assez courts; la queue moyenne, étagée ou carrée. L'autour chanteur, Falco musiens , Faucon chanteur (Vaillant, pi. 27), est le type de ce petit groupe qu'on pourrait nommer autours falcoïdes , Astures fal» coules, d'après la forme de leurs ailes , qui se rapprochent un peu de celles des Faucons et aussi parce que Le Vaillant, décrivant l'espèce type dans ses Oiseaux d'Afrique, en fait un Faucon sous le nom de Faucon chanteur, et dit que, malgré sa ressem- blance avec un grand Épervier, ses ailes plus longues , sa queue plus courte et son corps plus épais l'ont décidé à le ranger parmi les Faucons. Il le décrit aussi comiw AUT AUT 363 grand destructeur de Lièvres, Perdrix, j Cailles, par conséquent comme intrépide chasseur. Nous trouvons chez T autour monogramme j du Sénégal (Tem., pi. col. 314) une forme d'aile entièrement semblable , les mêmes Minces de plumage el aussi la mémo colo- ration rouge orangée tics tarses el de la cire du bec, particulière aux mâles de ces espè- ces, principalement au temps des amours; mais ehe/ l'Autour monogramme, les tarses robustes Boni , comme chez l'Autour chan- teur, très courts, tandis qu'ils sont allongés chez ce dernier; leurs doigts également ro- bustes sont très courts et réticulés chez le premier, de longueur médiocre et écusson- nés chez le second. Chez celui-ci la queue est terminée carrément ; elle est étagée chez l'autre. LKpervicr Gabar d'Afrique de Le Vaillant, par l'ensemble de ses for- mes , des nuances de son plumage et par le rouge de ses tarses et de sa cire, semble représenter en petit l'Autour chanteur et devoir lui être réuni, tout en s'en éloignant néanmoins par des tarses et des doigts grê- les d'Épcrvicr, et par une légère différence dans la coupe de l'aile ; mais il peut être considéré comme espèce de transition entre ce petit groupe et lesÉperviers. Dans le second groupe du sous-genre Au- tour, nous plaçons P autour proprement dit; r autour royal (Tem., pi. col. 495), Fnlco atricapillus Wilson , pi. 52-3; I'autour blanc de la Nouvelle - Hollande , et un certain nombre d'Autours américains de taille moyenne et de forme ramassée ; à queue courte et carrée; à pattes vigoureu- ses, mais non allongées, et qui toutes ont, comme notre Autour type, les rémiges étagées jusqu'à la quatrième, et celte qua- trième et la cinquième les plus longues de Paile ; ce sont : P autour mille raies (Tem., pi. roi. 87 el 294); I'autour a dos noir, Spar- mclanops Lat, Yieillot [Dict, 10-339), le même que I'autour mélanope, Fnlco mc- Ianop*Lat.(Tem.,pi.coZ.105), mais anté- rieurement nommé en français par Yieillot; P autour cul elanc dcQuoy et Gaim. (Zool. '/ l'Urnnic, pi. 13); Pépervier a gros bec, Faleo magniroslris des aulcurs, etc. Parmi les espèces s'éloignant un peu de ce type normal , nous citerons I'autour jAusiAT&K , Sparvius radiatu* Vieillot, ( Dict., 10-3.10 ), Faleo radiatus Lath., le même que I'autour radieux, Fnlco vndia- tus (Tem., pi. col. 123), de la Nouvclle-Hol- lande, changé en tsturapprozima?is)\)i\ espèces de Stratbionidées qui les possèdent, dos espèces de transition en- tre eette classe et celles des mammifères et des reptiles, et pourraient autoriser à les Séparer au inoins connue sous-classc de tons les autres oiseaux, on est étonné que plusieurs de nos savants naturalisles et ana- tomistes les pins distingués se soient bor- nes à n'en former qu'une famille distincte, qu'ils ont placée tantôt dans Tordre des Gal- linacés . tantôt dans celui des Échassiers, leur adjoignant même quelquefois les Ou- tardes, les Courtvites, etc. Ce n'a pas été cependant l'opinion de tous; et, en remon- tant vers l'antiquité, nous voyons qu'Aris- tote avait dit de l'Autruche : partira avis, pariim quadrupes. Les Grecs la nom- maient Struthos, Struthocamclos, et les Latins Struthio Camclus, d'après les rap- ports qu'ils lui trouvaient avec le Chameau. De nos jours Latham, en 1790, en forma un ordre distinct sous le nom de Struthiones, qui devint le sixième de son Système. En 1799, Lacépède, dans sa Classification, divi- sant les Oiseaux en deux sous-classes, forma des Autruches une des deux divisions de la seconde sous-classe, sous le nom (TOiscaux coureurs. M. de Blainville lut à l'Institut, en 1816, et publia, en 1821, un Mémoire sur l'emploi de la forme du sternum et de ses an- nexes dans la classification naturelle des Oi- seaux, qu'il divisa en neuf ordres, et où les Autruches et les Casoars en forment un dis- tinct, le septième, sous le nom de Coureurs {Cursores), qu'il place entre celui desGalli- naeéset celui des Échassiers. C'est le système qu'il continue encore aujourd'hui de profes- ser. En 1827, M. Lherminier, élève de M. de Blainville, publia, sous le titre de Recher- ches sur l'appareil slcrnal des oiseaux, suivies d'un Essai sur leur distribu- tion, une nouvelle méthode, où déve- loppant celle de M. de Blainville, quant aux fjmilles et aux genres, il adopte une base de classification différente, en divisant la classe entière en deux sous-classes sous le nom $ Oiseaux normaux et d' "Oiseaux anomaux , et ne formant celle-ci que des genres Autruche, Nandou, Casoar et Émou. M. Lesson, dans son Traité d'Orni- tholonie, publié en 1831 , a suivi ces deux grandes divisions, excepté qu'à l'inverse de M. Lherminier , il commence, au lieu de finir, par celle des oiseaux anomaux. Convaincu, comme M. de Blainville et ces derniers auteurs, de l'importance des carac- tères distinctifs et même anomaux des Au- truches et des Casoars , ainsi qu'eux aussi nous n'hésitons pas à les regarder comme ne pouvant figurer dans aucun des ordres déjà établis; mais doivent-ils former sim- plement un ordre nouveau , ou plutôt une grande section distincte de tous les autres Oiseaux ? C'est ce que nous sommes loin de prétendre décider ni même discuter ici. Nous nous conformerons aux vues du sa- vant zoologiste M. de Blainville, adoptant, par conséquent , son ordre des Coureurs (Cursores), dont le genre Autruche fait partie. Le genre Autruche proprement dit ne renferme qu'une seule espèce , répandue dans tout l'intérieur de l'Afrique, depuis l'Egypte et la Barbarie jusqu'au Cap de Bonne-Espérance ; et, en Asie, depuis l'Ara- bie , où elle est commune, jusque dans la partie de l'Inde en deçà du Gange, où elle est devenue rare. C'est F Autruche propre- ment dite (Struthio Camelus Linn. Lat.), Buff. pi. enl. 457; Vieill. Gai. pi. 223. Cet oiseau, le géant de sa classe, atteint jusqu'à 2 mètres de hauteur, et son poids est de 40 kilogrammes. Sa petite tète , munie de grands yeux, à paupières mobiles et garnies de cils, d'oreilles dont l'orifice est à décou- vert, et son cou effilé, long de près de trois pieds, sont presque nus ou seulement recou- verts de poils épars. Le mâle adulte a le plu- mage du corps noir, varié de blanc et de gris, avec les grandes plumes des ailes et de la queue blanches et noires. La peau nue du cou, couleur de chair, prend, de môme que celle des jambes également nues, une teinte de rouge vif au temps de l'accouplement. La fe- melle est brune et d'un gris cendré sur le corps où le mâle est noir ; elle n'a de plumes noires qu'à la queue et aux ailes. Les petits, dans les premiers jours qui suivent leur éclosion , ont la tète et le col couverts d'un duvet épais et soyeux de couleur fauve clair, plus foncée sur la tête ; dans cette partie , le devant et les côtés du cou sont tigrés de taches et de bandes noires, et le derrière en est parcouru dans toute sa longueur pat trois bandes longitudinales de celte cou- leur. Tout le dessus du dos et ses côtés, les 368 AUT ailes et la queue présentent une particula- rité tout à fait remarquable ; les faisceaux de long duvet sortant de chaque tuyau, et ayant déjà l'aspect des barbes fines et moelleuses qui plus tard se remarqueront sur tout le plumage , sont variés de noir et de brunâtre et terminés par de longues lamelles très étroites, légèrement spatuli- formes, les unes noires , les autres couleur de paille , et arquées en sens divers; d'où il résulte qu'à ce premier âge du jeune autru- chon , son cou et sa tète rappellent entière- ment la première livrée des marcassins et des jeunes bêtes fauves , tandis que le reste de son corps a tout à fait l'aspect de celui dun Hérisson. A cette première livrée, il en succède bientôt une autre couleur gris cendré, où la jeune Autruche a la tête, le cou et les jambes couverts de plumes pen- dant une année; mais elles tombent bientôt pour ne plus revenir sur ces parties. L'Autruche se couche en pliant d'abord le genou, puis en s'appuyant sur la partie qui recouvre le sternum et calleuse à cet effet ; ensuite elle se laisse tomber sur la partie inférieure du corps. Elle court avec une telle rapidité qu'un cheval au galop ne peut l'atteindre que lorsqu'elle est fatiguée. Son instinct la porte, quand elle est pour- suivie de près, à lancer en arrière, avec ses robustes pieds, tout en courant, des pierres sur son ennemi. Elle pond dans les sables exposés à l'ardeur du soleil une quin- zaine d'œufs qu'elle couve dans les ré- gions les moins chaudes de l'Afrique , mais qu'elle abandonne sous la zone torride à la Chaleur solaire pendant le jour, ayant soin de les couver la nuit. Du reste, la femelle veille avec sollicitude sur sa nichée dont elle ne s'éloigne pas beaucoup; et si elle est surprise par les hommes, au lieu de fuir en ligne droite, elle se contente de courir en faisant de petits circuits et déployant ses grandes plumes, ce qui annonce que son nid est dans le voisinage. Ce nid est un enfonce- ment formé par l'oiseau dans le sable , de trois pieds de diamètre à peu près , et de quelques pouces d'élévation , entouré d'une rigole où l'eau de la pluie se ras- semble. La durée ordinaire de l'incubation est de six semaines, du moins dans les con- trées où l'Autruche couve à la manière des autres Oiseaux, comme dans l'Afrique mé- AUT ridionale. Ses œufs fort gros, de forme arrondie et raccourcie, ont , du moins celui que nous possédons, 15 centimètres de dia* mètre longitudinal et 12 centimètres, 24 mil- limètres de diamètre transversal. Ils sont d'un blanc légèrement nuancé de couleur de paille et couverts de gros points enfoncés qui leur donnent l'air d'être tiquetés de points bruns. Ces œufs sont, dit-on, un assez bon manger et d'une grande ressource aux voya- geurs. On voit souvent les Autruches réunies et en grandes troupes; elles sont herbivores. On les rencontre quelquefois au midi de l'Afrique, paissant de compagnie avec le Zèbre et le Couagga. Elles ont l'ouïe fine et la vue perçante , mais en même temps les sens du goût et de l'odorat extrêmement obtus et presque nuls , à ce qu'il paraît ; car , en domesticité , on les a vues avaler non-seulement toutes les substances végé- tales et animales , mais encore des matières minérales, même les plus pernicieuses, telles que du fer , du cuivre , du plomb , des pierres , de la chaux , du plâtre, tout ce qui se présente, enfin, jusqu'à ce que leur grand estomac soit rempli. Il est doué d'une force si digestive et si dissolvante, qu'elles rendent les métaux qu'elles ont avalés, usés et même percés par le frotte- ment et la trituration. L'Autruche, malgré sa force, a les mœurs paisibles des Gallinacés ; elle n'attaque point les animaux plus faibles qu'elle , et ne se soustrait au danger que par une prompte fuite. Dans les pays cultivés, elle dévaste les moissons en dévorant les épis et ne laissant que la tige. Son cri ressemble à une sorte de gémissement, plus fort chez le mâle que cnez la femelle; mais tous deux, quand on les irrite, font entendre un siffle- ment analogue à celui des Oies. Lorsque le mâle recherche la femelle, au temps de l'accouplement, ce cri ressemble, dit-on, quelque peu au rugissement du Lion. On est parvenu à réduire pour ainsi dire les Autruches en domesticité dans leur con- trée natale. On les y fait parquer en troupeaux , afin de s'assurer la récolte de leurs plumes qui, comme on sait, sont un objet considérable de commerce; car chez tous les peuples, on a su tirer parti de l'élégance de ces plumes gracieuses, soi/ AUT AVA ;G9 pour orner la tête des femmes, ou les coif- fures militaires des hommes, l'encolure même des chevaux , au temps de la che- valerie ; soit pour décorer les ameublements des riches ou des dignitaires. Leur peau est assez épaisse pour fournir aux naturels, qui savent l'apprêter avec beaucoup d'intelli- gence, un cuir solide, dont ils se font des boucliers et des sortes de cuirasses pour leurs combats. T. a chair en est médiocre ; cependant des nations entières de l'Arabie s'en nourrissaient autrefois; ce qui leur avait valu de la pari des anciens le nom de Stru- thiophages, et plusieurs tribus africaines s'en nourrissent encore aujourd'hui. Secondé par ses excellents coursiers, l'A- rabe parvient à s'emparer de l'Autruche après une poursuite des plus opiniâtres où l'oi- seau finit par tomber de fatigue, victime de son habitude de décrire , en fuyant, de grands cercles que le chasseur sait couper à propos , épargnant ainsi à son cheval une grande partie du trajet. Lorsqu'il a répété ce manège un bon nombre de fois, il par- vient enfin, mais seulement parfois après 8 ou 10 heures de chasse, à s'emparer de l'oi- seau, dont la course est plus rapide que celle du cheval le plus léger. S'il emploie des Lévriers à cette chasse , elle devient moins pénible et moins longue. Les peuples d'Afrique la font de la même manière avec le secours de chevaux barbes. Il paraît probable aujourd'hui que l'île de Madagascar est habitée par l'Autruche d'A- frique ou une espèce voisine; car, au rapport de Flaccourt (Hist. gen. des voy., t. VIII, p. 606), a le Vourou-Patra de Madagascar serait une espèce d'Autruche qui se retire dans les lieux déserts et pond des œufs d'une singulière grosseur ; •» fait qui semble confirmé par les débris de coquilles d'oeufs que M. Goudot, le voyageur, a rap- portés de cette île ces dernières années, et qui annoncent des œufs du volume de ceux d'Autruche. Il serait d'un grand intérêt de s'assu- rer si ce Vourou-Paira de Madagascar est réellement l'Autruche d'Afrique , ou une seconde espèce particulière à cette grande île, comme la Patagonie nous offre aujourd'hui une seconde espèce de Nandou dans l'Amérique méridionale. (LArn.) v. H. AUTRUCHE de siagiixan {Azara). ois. — Voyez nandou. (Lafr.) AUTRUCHE A TARSES EMl'lAJMÈS. OIS. — Voyez nandou a tarses EiwrEUMÉs. (Lafr.) AUTU311V^EA. crust. — V. autonomée. *AUXJDE {Auxis , nom ancien d'un poisson de la famille des Thons). roiss.— Sous- genre de la famille des Scombres, ordre des Acanthoptérygiens , ayant pour caractères , outre le corselet et les pectorales médiocres des Thons , les deux dorsales séparées comme dans les Maquereaux. Ce sous-genre comprend l'Albacorc de Sloane, le Tasard de Lacépède , TA. Bonicou ( Scombcr La- roche de Risso ou Se. Bisus Rafin.), et une autre espèce commune dans les parages des Antilles où elle porte le nom de Thon. (C d'O.) AVAGNON ou AVIGNON, mou, — Nom vulgaire qu'on donne sur nos côtes à une coquille fort commune que Linné a nommée Venus Borealis ; Gmelin: Mac- tra jriperata, et que Lamarck a introduite sous ce dernier nom spécifique dans son genre Lutraire. Voy. eutraire. (Desh.) * AVAHI. mam. — Genre nouvellement proposé par M. Jourdan et très voisin de Tlndri. Voyez ce mot et lémuriens. AVALANCHES, LAV ANGES, ou LAUVINES. géol. — Ce sontdes masses de neige qui, accumulées pendant l'hiver dans les hauts vallons des montagnes, se déta- chent subitement, lorsque le retour de la saison moins froide diminue leur adhé- rence avec le sol. En suivant des pentes plus ou moins rapides, leur mouvement s'accélère, et il devient tel que rien ne peut résister à leur passage. Elles renversent et détruisent tout ce qu'elles rencontrent; ce- pendant, comme assez généralement, les avalanches ont lieu dans les mêmes locali- tés, les habitants des montagnes cherchent à se garantir de leurs effets, soit en réservant des forêts sur leur trajet, soit au moyen de gigantesques constructions. Au printemps, les voyageurs prennent toutes les précautions possibles pour ne pas être surpris par les chutes de neige. Les guides leur recommandent de ne pas faire de bruit , dans la crainte que le moindre ébranlement de l'air ne détermine la chute d'une avalanche; en Suisse, dans les endroits les plus dangereux, on va jusqu'à empêcher *4 370 AVE AVE les grelots et les sonnettes des mulets de sonner; ou bien, avant de s'engager dans les vallons , on tire quelques coups de fusil ou de pistolet, pour déterminer les masses de neige à se détacher. On donne aussi le nom d'Avalanches à des tourbillons de neige dure entraînée par un vent impétueux, et qui exposent aussi les voyageurs à de grands dangers — On les appelle Lauvines venteuses, tandis que les neiges, qui se détachent en masses et roulent par leur poids, sont des Lauvines joncières. (C. P.) AVAOUSSÉS ou AVAUX. bot. fh. — Synonyme de Qucrcus coccifera L., en Languedoc. Voyez chêne. (C. d'O.) AVARI ou AVATI. bot. ph.— Syno- nyme de Maïs. Voyez ce mot. AVAUX. BOT. PH. VOyeZ AVAOUSSÉS. AVELAXÈDE. bot. th. — Nom de la cupule de diverses espèces de glands et par- ticulièrement de celle du QuercusJEgilops L. Voyez chêne. (C. d'O.) AVELIXE, SC ARABE ou GUEULE- DE-LOUP, moll. — Noms vulgaires sous lesquels on connaît chez les marchands une coquille du genre Auricule de Lamarck, Auricnla Scarabœus et Hélix Scara- hœus de Linné, et dont Montfort a fait son genre Scarabe. Voy. auricule. (Desh.) AVELINE, bot. ph. — Grosse variété de Noisettes. Voyez noisetier. AVELINIER ou AVELLAXIER.bot. ph. — Variété à gros fruits du Corylus Avellana L. (C. d'O.) AVELLAXO. bot. ph. — Synonyme de quadria. Voyez ce mot. AVEXA. bot. ph. — Nom latin de l'A- voine. Voyez ce mot. (A. R.) AVÉXÀCÉES. Avenaceœ. bot. ph. — M. le Prof. Kunth donne ce nom à sa neu- vième tribu des Graminées , qui renferme les genres Carynephorus, Deschampsia, Aira, Trisetum s Avcna , Danthonia , etC. Voy. GRAMINÉES. (A. R.) AVÊXÉROX ou AVÉROX. bot. ph.- Nom vulgaire, dans les provinces méridio- nales de la France , de la folle Avoine et de quelques autres Graminées qui ont des rapports avec elle. (a. R.) * AVEXTIA ( nom d'une divinité gau- j loise). ins. — Genre de l'ordre des Lépi- | doptères, famille des Nocturnes, tribu des i Phalénites , établi par moi aux dépens du g. Ennomos de M. Trcitschke , et adopté par M. Boisduval dans son nouvel Index mcthodifus. Yoici les caractères que je lui donne: Antennes pectinées dans les mâles et simples dans les femelles. Corselet étroit et peu velu. Les premières ailes fortement échancrées au-dessous de leur angle supé- rieur; les secondes ailes arrondies. Palpes dépassant le chaperon avec leur dernier article large et déprimé. Trompe longue. Chenilles plates et garnies de franges sur les côtés, comme celles des Cataeala, avec la tète petite et arrondie. Leur transforma- tion a lieu dans un cocon lâche entre des feuilles. Ce genre ne renferme qu'une espèce que Laspeyres a rapportée mal à propos au g. Platiyieryx ; c'est le Bom- byx fie x via deFabr.ou Geom.flexularia d'Hubn. (tab. 4, fig. 19), ou le Crochet d'Engramelle (tom. V, pi. 210, fig. 280, a, h). Cette espèce se trouve, mais assez ra- rement, aux environs de Paris. (D.) AVEXTURIXE. min.— On a donné le nom d'Aventurine naturelle à des variétés de Quartz grenu, ou de Feldspath , coloré le plus souvent en rouge ou en jaune, et dans lesquelles de petites parcelles minérales, plus vitreuses que le reste de la masse, ou bien des paillettes de Mica , uniformé- ment disséminées, forment des points bril- lants dont la pierre est comme parsemée. Ce nom leur vient de ce qu'elles offrent une imitation bien imparfaite de l'Aventurine artificielle, sorte de verre coloré , où l'on a mêlé , lorsqu'elle était en fusion t des parcelles d'un composé métallique, dont, d'après les essais de Lebaillif, le Cuivre et le Fer font partie. On prétend qu'un ouvrier de Venise ayant laissé tomber par hasard, ou comme on dit, par aventure, de la limaille de ce composé dans du verre en fusion, fut agréablement surpris du ré- sultat de ce mélange , auquel il donna le nom d'Aventurine. Ce produit de l'art est incomparablement plus brillant que l'Aven- turine naturelle. Si l'on vient à l'examiner au microscope, on voit qu'il est formé d'une multitude incalculable de petits cris- taux opaques , appartenant au système cu- bique , ou létraédrique, et qui se montrent sous la forme de triangles équilatéraux , ou . d'hexagones réguliers. (Del.) AVE AVE1LANO. Chastnarhynchos (*/,àc- ":•'. y//.: , bec), ois. — Genre forme par Temminck, en 1820, dan- son .• syst. yen. d'Om., en tôle ii manuel, cl démembré par ce( ir de celui de Cotinga {.Impolis, Le nom d'Averano > ion t de celui de - .m (Tété) , donné par les Portugais du Brésil à une des espèces du genre, parte qu'elle ne chante que pen- dant les plus fortes chaleurs de ces climats intertropicaux. Les caractères génériques en . très déprimé, faible et flexi- ble à la base , comprimé et corné à la poin- oasales très amples, recouvertes par une membrane garnie de petites plu- rares; narines grandes, ovoïdes, ouvertes, placées vers la pointe du bec ; mandibule supérieure échancréc vers son extrémité; l'inférieure cornée seulement a la pointe ; le reste de cette mandibule, surtout ses bords, minces et flexibles ; pieds à tarses plus longs que le doigt du mi- lieu , à doigts soudés à la base ; les laté- raux égaux; ailes à deux premières rémi- ges étagées, avec la 3me et la 4me les plus longues. » Les espèces peu nombreuses de ce genre et qui faisaient partie des Colingas Am- pelis de Linné, en furent détachées par II- liger, qui les réunit à son nouveau genre Procnias, ayant pour type VAmpelis iersn ; mais Temminck leur trouvant des caractères génériques distincts de celui-ci, les en retira pour former son genre Ave- rano, ne laissant alors dans celui de Procné que l'espèce type. Cuvicr emploie le nom générique de Procnias d'Illiger, dans sa 2me édit. du Rc(j. an., pour les Aucranos de Temminck, qu'il subdivise alors en Promias proprement dits, ou espèces à eraplumée et en Averanos, ou espè- gorge nue, adoptant alors le genre Ter- sùic [Tersind de Vieillot pour VAmpelis tersa. Cette subdivision ne nous parait pas basée sur des caractères suflisanls, puisque cette nudité de la gorge est la seule distinc- tion entre les espèces qui, d'ailleurs, sont entièrement conformes sous tous les rap- ports, et quant à la coloration du plumage , en général blanc chez les mâles, verdàtre chez les femelles et les jeunes. Trois espèces composent ce genre. Ce AVE 371 sont les Ampclis carunculala et varie- gâta de Linné et X! Ave rano araponga de Temminck, col. 3GS et 383. Chez chacune de ces trois espèces, le mâle est remarquable, soit par la nudité de la gorge et du devant du cou, soit par une caroncule charnue Rele- vant de dessus le front. Ces Oiseaux, particu- liers à l'Amérique méridionale, font, à l'épo- que de la nidification, retentir les forêts de cris bruyants et sonores, qui imitent parfaitement le son produit par des coups de marteau sur f enclume, ou par une cloche fêlée. Parmi leurs espèces , celle nommée Averano guirapunga (Chasmarhynchos variey a taTcm., col. 51), et qui est le Cotinr ga avera?io dcBuïïon, se Tait remarquer par la nudité de sa gorge et du devant de son cou, d'où pend un faisceau d'appendices charnus, aplatis, vermiformes, larges d'une ligne et longs au moins d'un pouce chez l'adulte , d'une teinte bleuâtre et suscepti- bles de se colorer en rouge, quand l'oiseau est animé. Son plumage est d'un gris pres- que blanc, avec la tête couverte d'une ca- lotte brune, les ailes, le bec et les pieds sont noirs. La troisième penne de l'aile qui est la plus longue, est pointue et contour- née à son extrémité. La femelle est ver- dàtre avec la gorge emplumée et sans ca- roncules. On n'a que très peu de détails sur les mœurs des Averanos. On les regarde ce- pendant comme essentiellement frugivores. La largeur de leur bec et son peu de fer- meté, qui lui donne une analogie marquée avec celui des Hirondelles , nous fait présu- mer que, comme elles, ils avalent, sans les dépecer, les fruits ou insectes entiers, qui leur servent de nourriture. (L±fr.) AVERXG. bot. th. — Nom vulgaire de l'Aune, Alni/s, en Provence. AVÉRGN. BOT. VU. Syn. d'AVENÉRON. Voy. ce mot. ÀVERRHOA. bot. th. —Nom donné au Carambolicr, en l'honneur d'Averrhoës. Voy. CARAMBOLIER. AVET ou AYETTE. bot. th. — Syno- nyme de Mélèze ou de Sapin dans quelques : parties de la France. AVEUGLE, roiss. — Nom donné à des Poissons de Tordre des Suceurs ou Cyclos- tomes, tels que la Lamproie rouge (Petro- myzon ruber) et le genre Myxine ou Gai- 172 AVI AVI trobranche , dans lequel on ne voit aucune trace d'yeux. Une espèce de Morue, le Bib {Gacîus luscus Penn.), a également reçu ce nom. (C. d'O.) AVEUGLE, rept. — On donne , dans quelques-uns de nos départements, le nom de Serpent aveugle à l'Orvet commun, An- guis fragilis L., par suite d'un préjugé qui faisait croire que les tronçons de ce Ser- pent, qui se brise facilement, devenaient un être complet , mais privé de la vue. Le même nom a été donné à une espèce du genre Acontias {A. ccecus Cuv.), qui est entièrement aveugle. A la Guyane , on donne le nom d'Aveugles aux Amphis- bènes , qui ont les yeux fort petits ; et, à la Martinique, il y en a une espèce, Arnph. cœca Cuv. , qui est privée d'yeux. Voy. leS mOtS ORVET , ACONTIAS et AMFHISBÈNE. (C b'O.) AVICEBA. ois. — Genre formé par Swainson , en 1837, dans son ouvrage inti- tulé Blrds of Western Africa, sur un oiseau de proie de cette contrée , auquel il assigne les caractères suivants dans sa Class. ofbirds : «Bec de forme de faucon ; mandibule supérieure avec deux dents de chaque côté, petites et anguleuses; l'infé- rieure avec une seule; narines transverses ; ailes allongées à 4me rémige la plus longue, les lre, 2me et 3me échancrées à leur bord interne ; pattes très courtes ; tarse pas plus long que le pouce , et ongle emplumé jus- qu'à moitié, à squamelles irrégulières, hexa- gones ; doigt médian fort allongé, plus long sans son ongle que le tarse ; doigts latéraux presque égaux; l'externe plus court; la plante très large , étalée et sans pelottes ; tous les doigts séparés à leur base ; queue large, moyenne, carrée; ongles grêles, moyens. » Swainson , en décrivant l'espèce type, Aviceda cuculoides , dans ses West. A- frica brrds, et après l'avoir rapproché, à cause de la double dent du bec, des genres Bîdens oxaDiodon d'Amérique et Lophotcs de l'Inde et d'Australie , et l'avoir rangée, ainsi qu'eux , à la suite des vrais Faucons , avoue cependant qu'en comparant le bec, les narines , les ailes , les pattes, la forme générale enfin de cet oiseau avec ces mêmes parties chez le genre Cymindis , il n'y trouvait aucune différence, et que le bec seul en offraitjétant analogue à celui des Faucons. Nous sommes étonné que ce seul carac- tère de bec à double dent, qui d'ailleurs n'est point réellement celui des Faucons, ait déterminé ce savant ornithologiste à placer son oiseau près d'eux, dans sesFalconinées, ainsi que le genre Lophotcs, qui a , d'ail- leurs, les plus grands rapports avec lui dans toutes ses parties. La comparaison qu'il établit entre son oiseau et le genre Cymin- dis nous a paru si exacte et si positive que nous trouvons tout naturel de rapprocher ces deux genres. Comment, en effet, lors- que deux genres offrent une analogie par- faite dans toutes leurs parties, et même dans la forme générale du bec , et qu'ils ne diffè- rent que parce que ce bec présente chez l'un une dent bifide, et, chez l'autre , une dent simple et obtuse ; comment , dis-je , ne pas les rapprocher, sinon dans le même genre, au moins dans la même sous-famille ? Nous avons donc pensé que la place la plus naturelle du genre Aviceda ■, comme du genre Lophotcs , qui en est si voisin , était près du genre Cymindis de Cuvier, dont l'espèce type, le petit autour de Cayenne (Buff.), Falco Cayennensis (L.), présente une dent obtuse au bec ; et, comme ce der- nier genre offre, selon nous, des rapports très marqués avec les Bondrées , dans la brièveté des tarses à demi emplumés et réticulés, dans la forme des narines, en fissure étroite et presque fermée, nous avons cru naturel de rapprocher ces deux nouveaux genres, Aviceda et Lophotcs , de ceux de Cymindis et Pemis. Enfin, ces quatre genres offrant aussi des rapports marqués avec les Milans américains , sur- tout avec le genre Ictinic de Yicillot qui , comme le g. Cymindis , se fait remarquer par une dent obtuse vers le milieu du bec , nous les ferons figurer dans la sous-famille des Milvinces ; par conséquent bien loin des vrais Falconinées. L'espèce type , et unique jusqu'à ce mo- ment, est V Aviceda euculoides (Swains. West. Afr., I, p. 104, pi. 1), qui a 45 centi- mètres de longueur, avec le tarse seulement de 35 millimètres et dont le dessus est d'un gris foncé avec le dos brun ; la gorge et la poitrine gris pâle ; le ventre blanc, ocreux , traversé de larges bandes brunes; la queue terminée d'une large bande noire; AVI AVI la cire et les pieds jaunes. L'auteur ne dit rien des mœurs de cet oiseau, Punique in- divido, peut-être, qui soit encore connu, d'une des espèces les plus intéressantes de CymtndtSy par ses formes, jointes à un bec à dent bifide. Ce dernier caractère, qui avait paru suffi- sant à M. Swainson pour rapprocher trois génies chez lesquels il se trouve, et les pla- cer près des Faucons, quoique différents entre eux. et avec ceux-ci sous beaucoup d'autres rapports , ne nous a paru , au con- traire, que tout à fait secondaire dans ce cas-ci, d'abord parce que, chez tous trois, cette double dent et le bec diffèrent de forme, et aussi parce que si Ton retrouve chez les deux genres, Aviceda et Lopholes, assez d'analogie dans leurs autres parties pour les rapprocher et les grouper avec les Cymindis, le troisième genre, Diodon , s'en éloigne , au contraire , par ses ailes courtes et n'est, selon nous, qu'une espèce de transition des Faucons aux Autours à tarses courts d'Amérique. (Lafr.) *AVICELLES.arach.— M.Walckenaè'r (Ins. apt.; Suilcs à Buffbn) emploie ce nom pour désigner une petite subdivision du genre Mygale , comprenant les espèces dont les pattes sont allongées et presque égales entre elles. Voy. mygale. (El.) AYICEXAIA, Linn.j llaiodcndrum, Thouars.; Sceura, Forsk. bot. ru. — Genre voisin des Ycrbénacécs et des Myoporinées. M. Endlicher le considère comme type d'une famille nouvelle ( les Avicenniées). On lui assigne les caractères suivants : Calice 4- parti, régulier, couvert de squamules im- briquées. Corolle hypogyne, à tube court, campanule; limbe 4-fidc, étalé, à segment postérieur un peu plus large. Étamines 4, insérées au tube de la corolle, subdidy- names, courtement saillantes. Ovaire 2-lo- culaire; ovules géminés dans chaque loge, collatéraux, pendants, attachés au sommet d'un axe télragone comprimé. Fruit coriace, 2-valve , par avortement 1-loculaire et 1- sperme. Graine apérispermée , germant dans le fruit Embryon à radicule infère , barbue ; cotylédons très larges, épais, bilo- kéa a la base, condupliqués. — Les Avi- f en nia croissent en compagnie des Man- gliers dans la vase des plages de la zone équatoriale. Ce sont des arbres dont les ra- cines rampent au loin à la surface du sol , produisant de nombreux rejets simples , nus, et semblables à des baguettes. Les feuilles sont opposées, coriaces, persistan- tes, très entières; les pédoncules termi- naux et dichotoméaircs, ternes, inultiflorcs; les fleurs sont petites, à corolle presque co- riace. On connaît six espèces de ce genre. (Sr.) AVICEPTOLOGIE (mot hybride: avis, oiseau ; caj)cre, prendre ; Xcfyo;, dis- cours), ors. — C'est l'art de prendre les Oi- seaux vivants ou morts par toute sorte de moyens, comme pièges, filets, etc. Ce sujet n'étant pas du ressort de ce Dictionnaire 9 nous nous contenterons d'indiquer le recueil le plus étendu en ce genre , qui est le Dic- tionnaire économique de Chotnel, en 2 vol. in-fol., avec un supplément non moins volumineux par Roger. (Lafr.) AVICELA ( avicula , petit oiseau ). moll. — Nom latin du genre Hirondc de Bru- guiôre, Aronde de Cuvier et Avicule de La- marck. C'est sous ce dernier nom français que ce genre est le plus généralement adopté, et c'est à lui que nous renvoyons. (Desh.) *AVICUL AIRES, arach.— M. Walcke- naè'r emploie cette dénomination pour dé- signer la seconde race ou division du genre Mygale , caractérisée par des pattes as- sez courtes, inégales entre elles; la pre- mière étant moins longue que la quatrième. L'auteur rapporte à cette division trois espè- ces américaines. Voy. mygale. (P,l-) AYICULARIA , Meisn. ( Polygon. p. 85). bot. th. — Synonyme du g. Poly- gonum de Tournefort ; M. Meisner ne le considère que comme une section du g. Polygonum de Linné. (Sr.) AYICELE. Avicula ( avicula , petit oiseau ). moll. — Longtemps avant que Linné rassemblât parmi ses Mytilus les Coquilles du genre Avicule, Watton, dans son livre si remarquable de Differentiis animalium, avait désigné les Avicules sous le nom de Concha margart'fifcra, les dis- tinguait très bien des Jambonneaux, et re- connaissait cependant l'analogie qu'elles ont avec ce genre. Belon , dans son livre des Poissons, donne un extrait de l'ouvrage de Watton , et professe les mêmes opinions^ Rondelet ajoute une figure conforme à la description de ses devanciers, et l'on re- Zlh AVI AVI connaît en elle l'Avicule mère-perle men- tionnée dans les ouvrages des anciens. Gess- ner commence par copier la figure de Ron- delet ; puis, quelques pages plus loin, il représente la môme coquille par une très bonne figure de grandeur naturelle ; mais Gessner n'avait point reconnu la ressem- blance de sa coquille avec celle de Ronde- let ; aussi leur donne-t-il des noms diffé- rents. Il n'en est pas de même d'AIdro- vande, qui, sous le nom de Concha mar- yaritifera , donne trois figures exactes de la grande Avicule , où se trouvent les plus belles perles orientales. Dans une autre partie de son ouvrage , à la page 465, il re- présente, sous le nom de Concha tenuis testœ, un groupe assez considérable de l'Avicule de la Méditerranée ; et cette fi- gure , quoique grossière, ne permet aucune erreur. Les Avicules n'échappèrent pas à l'observation de Fabius Colonna 5 il en fit représenter une espèce dans ses Observa- tiones animalium aquatilium et tcrrcs- trium. Nous soupçonnons qu'il s'agit d'une espèce fossile. A la fin de son Traité de l'His- toire naturelle , Ferrante Imperato donne également une figure très reconnaissable de l'Avicule mère-perle, déjà mentionnée par la plupart de ses prédécesseurs. Enfin Bonanni, Lister, Rumphius, ont ajouté plusieurs espè- ces intéressantes à celles déjà connues. L'une des figures de l'Avicule mère-perle , qu'on peut citer comme très exacte, est celle qu'on trouve à la page 198 du Metallotheca vati- ca?ia de Mescati. Les ouvrages de Gualtieri et de d'Argenville , quoique plus modernes que celui que nous venons de mentionner, n'ont pas de figures dont la perfection appro- che de celle-ci. Jusque-là, à l'exception de Fabius Colonna, tous les auteurs que nous avons mentionnés n'ont connu que des espèces vivantes d' Avicule. Volfart, dans son Historia naturalis Asiœ infériorisa paraît être le premier qui en ait figuré une espèce fossile ; mais nous devons prévenir que cette coquille fort singulière a été long- temps rangée parmi les Mytilus, sous le nom de Mytilus socialis. Nous aurons oc- casion d'en reparler plus tard. Tandis que Linné travaillait aux premières éditions du Systema naturœ , Adanson publiait son ouvrage, si utile encore aujourd'hui, sur les Coquilles du Sénégal. Dans les mers qui baignent cette contrée, on trouve assez fréquemment une espèce d' Avicule , à la- quelle Adanson donna le nom de Chanon; il ne connut pas l'animal de son espèce, et entraîné par l'analogie des Coquilles, il Ta confondue avec des Modioles , des Moules , et une Cardile dans son genre Jambonneau. Lorsque Linné publia la dixième édition du Systema ?iaturœ, il sut éviter une partie de la confusion d' Adanson ; mais , vou- lant ne pas trop multiplier ses genres , il rapprocha dans chacun d'eux toutes les es- pèces auxquelles pouvaient s'appliquer des caractères fort étendus ; aussi , Linné ras- sembla-t-il, sous le nom de Mytilus Arun- do , presque toutes les Avicules connues de son temps. La plupart des auteurs qui succédèrent à Linné ne manquèrent pas de l'imiter; et, comme le nombre des espèces s'accroissait toujours, il en est résulté une extrême confusion dans la synonymie du Mytilus Arundo. Bruguière conçut l'heu- reuse idée de réformer la plupart des genres linnéens : il retira des Moules le Mytilus Arundo, et créa pour lui, dans les Planches de l'Encyclopédie, le genre Hirundo Avi- cula , auquel il rapportait judicieusement VAstrea Malleus de Linné, dont plus tard Lamarck a fait le genre Marteau. Peu de temps après la mort trop prématurée de Bruguière, Lamarck, dans sa première clas- sification des Mollusques {Mémoires de la Société d'hist. nat. de Paris , 1799 ) porta plus loin que son prédécesseur la réforme dans les genres linnéens ; et , déjà à cette époque, on trouve le genre Avicule dans des rapports très naturels entre les Marteaux et les Perles. A cette époque, Lamarck n'avait point encore établi sa classification des Co- quilles bivalves d'après le nombre des mus- cles; et, quoique ce caractère d'une haute valeur lui ait alors échappé , sa grande ha- bitude de l'observation lui a fait deviner dès le principe les rapports des genres, de telle manière que, dans ses méthodes suivantes, il eut peu de changements à faire pour les mettre entièrement d'accord avec les nou- velles observations. Depuis, le genre Avi- cule , généralement adopté , est resté conr stamment dans les mêmes rapports ; seu- lement Lamarck, pour en simplifier da- vantage les caractères, a youIu en séparer, comme genre particulier , l'Avicule mére>- AVI AVI 37* perle et quelques autres espèces qui n'ont presque pas de prolongement postérieur. Ce nouveau genre , d'abord admis par quel- ques personnes, est actuellement rejeté, pane qu'il ne se lie que de la manière la plus insensible avec les Avieules proprement dites. Les anciens zoologistes et Linné lui- même n'ignoraient pas que les Avieules vi- vent à la manière des Moules, attachées au fond de la mer au moyen d'un byssus. Poli, dans son grand ouvrage, fît le premier con- naître arec tous les détails convenables ra- nimai d'une Avicule assez commune dans la Méditerranée. Son travail, publié dès 1795, fut longtemps à se répandre en France, n'eut aucune influence sur les premiers travaux de Lamarek ; et Ton peut dire , avec vérité, que la connaissance de l'animal des Avieules a confirmé les rapports que Lamarek avait assignés à ce genre. Les Avieules sont des Coquilles singu- lières dont le bord supérieur, dans un assez grand nombre d'espèces, se prolonge en une sorte de queue assez grêle, plus ou moins longue, entièrement détachée, de sorte que, les valves étant entr'ouvertes , la coquille offre la représentation assez grossière d'un oiseau qui vole. Toutes sont inéquivalves, très inéquilatérales, presque toujours apla- ties ; la valve gauche est la plus grande et la plus profonde. Dans quelques espèces , la valve droite est d'une petitesse tellement disproportionnée qu'on ne pourrait croire, si on ne les voyait réunies, que les deux val- ves appartiennent à la même coquille. Le bord cardinal est droit, ordinairement sim- ple, et offre quelquefois une ou deux dents rudimentaires ; ce bord , comme celui des Limes ou des Huîtres, se prolonge en dehors en une sorte de talon dont la surface plane est creusée obliquement d'une fossette trian- gulaire et peu proronde , où s'attache un ligament assez épais et solide. Dans toutes les espèces, l'extrémité antérieure présente, au-dessous d'une oreillette, une «échancrure plus ou moins profonde, qui pé- nètre dans l'intérieur des valves lorsqu'elles sont rapprochées, et qui est destinée à don- ner passage au byssus. Si nous examinons les AMndes à l'intérieur, nous observons vers re centre des valves une grande impression musculaire, ovale, semi-lunaire, ordinaire- ment peu profonde. Si l'on partage par une ligne longitudinale la coquille en deux par- ties égales, on s'aperçoit que l'impression musculaire est presque tout entière com- prise dans le côté postérieur. Si l'on a sous les yeux un grand nombre d'espèces d' Avi- eules, soit vivantes, soit fossiles, voici ce qu'on observe, relativement aux formes extérieures : dans l' Avicule mère-perle, dont Lamarek a fait le type de son genre Pcnta-' dine, la coquille est subquadrangulaire, et ses extrémités supérieure et postérieure ne présentent aucun indice d'une oreillette pos- térieure. A côté de cette espèce, viennent s'en placer quelques autres qui ont les mêmes caractères, mais chez lesquelles on voit ap- paraître le rudiment d'une oreillette posté- rieure, indiquée par une légère inflexion du bord postérieur. Peu à peu, en passant à de nouvelles espèces , on voit se creuser l'in- flexion du bord postérieur, et l'appendice de ce côté se prolonger de plus en plus et parvenir enfin, par une série non interrom- pue de modifications, à une longueur presque égale à la coquille elle-même. Ce prolon- gement postérieur des valves est tout à fait comparable à celui qu'on remarque dans les Marteaux et dans quelques espèces dePerles; mais quelle que soitla longueur de cet appendice postérieur, tous les caractères n'en restent pas moins les mêmes, de telle sorte qu'il est impossible de séparer géné- riquement les espèces dépourvues de cet appendice , de celles où il se trouve le plus développé. Nous passons sous silence plu- sieurs modifications à l'une desquelles se rattache le Mytilus socialis de Schlott- heim; coquille restée pendant quelque temps problématique pour la plupart des personnes qui l'ont mentionnée. Le pre- mier, guidé par une analogie qui nous a ra- rement trompé, nous avons reconnu les caractères de cette espèce, et l'avons rangée dans le genre auquel elle appartient réelle- ment. Il suffit d'ouvrir les valves d'une Avi- cule pour s'apercevoir que les Coquilles de ce genre ont une composition différente de celle des Vénus, par exemple ; mais qui se rapproche beaucoup de celle des Pinnes et des Pernes. On voit , en effet , que la plus grande partie de la partie interne des valves est formée d'une couche de substance na- crée très brillante, et l'on aperçoit vers les bords la substance nacrée subitement rem- 376 AVI placée par le prolongement de la couche extérieure du test, prolongement qui est plus ou moins considérable , selon les es- pèces. Si Ton vient à casser cette partie non nacrée de la coquille, on s'aperçoit , en la soumettant à un grossissement convenable, qu'elle a une structure fibreuse à fibres per- pendiculaires ; structure tout à fait sembla- ble à celle des Pinnes et à celle de quelques autres Coquilles du même groupe. D'après les observations de Poli, l'animal des Avicules est réellement intermédiaire entre celui des Pinnes et celui des Moules. Les lobes du manteau, désunis dans toute leur longueur, sont épais et garnis d'un plus ou moins grand nombre de petits ten- tacules. La masse abdominale est peu consi- dérable , et porte à l'extrémité antérieure un pied un peu en massue, au moyen du- quel, l'animal file un byssus, dont les élé- ments restent assemblés en un corps cylin- dracé, fort solide, terminé par un large em- pâtement, au moyen duquel l'animal s'at- tache fortement aux corps sous-marins. La bouche est grande, transversc, garnie de petites lèvres tentaculifères. Ce que nous ve- nons d'exposer nous permet de résumer les caractères de ce genre de la manière sui- vante : Caractères génériques. Animal ovale, oblong, subtransverse , ayant les lobes du manteau libres et char- gés de petits tentacules. Pied petit, subcla- viforme , portant à sa base un byssus com- pacte , dont les filaments sont réunis. Bou- che transverse , garnie de lèvres tentaculi- fères; un seul muscle subcentral adducteur des valves. Coquille oblongue, subtransverse ou lon- gitudinale, inéquivalve, inéquilatéralc, as- sez souvent prolongée du côté postérieur en appendice de dimensions variables. Une oreillette antérieure échancrée à la base de la valve droite pour le passage d'un byssus ; bord cardinal droit , presque toujours sim- ple, présentant quelquefois une ou deux dents obsolètes et creusées sous le crochet d'une gouttière oblique , peu profonde, îarge et triangulaire, pour le ligament. Les Avicules ont des mœurs assez sem- blables à celles de nos Moules; elles vivent généralement à de faibles profondeurs , se axant aux rochers ou aux coraux, et souvent AVI se mettant les unes sur les autres et for- mant ainsi des paquets considérables. L'es- pèce la plus connue est celle qui fournit presque toutes les Perles répandues dans le commerce; aussi est-elle presque toujours mentionnée dans les catalogues sous le nom de Mère-perle ou de Margaritifère. Cette espèce, la plus grande de toutes, fournit éga- lement au commerce presque toute la na- cre de perles qui s'emploie dans la bijou- terie et comme ornement. On fait des pê- ches régulières de cette coquille dans plu- sieurs parties de la mer de l'Inde et du golfe persique. Nous en parlerons à l'article de ce Dictionnaire particulièrement des- tiné à rendre compte de la formation des Perles. Le genre Avicule n'étant pas le seul qui en offre , il convient de rassem- bler en un seul article tout ce qui a rap- port aux Perles. Le nombre des espèces que renferme actuellement le genre Avi- cule est assez considérable : elles sont dis- tribuées dans presque toutes les mers, mais surtout dans les mers les plus chau- des. On les rencontre fossiles dans presque tous les terrains ; on les observe régulière- ment réparties depuis les terrains tertiaires jusque dans les terrains de transition. Elles se montrent en abondance dans une formation très intéressante que les géo- logues connaissent sous le nom de Mu- schelkalk. On en rencontre un assez grand nombre dans la formation oolithique ; c'est parmi celles de ce terrain qu'on remar- que les espèces les plus inéquivalves. Le terrain crétacé en contient aussi plusieurs qui lui sont tout à fait particulières; et, quoique notre collection soit loin d'ê- tre complète , nous y comptons quarante espèces fossiles et vingt-cinq espèces vi- vantes. Nous connaissons dans les auteurs au moins une vingtaine d'espèces qu'il faut ajouter pour se faire une juste idée de ce qu'on connaît aujourd'hui dans le genre Avicule. (Desb.) AVICULÉES. moll.— Sous ce nom de famille , Férussac a proposé de réunir les genres Avicula , Pinna , Crcnatula , Maliens, etc. Suivant la méthode de La- marck, ces genres appartiendraient aux fa- milles des Myiilacèes et des Mallèacècs. Voy. ces mots. A cet égard, nous pensons que zoologiquement on devrait rassembler AVO les Coquilles pourvues de byssus, distinctes rca , dans une seule I nulle, celle des Mytilidèes. Voy.ce mot. (A. d'O.) AVIGNON, moll. — Nom qu'on em- ploie comme synonyme (TAvagnon ou d'Avignon. \oi>. ivaghon.Nous ferons ob- server que la coquille, ainsi désignée, est le Mtictra j>ij cralit de Gmelin , Lutraria piperuta de I.amairk; coquille dont Cu- vier a fait son genre Avignon; .Alégcrle, BOB uenre Arénaire. Montagu a créé pour elle son genre Ligule, et, enfin tout récem- ment, M. Turton en a fait son genre Lis- tera. Voy. ces différents mots , ainsi que LUTRATRE. (DESH.) AYIOSA. reft. — Synonyme de Boa devin. Voyez boa. AYTROAS. ins. — Nom sous lequel on a désigné les pattes aplaties de certains Insectes nageurs : tels que les Dytiques et les Hydrophiles, parmi les Coléoptères; les Nolonôcles et les Sigares, parmi les Hémip- tères. Voy. PATTES. (D.) * AVISUGES. Avisuga (avis, oiseau; svgo , je suce), ins. — Nom donné par M.Duméril à une famille d'Insectes aptères qui vivent en parasites sur les Oiseaux. (C. dO.) AVOCAT ou POIRE-AVOCAT, bot. th. — Nom vulgaire du fruit de l'Avocatier. (Sp.) AVOCATIER, bot. ph. — Nom vulgaire du Pcrsea yralissima Nées (Laurus Per- sea L.), de la famille des Laurinées. (Sp.) AVOCETTE. Reeurvirostra, L. ois. — Cenre de l'ordre des Échassiers, de la famille des Longiroslres de Cuvier et de celle des Palmipèdes de Vieillot. Pour nous, ce genre fait partie de la famille des Seolopaci- decs et de la sous-famille des Rècurviros- trinécSf où nous le groupons avec le genre Échassc, celui de Leptorhynquc de Dubus {Mag. de Zool. de Guérin), qui forme le lien de transition entre les deux, et celui de Drôme. Ses caractères sont : «Bec allongé, 1res grêle , très déprimé dans toute sa lon- gueur, se létr^fissant insensiblement jus- qu'à la pointe, qui est singulièrement fine el flexible ; ce bec se recourbant en haut progressivement depuis la moitié de sa lon- gueur ; narines linéaires , situées en des- sus, dans un sillon qui s'étend jusqu'au tiers AVO 377 du bec ; la mandibule inférieure sillo^eé aussi latéralement; pattes grêles, très éle- vées, a jambes demi nues, à tarses réticulés; doigts antérieurs, réunis jusqu'aux trois quarts de leur longueur par une membrane largement échancréc ; pouce très petit, presque nu et s'articulant très haut sur le tarse. Ailes longues, pointues, sur-aiguës, atteignant presque l'extrémité de la queue qui est très courte. » Ce genre d'oiseau, remarquable par la forme toute particulière de son bec retroussé en arc dans une partie de sa longueur , ne l'est pas moins parmi les Échassiers , par ses pieds palmés, qui l'ont fait grouper, par "Vieillot , avec le Flammanl , dans sa famille des Palmi- pèdes , et par M. Lesson , avec ce même Flammant et le Brome ardéole, dans son sous-ordre des Hémipalmes; et dans sa famille des Hétérorostres. Cette demi-pal- mure , qui se retrouve d'ailleurs plus ou moins prononcée chez d'autres genres d'É- chassiers, tels que le Chevalier semi-palmé, les Phalaropes, etc., ne nous paraît pas ici un caractère suffisant pour rapprocher des Oiseaux aussi disparates que le Phèni- coplère et VAvocette , tandis qu'entre ces derniers et l'Échasse , il y a des rap- ports généraux et vraiment naturels. Mê- mes mœurs, mêmes proportions, même coloration de plumage , même forme de bec grêle, acuminé , sauf la courbure en haut, dont on voit déjà, toutefois, un indice chez l'Échasse d'Amérique, mêmes tarses écussonnés ; et , quant à la palmure des doigts de l'Avocette , dont il existe déjà des vestiges chez les Échasses , cet oiseau de la Nouvelle-Hollande , dont M. Dubus a fait son genre Leptorhynque , et qui réunit, à des pieds palmés d'Avocette, des formes et un bec d'Échasse , au point que M. Gould, dans son Synop. austr. , en a fait une Échassc sous le nom d' Himantopvs pal- matvs (Échassc à pieds palmés); cet oi- seau, dis-je, peut être regardé comme l'es- pèce de transition qui lie ces deux genres. C'est ce qui nous a engagé à les réunir tous trois en un groupe particulier dans les Scolopacidées, leur adjoignant encore le genre Drôme. Wilson trouvait tant de rapports entre l'Avocette d'Amérique et l'Échasse du même pays, qu'il faisait de cette dernière une Avocette sous le 378 AVO AVO nom de Rccurvirostra Himantopus. Les Avocettes, d'après la conformation môme de leur bec si faible , si atténué et retroussé à son extrémité, ne peuvent rem- ployer à la recherche de leur nourriture que dans les matières les plus molles ; aussi, est-ce dans la vase et le limon charié par les rivières à leur embouchure, et dans l'écume des bords de la mer qu'elles l'enfoncent assez profondément, pour y chercher les petits animaux dont elles se nourrissent. Elles sont d'un naturel sauvage et fort in- quiet , et ne se laissent approcher que par surprise , au moins notre espèce d'Europe. Wilson, qui a observé celle d'Amérique au moment de sa ponte , dit qu'alors elle a tout à fait les mêmes allures , les mêmes cris répétés que l'Échasse, la même manière de faire son nid et de le placer dans des touffes de longues herbes aux bords des marais salés , et que ses œufs ont la même coloration, olive pâle, marquée de grandes taches noires, irrégulières. Les Avocettes fréquentent, particulièrement en Amérique, les marécages salés et bas qu'elles parcou- rent à gué, ayant souvent de l'eau jusqu'au ventre, pour chercher , sur le fond vaseux, les Vers marins , les petits Mollusques et Crustacés qui s'y trouvent en abondance , et dont elles font leur nourriture , selon Wilson. Elles nagent aussi fort bien, lors- que l'eau , plus élevée , leur fait perdre le fond. On ne connaît encore que quatre ou même cinq espèces d' Avocettes , si Ton ad- met comme telle le genre Leptorhynque (Dubus), réparties sur toutes les grandes contrées du globe , ainsi qu'il suit : une en Europe et en Afrique, une dans l'Inde, une en Australie et une en Amérique. Elles ont toutes la plus grande analogie de forme, de taille et de coloration. Celle d'Europe , qui se retrouve aussi en Egypte et au Cap de Bonne-Espérance , VAvocette ( Buff. E?il. 353), ou plutôt VAvocette à nuque noire Tem., Man. (Rccurvirostra Avo- netta Gmel.), est d'un beau blanc , avec le dessus de la tête , la partie postérieure du cou, les scapulaires, les petites et moyennes tectrices et les huit premières rémiges noires ; le bec est noir , l'iris brun rou- geàtre et les pieds couleur de plomb. Sa longueur est de 47 centimètres. (Lafr.) AVOINE. Avena. bot. th. — Grand genre de la famille des Graminées, type de la neuvième tribu, les Avénacées. Ce genre, fort ancien dans la science, a été successive- ment modifié dans ses caractères et dans les espèces qui y ont été rapportées par les différents auteurs d'agrostographie. Pali- sot de Bcauvois me paraît être le botaniste qui a le mieux déterminé les limites de ce genre, en en retranchant un grand nombre d'espèces qui en diffèrent assez pour en avoir constitué les genres Trisetum etAr- rhenatherum. Cette opinion de Beauvois a été adoptée par M. Kunth (Agrost., t. I, p. 299) , tandis que Trinius avait proposé une autre délimitation du genre Avena. Ce célèbre agrostographe adoptait le genre Arrhenatherum deBeauvois, etréunissait dans le genre Avena, non-seulement les espèces dont on avait fait les genres Trise- tum et Gaudinia, mais toutes les espèces du genre Aira de Linné , conservées sous ce nom par tous les botanistes modernes , ne laissant dans le genre Aira que celles dont Persoon avait créé le genre Kœleria, généralement adopté par tous les botanis- tes. Cette manière d'envisager le genre Avena n'a pas été adoptée. Yoici quels sont les caractères du genre Avena, tel qu'on le comprend aujourd'hui et en particu- lier M. Kunth. Les épillets contiennent trois, ou un plus grand nombre de fleurs, plus ou moins écartées sur leur axe , et dont la ter- minale est à l'état rudimentaire. Les deux valves de la lépicène sont membraneuses, mutiques , terminées en pointe à leur sommet ; les deux paillettes de la glume sont également membraneuses , bifides à leur sommet; l'extérieur porte sur le milieu de son dos une arête longue, raide et tordue en spirale à sa oase ; les deux paléoles sont glabres, ovales, lancéolées. Le fruit est cy- lindracé, allongé, marqué d'un sillon lon- gitudinal et généralement velu à son som- met. Les fleurs sont disposées en panicule : rarement elles semblent constituer une grappe ou un épi. Ce genre se compose d'au moins cinquante espèces , presque toutes originaires d'Europe , un petit nombre du cap de Bonne-Espérance. Parmi ces espèce^, quelques-unes sont extrêmement intéres- santes par leurs usages et tiennent un rang distingué dans l'agriculture européenne. AVO AYO 379 1. lVvoini commune, Avena sativa L., est la plus généralement répandue. Elle offre un tri>s grand nombre de variétés, soit dans la coloration de ses fruits, soit dans Ja présence ou l'absence des arêtes. — 2. L'avoine nue OU avoine a. gruau, Arcna nuda L., porte également le nom d'Avoine de Tartarie. Son grain, plus petit, se détache facilement des paillettes de la glume. — 3. L'avoine de Hongrie OU d'o- rient, Avena orientait* L. Ses grains sont gros, blancs, lourds et farineux; mais cette espèce a l'inconvénient de s'égrainer facile- ment. L'Avoine est une céréale fort importante. Is'on-seulemcnt c'est la nourriture par ex- cellence du cheval ; mais, dans beaucoup de pays, où le froid et l'humidité s'opposent à la culture du Seigle et du Froment, l'homme y trouve une nourriture assez substantielle, mais non aussi savoureuse que celle du froment. L'Avoine s'emploie comme ali- ment, surtout en Bretagne, en Ecosse et dans les régions les plus reculées du nord de l'Europe, ou dans les pays montagneux que leur élévation rapproche des pays du nord, quant à leur végétation. Le Gruau a Avoine , c'est-à-dire les grains dépouillés de leur péricarpe et de la partie extérieure de leur amande et grossièrement concas- sés , servent à faire des bouillies très nu- tritives. Tout le monde sait que la décoc- tion du gruau d'Avoine est fréquemment employée en médecine, comme une boisson adoucissante , dont on fait usage dans les rhumes ou dans les affections chroniques des organes respiratoires. (A. R.) AVOIXE FROMENTAL. bot. PHl- Voyez arrdénathÈre. (A. R.) AYORTEMEXT. Abortio. zooe. — Ce mot , considéré sous le rapport purement physiologique , signifie l'expulsion du fœtus avant qu'il ait atteint l'époque de la viabi- lité. Les causes qui déterminent l'Avorle- ment sont fort nombreuses , et les plus communes sont l'irrégularité d'évolution du fœtus , un développement anomal , confirmé par un grand nombre de faits té- ratologiques , la coexistence de produits étrangers dans l'utérus , des travaux trop prolongés, les mémorisations, la mauvaise construction des habitations, des commo- tions violentes, des hémorrhagies prolon- gées, des modifications subites dans l'état de l'atmosphère, et, pour la femme, il faut ajouter à ces causes physiques, les peines morales et une sensibilité exaltée jusqu'à l'état maladif; aussi est-ce chez elle que l'Avortcmcnt est le plus fréquent; viennent ensuite les animaux domestiques , dont la constitution a été modifiée par l'esclavage , et surtout les bêtes à cornes. Cet accident est très rare chez les Chèvres et les Truies, et plus rare encore chez les Chattes et les Chiennes. L'état pathologique de la femelle chez laquelle un AYortement est imminent ne cesse qu'après l'expulsion du fœtus ; et le danger qu'elle court est d'autant moindre que cet accident a lieu à une époque plus rapprochée de la conception. Nous ne parlerons pas ici de l'Avorte- ment dû à des pratiques criminelles, et qui, dans le cas de réussite ou d'insuccès , est toujours fatal à la mère et au fœtus. L'Avortement a également lieu chez les Oiseaux. Les œufs à coque molle, appelés œufs hardès, ne sont autre chose que des germes avortés dont on ne peut attendre aucun produit. (C. d'O.) AVORTEMENT. thysioe. véget. — En physiologie végétale, comme en physio- logie animale , le mot AYortement expri- me la suppression naturelle ou le non-dé- veloppement, soit d'un organe, soit seule- ment d'une partie d'un organe composé, soit enfin de plusieurs organes. L'Avorte- ment peut être complet, c'est-à-dire que l'organe qui manque a disparu sans laisser aucune trace, ou bien, au contraire, l'Avor- lement est incomplet, l'organe existant, mais déformé, rapetissé, en un mot atro- phié: d'où le nom d'Atrophie, donné à cet Avortement incomplet L'Avortement peut avoir lieu à une épo- que où les organes échappent par leur pe- titesse à tous nos moyens d'investigation, de telle sorte que, dès que la partie à laquelle cet organe appartient est visible et appréciable à nos sens, nous ne pouvons saisir aucune trace de l'organe manquant ; ainsi , par exemple, dans les Labiées, une des cinq éta- mines avorte de si bonne heure, qu'il n'y a aucune période de la vie de la plante où elle soit visible. On a donné à ces Avortements le nom d'Avorlements m- 380 AYO AVO ternes ; tandis qu'on nomme Avorte- ments externes , ceux qui se font en quel- que sorte sous nos yeux par la disparition d'organes qui se sont d'abord montrés pen- dant un certain temps. On a encore divisé PAvortement en con- sianl ou naturel et en inconstant ou accidentel. Le premier est celui qui se reproduit constamment et sans interrup- tion dans la série de tous les individus de la même espèce ; le second, au contraire, se montre, pour ainsi dire, par exception, pro- duit par une cause accidentelle , qui n'agit que sur un individu isolé. L'étude des Avortements est d'une haute importance en botanique. Elle conduit à la solution des problèmes les plus compliqués de l'organisation végétale , et c'est par elle que nous pouvons arriver à la connaissance de la véritable structure et surtout du type normal des végétaux. En effet, l'homme qui étudie la science d'une manière philosophi- que peut reconnaître , au milieu des varia- tions sous lesquelles se présentent les plan- tes d'une famille naturelle ou d'une tribu ou groupe de familles, un type fondamen- tal dont toutes ces variations ne sont que , des modifications dues, soit à l'Avortement de quelques parties, soit au contraire à leur multiplication. Nous avons dit précédemment que l'A- vortement ne laissait quelquefois aucune trace de l'existence de l'organe avorté; d'au- tres fois, au contraire, il est remplacé par un organe d'une apparence tout à fait diffé- rente , quoique d'une nature physiologique semblable. Il y a donc une extrême connexité entre ces deux phénomènes : Avortement et Métamorphose; ainsi qui ne sait, par exemple, que dans les fleurs qui doublent, les étamines avortées se transforment en pétales. C'est dans la fleur surtout qu'il est im- portant de rechercher les Avortements : d'abord, parce qu'ils sont le plus fré- quents dans cet organe, et en second lieu, parce qu'ils y exercent une influence plus marquée , en troublant la disposition ré- gulière des parties constituantes. En ef- fet, quand une partie constituante d'un des verticilles floraux vient à avorter , il est bien rare que les autres parties du même verticille n'en éprouvent pas une influence plus ou moins considérable. Gé- néralement les parties restantes se dé- veloppent davantage ; aussi plusieurs au- teurs attribuent-ils l'Avortement des or- ganes qui manquent à l'inégalité primitive de force de nutrition des organes, dont les plus forts absorbent, à l'exclusion des au- tres, les fluides nutritifs qui leur étaient destinés en commun , et s'opposant ainsi à leur nutrition les font complètement dispa- raître. De ce développement plus considérable des parties subsistantes résulte en général un trouble, un dérangement dans la dispo- sition normale de la fleur, qui devient irré- gulière ; aussi, selon nous, l'irrégularité de la fleur reconnaît-elle pour cause, du moins dans le plus grand nombre des cas , l'A- vortement d'une partie d'un des verticilles floraux ; ainsi , par exemple , l'irrégularité des fleurs dans les Orchidées, dans les La- biées, les Antirrhinées, etc. , est le résultat évident de l'absence naturelle ou de l'Avor- tement de deux des trois étamines dans la première de ces familles et d'une des cinq dans les deux autres. Ce qui prouve évi- demment l'opinion que nous émettons ici, c'est que, quand ces étamines avortent d'habitude ou viennent accidentellement à se développer, la fleur reprend sa régu- larité normale. C'est ce que prouvent les exemples d'Orchis à trois étamines déve- loppées et à fleurs régulières , de Digitale et de Pédiculaire à cinq étamines et à corolle régulière que nous avons fait con- naître à différentes époques. Quand, dans un verticille floral, la moitié des organes qui le composent, vient à man- quer, l'harmonie de la fleur peut ne pas être troublée. Ainsi, dans le genre Géra- nium, la fleur a dix étamines et est parfaite- ment régulière ; dans le genre Erodium de la même famille, cinq des étamines de la fleur avortent, et celles qui sont ainsi rédui- tes à leur état rudimentaire alternent régu- lièrement avec celles qui se développent : aussi la fleur des Erodium conserve-t-elle sa régularité ; mais , dans le genre Pelargo- nium où trois des étamines sont avortées et sept sont restées fertiles, l'harmonie est dé- rangée et la corolle est d'une grande irrégu- larité. Il en est de même dans la Capucine {Tropœolum), dont deux étamines sur dit AXE no se développant jamais, la fleur est irré- golière. Nous ne saurions donc trop le répéter : l'étude approfondie des Lvortements el de leur influence sur la disposition générale des parties subsistantes est la clef de la plupart des anomalies qu'on observe dans l'arrangement des parties constituantes des iux. Elle appelle donc l'attention des botanistes philosophes. Voy. fleur, mon- . etc. (A. R.) \YVY\TIli:S, Blum.; Maschalanthe, B\um.-jf(f///f/iia, Reinwardt (non alior.), in Flora , 1825, p. 107. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Hamé- lites DC), auquel son auteur (Bijdr., p. 1002) assigne les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites ou par avortement dioïques. Limbe calicinal urcéolé , presque très en- tier. Corolle rotacée, à tube court, cylin- drique : gorge garnie de o faisceaux de poils; limbe 5-fide. Étamines 5, à peine saillantes, insérées à la gorge de la corolle. Ovaire 5- loculaire, à disque sillonné. Style indivisé 5 stigmate à 5 lobes, connivents avant Tan- thèse. Baie globuleuse, 5-loculaire, poly- sperme, couronnée. Graines petites, poncti- culécs. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées. Fleurs en capitules, ou en cymes, ou en corymbes , axillaires. Ce genre ap- partient aux îles de la Sonde et aux autres archipels des mêmes parages ; on en connaît 7 espèces. (Sp.) * AX VttQLES. Axarchia , Rafin. zooph. — Famille du sous-ordre des As- clères de Rafinesque et qui comprend les Pennatules , les Vérétilles , plus les En- crines. (P. g.) *AXE (âljMv, essieu, axe), zool. etTÉRAT. — Ce mot, fort anciennement emprunté à la mécanique par la géométrie, l'astronomie et môme l'architecture, d'un emploi plus récent en physique et en minéralogie, a été intro- duit en dernier lieu dans les sciences biolo- giques. Son emploi en botanique, en zoolo- gie, en tératologie , est même, depuis quel- ques années , devenu très fréquent ; et c'est pourquoi nous avons cru devoir ne pas nous borner ici, comme dans les dictionnaires précédents, à de simples renvois aux arti- cles généraux. S I. De la signification du mot axe. Lorsqu'un terme passe d'une science AXE 381 dans une autre , il est bien rare que sa va- leur primitive ne subisse pas dans celle-ci quelque altération; ainsi, le sens du mot Axe n'est exactement, ni en géométrie, ni en minéralogie, le même qu'en mécanique ; mais les différences sont très légères ; et la même définition, pourvu qu'elle soit élevée h un certain degré de généralité , est appli- cable sans nulle difficulté à toutes ces scien- ces. La définition, au contraire, doit être plus profondément modifiée , lorsque des po- lyèdres, idéalement réguliers, de la géomé- trie, et des cristaux que la minéralogie assi- mile à ceux-ci, on veut transporter les lignes idéales appelées Acres, dans l'étude des êtres vivants. Les formes très complexes des vé- gétaux et surtout des animaux [vorj. forme) deviennent alors une cause de sérieuses dif- ficultés sur lesquelles on ne s'est pas arrêté, et qu'on n'a pas résolues. Les zoologistes , en particulier, ont paru croire qu'ils pou- vaient tout aussi bien emprunter à la géo- métrie et à la cristallographie la définition du mot Axe, que le mot lui-même ; et c'est pourquoi ils l'ont employé , sans jamais le définir , comme une expression , dont le sens, généralement compris, est à l'abri de toute équivoque. En s'écartant du principe logique, qui veut que nul mot ne soit introduit dans la science sans être rigoureusement défini, on s'exposait à de graves inconvénients qui, en effet, n'ont pas manqué de se produire. Le mot Axe a reçu , dans les livres des zoo- logistes, plusieurs acceptions fort différen- tes ; et il n'est pas jusqu'aux meilleurs ou- vrages dans lesquels on ne les retrouve simultanément admises. Cuvier lui-mê- me, dans le Règne animal, n'évite pas cette cause de confusion et d'erreur. L'Axe est tantôt pour lui une ligne idéale, autour de laquelle un certain nombre de parties , analogues entre elles, se disposent circulai- rement ; tantôt un plan idéal , des deux côtés duquel les parties analogues se ran- gent symétriquement par paires ; tantôt, en- fin, une partie ou un ensemble de parties matérielles, telles que le tronc ou Axe principal d'un polypier , et ses branches ou. Axes secondaires. Cette dernière accep- tion et la première, les seules qu'on trouve en botanique, se lient d'ailleurs entre elles d'une manière intime. De même que Y Axe 382 AXE AXE matériel ou essieu d'une machine peut être ramené abstractivement à un Axe idéal passant par le centre du premier, rien ne s'oppose à ce qu'on considère Y Axe ma- tériel d'un végétal ou d'un polypier, en d'autres termes, sa portion axile, selon ur.c expression déjà consacrée par l'usage en botanique, comme traversé par une ligne fictive , V Axe idéal. En indiquant les divers sens attribués par Cuvier au mot Axe, nous avons eu pour but , non-seulement de montrer com- bien sa signification est encore loin d'être fixée, mais aussi d'établir dès à présent un fait très important sur lequel nous revien- drons bientôt, savoir: que les parties qui se correspondent symétriquement , sont coordonnées, chez les animaux, tantôt par rapport à des lignes, tànlblpar rapport à des plans, ou mieux, plus généralement, par rapport à des surfaces : car les sur- faces , aussi bien que les lignes de coordi- ?:ation, sont quelquefois courbes et non droites. Devrons-nous donner également le nom d'Axe à toutes ces lignes et à toutes ces surfaces de coordination ? En géométrie et en astronomie, un Axe est toujours une ligne droite. De même, en minéralogie, les Axes sont des lignes droi- test autour desquelles sont disposés symé- triquement les faces analogues d'un cristal. L'archi Lecture , au contraire , a déjà admis des Axes courbes aussi bien que droits ; et cette extension de sens n'a, au fond, rien de contraire aux principes de la géomé- trie elle-même , qui peut toujours décom- poser un Axe courbe en une suite infinie d'Axes droits. Rien ne s'oppose donc à ce que nous appelions Axe , toute ligne au- tour de laquelle se coordonnent les par- ties analogues d'un être. Cette définition tiès générale, selon laquelle l'Axe peut être également rectiligne ou curviligne, est, par cela même , comme on le verra bientôt, la seule acceptable en zoologie. Autant il est rationnel d'étendre le nom d'Axes à toutes les lignes de coordination, autant il est peu logique de confondre avec feiies-ci , sous ce même nom, les surfaces hes. Nous examinerons successivement quels systèmes d'Axes et d'épines corres- pondent à ces trois types, ou du moins aux Jeux premiers , les seuls dont l'organisa- tion générale soit bien connue. 1° Animaux binaires. La disposition générale qui caractérise les animaux binai- res, et qui leur est commune avec l'homme, a de tout temps fixé l'attention et n'est ignorée de personne; mais elle a été géné- li) Outr» plusieurs autres articles gûnéraut de ce die lionnaire, tels que Cmstatjx . FonnE , Monstres composés, Rstosnés, on peut consulter comme complément de ces remarquas et de celles qui suivent , les deux thèses fort re- marquables que notre saTant collaborateur, M- Delafosse, • soutenues en septembre i84o devant la Faculté des Sciences de Paris, l'une sur la structure des cristaux. Tau- ire sur la tjmittk en général. AXE 383 ralement mal exprimée. Il est fort inexact de dire, comme on le fait ordinairement, que les organes sensilifs et locomoteurs; et le plus souvent aussi les organes repro- ducteurs , sont disposés symétriquement ' des deux côtés de la ligne médiane ou de l'Axe. La coordination , qui d'ailleurs est loin d'être constamment symétrique , n'a jamais lieu par rapport à une ligne ou Axe, mais par rapport à une surface ou épine : rectification d'autant plus impor- tante, que la coordination par rapport à une ligne ou Axe forme précisément la con- dition essentiellement caractéristique de la forme dans le second type du règne animal. L'épine offre le plus souvent la disposi- tion générale d'un plan de symétrie, sans mériter cependant ce nom dans la rigueur de son acception géométrique. C'est ce qui a lieu chez l'homme : son corps offre une disposition généralement symétrique ; mais les courbures de la colonne épinière et la prédominance du côté droit rendent la symé- trie imparfaite. Chez les Animaux vertébrés, chez les articulés , chez les Mollusques su- périeurs, la disposition générale est la même que chez l'homme ; toutefois la symétrie est presque toujours beaucoup plus com- plète. Au contraire , chez la plupart des Mollusques à coquille, l'épine, au lieu d'être plane, est courbe ; le plus souvent même , elle présente une courbure très marquée qui , chez une multitude d'espèces , affecte la disposition spirale dans une grande par- tie de son étendue. Lorsqu'il en est ainsi, l'être se trouve partagé, non pas en deux moitiés , mais en deux portions inégales , l'une plus grande, située du côté convexe de la courbure, l'autre plus petite, du côté concave. Ainsi, dans le premier des trois types que présente à notre observation l'ensem- ble du règne animal, il existe non une sim- ple ligne, mais une surface de coordina- tion ; non un Axe, mais une Épine. Si cette épine est plane, il y a symétrie; si elle est courbe, simple disposition binaire do parties analogues, mais inégales ; d'où l'on voit que la coordination par rapport à une épine, et la disposition bilatérale des par- tics qui est la conséquence de cette coerdi- nation, sont des faits généraux et essen- tiellement caractéristiques du premier type, m AX£ AXE tandis que la symétrie, par l'existence de laquelle on a si souvent caractérisé ce même type, n'est pour lui qu'un fait non constant et d'une importance secondaire. Et s'il est besoin de confirmer ce résul- tat qui, du reste , est la conséquence ri- goureuse de faits généralement connus, une remarque bien simple fera com- prendre comment l'existence de l'épine étant fort importante, sa disposition droite ou courbe n'est au contraire que d'un inté- rêt fort secondaire. Chacun de nous peut, et il lui suffit pour cela d'incliner latérale- ment son thorax, changer la disposition de son épine, la rendre courbe, de plane qu'elle est normalement, et par suite, alté- rer momentanément la symétrie bilatérale. Cette même possibilité , qui est chez nous renfermée entre d'étroites limites, existe à un très haut degré chez une multitude d'a- nimaux. Dans les espèces en particulier qui ont le corps très allongé, et en même temps les téguments flexibles, la courbure de l'é- pine peut devenir extrêmement prononcée, et souvent même arriver jusqu'à la dispo- sition spirale. Et si, dans ce cas, la disposi- tion générale peut être changée momenta- nément, par conséquent sans aucune modi- fication importante de l'organisation, si l'épine peut être tour à tour, chez le même animal, plane , demi circulaire , sinueuse , contournée, spirale, ne conçoit-on pas aus- sitôt la possibilité de trouver toutes ces dispositions réalisées, et d'une manière permanente, chez d'autres animaux du même groupe , surtout parmi ceux dont la peau est indurée et non flexible. Après l'épine principale qui partage l'être en deux portions latérales, tantôt égales et symétriques , tantôt inégales , mais cor- respondantes , on peut distinguer, chez les animaux du premier type , un grand nom- bre d'épines et aussi d'Axes secondaires. J'appellerai surtout l'attention sur la dis- position remarquable qu'offre la portion postérieure du corps chez un grand nombre de Poissons, et-spécialemenl chez les Pleu- ronectes. Outre l'épine principale qui, con- tournée et sinueuse en avant, est posté- rieurement plane et presque comparable par sa régularité à un plan de symétrie, il rxiste une seconde épine plane, on peut presque dire un second plan de symétrie perpendiculaire au premier. La symétrie est donc ici, non-seulement bilatérale, mais en même temps bilatérale et inféro-supé- rieure ; et les organes post-abdominaux, se correspondant par zones de quatre cha- cune, sont coordonnés par rapport à la ligne d'intersection des deux plans; ligne qui tra- verse le centre des corps vertébraux, et qui constitue un véritable Axe. L'Axe optique, autour duquel les diverses parties de l'œil sont disposées circulaire- ment, est encore un exemple trop remar- quable pour être omis , mais trop connu pour que nous insistions sur lui. Disons seulement que l'Axe principal de l'œil con- prend , outre le centre de la sphère que représente cet organe dans son ensemble, les centres des divers cercles, zones et segments sphériques que son examen exté- rieur offre à l'observation. Enfin, nous ferons remarquer qu'un très grand nombre d'appareils et d'organes en particulier sont divisibles, aussi bien que le corps tout entier, soit par des épines planes, soit plus fréquemment par des épines courbes , diversement sinueuses ; fait gé- néral, déjà indiqué dans le premier volume de notre Histoire générale des Anomalies ( Voyez aussi Essai de zoologie géné- rale ). 2° Animaux radiaires. Lorsqu'ils veu- lent définir d'une manière générale la forme des animaux radiaires,les auteurs disent tan- tôt que les parties sont disposées comme les rayons autour d'un centre; tantôt qu'el- les sont disposées autour d'un Axe, sur deux ou plusieurs rayons, ou sur deux ou plusieurs lignes allant d'un côté à l'autre. De ces deux expressions, qui tou- tes deux sont empruntées au Règne ani- mal, la première, qu'on trouve presque partout reproduite, est fort inexacte ; ce qui ressort clairement des considérations plus haut présentées. La seconde est exacte, mais insuffisante. Les véritables radiaires, et des remarques analogues sont applicables à un grand nombre d'organes dans les végétaux, ont en effet leurs organes coordonnés par rapport à un Axe principal , mais aussi en même temps, et secondairement par rap- port à des Fpines, souvent, et notamment dans les Polypes , à peine indiquées , très manifestes, au contraire, dans les classes AXE AXE 3S, supérieures, par exemple dans les Échino- d traies el les Acalèphes. 1 1 disposition générale de* ces épines nous esl connue à l'avance ; car elle est la même quo celle de l'épine principale des animaux du premier type. Seulement , au lieu d'une seule épine , il y en a ici au- tant que le corps a de rayons ou lobes , chacun d'eux ayant sa propre épine qui le divise en deux parties correspondantes, mais inégales, si l'épine est courbe, égales el symétriques, si elle est plane. Ces deux parties, non-seulement se correspondent l'une a l'autre, mais encore ont des ana- logues dans chacun des autres lobes. De là, un premier mode de coordination, comparable à celui qui caractérise le type précédent : la coordination des parties ana- logues de chaque lobe par rapport à son épine. En même temps que chaque épine divise un lobe de L'animal en deux parties corres- pondantes et souvent symétriques, elle di- vise de même, si on la prolonge suffisam- ment par la pensée , l'animal tout entier. Si le nombre des lobes est pair, l'épine d'un rayon , étant prolongée , divisera pa- reillement le rayon opposé à celui-ci, ou, en d'autres termes, se confondra avec l'épine de celui-ci. Si le nombre est impair, l'épine ogée passera entre deux lobes, mais de même en partageant l'animal en deux par- ues correspondantes, et le plus souvent même égales Tune à l'autre. Tout radiaire est donc, comme tout animal binaire, di- visé en deux moitiés, ou au moins en deux portions analogues; seulement il y a cette différence que ces deux moitiés ou portions peuvent être prises d'autant de manières dif- réiente< qu'il y a de lobes et par consé- quent d'épines. système de coordination, quelque re- marquable qu'il soit, n'est ni le seul, ni même le principal. Toutes les épines con- vergent vers la région centrale, et viennent s'y rencontrer en une ligne d'intersection, qui est VAxe principal, renfermant en lui In centre de figure • ainsi, les parties se coordonnent, des deux côtés des épines, et il"~ épines, à leur tour, se coordonnent au- tour de VAxc; double système de coordina- tion , d'où résulte , lorsque la coordination est parfaite et vraiment symétrique , une T. 21. forme presque aussi régulière que celle des solides géométriques eux-mêmes. Les radiaires , comparés aux animaux binaires, présentent donc trois ordres de différences : A. Leur organisation est soumise à une double loi de coordination : coordination directe des parties, par rapport aux épines; coordination directe des épines (mais indi- recte pour les parties) par rapport à V Axe. B. C'est en définitive à une lùjne, et non , comme dans le premier type , à une surfarc, que se rapportent toutes les con- ditions de coordination et de régularité. Cette différence, qui résulte directement de la première, ne serait pas appréciée à toute sa valeur, si nous ne rappelions que , dans les radiaires inférieurs, les lobes du corps, et par conséquent aussi leurs épines, s'effacent peu à peu ; mais Y Axe subsiste toujours. C. Enfin chaque partie n'a pas une seule analogue, mais un grand nombre d'analo- gues ; nombre qui est toujours d'autant de fois deux qu'il y a d'épines. En termes con- cis, les radiaires ne sont donc pas doubles ; ils sont multiples, leurs conditions de multiplicité étant du reste rigoureusement définies. 3° Animaux hétéromorphes. Ces ani- maux, et spécialement les spongiaires, ont- ils une forme complètement irrégulière ? Méritent-ils réellement le nom d' amorphes qu'on leur a quelquefois donné? Il suffit de considérer la disposition générale d'une masse spongiaire , d'examiner l'arrange- ment et la forme de ses oscules pour re- connaître qu'il y a aussi, même chez ces êtres inférieurs , une tendance à la régula- rité. Du reste, leur nature est encore beau- coup trop obscure, et surtout les naturalis- tes qui, comme nous , ont été privés de la possibilité de les étudier sur le vivant, les connaissent trop imparfaitement, pour qu'il soit possible de discuter ici à leur égard , du moins dans les étroites limites où nous sommes renfermés , la question de l'exis- tence des Axes de coordination. Cependant ne serait-on pas autorisé dès à présent à dire que la dualité, caractérisant le pre- mier type du règne animal, et la multipli- cité définie, le second, les hétéromorphes paraissent offrir un troisième mode de ré- 25 o86 AXE pétition , le seul qu'on puisse concevoir après les précédents : la multiplicité in- définie de parties tendant à se disposer au- tour de points, et non de lignes ou Axes? Disposition qui existe d'ailleurs incontesta- blement chez d'autres êtres des degrés infé- rieurs de l'échelle zoologique, spécialement chez plusieurs des animaux si longtemps confondus par les auteurs sous le nom d'In- fusoires. S III. Des Axes et des Épines chez les êtres anomaux. Nous ne nous arrêterons ni aux êtres anomaux des trois premiers embranche- ments [voyez anomalies), ni aux Mons- ~es unitaires. Les derniers de ceux-ci ex- ceptés (vOyeZ ANIDIENS et ZOOMYLIENS) , tOUS "es êtres anomaux ont leurs parties coor- !onnées , quoique moins régulièrement, â'après les mêmes épines ou Axes auxquels se ramène la conformation normale de leurs espèces. Chez les Monstres composés, la considé- ration des épines et des Axes offre beaucoup plus d'intérêt. L'organisation d'un monstre double , pour prendre ici le type le plus simple que puisse offrir un monstre com- posé , est coordoriEée très régulièrement , par rapport à trois épines, presque toujours planes, et par conséquent comparables à des plans de symétrie, savoir : Y épine indi- viduelle de chacun des sujets composants (sa ligne médiane, comme on dit ordinai- rement), et Vépine ou plan d'union, c'est- à-dire le plan selon lequel se fait l'union des deux sujets composants, et qui , selon une expression impropre , mais souvent usitée, est la ligne médiane du monstre tout en- tier. Ce plan médian , ou plan d"union , est toujours , comme l'indique son nom et comme il résulte de sa disposition , inter- posé entre les deux épines individuelles. Il peut d'ailleurs être , par rapport à celles-ci, et celles-ci peuvent être entre elles, dans des rapports très différents, soit d'étendue , soit de disposition ; ainsi les trois épines peuvent être égales ou inégales. L'épine ou plan d'union peut être parallèle aux épines individuelles; il peut leur être perpendiculaire ; il peut aussi leur être oblique; et, de là, des différences dont l'importance est telle , que , les exprimer avec exactitude, c'est véritablement résu- AXE mer en quelques mots toutes les modifi- cations essentielles de l'organisation des Monstres doubles. Nous pourrions montrer que la même classification des Monstres doubles , à laquelle nous avons été conduit par de laborieuses recherches d'analyse , eût pu être déduite presque tout entière de la manière la plus simple , de la seule considération des trois épines. C'est ainsi , et ces exemples suffiront pour bien faire comprendre notre pensée , que la division générale des Monstres doubles en deux or- dres , les Autositaires et les Parasi- taires (voy. ces mots), eût pu être four- nie immédiatement par la seule considéra- tion de l'étendue relative des deux épines individuelles , toujours égales dans le pre- mier ordre , inégales dans le second. De même, la considération de la direction de l'épine ou plan d'union , tantôt parallèle , tantôt perpendiculaire aux deux autres épi- nes , tantôt oblique sur celles-ci , eût pu nous fournir les principales subdivisions de ces ordres. Bien plus encore , elle pouvait faire prévoir approximativement le nombre des genres que chacun peut comprendre. Qui ne voit, en effet, que les épines peu- vent présenter des degrés très divers d'o- bliquité , se rencontrer sous des angles dès différents; que les combinaisons fon- dées sur le parallélisme des épines sont né- cessairement moins nombreuses ; enfin que l'incidence perpendiculaire de l'épine mé- diane ou d'union sur les épines individuelles n'est possible qu'avec un nombre beaucoup moindre encore de combinaisons ? Les Monstres composés plus que doubles, par exemple, les Monstres triples, les seuls dont l'existence soit encore authentique , peuvent donner lieu à des considérations analogues à celles que nous venons d'indi- quer. Dans tout monstre triple, il y a trois épines individuelles et deux plans d'union : la question est donc plus complexe , mais elle n'est réellement pas plus difficile ; et il en serait de même de Monstres plus compo- sés encore, si l'on venait à en établir l'exis- tence avec certitude. Quels qu'ils fussent, tous se ramèneraient , par la considération de leurs épines, à des notions fort simples, en ce qui concerne leur disposition géné- rale ; et il ne serait même pas difficile de la .prévoir, et d'en résumer à l'avance les AXE AXI ss1? conditions dans une formule commune à tous les Monstres composés. Voyez notre //•s foire générale des anomalies, t. III, e! l'article monstres composés de ce Dic- tionnaire. (I. G. -S. -H.) AXE (déÇwv, axe). mi>-. — Dans l'étude des cristaux, on donne ce nom à certaines lignes droites, ou directions principales, qu'on ima- gine passer par le centre (fini cristal, ou mê- me par le centre de chacune de ses molécules, et qui servent à exprimer les lois des diverses propriétés, soit géométriques, soit physi- ques, qui ne se montrent pas les mêmes dans tous les sens. Dans la cristallographie proprement dite, on distingue des Axes de cristallisation, qui sont des Axes de figure ou de symétrie, passant par le centre du cristal , qu'on suppose ramené à sa plus grande régularité, et qui vont aboutir soit à des sommets d'angles solides, soit à des milieux de faces ou d'arêtes. Il y a toujours dans un cristal quelconque plusieurs sys- tèmes d'Axes, parmi lesquels on en dis- tingue un comme principal : tel est , par exemple, dans les systèmes cubiques ou prismatiques, le système des trois Axes, qui aboutissent aux sommets de l'octaèdre fondamental, ou aux milieux des faces du paralléîipipède circonscrit , par lequel on remplace souvent cet octaèdre. Il est clair que ce système d'Axes, qui est en quelque sorte la charpente ou le squelette géomé- trique de l'octaèdre , peut tenir lieu de ce- lui-ci, lorsqu'il est déterminé en longueur et en direction • et voilà pourquoi les Axes cristallins jouent un si grand rôle dans la cristallographie allemande, où ils servent de principal fondement à la détermination des systèmes cristallins. Dans la physique des cristaux , on dis- tingue aussi plusieurs sortes d'Axes, et l'on pfOft «3 admettre d'autant d'espèces diffé- rentes qu'il y a de propriétés susceptibles nier avec la direction autour d'un même point. Tels sont les Axes optiques (Axes de double réfraction , ou de polarisa- tion ) , les Axes d'élasticité, les Axes ther- miques, etC. VOy. CRISTALLOGRAPHIE. ax^. Axis (o.çojv, axe), bot. — Ce I été donné, en botanique, à plusieurs organes différents du végétal ; ainsi c'est la ipaic île la plante, celle qui sert de support à tous les organes appendiculai- res. Suivant la position qu'il occupe, cet Axe porte des noms différents; il est successive- ment la souche, la tige, le rameau, le pé- doncule, le réceptacle de la fleur, la co- lunielle, etc. On a aussi donné le nom d'Axe au support commun des épillcts dans les Gra- minées, et particulièrement dans celles dont les fleurs sont disposées en épis. (A. R.) * AXESTUS (à priv.; ^erroç, uni), ins.— Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , et dont il n'a pas publié les caractères. Il n'y rapporte qu'une seule espèce, originaire de Java, et nommée par lui A. morosus. Il place ce g. entre les g. Lepyrus et lïylohius dei Germar, qui appartiennent à la division des Molytides de Schoenherr, ordre des Gona- tocères. (D.) AXI (à^ov, axe), bot. th. — Synonyme de Piment. Voyez ce mot. *AXIA. zoom. — Synonyme d'Axiotime, Axiotima. Voyez ce mot. (P. G.) AXïA , Loureir. ( àfêst , importance ). bot. th. — Genre incomplètement connu, qu'on a rapporté avec doute à la famille des Nyctaginées, ainsi qu'à celle des Valéria- nées. Son auteur lui attribue les caractères suivants : Calice triphylle, court, irrégulier, caduc. Corolle campanulée, minime, à limbe 10-fide régulier, plan. Étamines 3; filets fili- formes, aussi longs que la corolle ; anthères didymes, à bourses globuleuses. Ovaire in- fère, ovoïde, sillonné. Style filiforme, à stig- mate épaissi. Péricarpe sec, indéhiscent, ovoïde, sillonné, velu. ■ — Loureiro ne fait mention que d'une seule espèce d'Axia ÇA. cochinchincnsis) ; c'est un arbuste à tiges nombreuses, très rameuses, noueuses, pro- cumbantes , rougeàtres ; à feuilles petites , opposées, inégales, sub-crénelées; à fleurs petites, rougeàtres, disposées en grappes sub-terminales. La racine de cette plante est charnue et fusiforme ; on la substitue, en Cochinchine, au célèbre Gin-Se?uj. (Sp.) AXIE. crust. — Genre de Décapodes macroures , établi par M. Leach , rangé par Milne Edxvards dans la famille des Thalassi- niens ou Macroures fouisseurs ; tribu des Cryptobranchides et caractérisés de la ma- nière suivante : Antennes internes portant deux filaments très allongés, imites de la 388 AXI Axr seconde et de la première paires didactyles ; celles des trois paires suivantes monodac- tyles ; nageoire caudale à cinq lames élar- gies et foliacées. On ne connaît qu'une es- pèce d'Axie , savoir : VA. stirhynque qui habite nos côtes. (M. E.) *AXIFERES (axis, axe; fero, je porte). bot. — Dans son Essai d'une iconographie élémentaire et philosophique des végétaux, Turpin a donné ce nom à des végétaux qui , comme les Champignons et les Algues ter- restres et maritimes , se composent d'un axe diversement modifié , et dont l'inté- rieur ne contient que du tissu cellulaire. (C. d'O.) * AXILE. Emlryo axilis (Embryon). bot. ph. — Embryon dirigé suivant l'axe de la graine et surtout de l'endosperme. Voy. EMBRYON. (A. R.) AXILLA. bot. ph. — Nom latin de l'ais- selle ou angle formé par la soudure d'un organe sur un autre organe. Voy. aisselle. (A. R.) * AXILLAÏRE. Axillaris. ins. — On nomme ainsi une petite pièce triangulaire qui remplit l'intervalle existant entre les angles postérieurs du corselet et les angles huméraux des élytres dans les Cètonides. Voy. ce mot. (D.) * AXILLAÏRE. Axillaris. bot. ph.— Cette expression s'emploie pour désigner tous les organes placés à l'aisselle d'un autre organe, mais particulièrement des feuilles. C'est dans ce sens qu'on dit: fleurs ou fruits axillaires , par opposition à fleurs termi- nales , fruits terminaux. Voy. inflores- cence. (A. R.) *AXILLARIA, Rafin. bot. ph. —Sy- nonyme du g. Polygonatum, Desf.,de la famille des Asparaginées. (Sr.) AXILLARIS. ins. — Voyez axillaire. AXILLARIS . bot . th . — Voy . axillaire. AXIN. Axinus (à^tvyi, hache), moll. — M. Sowerby, dans son Minerai Concho- logy, a proposé ce genre pour des Coquilles fossiles dont le moule seul lui était connu ; il est fort difficile , en l'absence des carac- tères que donne la charnière, d'établir de bons genres ; aussi il est à regretter que M. Sowerby ait proposé celui-ci. En exami- nant les figures , nous trouvons aux Co- quilles du genre Axinus une très grande enalogie avec les Lucincs et nous pensons que les deux genres pourront être réunis (voy. lucine). Nous trouvons en effet, à la planche 314, une coquille dont le moule in- térieur offre deux impressions musculaires fort écartées, dont l'antérieure se prolonge à la manière de celle des Lucines. Ce qui nous confirme dans notre opinion, c'est que d'après les mêmes figures , l'impression palléale paraît simple et sans échancrure postérieure , également comme dans les Lucines. (Desh.) AXINA (àÊjivvi, hache), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , établi par Kirby (Lin. Soc Trans., t. XII, p. 389), et cité par Latreille dans son ouvrage intitulé : Familles naturelles du règne animal , où il le place dans sa tribu des Clairones , entre les g. Eurypus et Priocerus. Ce genre est très voisin des No- toxus de Fab., et renferme deux espèces du Brésil : Wixina analis du fondateur du genre et VA. rufiiarsis de Perty (No- toxus), toutes deux figurées: la lre, loc. cit. tab. 30, f. 6; la 2e (Dclectus an. pi. 6, f. 16, p. 30). (D. et C.) AXEY/EA, Ruiz et Pav. (à£îvr(, hache). bot. ph. — Genre de la famille des Mélas- tomacées ( tribu des Lavoisiérées , DC. ). Ses caractères distinctifs , suivant M. Don (Mèm. Wcm. Soc. 4, p. 320), sont : Ca- lice cyalhiforme, nu à la base, à limbe per- sistant, 5-ou 6-denticulé. Pétales 5 ou 6. Anthères obtuses au sommet, simplement éperonnées à la base , déhiscentes par 2 pores apicilaires. Capsule 5-ou 6-loculaire, inadhérente. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles ovales-lancéolées ou cordiformes, dentelées ou crénelées, 5-nervées, réticu- lées, coriaces, pétiolées, cotonneuses-fer- rugineuses en dessous. Fleurs blanches ou pourpres , grandes , terminales , disposées en corymbe ou en grappe. Ce genre est propre à l'Amérique équatoriale 5 il com- prend 5 espèces. (Sp.) *AXI]\TE. Axine(àt,vrn, hache), annél.— Abildgardh et Oken ont signalé sous ce nom un genre d'Animaux parasites de VEsox Be- lonc , poisson sur les branchies duquel ils vivent. M. Oken range ce genre parmi les Lernées, mais M. de Elainville (Dict.des se, nat. t. VII, 568) l'a rapproché de la famille des Hirudinées, parmi les Annélides. D'a- près M. Dicsing, les Axines qu'il appelle AXI Hcrctitranthus [Nov. net. rurios. XVTTT, MO] seraient plus voisins des Polystomes ou Polycoty laires , el voici comment il les caractérise : Corps comprimé , allongé , atténué el tronqué en avant; bouche granu- leuse; deux suçoirs de chaque côté de la partie antérieure du corps ; extrémité cau- dale, pourvue de deux petits crochets. A Wlxinc Hcl/onis, type du genre, M. Diesing ajoute une seconde espèce, trouvée sur le même poisson, et qu'il ap- pelle Hct. sagittatus. M. Nordmann doute «pie cette nouvelle espèce soit réellement distincte. (P. G.) AXIALE. Axfnœa (àHivr, hache), mou. — Poli, l'un des premiers, a séparé les Pétoncles du grand genre Arche de Linné. Il a fondé celte séparation sur des caractères zoologiques d'une grande importance, et il a donné aux animaux le nom (TAxmœa, qui aurait dû être conservé; mais Lamarck, dont la nomenclature a prévalu, ayant établi le même genre sous le nom de Péronile, ce nom a définitivement été adopté et nous y renvoyons. (Desh.) AXE\ITE(7.;V/;, hache), min. — Synony- me de Thumerstein. Ce nom a été donné par Haiiy, à un Silicate d'alumine et de chaux, qui se présente souvent en cristaux amincis, dont les bords sont tranchants comme le fer d'une hache. Ces cristaux , d'une forme très remarquable, appartiennent au système klinoédrique, et ont pour forme fondamen- tale et dominante un prisme oblique à la base de parallélogramme PMT, dont les deux pans M, T, sont inclinés Pun sur l'au- tre de 135°,24' , et dont la base P fait avec M un anale de 134°,48', et avec T un angle de 115°,39f. Les deux pans sont striés verticale- ment et la base est striée parallèlement à son arête d'intersection avec le pan M. Il y a des indices de clivage parallèlement aux faces P et M , et aussi dans le sens d'une troncature faite sur l'arèle aiguë formée par l'intersection des mêmes faces. — La cassure descristauxestlégèrementécailleuse;etleur éclat vitreux. La dureté est de 6, 5 à l'échelle de Mohs ; la pesanteur spécifique de 3,3. Ce minéral est transparent, et presque tou- jours coloré, quelquefois en vert pâle, par un mélange grossier de chlorite, le plus souvent en brun de girofle, ou en brun violàlre par un mélange intime d'oxyde manganique. On a AXI 389 cm reconnaître dans ses cristaux des indices d'électricité polaire , après les avoir préala- blement exposés à l'action de la chaleur. Inattaquable par les acides, elle fond au chalumeau avec boursouflement, et se trans- forme en une matière vitreuse d'une cou- leur sombre. La poudre fine de l'Axinite fondue donne une gelée avec l'acide chlor- hydrique. Si l'on fait digérer cette poudre dans l'acide sulfurique, qu'on évapore en bouillie, et qu'on allume dessus de l'alcool, ce dernier brûle avec une flamme verte. L'a- nalyse chimique donne pour éléments de sa composition: Silice 45; Alumine 19; Chaux 12; Oxyde ferriquel2; Oxyde manganique9; et Acide borique 2. Cette substance appartient aux terrains de cristallisation, et se rencontre en petits nids, en veines et en cristaux implantés dans les roches de Protogyne, de Diorite , de Schiste amphibolique et Schiste argileux. Elle est accompagnée d'Épidote, d'Asbeste, de Prehnite, de Feldspath et de Calcaire spa- thique. On la trouve principalement auBourg d'Oisans en Dauphiné ; aux Pyrénées, dans les environs de Barrèges; dans le Cornouail- les ; dans la vallée de Chamouny ; au Tyrol; à Thum en Saxe , et à Treseburg au Hartz. (Del.) AXIIVODERME. Axinoderma (à#vt] , hache; ch'p^.a, peau), moll. — C'est sous ce nom que Poli, dans son Système de nomen- clature, désigne les Coquilles de son genre Axinœci) qui est identique au g. nommé Pétoncle par Lamarck. (Desh.) *AXIl\OPALPIS (mot hybride : à^vïi, hache; palpus, palpe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longi- cornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue. La seule espèce connue de ce g. vient d'Autriche, et a été nommée par Ziégler Ohrium gra- cile. Elle est testacée, ponctuée profondé- ment , et d'une manière serrée en dessus, luisante en dessous, avec les yeux noirs, couverts de fortes hachures. Ceux-ci sont étroits, échancrés en avant, plus élargis par le bas que par le haut. Ce genre ressemble assez à un Ohrium; mais dans ceux-ci les palpes sont amincis, tandis que dans le genre en question, les k derniers articles sont fortement en hache. (D. et C.) 300 AXI AXC *AXIftOPHORUS (ornonvs. AXY11IS, L. (à;jpo;, non rasé), bot. th. — Genre de la famille des Chénopodiées ; <»n en connaît quatre espèces; ces plantes ■nt dans la Russie méridionale et dans l.i silxrie. (Sp.) A Y A II. ois. — Mot par lequel les Ja- vanais et les Malais désignent le Coq et même les Gallinacés en général. Ainsi, à Java, le Coq de basse-cour est désigné par le mot Ayant seulement, et les Coqs sau- vages Bankiva et Alas, par ceux d'Ayant Bankiva, Ayant Alas. Dans la même île, une espèce de Perdrix porte le nom de /•■ ayant han, dont Temminck a fait sa Pcrclnx ayant han. (Lafr.) * AYDEXDROIV , Nées et Martius (m Linnœa VIII, p. 3G). (à;cjv, axe; o îv^ûov , arbre), bot. th. — Genre de la famille des Laurinées , auquel M. Nées (Syst. Laur. , p. 245) assigne pour caractères: Fleurs hermaphrodites , paniculées. Pé- rianthe infondibuliforme , 6-fide; segments i-'iuv , irrégulièrement décidus. Étamines 9. Filets gros, courts, hérissés; les 3 in- térieurs garnis de 2 glandules basilaires, HWMlM, comprimées. Anthères 4-vahu- laires ; les 3 intérieures extrorses , plus petites. Trois staminodes squamiformes, subulés. Stigmate petit , tronqué. Laie en forme de gland , finalement caliculéc par la partie subsistante du périanthe. — Ar- bres a feuilles penninervées , persistantes. Paniculcs axillaàrefi (finalement latérales, par suite de la chute des feuilles), brac- îéolées avant la floraison. Ce genre est AZA o91 propre à l'Amérique équatorialc ; il ren« ferme douze espèces , dont la plupart sont très aromatiques. VA. Cujumary Nées (Orotca Cujumary Martius), indigène du Brésil, et l'.l . Laurel Nces (Ocotca Pichu- r/,v/Kunth),qui croit aux environs de Vene- zuela, produisent des fruits à amande très aromatique , qu'on emploie comme stoma- chique dans l1 Amérique méridionale. (Sp.) AYE-AYE. mam. — Voyez cheiromys. AYENIA, Linn.— Daycnia, Mill. le. tah. 118. bot. m. — Genre de la famille des Ryttnériacées. Ses caractères , suivant M. Endlicher (Gen. Plant., p. 998), sont: Calice mcmhranacé , 5-parti, persistant; segments égaux. Pétales 5 , longuement on- guiculés, connivents, à lame cuculliforme, munie postérieurement, au-dessous de son sommet , d'une glandule stipitée. Andro- phorc subinfondibuliforme, 10-ou 15-denlé : 5 ou 10 des dents obtuses , ananthères; les 5 autres (opposées aux pétales) anthérifères. Anthères extrorses, 2-thèques ; bourses dis- jointes, 2-valves. Ovaire courtement stipité, sub-globuleux , 5-loculaire , recouvert par l'androphore; loges 1 -ovulées ; ovules ana- tropes, suspendus, attachés au-dessous du sommet de l'angle interne. Style indivisé, terminé pari stigmate sub-capitcllé, 5-gone, obscurément 5-lobé. Capsule globuleuse, mu- riquée, 5-loculaire, à 5 coques 1-spcrmes, 2- valves, se détachant cfe Taxe central et s'ou- vrantaudos en 2 valvss; axe filiforme, persis- tant. Graines apérispermées, ovales, 3-go- nes ; test crustacé, scabre ; raphé longitudi- nal , sulciforme j caalaze apicilaire, orbicu- laire, déprimée; hilebasilaire. Cotylédons fo- liacés, sub-orbiculaires, 2-lobés, convolutés en spirale autour de la radicule ; radicule fusiforme. — Herbes (de l'Amérique équato- riale) annuelles ou vivaecs. Feuilles alter- nes, pétiolées, dentelées ; stipules sétacées; pédoncules 1-ou pauci-flores, axillaires, courts. On en connaît 6 espèces. (Sp.) AYL.AWTHE. Aylanthus. bot. ph.— Il n'est pas très rare de rencontrer cette ortho- graphe vicieuse du mot Ailanthe. (Ad. J.) AYLMERIA. Martius. bot. th.— Genre de la famille des Amarantacécs. On n'en connaît que 2 espèces; elles habitent la Nouv. -Hollande. (Sp.) AZADARACHT. bot. pu. — Voyez AZEDARACH. 392 AZA AZADARACHTA. bot. ru. — Voyez A7.AmilA.CHTA. (C. DO.) AZADARICIITA. bot. ph. — 11 n'est pas rare de trouver cité sous ce nom , ou sous celui d'Azaradichta , par une trans- position vicieuse de lettre», celui qu'on doit écrire Azadirachta. Voyez ce mot. (Ad. J.) AZADIRACHTA. bot. ph. — Ce nom est un des dérivés d' Azedarach et servait à désigner spécifiquement un arbre rapporté au même genre que l' Azedarach commun , Melia azedarach L., type de la famille des Méliacées et de la tribu des Méliées. Nous avons cru devoir l'en séparer en lui conservant le même nom comme générique et en le caractérisant de la manière sui- vante: Calice 5-parti; 5 pétales étalés; 10 filets Soudés en un tube que terminent dix lobes courts, réfléchis, au-dessous desquels s'in- sèrent dix anthères opposées, oblongues. Style en forme de colonne 5 sigmate par- tagé en 3 lobes coniques. Ovaire porté sur un disque court, à 3 loges , contenant cha- cune deux ovules pendants et collatéraux. Drupe uniloculaire et monosperme par avor- tement. — L'espèce unique de ce genre est un arbre indien, à feuilles pennées avec ou sans impaire , dont les folioles très obli- ques sont dentées et glabres, à fleurs dis- posées en panicules axillaires. Voy. Brey- nyus, Icon., 1; Cav., Diss., tab. 108; et Ad. J., Mcliac, tab. 2, n° 5. (Ad. J.) AZALEA, L. (excl. spec.) — Antho- dendron, Reichb. — Osmathamnusia , DC. — Rhododendron, G. Don. — Theis, Salisb. — Tsidsusi, Adans. (âÇaXe'a, brû- lée), bot. ph. — Genre de la famille des Éricacées ( tribu des Rhodorées ) ; ses caractères distinctifs sont : Calice petit , 5-parti. Corolle ringente , sub-bilabiée } hypocratériforme ; limbe 5-parti. Étamines 5, hypogynes, longuement saillantes, dé- clinées , ascendantes au sommet ; filets fili- formes , arqués ; anthères elliptiques ou oblongues, obtuses, échancrées, sub-mé- diûxes , déhiscentes par 2 pores apicilaires. Ovaire 5-loculaire; loges multi-ovulées. Style filiforme, saillant, arqué, ascendant, épaissi au sommet. Stigmate disciforme , 5-lobé. Capsule oblongue, 5-loculaire , 5- valve, septicide, polysperme; axe-central Ô-ptère. Graines petites, scobiformes, ap- AZE pendiculées aux 2 bouts. — Arbrisseaux à ramules sub-verticillés. Feuilles sub-persis- tantes ou non persistantes, éparses, très entières, ciliées. Bourgeons-floraux aphyl- les, multiflores, terminant les ramules de l'année précédente. Fleurs odorantes, dis- posées en corymbes ; pédicelles 1-bractéo- lés à la base : les florifères plus ou moins inclinés ; les fructifères dressés. Bractées caduques, scarieuses. Corolle jaune ou blan- che , ou rouge , ou panachée , poilue ou glan- duleuse , assez semblable à celles des Ché- Yre-feuilles. — Ce genre , qui appartient aux régions extra-tropicales de l'hémisphère septentrional, est, comme on sait, pré- cieux pour l'horticulture, qui lui doit plu- sieurs espèces très recherchées comme ar- brisseaux d'ornement , dont les plus remar- quables sont VA. ponlica L.; VA. speciosa W. (A. niidiflora L. ; A. calendulacea Pursh.; A. canescens et A. periclymena, Mich.) , et VA. vise os a L. On possède un grand nombre de variétés de chacune de ces espèces, ainsi que beaucoup d'hybrides ob- tenues par la fécondation artificielle. (Sp.) *AZANZA, DC. (nom vernaculaire ). bot. ph. — M. De Candolle ( Prodr., I, p. 453) donne ce nom à une section du g. Hibiscus, section dont la plupart des espèces doivent être rapportées au g. Pari- tium, Ad. Juss. (famille des Malvacées) (Sp.) AZARA, Ruiz et Pav. (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Bixacées; on en connaît 7 espèces, toutes indigènes du Chili. (Sp.) *AZAROEXJS, Borkh. (à'Ca, suie; ôXo'ç, limon), bot. ph. — Syn. du genre Oro- nia, Pers., de la famille des Pomacées. (Sp.) AZE. mam, — Nom de l'Ane dans les dialectes méridionaux. AZÈBRE. mam. — Nom ancien du Zèbre. AZEDARACH,AZEDARACHS.bot. ph. — Ce nom, qui désigne un arbre bien connu, Melia Azedarach L., vient de celui (VAzadaracht, que lui donnait l'Arabe Avi- cenne. Il a passé en français, et, dans le principe , s'était étendu non-seulement au genre, mais à toute la famille dont cet ar- bre fait partie. — Les noms de Melia et Mé- liacées {voy. ces mots) ont prévalu mainte- nant. (Ad. J.) AZO AZO 393 AxjÉLÏDES. Azelidœ. ixs. — Nom donne pai M. Robineau-Desvoidy à une section de sa tribu des Anthomydes, dans l'ordre dos Diptères , et qu'il caractérise ainsi .- Chète paraissant nu. Tète de gros- seur ordinaire: péristoine carré. Abdomen des mâles non atténue. Corps piqueté de noir. Cette section ne comprend que le g. Azelic I 01/. ce mot. (D.) * AZÉLIE. izelia (iÇrf/.îa, sans ja- lousie ). as. — Genre de Tordre des Diptères, établi par M. Robineau - Dcs- voidj dans sa tribu des Anthomydes, sec- A/élides, et auquel il donne les caractères suivants : Chète nu ou parais- sant un. Épistomc non saillant. Anus des femelles offrant deux carènes superpo- sées. Abdomen des mâles piqueté de noir; teintes noirâtres. Taille petite. — Il y rap- porte 9 espèces, dont la plupart volent sur lesOmbcllifères. Nous n'en citerons qu'une, Wizelia yentilis R. D., qui se trouve sur !es fleurs du Persil et du Cerfeuil. Ce genre répond au g. Atomogastre de M. Macquart. Voy. ce mot. (D.) AZERBES. bot. ph. — Nom d'une es- pèce de Muscade sauvage, dépourvue de sa- veur. (C. r>'0.) AZEROLE et AZEROLIER. bot. ph. VoiJ. ALISIER. AZIER-MACAQEE. bot. ph.— Voyez MÉLASTOME. AZEtfA,Lamk., III., tab. 807 (d£tiftC«, impunité), eot. th. — Synonyme du g. Mo- nclia, Lbérit., qu'on range, avec doute, à la suite des Aquifoliacées ou Ilicinées. (Sp.) * AZENEPHORA (àftv, barbe; epopà, .iction de porter). i>s. — Nom donné par Stéphens à un genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénites, lequel correspond à notre g. Numerta , qui est un démembrement du g. Fidonia de Treitschke. Voy. ces deux mots. (D.) AZIO. roiss. — Un des noms de V Ai- guillât. Voy. ce mot. AZOLLA. eot. ph. — Lamarck a donné dans l'Encyclopédie ce nom à une pe- tite plante rapportée par Commerson du détroit de Magellan , et qu'il a supposé de- voir former le type d'un nouveau genre de la ramille des Naïades , quoique l'absence de toute espèce d'organes de fructification dût laisser dans le doute à cet égard , et que l'aspect de ces petites plantes les rappro- cbàt , comme il le fait observer , des Fou- gères et des Jungcrmanr.es. En effet, les Azolla, dont on a depuis dé- couvert plusieurs espèces en Amérique, de- puis le Canada jusqu'à a détroit de Magel- lan et à la Nouvelle-Hollande , ont l'appa- rence de petites Jungermannes, à rameaux pennés , à feuilles petites et imbriquées , flottant sur les eaux douces, sans être fixées au sol. On a longtemps ignoré la nature des or- ganes reproducteurs de ces petits végétaux. Ils ont été d'abord découverts, dans les es- pèces de la Nouvelle-Hollande , par M. R. Brown , qui en a donné une excellente des- cription , accompagnée de figures analyti- ques, aussi parfaites qu'on pouvait les at- tendre du célèbre peintre Ferd. Bauer, dans l'appendice au Voyage de Flinders. Ce n'est que depuis peu d'années que la fructifica- tion des espèces américaines a été obser- vée, décrite et figurée par M. Martius, dans ses Icmies selectœ planUinan Cryplo- gamicarum Brasilicnsis (p. 125, pi. 74 et 75). Ces deux auteurs s'accordent dans la plupart des points , et leurs observations semblent prouver qu'il n'y a pas de diffé- rences importantes entre la structure des Azolla de ces deux parties du monde ; ce- pendant ces différences ont paru à M. Meyen suffisantes pour considérer les espèces amé- ricaines et les espèces australiennes comme constituant deux genres distincts , dont le premier conserverait le nom primitif d'^4- zollu, et le second recevrait celui de Rhi- zosverma. Nous exposerons ces différen- ces, en faisant connaître, aussi bien que cela est possible sans le secours des figures, la structure remarquable de ces plantes. Tous les Azolla ont des tiges pinnées ou bipinnées, quelquefois paraissant dichoto- mes, s'étalant en rosette de quelques centi- mètres de large, et flottant à la surface de l'eau; des tiges principales naissent des ra- cines simples , souvent garnies de poils et plongeant dans l'eau. Les fouilles, très pe- tites, ovales, obtuses, entièrement cclîu- leuses , sont imbriquées , et dans l'espèce du Brésil {Azolla microjihylla Mart.), elles sont disposées sur quatre rangs : deux inférieurs correspondant à l'eau, deux su* 394 AZO AZO périeurs en rapport avec Pair ; les pre- mières, plus grandes, sont roses et lisses j les secondes sont vertes et papilieuses. C'est vers la base de la tige , à l'aisselle des feuilles, dans les espèces australiennes, dans une position qui paraîtrait indépen- dante de ces organes dans l'espèce brési- lienne , que se développent les organes re- producteurs. Ils sont de deux natures ; mais leurs fonctions ont été diversement com- prises par les savants qui les ont étudiés, et il reste nécessairement encore des doutes à cet égard. L'un de ces organes est un sac membra- neux fermé de toutes parts, formé d'une membrane celluleuse, mince et uniforme, renfermant des corps spbériques, pédicellés, nombreux, dont les pédicellés naissent tous du fond de cet involucre. Chacun de ces corps sphériques {Capsula, R. Er.) est lui-même formé d'une membrane celluleuse , fine , continue, ne s'ouvrant que par déchirement, et renfermant dans l'espèce de la Nouvelle- Hollande, d'après M. Brown, de 6 à 9 corps anguleux , qu'il désigne sous le nom de graines, et qui offrent dans leur angle inté- rieur quelques fibrilles saillantes, considé- rées par ce savant comme des radicules. L'espèce américaine, d'après M. Martius, offre des invoîucres {Organa indus ta la Mart. ) dont l'organisation générale est la même que celle que nous venons de dé- crire, mais dont les sporanges {Capsulœ, R. Br. ) renferment de 4 à 8 corps globu- leux , dont la surface est hérissée de poils crochus , et dont l'intérieur renferme des vésicules contenant des granules jaunes, souvent quaternés. Cette structure inté- rieure semble éloigner l'idée de comparer ces corps à des graines, comme M. R. Brown l'avait fait pour les corps analogues de l'es- pèce de la Nouvelle-Hollande. L'autre organe, d'une structure beau- coup plus extraordinaire , est désigné par M. Brown comme organe mâle, et par M. Martius sous le nom iïOrganum calyp- tratum. Il présente un sac membraneux ellip- soïde, divisé en deux cavités par une cloi- son transversale , et dont la partie qui cor- respond à la cavité supérieure se sépare par une division transversale et se détache comme une coiffe j la cavité inférieure, qui est parfaitement close, et qui est envelop- pée par la prolongation de la membrane qui forme la coiffe et par une enveloppe propre qui se continue avec la cloison transversale, est remplie , d'après M. Brown , d'un li- quide trouble, qui devient ensuite une sub- stance pulvérulente, et, d'après M. Mar- tius, des globules disposés en série et rem- plis d'une masse grumeleuse. La cavité supérieure de ces mêmes orga- nes, qui se trouve mise à découvert par la sé- paration de la coiffe qui la recouvre d'abord, présente un axe ou columelle naissant du milieu de la cloison qui sépare les deux cavi- tés et se terminant supérieurement par une touffe de fibrilles. A cette columelle, que MM. Brown et Martius considèrent comme perforée dans toute sa longueur , sont fixés des corps solides, arrondis ou anguleux, au nombre de 3 dans l'espèce américaine , de 6 ou 9 dans les espèces australiennes. Ces corps sont formés d'un tissu très fin et très serré, semblable à celui de la columelle elle-même; ils avaient d'abord été dési- gnés par M. Brown sous le nom d'anthères ( Prodr. , p. 166); mais il a renoncé plus tard à cette dénomination , et paraît consi- dérer cet organe tout entier comme une an- thère , dont la matière d'abord fluide, puis pulvérulente, contenue dans la cavité infé- rieure, serait le pollen. Ainsi M. Brown , à l'époque déjà reculée où il a publié la description de cette struc- ture si anomale, considérait le premier de ces organes comme un involucre renfer- mant des capsules contenant chacune 6 à 9 graines , ou plutôt 6 à 9 embryons à radi- cules saillantes, et le second organe comme un organe mâle dont la cavité inférieure re- présentait l'anthère pleine de pollen. M. Martius , qui a observé la structure très singulière des corps considérés comme des graines par M. Brown, paraît pencher à les regarder comme des vésicules polli- niques et à admettre chacun de ses Organa calyptraia pour une graine. Dans ce cas, la matière pulvérulente comparée au pollen serait analogue à la fécule qui, renfermée dans une vésicule spéciale, forme l'embryon des Chara et d'autres plantes cryptogames. Malgré les doutes que peuvent encore laisser plusieurs points obscurs de l'orga- nisation de ces parties , et l'ignorance où AZO AZO 395 nous sommes de la germination de ces piaules, cette dernière opinion de M. Mar- iais me pareil plus vraisemblable et plus en rapport avec ee qu'on sait actuellement de la structure des organes reproducteurs des autres plantes cryptogames, plus ou moins analogues aux Azolla. Les différences de structure intérieure que nous avons indiquées entre Y Azolla microphylla du Brésil et les Azolla put- nata et ruhra de la Nouvelle -Hollande, paraissent tenir plutôt à la manière dont les observations ont été faites qu'à la nature même des choses, à l'exception du nombre des lobes ou corps solides fixés à la colu- melle des organes biloculaires qui varie- raient de 3 à 9. Il y a cependant une autre différence qui ne paraît avoir qu'une im- portance tout à fait secondaire : c'est la manière dont les organes que nous avons décrits sont enveloppés. Dans les espèces australiennes, les premiers de ces organes sont contenus chacun isolément dans un second involucre extérieur, et les seconds sont réunis deux par deux dans un invo- lucre semblable. Dans l'espèce américaine, dont la fructification a été observée, ces or- ganes sont au contraire nus et isolés. La combinaison de ces divers caractères con- duira-t-elle un jour à admettre la division proposée par Meyen de ce genre en deux genres, sous les noms $ Azolla et de Rhi- zosperma ? c'est ce que des observations répétées sur les autres espèces américaines et sur celles de la Nouvelle-Hollande pour- ront seulement décider. Ces plantes paraissent très répandues dans l'Amérique : on les a observées sur les eaux stagnantes des terres Magellani- ques, du Chili, du Brésil, du Pérou, de la Colombie, dans plusieurs parties des Étals- Unis ; mais elles paraissent très rares en fructification , et les espèces n'en ont pas encore été distinguées convenablement; on ne les a pas jusqu'à ce jour signalées ail- leurs qu'à la Nouvelle -Hollande, hors du continent américain. (Ad. B.) * AZOMA. bot. cr. — M. Fries {Syst. Myc, vol. III, index alph., pag. 55) consi- dère ce genre comme un état du Cladospo- rium herharum. Voy. azosma. (Lév.) * AZOOTIQUE. Azoolious (à priv.; Çiov, animal). géoi.. — Épithète donnée aux terrains entièrement privés de débris orga- niques. (C. d'O.) * AZOPIIORA, Neck. ( «Wv, barbe; «popa, action de porter), bot. ni. — Syn. du genre Bhizophora,dQ la famille des Rhizophorécs. (Sp.) AZOUELLA, Lamk. bot. ru. — Genre de la famille des Ombcllifères ; il paraît être propre à l'Amérique australe ; on y rencontre 7 espèces. (Sp.) * AZOSMA ( je n'ai jamais pu découvrir l'étymologie de ce mot), bot. cr. — Genre de Champignons que Corda place dans les Helminthosporiées , et qui ne renfenme qu'une seule espèce , décrite dans la Flora Gcrmanica de Sturm (pi. 8, p. 35). II est caractérisé par des filaments droits, dia- phanes, simples, ur lesquels sont répan- dus des spores ovales , pyriformes , trans- parentes et cloisonnées. VA. helminthos- yoroides C. croît sur les feuilles des Coni- fères. Quoique je ne connaisse que la figure de ce genre , je crois que c'est avec raison que le professeur Fries en a fait un Hel- mùitkosporoides. (Lév.) AZOTE (a privatif; Çwow, vie), chim. — Le gaz Azote, confondu d'abord avec le gaz acide carbonique , en fut distingué, en 1772, parRutterford ; son existence fut dé- montrée tr is ans plus tard , dans l'air at- mosphérique, par Lavoisier. Rangé par les chimistes modernes parmi les métalloïdes , l'Azote est l'un des corps simples les plus répandus dans la nature ; il forme en effet les soixante-dix-neuf centiè- mes de l'air atmosphérique ; il entre dans la composition de toutes les matières anima- les, à l'exception des substances grasses ; il concourt la formation d'un certain nom- bre de principes immédiats des végétaux. Plus rare dans le règne minéral, il s'y ren- contre néanmoins, combiné avec l'oxygène, à l'état d'acide azotique (nitrique) uni avec des bases. L'Azote n'a, pour ainsi dire, que des carac- tères négatifs ; car, dès qu'un gaz ne pré- sente aucune des propriétés qui caractérisent les autres gaz connus , on peut en conclure que c'est de l'Azote. Il est toujours gazeux ; il est incolore, inodore, insipide ; il éteint les corps en combustion. Son pouvoir ré- fringent est supérieur à celui de l'air ; sa densité est u peu moindre. Soluble dans 396 AZO l'eau, il Test cependant moins que l'oxy- gène. Impropre à la respiration, il donne la mort , mais sans exercer d'action délé- tère ; il semble, au contraire , exercer dans l'air atmosphérique , un rôle providentiel , en tempérant l'action trop vive de l'oxygène sur l'appareil respiratoire des êtres orga- nisés. L'Azote se dégage quelquefois des fentes de la terre, dans les phénomènes volcani- ques , ou dans les tremblements de terre ; c'est à ce gaz qu'on attribue l'asphyxie des animaux qui a quelquefois lieu dans ces grandes convulsions de la nature. Mélangé à l'oxygène dans la proportion des quatre cinquièmes environ , l'Azote constitue , comme nous l'avons déjà dit, l'air atmos- phérique, et prend ainsi part à tous les phé- nomènes dont nous avons rendu compte dans l'article Atmosphère, auquel nous renvoyons le lecteur. Combiné avec ce même oxygène, l'Azote donne lieu à cinq composés, dans lesquels la proportion d'oxygène croît comme de 1 à 5. Ce sont le protoxyde d'azote, le Moxyde d'azote , et les acides azoteux, hypozo- tiaue et azotique. Les deux premiers sont gazeux; le troisième n'a pu encore être isolé; les deux derniers sont liquides. Au- cun de ces composés ne se rencontre dans la nature , bien qu'ils puissent s'y former sous l'empire de certaines circonstances. Le plus connu est X acide azotique (acide nitrique , eau forte) , dont les arts font un usage habituel. Voyez acides. Cet acide , le plus oxygéné des composés d'Azote et d'oxygène, se trouve dans la na- ture , combiné avec des bases. Ces combi- naisons font partie de la famille minéralo- gique des Azotides (Nitrides, Beudant). L'Azote est l'un des principes consti- tuants du gaz ammoniaque , composé d'Azote et d'hydrogène , dont la formation est fréquente partout où il se rencontre des matières animales ; il forme aussi , avec le carbone , le cyanogène , radical binaire du plus haut intérêt; enfin il peut se combiner «vec quelques métaux. (A. D.) AZY * AZOTIDES ou MTRIDES. in — Dans la classification de M. Beudant, c>st le nom d'une famille de minéraux, dont l'Azote est le type, et qui réunit aux di- verses espèces de nitrates naturels, l'A- zote, l'Ammoniaque et l'Air atmosphère que. (Del.) * AZOTOXYBES. min. — M. Beudant donne ce nom aux minéraux comprenant les combinaisons de l'azote avec l'oxygène. AZUR (Pierre d'). min. — Synonyme de lazulite. (Del.) AZUR DE CUIVRE, min. — Syn. d'AzuRiTE. (Del.) * AZURÏTE. min.— Ce nom a été donné d'abord à la Klaprothine , qui est un phos- phate d'alumine et de magnésie coloré en bleu; ensuite, et plus généralement, au carbonate bleu de cuivre , Kupferlasur des Allemands. Voy. carbonates. (Del.) AZURIN (l'Azurin). Turdus cyanu- rus. ois. — C'est le nom d'une espèce du genre Brève. Voy. brève. (Lafr.) * AZYGJTES (à priv.; fjrfc, pair). bot. cr. — Genre de Champignons décou- vert par M. Mongeot , et ainsi nommé par M. Fries {Syst. Myc. vol. III, p. 330), parce que les péridioles sont solitaires , au lieu d'être géminées comme dans le g. Sy- zigites. Ses filaments sont tubuleux, conti- nus, droits, rameux. Les péridioles sont so- litaires et placées à l'extrémité des pédi- celles latéraux ; ils renferment dans leur milieu un globule opaque formé par la réu- nion des spores. VAzygiies Mongeotii F. croît en automne sur les Bolets corrompus. Je l'ai rencontré une fois dans les environs de Paris. C'est une plante très curieuse qui demande à être étudiée de nouveau, parce que la description que je viens de donner a été faite sur des échantillons secs. (Lév.) * AZYGOCÈRES (à priv. ; Çup? , pair ; xspaç, corne, tentacule ). annél. — Nom que M. de Blain ville (Dict. des Se nat, LVII, 472 ) donne à une section des Néréidiens , correspondant au genre Eunice de Cuvier. Le système tentaculaire de ces Annélides est impair. (P. G.) B BABA. ois. — Synonyme de Pélican blanc. Voyez télicak. BABAV. ins. — On donne ce nom, sur les (ôtes de Nice, à un insecte qui détruit îes Oliviers et qu'on rapporte au genre Thrips. Voy. ce mot. (C. d'O.) lî VBATAMB1 ou BABATEMBI. bot. ru. — - Synonyme de trioptère. Voyez ce mot. BABEUBRE. zool. mam. — On donne ce nom au liquide restant dans la baratte après la fabrication du Beurre. Il est com- posé de la partie séreuse du lait, vulgaire- ment appelée petit lait, et de Fromage ou matière caseuse. Le petit lait obtenu par filtration de la Babeurre est une boisson ai- grelette fort agréable au goût , très rafraî- chissante et légèrement purgative. C'est par l'évaporation lente du petit lait qu'on ob- tient les cristaux appelés sel ou sucre de lait. Voy. ces mots. (C. d'O. * BABIA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, de la fa- mille des Chrysomélines, créée par M. Che- vrolat et faisant autrefois partie des Cly- thra . Ce genre a été adopté par M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, en mentionne 23 espèces , dont 22 sont pro- pres à l'Amérique méridionale et septen- trionale. L'espèce qu'il a citée comme se trouvant au Cap de Bonne-Espérance ne nous paraît pas appartenir à ce genre. Nous ne mentionnerons que la seule espèce décrite, qui est la Clythra quadriguttata d'Olivier. Ces Insectes se distinguent de la plupart de leurs congénères par une forme bien plus arrondie , quoique oblongue. La couleur générale est le noir, le vert et le bleu foncé, toujours luisante; les élytres ont presque toujours des taches fauves ou rouges, ou les étuis sont rouges avec une bande médiane de couleur obscure. (C.) BABIAXA. bot. th. — Dans les Anna- les de botanique et dans sa révision des genres de la famille des Iridées, Ker a sépa- ré, comme genre distinct, plusieurs espèces Vlzia, qui offrent à peine des différences *. u. propres à les en distinguer. Ainsi, le genre Bahiana a son calice évasé et comme in- fondibuliforme , celui des véritables lxia étant hypocratériforme ; les stigmates sont cunéiformes dans le premier de ces genres et subulés dans le second. Le fruit est co- riace et épais dans le Bahiana] le péri- carpe est mince et membraneux dans les lxia. Au reste le genre Bahiana n'a pas été généralement adopté. Voy. ixie. (A. R.) BABILLARD, ors. — Nom donné, à cause de son gazouillement continuel , au Gobe - Mouche vert de la Caroline , de Buffon, Mnscicapa viridis L. BABILLARDE. ois. — Espèce du genre Fauvette, Motacillu curnica L. Voyez ce mot. BABINGTONITE (nom propre), min. — Espèce minérale, établie par Lévy, et nom- mée ainsi en l'honneur de Babington. Elle ne s'est encore présentée qu'en petits cris- taux, d'un noir verdàtre, à la surface de l'Al- bite, avec de la Hornblende et du Feldspath rouge de chair, à Arendal, en Norwège. Sui- vant Lévy, ces cristaux dérivent d'un parai- lélipipède obliquangle PMT, dans lequel l'incidence des pans M et T est de !12°,30f, et celles de la base P sur les mêmes pans de 92°,34\ et 88°. On observe des clivages parallèlement à P et à T. La forme générale de ces cristaux est celle d'un prisme à huit pans, terminé par des sommets dièdres. Ils ressemblent beaucoup à certaines va- riétés de Pyroxène augitede couleur foncée. D'après les essais de M. Children, ils se- raient formés de Silice , de Chaux , d'Oxy- des de fer et de manganèse, et d'un peu d'Oxyde de titane. Leur dureté est d'envi- ron 5,5; leur pesanteur spécifique, 3,4. Il sont opaques, et d'un éclat vitreux. Ils fondent en émail noir à la flamme du cha- lumeau. (Del.) BABIROUSSA (sus Bahymssa,Un., Syst. nat., édit. XII). mam. — Le mot Ba- hiroussa que les Hollandais et les Anglais prononcent comme nous, quoiqu'ils l'écri» 25" 398 BAB BAB vent quelquefois différemment (Babi-rocsa et Baby-Rnsa), est un mot composé, ap- partenant à la langue malaise et qui signifie Cochon - Cerf. L'animal qu'on désigne sous ce nom dans les pays qu'il habite , c'est-à-dire dans certaines îles de l'Archi- pel indien , appartient en effet à la famille des Cochons , et les naturalistes s'accordent à le placer dans le genre des Cochons pro- prements dits, où il forme une espèce par- faitement tranchée. En le désignant sous le nom de Cochon-Cerf, pour le distinguer de l'espèce qui se trouve à l'état domestique dans leur pays, les Malais ont certainement fait allusion à ses défenses qui , à raison de leur grandeur et de leur position, ont été as- similées à des cornes ; mais les naturalistes européens, entendant différemment le mot , ont cru qu'il se rapportait auxproportions de Tanimal ; et, dans presque toutes leurs figu- res, ils lui ont donné un port élancé qu'il n'a point Ce défaut se retrouve même, jusqu'à un certain point, dans l'Atlas du voyage de l'Astrolabe , quoique les naturalistes de Texpédition, MM. Quoy et Gaimard, qui ramenèrent en France deux de ces animaux vivants , eussent pris soin de signaler l'er- reur dans laquelle leurs devanciers étaient tombés à cet égard. Quoique habitant un pays très éloigné du nôtre , cet animal paraît avoir été connu fort anciennement on Europe. Aristote, à la vé- rité, n'en parle point encore, et ce que dit Élien des Cochons cornus d'Ethiopie, pour- rait bien, comme l'ont déjà remarqué plu- sieurs zoologistes , être relatif à des es- pèces africaines ; mais le passage suivant de Pline est plus explicite et ne peut guère se rapporter qu'au Babiroussa. « Dans l'In- de, dit ce célèbre écrivain (Livre VIII, cha- pitre 52) , se ti uvent des Sangliers dont le boutoir est armé de deux dents recourbées, longues chacune d'un empan, et qui en portent deux autres au front cornes d'un jeune Taureau. » Les Cochons cornus d'Ethiopie sont men- tionnés par Élien dans deux passages diffé- rents de son étrange et curieux ouvrage. D'abord, au chapitre 27 du Ve livre, on lit: «Agatharchides nous apprend qu'en Ethiopie I es Cochons ont des cornes ; » et plus loin , flu chapitre 40 du livre XVII, « Dinon rap- porte qu'en Ethiopie il y a des Oiseaux uni- cornes, des Cochons à quatre cornes, et des Moutons qui , au lieu de laine , portent | un poil semblable à celui du Chameau. » MM. Quoy et Gaimard, en rappelant ce dernier passage, disent qu'il leur paraîi devoir être appliqué au Sanglier d'Ethiopie ou Phacochœre , plutôt qu'au Babiroussa , qu'on n'a point encore trouvé en Afrique. Cette détermination, fondée sur l' habitat connu des deux espèces, serait valable si le mot d'Ethiopie employé par Élien dési- gnait bien certainement l'Afrique ; mais dans les auteurs anciens, le mot n'a pas une signification aussi précise que le supposent les deux habiles naturalistes que je viens de nommer. Ce n'est pas à l'Afrique seulement qu'on l'a appliqué, mais encore à tous les pays dont les habitants sont noirs ou très basanés, et dans plusieurs passages que je pourrais citer, il désigne évidemment cer- taines contrées de l'Inde tropicale. Or, il est certain qu'Élien a eu sur les animaux de cette partie de l'Asie des renseignements assez nombreux, et ce serait dans son livre, bien plutôt que dans celui du naturaliste romain, qu'on aurait dû s'attendre à trouver quelques renseignements sur le Babiroussa. Malheureusement nous ne savons pas quel était le sujet du livre de Dinon, et quoi- que ce qu'il dit puisse très bien s'appliquer à l'Afrique, pays où les Moutons ont en gé- néral du poil au lieu de laine, et où il existe plusieurs espèces d'Oiseaux unicornes (des Calaos), ces indications pourraient aussi convenir à d'autres pays. En effet, d'une part , le genre Calao n'est pas , à beaucoup près, un genre exclusivement africain, et on lui connaît plusieurs représentants dans ces Archipels de l'Océan indien où vit le Babiroussa; de l'autre, la nature particu- lière du pelp.ge des Moutons est un phéno- mène qui ne tient pas au sol de l'Afrique mais à l'ardeur du climat, et il n'y a pas de raison pour croire qu'il n'ait pu se produire dans certaines parties de l'Inde tropicale, comme il s'est manifesté dans les régions les plus chaudes de l'Amérique, où je l'ai moi-même observé ( Mern. des sav. élr., t. VI, p. 34). Nous ne savons donc pas au juste quelle étaitla patrie du Sanglier cornu de Dinon, et nous sommes dans la même incertitude pour celui d'Agatharchides , même en supposant BAB BAB 39S que cet écrivain soit l'auteur d'un Traité de la Mot Rouge, dont il nous reste quelques fragments, puisque cette mer, plutôt asia- tique qu'africaine , était la voie principale par laquelle arrivaient en Europe les faibles notions qu'on recevait relativement au litto- ral et aux lies de POcéan indien. Entre Élien et Gosmas, le premier auteur qu'on cite après lui, comme ayant parlé de Tanimal qui nous occupe, il y a un intervalle de trois siècles. Cosinas a-t-il, en effet, parle du l'abiroussa? C'est ce qu'a supposé un premier traducteur, homme étranger aux sciences naturelles , et ce qu'ont répété un peu légèrement, comme nous le montre- rons bientôt, tous les zoologistes. Voici comment s'exprime, à ce sujet, M. F. Cu- vier, dans un article, d'ailleurs excellent et qui contient des observations très cu- rieuses sur les habitudes de l'animal en captivité. « Cosmas, le solitaire qui, comme on sait, avait voyagé dans l'Inde au commen- cement du vic siècle, donna, dans sa Topo- graphie chrétienne , une très passable fi- gure duBabiroussa, sous le nom de Cochon- cerf, en ajoutant qu'il avait vu cet animal et en avait mangé (Rec. des Voy., par Thé- venot). » Qu'il nous soit permis d'abord de repren- dre dans cette phrase un défaut de rédaction qui pourrait faire supposer, certainement contre l'opinion de l'auteur, que la figure jointe à l'extrait que Thévenot a donné de l'ouvrage de Cosmas, est la reproduction d'une figure trouvée dans le manuscrit original ou dans quelque très ancienne copie. La vignette, il convient de le faire remarquer aux personnes qui n'ont pas le loisir de remonter aux sources, a été ajoutée par l'éditeur, et nous dirons bientôt où il l'avait prise. Cette remarque n'est pas sans importance; car on conçoit bien que si limage était contemporaine du texte, il ne serait pas permis de douter que l'animal, indiqué par l'ancien voyageur, ne fût en effet !e Babiroussa; tandis que, la figure étant îémontrée moderne, s'il n'en existait pas ■'.'autres antérieures à l'établissement des Européens dans les Moluques , la question ntité reposerait tout entière sur la dis- cussion de la phrase de Cosmas. Or, cette phrase, isolée de ce qui la précède et de ce qui la suit, semblerait se rapporter à un animal très différent des Cochons. Voici , en effet, le passage original : « Tov $k XoioiXacpov y.où et^ov Jcat Ftpa-pv; >? « Quant au Chœrélaphos, j'en ai vu et j'en ai mangé.» Le mot XotpéXatpoç est formé de la réu- nion de deux mots ayant la môme significa- tion que ceux dont se compose le mot Bahi- roussa et placés dans le même ordre; ce- pendant a-t-il la même signification? C'est ce qui au premier abord paraît au moins fort douteux. En effet, la langue malaise et la langue grecque suivent dans la forma- tion des mots composés des règles diffé- rentes : dans la première, le mot placé le second est toujours le déterminatif (Bahi- Roussa , Cochon-Cerf, Orang - outan , homme sauvage , Camhing-outan , bouc sauvage, Orang-laut, homme de la mer. Crawfurd); dans l'autre, c'est tout le contrai- re (XoipOTriffwoç , Singe-Cochon, iTr-nrs'Xacpoç, Cerf-Cheval. Arist. ). Si donc, nous trou- vions , dans Aristote , le mot Xotp s'Xacpoç, nous chercherions l'animal auquel il fau- drait l'appliquer, non parmi les Pachyder- mes, mais parmi les Ruminants à cornes ca- duques. Le nom de Cerf-Cochon (car c'est ainsi que le mot grec devrait être rendu, si on le trouvait dans un ouvrage des bons temps) est appliqué aujourd'hui par les na- turalistes à désigner une espèce particulière de Cerf; mais dans l'usage vulgaire , ce nom qui fait allusion à la taille, à l'allure pesante et à la facilité avec laquelle s'en- graissent les individus qu'on garde dans une sorte de demi-domesticité, sert à dési- gner plusieurs espèces appartenant à des groupes différents , et qui seulement ont à peu près les mêmes proportions, la même disposition à l'obésité. Rien n'empêcherait de croire que cette désignation remontât à une époque fort reculée, et cette supposi- tion n'a rien d'inconciliable avec la phrase de Cosmas , puisque la chair des Cerfs- Cochons est un mets assez commun. Il faut remarquer cependant que Cosmas n'écrit pas le grec comme l'écrivait Aris- tote ; c'est un homme qui a vécu longtemps en pays étranger, et les voyageurs sont, comme on sait, sujets à confondre les syn- taxes. Christophe Colomb, par exemple, dans des lettres écrites en italien, emploie 600 BAB à chaque instant des tournures de phrase purement espagnoles, et quand il fait usage d'un mot commun aux deux langues, c'est souvent l'acception espagnole qu'il lui donne. Il se pourrait donc fort bien que Cosmas eût péché de la même façon que le navigateur génois, et qu'en forgeant ce mot Xoips'Xaçoç, il eût cru rendre le sens de Cochon-Cerf. Cela se pourrait, dis-je, mais cela n'est pas prouvé, et il n'y a, comme on a pu le re- marquer, dans la phrase où le mot se trouve employé, rien qui vienne à l'appui de cette conjecture. A la vérité , si au lieu de considérer la phrase isolément, on la con- sidère dans ses rapports avec ce qui la pré- cède et ce qui la suit, on aperçoit quelque raison de croire que c'est, en effet, un Cochon et non un Cerf que l'auteur a voulu désigner. Les animaux, mentionnés par Cosmas, sont dans l'ordre suivant : l°le Rhinocéros; 2° un ruminant de genre douteux , qu'il dé- signe sous le nom deTowps'Xaœo;; 3° la Gi- rafe ; 4° le Bœuf sauvage (Bœuf à queue de Cheval, Yak des naturalistes) 5 5° le Musc; 6° le Monocéros ou Licorne ; 7° le Xoips- Xaœo? et 8° l'Hippopotame . Cosmas dit, et cela fait honneur à sa véracité, qu'il n'a pas vu la Licorne ; il n'a connu que des figures de l'animal qu'il désigne sous ce nom , et qui n'est pas pour lui, comme il l'est pour plu- sieurs auteurs anciens, le Rhinocéros, puis- que, comme on l'a vu, il fait de ce dernier une mention à part. Or, à l'époque où Cosmas écrivait , quoique le Narval fût encore in- connu des peuples riverains de la Méditer- ranée , les défenses de ce cétacé ne Té- taient pas entièrement, et elles étaient déjà venues compliquer l'histoire des Monocéros. Il y avait donc une Licorne qui fournissait de l'Ivoire; l'Hippopotame en fournit égale- ment ; n'était-ce pas là un motif pour croire que les armes qui avaient valu son nom au XoipsXacpoç étaient aussi de substance éburnée ? Pour que cette conjecture eût quelque poids, il fallait que, dans l'ouvrage de Cos- mas, les trois animaux se trouvassent men- tionnés à la suite les uns des autres, comme ils le sont dans le fragment donné parThé- venot. La vérification était facile , puisque Montfaucon a publié (Colleclio nova Pa- trumtt. II) une traduction complète de la BAB Topographie chrétienne. J'eus donc recours à cette collection, et je reconnus d'abord que Thévenot n'a rien omis, et qu'il a re- produit complètement le dixième livre du Traité de Cosmas ; mais je trouvai plus que je ne cherchais. En effet, le savant bénédic- tin a joint à sa traduction des figures qui accompagnaient un manuscrit du ixe siècle, et qui, selon lui, sont la copie des figures appartenant à un manuscrit beaucoup plus ancien , peut-être même au manuscrit auto- graphe du voyageur. Dans une des planches sont représentés tous les animaux mention- nés dans le livre X , le Xotps'Xacpoç , aussi bien que le Movdxepwç , tous les deux avec leur nom bien lisiblement écrit. Le dernier est de tout point semblable à la Licorne qui sert de support aux armes d'Angleterre, ayant comme elle de la barbe au menton et portant au front une corne droite tournée en spirale, une véritable défense de Narval. Ma conjecture était donc fondée ; mais je n'en étais déjà plus réduit aux conjectures, puisque j'avais la figure du XoipéXctç oç. L'a- nimal est certainement un Cochon, mais ce n'est point un Babiroussa , car s'il a de longues défenses qui lui sortent de la bou- che, il n'en a point qui naissent du chan- frein, en perçant la peau du museau 5 or c'est là un caractère trop saillant pour que Cos- mas n'eût pas souhaité qu'on l'exprimât, et pour que son dessinateur, quelque mala- droit qu'il pût être, fût embarrassé pour le rendre. Ce signe et l'existence d'une cri- nière bien marquée sur le dos porte donc à considérer le Xoips'Xaçoç comme un de ces Sangliers à grandes défenses d'Afrique. Personne n'ignore que Cosmas avait voyagé dans l'Ethiopie aussi bien que dans l'Inde, et il ne dit point auquel des deux pays ap- partient l'animal. Le manuscrit, dont Thévenot a fait usage et qui est différent de celui de Montfaucon, contenait aussi certainement, quoiqu'il n'en dise rien, la figure des animaux décrits par Cosmas, et ces figures dans les deux manuscrits devaient être les mêmes ; ce qui leur donne un nouveau degré d'authenticité. En effet, dans la vignette de Thévenot, nous voyons, à côté du Babiroussa, le Musc, dont la figure est tout à fait conforme pour les proportions et la pose à celle de la planche de Montfaucon : c'est évidemment une co- BAB pie qu'on a cherché à améliorer par l'addi- tion de deux caractères en effet importants : la saillie des canines et la protubérance du SIC qui renferme la matière odorante. Pour terminer cette discussion déjà trop longue peut-être , je ferai remarquer que, lors mémo qu on contesterait la date as- signée par Montfaucon au manuscrit dont il s'est servi , cela ne changerait rien à la question, puisque cette date serait toujours fort antérieure à celle où l'Europe a com- mence à recevoir dune manière suivie des informations sur les productions de l'Inde, c'est-à-dire à l'époque où se sont établies les relations par mer entre les deux pays. Les îles qu'habile le Babiroussa furent visitées par les vaisseaux européens dès le premier quart du seizième siècle; mais leurs animaux furent peu remarqués , et il sem- blait que de toutes les productions de ce pays , les épices étaient les seules qui fus- sent dignes d'attirer l'attention. Cependant Antonio Galvan qui avait été gouverneur des Moluques, et que le roi de Portugal, malgré les éminents services qu'il en avait reçus, laissa mourir à l'hôpital, mentionne, à deux reprises différentes, le Babiroussa, dans un petit ouvrage qu'il nous a laissé, un précis des découvertes géographiques, qui ne fut publié qu'après sa mort, survenue en 1557, et queHakluit, en 1601, traduisit en anglais. Il en parlait sans doute plus en détail dans une histoire des Moluques, qu'il avait écrite et qu'on a laissé perdre. Des deux indica- tions contenues dans le précis, la première est faite à l'occasion du naufrage de F. Ser- rano, arrivé en 1512, et par suite duquel cinq ou six Portugais, les premiers qui soient arrivés aux Moluques, furent jetés à Mindanao ; la seconde se rapporte à l'épo- que de l'administration de Galvan. Dans une des missions entreprises par ses or- dres, soit pour un but politique, soit pour la propagation de la foi, ses envoyés visitè- rent plusieurs des îles où se trouve le Babi- roussa ; c'est sur leur témoignage et sur celui de quelques Espagnols que repose ce qu'il nous apprend de l'animal , n'ayant ja- mais eu lui-même l'occasion de l'observer. Il signale les quatre défenses longues chacune d'un empan et demi , et dont deux , au lieu de sortir de la bouche, naissent du chan- frein ; la position de la seconde paire est BAB 401 mal indiquée dans la version anglaise, mais peut-être est-ce la faute du traducteur; c'est une vérification à faire et que je re- commande à ceux qui pourront consulter le texte original. Lorsque les Moluques, qui avaient passé de la domination des Portugais à celle deh Espagnols, furent devenues, vers la fin du xvic siècle, la conquête des Hollandais, leurs productions les plus curieuses ne tardèrent pas à affluer dans les collections publiques et privées des Pays-Bas, venant ainsi, en quelque sorte, s'offrir à l'observation des hommes studieux qu'attirait de toutes parts la réputation déjà très grande des nouvelles universités. Le Danois Thomas Barlholin, qui, moins que tout autre, paraissait avoir besoin d'aller chercher au loin l'instruction quand il trouvait dans sa propre famille une si grande réunion de lumières, Thomas Bartholin, dis-je, fut un de ces étrangers , et c'est à lui que nous devons les premières notions un peu exactes sur les formes de l'animal qui nous occupe. Dans la seconde centurie de ses Hist. anat. rar., publiées à la Haye, en 1654 , il donne l'histoire de deux Cochons étrangers, l'un de l'Inde et l'autre de l'Amérique. «Le premier, dit-il, est originaire de Bouro, pe- tite île située à 30 lieues d'Amboine. Les in- digènes l'y désignent sous le nom de Babi- roussa. Sa tête, semblable pour la forme à celle du Porc ordinaire, s'en distingue par quatre défenses longues et recourbées comme des cornes de Bélier : deux sont por- tées par la mâchoire inférieure; les deux au- tres naissent de la mâchoire supérieure et apparaissent au dehors, en se faisant jour à travers la peau du chanfrein ; les molaires ressemblent à celles de notre Cochon. La taille de l'animal est celle d'un Chien cou- chant. Le poil ressemble plus au poil de nos Chiens de chasse qu'à des soies de Porc ; sa couleur est d'un gris doré. Les pieds sont comme ceux de la Chèvre. Je ne crois pas que l'animal ait été décrit jusqu'à présent. J'en ai vu un crâne dans le Musée royal de Copenhague et la figure que j'en donne ici montre les singulières apophyses qui servent d'alvéoles aux défenses de la mâchoire su- périeure. La figure de l'animal entier est gravée d'après une peinture exécutée à Ba- tavia, en 1650. » 36 Û02 BAB BAB Cette figure de l'animal entier est assea médiocre ; elle est surtout défectueuse pour les pieds, dont les doigts semblent garnis d'ongles plutôt que de sabots. C'est sans doute la faute du graveur, puisque, dans le texte , Bartholin, comme on Ta vu, compare ces pieds à ceux d'un ruminant. La ligure de la tête osseuse, quoique grossièrement exécutée, rend bien les formes générales, la disposition des défenses et la direction de l'alvéole pour celles de la mâchoire supé- rieure. On reconnaît bien aussi cinq mo- laires à chaque mâchoire, et les trois incisi- ves de la mâchoire inférieure ; quant à celles de la mâchoire supérieure, elles ne se distinguent point, la figure étant tout à fait confuse en ce point. Bartholin , d'ailleurs, parait ne pas avoir observe, do moins il ne le mentionne point, la différence qui existe dans le nombre des incisives aux deux mâ- choires. Cette omission ne peut pas être repro- chée à un auteur qui , quatre ans plus tard, et de même en Hollande, lit paraître un livre où se trouve une notice sur le Ba- biroussa , notice également accompagnée d'une figure de l'animal entier et d'une re- présentation de la tète décharnée. Cet au- teur est Pison , qui , ayant donné en 1658 une seconde édition de ses œuvres et de celles de Marcgraff , déjà publiées en 164S par Laët, y joignit quelques écrits encore inédits de Bontius , médecin hollandais , mort à Batavia en 1531. Le chapitre sur le Babiroussa est une addition de l'éditeur. Il dit que personne avant lui n'a fait connaître cet animal , et pourtant il copie l'article de Bartholin , auquel il n'ajoute rien d'impor- tant. Il signale, il est vrai, comme je le di- sais, une différence dans le nombre des in- cisives , en haut et en bas; mais, au lieu de quatre , il n'en donne que deux (une de cha- que côté) à la mâchoire supérieure. Quant aux molaires, il dit qu'elles sont « au nom- bre de 12 environ , » étrange manière de s'exprimer , et qui tient sans doute à ce que, dans la tète qu'il a fait figurer, tète qui faisait partie de la collection d'un pharmacien d'Amsterdam, il se sera trouvé 6 molaires en haut et 5 seulement en bas ; il aura cru qu'il manquait une molaire à la mâchoire inférieure , tandis que c'est là réellement le nombre complet : la sixième molaire supérieure même manque habituel- lement, et c'est pour cela qu'on n'en voit que 5 à chaque mâchoire, dans la ligure de la tête osseuse donnée par le savant danois. Dans Pison, la figure de l'animal entier est exécutée avec plus de soin que dans Bar- tholin; mais elle est plus défectueuse à tous égards, sauf pour la l'orme des pieds. Ou- tre la gravure en bois qui est intercalée dans le texte, il y a dans le frontispice une ligure du Babiroussa, où l'animal est re- présenté couché. C'est cette figure que Thé- venot a reproduite en tête de son extrait de Cosmas; seulement le graveur, pour s'é- pargner de la peine, l'a copiée sur le cui- vre telle qu'il la voyait sur l'estampe, ce qui fait que dans l'épreuve elle est tournée en sens opposé. La figure du Musc, qu'il donne dans la même vignette, et qui est faite comme je l'ai dit, d'après celle des ma- nuscrits de Cosmas, se trouve également retournée. Des différents écrivains que nous avons cités jusqu'ici, aucun, comme on l'a pu re- marquer, ne parlée visu, et il faut arriver jusqu'au second quart du xvine siècle avant de trouver un auteur qui nous donne, relativement au Babiroussa, les résultats de ses propres observations, et de renseigne- ments recueillis sur les lieux. Cet auteur est Valentyn, qui, en 1724-26, publia un ouvrage ayant pour titre : « Les Indes orientales anciennes et modernes , comprenant un traité détaillé de la puissance 'Néer- landaise dans ce pays. » (5 tomes en S volumes in-folio). Cet immense ouvrage, qui eût contribué puissamment auxprogrès de l'histoire naturelle, s'il eût été écrit en toute autre langue qu'en Hollandais , ren- ferme une histoire du Babiroussa, qu'ont copiée successivement, en la tronquant plus ou moins , tous les maturalistcs, jusqu'à l'époque de l'expédition de l'Astrolabe; ex- pédition qui procura à notre ménagerie deux de ces animaux vivants. h On trouve dans l'île de Boero, dit notre auteur, un quadrupède que je n'ai vu nulle part ailleurs , et que je n'ai trouvé men- tionné par aucun écrivain. On le nomme en malais Babi-Ricsa , c'est-à-dire Cochon- Cerf, comme si c'était un mélange des deux animaux. Son port est à très peu près celui de notre Sanglier, si ce n'est que le mâle BAI 403 offre une particularité qui n'existe point ! chez w Sanglier commun ; eu effet , outre . ni défenses qu'il possède connue ce dernier à la mâchoire inférieure , le MM- fcsesa en porte à la mâchoire supérieure deux autres, placées juste au-dessus fies premières, et qui, se recourbant en arrière . à former un demi-cercle, lui donnent :m aspect étrange. Souvent ces défenses se nrbent à tel point qu'elles viennent s'implanter dans l'os frontal. La partie an- arc des mâchoires es: garnie d'inci- sives, au nombre de 4 en haut et de 6 en : ut les plus externes sont dirigées en avant. En arrière des incisives supé- rieures, et à la place qu'occupent ordinai- rement les canines, sont les deux défenses singulières dont nous avons parlé ; puis de chaque côté six màcbelièrcs, dont les pos- térieures - ni trilobées. Dans la femelle, les défenses ne font pas saillie au-dehors. « Le Babi-Koesa a une peau fine et peu ré- sistante; le poil est court, ras et assez souple; le dos est dépourvu des longues soies qu'il nous présente chez le Sanglier. La couleur de la robe est un gris cendré , légèrement roussàtre en quelques places et mêlé d'un peu de noir. La tète est plus effilée que celle du Cochon ; les oreilles sont assez courtes ; les yeux petits. La queue, plus allongée que celle du Sanglier, est terminée par un petit bouquet de poils. Chaque pied est garni de quatre sabots, deux grands et deux petits. Le train de devant est sensiblement plus bas que celui de derrière , et c'est peut-être à cela que tient l'allure pesante et saccadée que j'ai observée chez l'animal. « La chasse du Babi-Rocsa donne peu de peine, et l'animal une fois atteint par les Chiens est bientôt rendu; car sa peau mince . ! protégée par un poil court et rare, n'offre a leurs dents aucune résistance. Il ; ai que ses défenses inférieures se- raient des armes assez redoutables ; mais les supérieures, à raison de leur courbure, sont à peu près inutiles, et nuisent à l'effet des autres. Les Chiens donc sont rarement blessés à cette chasse , pour laquelle ils montrent beaucoup d'ardeur. Une fois sur la piste de la bête , on dit qu'ils ne la quittent jamais , et qu'il est même très rare de leur voir prendre le change. « Le Bc.bi-E.oesa a l'odorat très fin ; et, pour éventer son ennemi , il a coutume de se dresser sur ses pieds de derrière, en s'an- puyanl cor.tr!> le tronc d'un arbre. C'est dans cette posture qu'il dort la nuit , afin de pou- voir sentir de plus loin, et c'est ainsi que le trouvent sou\ent las chasseur.-. Il a aussi L'habitude d'accrocher ses défense à quel- que branche d'arbre ou à quelque liane, afin de dormir , ainsi suspendu , avec plus de commodité. « La chair de cet animal est très savou- reuse; elle rappelle, par le goût, la chair du Cerf plutôt que celle du Porc ; mais die l'emporte en finesse sur l'une et sur l'autre ; elle n'a pour ainsi dire point de lard. La nourriture du Babi-Roesa n'est pas la même que celle du Sanglier, qui se trouve aussi dans ces pays ; et tandis que le dernier est très friand de Canaris (sorte d'amandes de l'Inde ) , l'autre ne vit que d'herbes , de feuilles de Waringin , et d'autres feuilles d'arbres sauvages ; aussi ne lui arrive-t-il point, comme au premier, de faire invasion dans les jardins, de forcer les clôtures et de bouleverser les plantations ; il ne commet même , on peut le dire , aucune sorte de dommages. « Les Babi-Roesas sont très abondants dans l'île de Boero, et les soldats qui vont leur faire la chasse sont presque certains d'en trouver dans la baie de Cajeli. On les trouve encore aux îles de Xoeslascbe , surtout à Xoela-Mongoli , ainsi qu'à Bangay, sur la côte occidentale de Célèbes , et également à Manado. L'île de Boero a aussi, comme je l'ai dit, de vrais Sangliers, et ces animaux, que les Maures n'inquiètent point, parce qu'ils ne mangent d'aucune espèce de Co- chons, y sont devenus très nombreux; mais jamais on ne voit en leur compagnie de Babi-Roesas , les deux espèces marchant toujours séparément. « Quand les Babi-Roesas sont poursuivis par les Chiens, et qu'ils commencent à se sentir fatigués, ils tâchent de gagner le bord de la mer; s'ils y parviennent, ils se jettent aussitôt à l'eau , et y plongent comme des Canards. Par ce moyen , ils échappent sou- vent à leurs ennemis. Us peuvent nager très longtemps, et passent ainsi quelquefois d'une île à l'autre. « On a essayé de nourrir les Babi-Roesas qu'on avait pris par hasard vivants, en leur m BAB BAB donnant du Riz et des feuilles de Patates, mais on est rarement parvenu à les conser- ver. J'en ai vu un cependant, chez M. Pad- brugge, qui avait été nourri de cette ma- nière. Il y en avait un autre à Amboine, dans la maison d'un amateur qui le gardait depuis longtemps. Cet animal avait appris à reconnaître ie nom qu'on lui donnait , et venait quand les enfants rappelaient ; il se plaisait à se faire gratter le dos par eux, et permettait môme, dans ces moments de sa- tisfaction, qu'ils lui montassent sur le corps. Ce Babi-Roesa mangeait des Canaris, du Riz et du Paddy, et était très friand de poisson. Il avait dans sa robe plus de roux et de noi- râtre que n'en ont d'ordinaire ces animaux ; il avait aussi le poil plus crépu , et Ton ne remarquait point en lui cette finesse d'odo- rat qui est si développée chez les individus sauvages. «Les Babi-Roesas font rarement entendre leur Yoix , qui a , dv reste , quelque rapport avec le grognement du Cochon. » Le passage de Yalentyn sur le Babirous- sa conservant encore aujourd'hui de l'im- portance , j'ai cru devoir le reproduire presque textuellement (1) , et c'est, à plus forte raiscii , ce me semble, le parti qu'auraient dû prendre les naturalistes du dix-huitième siècle. Cependant ils ne nous en ont donné que des lambeaux auxquels plusieurs ont eu le tort de rattacher des faits pris ailleurs , et sans s'être bien assurés qu'ils ne se rapportaient pas à une espèce toute différente des Cochons. Les sources où ils ont puisé sont même quelquefois des plus suspectes : ainsi Buffon , pour reculer les limites de l' habitat de notre animal , s'appuie sur un passage du Voyage de Ro- bert Lade (t. XII, p. 3S3). Or, cette préten- due relation de voyage , celle de F. Correal, et de deux ou trois autres qu'on trouve ci- (1) Deux phrases si ulcinent ont été omises, parce qu'elles iuspendaiem le sens ; l'une se rapporte à la figure qui ac- compagne le texte et que l'auteur dit avoir été faite d'après nature ; l'autre parle îles têles osseuses qu'on envoyait en Hollande comme objet de curiosité, et qui , dit Yalentyn, étaient devenues assez communes dans les cabinets. Toutes n'allaient pas directement en Europe; et, dans les différentes colonies Hollandaises , les amateurs en achetaient des ma- telots qni avaient touché aux Mo!u.;ues. De là vient qu'on en recevait quelquefois par des navires partis des ports de l'Inde continentale , ainsi que nous l'apprend Seba , qui semble conclure de ce fait que l'animal habite la terre ferme aussi bien que les îles. Seba dit avoir vu plus de •inquauie de ces têtes. tées comme des autorités respectables pal Buffon, par Montesquieu, par Rousseau, et par divers philosophes et moralistes de la même époque, sont de misérables impostu- res, des ramas de faits pris çà et là , géné- ralement mal compris et liés par des évé- nements de pure invention. Je ne dois pas laisser l'ouvrage de Valen- tyn sans faire remarquer , en terminant , qu'il n'y a pour ainsi dire rien à reprendre dans tout ce qu'il dit de l'animal. Il indi- que très bien (ce qui est rare chez les écri- vains de cette époque, même chez les natu- ralistes de profession) , le nombre et la disposition des dents. On désirerait, à la vérité, un peu plus de précision dans ce qu'il dit des défenses supérieures ; mais la figure de l'animal entier et celle de la tête osseuse qui se trouvent en regard de la des- cription, quoique mauvaises l'une et l'autre, suppléent au silence du texte, montrent la direction des alvéoles d'où naissent ces longues canines , et la sortie de celles-ci à travers la peau du chanfrein. Il indique exactement le nombre normal des mâche- lières supérieures, mais il ne parle point du nombre des inférieures , et c'est la principale omission qu'on ait à lui repro- cher. Ce qu'il dit des habitudes de l'animal est à peu près tout ce que nous en savons jusqu'à ce jour. Le seul renseignement sus- pect est celui qui se rapporte à la coutume qu'aurait l'animal d'accrocher ses défenses à une branche pour dormir debout. On peut croire que Yalentyn, dans ce cas, a mal compris les récits des chasseurs qui auront dit, non pas que l'animal prenait pour dormir une position verticale , mais seule- ment qu'il dormait debout sur ses quatre jambes , comme font volontiers les grandes espèces dans cette famille des Pachydermes. C'est ainsi que l'a entenduBuffon, lequel rap- proche le fait de ce qu'il a observé chez un vieil Éléphant qui , afin de n'être pas in- commodé par le poids de ses défenses , les introduisait , lorsqu'il voulait dormir , dans deux trous qu'il avait pratiqués, à cet effet, dans la muraille. Ainsi interprété le fait me paraît encore peu vraisemblable; mais il est tout à fait absurde de la manière dont l'ont compris quelques écrivains , qui supposent que dans son sommeil leBabiroussa est com- BAR BAB hQ5 plètement suspendu et sans que ses pieds de derrière touchent à la terre. i e même conte, au reste, pour le remar- quer en passant , a été fait pour plusieurs animaux. On le trouve, par exemple, dans quelques écrits du moyen âge et dans les Encyclopédies chinoises, relativement à un ruminant à cornes recourbées en crochet comme celle du Chamois. In ruminant sans cornes, un Chevro- tain, est aussi, dans quelques parties de l'Archipel indien , l'objet d'une histoire à peu près semblable. Suivant les habitants du pays, le Kanchil, quand il est pour- suivi par les Chiens, ne cherche d'abord qu'à gagner du terrain; mais, comme il ne sou- tiendrait pas comme eux une longue course, lorsqu'il est hors de leur vue, il se détache de la terre par un bond, et, s'accroehant à quelque branche à l'aide des longues cani- nes qu'il porte à la mâchoire supérieure , il reste suspendu à environ trois mètres de hauteur, de sorte que les ennemis, emportés par l'ardeur de la chasse, passent au-des- sous de lui sans l'apercevoir. Pour en revenir au Babiroussa, je répète que, pour tout ce qui concerne leshabitudes de l'animal, l'ouvrage hollandais est encore aujourd'hui à peu près l'unique source où l'on ail à puiser, et que pour les formes, sauf en ce qui concerne celles de la tête osseuse, les naturalistes , pendant près d'un siècle , n'ont rien ajouté d'important à ce qu'avait dit Valentyn. Je puis donc me dispenser de parler ici de leurs descriptions, et passer directement à celle que nous ont donnée les naturalistes de l'Astrolabe , MM. Quoy et Gaimard. Ce fut à la générosité de M. Merkus , alors gouverneur des Moluques, que l'ex- pédition dut le don de deux beaux Babi- roussas vivants , mâle et femelle , qu'on conservait depuis quelque temps au comp- toir de Manado, sur l'ile de Célèbes. M. Mer- kus ajouta à ce présent celui d'une femelle sauvagequ'on venait de prendre. Elle ne put être conservée et l'on dut la tuer; mais on eut j par là l'occasion de s'assurer que la chair du I Babiroussa est en effet fort bonne à manger. L'expédition reçut" en outre de M. le ca- ' pitaine Lang , directeur de l'artillerie à Am- boine , un jeune mâle qui mourut peu de temps après être arrivé à bord , épuisé, à ce ! qu'on supposa , par suite de fréquentes copulations avec la femelle d'un Cochon or- dinaire. Cet individu était fort apprivoisé, et on l'a vu, presque mourant, venir caresser son maître, en agitant les oreilles et la queue. Dans leur jeune âge, ces animaux se dis- tinguent à peine du Cochon ordinaire et ce- lui-ci avait été donné comme tel à M. Lang, qui ne le reconnut pour un Babiroussa que lorsque ses défenses commencèrent à pousser. A l'état adulte, les Babiroussas sont des animaux trapus, à formes arrondies. Leur tête est petite ; le museau est très pointu et plus allongé dans la femelle que dans le mâle ; le boutoir assez peu évasé ; les na- rines terminales, larges et arrondies; la mâ- choire inférieure, à cause du développement du boutoir, paraît moins avancée que la su- périeure. L'œil est petit; son grand angle se prolonge en forme de larmier. L'iris est rougeâlre ; la pupille est grande , arrondie; cependant elle a été trouvée un peu oblique sur un des individus observés. Les oreilles sont écartées, petites, pointues, droites et dirigées en arrière. Les dents canines supé- rieures percent, comme on sait, la peau du museau, et se recourbent au point de s'en- foncer quelquefois dans les chairs du front. Les inférieures remontent verticalement en soulevant un peu la lèvre supérieure. Les jambes, comprimées latéralement, sont proportionnellement courtes et peu fortes ; les pieds sont un peu déjetés en dehors; les ongles sont petits, arrondis, bien séparés ; ceux des doigts postérieurs ne portent point habituellement à terre. La queue grêle, nue et munie d'un petit bou- quet de poils terminal, ne se tortille point comme dans les Cochons. La peau rude, épaisse, forme des plis dans plusieurs par- ties du corps , notamment entre les oreil- les et sur les joues. Dans le mâle, le front est couvert de petits tubercules rapprochés. La tête est brune en dessus. Les oreilles sont couvertes, à leur base et dans tout l'inté- rieur de la conque, de petits poils fins. Le corps, d'un brun sale, est parsemé de poils assez rares, très courts, sortant de petits tubercules qui contribuent à donner de la rudesse à la peau. Le dessus du cou et du ventre est, ainsi que la face intérieure des membres, d'une couleur rougeàtre assez 406 P,AB marquée. Une bande dorsale blonde, large d'un pouce à son origine, commence au-des- sous du cou et va se terminer près de la queue : elle est plus fournie de poils que les autres parties du corps et moins marquée chez la femelle que chez le mâle. Chez ce dernier, les testicules sont saillants et re- jelés en arrière comme dans les Cochons. Les canines de la femelle sont très courtes et ne font seulement que percer la peau. Les Babiroussas amenés par l'Astrolabe furent nourris, pendant la traversée, de pommes de terre et de farine délayée dans l'eau; mais si ces aliments étaient ceux qu'ils préféraient, ils mangeaient cependant à peu près de tout, comme les Cochons ordinaires , même de la viande , dont ils rongeaient les os, en les tenant entre leurs pattes, presque à la manière des Chiens. Pour se défendre ou pour attaquer, ils sou- levaient brusquement et très souvent le mu- seau, comme disposés à se servir des dé- fenses que la nature leur a données. Malgré tout leur zèle, MM. Quoy et Gai- mard ne trouvaient pas à bord d'un navire les mêmes facilités pour observer les mœurs des Babiroussas qu'en eut plus tard M. F. Cuvier , quand les animaux eurent été déposés à la ménagerie du Muséum : aussi est-ce du livre de ce consciencieux na- turaliste que nous allons extraire ce qui nous reste à ajouter sur ce sujet. Les deux individus donnés au Muséum y arrivèrent en juillet 1829; et, en février 1830, la femelle mit bas un jeune mâle qui mou- rut en décembre 1831. La femelle mourut en 1832 et le mâle l'année suivante. Malgré tou- tes les précautions qu'on prit , on ne put les préserver des atteintes de la phthisie pul- monaire , maladie à laquelle succombent la plupart des animaux amenés des pays chauds en France. Malgré l'état parfait de santé dans le- quel étaient arrivés les Babiroussas , l'âge avancé du mâle, son extrême obésité, la pe- santeur de ses mouvements et leur mala- dresse dans quelques circonstances, avaient fait craindre qu'il ne fût plus propre à la re- production. Cependant, le 10 février 1830, au moment où l'homme qui soignait ces animaux entra dans leur écurie , la femelle furieuse lui sauta au visage, et le poursuivit jusqu'à ce qu'il se fût soustrait à ses at- teintes. Pendant cette lutte , on entendit aa léger cri sortir de dessous la litière; ce qui lit soupçonner la naissance d'un petit, qu'on découvrit en effet, en tenant la femelle éloignée, tandis qu'on visitait la paille. Ce jeune animal avait à peine 15 à20 centimètres de longueur ; il était nu , mais ses yeux étaient ouverts et il marchait. Pendant plu- sieurs semaines , la femelle ne permit pas qu'on approchât de son petit, qu'elle tenait toujours caché, qu'elle surveillait avec la plus grande sollicitude et qu'elle nourrissait avec le plus grand soin. Le mâle vécut en paix comme par le passé avec la femelle , mais il ne prit aucun soin du petit , qui bientôt se montra en suivant sa mère. A six semaines, ce jeune animal avait environ quinze pouces de hauteur ; et, à l'époque de sa mort, c'est-à-dire à vingt-deux mois, sa hauteur était de 45 à 50 centimètres. Il avait les mêmes proportions que sa mère , mais, étant moins gros , il paraissait plu6 élevé sur ses jambes ; ses canines ne se voyaient point encore au-dehors , mais se montraient par la saillie qu'elles impri- maient à la peau à l'endroit où elles de- vaient percer. Le mâle, comme nous l'avons dit, était fort âgé , et son obésité le rendait lourd et inactif; il passait sa vie à dormir caché sous sa litière , et ne semblait se réveiller que pour boire et manger. La femelle, plus jeune et plus vive, était moins grasse et ne dor- mait pas d'un sommeil aussi profond ; mais autant le premier était paisible et inoffen- sif, autant celle-ci était irritable et hostile à tous ceux qu'elle ne connaissait pas. Elle vivait d'ailleurs avec son compagnon dans la plus parfaite intelligence, et avait pour lui les soins les plus marqués. Comme on s'é- tait bientôt aperçu du besoin très grand qu'ils avaient de se coucher, on leur don- nait chaque jour une épaisse litière, dis- posée dans un coin de leur écurie de telle manière qu'elle ne pouvait pas se disperser par leurs mouvements. Lorsque le mâle voulait se reposer, il venait se coucher sur cette litière ; aussitôt, et sans que cela man- quât jamais , la femelle arrivait , saisissait successivement avec sa bouche cette litière , et en couvrait le mâle de manière à le sous- traire entièrement à la vue ; et, si le repos lui devenait à. elle-même nécessaire, elle se BAV> BAI) 607 :( sons ta H aille, de manière à ne pouvoir être aperçue. H soins instinctifs, commandes pat In B à in femelle envers son mâle, ne pèt- ent pns, remarque M. F. entier, de ".•que, dans Tétai sauvage, ces animaux ne vivent par paires. La nature , toujours queute dans ses (vuvres, ifa pas im- \ainement un besoin à un animal, et celui que, dans les circonstances que nous tenons de rappeler, Manifeste la femelle du onsss, serait inutile et sans but si elle avait été destinée n vivre solitnire. Cet in- stinct a aussi pour objet de soustraire ces animaux à leurs ennemis, et c'est le seul exemple de ce genre que nous connais- sfsns Nous pensons avec M. F. Cuvier que les observations faites sur les deux Babiroussas captifs autorisent h croire que, dans l'état de liberté , ces animaux vivent en effet par roupies: mais quant aux moyens qu'ils em- ! tenl pour se dérober aux yeux, nous ne polirons admettre qu'ils soient aussi excep- tionnels que le suppose le savantnaturaliste. - rapports des mâles avec les femelles les Vertébrés à sang chaud, non-scule- varient d'un genre à l'autre ; mais encore dans le même genre, ils présentent, tes espèces, des différences très tran- : ainsi, des deux espèces de Cerfs que ta notre pays , Tune est monogame ■ la force en mot, l'autre ne forme même pas d'union temporaire. Le Cerf, dans le temps du rut, poursuit toutes les femelles : le Chevreuil garde, en toute saison, et toute sa vie la même compagne. Dans le genre, ou si l'on veut, dans la famille des Cochons , on connaissait aussi déjà des particularités selon les espèces. Par exemple, pour le Pécari à mâchoires blanches, les habitudes sont à peu près celles qu'on a signalées dans le Cheval : un I mâle cuide en tout temps une troupe plus ou moins nombreuse. Pour le Pécari à collier, au contraire, on le rencontre habi- tuellement par paires ou seulement avec, la famille de l'année. En Europe, notre San- glier n accompagne la Laie qu'environ un -ur douze, et les petites troupes qu'on ans le reste de l'année sont, on une fa- mille (Tune à deux années conduite par la ,oo '.a réunion de plusieurs de ces fa- milles , mais sans qu'il s'y trouve jamais un vieux mâle. L'espèce du Babiroussa semble nous offrir un quatrième système, et peut- èttre en trouverons-nous encore d'autres quand nous pourrons étudier les mœurs des Sangliers n masque et celles des Phaco- chères. Parlons maintenant du soin que pre- naient nos Babiroussas de se cacher sous la paille, lorsque dans le jour ils voulaient dormir. On ne nous dit point si, dans l'obs- curité, ils prenaient les mêmes précautions : du reste , le besoin de la chaleur eût pu en- core dans cette circonstance suffire pour les déterminer à se tapir sous leur couver- ture ; car, en toute circonstance, ils se mon- traient assez frileux, et l'on n'en eût rien pu conclure, relativement à leurs habitudes dans les régions très chaudes où la nature les a placés. Ce que nous savons, c'est qu'en général la nuit n'est point pour les Cochons, dans l'état de liberté, un temps de repos. C'est, au contraire, le temps où ils sont le plus actifs , et où ils errent pour chercher leur nourriture ; du moins, est-ce ce que nous observons chez les Sangliers. Pendant le jour, au contraire, ces animaux (surtout ceux qui vivent solitaires comme les vieux mâles e? qui ont déjà de l'em- bonpoint) passent une partie de leur temps à dormir; et, afin de n'être point surpris, ils placent leur bauge dans la partie la plus reculée de la forêt , dans les lieux les plus fourrés. La tendance à se cacher pendant le sommeil du jour est, on peut le dire, commune à cette famille d'animaux ; les moyens d'y parvenir doivent différer selon les lieux et selon les espèces. Une autre tendance également commune à la famille est celle de changer d'habita- tion, selon les saisons. Nos Sangliers d'Eu- rope, en été, se rapprochent des lisiè- res des forêts pour être à portée des blés et des vignes où ils vont fourrager pendant ta nuit; en automne, ils se retirent dans les futaies pour y manger le Gland et la Faine ; en hiver, ils s'enfoncent dans le bois pour y vivre de vers, de racines, etc. M. de La Borde nous apprend de même qu'en Améri- que les Pécaris , après la saison des pluies, quittent les forêts épaisses et s'approchent des lieux bas et des marécages. Enfin, au Bengale» un Sanglier, qui ressemble beau- 408 BAB coup à notre Sanglier commun , mais qui peut-être un jour sera reconnu comme une espèce distincte, quitte aussi les bois après la saison des pluies, et vient s'établir dans les lieux découverts. Les plaines qu'il habite à cette époque ne sont point cultivées, et ra- nimai y peut rester de jour, sans être inquié- té par les hommes , au lieu que notre San- glier, qui n'a pas les mêmes motifs de sé- curité, est obligé de regagner chaque matin la forêt. Cependant le Sanglier indien n'en éprouve pas moins le besoin de se soustraire pendant le jour, non-seulement aux regards des importuns, mais encore aux rayons du soleil ; car tous les Cochons souffrent de l'excès de la chaleur comme de l'excès du froid. Or, voici le moyen que lui a enseigné la nature pour arriver à ce but. Les plaines, où il a fixé sa demeure temporaire , sont couvertes d'une grande espèce de grami- nées qui atteint une hauteur de 1 mètre à 1 mètre 25 centimètres , et dont on se sert dans le pays pour couvrir les maisons. Notre Sanglier, avec ses dents, coupe cette herbe aussi nettement que le ferait un faneur avec sa faux 5 il en forme des meules allongées, parfaitement régulières, et qu'on prendrait de loin pour le toit allongé d'une maison. Sous cet amas de foin, il pratique une sorte de galerie longitudinale , dans laquelle il ménage d'espace en espace de petites ou- vertures à peine visibles du dehors , mais qui lui servent comme de fenêtres pour ob- server, lorsqu'il ne dort point, les bêtes ou les gens qui s'approchent de sa retraite (Johnson Sketches oflndian field-sports, 2e édit. Lond., 1827, in-8, p. 278). On peut bien supposer que le Babiroussa a, dans l'état de liberté, des habitudes à peu près semblables à celles de ce Sanglier. Il n'y a point d'invraisemblance même à croire que quelque chose d'analogue a pu être pra- tiqué autrefois par nos Sangliers d'Europe, dans les pays où ils avaient à leur portée de grandes prairies naturelles, et qu'ils aient perdu plus tard cet instinct par suite des per- sécutions de l'homme, comme nos Castors du Rhône ont perdu , par la même cause , l'habitude de se bâtir des habitations. Nous voyons encore, dans la femelle de notre Cochon domestique , la tendance à former une litière au moment où elle est près de mettre bas Si cette tendance n'est presque BAC jamais suivie d'un effet utile, cela tient à la dégradation d'instinct produite par une longue domesticité. Il en est de même de la maladresse de Serins , lorsqu'ils cher- chent à se construire un nid à l'époque de la ponte. L'espèce se propage depuis long- temps en captivité, et les soins de l'homme en prévenant ses besoins lui ont fait per- dre la faculté d'y pourvoir elle-même. L'inhabileté du Ver~à-soie à se porter d'une feuille sur l'autre, quand on l'abandonne sur un mûrier, est encore un exemple plus frappant de ce pouvoir de notre espèce pour anéantir les instincts des espèces in- férieures qu'elle s'est soumises. (Roulin). BABOUCARJ). ois. — Nom" donné à plusieurs espèces du genre Martin-Pêcheur. Voyez ce mot. *BABOUNYA. bot. va. — (Babouny , nom sous lequel les fleurs sèches de cette plante sont vendues dans les boutiques de Cahira.) — Synonyme de Santolina fra- grantissima. BABOUIN, mam. — Synonyme de Cy- nocéphale. Voyez ce mot. BABYRUSSA. mam. — Voyez babi- roussa. BACA. bot. th. — Synonyme de Bœa. Voyez ce mot. BAC AU ou BACAUVAN. bot. ph.— Espèce du genre Manglier dont L'Héritier a formé un genre sous le nom de Bru- guiera. Voyez ce mot. (C. d'O.) BACAZIA. bot. ph. — Genre établi par M. De Candolle dans le groupe des Labia- tiflores , tribu des Mutisiacées, famille des Synanthérées , par le démembrement du g Barnadesia. Ruiz et Pavon avaient déjà donné ce nom aux B. lanceolata et co- rymbosa ; mais M. De Candolle l'a res- treint à cette dernière espèce. — C'est un arbuste des Andes du Pérou. (C. d'O.) BACBARIBI. ois. — - Nom donné, à cause de son cri , au Lanius hacbakiri Shaw, par les habitants de l'Afrique Voyez pie-grièche. (C. d'O.) BACCA. bot. Voyez baie. BACCANTE. bot. ph. — Orthographe vicieuse du mot Bacchante. Voyez bac- CHARIDE. BACCAREO. mam. — Nom d'un ani- mal de l'Indoustan qu'on croit être Y Axis» Voyez cbaf. BAC BAC 409 BACCABOIDES. bot. th.— Synonyme de es. Voyez a mot. (A. R.) BACCAULAUVE. bot. rn. — M. Des- a établi, sous ce nom, un genre de fruits se de plusieurs ovaires distincts, bac- les, non soudés, quelquefois même plus ou moins éloignés les uns des autres et provenant d'une seule et même fleur: exemple le fruit des Dry mis, des Zan- thoxyhim. Voyez vxavt. (A. R.) BACCATJBJEA,Lourcir. (bucca, baie; a?>rc bot. ru. — Genre incomplète- ment connu, qu'on rapporte avec doute à la famille desRhamnécs. Son auteur en signale 3 espères , indigènes de la Cochinchine. (Sr.) BACC1IA Qy.:<.yr„ prêtresse dcBacchus). ins. — Genre de Tordre des Diptères, divi- sion desBracheeères, subdivision dcsTétra- 5, famille des Brachysïomes, tribu des Syrpbides , créé par Fabricius et adopté par Bfeigen, ainsi que par Fallen et M. Mac- mort. Ce dernier {Histoire naluv. des '•'•es , tome I, p. 577), le caractérise ainsi: Corps grêle, allongé. Tète convexe antérieurement. Face à proéminence. Troi- articlc des antennes assez grand, car- ré, arrondi. Abdomen allongé, menu, rétréci à la base.— M. Maequart y rapporte trois es- pèces don' nous ne citerons que la B. al- longée. Bcircha elongata Fab. , Fallen n° 1 et Meig. n° 1, tab. 28, f. 13. Cette cs- : est assez commune et se trouve en Europe. Latreille avait d'abord considéré ce g. comme rentrant dans celui qu'il a créé ■ sous le nom de sépédon ; mais - il l'en a séparé dans ses familles na- turels. (D.) LGCHAHTE (prêtresse dcBacchus). ins. — Geoffroy désigne ainsi un lépidoptère " Dejunira Lin., qui appar- tient au g. Satyre, Latr. Voyez ce mot. (D.) BACCHANTE, bot. ru. — Synonyme de bacchap.ide. Voyez ce mot. BACCÏIARÏDE ou BACCHANTE. Baccharis. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Synanthérées corymbifères , tribu idées, ayant pourcaract.: Capi- tules multiflores dioïques; corolles homoga- mes , tubulcuscs. Réceptacle nu ou sub- paléaeé dans un petit nombre d'espèces ; in- votacre hémisphérique ou allongé, plurisé- rié, imbriqué. Ces plantes, communément frutescentes, sont pour la plupart originaires de l'Amérique méridionale. On en compte plus de 200 espèces. — La Baccharide de Virginie:, B. halimifolia, ou Séneçon eu arbre, et la B. a veuilles de: laurier rose;, ou B. neriifolia , sont cultivées dans nos jar- dins comme plantes d'agrément. La pre- mière passe l'hiver en pleine terre, l'autre demande l'orangerie. Le genre Baccharis, assez naturel pour ne pas souffrir de démembrement, est très voisin du g. Covyza, dont il ne diffère que par ses fleurs dioïques. (C. b'O.) BACCI1AROIBE3. bot. th.— Le genr?- ainsi nommé par Linné {FI. zcyL,l%) fai aujourd'hui partie du grand g. Vernoniap dans la famille des Synanthérées. Voyez VERNONIE. (A. R.) * BACCHIBE. Bacchis (divinité égyp- tienne), ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidydans son ouvrage sur les Myodaires, et qu'il place dans la famille des Napéelîées et la tribu des Putrellidées. Ses caractères sont ceux des Nerées, dont il ne diffère que par des pattes plus allon- gées et les tibias intermédiaires nus. Les espèces de ce genre , au nombre de 4, et toutes nommées par l'auteur, se trouvent plus particulièrement dans les caves , sur le vin qui dégoutte de la cannelle des ton- neaux. Elles sautillent lorsqu'on veut les saisir. Une espèce se joue à la surface des eaux. Nous citerons comme type celle que l'auteur nomme B. ccllarum, et dont voici une courte description : Long. 2 à 3 millimè- tres. Tout le corps d'un noir luisant, gla- bre; quelquefois les pattes sont d'un brun pâle. Ailes ayant une légère teinte fuligi- neuse. Celte espèce vit sur le vin corrompu et exposé à l'air. (D.) BACCIïUS. roiss. — Ce nom qui se trouve dans Pline, paraît appartenir aune espèce de Lotte, Guehts molua. BACCI5ÏJS. ins. — Voyez riiynchites. BACCIE^TS (fruits), bot. th. — On appelle ainsi tous les fruits à péricarpe charnu qui ont du rapport avec la baie. Voy . fruit. (A. R.) BACCXVOBES. Baccivori. ois.— Nom donné par Vieillot à sa seizième famille des Oiseaux sylvains , qu'il suppose se nourrir de baies. MO BAC * BACCrVOPJDÉES. Baccivoridœ (mangeurs de Baies), ois. — Famille faisant partie de l'ordre des Passereaux dentiros- tres de Cuvier et de notre sous-section des Dentirostres à bec déprimé. ! Au mot AMrÉLiNÉEs, nous avons indiqué cette sous-famille comme faisant partie de notre famille des Baccivores ; mais vou- lant nous conformer à l'usage adopté pres- que généralement aujourd'hui dans les clas- sifications d'histoire naturelle , de terminer en idées les noms de famille et en inèes ceux de sous-famille, nous avons cru devoir faire ci le petit changement de Baccivores en Baccivoridées. Ce nom de famille , employé primitive- ment par Vieillot pour rapprocher un cer- tain nombre de genres américains à bec large, déprimé, très fendu, et mangeurs de baies et de fruits mous , nous a paru si na- turel et si expressif, que nous avons cru devoir l'adopter pour ces mêmes espèces , l'étendant toutefois à beaucoup d'autres genres, la plupart américains aussi, et of- frant les mêmes caractères de mœurs sylvi- coles et baccivores , quoique différant quel- quefois par un bec moins élargi et moins déprimé, ou par une taille plus forte. Nous devons convenir que , dans la nombreuse réunion de genres dont nous composons cette famille , nous avons à peu près suivi les idées du célèbre Cuvier dans son Règne animal , et du savant ornithologiste anglais Swainson dans la composition de sa famille Ampelidœ ou Fruit-eatcrs , ou Chatterers. Nous y avons cependant ap- porté quelques changements qui nous ont paru plus conformes à la nature. Ainsi, nous y avons ajouté les Coracinées , les Cépha- loptères et genres voisins d'Amérique, for- mant les Coracinées des auteurs modernes, parce que ces espèces , quoique de plus grande taille que les Cotingas ou Ampé- linèes leurs compatriotes , en ont entière- ment la forme , les pattes courtes et per- cheuses, le bec large et déprimé, les mœurs frugivores, et sont loin d'indiquer, sous tous ces rapports, le moindre motif de rap- prochement avec les Corvidées , où Swain- son les plaçait. Les mêmes raisons nous ont décidé à y introduire les Rolles et Rol- liers, les Eurylaimes , dont quelques es- pèces sont entièrement frugivores, et même IÎAC les Loriots , dont le bec , quoique en appa- rence conformé comme celui des Merles , est néanmoins beaucoup plus élargi et dé- primé à la base, dont les pattes courtes, les ailes longues et pointues indiquent des Oi- seaux à mœurs percheuses et forestières, et qui sont effectivement presque uniquement frugivores. Nous avons cru devoir grouper en tête de notre famille des Baccivoridées les sous- familles tenant encore des familles précé- dentes, par des pattes assez longues ; par un bec comprimé , quoique large à la base , et par une nourriture moitié insectivore, et moitié frugivore. Il résulte de cette nombreuse association de genres à mœurs à peu près semblables , que notre sous-section des Dentirostres à bec déprimé se trouve ne renfermer, pour ainsi dire, que deux grandes familles , les Baccivoridées et les Muscicapidées, très rapprochées par la forme du* bec et les mœurs, et dont un assez grand nombre d'es- pèces participant de ces deux genres de nour- riture forment le passage de l'une à l'autre. Lorsqu'on compare l'immense quantité d'espèces de toute grandeur que cette fa- mille et la famille voisine , les Muscicapi- dées, nous offrent dans le nouveau monde, au nombre exigu de leurs représentants en Europe , où il est borné à trois dans la première et à quatre dans la seconde, et qu'on observe les modifications sans nombre du bec , plus ou moins déprimé, plus ou moins élargi, quelquefois même fendu à l'excès chez ces espèces améri- caines, il est facile d'y reconnaître, et on ne peut trop admirer la balance conserva- trice , les sages proportions avec lesquelles l'auteur de la nature a réparti , suivant les lieux et les climats , ses diverses produc- tions. Sous les zones torride et tropicale, en effet , où des flots d'une chaleur humide et continue déterminent une végétation aussi somptueuse que variée, des fruits, des baies de toute espèce , de toute dimension , cou- vrent les plantes, les arbustes et les arbres gigantesques des forêts. Par suite de cette haute température, les Reptiles, les Insectes, les Mollusques terrestres et fluviatiles", se présentent tantôt avec un développement presque incroyable, tantôt sous des propor- tions moyennes et même petites, mais tou- BAC BAC «lî jours en nombre immense. Là aussi Ton re- trouve dans la classe des Oiseaux une mul- titude, une variole d'espèces, destinées, suivant leur taille et les proportions de leur bec, à engloutir par centaines ces Reptiles, ces Mollusques, ces essaims innombrables d'Insecte- et ces fruits si variés; ainsi, près des lacs et des vastes marécages, dans les bois qui les avoisinent , ou abondent les Reptiles aquatiques et terrestres, une in- imité d'Oiseaux de proie replilivores, qui semblent avoir perdu tout le courage et l'ar- deur de nos espèces européennes, se con- tentent de cette proie facile, qu'ils guettent ! de dessus la branche où ils se tiennent im- j mobiles; parmi eux, quelques espèces encore moins carnassières, vont chercher sous le ! feuillage ces énormes Bulimes sylvicoles ! qu'elles savent extraire de leur coquille au I moyen de leur bec terminé en crochet pro- longé. A côté de ces Fourmis gigantesques et voyageuses, de ces Termites destructeurs, dont les innombrables légions menacent d'envahir le sol américain , vous retrouvez une multitude d'Oiseaux formicivores, et cette féconde famille de Fourmiliers ( fa- mille étrangère à l'Europe ) qui , fidèle au but de la nature, ne cesse de poursuivre à outrance les Insectes nuisibles dont elle : ait son unique nourriture. Au milieu de ces antiques forêts si riches en fruits sa- voureux , en baies de toute dimension , et sur leurs lisières, que peuplent des légions d'Insectes , on voit aussi voltiger en grand nombre les diverses espèces de nos Bacci- vores et de nos Muscicapidées , sans cesse pées à découvrir ces fruits ou à pour- suivre ces Insectes ailés que la nature leur a destinés comme aliment. A propos de ces deux familles d'Oiseaux frugivores et insectivores, nous devons citer une anomalie des plus remarquables dansles mœurs d'une espèce de la famille des Engou- levents en Amérique, et qui prouve que si à chaque instant la nature nous présente des espèces dont les formes anomales sont en- tièrement rebelles à nos classifications, elle en a créé d'autres qui ne le sont pas moins par leurs mœurs et leur nourriture ; ainsi, dans cette famille des Engoulevents, si éminem- ment insectivore sur tous les points du globe, l'Amérique nous offre une espèce, le Guachnro (Stcalornis de Humboldt), uniquement frugivore, et les cavernes, les rochers en pleine mer qui lui servent de retraite diurne, sont jonchés des noyaux des divers fruits que ces Oiseaux avalent entiers, mais dont ils ne peuvent digérer que la pulpe. On peut assigner pour caractères gé- néraux à la famille des Baccivoridées • Bec de longueur variable , mais toujours élargi à sa base dégarnie de poils , le plus souvent large, déprimé et très fendu, plus ou moins comprimé sur les côtés , vers la pointe , qui est échancrée et quelquefois assez brusquement courbée. Pattes à tarses courts; doigts courts ou moyens, quelque- fois syndactyles : l'externe allongé , soudé plus ou moins loin avec le médian, et beau- coup plus long que l'interne. Ailes courtes ou moyennes, ou longues, ayant quelque- fois quelques-unes de ses premières ré- miges rétrécies , ensiformes ou même atro- phiées. Queue courte ou moyenne , coupée carrément ou légèrement arrondie , ayant quelquefois ses deux rectrices médianes prolongées. Les sous-familles dont elle se compose , en suivant Tordre que nous avons indiqué ci-dessus, sont : (Sous familles à bec plus com- primé , Insectivores el Bac- ciTores.) (Sous-familles à bec déprimé el Bacci- vores.) Pachycèphalinêcs. Piprtnèes - Lèioihricinèes . A mpêlinées. Coraciadinêes. Coracininèes. Oriolinècs. Eurylaiminècs. Virèoninèes. Voy. ces mots. (Lafr.) BACHA, ois.— Aigle d'Afrique, appar- tenant au genre Faucon. Voyez aigle. BACHA DE MER. poiss. — Synonyme du genre Triure Bougainvillien , de Lacé- pède. Voy. triure. BACHALA. bot. ph.— Synonyme d'A- maranthus olcraceus~L. Voy. amaranthe. BACHAO, BACHAS, bot. ph. — Sy- nonyme de bacau. Voy. ce mot. BACHE (Palmier Bâche), bot. — Nom vulgaire, à la Guiane , du Mauritia flexuo- sa Linn. (Suppl.) , Palmier très répandu dans les lieux humides et voisins de la mer, depuis l'embouchure de la rivière des Ama- zones jusqu'à celle de l'Orénoque. Voy. MAURITIA. (AD. B.) BACHEBO. ois. — Nom vulgaire du 412 BAC BAC Pic-Vert, Picus viridis L. Voyez ne. (C. i/O.) BACILE. Crilhmum. bot. ru. — Genre de la famille des Ombellifères, comprenant originairement six espèces , dont cinq ont été distribuées dans les g. Aslydamia, Ce- nolophium , Piluranthes et Seseli. Le Crithmum maritimitm, vulgairement ap- pelé Perce-pierre ou Passe-pierre, et que Sprengel a appelé Cachrys marilima, est une plante herbacée, cultivée dans les jardins potagers pour ses feuilles , qu'on confit au vinaigre comme l'Estragon. Elle croît sur les rochers du littoral de la Médi- terranée, sur les bords de l'Océan occiden- tal, depuis le Portugal jusqu'aux Canaries, et sur ceux de la mer Noire. Il en existe une variété, à feuilles plus larges, qu'on ap- pelle C. canarïense. (C. d'O.) BACILLAIRE. Bacillaria [bacillus, baguette), inf. végét. — Miiller avait donné ce nom à un genre dont les nombreuses subdivisions constituent aujourd'hui la fa- mille des Bacillariées. M. Ehrenberg le ré- serve aux espèces qui ont pour caractères d'être libres ; à carapace simple, bivalve ou multivalve, siliceuse, prismatique, et qui forment des chaînes brillantes ou des polypiers en zig-zag, par la division spon- tanée imparfaite de la carapace, et par la division parfaite du corps. Les Bacillaria paradoxa Gmel., B. pectinalis Nitzen , et quelques autres sont dans ce cas. (p. G.) BACILLAIRE {bacillus , baguette). min. — Nom qu'on donne à certains cris- taux en prismes allongés et arrondis , comme ceux de PArragonite, de l'Épidote et du Plomb carbonate. (Del.) BACILLARIENS. infus. — Synonyme de bacillariées. Voy. ce mot. (P. G.) BACILLARIÉES. Bacillaria (Bacil- laire, genre d'Infusoires ). infus. végét. — M. Ehrenberg nomme ainsi la famille à la- quelle les Bacillaires servent de type. Les Bacillariées sont pour lui des Infusoires ani- maux, et il les classe parmi les polygastri- ques. Beaucoup d'autres naturalistes ad- ! mettent an contraire que ce sont des pro- j ductions végétales. Les genres de la famille des Bacillariées j sont fort nombreux et c'est surtout à M. Eh- ! renberg qu'on en doit la distinction, ainsi i que celle de la plupart des espèces qui s'y rapportent. Ce sont en général des corps de fort petite taille, et qu'on ne peut étudier sans le secours du microscope; il y en a beaucoup dans nos eaux douces ; les eaux de la mer en fournissent aussi et M. Ehrenberg en a re- connu à l'état fossile dans des roches prove- nant de différents points du globe. Le lit si- liceux des Bacillariées se conserve en effet avec beaucoup de facilité. Or, comme ces êtres organisés se reproduisent en grande quantité dans les eaux stagnantes , et que les individus se succèdent rapidement , le dépôt de tous leurs petits cadavres ne tarde pas à prendre une certaine épaisseur. Il y a aussi des débris de Bacillariées dans la Ba- régine, et la Farine fossile de Suède en ren- ferme également beaucoup. M. Ehrenberg, dans son grand ouvrage sur les Infusoires, a traité ces divers points de vue de l'histoire des Bacillaires, avec beaucoup d'extension, et il a donné des figures de tous ces pré- tendus animaux. On lui doit aussi des tra- vaux plus récents sur ce sujet, insérés dans les Mémoires de l'Académie de Berlin. Il en sera traité plus longuement à l'article infusoires , auquel nous prions le lecteur de recourir. (P. G.) * BACILLUS {bacillus, baguette), ins. — Genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par Latreille aux dépens du genre Phasrna de Fabricius, et adopté depuis par tous les entomologistes. Les Bacillus sont caractérisés principale- ment par un corps grêle, linéaire, en forme de baguette, et par des antennes très courtes et moniliformes, composées d'un nombre d'articles qui n'excède pas douze. Ces In- sectes, qui sont aptères dans les deux sexes, se tiennent sur les arbrisseaux exposés à l'ardeur du soleil, et ils se traînent lentement et comme avec peine sur leurs branches. Le genre Bacillus ne renferme qu'un petit nombre d'espèces , dont deux sont propres à l'Europe méridionale : l'une , le B. Rossii Fab., habite la France méridio- nale et l'Italie; l'autre, le B. granulatus Brul., a été recueillie en Moréc, et se trouve probablement dans d'autres parties de l'Eu- rope méridionale. (Bl.) BACIIVET, BASSINET, bot. fh. — Noms vulgaires de la Renoncule bulbeuse. Voy. RENONCULE. BAC BAC iS * BACIS (étymologie inconnue), chs. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysoraélines , établi par M. Dejean talo(jue} 3e 6dit.), mais dont les - tères n'ont pas été publiés. Il y rapporte S espèces, toutes de Cayenne, don! une nom- mée '. . cnlellaris parM.Lacordaire. Par la place qu'il occupe dans le Catalogue, ce g. parait voisin du g. JEgithus de Fabricius. M. HOpe [Rente curièrienne , 1831) lni donne pour caractères : Forme des Scaphi- dùnorpkes ,• antennes à peine plus longues que le corselet. Corselet presque échancré antérieurement , à peine sinueux à la base, avec les côtés arrondis. Élytres arrondies à Peitrémilé. Le corps, en dessous, plus con- vexe au milieu. Jambes à peine courbées. (D. et C.) BACUCCO, BATICULA. bot. th.— Synonyme de Crithmum marilimum L. Voyez BACILE. BACKELYS , BAKELEYS. mam. — Les Hottentots donnent ce nom à des Bœufs d'une race particulière, employés par en , suivant le récit de Kolbe, à la carde des troupeaux. Voy. boeuf. (C. b'O.) BACOMA, DC. bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Cofféa- cées), auquel son auteur assigne pour ca- ract. distinctifs : Limbe calicinal -l-fldc. Co- rolle infondibuliforme, à gorge barbue ; lim- be 4-fide, contourné en estimation. Étamines 4. Ovaire 2-loeulaire , couronné d'un disque conique ; loges 1-ovulécs ; ovules peltés , amphitropes, insérés au milieu de Sa cloi- son. Style filiforme, saillant; stigmate cla- viforme. Baie sèche, subglobuleuse, ombi- liquée , contenant 2 noyaux crustacés , 1- spermes. Graines semi-globuleuses, à hiîe ventral ; radicule infère. — Ce genre n'est fondé que sur une seule espèce [B. corym- hosa DC. — Ixora nilida Scbum. ) : c'est un arbuste de Sierra-Leonc à feuilles op- posées, pétio'écs, acuminées ; à stipules conuées, engainantes ; à fleurs blanchâtres, disposées en corymbes terminaux tricho- tomes. (Sr.) BACOPA, Aubl. bot. ru. — Genre que Dtfcam rapporte à la famille des Scro- phularinccs, en lui assignant les caract. sui- vants : Calice 5-parti ; segment postérieur plus grand. Corolle sub-rotacéc ou campa- nulée, régulière, o-fide. Étamines 5, Insé- rées au tnbe de la corolle, toutes fertiles, alternes avec les segments de la corolle. Ovaire à I loges multi-ovulécs. Style indi- \ [se ; stigmate bilamellé. Capsule membra- nacée , indébiscente , 3- locataire, poly- sperme. Graines scrobiculées. — On ne connaît que deux espèces de ce genre : ce sont des herbes glabres , Indigènes de l'Amérique équatoriale ; à feuilles oppo- sées,- à pédoncules solitaires ou fascicu- les, axillnires, 1-ilores; à corolle blanche ou bleuâtre. (Sp.) BA€OVE. bot. th. — Yariété de Iîa- nane. Vo?/ez ce mot. * BACTERÏA (immola., bâton). ras.— Genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par Latreillc aux dé- pens des Pàasrna, et adopté depuis par tous les entomologistes avec de plus ou moins grandes restrictions. Les Bacteria ont ua corps long, étroit et filiforme, entièrement aptère; des antennes plus longues que le tho- rax et d'une extrême ténuité, et le premier article des tarses plus long que les trois sui- vants. Ce genre renferme un assez grand nom- bre d'espèces , provenant de toutes les ré- gions intertropicales. Le type est la B. arumatia Stoll [Phasma fentla Fab.), des Indes-Orientales. (Rl0 * BACTERIE. Bâcler ium (Pumipev, bâton), iskus. — M. Ehrenberg établit sous ce nom, dans ses ouvrages sur les Infusoires, un genre de sa famille des Yibrioniens, dont l'espèce type est le Monas piinc- tatum de Millier. Les Bactéries sont en chaînes filiformes, rectilignes et inflexibles. (P. G.) *BACTRA(pâ3CTpcv, bâton), iks. -Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par Ste- phens et adopté par YVcstwood {Synops. of the gencra of British iusccls , p. 108), qui le place dans sa famille des Tortricides, et lui donne pour caractères : Palpes mé- diocrement longs, comprimés, épais, squam- meux ; le dernier article caché. Ailes hori- zontales; les antérieures très étroites, avec le bord postérieur tronqué obliquement, et l'angle apical aigu. Ce g. a pour type le Torlriœ pauperana de Haworth , espèce propre à l'Angleterre, que nous ne connais- sons pas, mais qui, d'après ses caractères génériques , paraîtrait appartenir au genre kïk BAC BAC Phoxopleryx de Treilschke. Voy. ce mot. (D.) BACTRIDIÉES. Bactridieœ. bot. cr. — Nom donné, par M. Ad. Brongniart, à une tribu de la famille des Urédinées. (C. d'O.) BACTRIDIUM ( poxTïipî^iov , petite canne), bot. cr. — Kunze et Schmidt ont dé- crit, sous ce nom, des petits Champignons qui appartiennent aux Hypomycètes de Link et auxMucédinées de Fries. Ils se développent sur le tronc des arbres. Les filaments qui les composent sont cloisonnés, le plus souvent simples ; leur extrémité se tuméfie , s'al- longe, et se remplit d'une matière granu- leuse formée par les spores ; le dernier ar- ticle seulement reste vide et transparent. — On en connaît trois espèces. J'ai souvent rencontré dans les environs de Paris le Bactridium flavum sur l'écorce des Peu- pliers. Bulliard Ta figuré sous le nom de Tremelta mucoroides. Ce petit genre de- mande encore àêtre étudié pour son déve- loppement, quoique Kunze et Schmidt en aient donné d'excellentes figures (Mycol. Ileft.). (LÉv.) * BACTRIDIUM ( Paxryipt^tov , petite canne), bot. ph. — Nom employé par Sa- lisbury, comme synonyme du genre Erica. (C. d'O.) BACTRIS (pâ/trpov, bâton ). bot. — Ce nom a été donné par Jacquin à un genre de Palmiers, dont il a décrit deux espèces sous les noms de Bactris minor et Bac- tris major. La première, que ce célèbre botaniste a fait connaître avec détail , est restée le type de ce genre; la seconde, dont il n'a vu que des individus en fruit, n'est conservée qu'avec doute dans ce genre. Le Bactris minor de Jacquin {Bac- tris minima Gœrtn.) est un petit Palmier en forme de roseau ; à tige grêle , ne dé- passant pas la grosseur du pouce , de 3 à 4 mètres d'élévation , d'un tissu très dense , et formant des cannes très solides , dures et noires , qui ont été connues dans le com- merce sous le nom de Cannes de Tabago. C'est de cet usage d'en fabriquer des cannes que Jacquin a tiré le nom de Bactris. Depuis que les Palmiers de l'Amérique, et surtout du Brésil , ont été étudiés avec soin par M. Martius, un grand nombre d'espèces sont venues s'aioutcr aux deur espèces primitives de Jacquin. M. Kunth, dans son Enumeratio plantarum , en compte 24. Toutes sont de l'Amérique mé- ridionale, et la plupart du Brésil. Ce sont aussi des Palmiers grêles, à tige arundina- cée, ne s'élevant ordinairement qu'à quel- ques mètres de haut, presque toujours hé- rissée, ainsi que les gaînes des feuilles, d'é- pines aplaties, noires comme de l'ébène, et souvent fort longues. Les feuilles , assez éloignées, embrassantes, recouvrant la tige dans une grande longueur , au moins par leurs gaînes persistantes , sont pinnées , à folioles éparses ou réunies en faisceaux par leur base, presque toujours hérissées d'é- pines plus ou moins fortes. Les fleurs sont portées sur un spadice simple ou ramcux , qui sort d'une spathe double, coriace, éga- lement hérissée d'épines. Les femelles nais- sent vers la base et les mâles vers le som- met du même spadice ; ces dernières sont souvent mêlées à la base avec les fleurs fe- melles. Les fleurs mâles sont formées d'un dou- ble périanlhe; l'extérieur mince, triparti; l'intérieur à trois pétales, plus épais, ovales, aplatis, striés. Étamines 6-9-12, naissant d'un réceptacle épais , souvent adné à la base des pétales; filaments subulés ; an- thères droites, linéaires-sagittées. Les fleurs femelles sont plus fermes; le calice est en forme de cupule à bord entier, tronqué ou légèrement tridenté ; la corolle est urcéolée ou cylindrique , à bord tron- qué, à trois petites dents. L'ovaire , ovale ou trigone, est à une seule loge fertile ; il est surmonté de trois stigmates sessiles, aigus, pyramidaux , d'abord connivents , ensuite étalés et réfléchis. Le fruit est un drupe ovale ou presque globuleux, monosperme, dont l'épiderme coriace recouvre une chair pulpeuse, sous laquelle se trouve un noyau très dur, percé vers le sommet de trois trous. Le périsperme est corné , uniforme , généralement sans cavité centrale ; l'em- bryon est placé vers le sommet. Ce genre appartient , comme on le voit , par ces caractères, à la tribu des Cocoïnées, où il est voisin des genres Dcsmoncas et Astrocaryum , dont le fruit est fort ana- logue, et qui sont également hérissés de ces aiguillons noirs, plats, durs et acérés, qui rendent le contact de ces plantes si redou- BAC BAC UiS table. Tous les Bartris connus jusqu'à ce jour sont du continent de l'Amérique du Sud ; on n'en cite pas dans les Antilles ni au nord de l'Isthme de Panama. La plupart Boni originaires des grandes plaines du Rré- sil, arrosées par l'Amazone el le Rio-Negro. — Le Bartris sclosa Mart., et le Bactris taryotcefolia croissent aux environs de Rio- Janeiro ; les deux espèces décrites par Jacquin proviennent des environs de Car- Ibagène, et deux autres, dont une est le Martine-, ia riliaia de Ruiz et Pavon, ha- bitent le Pérou. (Ad. r.) *B\CTl\OCÈl\E. Bractocera(fiÛ7?cv, bâton; ns'paç, corne), ins. — Genre de Dip- tères, créé par M. Guérin (Voyages de la Coquille), et adopté par M. Macquart, qui le place dans la division des Rracho- < ères , subdivision des Dichœtes, famille des Atbéricères, tribu des Muscides, section des Acalyptères, sous-tribu des Téphriti- des. Ce genre, suivant M. Macquart, est voisin des Dacus de Meigen, et il est vrai- semblable, dit-il, qu'une partie des espèces exotiques auxquelles "VViedmann donne ce nom , appartient à cette nouvelle coupe gé- nérique. Quoi qu'il en soit , il faut observer que le diptère sur lequel M. Guérin l'a fon- dé se distingue par trop de différences caractéristiques du Dacus de l'Olivier qu'on peut considérer comme type du genre pour ne pas l'en séparer. Les principales sont : La saillie de l'épistome ; la petite émi- nence au milieu du front; la dimension res- pective des articles des antennes et la dis- jonction des nervures des ailes. Le nom gé- nérique fait allusion à la forme en bâton Jes antennes. L'espèce unique sur laquelle ce genre de Diptères est fondé a été prise au fort Pras- iin M. Guérin l'a nommée Ractrocère loxoicorne , Bactrocera long ico mis , et décrite et figurée dans la partie entomo- logique du voyage précité (pi. 19, fig. 13). (D.) BACTYIULOBIUM, Willd. (pNctT^wv, bâton; Xc£iov, cosse), bot. ph. — Synonyme -ui\ant M. Rentham) du genre Cassia. (Sp.) BACLLITE. Baculites ( haculus , petit bâton), mou. céph. — Lamarck a créé, en 1801 , ce genre de Céphalopodes pour des Coquilles cloisonnées, ayant la forme de petits bâtons. Ce genre, d'après mes nou- velles observations , peut être caractérisé ainsi qu'il suit: Coquille multiloculaire , non spirale, droite, régulièrement conique, ronde ou comprimée , représentant une corne droite, dont la partie supérieure, sur une assez grande longueur, est toujours dépourvue de cloison ; cette cavité étant sans doute destinée à contenir l'animal. Rouche ovale ou comprimée projetée en languette du côté dorsal. Cette coquille est partagée régulièrement par des cloisons, traversées du côté dorsal par un siphon con tigu et divisées en quatre ou six lobes for- més de parties paires. Les Raculites diffèrent des Hamites, avec lesquelles elles ont souvent été confondues, par leur ensemble droit et non reployé, et par leur bouche prolongée en languette. Les Raculites sont les Coquilles les plus sim- ples de la famille des Ammonidées. Ce genre de Coquilles fossiles était connu du temps de Languis , de Rourguet, de Valch et Knorr, et avait été considéré comme voisin des Ammonites. M. De- france le premier y découvrit le siphon , et Sowerby en observa la bouche. On a décrit jusqu'à présent onze espèces de Raculites. Sur ce nombre j'ai reconnu que quatre espèces sont des doubles emplois (les Ba- culites dis similis, obliquatus , Favjasii et Kiiorii)] deux sont des Hamites (les Baculites cylindracca et gigantea); deux me sont inconnues (les Baculites ovata Say, et vertehralis) , et trois espèces seu- lement sont restées, après cette revue sévère; ce sont les Baculites baculoïdes, incur- vavatus et anceps, auxquelles j'ai rajouté encore le B. neocomiensis (voyez ma Pa- léontologie française). De ces quatre espèces le B. neocomiensis caractérise les couches néocomiennes, et les trois autres l'étage de la Craie chloritée. Comparées par bassins géographiques , les Raculites m'offrent, à l'époque du terrain néocomien , une espèce spéciale au bassin provençal. Pour les trois espèces de la Craie chloritée , le Baculites incurvatus est propre à l'ancien golfe de la Loire ; le B. anceps au golfe du Cotentin, dans le bassin parisien, tandis que le B. haculoïdes se trouve simultanément au sein des bassins parisien et méditerranéen. (A. d'O.) Al G BAI) BiEA BABA, BABAS, mam.— Synonyme de RHINOCEROS D'AFRIQUE. BADA3IÏA, GfiBft. bot. fh. — Syno- nyme, du genre Tcrminalia, de la famille des Combrétacécs. (Sp.) BABAMïEB. bot. tu. — Nom vulgaire du Termina lia catalpa L., dans les îles Maurice et Mascarcigne, formé par corrup- tion du nom de Bois de damier. Cette dé- nomination a été transportée à tout le genre. Voy. TERItfINAEIA. (C d'O.) *BABAl\OA, Bertero. bot. th.— Syno- nyme du g. Bryonia , de la famille des Cucurbitacées. (Sp.) BABASE. bot. rn. — Syn. de havan- dula spica L., dans le Languedoc. Voyez J.AVA5M. BABASSO. bot. ph. — Nom provençal du Planiago cy?iops. Voy. plantain. (G. d'O.) BABIAN. bot. th. — Synonyme de Badiane. BADIANE. Illiciumy L. bot. ph. — Genre de la famille des Magnoliacées, tribu des Illiciées, ayant pour caract. : Calice 5-ou G- sépale ; corolle composée d'un grand nom- bre de pétales étroits, disposés sur plusieurs rangs. Étamincs 20 à 30 plus courtes que la corolle et attachées sous l'ovaire autorus. Anthères aénéca à la face interne des filets; ovaires de 6 à 13, disposés en étoile, soudés par leur face interne et à une seule loge monosperme. Fruit composé de G à 12 car- pelles, disposés circuîaîremcnt et s1 ouvrant à leur partie supérieure. Arbres toujours verts, aromatiques; à feuilles alternes, par- semées de points translucides ; à fleurs pé- donculées, solitaires et axillaires. On connaît trois espèces de Badiane, l'une, 1'//. anisatum ou Anis étoile, propre à la Chine et au Japon , dont les capsules aromatiques servent à donner à l'Anisette de Bordeaux le parfum qui la distingue; les deux autres //. foridanMm et parvi- iïorrtm, sont originaires des Florides. Elles sont cultivées dans nos serres, et leurs cap- sules sont moins aromatiques que celles de t'Anis étoile. (C. d'O.) *BA3MEBA,DC. bot. ph.— Genre de la famille des Polygalées , auquel son auteur assigne les caract. suivants : Calice 5-sépaïe, caduc , presque régulier. Corolle de 3 péta- les cohérents par la base : l'intermédiaire concave, imberbe. Élamincs 8, mon;. phes. Capsule obeordiforme, comprimée, 2-loculairc, sillonnée au bord. Graines glabres, à arille très ample, huileux. — Ce g. appartient à l'Amérique équatoriale ; on en connaît 5 esp. ; ce sont des arbustes à feuilles très entières, alternes , à fleurs en grappes axillaires. (Sr.) BABÏ.STER (Mwtàç, coureur), ins.— Genre de Coléoptères pentamôres , famille des Carabiqucs, tribu des Patellimanes, éta- bli par Clairville aux dépens du g.Licïnus de Latreillc , et adopté par tous les entomo- logistes. Les Badister ont bien quelques rapports avec les Licinns , mais ils sont beaucoup plus petits, ordinairement variés de couleurs tranchées, et leurs caractères génériques présentent des différences bien sensibles , telles , par exemple , que le dé- faut de dents aux mandibules. Toutes les espèces connues de ce g. appartiennent ex- clusivement à l'Europe et se trouvent ordi- nairement dans les endroits humides , sous les pierres et les débris de végétaux. M. De- jean, dansla3me édition de son Catalogue, en désigne 6 espèces. Nous citerons seule- ment le B. hipustulatns, Car. id. Fabr., Car. crux-minor, Oliv. III, 35, p. 99, n° 137, t. vin, fig. 96, a. b. Cette espèce se trouve en Suède et aux environs de Paris. (D.) BABOUA. rorss. — Nom vulgaire du Blennic cornu, Blennùts cormitus L., sur la côte de Nice qu'habite ce poisson. Voy- BLENNIE. (C. b'O.) BABOVA. poiss. — Nom vulgaire du Blennie pholis , Blennius pkolis L., sm les côtes de Nice. Voy. blennie. (C. d'O.) BADULA , Juss. — Synonyme du g Myrsine \ de la famille des Ardisiacées (Sp.) BtEA, Commers. (ffo'.a, petite), bot. p^. — Genre de la famille des Yrtandracées , auquel on attribue les caract. suivants : Calice 5-parti, régulier; corolle à tube court, sub- campanulé ; limbe sub-bilabié, inégalement 5-parti. Étamines 2, insérées à la gorge de la corolle; anthères réniformes, 1-thèques, co- hérentes au sommet. Ovaire incomplètement 2-ïoculaire. Style indivisé; stigmate courte- ment 2-lobé. Capsule siliquiforme, 2-locu- laire.à 2 valves contournées après la dénis- BJEO BAG Uil eence. Graines minimes, très nombreuses. — Herbes acaules. Feuilles radicales obovales, crénelées, cotonneuses en dessous, hygro- métriques (comme desséchées lorsque l'air est sec); hampes débiles, ascendantes, pau- ciflores; fleurs en panicule lâche; corolle bleue. Ce genre appartient à la Chine et à la Nouvelle-Irlande ; on n'en connaît que deux espèces. (Sp.) BfjQKF.4, l. bot. th.— Genre de la fa- mille des Myrtacées. Les caractères essen- tiels en sont : Calice turbiné ; limbe 5-fide, persistant. Pétales 5. Étamines au nombre de 5, de S, de 10, ou de 15, insérées à la gorge du calice ; filets subulés ; anthères suborbi- culaires. Style court; stigmate capitellé. Capsule 3-loculaire, polysperme. — Arbustes à feuilles opposées , non stipulées, ordinai- rement aciculaires. Fleurs solitaires ou fasci- culées, axillaires, sessiles ou pédonculées. On connaît une vingtaine d'espèces de ce genre ; la plupart habitent la Nouvelle- Hollande. Plusieurs d'entre elles se cultivent dans les collections d'orangerie. (Sp.) B/EAAK. roiss. — Espèce du genre BODiAN. Voyez ce mot. *B,EXODACTYLES (P»vw, je marche; foocruXoç, doigt), rept. — Ritgen donne ce nom à une famille de Reptiles Sauriens , comprenant ceux qui se servent de leurs pattes pour marcher. (C. d'O.) * B,E\OSAERIE\S. Bœnosaurii (jJawtt.je marche; eraûpoç, Lézard), rept. — Ritgen appelle ainsi les Sauriens dont les pattes font les fonctions d'organes ambu- latoires. (C. d'O.) BvEOBOTRYS (êati , petite; €otPu;, grappe), bot. ph. — Genre de la famille des Éricées, établi par Forster et correspondant au genre Mœsa de Forskal. Voy. m^sa. ~ (C. d'O.) * ByEOMETR A (€aud , petite ; ftérpoM , mesure), bot. pb. — Genre de la famille des Mélanthacées, tribu des Vératrées, établi par Salisbury {Trajis. horticult. soc, I, 330) pour une plante du Cap, comprenant une seule espèce, le B. columellaris. (C. d'O.) B/E03IYCES. bot. cr. — Voyez béo- MYCES. * B.EOTIIRYOïV (6aw;, petit; fipfov, j ne), bot. ph. — L'une des tribus établies par le prof. Nées d'Esenbeck dans le grand ^enre Scirpus. Voy. scxrpe. (A. R.) T. u. *BJ£KIA. bot. ph. — MM. Fischer et Meyer ont établi, sous ce nom, d'après une plante de la Californie , qu'ils ont nommée B. chrysostoma, un g. que M. Lindley croit devoir être placé dans la famille des Synanlhérées , tribu des Sénécionidées , sous-tribu des Héléniécs. (C. d'O.) * BjETIS. ins. — Genre de la famille des Éphémériens, de l'ordre des Névroptères, établi par Lcach aux dépens du g. Ephe- merci. Les Bœlis sont caractérisées essen- tiellement : 1° par des ailes distinctement réticulées, ayant de très nombreuses ner- vures transversales ; 2° par des ocelles au nombre de trois, très rapprochés les uns des autres sur le tubercule frontal; et, 3° par des tarses de cinq articles. Ce genre renferme un petit nombre d'es- pèces des différentes parties du monde ; le type en est la B. vcnosaYab., qui habite une grande partie de l'Europe. (Bl.) * B.EUMERTA (Flor. Wetterav.). bot. ph. — Synonyme du genre JSuslurtium. (Sp.) BAGADAIS. Prionops , Vieil, (wptov , scie ; cty , œil ; à cause du cercle de peau nue et dentelée en scie qui entoure les yeux des Oiseaux de ce genre , comme chez les Pigeons mondains nommés Bagadais). ors. — Genre de l'ordre des Passereaux , de la famille des Lanidées et de notre sous-fa- mille des Laniarinées. Ses caractères gé- nériques sont: Bec droit, tendu, comprimé, ne se courbant que près de son extrémité, qui est très crochue et légèrement échan- crée; sa base garnie de plumes longues, sétacées , assez rigides , recouvrant les na- rines et dirigées verticalement et en avant jusqu'à moitié de sa longueur. Yeux bordés d'un cercle de peau nue , rebordée , et le plus souvent festonnée. Tarses et doigts de longueur médiocre ; l'externe plus long que l'interne et réuni au médian à sa base ; l'interne entièrement libre. Ailes assez dé- veloppées, atteignant, dans le repos, la moitié de la queue; celle-ci assez longue, terminée presque carrément ou légèrement arrondie ; formes assez sveltes. Ce genre fut formé par Vieillot, sur une seule espèce de Pie-grièche du Sénégal, que Levaillant décrivit et figura le premier, en 1799, dans ses Ois. d'Afr., pi. 80, 81, sous le nom de Le Geoffroy, parce qu'elle ayait f7 618 BAG BAG été rapportée la première fois par M. Geof- froy de Villeneuve. Presqu'en même temps, en 1800, Shaw la décrivait et la figurait aussi en Angleterre, dans sa Ge?i. zool., sous le nom de Lanius plumatus. Cette espèce, longtemps la seule connue du genre, est remarquable, non-seule- ment par la touffe hérissée de ses plumes frontales et par le cercle de peau nue qui entoure ses yeux (caractères du genre), mais aussi par une huppe de plumes allon- gées, s'élevant du sommet de la tète en forme de plumet ; la tête , le cou et tout le dessous sont blancs ; la nuque est grise ; le dos est noir, ainsi que les ailes , qui sont parcourues par une bande blanche dans leur longueur ; la queue est également noire , terminée et largement bordée de blanc. C'est le Bagadais Geoffroy, Prionops Geoffroyi (Vieil. Gai., pi. 142); Le 'Geoffroy (Le- vaillant, Afr., pi. 80); Lanius plumatus (Shaw) ; — Prionops plumatus (Swains. Birds of Western A frica, vol. VII, pi. 26). Quoique cette espèce soit commune au Sénégal d'où on la rapporte souvent en grand nombre, on n'a pas encore recueilli de renseignements sur ses mœurs , et M. Swainson lui-même, dans ses Birds of Western Africa , 1837, n'en a donné au- cun. Levaillant, qui ne l'avait point ren- contrée dans ses voyages au sud de l'Afri- que, ayant remarqué que les individus rap- portés du Sénégal avaient souvent le bec terreux, en avait auguré que l'espèce devait chercher sa nourriture à terre , en des en- droits humides, et probablement en troupes comme les Étourneaux ; ce qui lui faisait penser qu'elle ne devait pas être réunie aux Pies-grièches. Dans ces dernières années , deux nou- velles espèces ont été ajoutées à l'espèce type : Tune, le Prionops cristatus Rùpp. {Faune d'Ahyssinie , 2e partie, Ois., pi. 12, fig. 2) a été découverte par ce voya- geur en Abyssinie ; l'autre , le Prionops Falacoma Sm. (Illust. of the zool. of south Africa, Ois., pi. 5), l'a été par le docteur Smith, dans son exploration de l'A- frique centrale, où il ne l'a rencontrée que depuis le 25me degré de latitude sud , et au- delà vers le nord. Ces deux nouvelles espèces ont les plus grands rapports de coloration •Yec celles du Sénégal. La première en dif- fère en ce que le dos et les ailes sont uni- formément noires et que sa huppe est courte, projetée en avant, et n'a pas la forme d'un plumet ; et, la seconde, par l'absence totale de la huppe. Le docteur Smith a donne, sur cette dernière, quelques détails de mœurs qui semblent confirmer les présomptions de Levaillant, quant à celles de l'espèce du Sénégal. Il l'a rencontrée dans des localités garnies de buissons bas, par bandes de sept à huit individus, s'occupant activement à chercher des Insefctes , soit à travers ces buissons, soit sur le sol des environs. Les Termites lui ont paru être leur nourriture favorite, car l'estomac de presque tous les individus qu'on put se procurer en était rempli. Il a remarqué que c'était un oiseau sauvage et criard, que souvent tous les in- dividus de chaque bande faisaient entendre leurs cris en même temps , soit en volant, soit en cherchant des Insectes sur le sol ou dans les buissons. L'observation du docteur Smith , sur la nourriture de son Prionops Falacoma, es- pèce d'ailleurs si voisine de celle du Séné- gal, nous porte à croire, par analogie, que cette dernière a probablement le même genre de nourriture dans une autre partie de l'Afrique , où les Termites abondent égale- ment, et explique pourquoi Levaillant avait remarqué de ces individus du Sénégal, à bec terreux. Elle nous suggère , à nous , l'idée que ces plumes hérissées du front et de toute la partie antérieure de la tête, qui s'é- tendent sur le bec au point d'en cacher en- tièrement l'ouverture des narines, n'ont été ainsi conformées chez ces trois espèces , mangeuses de Termites , que pour protéger leurs narines et leurs yeux de la morsure cruelle de ces Insectes. Cette supposition nous paraît d'autant plus probable qu'on retrouve cette même disposition de plumes frontales chez un certain nombre de Four- miliers d'Amérique et en particulier chez les espèces formant le genre Mèrulaxe de Lesson , et celui de Malachorhynchus de M. Ménétrier, dans sa Monographie des Fourmiliers, et dont l'espèce type est le Mèrulaxe noir Less. (Traite, p. 397, et Cent. zool. , pi. 30), ou Malachorhyn- chus cristatellus Ménétr. (pi. 12); aussi ce genre Bagadais nous paraît-il un véritable chaînon des Pies-grièches aux Fourmiliers. BAG BAG 612 Cette particularité de plumes rigides et protectrices M peut être, comme les huppes, un simple ornement accordé à ces Oiseaux et nous parait bien plutôt un de ces moyens innombrables et souvent cachés , aussi in- géoieni qu'admirables, employés par la nature pour la conservation des espèces et dont un si grand nombre nous sont encore inconnus. (Lafr.) BAGALATTA. bot. ru. — Voyez «■ÎSSAMTELOS. BAGASSA, Anbl. bot. ru. — Genre in- romplétoinent connu, qui parait appartenir à la famille des Artocarpées. Il est fondé sur une seule espèce , qui croît à la Guiane ; c'est un arbre lactescent , à feuilles oppo- sées, ovales, trilobées ; à stipules caduques. Le fruit est un syncarpe sub-globuleux , du volume d'une Orange , composé de nucules ovoïdes. (Sp.) BAGASSIEB ou BAGAU. bot. ph. — Synonyme de bagassa. BAGATBAT, BAGATPAT. bot. ph. — Synonyme de sonnératie. BAGATPAT.bot.ph. — Voyez bagatbat. BAGATTO. bot. ph. — Synonyme de micocoulier. Voyez ce mot. BAGAU. bot. pu. — Voyez bagassier. BAGLAFECHT. ois. — Espèce du genre Tisserin, Loxia philippin» L. Vûy. TISSERIN. * BAGOUS (Bagous, eunuque), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites , établi par Germar et adopté par tous les autres entomologistes. Schœnherr le range parmi ses Gonatocères , division des Cryptorhynchides.— Les espèces de ce genre ont le corps oblong , presque ovale , un peu convexe en dessus , garni de petites écailles, souvent aussi couvert d'une boue visqueuse. Elles sont ailées, d'une j moyenne ou de très petite taille. On en trouve dans toute l'Europe, en Afrique, en Amérique , en Sibérie et dans les Indes orientales. Schœnherr en décrit 22, parmi lesquelles nous citerons comme type du g. le B. binodulus de Herbst, Rhynchœnus id. Gyllen., de la Suède , et qui se trouve aussi aux environs de Paris. Elle est figurée dans Vlconographïc du Règne animal de M. Guérin, pi. 38, fig. 2, a. (D.) BAGUARI. ois. — Espèce du genre ..ne. BAGUE, ins. — Dans certains cantons de la France, les jardiniers donnent ce nom aux anneaux que forment, autour des petites branches des arbres fruitiers, les œufs du Bombyx neustria de Linné, vulgairement appelé la Livrée. Cette espèce appartient aujourd'hui au g. Clisiocampe de Stephens Voy. ce mot. (D.) BAGUE, poiss. — Synonyme de bogue Voyez ce mot. BAGUENAUDIEB. Colutca , L. bot ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilionacées , tribu des Ga- légées. Les caract. essentiels en sont : Calice cupuliforme, ô-denté. Étendard ample, dé- ployé, sub-orbiculaire , calleux à la base. Étamines diadelphes. Style barbu à la sur- face postérieure; stigmate onciné , latéral. Légume slipité, vésiculeux, cymbiforme, membraneux. — Les Baguenaudiers sont des arbrisseaux dépourvus d'épines. Les feuilles sont paripennées, à stipules petites, caulinaires. Les fleurs naissent en courtes grappes axillaires. Ce genre , dans les li- mites que lui ont assigné les botanistes mo- dernes, ne renferme que trois ou quatre es- pèces, toutes indigènes d'Europe ou d'O- rient. Tout le monde sait que ces arbustes se plantent fréquemment dans les bosquets. On les recherche en raison de leur port élé- gant et de la singularité de leurs gousses ; leurs feuilles sont purgatives , et peuvent , au besoin , être substituées au Séné ; les graines , au témoignage du docteur Loise- leur-Deslongchamps, agissent comme émé- tique , à la dose d'un scrupule. L'espèce la plus répandue est le Bague- naudier commun ( Colutea arborescens L.), qui croît spontanément en France et dans toutes les contrées plus méridionales de l'Europe ; ce Baguenaudier prospère dans les sols les plus ingrats et même dans la Craie pure 5 il forme un buisson de 4 à 5 mètres de haut ; ses feuilles sont composées de folioles^ elliptiques, rétuses, glauques en dessous ; les fleurs sont d'un jaune foncé , et disposées au nombre de 6 ou plus , en grappes très lâches. Le Baguenaudier a fleurs rouges [Co- lutea cruenla Hort. Kew.) diffère du Ba- guenaudier commun , en ce qu'il ne s'élève pas à plus de deux mètres ; par ses folioles obeordiformes ou obovales , glauques aux 120 BAI BAI deux faces; et par ses fleurs rougeàtres, naissant seulement au nombre de 4 ou 5 sur chaque pédoncule. Cette espèce est origi- naire d'Orient 5 on en forme des haies d'un aspect fort agréable. (Sp.) BAGUETTE, bot. th. — Voyez bois- BAGTJETTE. BAGUETTES, bot. th.— Nom donné par les amateurs de Tulipes , aux plantes qu'ils laissent monter à graine, ou celles qui sont portées sur des pédoncules trop longs. (C. d'O.) BAGUNTKEN. roiss. — Synonyme de Surmulet. Voyez mulle. *BAHARA. bot. th. — Ce genre, créé par Hamilton, répond au g. Terminalia, L., famille des Myrobolanées. BAHEL. bot. ph. — On connaît sous ce nom deux plantes, le B. Tsjulli, qui répond au Columnea longifolia, et le B. Schidli, synonyme de Barleria longifolia. BAHIA. bot. ph. — Genre établi par Lagasca, et qui, d'après Sprengel, est syno- nyme de Bellium. Voy. ce mot. (C. d'O.) BAIANITES. bot. ph. — Synonyme de Ximcnia. BAICALITE. min. — Voyez baikalite. BATE. Bacca. bot. ph. — Dénomination générale qui s'applique à tous les fruits charnus qui ne contiennent pas de noyau. Quand on examine attentivement les di- verses espèces de fruits qui ont reçu le nom de Baie, on reconnaît entre elles des diffé- rences extrêmement tranchées. Ainsi, il y a des Baies uniloculaires et monospermes , soit primitivement, soit par suite d'avorte- ment ; d'autres qui proviennent d'un ovaire à deux , trois , ou à un plus grand nombre de loges polyspermes, dont les graines sont attachées à l'angle interne de chaque loge , comme dans les genres de la famille des So- îanées , à fruits charnus ; d'autres, au con- traire , proviennent d'ovaires à graines pa- riétales , comme les Groseillers. Tantôt la Baie résulte d'un ovaire libre; tantôt, au contraire , l'épicarpe est formé par le calice adhérent avec l'ovaire infère. Ces observa- tions suffisent pour prouver que la dénomi- nation de Baie est encore peu précise, puis- qu'elle s'applique à des structures fort dif- férentes. fA. R.) BAIÉREVE (de Bayern , Bavière). ami. — Nom donné par M. Beudant à la Tantalite de Bavière. Voy. tantale. (Dmc..* BAIGNOIRE, mole. —Deux Coquilles fort différentes ont reçu le nom de Bai- gnoire : l'une est le Triton crotorium de Lamarck , avec laquelle Montfort a fait un genre inutile {voy. triton) ; l'autre appar- tient au genre Avicule ; c'est YAvicula macroptera , assez souvent désignée chez les marchands sous le nom de Baignoire cui- vrée. Voy. avicule. (Desh.) BAIRALITE (nom du lac Baïkal). min. — Variété de Pyroxène sahlite, trouvée dans un calcaire laminaire, près du lac Baïkal, en Sibérie. Voy. pyroxène. (Del.) * BAILLANTS. Hiantes. ois.-Savigny donne ce nom à une tribu , et Goldfuss à une famille de l'ordre des Passereaux , renfermant ceux dont le bec est largement fendu. (C. d'O.) BAILLARB, BAILLARGE, BAIL- LORGE (du vieux mot hailler, donner ; à cause de la production abondante), bot. ph. — Variété de l'Orge, très productive. (C. d'O.) BAILLIERIA. bot. ph. — Genre éta- bli par Aublet pour un végétal de la Guiane, de la famille des Synanthérées , tribu des Sénécionidées ; il est synonyme de Cliha- dium, Lin. (C. d'O.) BAILLON, roiss. — Voyez c^siomore. BAILLORGE. bot. ph. — Voyez bail- lard. BAILLOUVIANA (nom d'homme). (Phycées). — bot. cr. Nom donné par Gri- sellini à une Algue fort élégante de la mer Adriatique , très bien décrite par cet obser- vateur ( Ohserv. sur la Scolop. mar. , p. 33) et passablement figurée pour l'époque. Adanson {Fam. des PL, II, p. 13) adopta comme nom générique le nom de Grisellini, que Gmelin employa plus tard d'une manière spécifique pour désigner un de ses Fucus. M. Agardh , qui , lors de la publication de son Species Algarum, ne connaissait pro- bablement pas l'algue du naturaliste ita- lien, en reçut des échantillons de New- York, d'où nous la tenons nous-même, lesquels privés de leurs filaments pénicilli- formes lui parurent devoir être rapportés à son genre Sphœrococcus. C'est sûr cette même espèce que plus tard il fonda son genre Dasya , presqu'en même temps que Martius, de son côté , créait pour elle le g. BAR BAL 421 Rhodonema. Malgré les réclamations des phycologucs italiens , le nom qui fait le Mijct de cet article, bien qu'ayant évidem- ment la priorité sur ceux de Dasya et de Rhodoticma , ne nous semble pas suscepti- ble d'être conservé , du moins sans modifi- cation, et cela par la raison que sa désinence adjective le fait pécher contre les règles gé- néralement admises. M. Agardh avait donc le droit de choisir entre ces deux partis, soi! de le modifier en celui de Baillouvia, ce qui eût peut-être été juste, soit d'en ad- mettre un autre; mais, dans ce dernier cas, l'équité commandait de conserver comme nom spécifique , ainsi que nous l'avons fait ( Canar. Crypi., p. 165) , le nom créé par Grisellini et employé déjà comme tel par Gmelin (Fuc, p. 165), ou bien, comme fa préféré M. Nardo , d'adopter le nom du premier inventeur. (C. M.) BAIN I>E VÉNUS, bot. th. — On a quelquefois donné ce nom au Chardon a roi ion Dipsacus fullonum L.). (A. R.) BAITARIA, Ruiz et Pav. bot. m. — Genre non classé , auquel ses auteurs as- signent pour caract. : Calice tétraphylle , persistant ; les 2 folioles inférieures plus petites , insérées à quelque distance des deux autres. Corolle hypogyne, hypocraté- riforme; limbe o-parti. Étamines environ 18, insérées au fond de la corolle. Style su- bulé , trifide. Capsule ovoïde , acuminée , trièdre, triloculaire, loculicide-trivalve, po- lysperme. Graines lenticulaires. — Ce g. n'est constitué que sur une seule esp.; c'est une herbe acaule, indigène du Pérou (Sp.) BAJAN ou BAJANG. bot. ph. — Genre établi par Adanson pour deux espè- ces d'Amaranthes décrites par Rumph, dont les pétioles sont munis de deux épines à leur base et dont les étamines ainsi que les sépales sont au nombre de cinq. (C. d'O.) BAJET. mou. — Sous ce nom, Adan- son, dans son Voyage au Sénégal, page •M , décrit une assez belle espèce d'Huître, qui n'est autre chose que YOstrea crisiata de Lamarck. Voyez huître. (Desh.) BAKELE1.S. ma m. — Voyez backelys. * BAKÉBJDVE. — M. Bory de Saint- Vincent a formé, sous ce nom, dans la fa- mille des Thikidées, un g. d'animaux mi- croscopiques qui a pour caract. : Un corps contractile, renfermé dans un fourreau sans : y adhérer ; pas de tentacules ; une tête bien ; marquée, et de chaque côté un appareil ro- j tatoire , composé de longs cirrhes vibratiles portés sur un pédoncule. (C. d'O.) * BALADEVA (étymologie inconnue). ins. — Sous-genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes, tribu des Prio- nides, établi dans le g. Borysthenes de M. Vigors, par M. Watherhouse (Transact. eniomol. oflhe society of London, vol. II, part. 4, pag. 225-227, pi. 21, fig. 1, a, c), et qui a pour type une grande espèce de Prionides des Indes-Orientales, à laquelle il donne le nom de Baladeva Walkerii. Elle est surtout remarquable par le grand déve- | loppement de ses mandibules, très aiguës ! et courbées vers la terre. Voy. dorysthenes. Cette espèce se distingue du Prionus \ rostratus Fab. par l'absence d'une forte | épine au prosternum ; par le prothorax, qui j est avancé sur les côtés et armé de trois | grandes dents. (D. et C.) * BALyEIVIDES. Balœnidœ. mam. — j Nom donné par M. Gray à une famille de la | classe des Mammifères, ayant pour type le i genre Balosna. (C. d'O.) BALtEIVOFTEBA. mam. — Voyez ba- LÉinOI'TÈRE. BALAIS, bot. cr. — Nom qu'on donne, dans quelques endroits de la France, au Clavaria coralloidcs L. , en raison de la forme qu'elle présente. Voyez les mots cla- vaire , CLAVARIA. (LÉV.) BALAIS, min. — Voyez rubis et spi- NELLE. BALANCE, phys. — On nomme ainsi tout instrument destiné à déterminer le poids des corps. Une Balance, quelle que soit du reste sa forme, qu'elle soit à bras égaux et à deux plateaux, ou qu'elle soit à bras iné- gaux comme la romaine , est toujours un levier du premier genre , ayant son point d'appui au milieu, et dont l'une des extré- mités, chargée du corps à peser, représente la résistance, tandis que l'autre, chargée du poids faisant équilibre, représente la puis- sance. Nous ne parlerons ici que des Balances employées pour les opérations délicates des sciences. Les conditions auxquellesune Balance doit satisfaire pour donner des résultats exacts sont : 1° le moindre frottement possible du 422 BAL BAL fléau sur son support ; 2° un équilibre par- fait entre les deux bras de levier, par le seul effet de leur pesanteur. La Balance de Fortin , pour la description de laquelle nous renvoyons aux ouvrages de physique, remplit toutes ces conditions. Les meilleures Balances , construites par cet ar- tiste pour peser un kilogramme, trébuchent à un milligramme, et permettent, par con- séquent, d'évaluer les poids à un millioniè- me d'erreur près ; celles qui ne sont faites que pour aller à quelques grammes sont plus délicates encore ; elles oscillent aux fractions de milligramme. Malgré toute la précision que semble présenter une Balance ainsi construite , il est convenable , pour éviter toute cause d'erreur, d'employer la méthode des dou- bles pesées. Voici en quoi elle consiste : on met dans l'un des plateaux, le corps qu'on veut peser ; dans l'autre , on place des poids non marqués, comme de la gre- naille de plomb et des fragments de clin- quant pour compléter l'équilibre. Cela fait, on enlève le corps soumis à l'expérience , et on le remplace par des poids marqués , dont la somme indique le véritable poids du corps, puisqu'ils font le même effet que lui, pour équilibrer ceux qui se trouvent dans l'autre plateau. La Balance de Berzélius , très répandue aujourd'hui dans les laboratoires, est con- struite de manière à éviter la double pesée. Toute pesée faite dans l'air exige une correction; car un corps, entouré de ce fluide, perd de son poids réel une quan- tité égale au poids du volume d'air qu'il dé- place. Bien que cette quantité soit peu con- sidérable , elle ne saurait être négligée dans des expériences minutieuses. La Balance hydrostatique n'est autre chose qu'une Balance ordinaire , dont Pun des plateaux porte inférieurement un cro- chet auquel on suspend un corps solide par un fil très mince. Avec cette Balance , on peut mesurer la densité des corps solides. On entend par densité d'un corps , sa pesanteur spécifique ; or, cette densité est égale au rapport du poids au volume. Comme on est convenu de prendre pour imité de densité celle de l'eau distillée , à 4° au-des- sus de zéro , point du maximum de densité de ce liquide , le nombre oui exprime la densité d'un corps indique combien de fois la masse de ce corps contient celle de l'eau occupant le même volume. Quand on veut obtenir la pesanteur spé- cifique d'un corps au moyen de la Balam .: hydrostatique, on cherche d'abord soiï poids dans l'air , par le procédé ordinaire , et ensuite le poids de l'eau qu'il déplace , quand on le pèse suspendu dans ce liquide. Le premier poids , moins le second , est la densité cherchée. Pour comparer la densité des liquides , on a recours à des instruments qui porten;. le nom d'aréomètres. Les aréomètres sont à volume constant ou à poids constant.Les premiers, qui sont applicables à tous les liquides, se composent ordinairement d'un cylindre en verre ou en métal, terminé par deux bases coniques. Ce cylindre est lesté inférieurement par une masse de plomb ou de mercure, qui le maintient en équilibre; de l'autre côté, il est surmonté par une tige verticale qui porte une petite cuvette destinée à recevoir des poids. Un trait, marqué sur cette tige, indi- que le point d'affleurement. La diffé- rence des poids nécessaires pour faire plon- ger l'instrument jusqu'au point d'affleure- ment dans deux liquides différents indique ia différence de densités. On doit cet aréo- mètre à Fahrenheit. Celui de Nicholson diffère du précédent en ce que la masse inférieure , qui sert de lest, est en forme de cuvette. Au moyen de cette addition, cet instrument peut servir à mesurer les densités des corps solides. Les aréomètres à poids constant , dont la première invention remonte à Baume, sont généralement connus sous le nom de pèse- liqueurs. Ils consistent en un tube de verre cylin- drique, soufflé en boule vers le bas ; au-des- sous de cette sphère creuse, est une autre cavité contenant du mercure qui sert de lest. Si l'aréomètre doit servir à mesurer des liquides d'une densité supérieure à celle de l'eau, il est lesté de manière à s'enfoncer presque entièrement dans l'eau pure; le point d'affleurement devient le zéro de l'échelle. Dans le cas , au contraire , où il s'agit de li- quides moins denses que l'eau, l'instrument ne plonge dans ce liquide que du cinquième environ de sa longueur. BAL BAL 423 Les corps solides el liquides, exposés à des températures variables, changent par conséquent de densité; et, comme ils n'é- prouvent ni la même dilatation ni la même contraction par les mêmes variations de température, il en résulte (pie leurs rap- ports de densité ne restent pas les mêmes j il y a doue nécessité de rapporter les densi- tés de ces corps à une certaine température, ou de corriger celles qui ifont point éiéob- Mrréesà cette température normale, afin de vendre les résultats comparables entre eux. La densité des gai se mesure par un pro- cédé fort simple en apparence, mais qui ce- pendant exige, pour arriver à des résultats exacts, de grandes précautions et une atten- tion soutenue. On pèse successivement un même \ase, un ballon de verre , par exem- ple, rempli d'air d'abord, puis ensuite it on i ut connaître la pesanteur spécifique; on retranche, des poids obtenus, relui du ballon vide de toute matière pon- dérable ; le rapport des deux différences est la densité cherchée. La Balance de torsion , dont on doit l'invention à Coulomb , est un instrument dans lequel la force de torsion est opposée a d'autres forces qu'on veut mesurer , et qu'il est difficile d'apprécier sans un appa- reil extrêmement sensible. C'est avec cette lalance qu'on mesure les forces d'attrac- tion ou de répulsion des corps faiblement électrisés. L'instrument se compose essen- tiellement d'un (il métallique retenu supé- rieurement par une pince et portant infé- ricurcment un levier horizontal. La pince traverse un tuyau dont le bord supérieur présente un cercle gradué, sur lequel une aiguille qui la termine supérieurement peut ier; il est facile d'évaluer ainsi la D qu'on est obligé de faire subir au fil iiour que le levier, sollicité par une force ->e garder une certaine po- rtion. L'angle total de torsion sert alors de mesure à cette force, en prenant pour mu.' celle qui ne produirait qu'un écarte- ment d'un degré. Ce fut au moyen d'une Balance de tor- inn, d'une construction particulière, que .avendish démontra que les corps de la na- ures'attirent mutuellement, et qu'il trouva lue la densité de la terre est égale à cinq Tois et demie celle de l'eau. [A. Duponchei-.) BALANCEUR. ois.— Espèce de Gros- bec de l'Amérique méridionale. ILYLAjVCIEUS. lia Itères , Libra- tnenta. «s, — On nomme ainsi deux pe- tits appendices membraneux, mobiles, très minces, plus ou moins longs, insérés de chaque côté du métalhorax des Diptères, dans l'angle formé par la jonction du cor- selet avec l'abdomen. Chacun de ces appen- dices se compose de ces deux parties : le style ou filet (stylus), ordinairement allon- gé ; et le sommet ou bouton (capitulas), arrondi, ovale ou tronqué, le plus souvent très comprimé. Du reste , la forme et la grandeur de ces organes varient suivant les genres ouïes tribus; ils sont très allongés chez lesTipules et les Cousins, de longueur moyenne chez les Taons et les Asiles , et excessivement courts chez les Œstres et les Hippobosqucs ; tantôt ils sont à nu , et tantôt recouverts par deux autres pièces également membraneuses qu'on nomme Ailerons ou Cuillerons {voyez ces mots). Ces pièces manquent dans la plupart des Tipulaires ; mais elles existent dans pres- que toutes les autres familles , et leur gran- deur est toujours en raison inverse de celle des Balanciers et vice versâ.lA persistance de ces appendices chez tous les Diptères, alors même qu'ils manquent d'ailerons, an- nonce qu'ils sont pour eux des organes très importants ; il serait donc intéressant de savoir à quelles parties de l'organisation des autres Insectes ils correspondent; mais les entomologistes sont loin de s'accorder sur ce point : Lalreille les regarde comme des appendices vésiculeux dépendant des deux trachées postérieures du thorax , et représentant les valves qui accompagnent les stigmates de quelques larves aquatiques (éphémères, gyrins), ou qui vivent dans des matières en putréfaction (Miaca carna- ria, Echynomia grosso). Il se fonde prin- cipalement sur ce que les ailes inférieures naissent toujours des sommités latérales et antérieures du troisième anneau thoraci» que , à une très courte distance des ailes supérieures, et en avant des deux stigmates postérieurs du thorax , tandis que les Ba- lanciers partent de beaucoup plus bas , et sont toujours placés dans le voisinage de ces ouvertures aériennes , souvent même su leur bord interne. M. Macquart, sans I m BAL BAL s'expliquer sur les fonctions de ces organes, dit positivement qu'ils sont insérés sur le segment médiaire dépendant de l'abdomen' et contigu au thorax, et qu'ainsi il faut bien se garder de le considérer comme des rudi- ments des secondes ailes qui, en effet, ne peuvent tirer leur origine d'un segment ab- dominal. De son côté, M. Audouin, qui a fait une étude approfondie de la composition du corselet chez tous les ordres d'Insectes, pense que les Balanciers des Diptères en sont Une dépendance, et il faut convenir que ses raisons sont très spécieuses. En effet, le dé- veloppement de chacun des trois anneaux thoraciques se faisant toujours aux dépens de celui des deux autres , et les appendices qui en naissent étant nécessairement sou- mis à la même loi, il n'est pas étonnant que les secondes ailes se réduisent à de simples filets membraneux chez les Diptères, puis- que le métathorax, dont elles tirent leur origine , est, chez ces Insectes, aussi exigu que leur mésothorax est énorme. Toutefois, pour qu'il ne s'élevât aucun doute à cet égard, il fallait retrouver, à la base des Balanciers , des épidèmes et des muscles analogues à ceux qui font mouvoir les secondes ailes chez les Insectes qui en ont quatre. Or, malgré l'extrême difficulté d'observer des organes aussi minimes , M. Audouin pré- tend y être parvenu à l'aide du micros- cope, et avoir démontré l'existence de ces organes dans son travail général sur le tho- rax, lu à l'Académie des sciences, le 20 mai 1820. Pour contredire ou confirmer l'asser- tion de ce savant professeur, il faudrait avoir répété ses observations microscopi- ques, et c'est ce que nous n'avons pas fait ; mais ce qui nous-' ferait partager son opi- nion, c'est que les Balanciers , principale- ment chez les Tipulaires, où ils sont à nu et très développés, nous ont paru insérés ab- solument à la même place que les secondes ailes chez les Némoptères, lesquelles ailes , par leur forme linéaire , ont la plus grande analogie avec les appendices dont il s'agit. Si les entomologistes ne s'accordent pas sur la partie du corps des Diptères qui donne naissance aux Balanciers , ils diffé- rent également d'opinion sur l'usage de ces organes; la plupart pensent qu'ils servent, comme l'indique leur nom , à maintenir l'insecte en équilibre pendant le vol, et ils | citent, en effet, des expériences desquelles il résulte que, si l'on coupe un des Balan- ciers, l'insecte perd l'usage de l'aile située du même côté, et finit par tomber en tour- billonnant sur lui-même, et que si on les coupe tous deux , il se trouve tout à fait dans l'impossibilité de voler. Cependant M. Lacordaire, dans son Introduction à l'Entomologie, assure avoir répété ces ex- périences, et n'avoir rien observé de sem- blable. D'autres entomologistes comparant l'aileron à une espèce de tambour, et le balancier à une sorte de baguette, en ont conclu que l'action de l'un sur l'autre ser- vait à produire le bourdonnement que la plupart des Diptères font entendre en vo- lant; mais cette opinion est contraire à l'observation , puisque des Insectes qui manquent de cet appareil, tels que les Abeilles et les Guêpes, et ceux qui ont des Balanciers sans ailerons , comme les Asiles et les Bombyles, bourdonnent et font en- tendre un bruit plus fort que ceux qui sont pourvus à la fois de ces deux organes. Od va même jusqu'à dire que si l'on prive un diptère de ses Balanciers , on l'entendra bourdonner aussi fort qu'auparavant. Olivier pense que ces organes doivent être considérés comme servant avec les ai- lerons à faciliter le vol des Diptères , et il se fonde sur ce que les espèces qui man- quent d'ailerons ont leurs Balanciers beau- coup plus grands que celles qui sont pour- vues en même temps de ces deux appendi- ces ; toujours est-il qu'on voit souvent les Balanciers vibrer avec la plus grande rapi- dité, lors même que l'insecte est en repos , et qu'ainsi leur molilité est indépendante de l'action du vol. Enfin l'opinion la plus probable, suivant M. Lacordaire ., qui en cela se range du côté de Latreille, est que les Balanciers ont quelques rapports avec la respiration, et qu'ils peuvent contribuer à faire ouvrir et fermer les stigmates postérieurs du thorax ; mais il convient que cette opinion est hypo- thétique et que de nouvelles expériences sont nécessaires pour déterminer avec exac- titude les fonctions de ces organes. (D.) BALANE. Balanus (jSâXavcç, gland-). cirr. — Ce genre, de la famille des Bala- nides, avait été jusqu'ici considéré comme un Mollusque ; mais des travaux récents de BAL M. Martin-Saint-Ange ont démontré, d'une manière positive, que les Balanes et les au- genresdeCirrhipèdessontde véritables animaux articulés, formant une classe à part, pour laquelle M. Martin-Saint-Ange propose le nom de Cirrhipèdiens . — Les caractères de ce genre sont : Animal conique, déprimé oucylindroïdo, semblable aux Auatifes, mais dépourvu de pédicule, et ayant les branchies en forme d'ailes, attachées à la face interne du manteau. Coquille conique, souvent in- fléchie, plus on moins élevée, formée de six valves distinctes, articulées entre elles, ayant un support calcaire, plat, assez épais, ou quelquefois pas de support. Opercule pyra- midal, oblique, composé de 4 valves trian- gulaires , dont les deux plus petites présen- tent un cuilleron droit et aplati. Les Balanes étaient connus des an- ciens, qui, frappés de leur ressemblance grossière avec le gland du Chêne , leur ont donné le nom qu'ils portent aujourd'hui. Aristote en fait à peine mention , ce qui prouve qu'il n'avait pas eu l'occasion d'étu- dier ces animaux ; mais Athénée en parle avec de grands détails, et dit que ceux qui venaient d'Egypte étaient les plus estimés. Macrobe en fait aussi mention comme d'un mets recherché ; et , quoiqu'ils soient peu nourrissants, partout et en tout temps nous les voyons entrer dans l'alimentation Rum- phius dit même que l'espèce la plus répan- due , le B. Tintinnahulum , appelée vul- gairement le Gland de mer, la Tulipe, le Turban, etc., est regardée en Chine comme un mets délicat , et qu'on l'y apprête au sel et au vinaigre ; et il ajoute que ce même mollusque, étant cuit, a un goût qui se rapproche de la chair d'Écrevisse. Les anciens auteurs, tout en confondant les Anatifes avec les Balanes, distinguaient pourtant ces derniers sous le nom de Glan- des, d'où le nom de Gland de mer, qui leur a été donné par les premiers méthodistes. Malgré le profond sentiment de dissem- blance qui les portait à établir, dans la classe des Cirrhopodes, une division si naturelle et si bien justifiée, Linné les réunit avec les I Anatifes dans son g. Lepets, formant, avec les Oscabrions et les Pholades, ses Testa- cea muUivalvia. Ce fut Bruguières qui rendit aux Balanes la place qui leur con- venait , et en forma son genre Balanite , BAL /i25 dont le type était le B. Tintinnahulum. Depuis lors, les travaux sur les Balar.es ne manquèrent pas. Poli les étudia avec soin, et en donna le premier une bonne ana- lomie. Cuvier vint compléter les notions recueillies par ses prédécesseurs, et tous les naturalistes ont, malgré les dissemblances qui pouvaient exister entre leurs systèmes, conservé le genre Buta nus pur de tout mélange. Cependant, il reste encore beau- coup à faire pour avoir une détermination nettement établie et une bonne synonymie des espèces vivantes, et la plus grande con- fusion règne encore parmi elles , même pour les plus communes. Les Balanes s'attachent à la surface des rochers, des pierres, des coquilles, des Crustacés , des plantes marines et des corps flottants, sans cependant y jamais pé- nétrer , et ils tapissent quelquefois les flancs des navires en si grand nombre, que leur marche en est ralentie. On les trouve toujours réunis par groupes considé- rables, et si pressés les uns contre les au- tres, que leur forme en devient irrégulière. La fécondité des Balanes est prodigieuse; ils pondent leurs œufs en été; et, suivant le témoignage de Poli, au bout de quatre mois, les jeunes sont aptes à la reproduc- tion. Pendant leur première jeunesse, la coquille des Balanes ne consiste presque que dans l'opercule. Dans l'eau , les Balanes agitent con- tinuellement, avec une grande vitesse, leurs bras ciliés; les plus longs servent à établir un tourbillon où s'engagent les animaux dont ils font leur nourriture, et les plus petits retiennent la proie qui tente- rait de s'échapper. A la moindre apparence de danger, tout ce mouvement cesse, les Balanes s'empressent de rentrer dans leurs bras et ferment leurs opercules. Le nombre des espèces qui composent ce genre est difficile à déterminer; car il en existe dans toutes les mers, aussi bien sous les pôles que sous l'équateur, et les mê- mes espèces se rencontrent dans des para- ges fort éloignés, de sorte qu'il est difficile de dire si celles que nous possédons sur nos côtes sont indigènes. On a divisé les Balanes en deux groupes, suivant qu'ils ont ou non un support calcaire. (C. d'O.) BALAjVGA.bot. ph. — Voyez balangce. 27* Ù26 BAL BAL BALANGHAS. bot. th. — Espèce du genre Sterculin. Voyez stercumer. BALAIYGUE. Balança, bot. th. — Gartner a décrit, sous ce nom , un fruit de Madagascar, provenant d'un végétal encore inconnu. * BALANTDES. Balanùlea. cirr. — Une des familles naturelles établie dans la classe des Cirrhopodes pour ceux qui sont sessiles et dont le type est le genre Balane. Les Balanides comprennent les g. Pyrgoma, Sav.; Verruca, Schum.(OchthosiedeRanz); Creusia, Conia, Leach; Tnbicinella, Co- ronula, Lam.; Chthamalus, Ranz; Ba- lanus, Brug.; Acasta, Leach, et Octome- ris , Sow. (C. d'O.) *BA1LAmTÈ1\X:S.Balaniferœ(bala- nus , jgland; fera, je porte), bot. ph. — Marquis a proposé de désigner sous ce nom la famille des Quercinées, à cause des glands que portent les plantes de ce groupe. (C. d'O.) BALA]\LVUS flîaXavtvoç, provenant du gland), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, établi par Germar aux dépens du g. Bhynchœnus de Fabricius , et adopté par tous les autres entomologistes. Schœnherr le range parmi ses Gonatocères, division des Érirhinides. Les espèces de ce genre ont généralement le corps en ovale court , squammeux, ailé. Elles sont de moyenne ou de petite taille. Schœnherr en décrit 22 , dont 5 d'Amérique, 3 d'Afrique, une des Indes orientales , une de la Nouv. -Hollande et 12 d'Europe. Nous citerons , parmi ces dernières, la plus con- nue, et qui peut être considérée comme le type du g., c'est le Charançon des noisettes de Geoffroy, dont la larve vit dans l'inté- rieur de ce fruit: Curculio nucum Lin.; Bhynchœnus id. Fabr. ; Balaninus id. Germ. Cette espèce , remarquable surtout par la longueur et la ténuité de sa trompe ou de son rostre arqué, est répandue dans toute l'Europe ; elle est figurée dans V Ico- nographie du Bèg. anim. de M. Guérin, t. 38, f. 4, a. (D.) BALANITE.£aZamïes(£oaavc,',gland). cirr. foss. — Bruguières , en instituant son genre Balane, donna le nom de Bala- Rite au Gland de mer, Balanns Tintinna- hulum-, mais il a depuis été employé pour désigner les espèces fossiles du g. Balane. Bajerus est le premier oryclographe qui ait parlé des Balanites, car avant lui on les croyait fort rares. Nous en connaissons au- jourd'hui une trentaine d'espèces qui se trouvent dans le calcaire grossier , en France, en Angleterre, en Italie, en Suisse, à Malte, en Silésie et en Pologne. Quoique M. Schlottheim cite des Balanites dans des terrains inférieurs à la Craie , ces fossiles se trouvent plus communément dans les couches supérieures à ce terrain. On trouve parmi ces corps fossiles quelques espèces qui ont des analogues vivants. (C. d'O.) BALANITES, Delille (|3aX*voç, gland). bot. th. — Genre dont la place n'est pas abso- lument certaine, mais qui paraît être voisin de la famille des Olacinées. Ses principaux caractères sont les suivants : Calice 5-parti Pétales 5, hypogynes de même que les éta- mines, qui sont au nombre de 10. Ovaire 5- loculaire, 5-ovulé. Drupe ovoïde par avorte- ment, 1-loculaire et 1-sperme ; noyau li- gneux, pentagone. Graine suspendue, apé- rispermée. Embryon rectiligne, à radicule supère. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. [B. œgyptiaca~De\., Ximcnia œgyptiaca'L.)) c'estun arbre indigène d'E- gypte , de la Nubie et du Sénégal. (Sr.) BALANOIBE. échin. foss. — Nom donné par quelques auteurs aux pointes d'Oursins fossiles. *BALAIVOMORPHA (ëaXavcç, gland; |xcp©ï}, forme), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, de la famille des Chrysomélines, créé par M. Chevrolat avec une des subdivi- sions de la 9e famille des Hallica d'Illiger (Altitarscs). M. le comte Dejean, qui a adopté ce genre dans son dernier Catalogue, en mentionne six espèces, dont cinq se trouvent en Europe et la dernière aux États- Unis d'Amérique. Parmi les premières, nous citerons la Chrys. i-ustica Lin.; Hallica rnstica 111. (ou Scmi-œnca Fnbr.),elVAtticaoblusalaGy\\en.M.Slé- phens a établi, avec ces Insectes, son genre Mantura. Voy. ce mot. (C.) BALAKOPIIORE. Balanophora (Sa- Xavoç, gland; ©opoç, porteur), bot. th. — Type de la famille des Balanophorées. Ce genre, établi par Forster (Gen. 99., t. 50), a été successivement adopté par tous les botanistes qui ont traité de cette famille, et, en particulier, par le prof. L. C. Richard, BAL BAL 427 dans le Mémoire où il a établi la famille des Balanophorées {voyez ce mot). Ce genre ne se compose que de deux espèces : Balano- phora tannensis Forst. et BaUuiophora jnraniea VA. Ce sont des plantes char- nues, fungiformes; à tige très courte; à racine renflée et parasite sur les radicelles des Figuiers. Les fleurs sont monoïques , disposées en capitules recouverts d'écaillés k leur base, et composés inféricurement d'un petit nombre de fleurs mâles, pédi- cellées , tandis que tout le reste du capitule est couvert de fleurs femelles. Les fleurs mâles ont un calice composé de trois à quatre et quelquefois de huit sépales étalés. Les étamines en même nombre que les sépales, sont symphysandres , c'est-à- dire, soudées à la fois par les filets et les anthères ; celles-ci s'ouvrent à leur face ex- terne par un sillon longitudinal. Les fleurs femelles, beaucoup plus nombreuses, sont très serrées les unes contre les autres. Elles sont dépourvues de périanthe ; leur ovaire est uniloculaire , terminé par un style sé- tacé. On ne connaît pas encore leur fruit. La description précédente prouve qu'il reste encore à connaître plusieurs points impor- tants de la structure de ces végétaux. Voy. BALANOPHORÉES. (A. R.) BALANOPHORÉES. Balanophoreœ. bot. ph. — Petite famille de végétaux mono- cotylédonés qui , dans ce grand embranche- ment du règne végétal , représentent, par leur port et leur mode de végétation para- site, les Orobanches , les Hypocistes, et les Lathrœa de l'embranchement des Dicotylé- dones. Cette famille a été établie par le prof. L. C. Richard, dans un travail spécial in- séré dans le YIIIe volume des Mémoires du Muséum d'hist. naturelle. Depuis cette époque, M. Martius, à la fin du IIIe volume de ses Nov. gen. et Sp. Bras., p. 150, et MM. Schott et Endlicher (Melelcmata, p. 10), se sont successivement occupés de ce groupe de végétaux , en déterminant, avec plus de précision qu'on ne l'avait fait jus- qu'alors, plusieurs points de leur organisa- tion. C'est en nous aidant de ces travaux et de nos propres observations que nous allons reproduire ici les caractères généraux des Balanophorées. Les Balanophorées sont des plantes para- sites sur les racines d'autres végétaux, ayant, comme nous l'avons dit précédem- ment, un port qui rappelle beaucoup celui des Orobanches et des Hypocistes. Elles sont épaisses, charnues, fungiformes, dépour- vues de véritables feuilles , remplacées par des écailles qui se rapprochent sou- vent vers la partie supérieure de sa tige où elles forment une sorte d'involucre au- tour des capitules. Avant leur développe- ment, ces tiges sont en général renfermées dans une sorte de spalhc tubuleusc. Les fleurs sont généralement petites, unisexuées, monoïques ou dioïques, le plus souvent dis- posées en un gros capitule terminal et so- litaire , très rarement en capitules distincts et comme paniculés: enfin, dans un seul cas, les fleurs mâles constituent une sorte de grappe terminale. Tantôt chaque capitule se compose à la fois de fleurs mâles et de fleurs femelles réunies ; tantôt ils ne portent cha- cun que des fleurs d'un même sexe. Ces capitules, comme nous l'avons déjà exposé, sont environnés d'écaillés de même nature que celles qui , sur les liges, remplacent les feuilles. Les fleurs sont réunies sur un pho- ranthe ou réceptacle rarement nu , le plus souvent chargé de soies ou d'écaillés de formes très variées. Les fleurs mâles , souvent pédicellées , ont un périanthe composé d'un à trois ou quatre sépales étalés , planes ou concaves; des étamines dont le nombre varie comme celui des sépales. Quand il n'y a qu'une seule étamine , elle se compose d'un filet plus ou moins allongé, terminé par une anthère arrondie , à deux loges , s' ouvrant chacune par un sillon longitudinal ; quand les étamines sont au nombre de trois, ce qui est le nombre en quelque sorte normal, elles sont symphysandres, c'est-à-dire que les filets sont soudés en un androphore al- longé et cylindrique , tantôt très court (Langsdorfiia) , tantôt très allongé (He- losis) , et que les anthères sont soudées à la manière des Synanthérées. Ces anthères sont toujours biloculaircs et s'ouvrent cha- cune par un sillon longitudinal. Le pollen, dans les espèces où il a été observé , se compose de particules globuleuses. Les fleurs femelles, tantôt sessiles, tan- tôt pédicellées , se composent d'un ovaire infère, couronné parun limbe calicinal, tan- tôt formé de plusieurs sépales distincts, A 2 8 BAI/ BAL tantôt tronqué et à peine distinct. Cet ovaire est à une seule loge, qui contient un ovule unique naissant de son sommet ; plus ra- rement il est à deux loges, dont une géné- ralement plus petite et en quelque sorte oblitérée. Tantôt un seul style, tantôt deux styles partent du sommet de Tovaire. Les fruits sont en général assez coriaces, secs ou légèrement charnus , distincts ou soudés, ou simplement agglutinés plusieurs ensemble. Chacun d'eux est uniloculaire et monosperme. En général, la graine est peu distincte du péricarpe : elle se compose d'un tégument coriace et comme osseux , recou- vrant un gros endosperme celluleux, charnu, blanc , contenant un très petit embryon , presque globuleux, placé dans une petite cavité superficielle. La famille desBalanophorées forme, com- me nous l'avons déjà remarqué, un groupe fort distinct parmi les Monocotylédonés. Quelques botanistes, et entre autres MM. Lindley, Schott et Endlicher , etc., l'ont rapprochée des Cytinées et des Rafflésia- cées (voy. ces mots) , pour en former une classe à part, différente à la fois des Mo- nocotylédonés et des Dicotylédones. Quoi qu'il en soit, cette famille a, par sa structure, des rapports intimes avec les Aroïdées et les Hydrocharidées, tandis que par son port et par son mode de végétation elle se rappro- che des Cytinées et des Orobanchées. Les genres de cette famille ont été par- tagés de la manière suivante : lre tribu: Sarcophytées. Capitules distincts et réunis plusieurs ensemble sur la même tige. Étamines libres. Ovaire uniloculaire. Genre Sarcophyte, Sparm. (Act.ffolm., 37, p. 300, t. 7)'. 2me tribu : Lophophytées. Capitules dis- tincts , réunis plusieurs ensemble sur la même tige. Étamines distinctes. Ovaire à deux loges. Genres : Lophophytum , Sch. et Endl. [Mclctem., 1 , t. 1). — Ombrophytum de Pœppig. 3me tribu : Cynomoriées. Capitules soli- taires, terminaux. Étamines libres ou sym- j physandres. Ovaire uniloculaire. Genres : Cynomorium , Mich. (Gen., i 17, 1. 12; Rich., Bala?i., t. 21).— Balano- j phora, Forst. (Gen., 50). 4m3 tribu : Hélosiées. Capitules solitaires ; et terminaux. Étamines symphysandres. Ovaire biloculaire. Genres : Cynopsolc, Endl. (Gcn., n. 719). — Scybalium, Sch. et Endl. (Mclctem., 3, t. 2).— Helosis, Rich. (/lalanoph., t. 20). — Lanysdorffla, Mart. (A. R.) BALANOJPTEBIS. bot. ph. — Syno- nyme (Tlleriliera. Voy. ce mot. BALANTION. bot. cr. — Synonyme de Balaniiiim. * BALANTIUM (êocXâvriov, bourse), bot. cr. — Genre établi par Kaulfuss (Enum. 228, 1. 1, f. 13), dans la famille desFougères, tribu des Polypodiacées, pour le Dicksonia culcita de l'Héritier qui lui a paru se distin- guer de ses congénères par des caractères assez saillants pour former un genre à part. Quelques botanistes seulement ont admis cette séparation. (C. d'O.) * BALANTIUM. Desv. bot. ph. — Sy- nonyme du genre ffirtella, de la famille des Chrysobalanées. *BALANTIOPHTHALME (PoXavnov, bourse; oa>8aXp.o;, œil), poiss. — Schneider a proposé de substituer ce nom à celui de Cru- ménophthalme. Voy. ce mot. (C. d'O.) BALANOS. bot. ph. — Synonyme de Balanus. Voyez ce mot. BALANTTA. mam. — Synonyme de Phalanger. Voyez ce mot. BALANXINE. bot. ph. — Synonyme tfHernandie. Voyez ce mot. BALANUS ou BALANOS. bot. ph.— Synonyme du genreMorinya. Voyez ce mot. On a aussi appliqué ce mot au Quercus œsculus. Voy. chêne. (C. d'O.) BAL ANUS. mole. — Voyez balane. BALAON ou BALAOU. poiss. — Voyez bal a au. *BALABDIA, Cambess.coT. ph.— Sy- nonyme du genre Spergularta, Pers., de la famille des Caryophyllées. BALABINA. ois. — Synonyme pié- montais des Bergeronnettes jaune et prin- tanière. Voyez bergeronnette. (C. d'O.) BALATAS. bot. ph. — Ce nom sert à désigner divers arbres dont le bois est em- ployé dans les constructions, et qu'on ne peut, d'après les indications des auteurs, rapporter à aucun genre ; on croit cependant- que le Balatas blanc est un Couratari, et que le Balatas rouge et le Bois de malte sonl des Sapotiliers. (C. d'O.) BAL BAL h 29 B YLATE. écuik. — Esp. de ZoophyteS qu'on croit appartenir au genre Holothurie, ?l qui jusqu'à ec jour sont encore mal con- nus. On sait que la Balate se pèche eu abon- dance dans la mer des Philippines, cl est portée à la Chine, où elle est recherchée nomme un mets délicat. (C. d'o.) RALALSTE (PaXaroertov , Bear du Gre- nadier ). noT. ru. — Les botanistes ont donne ce nom à un fruit multiloeulaire, po- lyspom», a éooroe dure, couronné par les dents du calice . et renfermant des graines à épidémie drupacé, tel que le fruit du Orc- nadier, Punira granatum. (C. u'O.) BALAESTIER. bot. va.— Voyez gre- nadier. BALAYEUR (le), OU le Glaireux gri- sâtre de Paulel. bot. cr. — Espèce d'A- garic dont le chapeau est grisâtre ou d'un gris sale, recouvert d'un épidémie mucila- gineux qui retient les corps avec lesquels il se trouve en contact , comme la terre , le sable, les feuilles, etc. Ses feuillets sont jaunes et son pédicule blanc. Paulet dit que ce Champignon croît a Ville-d'Avray. Son goût est fade ; donné aux animaux, il ne les a point incommodés. La description que l'auteur en donne est trop incomplète pour qu'on puisse le rapporter avec certitude a quelqu'espèce connue , quoique celle dont il se rapproche le plus soit VAgaricus ylu- tinosns de Batsch. (Lév.) *BAiBISLA, Cavan. {non DC.). bot th. — Synonyme du genre Ledocarpon. *BALBISLA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Synanthérées, tribu des Sénécio- nidées. Synonyme deTridax, L. (C. d'O.) BALBISIE. Bulbisia (Balbis, nom d'un botaniste piémontais). bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Séné- Cionidées, division des Balbisiées. On n'en tonnait qu'une seule espèce, le B. elongata, plante herbacée, annuelle, a feuilles oppo- sées , pédonculées et velues. Involucre simple ; fleurs radiées , de couleur jaune ; graines couronnées d'une aigrette plumeuse. — Cette plante est originaire duMexique ; on en connaît une variété découverte dans l'A- mérique du Nord, a laquelle on a donné le nom de B. canesrejis. Quelques botanistes la regardent comme une espèce. (C. d'O.) * BALBISIEES. bot. ph. — Division éta- blie par De Candolle, dans la famille des Sy- nauihérées, tribu des Sénécionidées , qui comprend les deux genres Bulbisia et Ro- binsonia. (C. d'O). BAJLBUZABD, BufT.; Pandion, Sav., "Vieil., Cuv. ois. — Genre de l'ordre des Oiseaux de proie de Cuvier, de la famille des Falconidées et de la sous - famille des Aquilinées. Ses caractères sont : « Bec assez grand, presque droit a sa base, à pointe très crochue, très acérée et très prolongée; narines obliques; bords de la mandibule supérieure dilatés en un feston a peine sensible. Cuisses et jambes très musculeuses, vêtues de plumes cour- tes, serrées et lustrées , couvrant aussi le haut de la partie antérieure du tarse ; ces tarses fort courts , mais remarquablement gros, garnis, sur leurs deux faces, d'écaillés hexagones, rudes, saillantes, imbriquées de haut en bas antérieurement et de bas en haut postérieurement. Doigts robustes, dé- nués de toute membrane interdigitale; le médian excédant de peu les latéraux ; l'ex- térieur versatile ; tous garnis en dessous , sous les articulationsjde pelottes rugueuses, munies ainsi que toute la plante de petites écailles spiniformes, rudes et en forme de râpe ; ongles presque égaux entre eux, sin- gulièrement grands, arqués en demi-cercle, parfaitement cylindriques et arrondis en dessous et non creusés en gouttière comme dans toute la série des Oiseaux carnassiers. Ailes fort allongées, dépassant la queue, de forme pointue ; la seconde et la troisième pennes étant égales et les plus longues de toutes. Queue moyenne, coupée carrément; ses pennes, ainsi que celles des ailes, très fermes; plumes de la tête et du cou tassées, acuminées et imbriquées comme chez les Aigles ; ensemble du corps très ro- buste. » Il est facile de reconnaître que tous ces caractères de forme sont parfaitement en harmonie avec les besoins et le genre de vie du Balbuzard, le plus intrépide pêcheur de tous les Oiseaux carnassiers et qui montre autant de courage à fondre sur d'énormes Poissons au sein des eaux, que le Faucon a poursuivre sa proie au mi- lieu des airs. Ses longues ailes fermes et pointues lui servent aussi à planer et a se balancer comme 430 BAL BAL le Faucon dans Pespace, puis à fondre avec la rapidité de la foudre sur sa proie humide qu'il ne saisit souvent qu'à plusieurs pieds au-dessous de la surface des flots. C'est pour cette immersion que la nature pré- voyante a revêtu ses cuisses et ses jambes de plumes courtes et tassées ( l'opposé de ce qui se remarque chez tous les autres Oi- seaux de proie), c'est pour qu'il puisse plus facilement saisir et retenir cette proie que sa peau visqueuse et écailleuse rend si glis- sante qu'elle a garni ses plantes, ses doigts et ses tarses d'écaillés rudes comme des râpes; qu'elle a armé ses doigts de si grands ongles demi circulaires et cylindriques qui, en raison de cette forme, peuvent pénétrer aussi facilement sous les écailles que s'en retirer à volonté ; dans la pointe très pro- longée et très acérée du bec , on ne peut voir non plus qu'un instrument nécessaire pour entamer et dépecer la peau coriace et écailleuse de la plupart des Poissons. La plupart des auteurs ont pensé que le genre Balbuzard était restreint à une seule espèce , celle d'Europe, qui se retrouve en- tièrement la même sur tous les points les plus éloignés des autres continents, comme au cap de Bonne-Espérance , au Japon, en Asie et à la Nouvelle-Hollande; celle de PAmérique du nord offre néanmoins, dans son plumage et même dans ses mœurs, quel- ques différences constantes qui nous la font regarder, ainsi qu'à Vieillot, dans sa Galerie, et à Bonaparte, comme espèce dis- tincte. Celle d'Europe est I'Offraye de Belon, le Balbuzard deBuffon (Enl.414, Falco Galiœ- tus de Linné etGmelin), le Pandionflu- v Salis de Savigny et Vieillot {Dict., t. III, p. 161). C'est encore P Aigle balbuzard de Temminck et le Balbuzard offraye de Vieill. [Encycl-) et de Lesson (Tr.d'om.), long de 45 à 55 centimètres ; il est en dessus d'un brun noirâtre, ou uniforme, ou marqué de bordures plus pâles autour des plumes, entremêlé de blanc jaunâtre sur la tête et sur la nuque , avec une large bande brune , descendant de l'œil, le long du cou ; tout le dessous blanc ; souvent des taches brunes triangulaires sur la poitrine ; la cire et les pieds bleus. Cette espèce est indiquée par tous les comme habitant l'intérieur des terres proches des eaux douces, des lacs et des rivières , comme douée d'une grande patience pour épier sa proie de dessus une branche ou une pointe de rocher sur la- quelle elle reste quelquefois immobile une heure entière , jusqu'à ce qu'un poisson s'approche. L'oiseau de l'Amérique du nord décrit et figuré par Wilson et Vieillot dans sa Galerie, pi. 11, SOUS le nom de Balbuzard américain, Pandion americanus , et qui est encore le Falco carolinensis et leveriamis de Gmelin, diffère, selon Vieillot, de l'espèce européenne, par des couleurs plus sombres et plus uniformes sur les parties supérieu- res; par un blanc plus pur sur les inférieu- res, qui règne aussi sur le-front et forme une très large bande sur les yeux et les côtés du cou; par la couleur jaune de ses tarses; par une tête moins grosse et une taille plus svelte, et, selon nous, par les plumes de la tête et du cou, qui, au lieu d'être tassées et subulées, sont lâches et arrondies. Il nous semble, en outre, que ces deux espèces pré- sentent aussi des différences marquées dans leurs habitudes et le genre de poisson dont elles se nourrissent , comme on peut s'en convaincre par les lignes suivantes que nous extrayons de la description détaillée et pleine d'intérêt de Wilson, écrivain aussi véridique qu'observateur éclairé. « Lorsque le Fish-Hawk (Faucon pê- cheur ou Balbuzard) quitte sa retraite ou son nid, dit-il, il vole directement vers le rivage. Il est facile alors de le reconnaître et de le distinguer de tous les autres Oiseaux de proie à la longueur et surtout à la gran- de courbure de son envergure. Arrivé à la mer, il s'élève insensiblement en planant sans mouvement apparent de ses ailes et décrivant de grands cercles concentriques comme autour d'un pivot jusqu'à la hauteur de 50 à 60 mètres environ , quelquefois beaucoup plus , ne cessant pendant tout ce temps de diriger ses regards sur les flots. Quelquefois il s'arrête tout à coup , et agi- tant alors ses ailes pour se soutenir, il sem- ble fixé dans Pespace; mais l'objet ou plutôt le poisson qui avait un instant attiré ses regards a disparu , et il a repris sa course tournoyante; il s'arrête de nouveau, puis se laisse descendre avec une grande ra- pidité ; mais avant d'avoir atteint la surface. BAL des flots, il a repris son vol , comme hon- teux d'avoir laissé échapper cette seconde victime. D'autres fois, il ne s'élève qif à peu de hauteur, puis descend de nouveau en dé- crivant deszig-zags ; et, sans paraître même .^ï'tre mouillé les pattes, il a saisi un pois- son à la surface ; mais, mécontent de sa pri- se, il ne remporte qu'à peu de distance, le laisse tomber ou L'abandonne au Pygarguc, pirate habitué de ces côtes. Il a déjà repris son vol; et, décrivant de nouveau des cercles en spirale ascendante, il s'élève alors au plus haut des airs, où on le voit se balancer d'un vol aussi facile que majestueux. Tout à coup serrant ses ailes contre son corps, il se précipite perpendiculairement comme une flèche du haut des régions éthérées, il plonge et disparaît sous les flots avec un bruit retentissant. Cette fois, le succès est certain ; au bout de quelques instans, il s'élance hors de l'eau , tenant dans ses ser- res sa forte proie qu'il saisit toujours près de la tète et qui se débat avec violence. A peine s'est-il élevé à quelques pieds que, s'arrêtant, il se secoue brusquement comme l'Épagneul qui sort de l'eau, puis d'un vol pénible et lent, se dirige vers le rivage avec son pesant fardeau. Si le vent est fort et que par hasard il lui soit opposé, pour regagner son nid, il est alors aussi curieux qu'amu- sant d'observer avec quelle adresse et quelle intelligence, il sait, en courant diverses bordées, se rendre maître du vent et parve- nir à son but. C'est d'autant plus surpre- nant que les Poissons qu'il transporte sont souvent d'une grosseur prodigieuse. On en a retiré un , un jour, des serres d'un Bal- buzard , qui pesait encore six livres , quoi- que ce dernier eût déjà fait à même un co- pieux repas. « Quelquefois le Balbuzard devient vic- time de son courage entreprenant en atta- quant un poisson trop gros et trop fort pour qu'il puisse l'emporter. Celui-ci l'en- traîne alors avec lui sous les flots; quelque- fois après une lutte prolongée et après avoir disparu sous les flots et reparu à leur surface jusqu'à trois ou quatre fois de suite, le Balbuzard parvient enfin à se dégager; mais le plus souvent, il ne peut y réussir et tous deux finissent alors par périr; car on a trouvé différentes fois sur la plage où les flots les avaient rejetés des cadavres d'Es- BAL 431 turgeons ou autres gros Poissons avec celui d'un Balbuzard cramponné sur eux. » Le même auteur raconte, avec non moins d'intérêt, l'espèce de piraterie qu'exerce contre le Balbuzard , dont il fait son pour- voyeur, le Pygarguc à tête blanche, habitant comme lui des côtes maritimes de l'Améri- que du nord. Lorsque ce dernier, perché sur la cime desséchée de quelque arbre gigan- tesque, a reconnu le Balbuzard planant sur les flots, il l'épie attentivement, et au mo- ment où il le voit retirer un poisson de l'eau, il s'élance et l'a bientôt atteint. Le Balbuzard pour l'éviter cherche à s'élever dans les airs, mais le Pygarguc l'y poursuit avec acharnement ; il s'établit alors entre les deux antagonistes une lutte d'ascension aérienne qui donne lieu aux évolutions les plus curieuses, mais l'Aigle qu'aucun poids ne retarde domine bientôt son adversaire qui, poussant un cri de fureur, laisse tomber sa proie ; l'Aigle se précipite dessus avec la violence d'un tourbillon, la saisit avant qu'elle ait touché les flots et l'emporte dans ses serres vers la forêt la plus voisine. Vieillot, qui a habité l'Amérique du nord, raconte aussi cette lutte, dont il a été témoin dans l'état de New-York , sur la ri- vière d'Hudson ou du Nord , au moment où l'espèce de Poissons, nommés Basses, la remonte pour frayer, et celte lutte , qui alors s'y renouvelle fréquemment, procure, dit-il, aux navigateurs un spectacle tout a fait amusant. Wilson dit que le Balbuzard est de tous les Oiseaux de proie l'espèce la plus nombreuse aux États-Unis ; il s'y ren- contre sur toute la côte , depuis la Géorgie jusqu'au Canada; sur certains points, il a pu d'un coup-d'œil compter jusqu'à vingt de leurs nids dans l'espace d'un demi-mille au plus, et l'un de ses amis lui avait assuré que, dans une petite île voisine de la côte, où il faisait sa résidence, il y avait au moins trois cents de ces nids, contenant pour la plupart des petits, ce qui lui faisait évaluer à six cents Poissons au moins leur consom- mation journalière. D'après ces divers récits, il est aisé de re- connaître que si le Balbuzard d'Europe est regardé comme oiseau pêcheur de nos lacs et nos rivières, etse nourrissant par conséquent de Poissons d'eau douce, celui d'Amérique peut , à plus juste titre , passer pour pè- 432 BAL BAL chcor de l'Océan et pour se nourrir de Pois- sons de mer. Ces différences de mœurs et de nourriture auxquelles aucun auteur n'a fait attention jusqu'ici, jointes à celles du plumage que nous avons signalées plus haut, nous font regarder, comme Vieillot Ta fait dans sa Galerie seulement , le Bal- buzard d'Amérique comme différant spéci- fiquement de celui d'Europe et comme con- stituant une seconde espèce dans le genre Balbuzard (Pandioîi, Sav.). Ayant retrouvé chez un grand oiseau de proie de Java et du Bengale le Falco Ich- thyetus d'Horsfield (Zool. resear. in Ja- va, n° 3, pi. 5) OU Pygargue ichthyofhage {Less. Tr.., pi. 42), des ongles cylindriques non creusés en gouttière et entièrement conformés comme ceux du Balbuzard , et ce rapace ne vivant , d'après les observa- tions d'Horsfield, que de Poissons d'eau douce qu'il lui a vu souvent pêcher, à la manière du Balbuzard, sur les rivières et les grands lacs de Java, cet auteur ayant été frappé lui-même des divers rapports exis- tants entre ces deux Oiseaux , nous avons cru devoir les rapprocher dans un même petit groupe ; mais , comme le Falco Ich- thyetus nous a offert des différences dans ses tarses moins robustes et non réticulés ; dans ses ailes beaucoup plus courtes et plus arrondies, nous avons cru qu'il pouvait fi- gurer comme sous-genre du genre Balbu- zard, sous sa dénomination (Vlchthyetus, qui, de spécifique qu'elle était, devient alors sous-générique , et comme M. Horsûeld nous apprend que les Javanais le nomment Iokowuru, il nous a paru convenable de lui laisser son nom Javanais 5 il devient donc pour nous Vlchihr/e!ejoko2Vuru(Ichthye- tus jokowuru ) , sous-genre du genre Pan- dion. Son plumage est d'un gris cendré sur la tête et le cou 5 d'un gris plus foncé et bru- nâtre sur le dos, la poitrine et le ventre ; d'un brun noirâtre sur les ailes ; et d'un blanc pur sur les cuisses, les jambes, le bas-ventre et les couvertures inférieures. La queue est tantôt brun noirâtre et tantôt blanche, ter- minée par un large ruban noir. Il varie sin- gulièrement dans ses proportions, depuis 50 centimètres jusqu'à 60 et 65 centimètres en longueur. (Lafr.) BALDINGERA. bot. th. — Trois gen- res ont porté successivement ce nom, et au- cun d'eux n'est resté dans la science ; ainsi le genre Baldingera de Dennstadt est le même que le Premna dans la famille des Verbénacées. Le genre Baldingera de Gartner fils {Flor. Wctlcr.) a été réuni au genre Phalaris. Enfin Necker a établi un genre Baldhigcria, qui n'est point distinct du genre Cotula, dans la famille des Sy- nanthérées. (A. R.) BALDINGÉRIE. Baldingeria. bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Necker n'est pas distinct du Cotula. Voyez cotule (A. R.) BALDISSÉRITE. min.— Carbonate de magnésie de Baldissero, en Piémont. Voyez gxobertite. (Del.) BALDOGÉE (pi, terre; Baldo, nom de montagne ). min. — Terre verte du MontBaldo, ainsi nommée par Saussure, qui en a fait la découverte dans les environs de Nice. Voyez chlorite. (Del.) BALBUIJVA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Synanthérées , tribu des Sénécio- nidées. Ce sont des plantes herbacées, Ti- vaces, propres à la Virginie et aux Florides. On en connaît deux espèces , la B. multi- flora et la B. uniflora. Ce genre se rap- proche beaucoup des Galardia et des Lep- tojoda. (C. d'O.) BALE ou BALLE. Tegmen, Gluma. bot. ph. — Quelques botanistes français ont donné ce nom à l'enveloppe la plus extérieu- re, ordinairement composée de deux écail- les , dans les épillets des Graminées. C'est l'organe que nous désignons sous le nom de Lépicène. Voy .LÉpicÈNEetGRAMiNÉEs.(A. R.) BALE A (balea, barque), moll. — M. Gray a proposé d'établir, sous ce nom , un genre particulier pour celles des espèces de Clausilies des auteurs qui n'ont point de plis columellaires ou de dents sur le bore droit. Quoique ces espèces offrent pour la plupart des caractères singuliers, cepen- dant elles se lient au genre Clausilie par des nuances insensibles. Nous croyons inutile ce nouveau genre du naturaliste anglais Voy. CLAUSILIE. (Desh.) BALÉARJQIIE. Balearica , Briss. ( du nom spécifique de l'espèce type de ce genre , que les anciens regardaient comme habitant les îles Baléares ). ois. — Genre démembré de celui des Grues , de l'ordre des Échassiers , de la famille des Cultri- BAL rostres de Cuvier et de sa tribu dos Grues. Brisson forma ec genre , dans son Orni- thologie, t. V, p. 511, pour recevoir la Grue couronnée ou L'Oiseau royal , qu'il jugea avec raison devoir être, d'après ses carac- tères différentiels, distrait du genre Grue, et il forma son nom générique du nom spé- cifique donné à cet oiseau par les anciens auteurs. Vieillot n'ayant point égard à ce nom gé- nérique de Brisson forma celui d'ANTHRo- roÏDE {An thropoides), pour recevoir la Grue dite Demoiselle de numidie (Ardea virgo) et la Grue couronnée. M. Lesson , dans son Traite, p. 587, tout en admettant ce der- nier nom générique, signifiant qui ressem- ble à C homme , pour la Demoiselle de Nu- midie , espèce réellement remarquable en captivité par des gestes , des mouvements affectés et bizarres , imitant une sorte de danse , lui réunit une seconde espèce , et conserva avec raison celui de Baléarique de Brisson à l'espèce pour laquelle ce savant et judicieux ornithologiste l'avait ancienne- ment créé (la Grue des Baléares des anciens). Ce genre, que nous nous empressons d'ad- mettre, et qui fait partie de notre famille des Ardéidées et de notre sous-famille des Gruinées , a pour caractères particuliers et distincts des autres Gruinées : Bec robuste, conique , déprimé depuis sa base jusqu'au milieu , puis légèrement arqué jusqu'à son extrémité. Narines ovalaires, grandes, per- cées de part en part, vers le milieu et à l'extrémité antérieure , de larges fosses nasales recouvertes d'une membrane. Tête ornée , vers l'occiput , d'un faisceau de plumes filiformes, imitant des racines de Chiendent; joues, tempes et gorge nues et vivement colorées ; front avancé et arrondi ; plumes du front et du vertex veloutées; celles du thorax linéaires, lancéolées. Queue courte , tronquée. Jambes et tarses très élevés ; les premières dénudées dans une grande partie de leur longueur, fortement réticulées, ainsi que ces derniers. L'espèce type est la Grue couronnée ou Oiseau royal ( Ardea pavonina Gmel.) , Briss., Ornith., pi. 41, enl. 2G5; Anthro- poides pavonina Vieil., Gai. , pi. sans numéro (adulte), et pi. 257 (la jeune), En- cycl., pi. 48, f. 2. C'est d'après Brisson la Crus Balearica Jonst., Grus Balca- BAL â$3 rtca Plinii Aldrov. , Grus Balearica AldrovandtWi\\u%h. Elle est figurée, pi. 9, lig. 1 de ce Dictionnaire , sous le nom de Grue couronnée. Elle est haute de un mèire trente centimètres; la peau nue qui couvre les côtés de sa tète est blanche sur les tempes , d'un rouge vif sur les joues, descend jusque sous le bec et se termine en un fanon pen- dant sous la gorge. Le duvet qui recouvre le front et le vertex est noir, fin et serré comme du velours; les brins qui composent son aigrette touffue sont de couleur de paille, aplatis et filés en spirale. Chaque brin est hérissé de très petits filets à pointe noire et terminé par un petit pinceau de la même couleur. Le cou et tout le corps des- sus et dessous sont d'un cendré clair bru- nâtre. Les plumes du cou et de la poitrine sont longues et étroites ; les premières pennes des ailes et celles de la queue sont noires ; les secondaires sont d'un beau brun marron , et s'étendent jusqu'à l'extrémité des primaires et de la queue ; toutes les couvertures sont d'un beau blanc, ce qui fait paraître l'aile pliée presque toute blan- che ; celles qui dépassent les scapulaires , vers la queue , sont d'un jaune paille et à barbes décomposées ; le bec et les pattes sont noirs. La femelle ne se distingue du mâle que par une taille un peu moindre ; par la nudité de la tête, d'un rouge moins vif, et dont la partie blanche est un peu terne ; du reste , le plumage est coloré de même (observation de Wagler différant en- tièrement de la description de la femelle donnée par tous les auteurs ). Cet oiseau , qu'on apporte souvent vivant du Sénégal et de la côte de Guinée, se familiarise très aisément ; il semble aimer et rechercher la société de l'homme ; car, en captivité, il suit les personnes qui le regardent et marche à côté d'elles. Il est commun dans tout le nord de l'Afrique et sur ses côtes occiden- tales, aux îles du Cap Vert, et se rencontre aussi sur celles d'Europe, dans la Méditer- ranée , puisque les anciens le désignaient comme habitant des Baléares. De nos jours, M. Swainson, dans sa Classification, t. II, pag. 173 , dit qu'il croit être le premier qui ait découvert le genre en Europe; car, pen- dant son séjour à Malte , des individu» de Y Ardea pavonina lui furent apportés de la petite île de Lampedosa , où ils ne U2>h BAL sont point rares. Noire auteur n'eût pas probablement émis celte opinion de prio- rité , s'il eût réfléchi à son ancien nom de Balearica. Il est étonnant, d'après ces renseignements d1 habitat anciens et mo- dernes, que M. Temminck, dans son Ma- nuel des Oiseaux d'Europe, et dans la 4me partie, n'ait pas fait mention de cet oiseau. On a cru généralement qu'il n'existait qu'une espèce du genre ; et la plupart des ornithologistes ont confondu, sous le même nom spécifique, les individus du nord et ceux du midi de l'Afrique. Ils forment cependant deux espèces réellement distinctes, et nous avons été à portée de nous en convaincre par nos propres yeux, dans la ménagerie de la Société zoologique de Londres, où l'on con- serve vivantes les deux espèces. Dans la séance du 12 novembre des Pro- ceedings , 1833 , M. Richard Owen , prési- dent, rappela à la Société, à propos de deux individus nouvellement apportés du Cap de Bonne-Espérance, qu'ils devaient être dis- tingués, comme espèces, de ceux du nord du même continent ; que cette distinction avait déjà été signalée depuis près de trente ans par le père du professeur Lichtenstein , qui donna alors à l'espèce du Cap le nom de G rus regulorum, laissant à celle du nord de l'A- frique l'ancien nom de Grus pavonina. Il ajouta que cette distinction n'avait pas été généralement connue des ornithologistes, quoiqu'elle eût été observée par les mem- bres de la Société zoologique, qui possédait un certain nombre de peaux et quelques in- dividus vivants de ces deux localités. Il éta- blit ensuite la distinction des deux espèces de la manière suivante : Anthropoïdes pavoninus, Vieil L Anth. genis nudis, supernc albis ,inferne late roseis ; paleari minimo ; gutiuris plu- mis elongatis nigrescentibus . Ardea pavonina, Linn. et Auct. Habitat in Africâ septentrionali et occidentali. Anthropoïdes regulorum. Anth. genis nudis , albis superne roseis ; paleari magno; gutturis plumis elongatis, pen- dulis cœrulescenti-cinereis . Grus regulorum, Licht. Habitat in Africâ meridionali. lï est probable, ajoute-t-il, que cette der- nière espèce a été figurée par Petiver et par BAL Kolbe ; mais leurs figures sont loin d'être assez soignées pour qu'on puisse y ren- voyer d'une manière un peu certaine. (Lafr.) BALEIiVAS. mam. — Nom donné au pénis des Cétacés. BALEINE. Balœna , Lin. mam. — Genre appartenant à l'ordre des Cétacés, et qu'on caractérise ainsi: Point de dents, celles-ci remplacées par des fanons ou la- mes cornées, transverses, minces, fibreu- ses, effilées à leur bord, occupant la mâ- choire supérieure seulement, l'inférieure étant nue et sans armure. Deux évents. Ce genre, ou plutôt cette famille, se di- vise en deux tribus assez bien caractérisées, savoir : les Baleines proprement dites, qui n'ont point de nageoire sur le dos, mais quelquefois une bosse ; et les Baléinoptères (Balœnoptera, Lacép.; Rorqualus , Fr, Cuv.), qui ont une nageoire dorsale adi- peuse. Le genre Baleine a, du reste, été fort embrouillé par les voyageurs, faute d'observations bien faites, et les anciens naturalistes, en s'emparant de ces maté- riaux incomplets, ont encore augmenté la confusion. Frédéric Cuvier lui-même, dans son Histoire naturelle des Cétacés, des Sui- tes à Buffbn, n'a pas jeté un grand jour sur ce sujet, et sa critique ne nous paraît pas toujours bien fondée. Cependant nous nous emparerons du peu de lumières qu'il a ré- pandues sur cette branche difficile de l'his- toire naturelle. S I. Dos sans nageoires. Les Baleines. 1° Dos lisse , sans bosse. La Baleine franche {Balœna mystice- tus Lin.), si l'on s'en rapportait aux an- ciens voyageurs , atteindrait jusqu'à trente- trois mètres de longueur ; mais il est à croire que ce chiffre est exagéré; car les plus gran- des qu'on ait vues de nos jours ne dépas- saient pas vingt-trois mètres, et nos pê- cheurs n'en rencontrent que fort rarement qui en aient plus de vingt. Un animal de cette dernière taille pèse , selon Scoresby , soixanle-et-dix mille kilogrammes. Son corps est proportionnellement court et gros, ayant son plus grand diamètre un peu en arrière des nageoires pectorales. A ce point il Test cylindrique , et peut avoir de dix à treize mètres de en conférence; il va ensuite en diminuant de grosseur , affectant de plus en BAL BAL 435 plus une forme un peu carrée, jusqu'à la naissance de la nageoire caudale, et là son liametre if est plus que d'un mètre ou un ■être cinquante centimètres. Le tronc est distingue de la tète par une légère dépression •lui indique le cou ; la tète est d'une gros- seur énorme, égale à (die du corps, cl l'ait .. peu près le tiers de la longueur totale de f animal ; elle est obtuse en avant, presque aussi LaagC que longue. La gueule, d'une gran- deur prodigieuse, de deux à trois mètres de iiirgeur sur trois à quatre mètres de hauteur intérieurement, porte à la mâchoire supé- rieure environ sept cents lames transverses de fanons , dont les bords effilés servent à retenir les Ters , les Mollusques et autres petits animaux dont la Baleine se nourrit uniquement. Ces lames portent dans le commerce le nom de Baleines et s'em- ploient à faire des baguettes de fusil , des buses de corset, etc., etc. Lorsque l'animal ouvre la gueule pour aspirer sa proie , les Vers et Mollusques y sont précipités avec la masse d'eau qui les contient. La Baleine alors ferme la bouche, et l'eau, tamisée à travers les filets des fanons, y laisse pris ces petits animaux, qu'elle avale aussitôt pour recommencer la même manœuvre. Une par- tie de cette eau contenue dans sa bouche est- elle lancée au dehors par les évents? c'est ce qui parait encore douteux , quoique en aient dit plusieurs naturalistes, et la plupart des voyageurs. Scoresby, observateur conscien- cieux, qui a vu prendre sous ses yeux plus de trois cents Baleines franches, assure n'a- voir jamais vu sortir de ces conduits de la respiration qu'une vapeur plus ou moins épaisse , qui se condense par le contact de l'air froid, retombe en forme de pluie, et ne forme aucun jet. Les évents , au nombre de deux dans toutes les Baleines, sont, dans ces animaux, non-seulement le conduit de la respiration , mais encore renferment les organes de l'odorat , qu'on a vainement cherchés dans les autres Cétacés. Ce fait a été démontré par Dclalande , sur le Nord- Caper austral , après avoir été avancé par Hunter et Albers. Ils sont placés à peu près au sommet de la tête et à cinq mètres ou 5 mètres cinquante centimètres de son extré- mité. L'œil est proportionnellement très pe- tit, situé un peu au-dessus de la bouche et de la commissure des lèvres , à soixante- cinq centimètres environ en avant des na- geoires pectorales; celles-ci sont longues de deux mètres cinquante centimètres à trois mètres, et larges de un ou deux met res. La na- geoire caudale s'étend horizontalement et af- fecte une forme à peu près triangulaire ; elle n'a pas moins de six à sept mètres de largeur, d'une pointe à l'autre. Le dos de la Baleine est lisse , sans nageoire ni bosse ; la cou- leur de toutes les parties supérieures varie du noir au gris plus ou moins foncé; quel- quefois le fond est noir, varié de gris. Les parties inférieures sont d'un gris blanchâtre dans les jeunes, grises ou blanches dans les adultes. Cette monstrueuse Baleine, ce géant de la création , dont la force est prodigieuse, n'en est pas moins un des animaux les plus timides et les plus inoflensifs. Le moindre bruit , la moindre agitation de l'eau l'effraie et la met en fuite ; sans cesse elle est aux aguets pour découvrir la présence d'un ennemi, et l'éviter en s'enfonçant rapide- ment dans la profondeur des mers, où, grâce à son organisation , elle peut rester un quart d'heure et plus sans venir respirer à la surface, lorsqu'elle se croit menacée d'un danger pressant. Dans les circonstan- ces ordinaires , et surtout lorsqu'elle joue, elle reparaît après huit à dix minutes ; enfin, lorsqu'elle est en repos ou qu'elle dort, sa respiration a lieu assez fréquem- ment. Elle nage avec une rapidité qu'on a beaucoup exagérée ; dans sa plus grande vitesse elle ne peut faire que trois lieues marines à l'heure; et, dans les circonstan- ces ordinaires elle n'en fait que deux. Sa queue seule est l'organe moteur avec lequel elle se pousse en avant, et ses nageoires pectorales , qu'elle tient constamment éten- dues horizontalement, ne lui servent qu'à se maintenir en équilibre età ne pas tomber sur les côtés. Elle plonge à une grande profon- deur avec la plus grande facilité et une telle vitesse que , quand elle est très ef- frayée , il lui arrive de se blesser et même de s'assommer contre les rochers du fond de la mer. Scoresby rapporte qu'une Baleine, atteinte par le harpon , s'est précipitée à quatre cents brasses de profondeur avec une vitesse de quatre lieues à l'heure. Le même auteur ajoute que parfois on retire du fond de la mer, au moyen du harpon qu'elles 436 BAL BAL ont entraîné, des Baleines qui, dans la pré- cipitation de leurs mouvements , se sont brisé les mâchoires et la tête, en se heur- tant contre les rochers du fond. La fin de l'été paraît être la saison des amours pour ces animaux, et ils mettent bas au commencement du printemps; mais de combien de temps est la gestation ? C'est ce qu'on ne sait pas encore. Le rapproche- ment des deux époques que je Yiens de citer a fait penser à la plupart des auteurs que la Baleine ne porte que huit à neuf mois ; mais, si Ton en juge par analogie , la durée de la gestation ne peut être moindre de dix-huit à dix-neuf. En effet, il est d'observation gé- nérale que plus la masse d'un animal est considérable , plus le fœtus met de temps à se former dans le sein de sa mère. Cepen- dant cette règle n'est pas sans exception , et la Baleine en offre peut-être une. La por- tée n'est que d'un seul Baleineau , qui , en naissant, est de la grosseur d'un Bœuf, et a jusqu'à trois à quatre mètres de longueur. La mère le nourrit de son lait et a pour lui le plus grand attachement. Elle le suit dans ses jeux , le surveille, ne le perd pas de vue un seul instant, le protège contre tous les dangers en le couvrant de son corps, le défend avec un courage furieux , ne l'abandonne pas même après sa mort, et devient elle-même victime de l'amour ma- ternel, en se laissant harponner sur le ca- davre de son enfant. Les baleiniers , qui connaissent parfaitement l'affection que ces animaux ont les uns pour les autres, ont su le mettre à profit. Dès qu'ils aperçoivent, au milieu de plusieurs de ces êtres mon- strueux, un jeune individu ordinairement imprudent et sans expérience, c'est lui qu'ils s'empressent d'attaquer, bien sûrs que sa mère ne tardera pas à se présenter et à se livrer à leurs coups. On dit que, pour allaiter son petit, elle se renverse sur le côté, et présente tour à tour les deux mamelles : celles-ci sont placées sur la poitrine. La Baleine ne se défend guère que par la fuite contre ses nombreux ennemis. Après l'homme, le plus dangereux et le plus cruel est le Dauphin gladiateur. Plusieurs de ces animaux l'entourent, la harcèlent, la fati- guent en la mordant sans cesse, et la for- cent ainsi à ouvrir une gueule de quatre à cinq mètres de diamètre. Alors ils ?e jet- tent sur sa langue, qui est épaisse et molle, la lui déchirent en lambeaux, la dévorent, et l'énorme animal meurt de douleur, dans un désespoir impuissant. On dit encore que le Narval et la Scie de mer la percent avec leurs longues défenses; mais ce fait me paraît extrêmement douteux; car cette atta- que serait sans but pour eux, et, par consé- quent, contre la marche ordinaire de la na- ture. On peut encore mettre au nombre des ennemis de la Baleine franche quelques Mollusques et Crustacés qui s'attachent à sa peau et y multiplient comme sur un rocherj mais, quoi qu'on en ait dit, cette espèce n'est jamais attaquée par les Balanes , coquillage qui perce la peau de la plupart des autres Cétacés à fanons , et pénètre dans leurs chairs , ou du moins dans leur lard. Presque toujours les Baleines vont en troupes, ou au moins réunies par paires. De temps en temps, elles plongent en jouant entre elles ; mais ordinairement elles na- gent à la surface , ayant hors de l'eau une partie du dos et de la tête, et dorment dans cette attitude. La Baleine franche ha- bite toutes les mers du globe, mais particu- lièrement celles des deux pôles, où elle est beaucoup plus commune que partout ailleurs. Le nombre en est considérable- ment diminué depuis que les pêcheurs leur font annuellement la guerre, et elles se sont réfugiées maintenant dans les glaces du Groenland, du Spitzberg, dans le détroit de Davis, la baie de Baffin, etc. Elles ne des- cendent que très rarement , aujourd'hui , au-dessous du cercle polaire, et ce n'est que par accident qu'on en a vu des individus près des tropiques. Au moment où nous écrivons ceci, M. de Blainville va à Dun- kerque pour observer un de ces monstres échoué sur nos côtes ; mais nous ne savons encore à quelle espèce il peut ap- partenir. Pêche de la Baleine. Les Cétacés , en général , ont entre la peau et les muscles une couche épaisse de graisse , ou plutôt de lard, qui, fondu, fournit au commerce une huile précieuse dans les arts industriels. C'est pour se procurer cette huile et des fa- nons qu'on fait la pêche de ces animaux-. Autrefois les Basques et les Hollandais s'y sont beaucoup livrés et en ont retiré des bénéfices considérables. La Hollande seule BAL BAL 437 y envoyait annuellement vingt-mille hom- mes; mais alors les Baleines étaient en grand nombre, et l'huile qu'on en tirait avait plus de valeur que maintenant. Si cette pèche est beaucoup moins lucrative de nos jours , si elle s'est beaucoup réduite, il faut l'attri- buer à plusieurs causes, dont voici, je crois, les principales : 1° Comme je l'ai dit , ces animaux sont devenus beaucoup moins com- muns, et il ne sciait pas très difficile de cal- culer dans combien d'années l'espèce aura presque entièrement disparu ; 2° fuyant de- vant nos pécheurs et se retirant continuel- lement vers le nord , la présence des glaces rend les expéditions plus dangereuses , et leurs succès moins sûrs ; 3° enfin , tous les peuples maritimes s'étant livrés, depuis à peu près un siècle, à ce genre d'industrie , les vaisseaux baleiniers s'encombrent dans les parages favorables à la pèche, se nuisent les uns aux autres; beaucoup ne réussissent pas, et s'en reviennent à vide, d'où il résulte des pertes qui diminuent les bénéfices, et souvent même les balancent. Les navires destinés à la pêche de la Baleine sont, en raison de leur destination pour le nord ou les autres parages , frétés plus ou moins légèrement. Ils sont ordi- nairement du port de quatre ou cinq cents tonneaux, équipés de six à huit chaloupes, et abondamment pourvus des ustensiles né- cessaires, savoir : des harpons, des lances, des crocs, des crochets, etc. Le harpon est une espèce de fer-de-lance, d'environ quinze à vingt centimètres de lon- gueur, dont l'extrémité, nommée dard, est très pointue; les côtés du fer-de-lance, ou ailerons, de la même grandeur dans leur plus grande largeur, sont tranchants et quelque- fois munis de barbes comme le fer d'une flèche, ou comme un hameçon, afin de ne pouvoir plus être arrachés de la plaie. Ce dard est terminé par une douille d'environ quatre-vingts centimètres de longueur, res- semblant à celle d'une bêche de jardinier, creusée de manière à recevoir un manche de bois assez court. Dans cette douille est passé un anneau de fer auquel s'attache une bonne corde de quelques centaines de brasses de longueur. Quand on se sert du harpon , cette corde est roulée dans la cha- loupe de manière à se déployer et glisser sur le bord de la petite embarcation, en suivant le harpon emporté par l'animal blessé. On y attache, de distance en distance , quelques» morceaux de liége ou de bois léger,qui servent à indiquer, en surnageant, la route de la Ba- leine. D'autres cordages sont préparés, en cas de nécessité, pour servir de prolonge. Si, malgré cette précaution , la maîtresse corde ne suffit pas , on a soin d'ajouter une bouée à son extrémité pour pouvoir la retrouver lorsqu'on l'a laissée échapper. La lance est un instrument d'environ quatre à cinq mètres de longueur, dont le tiers est en fer et le reste en bois. Le fer est piquant et tranchant; les matelots en frap- pent l'animal mourant , remuent et font tourner la lame dans la plaie, et hâtent ainsi sa mort en lui faisant de larges et profondes blessures. Souvent ils achèvent de le tuer avec une massue. Les autres instruments n'offrant rien de particulier n'ont pas be- soin d'être décrits. Les expéditions partent ordinairement pour le nord au mois d'avril , et pèchent pendant les mois de mai, juin et juillet; plus tôt ou plus tard les glaces les en empêche- raient. Ordinairement plusieurs navires par- tent ensemble pour se prêter un mutuel se- cours en cas de besoin. Arrivés dans les pa- rages fréquentés par les Baleines, on marche avec les plus grandes précautions ; un temps brumeux est le plus favorable, parce que les pêcheurs se dérobent plus aisément à la vue de ces animaux , qui sont très défiants et fuient à la moindre apparence de danger. La Baleine a la vue très perçante; et, chose qui paraîtra fort singulière, elle y voit beau- coup mieux quand elle a les yeux enfoncés sous l'eau, à une petite profondeur, que lorsqu'elle les a au-dessus de la surface de la mer ; ce qui peut s'expliquer jusqu'à un certain point par l'aplatissement de sa cor- née. Quant à l'ouïe, il paraît, selon Sco- resby, qu'elle est tellement obtuse, que l'a- nimal n'entend pas l'explosion d'une arme à feu d'un bout d'un navire à l'autre ; du moins ce bruit, s'il l'entend, ne produit sur lui aucun effet. Il n'en est pas de même du mouvement des vagues occasionné par l'ap- proche d'un vaisseau ; il le sent très vite et prend aussitôt la fuite. Une troupe de matelots , nommés guet- teurs, se met en observation sur les hu- niers, ou, si l'on est près des côtes, sur les 438 BAL BAL points élevés des rochers. Lorsqu'ils aper- çoivent une Baleine , ils signalent sa pré- sence et indiquent sa direction. Aussitôt deux embarcations sont mises à la mer. Chacune est montée par six rameurs, un ti- monier et un ou deux harponneurs. Us font force de rames vers l'endroit indiqué, et s'approchent en gardant le plus profond si- lence et faisant avec leurs rames le moins de bruit possible. Lorsqu'ils aperçoivent l'énorme animal dormant sur l'eau, les ra- meurs redoublent de précautions pour rider le moins possible la surface de la mer. Le harponneur, le bras tendu, l'œil aux aguets, saisit le moment où il est à la distance con- venable, cherche la partie du corps la plus facile à percer, lance son harpon et fait à l'animal une profonde blessure. C'est tou- jours près d'une nageoire pectorale qu'un habile harponneur cherche à le percer, parce que la peau est plus tendre dans cette par- tie , et qu'il peut atteindre le cœur , le foie ou les poumons, toutes parties où les coups sont promptement mortels. La Baleine surprise, plonge aussitôt, em- portant avec elle le fer du harpon , dont le manche de bois reste dans la main du pê- cheur ou tombe dans la mer. A mesure qu'elle fuit, on lui lâche de la corde en for- çant de rames pour la suivre. Quelquefois on est obligé d'ajouter cinq ou six cents brasses de cordes qu'on attache à la pre- mière. Le pêcheur expérimenté prévoit l'en- droit où la Baleine reparaîtra sur l'eau pour respirer, ordinairement à cent brasses de la place où elle a reçu la première blessure, et il s'apprête à lui donner un second coup de harpon qui achève souvent de la tuer. Quel- quefois cette seconde attaque ne fait que la mettre en fureur ; alors elle s'élance sur les chaloupes, les renverse d'un coup de queue, et met en danger les hommes qui les montent; mais ensuite elle plonge de nou- veau; son sang rougit la surface de l'eau, et lorsqu'elle remonte pour la troisième fois, on reconnaît que ses blessures sont mor- telles au sang qui sort par jets de ses évents. Elle plonge encore, mais plus elle s'affaiblit moins elle s'éloigne de la surface où elle reparaît plus souvent. Comme elle pourrait encore aller loin , on l'attaque à coups de lance et de massue. Bientôt elle perd toutes ses forces, vacille, se laisse aller ! sur le flanc , eipire et montre son ventr blanchâtre sur les flots. Lorsqu'elle est morte, on lui introduit dans la gueule un crochet ou un croc , atta- ché à une forte chaîne, et les chaloupes la remorquent, soit jusqu'à terre, soit auprès du navire, où on la dépèce; on met sa graisse en tonneaux , ou , ce qui vaut beaucoup mieux , on en extrait l'huile sur-le-champ. Souvent des Baleines harponnées vont mourir sous les glaces ou échouer sur quel- que rivage. Elle deviennent, dans ce dernier cas, la proie des Oiseaux de mer et quelque- fois des Ours blancs , à moins qu'elles ne soient trouvées par des pêcheurs , qui en tirent partie si elles ne sont pas encore cor- rompues. On en rencontre quelquefois de blessées qui sont venues à bout de se débar- rasser du harpon , ou au moins de sa cor- de. Si elles sont assez affaiblies pour qu'on puisse les atteindre à force de rames, il faut les approcher avec précaution; car elles entrent en fureur à l'attaque et souvent cau- sent des accidents. Depuis peu d'années, on a trouvé un moyen de harponner les Balei- nes sans danger. Il consiste à leur lancer, à distance , un harpon avec une sorte de fusée à la congrève. La chair très grossière de ces animaui ne convient pas du tout au goût délicat des habitants du midi de l'Europe; mais les peu- ples du nord la mangent fort bien, et quel- ques-uns , bordant les rives de la mer, en font même, dit-on, leur principale nour- riture. Si l'on s'en rapporte à quelques anciens voyageurs , les sauvages de la Floride pren- nent les Baleines d'une manière aussi hardie que singulière. Lorsqu'ils en aperçoivent une endormie, deux habiles nageurs, armés chacun d'une petite massue et d'une longue cheville de bois, se mettent à la nage et approchent de l'animal. Us lui montent sur le dos le plus doucement possible pour ne pas l'éveiller, s'approchent de ses évents, et y plantent à la fois les chevilles qu'ils enfoncent d'un coup de massue. L'animal plonge aussitôt et les deux pêcheurs s'en éloignent; mais la Baleine ne pouvant plus respirer ne tarde pas à étouffer , et alors , pour la dépecer, on la remorque au rivage avec des cordes. Tout ceci est possible, mais fort peu probable . BAL BAL 439 Si nous nous sommes un peu longuement étendu sur la pèche de la Baleine franche, c'est parce que tout ce que nous en avons dit peut également s'appliquer à la pèche de tous les grauds Cétacés, à quelques modi- fications près que nous indiquerons à leurs articles respectifs. La Baleine du cap OU Nord-caper austral (BaUvna aiistralis Kl. ; Balœna an- imrtiica Fr. Cuv.) est plus grande que la précédente et atteint assez souvent jusqu'à vingt-sept mètres. Elle en diffère analomi- quement par la soudure des sept vertèbres cervicales et par deux paires de côtes de plus; sa tête est beaucoup plus déprimée; ses nageoires pectorales plus longues et se terminant en pointe plus aiguë ; les lobes de sa queue sont séparés par une échancrure moins profonde. Elle est entièrement noire, même dans sa jeunesse, et le grand diamètre de son œil est horizontal. Delalande , à qui Ton doit la connaissance de ce monstrueux animal et qui en a envoyé deux squelettes au Muséum d'histoire naturelle , dit que , chassée par la violence des vents du nord- ouest, elle se rapproche des côtes et pénètre dans les baies voisines du Cap de Bonne- Espérance, du 10 ou 20 juin ; et, après y avoir mis bas un Baleineau de quatre à cinq mètres de longueur, elle en sort et gagne la haute mer au mois d'août et de septembre. Cet infatigable voyageur a remarqué que les femelles, dans cette espèce , sont beau- coup plus nombreuses que les mâles, ce qui est le contraire dans la Baleine franche, dont, au reste, elle a absolument les mœurs et les habitudes. Le Nord-capee (Balœna glaciaiis Kl. — Lacép. , pi. 2 et 3. — Le Nord caper Anders.) aurait beaucoup d'analogie avec la Baleine franche , et n'en différerait que par sa mâchoire inférieure très arron- die, très haute et très large ; par l'obliquité du plus grand diamètre de l'œil ; par son corps et sa queue plus allongés; celle-ci plus large proportionnellement , ainsi que les nageoires qui sont aussi plus grandes. Il est gris , ayant le dessous de la tête blanc avec quelques taches éparses brunes. Martens,et, après lui,Anderson etEdgède sont les premiers qui aient parlé du Nord- caper, et qui l'aient séparé spécifiquement de la Baleine franche. Tout ce que les au- teurs en ont dit depuis leur a été em- prunté, et aucuns renseignements nouveaux ne sont veaus confirmer l'existence de cette espèce. Il résulte de ceci que Frédéric Cuvier, après avoir discuté assez clairement, mais surtout très consciencieusement , tous les faits rapportés pour et contre la réalité de cette espèce , regarde le Nord-caper comme n'étant qu'une Baleine franche, dont les in- dividus observés par Martcns étaient plus petits et plus minces; telle est aussi mon opinion. Quoi qu'il en soit, le Nord-caper, selon Martens, habiterait les mers entre le Spitzberg et la Norvège ; il serait moins gros que la Baleine franche et produirait beaucoup moins de graisse. Anderson, sur le témoignage de quelques pêcheurs, ajoute qu'il nage avec plus de rapidité; qu'il chasse les bancs de Harengs, de Ma- quereaux et de Merlans , avec beaucoup d'ardeur et jusque sur les côtes de l'Islande, et qu'il a l'adresse de les pousser vers les anses étroites pour les y enfermer et s'en emparer ensuite plus commodément ; que souvent il devient lui-même la proie des Is- landais, ojLii lui font une guerre active; enfin qu'il est attaqué par les Balanes, ou Glands de mer, dans sa peau et quelquefois jusque dans son lard. Edgède se borne à dire que ses fanons ont peu de valeur. C'est sur ces matériaux seulement que Lacépède se croit suffisamment fondé à établir l'espèce du Nord-caper. Il indique comme figures de cet animal toutes les gravures qui re- présentent des Baleines plus minces et plus longues que celle figurée par Martens et qu'on croyait représenter fidèlement la Baleine franche. Or , il est arrivé une chose assez singulière : c'est que depuis que Sco- resby a publié un portrait exact de la Ba- leine franche , on a été forcé de reconnaître cette dernière dans toutes les figures citées par Lacépède comme représentant le Nord- caper , et la figure de Martens , quoique co- piée par presque tous les auteurs, ne passe plus aujourd'hui que pour un mauvais des- sin, enflé et raccourci dans toutes ses parties. 2° Baleines douteuses ; dos portant une ou plusieurs bosses. La Baleine noueuse ( Balœna nodosa Lacép., Bonat.) a sur le dos , près de la queue, une bosse penchée en arrière, de la aao BAL BAL grosseur de la tête d'un homme 5 ses na- geoires pectorales sont blanches et très lon- gues. Cette espèce prétendue n'est, si elle existe, qu'une variété de Rorqual, observée sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre , par Dudley; car cet auteur dit expressément que ce cétacé a des plis longitudinaux sur le ventre et sur les côtés , depuis la tète jus- qu'à la naissance des nageoires pectorales. Or, ce caractère ne convient qu'à une sec- tion des Baléinoptères renfermant le Ror- qual. La Baleine a bosses ( Balœna gibhosa Lacép., Bonat.) aurait les plus grands rap- ports avec la Baleine franche, mais elle por- terait sur le dos cinq ou six bosses ou émi- nences, et ses fanons seraient blancs. Elle habiterait les mêmes côtes que la précé- dente. Selon Dudley , le seul auteur qui l'ait observée, elle aurait une grande quantité de graisse. Son existence est fort douteuse, et peut-être n'est-ce aussi qu'une variété du Rorqual. La Baleine lunulee (Balœna lunulata Lacép.) est aussi douteuse que les précé- dentes , et pourrait bien n'être qu'un Dau- phin, si, ainsi que la représente le dessin chinois d'après lequel elle a été décrite, son évent est placé en arrière des yeux. Ses deux mâchoires sont -hérissées, à l'extérieur, de poils ou petits piquants noirs ; elle est verdâtre, parsemée de petites taches blanches lunulées. Elle habite les mers du Japon. La Baleine japonaise (Balœna japo- nica Lacép.) nous paraît encore plus dou- teuse que les précédentes, puisqu'elle n'a été connue et décrite parLacépède que sur la vue d'un dessin chinois, ainsi que la précédente. Elle a trois bosses garnies de tubérosités placées longitudinalement sur le museau ; le dessus est noir ; le ventre est très blanc ; cette dernière couleur borde ses mâchoires et ses nageoires. Sa queue est grande, et ses évents sont placés un peu en avant des yeux. Elle habiterait les mers du Japon. De tout ce que nous venons de dire , il ne faut pas conclure que les mers ne possèdent réellement que deux Baleines, la franche et i'australe , mais seulement que les autres espèces qui peuplent l'Océan ne sont pas suffisamment connues jusqu'à ce jour pour être rigoureusement déterminées. 5 II. Une nageoire adipeuse stir le dos ; les Baléinoptères. Les Baléinoptères , outre la nageoire qu'elles portent sur la partie postérieure du dos, se distinguent encore des Baleines par leur tête plus allongée, plus aplatie, compa- rable jusqu'à un certain point à celle d'un Brochet. A. Point de plis sous la gorge ni sous le ventre. Le Gibbar OU Baléinoptère a ventre lisse [Balœnopiera Gibhar Lacép.; Ba- lœna physalus Lin.) n'a été vu que par très peu de voyageurs , à qui l'on ne peut guère se fier , d'où il résulte que cette espèce a été rejetée par Frédéric Cuvier. Le premier qui en ait parlé est Martens , et il la nomme Wine-Visch. Il dit que c'est une Baleine à museau aplati et à na- geoire dorsale, sans parler de plis au ventre, et la figure qu'il en donne n'indique pas non plus de plis. Anderson n'a fait que copier Martens, et Rondelet, toujours d'après Mar- tens , en a donné une figure d'imagination et fort ridicule , sous le nom de Balœna *era. Sans autres documents plus précis, les auteurs venus après ceux-ci ont admis que cet animal n'a pas de plis au ventre , parce que Martens n'en parle pas ; et , en conséquence , ils en ont fait une espèce dis- tincte. Cependant, Adrien Camper dit que le Gibbar a douze côtes , ce qui supposerait qu'il avait sur cet animal d'autres docu- ments que ceux que nous venons de citer. En attendant qu'on ait des renseignements plus certains, il me semble qu'il ne faut pas, comme l'a fait Fr. Cuvier, se hâter de se prononcer Le Gibbar, selon les auteurs, est plus grand que la Baleine franche, et atteint jus- qu'à trente-trois mètres de longueur. Ses fa- nons, grâce au peu de courbure de ses mâchoires, n'ont pas plus de trente-trois centimètres de longueur , et sont bleuâ- tres. Son corps est mince et allongé, sa tête formant le tiers de sa longueur to- tale ; sa nageoire dorsale est triangulaire ; il est brun en dessus et blanc en dessous. On le trouve dans les deux Océans , et on l'aperçoit de fort loin , à cause de la force avec laquelle il souffle l'eau. Il nage avec beaucoup plus de vitesse que la Baleine franche , et poursuit les bancs de Poissons jusque sous les tropiques. Sa vigueur est BAL BAL hhl égale à sa légèreté, cl il a beaucoup de cou- re qui l'ait, selon Duhamel, que les pécheurs n'osent pas l'attaquer. }5. Du mJU longitudinaux sous la gorge et sous le venir*. La R\LÉiNorTÈRE jubarte (Ba l œ noplcra jukariis Lacep.; Bah boops Lin.} le Rorqual jubarte ( Rorqaalus boops Fr. Cuv.) a la nuque élevée et arrondie ; le mu-eau a\aiK'é, large et un peu arrondi ; des tuberosites presque demi sphériques au devant des éu'iits; la nageoire dorsale cour- bée en arrière. Ses évents s'ouvrent vers le milieu de la (èlc, au sommet d'un tuber- cule élevé. La mâchoire inférieure est plus courte et plus étroite que la supérieure. Cet animal est noir en dessus ; sa gorge et ses nageoires en dessous sont blanches; la par- tie interne des plis est d'un rouge de sang. Quoique plus mince que la Baleine franche, elle atteint une plus grande longueur, qui dépasse quelquefois vingt-sept mètres. Cette espèce habite les deux Océans , mais elle se trouve plus communément dans les mers du Groenland. Les pêcheurs la re- doutent à cause de ses mouvements prompts et impétueux lorsqu'elle est irritée ou bles- sée ; aussi ne f attaquent-ils qu'avec beau- coup de prudence ; et, malgré toutes leurs précautions , il arrive souvent des acci- dents. Il parait que les Jubartes vivent en troupes, ou au moins en famille, et qu'elles ont beaucoup d'attachement les unes pour les autres. Andersoo raconte qu'un mâle ayant été harponné, sa femelle ne le quitta pas et se laissa prendre à côté dé lui plutôt que de l'abandonner et de fuir. Elle met bas un seul petit qui la suit et re- çoit ces soins, jusqu'à ce qu'elle fasse une nouvelle portée. Ces animaux font particu- lièrement la guerre aux Harengs, et les sui- vent quelquefois fort au-delà des limites de leur demeure habituelle ; c'est ainsi qu'on en a vu plusieurs venir échouer sur les côtes de France, et l'une d'elles, entre autres, était d'une si grande taille, qu'on construisit un salon de société dans l'intérieur de son squelette, apporté à Paris et montré comme objet de curiosité, il y a peu d'années. Si l'on juge de la quantité d'aliments nécessaires a ces animaux par l'énorme grandeur de leur gueule, elle doit être considérable; car, si l'on en croit Sibbald, une chaloupe avec son équipage entra tout entière , et sans s'en apercevoir, dans la bouche béante d'une Jubarte échouée près du rivage. Quoi qu'il en soit, les pécheurs ne se détermi- nent à attaquer cette espèce que faute d'en trouver d'autres, non seulement à cause du danger qu'ils ont à braver, mais encore parce qu'elle donne peu d'huile, propor- tionnellement à sa taille , et que ses fanons sont de peu de valeur. Le Rorqual ( Balœnoptera rorqual Lacép. ; Balœna musculus Lin.; Ror- qualus musculus Fr.Cuv.). Cette espèce, peu distincte de la précédente, parait n'être pas tout à fait aussi grande. Sa mâchoire inférieure est arrondie, plus avancée et beaucoup plus large que celle d'en haut ; la tête est courte proportionnellement au corps et à la queue ; toutes les parties supé- rieures sont noires, à reflets grisâtres; le reste est entièrement blanc, et la mâchoire inférieure a des teintes rosées; les nageoi- res pectorales sont entièrement noires. Un seul Rorqual peut donner jusqu'à cinquante tonnes d'huile et davantage. Cet animal fait la chasse aux Harengs et pénètre, en les poursuivant, jusque dans la Méditerranée. Sa présence dans cette mer a fait penser aux auteurs que ce devait être le Mysticetus d'Aristote et le Musculus de Pline. Du reste , ce qu'on sait de ses mœurs ne dif- fère en rien de ce qu'on dit de celles de la Jubarte, à cela près que sa pêche offre moins de dangers. Il n'est pas rare dans l'Océan atlantique. La BALÉiNorTÈRE a bec (Balœnoplera acuto-rostrata Lacép.; Balœna rostra- ta Hunter. ; Borqualus antarcticus Fr. Cuv.; Balœna rostrata australis Des- moul.) se distingue des précédentes par ses deux mâchoires pointues ; celle d'en haut plus courte et beaucoup plus étroite que celle d'en bas ; ses fanons sont courts et blanchâtres ; toutes les parties supérieu- res sont d'un noir foncé en dessus , et d'un blanc nuancé de noirâtre en dessous. Elle est beaucoup moins grande que les précé- dentes, mais cependant elle atteint jusqu'à dix -sept mètres de longueur. Elle a, sous l'œsophage et entre les branches de la mâ- choire inférieure, une grande poche vésicu- leuse dont on ignore l'usage, et qui, pro- bablement, peut être gonflée à la volonté hkï BAL BAL de Tanimal. Cette Baleine a été observée au cap par Delalande et aux îles Malouines, par MM. Quoy et Gaimard; mais on ne sait rien de ses mœurs. La Baléinoptère poeskop {Balœnoptera capensis) a été nommée poeskop par les Hollandais, parce qu'elle a une bosse sur l'occiput. Elle se distingue de toutes les autres Baléinoptères par sa nageoire dor- sale, placée à peu près au-dessus des pec- torales. Les parties supérieures du corps sont noires ; la gorge est d'un rose marbré, et le ventre est blanc. Les nageoires pectorales sont fort longues, et proportionnellement étroites, ce qui résulte de ce qu'elle a les deux doigts moyens munis de huit à neuf phalanges. On la trouve, mais très rare- ment, dans les mers qui baignent le cap de Bonne-Espérance, où elle a été observée et décrite par Delalande. Les pêcheurs l'at- taquent rarement, parce qu'elle fuit avec une vitesse bien supérieure à celle du Nord- caper , et que, du reste, elle est fort mai- gre, et produit très peu d'huile. § III. Baléinoptères douteuses. * Baleines décrites par Lacépède, d'après des dessins chinois. La Baléinoptère mouchetée {Balœnop- tera pwictata Less. ; Balœna punctata Lacép.).Elleauraitcinq ou six bosses placées longitudinalement sur le museau. Nageoi- res pectorales et corps mouchetés de blanc sur un fond noir ; nageoire du dos petite. Elle habiterait l'Océan pacifique. La Baléinoptère bleuâtre [Balœnoptera cœrulescens L. ; Balœna coerulescens Lacép.). Mâchoire supérieure étroite; à contour relevé presque verticalement au devant de l'œil ; plus de douze sillons incli- nés de chaque côté de la mâchoire infé- rieure. Nageoire dorsale petite, plus près de la queue que de l'anus. Corps générale- ment d'un gris bleuâtre. Elle se trouverait dans les mers du Japon. La Baléinoptère noire {Balœnoptera nigra Less.; Balœna nigra Lacép.). Mâ- choire supérieure comme dans la précé- dente ; quatre bosses placées longitudina- lement sur le museau et sur le front ; corps noir; à nageoires et mâchoires bordées de S»lanc. Mers du Japon. La Baléinoptère tachetée {Balœnoptera maculata Less.; Balœna maculata La- cép.). Mâchoires arrondies à leur extré- mité; l'inférieure plus avancée que la supé- rieure. Yeux près de la commissure des lè- vres; évents un peu en arrière des yeux. Nageoire dorsale placée à égale distance des pectorales et de la caudale. Corps noir, avec quelques taches arrondies, inégales, blan- ches, irrégulièrement semées sur les flancs. Des mers du Japon. S IV- Baleines aléoutiennes . Pallas, dans sa Zoographie russe , cite six espèces de Baleines qui habitent les mers du Kamstschatka, et particulièrement les parages des îles Aléoutiennes. M. de Cha- misso étant resté quelque temps chez les Aléoutes, et désirant vérifier la citation de Pallas, se fit sculpter en bois et colorer par les pêcheurs du pays la figure de ces ani- maux, et les publia dans les Mémoires de la société Léopoldine des curieux de la nature (t. XII, lre partie). Nous allons rapporter le peu qu'on a pu apprendre sur ces Cétacés, d'après d'aussi vagues maté- riaux. Le Kuliomoch des Aléoutes ; le Culam- mak de Pallas; le Kuliomagadoch des Aléoutes, pendant son jeune âge. Il atteint cinquante - six mètres de longueur ; son corps est cylindrique, noir en dessus, blanc en dessous, ainsi que les nageoires pecto- torales ; environ cinq cents fanons, très longs, bleuâtres ; évents placés vers le mi- lieu de la tête ; une tubercule vers l'extré- mité du museau, et six bosselures sur le dos ; des plis sur la poitrine. V Ahugulich des Aléoutes; YVmgullic de Pallas ; VAmgolia des Russes atteindrait jusqu'à cinquante-six mètres de longueur. Fanons très courts ; peu de graisse, mais d'une saveur agréable ; toutes les parties du corps uniformément noires ; pas de protubérance dorsale ; des plis comme les Baléinoptères; nageoire caudale fourchue. Les Aléoutes font des habits avec l'épi- derme de sa langue , des cordes avec les tendons de sa queue, et des armes avec ses os. Le Mangidach des Aléoutes ; le Man- gidak de Pallas ; le Magula des Russes. Pallas croit devoir, d'après la description- que le docteur Mark donne de cette espèce, la rapporter au Balœna musculus. S.* taille ne dépasserait pas neuf mètres. Le BAL BAL M3- corps serait uniformément noir, avec un disque blanc sur la poitrine ; ses fanons n'auraient que seize centimètres de longueur, le tout selon M. de Chaniisso. Selon Pallas et Mark, cette espèce atteindrait vingt-trois mètres de longueur. Les Aléoutes trou- vent excellente la chair du ventre des jeunes individus. UAyamaektchich des Aléoutes, VAg- qmmachtchik de Pallas et des Russes , ne dépasse jamais huit mètres de longueur; selon Pallas, elle en atteindrait plus de vingt. Ses fanons sont petits, lisses, longs au plus de soixante-cinq centimètres. Sa tète rappelle celle des Marsouins , mais l'animal a des plis sous le ventre. Pallas dit que le ventre est blanc, plan et marqué de rides. V Aliomoch ou Allama des Aléoutes ; VAliamot des Russes ; VAllamak de Pal- las. Les Aléoutes nomment Aliamagadach cet animal dans son jeune âge. Sa taille ne dépasse jamais dix mètres ; ses fanons sont très courts ; ses nageoires , qui sont blanches ainsi que le dessous de sa queue, sont plus grandes que celles du précédent ; il a des plis au ventre , et sa tète a de l'a- nalogie avec celle d'un Marsouin. Sa graisse est abondante et molle. Le Tschikagluch des Aléoutes ; le Tschiekagliik de Pallas ; le TschicAa- gliok des Russes, est la moins grande de toutes les Baleines, selon M. de Chamisso, tandis que , selon Pallas , elle aurait cin- quante-trois mètres de longueur; ses fanons sont très courts ; sa nageoire dorsale est ex- trêmement petite ; les nageoires pectorales et le dessous de la queue sont blancs 5 il y a un disque blanc sous la poitrine; la tête se rapproche de celle des Marsouins. Les Aléoutes font des cordes très fortes et di- vers autres ustensiles avec ses tendons : ses os, à cause de leur dureté, sont très estimés par ces peuples pour faire des haches et des harpons. On voit , par ce que nous venons de dire sur les Baleines , que ces animaux sont loin d'être bien connus , quoique formant un genre du plus haut intérêt. La difficulté de leur étude vient de ce que leur énorme gran- deur empêche de pouvoir conserver leurs dépouilles dans nos musées, de ce qu'ils vivent dans un élément qui dérobe à notre vue une grande partie de leur corps, et enfin de ce qu ils habitent le puis ordinai- rement des mers glacées, où peu de natu- ralistes instruits auront le courage d'aller les observer. (Boitard.) BALEIIVEAU ou BALEIïVOIV. mam. — Noms des jeunes Baleines. BALEINES FOSSILES. M/vw.-L'ana- tomie des diverses espèces de Baleines vivan- tes étant fort peu ou même point connue, il en résulte que la détermination des espèces fossiles est extrêmement difficile à faire ; aussi , nous bornerons-nous à signaler ici celles sur lesquelles on ne peut guère avoir de doutes, vue l'antiquité des couches où leurs ossements ont été trouvés. Le Rorqual de Cuvier ( Balœnoptera Cuvierii ) a été trouvée par Cortési , à Monte-Pulgnasco , en 1806. Son squelette , parfaitement conservé , reposait sur le pen- chant d'une colline, à deux cents mètres d'é- lévation au-dessus de la plaine environnante, dans une couche régulière d'Argile bleuâtre remplie de coquilles marines. Ce cétacé était remarquable par la dépression de sa tête , haute seulement de trente centimètres au- dessus du plan inférieur des condyles, et longue de deux mètres depuis l'occiput jusqu'au bout de Tinter - maxillaire. Ses fosses temporales étaient fort grandes, ainsi que le sillon et la crête occipitale. L'obli- quité du canal de l'évent était telle que sa direction était presque horizontale ; la mâ- choire inférieure dépassait la supérieure de douze centimètres; toutes ses vertèbres cervicales étaient libres , et on comptait vingt-quatre côtes. L'animal avait sept mè- tres de longueur. Le Rorqual de Cortési ( Balœnoptcra Cortesn) , trouvé par le même naturaliste , en 1816, à Montezago, près d'un petit ruis- seau qui se jette dans la Chiavenna, l'un des affluents du Pô. Il ressemble parfaitement au précédent, mais il est beaucoup plus pe- tit; car sa longueur totale n'est que de quatre mètres, sa tête ayant un mètre trente cen- timètres. Si tous les caractères du squelette n'annonçaient affirmativement un animal adulte, on pourrait croire que c'est un jeune individu de l'espèce précédente. La Baleine de Lamanon ( Balœna La- manonii) a été trouvée, en 1779, dans la cave d'un marchand de vin de la rue Dau- phine , à Paris ; il ne permit pas de faire kkk IÎAL BAL des fouilles suffisantes dans sa propriété , de manière qu'on ne put recueillir qu'un énorme fragment d'os déterré par les ma- çons qui travaillaient à une réparation. Le naturaliste Lamanon s'en empara et le dé- crivit, puis notre célèbre Georges Cuvier. Il résulte des savantes observations de ce der- nier que cette Baleine devait avoir environ dii-huit mètres de longueur, sans compter , ainsi que dans les précédentes , la nageoire caudale ni l'épaisseur des lèvres. Elle devait différer de la Balejne franche par son tem- poral moins oblique ; la face articulaire pour la mandibule s'y étend moins; l'angle sail- lant de son bord externe n'a au-dessus de lui aucun arc rentrant. Si jamais le hasard fait retrouver le reste de ce squelette , on aura sans doute à énumérer des différences encore plus saillantes. La Baleine a grosse tête [Balœna ma- crocephala Desmoul.) se fait remarquer parmi les Baleines connues par la courbure de son bec dont la convexité est inférieure ; l'évent y est presque vertical ; les maxillai- res , ainsi que dans les Cachalots , sont très élargis à leur base; et, après avoir doublé le frontal, se replient en voûte en dedans et en avant. Cette espèce est connue seulement par une tête trouvée sur ia plage de Sos, dans le département des Bouches-du-Rhône, et elle appartient à notre Muséum d'histoire naturelle , ainsi que la suivante. La Baleine a bec arqué ( Balœna ar- caaia ) , aussi connue par une tête seule , a été trouvée à Anvers, en creusant le bas- sin. Son bec est tellement arqué, que les inter-maxillaires font presque un angle droit sur le plan des frontaux ; l'évent a son canal parallèle à ce plan, et les os du nez font une saillie entre les deux évents. Beaucoup d'autres os de Baleines ont été trouvés dans divers pays ; mais ils ont été si mal décrits et surtout si mal dessinés , qu'il est jusqu'à ce jour impossible de déci- der quelque chose de simplement probable sur les animaux vivants dont ils sont la dé- pouille. (BOITARD.) BALEEVOIV. mam.— Voy. baleineau. 3SALÉINOPTÈRE. mam.— Voyez ba- UEXBB. BALEMCANDA-SCHULARMANBI. sot. ph. -— Synonyme (Tlxic de la Chine. BA1LÉ1VAS. mam. — Voy. baleinas. BALE1VEAU. mam.— Voy. baleineau. BALERI. ois. — Un des noms vulgaires du Falco linnwiculus L., Faucon cresse- relle. Voy. faucon. BALÉXERDIA.bot. th. — Synonyme du genre Nanodea. BALFOUR. bot. th. — Synonyme de Balfouria. Voyez ce mot. BALFOURIA, R .Br. bot. ph.— Genre de la famille des Apocynées. Son auteur lui assigne pour caract. : Calice 5-parti, garni en dedans de 10 folioles. Corolle infondibuli- forme , 5-fide ; gorge couronnée d'un petit tube crénelé. Étamines 5. Ovaire à 2 loges multi-ovulées. Style filiforme, dilaté au som- met en stigmate anguleux. Point de squa- mules hypogynes. Le fruit n'est pas connu. — Ce g. est fondé sur un petit arbre de la Nouv. -Hollande. Ses feuilles sont opposées, lancéolées-linéaires 5 les fleurs naissent en cymes trifides, latérales et terminales. (Sp.) BALI ou BALI-SALAN BOCKIT. rept. — Serpent peu connu qui se trouve à Ternate, dans les montagnes, et qu'on croit être le Coluher plaiilis. Voy. cou- leuvre. (C. d'O.) BALI-SAUR (nom de pays), mam. — Voyez ARCTONYX. BALICUS. bot. ph. — Synonyme de Cytisus cajan. B ALIGOULE. bot. cr.— En Provence, on donne ce nom à VAgaricus EryngitJyC. Voyez AGARICU6. (Lév.) BALIMBA ou BOLIMBA. bot. ph. — Synonyme de Bilimbi. Voy. ce mot. BALINGASAN. bot. ph. — Arbre de l'Inde qu'on croit devoir rapporter au genre Stravadùtm. Voyez ce mot. * B ALIOSPERME . Ba liospermum , (PaXio'ç, moucheté ; C7rspp.a, graine), bot. ph, — Genre de la famille des Euphorbiacées, établi d'après un arbrisseau de Java , par M. Blume, qui lui assigne les caractère» suivants : Fleurs monoïques. Calice 5-parti, à préfloraison imbriquée. Pas de corolle. Fleurs mâles: Étamines au nombre de 16-20, portées sur un disque plan, glanduleux à son pourtour, et dont les anthères sont ad- nées au sommet de filets libres , dressés dans le bouton. Fleurs femelles: Ovaire entouré à sa base d'un petit rebord membra- neux , à trois loges 1-ovulées , surmonté de BAL BAL tM rois stigmates sossiles , soudés entre eu a ur btse, élargis et échancivs à leur som- ict. Capsule à trois coques bivalves de con- istance chartacée. Graines panachées, sur- •uuitees d'une caroncule. — reuillcs altèr- es,, enlongues, dentées, btgtandaleoses • leur hase. Fleurs soutenues par des pé- Ifeefles qu'accompagne une petite bractée , - mâles réunies en faisceaux un aisselles uilles: les femelles solitaires: des poils nr toutes ces diverses parties. (Ad. J.) HA LISE, mou.. — Dans le commerce Tliistoire naturelle du siècle dernier, on •oinmaif ainsi le Ccrithiitm iclcsropium; ee nom est tombé en désuétude. (Desh.) BALISIER. Can?ia. bot. th. — Genre de plantes monocotylédones formant le type de la famille des Amomées ou Cannées [voyez amomées) et offrant les caractères suivants: Le calice est coloré et pétaloïde, adhérent à sa base avec l'ovaire infère ; il a son limbe double; l'extérieur composé de (rois segments égaux est beaucoup plus court que l'intente. Celui-ci est également composé de trois divisions formant un tube à leur partie inférieure et d'égale grandeur. En de- dans de ce limbe intérieur du calice, se voient trois appendices pétaloïdes beaucoup plus grands , un peu réunis en tube à leur base, et se confondant avec le calice intérieur. Enfin, tout à fait au centre de ces trois ap- pendices, on en trouve deux autres , égale- ment colorés et pétaloïdes, l'un dressé, assez épais et raide, et ghntfoleux sor en de ses côtés. Cette aréole glanduleuse est le stigmate ; l'autre , souvent recourbé, porte, sur un de ses côtés, une anthère libre, uni- loculaire , surmontée par un petit appen- dice pétaloïde et se prolongeant inférieure- ment en un bord plus épais qui représente le filet. L'ovaire est à trois loges, contenant chacune un grand nombre d'ovules, insérés sur deux rangs à leur angle interne. Le fruit est une capsule ovoïde , couronnée par le limbe du calice extérieur qui est persistant. Elle est à trois loges contenant chacune plu- sieurs graines globuleuses , ordinairement disposées sur deux rangs, et s'ouvre en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont portées sur un po- dosperme peu développé, cylindrique et tout couvert de longs poils laineux. Les graines, outre leur tégument propre assez épais, se composent d'un très grosendosperme blanc et charnu , contenant dans une cavité qui pénètre jusqu'au delà de son centre un em- bryon presque cylindrique, dont l'extrémité cotylédonaire ou interne est plus renflée que l'externe ou radiculaire. Les Balisiers sont de grandes et belles plantes vivaecs; à racine épaisse, charnue, tubéreuse et irrégulière, qui croissent dans toutes les contrées chaudes de l'un et de l'autre continent. Leur tige cylindrique et pleine s'élève quelquefois à deux ou trois mètres de hauteur. Elle porte de grandes feuilles alternes et engainantes, à nervures latérales très fines et obliques sur la côte moyenne; des fleurs assez grandes, d'une belle couleur rouge ou jaune , quelquefois variées de nuances dans les différentes par- lies qui les composent. Ces fleurs , réunies en petits groupes et accompagnées de brac- tées plus ou moins grandes et quelquefois colorées, forment une sorte de grappe ter- minale et ramifiée au sommet de la tige. Si nous considérons attentivement la na- ture physiologique des diverses parties de la fleur , que nous nous sommes contenté d'énumérer dans l'exposition du caractère générique, nous reconnaîtrons que, malgré une irrégularité très frappante , cette fleur peut être rapportée au type que nous avons attribué précédemment [voyez amomées) à tous les genres qui composent cette famille. Le Canna offre, comme tous les autres gen- res qui ont du rapport avec lui , un calice double dont le limbe est à six lobes : trois extérieurs plus petits et trois intérieurs. Toutes les parties pétaloïdes et colorées qu'on trouve en dedans du calice intérieur doivent être considérées comme des étami nés transformées. Ces étamincs sont au nom- bre de six. Il faut donc les retrouver dans ces appendices pétaloïdes. Or, ceux-ci sont au nombre de cinq ; trois plus extérieurs et plus grands, un peu inégaux, disposés comme en deux lèvres , savoir : deux supé- rieurs dressés et un inférieur rabattu ; et deux plus intérieurs , savoir : un auquel le style et le stigmate sont intimement unis et comme confondus, et un qui, sur un de ses côtés, porte une étamine dont l'anthère libre est à une seule loge. Ce dernier appen- dice, quelquefois bilobé, doit être considéré comme formé de la réunion de deux étomi- 446 RUL BAL nés : une fertile et une avortée, qui est re- présentée par la lame pétaloïde sur un des tôtés de laquelle l'anthère est insérée. On ainsi les six étamines qui forment le ca- lactère et le nombre le plus fréquent dans toutes les familles de plantes monocotylé- donées. Le nombre des espèces de Balisiers est peut-être de quinze à vingt. Plusieurs es- pèces sont cultivées comme plantes d'or- nement, à cause de la beauté de leur feuil- lage et de leurs fleurs ; telles sont : 1° le Balisier de l'Inde , Canna indica- L., dont les fleurs sont d'un rouge vif et éclatant; les feuilles très grandes et très larges. On peut la mettre en pleine terre au prin- temps ; elle acquiert alors des dimensions beaucoup plus considérables. Mise le long d'un mur, et par conséquent abritée des grands froids, sa racine peut résister à nos hivers , quand ils ne sont pas trop rigou- reux ; mais, communément, on déplante ces racines en automne et on les met à l'abri sur des planches , dans la serre tempérée. On en cultive encore plusieurs autres espèces , Canna lutea , Canna glauca, etc., etc., également belles , mais presque toutes un peu plus délicates que la première et exigeant en général une basse serre chaude ou au moins une bonne serre tempérée. (A. R.) BALISIERS. Canneœ. bot. ph^ C'est le nom français sous lequel Jussieu et plu- sieurs autres botanistes désignaient la fa- mille dont nous avons traité au mot Amo- mées. Voyez amomées. (A. R.) BALISIOIDES. bot. ph.— Voyez amo- mées. BALISTE. B a Lis tes. roiss. — Premier sous-genre du g. Baliste, se distinguant des autres espèces de ce groupe par ses grandes écailles rhomboïdales , dures et non imbri- quées ; par les trois aiguillons décroissant de longueur dont est munie leur dorsale ; par un bassin toujours saillant et hérissé à l'extrémité, et portent en arrière des épines qu'on a regardées comme les rayons ru- dimentaires des ventrales. On les a divisés en trois sections , sui- vant que leur queue est dégarnie d'épines et que les écailles qui se trouver t derrière les opercules sont égales à celles qui cou- vrent le reste du corps, ou plus grandes, ou que leur queue est armée de plusieurs rangées d'aiguillons recourbés en avant, et variant de deux à quinze, et par les grandes écailles qu'ils ont derrière les ouïes. Cer- taines espèces ont encore des aiguillons peu sensibles et réduits à de simples tubercules. Les Balistes proprement dits sont le groupe le plus considérable de tout le genre, et l'on en compte une trentaine d'espèces. Les plus connues sont : Le Baliste caprisque , B. capriscus , Pesce halestra, Caper des anciens, qui se trouve dans la Méditerranée et jusque dans les parages du continent américain. Il est d'un gris brunâtre, nuancé de violet, de bleu et d'or. Le B. vieille, B. velula, dont le corps est brun , avec une bande bleue en travers de la tête, et quelques lignes de même cou- leur disposées en rayon autour des yeux. Quand on prend ce poisson, il fait entendre une espèce de sifflement qu'on a comparé aux sons d'une voix cassée, et qui lui a valu le nom qu'il porte. Cette particularité lui est commune avec l'espèce qui précède. Le B. noir , B- niger , remarquable par ses dents supérieures latérales prolongées en canines et les grandes fourches de sa queue. Le B. a grandes taches, B. fasnus, dont les joues nues sont garnies de rangées de tubercules. Le B. étoile, B. stellatus, dont les cou- leurs, sans être vives , flattent par leur ré- gularité. Il est gris sur le dos , blanchâtre en dessous , et la partie supérieure de son corps est semée de taches blanches qui le font paraître étoile. Le B. écharpe, B. rectangnlns, ou me- dinilla , une des plus belles espèces du genre , dont le nom est dû à la bande d'un noir très foncé qui part de l'œil et va obli- quement et en s'élargissant jusqu'à l'anus. Le B. a verrues, B. vernicosns, le même genre que le B. Praslin de Lacép. et vi' ridis de Schn., orné de belles couleurs et dont la chair est saine et agréable. Nous citerons encore les B. lineatus , armatus , nonspicillum , viridescenst ringens et hursa. (C. d'O.) BALISTES. Balista (nom d'une ma- chine de guerre des anciens), poiss. — Nom d'un groupe de la famille des Sclérodermes, ordre des Plectognathes , ayant pour carac- BAL BAL Util lères : Un corps comprime ; huit dents à chaque mâchoire, le plus souvent tranchan- tes ; la peau grenue ou écailleuse ; deux dor- sales : la première composée d'un ou plu- sieurs aiguillons articules sur un os tenant ;iu crâne et présentant un sillon dans le- quel ilsse logent en s'abaissanl : la seconde, molle, longue et vis-à-vis d'une anale à peu près de même nature ; pas de ventrales, et portant un OS du hassm suspendu à ceux de l'épaule. Les Batistes brillent des couleurs les plus vives, et les naturalistes qui les ont décrits n'ont pas trouve d'expressions assez pom- peuses pour en peindre la beauté. Ils se nourrissent de Crabes, de petits Mollus- ques , de Polypes , de Coraux , dont elles paraissent avides, et de Fucus. Leur chair est peu estimée; et, dans certaines saisons et sur quelques plages, ceux qui en ont mangé on été si gravement incommodés, qu'on a cru que ces poissons renfermaient un poi- son subtil ; mais on attribue avec plus de raison ces effets délétères aux animaux dont ils font leur nourriture. Ils habitent de préférence la zone torride, le pays des animaux aux brillantes couleurs, et Ton n'en trouve qu'une seule espèce dans la Méditerranée. C'est près des rochers à fleur d'eau qu'ils] se tiennent de préférence, et ils s'élèvent à la surface des eaux au moyen d'une vessie natatoire, grande, ovale solide , située près du dos , et en gonflant d'air leur corps extensible , faculté qui est commune à tous les Plectognathes , ce qui n'empêche pas que leur allure ne soit em- barrassée et qu'ils ne nagent avec diffi- culté. L'aiguillon dont est armée la dorsale des Ealistes leur sert d'arme défensive et rare- ment agressive. Quand l'animal est me- nacé, il le redresse avec vivacité, et fait à l'ennemi qui l'attaque de cruelles blessures. C'est à la présence de cette arme qu'ils doi- vent le nom qui leur a été donné par Artédi. Les Balistcs ont été divisés par Cuvier en quatre sous -genres : les Balistcs propre- ment dits , les Monacanthes , les Alutères et les Triacanthes. Voy. ces mots. (C. u'O.) BALIVEAUX, bot. — Jeunes arbres réservés lors de la coupe d'un taillis pour devenir des bois de haute futaie. On donne encore ce nom aux Chênes qui n'ont pas atteint leur quarantième année. (C. »'0.) BAULABJA et BALLABION. bot cr. — Selon Adanson, ce nom était, chez les anciens , synonyme de Lichen. Voyez ce mot. BALLABIS. bot. cr. — Synonyme de Confervc. Voyez ce mot. BALLE, bot. — Voyez bals. BALLEL. bot. ru. — Synonyme de Con- volvitlus ripers L. Voyez liseron. *BALLIA(nom propre), bot. cr. (Phy- cées). — Une algue recueillie aux Maloui- nes par M. Gaudichaud , et décrite par M. Agardh {Spcc. Alg., II, p. 23, et le. Alg. cur. Fasc, I, t. 6) sous le nom de Sphacc- laria callitricha, sert de type à ce nou- veau genre, publié par M. Harvey dans le Journal de Botanique de M. Hooker, (mai 1840, p. 191, t. IX). Les échantillons vus par M. Agardh, de même que ceux que nous avons décrits et figurés {voyez Amer, mer., par M. Aie. d'Orbigny, Sert. Patag., p. 7, t. IV, f. 2), étaient complète- ment décolorés et les rameaux peu nom- breux, qui conservaient une teinte rosée, ne suffisaient pas pour prononcer avec quel- que certitude sur la couleur primitive et normale de cette algue. Il paraît que M. Harvey a vu le premier des échantillons bien conservés, et qu'il a été conduit par cette coloration ; caractère, comme nous l'avons vu déjà , d'une assez grande valeur dans les Algues, à distraire cette plante, non seulement du genre , mais encore de l'ordre où elle avait été placée, et à l'élever au rang de genre, dans la sous-famille des Floridées. Voici les caractères qu'il lui assi- gne : Fronde rose , transparente , composée d'une tige principale cylindrique , cartilagi- neuse, continue, recouverte de villosités, et de rameaux articulés, distiques, plusieurs fois pennés , à pinnules opposées. Fructifi- cation ; masse presque globuleuse , d'un rouge brun , renfermée dans les sommets sphacélés des rameaux principaux ou se- condaires. Nous pensons que M. Harvey a bien fait de reporter cette algue parmi les Floridées; mais, pour éviter de nouveaux synonymes, n'aurait-il pas dû conserver le nom spécifique de callitricha? M. Hombron , dans l'expédition au pôle austral, commandée par M. le contre amiral AA8 BAL d'Urville, a retrouvé cette algue, et en a rapporté des îles Aukland deux nouveaux individus dans un bel état de conservation. Saisissant l'occasion de la soumettre à un nouvel examen , nous avons fait les obser- vations suivantes. La tige principale repré- sente un tube à parois épaisses et continues, composées de deux ou trois couches de cel- lules allongées, colorées et anastomosées entre elles dans la couche extérieure, comme on le voit dans les Dasya; mais ce tube est cloisonné de distance en distance dans son intérieur et les cloisons participent elles- mêmes de la coloration de la plante. Quant à la fructification, nous avons en vain cher- ché celle indiquée par M. Decaisne (PI. de l'Arab. heur., p. 128), et qui consiste, selon lui , en un faisceau de filets articulés assez raides, du milieu desquels naissent , comme dans les Ceramium, de un à trois utricules tétrasporées. Nous n'avons trouvé que ce que M. Agardh avant nous et plus récemment M. Harvey ont regardé comme le réceptacle des spores, c'est-à-dire un ren- flement sphéroïde ou en massue des ra- meaux de premier et de second ordre. De- puis que sa couleur normale nous est con- nue , nous nous garderions bien d'affirmer que tels sont les véritables conceptacles de l'algue en question, et encore moins de nier la présence des utricules tétrasporées vues par M. Decaisne. Toutefois, et quoique nous n'ayons pu y rencontrer de vraies spo- res, nous ne saurions non plus nous résou- dre à trancher la question et à décider que ce ne soit pas là un des moyens de repro- duction de cette plante, ainsi que l'ontavancé les deux phycologues cités et comme nous l'avons d'abord cru nous-même. A l'espèce déjà connue de ce genre vient s'en ajouter une seconde dont le port est bien différent et qui a été découverte à Akaroa par M. Hombron. Ces plantes n'ont encore été trouvées qu'aux îles Malouines , aux îles Aukland et sur les côtes de la Nouvelle-Hol- lande. Ce genre , dont l'espèce connue res- semble à s'y méprendre au Ptilota plumo- sa Ag., appartient à l'ordre des Céramiées. Il a des affinités d'une part avec les Cal- lithamnions et les Dasya , de l'autre avec les Sphacélaires, dont il parait l'analo- gue dans cette sous-famille, et enfin avec les Ceramium. (C. M.) BAL BALLIERIA. bot. th. — Voyez bail- LIERIA. BALLIGOULE , BOULIGOULE , BRIGOULE. bot. cr. — Voyez baligoule. BALLOTA, Tourn. bot. ph. — Genre de la famille des Labiées , dont les caractè- res essentiels sont : Calice hypocratérifor- me, imberbe, à 5 dents égales. Corolle à tube inclus ; lèvre supérieure en forme de casque ; lèvre inférieure à lobe moyen ob- cordiforme , et à lobes latéraux échancrés. On ne connaît qu'une espèce de ce genre; le B. fœtida Lamk. (Ballota alôa, et Ballo- ta nigra Lin.); cette plante, connue sous les noms vulgaires de Marrube jmant, ou Marruhe noir , est commune dans les haies et les décombres ; elle participe aux propriétés stimulantes qui se rencontrent chez beaucoup d'autres Labiées. (Sp.) * BALLOTÉES. bot. ph.— On a donné ce nom à une sous-tribu de la famille des Labiées (voyez ce mot) , ayant pour type le genre Ballota. (Ad. J.) BALLUM. ois.— Marsden a décrit sous ce nom une espèce de Pigeon de Sumatra, trop peu connue pour être déterminée. BALMISIA. bot. ph.— Synonyme d'A- risarum. Voyez ce mot. BALO. bot. ph. — Nom ou genre du P la- coma pendulum, qui croit en abondance sur les côtes de Ténériffe. Voyez placoma. *BALOGHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de plante de la famille des Euphorbia- cées, dédié par son auteur, M. Endlicher, à un médecin botaniste et voyageur, Joseph Balogh, qui a écrit sur les plantes de la Se- vie, sa patrie. — Les fleurs monoïques pré- sentent un calice 5-parti, imbriqué, avec les divisions duquel alternentS pétales et un dis- que annulaire à cinq lobes opposés à ces mêmes divisions; les mâles, des étaminesen nombre indéfini, dontles filets soudés à leur base en une courte colonne, portent chacun adnée à leur sommet une anthère extrorse ; les femelles, un ovaire à trois loges 1-ovulées, surmonté de trois stigmates, chacun profon- dément divisés en deux branches longues et contournées. Le fruit , que revêt extérieu- rement une enveloppe un peu charnue, se sépare néanmoins à la maturité en trois coques bivalves, dont s'est séparé préala- blement le sarcocarpe. — La seule espèce connue, le JS. lucida, est un arbrisseau.de BAL BAL A49 l'Ile de Norfolk ; à feuilles opposées et en- tières, accompagnées de stipules membra- neuses; à fleurs disposées en cor) mues terminaux, dans lesquels toutes sont femel- les, ou les inférieures mâles. Elle est figurée avec une excellente analyse dans Vlconogr. Gêner. Plu ni. d'Endlkher, 5811 et 5812. (Ad.J.) *BALSAMACÉES. bot. th.— Nom donné par M. Lindley aux Balsamifluées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BALSAMAIUA. bot. th. — Genre de la famille des Guttifôres, établi par Loureiro, pour le Calophyllum Ino- phyllum L., à cause des caractères qui le distinguent de ses congénères, et qui consis- tent en un calice composé de 2 folioles ; 5 pétales à sa corolle, et ses étamines réunies en six faisceaux. Ce végétal, naturel aux Indes-Orientales, fournit un suc connu sous le nom de Balsamum Mariœ, et qui lui a valu son nom. (C. d'O.) *BALSAMEA, Gleditsch.BOT.PH.— Sy- nonyme du genre Balsamodcndron. (Sp.) * BALSAMIA. bot. ph. — Synonyme d\4risan/m. *BALSAMIFÈRE {Balsamum, Bau- me ; fero, je porte), bot. ph. — Qui produit du Baume. (C. d'O.) * BALSAMIFLUÉES. bot. ph. — M. Blume a séparé le genre Liquidambar des Amentacées, où on le rapprochait autre- fois du Platane, et il en a formé une petite famille distincte à laquelle il donne ce nom, et qui offre les^ aract. suivants : Fleurs uni- sexuelles, où les deux sexes sont réunis sur le même arbre, mais séparés sur des cha- tons globuleux différents. — Fleurs mâles : Anthères nombreuses , dont chacune peut être considérée comme une fleur, oblon- gues , presque sessiles, sans calice, mais entremêlées de quelques petites écailles sur le réceptacle commun. Fleurs femelles : Ovaire accompagné de plusieurs écailles verticillées en manière de calice , sur- monté de deux styles oblongs , tout hé- rissés dans leur longueur, sur leur moi- tié interne , de papilles stigmatiques ; à deux loges contenant chacune 6-8 ovules peltés, attachés à leur angle interne. Il de- vient une capsule qui s'ouvre à son som- met entre les deux styles, et contient une ou plusieurs graines aplaties et amincies en aile membraneuse dans îcur pourtour. L'ensemble de ces capsules entremêlées des écailles qui se sont accrues et durcies forme une sorte de cône. La graine, sous une enveloppe membraneuse et sous un périsperme mince et cartilagineux, présente un embryon droit, à cotylédons foliacés, à radicule courte, dirigée vers le sommet du fruit. — Les espèces du genre unique jus- qu'ici connu (voy. liquidambar) sont de grands arbres à feuilles alternes, dont un croît dans l'Amérique du nord, et deux en Asie. Ils sont remarquables par l'abondance de suc résineux de la nature des Baumes que fournit leur écorce, et dont on a tiré le nom de la famille et celui de l'espèce la plus communément répandue. (Ad. J.) BALSAMINACÉES. bot. ph.— Voyez BALSAMINEES. BALSAMINE. Balsamina, Tournef.; Impatiens, Lin. bot. ph. — Ce genre a été démembré de la famille des Géraniacées , pour devenir le type de celle des Balsami- nées. Ses caractères sont : Calice à deux divisions; corolle à quatre pétales, irrégu- lière: le pétale supérieur en capuchon; l'in- férieur éperonné, et les deux latéraux bi- appendiculés ou bilobés. Étamines 5, à an- thères d'abord un peu connées ; capsule supère à cinq valves , s'ouvrant avec élas- ticité. — Sur douze espèces environ que renferme ce genre, deux méritent d'être connues. La Balsamine des jardins (Im- patiens Balsamina Lin.) est annuelle et originaire de l'Inde, d'où elle fut appor- tée en Europe dès avant le xve siècle. Sa tige est haute de quatre à huit décimètres, épaisse, charnue, rougeàtre ou blanchâtre, très rameuse. Ses feuilles sont sessiles, alternes, lancéolées, dentées, un peu char- nues. Ses fleurs sont réunies en bouquets sur des pédoncules simples etaxillaires. — Celte plante est très cultivée dans nos jar- dins, et on en a obtenu beaucoup de varié- tés à fleurs simples ou doubles , rouges, roses, violettes , panachées ou blanches, produisant toutes un effet assez agréable. On la multiplie en semant au printemps des graines cueillies sur de belles variétés, et l'on obtient des fleurs d'autant plus grosses et plus belles, qu'on arrose da- vantage. — La Balsamine des bois (Impa*- tiens noli-tançere Lin.) est vivace et se 450 BAL BAL trouve en France, dans les bois. Sa lige est haute de six à buit décimètres. Ses feuilles sont grandes, ovales, dentées, courtcmenl pétiolées. Ses fleurs jaunes , éperonnées, produisent peu d'effet, et cependant ce végétal mériterait d'être cultivé à cause de ses feuilles, qui se mangent comme les épi- nards, et qui, en outre, servent à teindre la Laine en jaune. — On a nommé ces plantes impatientes parce que, lors de la maturité, pour peu qu'on touche à leur tige , les capsules se contractent subite- ment, et leurs valves, en se roulant, lan- cent leurs graines au dehors. (Boit.) BALSAMINÉES. bot. ph. — Cette fa- mille de plantes dicotylédonées , à corolle polypétale et étamines hypogynes , qui a reçu aussi le nom de Balsaminacées, et, d'après un de ses genres , celui (Vffydro- cérees, présente le plus souvent des fleurs irrégulières , qui ont été considérées sous des points de vue différents par les divers auteurs. Nous suivrons ici le travail le plus récent et le plus complet, celui de M. Rce- per, dont les résultats paraissent aujour- d'hui généralement adoptés , et d'après le- quel les caractères peuvent être exposés de la manière suivante : Calice à cinq folioles, dont deux, celles qui sont situées en dehors dans l'inflorescence, sont souvent dans un des genres très petites , rudimentaires , ou même disparaissent complètement, et ré- duisent ainsi le nombre apparent des fo- lioles à trois ; de ces trois , deux fort petites elles-mêmes sont extérieures , opposées entre elles sur les côtés de ia fleur 5 la troi- sième enfin est tournée du côté de l'axe de l'inflorescence, fort grande, au point d'em- brasser dans le bouton presque tout le reste de la fleur, prolongée inférieurement en un éperon creux plus ou moins long, élar- gie et concave dans tout le reste de son étendue. Pétales au nombre de cinq et al- ternant avec les folioles du calice , mais dont le nombre et les rapports apparents sont souvent aussi changés par la soudure des 4 pétales les plus intérieurs deux à deux ; le cinquième, qui les embrasse dans le bouton, situé directement en dehors dans l'inflores- cence, et par conséquent opposé à la foliole éperonnée, présente souvent extérieurement une couleur verte, qui l'a fait compter parmi les nièces du calice par quelques auteurs, oui reconnaissent alors seulement 4 sépales et 4 pétales et supposent l'avortement du cinquiè- me. L'irrégularité cesse pour les autres ver- ticales de la fleur, qui ne peuvent donner lieu à aucun doute, et qui ont pu ainsi servir de guides pour déterminer rigoureusement les précédentes. On a cinq étamines alternes avec les pétales , intimement et constam- ment soudées entre elles par les bords de leurs anthères et le sommet de leurs filets élargis, tandis que les bases de ceux-ci sont distinctes. Ovaire coiffé, à une certaine épo- que, par l'appareil des étamines soudées, dont les filets se sont inférieurement rom- pus , libre , à cinq loges alternant avec les étamines et renfermant chacune un ou plusieurs ovules suspendus à l'angle in- terne , surmonté d'un stigmate sessile , conique, entier ou 5-parli. Il devient un drupe à noyau 5-loculaire, ou, plus ordinai- rement , une capsule dont la portion exté- rieure se sépare élastiquement à la matu- rité en 5 valves, roulées chacune soit en de- dans, soit en dehors, tandis que l'intérieure •persiste sous la forme d'une colonne cen- trale chargée de graines , entre les rangs desquelles on aperçoit le reste des cloisons longitudinales qui étaient incomplètes vers le sommet. La graine, de forme ovoïde, sous une enveloppe mince et membraneuse, présente un embryon dépourvu de péris- perme , dont la radicule est supère et très courte , dont les cotylédons plans par leurs surfaces, en contact et convexes sur l'autre, forment presque toute la masse. Les Ealsaminées sont des plantes herba- cées, d'un tissu le plus ordinairement assez succulent ; à feuilles simples , oppo- sées ou alternes , sans stipules ; à fleurs so- litaires , ou réunies au nombre de 2 ou 3 aux aisselles des feuilles , ou rarement, par l'a- vortement de celles-ci , formant une grappe terminale, dont les corolles jaunes, blan- ches, roses, violacées, ont beaucoup de ten- dance à se panacher et à doubler par la cul- ture. — Leurs espèces, qui se plaisent dans les lieux humides et ombragés , se rencon- trent presque toutes dans les parties chau- des ou tempérées de l'Asie orientale. On trouve un petit nombre en Afrique et- dans l'Amérique du nord, une seule en Europe. Genres: Impatiens, L. (Bahamina, BAL BAM 451 Riv. , distingué Battre gémi iquement par quelques auteurs). — Bydrorera , lUum. (Tytonia, Don.). (An. J.) BALSAMITE. Ba ha /ni ta ( Balsa- mum , Baume), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sé- néeionidées, formé par Desfontaines au moyen du démembrement du genre Ta- nacct)im. Ses caractères essentiels sont: lnvolucre imbriqué ; fleurons tubulcux et graines membraneuses. — On en con- naît environ douze espèces propres à l'an- cien continent. La plus commune et la plus remarquable est la B. suaveolens Desf., vulgairement appelée Baume des jardins ou Me>-the-Coq. C'est une plante vivace , fort aromatique , qui croît naturellement dans les parties méridionales de la France , et est cultivée dans nos jardins. Les botanis- tes modernes ont fait de la Balsamite le g. Pif/f/iits, et c'est sous ce nom que la dési- gnent Endlicher, De Candolle etLindley. (C. d'O.) *BALSAMODEÏVDROïV, Kunth (pâx- wtfttç, Baume; J&Jpm, arbre), bot. th. — Genre de la famille des Térébinthacées, auquel son auteur assigne les caractères suivants : Fleurs diclines. Calice 4-denté, persistant. Pétales4, linéaires-oblongs, val- vaires en préfloraison. Étamines 8, insé- rées sous un disque annulaire ; filets alter- nes chacun avec une glandule. Style court, indivisé , obtus. Drupe 1-ou 2-loculaire , ovoïde, pointu, 4-sulqué ; loges 1-spermes. — Arbres ou arbrisseaux. Feuilles 3-ou 5- foliolées; folioles sessiles, non ponctuées. Ce genre, fondé aux dépens des Amyris, ne comprend que 4 ou 5 espèces; l'une d'elles {B. Opohalsamum Kunth) est re- marquable parce qu'elle produit le fameux Baume de la Mecque, ou Baume de Judée. (Sp. BALSAMOAA p'âtaxpw, Baume), bot. ph. — Synonyme de Cuphca. Voijez ce mot. BALSAMOPHORA (PbU^oç, Baume; «pops,-, qui porte), bot. ph. — Synonyme tfHeliopsis. ^ BALSAMOBIIIZA (fr&wipoç, Baume; f"C*> racine), bot. ph. — Synonyme (THc- Itopsis (erchinthacea. BALSA.YlOI.BOT.pu.— Synonyme latin de Baume. Voyez ce mot. , BALTIMORA. bot. th. — Synonyme de Fougerouxia. BALTIMORE, ois. — Espèce du genre Troupiale, Oriolus hailimora , dont Vieillot a formé le genre Baltimore , Yphantes. Voy. troupiale. * BALTIMOREES. Baltimorœ. bot. ph. — Cassini a donné ce nom à un groupe de la section des Hélianthées rudbeckiées, et Lessing à une section de la sous-tribu des Sénécionidées ambrosiées, ayant pour type le genre Baltimora. (C. d'O.) BAMBOCHES, bot. ph.— Nom donné aux jeunes pousses du Bambou, dont on fait des cannes. BAMBOS. bot. ph. — Syn. de bambou. BAMBOU. Bambusa. bot. th. — Genre de la famille des Graminées, d'abord établi par Betz (Observ., p. 24) , sous le nom de Bambos, qui a été simplement modifié en celui de Bambusa, par Schreber. Ce genre a pour type VArundo Bambos de Linné , graminée gigantesque, originaire de l'Inde, et décrite par tous les voyageurs sous le nom de Bambou. Nous allons d'abord donner les caractères du genre Bambusa, tel que le circonscrivent aujourd'hui la plu- part des agrostographes et botanistes mo- dernes,après quoi nous indiquerons sommai- rement les espèces qu'on en a retirées pour en constituer des genres distincts. Yoici les caractères du genre l?«raZ> wsrt:ÉpilIets géné- ralement comprimés et multifiores. Fleurs disposées sur deux rangs ; les inférieures ordinairement neutres et avortées, réduites à une simple écaille , tout à fait analogue à celles qui composent la lépicène ; les au- tres fleurs, tantôt hermaphrodites , tantôt au contraire mâles , avec une seule qui soit hermaphrodite. Lépicène formée de deux écailles petites, concaves et dépourvues d'a- rête. Glumc composée de deux paillettes coriaces: l'inférieure concave, allongée ou plus ou moins mucronée au sommet; la su- périeure plus étroite et portant deux ner- vures saillantes. Étamines généralement au nombre de six, plus longues que les valves de la glume. Ovaire accompagné a sa base par trois paléoles courtes, entières et ciliées dans leur contour, et surmonté d'un style simple intérieurement , divisé en deux ou trois branches, portant cha- cune un stigmate plumeux. Fruit sim- U52 ?,AM BAN "plement recouvert par les paillettes de la glume. Tel que nous venons de le caractériser, le genre Bambusa se compose d'une dou- zaine d'espèces , Graminées souvent gigan- tesques, toutes originaires de l'Inde ou des grandes îles de la Sonde Plusieurs genres ont, avec celui que nous venons de décrire, beaucoup d'analogie , et ont été formés d'espèces qui d'abord avaient fait partie du genre Bambusa. Tels sont surtout les genres Nastus, Chusquea et Guadua. Le genre Naslus, établi par Jussieu, diffère surtout par ses épillets qui ne contiennent jamais qu'une seule fleur hermaphrodite terminale, toutes les autres étant neutres et réduites à une seule écaille , enfin par ses trois stigmates sessiles. M. Kunth a formé, sous le nom de Chusquea, un genre dont les épillets sont simplement triflores ; la fleur terminale est seule hermaphrodite. Cette fleur offre trois étamines, deux styles et deux stigmates. Le genre Guadxia, du même botaniste, se distingue par des épillets multiflores et cylindriques, et les fleurs inférieures sont neutres et stériles. Enfin, on a dû former un genre distinct, sous le nom de Beesha , déjà indiqué par Rheede,pour le Bambusa baccifera Roxb. {Corom., III, p. 30, t. 242); genre qui se dis- tingue surtout par son fruit charnu et très volumineux. Parmi les espèces du genre Bambusa , nous mentionnerons ici la plus remarqua- ble et la plus intéressante de toutes, la \Bambusa arundinaccaViOxb . {Corom., I, p. 56, t. 79). C'est une graminée gigantes- que qui croît dans l'Inde , soit au milieu des forêts, soit dans les plaines ou sur les montagnes, où elle recouvre souvent d'im- menses espaces. C'est de l'Inde , sa patrie primitive, qu'elle a ensuite été transportée dans toutes les régions chaudes du globe où elle a fini par se naturaliser. Rien de plus merveilleux que les touffes du Bambou, dont les tiges élégantes s'élèvent quelque- fois à une hauteur de vingt et même de vingt-cinq mètres. Ce végétal à la fois élé- gant et majestueux, imprime, ainsi que l'ont remarqué la plupart des voyageurs, un cachet, un aspect tout particulier aux pay- sages des régions tropicales. Ses tiges sont simples; mais de leurs nœuds naissent sou- vent un très grand nombre de petits ra- meaux verticillés, chargés de feuilles nom- breuses. Celles-ci, souvent fort grandes, sont d'un vert clair et agréable. Les fleurs forment des espèces de panicules interrom- pues et ramifiées. Dans les pays où le Bambou croît spon- tanément, comme dans ceux où on le cultive, on tire un grand avantage de cet arbre ; ain- si, ses tiges creuses et légères sont cepen- dant d'une très grande solidité. Les plus grosses servent souvent de charpente pour la construction des édifices publics ou des habitations particulières. On peut égale- ment en faire des vases, des sceaux ou d'autres ustensiles de ménage. Les tiges plus faibles sont employées pour faire des palissades, des clôtures , des parois ou des cloisons dans les habitations. Enfin, avec les fibres qu'on en détache, on fait des nattes, des corbeillles ou des paniers très solides. A une certaine époque , il découle de leurs nœuds une liqueur douce , agréable et su- crée , susceptible de fermenter et qui sert de boisson dans plusieurs des pays où le Bambou est abondant. (A. R.) BAMBUSACÉES. bot. ph. — Voyez BAMBUSEES. *BAMBUSEES.5amZwseo?.BOT.PH.— Le professeur Nées d'Esenbeck (Linnœa , t. IX, p. 461) a formé sous ce nom une tribu dans la famille des Graminées, tribu compo- sée des genres Arundinaria, Rich. ; Strep- togyna, P. Beauv.; Chusquea, Kunth. ; Me- rostachys, Spreng.; Nastus, Juss.; Bam- busa, Schreb.; Beesha, Rheed.; Strcpto- chœta, Nées. Voy. graminées. (A. R.) * BAMBUSELLA (diminutif de Bam- busa). bot. ph. — Nom employé par Rei- chenbach et qui est synonyme de Pani- cum. BANABA. bot. th. — Voy. banava. BANANA ou BOIVANA. ois. — Syn. de Troupiale et de Gros-Bec, selon Sloane et Brisson. Voy. ces deux mots. BANANE, bot. ph. — Fruit du Bana- nier. Voyez ce mot. BANANIER. Musa, Lin. bot. ph. — Genre de la famille des Musacées ou Scita? minées, ayant pour caractères : Régime en- veloppé dans une spathe avant la floraison j ovaire inférieur, très grand, triloculaire. Style terminé par un stigmate concave et BAN bordé de six dents. Étamines6, insérées au sommet de l'ovaire. Périgone à deux péta- les : l'un relevé , droit , à cinq lanières au sommet; l'autre concave, en partie renfermé dans le premier. Fruit consistant en une sorte de baie triangulaire et allongée. — Le Bananier n'est point un arbre, comme on le croit généralement en Europe ; mais bien une plante herbacée , vivace seulement par ses drageons , et dont la tige périt aussitôt qu'elle a donné son fruit. Cette plante, dans sa végétation, a une analogie frappante avec celle de la famille des Liliacées ; un plateau charnu , analogue à une bulbe , émet des racines fibreuses en dessous et des feuilles en dessus. Ces feuilles, longues de deux à trois mètres et larges d'un mètre environ , se succèdent rapidement, et leurs pétioles persistants, qui s'engaînentles uns dans les autres, forment, en se desséchant, une sorte de tige atteignant de trois à cinq mètres de hauteur. Elle est traversée, dans son centre et dans toute sa longueur , par une hampe qui naît sur le milieu de la bulbe et va sor- tir au sommet, à côté de la feuille terminale. Là, cette hampe se recourbe, se penche vers la terre, et se termine par une espèce de régime portant les fleurs femelles et les fruits à sa base , et les fleurs mâles à l'ex- trémité. Dans les climats chauds, toutes ces évolutions se font en un an ou dix-huit mois , et la plante périt quand ses fruits sont mûrs ; mais , dans nos serres , il n'en est pas de même, probablement faute de chaleur; et je me souviens d'avoir vu, dans les serres de M. Boursault, un Bananier qui a vécu plus de douze ans. Les chrétiens d'Orient ont avancé que le Bananier n'était rien moins que l'arbre fatal de la science du bien et du mal, dont le fruit tenta notre première mère, et ils ajou- tent que, lorsque Adam et Eve reconnurent leur nudité, c'est avec les feuilles de cette plante qu'ils la couvrirent. Quoi qu'il en soit, ce végétal , d'un aspect superbe et tout à fait étrange aux yeux d'un Européen , est un des plus utiles de ceux que la nature a plantés entre les tropiques. Deux espèces Surtout, le Bananier du taradis et le Bana- nier des sages, fournissent aux malheureux cègres une bonne partie de leur nourriture habituel!- Le fruit du premier, nommé Banane, et plus ordinairement Planta- BAN Zi53 nier par les Espagnols, demande à être cueilli un peu avant sa maturité, c'est-à-dire au moment où sa couleur , d'abord verte , commence à passer au jaune ; une peau un peu rude recouvre une chair molle , d'une saveur douce et agréable, mais on le mange rarement cru. CommunémentjOn le fait cuire au four ou sous la cendre , ou dans l'eau avec de la viande salée ; ainsi préparé, il est très sucré , très nourrissant et d'une fa- cile digestion. Quelquefois , après l'avoir pelé, on le coupe par tranches longues qu'on enveloppe d'une pâte légère qu'on fait frire comme des beignets. La Banane cour- te , ou Figue Banane , produite par le Ba- nanier des sages, se mange toujours crue; sa chair est délicate , molle , fraîche, excel- lente, et n'a besoin d'aucun assaisonnement. Les Bananes vertes contiennent beaucoup de fécule; mûres, elles n'offrent plus que du sucre , mais en telle abondance que sous ce rapport elles le disputent à la Canne et à la Betterave. Ces fruits ne peuvent pas se gar- der longtemps ; aussi , pour les conserver, a-t-on imaginé de les couper en tranches minces et de les faire sécher. Quelquefois encore on les râpe après les avoir dépouillés de leur peau; on les met à la presse, et on les fait cuire ensuite dans une poêle, à la ma- nière du Manioc. Ce procédé les convertit en une farine longtemps saine et bonne, et dont on peut faire une bouillie agréa- ble et très nourrissante. Dans les Phi- lippines, on utilise, en les filant, les fi- bres extrêmement ténues qui composent en grande partie le pétiole des feuilles , et l'on en forme des tissus extrêmement fins, connus sous le nom de ni fis. Partout on couvre les cases et les pauvres habitations avec les feuilles de Bananier, quoiqu'elles soient très fragiles etordinairementdéchiquetées trans- versalement par les vents. Les Bananeries s'établissent ordinaire- ment dans les terrains frais et ombragés , sur le bord des rivières , des ruisseaux et des ravins, en un mot, au fond des vallées les plus profondes, afin de les préserver des ouragans qui les renversent et les déraci- nent. On les plante à deux ou trois mètres de distance en tous sens, et une fois arrivés à un certain degré de force ils ne demandent aucun soin. Chaque cent mètres carrés, bien tenus et dans une exposition convenable, Uhk BAIN BAN produisent, terme moyen, deux mille kilo- grammes de Bananes ; ce qui fournit une ré- colte plus considérable, en matière nutritive, qu'aucune autre plante cultivée. Le Froment, dans une même étendue, ne donne guère que quinze kilogrammes de grains ; et les Pom- mes de terre produisent, en poids, quarante- trois fois moins que les Bananes. On les multiplie uniquement de rejetons, et cepen- dant on en a obtenu un grand nombre de variétés , depuis la grosseur d'un petit Cor- nichon jusqu'à celle d'un moyen Concombre. Leur culture est très répandue en Amérique, où ils ont été transportés , en Asie et en Afrique. M. Bory de Saint-Vincent dit en avoir vu à Madère , ce qui prouverait que cette plante exige moins de chaleur qu'on ne le croyait. Le Bananier a fruit long {Musa para- disiaca Lin.) est originaire des Indes. Sa tige est cylindrique, grosse de quatre à six mètres de hauteur, et se termine par une touffe de feuilles longues de deux à trois mè- tres et larges de soixante-cinq centimètres à un mètre de largeur ; elles sont pétiolées, très lisses, ovales oblongues, à nervures trans- versales et parallèles; le spadice est penché. Les fleurs mâles sont persistantes ; les fruits, longs de douze à quinze centimètres, un peu arqués, sont quelquefois au nombre de cent et plus sur le même régime. En France, on le cultive dans les serres chaudes, d'où il ne doit jamais sortir, et il y fructifie assez aisément, si on l'y plante en pleine terre légère et substantielle. Il exige beau- coup d'arrosement en été, et se multiplie de drageons , ou de graines quand il en pro- duit, ce qui est très rare , même dans son pays. Toutes les espèces se cultivent de même et produisent un magnifique effet dans nos serres. On en possède une char- mante variété, Musa vwlaceaïl. P. Bananier figuier ( Musa sapientum Lin.) des Indes. Sa tige est maculée de pourpre foncé, et s'élève plus que celle du précédent. Ses feuilles sont veinées de la même couleur. Ses fleurs mâles ne sont pas persistantes; ses fruits sont meilleurs, plus courts, plus droits, plus serrés. Comme le précédent, il a fourni un grand nombre de variétés, parmi lesquelles on cultive le Mu- sa (jlavca H. P. Bananier des troglodytes ( Musa tro- gLodytarurn Lin. , Musa uranoscopus Rumph.) des Moluques. Il diffère des précé- dents par son spadice droit et par ses spathes caduques. Ses fruits sont petits, irrégulière- ment tachés de rouge et striés de noirâtre. Bananier écarlate {Musa coctinca An- dr.) de la Chine. Tige de un à deux mètres ; spadice droit; spathes serrées, grandes, d'un écarlate très brillant, jaunes à leur extrémité ; stigmates en tête, lisses; semen- ces lisses et ovales. Bananier de la chine {Musa sinensis H. P.). Ce n'est probablement qu'un variété du sapientum ; mais il est plus vigoureux et ne s'élève qu'à la hauteur de deux mètres environ ; régime très grand , fruits petits , excellents, mûrissant très bien en serre. Bananier a spathe rose {Musa discolor et Musa rosea Hortul). Tige de trois à quatre mètres. Feuilles violacées en dessous dans leur jeunesse , et ensuite seulement sur leur nervure principale ; spadice droit ; à spathes roses et caduques. (Boit.) BANANIERS, bot. th.— Synonyme de musacées. Voyez ce mot. BAIVARÀ , Aubl. bot. ph. — Genre de la famille des Bixacées, auquel on attribue les caractères suivants : Fleurs hermaphro- dites; calice 6-parti, persistant; pétales 6, arrondis, insérés, sous un disque hypogyne. Étamines très nombreuses ; ovaire 1-locu- iaire, à 3 placentaires multi-ovulés. Style indivisé; stigmate capitellé. Baie presque sèche, globuleuse, I-loculaire, polysperme. — Ce genre appartient à l'Amérique équa- toriale. On n'en connaît que quelques es- pèces ; ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes , denticulées, stipulées ; à fleurs en grappes axillaires et terminacées. (Sr.) BANAVA ou BANABA. bol ph. — Nom donné par Camelli , dans ses Icônes , fig. 42 , à un arbre décrit par Ray d'une manière trop incomplète pour que sa place puisse être déterminée avec certitude. On croit que c'est le Munchausia de Jussieu. (C. d'O.) B ANCHE, géol. — • Au bord de la mer, et particulièrement sur les côtes occidenta- les de la France , on donne ce nom à des bancs de Marne argileuse qui, alternative- ment humectés par les vagues et séchéf par le contact de l'air, blanchissent et pren- nent à leur surface la consistance de la BAiN BAN pierre ; ces bancs sont assez souvent percés p*r des Pholades et autres Mollusques litho- phtges auxquels ils servent d'habitation. (C P.) BAXCIHS. ins. — Genre de la fa- mille des Ichneumoniens , de Tordre des n> ménoptères, établi par Fabricius et adop- té par Latreille, Gravenhorsl et tous les en- tomologistes, il se distingue essentiellement des autres Ichneumoniens par un abdo- men comprimé latéralement, sessile ou subpédoncule. On a tonne, dans le genre Banchus, plusieurs divisions que certains entomolo- gistes regardent comme autant de g. dis- tincts: ce sont les Exciastes, Leptobalus, Colcocenirus , Trcpisics , Arotes [l'oyez ebacuu de ces mots). Les véritables Ba fi- chus en diffèrent par des ailes, dont la seconde cellule cubitale est presque rhom- boïdale ; par un abdomen sessile ou presque sessile et par une tarière cachée. Ils sont peu nombreux en espèces ; le type est le Banchus voùdatorius {Ichncumon vo- lidatorius Lin.), répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) BAIVCOLXIER. Ambinux, Commers. bot. th. — Commerson avait, dans ses ma- nuscrits, désigné sous le nom de Noix de BancouL le fruit d'une eupborbiacée trans- portée des Indes à l'Ile-de-France et qu'on a reconnu pour faire partie du genre Aleu- riim. J "oyez ce mot. (C. d'O.) * BAACROFTTA, Macfad. {Flora of Jamaira, I, p. 112). bot. va. — Genre in- complètement connu qu'on rapporte avec doute à la famille des Tiliacées. (Si\) tt.WCS. z»ol. — On appelle ainsi les as nombreuses d'animaux aquatiques qui vivent rassemblés sur un même point et voyagent en troupes. On ne peut considérer ■ •es réunions comme étant fondées sur le sentiment de sociabilité ; car il n'existe, en- tre les individus qui les composent, aucune solidarité ; et peut-être sont-elles dues seu- lement à l'éclosion sur un même point d'un nombre considérable d'œufs, et à l'existence, dans les localités où ils sont réunis, des moyens de subsistance. Les Morues , les Harengs, les Maquereaux, les Thons, etc., sont rnnaus pat levrs voyages périodiques; et, chaque aimée, en les voit paraître en troopes a une époque semblable dans les mêmes parages. Les Mollusques delà classe desPtéropodeSj tels que les Ilyales, les Clios, etc., sont également réunis en bancs consi- dérables, et certaines parties de la mer sont couvertes au loin de myriades de Zoopbytes qui flottent au gré des eaux. (C. d'O.) BANCS. aioL. — Les substances miné- rales qui entrent dans la composition du sol et particulièrement celles qui ne sont que des précipités ou des sédiments formés dans le sein des eaux, sont disposées en Couches plus ou inoins puissantes et éten- dues qui se superposent comme les feuilles d'un livre. Les géologues appellent Strates, d'une manière générale, les assises distinc- tes que leur présente une tranche du sol, et Stratification cette disposition à une divi- sion en Couches, Bancs, Lits, Feuillets, à peu près parallèles entre eux. Quant à la valeur relative et fixe de chacune de ces der- nières expressions, elle n'est pas encore dé- finitivement arrêtée, et beaucoup de géolo- gues les emploient comme synonymes les unes des autres. Cependant, on doit entendre plus particulièrement par Bancs ceux des strates qui sont formés de substances con- sistantes, et dire plus particulièrement des Bancs calcaires , gypseux , de grès; et des Lits d'argile, de marne. Les Ba ncs super- posés peuvent être de même nature miné- ralogiquc, comme on le voit dans les grands dépôts calcaires , ou bien de nature diffé- rente. C'est ainsi que des Bancs de calcaire sont séparés par des Bancs de grès ou par des lits d'argile. (Voir, pour plus de détails, les articles stratification et structure du SOL. ) Les marins et les géographes donnent au mot Bancs une toute autre acception que les géologues, puisqu'ils appellent ainsi les amoncellements plus ou moins considéra- bles de Sable , de Gravier, de Galets et de Vase que les eaux des fleuves et celles de la mer forment sur le sol submergé. Ces Bancs, composés de matières meubles , s^ccrois- sent graduellement dans certains parages et particulièrement à Tcmboucbure des fleuves et sur les rivages , de manière à devenir un obstacle pour la navigation ; quelquefois aussi ils se déplacent et se déforment lors- que la direction des courants vient à chan- ger; d'autres fois, s'élevant au dessus du ni- veau des eaux et se réunissant aux terres 456 BAi\ BAN précédemment émergées , ils augmentent l'étendue de celles-ci. Voy. ali.uvions, at- TERrSSEMENT et STRUCTURE DU SOL. (C. P.) BA1VDINA. bot. ph. — Nom vulgaire du Sarrazin, Polygonum Fagopyrum L., en Languedoc. Voyez renouée. * BANFFYA, Baumg. bot ph.— Double emploi du g. Gypsophila. (Sp.) BANGI. bot. ph. — Arbrisseau lactes- cent des Philippines , à fruits comestibles et à graines vénéneuses. On croit que cette plante est voisine des Strychnus. BANGIE. Bangia (nom d'homme). bot. cr. — (Phycées). C'est Lyngbye (Hy- droph. Dan., p. 82, t. XXIV) qui fonda ce genre et le dédia à son compatriote Hoffmann Bang. Tel qu'il est défini par l'auteur danois , ce genre comprend des Algues d'une nature et d'une organisation si diverses qu'il était de toute impossibilité de les conserver réunies. Mieux limité par M. Agardh , Yoici les caractères auxquels on pourra le distinguer des autres genres de la tribu des Oscillatoriées , parmi les- quelles le range sa structure : Filaments capillaires , membraneux , comprimés ou plans, continus, renfermant des granules colorés, elliptiques, globuleux ou cylindra- cés, quelquefois agglomérés en petites mas- ses, mais le plus souvent disposés par ban- des ou séries transversales, parallèles entre elles. — Presque toutes les espèces de ce genre sont marines. L'une d'elles (B. atro- purpurea Ag. ) est commune dans les ruisseaux et s'attache surtout aux roues des moulins que leur eau met en mouvement. On en connaît huit à neuf espèces , toutes européennes. (C. M.) BA1VGIELLA. bot. ph. — Voy. bangia. BA1VISTERIA (nom d'homme), bot. ph. — Jean Banister est cité comme un des martyrs de la botanique. Cet An- glais, en herborisant sur les rochers de la Virginie, périt d'une chute que Lin- né a immortalisée par la dédicace de ce genre , et dont nous rappelons ici les propres mots : Dicta itaqae fuit plan- ta Americana scandens , fructu con- fracto sanguinolcnto . Plusieurs espèces étaient signalées antérieurement , mais confondues avec les Érables. Le genre Banisteria , une fois établi , reçut pres- que toutes les Malpighiacées (famille à la- quelle il appartient) dont le fruit se pré- sentait surmonté d'une aile ; mais leur nombre finit par croître tellement, qu'on dut le couper successivement en plusieurs autres, et aujourd'hui nous ne reconnais- sons, comme devant y être rapportées, que celles qui offrent les caractères suivants : Calice 5-parti, dont 4 divisions portent sou- vent chacune deux grosses glandes ; d'au- tres fois il n'y en a aucune. Pétales plus longs, onguiculés, à limbe frangé ou denté dans son contour, glabre ou pubescent, or- dinairement inégaux. Étamines 10, toutes fertiles, inégales entre elles; à filets infé- rieurement soudés ; à anthères glabres ou velues, dont le connectif se renfle et même se prolonge souvent en forme de glande. Styles 3, terminés par un stigmate en tête et plus tard tronqué. Ovaires 3, soudés par leur face interne, velus , prolongés chacune sur leur dos en une petite bosse. Fruit composé de trois samares, dont une ou deux avortent assez souvent et dont chacune est surmon- tée d'une aile oblongue , épaissie sur son bord antérieur, plus mince et membraneuse sur le bord postérieur ; on observe quelque- fois en outre des crêtes ou des pointes sur les côtés du fruit. — Les espèces sont des arbrisseaux, ou pour la plupart des lianes originaires des régions intertropicales de l'Amérique. Leurs feulles sont opposées , rarement verticillées 3 par 3, très entières, à pétiole court ou même nul, munies sou- vent vers leur base de deux glandes ou plus, accompagnées de deux stipules courts et caducs , mais qui souvent élargis à leur base dessinent un anneau autour de la branche. L'inflorescence peut aider à dis- tinguer deux sections dans ce genre ; le plus souvent elle est composée d'ombelles 4-flo- res qui , par leur rapprochement , forment des panicules terminales ou latérales plus ou moins amples ; plus rarement de grap- pes qui se groupent de même en panicules.' Les fleurs sont portées sur des pédicelles plus ou moins longs , articulés à leur base et, au dessous de l'articulation, accompa- gnées d'une bractée extérieure et de deux bractéoles situées à peine au dessus. Les fleurs sont roses ou jaunes, plus rarement blanches. Leur couleur et leur surface gla- bre ou pubescente peut fournir des sous- divisions assez naturelles dans la section BAN T.A11 457 . plus nombreuse. La somme totale des cs- -, après toutes les réductions que nous MBS signalées , se monte encore aujour- .nii à plus de 50. (Ad. J.) * BAMSTÉRÏÉES. bot. ph. — Tribu la famille des Malpigbiacées (royez ce \ Pour M. De Candolle, elle compre- •it tous les genres à trois styles et à fruit four nous, elle renferme seulement u\ dont l'aile est le prolongement de la t/tt dorsale du carpelle, quel que soit nombre des styles. (Ad. J.) *BY\,JOLEA. hot. th. — Genre encore rt mal connu, établi parBowdicb [Madeir. ■t placé à la suite de la famille des Aeantbacées. Il a été formé pour une plante erbacéc, velue, à feuilles ovales et oppo- sées, dont les fleurs forment des épis axil- laires et imbriqués. Leur calice, accompa- gné d'une seule bractée, est quadrifide 5 la corolle violette est irrégulière, à quatre lobes inucux. Les étamincs sont au nombre de deux. Le fruit est une capsule biloculaire, à loges polyspermes. (A. R.) *BANKESIA, Bruce, bot. ph. — Syno- nyme du genre B rayera. (Sr.) BAîVRSEA. bot. th. — Le genre ainsi nommé par Kœnig(t'/i Retz, Obs. III, p. 76), a été réuni au genre Costus de Linné, dans la famille des Amomées. Voyez costus. (A. R.) BAIVKSIA, L. bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, dont les caract. essentiels sont : Périanthe4-parti ou 4-fide. Étamines 4, niebées dans les fovéoles des segments du périantbe. Quatre squamules bypogynes. Ovaire 1 - loculaire , 2-ovuIé ; ovules collatéraux. Style filiforme ; stigma- te claviforme. Follicule ligneux, biloculaire, 2-sperme. Graines ailées au sommet.— Ce genre, propre à la Nouvelle-Hollande, ren- ferme beaucoup d'espèces que l'élégance de leur feuillage fait cultiver dans les col- lections de serre. Ce sont des arbrisseaux à rameaux disposés en ombelle ; les feuilles sont éparses ou verticillées , très entières, ou dentelées, ou pennatifides, souvent dis- semblables sur le même individu. L'inflo- rescence est terminale ou latérale, en épis dépourvus d'involucre ; les fleurs sont gé- minées sur le rachis , et chaque paire est •ccemnagnée de trois bractées persistantes. (Sr.) * BAIVKSIA. bot. ph. — Nom employé par Dombcy, comme synonyme de Cu- phea. BANKSIANUS. ois. — Voyez bank- SIEN. * BANKSIÉES. bot. ph.— Tribu de la famille des Protéacées. Voyez ce mot. (Au. V) * BANKSIEN. Banksianus. ois. — C'est, dans le Traite: d'Ornithologie de M. Lcsson, le nouveau nom qu'il donne au genre qu'il avait nommé précédemment, dans son Manuel 'd'Ornithologie, Calyp- torhynuve, d'après celui de Calyptorhyn- rhus, donné au même genre par Vigors et Horsfield. Voyez calyptorhynque. (Lafr.) BAN1VISTÉROIDE. bot. pu.— Voyez TELLA. BANTAJAM. mam. —Nom clu Nasique masqué à Bornéo. BAIVTIALE. bot. ph. — Nom sous lequel Rumph a décrit, d'une manière in- complète, deux plantes parasites. dont l'une, la B. rouge, paraît être un Épidendre, et l'autre, la B. noire, un Gui. Des Fourmis rouges ou noires se creusent des galeries dans les feuilles des Bantiales, sans que ces plantes paraissent souffrir de la présence de ces animaux. (C. d'O.) BAOBAB, bot. ph. — Voyez adansonia. *BAPHIA, Afzcl. (fW;, teinture), bot. ph. — Genre rapporté avec doute aux Swart- ziées. M. De Candolle en donne les caract. suivants : Calice en forme de coiffe, finale- ment caduc. Corolle à étendard arrondi , étalé ; ailes linéaires, aussi longues que l'é- tendard; carènepoinlue. Légume falciforme, 6-sperme. — On n'en connaît qu'une espèce {B. nitida ). C'est un arbre de Sicrra- Leone ; à feuilles imparipennées, 2-juguées, et à pédicelles axillaires, 1-flores ; son bois, appelé par les Anglais Cam wood, sert à la teinture. (Sp.) * BAPHOBÎIIZA, Link. ((3ao\(Limicula mar- morata Vieil. , Gai., pi. 243; Wilson, pi. 56-4), de l'Amérique méridionale. Comme nous l'avons indiqué au com- mencement de cet article , les Barges ont au printemps une double mue dans laquelle, ainsi que chez plusieurs espèces de Bécas- seaux , la couleur de leur plumage change presque totalement , en sorte que le blan- châtre, entremêlé de noirâtre de la partie supérieure de leur corps , devient noir et roux , tandis que la tête , le cou et tout le dessous, ordinairement blancs ou d'un blanc grisâtre , deviennent d'un roux prononcé. — Ces Oiseaux ont encore de particulier de pondre des œufs très gros à proportion de leur volume. Une petite espèce asiatique , Scolopax lerek La t., cinerea Gmel. , Barge a pied^ palmés [Limicula indiana Less., Tr. 554) diffère des précédentes par une taille beau- coup plus petite ; par des tarses plus courts BAR à proportion, et par ses pieds, dont le doigt interne est aussi réuni au médian à sa base comme l'externe; par une portion de mem- brane interdigitale pins développée que clic/ les autres espèces; son bec est également plus retroussé au bout. M. Lesson , dans son Traite, en a fait simplement une sec- tion dans le genre r.argo. Bonaparte en a fait un genre voisin des Ranges, sons le nom de Tcrcfiia . et M. Horsfield l'avait décrite sous le nom île l "rinhonus. Vor/cz ce mot. *BARIPUS(fkpu7tcu:, qui marche len- tement), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, dans son Species général (t. III, p. 24). Ses princi- paux caractères sont : Dernier article des palpes labiaux presque cylindrique, tronqué à l'extrémité et légèrement sécuriforme. Corselet convexe, presque ovalaire. L'auteur y rapporte deux espèces : l'une du Brésil , nommée B. S2)eriosus par Klug, et l'autre de Buénos-Ayres, qui est le Molops riva- lis de Germar. (D.) BARIS (Pâpiç, vaisseau), ins. — Germar désigne ainsi, à cause de sa forme, un g. de Curculionides que Schœnherr avait sinon établi , du moins publié avant lui , sous le nom de Baridius, qui a la même significa- tion. Voyez ce dernier mot. (D.) BARISTUS. ois. — Synonyme de Si- ielle. * BARITINÉES. Baritinœ {Barila , nom d'un des genres de cette sous-famille), ois. — Sous-famille formée par Bonaparte , répondant à la sous-famille Gymnorhini- nœ de G. R. Gray, dans sa List ofthe gê- nera ofbirds, renfermant le genre Cassi- can et ses sous-genres et le genre Calybé de Cuvier. Nous adoptons cette sous-famille, qui alors fait partie de notre famille des Cor- vidées. Swainson trouvant une grande analo- gie de formes entre les Cassicans et les Cor- beaux , les a placés non seulement dans sa famille Corvidœ, mais même dans sa sous- famille Corvinœ, immédiatement après ses genres Corvus, Pira et Piucifraga} et avant sa sous-famille Garrulinœ, qui com- prend les Geais proprement dits et les Pies et Geais du Nouveau-Monde. Cuvier trouvant, au contraire, dans le bec très crochu et denté de quelques espèces, des rapports évidents avec celui des grandes espèces de Pies-griè- ches, les groupa près d'elles dans son Règne animal. Bonaparte, tout en en formant me sous-famille à part, en a fait autant. Vieil- lot les avait placés dans sa famille Coraces, 472 BAR BAR répondant aux Con idées des auteurs mo- dernes. Ce qu'il y a de certain , c'est que ce genre est un genre de transition entre les Pies- griôches et'les Corbeaux , dont quelques es- pèces , telles que le Cassican proprement dit de Bufl'on , le Vanga destructeur , ou plutôt le Cassican destructeur de Tem- minck, ont, dans leurs habitudes criardes , dans leur bec fortement échancré ou denté et brusquement crochu à la pointe, des rap- ports évidents avec les Pies-grièches, tandis que quelques autres de taille plus forte , à plumage plus noir et à bec plus arque en dessus et à peine crochu à la pointe, telles que les Cassicans rèveilleur et flûleur, en ont de plus marqués avec les Corbeaux. C'est ce qui a déterminé M. Lesson à déta- cher ces dernières espèces de sa famille des Cassicans, et à en former, dans son Traité, un groupe sous le nom de Rèveilleur , qu'il place comme sous -genre dans son genre Corvns. Temminck, croyant trouver dans une es- pèce nouvelle de Cassicans des rapports im- médiats avec l'oiseau de Madagascar décrit et figuré parBuffon sous le nom de Vanga, adopta ce dernier nom comme nom géné- rique , et figura sa nouvelle espèce sous le nom de Vanga destructeur, dans ses Planches coloriées. Plus tard, il reconnut son erreur , replaça son Vanga destruc- teur dans le genre Cassican , dont il n'au- rait jamais dû sortir , et annonça que le genre Vanga devait être annulé comme genre, puisque l'oiseau auquel ce nom avait été donné primitivement était une grande Pie-grièche du genre Batara et voisine du Blanchot de Levaillant. Nous sommes étonné , d'après cela , que les auteurs modernes anglais, Swainson, Gould, etc., aient adopté et maintenu ce genre Vanga pour les espèces de Cassicans à bec très droit et très crochu , réservant celui de Barita (Cuvier) aux espèces à bec de Corbeau , dont M. Lesson avait fait son sous-genre Rèveilleur. Quant à nous , voici ce que nous adop- tons, comme le plus naturel et le plus juste d'après l'ordre d'ancienneté. Nous for- mons, comme Bonaparte, une sous-famille des Cassicans sous le nom de Baritinées , et la plaçons dans la famille des Corvidées. Dans cette sous-famille, nous prenons pour type du genre Cassican, Buff. ; Barita, Cuv. ; l'oiseau pour lequel Buffon créa ce nom, et sous lequel il le figura dans ses planches coloriées, ne sachant pas que Latham l'avait décrit avant lui sous celui de Coracias va- ria; nous admettons comme sous-genres celui de Rèveilleur (Strcpera) de M. Les- son , et peut-être (ne le connaissant que par la planche de Temminck) celui de Pytiria- sis du même , pour le Cassican à tête chauve de Tem., et pour second genre ce- lui de Calysé (Chalibœus , Cuv., ou Pho- nygame de Lesson. Les caractères de cette sous-famille sont : Bec robuste, dur, al- longé, ou très droit en dessus avec la pointe très crochue, ou légèrement arqué avec cette pointe simplement inclinée ; la mandibule supérieure entamant les plumes du front par une échancrure plus ou moins large , profonde , ovalaire ou anguleuse ; narines ouvertes en fente étroite dans la partie cor- née du bec, et en partie recouverte par elle sans aucune membrane. Pieds robustes , à doigt externe plus long que l'interne, et réuni au médian par sa première phalange. Ailes médiocres ou longues ; les quatre pre- mières rémiges étagées ; la quatrième et la cinquième les plus longues. Taille et faciès des Corneilles et des Pies. (Lafr.) BARIUM (P< pesant), chim. Métal extrait de la Baryte par Davy, au moyen de la pile galvanique. Voyez baryte. (Del.) BARKAIVIA, Ehrenb. bot. ph.— Syno- nyme du g. Halophila. (Sp.) BARRHAUSENIA , Hop. bot. ph. — Synonyme du g. Barkhausia. (Sp.) BARRHAUSÏA (nom d'homme), bot, rH. — Genre de la tribu des Chicoracées , caractérisé par ses fruits cyiindracés, que sont tous , ou ceux du centre seulement , longuement atténués au sommet ; ceux de de la circonférence tronqués, ou terminés par un court prolongement, portent, comme ceux du centre, une aigrette composée de poils blancs très ténus. L'involucre est cali- culé ; le réceptacle presque nu ou couvert de fimbrilles. — Les Barkausia sont des herbes annuelles ou vivaces. On en cultive une espèce dans les jardins comme plante d'agrément; c'est la B. yiirpurea. (J. D.) BAR BAR 473 * BARKIIAUSIA, Nutt. bot. pu. — Synonyme de Pyrrhopappus. (C. d'O.) BARLERIA ou BARRELERIA (Bw- relier, nom d'homme), bot. th. — Genre de la famille des Aeanthacées, tribu des Ecma- tacanthées, s. -tribu des Barlériées , ayant pour caract. : Calice inégal, 4-sôpale, muni de 2 bractées. Corolle infondibuliforme, 5- fide. Capsule 2-loculaire , presque tétra- gone.— Les Barleria sent des plantes her- bacées ou frutescentes; à feuilles opposées; à fleurs axillaires ou en épi ; à bractées lar- ges ou étroites, et à bractéoles ciliées ou épineuses. Corymbes bleus, blancs ou jaunâtres, plus ou moins veinés. Les Bar- leria, dont on compte une quarantaine d'es- pèces, sont, pour la plupart, originaires de l'Asie tropicale. On en trouve quelques- unes en Afrique, en Amérique et à la Nou- Yelle-Hollande. (C. d'O.) * BARLÉRIÉES. bot. ph.— Section de la tribu des Ecmatacanthées, dans la famille des Acanthacées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BAJINADESLA (nom d'homme), bot. ph. — Les Barnadesia qui font partie de la tribu des Composées-Mutisiacées, et pres- que tous indigènes des parties montueuses du Pérou, sont des sous-arbrisseaux, garnis de feuilles alternes , coriaces, mucronées , souvent accompagnées d'aiguillons stipu- lâmes. Les capitules assez grands présentent un involucre formé d'écaillés raides , lisses et jaunâtres ; le réceptacle couvert de pail- lettes ténues , tordues en spirales , porte des fleurs en général bilabiées, à étamines monadelphes. Ces deux caractères de la corolle et des étamines servent à distinguer les Barnadesia des FLotovia et des Chu- quiraga avec lesquels ils offrent les plus grands rapports. (J. D.) *BARJ\AJ)ÉSIÉES. bot. ph.— Section des Composées-Mutisiacées ou Labiatiflores, comprenant les genres à anthères dépour- vues d'appendices basilaires. (J. D.) *BARXARDIE. Barnardia. bot. ph. — M. Lindley {Bot. reg., t. 1029) a formé bous ce nom un genre dans la famille des Liliacécs , pour Y Ornithogalum Japoni- cum de Thunberg. Il se distingue par son calice formé de six sépales colorés, égaux et étalés ; des étamines en même nombre insérées à la base des sépales et ayant leurs filets dilatés à une aile. L'ovaire est à trois loges contenant chacune un seul ovule dressé. Le style est subulé, droit, terminé par un stigmate simple. Ce g. diffère sur- tout des Ornithogalcs par ses ovules soli- taires dans chaque loge. (A. R.) BARTVET. moll. — Adanson {Voyage au Sénégal, p. 46, pi. 10) assigne ce nom à une petite espèce de son genre Buccin. D'a- près la description qu'il donne de cette co- quille, elle aurait beaucoup de rapports avec le Columbella nitida de Lamarck; mais nous ne sommes pas certain de l'identité des deux Coquilles dont il est ici question. Nous pouvons ajouter que le mollusque nommé ainsi par Adanson n'est point un véritable Buccin, mais appartient bien plutôt aux Colombelles. Voyez ce mot. (Desh.) BAROLA. bot. ph. — Nom donné par Adanson , dans ses Familles naturelles, au Barbylus de Brown , qu'il place après le Plelœa. BAROLITHE (Papoç, poids; Xiôoç, pierre), min. — Synonyme de Baryte car- bonatée. Voyez baryte. (Del.) BAROLLEA. bot. ph. — Synonyme de Pekea. BAROMÈTRE (|3a?oç, poids; ^érpov, mesure ). fhys. — Il n'y a pas bien long- temps encore , deux siècles tout au plus , qu'on expliquait l'ascension de l'eau dans le corps de pompe par V horreur de la na- ture pour Le vide. Or, en 1640, des fontai- niers de Florence, ayant voulu construire des pompes dont les tuyaux avaient plus de 10 mètres et demi (environ 32 pieds) , re- marquèrent avec surprise que le liquide refusait de s'élever au dessus de cette li- mite ; ils en demandèrent la cause à Gali- lée, et l'on prétend que le philosophe, pris au dépourvu, leur répondit , en plai- santant il est Yrai, que la nature n'avait horreur du vide que jusqu'à trente-deux pieds. Cependant , par la réflexion , l'il- lustre Florentin crut reconnaître dans ce phénomène un effet de la pression atmos- phérique. Pascal , alors à Rouen , ayant en connaissance de ce fait, résolut de le sou- mettre à l'expérience : ayant fait construire à cet effet un tube de 13 mètres de long ; puis l'ayant rempli de vin , alors qu'il le tenait dans une position horizontale, il la hlk BAR redressa, et vit le niveau supérieur du liqui- de se fixer à 10 mètres et demi environ au dessus de celui du bassin dans lequel plon- geait l'extrémité inférieure du tube. Quelque temps après (1643), Toricelli, dis- ciple de Galilée, ayant médité sur le phéno- mène en question, en conclut ce que son maî- tre n'avait fait que soupçonner, c'est-à-dire que l'eau s'élève dans les pompes par la pres- sion que l'air extérieur exerce sur elle, et que cette pression n'a que le degré de force nécessaire pour faire équilibre à une co- lonne d'eau de 10 mètres et demi. Il appuya cette opinion par une expérience qui la mit hors de doute : pensant, avec raison, que la hauteur de la colonne de liquide à laquelle la colonne atmosphérique fait contrepoids doit être en raison inverse de la densité du même liquide, il remplit de mercure un tube de verre d'environ un mètre de hau- teur, et fermé hermétiquement à l'une de ses extrémités ; puis il le plongea , par son extrémité ouverte, dans un bain du même métal. A peine le tube eût-il pris la verti- cale, que la colonne de mercure descendit, oscilla et se fixa enfin à la hauteur de 76 cen- timètres environ, laissant, entre elle et l'ex- trémité close du tube, un espace vide d'air, et contenant à peine quelques atomes de "vapeur mercurielle, à supposer que cette vapeur puisse se former à la température à laquelle se faisait l'expérience. Or, le poids d'une colonne de mercure de 76 centimè- tres correspondant précisément à celui d'une colonne d'eau de 10 mètres et demi, puisque la densité du métal est un peu plus de treize fois et demie celle de l'eau , Tori- celli fut en droit de conclure que la pres- sion atmosphérique équivaut à une colonne d'eau ou à une colonne de mercure , ayant les hauteurs ci-dessus énoncées. Telle fut l'origine de l'un des plus pré- cieux instruments que possède la physique, du Baromètre , qui n'est encore aujour- d'hui, malgré les nombreux perfectionne- ments qu'il a reçus , que le tube de Tori- celli. L'année suivante (1644) , le bruit de l'ex- périence de Toricelli s'étant répandu en France, elle y fut répétée par Pascal; enfin, en 1647, celui-ci imagina de la rendre plus décisive encore, en la répétant à différentes hauteurs. Il envoya , en conséquence , ses BAR instructions à son ami Perrier , qui , ayant porté le tube barométrique au sommet du Puy-de-Dôme , constata un abaissement graduel du mercure à mesure qu'il s'éleva, et un retour progressif au premier niveau lorsqu'il descendit. Les résultats obtenus par Perrier furent si concluants, que le Baromètre devint bien- tôt d'un usage général , quand il fut néces- saire de mesurer la pression atmosphéri- que ; et cette nécessité se présentait à cha- que instant , puisque cette pression étant une force qui se combine toujours avec les autres , il est indispensable d'en tenir compte. Dans le principe , on se contenta de l'ap- pareil de Toricelli. Un tube rempli de mer- cure était renversé sur une cuvette conte- nant une certaine quantité du même métal; mais cet appareil incomplet donnait lieu à de grandes inexactitudes. Le mercure et les parois du tube retenaient de l'air , qui , en Yertu de sa légèreté , se rassemblait à l'ex- trémité du tube, agissait, par son élasticité, sur la partie supérieure de la colonne mé- tallique, la déprimait, et devenait ainsi une source d'erreurs d'autant plus graves, qu'il éprouvait lui-même une plus ou moins grande dilatation , par l'effet de la tempé- rature extérieure. Les physiciens mirent donc tous leurs soins à perfectionner la construction du Baromètre. La première condition à rem- plir était de purger et le mercure et le tube de l'air qui s'y trouvait retenu ; on y parvint facilement , en faisant bouillir le métal et en séchant le tube, d'après des procédés qui ne peuvent prendre place ici , mais dont on trouve la description dans tous les ouvrages de physique. Une autre cause d'erreurs se présentait : comme on employait ordinairement une cu- vette d'un petit diamètre, le niveau du mer- cure qu'elle contenait s'élevait ou s'abais- sait à mesure que la colonne barométrique diminuait ou augmentait, et il en résultait que la hauteur du mercure dans le tube ne marquait plus d'une manière précise le de- gré de la pression atmosphérique. En em- ployant une large cuvette , on parait à cet inconvénient; mais l'instrument devenait moins maniable. Nous ne parlerons point ici des nom- BAR breuses modifications qui furent successi- vement apportées à la construction du Ba- romètre depuis son invention, et qui toutes à peu près consistent à substituer alterna- tivement le siphon à la cuvette et la cuvette au siphon ; nous nous bornerons à rappor- ter celles auxquelles, de nos jours, M. le professeur Gay-Lussac, d'une part, et M. Fortin, artiste distingué, de l'autre, ont at- taché leurs noms. Le Baromètre de M. Gay-Lussac est à si- phon; il se compose d'un tube présentant trois parties distinctes : la première et la troisième ont un même diamètre, égal à ce- lui du tube barométrique ordinaire (0ra,004) ; la seconde, qui forme le coude du si- phon, est beaucoup plus étroite, afin de prévenir toute introduction de Pair dans la plus longue branche de l'appareil. Cette branche est fermée supérieurement , tandis que l'autre communique avec l'atmosphère par une très petite ouverture qui laisse en- trer l'air, mais par laquelle le mercure ne peut sortir. Le tube est fixé sur une échelle graduée double, et renfermé dans une boîte longue et étroite. Le Baromètre de Fortin est à cuvette ,♦ mais il se distingue des autres instruments du même genre , en ce qu'on peut toujours ramener avec exactitude le niveau du mer- cure de la cuvette au zéro de l'échelle , en rendant ce niveau mobile et en laissant l'é- chelle fixe. A cet effet, le fond de la cu- vette est formé par un sac de peau qui , s'appuyant sur une tête de vis, et devenant mobile lorsqu'on fait marcher cette vis , peut toujours ramener le mercure au zéro de l'échelle. Le Baromètre de M. Gay-Lussac , moins lourd , et par conséquent plus portatif que celui de Fortin , est cependant moins em- ployé que ce dernier, parce qu'il exige deux opérations de hauteur au lieu d'une , ce qui double les chances d'incertitude du résultat. Ce désavantage se fait surtout sentir quand il s'agit de constater de légères différences dans la pression atmosphérique ; car de très petites variations de hauteur, sensibles dans l'instrument de Fortin, peuvent rester inaperçues, partagées entre les deux bran- ches du Baromètre à siphon. Le Baromètre à cadran n'est qu'un Ba- romètre à siphon , fixé derrière un cadran BAR 475 dont l'aiguille se meut à l'aide d'une petite poulie très mobile. Sur la gorge de cette poulie passe un fil portant à ses deux extré- mités deux poids parfaitement égaux 5 l'un de ces poids entre dans l'ouverture de la petite branche et repose sur le mercure ; l'autre pend librement au dehors. Lorsque la pression atmosphérique augmente , le mercure descend dans la branche ouverte , ainsi que le poids qui pèse à sa surface , et l'aiguille, suivant le mouvement de la pou- lie entraînée par le fil , vient s'arrêter sur un point du cadran. Si, au contraire, la pe- santeur de l'atmosphère diminue , le mer- cure remonte avec le poids, et l'aiguille tourne en sens contraire. Comme la cir- conférence parcourue par l'aiguille est plus grande que celle de la gorge de la poulie , il s'ensuit, en apparence du moins, que les plus petites différences de niveau dans la colonne de mercure, et par conséquent, les moindres variations atmosphériques , sont appréciables sur le cadran. Ces indications sont loin cependant d'être aussi précises qu'on pourrait le croire au premier aspect ; il faut, avant que l'aiguille se mette en mou- vement, que la force qui fait monter ou des- cendre le mercure dans la petite branche surmonte la résistance que lui oppose le double frottement de la poulie sur son axe et du fil sur la poulie. Aussi, quand on veut consulter cet instrument, qui n'est du reste employé que dans les usages habituels de la vie , est-il bon de le frapper doucement à petits coups, pour faire mouvoir l'aiguille. Les observations barométriques doivent toujours subir deux corrections pour donner une mesure exacte de la pression de l'air : l'une , relative à la capillarité, tient compte de la dépression occasionnée dans la colonne de mercure par son contact avec le tube de verre ; l'autre est relative à la température dont les variations , en déterminant des changements dans la densité du mercure 9 obligent de réduire les hauteurs observées a la même température normale, p our qu'elles puissent devenir comparables ; aussi est-il ordinaire de joindre un Thermomètre à l'appareil barométrique. Revenons maintenant aux usages du Ba- romètre. Les expériences , faites au Puy- de-Dôme par l'ami de Pascal , ayant dé- montré qu'on ne pouvait s'élever sans 476 BAR BAR que le mercure s'abaissât dans le tube ba- rométrique, on en conclut qu'il serait possi- ble de reconnaître ainsi la hauteur d'un point quelconque ; mais il fallait détermi- ner préalablement la loi suivant laquelle les variations de la colonne de mercure répon- daient aux élévations des lieux observés. Si la densité de l'air était toujours la même à toutes les hauteurs, il aurait été facile de calculer rabaissement progressif de la colonne de mercure, à mesure qu'on s'élève. En effet , lorsque le Baromètre est à 0m,76 et la température à 0°, on trouve, par expérience, qu'il faut s'élever de 10m,05 pour faire baisser le mercure de 0m,001, en sorte que, sous l'empire de ces circonstances, un cylindre de mercure d'un millimètre de hauteur a précisément le même poids qu'un cylindre d'air de même base et d'une hau- teur de dix mètres et demi. Les mêmes cir- constances se présentant dans toutes les couches atmosphériques, il était donc évi- dent que, chaque millimètre de la colonne Barométrique répondant à dix mètres cinq décimètres de la colonne atmosphérique, la hauteur de l'atmosphère devait être égale à 760 fois 10m5 ou à 7,980 mètres ; or, ce résultat est bien loin de la vérité , puisque, dans sa mémorable ascension , M. Gay- Lussac s'éleva à 7,000 mètres et plus, et qu'à cette prodigieuse hauteur, le mercure du Baromètre ne descendit qu'à 0m328. La source de ce mécompte découlait d'une des propriétés physiques de l'air, de sa com- pressilnlz'te. Il résulte, en effet, de l'expé- rience, que l'air se comprime en raison du poids dont il est chargé , et qu'en consé- quence la densité de ce fluide, dans un point quelconque , est toujours proportionnelle au poids de la partie supérieure de la co- lonne atmosphérique sous laquelle il est placé, ou bien , ce qui revient au même , à l'élévation du mercure dans le Baromètre à ce point. En appliquant le calcul à cette ob- servation, on trouve que les différences de hauteur des diverses couches au dessus du niveau de la mer sont proportionnelles aux différences des logarithmes des hauteurs du mercure dans le Baromètre. Rien , comme on voit, n'était plus simple que cette règle , si le nombre ou module , par lequel il fallait multiplier la différence des logarithmes, pouvait être regardé comme constant ; mais , à mesure qu on s'élève dans l'atmosphère , la densité de l'air, qui décroit en raison de la diminution de pression des couches supérieures , éprouve une variation en sens inverse par le refroidissement qui a lieu à mesure qu'on s'éloigne de la surface terrestre. Deluc , Tremblay et quelques autres sa- vants cherchèrent à déterminer la loi de ce refroidissement, et de la condensation qui en résulte. Laplace , après eux , imagina une méthode qui paraît être celle qui se rapproche le plus de la vérité, et dont Hauy fit l'application aux^observations faites par de Saussure sur le Mont-Blanc. Nous consi- gnerons ici les résultats obtenus, en laissant de côté les calculs qui rentrent tout à fait dans le domaine de la physique. Le Baromètre observé à Genève, à 25 mè- tres au dessus du niveau du lac, avait mar- qué 0m7385, la température étant de 28,05. Les observations faites au même instant, à un mètre au dessous de la cime du Mont- Blanc avaient donné 0m4342 pour le Baro- mètre , et 2°87 au dessous de zéro pour le Thermomètre. Par des calculs établis sur ces bases, en tenant compte de la condensa- tion de l'air et du mercure par le refroidis- sement des couches supérieures , Haùy trouva que la hauteur totale du Mont-Blanc, au dessus du lac de Genève, devait être évaluée à 2,224 toises, 3 pieds (4,360m46). Les observations trigonométriques offrirent des résultats à peu près semblables. Plus récemment , un savant allemand , M. Oltmanns a dressé, pour calculer la hauteur des montagnes, des tables qui faci- litent singulièrement l'opération, du moins lorsqu'on renonce à l'usage toujours com- pliqué des logarithmes. Yoici comment on procède. Soit h la hauteur barométrique de la station inférieure exprimée en millimètres j h' celle de la station supérieure 5 T et T* les températures centigrades des deux Baromè- tres ; t et { celles de l'air aux deux stations. On cherche, dans la première table, le nombre qui correspond à h et que nous appellerons a ; on cherche de même celui qui corres- pond à h', nous le désignerons par b ; "e sera le nombre, généralement très petit, qui, dans la deuxième table, est en face de T T* ; la hauteur approchée sera donc a— BAR BAR 477 b c. (si ï T* était négatif, il faudrait écrire a-b+r) Pour appliquer à cette hauteur approxi- mative la correction dépendant de la tempé- rature des couches d'air, il suffira de multi- plier la millième partie de cette hau- teur par la double somme S (/+0 des ther- momètres libres; la correction sera positive ou négative , suivant que t+t sera lui- même positif ou négatif. La seconde et dernière correction , celle de la latitude et de la diminution de la pe- santeur, s'obtiendra en prenant, dans la troisième table, le nombre qui correspond verticalement à la latitude, et horizontale- ment à la hauteur approchée. Cette correc- tion, qui ne peut jamais surpasser 28m, est toujours additive. Dans les cas très rares où la station in- férieure serait elle-même très élevée au dessus du niveau de la mer, il faudrait appliquer au résultat une petite correction dont on trouverait la valeur à l'aide de la table quatrième. Au moyen de ces formules qui touchent pour ainsi dire à la perfection , le Baromètre est devenu d'un usage habituel , non seule- ment pour le physicien qui veut constater le degré de pression atmosphérique , mais encore pour le naturaliste qui cherche à axer la hauteur à laquelle se trouvent les minéraux , les plantes , les animaux qu'il observe. Les différences de niveau dans la colonne barométrique ne se manifestent pas seule- ment en passant d'un lieu plus bas à un lieu plus élevé, on les observe encore dans un même lieu : ainsi à Paris il n'y a pas de jours où ce niveau ne change de plusieurs millimètres. En général, on remarque deux sortes de variations dans le Baromètre , les variations accidentelles et les variations horaires. Celles-ci, se reproduisant régu- lièrement et à des heures marquées , sont d'une étendue constante ; les autres sur- viennent irrégulièrement, sans qu'on puisse en prévoir ni l'époque , ni l'étendue. Dans nos climats, les variations horaires sont tellement dissimulées par les variations accidentelles , qu'il a fallu toute la sagacité et toute la persévérance d'un observateur comme M. Ramond , pour les découvrir et les mesurer. Cet habile physicien a reconnu, par une longue suite d'expériences, que les moments de ces variations changeaient avec les saisons ; ainsi, en hiver, le maximum de hauteur est à 9 heures du matin, le mi" nimum à 3 heures de l'après-midi, et le second maximum à 9 heures du soir ; en été , les heures critiques sont 8 heures du matin, 4 heures de l'après-midi et 11 heures du soir. Au printemps et en automne , ces heures sont intermédiaires à celles de l'été et à celles de l'hiver. L'étendue moyenne des variations n'est pas la même pour toutes les années ; mais, en général, la différence est peu considérable. En dix ans, de 1816 à 1825 , la moyenne des variations atteignît à peine quatre millimètres. Sous l'Equateur, les mouvements de dé- pression et d'ascension sont, d'après M. de Humboldt qui les a longuement observés, tellement réguliers, qu'ils pourraient servir à indiquer les heures, comme le ferait une horloge ; seulement ils ont peu d'amplitude, car ils s'accomplissent dans une étendue qui ne dépasse poiut deux millimètres. Les variations accidentelles ne sont sou- mises à aucune loi. A Paris, par exemple, le Baromètre est en oscillation continuelle au dessus ou au dessous de la moyenne de Tannée, et quelquefois ces oscillations oc- cupent une très grande étendue ; ainsi, dans cette localité, où la hauteur moyenne du Ba- romètre est à peu près de 0,754, on observa dans la même année, en 1821 , doux oscilla- tions présentant entre elles une différence de 0m,061; en février, la colonne de mer- cure s'éleva à 0,7889 ; en décembre, elle des- cendit à 0,719. Les variations du Baromètre indiquent ordinairement un changement présent dans l'atmosphère ; il descend rapidement avec les tempêtes, et il éprouve, en quelques heu- res, de grandes oscillations quand elles ont lieu. L'expérience semble même avoir dé- montré que ces variations annoncent un changement futur , et qu'il suffit de savoir bien consulter le Baromètre quelque temps à l'avance pour pouvoir prédire, à coup sûr, la pluie et le beau temps. En général, il s'é- lève lorsque le temps doit se mettre au beau j il s'abaisse, au contraire, quand il doit pleu- voir. On a expliqué l'abaissement de la co- lonne barométrique en cas de pluie , et par conséquent la diminution de la pression at- 678 BAR BAR mosphérique, par la présence dans l'atmos- phère d'une certaine quantité de vapeur d'eau plus légère que le volume d'air qu'elle remplace. Il s'en faut cependant que celte explication soit complètement satisfaisante, bien qu'on ne puisse guère attribuer la va- riation de pesanteur dans l'atmosphère qu'à des variations d'élasticité produites par l'é- vaporation. On remarque que c'est dans les pays les plus éloignés de l'Equateur que les varia- tions accidentelles du Baromètre ont le plus d'étendue ; nous avons vu qu'à Paris il ar- rive qu'elles dépassent six centimètres; elles se réduisent à onze millimètres sous les Tropiques et à deux millimètres dans le voisinage de la Ligne, où ni les pluies pé- riodiques, ni les ouragans même ne font sortir le Baromètre de sa tranquille uni- formité. La hauteur exerce la même in- fluence sur ces variations, qui sont en effet d'autant moins grandes qu'on s'élève da- vantage. Nous terminerons cet article en disant quelques mots des pressions différentes que supporte une surface d'un mètre carré sui- vant les hauteurs du Baromètre. La colonne de mercure étant à 0m,76 ( niveau de l'O- céan ) , cette surface est chargée d'un poids de 10,325 kilogrammes , qui diminue de 13 kilogrammes et demi par chaque millimètre de dépression. Or, le Baromètre marquant environ 0m,600 au Mont-d'Or et à la maison de poste du Mont-Cenis, il en résulte qu'un voyageur de moyenne taille , partant du ni- veau de la mer pour s'élever sur ces mon- tagnes, est soulagé d'un poids de 3,950 kil. Sur l'Etna et sur le mont Liban, où le Baro- mètre ne marque plus que 0m,500 , la dimi- nution de poids est de 5,300 kilogrammes. (A. DlJPONCHEL.) BAROMETZ, bot. cr. — (Fougères). Espèce de Polypode, Polypodium Baro- metz de Linné. *BAROSCOPE. Baroscopium (papoç, pesanteur; axo^co, je regarde), phys. — Sorte de Baromètre inventé par Casvvel, indi- quant les moindres variations de l'atmos- phère. (C. d'O.) ^ BAROSÉLÉNITE (papoç, poids ; oeXïi- v'nrtç, Sélénite ou Gypse; c'est-à-dire Sélé- nite pesante), min. — Synonyme de Baryte sulfatée. Voy. baryte. (Del.) BAROSMA (fiacpù;, pesant, fort; oa^vi, odeur), bot. ph. — Genre de la famille des Diosmées, de la tribu de celles du Cap ou des Diosmées proprement dites. Les carac- tères en sont les suivants : Calice ponctué , à 5 divisions plus ou moins profondes , re- vêtu dans son fond d'un disque dont le bord libre forme un anneau entier à peine sail- lant. Pétales courtement onguiculés. Filets au nombre de 10 , dont 5 opposés aux pé- tales en offrent l'apparence sans onglets et sans anthères, et sont bordés de petits cils ; 5 alternes plus longs , glabres ou légère- ment hérissés, capillaires, avec un élargis- sement inférieur , portant chacun une an- thère ovoïde ordinairement surmontée d'une petite glande. Ovaires 5, soudés entre eux , surmontés chacun en dehors d'une oreillette libre , tout couverts le plus souvent de tu- bercules glanduleux et renfermant deux ovules superposés. Les 5 styles soudés en un seul, de la longueur des pétales, un peu arqué, glabre ou velu à la base seulement, s'amincissant à son sommet , que termine un petit stigmate à 5 lobes. Le fruit est une capsule à 5 coques. — On en compte une dizaine d'espèces. Ce sont des arbrisseaux ori- ginaires de l'Afrique australe, d'une odeur forte et pénétrante, comme toutes les plan- tes de cette famille ; à feuilles opposées ou éparses , coriaces , planes , ponctuées , en- tières ou bordées de dents glanduleuses. Les fleurs, blanches ou rougeàtres, sont so- litaires aux aisselles des feuilles, ou réunies deux ou trois sur un court rameau qui si- mule un pédoncule, ou rapprochées plu- sieurs en faisceaux par la contraction de ce pédoncule commun axillaire. (Ad. J.) BAROTE (pâpoç, poids), min. — Nom ancien de la Baryte. Voyez ce mot. BARRACOL. roiss. — Synonyme de Raie miraillet , Baia miraletus L. Voyez RAIE. BARRALET. bot. ph.-- Nom vulgaire duMuscari, Hyacinthus comosus L. BARRAS, bot. ph. — Suc résineux qui, après avoir découlé des incisions faites à dessin au Pin maritime , s'est desséché spontanément. BARRE, mam. — Un des noms de l'É- léphant. BARRE, geol. — A l'embouchure de presque tous les fleuves , la rencontre des BAR eaux douces qui se versent dans la mer et des îlots de celle-ci qui viennent frapper les rivages détermine le dépôt des matières que ces eaux tiennent en suspension ; il en resuite des Bu nés ou Barres qui s'oppo- sent souvent à L'entrée des vaisseaux dans les fleuves, les obligent à attendre le mo- ment de la haute mer, ou bien à chercher des Passes OU (hcncitux en contournant la Barre, entre laquelle et les rivages il se trouve presque toujours un canal profond , plus ou moins large. La Seine, la Gironde, l'Adour, les grands fleuves du Sénégal, du Gange, des Ama- zones, présentent ainsi à leur embouchure des Barres bien connues des navigateurs. On donne également le nom de Barre à la remontée subite et impétueuse d'une ou plu- sieurs vagues, à une distance plus ou moins grande, dans le lit des fleuves au moment du flux de la marée montante. Ce phénomène quotidien parait être du à la Barre sub- mergée dont nous avons parlé précédem- ment; en effet, d'un côté, celle-ci s'oppose à l'écoulement des eaux du fleuve , et d'un autre , elle arrête les premiers flots de la marée montante. Lorsque ceux-ci accumu- lés contre l'obstacle viennent à en triom- pher et à le franchir, ils refoulent les eaux du fleuve et remontent avec elles dans le lit de celui-ci, dont le rétrécissement favorise encore l'élévation locale des eaux. On donne des noms particuliers à cet effet dans plusieurs localités : c'est le Mas- caret, dans la Gironde; le Pororoca, dans plusieurs fleuves de l'Amérique. Voy. ces mots et marée. (C. P.) BARRELIERA. bot. th. — Synonyme de Barlcria. Voyez ce mot. BARRE m A. bot. th. — Synonyme de Poraqneiba. BARRES, mam. — On appelle ainsi l'es- pace vide qui , chez le Cheval , les Rumi- nants et les Rongeurs , sépare les canines des molaires. BARRI, mam. — Nom vulgaire du jeune Verrat. BARRIXGTOMA, Forst. bot. ph. — Genre delà famille des Myrtacées (type de la tribu des Barringtoniées). On lui assigne les caractères suivants : Tube calicinal ovoïde ; limbe 2-à4-parti, supère, persistant. Pétales inds, coriaces. Étamines très nombreu- BAR m ses, plurisériées, insérées sur un disque annulaire, épigync ; filets filiformes, libres, longs. Ovaire 2-à 4-loculaire ; loges 2-à 6- ovulées. Style filiforme, à stigmate simple. Baie fibreuse , tétragone , pyramidale , ou oblongue, uniloculairc, couronnée du limbe calicinal ; endocarpe presque osseux , mo- nosperme par avortement. Graine obovée , suspendue , apérispermée. Embryon sub- globulcux, à cotylédons entregreffés. — Ce genre, propre à l'Asie équatoriale, ne ren- ferme que deux espèces ; ce sont des arbres à feuilles opposées ou verticillécs ; à fleurs très grandes , disposées en thyrse ou en grappe. (Sr.) *BARRIlVGTOIVIÉES. bot. th.— Sec- tion établie par De Candolle dans la famille des Myrtacées. Voyez ce mot. (Ad. J). BARRIS, mam. — Nom donné sur la côte de Guinée au Troglodyte et au Mandrill. BARRES, mam. — Nom latin de l'Élé- phant. BARS, roiss. — Voyez bar. B ART AL AI. bot. ph. — Nom vulgaire du Cnicus ferox de Linné. BARTHELIEM. bot. cr — Ce genre, établi par Achar, a été depuis réuni par lui au g. Trypcthelium. *BARTHESIA, Commers. bot. ph.— Synonyme du g. Myrsine. (Sp.) BABTHOLINA. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, fondé par R. Brown {Horl. keiv., V, p. 194) pour une espèce ori- ginaire du cap de Bonne-Espérance (Orchis Burmania L.). Ce g., très rapproché du g. Orchis, a, comme ce dernier, son labelle trilobé et éperonné à sa base; mais son anthère est disposée comme dans les es- pèces du genre Ophrys des auteurs mo- dernes , c'est-à-dire que chaque masse poU Unique, caudiculée à sa base , a son rélina- de contenu dans une petite bourse parti- culière, tandis que, dans les vraies espèces d' Orchis, les deux rétinacles sont renfer- més dans une bourse commune. (A. R.) * BARTLIIVGIA , Brongn. bot. th. — Genre de la famille des Myrtacées, auquel son auteur assigne pour caract.: Tube calicina hémisphérique, 2-bractéolé à la base; îimbe à 5 segments imbriqués en préfloraison. Pé- tales insérés au fond du calice, minimes, plans, arrondis. Étamines 10 , alternative- ment plus longues et plus courtes, insérées &8Û BAR BAR au fond du calice inclus. Ovaire inadhérent, comprimé, 1-loculaire, 2-ovulé. Style ter- minal, subulé, court, à stigmate simple. — On n'en connaît qu'une esp.; c'est un sous- arbrisseau de la Nouv. -Hollande; à feuilles très entières , alternes , courtement pétio- les, glabres, bistipulées ; à fleurs termi- nales , agrégées. (Sr.) BARTOLIIVA. bot. fh. — Synonyme Je Tridax. BARTGKIA, Nutt. bot. th.— Genre de Ja famille des Loasées , offrant pour caract. essentiels : Limbe calicinal 5-parti. Pétales 10, plans, courtement onguiculés, lancéolés, bisériés, contournés et imbriqués en pré- floraison. Étamines très nombreuses ; filets libres , filiformes : les extérieurs souvent stériles et pétaloïdes. Style à stries spiralées; stigmate tronqué. Capsule cylindracée , grêle , 1-loculaire , polysperme, 3-à 7-valve au sommet; placentaires nerviformes. Grai- nes horizontales , comprimées , bisériées sur chaque placentaire. — Herbes bisan- nuelles ou vivaces, hérissées de poils raides. Feuilles alternes , sessiles , pennatifides. Fleurs blanches ou jaunes, nocturnes, ter- minales. Ce genre est propre à l'Amérique septen- trionale ; on n'en connaît que deux espèces. Le B. or?iataNutt. {B. decapetala ; Bot. Mag. , tab. 1487) mériterait d'être cultivé comme plante d'ornement. Ses fleurs sont odorantes , d'un blanc jaunâtre , larges de 10 à 13 centimètres, et pourvues de 200 à 250 étamines. (Sp.) *BARTO]\TA, Muhlenb. , Pers. {non Nutt.) bot. th. — Synonyme du g. Centau- rella. (Sp.) *BARTRAMEE.£aWraram,Less. oxs. — Sous-genre formé par M. Lesson, dans son Traite d'Ornithologie, ayant pour type le Chevalier a longue queue {Totanus Bartrarnia Tem.). Voyez chevalier. (Lafr.) BARTRAMIE. Ba tramia (nom pro- pre), bot. cr. — (Mousses). Ce g. très na- turel, de la division des Mousses acrocarpes, n'a éprouvé que bien peu de variations de- puis qu'il a été établi par Hedwig {Musc. Frond., II, p. 3, t. 40), qui le dédia à Bar- tram, colon de l'Amérique septentrionale, souvent cité par Dillen. La seule que Bridel lui ait fait subir consiste, en cfiet, dans la séparation des espèces qui se plaisent dan* les lieux marécageux , et cela sur des carac» tères si légers que le genre Phitonotis qui en résulte n'a pas été universellement adopté. Tel qu'il a été limité par Hedwig et Schwœgrichen et tel que nous l'admettons ici, le g. Bartrarnia, type de la tribu dei Bartramiécs , se compose de Mousses dont la capsule, brièvement ou longuement pé- donculée, est terminale ou pseudo-latérale, sphéroïde, ovoïde ou obpyriforme, inégale; c'est-à-dire que, le pédoncule étant excen- trique , elle paraît et est effectivement pen- chée. Elle est en outre sillonnée dans toutes les espèces , à l'exception du Bartrarnia arcuata , surtout après la dispersion des spores. Son orifice, resserré et oblique, est muni d'un péristome ordinairement double, mais aussi quelquefois simple (ex. : B. stricta Brid.). Le péristome unique, ou , quand il y en a deux , le péristome ex- térieur se compose de seize dents infléchies. L'intérieur consiste en seize cils entiers ou bifides, dont les segments écartés reçoivent dans leur intervalle les dents extérieures. Chez quelques espèces , on observe encore d'autres petits cils {ciliola) interposés en- tre les premiers. L'opercule est convexe ou conique , mais toujours mousse. La coiffe est en capuchon, caractère qui, joint à la présence du péristome , peut suffire à faire distinguer ce genre d'un autre infiniment voisin qu'on a nommé Glyphocarpus {voyez ce mot). Les fleurs sont hermaphro- dites , monoïques ou dioïques selon les es- pèces. M. Schwœgrichen a même observé que, sur le même individu, on rencontre maintes fois des fleurs diclines et d'autres hermaphrodites. Dans les espèces monoï- ques ou dioïques, les mâles sont en tête et se composent de 6 à 12 anthéridies, accom- pagnées de paraphyses filiformes ou en massue et articulées. La fleur femelle ne contient qu'un petit nombre de pistils, dont un seul, entouré des mêmes paraphyses qu'on rencontre dans le mâle , devient fé- cond et se développe. La fleur hermaphro- dite est composée de 4 à 12 anthéridies et d'autant de pistils qu'accompagnent les mêmes paraphyses que nous avons vues dans les autres fleurs, soit monoïques, soif dioïques. Ces mousses Yivaces, que distinguent un BAR BAR 4SI port tout particulier, forment des gazons touffus sur la terre et les roehers , soit dans les lieux ombragés et les forets de la zone froide ou tempérée, soit sur les montagnes élevées des contrées tropicales où elles ac- quièrent souvent une taille gigantesque. Leurs feuilles, dressées ou ouvertes, sont remarquables par une base élargie qui em- brasse la igc. De celte base, elles vont en se rétréciSo,ml en une pointe acérée, quel- fois subulée. Leurs bords présentent le plus souvent des dentelures très fines. Trente à quarante espèces, croissant sous toutes les latitudes , constituent ce genre. Quelques- unes ont la capsule très courtement pédon- culée; toutes les autres ont un pédoncule plus ou moins long. (C. M.) * BART1VAMIÉES. bot. cr— Cette tribu ou ce groupe, de la subdivision des Mousses acrocarpes, dont M. Schwaegricben (Spcc. Musc* p. 90) fait une petite famille sous le nom de Barlramieœ, offre les ca- ractères suivants. Les tiges de ces Mousses sont le plus souvent droites, réunies en touffes et généralement très longues. Leurs feuilles sont serrées contre la tige , ou seulement dressées, et forment avec elle un angle plus ou moins ouvert 5 elles sont lancéolées, ou lancéolées très aiguës. Les fleurs terminales et en disque, ou latérales par suite des innovations de la tige, sont ordinairement assez grandes. Les pédoncu- les sont terminaux ou latéraux, le plus sou- vent longs et dressés, rarement courts et recourbés, et, dans ce dernier cas, à peine deux fois plus longs que la capsule. Celle- ci est presque globuleuse, inégale, sillonnée suivant sa longueur et resserrée à son ori- fice. Le péristome, court, est double, simple ou manque tout à fait. L'opercule est court, convexe ou conique. La coiffe est subulée, un peu plus longue que la capsule, ou bien entière et en forme de mitre (exemple Gly- ])hocarpus WeLhiiNob.). Les genres qui composent ce groupe sont les suivants: Cryptopodium, Brid.; Bartramïa, Hedvv.; GLyphocarpus, Rob. Br. , et Conosiomum, Sw. Ces Mous- ses vivent sur la terre, dans les endroits marécageux. Il en est qui préfèrent les lieux secs et stationnent sur les roebers. (C M.) * BARTRAMIOIDES. Bartramioi- dœ. bot. cr. — Furnrobr a donné ce nom à un groupe de la famille des Mousses ayant pour type le genre Bartramia. (C d'O ) *BARTSCI1IA, Endl. bot. m.— Sub- division du genre Bartsia. (Sr.) BARTSIA, Lin. bot. th. — Genre de la famille des Scrophularinées (Rhinantha- cées). Les caractères distincts en sont: Calice campanule, presque également 4-fide, à fente inférieure un peu plus profonde. Co- rolle tubuleuse; limbe infondibuliforme, obliquement 4-fide. Étamines incluses. Anthères velues, courtement mucronées. Style longtemps persistant. Capsule bouf- fie , cuspidée, 2-loculaire, 2-valYe. Graines un peu courbes; tégument muni de 7 plis aliformes transversalement striés. — Ce genre ne comprend que 2 ou 3 espèces. Ce sont des herbes vivaces, à feuilles dentelées ou incisées, opposées, sessiles; les fleurs naissent aux aisselles des feuilles supé- rieures. (Sr-) BABUCE. bot. th. — Fruit du Sablier. *BA1\YBAS (papûç, lourd; Pas, participe de €aîva>, je marche), ims. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Lamel- licornes , établi par M. Dejean, qui y rap- porte trois espèces, dont une du Brésil, B. nubilusDe}., une de Carthagène , B. œnKjinosus id., et la troisième de Cay en- ne, B. modestus Lacord. L'auteur n'a pas publié les caractères de ce genre ; mais il le place {Catal. , 3e édit.) à côté du g. Dasyus , qui appartient à la tribu des Scarabéides, division des Phyllophages. (D. etc.) *BARYCEBOS (papûç, épais; xipaç , corne, antenne), ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Gravenhorst. Il offre de grands rapports avec les Cryptus ; mais il s'en distingue essentiellement : 1° par des antennes un peu plus courtes que le corps , élargies et comprimées entre le milieu et l'extrémité, et allant ensuite en diminuant de grosseur; et 2° par des ailes sans cellule cubitale interne distincte, et pourvues d'une petite nervure joignant les deux autres cel- lules cubitales. Les Baryceros ont des pattes longues et grêles, et un abdomen de forme ovalaire. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre: c'est le B. yuttatus Gravenh., 31 fcS2 BAR trouvé dans les environs de Dresde. (Bl.) *BARYCERUS (&apûç, lourd; xépoc, corne), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères , division des Mécorhynchides, subdivision des Baridides , établi par ; Schœnherr. Ce genre se rapproche beau- i coup du g. Baridius ; mais il en diffère par l'organisation particulière de ses an- tennes. Il est fondé sur une seule espèce du Brésil , nommée B. collaris par Fau- teur ; elle a le faciès de l'Attélabe, et est un peu plus grande que Y Attelabus curcu- Lionoides. L'espèce nommée par M. Dejean (CataL, 3e édit.) B. Lacordairei , et sur laquelle il a établi son g. Taxiccrus , pa- raît appartenir au g. Baridius de Schœn- herr, et pourrait bien être identique avec le ' B.collarisdece dernier auteur. (D. et C.) * BARYÏVOTUS ( [fo?uv«Toç , recouvert d'un cuir), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, établi par Germar et adopté par Latreille , ainsi que par MM. Dejean et Schœnherr. Ce dernier , dont nous suivons ici la méthode , le place dans sa division des Cléonides , ordre des Gonatocères. Les espèces de ce genre ont le corps presque ovale, convexe, couvert d'é- cailles. Elles sont aptères, de petite et de moyenne taille. M. Dejean (CataL, 3e édit.) en désigne 14 , toutes d'Europe , parmi les- quelles nous citerons comme type du genre le B. nzargarztaceus Germ. , qui se trouve en Suisse et en Italie. (D.) *BAïIYOSMA.bgt. ph.— Synonyme de Diptcrix. BARYOSME. Baryosma ([^apuç, pe- sant ; caj/.r, odeur), bot. th. — Rœmer et Schultes écrivent ainsi le nom du Barosma (voy. ce mot), genre de la famille des Dios- mées. Gaertner le donnait à un genre de celle des Légumineuses , le Coumarouna d'Aublet. (Ad. J.) *BARYPENTHUS (Papo^Wç, plongé dans le deuil 5 à cause des couleurs sombres de ces Insectes), ins. — Genre de la famille desPhryganiens, de l'ordre desNévroptères, établi par M. Rurmeister (Ha?idb. der Ent.) sur deux espèces du Brésil , qu'il nomme 3. concolor et rufipes. Les Barypenthus sont caractérisés essentiellement par des jambes postérieures et intermédiaires à peine éperonnées à l'extrémité et nullement BAR au milieu , et par des palpes maxillaires velus. (Bl.) BARYPHOMJS (Papûœwvo;, qui a la voix forte), ois. — Synonyme de Momot, Mo- motus, Briss. Le nom de Baryphonus a été donné par Yieillot à ces Oiseaux à cause de la force de leur voix. (C. d'O.) * BARYPLOTÈRE (fiapû;, pesant; tcaw- rvip, nageur), ois. — Nom donné parRitgen à une famille d'Oiseaux aquatiques compre- nant ceux qui nagent pesamment. (C. d'O.) * BARYSCELIS ([3apu? , lourd ; pksXÎç, cuisse), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Ténébrionites , établi par M. Boisduval, sans indication de carac- tères , dans l'entomologie du Voyage de Û Astrolabe, pour y placer deux espèces de la Nouvelle-Hollande , nommées, l'une B. politus par Latreille, et l'autre B. laticollis par M. Dejean , qui place ce genre immé- diatement avant celui de Tenebrio, Fabr. (CataL, 3e édit.). (D.) *BARYSOMU$ (ftapuç , lourd ; crwjxa , corps), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean qui , dans son Species (t. IV, pag. 56), lui donne les principaux caractères suivants : Tête plus ou moins carrée ou triangulaire , non rétré- cie postérieurement. Point de dents au mi- lieu de l'échancrure du menton. Mandibu- les obtuses et non saillantes. Dernier article des palpes plus ou moins cylindrique ou ova- laire et tronqué à l'extrémité. 4e article des 4 tarses antérieurs du mâle triangulaire ou cordiforme. Les Barysomus , voisins des Agonodères (voy. ce mot), sont des In- sectes au dessous de la taille moyenne , ayant un peu le faciès des Amara , mais une forme moins ovalaire et presque car- rée. M. Dejean en décrit trois espèces, dont une du Mexique et deux des Indes-Orien- tales, savoir : B.Hopfneri~Dz\., B. Gyllen- àalii~Dc'}., et B. sernivittatus Fabr. (D.) *BARY$TOMUS Qfopuç, lourd ; orro'pa, bouche), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides, établi par Germar et non adopté par Schœnherr , qui en place les espèces dans son g. Rhi- | gus. Voy. ce mot. (D.) BARYTE (papû;, pesant), min.— Oxyde" j de barium des chimistes ; Tune des an- 1 tiennes terres que la chimie moderne a BAR BAS AS3 mise au rang des Oxydes métalliques. Elle est formée d'un atome de Barium et d'un a tome d'Oxygène, en poids de 89,55 de Ba- rium et de 10,45 d'Oxygène. Elle a été nom- mée d'abord terre pesante, puis baryte, à cause de sa pesanteur. Dans un vase bien fermé , clic est dissoute par une grande quantité d'eau bouillante : la dissolution porte le nom tftau de baryte. Elle est re- marquable par sa puissante affinité pour l'acide sulfurique , qui surpasse celle de toutes les autres bases. Le composé qu'elle forme avec cet acide est absolument inso- luble dans l'eau. De là, le moyen qu'on emploie pour reconnaître sa présence dans un minéral , lorsque celui-ci a été amené à de dissolution : une goutte d'acide sulfurique, ou d'un sulfate, y produit un précipité, qui se forme toujours quelle que soit la quantité d'eau qu'on ajoute à la li- queur.— Dans les anciennes classifications, la Baryte était la base d'un genre minéralo- gique composé de deux espèces : la Baryte carbonatée et la Baryte sulfatée. Ces deux espèces seront décrites, l'une au genre Car- bonate, l'autre au genre Sulfate (voy. ces mots). La Baryte fait aussi l'une des parties constituantes d'un silicate alumineux(l'Har- motome) et d'un minerai de manganèse (le Psilomélane). (Del.) BARYTILE. min. — Synonyme de Ba- ryte sulfatée. Voyez ce mot. BARYTEVE (Sa:ôç, pesant), min.— Nom spécifique de Sulfate de baryte dans la mé- thode de M. Beudant. Voyez sulfate. (Del.) *BARYTIXIQUE. Barytinicus. min. — Épithètc donnée par M. d'Omalius à un genre de minéraux pierreux sulfatés com- prenant le Sulfate de baryte. (C. d'O.) BARYTOCALCITE (mot hybride; ëapûr. pesant; calx, cis, chaux), min. — Double Carbonate de chaux et de baryte. Voyez carbonate. (Del.) *BARYTOPUS (p«p6ç, lourd; iwôç, pied ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Chrysomélincs , tribu des Clavipalpes, établi par M. Chevrolat aux dépens du g. Erotylvs, Fabr. M. De- jean (Caial., 3cédit.)y rapporte 14 espèces, parmi lesquelles nous citerons seulement \T.rotyhis altemans Fabr. , comme lui servant de type. Les caract. de ce g. n'ont pas encore été publiés. Ce g est le même que celui de Scaphidomorphus, créé po* téricurcment par M. Hope (Revue cariè- rienme, lSïl ). (D. et C.) BARYXYLOIV, Loureir. (papûç, pesant; Sôaov, bois), bot. ni. — Synonyme du genre Calhartocarpus. (Sp-) BASALTE (mot éthiopien), géol. — Roche noire ou d'un gris bleuâtre plus dure que le verre, très tenace et, par conséquent, difficile à casser, d'apparence homogène, mais essentiellement composée de Pyroxène etdeFelspath (Orthose, Albite, Labra- dorite), et contenant une très grande pro- portion de Fer oxydé ou titane. Cette roche , qui se présente souvent en masses ou pitons non stratifiés, s'étend fréquemment en nappes , de forme et d'é- paisseur variables, soit sur le flanc de mon- tagnes coniques, soit sur le sommet de pla- teaux élevés, soit dans les plaines basses et les vallées profondes. Ces nappes recouvrent quelquefois d'autres nappes de même ma- tière , ou bien des dépôts de nature diffé- rente avec lesquels elles alternent même plusieurs fois, disposition qui alors rappelle une véritable Stratification (voyez ce mot). Le Basalte se rencontre également en filons , ou dikes , qui coupent et traver- sent les dépôts stratifiés. Dans ces divers gisements, on le voit, par place, se diviser en plaques, en sphéroïdes à couches con- centriques et en prismes de 3 à 7 et 8 pans. Ainsi caractérisé , le Basalte est aujour- d'hui, pour tous les géologues, un pro- duit de formation ignée , sorti du sein de la terre à l'état fluide , par des chemi- nées étroites, plus ou moins cylindriques , ou par de longues fissures. La matière qui s'est arrêtée et refroidie dans l'intérieur du sol et dans les foyers d'émission a formé les dikes et les pitons massifs, ou culots, tan- dis que celle qui, après avoir traversé le sol, s'est épanchée à la surface , l'a recouvert de larges manteaux ou de nappes. Avant que cette opinion fût généralement admise, les observateurs ont été longtemps partagés; les uns, et particulièrement les Allemands , cédant à l'influence du célè- bre Werner, regardaient le Basalte comme le résultat de précipités formés dans le sein des eaux, tandis que les autres, guidés par l'étude des volcans éteints de l'Auvergne et de l'Italie, et par celle des volcans en acti- 484 BAS BAS vite de ce dernier pays, soutenaient que les Basaltes étaient volcaniques. Quelque acerbe que la discussion soit de- venue parfois entre les neptuniens et les volcaniens , elle a , en définitive , été très utile auxprogrés de la science, par les nom- breuses observations qu'elle a provoquées, et. qui ont eu pour résultat, non seulement d'éclairer sur la véritable origine du Ba- salte , mais , par une suite d'analogie , sur celle de toutes les roches de cristallisation dans lesquelles le Feldspath, l'Amphibole, le Mica, lePyroxène, entrent comme éléments constituants, roches que, contrairement aux idées des géologues wernériens, qui voyaient en elles les précipités formés dans un li- quide primitif, on considère maintenant comme les produits ignés de tous les âges. En Irlande, en Ecosse, en Bohême, en Allemagne, en Italie, en France , en Amé- rique, à Ténériffe, à l'Ile-Bourbon, et dans un grand nombre de localités , le Basalte se présente avec des caractères minéralogi- ques et de gisement qui sont identiques. Les analyses chimiques faites sur des échan- tillons de divers lieux donnent en moyenne, sur 100 parties, 44 à 50 de Silice, 15 à 16 d'A- lumine, 20 à 24 de Fer oxydé, 8 à 9 de Chaux, 2 de Magnésie, 2 à 3 de Soude et 2 d'Eau. Quoique généralement noir, le Basalte passe accidentellement au gris, au verdâtre et au rouge, soit par le mélange avec diver- ses substances minérales , soit par la dé- composition. Sa cassure est semi-cristalline et même terreuse ; il agit sur le barreau aimanté; et, en fondant, il donne un émail noir ; sa pesanteur spécifique , lorsqu'il est compacte, est 3. Bien que la pâte du Ba- salte soit homogène , l'œil , armé d'une loupe, distingue , dans sa composition, les cristaux de Pyroxène et de Feldspath , dont il est essentiellement formé; il y découvre également, mais accidentellement, des cristaux d'Amphibole, de Péridot, d'Olivine et de Fer titane. Quelquefois des cristaux de ces diverses substances sont visibles à l'œil nu, et engagés dans la pâte basaltique; ils donnent à la roche un aspect hétérogène et porphyroïde, qui l'a fait distinguer du Ba- salte par plusieurs géologues qui en ont fait le Basunitc {voyez ce mot). Le Basalte n'est pas toujours compacte. On voit très fréquemment les parties rap- prochées de la surface des masses, ou nap- pes , comme criblées de vacuoles qui sont restées vides , ou qui ont été remplies après coup par des substances étrangères , telles que l'Arragonite , la Calcédoine , la Chaux carbonatée, desZéolithes, du Fer carbonate, du Soufre et même de l'Eau. La division des masses basaltiques en prismes est évidemment l'effet du retrait par suite du refroidissement ; mais le con- cours de plusieurs circonstances est néces- saire pour que ce retrait donne lieu à des formes aussi constantes et aussi régulières; car, non seulement toutes les parties d'une même masse ne sont pas ainsi divisées, mais des matières d'une toute autre compo- position , et même évidemment d'une autre origine , affectent des formes analogues ; telles sont le Grunstein , le Porphyre , et d'une autre part, certaines marnes et le Gypse à ossements (Montmartre). — On dira au mot retrait ce qu'on peut présu- mer relativement à la cause de la division prismatique en général et à celle de sa plus ou moins grande régularité. Quant aux prismes basaltiques, observés avec admira- tion par tous les voyageurs, ils diffèrent beaucoup entre eux par leur grosseur et leur longueur ; on en a décrit de 20 mètres de haut. Leur direction, par rapport à l'ho- rizon, n'est pas toujours la même ; dans les nappes horizontales l'axe des prismes est généralement perpendiculaire au plan des nappes ; dans les grandes masses isolées , ou pitons , les prismes sont très fréquem- ment verticaux, mais ils sont aussi placés dans tous les sens et semblent même con- verger vers un ou plusieurs points (rochers de Murât, Auvergne). Les prismes, d'une grande longueur, sont souvent formés de tronçons placés bout à bout, et qui même s'emboîtent les uns dans les autres , la face inférieure de chaque tronçon offrant une convexité qui s'articule dans une concavité correspondante de l'ex- trémité supérieure du tronçon contigu. On a remarqué que dans un faisceau de pris- mes ainsi articulés , les articulations sont sur une même ligne, c'est-à-dire au même niveau ; aussi, lorsque par une dénudatiôn on peut voir en plan une surface basaltique ainsi divisée, elle ressemble à une grande mosaïque qu'on a , dans diverses localités, BAS BAS .35 désignée sous les noms de pave, de (haussée des Géants. La côte septentrionale l'Irlande est particulièrement citée pour la beauté et la dimension des prismes ba- saltiques qu'on y rencontre, et par la fa- meuse Chaussée des Géants qu'on voit au- près du cap de Fairhead. La grotte de Fin- gai , dans nie de Staffa , à l'ouest de l'É- , n'est pas moins célèbre par ses di- mensions majestueuses. Les parois de cette grotte) dans laquelle la mer s'engouffre, jusqu'à près de 50 mètres de profondeur, avec un bruit effroyable, sont formées de prismes verticaux réguliers, dont la hauteur est de 20 mètres, et qui soutiennent un plancher divisé lui-même en prismes couchés en diverses directions. Quoique le Basalte paraisse, dans certains cas, résister à toutes les actions atmosphé- riques , cependant, dans d'autres , il subit des altérations très profondes, qui le trans- forment en une matière argileuse, tendre, dans laquelle s'établit une riche végétation. Quelquefois aussi , il se désagrège en peti- tes sphères, dont les dimensions varient de- puis la grosseur d'un pois jusqu'à celle d'une boule de plusieurs centimètres. La sortie des Basaltes du sein de la terre est récente, comparée à celle des Granités , des Porphyres et des Trachytes. Cependant il n'y a pas de ligne nettement tranchée en- tre rémission des dernières roches graniti- ques et porphyriques et celle des plus an- ciens Basaltes. Il y a liaison, alternance même entre les Basaltes et les plus anciens produits de la cause ignée, comme il y a rapports intimes entre eux et les laves qui s'écoulent encore actuellement par la bou- che des volcans modernes. Le mot Basalte n'est pas moderne ; Pline l'emploie pour désigner une pierre noire très dure que les anciens Égyptiens tiraient de l'Ethiopie et dont ils faisaient des vases, des statues et des tombeaux, etc., qui sont parvenus jusqu'à nous sans altération. Cette pierre n'est pas, pour les géologues modernes, un véritable Basalte, mais plutôt une Syénite à grains fins, composée de Feldspath et d'Amphibole, et non pas de Pyroxène. C'est Agricola qui paraît avoir transporté ce nom ancien de Basalte aux prismes de Stolpen , et ce nom a depuis été appliqué aux roches noires pyroxéniques qui viennent d'être décrites. Voy. les mots FORMATIONS IGNEES , VOLCANS. (C. P.) BASALTINE. min. — Nom donné par Kirwan à l'Amphibole et au Pyroxène qu'il avait confondus. *BASALYS (|3âhloj>s, on trouve sous la peau, de chaque côté de l'anus, deux os étroits, qui paraissent bien appartenir à un reste de squelette des mem- bres postérieurs , et qui restent non seule- ment isolés, mais fort éloignés de la colonne vertébrale , celle-ci n'offrant d'ailleurs au- cun indice de sacrum ou d'os coxal. Enfin M. Mayer a regardé l'ergot des Boas, des Pythons, etc., comme un véritable ongle, et a montré qu'il existait sous la peau une sé- rie de petits osselets, qu'il regarde comme ainsi rangés, en procédant de dehors en de- dans : une phalange unguénale, un os du métatarse et un tibia portant deux apophy- ses, dont chacune représente un os tarsien. On voit d'après ce qui précède qu'il est en- core difficile de savoir au juste quel est ce- lui qui disparaît le premier du Bassin ou du membre auquel il sert de point d'appui ; mais, en tout cas, nous trouvons ici la preuve de ce que nous disions en commençant, que sous le rapport de leur développement , ces deux parties semblent essentiellement su- bordonnées l'une à l'autre. L'étude du squelette des Poissons confir- me pleinement ce principe. En effet, on ne trouve aucune trace de Bassin chez les Apodes. Quand il existe, il présente le carac- tère remarquable de ne plus être en rapport direct avec la colonne vertébrale, ou du moins avec cette partie de l'épine qui cor- respond à la partie postérieure du corps. Il consiste d'ordinaire en deux os, dont l'un, placé à la face interne du coracoïdien , sert d'attache au second, qui se porte en ar- rière le long des côtés du corps , au milieu du grand muscle latéral. Ces rudiments de Bassin manquent d'ailleurs dans un très grand nombre de Poissons osseux, alors même qu'il existe encore des nageoires ven- trales qui représentent les membres posté- rieurs ; mais, dans les Squales et dans les Raies en particulier, nous voyons notre ceinture osseuse reparaître presque en en- tier et rappeler ce que nous avons trouvé chez les Reptiles. Ainsi, sous ce rapport comme sous tant d'autres, ces Poissons 4M BAS BAS cartilagineux, encore trop peu étudiés , se montrent bien supérieurs à ceux que les ichthyologistes ont placés en tête de la classe à laquelle ils appartiennent. (A. DE QUATREFAGES.) BASSIN, géol. — Dépression à la sur- face du sol Yers le centre de laquelle coulent et convergent les eaux qui tombent dans un certain rayon. — La forme et l'étendue des Bassins sont très variables ; un même Bassin peut se sous-diviser en Bassins secondaires, qui eux-mêmes comprennent de plus petits Bassins ; c'est dans ce sens qu'on dit : le Bassin général des mers ou l'Océan ; le Bassin de l'Atlantique ; le Bassin de la Mé- diterranée, de la Mer Noire ; le Bassin des fleuves, celui des lacs , etc. Par cette ex- pression, on ne doit pas seulement entendre la partie du sol sur laquelle se réunissent les eaux, et qui en est couverte, mais toutes les pentes exondées qui convergent vers le fonds commun. De cette manière, toute la surface delà terre est divisée en Bassins sé- parés par des lignes étroites, qui sont celles du partage des eaux. Ces lignes ne se voient pas seulement dans les montagnes, comme les Alpes , les Pyrénées , mais aussi dans les plaines basses, comme celles du centre de la Russie, où la pente qui con- duit les eaux vers les mers du Nord se réu- nit d'une manière à peine sensible à celle qui descend vers la Mer Noire. Il s'en faut de beaucoup que le fond des Bassins soit au même niveau. On trouve dans les Andes , dans les Alpes et les Py- rénées , des dépressions du sol à plusieurs mille mètres d'élévation , et souvent en étage au dessous les uns des autres; les grands lacs de l'Amérique du Nord fournis- sent un bel exemple de Bassins disposés ainsi en gradins. Beaucoup de parties du sol, qui sont au- jourd'hui à sec, ont été des Bassins circon- scrits et remplis d'eau; le lit de presque tous les grands fleuves (le Rhin, le Danube) se partagent en Bassins partiels, qui ne communiquent entre eux que par des pas- sages étroits à travers lesquels le fleuve ac- tuel s'écoule ; on voit, même à la surface du sol, de vastes étendues de pays aujourd'hui habités, et qui sont à un niveau inférieur à celui des mers (bords de la Caspienne, As- trakan). La disposition, la forme , le nombre des Bassins qui partagent la surface du sol n'ont rien de fixe, et les mouvements, les dislo- cations que celui-ci a éprouvés, et qui peu- vent chaque jour avoir lieu, ont changé plu- sieurs fois les rapports des parties basses et des parties élevées, et modifié les plans de pente. Voyez sol , dislocations. Il faut distinguer les Bassins hydrogra- phiques , dont les géographes s'occupent spécialement, des Bassins géologiques. Ces derniers sont ceux dont les parties centrales les plus basses sont formées par les ter- rains les plus nouveaux et dont les bords sont composés par les terrains plus an- ciens , qui sortent successivement les uns de dessous les autres , en se relevant. Tels sont, par exemple, les Bassins de la Seine , de la Tamise , de la Dordogne , du Pô. Les lits de ces fleuves appartiennent en même temps à un Bassin hydrographique et géologique. Au contraire, certains fleuves, comme la Loire, la Meuse , la Moselle, le Rhin, ne coulent pas dans des Bassins géo- logiques. Les eaux dont la réunion compose ces derniers fleuves ne descendent pas tou- jours des terrains anciens vers les plus nou- veaux 5 elles marchent souvent dans un sens inverse ( la Loire , de Blois à Angers ; la Meuse, de Verdun à Namur 5 la Moselle, de Metz à Coblentz) ; de sorte que la direction des cours d'eau n'est pas toujours pour le géologue un indice de la disposition des terrains ; elle n'en est même pas un de la pente du sol qui, dans certains cas, est op- posée à celle de l'écoulement des rivières (Moselle). Cela tient à ce que certains Bas- sins , qu'on peut appeler naturels, ont été successivement remplis par des sédiments qui n'ont fait que couvrir une partie des dé- pressions anciennes; tandis que d'autres sont- le résultat de dislocations violentes, qui ont produit de larges crevasses et des effondrements vers lesquels les eaux se sont portées. Il est très important d'établir cette dis- tinction et de la reconnaître par l'étude géo- logique du sol, avant de faire des recherches de charbon de terre et d'eau jaillissante, par exemple. On reviendra Air ce sujet aux mOtS HOUILLE et PUITS ARTÉSIEN. (C P.) BASSINET, bot. ph. — Voyez baci- BAT BAT 495 BASSON, ois. — Nom vulgaire de la Foulque morelle ou macroule, Fulica atru La th. BASSORIA, Aubl. bot. vu. — Syno- nyme du g. Solarium. (Sp.) BASSUS. ras. — Genre de la famille des Ichneumouiens , de Tordre des Hyménop- tères, établi par Fabricius et adopté par Gravenhorst et tous les entomologistes. Les Bassus sont essentiellement caractérisés par un abdomen sessile et comprimé, avec le premier segment linéaire et aplati. Plusieurs divisions ont été établies dans ce genre; mais la première, c'est-à-dire celle qui renferme les véritables Bas- sus, se distingue des autres par plusieurs caractères. Les ailes de ceux-ci ont la se- conde cellule cubitale triangulaire , quel- quefois un peu oblitérée ; leurs antennes et leurs pattes sont grêles. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses. Presque toutes celles connues sont européennes ; le type est le Bassus lœlaiorius (Ichncu- mon lœtatorius Fab. ) , commun dans presque toute l'Europe. (Bl.) BASTARDIA,Kunth. bot. ph.— Genre ou sous-g. de la famille des Malvacées ; il paraît ne différer des Sida qu'en ce que les coques de son fruit sont vésiculeuses. (Sp.) BASTERA. bot. ph. — Synonyme de Rohria. Voy. ce mot. BAT. ahhkl. — Voyez clitellum. BATA. bot. ph. — Un des noms vul- gaires du Bananier. BAT ARA, Azar. TAamnophilus,Yieil\. (ôâpo;, buisson ; çtXoç, qui aime) ois. — Genre de l'ordre des Passereaux de Cuvier, de sa famille des Pies-grièches et de celle des Collurions de Vieillot. Ce dernier au- teur forma ce genre sur un groupe d'Oiseaux de l'Amérique méridionale, déjà décrits par Azara sous le nom de Bataras , il y joignit le nom grec latinisé de Thamnophilus. Celui de Batara ne leur avait été donné par l'auteur espagnol que parce que c'était celui même par lequel les habitants de Pa- raguay désignaient ces Oiseaux , et en par- ticulier une de leurs espèces. Leurs carac- tères génériques sont : Bec fort, droit, tendu, arrondi en dessus, brusquement courbe et denté à son extrémité; mandi- bule inférieure , concave en dessous à sa base, puis bombée jusqu'à sa pointe qui est échancrée. Pieds forts ; tarses et doigts assez allongés : l'externe réuni jusqu'à la première articulation, l'interne divisé; tous terminés par des ongles forts, larges et très arqués, comme chez les Oiseaux essen- tiellement percheurs. Ailes très courtes, arrondies , à rémiges fortement étagées jusqu'à la quatrième ou la cinquième; queue étagée, le plus souvent longue et lar- ge ; plumes coccygiennes longues ; le plus souvent du blanc à la base des plumes in- terscapulaires chez les mâles. Les deux sexes diffèrent tout à fait de teintes; les mâles, généralement, avec le dessus de la tête noir et plus ou moins variés de cette couleur et de blanc ou gris, les femelles presque toujours brunes ou rousses variées de rous- sâtre clair. Yieillot, en décrivant les espèces de ce genre des plus naturels , quand on le res- treint à celles d'Amérique , y réunit à tort quelques Pies-grièches buissonnières d'Afri- que et de Madagascar, et un assez grand nombre de Fourmiliers d'Amérique. Il était bien excusable, sans doute, car ces Pies- grièches en sont réellement les représen- tants en Afrique, et quant aux Fourmiliers, les Bataras ont avec eux une telle analogie dans leurs mœurs isolées et buisonnières, même dans l'ensemble de leurs formes, par leurs espèces à bec grêle, qu'il est presque impossible d'établir une distinction entre celles-ci et celles à longue queue du genre Fourmilier. Aussi, quoique Vieillot, Cuvier et la plupart des ornithologistes modernes aient placé les Bataras américains dans le groupe des Pies-grièches , tout en recon- naissant leurs grands rapports avec les Fourmiliers du Nouveau-Monde, ces rap- ports nous ont paru si intimes, puisque certaines espèces des deux genres finis- sent par se rapprocher au point d'avoir été confondues par la plupart des auteurs, qu'il nous a paru plus naturel de les grouper avec ces Fourmiliers qu'avec les Pies-griè- ches. Nous avons encore été fortifié dans cette opinion par ce que nous en a dit M. Aie. d'Orbigny, dans notre travail de col- laboration avec lui sur les Oiseaux de son voyage en Amérique , où il a été à portée d'observer leurs mœurs. Ce sont, dit-il, des Buissonniers par excellence, qui ne se ren- contrent qu'à l'est de la grande chaîne des «96 BAT Andes , et dans tous les lieux couverts de fourrés épais , soit dans les haies autour des maisons , soit dans les champs aban- donnés , au sein même des forets ou dans ces petits bois peu élevés et chargés d'épines , nommés chaparrales par les Espagnols, et qui caractérisent certaines parties du centre de l'Amérique méridionale. Ils vont habi- tuellement isolés ou par couples ; et, les plus familiers , s'approchent des lieux habités en sautillant toujours sur les branches basses des buissons qu'ils parcourent en tous sens, pour y chercher des Insectes et leurs larves ou des Fourmis. Ils descendent très rare- ment à terre et seulement pour y saisir l'in- secte qu'ils vont manger ensuite sur les branches basses des arbustes ; ils paraissent sédentaires dans les contrées où ils naissent, quoique passant toujours d'un lieu à un au- tre. On est frappé, ajoute M. Aie. d'Orbi- gny, de qui nous empruntons ces détails de mœurs , au milieu des sites sauvages si communs en Amérique, et surtout au prin- temps, des chansons bruyantes des Eataras, de ces gammes sonores que les mâles font entendre, surtout au temps des amours. La femelle y répond par des accents moins prononcés , mais c'est en vain qu'on cher- che ceux qui les produisent, ces Oiseaux étant presque toujours cachés en des fourrés si épais , que les rayons du soleil y pénè- trent à peine. C'est aussi là qu'ils déposent, à quelques pieds au dessus de terre , leur nid , formé de bûchettes en dehors et quel- quefois de crin en dedans. Leurs œufs ont beaucoup de rapports avec ceux de nos Pies- grièches; de même ils sont souvent blan- châtres , tachetés de rouge violet. Nous pensons qu'on peut sectionner les Bataras, suivant la forme de leur queue et de leur bec, en trois groupes , dont le premier, infiniment plus nombreux, ren- fermera les espèces à queue longue et large, fortement étagée ; à bec fort , comprimé , très crochu, bombé en dessous, et chez lesquelles les mâles sont toujours d'une couleur différente des femelles. Telles sont le Grand Batara Azar. ( Thamnophilus majorVieil.), le Batara rayé (enl. 297-1), le Vanga OU Batara gris , et le Vanga OU Ba- tara roux (T'A» m. cincrciis et ru fus Vieil., Dict. 35, p. 200), l'espèce géante de ce groupe , le même que le Vanga strié huité BAT (Voy. de Freyc, pi. 18 et 19, ou Thamno- philus vigorsii Such, etc.). Dans le second groupe, nous plaçons de petites espèces à pieds conformés, comme les précédents ; à bec semblable , mais dont la queue est très courte, presque carrée ou légèrement arrondie , et chez lesquelles les mâles et les femelles diffèrent peu en cou- leur. Telles sont le Fourmilier tachet (Myol. striclolhorax) et le Fourmilier gorgeret (Myot. menlalis Tem., pi. col. 179, fig. 1, 2, 3), le Fourmilier moucheté (Myrmoihera y uitata Vieil., Gai. pi. 155). Notre troisième groupe renfermera tous ces petits Balaras à bec plus ou moins grêle, très peu crochu ; à queue longue , moyenne ou courte , plutôt grêle que large , mais toujours très étagée et très souvent terminée par des taches blanches ; à pattes faibles , mais toujours conformées comme chez les précédents. Ces espèces, dont Temminck et Lichtcnstein ont fait des Fourmiliers a longue queue, et Swainson son genre For- rnicivora, nous paraissent, d'après Ja forme de leurs pattes percheuses et leur système de coloration, appartenir bien plu- tôt aux Bataras qu'aux vrais Fourmiliers; et tels sont, parmi les espèces à queue longue, le Batara a coiffe {Tham. pilcalus d'Orb. etLafr. Synops. pi. 12, Myothera pilcaia Lichiens., n° 479, le Tham. affinis d'Orb et Lafr., ibid, pi. 12, n° 17, les Myoihcra squamata , superciliarislÀoht., ibid., n° 478 et 80) , les Fourmiliers châtains et a ailes rousses (Tem., pi. col. 132), et parmi les espèces à queue courte , nous indique- rons le Fourmilier a flancs blancs (Myo- thera axillaris Vieil. , fuliginosa 111. , Licht., n° 483) et le petit Gobe-mouche ta- cheté de Cayenne (Buff., enl. pi. 831, f. 2). Ces espèces forment évidemment la tran- sition des Bataras aux Fourmiliers, par les Brymophila de Swainson , chez lesquels les tarses et les doigts deviennent plus longs et plus grêles , les ongles plus minces, plus longs et moins courbés, caractères qui an- noncent évidemment des Oiseaux beaucoup plus marcheurs. Nous tenons de M. Natterer de Vienne , qui a passé plusieurs années au Brésil, une particularité de mœurs des Bataras assez curieuse. Lorsque les Fourmis d'Amérique, et surtout la Fourmi de visite , se mettent BAT en campagne, à rapproche de ces armées formidables et dévastatrices , tous les In- sectes, à quelque ordre qu'ils appartiennent, saisis d'épouvante, prennent la fuite, soit eu gagnant le sommet des plantes et des Graminées, soit en s'envolant sur les buis- sons environnants. On voit alors une se- conde armée composée de diverses espèces de Bataras, accompagner la première en éclaireurs , voltigeant de buissons en buis- sons, en avant et sur ses flancs, et saisissant cette foule de malheureux Insectes , qui, pour se soustraire à un danger, se sont pré- cipites au devant d'un autre plus fatal encore. Notre genre Batara ( Thamnophilus) se compose donc des Bataras proprement dits, OU Bataras a grande queue , et des Bataras a courte queue , et du SOUS-genre Formirivora de Swainson , ou Bataras a BEC GRÈI.E. V0y. DRYMOPHILE , MYrOTHERI- OÉES et MYIOTHÉRINÉES. (LAFR.) BATARD, annél. — Nom donne par les pécheurs aux petits Vers rouges dont ils se servent comme d'appât, et qu'ils trouvent entre les rochers. (C. d'O.) BATAUCAULOA, DC. (pârcç, ronce; jccwXoç, tige), bot. rn. — Section du g. Mi- mosa. (Sr.) BATEAU. Moi.t.. — On donne vulgai- rement ce nom à une grande et belle espèce de Patelle, Patella compressa de La- marck. On donne également le nom de Ba- teau ponte aux grandes espèces de Cré- pidules. (Desh.) BATELEUR. Teratopnts, Less. (ts- :?.t:-v.::, qui fait des prestiges), ois. — Genre de Tordre des Oiseaux de proie et de la famille des Aigles de Cuvier. Levail- lant donna ce nom de Bateleur à l'espèce africaine , type du genre, parce qu'elle fai- sait, dans les airs, en volant, certaines évo- lutions ou cabrioles qui la lui firent com- parer à un faiseur de tours ou Bateleur. Ce genre, qui fait partie de notre famille des Falconidécs et de notre sous-famille des Aquilinées, a pour caractères généri- ques: Bec droit à sa base, plus allongé que chez la plupart des Aquilinées, ne commençant à se courber que vers la moi- tié de sa longueur et d'une manière peu prononcée ; mandibule supérieure très éle- vée dans son milieu , du front à son bord BAT 697 inférieur; ce bord à peu près rectiligne, à ouverture très fendue et très large, lace nue; tout l'espace du lorum n'ayant que quelques petits poils à peine visibles; nari- nes o\alaires, verticales. Tarses robustes, très courts, largement réticulés, ainsi que les doigts, jusqu'au! deux tiers de leur longueur; le dernier tiers recouvert d'une rangée de trois ou quatre larges écailles. Queue rectiligne , extrêmement courte , tronquée, dépassée de beaucoup par les ailes pliées; celles-ci de longueurmédiocre, aiguës comme chez les Faucons, à rémiges primaires, décroissant brusquement com- me chez les Hirondelles ; la quatrième étant de 4 centimètres plus courte que la seconde, qui est la plus longue; la cinquième plus courte que la quatrième de 8 centimètres, et la sixième de 5 centimètres plus courte que la cinquième ; rémiges secondaires très développées en largeur et recouvrant en partie les primaires; plumes des côtés de la tète très grandes, pouvant se redresser ets'é- taler latéralement comme chez les Cacatois. Nous croyons être le premier qui ayons remarqué ce double caractère d'ailes con- struites sur le type aigu et à décroissance si brusque des primaires, caractères vraiment anomaux dans la sous-famille des Aquili- nées, et qui paraissent avoir échappé à M. Lesson en établissant le genre, puisqu'il ne les indique pas dans son Traité. L'extrême brièveté de la queue de ce ra- pace est certainement une bizarrerie , une anomalie même, des plus singulières, dans Tordre des Oiseaux de proie; car ce mem- bre faisant l'office de gouvernail chez l'oi- seau dont les ailes font celui de rames lors- qu'il vole, il semblait devoir conserver ses justes proportions et toute son énergie chez l'oiseau de proie , qui , pour se procurer sa nourriture , a besoin d'un vol plus rapide , ou au moins plus facile que les autres. La seule espèce du genre que Levaillant nous a fait connaître le premier est le Ba- teleur (Levail., Afrig., pi. 7 et 8 et p. 20, Falco ccaudatiis Sh.), le Bateleur a courte queue ( Teralopius ecaudatus Less. ,-7V. , p. 47, Hclotarsus typus Sm.). Il est au moins de la taille de l'Ai- gle Jean-Leblanc, mais beaucoup plus court, car l'individu mâle adulte que nous possé- dons a de largeur, vu de face et d'un pli de 32 498 BAT BAT l'aile à l'autre, près de 22 centimètres, et n'a de longueur, du bec à l'extrémité de la queue, que 51 centimètres, et à l'extrémité des ailes 62 centimètres. On voit que ces ailes ployées dépassent la queue de 11 cen- timètres. Celle-ci porte à peine 12 centimè- tres. Ses couvertures supérieures la recou- vrent jusqu'à 3 centimètres de son extré- mité, et les inférieures jusqu'à cette extré- mité même. La tète, le cou, tout le des- sous et les jambes, les ailes et les scapu- laires , en forme de deux bandes longitudi- nales , sont d'un beau noir avec quelques reflets vert foncé ; tout le dos et la queue d'un beau brun roux très vif. Toutes les couvertures petites et moyennes de l'aile d'un gris cendré, formant une large bande alaire , se détachant sur le noir des rémiges et des scapulaires 5 la cire , la large peau nue des lorum et les tarses d'un jaune ou rouge orangé. C'est, comme on voit, un des Oiseaux de proie dont le plumage est le plus mar- quant , en même temps qu'il offre les for- mes les plus bizarres ; car, à cette queue presque atrophiée, il joint les plumes la- térales de la tète , susceptibles de s'ébour- riffer, et qui lui donnent un peu la phy- sionomie d'un rapace nocturne. Ses allures et ses mœurs présentant aussi quelques singularités, nous extrayons de Levai liant les faits suivants. Quand il vit, pour la première fois, voler le Bateleur, il crut que quelque accident l'a- vait privé de sa queue, d'autant plus qu'il re- marqua dans son vol un mouvement très extraordinaire ; mais il reconnut bientôt que la queue écourtée de cet oiseau était un ca- ractère de l'espèce, et sa manière de voler un jeu dont il s'amusait, en provoquant sa femelle qui lui répondait de la même ma- nière. Il plane, dit l'auteur, en tournoyant, et laisse échapper de temps en temps deux sons très rauques , l'un d'une octave plus haut que l'autre. Souvent il rabat tout à coup son vol jusqu'à une certaine distance de la terre, en battant l'air de ses ailes, de manière à faire croire qu'il s'en est cassé une et qu'il va tomber. Sa femelle ne man- que jamais alors de répéter le même jeu. Ces coups d'aile s'entendent à une très grande distance, et leur bruit peut être comparé à celui d'une voile dont un des coins s'est détaché et que le vent agite avec violence. Ces Oiseaux sont très communs près des bois de Lf/yoa, au cap de Bonne-Espérance, dans tout le pays d'Auteniquoy, et le long de la côte Natal jusqu'en Cafrerie. Us se tiennent par couples isolés dans les monta- gnes. La femelle est d'un quart plus forte que le mâle, et, par conséquent, que l'in- dividu de notre description, et ses couleurs ont en général un ton plus faible. Elle con- struit son nid sur les arbres, et ses œufs, au nombre de trois ou quatre, sont entière- ment blancs. Le Bateleur, dit encore Levaillant, se repaît comme les "Vautours, de toute sorte de charogne ; cependant il attaque souvent les jeunes Gazelles , les Agneaux ou les Moutons malades près des habitations , et les jeunes Autruches encore petites, lors- qu'elles se trouvent séparées de leurs père et mère. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur cet oiseau pour reconnaître qu'il n'a point les caractères des Aigles ; ses serres sont moins fortement arquées, et son bec auss^ par conséquent, moins vigoureux. C'est en- core une de ces espèces ambiguës qui tien- nent autant du Vautour que de l'Aigle. L'opinion de cet excellent observateur est d'autant plus fondée , qu'il ajoute plus loin qu'il a remarqué que ces Oiseaux em- portaient, dans leurs jabots, la nourriture qu'ils dégorgeaient ensuite à leurs petits , habitude particulière aux Yautours. C'est donc avec grande raison que M. Les- son a formé un genre particulier de cet oi- seau , qui ne pouvait rester dans les Cir- caètes où le plaçait Cuvier. C'est une de ces espèces à caractères mixtes et même bi- zarres dans les formes comme dans les mœurs, qu'on ne peut placer dans aucun groupe connu , et qui doivent être type d'un nouveau genre. Le docteur Smith, dans son expédition de l'Afrique australe, et pendant son séjour au cap de Bonne-Espérance , a formé de cet oiseau son genre Helotarsus, et l'a appelé Helotarsus lypus; mais nous croyons la formation de celui de Terato- pius antérieure. Celui de Bateleur, comme nom générique français, est certainement le premier. (Lafr.) *BATEMAIVNIE. Batemanm'a. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, BAT BÂT 499 tribu des Yandées, établi par M. John î.indley (Bot. rcy., t. 171 * ) pour une plante originaire de l'Amérique tropicale, et dont les caractères sont les suivants : Les sépales sont étalés ; les inférieurs , opposés au la- belle , sont égaux et onguiculés à leur base ; les deux intérieurs, plus larges, sont obli- ques et attachés sur les parties latérales du prolongement inférieur du gynostènie ; le ïabelle, articulé avec la base du gynostème prolongé , est concave et trilobé. L'an- thère , petiie et biloeulaire, contient deux masses polliniques, bilobées dans leur par- tie postérieure et appliquées sur un réti- nacle triangulaire. Les pseudobulbcs sont ovoïdes et comme à quatre angles ; les feuilles obovales, oblon- gues, plissées ; les fleurs, longuement pédi- cellées et d'une teinte brune pourprée, sont accompagnées chacune d'une bractée con- cave, renflée et comme quadrilatère. Elles forment une grappe radicale. (A. R.) BATUELIOÏ(^aTr;, percé; ûv.ri, ma- melle), bot. c;i. — (Lichens). Achariusavait d'abord créé ce genre (Meih. Licht., p. 111) pour un lichen africain , qu'il a depuis re- porté dans son g. Trypcthelium. Voyez ce mot. (C. M.) * BATIIIS. ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, éta- bli par M. Dejean ( Calai., 3e édit. ) sans publication de caractères. Il y rapporte deux espèces , l'une du Brésil méridional , nom- mée par lui B. cognala, et l'autre de Bué- nos-Ayres, nommée par M. Baquet B. bonariensis. Ce genre faisait autrefois partie des Colaspis. (D. et C.) *BATHSEBA (nom mythologique), ras, — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean (Calai, 3e édit.), qui n'en a pas publié les caractères. Ce g. ne renferme qu'une seule espèce, nommée par lui B. transversatts, et qui est du cap de Bonne-Espérance. Ce g. appartenait autrefois à celui de Colaspis. (D. etc.) BATHYEBGITS, Illig. mam. — Voyez OB.YCTKRES. • BATÏIYRHYXCHIJS, Macn. (Paô&ç, vaste; pu-ftoç, bec), ois. — Genre synonyme de celui de Paradoxornis de Gould. Voyez PARADOXORNIS. (LaFR.) *BATIA (nom d'une NaïadeV ncs. — M. YVcst>vood ( Syrwjis. of gênera British ins. , pag. 113) désigne ainsi, d'après Stc- phens, un g. de Lépidoptères nocturnes, de la famille des Tinéides, etauquel il donne pour type la Tirica f!a ri fro niella de Fa- brieius. Voyez teigne. (D.) *BATILLUS (hatillus, pelle), irau.— M. Schumacher, dans son Essai d'une Classification des Testaces, donne ce nom latin à un genre qu'il nomme Pc lier on en français, et qui est inutilement créé pour quelques espèces du genre Turbo de Linné. (Di.su.) BATIS, L. (êâ-oç, ronce), bot. m. — Genre non classé dont les caractères sont : Fleurs dioïques. Fleurs mâles : Chatons compactes, à écailles 1-florcs, arrondies, 1- flores , convexes à la base , concaves aux bords, quadrisériées. Périanthc spalhacé, monophylle , comprimé. Étamines 4 ; filets subulcs; anthères oblongues, dithèques , incombantes. — Fleurs femelles : Chatons charnus, à écailles uniflores, acuminées, presque planes, distancées, quadrisériées. Ovaire subovoïde , pointu , adné au chaton. Stigmate grand, sessile , bilobé. Baies suc- culentes, 1-loculaircs, agrégées en syncarpe, oblongues. Graines au nombre de 4 dans chaque baie, triangulaires. — Arbrisseau diffus. Rameaux opposés ; les jeunes sont tétragones. Feuilles opposées, charnues. Chatons axillaircs, solitaires. Ce genre n'est fondé que sur une seule espèce , le B. ma- ritima S\v., qui croît sur les plages de l'A- mérique équatoriale. (Sp.) *BATOCERA (Pâroç, buisson ; xs'paç, corne), iks. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans la 3e édition de son Cata- logue. On connaît plus d'une dizaine d'es- pèces qui rentrent dans ce genre, parmi les- quelles trois seulement ont été décrites : Ceramhyx armatus Ol. ou humeridens Lalr. , Lamia S-rnaculata et L. rulnis Fabr., toutes originaires des Indes orien- tales ; cependant la dernière se rencontre aussi aux îles Bourbon, de France et de Ma- dagascar. M. W. W. Saunders a fait insérer une notice sur les habitudes de celte espèce (Trans. ofthe Ent. soc, vol. I, p. 60), et il dit à ce sujet : Ces Insectes se trouvent pendant les mois de mai et juin, dans le voisinage de Calcutta, sur le Pipai (Ficus 500 BAT BAT relitjtosa), dont ils mangent les Dourgeons. Ils sont si fortement attaehés aux branches de cet arbre, qu'on ne peut les en détacher que par une forte secousse. Leur vol a lieu en ligne droite, et leur grande taille les fait ressembler à de petits Oiseaux. Ce genre se distingue des autres Lamiaires, leurs congé- nères, par ses antennes de 12 articles, gar- nies en dessous d'un grand nombre de peti- tes épines scabreuses ou crochues. Le corse- let est fortement étranglé près des extrémi- tés, etarmé, sur le milieu latéral, d'une forte épine aiguë. Les élytres sont tronquées , chargées de tubercules à leur base ; l'é- paule est saillante et munie d'une épine ; le sommet de la suture en offre aussi une pe- tite. (D. etc.) BATOLITE. Batolites. mou.- Mont- fort, dans sa Conchyliologie systémati- que, a proposé ce genre pour une coquille fossile , qu'il regarde comme cloisonnée, à la manière des Orthocères. Ce genre, cor- respondant exactement à celui que Lamarck nomme Hippurite , a été reconnu comme un double emploi absolument inutile. Quel- ques auteurs Pont cependant, à l'imitation de Montfort, conservé parmi les Cépha- lopodes décapodes ; mais , depuis très longtemps, nous avons démontré que les Hippurites, et par conséquent les Batolites, sont des Coquilles bivalves, voisines des Sphérulites, et appartenant à la famille des Rudistes de Lamarck. Voyez hippurite et KUDISTE. (DESH.) BATON, bot. — Les jardiniers donnent ce nom aux plantes dont les fleurs sont dis- posées en épi le long d'un axe redressé et rigide. C'est d'après ce principe qu'on a nommé : Bâton de Jacob, Y Asphodelus luteus s Bâton de saint Jean, le Polygo- num orientale; Bâton d'Or, le Cheiran- thus cheiri ; Bâton royal, V Asphodelus alhus. (C. d'O.) BATOIVNET. mole. — Nom vulgaire d'une jolie espèce de Cône , Conus tendi- neus des auteurs. Voyez cône. (Desh.) ^ *BATOSCELIS (j&toç, buisson; gxe- Tàs, cuisse ou jambe), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Cara- biques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , mais dont il n'a pas publié les caractères. D'après une note qui nous a été communi- quée par M. Reiche , l'un de nos Coléopté- ristes les plus instruits, ce genre se distin- gue de ses voisins par un corps cylindrique; par un corselet presque carré , très légère- ment rétréci postérieurement; par des man- dibules saillantes , très arquées , et enfin par des pattes courtes, robustes, dont les antérieures sont fortement échancrées inté- rieurement et armées extérieurement de 6 dents spiniformes; et les intermédiaires et les postérieures hérissées d'épines au côté externe , ce que L'auteur a voulu exprimer par le nom de Batoscelis.—Ce genre a pour type le B. Reichei Dej. C'est un insecte du Bengale qui a tout à fait l'aspect d'un Cli- vina ; mais M. Reiche pense que M. De- jean a eu tort de lui donner pour congénères les Agonoderus ohlongus et discipennis de son Species, qui n'ont que deux dents au côté interne des pattes antérieures, au lieu de six qui caractérisent le genre dont il est ici question. (D.) *BATRACHIDEA((3àT?37/-<;, grenouil- le; t^s'a, forme), ins. — M.Serville(/w*. or~ thop., Suites à Buffon) applique cette dé- nomination à une division du genre 7e- trix , de la famille des Acridiens , compre- nant les espèces dont les ailes sont fort courtes et rudimentaires, et dont l'extré- mité du prothorax ne dépasse pas le bout de l'abdomen. M. Serville rapporte à cette division les Tetrix mucronata (Encycl. du Brésil) et bipunctata ( Gryllus bipunctatus Lin.), commune dans une grande partie de l'Europe. (Be.) *BATRACOION((3xT?ay>, petite gre- nouille), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques , tribu des Harpalides , établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean qui, dans son dernier Catalogue, en mentionne trois espèces pro- pres au Mexique ; la première nommée par lui B. chalconotum et les deux autres B- rana, et B. rufipalpum Ch. Ce genre est voisin des Hypolithus. Ses principaux ca- ractères sont : Corps large , aplati. Palpes labiaux , à deuxième article arqué et renflé par l'extrémité ; pénultième presque uni- que, très aminci par le bas ; dernier oblong, mince. Yeux saillants , grands, arrondis, latéraux. Menton échancré semi-circulaire- ment, arme d'une dent ; deux larges fosseU BAT BAT 501 tes entre les yeux, et deux autres sur la base du corselet : celui-ci est presque droit en avant et en arrière, coupé cependant un peu obliquement près de l'angle postérieur, et élargi et arrondi sur le coté antérieur. Élytres courtes, sinueuses près de l'extré- mité, à cotes peu élevées, l'ai les à î articles dilatés : 3 el I Lrianguliformes. Le premier article des tarses des pattes postérieures est très allongé et le suivant d'un tiers plus court. (C.) BATBACIIITE (gârpaxoç, grenouil- le ). min. — M. Breithaupt a désigné sous ce nom un minéral d'un gris verdàlrc et d'un éclat gras qui , par son aspect, lui a paru avoir quelque ressemblance avec le frai de Grenouille , et qui vient du Mont- Rizoni , dans la partie méridionale du Ty- rol. Il est en masses compactes, présentant quelques indices de clivages, qui mènent à un prisme rhombique de 115°. Sa dureté est celle de l'Apatite ; sa pesanteur spécifique est de 3,04. Ses composants essentiels pa- raissent être la Silice et la Magnésie. (Del.) BATRACnOlDE. Balrachus, Schn. ([ixr^y.y/.;, grenouille), roiss. — Genre de Poissons ainsi nommé par Lacépède, parce que l'une des espèces qu'il réunissait à celle sur laquelle il a établi ce genre avait reçu de Millier l'épithète de Raninus. C'est le Gadus raninus de Muller, devenu le Blcn- nius raninus de Linné, mais associé à tort par Lacépède au Gadus tau Lin. L'espèce a la tête large et grosse, ce qui fait ressem- bler ce poisson à un têtard de Grenouille. Bloch , dans son édition posthume de Schneider, eut la même idée, car il a nom- mé Balrachus le genre formé sur la même espèce. Le caractère de ce genre de la fa- mille des Acanlhoptérygiens, à pectorales pédiculées , consiste dans une tête large et plate; une gueule amplement fendue, le plus souvent garnie de lambeaux cutanés ; une dorsale très petite , sortant à peine de la peau, suivie d'une seconde très lon- gue et étendue jusqu'à la caudale ; des pec- torales portées sur des bras courts et plats, situées en arrière des ventrales; des jugulai- res à trois rayons, dont le premier est très élarpi par le bord de la peau. Les mâchoires, le palatin et le vomer portent des dents, et enfin le sous-opercule, armé de deux fortes épines, est aussi considérable que l'opercule. La membrane branchiostège a six rayons. On retrouve d'ailleurs, dans ce poisson, le caractère constant de tous ceux de cette fa- mille qui est de manquer de sous-orbitaire. Lacépède, comme nous l'avons dit, et Bloch ont gâté le genre naturel qu'ils dénom- maient en associant ensemble plusieurs es- pèces tout a fait éloignées les unes des au- tres. Aussi peut-on dire que, seulement de- puis la Monographie publiée dans notre Ichthyologic , le genre a été régulière- ment fondé sur des caractères naturels. Linné en connaissait deux espèces : Tune le Gadus tau; l'autre le Cottus grunniens. Cette dernière épithèle a été donnée par Linné à l'espèce de Batavia, parce que les Hollandais de cette colonie ont appliqué à ce poisson le nom de Knorrhan (Coq bruyant ou grognant), qui est la dénomi- nation du petit Coq de Bruyère (Tctrao ictrix Lin.), et qui a été aussi appliqué à des Poissons du genre des Triglcs et autres voisins. Willugby a traduit par Gallus grunniens le nom hollandais qu'il pre- nait dans Nieuhoff, et c'est ainsi que l'épi- thète est restée à l'une des espèces. Ce genre est embarrassant à placer dans la méthode ichthyologique; mais, en examinant par quel plus grand nombre de leurs caractères les Balrachoïdes ressemblent aux autres Poissons , on est conduit à les rapprocher des Baudroies. Il en existe dans les deux Océans. Les uns ont la peau nue, d'au- tres l'ont écailleuse. On trouve , sur deux rives de l'Amérique méridionale, des espèces à peau nue et sans barbillons, dont les dents sont longues et crochues, et qui pourraient bien être distinguées généri- quement. Je ne l'ai pas fait, parce que tous les autres caractères rappellent suffisam- ment les Batrachoïdes. L'une d'elles est le Niqui de Marcgrave. (Val.) * BATBACHORHINA (Pâ-rpaxoç, gre- nouille ; p(v, nez), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son 3e Catalogue, avec une espèce qu'il nomme B.cylùidrïca, et qui se trouve aux îles de France et de Bourbon. Ce genre a été placé par lui après les Xylotribus de Serville,etpar conséquent dans la tribu des Lamiaircs de cet auteur j mais sa place véritable est à côté des Tme- 502 BAT BAT ststemus de Latreillc , faisant partie de sa tribu des Cérambycins. Il en diffère, en ce que le corselet est convexe , presque en disque, qu'il s'avance anguîeuscment sur l'écusson , et que les étuis en sont plus étroits et arrondis chacun sur l'extrémité. Le présternum est large et arrondi ; il ne dépasse guère l'origine des pattes antérieu- res et ne fait que les séparer entre elles. Le mésosternum offre une petite saillie arron- die , en avant de laquelle , en dessous , est une faible dépression pour recevoir une par- tie du présternum. (C.) BATRACHOSFERME. Batrachos- permum ( fA-^.y/,; , grenouille ; owspjfcac , semence), bot. cr. — (Phycées). Genre établi par Roth pour le Confcrva gelatinosa de Linné , nom sous lequel plusieurs plantes étaient confondues. Depuis, ce g. a été sub- divisé en plusieurs autres. Les caractères distinctifs de celui-ci peuvent être établis ainsi : Fronde entourée d'un mucus assez épais, formée de filaments le plus souvent rameux, pellucides, articulés, striés longi- tudinalement, chargés, au sommet de cha- que article , de faisceaux verticillés de ra- mules articulés, moniliformes, colorés. Au milieu des ramules se trouvent des gemmes arrondies, considérées comme des organes fructifères. Les détails que renferme l'ar- ticle BA.TR.ACHospER.MEEs , qui suit immédia- tement, sont destinés à compléter celui-ci. Les esp. du g. Batrachosperme, au nom- bre de huit à dix, habitent les eaux douces, ou si quelques individus ont été trouvés sur les bords de la mer, c'est sur des points où des rivières viennent mêler leurs eaux à l'eau salée. Ces Algues aiment surtout les eaux vives et courantes ; elles ont un port élégant. L'esp. la plus commune et la plus connue, le B. rnoniii forme R. , est polymorphe. Elle est remarquable par sa consistance gélatineuse et les paquets glo- buleux de ses ramules, qui, se trouvant es- pacés assez également sur les filaments principaux , lui donnent quelque ressem- blance avec le frai de Grenouille, ainsi que l'exprime l'étymologie du nom de ce genre. Cette algue, d'une couleur brunâtre plus ou moins foncée, adhère fortement au papier sur lequel on en prépare des échantillons pour l'herbier; et, dans cet état, si elle reste exposée à l'influence de la lumière , elle ne tarde pas à prendre une teinte d'un beau violet. Le B. vagum Ag. est quelque- fois d'un vert bleuâtre. Le B. tenuissi- rnum Bor. a des filaments déliés comme des cheveux , et dont les articles allongés sont à peine chargés de quelques ramules très courts. (Bréb.) *BATRACHOSPERMÉES (Pàrpa//.:, grenouille; a-i^j.% , semence), bot. cr. — (Phycées ). Tribu renfermant un certain nombre de genres qui ont été, pour la plu- part , établis aux dépens du g. Batrachos- pcrmvm de Roth. Les caractères généraux de ce genre d'Algues sont : Une fronde fila- menteuse ou globulaire, formée de filaments articulés, rameux, enveloppés d'un mucus gélatineux. Dans ces plantes , le filament principal , sorte de tronc primitif sur le- quel sont implantés des faisceaux de ra- mules souvent verticillés , semble d'une autre nature que les filaments accessoires. Les loges de ceux-ci sont pourvues d'un en- dochrome abondant, coloré , tandis que les articulations du filament central qui a at- teint tout son développement sont presque toujours diaphanes et à peine marquées de taches ou zones endochromiques. Les ra- mules articulés sont souvent terminés par des prolongements capillaires diaphanes, d'une grande ténuité, et qui paraissent inar- ticulés, lors même qu'ils sont examinés avec un microscope dont le pouvoir amplifiant est très puissant. On a regardé comme des fructifications des gemmes qui se trouvent au milieu des rameaux. Elles sont formées de corpuscules agrégés, entourés de ra- mules. Nous croyons qu'on doit les consi- dérer comme des sortes de bourgeons ; et, à ce titre , on peut leur reconnaître des fa- cultés reproductrices. Six genres doivent être rapportés à cette tribu:cesontIesg.Z?î/drayrcœya,Bonnem.j Mesoijloia, Ag.; Thorea, Bor.; Batrachos- jwrmum, R.; Drajparnaldia , Bor.; et Chœto'phoray Ag. Les deux premiers ren- ferment des Algues marines ; les autres ne représentent que des espèces d'eau douce. (Bréb.) * BATRACHOSPERMEIXA((3aTpa- 7,0;, grenouille; C7repp.a, semence), bot. cr. (Phycées). — Nom donné au g. Batrachos- pcrrmim par Benj. Gaillon, qui voulait faire adopter une terminaison identique pour tous BAT los noms de certains groupes d'Algues. (Bréb.) *BATRACHOSTOMUS, G. $crp grenouille i ar-ux, bouche), ois. — Cchb forme par r.ould de celui de Podargc de 11 -, pour l'espère décrite et ligun-e de remminck dans ses Planches ndor.ccs , - le MM de Podargc cor/ut. (Lakr.) * lî ATUACHOTETIUX ( [ xr.ayo,' , grenouille; :;::i:, sorte d'oiseau), um. — t de la famille des Acridiens, de Tordre des Orthoptères, établi par .AI. Burmcister >(//<. AU BAU 507 Fétat frais, la description laissera toujours quelque chose à désirer. (Lév.) BAUBIS. mam. — Variété du Chien do- mestique, appelé aussi Chien Normand, dont le corps est épais et la tète courte, et qu'on emploie particulièrement à la chasse du Renard et du Sanglier. BAI 1). mvm. — Race de Chiens origi- naires de Barbarie et qu'on appelle aussi Chiens cerfs ou Chiens muets. BAUDET, mam. — Nom vulgaire de l'Ane. BAUDIXIA, Lesch. (Baudin, capitaine du navire que montait Riedlé). bot. th. — Synonyme du genre Calothamnus. BALD1SSÉBJTE. min.— Même chose que Baldissérite. (Del.) BAUDBIEBDE XEPTUXE. bot. cr. — (Phycées). Nom vulgaire de la La- tninaria saccharina , en raison de sa forme et de la longueur souvent considéra- ble qu'elle atteint. Voyez laminaire. (C. M.) BAUDBOIE ouBE AUDBEUIL.poiss. — Nom vulgaire d'un poisson très remarqua- ble , que les pêcheurs de Marseille ont , dit-on , composé de cette sorte de bourse attachée à la ceinture , et qu'on appelait au- trefois Baudrier, de Balleus et de $aX«v- rtov. Ce mot a été employé ensuite comme dénomination générique des espèces qui viennent se grouper près de celui-ci. Aussi commune dans la Méditerranée que dans l'Océan d'Europe , et s'avançant assez haut vers le nord , au moins jusqu'au 60e degré , la Baudroie est un poisson célèbre par sa taille, qui va jusqu'à 1 mètre 70 cen- timètres ; par sa forme bizarre et laide ; par ses instincts ou les ruses qu'on lui at- tribue; par sa conformation, et surtout aussi par les exagérations ajoutées à ce qu'il y a de vrai et de naturel dans les traits que nous allons signaler. La Baudroie a la tête énorme, déprimée, et comme circulaire. En arrière, le disque se prolonge en une queue conique, soute- nant une petite nageoire. Une dorsale basse et courte est sur le tronçon de cette queue ; et, sur la tête, sont trois ou quatre longs Slets, terminés par un lambeau charnu que M. Cuvicr a reconnu pour être les rayons d'une première dorsale très allongés et avancés jusque sur le vcr.tcx, entre les yeux. Leur articulation est faite au moyen d'un anneau entré dans un autre, attaché à Tinter-épineux qui doit le soutenir. Ce mode de jonction donne à ces rayons une mobilité très grande , due aux muscles dont ils sont pourvus. Une gueule énorme s'ou- vre à la partie antérieure de la tète; la mâ- choire inférieure dépasse la supérieure ; les dents sont longues et en herse , et les palatins ainsi que le Yomer en sont hérissés. La largeur prodigieuse de la tête lient au grand développement de la membrane bran- chiostège , soutenue par de longs rayons au nombre de six, et qui, au lieu d'être fen- due sur les côtés des ouïes , se prolonge pour se contourner et embrasser la base de la nageoire pectorale , qui paraît ainsi sortir par la fente de l'ouïe, et être soutenue sur une espèce de pédicule ou de petit bras. Le pourtour du disque de la tête est garni de lambeaux cutanés , plus ou moins fran- gés ou découpés, et ils s'étendent aussi de chaque côté de la queue. Ces énormes sacs contiennent les branchies qui, par une ex- ception unique dans le groupe des Acan- thoptérygiens , n'ont que trois feuillets seu- lement de chaque côté. Tous les autres Poissons en ont quatre. Un autre caractère, commun à tous ceux de sa famille, consiste dans l'absence du sous-orbitaire. Les pec- torales sont portées sur deux os du carpe assez allongés, et qu'on a cru à tort être le radial et le cubital de l'avant-bras. Ces deux derniers os sont employés à former, comme à l'ordinaire , la ceinture osseuse de l'épaule, et à donner insertion aux os pelviens , aux- quels sont attachées deux petites ventrales jugulaires. Parmi les organes des sens, celui de l'odorat mérite d'être mentionné, t cause de la singulière disposition de la na- rine. Il faut rappeler que, chez les Poissons, il y a deux ouvertures à chaque narine : une antérieure, et l'autre située au-delà. Tantôt elles se touchent, tantôt elles sont éloignées, il y a même beaucoup de variations à ce sujet. Chez la Baudroie, les deux ouvertures sont pratiquées à l'extrémité d'un tentacule charnu, long d'un centimètre au moins, et traversé par le nerf olfactif qui s'ouvre sur les lamelles de la membrane pilui- taire, logées dans le tube. Il paraît que cette disposition a pour objet de favoriser la per- ception des odeurs, l'animal dressant ses iOS BAU BAU tentacules et les portant vers les corps qui envoient des émanations odorantes. Je crois aussi que, vivant dans le sable et sou- vent recouvert de limon , il trouve dans cette conformation un moyen de tenir les narines au dessus de la surface vaseuse , et de garantir ainsi sa membrane pituitaire des excitations fâcheuses que lui pourrait causer l'introduction de corps étrangers, et de lui laisser constamment le libre usage de cet organe. L'habitude de ce poisson est de vivre sur le sable ou enfoncé dans la vase, et de faire flotter au dessus les filets longs et très mobiles de sa tête. Les lambeaux qui les terminent semblent des appâts, attirant autour d'eux les petits Poissons que la Baudroie engloutit facilement dans son énorme gueule. Je crois que c'est à cela qu'il faut réduire ce qu'il y a de vrai dans les pêches des Baudroies. La force de ces Poissons est très grande, et Rondelet rap- porte qu'ils peuvent vivre longtemps hors de l'eau. Cet habile ichthyologue affirme qu'une d'elles, abandonnée pendant deux jours parmi les herbes du rivage, saisit à la patte un jeune Renard , et qu'elle le retint pendant longtemps, ce qui prouve la force de ses mâchoires et des dents recourbées qui y sont implantées. Artédi a fait avec rai- son un genre de la Baudroie, en se servant des données que lui fournissaient Se- lon, Salviani, Rondelet; mais il a mécon- nu ses caractères naturels. Il commence par nier l'existence de la membrane bran- chiostège chez ce poisson ; c'est, au contraire, celui qui l'a de tous la plus développée ; ce- pendant il le place dans son ordre des Bran- chiostèges, avec plus de raison que ceux qui en font un poisson cartilagineux, et plus ju- dicieusement surtout que Linné qui le plaçait comme un reptile avec les autres cartilagi- neux, dans ses Amphzbia naniia. Ce genre reçut d' Artédi, à cause de l'espèce de crête ou de panache formée par les grands rayons antérieurs, le nom de Lo- ■phius. Deux autres espèces y furent d'a- bord réunies : puis Gmelin et Lacépède en ajoutèrent plusieurs autres, mais qui n'a- vaient tout au plus que des caractères de famille et du même genre que la Baudroie. M. Cuvier, en établissant la famille des Acanthoptérygiens à pectorales pédiculées, a fait une entière réforme et a réduit les ca- ractères du genre Baudroie aux suivant* : Acanthoptérygien à tête grande, grosse, large , déprimée , épineuse ; à gueule très fendue , armée de dents coniques sur les mâchoires , les palatins et le vomer 5 point de sous-orbitaire. Six rayons à la membra- ne branchiostège recouvrant trois arceaux branchiaux seulement. Deux dorsales, l'an- térieure avancée sur la tête et formée de rayons libres, longs et grêles. Plusieurs auteurs admettent une seconde espèce de Baudroie dans la Méditerranée. Il y en a deux autres dans l'Atlantique et une dernière dans les mers du Japon. (Val.) BAUDRUCHE, mam. — Voyez in- testins. BAUERA, Salisb. (Baiier, frères, bota- nistes et dessinateurs allemands), bot. ph. — Genre type de la famille des Bauéracées. Les caractères essentiels en sont : Calice 6-8- parti.Étamines à filets filiformes. Anthères ovales. Capsule didyme, biloculaire, polys- perme. Graines oblongues, tuberculeuses. — Arbrisseaux. Feuilles opposées , sessi- les, trifoliolées, non stipulées. Fleurs axil- laires ou terminales, pourpres. Ce genre est propre à la Nouvelle-Hollande : on en connaît 5 espèces. (Sr.) *BAUÉRACÉES. bot. ph.— M. Lindley sépare le genre Bauera des Cunoniacées ou Saxifragées [voyez ce mot) , auxquelles on le rapportait , pour en faire le type et jus- qu'ici l'unique genre d'une famille qui se dis- tinguerait des précédentes par ses étamines indéfinies, dont les anthères s'ouvrent au sommet par deux pores, ainsi que par son port particulier. Il est inutile de s'étendre sur ses autres caractères , puisque ce se- raient ceux du genre Bauera. (Ad. J.) BAÏJHIIVIA, Plum. (Bauhin, frères, bo- tanistes du xvie siècle), bot. th. — Genre de la famille des Légumineuses (sous-ordre des Césalpiniées). M. De Candolle (Prodr., II, p. 512) lui assigne les caractères suivants : Calice spathacé ou irrégulièrement 5-fide, membranacé. Pétales 5, plus ou moins inégaux : le supérieur souvent défléchi. Étamines 10 ; soit 9 stériles , monadèl- phes , et une seule fertile , libre ; soit toutes monadelphes par la base , et tantôt toutes fertiles, tantôt 5 ou 3 seulement B.vr BAU 509 fertiles Légume l-h>cu!aire , polysperme , t>-\ahe. Graines ovales, eemprhnées. Em- bryon reetilitrne : radicule o\oïde; cotylé- dons plans. — Arbrisseaux flresaés OITI- luhiles. Feuilles plus ou moins profondé- ment bilobées, ou indivisées. Fleurs en grappes latérales ou terminales. M. De Candollc enumère 56 espèces de ce iienre ; toutes habitent la zone equatoriaie. (Se.) "11UMV\MA, DC. (/fort. Gen. non no!. VI. baumann . nom d'homme), bot. th. — Genre de la famille des Krieaeees , ByiMUfllM de Cn-ssundra. HU ilWMV, Sp. bot. ph.— Syno- nyme du genre Anogrwrêa même auteur. BALME. Bu Istnnnm. bot. ph. — Les Baumes sont des résines qui découlent de certains arbres, et dont quelques-uns pas- sent à l'état solide par la dessiccation, tandis que (tartres, associésà une certaine quan- tité d'huile volatile, restent mous ou même fluides. Ils contiennent tous, ce qui les dis- tingue des résines, de l'acide benzoïque, qu'on peut isoler, en les traitant à chaud, avec une dissolution de carbonate de soude, qu'on salure ensuite d'acide sulfurique, ou même par la simple sublimation. Ces Baumes sont, comme les résines, insolu- bles dans Peau et très solubles au contraire dans l'alcool, l'éthcr, les huiles volatiles et même les huiles fixes ; ils sont très inflam- mables et répandent, en brûlant, une odeur aromatique. Les acides chlorhydrique, acé- tique et sulfurique les dissolvent sans les décomposer, tandis que l'acide azotique les attaque avec violence ; ils s'unissent aux ba- ses sans se saponiûer. Les Baumes sont employés en médecine comme stimulants, ou bien encore comme parfums, comme cosmétiques, ou pour aro- matiser certains mets. Efcraj ne connaissons pas la composition élémentaire des Baumes, à cause de la va- riabilité des caractères généraux qu'ils pré- sentent et qui diffèrent suivant les indivi- dus et les circonstances de l'extraction. Les Baumes connus sont : Le Baume du Pérou, extrait des arbres du Mexique et de la Colombie, Myroxylum ■pcruîfrri/n; et .1/ jn/bescens; il est connu sous les noms de B. eru>-, B. en coque, B. d'incision, B. sec. Le Baume de Tolu, produit par le ToLui- frrit fia Lut m i/m, Myroxilum (oluf/cr, , arbre de l'Amérique méridionale, croissant surtout dans la province de Carlhagène , au\ en\ irons de la ville de Tolu, et dans l'iie Saint Thomas: il a pour synonyme dans le commerce, les noms de B. d'Amérique, B. de Saint-Thomas , B. de Carthagène , B. dur. Tous les deux, toujours à l'état li- quide, jouissent des mêmes propriétés j mais on préfère le dernier. Le Benjoin , résine balsamique solide à odeur de Vanille, s'extrait du Styrax hetv zoin '. , arbre de la famille des Styracées , originaire des îles de la Sonde. Le Benjoin du commerce peut se présenter sous trois états différents : 1° en masses irrégulières, d'un brun rougeâtre, à cassure résineuse, conte- nant des larmes blanches et irrégulières, c'est le Benjoin amygdaloïde ; 2° en larmes séparées, d'un blanc opalin, plus ou moins volumineuses et un peu aplaties ; 3° enfin en masses d'un brun rougeâtre , à cassure écailleuse, qu'on nomme Benjoin en sorte. Il est employé en médecine, soit en vapeur, soit à l'intérieur, en sirop ou en teinture, comme antirhumatismal , et dans les ca- tharres chroniques. Sa teinture , étendue d'eau, sert à la toilette sous le nom de Lait virninal ; dans les églises, il est mêlé à l'encens. Le Styrax calamité ou Storax , résine d'une odeur agréable qui découle des inci- sions faites au tronc des Alibouûers {Sty- rax), surtout de celui de Syrie. Le Styrax liquide. On pense que ce Baume, sur l'origine duquel on n'est pas d'accord, découle par incision des différen- tes espèces de Liquidambar. La teinture alcoolique de ces derniers a été longtemps employée comme un cosmé- tique , et ils se substituent encore au Ben- join dans la préparation du Lait virginal. On a aussi désigné dans le commerce ou dans la langue vulgaire , sous le nom de Baumes, des résines, des huiles ou des vé- gétaux à odeur pénétrante et aromatique et qui n'ont que le nom de commun avec les véritables Baumes. Nous allons en donner une énumération succincte. Baume. Synonyme de Tanaisie. Baume aquatique. Synonyme de Mcntha afucttiea. Baume blanc , B. de Judée, B. de la MO BAU BDE Mecque, B. de Syrie, B. vrai, B. de Con- STANTINOPLE, B. DE GlLEAD , B. DU GRAND- Caire, B. d'Egypte, résine extraite par in- cision du tronc ou des branches de YAmyris opohalsamum, arbre de l'Arabie et de l'Asie centrale. Baume de Brésil , de Coi>ahu OU Huile de Copahu. Voyez copaÏer et liquidamear. Baume de Canada. Voyez sapin. Baume de Carpathie, B. de Hongrie. Noms de la résine du Pin sylvestre. Baume des champs. Synonyme général de Menthe. Baume des chasseurs. Synonyme de Pi- per rotundifolium. Baume a cochon, B. sucrier. Voyez HEDWIGIE. Baume focot , B. vert de Madagascar. Voyez TACAMAQUE. Baume de la grande terre. Synonyme de Lantana involucrata. Baume d'ambre. Voyez liquidambar. Baume des jardins. Synonyme de Bal- samite. Baume de karie, B. vert. Voyez calo- THYLLE. Baume de momie, B. de Sodome. Voyez MOMIE. Baume (Pctit). Voyez croton balsami- FERE. (C. D'O.) * BAUME A. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Cypéracées , tribu des Rhynchos- porées, établi par M. Ch. Gaudichaud (Voy. de Freycinet, Bot., p. 416, t. 29) pour deux plantes originaires, l'une des Moluques, l'autre des îles Mariannes. Ce sont des Cy- péracées à feuilles radicales, linéaires et distiques ; à fleurs paniculées , composées d'épillets solitaires ou réunis en capitule. Chaque épillet est uniflore et se compose de 4 écailles imbriquées, distiques et con- caves 5 les deux extérieures plus grandes que les internes; trois étamines saillantes; un ovaire sessile, glabre, ellipsoïde. Le style a sa base renflée, conique, velue et persis- tante. Les stigmates sont au nombre de trois. Le fruit sans soies hypogynes est dur, elliptique, trigone, terminé par la base du style qui est persistante. Quelques botanistes et particulièrement Nées d'Esenbeck et Endlicher pensent que ce genre est le même que VlUynanthus de Palisot de Beauvois. (A. R.) *BAUMGARTENIE. Baumgartcnia (Baumgarten, botaniste allemand), bot. ph. — Famille des Liliacécs. Le genre ainsi nommé par Sprcngel {Syst.,% p. 91) est le même que le Borya de Labillardière. Voyez borye. (A. R.) BAUMGARTIA (nom propre), bot. th. — Ce genre, formé par Mœnch pour le Menispermum corallinum , a été réin- tégré par M. De Candolle, dans le genre Càcculus, auquel il appartient. (C. d'O.) BAUMIER. bot. ph. — Nom donné quelquefois à des végétaux balsamifères ou simplement odorants, tels que le Balsa- mier, les Mélilots, etc. BAUMIER A COCHON, bot. ph. — Synonyme ÏÏHcdivigia. BAURACH. min. — Synonyme de Borax ou Borate de Soude. Voyez borate, (Del.) BAUXIA. bot. ph. — Synonyme de Cipura. BAVÉOLE. bot. ph. — Nom vulgaire de la Centaurée bleuet. BAVÈQUE ou BAVEUSE, poiss. — Synonyme de Blennie. BAVERA, bot. th. — Synonyme de Barreria. BAVEUSE, poiss. — Voyez blennie. *BAXTERA, Reichb. (Baxter, botaniste allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées, fondé sur une seule es- pèce {B. loniceroides ; Harrifsonia loni- ccroidesïlook, Bot. mag. ,tab. 2699). C'est un arbuste du Brésil; à tige dressée; à feuilles opposées , coriaces ; à fleurs en ombelles terminales. (Sp.) *BAZA, Hodgs. (PaûÇto, j'aboie), ois.— Genre de la famille des Falconidées , in- séré dans le journal de la Société asiati- que du Bengale en 1836, et cité par Gray dans sa List of the gênera of birds , comme synonyme du genre Lophotes , Less. (1831) , et Lepidogenys , Gr. (1839). Voyez lophote. (Lafr.) BDELLE. Bdella (0J&Xc, sangsue). arach. — Genre de la famille des Bdellés (Tiques de Latreille), de l'ordre des Aca- riens , établi par Latreille , et adopté par Dugès. Ce genre est essentiellement carac- térisé par des palpes obtus, munis à leur extrémité de soies raides; par des mandi- bules en forme de pinces; par un labre trian- BDE BEA 511 gulaire, égal aux mandibules; par un corps ceint par un profond sillon el par des yeux lu nombre de quatre. I es larves des Bdclles sont hexapodes; mais, du reste, en tout semblables aux adultes. Les deux espèces de Bdella les plus com- mune* SOnl les />. vulyaris (Scirus vulgu- rit Herm.) et B. cœrulcipes Dug., qu'on rencontre assex fréquemment sous les pierres. (^L-) BDELLE (3'UUa, sangsue; de (3<$aUw, f€ suce). \>m r,. — Genre établi par M. Sa- rignj, dans la famille des Hirudinées, pour quelques Annélides des eaux douces d'E- gypte, ayant pour caractères : Corps dé- primé ; mâchoires grandes et sans den- telures ; yeux au nombre de huit et peu distincts, rangés sur une ligne courbe; les deux postérieurs un peu isolés ; la ventouse orale concave, et la lèvre supérieure peu avancée ; la ventouse anale obliquement terminale. — On n'en connaît qu'une seule espèce, la B. du Nil (B. nilotica) , qui porte dans le pays le nom d'Alak dont le corps, composé de 98 anneaux égaux entre eux , est brun marron en dessus et rouge vif en dessous. Hérodote, qui parle de cette annélide , dit qu'elle vit parasite sur le Crocodile. (C. d'O.) * BDELLÉS. Bdellei. arach. — Le sa- vant Dugès a appliqué cette dénomination à l'une des six familles qu'il a établies dans Tordre des Acariens , de la classe des Arachnides trachéennes. Cette famille est caractérisée par un corps oblong et gonflé ; par des palpes antenniformes ; par des mandibules onguiculées ou en pinces ; par des hanches écartées , et par des pattes propres à la course. M. Dugès ne rapporte que deux genres à cette famille : le genre Bdella et le genre Scirus. Les Bdellés sont de petits Aca- riens qui se logent sous les pierres et dans toutes sortes de cavités. Il est probable qu'ils s'accrochent à divers animaux pour en su- cer le sang ; mais leurs mœurs ne sont pas encore bien connues. (Bl.) *BDELLIE\.\ES. annél,— -Nom donné par Savigny à une section de la famille des Hirudinées , ayant pour type le genre BdeI,e- (C. d'O.) BDELLIU3I (pJâXwv, nom grec de cette plante), bot. th. — Gomme-résine déjà connue des anciens et en particulier de Dioscorides, qui en mentionne trois es- pères. j,a plus commune vient d'Afrique ; on la trouve toujours mélangée avec la gomme du Sénégal. Elle est en larmes glo- buleuses , d'un volume qui varie de celui d'un pois à celui d'une noix; d'un jaune terne, quelquefois légèrement colorée en vert ou en jaune; d'une cassure terne et ci- reuse. L'odeur en est faible et la saveur amère. Cette espèce est produite par un ar- brisseau que nous avons désigné sous le nom (V Heudelotia af ricana (Flor. Sénég., I, p; loO, t. 39), genre qui n'est pas suffisamment distinct du Balsamodendrum. (A. R.) BEAINTILLE. bot. cr. — ■ (Mousses). Nom français proposé par Bridel pour le genre Ânœctangium d'Hedwig, mais qu'on n'a pas dû admettre, parce qu'il est formé contrairement à l'analogie de notre langue. VoyeZ ANOECTANGIUM. (C. M.) *BEATOI\IA. bot. th. — Famille des Iridées. Genre encore fort obscur, proposé par Herbert , et qui me paraît rentrer dans le genre Cypella du même auteur. Voyez CYrELLE. (A. R.) * BEATSONIA, L. (Beatson, voyageur anglais), bot. ph. — Ce genre de Roxburgh est rapporté par les auteurs suivants en sy- nonymie au genre Frankenia de Linné. Voyez ce mot. (C. L.) BEAUDBEUIL. roiss.-Voy. baudroie. BEAUFOBTIA (Mary, Dsse de Beau, fort ; promotrice de la botanique), bot. th. — Ce genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leplospermées mélaleucées, a été fondé par M. R. Brown (in Ait. hort. Kew., édit. 2, p. 418). Il renferme un très pe- tit nombre d'arbrisseaux indigènes en Aus- tralie, et remarquables par leur port élégant et leurs belles fleurs, dont la disposition est à peu près la même que celle des Me- trasideros, si communs chez les amateurs. Le Beaufortia decussata est connu depuis longtemps et cultivé dans les collections. Voyez Bot. Beg., 1. 18; Bot. mag., t. 1733). (CL.) BEAUHABIVOISIA (nom propre bot. ph. — Genre de la famille des Clusiacées, formé par Ruiz et Pavon (Afin, du Mus., 71 , t. IX) et rapporté comme synonyme au g. Tovomita, Aubl. Vcy. ce mot. (C. L.) 512 BEC BEC *BEAUMARIA, Delcss. bot. th. — Synonyme (TArislotclia macqui. BEAL'MEBTA. »or. m. — Synonyme de Cresson de fontaine (Sisymbrium nas- t>.ifl,'um). *BEAUMOOTIA (Mistriss Beaumont, amateur de plantes), bot. th. — Genre de la famille des Apocynacées , tribu des Échitées , formé par le D. Wallich [Ten- tant. FI. nep., I, 15, t. 17) pour une très belle espèce de plante grimpante, originaire de Plnde, et remarquable surtout par ses grandes fleurs blanches , teintées de rose. C'est un arbrisseau à ramules pubescentes, garnies d'amples et belles feuilles opposées, pétiolées, oblongues, et se terminant par des corymbes multiflores. La corolle est campanulée, ventrue, à tube et à gorge dé- pourvue de squames; les étamines sont insérées au sommet du tube et les anthè- res, qui le dépassent un peu, sont cohé- rentes autour des stigmates Deux folli- cules très grands et polyspermes succèdent aux fleurs. — Le Beaumontia grandiflora est une des plantes favorites de nos serres chaudes , où malheureusement elle est en- core rare. On en cultive encore une seconde espèce, en Angleterre, sous le nom de B. longifolia. ' (C. L.) BEAUMULIX, Wild. bot. ph. — Sy- nonyme de Reaumuria hypericoides. BEAUTIA , Commers. bot. ph. — Synonyme de Thilachium africanum. BÉBÉ, poiss. — Nom vulgaire du Mor- rnyre oxyrhynque. * BEBELIS QSSBntoc , profane), ihs. -— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. le comte Dejean dans son dernier Catalogue, et dont les caractères n'ont pas été publiés à notre connaissance. Il ne renferme qu'une seule ; spèce nommée B. lignosa par M. Bu- quet ; elle est du Brésil. (D.) BEC. Rostrum. zool. — C'est propre- ment la bouche de l'oiseau dont les os maxillaires prolongés antérieurement sont revêtus d'une substance cornée fort dure, à bords plus ou moins tranchants, et termi- nés en pointe le plus souvent recourbée. Cet organe sert aux Oiseaux, non seulement à saisir leur nourriture, mais chez quel- ques-uns à la dépecer, à la concasser; chez d'autres il fait l'office d'une troisième patte pour grimper et s'accrocher aux branches. Ses formes varient à l'infini, suivant le genre de nourriture des espè- ces, et cette grande diversité sert souvent de caractère pour nos classifications mé- thodiques. Les innombrables modifications qu'il éprouve dans sa forme étant toutes en rap- port immédiat avec les différentes fonctions qu'il doit remplir, on ne peut, sans être saisi d'admiration, opérer ce rapprochement du but et des moyens. Ainsi, chez l'oiseau de proie essentiellement carnassier, sa forme courte, comprimée, arquée et crochue, douée par conséquent d'une grande force , et ses bords tranchants, munis, de chaque côté, d'une sorte de dent, lui servent merveilleu- sement à arracher, à déchirer des lam- beaux de chair, et même à briser les os de ses victimes. Chez les Perroquets , Oiseaux entièrement frugivores , on retrouve à peu près cette même forme de bec crochu et denté, mais avec la mandibule inférieure plus arquée, plus haute, et par conséquent encore plus forte que chez l'oiseau de proie. L'application de cette grande force est ici toute différente chez ces Oiseaux destinés à se nourrir, en partie, des amandes et des noyaux les plus durs. Les dents latérales empêchent de glisser ces noyaux, retenus encore par une barre transverse et interne de la pointe de la mandibule supérieure, contre laquelle l'extrémité échancrée de l'inférieure vient s'appliquer ; pressés de la sorte, ils ne peuvent résister à cet instru- ment formidable , comparable à de fortes tenailles chez les Cacatoès et les Aras. Cette dent, qu'on retrouve seulement chez les Pies-grièches , s'oblitère et est remplacée par une légère échancrure dans toute la tribu des Dentirostres de Cuvier, où elle n'est destinée qu'à retenir de bien faibles proies. Parmi eux , et chez une famille qui ne se nourrit que de moucherons qu'elle saisit au vol, et qu'elle avale incontinent, ce bec, qui n'a plus besoin de force, au lieu d'être comprimé est, au contraire, déprimé, fai- ble, élargi même jusqu'à l'excès, et garni, à son ouverture , de longs poils raides qui en font une sorte de gouffre que l'insecte ne peut éviter. Chez les Granivores, au con- traire, cet organe est conique, sans échan- crure, et d'autant plus court et plus gros à BEC BEC 515 sa base, que les espèces doivent se nourrir de graines ou même de noyaux plus durs ; chez certains Gros-becs étrangers, sa di- mension est réellement monstrueuse. Chez les Colibris, les Oiseaux-Mouches, véritables représentants des Papillons Sphinx, ce n'est plus qu'un tube des plus grêles, même un peu flexible, qu'ils introduisent dans le ca- lice des fleurs pour y saisir le pollen et les très petits [nsectesqui fout leur nourriture. chez les Pics, véritables charpentiers de nos forêts, il a exactement la forme d'un coin pyramidal, et est doué d'une telle force, que ces Oiseaux remploient non seulement à fouiller sous les ecorecs des arbres et à pénétrer dans leurs fentes, pour en retirer les larves et les Insectes, mais à se creuser des trous cylindriques cl profonds dans les troncs d'arbre les plus sains et les plus durs. Chez le Pique-Bœuf, dont la bizarre des- tination est de débarrasser les Buffles d'A- frique des larves d'OEstres, cachées dans l'épaisseur de leur peau, il est quadrangu- laire et en forceps. Chez les Toucans et les Calaos, il est si volumineux, qu'au premier abord on s'étonne que ces Oiseaux en puis- sent facilement supporter le poids ; mais son tissu, singulièrement mince et cellu- leux, le rend au contraire fort léger. La disposition particulière de l'ouverture des narines chez ces deux groupes , jointe à ces sortes de casques ou expansions de la mandibule supérieure, particuliers au der- nier, nous font soupçonner qu'il y a, chez ces Oiseaux, une modification particulière du sens de l'odorat, qui exigeait ce grand dé- veloppement de leur enveloppe cornée. Chez les Toucans, l'espèce de crénelure des bords internes des mandibules leur sert à briser le corps des jeunes Oiseaux dont ils se repaissent avant de les avaler entiers. Chez les Bécasses et Bécassines, nous retrouvons la forme grêle et cylindracée du bec des Oi- seaux-Mouches ; mais chez les Échassiers, qui ne trouvent leur nourriture que dans la vase et les terrains marécageux, ce bec est mousse, flexible à son extrémité, et paraît doué, en cette partie, d'un tact des plus dé- licats. Chez le Savacou d'Amérique, il a la forme toute anomale de deux cuillères rap- prochées; mais il n'est pas douteux que cette forme ne soit la plus favorable pour saisir les Crustacés et les Mollusques, dont il se nourrit. Parmi les Oiseaux de rivage, il n'est pas de bec plus singulier que celui du Flam- mant ; il est assez volumineux, mais dé' primé en dessus et subitement fléchi o; , coudé vers la moitié de sa longueur. Con- tre l'ordinaire, c'est la mandibule inférieure qui est la plus haute et la plus large ; la supérieure, depuis la courbure , est tout à fait aplatie en lame. Le Flammant profite de cette forme toute particulière ; et, lorsqu'il cherche dans les marais salés ou sur le ri- vage les petits Mollusques et Ycrs aquati- ques qui font sa nourriture, il pose son bec sur le sol près de ses pattes, de manière à ce que cette mandibule supérieure se trouve appliquée sur son plat contre terre. Tandis qu'il piétine dans le marécage pour éparpil- ler les petits animaux ou le frai de poisson, la mandibule inférieure, qui se trouve alors en dessus , s'entr'ouvre et les saisit dans l'eau, qui s'écoule bientôt à travers les den- telures cartilagineuses de ses bords. Chez la Spatule et l'Avocettc, nous voyons des formes de bec non moins bizarres desti- nées, chez l'une, à recueillir le frai, les Vers aquatiques et les petits Poissons à la surface des grèves; chez l'autre, à s'enfoncer et les aller chercher au fond des vases et des sables mouvants. Parmi les Oiseaux nageurs, nous remar- quons, chez le Pélican, un bec d'une énorme dimension , dont la mandibule supérieure aplatie se termine en un fort crochet, et dont l'inférieure n'est formée que de deux branches amincies et flexibles, servant de support à un vaste sac de peau nue et pen- dant au dessous, où le poisson péché sé- journe avant de passer dans l'œsophage. Chez le Bec en ciseaux, ou Rhynchops, nous trouvons la forme de bec la plus ex- traordinaire peut-être, de toute la série, mais en même temps la mieux adaptée au genre de pêche de l'oiseau qui en est pour- vu. Les deux mandibules sont droites et si comprimées , si amincies , qu'elles rcs* semblent à deux lames de couteau pla<* cées verticalement l'une au dessus de Paiv* tre. Toutes deux sont coupantes à leur bord interne, et néanmoins la supérieure, beau- coup plus courte que l'autre, la reçoit dans une étroite scissure de ce bord. Toutes deux 33 514 BEC BEC ne commencent à perdre leur forme lami- naire et à se diviser en deux branches qu'à l'entrée du gosier, qu'elles ne dépassent pas en largeur. Le Bec en ciseaux, pour pé- cher les petites Crevettes et très petits Pois- sons dont il fait sa nourriture, rase, en vo- lant, la surface des flots, de manière à tenir plongée la mandibule inférieure , tandis que la supérieure ouverte se trouve hors de l'eau. Cette lame verticale et coupante ne trouve aucune résistance ; et cet oiseau , muni d'ailes des plus longues et des plus vigoureuses, vu sa taille, sillonne ainsi, avec la plus grande facilité , la surface de l'eau, recueillant tout en volant la nourriture qui lui est destinée. Je ne pousserai pas plus loin cet examen qui, dans chaque groupe, mériterait une étude toute particulière 5 j'observerai seulement que chez les Oiseaux dont le bec est d'une très grande dimension en Ion gueur ou en hauteur,cet organe est loin d'avoir sa taille et sa forme dès la première année. Ce n'est qu'au bout de deux et même de trois ans qu'il les atteint complètement : ce qu'on peut observer chez les Calaos dépourvus de casque la première année, et alors tout à fait méconnaissables , chez les Toucans , les Spatules , la plupart des Échassiers longirostres, et enfin chez les Macareux et les Pingouins qui, la première année, au lieu d'avoir le bec sillonné, l'ont entièrement lisse et de moitié moins haut que dans l'âge adulte. Si cet organe peut fournir de bons carac- tères dans la classification, pour les princi- paux groupes ou familles, il faut se garder d'y attacher la même importance pour les groupes secondaires, et surtout pour les genres, dans l'ordre des Passereaux; car, dansbeaucoup de ces genres, nous le voyons varier de forme de la manière la plus étrange, chez des espèces formant évidem- ment des groupes naturels, et qui ne peu- vent être séparées génériquement sans le plus grand inconvénient. Nous citerons en- tre autres le genre Alouette , où il varie tant de la Calandre au Sirly , le genre Picucule, où ses variations sont bien plus étonnantes et plus nombreuses, depuis l'espèce à bec de Fauvette jusqu'à celle à bec de Promé- rops. En de telles circonstances , il nous paraît plus nuisible qu'utile à la science d'ériger en genres ces simples modifica- ti ce, chez des espèces entièrement conformes, d'ailleurs, dans toutes leurs au- tres parties , jusque dans la coloration de leur plumage. Certaines particularités de structure dans le bec des Oiseaux ont donné naissance à des dénominations vulgaires qui ont même passé dans la science comme noms généri- ques, et qui, chaque jour, disparaissent des méthodes , quoique quelques-uns aient en- core été conservés ; ainsi l'on a nommé : Bec a cuiller, la Spatule. Bec a figue , le Bec fin locustelle. Bec en crous, le Bec croisé commun. Bec courbe , l'Avocette. Bec croche, le jeune Ibis rouge. BEC CROISÉ. Loxia, Briss., Cuv., Vieill. (Xo&àç, courbe), ois. — Genre formé par Brisson , et dont les caractères sont : Bec fort , élevé et assez allongé , mais très comprimé depuis sa base ; les deux man- dibules très arquées dans le sens opposé , et se croisant vers les deux tiers de leur longueur, où leurs pointes se trouvent lé- gèrement déjetées latéralement et leurs bords rapprochés en lame. Pieds robustes, à tarses et doigts assez courts ; les latéraux à peu près égaux ; tous armés d'ongles puis- sants, élevés et presque triangulaires, mais peu courbés ; ceux du pouce et du doigt médian beaucoup plus forts que les autres et à peu près de même longueur. Ailes sur le type aigu , avec les trois premières ré- miges à peu près égales et de longueur mé- diocre. Queue courte, échancrée. Le nom grec AoÇtaç fut donné d'abord au Bec croisé commun par Conrad Gesner ; Linné en fit le nom générique Loxia, pour tous les Gros-becs en général , et Brisson restreignit celui-ci aux seuls Becs croisés, tel qu'il est généralement adopté aujour- d'hui. Il est facile de reconnaître que les Oi- seaux peu nombreux de ce genre ne sont que des espèces de Gros-becs, destinées, comme les autres, non à concasser les noyaux et les enveloppes dures des semences, mais à extraire celles-ci d'entre les écailles des cônes résineux ou du centre des fruits pul- peux, et la conformation toute particulière de leur bec leur sert merveilleusement à cet usage. Une autre conformation , à laquelle on a fait peu d'attention, et qui cependant esi BEC BEC 515 une conséquence de la première el la favorise merveilleusement , est celle des doigts et des ongles singulièrement robustes chez ces Oiseaux, au moyen desquels ils se suspen- lient aux cônes rudes et entrouverts de tous les Conifères pour en extraire les semences. Ce sont réellement , parmi les Conirostres , les représentants des Perroquets, et formant avec quelques autres genres, tels que le Dur-bec et le Psittacin, un petit groupe de Gros-becs suspenscurs, dont nous compo- sons notre sous-famille des Loxianées dans la famille desFringillidées. Ce genre offre encore, dans ses mœurs, une anomalie des plus étranges ; car il pa- rait positif aujourd'hui , d'après les der- nières observations du savant ornithologiste Brehm (Tem., Man., part. 4), que la ni- dification et la ponte de ces Oiseaux ont lieu dans toutes les saisons , particularité qu'il attribue à l'abondance ou à la disette de nourriture. Il est bien certain qu'ils nichent en décembre comme en mars, avril ou mai. L'espèce qui nous vient communément en France , mais à des époques très irrégu- lières, et qui nous reste plus ou moins long- temps, suivant l'abondance de nourriture , est le Bec croisé des Pins [Loxia curviros- tra L. ; Buff., enl., 218; Vieill., Faun. franc., pi. 30, fig. 1, 2, 3), dont les teintes de plumage très variables, et mal indiquées dans la première partie du Manuel de Tem- minck, ont été rectifiées dans la quatrième par cet auteur de la manière suivante : Les vieux mâles ont un plumage rouge; les jeunes l'ont rougeàtre, jaune rougeàtre ou jaunâtre ; les femelles l'ont d'un vert jaunâtre , et les jeunes de Tannée gris ou grisâtre. Le chan- gement de plumage chez le Dur-bec est sou- mis aux mêmes lois de coloration. Ces Oi- seaux se trouvent dans les contrées boréales de l'Europe et de l'Amérique, et se plaisent de préférence dans les forêts de Pins et les plantations d'arbres résineux. L'espèce com- mune , lorsqu'elle passe en grand nombre en Normandie , fait quelquefois tort aux Pommes à cidre, qu'elle sait ouvrir et mettre en pièces pour en manger les pépins. On ne connaît que quatre espèces de ce genre : deux européennes et deux de l'Amé- rique du nord , dont une , le Curvirostra cmericana de Wilson (pi. 31, fig. 1,2), semblable de plumage a notre espèce com- mune, mais plus petite d'un quart, a été re- gardée par certains auteurs comme identi- que avec elle, et par d'autres comme diffé- rente. Aujourd'hui, Bonaparte et Audubon se rangent de l'avis de Wilson, et en font une espèce distincte. Voyez loxianées et DUR-BEC. Bec d'argent, le Tangara pourpré Bec d'asse, la Bécasse. Bec de cire, le Sénégali rayé Bec de corne, plusieurs Calaos. Bec de corne bâtard, le Scythrops. Bec de fer. Voyez barbilanier. Bec de hache, l'Huîtrier. Bec dur, le Gros-bec commun. BEC EN CISEAUX, Briss.; Rhyn- chops, L.; Rhynchopsalia , Briss. (pu-y^c?» bec; cty, œil), ois. — Genre formé par Linné, de l'ordre des Palmipèdes de Cuvier, et de la famille des Longipennes ou Grands voi- liers , dont les caractères sont : Bec de forme anomale , aplati latéralement en deux lames superposées ; la mandibule supérieure beaucoup plus courte que Pin* férieure , diminuant insensiblement d'é- paisseur depuis sa base jusqu'aux trois quarts de sa longueur, où elle devient la- melliforme ; ses deux bords rapprochés en dessous, de manière à former, depuis sa base, une étroite rainure comme le manche d'un rasoir ; la mandibule inférieure rétré- cie brusquement dès sa base, ou lame cou- pante dessus et dessous, de manière à en- trer un peu dans la rainure de la mandi- bule supérieure ; celle-ci obtuse , l'autre coupée carrément à son extrémité. Pattes courtes, avec la jambe en partie nue, le tarse comprimé, les doigts à membranes échancrées, le pouce très petit et les on- gles très peu arqués. Ailes singulièrement longues et aiguës , dépassant de beaucoup la queue, qui est de longueur médiocre et fourchue. Il est assez singulier que BulTon et Cu- vier aient commis chacun une erreur diffé- rente, à propos du bec de cet oiseau, le pre- mier, en indiquant la mandibule inférieure comme creusée en gouttière , et la supé- rieure comme taillée en lame, tandis que c'est le contraire ; et le second en disant, dans son Règne animal, 2e édit , que les deux mandibules sont aplaties en lames simples, dont les bords se répondent sans 516 BFX BEC s'embrasser; ce qui n'est pas exact, puis- que la supérieure reçoit dans sa rainure le bord coupant de l'inférieure, qui seule est effectivement en lame simple. Avec un bec aussi singulièrement con- formé, le Bec en ciseaux est obligé de sai- sir sa nourriture d'une manière qui paraît, au premier abord, devoir être peu com- mode. C'est effectivement en rasant la sur- face de la mer, qu'il plonge, tout en volant, sa longue et coupante mandibule infé- rieure, tenant l'autre très ouverte et hors de l'eau. Comme son cou est très court, il est obligé de voler la tète baissée vers l'eau pour ne pas la toucher de ses ailes ; et, lors- que quelques petits Poissons ou Vers ma- rins viennent à frapper le dessus de sa lame inférieure , il referme l'autre et avale sa pêche. C'est cette manière de fendre l'eau tout en volant qui lui a valu le nom de cou- peur d'eau. Quoique ce genre de pêche, qui a fourni à la plume éloquente de Buffon un article sî intéressant, semble effectivement devoir être une tâche pénible pour ces Oi- seaux qu'on est tenté de regarder en consé- quence comme disgraciés par la nature, l'ex- cellent ornithologiste Wilson, qui les a atten- tivement observés en Amérique, assure que, lorsqu'on examine avec quelle facilité, au moyen de leur immense envergure et de l'ingénieux appareil de leur bec, ils se pro- curent leur nourriture , on reconnaît que ce manège n'est plus pour eux qu'un jeu bien moins pénible que les fréquentes et brusques immersions auxquelles sont assu- jettis les Sternes, les Mouettes et les Bal- buzards. Il a en outre remarqué que, pour éviter que l'eau ne s'introduise dans leur bec, pendant qu'ils tracent leur sillon aqua- tique, l'ouverture de ce bec est restreinte uniquement à celle du gosier, ce qui empê- che toute mastication d'avoir lieu; mais qu'en revanche l'estomac ou le gésier, au- quel est réservée alors toute fonction di- gestive, est beaucoup plus fort et plus mus- culeux que chez aucun autre oiseau de mer. Tous les écrivains qui ont observé le Bec en ciseaux sur les rivages des deux Améri- ques , tels que Wilson , Azara, Vieillot, Sonnini et autres, ont décrit sa manière de pêcher et de se nourrir, telle que nous ve- nons de l'indiquer d'après eux, et jusqu'ici on avait cru que c'était la seule ; mais, dans ces derniers temps, M. Lesson, à la suite de son voyage de circumnavigation sur la Co- quille, a écrit que le Bec en ciseaux qui pa- raissait disgracié par la forme de son bec, s'en servait avec avantage et avec la plus grande adresse pour se saisir de certains Mollusques bivalves dont il se nourrit. Sur les côtes du Chili, il en existe des bandes réunies aux Sternes et aux Mouettes, et nombreuses au point d'obscurcir l'air. Lorsque la marée descendante laisse à dé- couvert ces plages sablonneuses , dont les flaques d'eau restantes se trouvent remplies de Mactres , espèces de Bivalves , les Becs en ciseaux, déjà très au fait de cette circon- stance, se placent auprès de ces Mollus- ques, attendant qu'ils entr'ouvrent un peu leur coquille, et proûtent de ce mouvement pour enfoncer la lame inférieure et tran- chante de leur bec entre les valves qui se referment ; alors ils enlèvent la coquille, la frappent sur la grève , coupent le ligament du mollusque, après quoi ils l'avalent sans obstacle. Cet observateur a été plusieurs fois témoin de cet instinct des plus remar- quables. Azara avait déjà observé qu'ils se posent sur le bord des rivières et des la- gunes au Paraguay , qu'ils y marchent et entrent un peu dans l'eau, mais sans y na- ger, ce qui porterait assez à croire que, dans ce cas, ils ne parcourent ainsi le ri- vage que pour y découvrir des Mollusques Il y a d'ailleurs assez d'analogie entre la forme de leur bec et celle de l'Huîtrier, à qui l'on attribue le même instinct. On ne connaît que quatre ou cinq espèces de ce genre, offrant toutes la même forme de bec et presque le même plumage. La plus anciennement connue est le Bec en ci- seaux (proprement dit) ou noir , Rhynchops nigra L. (Buff. enl. 357. Briss. v. VI, pi. 21, f. 2), qui est noir en dessus avec le front, la face et tout le dessous blancs, le bec noir, rouge à sa base ainsi que les pattes ; il a 40 centimètres de long jusqu'à l'extrémité de la queue , 50 jusqu'au bout des ailes, et un mètre 20 centimètres d'envergure. Il se rencontre aux États-Unis, au Brésil, au Paraguay, au Chili, ou pour mieux dire dans toutes les parties chaudes et tempé- rées des deux Amériques. Ce genre, très voisin des Sternes, et qui n'en diffère que par le bec , fait partie de notre famille des BEC BEC 517 Loridées et de notre sous-famille desRhyn- copsinées. Bec en cuiller, le Savacou. Bec en fourreau, le Chionis. Bec en talette, tes Spatules BEC EiV POINÇON, ois. — Nom qu'Aura [Ois. du Paraguay) a donné aune famille de petits Oiseaux qui ont, dit-il, le bec aflîlé, pointu, conique, et qui ne sortent pas des forêts où ils se tiennent habituelle- ment, dans la partie la pins élevée des arbres, dont ils parcourent sans cesse les branches les plus déliées , étant dans un mouvement continuel pour y chercher les Insectes, les fleurs et les fruits dont ils se nourrissent. Azara décrit onze espèces de cette famille parmi lesquelles Vieillot a cru reconnaître trois Tangaras, un Manakin et deux Fauvettes voisines des Pipis. Il est effectivement facile d'y reconnaître le Tan- gara syacou, les Némosies à coiffe noire, mâle et femelle, sous deux noms différents, à gorge noire, rouge cap de Vieillot et le Manakin à queue en pelle. Quant aux cinq autres espèces dont Vieillot donne la des- cription , d'après Azara , dans le Nouveau Dict. dliist. nat.f il est probable que, lors- qu'on les aura reconnues, elles rentreront, comme les précédentes , dans des genres déjà existants, en sorte que le nom géné- rique de Bec en poinçon d'Azara se trou- vera rayé de la liste. Il est très probable, toutefois, qu'il a servi à Vieillot à former son genre Némosie, puisqu'il y range quatre Becs en poinçon , ajoutant qu'il soupçonne que les quatre autres espèces restantes ne seraient pas déplacées à la suite du genre. Le nom de Némosie qu'il a adopté paraît également basé sur les mœr.rs forestières qu' Azara attribue à ses Becs en poinçon. Voyez némosie. Bec en scie, le Harlc. BEC FIGUE. Ficedula, Briss. ois.— Espèce de Gobe-Mouches de notre pays, très voisine de notre Gobe-Mouche à collier. Voyez gobe- mouche. Dans le midi de la France et en Italie, on appelle indistinctement Becs figues, non seulement l'espèce de Gobe-Mouches de ce nom, mais aussi différentes espèces de Fauvettes et autres Becs fins, qui, en automne, au lieu de continuer à faire la chasse aui Insectes, attaquent et mangent reux. Cette nourriture, tout en les engrais- sant à l'excès, donne à leur chair le goût le plus fin et le plus délicat j aussi leur fait- on alors ;a chasse de diverses manières, soit en tendant dos collets dans les vignobles et les haies, soit avec des nappes et des appe- lants, soit enfin avec un triple filet qui se tend verticalement, appelé Àraigne ou toile d'Araignée ou Iranion. Sous le nom générique de Bec figue {Fi- cedula) , Brisson a décrit tous ces petits Oiseaux à bec menu , que Linné compre- nait dans son genre Motacilla et Latham dans celui de Sylvia, formant la famille des Becs fins de CuYier (Règne anim.), ou Sylviadées des auteurs modernes. Voyez sylviadÉes et SYLVIANÉeS. Bec figue d'hiver, la Linotte et le Pipi BEC FEV. Sylvia. ois. — Genre formé par Temminck , dans son Manuel d'orni- thologie, pour toutes les petites espèces comprises dans les genres Sylvia, Lalh.; Motacilla, Lin., et Ficedula, Briss., sauf les Traquets et Motteux dont il forme le genre Saxicola. Il subdivise son genre Bec fin en deux sections , les Riverains et les Sylvains , et ces derniers en Musci- vores, renfermant les Pouillots, les Roite- lets et les Troglodytes. * BECS FINS. Motacilla, L. ois.— Sous ce nom, Cuvier a compris une famille exces- sivement nombreuse de petits Oiseaux à bec droit et menu que Linné renfermait dans son genre Motacilla, Latham dans celui de Sylvia et Brisson dans celui de Bec figue (Ficedula). Tels sont les Tra- quets, Rubiettes, Fauvettes, Roitelets, Tro- glodytes, Hochequeues, Bergeronnettes et Farlouses. Dans les méthodes nouvelles, on désigne cette famille par le nom de Sylviadées, et dans celle que nous adoptons , nous la sub- divisons en deux familles , celle des Syl- viadées et celle des Saxicolidées. Voyez ces deux mots. * BECS FLEURS, ois. — C'est le nom français par lequel Sonnini a traduit dans les Oiseaux du Paraguay de Azara , celui de Picaflores, sous lequel Azara a décrit les Oiseaux-Mouches et Colibris du Para- guay au nombre de onze espèces Les Gua- ranis les appellent Mainumbi. 518 BEC BEC OUVERT. Hians, Lacép., Cuv,: Anastomus, Iilig. (Mans, bâillant, entrou- vert ; à cause de la forme du bec de ces Oiseaux), ois. — Genre de Tordre des Échassiers de Cuvier, de sa famille des Cultrirostres et de sa tribu des Cigognes. Ses caractères sont : « Bec beaucoup plus long que la tête , élevé , mais très com- primé ; à mandibules arquées dans le sens opposé et laissant entre leurs bords un inter- valle vide, depuis leur tiers à peu près jusque vers leur extrémité, en sorte que, fermées, elles ne se joignent que par la base et par la pointe ; bords de la mandibule supérieure garnis et libre, dans leur partie élevée, de petites lamelles fibreuses très rapprochées, et verticales, plus hautes vers la pointe du bec , où elles remplissent une échancrure latérale assez forte ; narines basales , nues, percées en fente longitudinale dans la sub- stance cornée du bec. Jambes en grande partie nues ; tarses très longs et pattes con- formées comme celles des Cigognes. Ailes amples; queue courte rectiligne. » Sonnerat est le premier qui ait fait con- naître l'espèce type , sous le nom de Bec ouvert des Indes (Pi. 12 de son Second \Voyage aux Indes, publié en 1782). L'année suivante, Buffon décrivit et figura, dans son Histoire des Oiseaux (PL enl. 932 ), le même oiseau, sous le nom de Bec ouvert, s'attribuant la formation de ce même nom , ce qui ne paraît pas exact d'après la date des deux publications. Cuvier, dans son Règne animal, présenta, comme nom gé- nérique , ce nom de Bec ouvert (Hians, Lacép.), et Vieillot le désigna sous celui d'ÀNASTOME (Anastomus, Illig.). Buffon regardait la forme singulière de ce bec comme une défectuosité et comme un reste des essais imparfaits que, dans les premiers temps , dut produire et détruire la force organique de la nature. Cuvier, dans son Règne animal, dit à son sujet que respace vide entre les deux mandibules paraît en partie l'effet de la détrition 5 car on y voit les fibres de la substance cornée du bec qui paraissent avoir été usées. Vieil- lot décrit cette partie comme denticulée. Les diverses manières dont ces auteurs ont décrit et «cliqué la forme bizarre de ce bec nous ont engagé à l'étudier attenti- vement et nous avons reconnu : 1° que loin BEC d'être une défectuosité, c'était au contraire un modèle de perfection d'après sa desti- nation 5 2° que l'espace vide entre les man- dibules ne pouvait être en partie l'effet de la détrition ; car la nature, en pourvoyant chaque être des organes propres à «a con- servation et à sa nutrition, a eu soin de les modifier et de les conformer de tel.'e sorte qu'ils ne puissent éprouver aucune altéra- tion dans leur forme comme dans leur du- rée , par suite des diverses fonctions aux- quelles ils sont destinés 5 ainsi nous voyons que le Perroquet Ara, le Kakatoès, appelés à se nourrir des amandes des noyaux les plus durs, sont munis d'un bec auquel rien ne résiste, qui met en morceaux les perchoirs du chêne le plus dur et ploie les plus gros fils de fer, sans que ces efforts y laissent la moindre trace ou ia moindre usure 5 3° enfin que les bords interne? ne sont point denticulés, mais garnis , sur la mandibule supérieure, de fibres verticales très rapprochées, en partie contiguës et formant de chaque côté, jusqu'à la pointe, où ils garnissent une assez grande échancrure latérale, une bordure mousse et inégale, destinée probablement à retenir et empê- cher de glisser certains corps ronds ou ovales; destination que semble favoriser encore la courbure opposée des deux man- dibules. Temminck, dans son article du Bec ouvert a uames (PI. col. 336) , émet à peu près la même opinion; enfin le colonel Sykes de l'armée de Bombay, savant observateur des mœurs des Oiseaux de l'Inde, est venu confirmer nos soupçons, en faisant connaître dans son Catalogue des Oiseaux du Dukhun (Proceedings, 1832, p. 160) que le Bec ou- vert de l'Inde se nourrissait de l'animal d'une grande espèce d'Unio ou Moule flu- viatile, que la forme de ses mandibules, merveilleusement adaptée à ce but, lui donnait la possibilité de saisir et d'ouvrir, pour en manger l'habitant. Il ajoute que l'organisation de son système digestif n'est pas moins singulière que son bec ; car la longueur proportionnelle du tube intestinal surpasse celle d'aucun autre oiseau de l'or- dre des Échassiers, puisque, dans l'individu observé, il avait cinq fois la longueur du corps, y compris le cou et le bec. On conçoit maintenant que , lorsque cet oiseau , au moyen de ses longues jambes , BEC BEC 519 parcourt à gué les bords des fleuves de l'Inde, pour y chercher les Mollusques au fond de leurs eaux, il trouve dans la forme arquée de ses mandibules à bords émous- sés et fibreux un instrument des plus com- modes pour saisir et retenir les Coquilles ovalaires et glissantes. On ne connaît encore que deux espèces de ce singulier genre : 1° l'espèce type in- dienne, Hians coromandelica Cuv.; Âr- dea coromandelica Latb. et Lin. (l'adulte), et dont VArdeaponticeriana des mêmes est le jeune, qui est d'un blanc légèrement cendré, avec les ailes, les scapulaires et la queue noirs, à reflets verts et violets ; 2° le Bec ouvert a lames (Anastomus lamelli- gerus Tem., PL col. 236) d'Afrique , d'un noir brunâtre , avec les plumes du cou et du ventre terminées par des lamelles lui- santes, présentant, du reste, dans la forme et les proportions de son bec et dans tout son ensemble, les plus grands rapports avec l'espèce précédente et probablement con- chivore comme elle. Bec plat, le Canard Souchet. Bec rond, le Bouvreuil. Btc tranchant, le Pingouin. (de Lafresnaye.) Ce nom de Bec a été appliqué à des animaux de toutes les classes , éhaque fois que chez eux la forme de la bouche offrait une ressemblance plus ou moins grande avec le bec d'un oiseau ; ainsi l'on a appelé parmi les Mammifères : Bec d'oie, le Dauphin. Bec d'oiseau , l'Ornithorhynque. Parmi les Chéloniens : Bec de faucon, la Tortue-Franche. Bec d'oie ou Bec de poule, la Tortue-Caret. Et parmi les Poissons : Bec allongé, une espèce du genre Chéto- don, le Chœtodon rostratus'Lm. Bec de perroquet, les Scares en général, à cause de la forme de leur bouche et sur- tout le Scaruspsittacus. Bec pointu, la Raie blanche. (C. d'O.) Quelques entomologistes ont donné le nom de Bec aux suçoirs des Hémiptères , ainsi qu'à la tète prolongée en forme de bec ou de trompe de la plupart des Curculioni- des. Voyez rostre. (D.) Le nom de Bec est aussi donné vulgaire- ilhrvo d'une coquille qui, ordinairement, est creusée en gouttière. C'est ainsi , que dans le langage ordinaire, les Coquilles univalves, prolongées à la base par un canal court, sont des Coquilles à bec. Dans les Coquilles bivalves, le bec est presque toujours un prolongement de l'ex- trémité postérieure des valves, comme dans les Corbules. Quelquefois on a ajouté une épithète caractéristique ; et c'est ainsi que le Lingula anatina est nommé Bec de Ca- nard. On nomme vulgairement Bec de flûte, le Donax scortum, et Bec de Perroquet, le Terebratula psittacca. Les zoologistes sa- vent que les mâchoires des Céphalopodes ont la plus grande ressemblance avec le bec d'un Perroquet. De cette ressemblance, il résulte qu'on désigne souvent ces parties par la dénomination assez exacte de Bec. Voyez céphalopodes. (Desh.) En botanique , le nom de Bec, appliqué par Jacquin à la peinte qui surmonte les cornes terminales du sac des Stapelia, a été donné à des plantes dont les fruits ou les feuilles ont la forme de cet organe 5 mais c'est surtout dans les Géraniums que cette ressemblance est frappante; ainsi l'on a ap- pelé : Bec de cane, YAloes lingueformis. Bec de cigogne, le Géranium ciconium. Bec de grue, le G. gruinum. Bec de héron , le G. arduinum et le Misembrianthemum rostratum. Bec de pigeon, le G. columbinum. (C d'O.) BÉCADE. ois. — Synonyme vulgaire de Bécasse. BÉCARD. ois. — Un des noms vulgai- res du Harle commun. BÉCARD. poiss. — Nom vulgaire du Saumon commun mâle. BÉCABDE, Buff.; Titijra, Vieil, ois. — Genre de l'ordre des Passereaux de Cuvier et de sa famille des Pies-grièches , ayant pour caractères : Bec grand , large et bombé dessus et dessous , à arête arrondie, dépourvu de poils à son ou- verture; l'extrémité crochue et entaillée. Tête grande, déprimée. Pieds courts et faibles; le doigt externe plus long que l'interne. Ailes allongées, à troisième penne la plus longue, souvent une très petite plume acuminée , ensiforme, basale, entre la première et la seconde rémige. Queue 520 BEC BEC courte, terminée carrément; souvent, une peau nue , autour des yeux ; forme courte et trapue. Buffon donna le nom de Bécarde à un oi- seau d'Amérique, décrit et figuré depuis dix ans par Brisson dans son Ornithologie, sous les noms de Pie-grièche grise et Pie-griè- CHE TACHETÉE DE CAYENNE (Ldl/liUS Cayaïl- nensis cinereus , et Lanius cayannensis nœvius Briss., t. II, p. 158, pi. 14, f. Iet2). Buffon voulant rapprocher, sous ce nom de Bécarde ou oiseau à gros bec , plusieurs es- pèces, y réunit à tort un Tyran, le Lanius sulphuratus et le Vanga de Madagascar. Vieillot, adoptant ce nom de Bécarde comme nom générique français, lui adjoignit pour nom scientifique celui de Tityra. L'an- née suivante, Cuvier, dans son Règne ani- mal, remplaça ce nom de Tityra par celui de Psaris , nom grec d'une espèce d'oiseau inconnue. Vieillot plaçait le genre dans sa famille des Myothères ou Gobe-mouches, et Cuvier dans celle des Pies-grièches. Azara avait formé ce groupe sous le nom de Dis- tingués et en avait décrit trois espèces outre la Bécarde de Buffon. Vieillot, dans le Dic- tionnaire de Déterville , décrivit aussi ces trois nouvelles espèces d'après Azara , tan- dis que Cuvier n'en admettait qu'une, la Bécarde grise. Ce genre, placé tantôt dans les Pies- grièches, tantôt dans les Gobe - mou- ches, tient effectivement de ces deux gen- res. Cependant la forme très élargie du bec et non comprimée comme chez les Pies- grièches, indique des Oiseaux qui, comme les Gobe-mouches, doivent plutôt prendre au vol et avaler entiers les Insectes volants que les dépecer comme les Pies-grièches 5 aussinous conformons-nous, en lesy plaçant, à l'opinion de Vieillot et en dernier lieu de Swainson. On n'a jusqu'à ce moment que peu de notions sur leurs mœurs. Ce qu'en dit Azara et ce que nous en a communiqué M. Aie. d'Orbigny , est tout à fait conforme. Ce sont , d'après ces auteurs , des Oiseaux solitaires, peu sauvages , se tenant habi- tuellement par paires dans les forêts, le plus souvent perchés au sommet des grands ar- bres et y donnant la chasse aux Insectes qui passent à leur portée , comme les Tyrans le font de dessus les buissons. Cette con- formité de mœurs avec les Tyrans et, de plus, la largeur du bec nous ont décidé à pla- cer ce genre dans notre famille des Muscica- pidées et dans notre sous-famille des Tity- ranées. L'espèce type, la Bécarde grise [Tityra cinerea Vieil., Gai., pi. 134), Pie- grièche grise de Cayenne (Briss., pi. 14, f. 1 et 2; Buff., enl. 304 et 377 5 Lanius cayanus Gmel.) , très voisin du Distingué a tête noire d'Azara , est d'un gris cendré clair, avec le dessus et les côtés de la tête, les ailes et la queue noirs; le bec rouge dans les deux tiers de sa longueur, noir à la pointe et sans peau nue autour des yeux. On a confondu, sous ce nom, trois ou quatre espèces de la Guiane et du Brésil , très voi- sines , mais offrant des différences , et dé- crites par Swainson (Class. ofbirds, part. 3) qui en indique dix espèces. Le voyageur Spix a donné, dans son ou- vrage sur les Oiseaux du Brésil , le nom gé- nérique de Pachyrhynchus à ces Oiseaux et en a décrit quelques espèces nouvelles, dont plusieurs de taille beaucoup plus petite et offrant encore quelques autres légères diffé- rences. M. Swainson , d'après ces différen- ces, a restreint à ces petites espèces le nom générique de Pachyrhynchus , conservant aux plus grosses et à l'espèce type le nom de Psaris de Cuvier. Ce genre ou sous-genre Pachyrhynchus, ainsi restreint, diffère des vraies Bécardes (Tityra) par une taille plus petite; par des ailes plus arrondies ; par une queue plus lon- gue et arrondie ou même étagée , et par un bec à proportion bien moins volumineux. On peut citer pour type le Distingué vert a couronis e noire Azar'. , Bécarde verte, Tityra viridis (Vieil., Dict., t. III, p. 348), que tous les auteurs modernes ont méconnu , que Spix et Swainson ont nommé Pachyrhyn- chus Cuvieri , et Lichtenstein , dans son Cat. des D. du M. de Berlin , Muscicapa nigriceps et à qui on devrait rendre son pre- mier nom de Pachyrhynchus viridis Azar. Il a le dessus de la tête noir avec le front blanc, le cou en entier et le ventre d'un gris cendré avec une large bande pectorale jaune et le dessus vert olive; la femelle en diffère par sa calotte verte et ses couvertures alai- res brunes. Les espèces de ce groupe onl été désignées par M. Lesson, dans son Traité, sous le nom de Moucherolles loxies. Elles sont plus nombreuses que celles du pre- BEC BEC 521 niier groupe. Le genre Bécatde (Tili/ra, Vieil.), ayaal poorsoce genre Pachi/riu/»- /.(/v. S|>. , fait donc partie de notre famille MOBCtcaaidéea et de notre sous-famille i ityranées. (Lafr.) BÉCASSLL Srolojxi.r, L., l'.riss., Cuv., 'loin. (ZxeXoiraÇ, nom crée de la Bécasse; de ay.ù.zCi , pieu , à cause de son bec droit intu). ois. — Genre de Tordre des Kchassiers et de la famille des Longirostres île Carier. Ses etrtetères sont: Bec long, droit , grêle , mou ; mandibules sillonnées latéralement, dans la plus grande partie de leur longueur , depuis la base , et Tétant dessus et dessous, près de la pointe; la su- périeure plus longue que Tinférieure , avec un renflement obtus à sa pointe , en forme de talon , où celle-ci vient s'adapter ; arête du bec élevée, saillante; narines latérales, basales, longitudinalement fendues près des bords de la mandibule , couvertes par une membrane. Pieds médiocres , grêles ou grands; bas de la jambe ou totalement em- plumé , ou nu dans une petite partie de sa longueur; les doigts antérieurs entièrement divisés , rarement l'extérieur et le médian réunis ; un pouce. Ailes médiocres, formées sur le type aigu. Queue courte , en partie cachée par les couvertures. Linné réunissait, dans son genre Scolo- pax, la plupart des Oiseaux de rivage à bec prèle et cylindracé , telles que les Bécasses et les Bécassines, les Barges, les Chevaliers, les Courlis et lesRhynchées. Brisson restrei- gnit le genre aux seules Bécasses et Bécassi- nes ; Cuvier, Temminck en firent autant; mais Vieillot sépara les Bécasses , sous le nom générique de Rusticola, des Bécassines auxquelles il laissa celui de Scolopax. Tem- minck , dans son Manuel , se contenta de faire trois sections dans son genre Scolo- pax, pour les Bécasses, les Bécassines et la Bécassine grise d'Amérique à doigts semi- palmés, qu'il nomma Bécassine-Chevalier. Des auteurs contemporains, outre le genre Rusticola de Vieillot, ont créé ceux de Gal- linago pour les Bécassines , et de Macro- ramphus pour les Bécassines-Chevaliers de Temminck. Bonaparte a même ajouté une quatrième division, en restreignant le genre Rusticola de Vieillot à la Bécasse des États- Unis , et rendant à celle d'Europe le nom générique de Scolopax. On a encore poussé plus loin ces subdivisions en forgeant les genres Tel matins, llemoptilura , Philo. liinnos, parmi les Bécassines, pour des es» pries qui ne différent que par le nombr*-* de leurs pennes caudales. Il n'y a de réel-» lement distinct, dans le genre, que les trois sections indiquées par Temminck, et qui di lièrent de mœurs et de formes. Nous renfermerons donc, comme cet au- teur cl comme Cuvier, dans le genre Scolo- pax, les Bécasses, les Bécassines et les Bé- cassines-Chevaliers , adoptant toutefois, mais comme sous-génériques seulement, les noms génériques de Rusticola , Scolo- pax et de Macroramphus qui leur ont été donnés. 1er sous-genre : Bécasse. Rusticola, Vieil. Bas de la jambe emplumé jusqu'à l'articu- lation ; tarses courts ; doigts médiocres j ongle du pouce obtus et ne débordant pas le doigt ; occiput rayé de bandes transver- épaisses. On ne connaît encore que trois espèces de Bécasses : celle d'Europe, Scolopax rus- ticola Lin. , qui prend alors le nom de Rusticola vulgaris , ou Bécasse commune Vieil. (Dict., III, 348) ; celle des États-Unis, Scolopax minor Lin., ou Rusticola minor Vieil. (Gai., pi. 242), et la Bécasse de Java Less. , Rusticola saturata Nob., Scolo- pax saturata Hors., Rusticola javanica Less. Les Bécasses, habitantes des hautes mon- tagnes boisées du centre de l'Europe, en descendent dès les premiers froids , et ar- rivent dans nos contrées en octobre ou no- vembre. Elles se tiennent habituellement le jour dans les bois , où elles retournent les feuilles sèches avec leur bec pour se nourrir des Vers qui s'y tiennent cachés ; mais, à la fin du jour, elles en sortent, et se dirigent d'un vol rapide et léger vers les champs cultivés et fraîchement labourés et vers les fontaines. Il paraît que la Bécasse ne voit bien qu'au crépuscule ; ce qui s'ex- plique facilement par sa sortie du soir et par ses allures beaucoup plus vives à cette heure et avant le lever du soleil que pendant le jour. Elle nous quitte dès les premier» jours du printemps. Quelquefois un couple isolé reste dans nos bois et y niche après le 35' 522 BEC BEC départ des autres. Il fait son nid à terre , souvent près d'un tronc d'arbre ou d'une grosse racine ; la femelle y pond quatre ou cinq œufs oblongs , d'un gris roussàtre , et marbrés d'ondes plus foncées et noirâtres. Les petits, couverts en naissant d'un duvet épais, comme la plupart des jeunes Échas- siers, quittent le nid incontinent et se met- tent à courir. Il est alors très facile de s'en emparer ; mais le père et la mère ont pour eux une telle sollicitude, qu'on en a vu pren- dre sous leur gorge un de leurs petits, et l'emporter ainsi à plus de mille pas. Vieillot a vérifié ce fait chez les Bécasses d'Améri- que, et les a vues emporter leurs petits, cramponnés sur leur dos. Ces Oiseaux sem- blent muets dans l'hiver, et ne font enten- dre qu'une espèce de gloussement quand ils se poursuivent au premier printemps. Lors- qu'ils se posent à terre , ils étalent souvent la queue, comme s'ils faisaient la roue. On a cru reconnaître plusieurs races distinctes dans notre Bécasse ; une plus petite entre autres, plus roussàtre et à bec plus long, et une troisième beaucoup plus forte , au contraire, à plumage plus rembruni, et qui se tient de préférence dans les grosses haies et les halliers. Temminck, dans la quatrième partie de son Manuel, annonce que, d'après ses observations, les petites Bécasses ne sont autres que les jeunes, de couvées tar- dives , qui n'entreprennent leur migration que quelques semaines après le départ des grandes bandes , et nous arrivent effective- ment bien après elles. Il indique aussi , comme moyen le plus sûr de distinguer les sexes dans notre espèce européenne , i'examen de la première rémige, dont le bord externe des barbes est couvert, chez le mâle, de taches brunes sur un fond blanc jaunâtre, tandis que les femelles portent un liseré blanc sans taches sur toute la lon- gueur de cette barbe. L'espèce niche en grand nombre aux environs de Saint-Pé- tersbourg ; on la dit sédentaire dans le midi de l'Italie. 2me sous-genre : Bécassine. Scolopax, Vieil. Bas de la jambe dénudé; tarses de longueur médiocre ; doigts longs et grêles; ongle du pouce pointu et débordant son extrémité de toute sa longueur; dessus de la tète rayé de bandes longitudinales ; for- mes grêles et élancées. Demeure habituelle : les marais et les prairies marécageuse». Outre les caractères ci-dessus, les Bécas- sines diffèrent encore des Bécasses par leur habitude de pousser plusieurs cris, lors- qu'elles prennent leur vol , et par ce vol aussi facile et aussi rapide le jour que le soir , ce qui prouve que leur vue est orga- nisée pour la lumière du soleil. Elles ni- chent dans les marais. A propos de leur nidification , nous avons été témoin d'un fait assez singulier. Ayant fait lever une Bécassine de dessus ses œufs, son mâle se réunit bientôt à elle ; ils s'élevèrent tous deux à une hauteur assez considérable, et je remarquai que, pendant tout le temps qu'ils volèrent au dessus de ma tête , ils faisaient entendre à chaque coup d'aile qu'ils don- naient un petit cri court et fort vif, dif- férent de celui qu'ils ont le reste de l'année ; et, de temps en temps, une d'elles sem- blait se laisser tomber perpendiculairement du haut des airs , les ailes placées vertica- lement, de sorte qu'une était en dessus et l'autre en dessous. Dans cette position, elle les agitait avec force, de manière à produire un bruit de vibration très fort, imitant un peu le hennissement d'un Cheval. On compte aujourd'hui au moins cinq espèces de Bécassines européennes , trois dans l'Amérique du nord et quatre dans celle du sud ; elles ont toutes de si grands rapports dans la coloration du plumage, qu'il n'y a pour ainsi dire que la différence dans la taille et le nombre de leurs plumes caudales qui puissent les faire reconnaître. Nous citerons, comme espèce remarquable par sa taille, la Bécassine géante (Scolopax yigantea Naît., Tem., PI. col. 403), qui a, comme toutes les Bécassines , six bandes longitudinales noires, dont deux sur le ver- tex, deux laté.ales oculaires et deux courtes sub-oculaires , séparées par cinq bandes d'un blanc roussàtre ; le gosier blanc ; les scapulaires noires , entremêlées de quel- ques points roux, et largement bordées ex- térieurement de roux marron vif, formant trois larges bandes dorsales noires et lon- gitudinales , séparées par quatre autres de couleur rousse. Les ailes sont bariolées, en travers, de blanc et de noir, ainsi que le cou, la poitrine, les flancs et les jambes. La queue est rousse, avec du noir sur la ligne médiane Cette espèce , qui est du Brésil . BEC est d'un quart plus forte dans toutes ses dimensions que notre Bécasse d'Europe»1! mais elle a tous les caractères propres fcax Bécassines : elle est longue de quarante cen- timètres, et son bec Test de dix à douze ccn- tlmètres ; elle est du Brésil , et si semblable de plumage à la grande Bécassine des sa- i \nms m Cv\ i >m ( Buff.} enl., 895), déjà fort grande elle-même , qu'elle n'en diffère réellement que par une taille plus forte. J"** SOnS-genre : Bécassine-Chevalier, loin : Macroramphus, L. Jambes dénuées de plumes dans la plus grande partie de leur longueur ; doigt externe réuni au médian à leur base par une très petite membrane ; doigts de longueur médiocre. Queue carrée et non conique , comme chez les deux sec- tions précédentes ; tous caractères qui, ainsi que la coloration, tiennent entièrement des Chevaliers et non des Bécassines. Le nom de Bécassine-Chevalier , donné par Temminck à cette troisième section , est bien certainement le plus convenable qu'on pût lui donner ; car l'oiseau qui en est le type est tout à fait intermédiaire à ces deux genres , n'ayant des Bécassines que le bec , et ayant du reste les pattes, la queue, la coloration, la livrée d'été, et même les habitudes toutes marines des Chevaliers. Il est fâcheux que le nom scien- tifique de Macroramphus n'indique rien de ces caractères mixtes, et donne au contraire une idée fausse du bec, qui, dans l'espèce type , est moins grand qu'un bec de Bécas- sine ordinaire, à proportion de l'oiseau. La seule espèce connue de ce groupe est la Bécassine-Chevalier grise Nob., Ma- croramphus griseus L.) , Bécassine roNC- tcél Tem. (Man., 679), Bécassine grise {Scolopax Uucophœa Vieil., Dict., III, 358, et Gai., pi. 241), couverte, en dessus, de bariolures noires et blanc roussàtrc ; à poi- trine d'un brun grisâtre; le reste blanc, qui se colore de roux dans la livrée d'été ; le croupion et la queue blancs , traversés de bandes nombreuses noires. Elle se trouve aux États-Unis , où elle fréquente les ter- rains submergés ou marécageux des bords de la mer , surtout à l'embouchure des ri- vières , et ne va jamais dans les prairies herbeuses. Elle se nourrit , selon Wilson , de Mollusques bivalves, qui se rencontrent dans les marais salés des États-Unis — On BEC 523 voit, par ce qui précède, que cet oiseau est un véritable Chevalier à bec de Bécassine, et serait plus convenablement nommé Che- valier-Bécassine que Bécassine-Chevalier . \Xafr.) BÉCASSE, roiss. — Nom donné vul- gairement à des Poissons des genres Cen- trisque , Scombrésoce et Espadon , à cause du prolongement de leur bouche en forme de bec. BÉCASSE, moll. — Plusieurs espèces de Rochers prolongées à la base en un long canal offrent une ressemblance grossière avec la tète d'une Bécasse. Les marchands du siècle dernier se sont saisis de cette res- semblance pour nommer Tête de Bécasse, le Murex haustellum ; Bécasse a ramage, le Murex cornu tus ; Bécasse épineuse , le Murex crassispina; grande Bécasse épi- neuse , le Murex tenuispina ; et enfin Bécasse a courte épine, le Murex branda~ ris. Ces diverses dénominations sont en^ core en usage parmi les marchands d'his- toire naturelle. (Desh.) BÉCASSE B' ARBRE ou PER- CHANTE, ois. — Nom vulgaire de la Huppe, VpupaEpops. BECASSE DE MER. ois. — Noms vulgaire de l'Huitrier et du Courlis. BÉCASSEAU, Briss.; Tringa, Lin., Briss. ois. — Genre de l'ordre des Échas- siers , de la famille des Longirostrcs de Cuvier, et dont les caractères sont : Bec long ou médiocre, grêle, cylindracé, faible- ment arqué ou droit, mou et flexible dans toute sa longueur, comprimé à la base, déprimé vers la pointe, qui est un peu di- latée et obtuse ; les deux mandibules sillon- nées jusque près de leur extrémité. Pieds grêles ; nudité du bas de la jambe assez peu étendue ; le pouce faible et court articulé sur le tarse, au dessus des doigts antérieurs et touchant à peine la terre à son extrémité ; ceux-ci non réunis par une membrane à leur base ; ailes assez longues, sur-aiguës, atteignant l'extrémité de la queue. Linné, sous le nom générique de Tringa, donné anciennement par Gesner et Aldro- vande au Chevalier cul-blanc, réunissait les Chevaliers, Bécasseaux et Combattants, les Vanneaux, Sanderling, Phalaropes et Tour- nepierres ; Brisson le restreignit aux seuls Bécasseaux, Chevaliers et Alouettes de mer; 524 BEC BEC Temminck en retira les Chevaliers, et n'ad- mit dans son genre Bécasseau {Tringa) , que les Bécasseaux proprement dits ou les Maubèches et Alouettes de mer , dont il forma une première section, et les Com- battants, dont il forma la seconde. Cuvier, dans son Règne animal, remplaça le nom générique de Bécasseau {Tringa), par celui de Maubèche {Calidris) ; mais il en sépara, sous le nom de Pelidna, les Alouettes de mer et les Cocorlis, et sous celui de Ma- eketes les Combattants. Vieillot, dans le nouveau Dictionnaire et dans l'Encyclopédie, a changé le nom gé- nérique français de Bécasseau de Brisson et Temminck, en celui de Tringa, se fon- dant sur ce que Brisson , qui réunissait sous cette dénomination des Chevaliers et des Bécasseaux , avait pris positivement pour type le Bécasseau ou Cul-blanc, qui est un Chevalier et non un Bécasseau, d'a- près les caractères distincts assignés de- puis à ces deux genres. Temminck, dans la 4e partie de son Ma- nuel (1835), se range de l'avis de Cuvier et des naturalistes qui isolent le Combattant, en un genre distinct de ceux de Bécasseau et de Chevalier, et le retire par conséquent de son genre Bécasseau. Nous adoptons d'autant plus volontiers cette dernière opinion, que les Combattants nous avaient toujours paru s'éloigner des Bé- casseaux par leur ensemble plus élancé ; par leurs pattes plus élevées; par leurs doigts plus longs et à membrane interdigitale, et par le peu de dilatation de la pointe de leur bec, tous caractères qui les rapprochent au con- traire des Chevaliers. De plus, le nom gé- nérique Bécasseau de Brisson étant le plus ancien et le plus généralement employé par les ornithologistes, nous croyons devoir l'a- dopter aussi de préférence, et tel que Tem- minck Ta conçu, dans la dernière partie de son Manuel. Bonaparte, dans ses Birds of Europe and north America, le subdivise encore en quatre genres, dont deux améri- cains, qui sont Hemipalama, Bonap., ayant pour type le Tringa Douglasii Swains., et Heteropoda, Nutt., ayant pour type, le Tringa semi-palmata Wils., pi. 63, f. 4, et deux européens, Tringa, Bonap., ayant pour type la Maubèche, et Pelidna, Cuv., ayant pour type l'Alouette de mer ou Cincie. Le savant ornithologiste Temminck, fa- vorisé par le lieu de sa demeure, a fait de- puis longtemps une étude particulière de cette famille d'Oiseaux riverains, et est parvenu à rectifier beaucoup d'erreurs qui existaient avant lui dans la nomenclature des espèces ; erreurs provenant en gran- de partie des changements extraordinai- res opérés par la double mue dans le plumage et la coloration de ces Oiseaux, et qui en avaient fait décrire et figurer, comme espèces différentes, des individus de même espèce, mais d'âge, de livrée ou de sexe différents. Cet auteur a observé que ces Oi- seaux voyageaient en petites troupes, se réunissant plusieurs couples dans un même lieu, pour nicher; qu'ils habitaient les ma- rais voisins des lacs et des rivières, et sur- tout des bords de la mer; qu'à l'aide de leur bec long et grêle , ils cherchaient in- distinctement dans la vase et les limons, dans les sables mouvants et les fucus, les In- sectes à élytres , les larves, les Vers mous, les très petits Mollusques même dont ils se nourrissent. D'après ses observations, les espèces habitantes des bords de la mer, émigrent le long de ses rives, et celles des marais suivent dans leurs migrations le cours des rivières ; leur mue a lieu à deux époques fixes de l'année; leur plumage d'hiver, très différent de celui du printemps, varie généralement du blanc au roux et du cendré au noir ; les jeunes, avant leur mue, diffèrent beaucoup des adultes, et les sexes ne diffèrent que par la taille, les femelles étant plus grandes que les mâles. Dans le quatrième volume de son Manuel, il énu- mère dix espèces de Bécasseaux d'Europe, dont sept se retrouvent dans l'Amérique du nord avec une huitième qui lui est pro- pre, selon Bonaparte {Birds of Europe and north America). Azara a décrit sous le nom de Chorlito* quatorze espèces de Chevaliers, de Bécasseaux et deRhynchées du Paraguay, dont Vieillot admet quatre dans ses Trin- ga ou Bécasseaux. Ce dernier auteur dé- crit encore trois ou quatre espèces de l'A- mérique du Nord et des Antilles; mais, comme la plupart de nos Échassiersjon- girostres se retrouvent sur tout le globe, il faudrait , pour s'assurer positivement du nombre des espèces exotiques, que, sur chaque continent , on pût faire le tra» BEC IŒC 525 van d 'observation faii en Hollande et en Allemagne, pour débrouiller les espèces européennes. Vieillot , pendant son séjour dans l'Amérique du nord, a remarqué que, liiez les petites espèces de Bécasseaux de rette contrée , les mâles se réunissaient pendant rincubaiiou en petites troupes, et eberebaient leur nourriture en commun. Efeoi l 'itérons, eomine espèee des plus grades et des plus marquantes, le Bécas- s m Rfroiàou ou Canut (Tringa cme- i.., Tem. Man. 627), qui, dans ses . iferaea livrées, a été décrit comme es- 1 éees dillerentes, sous les noms de Tringa cinerea, grisea, canutus et ishmdica Gmel., ru fa Wils., sous ceux de Maubè- ebe , jMaubèche tacbetée et Maubècbe grise (Brisson, pi. 20, f. 1. —pi. 21, f. 1 et 2). Brisson toutefois, dans la première, a dé- crit un Combattant tout en figurant la Mau- bèche. BuiTon, copiant Brisson, est tombé dans la même erreur, et sous les noms de Maubècbe commune, tacbetée et grise, pi. 365 et 366, a décrit, comme Brisson, le même oiseau, sous le nom de Combattant. Cette espèce, dans son plumage d'hiver et de première année, est, en dessus, d'une teinte grise cendrée, plus foncée chez les jeunes qui, en outre, ont toutes les plumes du dos et des scapulaires liserées de noir et blanc ; elle est blanche en dessous, mais avec les côtés et le devant du cou, sauf la gorge, la poitrine et les flancs, couverts de petits traits bruns ou noirâtres longitudi- naux. Dans sa livrée d'été ou des noces, tout le fond blanc du plumage est d'un roux ferrugineux, uniforme en dessous ; en dessus, le dos, les scapulaires et le crou- pion sont variés de grandes taches noires et rousses. Sa longueur est de 2o centimè- tres. Elle vit en été dans les marais; au printemps et en automne sur les bords de (a mer, et passe deux fois dans l'année, au printemps et en automne. (Lafr.) RÉCASSEYE. ois. — Voyez bécasse. BÉCASSEVE DE MER. poiss.— Nom donné à VEsox bellone et particulièrement aux Poissons du genre Orphie , par allusion à la forme allongée de leur bouche. BÉC ASSEVE-CHEVALIER. ois. — Voyez bécasse. (Lafr.) BECASSOX. ois. — Ce nom vulgaire •'applique à plusieurs espèces du genre Chevalier; mais il sert à désigner, plus communément , le Cb. aux pieds rouge {Scolopax Calidris); il s'applique cependant aussi au Cb. cul blanc (Tringa ochropus) , et Cb. guignette (Tringa hypoleucos), ap- pelé aussi PETIT BÉCASSON. La double Bécassine (Scolopax major) porte également le nom de Bécasson ; et, en Normandie, tous les chasseurs le donnent à la petite Bécassine ou Bécassine sourde. VoyeZ CHEVALIER et BÉCASSE. (C. d'O.) BECFI D HIVER, ois. — Nom vul- gaire du Pipit (Alauda trivialis), en Pro- vence. BÉCHARU ou RÉCHÉRU. ois. — Nom vulgaire du Flammant rouge (Phœ- nicopterus ruber L.) REÇUE LISETTE, ras. — Nom vul- gaire du Rhynchites Bacchus dans quelques parties de la France (voyez rhynchites). On donne aussi ce nom , ainsi que ceux de Coupe-Bourgeon et Pique-Brot, à un autre insecte très nuisible à la Vigne, et qui ap- partient au genre Eumolpe. Voyez ce mot. . . (D-) BÉCHÉRU. ois. — Voyez bécharu. RÉCHET. poiss. — Nom vulgaire da Brochet. BEClilUM (nom sous lequel Pline pa- raît avoir désigné le Tussilage), bot. ph.— » Le genre Bechium , fondé par M. De Can» dolle, comprend deux plantes de Madagas- car qui ont pour caractères : Capitules mul- tiflores homogames ; les extérieures à 5 divisions palmées, les intérieures tubuleu- ses ; les rameaux du style allongés, hispides; les fruits cylindracés, velus, couronnés d'une aigrette composée de plusieurs ran- gées de poils scabres. Le réceptacle alvéolé est entouré par un involucre formé de 2-3 séries d'écaillés lâchement imbriquées, lé- gèrement scarieuses et colorées au som- met. — Les deux espèces connues jusqu'à ce jour sont des herbes vivaces , à feuilles radicales, sessiles, oblongues, très entières et couvertes de poils sur leur face supérieu- re. Les capitules, portés sur une hampe, sont disposés en corymbe. Ce genre fait partie des Composées, tribu des Verno- niées. (J. D). RÉCHOT. ois. — Synonyme vulgaire de la Bécassine sourde ( Scolopax gallinula Gm.). 526 BEC BED BECKEA. bot. ru. — Voyez b^echea. *BECKERA, Bernhar. bot. th.— Sy- nonyme du genre Melica. BECKMANNIA. Beckmannia (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Graminées, tribu dcsPhalaridées, établi par le professeur Host (Gram., III, t. 6) pour une grande plante vivace qu'on trouve dans l'Europe australe, la Sibérie, l'Asie Mineure et même quelques parties de l'Amérique septentrionale. Ses caractères sont les sui- vants : Épillets comprimés, lenticulaires et contenant deux fleurs sessilcs , fertiles et glabres. Lépicène composé de deux valves comprimées, carénées et obovales, égales entre elles , coriaces et mutiques , un peu plus courtes que les fleurs. Glume à deux paillettes membraneuses; l'inférieure ovale, concave, à trois nervures, embrassant la supérieure qui n'offre que deux nervures et est bifide à son sommet. Ovaire glabre, ter- miné par deux styles courts portant chacun un stigmate allongé et plumeux , à poils simples. Paléoles 2, aiguës , bifides et gla- bres. Fruit également glabre, allongé, cy- lindrique, un peu plan d'un côté, non en- veloppé par les écailles L'espèce unique qui l'orme ce genre , Beckmannia erucœformis H., a été ran- gée tour à tour dans le genre Phalaris par Linné , dans le genre Cynosurus par Aiton, dans le genre Paspalum par Mœnch. Le professeur Tenore , dans sa magnifique Flore napolitaine , en a fait le genre Joa- chinia , et Nuttal le genre Bruckmannia; mais ces deux genres sont postérieurs au Beckmannia de Host, qu'ont adopté tous les botanistes modernes. (A. R.) *BÉCLARDIE. Beclardia (nom pro- pre), bot. th. — Nous avions établi sous ce nom (Mêm. sur les Orchidées des îles de France et de Bourbon) un genre de la tribu des Yandées , pour trois espèces d'Orchi- dées , originaires des îles australes d'Afri- que ; mais l'une de ces espèces (Beclardia alata) a été réunie par M. Lindley à son genre Cryptopus;et les deux autres Beclar- dia macrostachya et B. brachystachya constituent le genre Monia du même bota- niste. Voyez cRYPToros et ^eonia. (A. R.) BECMARE. Rhinomacer. ins. — Genre de Coléoptères tétramères , fondé par Geof- froy aux dépens du genre Curculio de Linné et dont les espèces appartiennent aujour- d'hui aux genres Attélabe et Apodère. Voyez ces mots. (D.) BECMOUCHES. ins. — Voyez hyd.io- MYES (D.) BÈCO. ois. — Nom vulgaire du Che- valier guignette (Tringa hypoleucos) et de la Maubèche noire {Tringa pusilla). BÉCOT, ois. — Nom vulgaire de la Bé- cassine sourde (Scolopax gallinula Gm.). BECQUABO , BECQIIEBO ou BEC- QUE-BOIS. ois. — Ces noms vulgaires , synonymes de Biquebo, s'appliquent à plu- sieurs espèces de Pics , notamment au Pic- Yert. BECQUE FLEURS, ois.— C'est, dans les Oiseaux d'Afrique de Levaillant, le nom qu'il donne à l'un de ses Figuiers d'Afrique, et que nous avons reconnu être le Parus capensis Gm., espèce de Rémiz du Cap de Bonne-Espérance. Voyez mésange. (Lafr.) * BECQUERELIA (Becquerel , physi- cien français), bot. th. — Le genre ainsi nommé par Adolphe Brongniart ( in Du- perrey, Voy., p. 161, t. XXVII), et qui fait partie de la famille des Cypéracées , a été réuni par quelques botanistes au grand genre Scleria , dans lequel il forme une simple section. Voyez sclérie. (A. R.) BECQUEROLLE. ois. —Un des noms vulgaires de la Bécassine sourde. BECQUET. roiss. — Nom vulgaire du Saumon . BECQUETEUR. ois. — Nom vulgaire de la Sterne petite (Stema minuta Gm.) , ou Hirondelle de mer. BÉDAUDE ou BEBE AUDE. ois. — Nom vulgaire de la Corneille mantelée. BEDEAU et BÉDEAUDE. ins. — Nom vulgaire donné à des Insectes de diffé- rents ordres, dont le corps, à l'état de larve ou à l'état parfait, présente deux cou- leurs bien tranchées. Telle est , par exem- ple , la Chenille de la Vanessa gamma, dont les quatre premiers anneaux sont fau- ves et le reste du corps blanc. Telle est en- core la Cigale Bédeaude de Geoffroy (Cerco- pis Spumaria Fabr.) qui est moitié brune et moitié blanche, etc. (D.) BÉDEAUDE. ois. — Voyez bédau»e. BÉDÉGUAR. ins. et bot. — On donne ce nom aux excroissances chevelues pro- BF.R MCx 527 droites sur les Rosiers et les Eglantiers, par le Cynipsrosœ et peut-être par quelques autres espèces voisines. Voyez cynin et CYNirmiNS. (Bl..) * BEDFORDIA (dédié à John Russel , ducdeBedford). bot. ru. — Le genre Bcdfor- dia appartient à la tribu des Composées- Sénécionées, et comprend aujourd'hui deux arbrisseaux indigènes de Yan-Diémen, dont Tune est cultivée dans les jardins de bota- nique, sous le nom de Cacalia saliciiia. Ces plantes ont pour caractères : Capi- tules multiflorcs homogames ; réceptacle alvéole ou marqué de petites fossettes ; in- Yolucre muni à la base de 2 ou3bractéoles subulécs, et formé de deux ou 3 rangées d'é- cailles distinctes et d'égale longueur. Fruits glabres, cylindracés anguleux , munis, au sommet , d'un rebord portant une aigrette composée d'une rangée de poils scabres à la base , ou barbillés au sommet. — Les Bedfordia , que Labillardière avait réunis aux Caralia, sous les noms de C. sali- tina et lincaris , sont remarquables par leur port ; leurs fleurs jaunes ; leurs feuilles entières, allongées, cotonneuses en dessous, et assez semblables à celles du Saule. (J. D.) BEDILLE. bot. th. — Nom vulgaire du Liseron des champs, dans le départe- ment de la Gironde. BÉDOUIDE ou BÉDOUILLE. ois. — Nom de la Farlourse en Provence. BÉDOUIN, eot. th. — Un des noms vulgaire du Mélampyre des champs. BÉDOUSI(nom vcrnaculaire). bot. ph. — Ce serait, selon quelques auteurs, un petit arbre de l'Inde, à feuilles épaisses, ovales et alternes, d'une odeur aromatique, et à fleurs petites , inodores, à baie sèche, 3-valve et 3-sperme, etc.; mais, faute à eux de l'avoir suffisamment caractérisé, on de- vrait le passer sous silence. (C. L.) BEELZEBUL. >um. —Nom d'une es- pèce du genre Hurleur. BEELZEBUTH. mam. — Voyez belze- BUTH . BÉEMERLE ou BOEHMERLE. ois. — Synonyme de Jaseur de Bohême (Bom- bycilla garrula). BEEXA. ois. — Synonyme de Corbeau choucas. BEEXEL (nom vcrnaculaire). bot. th. — Rhcede a figuré sous ce nom (Hort. mal., Y, t. 4) un petit arbre de l'Inde, que quelques auteurs rapportent au Croton ra~ cemosum Burin., quoique son fruit paraisse tétracoque. (C. L.) * BEES A. bot. ru. — Le genre ainsi nommé par Palisot de Beauvois, dans la fa- mille des Cypéracécs, est le même que le genre Hypœlytrum du professeur L.-C. Richard. Voyez hyi«oelytrum. (A. R.) BEESHA. bot. th. — Le botaniste Rhecde (Hort. Malabar. V, p. 119, t. 60) a décrit et figuré, sous ce nom, une grande et belle graminée , originaire des Indes Orientales , décrite et figurée de nouveau par Roxburg (Corom. III, p. 38, t. 243), sous le nom de Bambusa baccifera. On s'est bien vite aperçu que cette plante n'ap- partenait pas au genre Bambou; aussi Tri- nius en avait-il fait un genre nouveau qu'il nommait Melocanna ; mais on a pensé que le nom proposé par Van-Rheede, étant beaucoup plus ancien dans la science, et n'of- frant d'ailleurs rien qui pût s'opposer à son adoption, devait être adopté. C'est ce qu'ont fait Rœmer et Schultes, dans leur Species, et plus récemment mon excellent ami M. le professeur Kunlh , dans son agrostographie. Nous nous contenterons de dire que le genre Beesha se distingue sur- tout des autres Bambusacées par son fruit très gros et charnu , caractère fort remar- quable et tout à fait insolite dans la famille des Graminées. Voyez bambou. (A. R.) BEFARIA. bot. th. — Voyez bejaria. BEFFROI (Grand et Petit), ois. — Le premier est synonyme de Turdus tinniens et le second de Turdus lineatus. Voyez FOURMILIER. BÉGASSE. ois.— Synonyme deBécasse. BEGOIVIA (Mich. Bégon , français; promoteur de la botanique), bot. th. — Type de la famille des Bégoniacées. Ce genre, fondé par Linné , renferme un grand nom- bre de plantes remarquables la plupart par leur port singulier, etsurtoutpar l'obliquité de leurs feuilles. On en connaît près de quatre- vingts espèces, dont plus de 60 sont culti- vées dans les jardins. Quelques-unes , dans leur pays natal, sont employées comme condiment et en salade. La plus belle d'entre elles est le B. manicata, plante mexicaine, décrite par M. A. Brongniart (Voir Herb. 528 BEG gêner, de VAmat. t. 3). Elles sont indigènes dans les parties tropicales de l'Asie et de rAmérique. Ce beau genre (dont les carac- tères sont indiqués à l'article Bégoniacées, qui suit) n'a pas encore de place jusqu'ici bien certaine dans le système , et les au- teurs n'ont pu encore être à peu près unani- mes sur ce point. M. Endlicher, dans son Gênera plantarum , le place entre les Cu- curbilacées et les Cactées , familles avec lesquelles, il faut l'avouer, ce genre n'offre guère d'analogie; M. Lindley, entre les Fi- coïdées et les Crucifères, et nous ne voyons pas que le rapprochement soit plus rationnel. Sa véritable place est, selon nous, dans l'état actuel de la science , et comme avant nous quelques auteurs l'ont indiquée, entre les Chénopodiées et les Polygonées; c'est avec ces deux familles qu'il offre le plus d'affinités, surtout avec la dernière , sous le rapport de Vhabitus et de la structure des fleurs et des fruits. Quoiqu'il en soit, pour mettre le lecteur à portée de faire un rappro- chement plus heureux , nous le renvoyons à la caractéristique de la famille qui est né- cessairement celle de l'unique genre qu'elle renferme. (C. L.) BÉGONIACÉES. bot. ph. — Famille de plantes à fleurs monoïques. Dans les mâles, un calice à 4 sépales colorés, dont deux intérieurs opposés plus petits que les extérieurs, renferme de nombreuses éta- mines dont les filets libres ou soudés in- férieurement en colonne, s'épaississent en masses, et portent, à leur sommet, deux lo- ges adnées à un connectif large et s' ouvrant dans leur longueur. Dans les femelles , ce calice adhérant à l'ovaire se partage , au- dessus de lui, en segments pétaloïdes au nombre de 4 à 9, et, au dessous, forme 3 ai- les verticales et inégales, avec lesquelles al- ternent 3 loges renfermant des ovules très nombreux, attachés à un double placenta qui fait saillie de l'angle interne. L'ovaire est surmonté de 3 styles courts , partagés chacun plus ou moins profondément en deux branches stigmatiques flexueuses. Il devient une capsule membraneuse, couronnée par les segments flétris du calice , relevée de trois ailes et s'ouvrant par autant de fentes qui les suivent dans leur longueur, et divi- sent par conséquent les loges dans leur mi- lieu. Les graines, très nombreuses et très BEI menues, contiennent, sous un test membra- neux, un embryon nu, cylindrique, dont la radicule, plus longue que les cotylédons, est tournée du côté du hile. — Les Bégoniacées sont des plantes herbacées, annuelles ou vi- vaces, originaires des régions tropicales, et cultivées en assez grand nombre dans nos serres. On les reconnaît facilement à leurs feuilles alternes, ordinairement partagées en deux moitiés très inégales, et par consé- quent très obliques, à nervures palmées, à contour entier ou denté, à 2 stipules larges, décidues et presque axillaires. Leurs fleurs blanches roses ou rouges, sont souvent dis- posées par dichotomies. Jusqu'ici la famille se compose du seul genre Bégonia, dont quelques auteurs avec M. Lindley, séparent une espèce sous le nom d'Eupetalum. (Ad. J.) BEHENANTHA ( Behen , en arabe, sorte d' Œillet; ôwôdç, fleur), bot. ph. — Genre formé par par Otth (DC. Prodr., I, p. 367), et rapporté comme sous-genre au Silène, L. Voyez ce mot. (C. L.) *BEHRI1\IE. bot. ph.— Genre de la famille des Synanthérées, établi par Siaber pour une plante de la Carniole, le B. chon- drilloides , et qui a été réuni aux Crépis , auxquels il appartient. (C d'O.) *BEHURIA. bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des La- voisiérées . formé par Chamisso ( Lin- nœa, IX, 373), dont le type est un ar- brisseau unique, brésilien ; à rameaux té- tragones, pubescents, garnis de feuilles opposées , pétiolées, elliptiques-lancéolées, triplinervées ; à bords calleux-dentés. Les fleurs sont disposées en cymes termina- les, solitaires, ou en panicules foliolées. Calice libre , tubulé , turbiné-cupuliforme, à lacinies décidues, renflées et carénées dorsalement. Pétales 6, cunéiformes-ob- ovés. Étamines 12, à anthères oblongues, unipores ; ovaire couronné de six glandes poilues. Capsule 4-loculaire. (C. L.) BEILSCHMIDTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lauracées, tribu des Cryptocaryées , formé par Nées (in Wall., PI. as. rar., II, 61, et Laur.) pour quelques arbres de l'Inde, à feuilles alternes, veinées; à fleurs hermaphrodites oudioïques, axillaires. Le périgone est sex- parti; les étamines sont au nombre de 12, BEL BEL 529 quadrisériéeSj dont 0 extérieures fertiles, et 3 intérieures stériles. Le stigmate est déprimé, subdiscoïde , sans fruit. Une baie coriace , mpnosperme. (C. L.) BEILSTEIX, Wern. min. —Mot alle- mand qui veut dire Pierre de Hache. Voyex usa.. (Del.) BEIXBRECIIER. ois. —Synonyme de Percnoptère d'Egypte. BEJARIA (Bejar, botaniste espagnol). Aeuna, R. et P. lot. ru.— Ce mot , par une faute typographique, est écrit, dans la plu- part des auteurs, Befaria; et, malgré l'évi- dence, M. Endlicher (Gen., pi. 4342), par exemple , persiste à récrire ainsi. C'est un _:cnre de plantes de la famille des Éricacées, de la tribu des Rhododcndrées , fondé par 3Iutis ( in L. fils , suppl. 246 , et Âlii auct.) pour quelques arbrisseaux indigènes dans r Amérique boréale et australe, et dans les Andes du Pérou, à feuilles alternes, souvent serrées, coriaces, très entières; à fleurs ordinairement pourpres et disposées en grappe ou en corymbe. Calice 6-7-fide ; corolle de 6 à 7 pétales bypogynes , dressés ou étalés. On en cultive deux espèces; ce sont les B. racemosa et glauca. (C. L.) BEJLCO. bot. th.— Loeffling {Iter. 404) avait désigné sous ce nom le genre Hippo- cratea; mais cette dénomination vulgaire s'applique en général, dans les pays soumis à la domination espagnole, à tous les arbris- seaux sarmenteux et grimpants. (A. R.) *BELAXGERA (Bélanger, botaniste français). Polystemon, Don.; Lamanonia {FI. Flum., V, t. 104). bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées (Cunoniacées , Alii), de la tribu des Cunoniées, fondé par Cambessèdes (m St-Hilaire, FI. bras., II, 203, t. 115-117 , et alio) pour un petit nom- bre d'arbres indigènes dans le Erésil ; à rameaux et à feuilles opposées, pétiolées, 3-o-foliolées , folioles dentées; à stipules caduques; à inflorescence en grappes axil- laires, simples. Le calice est 6-parli , dé- cidu ; point de corolle. Étamines en nombre indéfini. Capsule birostre, biloculaire, bi- valve. Graines nombreuses, comprimées, ailées au sommet. (C. L.) BELBL'S. mam. — Synonyme d'Hyène dans la basse latinité. Voyez ce mot. BELEMCANDA. bot. ru.— La plante figurée sous ce nom par Rbcede {Hort. ma- lab. , t. XI , p. 308, t. 7) a été réunie au genre Purdanthus de Kcrr, dans la famille des Iridées. Voyez pardantuus. (A. R.) BÊLEMENT (pr, en grec).iux. — Cri des petits Ruminants, tels que les Moutons et les Chèvres. BÉLEMNITE. Bélemnites fJsXepvrti;, pierre en forme de flècbc). moll. céfh. — Les Bélemnites ont de tout temps appelé l'attention par leur forme de doigt ou de fer de lance, ainsi que par leur multipli- cité au sein des couches terrestres. Le peuple les regardait comme des pierres de foudre, des pierres de tonnerre, tandis que les savants du seizième siècle les appelaient Daclylus idœus , ou, suivant le préjugé plus ancien encore qui prétendait y voir une pétrification de l'urine du Lynx, con- tinuaient à les nommer Lyncurion. Forcé de me renfermer dans le cadre restreint de cet ouvrage, je ne reproduirai point ici les différentes idées plus ou moins ex- traordinaires répandues sur les Bélemnites; mais j'examinerai les principales opinions scientifiques relatives à leur classification dans le règne animai. Depuis 1724, Ehrnart, Scheuchzer , Linné , Lamarck et Cuvier, etc., sans cher- cher à spécifier la forme des Bélemnites , les regardèrent comme appartenant à des animaux voisins des Nautiles. D'un autre côté, M. Beudant , d'après d'autres considérations, n'y vit que des pointes d'Oursin, opinion d'abord admise, puis rejetée par Klein. Poussant plus loin les conjectures , M. Raspail en fit égale- ment les appendices cutanés d'un échino- derme voisin des Oursins; opinion tout à fait rejetée, heureusement pour la science. MM. Miller et de Blainville comparèrent la Bélemnite avec les autres Céphalopodes et crurent reconnaître, dans l'osselet fossile, un corps entier voisin de l'os interne de la Seiche. Le premier de ces auteurs en donna même une figure idéale. Bientôt les idées changèrent. La découverte, faite dans les couches deLyme-Regis, d'un osselet corné, voisin de celui du Calmar, terminé par une Bélemnite , vint démontrer à MM. A- gassiz et de Férussac, que la partie conique appelée Bélemnite n'était que l'extrémité d'un osselet et non un osselet entier. Plus tard, les nombreuses observations de M. 34 530 BEL BEL Volz confirmèrent tout à fait cette opinion, à laquelle j'ai aussi rapporté les résultats de mes recherches. Voici, du reste, les considé- rations zoologiques qu'on peut admettre dans l'état actuel de la science. Les Bélemnites étaient des animaux cé- phalopodes évidemment voisins, non des Seiches (comme on Ta cru très souvent en ne consultant qu'une certaine analogie de contexturc de l'osselet), mais, d'après leurs caractères zoologiques, des Ommastrèphes et des Onychoteuthis [voyez ces mots). En effet, les Bélemnites ont également un osselet corné , allongé , pourvu d'un godet à sa partie postérieure. Elles n'en diffèrent même que par cette dernière partie plus vaste, cloisonnée et contenue dans un rostre, semblable à celui qu'on remarque à l'ex- trémité de l'osselet interne de quelques Sei- ches. D'après les osselets de Bélemnites et l'empreinte que j'ai pu suivre sur un al- véole de la Bélemnites aalensis, l'animal devait avoir des formes très allongées, dès lors très distinctes de celles de la Seiche et analogues à celles des Céphalopodes péla- giens. Les Bélemnites se composent d'un osse- let corné, spatuliforme, élargi en avant, ré- tréci en arrière et pourvu latéralement de deux petites expansions aliformes qui se réunissent postérieurement et constituent une vaste cavité conique, au fond de laquelle sont des cloisons transversales, séparant l'ensemble en un grand nombre de petites loges percées latéralement d'un siphon et contenant de l'air. Cette partie postérieure, appelée alvéole, reçoit en dehors un dépôt calcaire également conique, plus ou moins épais, quelquefois très long. Cette partie terminale est la Bélemnite des anciens au- teurs. Je l'appelle rostre. Un mot sur les fonctions de l'osselet in- terne chez les Céphalopodes me paraît in- dispensable pour ramener le rostre de la Bélemnite à sa juste valeur zoologique. L'osselet interne corné est placé au milieu des parties charnues du corps , pour leur donner plus de solidité, pour les soutenir j et ses fonctions sont alors seulement celles des os chez les animaux vertébrés. Lorsque l'osselet contient des parties crétacées rem- plies d'air, comme celui de la Seiche, ou ues loges , comme la coquille de la Spirule , il est , de plus , appelé à remplir î'autre» fonctions tout à fait distinctes, celles de soutenir l'animal, de le rendre plus léger au sein des eaux, de lui faciliter la natation et de remplacer simplement la vessie nata- toire des Poissons ; aussi voiUon le nom- bre des loges augmenter en raison pro- portionnelle de la pesanteur du corps de l'animal, afin de le maintenir constam- ment en équilibre, dans toutes les périodes de son existence. Chez les Bélemnites , les deux fonctions sont certainement réunies. L'osselet corné soutient le corps en avant, tandis que , pour que le poids énorme du rostre crétacé ne détruise pas l'équilibre de l'ensemble, il devenait indispensable qu'il fût soutenu par quelque appareil} eti telles sont, sans doute, les fonctions qu'a- vait à exercer, dans l'alvéole, l'empilement des loges constamment remplies d'air,, comme je l'ai toujours trouvé dans les Co- quilles de Spirules qui, lorsqu'elles sont' enlevées à l'animal, surnagent à la surface des mers. Si l'on cherche encore à reconnaître, par analogie, les fonctions spéciales du rostre, on pourra facilement les déduire de sa po- sition par rapport à la natation rétrograde des Céphalopodes. Tous ces animaux avan- çant par l'extrémité opposée à la tête , et conséquemment n'appréciant pas toujours les obstacles qui pouvaient les arrêter dans un élan donné, avaient besoin d'une partie plus ferme qui pût résister aux chocs, comme le fait, par exemple, l'extrémité rostrale de l'os de la Sepia orhigniana. En résumé, la Bélemnite des auteurs ne serait, zoologiquement, qu'une partie ferme de l'extrémité d'un osselet interne, destinée à soutenir les chairs, et propre, elle-même, à résister aux corps durs que l'animal peut rencontrer en nageant. Voilà donc la Bélemnite réduite à sa plus simple valeur ; elle n'est ni une pointe d'Oursin, ni une pointe d'échinoderme, et l'alvéole n'est pas un animal parasite , comme l'a cru M. Raspail. Elle ne peut être comparée aux Orthocères , Coquilles com- plètes, susceptibles de recevoir l'animal en- tier dans leur loge supérieure; elle n'est pas non plus un corps parfait interne , mais la très petite partie d'un osselet placé dans les téguments , à l'extrémité postérieure BEL BEL 531 fou trimai complet, pouvant , dès lors , varier beaucoup plus dans sa forme, (prune partie dont les fonctions sont importantes dans l'économie vitale. Si je le compare au rostre crétacé des os de Seiche, j'aurai la certitude qu'il devait être très dur avant la fossilisation , et qu'il n'a pas beaucoup Changé de nature. Cette comparaison m'a conduit à remarquer que le rostre, chez les Seiches, varie de l'orme dans la même es- pèce, ce qu'il est facile d'expliquer par un choc blessant les téguments qui le recou- \ cent. Appliquée au rostre de la Bélemnite, cette observation m'a fait reconnaître, non seulement des variations de formes dues à Tàge, mais aussi des limites bien plus lar- ges dans les caractères spécifiques des es- pèces. On pourrait croire que les Bélemnites étaient des animaux cotiers, voyageant par grandes troupes sur les rives des anciens océans, ce qu'indiqueraient les bancs qu'on en rencontre dans presque tous les lieux où elles se trouvent. Les Bélemnites ont paru sur la terre avec les couches du Lias. Elles se montrent d'a- bord sous la forme plus générale d'un étui conique sans sillon ni canal , pourvu seu- lement de quelques plis à l'extrémité du rostre {Bélemnites niger List., B. irri- yularis, clongatus, etc.). Toutes ces espèces disparaissent et sont remplacées, dans l'Oolithe inférieure, par quelques formes analogues , comme le B. aalensis , mais plus particulièrement par des Bélemnites pourvues d'un profond sil- lon en dessous et d'une forme moins coni- que (B. acutus , canaliculatus, fleuriau- s ianus). En remontant dans les couches plus su- périeures des terrains jurassiques, à l'Ox- ford-clay, par exemple , on trouve encore des Bélemnites. Celles-ci sont alors lancéo- lées ou fusiformes et pourvues d'un sillon inférieur (B. hastatus). Passe-t-on des terrains jurassiques à la formation crétacée ? On trouve d'abord , dans l'étage néocomien, un grand nombre de bélemnites ; mais ces Bélemnites pren- nent , pour la plupart, une forme compri- mée toute spéciale, inconnue dans les cou- ches Inférieures (B. dilatatus, Emerici, lati: xlis, etc.), où elles sont fu- siformes et pourvues de deux sillons sur les côtés (7/. subfusiformis, bipartitus). Voyez pour ces espèces ma Paléontologie française. Le Gault montre encore une espèce de Bé- lemnites voisine, pour la forme, des espèces fusiformes des terrains néocomiens (B. mi- ni mus); puis les Bélemnites proprement dites cessent d'exister et sont remplacées, dans l'étage des Craies blanches , par les espèces du genre Bclemnitella (voyez ce mot) pourvues d'une fissure antérieure. En résumé, les Bélemnites commencent avec le Lias et finissent vers les régions su- périeures des terrains crétacés, changeant de forme à chaque époque géologique. Il paraît certain qu'elles n'ont pas sur- vécu aux dernières couches de la forma- tion crayeuse , puisqu'on n'en a jamais trouvé de traces dans les divers bassins tertiaires. Aujourd'hui, aucun céphalopode vivant ne se rapproche positivement des Bélemnites. (A. d'O.) *BÉLEMIMTELLE. Belemnitella (di- minutif de Bélemnite). moll. céph. — Sous ce nom , j'ai séparé des Bélemnites (Paléontologie française) les espèces pour- vues d'une fente inférieure au bord anté- rieur du rostre. Ce genre se distingue en- core par deux impressions dorsales latérales qu'on ne voit pas chez les Bélemnites pro- prement dites. Cette division de Céphalo- podes est, géologiquement, doutant plus importante , qu'elle manque partout où les Bélemnites se montrent ; ainsi, elle est in- connue dans le Lias , dans l'Oolithe infé- rieure, dans l'Oxford-clay. Elle ne s'est pas montrée au sein des couches crétacées in- férieures, ni avec le Gault. Elle ne paraît donc qu'avec la Craie blanche, après l'ex- tinction de toutes les Bélemnites , comme derniers représentants sur la terre de cette forme d'animaux. On connaît positivement trois espèces de cette série : les Belemnitella micronata et quadrata, du sol de la France, et le Belemnitella scaniœ, de Suède. (A. d'O.) * BÉLEHHVITIDÉES. Belemnitidœ. moix. céph. — J'ai établi sous ce nom, dans l'ordre des Acétabulifèrcs, une famille com- prenant les genres Bélemnites, Belemni- tella et Conolcuthis. Cette famille est carac- 532 BEL BEL tériséc par un animal pourvu d'un osselet cor- né, allongé, terminé par un alvéole conique, contenant une série aérienne de loges trans- versales. L'extrémité de l'alvéole est, le plus souvent, recouverte extérieurement par les dépôts successifs d'un rostre crétacé, conique ou lancéolé, souvent très allongé. Ayant donné, à l'article Bélemnile, divers détails qui peuvent se rattacher à la famille, j'y renvoie pour le complément de cet arti- cle. (A. d'O.) * BELEQPTERUS (fc'Xoç , dard ; 777s- po'v, aile), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipennes, établi par Klug (Bestim- mung dreier neuen Gattungen , undAus- einandersetzung einiger verwandten Ar- ten von Madagascar, aus den Familien .- Cicindeleta und Carabici^ag. 382), pour y rapporter deux espèces nouvelles de Mada- gascar qu'il nomme, l'une B. cyanipennis, et l'autre B. signatus. Ce g. se place entre les genres Thyreopterus , Dej., et Catas- copus, Kirb., et s'en distingue principale- ment par un menton inerme profondé- ment échancré au milieu. (D.) BELETTE, mam. — Espèce du genre Putois. Voyez ce mot. BELÏIARNOSIA. bot. ph. — Syno- nyme de Sanguinaire. BELIER, mam. — Voyez mouton. BÉLÏEB BE MONTAGNE, mam. — Voyez mouton. BELÏÈVRE. min. — Nom sous lequel on désigne, en Normandie, l'Argile plasti- que, qu'on y emploie comme terre à poterie. (Del.) BELÏGANA. bot. vu. — Nom vulgaire languedocien de la Vigne sauvage. BELÏLLA, Rhccd. bot. th.— Synonyme de Mussœnda. BÉLÎNGELE ou BÉRLNGÈNE. bot. ph. — Nom vulgaire de l'Aubergine. *BELIONOTA(P&c.;, flèche; vûtg;, dos). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes , tribu des Bupresti- des, établi par Eschscholtz (Atlas zoologi- que du voyage du capitaine Kotzebue). Ce genre a été adopté par M. Solier, dans son Essai sur les Buprestides (Ann. de la Soc. cnt. de France , p. 261-316) , ainsi que par MM. Gory et Delaporte , dans leur belle Iconographie de cette tribu, où ils en figu- rent six espèces, parmi lesquelles nous ci- terons seulement celle qui a servi de type à Eschscholtz pour fonder son genre et qu'il nomme B. sagittaria, mais qui paraîtètre le même que le Buprestis scutellaris Fabr. Cette espèce , qui varie du vert cuivreux au brun bronzé, se trouve aux îles Philippines et à l'île de France. Le genre Belionota , suivant MM. Gory et Delaporte , a les plus grands rapports avec le genre Chrysobo- thris du même auteur, et ils ne se sont dé- cidés à l'en séparer qu'à cause du grand nombre d'espèces que renferme celui-ci. (D.) * BELIOBHORLS (fc'Xoç, dard ; çopo'ç, qui porte), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides , établi par Eschscholtz , et adopté par Latreille , dans sa Distribution méthodique des Serricornes ( Ann. de la Soc. ent. de France, tom. III, pag. 147). Ses caractères principaux , suivant ce der- nier auteur, sont : Antennes en scie; point de palettes sous les tarses ; bord postérieur du corselet presque droit. — Ce genre, placé par Latreille entre les genres Tetralobus , Serv., etLobœderus, Guér., a pour type VE- later mucronatus d'Oliv. (Journ. d'Hist. nat., n°7, pl.14, fig. 1), de Java; il ne figure pas dans le dernier Catalogue de M. De- jean, et nous y avons inutilement cherché l'espèce sur laquelle il est fondé. (D.) BELISflisXoç, flèche, trait; forme des feuilles), bot. ph. — Genre de la famille des Conifères , formé par Salisbury ( Linn. Trans. VIII, 315), sur le Pinus lanceo- lata Lamb. , et rapporté généralement au genre Ctinninghamia, R. Br. (C. L.) BELL ABONNA, bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, formé par Tour- nefort (Inst. 13, exe. sp.), et synonyme du genre Atropa. Voyez ci-dessous belia- DONNE. (C. L.) BELLABONNE (Bella donna, belle dame en italien ). bot. ph. — Dénomina- tion spécifique d'une des espèces du genre Atropa. Comme ces plantes sont d'une haute importance sous le rapport thérapeu- tique , nous allons donner ici la caractéris- tique de ce genre, omis à son ordre alpha- bétique, et dire un mot de leurs principa- les propriétés. Le genre Atropa (Atropos, une des trois BEL DEL 533 Parques ; d'à?::-:.;, cruel), [Belladonna* Toiini. el Lam.] a été Fondé par Linné ( Cet». Mij ad. sp.) et apparlientà la fa- mille des Solanacées, tribu des Solanées Ses caract. principaux sont : Calice 5-parti j co- rolle hypogyne , infondibuliforme campa- nnlée, à limbe plissé, 5-fide. ÉtamincsS, insérées vers laYase du lube cl le dépas- sant ou à peu près ; lilanients Bliformes, a anthères déhiscentes longiludinalement. Ovaire biloculaire, à placentaires multi- OTOléSj insérés a la cloison par une ligne dorsale. Style simple j stigmate petit , dé- primé. Baie biloculaire, conservant le calice étalé. Graines nombreuses, subréniformes. Embryon subpéripliérique, arqué ou annu- laire, dans un albumen charnu. — Ce genre renferme des arbrisseaux ou des herbes caulescentes, au nombre de vingt environ, croissant dans l'Europe médiane cl méridio- nale, ainsi qu'au Pérou ; à feuilles alternes <»u géminées, très entières; à fleurs violacées ou verdàtrcs, portées sur des pédoncules extra - axillaires , 1-2-pluriflorcs. Toutes sont suspectes et la plupart sont regardées comme vénéneuses. Parmi ces dernières, la mieux connue est VA. belladonna L., qui croit souvent en France , près des lieux habités ou dans les bois. Elle s'élève envi- ron à un mètre de hauteur, est pubescente dans toutes ses parties et garnie de feuilles assez amples, ovales-aiguës, géminées vers le haut des tiges, et répandant, quand on les froisse, une odeur Tireuse et nauséa- bonde. Les fleurs, de médiocre grandeur, sont d'un rouge livide et donnent naissance à une baie, dont la forme et la couleur sent celles d'une Cerise-guigne ; apparence si souvent fatale! Le suc qu'elles renfer- ment est en effet un poison subtil qui, d'a- bord d'une saveur fade ou à peine sapide , h souvent dans l'économie, quand il est pris en certaine quantité, des accidents gra- ves, bientôt suivis de la mort. On remédie à l'ingestion récente de ce poison par les vomitifs et les boissons acidulées. Malgré ses qualités funestes, la médecine a su tirer d'excellents spécifiques de la Belladonnc. Ses feuilles et ses racines , données à des doses très faibles, soit en pilules, soit mê- lées avec du sucre en poudre, agissent éner- giqneraent contre la coqueluche et les toux ronvulsives. Une qualité singulière qu'elle possède en outre , et dont la connaissance est due au hasard, est de dilater la pupille d'une manière considérable ; aussi les pra- ticiens en emploient-ils la solution pour arroser les cataplasmes ou les compresses qu'ils appliquent sur le globe de l'œil, quel- que temps avant de pratiquer l'opération de la cataracte, afin de faciliter l'intromission et l'action des instruments opératoires. Le nom de Bclladonne fait , dit-on , al- lusion à l'emploi de ces fruits que faisaient autrefois les dames italiennes pour en com- poser un fard. VA. Mandragora L. est aujourd'hui le type d'un nouveau genre. Voyez MANDRAGORA. (C. L.) BELL ADONNE. Belladonna ( Bella donna, belle dame, en italien). Callirhoe, Link. dot. ru. — Genre de la famille des Ama- ryllidacées , formé par Svveet (Ilort. brit., édit. 2, 506), sur Y Amaryllis Belladonna de Linné , et qu'on a rapporté comme sim- ple section au genre Amaryllis, L. Voyez ce mot. (C. L.) BELLAN. bot. th. — Nom employé par quelques auteurs comme synonyme de Potcrium spinosum. BELLARDE. Bellardia, Schreb. (nom propre), rot. th. — Synonyme de Coco- cypselum. * BELLATRIX (bellatrix, guerrière), ois. — Genre démembré par Boié de celui de Trochilus, Lin. , et synonyme de Lo- phornis ou les Coquets de Lcsson. Voyez COLIBRr. (Lafr.) BELLE DAME. ins. — Nom donné par Geoffroy à un Papillon diurne du genre Vanessa et connu des entomologistes sous le nom de Vanessa cardui. Celte espèce a cela de remarquable qu'elle est répandue sur presque toute la surface du globe, sans que la différence des climats la fasse varier. Elle se dislingue encore des autres en ce qu'a- près avoir été commune dans certaines lo- calités, elle en disparaît complètement plu- sieurs années de suite. Sa chenille vit sur les chardons (D.) BELLE DAME. bot. th. — Nom vul- gaire de la Bclladonne , Amaryllis Bella- donna, et de l'Arroche commune, Atri- plcx hortensis. BELLE DE JOUR. bot. th. — Syno- nyme vulgaire de Convolvulus tricolor. Voyez liseron. 53-'» BEL BEL BELLE DE NUIT. ois. — Nom vul- gaire de la Rousserollc ou Rossignol de ri- vière (Turdus arundinaceus). Voyez rous- SEROLXE. BELLE DE NUIT. bot. th. — Nom vulgaire du Nyctage faux jalap , Mirabilis jalappa. BELLE D'UN JOUR. bot. ph. — Nom vulgaire de l'Hémérocalle et de l'Asphodèle. BELLENDENIA (nom propre), bot. ph. — Famille des Iridées. Le genre Bellen- denia de Rafinesque, qu'il ne faut pas con- fondre avec le genre Bellendenia de R. Brown , qui fait partie de la famille des Protéacées, est le même que le genre Mont- bretia de De Candolle. Voy. montbrétie. (A.R.) BELLEREGI ou BELLERIS. bot. ph. — Synonyme de Myrobolan. BELLÉROPHE. Bellerophon (nom mythologique), moll. — Ce genre est du petit nombre de ceux qui peuvent être conservés, quoique créés par Montfort. Cependant , si celui-ci a été maintenu, il a fallu apporter dans ses caractères des changements très notables. Toutes les personnes qui s'occu- pent de conchyliologie n'ignorent pas au- jourd'hui que Montfort n'hésitait point à ajouter des caractères aux genres qu'il créait, voulant ainsi, par un artifice blâ- mable, suppléer à l'observation directe. C'est ce qu'il fit pour le genre Bellérophe. Jugeant , par la forme extérieure , que ces Coquilles avoisinent les Nautiles, il ne man- qua pas d'ajouter à sa description et à sa fi- gure des cloisons et un siphon qui n'ont jamais existé que dans son imagination. On ne peut concevoir le moindre doute à ce sujet; car M. Defrance, ayant fait l'acquisi- tion d'un Bellérophe provenant de l'ancienne collection de Montfort, et probablement de l'individu même qui a servi à la figure de cet auteur, M. Defrance, n'apercevant au- cune trace de cloison ou de siphon , voulut se convaincre de la réalité de ces caractères, et, afin d'y parvenir, fit couper en deux, par un lapidaire, le Bellérophe de Montfort, et l'expérience lui confirma bientôt que les Bellérophes ne sont point cloisonnés. A peu près à l'époque où M. Defrance pu- bliait, dans les Annales des sciences natu- relles , une note don'; nous venons de résu- mer le contenu^ M. Sowerby, dans son Minerai conchology , faisait connaître .es moules intérieurs de plusieurs espèces cz Bellérophes et apportait ainsi de nouvelle-; preuves de la supercherie de Montfort. De- puis qu'on a paru rectifier d'une manière convenable les caractères du genre qui nous occupe, deux opinions se sont élevées parmi les zoologistes sur l'appréciation de ses ca- ractères. M. Defrance pense qu'il est voisin des Argonautes et qu'il se rapproche égale- ment des Bulles; mais on voit que c'est près des Argonautes qu'il placerait de préférence les Bellérophes. M. de Blainville, dans son Traité de Malacologie, n'hésite pas à com- prendre le genre Bellérophe dans la famille des Bulles, comparant ainsi le Bulla nau- cum avec quelques espèces très épaisses de Bellérophes. Cuvier ne mentionna pas ce genre dans la première édition du Règne animal ; mais , plus tard , dans la seconde édition du même ouvrage, il l'adopta et le plaça à la suite des Argonautes. Si nous examinons les Bellérophes dans tous leurs caractères, nous ne partagerons ni l'une ni l'autre des opinions des deux zoologistes dont nous venons de parler. Les Bellérophes sont des Coquilles parfaitement symétriques, enroulées sur elles-mêmes à la manière des Nautiles. Souvent elles sont globuleuses et leur ombilic est entiè- rement fermé : d'autres fois, elles sont plus discoïdes et l'ombilic est plus ou moins ou- vert; et, si nos conjectures sont fondées, le genre Poscellio, publié par M. Léveillé dans les Mémoires de la société géologique de France, appartiendrait encore aux Belléro- phes, et serait, dans ce genre, l'extrême li- mite de la forme planorbulaire. Dans toutes les espèces admises aujourd'hui parmi les Bellérophes , l'ouverture est transverse , ordinairement semi-lunaire, étant modifiée par l'avant-dernier tour , qui produit une saillie plus ou moins considérable. Cette ou- verture est ordinairement parfaitement sy- métrique ; son bord droit , mince et tran- chant, se relève en avant et se déprime en une large gouttière, au moment où il va s'in- sérer de chaque côté sur l'axe de la coquille. Au point de son insertion, le bord s'épaissiî notablement, et ressemble, dans toute sa manièie d'être, à celui d'un Nautile; mais, outre ces caractères, les Bellérophes en pré- sentent un autre très important : toutes les BEL BEL ÔôÔ espèces, sans exception, ont ce bord pro- fondément échancré dans le milieu de sa longnenr, de telle sorte qu'une ligne longi- tudinale qui couperait la coquille en deui parties parfaitement symétriques passerait Décessairemenl par le milieu de cette fente, Selon que la ti-surc du bord droit est plus ou moins large. On trouve, à la circonfé- rence du dernier tour, une ou deux petites carènes. Si la fente est très étroite, elle produira à la circonférence une seule carène saillante. Si, au contraire , la fente est plus , on remarquera deux choses : ou un petit méplat dans lequel on apercevra les stries d'accroissement courbées Yers l'ex- trémité de l'échanerure, ou bien ce méplat accompagné , de chaque côté , d'une petite carène résultant d'une légère saillie des bords latéraux de féchancrure. Si mainte- nant nous cherchons l'analogie que ces ca- ractères indiquent, nous verrons qu'il est difficile de les accorder avec ceux des Argo- nautes et impossible de le faire avec ceux «les Bulles. En effet, de toutes les Bulles, la plus symétrique est le Bulla nau- cum; mais, dans cette coquille, cette sy- métrie n'est point parfaite , et du premier coup d'œil on reconnaît quel est le côté supérieur de la spire. D'ailleurs cette Bulle, comme toutes les autres espèces du même genre , a une véritable columelle qu'on distingue avec la plus grande facilité de l'échancrure supérieure du bord droit. Ja- mais le bord droit des Bulles n'est échan- cré ou même déprimé dans le milieu ; aussi l'opinion de M. de Blainville doit être abso- lument abandonnée. Il y a beaucoup plus de raison pour rapprocher les Bellérophes des Argonautes. Comme eux, les Argonautes sont symétriques, les extrémités du bord se dépriment , s'épaississent et s'insèrent sur l'axe , à peu près de la même manière que dans les Bellérophes. A la partie mé- diane de l'ouverture, se trouve , dans les Argonautes , une dépression qu'on peut comparer avec la fente profonde des Bellé- rophes. Enûn, on peut dire que la double carène dentelée des Argonautes est repré- sentée, dans quelques espèces de Belléro- phes, par la double carène qui s'y marque ; mais il reste des caractères importants qui n'offrent pas assez de similitude dans les deui genres pour justifier les rapports in- times qu'on a établis. Dans les Argonau- tes, les Coquilles les plus grandes ont à peine un tour et demi de spire ; l'extré- mité de cette spire n'est pas pointue, mais subitement terminée en un large cul-de-sac. Le test est presque également mince partout. L'ouverture est toujours longitudinale plu- tôt que transverse , et n'est véritablement jamais échancrée. Si nous cherchons, dans d'autres familles, des Coquilles plus analo- gues a celles des Bellérophes , nous trou- vons dans les Atlantes des points de con- tact qui nous ont frappé depuis longtemps, et qui nous ont déterminé à les rapprocher des Bellérophes. Un seul caractère échappe à l'analogie la plus complète : c'est que, dans les Allantes,les deux ou trois premiers tours de la coquille sont saillants à droite, tandis que tous les autres tours sont d'une symé- trie parfaite. Dans les Bellérophes, la symé- trie s'étend même jusqu'à ces premiers tours. Les caractères de l'ouverture sont les mêmes dans les deux genres. Le bord droit est fendu à la même place et de la même manière. Dans les Bellérophes om- biiiquées, l'insertion du bord droit se fait comme dans les Atlantes ; cependant, outre ce caractère de la non-symétrie des Atlantes, il y a une autre différence générale entre les deux genres. Dans les Atlantes , la co- quille est vitrée, très mince, transparente, et beaucoup plus mince, en proportion, que dans les Bellérophes. Il faut cependant ex- cepter de cette règle générale quelques es- pèces de ce dernier genre , dont le test est excessivement mince. Il nous semble pou- voir réduire ce que nous venons de dire à ceci : que les Bellérophes sont des At- lantes parfaitement symétriques. Les dé- tails qui précèdent sur le genre Bellérophe nous permettent d'en résumer ainsi les ca- ractères : Caractères génériques. — Animal incon- nu. Coquille nautiliforme, globuleuse ou subdiscoïde, parfaitement symétrique. Ou- verture transverse, semi-lunaire, modifiée par le retour de la spire. Bord droit, mince et tranchant, profondément échancré dans le milieu, s'épaississant à ses extrémités et présentant une large dépression au point de son insertion. Les Bellérophes sont des Coquilles fossi- j les qu'on n'a jamais rencontrées jusqu'à 536 BEL BEL présent en dehors des terrains nommés de transition par les géologues. Quelques-unes des couches de ces terrains en contiennent un grand nombre, et presque toujours elles sont empâtées dans une roche calcaire extrê- mement dure. Dans quelques localités pri- vilégiées, comme le comté de Juliers et les environs de Tournay, on trouve de ces Co- quilles détachées et présentant leurs carac- tères d'une manière assez nette. Dans cette dernière localité, surtout, les Coquilles pas- sées à l'état siliceux sont contenues dans une marne noirâtre que le lavage enlève fa- cilement. On obtient ainsi des échantillons dont la conservation peut être comparée à celle des Coquilles des terrains tertiaires. En rassemblant ce qui est actuellement connu, dans les collections, du genre Bellé- rop.he , on peut l'estimer au moins à vingt- cinq espèces, parmi lesquelles on n'en re- marque qu'un petit nombre qui atteignent un volume assez considérable , de 0m05 à 0m08 de diamètre ; et d'autres qui restent constamment fort petites. (Desh.) BELLEVALIA ( Belleval , botaniste français), bot. th. — Le genre ainsi nommé par Picot Lapeyrouse (Journ. de phys., t. LXVLT, p. 425, t. 1) appartient à la fa- mille des Liliacées et a pour type et pour espèce unique VHyacinthus romanus L., commune en Italie et dans quelques par- ties du midi de la France ; mais les carac- tères sur lesquels ce genre a été fondé me paraissent de trop faible valeur pour qu'il soit adopté. Voyez jacinthe. Il existe encore un autre genre Belleva- lia proposé, par le professeur Delile, pour une petite plante aquatique qui croît dans les lacs salés du midi de la France. Ce genre a été publié par M. Félix Petit (Ann. se. d'observ., I, p. 451) sous le nom d'Althe- nia, qui a été adopté. Voy. althenia. (A.R..) BELLÏCANT. roiss. — Synonyme vul- gaire de Gurnau ( Triglus gurnardus ). Voyez trigle. *BELLIDEES. eot. th.— Une des sous- divisions des Composées-Astérinécs , com- prenant les genres dont les capitules pré- sentent, à la circonférence, une ou plusieurs rangées de fleurons ligules, et des fruits dépourvus ou munis d'une aigrette en forme de couronne membraneuse. (J. D.) BELLIDIASTRUM (qui se rapproche du Beïlis). eot. ph. — Micheli a formé ce genre aux dépens d'une plante qui faisait avant lui partie des Aster ou des Arnica. Elle diffère principalement du Bellis par ses fruits surmontés d'une aigrette , composée d'un grand nombre de poils flexueux et scabres, et par son réceptacle plan et non py- ramidal comme dans les Pâquerettes. — La seule espèce connue, indigène dans les par- ties montueuses de l'Europe , est une herbe vivace, munie de feuilles radicales, obovales, oblongues, dentées, du centre desquelles naît une hampe à un seul capitule de fleurs blanches ou rosàtres. (J. D.) BELLIDIASTREM (voir l'article pré- cédent), bot. ph. — Ce nom a été donné par Vaillant à une plante du Cap, qui fait aujour- d'hui partie du genre Osmites. (J. D.) BELLIDÏOIDES (Bellis, la Pâque- rette; £-.^c;, forme), bot. va. — Linné avait donné spécifiquement ce nom à une espèce du genre Bellium, qui est devenu le B. droserafolium de Labillardière ; Des- fontaines appelait B. Bellidioides le Bellis dentata , et Vaillant nommait ainsi des Chrysanthèmes et desMatricaires à feuilles entières. (C. d'O.) * BELEIDIOPSIS , DC. {Bellis, la Pâ- querette; cfyt;, apparence), bot. ph. — Sy- nonyme d' Osmites. BELLIE. bot. ru. — Voyez bellium. * BELLÏÉES. bot. th. — Sous-division de la tribu des Composées-Astérinécs com- prenant les genres dont les capitules pré- sentent , à la circonférence , une rangée de fleurons ligules, et des fruits surmontés d'une aigrette formée de plusieurs squa- mellcs paléacées. (J. D.) * BELLINCINIA (nom propre), bot. cr. — (Hépatiques). Genre créé par Raddi pour le Jungermannia lœvigata Schrad., mais qui n'a point été adopté par les réformateurs du genre Jongcrmanne de Linné , parce qu'il séparait des espèces étroitement alliées entre elles , espèces que MM. Dumorlier et Nées d'Esenbeck ont réunies sous le nom générique de Madotheca. Voyez ce mot et ANTOIRIA. (C. M.) * BEIXEXIA (nom propre), bot ph. — Genre de la famille des Solanacées, formé par Rœmer et Schultcs, et rapporté tomme synonyme au Sarracha, R. et P. Voyez ce mot. (C. L.) BEL BEL 537 BELLES (dérivé de bcllus, joli, mignon}. bot. ru. — Les plantes qui forment ce genre sont généralement connues sous les noms de Pâquerettes ou petites Marguerites, Le premier de ces coins rappelle répoque de la floraison de l'espèce commune , qui a tien ordinairement vers raques; le second pro- vient du mol margaritaj 38 BEL BEL michael, dans la tribu des Oscillariées, pour «ne petite plante qui croît sur quelques Al- gues marines qui commencent à se décom- poser. Voici les caractères qu'il assigne à ce genre : Filaments courts, aciculaires, fasci- cules, presque moniliformes, finissant par se diviser en sporulcs ovoïdes. Ce genre se distingue des Oscillaires et des Anahaïnes par l'absence d'un strate muqueux. La seule «espèce connue, le B. torulosa Carm., est décrite dans le vol. V de YEnglish Flora de Hooker. Elle a été trouvée sur les Die- tiosiphon et sur les Ectocarpes. (Bréb.) * BELONITES (fcXovïç, petite aiguille). bot. ph. — Genre de la famille des Apocy- eacées, créé par E. Meyer, dans ses Com- mentaires sur les plantes de l'Afrique au- strale (187), et synonyme du genre Pachy- podium de Lindley. Voyez ce mot. (C. L.) *BELOJ\UCSIUS (p&oç, dard ; nuchus, altération de vuktcs, génitif de vuÇ, nuit?). xn$. — Genre de Coléoptères pentamères , de la famille des Brachélytres , établi par Nordmann et adopté par Erichson, qui (Gê- nera species Staphylinorum , p. 419 ) le range dans sa tribu des Staphyliniens et sa sous-tribu des Xantholinines , en lui don- nant pour caractères principaux : Antennes droites; palpes filiformes. Languette ronde, entière. Cuisses antérieures et postérieures garnies, en dessous, de deux rangées d'é- pines. L'auteur y rapporte 13 espèces, toutes de l'Amérique méridionale. Il les divise en deux groupes : celles qui ont le thorax non ponctué et celles qui ont 5 séries de points sur cette partie. Nous citerons, comme type du premier groupe, le B. hœmorrhoidalis (Staphylinus id. Fabr.), du Brésil, et comme type du second, le B. satyrus Erichs., de la Colombie. (D.) *BELOPERONE(PéXcç, flèche; mprôq, agrafe), bot. m. — Ce genre a pour type le Justifia oblongata L. et Ott. (Icon. sélect. 454) , jolie plante recherchée dans les serres chaudes. Il a été formé par Nées (in Wall., PL as. rar., III, 102), et appartient à la famille des Aeanthacées, tribu des Ecma- tacanthées et Justiciées ; il renferme des plantes herbacées ou à peine frutiqueuses , croissant sous les tropiques, en Asie et en Amérique. Leurs feuilles sont opposées ; leurs fleurs allongées, étroites, belles, cocci- aées , alternes , munies de bractées et de bractéoles , et disposées en épis axillaircs ou terminaux, courts. Calice 5-parti. Corolle hypogyne, ringente. Étamincs 2. Style sim- ple ; stigmate subulé. Capsule onguiculée, biloculaire, létrasperme. Graines discoïdes, colorées. (C. L.) *BELOPHERUS (p&cç, flèche ; 93'pco, je porte), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionidcs, ordre des Orthocères, division des Erenthides, établi parSchœnherr. Ce genre a pour type \eBren- thus militaris d'Olivier, qui se trouve à Saint-Domingue etàCuba,et auquel viennent se réunir quatre autres espèces également d'Amérique, savoir : le B. longimanus , de Forto-BJco , le B. nasutus Fabr., de la Ja- maïque, le B.placidus et le B. Mannerhei- mii Dej., de Saint-Domingue. (D.) * BELOPOEUS (psXcTroioç, fabricant de traits), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides, ordre des Gonatocères, division des Rhyncophorides, établi par Schœnherr, aux dépens du g. Ca- landra de Fabricius. Ce genre se borne à une seule espèce , Belopoeus carmelitus Hoffmanns. ( Calandra carmelita Illig. ), suivant M. Dejean. Cette espèce est du Bré- sil. (D.) *BÉLOPTÈRES. Beloptera (péXoç, flè- che ; Trrepbv, plume, aile), moix. céph. — M. Deshayes avait donné ce nom , dans sa collection , à des corps fossiles des ter- rains tertiaires, dont M. de Blainville le pre- mier a établi les caractères. Ce sont des os- selets crétacés internes , voisins de ceux de la Seiche. Leur forme estoblongue. Ils sont composés, en avant, d'un prolongementsub- cylindrique; en arrière, d'un rostre obtus; et, sur les côtés, dans quelques espèces, d'expansions aliformes. Leur prolongement cylindrique est creusé dans l'intérieur d'une cavité conique, dans laquelle sont empilées des loges transversales analogues à celles qu'on remarque dans l'alvéole des Béletn- nites. Ce genre se rapproche des Seiches par sa contexture et par sa forme générale, tout en s'en distinguant par ses loges. On a trouvé trois espèces de Béloptères dans les terrains tertiaires : 1° les B. Belemnitoi- dea Bl. et B. Levesquei d'Orb. , du bassin parisien; 2° le B.anomala Sow., d'Angle- terre. Pour les autres espèces décrites ppr BEL BEL £39 M. de r.lainville , elles appartiennent au genre Seiche. (A. d'O.) *BELOI\IlI\lJS (fc*Xo;, dard; £{v, ivoç, nez), ras. — Nom donne par M. Guérin- Meneville , clans son Iconographie du Rè- gne animal, pi. 39 b%St lîi;. 5, à un genre de Curculionites, voisin des Calandres. Ce nom se rapprochant trop de celui de Belo- rhynchus, déih employé, M. Guérin, suivant en cela l'exemple de Schœnherr, Ta changé, dans le texte de son Iconographie, en celui de Mi'gaproctas. Voyez ce mot. (D.) * KE LOIUIYXCIIUS(fc'>.G,-, flèche; ?ÙT- •//-;, bec ou rostre), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Curculio- nides, ordre des Orthocères, division des Brenthides, établi par Schœnherr. Ce genre, qui est un démembrement du g. Bren- thus, ne renferme que deux espèces : B. curvidens Fabr. et B. gracilis Schœnh., toutes deux du Brésil. (D.) *BELOSEPE\([^V.;, flèche; mima, sei- che), moix. cÉru. — M. Yolz a réuni, sous ce nom générique , les Seiches fossiles du bassin parisien, telles que les Sepiapari- siensis et compressa. Je doute que ce genre puisse être conservé, pensant, au contraire, qu'il doit rentrer dans le genre Seiche. Voyez ce mot. (A. i>'0.) * JBELOSTEADIA (flaXeç, flèche; arsWa, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadacées , tribu des Pergulariées ho- ziées, sous-tribu des Tylophorées, formé par Wallich (in'Wight et Arn. ConVrib. 52), pour une plante suffrutiqueuse du Népaul, volu- bile, vêtue d'une pubescence lâche; à feuil- les opposées, cordiformes-ovales, subacu- minées; à fleurs petites, réunies en ombel- les simples, pauciflores, plus courtes que les feuilles. Calice 5-fide ; corolle rotacée, 5-fide; couronne staminale, 5-phylle. An- thères terminées par un appendice mem- branacé. Stigmate mutique. Follicules in- connus. (C. L.) BELOSTOMA (fc'Àc;, dard ; e\Miiann [Monograpkia œijcria- rum Àngliœ , the Entomological Mdtjaz., n° 1, p. 76) , qui te caractérise ainsi : Palpes allonges, et dont ions les articles sont cou- verts dVcailles. Antennes à peine plus lon- gues que le corselet , ciliées chez le mâle. Abdomen plus épais au milieu , à peine barbu. Ce genre, dont les caractères nous paraissent bien vagues, ne renferme que deux espèces : la Sesia ichneumoniformis Fabr., et la Sesia vespiformis Esper. Voy. SESIE. (D.) BEMBÉCIDES. Bcmfcccûte. nie —Nom employé par Latreille et VTestwood, comme svnonvme de Bembécicns. Voyez ce mot. *BEMBÉCIEXS. ins.— Nous désignons, sous cette dénomination, une famille de Tor- dre des Hyménoptères, dont les principaux caractères peuvent se résumer ainsi : Tête transversale avec des yeux s'étendant jus- qu'au bord postérieur. Mandibules pointues, unidentées au côté interne. Prothorax étroit, ne formant qu'un seul rebord linéaire et transversal, dont les extrémités sont éloi- gnées de l'insertion des ailes. Pattes assez courtes et robustes. Abdomen en cône allon- gé, arrondi latéralement près de sa base. — Cette famille est, de toutes celles de Tordre des Hyménoptères , la moins nombreuse ; elle ne renferme que les trois genres Bem- bex de Fabricius, ïfonedula et Stizus de La- treille. Les r.embécicns sont tous d'une assez grande taille et d'une couleur noire entremê- lée de taches jaunes. Ils sont propres aux ré- gions chaudes du globe, et disparaissent en- tièrement dans le centre et le nord de l'Eu- rope et de l'Amérique septentrionale. Les femelles de ces Insectes creusent dans le sa- ble des trous profonds pour y déposer leurs œufs , et leur apportent des Insectes pour subvenir à la subsistance des larves qui en sortiront; elles ferment ensuite, avec de la terre , la retraite qu'elles ont préparée à leurs petits. D'après Latreille, la femelle du Bembex rostrata nourrit sa progéniture de divers Diptères, et particulièrement de Syr- phes et de Mouches. Les Bembéciens sont extrêmement agiles et volent rapidement de fleur en fleur, en faisant entendre un bourdonnement aigu cl souvent interrompu; ils paraissent exhaler la plupart une odeur de rose très prononcée. Latreille et M. Léon Dufour ont fait des observations intéressantes sur les mœurs et l'organisation de quelques espèces de Bon bcx ci de Stizus. (Kl.) BEMBEX (ge>&£, espèce de Guêpes). ins. — Genre de la famille des Bembécicns. de Tordre des Hyménoptères, établi par Fa- bricius , et adopté par Olivier , Latreille et tous les entomologistes. Les Bembex, qui faisaient partie du genre Apis de Linné, sont essentiellement caractérisés par un corps épais et terminé en pointe ; par des antennes coudées au second article et grossissant vers l'extrémité; par des palpes courts : les maxil- laires composées de quatre articles , et les labiaux de deux ; par des mâchoires et un labre très allongés , formant une sorte de trompe ; et par des ailes antérieures pour- vues d'une cellule radiale de forme ovalaire, et de trois cellules cubitales, dont la troi- sième est presque connivente avec la cellule radiale. On connaît un certain nombre d'espèces de ce genre ; elles proviennent de l'Europe méridionale, de l'Asie, de l'Afrique , de la Nouvelle-Hollande. Les plus répandues dans le midi de l'Europe sont les B. rostrata (Apis rostrata Lin.) et tarsata Latr. (B,.) BEMBEOION. Bembidium ( PepSnÇ , Guêpe ; et^oç , forme ; allusion à la forme de ces Insectes), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, éta- bli par Latreille et adopté par presque tous les entomologistes. M. Dejean , dans son Species, t. 4, p. 31, le range dans sa tribu des Subulipalpcs, qui se compose seule- ment de trois genres, dont celui-ci se dis- tingue principalement par le dernier article de ses palpes, qui est beaucoup plus petit que le précédent. Vu le grand nombre d'espèces qu'il renferme, cet entomologiste a cru devoir le diviser en 10 groupes qui, à l'exception des 5e et 6e , correspondent aux genres Cillenum , L.; Blemus , Ziég.; Ta- chys, Notaphus, Peryphus, Leja, Lopha et Tachypus, Még II serait trop long de rap- porter ici les caractères qui distinguent res différents groupes. Nous nous bornerons i 5Z»2 BEN BEN citer une espèce type pour chacun d'eux , savoir : lle division, Cillenum Leachii Dej., du nord de l'Europe ; 2'' div., Blcmus areo- latus Ziég., de France; 3e div., Tachys bi- striatus Még., de France ; 4e div., Nota- phus undulatusSturm., d'Autriche; 5e div., Bembidium paludosum Panz., d'Allema- gne (Elaphrus littoralis d'Oliv.) ; 6e div., Bembidium slriatum Fabr. , de Paris ; 7e div., Peryphus eques Sturm, du midi et de Test de la France; 8e div., Leja sturmii Panz., de Paris ; 9e div., Lopha quadrigut- tata Fabr., de Paris ; et enfin, 10e div., Ta- chypus picipes Még., de France. Les Bembidions sont des Coléoptères en général très petits, qui vivent presque tous aux bords des eaux, dans le sable, sous les débris des végétaux ou courant sur la vase. On en trouve aussi communément sous les pierres, daas les endroits humides. Quel- ques espèces ne se rencontrent que dans les montagnes et quelques autres sous les écor- ces. Sur 142 espèces mentionnées dans le der- nier Catalogue de M. Dejean, 36 seulement sont étrangères à l'Europe, et appartiennent à l'Asie, l'Afrique et l'Amérique. (D.) BEMBIX ((%&£, toupie; forme des styles), bot. ph. — Loureiro a donné ce nom générique à une Liane de la Cochin- cbine, qu'on peut rapporter, quoique avec doute, à la famille des Malpighiacées. Ses caractères sont les suivants : Calice 3-parti. Pétales 5, plus longs, concaves-. Étamines 10, à filets filiformes, à anthères bilocuîaires dressées. Styles 3, dressés, allongés, renflés de la base au sommet, et terminés chacun par un stigmate comprimé et échancré. Fruit charnu. Feuilles entières, opposées, grandes. Grappes petites et terminales, à fleurs blanchâtres. (Ad. J.) BÉNABX ois. — Synonyme vulgaire du Proyer, Emberiza miliaria L. Voyez BRUANT. BÉNABIS ou BENNARIE. ois —Sy- nonyme d'Ortolan, Emberiza hortulana. VoyeZ BRUANT. * BEIVEDÏCTIA, DC. bot. th.— Syno- nyme de Saussurea. BENGALI, ois. — Nom imposé à une petite famille d'Oiseaux Granivores, parce que les premiers qu'on a connus venaient du Bengale. Voyez amadina. (Lafr.) * BENGALIE. Bengalia. ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Des- Yoidy , dans sa famille des Calyptérées, tribu des Muscidcs, section des Tcslacées, pour y placer 4 espèces exotiques, dont 3 originaires du Bengale et une de la Nou- velle-Hollande. Nous citerons pour type la B. testacea, dont voici la description : lon« gueur, 2 centimètres ; front rougeàtre ; fac£ et antennes d'un testacé jaunâtre; corselet d'un testacé brun ; abdomen testacé avee une ligne transverse noire sur chaque seg* ment, cette ligne plus ou moins large. Pattes et cuillerons testacés; ailes flavescentes. Cette espèce a été rapportée à la fois de Cayenne et de la Nouvelle-Hollande, suivant l'auteur. (d.) BENINCASA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de plantes , de la famille des Cucurbitacées, tribu des Bryoniées, a été formé par Savi (Mcm. 1818, p. 6, cum icône), uniquement sur le Cucurbita ceri- fera Fisch. C'est une plante herbacée , an- nuelle, grimpante, originaire de l'Inde, extrêmement poilue dans toutes ses parties et à odeur musquée. Ses feuilles sont alter- nes, pétiolées, cordiformes, subquinqué- lobées ; à lobes acutiuscules, crénelés ; à cirrhes simples; à pédoncules axillaires, portant des fleurs solitaires, amples, jaunes. (C. L.) BEN1TIEBS. moix. — Synonyme vul- gaire des genres Peigne et Tridacne. *BENJAMINA (nom propre), bot. th. — Genre de plantes indiqué dans la Flora fluminensis (v. II, tabl.139) pour un arbre à feuilles pinnées sans impaire ; à rachis ailé; à inflorescence en panicule ramifiée ; à fleurs petites , pédicellées. La figure citée représente un bel arbre, qui nous paraît, autant qu'on peut en juger d'après un dessin si médiocre, appartenir à la famille des Sa- pindacées et peut-être au genre Ncphelium. (C. L.) BENJOIN, bot. th. — Voyez baume. BENNABIE. oie. — Voyez bénaris. BENOITE, bot. th. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Geum. Voyez ce mot. (C. L.) BENSIPONELOS. bot. ph. —.Nom vulgaire de la Verge d'or en Provence, BENT*ÈQUE. bot. ph.— On trouve sous ce nom , dans VHortus malabarieus , la BEN BEÔ 543 figure d'un arbre indien, qu'on rapporte aujourd'hui au genre Ambelania. Voyez ce mot. (C. L.) *BEl*TEYEOou plutôt BIEXTEYEO. ois. — Nom d'une espèce du genre Tyran, Lanius sulphuratus Gm., c'est le Bicntc- veo ou Pintaga d'Azara. Voyez menteveo. (Lafr.) *BENTHAMIA(G. Bentham, botaniste mglais). dot. ru. — M. Lindley (Bot.Reg., t. 1STO) a fonde ce genre , adopté depuis par plusieurs autres botanistes. Il appartient à t petite famille des Cornacées (Caprifolia- «ées, alior.), et renferme des arbrisseaux i u île petits arbres, indignes au Népaul et au Japon ; à rameaux plusieurs fois dicho- tomes et garnis de feuilles opposées , exsti- pulées, pétiolees, très entières, costées- nervées , glabres ou soyeuses en dessous. Les fleurs sont disposées en capitules pé- doncules, naissant dans la diebotomie des rameaux et munis d'un involucre tétra- phylle coloré. Le type du genre est le Cor- nus capitata de Wallich. (C. L.) *BE\TIIA3IIA. bot. rn.— Genre de la famille des Orchidées , synonyme de Peri- stylus. Voyez ce mot. (A. R). *BE\TI\CKIE.5enfmc/ci'a(Kentinck, promoteur de la botanique), bot. th. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Borassinées, établi par Berry (in Roxb., FI. Ind. or., III, p. 621), et caractérisé par des fleurs monoïques placées sur des spa- dices distincts , enveloppés chacun d'une spathe simple. Dans les mâles, le calice ex- térieur est gamosépale et tridenlé ; les sé- pales intérieurs sont distincts, les étamines au nombre de six. Les fleurs femelles ont le périanthe comme dans les mâles , mais accompagné extérieurement par deux brac- tées ; six étamines rudimentaires. Un ovaire à trois loges, dont deux sont ordinairement stériles. Le fruit est une baie monosperme et succulente. — Ce genre ne se compose que d'une seule espèce ; Palmier élégant , grêle et bambusiforme, à frondes terminales et pinnatifides. Il croît sur les montagnes de Travancore , dans les Indes orientales. (A. R.) BE\TLRO\G. mam. — Voyez ictide. BEXZOIN. bot. rn. — Synonyme de Benjoin. "BEXZOMA (nom propre), bot. va. — Genre formé par Schumacher {Nov. Act. Soc. H. N. Ifafn., III , 333) et encore trop incomplètement déterminé pour être rap- porté rationnellement à une des familles du système. M. Endlicher ( Gen. PL, p. 566) le joint avec doute aux Rubiacées. Il ne contient qu'un arbrisseau de la Guinée, à rameaux cylindriques, couvert dans le haut de poils papilleux à la base; les feuilles en sont opposées, ovales-oblongues , acumi- nées , glabres 5 l'inflorescence est en co- rymbes, à pédoncules dichotomes , à pédi- ccllcs bifides et velus. (C. L.) BEOBOTRYS, Forst. (paufe , petit; go- Tpuç, grappe), bot. ph. — Synonyme de Mœsa. BÉOLE. bot. th. — Synonyme de Bœa. BEOMYCES. Bœomyces ( (WJ; , petit ; [AÛxq;, champignon), bot. cr. — (Lichens). Ce genre , tel que l'avait fondé Pcrsoon ( Uster. Ann., VII, p. 28), se composait d'espèces rapprochées seulement par le fa- ciès , mais que leur structure ou leur fruc- tification ramenait à des types différents. M. Léon Dufour publia (Ann. yen. des se. phys. de Bruxelles, tom. VIII), une mo- nographie de ce genre, tel que le com- prenait alors Persoon lui-même ; mais , à cette époque , Achar en avait déjà distrait , pour le reporter dans son genre Lecidea t le B. icmadophila. Enfin , dans ces der- niers temps, Fries , en modifiant de nou- veau les caractères du genre qui nous oc- cupe (Syst. orb. veget., p. 249, et Lick. eur.f p. 246), n'y a définitivement laissé qu'une espèce, le B. roseus. Voici comme ce savant le définit : Apothécies primitive- ment globuleuses, sans rebord, recouvertes dans leur jeunesse d'un voile membraneux, analogue à celui des Solorina , creusées d'une cavité que remplit un tissu aranéeux, comme spongieux , et recouvrant en partie le pédicelle qui les supporte. Lame proli- gère colorée , occupant toute la périphérie de l'apothécie, et de toutes parts ascigère. Thèques innombrables , cylindriques ou claviformes , c'est-à-dire un peu amincies vers la base, renfermant de 6 à 8 sporidies fusiformes , hyalines et marquées de cloi- sons peu apparentes. Nous n'avons pu voir les spores observées par M. Fée. Peut-être que nos échantillons n'étaient pas assez avancés. Ce genre a des affinités avec les 544 BER BER Cladonics et les Bialores. La membranule qni voile primitivement les apothécies lui donne aussi quelque analogie avec les Pel- tigères. Il se compose aujourd'hui d'une seule espèce, le B. roseus , qui croît par toute l'Europe sur la terre, dans les bruyè- res et les lieux un peu marécageux. On en trouve une assez bonne figure dans VEn- glish Botany , t. 374, mais sans analyse. (C. M.) BEOjV. mam. — Synonyme de Beou. BEON-HOLI. ois. — Synonyme vulgaire de l'Effraie commune, Strix flammea L. BEO-QUEBO ou BEQUEBO. ois. — Nom du Pic-vert en Picardie. BEOU. mam. — Synonyme de Bœuf dans le midi de ia France. BEQUEBO. ois. — Voyez beo-quebo. BEQUEBOIS ou BEQUEBOIS-CEIV- DRÉ. ois. — Synonyme vulgaire, en Nor- mandie, du Torche-pot commun, Sitta Eu- ropea. Voyez sittelle. BEQUERELA. bot. th. — Synonyme de BECQUERELIA. *BERARDIA (Bérard, botaniste fran- çais ). bot. ph. — Genre formé par M. Ad. Brongniart, dans son excellente Revue de la famille des Bruniacées ( nnales des sciences nat., VIII, 380), aux dépens du Brunia paleacea de Thunberg et de quelques es- pèces de Nebelia, Neck. Ce sont des arbris- seaux indigènes au cap de Bonne-Espérance; à rameaux grêles, dressés, fastigiés, garnis de feuilles subulées , aiguës, appliquées, couvrant complètement la tige. Les fleurs sont capitées, involucrées , tribractées. On rapporte avec doute à ce genre le Ptyxos- toma de Yahl ( Naturh. Selsk. Skrift. , VI , 96 ). (C. L.) BERARBIA (Bérard, botaniste fran- çais), bot. ph. — . Genre formé par Villars (FI. Dauph., II, p. 27, t. 22) , et synonyme du genre Arctium, Dalech. Voyez ce mot. 9 m (C. L.) *BERBERACEES. bot. ph. — Syno- nyme de Berbéridées. BERBÉRALES. bot. ph.— M. Lindley a changé le nom de Berbéridées en Berbé- racées, et celte famille compose à elle seule le groupe ou l'alliance qu'il nomme Eerbé- rales. (A». J.) BERBÉRIDÉES. bot. ph. — Famille ûz plantes dicotylédonées , à fleurs herma- phrodites polypé!«:Iécs, à étamines bjpOfy- nes. Ces fleurs régulières présentent un calice composé de 3 , 4 ou 9 folioles , dis- posées sur un seul ou plusieurs rangs; des pétales en nombre égal ou double, munis, à leur base, d'une glande double, d'un pore ou même d'un éperon ; des étamines ordi- nairement égales en nombre et opposées aux pétales, qui, eux-mêmes sont opposés aux folioles calicinales , et dont les anthères extrorses se font remarquer par leur singu- lière déhiscence , ayant lieu par une valve qui se détache de la paroi de chaque loge de la base au sommet; un ovaire uniloculaire, surmonté latéralement d'un style que ter- mine un stigmate orbiculaire, renfermant des ovules anatropes en nombre défini, qui s'attachent tout le long du côté de la loge correspondant au style , par conséquent à son angle interne, ou vers sa base seule- ment, ascendants dans ce dernier cas. Cet ovaire devient une baie charnue ou une cap- sule monosperme ou oligosperme , dont les graines, sous un test crustacé ou mem- braneux et vers l'extrémité d'un périsperme corné ou charnu , renferment un embryon très petit, à radicule plus longue que les co- tylédons et tournée vers le hile. — Les plan- tes de cette famille sont vivaces , herbacées ou frutescentes; à feuilles alternes, impari- pinnées, quelquefois surdécomposées, quel- quefois, au contraire, réduites, par l'avorte- ment de toutes les folioles latérales, à la ter- minale qui alors paraît simple , mais qui est articulée ; à grappes en panicules axil- laires. On les observe dans les climats tem- pérés de l'hémisphère boréal de l'Améri- que au Japon. Cette famille mérite de fixer l'attention des botanistes par quelques particularités propres soie à tous ses genres, soit à quel- ques-uns seulement. Dans le premier cas est l'opposition des folioles du calice, des pétales et des étamines. M. Auguste de Saint-Hilaire a fait remarquer que ce carac- tère si rare est dû ici , comme dans les Mo- nocotylédonées , aux parties florales qui , au lieu de former les verticilles quinaires, ordinaires aux Dicotylédonées , forment des verticilles binaires ou ternaires, d'où doit résulter nécessairement cette opposition. Parmi les caractères remarquables propres à quelques genres, on peut citer celui du BEK BER 545 péricarpe du Leontice, dont le développe- ment s'arrête longtemps avant celui de la graine qui le rompt et croit libre au dehors; on peut citer aussi les épines du Berberis, où Ton voit clairement une transformation de la foliole réduite à ses nervures qui se sont durcies et lignifiées. Genres : Achlys, DC; — Podophyllum, L. (Anapodophyllum , Tourncf.) ; Jeffcr- sonia, Bart. (ces deux derniers genres, rangés ici par M. Endlicher, formaient au- paravant la petite famille des Podophyllées); — Diphylleia, Rien. ;—Bongardia, Mey.; — Chrysogonum , Bauh.; — Leontice, L (Leontopetalon, Tournef.; Caulophyllum, Rich.) ; — Epimedium jjj.f — Vancouveria, Dec; — Aceranthns , Morr. et Decaisn.; — Berberis, L. {Mahonia, Nutt.) ; — Nan- dina, Thunb. (Ad. J.) BERBERIS (gépêepi, sorte de coquil- lage ; allusion à la forme ovale-oblongue du fruit de rÉpine-vinette ; selon d'autres, c'est un mot arabe, ayant la même signifi- cation), bot. th. — L'Épine-vinette, plante qui a servi de type à Linné pour établir ce genre , est extrêmement commune en France, dans les haies, sur les lisières des bois , etc. , où les enfants s'empressent d'en cueillir les jolis fruits rouges, acides et rafraîchissants. Le genre Berberis est très nombreux en espèces, dont plus de trente sont cultivées comme plantes d'or- nement dans les jardins d'Europe. Ce sont, en général, des arbrisseaux communs dans les parties tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, et quelques-uns s'avan- cent dans le dernier continent jusqu'au tropi- que. Dans certaines espèces, les feuilles pri- maires avortent et se changent souvent en une épine simple ou divisée ; les secondai- res, fasciculées au sommet de ramules très courtes et axillaires , sont courtement pé- tiolées, simples, très entières ou ciliées, et même comme épineuses sur les bords ; dans les autres, les feuilles développées norma- lement sont imparipennées , 2-7-juguécs , munies de stipules pétiolaires géminées, très petites, caduques; les fleurs, d'un jaune verdàtre, sont ordinairement nom- breuses et réunies en grappes sur des pé- doncules axillaires, urfi-multiflores. Ce genre se divise en deux sections, qui sont : le Berberis proprement dit et le T. H Mahonia de Nuttal (Odoslemas, Raf.) Les principaux caractères sont: Calice 7-9-phyl- le , à divisions colorées , 2-3-sériécs , déci- dues. Corolle de 6 pétales hypogynes, bù glanduleux à la base. Étamines6, à fila- ments plans; anthères exlrorses, déhiscen- tes du haut en bas par une valvule. Ovules 2 à 8, anatropes. Style très court, se terminant en un ovaire ovale - arrondi ; stigmate pelté. Baie uniloculaire , 1-8- sperme. L'espèce la plus connue, l'Épine-vinette, dont les fruits servent à faire d'excellentes confitures , produit un bois jaune propre à la teinture. On observe, dans les éta- mines de cette plante , un phénomène d'ir- ritabilité que nous ne devons pas passer sous silence. Si l'on touche avec une pointe quelconque les filets staminaux, on lesYoit s'agiter et se ruer, pour ainsi dire, sur le pistil , et leur action est d'autant plus vive que la température extérieure est plus éle- vée. Sauf l'espèce indigène, toutes les autres se cultivent généralement en terreau de bruyères et en plein air. Un très petit nom- bre seulement exige la serre tempérée. (CL) BERCE, bot. th. — Nom vulgaire de plusieurs espèces du genre Heracleum. Voyez ce mot. (C. L.) BERCEAU BE LA VIERGE, bot ph. — Nom vulgaire de la Clématite des haies. *BERCIIEMIA (nom propre). bot. th.— Les Berchémies sont des arbrisseaux indi- gènes dans l'Amérique boréale, où ils crois- sent dans les parties les plus abritées. On en trouve aussi quelques-uns dans l'Asie tropicale. Ils sont très rameux , dressés ou grimpants, à feuilles alternes, obliquement multinerves , très entières ; les fleurs sont subombellées dans les aisselles des feuilles supérieures ou disposées en panicules ter- minales ; elles sont dioïques , pentapéta- les. Le fruit est un drupe oblong. II a été formé par Necker (Elem., II, 122), appar- tient à la famille des Rhamnacées, tribu des Frangulées, et a pour synonymes les genres OEnoplia, Hedw.; OEnoplia, Schult.; pour type, le Bhamnus volubilis L. et B flori- bundus Wall. (CL.) * BERCHTOLDIA. Berchtoldia (nom propre), bot. th, — Famille des Graminées, 35 à4G IiEtt BER tribu des Panicées. Genre établi par Presl {Rcliq. Hœnck. I, p. 323, t. 43) et adopté par Kunlh (Agrost. I, p. 148) pour une plante originaire du Mexique, figurée sous le nom de Berchloldia bromoides.Ce genre, voisin de V Oplismcnus , a ses épillels solitaires et tbiflores : la fleur supérieure fertile et herma- phrodite ; l'inférieure neutre et unipaléa- cée. La lépicène se compose de deux écail- les lancéolées , terminées par une longue arête droite. Dans la fleur hermaphrodite, la paillette extérieure de la glume est cartila- gineuse mucronéc , embrassant la paillette intérieure plus petite, obtuse et dcnticulée vers son sommet. (A. R.) BERCKHEYA. Berkheya , Schreb. bot. th. — Genre de la famille des Synan- Lhérées , tribu des Gortériées , très voisin des Gorleria et comprenant toutes les es- pèces décrites par Thunberg sous le nom de Rohria. Ce sont des plantes vivaces ou même des arbustes en partie originaires du Gap. Ce genre comprend un assez grand nombre d'espèces. (C. d'O.) BEÎICLAIV. ois. — Nom vulgaire du Tadorne, en Picardie. Voyez canard. BERD-BOUISSET (vert buisson), bot. va. — Nom vulgaire du Fragon piquant (Ruscus aculeatus) , en Languedoc. BERDIIV, BERLIN ou BERNICLE. moll. — Noms vulgaires d'une coquille du genre Patelle. BEREAU. mam. — Synonyme vulgaire de Rélier. BÉREE ou MARIE BÉRÉE. ois. — Nom vulgaire du Rouge-gorge, en Norman- die. Voyez RUBIETTE. BÉRÉNICE. Berenicea (Bérénice, nom de femme), poi/rr. — Genre de Polypes mi- croscopiques , de Tordre des Bryozoaires , formé par Lamouroux ( ad Sol. et EU., pi. 80, fig. 1-6) aux dépens du genre Flus- tre , et étendu par Fleming. Il présente , pour caractère, un polypier sub-membra- neux, composé de cellules saillantes, ovales ou pyriformes, réunies entre elles comme des rayons d'Abeilles, et tapissant, comme un réseau à mailles fines et régulières, les^ Hydrophytes de la Méditerranée. L'ani- mal n'est pas connu. Les espèces vivantes sont : les B. prominens, annulata , coc- cinea , hyalina , immersa , utriculata et nitida. On trouve, sur les Térébrafules des environs de Caen une espèce fossile , la seule qui soit connue, et qui est désignée par Lamouroux sous le nom de B. diluviana. (C. d'O.) BÉRÉNICE (nom propre), zooph. — Genre de la classe des Acalèphes simples , à corps déprimé, hémisphérique , et pourvu de cirrhes tentaculiformes sur toute sa cir- conférence , et quelquefois même à l'orifice buccal. On en connaît trois espèces : le B. euchroma, très abondant dans les mers équatoriales ; les B. thalassina et Cuvie- ria, qui se rencontrent dans les mers aus- trales. Ce genre , établi par MM. Péron et Lesueur, et adopté par M. de Blainville , avait été fondu par Cuvier dans les Rhizos- toraes , et par Lamarck dans les Équorées. (C. d'O.) BERGAMOTTE. bot. th. — Fruit d'une variété du Citrus margaritta, auquel on donne quelquefois le nom de Bergamot- tier. Voyez orangers. BERGAMOTTIER. bot. th.— Voyez BERGAMOTTE. BERGRUTTER. min.— Voyez beurre DE MONTAGNE. (DEL.) * BERGE, géoe. — La plupart des .ri- vières et des fleuves qui sillonnent aujour- d'hui la surface du sol ont leur lit creusé dans des dépôts d'attérissements formés par des cours d'eau plus considérables qui suivaient la même direction. On nomme Berges les rivages à pic, taillés dans ces at- térissements , composés soit de sable , soit de gravier, soit de limon. Les eaux courantes entament et entraînent facilement ces ma- tières meubles que les eaux pluviales , la dessiccation, la gelée, contribuent sans cesse à faire ébouler; aussi les Berges d'une ri- vière conservent-elles rarement la même forme et le même emplacement. Les ma- tériaux enlevés sans cesse aux Berges sont portés par le courant sur la rive opposée, où ils donnent lieu à des attérissements; et ceux- ci , par leur accroissement , contribuent à refouler les eaux sur la rive opposée , dont elles entament de plus en plus la Berge. C'est à cette action qu'est due la marche tortueuse des cours d'eau dans une plaine unie, où l'on voit un bord à pic alterner suc- cessivement avec une plage basse sur l'au- tre bord. C'est par ce transport continuel des matières d'une des rives d'un fleuve à BER 547 la rive opposée, que le lit de celui-ci, lors- qu'il est abandonné à lui-même, change si fréquemment de forme et de direction. Dans presque toutes les vallées que par- court un cours d'eau, on voit, à des hauteurs que les eaux n'atteignent plus, les traces d'anciennes Berges qui dessinent plusieurs terrasses en étage, et attestent, d'une part, que le volume des eaux courantes a dimi- nué , et d'une autre, que le fond des vallées a été creusé à plusieurs reprises , depuis le remplissage de ces mêmes vallées par les anciens attérissements. Voyez vallées. (C. P.) BERGENIA (nom propre). Megasea , Haw. ; Geryonia, Schr. ; Erophoron , Tausch. bot. tu. — Genre de la famille des Saxifragacées , formé par Mœnch (Meth., 664 ) , et rapporté comme sous-genre au Saxifraga, L. Voyez ce mot. (C. L.) *BERGEOTIA, Desv. bot. th.— Sy- nonyme de Bcrgeretia. BERGERA (nom propre), bot. th. — C'estun petit arbuste de l'Inde, à feuilles im- paripennées, dont les folioles sont alternes, acuminées, pubescentes, dentées en scie; à fleurs en panicules terminales corymbi- formes. Il a été créé par Kœnig (Linn. Mant., 565), et appartient à la famille des Aurantiacées, tribu des Linnoniées . Ce genre diffère assez peu du Murraya, auquel il devrait peut-être se réunir. On n'en con- naît que deux espèces. Voyez murraya. (C. L.) BERGERE ou BERGERETTE. ois. — Synonyme vulgaire de Bergeronnette. BERGERETIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , tribu des Alyssinées, formé par Desvaux (Journ. Bot., III, 161, t. 25), sur une petite plante annuelle, indigène en Asie. Il n'a pas été adopté , et est regardé comme une simple division du genre Clypeola de Linné. Voy. ce mot. (CL.) BERGERETTE. ors.— Voyez bergère. BERGEROWETTE, Briss.; Mota- ciïla, Lat. ois. — Genre de la famille des Becs fins de Cuvier et du petit groupe qu'il a désigné sous le nom de Hoche - queues . Ses caractères sont : Bec très menu , droit , subulé ; tarses grêles, très élevés, avec les doigts latéraux à peu près égaux et nota- blement plus courts que li médian ; l'ex- terne légèrement soudé avec celui-ci à sa base ; les ongles antérieurs courts et peu arqués ; le postérieur quelquefois très long et alors presque droit. Ailes longues, avec les trois premières rémiges presque égales ; les scapulaires fort allongées ; l'une d'elles atteignant ou atteignant presque l'extré- mité des pennes primaires. Queue longue , composée de pennes étroites, mais très susceptibles de se développer. Il est facile de reconnaître que ces caractères , qui se retrouvent chez les Alouettes et les Far- louses , indiquent des Oiseaux marcheurs. Linné avait désigné la plupart des liées fins sous le nom de Motacilla. Latham le restreignit aux seules Bergeronnettes et Lavandières , et c'est dans ce sens qu'il a été généralement adopté depuis. Les es- pèces qui le composent ont reçu divers noms d'après leurs habitudes , tels que Hoche-queues , à cause de leur habitude de la mouvoir sans cesse de haut en bas j Lavandières , parce qu'on les voit souvent voltiger et se poser autour des lavoirs et près des laveuses ; et enfin Bergeronnettes, parce qu'elles accompagnent souvent les troupeaux, probablement pour saisir des Insectes ailés attirés par eux, ou peut-être mis en évidence sur le sol par leur marche. Cuvier et Yieillot les ont décrites sous le nom de Hoche-queues ( Motacilla ) j mais le premier en a formé deux divisions sous les noms de Hoche-queues proprement dites OU Lavandières {Motacilla) et de Bergeron- nettes (Budytes, Cuv., nom de la Bergeron- nette, parce qu'on la voit parmi les Bœufs). Temminck a adopté comme nom générique français celui de Bergeronnette ; quant à nous, comme Brisson les a décrites sous les noms sous-génériques de Bergeronnette et Lavandière dans son grand genre Fice- dula, nous adoptons aussi ce premier nom, comme le plus anciennement publié. Qui n'a remarqué la légèreté et la pres- tesse avec lesquelles ces Oiseaux aux formes svelles, et qu'on pourrait comparer aux élé- gantes Levrettes chez les Mammifères, par- courent, en poursuivant les Moucherons , tantôt les grèves des abreuvoirs et des étangs, tantôt les parapets des murs qui les entou- rent , ne cessant d'agiter et de développer leur queue par un balancement continu et vertical ? Elles ont encore l'habitude de sui- 548 BER BER vre de très près le laboureur dans le sillon qu'il vient de tracer, pour y saisir les petits Vers qui s'y trouvent à découvert, et sem- blent rechercher la société de l'homme des champs et celle des laveuses , malgré le bruit de leurs battoirs. Elles ont un cri assez perçant, qu'elles font entendre ou en volant comme les Alouettes, ou perchées sur le pi- gnon de quelque vieille masure, sur quelque amas de pierres des carrières , plus rare- ment sur la cime d'un arbre. Leur vol est onduleux. Elles construisent leur nid ou sur le sol dans les champs , ou entre les pierres amoncelées des carrières. Leurs œufs, souvent finement pointillés de gris, ont des rapports de coloration avec ceux des Farlouses et même des Alouettes. Lorsque leurs petits sont élevés, elles se réunissent en petites bandes avec eux au commencement de l'automne, et se rendent le soir dans les roseaux des rivières ou des étangs, qui ser- vent aussi de retraite nocturne à de nom- breuses volées d'Étourneaux et d'Hiron- delles jusqu'au moment de leur départ. Leur double mue , dans laquelle leur plu- mage est totalement différent, a donné lieu à plusieurs erreurs, en faisant multiplier à tort quelques espèces ; mais Temminck , dans son Manuel, et surtout dans la 4me par- tie , a très bien débrouillé ces petites diffi- cultés, en y décrivant six espèces d'Europe, dont deux nouvelles : une qui n'a encore été observée qu'en Angleterre (la Flaveola de Gould), l'autre (la Citrine, Citreola) de Russie et de Crimée. L'espèce type de la section des Lavan- dières {Motacilla, Cuv .), à ongle du pouce arqué et pas plus long que ce doigt, est la Bergeronnette grise [Motacilla alba et einerea Gmel. ; la Lavandière, Bufl\, enl., 652, f. 1), qui, dans son plumage de prin- temps, a le front jusqu'au vertex, les joues, les côtés du cou et l'abdomen blancs; la nuque, la gorge, le devant du cou et la poi- trine, les pennes médianes de la queue d'un noir profond ; le dos et les flancs cendrés ; et qui , dans son plumage d'hiver , a la gorge et le devant du cou d'un blanc pur, terminé en bas par un hausse-col d'un noir profond , dont les parties latérales remon- tent vers la gorge , et le cendré des parties supérieures moins foncé qu'en été. L'espèce type du genre Bergeronnette (Budytcs, Cuv.), à ongle du pouce presque droit et plus long que ce doigt, est la Ber- geronnette DU PRINTEMTS OU B. FRINTA- nière (Tem. Mari, et atlas de son Manuel), Hoche-queue de printemps Yieill. (Faune franc., pi. 82-1, 2 et 3), Motacilla flava Gmel., qui a la tête et la nuque d'un cen- dré bleuâtre, tout le dessus vert olivâtre, avec une bande sourcilière et une autre mystacale blanches , ainsi que les pennes latérales de la queue, dont la médiane et celles des ailes sont noirâtres ; tout le des- sous est d'un jaune brillant. L'oiseau figuré dans Buffon {Enl. 674, f. 2), sous le nom de Bergeronnette de printemps, est, selon Temminck {Man. , part. 4), la Bergeron- nette jaune en mue de printemps. La plupart des individus de l'espèce ap- pelée Bergeronnette grise et toutes les Ber- geronnettes de printemps émigrent de nos contrées aux approches de l'hiver, tandis que l'espèce , dite Bergeronnette jaune ou Boarule , y vient au contraire passer cette saison et en repart quand les autres y arri- vent. La plupart de nos Bergeronnettes d'Europe se retrouvent en Asie jusque dans l'Inde, au Japon et en Afrique , puisqu'on en reçoit des dépouilles de ces divers points; ainsi, la Bergeronnette grise se retrouve en Sibérie, au Kamtschatka , dans l'Inde et en Afrique; la B. lugubre, en Crimée, en Hon- grie, en Egypte et au Japon; la B. jaune, au Japon, à Java et Sumatra ; la B. citrine, au Bengale; la B. printanière, en Sardaigne, en Sicile, en Barbarie, au Japon et dans l'Inde jusque sur les monts Hymalaya. La B. fla- véole de Gould, qui avait été jusqu'ici con- fondue avec la B. printanière , paraît seule confinée à notre continent et n'a même encore été observée qu'en Angleterre. Le caractère de l'ongle du pouce plus long et plus droit étant le seul d'après lequel Cuvier a formé son genre Budy tes , et n'étant accompagné d'aucun caractère de mœurs distinctes de celles des autres espèces, ne peut guère fi- gurer, ce nous semble , que comme sous- genre tout au plus. Ainsi donc, notre genre Bergeronnette ( Motacilla, Lat. ) , ayant pour sous-genre ou section Budy tes, Cuv.,! fera partie de notre famille des Alaudidéfcs et de notre sous-famille des Anthusinées. Voyez ces mots. (Lafr.) BERGIA (nom propre), bot. ph. — Ce BER BER 549 genre ne renferme guère que trois ou quatre plantes herbacées , annuelles ou vivaecs , croissant dans les parties tropicales de l'A- sie et de l'Afrique. Leurs feuilles sont op- posées, lancéolées ou elliptiques, aiguës, dentieulées au sommet , tomenteuses ; à Heurs blanchâtres , agrégées, pédoncnlées, pentandres. Il fait partie de la famille des Élatrinacécs ( Caryophyllécs , alior.) et a été formé par Linné (Gcn. , 791). (C. L.) BERGIERA. bot. th. — Synonyme de Bergia. BERGRIAS, Sonn. bot. th. — Syno- nyme de Gardénia. BERGMANMTE , Schum. ( nom d'homme), min. — Substance grisâtre ou rougeàtre , composée de lamelles ou d'ai- guilles groupées confusément et légèrement nacrées. Elle est fusible en émail blanc, et on la regarde comme voisine de la Werné- rite. Elle accompagne l'ÉléuIithe, dans la Syénite de Stavern et de Frédérischwern, en Norvège. (Del.) *BERGSALZ. min.— C'est-à-dire Sel de montagne. Voyez chlorure de sodium. (Del.) BERGSEIFE. min. — C'est-à-dire Sa- von de montagne. Voyez ce mot. (Del.) BERGUE. bot. th. — Dans quelques- uns de nos départements méridionaux, ce nom est synonyme d'Aune. BERG-ZL\\OBER. min. — Cinnabre naturel. Voyez sulfure de mercure. (Del.) BERICnOlV ou BERICHOT. ois. — Nom vulgaire du Troglodyte, Motacilla tro- glodytes Lin. Voyez troglodyte. *BERIJIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lauracées , formé par Klein (ilJ.sc.), et rapporté comme syno- nyme au g. Telranthera , Jacq. Voyez ce mot. (C. L.) BER1L. une. — Voyez béryl. BÉRI\GÈ\E. bot. th. — Voyez bé- LIKGÈLK. *BERI\GERIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Labiacécs, tribu desNépétées-Balatées, formé par Bentham (Lab. 592), et synonyme du genre Ballotta de Linné. Foyer ce mot. (C. L.) *BERI\IA, Brign. bot. th.— Synonyme de Crépis. BERIS. ins. — Genre de Tordre des Diptères, division des Brachocères, subdivi- sion des Tétrachœtes, famille des Notachan- tes, tribu des Xylophagicns, établi par La- treille et adopté par Meigcn ainsi que par M. Maequart, dans son Hist. des Diptères, faisant suite au Buffon de Roret, 1. 1, p. 231. Les Beris diffèrent essentiellement des autres Xylophagiens par leur écusson armé de pointes. Ce sont des Diptères générale- ment petits, qu'on trouve au printemps dans les bois et les lieux marécageux. Leurs mœurs sont peu connues 5 on croit que quelques-uns placent leurs œufs dans la ca- rie humide des arbres, sur le tronc desquels on les trouve souvent à l'état parfait, et que les autres les déposent dans l'eau. M. Maequart en décrit neuf espèces, parmi lesquelles nous citerons seulement : 1° le B. nitens Latr. (Hist. Natur. t. XIV, p. 341. Meig. n° 1), ou Xylophagus nitens Latr. (Gen. t. IV, p. 273); 2° le B. tibialis, Meig. n°2, tab.12, fig. 18. Ces deux espèces se trouvent en France et en Allemagne. (D.) * BERRELEYA (Berkeley , cryptoga- miste anglais ). bot. cr. — ( Phycées ). Genre appartenant à la famille des Diato- mées , établi par M. Greville dans son Cryptog. Flora, avec les caractères sui- vants: Filaments simples, muqueux, li- bres à leur sommet, réunis à leur base en une masse gélatineuse, arrondie et renfer- mant des séries longitudinales de frustules. Le B. fragilis Grev., seule espèce con- nue, est figuré dans l'ouvrage cité, tab. 294 ; il forme des masses gélatineuses bru- nes ou verdâtres sur la Zostère et sur quel- ques Algues marines. (Bréb.) BERRHEYA. bot. ph. —Voyez berck- HEYA. *BERRHEYOEOES (BerMeya et tÏÏoç, qui ressemble au Berkheya). bot. th. — Section du genre Stephanocoma , fondée sur une espèce du Cap, munie de capitules radiés et de réceptacles légèrement alvéolés. (J. D.) BERRIE DU CAP, Sonn. bot. ph. — Synonyme de Bergkias. *BERLA]\DIERE. Berlandiera (Ber- landier, nom d'un botaniste français), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionidées, établi par De Can- dolle pour une plante rapportée du Mexi- 550 BER BEK que par le botaniste auquel il l'a dédiée. Le B. texana est un arbrisseau à tige et ra- meaux arrondis et velus ; à feuilles alter- nes, sessilcs, cordées, crénelées et pubes- centes ; à calathides munis de longs pédi- celles, portant des fleurs jaunes en corymbe, réunies par groupes de trois ou de cinq à l'extrémité des rameaux. (C. d'O.) BERLAX. roiss. — Synonyme de Berg- lachs. BERLE. bot. th. — Nom vulgaire fran- çais du genre Sium. (C. L.) BERLIN, mol. — Voyez berdin. BERMUDIANA. bot. vu. — Famille des Iridées. Le genre ainsi nommé par Tournefort est plus généralement connu sous le nom de Sisyrinchium, qui lui a été donné par Linné ; mais le nom de Bermu- dienne est, resté dans la langue française. VoyeZ BERMUDIENNE. (A.. R.) BERMUDIENNE. Sisyrinchium. bot. ph. — Grand genre de la famille des Iridées, qui se compose d'un nombre considérable d'espèces , croissant pour la plupart dans les parties tempérées de l'Amérique méri- dionale, quelques-unes à la NouYelïe-Hol- lande , et dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. Leur périanthe, tubuleux à la base , est formé de six divisions étalées et presqu'égales. Les étamines , au nombre de trois , sont complètement soudées par leurs filets en un tube grêle plus ou moins long , ayant les anthères allongées. L'ovaire infère est à trois angles obtus et à trois loges con- tenant chacune un grand nombre d'ovules insérés à leur angle interne. Le style se ter- mine par trois stigmates filiformes et con- tournés. Le fruit est une capsule membra- neuse , couronnée par le calice, de forme variée, à trois loges, s'ouvrant en trois valves. Les graines sont globuleuses ou an- guleuses, à épisperme coriace. Les Bermudiennes sont des plantes viva- ces, à racine souvent fibreuse, rarement renflée et tubériforme. Leurs feuilles sont ordinairement distiques, engainantes à leur base, souvent étroites. La tige est simple ou rameuse, cylindrique ou comprimée. Les fleurs sont généralement de grandeur mé- diocre et très fugaces. On cultive dans les jardins quelques-unes de ces espèces. Telles sont la Bermtjdienne a petites fleurs [Si- syrinchium Bermudiana L.), qui est ori- ginaire de l'Amérique du nord ; la Bermo- dienne striée ( Sisyrinchium' striatum Sm.), qui vient du Mexique, et quelques autres. Ces espèces se cultivent en pleine terre. (A. R.) BERNACHE. ois. — Sous-genre de notre genre Oie. Voyez ce dernier mot. (Lafr.) *BERIVACHES. ois. — Sous-division établie par Cuvier, dans son Règne animal, et renfermant les espèces d'Oies à bec court, menu, et dont les bords ne laissent point paraître au dehors l'extrémité des la- melles buccales , telles que la Bernache , le Gravant, etc. Voyez oie. (Lafr.) BERNACLE. ois.— Synonyme de Ber- nache. BERNADETouBERNARDET. roiss, — Synonyme de Squalus centrina L. VoyeZ HUMANTIN. BERNARD L'HERMITE. crust. — Nom vulgaire des Pagures. Voyez ce mot. (M. E.) BERNARDET. pois. — Voyez berka- DET. BERNARDIA (nom propre), bot. ph. — Voyez adelia. (Ad. J.) BERNHARDIA, Wild. bot. ph— Sy- nonyme de Psilotum. BERNICLE. moll. — Voyez berdin. *BERNIERA (Bernier, botaniste fran- çais du xvue siècle), bot. ph. — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Muti- siacées , établi par De Candolle , pour une plante herbacée et vivace du Népaul , le B. Nepalensis , dont on ne connaît jusqu'à ce jour qu'une seule espèce. (C. d'O.) BERNOULLIA (nom propre), bot. th. — Genre formé par Necker pour les espèces de Benoites dont les capitules ont des arêtes pîumeuses. C'est aussi le Sieversia de Wil- denow, et tous deux ne sont que des syno- nymes du genre Geum. Voyez ce mot. (C. L.) *BERNSTEIN. min. — Nom allemand du Succin. Voyez ce mot. (Del.) BÉROÉ. Beroe (nom mythologique). acal. — Brown, dans son Histoire de la Ja- maïque, a le premier donné ce nom à des animaux pélagiens, aujourd'hui classés par- mi les Acalèphes Cténophores ou Ciliogra~ des. Linné , dans sa douzième édition du Systema naturœ, le remplace par celui de BER Yolcox , qui a aujourd'hui une autre signi- fication. D'après M. de Blainwlle (JtoHno- loyi\\ page 6+4 ) , les véritables Kéroés sont susceptibles d'être caractérisés ainsi : Corps plus M moins allonge, a ouverture très grande, plus ou moins côtelée par huit côtes inégales , portant les ainbulacres des cils presque égaux, complets sur la crête; point d'appendice- buccauv ; une paire de longues productions cin Informes et cirrhigères. Ici comment le même naturaliste dis- tribue les BéflOés en deux groupes : A. Es- pèces dont le corps est profondément cô- telé. Chaque côte portant un ambulacre de cils j les productions cirrhiformes courtes et peu ou point ramifiées. Genre : Janira, Ok. Les Béroés hexagone , de Slabber , comprime et octoptère , sont dans ce cas. B. Espèces dont le corps est assez pro- fondément côtelé. Les ainbulacres com- plets ; ex. : Béroés ovale , melon , macros- tome , globuleux, œuf, etc. L'organisation de ces animaux a été étudiée par plusieurs auteurs modernes , et tout récemment en- core par M. Milne Edwards {Ann. des se. nat., r série, t. XVI, p. 217). L'espèce des mers de Nice , observée par ce natura- liste , est le Médusa Beroe Forsk. Comme les autres animaux du même groupe, ce l.éroé est phosphorescent. «Il existe, dit M. Maine Edwards, près de la surface du corps, un nombre immense de corpuscules pyri- formes, terminés par une sorte de queue très grêle, qui ressemblent beaucoup à ceux dont la peau de certaines Méduses est gar- nie, et qui semblent devoir être des organes sécréteurs. J'avais pensé que ces glandules pourraient bien être la source de la lumière phosphorescente dont les béroés brillent avec tant d'éclat ; mais , en observant avec ion cette lueur, il m'a semblé qu'elle partait principalement du voisinage des co- piées, tandis que c'est dans l'intervalle ris entre ces côtes que se trouvent les granules pyriformes. La lumière que ces animaux répandent ainsi avait été aperçue par Forskal, et observée plus récemment parKolando; elle est de couleur verte, et offre beaucoup d'intensité. Pour en déter- miner l'émission, il sudit d'exciter l'animal en l'irritant mécaniquement, mais lorsque les décharges ainsi produites se succèdent îdpidement, leur intensité s'affaiblit beau- I LEK 551 coup. » M. Grant décrit le système nerveux des béroés d'après des observations faites par lui sur le Beroe pileus, qui est une es- pèce du sous-genre Cydipe de Péron, et il a reconnu qu'il formait, autour de l'ouver- ture buccale , un cordon ganglionnaire com- parable à celui des autres animaux radiaires M. Milne Edwards fait remarquer que ce- lui du Lesaeurea, nouveau genre découvert par lui, et qui appartient aux Callianirides, est fort différent, et disposé en forme de ganglion unique, duquel partent tous les nerfs ; mais les Callianirides ont eux-mê- mes une autre forme que les Béroïdes, et sous tous ics rapports avoisinent les Tuni- ciens ; tandis que les Béroés proprement dits ont plus d'aflinilé avec les Médusaires. Voyez ce mot et tukicieks. (P. G.) * BÉllOÏBE (Oero , sac ; »t$cç , forme ). acal. — Genre de Dyphyide proposé par MM. Quoy et Gaimard pour une acalèphe incomplète et imparfaitement connue, dont M. Lesueur a fait le g. G aleolaria; c'est pour ce dernier la G. australis ; elle parait faire le passage des Diphyides aux Béroés. (Duj.) * BÉROÏDES. acal. — Famille d'Aca- lèphes établie par M. Eschscholiz dans l'or- dre des Cténophores , caractérisés par une grande cavité digestive centrale, et par les rangées longitudinales de lamelles vibra- tiles, irisées, qui leur servent d'organes lo- comoteurs. Avec les vrais Béroés, cette fa- mille comprend les genres Medœa et Pan- dora, qui en diffèrent, l'un par la longueur plus considérable des lamelles vibratiles, l'autre par la situation de ces lamelles dans des sillons. — M. Lesson a compris dans une seule famille, sous le nom de Béroïdes, tous les Acalèphes Cténophores, divisés par lui en sept tribus, et de plus un grand nom- bre de genres douteux , dont il fait sa divi- sion des Acils. (Duj.) *BÉHOSOMES (bero, sac; a^y., corps). acal. — Huitième tribu des Béroïdes de M. Lesson , comprenant toute sa division des Acils , ou Béroïdes dépourvus de cils. Les genres nombreux de cette tribu ont été établis pour la plupart sur des débris de di- vers Acalèphes , et sont indiqués comme douteux par l'auteur lui-même. Ce sont les g. Doliolum, Epomis, Bursarius, Bu- gainvillœa, Sulcularia, Appendicularia , Praia , etc. (Duj.) 552 BER BER BEROSUS (nom d'une montagne de la Tauride). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Palpicornes, Dej., et de celle des Hydrophilides de Mac-Leay. Ce genre, établi par Leach aux dépens du genre Hydrophile de Fabricius, a été adopté par M. Westwood (Synops. of the gênera of British Insects , p. 10), ainsi que par M. Dejean dans son dernier Catalogue, où il en mentionne 13 espèces , dont nous ne citerons que deux : celle qui lui sert de type d'après Leach , VHydrophilus luridus Fabr., qui se trouve en Suède et en Angle- terre, et VHydrophilus signaticollis Még., qui se trouve aux environs de Paris. M. Solier , dans ses observations sur la tribu des Hydrophiliens (Ânn. de la soc. ent. de France, t. III, p. 299), adopte aussi le genre Berosus, qu'il place entre le genre Limnebius de Leach et le genre Spercheus de Fabricius. (D.) *BERRYA(nom propre), bot.ph.— Genre de la famille des Tiliacées, tribu des Gré- wiées, formé par Roxburgh (FI. ofCorom., III, 59, t. 264) , pour un arbre de l'Inde , à feuilles alternes, pétiolées, ovales-cordi- formes, acuminées, très entières, glabres, 5-7-nervées à la base , colorées en dessous , et munies de stipules latérales , géminées , ensiformes, décidues. L'inflorescence est en panicules axillaires ou terminales ; les fleurs nombreuses, petites, blanches. Calice 5- phylle ; corolle pentapétale ; capsule sub- globuleuse, sex-ailée. (C. L.) *BERSAMA. bot. ph. — Fresenius a dé- crit sous ce nom (Mus. Senkenberg , 11 , 280 , t. 17 ) un arbre de l'Abyssinie , qu'il rapporte à la famille des Méliacées, et que Endlicher place dans les genres douteux de la famille des Ampélidées. Ce genre est encore trop mal connu pour que la place puisse en être indiquée a\ec certitude. (C. d'O.) BERTAZEYA. ois.— Synonyme d'£w- beriza ci'aL., dans quelques départements septentrionaux de la France. Voyez bruant. *BERTERA. bot. ph. — Famille des Iridées. Le Gladiolus segetum de Sibthorp est devenu le type d'un genre que Sweet a nomme Bertera, mais ce genre n'a pas été adopté. Voyez glayeul. (A. R.) BERTEROA (Bertero , botaniste voya- geur) bot. ph. — Ce genre, de la famille des Crucifères, tribu des Alyssinées, formé par De Candollc (Syst., II, 290), contient quatre espèces herbacées, croissant dans le midi de l'Europe et le nord de l'Asie. Elles sont bisannuelles , vivaces ou fruticuleuses à la base , et couvertes d'une pubescence blanchâtre. Leurs feuilles sont alternes, ses- siles, très entières ; les fleurs sont blanches ébractéées et disposées en grappes termi- nales. Calice 4-phylle, à lacinies dressées ; corolle de 4 pétales onguiculés, à limbe biparti. Étamines 6, tétradynames. M. De Candolle indique une cinquième espèce, du Pérou, mais en doutant qu'elle appartienne à ce genre. (C. L.) *BERTEROA (Bertero, botaniste voya- geur), bot. ph. — Genre indiqué par Zip- pelius (Mackl. in Bijdr tôt. de nat. Wet. V, 142, etc.) , et qui ne paraît pas avoir été décrit. C'est, dans tous les cas, un genre à biffer , puisqu'il existe déjà un autre genre de ce nom adopté par les botanistes. (C. L.) *BERTHELOTIA ( Berthelot , l'un des auteurs de l'Histoire de la Photogra- phie des îles Canaries), bot. ph. — Ce genre, qui appartient à la tribu des Com- posées-Astéroïdées , faisait avant, partie des Conyza. Il a pour caractères : Capitules multiflores, hétérogames ; fleurs du rayon plurisériées, femelles, tubuleuses, très grê- lées , à 5 dents ; celles du disque, au nom- bre de 5 à 12 , beaucoup plus grandes et hermaphrodites , reposent sur un récep- tacle plan , dépourvu de paillettes. Les an- thères sont terminées par des appendices basilaires ; les branches des styles , qui appartiennent aux fleurs hermaphrodites, sont couvertes de papilles qui se prolon- gent sur le tronc, tandis que celles des fleurs femelles sont complètement glabres. Les fruits cylindrscés, terminés par une aigrette formée de soies coriaces plus ou moins ré- gulièrement soudées entre elles à la base, sont lisses inférieurement et rudes au som- met. L'involucre est composé de plusieurs rangées d'écaillés ovales, imbriquées : les inférieures terminées par une petite pointe, les intérieures mutiques et scarieuses à leurs bords. — Le genre Berthelotia com- prend deux espèces : l'une, originaire du Sé- négal, qui se reconnaît à ses corolles herma- phrodites,velues; l'autre, indigène dans l'In- de tropicale, se distingueaucontrairepar des BER BER 553 fleurs complètement glabres {Vid. Dclcss. ie. i ' iv, lab. il). (J. D.) *BERTIHÉïU\E, l'eiul. (nom pro- pre). Mr*. — Sobstance en petits grains bleuâtres ou cris verdatre, magnétiques, attaquables par les acides, qui en séparent de la Silice sous forme de gelée. l'Ile est composée, d'après l'analyse de M. Berlhicr, de Silice 12,40, Protoxyde de fer 74,70, Alu- mine 7,80, l m 5,10. EHe se trouve au milieu des minerais de fer oolithiques de Hayan- ges, dans le\lépartement de la Moselle, et ses grains ne différent pas souvent à l'exté- rieur de ceux de ces minerais, formés d'Hy- drate, de Peroxyde ou de Carbonate de fer. (Del.) * BERTHIERITE. min.— Même chose queHaidingérite. Voyez ce mot. (Del.) BERTIÏOLLETIA (Berthollet, physi- cien français), bot. ph. — Très grand arbre de l'Amérique australe , croissant sponta- nément dans les forêts de l'Orénoque, etc., à rameaux alternes , dont les plus jeunes garnis au sommet de feuilles alternes, exsti- pulécs, amples, oblongues, très entières, éponctuées, coriaces. Les fleurs, d'un jaune blanchâtre, à étamines blanches, sont dis- posées en sortes de grappes ou d'épis. Ca- lice turbiné-tubulé , conné avec l'ovaire , à limbe supère, 6 -parti. Corolle de 6 pé- tales insérés sur le bord d'un disque épi- uyne , pulviniforme ; un urcéole stamini- fère inséré avec les pétales, très court d'un côté, allongé de l'autre en une ligule péta- loïde , cucullée , dilatée au sommet , cou- verte de lamelles imbriquées, et se termi- nant en un style incombant. Étamines fer- tiles, plurisériées. Style subulé , courbe j stigmate simple. Capsule ligneuse, sub- globuleuse, charnue en dedans. Graines au nombre de 16 à 20, triangulaires, dressées, fixées à la colonne centrale. — Le B. excelsa compose seul ce genre, forme par Hum- I >MictBonpland(FZ. Mquin.,l,m, t. 36), et qui appartient à la famille des Myrta- cées, tribu des Lécythidées. C'est le Tonka de Richard {An. fr., 84). Les graines sont • ■meslibles, et on le cultive pour cette rai- son au Brésil et à la Guiane. (C. L.) BERTIEIIA (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Gardéniées-Eugardéniées , formé par Aublet {Guyan., III, 192, t. 73) et adopté par les botanistes postérieurs. Il se compose do 9 ou 10 espèces, divisées en 3 sous-genres : Bcrlicva, proprement dit, Zaluzania et Dhjcelia {voy. ces mots). Ce sont des ar- brisseaux indigènes dans l'Amérique tro- picale, l'île Bourbon et l'Inde ; à feuilles op- posées, pétiolées, ovales-oblongues, acumi- nées, velues; à stipules solitaires, concrètes à la base, terminées en pointe; à inflores- cence en tbyrses terminaux, paniculés en grappes, bractéolcs, dont les fleurs petites, blanchâtres. Calice tubulé-globuleux , 5-1 denté ; corolle infondibuliforme, à limbe 5-parti. Anthères 5, oblongues , incluses Stigmate bilamellé. Baie sub-globuleuse , presque sèche. (C. L.) BERTOLOIVIA, DC. bot. ph.— Syno-; nyme de Chabrœa. * BERTOLONIA (nom propre). Tri» 6Zemma,R.Br.; jR/m. des se. nat., VIII, 370, t. 35), et comprenant un petit nombre d'arbrisseaux du Cap , à feuilles courtes , sub-lrigones , glabres ou à peines velues , imbriquées ou étalées , calleuses et comme roussies au sommet; fleurs petites, blanches, tribrac- téées, réunies en capitules nus, terminaux, solitaires ou agrégés ; la bractée antérieure claviforme et calleuse. Calice tubulé, conné avec l'ovaire, plan en arrière, convexe en dessus ; limbe 5-4-parti. Pétales 5 ou 4 , insérés à une lame périgyne. Étamines 5 ou 4, alternant avec les pétales et plus longs qu'eux. Style simple, sillonné; stigmate sub- conique. Pour fruits, desnuculcs peu nom- breuses, coriaces, obliques, monospermes, réunies par un placentaire spongieux. (C. L.) BESCHEBOIS. ois.— Nom vulgaire du Pic-vert. BESENGE ou BEZENGE. ois. — Noms vulgaires de la Mésange charbon- nière. BÉSIMEME. 3ot. cr.— Necker a don- né ce nom aux corps reproducteurs des plantes agames; mais il n'a point été adop- té. Voyez spores et sporidies. (C. M.) *BESLÉRÉES. bot. ph.— Tribu établie par M. Endlicher dans la famille des Ges- néracées. Voyez ce mot. (Ad. J.) BESLERIA (Basile Besler, botaniste allemand au xvie siècle). Eriphia, P. Br. bot. ph. — Genre de la famille des Gesné- racées, tribu des Beslériées, fondé par Plu- mier (Gen. 29, ic. t. 49), et adopté par les auteurs modernes. Il comprend des plantes à peine frutescentes , habitant les forêts de l'Amérique tropicale, et dont la plupart (de celles qui sont connues) sont cultivées dans nos serres comme plantes d'ornement. Tel- les sont les B. incarnata, lutea, hirtella, yrandifolia. Plusieurs espèces ont été re- tirées de ce genre et sont devenues les types de genres nouveaux Voy. episcia, alloplec- tus. Les principaux caractères du Besleria sont : Calice libre, 5-fide , coloré. Corolle hypogyne, subcampanuîée, à limbe quin- quéfide. Étamines 4, didynames, incluses, avec rudiment de la 5e, insérées sur le tube; anthères biloculaires. Ovaire libre, ceint d'un disque annulaire, uniloculaire; deux placentas pariétaux , bilobés. Ovules très nombreux , anatropes. Style simple ; stigmate bifide. Baie; graines obovées. — Plantes dressées, rameuses; feuilles oppo- sées, un peu charnues, pubérules en des- sus, assez luisantes en dessous, à nervures saillantes; fleurs belles, assez grandes, jaunes ou rouges, disposées en une grappe terminale ; pédoncules axillaires , uni-ou pauciflores. (C. L.) BESON. mam. — Synonyme provençal de Chevreau. BESSERA (nom propre), bot. th. — Famille desLiliacées. Le professeur Schultes fils a nommé ainsi un genre qui a pour type et jusqu'à présent pour espèce unique une jolie plante bulbeuse, originaire du Mexi- que. Son calice coloré est régulier et cam- paniforme, à six sépales. Les étamines sont au nombre de six, ayant leurs filets libres at- tachés sur une sorte de couronne pétaloïde à six lobes qui naît de la gorge du calice. L'ovaire sessile esta trois loges, contenant chacune des ovules nombreux et bisériés. La capsule, accompagnée par le calice per- sistant, s'ouvre en trois valves. Les feuilles naissent du bulbe ; elles sont linéaires, étroites ; les fleurs, d'un bleu vio- lacé, forment un sertule terminal. (A. R.) BESSERA, Spreng. (nom propre), bot. th. — Genre de la famille des Flaucourti- nées. Synonyme de Roumea. BESSERA , Schuït. bot. ph. — Syno- nyme de Puîmonaria. BESSÉRIE. Besseria (nom propre). iws. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires , et dédié à M. Besser, entomo- logiste russe. Ce genre fait partie de la fa- mille des Calyptérées , tribu des Entomo- bies , section des Ocyptérées. L'auteur l'a fondé sur une seule espèce trouvée par lui sur les plantes d'une colline calcaire dans les environs de Saint-Sauveur. Il la nomme B. reflexa. (D.) BESSI. bot. ph. — Synonyme de Caju. * BESSOjVORNIS (êwa, broussailles ; fyviç, oiseau), ois. — Nom sous lequel M. Gray désigne, dans sa List of the yenera of birds, un genre d'Oiseaux d'Afrique du docteur Smith , que ce dernier décrit au contraire, sous le nom de Dessonornis, dans son Report of the expédition for exploriny central Africa. Voyez ce dernier mot. (Lux) 55G BET BET BESTEG ou BESTEIG. min— Lisière de filons. Couche de substance argileuse , . qui se trouve entre la matière métallique d'un filon et la roche environnante. (Del.) BETA. bot. ph. — Synonyme latin de Bette. *BETCREA (Betcke,botaniste).BOT.PH. — Genre de la famille des Yalérianacées, encore peu connu , formé par De Candolle, sur une espèce unique , croissant dans les -pâturages au Chili, et qu'il croit être le Fedia samolifolia de Bertero. C'est une plante annuelle , simple , dressée , glabre , à feuilles indivises, dont les inférieures ovales-oblongues , les supérieures ovales- arrondies, sessiles, amplexicaules ; à fleurs petites, blanchâtres, en cymes courtement pédonculées dans l'aisselle des feuilles. Ca- lice à limbe unidenté , caduc. Corolle in- fondibuliforme, 5-lobée. Étamines 3. Fruit uniloculaire , triquètre. Les Catalogues an- glais indiquent deux espèces de ce genre comme cultivées chez eux. (C. L.) BÊTE ou VACHE A DIEU et BÊTE A MARTIN. ins. — Les Coccinelles. BÊTE A FEU. ins. —Les Lampyres, les Taupins, les Fulgores et les Scolopen- dres, qui répandent un éclat phosphores- cent dans l'obscurité. BÊTE DE LA MORT. ins. — La Blaps mucronée (Blaps mortisaga Oliv.). BÊTE NOIRE, ins. — Le même co- léoptère, le Ténébrion des Boulangers (Tenebrio mol i t or Fabr.), le Gryllon do- \ mestique (Acheta domesiica Fabr.), et la Blatte des cuisines (BlattaorientalisLin.). (D.) *BETENCOURTIE. Betencourtia. bot. ph. — Genre de la famille des Légumi- neuses, établi par M. A. de Saint-Hilaire, pour un arbuste des montagnes du Brésil, le B. rhynchasioides, dont les caractères se rapprochent beaucoup du genre Sophora. (C. d'O.) BÊTES, zool. — Mot vulgaire par le- quel on désigne les animaux en général, et employé surtout par opposition au mot Homme. (A. de Q.) BÊTES BOUGES, zool.— On désigne sous ce nom, en Amérique , une espèce de Puce appelée encore Tique ou Chique. Voyez puce pé-nétrante. Cette expression était aussi employée , dans certaines fermes françaises, pour dis- tinguer les Bœufs , Vaches et Veaux, des Moutons et Brebis, qu'on appelait, par op- position, Bètcs blanches. (A. de Q.) -BETHENCOURTIA(nom de l'un des conquérants des îles Canaries), bot. ph. — M. Choisy a formé ce genre aux dépens d'une espèce de Séneçon (S. palmensis), offrant un involucre composé de 5 folioles oblon- gues , et qui renferme 7-8 fleurs dont 2 ou 3 ligulées, et 4 à 5 tubuleuses. M. De Candolle réunit le Bethencourtia à son genre Senecio, tout en faisant remarquer cependant que le genre proposé par M. Choisy pourrait être admis, en comprenant dans ses limites plusieurs plantes originai- res de l'ancien continent. (J. D.) BÉTHYLE. Bethylus (nom donné par les Grecs à un oiseau inconnu), ois. — Sous- genre établi par G. Cuvier, dans le groupe des Pies-grièches, pour un oiseau présen- tant pour caractère différentiel un bec gros, court, bombé partout et légèrement comprimé vers le bout. La seule espèce qu'on connaisse est un oiseau de la Guiane et du Brésil, ayant la forme et la couleur de la Pie commune, mais beaucoup plus petit. C'est la Pie pie-Grièche, Lanius picatus de Latham. Temminck, à l'exemple d'illiger, l'a laissé parmi les Tangaras. (C. d'O.) BETHYLUS (Bethylus, sorte d'oiseau). ins. — Genre de la famille des Oxyuriens , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Latreille et adopté par MM. Spinola, Nées Von Esenbeck et tous les autres entomolo- gistes. Ce genre est principalement carac- térisé par des mandibules longues, arquées et quadridentées; par des palpes maxillaires filiformes ; par des antennes coudées, com- posées de dou^e ou treize articles $ par des ailes pourvues d'une cellule radiale fort grande et par des pattes robustes , ayant les cuisses renflées et les jambes droites. Les espèces de ce genre ne sont pas très nombreuses. Celle qui peut servir de type est le B. fuscicornis Latr., répandu dans tout le nord de l'Europe , mais qu'on ren- contre rarement aux environs de Paris. (Bl) BETIFALCA. bot. ph. — Synonyme de Tamus communis L. Voyez tamus. BETIOIV. bot. ph. — Synonyme d' Ori- ganwn dictamnus. B£T BET 557 BETOEVE. Betonica (selon Pline, ce mot est une altération de Vetones, peuple qui rivait au pied des Pyrénées), bot. me. — Comme nous ne considérons , avec la plu- part des botanistes modernes, ce genre de Linné, que comme une section du genre Stachys, du môme auteur, nous ifen trai- terons qu'à ce dernier mot. Voyex btackts. (CL.) BETTE, Beta Jn'tt, rouge, en langage celte}, boc. me. — Tout le monde connaît Pemploi qu'on t'ait , dans l'économie et dans la thérapeutique, d'une espèce de ce genre, j.a Betterave, qui, dans ces dernières années . a tic l'un des objets les plus considérables de la grande culture, four- nil un excellent sucre, rival de celui qu'on tire des cannes. La variété de cette plante, dite vulgairement Poirce, la Beta cicla de Linné, sert en médecine à divers usages. On en mange également les feuilles, qui sont douces et fades. Une sous-variété de celle-ci fournit des feuilles remarquables pour le développement que prend leur ner- vure moyenne, et dont on fait usage comme aliment. Comme tous autres développe- ments, au sujet de cette plante, seraient ici déplacés, en ce qu'ils se rapportent unique- ment à l'industrie sucrière , nous les pas- serons sous silence, et aborderons immé- diatement la caractéristique de cette plante importante. Le genre Beta a été fondé par Tourne- fort (Inst. rei herb. 286), et adopté par tous les botanistes qui Pont suivi. Il appartient à la famille des Chénopodacées, tribu des Cbénopodées-Kochiées, et a pour caractères principaux : Fleurs hermaphrodites. Péri- goneurcéolé,o-fide,s'endurcissantàlabase, à lacinies immutées. Étamines 5, insérées à la gorge du tube sur un anneau charnu. Squamules hypogynes nulles. Ovaire dé- primé, uniloculaire, uniovulé. Stigmates 2, courts , cornés à la base. Le fruit est un utricule subglobuleux, inclus dans le tube périgonial, devenu drupacé et couvert de son limbe charnu. Graine horizontale, dépri- mée. Embryon annulaire, embrassant l'al- bumen farinacé. Ce g. renferme 6 ou 8 esp., croissant spontanément dans les parties les plus méridionales de l'Europe, et qui sont cultivées, soit en raison de leurs proprié- tés, soit pour l'étude, dans les jardins de botanique. Les feuilles en sont alternes, ovales, oblongues ; les fleurs agrégées en épis, et les fruits souvent réunis. (C. L.) BETTEUAVE. bot. th. —Nom vul- gaire d'une espèce de liette. Voyez ce mot (C. L.) BETTUYLES. ins.— Même chose que Bethylus. BETELA (nom du Rouleau, dans Pline). bot. ph. — Voyez bouleau. * BÉTUE ÂGÉES ou BÉTULTNÉES. bot. ph. — Famille de plantes Dicotylédo- nées diclines, l'une de celle dans lesquelles on a décomposé le grand groupe des Amen- tacées. Les fleurs mâles consistent en 4 éta- mines insérées à la base d'une écaille unique, ou opposées à quatre écailles verticillées en manière de calice ; elles sont réunies trois par trois à l'aisselle de bractées peltées, dont chacune est accompagnée extérieure- ment de deux braetéolcs, et tous ces groupes sessiles , réunis sur un axe allongé , consti- tuent le chaton. Les fleurs femelles sont de la même manière sur un axe commun, réu- nies par groupes de deux ou de trois , sous autant de bractées entières ou trilobées, sans autre enveloppe que d'autres petites écailles accessoires qui manquent quelque- fois ; elles consistent en ovaires surmontés de deux longs stigmates styliformes, à deux loges , dans chacune desquelles est un ovaire d'abord dressé, puis enfin pendant. Les bractées et bractéoles s'épaississent en croissant avec le fruit et forment ainsi un véritable cône, dont les écailles portent chacune deux ou trois nucules, bordés d'an- gles ou d'une aile membraneuse, monosper- mes par avortement. La graine pendante , sous une enveloppe mince qui se soude avec l'endocarpe, présente un embryon à radi- cule courte et supère, à embryons larges et foliacés. Les espèces appartenant aux deux seuls genres Betula et Alnus de Tourne- fort, que Linné réunissait même en un seul, sont des arbrisseaux à feuilles simples, al- ternes et dentées , très répandus dans les climats tempérés, et bravant des climats très froids, soit en latitude, soit sur les montagnes. On a trouvé â l'état fossile des ehatons qu'on croit pouvoir rapporter aux deux mêmes genres. (Ad. J.) *BÉTULITES (betula, bouleau), bot. 558 BEU BEU foss. — Gœppert a donné ce nom à des chatons de Bétulacées fossiles, trouvés ré- cemment par lui dans des Lignites, à Salz- hausen, en Vétéravie, et qui paraissent dif- férer à peine de notre Bouleau. (C. d'O.) *BEUDANTIIVE. min.— La substance du Vésuve, que MM. Monticelli et Covelli ont décrite sous ce nom, ne doit pas être confondue avec la Beudantite de Lévy. Sui- vant M. Mitscherlich , ce n'est qu'une va- riété de la Néphéline. Voyez ce mot. (Del.) * BEUDANTITE. min. — M. Lévy a nommé ainsi, en l'honneur de M. Beudant, une substance minérale d'un brun foncé, et d'un éclat résineux, cristallisée en rhom- boèdres légèrement obtus, d'environ 92° 30', et qui s'est rencontrée à la surface de cer- tains morceaux de Limonite mamelonnée de Horhausen, dans le pays de Nassau. Cette substance raie la fluorine : sa poussière est d'un gris-verdâtre, et elle paraît être com- posée d'oxyde de plomb. (Del.) BEURRE, zool. min. — Matière grasse qu'on retire du lait. Voyez lait. (A. de Q.) Le nom de Beurre a encore été donné à diverses substances végétales ou minérales, ainsi l'on a appelé : Beurre d'Antimoine, le Chlorure d'Anti- moine. B. de Bismuth , le Chlorure de Bismuth. B. de Cacao, une espèce d'huile con- crète, jaune, pâle, cassante comme de la cire, d'une saveur agréable et même légè- rement aromatique; mais s'altérant peu de jours après avoir été préparée. Cette sub- stance, entièrement soluble dans l'éther quand elle est pure, s'obtient par ébulli- tion des graines du Theobroma cacao, préa- lablement réduites en pâte dans un mor- tier chaud. C'est cette matière qui donne au chocolat son aspect gras et onctueux. Le bon Cacao doit donner en Beurre un tiers de son poids. Le B. de Cacao, quoi- que doué de propriétés émollientes très dé- veloppées, est aujourd'hui peu employé en médecine, où il ne sert plus qu'à faire des suppositoires. B. de Cire, la cire distillée; à cause de sa consistance butyreuse après cette opé- ration. B. de Coco , le matière grasse qu'on retire des fruits du Cocotier [Cocos nuci- fera), par le même moyen que le Beurre de Cacao , et qui sert à l'assaisonnement des mets. B. d'Étain, le Chlorure d'Étain. B. de Montagne, de Pierre ou de Roche, un mélange d'Argile, d'Alumine sulfatée , d'Oxyde de fer et de pétrole , formant une masse jaunâtre, à cassure lamelleuse et brillante, onctueuse au toucher et d'une sa- veur très astringente. Cette substance se trouve en forme de stalactites dans les ca- vités schisteuses de la Haute-Lusace et en Sibérie. Palrin, qui l'a trouvé dans les mon- tagnes voisines du fleuve Amour, dit que les Élans et les Chevreuils sont très friands de cette terre, et qu'on s'en sert pour attirer ces animaux dans les pièges qu'on leur tend. B. de Muscade, l'huile concrète et odo- rante extraite de la Muscade (Myristica emoschata ) bouillie dans l'eau , ou mieux par expression, et dont ce fruit donne envi- ron un tiers de son poids. Le B. de Muscade a perdu sa réputation comme sudorifique et antispasmodique , et il entre seulement encore aujourd'hui dans la composition du Baume Nerval. Il nous arrive de Hol- lande sous forme de pains carrés, ou des Grandes-Indes, dans des pots de terre. C'est ce dernier qu'on préfère. Le Gueyema- don qui vient de Cayenne, y sert de com- bustible et d'aliment, est tiré du Myristica sebifera. B. de Zinc, le Chlorure de Zinc. (C. d'O.) BEURRERIA (nom propre).#ourrm'a, P. Br. (Jam. 168, 1. 15). bot. ph. — Genre de la famille des Aspérifoliacées (Borragi- niacées-Ehrétiacées , etc.), tribu des Ehré- tiacées-Tournéfortiées , formé par Jacquin (Amer. 44, t. 173), sur quelques espèces d'arbrisseaux croissant dans l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, très entières, à fleurs blanches disposées en corymbes sub- terminaux. On en cultive six espèces dans les jardins anglais. Les caractères principaux sont: Calice campanule, sub-bilabié, 5-denté; corolle hypogyne, infondibuliforme, 5-par- tite. Étamines5, insérées au tube, etsub- exsertes. Ovaire 4-Moculaire. Style ter- minal , bifide ou indivis. Le fruit est un drupe 2-4-pyréné ; chaque section a deux loges monospermes. (C. L.) BEZ F)EZ 559 *BEUBREBIA (nom propre). bot. ru.— Genre formé par Adanson, et synonyme du Calycanthus de Lindley. Voyez ce mot. (C. L.) " *BEVERI\CKIA (nom propre), bot. *h. — Genre de la famille des Éricacées, formé par Salisbury, et synonyme du Pcn- taptera de Klotscb. Voi/cz ce mot. (C. L.) BEYIUCUIA (nom propre), bot. ru. — Genre de la famille des Serophulariacées, tribu des Gratiolées, formé par Chamisso (Linnœa m, -21), sur une plante herbacée brésilienne, pubescente, à tige dressée, tétra- gone, dont les feuilles sont opposées, courte- ment pétiolées, ovales, dentées en scie, les florales très courtes ; les fleurs résupinées, tribractéées, disposées en un épi terminal, feuille, dense. (C. L.) *BEYTUE A (nom propre), bot. ph.— Le type et la seule espèce de ce genre est VE- lœocarpus bifidus d'Hooker et Arnott (Voy. Beechey 110, t. 24). Il appartient à la famille des Tiliacées, tribu des Éléocarpées. C'est un arbre trouvé aux îles Sandwich, à feuil- les alternes, pétiolées, ovales-acuminées, dentées en scie, très glabres, à stipules dé- cidues; les fleurs sont disposées en groupes aiillaires pauciflores ; les pétales en sont pubescents en dehors. Calice 5-phylle ; di- visions lancéolées ; corolle hypogyne de 5 pétales, oblongs-linéaires, courtement bilo- bés au sommet. Étamines 15, insérées sur un disque hypogyne glanduleux. Ovaire sessile ; biloculaire. Ovules nombreux, ana- tropes ; stigmate simple. Drupe monos- perme? (CL.) BEZENGE. ois. — Voyez besenge. BEZETTA. bot. vu. — Un des noms vulgaires du Croton tinctorium L. BEZOABJ). zool. min. — On a désigné sous ce nom, d'origine arabe, des concrétions de nature très variée qui se rencontrent dans les diverses régions du corps de différents animaux. C'est ainsi qu'on a confondu, sous celte dénomination commune, des calculs biliaires, urinaires, salivaires, etc. De nos jours , on donne plus particulièrement ce nom, dans la médecine vétérinaire, aux concrétions calcaires formées de couches concentriques qui se forment assez fréquem- ment dans le tube alimentaire des Herbi- vores , et qui y acquièrent un volume quel- quefois très considérable. Le Bézoard oriental [Lapis bezoardicus^ a joui autrefois d'une immense renommée, non seulement comme remède souverain contre toutes les maladies, mais encore comme ayant la vertu d'éloigner de son heureux possesseur les maux de toute na- ture. Ce précieux talisman , qui devait sa réputation à l'école des médecins arabes de Cordouc, se retire de la caillette ou qua- trième poche stomacale de la Gazelle des Indes {Antilope cervicapra Pall.). C'est un corps arrondi, à surface lisse, d'une couleur brune ou verte , formé de couches concentriques, minces, fragiles ; à cassure vitreuse, d'une odeur forte et aromatique. La substance qui entre dans sa composi- tion présente la plupart des propriétés qu'on observe dans les corps résineux. Elle fond à une chaleur douce , s'enflamme et brûle en donnant beaucoup de fumée. Elle est soluble dans l'alcool concentré, et précipitée de sa dissolution par l'eau. Ce médicament, qui se payait jadis au poids de l'or, est aujourd'hui entièrement tombé dans l'oubli, et figure tout au plus dans les collections de quelques amateurs de curiosi- tés , bien loin de se trouver, comme autre- fois, dans toutes les officines d'apothicaire. Il est facile de concevoir qu'à l'époque où le Bézoard orientai était si recher- ché, on dut s'efforcer de le contrefaire; aussi trouvait-on, dans le commerce, une grande quantité de Bézoards factices qu'on obtenait en fondant ensemble certaines ré- sines avec des aromates. On reconnaissait la fraude à l'absence des couches concentri- ques et à la différence d'odeur. Lors de la découverte du Nouveau-Monde, les pre- miers conquérants de l'Amérique en rap- portèrent un grand nombre de médica- ments analogues, et de là vint la distinction qu'on fit des Bézoards occidentaux. Ceux- ci, qui étaient fournis, à ce qu'il paraît, principalement par le Lama (Camelus llac- ma Lin.), étaient d'ailleurs d'une compo- sition très différente et ne différaient guère des corps de même nature , qu'on trouve dans l'intestin de nos Ruminants domesti- ques. Ces Bézoards occidentaux étaient du reste regardés comme très inférieurs à ceux qui venaient des Indes orientales, et le prix en était beaucoup moindre. La Gazelle des Indes et le Lama du Pé- 560 IÎIIU BIA rou n'ont pas eu seuls le privilège de four- nir à nos aïeux les prétendues panacées dont nous parlons. Les Bézoards de Cay- man, de Porc-épic, de Tatou, de Crocodile, ceux surtout qui étaient censés provenir de certaines espèces de Serpents, ont joui pen- dant longtemps d'une immense réputation. On les portait sur soi comme des amulettes, propres non seulement à préserver des maladies ordinaires, mais encore à écarter les maléfices. Ces dernières croyances étaient surtout populaires en Italie, en Es- pagne et en Portugal, où une de ces pier- res se payait ou se louait souvent des sommes très considérables. Enfin l'Homme lui-même avait fourni son contingent à cette classe d'alexipharmaques, et la pou- dre de Bézoard humain , c'est-à-dire de simples calculs urinaires , était regardée comme un remède héroïque dans un grand nombre de maladies. Il est presque inutile de rappeler ici que la croyance aux vertus prétendues de ce genre de médicaments n'existe plus aujourd'hui, et que si quelques populations ignorantes regardent encore le Bézoard comme propre à les mettre à l'a- bri des sortilèges, du moins ces produc- tions pathogéniques ne figurent plus dans aucun formulaire de pharmacie ou de mé- decine. (A. deQ.) BÉZOARD ou BÉZOARDIQUE. moll. — Noms vulgaires, parmi les mar- chands et les amateurs, d'une espèce du genre Casque. Voyez ce mot. BÉZOARD FOSSILE, min — Voyez CALCAIRE GLOBULIFORME. (DEL.) BÉZOARDIQUE. mole — Voyez bé- zoard. BHESA, Arn. (Edingh. new philo- sophical Journal, XVI , 315). bot. ph. — Genre peu connu de la famille des Célastri- nées, établi par Hamilton, pour des arbris- seaux ou des arbres des Indes-Orientales, que Lindlqir donne comme synonyme du genre Kurrimia de Wallich, tandis qu'End- licher en fait un genre qu'il met dans ses genres douteux de la famille des Célastri- nées. (C. d'O.) *BHRI]\GA. ois. — Genre établi par Hodgson, en 1837, pour un oiseau du genre Irine qu'il désigne sous le nom de B. tec- tirostris. *BHUCHANGA, Hodgs. ois.<— Syno- nyme de Dicrurus balicasshis Vieill., o» Drongo cul-blanc. Voyez ce mot. BIACUMIJVÉ. Biacuminatus (bit acumen, pointe), bot. — M. de Mir- deux bel désigne sous ce nom les poils à deux branches opposées par leur base, de ma- nière qu'ils paraissent être attachés par le milieu, tels que ceux du Malpighia urens. M. De Candolle donne aux poils de cette plante , qui sont glanduleux à leur base, le nom de poils en nanette (pili malpighia- cei), et il n'appelle poils biacuminés ou poils en fausse nanette {jpili pseudo-mal- pighiacei), que ceux dont la base est non glanduleuse , ainsi que cela se voit dans VAstragalus asper. (C. d'O.) * BIAIGVVULOmiÉ.Biaculeatus (bis, deux; aculeuSy aiguillon), zool. — Ce nom signifie qui porte deux aiguillons , comme le Balistes biaculeatus , dont chaque ven- trale est armée d'un aiguillon. *BIAILÉ. Bialatus (bis Aeu\; ala, aile). bot. ph. — Cette épithète s'applique à tous les organes des végétaux qui portent deux ailes ou appendices membraneux; ainsi, les fruits de l'Orme, de l'Érable sont biailés. (A.R.) BI-AILES. ins. — Synonyme ancien de Diptère. BIAL. mam. — Voyez boeuf. *BIANTHÉRIFÈRE . Biantheri férus (bis, deux; anthera, anthère; féroce porte). bot. — On désigne par cette épithète les fi- lets des élamines qui portent deux anthères. *BIARÉ. Biarum. bot. ph. — Genre de la famille des Aroïdées , formé pour une plante trouvée par Bové sur le Mont-Liban, et qu'il avait provisoirement placé dans le genre* Caladium. La seule espèce , qui soit connue jusqu'à ce jour, est le B. Bovei. BIAROJV, Biarum (bis , deux; arum, nom d'une plante), bot. ph. — L'un des gen- res nombreux , établis par M. Schott dans la famille des Aroïdées (Meletem. 17); il a pour type les Arum tenuifolium et Arum gramineum Lam. Sa spathe, tu- buleuse à sa base, est ensuite plane et étalée. Son spadice nu et très saillant à son som- met est androgyne à sa base. Les étamines se composent d'une anthère sessile à deux loges opposées , s'ouvrant , soit par un pore , soit par un sillon longitudinal. Les ovaires nombreux contiennent un seul BIA BU 561 style est distinct, terminé par un stigmate presque globuleux. Le fruit est une baie monospermo , dont la graine, presque glo- buleuse, contient un embryon antitrope dans le centre d'un endosperme charnu. Voyez AROluÉtS (A. R.) *B1 AS. Biats Less. (pia, force), ois.— Sous-genre formé par M. Lesson, dans son Traité iï Ornithologie, et faisant partie de sa famille des Muscicapidées. Les caractè- res qu'il lui assigne sont : Bec fort, crochu, déprime , assez élevé; tarses très courts, emplumés au dessous du tibia. Ailes pres- que aussi longues que la queue ; celle-ci courte, comme rectiligne. On peut ajouter : Ailes à première rémige très courte (carac- tère particulier à tous les Muscicapidées de l'ancien monde seulement); genre africain. Ce sous-genre est synonyme des Mouche- rolles de Buffon et Cuvier, des Platyrhyn- iues de Vieillot et du sous-genre Platys- tera de Swainson. Il a pour type le Mus- cicapa melanoptera de Gmclin, Platy- rhynque noir et blanc Plat. (Melanoleu- cus, Vieill. , Encyclop., p. 835); Platys- tera lobata Sw. (Flycatchers, p. 187), dont la femelle est le Gobe-mouche a col- lier du Sénégal Briss. (Orn. 2, p. 370, pi. 36-1. Moucher, a gorge rousse Buff. KEnl. 367-3). Platyrhynque a collier Vieill. (Encyclop.y p. 836) et Platystera labata Sw. (Flycat., pi. 22) remarquable par une excroissance de peau nue et de ■ ouleur jaune ou orange, qui s'élève en :obe arrondi au dessus des yeux dans les deux sexes. Celui qu'on présume être le mâle est noir luisant en dessus, sur les ailes et la queue, blanc en dessous, ainsi que sur le milieu de l'aile, en forme de bande 'ongitudinale, et sur les côtés de la queue, avec la poitrine traversée d'une large bande noire. La femelle diffère en ce qu'elle est jendrée en dessus, et que le devant de son cou et de sa poitrine est d'un marron vif, bordé de noir inféricurement. Cette espèce n'est pas rare au Sénégal. Plusieurs autres espèces africaines, telles que les Gobe- mouches Molénar, Pririt et Mignard de Le- vaillant font partie de ce sous-genre. Ce dernier auteur a remarqué que ces Oiseaux se tenaient de préférence dans les buissons touffus des plaines , du milieu desquels ils font entendre leur ramage, qui n'est qu'une sorte de petit cri répété. Ce sous-genre fera partie de nos Mouchcrolles dans notre sous-famille des 3Iuscicapinées, composée seulement d'espèces de l'ancien monde. (Lafr.) BIASLIA. bot. ru. — Genre formé par Yandelli {ex Rœm. script., 72, t. 6), sy- nonyme du Mayaca d'Aublet, qu'on rap- porte avec doute à la famille des Xyrida- cées. Voyez mayaca. (C. L.) * BIASOLETTIA (nom propre), bot; th. — L'unique espèce, type de ce genre, est une plante d'une structure remarquable, trouvée par Hcenk, dans les îlesMariannes. On le rapporte avec doute à la famille des Byttnériacées. C'est une plante à rameaux ligneux; à feuilles péliolées, excentrique- ment peltées; à nervures réticulées, im- mergées; à fleurs verdàtres, petites, dispo- sées en panicules axillaires, multiflores. Ses principaux caractères sont : Fleurs mo- noïques, fasciculées, dont les mâles laté- rales, pédicellées, nues à la base ; une fleur femelle centrale, sessile, munie à la base d'un involucre urcéolé, très entier. Le péri- anthe est unique, pentaphylle , à lacinies uninerves. Dans les fleurs mâles, le tube slaminal est obeonique, triquètre, court, tridenté ; 3 anthères sessiles, ovales, bilo- culaires. Dans les femelles, le tube est qua- drangulaire et quadridenté, portant 4anthè- res stériles ; ovaire inclus , à un seul ovule pendant. Le style est tétragone, dressé, ve- louté; sligmates2,semipeltés, plans,colorés. Le fruit est monosperme , charnu, globu- leux, et porte au sommet une cicatricule or- biculaire. Cette plante nous semble assez voisine du Phillippodendrum de Poilcau. Voy. ce mot. (C. L.) *BIASOLETTT A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombeliifères, tribu des Scandicinées, formé par Koch (Flora 1836, p. 163), et synonyme du genre Freyera, Reich. Voy. ce mot. (C. L.) BIATORA (^arcç, petite tasse; «pa, forme), bot. cr. — (Lichens). Il n'est point question ici du genre homonyme établi par Acharius (Lich. univ., p. 49), sur un seul Lichen, qui rentre évidemment dans son genre Lecidea, dont il l'avait distrait sans motif valable. L'étymologie elle-même du nom de Biatora, que nous donnons d'après 562 BIA BIB le lichénographe suédois, nous semble non seulement obscure, mais encore fausse de tous points. Quoi qu'il en soit, ce nom, re- pris par Fries, a été applique à un genre de Lichens , que quelques-uns nomment encore Patellaria; mais, outre qu'il existe déjà, dans la famille des Discomycètes, un autre genre généralement admis, qui porte ce nom, sorte de double emploi auquel a voulu parer M. Endlicher, en proposant (Gêner. Plant., p. 33, n° 381) son Lecani- dion, les Patellaires de la plupart des au- teurs, véritable Farrago, offrent un assem- blage incohérent d'êtres si dissemblables, que nous pensons que, pour éviter à l'avenir toute équivoque, il serait nécessaire, d'a- dopter le nouveau nom imposé par Fries, avec d'autant plus de raison que , dans sa Lichenographia europœa, il a parfaitement défini et limité le genre Biatora (1). Nous allons en indiquer d'après lui les princi- paux caractères. Les apothécies se dévelop- pent librement dans le thalle; aux pre- miers moments de leur évolution, elles sont pourvues d'un rebord formé par celui-ci, rebord qui disparaît plus tard par sa méta- morphose en la propre substance de V ex- cipulum {voyez ce mot). De là, la forme hémisphérique ou globuleuse qu'elles revê- tent le plus souvent. Le disque (lame pro- ligère) est toujours ouvert, d'abord sensi- blement déprimé au centre , puis dilaté, convexe , recouvrant le bord plus pâle (jamais noir) d'un excipulum concolore, et reposant sur une couche de cellules ordi- nairement plus pâles, mais jamais carbo- nacées. Le thalle, horizontal, crustacé, uni- forme ou limité par un bord figuré, est aussi quelquefois formé d'écaillés ou de fo- lioles; il naît le plus souvent d'un hypo- thalle (voyez ce mot). Il n'y a point de vraies podéties comme dans les Cladonies, mais plusieurs espèces présentent des apo- thécies pédicellées (ex. : B. byssoides).I,es thèques en massue plus ou moins allongée, contiennent (dans les espèces que j'ai ana- lysées) des sporidies qui se montrent sous deux formes principales : 1° naviculaires et contenant un nucléus granuleux ; 2° el- (l) Le type du genre Vatttlana, Pers. (Uster. Ann., VII, p. a8) est îe Ferrucaria sangtiinaria Etoffai. , qui est un Lecidea; d'où l'on ? oit quec'est sur la forme ei non d'après la structure el le mode d'érolution des apothécies que Petfloon M«it ét.lMi SIO g'Tyr. liptiques avec une gouttelette d'huile éthé- rée à chaque extrémité , qui simule une sporidiole. Celles-ci se rencontrent dans toutes les espèces à thalle orangé ou jaune. Malgré les affinités qui lient ce genre, d'une part avec les vraies Lécidées, de l'au- tre avec certaines Parmélies crustacées , dont Acharius avait fait son genre Leea- nora, cependant on arrive assez facilement à l'en séparer, sinon d'une manière bien tranchée , ce qui devient toujours difficile dans d'aussi vastes genres, et dont les in- dividus confluent, par quelques points, au moins assez pour la pratique. Ainsi, l'absence d'un excipulum carbonacé (noir; le fera distinguer sur-le-champ du pre- mier de ces genres , et le défaut de re- bord thallodique des apothécies empê- chera qu'on ne confonde aucune de ses espèces avec celles du second. Néanmoins, il ne faudrait pas s'imaginer que ce soit toujours une chose fort aisée d'éviter quel- ques erreurs dans la détermination. Il ar- rive, en effet, que plusieurs espèces du genre Parmélie offrent des apothécies dépourvues de rebord thallodique, et que, pour cette raison, l'on pourrait prendre pour de vraies Biatores. Cela tient à ce que chez ces Li- chens, les apothécies naissent de l'hypo- thalle, et non, comme cela a lieu dans l'état normal , de la couche médullaire du thalle. C'est surtout chez les Parmelia brunnea Ach., gossypina Nob., qu'on observe cette disposition. Pour éviter toute difficulté, c'est dans la nature et non dans les herbiers qu'il faut étudier ces espèces. Ce genre, qui a son centre géographique dans les zones tempérées de l'un et l'autre hémisphère, se I compose d'environ soixante espèces, pres- que toutes propres à l'Europe. (C. M.) BIATU. ois. — Un des noms vulgaires de l'Ortolan , Emberiza hortulana. Voyez BRUANT. *BÏAÏJBELLA. bot. ph. — Famille des Orchidées. Le genre que M. Lindley nomme ainsi et qui a pour type le Thelymitra vc- nosa de R. Brown , a été réuni au genre Macdonalia. Voyez ce mot. (A. R.) BIB ou BIBE. roiss. — Pennant (Cop. encycl., 102) désigne sous ce nom le Gadus luscus. Voyez morue. * B1BABYTO-CALCITE (bis, double; ëapÛTYi;, pesanteur; calx, cis, chaux), atiic . BIB MB 563 — Blême chose g.ue Diplobase. Voyez cia.- .i\w:s. (Del.) B1BBY. cor. m. — Nom vulgaire d'un Palmier de l'Amérique méridionale qu'on croit pouvoir rapporter au genre Elais. BIBK. roiss. — Voyez bib. BIBERRA.TZE. mam. — Synonyme vulgaire de Desman. BIBION, Sa?, ois. —Synonyme de De- moiselle de Numidie. Voyez am-hropoïde. BIBiOA. Bibio (Bibio ou Vipio, petite Grue, suivant Pline), ras. — Genre de Tor- dre des Diptères, division des Némocèrcs, famille des Titulaires , tribu des Florales , établi par Geoffroy aux dépens du genre Tipule de Linné et adopté par tous les en- tomologistes, excepté Fabricius qui, cepen- dant, finit par radopter également , mais en remplaçant le nom de Bibio qu'il avait reçu de son fondateur par celui (ïllirtea, et cela pour ne pas rectifier Terreur qu'il avait commise auparavant, en transportant le premier nom à un autre genre que celui de Geoffroy ; mais on n'a pas eu égard à cet arrangement arbitraire du naturaliste da- nois, et le nom de Bibio a été conservé au genre qui nous occupe. M. Macquart le caractérise ainsi, dans son Histoire des Diptères, faisant suite au Buffon de Boret, tom. I, pag. 177 : Tète presque entièrement occupée par les yeux dans les mâles ; petite, allongée et inclinée dans les femelles. Trompe saillante ; lèvres terminales peu distinctes ; labre et langue ciliés vers l'ex- trémité. Palpes de 5 articles ; premier très petit ; antennes cylindriques , perfoliées , insérées sous les yeux, de 9 articles; les deux premiers séparés des autres ; les autres très courts. Les yeux velus dans les mâles, unis, petits et peu saillants dans les femel- les. Abdomen terminé par deux crochets et deux tubercules dans les mâles. Pieds velus ; cuisses antérieures courtes, renflées dans les femelles ; les postérieures allongées dans les mâles; jambes sillonnées: anté- rieures courtes, renflées, terminées par une longue pointe et une petite ; posté- rieures renflées dans les mâles ; articles des tarses allongés; trois peloltes à l'extrémité. Deux cellules basilaires aux ailes. Plusieurs espèces de ce genre sont con- nues sous des noms qui rappellent les épo- ques où elles paraissent : on nomme Mou- ches de Saint-Marc celles qui se montrent au printemps, et Mouches de la Saint-Jean celles qu'on voit plus tard. Ces Insectes se posent ordinairement sur les arbres frui- tiers et quelquefois en si grand nombre que les jardiniers ignorants croient qu'ils font du tort à ces arbres , en rongeant les bou- tons ou les fleurs; mais c'est une erreur j la conformation de leur bouche les rend in- capables de causer le moindre dommage. Leur accouplement a lieu bout à bout et dure des heures entières. Le mâle retient sa fe- melle par les deux crochets qui terminent son abdomen , et, lorsqu'il ne veut pas la quitter, celle-ci l'emporte en l'air ; c'est ainsi qu'on les prend souvent accouplés sans qu'ils fas- sent aucun effort pour se séparer. Les fe- melles fécondées déposent leurs œufs dans la terre. Les larves qui en sortent sont apo- des, cylindriques , munies de 20 stigmates et couvertes de poils qui les font ressem- bler à certaines chenilles. Ces poils, rudes et dirigés en arrière , paraissent destinés à remplacer les pieds qui leur manquent, dans les marches souterraines qu'elles sont obli- gées de faire pour chercher leur nourriture qu'elles trouvent principalement dans les bouses. Pendant l'hiver, elles s'enfoncent dans la terre pour se garantir de la gelée ; elles y pénètrent encore au mois de mars pour s'y changer en nymphes. Sous cette forme, elles sont oblongues et n'offrent plus que seize stigmates ; la partie corres- pondante au thorax est relevée en bosse ; les ailes et les pieds sont moins développés que dans la plupart des autres nymphes nues. Parmi les onze espèces de Bibions décri- tes par M. Macquart, nous ne citerons que les deux plus connues : B. précoce (B. hor- tulanus Meig. , n° 1), Bibion de Saint- Marc rouge Geoff., n° 3, Tipula hortulana Linn. ; B. de Saint-Marc (Bibio marci Meig. n° 2), Bibion de Saint-Marc noir Geoff., n° 2, Tipula Marci Linn. Ces deux espèces pourraient fort bien n'en faire qu'une, car nous les avons souvent trouvées accouplées ensemble ; elles sont très com- munes aux environs de Paris. (D.) *BIBIONIDES. Bibionidœ. ins.— M. Macquart, dans ses Diptères exotiques nou- veaux ou peu connus (tom. I , lre part. , pag. 83) , désigne ainsi une sous-tribu qui a 564 BIB BIC pour type le genre Bibion et qui se compose de huit genres dont voici les noms : Simu- lie, Penthétric, Eupéitène, Plécie, Bibion. Arthrie, Dilophe et Scatopse. Ces huit gen- res appartiennent à la famille des Tipulai- res, tribu des Tipulaires florales. Voy. ces mots. (D.) * BIBlO^STTES.Bibionites. iks.— Nom d'une tribu de Diptères établie par M. Blan- chard dans V Histoire nat. des Insectes , faisant suite au Buffon-Duménil, t. III , p. 575, et qui correspond à celle des Tipu- laires florales de M. Macquart. Voyez ces mots. M. Newmann, dans sa Classification des Ins. d'Angleterre (The entomologi- cal magazine, n° 9, pag. 387), donne ce même nom à une des nombreuses divisions établies par lui dans Tordre des Diptères et qui est fondée sur les métamorphoses des larves du genre Bibio (Penthetria) et Dilophus. Voy. ces mots. (D.) BIBLIOLITHE (PiSXwv, livre; Xifloç, pierre; livre pétrifié), min. — Nom donné anciennement à des Schistes composés de feuillets, comme un livre, ou à des pierres chargées d'empreintes de feuilles végétales. (Del.) * BIBLIS. Biblis (nom mythologique ). ois. — Genre formé par M. Lesson (vol . VIII de son Complément à Buffon), dans la fa- mille des Hirundinées , et dont les carac- tères sont , d'après cet auteur : Tarses longs , nus. Queue courte , arrondie ou égale. Les espèces qu'il y range sont les Hirundo dominicensis , torquata , leu- Goptera, concolor, francisca, borebonica, vnelanog aster et americana de Gmelin. Ce genre nous paraît avoir de grands rapports avec celui de Chelidon de Boié, et n'en est peut-être qu'une section, formée des espèces à queue non fourchue. Voy. HIRONDELLE. (LAFR.) BIBLIS (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, section des Tétrapodes, tribu des Papillonides, établi par Fabricius, et adopté par Latreille, qui lui réunit le genre Melanilis, du même auteur. Ses caractères (Encycl. méthode t. IX. p. 10 et 807) se réduisent aux suivants: Antennes terminées en une petite massue. Palpes inférieurs manifestement plus longs que la tête. Nervure supérieure ou sous- costaie aes premières ailes très renflée à son origine ; cellule discoïdale des secon- des ailes, ouverte postérieurement. Latreille, dans ses Familles naturelles, place ce genre entre les Lybithées et les Nymphales, et Godart , dans l'ouvrage précité, en décrit 8 espèces, toutes exotiques, parmi lesquelles nous citerons comme type la Biblis tha- dana, la même que le Pap. Biblis Herbst, ou Pap. hyperia Cramer. Pap. pi. 236, fig. e, f. — Cette espèce se trouve au Brésil et dans l'île Saint-Thomas. Les Chenilles des Biblis ont le corps garni de tubercules charnus et pubescents. (D.) *BIBLITES. ins.— M. Blanchard (Hist. nat. des Insectes, faisant suite au Buffon- Duménih p. 443) désigne ainsi un groupe de Lépidoptères diurnes , appartenant à sa famille des Nymphaliens. Ce groupe, qui renferme les genres exotiques Melanitis, Eurytela, Hypanis et Biblis, a, suivant l'auteur, beaucoup d'analogie avec les Va-- nesses ; mais, d'un autre côté, il se rappro- che des Satyres par les antennes et le ren- flement des nervures, de sorte que la place qu'il doit occuper définitivement lui parait encore douteuse. (D.) BIBORA. rept. — Synonyme de Vivora. *BIBRACTÉTÉ. Bibracteatus {bis, deux ; bractea, bractée), bot. — Se dit d'un organe munie de deux bractées. On dit aussi Bibractêolê. BIBREUIL. bot. ph. — Un des noms vulgaires de VHeracleum sphondylium. * BIC APSUL AIRE. Bicapsularis (bis, deux; capsula, capsule), bot. ph. — Épi- thète employée pour exprimer qu'un fruit se compose de deux carpelles représentant chacun une sorte de capsule, tel est celui de la plupart des plantes de la famille des Apo- cynées, etc. Voy. apogynées et fruit. r (À. R.; * BIC ARENE. Bicarinatus (bis, deux j carina, carène), bot. ph. — Ce nom a été donné à une espèce de Gryphées, dont la valve inférieure est marquée de deux carè- nes, et M. Raspail applique cette épithète à la paillette supérieure des Graminées, quand elle porte deux nervures équidis- tantes , et plus près des bords que "du centre. *BICAUDÉ. Bicaudatus (bis, deux; cauda, queue), zool. — On désigne par BIG LIG 56i cotte epithèle, tout organe muni de deux appendices caudiformes. *BICELLAIUES. tolyp. — La divi- sion générique designée sous ce nom, par M. de Blainville, correspond au genre Ccl- lularia,\v\ que Ed. l'Ieinming l'avait pré- cédemment circonscrit, et se compose des Bryozoaires de la tribu des f.ellaiiees, dont les cellules peu ou point saillantes sont dis- posées sur deux rangs alternes, souvent du même côte, et constituent, par leur réu- nion, un polypier suberutacé, phytoïde, di- chotome, fixe par des fdaments radicifor- mes. Le Cellularia ciliata, figuré par Ellis {Coral. pi. 20, fig. 5), peut être considéré comme le type de ce petit groupe. (M.E.) *BIC1IATIA (Bichat, illustre physio- logiste), bot. cr. — (Phycées). Genre éta- bli par Turpin, dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, tome XVIII, pour une algue appartenant à la tribu des Nostocinées. Ses caractères consis- tent en une fronde muqueuse formée de vésicules diaphanes, globuleuses , renfer- mant des granules endochromiques verts, au nombre de trois à sept, le plus souvent quaternés. Cette production , le B. vesicu- linosa Turp., qui croit principalement sur les vitres humides des serres , a fourni à Turpin des observations du plus haut inté- rêt, puisque ce savant physiologiste a re- connu, dans les premiers états de cette vé- gétation si simple, des faits qui expliquent tout le développement du tissu cellulaire ou utriculaire. Ces faits, du reste, peuvent également trouver des explications faciles dans la plupart des premiers états des plan- tes appartenant aux genres Protococcus , Chlorococcum, Phytoconis, Microcystis , etc. Nous pensons, avec M. Kutzing, que le Bichatia doit être réuni aux Microcystis; mais ce dernier nom , que nous croyons postérieur au premier , doit-il être con- servé? (Breb.) BICHE, jiam. — Femelle du Cerf et de plusieurs espèces du même genre. Voyez CERF. BICHE, roiss. — Synonyme de Bleu , Squalus glaucus L., et de Scombre. *BICHEXIA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Don (Linn. Trans., XVI, ■7] et rapporté en synonymie au Chœtan- thera de Ruiz et Pavon (famille des Synan- l thérées), dont il constitue une des divisions. Voy. ce mot. (C. L.) BICUET. bot. — Synonyme de Rocou. BICUIB. roiss. — Dénomination arabe d'un poisson du Nil, rapporté par M. Geof- froy-St-IIilairc, qui se Test procuré pendant l'expédition d'Egypte. Si l'auteur avaitvoulu imaginer un nom tiré des langues latine et grecque pour nommer le poisson quY avait à faire connaître , il aurait certes exprimé par le nom de Bichir un des ca- ractères les plus saillants de cette espèce , car les nageoires pectorales sont portées sur deux pédicules libres, formant une sorte d'avant-bras qui soutient la main. Un autre caractère consiste dans la force de petites nageoires dorsales séparées, sou- tenues chacune par un rayon épineux , aplati, portant quelques rayons articulés, innées par une membrane ; le nombre de ces nageoires varie de seize à dix-huit. Le bord de la mâchoire supérieure est formé par les inter-maxillaires immobiles, et au milieu comme dans les Poissons de la fa- mille des Clupées, et par des maxillaires jouant sur les côtés. La mâchoire inférieure est composée de sept pièces osseuses distinc- tes. Les ventrales sont très reculées, et par conséquent l'anale est rejetée en arrière sous le tronçon de la queue. Une seconde dorsale correspond à cette nageoire anale, et la position de cette nageoire a fait que M. Geoffroy, en décrivant le Bichir, Ta comparé avec le Brochet , sorte de poisson de nos eaux douces avec lequel il n'a au- cune affinité , n'étant pas même de cette famille. Une grande plaque osseuse couvre la joue, et une autre plus mobile existe sur une fossette qui répond aux mastoïdiens. Les viscères dégustifs présentent cela de re- marquable, qu'une valvule en spirale suit le gros intestin, comme dans les Raies ou les Squales. Il y a deux vessies natatoires. Tout le corps du Bichir est couvert d'é- cailles osseuses et dures, comme les Lépi- sostées. M. Geoffroy n'a pu rien apprendre sur les habitudes des Bichirs qui , à cette époque, étaient très rares dans le Nil. M. Gcoffroy-Saint-Hilaire a fait un genre dis- tinct du Bichir, sous le nom de Polyftère (voyez ce mot). Depuis lui, on a trouvé une autre espèce de ce genre dans \e Sénégal. (Ta*.) 566 BIC BID BICHON ou CHIEN DE MALTE. mam. — Jolie petite espèce de Chiens, pro- venant du croisement du petit Barbet et de TÉpagneul. Voyez chien. BICHON DE MER. éceis — Syno- nyme de Balate. *BICHY, Lunan. bot. th. — Synonyme de Lunanea. BICLE ou BIGLE, mam. —Nom d'une espèce de Chien commune en Angleterre , qu'on emploie pour la chasse du Lièvre. * BICIPIÏÉ (bis, deux ; caput, tête). bot. th. — On désigne, par cette épithète, la carène des fleurs légumineuses , quand les deux pièces qui la composent sont sou- dées aux deux extrémités. *BICONJUGUÉ ou BIGÉMINÉ. Bi- conjugatus (bis, deux; conjugo, je joins). bot. th. — Se dit d'une feuille dont les deux pétioles secondaires portent chacun une paire de feuilles : exemples le Mimosa sen- sitiva L. , Mimosa unguis cati L. Voyez FEUILLES. (A. R.) BICORNE (bis, deux; cornu, corne). intest. — Synonyme de Ditrachycère. *BICORNELLA. bot. th. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Ophry- dées , établi par M. Lindley (Bot. reg. , n° 3701) pour une plante de Madagascar, dont la tige feuiilée porte de petites fleurs dispo- sées en épi. Les folioles externes du calice sont réunies à leur base en un tube, et tou- tes rapprochées. Les intérieures, parallèles aux premières, sont réunies avec la division supérieure pour former une sorte de casque. Le labelle étalé, dépourvu d'éperon, est à trois lobes, celui du milieu multifide, les deux latéraux à trois lobes. L'anthère est dressée , allongée , à deux loges se prolon- geant à sa base et se soudant au rostelle, qui est trifide. (A. R.) BICORNES, bot. th. — Ventinat avait donné ce nom à la famille des Éricinées de Jussieu. *BICOURONNÉ. Bicoronatus (bis, deux; corona, couronne), bot. th. — Nom sous lequel M. Cassini désigne les Calathi- des qui offrent trois sortes de fleurs diffé- rentes par la corolle. BICUCULLA, Borckaus. (M*, deux; cuculla, capuchon), bot. th. — Synonyme de Corydalis fung osa dont M. Rafinesque • formé son genre Adlumia. Voyez ce mot. BICUCLLLATA. bot. ph.— Ce genre, établi par Marchand pour le Fumaria eu- cullaria , a été placé par De Candolle dans le genre Diclytra. Voyez ce mot. *BICUIRASSÉS. crust.— Nom donné par Latreille à Tune des familles dont se compose l'ordre des Stomapodes. Cette pe- tite division comprend les Phyllosomes, etc., et peut être caractérisée de la manière suivante: Carapace foliacée, horizontaler ne s'appliquant pas contre la base des pattes et ne recouvrant en général qu'une petite portion du thorax; thorax également dé- primé, lamelleux, et n'offrant pas de divi- sions annulaires distinctes ; pattes ayant toutes la même forme , disposées pour la natation et portant un palpe flabellaire très développé; abdomen en général très peu développé ; point de branchies proprement dites. (M. E.) BICUSPIDÉ. Bicuspidatus (bis, deux; cuspis , pointe), zool. bot. — On donne ce nom, en zoologie ou en botanique , aux organes présentant deux pointes divergentes ou offrant à leur sommet une échancrure bidentée. BIDACTYLE. Bidactylîs (bis, deux; (5aKTu).oç , doigt), ois. — Cette épithète , formée contre toute règle étymologique de l'association de deux mots de langues diffé- rentes, a été employée comme synonyme de Didactyle. * BIDARIA. bot. th. — Division du genre Gymnema, R. Br., de la famille des Asclépiadacées , indiquée par Endlicher (Gen., PL 3498, b), et caractérisée par S li- gnes velues, décurrentes sur la gorge de la corolle. Le type de ce sous-genre est VAs- clepias tingens de Roxburgh(PZ. Corom., t. 239). (C. L.) * BIDDULPHIA (en l'honneur de Miss Biddulph , botaniste anglaise ). bot. ca. — (Phycées). Genre de la famille des Dia- tomées, créé par M. Gray pour le Dia- toma biddulphianum Ag., avec les carac- tères suivants : Frustules de forme qua- drangulaire ou trapézoïde , adhérant entre eux par des angles saillants , de manière à former des filaments. Ce genre , auquel nous avons cru devoir réunir le genre Isth- mia, Ag., renferme trois espèces qui habi- tent nos mers d'Europe et se trouvent at- tachées aux Algues. (Biuïb.) SUD BIE 567 *BIDEN8 [bit, deux- drus, dent), ois. — Genre tonné par Spil sur un oiseau de proie du Brésil , synonyme de Harpagus. Yi_\, .îui lui est antérieur. Voyez ee dernier mot. (l.wr.) BH)E\S (bis , deux ; dons , dent ; son fruit est surmonté de deux dents aiguës). bot. m. — Le genre HiiL'ns appartient à la famille des Composées , tribu desSénécio- n« B8, itlle que la comprend M. De Candolle. Il a pour caractères : Capitules multiflorcs, homogames, discoïdes ou radiées sur un même individu, et dans ce cas, les fleurons de la circonférence sont neutres. Involucre composé d'ecailles bisériées, semblables ou différentes entre elles. Réceptacle plan et paléacé. Rameaux des styles terminés par un appendice conique, très court et papil- leux. Fruit plus ou moins obeomprimé, surmonté de deux pointes aiguës de même consistance que la sienne, et munies sou- vent, au sommet, de poils raides, dirigés in- térieurement. — Les Bidens, qu'on dé- signe quelquefois sous le nom de Chanvre aquatique, habitent ordinairement le bord des eaux, et se rencontrent dans les deux hémisphères. La plupart d'entre eux sont des plantes annuelles , garnies de feuilles opposées, plus ou moins découpées ou pin- natifides et à lobes incisés. Les capitules renferment des fleurons ordinairement jaunes, plus rarement blancs; ils sont purpurins, ainsi que les fleurons du disque dans une seule espèce. (J. D.) * BIDEXTÉ. Bidentatus (bis, deux fois; dentatus, denté), zool. — Les zoologistes donnent celte épithète aux animaux, dont la bouche ou le bec est garnie de deux dents ou présente une double échancrure. Elle s'applique encore à d'autres organes et en- tre autres aux antennes des Insectes, quand ejles sont dentées des deux côtés. (C. d'O.) * BIDEXTE , BIFIDE , BIPARTI. Bidentatus, bifidus, bipartitus. BOT.ru. — Ces trois expressions sont en quelque sorte des nuances ou des degrés divers d'une même disposition d'un organe. Ainsi, on dit d'une feuille, d'un pétale ou d'un sépale qu'il est bidenté, quand il présente à son sommet une fente peu profonde qui le partage en deux dents; si la fente s'étend à peu près ver^ le milieu delà hauteur de l'organe, on dit qu'il est bifide; il est biparti, au con- traire quand l'incision se prolonge plus profondément, et qu'elle gagne presque la base de l'organe. On dit dans le même sens d'an calice gamosépale qu'il estbidente, bifide ou biparti. (A. R.) *BIDENT1»ÉES. bot. th.— Division de la tribu des Sénécionées, correspondant à celle des Coréopsidécs de Cassini, et qui a pour caractères : Capitules hélérogames , à fleurons de la circonférence neutres, très ra- rement discoïdes, homogames. Fruits termi- nés le plus ordinairement au sommet par deux pointes garnies de poils raides et ré- j fléchis. (j. d.) * BIDIGITÉ. Bidigitatus ( bis , deux ; j digitus, doigt), bot. pu. —On nomme feuilles bidigitées, celles dont le pétiole commun est terminé par deux folioles. BIDCXA, Adans. bot. cr. — Syno- nyme (THypnum. BIEBEB. mam. — Synonyme de Castor. * BIEBERSTEIXIA (nom propre). bot. th. — Ce genre, établi par Stephan , d'après une plante des montagnes de l'A- sie, a été consacré à l'un des botanistes qui ont rendu le plus de services à la flore de ces montagnes , l'auteur du Fier. Taurico - caucasica , Marschall de ï\ie- berstein. Il se rapproche des Zygophyl- lées, à la suite desquelles on l'a placé, et où M. Endlicher le considère comme devant former à lui seul une petite sec- tion à part, celle des Biéberstéiniées. Le calice est profondément 5-parti, et ses divi- sions alternent avec autant de pétales cour- tement onguiculés et ouverts. Étamines 10, insérées avec les pétales sur le pourtour d'un disque hypogynique, alternativement, plus courtes et plus longues; celles-ci opposées au calice et accompagnées exté- rieurement d'une glande : les filets sont dilatés à leur base, les anthères oscillantes. Les ovaires, au nombre de 5 et opposés aux pétales, sont presque entièrement libres, portés sur un gynophorc court et commun, munis chacun d'un style qui s'insère à son angle interne au dessus de sa base, et libre dans toute son étendue , se soude par le stigmate obtus qui le termine avec ceux des 4 autres styles. L'ovule unique est sus- pendu à un funicule dressé qui naît à la hauteur de l'insertion du style. Le fruit csr .68 BIE RI F composé de 5 carpelles indéhiscents; la graine renversée, légèrement arquée, re- couverte d'un tégument membraneux, sur lequel on voit un hile ponctiforme au des- sous du sommet et une large chalaze au dessus de la base, joints entre eux par un raphé linéaire; l'embryon sanspérisperme, vert, à cotylédons oblongs et charnus, à radicule supère, épaisse. — Les espèces de ce genre sont des plantes vivaces herba- cées, indigènes de l'Asie centrale, de l'At- las, de l'Himalaya , de la Perse, tout héris- sées de poils glanduleux; à feuilles alternes, divisées en segments pennés avec impaire et incisés, portés sur un pétiole commun à la base duquel sont adnées les stipules. Les fleurs jaunes forment des grappes simples terminales. (Ad. J.) *BIÉBERSTÉINIÉE i r.vn.-Voy. BIEBEB.STEINIA. BIELLOUGE. mam. — Voyez béluga. *BIENTEVEO ou PIIVTAGA. ois.— C'est le nom sous lequel Azara a décrit, dans ses Oiseaux du Paraguay, une espèce de Ty- ran, qui n'est point, comme on l'a pensé , l'espèce appelée vulgairement Tyran bec en cuiller, figurée dans Buffon, pi. 212, et dé- crite sous le nom de Bentaveo de Buénos- Ayres et Pitangua guacu des Brésiliens ; le Bienteveo (je te vois bien, en espagnol) ou Pintaga de Azara , n° 200 , appartient au contraire à l'espèce si commune du Lanius sulphuratus et Corvus flavus de Gmelin (i)Uff. Enl. 296 et 249) , Tyrannus magna- nimus Vieill. (Dict., v.XXXV, p. 81); tandis que le Bec en cuiller est décrit parfaite- ment sous le nom de Neinei, n° 199 , par Azara , qui dit que son bec est beaucoup plus large qu'épais, que ses bords sont sail- lants en dehors comme les plats-bords d'une embarcation , etc. ; ce qui, joint à sa description , convient parfaitement au Bec en cuiller, tandis que celle de son Bien- teveo ou Pintaga, dont il décrit le bec comme aussi large qu'épais, volumineux, droit, ne convient qu'au Lanius sulphura- tus. Il est incroyable, malgré cela, que Sonnini , dans sa traduction de cet auteur, ait rapporté ce dernier au Bec en cuiller et le Neinei ou Lanius sulphuratus. L'erreur doit provenir primitivement du voyageur Commerson , cité par Buffon, comme ayant rapporté cet oiseau (le Neinei) de Buénos- Ayres, auquel il aura probablement mal appliqué cette dénomination espagnole de Bienteveo. L'erreur s'est propagée depuis chez tous les auteurs qui ont décrit ces deux espèces presque semblables de plumage, mais différant entièrement par la forme de leur bec. (Lafr.) BIEVRE. mam. — Nom ancien du Castor. BIÈVRE. ois. — Nom vulgaire du Harle commun. BIF. mam. — Prétendu produit de l'ac- couplement du Taureau avec l'Anesse. BIF. ois. — Nom vulgaire du Pygargue orfraie, Falco ossifragus Gm. BIFARIE. Bifarius. bot.ph. — Disposi- tion dans laquelle les feuilles ou les autres organes appendiculaires des végétaux sont placés en deux filets ou deux rangées oppo- sées ; ainsi , les feuilles sont bifariêes dans le Donax bifarius ; les poils sont bifariés dans la Veronia chamœdrys L. , etc. (A. R.) * BIFERE (bis, deux ; fero , je porte). bot. ph. — Se dit des plantes qui fleurissent deux fois dans une année. BIFIDE. Bifidus (bis, deux ; findo, je divise), bot. ph. — Voyez bidenté. (A. R.) BIFEUILLE {bis, deux; folium, feuille). bot. ph. — Ce nom se rapporte à plusieurs espèces de plantes, et a été formé d'après leur appellation spécifiquetels; sont le Ma- janthemum bifolia, VOrchis bifolia et le Smilacinum bifolia (Flor. Wetter.) ; mais il a été également appliqué à deux Ophrys : les 0. cordata et paludosa. (G. d'O.) *BIFLORE {bis, deux; flos, fleur). bot. ph. — Qui renferme ou porte deux fleurs. *BIFOLIOLÉ. bot. ph. — Se dit des feuilles composées de deux folioles. BIFORA (Corian, Link. et Hoffm. (FI. port.); Anidrum, Neck. (Biforis, qui a deux portes, deux battants), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Coriandrées , formé par Hoffmann (Umbellif. 191, f. 2), pour un très petit nombre déplantes herbacées, annuelles, fétides, croissant dans le midi de l'Europe ; à tiges sillonnées-anguleuses, garnies de feuilles décomposées; à fleurs blanches, dis- posées en ombelles pauciradiées, dont fin- big volucre cl les involucelles nuls ou raono- phylles. Le nom générique de cette plante provient de la forme de son fruit, qui est di- d\ii:t'. variqueux, et dont la commissure est concave et percée de deux ouvertures au ,h. — Nom d'une va- riété de Cerises. On appelle Bigarreautier l'arbre qui la produit. BIGARREAUTIER. bot. ru. — Voyez BIGARREAU. *RIGELOWIA (nom d'un botaniste améri- cain), bot. ni. — Ce genre , fondé par De Candolle, appartient à la famille des Compo- sées, tribu des Sénécionées et des Solidagi- nées. Il présente pour caractères : Capitule 3« 5-flore, homogame, ou parfois hétérogame par la présence d'un seul fleuron ligule. Invc- lucre oblong, composé d'un petit nombre d'é- caillcs dressées, imbriquées. Réceptacle cou- vert, au centre, de paillettes à bases assez larges et égales aux fruits ; fleurons du dis- que tubuleux, à 5 divisions ; anthères dépour- vues d'appendices basilaires. Fruits oblongs, légèrement anguleux, couverts de poils et sur- montés d'une aigrette formée d'une seule rangée de poils raides et scabres. — Les Bige- lowia sont indigènes des États-Unis d'Améri- que. Ce sont des plantes herbacées, à feuilles alternes, entières, munies de capitules dis- posés en corymbe et renfermant des fleurons jaunes. (J. D.) 'BIGELOWIA. Sonja , Willd. ; st délia , L.-C. Piich. (nom propre), bot. ph. — Genre formé par E. Smith (in Bées CycL non alior.), rapporté avec doute à la famille des Anlides- mées, non adopté, et regardé comme syn. du G or entier a de Poiret. (C. L.) *BIGELOWIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Spci macocées , tribu des Anlhospermées-Euspermacocécs , formé par Sprengel (N. Endeck. II, 144) et rap- porté comme synonyme au Borreria de Meyer. (C. L.) *BIGÉ]|IIXÉ. Bigeminalus (bis, deux fois ; geminus, gémeau), bot. — Une feuille compo- sée est dite bigèminée, quand le pétiole com- mun se divise en 2 pétioles secondaires por- tant chacun une paire de folioles ; telles sont les feuilles du Mimosa semiiiva , etc. (A. R.) 'BIGÉAÉRINE. Bigcnerina (bis, dcui fois -.geucris [genus], genre), moll.— Genrede 36" 570 BIG la classe des Foraminifères , famille des Po- lymorpliir.idœ , que j'ai établi pour des Co- quilles microscopiques ainsi caractérisées : Coquille libre, régulière, équilatérale, très rugueuse. Loges alternant d'une manière ré- gulière sur deux axes dans le jeune âge; puis sur ces premières loges alternes, à l'âge adulte, viennent s'empiler, sur un seul axe longitu- dinal, des loges uniques, dont l'extrémité su- périeure est percée d'une ouverture centrale. Ce genre offre, dans le jeune âge de la co- quille , une véritable Textularia (voy. ce mot), ou le mode d'accroissement venant tout à coup à changer, les loges sont empi- lées sur une seule ligne; ainsi, ce genre pré- sente à la fois la conformation des Textulai- res et celle des Nodosaires , en établissant un passage entre les Stichostègues et les Enal- lostègues , par la réunion des caractères de ces 2 ordres. Ce g. diffère des Gemmulines par son ouverture centrale au lieu d'être latérale. On en connaît jusqu'à présent 3 esp. , vivant toutes dans la mer Adriatique. (A. d'O.) *BIGIBBEUSES. Bigibbosœ. arach. — M. Walckenaër désigne sous ce nom une pe- tite sous-division du genre Épeire , compre- nant les espèces dont l'abdomen est pourvu en dessus de 2 tubercules, Voy. épeire. (Bl.) BIGITZ. ois. — Synonyme de Vanneau d'Europe, Tringa vanellus L. BIGLE, mam. — Voyez bicle. BIGNI. moll. — Adanson a donné ce nom à une petite coquille que plusieurs conchy- liologistes ont rapportée au Baccinum niii- dulum de Linné. (C. d'O.) BIGNOMA. Oroxylum , Vent. ; Sienoto- bium, Don. (L'abbé Bignon, bibliothécaire de Louis, XIV). bot. ph. — Genre type de la i'amille des Bignoniacées , tribu des Bigno- niées-Eubignoniées, formé par Jussieu (Gen. 139), lequel, bien que beaucoup d'espèces en aient été retirées pour devenir les types de g. nouveaux, en renferme encore un grand nombre, dont près de 60 ont été introduites dans les jardins d'Europe, où on les cultive comme plantes d'ornement. Nous citerons particulièrement les Bignonia capreolala , œquinoclialis , Chamberlayni , alliacea, spec- tabilis , amœna , speciosa , etc. , etc. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux croissant sous toute la zone tropicale, très souvent grim- pants et cirrhifères ; à feuilles opposées, sim- / pies, conjuguées, ternées, digitées ou pen- ; BIG nées i à fleurs axillaircs et terminales , souvent paniculées, et dont le périanthe est blanc, ou jaune, ou rouge. (C. L.) BIGNONIACÉES. bot. pu. — Famille de plantes dicotylédones , monopétales hypogy- nes , la dernière que l'illustre De Candolle ait préparée pour son Prodrome. Nous suivrons ici la distribution qu'il a proposée, et qui diffère en quelques points de celles qu'ont adoptées les autres auteurs. Quoique ne pou- vant être considérée comme définitive , elle se trouve, pour le moment, le plus au niveau de la science, et présente quelques éléments nouveaux qui manquent dans les autres. Voici les caractères des Bignoniacées dans les limites qu'il leur assigne : Calice irrégu- lier, à cinq divisions plus ou moins profon- des, ou à deux lèvres , d'autres fois prolongé d'un côté en manière de spathe. Corolle à tube souvent renflé , à limbe divisé réguliè- rement, ou plus ordinairement partagé en deux lèvres : la supérieure entière ou bilo- bée , l'inférieure trilobée. Étamines 5 , al- ternant avec les lobes, dont une presque con- stamment, trois assez rarement, avortent. Anthères à deux loges souvent divariquées , s'ouvrant par une fente longitudinale. Ovaire placé sur un disque annulaire , surmonté d'un style simple que termine un stigmate bi- lamellaire, partagé en deux loges séparées par une cloison complète ou très rarement incom- plète , dont les bords appliqués au péricarpe portent des séries d'ovules nombreux. Il de- vient un fruit capsulaire à deux valves, ou beaucoup plus rarement charnu ; sa forme et sa déhiscence par rapport à la cloison qui porte les graines attachées vers son bord, varient, et ont fourni les caractères d'après lesquels la famille a été divisée en plusieurs tribus ou sous-tribus, et qui seront exposées plus bas. Graines nombreuses, ordinairement aplaties et environnées d'une expansion membra- neuse, en forme d'aile dans les fruits déhis- cents, sans aile dans les fruits charnus, re- vêtues en dedans d'une peau membraneuse et coriace et dépourvues de périsperme. Em- bryon à cotylédons foliacés, réniformes ou bilobés, à radicule courte, dirigée vers le hile, et par conséquent vers le bord de la cloison. Les Bignoniacées sont des arbres ou des ar- brisseaux , très souvent des lianes , et le bois de celles-ci se reconnaît à un caractère parti- culier extrêmement remarquable, le partage BIG BIR 571 du corps ligneux en plusieurs lobes dont l'in- tervalle est rempli par le corps cortical, et qui, ordinairement au nombre de i, figurent une sorte de croil de Malte. Les feuilles sont pres- que constamment opposées, simples ou com- posées , et fréquemment terminées en une vrille simple on rameuse, dépourvues de sti- pules, i.es (leurs , soin eut remarquables par leur beauté, forment le plus ordinairement des panieules terminales ; l'inflorescence est plus rarement a\illaire,ou opposée aux feuil- les, ou uniflore. C'est sous les tropiques dans les deux hémisphères, et surtout en Amé- rique, qu'on trouve la plupart des Bignonia- cées, quoique quelques unes se rencontrent dans les climats tempérés, au sud jusqu'au Chili , au nord jusque dans la Pensylvanie. Leur nombre connu dépasse maintenant 350. Genres. Ve tribu. BIGXONIÉES. Fruit déhiscent. Graines ailées. lre sous-tribu. Eubignoniées. Valves planes ou convexes, séparées par une cloison pa- rallèle , et s'ouvrant sur les bords de celle- ci. Cette déhiscence est tout-à-fait analogue à celle des Crucifères latiseptées. Bignonia, L. — Oroxijlum, Vent. — Steno- lobium, Don. — Stereospermum, Chamiss. — Cuspidaria, DC. — Arrabidia, BC.— Aslian- thus, Don. — Calosanihes, Bl. — Amphilo- ptiium, Kunth. — Aplolophium, Chamiss. — Millinglonia , L. fils, non Roxb. — Argijlia, Don. — Lundia, DC. non Schum. — Mansoa, DC. — Delostoma, Don. 2e sous-tribu. Catalpées. Valves planes ou convexes auxquelles est opposée la cloison. Déhiscence loculicide. Helerophragma , DC. — Pajanelia , DC. — Spalhodea , Beauv. — Zeyheria , Mart. — Chasmia, Schott. — Tabebuia, Ant. Gomez. — Catalpa , Scop. — Chilopsis on. — Fri- dericia , Nées et Mart. — Tecoma , Juss. — JVeowedia , Schrad. — Paulownia, Sieb. et Zucc— Jacaranda, Juss. — Tourretia, Domb. — Eccremocarpus , Ruiz et Pav. — Calam- pelis, Don. 3' sous-tribu. Gelsémiées. Valves pliées en carène sur elles-mêmes, formant la cloison par la soudure intime de leurs bords sé- minifères. Gtlsemium, Juss. — Platycarpum , Kuntti. genres: «PARFAITEMENT CONNUS OU ANOMAUI. // ightik , Wall. — Eslerhasya , Mik. — Schrebera , ELoxb. — Psilogyne , DC. — Bref vaisia, DC. — Rhigozum, Burch. — Pehosper- mum, DC. — Holoregmia , Nées. — Trigono- car pus, Wall. 2e tribu. CRESCENTINÉES. Fruit charnu. Graines non ailées. lre sous-tribu. Tanjeciées. Fruit allongé en forme de silique. Colea, Boj. — Boulonia, DC. — Arlrophyl- lum , Boj. — Parmentiera , DC. — Tancc- cium , Sw. 2e sous-tribu. Crescentiées. Fruit ovale du globuleux, 1-loculaire à la maturité. Crescentia, L. — Kigelia, DC. — Tripinna- ria, Pers. M. Endlicher adopte une division égale- ment fondée sur le fruit, mais un peu diffé- rente. Deux de ses tribus, les Sésamées et les Incarvillées , se trouvent exclues ici ; la pre- mière se rapproche des Pédalinées, la se- conde des Cyrtandracées. (Ad. J.) BïGNONIÉES. bot. pu. — Voyez bigno- NIACÉES. 1ÎIII AI. bot. ph. — Famille des Musacées. Plumier appelait ainsi le genre que tous les botanistes ont, depuis Linné, désigné sous le nom à'Heliconia. Voy. ce mot. (A. R.) BIHOREAU. ois. — Espèce de Héron adoptée comme sous-genre de notre genre Héron. Voy. ce dernier mot. (Lafr.) BIJUGUÉ. Bijugns (bis, deux fois ;jugum, paire), bot. — Quand , dans une feuille com- posée pinnée , les folioles sont opposées et par conséquent disposées par paires, le nom- bre de ces paires peut revenir à un caractère propre à distinguer les espèces • on dit aussi que les feuilles sont bijuguées , quand elles se composent de deux paires de folioles su- perposées , placées sur un pétiole commun : telles sont celles du Laihyrus. (A. R.) BIKERA, Adans. bot. ph. — Synonyme de Telragonochela. "BIKKIA. Cormigonus, Raf. (nom propre). bot. ph.— La seule espèce de ce genre, formé par Reinwardt (m Blum. Bijdr., 1017) etap- partenant à la famille des Rubiacées (Cin- chonacées , tribu des Hédyotidées-Rondélé- tiées) , est un petit arbre encore peu connu, découvert dans les îles Moluques , entière»» 572 BIL EIL ment glabre ; à feuilles opposées , obovales , ■ obtusiusculcs , pétiolées , cunéiformes à la base, presque sans nervures, sauf la médiane ; à stipules courtes, tronquées, concrètes, em- brassantes; à fleurs blanches, portées par des pédicelles axillaires , solitaires , uniflores. C'est le Porllandia (elrandra de Forsler, l' Hofmannia amicorum de Sprengel. (G. L.) *BILABIÉ. Bilabiatus (bis, deux fois; la- | bium , lèvre), bot. — Expression employée pour désigner un calice ou une corolle irré- gulière , dont les parties distinctes ou sou- dées sont disposées de manière à représenter deux lèvres , l'une supérieure et l'autre in- férieure. Les familles des Labiées, des Acan- thacées , etc. , nous offrent des exemples nombreux de cette forme de corolle. (A. R.) *BILABRELLA (bis, deux fois; labrella, diminutif de labrum , lèvre), bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Lindley (Bot. reg., n. 1701) est le même que le Bonalea de Will- denow. Voy. bonatea. (A. R.) BILAC , Rumph. bot. ph. — Synonyme présumé (VMgle. *BILAMELLÉ (bis, deux fois; lamella, la- melle), bot.— On a donné cette épithète aux organes des plantes composés de 2 lamelles ; tels sont le stigmate des imidus et les cloi- sons marginaires 'des Bhododendrum. ^BILATÉRAL. Bilateralis (bis, deux fois ; latus, côté), bot. — Se dit des parties d'une plante disposées des deux côtés d'un organe central; ainsi une anthère est bilatérale, quand ses lobes sont attachés aux deux cô- tés opposés du filet. Un placentaire est bila- téral , quand il est fixé aux deux côtés des péricarpes. (G. d'O.) BILDSTEIIVf (pierre à sculpture , en alle- mand), min. — Même chose que Pagodite. (Del.) 1 BILE. zool. — Voyez foie. BILINONTIA. bot. ph. — Synonyme de Jusquiame. BILLARDIERA. Labillardiera , Rœm. et Schult. (Labillardière, célèbre voyageur fran- çais), bot. ph. — Genre de la famille des Pit- tosporacées , formé par Smith ( IVov. Holl. 1, 1), et comprenant un petit nombre d'ar- bustes indigènes dans la Nouvelle-Hollande extra-tropicale et l'île de Diémen, à rameaux "volubiles, munis de feuilles alternes très en- tières, crénelées ou sinuées-dentées; à fleurs jaunes, portées sur des pédoncules simples, solitaires, uniflores, pendant du sommet des ïtmeaux. On en cultive dans les jardins 6 ou G espèces. (C. L.) BILLARDIERA (Labillardière, voyageur français), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Psychotriées-Cofféées, formé par Wahl (Ed. prœf. , 1. 13, t. 10), et synonyme du genre Coussarea d'Aublet. (G. L.) BILLARDIERA (Labillardière, voyageur français), bot. ph. — Genre de la famille des Verbénacées-Verbénées , formé par Mœnch (Method. 369), et synonyme de Verbma. (C. L.) *BILLBERGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rroméliacées , qui se compose de belles plantes vivaces et souvent parasites, toutes originaires de l'Amérique tropicale, et que la beauté de leurs fleurs a fait depuis long-temps introduire dans les ser- res des amateurs. Ce sont des plantes à feuilles raides , étroites, souvent armées de dents épi- neuses sur leurs bords , réunies en touffe à la base de la tige ; en un mot, rappelant en général le port de l'Ananas. La tige qui naît de cet assemblage de feuilles est tantôt nue , tantôt garnie de feuilles plus courtes. Les fleurs , assez grandes et variées dans leur coloration , sont disposées en épis, et accom- pagnées de grandes bractées foliacées et co- lorées. Le calice est tubuleux , adhérent par sa base avec l'ovaire infère , composé de six sépales disposés sur deux rangs: trois exté- rieurs dressés , quelquefois roulés en dehors à leur sommet , qui est souvent renflé et obli- quement dilaté; trois plus internes, assez souvent plus longs , munis ordinairement, à leur base interne , d'une écaille pétaloïde et frangée , qui manque quelquefois. Les éta- mines, au nombre de six , sont libres et atta- chées à la base du calice , juste au point où les six sépales se soudent en un tube. Le style grêle et filiforme se termine par trois stigmates linéaires roulés en spirale. Le fruit est une baie ovoïde ou globuleuse , couron- née par le calice persistant, à trois loges, con- tenant chacune un grand nombre de graines attachées à leur angle interne. On possède déjà une trentaine d'espèces de ce genre. Un grand nombre d'entre elles ont été primitivement décrites sous le nom de Bromelia ; au moins les deux tiers de ces es- pèces sont originaires des diverses provinces B1L du Brésil. Plusieurs se cultivent avec avan- tage dans nos serres ; telles sont les BUlber- gia pallida Hook. , nudicaulis , amœna , etc. Toutes ces espèces exigent la serre chaude, et se multiplient facilement par éclats. (A. R.) BILLE D'IVOIRE, moll. — Les mar- chands et les amateurs désignent sous ce nom la Lucina pensylvanica Lam., à cause de la blancheur éclatante de sa coquille, surtout lorsqu'elle a été polie. (C. d'O.) •BILLÉE. Billœa. ins. — Genre de Dip- tères, établi par ."M. Robincau-Desvoidy, pour y placer une seule espèce qu'il nomme B. grisea, et dont les caractères génériques sont ceux des Myosostomes , avec cette seule diffé- rence que le dernier article antennairc est comprimé et arrondi au sommet avec le chèle villcux. Ce g. fait partie de la famille des Ca- lyptérées et de la tribu des Macropodées. M. Macquart comprend cette espèce dans son g. Omalogastre. Voy. ce mot. (D.) BILLOX et BILLOLS. bot. ph. — Nom vulgaire de la Vesce cultivée en Languedoc. On désigne aussi sous ce nom les chevelus de la racine de Garance , qui donnent une teinture de qualité inférieure. (C. d'O.) *BILLOTTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Leptospermées, formée par Pi. Brown (Journ. Geog. Soc, I, 19) , et comprenant quelques espèces de Lepiospermum (sect. Agonis,TiC.). Ce sont de petits arbres ou des arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande austro-occidentale; à feuilles alternes, exstipulées , linéaires-lan- céolées, trinerves ; à fleurs blanches, réunies en capitules globuleux, denses, et sessiles dans l'aisselle des feuilles. (C. L.) *BILLOTTIA (T.Billiotti, fille de Colla). bot. ph. —Genre de la famille des Myrta- cées, tribu des Leptospermées, fondé par Colla (Rort. Ripul., app. 2 , t. 23 ) , et syno- nyme du genre Caloihamnus, Labilh, de la même famille (C. L.) 'BILLOTTIA (nom propre), bot. ph. — Genre rapporté avec doute à la famille des Rubiacées, formé par De Candolle sur le Viviania psychotrioides de Colla, et rapporté comme synonyme au genre Melanopsidium deCels. (C. Lf) BBLLOL'S. bot. ph. — Voyez billon. *BILOBÉ. Bilobus {bis, deux fois; lobus , lobe), bot. — On dit qu'un organe est bilobé quand ses deux divisions sont séparées par MM 573 un sinus plus ou moins arrondi à sa base. Ce mot s'emploie aussi comme synonyme de dicotylédon. (C. d'O.) *BILOCULAIRE. Bilocularis (bis, deux fois ; loculus, loge), bot. — Un ovaire, un fruit, une anthère sont biloculaires, quand ils présentent deux cavités ou loges (locultf.Voy. OVAIRE , ANTHERE , ETAMINES. (A. R.) *BILOCULINE. Biloculina {bis, deux fois; loculus , loge), moll., foram. — Les Coquilles microscopiques dont j'ai formé ce genre sont des plus remarquables par leur singulier ac- croissement. Elles sont libres , régulières , équilatérales, globuleuses ou comprimées, composées d'une sorte de pelotonnement sur deux faces opposées , formées de loges em- brassantes se recouvrant entièrement, de ma- nière à ne laisser que deux loges apparentes à tous les âges. Ces loges ont leur cavité sim- ple ; elles sont pourvues d'une ouverture unique armée de dents, et située alternative- ment aux deux extrémités de l'axe longitudi- nal. Ce genre, confondu par Lamarck sous le nom de MiUole avec tous les autres genres de cette série, appartient à la famille des Milio- lidœ , ordre des Agathistègues. Par son pelo- tonnement sur deux faces , par sa forme équilatérale, il se trouve dans les mêmes cir- constances que les genres Spiroloculina et Fabularia, se distinguant du premier par ses loges embrassantes , dont deux seulement sont apparentes à tous les âges , tandis que toutes sont à découvert dans les Spirolocu- lina. Plus voisin des Fabularia, il s'en dis- tingue par ses loges non divisées par de pe- tits tuyaux. Les Biloculines ont commencé à paraître seulement avec l'époque géologique tertiaire. Elles sont des plus multipliées à l'état fossile et vivant. Nous en connaissons 15 espèces, dont 7 vivantes : 3 à Cuba , une aux Cana- ries , une en Patagonie , les autres de la mer Adriatique ; des espèces fossiles , 2 sont des environs de Paris, 2 du Crag d'Angleterre, les autres de Bordeaux ou de Dax. (A. d'O.) BILOBOT. ois. — Nom vulg. du Loriot. BILULO , Gamel. bot. ph. — Arbre des Philippines , rapporté au g. Mangifera. BIMANES. Bimanus (bis, deux fois ; ma- nus, main), anthrop. et zool. — C'est, dans plusieurs classifications , le nom du premier ordre de la classe des Mammifères , caracté- risé par l'existence de mains ( voyez ce mot* 574 BIM aux membres thoraciqucs seulement, et com- prenant le genre humain. Le mot Bimanes ex- prime en effet, avec concision, l'un des attri- buts les plus remarquables et les plus éminem- ment caractéristiques de l'Homme, savoir: la diversité des types sur lesquels sont construi- tes les deux paires de membres, l'une spécia- lement affectée à la station et à la progres- sion , l'autre à la préhension et au tact. L'ordre des Bimanes n'a point été adopté par un grand nombre d'auteurs, et il ne l'est point dans ce Dictionnaire. Il nous paraît, en effet, également inadmissible comme ordre naturel, soit que nous le jugions au point de vue purement zoologique et d'après la seule appréciation des affinités naturelles , soit qu'envisageant la question sous un point de vue plus large et plus élevé, nous considé- rions l'Homme tout entier , tenant compte également de tout ce qui le rapproche des animaux , et de tout ce qui le place dans une sphère supérieure à l'animalité. Au premier de ces points de vue, la sépa- ration du genre humain en un ordre distinct est inadmissible, comme établissant une trop grande distance entre notre espèce et les ani- maux que leurs rapports naturels placent après lui. Établir pour l'Homme un ordre dis- tinct sous le nom de Bimanes, et réunir sous le nom de Quadrumanes , et au second rang ordinal , les Singes et les Lémuriens , c'est re- présenter l'organisation des Singes , par exemple , du Troglodyte ou de l'Orang , comme liée par des affinités plus intimes avec celle des Lémuriens , par exemple , du Loris ou du Galago , qu'avec l'organisation hu- maine : or, c'est ce qui ne saurait être admis. A moins de méconnaître tous les faits, de vio- ler toutes les règles et tous les principes d'a- près lesquels on détermine en zoologie les rapports des êtres , on ne peut contester que la première famille des Quadrumanes ou Pri- mates, les Singes, et surtout la première tribu de cette famille, se rapproche en réalité beaucoup plus , par son organisation géné- rale, de l'Homme que de la seconde famille, celle des Lémuriens. Si ces derniers , et c'est ce que personne ne saurait contester, se pla- cent naturellement dans le même ordre que les Singes , l'Homme , considéré seulement dans son organisation , doit donc, à plus forte raison, appartenir à ce même ordre. Linné et les auteurs qui l'ont suivi ont donc été fondés, BIM au point de vue spécial auquel ils se sont placés, à considérer l'Homme comme le pre- mier genre du premier ordre des Mammifères. L'ordre des Bimanes est encore bien moins admissible, si, au lieu de s'en tenir à l'appré- ciation exclusivement zoologique des faits de l'organisation humaine, on s'élève à une con- ception plus large et par cela même plus ra- tionnelle, si l'on considère l'Homme totit en- tier, dans sa double nature et dans sa haute suprématie sur toutes les autres créatures terrestres. Sous ce point de vue , l'Homme ne saurait constituer ni un ordre zoologique, ni même une classe ou un groupe quelconque dans le règne animal. Il faut reconnaître en lui un être à part et au-dessus de tous les au- tres , séparé même des premiers animaux , malgré toutes les affinités organiques que nous venons de rappeler , par une distance immense, par un abîme que rien ne saurait combler; et ce n'est pas sans raison qu'on l'a considéré en Allemagne comme devant con- stituer à lui seul un règne distinct. Ainsi, d'un côté, l'Homme se lie intimement avec les premiers animaux , et c'est en vain qu'on chercherait à trouver entre les Bimanes et les Quadrumanes des différences de valeur ordinale. D'un autre côté, l'Homme se sé- pare au contraire, non seulement de tous les Mammifères , mais du règne animal tout en- tier, dont il forme le couronnement (1) , et dont il ne fait pas partie intégrante. Ces deux idées , quoique directement inverses , sont vraies et rationnelles en elles-mêmes, et elles seules le sont et le peuvent être. La concep- tion de l'ordre des Bimanes , sorte de trans- action entre ces deux extrêmes , de même que toute autre combinaison analogue, ten- dant à associer l'Homme aux animaux sans l'unir trop étroitement avec eux, est au con- traire nécessairement fausse , et doit être re- jetée , comme méconnaissant à la fois et les différences fondamentales qui, au point de vue philosophique, séparent l'Homme des ani- maux, et l'extrême intimité des rapports zoo- logiques par lesquels notre organisation se lie avec celle des premiers animaux. On voit, d'après ce qui précède, que l'or- dre des Bimanes n'a pour nous qu'un intérêt purement historique : aussi , sans entrer ici , sur l'organisation humaine, dans des considé- (i) La tête, le cerveau (dos Cehirnthier), selon les expret- siens employées par divers auteurs allemands. BIM rai: n> qui traîneront plus naturellement leur place à l'article homme, nous nous bornerons à faire connaître, en peu de mois, les princi- pales opinions des auteurs au sujet de l'or- dre des Bimanes j et d'abord il ne sera pas inutile de rectifier une erreur très générale* ment répandue sur l'origine du mot Bimanes, Il faut distinguer avec soin son introduction dans la science , et l'emploi qui en a été fait ultérieurement dans la terminologie zoolo- gique, pour la désignation d'un degré dis- d'organisation représenté par l'Homme. CTesl Buffon, et non Blumcnbach, comme on l'a dit si soin eut, qui s'est servi le premier du mot Bimanes. Nous trouvons en effet ce terme employé, dès 17GG, dans l'article géné- ral de Buffon sur la nomenclature des Singes. « Faisons pour les mains , dit notre immortel naturaliste (J. XIV, p. 18), un nom pareil à celui qu'on a fait pour les pieds, et alors nous dirons avec vérité et précision que Y Homme qui soit BIMANE et bipède , parce qu'il est le seul qui ait deux mains et deux pieds ; que le Lamantin n'est que bimane ; que la Chauve-Souris n'est que bipède , et que le Singe est quadrumane. » Il est à remarquer que ce passage est aussi le premier dans le- quel nous trouvions le mot Quadrumanes qui, en effet , a dû être conçu en même temps et d'après les mêmes idées que le mot Bimanes. Si la création de ces mots , qui sont au- jourd'hui et qui resteront d'un usage si géné- ral, est due à Buffon, c'est au contraire Blu- menbach qui, le premier, eut l'idée de con- sidérer l'Homme comme un ordre distinct dans la classe des Mammifères. Cet ordre fut établi d'abord, dans les premières éditions du Handbuch der JVaturgeschickte , sous un nom aujourd'hui entièrement oublié : Iner- mis. Plus tard , dans la troisième édition du célèbre ouvrage de Blumcnbach, De generis Iiumani varietale nativâ , publiée en 1795, et dans les éditions ultérieures du Handbuch, le nom du premier ordre , Inermis , a disparu, et a fait place au nom de Bimanus. Un très grand nombre de zoologiî'.es ont adopté le groupe des Bimanes, en le cir- conscrivant et le classant comme l'avait fait Mumenbach , c'est-à-dire en y plaçant Homme seul, et en le considérant comme le premier ordre de la classe des Mammifères. Tels sont particulièrement Cuvier, qui adopta 1 "97 l'ordre des Bimanes, et qui a même BIM 575 été quelquefois cite comme son fondateur ; M. Duméril, enfin, plusieurs auteurs récents, en France et en Angleterre surtout, qui ont suivi Cuvier ou Blumcnbach. Nous pouvons citer aussi Illiger, qui toutefois a cru devoir substituer le nom d'Erecta à celui de Bimani. D'autres auteurs , au contraire , se sont écartés de diverses manières de la classifica- tion de Blumcnbach. M. Bory de Saint-Vin- cent, dans les articles Bimanes et Homme du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, adopte le groupe des Bimanes, et continue à en faire le premier ordre des Mammifères ; mais il cherche à établir que les Singes de la première tribu doivent être séparés des Qua- drumanes , et réunis aux Bimanes. Cet ordre comprendrait ainsi quatre genres , savoir : Homo, Troglodytes , Pilhecus et Hylobates. En 1829, J.-B. Fischer, et tout récemment le prince de Canino , ont proposé la suppres- sion de l'ordre des Bimanes, et rétabli l'ordre des Primates de Linné, dans lequel l'Homme forme un premier groupe , désigné par le prince de Canino sous le nom d'Hominidœ. On voit que, pour ces deux zoologistes, l'ordre des Bimanes doit être supprimé comme n'é- tant point caractérisé par des modifications d'une valeur véritablement ordinale. C'est en sens contraire , bien qu'en défini- tive ils arrivent aussi à supprimer l'ordre des Bimanes, que d'autres auteurs se sont écar- tés de la classification de Blumcnbach et de Cuvier. Non seulement, selon eux , aucun Singe , ni à plus forte raison aucun autre mammifère, ne doit être réuni à l'Homme dans l'ordre des Bimanes ; mais cet ordre lui-même doit être rayé de la classe des Mammifères , l'Homme devant se placer en dehors et au- dessus de ce groupe , aussi bien que de la sé- rie animale tout entière. Selon ces idées , fondées sur des considérations que nous avons indiquées au commencement de cet ar- ticle, on trouve les Singes placés à la tête de la classe des Mammifères, à l'exclusion de l'Homme, laissé hors rang, dans un très grand nombre de classifications de diverses épo- ques , les unes déjà assez anciennes , par exemple , celles de Daubenlon , publiée en 1 792 par Vicq-d'Azyr ; de MM. Cuvier et Geof- froy Saint-Hilaire, en 1795 , et de Lacépède en 1798 ; les autres plus ou moins récentes, par exemple, celles de MM. Goldfuss, de Blainville et Fr. Cuvier, et celle que nous 576 BIN BIO avons nous-mème proposée, et qui est suivie dans ce Dictionnaire, Voyez mammalogie et MAMMIFÈRES. (IS. G. S.-H.) Ce nom a été donné aussi par Cuvier aux Reptiles du g. Ciiirole, qui ont 2 membres antérieurs, et forment, avec lesllystéropes, le passage des Sauriens aux Serpents. (C. d'O.) *BINATELLE. Binalellu (binatus, joint deux à deux), bot. eu. — (Phycées). Nous avions proposé ce genre, dans les Mémoires de la société académique de Falaise, année 1835, pour réunir des espèces microscopiques , ap- partenant a la tribu des Desmidiées. Plus tard , la publication du grand ouvrage de M. Ehrenberg , sur les Infusoires , nous a fait reconnaître que ces productions, bien qu'en- visagées sous un autre point de vue , devaient appartenir en grande partie au g. Siauras- rum, Mey. Quelques espèces peuvent aussi être rapportées au g. Cosmarium , Cord. Voici les caractères que nous avons assignés à ces productions, si remarquables par le rap- prochement binaire de leurs corpuscules : Corpuscules diaphanes, remplis d'un endo- chrôme vert , géminés , de formes variées , souvent létraédriques ou tricornes , quelque- fois en croix ou rayonnants. Les Binatelles , dont nous comptions une vingtaine d'es- pèces , habitent les eaux douces , les lieux herbus, récemment inondés. Elles forment ordinairement, sur les feuilles des plantes submergées, un léger enduit muqueux, qui se détache avec une grande facilité. (Bréb.) *BI1\DERA (nom propre), bot. cr. — Phycées). M. J. Agardh vient d'établir (Lin- nœa, 1841, llcfi., l,p. 3G) ce nouveau genre dans la sous-famiiîe des Fîoridées, sur une algue de la mer des ïndes et du Cap de Bonne- Espérance. Elle est dédiée à M. Binder, séna- teur et préfet de police de la ville de Ham- bourg, lequel est en même temps un habile phycoiogue. L'algue dont il s'agit appartient à la tribu des Céramiées ; elle est ainsi carac- térisée par l'auteur : Fronde filiforme, compo- sée d'une tige principale, irrégulièrement ra- meuse, continue, comme dans les g. Dasya, Asparugopsis, etc. , et recouverte de toutes paris de ramules subulés fasciés, 2- ou 3-cus- pidés à leur sommet. Sphérospores3-5, placés au sommet des rameaux et disposés le long de ramules recourbés, connivents , en sé- ries transversales sur le coté intérieur de ceux-ci. Chaque sphérospore renferme 3 ou 4 spores contenues dans un périspere hyalin. Les frondes , cylindriques , s'élèvent d'une racine rameuse, rampante, et sont garnies de rameaux semblablement conformés, plus ou moins allongés , et couverts d'une grande quantité de ramules hétérogènes, c'est-à-dire qu'au lieu d'être continus comme le filament principal, ils offrent des bandes transversales parallèles. Ces ramules sont en outre subulés, et portent à leur sommet 2 ou 3 pointes pellu- cides et divariquées. M. J. Agardh a recon- nu, dans ma collection , le type de ce g. dans une esp. du Cap, rapportée parM. Bélanger, et publiée par M. Bory sous le nom de Tham- nophora hypnoides. Voy. Bélang., Voyage aux Indes orient. Crypt., p. 175. (C. M.) BINÉRIL ou BINÉRY. ois. — Nom vul- gaire du Bruant commun. *BII\ERVÉ. Binervis (bis, deux fois ; ner- vus, nerf), bot. — Se dit de tous les organes foliacés, feuilles, sépales, pétales, etc., qui présentent deux nervures. C'est surtout dans les écailles florales des plantes de la famille des Graminées qu'on a attribué au nombre des nervures une plus grande importance pour la détermination des espèces et même des genres. Voy. graminées. (A. R.) BINIA. bot. pu. — Stedman et Du Petit- Thouars ont changé le nom de ce genre , éta- bli par Noronha, en celui de Noronhia,en mé- moire de ce botaniste, et cette nouvelle déno- mination a prévalu, /^by. noronhia. (C. d'O.) BIKOCLE (binus, double; ocidus, œil). crust. — Nom employé par Geoffroy et quel- ques autres entomologistes , pour désigner divers Crustacés, tels que les Apus, l'Argule foliacé, certaines Caliges, et l'animal dont Latreille a formé le g. Prosopistome. (M. E.) BINTU. ois. — Nom de l'Ortolan dans quelques départements de la France occiden- tale. *BI01\IA (nom propre), bot.ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Phaséolées-Diocléées , formé par Martius (ex Benth. Ann. Wien. mus. II, 130) et renfer- mant un petit nombre d'arbrisseaux ou d'ar- bustes indigènes du Brésil. (C. L.) "BIOPHLOEUS (j8w;, viejyWs, écorce. ws. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Xylophages, établi par M. Kejean, pour y placer trois espèces retranchées par lui des Cucujus de Fabricius , savoir : C. der- mesloides Fabr., de la Suède; C. angusta- BIP tus , Dej., d Allemagne , et C. pusillus , Dej., deStyrie. fro\j. cucujus. (D.) *BÎOPHYTUM (j3toç, vie; 9UT0V , plante). bot. pu. — Genre de la famille des Oxalida- eées, proposé par Jacquin (OxoL, t. 78) , et admis par De Candolleel autres auteurs mo- dernes , comme sous-genre du type de cette petite famille, f'oy. oxalis. (C. L.) *BIOTIA (Biot, célèbre physicien ). bot. m. — Ce genre a été établi par De Can- dolle,aux dépens de quelques espèces com- prises antérieurement parmi les Asters. Il ap- partient à la famille des Composées, tribu dos Astéroldées, et a pour caractères : Ca- pitule radié; ligules femelles fertiles, uni- sériées, assez larges, pourvues de styles glabres ; fleurons du disque hermaphrodites, fertiles. Réceptacle couvert d'alvéoles peu profonds et obscurément dentés. Involucre composé d'écaillés étroitement imbriquées , mutiques, et insensiblement plus longues à l'intérieur. Fleurons munis de styles, à ra- meaux aigus et hispides. Fruits glabres ou pubescents, allongés, présentant plus ordi- nairement trois cotes peu prononcées , et couronnés par une aigrette formée de soies filiformes , inégales , roides et scabres. — Les Biotia sont indigènes des États-Unis d'Amé- rique. Ce sont des plantes vivaces, munies de feuilles dentées , de capitules disposés en corymbe, qui présentent des fleurons ligules de couleur blanche ou azurée. Plusieurs es- pèces se cultiventcomme plantes d'agrément; telles sont les B. corymbosa , lalifolia , macro- phylla , etc. (J. D.) *BIOTTNE (nom propre), min. —M. Mon- ticelli a dédié sous ce nom, à M. Biot, une substance minérale du Vésuve , en petits cristaux jaunâtres, transparents, et d'un éclat assez vif, qui sont accompagnés de grenats bruns, et dont la forme dériverait, suivant lui , d'un rhomboèdre obtus. Ils rayent faiblement le verre, pèsent spécifique- ment 3,1 1 , sont infusibles au chalumeau , et partiellement solubles dans l'acide azotique. D'après M. Brooke, la Biotine ne serait qu'une variété d'Anorthite, dont la base aurait pris une extension considérable. (Del) BIOUTÉ. bot. ph. — Nom vulgaire du Peuplier dans le midi de la France. BIPAPILLAIBE. Bipapillaria { bis, deux fois ; papilla, papille), moll. — Genre formé par Lamarck pour un mollusque tunicier dé- T. Il BIP 577 couvert par Péron sur les côtes de l'Australie, et qui a pour caractère : un corps libre, nu, ovale, glanduleux , d'une consistance mem- braneuse et duriusculc, terminé en queue de rat, etayant, à son extrémité supérieure, deux papilles coniques, égales, perforées, termi- nées par un oscule d'où l'animal fait sortir trois tentacules sétacés et rigides dont il se sert pour saisir sa proie et la sucer. La seule esp. connue est la B. australis. (C. d'O.) BIPARTI. Bipartites, bot. ph. — Ployez BIDENTÉ. (A. R.) *BIPABTIS. Bipartiti. ins.— Division éta- blie par Latrcille dans la famille des Carabi- ques , et qui correspond à celle des Scarilides de M. Dejcan. MM. Serville et Lepeletier de Saint-Fargeau (Encyclop. méth., t. X, p. 345) répartissent ainsi les 15 genres qu'ils y rap- portent : I. Menton inarticulé , recouvrant presque tout le dessous de la tête. G.: Ence- ladus , Siagona. II. Menton articulé, laissant à découvert une grande partie de la bouche. A. Jambes antérieures palmées: a. Mandi- bules fortement dentées intérieurement. G.: Caréna, Scarites, Acanlhoscelis, Pasimachus, Scapterus. b. Mandibules point ou très légè- rement dentées intérieurement. Oxystomas, Oxygnalhus, Campiodontus, Clivinia. B. Jam- bes antérieures non palmées : a. Antennes grenues ou presque grenues; corselet presque carré. G.: Ozœna, Morio. b. Antennes à ar- ticles allongés, presque cylindriques ; corselet presque lunule ou cordiforme. Arisfus, Apo- tomus. (D.) BIPÈDES (bis, deux fois; pes, pied).zooL. — On donne ce nom aux animaux qui mar- chent sur deux pieds seulement. Les Bi- manes sont des Bipèdes ; les Gerboises et les Kanguroos partagent cette prérogative ; les Oiseaux sont essentiellement Bipèdes , et l'on trouve , dans la famille des Scincoïdes , des animaux qui n'ont que les membres postérieurs. Latreille avait désigné sous ce nom une section de la classe des Mammi- fères , comprenant ceux qui sont privés de membres postérieurs. Cette même dénomination de Bipèdes , qui pourrait s'appliquer généralement aux Rep- tiles munis de deux pieds seulement, a été res- treinte dans cette classe au genre Hystérope, qui n'a quedeux membres postérieurs.(C.D'0.) BIPELTÉS. crust. — Synonyme de Bi- cuirassés. 37 578 BIP BIPENNE, bot. — Voyez bipinné. 'BIPENNES. Bipennia (bis, deux fois ; pen- na, plume, aile), ins.— Latreille désigne ainsi, dans sa Méthode , une coupe de la division des Insectes anélytres, comprenant ceux qui n'ont que deux ailes. Voyez diptères. (D.) BIPHOBE. Salpa (biforis, qui a 2 trous). moll. — Ces animaux, si remarquables sous tantde rapports, et que les navigateurs avaient dû observer depuis long-temps , lorsqu'au milieu de l'obscurité des nuits ils voyaient de longues bandes phosphorescentes briller, en ondoyant, au sein des eaux , n'ont néanmoins été positivement signalés pour la première fois que par Brown , dans son Histoire natu- relle de la Jamaïque. Il en avait formé un g. sé- paré sous le nom de Thalia. Celte distinction si heureusement établie ne fut cependant pas admise sans difficultés. Linné y porta la con- fusion en plaçant les Biphores dans le g. Ho- lothurie; Forskhal, qui leur donna le nom de Salpa, et qui les avait étudiés avec attention, les confondit pourtant avec des Ascidies. Grnelin, dans la treizième édition du Systema naturœ , adopta à la fois le g. Salpa de Fors- kahl et le g. Dagysa de Banks et Solander, créé récemment par eux pour un vrai Bi- phore. Bruguière, à qui l'on doit des travaux étendus , quoique incertains encore sur ces Mollusques, changea le nom de Salpa en ce- lui de Biphore, et conserva à la fois les Bi- phores et les Thalies , qu'il confondit même avec les Physales ; mais les observations de liosc, celles de Péron, et, en dernier lieu, les travaux de Cuvier, firent disparaître la con- fusion qui régnait dans ce g.; et, à l'excep- tion de Lamarck , qui en fit, sous le nom de T uniciers, une classe intermédiaire à ses Ra- diaires et aux Vers, tous les zoologistes , se rangeant à l'opinion de Cuvier, les considè- rent comme des acéphales sans coquille. M. de BlainYille en a fait la 2e famille de l'ordre de ses Hétérobranches sous le nom de Salpiens, dont les Biphores constituent la 1 re division sous celui de Salpiens simples. Les travaux de M. Savigny , et plus récemment ceux de Sturm et de Chamisso, de MM. Quoy et Gaimard , de Kuhl et de Van Hasselt , ont permis de compléter les renseignements qu'on avait sur les animaux de ce genre. Les Biphores sont, de tous les Mollusques acéphales nus, ceux dont l'organisation est la plus compliquée ; ce sont des animaux libres, BIP mous , à corps complètement diaphane , tu- biforme ou cylindroïde , plus ou moins al- longé, tronqué aux deux extrémités et mu- nis souvent, antérieurement, d'appendices tentaculiformes ; ils sont renfermés dans une enveloppe membraneuse et transparente qu'on appelle le manteau , pourvue de tu- bercules en nombre variable, faisant l'office de ventouses qui servent à leur agrégation et portant des bandes musculaires transverses. Deux ouvertures terminales sont situées aux deux extrémités du corps, et l'ouverture pos- térieure est munie d'une valvule destinée à empêcher la sortie de l'eau. Les viscères for- ment un nucléus , et sont placés à la partie antérieure du corps , près de la bouche. L'a- nus est plus loin en arrière et dans l'inté- rieur du manteau. Ils sont pourvus d'une branchie unique en forme d'écharpe finement striée en travers , et se portant obliquement du nucléus à la partie postérieure du corps : on ne connaît rien de leur système nerveux. Les organes de la génération sont à peine connus; cependant on considère comme un ovaire une masse granuleuse qu'on aper- çoit autour du nucléus, et l'on pense que les Biphores sont hermaphrodites. Pendant leur jeunesse , les Biphores sont réunis , suivant les espèces , d'une manière différente, soit en rosaces, soit en rubans souvent fort allongés, dont les chaînons sont formés d'individus disposés de manière à laisser libres leurs deux ouvertures ; et , en général , pendant cette période , ils diffè- rent beaucoup des individus adultes. Un fait digne d'attention rapporté par Chamisso (Dis- sertât, sur les Salpa , 1819), c'est que les Bi- phores agrégés produisent , après être deve- nus libres , des petits libres aussi , dont la forme diffère de la leur, et ces derniers don- nent à leur tour naissance à des individus agrégés. Les Biphores abondent dans la. Méditerra- née et dans les mers équatoriales ; ils vivent en haute mer, immergés à des profondeurs variables ; mais, pendant les temps calmes , on les voit près de la surface des eaux , où ils répandent quelquefois une lueur phos- phorescente. Leur progression est lente et due à l'eau qui, en traversant le tube, baigne l'ap- pareil respiratoire ; cette eau est expulsée par l'ouverture postérieure du manteau , ce qui fait qu'ils nagent en arrière et généralement BIP MBvecséfl le dos en bas. La faiblesse de ce mode de locomotion ne leur permet pas de ses— straire aux ondulations de la mer,donl ils sont constamment le jouet. Le nombre des espèces c>t considérable el s'augmente tons les jours: aussi dos dis- sions ont-elles déjà été établies dans M genre; elles sont généralement fondées BUT la pie- SflDOfl on l'absence d'appendices et Bar leur ■aéa d'agrégation. (C. d'O.) lilPin I.LOGERA (éfc, deux fois; yvHlw, feuille; ujmc, corne', ns. — Genre de Co- léoptères peaftaanères, famille des Lameili- eonies, trilm des .Yîélolonthides , établi par M.Wiihe dans un ouvrage intitulé: SS'otcs on some tamett front kiug Georges Sound ; collected and présentai 10 t/ic British Mu- séum bg Captain George Greij , by Adam Jf'iilu- , «te. , p. 4Gï. Ce g. est fondé sur une >eule espèce trouvée dans i'ile du Roi- ;!uée entre la Nouvelle-Hollande et ta terre de Diémeo. Celte espèce , d'a- près !a ligure et la description qu'en donne raulcur, nous a paru très voisine du Ilhiso- trogus ; mais elle en diffère essentiellement par la forme extraordinaire des antennes du mâle, dont le dernier feuillet est fortement pectine extérieurement. Il la nomme Biphyl- herbgana; elle est couleur de poix, et couverte d'un duvet jaunâtre, avec 9 séries longitudinales de points enfoncés sur chaque érjtre. (13.) BIPII ALLES (bis, deux fois; ?v/),ov , feuille), tus. — Genre de Coléoptères té- \ramércs , famille des Xylophages, établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, pt adopté par M. Shuckard (Eléments of Bri- IM cntomology, etc., p. 178), qui le place dans la famille des Clavicornes et dans sa tribu des F.ngydœ , entre les g. Mycelopha- gus et Triphyllus. Il n'y rapporte, comme M. Dejean , qu'une seule espèce (Dermestes lunatus Fabr.) ; mais M. Chevrolat en possède ■ne seconde, nommée par lui B. [agi, et qui garée dans l'Iconographie du Règne animal de Cuvier, pi. 41, fig. 7. Ce g. se dis- tingue principalement du g. voisin par ses antennes biperfoliées. Latreille, dans ses Fa- milles naturelles , le place dans sa tribu des Trogossitaires,etle nomme plus correctement Diplnjllus. Ces Insectes se tiennent sous les écorces des arbres. (D.) BIPIWATIFLDE. Bipinnaiifidus (bis, BIP 579 deux fois ; pinna, ailc;//m/o, je divise), bot. — Les feuilles sont dites bipmnatiftdes quand elles sont partagées en lobes latéraux et at- teignant presque jusqu'à la cèle ou nervure moyenne, et quand chacun de ces lobes est di\ ise en segments profonds imitant cha- cun une feuille pinnalihde. Cette disposi- tion est commune dans beaucoup d'espèces de Fougères des g. Poh/podium, Aspidium, etc. (A.R.) *BIPINfc'ÉoiiBIPENIuL/h>'»iHa/H.«ou2?/ penualus (bis, deux fois; pennatus oupinnatus ailé), bot. — Une feuille décomposée , dan laquelle le pétiole commun porte, de chaque côté , un certain nombre de pétioles secon- daires , sur lesquels les folioles sont rangées comme dans une feuille pinnée , porte le nom de feuille bipinv.ée. La feuille bipinnée se compose donc d'une série de feuilles pin- nées, superposées sur les parties latérales d'un pétiole commun. Par exemple, les feuil- les de presque toutes les espèces du genre Gleditschia, beaucoup de Mimeuses, etc. Voij. feuille. (A. R.) BIPINNULA (bis, deux fois; pinnula, petite plume), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Aréthusées, établi par Jussicu , d'après Commerson , pour une plante originaire de l'Amérique australe, et que Linné désignait sous le nom d'Are- thusa biplumata. Les trois sépales extérieurs du calice sont inégaux : les deux inférieurs placés par-dessus le Libelle sont allongés et finement découpés en lanières étroites dans leur partie supérieure. Le sépale supérieur est concave et réuni aux deux internes ; il forme une sorte de casque. Le labelle est con- cave, sessile, entier, présentant deux appen- dices allongés et fimbriés. Le gynostème est allongé, semi-cylindrique, aminci et comme membraneux de chaque côté. L'anthère est terminale, operculiforme, à deux loges con- tenant deux masses polliniques biparties. — L'espèce type de ce g. est originaire de l'Amérique australe. C'est, comme nous l'a- vons déjà dit, YArelhusa biplumata L., que MM. Pœppig et Endlichcr ( Nov. gen. et sp., t. 51) ont décrite et figurée sous le nom de Ortorœa (imbriala. (A. R.) BIPLEX. moll. — Ce genre , formé par Perry aux dépens du genre Murex de Linné, correspond à celui de Ranelle de Lamarck. Vog. ce dernier mot. (C. d'O.) 580 BIS BIS BIPOBEIA (bis , deux fois ; porus, pore). bot. pu. — Genre de la famille des Simarou- bacées, formé par Du Pclit-Thouars ( Gen. Mudag.), et réuni en synonymie au Sama- dera de Gœrtner. (G. L.) BIQUE et BIQUET, màm. — Vieux noms de la Chèvre et de son petit. BIR-BEAGEL. ois. — Nom d'une espèce du g. Engoulevent, Caprimulgussiriguloid.es. BIRA-SOUREL. bot. pu. — Synonyme languedocien de Tournesol , Helianihus an- nuus L. BIBAGO. bot. ph. — Ce mot est synonyme d'Ivraie dans le dialecte gascon. BIRGUE. crust. — Le genre Birgue ou Birgus a été établi par Leach pour recevoir un pagurien dont l'abdomen n'est pas con- tourné sur lui-même , et se trouve garni de grandes plaques cornées à peu près comme celui des autres Décapodes. On n'en connaît qu'une seule espèce habitant les mers d'A- sie, et remarquable par les végétations vas- culaires dont est garnie la voûte de ses cavi- tés branchiales. (M. E.) BIBOLIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Élatrinacées, formé par Bellardi (Mém. acad. Tur., XVII, 64), et réuni comme synonyme à l'ÉIalrine de Linné. (C. L.) BIB0STB1TE. Biroslrites (bis, deux fois ; rostrum , bec), moll. — Genre créé par La- marckpour le moule intérieurdesSphérulites et des Radiolites dont il ignorait les rapports avec la coquille. Des observations qui ne re- montent guère qu'à 12 années ont démontré l'erreur du savant conchyliologiste et fait rayer de la classification le genre qu'il avait établi, ployez rudiste et sphérulite. (C. d'O.) BIRRIIE. ins. — Voyez byrrhe. BISAAM ou BIZAAM. mam. —Variété de la Civette. BISANNUEL. Biennis (bis, deux fois; annus, année), bot. ph. — Plante dont la vie dure deux années, c'est-à-dire qui ne fleurit, ne fructifie et ne meurt qu'au bout de deux ans. La première année , la plante bisan- nuelle ne pousse que des feuilles radicales ou groupées et réunies en une sorte de tête. A la seconde année, naît du centre de ces feuilles une tige qui se charge de fleurs, auxquelles succèdent des fruits et des graines , et la plante périt ; ainsi, la Carotte, le Chou, etc., sont des plantes bisannuelle». Dans les ouvrages descriptifs , on exprime la durée bisannuelle des plantes par le signe or1 qui est celui dont les astronomes se servent pour désigner la planète de Mars, qui fait sa révolution sidérale en deux ans. (A. R.) BISCACHO. mam. — Voyez viscache. *BISCHOFFIA (nom propre), bot. pu. — Ce genre, dédié par M. Blume à l'un des bo- tanistes distingués de l'Allemagne, a pour sy- nonyme le Microelus , Wight et Arnott. Il appartient à la famille des Euphorbiacées, et comprend aujourd'hui 5 espèces, dont 3 iné- dites, indigènes des Moluques ou du conti- nent indien. Ses caractères sont : Fleurs dioïques. Mâles. Calice à 5 folioles concaves ou infléchies en capuchon, et auxquelles cor- respondent 5 étamines à filets très courts , supportant de grosses anthères introrses , biloculaires ; rudiment d'ovaire en forme de clou à tête aplatie ou même légèrement con- cave. Point de corolle. Femelles. Calice à 5 folioles petites , dressées, lancéolées. Co- rolle et étamines nulles. Parfois 1-2 glandes excessivement petites, correspondant à 2 di- visions du calice. Ovaire ovoïde, 3-locu- laire , à loges 2-ovulées , et surmonté de 3 styles linéaires , entiers , recourbés ou flexueux , papilleux sur la face interne ou supérieure. Fruit indéhiscent , en forme de petit drupe charnu , de la grosseur d'une Merise ou d'un gros Pois , triloculaire , cha- cune des loges ne contenant, par avorte- ment, qu'un seul ovule. — Les Bischoffia, pla- cés par M. Blume à la suite des Rutacées , doivent réellement appartenir aux Euphor- biacées. La plupart d'entre eux sont des ar- bres qui atteignent une très grande hauteur; leurs feuilles sont composées, 3-foliées ; leurs fleurs, disposées en panicules lâches dans les femelles , très serrées au contraire dans les mâles , sont en général de couleur jaunâtre et toujours fort petites. Ce g. , à cause de ses loges 2-ovulées , ses étamines définies et insérées à la base ou sous le rudiment d'un ovaire central et sessile , semble devoir faire partie de la lre division établie dans les Eu- phorbiacées par M. Ad. de Jussieu. (J. D.) *BISCUCULLA, Endl. bot. ph. — Syno- nyme de Bicuculla. *BISCUCULLATA, Endl. bot. ph.— Sy- nonyme de Bicucullata. BISCUTELLA (bist deux fois; scutella, Btô BIS 581 écuelle; forme dos fruits), bot. ni. — Ce genre linnéen appartient à la famille des Cru- cifères, tribu des Thlaspidées , et a été divisé par De Candolle en deuv sections renfer- mant en tout 30 espèces, dont 2 incertaines. i.es Biscutelles croissent dans le midi de l'Eu- rope et le bassin méditerranéen, en Italie, en Espagne, dans le midi de la France, etc. La plupart sont bispides ou tomenteascs ; à feuilles subradicalcs ou caulinaires, alternes, Oblongnes, entières, dressées ou pinnatifi- des; a tiges cylindriques; à fleurs inodores, ébrac tcées, disposées en faux corymbe. (G. L.) BIS-ERGOT, ois. — Syn. de Francolin Haban Kukalla, Telrao bicalcaratus Forst. *BISERIE. Bi^criaius (bis, deux fois; séries, série), bot. ru.— Se dit de tout système d'or- ganes disposés en deux séries, l'une inté- rieure, l'autre extérieure; ainsi les pétales sont bisériés dans plusieurs plantes de la fa- mille des Anonacées. (A. R.) BISERRULA (bis, deux fois; serrula, pe- tite scie), bot. ph. —Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Astragalées? formé par Linné et indiqué d'abord par Tourne- fort sous le nom de Pelecinus vulgaris. Il ne renferme que cette seule espèce, remarquable surtout par sa gousse biloculaire. C'est une plante herbacée, annuelle, diffuse, pubes- cente ; à feuilles imparipennées, multiju- guées; à fleurs petites, bleuâtres, disposées en un épi ovale, croissant au midi de l'Eu- rope et en Orient, dans les lieux pierreux. (G. L.) BISET, ois. — Nom vulgaire du Columba Uiia, appelé également Pigeon de roche, et qu'on regarde comme la souche de la plus grande partie de nos races domestiques. BISETTES. ois.— Nom vulgaire de la Ma- creuse commune. BISETTES. bot. cr. — Nom vulgaire des Mousserons. 'BISEXUEE ou mieux BISEXUÉ. Bisexua- tus {bis, deux fois; sexus, sexe), bot. — Cette expression est synonyme de fleurs herma- phrodites , c'est-â-dire munies des deux or- ganes sexuels, étamines etpistils, réunis dans un même périanthe. (A. R.) BISIPHITE. Bistphites (bis, deux fois; si- phon, siphon . moll. foss.— Genre de Cépha- lopodes fossiles, établi par Montfort, pour une espèce de Nautiles auquel il avait cru trou- ver deux siphons, et qui n'a réellement qu'un enfoncement en entonnoir et sans issue à la partie postérieure des cloisons, ce qui a causé son erreur. Ce g., que M. Deshaycs laisse en- core dans les Nautiles, semble à quelques au- teurs, à cause de celte particularité, justifier une division dans le g. Nautile. (C. d'O.) BISMUTH ( de l'allemand Wismuih ). min. —Ce métal était connu des anciens, qui le confondaient avec le Plomb et l'É- tain ; Stahl et Dufay en reconnurent les pre- miers les propriétés dislinclives. A l'état pur, il ressemble beaucoup à l'Antimoine , mais il est d'un blanc rougeûlre , il est très cas- sant et facile à pulvériser ; il a beaucoup de tendance à cristalliser. On l'obtient aisément sous formes cristallines, en faisant fondre du Rismuth dans un creuset ; lorsque le métal est fondu on le laisse refroidir, et dès que la surface du métal est figée, on perce la croûte et l'on décante la partie encore liquide. Après le refroidissement on brise le creuset, et on le trouve tapissé à l'intérieur de cristaux dont la forme ressemble à ceux du sel ma- rin. Ces cristaux paraissent être des cubes, dont les surfaces seraient excavées en tré- mies , avec celte différence que les lames qui les composent ne sont pas complètes comme celles du sel marin, mais présentent en certains endroits , vers leurs bords , des interruptions et des inflexions qui imitent les dessins à la grecque. — La forme primitive du Rismuth est, d'après Haiiy, l'octaèdre régu- lier. Le Rismuth fond à la simple flamme d'une bougie: à une haute température, il se volatilise, et on peut le distiller en vases clos ; il se sublime alors en cristaux feuilletés. Il est soluble dans l'acide nitrique avec dégage- ment de gaz nitreux ; l'addition d'une cer- taine quantité d'eau pure le précipite en blanc de ses dissolutions par les acides. Le Rismuth est, dans les méthodes minéra- logiques qui procèdent comme celle d'Haùy, la base d'un genre composé d'au moins six espèces, savoir : le Rismuth natif, le Rismuth sulfuré, le Rismuth tellure, le Rismuth oxydé, le Rismuth carbonate et le Rismuth silicate phosphorifère. 1. Rismuth natif. GcdiegenerWismuth,W. Substance métallique, très lamellcuse, d'un blanc rougeâtre, présentant quelquefois des teintes superficielles de gris jaunâtre ou ver- dûtre , très fragile , s'égrenant sous le mar- 5S2 BIS BIS teau, très fusible au chalumeau, et donnant un oxyde jaune qui couvre le charbon; solu- ble avec effervescence dans l'acide nitrique, où elle produit une nébulosité d'un vert jau- nâtre. Le Bismuth se clive en octaèdre régulier : on en cite des cristaux en octaèdres , en té- traèdres réguliers , et en rhomboèdres aigus de 70° 31' (angle plan, G0°), qui résultent de la combinaison d'un octaèdre et de deux té- traèdres , et représentent ainsi ce qu'Hauy considérait comme la molécule soustractive. — Le Bismuth naturel est rarement pur ; il est presque toujours mélangé d'une certaine quantité d'Arsenic. On le trouve ordinaire- ment à l'état lamellaire , ou sous forme de ramifications , qui présentent les structures palmée ou penniforme, et qui sont dissémi- nées dans le Quartz ou le Jaspe, dans le Cal- caire ou la Barytine. Il se rencontre principa- lementdans les filons arsénifères, argentifères et cobaltifères à Bieber, dans le Hanau ; à Wittichen , en Souabe ; à Joachimsthal , en Bohême; à Schneeberg, en Saxe ; à Bispberg et à Bastnaës, en Suède. On en trouve aussi des traces dans la mine de plomb de Poul- laouen , en Bretagne , et dans la vallée d'Os- sau (Pyrénées). — Le principal usage du Bis- muth consiste dans les alliages qu'on en fait avec diverses substances métalliques , entre autres avec l'Étain , auquel il donne plus d'éclat et de dureté. Il est un des composants de l'alliage fusible de Darcet. On a proposé de l'employer dans l'étamage des glaces , et de le substituer au Plomb dans l'essai de l'Ar- gent à la coupelle. 2. Bismuth sulfuré. Bismuthine, Beud. ; Wismuthglanz , W. Substance métalloïde, d'un gris de plomb ou gris d'acier, avec une nuance de jaunâtre, cristallisant en aiguilles rhomboïdales très allongées, et striées longi- tudinalement. Cette espèce paraît être iso- morphe avec l'Antimoine sulfuré ou la Sti- bine. Elle est composée de deux atomes de Bismuth et de trois atomes de Soufre ; en poids de 81,5 de Bismuth et de 18,5 de Sou- fre. Sa forme fondamentale est un prisme rhombique droit d'environ 91°, clivable avec beaucoup de netteté , comme celui de la Sti- bine, dans le sens de la petite diagonale ; elle est moins dure que le calcaire, et pèse spéci- fiquement 6,5. Elle est fusible à la simple flamme d'une bougie ; fondue sur le charbon elle entre en ébullition , éclabousse et pro- jette des gouttelettes incandescentes , couvre le charbon d'oxyde jaune, et donne pour ré- sidu un globule de Bismuth. Elle est soluble lentement dans l'acide nitrique ; la solution en est troublée par l'eau et précipite en noir par les hydrosulfates. — On la trouve dans les filons qui traversent le Granit et les Schistes cristallins, sous la forme d'aiguilles ou de la melles striées, à Bieber en Hanau, avec la Si- dérose; en Saxe et en Bohême, avec le Silex corné ; à Bastnaës en Suède , avec la Cérite rouge. On a rapporté à cette espèce : U un miné- ral en aiguilles d'un gris métallique jaunâ. tre, qui se trouve disséminé dans un Quartz gras, dans la mine d'or deBérésof, en Sibérie; c'est le Nadelerz de Werner, le Bismuth sul- furé plumbo-cuprifère d'Hatiy, qui paraît formé de Sulfure de Bismuth , mélangé ou combiné avec des sulfures de Cuivre et de Plomb. 2° Un autre minéral en aiguilles qui ressemble beaucoup au Nadelerz , et qui est, comme lui, disséminé dans des gangues sili- ceuses , c'est le Wismulhbleierz de Schap- bach, pays de Baden, ou le Bismuth sulfuré plumbo-argentifère d'Haiiy, composé de sul- fure de Bismuth , de sulfure de Plomb et de sulfure d'Argent.— Le sulfure de Bismuth se rencontre encore uni au sulfure do Cuivre dans le JKupferwismuiherz de iSÉfefeea en Souabe et tu sulfure de Nickel dans le JVickelwismut/iqlanz de Griinau, comté de Sayn-Altenkirch. foyez sur toutes ces ma- tières le mot SULFURES. 3. Bismuth tellure. Tétradymite , Haid.; Bornine, Beud. Substance métalloïde , d'un gris de Plomb ou d'un blanc d'Étain , en la- mes à cassure striée, dérivant d'un rhom- boèdre aigu de 66° 40' , clivable très nette- ment perpendiculairement à l'axe. C'est un sulfo-tellurure de Bismuth avec traces de Sé- lénium. Sa pesanteur spécifique est de 7,5. On l'a trouvée dans un conglomérat trachy- tique, près de Schemnitz, en Hongrie. — L'Ar- gent molybdique de Deutsch-Pilsen, en Hon- grie , paraît se rapporter à la même espèce ; cependant sa pesanteur spécifique est un peu plus considérable , et il contient 2 à 3 pour 100 d'Argent. On cite encore la même sub- stance, en lamelles éclatantes, à Tellemarken, en Norwège, et à Bastnaës, en Suède, où elle accompagne la Cérite et la Chalkopyrite. BIS i. Bismuth oxyde. Wisnroth-Ocker, W. Cette substance n'a encore été trouvée qu'à l'état pulvérulent sur les minerais de Tîis- muili. de Cobalt et de Nickel, principalement près de SchneeDerg , en Saxe. Elle est 1res tendre et même friable, et se réduit très faci- lement sur le charbon. Sa couleur est le jaune verdâtre , passant quelquefois au gris Jaunâtre. 5. Bismuth carbonate. On a décrit sous ce nom une substance terreuse, brune, ve- nant de Sainte-Agnès en Cornouailles, et qui a été analysée par Mac-Grégor ; mais cette analyse laisse beaucoup à désirer. La sub- stance que M. Brcitbaupt vient de décrire le nom de Bismutbite, et qu'on trouve en petites aiguilles jaunes et vertes à Ullers- reutb en Yoigtlang, paraît n'être qu'un Car- bonate de Bismuth. G. Bismuth silicate phosphorifÈre. Euly- dne, Br. ; Wismuthblende. Substance brune, à éclat adamantin , clivable en dodécaèdre rhomboïdal, et cristallisant dans le système tétraédrique. Ses cristaux , qui sont fort pe- tits, sont des tétraèdres pyramides. Leur du- reté est de i,5, leur pesanteur spécifique de 5,8. — Ils fondent aisément, et sont réducti- bles par la Soude. Ils font gelée avec les aci- des nitrique et eblorhydrique. Analysée par Resten, cette substance a donné : Silice, 22,23 ; oxyde de Bismutb, G9,3G ; acide phospbori- que, 3,31 ; oxyde de Fer, 2,40 ; oxyde de Man- ganèse, 0,30; Eau et acide fluorique, 1,01. — On la trouve à Schneeberg en Saxe , où elle est accompagnée d'Atélestite , en petits cris- taux jaune de Soufre. (Del.) #BïSMUTni\E, Beud. min. — Voy. bis- muth SULFURÉ. 'BISML'THITE, Br. MIN.— Voy. bismuth CARBONATE. (DEL.) BIS\AGILLI. bot. ph. — Synonyme vul- gaire de Bryonia laciniosa. BISXAGO. bot. ph. — Synonyme pro- vençal du Duucus visnaga L. Voyez ca- rotte. *BIS\ILS. ins.— GenredeColéoptèrespen- taméres, de la famille des Brachélylres, éta- bli par Stephens, et non adopté par Erich- son , qui en rapporte les espèces au g. Phi- lonilius de Lcach. Voy. ce mot. (D.) BISON. Bos americanus Gmel. mam. — Le mot Bison, employé par les auteurs latins BIS 583 du premier siècle (1) pour désigner l'Aurochs, que les progrès des armes romaines avaient fait récemment connaître à l'Italie, paraît déri\er du nom que portait l'animal dans la langue ûcs Germains, ou du moins d'un mot qui s'appliquait au genre, sans distinction d'espèces (2). En effet, nous voyons, dans le vieux poème des Niebelungen, un Bœuf sau- vage mentionné sous le nom de Wisent; et, plus lard, Albert-le-Grand fait usage de Vi- ëeni dans le même sens. Dans les auteurs latins du moyen-âge , le mot Bison se trouve appliqué non seulement à l'Aurochs, mais encore à tous les Bœufs sauvages en général , et il en est de même des mots Unis et Bubalus. Ainsi , à mesure que les pays où se trouvaient ces grands Ru- minants devenaient plus accessibles , les noms par lesquels on en distinguait les diver- ses espèces perdaient leur sens précis , et les renseignements devenaient si vagues , qu'il est aujourd'hui presque impossible d'en tirer parti pour fixer les anciennes limites géogra- phiques de quelques unes de ces espèces. Il est évident , en effet , qu'on ne saurait as- seoir aucune conclusion sur tout passage où l'un des trois noms que nous venons de rap- (i) Tibi dant variée pectora Tigres, Tibi vellosi terga Bisontcs... StKtQUE , Hippol., act. I , v. 63. raucissima Scythia gignit , inopia fruticum ; pauca cou- termina illi Germania , insignia tamen Boum ferorum gê- nera, jubatos Bisontcs exccllentiquc vi et velocitate uros... quibus imperitum vulgus Bubalorum nomen imposuit. Plin., Nat. Ilist., lib. VIII , cap. xv. Illi cessit atrox Bubalus atquc Bison. Martial, Spect., épigr.xxni. (v.) Parmi les naturalistes qui soutiennent cette étymolo- gie , jusque là fort plausible , quelques uns vont plus loin, et veulent que l'ancien nom , dont la forme précise ne leur est pas connue , dérive du mot Bisam , mot qui , dans l'alle- mand moderne , signifie Musc. Cette dernière conjecture est peu vraisemblable, et il en est une bien plus naturelle , qui consiste à supposer que le mot par lequel on a d'abord dé- signe,dans les pays allemands, non le véritable Musc, qui n'y a été connu que fort tard , mais l'odeur musquée , en géné- ral , a été tiré du nom de l'animal qui la présente à nu très haut degré. Par la suite , on aura étendu l'acception de ce mot; et c'est par abus qu'on l'aura attribué enfin exclu- sivement au musc du Chevrolain. Au reste , le même trans- port a eu lieu dans d'autres pays, où le musc a reçu le nom de castouri , parce que le castoreum y avait été long-temps le type des odeurs musquées. Dans les contrées de l'Europe où l'on ne connaissait point le Uison et très peu le Castor, le Musc a reçu des noms dérivés de ceux qu'il porte dans les langues asiatiques, et ces derniers noms , pour le remarquer en passant, rappellent les rapports qu'a la substance odo- rante avec l'appareil génital de l'animal qui la fourni». 584 BIS peler se présente sans être accompagné d'une indication de caractères; mais, môme quand cette indication s'y trouve jointe, nous ne la pouvons accepter qu'avec une extrême ré- serve, puisque nous savons comment on pro- cédait dans cet âge du demi-savoir, cent fois pire que l'ignorance. Au lieu de donner les résultats de ses propres observations ou les renseignements qu'il aurait pu recueillir des chasseurs et des habitants de la campa- gne, l'écrivain qui voulait faire connaître un animal puisait à des sources qu'il re- gardait comme beaucoup plus respectables , et allait chercher dans quelque manuscrit incorrect de Pline ou de Solin la description correspondant au nom qu'il avait adopté. C'est ainsi que le naturaliste romain ayant parlé des jubaios Bisontes, Boethius , qui dé- signait, sous le nom de Bisons, les Bœufs sau- vages de l'Ecosse , n'hésita pas à leur donner une crinière de Lion. Ces Bœufs cependant, comme on le sait aujourd'hui , n'ont rien de commun avec les Bœufs à crinière, et appar- tiennent à la même souche que notre bétail domestique. Une extension plus judicieuse du mot Bi- son fut faite à une époque postérieure. Les Espagnols, qui pénétrèrent vers le milieu du xvie siècle dans le bassin du Mississipi , y trouvèrent une espèce de Bœufs , le Buffalo des Anglo-Américains , qui offrait avec l'es- pèce de l'Aurochs une telle ressemblance dans tous les caractères extérieurs, qu'elle pouvait, qu'elle devait même d'abord n'en être consi- dérée que comme une variété. En effet , si les descriptions des parties externes et les fi- gures du nouvel animal permettaient d'a- percevoir entre lui et l'Aurochs quelques dif- férences , telles que la brièveté des jambes, de la queue , le moindre développement du train de derrière, etc., ces différences n'é- taient pas plus grandes que celles qu'on ob- serve entre deux races sauvages appartenant à une même espèce , mais habitant des pays éloignés l'un de l'autre. Plus tard , à la vé- rité , on reconnut que le nombre des côtes n'était pas le même chez les deux animaux; on les considéra comme spécifiquement dis- tincts, et l'on sentit la nécessité de ne plus les confondre sous un même nom ; mais, par une de ces bizarreries qui ne sont que trop com- munes en histoire naturelle, ce fut l'espèce du Nouveau -Monde qui conserva le nom BIS donné originairement à l'espèce de l'ancien continent. Quoi qu'il en soit, ces deux espèces offrent entre elles beaucoup de traits de ressem- blance; elles forment un groupe bien tran- ché , qu'on peut avoir besoin de considérer isolément, et pour lequel il est bon d'avoir une dénomination commune. Quelques na- turalistes les désignent collectivement sous le nom de Bisons; mais c'est une mauvaise pratique que de faire ainsi d'un mot une dou- ble application, puisque le lecteur est souvent embarrassé pour savoir si ce mot doit être pris dans le sens le plus général ou dans le sens le plus restreint. Le mot Bisoniidées, employé par d'autres zoologistes , ne laisse pas l'esprit en suspens , mais il prête à une autre objection , car la terminaison en idées est, en quelque sorte, consacrée par l'usage aux noms de famille, et ne paraît guère con- venable pour un petit groupe qui ne s'élève pas même au rang de sous-genre. Je propo- serai d'y substituer le mot Bonase , employé par Aristote , qui a donné la première et la seule bonne description de l'Aurochs que nous trouvions dans les auteurs anciens. C'est à ce mot (1) que je placerai ce que j'aurai à dire des caractères communs aux deux espèces , et de ceux qui caractérisent chacune d'elles en particulier. (Roulin.) BISOTTE. bot. pu. — Nom vulgaire de l'jiyaricus livescens. BISPÉNIENS {bis, deux fois; pénis, pénis). rept. — C'est le troisième et dernier ordre de la sous-classe des Reptiles, établi par M. de Blainville pour les Sauriens et les Ophi- diens , qu'il réunit dans un même groupe, à cause de leurs affinités organiques , et qu'il désigne sous le nom de Bispèniens, par suite de la disposition double de l'organe excita- teur du mâle. (C. d'O.) BISSE, ois.— Synonyme de Rouge-Gorge Voyez RUBIETTE. BISSE-MOBELLE. ois. — Nom vulgaire de la Fauvette traîne-buisson , Moiacilla mo- dularis. Voyez accenteur. BISSET et BISSUS. bot. cr.— Synonyme de Byssus. BISSOLITHE. min. —Voyez byssouthe. BISSOEBDET. ois. — - Nom vulgaire du Troglodyte. (t) Voir aussi aux mot* Aurochs , Base? , Buvpalo et BIT BISSOUS. mam. — Synonyme vulgaire de Lapin. :>ISSUS. bot. ci. — Voyet byssus-, BISTARDE ou BITARDE. ois. — Syno- ii) me d'Outarde. "BISTO\ [fils de Mars), ins. — Leacll dé- signe ainsi un g. de Lépidoptères nocturnes, déjà nommé Amphidasis par les- entomolo- giste* allemands. / 'oijcz : ce mot. (D.) BISTORTE (bis, deux Ibi»; tarnw , tOT- tueux). bot. ni. — Nom vulgaire d'une es- pèce du g. Polygonutn. BISTOURAÉE. moll. — Nom vulgaire d'une coquille du g. Arche-, Arca toriuosa. Oken en a fait un g. distinct des Arches sons le nom de Trisis. (C. d'O.) BISTROPOG01V. bot. pu. — Voyez bys- tropogon. (G. L.) BISULFURE DE CUIVRE, ami.— Voyez curm et sri.ruRES. (Del.) BISULQUES (bis, deux fois ; sulcus, sillon). mam. — Animaux à deux sabots principaux, tels que les Ruminants. BITARDE. ois. — Voyez btstarde. BITESTACÉS. Bitesiaccus (bis, deux fois ; coquille), crlst. — Nom sous lequel on a désigné les Crustacés de Tordre des Bran- chiopodes , dont le corps est recouvert d'un double bouclier semblable à une coquille bi- valve; tels sont les Cypris, les Daphnies, etc. (C. d'O.) BITOMA (bis, deux fois ; roprî, portion ; ce nom fait allusion aux deux articles de la massue des antennes), ins. — Genre de Co- léoptères tétramères, famille des Xylopha- ges, tribu des Trogossitaires, établi par Herbst aux dépens du g. Lycius , Fabr. Il n'en dif- fère que parce que les espèces qui le compo- sent ont les antennes plus courtes et les man- dibules cachées ou peu découvertes. M. De- jean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 8 espèces , dont 7 d'Amérique et une seule d'Europe. Cette dernière est le Lyetus cre- natus Fabr. , qu'on trouve sous les écorces aux environs de Paris; elle est figurée dans Panzer (Bist. ins. , t. I, tab. 24). M. Guérin- Méneville, dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, pi. 41 , fig. 5, en figure une espèce nouvelle qu'il nomme B. unicolor. Latreille avait changé le nom de ce g. en ce- lui de Diioma comme plus correct ; mais ce- lui de Biioma a prévalu. (D.) BITOME. Bilomus (bis , deux fois ; tcVoc T. II. BIT 585 division, section), moll. — Coquille micros- copique que Soldani prétend avoir trouvée en abondance dans la Manche, où personne ne l'a retrouvée depuis , cl que Montfort a prise pour type du g. Bitomc , sur une figure de Soldani. L'adoption de ce g. est ajournée jusqu'à ce que son existence soit bien con- statée. (C. d'O.) BITORou BITOUR. ois.— Nom vulgaire du Butor. BITRISCHUS. ois. — Synonyme de Roi- telet. *BITTACOMORPIIE. Biliacomorpha (Bil- tacus, nom d'un g. de Névroptères; popy-n , forme), ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Némocères , famille des Tipulai- res , tribu des Terricoles, établi par M. West- vrood sur une seule espèce , Ptychopiera cla- vipes de Fabricius, et adopté par M. Macquart dans son Suppl. à l'Hist. nat. des Diptères , t. II, p. 648. L'espèce unique, sur laquelle ce g. a été fondé, est remarquable par la longueur inusi- tée de l'abdomen ; par la conformation de ses pieds en massue, et par les nervures des ailes. En voici une courte description : longueur, 8 lignes ; obscure; thorax à bandes ; côtés et écusson blancs ; jambes à bandes blanches ; 1er art. des tarses longs, à base blanche. Elle est de l'île de Terre-Neuve , Amérique bo- réale. (D.) BITTAQUE. Biuacus. ins.— Genre de la fa- mille des Panorpiens, de l'ordre des Névrop- tères, établi par Latreille aux dépens du g. Pnnorpa , Lin., et adopté par tous les ento- mologistes. On ne connaît encore que quatre espèces de ce genre , dont le type est le B. lipularius (Panorpa lipularia Lin., Fab.), qui habite la France et tout le midi de l'Europe, et offre en- tièrement l'aspect d'un Tipule (g. de l'ordre des Diptères): (Bl.) * BITTERSALZ , c'est-à-dire Sel amer. min. — Synonyme d'Epsomilc ou Sulfate de magnésie. Voyez sulfates. (Del.) BITTERSPATH, c'est-à-dire Spath amer. min. — Synonyme de Dolomie ou Carbonate de chaux et de magnésie. Voyez carbonates. (Del.) BITUBULITE. Bilubuliies (bis, deux fois; tubidus, tube, petit tuyau), moll. foss.— Blu- menbach a donné ce nom à un fossile très singulier trouvé dans le calcaire d'Heinber 37" 586 BIT près de Gœttingue. Ses affinités sont encore inconnues ; car on ne sait si l'on peut le re- garder comme un fossile ou s'il appartient à une autre classe. C'est sans fondement que M. Schlotheim le rapproche des Hippurites deLamarck. (G. d'O.) BITUME, min. — Les Bitumes sont des substances liquides ou visqueuses , qui pa- raissent formées d'après les lois de la com- position organique , et sont beaucoup plus analogues aux huiles et aux poix végétales qu'aux minéraux proprement dits. Ces ma- tières, qui ne cristallisent pas, et dont la nature chimique n'est pas bien définie , échappent complètement à la méthode mi- néralogique , dans laquelle on ne les admet que par tolérance : on ne peut donc les dé- crire qu'à la manière des substances orga- niques naturelles , surtout à l'aide de leurs propriétés chimiques. Les Bitumes sont des substances combustibles, composées de car- bure d'hydrogène , seul ou uni à un principe oxygéné. Us sont tantôt liquides et plus ou moins transparents, tantôt mous comme de la poix , quelquefois solides ; mais , dans ce dernier cas, ils sont très friables , se pulvé- risent facilement entre les doigts , et se ra- mollissent à une température peu élevée. Tous s'enflamment aisément et brûlent avec flamme et fumée épaisse , en dégageant une odeur forte qui leur est particulière. Leur pe- santeur spécifique varie de 0,7 à 1,2 , ce qui fait que la plupart du temps ils surnagent à la surface de l'eau : ils sont généralement de couleur brune ou noire. On les divise en plusieurs sous-espèces , ou variétés princi- pales , entre' lesquelles il existe des passages : leNaphte, le Pétrole, le Malthe et l'As- phalte. 1° LeJYaphie. Erdœl, W. C'est le Bitume le plus rare. Il est parfaitement fluide à la température ordinaire , diaphane, d'un blanc jaunâtre, très inflammable; il suffit d'en approcher un corps embrasé pour qu'il prenne aussitôt feu comme de l'Alcool. Il donne une flamme bleuâtre , une fumée épaisse , et ne laisse aucun résidu. Lorsqu'il est exposé à l'air pendant long-temps , il s'é- paissit et se change en Pétrole. Le Naphte pur ou distillé paraît être isomère avec le percarbure d'hydrogène des chimistes. 2° Le Pétrole (c'est-à-dire huile de pierre) est cl? couleur brune ou d'un rouge noi- BIT râtre , d'une consistance visqueuse plus ou moins épaisse, et d'une fluidité qui aug- mente par la chaleur. C'est le Bitume li- quide le plus commun ; il diffère du Naphte, en ce qu'il laisse pour résidu de la distilla- tion une matière bitumineuse non volatile , qui paraît être identique avec le Malthe. 3° Le Malthe ou Pissasphalie ( l'Asphalte du commerce) : sorte de Bitume glutineux , de poix ou de goudron minéral , qui se dur- cit par le froid et se ramollit par la chaleur. Il se fond toujours dans l'eau bouillante ; il est soluble dans l'Alcool , dans le Naphte et dans l'huile de térébenthine. Sa composition n'est pas encore bien connue. 4° V Asphalte. Le Bitume de Judée ; le Karabé de Sodome ; le Bitume des Momies. Il est solide, d'un noir brunâtre, très fragile, à cassure vitreuse largement conchoïdale. Il est connu de temps immémorial , et il pro- vient principalement, ainsi que l'indique son nom , du lac Asphallite ou de la mer Morte en Judée. Il ne fond pas à la tempé- rature de l'eau bouillante, mais il est fu- sible à une température plus élevée, et il est insoluble dans l'Alcool. Il est formé "de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, dans des proportions qui ne sont pas encore bien dé- terminées. On a beaucoup discuté sur l'origine des Bitumes, et l'opinion la plus accréditée jus- qu'ici était qu'ils provenaient du règne vé- gétal , et résultaient d'une sorte de distilla- tion naturelle des Houilles. La ressemblance qui existe entre certains Bitumes naturels et les matières bitumineuses qu'on extrait de la Houille appuyait fortement cette idée ; mais elle était sujette à d'assez grandes dif- ficultés, par l'impossibilité où l'on se trou- vait d'expliquer d'une manière satisfaisante l'immense quantité de Bitumes répandue à la surface de la terre , l'existence de ces ma- tières dans les roches ignées , les filons , les terrains antérieurs à la Houille, et enfin les rapports constants qu'on remarque en- tre le gisement des Bitumes et les dépôts de Sel, de Gypse et de Soufre, les salses, les éruptions gazeuses , les sources thermales et minérales : aussi les géologues pensent-ils aujourd'hui que les Bitumes sont, comme ces dernières substances , des produits vol- caniques indirects , ou une nouvelle sorte de manifestation de l'activité de ces causes sou- BIT terraines , qu'on désigne généralement sous le nom d'ngcnts plutoniqucs. Les Naphtes ou Pétroles accompagnent presque toujours les salses ou les dégage- ments de gaz hydrogène carboné, qui s'é- chappent en différents lieux de l'intérieur de la terre. On connaît dos sources de Pétrole à Miano, prés de Parme; au montZibio, près de Sassuolo, dans le Modénais; en Tos- cane, au nord des salses de Barigazzo et de Pietra-Mala; en Sicile, prés de Girgenti ; en France , à Gabian , prés de Pézénas , dans le département de l'Hérault, et à Bechclbrunn, en Alsace; à l'île de Zante, dans des lacs ou bassins naturels; au Caucase, en Perse, dans l'Inde, au Japon et en Chine. Une des localités les plus célèbres est le Schirvan, aux environs de Bakou et de la presqu'île d'Abehéron, sur la mer Caspienne. — On em- ploie le Naphte pour l'éclairage; on le fait entrer dans la composition de certains ver- nis et de quelques préparations pharmaceu- tiques. On s'en sert aussi dans les labora- toires pour conserver le Potassium, en le mettant à l'abri du contact de l'air et des corps oxygénés. Le Malthe ou Pissasphalte se trouve dans une grande partie des lieux où se rencontre le Pétrole ; il s'écoule par les fissures des ro- ches , et couvre souvent la surface du sol environnant d'un enduit visqueux et mame- lonné. Il imprègne beaucoup de roches, par- ticulièrement dans le sol tertiaire , et consti- tue ce qu'on appelle les Grès, les Sables, les Calcaires bitumineux, les Argiles et Mo- lasses bitumineuses, etc. Il forme des gîtes assez considérables à Orthez et Caupenne , près de Daz ; à Pyrimont et Seissel , près de la perte du Rhône ; à Lobsann , dans le dé- partement du Bas-Rhin ; à Pont-du-Chàteau, en Auvergne , et au Puy de la Pège , où il imprègne des vakes et tufs basaltiques, etc. La plupart de ces Bitumes sont employés au- jourd'hui , à Paris , pour le dallage des ponts et des trottoirs. On s'en sert aussi pour la couverture des édifices et des terrasses , et on cherche en ce moment à les appliquer à la confection d'une nouvelle espèce de chaus- sée pour les voitures. En les mêlant à des fragments de pierres meulières, on en fait des pavés très solides, auxquels on donne une forme rectangulaire; on les pose ensuite les uns à côté des autres sur une couche BIV 587 de sable et de ciment bien dressée , puis on les réunit en un tout imperméable en faisant couler entre leurs joints du Bitume fondu. L'Asphalte proprement dit abonde par- ticulièrement en Judée; les anciens Égyp- tiens en faisaient usage dans la préparation de leurs momies. Il s'élève continuellement du fond du lac Asphaltilc à la surface des eaux , où il arrive dans un certain état de mollesse ; les vents le poussent ensuite dans les anses et les golfes où on le recueille. Par l'exposition à l'air, il prend plus de con- sistance. On voit par un passage de Stra- bon que les anciens le regardaient comme un véritable produit volcanique, et cette opinion est d'accord avec celle de la plupart des géologues modernes. On trouve aussi de l'Asphalte en d'autres lieux, où il se produit également à la surface des eaux; tel est en- tre autres un lac de 3 milles de tour, qui existe dans l'île de la Trinité. Enfin, on ren- contre, mais en petite quantité, des sub- stances bitumineuses analogues à l'Asphalte, noires , brunes ou rougeâlres , qui accom- pagnent diverses substances des filons et des terrains de cristallisation , telles que le Quartz , la Barytine , le Calcaire , la Ga- lène, etc. (Del.) BITUME ÉLASTIQUE, min. — V oyez ÉLATÉRITE. BITUME DE JUDÉE, min. — Voyez bi- tume ASPHALTE. BITUME DES MOMIES, min. — Voyez BITUME ASPHALTE. BITUME BÉSIMTE. min. — Voyez ré- TINASPHALTE. (DEL.) BITUBE. ins. — Voyez byture. *BIUS (j3éoç, vie), ins. — Genre de Coléop- tères hétéromères, famille des Ténébrionites, établi par M. Dejean, dans son dernier Cata- logue, pour y placer une seule espèce re- tranchée par lui du g. Boros de Herbst. Celle espèce est le Irogosila thoracina Fabr. , de la Suéde. (D.) BIV AI. ois. — Nom vulgaire du Pic vert, Picus viridis L. BIVALVES. Bivalves (bis, deux fois ; valva. valve), zool., bot.— Les conchyliologistes ont presque tous introduit, dans leurs classifica- tions, le nom de Bivalves, qu'ils ont appliqué à des groupes plus ou moins iiniilés des Co- quilles à deux battants. Les détail* relatifs à 588 MX BIX cette dénomination se trouveront à l'article mollusques , auquel nous renvoyons. Les botanistes appliquent ce nom aux capsules formées de deux parties ; tels sont, par exemple, la capsule du Lilas, les noyaux des Drupes , etc. (G. d'O.) BIVALY. mam. — f^oijez boeuf. BIVET. moll. — Synonyme du Cancella- ria cance'Jaia Lam. BIVON^EA (Bivona Bernardi, botaniste sicilien), bot. ph. — Ce genre, formé par De Gandolle (Syst. 2, 154), appartient à la famille des Crucifères , tribu des Notorhizées-Angus- tiseptées, et ne renferme qu'une espèce, le B. luteaBC. C'est une petite plante annuelle ( Thlaspi luteum Biv. Cent. 1 , 78), glabre, glauque, débile, haute à peine de quelques centimètres, et croissant en Sicile, sur les flancs des montagnes arides. Ses fleurs sont petites, jaunes, en grappes terminales; sa tige , à peine rameuse , filiforme , porte des feuilles alternes, cordiformes-amplexicaules; les bases grossièrement dentées , sessiles su- périeurement. Introduite, en 1829, dans les jardins anglais. (C. L.) *BIVO]ViEA (nom propre), bot. ph. — Ce genre , dédié par Rafinesque à un botaniste sicilien , Bivona Bernardi , dont un autre genre a conservé le nom , comprenait plu- sieurs espèces de Jairopha , et répondait au Cnidoscolus de Pohl. l^oy. ce mot. (Ad. J.) *BIVONiEA (Bivona Bernardi, botaniste sicilien), bot. ru. — Ce genre, formé par Mo- cino et Sessi (FI. mex. ined.) , est rapporté en synonymie au g. Cardionema, DC. (C. L.) BIWALDIA, Scop. bot. ph. — Synonyme présumé de Garcinia. BIXA. bot. pu. — Vieux nom du Rocou , devenu le nom scientifique de cet arbuste. *BIXACÉES. Bixinées. bot. pu. — La fa- mille de plantes dicotylédones polypétales hypogynes ainsi appelée a été différem- ment circonscrite par plusieurs auteurs. Le genre qui lui a donné son nom et plusieurs autres voisins étaient, dans le principe, pla- cés à la fin des Tiliacées , dont on les a sépa- rés ensuite d'après plusieurs considérations , dont la principale est leur placentation parié- tale ; mais elle est souvent telle aussi dans les Tiliacées, où les placentas, il est vrai, s'ap- prochent plus de l'axe, mais sans se confon- dre. M. Endlicher a élargi le cadre des Bixi- nées, en y faisant entrer les Flacourtianées, qui s'en distinguent par la multiplicité de leurs styles ou de leurs stigmates sessiles. Mal- gré les intimes rapports de ces deux grou- pes , nous continuerons à les séparer, en con- servant aux Bixacées à peu près les même? limites que leur avait données leur auteur, M. Kunth, et alors nous leur assignerons les caractères suivants : Fleurs hermaphrodite ; ou rarement unisexuelles par avortement. Calice de 4-7 folioles entièrement distinctes ou soudées entre elles à la base , à préflorai- son imbriquée. Pétales en nombre égal , al- ternant avec elles , ou quelquefois nuls. Éta- mines en nombre indéfini , à filets libres insérés sur un large disque qui occupe le fond du calice , et leur donne ainsi souvent l'apparence d'une insertion périgy nique ; anthères biloculaires. Ovaire libre , sessile , contenant des ovules nombreux attachés à 4- 7 placentas pariétaux dans une loge unique. Style simple , indivis ou partagé au sommet en 2-4 branches. Fruit capsulaire ou charnu, renfermant,comme l'ovaire, plusieurs graines fixées à des placentas saillants sur la paroi in- terne en lignes longitudinales , ascendantes , enveloppées d'un tégument pulpeux , sous lequel on trouve un test crustacé , doublé d'une mince membrane , un périsperme charnu plus ou moins épais , et dans celui-ci un embryon droit ou légèrement courbé , à cotylédons foliacés, à radicule dirigée vers le hile. — Les Bixacées sont des arbres ou des arbrisseaux croissant entre les tropiques , la plupart en Amérique, quelques uns dans les îles d'Afrique ou d'Asie. Leurs feuilles sont alternes, simples, entières, souvent parse- mées de points glanduleux, transparents, posées sur des pétioles quelquefois munis , quelquefois dépourvus de stipules. Les pé- doncules axillaires , solitaires ou réunis plu- sieurs ensemble, quelquefois ramifiés par di- chotomies , ou en grappes , ou en panicules , portent en conséquence une seule ou plu- sieurs fleurs , et les pédicelles sont accompa- gnées de bractées. Le plus souvent la planir est glabre; lorsqu'elle se couvre de poils, ils sont ordinairement étoiles. Genres. 1° Fruit déhiscent. Fleurs hermaphrodites. Bixa, L. — Echinocarpus, Bl.— Trichas- permum, Bl. — Lindacheria, Presl. — Denha- mia, Meisn. (Leucocarpon, Ach. Rich.) BLA BLA 589 ruil indéhiscent. Fleurs assez souvent unisexuelles. Curpoi roche , Endl. [JHeyma, Badd. non Aubl.) — Oncoi'a, Forfik. [lAUidm, Thonn. et Schum.). — Phobcros , Lour. (Rlnnan- ikera , Bl. — Scolopia , Schreb.) — JauIui, I^am. — £cBii . , Lœffl. ( J'iumuiiu , V. le. — // . .,.,., Adans.) — Prockia, P. Br. — Thwdia, Benn. {Liyh/'oolia,S\\.) — Apldoiu, Beau.— Banara, Aubl. (- Acra, Sch. —Boca, FI. flam.)— CitAfta, Kunth. — ^s«ra, Ruiz et PaY. [âitoua, Berler.) — Pincda , Ruiz et Fu\. — c':>isiunnla, Presl. — Daéytmr dura, PresL (Aa. J.) BIM.XEES. BOT. PU. — ^0//« BIXACEES. BIZAA.M. MAM. — VoiJCZ B1SAAM. BIZE, Bond, roiss.— Synonyme de Sarde, Seomber sarda de Lloeh. *BIZll RA , Leach. ois. — Genre démem- bré des Hydrobates de Temminck et des Ma- creufiesde Cu\ier, ayant pour type l'Hydro- bate a fanon, Hydrobaïus lobaïus ïem. (PL col. 40b), de la Nouvelle-Hollande. Ce genre ou sous-genre faisant partie de notre tous-famille des Fuligulinées , nous renvoyons à ce mot, où nous indiquerons les divers genres ou sous-genres qui en font par- tie. (Lafr.) 'BLABERLS {fiaSfyaç, nuisible), as. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curcuiionides , ordre des Gonatocères, divi- sion des Anlbribides, établi par Schœnberr, qui le place entre les g. Anihribus et Pieso- corynus. Il s'en distingue principalement par la forme du corselet, qui offre près de sa base une carène transverse et se continuant un peu sur les côtés. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, retranchée par l'auteur des Tropidères , et Donnée par lui B. fallax. Elle est de la Ca- frerie. (D.) Il IBERUS 0U£q»'« , nuisible), i.ns.— M. vi ville [Ht'v. mëih. de l'ordre des Orth.) a applique cette dénomination à un genre de la famille dei Blaitiens, de l'ordre des Orthop- que plusieurs entomologistes regardent comme une simple division du g. Bkttia. Les Rlabères sont les plus gros Insectes de la famille des Blattiens ; on en connaît un pe- tit nombre d'espèces qui toutes proviennent de> parties chaudes du globe. Le type est le B. giganteus (Blaita giganlea Linn.) de l'A- mérique méridionale. (Bl.) BLAC. ots. — Espèccdu genre Milan, Fulco mcliinoptcrus Daud., dont IL Savigny a fait le type du genre Couhieh, nom arabe de cet oiseau. BLACK-YVAD. min. — Voyez manganèse HVj»Hoxvi)K. (Del.) BLACKBOERNEA , Kunth. bot. fit, — Synonyme de Blackburnia. BLACIvBERIMA (nom propre), bot. ph. — (ienre de plantes dédié par Forster à J. Rlaeivburnc, Anglais qui avait rendu quel- ques services à la science par son jardin bo- tanique. Il a été placé parmi les Zanthoxy- lées et offre les caractères suivants : Fleurs monoïques par avortement. Calice 4-fide; 4 (létales plus longs, à préfloraison valvaire in- dupiiquée. Fleurs mâles : Étamines 4 , plus courtes que les pétales, à anthères introrses, biloculaires , portées sur des filets extrême- ment courts, entourant un rudiment d'o- vaire eonique et simple. Fleurs femelles : Pas d'étamines ; ovaire unique porté sur un gynophore très court, à une seule loge, vers le sommet de laquelle est suspendu un ovule unique , se rétrécissant à son sommet en un style court que termine un stigmate obtus. Capsule presque globuleuse, sessile, s'ou- vrant à moitié en deux valves ; sa loge uni- que, revêtue d'un endocarpe qui ne se détache pas, présente une graine de même forme sus- pendue à un funicule filiforme, couverte d'un test osseux et noir , doublé d'une peau mem- braneuse, et contenant , dans l'axe d'un pé- risperme charnu , un embryon à cotylédons foliacés , articulaires , plans , à radicule très courte et supère.— L'espèce connue est un ar- bre de l'île Norfolk, à feuilles alternes ou op- posées, de 2 à 4 paires de folioles entières avec une impaire terminale , à panicules serrées, axillaires et terminales. (Ad. J.) *BLACKSTONIA (nom propre), bot.ph. — Genre de la famille des Gentianacées , formé par Hudson (Fl. angl., 14 G), et synonyme du Chlora de Linné. Ce nom a été donné aussi par Scopoli (Intros., n. 125G) à un genre de la famille des Clusiacées , synonyme de Moronobea d'Aublet. (C. L.) 'BLACKWELLIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de la famille des Homalinacées , fondé par Commerson (msc.) et adopté par Jussieu (Gen. .343), renferme environ 8 es- pèces, indigènes des îles de Madagascar et de 590 BLA BLA Bourbon , de l'Asie tropicale et du Népaul. Ce sont des sous-arbrisseaux ou arbrisseaux à feuilles alternes, exstipulées, courtement pétiolées, coriaces, dentées ou plus rarement très entières, glabres ou pubescentes en des- sous ; à fleurs blanches, petites, disposées en épis terminaux ou axillaires, simples ou pa- niculés. (G. L.) *BLACODES (pXaxw&jç, paresseux), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , mais dont les caractères n'ont pas été publiés. D'après la place qu'il lui donne, il appartiendrait à la tribu des Pédinites de M. Solier. Il y rapporte 7 espèces, toutes du cap de Bonne-Espérance , et parmi lesquelles figurent le Phylax subcarinaïus St. , YOpairum sulcatum Wied., et YOpatrum Vertagus d'IUiger. (D.) BLACOUEL. bot. ph. — Francisation vi- cieuse de Blackvellia , dont il est synonyme. *BLACUS (/ftaxoç, indolent), ins.— Genre de la famille des Ichneumoniens , tribu des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Nées yon Esenbeck , adopté par Wesmaël , etc. M. Haliday a réduit le genre Blacus aux espèces dont l'abdomen est sessile , et les tarses munis de crochets simples. On connaît quelques espèces européennes de ce g. ; celle qu'on peut en considérer comme le type est le B. humilis Nées von Esenbeck. (Bl.) BLADHIA (nom propre), bot. ph.— Genre formé par Thunberg (FI. jap., t. 18, 19) dans la famille des Myrsinacées , et regardé comme une des deux divisions du sous-genre Euardisia, Al. DC. Voy. ardisia. (C. L.) BLjERIA, L. bot. ph. — Voyez blairia. (C. L.) BLAGRE. ois. — Nom vulgaire du Py- gargue Blagre, Falco Blagrus. *BLAI1WILLEA (nom propre), bot. ph. — Genre de plantes dédié par Cassini à M. Ducrotay de Blainville. Il fait partie des Composées -Astéroidées et présente les caractères suivants : Capitule pluriflore hé- térogame ; fleurs du rayon peu nombreuses, 1-sériées, femelles, formant une ligule assez large, courte, irrégulière et 3-dentéc ; celles du disque hermaphrodites, régulières, 5-dentées. Style des fleurs du disque inclus, à rameaux courts et presque semblables à ceux des Buphthalmum ; fruits du rayon triangulaires, glabres, ou légèrement hispides dans les an- gles, lesquels portent au sommet 3 arêtes per- sistantes, raides, ciliées ; ceux du disque, com- primés latéralement, présentent en général 2, plus rarement 3-4 arêtes. Involucre ovale cylindracé , formé de 1-3 séries d'écaillés dressées, foliacées, ovales-oblongucs à l'exté- rieur , paléacées à l'intérieur. Béceptacle plan, étroit, portant des écailles membra- neuses , dentées au sommet, concaves et embrassant les fleurons. — Les Blainvillea sont des herbes annuelles , indigènes pour la plupart de l'ancien continent, munies de feuilles opposées , pétiolées, triplinervées et dentées. Les pédoncules qui naissent aux aisselles des rameaux se terminent chacun par un capitule j renfermant des fleurons blancs. (J. D.) *BLAINVILLIE. Blainvillia (nom propre). ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robi- neau-Desvoidy, et dédié à M. le professeur de Blainville. Ce genre , qui appartient à la fa- mille des Mésomydes-Muscivores , tribu des Aricines-Littorales , se distingue des Hydro- tées et des Lymnophores par les caractères suivants : Chète plumeux dans les mâles et presque nu dans les femelles ; palpes maxil- laires des mâles très développés ; une légère crénelure aux tibias antérieurs du même sexe. L'auteur l'a fondé sur une seule espèce trouvée par lui , en 1828 , dans les marais de Saint-Sauveur : il la nomme B. palpata. M. Robineau-Desvoidy a donné également le nom de Blainvillia à un autre genre de Diptères de la famille des Philomides , tribu des Myodines. Il y rapporte deux espèces : l'une trouvée par lui à Saint-Sauveur et qu'il nomme B.jucunda; l'autre qui existait dans la collection de M. Dejean , et qui était étiquetée par Latreille : Otites formosa. M. Macquart laisse ces deux espèces dans le genre Otites. Voy. ce mot. (D.) BLAIREAU. Mêles, Briss. mam. — Genre de Mammifères appartenant à l'ordre des Car- nassiers , section des Plantigrades. On peut assigner pour caractères génériques à ces ani- maux : 36 dents, savoir : 6 incisives et 2 cani- nes en haut et en bas ; 8 molaires à la mâ- choire supérieure, et 12 à l'inférieure (ces dents ont la plus grande analogie avec celles des Moufettes ; la carnassière de la mâchoire supérieure est remarquable par sa petitesse, J à cause de sa partie postérieure qui en fait en ' BLA apparence, extérieurement, une fausse mo- laire ; elle a sa partie interne composée d'une base garnie de trois petits tubercules que X;parc un creux assez sensible. La tubercu- >u>e d'en haut est démesurément grande et Jiussi large que longue, à bord externe garni ie 3 tubercules, et à bord interne muni d'une îrète frangée, etc.). Corps trapu, bas sur jam- bes , ce qui donne à cet animal une marche rampante. S doigts à chaque pied; ceux des pieds de devant armés d'ongles longs et ro- bustes, propres à fouir la terre. Queue courte, \elue. G mamelles dans les femelles: 2 pec- torales et i ventrales. Ils ont, près de l'anus, une poche d'où suinte une humeur grasse et fétide. Linné plaçait les Blaireaux dans le g. des Ours ; et, en effet, le Blaireau commun a un faciès qui rappelle assez celui de ces ani- maux, mais en miniature. En outre, leur os- téologie les rapproche des Ours et des Ratons ; la voûte palatine est très prolongée en ar- rière des dents; la caisse est vésiculeuse et saillante; le tubercule de l'occipital est sé- paré de l'apophyse mastoïde du temporal. Us manquent de canal vidien; et, ce qui doit leur donner une grande sensibilité dans le nez, leur trou sous-orbitaire est grand , court et simple. Ce genre renfermerait 3 espèces, dont une, le Blaireau taisson ( Ursus taxas de Schre- ber, fig. 142, b), n'est bien certainement qu'une variété du Blaireau commun , dont elle ne diffère que par son ventre d'un gris plus clair que ses flancs ; par son oreille de la même couleur que le corps et seulement bor- dée de noir, et par la bande noire de la face qui passe par-dessus l'oeil sans y toucher. Du reste, cette prétendue espèce ne se trouve ja- mais que dans les contrées habitées par no- tre Blaireau , et pêle-mêle avec lui, dans les mêmes localités. La seconde espèce, le Blaireau carcajou (Mêles labradorica Sab. — Ursus labradori- cus Gml. — le Glouton du Labrador de Son- nini) pourrait bien encore n'être qu'une va- riété de localité de notre Blaireau commun, quoi qu'en dise le naturaliste américain Har- lan, qui le caractérise ainsi : Longueur, 0,704 (2 pieds 2 pouces), non compris la queue; brun en dessus, avec une ligne longitudinale blanchâtre, bifurquée sur la tête, et simple t at le long du dos; côtés du museau d'un BLA 59 brun foncé , et pieds de devant noirs. La fe- melle est beaucoup plus petite que le mâle. Cet animal se trouve dans l'Amérique septcii' trionalc, dans le Labrador et le pays des Es- quimaux; il est carnassier et habite un terrier. Lahontan , qui en parla le premier, le com- parait au Blaireau. Des peaux envoyées du Ca- nada, il y a quelques années, au Muséum d'histoire naturelle, ne laissent plus de doute, à mon avis, sur l'identité du Carcajou avec no- tre Blaireau. Il ne nous reste donc plus à dé- crire qu'une seule espèce ; car cette prétendue distinction du Blaireau-Chien et du Blaireau- Cochon , n'est fondée que sur des contes de chasseurs. Le Blaireau commun (Mêles vulgaris Desm. — Ursus mêles Lin.) a 0,"'65 ou 1 ,m00 ; est d'un gris brun en dessus, noir en dessous; il a, de chaque côté de la tête, une bande longitudinale noire, passant sur les yeux et les oreilles , et une autre bande blanche sous celles-ci, s'é- tendant depuis l'épaule jusqu'à la moustache. Sa démarche est lourde , gênée , à cause de la brièveté de ses jambes, et son ventre, ca- ché sous de longs poils, a presque l'air de toucher à terre. Ses doigts sont engagés dans la peau. Sa queue, à peu près de la longueur de sa tête, a 15 vertèbres; enfin, on lui compte 15 côtes, c'est-à-dire une de plus qu'au Raton et au Coati, et une de moins qu'au Glouton. Cet animal se trouve dans toute l'Europe et l'Asie tempérée, ainsi que dans le nord de l'Amérique si, comme je le pense , le Carca- jou n'en est qu'une simple variété; il n'est pas rare en France, même dans les bois des environs de Paris. Buffon, qui se trompait si rarement toutes les fois qu'il pouvait voir par ses propres yeux, en a fait un portrait qui ne laisse rien à désirer: « Le Blaireau, dit-il, est un animal paresseux, défiant, solitaire, qui se retire dans les lieux les plus écartés, dans les bois les plus sombres , et s'y creuse une demeure souterraine; il semble fuir la so- ciété, même la lumière, et passe les trois quarts de sa vie dans ce séjour ténébreux, dont il ne sort que pour chercher sa subsis- tance. Comme il a le corps allongé, les jam- bes courtes, les ongles, surtout ceux des pieds de devant, très longs et très fermes, il a plus de facilité qu'un autre pour ouvrir la terre, y fouiller, y pénétrer, et jeter derrière lui les déblais de son excavation, qu'il rend tor- 59: BLA tueuse, oblique, et qu'il pousse quelquefois fort loin. Le Renard, qui n'a pas la même fa- cilité pour creuser la terre, profite de ses tra- vaux : ne pouvant le contraindre par la force, il l'oblige par adresse à quitter son domicile, en l'inquiétant, en faisant sentinelle à l'en- trée, en l'infectant de ses ordures; ensuite il s'en empare, il l'élargit, l'approprie et en fait son terrier. Le Blaireau , forcé à changer de manoir, ne change pas de pays ; il ne va qu'à quelque distance travailler sur nouveaux frais à se pratiquer un autre gîte , dont il ne sort que la nuit, dont il ne s'écarte guère, et où il revient dès qu'il sent quelque danger. Il n'a que ce moyen de se mettre en sûreté , car il ne peut échapper par la fuite : il a les jam- bes trop courtes pour pouvoir bien courir. Les Chiens l'atteignent promptement lors- qu'ils le surprennent à quelque distance de son trou ; cependant il est rare qu'ils l'arrê- tent tout-à-fait et qu'ils en viennent à bout, à moins qu'on ne les aide. Le Blaireau a les poils très épais, les jambes, les mâchoires et les dents très fortes , aussi bien que les on- gles ; il se sert de toute sa force, de toute sa résistance et de toutes ses armes, en se cou- chant sur le dos, et il fait aux Chiens de pro- fondes blessures. Il a d'ailleurs la vie très dure ; il combat long-temps , se défend cou- rageusement, et jusqu'à la dernière extré- mité. » Le mâle et la femelle vivent solitairement, chacun de son côté. Celle-ci met bas en été, et fait 3 ou 4 petits, dont elle a le plus grand soin. Elle leur prépare un lit avec de l'herbe douce qu'elle a l'industrie de réunir en une sorte de fagot qu'elle traîne entre ses jambes jusqu'à son terrier. Lorsque ses petits sontun peu forts, elle Ya chasser dans les environs de son habitation , et leur apporte le produit de ses recherches pour les habituer peu à peu à une nourriture solide; mais alors elle les fait sortir sur le bord du terrier, afin de n'en pas salir l'intérieur par les débris des repas ; car ces animaux tiennent leur logis avec la plus grande propreté, ce qui ne les empêche pas d'avoir presque tous la gale , au moins en France. Pris jeune , le Blaireau s'appri- voise au point de suivre son maître , d'obéir à sa voix, de jouer avec les Chiens de la mai- son, et de se familiariser avec tout le monde, sans jamais devenir ni voleur, ni gourmand ni importun. Il est d'autant plus aisé à nour- BLA rir qu'il mange indistinctement tout ce qu'on lui présente. Le Blaireau est carnassier, mais moins ce* pendant que son systèmedentaire ne devraitle faire croire. Il ne vit guère de proie que lors- qu'il ne trouve plus de baies et autres fruits charnus. Dans ce cas , il chasse aux Mulots , aux Grenouilles, aux Serpents; il déterre les nids de Guêpes pour en manger le couvain ; il tâche de surprendre la Perdrix sur son nid; il creuse dans les garennes pour s'emparer des Lapereaux; enfin, quand toutes ces ressources lui manquent, il se contente de Sauterelles, de Hannetons et de Vers de terre qu'il aime beaucoup. Plein d'intelligence, rusé, très défiant, le Blaireau ne donne que très rarement dans les pièges qu'on lui tend. Si l'on a tendu un lacet à l'entrée de son terrier , il s'en aper- çoit aussitôt, rentre dans sa demeure, et y reste renfermé cinq à six jours , s'il ne peut, à travers des rochers , se creuser une autre issue ; mais , pressé par la faim , il finit par se déterminer à sortir. Après avoir long- temps sondé le terrain et observé le piège, il se roule le corps en boule aussi ronde que possible; puis, d'un élan, il traverse le lacet en faisant ainsi trois ou quatre culbu- tes, sans être accroché, faute de donner prise au fatal nœud coulant. Ce fait, tout ex- traordinaire qu'il est, est regardé comme certain par tous les chasseurs allemands. Si l'on veut forcer un Blaireau à sortir de son terrier en l'enfumant , ou en y faisant péné- trer un Chien , le malicieux animal ne man- que jamais de faire ébouler une partie de son terrier , de manière à couper la commu- nication entre lui et ses ennemis. Les Allemands ont, pour la chasse du Blaireau , la même passion que les Anglais pour celle du Pienard ; mais ils satisfont leur goût avec beaucoup plus de simplicité. En automne , trois ou quatre chasseurs partent ensemble, à nuit close, armés de bâtons et munis de lanternes ; l'un d'eux porte une fourche, et les autres conduisent en laisse deux Bassets et un Chien courant bon quê- teur. Ils se rendent dans les lieux qu'ils sa- vent habités par des Blaireaux, et à proximité de leurs terriers; là, ils lâchent leur Chien courant, qui se met en quête et a bientôt ren- contré un de ces animaux. On découple les Bassets, on rappelle le courant, et l'on se met BLA à la poursuite de l'animal, qui ne tarde pas à être atteint par les Chiens, et qui se défend vigoureusement des dents et des griffes. Le chasseur qui porte la fourche la lui passe au COU, le COUChe et le maintient a terre, pen- dant que les autres l'assomment à coups de bâton. Si on veut le prendre vivant, on lui enfonce, au-dessous de la mâchoire inférieure, un crochet de fer emmanché d'un bâton , on enlève t'animai, on le bâillonne, et on le jette dans un sac. Sa graisse passait autrefois pour avoir de grandes vertus médicales ; aujour- d'hui on ne se sert plus que de sa peau , qu'on emploie pour couvrir les colliers des Chevaux de trait. (Boitard.) 'BLAIREAUX FOSSILES. paléont.-Dcs ossements de ce genre de Carnassiers se ren- contrent dans le diluvium des cavernes. Ro- senmuller compte le Blaireau au nombre des animaux de la caverne de Gaylenreuth en Franconie. MM.Dubreuil et Marcel de Serres en ont découvert dans celle de Lunel-Viel, département de l'Hérault; M. Billaudelena recueilli, dans celle de l'Aviso à Saint-Macaire, département de la Gironde, une mandibule représentée par M. de Blainville, pi. 12 de son Ostéographie des petits Ours. 31. Mac- Enry en cite une demi-mâchoire inférieure trouvée dans la caverne de Kent. 31. Schmer- ling en a rencontré dans les cavernes de la province de Liège. On n'a pas signalé de différences entre ces ossements de Blai- reaux et roux de l'espèce vivante , soit que réellement il n'y en ait aucune , soit que ces os, jusqu'ici en petit nombre , n'aient point encore pu être comparés d'une manière suf- fisante. Il paraît que ce genre se trouvait déjà dans la Faune dont les terrains ter- tiaires nous ont conservé les restes ; car M. Morrcn a découvert aux environs de Bruxelles, au milieu de strates d'un calcaire grossier, enfouies sous des bancs de Silex cor- né, une tête et plusieurs parties du squelette d'un carnassier qu'il croit être une espèce distincte de Blaireau. Nous proposons de don- ner à cette espèce le nom de Mêles Mor- reni. Ces os étaient mélangés avec des osse- ments de Batraciens, d'Ophidiens, d'Oiseaux et des dents de Squales. (L. d.) BLAIRIA, et non BL.ERIA (P. Blair, bo- taniste anglais), bot. pu. — Ce genre, de la famille des Éricacées-Éricinécs , a été fondé par Linné, et comprend environ une dou- T. II. BLA 593 raine d'espèces, presque toutes cultivées dana les jardins d'Kurope. Ce sont de jolis petits arbustes du Cap, ayant tous le port des Erica. Ce genre est séparé en deux sections parBen- tham, qui sont Lepioblairia et Pycnoblairia. Ployez ces mots. Ce nom a été donné aussi à un genre de la famille des Verbénacées, formé par Hous- ton, et réuni comme synonyme au genre Priva d'Adanson. (C. L.) BLAKEA (Martin Blake, d'Antigoa , pro- moteur des sciences), bot. pu. — Genre fort remarquable de la famille des 3Iélastoma- cées , tribu des 31iconiées , formé par Linné , et renfermant environ une quinzaine d'es- pèces, ayant toutes un port agréable, et de grandes et belles fleurs roses. On réunit à ce genre les g. Topobea, Aubl.; Valdesia, Buiz et Pav. ; Bellucia et Drepanandrum , Neck. ; Apaiitia, Desv. (voy. ces mots). Les Blakea sont des arbres ou des arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale; à feuilles opposées, pétio- lées , 3-5-nervées , coriaces , glabres en des- sus, brillantes, très ordinairement couvertes en dessous d'un tomenium épais, ferrugi- neux; les fleurs sont portées sur des pédon- cules axillaires, cylindriques, nus, opposés ou solitaires. L'espèce la plus connue, le B. trinervia L., est cultivée depuis long-temps dans nos serres. On y en possède également une seconde, le B. quinquenervia {Bellucia, Neck.). (C. L.) BLAKST01VIA. bot. ph. — Voy. blacks- TONIA. BLAKWELLIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre formé par Gaertner , et regardé comme synonyme du g. Palladio, de La- marck. (C. L.) BLAMARÉE. bot. ph. — Nom vulgaire du 3Iais , dans quelques uns de nos départe- ments méridionaux. BLANC. Albus. bot. — 31aladie qui se manifeste sur les feuilles des végétaux sous la forme d'une poussière blanche. On en dis- tingue deux sortes : le Blanc sec, qui n'at- taque pas toujours le végétal entier, est at- tribué à un champignon parasite , de la fa- mille des Urédinées. Barement il cause la mort de la plante sur laquelle il s'est établi ; l'Absinthe , les Bosiers , la Ballotte noire et le Cytise , y sont très sujets. Le Blanc mielleux, lèpre, ou Meunier, est une substance blan- châtre , visqueuse, qui suinte à travers les 38 594 BLA pores des feuilles , et détermine presque tou- jours l'avorlement des bourgeons ; les arbres fruitiers en sont souvent attaqués. (C. d'O.) BLANC-AUNE. bot. pu.— Nom vulgaire de l'Alizier. BLANC-BOIS. bot. pu. — Voyez bois BLANC. BLANC D'ARGENT, bot. cr. — Syno- nyme d' Agaritus argyraceus. BLANC D'EAU, bot. ph. — Nom vulgaire du Nymphéa alba. BLANC DE BALEINE, zool. — On dé- signe sous ce nom, et sous ceux de Céline, d'Adipocire et de Spermaceli, une substance solide, grasse, friable, d'un aspect nacré, et légèrement odorante qui se trouve en sus- pension dans l'huile grasse qui entoure le cerveau du Cachalot, et dont les fonctions semblent être de lubrifier cet organe. Le Blanc de Baleine fusible à 45° est insoluble dans l'Eau, mais très soluble dans l'Alcool et dans l'Éther, ainsi que dans les huiles fixes. Il forme des savons avec les alcalis. On l'obtient en exposant à l'air l'huile dans laquelle il est en suspension et en décan- tant la partie fluide qui surnage. Après avoir exprimé la masse solide qui s'est précipitée au fond du vase, on la fait fondre doucement, et , en se refroidissant , elle se solidifie sous forme de cristaux. En traitant par l'acide ni- trique le gras des cadavres , on compose de toutes pièces le Blanc de Baleine. Cette substance, aujourd'hui bannie de la pharmacie , est employée dans les arts pour fabriquer des bougies diaphanes, et entre aussi dans la préparation de certains cosmé- tiques. (C. d'O.) ï BLANC DE CHAMPIGNON, bot. cr. — Substance blanche et filamenteuse , qui pa- raît être le mycélium des Champignons, et dont les jardiniers se servent pour reproduire artificiellement ce végétal. (C. d'O.) BLANC DE HOLLANDE, bot. ph. — Nom vulgaire du Peuplier blanc. BLANC DE LAIT. bot. cr. — Nom vul- gaire sous lequel on désigne plusieurs es- pèces d'Agarics. BLANC D ESPAGNE, min.— Craie blan- che , concassée , triturée avec de l'eau et ré- duite en pâte, dont on forme des pains, pour être employés dans la peinture à la colle. '"" Voyez calcaire. (Del.) ELA BLANC D'IVOIRE, bot. pu. — Nom Yul- gaire de YAgaricus eburneus. BLANC- JAUNE, poiss. — Synonyme de Saumon du Nil. BLANC-NEZ. mam. — Voyez guenon. BLANC-PENDARD. ois. — Synonyme vulgaire de la Pie-Grièche commune. BLANCHARD, ois. — Nom d'une espèce d'Aigle-Autour, Falco albescens Sh., appar- tenant au g. Spizaëte de Vieillot. BLANCHE-COIFFE, ois. —Un des noms vulgaires de la Pie à coiffe blanche , Corvus cayanus Gm. - BLANCHE-QUEUE, ois. — Nom vulgaire du Jean le blanc, Falco gallicus. BLANCHE-RAIE. ois. — Nom vulgaire de l'Étourneau militaire, Slurnus militaris L. Voyez étourneau. BLANCHET. ois. — C'est le nom sous le- quel Levaill ant a figuré , pi. 285 de ses Oi' seaux d'Afrique , une espèce du g. Pie- Grièche. BLANCHET. bot. cr. —Nom vulgaire de YAgaricus virgineus. *BLANCHETIA (nom propre), bot. ph.— Ce g., dédié par M. De Candolle à un botaniste genevois, M. Blanchet, qui a rendu des ser- vices à la science par des collections faites à Bahia, appartient à la famille des Composées, tribu des Vernoniées, et offre pour caractères : Capitule renfermant plusieurs (8-10) fleurs homogames. Involucre composé d'écaillés ova.es, imbriquées et terminées par une petite pointe ; réceptacle étroit, dépourvu de pail- lettes. Corolles profondément et régulière- ment divisées en 5 lobes. Anthères saillantes, obtuses à la base, mais terminées au sommet en un appendice aigu. Rameaux des styles saillants, acuminés, hispides. Fruit très gla- bre, obovale-obïong , subpentagone, légère- ment strié, surmonté d'une aigrette compo- sée de squamelles à peu près disposées sur deux rangs, linéaires, très caduques, raides et ciliées. —Le g. Blanchelia, originaire des en- virons de Bahia, ne comprend encore qu'une seule espèce qui paraît former un sous- arbrisseau à feuilles alternes, couvertes, sur la face inférieure, d'un duvet de couleur jau- nâtre ; les capitules, disposés en corymbe eu en cime ombelliforme et feuillée , sont cou- verts d'un duvet aranéeux et renferment des fleurons purpurins. («L D«) BLANCHETTE ou BLANQUETTE, bot. 1ÎLA ph. — Synonyme de Valeriana locusta et de Cficnopodium maritimum. BLWCHETTE ou BLANCHOTTE. bot. CI. — Nom vulg. de YAgaricus risigal- limts. BLANCHOTTE. bot. CE. — Voyez blan- rri, BLANCKIA , Ncck. dot. pu. — Synonyme de Ca *BL AXCOA. bot. ph. — Famille des Hé- modortcées. M. Lindley ( Calai, des plantés de la riv. des Cygnes) a donné ce nom à un g. nouveau , qu'il caractérise ainsi : Pé- rianthe pétaldde , tomenteux à sa face ex- terne; sépales 6, formant une sorte de tube évasé et comme campaniforme, à divisions dressées, soudées à leur base avec la partie la plus inférieure de l'ovaire. Le tube offre des plis situés entre les divisions calicinales. Etamines G; anthères presque sessilcs , insé- rées à la base des lobes du calice. Le fruit est une capsule dure et coriace , presque com- plètement libre, recouverte en totalité par le périanthe persistant, au fond duquel elle est située. Elle offre 3 loges s'oirvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face in- terne. — Ce g. ne se compose que d'une seule espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, et rappelant beaucoup, par son port, les es- pèces du g. Barbacenia, qui donnent un ca- ractère particulier à la végétation de cer- taines parties montueuses de l'intérieur du Brésil. (A. R.) BLAXCULET. ois. — Nom vulgaire du Motteux, appelé aussi Cul-blanc. BLAIVDE. rept. — Synonyme de Sala mandre commune. BLAXDFOBDIE. Blundfordia. bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées , établi par Smith (Exoi. bot., I, p. 5, t. 4), et par- faitement caractérisé par R. Rrown [Prodr., I, p. 29o'. Ce g. se compose d'un petit nom- bre d'espèces, toutes originaires de la Nou- velle-Hollande. Ce sont des plantes vivaces, à racine fibreuse, ayantdes feuilles radicales, linéaires et longues, tandis que celles de la tige sont courtes et écartées; les fleurs, qui sont ordinairement rouges et pendantes, for- ment une grappe terminale et déprimée. Le fruit est une capsule prismatique à trois loges et à trois valves. Ses graines sont horizon- tales et attachées à des trophospermes su- Uiraux; elles sont pubescentes, et contien- BLA 595 nent un embryon droit recourbé dans un en- dosperme charnu. (A. R.) BLANDFOBTIA. bot. ph.— Foyez bland- FORDIA. BLANDOVIA. bot. ph. — Genre indiqué par Willdcnow (ïnlrod. Cryptog.), et qu'il n'a pas décrit. (C. L.) BLANKABA. bot. cr. — Tous les bota« nistes savent comment Adanson composait les noms génériques des Plantes. Celui-ci était consacré par lui à quelques Mousses ap« partenantauxg. Polytric et Orlhotric, et spé- cialement à Y Orlhotrichum crispum. (C. M. BLANQUETTE, bot. ph. — Voyez blan- CHETTE. *BLANUS (^avoc, myope), rept. — Nom donné à l'Amphisbcne oxyure, à cause de ses yeux cachés sous la peau. C'est l'A. rousse ou l'A. cendrée de quelques auteurs. Cet ophidien dont on a formé un genre à part est propre au Portugal , et c'est la seule espèce qui appartienne à l'Europe. (C. d'O.) *BLAPIDA (ÔXavpc;, action de nuire), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Ténébrionites, établi par Pcrty (Delec- tus animalium, etc., p. 58, tab. 12, fig. 9). Ce genre a pour type une espèce du Rrôsil en- tièrement noire, nommée par l'auteur B. Okeni, et que M. Dejean , dans son dernier Catalogue , appelle B. producta. Cette espèce est la môme que le Cnodalon inœquale de Mannerheim. (D.) BLAPS. Blaps (/3),ous retrouvons à la suite de cette assertion toutes les tables qu'on rencontre dans les an- ciens auteurs ; il ajoute que celte graisse en se décomposant produit un ver. C'est un ani- mal qui infecte , dit-il, et dont on a fait plu- sieurs pores: les .Molles, qui étant euites dans l'huile guérissenl les verrues; un se- cond genre appelé Mylœcon , qu'on renc li- tre pies des meules; et enfin , un troisième genre de Blattes qui ont une odeur fétide. Celles-ci ont le corps terminé en pointe. 11 attribue à toutes ces Blattes la propriété de guérir une infinité de maux. Les Blattes mol- les du naturaliste romain sont évidemment les mêmes que les Sylpbcs des Grecs, et que les Blattiens des naturalistes modernes. Les Mylsficoos ont été rapportés par Latrcille aux Tenebrio moliior ; mais le fait est douteux. Quant aux espèces du troisième g., tout porte à croire que ce sont des Coléoptères du g. Blap*. Horace parle des Blattes qui dévorent les vêtements comme le font les Teignes. Vir- gile les signale comme des Insectes lucifuges, ennemis des Abeilles , s'inlroduisant dans leurs ruches pour les dévaster. Comme de notre temps personne n'a jamais observé que les Blattes s'introduisissent dans les gâteaux des Abeilles, nous avons soupçonné que le poète latin avait peut-être voulu désigner par ce nom le Sphinx Tèle-de-Mort ( Acheronlia Airopos), auquel plusieurs personnes ont reconnu cette habitude. Plusieurs auteurs du moyen-âge ont aussi appliqué la dénomination de Blattes à des Mollusques du genre Pourpre. Au commen- cement du xviic siècle, Mouffet, dans son Théâtre des insectes , s'étendit très longue- ment sur les Blattes, qu'il connaissait parfai- tement ; car il représenta même la Blalta orizmalis d'une manière très reconnaissable. Il ne comprenait sous ce nom que les espèces qui forment le genre Blatia de Linné ; mais , à celte époque , il ne dédaigna pas encore de reproduire, comme des faits positifs, toutes les propriétés curatives attribuées à ces In- sectes par Dioscoride et par Pline. Linné plaça le genre Blatia en tête de son ordre des Hémiptères. Il n'en connaissait que des es- pèces sombres et de consistance molle ayant un corps fortementeomprimé. Une seule {Co- t. n. BLA G01 rydia peiiverima), plus arrondie et plus con- vexe que les autres, portant quelques taches jaiip.es ou rouges , fut regardée par l'illustre naturaliste comme un coléoptère du genre Casside. A la fin du xvnr siècle, Drury désigna sons le nom de Blatia picla une espèce fort différente de toutes les autres espèces con- nues à celte époque. Elle était fortement bombée ; tout son corps et ses élytres avaient presque autant de consistance qu'en ont ceux des Coléoptères. Le corps était d'un noir brillant, cl les élytres élégamment ornées de deux bandes du plus beau rouge. Quoique les Blatia petiveriana et picla présentent des caractères qui les distinguent parfaitement des Blattes proprement dites , Fabricius, Olivier, Latrcille lui-même, n'ont admis que le genre Blatia. Au reste , toutes les autres espèces ont un aspect des plus uni- formes. Latreille se contenta d'indiquer, sous la dénomination de Kakcrlac, les espèces dont les ailes sont courtes ou rudimentaires chez les femelles. M. Serville fut le premier qui, dans sa Bévue méthodique de l'ordre des Orthoptè- res , sépara la famille des Blattiens en huit genres; M. Brullé et nous, avons adopté les genres établis par M. Serville , en en consi- dérant deux comme de simples divisions du genre Blatia proprement dit. M. Burmeister (Handb. der Ent.) ne porte pas le nombre des genres de cette famille à moins de 20 ; mais il est évident que plusieurs ne présentent que des caractères bien peu importants pour les distinguer entre eux. M. Serville n'en admet que 10 dans son ouvrage sur les Or- thoptères faisant suite à Bufl'on, dernier travail qui ait été publié sur cette matière. Les Blattiens sont, en général, des Insectes nocturnes d'une grande agilité, courant avec une extrême vitesse. Ils exhalent une odeur fétide des plus repoussantes, odeur qui per- siste sur tous les objets qui ont eu leur con- tact. Ils attaquent toutes les substances ani- males et végétales, dans quelque état que se trouvent ces substances. Les Blattiens sont répandus sur toute la surface du globe , mais bien plus abondamment dans les pays chauds que partout ailleurs ; c'est là aussi qu'on ren- contre les plus grandes espèces , les espèces les plus incommodes pour l'homme. Ces ani- maux s'attachent aux provisions de bouche de toute espèce , aux cuirs , aux vêtements, 38* 602 BLA même au bois, qu'ils parviennent à ramollir au moyen d'un liquide particulier qu'ils sé- crètent en assez grande abondanee. Certaines espèces , la Blatia gigantea , par exemple , au rapport de Drury, courent sur le visage de l'bomme pendant son sommeil, et lui rongent môme l'extrémité des ongles. Les maisons , les navires sont souvent in- festés par ces horribles Insectes. Dans une grande partie de l'Europe, les boulangeries , les cuisines , les garde-manger, sont visités par une espèce de Blattes , la Blatte des cui- sines (Blalla orientalis), insecte aplati, d'un n«ir brunâtre, courant très vite, souvent con- fondu avec le Grillon domestique connu vul- gairement sous le nom de cri-cri. On trouve encore plusieurs autres espèces européennes ; mais, dans notre pays , elles ne sont pas ré- pandues en quantité assez considérable pour occasionner des dégâts importants. En Lapo- nie, il est une petite espèce très nuisible, qui, assure-t-on , dévore le poisson que les pau- vres Lapons font sécher pour leur nourri- ture. Ce fait est rapporté par Linné. Cette petite Blatte , véritable fléau des régions bo- réales , a reçu le nom de Blatte laponne (Blatia laponicà). C'est principalement dans les pays chauds que les Blattiens exercent des ravages immenses. Dans les colonies , dont ils sont le fléau, on les désigne sous les noms de Kakerlacs , Kakkerlaques ou Cancrelats , de Ravets , de Bêles noires , etc. On assure qu'en une seule nuit ils peuvent percer des malles , des caisses ; en outre , leur forme aplatie leur permet de s'introduire facilement par tous les interstices , par toutes les fissu- res. Ces Insectes se multiplient en prodigieuse abondance quand ils trouvent des aliments. Des barils entiers de substances comestibles sont souvent leur proie. Au bout de quelque temps, on les trouve remplis de ces Insectes, qui en ont totalement dévoré le contenu. Il n'est pas de navires marchands qui ne recè- lent des masses de ces Insectes : aussi sont- ils très abondants dans les ports de mer de toutes les parties du monde , où des denrées amassées leur fournissent un appât succu- lent. Comme tous les Insectes omnivores , un grand nombre de Blattiens sont répandus in- distinctement dans presque toutes les parties du monde; transportés par les navires , ils se perpétuent presque dans tous les lieux où BLA ils sont amenés. C'est ainsi que beaucoup d'espèces portent des noms de pays qui pa- raissent être en contradiction avec leur habi- tat. La Blatia orientalis est répandue dans l'Eu- rope entière et dans presque toutes les parties du monde. Il en est de même de la Blatia americana, qui, commune dans tous les pays, est plus abondante aux îles Bourbon et Mau- rice que partout ailleurs. Les Blatia Ma- derœ, indica, laponicà, germanica, etc., sont également répandues* dans une infinité de ré- gions. Comme nous l'avons déjà dit , il existe deux genres de Blattiens , les Corydia et les Phoraspis , ayant pour type la B. picla , qui ont une forme plus convexe que toutes les autres espèces de cette famille, et qui sont or- nées de vives couleurs. Ceux-ci ont aussi des mœurs fort différentes ; on ne les rencontre pas comme les précédents dans les lieux ha- bités. Ils viventdans les régions intertropicales de l'Amérique et de l'Asie. D'après des obser- vations que M. Doumerc m'a communiquées, on rencontre les Blattiens du genre Phoraspis blottis entre les feuilles qui forment les spa- thes des Mais, des Cannes à sucre et des Gra- minées qui croissent sur la lisière des forêts de la Guiane et du Brésil. Elles s'y tiennent de la même manière que les grandes Cassi- des , qu'on trouve dans ce pays , immobiles sur les feuilles; mais aussitôt qu'on agite les tiges de ces Graminées, elles se laissent choir ou s'envolent brusquement pour aller se ré- fugier dans une autre gerbe. Les quelques espèces qui composent les genres Corydia et Phoraspisne forment, au reste, qu'une petite exception aux autres Blattiens , dont on con- naît des centaines d'espèces. Ces Insectes ont des ennemis naturels; on prétend que les Oiseaux des basses-cours en sont très friands. Depuis long-temps on a ob- servé aux îles Bourbon et Maurice une es- pèce de Sphégiens, le Chlorion compressum de Fabricius , qui approvisionne son nid de Blattes. Cet insecte s'introduit dans les mai- sons ; et , dès qu'il aperçoit une Blatte , il vole à sa rencontre et parvient à la piquer avec son aiguillon et à l'attirer dans son trou, La Blatte ne meurt pas , mais elle demeure dans un état d'engourdissement complet"; le Sphex pond ses œufs dans le même trou , ci les larves qui en sortent bientôt après, trou- vent à leur portée un aliment convenable. BLÉ D'après quelques observations rapportées par MM. Kirby, Spence, Westwood, il parait que les Evania les attaquent également, et que souvent de petites espèces de Chalidiées vivent aux dépens de leurs œufs. Il serait à désirer, dans certaines circon- stances, que ces ennemis naturels fussent jpUS répandus qu'ils ne le sont. NOUS avons représente dans notre Atlas, Insectes-Orthoptères, pi. 1, fig. 2, comme type de la famille des Blattiens, la Blaita Modéra Fab. (Emile Blanchard.) *BLATT1\\. INS. — Synonyme de Blat- tiens, employé par M. Burmeistcr (flandb. der Entrnn.). (Bl.) BLAU-SPATII. min. — P'oijcz klapro- tiiine. (Del.) BLAVELLE, BLAVÉOLLE et BLAVE- BOLLE. bot. pu. — Noms vulg. du Bleuet, Centaurea cyaiius. On désigne aussi sous ce nom, en Picardie, l'Agaric palomet, appelé encore Blavet. BLAYET. bot. cr. — Un des noms vul- gaires de l'Agaric palomet. BLAVETTE. bot. pu. — Syn. languedo- cien de l'Agaric palomet. *BLAXIUM (/3>a£, mou), bot. ph.— Ce g., fondé par Cassini, répond aujourd'hui et sui- vant M. De Candolle à une section du g. Di- morphotheca, laquelle renferme seulement une espèce qui a pour caractères : Fleurs du disque stériles et mâles, munies d'appendices au côté externe de chacun des lobes. La seule espèce qui constitue celte section a pour synonyme le Culendula frulicosa Lin. (J. D.) BLE. bot. ph. — f^oyez froment. {Trhi- cum.) (C. L.) Le nom de Blé a été donné à des plantes qui n'ont aucun rapport avec les TrUicum , et dont quelques unes n'appartiennent même pas à la famille des Graminées; ainsi l'on a nommé : Blé de Canarie, l'Alpiste. Blé d'Espagne, B. d'Inde , B. turc, le Mais. Blé de Guinée, le Sorgho à épi. Blé noir , B. rouge, le Sarrasin. Blé de vache, le Mélampyre des champs, qui croît souvent avec une telle abondance au milieu des froments, qu'on le regarde comme un fléau. Le même nom a été donné à la Saponaire et au Sarrasin. (C. d'O.) ELE 603 T.LECIIXKES. rot. pu.— Tribu de la fa~ mille des Fougères, f^oy. ce mot. BLECHNUM (|3^Xvûv, sorte de Fou- gères), bot. pu. — Ce g. de Fougères est un de ceux de Linné qui a subi le moins de modifications depuis celle époque ; de nombreuses espèces cependant sont venues s'ajouter aux Blechnum occidentale, orien- tale et australe , qui lui servaient de types. Ce g. comprend essentiellement des Fou- gères à feuilles allongées, une seule fois pin- natifides , naissant d'une tige ordinairement rampante ou à peine redressée, quelquefois s'élcYantun peu au dessus du sol, et se rap- prochant ainsi de celles des Lomaria sous-ar- borescents ; les bases des pétioles sont en général couvertes d'écaillés noires, sétacées, assez raides. Les pinnulcs sont allongées, pres- que toujours adhérentes par leur base au ra- chis et aiguës à leur extrémité ; les nervures sont simples ou bifurquées, et réunies sur les frondes fertiles par des nervures transver- sales, parallèles à la nervure moyenne, for- mant ainsi une ligne continue de chaque côté de cette nervure entre elle et le bord de la feuille. C'est le long de ces deux nervures, sur leur côté interne , que naissent les cap- sules qui forment ainsi une ligne continue de chaque côté de la nervure moyenne et sont recouvertes par un tégument également con- tinu, naissant de la nervure et rabattu du côté de la nervure moyenne. Presl énumère 36 espèces qui ont les carac- tères et le port que nous avons décrits ci- dessus, a ces espèces, qui forment le groupe réellement naturel des vrais Blechnum , il faut ajouter : 1° le Blechnum lanceola Sav., qui n'en diffère que par ses frondes simples ; 2° le Blechnum scandens Bor. , très différent par ses tiges grêles et grimpantes et par l'as- pect de ses frondes à panicules coriaces f grandes et peu nombreuses; 3° le Blechnum Fontanesianum de M. Gaudichaud,e£«pèce pro- pre aux îles Sandwich, et à laquelle le même savant voyageur doit ajouter quelques espè- ces voisines provenant des mêmes îles. Toutes ces espèces se distinguent au premier abord par leurs frondes grandes et bipinnalifides, à pinnules beaucoup plus petites que celles des Blechnum ordinaires , mais ayant la même structure essentielle. Kaulfuss avait formé de cette plante son g. S'adleria. Ces plantes [ont des tiges sous - arborescentes , 604 BLE BLE dressées , d'un mètre environ de hauteur, couvertes de nombreuses écailles scarieuses, piliformes, brunes. Enfin M. Presl a réuni au genre Blechnum les Asplenium australe Linn., et radialum de Kœnig, dont Link a formé le g. Acropteris, et qui diffèrent , en effet , tellement des vrais Blechnum qu'il paraît difficile de les ranger dans ce genre. Les Blechnum appartiennent à des régions très différentes, mais plus spécialement à la zone équatoriale, et surtout aux régions australes. (Ad. B.) *BLECHROPUS. ois. — Genre formé par Swainson ( Class. of Birds) dans la famille Muscicapidœ , et synonyme du genre Ada, Less., qui lui est antérieur. (Lafr.) BLECHUM (j3>vjx«t>v, nom, chez les Grecs, d'une plante aujourd'hui inconnue ). bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, tribu des Dicliptérées , formé par Patrick Brown (Jam., 261), et comprenant un nom- bre d'espèces indigènes de l'Amérique tro- picale et des îles Manilles. On en connaît dans les jardins 3 , dont 2 vivaces , B. laxi- florum et angusiifolium; la dernière annuelle, B. Brownei. (C. L.) BLEDA ou BLÈDE. bot. ph. — Syn. vulg. de Poirée dans nos dialectes méridio- naux. J^OIJ. BETTE. *BLEDIUS. ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Oxytélides, établi par Leach et adopté par Erichson ( Gênera et species Staphylinorum , p. 760). Ce g. se distingue des autres de la même espèce par la structure du labre et de la languette, et par les tibias antérieurs, épais et très épineux. Le corps est légèrement pu- bescent. Dans quelques espèces la tête et le corselet du mâle sont cornus ; dans d'autres, le sixième segment de l'abdomen est échan- cré au sommet , et cette échancrure est close par une membrane. Erichson décrit 45 espèces de bledius, dont 12 d'Amérique, 1 d'Afrique , 2 d'Asie, et les autres d'Europe. Nous ne citerons qu'une de ces dernières : B. Taurus Germ. ( Oxytelus furcatusOYiY., Encyclp.méth., VIII, 616, 12). Ces Insectes vivent dans le sable ou l'argile , sur le bord des rivières. Us se creusent des espèces de terriers qu'ils habitent par paires. Les larves vivent de la même manière que l'in- secte parfait. Certaines espèces préfèrent les bords de la mer, où elles sont alternativement mises à sec et submergées par les flots.Toutes exhalent de l'odeur et volent en nombre après le coucher du soleil. (D.) BLEMES, ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Càrabi- ques, tribu des Subulipalpes , établi par Ziegler aux dépens du g. Trechus de Bo- nelli. M. Dejean l'avait d'abord adopté; mais, dans son Species et son dernier Catalo- gue de 1836, il en a réparti les espèces dans les genres Trechus et Bembidium. Voy. ces mots. Parmi ces espèces il s'en trouve une dont les mœurs sont très curieuses, et qui a fait le sujet d'un Mémoire très intéressant, lu à l'Académie des sciences, par M. Audouin, le 3 juin 1833. Cette espèce est le Blemus , ou YAepus fulvescem de Leach. Ce petit cara- bique vit sur les bords de l'Océan, où il est alternativement submergé lorsque la marée monte, et mis à sec lorsqu'elle descend, sans que, dans le premier cas, il périsse asphyxié, bien qu'il ne paraisse pas organisé pour vi- vre sous l'eau ; mais il est entièrement cou- vert de poils , y compris ses antennes et ses pattes, et M. Audouin a remarqué que lors- qu'on le fait passer immédiatement de l'air dans un vase rempli d'eau de mer , on voit ses poils se couvrir de petites bulles d'air qui bientôt se réunissent pour former autour de son corps une espèce d'atmosphère qui ne l'a- bandonne jamais, malgré l'agitation qu'il se donne en courant dans l'eau , au fond ou contre les parois du vase où on l'a placé. M. Audouin ne doute pas que ce qui a lieu dans cette expérience ne se produise lorsque la mer vient submerger ces Insectes. Toujours il emporte avec lui une petite couche d'air, et quand il se cache sous une pierre , il se trouve momentanément dans les conditions d'un insecte placé librement dans l'air; mais, comme cette petite couche d'air doit être promptement viciée , comment s'y prend-il pour la renouveler,puisqu'il n'a aucun moyen de remonter à la surface de l'eau ? M. Au- douin suppose qu'alors ce renouvellement s'opère de la même manière que l'a expliqué M. Dutrochet à l'égard de la chenille du Po- tamogeton qui vit également submergée [Voy. cette explication à l'art, hydrocampe ). Au reste, le Blemus fulvescens n'est pas le seul cc- léoptère non aquatique qui jouisse de la fa- culté de respirer sous l'eau pendant un temps BLE BLE C)05 plus ou moins long; suivant une notice de H. W. Spence. insérée dans les Transactiotu de la Soc. eut. de Londres, année 1836, pag. 1*0-1 si , le Siapkplinus trieornis et les Po- gomws Burrellei, ehaleeus et aruginosu» se- raient dans le même cas. (D.) BLENDE [Blenden , éblouir ; à cause du vif éclat de la substance ), mix. — Syno- nyme de Sulfure de Zinc, Poye* sulfures. Dans le Système minéralogique de Mohs , le mot Blende a été détourné de son ancienne acception , comme beaucoup d'autres noms consacrés par l'usage, et a été employé pour désigner un ordre de substances métalliques dont la Blende ordinaire fait partie, avec d'autres sulfures, tels que ceux de Mercure, de Manganèse , etc. (Del.) BLENDE CHARBONNEUSE ou KOH- LENBLENDE de Boni, mix. — Synonyme d'Anthracite. (Del.) BLENDE DE BIABJIIATO. mih.— f^oyez MAP.MATITE. (DEL.) BLENNE (/5)./wa, morve): poiss. — Nom spécifique de Poissons remarquables par la mucosité qui suinte de leur peau, le plus sou- vent nue et sans écailles, tels que le Gade Blenne, etc. (Val.) BLEWIE. Blennius, Lin. (j3).£wa, morve). poiss. — Genre de Poissons établi par Ar- tédi, et caractérisé par nous comme ayant le corps allongé , revêtu d'une peau molle et sans écailles, avec G rayons à la membrane branchiostège, et des ventrales attachées sous la gorge et composées de 3 rayons. Les yeux, et souvent les narines ou la nu- que, portent des tentacules ou des panaches. Les dents sont fortes et sur un seul rang ; il n'y a pas de vessie natatoire. Les mâles ont auprès de l'anus des houppes de papilles qui ne se rencontrent pas chez les femelles. La chair des Blcnnies est tendre et blanche. Us vivent en petites troupes le long du rivage. On prétend qu'on peut les enivrer avec le Tithymale (Euphorbia dendroides). Ce sont de petits Poissons connus sous le nom de Ba- veuses sur nos côtes de Provence, et que la mucosité sécrétée par eux rend très propre à recevoir ce nom. Il n'est pas très certain que ce soit le j3)./woç ou le Pelev»oç, ou quelque- fois aussi le fftsvo$ des Grecs , quoique Be- lon et Salviani aient identifié ces noms à nos Poissons. On en connaît plus de 30 espèces. (Val.) "BLENNIOÏDES. roiss.— M. de Blainville a donné ce nom à une famille de la classe des Poissons ayant pour type le g. BUmrius. "BLENNODERMA (0asvv»ç, morveux; SsptxoL, peau), bot. pe. — Genre de la famille des OF.nolbéracées , tribu des Kpilobiées , formé par Spaeh (Nonr. Ann. mus., IV, 3G9), et qui parait devoir être réuni en synonymie au tvpe de cette famille. Vog* oenothera. (C. L.) *BLENNOIDES. poiss.— On désigne sous ce nom une sous-division de la famille des Gobioïdcs et qui se rapporterait au genre Blennius, tel qu'Arlédi l'entendait. Elle com- prendrait les genres Blennius, Pholis, Sala» rias et Clinus. f^oij. ces mots. (Val.) *BLENNORIA (/&evva, morve), bot. cr.— M. Fries {Sijst. orb. veg., p. 36G elSyst. myc., vol. III, p. 472) a donné ce nom, en raison de sa consistance, à un petit champignon qui a été découvert par M. Mongeot {Ext. n. 882) sur les feuilles du Buis et sur les faces des- quelles ils forment de petits tubercules mous d'une couleur rousse et noire quand ils sont secs. Leur base est entourée par les lambeaux de l'épiderme qui les recouvrent presque en- tièrement. Ce genre est caractérisé par des spores simples, cylindriques, transparentes, qui recouvrent un stroma gélatineux, et qui sort de dessous l'épiderme sous la forme d'un petit disque. Le B. Buxi est la seule es- pèce qu'on connaisse. (Lit.) BLENNORINA (altération de jSb'wa , mucus ). bot. cr. — (Lichens). Acharius dé- signait sous ce nom une petite section de son genre fermearia , caractérisée par un thalle gélatineux. (C. M.) *BLENNOSPERMLM (/tt/wa, mucus ; anre'ppa, semence), bot. pu. — Ce g., auquel correspond Y A pains de M. De Candolle, ap- partient a la famille des Composées, tribu des ■éiHcionidées, et offre les caractères suivants: Capitale pauciflore , hétérogame ; fleurs du rayon femelles, 1-sériécs, ligulécs, larges, el- liptiques, dépourvues de tubes; celles du dis- que mâles, tubulcuses, 5-dentécs. Involucre formé de 5 folioles elliptiques, disposées sur un seul rang; réceptacle petit, glabre. Fruits du rayon 4-angulaires , oblongs, blanchâtres, (ouverts de petites verrues; ceux du disque appartenant aux fleurs mâles avortent. — La JUennospermum eslunc petite herbe annuelle, originaire du Chili, laquelle a nour synonyme 60G BLE BLE Y Unxia anlhemidifolia Bcrter. et Coll., Mém. acad. Turin, 38, tab. 32. (J. D.) *BLEPHARACANTHUS (/&eers la région lombaire, où elles se raccour- cissent brusquement; elles ne sont point DOEU flanquées vers le garrot, comme dans le Bi- son , de deux masses musculaires charnues , de sorte que leur saillie forme , dans plus de la moitié du dos, une crête très remarquable Dans le Gayal , cette crête dorsale encore très prononcée fait distinguer au premier coup d'œil l'animal du Bœuf commun, tan- dis que la crête occipito-frontale, qui est rec- tiligne et de niveau avec le front comme dans cette dernière espèce, le sépare nettement du Gour, où la crête se porte en avant et se ter- mine par un arc très prononcé. Dans le Bos Bentùjer la saiilie des apo- physes épineuses , en arrière du garrot, est beaucoup moins sensible que dans le Gour et dans le Gayal; le front est sensiblement plat; mais la crête qui le termine supérieu- rement au lieu d'être rectiligne comme dans le Bœuf, ou uniformément arquée comme dans le Gour, présente une triple courbure , descendant de chaque côté à partir de la base des cornes, et se relevant à la partie moyenne oj elle forme une eminence arrondie qui oc- cupe à peu près le ' de la distance totale. Dans touies les espèces ù nous de parler, les cornes situées, coœuie il dit, aux extrémités de la crête occipito-fron- tale, se portent d'abord en dehors et un peu en haut; leur direction, dans le reste de la lon- gueur, paraissant varier par une foule de cau- ses, il est inutile d'en parler ici; mais il con- vient de remarquer la forme que présente leur section transversale. Cette forme , à peu prés circulaire dans le Bœuf commun ( souvent sensiblement elliptique dans les races de Zèbre qui paraissent le plus pures), est ovale dans le Gour et le Gayal , ou plutôt c'est un triangle isocèle, à sommets très arrondis, dont le petit côté répond à la face supérieure de la crêle occipito-frontale. Dans le Bœuf Benti- ger, les trois dépressions sont à peine sen- sibles. Quant à l'étui corné qui est sensiblement lisse dans le Bœuf, il présente dans le Gour de très fortes rugosités vers la base ; dans le Gayal , ces rugosités sont moins arrêtées , mais elles se prolongent sur une plus grande longueur, et il n'y a guère de lisse que le tiers le plus voisin de la pointe. Le front, dans tous ces Bœufs, occupe à peu près la moitié de la longueur de la face ; ce- pendant, chez le Gayal, l'autre partie est un peu plus courte, et pour cette raison commt boeu BOEU 621 pour le rapprochement des maxillaires supé- rieures vers la symphyse, il y a un rétréci»* sèment rapide de la tare à partir du bord in- férieur des orbites. Dans cette espèce aussi, les os du nez sont proportionnellement plus courts que dans le Bœuf commun; dans le Gour, au contraire, ils sont beaucoup plus longs et sont en outre fortement arqués dans le sens transversal. B. Les Bonases. — Les deux espèces dont se compose ce groupe, l'Aurochs [5] et le Bi- son [G] , espèces qui se ressemblent de beau- coup plus près que celles que nous avons comprises dans le groupe précédent, se distin- guent de ces dernières par des caractères bien tranchés : d'abord par ce qui tient à la char- pente osseuse ; par les proportions plus grêles des membres ; par le nombre des côtes, qui est déplus de 13 ; par la disposition des apophyses épineuses des vertèbres dorsales ; par les for- mes générales de la tête, qui est très courte pour sa grosseur. Considérée plus en détail , cette tête diffère de celle des espèces déjà énumérées: 1° par les proportions du front, qui est plus large que haut, à peu près dans le rapport de 3 à 2 ; 2° par la saillie des or- bites ; 3° par la forme du front, qui est bombé, ce qui ne tient pas tant au renflement de sa partie moyenne qu'à la fuite de la partie su- périeure ; 4° par le mode de rencontre de cette partie avec la face occipitale, rencontre qui se fait sous un angle droit ou même ob- tus , et sans être indiquée par une crête sail- lante ( tandis que, dans les Bœufs , les deux plans se rencontrent sous un angle aigu , et sont séparés par un bourrelet très prononcé) ; 5<> par la position des cornes , qui , au lieu de s'attacher tout au sommet du front, s'in- sèrent notablement plus bas et plus près des orbites. A Tétat frais , ces animaux se distinguent au premier coup d'œil de tous les autres Bœufs, par la disproportion qui semble exis- ter entre les parties antérieures et les parties postérieures de leur corps ; par leur dos bossu ; par la crinière qui couvre leurs épau- les , et retombe jusque sur les jambes de de- vant; parla longue barbe qui pend de leur menton , et l'épaisse touffe de poils dont leur front est garni. L'apparence de bosses tient à l'énorme dé- veloppement des premières apophyses du dos , qui , au moins aussi saillantes que dans le Gour et le Gayal , mais décroissant plui rapidement à mesure qu'elles se portent en arrière, sont flanquées de deux masses char- nues, et forment ainsi , au lieu d'une crête étroite , une protubérance arrondie dont le volume est cneore exagéré par l'épaisseur des poils dans cette région. Les poils des Bonases sont de deux sortes , laineux et soyeux : les premiers , très abondants en hiver, tombent en partie l'été; les autres poils, qui consti- tuent principalement la crinière, la barbe et les manchettes dont les jambes de devant sont ornées , se renouvellent aussi , mais de manière à ne jamais laisser complètement dégarnies ces parties où , chez les vieux mâ- les , elles offrent une très grande longueur. Ces poils, principalement ceux du front, sont imprégnés d'une odeur de musc très forte, surtout dans le temps du rut. L'épaisse toi- son qui reYèt toute la partie antérieure du corps concourt encore à faire paraître plus grêle la partie postérieure , qui , d'ailleurs , absolument parlant, est beaucoup moins massive que dans les autres Bœufs. Les espèces du groupe des Bonases se dis- tinguent principalement par le nombre des côtes. Il y en a 15 paires dans le Bison amé- ricain , 14 seulement dans l'Aurochs de Li- thuanie et de Moldavie ; l'Aurochs du Cau- case ne nous est pas encore assez bien connu pour que nous puissions affirmer qu'il est spécifiquement identique à ce dernier; ce- pendant il y a tout lieu de le croire. C. Les Yaks. — Ils se distinguent des Bœufs de notre premier groupe par la forme du front, qui, légèrement bombé à sa partie moyenne, est d'ailleurs fuyant à sa partie supérieure, comme dans les Bonases , et rencontrant de même le plan occipital sous un angle obtus, sans former de bourrelet le long de la ligne de jonction. Le front est plus étroit que chez ces derniers animaux , et n'est guère plus large que haut. Au-dessous des orbites , qui offrent peu de saillie, la face se rétrécit à peu près uniformément jusqu'à son extrémité; la diminution est moins rapide que dans les Bonases, plus que dans les Bœufs propre- ment dits , et surtout que dans les Buffles, où elle est à peine sensible. Le plan occipital offre pour l'attache des muscles une surface triangulaire dont les trois côtés sont à peu prés égaux. Les cornes , arrondies vers la base, sont attachées peut-être un peu moins 622 BOEU haut que dans les Bœufs vrais , plus haut que dans les Bonascs. Il y a 14 paires de côtes , comme dans l'Aurochs. Comme dans cet animal, les apophyses épineuses des pre- mières vertèbres dorsales sont très longues; mais dans les suivantes le décroissement est plus rapide : en revanche , celles des der- nières vertèbres cervicales paraissent attein- âre une dimension qu'elles n'ont dans au- cune des espèces précédemment énumérées. Les membres sont courts ; les sabots sont pinces, rapprochés l'un de l'autre, et leur configuration suffirait seule pour indiquer que le Yakappartient à un pays montagneux, et est habile à en gravir les pentes. Tout le corps est couvert d'une épaisse toison, comme il convient à un ruminant dont le séjour favori touche presque au niveau des neiges perpétuelles. Les poils sont sur- tout très longs vers la région des épaules ; ceux du ventre ne le sont^ guère moins, et descendent presque jusqu'à terre, ce qui fait paraître l'animal encore plus bas sur jambes qu'il ne l'est réellement. Mais ce qui lui donne surtout, un aspect tout particulier, c'est sa queue , garnie , depuis l'origine , de crins plus longs et plus fins que ceux du Cheval. Le front est couvert d'une grosse touffe de poils crépus. Sur le reste de la face, les poils ont moins de longueur, et diminuent sur- tout à mesure qu'on approche du museau , qui d'ailleurs en est presque entièrement cou- vert, la partie nue étant bornée à l'étroit espace qui sépare les narines. Il n'est pas étonnant qu'un animal qui, pendant une grande partie de l'année, cher- che sa nourriture sous la neige, ait le museau protégé par des poils, et la même disposition se retrouve dans d'autres espèces placées en des circonstances semblables , par exem- ple dans le Bœuf musqué et dans deux Cerfs des régions circumpolaires, le Renne et l'É- lan, les seuls, du reste, dans toute la famille des Ruminants à cornes caduques, qui nous présentent ce caractère. Les Yaks ont la langue couverte de papilles cornées comme toutes les espèces donc nous avons parlé jusqu'ici. On ne connaît jusqu'à présent qu'une seule espèce de Yaks [7], car le Bœuf à grandes cor- nes plates que Witsen dit exister en Daou- rie, appartient probablement au groupe des BOEU Buffles. Ces derniers animaux, en effet, quoi- que confinés en général dans les pays chauds, peuvent à la suite de l'homme s'écarter beau- coup des régions tropicales, ainsi que le prouve l'exemple des Buffles qui vivent en Hongrie à l'état domestique. D. Les Buffles. — On remarque tout d'a- bord dans leur tête osseuse le peu d'éléva- tion du front , qui n'occupe environ que le tiers supérieur de la face. Au-dessous des orbites, cette face est notablementplus étroite que dans les espèces précédentes ; elle est au contraire beaucoup plus large vers la sym- physe maxillaire. Les os propres du nez par- ticipent de cette disposition , et au lieu de di- minuer ils augmentent de largeur en avan- çant vers le museau. Le front, en même temps qu'il est court, est encore assez étroit; il présente d'ailleurs, suivant les espèces , des différences notables dans sa configuration : fortement bombé chez notre Buffle domestique , il est , chez quelques individus sauvages , à peu près aussi plat que le front du Bœuf commun. Il y a d'ailleurs sujet de croire que les diffé- rences observées à cet égard peuvent dépen- dre en partie de l'âge , et le changement , pour le remarquer en passant, semblerait être l'opposé de ce qui se remarque dans les autres Mammifères où la saillie du front est en général plus grande chez les jeunes sujets ; mais il faut remarquer qu'en raison de l'écartement des deux tables des fron- taux, la saillie du front chez les Buffles n'accuse point un plus grand développement comparatif du cerveau. Cette bosse est le re- lief des immenses sinus frontaux , qui sont des dépendances de l'appareil olfactif. Quoi qu'il en soit, quand la convexité du front est très prononcée , il en résulte que la rencontre des faces frontale et occipitale se fait sous un angle obtus, tandis que , dans le cas con- traire , cet angle est à peu près droit. En même temps que la courbure de hatô. en bas tend à effacer la ligne de séparation du front et de l'occiput , la courbure trans- versale produit un autre changement relatif à la direction des cornes qui s'écartent peu du plan de la face dans les Buffles à front plat, et qui, dans les autres, se portent plus ou moins fortement en arrière. Peut-on tirer de cette direction des cornes des caractères soécifiques? c'est ce qui paraît douteux, d'à- BOEU près ce que nous venons de dire des chan- gements que l'âge parait amener quelquefois. Afin de savoir 'à quoi s'en tenir à cet égard, il faudrait avoir pu observer pour chaque espèce l'animal aux différentes époques de sa vie, et nous n'en sommes pas la à beau- coup près. Dans l'espèce du Cap , le jeune niàle d'une année, comparé au vieux mâle, parait appartenir à une espèce complète- ment différente; peut-être pour quelques Buffles asiatiques y a-t-il aussi des change- ments très marqués dépendants de l'âge; et notre Musée possède une tète qui prouve que cela a lieu, au moins chez quelques individus, relativement à la direction des cornes (1). Dans les Buffles asiatiques, les cornes sont triangulaires à la base , les deux faces anté- rieure et postérieure se joignant en haut par un bord mousse , et s'unissant en bas à une troisième face plus étroite, dont elles sont, surtout en avant , plus nettement séparées. Chez le Buffle du Cap , les cornes , dans le jeune âge , sont aussi sensiblement triangu- laires à leur base , mais plus tard cette base s'élargit en s'arrondissant, et finit par recou- vrir en grande partie le front. Les énormes cavités qui existent dans le noyau osseux des cornes et dans les os qui forment les parois de la boîte cérébrale, don- nent à la tête des Buffles une légèreté com- parative remarquable, surtout quand on prend pour terme de comparaison la tête du Gour, dans laquelle ces os ont une structure beaucoup plus compacte. C'est ce qui résulte des nombres donnés par M. Hodgson , dans un tableau où il a rapproché plusieurs têtes appartenant à différentes espèces du genre. Pour une tête de Buffle sauvage qui avait en longueur, du sommet du front à la sym- physe maxillaire, GO centimètres ; dont les cornes , mesurées sur leur courbure , of- fraient un développement de 1 mètre 30 cen- timètres, et avaient de contour à leur base environ 47 centimètres , le poids du crâne et des cornes ensemble était de 10 kilogrammes environ. Pour une tête de Gour, il était de llk,47, quoique les dimensions linéaires fus- sent moindres. Cette dernière tête, en effet, (i) Dans cette tête, les cornes fortement inclinées en ar- rière, an point d'être presque parallèles dans presque toute leur longueur, te recourbent en approchant de la pointe , de ■anière à indiquer que , dans le jeune ige , elles avaient une direction tranivenale. J30EU 623 n'avait de longueur que 57 centimètres de- puis la symphyse maxillaire jusqu'au som- met de la crête frontale (crête qui d'ailleurs s'élevait de près d'un demi-centimètre au- dessus de la racine des cornes), et les cornes, dont le contour à la base était aussi de 4T centimètres , mais diminuant très rapide- ment , ne mesuraient dans leur plus grande longueur que 5G centimètres. Les Buffles ont des proportions plus lour- des que tous les autres Bœufs, et leurs membres , surtout les postérieurs , sont très robustes. Ils ont 13 paires de côtes , du moins c'est ce qu'on a observé dans les espèces dont on possède le squelette. Les apophyses épineuses des vertèbres dorsales sont chez eux peut être un peu moins développées que dans le Bœuf commun, et moins par consé- quent que dans toutes les autres espèces; depuis le garrot jusqu'aux lombes, le sommet de ces apophyses et de celles des vertèbres lombaires forme presqu'une ligne droite, d'où il résulte que ces animaux ont le dos sensi- blement plat. Sauf les cas d'albinisme, qui sont fré- quents chez quelques races domestiques et se perpétuent par voie de génération, les Buffles ont la peau noire, recouverte d'un poil court assez rare, habituellement noir, quelquefois grisâtre, et rarement brun. Le pelage est presque entièrement formé de poils soyeux ; ceux qu'on pourrait consi- dérer comme laineux sont presque aussi gros et aussi durs que les autres , d'ailleurs très peu abondants. Les oreilles , médiocrement grandes , sont dirigées horizontalement. Le fanon ne paraît être bien développé que dans les races do- mestiques. Au reste , la domesticité paraît produire cet effet chez d'autres espèces de Bœufs, et même chez d'autres Buminants de genre différent , et dont les types sauvages manquent absolument de ♦anon : c'est ce qu'on remarque en particulier dans certaines races de Mouton. La domesticité paraît aussi , chez les espè- ces du genre Bœuf, tendre à déterminer l'al- longement de la queue , sans que pour cela le nombre des vertèbres caudales change. Le Gour, comparé au Bœuf commun, a la queue très courte: la même différence se remarque entre notre Buffle domestique et le Buffle sauvage , dont on le suppose descendu. 624 BOEU La langue de notre Buffle domestique est douce , et ce caractère, qui semble commun à toutes les espèces du groupe , pourrait bien , comme je l'ai déjà dit , être en rapport avec le genre de nourriture de ces animaux. Les Buf- fles ne semblent point destinés , comme nos Bœufs, à paître l'herbe des prairies, à vivre de Graminées tenaces, souvent à demi dessé- chées, qu'il leur faut arracher avec la langue ; ils recherchent les plantes qui croissent dans les lieux marécageux, ou celles qui naissent à l'ombre humide des grandes forêts. La lon- gueur des cornes de ces animaux semblerait leur interdire l'entrée des bois ; mais à la manière dont elles sont portées durant la marche, étant couchées le long du cou et des épaules, elles n'opposent réellement que très peu d'obstacles. Les naturalistes de cabinet ont pensé que la direction des cornes chez les Buffles en faisait des armes peu redouta- bles j mais cette déduction n'est point justi- fiée par les observations des voyageurs. En effet , bien que les Buffles , même quand ils courent vers un ennemi , aient la tête hori- zontale et les cornes couchées en arrière , ils prennent , quand ils se trouvent à la distance convenable , une attitude différente. Au mo- ment de charger, s'ils veulent simplement renverser l'objet qui a excité leur colère, ils abaissent la tête , de manière que la face soit à peu près dans un plan vertical, et ils frap- pent du milieu du front ; mais , s'ils veulent blesser, ils fléchissent beaucoup plus forte- ment le cou , amènent la tête entre les jam- bes , de manière à ce que le menton touche au sternum , et la pointe des cornes se trouve ainsi regarder directement en avant. Cette allure rappelle à certains égards celle qu'on a observée dans de grandes espèces d'Antilo- pes , dont les cornes sont fortement dirigées en arrière. En arrivant près de l'ennemi , ces animaux se laissent tomber sur les genoux, appliquent le front à terre, et présentent les pointes des cornes dirigées en avant et en haut, c'est-à-dire dans la position la plus fa- vorable pour blesser leur adversaire au ven- tre, au moment où ils redresseront brusque- ment la tête. Il règne encore beaucoup d'obscurité dans l'histoire des Buffles , et il est jusqu'à présent bien difficile , pour ne pas dire impossible , d'arriver à une détermination un peu satis- faisante des espèces. Cependant les natura- BOEU listes anglais , qui ont dans l'Inde les meil- leures occasions pour observer les espèces asiatiques, s'accordent en général à en distin- guer trois , savoir : l'espèce sauvage [8] qu'on regarde comme la souche du Buffle domes- tique, introduit en Europe vers le vie siècle, mais qui est d'un tiers environ plus grande ; l'Ami à cornes en croissant [9] , qui paraît avoir donné une seconde race domestique , commune dans plusieurs parties de l'Asie méridionale et dans certaines parties de l'em- pire chinois [10] ;l'Arni géant, dont nous ne connaissons guère en Europe que les cornes. Cette dernière espèce paraîtrait avoir à un moindre degré que les autres Bœufs les ha- bitudes grégaires ; elle est d'ailleurs , à ce qu'il paraît, fort rare, et l'on a remarqué que dans une grande expédition de chasse que firent plusieurs officiers de l'armée du Ben- gale , expédition qui ne dura pas moins de trois mois , et où l'on tua , outre 42 Tigres royaux, une très grande quantité de Buffles sauvages, il ne se trouva dans le nombre qu'un seul Arni géant. Ce nom d'Ami , que nous employons ici pour nous conformer à l'usage , devrait être banni du langage zoologique -r c'est le fémi- nin du mot Arna , mot dont l'acception est générique, et s'applique, dans l'Inde, à tous les Buffles sauvages: aussi, quand on le trouve dans quelque relation de voyage, doit- on bien se garder , si aucune indication ne s'y trouve jointe , de tirer aucune conclusion relativement à l'espèce que l'auteur a eue en vue. Facile à distinguer des Buffles asiatiques , le Buffle du Cap [ï 1] en diffère par plusieurs caractères qui le rapprochent, au contraire, d'une part du Bœuf musqué , et de l'autre de plusieurs grandes espèces d'Antilopes , ha- bitant comme lui l'extrémité australe de l'Afrique. En admettant ces derniers rapports, il y au- rait pour la distribution géographique de ces grands Buminants une certaine loi assez re- marquable : les Buminants à cornes large- ment épatées à la base occuperaient dans les deux hémisphères les parties les plus éloi- gnées de l'équateur, d'un côté le Bœuf mus- qué vers le cercle polaire arctique , de l'-autre moins rapprochés , il est vrai , du pôle , mais, s'avançant aussi loin que la terre s'étend de ce côté, le Buffle du Cap et les Caioblcpas de BOEU Smith; Gnou ordinaire, Gnou barré, Gnou de Brook. On pourrait remarquer même que, chez ces derniers , de longs poils couvrent di- verses parties du corps , et que chez le Buffle du Cap, dans le jeune Age, époque où les caractères génériques sont toujours relative- ment plus prononcés que les caractères spé- cifiques , le pelage est beaucoup plus fourni que ne semblerait le comporter la chaleur du climat, rappelant ainsi, jusqu'à un cer- tain point , l'épaisse toison de YOvibos. Les Buffles à cornes aplaties seraient pro- pres à la région intcrtropicale (1). Tous les autres Bœufs appartiendraient à l'hémisphère du Nord : les Bonases ayant pour limites, d'une part, le cercle polaire arctique et de l'autre le cercle tropical cor- respondant; et les Bœufs , proprement dits, arrivant jusqu'à l'équateur, se trouvant du moins , sur un seul point , en dehors de cette ligne, je veux dire dans l'île de Java , où ils sont représentés par le B. Beniiger,ç,idMsû probablement par le Gour. Nous n'avons voulu , dans cet article , que présenter l'ensemble des espèces dont se compose le genre. On trouvera plus loin des détails sur leurs mœurs et sur quelques traits remarquables de leur organisation. Voir aux mots bonase, buffle, gayal, GOUR, TAUREAU, URUS, YAK et ZEBU. (ROULIN.) *B(»UFS FOSSILES, paléont. — Dans presque tous les terrains meubles dits d'allu- vion , dans les tourbières , dans certaines ca- vernes , dans les brèches osseuses et dans les couches arénacées sous-volcaniques de cer- taines contrées, on trouve des ossements qui ont appartenu à des espèces de Bœufs, sinon identiques , au moins très voisines de nos es- pèces actuellement vivantes. Après avoir re- cueilli scrupuleusement toutes les mentions qui en avaient été faites dans les auteurs, après avoir examiné tous les ossements qu'il a pu (i) Il y aurait une exception à cette règle, si l'on consi- dérait comme un Buffle le Bœuf que Gmelin , d'après le rap- port d'un Cosaque qui avait été prisonnier dans la petite Boukliarie, dit exister à l'état sauvage dans les montagnes si- tuées au midi de Khoten. L'animal , en effet, se trouverait vers le 35* degré de lat. N. A la vérité , Pallas veut que cet animal ne «oit autre chose qu'un Yak; ce qui est d'autant plus surprenant que, suivant ce qu'il avait appris de divers Kalmouks , cet animal aurait les cornes plates, et ne différe- rait que par la toison des Buffles domestiques qu'avaient vus • Àstracan les Asiatiques qui lui fournissaient ces renseigne- ments. T. II. BOEU 625 rassembler et ceux qu'il a pu voir dans sei voyages, Cuvier a conclu que les espèces dont on avait découvert les débris jusqu'à la publication de son IVe volume des Ossements fossiles , se réduisaient à trois , et même il conservait des doutes à l'égard de l'une d'el- les, sur la question de savoir si elle était vé- ritablement fossile. Une première espèce , Bos priscus Bo~ jan. , dont les os des jambes sont grêles , et dont le crâne, à front bombé, plus large que haut, et à cornes implantées en avant de la ligne saillante formée par le plan de l'occi- put et celui du front , ne diffère que très peu de l'Aurochs. On la rencontre en Rus- sie, en Allemagne , en France , en Italie , et dans l'Amérique du Nord. Cette espèce ne se distingue de l'Aurochs que par une taille plus élevée et par des cornes proportionnellement plus grandes : elle se trouve mêlée avec de§ ossements d'Éléphant , de Rhinocéros et de Mastodonte. Une seconde espèce, Bos primigenius Bo- jan., qui serait, selon Cuvier, la souche de nos Bœufs domestiques, et dont la civilisation au- rait fait disparaître les traces, aussi bien que celles des races sauvages du Dromadaire et du Chameau. Cette espèce, plus grande d'un tiers que nos Bœufs, à jambes fortes, à front plat, carré, et à cornes implantées aux extré- mités de la ligne saillante formée par le plan de l'occiput et celui du front, n'a été trouvée d'une manière authentique , toujours selon le même savant , que dans les tourbières et les couches superficielles ; mais tout porte à croire que, depuis quelques années, on en a, aussi bien que de l'espèce précédente, dé- couvert des ossements en Auvergne, dans des couches sous-volcaniques. Enfin une troisième espèce, Bos Pallasii Dec, que Pallas et Ozeretzkovsky ont trou- vée en Sibérie, et qui paraît sinon identique, au moins fort semblable au Buffle musqué du Canada. Cuvier pensait même que les trois crânes décrits par ces deux auteurs pour- raient bien n'être que des crânes de Buffles musqués, apportés d'Amérique en Sibérie, sur des glaçons, par les courants; mais il paraît que cette espèce existe également à l'état fossile en Amérique. M. Decay a fait connaître, dans le deuxième volume des An- nales du Lycée de New-York , un occipital muni des noyaux osseux de ses cornes , mis 40 626 BOEU au jour à New-Madrid, sur les bord du Mis- sissipi, pendant le tremblement de terre qui détruisit cette ville, en 1812. Ce savant pense que ce fragment appartient à la 3e espèce de Cuvier, à laquelle il donne le nom de Bos Pallasii, parce qu'il a reconnu quelques dif- férences entre sa portion de crâne et la par- tie correspondante de la tête du Buffle mus- qué , et qu'il y rapporte les têtes de Sibérie dont Pallas a le premier fait connaître l'exis- tence. Depuis la publication du travail de Cuvier, il a, presque chaque jour, été recueilli des os- sements de Bœufs dans un grand nombre de localités. Ce n'est pas ici le lieu d'enregistrer ces nombreuses découvertes : nous nous bor- nerons à en citer quelques unes, et surtout parmi celles qui ont fait établir de nouvelles espèces. M. Bojanus a publié , dans le treizième vo- lume des Curieux de la nature, un squelette presque complet de Bos primigenius , trouvé en Allemagne, et qui se voit aujourd'hui au Musée d'Iéna. En Auvergne, on en a rencon- tré dans ces alluvions sous-volcaniques , que quelques uns considèrent comme les couches supérieures du terrain tertiaire , avec des os d'Eléphants, de Rhinocéros, de Tapirs et de Chevaux. MM. Devèze et Bouillet en ont dé- couvert dans la montagne de Boulade, qu'ils croient appartenir au Bos unis , c'est-à-dire au Bos priscus ; l'abbé Croizet en signale deux espèces qu'il appelle Bos elatus et Bos giganieus; mais les os des jambes du premier étant aussi grêles que celles de l'Aurochs, il pourrait bien se faire qu'il fût le même que le Bos priscus , et que le second fût le Bos primigenius , car nous en avons au Muséum de Paris quelques os du pied trouvés à Es- sex, à 12 milles de Londres , et d'autres ren- contrés dans les sablières de Vaugirard, près de Paris , qui indiquent des individus plus grands même que le Bœuf géant de l'abbé Croizet. Celui du vallon de Cussac, départe- ment de la Haute-Loire, à 4 kilomètres du Puy, et auquel M. Robert a donné le nom de Bos velonus, doit probablement rentrer dans l'une des espèces de Cuvier , ou dans l'une de celles de l'abbé Croizet, si ces dernières sont distinctes des premières. Les ossements de Bœufs du val d'Arno que le Muséum pos- sède indiquent aussi 2 espèces , l'une à jambes grêles et l'autre à jambes trapues ; BOEU elles ressemblent l'une et l'autre à celles de l'Auvergne, et cette coïncidence de deux es- pèces qui se retrouvent toujours dans les mêmes contrées confirme , ce nous semble, l'opinifln de Cuvier, que l'Europe centrale ne fournit que deux espèces de Bœufs fossiles. M. Leclerc a fait don au Muséum de Paris de quelques os de Bœufs trouvés dans la province du Texas , en Amérique , qui ne peuvent point être distingués de ceux de l'Aurochs , en sorte qu'ils appartiennent probablement au Bos priscus. Suivant M. Harlan , le grand individu découvert par M. Peale, à 10 milles de la fondrière nommée Big-Bone-Lick , en Amérique, et que Cuvier ne distingue pas de son Aurochs fossile, se- rait une espèce particulière à laquelle ce sa- vant a donné le nom de Bos bombifrons. Le même auteur croit en avoir distingué une autre espèce, qu'il appelle Bos latifrons. Nous pensons qu'il faudrait réunir plusieurs individus de chacun de ces types avant de les considérer comme des espèces réelles, parce qu'alors seulement on pourra leur trouver des caractères positifs. Il paraît cependant qu'outre ces trois es- pèces de Cuvier, il y en existait une qua- trième de petite taille, ou tout au moins une variété analogue à la petite race de Bœufs des Indes , appelée Zébu : c'est ce qu'on peut conclure d'un métacarpien et d'un métatar- sien provenant des cavernes d'Oreston, près de Plymouth , envoyés au Muséum par M. Clift. Ces os ont tout-à-fait la taille de ceux qui leur correspondent dans le squelette de Zébu du cabinet d'anatomie. On pour- rait encore considérer cette variété sauvage comme la souche des petits Bœufs d'Ecosse ; mais, dans l'un ou l'autre cas, on doittoujours admettre , en présence de ce fait , que ces variétés so*it fort anciennes , et qu'existant déjà à l'état sauvage , elles ne sont point un produit de la domesticité. En commençant son travail sur les Bœufs fossiles, Cuvier déclare que la ressemblance avec les espèces vivantes va même au point qu'il est très difficile de ne pas les considérer comme identiques avec elles , et , c'est indu- bitablement pour cette raison que notre sa- vant paléontologiste ne leur a point imposé d'autres noms d'espèces. MM. Bojanus etDe- cay ont été plus hardis , et nous n'osons les en blâmer.L'Éléphant et le Rhinocéros, avec BOG lesquels ecs Bœufs vivaient, étant des espèces éteintes , uon point par l'action lente des hommes, mais par une cause physique et mi- !>ik\ comme on en a la preuve par ces iiulh i- dus conservés en chair aussi bien qu'en os dans les glaces du Nord , il est probable que ces Bœufs fossiles différaient de nos espèces > hantes , quoiqu'ils en fussent très rappro- chés, fous les naturalistes savent combien, dans les genres naturels, il est difficile de distinguer les espèces par le squelette seule- ment. Nous pensons néanmoins qu'il n'y a pas encore de raisons suffisantes pour adopter comme espèces les Bosvelomts, elatus et gi- gaaimt de MM. Robert et l'abbé Croizet,ct les Bos bombifrons et latifrom de M. Har- lan. On ne doit donc compter encore , se- lon nous, comme espèces fossiles que les Bos primigenius, priscus, Pallasii; et, comme variété du premier, le Bos primigenius minu- tus, ou peut-être même comme espèce, Je Bos mimtiu. (Laurillard.) BOEVA. rept. — Synonyme d'Iguane senembi. BOGUE (Box), poiss. — Dénomination vul- gaire corrompue de Box ou de Boops, d'une espèce très abondante dans toute la Méditer- ranée , et se portant dans l'Atlantique jus- qu'à Madère et aux Canaries : elle pénètre aussi dans le lac Biserte. Il est possible que ce soit le 05{ d'Aristote ; mais rien ne prouve, comme l'a voulu Rondelet, que ce soit le 0o(JvJ, , car les yeux ne sont pas d'une gran- deur excessive. Ce poisson a le corps arrondi et allongé, et d'une belle couleur jaune oli- vâtre , avec trois ou quatre lignes longitudi- nales dorées sur les flancs. La bonté de sa chair rend sa fécondité utile aux Provençaux, qui croient rendre la pêche meilleure en sus- pendant à leur navire une figure argentée de Bogue , pour les attirer dans leur Bu- ghiera. Le Bogue est devenu la première es- pèce d'un genre nommé d'après lui ; il est ca- ractérisé par ses dents aplaties , échancrées dans le milieu , serrées l'une contre l'autre tout autour de la bouche, sur un seul rang, et dilatées à leur base postérieure en un ta- lon allongé , qui augmente leur appui sur les mâchoires, et les rend plus solides. Les Bo- gues vivent de plantes marines. Outre l'es- pèce dont je viens de parler, on y range la Saupe ( voyez ce mot) et deux autres espèces étrangères que Linné plaçait parmi les Spa- BOI 627 res. Le genre Bogue est de la famille des Sparoïdes. (Val.) liOII ADSCIIIA (nom propre), bot. ph. — Genre établi par Priai [ReL hœnk., II , 98 , t. CS ) dans la famille des Turnéracées , et réuni comme synonyme au Turnera de Plu- mier. (C. L.) *BOIIADSCUIE. Bohadschia. Échin. — Genre d'Holothurides établi par Jrcgcr, et adopté par MM. Agassiz et Brandi. Il com- prend plusieurs espèces d'Holothuries im- parfaitement connues , vivant toutes près des côtes de l'île Célèbes, et qui vraiscmbla blement ne sont pas réellement distinctes. Ce genre diffère très peu des Holothuries pro-, prement dites; son seul caractère distinctif est dans la forme radiée ou étoilée de l'orifice anal. (Duj.) BOnATSCKIA, Crantz. îjot. pu. — Syno- nyme de Peliuria. BOnON et BUHON-UPAS. bot. ph. — Synonyme de Boom-Upas. BOHU, Burm. bot. ph. — Synonyme de Bobu. BOIDE, Adans. bot. ph. — Synonyme de Tapsia. BOIGA. rept. — Synonyme de Coluber ahœlula. Voyez couleuvre. BOIS. zool. — Voyez cornes. BOIS. Lignum. bot. ph. — Ce nom s'ap- plique en général à la partie dure, fibreuse, en un mot ligneuse, qui compose la tige des arbres et des arbrisseaux , et qu'on trouve immédiatement sous l'écorce. Le Bois offre des caractères très différents dans les divers grands embranchements du règne végétal , et en particulier dans les plantes monocotylédonées et dans les plantes dicotylédonées : aussi croyons-nous néces- saire de traiter séparément du Bois dans la tige des arbres de ces deux grandes divisions des végétaux phanérogames. § I. Du Bois dans les arbres dicotylédones. Dans la tige des végétaux dicotylédones li- gneux , le Bois forme presque toute la masse de cet organe. Il occupe tout l'espace compris entre le canal médullaire au centre de la tige , jusqu'à la face interne de l'écorce qui le recouvre extérieurement. Sur la coupe transversale d'une tige arborescente , il se montre sous l'apparence de couches concen- triques inscrites les unes dans les autres , et 628 BOI dont l'épaisseur est très variable. Suivant les espèces , cette distinction des couches ligneu- ses n'est pas toujours très appréciable. Dans la plupart de nos Bois indigènes, elle est très manifeste, et comme chaque couche est le produit de la végétation d'une année, le nombre des couches ligneuses représente as- sez exactement l'âge de la tige. Il n'en est point ainsi dans un grand nombre d'arbres qui croissent dans les régions tropicales. Là, le Bois constitue une masse dans laquelle il est bien difficile de reconnaître aucune trace de lignes circulaires servant à constituer des couches. Cette disposition tient probablement à ce que, dans les pays situés entre les tropi- ques, la végétation est sans cesse en activité, et que par ses progrès non interrompus il se forme à chaque instant de nouvelles fibres ligneuses qui viennent s'ajouter à celles qui existaient déjà. Il n'y a pas, comme dans nos régions tempérées, une période limitée pour la végétation à laquelle succède chaque an- née une période bien plus longue où tout phénomène d'accroissement cesse complète- ment. Indépendamment de cette disposition par couches concentriques, le corps ligneux pré- sente encore des lignes droites , partant en divergeant du centre à la circonférence, c'est- à-dire du canal médullaire à l'écorce, et qu'on désigne sous les noms de Raijons ou Insertions médullaires. Ces organes , qui ap- paraissent ainsi sous la forme de lignes sur une coupe transversale, sont autant de feuil- lets ou de lames perpendiculaires engagées au milieu du tissu ligneux proprement dit , et servant à établir une communication di- recte entre la moelle placée, au centre de la tige et la couche celluleuse extérieure de l'é- corce , qu'on connaît sous les noms d'en- veloppe herbacée ou médulle externe. Les couches ligneuses ne présentent pas communément la même couleur et la même dureté dans tous les points du corps li- gneux. Les plus intérieures sont plus dures et plus colorées , parce qu'elles sont plus an- ciennes et qu'elles ont acquis une maturité convenable. Les couches extérieures au con- traire sont d'un tissu plus lâche, moins den- ses et moins colorées. Elles constituent Y Au- bier, tandis que les intérieures forment le Bois proprement dit , le Cœur du bois ou Du- ramen. Cette distinction entre les deux por- BOI tions du corps ligneux est fort importante pour les arts, et surtout pour les arts de con- struction. L'aubier doit être généralement rejeté , non seulement parce que son tissu est moins dur et moins résistant , mais en- core parce qu'il est abreuvé de sucs , qui le rendent plus propre à s'altérer ou à être at- taqué par les Insectes. Cette distinction entre le Bois proprement dit et l'aubier est quelquefois excessivement tranchée, tant par la différence dans la colo- ration que par la différence dans le tissu. C'est particulièrement dans les Bois très denses, et surtout dans les Bois colorés , qu'on trouve un changement brusque et sans aucune tran- sition entre les deux parties. Ainsi les Bois d'Ébène, de Campêche, etc., sont d'un brun rougeâtre ou presque noir , tandis que leur aubier est d'un jaune pâle ou presque blanc. Cette différence de couleur s'observe quel- quefois d'une manière aussi tranchée dans quelques arbres indigènes , le Cytise des Al- pes, par exemple; mais dans les Bois blancs, dans les arbres qui croissent avec une grande rapidité, comme les Peupliers, l'Érable, les Pins et Sapins, etc., on ne peut apercevoir aucune différence sensible, qui puisse auto- riser la séparation des couches ligneuses en aubier et en cœur de Bois. Néanmoins, quoi- que dans ces tiges on n'observe pas une dis- tinction manifeste , soit dans la coloration , soit même dans le grain du tissu entre les couches intérieures et les couches externes, cependant celles-ci sont évidemment moins solides , moins résistantes, et constituent un véritable aubier , qui est loin de réunir les qualités de force, de résistance et de durée que présente la masse des couches inté- rieures. La proportion entre la masse des couches d'aubier et de duramen n'est pas toujours la même. Il y a certains arbres dans lesquels l'aubier a peu d'épaisseur relativement à la masse du Bois, cinq à six couches, par exem- ple : le Chêne est dans ce cas. Il y en a d'au- tres, au contraire, dont l'aubier se compose d'un nombre beaucoup plus considérable de couches ligneuses. Cette différence tient sou - vent à la rapidité plus ou moins grande avec laquelle le Bois acquiert sa maturité com- plète. Lorsqu'on examine une tige coupée trans- versalement, on reconnaît facilement que BOI toutes les couches ligneuses n'ont pas une épaisseur égale. Ainsi, généralement, les plus intérieures, qui sont en même temps les plus anciennes, et qui se sont formées à une épo- que où l'arbre jouissait de toute sa force et de toute sa vigueur , ont une épaisseur plus considérable que celles qui leur ont succédé , et qui se sont constituées dans une période où la végétation était moins Vigoureuse. En général, les couches formées pendant les années humides et chaudes, qui réunissent les conditions les plus favorables à la végétation, sont plus puissantes que cel- les qui correspondent aux années de séche- resse ; mais celles-ci l'emportent sur les premières par leur force et leur résistance. Tous les points de la circonférence d'une même couche n'ont pas non plus une égale épaisseur. On remarque souvent au contraire une très grande inégalité à cet égard. On a observé que la plus grande épaisseur de la couche correspond toujours , soit au côté de la tige d'où naît une grosse branche, soit au côté de la souche qui émet un rameau con- sidérable , en un mot à la partie de l'axe vé- gétal qui était en position de recevoir une nourriture plus abondante. Les couches ligneuses considérées en masse sont d'autant plus dures qu'elles sont plus intérieures. En effet, celles qui sont plus rap- prochées du canal médullaire étant les plus anciennes, on peut supposer avec juste rai- son qu'elles ont acquis une maturité plus complète. Mais il n'en est pas de même quand on compare la solidité des différents points d'une même couche ; la partie la plus superficielle de cette couche est en général formée des fibres les plus dures et les plus résistantes. On a cherché à expliquer ce phé- nomène , en disant que la partie interne de la couche se forme au printemps , c'est-à- dire à une époque où les sucs séveux sont plus abondants , mais en même temps plus aqueux ; tandis que la partie externe de la couche s'estdéveloppée sous l'influence d'une saison plus chaude, et par le secours de sucs plus substantiels et plus élaborés, qui, par I conséquent , donnent une plus grande soli- '■■ dite au tissu ligneux qui se forme. Le nombre des couches ligneuses, inscrites f Jes unes dans les autres sur la coupe trans- versale de la tige d'un arbre dicotylédoné , exprime en général, avec une certaine exac- BOI tîlude, l'âge de cet arbre. C'est par ce moyen qu'on est souvent parvenu à déterminer la durée de certains végétaux dont l'origine reculée remontait à des dates souvent fort anciennes ; mais il s'en faut que ce moyen soit rigoureux. En effet, beaucoup d'auteurs admettent , et à juste titre , selon nous , que dans certaines circonstances il peut , même dans nos climats tempérés , se former deux couches ligneuses dans une même année. Ainsi , quand l'été a été très sec , et que cette sécheresse a, de bonne heure, arrêté les phénomènes de la végétation , si l'automne est chaud et humide , il n'est pas rare de voir se manifester une seconde végétation ; les bourgeons placés à l'aisselle des feuilles se développent, l'arbre reverdit et se couvre de nouvelles fleurs. Dans ce cas, il est évident qu'une seconde couche ligneuse a dû être le résultat de cette végétation accidentelle , et le nombre des années, ou l'âge de l'arbre, n'est plus représenté exactement par le nombre des couches du Bois. D'ailleurs, comme nous l'avons dit précédemment , les couches li- gneuses sont quelquefois si peu distinctes , ou tellement minces et multipliées dans cer- tains arbres tropicaux , que leur inspection ne peut rien apprendre sur le temps qu'ils ont employé pour parvenir au moment où on les observe. Étudions maintenant la structure du Bois, c'est-à-dire les éléments anatomiques qui entrent dans sa composition. Le Bois est formé par un tissu spécial , nommé Tissu ligneux , qui n'est cependant qu'une simple modification tenant en quel- que sorte le milieu entre les utricules et les vaisseaux proprement dits. Il se compose de cellules allongées ou de tubes courts , à parois très épaisses , ordinairement coupées en biseau ou en pointe oblique à chaque extrémité , superposées les unes aux autres et tellement adhérentes qu'elles semblent former des fibres continues : aussi le Bois a~ t-il constamment une structure fibreuse. On a donné des noms variés à ces tubes courts- qui constituent le tissu ligneux ; on les a tour à tour appelés Tubilles , Vaisseaux courts , Vaisseaux fibreux , Closlres , etc. Le tissu ligneux est l'élément essentiel et constitutif du Bois ; mais il n'entre pas seul dans sa constitution. Une couche ligneuse se compose de trois formes du tissu élémen- 630 BOI taire : 1° de tissu ligneux; 2° de vaisseaux aériens ; 3° de tissu utriculaire. Examinons quels sont la position et les rapports de ces tissus dans une couche ligneuse. Si nous sou- mettons à l'examen microscopique une tran- che bien mince d'une couche ligneuse cou- pée en travers, nous y trouverons l'organi- sation suivante: Le tissu ligneux proprement dit se montre sur une tranche transversale, sous la forme d'anneaux irrégulièrement ar- rondis , quelquefois anguleux par suite de la pression qu'ils exercent les uns contre les au- tres, à parois très épaisses et à cavité inté- rieure fort étroite. Au milieu de ce tissu on voit un très grand nombre de vaisseaux aé- riens, qu'on distingue facilement par leur diamètre beaucoup plus grand et par la min- ceur de leurs parois. Ces vaisseaux sont constamment de fausses trachées , le plus souvent du genre de celles qu'on appelle Vaisseaux pondues. Leur nombre est plus ou moins considérable suivant les espèces : tantôt les tubes ligneux sont plus abondants, tantôt, au contraire, les vaisseaux paraissent plus nombreux et donnent alors à la tranche ligneuse mince, soumise au microscope, l'ap- parence d'une dentelle. Ces vaisseaux sont très étroitement unis avec le tissu ligneux , et ne peuvent en être séparés. La couche ligneuse est partagée, par des li- gnes dirigées du centre vers la circonférence, en un très grand nombre de compartiments étroits. Ces lignes sont les rayons médullaires, ils sont uniquement composés de tissu utri- culaire, dont les utricules sont régulièrement disposées dans une position transversale. Tels sont les trois éléments anatomiques dont se compose le Bois. En dehors des rayons mé- dullaires, il n'existe aucune trace de tissu utriculaire. Les vaisseaux aériens et les tubes ligneux sont unis, soudés entre eux, sans le secours d'aucun autre tissu. Le tissu ligneux proprement dit se com- pose de cellules allongées ou de tubes courts, cylindriques ou anguleux, et dont les parois très épaisses sont primitivement transpa- rentes. C'est par les progrès de la végétation «t par suite des dépôts de matières étrangè- ïes qui s'y forment que ces organes perdent insensiblement leur transparence. M. Dutro- «het s'est assuré que quelle que soit la nature, ïa couleur, la consistance du Bois, il avait pri- mitivement à peu près les mêmes caractères BOI dans toutes les espèces. Ainsi, selon cet ha- bile observateur, en faisant bouillir dans l'a- cide nitrique des fragments de Bois d'É- bène ou de tout autre Bois très dur et très coloré, les matières étrangères se dissolvent et les fibres ligneuses deviennent transpa- rentes et flexibles comme celles des Bois mous et blancs. Les belles recherches de M. Payen sur la nature chimique des élé- ments organiques des végétaux confirment pleinement les observations de M. Dutrochet. Ainsi M. Payen a reconnu que le Bois, comme toutes les autres parties du tissu des végé- taux, était composé de Cellulose , c'est-à-dire d'une matière identique avec l'amidon , par sa constitution chimique. Mais petit à petit il se dépose dans ces organes une autre sub- stance dure et cassante , qui donne de la so- lidité et de la résistance aux fibres ligneuses, matière qui offre une composition un peu différente de celle de la cellulose. Nous avons dit précédemment que les vais- seaux aériens du Bois étaient de fausses tra- chées et plus particulièrement des vaisseaux ponctués. Ce sont aussi quelquefois des vais- seaux rayés. Ces vaisseaux sont assez géné- ralement dispersés sans ordre dans l'épais- seur de chaque compartiment ligneux; quel- quefois solitaires et présentant alors, sur une coupe transversale , une aire plus ou moins régulièrement arrondie ou elliptique. Le plus souvent ils sont groupés par deux ou trois ensemble , et leur forme est alors modifiée par leur contact réciproque, qui est toujours très intime. Il arrive quelquefois que les grands tubes du Bois ou les vaisseaux aériens sont disposés avec une sorte de symétrie, et que , sur la coupe transversale de la tige , ils forment des espèces de lignes circulaires as- sez régulières. Assez souvent ceux qui ont été formés les premiers , et qui sont par con- séquent les plus profonds de chaque couche prise isolément, ont un diamètre plus grand que ceux qui sont plus superficiels. Cette dif- férence provient de ce que les premiers se sont développés dès le printemps, c'est-à-dire à une époque où la végétation est plus puis- sante et les sucs plus abondants. Si nous examinons la manière dont le Roii commence à se former dans une tige ou une branche d'arbre dicotylédoné , nous verrons que la couche ligneuse, au lieu de former une masse circulaire continue , se montre BOI d'abord en faisceaux distincts , disposés cir- cukurement au centre de la tige. Ces i'ais- MD ou compartiments ligneux sont sépa- lél les uns des autres par une eouehe de tissu cellulaire plus ou inoins épaisse , con- tinuée sans interruption avec celui qui oc- cupe la partie centrale de la tige et qui plus tard devra constituer la moelle, et d'une au- tre part avec la couche cellulaire extérieure dans laquelle les faisceaux corticaux vont se dé> elopper. Petit à petit ces faisceaux ligneux s'élargissent, s'allongent; ils augmentent par la division qui s'opère dans chacun des fais- ceaux primitifs ; le tissu cellulaire qui les sé- pare se resserre , et bientôt les espaces qui existent entre les compartiments apparais- sent seulement sous la forme de lignes étroi- tes, qui constituent les rayons médullaires. On a prétendu que chaque couche ligneuse était séparée de celles au milieu desquelles elle est placée par une couche très mince de tissu utriculaire. M. Dutrochet, quia émis cette opinion, dit que cette structure est sur- tout très remarquable dans la tige du Rhus typhinum. Selon cet habile physiologiste , il existe entre chaque couche ligneuse de cette tige une couche de tissu cellulaire qui se re- connaît, entre autres caractères, à sa colora- tion jaune brunâtre beaucoup plus intense; mais nous avons examiné attentivement la structure de cette tige, que nous avons suivie dans toutes les périodes de son développe- ment, et nous n'y avons pu reconnaître au- cune trace de tissu utriculaire interposé en- tre les couches ligneuses. Le Bois existe, non seulement dans l'axe ou organe central des végétaux ligneux, mais dans toutes les autres parties susceptibles d'endurcissement. En traitant des Tiges , nous ferons voir que dans les végétaux herbacés , il y a aussi une couche de Bois et que son organisation ne diffère pas sensiblement de celle qu'on observe dans les végétaux ligneux , à la pre- mière année de leur développement. La description que nous venons de don- ner du Bois s'applique à la généralité des tiges ligneuses dans les végétaux dicotylédo- nes; mais elle offre cependant de grandes variations dans un certain nombre de végé- taux, parmi lesquels nous citerons les Coni- fères, les Cycadées, les Ménispermées , les Ariiloiochiées et un grand nombre d'autres , 1301 631 familles, qui renferment des plantes sarmon- tcu.se> et des lianes. Nous traiterons succes- sivement de ces modifications soit au nom de chacune de ces familles, soit et principa- lement à l'article tige. Voy. ce mot. § IL Du Bois dans la lige des végétaux monocolylédonés ligneux. Les Bois, dans la tige ligneuse des végétaux monocotylédonés , présente une disposition bien différente de celle que nous venons d'observer dans celle des arbres dicotylédo- nes. Ce ne sont plus des couches circulaires emboîtées les unes dans les autres avec une sorte de régularité , et pouvant servir à dé- terminer le nombre d'années qu'a duré la végétation de ces tiges. Le Bois, ici, est sous la forme de fibres ou de faisceaux peu volu- mineux , distincts les uns des autres et plon- gés au milieu d'un tissu cellulaire qui forme la masse de la lige : aussi la coupe transver- sale d'une tige de Palmier ou de tout autre monocotylédoné ligneux se montre-t-elle composée d'une foule de points ou de fais- ceaux irrégulièrement arrondis, épars et sans ordre , et n'offrant jamais cette disposition par couche qui forme le caractère dislinctif de tous les arbres dicotylédones. En général , les fibres ligneuses dans les tiges des Monocotylédonés sont plus abon- dantes, et par conséquent , plus serrées les unes contre les autres dans les parties super- ficielles de la tige. C'est, comme on sait, le contraire pour les tiges dicotylédonées, dont les couches ligneuses sont d'autant plus den- ses qu'elles sont plus intérieures. Quant à la structure de ses fibres ligneu- ses, elle est assez compliquée. Chacune d'el- les renferme, en effet, du tissu ligneux pro- prement dit, ordinairement disposé en deux faisceaux, l'un intérieur, l'autre externe. En- tre ces deux faisceaux se trouvent les vais- seaux aériens , trachées et fausses trachées, et les vaisseaux séveux, réunis par du tissu utriculaire. Nous nous bornerons ici à cette indication sommaire de la structure des fais- ceaux ligneux dans la tige des Monocotylé- donés, remettant à la développer avec plus de détail aux motSMONOcoTYLÉDoisÉs etTiGE. Voy. ces mots. § III. De la conservation des Bois, Le Bois est une des matières les plus utiles que la nature fournisse à l'homme pour la 632 BOI satisfaction de ses besoins. Sans parler ici de l'emploi du Bois comme combustible, il nous suffira de rappeler les usages de cette matière dans la construction de nos habitations , de dos meubles et de nos navires. Mais le Bois est sujet à une foule d'altérations qui nui- sent à sa durée , et compromettent tous les ouvrages dans la construction desquels il entre : aussi s'est-on beaucoup occupé des moyens de conserver aux Bois toutes les pro- priétés qui les distinguent , en les préser- vant des altérations qu'ils sont susceptibles d'éprouver. Parmi les résultats auxquels ont conduit les recherches dirigées vers ce but , il n'en est pas de plus remarquables que ceux obtenus par M. le docteur Boucherie. Ces résultats ont été consignés dans un mé- moire présenté à l'Académie royale des scien- ces dans le courant de l'année 1840 , et sur lequel M. Dumas a fait , au nom d'une com- mission nommée par l'Académie , un rap- port extrêmement favorable. (Voyez Compte- Rendu, 1840, t. H, p. 894.) M. le docteur Boucherie , dit M. Dumas , s'est proposé de rendre le Bois beaucoup plus durable , de lui conserver son élasti- cité , de le préserver des variations de vo- lume qu'il éprouve par la sécheresse et l'hu- midité , de diminuer sa combustibilité, d'aug- menter sa ténacité et sa dureté ; enfin de lui donner des couleurs et même des odeurs du- rables. Toutes ces exigences ont été satisfaites , et elles l'ont été par des moyens peu coûteux , simples et nouveaux; elles l'ont été à l'aide de substances communes et d'un vil prix* La matière que M. le docteur Boucherie em- ploie surtout est le pyrolignite de Fer brut , auquel il ajoute ensuite certaines autres ma- tières , quand surtout il a l'intention de com- muniquer aux Bois des teintes plus ou moins variées. A cet effet , il emprunte toute la force dont il a besoin pour faire pénétrer les substances dans le tissu ligneux , à la force aspiratrice du végétal lui-même ; et cette force suffit pour porter de la base du tronc jusqu'aux feuilles toutes les liqueurs qu'on veut y introduire , pourvu qu'elles soient maintenues dans certaines limites de con- centration. Pour cela , on coupe par le pied l'arbre en pleine sève ; on plonge son extrémité infé- rieure dans une cuve renfermant la liqueur BOI qu'on veut faire aspirer. En quelques jour» celle-ci montera jusqu'aux feuilles les plus élevées; tout le tissu végétal sera envahi, sauf le centre de la tige, qui résiste toujours à la pénétration. L'arbre peut être dégarni d'une partie de ses branches : pourvu qu'il reste un bouquet de feuilles au sommet de la tige , l'aspiration s'exécutera. On pourrait encore arriver au même résultat sans cou- per l'arbre par sa base. Ainsi , une cavité creusée à son pied , ou un trait de scie qui divise celui-ci sur une grande étendue de sa surface , suffisent pour qu'en mettant la par- tie entamée en contact avec un liquide , il y ait une absorption rapide et complète de ce dernier. C'est par l'emploi des chlorures terreux que M. Boucherie arrive à rendre les Bois presque incombustibles , sans leur faire per- dre aucune de leurs autres propriétés. Enfin , par ces procédés ingénieux , M. le docteur Boucherie donne aux Bois des tein- tes variées , quî les rendent propres à entrer dans la fabrication des meubles. Ainsi, le pyrolignite de Fer les colore en brun ; si on y associe une matière tannante , ils prennent une couleur noire ; si on fait succéder au pyrolignite de Fer du prussiate de Potasse , ou de l'acétate de Plomb ou du chromate de Potasse , on obtient de belles nuances bleue ou jaune. Ces résultats nous ont paru trop impor- tants pour que nous puissions nous dispen- ser de leur donner une place dans un article général sur les Bois. (A. Bichard.) Le nom de Bois a été appliqué à un grand nombre d'arbres , en partie originaires des pays tropicaux , et on y a joint une ou plu- sieurs épithètes indiquant leur patrie , leurs propriétés réelles ou chimériques, leurs usa- ges ou leur ressemblance avec des* objets quelconques. Cette longue liste de noms , souvent si bizarres , empruntés à la langue inexacte et imparfaite du peuple et des voya- geurs , doit cependant encore trouver place dans les ouvrages d'histoire naturelle, car elle sert à l'intelligence des relations de voyage où beaucoup de ces noms subsistent encore. On se sert généralement dans le commerce, dans les arts industriels , en économie rurale et forestière, de ces dénominations vulgaires, et quelques unes appartiennent à notre langue usuelle ; nous nous bornerons à en donner BOI rémunération avec leur signification vérita- ble, en renvoyant auxnoms scientifiques pour les détails que quelques uns compor- tent B. abrouti , les arbres dépouilles de leurs bourgeons, de leurs feuilles et de leur écorce, par le bétail ou les bêtes lames, ei qui ne font plus que végéter. B. d'absinthe , ou amer, Quassia amara , aus>i B. di Qr kssu et Q. rimaruba, Carissa amaro, et que-lques autres arbres remarqua- bles par leur amertume. B. d'acajou , le Cedrela odorala et le Swie- tenia maliogoni , qu'on appelle aussi B. de MAI10G0NI. B. D'ACOSSOIS, B. BAPTISTE , A LA F1ËVBE ou de sang , B. sanglant. Noms vulgaires du Millepertuis en arbre, Hyperieutn sessilifo- lium. B. d'acouma, ou acoumat, YHomalium ra- cemoMon et le Bumalda salicifolia. B. d'agatis , d'agouti, le f'ilex divaricala et Y.Eschinomene grandiflora. B. d'agra ou d'agara. Bois odorant em- ployé en Chine à la fabrication des petits meubles, et dont le genre n'a pu être déter- miné. B. d'aguilla. Bois aromatique d'Afrique appartenant à un arbre inconnu. B. d'aigle, d'aloÈs, d'agallociieou de ca- lambac. Bois aromatique qu'on brûle à la Chine et au Japon , à cause de son odeur agréable; il provient de PAgalloche , Exœ- caria offteinarum. Ce nom a encore été donné au bois de YAquilaria de Cavanilles. B. a aiguilles. Aom donné communé- ment aux arbres de la famille des Conifères. B. d'ainon, le Robinia sepium. B. d'amande, le Murila racemosa et le Lau- rus piclntrim. B. d'amarante , les Swielenia mahogoni et senegalensis. B. d'amourette. On en connaît deux es- pèces: le petit est le Mimosa lenuifolia, et le grand le Mimosa lamarindifolia. B. angelin , YAndtra racemosa. B. d'anis , Ylllicium anisatum , le Laurus persea, le Limonia madagascariensis. B. d'anisette , le Piper aduncum. B. arada , B. piquant , le Chrysobolanus icaco, et un arbre de Madagascar non déter- miné. B. l'arc, le Cylisus laburnum. T. II. LOI 633 B. d'argent, le Prolea argentea. B. D'AKONDF, B. DE RONDE, DE RONGLE, YE- rythroxylum laurifolium. B. d'asi'ai.atii , aussi B. de ciiypre et de cygne, VAspalathus chenus. Les deux der- niers noms s'appliquent aussi au Cordia ge rascanthes et au Cupressus dhlicha. B. BACHA OU A CALEÇONS , plusieurs CSpè- ees de Bauhinia, B. a baguettes. A Cayenne , deux Baisi- niers ; à Haïti , le Sébestier. B. a balai. En Europe, le Bouleau, la Bruyère, le Genêt, etc., etc. ; à l'île Maurice, VErythroxylum bypericifolium , et le Fres- nelia. B. balle. A Cayenne, le Guarea trichilioi- des, à cause de la similitude de son fruit avec une balle à jouer. B. bambou , YArundo bambos. B. ban. A Haïti , le Cordia callococca, B. de bananes. A Bourbon, YUvaria odo- rala ; à Java et dans l'Inde, VU. disticha. B. BARD0TT1ER, B. DE NATTE, B. TETE-DE- Jacot, plusieurs espèces du g. Mimusops. B. BAROIT, B. DE FÉROLE, B. SATINE, le F 6' rolia d'Aublet , qu'on croit aussi être le B. marbré. On appelle aussi B. satiné, le Bois du Primas domeslica. B. a BARRAouEs, B. barag. A Haïti et à la Guiane, le Combreium laxnm. B. A barriques , le Bauhinia porrecta. B. de bassin des bas. On appelle ainsi à Bourbon le Comteia, et B. de bassin des hauts, le Blackuellia. B. de baume, le Croion balsamiferum. B. bénit. Synonyme de Buis. B. de benjoin. A Maurice, les Badamiers. B. benoît. A Haïti, ce bois est employé en ébénisterie : on ne sait à quel genre il appar tient. B. de bigaillon, YEugenia Bigaillonii. B. de bitte. Aux Indes , le Sophora hete- rophylla. B. blanc. En Europe, on désigne sous ce nom tous les arbres à bois tendre et peu co loré, dont le cœur diffère à peine de l'aubier, tels que les Peupliers, les Saules, le Bouleau, le Tilleul, etc. A la Martinique, on désigne sous ce nom une espèce de Staphilier ; à l'Ile de France et à Bourbon , c'est Yllernandia ovigera et le Sideroxylum laurifolium ; à la Nouvelle-Hollande, c'est le Melaleuca leuco- dendra ■ et cette dénomination s'applique 40- 634 BOI encore à diverses espèces de Seringat , et surtout aux Philadelphie coronarius et ino- dorus. B. BLANC-ROUGE, B. DE POUPART , le Pou- partia. B. DE BOMBARDE, B. TAMBOUR, B. DE RUCHE. A Bourbon , YAmbora lambourissa. B. de bouc, le Premna dentifolia. B. a boutons , toutes les espèces du g. Ce- phalanlhus. B. bracelet. Aux Antilles , le Jacquinia armillaris , dont les Caraïbes prenaient la graine pour se faire des bracelets. B. brai, le Cordia macrophylla. B. DE BRÉSIL OU DE FERNAMBOUC , B. LA- MON. f^Oyez BRÉSILLET. B. cabri, cabril, et B. de bouc. Aux An- tilles , toutes les espèces du g. JEgiphyla, le Fagara tragodes, le Knautia orientalis , et YEhretia Bourreria : cette dernière plante s'appelle aussi B. de rôle bâtard. B. puant. A Haïti , les Capparis ferrugi- nea et breynia , et une espèce de Sierculia; à Bourbon et dans l'Inde , le Mimosa farne- siana. B. caï'pon. Bois de construction à Haïti: on croit que c'est un Chionanthe. B. a calumet. A Cayenne , le Macea pi- riri. B. de campêche, B. d'inde , B. de la Ja- maïque, B. de nicaraguas, quelquefois aussi B. de sang, Slematoxylum campechianum. B. cannelle. Il y en a de trois sortes : le blanc , Canella alba et Laurus capsuliformis ; le gris, Elœocarpus serrata, et le noir, Dry- mis vinteri. B. canon , B. trompette , le Cecropia pel- lala et le Panax chrysophyllum. B. de canot. A Maurice , le Calophyllum inophyllum; sur la côte du Malabar, le C. calaba; aux Séchelles , le Terminalia ca- tappa ; en Amérique , le Liriodendrum tulipi- ferum et le Cupressus disticha. B. de capitaine. A Haïti, les Malpighia angustifolia, aquifolia, glabra et urens. Ce der- nier s'appelle aussi B. hinselin. B. de capucin, B. signor. A la Guiane, un arbre de construction non déterminé. B. de caque , le Cornutia pyramidata. B. caraïbe. A Haïti, un arbre de construc- tion , dont le nom n'est pas connu. B. carré , B. de lardoire , B. loustau. £toms vulgaires du Fusain , Evonymus euro- BOI pœus. Ce dernier nom s'applique aussi à Y Anlirrhœa asiatica. B. cassant, le Psatura. B. a cassave, B. doux, 1' 'Aralia arborea. B. de cavalam , le Sierculia fœlida. B. de cayan. Synonyme de Simarouba. B. de cèdre. A la Guiane, YAniba guianen- sis ; à la Jamaïque , le Theobroma guazuma; en Espagne, le Juniperus thurifera ; en Amé- rique , le /. caroliniana. B. de cham , le Tespesia ou un Cer- ci s. B. de chambre, Y Agave americana. Nichol- son désigne sous ce nom un arbrisseau in- connu. B. DE CHANDELLE , B. DE LUMIERE , Y Aïtty- ris elemifera, le Draccena reflexa, Y Agave fœlida , YErilhalis frulicosa , et plusieurs es- pèces de bois résineux dont on se sert en guise de flambeau. B. de charpentier, le Juslicia pectoralis. B. de chauve-souris. A Bourbon , c'est le nom d'une espèce du g. f^iscum , dont les Roussettes recherchent les fruits. B. de chêne, les Bignonia leucoxylum, lon- gissima et pentaphylla. B. de chenilles , le Kolkameria helero- phylla et le Conyza salicifolia. B. de cheval ou B. major. A Haïti, YE- rythroxylum havanense. B. de chik, le Cordia myxa, et d'après d'autres auteurs, le C. sebestana. B. de chine. Nom donné improprement à un arbre de la Guiane, dont le bois ressemble à celui du Palixandre. B. de citron , YErilhalis frulicosa. En France , on désigne sous ce nom le B. du ci- tronnier. B. de clou. A Maurice, YEugenia lucida; à Madagascar, le Bavenala madagascariensis ; au Brésil, le Myrlhus cariophyllaïa. B. A cochon , le Bursera gummifera , 1'/» cica heplaphylla , et le Paullinia asialica. B. collant, le Psatura. B. de colophane franc, le Colophania de Commerson ; B. de c. bâtard, B. de compa- gnie, le Bursera oblusifolia. B. de combage , espèce de Myrte non dé- terminé , abondant aux Antilles. B. de corail , YErylhrina corallodendron. B. de corne. A Amboine, le Garcinia cor- nea ; à la Cochinchine , le Brindonia cochin- chinensis. BOI B. COTKLKT OU A COTELETTES , le CorilUtia pyramidata , le Casearia parviflora , YEhre- lia bourreria, et YEllisia niclelea. B. a coton. Nom vulgaire du Peuplier de Virginie et d'autres arbres dont les graines sont surmontées d'une aigrette soyeuse et semblable à du coton. B. couleuvre. Aux Antilles, le Draconiium pcriusiim, le Rhamnus colubrinust et le Stryck- nos colubrina ; à Amboine , Y Ophixylum ser- pemimim ; sur la côte du Malabar , YA- melpoy a cause des propriétés spécifiques ac- cordées à ces arbres contre la morsure des Serpents. B. DE CRABE OU DE CRAVE , le MljrtUS Ca- ryophyllata. B. de cranganor. Nom du Pavetta indica, à cause de son abondance à Cranganor. B. creux. Plante herbacée de Cayenne , le Lisianthus alalus. B. de crocodile , B. de musc , le Clutici da- teria. B. de cuir ou de plomb , Dirca palus tris. B. de cyprès. Aux Antilles, le Cordia ge- rascanthes. B. de dames ou d'huile. A Maurice , une espèce d'Erythroxylum. B. damier. Ployez 3Adamier. B. dard ou de flèche , le Possira et le Petaloma. B. de dartres. A Cayenne, les Hypericum latifolium et sessilifolium ; et à Bourbon , le Danais fragrans. B. de demoiselles , le Eirganelia mauri- tiana. B. dentelle , le Lagella lintearia. B. dur. Au Canada, le Carpinus oslrya ; à Maurice et dans l'Inde , le Semrinega duris- sima : ce dernier s'appelle aussi B. de quin- quin ou de tezé ; en Europe, on appelle ainsi les Bois d'une contexture serrée, tels que le Buis, l'Orme , le Chêne , etc. B. dyssentérique , B. tan , le Malpighia spicata. On a donné le nom de B. de tan rouge à diverses espèces du g. fVenman- nia. B. d'ébÈne, le Diospyros ebenum; B. d'é- bÈne jaune ou vert, le Bignonia leucoxylon; B. d'ébÈne de crête, YAnthyllis crelica; B. D'ÉBÈNE ROUGE , B. DE GRENADILLE , le Ta- nionus de Rumph. ; Faux B. d'ébÈne, le Cy- tisus laburnum. B. d'icorce, un Uvaria, un Blackwellia BOI G35 et un Nuxia , dont les espèces sont indéter- minées. B. d'encens , Ylcica enneandra. B. A ENIVRER , B. ENIVRANT, B. IVRÀNT, Y Euphorbia frutescens , le Phyllanthus virosa, le Galega sericea , et plusieurs autres plan- tes lactescentes qui jouissent de la propriété d'enivrer le Poisson. B. épineux , le Bombax pentandrum , le Xanlhoxylum caribeeum , YOchroxylum lu- teum. B. éponge , le Gastonia de Commerson , et le Cissus mappia. B. éti , un Eugenia. B. falaise, un Myrtus. B. de fer. A la Guiane , les Robinia pana- coco et tomentosa ; aux Antilles , le Rham- nus ellipticus et YJEgiphila marlinicensis ; à Ceylan, le Mesua ferrea ou B. de naghas ; à Maurice , le Syderoxylon cinereum ; chez les Malais , un Metrosideros. B. de fer d'afri- que , le Syderoxylum cinereum; B. de fer de Jamaïque, le Fagara pterola; B. de fer a grandes feuilles , le Coccoloba grandifo- Ua;B. DE FER DE JUDA OU B. DE JUDA, le COS- signia pinnala. B. a feuilles. En Europe, on appelle ainsi tous les arbres à feuilles caduques. B. a grandes feuilles, le Coccoloba pubescens, le Genipa americana,\e Chrysophyllum caïmito. B. A petites feuilles , Y Eugenia divaricatay et plusieurs espèces de Myrtes. B. a la fièvre , les diverses espèces de Quinquina et YHypericum sessilifolium. B. a flambeau. En Europe , c'est le nom vulgaire des arbres résineux ; en Amérique, c'est Y Hœmaloxylum campechianum ; à Bour- bon , le Fagara heterophylla et YErythroxy- lum laurifolium. B. FLÉAU , B. DE FLOT, B. DE LIEGE OU B. siffleux, le Bombax gossypium , le Cordia macrophylla, YHibiscus tiliaceus. B. fragile, le Casearia fragilis. B. DE FREDOCHE, D'ORTIE OU PELE, B. SANS écorce , Cilharexylum melanocardium. Ces deux dernières dénominations s'appliquent encore au Ludia de Commerson. B. DE FRÊNE OU DE PETIT FRENE , le BignO- nia radicans , et quelquefois aussi le Quassia amara. B. galeux ou de senteur , Y Assonia po- pulnea. Le B. de senteur bleu est le Ruizia variabilis, et le blanc le Ruizia cordata. 636 BOI B. DE GAROU,B. GENTIL, B. JOLI, B. D'o- reille , le Daphne mezereum. Le dernier nom l'applique aussi au D. laureola. B. de gaulettes, YHirlella racemosa, le Melicocca apeiala. B. de gÏrofle , le Myrthus caryophyllata. B. de glu. A Cayenne, le Sapium aucupa- rium. B. de gouyave , le Prockia ovata. B. de grignon, le Bucida buceras. B. gris , les Mimosa inga et fagifolia , et d'autres espèces de Mimosa. B.. Guillaume. Nom vulgaire de diverses Conyzes et Baccharides frutescentes et à feuilles visqueuses , dans nos colonies. B. de guitare ou guitarin , toutes les es- pèces de Cytharexylum , principalement les C. cinereum , caudatum et quadrangulare. B. incorruptible, YHomalium racemosum, le Bumelia salicifolia , le Laurus sassafras , YEndrachium madagascariense , qu'on ap- pelle aussi B. immortel , ainsi que YEry- thrina corallodendron. B. Isabelle, les Laurus borbonia, le Myr- tus Gregii et Schœfferia. B. jacot, un Eugenia de Maurice et d'au- tres arbres, dont les Singes mangent les fruits. B. jaune, le Laurus ochroxylon, aussi ap- pelé B. verdoyant, le Bignonia leucoxylon , qui porte encore le nom de B. vert, le Li- riodendron lulipifera, le Bhus cotinus, le Leu- coxylon laurifolium, etc. B. jean, YUlex europœus. B. de lait, souvent synonyme de B. lai- teux , s'applique aux arbres et arbrisseaux de la famille des Euphorbiacées et des Apo- cynées, ainsi qu'au Mancenillier, à YHippo- mane citrinella, au Cameraria lalifolia, au Syderoxylum licioides, etc. B. de lance franc , le Bandia aculeata j bâtard, YUvaria odorata. B. de laurier , le Croton corylifolium. B. de lessive. Dans les Alpes, c'est le nom vulgaire du Cytisus laburnum, , qu'on y ap- pelle aussi B. de lièvre ; aux Antilles, on pense que c'est une espèce d'Anavinga. B. de lettres . Sideroxylum inerme , le Piratinera guianensis. B. lucé , le Petaloma edulis. B. mabouya , Capparis breynia et Moriso- nia americana. B. macaque, le Tococo guianensis d'Aublet. ■J BOI B. de mai , le Cratœgus oxyacanlha. B. maigre , le Psyloxylon. B. de maïs, Memecylon cordatum. B. malabar ou de malbouck , le JVuxia. B. de malgache. A Bourbon, le ForgetUu B. a malingre , un Tournefortia, B. MANCHE-HOUE , et non MARCHK-HOUI , If Xanlhoxylum clava herculis. B. marbré bâtard, l' Ery throxylum areotor tum. B. marguerite , le Cordia tetraphytta» B. marie , le Calophyllum qui produit le Baume Marie. B. de mature, plusieurs grands arbres de l'Inde , et principalement un Uvaria. B. de mèche , YApeiba glabra et Y Agave fœtida. B. menuisier , le Portesia. B. de merle. A Bourbon et à Maurice, Y An- dromeda salicifolia; en Afrique, YOlea ca- pensis; dans l'Amérique du Sud, le Celastrus undulatus , et aussi le Sapindus saponaria , qui porte aux Antilles le nom de B. de sa- vonnettte ou savonneux. Le B. de savon- nette bâtard est, à Haïti, un Dalbergia, B. de moluques, le Croton tiglium. B. mondongue , le Picramnia. B. nagone , une espèce de Mirobolan. B. de nèfle , divers Eugenia. B. néphrétique. En Europe, le Betula alba; en Asie, le Moringa Bent et au Mexi- que , un arbre indéterminé , qu'on suppose être le Mimosa unguis cali. B. noir. Aux Indes , le Blimosa lebbek et le Diospyros ebenum ; aux Antilles, YAspalathu* ebenus. B. d'olive. A Bourbon, une espèce d'CHea semblable au nôtre ; à Maurice , YElceoden- drum mauritianum et le Bhamnus altissimus. B. d'or , le Carpinus americana. B. d'orme, le Cellis micranthus et le Théo- broma Guazuma. B. de la palille , de l'espagnol Palillos, bâtonnet. On désigne sous ce nom , aux Ca- naries , des bois de toutes sortes , taillés en cure-dent, et arrosés de sang-dragon. B. DE PALIXANDRE OU VIOLET. Nom d'Ull arbre indéterminé de la Guiane hollandaise. B. palmiste , le Geoffroya spinosa. B. perdrix, YHeisteria coccinea. B. de Perpignan , le Celtis auslralis. B. de perroquet, le Fissilia psittacorum. B. pin, le Talaurna. BOI B. de pintade, YIxora coccinca, et Y Ar- disia crcnulata. B. a pian, \*s Morus tincioria, ou, suivant d'autres auteurs , le Fagara ftcrota ou tra- godes. B. a poudre. On désigne sous ce nom les arbres à charbon léger, dont on se sert pour fabriquer de la poudre à tirer, tels que le Rhamnm fYangula, etc. B. DE PIED DE POULE , B. DE RONCE , le Todalia. B. de pissenlit, le Bignonia stans. B. pliant, YOsyris alba. B. plié bâtard, le Bruns felsia. B. de poivrier, YFnjihroxylum laurifolium, et plusieurs Fagara. B. puant. En Europe , YAnagyris fœtida. A la Guiane, le Quassia fœtida et le Pini- gara tetrapelala. B. punais. Nom vulgaire du Cornus san- guinea. B. quevis ou quivis. Voyez quivisia. B. de quinquina. A Cayenne, un Malpi- ghia. B. de rainette , le Dodonea angusiifolia. B. ramier , un Psycholria , un Sapindus et le Munligia calabura. B. ramon, le Trophis americana, le Sa- pindus saponaria et YFrylhroxylum rufinn. B. de râpe , le Cordia sebestana , plusieurs Ficus et le Monimia de Dupelit-Thouars. B. de rat, le Myomjma. B. de rivière , le Chimarrhis de Jacquin, un Inga, et le Casearia parvifolia. B. DE ROSE, DE RHODES OU DE CHYPRE. AUX Canaries , les Convolvulus scoparius et Jlori- dus ; aux Antilles, l' Ehretia fmticosa ; à la Jamaïque , YAmyris balsamifera ; à Cayenne, le Licaria guianensis; à la Chine , le Tse- Tau , arbre dont on ne connaît pas le genre. B. sain ou sain bois , le Daphne gnidium. B. sain ou de santé , le Gaïac. B. de saint-jean, le Panax Morototoni. B. de sainte-lucie , le Prunus Mahaleb. B. de sapan , une espèce du g. Cozsal- pinia. B. sarmenteux, le Cordia Jlavescens. B. de sassafras , le Laurus sassafras. B. de sauge , divers Lanlana. B. de savane. A Haïti, le Cornutia pyra- miduia et le Vilex digilala. A Cayenne , le Coumarouna odorala. B. de sÉnil, le Conyza salicifolia. BOI 637 B. DE SENTE OU DE SENTI , le RhamnuS «>- cumscissus. B. de seringue , YUcvea guianensis. B. de soie, le DJulingia calabura et le Cel- tie micranlhus. B. de source , YAquilicia sambucina. B. tabac , le 3Ianabca villosa. B. de tacamaque , le Calopliyllum coloba Ct Populus balsamifera. B. tapiré , un arbre indéterminé de Cayenne. B. de tek , le Tectona grandis. B. tendre a cailloux. Aux Antilles , le Alimosa arborea. Le B. tendre a cailloux bâtard n'a pu encore être rapporté à aucun genre. B. de tisane. On suppose que c'est une espèce du g. Smilax. B. violon , le Macaranga de Dupetit- Thouars. (C. d'O.) BOIS AGATISÉ , SILICIFIÉ , CALCA- RIFIÉ. min. — C'est le Bois changé ou pé- trifié en Agate, Silex ou Calcaire, Voyez bois fossile, au mot fossile. (Del.) BOIS ALTÉRÉ , BITUMINEUX ou MI- NÉRALISÉ, min. — Voyez lignite. (Del.) BOIS DE CERF, moll.— Ce nom, donné par les marchands au Rocher scorpion , Mu- rex scorpio , a été adopté par Lamarck , qui l'a appliqué à une espèce différente de la Nouvelle-Hollande. BOIS FOSSILE, min. — Voyez fossile. (Del.) BOIS DE MONTAGNE, min.— C'est l'As- beste fibreux, brunâtre et ligniforme. (Del.) • BOIS PÉTRIFIÉ, min.— Voyez fossile. (Del.) BOIS VEINÉ, moll. — Nom vulgaire du Voluta hebrœa L. et Lam. *BOISDUVALIA. bot. ph. — Genre de la famille des Onagrariées, tribu des Onagrées, établi par M. Spach aux dépens du genre JEnoihera. Il comprend 2 espèces : B. con- tinua et densiflora. *BOISDUVALIE. Boisduvalia (nom pro- pre), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy, et dédié à M. le doc- teur Boisduval. Ce g. , qu'il place dans la famille des Phyloraydes , tribu des Myodi- nes , diffère de celui des Rivellics par les ca- ractères suivants : Antennes courtes; le se- cond art. un peu plus gros que le 3e. Ailes noires et maculées. Il ne renferme que des 638 BOJ espèces propres aux pays chauds, au nombre de 5 , parmi lesquelles nous citerons comme type celle que l'auteur nomme B. rutilans. Cette espèce, originaire des Indes orien- tales, faisait partie de la collection du comte Dejean. (D.) BOISSELLIÈRE. ois. — Nom vulgaire de la Pie-Grièche grise. *BOISSIjEA ( Boissieu-Lamartinière , un des compagnons de Lapeyrouse et qui périt avec lui), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lolées-Génistées , établi par Ventenat aux dépens de plusieurs espèces de Plaiylobium , et comprenant en- viron 25 espèces , introduites et cultivées pour la plupart dans les jardins d'Europe. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande , tantôt à rameaux comprimés et aphylles , tantôt à feuilles al- ternes, simples, bistipulées ; à fleurs jaunes, variées de pourpre; à pédicelles bractéolés. Une des espèces les plus jolies et les plus nouvelles est le B. tenuicaulis (Voyez Herb. gèn. de VAmaL, nouv. sèr., t. III). (C. L.) BOITE A SAVONNETTE. Capsula cir- cumeisa, Pyxidium. bot.— On donne ce nom à un péricarpe capsulaire et globuleux qui se divise en deux par une section transver- sale, ainsi que cela a lieu dans la Jusquiarne et le Mouron. C'est cette sorte de fruit que M. de Mirbel appelle Pyxide. *BOJERIA (nom propre), bot. ph. — Genre dédié à Guill. Bojer, professeur de botanique à l'île Maurice. M.DeCandolle a établi ce genre sur une plante indigène de Madagascar, et qui fait partie de la famille des Composées, tribu des Vernoniées. Elle a pour caractères : Capi- tule multiflore homogame. Fleurs herma- phrodites. InYolucre campanule, composé de nombreuses écailles multisériées, aiguës. Ré- ceptacle plan , légèrement alvéolé. Anthères munies d'appendices basilaires. Style renflé à la base , à rameaux cylindracés et couverts d'un court duvet qui les rend scabres. Fruits anguleux-striés , lisses. Aigrette unisériée , Composée de longues soies scabres et plus ou moins réunies entre elles à la base. — Le genre Bojeria ne renferme qu'une seule es- pèce indigène de Madagascar. (J. D.) #BOJÉRBÊES. bot. ph. — Une des divi- sions de la tribu des Vernoniées qui renferme des arbrisseaux ou des herbes de Madagas- car, munies de capitules homogames pluri- BOL flores, à anthères garnies d'appendices basi- laires , et à fruits surmontés d'une aigrettf formée d'une seule rangée de soies. (J. D.) BOJOBI. rept. — Espèce du g. Boa. Voyez ce mot. BOL (pïïios, bol), min. — Nom sous le- quel on comprenait autrefois diverses Argi- les colorées par des oxydes métalliques. L'Ar- gile ocreuse rouge , par exemple, était le Bol d'Arménie. On employait autrefois les Bols en médecine comme astringents ; ils servent aujourd'hui dans la peinture comme terres colorées. (Del.) *BOLANTHUS (03)loç, masse; avGoç, fleur). bot. pn. — Section indiquée par Seringe (in DC. Prodr., I, 366, exe. sp. 12-15) dans le genre Saponaria de Linné, et adoptée comme simple division du Smegmanthus de Fenzl, sous-genre dudit Saponaria. Voyez ce mot- (C. L.) *BOLAX ( Ma? , motte de terre , champ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , classé parmi les Anoplognatidœ de Mac-Leay. En consul- tant un savant mémoire de M. Westwood , suivi de descriptions nouvelles , avec plan- ches détaillées pour l'anatomie (Mag. zooL de M. Guérin , 1833) , on voit que ce nom avait été proposé par M. Zoubcoff, pour dé- signer un coléoptère du Brésil , qu'il adres- sait à M. Fischer, et que ce dernier lui au- rait imposé le nom de Bolax Zoubcovii; qu'on aurait regardé depuis ce genre comme identique , avec les Leucothyreus de Mac- Leay, et Aulacodas , Esch., tant les carac- tères et les figures relatifs à ces genres étaient inexacts. M. Westwood donne à la fin de son mémoire un tableau synoptique, qui contient deux divisions. Dans la pre-, mière sont les g. Aulacodus , Bolax et Apo- gonia , dont les antennes ont généralement dix articles , et le genre Bolax est ainsi ca- ractérisé : un des angles bifides , sternum non avancé. Dans la deuxième , les genres Leucothyreus , Géniales et Loxopyga , qui n'ont que neuf articles. Voyez ces différents noms. M. Delaporte ( Buffon - Dumènil , t. U, p. 140) a établi depuis, dans le genre Bolax, 2 divisions qu'il définit ainsi : lre division (Bolax), tête très grande, arrondie; cor- selet court , très petit , anguleux sur les cô- ésj 1. Bol. Zoubcovii; 2. B. fVeslwodi , BOL Lup. Brésil ; ?r division (Bolaxoides) , tète moyenne, un peu carrée ; corselet grand, arrondi sur les côtés ;\. B. Fischeri; 2. Bol. Esektckolttii Sap.; l'un et l'autre se trou- vent au Brésil. (C.) BOLAX (/3w).c<^, motte de terre; allusion probable à la forme , dans ce genre, de l'in- florescence avant L'épanouissement), bot. rn. — <îenre de la famille des Ombelliféres, tribu des Mutinées, formé par Commerson {ex Juss. G. 22G), et ne comprenant encore réel- lement qu'une seule espèce, Yllydrocotyle gummifera de Lamarck (t. 189, f. 21), que l'auteur a nommé Bolax glebaria. C'est une petite plante, indigène de Patagonie, croissant en touffe et sécrétant une grande quantité de substance résineuse. Les feuilles en sont très serrées-imbriquées , trifides , coriaces , gla- bres ; à pétioles larges , échancrés-membra- nacés à la base ; à fleurs peu nombreuses , réunies en ombelles sessiles ou pédonculées, simples ; à involucre oligophyllc. Les jeunes fruits sont couverts d'une pubescenec étoi- lée; les adultes, souvent séparés du tube calicinal, sont vésiculeux et remplis de ré- sine. (G. L.) BOLBIDIUM (/îoJigtfiov, plante bulbeuse indéterminée), bot. pn. — Famille des Or- chidées. Nom de la 4e tribu établie par M. Lindley dans le grand genre Cymbidium, et qui renferme cinq à six espèces originaires de l'Inde ou d'Amérique. Voyez cymbidium. (A. R.) *BOLBITIS (/3&&TOV, fiente de bœuf) bot. ph. — Genre de la famille des Polypo- diacées , tribu des Polypodiées , établi par Schott [Gen. Fil., fasc. II, t. 2), et regardé comme simple section du genre Acrosiichum, L (C. L.) BOLBOCEBAS (/3o>So';, bulbe; xépaç, corne). i»s. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides arénicoles , établi par Kirby ( Tram. Linn. of London , vol. XII). Ce g., le même que celui d'Odontœus, créé posté- rieurement par Mégcrle , est très voisin des Athyrem de Mac-Leay, dont il ne diffère es- sentiellement que par ses mandibules iné- gales : l'une simple , concave , et l'autre bi- dentée à l'extrémité; par ses palpes maxil- laires plus longs que les labiaux , et par la deuxième paire de pattes qui, chez lui, n'est pas éloignée de la première, comme dans les BOL 639 Athyreus. — Les Bolboceras sont des Inscc- tes «le moyenne taille et même au-dessous , de forme très convexe et presque globuleuse, qu'on rencontre rarement , parce qu'ils ne volent que la nuit, et qu'ils s'enterrent pen- dant le jour. Ils se trouvent de préférence dans les endroits sablonneux. Du reste, leurs habitudes sont les mêmes que celles des Géotrupcs. Leur nom générique fait allusion à la forme bulbeuse du dernier article de leurs antennes. — M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, en mentionne 1G espèces, dont trois seulement appartiennent à l'Eu- rope. Nous citerons parmi ces dernières le B. mobilicomis [Scarab. id. Fabr.) , de la femelle duquel Fabricius a fait à tort une espèce distincte , sous le nom de testaceus. Cette espèce , qu'on trouve aux environs de Paris, se fait remarquer par la mobilité de la corne dont le chaperon du mâle est armé. — Nous citerons en outre, parmi les exotiques , le B. fulvus Gor., du Sénégal, représenté dans Y Iconographie du Bègne animal de Cu- vier, par M. Guérin-Méneville (Ins., pi. 22f fig. 8). — Des amateurs m'ont assuré s'ê- tre procuré le B. mobilicomis en éventrant les Crapauds ou les Grenouilles qu'ils ren- contraient dans les endroits où ils savaien* que cet insecte volait le soir. (D.) *BOLBOCEBUS (/îotëo'ç , bulbe ; xépaç , corne), ins. — Acharius, naturaliste suédois, avait appelé ainsi un g. de Coléoptères pen- taméres, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles , que Fabricius a nommé de son côté Lelhrus. Voyez ce der- nier mot, qui a prévalu. (D.) *BOLBOCELETE (/3oJiSoç, bulbe; xa'™i> crin), bot. cr. — (Phycées). La Confervase- tigeraRoth. [Catal. Bolan., III, t. 8, f. I),que Dillwyn publia trois ans plus tard (Brit. Conf., t. 59), sous le nom de Conferva vivipara, est devenue le type de ce nouveau g. anomal, établi par M. Agardh (Syn. Alg. XXIX), mais, attendu sa fructification extérieure, fort mal placé par lui parmi les Confervacées. Le g. Bolbochœte, qu'on écrit incorrectement Bul~ bochœie, se compose de filaments déliés, arti- culés, à articles trois ou quatre fois plus longs que leur diamètre, rameux, dichotomes, à rameaux dressés, portant alternativement au niveau de chaque cloison une soie très lon- gue, continue, renflée en bulbe ou en écusson à sa base, et un conccptacle sessile, ovoïde ou 640 BOL sphériquc. La seule espèce connue de ce g. forme, sur les plantes des eaux douces et dor- mantes, de petites touffes d'environ 1 milli- mètre de haut, d'un aspect gélatineux au sor- tir de l'eau, et d'une couleur verte brunâtre qui ne tarde pas à passer au gris par la des- siccation. Cette algue singulière, que M. Har- vey compare avec justesse à certaines Sertu- laires , n'a que des affinités douteuses. Elle ne peut être inscrite parmi les Céramiées , où M. Bory propose de la placer. Peut-être serait-elle plus convenablement rapprochée des Ectocarpées? t'oyez ce mot. (G. M.) BOLBONACH et BULBONACH. bot. pu. — Noms vulgaires de la Lunaire. *BOLBOPHYLLUM (/îoXSo'ç, b 1 ; <»/»- byle, ces Diptères ont le vol très rapide. Us pla- nent au-dessus des fleurs, et en pompent les sucs en volant; ils ne prennent leur essor qu'à l'ardeur du soleil, et font entendre un bourdonnement grave. Quand ils se posent, c'est le plus souvent sur la terre ou sur le tronc des arbres. Ils sont beaucoup plus com- muns dans les climats ebauds que dans le Nord. Leurs larves ne sont pas encore con- nues : il est probable qu'elles vivent dans la terre. Voyez les noms des g. cités dans cet article. (D.) 'BOMBYLHTES. Iins. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l'An- gleterre , d'après les larves ( The eniomolog. âfagaz., n° 9, p. 389) , désigne ainsi une des nombreuses divisions qu'il établit dans l'or- dre des Diptères , et qui repose sur les méta- morphoses du seul g. Bombyle. (D.) BOMBYX (/3o'|jlÇu£, ver à soie), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Bombycites de Latreille , établi par Linné et adopté par tous les auteurs , mais tellement réduit parles retranchements successifs qu'on lui a fait subir, que les caractères qu'on lui assignait primitivement ne peuvent plus lui convenir aujourd'hui. Ce qu'il y a de plus singulier dans ces retranchements , c'est que le Bombyx par excellence , celui du mûrier, autrement dit le Ver à soie , qui aurait dû y rester comme type , n'en fait plus partie , et forme à lui seul un genre auquel Latreille a donné le nom de Sericaria ■ tandis qu'on y a conservé les espèces qui méritent le moins la dénomination de Bombyx par la nature du cocon de leurs Chenilles , qui , au lieu d'être de pure soie, consiste en une espèce de feutre très gommé. Voici, au reste, leurs caractères génériques à l'état parfait : Antennes large- ment pectinées dans les mâles et dentées dans les femelles. Palpes courts , velus , obtus. Trompe nulle. Corselet robuste et garni de longs poils. Abdomen de la femelle très gros, cylindrique , velu , terminé en pointe obtuse. Ailes larges , aussi velues que squameuses. Les Chenilles sont longues , cylindriques et garnies de deux sortes de poils : les uns , en plus grand nombre , bas et très denses ; les autres longs, isolés ou fascicules. Toutes vi- vent solitaires , les unes sur les arbres , les BON 645 autres sur les plantes basses , et gc transfor- ment dans des coques d'un tissu très solîde ayant la forme d'un gland, excepté cependant celle du S. rubi , qui se renferme dans un tissu lâche et fusiforme. Ce genre se réduit pour nous, en Europe, à 5 espèces : ce sont les Bombyx rubi et quercus Linn. , B. trifolii Fab. , B. spartii et codes Hubn. Toutes ces espèces volent très rapide- ment pendant le jour, du moins les mâles (car les femelles restent tranquilles au pied des ar- bres), et paraissent en juillet, à l'exception de la première, qui éclôl en mai. C'est parmi elles que se trouve celle qui est connue vul- gairement sous le nom de Minime à bandes ( B. quercus ) , si remarquable par la finesse de son odorat. En effet, si l'on a chez soi une femelle récemment éclose , on voit accourir en plein jour une foule de mâles pour s'ac- coupler avec elle , alors même qu'elle serait renfermée dans une boîte bien fermée , et que votre appartement serait très éloigné des lieux où l'on suppose que ces mâles ont pu naître. Cette espèce et les quatre autres sont figurées dans l'ouvrage de Hubner, ainsi que dans notre Hist. des Lépidoptères de France. Voyez BOMBYCITES. (D.) BOMBYX (j3op.6v£, ver à soie), bot. ph. — Genre indiqué par Medikus, adopté par Mœnch, synonyme d'Hibiscus, L., famille des Malvacées. (C. L.) *BOMOLOCUS. crust.— Genre de Crus- tacés suceurs, de l'ordre des Siphonostomes, de la famille des Pachycéphales et de la tribu des Ergasiliens , établi par M. Nordmann , et composé des Ergasiliens dont le corps est py- riforme sans lobes latéraux , dont l'extrémité antérieure de la tête n'est pas garnie de pat- tes-mâchoires ancreuses, et dont les antennes sont renflées et épineuses à leur base, afin de servir comme organes d'adhésion. On ne connaît qu'une espèce de ce genre trouvée sur les branchies de YEsox belone , et figu- rée par M. Burmeister dans le XVIIe vo- lume des Actes des cur. de la nat. de Bonn. (M. E.) BONAFIDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, formé par Necker (Elément., n. 13G4), et synonyme du g. Amorpha de Linné. (C. L.) BONAMIA (nom propre?), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées, formé par Dupclit-Thou&is ( Hist, vég. Afr, 646 BON aust.. 17 , t. 6.) sur un arbrisseau trouvé à Madagascar et encore peu connu, à tige dressée, garnie de feuilles alternes, coriaces, très entières , ondulées ; à inflorescence en panicule terminale , petite et contractée. Un calice pentaphylle immuté ; une corolle in- fondibuliforme, campanulée, à limbe 5-parti, plan ; des étamines subexsertes ; un style bi- fide, longuement exsert, à stigmates capités, le caractérisent principalement. (G. L.) BONANA. ois. — Voyez banana. *BONA-NOX (en français Bonne-Nuit). bot. ph.— Genre de la famille des Convolvu- lacées , formé par Rafinesque , et synonyme du Calomjction de Choisy. (C. L.) *BONAPABTEA ( Bonaparte , premier consul), bot. pii. — - Genre de la famille des Amaryllidacées (Amaryllidées anomales, tri- bu des Agavées, secand. Endlich. Gen. Pi., p. 181), formé par Willdenow, sur Y Agave geminiflora de Brandes , et réuni définitive- ment au g. Agave de Linné. On désigne encore sous ce nom un genre de la famille des Broméliacées, tribu des Tillandsiées , Nob. {voyez ce mot), formé par Ruiz et Pavon {Flor. peruv., III, 38, t. 262 , 263) , et comprenant un petit nom- bre de plantes de l'Amérique tropicale , couvertes d'une pubescence furfuracée; à feuilles radicales , subulées ou ensiformes , roulées à la base ; à scape squameuse ; à in- florescence bractéée en épis simples , strobi- liformes ou thyrsoïdaux ; à périgone libre, sexparti , dont les lacinies externes , égales , cohérentes à la base , roulées en spirale ; les intérieures pétaloïdes , roulées en tube inté- rieurement, linéaires lancéolées au sommet , nues en dedans à la base. Capsule membra- nacée , ovale , pyramidale. (G. L.) BONAROTA, Mich. bot. ph.— Synonyme de Pœderola. *B01VASA (/3ovacroç, Bonasus, Taiirenu sau- vage), ois. — Nom latin par lequel Brisson désignait la Gelinotte et quelques autres es- pèces de Tétras. Dans la List ofthe gen. of birds de Gray, c'est le nom d'un genre de la sous-famille Tetmoninœ , ayant pour type le Tetrao um- bellus de Linné. (Lafr.) BONASE. Bonasus. mam. ■ — Voyez buffle. BONASIA (/îovaaoç, Bonasus, Taureau sauvage), ois. — Genre formé par Bonaparte dans La famille Tetraonidœ, ayant pour types BON le Tétras gelinotte ( Tetrao Bonasia L. ) et le Tetrao umbellus L. Voyez tétras. (Lafr.) BONASLA. bot. ph. — Synonyme d'Agri- paume, Leonurus cardiaca. BONASUS. mam. — Syn. latin de Bonase. BONATÉE. Bonatea. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Ophry- dées. Ce g. a été établi par Willdenow et adopté par M. Lindley. Il est extrêmement voisin du g. Habenuri a, dont il a non seule- ment le port, mais presque tous les points d'organisation. Il en diffère seulement par son rostelle libre, allongé et concave; du reste , il offre encore les deux appendices ou processus charnus qu'on observe dans tou- tes les espèces du g. Habenaria. Nous ne croyons pas ces deux g. suffisamment dis- tincts. Les espèces qui composent le g. Bona- tea, au nombre d'environ 10, sont originaires de l'Afrique australe ou de l'Inde. (A. R.) BONAVEBIA (nom propre?), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Hédysarées-Coronillées , formé par Sco- poli (Introd. 1420), aux dépens de la Coronilla securidaca de Linné , qui seule compose ce genre. C'est une plante herbacée, annuelle , croissant dans les campagnes du midi de l'Europe , et jusque dans l'Asie-Mineure , à feuilles imparipennées, à fleurs jaunes, om- bellées-fasciculées. (C. L.) BONDRÉE. Pernis , Cuv. ois. — Genre formé par Cuvier , ayant pour type la Buse bondrée des auteurs, Falco apivorus L., et auquel il assigne pour caractères : « Bec courbé dès sa base, faible comme chez les Milans; intervalle entre le bec et l'œil cou- vert de plumes bien serrées et coupées en écailles, au lieu d'être nu et seulement garni de quelques poils, comme dans tout le reste du grand genre Falco. Tarses à demi em- plumés vers le haut et réticulés; queue égale; ailes longues. » Nous ajouterons: « Narines obliques et en scissure étroite comme chez les Cymindis du même auteur. » Il est assez singulier que ce dernier carac- tère qui, avec la brièveté des tarses, en par- tie emplumés , leur articulation , et la lon- gueur de la queue , se retrouve semblable chez les Cymindis, n'ait pas frappé ce savant, et ne l'ait pas engagé , dans son Règne anv- mal, à rapprocher ces deux genres au lieu de les tenir éloignés. L'espèce européenne, la Bondrée commune BON BON 647 Cuv., Falco upivorus L. (enl. 420), a un plu- mage très \ariable. Le mâle adulte a le som- met de la tête d'un cendré bleuâtre; les par- ties supérieures d'un brun plus ou moins cen- dre; les pennes secondaires des ailes rayées de brun et de gris bleu, et la queue haus- sée par trois bandes d'un brun foncé à dis- tanecs inégales ; le dessous d'un blanc jaunâ- tre avec des stries sur la gorge et le cou ; des tacbes triangulaires sur la poitrine, et le ven- tre de couleur brune; la cire d'un cendré foncé, elles pieds jaunes. Quoique la Poudrée ail les pattes fort cour- tes, elle marche et court même avec facilité sans s'aider de ses ailes, faculté qui lui a été accordée sans nul doute pour se saisir des Mulots, Grenouilles, Lézards, dont elle fait sa nourriture, ainsi que d'Insectes, comme Che- nilles, Guêpes, etc. Elle nourrit ses petits de chrysalides, et particulièrement de celles des Guêpes, ce qui lui a valu le nom spécifique latin d'apivoru.s. On a profité de son inslinct chasseur pour lui tendre sur le sol différents pièges où elle se prend en poursuivant sa proie. « Il n'y a, dit Delon, petit berger, dans la Limagne d'Auvergne , qui ne sache con- naître la Bondrée , et la prendre par engin avec des Grenouilles. » Celle chasse facile en a beaucoup diminué l'espèce , autrefois commune en France, et aujourd'hui devenue rare. Elle habile particulièrement les con- trées orientales , et est de passage en France et presque dans toute l'Europe. Ou n'a en- core bien constaté qu'une seconde espèce appartenant à ce genre, la Bondrée huppée de Java ( Permis cristuta Cuv., Règ. auim., Tem., pi. col. 44), remarquable par une huppe occipitale et par une taille plus forte. Le caractère des lorum garnis de petites plumes tassées , tout exceptionnel chez ce genre de Bapaces mangeurs de Guêpes, ne leur aurait-il point été accordé pour les ga- rantir des piqûres de ces Hyménoptères et de leur cruel aiguillon au moment où ils les sai- sissent dans leur bec ? Celle supposition nous parait la plus probable a adopter. Les nombreux rapports que nous retrou- vons entre les BoudréesetlesCymindesd'une part, et de l'autre , entre ces dernières et les g. Lophotes, Less., Aviceda , Swl, et même Jiosthrame, Less., nous ont engagé à réunir ces cinq genres en une petite sous-famille , sous le nom de Cymindinces, dont la place naturelle est entre celles des Milvinia et des Buièoninées, étant très voisine de la première, niais en différant par des ailes beaucoup moins longues et une queue non fourchue. Voy. WicinA, CYMINDE et CTMIHDIKBES. (LAFR.) BOIVDLC. rot. ru.— Synonyme de Guil- landina. 'BONGARDÎA ( J.-B. Bongard , botaniste allemand), rot. m. — Genre de la famille des Berbéridacées, formé parC.-A. Meyen {Ver- zeichn. Cauc. Pflanz, 174), sur le Leoniice chnjsoyoïuim de Linné. Il ne renferme guère que deux espèces, les B. Oliver ii et Bauwolfii. Ce sont deux petites plantes herbacées, viva- ces, croissant en Orient, en Perse et dans la partie orientale du bassin méditerranéen, acaules , très glabres , à rhizome lubéreux , produisant des feuilles toutes radicales, pen- naliséquécs , du milieu desquelles s'élèvent des scapes portant des fleurs d'un beau jaune, en grappes. (C. L.) BONGARE. Bongurus {Bunyarum-pamah> nom du Bon gare à anneaux au Bengale) . rept. — Genre d'Ophidiens confondus d'abord avec les Boas à cause de leurs plaques cauda- les entières , désignés plus taru sous le nom de Pseudoboas , puis enfin placé par Cuvier dans sa troisième tribu des Serpents veni- meux. Caractères essentiels : Tête courte et couverte de grandes plaques ; l'occiput plus renflé ; le dos comprimé en carène et garni d'une rangée longitudinale d'écaillés hexa- gonales. Pas de crochets mobiles ; mais les premières maxillaires antérieures fort gran- des , creusées d'un sillon, cl communiquant avec une glande venimeuse. Ce genre renferme trois espèces : le B. a anneaux, B. annularis, Boafasciala, le plus grand de tous , et qui atteint jusqu'à sept ou huit pieds de longueur ; le B. rleu , B. cœ- ruleus, Boa lineaia, toutes deux assez répan- dues dans le Bengale ; et le B. a demi-bandes, B. semi-fusciaius , naturel à l'île de Java. Tous les Bongares sont venimeux, et l'on dit même que leur venin est fort actif. (C. d'O.) BON HENRI, bot. ni. — Nom vulgaire du Chenopodium Bonus Henricus. Voyez cheno- podium. BON-HOMME, rot. pu. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Molène, le Verbascum Thapsus. BON-HOMME-M ISÈRE, ois.— Nom vul- gaire du Bouge-gorge, Moiacilla rubecula. 648 BON BONITE, poiss. — Cette dénomination , qui a été donnée à plusieurs Poissons du g. Scombre , et suivant M. Ajasson au Scomber sarda Bl., s'applique plus communément au Sc.pelamys, Thon à ventre rayé, Bonite des tropiques. (C. d'O.) *BONJEANIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Trifoliées, formé par Reichenbach (FI. excurs., 507 ;Iconog., t. 1080), aux dé- pens de plusieurs espèces de Lotus de Linné. Il ne renferme guère que deux ou trois espèces indigènes de l'Europe australe; à feuilles pennées-trifoliées , garnies de sti- pules semblables aux folioles ; à inflorescence sub-ombellée; à fleurs assez nombreuses, sur des pédoncules très courts. (G. L.) BONJOUR COMMANDEUR, ois.— Nom vulgaire du Loxia grossa. *BONNANIA, Rafin. (nom propre), bot. ph. — Synonyme de Cupania de Plumier. (C. L.) BONNAYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Gratiolées , créé par Link et Otto ( le. sélect. , 25 ), et divisés en trois sections par Bentham (Scrophul. Ind., 32); a. Siliquosœ ; b. Bra- chycarpee; c. Sphœrocarpœ.Ce sont des plan- tes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vi- vaces, indigènes de l'Inde, assez débiles, gla- bres ou rarement pilosiuscules , rampantes ou subérigées ; à feuilles opposées, très en- tières ou dentées ; à fleurs blanches ou rou- ges, axillaires , opposées ou alternes par avortement , souvent pédicellées , les supé- rieures quelquefois disposées en grappes. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins. (C. L.) BONNE-DAME. bot. ph.— Nom vulgaire d'une espèce du g. Arroche. *BONNELLIE. Bonnellia (nom propre). ins. — Genre de Diptères établi par M. Robi- neau-De*v^y, dans son ouvrage sur les Myodaires , et consacré par lui à la mémoire du professeur Bonelli , de Turin. Ce g. fait partie de la famille des Calyptérées, tribu des Entomobies , section des Anlhophiles. L'au- teur y rapporte 3 espèces , toutes nommées par lui : B. tesellans, B. lateralis et B. rubi- ginosa. Les deux dernières sont des environs de Paris. (D.) ^ 'BONNELLIE. Bonnellia (nom propre). acïïiN. — Genre établipar M. Rolando, pourun BON animal très mou , qui vit dans la vase , prés des côtes de la mer Méditerranée. Son corps est ovoïde ou fusiforme, terminé par l'anus et prolongé en une longue trompe, formée par une lame repliée, très extensible , ce qui lui donne une certaine analogie avec les Si- poncles. Son intestin est très long, plusieurs fois replié ; il est accompagné en arrière par deux organes ramifiés, intérieurs, servant probablement à la respiration. M. Rolando en a décrit 2 esp. : l'une verte, B. viridis, lon- gue de 0m,66; l'autre brune , B. fuliginosa, longue seulement de 0m,l4 à 0m,16. (Duj.) *BONNEMAISONNIA (nom propre), bot. cr. — (Phycées). Ce genre, l'un des plus élé- gants de l'ordre des Floridées, a été fondé par M. Agardh (Spec. Alg., t. 1, p. 196), et dé- dié à notre compatriote Bonnemaison, dont les travaux sur les Céramiées , ou ce qu'il nommait Hydrophytes loculèes , trop négligés par les phycologues modernes , méritent pourtant qu'on en fasse quelque compte. Lé- gèrement modifié dans ces derniers temps par le fils du célèbre algologue suédois (Lin- nœa, 1841, I, p. 21), il peut être ainsi défini: Racine sculiforme. Fronde déliée, cylindrique ou comprimée, irrégulièrement rameuse; ra- meaux vagues, garnis de nombreuses pinnu- les en forme de cils , distiques et alternes. Conceptacles ovoïdes ou globuleux , courte- ment pédicellés, axillaires ou marginaux, et, dans ce dernier cas, opposés aux cils. Ces conceptacles contiennent des sporidies pyriformes, fixées au fond de leur cavité, et qui en sortent à la maturité par un orifice dont leur sommet est percé. Les espèces de ce genre , au nombre seulement de 3 , sont remarquables par leur belle couleur rose ou purpurine, et surtout par l'élégance inexpri- mable de leur port. 2 habitent les côtes de l'Europe baignées par l'Océan et la Méditer- ranée, la 3e m'est totalement inconnue. Ce g. est voisin de VAsparagopsis que M. Agardh a publié aussi , deux ou trois mois plus tard (Linncea, loc. cit., p. 22), sous le nom de Lictoria ; mais celui-ci en diffère sur- tout par la disposition et la structure des der- niers ramules, abstraction faite de l'espèce de souche rampante d'où s'élèvent les frondes fertiles et dont M. Agardh ne dit pas un mot, probablement parce qu'il n'a eu en sa pos- session que des échantillons incomplets. Nous avons dit plus haut que cet habile BON phycologue a apporté quelques modification! à M i:.; voici on quoi elles consistent. Il ne consonedans l'ancien g. de son pore que les B.'pilularia , MjporaptfctN et apiadatu. Il range dans le g. Calocladia (von. ee mot), a côté du C. pmkhmGW., le liomn-vudson- nia elcgans Ag. et le i?j»fc»- MM, occupé par un g. linnéen de la Pbané- vogamie. ne pouvant être admis , nous pen- sons qu'il est de toute justice, nous ne disons pas de restituer, mais bien de conserver à l'algue de Lamouroux le nom qu'il lui a im- posé. Le g. Délite* de M. Fée n'ayant pu être adopté, celui-ci ne saurait manquer de l'être, puisqu'il joint à l'avantage de la prio- rité celui d'avoir été consacré par un ami à la mémoire d'un botaniste recommandable, connu par des travaux estimables sur la li- chénographie et que la mort vient d'enlever récemment à la science et à ses amis. (C. M.) BONNET, zool.— On appelle ainsi le se- cond estomac des Ruminants. — En ornitho- logie , ce nom s'applique à la partie supé- rieure de la tête de l'oiseau. — Les mar- chands et les amateurs ont aussi désigné sous ce nom des Coquilles appartenant à des gen- res différents , et qui ne se distinguent que par des épithètes indiquant leur ressem- blance avec l'objet dont ils portent le nom. Ainsi ils ont nommé : Bonnet chinois, le Palella sinensis L. ; B. le fou, le Chama Cor L. ; B. de Neptune, le Palella eques- iris Lam. ; B. de Pologne, le Cassis te&ticulis Lara. (C d'O.) En botanique , on donne ce nom à diverses esp. d'Agarics, à cause de leur ressem- blance avec un bonnet; ils forment la 76m8 famille de Champignons de Paulet. Elle com- prend trois espèces: le Bonnet d'argent FEUILLETS NOIRS OU le BONNET ROMAIN {Agar. phalœnarum F.) ; le Bonnet d'argent feuil- lets roux {Agar. uligineus F.) ; et le Bon- net RABATTU OU DE MATELOT ( Agar. SUb- atratus F.). Ces trois espèces données aux animaux ne les incommodent point. LÉv.) BOMVET BLANC, échin. — Espèce du genre ananchite. BONNET CHINOIS, mam. — Espèce du g. Macaque. BON 649 BONNET DE NEPTUNE, polyp. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Fongic , Fungic limacina Lam. BONNETIA, Schreb. non Mart. et Zucc. (nom propre), dot. pu. — Genre de la fa- mille des Ternstracmiacées, tribu des Lapla- cécs, synonyme du Mahurea d'Aublet. — Ce nom a été donné aussi par Marlius et Zuccarini à un autre g. de la famille des Ternstramiiacées , tribu des Laplacécs {Nov. Gen.ctSp., 1,115, t. 110, Excl. sy non.). Il renferme une dizaine d'espèces environ. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux croissant sous les tropiques , au Brésil ; à feuilles al- ternes, rassemblées au sommet des ra- meaux, rétrécies à la base en un pétiole qui s'articule avec la branche , coriaces , très en- tières, uninerves, pinnées-veinées, éslipu- lées. Les fleurs en sont grandes , blanches, belles , et disposées en grappes terminales feuillées ; pédoncules axillaires , articulés à la base , uni-pauciflores et pédicelles brac- tées. (C L.) *BONNÉTIE. Bonnetia (nom propre), ins. —Genre de Diptères établi par M. Robineau- Desvoidy, dans son ouvrage sur les Myodai- res , et consacré par lui à la mémoire du cé- lèbre auteur de la Contemplation de lu nature. Ce g. fait partie de la famille des Calypté- rées , tribu des Entomobies , section des An- thophiles. Il ne renferme que 2 espèces, nommées par l'auteur : B. longipes et B. œnanthis. Cette dernière se trouve dans les environs de Paris , sur les fleurs de l'OE- nanthe fistuleuse. (D0 BONPLANDIA (nom propre), bot. ph.— Deux genres ont été consacrés au célèbre voyageur Bonpland. Celui qu'avait créé Will- denow pour l'arbre américain qui produit l'écorce d'Angusture , si renommée par ses propriétés fébrifuges , a dû être supprimé comme se confondant avec un genre plus anciennement connu , le Galipea. Voyez ce mot. (Ad- J') L'autre, établi par Cavanilles, est regardé comme syn. du g. Caldusia, Willd. (C. L.) *BONSDOBFITE, Thoms. (nom propre). Mi„. _ Thomson a donné ce nom à un mi- néral peu connu que Bonsdorf a indiqué le premier, en le considérant comme une Cor- diérite hydratée, et qui parait différer de cette dernière esp. par une moindre dureté, un clivage très sensible parallèlemer- à la 41* C50 BOO base, une couleur d'un vert olivâtre, et une proportion d'eau considérable, puisqu'elle est de plus de 10 pour 100. On la trouve près d'Abo , en Finlande , dans un Granité , où elle est associée à une Coidiérite gri- sâtre. Son analyse par Bonsdorf a donné : Silice , 45,05 ; Alumine, 30,05 ; Magnésie , 9,00 ; Oxydule de fer, 5,30 ; Eau , 10,60. (Del.) BOIMTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Myoporacées, établi par Plumier ( Gen. , t. 23) , adopté par Linné (Gen., n. 791), et composé jusqu'ici de deux espèces arborescentes appartenant aux Indes occidentales. Ce sont des arbrisseaux (arbres?) à feuilles alternes, lancéolées, presque entiè- res , glabres ; à fleurs d'un jaune obscur, pé- donculées, solitaires, ébractéées , axillaires ; la lèvre inférieure semitrifide est barbue et rayée longitudinalement de pourpre. On les distingue suffisamment par un calice 5-par- tite, immuté; une corolle hypogyne, rin- gente; 4 étamines exsertes, didynames; un drupe bacciforme , biloculaire , à loges semi- bipartites , tétraspermes. Ce genre est en- core incomplètement connu , bien qu'on cul- tive dans les serres l'une de ses espèces, le B. daphnoides. (C. L.) *BONTIA (Bontius, nom propre), bot. ph. — Famille des Orchidées. La plante figurée par Petiver (Gazoph. t. 44, f. 10) sous le nom de Bonda luzonica est le Dendrobium cari- naium de Willdenow. Voy. dendrobium. Il ne faut pas confondre le g. Bontia de Peti- ver avec le g. Bonda de Plumier, le seul qui ait été conservé. Voyez l'article précédent. (A. R.) BOODFI. rept. — Synonyme d'Ibiare , Cœcilia tentaculala L. Voyez coecilia. BOOM-UPAS. bot. ph. — Voyez upas. BOOPHANE, Herb. bot. ph. — Altération orthographique de Bouphone. (C. L.) BOOPIDÉES. bot. ph. — Voyez calycé- REES. BOOPIS (j3oyç, Soo'ç, bœuf; Sweç, yeux). bot. ph. — Genre de la famille des Boopidées ou Calycérées. Voyez ces mots. Il a pour carac- tères : Involucre composé de 7-8 écailles réu- nies vers le milieu , souvent accompagnées de denticules. Réceptacle petit , convexe , chargé, entre chacune des fleurs, de paillettes filiformes, élargies au sommet. Fleurs ferti- les , (ln même nature et de même forme. Lo- BOO bes du calice plus courts que l'ovaire , mem- braneux, entiers, ou incisés-dentés. Corolle à tube grêle ; limbe campanule, 5-fide. — Les Boopis sont des herbes vivaces, garnies de feuilles alternes , pinnatifides , et munies de capitules terminaux, hémisphériques. (J.D.) BOOPS. mam. — Nom spécifique d'une espèce du genre Baleine, Balœna Boops, la Jubarte des Basques. Voyez baleine. "BOOBAM (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Éricacées, tribu des Rhodo- dendrées, formé par G. Don (Gen. syst., 3, 814), et réuni depuis comme simple section au genre Bhododendrum, L., par De Can- dolle , qui en latinisa le nom en celui de Buramia. Endlicher adopta également cette section, en en rétablissant l'ancienne ortho- graphe. (C. L.) *BOOTHIA (nom propre), bot. ph. — Genre manuscrit de Douglas , le même que le Pla- lystemon de Bentham , dans la famille des Papavéracées. (C. L.) BOOTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées , tribu des Drya- dées-Fragariées , formé par Bigelow ( FI. bost. , II , 206 ) , et réuni comme section au Poientilla de Linné. — Ce nom a été donné aussi à une section indiquée par Seringe (DC, Prodr. I, Excl. Saponaria ojficinalis) , dans le genre Saponaria de Linné, et adoptée comme sous-section de la section Smegman- the de Fenzl , du même genre. (C. L.) *BOOTIE. Bootia (nom propre), bot. ph. — Famille des Hydrocharidées. Le g., ainsi nom- mé par Wallich , a été décrit et figuré dans son magnifique ouvrage intitulé -.Plantœasia- ticœ rariores, I, p. 51, t. 65. Voici quels sont ses caractères : Fleurs unisexuées et dioïques. Fleurs mâles réunies dans une spathe termi- nale, renflée et tubuleuse, à orifice resserré et denté. Fleurs assez nombreuses pédicu- lées. Calice composé de 6 sépales: 3 exté- rieurs allongés et verts , 3 intérieurs péta- loides et obtus. Étamines 12, disposées sur deux rangs , les extérieures ayant les filets plus courts. Anthères ovoïdes , à deux loges séparées par un connectif. On trouve au fond de la fleur un ovaire rudimentaire. Fleurs fe- melles solitaires. Chaque fleur est contenue dans une spathe assez semblable à celle des fleurs mâles. Cette fleur est sessile. Son cafice, tubuleux à sa base, est adhérent avec l'ovaire infère. Son limbe se compose comme ec^ui des BOQ fleurs mâles de 3 divisions externes vertes , et de 3 divisions intérieures pétaloïdcs. Les der- nières sont insérées à la base de trois glandes qui occupent le sommet de l'ovaire. L'ovaire présente 9 loges, contenant chacune un grand nombre d'ovules attachés aux parois des cloi- sons. Cet ovaire est surmonté par des stig- mates bifides. Le fruit est inconnu. La seule espèce qui compose ce g. a été trouvée sur les bords du fleuve Irravadi, dans le royaume d'Ava. C'est une plante herbacée, vivace , à feuilles radicales , les unes sub- mergées et les autres nageant à la surface des eaux. (A. R.) BOPYRE. Bopyrus. crust. — Genre de Crustacés composant à lui seul une pe- tite famille , et qui , joint aux Ioniens et aux Képoniens plus récemment décrits par M. Duvernoy, constitue le sous-ordre des Isopodes sédentaires (Milne Edw.), ou Épica- rides de Latreille. Les Bopyres étaient réunis aux Monocles par Fabricius , et c'est par Latreille (Hist. des Crust., VII) qu'ils ont été séparés en un genre distinct. On trouve des Bopyres fixés sous la cara- pace des Palémons et des Hippolytes (Cre- vettes) , dont ces petits animaux sont para- sites. Ils y déterminent une tumeur plus ou moins saillante. Le mâle est placé sous l'ab- domen de sa femelle, et les jeunes, au sortir de l'œuf, ressemblent beaucoup aux Cyclo- pes naissants. Nos pêcheurs prennent sou- vent les Bopyres pour de petites Soles; cette opinion , tout-à-fait dénuée de fonde- ment , a été néanmoins soutenue par Des- landes, dans Y Histoire de l'Académie des sciences, pour 1722. Les caractères distinctifs du genre Bopyre consistent surtout dans ses appendices abdo- minaux lamelleux et cachés sous l'abdomen. Les deux sexes n'ont ni le même volume ni la même forme. La femelle , cinq ou six fois plus grande que le mâle, a le corps py- riforme très déprimé , et toujours plus ou moins déjeté de côté. Les deux espèces au- thentiques de ce genre sont le B. squillarum, qu'on trouve fréquemment sur les Crevettes de table , et le B. hippolytes , nouvellement découvert par M. Kroyer sur l'Hippolyte po- laire. (P. G.) BOQLEREL. ois.— Nom vulgaire du Moi- neau Friqnct. BOR 651 BOQUETTTER. bot. pu. — Nom vulgaire du Pommier sauvage. "BOQUILA (nom vernaculaire). bot.ph.— Genre de la famille des Ménispcrmacées , sous -famille des Lardizabalées, formé par Decaisnc et ne renfermant que le Lardizabala trifolioluta de De Candolle. C'est un sous-ar- brisseau du Chili et du Pérou, à feuilles trifo- liolées; folioles entières ou sinueuses-lobées; à inflorescence axillaire sur des pédoncules solitaires géminés ou ternes ; à fleurs dioiques, blanches, réunies en groupes, pédicellées, de la grandeur et de la forme de celle des Ber- beris. Les fruits sont des carpelles courtement stipités. Voy. pour plus de détails le beau mémoire de l'auteur sur les Lardizabalées. {Archiv. du Mus. d'hist. nat., 1839.) (CL.) BOR. bot. ph. — Synonyme de Jujubier. BORACITE. min. —Borate de magnésie naturel. Voyez borates. (Del.) *BORASSINÉES. Borassineœ. bot. ph. - Tribu établie par Martius {Synops. msc.) pour renfermer les Palmiers dont l'ovaire est tri ou plus rarement bi-quadriloculaire , et composé le plus souvent de trois carpi- dies , moins souvent de deux ou de quatre , connées dans l'origine , à ovules solitaires , ascendants ou résupinés dans les loges. Le fruit est un drupe ou plus rarement une baie , indivise ou lobée ; les étamines hypo- gynes. L'auteur sous-divise ainsi cette tribu : FLABELLIFRONDES. Borassus, L. ; Lodoicea, Labill. ; Latania, Commers. ; Hyphœne, Gaertn. PINNATIFRONDES. Benlinckia, Berry ; Keppleria, Mart. ; Geo- noma , Willd. ; Manicaria , Gaertn. (C. L.) BORASSOS. bot. ph. — Syn. de Bo- rassus. BORASSUS (|3o'pa<7<7oç, datte), bot. ph — Genre de la famille des Palmiers , institué par Linné, distingué principalement par des fleurs dioiques sur un spadice enveloppé de spathes incomplètes ; les mâles en un chaton cylindrique, bractéées, rassemblées en deux séries dans des fossettes résultant de la sou- dure des squames ; calice trifide; corolle tri- partite; 6 filaments staminaux libres ; an- thères sagittées. Les femelles presque solitai- res entre les squames d'un chaton; calice triphylle et corolle de G à 9 pétales étioile- 652 BOR ment imbriqués, révolulés sur eux-mêmes ; 6-9 étamines abortives ; ovaire 3-, plus rare- ment 2-4-loculaire ; stigmates 3 ou 2-4, ses- siles ; drupe 3-pyréné ; chaque pyrène obcor- diforme, fibreuse, percée d'un pore au som- met ; albumen égal , puis creusé ; embryon vertical. —Ce genre renferme trois espèces environ, de l'Inde, à stipe élevé, annelé-ci- catrisé, dur à l'in'^ieur, noirâtre; les frondes sont toutes terminales , palmées-flabellifor- mes, portées sur des pétioles dentés-épi- neux; les spadices s'èlevent d'entre les feuil- les; les mâles sont ramifiés, les femelles moins divisés ou presque simples ; les fleurs sont petites , d'un rouge jaunâtre ; le drupe est très gros. L'une des espèces la mieux con- nue , le B. flabelliformis , se voit dans nos cultures. Il s'élève dans son pays natal , les Indes orientales, à plus de 30 mètres ; le bois de son stipe sert à la construction des mai- sons , et on tire de ses spadices une liqueur connue dans le pays sous le nom de vin de palmier. (C. L.) BORATES, min. — Sels résultant de la combinaison de l'acide borique avec les ba- ses salifiables , et formant un genre minéra- logique composé d'un petit nombre d'espèces, qu'on reconnaît aux caractères suivants : Fondus sur le fil de platine avec un mélange de 4 parties 1/2 de bisulfate de Potasse et 1 partie de Fluorine, ces minéraux commu- niquent à la flamme du chalumeau une cou- leur d'un vert pur ; réduits en poudre et hu- mectés d'acide sulfurique, ils donnent à l'Al- cool la propriété de brûler avec une flamme verte. On en connaît quatre espèces diffé- rentes, dont deux anhydres , et deux hydra- tées. Les premières sont : la Boracite et la Rhodizite; les deux autres l'Hydroboracite et le Borax. 1. Boracite. Sous-Borate de Magnésie. Ma- gnésie boratée, H. ; Wûrfelstein.— Substance vitreuse , limpide et incolore , quand elle est pure, ou grisâtre et translucide, et devenant même opaque par altération; insoluble dans l'Eau , mais soluble dans l'acide nitrique , et précipitant alors par la Soude ou l'Ammo- niaque ; le précipité , qui est blanc , prend une couleur lilas, lorsqu'on le chauffe après l'avoir humecté de nitrate de Cobalt. La Bo- racite ne s'est encore offerte dans la nature qu'en petits cristaux disséminés dans le Gypse ou l'Anhydrite; ces petits cristaux, BOR remarquables par la netteté de leurs formes et la singularité de leurs propriétés physi- ques, appartiennent au système tétraédrique. Leur forme dominante est ordinairement celle du cube; quelquefois cependant c'est celle du rhombododécaèdre, et plus rarement encore celle du tétraèdre régulier. Les cubes, dont l'épaisseur est au plus de 10 à 12 mil- limètres , sont généralement modifiés de la même manière sur toutes leurs arêtes ; mais les modifications sur les angles sont celles qui conviennent au système tétraédrique , c'est-à-dire que quatre angles, qui répondent aux sommets d'un tétraèdre régulier, sont tronqués d'une certaine manière , et les qua- tre autres , opposés aux précédents , d'une manière différente. C'est à tort qu'on a pris cette disposition pour un défaut de symétrie ; elle est parfaitement régulière , et ne saurait être autre, d'après la structure moléculaire de la substance , comme nous l'avons fait voir dans un Mémoire présenté à l'Académie des Sciences. Les minéraux du système té- traédrique ont pour type moléculaire un té- trade : oa peut les considérer comme for- més de petits tétraèdres réguliers , disposés parallèlement les uns aux autres , de te'le manière que si l'on porte son attention sur les files de molécules qui sont situées dans la direction des diagonales d'un cristal cubi- que, on voit que dans chacune d'elles les mo- lécules tournent une de leurs pointes vers un des sommets , et une de leurs bases vers l'autre. Les deux sommets opposés ne se trou- vent donc pas dans les mêmes conditions physiques, et ne sauraient être considérés comme identiques : de là, la raison des diffé- rences qu'ils présentent quand on les étudie sous le rapport des propriétés physiques et géométriques. La Boracite est clivable avec peu de net- teté , parallèlement aux faces d'un octaèdre régulier. Sa dureté est de 6,5 ; sa densité de 2,9. Elle est fusible au chalumeau en glo- bule vitreux, qui se hérisse de petites aiguilles cristallisées par refroidissement, et devient blanc et opaque. La formule de composition de la Boracite est, selon Berzélius,M#Bo; ou } bien, Bo2()3,MgO,si l'on adopte avec M. Du- mas un poids atomique moindre de moitié pour le Bore. Toutefois les analyses connues ! ne répondent pas parfaitement à cette for- I mule, et elles sont loin de s'accorder entre BOR elles. Celle de Stromever a donné : Acide bo- rique , 61 ; Magnésie, 33. I.e> cri>iauv .le Boracite sont doués de la pyroélectricité polaire; et, conformément a leur structure moléculaire, ils acquièrent par l'action Je la chaleur huit pôles électri- ques, qui correspondent au\ angles solides du cube, et dont quatre sont positifs , et les quatre autres négatifs (voyez électricité polaire). Celle propriété pln>ique est par- faitement en rapport 1T0C l'espèce de struc- ture qui caractérise la Boracite, et que nous avons indiquée plus haut. La Boracite se trouve disséminée dans un Gypse saccharoïde, avec de petits cristaux de Quartz, prés de Lunebourg en Jirunswick, au mont Kalkberg, où elle s'associe à des grains de Sel gemme, et au Schildstein, où elle est en outre accompagnée de cristaux d'Anhy- drite. — On la trouve aussi au Segeberg, près de Kiel, dans le Holstein, dans un gise- ment analogue. L'âge de ces gypses n'est pas encore bien déterminé. Selon M. Gaillardot, ta Boracite se rencontrerait encore, en pe- tites masses fibreuses , dans un Gypse des environs de Lunéville, qu'on rapporte à la formation du Trias. Peut-être est-ce la même chose que la substance désignée par Hess sous le nom d'Hydro-Boracite. 2. Rhodizite. G. Rose. Borate de chaux.— Substance vitreuse, transparente, d'un blanc grisâtre ou jaunâtre , appartenant au même- système de cristallisation que la Boracite , avec laquelle elle est sans doute isomorphe. Comme cette dernière, elle jouit à un haut degré de la polarité électrique. Ses cristaux sont petits, et leur forme dominante est celle du rhombododécaèdre. Sa dureté est supé- rieure à celle de la Topaze ; sa pesanteur spé- cifique =3,41. On la trouve sur le Quartz et la Tourmaline rubellite , dans des filons ou ie petites cavités remplies d'Argile, au milieu du Granité , près de Sarapulsk , non loin de Mursiusk , au nord d'Ekaterinebourg en Si- bérie. 3. Hydroboracite, Hess. — Substance en petites masses fibro-lamellaires, blanches ou rougeàtres par place par suite d'un mélange d'argile ocreuse, transparente lorsqu'elle est en lame mince ; fusible aisément au chalu- meau en un vert limpide , qui colore la flamme en vert ; soluble légèrement dans l'eau , et facilement dans les acides azotique noR 653 et chlorhydrique. Sa dureté est de 1,5; sa pesanteur spécifique de 1,9. Elle est compo- sée , d'après M. Hess, de 49,22 d'Acide bori- que ; 13,74 de Chaux ; 10,71 de Magnésie, et 2G,33 d'Eau. Son gisement n'est pas bien connu ; ou sait seulement qu'elle vient du Caucase. 4. Borax, vulgairement Tinkal. Sous-Bo- rate de Soude naturel. Soude boratée , IL — Substance saline, blanche , d'une saveur douceâtre, soluble dans l'eau, très fusible , cristallisant dans le système klinorhombique. La forme fondamentale de ses cristaux est un prisme oblique à base rhombe , dont les pans font entre eux un angle de 87°, et sont inclinés sur la base de 101° 20'. Sa for- mule de composition est , selon Berzélius , NûB2 + 10 Aq. On parvient, parunprocédé particulier, à obtenir le Borate de Soude sous la forme de l'octaèdre régulier ; mais alors il ne contient plus que cinq atomes d'eau. — Le Borax naturel est formé , en poids , de Soude, 16,37 ; Acide borique, 13,52, et Eau, 47,11. Le Borax, à l'état natif, est d'un gris ver- dâtre , couleur qu'il doit à une matière or- ganique. On le purifie par la fusion, la dissolution dans l'eau et la cristallisation. C'est ainsi qu'on obtient les cristaux de Borax, qui se rencontrent dans le com- merce. Le Borax, employé principalement dans les arts comme fondant, à cause de sa grande fusibilité, était autrefois entièrement tiré de l'Inde, où il existe dans certains lacs, qui avoisinent les montagnes du Thibet ; il y est dissous , et on le trouve aussi sur les bords de ces lacs, en petites couches cristal- lines, qui ne sont probablement que des dé- pôts formés par l'évaporation des eaux. Le Borax brut de l'Inde nous arrive enveloppé d'une matière grasse, dont l'objet est de ga- rantir le sol du contact de l'air, qui le fait ef- fleurir. Depuis quelques années, on fabrique le Borax en Europe avec les eaux des lagonis de Toscane. Ces eaux étant chargées d'acide borique, il suffit de leur fournir la base alca- line. — On trouve encore le Borax à Ceylan, en Perse, en Chine et en Tartarie. On le cite enfin dans les eaux de quelques mines du Haut-Pérou. (Del.) BORAX, min. —Nom vulgaire du sous- Boratc de Soude, y oyez borates. (Del.) 654 BOR BOR BORBONIA ( J.-B. Gaston de Bourbon , fils d'Henri IV, promoteur de la botanique). bot. ph. — Genre institué par le père Plu- mier dans la famille des Papilionacées, tribu des Lotées-Génislées, et comprenant une douzaine d'espèces environ du cap de Bonne- Espérance. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, simples, multinerves à la base, amplexicaules , éstipulées ; à fleurs jaunes , axillaires , ou capitulées au sommet des ra- meaux. On les cultive presque toutes dans les serres tempérées de nos jardins d'Europe. (G. L.) 'BORBORE. BorborusffipÇopos, bourbier, ordure), ins. — Genre de Diptères créé par Meigen et adopté par M. Macquart , qui le place dans la division des Brachocères , sub- division des Dichœtes , famille des Athéricè- res , tribu des Muscides , section des Acalyp- tères , sous-tribu des Sphœrocérides. Le nom de Borborus fait allusion à la fange dans la- quelle se développent la plupart des espèces de ce genre. Quelques unes vivent sur les Champignons en déliquescence , et de ce nombre est le B. ?iitidus, dont le mâle se dis- tingue par un crochet très recourbé qu'il porte à la base des cuisses postérieures en dessous , et qu'on ne remarque pas dans les autres espèces. Parmi les 18 espèces rapportées à ce genre par M. Macquart, nous citerons, indépendam- ment du Borborus nitidus dont nous venons de parler, le B. des chevaux, Borborus equi- nus Meig., n° 5; Capromyza id. Fall.,n°2; Mycelia vulgaris Rob. D., n° 1. Cette espèce est commune dans toute l'Europe. (D.) *BORBORITES. ins.— M. Newmann, dans sa classification des Insectes de l'Angleterre d'après les larves {The entomolog. Magaz., n. 9, p. 396), désigne ainsi une des nom- breuses divisions établies par lui dans l'ordre des Diptères, et qui se compose des g. Bor- borus, Ochtera, Dichœta, Ephydra, Noti- phila , Homahtra, Orygma et Cœlopa. (D.) BORBORUS. ins. — Voyez borbore. , BORD EN SCIE. rept. — Espèce du g. Émyde. BORE. chim. — Le Bore ne se rencontre dans la nature qu'à l'état de combinaison avec l'oxygène, et forme ainsi un acide borique qui existe seul ou combiné, soit à la Soude, soit à la Magnésie, soit encore à Z9 autres oxydes , comme dans les minéraux connus sous les noms de Tourmaline et ù'Axinite. Bien qu'on eût déjà prouvé par l'action de la pile que le Bore était le radical de l'acide borique , on ne l'avait point encore obtenu en assez grande quantité pour l'étudier, quand, en 1808, MM. Thénard etGay-Lussac l'obtinrent en décomposant le même acide par le Potassium. Un chimiste allemand, M. Dœbereiner , a depuis retiré le Bore du Borax , en traitant directement ce sel par le charbon , dans un tube de fer , à une haute température. Dans les deux procédés , l'acide borique est désoxygéné, soit par le Potas- sium, soit par le Charbon. A l'état de pureté , le Bore est solide , pul- vérulent , d'une couleur brun-Yerdâtre ; il n'a ni saveur , ni odeur. D'une densité plus grande que celle de l'eau , il y est complète- ment insoluble ; il peut cependant , s'il est très divisé , y rester, un certain temps , en suspension sans se précipiter. Le Bore est fixe au feu et infusible.. A la température ordinaire , il est sans action sur l'air et sur l'oxygène ; mais chauffé au rouge dans ce dernier gaz, il se convertit en partie en acide borique : cette conversion n'est point complète , parce que la portion d'acide formé se fond, enveloppe le Bore res- tant, et le préserve de son contact avec l'oxygène. Le Bore n'a point d'action sur l'eau, même à une température de + 100. Il est néan- moins probable qu'à une chaleur rouge il la décomposerait, en en absorbant l'oxygène et en mettant l'hydrogène en liberté. Le Bore, avons-nous dit, forme avec l'oxy- gène un acide borique , connu jadis sous le nom iïacide boracique , et plus ancienne- ment encore sous celui de sel sédatif de Hom- berg [voyez acides). Il se combine aussi avec le Chlore, le Soufre , le Fluor... ; mais ces composés ont été peu étudiés. (A. D.) *BOREAPHILUS ( flop/aç , nord ; ycX/u , j'aime), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Brachélytres , établi par Sahlberg et adopté par Erichson {Gênera et spec. Staphylinor. , pag. 899), qui le range dans sa tribu des Omalinines, d'après les ca- ractères que lui donne le premier auteur; car il déclare n'avoir pas vu l'espèce unique sur laquelle il est fondé. Cette espèce , suivant Salhberg, a l/i de ligne de long. Elle est BOR couleur de poix, ponctuée, légèrement pubes- cente, avec la bouche, les antennes et les pattes testacées. Elle habite le nord de la La- ponie , où elle est excessivement rare. Trois individus seulement ont été trouvés par M.Sahlberg, le 9 août 1830, sur les bords du lac Mandujarvi, dans des débris de feuilles sèches. (D.) BORÉLIE, Monlf. moll. — Synonyme d'Alvéoline. BORELLIA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Necker (Elem., 434 et seq.), et synonyme de Cordia de R. Brown , dans la famille des Cordiacées. (G. L.) BORETTA (nom propre?), bot. ph.— Ce genre de Necker est synonyme du Dabœcia de Don, sous-genre de VAndromeda de Linné, dans la famille des Éricacées. (C. L.) BOREUS [Boreus, du nord), ins. — Genre de la famille des Panorpiens, de l'or- dre des Névroptères , établi par Latreille sur une petite espèce qu'on trouve pendant l'hiver sous les Mousses qui croissent sur les Sapins de Suède, dans le nord de l'Al- lemagne , sur les Alpes. Quelquefois on la rencontre même sur la neige en assez grande abondance. L'espèce qui se rapporte à ce g. est le B. hyemalis (Panorpa hyemalis Linn.). (Bl.) BORGNE, zool.— Nom vulgaire de la Mé- sange charbonnière. — Dans quelques par- ties de la France on donne ce nom à l'Orvet, Anguisfragilis, appelé aussi Serpent aveugle. (C. d'O.) BORGIVIAT. ois. — Nom vulgaire de la Bécassine sourde. BORKHAUSEMA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de la Flora JVetierawiensis est synonyme de Capnoïdes de Gaertner, sous- genre du Corydalis de De Candolle, dans la famille des Papavéracées-Fumariées.— Roth (Catalect., Il, 56) donne ce nom à un genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, synonyme du Teedia de Rudolphi. (G. L). "BORKHAUSIA ( Borkhausen , botaniste allemand), bot. ph. — Ce genre, qui appar- tient à la famille des Composées, tribu des Chicoracées , a pour caractères : Capitule multiflore. Involucre muni d'un calicule, ou plus rarement formé d'écaillés légèrement imbriquées. Réceptacle presque nu ou fim- brillifère. Fruits cylindracés, tous ou seule- ment ceux du centre, terminés par une sorte BOR 655 de bec qui porte l'aigrette formée de plusieur rangées de poils blancs ; les fruits de la cir- conférence sont tronqués ou légèrement at- ténués au sommet. — Les Borkhausia sont la plupart indigènes de l'Europe ; elles ont le port des Crépis, et présentent en général des fleurs jaunes • cependant on en cultive dans les parterres une espèce , le B. purpurea , à cause de la couleur pourprée de ses fleurs. (J.D.) *BORLASIE. Borlasia. helm. — Nom donné par Oken au g. Nemerte. (Duj.) *BORI\INE (nom d'homme), min. — Syno- nyme de Tellurure de Bismuth. Voyez tkl- lurures. (Del.) *BOROCÈRE. Borocera. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes établi par M. Bois- duval (Faune de Madagascar, p. 87). Il est très voisin du g. créé par le même auteur, sous le nom de Megasoma , et qui fait partie de sa tribu des Bombycines. L'espèce unique sur laquelle il est fondé a été trouvée à Ma- dagascar par le voyageur Goudot , dans les environs de Tamatave. Elle est figurée dans l'ouvrage précité (pi. 12, fig. 5 et 6) , sous le nom de Borocera madagascariensis. (D.) BORONIA (nom propre), bot. ph. — Bo- roni, jeune botaniste italien , compagnon des voyages botaniques de Smith, et plus tard de Sibthorp, reçut du premier la dédicace d'un genre de Diosmées de la Nouvelle-Hollande, qui a les caractères suivants : Calice à 4 divi- sions plus ou moins profondes. Pétales 4, plus longs , marcescents. Étamines 8, dont 4 plus courtes, opposées aux pétales; filets libres, ci- liés ou tuberculeux, linéaires, souvent amin- cis à leur sommet en un filet qui porte l'an- thère cordiforme , prolongés supérieurement en un petit appendice. Ovaires 4, sur un dis- que entier ou sinué, glabres, contenant deux ovules superposés. Autant de styles nés de leurs sommets, bientôt soudés ensemble en un seul, court, que termine un stigmate à 4 sillons, égal ou épaissi en tête. Fruit composé de 4 coques , quelquefois allongées en forme de légume. Les espèces, assez nombreuses, répandues depuis les tropiques jusqu'à la pointe australe de l'île de Van-Diemen , sont des arbrisseaux à feuilles opposées , simples ou impari-pennées, quelquefois l'un et l'au- tre ensemble sur le même pied , entières ou dentées , criblées de points transparents La fleur est posée sur un pédicelle , articulée 656 BOR BOR avec un pédoncule qui porte une bractée à sa base et deux bractéoles opposées à son som- met. Les pédoncules axillaires ou terminaux sont simples et uniflores, ou bien ils se divi- sent et portent 2 ou plusieurs fleurs, roses ou rouges , d'une odeur agréable. On en cultive plusieurs espèces dans nos serres. (Ad. J.) *BOHONIÉES. bot. ph. — Quelques au- teurs ont donné ce nom à la tribu des Dios- mées, composée de celles qui sont originai- res de la Nouvelle-Hollande, et se distinguent de toutes les autres par leur embryon cylin- drique dans l'axe d'un périsperme épais et cbarnu. (Ad. J.) BOROS (/3opo;, vorace). ms. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Ténébrio- nites, établi par Herbst aux dépens du g. Hypophlœus de Fabricius , et adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue, n'y rapporte qu'une seule espèce, Boros elon- gaïus de Herbst ( Hypophlœus Boros Fabr. , OU Trogosita corlicalis Payk.) ; mais M. Gué- rin-Méneville, dans son Iconographie du Rè- gne animal de Cuvier, pi. 30, fig. 7, en re- présente une 2e sous le nom de B. thoracicus Gyllen. Ces 2 esp. sont de la Suède. (D.) BORRAGUVÉES. bot. ph.— Ce nom a été donné par Jussieu au groupe de plantes ex- trêmement naturel pour lequel Linné avait proposé celui d'Aspérifoliées. Plus tard il n'a plus été employé qu'à désigner une section de ces mêmes plantes par quelques auteurs, qui croient devoir partager cette famille en plu- sieurs distinctes. Nous n'admettrons ces der- nières ici que comme des tribus , parce que leur séparation ne nous semble pas justifiée par des caractères d'une assez grande va- leur. Ceux qu'on a attribués aux Cordiées , l'embryon plissé et la dichotomie du style, pourraient avoir ce degré d'importance ; mais ils n'ont pu être vérifiés que dans le seul genre type , et leur présence simultanée dans les autres genres qu'on en rapproche est jusqu'ici hypothétique. Voici donc les caractères et les divisions de la famille des Borraginées : Ca- lice libre, à 5 divisions réduites plus rarement à 4 , plus ou moins profondes , persistant et se développant souvent après la floraison. Corolle monopétale hypogyne , le plus ordi- nairement régulière et droite, plus rarement irrégulière et recourbée , tubuleuse inférieu- rieurement, partagée supérieurement en lo- bes en nombre égal aux divisions du calice , et alternant avec elles, à gorge nue ou gar- nie de 5 touffes de poils, de 5 écailles ou de cinq replis généralement opposés aux lobes. Étamines en nombre égal , insérées au tube de la corolle , et alternant avec ses lobes. Ovaire à 4 loges, tantôt réunies en un seul , du sommet duquel part le style, tantôt dis- tinctes et formant autant de carpelles , entre lesquels le style s'enfonce pour s'insérer sur le réceptacle : c'est ce qu'on appelle un style gynobasique. Il est simple et terminé par un stigmate simple ou bifide, ou très rarement se partage une ou deux fois par dichotomie. Dans chaque loge pend un ovule unique. Le fruit est simple et présente, sous son péricarpe charnu, un noyau à 4 loges, ou 2 noyaux bi- loculaires , ou 4 uniloculaires , ou bien il est composé de 4 carpelles distincts , nucamen- tacés , qui se détachent séparément à la ma- turité. La graine, sous une enveloppe double et membraneuse, présente un embryon quel- quefois revêtu d'une couche d'un périsperme charnu , plus ordinairement nu , à radicule courte et supère, à cotylédons foliacés, géné- ralement plans , très rarement plissés dans leur longueur. Les caractères de la végétation varient un peu , ainsi que la patrie des espèces dans les difi'érenies tribus, qui sont les suivantes : 1. CORDIÉES (Cordiacées pour les auteurs qui en font une famille distincte). Embryon à cotylédons plissés , sans périsperme. Style terminal , une ou deux fois dichotome. — Ar- bres ou arbrisseaux répandus sous les tropi- ques par tout le globe , à feuilles alternes , simples, entières ou dentées, raides et coria- ces , âpres au toucher. Fleurs en panicules, corymbes ou épis terminaux , quelquefois très courts, diclines par avortement dans un petit nombre de cas. Genres. Cordia, R. Br. {Varronia, L. — Sebesienat Gaertn. — Cerdana, Ruiz et PaY. — Gerascan- thus, P. Br. — Mtjxa, Roxb.). — Genres qui paraissent s'en rapprocher, mais dans les- quels on n'a pu constater à la fois le double caractère qui distingue la tribu : Sacellium , Humb. et Bonpl. — Cordiopsis, Desv.— Pa- lagonula, L. (Palagonica, Dill.). — Menais' , Lœffl. 2. ASPÉRIFOLrÉES. Cotylédons plans. Style indivis. — Herbes, arbrisseaux ou ar* BOR bres couverts de poils raides, simples ou plus rarement étoiles ; à feuilles presque toujours alternes et entières, d'un tissu mou; à fleurs solitaires ou réunies en panicules, corymbes ou épis souvent scorpioldes, c'est-à-dire por- tant les fleurs du côté intérieur seulement, et contournés en dehors en crosse avant la floraison. Trib. 1. Ehrétiées. Style terminal. — La plupart habitent entre les tropiques , hors desquels on en rencontre très peu. § 1. Touméfortiées. Graines périspermées. Genres. Ehrelia, L. (Carmona, Cav.). — Bhabdia, Mart. — Grabowskya , Schlccht. — Beurre- ria, Jacq. (Bourreria, P. Br.). — Toumefor- tia , R. Br. (Pitlonia , Kunth. — Aryuzia, Amm.). — Messerschmidlia , Rœm. et Sch. — Coldenia, L. — Tiquilia, Pers. § 2. Hèliotropiées. Pas de périsperme. Schleidenia , Endl. (Preslea , Mart. non Opitz). — Helioiropium , L. — Tiaridium , Lehra. Trib. 2. Borraginées proprement dites. — Style gynobasique. Pas de périsperme. — Elles habitent les climats tempérés ; nombreuses surtout dans la région médi- terranéenne, et vers le milieu de l'Asie. § 1. Ânchusées. — Carpelles adnés au réceptacle. Cerinlhe , L. — Onosma , L. — Onosmo- dium, Rich. (Osmodium, Ptafin. — Purshia, Spreng.). — Moltkia , Lehm. — Échium , Tourn. — Echiochilon, Desf. — Pulmonaria, Tournef. — Sleenhammera, Pieichenb. (Mer- i '.nsia , Roth. non W.) — Casselia , Dumort. — Lilhospermum , Tourn. (Bhytispermum , Link. — JEgonychion , Gray. — Balschia , Gmel. — Cyphorima, Piafin. — Margarosper- mum, Reichenb.). — Macromeria, Don. — Craniospermum, Lehm. — Colsmannia, Lehm. — Nonnea, Med. (Echhides, Desf.). — Me- neghinia , Endl. ( Dioclca , Spreng. non Kunth). — Lycopsis, L. — Anchusay L. (Bu- glo.ssum, Tourn. — Buglossoides, Tausch. — Baphorhiza , Link. — Alkanna , Tausch. — Oscampia, Mœnch.). — Plagiobothrys, Fisch. et Mcy. — Eritrichium, Schrad. — Boihrios- permum, Bung. — Myosotis, L. (Ecfiioides, Mœnch.). —Exarrhena, R. Br. — Loboste- BOR 657 mon, Lehm. — Siomotcchium, Lehm. — Sym- phytitm, L. — 7'racliyslemon , Don. — Bor- rago, Tourn. § 2. Cynoglossées. Carpelles adnés à la base du style. Trichodesma , R. Br. (Pollichia , Med. — Cytwglossoides,lsn. — Borrayinoides, Bocrh.). — Omphalodes , Tourn. (Picotia, Rœm. et Sch.— Omphalium , Roth.).— Bindera, Pall. — frlauia, Schult. — Solenanihus , Ledeb. — Cynoglossum , L. — Aspcrugo , Tourn. — ■ Ecliinospermum , Sw. (Lappula , Mœnch. — Rochelia, Rœm. et Sch. non Rcich.). GENRES ANOMAUX OU TROP PEU CONNUS. Rochelia , Reichenb. — Amsinkia, Lehm. (Beniliamia, Lindl.). — Ktenospermum, Lehm. (.\d. J.) BORRAGÏIVOIDES (borrago , la bourra- che; îîcîoç, forme), bot. ph. — Une des deux sections du genre Trichodesma, R. Br. (Isn. Act. acad. Par., 1718). (C. L.) BORRAGO. bot. ru. — Nom latin de la Bourrache. BORRERA (nom d'homme), bot. cr. — (Lichens). Ce genre , établi par Achar (Lich. univ., p. 93, t. 9) sur des caractères d'une bien faible importance , comme des frondes canaliculées en dessous et ciliées sur les bords, le rétrécissement en pédicellc et la forme en coupe évasée des apolhécies, n'a pas été con- servé , et , il faut en convenir, ne méritait guère de l'être. Dans un ouvrage antérieur du même auteur (Meth. Lich.), toutes les espè- ces du genre Borrera figuraient parmi les Parmélies. De Candolle en avait fait la pre- mière section de ses Physcies. Les derniers ouvrages anglais sur les Lichens le conser- vent encore; mais Fries (Lichen, europ. re- form.) en a réparti les diverses esp. soit dans ses Évernies, soit dans le g. Parmelia. M. End- licher ( Gen. Plant., p. 16 , n. 178) a adopté ces réformes. (C. M.) *BORRERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Spermacocées , institué par Meyer (Es- seq. , 79 ) , aux dépens de quelques Sper- macoce , et comprenant un grand nombre d'espèces (83) , dont une douzaine environ sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plantes herbacées ou suffrutiqueuses , crois- sant presque toutes dans les parties les plus 42 6j8 BOR EOS chaudes de l'Amérique, à tiges ou à rameaux souvent tétragones. Les feuilles en sont op- posées et disposées en faux verlieilles, en raison de leur agglomération axiilaire quand elles sont très jeunes. Stipules connées avec les pétioles , plus ou moins vaginantes , et bordées de soies nombreuses. Fleurs petites, blanches ou bleues, disposées rarement en cyjr.es ou eorymbeuses, verticillées-capitées dans les aisselles ou au sommet des ra- meaux. (C. li.) BORRICHIA (nom d'homme), bot. pu. — On cultive dans les jardins de botanique le Bupluhulmitm frutescens L., faisant au- jourd'hui partie des Borrichia qui présen- tent pour caractères : Capitule muîtiflore , hétérogame ; fleurons du rayon ligules , fe- melles, 1-sériés ; ceux du disque hermaphro- dites, tubuleux, 5-fides. Involucre hémisphé- rique , composé d'écaillés imbriquées ; les extérieures foliacées , aiguës ; les intérieures très obtuses , membraneuses sur les bords. Réceptacle plan , chargé de paillettes lancéo- lées. Rameaux du style longs , aigus , cou- verts, sur toute leur étendue, de poils courts et serrés. Anthères noirâtres. Fruits cunéi- formes , comprimés - anguleux ; ceux de la circonférence surmontés d'une aigrette courte en couronne ; ceux du disque nus et souvent de deux formes. — Les Borrichia, qui appar- tiennent à la famille des Composées , tribu des Astéroïdées , sont indigènes du Nouveau continent. (J. D.) BORRIKIÂ. eot. ph. — Synonyme de Borrichia. « BORïJS. iiss. — Synonyme de Boros. BOilTE. Bonja ( Rory de Saint-Vincent, botaniste français), eot. ph. — Genre de la famille des Liliacées, établi par Labillardière (Fl. Nov-Roll., ï, p. 81, t. 107). Il se compose de plantes herbacées etvivaces, à racines fi- breuses , allongées et très tenaces; à tige simple ou rameuse, portant des feuilles très serrées, aiguës , piquantes, scarieuses et des fleurs réunies en capitule au sommet d'une hampe terminale et simple. Le calice est in- fondibuliforme, à limbe égal, divisé en 6 lo- bes. Les étamines, au nombre de 6, sont in- I sérées au sommet du tube qui est rétréci; j leurs filets sont glabres et subulés, les an- thères allongées et attachées par leur base. Le ! fruit est une capsule triloculaire s'ouvrant en 3 valves et contenant un petit nombre de ' graines noires et crustacées. Toutes les csp. de ce g. croissent à la Nouvelle-Hollande. il existe encore un autre g. Bonja, insti- tué par Willdenow, mais qui ne doit pas être adopté sous ce nom. C'est le genre Foresiiera de Poiret , appartenant au groupe des Anti- desmées. (A. Pv.) BORATE. Bonjna (nom propre), bot. cr. — (Phycées). Ce g. formé par M. Grateloup, qui le dédia à son ami M. Bory, bien connu dans le monde savant, fut publié par celui-ci (Dict. class.) seulement en 1822 et adopté par Ronnemaison dans le Mémoire sur les Hydrophyies loculées qu'il fit insérer en 1824 dans les Mémoires du Muséum d'hisioire 7ia- lurelle. Comme le g. Bonjna ne diffère point du g. Cexamium , tel qu'il a été défini par Lyngbye [Hydroph. Dan., p. 117), il ne pou- vait être et n'a point été admis. F~oyez ce- RAMIUM. (C. M.) *BO$CA, probablement Boscia (nom pro- pre), bot. ph. — Genre de Dicotylédones in- diqué dans la Flora jluminensis (IV, t. 11), et qu'il est presque impossible de détermi- ner, en raison de l'extrême insuffisance du dessin. (C. L.) BOSCHAS. ois. — Nom spécifique latin par lequel Linné a désigné le Canard sauvage proprement dit, que Brisson et plusieurs au- teurs anciens ont nommé Anas fera. Brisson a cependant employé ce nom comme syno- nyme de Anas fera, pour désigner des varié- lés du Canard sauvage , et une espèce du Mexique ; et, dans ces derniers temps, Swain- son en a fait le type d'un sous-genre du genre Anas. Voy. canard et anatinées. (Lafr.) *BOSCHNIAKIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Orobanchacées, éta- bli par C.-A. Meyen , aux dépens de l' Oro- banche rossica de Chamisso et Schlechtendal (Linn. , III, 132 ) , et de quelques autres es- pèces décrites par Hooker ( Fi. bor. amer., t. 167, 1G8). On le reconnaît essentiellement à des fleurs hermaphrodites , ébractéolées , dont le calice est tubuleux , subtronqué ; la corolle hypogyne , ringente ; les 4 étamines exsertes, didynames ; les loges des anthères libres à la base; le style tubuleux et sub-bi- labié au sommet, à une capsule uniloculaire. L'espèce la mieux connue appartient au nord de l'Asie : c'est le B. glabra Mey. , plante â rhizome tubéreux , hypogyne , multieaule ; à scapes épaisses , simples , munies de squa- KOS nos ovales, obtuses, mucronées, ei terminées H one grappe dense, splciforme. (C. L.J "BOSOLA (nom propre), ins. —Genre fle l Coléoptères pentamères, créé parLeach (Zoo- logicat Journal, t. I, p. 33-W) pour y placer 5 espèces de Cébrionites des Etats-Unis. Le />«o/orde Fabrieius parait èlre le même tprele n. piccut de Leach. Le g. Sehmodon, fan. Soc. ait. de France, t. III, p. 14), I été établi depuis avee la même esp. (C.) BOSCIA (Bosc, professeur français d'a- grkutture). bot. rn. — Deux genres ont été consacrés an eélèbre Bosc , l'un par Thun- pour un arbrisseau du Cap , qui paraît (ievoir prendre place à la suite des Rutacées, mais si imparfaitement connu encore , que De Candolle, devant supprimer un nom déjà employé, a proposé celui d'Asaphcs (incer- ain pour le remplacer. M. Beichenbach l'a nommé Duncania. Voyez ce mot. (Ad. J.) L'autre est un genre de la famille des Cap- paridacées, tribu des Capparidées , fondé par Lamarck ( Illust. , 1 , 355). Il renferme une ou deux espèces appartenant à l'A- frique tropicale , et dont la mieux connue est le B. senegalensis , cultivé dans les serres d'Europe. C'est un arbrisseau inerme , gla- briuscule , à feuilles alternes, simples , co- riaces , très entières , dont le pétiole articulé au rameau par une dcnticule , munies de stipules sétacées très petites ; à fleurs termi- nales , petites, subcorymbeuscs. (C. L.) BOSCOTE. ois. — Nom vulgaire de la Bubiette rouge-gorge. BOSEA ( Gaspard Bose , naturaliste alle- mand ). bot. ph. — Genre établi par Linné , qui le plaçait dans laPentandrie monogynie, et dont la place dans les familles naturelles n'est pas encore aujourd'hui suffisamment déterminée. Les uns le placent dans les Ché- nopodacées ( Atriplicécs) ; les autres , avec doute toutefois , dans celle des Celtidacées. Quoi qu'il en soit, il se compose de deux ar- brisseaux , dont l'un , le B. yervamora L. , trouvé aux Canaries ; l'autre le B. canna- bina, découvert par Loureiro dans la Cochin- chine. Ils se distinguent par des feuilles al- ternes , éslipulées , pétiolées , ovales , acu- minées, luisantes, penninerves, portées sur des rameaux grêles et affilés ; les fleurs po- lygamcs-dioïqucsen sont petites, rougeâtres dajis l'un et blanches dans l'autre, disposées en grappes axillaires et terminales. Le B. nos g:>9 yrrvnmor,i est cultivé en Europe dans les orangeries. (C. L.) BOSÉLAPIIE. m av.. — Voyez Avm.orR. BOSII-BOCK. imam. — Synonyme d'An- tilope syhatica. Voyez antilope. BOSIA. bot. pu. — Voyez bosée. BOSON ou BOSSON , Adans. moll. — Synonyme de Turbo nuiricatusL. Voyezvk- LUDINE. BOSOTE. ois. — Nom vulgaire de la Ru- bicltc rouge queue. BOSSIEBA, et mieux BOISSIEBA (Bois- sier, botaniste genevois), bot. pn. — Genre établi parDombey (mse. sec. EndL gen. pi. 4703), syn. du Lardizabala, B. et F. (C. L.) BOSSILLOKS,BULBULEUX. bot. en.— Champignons ainsi nommés parce que leur chapeau est un peu relevé en bosse. Ils sont d'une couleur rousse ou dorée, et leur pédi- cule est légèrement bulbeux à la base. Ils Torment la 3Gmc famille des Champignons de Paulet, qui en distingue trois espèces qui me sont inconnues , et auxquelles il donne les noms de B. doré, B. roux et B. réglisse. La première , à cause de sa ténuité , n'a pas été expérimentée ; les deux autres , données aux animaux , ne leur ont fait éprouver au- cune incommodité. (Lév.) BOSSON. MOLL. — Voyez boson. BOSSUE, moll. — Nom vulgaire donné par les marchands et les amaleurs à deux espèces du g. Ovule. La Bossue proprement dite est la Bulla verrucosa L., et la B. sans dents ou a ceinture, la B. gibbosa L. Ce nom a encore été donné au Murex anus. (C. d'O.) BOSTBICHE. Bostrichns u3o'(rrpixo;, bou- cle de cheveux), ins. — Geoffroy avait appelé ainsi un genre de Coléoptères létramères, de la famille des Xylophages, parce que l'espèce qui lui sert de type {B. capucinus) a le corselet ou prothorax couvert d'aspérités velues qui, jointes à sa couleur noire et à sa forme bom- bée, le font ressembler à la chevelure crépue du nègre; mais Fabrieius a jugé à propos de transporter ce nom à un autre genre établi par lui dans la même famille, et de nommer Apaie le g. B os trichas de Geoffroy. En vain Latreille s'est élevé contre ce changement ar- bitraire et a voulu rétablir les choses dans leur état primitif, en restituant le nom de Bostrichus à l'ancien g. de l'entomologiste français, et en appelant Tomicus le nouveau g. de Fabrieius ; la nomenclature de celui-ci 6G0 BOS a prévalu, et c'est elle qui est généralement suivie aujourd'hui dans les collections ; ainsi, le g. dont il est question dans cet article est celui de l'entomologiste danois, correspon- dant au g. Tomicus de Latreille , et de sa tribu des Scolytaires. Les Bostriches sont des Coléoptères géné- ralement très petits, à corps cylindrique, avec les élytres tronquées ou plutôt courbées et dentées à leur extrémité ; la tête globuleuse s'enfonçant dans le corselet; les palpes très petits et coniques; les antennes à funicule de cinq articles, courtes et terminées en une massue solide ; et les tarses ayant leurs trois premiers articles égaux. Les larves de ces Insectes, lorsqu'elles sont très multipliées, ce qui n'arrive que trop souvent , causent de grands dégâts dans les forêts en vivant aux dépens de l'aubier qu'elles sillonnent dans tous les sens , de manière que l'écorce finit par se détacher du tronc. Elles attaquent les arbres résineux ou conifères. — Ce g. est très nombreux en espèces. M. Dejean , dans son dernier Catalogue, en désigne 52, dont 19 d'Amérique, 3 d'Afrique, 1 des Indes orientales , et toutes les autres d'Europe. Nous citerons les plus connues parmi ces dernières : ï<> Bostrichus typographies Fab. {Dermesiesid.lt., Scolylus id. Oliv.). Cette espèce est très commune dans la forêt de Fontainebleau ; 2° B. monographus Fab. , qui se trouve dans les environs de Paris ; 3° B. abietis Ziegl., qui habite les forêts de Sapins ; 4° enfin B. dactyliperda , espèce très petite qu'on trouve dans toute la France. (D.) BOSTRICHINS. Bostrichini. ins. — La- treille désigne ainsi la deuxième tribu des fa- milles des Xylophages parmi les Coléoptères tétramères. Elle se compose des g. Bostri- chus, Psoa, Cis, Nemozoma, Cerylon, Rhizo- phagus et Clypeaster. Ces divers g. ont pour caractères communs : Palpes (au moins les maxillaires) très apparents, filiformes ou plus gros au bout. (D.) *BOSTRICHITES. ins. — M. le comte de Castelnau, dans l'histoire naturelle des Co- léoptères faisant suite au Buffon-Duménil , t. 2, p. 375, désigne ainsi le troisième groupe de la famille des Xylophages ; il se compose des g. Apale, Psoa, et Nemosoma. (D.) *BOSTRICITES. ms. — M. Newmann , dans sa Classification des Insectes de l'Angle- terre, d'après les larves (Tlie entomological BOS Magazine , n. 9, p. 423) , désigne ainsi une des nombreuses divisions établies par lui dans l'ordre des Coléoptères , et qui repose sur les métamorphoses du g. Cis, Bostrichus, Tomicus , Platypus , Hylesinus , Scolylus et Hylurgus. (D.) BOSTRYCHE. Bostrychus (|3oVrpvXoî , boucle de cheveux, à cause des filaments sur la narine), poiss. — Genre établi par Lacé- pède, d'après l'examen de dessins chinois conservés dans la bibliothèque du Muséum. Il le caractérisait ainsi : Corps allongé, ser- pentiforme ; deux nageoires dorsales , la se- conde séparée de celle de la queue ; deux bar- billons à la mâchoire supérieure ; les yeux as- sez grands et sans voile. Il y réunit 2 esp. : le Bostryche chinois ( B. sinensis ) et le Bostryche tacheté {B. maculatus). En exa- minant les originaux, on s'assure promp- tement que les deux dessins chinois repré- sentent des espèces qui n'appartiennent pas au même genre , et qu'il n'était pas néces- saire d'établir un nouveau genre pour les classer dans la méthode ichlhyologique. La première figure est celle d'un Gobie , peut- être d'un Éléotris ; mais comme on ne voit pas les ventrales , on ne peut pas affirmer cette seconde détermination. La seconde es- pèce aurait dû être placée parmi les Bostry- choïdes de M. Lacépède , car elle n'a qu'une dorsale. C'est d'ailleurs la figure d'un Oçhi- céphale d'une espèce particulière, t'oyez CuY.,Val., Hisl. nat. des poiss., t. VII, p. 457. (Val.; BOSTRYCHIA j30'a9Pv£, boucle de che- veux), bot. cr. — (Phycées. ) Nous avons proposé ce nom (Hist. phys., polit, et nat. de Cuba, p. 39) pour un démembrement du g. Rhodomela d'Agardh, lequel nous avait paru renfermer des espèces que leur organisation devait en exclure. Et en effet, depuis que nous avons publié (1839) les caractères que nous assignons à ce nouveau g., M. Agardh fils (Linnœa, 1841 , Symb., p. 28). a distrait, des Rhodomèles de son père , l'espèce dont nous avons fait le type du nôtre, mais il l'a réunie à VAlsidium avec lequel elle ne nous semble pas avoir suffisamment d'affinité. En effet, notre g. s'en éloigne non seulemen* par le port, qui n'est pas non plus une chose qu'on doive tout-à-fait négliger, mais en- core par la structure de la fronde. La Rho- domela scorpioides (Fucus amphibius ïurn.j BOS certainement une organisation qui s'op- pose à la réunion proposée, et nous aime- rions mieux la voir laissée parmi ses ancien- nes congénères que placée entre deux autres plantes qui représentent, à notre avis, des g. bien distincts eux-mêmes. Car, quoique les Thamnophora Seaforthii et triangularis se rapprochent par leur rigidité , leur habi- tat, et même assez par la composition de leur fronde du g. Alsidium , la première au moins des deux espèces présente un mode de fructification tout-à-fait étranger à ce dernier , mode dont M. Martius a parlé le premier, et dont nous avons donné aussi une description et une figure analytique dans l'ouvrage cité plus haut (p. GO, t. V, fig. 1). Nous reviendrons sur ce sujet au mot Tham- nophora. Nous n'avons à nous occuper ici que des différences réelles et profondes que nous croyons avoir aperçues entre notre g. Bostrychia , les vraies Rhodoméles et Y Alsi- dium. Exposons d'abord ses caractères, nous serons ensuite mieux à portée de faire res- sortir ces différences. Fronde continue , fili- forme, cylindracée, de couleur violette, noir- cissant à l'air libre , portant des rameaux distiques ou épars, divisés eux-mêmes en ra- mules tournés du même côté, en apparence articulés , et roulés en boucle ou en crosse à leur extrémité. Fructification stichidiaire consistant en sortes de siliques renfermant, sur une ou plusieurs rangées, des sphéro- spores composés de 3 à 4 spores. Structure : La couche extérieure consiste en plusieurs rangées concentriques de petites cellules oblongues ou cubiques, contenant des gra- nules colorés d'où la plante tire sa teinte violacée; la couche intérieure, ou la moelle, est formée de cellules très allongées, longitu- dinalement placées, et renfermant des corps filiformes, colorés comme le reste de l'algue. Si nous passons maintenant à la comparai- son de cette structure avec celle des Rhodo- melasubfusca, Gaimardi, etc., nous trouvons d'énurmes différences, celle de ces dernières espèces se rapprochant davantage sous ce rapport des Polysiphonies. Aussi , déjà avant M. J. Agardh , M. Duby avait-il séparé la Hhodomela scorpioides des vraies Pihodomè- les pour la réunir au Plocamium. Nous trou- vons bien que la séparation est nécessaire, forcée même, mais nous pensons que ni l'un ni l'autre rapprochement n'est irréprochable, BOT 6G1 et que le seul moyen de trancher la question, c'est de suivre la nature, qui, en dotant cette plante et les espèces voisines d'une structure parfaitement distincte , a voulu qu'elles ne pussent pas être confondues. Les espèces qui devront faire partie du g. Bostrychia, s'il est adopté, sont les B. scorpioides , calamistrata , radicans , callipiera eljloccosa. La première est la seule qui se rencontre sur nos côtes de l'Océan ; toutes les autres sont propres à l'A- mérique méridionale ou aux Antilles. (CM.) BOSTRI CUITE, Walker. min. — Syno- nyme de Prehnite. (Del.) BOSWELLIA (nom propre), bot. ru. — Genre de la famille des Burséracées , établi par Roxburgh ( PL corom., 4, t. 207), et comprenant un petit nombre d'arbres de l'Inde, ayant le port des Elaphrium , et pro- duisant une résine balsamique qui découle de leur tronc ; leurs feuilles décidues, dispo- sées au sommet des rameaux, sont alternes, imparipennées, à folioles opposées, sessiles, dentées en scie , éstipulées ; les fleurs sont blanches, courtement pédicellées, disposées en panicules denses, terminales, bractéolées, ou en grappes axillaires solitaires. Ce genre se distingue essentiellement par des fleurs hermaphrodites ; un calice 5-denté , persis- tant; une corolle insérée sous un disque annulaire et crénelé; des étamines subulées, persistantes ; un style court à stigmate tri- lobé; une capsule drupacée , à endocarpe sub-osseux. On en cultive plusieurs dans nos serres chaudes. (C. L.) *BOTANEBI€S (PoTavvj, herbe; &oç, vie). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionites, ordre des Gonalocè- res , légion des Mécorhynchides établi par Schœnherr (t. III , p. 358, g. 218), qui le place entre les Amhonomus et les Prionomerus. Ce g. a le faciès des Cionus, mais il en diffère principalement par lefuniculedes antennes, composé chez lui de G articles, et de 5 seu- lement chez ces derniers. L'auteur n'y rap- porte qu'une seule espèce , qu'il nomme B. tuberculus , et qui est originaire de l'île de Cuba ; elle a 4 mil. 1 /2 de long sur 2 1/2 de largeur. (C) BOTANIQUE. Botanica (/3oTav*j, herbe). — Branche de l'histoire naturelle qui em- brasse l'étude et la connaissance des végé- taux. C'est une science immense, qui s'oc- cupe à la fois de l'organisation générale des 662 BOT plantes , delà description des organes qui les composent, des fonctions que remplissent ceux-ci chacun en particulier, et du rôle que chacun d'eux est appelé à jouer dans legrand ensemble de phénomènes qui constituent la vie, de la classification des végétaux, de leur distribution à la surface du globe , et enfin de leurs propriétés et des usages auxquels ils peuvent être employés. De ces différents as- pects sous lesquels on peut envisager l'étude des plantes résulte la nécessité de diviser la Botanique en plusieurs branches distinctes, qui souvent comprennent chacune plusieurs parties distinctes. Les branches principales de la Botanique sont : 1° L'ORGANOGRAPHIE; 2° La Taxonomie ; 3° La Phytographie; 4° La Géographie botanique ; 5° La Botanique appliquée. Nous allons les passer rapidement en re- vue. 1° On désigne sous le nom d'ORGANOGRA- phie la partie de la Botanique qui traite de la description des organes ou parties consti- tuantes du végétal. Comme tous les êtres vi- vants , les plantes sont en effet composées de parties ayant chacune un nom spécial , une structure et des fonctions particulières. Ces parties ou ces organes sont les instruments à l'aide desquels s'exécutent les différentes fonctions dont l'ensemble constitue la vie vé- gétale. L'Organographie est pour le règne vé- gétal ce que l'anatomie descriptive est au règne animal : c'est là le point de départ de toutes les autres branches de la Botanique. Son étude , qui doit toujours précéder celle des autres parties de la science, comprend : 1° le nom des organes ; et ce nom a souvent varié aux différentes périodes de la science , suivant que cet organe a été plus ou moins bien connu dans sa structure et dans ses fonctions ; 2° la position de l'organe , soit sa position absolue , soit sa position relative. Cette dernière considération est de beaucoup la plus importante. En effet, elle est souvent le seul indice qui peut faire reconnaître un organe au milieu des transformations ou des altérations qu'il a subies ; 3° enfin les diver- ses modifications de forme, de couleur, de consistance, de simplicité ou de composition que le même organe peut présenter. L'étude de ces modifications est de la plus haute im- BOT portance , car non seulement elle nous ap prend à bien connaître chaque organe , en nous le montrant sous tous les points de vue où il peut se présenter à nous , mais encore parce que ce sont ces modifications qui ser- vent de caractères pour distinguer les diffé- rents végétaux les uns des autres. Cette première partie de la Botanique , Y Organographie , a pour objet la connais- sance complète des organes. Ici se rattache donc VAnatomie végétale, c'est-à-dire l'étude des tissus ou éléments organiques qui en- trent dans la composition des végétaux , et celle de la structure spéciale de chaque or- gane en particulier. Nous avons déjà donné une idée générale de cette structure au mot ANATOMIE VÉGÉTALE. {Voyez Ct mot.) Quand on connaît bien la nature d'un or- gane , qu'on l'a étudié dans ses diverses mo- difications et dans sa structure intime, il reste encore, pour en avoir une connaissance complète, à étudier ses fonctions. Cette par- tie , que nous rattachons encore à l'Organo- graphie, constitue la Physique ou Physiologie végétale, science encore obscure, sur laquelle les opinions s'accordent peu , soit parce que tous les phénomènes de la vie dans les plan- tes sont peu prononcés , et ne se manifestent que dans des conditions difficiles à apprécier, soit parce que l'anatomie végétale, qui lui sert de base , est loin d'être également bien connue dans toutes ses parties. Tels sont les points essentiels que comprend l'Organographie végétale. A cette première partie de la Botanique se rattachera encore une étude fort importante , qui préoccupe singulièrement aujourd'hui tous les bons es- prits : c'est celle des transformations qu'un même organe peut éprouver, dans toute la série des végétaux ; c'est la partie vraiment philosophique de l'Organographie qu'on dé- signe sous le nom de Morphologie. 2° La Taxonomie forme la seconde branche principale de la Botanique : c'est la connais- sance des lois de la classification appliquée au règne végétal; c'est l'appréciation de la valeur relative des différents caractères qui peuvent servir de base au groupement, au rapprochement des espèces et des genres ; c'est la recherche de ces affinités, de ftes rap- ports qui lient entre eux toutes les produc- tions de la nature, tantôt d'une manière évi- dente et qui frappe les yeux les moins exer- BOT ces , tantôt d'une manière plus ou moins .iv cl qui a besoin du secours de l'ob- itina rigoureuse . ;e manifeste le lien caché qui unit entre eu\ certains végétaux. >'ousn'a>ons pas besoin dédire que le perfectionnement de ia méthode des l'ainilles naturelles doit être le but des efforts de tous les vrais naturalistes. Sans repousser les autres classiiicalions ar- titicielles, et en particulier quelques systèmes qui peuvent, dans certains cas, être d'une utilité incontestable, néanmoins il est im- possible , dans l'état actuel de la science , d'admettre une autre classification ration- nelle du règne végétal. Sans doute la distri- bution des végétaux en familles naturelles n'a rien de la marche régulière , je dirai même de la précision des classifications sys- tématiques. La nature même ne se prête pas à la régularité de ces dernières ; mais ses ré- sultats ont un caractère d'intérêt qui la met- tent au rang des connaissances les plus pro- pres à satisfaire les esprits les plus élevés et les plus philosophiques. C° L'art de décrire des plantes, c'est-à-dire d'exprimer par des mots les caractères parti- culiers à une espèce, à un genre ou à une fa- mille constitue la Phytographie. Cette partie s'appuie nécessairement sur une connais- sance approfondie de l'Organographie. Elle exige aussi une étude complète de tous les mots, soit substantifs, soit adjectifs, à l'aide desquels on exprime les diverses modifica- tions de chaque organe. Les mots employés dans le langage de la Botanique, comme , au reste, dans celui de toutes les autres sciences, doivent avoir un sens parfaitement arrêté et distinct, puisque ces mots doivent, pour ce- lui qui lit une description, pouvoir représen- ter exactement une modification matérielle. Aussi est-il bien important, au début de l'é- tude de la Botanique, de se familiariser avec la Glossotogie végétale, qui embrasse l'étude de tous les mots techniques de ia science des végétaux. Et qu'on ne croie pas que cette étude soit longue et difficile, et qu'elle rende la Botanique accessible seulement aux per- sonnes douées des dons de la mémoire. La langue botanique est fort simple; elle exige peu d'efforts pour être parfaitement com- prise, bien que le nombre des mots employés dans la description des végétaux soit fort considérable. Ces mots sont ou des substan- BOT 663 tifs ou des adjectifs. Les premiers servant a dénommer les organes sont généralement peu nombreux, et un grand nombre d'en- tre eux sont très connus, cl n'ont en quel- que sorte pas besoin d'explication. Ainsi, les mots racine, tige, feuilles, fleurs, épines, fruits, graine, etc., sont parfaitement compris de lout le monde, même des personnes lout- à-fail étrangères au langage technique de la science. Les noms adjectifs à l'aide desquels on exprime les modifications si variées des organes, sont excessivement nombreux ; mais ici, il y a une distinction fort importante à établir. Parmi ces noms, le plus grand nom- bre, destinés à représenter les modifications de figure, de forme, de position, de gran- deur, etc., sont les mêmes que ceux qui sont usités dans le langage usuel de la société , et n'exigent pas, en conséquence, une définition particulière; ainsi , quand on dira qu'une tige, par exemple, est triangulaire, carrée , cylindrique, pentagone, etc., que des feuilles sont cordiformes, sagittées, aiguës, obtuses, dentées ou entières, on sera sur d'être tou- jours facilement compris. Restent donc les expressions techniques particulières à la science. Ce sont, en effet , les seules dont il faille étudier la vraie signification. Or, il faut bien le savoir, leur nombre n'a rien qui soit capable d'effrayer même les personnes les moins favorisées du côté de la mémoire. La Phytographie doit comprendre aussi la Synonymie, c'est-à-dire la recherche des dif- férents noms sous lesquels une même plante a été connue ou décrite dans les divers au- teurs qui en ont successivement parlé. Cette partie est fort importante : c'est le lien en- tre le passé et le présent. Elle exige une scrupuleuse attention, une grande impartia- lité, une connaissance approfondie de l'his- toire de la science etde ses monuments écrits. Rien de plus facile au premier abord que de faire de l'érudition, en accumulant, à la suite du nom sous lequel on décrit une plante, lei noms qu'elle a portés à toutes les époques de la science, et tous les auteurs qui en ont suc- cessivement parlé; mais pour que cette par- tie soit véritablement utile, il faut que le botaniste s'astreigne à ne jamais faire une ci- talion sans l'avoir lui-même vérifiée, c'est-à dire sans être remonté jusqu'à la source, ou jusqu'à l'auteur qu'il veut citer. C'est pour ne pas avoir suivi ce précepte, c'est pour 664 BOT avoir copié sans les vérifier les synonymes recueillis par chaque auteur , que tant d'er- reurs se sont propagées, et qu'il est souvent si difficile de remonter jusqu'aux auteurs qui les premiers se sont occupés de certains vé- gétaux. La Synonymie exige un esprit judicieux et une saine critique. Son mérite ne con- siste pas à réunir péniblement tous les noms qu'une plante a portés et tous les auteurs qui en ont parlé. C'est un défaut, selon nous, dans lequel sont tombés beaucoup d'auteurs de travaux d'ailleurs fort recommandables, dont les synonymes occupent une place plus considérable que la description même de la plante. Il faut savoir faire un choix en ci- tant de préférence les auteurs et les ouvrages que leur mérite place au premier rang, et en négligeant, au contraire, ceux qui n'ont fait que reproduire soit les descriptions , soit les idées des autres. Il est une règle d'équité à laquelle on doit rigoureusement s'astreindre dans la partie synonymique des sciences, c'est la loi de l'an- tériorité. Quand un nom est conforme aux règles de la nomenclature , il faut toujours lui accorder la préférence s'il est le plus an- cien ; sans cette sage précaution , on verrait la confusion s'introduire dans la science. Nous mentionnerons encore ici comme une annexe de la Photographie l'art de représen- ter les caractères des végétaux par des figu- res soit analytiques, soit d'ensemble, art qui depuis le commencement de ce siècle a reçu une impulsion toute nouvelle, et qui est ap- pelé à rendre de grands services. L'Icono- graphie végétale fait aujourd'hui, ou du moins doit faire partie des études de tous les jeunes gens qui se sentent quelque goût pour la Bo- tanique. Quelle que soit l'habitude qu'on ait de manier et d'appliquer le langage de la description des végétaux, une figure, fût-elle même médiocre, donnera une idée plus nette, et surtout plus facile à saisir que la meilleure description ; à plus forte raison si la figure est accompagnée de détails analytiques pré- cis, sera-t-elle d'une immense utilité jointe à une bonne description. 4° La quatrième branche de la Botanique générale est celle qu'on connaît sous le nom de Géographie botanique. C'est l'étude de la distribution des végétaux à la sur- face de la terre, étude pleine d'intérêt, et BOT née en quelque sorte avec ce siècle. Pour l'observateur le moins attentif, avons-nous écrit ailleurs, chaque grande contrée du globe présente des caractères spéciaux, quand on examine les différents végétaux que la na- ture y fait croître. Cette diversité dans les productions végétales est une des causes de la physionomie particulière que présente le paysage dans les diverses parties du monde. Ainsi, la végétation des pays du Nord, cou- verts d'immenses forêts de Pins, de Sapins, de Bouleaux , est fort différente de celle des régions tempérées , où les forêts sont moins abondantes et présentent plus de variétés dans les espèces qui les composent. Celle-ci n'a plus de rapports avec la végétation fas- tueuse et variée des pays tropicaux , où les conditions climatériques favorisent et entre- tiennent le développement continu d'une vé- gétation qui ne s'arrête jamais. Ces diffé- rences ne sont pas moins grandes quand on compare la végétation des plaines à celle des montagnes. Ce ne sont ni les mêmes es- pèces, ni souvent les mêmes genres ; et , à mesure qu'on s'élève à des hauteurs plus grandes , on voit les plantes offrir des carac- tères nouveaux. Si, à ce premier coup d'œil superficiel et général, on fait succéder un examen plus approfondi, de nouvelles diffé- rences se présentent en foule , et l'on ne tarde pas à reconnaître que ces différences et ces analogies entre la végétation des régions diverses sont soumises à un certain nombre de lois ou de données générales dont la con- naissance constitue une branche particulière de la Botanique, qu'on a désignée sous le nom de Géographie Botanique. 5° Jusqu'à présent nous n'avons considéré la Botanique que d'une manière générale, et en quelque sorte spéculative, en un mot que comme l'un des chaînons de cette vaste sé- rie de connaissances qu'on appelle la Phi- losophie générale; mais de même que toutes les autres sciences , la Botanique peut être envisagée dans ses rapports immédiats avec nos besoins. C'est ce qui constitue la Bota- nique appliquée. Étudiée sous lepointdevue spécial de ses applications, la Botanique se divise en un assez grand nombre de bran- ches. Ainsi elle portera les noms de Bota- nique économique , médicale, industrielle, fo- restière, etc. , suivant qu'elle s'occupera plus spécialement des végétaux utiles à l'homme. BOT BOT 665 soil comme aliments, soit comme médica- ments, soit comme fournissant des produits employés dans les ails ou dans l'industrie. On ne peut nier que cette partie de la science ne soit une des plus importantes, et c'est pres- que toujours par cette partie que les sciences ont commencé à être cultivées. telles sont Les différentes parties dont se compose la Botanique. Jetons maintenant un coup d'oeil rapide sur l'histoire de cette science, sur les principes philosophiques qui lui servent de base , et sur la marche à sui- vre pour contribuer à son avancement et à ses pr grès. I. L'histoire de la Botanique a présenté des périodes bien distinctes. Pendant l'anti- quité elle ne forme pas encore une science ; c'est un amas confus de connaissances im- parfaites , sans unité , sans lien commun. Trois noms apparaissent dans cette première période : Théophraste , Dioscorides et Pline. Théophraste , élève et ami d'Aristote , ayant puise à l'école de ce grand philosophe et de ce grand naturaliste le génie de l'observa- tion , décrit non seulement les plantes de la Grèce que leurs usages rendaient plus dignes d'attention , mais nous donne déjà quelques notions de structure et de physiologie végé- tale. Ainsi il décrit non seulement l'écorce , mais il fait voir le rôle important de cet or- gane dans les phénomènes de la nutrition , puisqu'il dit qu'un anneau complet enlevé sur un arbre y arrête tout mouvement d'ac- croissement. Dioscorides , qui vivait sous Néron , avait parcouru l'Italie, la Grèce et une partie de la Gaule. Son ouvrage , qui forme six livres , est , sans contredit , le plus complet que l'antiquité nous ait légué. Il y fait con- naître non seulement toutes les plantes em- ployées alors en médecine, mais les sucs, gommes ou résines qu'on en retire. C'est une •sorte de matière médicale , où les trois rè- gnes de la nature viennent tour à tour apporter tous les produits utiles qu'ils four- nissent à l'homme: aussi le livre de Diosco- rides a-t-il été la base des études du bota- niste et du médecin pendant cette longue période de siècles , où l'on cherchait , dans l'élude approfondie des anciens, des connais- sances qu'il eût élé bien préférable et sur- tout bien plus simple de puiser dans l'étude de la nature. T II. L'ouvrage de Pline (HUloria mundi), ré- sume presque complet de tout ce qui avait été écrit jusqu'alors sur la nature et ses pro- ductions, aurait exercé une bien plus grande influence sur la science, si son auteur y avait introduit plus de critique. Pline, en effet, a consigné dans son livre toutes les vérités et toutes les erreurs accréditées à l'époque où il écrivait , c'est-à-dire sous le règne de Ti- bère, mais sans chercher dans sa vaste instruc- tion et dans son intelligence supérieure les moyens de les distinguer et de les apprécier chacune à leur juste valeur. IL II faut traverser une bien longue suite de siècles pour trouver la Botanique essayant de se réédifier sur une base nouvelle, et avec des matériaux qui ne fussent pas tous des lambeaux de l'antiquité. Ce n'est guère qu'à la fin du xvc siècle qu'on commence à reve- nir à l'étude de la nature et à la préférer à de stériles commentaires sur les anciens. Quel- ques ouvrages contenant des ébauches de descriptions et des figures bien imparfaites sans doute signalent la renaissance de la Botanique. Une fois entrés dans cette voie nouvelle , le champ de la science s'agrandit et ses progrès deviennent rapides. Brunsfels de Mayence, Jérôme Tragus, Léonard Fuch- sius, écrivent des ouvrages fruits de l'obser- vation directe de la nature, et dans lesquels la Botanique semble être créée de nouveau. Peu de temps après, Clusius ou l'Écluse, après avoir voyagé dans presque toutes les parties de l'Europe, décrit et figure les plantes qu'il a observées avec un soin et une précision dont aucun autre auteur n'avait jusqu'à lui donné l'exemple. Pendant ce temps, Gesner de Zurich , les deux frères Bauhin , Magnol et Ray, c'est-à-dire des savants de la Suisse, de la France et de l'Angleterre, s'efforçaient tour à tour de poser les bases d'une classification rationnelle des végétaux, et d'une nomencla- ture qui pût servir à faire distinguer et re- connaître tous ceux qui avaient été mention- nés jusqu'alors dans les nombreux ouvrages des botanistes. Tel fut l'état de la science jus- qu'au milieu et même jusque vers la fin du xvir siècle : décrire les végétaux indigènes dont le nombre était déjà considérable; les représenter par des figures encore incom- plètes sans doute, miis où néanmoins on sent peu à peu l'amélioration et le pro- grès; faire connaître aussi les plantes exo- €66 BOT BOT tiques que les voyageurs avaient rappor- tées. III. Mais la découverte du microscope , vers 1620, par Drebben et Janssen, et ses ap- plications à l'étude de l'organisation des vé- gétaux allaient ouvrir un nouveau champ à l'observation et donner à la Botanique un nouveau caractère. Presque à la même épo- que , deux savants du premier ordre, Malpi- ghi,en 1676, et Grew, en 1682, abordaient de front presque toutes les grandes questions de la structure des végétaux , fondaient ainsi une science toute nouvelle et publiaient cha- cun de leur côté un livre qui, encore aujour- d'hui, est la base de la science. La connais- sance plus approfondie de l'organisation des plantes devait aussi mieux faire connaître leurs fonctions et le mécanisme de tous les phé- nomènes de leur vie : aussi voyons-nous les travaux des Geoffroy, des Sébastien Vaillant, des De la Hire, et surtout de Haies, venir par degrés nous dévoiler successivement les mystères de la vie végétale. IV. Jusqu'alors, malgré les importants ouvrages publiés dans le cours du xvne siè- cle , malgré les efforts déjà tentés par quel- ques hommes supérieurs, la Botanique man- quait encore des deux éléments qui consti- tuent vraiment une science, une nomencla- ture et une classification rationnelles. Ces deux, conquêtes , elle les fit successivement dans la première moitié du xvme siècle. Tour- nefort en France, et Linné en Suède, l'assi- rent enfin sur des bases solides que le temps pouvait bien modifier dans quelques unes de jeurs parties, mais dont il devait plutôt con- solider et maintenir l'édifice. Tournefort avait dans un même ouvrage rangé et caractérisé tous les végétaux con- nus jusqu'à lui. Sa méthode simple les réu- nissait tous ; mais la nomenclature restait s avec toutes ses imperfections. Chaque genre : et chaque espèce , au lieu d'être représen- tés par un nom invariable, entraînaient une phrase souvent peu précise, toujours lon- gue, traînante , et qui rendait la science dif- ; iicile et confuse. Linné réforme cette no- ' menclature : il fixe mieux encore que Tour- isefort ne l'avait fait les limites des genres et des espèces, donne un nom spécial à cha- que genre , transporte ce nom à chaque es- pèce, qui y ajoute un nom adjectif; et par ©e mécanisme si simple, si ingénieux, il fait sortir les genres et les espèces du désordre et de la confusion que ses prédécesseurs n'avaient pu détruire. La nomenclature botanique telle qu'elle est présentée dans les écrits de Linné, il y a déjà plus d'un siècle , n'a subi jusqu'à nous aucun changement, aucune améliora- tion ; et encore aujourd'hui nous suivons avec reconnaissance les traces lumineuses que ce grand homme a marquées dans la science des végétaux. V. Nous arrivons à la dernière grande pé- riode de la science, à celle qui l'a constituée sur les bases où nous la voyons assise de nos jours. La nomenclature botanique était fon- dée; des idées précises, autant du moins que la science peut le permettre, étaient attachées aux genres et aux espèces ; l'art de préciser et de décrire les caractères de ces genres et de ces espèces avait été perfectionné ; mais la classi- fication, après avoir semblé pendant quelque temps satisfaire tous les esprits, avait laissé voir ses imperfections. Déjà, à différents époques, des hommes supérieurs, mais à qui les faits manquaient, avaient entrevu le lien commun qui semble réunir toutes les pro- ductions de la nature , sans pouvoir le sui- vre et le retrouver. Magnol et Ray avaient déjà eu quelques idées vagues d'une classi- fication qui puiserait ses caractères dans l'ensemble de l'organisation et non pas dans un seul organe, comme on l'avait fait jusqu'à eux ; mais ces grandes idées n'avaient pas en- core été nettement formulées. Bernard de Jussieu commença le premier à les généra- liser et à les mettre en pratique. Les végétaux furent rapprochés d'après leurs analogies; les familles naturelles furent créées , et la science entra enfin dans la voie où tous nos efforts doivent tendre à la maintenir. Pres- que à la même époque , Adanson publiait un livre dont l'originalité a sans doute diminué le succès , mais qui , fruit d'une érudition immense , d'une étude approfondie de l'or- ganisation végétale poursuivie et comparée dans toutes ses parties, doit néanmoins res- ter comme l'une des bases de la méthode des familles naturelles. Enfin, Antoine-Laurent de Jussieu, élève et digne successeur de son oncle Bernard, profitant des travaux de celui-ci, fécondant et poursuivant ses idées , réunis- sant lui-même d'immenses matériaux, qu'il classait, qu'il coordonnait avec une admira- ble lucidité, jetait les fondements inébrnn- BOT labiés de cette méthode philosophique qui , de la Botanique, s'est successivement éten- due à tontes les autres branches de l'histoire naturelle. Depuis près d'un demi - siècle , la mé- thode des familles naturelles a complètement changé la face de la Botanique. Elle a semé des germes, qui peu n peu se sont dévelop- pés et ont porté leurs fruits. La Botanique, confinée jusqu'alors dans les étroites limites d'une science purement descriptive, a vu son horizon s'agrandir, ses rapports se multiplier, et des observations nombreuses faites par tous ceui qui la cultivent est né un ensemble philosophique dont toutes les parties sont liées par des lois générales, confirmant de plus en plus les rapports harmoniques qui existent entre toutes les productions de la nature. Les progrès que la Botanique a faits dans cette période sont immenses. Pour bien sai- sir les rapports ou affinités qui existent entre les différents genres, afin de pouvoir les réu- nir et les grouper en familles naturelles, il a fallu scruter profondément tous les points de leur structure, les comparer entre eux; et c'est ainsi qu'on est parvenu à connaître dans ses moindres détails la disposition des orga- nes des plantes , pour en tirer les lois géné- rales de l'organisation des végétaux. Pendant long-temps, les deux parties essen- tielles de la Botanique, c'est-à-dire l'anato- mie et la physiologie d'une part, et la Bota- nique descriptive d'une autre, ont formé deux branches tellement distinctes, que bien rarement elles ont été cultivées à la fois par les mêmes naturalistes ; mais depuis quelque temps on a senti la nécessité d'unir ces deux parties de la science, et aujour- d'hui une famille n'est bien connue que quand la structure anatomique est venue se joindre à la connaissance exacte des modifi- cations de chacun de ses organes. On avait admis autrefois , en se contentant du petit nombre d'observations qui avaient été faites alors, que les végétaux phanérogames ne pré- sentaient que deux types distincts d'organi- sation intérieure , l'un propre à tous les vé- gétaux monocotylédonés , et l'autre aux plantes dicotylédonées ; mais en multipliant les observations, on a fini par reconnaître que cette structure anatomique n'est pas aussi uniforme qu'on l'avait cru d'abord. Il s'est BOT 66? montré successivement de nombreuses ex- ceptions, qui sont venues détruire cette sim- plicité apparente; et ce qui n'est pas moins remarquable, c'est qu'on a fini par trouver des types nouveaux , qui souvent sont assez généralement répandus dans un groupe pour le caractériser nettement. Ainsi la plupart des arbres de la famille des Conifères , des Sapindacées, des Malpighiacées, des Méni- spermées , des Aristolochiécs , des Cac- tées, etc. , etc., présentent, dans la struc- ture de leur tige , une organisation si re- marquable, et qui s'éloigne tant de celle des autres végétaux dicotylédones, que seule elle peut souvent suffire pour caractériser et distinguer les végétaux de chacun de ces groupes. Il est même assez probable qu'à mesure qu'on multipliera ces observations d'anatomie, et qu'on y apportera plus de soin et de précision, on découvrira, dans chacune des grandes familles du règne végétal, des ca- ractères peut-être moins tranchés , mais suf- fisants encore pour définir chacun d'eux. L'étude des familles naturelles, embrassée dans toute son étendue , c'est-à-dire compre- nant, outre l'anatomie ou la disposition par- ticulière des éléments organiques , un exa- men approfondi des diverses modifications de tous les organes , de leurs rapports , de leurs altérations et transformations , est cul- tivée aujourd'hui avec un grand zèle, et fait chaque jour faire de nouveaux progrès à la Botanique. Sans doute la science s'est beau- coup perfectionnée, sous ce rapport, dans les vingt dernières années qui viennent de s'é- couler ; mais prenons garde de nous égarer. Je crains qu'il n'y ait dans ce moment-ci une tendance assez généralement répandue , et qui pourrait exercer une fâcheuse influence sur l'avenir de la Botanique. Beaucoup d'hom- mes d'un mérite incontestable nous parais- sent méconnaître l'esprit éminemment phi- losophique qui doit servir de base à la mé- thode des familles naturelles, et qui forme le caractère distinctif du Gênera plantarum de Jussieu. En s'occupant des familles et des genres, on se laisse trop souvent dominer par les différences qu'on observe; il résulte de là qu'on tend presque toujours à diviser outre mesure les familles et les genres ; il semble que dans un grand nombre de travaux on soit plus préoccupé de trouver des différen- ces qui éloignent les genres, que de découvrir 668 BOT des analogies qui les rapprochent. Cette ten- dance, ainsi poussée à l'excès, jette la science dans une voie peu philosophique, et qui l'é- loigné de plus en plus du principe qui lui avait d'abord servi de symbole et de point de départ. Sans doute il ne faut pas confondre des végétaux dont la structure est réellement différente, et qui offrent, dans les points es- sentiels de leur organisation, des contrastes qui semblent repousser leur rapprochement; car bien que l'idée de genre et même de fa- mille ne soit qu'une sorte d'abstraction de notre esprit, qui n'a ni la précision ni la ri- gueur que lui attribuent quelques botanistes, cependant on doit convenir qu'en multipliant ces divisions outre mesure, on brise , pour isoler les végétaux les uns des autres, les ana- logies et les affinités qui tendent à les grou- per : aussi voyons-nous dans les ouvrages les plus récents le nombre des familles aug- menter dans une proportion effrayante. Quand un genre s'éloigne par quelque ca- ractère, souvent même assez peu important, du groupe dont on l'a d'abord rapproché, sou- vent, au lieu de modifier, d'élargir en quel- que sorte les caractères généraux de ce groupe, de manière à y comprendre ce genre, on en retranche celui-ci , et on l'érigé seul en une nouvelle famille : aussi combien ne voyons-nous pas aujourd'hui de familles ainsi formées par un genre unique ! Cette manière de procéder nous paraît vicieuse; nous pen- sons qu'elle doit être abandonnée. Dans l'é- tat actuel de la science, après les travaux de séparation, de morcellement, dont les genres et les familles ont été l'objet, que les esprits vraiment philosophiques s'occupent plutôt de rechercher, en multipliant et variant les points de vue sous lesquels les végétaux peu- vent être envisagés , les affinités qui peuvent exister dans ces groupes désunis, et à re- nouer les liens brisés des rapports que la na- ture a établis entre eux. En un mot , nous pensons qu'on rendrait plus de services à la science , qu'on la dirigerait dans une route plus rationnelle et plus philosophique, en fon- dant, en réunissant entre eux un grand nom- bre des genres et des familles qui existent aujourd'hui , plutôt qu'en opérant de nou- velles divisions. Il est encore un point sur lequel nous ne saurions trop appeler l'attention des jeunes observateurs ; c'est de suivre un même or- BOT ■ gane dans toutes les périodes de son déve- loppement , depuis le moment où il com- mence à se montrer jusqu'à celui où il a acquis tous ses caractères. L'Organogénie , car c'est ainsi qu'on a appelé cette partie de la science des êtres organisés, peut seule nous éclairer définitivement sur la véritable nature d'un organe. Elle s'applique non seu- lement à l'étude des organes considérés dans leur ensemble , dont elle nous fera connaî- tre les changements successifs qui se sont opérés dans leur structure interne , mais en- core à l'étude des éléments anatomiques dont ces organes se composent. En un mot, nous croyons l'Organogénie appelée à éclai- rer à la fois 'l'Organographie et l'Anatomie des végétaux. (A. Richard.) *BOTANOCHARA (/Wvti, herbe ; X«P*> joie), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, aux dépens du grand g. Cassida de Linné, et qu'il place entre les g. Cyrtonota et Chelimorpha de M. Chevrolat. Il y rapporte 19 espèces, de l'Amérique , parmi lesquelles nous en ci- terons 2 seulement : la B. nervosa ( Cas- sida id. Fabr.) du Brésil , et le B. Panlhe- vina Dej. de Buénos-Ayres. (D.) BOTAURUS. ois. — C'est le nom latin adopté par Brisson pour une sous-diYision de son g. Ardea, Héron, ayant pour type le Butor, Ardea slellaris Linn. Depuis lui , on a continué de l'employer dans le même sens, et même dans ces derniers temps comme nom générique. Voyez héron. (Lafr.) BOTELUA. bot. ph. — Voyez boute- loua. *BOTRTJDERES (0o'ePtov, petite fosse j Sépv), cou), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Xylophages , établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, aux dépens du g. Biionia et Lyctus. Il y rapporte 9 espèces dont 6 d'Amérique, 2 d'Afrique et 1 d'Europe. Nous n'en citerons que 2 : le B. sulcatusDe]., de Saint-Domingue, et le B. co7itractusFaJûr., qui se trouve aux environs de Paris. (D.) *BOTHRIDIE. Boihridium (/3<%ov, su- çoir), helm. ■ — M. de Blain ville (Appendice à la traduction française de Bremser, pi. 2, f. 15) a établi ce genre pour le Yer taenioïde, de la famille des Anorhynques, qui vit dans l'intestin des Pithons, et qu'on trouve com- BOT JÎOT 669 munément lorsqu'on fait lu dissection de ces animar.v Ooifi BMW, très allongé, très déprimé, ta1- nieïdc, composé d'un liés grand nombre d'articles enchaînés, transverses, réguliers, sans pores latéranx ni cirrhes. Renflement céphaliqne bien distinct , composé de deui cellules latérales , ouvertes en avant par un | orifice arrondi. Ouverture des ovaires unique pourchaque article, et percée au milieu d'une des laces aplaties. Tels sont les caractères assignés à ce. genre par l'auteur (Dici. se., n. lvii , G09). M. Ch. Lcblond [Ann. se. vat. , 2e série, v, 299, pi. 16, f. 9-15) a donné de nouveauv détails sur le lioihridium Pithonis, et changé le nom de ce ver en celui de Prodicœia ditrema. Il a remarqué que l'ouverture des ovaires est double pour chaque article, et non unique, comme l'avait dit 31. de Rlainville. (P. G.) *BOTORI!\IO\E. Bothrimonm (foôpeov, suçoir; fxcvoç, unique), iielm. — M. Duver- noy vient d'établir sous ce nom (Soc. phiîom. de Paris, 1842) un genre de Vers intesti- naux voisins des Ligules , et qui lie ces ani- maux aux Bothriocéplialcs et aux Lolhridies. L'espèce sur laquelle ce genre repose a été découverte, par M. Lesueur, dans l'intestin d'une espèce d'Esturgeon de l'Amérique du Nord. Voici les caractères génériques du Bo- thrimone : Corps plat, liguliforme, ayant en avant un suçoir unique à ouverture anté- rieure ; en dessus e* en dessous sur la ligne médiane , une bande longitudinale percée d'orifices rapprochés par paires et qui sem- blent être ceux des ovariens ; ceux de la face inférieure plus prononcés. Cette nouvelle es- pèce de ver vit dans Y Accipenscr oxyrlnjn- chus. M. Duvernoy l'appelle Boih. sturionis. (P. G.) BOTTIRIOCÉPHALE. Boihriocephalns (^oÇpto», fossette; xcy&vj, tête), heunï. — Genre de Ycrs intestinaux Taenioïdes ou Bo- throcéphalés (voyez ce mot), de la famille des Anorhynques , Blainv. , et dont une espèce est parasite du canal intestinal de l'homme : c'est le tjenia LAUGï , Tccnia lala, dont les articulations sont larges et courtes, et qui se trouve dans les intestins grêles , principalement chez les habitants de la Po- logne, de la Russie, de la Suisse, et de quelques contrées de la France : on l'y prend souvent pour le ver solitaire, qui ne s'ob- serve que rarement dans les mêmes pagre et qui cause d'ailleurs les mêmes accidents-Ce ver, qui est plus mince, esfl très souvent beaucoup plus large que le \cr solitaire (Tas* ni ; tvtium ) , et non pas plus étroit , comme on l'a prétendu ; il acquiert habituellement M pieds de longueur. C.oeze assure en avoir vu un de (iO aunes 1/4, et Boerhaave pré- tend qu'il en a fait rendre un de 100 aunes à un Busse. Les anneaux du Bolhriocéphalc, qui, détachés les uns des autres , portent le nom de Cttourbiioins (l) , acquièrent jusqu'à 1 pouce dans leur grand diamètre transver- sal ; mais ils sont beaucoup plus étroits à me- sure qu'on se rapproche de la téta du ver, qui est fort difficile à bien voir. L'incision qu'on trouve quelquefois sur l'extrémité large a été regardée à tort , par plusieurs médecins, comme la fin du Rothriocéphale , et Tulpius, en 1685, avait représenté un de ces morceaux postérieurs détachés , sous le titre de Gemimnn loti lumbrici cupiu , er- reur qui a été copiée par d'autres. Les Mammifères autres que l'Homme n'ont point donné de Bothriocéphales ; on en con- naît une espèce chez les Oiseaux, B. nodo- sus , parasite des Plongeons ; les autres , au nombre de 14 ou 15, proviennent des Pois- sons. D'après M. de Blainville, les caractères génériques de ces animaux sont les suivants: Corps très mou , très déprimé , fort allongé , taenioïde , composé d'un très grand nombre d'articles enchaînés, ordinairement trans- verses , sans pores ni cirrhes latéraux. Ren- flement céphalique tétragone , plus ou moins distinct , généralement allongé , sans rétré- cissement postérieur bien marqué , et pourvu de deux fossettes latérales , étroites, allongées et peu profondes ; orifices des ovaires dis- tincts et constamment à la face inférieure des articles , quelquefois doubles pour cha- cun d'eux. (P- G-) *BOTHRIOCERA (poBpw», fossette ; xlpaç, corne, antenne), ins. —Genre de la famille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, section des Homoptères , établi par IL Bur- meister (Hundb. der Eut.) sur quelques esp. de l'Amérique méridionale. Le type du g. est le B. tinealis Burm., du Brésil. (Bl.) 'BOTRRIOIVOPA (po'ePcov, fossette ;irowç, (i) Les anciens médecins considéraient ces Cucurbitaioi comme autant de Vers. 670 BOT pied), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Cycliques , tribu des His- poïdes, établi par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. M. Guérin-Méneville qui a donné une Mono- graphie du g. Alurnus, Fab. {Société Cuvié- riemie 1840, p. 330), regarde ce g. comme une simple division de ce dernier ; cependant le g. Boihrionopa présente des caractères qui le distinguent des Alumus. Les 4 espèces publiées par M. Guérin sont originaires de Java; il les a nommées B. sanguinea, B. Go- ryi, B. gracilis, B. rufa. (C.) *BOTHRIOPTERUS (/3o%ov , fossette; wrepov, aile), ins.— Genre de Coléoptères pen- taméres , de la famille des Carabiques , créé par Eschscholtz, et adopté par M. le baron de Chaudoir ( Tableau d'une nouvelle subdivi- sion du g. Feronia). Cet entomologiste rap- porte à ce g. 6 espèces, savoir : 1° B.oblongo- punciaia Fabr., qui se trouve dans presque toute l'Europe; 2<>B. anyustataMég.,en Alle- magne; 3o B. Lugolii Chevr., Terre-Neuve; 4° B. adstrictaEsch., aux îles Ounalashka; 5° B. vitrea, au Kamtschatka; 5° B. Chaly- bicolor Chevr., au Chili. (c.) *BOTBRIOSPERMUM ( /3o'0p[ov , petite fosse [fossette]; aw/pfxa, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Borraginacées, tribu des Anchusées , formé par Bunge [Enum. Pi. Chin. bor., 47), comprenant 3 ou 4 plantes herbacées, annuelles ou bisannuelles, in- digènes du nord de la Chine et probable- ment aussi dans les contrées limitrophes , ayant le port des Myosotis ; à fleurs petites, bleues ou blanches , portées sur des pédon- cules latéraux, extra-foliacées. On en cultive plusieurs en Europe. (c. L.) BOTHRODENDRON. bot. th. — Syn. de Botryodendron. *BOTHROPS. rept.— Synonyme de Tri- gonocéphale. * BOTHROCÉPHALÉS. Botkrocephala (/3o'0ptov , fossette ; xi*, cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides, ordre des Go- natocères, division des Cléonides, établi par Schœnherr aux dépens des g. Cleonis, Még.; Lixus, Még., et Epimeces, Billb. , dont il diffère essentiellement par la forme des an- tennes. L'auteur rapporte à ce g. 26 espèces, dont 10 d'Europe, 14 d'Asie et 2 d'Afrique. Il les sépare en 2 groupes. Nous citerons comme type du premier le B. mimosœ ( Lixus id. Oliv.) qui se trouve en Perse ; et comme type du second le B. albidus (Curcul. id. Fabr., Lixus id. Oliv.) qui habite l'Europe et la Si- bérie. M. Dejean n'a pas admis le g. Bothy- noderes dans son dernier Catalogue, 3e édit., où il en rapporte les espèces au g. Cleonis de Mégerle. (D.) *BOTHY]\US (j3o'0uvoç, trou, fosse;, ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides , sec- tion des Arénicoles, Latr., établi par Kirby, BOT BOT 671 et dont les caractères donnés par M. Hope ( ( Hope's Coleopterisi's manual , part. 1 ) sont trop longuement développés pour trouver place ici. Ce g. est fondé sur le Geoirupcs < uiiiadtts Fabr.; et M. Hope y rapporte égale- ment le Scarabœus arcanius kirb., du Bré- sil, très voisin, suivant lui, du Geotrupes sotte Fabr. (D. et C.) BOTOU (nom malais de la plante), bot. •h. — Genre d'Adanson , synonyme du Pso- phoearpus de Necker. (C. L.) BOTiUA ( mot évidemment altéré de (3o- rpvc, grappe), bot. ph. — CegenredeLoureiro, . minidus id., B. violaceus Milne Edw., B. smaragdns id., B. ùivittalus id. (P. G.) BOTRYLLIBES. Traie — Synonyme de Botryiliens. (P. G.) *B0TRYLLBE1\S. tunic. — M. Milne Edwards , dans le travail qu'il a publié ré- cemment sur les Ascidies des côtes de France, donne le nom de Botryiliens à une famille d'Ascidies composées comprenant les deux genres Botrylle et Botrylloides. Ces animaux, au lieu d'avoir le corps composé de trois par- ties comme les Polycliniens du même au- teur, ou de deux comme les Didemnrens, ne présentent plus de distinction extérieure en- tre l'abdomen et le thorax , leurs viscères se trouvant accolés à la chambre thoracique , et formant avec elle une seule masse plus ou moins ovoïde. (P. G.) 'BOTRYLLOIDES . Botrylloides. tc- kic. — M. Milnj Edwards a distingué des Botrylles comme devant former un genre à part , les Botrylles étoiles de M. Savigny , et il en a indiqué les caractères dans son travail sur les Ascidies des côtes de France. Les es- pèces de nos côtes sont : Boiryllus Leachii Sav. , B. rotifera Milne Edw., B. albicans id. Les Botrylloides sont caractérisés par leurs cloaques se continuant dans la masse com~ mune qui les soutient sous la forme de ca- naux intérieurs de chaque côté desquels le: I individus se trouvent rangés en séries li- BOT BOT 673 néaircs ; le corps de chaque animal est placé presque uTticalement , et les deux orifices sont très rapprochés l'un de l'autre. (P. G.) BOTRYLLUS. TUiNic. — Voyez boïrylle. BOTRYOCARPA (|3otPvç, grappe k- noç, fruit), bot. cr. — (Phycées). Le Deles- seria botryocarpa Lamx., sert de type à ce g. créé et ainsi défini par NLGrévilledans son «S*§f- nopsis Alganm s Fronde plane, assez épaisse, charnue, aréolée , pourvue à son origine, où elle se rétrécit eo stipe, d'une nervure peu apparente, d'un rouge purpurin, et enfin pro- lifère de ses bords et de son sommet. Fructi- fication : Sporophylles fascicules, un peu pé- dicellés, ovales ou sphériques, un peu com- primés, naissant sur l'une et l'autre face de la fronde et contenant, sous la couche corti- cale, des sphérosporcs dont les grains me- nus, au nombre de trois à quatre, sont pur- purins et anguleux. Une seule espèce com- poserait ce g. qui nous semble trop voisin des vraies Delesséries par sa structure et sa fructification sporophjllaire pour devoir en être distrait sur de si faibles considérations. Ce g. ne nous étant, au reste, connu que par la figure de Turner (Hist. Fuc., t. 24G), nous n'osons pas nous prononcer définitivement sur sa valeur. (C. M.) 'BOTRYOCARPUM (/3otPvÇ> grappe ; x«p- woç, fruit), bot. ph. — Ce sous-genre de Spach (Buffon, VI, 152, 171) est regardé comme syn. de la section des Ribesia , DG., dans le g. Ribes de Linné. (C. L.) 'BOTRYODEKDRON (/3otPvç, grappe; Sévêpov , arbre), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Araliacées , formé par Endlicher [Prodr. Fl. I)rorf. 62), et renfermant deux espèces seulement , découvertes dans l'île de Norfolk et dans celles de Taïti. Ce sont des arbres à tronc élevé , simple , grêle , divisé au sommet en rameaux simples , portant des feuilles alternes rapprochées au sommet des rameaux, penninerves, à capitules flo- raux involucrés , disposés en une panicule terminale. Les fleurs en sont polygames- dioïques. Le périanthe est simple dans les fleurs mâles et femelles, quadriparti dans les premières , conné avec l'ovaire dans les secondes. Le fruit est une baie G-loculaire et couronnée par le calice. (G. L.) 'BOTRYOGÈNE {Bérpvç, grappe; ye'voç, naissance), min. —Nom donné par Haidin- ger au sulfate de fer rouge qu'on trouve en concrétions dans les mines de Falsban en Suède. Voyez sulfates. (I)kl.) BOTRYOIDES (/3otPuS> grappe; iïSoç , forme). £chm. — Nom proposé pour un groupe d'Échinidcs qui sont restés dans le g. Anan- chitc. (Duj.) BOTRYOLITHE ( /3o'tPvs , grappe ; Ai9o5 , pierre), min. — La Dalolithe conditionnée, dont quelques minéralogistes font une espèce particulière. Voyez datolithe. (Del.) *BOTRYOPTERIS (|3otPvç, grappe; -nxt- Ptç, Fougères en général), bot. cr. — Ce g., de Presl (Reliq.Hdnk., t. XII, f. 1), est syn. û'Helminthostachys, Kaulf. (C. L.) *BOTRYOSPORIEM , Cord. bot. cr. — Synonyme de Stachylidium. BOTRYPUS, Mich. bot. cr. — Voyez BOTRYCHIUM. BOTRYS (|3ûtPuç, grappe), bot. ph. — Nom spécifique d'une espèce de Germandréer Teucrium botrys, et d'une espèce d'Ansérine, Chenopodium botrys. On, donne aussi quel- quefois ce nom à l'Ansérine du Mexique, Ch. ambrosioides. BOTRYTELLA (/3otPvç, grappe), bot. cr. — (Phycées). M. Bory (Dict. class., II, p. 426) a fondé ce genre sur une variété de Y Eclocarpus siliculosus , citée par Lyngbye. Nous ne pensons pas qu'il ait été adopté. (C. M.) *BOTRY TIOÉES. Botrylidei. bot. cr. — Deuxième tribu de l'ordre des Mucédinées de Fries {S'y st. orb. veg., p. 182), qui est ca- ractérisée par des pédicelles (Flocci) cloison- nés , souvent de deux formes. Les uns sont stériles, les autres fertiles ; ceux-ci alors sont droits, et portent des spores nues et presque agglomérées. Cette tribu comprend les gen- res Coremium, Nées; Pénicillium , Lk. ; As- pergillus, Mich. ; Dimera, F. ; Boirylis, Mich.; et Acrosporium, Nées. (Lev.) BOTRYTIS (diminutif de |3ôtPvç, grappe). bot. cr. — Genre de Champignons (famille des Hypomycètcs, tribu, ou plutôt sous-fa- mille des Mucédinées), formé par Micheli {Nov. Gen., 312), et adopté par tous les au- teurs qui l'ont suivi, en en séparant toutefois un grand nombre d'espèces , qu'ils ont ré- parties dans de nouveaux g., en grande par- tie non adoptés. Il se distingue principale- ment par des sporidies subglobuleuscs, sim- ples, partant du sommet ou des ramules des filaments cloisonnés et rassemblés autou 41 Q7A BOT d'eux. Ils croissent sur les corps en putréfac- tion. Le g. Boiryiis, comprenant unevingt- taine d'espèces environ, est ainsi sous-di- visé : a. Sporocephalum, Chev.; b. Haplaria, Lk.; C. Polyaclis , Lk.; d. Spicularia, h.; e. Verticillium, Nées; f. Vi>garia,]$ees. Voyez chacun de ces mots. (G. L.) *BOTTIONEA, Col. bot. ph. — Synonyme de Trichopciulum , Lindl. *BOTÏDES. ins. — M. Blanchard {Hist. des Ins., faisant suite au JBuffon-Dumênil , p. 538) désigne sous ce nom une tribu de Lé- pidoptères nocturnes appartenant à sa fa- mille des Pyraliens. (D.) BOTYS. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par Latreille aux dépens du g. Pyralis de Linné, et adopté par nous, avec modifications, dans notre Hht. nat. des Lé- pidoptères de France (t. VIII, p. 104), où nous le rangeons dans notre tribu des Pyrali- tes, qui correspond en partie à celle des Del- toïdes de Latreille. — Les Chenilles des Bolys sont allongées, moniliformes, à 16 pattes, et se tiennent cachées dans l'intérieur des feuilles, qu'elles roulent en cornet, et où elles se chan- gent en chrysalides. La plupart des Bolys à l'état parfait se trouvent dans les prairies et dans les endroits ombragés et humides -} quelques uns seulement préfèrent les lieux secs et élevés. Tous ont le vol court pendant le jour, et s'écartent peu de la plante qui les a vus naître. C'est en battant les buissons et les hautes herbes qui leur servent d'abri qu'on les en fait sortir ; mais ils ne tardent pas à y rentrer, en se cachant sous les feuil- les, dans une position renversée. Leur appa- rition a lieu pendant les mois de juin , juillet et août : il est rare d'en rencontrer avant et après ce temps. Parmi les 40 espèces figurées et décrites dans notre ouvrage précité , nous n'en citerons que deux dont les Chenilles vivent sur les orties : le Bolys unicalis Treits. ( Geom. urticata Linn. , la queue jaune de Geoff.) et le Botys verticalis {Pyra- lis id. Linn. ). Ces deux espèces sont très communes aux environs de Paris ; elles met- tent neuf mois à parvenir à l'état parfait. (D.) *BOTYTES. ins. — M. Blanchard ( Hist. nat. des Ins., faisant suite au Buffon-Dumé- nil} p. 544) donne ce nom à un groupe de Lé- pidoptères nocturnes , de la tribu des Boty- ûes et de la famille des Pyraliens. Ce groupe BOU est composé des genres Odontia , Scopula , Bolys, JYymphula, Hydrocampa, Asopiay Py- rausia et Ennychia. (D.) BOU. bot. ph. — Nom vulgaire du Figuier sauvage, dans quelques parties méridionales de la France. BOUBIE (Booby, en anglais, fou), ois. — Nom donné par Cuvier à une division qu'il a établie dans le g. des Fous. BOUBOU. Babuius (Boubou, nom que les Malais de Sumatra donnent aux Coucous en général, selon M. Lesson). ois. — Genre formé par M. Lesson ( Tr. d' Orn.) sur une espèce de la famille des Coucous , habitant les îles indiennes de Java et Sumatra. Ses caractères sont : « Bec arrondi, peu ou point comprimé, longicône, à arête supérieure très mousse , à mandibule supérieure se recour- bant un peu à la pointe ; narines étroites , marginales et basales en scissure droite ; ailes courtes, concaves, dépassant à peine le crou- pion ; tarses courts , épais , largement scu- tellés, à doigts courts et ongles grêles; queue longue, très étagée. » Ce genre est syno- nyme de celui de Bhinortha, Vig., établi à peu près en même temps, et de celui d'Ana- dcenus de Swainson , formé plusieurs années après. M. Gray n'a probablement pas vu cet oiseau , car il n'a point reconnu cette syno- nymie, et dans sa List ofthe gênera il place le Bubutus , Less. , dans ses Centropinœ, et YAdœnus, Swains., dans ses Phœnicophuinœ. Les deux espèces de ce genre, décrites par M. Lesson sous les noms de Boubou de Du- vaucel et de Boubou d'Isidore, nous parais- sent être le même oiseau, de sexe ou d'âge différent, car leur coloration seule offre quel- que disparité. Le premier, le Boubou de Du- vaucel Less., t. 143, nommé par Cuvier, sur l'étiquette du Muséum, Coucou à bec rond, Cuculus sumatre:isis, est en dessus d'un roux marron , avec la tête , le cou et la poitrine d'un gris cendré, qui passe au roussâtre sur l'abdomen , et au brun sur l'anus. La queue est terminée de blanc, précédé d'une bande noire. Le bec est vert foncé à la base , vert jaunâtre à la pointe et sur ses bords. Les yeux sont entourés d'une peau nue et noi- râtre. Le second , le Boubou d'Isidore , Bubutus Isidori Less., t. 143, et Voyage aux Indes de Bélanger, p. 235, pi. 2, le même quel'^a- dœnus rujescens ( Swains., Class., part. « , BOII BOU G75 p. 346 ) et qrtr le Ixhinoriha chloropliœa Vig., Plitruicopliaus chlcropliœa ttaffi. , Ht1 diffère du premier que parce que la trie , le cou et la poitrine Mal roux clair au lieu d'être gris cendré, que la queue est noirâtre, lra\ersée d'un grand nombre de stries d'un gris obscur, et que l'anus est brun noirâtre. lUi reste, même taille, mêmes proportions et même coloration de bec, ce qui nous fait présumer fortement que ee sont les deux sexes d'une même espèce. Ce type indien , d'après la brièveté de ses pattes et de ses ailes, et la forme droite et ten- due , quoique plus épaisse , de son bec , nous paraît représenter assez bien aux Indes le Tacco-Vieillard d'Amérique, qui, selon nous, n'est qu'une légère modification dans le bec des Piayes du môme continent, étant comme eux oiseau percheur et nullement marcheur; mais la grosseur même de ce bec, sa colora- tion verte, celle du plumage, la nudité ocu- laire et l'ensemble général des formes , nous paraissent indiquer qu'il doit être groupé prés des Malcohas , ses compatriotes. Le genre Boubou , Bubutus , Less. , fera donc partie de notre sous-famille des Phœnico- phainées, dans notre famille des Cuculidées. Voijez ces deux mots. (Lafr.) BOUBOUT ou BOULBOUL. ois. — Nom vulgaire de la Huppe. BOUC, iml —Mâle delà Chèvre. BOUC, poiss. — Nom donné par les pê- cheurs au Mendole, Spams mœna L., et au Bouleau noir, Gobius niger, à cause de la mauvaise odeur et le peu de qualité de leur chair. BOUCAGE. Pimpinella , L. , non Adans. et Gaertn. (nom vulgaire), bot. ph. — Genre de la famille des Ombclliferes, tribu des Ara- minées , formé par Linné et comprenant un assez grand nombre d'espèces , répandues dans l'Europe médiane , le bassin méditer- ranéen , plus rares dans l'Orient et dans Vlnde. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles , bisannuelles ou vivaces, à rhizome simple, à feuilles radicales pennatiséquées, dont les segments sont subarrondis , dentés ou très rarement indivis ; les caulinaires très finement laciniées , à fleurs blanches , plus rarement jaunes ou rougeâtres , disposées en ombelles et en ombellules multiradiées. Quatre espèces croissent communément en France ; ce sont les P. saxifraga } magna , tragium et peregrina. Le genre Pimpinella se dislingue principalement au limbe de son calice peu apparent ; à ses pétales ovales écbaneiés , à lucinulc inflécbic ; à son fruit ovale , comprimé d'un côté ; à un stylopode pulviné dont les styles réfléchis ; à des méri- earpes solides, quinquéjugués, égaux ; à un earpophore libre, bifide. La graine est gib- beusc-convexe , déprimée d'un côté. M. De Candolle (Prodr., IV, 119) a ainsi sous-divisé ce genre : a. Tragoselinum, fruit glabre; ra- cines vivaces ; b. Tragium , fruit velu ; raci- nes vivaces ou plus rarement bisannuelles ; c. yJnisum , fruit pubérule , plantes annuel- les.Des espèces que nous avons citées comme croissant en France, les deux premières ap- partiennent à la section a; les deux autres à la section b. (C. L.) BOUCABDE. moll. — Nom ancien des Coquilles désignées aussi sous la dénomina- tion de Cœur de Bœuf, et qui rentrent dans le g. Bucarde. (C. d'O.) BOUCABDITE. moll. foss. — Voyez bu- CARDITE. BOUCHABI ou POUCHABI. ois.— Nom donné en Bourgogne à la Pie-Grièche grise, Lanius excubilor. BOUCHE, zool. — On désigne sous ce nom l'entrée du canal alimentaire , la pre- mière cavité de l'appareil digestif. Les idées d'animal et d'alimentation sem- blent si inséparables, que long -temps on a regardé l'existence d'un canal digestif comme un des caractères qui différenciaient les animaux des végétaux, et par suite on accordait à tous les êtres rangés dans la pre- mière catégorie une Bouche proprement dite. Cette distinction tranchée a disparu devant les recherches de la science moderne. On sait aujourd'hui qu'il est un assez grand nombre d'animaux chez lesquels il n'existe pas d'ap- pareil interne de digestion, chez lesquels cette fonction s'exerce à l'extérieur du corps, soit par une surface étendue, comme il paraît que cela a lieu chez certaines Méduses (les Eudores), soit par des espèces d'appendices auxquels on a donné le nom de suçoirs (les Acalèphes hydrostatiques) ; et dès lors il n'y a plus , on le comprend , de Bouche propre- ment dite. Il est plus que douteux que les derniers Infusoires (Monades et autres gen- res voisins ) aient un véritable appareil ap- proprié à la digestion. M. Ehrenberg l'a dé- 676 BOU 130U crit, il est vrai, chez plusieurs d'entre eux; mais les descriptions de cet illustre mi- crographe diffèrent assez entre elles pour qu'il soit permis d'attendre de nouvelles ob- servations, surtout en présence des faits pu- bliés par M. Dujardin. On sait que d'après ce dernier, la Bouche des plus grands Infusoi- res ne serait que le point où les courants , déterminés par l'action des cils vibratiles , creuseraient en quelque sorte la substance homogène du corps de l'animal pour déter- miner la formation d'une vacuole. Parmi les Vers intestinaux, il en est quelques uns dont îe tissu semble être entièrement homogène, et ne présenter aucune trace de cavité. Enfin, il serait difficile de donner le nom de Bouche aux larges ouvertures par où l'eau pénètre dans le réseau des canalicules chez les Éponges. Tous les autres animaux connus sont pour- vus d'une cavité, dans l'intérieur de laquelle sont introduits les aliments, et où se passent les phénomènes de la digestion {voyez ce mot) ; tous ont par conséquent un orifice des- tiné à fournir un passage pour l'introduction des matières alimentaires. Souvent cet ori- fice sert en outre à l'expulsion des résidus de la digestion : dans ce cas, la Bouche et l'anus ne font qu'un. Cette disposition , du reste , ne se rencontre que chez les êtres placés aux derniers degrés de l'échelle animale. Examinée dans la série zoologique tout entière , la Bouche obéit à la loi générale de complication progressive que présentent les organismes eux-mêmes. Très simple dans les derniers Zoophytes, elle forme chez les Mam- mifères un appareil très complexe, pourvu d'un grand nombre d'organes accessoires, et dans lequel la division du travail est portée extrêmement loin. Ce fait général se répète en outre dans chacun des quatre grands em- branchements ou types primordiaux généra- lement admis de nos jours. Ainsi , chez les Zoanthaires , la Bouche paraît n'être formée que par un rétrécissement antérieur de la tavité digestive , et chez les Oursins elle est armée d'un puissant appareil masticateur. Les Ascidies ont une Bouche des plus simples ; chez les Céphalopodes, cet organe s'arme de robustes mandibules cornées. Dans les der- nières Annélides , nous trouvons encore un simple orifice extérieur, et l'on sait quelle implication présente l'appareil buccal des Insectes et des Crustacés. Enfin les Vertébrés eux-mêmes nous offrent des faits analogues. Les Myxines semblent n'avoir qu'une Bouche deVers, tandis que, chez l'Homme et les Mam- mifères voisins, nous trouvons un maximum de complication très élevé. Jetons un coup d'œil rapide sur les principales modifications dont nous venons de signaler les caractères généraux. Chez les derniers Zoophytes , la Bouche , comme nous venons de le dire, ne paraît for- mée que par un rétrécissement antérieur de la cavité digestive ; elle est placée au centre de l'espace circonscrit par les tentacules. Cet orifice si simple n'en est pas moins muni d'un appareil musculaire spécial, qui, chez les animaux où il paraît être réduit à sa plus simple expression, se compose d'un sphinc- ter à fibres circulaires , et d'un muscle à fi- bres divergentes. Le premier sert évidem- ment à fermer, le second à ouvrir l'orifice buccal. A mesure qu'on s'élève dans la sé- rie des Bayonnés , la Bouche prend de l'é- tendue et forme une cavité particulière, que nous avons fait connaître dans les Edward- sies , genre de la famille des Actinies , et qui est plus prononcée encore dans les dernières Holothuries, dans les Synaptes. Aussitôt que cette cavité se montre , nous la voyons s'en- tourer de deux couches musculaires, dont la plus interne présente des fibres longitudina- les , et l'externe des fibres circulaires. Sépa- rée d'abord du tube digestif par un simple rétrécissement, elle s'en éloigne davantage dans les vraies Holothuries, et on trouve en- tre eux un canal étroit , un véritable œso- phage. Dans les Oursins , l'entrée du tube alimentaire présente une forte armature, composée de dents soutenues par une char- pente osseuse particulière, et mise enjeu par un grand nombre de muscles spéciaux. La Bouche redevient extrêmement simple dans les Mollusques inférieurs (Ascidies). Dans les Acéphales , elle n'est guère encore que l'orifice antérieur d'une espèce d'œso- phage, qui se dilate légèrement avant de s'ou- vrir au dehors ; mais déjà nous voyons ap- paraître des organes accessoires, à moini qu'on ne veuille regarder les quatre petits re- plis placés sur ses côtés comme des représen- tants de tentacules. Dans les Gastéropodes, nous voyons se montrer pour la première foi: une espèce de langue , des glandes sali- BOU vaires, et des dents cornées de diverses for- mes, organes qui se prononcent de plus en plus, et acquièrent un développement assez remarquable dans les Céphalopodes. Cette complication disparait de nouveau dans les dernières familles des Articulés, et nous ne retrouvons ici qu'une simple ouver- •ure placée à la partie antérieure du corps. Mais bientôt les mâchoires reparaissent dans les Ilirudinées (Sangsues] ; elles se pronon- cent encore mieux chez les Annélides erran- tes Néréides ) : leur nature est toujours cor- née. Ici la cavité, buccale et pharyngienne tout à la fois, acquiert un très grand dévelop- pement, pour contenir la trompe exsertile ou la langue de ces animaux ; mais nous ne voyons pas qu'il s'y trouve de véritables glan- des salivaires. Il en est de même dans les Sys- tolidcs (Rotiféres, Hydatines), chez les- quels l'appareil masticateur, très énergique, est placé au milieu d'une grande cavité for- mée par une espèce de repli des téguments , et surmonte immédiatement un étroit œso- phage. Dès cette classe nous voyons se mon- trer des appareils mandibulaires modifiés pour Ja perforation et la succion (Tardigra- des), et l'on verra plus loin quel dévelop- pement prennent toutes les armatures de la Bouche , et quelles modifications elles éprouvent dans les Articulés à pieds ar- ticulés. Jusque dans les derniers Vertébrés , la Bouche est soutenue par une portion du squelette céphalique ; mais encore , chez les Cyclostomes, elle tend à répéter ce que nous avons vu jusqu'à présent, c'est-à-dire à se métamorphoser en un simple orifice. Chez les Myxines même, elle rappelle la disposition des derniers animaux annelés; mais bientôt elle devient beaucoup plus complexe. Cepen- dant chez un grand nombre de Poissons les organes accessoires ne prennent que peu de développement; les dents seules, qui sont ici des moyens de saisir et de retenir la proie, se multiplient souvent d'une manière remar- quable. La Bouche des Reptiles présente de grandes analogies sous ce rapport, et sous d'autres encore , avec celle des Poissons ; et le bec corné des Tortues, coexistant avec l'ab- sence des dents, nous annonce déjà, comme exception dans cette classe, ce qui va devenir la généralité dans celle des Oiseaux. En même temps, la langue, les glandes salivaires, com- BOU G77 mencent à prendre un développement plus marqué, et jouent assez souvent un rôle ac- tif dans l'acte de la déglutition. De plus, la cavité buccale commence à se partager en deux chez les Crocodiles, où un premier ru- diment de voile du palais permet de distin- guer une Bouche proprement dite et un pha- rynx. La cavité buccale des Oiseaux rappelle sous bien des rapports celle des Reptiles; seulement nous voyons les organes accessoi- res (langue, g landes salivaires, etc.) prendre de plus en plus du développement. En même temps les dents disparaissent complètement, et sont remplacées dans quelques unes de leurs fonctions par une couche cornée , qui revêt les os maxillaires à peu près comme les ongles recouvrent la dernière phalange des orteils. Chez les animaux dont nous avons parlé jusqu'à présent , la Bouche paraît n'avoir d'autres fonctions que de saisir, de retenir, de tuer et d'avaler la proie. Nous retrouvons cette destination dans les Cétacés ; mais déjà, dans les Mammifères carnassiers, nous voyons se montrer une véritable mastication, et dans les Herbivores, surtout dans les Ruminants, celte fonction devient très importante, en ce qu'elle fait subir aux aliments une première préparation nécessaire pour faciliter la di- gestion : aussi les dents se modifient-elles en conséquence. La langue prend plus de déve- loppement, et les glandes salivaires se mul- tiplient, en même temps qu'elles acquièrent plus de volume et que leur sécrétion se carac- térise. La mastication se passe entièrement dans la partie antérieure de la cavité buc- cale, et le pharynx, qui existe toujours, sem- ble être plus particulièrement chargé de la déglutition. De plus, nous voyons aussi pour la première fois l'orifice buccal s'entourer de ces replis charnus désignés sous le nom de lèvres , et qui , chez un grand nombre de Mammifères, sont des organes de préhension. L'armature de la Bouche , chez les Verté- brés, est tantôt extérieure (bec corné des Oi- seautc, des Chéloniens), tantôt intérieure, et alors même elle présente des différences re- marquables (dénis, fanons des Baleines, poils des Lièvres, etc.). Le plus souvent ces divers modes semblent s'exclure mutuellement, bien que quelquefois ils paraissent exister simultanément (Ornithorhynque). Il devient curieux dès lors d'examiner quelles relations 678 BOU réelles la science peut découvrir entre ces productions de natures diverses ; et c'est ce que nous ferons avec détail à l'article dents. Voyez ce mot. (A. de Q.) Dans les animaux articulés de même que dans les animaux les plus élevés, la Bouche se compose de lèvres et de mâchoires, mais avec des différences qui tiennent aux modifica- tions essentielles que le type articule devait leur imprimer. Ainsi les lèvres ne se louchent pas de manière à fermer complètement la Bouche, et les mâchoires sont formées de deux parties , l'une droite et l'autre gauche , qui se meuvent la plupart du temps dans le sens horizontal. Cette séparation des mâchoi- res en deux parties rappelle jusqu'à un cer- tain point la séparation des mêmes parties , soit dans le fœtus des animaux vertébrés les plus élevés où elle est transitoire , soit dans l'état adulte des mêmes animaux d'un ordre plus inférieur, où elle est permanente. Les lèvres, dans les animaux articulés , sont des pièces impaires, situées au travers de la Bou- che , soit en dessus ( lèvre supérieure ) , soit en dessous (lèvre inférieure). Ces pièces sont symétriques, et dans l'origine elles semblent avoir été formées de deux parties impaires , ce que prouve la ligne ou suture médiane qu'on y remarque d'avant en arrière. Sou- vent aussi l'une de ces lèvres ou l'infé- rieure est pourvue d'appendices latéraux, qui leur donnent la plus grande ressem- blance avec une paire de mâchoires réunies sur la ligne médiane. Les mâchoires sont des pièces latérales , simples ou formées de plu- sieurs parties, et qui servent à la préhension, à la trituration des aliments et souvent aussi à la succion , lorsqu'elles ont été modifiées à cet effet d'une manière ou d'une autre, sui- vant leur degré variable de complication. On distingue plus particulièrement, sous le nom de mandibules , une paire de mâchoires , la première de toutes, qui offre d'ordinaire une plus grande consistance, et semble plus par- ticulièrement destinée à recevoir les ali- ments. On peut même dire que, dans les Insectes, les mandibules sont dépourvues de palpes, sortes d'appendices composés de plu- sieurs articles , et destinés à exercer plus ou moins les fonctions de doigts , ce qui leur a valu leur nom, tandis que les mâchoires en sont presque toujours pourvues ; mais si l'on considère ces mêmes parties dans différentes BOU classes d'animaux articulés, la distinction n'est plus guère admissible; car, dans les Crustacés et les Myriapodes , les mandibules elles-mêmes sont pourvues de palpes, et l'on en trouve aussi les rudiments dans les man- dibules de quelques Insectes. On pourrait donc se demander pourquoi les mandibules ne sont pas également appelées des mâchoi- res , et quelle différence essentielle il peut y avoir entre les mâchoires et les mandibules. Le seul moyen de les distinguer d'une ma- nière générale , c'est d'avoir égard à la posi- tion des mandibules , qui sont toujours pla- cées au-devantdes mâchoires, immédiatement après la lèvre supérieure, ou labre des ento- mologistes , lorsque cette partie ne vient pas à manquer. Il faut remarquer que la lèvre supérieure est la seule des parties de la Bouche qui ne supporte pas d'appendices ; encore cette dis- tinction n'existe-t-elle pas si l'on a égard à la composition véritable de la lèvre inférieure , comme nous le verrons. Quoi qu'il en soit, dans l'état actuel de la science, on reconnaît des palpes mandibulaires , des palpes maxil- laires (de maxilla, mâchoire), et des palpes labiaux (labium, lèvre inférieure des ento- mologistes). Les palpes , ou appendices des mâchoires et des mandibules , varient de forme , de structure et de nombre , suivant les classes , les ordres ou les familles dans lesquels on les examine. Les variations de forme sont les plus réelles ; elles portent sur des accidents très peu importants par eux- mêmes. Au contraire, les variations de struc- ture et de nombre sont plus apparentes que réelles : les premières ne sont pas encore par- faitement reconnues ; les secondes semblent ne tenir qu'à la soudure plus ou moins pro- noncée d'une des palpes avec le corps de la mâchoire. Ce n'est en effet qu'aux mâchoires proprement dites que le nombre des palpes semble varier ; il reste toujours le même à la lèvre inférieure , qu'on appelle quelquefois une autre paire de mâchoires. A l'égard de la lèvre inférieure , elle n'est pas toujours pourvue de palpes ; il existe au contraire des groupes d'animaux articulés où elle en est dépourvue. Dans ce dernier cas , elle n'en est pas moins formée de deux par- ties latérales soudées l'une avec l'autre, puisqu'elle ne diffère de ee qu'elle est dans le cas précédent que par l'absence de palpes. BOU De même, aussi, la lèvre supérieure doit être regardée comme te résultai de la soudure de deuv pièces latérales appliquées l'une à l'au- tre ; elle est alors dans le cas de la lèvre in- férieure, lorsque celle-ci est dépourvue de palpes; mais, dans son étal le plus complet , la lèvre inférieure se compose de deux par- tie*, distinctes, savoir, la languette et le men- ton. La première semble formée de deux mâ- choires, l'une droite et l'autre gauche, réunies par leur bord interne, et n'adhérant quel- quefois l'une à L'autre que par une portion de leur étendue ; la seconde, réunie à la lan- guette par une membrane , est plutôt sem- blable à une pièce impaire , et reproduit en quelque sorte la lèvre supérieure. Il résulte- rait de cette distinction que, dans le cas d'une ;èvre supérieure sans palpe, il n'existerait que la portion qui correspond au menton , tandis qu'une lèvre inférieure palpigère se- rait la réunion d'une paire de mâchoires et du menton, ou autrement d'une paire d'ap- pendices buccaux à l'état complet , et d'une autre paire restée rudimentaire. Pour résumer ces notions générales sur la composition de la Bouche dans les Articulés, nous dirons qu'on y trouve ordinairement: l° deux lèvres , l'une en dessus, l'autre en dessous ; 2° deux mandibules , pourvues ou •ion de palpes; 3° des mâchoires, dont le îombre varie suivant les classes dans les- luelles on les étudie. D'une manière plus . aie encore , on peut dire que la Bouche est formée d'appendices disposés par paires et eu nombre variable , suivant les classes , et que quelques uns de ces appendices sont res- tés libres, tandis que d'autres se sont réu- nis. Le nombre des paires d'appendices buc- caux varie, suivant que les segments du corps consacrés à la manducation sont plus ou moins considérables ; car on peut dire en théorie générale qu'il y a autant de segments au corps qu'il y a d'appendices buccaux , sans que pour cela tous ies segments doivent être nécessairement séparés. C'est une pro- position à démontrer en étudiant les tégu- ments et la peau dans les animaux articu- lés , et par conséquent ce n'est pas ici le cas de nous y arrêter. Ii nous reste encore à dire en deux mots que les pièces de la Bouche se présentent.chez les Articulés sous deux aspects différents , iuivant qu'ils sont destinés à broyer des ali- BOU 679 ments solides ou à sucer des liquides. Cei deux fonctions sont remplies par des orga- nes dont les variations portent sur la forme plutôt que sur le nombre des parties. 11 s'en- suit qu'on a pu retrouver chez les Arti- cules suceurs exactement les mêmes pièces que chez les broyeurs, et la comparaison de ces pièces, dans les uns et les autres, a donné les résultats les plus satisfaisants. Nous les exposerons brièvement, en passant en revue les parties dont se compose la Bouche dans les différentes classes d'animaux arti- culés. A. Dans les Crustacés, les pièces de la Bou- che varient en nombre, suivant les familles. La première paire a reçu , comme nous l'a- vons dit, le nom de mundibules; elle est sui- vie de deux autres paires, qui sont appelées mâchoires. Après les mâchoires viennent quelquefois plusieurs autres paires de pièces qui servent encore à la déglutition ou à la préhension des aliments : c'est ce qui a lieu dans les Crabes et les Écrevisses. On a nommé ces organes des pieds-mâchoires. Dans leur état complet de développement, ces différents organes , moins peut-être les mandibules , sont composés de trois parties, qu'on dé- signe sous des noms particuliers. La portion la plus intérieure, ordinairement formée de plusieurs articles , porte le nom de tige. En dehors de celle-ci vient le palpe, tantôt n'ayant qu'un seul article, et tantôt en offrant plu- sieurs. Enfin la portion la plus extérieure , appelée le fouet , se présente ordinairement sous une forme simple. De ces trois parties, il en manque quelquefois une ou deux , ce qui rend difficile la détermination des pièces qui existent : on n'y peut arriver que par la comparaison des mêmes organes dans les différentes familles de Crustacés. Les organes qui servent à la manducation dans les Crustacés servent quelquefois en même temps aussi à la locomotion : c'est le cas des Limules , chez lesquelles le premier article des appendices buccaux sert à la di- vision des aliments , tandis que les articles suivants sont de véritables portions de pattes. Il existe en outre, dans la Bouche des Crus- tacés , deux parties connues sous le nom de lèvres : l'une supérieure , située au devant de la Bouche en forme de simple s, illie, ou de petite lame solide; l'autre inférieure, ordi- I nairement bifide. Ô80 BOU Telles sont les pièces de la Bouche dans les Crustacés broyeurs ; mais dans les Crus- tacés suceurs, qui Yivent sur d'autres ani- maux et se nourrissent de leurs fluides , il se présente des changements à la Bouche. Les pièces médianes ou impaires , analogues aux deux lèvres, s'allongent et se réunissent pour former un tube. En dedans de ce tube sont les mandibules, sous forme de tiges grêles, et faisant l'office de lancettes. Les mâchoires, devenues inutiles , sont rudimentaires ou tout-à-fait nulles. Dans ce cas , les appendi- ces du corps , appelés pieds-mâchoires dans les Crustacés à bouche plus complète, sont transformés en organes de locomotion. Us sont terminés en crochet, et servent alors à fixer l'animal sur sa proie. B. Dans les Arachnides, on ne trouve plus que trois paires de pièces à la Bouche, savoir: les mandibules ou forcipules (de forceps) , les mâchoires et la lèvre. Cette dernière paire forme une pièce médiane et unique ; les deux autres sont composées de plusieurs articles , savoir : deux au moins pour chaque mandi- bule, et un plus grand nombre pour les mâ- choires. Il y a de grands rapports entre les mâchoires des Arachnides et les appendices buccaux de quelques Crustacés (Limules); ainsi le premier article, dans les uns comme dans les autres , est seul un organe de man- ducation , les autres ne formant plus que des articles semblables à ceux des pattes propre- ment dites. Les mâchoires des Arachnides forment donc en quelque sorte , avec celles des Limules , le passage entre les appendices de la manducation et ceux de la locomotion dans les animaux articulés. Les mandibules des Arachnides semblent avoir pour usage de donner la mort aux In- sectes dont ces animaux se nourrissent; c'est au moins ce qui a lieu dans les Araignées. Elles se composent d'une première pièce sur laquelle se meut la seconde en forme de cro- chet ; cette dernière est percée d'un trou pour le passage du venin. Dans les Scorpions , le venin est lancé au travers du dernier an- neau de l'abdomen , transformé en crochet, et les mandibules ne sont point percées. Elles forment alors, ainsi que dans quelques genres voisins, une pince didactyle, qui pré- sente les deux articles déjà connus, mais dis- posés de telle manière que l'une des deux joue sur le précédent. Enfin , dans d'autres BOU Arachnides (les Acarus), les mandibules sont transformées, ainsi que les mâchoires, en un suçoir qui résulte de l'allongement de ces ap- pendices dont les articles sont réduits en nombre. Quelques espèces ont même la Bou- che tout-à-fait dépourvue d'appendices et formée d'une simple cavité. Les mâchoires offrent dans leur forme des variations très commodes pour caractériser les différents genres. Elles sont ordinaire- ment pourvues d'un palpe dans lequel on compte jusqu'à 5 articles. Dans le groupe des Aranéides , les femelles ont le dernier article du palpe en crochet. Les mâles ont ce même article plus gros que les autres et renfermant dans son intérieur des organes spéciaux , supposés des organes de généra- tion. Dans les Scorpions et quelques autres genres, le dernier article des palpes est placé de manière à former avec le précédent une pince servant sans doute à saisir la proie. La lèvre est très variable dans sa forme. Elle présente quelquefois un ou deux sillons en travers, ce qui indique une origine com- plexe. On distingue souvent entre cette lè- vre et les autres pièces de la Bouche une partie nommée languette ou épichile, qui varie également beaucoup. C. Dans les Myriapodes , comme dans les Arachnides, on trouve, immédiatement après le bord antérieur de la tête, appelé aussi le chaperon, une paire de mandibules, pour- vues d'un palpe de plusieurs articles (Sco- lopendre), ou d'un article unique (Jules). C'est une disposition commune aux Crusta- cés et aux Myriapodes, et ce n'est pas la seule que présentent dans la structure de la Bou- che ces deux classes d'animaux articulés. Les deux paires de mâchoires qui font suite aux mandibules dans les Myriapodes sont soudées entre elles et constituent une lèvre unique, divisée en quatre parties par des sutures de manière à laisser reconnaître la nature de cette lèvre. Ces deux paires de mâchoires portent dans les Jules des rudi- ments de palpes , tandis que dans les Scolo- pendres, les mâchoires de la seconde paire en sont dépourvues. Jusqu'ici ces trois paires d'appendices, savoir, les mandibules et les palpes, correspondent exactement aux pièces de la bouche des Arachnides ; mais on ob- serve en outre, comme dans les Crustacés, que certains appendices du corps , et ordi- BOU nairemcnt les deux suivants, servent encore à la manducation. Dans ce cas, le premier article de chacun de ces appendices, s'il agit de manière à se souder plus ou moins com- plètement ayee celui de l'appendice opposé, présente, à un degré plus élevé, la même dis- position que dans les mâchoires des Arachni- des et les pieds-mâchoires des Crustacés. Dans les Jules, ces deux sortes de pieds-mâchoires sont plus grêles que les pattes dont ils sont suivis. Dans les Scolopendres, ces mêmes pieds-mâchoires, au nombre de deux paires, sont également plus courts que les pattes , mais ceux de la seconde paire se font re- marquer par le fort crochet qui les termine et qui est percé d'un trou pour le passage du venin , comme cela a lieu dans les man- dibules des Arachnides. Celte seconde paire de pieds-mâchoires vient recouvrir et refer- mer la cavité buccale, comme les derniers pieds-mâchoires des Crustacés. D. Dans les Insectes qui se rapprochent beaucoup plus des Arachnides articulés par l'organisation de leur Bouche , les appendi- ces buccaux sont peu nombreux et d'une grande régularité pour le nombre. On y re- connaît deux lèvres, deux mandibules et quatre mâchoires , puisque nous avons vu que l'une des deux lèvres peut, avec beau- coup de probabilité, être regardée comme une paire de mâchoires. Il y aurait donc en tout une seule lèvre et trois paires de mâ- choires, en y comprenant, peur plus de gé- néralité, des mandibules qui ne sont, à pro- prement parler, que des mâchoires dépour- vues de palpe. Les diverses pièces que nous venons d'énumérer étant fort différentes, suivant qu'on les examine dans un insecte broyeur ou dans un insecte suceur, nous sommes forcé , comme nous l'avons fait pour les Crustacés et les Arachnides , de les dé- crire séparément. 1° Dans les Insectes broyeurs, la lèvre su- périeure ou labre est, comme dans les Crus- tacés, une pièce impaire, symétrique, située en avant des mandibules. Elle ferme en avant la cavité buccale et sert sans doute aussi à retenir les aliments dans celte cavité. Cepen- dant, elle est quelquefois très peu développée ou même elle manque lout-â-fait. Les mandibules sont deux appendices d'une seule pièce et doivent être considérées comme les premières mâchoires ; car, dans T. U. BOU 681 certains Coléoptères (Brachélylres) t elles of- frent à leur base, et en dehors , une petite lame cartilagineuse qui ne peut être que l'a- nalogue d'un palpe, et l'on ne peut s'en ser- vir que dans un sens très limité pour dési- gner la première paire de mâchoires dans les Insectes broyeurs. Cette paire d'appendices est généralement solide et pourvue de sail- lies plus ou moins fortes, plus ou moins ai- guës , qu'on a appelées dents, bien qu'elles n'en méritent pas le nom, si l'on a égard au caractère anatomique de la dent, tandis qu'elles peuvent le conserver si l'on envisage le caractère physiologique ou la fonction de cet organe. Il est d'ailleurs à remarquer que la forme des dents ou saillies des mandibules indique assez bien le régime ou le genre de nourriture de l'insecte , les espèces carnas- sières ayant les dents plus aiguës que les espèces herbivores, et les espèces omnivores ayant des dents intermédiaires pour la forme et le développement à celles des Carnassiers et des Herbivores. Les mandibules sont les appendices les plus développés de la bouche dans les lames des Insectes broyeurs. Elles servent plus généralement que les mâchoires à opérer la division des aliments. D'ailleurs les mandibules ne sont pas tou- jours des organes de mastication. Dévelop- pées outre mesure dans les mâles de certains Insectes, elles deviennent des armes puis- santes soit contre les autres animaux, soit pour mieux contraindre la. femelle. Tel est le cas du Cerf-Volant et de beaucoup d'autres Coléoptères. Dans ce grand nombre d'Hymé- noptères, les mandibules servent à des usa- ges différents. C'est à l'aide de ces organes qu'ils coupent les feuilles des arbres et qu'ils enlèvent des fragments au bois; c'est ainsi également qu'ils emportent de petites pierres pour la construction de leur nid , ou qu'ils saisissent d'abord la proie destinée à la nour- riture de leurs petits pour la placer ensuite entre leurs pattes. Les mâchoires proprement dites se distin- guent tout d'abord des mandibules, parce qu'elles sont pourvues de palpes bien déve- loppés et composés ordinairement de plu- sieurs articles. Les palpes ressemblent à de petites antennes, et cela leur a même valu le nom d'antennules (voy. ce mot) , par lequel on les désigna d'abord. Quelquefois il y a deux palpes bien développés à chaque mâ- 43* €82 BOU choire. Est-ce une analogie avec les mâ- choires des Crustacés? Les mâchoires sont d'ordinaire moins solides que les mandibules, mais il y a des exceptions à cet égard. Elles sont pourvues de dents acérées dans certains Insectes carnivores. On peut ordinairement reconnaître trois parties dans les mâchoires des Insectes , savoir : une tige , un palpe interne appelé quelquefois galette ( yalea, parce qu'il emboîte la tige), et un palpe ex- terne , qui serait le fouet des Crustacés. La tige, ou corps de la mâchoire, est composée de plusieurs pièces séparées par des sutures, et la dernière de ces pièces est terminée quel- quefois par un crochet simple ou multiple. Dans le cas de crochets multiples, ils sont tantôt disposés régulièrement sur une seule rangée, et tantôt placés sans aucun ordre. Dans quelques cas les mâchoires s'allongent et prennent plus ou moins la forme de filets, comme il arrive dans la plupart des Insectes suceurs. Le palpe interne est composé d'un seul ou tout au plus de deux articles. C'est dans le cas d'un seul article qu'il a été appelé galea, nom qui désigne particulièrement le palpe interne des Orthoptères. Dans un grand nombre de Coléoptères, le palpe interne pa- raît n'être qu'un simple lobe du corps de la mâchoire ; c'est même le nom qu'on leur donne souvent. Ce lobe est armé d'une épine terminale ou revêtu d'un bouquet de poils. Dans les Coléoptères carnassiers, le palpe in- terne est tout-à-fait semblable à l'externe, si ce n'est qu'il n'a que deux articles. Le palpe externe varie beaucoup de forme, au moins son dernier article en fournit à la classifica- tion des caractères utiles. Le dernier article est quelquefois renfermé dans le précédent en plus ou moins grande partie et ne laisse voir que son extrémité (Coléoptères subulipalpes). Le nombre des articles dont se compose !e palpe externe n'est pas le même dans tous les ordres d'Insectes; ce palpe lui-même pa- raît manquer dans quelques Névroptères (Li- bellules), où l'on ne trouve guère qu'une pièce correspondant au palpe interne. La lèvre inférieure est une pièce impaire en apparence, qui vient clore en dessous la cavité buccale, et se compose des deux par- ties appelées la languette et le menton. La languette, formée de deux mâchoires plus ou moins intimement réunies, supporte une ou deux paires de palpes, et présente le plus or- BOU dinai rement à sa partie moyenne une suture qui la divise en deux moitiés. C'est dans les Orthoptères que cette languette est le mieux développée et ressemble le plus aux mâchoi- res, étant comme elles formée de trois par- ties déjà indiquées, la tige, et les deux sortes de palpes. Dans les Coléoptères, le palpe in- terne manque d'ordinaire , si ce n'est dans quelques espèces où il paraît remplacé par deux petits iobes membraneux appelés para- glosses. Ce même paipe interne est très déve- loppé dans quelques Névroptères (Libellules), où il porte à son extrémité le palpe externe formé de plusieurs articles serrés. Le men- ton semble être l'analogue de la lèvre supé- rieure. Il adhère à la languette en la cou- pant plus ou moins à la base, et varie beau- coup sous le rapport de sa forme et de sa consistance.il porte, dans quelques ouvrages, le nom de ganache , sous lequel Latreille le désignait souvent, et semble avoir pour fonc- tion, au moins dans quelques cas, de proté- ger la languette, Telle est la disposition de la Bouche dans les Insectes essentiellement broyeurs , tels que les Coléoptères, les Orthoptères et les Névroptères. D'autres, sans être des Insectes véritablement broyeurs , ont cependant en général les pièces de la bouche développées à la façon de ces derniers. C'est le cas des Hy- ménoptères. Cependant un grand nombre d'entre eux ont les deux paires de mâchoires, ou autrement les mâchoires et la lèvre in- férieure , disposées d'une manière spéciale. Ces appendices se font remarquer par leur forme allongée, qui n'empêche pas d'y recon- naître les mêmes parties que dans le cas or- dinaire. Cependant la lèvre inférieure est quelquefois plus modifiée que les mâchoire» elles-mêmes, et se compose d'une pièce im- paire , correspondant au menton et suppor- tant cinq pièces bien séparées, savoir: loune pièce impaire et médiane de forme variable, qui représente le corps des deux mâchoires réunies ; 2° deux pièces moyennes correspon- dant aux lobes des mâchoires ou à leur palpe interne, ce qui est la même chose ; 3° enfin , deux pièces latérales qui sont les palpes ex- ternes, au nombre de plusieurs articles, dont les derniers sont beaucoup plus petits que les précédents. La forme des deux paires de mâchoires est d'autant plus allongée , que les Insectes auxquels elles appartiennent se BOU nourrissent plus exclusivement de substances fluides. Nous avons vu plus haut que les mandibules des Hyménoptères ne servent pas toujours à la manducation ; mais cela n'est pas absolument général, comme les Guêpes et quelques autres genres nous en donnent la preuve. 2° Dans les Insectes suceurs , les pièces de la Bouche sont beaucoup plus modifiées que dans les Hyménoptères, et celte modification se présente dans les divers ordres à des de- grés différents; ainsi, dans les Lépidoptères ou Papillons, les mâchoires proprement dites constituent une trompe fort allongée d'ordi- naire, et qui s'enroule en spirale dans le re- pos. Cette trompe est formée de deux tubes appliqués l'un contre l'autre, et creusés , le îong de leur bord interne, d'une rainure qui donne naissance, avec celle du côté opposé, à un canal continu. C'est par ce canal mé- dian que doivent monter les sucs nutritifs pour arriver dans la Bouche. Lorsqu'on coupe en travers la trompe d'un lépidoptère , on voit très distinctement qu'elle est percée de trois tubes ou canaux. Chacune des deux moitiés de cette trompe est supportée à son origine par une pièce qui représente la tige de la mâchoire; la trompe serait donc l'équi- valent du palpe interne des autres Insectes. Enfin, à la base de la trompe et au dehors, se voit un rudiment de palpe formé de plu- sieurs petits articles; c'est véritablement le palpe externe. Au-dessous de la trompe se voit la lèvre inférieure , organe impair, plus ou moins divisé , qui supporte une paire de palpes ordinairement très gros, composés de plusieurs articles et revêtu de poils ou d'é- cailles très visibles. Ces palpes remontent la plupart du temps au-devant de la tête et de chaque côté de la trompe. Ils sont , avec celles-ci , les seules pièces de la Bouche qu'on aperçoive aisément , les autres pièces , c'est-à-dire la lèvre supérieure et les mandi- bules, n'existant que comme de simples ves- tiges , sous forme de petites pièces triangu- laires, et hors d'état de servir. Dans l'ordre des Hémiptères , la transformation des pièces de la Bouche est plus remarquable encore. Les mandibules et les mâchoires sont repré- sentées par quatre longues soies, dont le bout est armé de poils ou de petites épines. Ces soies ont pour usage de pénétrer dans le tissu des animaux ou des plantes , et d'en faire IX) U 683 sortir les liquides dont se nourrit l'insecte. Ces quatre soies, qui sont paires et situées deux à deux , sont dépourvues de palpes et renfermées dans un étui formé de plusieurs articles , qui constitue la lèvre inférieure. Cet étui s'applique dans le repos le long de la poitrine, et présente dans toute sa longueur une fente ou seulement une suture indi- quant les bords de la lèvre repliés l'un vers l'autre. A l'origine de cette gaine, on remar- que un organe impair , qui pénètre par son extrémité dans l'intérieur de lagaîneet cor- respond au labre ou lèvre supérieure. Dans quelques Hémiptères (Nèpes), on aperçoit avant l'extrémité de la gaîne deux petits tu- bercules qui sont regardés comme des rudi- ments de palpes labiaux. Dans les Diptères , les pièces de la Bouche sont modifiées d'une autre manière , mais on peut y reconnaître, comme dans les Hémiptères, une gaîne et un suçoir. La gaîne, ou trompe, pour les entomo- logistes, répond à la lèvre inférieure. Elle en- veloppe le suçoir composé de plusieurs pièces étroites appelées soies, qui font l'office de lan- cettes et servent à entamer les corps d'où l'insecte tire sa nourriture. Ces pièces sont au nombre de deux, de quatre ou de six , les unes paires, les autres impaires. La soie ou pièce impaire la plus antérieure répond à la lèvre supérieure des autres Insectes. Elle est suivie d'une autre pièce impaire qu'on a comparée à la langue , sorte d'organe situé , dans beaucoup d'Insectes, entre les pièces de la Bouche, mais toujours dans l'intérieur de cette cavité. Les autres pièces, qui sont pai- res, et au nombre de deux ou de quatre, re- présentent les mâchoires et les mandibules ; il y en a qui sont pourvues de palpes et cor- respondent aux mâchoires. La gaine est com- posée souvent: 1° d'une paire de pièces im- paires qui leur sert de support et peut être comparée au menton ; 2° d'une autre pièce impaire qui supporte souvent des palpes de plusieurs articles et très développés ; 3<> en- fin, d'un double mamelon qu'on peut re- garder comme l'analogue du lobe intermé- diaire de la lèvre de quelques autres Insectes. Ici, comme dans les Lépidoptères, les pal- pes labiaux sont beaucoup plus développés que les maxillaires ; ils servent fréquemment en classification à cause de la grande variété de leurs formes. Enfin, les Puces , qui con- stituent l'ordre des Suceurs proprement dits0 684 BOU oot une Bouche assez analogue à celle des Diptères. Elle offre en avant deux pièces paires analogues aux mandibules, sans lè- vre supérieure distincte , puis deux soies ou lames représentant les mâchoires et pour- vues d'un palpe de plusieurs articles , en- suite deux autres lames ou soies accompa- gnées d'une pièce impaire et qui seraient la lèvre inférieure et ses appendices. Enfin, une petite soie impaire, située à l'entrée du pharynx, représenterait la langue, organe qui semble d'ailleurs n'exister que dans un cer- tain nombre d'Insectes. Il resterait à considérer quelques ordres d'Insectes dont la Bouche est plus ou moins rudimentaire. Tels sont les Bhipiptères, qui semblent n'avoir à la Bouche que deux pe- tites pièces palpigères ou deux mâchoires ; les Thysanoures , qui sont des Insectes broyeurs, et les Poux , parmi lesquels on doit distinguer les Ricins, Insectes broyeurs, tan- dis que les Poux proprement dits sont des Insectes suceurs. Dans tous , la Bouche est généralement incomplète et présente né- cessairement des parties accolées, et d'autres soudées et réunies entre elles. On peut, en la considérant ainsi , la faire rentrer dans l'ex- plication générale que nous avons donnée des organes dont elle se compose. (Brullé.) En conchyliologie , on donne le nom de Bouche à l'ouverture des Coquilles univalves par laquelle l'animal sort de son test. Dans la langue des marchands et des amateurs, on adonné ce nom, uni à un nom spécifique, à certaines Coquilles dont l'orifice présente quelque particularité remarquable ; ainsi ils ont appelé Bouche a droite ou a gauche certaines espèces dont la volute tournait tan- tôt à droite, tantôt à gauche de l'axe spiral. B. d'argent, le Turbo argyrostomus L. B. de lait, le Buccinum rusiieum Gm. B. d'or, le Turbo chrysostomus L. B. double, B. double granuleuse, le Tro- chus Labio L. B. jaune ou safranée , le Buccinum hœ- mastoma L. B. noire, le Strombus gibberulus Lam. B. sanglante , le Bulimus hœmastomus L. (C. d'O.) BOUCHE DE LIÈVRE, bot. cr. — Sy- nonyme vulgaire de Merulius cantarellus. BOUCHEFOUR. ois. — Nom vulgaire du Fouillot , Motacilla irochilus L. BOU BOUCHRAIE ou BOUCRAIE. ois.— Noms vulgaires de l'Engoulevent d'Europe* BOUCIROLLE. ois. — Un des noms vul- gaires de la Bécassine sourde. BOUCLIER, poiss.— Ce nom a été donné à plusieurs espèces de Poissons appartenant aux genres Cycloptère, Spare, Lépadogastre et Centrisque. BOUCLIER. Silpha ( 2&f>* , sorte d'in- secte), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Clavicornes , fondé par Linné , et aux dépens duquel plusieurs autres genres ont été formés depuis. Celui des Boucliers proprement dits, tel qu'il a été réduit par Fabricius et adopté par Latreille, qui le place dans sa tribu des Peltoïdes , se compose des seules espèces qui ont pour ca- ractères communs : Antennes terminées par une massue allongée de 4 articles perfoliés. Palpes filiformes, inégaux. Mandibules fortes et aiguës. Tête inclinée , cachée sous le pro- thorax ; oelui-ci dilaté sur les côtés, rétréci et souvent eenancré en avant , large et pres- que droit en arrière. Éîytres plus ou moins arrondies à l'extrémité, plus ou moins con- vexes, et dont les bords sont relevés en gout- tière. Pattes courtes, avec les quatre premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles. La forme générale de ces Insectes est celle d'un bouclier ovale, ainsi que l'indi- que leur nom français. La plupart sont de moyenne taille, de couleur noire ou sombre, et tous exhalent une odeur nauséabonde qui provient de leur genre de nourriture. En effet, ils ne vivent que de cadavres en putré- faction et d'excréments , et paraissent desti- nés par la nature , surtout leurs larves , à purger la terre des immondices que la des- truction et la décomposition des êtres orga- nisés entraînent sans cesse après elles. Lors- qu'on les saisit, ils répandent, par la bouche et par l'anus , une liqueur noire et fétide, dont l'usage paraît être d'accélérer le ramol- lissement des chairs dont ils se nourrissent. Les larves se rencontrent sur les cadavres en même temps que l'insecte parfait. Elles ont le corps aplati, composé de 12 segments, ayant leurs angles postérieurs aigus, et dont le dernier est muni de deux appendices coh niques. Elles sont très agiles et s'enfoncent dans la terre pour subir leur métamorphose. Quelques espèces se nourrissent de proie vi- vante. Telles sont entre autres la Silpha qua* BOU étala Lin. (Bouclier jaune a taches noi- res Geoff. ), et la Silplia thoracica Fabr. ( Bouclier a corselet jaune Geoff. ), qui vivent de Chenilles : on les voit souvent courir sur les arbres après celles-ci à la première apparition des feuilles. D'autres espèces grimpent sur les plantes, notamment sur les tiges des Blés , où se tiennent de pe- tites Hélices dont elles font leur nourriture. Leach a établi dans ce genre plusieurs di- visions ou sous-genres , dont il serait trop long de donner ici les caractères. M. Dejean y rapporte 36 espèces , dont 7 d'Amérique , 4 d'Afrique, 2 d'Asie, et le reste d'Europe. Toutes ces espèces peuvent être séparées en deux groupes , comme l'a fait M. le comte de Castelnau , savoir : celles dont le corselet est échancré antérieurement , et celles dont le corselet ne présente pas cette échancrure. Nous citerons , comme type du premier, la Silpha americana Fab., Oliv., 2, 11, 4, pi. 1, fig. 9 ; et, comme type du second, les Silpha atrata Fab., punciata Herb., col. 5, pi. 51 , fig. 13. Cette dernière se trouve dans les en- virons de Paris. (D.) BOUCLIER, moll. — Nom vulgaire de la Paleila lesludinaria. BOUCLIER, échln. — F oyez clypeus , genre d'Oursins. (P. G.) BOUCLIER, bot. cr. — Nom que donne Paulet à YAgaricus brevipes de Bulliard. (LÉv.) BOUCRAIE. ois. — Voyez bouciiraie. BOUDIIV NOIR. bot. cr. — On nomme ainsi, dans l'Inde, une espèce de Eoletqui est fort agréable au goût. Elle porte égale- ment le nom de Tripan. (LÉv.) BOUDRINE. bot. ph. — Nom du Blé er- goté , dans quelques uns de nos départe- ments. BOUE, géol.— C'est vulgairement le mé- lange plus ou moins pâteux, avec l'eau, de tous les débris que le broiement et la dé- composition produisent à la surface du sol. L'accumulation de matières semblables sur le fond de cavités ou bassins remplis d'eau stagnante est plus particulièrement désignée sous le nom de Vase. La Boue entraînée dans les fleuves, les lacs ou la mer, y est dé- layée, et les particules qui la composent sé- parées d'abord , puis déposées en raison de leur pesanteur spécifique , contribuent à la formation des Sédiments. Voyez ce mot. BOU 685 Des mélanges boueux, plus ou moins ana- logues par leur consistance et leur composi- tion à ceux qui se forment journellement sous nos yeux , sortent de l'intérieur de la terre à la manière des sources et des matiè- res volcaniques ; telles sont les Boues miné raies que déposent les eaux de certaines fon- taines, et qui avec des matières argileuses contiennent une assez grande quantité de Soufre et de matière animale. Tels sont les volcans de Boue ou Salses des environs deMo- dène, de Maralouba en Sicile, de Bakou près de la mer Caspienne , de l'île de Java , de Turbaco en Amérique, etc. Parmi les phénomènes volcaniques on cite souvent des éruptions boueuses^ les unes proviennent du mélange des eaux pluviales ou de la neige fondue avec les cendres volca- niques qu'elles entraînent. C'est sous une Boue de cette sorte que Pompeia et Hercula- num paraissent avoir été ensevelis en 79 lors de la célèbre éruption du Vésuve , qui fut cause de la mort de Pline. Dans d'autres cas, des émissions boueuses sont sorties de l'intérieur même des monta- gnes volcaniques. On rapporte qu'en 1797 une grande surface du sol et un village au- près de Bio-Bamba furent recouverts par une Boue noire que dans le pays on désigne sous le nom de Moya. Voyez ce mot et éruption, volcans. (C. P.) i BOUFFE, zool. — Métis du Barbet et de l'Épagneul. Voyez chien. — C'est aussi un des noms vulgaires de la Baie bouclée. BOUFFRON. moll. — Nom vulgaire de la Sèche sur nos côtes. BOUGAUX'VILLEA (Bougainville , célè- bre navigateur français ; c'est donc par erreur que quelques auteurs ont écrit Buguin-Bu- gin, Bugenvillœa). bot. pu. —Genre fort re- marquable de la famille des Nyctaginacées, formé par Commerson , et caractérisé prin- cipalement par un involucre triphylle , co- loré , triflore ; chaque nervure médiane de là foliole portant une fleur à sa base ; un périgone corollacé, tubulé, rétréci à la gorge, à limbe court, plissé, persistant obscurément, 6-10 denté. Étamines 7-8, libres, incluses ; akène monosperme, anguleux, libre, caché par l'involucre persistant. — Ce g. ne renferme que 2 esp. : ce sont des arbrisseaux indigènes de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, ovales, lancéolées-acuminées , munies d'épi- 686 BOU BOU nés en crochets axillaires , à pédoncules axil- laires et terminaux , simples ou divisés au sommet. L'une d'elles, le B. spectabdis, mé- rite ce nom en raison du magnifique aspect qu'offrent au printemps ses milliers de fleurs roses (involucre), quand il est palissé sur le mur d'une serre , qu'il parvient à couvrir, quelle que soit l'étendue de celle-ci , en fort peu d'années. (CL.) ^BOUGAINVILLÉE. Bugainvillœa (Bou- gainville, célèbre navigateur français), acéph. — Genre établi par M. Lesson dans la hui- tième tribu de ses Béroïdes , pour un aca- lèphe qu'il avait précédemment réuni aux Cyanées, et dont M. Brandt a fait le genre Hippocrène. Voyez ce mot. (Duj.) BOUGRAINE , BOUGRANE ou BU- GRANE. bot. ph. — Noms vulgaires des Ononis arvensis et spinosa : le dernier est même attribué à tout le genre. BOUGRANE. bot. ph. — J^oyezBouGRAiNE. *BOUGUERIA (nom propre), bot. fh. — Genre de la famille des Plantaginacées, formé par Decaisne (JYouv. ann. se. nat., V, 132) pour une plante des Andes herbacée, vivace, haute à peine de quelques centimètres , ga- zonnante ; à racines charnues ; à feuilles li- néaires, très entières, subcharnues, glabres; les plus jeunes revêtues d'une pubescence blanche ; à fleurs polygames , hermaphrodi- tes, capitées ; celles-ci sans ordre, mêlées aux femelles sur les mêmes épis , et munies de bractées larges. Le calice est velu , 4-parti , persistant ; la corolle hypogyne , tubuleuse, scarieuse; une seule étamine , à filament longuement exsert , ainsi que le style à an- thère biloculaire. Le fruit est un nucule os- seux, monosperme, comprimé, costé; graine peltée, réniforme. (C. L.) BOUILLARD. ois. — Nom vulgaire du Chevalier aux pieds rouges , Scolopax ca- lidris. BOUILLARD. bot. ph. — Nom vulgaire du Bouleau commun. BOUILLON, bot. ph. — Nom vulgaire et inusité des espèces du genre Molène natu- relles à la France ; on n'a conservé ce nom qu'à la Molène officinale , Verbascum thap- ius , qui s'appelle Bouillon blanc , et au V. nigmm , qui porte le nom de Bouillon hoir. Voy. molène. On appelle encore Bouil- lon sauvage le Phiomis fruticosa L. Voy. PILOMIDE. (C. D'O.) BOUILLOT. bot. ph. — Nom provincial de la Camomille, Anthémis colula. BOUIS. bot. ph. — Ployez buis. BOULA, bot. cr. — Synonyme de Bo- let. Mot dont on se sert dans quelques pays de la France pour désigner le Boletus ungu- latus de Bulliard. (Léy.) *BOULANGÉRITE, Taulow (nom d'hom- me), min. — Nouvelle espèce de Sulfure d'An- timoine et de Plomb. Voy. sulfures. (Dkl.) BOULBOUL. ois. — Voyez boubout. BOULE DE NEIGE, bot. ph.— Nom vul- gaire d'une variété de la Viorne obier , Vi- burnum opulus, à fleurs stériles et ramassées en boule. *BOULE DE NEIGE ou CHAMPIGNON DES BRUYÈRES, bot. cr. — Espèce d'A garic ainsi nommée à cause de sa forme et de sa couleur. C'est la variété de YAga- ricus campestris L., qui croît dans les forêts, ou YAgaricus sylvicola de Fries. (LÉv.) BOULÉ, ois. — Nom vulgaire du Pluvier à collier, Charadrius hiaticulas L. BOULEAU. Betula (de betu , nom celte de l'arbre , selon les uns ; mais plutôt de ba- nda , verge , de baïuo , je frappe), bot. ph. — Genre type de la famille des Bétulacées , formé par Tournefort {Insu, t. 360), et com- prenant 35 à 40 espèces, répandues dans les forêts de l'Europe et de l'Asie boréale et mé- diane, un peu plus nombreuses encore dans l'Amérique septentrionale , rares dans les montagnes du Pérou et de la Colombie, ainsi que dans celles de l'Inde (Népaul ). Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles en- tières , annuelles ; à bourgeons pérulés, ren- fermant les jeunes feuilles plissées , équitan- tes ; à chatons cylindriques, grêles, dont les mâles latéraux et terminaux, nus en hiver -, les femelles latéraux pérulés. ( Voy. betula cées, pour les caractères génériques). Les Bouleaux se plaisent dans les contrées hy- perboréennes , en Europe et en Asie, par exemple ; là, l'un d'eux, le B. alba, forme à lui seul des forêts entières. De tous les ar- bres , il est celui qui craint le moins les ri- gueurs du froid ; mais plus il avance vers le pôle, moins il s'élève : il est alors de plus en plus rabougri, noueux ; ses feuilles sont pe- tites , plus rares ; enfin, vers le 70e degré, il cesse de croître. Dans les montagnes, en Suisse , dans les Alpes , etc. , dans le Né- paul, les Cordillières, etc., il s'arrête à l'état BOU nain , à peu de distance des neiges perpé- tuelles. Les Bouleaux sont d'une grande uti- lité dans l'économie domestique, malgré le peu de dureté de leur bois , qui sert surtout à chauffer les fours en raison de sa propriété de produire de grandes flammes. On en fait des perches commodes, mais de peu de du- rée ; les jeunes branches du Bouleau blanc servent a faire des balais : on fabrique un assez bon papier avec les diverses enveloppes de son écorce. Les Groenlandais , les Kamt- chadales , etc. , couvrent leurs cabanes avec cette écorce ; ils s'en nourrissent quand elle est nouvelle, s'en font des chaussures quand elle est vieille; les Russes , les Suédois, etc., savent tirer de son tronc une liqueur fermen- tée; enfin son écorce possède encore des ver- tus essentiellement fébrifuges. De plus, ces jo- lis arbres ornent bien les jardins paysagistes, et à cet effet on en cultive un grand nombre d'espèces dans les pépinières. Le bois du Bouleau noir, par exception , est fort dur et excellent pour les constructions ; on le trouve dans l'Amérique du Nord. (C. L.) BOULEAU DE CONSTANTINOPLE. bot. ph. — Nom vulgaire de l'Aune à feuil- les oblongues, Alnus oblongata. BOULESIA. bot. ph. — Ployez bowlesia. BOULET, bot. cr. — Mot altéré , et qui, dans quelques patois de la France, sert à dé- signer les Bolets. (Lév.) BOULET DE CANON, bot. ph. — Syno- nyme vulgaire de Couroupite. BOULETTE, bot. ph.— Nom vulgaire des espèces du genre Echinops ; on l'a conservé en horticulture à Y Echinops ritro, qu'on ap- pelle Boulette azurée. BOULEVABT. bot. cr. — Voyez boule- vert. (Lév.) BOULEVERT. bot. cr. — Espèce de Bolet qu'on appelle ainsi dans le départe- ment de la Nièvre, à cause de sa forme et de la couleur verte de ses pores. Ce Bolet est comestible ; il appartient à la famille des Cèpes mousseux de Paulet. (Lév.) BOULEZ, bot. cr. — Nom ancien qu'on retrouve encore dans quelques pays de la France, et qui sert à désigner l'Oronge fran- che, Agaricus cœsareus Schaeff. (LÉv.) BOULIGOULE et BOULIGOULOU. bot. cr. — Ployez baligoule. — On donne aussi quelquefois le même nom à la Chanterelle , Caniharellus cilarius F. (LÉV.) BOU 687 'BOUPnON, et non BUPÏÏONE , Herb. (|3outpov£w, je tue les bœufs ; les bulbes de ces plantes possèdent des qualités vénéneuses). bot. ph. — Genre de la famille des Amaryl- lidacées , tribu des Amaryllidées , formé par Herbert ( Bot. mag. , t. 2678) aux dépens de quelques espèces de Bnmswigia et d'Hœnan- thus, non adopté et regardé comme une des sections du premier de ces deux genres. Voyez BRUNSWIGIA. (C. L.) BOUQUET. Sertulum. bot. — On donne ce nom aussi bien que celui de SeruUe à un certain mode d'inflorescence dans lequel des pédoncules uniflores, partant d'un même point, arrivent à peu près à la même hauteur, comme dans les Primevères, les Aulx, etc. Quelques botanistes regardent la Sertule comme une ombelle simple. (C. d'O.) BOUQUET PARFAIT, B. TOUT FAIT. bot. ph. — Nom vulgaire de l'Œillet barbu, Dianlhus barbatus. BOUQUETIN, mam. — Voyez chèvre. BOUQUETTE. bot. ph. — Nom vulgaire du Sarrasin , Polygonum bagopyrum. Voyez RENOUÉE. BOUQUIN, mam. — Nom du mâle dans l'espèce Lièvre, en usage dans le langage des chasseurs. On donnait encore ce nom au Bouc en vieux français. BOUQUIN BARBE, bot. cr.— On nomme ainsi, dans quelques endroits de la France, la Clavaire coralloïde , Clavaria coralloides L., parce qu'on lui trouve quelque ressem- blance avec la barbe d'un Bouc. (Lév.) BOURBONNAISE, bot. ph. — Nom vul- gaire de la variété à fleurs doubles de la Lychnis viscaria. BOURDAINE ou BOURGÈNE. bot. ph. — Noms vulgaires du Rhamnus frangula L. Voyez nerprun. BOURDON. Bombus. ins. — Genre de la famille des Melliféres , de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Latreille, et adopté par Fabricius et tous les naturalistes. Les Bour- dons sont remarquables par leur corps fort gros et très velu ; leur lèvre inférieure est presque cylindrique, et constitue, avec les au- tres parties de la bouche , une fausse trompe presque aussi longue que le corps quand elle est déployée; leurs antennes sont filiformes et vibratiles , et leurs ailes antérieures pré- sentent une cellule radiale assez grande et quatre cellules cubitales. — On connaît un 688 BOU certain nombre d'espèces de ce genre , tant européennes qu'exotiques ; les plus remar- quables dans notre pays sont les B. lapida- rius (Apis lapidaria Lin.), B. horlorum (Apis hortorum Lin.), B. terreslris (Apis terreslris Lin.), etc. Ployez pour les mœurs de ces Insectes l'article bombites et surtout l'art. melliferes. (Bl.) BOURDON DE SAINT JACQUES, bot. ph. — Nom vulgaire de la Guimauve , Alcea rosea L. BOURDONNEURS. ois. — Les habitants de nos colonies ont donné ce nom aux Coli- bris et aux Oiseaux-Mouches , à cause du bruit sourd et monotone qu'ils produisent en volant. BOURG-ÉPINE et BOURGUE ÉPINE. bot. ph. — Noms vulgaires appliqués indiffé- remment au Filaria et à l'Alaterne. BOURGÈNE. bot. ph. — Voyez bour- daine. BOURGEON. Gemma, bot. ph. — On ap- pelle ainsi des corps ordinairement ovoïdes- allongés , qui se développent sur différentes parties des végétaux, et particulièrement sur la tige soit aérienne, soit souterraine, et qui par leur évolution donnent naissance aux branches et aux rameaux. Certains Bour- geons ont reçu des noms particuliers. Ainsi, on appelle turion le Bourgeon qui naît cha- que année, au printemps, delà souche ou tige souterraine des plantes à racine vivace, comme dans l'Asperge, le Houblon, les Asters et toutes les autres plantes herbacées viva- ces. On donne le nom de bulbe à un Bourgeon particulier, qu'on n'observe que dans cer- taines plantes monocotylédonées ; il naît éga- lement d'une souche souterraine, ordinai- rement mince et plane, qu'on nomme le pla- teau. C'est le même organe qu'on appelle vulgairement Yognon. Les bulbilles sont aussi une sorte de Bourgeon particulier à certai- nes plantes et qui ont la plus grande analogie avec les bulbes proprement dits. Voy. bulbe, BULBILLE, TURION. Nous nous occuperons spécialement ici des Bourgeons proprement dits, c'est-à-dire de ceux qui se développent sur la tige et sur ses ramifications aériennes, particulièrement dans les arbres dicotylédones. Leur forme est en général ovoïde-allongée, comme nous l'avons dit précédemment, mais elle est su- jette à varier ; ainsi , les Bourgeons de la BOU vigne sont ovoïdes et globuleux , tandis que ceux du charme sont allongés et presque li- néaires. Examinés à l'extérieur, les Bourgeons sont formés d'écaillés appliquées les unes sur les autres , se recouvrant en partie à la manière des tuiles d'un toit, quelquefois recouvertes à l'extérieur d'un enduit de matière pois- seuse et garnies à la face interne d'un duvet cotonneux. De semblables Bourgeons se re- marquent surtout dans les arbres des cli- mats froids , dont la jeune pousse qu'ils contiennent a besoin d'être défendue pen- dant l'hiver contre le froid et l'humidité. Une disposition analogue s'observe dans quelques arbres des régions tempérées ou chaudes du globe, et l'on a généralement re- marqué que ce sont les seuls qu'on puisse acclimater dans les pays plus froids. En général, il se développe chaque année un seul Bourgeon à l'aisselle de toutes les feuilles. Parmi ces Bourgeons, il en est tou- jours un qui termine la branche ou la tige, et qu'on nomme Bourgeon terminal. C'est lui qui par son élongation est destiné à continuer la tige ou la branche. Dans les ar- bres à feuilles opposées , ce Bourgeon termi- nal occupe réellement le sommet de la tige ; il est placé entre les deux dernières feuilles, qui chacune offrent aussi un Bourgeon axil- laire ; mais le Bourgeon terminal, plus vigou- reux, est en général le seul qui se développe. Dans les arbres à feuilles alternes, le Bour- geon est réellement latéral, bien qu'il semble terminer la branche. Généralement on ne trouve qu'un seul Bourgeon à l'aisselle de chaque feuille : cependant il en existe quel- quefois deux ou plusieurs ; dans l'Abricotier, par exemple. Les Bourgeons commencent à se montrer à l'aisselle des feuilles , dès que celles-ci ont pris tout leur développement. Ils sont alors excessivement petits, parce qu'ils reçoivent très peu de nourriture , les feuilles détour- nant à leur profit tous les sucs nutritifs. Dans cet état, on les nomme yeux. Au mo- ment de la chute des feuilles ils sont déjà un peu plus développés. Ils grossissent et pren- nent en général la forme qu'ils doivent con- server pendant l'automne. Beaucoup d'au- teurs les désignent alors sous le nom de bou- tons. Ils restent stationnaires pendant l'hiver, époque où dans nos climats la végétation pa- BOU BOU 689 rait complètement endormie. Ce n'est qu'au printemps, qu'au moment où le retour de la chaleur semble donner une vie nouvelle aux végétaux, qu'ils se gonflent, se dilatent; leurs écailles s'écartent et mettent à nu la jeune pousse qu'elles recouvraient, et qui bientôt va se convertir en une nouvelle branche. Assez, généralement les écailles extérieures du Bourgeon tombent au moment où la jeune pousse se développe ; d'autres fois, au contraire , ces écailles persistent , parce qu'elles sont formées par des organes non déformés. D'après la nature et l'origine va- riées de ces écailles, on a distingué les Bour- geons de la manière suivante : 1° Bourgeons foliacés , ceux dont les écail- les ne sont que des feuilles incomplètement développées , réduites à de faibles propor- tions, mais qui néanmoins peuvent, dans certaines circonstances , reprendre le carac- tère de feuilles; celles des Bourgeons des Daphnés , par exemple. 2° Bourgeons pétiolacés, quand la jeune pousse est protégée par la base persistante du pétiole de la feuille à l'aisselle de laquelle le Bourgeon s'est formé. Tantôt le pétiole est creusé en gouttière à sa base, tantôt la jeune pousse est renfermée dans l'intérieur même du pétiole qui présente à cet effet une ca- vité spéciale. Cette disposition est surtout remarquable dans le Vugilia lutea, joli ar- bre de l'Amérique septentrionale, introduit depuis un certain nombre d'années dans nos lardins. 3° Bourgeons slipulacés , ceux dont les écailles ne sont autre que les stipules qui accompagnent la base des feuilles , soit que ces stipules soient au nombre de deux à la base de chacune d'elles, comme dans le Tilleul, le Charme, etc., soit qu'il n'y en ait qu'une seule qui embrasse la base du pétiole, ainsi qu'on le remarque dans les Figuiers. 4° Enfin, on a nommé Bourgeons fulcracés, ceux dont les organes protecteurs sont formés par des pétioles garnis de stipules ; comme dans le Prunier. Les Bourgeons contiennent soit le rudi- ment d'un rameau foliifère, soit un rameau florifère. De là , la distinction des Bourgeons proprement dits, qui ne développeront que des feuilles, d'avec les Boutons ou Bourgeons à fleurs , et par conséquent à fruits. Cette distinction est surtout importante pour les arbres fruitiers, les soins du cultivateur de- vant tendre en général à multiplier les Bour- geons à fruits et à favoriser leur développe- ment. Leur forme sur un même arbre les distingue facilement des Bourgeons foliifères; ainsi, ils sont d'ordinaire plus volumineux, et surtout plus renflés que ces derniers. Ce- pendant il y a ce qu'on appelle des Bour- geons mixtes qui, contenant à la fois des fleurs et des feuilles, tiennent le milieu pour la forme entre les Bourgeons à fruits et les Bourgeons foliifères. On a donné le nom général de pérule à l'ensemble des organes extérieurs d'un Bour- geon qui servent à proléger la jeune pousse ; ainsi, la pérule peut être formée d'écaillés, de feuilles rudimentaires, de stipules , etc. Il y a des Bourgeons complètement nus , et par conséquent dépourvus de pérule : ce sont ceux dont toutes les parties se développent en feuilles ; comme les Bourgeons des plantes herbacées. Si l'on fend longitudinalement un Bour- geon au moment où il va se développer, c'est- à-dire au printemps, on trouve que son cen- tre est occupé par un axe , rudiment d'une jeune branche ou d'un scion, comme on dit plus généralement. Cet axe est chargé de feuilles rudimentaires, ayant déjà la disposi- tion qu'elles présenteront plus tard , quand le scion se sera allongé. Cet axe fendu dans sa longueur montre un canal médullaire as- sez grand, occupant son centre et communi- quant directement avec celui de la branche sur laquelle le Bourgeon est placé. Les pa- rois de ce canal sont formées par des fais- ceaux de fibres ligneuses disposées circu- lairement , et qui plus tard s'organiseront pour constituer la première couche de bois. Nous avons dit qu'il existait un et quel- quefois plusieurs Bourgeons à l'aisselle de toutes les feuilles ; ces Bourgeons sont très évidents dans les végétaux dicotylédones. Ils existent aussi bien dans les plantes herbacées que dans les espèces ligneuses : seulement dans les premières , ils se développent rapi- dement, presque dès le moment où ils se montrent , et donnent ainsi naissance aux branches nombreuses dont se compose ordi- nairement la tige d'une plante herbacée. Dans les végétaux monocotylédonés, les Bourgeons sont bien moins apparents, et généralement ils restent stationnaires et ne se développent 44 1)90 BOU BOU en rameaux que dans certaines circonslan- ces, en quelque sorte accidentelles: aussi les tiges ligneuses des Monocotylédons sont-elles ordinairement simples et sans ramifications. Mais quelquefois on voit dans ces végétaux un Bourgeon se développer et donner nais- sance à un rameau. Cela s'observe habi- tuellement pour quelques espèces , et acci- dentellement pour quelques autres ; ainsi le Doum de la Thébaide ( Crucifera thc~ baicà), beau Palmier qui habite le désert de la Haute-Egypte, se distingue-t-il de pres- que tous les autres arbres de la même famille par un stipe ramifié. Quand une cause ac- cidentelle a agi sur le Bourgeon terminal des Palmiers , des Dracœna , des Pandanus, de manière à arrêter son évolution , quelques Bourgeons préexistant à l'aisselle des feuilles se mettent en mouvement et donnent nais- sance à quelques rameaux. Le même phé- nomène a également lieu pour certaines Mo- nocotylédonées herbacées , les Graminées , par exemple, où les Bourgeons sont visibles à l'aisselle des feuilles, même dans celles de nos climats , quoique ordinairement ils ne se développent pas. On voit , dans certaines circonstances , se former et se développer des branches dans des parties où les Bourgeons n'étaient pas ap- parents; ainsi , quand on étête un arbre, on voit sortir de la partie supérieure de sa tige des Bourgeons qui s'allongent en branches. Il en arrive autant quand on coupe les ra- meaux d'une plante herbacée. On a donné les noms de ouryeons latents ou Bourgeons adventifs à ceux qui semblent ainsi se for- mer de toutes pièces sous l'influence de cau- ses assez variées , comme l'irritation , l'hu- midité, l'avortement des fleurs, etc. Il ne fau- drait pas croire, comme quelques physiolo- gistes semblent l'avoir admis, que ces Bour- geons existaient à l'état latent. On ne peut admettre l'existence d'un organe que quand sa présence matérielle peut être directement constatée ; mais le tissu dans lequel ces Bour- geons adventifs se montrent plus tard n'en contenait aucune trace. Ils s'y sont donc dé- veloppés de toutes pièces, parce que la force végétative, excitée par une cause accidentelle dans un point déterminé, y a appelé les sucs nutritifs qui ont peu à peu déterminé sur ces points les modifications de tissu néces- saires à la formation des Bourgeons. C'est ainsi qu'on a vu des Bourgeons adventifs apparaître sur la feuille de ï'Iùicomis regia, de YOrniihoyatum ihyrsoides , du Curdamine pratensis et de plusieurs autres végétaux. (A. Bicj.ird.) BOURGEONNEMEXT. Gemmaiio. bot. pu. — On appelle ainsi l'ensemble des phé- nomènes que présentent les bourgeons quand ils se développent et passent à l'état de scions ou de branches développées. Ainsi que nous l'avons indiqué dans l'ar- ticle précédent , l'évolution des bourgeons n'a lieu que dans l'année qui suit leur appa- rition. C'est en général au printemps que le Bourgeonnement s'opère. Dès que les rayons solaires ont remis la sève en mouvement, elle afflue dans les bourgeons. Ceux-ci se gonflent; leurs écailles s'entr' ouvrent , s'é- cartent, les plus extérieures se détachent, le jeune scion se dégage des enveloppes qui l'ont jusqu'alors protégé; les feuilles diver- sement plissées s'étalent, grandissent à me- sure que la jeune branche s'allonge et que les feuilles s'écartent les unes des autres pour prendre la position qu'elles doivent toujours conserver par la suite. L'allonge- ment du jeune scion se fait successivement de la base vers la partie supérieure; ainsi, le premier entre-nœud, c'est-à-dire le plus in- férieur, s'allonge et grossit, puis celui qui est placé immédiatement au-dessus, et ainsi successivement jusqu'au moment où l'élon galion de la branche est terminée. La pro- portion de cet allongement n'est pas la même dans toutes les parties de la branche. Duha- mel divisa une jeune branche de 1 pouce et demi de longueur avec des fils d'argent très fins qui furent enfoncés dans l'écorce. Ces fils étaient d'abord également espacés. L'au- tomne suivant , ceux qui étaient à la partie , inférieure de la branche étaient peu écartés, tandis que ceux qui étaient vers l'extrémité supérieure l'étaient beaucoup. Il en tira donc cette conséquence, que les jeunes tiges tendres s'étendent dans toute leur longueur, mais beaucoup plus vers l'extrémité où la tige est restée plus long-temps tendre qu'ail- leurs, et que par conséquent l'extension di- minue à mesure que l'endurcissement de la tige fait des progrès. Cette règle paraît à peu près générale. Elle s'applique non seulement à la branche prise dans son ensemble, mais encore à chaque entre-nœud ou mérithalle. BOU ainsi que M. Mirbcl l'a constaté par Peipé- riencc; c'est toujours la partie inférieure du niérithalle qui s'allonge el grossi! la pre- mière, et l'accroissement s'étend à celles qui lui sont superposées. Cependant quel- ques expériences de M. Henri Cassini mon- trent (m'en général dans les plantes dont les feuilles sont entraînantes à leur base, l'allon- gement de chaque niérithalle suivrait une marche inverse. Ainsi, la partie supérieure croîtrait avant l'inférieure, dans laquelle cette faculté se conserverait plus long-temps. Cette particularité parait dépendre de ce que la partie inférieure du mérithalle étant pro- tégée par la gaine des feuilles , se conserve plus long-temps verte et tendre , et par con- séquent plus susceptible de développement. L'évolution des bourgeons commence com- munément par les bourgeons terminaux. Cela lient non seulement àce qu'ils sont plus gros et plus développés que les autres , mais encore à leur position même au sommet de la tige ou des rameaux. Il n'y a guère d'excep- tion à cette règle générale , que dans la fa- mille des Conifères, les Pins, les Sapins, dont le Bourgeonnement commence ordinaire- ment par les bourgeons inférieurs pour s'é- tendre de proche en proche à ceux qui occu- pent les sommités des rameaux. (A. R.) BOURGEOMVÏER. ois— Nom vulgaire du Bouvreuil ordinaire, Loxia pyrrhulaL., en Basse-Normandie. BOURGOGNE, bot. ph. — Nom vulg. du Sainfoin dans une grande partie de laFrance. BOIRGUE- ÉPINE, bot. pn. — t'oyez BOURG-ÉHNE. BOURGUEMESTRE. ois. — Nom d'une espèce de Goéland des mers du Nord, voisine du Goéland à manteau gris de Buffon , mais plus forte. (Lafr.) *BOLRGUETICRINUS (nom propre). zooph. — Genre d'EncrinesYoisin des Apio- crinus de Miller ( famille des Apiocrinidées , d'Orb.), établi en 1840 par M. Aie. d'Orbigny dans son Ilisloirc des Crinoïdes , et dédié à Bourguet, naturaliste français du dernier siè- cle , à qui l'on doit quelques bonnes obser- vations sur des fossiles du même groupe. Les Bourgueiicrinus sont des Apiocrinidées à deux séries de pièces au sommet , qui se compose de pièces basales et supérieures, n'est jamais concave , et reçoit cinq bras. Les pièces de leur tige ne sont pas radiées à leur surface «OU 691 articulaire. On trouve dans la Craie la plu» supérieure (Craie blanche) les B. ellipiicus et Pdihinsoiiii. 1 ne observation intéressante de M. Aie. d'Orbigny le porte à supposer dans les mers des Antilles Peifateuce d'une espèce encore vivante de ce genre : B. Hoiessieri d'Orb. Voici sur quelles données repose cette idée : M. Saint-Cyr Holessier, qui s'est occupé ac- tivement de la géologie de la Guadeloupe, a communiqué à l'auteur des échantillons de brèches récentes contenant des ossements hu- mains, et dans lesquelles se trouvent des ar- ticles et des portions de lige de Crinoïdes que leur surface articulaire non radiée peut , par analogie , et en attendant qu'on connaisse leur sommet, faire réunir aux liourgueticri- nus. Comme les brèches qui renferment ces débris sont de formation actuelle, et qu'elles ne contiennent que des espèces aujourd'hui vivantes , on voit que l'opinion de M. Aie. d'Orbigny offre une grande probabilité. Les mêmes parages auraient donc trois espèces vi- vantes de Crinoïdes, les seules actuellement connues : un Pentucrinus , un Holopus et un Bourgueiicrinus. (P. G.) BOURîCnON. ois .—Nom vulgaire du Tro- glodyte d'Europe, Motacilla troglodytes L. *BOURLïNGTONIE. Bourlingtonia (nom propre), bot. ph. — Famille des Orchidées, tribu des Vandées. M. Lindley a nommé ainsi un g. d'Orchidées, qu'il a établi (Bot. reg., t. 1927) pour une plante déjà décrite et figurée par MM. Pœppig et Endlicher (Nov. gen. et sp. t. 70 ) sous le nom de Bodri- guezia Batemanni. Ce g. a pour caractères : Calice membraneux et roulé obliquement , composé de sépales onguiculés, les extérieurs soudés à la base et prolongés en avant, re- couvrant le labelle ; les intérieurs un peu plus larges , mais d'égale longueur. Le la- belle est onguiculé à sa base qui est un peu éperonnée et parallèle avec le gynostème; il est dilaté à son sommet qui est bilobé. Le gynostème est cylindrique, renflé à sa partie supérieure offrant deux appendices : l'an- thère operculi forme est un peu postérieure. Elle contient deux masses polliniques caudi- culées, attachées à un rétinacîc naviculaire. Cette plante est originaire du Mexique. (A.R.) ROURNONÏTE (nom propre), min. — Triple sulfure de Plomb , d'Antimoine et de 5C2 BOU BOU Cuivre , que le comte de Boumon a le pre- mier établi comme espèce sous le nom A'Eu- dellione. Voyez sulfures. (Del.) BOURRACHE. Borrago. bot. ph.— Genre type de la famille des Borraginacées ( Aspé- rifoliacées) , tribu des Anchusées , formé par Tournefort (Inst., t. 53, Excl. sp.), et renfer- mant une dizaine d'espèces , croissant dans l'Europe médiane et australe, l'Orient, le nord de l'Afrique, l'Inde orientale, les îles du Cap Vert. Ce son t des plan tes herbacées, annuelles ou vivaces ; à tiges et feuilles rudes, hérissées de poils piquants; à inflorescences subunilaté- rales,et disposées en grappes lâches, ramifiées, dont les fleurs sont roses, bleues ou blanches. Dans certaines espèces, elles passent du bleu d'azur le plus pur au rose ou au blanc ( voy. pour les caractères génériques borragi- nées). Deux espèces croissent communé- ment , l'une en France, l'autre en Corse ; ce sont les B. officinalis etlaxiflora (Campanula pygmœa DC, Lam., Fl.fr.). La première s'élève quelquefois jusqu'à 1 mètre de hau- teur ; sa tige principale est dressée, ramifiée, garnie de larges feuilles ovales-lancéolées , alternes ; les fleurs sont disposées en une sorte de longue panicule dont les divisions sont pendantes. Elle est annuelle, et croît dans tous les endroits cultivés, dans les clai- rières des bois, au bord des chemins, etc. On en emploie les feuilles en médecine, comme pectorales et légèrement diaphorétiques. (C. L.) BOURREAU DES ARBRES, bot. ph.— Ce nom , donné à plusieurs plantes à tige volubile , qui nuisent aux arbres en en étrei- gnant fortement le tronc, s'applique surtout au Célastre grimpant. BOURRÉE ou FLEUR DU TAN. bot. cr. — Nom vulgaire d'une petite espèce de Champignon du genre Fuligo. BOURRELET, moll. — Les conchyliolo- gistes désignent sous ce nom un renflement qui se trouve sur le bord ou à la surface ex- térieure de certaines Coquilles. BOURRELET, bot. ph. — Quand avec un lien solide , on fait une ligature circu- laire au tronc ou à une branche d'un arbre dicotylédoné, il se forme au-dessus un ren- flement plus ou moins considérable , qu'on désigne sous le nom de Bourrelet. Si la liga- ture, au lieu d'être circulaire, a été roulée en hélice, le Bourrelet présentera la même dis- position, c'est-à-dire qu'il affectera aussi une forme de spirale ; c'est ce qu'on rencontre as- sez souvent dans les bois , quand de jeunes pieds de Chêne ou de toute autre espèce d'arbre ont été embrassés par des tiges de Chèvrefeuille qui , s'enroulant autour, ont agi à la manière d'une ligature. Ces Bourre- lets ne se forment jamais dans les arbres monocotylédonés, parce que chez eux la par- tie vraiment végétante de la tige existe par- ticulièrement vers son centre, et que la liga- ture n'agit que sur la portion de la tige qui déjà est lignifiée. Dans les arbres dicotylé- dones , au contraire , c'est entre le bois et l'écorce que se passent tous les phénomènes d'accroissement , c'est-à-dire que chaque an- née, il se développe une nouvelle couche de bois et une nouvelle couche d'écorce. La li- gature peut donc agir facilement à travers l'épaisseur de cette dernière. L'effet immédiat d'une ligature circu- laire est d'arrêter les sucs nutritifs ou la sève élaborée , qui descend des parties supérieu- res de l'arbre pour aller porter les maté- riaux de la nutrition, et par conséquent de l'accroissement dans toutes les portions de la tige. Les sucs ainsi arrêtés s'accumulent au-dessus de l'obstacle , et leur abondance plus grande sur ce point détermine une for- mation plus considérable de tissu, qui donne ainsi lieu au Bourrelet. L'effet secondaire de la ligature, c'est qu'il ne se forme plus de nou- velles couches ligneuses dans toute la partie de la tige située au-dessous de l'obstacle. Les sucs qui descendent des parties supérieures du végétal sont donc les seuls qui contri- buent à la formation de la couche ligneuse et de la couche d'écorce qui se forme chaque an- née, puisque quand on vient à les empêcher d'arriver à une portion de la tige , celle-ci cesse de s'accroître. Il est vrai que la forma- tion du Bourrelet a été expliquée autrement par les physiologistes, qui admettent que les fibres ligneuses descendent de la base des bourgeons. Pour eux, la ligature circulaire a empêché ces fibres de glisser entre le bois et l'écorce , et c'est par suite de leur accumu- lation qu'un renflement ou Bourrelet s'est formé au-dessus de l'obstacle ; mais ce n'est pas ici le lieu de discuter cette théorie, que nous exposerons au mot tige. (A. B.) BOURRERIA , P. Br. bot. ph. — Syno- nyme du genre Beurreria de Jacquin. BOU BOURRET. ois. — Nom vulgaire du jeune Canard en Normandie. BOURRIQUE, mam.- Nom vulgaire de la femelle de l'Ane. BOURSE, zqol. — Ce mot , qui a, dans le langage ordinaire, plusieurs significations bien connues, a été quelquefois appliqué à des animaux ou parties d'animaux. On le donne souvent à la poche extérieure dans la- quelle descendent les testicules de l'Homme et de plusieurs animaux mammifères, or- gane que les anatomistes appellent scrotum. La présence ou l'absence de cette poche , sa disposition , etc. , fournissent des caractères importants en mammalogie. Les Primates , beaucoup de Carnassiers, les vrais Pachy- dermes et les Ruminants , ont une véritable poche scrotale. Les Didelphes en ont une également, mais pendante au-devant du fourreau de la verge, ce qui a déjà lieu en partie chez les Chats. La poche des Didelphes femelles reçoit aussi le nom de Bourse (mar- supium)', c'est là que sont les mamelles , et les petits , comme on sait , y subissent leurs premiers développements. Quelques Chauves-souris ont sous la gorge un large pore muqueux appelé quelquefois Bourse, ainsi que divers appareils sécréteurs particuliers à d'autres Mammifères. Les Syngnathes femelles ont sous l'abdo- men une poche dans laquelle leurs œufs se développent. D'autres Poissons , les Tétro- dons , etc. , qui se ballonnent en avalant de l'air, ont encore été nommés Bourses, et on en a fait autant pour quelques animaux infé- rieurs , des Ascidies, des Zoophytes, etc., qui ont l'apparence plus ou moins bursiforme. (P. G.) BOURSE, bot. cr. — Synonyme de Volve ou Volva (voyez ce mot). Paulet ap- pelle Champignons à bourse toutes les espè- ces d'Agarics qui , dans leur premier âge , sont renfermés dans une volve , et qu'on connaît généralement sous le nom d1 ' Ama- nites. Celte partie n'existe pas seulement dans les Agarics ; on la rencontre encore dans quelques autres genres. (Lév.) BOURSE A BERGER, zooph. — On a quelquefois donné ce nom au Cellaria bur- saria , Polypier marin de la classe des Bryo- xoaires. (P. G.) BOURSE A BERGER ou A PASTEUR , BOURSETTE. bot. ph. — Nom vulgaire du nou 693 j Thlaspi Bursa Pastoris, à cause de la forme de ses silicules. ROURSE DE MER. bot. cr.— (Phycées). C'est le nom que porte , dans quelques an- ciens livres , le Codium Bursa Ag. (Spongo- dium, Lamx.). (C. M.) BOURSETTE. zoopii. — Synonyme de Bourse à berger, Cellaria bursaria. (P. G.) ROURSETTE. bot. ph. — Nom vulgaire de la Bourse à Berger et de la Mâche com- mune, Valeriana locusta. ROURSETTES. bot. cr.— Champignons qui ont reçu ce nom parce qu'ils sont ren- fermés dans des bourses (volves). Paulet dis- tingue deux familles de Bourscttcs : la pre- mière à barreaux charnus , qui est le Cla- thrus cancellatus L., avec sa variété blanche ; et l'autre , ou Bourscttes à réseau, qui em- brasse les Trichia et les Stemonitis, etc. Au- cune des esp. renfermées dans celte 2e fa- mille ne présente de volve ou de bourse ; mais elles ont la forme d'une bourse à ré- seau qui serait dilatée. Voy. ces mots. (Lév/ BOURSOUFLUS. poiss.— Nom donné aux Tétrodons et aux Diodons, à cause de la sin- gulière propriété dont ils jouissent de s'en- fler comme des ballons, en remplissant leur estomac d'air. Quand ils sont dans cet état , ils flottent en culbutant à la surface de l'eau, le ventre en dessus, sans pouvoir se diriger. BOUSIER. Copris ( xowpoç , fumier , bouse ). ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes , tribu des Coprophages, établi par Geoffroy aux dépens du grand genre Scarabœus de Linné , et adopté par tous les entomologistes ; mais de- puis on en a extrait une foule d'autres gen- res, dont on trouvera. la nomenclature à l'article coprophages; de sorte que les Bou- siers proprement dits sont maintenant ceux qui présentent les caractères suivants : An- tennes courtes, de neuf articles : les trois der- niers en massue ovale, allongée. Palpes la- biaux, courts, velus; les maxillaires plus longs , filiformes. Les 4 tarses postérieurs formés d'articles aplatis et triangulaires ; le dernier armé de deux crochets égaux. Tête transversale , plus ou moins arrondie en avant, souvent armée de cornes. Corselet grand , très large. El y très arrondies , bom- bées. Pattes fortes. Les Bousiers sont des Insectes de grande ou de moyenne taille , presque tous d'un 694 BOU noir luisant ; quelques uns seulement sont bruns ou ont un reflet cuivreux : les espèces les plus grandes appartiennent aux con- trées chaudes de l'ancien continent. Ainsi que l'indique leur nom , ces Insectes vivent dans les fumiers et dans les bouses des Ru- minants ou des Herbivores. Leurs larves y vivent également et s'enfoncent dans la terre, où elles se renferment dans des coques ovoï- des et tapissées de soie à l'intérieur pour se changer en nymphes. ( Voy. pour plus de détails l'article copropiiages. ) Les mâles se distinguent des femelles par des cornes ou par des éminences qui, placées sur la tête ou sur le prothorax, leur donnent souvent un aspect bizarre. Malgré tous les retranche- ments qu'on y a faits, le genre Bousier ou Co- pris renferme encore un grand nombre d'es- pèces. M. Dejean en mentionne 94 , dont 3 seulement appartiennent à l'Europe ; les au- tres sont des autres parties de la terre , mais principalement de l'Amérique. Nous cite- rons parmi les premières le Copris lunaris ç? ,Copris emurginatus ejusd. Q. Fabr., Oliv., le seul qui se trouve aux environs de Paris ; et parmi les exotiques, le Copris gigas Fabr., Oliv., de Guinée et du Sénégal. Nous cite- rons encore le Copris bellator Chevr., de Java , figuré par M. Guérin-Méneville dans Y Iconographie du règne animal de Cuvier, pi. 2l,fig. 10. (D.) BOUSSEROLE ou BUSSEROLE. bot. ph. — Nom du fruit de l'Arbousier, Arbutus Uva-Vrsi L. *BOUSSINGAULTIA (Boussingault, na- turaliste français), bot. m.— Genre de la fa- mille des Ghénopodiacées , tribu des Chéno- podiées-Anrédérées, formé par Humboldt et Kunth [IVov. Gen. et sp., VII, 194, t. 645), et ne comprenant qu'une espèce, la B. basel- loides. C'est un arbrisseau croissant aux en- virons de Quito , à rameaux volubiles, gar- nis de feuilles alternes , très entières , char- nues, sans nervures apparentes, portées sur des pétioles articulés à la base; à fleurs pé- dicellées , blanches , disposées en grappes axillaires géminées ou ternées , simples ou ramifiées ; les pédicelles unibractéés à la base , bibractéés au sommet. (C. L.) BOUT DE PETUN , BOUT DE TABAC. ois. — Noms vulgaires des Anis dans la Guiane française BOUTAROT. bot. cr. — Nom vulgaire BOU de la Coulemelle , Agaricus procerus Scop. Ployez agaric. (LÉv.) BOUTE EN TRAIN, ois.— Nom vulgaire de la Linotte Sizerin, Fringilla Linaria L. BOUTEILLES A L'ENCRE ou EN' CRIERS A PLEURS, bot. cr. — Nom bizarre sous lequel Paulet a décrit quelques espèces d'Agarics dont les lames et le cha- peau deviennent déliquescents en vieillissant et ressemblent alors à de l'encre, Voyez co- prins. (Lév.) BOUTE-LON. ois. — Nom vulgaire du Mauvis, Turdus iliacus. Ployez merle. BOUTELOUA (nom propre), bot. ph. — Famille des Graminées. Le g. ainsi nommé par Lagasca est le même que le g. Chon- drosium , Desv. , nom qui a été adopté par tous les agrostographes, et entre autres par Palisot de Beauvois et M. Kunth. Voyez CHONDROSIUM. (A. R.) BOUTON, moll. — Nom vulgaire donné à plusieurs espèces de Coquilles à cause de leur forme arrondie. Ainsi l'on a appelé : B. de camisole, le Trochus Pharaonis ; B. de la Chine , le Tr. niloliculus; grand B. de la Chine , le Tr. maculants ; B. de rose, la Bulla ampluslra ; B. terrestre , Y Hélix ro- tundata. (C. d'O.) BOUTON. Alabastrum. bot. ph. — On appelle ainsi la jeune fleur avant son épa- nouissement; mais quelquefois ce nom a été aussi donné aux bourgeons florifères. Le Bouton étant une fleur non épanouie, doit se composer de toutes les parties que cet organe présentera plus tard. Il est essentiel quand on veut connaître la vraie structure d'un genre ou d'une famille d'en commencer en quelque sorte l'étude par le Bouton de ses fleurs. En effet, il est souvent possible de trouver dans le Bouton la disposition nor- male des parties constituantes de la fleur , qui , lorsque celle-ci s'épanouit, est plus ou moins altérée , soit par quelque avortement, soit par le développement excessif de quel- que partie. C'est aussi dans le Bouton qu'il faut observer la position relative des diffé- rentes pièces constituant chaque verticille floral , en un mot , la préfloraison, qui peut offrir des caractères fort importants pour la coordination naturelle des genres. Voy. pré- floraison. Nous ne saurions donc trop insis- ter sur la nécessité d'étudier constamment les Boutons d'une fleur en même temps que BOU la fleur elle-même, quand clic est complète- ment épanouie. (A. R.) BOUTON D'ARGENT, bot. pu. — Nom vulgaire de la variété a fleurs doubles de la Renoncule a feuilles d'Aconit, et quelquefois aussi de celle à feuilles de Platane, qui a beaucoup de rapports avec elle. Le même nom a clé donne à la variété à fleurs dou- bles de l'Achillée sternutaloire , Acliillca plarmica, BOUTON D'OR. bot. pu.— Nom vulgaire de la variété à fleurs doubles de la Renoncule acre. On le donne aussi quelquefois à la Gna- phale ciliine, Gnaphalium Siœchas. BOUTON ROUGE, bot. ph. — Nom vul- gaire du Gainier, Cercis canadensis. 'BOUTON1A (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Bignoniacées , formé par De Caudolle (Ilev. Bign., 18), pour une plante trouvée à l'Ile de France par Bojer, qui en faisait un Bignonia. C'est un arbrisseau en- core peu connu, à feuilles opposées, simples, oblongues-lancéolées, acuminées, entières 5 à pédicelles axillaires ou oppositifoliés , uni- triflores , bibractéolés sous l'involucre. Le fruit est encore inconnu, et le principal carac- tère de cette plante étant d'avoir des fleurs renfermées dans un involucre , elle ne nous semble pas devoir faire partie de la famille dans laquelle on l'a jusqu'ici placée, à cause de ses autres affinités. [C. L.) BOUTONS, bot. cr. — Espèces d'Agarics ainsi nommés par Paulet à cause de leur forme. Le petit Bouton lilas est YAgaricus dichrous de Fries , et le petit Bouton blanc et roux se rapporte à YAgaricus lachnopus du même auteur. Ils n'ont pas incommodé les animaux auxquels Paulet les a fait man- ger Le Bouton d'or , Agaricus polycephalus de Fries , croit en touffe au pied des arbres ; le ebapeau est petit et de couleur de buis ou d'or pâle. Le Bouton d'argent, Aguriciis cer- nua.s F. , croit également en touffes : les cha- peaux sont blancs et relevés en bosses. Ces deux dernières espèces appartiennent à la 67" e famille , ou celle des Serpentins en fa- mille de Paulet. Comme les précédentes , elles ne causent aucun accident aux ani- maux. (LÉv.) BOUTURE. Talea. bot. ph. — Ce mot a un double sens : il signifie à la fois la jeune hranebe qui , détachée de la plante mère et BOU 695 enfoncée dans la terre doit s'y enraciner et produire un nouvel individu, et l'opéra- tion d'horticulture par laquelle on mul- tiplie ainsi les végétaux. Cette opération est bien fréquemment employée, comme mode de multiplication. On peut la faire, soit avec des rameaux de plantes herbacées, soit avec des rameaux de végétaux ligneux. On opère aussi des Boutures avec des bran- ches de racines, et même uniquement avec des feuilles. Nous allons examiner rapide- ment ces diverses sortes de Boutures, en coin mençant par celles qu'on pratique avec les branches des végétaux ligneux. Pour qu'une branche soit propre à former une Bouture, elle doit réunir plusieurs con- ditions indispensables; ainsi elle doit être saine et bien végétante : on prend en gé- néral des branches de 1 à 3 ans , c'est-à- dire dont le bois soit formé , et dont néan- moins toutes les parties aient conservé toute leur force végétative. Cette branche ne doit pas être trop longue; il suffit, d'ordinaire, qu'elle présente seulement quelques yeux. Si c'est une espèce à feuilles caduques, il sera préférable d'attendre la chute des feuil- les, afin que celles-ci, par l'évaporation dont elles sont le siège, n'épuisent pas la jeune branche. Si c'est une plante à feuilles per- sistantes, on retranchera seulement quelques yeux. La branche est ensuite enfoncée dans la terre, et garantie du soleil. Voici main- tenant la série des phénomènes qu'elle pré- sente. Dès que son extrémité inférieure est enfoncée dans la terre convenablement hu- mectée, elle commence a absorber l'humi- dité, en vertu de la force d'aspiration inhé- rente à toutes les parties du tissu végétal vi- vant. Les sucs ainsi absorbés sont élaborés dans l'intérieur de la plante, et suffisent non seulement pour y entretenir la vie, mais en- core pour y continuer le développement. C'est ce qu'on remarque fréquemment chez certaines Boutures qui, à peine mises en terre, développent de nouvelles feuilles. Bientôt se renfle la couche génératrice de tissu cellu- laire, placée entre le bois et l'écorce. Il se forme à la section inférieure de la branche , soit une sorte de renflement circulaire, soit des mamelons distincts. Ces productions nouvelles sont ducs au cambium ou sucs nu- tritifs élaborés qui descendent des parties su- périeures de la branche. Peu à peu ces ma- 696 BOU melons s'allongent, se développent en racines qui s'étendent dans la terre, s'y ramifient, et la Bouture est reprise, c'est-à-dire qu'un nouvel individu s'est formé. Tous les arbres ne reprennent pas égale- ment bien de Bouture. Il est des genres et des familles où ce mode de multiplication est tellement facile , qu'il n'exige aucun soin ; tels sont les Peupliers, les Saules, les Lilas, le Frêne, etc. Qu'on mette en terre une bran- che, un piquet, un pieu fait avec l'un de ces arbres encore jeunes , et l'année suivante on aura un individu bien poussant. Il y a beau- coup de pays où pour planter les Peupliers d'Italie dans les prés, au lieu de les déraciner dans les pépinières pour les mettre en place, comme tous les autres arbres, on coupe leur tige rez terre , et on se contente de l'en- foncer en terre à une profondeur d'environ un pied. L'année suivante , on a des Peu- pliers parfaitement enracinés. Par ce pro- cédé, on simplifie considérablement les opé- rations de la plantation, et on évite ainsi que les jeunes arbres soient renversés par les vents de l'hiver, ce qui arrive bien souvent quand on a été obligé de faire un trou pour planter l'arbre avec sa racine. Mais aussi, il y a des arbres qu'il est bien difficile de faire reprendre de Bouture , tels sont, par exemple, les Lauriers, les Rosacées, <4s Légumineuses, etc. Nous avons dit encore qu'on faisait des Boutures avec des rameaux de plantes her- bacées. Cette pratique est aujourd'hui fré- quemment mise en usage pour la multipli- cation des Dahlias, Gesnerias, et d'une foule d'autres végétaux à tissu épais et charnu. On est également parvenu, surtout depuis quel- ques années , à faire des Boutures unique- ment avec des feuilles , soit de plantes her- bacées, soit de plantes ligneuses. Ce mode de multiplication est extrêmement précieux pour les plantes rares, en ce qu'il permet de les renouveler fréquemment ; ainsi l'on mul- tiplie par feuilles, non seulement les plantes grasses, mais les Dahlias, les Gesnerias, les Brexias , les Plumiera et autres Apocy- nées, etc., etc. Enfin, il suffit pour certaines plantes d'un petit fragment de racine pour obtenir une Bouture. C'est ce qu'on pratique pour le Maclurea auranliaca, par exemple. (A. R.) BOUVARDIA (Bouvard, naturaliste fran- BOU çais). bot. ph. — Genre de la famille des Ru- biacées, tribu des Cinchonées, sous-tribu des Eucinchonées, formé par Salisbury [Parad., II, 88, t. 38), et comprenant une douzaine d'es- pèces, indigènes du Mexique. Plusieurs d'en- tre elles sont cultivées dans les serres d'Eu- rope , à cause de la beauté de leurs fleurs. Ce sont des arbrisseaux ou plutôt des sous- arbrisseaux à feuilles opposées ou verticillées, aiguës , portées sur des pétioles bordés de chaque côté par des stipules étroites ; à fleurs pourpres ou orangées , sur des pédoncules terminaux triflores ou trichotomes , disposés en corymbe. Le calice en est tubulé, subglo- buleux , conné avec l'ovaire ; la corolle su- père , infondibuliforme , allongée , finement papilleuse en dehors ; les étamines incluses ; le style filiforme à stigmate bilamellé, exsert; le fruit est une capsule globuleuse , compri- mée, biloculaire. (C. L.) BOUVERET. ois.— Nom d'une espèce du genre Bouvreuil, Loxia aurantia Gm. BOUVERON et BOUVRON. ois. — Nom d'une espèce du genre Bouvreuil , Loxia fusca et lineola Gm. BOUVIÈRE, poiss. — Un des noms vul- gaires du Cyprinus amarus Bl. BOUVREUIL. Pyrrhula {nvfêov\"e part.) , social du même, pi. col., fronialis Bonap., elpurpureaVJite., différant des premiers par un bec moins court, et surtout moins large, et moins bombé latéralement ; par des ailes plus pointues, et par un plumage flammè- che, plus ou moins teinté de rose ou de rouge, nous les en séparons comme a fait Bonaparte, sous le nom d'Erythrospiza. Les espèces américaines, et particulière- ment de l'Amérique du Sud, diffèrent égale- ment des premiers par un bec plus long et plus ou moins comprimé, et surtout par une queue arrondie à son extrémité ; par des ai- les plus courtes , plus obtuses et moins fer- mes. Nous les distinguerons, comme Swain- son, sous le nom sous-générique de Spcrmo- phila, qui alors renfermera les Bouvreuils cen- drillards et Perroquets de Temminck, col. 1 1- 1, 2 , les Pyrrhula nigra, melanocephala et pecloralis de Vieillot , rubiginosa , albogu- laris de Spix, le Frîngilla ornata de Licht., catal., et notre Pyrrhula gluuco-cœrulea , (Syn'ips. amer., p. 85). Enfin, sous le nom de Criihagra, Swains., nous désignons comme lui certaines espèces africaines, indiennes et même européennes, se rapprochant du Serin des Canaries , à bec plus ou moins arrondi ; les ailes moyennes, avec les trois premières rémiges presque égales; la queue légèrement fourchue; les ongles allongés et peu arqués, celui du doigt postérieur aussi long que lui , et à plumage en général vert olive en dessus , jaune en dessous. Tels sont le Loxia snlphuraia de Cmelin, le Serin des Canaries, celui de Mo- zambique , le Cini , le Bouvreuil à plumes frisées, les Criihagra chrysopyga, canicvllis, «96 BOU cinerea,slrigillalat ruficauda, et bislrigata de Swainson, Class. part. 5, p. 318. Il résulte de ces subdivisions que la plu- part des espèces qu'on avait réunies à tort au Bouvreuil commun, puisqu'elles n'en offrent pas les caractères , s'en trouvent distraites tout en restant dans le même groupe, puis- qu'elles y forment trois sous-genres. Dans le petit nombre des espèces de notre sous-genre Pyrrhula, nous ne pouvons nous dispenser de citer l'espèce type, le Pyrrhula vulgaris Tem., Loxiu pyrrhula Gmel., un des plus jolis et des plus gracieux Oiseaux de volière, et qui joint à la beauté du plumage un naturel des plus sociables , et même susceptible d'attachement pour celui qui Je soigne. Le beau rouge tendre dont il est revêtu sur toute sa poitrine et son cou, le fait ressembler à une rose épanouie, lorsque dans l'état sauvage , il apparaît à nos yeux parmi la verdure. Son chant , qui est un sifflement très pur, mais composé seule- ment de trois notes, a quelque chose de mé- lancolique ; mais, formé à la serinette, il de- vient varié et des plus agréables. Cet oiseau est sujet à se revêtir en cage d'un plumage tout noir, et l'on attribue cette sorte de mé- canisme à sa nourriture, lorsqu'elle se com- pose uniquement de chènevis. Cette nuance n'est toutefois le plus souvent que passagère, et nous venons d'en être témoin nous-même chez un individu qui , après avoir été noir pendant quelques années, a repris à sa der- nière mue sa livrée naturelle. Quoique essentiellement granivores , ces Oiseaux , lorsque les graines ne sont pas encore formées , les remplacent, dans l'état ■sauvage , par une nourriture toute végétale ; car ils semblent alors se nourrir unique- ment de bourgeons des arbres à fruits prin- cipalement, auxquels ils font souvent un tort réel au printemps, ce qui engage à leur donner la chasse dans cette saison. Le bec voûté, et comme formé de deux coupes arrondies des espèces types, peut- être les seules vraiment gemmiYores , n'est probablement ainsi conformé que pour fa- ciliter à ces Oiseaux la préhension des bour- geons, tout en étant également bien adapté à -celle des graines lorsque leur maturité leur permet de s'en nourrir. Voy. pyrrhulinées. (Lafr.) BOUVREUX. ois. — Nom vulgaire du BOV Bouvreuil ordinaire , en Basse - Norman- die. BOUVRON. ois. — Voyez bouveron. BOLZE DE VACHE, bot. cr. — Espèce d'Agaric que Paulet a figurée planche 179, et à laquelle il a donné ce nom à cause de son étendue : c'est l'agaric dont le chapeau at- teint les plus grandes dimensions , puisqu'il a quelquefois plus d'un pied de diamètre. Je ne l'ai jamais rencontré , quoiqu'il croisse dans les environs de Paris , et je ne sais à quelle espèce le rapporter. (Lbv.) *BOVEA , Dec. bot. ph. — Synonyme de Lindenberyia , Link. *BOVIDES. mam. —Quelques auteurs ont réuni sous ce nom le genre Bœuf et quelques genres voisins. BOVISTA. bot. cr. — Genre de Champi- gnons formé par Dillen, en 1719 [App. plant. Giss., p. 76), qui comprend ceux que Tour- nefort désignait sous le nom de Lycoperdon, et dont il n'a pas donné les caractères. Per- soon (Disposit. melh. fung. et S y n. fung.) en a fait avec raison un genre particulier, carac- térisé par un peridium formé de deux mem- branes , dont l'intérieure , à une certaine époque , disparaît en se détachant par lam- beaux, et laisse à découvert le peridium qui est nu , et s'ouvre irrégulièrement à son sommet. A ces caractères M. Nées d'Esenbeck en a ajouté un nouveau fourni par le microscope , c'est celui des spo- res qui sont rondes et pédicellées ; carac- tère précieux puisqu'il est persistant, et qu'on le rencontre sur les individus secs comme sur ceux qui sont récents. Vittadini (Funghi. manger., p. 259) parle d'une troisième mem- brane que formerait le peridium ; mais jus- qu'à ce jour il m'a été impossible d'en con- stater l'existence. Les recherches de MM. Be- kerley et Tulasne frères ont démontré que les spores étaient quaternées et supportées par des sporophores ou basides intérieurs j de sorte que maintenant on peut regarder ce genre comme parfaitement distinct et carac- térisé par un peridium arrondi , formé de deux membranes : l'extérieure caduque , l'interne persistante, et donnant naissance par sa face intérieure à deux ordres de fila- ments : les uns allongés , rameux, hérissés, de villosités et stériles ; les autres plus volu mineux, également rameux, et terminés par des renflements en forme de matras qui sup- BOW BOY 699 portent quatre spores globuleuses , munies d'un pédicelle persistant. La sévérité avec laquelle ce genre est maintenant établi per- met de croire que toutes les espèces qu'on y a rapportées pourraient bien ne pas en faire partie. Le Bovista plumbea Pers. , type du genre, est une espèce qu'on rencon- tre presque dans tous les pays, et qui croît principalement dans les terrains sablon- neux ; elle est sessile, globuleuse, d'abord blanche , puis d'une couleur bleue ou ar- doisée; ses spores sont rousses; le capilli- tium qui persiste est composé de filaments comme feutrés et également roux. Si , avant que ce champignon ait atteint sa maturité, on le divise avec un instrument bien tranchant, on remarque que sa chair est blanche et par- semée de vacuoles comme une éponge. De Candolle dit qu'elle rougit légèrement quand on l'expose à l'air. Je n'ai pas eu l'occasion d'observer ce phénomène. M. Fries rapporte six espèces au g. Bovista ; mais il est dou- teux que les deux dernières (B. uteriformis F. et suberosa F. ) lui appartiennent. Quand même elles présenteraient des spores pédi- cellées, il faudrait encore les séparer, parce que leur peridium proprement dit est épais et d'une consistance subéreuse ; tandis que dans les Bovista il est mince , papyracé. On devrait en former un nouveau genre , et mieux encore les rapporter au Mycenastrum que M. Desvaux vient d'établir. (Lkv.) *BOYYDICHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Sophorées , établi par MM. de Humboldt et Kunth (JYov. yen. etsp., VI, 376), et com- prenant un très petit nombre d'espèces de l'Amérique tropicale , dont le mieux connu est le B. virgilioides , HB. et K. (C. L.) 'BOWESIA (nom propre). bot. cr. — (Phy- cées). Ce nom, d'abord consacré par M. Gre- ville ( Syn. Alg.) à un nouveau genre de la tribu desChondriées, a étédepuis changé par le même phycologue en celui de Calocladim. Voyez ce mot. (C. M.) 'BOWÏEA. bot. ru. — Nom d'un des sous- genres établis par Haworth [in Philos, mag. 1824 , p. 299) dans le grand g. Aloe, de la famille des Liliacées. Voy. aloes. (A. R.) BOWLESIA (W. Bowles, botaniste irlan- dais), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , tribu des Orthospermées-Hy- drocotylées , créé par Ruiz et Pavon {FI, peruv. Prod., 44, t. 34 ), renfermant 7 ou 8 espèces indigènes de l'Amérique australe. Ce sont des plantes herbacées annuelles , débiles, souvent couvertes d'une pubescence rude ; à feuilles subopposées, pétiolées, sim- ples , lobées ou dentées ; à ombelles pauci- flores , axillaires , simples : l'une d'elles , le B. tenera, des environs de Monte-Video , est cultivée dans les jardins. (C. L.) BOYAU bot. cr, — Nom vulgaire d'une espèce du genre Chorda de Lamouroux, Fu- cus filum de Linné. BOYAUX, zool. — Voyez intestins. BOYAUX DE CHAT, annél.— Nom vul- gaire des Tarcts et des Tubipores. — En botanique, on nomme ainsi vulgairement une espèce d'Hydrophyte, l'Ulve intestinale , Ulvaintesiinalis, qui se trouve dans les eaux douces, saumâtres et salées. BOYAUX DU DIABLE, bot. ph. — Nom vulgaire du Smilax Salsepareille aux An- tilles. BOYCIXUVGA. rept. — Nom de pays d'une espèce de Crotale. (P. G.) *BOYKI]\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, formé parNuttal [Journ. Acad.Philad., VII, 113), et renfermant plusieurs espèces découvertes dans l'Amérique boréale. Ce sont des plantes herbacées vivaces , à feuilles alternes , pal- matilobées, incisées-dentées, chaque dente- lure mucronée , portées par des pétioles comme stipulés à la base ; à fleurs petites , en corymbes ou en cymes. (C. L.) BOYMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de Zanthoxylées établi d'après un ar- brisseau de la Chine , et dédié au Père Boym , jésuite polonais , auteur d'un petit ouvrage très rare, publié en 1G56, à Vienne, sur les animaux et plantes de la Chine, sous le titre de Flora sinensis. Ses caractères sont les suivants : Fleurs diclines : les mâ- les encore inconnues , les femelles à calice court , 5-fide et à 5 pétales plus longs que lui, avec 5 étamines réduites à 5 petits rudi- ments squamiformes. Ovaires 5 , portés sur un court gynobase , soudés intérieurement et en simulant un seul par leur rapproche- ment assez intime, partagés chacun sur leur dos par un sillon longitudinal, et contenant deux ovules superposés. Styles 5, rapprochés en un seul qui part du haut de l'angle in- terne des ovaires , et va en se dilatant de la 700 BRA BRA base au sommet que forme un stigmate dis- coïde , du centre duquel rayonnent cinq sil- lons. Autant de capsules soudées inférieure- ment entre elles, divergeant supérieurement, formant un angle en dedans , convexes en dehors , couvertes de tubercules glanduleux et s'écartant en deux valves dans lesquels l'endocarpe cartilagineux se détache du reste. Graines solitaires par avortement, globuleu- ses , dont le test est criblé de petites fossettes sous l'épiderme lisse qui le recouvre. Les feuilles sont opposées, à 2-3 paires de folioles terminées par une impaire; les fleurs dispo- sées en cymes dichotomes. (Ad. J.) BOZUÉ. moll. — Nom vulgaire de l'Am- pullaire ovale. BRABEIUM ou BRABE JUM ( /SpaSsîbv , sceptre), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées-Nucamentacées , tribu des Per- sooniécs, établi par Linné [Mant. 168 ) sur une plante du Cap, cultivée dans les serres d'Europe. C'est un arbre à feuilles verticil- lées, dentées en scie ; les fleurs, disposées en épis, sont fasciculées-ternées, ou plus nom- breuses , embrassées par une bractée com- mune; plusieurs restent simplement mâles, par l'effet de l'avortement des ovules.Le péri- gone est en 4-phylle, régulier ; des squamu- les hypogynes , connées en une sorte de gaîne, accompagnent les 4 étamines ; le style est filiforme, à stigmate vertical. Le fruit est un drupe sec, monosperme. (C. L.) BRABYLA, Linn. bot. ph. — Synonyme de Brabeium. *BRACHANTIIEMUM (/3p«xvç, court; à'v- 6epov, synonyme de avôoç, fleur), bot. pu. — Ce genre est voisin des Leucanlhemum , et fait partie des Composées, tribu des Sénécio- nidées. Il a pour caractères , d'après M. De Candolle : Capitule multiflore (25), radié. Ligules femelles 5-6, courtes, obovales, obscu- rément tridentées , jaunes ainsi que les fleu- rons du disque qui sont hermaphrodites et pourvus d'un tube cylindracé. Piéceptacle subconvexe, alvéolé. Involucre imbriqué, formé d'un petit nombre d'écaillés, dont les in- térieures très obtuses sont munies d'un large bord transparent. Rameaux du style privés d'appendices. Fruits triangulaires , glabres , dépourvus d'aigrette, et surmontés d'un petit disque épigyne. — Ce genre ne renferme qu'une seule espèce indigène des déserts delà Soongarie. (J. D.) *BRACHÉLIE. Brachelia (/5PaXvç, court), ins. — Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy dans son ouvrage sur les Myodaires, et qu'il place dans la famille des Calyptérées , tribu des Entomobies , section des Microcérées. Ce genre est fondé sur une seule espèce provenant du cap de Bonne-Es- pérance , et faisant partie de la collection de M. le comte Dejean, qui l'avait reçue de La- treille : ce dernier l'avait étiquetée Tachimt W^eslermanni. (D.) BRACHÉLYTRES. Brachelytra (frxxxvç, court ;!1vtPov, élytre ou étui), ins. — Famille des Coléoptères pentamères , ainsi nommée , parce que toutes les espèces qu'elle renferme ont leurs élytres plus ou moins courtes.Cepen- dant ce caractère se retrouve également dans plusieurs genres qui n'en font pas partie , et nous citerons entre autres les Molorches et les Atractocères, chez lesquels il est très pro- noncé. C'est ce qui a déterminé M. Ertehson, dans sa Monographie de cette famille, à sup- primer la dénomination de Brachélytres , et à intituler son ouvrage Gênera et species Staphylinorum , etc., la famille dont il s'a- git correspondant en effet à l'ancien genre Siwphijlinus de Linné. Mais , bien que dans ce Dictionnaire nous suivions la méthode de l'auteur allemand que nous venons de citer, comme la plus récente et la plus au niveau des progrès de la science , nous avons cru devoir conserver la dénomination de Bra- chélytres , attendu que depuis sa création par Latreille , elle a été adoptée par tous les entomologistes français, et a pré- valu sur celle de Siaphyliniens , qu'on avait voulu y substituer. D'ailleurs il est bon d'observer que si l'on appliquait dans toute sa rigueur le principe émis par M. Erichson à tous les noms de familles , de tribus et de genres, qui ont une signification en entomo- logie , il faudrait les changer presque tous. De toutes les familles de Coléoptères, celle des Brachélytres est une des plus difficiles à étudier, à cause du grand nombre d'espèces presque microscopiques ou peu caractérisées qu'elle renferme , aussi fallait-il joindre , comme l'auteur allemand, beaucoup de pa- tience à une grande sagacité d'observation pour en entreprendre la monographie , et la conduire à bonne fin. A la vérité , la route lui avait été aplanie par plusieurs entomo- logistes distingués, tels que Paykull (Mono- BRA «raphia Staphylinoram suecica,i 800), Graven- hoist ( .1/onoqr. microptcronmi, 1800), Man- ncrhcim ( Précis d'un nouvel arrangement de la famille da Rrachêhjtres , 1830), et Nord- inann [Symbola ad monographiam Staphylin., 1837) ; mais aucun de 068 ailleurs ne possé- dait un assez grand nombre d'espèces pour fonder une classification applicable à toutes celles qu'on connaît aujourd'hui. Il existait donc à eet égard une lacune que M. Erich- son s'est chargé de combler, après avoir ras- semblé le plus de matériaux possible, c'est- à-dire après avoir fait un appel aux entomo- logistes les plus riches en Brachélytres , et qui se sont empressés d'y répondre. Ainsi il a pu opérer sur une base beaucoup plus large que celle sur laquelle ses devanciers avaient travaillé , et donner par conséquent une méthode sinon plus naturelle , du moins d'une application plus générale que toutes celles qui l'ont précédée. Les bornes qui nous sont prescrites ne nous permettent pas de présenter ici une analyse complète de cette méthode ; nous nous bornerons à en faire connaître les principales bases. L'auteur par- tage d'abord les Brachélytres en deux gran- des divisions : l'une de ceux dont les stigma- tes du prothorax sont visibles, l'autre de ceux chez lesquels ils sont cachés. La première se compose de 3 tribus , qui sont : les Àleocha- rini, les Tacliyporini et les Siaphylini ; la se- conde en renferme 8 , qui sont : les Pœde- rini, les Pinophilini , les Steinvri, les Oxyte- lini, les Pieslini, les Phlœocharini, les Oma- lini et les Proteinini. Dans ces onze tribus sont répartis 113 genres , fondés principale- ment sur les parties de la bouche. Nous ren- voyons à chacune de ces tribus , auxquelles nous avons conservé l'ancienne terminaison en ide , pour connaître les noms des genres qu'elles contiennent respectivement, ainsi que les caractères sur lesquels elles sont fon- dées.—M. Lacordaire et M. le comte deCas- telnau réunissent les Élaphiens aux Bra- chélytres. Il est certain qu'abstraction faite des articles des tarses , dont beaucoup d'en- tomologistes ne tiennent plus compte aujour- d'hui dans leur classification , ces deux fa- milles ont entre elles la plus grande analogie ; mais il n'en est pas de même de celle des Palpeurs de Latreille, que M. de Castclnau comprend également comme sous- famille parmi les Brachélytres. Les Palpeurs ont BRA 701 l'abdomen entièrement caché par les élytres, et ne peuvent par là même entrer dans un» famille dont le principal caractère est préci- sément d'aTOh CeltC partie du corps plus ou moins découverte. Au reste, ce qui frappe le plus, au premier coup d'œil, dans la majeure partie des espèces de cette famille, c'est une forme très allongée, aplatie; une tête large, avec des antennes courtes et des mandibules fortes et avancées ; un prolhorax court ; un abdomen très long, et couvert seulement en partie par les élytres, qui sont plus ou moins courtes et tronquées carrément ou oblique- ment à leur extrémité ; des pattes médiocres et assez grêles , avec les tarses antérieurs or- dinairement dilatés. — Ces Insectes sont tous très agiles , et volent pour la plupart assez bien ; néanmoins ils font assez rarement usage de leurs ailes. Celles-ci , quoique pro- tégées par des élytres très courtes , sont ce- pendant très longues quand elles sont déve- loppées, et se trouvent, dans l'état de repos, pliées sur elles-mêmes en trois ou quatre par- ties. Presque tous les Brachélytres , surtout les grandes espèces , ont l'habitude de rele- ver en courant leur abdomen , et quelques petites, parmi les Aléocharides, le ramènent si complètement sur leur dos , qu'elles ont alors une forme presque globuleuse. Cette partie de leur corps est extrêmement flexi- ble , et c'est à l'aide des mouvements qu'ils lui donnent qu'ils font rentrer leurs ailes sous les élytres , lorsqu'ils cessent de voler. Leur anus est garni de deux vésicules coni- ques , velues , que l'insecte fait sortir à vo- lonté, et d'où s'échappe une vapeur très sub- tile et très odorante. Les espèces qui vivent de matières animales ou végétales décompo- sées exhalent une odeur de musc particulière à tous les Coléoptères nécrophages. Les Brachélytres sont en général très vora- ces, et les esp. de chaque tribu ont une ma- nière de vivre assez uniforme. On les trouve dans les cadavres, le fumier, les matières ex- crémentielles, les plaiesdesarbres,lesBolets, et sous les écorces. Quelques uns ne fré- quentent que les fleurs, et un petit nombre vit en société avec une esp. de Fourmis, la Formica rufa Fabr. Leurs larves ressem- blent beaucoup à l'insecte parfait, vivent dans les mêmes endroits, et se nourris- sent des mêmes matières que celui-ci ; mai» il est assez rare de les rencontrer, et l'on 702 I3RA n'en connaît encore qu'un petit nombre. Elles sont très agiles, et se changent en nymphes immobiles comme celles des autres Coléoptères. — M. Léon Dufour a étudié l'a- natomie des Brachélytres dans les g. Sta- phylinus et Pœderus, et il a trouvé que leur tube intestinal différait très peu de celui des Carabiques, dont ils ont en effet la manière de vivre. ( Voyez ces deux mots pour plus de détails.) Linné, dans la dernière édition de son Systema naturœ , ne mentionne que 26 espèces de Brachélytres , et M. Erichson en décrit prés de 1600 dans sa Monographie. Ces Insectes se trouvent répandus sur tout le globe, mais plus abondamment dans les parties boréales et tempérées. La majeure partie de ceux qu'on connaît appartiennent à l'Europe. (D.) *BRACHIELLE. Brachiella (diminutif de brachium, bras), crust. — Genre de Lernées établi par G. Cuvier ( Bèg. anim. , III , 257, 1830), et qu'il suppose pouvoir, ainsi que ses Anchorella, rentrer dans les Lernéomyzes de M. de Blainville. C'est ce qui a été confirmé par M. Milne-Edwards , dont la famille des Lernéopodes est en effet une extension du g. Lerneomyza, devenue nécessaire par suite de la révision de ses caractères. Cuvier donne pour caractères aux Brachielles deux proé- minences en forme de bras, se réunissant en une seule partie cornée par laquelle l'animal se fixe aux ouïes des Poissons. Il cite 4 esp. de Brachielles : B. thynni Cuv. , Lernea sal- monea Gisl., L. pernetdana Blainv. , L. Hu- chonis Schr., et il dit qu'il y en a encore d'au- tres. Le g. Brachielle de Cuvier se compose, dit M. Milne-Edwards , de Lernéopodiens , dont les appendices brachiformes se réunis- sent à leur extrémité seulement ; dont la por- tion céphalique se prolonge en un cou très long, terminé par la bouche, et armé à son extrémité de deux paires de pattes-mâchoires ancreuses très apparentes , et dont le thorax est allongé, ovalaire ou pyriforme. Ici il n'y a pas d'appendices articulés insérés à la base du cou , près de l'origine des bras , comme chez les Trachéliastes , et les an- tennes ne sont pas distinctes. Enfin les tubes ovifères sont de longueur médiocre. Le mâle est extrêmement petit relative- ment à sa femelle ; son corps est divisé en deux portions ovalaires : l'antérieure repré- lente la tête et porte de grosses mains sub- BRA chéliformes ; la seconde, plus grande que la première, constitue le thorax et offre des ar- ticulations transversales. MM. Nordmann el Kroyer se sont aussi occupés des Brachielles. (P. G.) BRACHINIDES. Brachinidœ. ins. — M. Stephens désigne ainsi, d'après Mac-Leay, une famille de Carabiques qui se compose des genres Drypta, Polislichus , Odacantha, Demelrias, Dromius, Lebia, Lamprias, Tarus et Brachinus. (D.) *BRACHINITES. ins. — M. de Castelnau désigne ainsi un groupe de Carabiques , de la tribu des Troncatipennes , auxquels il donne pour caractères communs : Tête non étranglée en arrière en forme de col. Cro- chets des tarses non dentelés. Ce groupe se compose de 26 genres , dont le g. Brachinus est le type. (D.) BRACHINUS (j3P«Xv'ç, court). INS.-Genre de Coléoptères pentamères , famille des Ca- rabiques , tribu des Troncatipennes , établi par Weber et adopté par tous les entomolo- gistes. M. Dejean , après en avoir donné les caractères dans son Species général, partage en deux grandes divisions les 85 espèces qu'il y rapporte. La première renferme celles dont les élytres sont sillonnées ; ce sont les plus grandes du genre , et presque toutes appar- tiennent à l'ancien continent. La seconde se compose des espèces qui ont les élytres pres- que unies : elles sont beaucoup plus petites que celles de la première division , et quel- ques unes , quoique de l'ancien continent , ont les angles postérieurs du corselet sail- lants et aigus comme celles de l'Amérique. Nous citerons comme type de la première division le B. jurinei Dej. , du Sénégal , et comme type de la seconde le B. G-macidatus Leach , des Indes orientales. Nous citerons encore le B. cousticus Latr., du midi de la France, et le B. crepitans Fabr., très commun aux environs de Paris : ces deux dernières espèces sont figurées dans Y Iconographie des Coléoptères d'Europe, par MM. Dejean et Boisduval , tom. I , pi. 17. Toutes les espèces du genre Brachinus se trouvent ordinairement sous les pierres , et paraissent répandues sur toute la surface du globe ; elles partagent avec celles du genre Apiinus la propriété singulière de lancer par | l'anus, lorsqu'elles sont inquiétées, une va- ! peur blanchâtre ou jaunâtre , avec détona- BRA tion , et qui laisse après elle une odeur forte el pénétrante, analogue à celle de l'acide ni- Irique. D'après l'expérience qu'on en a faite, cette vapeur est en effet très caustique, rou- git le bleu de tournesol, et produit sur la peau la sensation d'une brûlure. Les tacites rouges qu'elle y forme passent promptement au brun el durent plusieurs jours, malgré ie fréquentes lotions. M. Léon Dufour, si connu par ses beaux travaux anatomiques sur les Insectes, a pu- blié dans le temps ( Ann. du Muséum d'hist. nai., t. XXVIII, p. 70, et JVouv. bul- letin de lu soc. philom., juillet 1812) un Mé- moire très intéressant sur l'une des esp. du g. dont il s'agit qu'il nomme B. displosor, le même que VAptinus balisia Illig. Il résulte de ses observations que , lorsque cet insecte est presse ou inquiété , il peut fournir dix à douze décharges successives avec détona- tion ; mais ensuite ses forces semblent épui- sées , et au lieu de fumée avec bruit , on ne voit plus sortir de son anus qu'une liqueur jaune, quelquefois brunâtre, se figeant à l'instant , et sous la forme d'une légère croûte. Observée immédiatement après son émission, cette liqueur laisse échapper quel- ques bulles d'air et semble être en fermen- tation. La mobilité des derniers anneaux du ventre permet à l'animal de diriger ses fusées en tous sens. Si c'est par le corselet qu'on i'inquiète , la surface des élytres est bientôt saupoudrée d'une sorte de poussière acide ré- sultant des explosions. Ces propriétés sont : ommuncs aux deux sexes. Voici maintenant une description abrégée, ù'après le même auteur, de l'appareil pro- îcleur des explosions dont nous venons de parler. Cet appareil est situé dans la cavité idominale et consiste en deux organes très istincts, dont l'un est l'organe préparateur et l'autre l'organe conservateur. Le premier, lus intérieur, se présente sous deux as- . cls différents , suivant qu'il est contracté a dilaté. Dans le premier cas, c'est un corps nichàtre, irrégulièrement arrondi, mou, ! raissant glanduleux , placé sous les der- i is anneaux de l'abdomen , s'abouchant .r un bout dans le réservoir, et se termi- nt constamment par l'autre en un filet ires long et très grêle ; dans le second cas , -l-a-dire lorsqu'il est dilaté, il ressemble à un sac oblong, membraneux, diaphane , BRA 703 rempli d'air, occupant alors toute l'étendue de l'abdomen, et paraissant libre, ù l'excep- tion de l'extrémité qui s'abouche dans le réservoir. Le second organe ou le conserva- teur, et qui est aussi le réservoir, offre un corps sphérique de la grosseur d'une graine de navet, brun ou rougeàlrc, d'une consis- tance papyracéc , constant dans sa forme , creux intérieurement et placé sous le der- nier anneau dorsal, justement au-dessus du rectum. Il s'ouvre par un pore de chaque côté de l'anus. Un tube membraneux fort court, mû sans doute par le sphincter, sert à expulser la fumée. M. Léon Dufour a ob- servé dans les Carabes et les Blaps un organe semblable à celui qu'il nomme préparateur, mais qui n'est jamais gonflé d'air. (D.) BRACIIION. Brachionus (fi9*xlw, bras). syst. — Genre établi par Muller avec sa si- gnification actuelle , bien différente de celle que lui avaient donnée Hill et Pallas, qui dé- signaient ainsi des Vorlicelles. Le genre de Muller, plus ou moins restreint, a été adopté par tous les micrographes qui l'ont suivi. Il comprend des animaux à carapace en forme d'utricule déprimée ou de fourreau court , dentée en avant et largement ouverte, pour laisser sortir les lobes ciliés de l'appareil ro- tatoire , souvent dentée ou armée de pointes en arrière, et également ouverte pour le passage d'une queue articulée que termine une paire de doigts ou de stylets articulés. Les Brachions sont pourvus de mâchoires articulées et digitées à leur bord libre ; ils montrent presque toujours au-dessus des mâchoires un point rouge qu'on a pris pour un œil ; ils portent long-temps attaché à la naissance de la queue leur œuf, qui est pro- portionnellement très volumineux. Ceux des Brachions de xMuller, qui ne présentent pas cet ensemble de caractères, ont été reportés dans les autres genres de la famille des Brachio- niens. Les vrais Brachions sont longs de 2 à 4 dixièmes de millimètre, et vivent dans les eaux stagnantes. (Duj.) BRACIIIONIDES. syst. — Famille de l'ordre des Crustodés de M. Bory de Saint- Vincent, parmi ses Microscopiques. Celte fa- mille comprend des animaux revêtus d'une enveloppe résistante ou d'une cuirasse , et ayant le corps muni postérieurement de queues ou d'appendices , et antérieurement de eils vibratilc». C«tte famille comprend ■04 BRA BRA 9 genres divisés en 2 sections , savoir : les g. Brachion, Siliquelle, Kératelle, Tricalame et Troboskidie , qui ont 2 organes rotatoires distincts, et les g. Testudinelle , Lépadelle , Mytiline et Squalinelle , dont les cils vibra- tiles ne se développent jamais en 2 rotatoires complets et distincts. (Duj.) *BRACHK)NIENS. Brachionœa. syst.— Famille de Systolides nageurs cuirassés , comprenant des animaux de formes diverses; les uns presque orbiculaires , déprimés , les autres ovoïdes ou cylindriques ou compri- més , revêtus d'une cuirasse membraneuse d'une ou de deux pièces , souvent munis de pointes saillantes ou d'appendices résistants, fixes ou mobiles. Leur bouche est munie de mâchoires, et précédée par un vestibule dont les parois ciliées se prolongent plus ou moins en lobes garnis de cils Yibratiles , offrant l'apparence de roues dentées en mouvement. Les uns sont sans queue , les autres ont une queue articulée , simple ou bifurquée. La famille des Brachioniens de M. Dujardin cor- respond assez exactement au genre Brachion de Miiller, et se divise en dix genres, savoir : Ptérodine , Anourelle , Brachion , Lépadelle, Euchlanis, Dinocharis, Salpine, Colurelle , Ratule, Polyarthre. M. Ehrenberg divise ces mêmes animaux en ses 2 familles des Eu- chlanidoia et des Brachionœa ou Zygotroques cuirassés , cette dernière comprenant les genres JYoteus, Anurœa, Brachionus et Pie- rodina. (Duj.) *BRACïlIOPITHÈQUE. Braclriopiihecus (|3pa^iwv, bras; «#n*eç, singe), mam. — M. de Blainville réunit sous ce nom généri- que les Orangs et les Gibbons ( voyez ces mots), dont un des caractères communs est d'avoir les membres antérieurs fort longs. M. Hollard , dans ses Nouveaux éléments de zoologie y p. 575, a adopté cette dénomina- tion. (P. G.) BUACHIOPODES.Bi-acftiopodo(/3P«xtv, bras; <*«- pov, aile, nageoire), poiss. — Nom donné par M. de Blainville à une famille de Poissons renfermant ceux dont les nageoires sont pé- diculées. (C. d'O.) *RRACHOCÈRES. Brachocera. ins. — M. Macquart désigne ainsi l'une des deux grandes divisions établies par lui dans l'or- dre des Diptères : elle comprend tous ceux qui ont les antennes plus ou moins courtes, comparées à celles des Némocères , qui for- ment l'autre division. Les Brachocères se partagent ensuite d'après le nombre de soies dont se compose leur trompe ou suçoir, en Hexachœtes, Tetrachœtes et Dichœtes. Ployez ces mots , où nous entrons dans plus de dé- tails. (D.) *BRACHONYX et BRACONYX (/3paX«« , court; ovu|, ongle), ois. — Genre formé par Swainson dans sa sous-famille des Alaudinœ, répondant aux Alouettes de Cuvier, sur une espèce africaine, l'Alouette bateleuse de Le- vaillant, Afr., pi. 194. M. G. R. Gray {List of the gênera ) remplace ce nom générique de Brachonyx, déjà employé en entomologie, par celui de Corypha (G, R. Gray). Ce g., qui ne contient que l'esp. type, fait partie de la 2e section de notre g. Alouette , celle que nous avons nommée Alouettes petites voi* lières et percheuses. (Lafr.) *BRACHONYX (/3PaXvç, court ; owÇ, on- gle), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, ordre des Gona- BRA tocères, division des Érirhinides , établi par Schœnherr aux dépens du genre Rhynchos- mu , Fabr. Ce genre , adopté par M. Dejcan dans la 3<- édition de son Catalogue, ne ren- ferme qu'une seule espèce , le lihyncliœnus indigentes de Gyllenbal , qui se trouve en Suède , en Norwége et en Allemagne. (D.) *BR ACIIY AC AIVTIIA ( 5paXvç , court ; axavOa , épine), ins. — Genre de Coléoptères trimères , établi par M. Cbevrolat avec les Coccincllu denlipes , bisquinque-pustulata et ursina de Fabrieius , originaires des États- Unis. M. Dejcan , qui adopte ce genre dans son Catalogue, en mentionne dix. espèces de l'Amérique septentrionale et méridionale. Ce genre est assez voisin des Scymnus ; mais, au lieu d'être velu , il est glabre. La tête en est large, et les yeux en sont gros et distants. Ce qui le fait reconnaître aisément, c'est une épine très aiguë, située extérieurement prés de la base des jambes antérieures. (C.) BRACHYACHYRIS. bot. ph. — Syno- nyme de Brachyris. BBACHYAIVTHEMUM. bot. vu.— Voyez BRACHANTHEMUM. *BRACH1 ASPISTES (/3paXv'ç, court ; àà- xktojç, écussonné). ins. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Curculionides, ordre des Gonatocères, division des Brachy- dérites , créé par Schœnherr, et placé par lui après le genre Asiycus, avec lequel il a beau- coup d'affinité ; mais il porte un écusson court et transverse, tandis que l'écusson du précédent est triangulaire et fort aigu par le bas. L'espèce qui a servi de type à l'auteur a été nommée par lui B.femoratis ; elle provient des Indes orientales. Depuis , M. Perrolet a rapporté des Neel-Gherries 4 esp. qui ren- trent dans ce genre ; l'une d'elles est de cou- leur fort tranchée, et une autre est couverte d'écaillés diamantées très brillantes. (C.) 'BRACHYBAMUS (/3PaXv'ç, court; (i*^, pas), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides, ordre des Go- natoeères , légion des Mécorhynchides de Schœnherr ( Sysl. Cure, t. III , p. 330, g. 215 ). Ce g. , créé par Germar, a été adopté par M. Schœnherr, qui le place entre les Bra- chonyx et les Bradybatus. Ses tarses sont courts , larges , leur pénultième article est bilobé; mais le caractère qui le distingue surtout des g. les plus voisins, c'est que ces tarses n'ont qu'un seul ongle. L'espèce dé- T. II. JMIA 705 crile a été nommée B. elccim Gr. ; elle a été trouvée dans les environs de Boston , et n'a pas plus de (H, 002 de longueur. (C.) BRACIIYCARP/EA (/3PaX«ç , court ;x«p- iw"o», fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères-Diplécolobées, tribu des Sé- nébiérées, formé par Le Candolle (Syst., II, 098 ) sur VHeliophila flava L. fils. Il ne ren- ferme que cette plante. C'est un arbrisseau du Cap, glabre, à rameaux grêles, garnis de feuilles oblongues ou linéaires , très entiè- res , mucronées ; à fleurs grandes , jaunes ou pourprées. (c. L.) BRACHYCENTRUM (fr>aX^, court; x/vxpov, aiguillon), bot. pji. — Genre de la famille des Mélaslomacées-Mélastomées, tribu des Lavoisiérées , formé par Meisncr (Gen., 114) aux dépens du Rhexia excelsa de Bon- pland, et ne renfermant encore que cette espèce. (c. L.) * BRACHYCÉPHALE. Brachycephalus (0paxv?, COUrt; xtyxlyj, tête). REPT. — C'est un genre fort singulier de Batraciens voisins des Crapauds, établi d'abord par M. Fitzin- ger sous le nom que nous adoptons ici , et nommé ensuite Ephippiger, c'est-à-dire Porte- selle, par feu M. Th. Cocteau , qui a donné sur ces petits Bcptiles des détails fort intéres- sants. On ne connaît qu'une seule espèce de Bra- chycéphale (Bufo ephippium Spix., Ephippi gerSpixii, et auranliacus Coct. ), petit Bu- foniforme du Brésil et de la Guiane. Cet animal manque de parotides , et sa mem- brane du tympan n'est pas visible à l'exté- rieur ; il n'a pas de dents palatines , et ce qui constitue surtout son caractère distinctif, c'est qu'il présente à la région dorsale une sorte de petit bouclier, dont on retrouve un rudiment chez certains Ceraiophrys , et qui est une ossification du derme à cet endroit. Cette partie osseuse , au-devant de laquelle est une autre petite plaque de même nature, laisse entre elle et les apophyses transverse? des vertèbres un canal pour le passage des muscles supérieurs à la colonne vertébrale, et les apophyses transverses des quatrième et cinquième vertèbres sont seules soudées par leurs extrémités aux bords de la plaque clypéale. On a considéré celle-ci comme une expansion des apophyses épineuses qu'elle recouvre ; mais il est beaucoup plus ration- nel d'y voir une pièce dermato-squelétique, 45 706 BRA c'est-à-dire un encroûtement osseux d'une partie de la peau. Le dessus de la tête du Brachycéphale offre aussi une disposition analogue. Les doigts de cet animal méritent aussi d'être signalés : trois seulement à cha- que patte sont bien développés ; le quatrième des antérieurs , les quatrième et cinquième des postérieurs consistant en simples tuber- cules si petits , que Spix , Fitzinger et Wa- gler ont décrit les Brachycéphales comme des Batraciens tridactyles ; et c'est en leur reconnaissant quatre doigts antérieurement et cinq en arrière, que M. Cocteau fut con- duit à faire des animaux qu'il observait un genre distinct de celui qu'avait établi M. Fit- zinger. MM. Duméril et Bibron ont rectifié depuis ce point de synonymie. (P. G.) BRACHYCERCUS ( j3PaXvç , court ; xs'pxoç, queue), ins. — Nom employé par M. Curtis pour désigner un g. de la famille des Épbémérides , de l'ordre des Névroptè- res, ayant déjà reçu de M. Burmeister la dé- nomination d' Oxycypha. (Bl.) BRACHYCÈRE. Brachyccnis ( (3PaXv? , court ; x/paç, corne), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Curculionides , ordre des Gonatocères, division des Brachy- cérides, établi par Fabricius , et adopté par tous les autres entomologistes , y compris Schœnberr, dont nous suivons ici la méthode. Les Brachycères ont le corps ovale ou globu- leux, presque toujours couvert d'aspérités ou de rugosités très variées ; les élytres soudées embrassant les côtés de l'abdomen , et sans ailes en dessous; les antennes plus cour- tes que la tête, presque droites , et grossis- sant de la base au sommet; la tête incli- née, allongée en forme de trompe épaisse, et enfin les tarses filiformes et dépourvus de houppes. Ce g. se distingue des autres Curculionites, non seulement par son organisation , mais par la manière de vivre de toutes les espè- ces qui le composent. Les Brachycères ne fréquentent pas les fleurs, et ne se trouvent jamais, comme les autres, sur les arbres ou sur les plantes. On les rencontre toujours à terre ou grimpant avec peine contre les murs ou les rochers ; car, bien qu'en com- pensation du défaut d'ailes la nature leur ait donné des pattes assez longues et très fortes, relativement à leur corps, ils ne se meuvent qu'avec beaucoup de lenteur. Ces BRA Insectes ne se trouvent que dans les contrées chaudes et arides de l'ancien continent; jus- qu'à présent l'Amérique et la Nouvelle- Hollande n'en ont fourni aucun. Schœnberr en décrit ou désigne 112 espèces, dont le plus grand nombre appartient à l'Afrique. Parmi celles qu'on trouve en Europe, nous citerons le B. akjims Fabr., qui habite à la fois l'Al- gérie elles côtes de la Provence, et le B. un- dalus OHy., qui est très commun dans les en- virons de Marseille , et dans la ville même, où je l'ai pris en quantité contre les murs des rues qui avoisinent la campagne. On ne connaît pas encore les larves de ces Insectes ; mais bien que tout fasse présumer qu'elles vivent dans l'intérieur de la terre , on est encore à concevoir quelle substance nutritive elles peuvent y trouver, vu l'ari- dité des lieux où l'on rencontre l'insecte par- fait. (D.) *BRACHYCÉRÉES. Brachyceratœ. IMS. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une section de ses Myodaires qui se compose des g. Milloyramma , Megasra et Amobiay et qui rentre dans la tribu des Musci- des-Créophiles de M. Macquart. Voyez ces mots. (D.) *BRACHYCÉRIDES. Brachycerides. ms. — Schœnherr désigne ainsi la lre division de ses Gonatocères dans la famille des Curcu- lionides , et qui a pour type le g. Brachyce- rus (voyez ce mot). Cette division ne se com- pose que de deux g.: Brachycerus déjà nommé , et Microcerus. (D.) *BRACHYCHITON (/5paXvs, court; x<- twv, tunique), bot. ph. — Un des sous-gen- res indiqués par Schott et Endlicher ( Me- letli. 34) dans le g. StercuHa de Linné. Il ne renferme qu'un arbre de la Nouvelle-Hol- lande tropicale ; à feuilles arrondies , très amples, sublobées ; à fleurs grandes, parse- mées de points assez apparents ; elles sont so- litaires et paraissent dans l'aisselle des feuil- les, qui tombent de bonne heure. (C. L.) *BRACHYCLADOS (/3paj^ç, court; x*a- court ; xopvGoç , casque), bot. ph. — Famille des Orchidées , tribu des Ophrydées. Genre éta- bli par M. Lindley ( G en. et sp., 3G3) pour une plante trouvée au cap de lionne-Espé- rance , par M. Drège , et qui offre les carac- tères suivants : Le calice presque globuleux e^t oblique; le sépale supérieur est convexe, et beaucoup plus petit que les deux latéraux, qui sont libres. Les intérieurs sont dressés, un peu obliques à leur base, ovales , obtus, plus épais vers leur milieu , deux fois plus longs que le sépale supérieur, et de moitié plus courts que les sépales latéraux externes. Le labelle est coriace, concave à sa base, di- laté et à 3 dents à son sommet; il est plus grand que les sépales latéraux externes. L'an- thère est dorsale, pédicellée, attachée au stig- mate qui est très grand et caché en partie dans la cavité que le labelle présente à sa base. Celte anthère à 2 loges contient 2 masses polliniques dont les rétinacles sont nus. Ce g. ne se compose encore que d'une seule espèce. (A. R.) *BRACHYDEREA. bot. pu.— Section du g. Crépis. (J. D.) *BRACHYDERES (|3paXvç, court; Sépm, cou), ins. — Genre de Coléoptères tétramé- res, famille des Curculionides, ordre des Go- natocères , division des Rrachydérites , établi par Schoenherr aux dépens du g. Naupactus, Még., et Thy Incites, Germ. Ce g. a été adopté par M. Dejean , qui y rapporte 14 esp., dont 10 d'Europe, 1 du cap de Bonne-Espérance , 1 de Sibérie, 1 des Indes orientales, et 1 de la Perse occidentale. Nous n'en citerons qu'une comme type du g. : c'est le B. lusita- niens Fabr., qui se trouve en Portugal et dans le midi de la France. (D.) *BRACHYDÉRITES. Brachyderiles. IMS. — M. Schœnherr désigne ainsi la 4e division des Gonatocères, dans sa famille des Curcu- lionides , ayant pour type le g. Brachyderes. 11 se compose de 48 g., répartis en 2 sections ; la lre en renferme 9 , qui ont pour caractères communs : Corps aptère, le plus souvent court , ovale ou ovale-oblong dans quelques uns; épaules de la plupart arrondies ou ob- tuses, non saillantes. La 2e en comprend 39, dont les caract. communs sont : Corps al- longé ou oblong, ailé chez la plupart; épaules plus ou moins anguleuses, ou saillantes. (D.) *BRACHYD1RUS ( fr>aXv; , court ; Sipn, cou), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, de la famille des Brachélytres, établi par M. Nordmann , et adopté seulement par 708 BRA BRA M. Erichson comme subdivision du g. Sia- phylinus, dont il forme la 3° famille, à la- quelle il rapporte 3 espèces , qui sont : B. xanthocerv.s Nordm., du Brésil; Staphyl. ve- litaris Erichs., du même pays, et Staph. teslaceus Erichs., de la Colombie. (D.) BRACHYELYTRUM [ fr>aXvç , court ; llurpov, enveloppe), bot. pu. — Famille des Graminées. Le g. ainsi appelé par Palisot de Beauvois [Agrosiog., p. 39) est le même que le Mahlenbergia de Schreber. (A. R.) •BRACHYGENIUS ( j3PaXwç , court; y/vvç, menton, mâchoire), ins.— Genre de Coléop- tères hétéroméres , famille des Mélasomes , établi par M. Dejean, et qui correspond à celui fondé antérieurement par M. Guérin {Mag. de zoologie, 1834 , pi. 103) , sous le nom de Gyriosomus. (D.) *BRACHYGLOSSE. Brachyglossa (j8pa- X^ç, court; y).£<7oa, langue), ins.— Genre de Lépidoptères crépusculaires , de la tribu des Sphingides, établi par M. Boisduval dans son Spec. général des Lépidoptères. Ce g. est voi- sin de celui d'Acherontia, dont il diffère par des antennes plus grêles et plus longues ; par un thorax plus gros ; par des ailes plus larges et légèrement sinueuses à leur extré- mité , et par un abdomen plus long et plus cylindrique. — La seule esp. sur laquelle il est fondé est originaire de la Nouvelle-Hol- lande. L'auteur la nomme, d'après Donovan, qui le premier l'a fait connaître , B. triangu- laris , à cause d'une grande tache brune triangulaire qu'elle porte sur ses ailes supé- rieures. (D.) BRACHYGLOTTIS ( /3p«X"î > court ; y>S»TTa, langue, languette), bot. ph. — Genre établi par Forster , et faisant aujour- d'hui partie de la tribu des Eupatoriées , dans la famille des Composées. Ses caract. sont : Capitule pluriflore (9-10), hétérogame; fleurs du rayon 1-sériées, femelles, très cour- tes,ligulées ou obliquement tubuleuses, sou- vent moins longues que le disque ; celles de ce dernier tubuleuses , 5-dentées, hermaphro- dites. Réceptacle nu. Involucre oblong , ca- lculé et formé d'une seule série d'écaillés linéaires. Styles des fleurs du rayon, sail- lants , recourbés , obtus , renflés en massue au sommet ; ceux du disque inclus presque entiers. Fruits oblongs, surmontés d'une ai- grette, composés de soies très denses, raides, •soudées à la base en une sorte d'anneau. — Les Brachyglottis sont toutes indigènes de l'Australie. Ce sont des arbres garnis de feuilles alternes, ovales, tomenteuses en des- sous , et offrant des capitules disposés en corymbe. (J. D.) *BRACHYGNATHUS (/3p«xvç, court ;yva- 0oç, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Panagéides de Hope, établi par Perty, et qui correspond à celui établi antérieurement par Oberleitner sous le nom d'Eurysoma , et adopté par M. Dejean , qui en a publié les caractères dans son Species. (C.) *BRACHYL,ENA (j3paXwç, court; }«7va, surtout, enveloppe), bot. ph. — Ce genre a été établi par M. R. Brown aux dépens des Baccharis, dont il diffère en partie par son involucre imbriqué , composé d'écaillés co- riaces ; par son réceptacle nu ; par ses fleurs dioïques : les mâles à anthères saillantes , munies d'appendices basilaires ; les femelles plus étroites, à limbe 5-fîde, munies de fila- ments stériles , de stigmates linguiformes , glabres ; par l'aigrette , dans les deux sexes, formée de soies scabres. — Les Brachylœna habitent le cap de Bonne -Espérance. On en cultive une espèce dans les jardins de bota- nique , sous le nom de Baccharis neriifolia. (J. D.) *BRACHYLEPIS (/3p«xv«, court; Wç, écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadacées-Asclépiadées vraies, créé par Hooker et Arnott (Journ. ofbot., 290) sur un arbrisseau péruvien , subvolubile , pubes- cent; à feuilles opposées, membranacées , cordiformes ; à fleurs en corymbes dont les pédoncules axillaires. Calice 5-parti ; corolle rotacée ; couronne staminale 5-phylle , très courte, obtuse , entière ; anthères terminées par un appendice membranacé ; pollinies claviformes fixées au sommet , pendantes ; stigmate allongé , bifide. Deux autres g. ont aussi reçu ce nom : l'un établi par Wight et Arnott et synonyme du g. Comacchinia , Endl. ; l'autre créé par C.-A. Meyer et synonyme du g. Anabasis, L. (C. L.) BRACHYLOBOS {pp*x^> court; Aoffoç, gousse), bot. ph. — Une des sections indiquées par De Candolle dans le genre JYasturliumf R. Br. , et caractérisée principalement par une silicule très courte. (C. L.) *BRACIIYLOPHE. Brachylophus (/3pax^'î» BRA court; Àocpoç, crête), rept. — L'Iguane à bandes, décrite par M. Al. Brongniart dans le Bulletin de la Société philomatique , est la seule espèce do ce genre. C'est un animal de la Nouvelle-Guinée et de quelques ilesdel'O- céanie, entre autres deTongatabou. mm. Du- lnélil et Bibron placent les Brachylophes parmi les [guaniens pleurodontes, et les ca- ractérisent ainsi : Peau de la gorge lâche , un peu pendante longiludinalement; plaques cephaliques très petites, polygones, égales, aplaties ; écailles de la partie supérieure du tronc granuleuses. Des dents palatines ; dents maxillaires dentelées sur les côtes ; une seule série de pores sous chaque cuisse ; une crête très basse tout le long du dos. Queue très longue, très grêle , comprimée à sa base , arrondie dans le reste de son éten- due, garnie de petites écailles égales, caré- nées, imbriquées et sans crête. (P. G.) 'BBACIIYLOPHLS (£p«xvç, court; Xo court; vfttj'v, membrane), bot. cr. — (Mousses). Ce genre, de la division des Mousses acrocarpes, a été créé par M. Hooker pour des espèces du Né- paul , qu'a publiées le premier M. Schwae- grichen, dans ses Suppléments au Species Muscorum d'Hedwig {SitppL, II, p. 131, t. 135). Ce n'est pas sans contestation qu'il a été adopté, et plusieurs botanistes font en- core aujourd'hui quelque difficulté pour le reconnaître. Sprengel , dans des notes ma- nuscrites que je trouve sur un exemplaire qui lui a appartenu , dit que c'est un Bryum in- complet [Bryum mançum). M. Endlicher le réunit au g. Ptychostomum, Horns., que n'ont pas respecté non plus MM. Bruch et Schim- per, et dont ils font un Bryum; en sorte qu'on en viendrait à donner quelque crédita l'opinion de Sprengel , que, pour ma part, Je crois fort erronée. Tous ces jugements si divers sur un même sujet viennent de ce BRA 709 qu'on n'a considéré dans ces Mousses que le seul péristome , négligeant tout à la fois l'habitat, le mode de végétation, enfin les au- tres caractères qui en font un genre fort na- turel. Voici comment on peut le décrire : Pé- ristome double; l'extérieur composé de 16 dents linéaires, lancéolées, se redressant ou se recourbant même quelquefois en dehors par la sécheresse ; l'intérieur consistant en une membrane blanche ou jaunâtre, dressée ou horizontale, plissée ou lisse, et divisée au sommet, tantôt irrégulièrement (erosa) , tantôt en 1G cils souvent eux-mêmes déchi- quetés. Capsule égale, obovale, obpyriformc ou oblongue, longuement pédonculée, dres- sée, pendante dans une seule espèce {B. pendulum Nob. ) , et munie d'un anneau. Opercule conique, court et très obtus. Coiffe en capuchon. Fleurs monoïques en tête ou en disque, terminales, ou devenant latérales par les innovations que pousse la lige. Les fleurs mâles sont composées de plus de 20 anthéridies , qu'accompagnent des paraphy- ses nombreuses, filiformes, à articles égaux. Les fleurs femelles renferment un nombre à peu près égal d'archégones ou de pistils éga- lement entourés de paraphyses ; mais un seul de ces pistils est fécondé et se développe. Ces plantes, la plupart originaires de l'Inde, ont le port des Bryum ; au point que mon B. pendulum pourrait, à première vue, être pris pour le Bryum alpinum L. Leur mode d'accroissement a lieu, dans les B. nepalense et mexicanum , par le centre de la tige ; dans les B. homschuchianum et pendulum , par des innovations ou jets hypogyniques. Les feuilles de ces Mousses sont étroitement im- briquées, largement ovales, acuminées, quel- quefois marginées , et parcourues par une forte nervure, qui en dépasse le sommet sous forme de mucro. Aux 2 esp. primitivement décrites par M. Schwœgrichcn , MM. Hooker et Harvey en ont ajouté 4 autres de l'Inde ; MM. Martius et Hornschuch 2, l'une du Bré- sil , et l'autre du Cap; et nous-même enfin nous avons pu enrichir ce genre de 2 nou- velles esp. , l'une recueillie au Mexique, et l'autre dans les montagnes de l'Inde, nom- mées JYeel-Gherries. D'où l'on voit que les Brachymenium ont à la yérité leur centre géographique dans les Indes orientales, mais qu'on les trouve aussi dans les deux Améri- ques. (C. M.) 710 BRA BRA 'BRACHYMERUS ( j8P«xvç, court ; p>Po'ç, cuisse), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Chrysomélines, créé par M. Chevrolat aux dépens du g. Erotylus. M. Dejean , qui l'a adopté dans son Catalo- gue, en mentionne 34 esp., originaires de Cayenne et du Brésil. M. Hope , dans son ta- bleau de deux divisions faites avec les g. Erotylus et Engis , place ce g. ( Revue cuvié- rienne, 1841) dans la lrt, et lui donne pour type V Erotylus tibialis de M. Duponchel. (C.) *BRACHYMORPHUS (fJpaj^ç, court ; pop. similis et 7?. pollidus, et il les indique comme se trouvant avec les l!es aux environs de Paris. Le principal caractère de ce genre , suivant M. Mspoffe, résiderai! dans les palpes maxil- laires, dont le dernier article serait au moins de la longueur du précédent. (C.) *BR ACHYPETALOM , Dun. (j3paXvç , court ; wrrtdov , pétale), bot. pn. — Une des sections du g. Uetimthemum, Tourn. (G. L.) •BRACHYPKTES (j8paXy\, ur ; 7r£Toc'a>, j'ouvre les ailes), ois. — Genre formé par Swainson, en 1R37 [Class. of birds), dans sa famille des Ilidcyonidœ , et synonyme de Chclidoptera de Gould , dont la formation lui est antérieure d'une année , selon G.-R. Gray. Voyez chelidoptera et tamatianées. (Lafr.) 'BRACHYPHYLLA (|8pç, court; rS\- iov, feuille), mam. — Genre de la famille des Chéiroptères, établi par Gray, pour une seule espèce, le B. cavernarum, qui se trouve dans l'île Saint-Vincent. Ce g. a beaucoup de rapports avec le g. Glossophage de M. Geof- froy- (C. d'O.) *BRACHYPHYLLUM ( j8paXu'ç , court; -v'Uov, feuille), eot. pn.— Genre de végétaux fossiles, découverts dans le terrain oolithique inférieur, et formé par Ad. Brongniart [Prod. 1 19), qui le rapporte aux Conifères. L'auteur le caractérise principalement par des ra- meaux pennés , épars ; par des feuilles très courtes , coniques , disposées en spirale. (C. L.) 'BRACHYPLATYS (/3p«Xvç, court; w).a- rvç , large), ins. — Genre d'Hémiptères, de la famille des Géocorizes, établi par Serville pour des Insectes rapportés de Vanikoro par es naturalistes de l'expédition de VAslro- ■abe, et différant des Scutellaires par une tête plus large, et l'écusson échancré en ar- rière dans les mâles. (C. d'O.) •BRACIIYPODIXÉES ( j8paXvs , court ; -roSr, pied), ois. — Sous-famille de Swainson Chus, of birds), faisant partie de sa famille les Merulidœ. Nous l'avions d'abord adoptée le nom de Brachypodinées ; mais par de la suppression du genre Brachypus par M. G.-R. Gray, cette sous-famille perd ce nom et prend celui de Pycnonotinêes. Von. ce mot. (Lafr.) BRACIIYPODIUM (Sp«Xv5 court; tcovç. pied), bot. ru. — Famille des Graminées. Palisot de Beauvois , dans son Agrostogra- phie, avait établi sous ce nom un genre dans lequel il réunissait certaines espèces des genres Fcsiuca et Trîticum , dont les valves de la lépicène sont lancéolées-aiguës , les épillcls pédicellés, solitaires, géminés ou en panicules. Ce g. n'a pas été généralement adopté. Voy. fétuque et froment. (A. R.) *BBACIIYPODIUIU (/3PaXv\, court ;ttouç, pied), eot. cr. — (Mousses.) Ce nom, donné par Bridcl à un genre de Mousses acrocarpes, dont le type , Encalypia crispala Hedw. , se trouve au Cap et en Amérique , ne pouvait être conservé à cause du genre homonyme créé antérieurement par Rœmcr et Schultes, pour des Graminées de la sous-tribu des Bro- mées. Voy. ptychomitrium, brachysteleum et notarisia. (C. M.) BRACI!YPTERACIAS( «3paXvS , court ; Trrepov, aile), ois. — Nom grec de notre genre Brachyplerollc. (Lafr.) *BRACI1YPTÈRE (/3PaXv'ç, court; «ts- pov , aile), ois. — C'est le nom par lequel M. Lesson a traduit dans son Manuel à! Or- nithologie celui de Braciiypteryx, genre formé par Horsfleld {Transacl. Soc. lin. Lond. , t. 13, ) dans sa famille des Fourmiliers ou Myothéridécs. Horsficld plaçait ce nouveau genre avec les Hochequeues ; mais on a re- connu qu'il appartient évidemment au groupe des Fourmiliers. M. Lesson , dans son Traité , l'adopte comme section de son genre Fourmilier, Myrmoihera , et y réunit les 4 espèces de Java : les Myoï. pyrroge- nys, leucophrys , epilepidota et grammiceps Temm. ; mais nous doutons qu'elles en aient entièrement les caractères. M. Swain- son [Class. of birds) le place aussi comme sous-genre du genre Myolhera. M. G.-R. Gray change le nom générique Brachyp- teryx d'Iîoi'bfield en celui de Goldana (Gray), parce que le premier est employé en ento- mologie. Ce genre , particulier à l'Inde tro- picale seulement, fera partie de notre fa- mille des Myothéridécs et de notre sous-fa- mille des Grallarinées. Voyez ces mots et FOURMILIER. (LAFR.) BRACHYPTÈRES ( 0p*Xuç, court ; *«- 712 BRA po*, aile), ois. —C'est, dans la classification de Duméril, le nom d'une famille d'Oiseaux répondant à celle desBrévipennes de Cuvier. C'est aussi, dans le Règne animal de ce der- nier, le nom d'une des quatre familles de son ordre des Palmipèdes, et répondant à la qua- trième tribu de l'ordre des Palmipèdes ou Nageurs , dans la méthode que nous avons adoptée. — Notre tribu des Brachyptères ou Plongeurs se compose, comme pour Cuvier, d'Oiseaux palmipèdes, que leurs jambes, atta- chées plus en arrière que chez tous les au- tres Nageurs, obligent à se tenir à terre dans une position verticale , dont la brièveté des ailes ou aussi l'absence totale de rémiges , rend le vol souvent difficile ou même nul pour quelques uns, ce qui les attache exclu- sivement à la surface des eaux ; mais qui , par suite , sont excellents plongeurs et na- geurs , s'aidant de leurs ailes comme de na- geoires , et étant munis d'un plumage des plus tassés , à surface lisse , soyeuse et im- pénétrable à l'eau. Cette tribu renferme pour nous trois familles : les Colymbidées, les Alcadées et les Sphéniscidées. frayez ces mots. (Lafr.) *BRACHYPTERNUS ( )Sp«Xu; , court ; wt/pva , talon ). ois. — Genre formé par M. Strickland (Proceed. 1841 , p. 31 ) dans la famille des Pics ou Picidœ, dans la sous- famille des Celeinœ , et du genre Brachylo- phus, Swains., pour certaines esp. indiennes, dont le pouce et son ongle sont très courts, presque obsolètes. Les esp. qu'il y range sont les Picus auranlius Lin. ou bengalensis Gmel. goensis Gmel., peralaimus Wagl., eryihro- n o lus Yieill., philippinarum Lat. ou palalacca et hœmatribon "Wagl. Ces espèces, qui, d'après l'exiguïté de leur pouce, semblent faire le passage à celles qui en manquent entièrement , n'offrent cepen- dant de rapports réels qu'avec les Pics tri- dactyles de l'Inde, dont Swainson a fait son sous-genre Chrysonoius , et s'éloignent au contraire .en divers points de notre Pic tri- dactyle d'Europe, dont il fait son sous-genre Apternus. Payez pic et picidées. (Lafr.) *BRACHYPTEUOLLE. Brachypteracias, Nob. ( Spc-xvç, COUrt ; îtTepov , aile ; xopocxi'aç, rollier). ois. — Nous avons formé ce genre, en 1834, sur deux Oiseaux de Madagascar, chez lesquels nous reconnûmes la forme ca- ractéristique de pattes et de narines des Rol- BRA liers et des Rolles, mais avec des ailes beau- coup plus courtes et des tarses plus élevés. Nous le publiâmes, la même année, dans le Magazin de M. Guérin , avec deux planches coloriées, nos 31 et 32, représentant les deux seules espèces connues alors. 11 est impossible de ne pas reconnaître la grande analogie de ce petit groupe, composé aujourd'hui de trois espèces , avec celui des Rolliers et des Rolles, habitants des mêmes contrées ; car on y retrouve absolument la même forme de pieds si particulière dans l'ordre des Passereaux, celle de bec et de na- rines, et le même système de coloration; on peut dire enfin des espèces qui le composent que ce sont des Piolliers à ailes courtes et à longs tarses. La première connue, notre Bra- CHYPterolle COUROL, Brachypteracias leptoso- mus Nob. [Mag. de Guérin, 1834, pi. 31) , le Rolle courol de Lesson (Illust. de zool., pi. 20), est olivâtre en dessus, passant au brun vio- lacé sur la tête , au brunâtre sur la queue , qui est terminée d'une bande noire liserée de blanc, avec les sourcils et une bande pec- torale de cette dernière couleur , ainsi que le ventre, qui est écaillé de brun. Ses tarses de moyenne longueur lui donnent un peu l'ensemble d'un Rollier ; tandis que les deux autres espèces, notre Brac. Brève, Brac. pil- toides Nob. {Mag. ib., pi. 32), et notre Brac. Écaillé Brac. squamigera Nob. ( Rev. zool. , 1838, pi. 224), à tarses beaucoup plus élevés, ont , au premier abord, l'aspect de Brèves , quoique leur queue soit plus longue. Notre genre est synonyme de celui de Chloropygia de Swainson , publié dans sa Class. of birds en 1837, et par conséquent trois années après nous : aussi M. Gray a-t-il adopté Brachypteracias comme plus ancien. Ce genre , voisin de ceux de Rollier et de Rolle , forme avec eux un petit groupe des plus naturels, particulier à l'ancien monde, et que nous désignons sous le nom de Cora- ciadinées, et comme sous-famille de notre famille des Baccivoridées. Les tarses élevés des Brachypterolles, par- ticulièrement des deux dernières espèces , font présumer que ce sont des Oiseaux mar- cheurs ; mais nous n'avons pu encore re- cueillir aucun renseignement sur leurs" mœurs ; et le Dr Smith, dans ses ///. of the zool. of South Africa , n'en a pas encore fait mention. Voyt* coraciadinéks. (Lafr.) BRA •BRACimVTEIU'S (fio^^". court ; ttts- .•ile\ m. —Genre do la famille des lehneumoniens , tribu dos r.raeouides , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Gra- venhorst sur une seule espère trouvée en Angleterre, qu'il nomme /». nieras. Cet in- secte, ressemblant beaucoup aux Ichneu- mons proprement dits, s'en distingue essen- tiellement par ses ailes fort courtes, à peine plus longues que le thorax , et dépourvues de cellule cubitale. (Bl.) BRACHYPTERl'S (j3p«xvç, court; tctc- pov, aile), ins.— Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionites, établi par M. Dejean ( Catalogue ) sur une seule esp. originaire du Sénégal , et nommée par lui B. mimaus. Ce g. précède immédiatement celui de Madtpieru* de Schcenherr. (D.) *BRACnYPTERYS (/^vç, court ; *t£ pvÇ , aile), bot. pn.— Genre de la famille des Malpighiacées, ainsi nommé à cause de la brièveté de l'aile qui surmonte sa samare, et caractérisé de la manière suivante ! Calice à 5 divisions, dont 4 portent deux glandes. Étamines 10, à peu près égales ou inégales , de telle sorte qu'il y en a 3 plus grandes, 4 plus petites et 3 intermédiaires; filets réu- nis à la base. Anthères à connectifs épais, of- frant l'apparence d'une glande. Styles 3, di- variqués , prolongés à leur sommet en un appendice foliacé ou falciforme, en bas et en dedans duquel est un petit lobe stigmati- que. Ovaires 3, soudés entre eux du côté in- térieur ; chacun surmonté en dehors d'une bosse ; carpelles bordés en dehors et en haut par une crête courte. Les espèces, au nombre de deux , dont l'une (B. borealis) s'étend des Antilles à la Guiane, et l'autre (B. attstraKs) se trouve dans tout le Brésil, habitent les ri- vages de la mer. Ce sont des lianes à rameaux aplatis, à feuilles entières et opposées. Leurs fleurs jaunes sont disposées en ombelles de 3 à 8 , qui terminent les rameaux ; elles sont portées chacune sur un pédicelle articulé à sa base , au dessous duquel est une brac- tée accompagnée presque à la même hauteur de deux bractéoles latérales. (Ad. J.) BRACIIYPTERYX (jSpo^ç, court ;«*/- pwÇ, aile), ois. — Voyez bp.aciiyptÈre et gol- DAKA. (LAFR.) *BRACFIYPTRALLE. BrachypiraUus , Nob.jSpaxvç, court; 7TT£pov, aile; rallies, râle), ois. — Genre de l'ordre des Échassiers T. II. BRA 713 et de la famille des Macrodactyles deCuvier. Nous avons formé ce genre et l'avons publié, en août ISiO, dans la Revue zo o logique , p. 231, sur une très grosse espèce de Râle de la Nouvelle-Hollande , remarquable surtout par un bec court et élevé comme celui des Porphyrions ; par des ailes très courtes; par des tarses , des doigts et des ongles plus robustes et moins grêles que chez les autresi Rallidées. L'espèce unique type du genre est le Brachyplrallus ralloidcs. (Lafr.) "BRACHYPUS (jSpctx^court; w«3ç, pied)., ois. — Genre de Me) er répondant à celui de Cypselus d'Illigcr, Cuvier et Temminck, mais lui étant postérieur. Voyez martinet. C'est, dans la classification de Swainson, % nom d'un des g. de la sous-famille des Bra* chypodinœ dans sa famille des Merulidœ M. G.-R. Gray le remplace par celui de Pyc- nonotus de Kuhl, qui lui est synonyme, sup- primant Brachypus comme déjà employé dans d'autres branches de l'histoire natu- relle. Nous nous conformons à cette manière de voir de M. Gray, et le genre Brachypus , que nous avions d'abord adopté à notre ar- ticle Andropadus, se trouve changé en celui de Pycnonotus , et par suite notre sous-fa- mille des Brachypodinées devient Pycnono- linées. Voyez ces deux mots. (Lafr.) *BRACIIYPUS (i2paXv'ç, court; ttoùç, pied). uns. — Genre de Coléoptères létraméres , fa- mille des Curculionides , ordre des Gonato- cères , division des Érirhinides , établi par Schcenherr sur une seule espèce , qu'il nomme B. Uxoides. (D.) BRACHYPUS (jSPaXvç, court; ttovç, pied). r.EPT. — Synonyme de Chalcide , employé par M. Fitzinger. (P. G.) *BRACHYRHAMPHUS ( jSp«x«s , court ; pa'fxaXvç, court j âfcvpov, pail- lette), bot. pu.— Ce genre, établi par M. >Tut tal , appartient à la famille des Composées, tribu des Astérées. Il a pour caractères : Ca- pitule pluriflore , radié , rayon formé d'une seule rangée de 5-10 ligules femelles ; fleu- rons du disque tubuleux , hermaphrodites, 5-denlés. Réceptacle nu. Involucre ovale ou cylindracé, formé d'écaillés étroitement im- briquées. Fruit obconique , tronqué et sur- monté de 5-8 écailles oblongues, persistantes. Ce genre , voisin du Bigelowia , se compose de plantes vivaces, indigènes des États-Unis d'Amérique. La plupart d'entre elles sont munies de feuilles linéaires et lancéolées, entières , souvent ponctuées. Les fleurons sont jaunes. (j. D.) *BRACHYS (/3paXvç, court), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ster- noxes , tribu des Buprestides , établi par M. Dejean , et adopté par M. Solier , qui le range dans la division des Buprestides à écusson apparent. M. Dejean en désigne 8 es- pèces, toutes de l'Amérique. Nous citerons comme type le B. lenellata , retranché du g. Trachys de Fabricius. f^oyez bupresti- des. (D.) *BRACHYSCELIS (/3PaXvç, court, ra- massé ; ctxAoç, jambe), ins. — Genre de Co- léoptères établi par M. Solier , et synonyme de Pachyscelis. (D.) BRACHYSCOME. bot. ph. — Même chose que Brachycome. BRACHYSEMA ( j8paXuS , court ; vov, sternum), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, pour y rapporter un coléoptère originaire de Cayenne , qu'il nomme B. subsulcatus. M. Guérin-Méneville s'étant servi antérieu- rement de ce même mot pour établir un g. nouveau dans la même famille, il sera indis- pensable d'employer une autre dénomina- tion pour désigner cet insecte. (C.) *BRACHYSTÊTHE (/3PaXv;, court; art- 0oç, sternum), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères établi par M. Delaporte , dans sa Monographie des Insectes de cet ordre, pour une seule esp. du Brésil , la B. marginatus. (C. d'O.) BRACHYSTOMjE (/2paXv;, COUrt; aropa, bouche, ouverture), bot. cr. — Persoon (Syn. Fung., p. G3) a donné ce nom à une des sec- tions qu'il a établies dans le nombreux genre Sphœria; elle comprend les espèces dont l'os- tiole est conique, cylindrique oupapilliforme 716 BRA et plus court que le réceptacle. Cette déno- mination , adoptée par Rebentisch , Alber- tini , Schweinitz , etc. , ne l'a pas été par MM. Martius, Nées d'Esenbeck, ni par Fries , qui, dans son Systema mycologicurn, a reporté les espèces dans d'autres sections du même genre , qu'il a désignées sous les noms de Villosce, Bypsisedœ, Denudatœ, etc. (LÉv.) BRACHYSTOME Brachy.uoma (|3paxvç , court; errofxa,bouche.) ins. — Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères, sub- division des Tétrachœles,familledes Tanyslo- mes, tribu des Empides, établi parMeigen, et adopté par Latreille , ainsi que par M. Mac- quart , qui ne rapporte à ce g. que 2 esp. : l'une trouvée à Nice et en Sicile, l'autre sans indication de patrie. Elles ont été décrites par Meigen : la lr% sous le nom de B. vesiculosa , c'est la Bacchaa , id. Fab., et la 2e sous le nom de B. longicomis. (D.) *BRACHYSTOMES. Bmchysioma. ins.— M. Macquart désigne ainsi la 6e famille éta- blie par lui dans l'ordre des Diptères, et qu'il place dans la division des Brachocères. et la subdivision des Tétrachœtes. Cette famille se compose des Diptères tétrachœtes, dont la trompe est courte, membraneuse et à lèvres terminales épaisses. Elle se distingue des Ta- nystomes , non seulement par ce caractère , mais encore par la conformation des an- tennes, dont le 3- art. est le plus souvent ac- compagné d'un style dorsal. Elle s'en éloi- gne en outre par les ailes, qui ne présentent ordinairement qu'une cellule sous-margi- nale et trois postérieures. Par cette organi- sation évidemment inférieure à celle des fa- milles précédentes , les Bracbystomes for- ment une transition pour arriver aux Di- chœtes. M. Macquart les répartit dans 4 tri- bus , ainsi qu'il suit : A. 3e art. des antennes conique. Cellules sous-marginales aux ailes. B. Tarses munis de 2 pelotes : ïr* tribu, Xy- . iotomes. BB. Tarses munis de 3 pelotes: 2e tribu, leptides. AA. 3e art. des antennes ordinairement en palette ou ovale. Une seule cellule sous-marginale, aux ailes. C. Palpes aplatis. Point de cellule discoïdale aux ai- les : 38 tribu, Dolichopodes. CC. Palpes ren- flés. Une cellule discoïdale : 4e tribu, Syr- phies. Les habitudes de ces Insectes sont aussi variées que leur organisation. Les pre- mières tribus cherchent leur subsistance sur le feuillage ou sur le tronc des arbres ; les BRA Syrphies se nourrissent du suc des fleurs ; quelques Dolichopodes vivent de proie. Les femelles déposent leurs œufs, tantôt dans Je détritus du bois pourri , comme les Xylo- tomes, tantôt dans la terre, sur les plantes , et même dans les eaux, comme plusieurs Syrphies. Les larves trouvent, dans ces di- verses situations , les aliments nécessaires à leur développement. Quelques unes sont pa- rasites, et vivent de la substance d'autres In- sectes, comme celles des Syrphies, qui dévo- rent les Pucerons, et celles qui dévastent les nids de Bourdons. L'organisation de ces lar- ves présente les deux modes principaux qu'elle affecte dans les Diptères : Celles des Xylotomes et des Leptides ont la tête cornée ; celles des Syrphies et des Dolichopodes l'ont charnue et de forme variable. (D.) *BRACHYSTYLIS , E. Meyer (j3Pax«s, court; cttûAoç, style), bot. ph. — Synonyme du genre Brachymeris, DC. C'est aussi une section indiquée par De Candolle dans le genre Chcerophylliim,L. (CL.) *BRACHYSTYLUS (fo*xvç, court; «rv- Xoç, soutien), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , de la famille des Carabiques, créé par M. le baron de Chaudoir, pour deux espèces , les B. californicus Fald., et vali- das Esch.; l'une, de Californie, l'autre, delà côte occidentale de l'Amérique. (C.) *BRACHYTARSUS (iSpa/y;, court; rap« ctoç, tarse), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Curculionides , ordre des Orthocères, division des Anthribides, éta- bli par Schœnherr. M. Dejean, dans son Ca- talogue, 3e édit., rapporte à ce g. Il esp., dont 3 d'Europe , et 8 de l'Amérique septen- trionale. Le type de ce g. est F Anthribus sca- brosus de Fabr., qui se trouve aux environs de Paris. (D.) *BRACHYTÈLE (j8p«xv«, court; Je finis; qui se termine court), mam. — Genre ins- titué par Spix, pour deux Singes américains que M. Geoffroy Saint-Hilaire a réunis à ses Atèles sous les noms <¥A. Chamek et d'A. Hypoxantlie. (C. d'O.) *BBACHYTRÏA (ppaXv« , court; rpi*, trois), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères , de la famille des Longtcornes , créé parM. Newmann, qui le place dans les jR/za- ghiomorphidœ. L'espèce qu'il décrit sous le nom de B. laiebrosa a été trouvé dans l'île des Kangourous, à la Nouvelle-Hollande. (CJ I5RA ÏÏRA 717 *BRACBYTRICHUM ( £PaXv; , court ; 6pc'Ç,Tp:xc';, poil). BOT. CR. — ( MOUSSCS). Rœhlingavairpropoxéf Ann .ffctiJi, s tarière), ins. — Genre établi par M. Serville (Ins. orth. , Suites à Bufî.) buxûèpensdu genre Gryllus de la famille des Grilloniens, de l'or- dre des Orthoptères. Les JBrachytrupes, dont M. Serville 6ignale 2 esp., l'une, le B. me- gacephalus Lefebv., de Sicile, et l'autre de Java , diffèrent surtout des Grillons propre- ment dits , par la longueur du dernier ar- ticle de leurs palpes maxillaires. (Bl.) BRACIIYURES ( j8paXvç , court; oùpa, queue), cp.ust. — Dans la classification de La- treille et de la plupart des carcinologues, on nomme ainsi l'une des grandes subdivisions (Famille, Lat.; ordre, Blainv.; section, Milne- Edw.) des Crustacés décapodes. Leur queue (abdomen), plus courte que le tronc, n'a pas d'appendices ou nageoires à son extrémité , et elle se reploie en dessous dans l'état de repos pour se loger dans une fossette de la poitrine : triangulaire dans les mâles, et gar- nie seulement à la base de quatre ou de deux appendices , dont les supérieurs les plus grands, en forme de cornes , elle s'arrondit , s'élargit , et devient bombée dans les femel- les. En dessous elle a quatre paires de dou- bles filets velus destinés à porter les oeufs , et analogues aux pieds natatoires sous-cau- daux des Macroures , etc. Les vulves sont deux trous placés sous la poitrine; les an- tennes sont plus petites que dans les Ma- croures, et les pédoncules oculaires généra- lement plus longs ; la première paire de pattes est en serre didactyle ; les branchies sont toujours en forme de pyramides, fixées par leur base, et composées d'une double sé- rie de lames empilées les unes sur les«utres. On n'en compte jamais plus de neuf de cha- que côté du corps , et quelquefois il n'en existe que sept. Latrcille partageait sa fa- mille des Brachyures en sept sections , sa- voir : les Nageurs, les Arqués , les Quadrila- tères, les Orbiculaires, les Triangulaires, les Cryplopodes et les Notopodes. Depuis , il a modifié cette disposition en réunissant les Nageurs aux Arqués , et apportant quelques rectifications à ce qu'il avait admis au sujet des Orbiculaires. Cette dernière classification, dit M. Milne-Edwards , m'a paru plus natu- relle que celles qu'on avait proposées jus- qu'alors ; mais une étude approfondie de la structure des divers Brachyures et de la va- leur des caractères employés pour leur dis- tribution méthodique , m'a conduit à en mo- difier quelques points, et à diviser les Bra- chyures seulement en quatre grandes famil- les. Ces quatre familles, dont il sera question ailleurs, sont les suivantes : Oxyrhynques, Cyclométopes , Catométopes et Oxystomes. Voyez ces divers mots. (P. G.) *BRACHYURITES (j8p«xtf s > court î ° V> queue), crust. — D'après ia remarque de M. Milne-Edwards (Crustacés, II, 179), le petit crustacé fossile figuré par Schlotheim (Petrefacta, p. 23, pi. 1 ) sous le nom de B. rugosus, paraît se rapprocher des Dromies. (P. G.) BRACON. ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens , tribu des Braconides , de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabri- cius et adopté par tous les entomologistes. Les Bracons ont un corps assez long et grêle ; des antennes sétacées longues et grê- les ayant leur troisième article plus long que le second ; des ailes à 3 cellules cubitales , et un abdomen sessile de forme ovalaire. Ce genre renferme un grand nombre d'es- pèces exotiques et indigènes. On en rencon- tre dans toutes les parties du monde, et plusieurs ont une taille assez grande. Les esp. du g. les pîus répandues dans notre pays sont les B. destrier Fabr. , no- 718 BRA BRA minalor Fab., variegalor Nées von Esenb., | urinaior Fab., etc. (Bl.) | *BRACONIDES ou BRACONITES. Bra- conidœ. ins.— Seconde tribu de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hyménoptè- res, indiquée parLatrcille, et adoptée depuis par tous les entomologistes. Cette tribu, que M. Nées von Esenbeck a désignée aussi sous la dénomination d'ichneumones adsciti , ren- ferme un nombre considérable de genres. Dans notre Hist. des anim. arlic, t. 4 , nous ayons cru devoir en adopter 46 ; et cepen- dant il en est encore plusieurs autres établis par MM. Wesmo.el et Haliday , qui n'ont été regardés que comme de simples divisions de genres. Les espèces sont en outre fort nom- breuses dans quelques genres , en sorte que la tribu des Braconides comprend une quan- tité d'esp. fort considérable. Les mœurs de ces Insectes sont très analogues à celles des lchneumonides ; nous renvoyons en consé- quence à l'article ichneumoniens , pour tout ce qui est relatif en général aux divers In- sectes qui composent cette grande famille. (BL.) *BRACTEARIA [bractea, lame ou feuille de métal, bractée en botanique), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Phaséolées-Glitoriées , formé par Bentham, et réuni comme section au genre Clitoria, L. — C'est aussi une section indiquée par De Candolle (Prodr., III, 131) dans le genre Chœlogastra. (C. L.) BRACTÉES. Bracleœ. bot. ph.— Ce sont les feuilles qui généralement , sous la forme d'écaillés, accompagnent les fleurs. On a donné spécialement ce nom aux feuilles pla- cées près des fleurs, quand, par leur gran- deur, leur figure, leur consistance, elles dif- fèrent complètement des autres feuilles de la plante; tandis qu'on réserve le nom de feuilles florales aux feuilles qui , accompagnant les fleurs , ne diffèrent pas sensiblement des au- tres feuilles qu'on observe sur les autres par- ties de la plante. Les Bractées peuvent se présenter sous des formes et avec des caractères très différents. Tantôt ce sont des espèces de petites écailles minces, d'une couleur pâle, placées à la base des pédoncules qui portent les fleurs ; tantôt, CD contraire, elles sont assez grandes , min- ces, colorées, et en quelque sorte pétaloïdes : telle* sont celles qui accompagnent les fleurs dans un grand nombre d'espèces du genre Sauge , et spécialement les Salvia sclarea , Salvia splendens , le Poinseilia pulcher- rima , où les Bractées sont d'une belle cou- leur rouge , le Bougainvillœa , où les Brac- tées , beaucoup plus grandes que les fleurs , sont d'une teinte rose violacée. En général , on trouve une ou plusieurs fleurs à l'aisselle de chaque Bractée. Quel- quefois cependant celles-ci sont vides, parce que les bourgeons floraux ont avorté, comme il arrive quelquefois que les bourgeons fo- liacés ne se développent pas à l'aisselle des feuilles pour produire des jeunes branches ou scions. Les Bractées ne sont que des feuilles ré- duites à de petites dimensions , et dont la consistance et souvent la couleur sont fort différentes. Elles offrent sur les rameaux les mêmes positions que ces dernières : ainsi , elles peuvent être alternes, opposées ou ver- ticillées. Bien de plus facile que de suivre sur un très grand nombre de plantes les dé- gradations successives des feuilles à mesure qu'elles se rapprochent des sommités des ra- meaux , et leur transformation en Bractées. Ainsi on les voit diminuer seulement d'éten- due , puis devenir sessiles , perdre successi- vement les dents ou les incisions qu'elles offraient, devenir entières, en un mot, se réduire quelquefois à l'état d'une simple écaille, même quand la feuille inférieure était composée. Quant à la forme particulière des Brac- tées, elle est aussi variable que celle des feuilles. Ordinairement planes comme celles- ci , elles peuvent être sous la forme d'une gaine embrassante , devenir concaves ou en forme de capuchon , comme on l'observe dans plusieurs plantes de la famille des MarcgraYiacées. La transformation des feuilles en Bractées est due à l'épuisement que les feuilles éprou- vent par suite de l'existence des bourgeons floraux et de leur développement. Il arrive quelquefois qu'une tige après avoir porté des fleurs dans une étendue plus ou moins considérable , celles-ci manquent complète- ment dans sa sommité. Les feuilles repren- nent alors le caractère qu'elles avaient à la partie inférieure de la tige, c'est-à-dire qu'el- les redeviennent plus grandes , plus vertes, et elles forment alors une touffe qui cou- MA BRA 719 ronne l'assemblage de fleurs. C'est ec qu'on observe, par exemple, dans l'Ananas et la Couronne impériale. En général , on ne trouve qu'une seule Braetéc à la base de la fleur ou de son pé- doncule. Lorsque les Bractées sont réunies circulairement autour d'une ou de plusieurs fleurs , leur ensemble constitue ce qu'on appelle d'une manière générale un involu- cre. Ainsi, par exemple , il existe à la base des pédoncules, dans la Carotte , dans YAs- traniia, et dans une foule d'autres plantes de la famille des Ombellifères , une rangée circulaire de Bractées constituant un invo- lucre. Certains involucres ont reçu des noms spéciaux. Quand l'involucre est appliqué im- médiatement autour de la fleur et sur la sur- face externe du calice , de manière à sem- bler former un second calice , on le nomme calicule. La fleur de la Mauve est accompa- gnée d'un calicule formé de trois Bractées distinctes ; celle de la Guimauve d'un cali- cule de 5 à 8 Bractées soudées en tube , comme le calice lui-même. Quand l'involucre accompagne une ou plusieurs fleurs , qu'il persiste après la flo- raison de manière à recouvrir le fruit en partie ou en totalité , on le nomme cupule. Le gland du Chêne est accompagné à sa base d'une cupule écailleuse ; le fruit du Noise- tier est recouvert par une cupule foliacée ; les fruits du Châtaignier, du Hêtre, sont complètement enveloppés dans une cupule péricarpoïde. Cette cupule est un véritable involucre. Enfin , quelques auteurs ont donné le nom particulier de penc/ine à l'involucre qui forme la partie la plus extérieure du capitule des fleurs dans les Synanthérées. Il y a , comme nous l'avons dit précédem- ment , des Bractées qui ont souvent un très grand développement. Lorsqu'une Bractée recouvre complètement la fleur ou les fleurs avant leur épanouissement, elle prend le nom spécial de spathe ; telles sont, par exem- ple , les Bractées qu'on trouve à la base des fleurs des Iris , des Narcisses, des Aulx, et surtout à la base des plantes de la famille des Aroidées et des Palmiers. Voy. les mots in- volucre, CALICULE, CUPULE, SPATHE. (A. R.) 'BRACTÉIFÈRE. Bracteiferus [bractea, bractée ; fera, je porte), bot. ph. — Ce mot se dit d'un organe qui porte une ou plusieurs Bractées : ainsi le pédoncule du Polygala vul- garis porte deux Bractées opposées ; il eai bradé if ère. (A. R.) *BRACTÉIFORME. Bracteiformis [brac- lea, bractée ; forma, forme), bot. pïï. — Cette expression s'applique à tous les organes fo- liacés ayant dans leur position quelque res- semblance avec les véritables Bractées. (A. R.) 'BRACTEOGAMA (bractea, bractée; y«- poç, noces), bot. ph. — Section indiquée par De Candolle dans le genre Tacsonia. (C. L.) *BRACTÉOLE. Bracteola (diminutif de bractea, bractée), bot. ph. — Quand un axe floral est ramifié, il existe des folioles ou Bractées non seulement à la base de chaque pédoncule portant immédiatement lès fleurs, mais encore à la base des ramifications de l'axe. Ces dernières retiennentle nom de Brac- tées , tandis que celles placées à la base des pédicclles se nomment Bractéoles. (A.R.) *BRADBURYA, Raf. (nom propre), bot. ph. — Syn. du genre Galactia de P. Brown. (C. L.) *BRADDLEYA, Arrab. FI. Flum. (nom propre), bot. ph. — Syn. du genre Am- phirrox. (C. L. ) *BRADLJSIA, Neck. (nom propre), bot. ph. — Syn. du genre Siler, Scop. (C. L.) *BRADLALIA, Neck. (nom propre?) bot. ph. — Syn. du genre Laserpitium. (C. L.) BRADLEIA (nom propre), bot. ph. — R. Bradley, botaniste anglais, auteur d'une Histoire des plantes grasses , avait reçu de Banks et de Gaertner la dédicace de ce g. d'Euphorbiacées , déjà appelé d'autre part, par Forster, Glochidion. (Ad. J.) *BRADYB,EIVUS ( 0pa YAm. melanogasirica Esch. des îles Ounalaschka, et enfin, G0 le B. niger de Chaudoir, de Silésie. (D. et C.) *BRADYE8 (/3Pa«, Sangsue), annél- — Modification de Branchiobdellion et Bran- chellion. (P. G.) B B A IV [ C II I O B D E L L E. Brandi iodella (0paVx"x, branchies ; SSéïXa, Sangsue). annél. — M. Aug. Odicr, dans un mémoire inséré parmi ceux de la Société d'histoire naturelle de Paris, nomme ainsi un genre d' Annélides établi sur la petite Sangsue déjà observée par Bœsel sur les branchies des Écrevisses, et étudiée par lui avec beaucoup plus de soin. Le parasite dont il s'agit, et que M. Odier nomme B. astaci, est jaune doré, long de 5 à 12 min., et large de 1 1/2. Il est herma- phrodite; mais la fécondation exige la réu- nion de deux individus semblables. On a vu les Zoospermes de Branchiobdelles , et leurs œufs, d'après M. Odier, sont elliptiques, d'un jaune pâle, opaques, et terminés su- périeurement par une pointe cornée , brune , dont la base est entourée d'un disque de même couleur. Ils sont fixés aux branchies des Écrevisses par un fin pédicule brun qui s'élargit par en bas, pour s'appliquer sur les rameaux de ces branchies. M. Gay, dans une lettre écrite du Chili, et insérée dans les Comptes-rendus de l'Acadé- mie des sciences de Paris pour 183G , cite deux autres espèces de Branchiobdelles , l'une parasite de l'Écrevisse du Chili, et l'autre de l'Auricule Dombey. M. de Blainville avait d'abord douté que le B. astaci fût bien une annélide , mais depuis, il est revenu à l'opinion de M. Odier, et voici comment il caractérise le g. auquel cet épizoaire sert de type : Corps très contractile , légèrement déprimé , com- posé d'un petit nombre d'articulations. Tête oblongue, distincte, terminéeen ventouse m- labiée, sans points pseudo-oculaires; ventouse posl rieuretres large; orifice buccal pourvu d'une paire de dents cornées triangulai- res ; anus terminal. A cause de la ressem- blance du mot Branchiob délia avec celui de Branchiobdellion , et comme d'ailleurs il se sert de ce mot dans le sens de ce dernier M. d;. Blainville , ainsi que nous l'avons '24 BRA dit à l'article hirulinées du Dictionnaire de | M. Guérin, nomme Microbdella le g. établi par M. Odicr. M. Vallot ( Comptes- Rendus Acad. Se, XII, 941, 1841 ) a donné aux j Branchiobdclles des Écrevisses le nomd' As- tacobdella. (P. G.) BRANCUIORDELLION (£pâ7X(a, bran- chies j StîALov , petite Sangsue), annél. — C'est, d'après M. Savigny, le nom générique donné par Rudolphi aux Sangsues marines branchifères , et qu'il change en Branchel- lion. (P. G.) BRANCHI0DÈLES (ft» bran- chies; yasTyj'p, ventre), crust. — Latreille donnait anciennement ce nom à un ordre de Crustacés dont il a fait depuis ses Amphi- podes et Stomapodes. (P. G.) BRANCHIOPE. Branchiopus ( 6p*yxi* , branchies ;7rov;,7ro<îoç, pied ; à cause de leurs pattes branchiales , à la fois organes de res- piration et de locomotion), crust. — Syno- nyme du genre Branchipe. Voyez ce mot. (C. d'O.) * BRANCHIOPNONTES. Branchiopnon- tes, Spayx'a, branchies; «veo> , je respire). zool. — Fischer comprend sous ce nom tous les animaux invertébrés respirant par des branchies, tels que les Mollusques, les Anné- lides et les Crustacés. (C. d'O.) "BRANCHIOPGDA (SpxyX:a, branchies; tzqvç, ttooo'ç, pied), crust. — Latreille, dans son Histoire des Crustacés , et Lamarck, d'a- près lui, nommaient ainsi le genre Bran- chipe. Depuis, ce mot a été appliqué au grand groupe de Crustacés auquel appartiennent les Branchipes. (P. G.) BRANCHIOPODES. Branchiopoda (Spày- yta, branchies ; itovç, «ocJoç, pied), crust. — C'est un des grands groupes de Crustacés , considéré comme un ordre par Latreille , comme une légion par M. Mil ne-Edwards, et dans lequel se placent une grande partie de nos Crustacés d'eau douce. La taille des Branchiopodes est en général petite ; les an- neaux de leur corps varient en nombre ; leur tète, ordinairement distipctc , porte un seul œi\ ou bien deux ou trois de ces organes , BRA dont deux sont souvent pédoncules. Leurs antennes sont peu développées ou en forme de rames natatoires , comme dans les Daph- nies, et alors fort grandes ; leur bouche a un labre, une paire de mandibules , une lèvre inférieure, et une seule paire de pattes-mâ- choires peu développées; leur abdomen est en général assez grand , et terminé par une sorte de queue bifide. Leurs membres ont une disposition toute spéciale, et constituent le caractère qui a servi à les dénommer; ils sont à la fois respiratoires et locomoteurs > d'apparence foliacée et lout-à- fait branchi- formes. Ces organes sont dans un état d'agi- tation continuelle , même lorsque l'animal ne change pas de place, et c'est plutôt au moyen de ses antennes et de sa queue que par l'effet de ses pattes-branchies que la na- tation s'opère. Les Apus, Limnadies, Branchipes, Da- phnies, Polyphèmes, sont les genres de Bran- chiopodes les plus connus. On les partage en 2 ordres, sous les noms de Phyllopodes et Cladocères ou Daphnoïdes , les premiers ayant un grand nombre de pattes foliacées, et les seconds n'en présentant jamais que quatre ou cinq. (P. G.) BRANCHIOSTÈGE (êp«yXta, branchies ; or/yw , je couvre), poiss. — Épithète donnée à la membrane soutenue par des rayons osseux plus ou moins nombreux, et qui, étendue ou resserrée sous l'opercule par l'ac- tion des muscles insérés sur les rayons ou sur les os destinés à les soutenir, sert, par ses mouvements et conjointement avec l'appa- reil operculaire , à la respiration du poisson. Les trois pièces osseuses , l'opercule, le sous- opercule et le préopercule , ne suffisent pas seuls en effet à fermer la grande fente des ouïes ; la membrane branchiostège y con- court : elle adhère à l'os hyoïde. Cet os > placé comme dans les autres classes des Ver- tébrés et suspendu au temporal , est formé de deux branches : l'une de l'osselet styloïde, nommé par M. Geoffroy Stylhyal; et l'autre composée elle-même de plusieurs pièces dans lesquelles M. Geoffroy a cherché à retrouver des parties correspondantes ou démembrées, soit du sternum , soit de l'os hyoïde des au- tres Vertébrés ; de sorte que la nature aurait formé, avec une portion de l'hyoïde et le ster- num des autres Ovipares , l'appareil destiné à soutenir directement les rayons et la mem- BRA brano branchiostège dos Poissons, et aurait attaché cel appareil à l'os lingual dos rois- sons. On voit d'abord doux grandes pièces latérales : VHyosternal et VHyposiernal de M. Geoffroy, qui forment le corps principal de la branche , et qui sont attaches à la face interne de l'interopercule ; puis deux autres pièces, l'une au-dessus, VApohyal , de M. Geoffroy ; l'autre à l'extrémité antérieure de la branche, le Céralohyalde M. Geoffroy. Ces deux pièces s'unissent avec celles de la branche correspondante opposée , et ensuite à l'os lingual des Poissons en avant. Dans l'angle formé par ces deux branches est une pièce impaire, qui va rejoindre la symphyse des huméraux et forme l'isthme qui sépare en dessous les ouïes. Cet os , que M. Cuvier a comparé à celui nommé queue de l'os hyoïde, et qui est si connu dans les Oiseaux et les Sauriens , a été regardé par M. Geof- froy comme l'analogue de l'apophyse im- paire et antérieure du sternum , et par cette raison cet os a été nommé Épistemal; mais eette apophyse du sternum des Oiseaux est toujours placée derrière la clavicule de ces Vertébrés; tandis que l'os impair dont il s'agit ici dans les Poissons est au-devant de toute l'ossature de l'épaule. Les rayons qui soutiennent la membrane branchiostège adhèrent aux deux pièces prin- cipales de chaque branche : le nombre de ces rayons, depuis 1, dans le Polypi'ere bichir, jusqu'à 30 et plus, comme dans YElops. Le nombre en est assez constant dans les es- pèces d'un même genre ; mais dans un grand nombre il y a un rayon de plus à une mem- brane qu'à l'autre ; de sorte qu'on peut en compter six d'un côté et sept de l'autre. Outre les muscles releveurs et abaisseurs de l'opercule , qui servent principalement à l'agrandissement ou au rétrécissement de la cavité branchiale, et qui sont l'agent prin- cipal de la systole et de la diastole pulmo- naire , il faut aussi ajouter que le temporal d'une part et l'os hyoïde de l'autre contri- buent beaucoup aussi, par leur mouvement, au mécanisme de la respiration des Poissons. Le principal muscle de l'hyoïde répond au génio-hyoïdien ; mais on trouve encore, sur- tout dans les Poissons dont l'isthme est large , une bande transversale musculaire , qui va d'une branche de l'hyoïde à l'autre. La membrane branchiostège a aussi ses BUA 725 muscles propres, et qui varient beaucoup dans les différentes espèces. Ce qu'on observe gé- néralement est une couche de libres qui passe en travers sur les rayons branchioslè- ges à leur face interne ; les fibres charnues n'y prennent aucune insertion , elles y adhèrent par du tissu cellulaire : elles viennent de l'opercule et du sous-opercule , et vont se perdre sur le bord de la membrane. Elles contribuent à former une sorte de bourse d'autant plus complète que l'ouverture bran- chiale est plus petite ; on les voit passer d'une membrane à l'autre dans les Anguilles, dans lesCycloptèrcs, et autres encore. Celte couche sert à contracter la membrane , à diminuer la cavité des branchies , et à retenir l'eau dans l'intérieur si le poisson a besoin de la conserver. D'autres fibres musculaires , an- tagonistes de celles-ci , vont en s'entrecroi- sant du rayon inférieur d'une des membra- nes à l'extrémité antérieure de la branche : elles servent à ouvrir la membrane. Puis on trouve, dans quelques espèces, des muscles allant d'un rayon à l'autre ; mais ils ne sont pas toujours faciles à suivre. On vient de voir, dans ce que j'ai dit, que l'épithète de Branchiostège s'applique aussi aux rayons qui soutiennent la membrane ; mais Artédi avait aussi donné ce nom à un des ordres de sa classe des Poissons. Il comprenait les genres Balisics , Ostra- cion, Cyclopterus et Lophius, association fort peu naturelle, qui fut cependant adoptée par Gronovius , sans y rien changer , dans son Muséum Ichthyologicum ; mais, dans le Zoo- phylacium , ce célèbre naturaliste augmenta le groupe des Branchiostèges encore plus malheureusement peut-être qu'Ai tédi ne l'avait conçu. II se compose de trois divi- sions : ï° Pinnis ventralibus nullis , com- prenant les genres Murœna , Gymnolus , Syngnathus, Ostracion; 2° Pinnis ventra- libus spuriis , comprenant les genres Balis- les , Cyclopterus , Cyclogasler ; et 3° enfin, Pinnis ventralibus veris , comprenant les genres Gonorhijnchus, Cobilis, Uranoscopus, Lophius. Linné n'a pas adopté cette division , parce qu'il plaçait dans ses Amphibiananle* les Branchiostèges d'Artédi. Dans les mé- thodes récentes d'ichlhyologie, on a été aussi obligé de ne plus former un groupe de ce nom, et fondé sur un caractère qui détruit les rapports naturels entre les êtres. (Val.) 726 BRA BRA BRANCIIIPE. Branchipus (Spa^ta, bran- chies; irot/ç, Tzo$6r, pied).CRUsT.— Le g.dc Crus- tacés ainsi nommé par Schœffer a reçu de La- treille, dans quelques uns de ses ouvrages, le nom de Branchiopoda, appliqué depuis à l'un des grands groupes de la même classe, et de Bénédict Prévost celui deOiîrocephalus. Les Branchipes appartiennent à la famille des Branchipiens , et à la légion des Branchio- podes (voyez ces mots). On en connaît plu- sieurs espèces , soit lacustres , soit marines. En général, ils se plaisent dans les eaux stag- nantes , assez troubles , mais non croupies. Des mares de très petite dimension en nour- rissent parfois en grande abondance ; et à Fontainebleau, par exemple, on en trouve souvent dans les petits amas d'eau que re- tiennent les creux des rochers. Leurs mou- vements sont rapides et gracieux. Semblables à de petits Poissons , arqués , allongés, et presque transparents , ils ont le dos en bas, et agitent incessamment en dessus leurs pat- tes branchiales , lesquelles aident à la nata- tion , en même temps qu'elles amènent les aliments vers la bouche , et sont de plus les organes essentiels de la respiration dans ces petits animaux. La queue et la tête servent par leur contraction à changer la direction des mouvements, et à entretenir l'harmonie. La nature des eaux où vivent les Branchi- pes expose souvent la vie de ces animaux. La dessiccation des flaques, les Grenouilles, les Salamandres, les Dytiques, etc., les font périr par milliers , et divers parasites leur sont aussi fort nuisibles ; mais leur force de multiplication l'emporte sur toutes chances de destruction. Leurs œufs , dont l'enveloppe est dure et coriace, résistent au dessèchement aussi bien qu'à la gelée; et, après que les premières pluies ont rempli d'eau les mares ou les fossés dans la terre desquels ils étaient res- tés, on voit apparaître des légions nombreu- ses de Branchipes , là où l'on aurait pu en croire la race entièrement perdue. Bénédict Prévost a pu envoyer de ces œufs de Bran- chipes de Montauban à Genève ; et, après quelque temps , Jurine, à qui ils étaient des- tinés, réussit à les faire éclore, et il en suivit toutes les métamorphoses. C'est même ainsi qu'il put vérifier les observations curieuses de son correspondant, et sa fille dessina ces Branchipes nouvellement éclos sur plusieurs planches qui ont été publiées, ainsi que le travail de Prévost, dans la Monographie des Monocles. Le corps des Branchipes est allongé , pres- que filiforme, et composé d'une tête, d'un tho- rax et d'un abdomen très développés. La tête, un peu renflée en avant et rétrécie en forme de cou en arrière, est divisée en deux an- neaux par un sillon transversal. Les yeux sont grands, très saillants , et portés à l'ex- trémité d'un pédoncule mobile. Entre leur base, on aperçoit sur le front une tache qui paraît être un œil sessile impair. Les an- tennes sont au nombre de quatre. Celles de la paire inférieure constituent un appareil préhensile très remarquable, occupant le de- vant de la tête , et qui consiste essentielle- ment en deux grandes cornes dirigées en bas. A raison de leur forme, ces organes ressem- blent aux pattes-mâchoires des Lernées bien plus qu'à des antennes; dans les femelles, ils sont toujours moins développés que chez les mâles. Le thorax est plus ou moins cylindrique et se compose de 12 segments portant chacun une paire de pattes bran- chiales. L'abdomen a 9 anneaux , dont le dernier est bilobé , et se termine par 2 grands appendices lamelleux, à bords ciliés, constituant une nageoire caudale. Le mâle a, au-dessous de la base de l'abdomen, 2 tu- bercules ou appendices cornés qui sont sans doute ses organes excitateurs , et à la même place, chez la femelle, on trouve une poche ovifère. Il y a plusieurs pontes de 100 à 400 œufs chacune. Les petits qui en sortent sont fort différents des adultes, et ils ne leur ressemblent qu'après un certain nombre de mues. On connaît dans l'Europe centrale plu- sieurs esp. de Branchipes. Leur longueur or- dinaire est de 5 à 6 lignes ; tels sont les B. stagnalis, diaphanus, et quelques autres indi- qués par M. Guérin. M. Milne-Edwards en a décrit 2 des environs d'Odessa , découverts par M. NordmannJ'un dans les eaux douces des environs de cette ville, et l'autre dans le lac salé de Hadjibé. (P. G.) *BRANCHIPIENS. crust. — Le singulier crustacé de nos eaux douces dont Schœffer a fait l'histoire sous le nom de Branchipus stagnalis, et qui est encore aujourd'hui l'es- pèce la mieux connue du g. Branchipe , a été pris Dar M. Milne-Edwards (//w*. nai.des KRA Chut., III, 364 ) pour type d'une famille à part, appelée Branchipiens, et ilans laquelle M placent aussi les genres Arlémie et Euli- inene. L£S llranchipiens BOQl des Crustacés bran- chiopodo , de L'ordre des PkyUopodes , parmi lesquels ils eonstiluent une tlivi- **>n a corps grêle , allongé , et entière- ment a découvert, leur dos n'offrant aucune tiare de carapace elypéiforme ni de tète bi- \al\e. Ils ont les feux pédoncules , les an- tennes simples, et, en général, une paire d'appendices eéphaliques préhensiles , de forme bizarre , et représentant les secon- des antennes. Ils ont II paires de pattes branchiales; leur abdomen est allongé et multi-articulé, sauf chez les Eulimènes. Ce dernier caractère distingue les Eulimènes des Branchipes et des Artémies , qui diffèrent entre eux par la présence d'appendices fili- formes à la base des cornes eéphaliques ou préhensiles dans les premiers, et par leur absence dans les seconds. (P. G.) BRAKCUIPL'S. crust. — Voyez bran- CHIPE. BRAIVCIIIURUS ( j3PxW« , branchies ; oùpa, queue), aanél. — Vivian (De phos- phoresceiuiu maris) donne ce nom à de pe- tits animaux qu'il fait connaître trop incom- plètement pour qu'on puisse dire à quel genre d'Annélides ils appartiennent. Cuvier se demande même si ce ne seraient pas des larves. (P. G.) *BRANCHLLE. bot. cr.— (Mousses.) Nom français donné par Bridel aux deux genres Ihjpnuut et Cludodium , nom à peine connu, et nullement usité. (C. M.) BRANC-LRSLVE ou BRANCHE-UR- SINE. bot. ph. — Nom vulg. de YAcanihus mollis. On appelle fausse branc-ursine , VReracltum sphondyUam. *BRANDESIA (Brandes, botaniste alle- mand), bot. ph. — Genre de la famille des Amaranthacées , tribu des Gomphrénées , formé par Martius (Nov. yen. et sp., H, 29), et qui parait devoir être réuni comme sec- tion au g. Teleianiliera, Pvob. Br. On en cul- tive plusieurs espèces dans les jardins d'Eu- rope. (C. L.) BRANDON D'AMOUR moll. — Nom vulg. de l'Arrosoir de Java, Aspcrgillum iavaunm Lam. *BRANDONIA (nom propre), bot. ph. — BRA 727 Ce genre de Beichenbach ( Consp., 127) est svn. du g. Pinguicula, Tourn. (C. L.) *BRANDTIA (nom d'homme), bot. pu. — Famille des Graminées, tribu des Avénacécs. M. Kuntli a décrit et figuré sous ce nom (Agrou.t II, p. 51 1, t. 170) une belle grami- née, originaire de l'Inde, et qui forme un g. nouveau, il se distingue surtout par des épil- lels composés de 2 fleurs scssiles: l'inférieure hermaphrodite, la supérieure femelle. Lalé- picène est formée de 2 valves concaves et mu tiques, l'externe un peu plus grande que l'interne. Les paillettes de la fleur herma- phrodite sont muliques et concaves. Le fruit est une cariopse elliptique, comprimée, nue. Les fleurs sont disposées en une panicule ra- meuse, et les feuilles sont planes et assez larges. (A. B.) BRANTE. Branta , Ok. moll. — Syno- nyme d'Otion, nom créé par Leach, et adopté par Lamarck et tous les auteurs. BRAQUE. mam. — Bace de Chien de chasse. Voyez chien. BRAS, poiss. — Un des noms vulgaires de la Baie bouclée. BRASENIA , Schreb. bot. ph. — Syno- nyme û'Hydropeltis, L. G. Bich. *BRASDLETTIA (Brasiletio, nom verna- culaire d'une espèce), bot. pu. — Section indiquée par De Candolle ( Prod., II , 481), dans le g. Cœsalpinia, et qu'il paraissait as- sez disposé à regarder comme distinct. (C.L.) BRASSADE. poiss. — L'un des noms vul- gaires du Thon, Scomber tlujnnus. *BRASSAIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Araliacées, formé par Endlicher (Nov. Slirp, Mus. Vindob. decad, 100) Ico- noy.,1. 114-116) sur une plante (le/?, acti- nopliora) de la Nouvelle - Hollande tropi- cale. C'est un grand et bel arbre, à feuilles peltées, 7-l4-foliolées , longuement pétio- lées, rassemblées au sommet des rameaux, à folioles pétiolulées,oblongues, subobtuses, subcordiformes à la base , munies sur les bords de quelques dents distantes , insérées en rayons sur les pétioles dilalés-aplatis au sommet; à stipules intra-axillaires, adnées, ovales-acuminées, imbriquées ; à fleurs ras- semblées en grappes terminales ; chaque pédicellc pluriflore. (C. L.) BRASSA VOL A (nom d'homme), bot. ph. I —Famille des Orchidées, tribu des Épiden- • drées. Genre établi par B. Brovvn, adopté par 728 BRA Lindley et très voisin des g. Epidendrum et Isockilu*. Ses caractères consistent en un calice étalé, formé de sépales à peu près égaux. Le labelle, un peu adhérent par sa base avec le gynostème, est concave, dressé, entier. Le gynostème est long, marginé dans sa partie supérieure. L'anthère, terminale et operculiforme , est à 4 loges , et contient 8 masses polliniques, ou quelquefois 12, adhé- rentes entre elles 2 par 2 ou 3 par 3. — On compte environ 10 esp. de ce genre, toutes originaires des Antilles ou du conti- nent de l'Amérique méridionale. Ce sont des plantes parasites à feuilles solitaires , ordi- nairement épaisses et charnues, quelquefois même cylindriques et à fleurs très grandes, terminales, blanches ou d'une couleur pâle. (A. R.) BRASSIA (\V. Brass , collecteur de plan- tes en Guinée), bot. ph. — Genre très re- marquable de la famille des Orchidacées, tribu des Vandées, créé par R. Rrown (Flort. kew., II, 5, 215), et comprenant un assez grand nombre d'espèces, dont plusieurs sont recherchées et cultivées dans les jardins pour la beauté de leurs fleurs. Elles appar- tiennent à l'Amérique tropicale , sont épi- phytes, pseudo-bulbeuses, à feuilles rigides, membranacées, à scapes radicales, vaginées, à fleurs en épis. Les folioles périgoniales sont libres , étroites , étalées ; les intérieures or- dinairement plus grandes ; le labelle sans éperon, plan, indivis, bicrêté à la base, con- tinu avec le gynostème ; celui-ci nain, libre, aptère ; anthère 1-loculaire; pollinies 2; caudicule courte ; glandule épaisse. (G. L.) BRASSICA (nom latin du Chou ordi- naire), bot. ph. — Nom botanique du genre Chou. (C. L.) *BRASSICASTRUM (diminutif de Bras- sica). bot. ph. — Une des sections du genre Brassica. Ce genre avait été établi par M.Link (Handb., III, 318) sur le B. fmticulosa de Cyrillo. (C. L.) BRASSICÉES. Brassiceœ ( Brassica , Chou1), bot. ph. — Tribu établie parDeCan- dolle dans la grande famille des Crucifères pour renfermer les g. Sinapidendron, Lowe ; Brassica, L. ; S inapis , Tourn. ; Douepea, Cambess. ; Erucastvum, Presl.; Orycho- phragmus, Bung. ; Moricandia, DC. ; Diplo- laxis, DC. ; Eruca, Tourn. (C. L.) BRASSQLÏDE. Brassolis. ins.— Genre de BRA Lépidoptères diurnes, section des Tétrapodes, Latr., établi par Fabricius et adopté par La- treille. Godait en décrit deux : B. sophorœy Fabr., et B. astyra God. La lrc se trouve à la fois au Brésil et à Surinam ; la 2e ne se trouve qu'au Brésil. Ce sont de très grands et beaux Papillons, qui ont près de 0m, 12 d'en- vergure et des taches oculées comme nos Satyres d'Europe. Leurs Chenilles , suivant Stoll et Mérian , vivent, en société nom- breuse , dans un tissu serré qu'elles se fa- briquent, et d'où elles ne sortent que pen- dant la nuit, pour manger. (D.) *BRASSOLITES. ins. — M. Blanchard désigne sous ce nom un groupe de Lépidop- tères diurnes , de sa famille ou tribu des Nymphaliens qui ne comprend que le g. Brassolis. (D.) *BRATH1DIUM (|3pa0v, genévrier; u- <îoç, forme ; qui a le port du Braihys). bot. ph. — Genre indiqué par M. Spach dans le démembrement qu'il a fait du grand g. lin- néen Hypericum (famille des Hypéricacées), et dans lequel , s'il n'est pas adopté comme distinct, il constitue une excellente section. Toutes les esp. qui la composent appartien- nent au nord de l'Amérique. (G. L.) BRATH1S (0Pâ9y, genévrier), bot. ph. — Genre de la famille des Hypéricacées, éta- bli par Mutis (in Linn. f. supp., 43), et réuni comme section au grand g. Hypericum de Linné. (C. L.) *BRAULA. ins. — Nitzsch ( Thierin- sekten, p. 56) décrit sous ce nom une singu- lière espèce d'insecte trouvée parasite sur des Abeilles en mai et juin, et qu'il lui pa- raît impossible de rapporter à un des ordres établis dans celte classe. Le Braida , qui est très différent du Triongulin , est à peu près de la taille d'une Puce, et, par sa forme, il ressemble à un Hippobosque ou à une pe- tite Araignée. Son corps est cuirassé, d'un brun brillant , et garni de toutes parts de petits poils courts assez raides et comme ai- guillonnés. Il se fixe fortement au thorax des Abeilles au moyen de ses pattes ; tantôt il est sans mouvement, tantôt il relève la partie antérieure de son corps , et remue ses pattes de devant comme le font les Nyc- téribies. Retiré de dessus l'Abeille, et placé, sur un corps lisse , il marche dans tous les sens avec anxiété, et cherche l'animal sur lequel il était précédemment, et sur lequel BRA il reprend dès qu'il le peut son ancienne place. L'espèce unique de ce genre est le B. Nitzsch en a développé les caractères ITec soin. (P. G.) BR Al \EA,\Ailld. (nom propre), mvr. PH. — In des nombreux s\n. du genre Coccu- hts de De Candolle. (C. L.) BRUMIUA, Neek. (nom d'homme). bot. ph, — Synonyme d'Echinacea, Mœneh. (J. D.) 'BRAUMTE (nom d'homme), bot. ph, — Espèce minérale établie par M. llaidinger en l'honneur de M. Braun , minéralogiste de Gotha. D'après l'analyse qu'en a faite M. Tur- ner, c'est un Manganèse sesquioxydé Koijez MANGANESE. (DEL.) *BRAVAISIA (Bravais, botaniste fran- çais ). bot. ph. — Ce genre , de la famille des Bignoniacées, forme par De Candolle, ne renferme qu'une espèce. C'est un bel arbrisseau grimpant , indigène des envi- rons de Caracas, à rameaux pubescents, cy- lindriques, comprimés alternativement au sommet, garnis de feuilles opposées, pélio- lées , simples , elliptiques, très entières; à fleurs amples, disposées en panicules ter- minales. (C. L.) *BRAVOA (Bravo , botaniste mexicain). bot. pu. — Genre de la famille des Liliacées, tribu des Ajoutées , formé par La Llave et Lexarza [J\ov. vcg. descr., 1-0), le même que le Robynsia de Drapiez [Herb. génér. de l'a- mal., t. II), et que le Cceiocapnia de Link et Ollo. La jolie plante qui le compose unique- ment est introduite et cultivée depuis Ï838 dans nos jardins d'Europe. Elle se distingue principalement par un périanthe tubuleux, allongé , géniculé , obscurément G-lobé ; par un limbe, qui est fort court; par Gétamines sa sa base, à anthères fixées par leur milieu; par un ovaire pédiccllé, trigono-sphé- rique, à stigmate trilobé? capsule obtusé- ment trigone . triparlible. Le B. geminifiora a des racines fibreuses, articulées ; la scape s'élève à près d'un mètre de hauteur et du milieu de nombreuses feuilles radicales, li- néaires, ensiformes , acuminées, longues de 30 à 40 centim., dilatées et semi- engainantes à la base. Les fleurs , disposées en un long épi lâche, sont géminées par paires, très distantes, et alternantes autour de l'axe; elles sont dressées avant l'épanouisse- ment, et s'inclinent au moment même où le T. II. BRE 729 périanthe commence à se colorer; celui-ci e>i d'un beau rouge pourpré. Ce g. est voi- sin du Blandfordia. (C. L.) BBAYA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Crucifères-Notorhizées , tribu des Sisymbriées, formé par Slcrnberg et Huppe [Regensb. Denktekr., I, I,G5, t. 1), et comprenant un assez petit nombre d'es- pèces indigènes des montagnes de l'Europe médiane et des contrées arctiques de l'Amé- rique. Ce sont de petites plantes vivaecs, à feuilles éparscs, très entières, quelquefois sinuées ou lyrées-pinnatiûdes ; à fleurs pour- prées , disposées en grappes terminales ser- rées ou allongées. On en cultive quelques unes dans les jardins. On les distingue prin- cipalement à leur silique oblonguc , subey- lindracée,dont les valves planiuscuics; à un stigmate sessile ; à des graines ovales ; à un calice égal à la base. (C. L.) BKA1EBA (Braycr, médecin allemand). bot. pu. — Genre voisin de la famille des Ro- sacées et de la tribu des Spiréées, formé par Kunth (Braver, Nulle, rermif., 1824, 8) sur une plante encore peu connue, qu'on pré- tend être souverainement anthelminlique et détruire particulièrement le Tamia. C'est un arbre de 20 mètres de hauteur, croissant en Abyssinie , à rameaux tomenteux- velus , marqués de cicatrices annulaires , formées par la chute des feuilles ; celles-ci alternes, serrées et irnparipennécs-intcrrompues , à folioles oblongues dentées en scie, velues en dessous aux nervures et aux bords; à stipules adnées à un pétiole dont la base est dilatée et semi-amplexicaulc ; à cymes florales, plu- sieurs fois dichotomes, divariquées-fiexucu- ses , dont les pédicelles pourvus à la base d'une bractée ovale. (C. L.) BREBIS, mam.— Femelle du Bélier. Voy. MOUTON. *BREBISSOI\IA ( Brébisson , cryptoga- miste français), bot. pu. — Genre de la fa- mille des OEnothéracécs, tribu des Fuchsiées, indiqué par Spach {IVouv. ann. mus. ,iYf 319, sur le Fuchsia micropliylla Kh. ) et qui pa- raît devoir être réuni comme simple section à la section Encliaudra , Zucc. du Fuchsia de Plumier. (C. L.) BRÈCHES, géol. — Voijez roches. BRÉCHET, ois. — On désigne générale- ment sous ce nom la partie antérieure du sternum qui présente une large plaque car- 46" '30 BRE rée , bombée dans le milieu et s'y élevant en carène ; quelquefois cependant on le res- treint à l'appendice xiphoïde seulement. (G. b'O.) BRÉCHITES. polyp. — Nom employé par Guettard pour les Polypiers fossiles. (P. G.) BREDEMEYERA (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Willdenow (Berlin. Ver- handl, III, 411, t. 6) dans la famille des Po- lygalacées, incomplètement déterminé, et ne renfermant qu'un arbrisseau de rAmérique tropicale à peine connu , appartenant peut- être au genre Monnina, à feuilles alternes ; à fleurs jaunes terminales, paniculées, nom- breuses, bractéolées. (C. L.) BRÈDES (du portugais Bredos). bot. ph. — On appelle ainsi dans toute l'A- sie méridionale , à Bourbon , à Maurice et dans les Antilles , toutes les plantes herba- cées ou les pousses nouvelles qui se mangent en guise d'épinards ; mais la Brède par ex- cellence, celle dont l'usage est le plus gé- néralement répandu, est la Brède morelle (Brède Martin à l'île Bourbon) , qui est ser- vie sur les tables les plus somptueuses aussi bien que sur les plus humbles. Cuite à l'eau avec un peu de sel et quelquefois de saindoux , ou bien mêlée à la viande ou au poisson, elle parait à tous les repas, dont elle forme le fond. Les Européens la mangent d'a- bord avec répugnance, à cause de son amer- tume; mais ils s'y accoutument promple- ment et ne peuvent même plus s'en passer. La Brède morelle n'est autre que notre Mo- relle noire, Solanum nigrum, qu'un préjugé condamne comme un poison , et dont nous- même avons mangé plusieurs fois sous le climat de Paris sans en avoir éprouvé la plus légère incommodité. Comme dans la Morelle de notre pays le principe amer paraît plus développé, il faut la faire blanchir pour l'en dépouiller. En repoussant ce mets de nos tables, nous nous privons d'un produit qui croît spontanément et en abondance dans les bois et dans les champs cultivés. Les autres Brèdes n'appartiennent pas à la famille des Solanées ; ce sont des plan- tes qui n'ont entre elles de commun que leur usage culinaire. Nous citerons les prin- cipales : Bredk Bengale , Chenopodium alriplex. B. gheyrette , Illecebrum sessile. BRE B. chou caraïbe , les jeunes pousses des Arum escidenlum et Colocasia. B. cresson, Sisymbrium nasturtium, Cres- son de fontaine. B. france, notre Épinard commun. B. gandole , B. TALI , Basella rubra. B. giraumon , les pousses nouvelles du Cucurbila pepo. B. glaciale , Mesembryanihemum cristal- linum. B. malabare, Atnaranthus spinosus, Alri- plex bengalensis , Cor chorus olitorius. B. malgache , Spilanthus oleracea. B. morongue, Guilandina moringa. B. moutarde , S inapis indica. B. piment, les pousses du Piment com- mun. B. puante , Cleome peniaphylla , qui perd par la cuisson son odeur désagréable. (C. d'O.) *BREEA , Less. bot. ph. — Synonyme de Cnicus, Schr. *BREISLACKITE (nom d'homme), min. — Ce nom a été donné par Brocchi, en l'hon- neur du géologue Breislack, à une substance brune , métalloïde, en filaments capillaires , trouvée dans les cavités des laves qui contien- nent de la Néphéline, à Capo di Bove près de Rome, à Viterbe , à la Scala, au Vésuve, etc. Sa composition n'est pas encore bien connue: elle paraît renfermer une quantité assez no- table de Cuivre. Elle fond au chalumeau en une scorie noire , magnétique ; elle donne avec le Sel de phosphore , au feu d'oxyda- tion, un bouton verdâtre, qui devient rouge au feu de réduction. (Del.) BREME. Brama, poiss. — C'est le nom d'un poisson des plus communs dans toutes les eaux douces de l'Europe, mais qui mul- tiplie davantage dans les grands lacs du nord et du nord-est de cette contrée. Bloch rap- porte , d'après Richter , que dans un lac de Suède près de Nordkœping , on en prit une fois plus de 50,000 qui pesaient 18,200 li- vres. Dans quelques lacs de Prusse , on pé- cha en une seule fois pour 3,4, 5 ou 700 écus de Prusse , c'est-à-dire pour plus de 2,000 fr. , et c'est un poisson qui se vend cependant bon marché à cause de sa grande abondance. La Brème devient grosse ; on en trouve fréquemment d'un pied de long; mais il n'est pas extraordinaire d'en voir de plu» BRE grandes, do 12 à 1 i livres de poidl, et même on en a vu de 20 livres. On reconnaît ce poisson à son corps comprimé, liant, de forme à peu près parallélogrammique , à la lon- gueur de son anale, étendue sons toule la queue. La Brème fraie en mai , quand le temps est beau. Dans cette saison, les mâles m' Couvrent de tubercules trièdres, jaunâtres et pointus , plus abondants sur la tète que sur les autres parties du corps qui en ont ce- pendant aussi. Les femelles alors deviennent souvent malades. La Brème a la vie dure ; on peut la trans- porter facilement en hiver : pendant les chaleurs , elle meurt plus promptemcnt. Plusieurs Oiseaux , et surtout les Grèbes et les Plongeons, en sont très avides. L'homme en fait aussi une pèche active , à la trublc , à la nasse et même à la ligne ; elle mord bien à l'hameçon amorcé de vers. Quand elle est bien nourrie, sa chair est blanche, ferme et de bon goût ; cependant elle est moins esti- mée que la Carpe. La longueur de l'anale de plusieurs autres Poissons d'Europe à corps comprimé et assez semblable à celui de la Brème , a donné le caractère d'un genre de Cyprinoïdes sous ce nom de Brème, dont on peut exprimer ainsi la diagnosc : Corps haut et comprimé, à dorsale petite, sans rayons épineux , à anale très longue ; à bouche petite sans barbillons ; à dents pharyngiennes sur un seul rang, comprimées , courbées en dedans et faible- ment crochues , et tronquées à leur bord in- terne. Il y en a au moins une douzaine d'espèces en Europe ; quelques autres sont connues des Indes occidentales , et Agassiz n'en cite pas de fossiles. On donne le nom de Brème de mer à plu- sieurs Poissons de merde genres et de familles très différents , mais surtout à la Castagnole et au Canthère de nos côtes de Picardie et de Normandie. Voy. ces mots. (Val.) BREME. Bremus. ins. — Jurine nomme ainsi [Classif. des IJyménop.) un genre d'In- sectes hyménoptères, désigné sous le nom de Bourdon par Fabricius , Lalreille et la plu- part des entomologistes. (C. d'O.) *BREMOXTIERA (nom propre), bot. ph. — Arbrisseau de l'Ile de France , à feuilles simples, oblongues, couvertes d'une pubes- cence très courte et blanchâtre, rétrécies aux ERE 731 deux extrémités , très brièvement pétiolées ; à stipules ténues, dentées, non scarieu- scs ; à fleurs petites, pourpres, disposées en grappes axillaircs , subspiciformes. De Can- dollc en a fait un genre qu'il place dans la famille des Papilionacées, tribu des Hédysa- rées-Alhagées. (C. L.) BREMUS. ins. — Voyez brème. BRENTE. Brenius, ou mieux Brenlhus (jSp/vGo; , espèce d'oiseau aquatique), ins. — Genre de Coléoptères lélramèrcs, famille des Curculionides, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Schœnherr, qui le place parmi les Orthocèrcs , division des Brcnlbidcs, a changé avec raison l'orthogra- phe de son nom en celui de Brenlhus , d'a- près son étymologie, en môme temps qu'il y a réuni les g. IVemocephulus , Uropterus et Stenorhynchus, Latr. Il en résulte que les ca- ractères du genre Brenius, suivant Fabricius et Latreillc, ne sont pas identiques avec ceux du g. Brenlhus de Schœnherr, qui a pour type le B. anchorago des auteurs, lequel se trouve dans plusieurs parties de l'Améri- que méridionale. Schœnherry réunit 24 esp., dont 23 de la même contrée et une seule des Indes orientales, le B. slriatulus Oliv. (D.) *BRENTHIDES. Brenihides. ins.— Schœn- herr désigne ainsi la 9e division de ses Or- thocèrcs , dans la famille des Curculionides , et qui a pour type le g. Brenlhus. Cette di- vision renferme les g. Arrhenodes , Belophe- rus , Enlrachelus , Belorhynchus , Brenlhus, Ceocephalus, Clœoderes et Taphroderes. (D.) BRENTHUS. ins. — Voyez brente. *BREONIA (nom propre), bot. pu.— Arbre de l'île de Madagascar , à feuilles opposées, très amples ; à stipules connées ; à inflores- cence en capitules axillaircs, solitaires, lon- guement pédoncules , dans un involucre spalhiforme , fendu d'un côté , longuement rostre au sommet, décidu. A. Bichard en a fait un genre qu'il place dans la famille des Bubiacées, tribu des Gardéniées-Sarcocé- phalées. (C L.) *BREPHA. ins. — M. Westwood désigne ainsi, d'après Hubner, un genre de Lépidop- tères nocturnes, que les entomologistes fran- çais et allemands nomment Brephos, d'après Ochsenheimer. (D-) 'BREPHOS (|3p«Vo« , enfant qui vient de naître), ins. —Genre de Lépidoptères noc- turnes établi par Ochsenheimer , et adopté 732 BRE par MM. Treitschke et Boisduval. Ce dernier le range dans sa tribu des Noctuo-Phalé- nides ; il ne renferme en Europe que 8 esp. qui se montrent dès les premiers beaux jours du printemps. Elles volent en plein jour comme des Diurnes , et d'un yoI rapide et très élevé. La Noct. parihenias Linn., typedu g., est très commune, en mars, dans les bois des environs de Paris. (D.) BRESAGUE, Saler, ois. — Synonyme de Sirix flammea. Voyez chouette. BRÉSILLET. bot. ph. — Synonyme de Cœsalpinia. BRESSAN, ois. — Nom vulgaire du Ca- nard sauvage, Anas boschas L. BRETEAU. poiss. — Un des noms vul- gaires de l'Anguille commune. BRETEUILLIA (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Dideha. (J. D.) BRETONNE, ois. — Nom vulgaire de la Fauvette passerinetle , Sylvia passerina Lath. BRETTES. bot. ph. — Synonyme de Brèdes. *BREUNÉRITE, Haiding. (nom propre). min. — Mélange cristallin de deux Carbonates isomorphes, la Giobertite et la Sidérose, dans lequel ce dernier n'entre d'ordinaire que pour | de la masse totale. C'est donc une Giobertite ou Carbonate de Magnésie ferri- fère, qui diffère un peu de la Giobertite pure par la valeur de ses angles, sa couleur et ses autres caractères physiques. M. Haidinger, qui avait cru devoir en faire une esp., l'a dé- diée au comte de Breuner, directeur des mines en Autriche. Voyez carbonates. (Del.) BRÈVE. Piita , Vieill. [brevis, court; sans doute à cause de la brièveté de leur queue ou de leurs ailes), ois.— Genre de l'ordre des Passereaux dentirostres , famille des Four- miliers , groupe des Fourmiliers humicoles de M. de Lafresnaye. Ce genre , propre aux parties chaudes de l'ancien continent, est encore mal connu, et les naturalistes ne sont pas d'accord sur ses affinités et sa circonscription. Ainsi , tandis que Cuvier le réunit à son g. Fourmilier, M. Lesson en fait une famille, M. de Lafres- naye et Temminck un simple genre, et M. G.- R. Gray (List, ofthe Gen. , 1841) le disperse dans les g. Formicarius, Grallaria, Brachyu- rus et Timalia , ce qui n'est pas étonnant ; car le caractère sauvage et solitaire des Brè- BRE ves , et leur séjour dans les parties les plus reculées des pays qu'elles habitent, ont em- pêché les naturalistes d'étudier suffisamment leurs mœurs, dont plusieurs particularités sont complètement inconnues. Les caractères propres à ce genre, tel que l'ont circonscrit les ornithologistes qui l'ont adopté, sont : Bec allongé, robuste, crochu , très fendu, convexe en dessus, à bords rentrés , à narines larges et placées sur les côtés ; à mandibule inférieure convexe et pointue. Tarses longs et scutellés. Queue courte, quelquefois légèrement en coin. Ailes de médiocre grandeur, concaves, arrondies, à lre et 2e rémige plus longues. Les Brèves , dont on compte une dizaine d'espèces , sont des Oiseaux à forme lourde et massive, volant mal à cause de la brièveté de leurs ailes ; mais, d'après la longueur de leurs jambes et le peu de développement de leurs doigts , devant faire d'excellents cou- reurs. Cette dernière particularité organique empêche sans nul doute ces Oiseaux de per- cher. Leur nourriture consiste en Fourmis et en Termites. Les Brèves ont généralement un plumage fort brillant. (C. n'O.) BREVER. bot. cr. — Genre formé par Adanson aux dépens de quelques espèces du genre Bryum et du Bartramia fonlana. *BREVICEPS ( brevis , court; ceps , tête). rept. — Genre de Batraciens bufoniformes établi par Merrem , et dans lequel prend place une espèce de l'Afrique australe, con- nue depuis assez long -temps, et que la forme singulière de son corps et de sa tête a fait appeler Breviceps bossu , Bana gibbosa Linn. Sa longueur pour la tête et le corps est de 0,048 ; ses jambes et ses pieds ont 0,028. VEwjystoma granosum de G. CuYier n'est qu'un animal de cette espèce altéré et rendu granuleux , parce qu'on l'avait con- servé dans une liqueur trop chargée d'al- cool. Les caractères du g. Breviceps ont été résumés ainsi qu'il suit : Tête complètement confondue avec le tronc; pas de museau distinct. Bouche très petite ; langue ovale , entière , libre à son extrémité postérieure; pas de dents au palais; tympan caché; trompes d'Eustache excessivement petites; pas de parotides. Les cuisses et les bras pro- prement dits non distincts extérieurement ; quatre doigts en avant, cinq en arrière, tout- à-fait libres ; deux tubercules sous-métatar- BRE siens •. apophyses transverses de la vertèbre sacrée dilatées en palettes triangulaires ; une vessie vocale sous-jugulaire chez les mâles. (P. G.) *BRÉVICITE, Berz. (nom de lieu), min.— Substance du groupe des Zéolithes , voisine de la Nésole . el qu'on trouve à Brévig , en Norwége. Elle est Manche a\ee des stries d'un rouge sombre. D'après l'analyse de Son- den, elle est composée de: Silice, 43,88; Alumine, 28, 39; Soude, 10,32; Chaux, 6,88; .Magnésie, 0,21 : Eau, 9,63. [Del.) *BREYICOL ASPIS. INS. — Genre de Co- léoptères tétramères , famille des Chrysomé- lines , établi par M. le comte de Caslclnau , et syn. du g. Hersilia deM. Dejean. (D.) *BRÉVIG ASTRES {brevis, court; yacrxvîp, ventre), abach. — M. Walckenaer emploie ce nom pour désigner une division de son genre Épéire. Voyez ce mot. (Bl.) BRÉVIPEAAES. ois. — Cuvicr, La- treille , Duméril , Lcsson , ont désigné sous ce nom un groupe formé des g. Autruche , Casoar et Dronle, mais occupant dans leur méthode une place différente. Olivier en fai- sait une division de l'ordre des Échassiers. BRÉVIPEXNES. Brevipennes. ins.— Sy- nonyme de Brachély très. (D.) *BREYVERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées, tribu des Convoi vidées, formé parR. Brown, aux dépens de plusieurs espèces de Convol- vulus de Roxburgb el de Wallich. Il renferme des plantes herbacées ou ligneuses, indigènes de la Nouvelle-Hollande, de l'Asie tropicale et de Madagascar. Elles sont remplies d'un suc aqueux, ont des feuilles alternes, en- tières , des fleurs axillaires , solitaires. On cultive dans les jardins le B. Roxburghii [Convolvulus semidigynus Roxb.). La capsule, 2-loculaire, renferme 4 graines dressées. (C. L.) *BRE\VSTÉPJTE , Brooke. Diagonite , Breilh. min. — Substance vitreuse, d'un blanc jaunâtre ou grisâtre , translucide , en cris- taux ou pellicules cristallines. On l'a trou- vée pour la première fois à Stronlian , en Ecosse , où elle est accompagnée de Cal- caire spathique. C'est un Hydrosilicate alu- mineux , à base de Strontiane et de Baryte , constituant une espèce voisine de la Stilbite ; mais elle en diffère par ses cristaux , qui appartiennent au système klinorhombique. BRE 733 Ces cristaux , fort petits , sont des com- binaisons de prismes verticaux , avec les deux faces parallèles à la section klinodia- gonale, et des sommets dièdres , dont l'arête oblique est dans le plan de cette même sec- tion. L'angle du biseau terminal est de 172°, et son arête est inclinée à l'axe de 93° 40'. Les cristaux sont striés verticalement et cli- vablcs dans le sens de la section dont nous venons de parler ; les faces de clivage offrent un éclat nacré très sensible. Pesanteur=2,2; dureté = 5,5. Ils sont composés , suivant M. Conncl, de Silice, 53,GG ; Alumine, 17,49 ; Strontiane, 8,32 ; Baryte, 0,75 ; Chaux, 1 ,34 ; Oxyde de fer, 0,29 ; Eau, 12,58. — Un miné- ral tout semblable à celui d'Ecosse a été trouvé à Saint-Turpet , dans la vallée de Munster, près de Fribourg en Brisgau. (Del.) BREXIA (SpeÇtç, pluie ; allusion, dit-on, à l'ample feuillage des espèces qui abrite de la pluie), bot. pif. — Genre type et unique de la famille des Brexiacées , formé par Dupetit- Thouars ( Gen. madagasc. , G9) pour renfer- mer quelques esp. découvertes dans l'île de Madagascar. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, pétiolées, subcoriaces, très entières ou dentées-épineuses ; à fleurs axil- laires et terminales en ombelles, sur un pé- doncule subcomprimé. On en cultive plu- sieurs dans les jardins européens, entre au- tres les B. .spinosa , chrysophylla , serrata. Les caractères principaux de ce genre de plantes sont : Calice libre, 5-fide , persis- tant, à lacinies coriaces, courtes, aiguës, im- briquées par eslivalion. Corolle de 5 pé- tales, insérés au bord extérieur d'un anneau périgyne, coriaces, oblongs, obtusiuscules , imbriqués par estivation , subcohérents à la base, et un peu étalés lors de l'anthése. Étamincs 5 , insérées avec les pétales , et alternant avec eux, à filaments subulés , charnus , à anthères obiongues , dressées , basi-fixes, biîoculaires. Disque annulaire épais, adné à la base de l'ovaire, et divisé en 5 lobes multifides et alternant avec ceux- ci. Ovaire supère , ové-pentagone , 5-locu- laire ; ovules nombreux, bisériés dans l'an- gle central. Style très court ; stigmate 5-lobé ; drupe oblong, 5-costé, brusquement conique au sommet qui porte 5 petites cornes, à épi- carpe papilleux, â endocarpe osseux, luisant. Graines horizontales, ovales - anguleuses , luisantes. Embryon cx-aibumineux , ortho- 734 BRI BRI trope , amygdalin. Cotylédons ovales-obtus. Radicule cylindrique, centripète. (C. L.) *BREXIACÉES. bot. ph. — Le genre rexia semble à M. Endlicher pouvoir devenir le noyau d'une famille des Brexia- cées, qu'il placerait à la suite des Saxifra- gées. Ses caractères seraient ceux du seul genre qui s'y rapporte jusqu'ici. Voyez brexia. (Ad. J.) RREYMA (nom propre), bot. ph. — Ce genre d'Euphorbiacées , établi par Forster d'après un arbrisseau de Tanna, et consacré à un botaniste belge J. Breynius, est encore imparfaitement connu. Son auteur décrit les fleurs comme polygames, à calice 4-5-parti; les hermaphrodites avec 5 anthères adnées au style , un stigmate simple et une baie à 3 loges 2-spermes ; les femelles offrant une capsule à 5 loges et 5 graines, portée sur un disque annulaire et surmontée de 5 stigma- tes. Ces caractères ne paraissent pas appar- tenir à une même esp. et à un même g. Les fe- melles , dans un herbier de Forster, se sont trouvées un rameau de Melanihesa. (Ad. J.) *BREYNIASTRUM ( diminutif de Brey- nid). bot. ph. — Section indiquée par De Can- dolle (Prodr., 245 ) dans le grand genre lin- néen Capparis, et caractérisée par un calice à divisions triangulaires ; par des étamines nombreuses ou définies ; par une baie oblon- gue. Celte section renferme quelques espè- ces inermes de l'Amérique , et répond au genre Breynia de Plumier. (C. L.) *BRIAREA (nom mythologique), bot. cr. — Ce nom rappelle Briarée , le géant aux cent bras. Le champignon qui forme ce petit genre a été créé par M. Corda dans la Flora germanica de Sturm [Heft., II, tab. 6). Il est caractérisé par un pédicelle droit , cloisonné et légèrement étranglé au niveau des cloi- sons ; au sommet il supporte un grand nom- bre de filaments simples, courbés, et formés de spores rondes , transparentes , placées les unes à la suite des autres comme les grains d'un chapelet. L'espèce qui a servi de type est le Briarea elegans ; elle croît sur le chaume des Graminées humides. Les indivi- dus sont isolés, d'une belle couleur blanche et hyaline. M. Fries n'a pas cru devoir con- server ce genre. Il l'a rangé parmi les Mo- nilia. (LÉv.) *BRIARÉE (nom mythologique), moll.— Genre formé par MM. Quoy et Gaimard , pour un mollusque de l'ordre des Gastéro podes nudibranches, trouvé par eux dans les eaux du détroit de Gibraltar , et ayant pour caractères : Un corps nu, gélatineux, transpa- rent, scolopendriforme , aplati ; deux yeu*. sessiles; quatre tentacules, larges et triangu- laires, les postérieurs terminés par deux ap- pendices filiformes; une queue; les bran- chies disposées de chaque côté, et composées de lames aplaties , bifurquées à leur extré- mité. Les autres particularités de structure sont inconnues. — On n'en connaît qu'une seule espèce, le B. scolopendra. La place de ce g., dans la méthode, est entre les Laniogè- res et les Éolides. (C. d'O.) BRIBRI. ois.—- Nom vulgaire du Bruant de haie, Emberiza cirlus. BRICKELLIA (nom d'homme), bot. ph. — Ce genre paraît avoir été formé par El- liot sur une espèce du g. Eupaiorium , et se trouve cité dans l'ouvrage de M. DeCandolle, sous le nom d'Zs. Brickellia. (J. D.) BRIDÉ, poiss. —Nom sous lequel on a dé- signé plusieurs Poissons des g. Baliste, Spare, Scare et Chcetodon, à cause des bandes noi- res sur fond d'argent qui régnent le long du corps et viennent se terminer à la bouche. BRIDELIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre, consacré à un botaniste qui a fait sur les Mousses des travaux nombreux et esti- més, Bridel-Brideri, a été écrit à tort Briede- lia, d'après l'orthographe allemande de son auteur Willdenow. Il appartient à la famille des Euphorbiacées, et présente les caractères suivants : Fleurs monoïques. Calice 5-fide â préfloraison valvaire. 5 petits pétales alter- nes insérés au calice. Fleurs mâles ■■ 5 éta- mines à anthères internes , à filets soudés en un support surmonté d'un rudiment du pistil, et partant du centre d'un disque soudé avec le fond du calice , sinué dans son contour. Fleurs femelles : 2 styles bifi- des. Ovaire entouré d'un tube à 5 dents, à 2 loges bi-ovulées. Fruit légèrement charnu. — Les espèces originaires de l'Inde et de l'A- frique tropicale sont des arbres ou des ar- brisseaux quelquefois grimpants , à feuilles alternes, entières, accompagnées de stipules; à fleurs réunies en pelotons axillaires qui sont quelquefois disposés eux-mêmes enépî, et contiennent tantôt des fleurs toutes du même sexe , tantôt des mâles entremêlées à des femelles. (Ad. J.) BRI •BRIDGESIA, Hook. et Ain. ( nom pro- pre), bot. M.— Genre de la famille des Sapin- dacées, Iribu des Sapindées, formé par Bcr- tero (tnsc. ex Cambess. A'ouv. ami. mu*., III, 234 , t. 13) pour un arbrisseau du Chili, dressé, non cirrhifère , à feuilles alternes, simples , stipulées, ineisées-lobées, dentées en seie ; à pédoncules avillaires , solitaires , uniflores. — C'est aussi un synonyme du genre ErcUia, Ad. Juss. (C. L.) *BRIDGESIA (nom propre), bot. ph. — Synonyme du g. Polyaehyrus , qui fait par- tie de la famille des Composées, tribu des Nassauviacées. (J. D.) BRIEDELLA. bot. ru.— Voyez bridelia. BRIGIVE. poiss. — On désigne sous ce nom, sur les côtes voisines de la Loire et de la Garonne, le Bar, Labrax lupus Cuv. RRIGNOLIA, Bertol. (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Bubiacées- Cinchonacées , tribu des Haméliées , formé par De Candolle pour un arbrisseau ou un arbre de l'île de la Trinité, à rameaux cylin- driques , velus, garnis de feuilles opposées , pétiolées , ovalcs-oblongues , obtuses à la base, acuminées au sommet , pubérules sur les nervures, glabres sur le reste ; à stipules binées de part et d'autre, lancéolées -acu- minées, soudées d'abord en une seule inter- pétiolaire , bientôt se séparant de la base au sommet ; à fleurs sessiles dans les dichotomies et au sommet des pédicelles d'un corymbe terminal pédoncule ; à rachis court, velu, formant des rameaux serrés, pubérules, tri- chotomes , garnis de bractées ciliées. — Ce nom s'applique aussi à un synonyme du genre Kundmannia. (C. L.) BRIGOULE. bot. cr. — Même chose que Baligoule. BRILLANTE, moll. — Nom donné par Geoffroy à une petite Coquille terrestre des environs de Paris, que Bruguière avait dési- gnée sous le nom de Bulimus lubricus, et qui appartient au g. Agathine. (C. d'O.) BRILLANTESIA. bot. ph.— Genre de la famille des Acanthacécs , décrit par Palisot de Beauvois, dans sa Flore d'Oware, sous le nom de 3. owariensis, et que MM. Endlicher °A Lindley s'accordent à placer dans leurs genres douteux. M. A. Bichard (Dict. clas. d'hist. nai. ) l'avait rapporté avec doute, au g. Justieia. (C. d'O.) BRfX- BLANC, ois. — Nom vulgaire BRI 735 d'une espèce du genre Colibri, Trochilus su- perciliosus L. BRIN-BLEU. ois. — Nom vulgaire d'une espèce dn g. Colibri, le Trochilui cyanurus. L. BR1NBALLIER. bot. ph. — Nom vul- gaire de l'Airelle, Vaccinium myrtillus, dont les fruits portent le nom de Brinballes. BRINBALLUS. ÉCHIN. — Synonyme d'Holoiliuria penlacta. BRINDONIA , Dupclit-Th. (nom propre). bot. ph.— Un des synonymes du genre Car- cinia de Linné. (C. L.) BRISE, phvs. — Voyez météores. BRISE-LUNETTE, bot. ph.— Nom vul- gaire de l'Euphraise officinale. BRISE-MOTTE, ois. — Nom vulgaire du Traquet motteux. BRISSE. BrissusiPpUuoç, Oursin), échin. — Genre d'Échinfcles , établi par Klein , et adopté avec quelques modifications par M. Gray, et plus récemment encore par M. Agassiz ; il correspond à la section ddu g. Spatangue de M. de Blainville , et a pour ca- ractères l'absence d'un sillon bucco-dorsal , et la disposition des quatre ambulacres pairs déprimés , et formant au sommet du disque une espèce de croix circonscrite par une ligne sinueuse, sans tubercules ni piquants, tandis que l'ambulacre impair est à peine perceptible. M. Agassiz comprend dans ce g. 8 espèces de Spatangues de Lamarck. (Duj.) BRISSITES. échin. —Espèces fossiles de Brisses. *BRISSOCARPUS ( fohvoç, Oursin ; x«p- «oç, fruit), bot. cr. — (Hépatiques.) Genre de la tribu des Bicciées , que Baddi avait déjà fait connaître sous le nom de Corsinia ( voy. ce mot), quand M. Bischofflui a imposé le nou- veau nom de Brissocarpus, qui n'a pu consé- quemment être reçu dans la science. (C. M.) BRISSOIDES. Brissoides {fo'uraoç , Our- sin ; c7£oç, aspect), échin. — Genre d'Échi- nides , proposé par Klein pour diverses es- pèces que Lamarck avait laissées parmi les Spatangues et les Muléolites, et dontM. Agas- siz a fait son g. Micraster, caractérisé par la forme en cœur du test , et par la partie dorsale des ambulacres très développés et presque en étoile. (Dujv BRISSONLA (nom propre), bot. ph.-— Ce genre, établi par Necker, est rapporté en synonymie au Tephrosia dePersoon, dont il forme une section. (C. L.) 736 BRI *BRI5SUS (ftokaoç, Oursin), ins.— Genre de Coléoptères télramères , établi par Mé- gerle dans la famille des Curculionides, et non adopté par Schœnherr, qui en rapporte les espèces au g. Omias de Germar. (D.) *BRITIIIA (ftoiOyfe, lourd, pesant), ins.— Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par M. Boisduval, qui le place dans sa tribu des | Hadénides. Il ne renferme que 3 esp. , dont une d'Amérique (B. limais Cram.), et 2 d'Eu- rope (B. Pancralii Cyrill., et B. encausta Hubn.). L'une d'elles , la B. Pancralii, est très commune sur les bords de la Méditer- ranée, dans les environs de Montpellier. Sa chenille vit sur \ePa7icralium marilimum. (D.) *BRITHOPUS (fruGoç;, lourd, pesant; ffoùç, pied), paléont. — Nom proposé par M. Kutorga, professeur à l'Université impé- riale de Saint-Pétersbourg , pour un animal dont les restes viennent du Grès cuivreux des pentes occidentales de l'Oural, terrain qui ap- partient à l'étage du Grès bigarré. Cet animal, dont on ne connaît encore qu'une partie in- férieure d'humérus, aurait été, selon M. Ku- torga, un mammifère de l'ordre des Éden- tés, et d'un genre voisin des Tatous ; mais le peu de profondeur de la poulie cubito-ra- diale , et l'absence de la fosse olécrànienne à la partie postérieure de l'os, nous font pen- ser que cet humérus était celui d'un reptile voisin des Moniiors. En effet, chez ceux-ci, le condyle externe est percé d'un trou, comme le condyle interne de plusieurs Mam- mifères. Cette circonstance du percement de l'un des condyles de l'humérus fossile, qui paraît avoir déterminé M. Kutorga en faveur desEdentés, peut donc tout aussi bien venir à l'appui de notre opinion : seulement, au lieu de voir, dans la figure publiée par M. Ku- torga, sous le nom de Brithopm prisais, un humérus gauche de mammifère percé à son condyle interne, il y faudrait voir l'humérus droit d'un reptile percé à son condyle ex- terne. . h II nous parait même probable qu'un autre os, donné par le même auteur, pour la partie inférieure de l'humérus d'un second édenté qu'il place entre les Paresseux et le Briiho- pus, et qu'il nomme Orihopus primœvus, est la partie supérieure d'un humérus de rep- tile, peut-être de la même espèce que le pré- cédent. Dans ce cas , la partie prise pour la poulie cubito-radiale deviendrait la tête ar- BRI ticulaire , et les saillies considérées comme les condyles interne et externe seraient les tubérosités de même nom. Enfin, et nous croyons pouvoir prendre ici l'affirmative, la dent de Syodon biarmicum, autre nom proposé par M. Kutorga, est, non pas une dent de pachyderme, comme l'au- teur cherche à le démontrer , mais une dent de reptile ou de poisson. Quoi qu'il en soit, on ne peut qu'engager la Société minéralo- giquede Saint-Pétersbourg, qui a publié l'é- crit de M. Kutorga , à favoriser de tout son pouvoir la recherche de ces Fossiles, qui sont jusqu'à présent, à notre connaissance, les plus anciens ossements d'animaux vertébrés à respiration pulmonaire qui aient été trouvés, et qui pourraient bien être ceux des ani- maux qui ont laissé l'empreinte de leurs pas dans ce même Grès bigarré. (L... d.) BRIUS. ins. — Ce nom avait été employé par M. Mégerle et adopté par MM. Sturm et Dahl dans leurs catalogues pour désigner quelques Curculioniles d'Allemagne, parmi lesquels on regardait comme type du g. le C.mercurialis de Fab., qui se rencontre en- core aux environs de Paris. Schœnherr a fait rentrer ces Insectes dans le g. Barynotus de Germar. (C.) BRIZE. Briza (. j3P,'£a , espèce de plante céréale), bot. ph. — Famille des Graminées. Genre établi par Linné, et dont le port et les caractères sont tellement saillants qu'il a été adopté par l'universalité des botanistes. Ses épillets sont multiflores; les fleurs sont im- briquées et distiques. La lépicène se compose dedeuxYalves courtes, arrondies, membra- neuses , dépourvues d'arêtes comprimées et renflées à la base. La glume se compose de deux paillettes membraneuses : l'inférieure arrondie, comprimée, cordiforme à sa base, arrondie et mutique à son sommet; la supé- rieure beaucoup plus courte et bicarénée sur son dos. Les deux paléoles sont glabres, en- tières etbilobées ; la cariopse est comprimée, glabre, ordinairement nue. Les espèces de ce g., au nombre d'une douzaine, sont pour la plupart originaires de l'Europe; quelques unes cependant sont exotiques. Parmi celles qui croissent le plus communément en France, nous citerons le Briza média L., qu'on trouve si fréquem- ment sur nos pelouses, et qu'on connaît sous le nom vulgaire d'Amourette; !a Briza BRO imo 73? muurima, nés abondante dans toutes les ré- gions méridionales. (A, B.) "BUMPYRUBl (PpfÇa, espèce de plante céréale; Trvpoç , blé), bot. pu.— Famille des Graminées. Genre que le professeur Link a établi pour les espèces ilu g. Poa, dont les épillets sont multiflores, comprimés, et les fleurs disposées en épis paniculés. C'est une simple tribu du grand genre Poa. Voyez PATURIN. (A. I\.) BROCARD DE SOIE. moll. — Nom vulgaire du Cône géographique. BROCATELLE. géol. — Nom de plu- sieurs variétés de calcaire globulifère di- versement colorées qu'on exploite pour les besoins du commerce. Elles sont employées à la décoration des édifices ; et , entre les mains des sculpteurs, elles servent à fabri- quer des objets de luxe, jadis fort recherchés. La Brocatelle la plus belle est celle d'Espa- gne, qu'on tire des environs de Tortose. Voyez calcaire. (C. d'O.) BROCATELLE D'OR , D'ARGENT et BRLXE. ins. — Noms spécifiques donnés par Geoffroy à 3 esp. de Lépidoptères noc- turnes de la tribu des Phalénites , et appar- tenant aujourd'hui au g. Larentie. (D.) 'BROCCIIIA (nom propre), bot. ph. — Section du genre Tanaceium (famille des Composées), renfermant les esp. africaines munies de capitules homogames ou rare- ment hétérogames, et de fleurons à 4 dents, de fruits anguleux ou comprimés, et non ob- comprimés au rayon. (J. D.) *BROCCHU\"LA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Broméliacées établi par Schultes fils {Syst. vég., VII, P' 1250) pour une plante originaire du Bré- sil , très voisine des Pitcairnia , dont elle diffère seulement par ses étamines soudées par leurs filets presque jusqu'à la moitié de leur hauteur ; par ses ovules horizon- taux et non ascendants, et enfin par ses graines allongées , qu'un appendice ensi- forme termine à chaque extrémité. Ces ca- ractères sont d'assez faible valeur pour sé- parer le g. Brocchinia du grand g. Pitcair- nia. Voyez pitcairnia. (A. B.) 'BROCnAIVTITE , Lév. ( nom propre). Mn' — Substance vitreuse, transparente, d'unvent même en profitant de cette propriété que M. Balard l'a mis à nu pour la première, fois. Il forme, a\ec le Carbone, le Chlore, le Soufre, le Phosphore, le Cyanogène, etc., des compose* qui' Serullas a fait connaitre, mais qui n'offrent qu'un intérêt scientifique. L'action du Brome sur l'économie ani- male est des plus énergiques; il agit, à pe- tite dox>, comme un poison caustique très violent : une goutte, ingérée dans le bec d'un oiseau, suffit pour lui donner la mort. (A.D.) BROME. Bromus (Ppouoç, sorte de grami- née). bot. ph. — Grand genre de la famille des Graminées, type de la tribu des Bromées, dont les caractères sont très saillants et par con- séquent très faciles à saisir. Les fleurs sont toujours disposées en paniculc. Les épillets sont allongés, ordinairement multiflores ; quelquefois, mais plus rarement , composés de trois fleurs seulement : celles-ci sont dis- tiques. Les deux valves de la lépicène sont allongées, mutiques, inégales, carénées sur leur dos ; la paillette extérieure de la glume est allongée , bifide à son sommet , et porte une arête qui naît immédiatement au-des- sous de cette petite fente; la paillette in- terne est dépourvue d'arête , mais bicaré- née à son dos et ciliée sur ses deux carènes. Les deux paléoles sont très petites , entières et glabres. La cariopse est étroite, allongée, et convexe d'un côté, plane de l'autre côté. Les Rromes , au nombre d'environ 80 es- pèces , sont répandus dans presque toutes les contrées du globe , et particulièrement en dehors des tropiques. Ce sont des Gra- minées vivaces , acquérant souvent d'assez grandes dimensions , et qu'on trouve très abondamment dans les prés , les bois et les champs. En France , on en compte environ 18 espèces , qui , pour la plupart , forment un foarrage d'assez bonne qualité. (A. R.) *BROMEKS. -flromeœ. bot.ph. — L'une des tribus de la famille des Graminées. C'est la même qui a été nommée Festucacées par M. Kunth. Voyez graminées. (A. R.) BROMELIA. bot. ph. — Voyez bromélie. BROMÉLIACÉES. Bromeliaceue. bot. ph. — Famille iiuv,roiie de plantes monocoty- lédonées, qui a pour type îe geme z*r0mCj.a, et dont les caractères peuvent être énoncés BRO 739 de la manière suivante : Les fleurs sont her- maphrodites, généralement régulières, dis- posées en épis tantôt très denses, tantôt plus ou moins lâches, plus rarement en grappes ou en paniculcs. Chaque fleur est accompa- gnée à sa base par une bractée de forme et de grandeur variées. Le calice est formé de six sépales disposés sur deux rangs , soudée inférieurcment , et formant un tube tantôt complètement libre , tantôt sondé dans une étendue plus ou moins considérable avec l'ovaire. De ces sépales, trois extérieurs sont ordinairement plus courts et quelquefois moins colorés ; les trois intérieurs sont plus grands et pétaloïdes , quelquefois un peu inégaux, souvent munis à leur face interne d'une crête nectarifère. Les étamines, géné- ralement au nombre de six , sont quelque- fois peu nombreuses. Elles sont insérées à la face interne des sépales, quelquefois tout- à-fait à leur base , de manière à paraître comme hypogyniques. Leurs filets sont li- bres, et les anthères plus ou moins allongées sont introrses. L'ovaire est ou tout-à-fait li- bre, ou semi-infère, ou complètement infère, à 3 loges contenant chacune un nombre va- riable d'ovules, attachés soit à l'angle interne de chaque loge, soit à sa partie supérieure , soit à sa base. Ils sont en nombre déterminé ou indéterminé. Le style est simple, trigone, quelquefois partagé en trois segments à son sommet; il est terminé par trois stigmates plus ou moins allongés, quelquefois soudés et presque confondus en un seul. Le fruit est sec ou charnu , tantôt couronné par les di- visions calicinales quand l'ovaire était plus ou moins adhérent , tantôt accompagné et simplement recouvert par les sépales, quand l'ovaire était libre. Il offre trois loges conte- nant chacune un nombre variable de graines. Quand le péricarpe est capsulaire, il s'ouvre en trois valves seplifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont ovoidcs-allon- gées, portées sur un funicule quelquefois accompagné à son sommet d'un bouquet de longs poils appliqué sur un des côtés de la graine. Celle-ci se compose d'un embryon très petit, quelquefois droit ou en forme de crochet placé à la base d'un gros endosperme farineux. Toutes les plantes de cette famJ»oaont ori- cinaîroc, coit dea Animes , soit du continent de l'Amérique méridionale. Elles se font re- 740 BRO BRO marquer par un porl tout particulier, et qui est certainement le meilleur caractère de ce groupe. Ce sont des plantes vivaces, quel- quefois des arbustes rameux , portant des feuilles très nombreuses , épaisses et raides, souvent armées de dents épineuses sur leurs bords. Voici le tableau des genres qui y ont été rapportés. § I. Ovaire infère. I. Fruit charnu : six étamines. Ananasse'es, Nob. : Ananas, Lindl.; Bro- melia , L. ; JEchmea , R. et Pav. ; Billbergia, Thunb. ; Hohenbergia, Schult. fils. II. Fruit capsulaire : six étamines ou plus. Velloziees : Barbacenia, Vand.; Vellosia, Vand. § II. Ovaire semi-infère. Pitcairniées , Nob. : Brocchinia, Schult. fils; Pitcairnia, L'Hérit. § III. Ovaire libre. Tillandsiées: Tillandsia, L.; Caragnala, Plum. ; Guzmannia, R. et Pav. ; Bonapartea, R. et Pav. ; IVavia , Mart. ; Cotlendorfia , Schult. fils ; Dijckia , Schult. fils ; Encho- Urium, Mart. ; Pourreiia, R. et Pav. ; Welde- nia?, Schult. fils. La famille des Broméliacées forme un groupe assez naturel, si l'on n'envisage que le port des végétaux qui y ont été rapportés; mais quand on examine leur structure , on voit ses genres se rapprocher de plusieurs groupes au milieu desquels les Broméliacées se trouvent placées. C'est ainsi, par exemple, que les genres à ovaire libre, qui forment la tribu des Tillandsiées, ont une assez grande analogie avec les Liliacées, dont ils ne diffè- rent guère que par leur port et leur embryon placé au centre d'un endosperme farineux et non charnu , caractère qui , pour le dire en passant , ne me paraît que d'une médiocre importance. D'un autre côté, les Bromélia- cées à ovaire infère se rapprochent beau- coup des Hémodoracées , dont le port s'ac- corde assez avec le leur , à tel point même que MM. [Martius et Endlicher ont placé la tribu des Vellosiées dans cette dernière fa- mille. Mais ce qui en distingue les Bromé- liacées, ce sont les sépales disposés sur deux rangs ; le Iruit toujours à trois loges poly- jpermes, tandis qu'il est souvent a une seule loge , et même monosperme et indéhiscent dans les Hémodoracées. Nous pensons que les genres de la famille des Broméliacées auraient besoin d'une révision approfondie propre à déterminer définitivement ceux qui doivent constituer cette famille , si toutefois une famille des Broméliacées doit être con- servée. (A. R.) BROMÉLIE. Bromelia (Bromel, botaniste suédois), bot. ph. — Type de la famille des Broméliacées. Ce genre se compose d'un cer- tain nombre d'espèces , grandes plantes vi- vaces, à feuilles toutes radicales, épaisses, coriaces, à dents épineuses sur leurs bords, à tiges ordinairement nues, rarement feuil- lées, portant des fleurs assez grandes et dis- posées en épi lâche , surmonté d'un bouquet de feuilles rapprochées. Leur calice , adhé- rent avec l'ovaire infère, a son limbe double, composé de trois divisions extérieures calici- nales , et de trois internes pétaloïdes. Les éta- mines , au nombre de six , ont leurs filets courts , attachés vers la partie inférieure de chaque sépale. L'ovaire infère contient un grand nombre d'ovules attachés à l'angle in- terne de chacune de ses trois loges. Le fruit se compose de baies distinctes à 3 loges po- lyspermes. Parmi les espèces de ce genre , on cultive fréquemment dans nos serres chaudes les Bromelia pinguin et Bromelia karatas , espèces plus remarquables par leurs feuilles et leur port que par leurs fleurs peu brillantes. On a retiré du g. Bromelia le B. ananas L., devenu le type d'un g. particu- lier. Voyez ananas. (A. R.) *BROMFELDIA (nom propre), bot. ph.— Ce genre, dédié par Necker à un Anglais au- teur de quelques opuscules botaniques, N. Bromfield, est synonyme de Jairopha, nom que Necker réservait pour les esp. de ce g. dépourvues de corolle, et dont on fait main- tenant le Janipha. Voyez jatropha. (Ad. J.) *BROMFELDIA, Neck. (nom propre). eot. ph.— Un des synonymes du genre Cur- cas d'Adanson. (C L.) *BROMIUS (surnom de Bacchus). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Eumolpoïdes, créé par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean, qui (Catal.) en mentionne 4 espèces . z des Indes orientales et 2 d'Ei"-^- Parmi celles- ci , il rauî regarder comme types VEumolpus BRO BRO 741 obscurus et le vitis, qui se trouvent en France ; ce dernier est assez commun au\ environs de Paris. Il n'est malheureusement que trop connu par les débats qu'il cause aux vigno- bles , tant comme larve que comme insecte parfait. Dans ce dernier état, il se tient au- dessousdes feuilles de la vigne, qu'il perfore irrégulièrement par tracés multiples ; si l'on veut le prendre, il déploie alors une ruse ex- cessive ; car, au moindre mouvement ou au moindre bruit , il se laisse tomber, se fixe, en décrivant une courbe, à la partie inférieure des feuilles qui se rapprochent le plus du sol ; et lorsqu'il est pris, il fait le mort. Je crois avoir observé la larve se nourrissant de ce fruit ; mais elle ne se trouve que dans les grappes dont les grains sont très serrés et noirs. Une espèce presque identique, et qu'on croit être la même, se trouve aux États-Unis, où l'on sait que ne croît pas la vigne. M. Hope (Coleopterisl's manual, pag. 8) indi- que ces Insectes sous le nom générique $A- doxus, Kirby. (C.) BROMURES, mik. — Genre de composés minéraux résultant de la combinaison du Brome avec d'autres corps simples. Ces es- pèces ont pour caractères communs de donner des vapeurs rouges de Brome lorsqu'on les chauffe dans le tube fermé avec du bisulfate de Potasse, et de colorer la flamme du cha- lumeau en bleu verdàtre lorsqu'on les fond avec du sel de Phosphore mêlé d'oxyde de Cuivre. On en connaît quatre , dont deux sont solubles dans l'eau (les Bromures ma- gnésique et sodique), et deux sont insolubles (les Bromures d'Argent et de Zinc). Les deux premiers n'existent qu'à l'état de dissolution dans les eaux de la mer , et dans quelques sources salées de l'intérieur des continents. Les deux autres sont de véritables minéraux, mais d'une grande rareté , et sur la nature desquels nous n'avons pas encore de rensei- gnements bien précis. 1. Bromure de zinc. La présence de ce Bromure a été indiquée dans les minerais de Zinc de la Silésie. On le reconnaît à ce qu'il donne, par les alcalis, un précipité qui prend une couleur verte par la calcination avec le Nitrate de Cobalt. 2. Bromure d'argent (Argyrobrome). En petits cristaux d'un vert d'herbe , dont la forme n'a pona «meore été déterminée, et que M. Berthier a reconnu le premier dans un minerai d'Argent de San-Onufre, district de Plateros au Mexique : ils sont accompa- gnés de Carbonate de chaux , de Carbonate et de Phosphate de plomb , etc. Le tout a pour gangue un Quartz ferrugineux, pénétré de veines d'Argent chloruré. Le Bromure d'Argent est facile à recon- naître au moyen de l'Ammoniaque. On le dissout dans cet alcali , puis on évapore l'Ammoniaque. Le Bromure qu'on reproduit ainsi ne tarde point à se colorer en Yert au contact de la lumière. — M. Berthier a re- connu la même espèce dans d'autres mines d'Argent , où elle est de même associée au Chlorure, et quelquefois dans une propor- tion qui égale celle de ce dernier minerai. On cite entre autres les pacos du Pérou , ceux de Chanaveilles , de Huelgoët en Bre- tagne, etc. (Del.) BROMUS. eot. pu.— Nom latin du genre Brome. (A. B.) BRONCHES, zool. — Voyez kespiration. BBONCHUS (j3poyxo«, gosier), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, établi par Germar dans la famille des Curculionides. M. Dejean, après avoir adopté ce genre dans ses précé- dents Catalogues , l'a supprimé dans le der- nier ( 3e édit. ), et en a rapporté les espèces au genre Hipporhinus de Schœnherr. (D.) BRONGNÏARTELLE (diminutif de Bron- gniartia). bot. cr. — (Phycées.) M. Bory de Saint-Vincent {Dictionnaire classique d'his- toire naturelle ) proposait ce genre, qu'il fon- dait sur un démembrement des Huichinsia d'Agardh, devenues depuis les Polysiphonies. Le caractère qu'il assignait à ce nouveau genre , c'est-à-dire la fructification stichi- diaire, convenant non seulement au P. bys- soides qu'il prenait pour type, mais encore à toutes les espèces du genre Polysiphonia , la proposition n'allaita rien moins qu'à sub- stituer un nom à un autre. Le nom proposé par le spirituel micrographe n'a donc pas dû être adopté. (C. M.) *BRONGNIARTIA (Brongniart père et fils, célèbres naturalistes), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cébrio- nites de Latreille , créé par M. Leach , ainsi que celui de Dumerilia, avec des femelles du genre Cebrio. Latreille, avant de savoir que le Cebrio brevicornis d'Olivier n'était que la femelle du C. gigas de Fabriqua, avait formé ayee celle-ci son genre Hammonia. Il a été 742 BRO abandonné depuis, et il en sera de même de ceux de Leach , lorsque l'histoire de ces In- sectes sera mieux connue. (C.) *BRONGMARTIA [voyez l'article pré- cédent), crust. — Genre de Trilobites pro- posé par M. Eaton , et synonyme de celui d'Isotelus. (P. G.) *BRONGNIARTIA, Blum. (Ad. Bron- gniart, célèbre botaniste français), bot ph.— Genre de la famille des Papilionacées, tribu desLotées-Galégées, établi par MM. de Hum- boldt et Kunth, et qui peut-être devra être réuni au Peraltea des mêmes, dont il ne diffère guère que par un légume plus distinctement stipité et non échancré à la suture sémini- fère. Il ne renferme encore que 2 espèces , dont l'une , le B. podalyrioides , est cultivée dans les jardins. Ce sont des arbrisseaux appartenant à l'Amérique tropicale, à feuil- les imparipennées , 2-5-juguées ; à stipules pétiolaires géminées, foliacées; à fleurs in- carnates ou violacées, dont la carène jaunâ- tre , portées sur des pédoncules axillaires , géminés, uniflores et articulés. — On désigne aussi sous ce nom un synonyme du genre Kibara , Endlich. (C. L.) BRONGMARTIEN. rept. — Nom d'une espèce de Lézard européen dédié à M. Bron- gniart. (P. G.) *BROlYGïVIARTINE (nom propre), min. — Même chose que Glaubérite. Voyez sul- fates. (Del.) *BRO]\"l\ÎIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Frankéniacées (? Fouquiè- racées, DC.), formé par MM. de Humboldt et Kunth, sur un arbre mexicain, glabre, à bois blanchâtre, fragile; à rameaux armés d'é- pines éparses, solitaires, portant des feuilles fasciculées-serrées dans les aisselles des épi- nes, obovales-oblongues, très entières, mem- branacées ; à fleurs coccinées , disposées en panicules terminales, très rameuses, subco- rymbiformes. (C. L.) *BRONTE ( nom d'un des fils d'Uranus , un des Cyclopes). poiss. — Genre de Silu- roïdes à dents bifides à l'extrémité , chaque pointe étant recourbée en dedans. Le pa lais est lisse et sans dents , il n'y a que deux barbillons maxillaires, une petite dorsale à premier rayon faible. Point de na- geoire adipeuse sur le dos de la queue; les premiers rayons doe nageoires prolongés en filet. On ne connaît qu'une espèce de ce g.; BRO les habitants du Pérou la nomment Prenna dilla. Elle vit dans les ruisseaux qui des- cendent du Cotopaxi, et se tient à 5,000 mè- tres au-dessus du niveau de la mer. On le regarde comme le poisson lancé par le vol- can dans les éruptions qui vomissent en abondance ces petits animaux, dont le nom- bre est assez considérable pour déterminer des émanations putrides et pestilentielles dans ces contrées. C'est un poisson très voi- sin de celui que M. de Humboldt a nommé Pimelodus Cyclopum. (Val.) BRONTE. Bronles (nom mythologique). moll. — Genre établi par Montfort pour quel- ques espèces du genre Rocher, et qui ont été réintégrées dans ce dernier genre auquel elles appartiennent réellement. (C. d'O.) BRONTES (nom mythologique), ins. — Fabricius désigne ainsi un genre de Coléop- tères tétramères établi antérieurement par Latreille sous le nom à'Uléiole. (D.) BRONZE, min. — Le Bronze, ou l'Airain, est un alliage de Cuivre et d'Étain , qu'on fait en diverses proportions, qui, en don- nant au Cuivre plus de dureté, de résistance ou de qualité sonore , le rendent propre à la fabrication des statues , des canons , des cloches, etc. Le Bronze est donc un composé artificiel. On a donné quelquefois le nom de Bronze ou d'Airain natif à des minerais formés d'Étain et de Cuivre pyriteux, et ca- pables de donner immédiatement, par la fu- sion , un métal semblable à celui des clo- ches. (Del.) BRONZÉS. Auro-fulvi. ins. — Latreille désigne ainsi, dans sa méthode, un groupe de Lépidoptères diurnes de son g. Polyom- mate, et qui a pour type l'Argus bronzé de Geoffroy, Polyommaïus Phlœas des auteurs. Voyez POLYOMMATE. (D-) BRONZITE. min. — Variété de Diallage métalloïde , à reflets bronzés. Voyez dial- lage. (Del.) *BROOKITE ( nom propre), min. — Es- pèce du genre Titane, séparée du Rutile, ou Titane oxydé rouge , par Lévy, qui l'a dé- diée au minéralogiste anglais H.-J. Brooke, Voyez titane. (Del.) BROSCUS (i3tgp«(7xw , je dévore), ins.-- Nom donné par Panzer à un g. de Carabi- ques , que Bonelli désigne de son cMé sous celui de Cephalotes . * i<"' a Pour lyPe le Carabus cephalotes de Linné. Nous n'avons imo BRO 743 pu découvrir lequel de ces deux noms est le plus ancien. Toujours est-il que les ento- mologistes anglais ont adopte celui de />V«v- OU, et citent l'autre en .synonymie, tandis que c'est le contraire chez les entomologistes français. Cependant l.aticille [Dictionnaire de DciervUie, V édit.) avait donné la préfé- rence au nom de Pan/.er, en se fondant sili- ce qu'il avait déjà employé celui de Ce- pfialoics , pour désigner un ordre dans la classe des Crustacés ; mais, dans ses ouvrages subséquents, il désigne également sous ce nom le g. d'Insectes dont il s'agit; de sorte que ce dernier a prévalu non seulement chez les entomologistes français, mais en- core chez les allemands, t'oyez cepha- LOTES. (D.) BROSIMIM (frxo'cr^oç, comestible), bot. ph. — Genre de la famille des Artocarpa- cées, formé par Swartz (FI. Ind. occid. , I , 15 , t. 1). C'est à ce genre qu'on doit réunir le fameux arbre connu en Amérique sous le nom de Palo de Yaca , l'arbre à lait ou à la vache , le Galaciodendron utile de Hum- boldt, curieux et précieux végétal , cultivé dans quelques jardins , et sur lequel nous donnerons des détails intéressants au mot Galaciodendron. (C. L.) BROSME. poiss. — Genre de la famille des Gades, et assez semblable à la Lotte, mais qui n'a qu'une seule nageoire dor- sale distincte de la caudale , laquelle est aussi séparée de l'anale étendue sur toute la queue ; un petit barbillon pend sous la mâchoire inférieure. Ce sont des Poissons des mers du Nord qui deviennent assez grands, et qu'on sale comme la Lingue ou la Morue. (Val.) BROSSEE A (nom propre), bot. ph. — Genre formé par Plumier, peu connu en- core et rapporté avec doute à la famille des Ericacées. Il ne renfermerait qu'un arbris- seau des Antilles (B. cocanea) à tiges nom- breuses, garnies de feuilles alternes, et por- tant des fleurs solitaires, axillaires ou termi- nales , à pédicelles bibractéés. Sweet (Mort, brii.) le cite comme cultivé en Angleterre. (C. L.) BROSSE, zool. — Les entomologistes dé- signent sous ce nom les touffes de poils rai- des ffmi se trouvent sur différentes parties du corps des ui3ccu>s. Ainsi la moitié infé- rieure de la facette molaire des mandibules de la plupart des Coléoptères en est pour- vue ; chez les Abeilles, le premier article du tarse des pattes postérieures est garni inté- rieurement de poils raides formant brosse, et quelques Chenilles ainsi que certaines lar- ves portent sur le corps des faisceaux de poils de même nature. On a également donné ce nom aux poils longs et disposés en manchettes qui se trou- vent aux jambes de devant de certains Mam- mifères , et surtout des Ruminants à cornes creuses. (C. d'O.) BROTERA (Brotcro, professeur de bota- nique à Coimbrc). bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacécs , tribu des Dom- béyacées, formé par Cavanilles (Anal, cienc. nai. , I , 33 , exe. syn. et patria. le, V, 19, tome 433 ) , et renfermant des sous-arbris- seaux de l'Afrique tropicale, dont quelques uns sont cultivés dans les serres en Europe. Ils sont couverts d'une pubescence soyeuse; ont des feuilles alternes , courtement pétio- lées , ovales-crénelées-dentées en scie ; des stipules subulées ; des pédoncules axillaires uniflores, solitaires ou géminés. Dans ce genre l'involucelle est triphylle , unilatéral ou ambiant; le calice 5-parti, persistant; la corolle a ses 5 pétales inéquilatéraux, en- roulés en spirale au sommet , jamais étalés, et tombant ensemble; 10-15 étamines cou- nées à la base en un urcéole adhérent à l'on- glet des pétales , à filaments comprimés , à anthères introrses. Style 5-parti au sommet. Capsule 5-loculaire. — Deux autres genres ont aussi reçu ce nom : l'un synon. de Bro- teroa DC. , et l'autre de Cardopalium. (C. L.) *BROTEROA(nom d'un botaniste portu- gais), bot. ph. — Ce genre, qui fait partie des Composées, tribu des Sénécionidées, a pour caractères : Capitules réunis en glo- mérules ovales qui forment une sorte d'épi, les uns composés de fleurs hétérogames ou homogames, les autres d'une seule fleur fe- melle ou hermaphrodite. Écailles de l'in- volucre solitaires, grandes et concaves, ou 2-3 alternativement grandes et petites. Ré- ceptacle très petit, pour ainsi dire puncti- forme, nu. Corolles lubuleuses, couvertes extérieurement de nombreux poils articulés, 5-fides; les femelles filiformes subiigulées? Styles des fleurs hermaphrodites à rameaux dépourvus d'appendices au sommet. Fruits 744 BRO obcomprimés, obovales-oblongs , glabres, dépourvus d'aigrettes; les fleurs herma- phrodites plus petites que les femelles. — Le Broteroa est originaire de l'Amérique australe, et se cul tive dans la plupart des jar- dins de botanique sous le nom de Dfauem- burgia trinervata. (J. D.) *BROTHEAS (nom mythologique), rept. — M. Koch , dans son Arachnidensy stems , donne ce nom à un g. de Scorpions, ainsi ca- ractérisé : Yeux 8 : les 2 du vertex très en avant, presque au tiers de la longueur de la tête ; les 2 latéraux antérieurs presque aussi gros qu'eux ; le 3e petit, à angle droit avec les deux autres. Ce g. appartient au groupe des Buthides, et l'auteur lui donne pour type un Scorpion, dont il figure les yeux, pi. G, fig. 67, sous le nom de B. maurus , et que dans son ouvrage, 1838, p. 109, il donne comme le Scorpio maurus de Herbst ou Se. senoculus de Degeer, malgré la différence du nombre des yeux indiqué par ces naturalistes. (P. G.) *BROTH£US (nom mythologique) ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides , établi par M. Stephens sur une seule espèce ( Curculio porcatus de Marsham ) , et qu'il place entre les g. Cryp- torhynchus et Bagous de Germar. (D.) *BROTULE. Broiula. poiss. — Genre, de la famille des Gades , n'ayant qu'une seule dorsale réunie avec la caudale. Celle-ci Test avec l'anale , comme dans les Anguilles. On ne connaît qu'une seule esp. de ce g., ayant six barbillons autour de la bouche, et qui vient des eaux du golfe du Mexique et de la Havane. (Val.) BROLGHTONIE. Broughtonia (nom pro- pre), bot. ph.— Famille des Orchidées, tribu des Épidendrées. Genre établi par R. Brown et adopté par Lindley pour une plante ori- ginaire de la Jamaïque, rapportée d'abord au g. Epidendrum sous le nom d'E. san- guineum Sw. Ses caractères sont : Sépa- les extérieurs étroits, étalés; les latéraux obliques à leur base, soudés avec la base du labelle, et décurrents sur l'ovaire; sépa- les intérieurs plus larges. Labelle simple , dressé, soudé avec la base du gynostème, se prolongeant inférieurement en un éperon linéaire soudé à l'ovaire. Gynostème court, dilaté à son sommet. Anthère à 4 loges, con- tenant 4 masses puiHniqnes dont les caudi- cules sont repliées. Ce g. diffère surtout du BRO g. Épidendrepar son labelle que termine un éperon. Le Broughtonia sanguinea R. Brown, es- pèce type de ce g., est une plante parasite dont le pseudobulbe porte des feuilles épais- ses et charnues. Ses fleurs forment une grappe terminale. (A. R.) BROUILLARD. viiYS.—F'oyez météores. *BROUSSAISIA (Broussais , célèbre mé- decin français ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Saxifragacées , tribu des Hydran- gées?formé par Gaudichaud (Freycin., 479, t. 69) sur un arbrisseau encore peu connu des îles Sandwich, à feuilles opposées, pétio- lées, éstipulées, ovales, bordées de dents ai- guës ; à fleurs terminales , disposées en co- rymbe. (C. L.) BROUSSONETIA (Broussonet, natura- liste français), bot. ph. —Genre de la fa- mille des Moréacées, établi par Ventenat pour un très bel arbre naturalisé dans nos jardins , et répandu depuis le Japon jus- qu'à la Nouvelle-Zélande. Le B. papyrifera est lactescent , à feuilles alternes, scabres en dessus , velues en dessous , les plus jeunes 1-2-3-5 lobées, les adultes ovales-subarron- dies, indivises. Les fleurs sont dioiques. Fleurs mâles : Épis denses, bractées ; péri- gone 4-parti ; 4 étamines opposées aux laci- nies de ce dernier; 8 anthères introrses. Fleurs femelles ; Capitules denses sur un ré- ceptacle globuleux, entremêlées de squames Yelues ; périgone urcéolé , 3-4-denté ; style excentrique ; akène subcharnu-gélatineux , porté par un gynophore bacciforme, longue- ment exsert et ceint à sa base du périgone : une seule graine oncinée. On prépare avec î'écorce intérieure de cet arbre un papier fort en usage dans les pays où il croît, et des étoffes foulées et ornées d'empreintes de feuillage ou de dessins bizarres. — On a aussi donné ce nom à 2 autres genres créés , l'un par Grateloup , et synonyme de Polysipho- nia; l'autre par Ventenat, et synonyme de Sophora. (C L.) BROW ALLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Salpiglossidées , formé par Linné (Gen., 773) et renfermant un certain nombre d'espèces indigènes de l'Amérique tropi- cale. Ce sont des plantes herbacées annuel- les , dressées , glabres , *« ^Descentes , ou visqueuses ; à feuilles alternes , pétiolées , BRU ovales ; à belles fleurs bleues, ou violacées , ou rarement blanches : elles sont e\tra-a\il- laires ou terminales. On en cultive ;"> ou o espèces dans les jardins. Ce genre se distin- gue principalement par son calice tubuleux, à 5 dents inégales; par une corolle b\po- cratérimorphe, à tube renflé supérieurement, à limbe plan, 5-parti , dont le lobe posté- rieur plus large, tous arrondis, subéchan- crés; par I etainines incluses, dont les posté- rieures plus longues , arquées au sommet , dilatées , cunéiformes j anthères à loges su- perposées : die/ les deux autres, loges des an- théres divariquées- confluentes , s'ouvrant par une fente transversale ; un stigmate sub- 4-lobé; capsule ovale, biloculairc, septifrage, bivalve. (C. L.) BROWIVEA (Patrick Brown , botaniste anglais), bot. ph. — Genre fort remarquable de la famille des Papilionacées?, tribu des Césalpiniées-Geoffroyées, établi par Jacquin {Amer., 194, t. 121) et renfermant quelques espèces de l'Amérique tropicale, dont on cul- tive 5 ou 6 espèces dans les serres chaudes d'Europe. Ce sont de beaux arbrisseaux inermes, à bois jaunâtre, dur ; à feuilles im- paripennées, à folioles très entières; à fleurs coccinées ou blanches , rassemblées , très nombreuses, en grappes terminales plus ou moins épaisses et capitées, du plus grand effet. L'une des espèces les plus magnifiques est le B. grandiceps. (G. L.) 'BROWNETERA, L. C. Rich. bot. ph.— Synonyme de Phyllocladus du même auteur. *BROYV\LOWIA(lady Brownlow, ama- teur de botanique ). bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées , tribu des Grewiées , formé par Roxburgh ( PL corom. , III , 61 , t. 2G5 sur une espèce (le B. elata) de l'Inde, cultivée dans les jardins. C'est un arbre gigantesque, à rameaux étalés, couverts d'une pubescence étoilée , garnis de feuilles alternes, pétiolées, cordiformes, anguleuses, très entières , 3-7-nervées , inéquilatérales à la base, très pubescenles en dessous, éstipu- lées ; à fleurs jaunes, inodores , disposées en panicules amples et ramifiées. C. L.) BRUANT. Emberiza. ois. — Genre de l'ordre des Passereaux conirostres , ayant poor caractères: Un bec court, droit, ro- buste ; lta mandibules à bords rentrants , la supérieure plus petite que l'inférieure , et le palais portant un petit tubercule osseux et T. II. BRU 745 saillant, dont l'oiseau se sert pour con- casser les graines , dernier caractère spé-i cialement propre à ce g. , et qui sufliraii pour le distinguer de tous les autres ; narinesl placées à la base du bec, et recouvertes en par-' lie par les plumes du front; tarses médiocres et scutcllés ; ailes moyennes, 2e et 3f rémiges; les plus longues ; queue médiocre, fourchue,' à 12 rectrices. Il a été établi dans ce genre deux divisions fondées sur un caractère assez important pour les justifier. L'une comprend les Bruants proprement dits , chez lesquels l'ongle du pouce est court et crochu, et l'autre ceux| appelés Bruants éperonniers (Plectropha-, nés de M. Meyer), qui ont le même ongte allongé comme les Alouettes. Le genre Bruant se compose d'individus assez petits , mais toujours fort nombreux dans les lieux qu'ils affectionnent. Ils sont généralement gra- nivores; cependant ils mangent aussi des baies et des Insectes , et cette dernière nourriture domine à l'époque de l'éducation des petits. La délicatesse de leur chair en fait rechercher certaines espèces comme gibier. La station ordinaire des Bruants est sur la lisière des bois , dans les haies ou dans les blés, excepté 2 esp. qui vivent sur le bord des eaux. Ils émigrent pour la plupart. Dès que la saison devient rigoureuse et que la neige couvre la terre , ils se rapprochent des cli- mats plus doux qu'ils quittent aussitôt que le froid a cessé. Quelques espèces sont néan- moins sédentaires et résistent aux rigueurs de l'hiver; mais, abandonnant alors leurs retraites ordinaires, elles descendentdansles plaines et se rapprochent avec confiance des habitations, où elles viennent vivre, avec les Moineaux et les Pinçons, des graines aban- données sur le sol ou mêlées au fumier. Quant aux Éperonniers, ils restent de préfé- rence dans les pays découverts. Les couleurs des Oiseaux de ce genre sont peu brillantes ; elles varient du vert olivâtre au gris brun , mêlé à du jaune et du noir. Les femelles diffèrent des mâles par la moin- dre intensité de leur coloration. Les Bruants font communément leur nid à terre, au mi- lieu d'une touffe d'herbe ou sur un buisson peu élevé. Il est composé de foin, de mousse, d'herbes sèches , et garni intérieurement de crin ou de laine. La femelle y pond quatre 47* 746 BRU ou cinq œufs blancs ou gris , tachetés de brun ou de roux , avec des lignes ou des Taies de même couleur. Chaque année, elles font plusieurs pontes , et la dernière a quel- quefois lieu en septembre seulement. Peu d'Oiseaux sont doués de moins de pru- dence que les Bruants ; ils donnent facile- ment dans les pièges, et se prennent dans tous ceux qu'on tend aux petits Oiseaux. La chasse la plus commune est au lacet et à la nappe. Dans nos pays, où l'on ne les chasse pas pour paraître sur nos tables, on les met dans les volières ; ils s'accoutument facile- ment à la domesticité et vivent en cage pen- dant plusieurs années. Leur chant est assez agréable, quoiqu'un peu aigu ; et quand ils se trouvent en société avec des Pinçons , ils De tardent pas à en prendre le ramage. Les Bruants sans éperons , surtout le Bruant commun, Emb. ciirinella, le Yerdier des oiseleurs , sont répandus dans toute l'Europe et dans l'Amérique septentrionale ; mais les Éperonniers habitent de préférence les contrées boréales , et ne descendent jus- que chez nous que lorsque le froid les y con- traint. Vers le mois de mai ces Oiseaux arrivent dans les parties centrales de l'Europe; et, en septembre, ils retournent chargés de graisse dans les pays méridionaux ; aussi est-ce l'é- poque où on leur fait une chasse active. On «n élève cependant encore en cage ou dans un lieu peu éclairé pour les engraisser. On -compte environ une vingtaine d'espèces de Bruants. (C. d'O.) *BRUCEA (nom propre), bot. ph. — Ce g., nommé ainsi en l'honneur du célèbre voya- geur anglais Bruce , et d'après un arbrisseau Tecueilli par lui-même en Abyssinie, est rap- porté maintenant aux Zanthoxylées , et ca- ractérisé de la manière suivante : Fleurs diclines. Calice 4-parti. Autant de pétales surpassant à peine le calice. Fleurs mâles: 4 étamines courtes, insérées autour d'un corps central , glanduloide , 2-lobé, qui représente sans doute le gynophore. Fleurs femelles : 4 ovaires portés sur un court gynophore au- tour duquel sont 4 petites étamines, surmon- tés chacun d'un style aigu, réfléchi, distinct, et devenant autant de drupes que remplit une g raine pendante , à embryon vert, dans un mince périspemie charnu. — Les espèces, peu nombreuses, sont des arbrisseaux originaires BRU des régions tropicales de l'Afrique, de l'Asie et de la Polynésie , remarquables par leur amertume. Les feuilles sont imparipennées, à folioles opposées, très entières ou dentées, dépourvues de points transparents. Les fleurs très petites, et d'un vert mêlé de pourpre, sont disposées par pelotons sur de longs épis axil- laires. Une espèce africaine, la première dé- couverte, le Brucea antidysenterica, est depuis long-temps cultivée dans les serres. (Ad. J.) BRUCHE. Bruchus (|3puxw> Je ronge), ins. — Genre de Coléoptères télramères, famille des Rynchophores, Latr., des Curculionites ou Curculionides , Dej. et Schœnh. , divi- sion des Bruchides de ce dernier auteur, créé par Linné, et adopté par tous les ento- mologistes. Les Bruches sont voisines des Charançons , dont elles diffèrent par les an- tennes, la tête distincte du corselet, les par- ties de la bouche, et à la première vue, par le défaut de trompe ou de rostre. Ces In- sectes, à l'état parfait, se rencontrent sur les fleurs et s'y accouplent. La femelle fécondée place ses œufs sur les jeunes siliques ou les gousses encore tendres des plantes légumi- neuses, telles que les Fèves, les Vesces, les Pois, les Lentilles, etc. Les larves qui en naissent ne tardent pas à pénétrer dans cha- que graine qui n'en renferme ordinairement qu'une seule. Ces larves deviennent assez grosses; elles sont renflées, courtes, arquées, composées d'anneaux peu distincts, et ont une tête petite, écailleuse, munie de mandibules dures et tranchantes, à l'aide desquelles cha- cune détruit la semence dans l'intérieur de laquelle elle est renfermée; mais elle s'y prend de telle sorte que l'enveloppe exté rieure reste intacte. Elle se nourrit pendant tout l'hiver de la substance de la graine qui lui sert en même temps de logement, et ce n'est qu'au printemps suivant qu'elle se change en nymphe, et bientôt après en in- secte parfait. Celui-ci , dépourvu de mandi- bules assez fortes pour percer les parois de sa prison, y périrait nécessairement, si la prévoyante nature n'avait donné à la larve l'instinct de ronger jusqu'à l'épiderme l'en- droit de la graine par où doit sortir l'insecte parfait, qui alors n'a qu'un léger effort à faire pour détacher ayee sa tête cette portion de l'é- piderme. C'est de là que résultent ces ouver- tures circulaires qu'on remarque commu- nément sur les Pois et les Lentilles dont Tin- BRU térieur est vide. Les Bruches, peu répandues dans les paya du nord, a occasionnent peu de dégètl ; mais il n'en est pas de même dans les contrées méridionales, on leurs ravagea sont quelquefois incalculable*. Parmi les di- vers ino} eus proposés pour détruire leurs larves, le plus efficace est de plonger dans l'eau bouillante, immédiatement après la ré- colte, les semences qu'on suppose en être at- taquées, ou bien de les exposer dans un four à une température de 10 a 45 degrés. Malheu- reusement ni l'un ni l'autre de ces moyens ne peut être employé à l'égard des graines destinées à la reproduction. Ce g. est extrêmement nombreux en es- pèces : M. Dejean, dans la 3* édition de son Catalogue, en désigne 116, et Schœnherr en décrit jusqu'à 140. Nous ne mentionnerons ici que la plus connue par ses ravages : la Bruche des Pois, Bruchus pisi Fabr., qui se trouve dans une grande partie de l'Europe et dans l'Amérique septentrionale. Sa larve attaque les Pois, les Lentilles, les Gesses, les Fèves et toute espèce de Vesces. Cette Bru- che est le même insecte que le Mylabre à croix blanche de Geoffroy , et peut être con- sidérée comme le type du genre. (D.) BRUCHÈLE. Bruchela ( diminutif de Bruchus). Ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, établi par Mégerle dans la famille des Curculionides, et qui répond absolument à celui d'Urodon de Schœnherr. Le nom de Bruchela avait d'abord été adopté par La- treille et par M. Dejean ; mais ils l'ont rem- placé depuis, le premier dans ses Familles naturelles, et le second dans la 3e édit. de son Catalogue, par celui d'Urodon. (D.) BRUCHÈLES. Bruchelœ. ins. — Latreille {Familles naturelles du Bègue animal) dé- signe sous ce nom la première tribu de sa fa- mille des Rhynchophores. Les larves des Bru- chèles se nourrissent des graines, des aman- des où elles se tiennent cachées dès leur naissance, et y subissent leurs métamor- phoses. Celte tribu se compose des g. Pachy- mére et Bruche. Voyez ces mots. (D.) 'BRUCIIIA (1) (nom propre), bot. ph. — (Mousses}. Genre de la tribu des Phascacées, établi par M. Schwœgrichcn {Suppl. II, p. 91, t- 127), sur une mousse découverte par notre (i) Voir les FraS,n.i. la Bryol. d'Eurcpe, de MM. Drnch et Schimper, où l'on trouve, p. 3, t. H, «ne description et ■ne 6gure de l'espèce des Vosfe». BRU 747 ami et confrère le docteur Mougeot, dans les régions alpines des montagnes des Vos- ges, et publiée d'abord sous le nom de Voi- tia / 'ogesiaca Hornsch. , au n. 706 de la collection cryptogamique , intitulée : Slir pes cniptogamœ Vogeso-rhcnanœ. Dédié à M. Bruch , pharmacien à Deux-Ponts, et l'un des plus habiles bryologistes de l'épo- que actuelle , ce g. peut être ainsi caracté- risé : Capsule terminale , pyriforme , à long bec, astome, c'est-à-dire ne s'ouvrant pas ré- gulièrement, mais se déchirant à la matu- rité, munie d'une apophyse, et supportée par un long pédoncule. Coiffe milriforme, déchirée à sa base et surmontée aussi d'un long bec. Spores globuleuses, chagrinées. Fleurs dioïques, terminales, gemmiformes. Anthéridies et pistils assez nombreux, envi- ronnés de paraphyses filiformes, à articles allongés. Tige simple ou rameuse à fructifi- cation et innovations terminales. Feuilles es- pacées, ovales, subulées, disposées sur cinq rangs. Naguère encore, ce g., qui a pour syno- nyme le Sapronia de Bridel, nom postérieur à celui de Schwœgrichen, s'est accru de deux nouvelles espèces, l'une (B. brevipes), origi- naire du cap de Bonne-Espérance ; l'autre, de l'Amérique septentrionale. Ces Mousses se plaisent sur la terre ; l'espèce des Vosges a été trouvée sous la bouse de vache. (CM.) *BRUCHIDES. Bruchides. ins.— Schœn- herr nomme ainsi la première division de l'ordre des Orthocères , dans sa famille des Curculionides, et qui se compose des g. Car- pophagus, Bruchus, Spermophagus et Urodon. Cette division répond à la tribu des Bruchèles de Latreille. (D.) BRUCHUS. ins. — Voyez bruche. *BBUCITE (nom d'homme), min.— Ce nom , qui rappelle celui d'un minéralogiste américain , a été donné à deux minéraux différents des États-Unis , à la Chondrotite et à la Magnésie hydratée de New-Jersey. Voyez magnésie. (Del.) *BBUCKEHTHALIA (nompropre). bot. fil — Genre de la famille des Èricacées, éta- bli par Reichcnbach ( FI. germ. , 414) sur YErica spiculijlora Salisb. C'est un petit ar- buste croissant dans la partie austro-orien- tale de l'Europe, à feuilles temées ou gémi- nées, verticillécs ou éparscs; à fleurs pédon- 748 BRU culées, subverlicillées, ébractéées, disposées en petits épis au sommet des ramules. (G. L.) *BRUCKMANNÏA (nom propre), bot. pu. — Famille des Graminées. Le genre ainsi nommé par Nuttal est le même que le Beck- mannia. (A. R.) *BRUEA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Artocarpacées , incomplè- tement connu , et fondé par Gaudichaud (Freycin., 511) sur un arbre du Bengale, à feuilles alternes, ovales -subcordiformes , dentées ? , Yelues-tomentcuses ; à fleurs dioï- ques , terminales-pédonculées ; à bractées foliacées, glanduleuses. (G. L.) BRUGMANSIA ( J. Brugmans , botaniste allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Rafflésiacées, établi parM.Blume (Bijdrag., 2, p. 422. lbid. FI. Jav. F as. , I, p. 17, t. 3-6) pour une plante parasite sur la racine des Cissus, dans l'ile de Java. Ses fleurs, de la grosseur du poing, sont d'abord enveloppées dans des bractées d'un violet sale ; leur calice est blan- châtre, hérissé de pointes à sa face interne ; il est subinfundibuliforme , presque campa- nule, à cinq lobes partagés chacun en deux ou trois segments; la gorge du calice est gar- nie d'une couronne interrompue. Les organes sexuels, mâles et femelles, forment une tête globuleuse, attachée au tube du calice. Les anthères, attachées au dessous du sommet du corps central, sont sessiles, horizontales, comprimées , disposées sur un seul rang. L'ovaire est libre, uniloculaire, contenant un grand nombre d'ovules attachés à plusieurs trophospermes pariétaux. (A. R.) Ge nom a été aussi appliqué par Bern- hardi à un genre rapporté comme simple section au Datura, L. (G. L.) BRUGUET. bot. cr. —C'est ainsi qu'on appelle, dans quelques endroits, le Ceps es- culent ou Boletus edulis L. (LÉv.) BRUGULERA ( Bruguière , naturaliste voyageur français), bot. ph. — Genre de la famille des Rhizophoracées , formé par La- marck (DicL, IV, 696, t. 397) et renfermant des arbres et des arbrisseaux de l'Asie et de la Nouvelle-Hollande tropicales, où ils crois- sent sur les bords de la mer. — Deux autres g. ont aussi reçu ce nom : l'un établi par Richard (M.sc.) et synonyme de Conosie- gia: l'autre créé par Dupelit-Thouars (Dict.), et synonyme de Ltmmiuera. (G. L.) BRU BRULEE ou POURPRE BRULEE. MOLL. — Nom vulgaire d'une belle espèce du g. Ro- cher. BRULURE, bot. cr. — Nom qu'on donnait autrefois à la Rouille des Céréale» {Uredo rubigo vera DC.). Cet état, qui dé- pend de la présence d'un petit champignon parasite, était considéré, avant Persoon, comme le produit de l'action des rayons so- laires, concentrés par les gouttes d'eau ou de rosée qu'on observe sur les feuilles des Gra- minées. Quelques personnes , et surtout les agriculteurs , croient encore qu'on doit at- tribuer la présence de cet Uredo au voi- sinage du Berberis vulgaris. (LÉV.) BRUMES, phys. — Voyez météores. BRUN DE MONTAGNE, géol. — Voyez terre d'ombre. BRUNELLA, Mœnch. bot. ph. — Alté- ration de Prunella, L. (C. L.) RRUNELLE. rept. — Syn. de Coluber bruneus L. Voyez couleuvre. BRUNELLIER. Brunellia (nom propre). bot. ph. — Genre dédié par Ruiz etPavon à Brunelli, botaniste bolonais. Il appartient à la famille des Zanthoxylées, et offre les ca- ractères suivants : Fleurs diclines. Calice 4-5-parti , revêtu à sa base d'un disque velu, déprimé, 8-10-lobé dans son contour; pas de pétales. Fleurs mâles : 8-10-étamines plus longues que le calice , insérées sur le contour d'un disque qui porte des ovaires rudimentaires. Fleurs femelles : étamines in- sérées comme les précédentes, plus courtes que le calice, à anthères vides. Ovaires égaux en nombre aux divisions du calice, distincts, velus, surmontés chacun d'un petit style aigu, et contenant 2 ovules collatéraux sus- pendus à l'angle interne. Autant de capsules distinctes , s'ouvrant par devant dans leur longueur, 1-2-spermes. Graines ovoïdes ou globuleuses, offrant, dans un test crustacé revêtu d'une pellicule fine et dans un péri- sperme charnu, un embryon droit. — Les es- pèces, originaires pour la plupart de l'Améri- que tropicale, une ou deux des îles Sandwich et Rawak, sont des arbres garnis ou dépour- vus d'aiguillons, à feuilles opposées ou verti- cillées 3 à 3, simples ou trifoliées ou im- paripennées , variations qu'on rencontre quelquefois sur un même rameau, à folioles coriaces, entières ou plus souvent crénelées, sans points transparents. Les fleurs sont dis- BRU BRU 749 posées en panieules ou en corymbes axillai- res 01 terminaux. (An, J.) BUl \ET. ois. — Nom vulgaire du Frin- ailla pécaris Gin., que Cuvier a réuni au g. Immu. BUIAETTE. DIS. — Nom vulgaire du Trinaa variabiii* L., esp. du genre Bécas- seau. IilU AFELSIA (Olhon Brunfels , bota- niste du xti« itècle). bot. ru. — Genre fort remarquable «le la famille des Scropbularia- Cées, liibu lies Salpiiilossidccs, formé par riumier (/«., t. 06), cl adopté par tous les botanistes. Il renferme quelques espèces in- digènes de l'Amérique eiséqualoriale, et fort recherchées dans les serres d'Européen rai- son de leur beau port et de leurs fleurs gran- des et odorantes. Ce sont des arbrisseaux, à feuilles alternes, oblongues, très entières; à fleurs axillaires, solitaires ou en nombre, et terminales. L'espèce la plus belle de celles qui sont cultivées est le B. vioiaceus, remar- quable surtout par ses jeunes tiges et ses grandes feuilles violacées en dessous, lisses et verdàtres , avec les grandes nervures lar- gement bordées de blanc en-dessus. (C. L.) BRUMA (nom propre), bot. pu. — Genre type de la famille des Bruniacécs, établi par Linné ( Gen. , t. 1737 ), revu cl adopté par Ad. Brongniart (Awi. se. nat., VIII, 372), renfermant un assez grand nombre d'esp. , dont plus de 20 sont cultivées dans les jar- dins européens. Ce sont des arbrisseaux du Cap , à rameaux subverticillés , tantôt à feuilles petites , étroitement imbriquées , à fleurs capitées ; tantôt à feuilles plus gran- des, semblables à celles des Abiétinées ou des Myrtacées, et à fleurs paniculées , à ca- lices 1-ou 3 -bractées, t'oyez pour les carac- tères l'article brlniacées. (C. L.) BRUMACÉES. bot. pu.— Cette famille, dont les genres ou les espèces les plus an- ciennement connues étaient placées à la suite des Bbamnées, s'en éloigne réellement pour se rapprocher plutôt des Cornouillers, ainsi que l'a fait remarquer son auteur, M. Ad. Brongniart, dans une excellente mo- nographie ; et l'insertion des étamines peut être considérée plutôt comme épigynique que périgynique, à cause de la structure sin- gulière et vraiment exceptionnelle d'un de ses genres, \c Baspaitfa,oa l'ovaire, quoique libre, porte les pétales avec les étamines attachés vers son sommet. Quoi qu'il en soit, voici ses caractères : Calice tubulcux, à 5, ou très rarement 4 divisions imbriquées. Autant de pétales alternes, à limbe spatbulé, posé sur un long onglet, a préfloraison im- briquée. Autant d'élamincs alternant avec les pétales, unissant quelquefois leur base en une corolle monopétalc, insérée avec eux sur un disque qui lie le plus ordinairement le tube du calice avec l'ovaire, à anthères biloculaires , s'ouvrant en dedans par des fentes longitudinales. Ovaire adhérent au calice dans la totalité ou dans la plus grande partie de la longueur, quelquefois couronné par une expansion du disque qui opère cette adhérence, entièrement libre dans un seul cas, à deux ou trois loges, plus rarement à 5, mais paraissant alors uniloculaire et à pla- centalion centrale à cause de l'avortemcnt des cloisons. Dans chaque loge, 1 ou 2 ovu- les collatéraux , suspendus. Style bifide ou simple avec 2 ou 3 stigmates terminaux. Fruit ordinairement couronné par le calice , persistant et marcescent, sec, indéhiscent ou se séparant en 2 coques, souvent 1-locu- laire par avortement. Graines souvent coif- fées d'une petite caroncule , revêtues d'un test crustacé, et présentant, au sommet d'un périsperme charnu, un très petit embryon à radicule supère. — Les espèces de cette fa- mille se rencontrent toutes au cap de Bonne- Espérance, excepté une seule appartenant au genre Berzelia, originaire de Madagascar. Ce sortf, des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux dont le port rappelle les Bruyères ; dont les feuilles, petites, roides, entières, calleuses à leur sommet, alternent en s'imbriquant ; dont les fleurs , rarement solitaires et termi- nales , se groupent quelquefois en épis ou panicules, ou plus ordinairement se pelo- tonnent en têtes auxquelles souvent plu- sieurs bractées larges et scaricuses forment un involucre. genres : Berzelia , Brongn. — Bruma, Brongn. — Raspailia, Brongn. — Siaavia, Thunb. {Levisanus, Schreb. — Aslrocoma, Neck.) — Berardia, Brong. (JVebelia, Sweet.) — Linconia, L. — Audouinia, Brongn. {Pa- vinda, Thunb.) — Tittmannia, Brong. (Mcess- lera, Reich.) — Thamnea, Soland. — On a de plus placé avec doute, à la suite de la fa- mille, YHeterodon, Meisn., et Je Gravenhors- tia, Nées. VErasma, R. Br., dont on ne T50 BRU connaît que le nom , se rapporte probable- ment à l'un des genres énumérés plus haut. (Ad. J.) BRUNNICHIA (T. Brunnich , naturaliste danois), bot. ph. — Genre de la famille des Polygonacées ( Polygonées-douteuses ), éta- bli par Banks sur une plante découverte dans l'Amérique boréale. Le B. cirrhosa est un arbrisseau volubile , cultivé dans nos jardins, à feuilles alternes, cordiformes-ova- les , glabres ainsi que les rameaux ; à pé- tioles semi-amplexicaules, entourant la tige par un bord annulaire, pubérule ; à inflores- cence en grappes paniculées , cirrhiféres au sommet ; à fleurs d'abord serrées , puis dis- tantes, solitaires ou subternées dans l'ais- selle des bractées , à pédicelles articulés au milieu. (G. L.) BRUNONIA (nom propre), bot. ph. — Genre type de la famille des Brunoniacées, établi par Smith {Linn. Tram., X, 367, t. 28, 29). Il renferme un petit nombre de plantes, dont une est cultivée en Europe, le B, unstralis. Voyez pour les caractères l'art. BRUNONIACÉES. (C. L.) 'BRUNONIACÉES. bot. ph. — Le genre Brunonia, d'abord placé à la suite des Goo- dénoviées, en a été plus tard séparé comme type d'une famille distincte, dont il est jus- qu'ici le seul genre, et qui se distingue par les caractères suivants : Calice à 5 divisions terminant un tube court. Corolle monopé- tale , hypogyne, marcescente, dont les seg- ments, alternant avec ceux du calice, sont légèrement irréguliers : les 2 supérieurs sé- parés l'un de l'autre dans une longueur plus grande que les autres , tous parcourus par une nervure médiane, à préfloraison val- vaire. Etamines 5, hypogynes, alternant avec les divisions de la corolle, dont les filets sont réunis entre eux à leur sommet, ainsi que la base des anthères. Ovaire libre , renfer- mant dans une seule loge un seul ovule dressé , surmonté d'un style que termine un stigmate entouré par une espèce de colle- rette ou indusium à deux valves. Le fruit est un utricule membraneux qu'enterre et ca- che le tube du calice endurci. La graine, re- vêtue d'un test simple, n'a pas de péri- sperme, mais un embryon nu, à radicule infère, beaucoup plus petite que les cotylé- dons, qui sont droits et charnus. — Le genre Brunonia comprend plusieurs plantes her- BRU bacées de la Nouvelle-Hollande, dont le port rappelle celui de nos Scabieuses ; dont les feuilles radicales sont entières, spathulées, sans stipules ; les hampes terminées par des têtes de fleurs bleues , chacune accompa- gnée de 4 bractées, l'ensemble entouré d'un involucre de larges folioles. (Ad. J.) BRUNSYIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de Necker est un des nombreux syno- nymes du Croion de Linné, dont il semble- rait cependant s'éloigner par les 2 envelop- pes de 3 folioles chacune , et par les capsu- les polyspermes que lui assigne son auteur, qui l'avait peut-être dédié à un ancien au- teur d'un ouvrage pharmaco-botanique, Jér. Brunschwyg. (Ad. J). BRUNSWIGIA (nom d'homme), bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidées, éta- bli par Ker (In Ait. hort. Kew. éd., 2, II, p. 230) pour un certain nombre d'espèces d'abord rangées dans le g. Amaryllis, dont elles diffèrent par les caractères suivants : Calice presque campanule ou même ur- céolé, à six lobes égaux ou un peu inégaux. Etamines 6 , insérées à la base et non à la gorge du calice; stigmate presque simple ou à peine trilobé. Capsule mince , membra- neuse, à trois loges, s'ouvranten trois valves par le milieu de chaque loge. Celles-ci con- tiennent chacune un petit nombre de grai- nes oblongues. — Les esp. de ce g., assez nombreuses, sont toutes des plantes bulbeu- ses originaires du cap de Bonne- Espérance. Leurs fleurs , souvent très grandes , forment une ombelle simple , et sont accompagnées d'une spalhe bivalve. Nous pensons que ce g. pourrait, sans inconvénient, être réuni de nouveau au grand g. Amaryllis , dont il formerait une simple section. (A. B.) BRUSLURE. bot. cr. — Voyez brûlure. BRUTES. Bruia. mam. — Linné avait dési- gné sous ce nom un groupe disparate formé de Mammifères dépourvus d'incisives à doigts onguiculés, tels que les Morses, les Éléphants, les Bradypes qui ont été distribués dans les ordres des Carnassiers amphibies, des Eden- tés et des Pachydermes. M. de Blainville a donné le même nom à une famille de l'ordre des Mammifères ongulogrades, comprenant le Tapir, le Daman et le Bhinocéros. (C. d'O.) BRUYÈRE, bot. ph. — Nom vulgaire des espèces du g. Erica. (^- L0 BRUYÈRES, bot. ph. — Nom français BRY qu'avait reçu la famille des Éricinées, dans la | première nomenclature qui désignait chaque famille par le pluriel de son g. type. An. J.) BRY. Bryum (jSpvov, mousse), bot. cr. — Ce g., l'un des plus nombreux et des plus remarquables de la famille des Mousses, ap- partient à la division des Acrocarpes. Son nom lui a été imposé par Dillcn , qui l'a emprunté à la langue grecque; mais, chez les Grecs, ce nom avait une signification plus étendue, puisqu'on s'en servait indifférem- ment pour désigner une mousse , un lichen, une algue , et même une plante phanéro- game. Toutefois, ce g. Bryum, tel que l'en- tendait le botaniste anglais, comprenait des Mousses qui en ont été distraites, et il ..i subi depuis son établissement une foule de vicis- situdes qu'il serait trop long de rappeler ici. Les bryologistes modernes ne sont même pas d'accord entre eux sur sa circonscrip- tion. Les uns, comme MM. Bruch et Schim- per, y réunissent le genre Ptychostomum, Hornsch.; le Webera et le Pohlia, Hedw. ; les autres , comme M. Schwaegrichen , conti- nuent à les tenir séparés. M. Hooker [in Lin- dley, A nul. syst. of Bol. , p. 411) admet la réunion proposée par les deux premiers bryologistes; mais il en excepte le Piychosto- mum. Quant à nous , nous admettons ce genre tel qu'il a été défini par Bridel (Bryol. univ., I, p. 623) , en excluant toutefois la section III ou Polla, qui forme pour nous, comme pour M. Schwaegrichen et les auteurs de la Bryologia europœa, le genre Mnium, lequel emprunte à la végétation des carac- tères tels , que la similitude apparente des péristomes ne suffît pas pour motiver la réu- nion de deux g. si bien tranchés. Voici comme nous définissons le genre Bryum : Péristome double: l'extérieur formé par 16 dents simples, lancéolées, équidistantes, in- fléchies par la sécheresse, marquées d'arti- culations plus apparentes en dedans, où des lamelles proéminentes les séparent, et par- courues longitudinalement dans leur mi- lieu par un sillon plus ou moins prononcé et plus ou moins long; l'intérieur consistant en une membrane délicate, blanche ou jau- nâtre, offrant 16 sillons qui résultent d'au- tant de saillies en carène, d'où partent des cils "ux-mêmes carénés et séparés l'un de l'autre par î, 2 0u 3 filaments articulés op- posés aux dents, et qu'on nomme ciliola. BRY 751 Ces filaments sont ou nus {Webera) ou ap- pendiculés (Bryum), c'est-à-dire munis de crochets. Capsule égale, lisse, dépourvue de toute apophyse, inclinée, penchée, horizon- talc ou pendante , cylindrique , ovale ou py- rifornic, munie d'un anneau et portée par un long pédoncule. Opercule court, con- vexe ou conique, légèrement obtus, terminé par un mamelon ou une petite pointe, ja- mais par un bec comme dans les Mnium. Coiffe assez petite, cuculliforme ou en capu- chon, tombant avant la maturité. Fleurs mo- noïques , dioïques et hermaphrodites , c'est- à-dire fort variables ; les mâles axillaires, libres [B.nutans), ou terminales gemmifor- mes (B. nudum), ou bien réunies en tête {B. pallens). Anthéridies et pistils nombreux environnés de paraphyses filiformes ou lé- gèrement renflées en massue au sommet, articulées. Un seul pistil fécond. Spores lis- ses, très petites, globuleuses, d'un vert jau- nâtre. Tiges dressées ou ascendantes, pous- sant de nouveaux jets sous leur sommet, mais non comme les Mnium de leur base. Innovations ou rejets semblables à la tige mère. Feuilles le plus souvent disposées sur huit rangées, embrassant la tige dans sa demi-circonférence, quelquefois décurren- tes, ovales, ovales-lancéolées, concaves, munies d'une nervure qui dépasse quelque- fois le sommet sous forme de pointe ou de mucro, entières ou denticulécs, à bord mince ou épaissi , acquérant généralement une longueur d'autant plus grande qu'on les ob- serve plus près du sommet de la tige. Ré- seau des feuilles composé d'aréoles rhom- boidales ou quadrilatères et parallélogram- mes inférieurement , et disposées en une seule couche. Ces Mousses vivent en société sur la terre, où elles forment des gazons plus ou moins touffus, jamais dans l'eau ni sur les arbres. Elles sont vivaces et se rencontrent sous tous les degrés de latitude de l'un et de l'au- tre hémisphère, depuis le fond des vallées jusqu'au sommet des plus hautes monta- gnes. Ainsi le Bryum coronatum croît dans les zones les plus chaudes du Nouveau- Monde, et M. Martins nous a rapporté du Spitzberg les B. cœspiticium et julaceum, ce dernier, il est vrai, sans capsules. Le B. ar- genteum se trouve sous les latitudes les plui diverses et dans les deux hémisphères ^52 BRY BRY Nous l'avons reçu du Chili, de la Bolivie, de l'Egypte, des îles Canaries , du Brésil et des Neel-Gherries. Le nombre des espèces connues de ce g. s'élève à environ cinquante, et à un nombre plus grand encore si l'on veut admettre comme espèces légitimes tou-, tes les formes proposées comme telles. (C. M.) BRYA. bot. ph. — Voyez amerimnum. *BRYACÉES. bot. cr. — Cette tribu de la famille des Mousses acrocarpes a pour type le g. Bryum , défini plus haut , et en comprend plusieurs autres encore , tous réunis par les caractères suivants : Capsule terminale, le plus souvent égale, oblongue ou pyriforme, dressée, penchée ou pendante, lisse, rarement striée, munie d'un long pédoncule et s'ouvrant par un orifice plus ou moins évasé. Coiffe en alêne fendue sur le côté. Opercule varié. Péristome ordinairement double , rarement simple et encore plus rarement réduit à une mem- brane annulaire horizontale. Tige simple ou rameuse, poussant des rejets, soit de la base (Mnium), soit du sommet (Bryum). Feuilles espacées ou serrées et étroitement imbri- quées, assez variables dans leur forme gé- nérale et dans celle de leur réseau, souvent marginées, dentées, mucronéesou cuspidées, réunies chez un grand nombre au sommet de la tige, de manière à figurer une rosette ou une sorte de toupet. Fleurs hermaphro- dites , monoïques, mais aussi très souvent dioiques ; et, dans les deux derniers cas, les mâles réunies en tête ou en disque au som- met des tiges, rarement placées dans l'ais- selle des feuilles supérieures, avoisinant les fleurs femelles. Les genres qui constituent cette tribu peuvent être répartis en trois sections, dont M. Schwaegrichen fait autant de petites tribus. 1°mnia. Genres: Cinclidium, Sw.; Mnium, Hedw. ; Peromnium , Schwaegr. ; Aulacom- nion, Schwaegr.; Arrhenopterum, Hedw. 2° brya. Genres : Bryum, Dill. ; Pohlia , Hedw. ; Ptychostomum , Hornsch. ; Timmia, Hedw.; Acidodoniium? , Schwaegr. 3° leptostomi. Genres : Lepiosiomum, Bob. Br. ; Brachymenium , Hook. ; Leptotheca , Schwaegr. (C. M.) *BRYANTHLS, Gmel. (/3Pw« , je crois en abondance ; av9o; , fleur), bot. ph. — Syno- nyme de Menziesia de Smith. (C. L.) BRYAXIS. ins. — Genre de Coléoptères dimères, famille des Psélaphiens, établi par Knoch, et adopté par Latreille, ainsi que par M. Aube, qui, dans sa monographie de cette famille , p. 23, le range dans la division de ceux à tarses monodactyles. M. Aube rap- porte à ce g. 14 espèces qu'il sépare en 4 groupes ou sous-genres, dont il serait trop long de détailler ici les caractères. Nous nous bornerons à citer une espèce pour chacun d'eux : 1° B. sanguinea ( Anihicus sanguineus Fabr. ) ; 2<> B. fossulata Beich.; 3° B. Lefebvrei Aub. ; 4° B. Goryi Aub. Les trois ï'es sont d'Europe , et se trouvent aux environs de Paris. La quatrième est de Car- thagène en Amérique. M. Dejean (Calai. , 3e édit.) désigne 17 espèces de Bryaxis, dont 5 d'Amérique, et les autres d'Europe. (D.) *BRYOBIUM (/3Pvov, mousse; j3toç, vie). bot. ph. — Famille des Orchidées , tribu des Malaxidées. Genre établi par Lindley (2Vat. syst., p. 446), et très voisin du g. Octomeria. Les folioles externes de son calice sont rap- prochées , ovales et velues ; les intérieures sont allongées , linéaires , tronquées , cour- tes et réfléchies entre les externes. Le labelle rétréci à sa base est ovale, entier, sans ap- pendices. Le gynostème, très court, porte une anthère biloculaire, qui contient huit masses polliniques disposées 2 par 2 sur 2 rangées. Ce g. ne se compose que d'une seule esp. , petite plante parasite , originaire des An- tilles, à fleurs petites, herbacées , réunies en tête; à tige épaisse, et à feuilles disposées 2 par 2 , oblongues et émarginées au som- met. (A. B.) *BRYOBIUS (/3pi5ov, mousse; j3i'oç, vie). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , de la famille des Carabiques, créé par M. deChau- doir ( Tabl. d'une subdivis. du g. Feronià), qui indique les trois espèces suivantes comme en faisant partie: Pt. Jurinei Panz., Hirdenii Find. , bicolor Peirol. , et peut-être le Pt. Xartartii Dej. Les deuxième et troi- sième ne sont regardés par M. Dejean que comme des variétés du premier; et le bi- color, que ce dernier a reçu des Pyrénées se trouverait aussi en Suisse , suivant M. de Chaudoir, si toutefois ce n'est pas une es- pèce distincte. (C.) BRYOCHARIS (ft>vov, mousse; x01'^» grâce ), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, de la famille des Brachclyires, établi par M. Lacordaire, dans la Faune entomolo- BRY gique des environs de Paris, et non adopté par M. Erichson, qui en rapporte les espèces au g. BoHtobius de Leach. (l>.) *BRYOCIIYSIUM ( (ipvov, mousse ; xu'<*'Ç. diffusion), bot. pu. — Link (Handb. der bot., III, p. 3 il) décrit sous ce nom un champignon dont le sporange est plus ou moins étalé, d'a- bord d'une consistance molle, puis friable, et composé de filaments mêlés de sphérules grandes et petites, qui pourraient en être les spores. LcB. muteorum est de couleur oran- gée, et ses filaments en sont blancs. M. Endli- cher croit que ce champignon ne diffère pas du Bhizoctonia muscorum. (LÉv.) *BRYOCLADIUM (/3pvov, mousse ; xUSoç, rameau), bot. 6r. — Genre de Champignons établi par Kunze, et dont la description ne parait pas très exacte. Endlicher , dans son Gênera plantarwn, le place à la suite des Pyrénomycètes. (LÉv.) 'BRYOCLES. bot. ph. — Famille des Li- liacées. Le g. ainsi nommé par Salisbury [Hort. Soc. Tram.YUI, p. 11), et qui a pour type les Hemerocallis japonica et H. cœrulea, avait été établi antérieurement par Sprengel sous le nom de Funkia. [A. R.) *BRYOCORIS((3puov, mousse ; xo'pi;, pu- naise), ins. — M. Fallcn a désigné ainsi un genre , qui rentre parfaitement dans celui d'Eurycepliala, Lap., ou Haïtiens, Hahn., de la famille des Miriens , de l'ordre des Hé- miptères. La seule esp. citée par M. Fallen est le B. pteridis. (Bl.) BRYOIDEI. bot. cr. — F~oy. bryackes. BRYOIVE. Bryonia (j3pvù>, je végète avec force), bot. pu. — Genre de la famille des Cucurbitacées, tribu des Cucurbitées-Bryo- niées, formé par Linné (Gen., 1480, £#67. sp.), et comprenant un grand nombre d'esp. répan- dues dans toutes les parties tempérées et chau- des du globe. On en cultive une trentaine d'esp. dans nos jardins européens, en y com- prenant 2 esp. indigènes , les B. dioica et alba. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles ou pérennes, pileuses ou scabres, volubiles, à rhizome tubéreux ; à feuilles al- ternes, pétiolées, cordiformes , anguleuses ou trifides ; à fleurs axillaires, en grappes ou en fascicules , dont les femelles souvent solitaires. Les fleurs, dans ce genre, sont monoïques ou dioiques. Les mâles ont le calice campanule, 5-fide, la corolle 5-par- tite, adnée à la base de celui-ci; 5 étamines T. il. BRY 753 triadclphes dontles anthères à une seule loge adnée dorsalement et en cercle le long d'un connectif incisé-denté ; à la base une glan- dule trilobée. Les femelles ont un tube cali- cinal lubulé , conné avec l'ovaire et étranglé au-dessus, à limbe supère, 5-fidc, campa- nule ; la corolle des mâles ; un style bifide; à la base du style une glandule annulaire, entière ou lobée. Baie globuleuse, oligo- sperme. La B. dioïque, fort commune dans tous les bois et dans les haies, offre un rhi- zome charnu, très gros, composé presque entièrement d'amidon et d'un principe acre, lequel est un violent purgatif; traité convena- blement, et dégagé de celui-ci, on en tire une fécule assez bonne et comestible. (C. L.) *BRYONIÉES. bot. pïï. — Tribu de la famille des Cucurbitacées (voyez ce mot), ayant pour type le g. Bryonia. (Ad. J.) *BRY0PHAGIDES. Bryophagidi (/3pvoy , mousse ; £~v nig3 r). ins. — Nom d'une tribu établie par M. Guénée , dans sa famille des Noctuelles d'Europe , pour y placer le seul genre Bryophile. (D.) *BRYOPHILE. Bryophila (j3pv'ov, mousse ; tfilttù, j'aime), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , établi par M. Treitschke , et adopté par M. Boisduval , qui le place dans sa tribu des Bombycoïdes. Toutes les espèces de ce g. sont de petite taille (la plus grande n'a pas plus d'un pouce d'envergure). Leurs Chenilles ont beaucoup de rapports avec celles des Lithosides; elles sont garnies de tubercules surmontés de poils courts, et vi- vent aux dépens des Lichens qui croissent sur les pierres , les murailles et les arbres. Elles se cachent pendant le jour, et se méta- morphosent dans des creux qu'elles tapissent intérieurement de soie, et qu'elles recouvrent de Lichens, de manière à cacher leur retraite. Ce g. renferme 14 espèces, dont 4 seulement se trouvent aux environs de Paris. Nous ci- terons parmi ces dernières, comme type du genre , la B. ylandifera des auteurs alle- mands , nommée B. lichenes par Fabricius, et figurée dansl' Histoire des Lépid.de France^ t. IV, pi. 86, fig. 1. (D.) *BRYOPIITIIALMUM, Mey. (j3pvw,je végète ; op.o'î , œil), bot. ph. — Syno- nyme de Moneses, Salisb. (C. L.) BRYOPHYLLUM /3pvw, je croîs en abon- dance ; ywUov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Crassulacées, tribu des Ombi- 48 754 BRY licées (Crassulées-Diplostémoncs. DC), formé par Salisbury ( Parad., t. 3), et peu distinct du Kalanchoë d'Adanson, auquel on devrait peut-être le réunir. Nous examinerons cette question à l'article kalanchoë. Le B. calyci- num, seule espèce du genre, est fort remarqua- ble par sa facilité de reproduction, à laquelle son étymologie générique fait allusion. Si l'on pose sur le sol une de ses feuilles, dont la forme est ovale-arrondie, crénelée-sinuée, il sort bientôt de chacune des sinus de peti- tes radicelles, que surmontent immédiate- ment une ou plusieurs jeunes plantes. (CL.) *BRYOPOG(M ( /3puov , mousse; «wywv, barbe), bot. cr. — (Lichens.) Genre établi par M. Link (Handb., III, p. 164) sur un dé- membrement des Corniculaires d'Acharius , mais qui n'a point été admis. Toutes ces es- pèces, ou au moins le plus grand nombre, rentrent dans le g. Evemia. (Voyez ce mot.) On peut encore consulter un article que MM. Nées d'Esenbeck et Flotow ont publié dans la Linnœa, sur leur nouveau g. Neu- ropogon , lequel ne nous semble pas lui- même devoir être distrait des Évernies. Nous avons donné une traduction de cet article dans les Annales des sciences naturelles (2esér. Bot., tome III, p. 238). (G. M.) BRYOPSIS (/3pvov , mousse ; ovj/iç, appa- rence), bot. cr. — (Phycées). Lamouroux a établi sous ce nom (Ann. Mus., 20, p. 281, t. 7) un g. fort remarquable de la famille des Zoospermées , et qui depuis n'a subi au- cune modification, tant il est naturel. Ses caractères sont les suivants : Fronde mem- braneuse, tubuleuse, cylindrique, continue, simple ou rameuse ; rameaux irréguliers ou dichotomes, chargés dans une plus ou moins grande étendue , mais surtout vers leur sommet, de ramules tantôt étroitement im- briqués de tous les côtés, tantôt disposés sur deux rangées, comme les barbes d'une plume, ou, en d'autres termes, pennés. Ces filaments tubuleux, anhistes, du moins en apparence, car M. J. Agardh nous apprend que, dans les Confervées et plusieurs Sipho- nées, il a constaté qu'ils étaient composés de fibres spirales entrecroisées, ces filaments, disons-nous, sont remplis, pendant la vie, d'un liquide chargé de granules verdâtres d'une excessive ténuité , lesquels, dans la dessiccation, se déposent à l'intérieur de la paroi du tube, s'y concrètent et la tapissent BRY comme d'une sorte de vernis. Les granules en question se métamorphoseront un jour en Zoospermes ou sporidies animées, des- tinées à propager la plante. M. J. Agardh, qui a suivi toute leur évolution dans le Bryopsis arbuscula , a très bien décrit toua les phénomènes qui se sont passés sous ses yeux pendant cette métamorphose, sur la- quelle nous reviendrons plus en détail au mot zoospermes. Jusqu'à ces derniers temps, on avait cru les Bryopsis privés de ces or- ganes appendiculaires qu'on retrouve dans les g. Codium, Vaucheria et Flabellaria, et qui ont reçu le nom de Coniocystes. M. Me- neghini les a observés le premier, en 1837 {Flora, décemb., 1837, p. 721), et nous avons vérifié son observation sur des échantillons de B. balbisiana recueillis à Yillefranche par M. Webb. (V. Ann. se. nat. 2e sér., II, p. 370). Ces Coniocystes sont des espèces de poches sphériques, de la même nature que le filament qui les porte, et dans lesquelles se voit une masse granuleuse d'un vert dont la teinte noirâtre dépend probablement de leur agglomération. Elles tiennent au fila- ment par un très court pédicelle. On ne sait pas bien encore si ces organes se compor- tent comme les analogues qu'on rencontre dans quelques g. voisins , c'est-à-dire s'ils se détachent et germent en masse pour repro- duire la plante. Le g. Bryopsis est composé d'Algues fort élégantes par leur ramification et leur port. Il a son centre géographique dans les zones tempérées des deux hémisphères. Il s'avance un peu plus dans le Nord que dans le Sud, car on en trouve une espèce au Danemark, tandis que les Malouines forment sa limite dans l'hémisphère opposé. La Méditerranée en fournit proportionnellement le plus grand nombre. Ce nombre s'élève aujourd'hui à environ 16 esp. bien distinctes. (C. M.) *BRYOPTERIS (iSpvov, mousse; *«pov, aile), bot. cr. — (Hépatiques.) Le g. Frulla- nia de Raddi, réhabilité et solidement éta- bli aujourd'hui par M. Nées d'Esenbeck (Hepai. Fur., III, p. 211), offre, dans sa structure, deux formes principales dont ce savant a fait le type des 2 sous-genres Jubula et Bryopteris. Les Bryopteris , qui se com-- posent d'espèces exotiques, offrent pour ca- ractères : Un périanthe à trois angles et à dos lisse ; un style allongé ; des feuilles mu- BUli nies d'un lobule plan , infléchi et uni dans toute sa longueur au lobe dorsal , entin de> amphigastres entiers, tronqués à leur som- met et dentés. Les Jungennannia sputliuli- stipa Nées ci diffusa S*, font partir de eetle section des Frullania. Voy. ce mot. (C. M.) BIWUM. BOT. CR. — KotJCZ BRY. BUBALE (jSowSaio;, baffle), mam. —Es- pèce du genre Antilope, type d'un sous-genre. Poy. AXTILOPE. *BUBALIDES. mam. — Nom sous lequel quelques auteurs désignent les Antilopes voi- sines du Bubale. *BUBALL\A (Bubalinus, de Bœuf ou Buf- fle), bot. ph. — Syn. de Burchellia, R. Br. (G. L.) *BUBALORNIS, Smith, ois.— Synonyme du g. Alecto de M. Temminck. *BUBAS (contraction de /ÎouSkaoç, buffle). ins. — Nom donné par Mégeiie à un genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Lamellicornes, qui ne renferme jusqu'à pré- sent que 2 espèces du midi de la France , YOnitis bison Fabr., et l'O. bubalus Latr. Ce genre se distingue des Onitis par la tête armée de 2 cornes longues et divergentes, et par le corselet qui s'avance en pointe dans la première espèce , et dont l'avancement est tronqué dans la seconde. (C.) i BUBBOLA. bot. cr. — Nom qu'on donne, dans quelques parties de l'Italie, à la Coulemelle {Agaricus procerus Scop.), et qui parait emprunté à la forme de son pédicule, dont l'extrémité inférieure est renflée en forme de bulbe. (Lév.) BUBO. ois. — Nom spécifique du Grand- Duc d'Europe, Strix bubo Gm. , employé comme générique par Cuvier pour désigner les Oiseaux nocturnes à conque petite, dont le disque de plumes est moins prononcé que dans les Chats-Huants, et qui ont des tarses emplumés jusqu'aux ongles. Voyez duc. (C. D'O.) BUBON (jSovSwv , aine ; qui guérit les tu- meurs de l'aine), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Ombellifères , tribu des Peucéda- nées, formé par Linné ( non Sprcngel), pour renfermer quelques espèces du Cap , dont plusieurs sont cultivées dans les jardins eu- ropéens. Ce sont des arbrisseaux très glabres, *étx« Gour annoncée en 1C81 par Knox paraisse dùmen» constatée; et Ceylan, il faut le remarquer, est en quelque sorte un pro- longement de l'Inde continentale. BUF et figuré ces parties dans le mâle (Buff., Hist. nat., t. \F, p. 34? , et pi. 27 \ et les natura- listes en ont parlé d'après lui; maie comme il ne dit rien des parties femelles, la plupart des auteurs, on ont gardé le silence à contrées Minces dans l'hémisphère boréal , paratt avoir été découverte la pre- mière parles vovageurs, mais l'autre, quoi- que reléguée à l'extrémité australe du conti- nent, a été connue beaucoup plus tôt par les naturalises, et c'est par elle que nous com- mencerons. Le liujjlc du cap de Bonne-Espérance, dé- crit et figuré par Sparmann dans les Mémoi- res de l'Académie de Stokholm (année 1779, p. 79 à 84), se distingue au premier aspect de tous les autres Buffles par la disposition singulière des cornes dont sa tète est année. Énormément élargies à leur base, ces cornes se touchent presque sur la ligne médiane ou du moins elles ne sont séparées que par un étroit sillon, habituellement à bords paral- lèles dans toute son étendue. Dans leur point culminant, elles ne s'élèvent pas de plus de 3 à 4 pouces au-dessus du front, et bientôt elles se portent en bas et en dehors , se rétrécissant d'avant en arrière mais sans diminuer sensiblement d'épaisseur ; elles descendent ainsi en arrière des yeux jus- qu'au niveau des molaires ou un peu au- dessous, et, devenues presque coniques, elles se portent en avant et en dehors, puis direc- tement en haut. A partir du sommet qui eit fort aigu, elles sont lisses dans un tiers de leur étendue et très rugueuses dans tout le reste , présentant à la fois des empreintes transversales , et des sillons longitudinaux dont la disposition d'ailleurs n'a rien de ré- gulier ni rien de constant ; leur couleur est constamment noire. Tout ce que nous venons de dire , il faut bien le remarquer, ne s'applique strictement qu'aux vieux mâles. Dans le jeune âge, les cornes ne s'avancent nullement sur le front, elles se portent obliquement en dehors et en haut , et diminuent uniformément de la pointe à la base. Chez les individus d'un âge moyen, nous voyons une disposition inter- médiaire, c'est-à-dire que les cornes au lieu de commencer, comme dans le vieux, à des- cendre precqu'à partir de leur origine, ou de se porter tout d'abord en haut comme dans BUF 765 ' le jeune , conservent dans une grande partie de leur étendue une direction horizontale. Le renflement de leur base est bien marqué, mais le contour en est arrondi , de sorte que les deux bourrelets, très rapprochésau ver- tex, laissent entre eux, en s'avançant sur le front, un espace triangulaire au lieu d'un sil- lon de largeur uniforme. Les proportions du Buffle du Cap sont au moins aussi lourdes que celles du Buffle sauvage de l'Inde , et sa taille paraît être à peu près la même. Un individu de moyenne grandeur, mesuré par Sparmann, avait au garrot 5 pieds ï/2 de hauteur (celle des jam- bes étant seulement de 2 pieds 1 /2) ; la lon- gueur du corps (prise probablement de l'ex- trémité du museau à la naissance de la queue) était de 8 pieds; celle de la tête, du museau à la naissance des cornes, de 22 pouces. Le pied était fort large, et les ergots, plus bas placés que dans le Bœuf ordinaire, étaient proportionnellement beaucoup plus longs. Les poils de ces animaux, dit Sparmann, sont d'un brun noirâtre, roides et longs d'un pouce environ. Chez les vieux mâles, ils sont peu fournis, surtout aux flancs, et leur couleur dans cette partie se mêlant à celle de la peau , qui est comme farineuse en rai- son de l'habitude qu'a l'animal de se vau- trer, il en résulte qu'à une certaine distance, le corps semble entouré d'une ceinture de poils plus clairs. Chez les jeunes, ajoute no- tre auteur, le pelage est plus long, plus épais, et d'un brun tirant sur le fauve. Malgré la remarque de Sparmann , on était loin de se faire une idée des différences qui surviennent avec l'âge dans cette espèce, et quand au British Muséum on reçut un mâle d'une année , envoyé par M. Burchell , on ne sut pas, jusqu'au moment où l'on décou- vrit l'étiquette , quel était l'animal qu'on avait sous les yeux. Tout était différent de ce qu'on se fût attendu à trouver, jusqu'à la couleur des cornes qui, au lieu d'être noire, était d'un gris jaunâtre. Sparmann, dans ce qu'il dit du pelage, ne signale la présence de poils particulièrement longs qu'en un seul point , au devant des genoux où ils sont disposés en étoile , ou, comme il le dit, en tourbillon. Il paraît que c'est le cas pour les vieux animaux, qui fi- nissent même par perdre presque entière- 766 BUF ment les crins du bout de la queue. Chez les individus très jeunes , les poils ont aussi sur tout le corps une longueur uniforme ; mais après quelques mois ils prennent , en cer- taines régions , un développement plus mar- qué : le menton se garnit d'une barbe qui se prolonge sous les mâchoires , et des- cend au devant du cou, jusque vers le ster- num, indiquant déjà la place du fanon que formera plus tard un repli de la peau ; une touffe épaisse de poils garnit la partie supé- rieure de la tête, s'avance sur le front et, en en arrière, se joint à une crinière droite , étendue de la nuque jusqu'à la moitié du dos ; enfin , la queue se garnit de crins qui commencent a naître très près de sa base. Cette sorte de livrée de l'adolescence ne dis- paraît que graduellement, et nous en trou- vons encore tous les principaux traits forte- ment indiqués dans la description que nous a donnée Pennant , d'un individu jeune, sans doute, mais qui paraissait déjà avoir toute sa grandeur. Chez cet individu , les poils étaient assez longs a la partie supé- rieure du cou pour former une crinière re- tombante, et dans les autres régions que nous venons d'indiquer, ils avaient aussi un très grand développement. Dans tous ces points ils étaient noirs ; sur le reste du corps, leur couleur tirait plutôt sur le gris que sur le brun. La queue était presque nue dans sa moitié supérieure , et garnie dans l'autre moitié de crins qui dépassaient d'un pied son extrémité ; le tronçon de la queue lui-même n'avait qu'un pied de longueur. La peau était partout remarquablement épaisse. Nous avons dit en parlant des caractères de la tête osseuse chez les différents Bœufs, que dans le Buffle du Cap, les orbites étaient très saillants ; ajoutons que les yeux y sont enchâs- sés profondément, et que cette disposition était nécessaire pour les mettre à l'abri des chocs auxquels ils sont exposés quand l'ani- mal court au milieu des forêts. « Il se précipite, dit Sparmann, dans des fourrés où nos Bœufs ne sauraient pénétrer, et sa force est telle, qu'il s'y fraie un chemin avec autant de fa- cilité qu'il le ferait dans un champ de blé. Il est vrai que dans cette circonstance, ses cornes forment en avant de la tète comme une sorte de bouclier qui repousse les bran- ches à droite et à gauche , et concourt ainsi à protéger ses yeux. » BUF Ce n'est pas seulement lorsqu'il court que le Buffle du Cap porte le front en avant, dans la marche ordinaire, et même dans l'é- tat de repos , il porte la tête basse : « Cette habitude, dit notre auteur, concourt avec la disposition de ses yeux , qui sont très en- foncés dans leur orbite, et de plus ombragés par la partie supérieure des cornes, à donner à l'animal une physionomie sinistre , quel- que chose de féroce et de perfide à la fois. On peut, en effet, le taxer de perfidie, car il se tient caché dans les fourrés, et laisse ap- procher les gens pour les attaquer ensuite à l'improviste ; on peut tout aussi justement l'accuser de férocité, car il ne se contente pas d'avoir tué son ennemi , il reste près du ca- davre , et revient à plusieurs reprises pour le fouler de ses pieds, et l'écraser de ses genoux ; même après l'avoir ainsi broyé , il ne l'abandonne pas encore, mais en le léchant il lui enlève de grands lambeaux de peau. » Cette dernière circonstance , si elle avait été bien constatée, tendrait à faire croire que le Buffle du Cap , au lieu d'avoir la langue douce comme les autres Buffles, l'aurait, comme nos Bœufs , garnie de papilles cor- nées ; mais il convient de remarquer que Sparmann , ici , ne parle point d'après sa propre observation , et que les Hollandais qui lui ont fourni ces renseignements, dési- gnant quelquefois l'animal sous le nom d'Au- rochs , ont bien pu lui appliquer un trait de l'histoire de ce dernier Bœuf, lequel , en effet, appartient aux espèces à langue rude. Thunberg, qui se trouvait en Afrique à peu près vers le même temps que Sparmann, a eu, comme on va le voir par le passage que nous allons citer, l'occasion de juger du naturel farouche et de la force du Buffle du Cap. « Nous nous disposions, dit-il , à traverser un petit bois touffu pour aller à des étables que nous voyions sur une hauteur voisine, mais à peine fûmes-nous entrés dans le bois, que mes deux compagnons aperçurent un •énorme et vieux Buffle mâle, seul au milieu d'une place de quelques aunes en carré, ab- solument découverte, et où il n'y avait ni ar- bre ni buisson. Le jardinier Auge s'avançait de ce côté ; l'animal le voit et s'élance vers lui en poussant des beuglements horribles.. Notre homme a encore la présence d'esprit et le temps de se jeter avec son choral der- rière un arbre pour se soustraire à l'attaque BIT BU.P 767 impétueuse du Buffle , qui fond alors sur le cheval du sergent , et d'un coup de corne dans le ventre , le rem erse les quatre fers en l'air , et lui fait sortir les entrailles du corps. Après cette expédition, le Buffle enfila le chemin par où nous étions venus... le sergent avait pris deux chevaux pour faire le voyage; l'un était déjà expédié, et l'autre se trouvait précisément sur le che- min que le Buffle prenait pour sortir du bois: il l'aperçut, et devenu plus furieux qu'aupa- ravant, il l'abattit d'un coup de corne dans le poitrail ; le corps et les jambes furent bri- sés, la selle même fut percée : l'animal ex- pira en tombant. « Les Hottentots,qu'à notre arrivée nous en- voyâmes pour chercher les selles de nos che- vaux morts , nous dirent qu'en effet ils re- marquaient depuis quelque temps un Buffle très furieux, qui se tenait seul dans ce bois d'où il avait chassé les autres troupeaux de Buffles. » (Thunberg, Voyage au Japon, trad. de Langlés, t. I, p. 137 et suiv.) Les rivières de l'Afrique australe parais- sent être moins fréquentées par les Buffles que les rivières de l'Inde , ce qui tient sans doute à ce que leurs bords n'offrent pas en général des pâturages aussi bien appropriés aux goûts , ou, si l'on veut, aux besoins de ces animaux. D'ailleurs l'espèce du Cap , comme celles de l'Inde, fuit la chaleur, re- cherche les lieux humides , et se tient de préférence pendant le jour dans les parties les plus fraîches des forêts ou dans le voisi- nage des lacs. Sparmann remarque que lorsqu'on a chassé ces animaux, on les voit habituellement se diriger vers les lieux ma- récageux, et se rafraîchir de leur course par le bain. Le capitaine Harris , qui, en 183G et 1837, a eu de nombreuses occasions d'ob- server leurs habitudes, les a vus, quand rien ne les inquiétait, faire la sieste au milieu d'un étang , où l'on apercevait entre les joncs leurs énormes têtes , qui seules paraissaient au-dessus de l'eau. (Expedit. in S. Africa, Lond., 1838, in-8°, p. 87.) Il parait qu'à l'époque où les Hollandais vinrent s'établir au Cap , les Buffles étaient assez communs dans le territoire, alors fort peu étendu, de la nouvelle colonie ; le bruit des armes à feu ne tarda pas à les en éloi- gner, et depuis bien des années ils ont dis- paru complètement du canton. Au temps de Sparmann et de Thunberg, ii fallait déjà s'a- vancer assez loin vers l'est pour en rencon- trer, et aujourd'hui ils commencent à deve- nir rares dans des lieux où nos deux voya- geurs les trouvèrent par troupeaux de cinq à six cents tètes. Cependant on en a vu en- core récemment jusqu'au cap Lagullas , le point le plus austral du continent. Du coté opposé on les connaît jusqu'au tropique, et il est possible qu'ils s'avancent beaucoup plus loin ; mais jusqu'à présent on manque de renseignements positifs à cet égard ; car ce que disent les anciens voyageurs des Buf- fles de la côte de Guinée est ordinairement si vague , qu'il n'y a pas de raison pour le rapporter à l'espèce du Cap plutôt qu'à l'espèce dont il nous reste à parler, quoique jusqu'à présent on n'ait pas de preuve que cette dernière se trouve au sud de l'équa- teur. L'existence d'une deuxième espèce afri- caine de Buffle n'est bien établie que depuis le voyage de Denham et Clapperton , qui rapportèrent du Bornou quelques dépouilles de cet animal, qu'on leur avait désigné dans le pays sous le nom de Zamouse. Les natu- ralistes qui dressèrent le catalogue de la collection zoologique formée dans le cours de l'expédition n'eurent pas de peine à re- connaître dans le Zamouse un véritable Buf- fle; mais ils ne le distinguèrent pas du Buffle commun, et ce fut en 1837 seulement que M. Gray [Magazine of nat. hist. N. S., t. II) le présenta comme une nouvelle es- pèce . qu'il caractérisa par la phrase sui- vante : « B. brachyceros Gray : front large, plat ; cornes courtes , fortes , aplaties anté- rieurement à la base, arrondies postérieure- ment, divergentes de chaque côté et à peine inclinées en arrière, un peu recourbées vers la pointe, qui se dirige en avant; pelage roux. » Vers la fin de l'année 1838, une jeune - femelle fut amenée vivante à Londres , et • M. Gray en donna, dans les Annals of nat. j hist. , t. II , une description assez détaillée, ■ que nous regrettons de n'avoir pas connue à l'époque où nous avons fait l'énumération des espèces comprises dans le genre Bœuf. \ Au reste , depuis la publication de cet article, notre ménagerie s'est enrichie d'un Bos brachyceros figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire. C'est l'individu observé par M. Gray, mais maintenant adulte, et dont 768 BUF les caractères ont été, en certains points, no- tablement modifiés par l'âge. Ainsi on ne peut plus dire aujourd'hui que l'animal a le front plat : la convexité dans le sens trans- versal est certainement peu prononcée, mais dans le sens de la longueur elle est très mar- quée. Au reste , la forme du front dans les Buffles est , comme nous l'avons dit , très sujette à changer par suite du développe- ment des sinus olfactifs, qui se continue long-temps après que la taille a cessé d'aug- menter. Notre Bos brachyceros est de la taille d'une Vache bretonne , mais beaucoup plus com- pacte de forme. Les épaules surtout sont re- marquablement charnues ; le cou est fort, c'est-à-dire épais transversalement; il ne présente pas à sa partie inférieure la plus /égère apparence d'un fanon; les flancs sont bien développés ; la croupe, avalée comme dans tous les Buffles , est d'ailleurs très charnue, et les os n'y font point saillie, comme chez les individus des races domes- tiques , qui paraissent toujours maigres en ce point, quel que soit d'ailleurs leur em- bonpoint. Les cuisses sont rebondies, pres- que comme celles des Zébus ; les jambes sont fines, comparativement à ce que nous les voyons dans les autres espèces du sous- genre; les pieds sont bien faits,et ceux du train de derrière surtout sont remarquablement petits et serrés , ce qui semblerait indiquer que l'animal foule plus souvent un sol ré- sistant qu'un terrain fangeux. La queue, terminée par un petit bouquet de poils, est très courte, et ne descend pas au-dessous du pli de la cuisse. La tète est petite, large à la partie supérieure, mais moins resser- rée au-dessous des yeux que dans le Buffle commun ; le museau est assez large, mais ne se relève pas supérieurement ; le front est large, presque nu à sa partie supérieure ; les yeux sont petits, de couleur foncée; leur pupille est presque ronde , cependant un peu allongée dans le sens transversal ; le re- gard n'a rien de farouche , et l'animal en efifet s'est montré jusqu'ici d'un naturel as- sez doux. Les cornes, qui ont un peu changé de forme depuis qu'elles ont été décrites par M. Gray, sont d'ailleurs restées remar- quablement courtes, et ainsi l'animal mérite encore le nom qui lui a été imposé. C'était hasarder un peu cependant que de donner à BUF une espèce dont on ne connaissait pas l'état adulte un nom tiré du caractère qui est le plus sujet à varier avec l'âge. Les cornes, placées très près des yeux, se portent en dehors et en haut , presque dans la continuation du „ front, puis se recourbent de manière à for- mer par leur ensemble un croissant; leur courbure, assez uniforme, est pourtant un peu plus marquée vers la partie supérieure, de sorte que les deux pointes se regardent; elles sont triangulaires à leur base; la face frontale rencontre la face occipitale sous un angle aigu, et la face temporale sous un angle droit; le troisième angle est arrondi. Ces cornes ne présentent à leur surface aucune empreinte marquée ; l'animal les use en les frottant contre les corps durs, et la face supérieure, qui est toute rayée par suite de ces frictions , au lieu de paraître noire, présente une teinte ardoisée. Les oreilles sont d'une grandeur démesu- rée; très larges à leur partie moyenne, elles se prolongent ensuite en une pointe aiguë dont l'extrémité est comme tronquée. Cette sorte de troncature porte un pinceau aplati de poils noirs ; deux replis saillants dans l'intérieur de la conque sont garnis de longs poils blanchâtres disposés en franges élégan- tes. Les oreilles sont d'ailleurs presque nues ; l'animal les agite fréquemment et pa- raît s'en servir avec assez d'adresse pour chasser les mouches. Dans l'état de repos, l'extrémité en est retournée en dehors. Le Bos brachyceros a la peau d'un noir bru- n âtre et d'une grande épaisseur; à en juger par les gros plis qu'elle forme sur le cou et près du garot , on peut croire qu'elle est propor- tionnellement aussi épaisse que celle du Bhi- nocéros ; à la partie supérieure du cou , et au dos , elle est garnie de poils excessive- ment rares , qui y sont implantés presque à angle droit; sur les parties latérales et infé- rieures, les poils sont un peu plus abondants et mieux couchés. Aux jambes ils ne présen- tent rien de remarquable. Les poils sont roux sur le dos et à la tête, brunâtres au cou et sur les flancs, un peu plus foncés sur les jambes, surtout au-devant des genoux ; le bout du museau est d'un brun noir des deux côtés du muffle glanduleux et au menton ; outre les poils courts et bien couchés dont ces parties du museau sont couvertes , on J voit un bon nombre de longs poils noirs qui BUF naissent perpendiculairement à la surface; le dessous de la ganache , la partie inférieure du cou et celle du ventre sont de couleur cannelle. L'individu que nous venons de décrire a été amené de Sierra-Leone où les Anglais le désignent sous le nom de bush cote , Vache des bois ; d'après les renseignements qu'a reçus M. (iray, l'espèce parait être assez commune dans les bois du voisinage de celte colonie. Comme c'est aussi dans ce lieu que Thomas Candish , en 158G , rencontra deux Baffles sauvages , il y a tout lieu de croire , quoiqu'il ne donne aucun détail , que l'ani- mal qu'il a vu est celui que nous venons de décrire. On pourrait croire que c'est aussi du Bos brachyceros qu'a voulu parler Bosman , et dont il dit avoir vu, en un point de la côte plus reculé de 8« vers le sud , c'est-à-dire à l'entrée de la rivière de Gabon, un troupeau d'une centaine de têtes. Pour la taille et la couleur, son Bulïle ressemble bien au nô- tre ; mais au lieu de cornes en croissant , il a des cornes droites. Bosman, d'ailleurs, re- marque que l'animal , quoique très agile , s«»ble boiteux au moment où il se met en marche, et ceci semble indiquer plutôt une de ces grandes espèces d'Antilopes à garrot plus haut que la croupe dont l'allure, au partir, a en effet quelque chose de claudicant. Rien ne prouve au reste qu'il ne puisse exister en Afrique une troisième espèce de Buffle , qui serait propre aux régions tropi- cales de ce pays , régions restées jusqu'à ce jour presque complètement inconnues aux naturalistes. En Asie nous avons peut-être aussi quelques découvertes à faire , et nous possédons même déjà des indications assez importantes relativement à l'existence d'une espèce qui , si elle ne rentre pas complè- tement dans les limites que nous avons assi- gnées au groupe dont il s'agit , y tient au moins de très près. \Vitsen dit qu'en Daourie on trouve des Yaks, dont les mâles ont de grandes cornes aplaties et courbées en demi-cercle qui ser- vent à la fabrication des arcs. Notre auteur paraît avoir eu principalement égard au pe- lage en rattachant cet animal au Yak , et l'on conçoit que d'autres prenant surtout en con- sidération la forme des cornes aient bien pu le rattacher au Buffle ; aussi c'est sans doute T. II 13UF 769 à la môme espèce que se rapportent les ren- seignements obtenus par Pal las de certains Tarlares occident aux voisins de l'Irtisch, sur un grand Buffle sauvage très semblable aux Yaks, qui se trouve dans la grande chaîne al talque, chaîne dont un rameau se prolonge, comme on le sait, à travers la Daourie. L'exi- stence du Buffle à pelage de Yak , ou si l'on veut du Yak à cornes de Buffles , ne repose pas d'ailleurs seulement sur les indications que nous venons de donner ; elle est mieux établie par le passage suivant extrait d'une grande encyclopédie chinoise , passage que nous pouvons citer, grâce à l'extrême obli- geance de notre savant sinologue , M. Sta- nislas Julien. « Le Li-nieou est un Bœuf sauvage qui ha bite dans les forêts profondes. Par la forme de son corps, par son pelage et par sa queue, il ressemble au Mao - nieou ( Yak ) ; seulement ce dernier est petit et l'autre est très grand : il y en a qui pèsent jusqu'à mille livres. Son corps est entièrement velu, et sa queue, qu'on connaît sous le nom de li> peut servir à faire des étendards ; on s'en sert aussi pour les houpes des bonnets , et pour faire les cordons avec lesquels on attache ces bonnets sous le menton : il a des cornes 1res longues dont on se sert pour faire cl excellents arcs. Ces cornes sont d'un jaune mêlé de noir. Il y a des gens qui les ont prises pour des cornes de Rhinocéros, quoique leur texture ne soit pas la même ; et c'est peut-être pour cela qu'un des noms par lesquels on désigne l'a- nimal est celui de Rhinocéros velu.... D'a- près ce qui vient d'être dit on voit que les cornes de cet animal ont plus de valeur que celles duMao-nieou (Yak), et que, d'un autre côté, les poils et la queue du Mao-nieou ont plus de valeur que ceux du Li-nieou. » (ROULIN.) BUFFLESSE ou BUFFLONNE, mam. — Femelle du Buffle. BUFFLETIN ouBUFFLON. mam.— Nom du jeune Buffle. BUFFONIA (Buffon, célèbre écrivain naturaliste), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllacées , tribu des Alsinées- Eualsinées , formé par Sauvages ( Meth. nat., 141), et renfermant quelques plantes annuelles, ou vivaces, ou suflrutescentes, répandues dans le bassin méditerranéen, l'Asie-Mineure, la Perse et l'Arabie pétrée. 40 770 BUG Elles ont le port d'unJuncus bufonius très vi- goureux; les tiges en sont presque nues, effi- lées, paniculécs, rameuses ; à feuilles oppo- sées, subulées, dont les supérieures oppri- mées , éstipulées; les fleurs sont en épis eymeux ou en grappes, ou en panicules. On en cultive deux espèces dans les jardins, les B. annua Ctperenrris. (G. L.) BUFO. rept. — Nom latin du Crapaud. *BUFOMFORMES. rept.— MM. Duméril et B\bron(Hisl. nai. des Rept.), nomment ainsi i:ne des grandes familles dans lesquelles se partagent les Batraciens anoures. Les Bufo- ïiiformes, dontle faciès se rapproche toujours plus ou moins de celui de nos Crapauds , sont partagés par ces naturalistes en 12 g. , qui sont: Dendrobate, Bhinoderme, Atélope, Crapaud , Phrynisque , Brachycéphale , Hy- iaedactyle, Plectropode , Engystome, Upé- rodonte , Breviceps , Bhinophryne. Les Bu- foniformes ont pour caractères de manquer de dents aux deux mâchoires , tandis que les Baniformes et les Hylœformes en ont à la mâchoire supérieure. En général, ils n'en ont pas non plus au palais , et leur langue n'est pas échancrée en arrière. A la même famille appartiennent encore les genres KalopJmjne , Charnus , etc., qui sont moins bien connus que ceux que nous avons cités. (P. G.) BUFOMTE. poiss. — Nom qu'on donne à certaines dents fossiles dont les unes sont des molaires de Sparoïdes , voisins des Chrysoplmjs, et d'autres appartiennent à des g. voisins des Placodus d'Agassiz. (Val.) *BUF01\TOIDES. rept.— Fitzinger, dans sa classification des Beptiles , nommait ainsi la seconde famille des Batraciens, dont le type est le genre Bufo ou Crapaud. Il n'y rappor- tait que les deux genres Bufo et Rhinella, les autres Batraciens bufoniformes formant sa famille des Bombinatoroides dont le caractère est de n'avoir pas le tympan visible. (P. G.) BUGAINVILL,EA. acéph. — Voyez BOUGAINVILLÉE. BUGLE. bot. ph. — Nom vulg. français d'une csp. du g. Ajuga [VA. replans L.), et par extension de tout le genre. (C. L.) BUGLOSSE. Buglossa ( fiove , bœuf; y)w<7:9c.:, pierre ). mam. — Concrétion qui se forme dans les organes digestifs du Bœuf. * BULLA {bulla , petite bouteille), i.ns. — Linné appliquait cette dénomination à une division de son genre ryllus , comprenant principalement les espèces qui constituent le genre Pneumora de Thunberg. (Bl.) 'BULLA. Bullœ {bulla, tête de clou.) bot. ce. — Battarra {Fung. arim.) donne ce nom à la 14e classe de Champignons. Elle comprend ceux qui, en général , ont peu de consis- tance et de substance , et ressemblent aux esp. de clous employés pour orner les chars et les meubles dont on se sert pour s'asseoir. Une pareille division ne pouvait être adop- tée, parce qu'elle renferme des individus BUL 775 trop différents entre eux; aussi ne l'a-t-elle été par aucun auteur. (Lkv.) BULLAIBE. bot. c.r. — Voyez bullaria. BULL ARIA ( bulla, petite ampoule), bot. cr.— Genre de Champignons épiphytes, de la famille des Urédinées , caractérisé par des spores qui , pour la forme et la régularité , représentent parfaitement bien le chiffre S. Elles n'ont pas de pédicelles, et sont ra- massées sous l'épidcrmc qu'elles soulèvent comme une pustule brune , qui ne s'ouvre jamais , comme dans les autres Urédinées. M. DeCandolIe(F/./V.,II,p. 22G) l'a observé sur les tiges des Ombcllifères. Pcrsoon eu * fait un Urcdo , Pries un Meiancomum , Lintt ( (Jbs. mycol.) une espèce de Siilbospora, et en- fin un Puccinia, dans l'édition de Willdenow du Systema naturœ de Linné. Je partage en- tièrement cette dernière opinion, parce que , ayant eu plusieurs fois l'occasion d'exami- ner cette petite plante cryptogame sur la Ciguë vireuse, j'ai vu que les spores étaient pédicellées, et seulement beaucoup plus vo- lumineuses sur les tiges que sur les autres parties. On doit donc lui donner le nom de Puccinia umbelli fer arum préférablement à tout autre. (Lév.) BULLE. Bulla ( bulla), globules), moll. — Genre de l'ordre des Gastéropodes tectibran- ches, famille des Bulléens, long-temps con- fondu avec les Porcelaines et les Ovules , et complètement réformé par Bruguière. De- puis , il n'a guère subi de modifications que relativement à la place qu'il doit occuper dans les méthodes ; et encore tous les natura- listes s'accordent à le rapprocher des Aply- sies à cause de l'armure de son estomac, qui est , ainsi que celui de ce mollusque , muni de pièces osseuses , et de la propriété que possèdent la plupart des Bulles de ré- pandre une liqueur purpurine. Cuvier avait réuni, sous la dénomination générale d'Acères, les Bulles, les Bullées et les Acères. D'autres conchyliologistes ont ainsi que lui considéré comme un même g. les Bulles et les Bullées ; mais Lamarck , se fondant sur la présence d'une coquille ex- terne dans les premières et interne dans les secondes , en a fait deux genres distincts, quoique tenant de très près l'un à l'autre. Voici les caractères qu'il donne au genre Bulle : Corps ovale-oblong, un peu convexe, divisé supérieurement en deux parties trans- 776 BUL verses, ayant le manteau replié postérieure- ment. Tète peu distincte. Point de tentacules apparents. Branchies dorsales et postérieures recouvertes par le manteau. Anus sur le côté droit ; partie postérieure du corps recouverte par une coquille externe , qui y adhère par un muscle. — Coquille univalve, ovale, glo- buleuse , mince et fragile , souvent épider- mée, plus ou moins complètement enroulée, sans columelle ni saillie à la spire , ouverte dans toute sa longueur, à bord droit tran- chant. La coquille des Bulles, généralement de petite taille, est complètement enroulée ; elle est constamment à découvert, et l'ani- mal peut s'y renfermer presque entière- ment. Ces Mollusques, qui ont la faculté de na- ger en pleine eau, se tiennent ordinairement sur les fonds sableux , et se nourrissent de petits Testacés qu'ils triturent au moyen des osselets de leur estomac. La forme ovoïde des Bulles , leur structure délicate et la va- riété des couleurs qui les ornent , en font de fort jolies Coquilles , recherchées dans les collections. Le genre Bulle renferme 26 espèces répan- dues dans toutes les mers du globe, et dont quelques unes habitent celles d'Europe. On en connaît 11 espèces fossiles, savoir: 10 des terrains tertiaires , et une ( B. elongala ) du terrain oolithique. (C. d'O.) BULLÉE. Bullœa ( bulla, globule ). moll. — Genre de l'ordre des Gastéropodes tecti- branches , famille des Bulléens , considéré par quelques auteurs comme formant une simple division du g. Bulle, mais qui en dif- fère par sa coquille, cachée dans l'épaisseur de son manteau, au-dessus des branchies, et sans adhérence. Le test est très mince , partiellement enroulé en spirale d'un côté , sans columelle et sans spire , à ouverture très ample, évasé supérieurement. On n'en connaît que deux espèces : la B. plan- cienne , qui habite les mers d'Europe ; et la B. hirondelle , rapportée de l'Ile-de-France par MM. Quoy et Gaymard. Le nombre des espèces fossiles est également de deux : l'une, très rare, se trouve à Grignon, près de Paris ; et l'autre en Italie. Toutes deux appartien- nent aux terrains tertiaires. (C. d'O.) BULLÉENS. moll. — Famille de l'ordre des Gastéropodes tectibranches , créée par Lamarck pour des Coauilles univalves ma- BUM rines, comprenant les Acérés, les Bullées et les Bulles. Cette famille répond au g. Acère de Cuvier. (C. d'O.) BULLIABDA (Bulliard, célèbre mycétolo- gue français), bot. cR.etPH. — Trois genres ont reçu ce nom; le premier établi par Junghun (Linnœa, voy. 408) , est synonyme d'Hyme- ?iogaster, Witt ; le deuxième , formé par De Candolle {Bull. Soc. phil., 1801), paraît devoir rester réuni au Tillœa de Micheli, dont il l'avait démembré; le troisième, créé par Necker (Elem., 1103), est synon. du genre Xylopia de Linné. Il résulte donc de ce rap- prochement que la dénomination générique Bulliardia reste encore à la disposition des auteurs systématiques. (C. L.) BULLIN. moll. — Genre créé par M. Oken, qui a réuni sous ce nom les g. Physe et An- cyle, quoiqu'ils aient des caractères assez dissemblables pour rester séparés. *BULOWIA, Schum. (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Smeathmannia, Sol., famille des Passifloracées. (C. L.) BUMALDA, Thunb. (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Staphylea, L. (C. L.) * BUMASTUS (/3oufi.a<7Toç , espèce de raisin à gros grains), cuust. — Genre fossile de Trilobiles proposé par M. Murchison, et qui se rapproche beaucoup des Nilés; dont il ne diffère guère que par les anneaux de son thorax, qui sont au nombre de 10 au lieu de 8. Le type de ce g. (B. barriensis) a été trouvé dans les terrains diluviens supérieurs du Staffordshireen Angleterre. (P. G.) BUMELIA (|3oujxe3lfa, nom grec du frêne?). bot. ph. — Genre de la famille des Sapota- cées, formé par Swartz [Prodr., 49), et ren- fermant des arbres ou des arbrisseaux indi- gènes de l'Amérique tropicale et boréale , dont une douzaine ont été introduits dans les jardins européens. Le calice en est 5-parti; la corolle subrotacée, à tube court, à limbe 5-parti , dont chaque partie est ac- compagnée de part et d'autre, à la base, d'une laciniule à 10 étamines, dont 5 fertiles, 5 stériles. Anthères subsagittées. Ovaire 5-lo- culaire. Style tubulé, exsert ; stigmate aigu. Baie uniioculaire, monosperme. Les feuilles en sont alternes, très entières ; les fleurs blanches, portées par des pédoncules axillai- res ou latéraux, uniflores, très souvent fas«< ciculés. (C. L.) BUN BUP 777 •BL'XBllWA (nom propre), bot. pn. — Genre de la famille des Asclépiadées , établi par M. Ilarvey, qui lui donne les caractères suivants : Calice à 5 parties. Corolle CD roue, 5-partite. Couronne slaminale campanulée, urcéolée, simple, à limbe Irompié, très entier. Anthères terminées par un appendice mem- braneux. Masses poil iniques oblongues, fixées parleur sommet renflé, obtuses, pendantes. Stigmate déprimé , subpentagone. — Ce genre habite le Cap, et me parait, par les caractères ci-dessus, devoir faire partie de la section des Cynanchum, à laquelle j'ai donné le nom de Cyathella. (J. 1>-) BUKCIIOSIA. bot. pu. — Bunchos est un des anciens noms arabes du café, ce qui a engage Richard à nommer ainsi un genre de Malpighiaeées, confondu avant lui avec le Malpighia , et dont le fruit charnu , à 2 noyaux, offre une certaine ressemblance avec celui du Caféier. Ses caractères sont les sui- vants : Calice 5-parli, dont les divisions sont toutes, ou moins une, chargées extérieure- ment de deux glandes. Pétales plus longs , onguiculés, à limbe dente, réfléchis. 10 éta- mmes, soudées intérieurement par leurs fi- lets en un tube. 2 ou plus rarement 3 styles, quelquefois distincts , mais plus ordinaire- ment soudés entre eux entièrement ou en partie. Ovaire aminci à son sommet, 2-3-lo- culaire. Fruit charnu, à deux noyaux. — Les esp., au nombre d'une vingtaine, sont des arbres ou des arbrisseaux originaires de l'A- mérique tropicale. Leurs feuilles sont oppo- sées , accompagnées de courtes stipules qui se rapprochent quelquefois l'une de l'au- tre entre le pétiole et le rameau ; leurs fleurs, ordinairement jaunes ou très rarement blan- ches, sont disposées en grappes axillaires, et portées chacune sur un pédicelle articulé, au- dessous de l'articulation duquel on remar- que 2 bracléoles , chargées toutes deux, ou l'une seulement, d'une glande latérale. (Ad. J.) •BUXGEA 'Bunge, botaniste allemand). bot. pn. — Genre de la famille des Scrophu- lariacécs, tribu des Rhinanthées, formé par C. A. Meyer (Perzeich., Cauc, Pjl. 108) sur le Rhinanihus irifidus Vahl. C'est une plante herbacée de l'Asie-Mineure, à lige très simple, subtomenteuse , portant des feuilles opposées, sessiles, triparties, dont les lacinies linéaires pubesccnles; à fleurs t. h. opposées, axillaires, solitaires, sessiles, dont les calices bibracléolés à la base. (C. L.) BUMADÉES bot. pu. —Une des nom- breuses tribus de la grande famille des Cru cifèies [voyez ce mot), ayant pour type le genre Bunias. (Ad. J.) BUNIAS, Desv. (0ovvioîç, sorte de navet?). bot. ph. — Synonyme d'Orihodium, DC, (C. L.) BUNIUM, Lagasc. (jSouvcov, plante ornbel- lifèrc?).BOT. pu. — Synon. du genre Ptycho- lis, Koch. — C'est aussi un genre de la fa- mille des Ombellifères , tribu des Ammi- nées, formé par Koch [31 se), et adopté par De Candolle , qui le divise en 3 sections : Chryseum, Caroides, Conopodium. Il ren- ferme environ 18 espèces habitant le bassin méditerranéen et les plaines du Caucase. Ce sont des plantes herbacées, pérennes, à rhizome souvent tubéreux, globuleux ; à ti- ges cylindriques, atténuées à la base chez les individus munis d'un tel rhizome; à feuilles mulliséquées , dont les segments multifides, les lobes linéaires; l'involucre diversifié, les involucelles oligophylles; les fleurs blanches, rarement jaunes ou verdâ- tres. (C. L.) BUNODE. Bunodus. annél. — Gueltard appelle ainsi un g. de Vers chétopodes qu'il définit d'une manière incomplète , d'après une figure et quelques détails de d'Argen- ville. Ce mot n'a pas été adopté. (P. G.) *BUPALUS ( j3ovira).oç , personnage niais de la comédie ). ins. — Genre de Lépidoptè- res, de la famille des Nocturnes , créé par Leach et adopté par Stcphens, pour y placer deux espèces (Geom. piniaria Linn.,et Geom. favillacearia Hubn.),qui appartiennent toutes deux au g. Fidonia de Treitschke. Voyez ce mot. (D-) BUPABITI (nom vernaculairc). bot. ph. — Voyez paiutium. (C. L.) BLPîïAGA. ois.— Nom latin du g. Pique- Bœuf. *BUPIIAGIDÉES. Bupliogidœ. ois.— Fa- mille de l'ordre des Passereaux de Cuvier, et de notre sous-ordre des Passereaux ani- sodactyles , ne renfermant que la sous-fa- mille des Buphaginées. Voyez ce mot. (Lafb.) *BVPHAGl\ÉES.Buphaginœ.ois.— Sous- famille de notre famille des Buphagidées, ne renfermant que le seul g. Pique-Bœuf. Vcj. 49* 778 BUP BUP ce mot, pour les caractères de famille et de genre. (Lafr.) BUPHONE et non BUPHANE , comme l'écrivent plusieurs auteurs, bot. ph. — Voy. bouphon, ainsi écrit par erreur typographi- que au lieu de boupiione. (C. L.) BEPHTHALMUM (jSCvç, bœuf; oT9aX- fxoç , œil ). bot. pii. — Les Buphlhaîmum qui ont le port des Aulnées , sont réduits aujourd'hui à 3 espèces. Ce sont des herbes vïvaces, qui appartiennent à la famille des Composées , tribu des Astéroïdées. Ils ont pour caractères essentiels : Capitules multi- flores, radiés. Anthères très brièvement ap- pendiculées. Fruit du rayon triangulaire ou offrant trois ailes assez étroites ; ceux du disque comprimés, munis seulement du côté interne d'un rebord plus ou moins prononcé , couronné d'une aigrette ou mieux d'une sorte de couronne scarieuse , poilue-dentée. Les capitules sont jaunes. (J. D.) BEPLÈVRE. Bupleurum (j3ovV)isvpov,nom grec présumé de notre Buplèvre commune). bot. pu. — Genre de la famille des Ombelli- fères, établi par Tournefort [Inst., 309), et comprenant une cinquantaine d'espèces , dont plus de la moitié sont cultivées dans les jardins de botanique. Ce sont des plan- tes annuelles, ou vivaces ou suffrutescentes, très glabres, répandues dans toutes les par- ties extratropicales de l'ancien continent, au cap de Bonne-Espérance, et rares dans l'A- mérique tropicale ; à feuilles assez rarement laciniées. Le plus ordinairement le limbe est abortif et le pétiole se change en un phyllode très entier ; les fleurs sont jaunes, en ombelles composées, à involucres variés. On en trouve 2 esp. aux environs de Paris : lesZ?. rolundifolium L., et falcaium L. (C. L.) BUPRESTE. Buprestis (/3ovwPïjffTcç, espèce de Cantharide : de /303ç, bœuf; Tzpv-Qu, j'enfle). ins. — Suivant Pline (lib. 30,cap. 4), c'est un Scarabé à longues jambes qui se tient dans les prairies, où il est souvent avalé avec l'herbe par les bestiaux qui paissent. Lorsque cela arrive, dit-il, l'insecte venant à toucher le fiel de l'animal, celui-ci s'enfle au point qu'il finit par crever. De là le nom donné à cet insecte. D'après ces indications, Geoffroy {Hist. des ins. des env. de Paris) avait pensé que le Buprestis de Pline pourrait bien appar- tenir au g. Car abus de Linné , et il avait en conséquence remplacé ce dernier nom par !e premier. Mais Latreille, dans un Mémoire lu à lapremièreclassede l'Institut, le 8 juin 1812, a combattu celte opinion, ainsi que celles de tous les commentateurs de Pline et des auteurs grecs qui ont parlé du Buprestis-, et sa conclu- sion est que cet insecte se rapporte au g. Méloé des modernes, dont les propriétés vésicantes ne sont pas moins prononcées que celles du genre Cantharide , et dont une espèce porte encore le nom de Foupresty , dans la Morée. Il faut convenir que les raisons données par notre célèbre naturaliste sont très spécieu- ses, et que, si Linné les eût connues, il n'eût pas donné, comme il l'a fait, le nom de Bu- prestis à un genre d'Insectes qui n'a rien de commun avec celui auquel les anciens l'ont appliqué. Quoi qu'il en soit, sa nomenclature a prévalu, et les entomologistes entendent par Buprestis des Coléoptères de la famille des Sternoxes, remarquables pour la plupart par l'éclat de leurs couleurs métalliques , mais ne renfermant aucune espèce à pro- priétés vénéneuses , et susceptible surtout d'être avalée par les animaux paissant dans les prairies , par la raison que ces Insectes ne se tiennent jamais dans l'herbe, mais bien sur les feuilles et le tronc des arbres, ou sur les buissons et les plantes ligneuses d'une certaine élévation. Le g. Buprestis de Linné , qui ne renfer- mait que 29 espèces à l'époque de la 12e édi- tion du Systema naturœ, s'est tellement accru depuis, qu'on a été obligé d'y établir un grand nombre de divisions auxquelles on a donné des noms génériques , et dont la réu- nion forme aujourd'hui la tribu des jBupres- tides. M. le comte Dejean s'est fondé sur l'établissement de cette tribu pour faire dis- paraître de son dernier Catalogue le g. Bu- prestis-, mais c'était, selon nous, une raison au contraire pour le conserver, puisque sans lui , on ne sait plus d'où vient le nom de la tribu. D'ailleurs il n'est pas d'accord en cela avec lui-même , car il n'a pas supprimé les anciens g. Carabus et Chrysomela, bien qu'ils aient été convertis depuis long-temps en fa- milles, les Carabiques et les Chrysomélines. Au reste , excepté lui et M. Chevrolat , tous les entomologistes qui ont écrit sur les Bupres- tides ont conservé le g. Buprestis dans leurs travaux respectifs, et y ont placé le B. rus- tica de Linné , qui peut en être considéré comme le type. Cette espèce, que M. Dejean BUP i mise dans le g. Anajlocheira d'Eschscholtz, n'est pas rare en France , et se trouve aux environs de Taris. Voyez le mot bupresti- des , où nous entrons dans plus de détails sur ces Insectes. (D.) BUPRESTIDES. Buprestides.— INS. Nom d'une tribu de Coléoptères pentamères, de la famille des Scrrieornes,Latr., ou de celle des Sternoxes, Dej. Elle a pour type l'ancien g. Bupreslis de Linné , devenu tellement nom- breux en espèces qu'il en existe peut-être aujourd'hui plus de 1500 dans les divers cabinets de l'Europe. MM. Delaportc (comte de Castelnau) et Gory en ont décrit et fi- guré 1250 environ dans leur belle Iconogra- phie de celte tribu. Ce grand nombre d'es- pèces, d'ailleurs de formes très variées, ren- dait insuffisants les trois seuls genres éta- blis par Latreille, pour les classer. Schœn- herr est le premier qui ait reconnu cette insuffisance; mais il se contenta de for- mer des groupes sans leur donner de noms. Depuis , plusieurs entomologistes se sont occupés, avec plus ou moins de succès, de la classification des Buprestides. Nous cite- rons d'abord Eschscholtz {Zoologischer At- las, etc., p. 8 et 9) qui les divise en 17 g., dont il donne les caractères d'une manière suc- cincte. Viennent ensuite M. Solier, qui dans un travail très étendu, intitulé : Essai sur les Buprestides [Ami. de la Soc. enlom., t. 2), adopte les g. d'Eschscholtz, en crée de nou- veaux , et en porte le nombre à 34 ; M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalo- gue, en mentionne 47, dont 15 lui appartien- nent ; M. le comte Mannerheim qui, dans son énumération des Euprestides de sa collec- tion, restreint le nombre des g. à 34, en res- tituant à plusieurs les noms d'Eschscholtz que ses devanciers n'avaient pas connus; enfin , MM. Delaporte et Gory, qui, dans leur Iconographie déjà citée, répartissent toutes les Buprestides décrites par eux dans 42 g., dont 19 sont de leur création , mais parmi lesquels il s'en trouve plusieurs formant double emploi avec ceux des auteurs qui les ont précédés, et qu'ils auraient pu par con- séquent se dispenser d'établir. A cette liste, nous devons ajouter: 1° le nom de M. Ser- ville, qui a établi plusieurs g. parmi les Bu- prestides sans en donner les caractères, mais dont les noms ont été adoptés dans la clas- sification de cette tribu ; 2° celui de M. Spi- I3UP 779 nola qui, dans une lettre adressée à la So- ciété enlom. de France (t. G, p. 101), passe en revue le g. Lalipalpis de M. Solier, dont lis espèces lui paraissent appartenir à 7 g. dif- férents, y compris celui (YApnteum, créé par lui. Ce n'est pas ici le lieu de discuter le mé- rite de ces différentes classifications; le peu d'espace qui nous resta sera mieux employé à donner une idée générale de l'organisation et des mœurs des Insectes qui font le sujet de cet article. Les Buprestides ont beaucoup de rapport avec les Elatérides ; mais ce qui les en dis- tingue essentiellement, c'est l'absence de cet appareil pour le saut, qui caractérise particulièrement ces dernières. Du reste , leurs principaux caractères peuvent être for- mulés ainsi : Corps non propre à sauter. Saillie postérieure du presternum ne s'en- fonçant point dans une cavité antérieure du mésosternum. Mandibules entières. Pal- pes terminés généralement par un article presque cylindrique ou ovoïde, quelque- fois globuleux. Yeux ovales. Corps le plus souvent ovalaire. Pattes très courtes. La forme de ces Insectes est très variée ; les uns sont cylindriques , d'autres sont aplatis et elliptiques, d'autres sont ovoïdes, d'autres presque triangulaires, d'autres enfin linéai- res , et, dans tous, l'extrémité des élytres est plus ou moins acuminée. Toutes ces for- mes sont généralement peu gracieuses , ce qui tient d'une part à l'enfoncement de la tête dans le prothorax , et d'une autre, à la jonction presque intime de celui-ci avec la base des élytres, organisation qui ôte à l'in- secte la liberté de ses mouvements dans ces diverses parties, et le fait paraître toutd'une pièce. Mais si, sous ce rapport, les Bupresti- des le cèdent à la plupart des autres Coléop- tères , notamment aux Longicornes aux for- mes élancées, elles l'emportent sur tous par l'éclat et la vivacité des couleurs dont la na- ture s'est plu à les parer. Ici c'est l'éclat de l'or poli brillant sur un fond d'émeraude , ou l'azur qui se détache sur un fond d'or ; là, ce sont des couleurs non métalliques, mais les plus vives et les plus tranchées, et néanmoins assorties de manière à ne pas of- fenser l'œil le plus délicat; enfin, il en est qui, indépendamment de leurs belles cou- leurs, sont garnies de touffes ou de pinceaux dp poils auxquels ils doivent un aspect sin- 780 BXJP gulier ; aussi cette tribu est-elle la plus re- cherchée des amateurs, et Geoffroy, dans son style pittoresque , avait - il donné le nom générique de Richards à ces Insectes , bien qu'il n'en connût que quelques espè- ces d'Europe dont l'éclat est loin de pou- voir rivaliser avec celui des espèces exo- tiques. Leur taille n'est pas moins variée que leur forme, et présente les plus grands contrastes. On peut s'en faire une idée en comparant YAphanisiicus puvillus , d'une li- gne de long à peine , avec le Chrysochroa bicolor, le géant de la tribu , qui en a 31. Leurs mœurs , à l'état parfait, n'offrent rien de bien intéressant. L'extrême brièveté de leurs pattes fait qu'ils ont beaucoup de peine à marcher ; mais, en revanche, ils volent avec beaucoup d'agilité , surtout par un temps sec et chaud. Cependant, lorsqu'on veut les sai- sir soit sur une fleur, soit sur une feuille , soit sur le tronc d'un arbre où ils aiment à se reposer, ils préfèrent se laisser choir plutôt que de s'envoler, ce qu'ils peuvent faire sans se blesser, vu l'extrême dureté de leurs té- guments qui fait souvent rebrousser l'épin- gle de l'entomologiste qui veut les transper- cer. Les femelles sont pourvues d'une ta- rière cornée, composée de trois pièces, au moyen de laquelle elles déposent leurs œufs dans le bois dont leurs larves doivent se nourrir. Quant à celles-ci, elles sont encore peu connues. Cependant MM. Delaporte et Gory en représentent de cinq espèces diffé- rentes , dans leur Iconographie. A l'excep- tion de celle du Buprestis giganlea qu'ils ont copiée dans mademoiselle de Mérian , et qui ressemble à une larve de lamellicorne, ce qui nous ferait supposer que cette dame a com- mis une erreur , les autres sont Apodes, et ont beaucoup de rapports avec celles des Longicornes. Parmi ces dernières se trouve celle de YAgrilus Aubei , observée par M. Aube ( Ann. de la Soc. enlomolog. de France, vol. VI ). Le tube alimentaire des Buprestides a trois fois la longueur du corps ; leur œsophage est grêle ; le ventricule chylifique distinct du ja- bot par un étranglement brusque; le jabot est allongé, tubuleux , flexueux ou replié , parfaitement glabre ; l'intestin grêle est court, presque droit ; le cœcum s'en distin- gue par une contracture et se fait remar- f:uor par sa forme allongée et cylindroïde; BUR le rectum est droit et court; les vaisseaux biliaires ne paraissent pas différer de ceux des Carabiques. Les Buprestides sont très communs dans les climats chauds , et deviennent d'autant plus rares qu'on s'avance davantage vers le Nord. Les espèces les plus grandes et les plus belles se trouvent dans les contrées inter-* tropicales. Les environs de Paris en fournis- sent à peine une trentaine. (D.) BUPRESTIS. ins. — Voyez bupreste. *BEPRESTITES. ins. — M. Newmann , dans sa classiûcation des Insectes de l'Angle- terre, d'après les larves (The entom.Magaz., n. IX, p. 412), désigne ainsi une des nombreu- ses divisions établies par lui dans l'ordre des Coléoptères, et qui est fondée sur les méta- morphoses des larves du g. Bupresiis. M. le comte de Castelnau (Hist. des Co- léop. , faisant suite au Buffon-Duménil , page 213 ) donne le même nom à un groupe de la tribu des Buprestides, ayant pour carac- tères communs : Écusson visible, petit, sub- orbiculaire , souvent ponctiforme. Corselet coupé droit en arrière. Ce groupe se com- pose des g. Sligmodera, Capnodis et Bupres- tis. (D.) BUPRESTOIDE. Buprestoides (Gouirpwr- Ttg, bupreste; ïïSoc, aspect), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères, établi par Schœffer, et qui n'est connu que par la figure qu'il en donne, laquelle n'est pas assez correcte pour savoir précisément quelle espèce elle repré- sente. Seulement on voit que c'est un hété- romère de la famille des Sténélytres , et qui serait voisin des Serropalpes et des Cistèles suivant Latreille. (D.) BURAMIA. bot. ph. — Voyez booram. BERASAIA (nom vernaculaire). bot.ph. — Genre de la famille des Lardizabalacées , formé par Dupetit-Thouars ( Gen. madagasc. 62), revu par M. Decaisne (Mèm. Lardizab.), et renfermant jusqu'ici 4 espèces découver- tes dans l'île de Madagascar. Ce sont des ar- brisseaux volubiles , glabres , gummifères , insipides, à rameaux cylindriques, striés, dont l'écorce adulte est rugueuse ou subé- reuse. Les feuilles en sont alternes , éstipu- lées, trifoliolées , les folioles entières , den- tées, ou lobées-sinuées, trinerves, les adultes coriaces, souvent mucronulées ; les pétioles et les péliolules renflés à la base et au som- met. Les fleurs > blanches lilacinées , d'un BUR pourpre foncé ou d'un jaune paille , odo- rantes dans quelques espèces, sont disposées en grappes axillaires , solitaires ou réunies , et sortent d'une série de squames ; fruit co- mestible. (C. L.) BIRC ARDIA (nom propre ). bot. cr. — Synonyme de Ilulqaria. RI ROI ARDIA, Duham. (nom propre). bot. ru. — S> nony niedu Callicarpa de Linné. — Necker [£Um. , 728) donne aussi ce nom à un g. synon. du Psidium , L., famille des Myrtacées. (C. L.) BUnCHXKDlE.Burchardia (nom propre). bot. pif. — Genre de la famille des Colchica- cées, établi par R. Brown ( Prodr. jl. Kov. Holl.l.y). 373) pour une seule espèce, Burchar- dia umbellaia , originaire de la Nouvelle-Hol- lande. C'est une plante assez grêle, à racine fibreuse, à tige simple, portant des feuilles alternes et linéaires, des fleurs assez peti- tes, disposées en sertule terminal, accompa- gné à sa base de plusieurs bractées linéaires. Leur calice est formé de six sépales étroits à leur base, distincts, marqués chacun d'une petite fossette nectarifère, caducs ; les étami- nes sont insérées tout-à-fait à la base des pétales ; leurs filets sont libres , leurs an- thères introrses et allongées. L'ovaire à 3 lo- ges est terminé par 3 styles et 3 stigmates distincts. Le fruit est une capsule trilocu- laire, se partageant en 3 coques qui s'ouvrent par leur côté interne et supérieur. (A. R.) BURCHELLIA ( W. Burchell , voyageur et naturaliste anglais), bot. pn. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Cincho- nacées-Gardéniées, établi par Robert Brown, et ne comprenant jusqu'ici que deux espèces indigènes du Cap , introduites depuis long- temps dans nos jardins. Ce sont des arbris- seaux à feuilles opposées, brièvement pétio- lées, ovales, aiguës, subcordiformes à la base, munies de stipules interpétiolaires , élargies au sommet, cuspidées, décidues. Les fleurs en sont tubulées, capitées, coccinées, termi- nales , sessiles, sur un réceptacle velu , et accompagnées de très petites bractéoles dis- tinctes. On cultive surtout pour l'ornement des serres tempérées le B. capensis. (C. L.) *BLRDACHIA (nom propre^ bot. pn. — Genre de la famille des Malpighiacécs, dédié à un célèbre physiologiste allemand, et ainsi caractérisé : Calice 5-fide, dont chaque divi- sion porte deux glandes. Pétales onguiculés, BUR 781 trois fois plus longs que le calice, inégaux entre eux, et dissemblables. Ktamincs 10, toutes fertiles, à (ilcts courts, soudés à leur base en un anneau glabre, à anthères gla- bres et oblongnes. Styles 3, insensiblement amincis, et aiguisés au sommet. Ovaire 3-lo- culaire. Fruit J-Ioeulaire , et monosperme par avortement , dont le péricarpe, tantôt fi- gure une sorte de pyramide à 9 angles, et se sépare par la maturité en 3 valves, tantôt est sphéroïde et indéhiscent. M. Marlius , d'a- près son Herbier, considère cette différence comme suffisante pour faire de l'espèce qui présente ce dernier fruit un autre g. Carusia, qu'il dédie à un autre célèbre anatomiste. — Les 2 esp. sont des arbres du Brésil, à feuilles opposées, grandes, coriaces, entourées d'un rebord saillant; à stipules axillaires ; à grappes terminales, triparties, dans lesquelles chaque fleur, portée sur un pédicclle articulé , offre au-dessous de lui une bractée, et latérale- ment deux bractéoles dont l'une porte une glande. (Ad. J.) *BURECA. bot. pu. — Genre indiqué par Zippcl ( ex Mackl. Bijdr. tôt. de JYalur. , V, lè%4&uH.iBémss,, XVIII, 92), et qui ne paraît pas avoir été encore décrit. (C. L.) *BURGERIA ( nom propre ). rept. — M. Tschudi, dans son Mémoire sur la classi- fication des Batraciens, établit ce g. pour 2 espèces de Rainettes, rapportées par MM.Du- méril et Bibron aux Polypédates du même auteur. (P. G.) * BURGHART3A , JXeck. Burckartia , Schreb. ; BurkardL.., Scop. bot. ph. — Déno- minations patronymiques plus ou moins al- térées d'un genre dédié à un auteur allemand assez obscur , et synonyme du Piriqueia d'Aublet. (C. L.) *BERGLARIA, Wendl. bot. ru. — Sy- nonyme d'Ilex, L. (C. L.) BERGO ou BURGOS. mam. — Race de Chiens résultant du croisement de l'Épa- gneul et du Barbet, t'oyez chien. BURHIMJS, Hlig. (j3ov, particule aug- mentative; ptç, m»ç, bec), ois. — Genre dé- membré par Illiger de celui d'OEdicnème. Voyez ce mot. (Lafb.) BURMANNIA. bot. pu. — Voyez bur- MANNIE. *B\]RMAViMACÉES.Burman7iiaceœ.BOT. m. — Petite famille de plantes monocotylé- donées à insertion épigynique, indiquée d'à» 782 BUR bord par Sprengel, mais établie et caractéri- sée successivement par MM. Lindley (Introd. p. 357), Blume (Enum. PL Jav. I. p. 27), Endlicher ( Gen. p. 1G3), et qu'on peut ca- ractériser de la manière suivante : Les fleurs sont hermaphrodites , tantôt solitaires, gé- minées ou en capitule, tantôt en épis. Leur calice, pétaloïde , adhérent par sa base avec l'ovaire infère , est tubuleux , cylindrique ou triangulaire , et quelquefois marqué de trois côtes longitudinales. Le limbe est à 6 divisions peu profondes , inégales , dispo- sées sur deux rangs , 3 extérieures plus grandes , 3 internes , manquant quelque- fois ou infléchies vers le centre de la fleur. Les étamines, au nombre de 3 seule- ment , sont insérées à la gorge du calice et opposées à ses divisions intérieures : les an- thères, introrses, à 2 loges s'ouvrant transver- salement , sont portées sur des filets très courts. L'ovaire, adhérent, est tantôt à 3 loges, tantôt à une seule; dans le premier cas, les ovules sont insérés à l'angle interne de cha- que loge; dans le second cas , ils sont atta- chés à trois trophospermes pariétaux. Le style naît du sommet de l'ovaire ; il est sim- ple, triangulaire , terminé par 3 stigmates globuleux ou pétaloïdes. Le fruit est une capsule couronnée par le limbe calicinal , tantôt à une, tantôt à 3 loges polyspermes, s'ouvrant irrégulièrement par le sommet, ou en 3 valves irrégulières. Les graines, fort pe- tites, sont allongées, presque linéaires, striées longitudinalement. Elles contiennent un très petit embryon au centre d'un endosperme charnu. Cette petite famille ne se compose que de 3 g.: Gymnosiphon , BL; Gonyanthes, BI. ; et Burmannia , L. , dont les espèces croissent toutes dans les régions tropicales ou non loin des tropiques , dans l'ancien et le nou- veau monde. Leurs affinités sont encore assez obscures, parce que la structure de la graine est encore assez incomplètement connue. Les Burmanniacées ont surtout des rapports avec les Iridées par le nombre de leurs étami- nes, et par leurs stigmates ou plutôt les divi- sions supérieures de leur style dilatées et pétaloïdes ; mais leurs étamines sont op- posées et non alternes avec les sépales inté- rieurs ; par leurs anthères s'ouvrant trans- versalement. Le g. Burmunnia, type de cette famille, avait été placé par Jussieu parmi les BUR Broméliacées; mais il en diffère par son port; par la structure de son ovaire , et par le nombre des étamines, etc. (A. B.) BURMANNIE. Burmannia ( nom d'hom- me), bot. ph. —Type de la petite famille des Burmanniacées. Ce g. , auquel on a suc- cessivement réuni les g. Tripterella, Bich. ; Vogelia , Gmel. ; et Mabumia , Dupetit- Th. , se compose de petites plantes crois- sant en général dans les savanes ou lieux humides de l'ancien et du nouveau monde. Il est ainsi caractérisé : Le calice est tubu- leux et triangulaire, quelquefois à trois ailes, rarement cylindrique; le limbe esta 6 divi- sions courtes , dont 3 intérieures , extrême- ment courtes. Les 3 étamines sont opposées aux 3 divisions intérieures. Les anthères sont à 2 loges obliques , écartées par un connec- tif assez large. C'est à cette obliquité des lo- ges de chaque côté du connectif qu'est due la déhiscence presque transversale des loges, déhiscence qui, en réalité, est longitudinale. Le style filiforme se termine par 3 stigmates arrondis. Le fruit est une capsule triangu- laire à 3 loges , contenant chacune un cer- tain nombre de graines disposées sur plu- sieurs rangs , à l'angle interne de chaque loge, allongées et striées en longueur. (A. B.) *BUBNETTŒ.BurneUia (nom d'homme). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Néottiées , établi par le professeur Lindley (Gen. et sp. Orch.bil) pour une petite plante originaire de la Tasmanie, et dont la tige, dépourvue de feuilles, porte seulement 2 fleurs. Celles-ci ont un périanthe presque régulier, composé de sépales linéaires et li- bres ; un labelle cunéiforme beaucoup plus petit, simple , onguiculé. Le gynostème est dressé, dilaté et comme pétaloïde sur ses côtés, offrant un lobe proéminent dé chaque côté vers sa base. L'anthère, dorsale et bilo- culaire, contient 2 masses polliniques. (A. B.) *BUR1VEYA, Cham. et Schlecht. (nom propre), bot. ph. — Synonyme du genre Ti- monius de Bumph. (C. L.) BURO. poiss. — Nom que Lacépède a tiré des manuscrits de Commerson , et que ce voyageur voulait donner au groupe géné- rique des Sidjans ou des Amphacanthes. Voyez ce mot. (Val.) *BURRIELIA (nom du voyageur Joh.Marc. Burriel, qui visita laCalifornie en 1758). bot. ph. — Genre de la famille des Composées, ! BUR tribu dos Sénécionidées, qui a pour caractè- res : Capitule multiilore hétérogame ; fleurs , du rayon ligulées, femelles, obovalcs; celles du disque lubuleuses,5-fides, hermaphrodites ou parfois stériles par avortement. involucre composé d'écaillés ovales, acuminées, égales ou plus longues que les fleurons du disque. Corolles a divisions légèrement velues. Ra- meaux des styles du disque terminés par un cône court. Fruits grêles, linéaires, subtétra- goncs ; ceux du rayon comprimés, surmontés d'une aigrette, 1-2- ou 3- aristée , ceux du disque couronnés de paillettes lancéolées- aristées, aussi longues que la corolle. — Les Burrclia sont des herbes annuelles simples , à feuilles opposées, linéaires, très entières, et munies de fleurs jaunes. (J. D.) Bl'RSA PASTORIS, Tourn. bot. ph. — Synonyme du genre Capsclla, Vent. (C. L.) BURSAIRE. Bursaria (]3ypaa, bourse), in- fus.— Genre d'Infusoires établi par Millier, qui le forma d'espèces tout-à-fait dissembla- bles , et dont une seule, B. truncatella, doit être conservée avec ce nom. Une autre de ses Bursaires, B. hirundinella, doit être reportée dans la famille des Péridiniens. M. Bory de Saint-Vincent prenant pour type la î« esp. deMuller y a réuni des Paramécies et des Kol- podes supposés dépourvus d'appendices, et susceptibles de prendre en nageant une forme plus ou moins concave. M. Ehrenberg place son g. Bursaire dans la famille des Trachelina, et lui attribue un anus terminal, une bouche sans dents et sans appendice vi- bratile, au-dessous d'un front renflé et pro- longé. : M. Dujardin définit ainsi les Bursai- res : Animaux à corps cilié, ovoïde, plus large, et arrondi en arrière, avec la bouche grande, obliquement située à l'extrémité d'une ran- gée de cils partant du bord antérieur, et dis- posés en spirale. Dans ce genre sont réunies de grandes espèces d'Infusoires blancs ou verts , habitant les eaux douces stagnantes entre les herbes, et dont la longueur s'élève de 3 à 7 dixièmes de millimètre. (Duj.) BL'RSARIA (jSvpira, poche, bourse; forme des capsules), bot. pu.— Genre de la famille des Pittosporacées, formé par Cavanilles (/c, IV, 30, t. 550) sur Yllea spiuosa d'Andrews , et renfermant quelques espèces de la Nou- velle-Hollande , dont celle que nous venons de citer est cultivée dans les jardins d'Eu- rope. Ce sont des arbrisseaux inermes, ou à MJR 783 ramilles spinescentes ; à feuilles alternes , subsessiles , obovales-cunéiformes, rétuses , très entières ou oblongues-linéaires, aiguës, dentées en scie ; à fleurs blanches, ou blan- ches et lavées de rose en dehors , portées par des pédoncules terminaux ternes ou formant une panicule multiflore. (C. L.) *BURSARIE. Bursarius (/3up»a, bourse). acal. — Genre établi par M. Lcsson, dans sa famille des Béroïdes , tribu des Bérosomes , pour un acalèphe incomplètement connu. (Duj.) *BURSAR1EES. infus.— Famille établie par M. Bory de Saint-Vincent, dans son 1er ordre des Microscopiques, l'ordre des Gymno- dés, animaux supposés très simples , de forme invariable, et sans la moindre appa- rence de poils ou cils quelconques. Cette fa- mille, la cinquième del'ordre, comprend les3 g. Bursaire, Hirondinelleet Cratérine.(Duj.) *BURSARIENS. infus.— Dix-huitième fa- mille de la classification des Infusoires de M. Dujardin , faisant partie du cinquième ordre, et comprenant des animaux non sy- métriques, ciliés, dont le corps très contrac- tile, de forme très variable, le plus souvent ovale ou oblong, est revêtu d'un tégument lâche, réticulé, et qui ont une large bouche entourée de cils en moustache ou en spi- rale. A cette famille appartiennent les genres Plagiotome, Ophryoglène , Bursaire, Spiros- tome et Kondylostome. (Duj.) BURSARIUS. acal. — Koyez bursarie. BURSATELLE. Bursatella (diminutif de/3vpo-«, bourse), moll. — Genre de l'or- dre des Gastéropodes tectibranches , famille des Aplysiens, Céphalidiens pulmobiancbes de M. de Blainville , créé par ce naturaliste pour un animal conservé dans l'alcool au musée britannique, et qu'il avait dédié à M. Leach sous le nom de Bursatella Leachii. M. Rang l'a placé dans son sous-genre Notar- che, avec lequel il a la plus grande affinité sous le rapport de la forme générale , tandis qu'il se rapproche des Aplysies par le petit nombre des appendices tentaculaires dont son corps est couvert; en conséquence , il pense que cet animal doit rentrer dans le g. Aplysie sous le nom d'stplysia bursatella. (C. d'O.) BURSERA (Joach. Burscr, médecin, ami de G. Bauhin. bot. pu. — Genre type de la famille des Burséracées , formé par Jacquin 784 BUS [Amer., 94, t. C5) sur trois espèces croissant aux Antilles, et cultivées dans nos jardins. Ce sont des arbres gummifères, à feuilles al- ternes, longuement pétiolées, imparipennées, souvent unifoliolées par l'avortementdes fo- lioles latérales ; à folioles pétiolées, membra- nacées,trèsentières,obscurémentpointillées; à fleurs polygames, petites, disposées en grap- pes axillaires et terminales, simples , plus courtes que les feuilles; à pédicelles unibrac- tées ; les mâles ordinairement tétra-penta- mères, les hermaphrodites presque toujours trimères. (G. L.) *BURSÉRACÉES. bot. ph. — Une des familles qui sont résultées de la division du grand groupe des Térébinthacées , auquel nous renverrons pour exposer comparative- ment les caractères de ces familles diverses. (Ad. J.) BURTOMA, Salisb. (David Burton,collec- teur de botanique), bot. ph. — Synonyme du genre Hibbenia d'Andrews. — On donne aussi ce nom à un- genre de la famille des Papi- lionacées , tribu des Podalyriées-Pulténéées, établi par Rob. Brown, renfermant 4 espè- ces , toutes cultivées dans nos jardins, et di- visées par Endîicher en deux sections : a. Eu- burionia; b. Phyllotium. Ce sont des arbris- seaux ou des sous-arbrisseaux indigènes de la Nouvelle-Hollande , à feuilles éparses , simples ou trifoliolées , subulées, très entiè- res, éstipulées ; à fleurs jaunes ou pourprées, rassemblées au sommet des rameaux ou dis- posées en corymbes terminaux ; pédicelles courts, bibractéolés. (CL.) BUSARD. Circus, Bechst. (xt'pxoç., es- pèce d'oiseau de proie), ois. — Genre faisant partie de la section des Oiseaux de proie ignobles de Cuvier, de notre famille des Fal- conidées, et de notre sous-famille des Circi- nées. Ses caractères sont : « Bec faible , très élevé à sa base , et très comprimé dans le reste, avec un léger feston vers le milieu de son bord. Cire très grande, couvrant près de la moitié du bec ; lorums recouverts de pe- tites plumes et de poils longs et recourbés; ouverture du bec très large. Oreilles grandes, entourées en partie d'un demi-cercle de pe- tites plumes tassées, dans le genre de celles des Oiseaux de proie nocturnes. Tarses longs, grêles , lisses. Corps svelte. Ailes longues et amples. Queue longue et arrondie. Plus agiles et plus rusés que les Buses, les BUS Busards sont beaucoup moins sédentaires , et n'attendent pas comme elles, perchés sur une branche , qu'une proie quelconque vienne à passer à leur portée pour fondre dessus; ils parcourent sans cesse les campa- gnes ou les marais d'un vol lent mais facile, à la recherche des petits Mammifères , des Grenouilles et des jeunes Gallinacées ou Oi- seaux d'eau , suivant leurs espèces. Ils peu- vent être considérés comme des Rapaces marcheurs ou humicoies , car ils se posent fréquemment à terre, et nichent sur le sol entre des touffes de Bruyères, de Joncs ma- rins ou de Roseaux, suivant l'espèce et les localités. Nous en possédons 4 esp. en Eu- rope, qui sont les Busards de marais, Saint- Martin, MONTAGU et BLAFFARB. Nous avons reconnu dans ce pays-ci (l'ar- rondissement de Falaise), une variété noire ou brun-noire du Busard montagu, s'accou- plant indifféremment, soit avec des indivi- dus noirs comme elle , soit avec d'autres , ayant le plumage ordinaire , et élevant des petits, dont les uns, dans le même nid, sont noirs , et les autres à plumage normal. Ce fait que nous avons consigné dans le Maga- sin de zoologie de M. Guérin, où nous avons fait figurer cette variété noire, est un des plus singuliers en ornithologie. Temminck, dans la troisième partie de son Manuel , persiste à regarder comme identi- ques le Busard des marais et la Harpaye (f'alco ru fus et œruginosus des auteurs) ; il annonce que cette espèce vit en hiver et au printemps dans les dunes et les lieux arides, où elle se nourrit de Lapins tués par les Her mines, et au printemps d'oeufs d'Echassiers, de Palmipèdes et de Gallinacées; qu'il re- tourne dans les marais lorsque les couvées commencent, et qu'alors il est le fléau des Foulques et des jeunes Oiseaux aquatiques. Il se retrouve le même en Egypte , à Tripoli et en Morée. On a classé dans le g. Busard plusieurs espèces de Rapaces américains à faciès de Buse , mais ayant les tarses élevés comme les Busards , quoique beaucoup plus robustes. Ces espèces offrant décidément plus de rap- ports avec les Buses qu'avec les Busards dans leurs mœurs et leur genre de chasse , . nous les plaçons sous les noms génériques de Buseray et Buson , près des premières , dans notre famille des Butéoninées. BUS BUS 785 M. Bonaparte a formé et démembré du g. Cireux (Busard) le g. Strigiceps pour les es- pèces à collerettes de plumes plus pronon- cées , telles que les Busards Saint-Martin , Montagu et BlatTard, et n'a laissé dans le g. Circus-, en espèces européennes, que le Bu- sard des marais. Voy. circinées et GYMNO- CKHBS. (LAFR.) BUSARELLUS. ois. — Synonyme latin du sous-genre Buseray. * BUSBECKE V [nom propre), bot. ru.— Genre de la famille desCapparidacées , type de la tribu des Capparidécs , créé par Endli- cher [FI. IVorf., 64) sur un arbrisseau grim- pant de l'île Norfolk , à feuilles alternes , courtement pétiolées, ovales-oblongues, très entières , très glabres , luisantes en dessus , caduques, munies de stipules épineuses, for- tes, oncinées ; à fleurs belles, assez grandes, portées par des pédoncules axillaires , soli- taires, uniflores, formant des grappes termi- nales. Les baies qui succèdent à ces fleurs sont du volume d'une grosse orange. (C. L.) BUSE. Buieo. ois. — Genre de l'ordre des Oiseaux de proie, famille des Falconidées , ayant pour caractères essentiels : Tête grosse; bec arqué dès sa base; l'espace entre l'œil et les narines dénué de plumes , et couvert de poils ; les ailes longues ; la queue égale ou faiblement arrondie ; les pieds robustes, gar- nis d'une seule rangée d'écaillés en avant et sur le dos des doigts, et réticulés dans le Teste de leur étendue. Les Buses , quoique ne différant guère des Aigles que par la courbure de leur bec, n'en ont ni la force ni l'air audacieux; elles ont la tête grosse, le corps pesant, et le vol lourd. Ce sont des Oiseaux sédentaires, d'un natu- rel paresseux , restant pendant des heures entières perchés sur le même arbre. Elles ne prennent pas leur proie au vol, comme la plupart des autres Bapaces; mais elles la guettent avec une patiente immobilité, qui leur a valu la qualification de stupides , et elles se jettent sur tout le petit gibier qui passe à leur portée. Leur habitation ordinaire est sur le bord des bois touffus, et l'on attribue cette prédilec- tion pour les retraites sombres à la faiblesse de leur vue, qu'offusque la clarté du jour. C'est sur les vieux arbres qu'elles con- struisent leur nid , avec des bûchettes et des branches ; elles le garnissent de matières T. 11. douces et légères. Contrairement à la cou- tume propre aux autres Oiseaux de proie, qui I chassent leurs petits du nid avant qu'ils puis- | sent se pourvoir aisément, les Buses pren- nent long-temps soin des leurs, que leur faiblesse met hors d'état de se passer des se- cours de leur mère. Nous n'avons en Europe qu'une seule es- pèce de Buse (le Buleo communis), très com- mune, surtout en Hollande et en France. C'est un oiseau de 50 à 60 cenlim. de lon- gueur, et de l1" 40 de vol, dont la coloration ordinaire est d'un brun roussâtre, mêlé de blanchâtre et de brun sur la poitrine et le ventre; mais il est peu d'Oiseaux dont le plu- mage présente plus de variété; et les Buses désignées par les auteurs sous les noms de Falco albidus, fusais, versicolor et variegutus ne sont que différents états de la Buse com- mune. C'est un des Oiseaux de proie les plus répandus et des plus nuisibles de nos pays. Il fait une chasse active au petit gibier , et détruit une quantité considérable de Lape- reaux, de Lapins, de Cailles, de Perdrix, etc., dommage que ne compensent pas les servi- ces qu'il rend en détruisant des Bepliles, de petits Bongeurs et des Insectes. On compte une quinzaine d'espèces de Bu- ses étrangères, propres surtout aux contrées chaudes des deux continents ; partout leurs mœurs sont identiques à celles de notre Buse commune, et sur certains points, elles sont protégées à cause des services qu'elles ren- dent en déduisant les Bats : telle est entre autres la Buse rounoir, B. jackal, à laquelle on a donné au Cap le nom de Rolte-vanger, ou preneur de Bats , à cause de la destruc- I tion qu'elle fait de ces petits Mammifères. (C. i/O.) BUSON. Buteogallus. ois. — Sous-g. établi par M. Lesson, aux dépens du g. Buse, pour le Falco buson Latr., qui en diffère par un bec un peu plus long et à bords assez renflés pour simuler une dent. Certains auteurs ont adopté cette division, qu'ils ont même élevée à la hauteur d'un genre. L'unique esp. qui compose ce sous-genre est le B. catharioides, qui habile la Guiane et le Paraguay. (C. d'O.) *BUST AMENTE (nom d'homme), bot. pn. — Les plantes sur lesquelles était fonde ce g. font aujourd'hui partie des Eupatoires. Foyez ce mot. (J. D.) 50 786 BUT * BUSTAMITE , AI. Brongn. ( nom propre), min. — Substance en globules radiés, d'un gris légèrement rosàtre, fusible, et que M. Bustamente a remarquée à Real de Mi- nas de Fetela, dans l'intendance de Puebla au Mexique. Dureté , 5,5; pesanteur, 3,21. Elle est composée , suivant M. Dumas , de Silice , 48,90 ; Protoxyde de Manganèse , 3G,06; Prot. de Fer, 0,81; Chaux, 14,57; c'est-à-dire, de deux atomes de bisilicale de Manganèse et d'un atome de bisilicale de Chaux. (Del.) BUSTIA. bot. pu.— Genre créé par Adan- son, et synonyme de Buplukalmum. (J.D.) *BUTALIS. ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Tinéites , établi par M. Treistchke, et adopté par nous, avec modification , dans notre Hist. nat. des Lé- pidoptères de France, t. XI, p. 339. Ce g. diffère très peu de celui d'Acompsia , dont nous avons donné les caractères dans ce Dictionnaire, p. 90. Nous y rapportons 5 espèces , dont la plus connue est la B. cus- pidelta Treits. , Tinea id. Fabr., figurée par nous sous ce nom, et par Hubner sous ce- lui de bifariella. (D.) BUTEA (John, comte de Bute, promoteur de la botanique), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Papiiionacées, tribu des Érythri- nées , fort remarquable par la beauté du port et des Heurs des trois seules espèces qui le composent , et qui sont cultivées dans les jardins des amateurs. Il a été formé par Kœnig ( Ex Roxb'. PL curom., I, 22 , t. 21 , 22 ). Les Biitea ont un calice campanule, bi- labié ; l'étendard de la corolle est ovale , re- courbé en dehors ; les ailes et la carène sont recourbées en dedans. Leur légume est indé- hiscent, stipité. Ce sont des arbres inermes , ou des arbrisseaux grimpants , indigènes de l'Asie tropicale , à feuilles pennées-trifolio- lées ; dont les folioles stipulées , subarron- dies-ovales , pubescentes en dessous ou to- menteuses ; à fleurs écarlates , nombreuses , disposées en grappes , et portées par des pé- dicelles ternés-fasciculés ; calices finement bibractéolés à la base. (C. L.) BUTE0. ois. — Nom latin du genre Buse. BUTEOGALLUS. ois. — Nom latin du sous-genre Buson. *BUTÉONINÉES. Buteoninœ. ois.— Sous- famille de notre famille des Falconidées, et BUT dont les caractères sont décrits au mot buse L'Aigle- Autour Urubitinga de Cuvier nous pa. raît, d'après ses formes , et surtout d'après ses mœurs lâches et reptilivores,commeceIles des Buses de marais d'Amérique, ne pouvoir rester avec les Aigles-Autours , espèces de grands Autours à tarses emplumés, et doués du courage particulier aux Autours et Éper- viers ; il n'en a même ni les ailes courtes ni la longue queue. Nous le placerons donc sous le nom générique à'Urubilinga, que lui a donné M. Lesson, dans notre sous-famille des Butéoninées. Nous y plaçons également le g. Craxirex, formé par M. Gould, dans le Beagle's Voyage, sur une espèce des îles Gal- Iapagos , qui semble le chaînon des Buses aux Caracaras. Notre sous-famille des Butéoninées ren- fermera donc les genres Buse (Z?«teo),BusAi- gle, Less. (Archibuieo, Brehm), Buson (Bu- leogallus, Lcss.),Buseray (Busarellus?, Nob.), Urubitinga (Urubitinga,Less.), et Craxirex, Gould. (Lafr.) * BUTEB^EA ( ? nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Acanthacées , tribu des Ecmatacanthées - Hygrophilées , formé par Nées (in Wall. PL as. rar., III, 84) sur une plante de l'Inde , qu'on croit être le liuellia rubescens de Fioth. (C. L.) *BUTHIDES. arach. — M. Koch, dans son Arachniden system , fait une famille des Scorpions qui ont huit yeux, trois paires la- térales et une médiane ; et, d'après la dispo- sition relative de ces yeux et quelques autres caractères, il les partage en g. ainsi qu'il suit: Bmhus , Leach ; Opisiophihalmus , Koch ; Brotheas, Koch ; Telegonus, Koch, et Ischnu- rus ou Sisijphus. Les Buthides sont placés par M. Koch en- tre les Scorpionides, comprenant le g. Scor- pius, Ehr., et les Centrurides, dont le type est le g. Centrants d'Ehrenberg. Les Buthides forment le groupe de Scor- pions le plus nombreux en espèees, et celui dont la distribution géographique est la plus variée. On en trouve en Afrique, à Madagas- car, dans l'Inde et dans les deux Amériques. On en a aussi indiqué en Europe, mais ils y sont peu nombreux. Le Scorpio occilanus, qu'on donnait pour un Buihus, est certaine- ment un Androctonus, ses yeux latéraux étant au nombre de dix , en cinq paires, ainsi que je m'en suis assuré. BUT C'est aux Buthides qu'appartiennent les plus grandes espèces de Scorpions ; on les trouve dans l'Inde et en Afrique. Nous en parlerons plus longuement à l'article scor- pion de ce Dictionnaire. (P. G.) BUTIIUS. aracii. — Lcach , dans ses Zooloyical wùêcellanu , appelait ainsi les Scorpions à huit yeux , laissant à ceux qui n'en ont que six , et dont on ne connaissait alors que doux ou trois espèces (les Scorpio europaus et mourus principalement), le nom de Scorpio. Les Butkus qu'il cite sont: Va fer et l'occitan». On portait alors à huit le maximum des yeux chez les Scorpions; mais les observations de MM. Hemprich et Ehren- berg ont fait voir qu'il était quelquefois de dix, et souvent de douze. De là, rétablisse- ment de plusieurs g. nouveaux, dont il sera question ailleurs. Koijez scorpion. M. Koeh , dans son Système des Arachni- des, laisse le nom de Buthus aux Scorpions à huit yeux , chez lesquels ces organes sont disposés comme chez le B. spinifer de M. Ehrcnberg, c'est-à-dire égaux, mais iné- galement espacés. Leur céphalothorax est échancré en avant. — Le B. afer et les es- pèces confondues avec lui sous le même nom appartiennent aussi à ce g. On en cite d'Arique , de l'Inde , et une de Mexico (B. defensor Koeh); il y en a aussi une en Grèce {B. granulatus Koch, fig. 279). (P. G.) *BUTIJ\*IA (j3outivov, sorte de bouteille). bot. pii. — Genre de la famille des Ombelli- fères , tribu des Scandicinées , formé par Boissier (Eleiich. PL hisp. ausi., 54) sur une plante découverte par lui en Espagne. (G. L.) BUTIRIN ou BUTYRIN , Comm. poiss. — Synonyme d'Argentine glossodonte, Ar- gent, glossodetuales Forsk. 'BLTO.MACÉES. Bulomaceœ. bot. ph.— Le professeur L. C. Richard a proposé (Mém. du Mus., t. I, p. 364) d'établir sous ce nom une famille naturelle de plantes qui a pour type le g. Buiomus. Ce groupe a depuis été adopté par tous les botanistes. Voici les ca- ractères qu'on peut lui assigner : Les fleurs sont hermaphrodites, ordinairement dispo- sées en sertule et accompagnées de bractées à leur base. Le calice se compose de G sépa- les disposés sur deux rangées : les 3 exter- nes sont ordinairement verts, les 3 internes, plus grands , sont pétaloides. Les étamine: sont nombreuses ou en nombre déterminé. BUT 787 Les filets sont libres, les anthères ovoïdes, allongées ou presque globuleuses , à 2 ou à i loges, s'ouvrantpar un sillon longitudinal; quelquefois les élamines les plus extérieures sont sous la forme de filaments stériles. Les pistils en nombre variable sont sessilcs, tan- tôt libres, tantôt soudés par une portion de leur côté interne ; chacun d'eux est 1-locu- laire, et contient un grand nombre d'ovules attachés à un trophosperme, qui , sous la forme d'un réseau, occupe la plus grande partie de la face interne de l'ovaire. Lestyle, peu distinctdu sommet de l'ovaire, se termine par un stigmate simple qui occupe une par- lie de sa face interne et son sommet. Les fruits sont secs et coriaces , ordinairement terminés en pointe à leur sommet, s'ouvrant intérieurement par une fente longitudinale. Les graines, insérées comme nous l'avons dit pour les ovules, sont amphitropes, com- posées, outre leur tégument propre, d'un em- bryon recourbé en fer à cheval , dépourvu d'endosperme. Les g. composant cette famille sont : Bu- tomus, L. ; Hydrocleis , Fiich.; Limnocharis , Humb. Cette petite famille, voisine des Alis- macées, en diffère surtout par la structure de son ovaire, dont presque toute la face in- terne est tapissée par un réseau vasculaire , sur lequel les ovules sont attachés , et par ses loges polyspermes. Une semblable dis- position des ovules se remarque également dans plusieurs des g. de la famille des Fla- courlianées , parmi les Dicotylédones poly- pétales. (A. R.) BUTOME. Butomus (fèovTo^.oç, butome). bot. ph. — Genre de la famille des Butoma cées, qui a pour type une très jolie plante, fort commune sur le bord de nos étangs et de nos rivières , et qu'on désigne sous le nom vulgaire de jonc fleuri (Buiomus um- lellalm L.)- Les fleurs sont disposées en ser- tule ou ombelle simple et multifiore ; les sé- pales étalés sont disposés sur 2 rangs, les intérieurs sont pétaloides et plus grands. Les étamines sont au nombre de 9; leurs an- thères sont 4-loculaires. Les pistils sont au nombre de G, en partie soudés par leur côté interne ; le style est assez long. Cette plante, dont les fleurs sont d'un rose pâle, fait un très joli effet sur le bord des eaux, où elle est fort commune aux environs de Paris. (A,R.) BUTOMÉES Buiomeœ. bot. pu. — Nom 788 BUX BYN sous lequel le professeur L. C. Richard a d'abord décrit la famille des Butomacées. Voyez ce mot. (A. R.) BUTOMUS. bot. ph. — Voyez butome. BUT0I\ICA , Lam. bot. ph. — Syn. et section du g. Barringtonia, Forst. (C. L.) BUTOR, ois. — Voyez héron. (Lafr.) BUTTNERIA . bot. ph. — Voyez bytt- neria. BUTYRIN. poiss. — Voyez butirin. BUXBAUMÏA ( nom propre ). bot. cr. — (Mousses). Ce genre acrocarpe , diplopéris- tomé, a été établi par Linné {De Buxbaum. Dissert. Amœn. Acad., V, p. 78), qui le dé- dia à Buxbaum , botaniste russe. Il est de- venu le type d'une petite tribu dont nous ex- poserons plus bas les caractères. Ceux aux- quels on reconnaît ce genre linnéen sont les suivants : Péristome double ; l'extérieur formé de deux couches de cellules, jaunâtre, irrégulièrement échancré, indivis ou déchiré, ne portant jamais de dents, appliqué contre l'intérieur quand il est humide, et s'en dé- tachant dans l'état de sécheresse; l'intérieur membraneux , délicat , blanchâtre , naissant du sporange, plissé et allongé en cône tron- qué au sommet. Coiffe fugace , conique- campanulée, obtuse, couronnée par un court pistil , et à peine un peu frangée ou déchi- Tée à la base. Capsule oblique , grande, ir- régulière, ventrue en forme de sabot, c'est- à-dire convexe en dessous, déprimée obli- quement et plane en dessus , les deux faces séparées par une ligne élevée dont le péri- mètre donne un ovale allongé , munie à sa partie inférieure d'une apophyse courte, re- présentant un cône tronqué et renversé, et s'ouvrant au sommet par un orifice (stoma) horizontal , rétréci et muni d'un anneau. Pédoncule court, droit, épais, couvert de cal- losités, naissant d'une vaginule bulbiforme. Opercule obtus , conique , persistant. Spo- range plus petit que la capsule à laquelle il adhère par des liens filamenteux. Columelle grande, cellulaire, solide, tombant avec l'o- percule. Spores menues, globuleuses, lisses. Fleurs monoïques : les mâles ovoïdes ou globuleuses, sessiles ou pédicellées, nichées entre les filaments qui recouvrent la vagi- nule; les femelles formant au même endroit un bourgeon hexaphylle. Feuilles périchétia- les inférieures ovales, les supérieures ovales- ncéolées , sans nervure, denticulées , puis fimbriées. Tige excessivement courte, cachée dans la terre, presque dépourvue de feuilles. Le g. Buxbaumia se compose de deux seules espèces propres à l'Europe. Ces Mous- ses croissent solitaires sur la terre ou le bois pourri. Consultez la monographie de ce g., publiée par MM. Bruch et Schimper {Fragm. Bryol. oVEur. , p. 1 , 1. 1, et t. II, fig. I .) (C. M.) *BUXBAUMIACÉES. bot. cr. — (Mous- ses.) Cette tribu des Mousses acrocarpes ne se compose que des deux g. européens Buxbau- mia et Diphyscium. Deux autres g. propres à la Nouvelle-Hollande, et que nous a fait con- naître le savant Robert Brown sous les noms de Dawsonia et Lyellia, quoique offrant une capsule analogue , ont des affinités plus grandes avec les Polytrichées. (C. M.) *BUXÉES. bot. ph. — Une des tribus du grand groupe des Euphorbiacées, celle qui réunit les genres à élamines insérées autour d'un rudiment de pistil, et à loges bi-ovulées, parmi lesquels est le Buis, a reçu de quel- ques auteurs le nom de Buxées. (Ad. J.) BUXUS. bot. ph. — Voyez buis. *BYBLIS (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Droséracées , formé par Salisbury {Par., t. 95) sur une plante de la Nouvelle-Hollande , dont le port est celui d'un Drosera. Elle est annuelle?, basse; les feuilles en sont serrées, linéaires-filiformes , roulées sur les bords , circinées par verna- tion ; les fleurs bleues, portées sur des pédon- cules axillaires , simples , uniflores , scapi- formes , et couverts de poils glanduleux. Le B. liniflora est cultivé en Europe. (C. L.) BYNNI. poiss. — Nom , suivant Forskal , d'un grand et beau cyprinoïde du Nil du g. des Barbeaux, et de la division comprenant les esp. à museau non saillant , pourvu de 4 barbillons et à rayon de la dorsale très fort , mais sans dentelures le long du bord postérieur. Quelques auteurs écrivent Béni, au lieu de l'orthographe généralement sui- vie. M. Geoffroy a publié une très belle figure de ce poisson dans l'ouvrage d'Egypte , et il fait connaître, dans la description qu'il en donne, les particularités de ses mœurs , son abondance dans le Nil, la pèche industrielle active que les Arabes en font; et de plus il a déterminé que ce poisson , d'une grande taille , d'une chair délicate , savoureuse et agréable, était connu des anciens sous le nom de Lepidotus. Il avait été ainsi appelé MR BYR 789 à cause de la grandeur et de l'éclat de ses couleurs. Il partageait seul avec l'Oxyrhyn- que ( Mormy ras oxyrhyncus Gcoff.) les hon- neurs de rembaumement. En effet, les re- cherches faites par M. Pafralacque lui ont procuré un grand nombre de vases ayant une figure reconnaissable de poisson, et qui contenaient dans leur intérieur des Bynnis enveloppés de bandelettes et préservés avec soin. Sonnini et Bruce ont aussi parlé des Bynnis. (Val.) *BYOMYE. liyomya (jSowç, bœuf; fiu~a, mouche), ras. — M. Robineau-Desvoidy,dans son ouvrage sur les Myodaircs, désigne ainsi un g. de Diptères, établi par lui dans la fa- mille des Calyptérées, tribu des Aluscides, section des Armentaircs , et dont les carac- tères sont : Majeure partie de la trompe molle; segments de l'abdomen distincts, et enfoncés à l'endroit des incisions. Du reste, ce g. ressemble aux Plaxemyes. L'auteur y rapporte 3 esp. qu'il nomme B. camifex , violacea et siimulans. Toutes trois, et surtout la dernière, tourmentent de leur piqûre les Bœufs et les Vaches qui paissent dans les prairies humides. (D.) * BYROMA ( Byron , célèbre poète an- glais), bot. pit. — Genre de la famille des Ilicacées (Ilicinées, alior.), établi par Endli- chcr {Ann. Wien. Mus., I, 184) sur un petit arbre des îles Sandwich, à rameaux angu- leux ; à feuilles alternes , pétiolées , ovales , coriaces, très entières, luisantes en dessus; à fleurs hermaphrodites , blanches , disposées en evmesaxilIaires,pauciflores, plus longues que les pétioles ; à bractées opposées, mem- branacées. (C. L.) BYRRHE. Byrrhus. ins. —Genre de Co- léoptères penlamères, famille des Clavicor- nes, établi par Linné, qui (Sysiema nalurœ, 12e éd.) y comprend 5 esp., dont une seule (/ty>W/«s]}i/u/a)luiappartientaujourd'hui. Ce g., tel qu'il aété limité par Latreille, se dislin- gue principalement des Anthrènes , des Der- mestes et des Sphéridies, par un corps ovoïde, presque globuleux ; par des antennes cour- tes, droites et terminées en massue perfoliéc, de 4 à 5 articles ; par une tète enfoncée dans le prothorax , et par des pattes courtes , ar- quées et très comprimées. On rencontre des Byrrhes par-ci par-là, dans les bois, sur les collines, dans les endroits sablonneux, sur le bord des chemins , quelquefois sous les pierres, mais toujours en petit nombre. Ces Insectes font peu usage de leurs ailes , et cherchent à échapper à leurs ennemis, plu- tôt en faisant le mort qu'en prenant la fuite: aussi les voit-on se contracter au moindre danger , de manière à ne plus présenter alors qu'une petite masse globuleuse, d'où vient le nom de Pilula, que Linné a donné à l'espèce la plus commune. En effet , leur organisation est telle, que lorsqu'ils con- tractent leurs membres , la tête disparaît entièrement sous le prothorax ; les antennes sont logées dans une rainure des cuisses an- térieures; et, quant aux pattes, le tarse est reçu dans un sillon de la jambe, celle-ci dans une fente de la cuisse, et cette der- nière dans un enfoncement de la poitrine. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , désigne 34 espèces de Byrrhus, dont 1 du Kamtscliatka , 4 d'Amérique , et les autres d'Europe. Outre le B. pilula , qui peut être considéré comme le type du g., et qui se trouve aux environs de Paris, nous citerons le B. alpinus Gory, espèce de la Slyrie. 31. Vaudouer a découvert dans les envi- rons de Nantes la larve du Byrrhus pilula sous la mousse. Elle est allongée, étroite, d'un brun noirâtre, avec la tête grosse, et une plaque cornée très grande sur le pre- mier anneau. Ses deux derniers anneaux sont plus grands que les précédents. (D.) BYRRHIENS. Byrrhii. uns. — Nom donné par Latreille à une tribu de la famille des Coléoptères clavicornes , et qui a pour type le g. Byrrhus. (D.) BYRRHUS. ins. — Voyez byrrhe. * BYRSANTHES ( j8ûp«y* , cuir; avO* , fleur ; allusion à la coriacitè de la corolle). bot. pu. — Genre de la famille des Lobélia- cées , formé et incomplètement déterminé par Presl (Monog. Lobel. 41) sur le Lobelia nivea de Willdenow. Il renfermerait quel- ques arbrisseaux des Andes, peu connus, cou. verts d'une pubescence blanche , à feuilles très entières , à pédicelles axillaires , plus longs qu'elles. (C. L.) * BYRSAIMTHUS ( |3vp»» , cuir ; «v9oç , fleur), bot. pu. — Ce genre, de la famille des Homaliacées , formé par Guillemin ( Deless. le. sélect., III. 30, t. 25), n'est pas adopté par Endlicher, en raison sans doute de son ho- monymie avec le précédent. Il lui substitue ( Gen. PL , 5088 ) le genre Arreiia , qu'i 90 BYR établit lui-même sur la plante que Guillemin prenait pour le type du sien. C'est un arbris- seau de l'Afrique tropicale , à rameaux éta- lés, garnis de feuilles alternes, très courte- ment pétiolées , coriaces , ondulées sur les bords ; à fleurs petites , de couleur cendrée, disposées en épis racémiformes. (C. L.) *BYRSOCARPUS , Schumach. ; Thonn. (jSupo-a, cuir; xap7roç , fruit), bot. ph. — Sy- nonyme d' Omphalobium, Gaertn. (G. L.) BYRSONIMA (/3vPaa, cuir; parce que l'écorce de plusieurs espèces de ce g. est em- ployée en Amérique pour tanner les peaux). bot. ph. — Genre de la famille des Malpighia- cées, confondu primivivement avec le Mal- pighia , mais bien distinct par ses caractères, qui sont les suivants : Calice 5-parti, dont tou- tes les divisions portent deux glandes ou plus rarement en sont dépourvues. Pétales plus longs, onguiculés, réfléchis , à limbe échan- cré vers sa base, entier ou denticulé dans son contour, concave, glabre. Étamines 10, à filets courts et ovoïdes , soudés à leur base en un anneau hérissé de longs poils; à an- thères oblongues , velues ou glabre. Ovaire 3-loculaire , surmonté de 3 styles oblongs, qui vont en s'effilant au sommet. Fruit charnu, renfermant un noyau à 3 loges, dont chacune renferme une graine unique. L'embryon de celle-ci est roulé sur lui- même en spirale, la radicule en dedans. — Les esp. de ce g., très nombreuses (puisqu'on en a décrit 70), habitent toutes les régions intertropicales de l'Amérique. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles oppo- sées , très entières , dépourvues de glandes ainsi que leurs pétioles ; à stipules axillaires, dont l'insertion embrasse à peu près la moi- tié du rameau. Les fleurs jaunes, rouges , oranges, plus rarement blanches, quelque- fois aussi panachées de plusieurs de ces cou- leurs ou en variant à diverses époques, sont disposées en grappes terminales. (Ad. J.) *BYRSOPAGES (^yptrew«yirç, couvert de cuir), ins. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Curculionites , créé par M. Faldermann , mais dont les caractères n'ont pas encore été publiés. M. Dejean, qui mentionne ce g. dans son dernier Catalogue, y rapporte une seule espèce , le B. villosus Fald., du Kamtschatka. (C.) *BYRSOPS (/Svp-ra, cuir; 8f, œil), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des BYS Curculionides, ordre des Gonatocères , divi- sion des Byrsopsides, établi par Sehcenherr aux dépens du g. Brachycère de Fabricius, et nommé précédemment par lui Chrytops. Les Insectes de ce g. ont le faciès des Bra- chycères : ils sont de taille médiocre ; ils ont le corps oblong, presque ovale , épais, dur, tuberculeux , aptère. L'auteur en décrit 9 esp., toutes du cap de Bonne -Espérance, parmi lesquelles nous citerons le B. quadra- tus, Brachy cents id. Wiedmann. (D.) *BYRSOPSITES. ins. — M. le comte de Castelnau {Hist. des Coléopt., faisant suite au Buffon-Dum.) désigne ainsi un groupe de Curculionides qui correspond exactement à la division des Byrsopsides de Schoenherr. (D.) *BYSSACÉES (jSuçcroç, sorte de lin), bot. cr. — Fries est, je crois, le premier cryptoga- miste qui ait proposé d'établir aux dépens des Lichens d'une part, et des Algues de l'autre, cette petite famille qui se compose ainsi de plantes ambiguës , tant par leur structure que par leur habitat. Nous voyons en effet que cette structure ne saurait être comparée à celle des Lichens , et que la fruc- tification n'offre pas plus de ressemblance avec celle de quelque Phycée que ce soit. De la , le caractère essentiel des Byssacées peut être énoncé en ce peu de mots : Thalle phycoïde ; fruit lichénoide. La nécessité d'une famille intermédiaire entre les Lichens et les Phycées s'était souvent fait sentir. Der- nièrement encore, M. Decaisne, qui refuse, à ce qu'il nous semble , d'admettre les Bys- sacées, proposait lui-même de former du Li- china, et de plusieurs espèces voisines , un petit groupe propre à servir de lien entre les deux familles en question. Ce lien est donc tout trouvé dans la petite famille fondée par Fries , et dont nous allons donner, d'après lui, ainsi que nous l'avons déjà fait ( Cuba crypt., p. 105) les caractères auxquels on pourra sûrement la reconnaître. Les Byssacées sont des végétaux agames, vivant le plus souvent dans l'air atmosphé- rique, rarement dans l'eau , ou alternative- ment dans l'un et l'autre milieu, c'est-à-dire amphibies, vivaces, à végétation non inter- rompue, mais quelquefois retardée à des in- tervalles réguliers ou irréguliers. Leur thalle offre trois types d'organisation donnant lieu à la formation d'autant de tribus. Simple- ment filamenteux et confervoïdes dans les BYS Cœnogoniées , les filaments sont reliés par I1M gangue gélaliniforme dans les Collcma- cées, et environnés d'une couche corticale eelkileuse, contenant des gonidies, dans les Liehinées. Les filaments de la première tribu sont articulés connue ceu\ des Confer- vacées ou des Alucédinées, el sauvent on ne saurait les distinguer de ceux des tribus pa- rallèles sans la présence de la fructification, qui est toujours celle des Licbens (ex.: Cœ- nogomum). Supposez un lieben réduit à son hypolnalte sur lequel se seraient dévelop- pées des apotbécies, et vous aurez une Bys- saoeo de cette tribu. C'est pour ainsi dire le premier degré d'évolution d'une plante de cet ordre, l^ans la seconde tribu , ces fila- ments, confervoides aussi, sont composés de granules verdàtres (gonidia), globuleux ou elliptiques réunis en séries moniliformes par un tube anhiste d'une si grande ténuité qu'on ne l'aperçoit que fort difficilement, et qu'avec d'énormes grossissements. Ils ser- pentent au milieu d'un mucilage avide d'eau dans lequel ils sont plongés, et s'accompa- gnent d'une autre sorte de filaments Iranspa- rentscommeeux, mais dépourvus (esl-ce par avortement?) de toute granulation intérieure. In épidémie, qui, dans les Collema et les IVuuoc , consiste en une simple condensa- tion pelliculaire, mais qui , dans les Lepio- ijium , est formé d'une ou deux rangées de cellules cubiques, relie ensemble les fila- ments et la matière gélaliniforme dans la- quelle ils nagent et se replient de mille ma- nières. Dans la troisième tribu, qui, sous le rapport du thalle, d'un côté louche aux Li- chens (ex.: Epheàe, Tke*m&iti)t de l'autre se rapproche des Fucacées (ex. : Lichina), les cellules allongées ou les filaments sont en- tourés par une ou plusieurs couches de cel- lules gonimiques. L'organisation du thalle du g. Paulin (Pasiihoe, Decaisn.) est assez singulière pour que nous nous en occupions ici , et nous trouvons un nouveau et puis- sant motif de le faire dans l'imperfection de la figure qui en a été donné dans la Liunœa. Ce thalle est composé de deux sortes de cel- lules sphériques ou devenues polyèdres par leur mutuelle pression: les unes, parfaite- ment transparentes , contiennent un seul grain d'un vert bleuâtre, qui représente un des globules réunis en filaments monilifor- mes dans les Colltmu elles I) otiocs : les au- BYS 791 très, outre ce globule qui occupe leur centre et ne manque jamais , sont encore remplies d'une matière granuleuse d'un vert brunâ- tre, qui distend la cellule et lui conserve la forme sphéroïdale. Ces dernières cellules sont placées vers la face inférieure du thalle, tandis que les autres en occupent la face su- périeure. La fructification des Byssacées, quoique toujours lichénoïde, est néanmoins assez va- riée pour que chacun des genres qui com- posent celte famille trouve un analogue parmi les Lichens. Ainsi , les Collema pré- sentent celle des Parmélics ; les Leplogium et les Canogonium , celle des Bialorcs ; le Cili- cia celle du Coccocarpia ; les Lichina , celle des Sphérophores, et enfin le Paulia, celle des Endocarpes. Dans tous , elle se compose des apotbécies et du nucléus. Les apotbécies qui renferment le nucléus varient dans les différentes tribus de cet ordre. Sculellifor- mes dans les deux premières, qui sont gym- nocarpes , elles sont nucléifères dans la der- nière qui est angiocarpe. Dans le genre Citi- cia , l'excipulum manque complètement, et la lame proligère est étendue sur le thalle sous forme d'hymenium. Le nucléus est formé de thèques et de paraphyses, absolu- ment comme dans les Lichens , et le g. Li- china lui-même, du moins d'après nos obser- vations {Voyez Ann. Se. nul., 2e sér. XV, p. 148, t. 15, f. 2), ne fait point exception. M. Decaisne dit pourtant (Acad. Brux., 6 juin 1840) qu'il offre cette différence que les sporidies sont intimement soudées avec la thèque qui les recèle. Quant à nous, et nous avons répété souvent celle observation sur l'exactitude de laquelle nous ne saurions in- voquer un plus puissant témoignage que ce- lui de M. le professeur Ad. Brongniart, l'un des commissaires chargés par l'Institut d'exa- miner notre Mémoire, nous les avons tou- jours vues s'échapper avec la plus grande fa- cilité de la thèque où elles sont renfermées, et se répandre sur le porte-objet du micros- cope. Les sporidies du genre Paulia ont beau- coup de ressemblance avec celles du Lichina. Nous les avons trouvées courtement ellipti- ques etuniloculaires ou simples, c'est-à-dire contenant un seul nucléus oblong , et non pas deux, comme l'avance M. Fée. Les thè- ques contiennent de G à 8 sporidies sur une ou deux rangées ; dans le premier cas , ces '92 BYS BYS thèques sont en massue allongée et grêle ; dans le second, elles ne ressemblent pas mal à des péridioles des genres Perisporium et Meliola. Ce que nous avons exposé jusqu'ici de la structure et de la fructification des Byssa- cées montre suffisamment les affinités de ce groupe avec les familles voisines. Ainsi , d'un côté, celte structure et l'état amphibie de la plupart de ses espèces les rapprochent singulièrement des Phycées ; de l'autre, el- les offrent dans la forme des organes repro- ducteurs , dans les interruptions de la végé- tation, laquelle exige d'ailleurs le concours de l'air , des caractères qui leur sont com- muns avec les Lichens. Il en résulte qu'il n'est pas possible, sans rompre toutes les af- finités, de les réunir ni à l'une ni à l'autre famille , quoiqu'on ne puisse disconvenir qu'elles ne touchent à toutes deux par plu- sieurs points. Ainsi , pour n'en citer qu'un exemple, Sprengel fait une Pézizedu Cœno- gonium Linkii , que M. Agardh place parmi les Algues. Il faut convenir que dans l'étal de stérilité, rien n'est plus aisé que de con- fondre avec des Mucédinées plusieurs es- pèces de la seconde tribu , et c'est ce qui est arrivé à Fries lui-même. M. Léon Dufour lui ayant adressé le thalle stérile de notre Cilicia noli-tangere, ce célèbre mycétologue n'hésita pas à en faire {Syst. Myc. III, p. 287) un nouveau genre de Mucédinées , sous le nom de Peribotryon. Rapportée plus tard de Coquimbo par M. Gaudichaud, cette byssacée était tellement chargée de fructification qu'il nous devint facile de la rapporter à son véritable genre, puis, en consultant l'her- bier de Pavon , qui appartient à notre ami M. Webb, de constater que le genre de Fries n'était , comme nous l'avions supposé, que le thalle stérile de notre plante (Voyez Ann. Se. nat., 2e sér. II, p. 375, t. 16, f. 2). M. Endlicher , tout en citant nos figures à l'occasion du genre Cilicia , ne semble pas avoir ajouté foi à notre synonymie, puisque dans son Gênera planiarum , il a conservé le g. Peribotryon. Quoi qu'il en soit, on voit que, hors l'état de fructification, l'erreur devient on ne peut plus facile. Nous bornons là ce que nous avions à dire sur ce groupe d'Agames, qu'on nommera fa- mille si l'on veut, ou bien qu'on placera, si on le préfère, mais toujours en les en sépa- rant , à la suite des Lichens. Pour éviter d'inutiles répétitions , on trouvera exposé tout ce qui est relatif à l'organographie des Byssacées, soit au mot Lichens, pour la fruc- tification, soit au mot Phycées, pour la struc- ture du thalle. Nous avons déjà dit que ces plantes vivent sur la terre , les arbres ou les rochers, dans les lieux bas et humides, quelquefois même dans la mer, au niveau des basses marées, c'est-à-dire recevant al- ternativement l'influence de l'air et de l'eau salée, très rarement, comme le Cilicia noli- tangere, dans les lieux secs et abrités. On peut diviser en trois tribus les genres qui composent cette famille. 1°Collemace/E. Genres: Collema, Hoffm.; Leplogium, Fr.; Nostoc, Fr. 2° CoenogoniEjE. Genres : Cœnogonium, Ehrenb.; Cilicia, Fr.; Ephebe , Fr.; Ther- mutis,¥r.; Rhacodium., Pers. 3° Lichinete, Genres : Lichina, Ag.; Pau- lia , Fée. Sous le nom de Byssaceœ spuriœ , Fries réunit à la suite de cette famille les genres qui font partie de l'ordre auquel M. Agardh a consacré le nom de Byssoidées. fuyez ce mot. (C. M.) BYSSOCLADIUM (j8v Bïssi mucedines, dans lesquels les filaments sont dressés ou couchés, BYS 70 rameux , et qui portent leurs spores à l'ex- trémité des rameaux (Mycogoue , Acremo- nirnn, Botrytis , etc. ); 3° Byssi fibrii.lifor- mes : les fiiamcnts sont allongés, simples ou rameux , rampants , divergents , d'une con- sîstance cornée , trémclloïdc dans un seul g. ; ils sont dépourvus de spores ( CeralO" muni, Çapilltiria, Aclinoncma, RhizomorpJia)^ ■\ 8 r.vssi ver/e : dans ces derniers les fila« monts sont extrêmement lins , entrelacés lec' uns dans les autres , et formant une esp. do feutre, souvent d'une très grande étendue e^ de couleur variable. Persoon n'a pas été heureux dans sa distri- bution ; il n'a pas eu assez de confiance dans les travaux de ses illustres contemporains, et est resté trop attaché à ses premières idées. Depuis qu'il avait posé les fondements de la mycologie, cette partie avait fait les plus grands progrès ; Dettmar , MM. Martius , Link , Ehrcnberg , Kunze , Nées d'Escn- bek, etc. , avaient étendu et précisé ses limites par l'emploi du microscope ; et Persoon, qui n'était pas très familier avec cet instrument, n'a admis tous ces nouveaux g. qu'avec une extrême méfiance. Il faut pourtant avouer que les genres sont mieux définis, et surtout que les différents groupes sont beaucoup plus naturels qu'ils ne l'étaient dans le Synopsis. Quand on examine le grand nombre de g. que renferme l'ordre des Trichomyci ou Bys- soidei , on voit qu'il y en a un très grand nombre qui ne sont que des modifications du mycélium, ou trame élémentaire des Cham- pignons , comme j'ai tenté de le démontrer dans un Mémoire sur le genre Sclerotium , que j'ai présenté à l'Institut ( Voyez Compt. rend, de i'Acad. se, tom. XIV, p. 44C). Ainsi, par exemple, les genres Aihelia, Ilypha,Hi- maniia , Bibrillaria, Aciinonema , Capilla- ria , etc. , ne sont que des formes du mycé- lium nématoïde. Les g. liacodium et Xylos- iroma appartiennent au mycélium hymé- noide. Les g. PfUeOomorpha et Mesenierica, par leur consistance charnue , constituent la mycélium que j'ai appelé malacoïde. Voye* MYCELIUM. (LÉV.) BYSSOLITHE ( fivVcroç , filament ; K0Oi pierre), min. — Même chose qu'Amianlhoïde- (Del.) BYSSOMIE (/3vcx<7oç, byssus ; /jiuaÇ, moule). moll. — Genre de l'ordre des Lamellibran- ches, établi par Cuvier pour le Mya byssifera 50* 794 BYS de Fabricius, et qui ne diffère des Saxicaves que par la présence d'un byssus , ce qui a déterminé la plupart des conchyliologistes à le réunir à ce dernier genre. Voyez saxi- cave. (G. d'O.) BYSSUS (0w-** '-^ * * >• - ■* W ^ s 31 %fti^ 5»>*5s!;ï& *' - • »i UD'/OF OTTAWA 1 COLL ROW MODULE SHELF BOX POS C 333 06 08 12 07 27 8 l&m J*&Z