TK D. H. HILL UBB;€y NOBTH C^ftOLIN^ ST4TE C0LLE6E ENTOMOLOeiC^L COLLECTIOM .^^ DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE. Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs. MM. AD.B. Adolphe Brougniar t. A. D. J. Adrien de Jussieu. A.D..NS. Antoine Desmouiins. A.R. Achille Richard. AUD. Audouin. B. Bory de Saint- Vincent, c. p. Constant Prévost. ». Dumas. D. CE. De Candolle. D..H. Deshayes. ï)R..z. Drapiez. T.. Edwards. MM. F. Daudebard de Férussac. FI/.. s. Flourens. G. Guérin. G. DEL. Gabriel Delafosse. GEOF. ST.-H. Geoffroy deSt.-Hilnire. G..N. Guillemin. isiD. s. Isidor Bouidon. K. Kunth. LAM.-X. Lamouronx. I.AT. Latreille. LUC. Lucas. La grande division à laquelle appartient chaque ai ticle , est indiquée par l'une des abréviations suivantes , qu'on trouve immédiatement après son titre. ACAL. Acalèphes. ANNEL. Annelides. AHACHN. Arachnides. BOT. Botanique. CRUST. Crustacés. CRYPT. Cryptogamie. r.cniN. Echinodcrmes. }oss. Fossiles. oÉOL. Géologie. INF. Infusoires. iNs. Insectes. INT. Intcslinaux- MAM. Mammifères. MIN. Minéralogie. MOLL. Mollusques. OIS. Oiseaux. PHAN. Phanerogamie. POIS. Poissons. POLYP. Polypes. REPT. BAT. Reptiles Batracien.*. — CHEL. — Chéloniens. — OPH. — Ophidiens. — SAUR. — Sauriens. zooL. Zoologie. JMPRlMERIIi BE J. TASTU , BUE PE VADGIRARI», N" 3fi. DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE, PAR MESSIEURS AuDOUiN, Isid. Bourdon, Ad. Brongniart, De Candolle, Daudebard DE FÉRUSSAC , Deshayes , A. Desmoulins , Drapiez , Dumas , Edwabds , Flourens , Geoffroy de Saint-Hilaire , Guérjn , GuiLLEMLN , A. De Jussieu , KuNTii , G. De Lafosse , Lamouroux , Latreille, Lucas, C. Prévost, A. Richard, et^BoRY de Saint- Vincent. Ouvrage dirigt; par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajoute, pour le porter au niveau de la science , un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs. TOME CINQUIÈME. CRA-D. PARIS. REY El GRAVIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS, Quai des Augustins, n" 55 ; BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS, Rue de Vaugirard, n** 36. AVRIL 1824. ^î/i ihn rïXjii .iill ^ \!li 1.x i.k. .. ! 1^ *f DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE. CRA CRA v>rt- meria. P'. ce mot. CRAMPE, rois. Syn. vulgaire de Torpille, r'. ce mot. (b.) CRAN ou CRAN DE BRETAGNE. BOT. riiAN. Ou l'écrit aussi Cram. Noms vulgaires du Cochlearia Aritio- lacia, L. ,Arjnoracta l'uslica ,^A\\m^. /^. AUMOBACIA et CoCULEARIA. (b.) CRAN ET CRON. MIN. Syn. de Craie et de Falhun. F", ces mots, (b.) » C Pi A N C II I E. Cranchia. moll. Leach a divisé les Céphalopodes Dé- capodes en deux lamilles , les Sé- piolidées et les iSéplaccs ; dans les Sé- piolidées il propose deux nouveaux genres , Sépiole et Cranchie. Ce der- nier genre, qu'il dédie à Cranch , voyageur- naturaliste anglais qui a montré le plus grand zèle pour la zoologie, est caiactérisé delà manière suivante : nageoires terminales, rap- prochées et libres à leur sommet ; les pieds ordinaires inégaux; la paire su- périeure très-courte ; la deuxième et la troisième graduellement plus lon- gues ; le cou réuni au sac postérieure- ment et de chaque côté par des brides épaisses. Les deux espèces qui vien- nent des meî's de l'Afrique occiden- tale , sont : Le Cranchie rude , Cranchia scabra, Leach ( Nova Miscell. ZooL T, III , p. 137 , et Journ. de Phys. , mai i8i8, p. 095), figuré dans le CRA n même recueil , juin 1818, fig. 6. Le sac est couvert de petits tubercules. Le Cbancihe tacheté, Cranchia inaculala , Leath ( lue. cit. , fig. 3). Celle-ci a le sac lisse , maculé de ta- ches ovales ou rondes. (d..h.) "CRANDANG. bot. piian. Syn. de Limon à Java. (b.) CRANE. ZOOL. Ce mot , dans son acception la plus restreinte , signifie seulement la boîte osseuse de l'encé- phale; mais comme la face est immé- diatement continue au Crâne, comme tous les os antérieurs du Crâne font partie de la face , et comme tous les os de la face, sans exception , s'arti- culent avec ceux du Crâne , même dans plusieurs genres de Mammi- fères, par exemple, les intermaxil- laires dans l'Aie-Aie , les Cachalots; comme enfin le mot Crâne en zoo- logie s'entend de la totalité (le la cliarpentc osseuse de la tête , c'est dans toute l'extension de ce dernier sens que nous allons en traiter ici. Le Crâne proprement dit renferme les organes encéphaliques ou céré- braux et l'organe de l'ouïe ; la lace est le siège des organes de la vue , de l'odorat et du goût ; et dans tous les Animaux pourvus de muiles, de l'or- gane spécial du toucher. Plus les organes des sens sont développés , plus la proportion de la face au Crâne grandit ; et plus les organes céré- braux se développent, plus la pro- portion du Crâne à la face augmente. Comme le volume des organes cé- rébraux avait été pris pour mesure de l'intelligence, attendu qu'en gé- néral , dans les JMammifères et les Oiseaux , l'amplitude de la capacité du Cl âne représente le volume de l'encéphale , on avait pris le rapport que l'aire de la capacité du Crâne offre avec l'aire de la face , pour *mesure proportionnelle de 1 intelli- gence des Animaux. C'est Cuvier qui avait proposé cette dernière me- sure. En général , le Crâne et la face se balancent ainsi par la réciprocité de leurs développcmens ; mais ce n'est pas une règle absolue. Aiusi chez la CRA plusieurs Phoques et Dauphins , le Crâne efle cerveau, proportions gar- dées , sont presque aussi développés que chez l'Homme , et cependant la face n'y en a pas moins elle-même un très -grand excès de développe- ment. Nous dirons plus loin pourquoi nous n'admettons pas cette mesure des aires comme généralement et ab- solument exacte. Nous allons d'abord démontrer la fausseté de celle qui était précédemment emf \oyée. Camper observant que^ dans l'Hom- me, le degré de proéminence du front coïncidait assezordinairemcnt avec le degré des facultés intellectuelles, et que dans les diverses espèces d'Hom- me cc?te proéminence du front dimi- nuait avec Tensemble de leurs facultés, exprima la quantité de cette proémi- nence par l'angle que la ligne tangente au point le plus saillant du front et aux incisives supérieures , fait avec une autre ligne qui partage en deux le plan passant par les trous auditifs exté- rieurs et le bord inférieur de l'ouver- ture antérieure des narines. Cette mesure ne pouvait qu'expruner à peu près , dans l'Homme même , la proportion du volume du cerveau; car elle suppose les contours exté- rieurs du Crâne parallèles à ses con- tours intérieurs. Or, dans l'Homme , il arrive chez certains individus que ce parallélisme est loin d'exister. Les sinus frontaux creusés dans l'épais- seur du coronal , en se propageant quelquefois outre mesure , causent une saillie des contours extérieurs , derrière laquelle le cerveau se trouve fort reculé. Dans les Animaux l'angle facial devient bien plus infidèle. Par exemple , dans l'Eléphant , chez les Mammifères, etchez les Oiseaux, dans la Chouette et le Hibou, à qui le vo- lume de leur Crâne et la proéminence de leur front faisaient attribuer une certaine supériorité d'intelligence , la- table intérieure du Crâne est écartée de l'externe d'une quantité qui équi- vaut au quart , ou même sur le front , à la moitié du diamètre total du Crâne. Or, on voit que pour que la ligue faciale représentât le volume du CRA cerveau, il faudrait la conduire du bord de l'intermaxillaire à traveis la face , de manière à ce qu'elle fût tan- gente au point le plus saillant en avant du contour intérieur du Crâne. 31ais dans ce trajet une grande partie de la face se trouverait éliminée , et l'on ne pourrait rien conclure du ré- sultat , puisqu'une partie de l'un des termes du rapport serait ainsi re- tranchée. L'angle facial doit donc être exclu comme mesure proportionnelle de l'intelligence des Animaux. Il ne doit plus servir qu'aux artistes pour mesurer , d'après nos idées sur le beau, le degré de majesté de la li- gure humaine , et la mettre en pro- portion avec la supériorité de nature ou de génie attribuée aux Hommes et aux divinités que la politique et la religion exposent aux adorations et aux respects du peuple. Si le volume de l'encéphale, ou, ce qui est la même chose, des organes cé- rébraux, donnait une mesure propor- tionnelle de l'intelligence, le rapport qu'a proposé Cuvier entre l'aire du Crâne^dans ses contours intérieurs, et l'aire delà face, ne serait pas encore une expression constante de cette me- sure. Mais nous avons fait voir (Kech. anat. et phys. sur le syst. nerveux , et Mém.spéc. sur ce sujet ,Journ.compl. du Dict. des Se. médic. , 7 septembre 1822) que ce n'était pas le volume hy- drostatique de l'encéphale, mais l'é- tendue des surfaces que développe ce volume qui était la mesure la plus appioximative des facultés intellec- tuelles dans tous les Animaux. Or, comme le nombre et la profondeur des sillons et des replis dont se ci'euse le cerveau sont tout-à-fait indépen- dans de l'amplitude du Crâne ; et , comme un cerveau plus petit, mais plissé, peut, selon le nombre et la Ï)rolondeur de ses plis , offrir quatre , luit ou dix fois plus de surfaces qu'uu cerveau double , mais dont les con- tours forment des courbes régulières, on voit que l'aire du Crâne ne peut point offrir de données pour le calcul qu'on se propose. En outre , dans les Poissons comme dans les Reptiles, ja- CRA mais l'encéphale ne remplit le Crâne; il n'en occupe pas ordinairement plus delà moitié ou au plus les trois quarts. Dans la Tortue européenne, par exem- ple {f-' . les planches de notre Anat. ctPh^siolog. des syst. nerv.), l'aire de la coupe ventrale de l'encéphale est j)resqu'un tiers plus petite que l'aire de la cavité cérébrale , et dans les Poissons , soit osseux , soit cartila- gineux ,1a disproportion est constam- ment plus grande encore. L'aire du Crâne ne peut donc ici servir de mesure au cerveau, ni conséquemment aux facultés intellectuelles. Le rapport de l'aire du Crâne à laire de la i'acc ne pourrait donc être appliqué qu'à des Animaux oii les contours de l'encé- phale ont des courbes régulières, c'est- à-dire oii l'encépiiale n'a point d'an- fractuosilés et oii la périphérie de la cavité cérébrale représente justement le volume de l'encéphale: tel est le cas de la plupart des Rongeurs, des Edentés , etc. , chez les Mammifères , et de tous les Oiseaux. Ce qui constitue l'individualité ou la nature particulière de chaque Ani- mal,c'est le nombre des facultés qu'il possède , le degré de perfection de chacune d'elles , et leur combinaison harmonique sous le i apport du nom- bre et de la perfection. Chacune de ces données et l'ensemble qui en ré- sulte varient à l'infini, comme on sait, d'une espèce à l'autre. De-là cette diversité de structure et de propor- tions réciproques dans les organes des sens et du cerveau, organes dont l'ac- tivité en exercice constitue ces fa- cultés. Et comme le développement de ces organes produit nécessaire- ment le degré d'amplitude de la cavi- té osseuse qui les contient, on voit 'l'abord quelle doit être la diversité des Crânes parmi les Animaux ver- tébrés. Or, nonobstant cette diversité dans la configuration des têtes osseu- ses , et dans la proportion de leurs parties, il est à peu près démontré aujourd'hui que le nombre de leurs élémens ou pièces osseuses primitives est uniforme, et qu'à travers la di- versité de formes et de fonctions qui CRA i3 d'une classe à l'autre déguise ces élé- mens osseux , et même les transporte d'un organe à un autre , chacun de ces élémens conserve invariablement avec les autres les mêmes rapports de situation ; et qu'il s'anéantit plutôt que de perdre son rang dans le sys- tème pour enjamber en avant ou ea arrière , à droite ou à gauche de sa ]50sition ordinale. C'est surtout Geof- froy Saint-Iiilaire( Ann. etMém. du Muséum et Philos, anat. T. i et ii ) qui a analysé la multitude de toutes ces combinaisons de formes et de nombresauxquelles sontassujettis les os de la tête des Vertébrés dans leur état adulte. Comme nous l'avons dé- jà dit ( art. Anatomie, § i ) , il re- connut qu'en remontant pour tous les Animaux vertébrés le plus près possible de la fornution de l'être , quel que fut le nombre d'os défini- tifs dont se compose le Crâne de l'adulte, ce nombre est identique pour tous dans les premiers temps de la vie; que la diminution ultérieuJ'e du nombre des os dans les Mammi- fères et surtout dans les Oiseaux, n'é- tait qu'apparente , et dépendait de la réunion deux à deux , trois à trois ou. même davantage , de pièces voisines; que , par l'efFcl de ces réunions , des os pairs devenaient des os symétri- ques : tel est, par exemple , le fron- tal de l'Homme adulte comp;»ré aux: frontaux de l'enfant ou bien aux frontaux de la plupart des Mammifè- res; que ces réunions ne confon- daient pas seulement des os situés sur la ligne médiane , comme leS fiontaux que nous venons de citer , mais confondaient aussi des os colla- téraux à droite ou à gauche de cette ligne: tel est, par exemple, le tem- poral de l'Homme oii se trouvent soudés le tympanal , le rocher, la caisse , le mastoïdien , le styloïde , etc. Il en conclut donc que les va- riations dans le nombre des os dé- finitifs du Crâne chez les ditTérens Vertébrés adultes dépendaient du degré d'ossification propre à chacun d'eux , et que , selon 1 extension do ce degré, un plus grand nombre do i4 CRA pièces se réunissaient , et qu'ainsi un plus petit nombre en restait définitive- ment isolé. Voici , d'après les principes précé- dens , la composition du Cvâne dans tous les Animaux vcrlébrés en pro- cédant d'avant en arrière : i° le pre- mier sphénoïde formant la partie an- térieure du sphénoïde humain ré- sulte de deux paires de pièces latéra- les , l'une supérieure, savoir les In- grassiauxou ailes d'Ingrassias ; l'au- tre inférieure , les Bertinaux ou cor- nets sphénoïdaux de Berlin. Ces deux paires de pièces latérales flanquent à droite et à gauche une pièce médiane dite cntosphénal ; les deux frontaux forment l'arc supérieur de la cavité médullaire de cette sorte de vertèbre ; 2° le second sphénoïde a pour b;ise l'hyposphénal flanqué également de deux paires de pièces latérales , l'une en haut, l'autre en bas. La paire su- périeure résulte desptéréaux ou gran- des ailes du sphénoïde ; la paire infé- rieure des plérigoïdaux ou apophy- ses ptérigoïdes externes. Les deux pariétaux forment l'arc supérieur de la cavité médullaire de cette autre vertèbi'c. La cavité du système san- guin de ces deux vertèbres est fermée . • Il 1 • iulérieuremcnt par les deux palatins pour la première, et par les héris- seaux ou apopjiyses ptérigoïdes in- ternes pour la seconde. L'on voit , d'après l'ordre de connexion de ces parties osseuses rattachées ainsi à deux systèmes de pièces similaires ou de vertèbres, que l'élude de la face est inséparable de celle du Crâne, puisque plusieurs os de la face sont des dépendances de l'une ou de l'autre de ces deux premières vertè- bres crâniennes ; 3" l'occipital hu- main résulte de trois paires de pièces osseuses , étagées l'une sur l'autre , et dont l'inférieuie repose sur une pièco unique et médiane dite basilaire ou sous-occipitale. Cette pièce impaire répond à l'entosphénal delà première vertèbre crânienne, à l'hyposphénal de la seconde. C'est donc l'analogue du corps d'ime vertèbre. Les deux pièces de la paire inférieure restent CRA écartées l'une de l'autre vers la ligne médiane oii leurs bords internes plus ou moins échancrés cix'conscrivent la moelle allongée , et forment la plus grande partie du trou occipital ; ce sont les occipitaux latéraux ou ex-oc- cipitaux. Les pièces de la paire inter- médiaire sont au contraire juxla-po- sées sur la ligne médiane, et com- plètent supérieurement le trou occi- pital. Ce sontles occipitaux supérieurs ou sur-occipitaux ; enfin les pièces de la paire supérieure ou troisième paire, soudées aussi par leursbords internes, ont reçu lenom d'inlerpariétal parce qu'elles se trouvent plus ou moins engagées entre les pariétaux. Or , il y a un rapport constant entre l'étendue en surface de ces os, et le développe- ment de parties encéphaliques déter- minées. Ainsi , par exemple , les oc- cipitaux latéraux et les occipitaux su- périeurs de la troisième vertèbre gran- dissent les premiers comme les lobes latéraux ; les seconds comme le iobe médian du cervelet. Les interparié- taux ou troisième paire d'occipitaux grandissent comme les lobes optiques ou tubercules quadrijumeaux; les pa- riétaux représentent le développe- ment des deux lobes postérieurs de chaque hémisphère cérébral ; voilà pourquoi ils sont plus grands dans l'Homme que dans tout le reste des Vertébrés. Les frontaux paraissent en rapport avec le lobe antérieur des hémisphères cérébraux. Ils le sont aussi avec les lobes olfactifs et les narines. Voilà pourquoi ils sont quel- quefois plus développés ailleurs que dans l'Homme, quoique le cerveau soit, alors seulement, plus petit. Mais à mesure que chaque appareil en- céphalique diminue, et surtout que l'ensemble de l'encéphale ne se com- pose plus que des lobes correspon- dans aux nerfs des sens , des os qui faisaient partie du Crâne dans les Mammifères, par exemple, et dont la face interne était contiguë à une partie encéphalique, cessent aussi à mesure de faire partie delà boîte cérébrale,''et deviennent tout-à-fait libres en de- hors pour servira d'autres usages. Tels CRA sont, pai' exemple, dans les Poissons cl les Reptiles, le Ictupoial , le mastoï- ilicn , la caisse et le rocher, etc. Alors ces os dont nous n'avons point parlé plus haut parce qu'ils ne font pas partie nécessaire du Crâne, et que , dans les Reptiles et les Poissons , ils deviennent partie integianic de la face ou des mâchoires, non-seule- ment ne s'élargissent plus en une même et commune surlace, comme dans l'Homme et les Mammifères voi- sins , mais jouent lihremenl les uns sur les autres par des articulations plus ou moins mobiles : de-là deux ou trois bras de levier ajoutés à la mâchoire inférieure dans les Ophi- diens; à cette mâchoire et à l'opercule dans les Poissons. Enfin, pour en re- venir à la mesure des facullés intel- lectuelles par une proportion a natomi- que prise sur les parois du Crâne, nous dirons que plus il y a d'os employés à former ces parois , et plus larges sont les surfaces pour lesquelles chacun de ces os intervient , plus grand paraît être le développement de la masse encéphalique , et surtoutl'organe cé- rébral contigu à chacune de ces sur- faces , ou , ce qui revient au même, la faculté ou le talent dont cet organe est le siège. Nous avons vu chez Geoffroy Saint-IIilaire un assez grand nombre de cerveaux d'Animaux moulés en plâtre coulé dans leurs Crânes. Sur ces plâtres sont représen- tés en couleur les espaces par les- 3ucls les différons os interviennent ans les parois intérieures du Crâne. On ne peut prévoir les résultats de cette méthode d'observation ; mais il est évident néanmoins qu'on n'en pourra tirer aucune donnée en rap- ];ort avec les accroissemens de sur- face de chaque partie encéjdialique par le plissement de ses circonvolu- tions. Or , nous avons démontré que c'est à la quantité de ce plissement et à l'excès relatif des surfaces dévelop- pées par ces plis, que tiennent et le nombre et la perfection individuelle de ces facultés {V. notre Anatomie et Physiologie comparative de tous les systèmes nerveux ). CRA i5 Nousavons décrit les pièces constam- ment intégrantes du Crâne dans les classes de Vertébrés ; nous avons vu que les os intercalaires de la deuxiè- me et de la troisième vertèbre cépha- lique avaient , par rapport au cerveau, des rapports de voisinage variables. Mais malgré ces variations, ils res- tent constamment dans les mêmes connexions ordinales ; voici cet ordre : le mastoïdien s'interpose entre l'occi- pital latéral en arrière , le temporal et la caisse en avant ; en dedans de la caisse est le rocher; en dehors, le tympanal ou cadre du tympan ; en avant la portion écailleuse du tempo- ral s'unit au pariétal en haut, et au sphénoïde en bas. Dans les Reptiles et les Poissons , comme nous le dirons plus bas, le tem- poral et le mastoïdien ne faisant plus partie des parois de la cavité cérébrale, les deux vertèbres encéphaliques pos- térieures se touchent sur tous les points de leur contour , excepté à l'endroit de l'intercala lion du rocher. Le repoussement de cet os en dehors du Crâne j disperse sur le côté de la tête, dans les deux dernières classes , toutes les pièces osseuses qui dans les deux autres étaient accumulées au- tour ou dans l'intérieur de l'organe de l'ouïe. Les 03 de l'organe de l'ouïe qui , dans l'Homme et la plupart des Mam- mifères, sont le plus profondément situés en apparence et le moins sus- ceptibles de dislocation , sont donc, comme on va voir , précisément ceux qui en subissent le plus. Les appendices inférieurs de la pre- mière vertèbre encéphalique sont , comme nous avons vu, les palatins. Les appendices inférieurs de îa secon- de , sont les apophyses ptérigoïdes internes : dans les Mammifères , les seuls palatins ne sont pas continus avec la base de la première vertèbre ou le premier sphénoïde. Toutes les autres dépendances de cette première vertèbre et de la seconde leur sont soudées. Tout cela forme chez eux , soit le sphénoïde unique , soit les deux sphénoïdes ; et ces dépendances i6 CRA ont alors des dimensions d'autant plus courtes que la fat^e est plus petite, par rapport au Crâne. C'est sur ces appendices inférieurs, savoir les pa- latins et les apophyses ptérigoïdes in- ternes et externes , que la i'ace appuie en bas; en haut, elle repose sur les frontaux , et entre deux , sur Tento- sphénal ou le corps même du premier sphénoïde. La face se divise en autant de ré- gions osseuses qu'elle contient d'or- ganes de sens : i? sur la ligne mé- diane, la région nasale; 2" en bas, la palatine; 3" latéralement , l'oculaire. Comme tous les Animaux vertébrés diffèrent moins entre eux par le nom- bre ou le développement proportion- nel de leurs sens que parle nombi'e et le développement de leurs organes intellectuels ou cérébraux , et comme, ainsi que nous l'avons vu , chaque organe, soit sensitif , soit intellectuel ou cérébral , est en rapport avec un certain nombre de pièces osseuses qui en dépendent, nous ne trouverons pas dans la combinaison des os de la l'ace les mêmes différences de nombre ap- parent , que nous avons vues au Crâne. 1°. La cavité osseuse de l'odorat se compose en haut de l'ethmoïde , dont la pièce la plus constante est la lame verticale , de la partie du frontal oii s'articulent les os propres du nez, de ces mêmes os; en dehors, des maxil- laires et de leurs cornets , et quelque- fois de l'intermaxiliaire ; en bas, de l'intermaxillaire , du maxillaire et du palatin antérieur. L'ethmoïde et ses cornets, et les parties des autres os voisins qui inteiviennent dans la ca- vité osseuse de l'odorat, croissent en raison de la prédominance de ce sens; mais c'est surtout suivant l'axe longi- tudinal de la tcle que se fait cet ac- croissement; de-là la longueur de la face dans les Chiens , les Cochons , les Ruminans, etc. 2*. La cavité palatine ou du goût , formée en haut, par les palatins en ar- rière , les maxillaires au milieu , et les intermaxillaires en avant , est limitée en bas par les branches de la mâ- CRA choire en avant et en dehors, en ar- rière par l'hyoïde qui lui - même est réellement une dépendance du Crâne auquel , même dans l'Homme quel- quefois , il est articulé par une chaîne de trois osselets dont l'apophyse sty- loïde, articulée ou soudée au rocher, est le supérieur. Selon que cet organe est plus dominant , la partie inférieure de la face , savoir les maxillaires in- férieurs et supérieurs , s'allonge da- vantage ainsi quelesintermaxillaires; la région nasaie peut être alors pres- que avortée. C'est ce qui s'observe pour la partie supérieure de cette ré- gion chez les Orangs, les Macaques et les Cynocéphales , parmi les Qua- drumanes; les Gallinacées , chez les Oiseaux , etc. 3°. La cavité oculaire varie dans les Mammifères phis que dans les trois autres classes. Tantôt elle est fermée de toutes parts excepté en avant , c'est le cas de l'Homme et des Quadruma- nes. Tantôt elle n'a de parois qu'en dedans , c'est le cas du plus grand nombre des Mammifères. Mais ici, à la différence des autres sens , la per- fection de l'organe ne répond pas au nombre d'os qui sont en rapport avec lui par leurs surlaces. Tout le monde connaît la construction de l'orbite de l'Homme ouvert en avant, de manière que les bords de cette ouverture sont à peu pi es dans le même plan, et que les plans des deux orbites ne sont inclinés l'un sur l'autie que de quatre ou cinq degrés : trois os contribuent à ses bords, le fronîal,le maxillaiieetle ju- gal. Sept os forment ses parois, le fron- tal , l'ethmoïde , le lacrymal , le pala- tin,^ maxillaire, le jugal et le sphénoï- de; les axes des deux orbites forment un angle d'environ quarante-cinq degrés. Dans lesSinges, les orbites, composées et dirigées comme dans l'Homme, ont mêmcT'anglede leursaxes encoreplus petit. Mais à partir des Chauve-Souris, en allant parles Carnassiers aux Ron- geurs, Pachydermes , jusqu'aux Céîa- cés chez les Alammifères ; chez tous les Oiseaux, Reptiles et Poissons, l'angle que forment les axes des orbites va toujours eu s'agrandissant , de sorte GRA que , même chez beaucoup de Reptiles et de Poissons , ces deux axes se irou- ventsur le prolongement d'une môme ligne transversale. Tels sont entre autres les Caméléons qui peuvent , ainsi que la plupart des Cétacés , voir à la fois deux points opjiosés de l'es- pace. Dans la plupart des Mammifè- res, l'oibito ucst foin)ée que par le frontal , le maxillaire et le jugal ; lu projection des organes de l'odorat et du goût, en avant des orbites , a en- traîné dans ce sens l'ethmoide , le pa- latin , la partie dentaire et caverneuse du maxillaire , et le lacrymal , en mê- me temps que, par la diminution des parties encéphaliques correspondan- tes, le sphénoïde s'est trouve rentré et reculé. Les seuls os qui alors appar- ticnncntà l'œil sont donc les trois qui forment les bords de l'orbile dans l'Homme; et même dans les Oiseaux, beaucoup de Reptiles et de Poissons , le maxillaire n'entre plus dans l'or- bite par aucune de ses faces ni même de ses bords. Mais alors le lacrymal intervient ordinairement , de sorte que trois os continuent d'encadrer le globe de l'œil. Mais si dans les Reptiles et les Poissons , les os dont nous venons de parler, s'écartent l'un de l'autre siu' la plus grande étendue de leurs bords , pour former des fentes , des trous , des cavités nouvelles , ou bien agrandir d'auties cavités que celles de l'œil , Ics^ os annexés invariable- ment à cet organe reçoivent des déve- loppemens proportionnés au volume et à l'énergie d'action de cet organe , chez la plupart des Animaux de ces deux classes. Déjà , dans les Oiseaux de haut vol surtout, il se développe sur l'arcade orbitaire du frontal un os aplati , très-saillant dans les Falco, et que l'on a nommé , à cause de sa position, os palpélnal ou susorbi- taire. Dans la plupart des Reptiles et des Poissons osseux, chaque frontal est divisé en trois parties toujours distinc- tes , nommées antérieure, intermé- diaire et postérieure d'après leur or- die de position d'à vaut en arrière. Sur TOME T. CRA i7 le frontal intermédiaire des Reptiles , se développe, en formant un ressaut, l'os susorbitaire ou palpébral, déjà cité dans les Oiseaux. Cet os manque aux Poissons, mais chez la plupart des Osseux, depuis l'os nasal et le cor- net inférieur, jusqu'au frontal posté- ileur , s'étend au-dessous de l'œil un arc de pièces osseuses dont le nombre est de six dans la Morue ( y. Cuvier , Règn. Anim. T. iv , pi. 8, fig. 5). Ces os surnuméraires dans le Crâne, et plusieurs autres dont il sera ques- tion ailleurs , et qui existent, soit iso- lés, soit en dilléreus points du Sque- lette, n'ont évidemment pas d'arialo— gués, et dérogent , il faut le dire , à la loi de l'unité de composition du système osseux. 4". La cavilé auditive éprouve en- core plus de variations que celle de l'œil , au point qu'elle iinit par s'effa- cer tout-à-fait, et que ses os se pro- jettent dans un même plan tout en conservant leurs rapports ordinaires. Cette cavité se prolonge de dehors en dedans au travers du cadre du tym- pan ou tympanal , et de la caisse oii se trouvent articulés l'un sur l'autre, dans l'ordre suivant, !c marteau, l'enclume, le lenticulaire et l'étrier. Le marteau s'articule sur le tympanal par l'inter- médiaire de la membrane du tympan, et l'étrier sur le rocher par l'intermé- diaire de la membrane de la fenêtre ova- le. La cavité de ce sens se termirfe dans le rocher qui en est la partie néces- saire et fondamentale. C'est à quoi se réduit la cavité auditive dans la plu- part des Reptiles, en y comprenant toutefois un ou deux des osselets de l'ouïe dans quelques Reptiles, les Ba- traciens par exemple. Tous ces osse- lets subsistent néanmoins à leur place dans les Sauriens et les Oiseaux (Phil.Anat.pl. i,fig. 7, 10 et 11). Dans beaucoup de Mammifèies , le mastoïdien agrandit encore la cavité auditive par la communication delà caisse avec les cellules dont il est creusé ; et dans les Oiseaux de proie nocturnes , tout le pourtour du Crâne est véritablement un immense déve- loppement des cavités auditives par la. i« CRA communication avec le roclicr des cellules qui, tout autour duCiâoe, écartent les deux tables de ses os. Dans ces mêmes Reptiles, le mastoï- dien , le temporal et la caisse ""ap- partiennent pas plus à la cavilé de l'ouïe qu'à celle du cci-veau. Projetés en arcades sur les côtés du Crâne en jM-rière des orbites, ils interceptent des voûtes, des cavités plus ou moins ]>rofondcs qui servent soit de points fixes aux muscles moteurs de la mâ- choire inférieure sur la tête, soit de points mobiles aux muscles qui meu- vent S tête sur le cou. Ce dernier cas a lieu chez les Crocodiles; l'autre a lieu chez les Ophidiens ordinaues. Mais chez ceux à mâchoires dilatables, les Pythons, les Boas et les Vipères, le mastoïdien et la caisse deviennent eux-mêmes des bras de levier angu- laires, congénères du maxillaue infé- rieur dans ses mouvemens. {V., pour les Sauriens , Geoff. St.-Hd. Ann du Mus. t. lo, pi. 4 ; la tête du Crocodile, Cuv. Règn. Auim. t. 4, pi. 6, f. 7, 8 et 9 ; la tête de l'Ophisaure , et pi. 7, ng- 1 , 2, 5, 4, 5 et 6; tête du Python et du Serpent à sonnette.) Dans les Poissons , le rocher lui- même n'est plus employé dans l'or- gane de l'ouïe. Celui-ci est tout entier contenu dans la cavité mêmeduCrâne, ainsi que les appareils membraneux qui dans les trois autres classes occu- paient les conduits et les cavités du rocher. Tous ces os creux chez les Mammifères et les osselets même (lui étaient contenus dan.^ leur ca- vité , sont produits au dehors pour servir à de nouvelles fonctions rela- tives à un autre milieu d'existence. Tous sont mobiles l'un sur l'autre , excepté lerocher.La caisse , centre de mouvement des pièces de l'opercule pt des deux mâchoires (GcotF. Phd. \nat. pi. 1 ,fïg- ^), arcbouteen arrière l'étrier, en dehors le tympanal en avant le temporal et le slylhyal (apophyse styloïde). L'étrier, 1 en- clume , le lenticulaire et le marteau, sous forme écailleuse , constituent le plan mobile connu sous le nom d'o- percule. Le tympanal par son cxtré- GRA miié inférieure sert à l'articulation de la partie articulaire du maxillaire in- férieur, et le stylhyal en dedans rat- tache au Crâne l'hvoïde par l'inter- médiaire de deux branches osseuses dont nousparleronsau motOpercule. V. ce mot. Le maxillaire inférieur, par ses rela- tions et ses fonctions , fait réellement partie c'e la tête osseuse , et par con- séquent du Crâne; mais comme les considérations qui s'y rattachent sont surtout relatives à la'digestion , nous en parlerons à part. K. MACnoiBES et MaXILL.VIRES. (a. D..NS.) * CRANE. BOT. cnyPT. {Lycopeida- cées.) Sorte de Vesse-de-Loup , Lyco- perdon , décrite par Paulet (pi. 200, fig. 1) , et qu'il pense être le Champi- gnon désigné par Cœsalpin sous le nom de Cranium-, sa couleur et sa grosseur le font ressembler à un Crâne humain. C'est probablement leijco- perdon giganteum. (ad. b.) » CRANE DE MER. polyp. Quel- ques voyageurs ont donné ce nom à \Alcyonium Cranium de Miiller. (LAM..X.) CRAN G ON. Crangon. crust. Genre établi par Fabricius , et placé par La treille ( Règn. Anim. de Cuv.) dans l'ordre des Décapodes , famille des Macroures , section des Salico- ques, avec ces caractères : antennes latérales situées au-dessous des mi- toyennes , et recouvertes à leur base par une grande écaille annexée à leur pédoncule ; antennes mitoyennes ou supérieui'es à deux filets ; les deux pieds antérieurs terminés par une main renflée , à un seul doigt ; l'in- térieur ou celui qui est immobile , simplement avancé en manière de dent ; la seconde paire de pieds fili- forme, coudée et repliée sur elle-mê- me dans le repos, terminée par un ar- ticle bifide ; mais à divisions peu dis- tinctes; prolongement antérieur du test , ou le bec tiès-coiut. Les Cran- gohs ressemblent aux Alphées par le nombre et la correspondance des pieds en pince , mais ils en diffèrent essentiellement par le doigt inférieur CRA ou fmmobile des deux premiers pieds et par ceux de la seconde paire qui sont coudes et filiiornies. Ce genre , qu'on pourrait confondre au premier abord avec celui des Palcmons , s'en éloigne par les deux filets des anten- nes mitoyennes, par la petitesse du prolongement anlcM ieur de leur cara- pace el par la manière dont se termi- nent les deux premières paires de pâ- tes. Ces Crustacés ont un test inco- lore ou tirant un peu sur le vert , marqué souvent d'une infinité de I)oinis ou de lignes noires. Ces cou- enrs changent singidièrement lors- qu'on les cuit ou quand on les plonge dans l'esprit de vin. Alors ils se colo- rent en rouge. On les trouve conmiu- némcntsur nos côtes dans les endroits sablonneux. Ils ont des moiivemcns très-brusques, nagent ordinairement sur le dos , et frappent souvent l'eau avec leur abdomen qu'ils replient contre le thorax, et distendent en- suite avec beaucoup de force. Les pê- cheurs en prennent en grande quan- tité dans leurs filets, et s'en servent quelquefois comme d'amorce pour at- tirer plusieurs Poissons riverains qui s'en nourrissent. On les sert aussi sur nos tables, mais leur chair n'est pas à beaucoup près aussi délicate que cedc des Chevrettes. Ou les confond ce- pendant quelquefois avec celles-ci , et on les nomme indistinctement Cre- vette de mer , Chevrette , Cardon ; mais les Chevrettes proprement dites appartiennent au genre Palcmon. V . ce mot. Les espèces les plus connues sont : Le Crangon boréal, Cr. boreas , décrit et représenté par Phipps ( Voy. au Nord, pi. ii, fig. i ). Il est le plus grand de ceux que l'on con- naît; lierbst ( Cane. tab. Sg , fig. 2) a copié cette figure. Le Crangon vulgaire, Cr.vulga- ris , Fabr., vulgairement le Cardon , représenté par Rocsel ( ï. m, tab. 65, fig. 1, 2). Il est très-commun sur les côtes de l'Océan. Le Crangon épineux , Cr. spino- sus , Leach , sur les côtes méridiona- les de l'Angleterre. CRA ly Risso (Hist. des Crusl. de Nice , p. 81 ) décrit deux espèces nouvelles de Crangon : la première, qu'il nomme Crangon fascié, Cr. /(2scia/i/s,et qu'A représente ( tab. 3, fig. 5 ) , semble appartenir, suivant Latreille , à un autre genre ; la seconde , qu'il ne fi- gure pas , porte le nom de Crangon ponctué de rouge, Cr. rubro- punc- latus. L'une et l'autre ont été trouvées dans la mer de Nice sur les bas-fonds sablonneux. (aud.) CRANIA. BOT. PiiAN. (Théophras- te.) Syn. de Cornus mascula. V. Cor- nouiller, (b.) CRANICHIS. Cranichis. bot. niAN. Famille des Orchidées , Gy- nandrie Monandrie. Swartz , qui a établice genre dans sa Flore des Indes- Occidentales, lui a donné pour ca- ractères : un calice déjeté latérale- ment; les trois divisions externes et les deux divisions internes à peu près égales eutie elles , rapprochées dans leurs parties inférieure et moyenne , un peu écartées supérieurement, quel- quefois tout-à-fait écartées; le la- belle est supérieur, placé entre les deux folioles internes ; il est concave et recouvre les organes sexuels; le gynostème est dressé, un peu dilaté dans sa partie supérieure qui porte antérieurement une anthère à deux loges , terminée en pointe à sa partie supérieure. Chaque loge renferme une masse de pollen pulvérulent. Le stigmate est placé au-dessous de l'an- thère, à la face antérieure du gynos- tème ; l'ovaire est à peine tordu. Le fruit est une capsule trigoue s'ou- vraut en trois valves. Ce genre ne se compose que d'es- pèces américaines , la plupart origi- naires de la Jamaïque , d'oli Swartz en a rapporté six. EUiot en a trouvé ime en Caroline, à laquelle il donne le nom de Cranichis inultijîora. Ce sont en général de petites Plantes à racines lasciculées , à tige simple quelquefois dépourvue de feudles ' portant des fleurs assez petites , dis- posées en épis. Aucune d'elles n'est cultivée dans nos serres. (a. k.) 20 CRA CRANIE. Crania. moll. Le genre Cranie , iustilué par Bruguière , avait été confondu par Linné parmi les Anomies. Il ne connaissait qu'une seule espèce qui pût se rapporter au genre de Bruguière, c'est \ Anomia Craniolaris qui est encore , à ce qu'il paraît, la seule espèce vivante con- nue. Depuis Bruguière , presque tous les conchyliologues ont admis ce genre; Lamarck, Megerle , Ocken , Férussac, Defi'ance , Blainville, sont de ce nombre; Guvier n'en fait pas mention , il ne le cite même pas parmi les Anomies. Quoi qu'il en soit , ce genre ne doit plus être placé parmi les Multivalves comme le pensait Bru- guièi'e , car il n'a , avec eux , aucuns rapports de forme et de structure , et ces trous dont la valve infé- rieure paraissait percée pour l'in- sertion des muscles sur des osselets analogues à ceux des Anomies , sont un fait que l'observation a détruit. Les Cranics n'ont aucune char- nière ; dépourvues de ligamens et de dents propres à retenir les deux val- ves, il est fort rare de les trouver en- semble dans les espèces fossiles sur- tout; il n'y en a que quelques-unes qui soient connues parfaites; la valve inférieure seule des autres , fixée aux différens corps sous-marins, se retrou- ve plus facilement. Le nombre des espèces connues n'est pas encore con- sidérable ; c'est Defrance qui en a fait connaître le plus dans le Dicùonnaire des Sciences Naturelles. C'est d'a- près lui et d'après ce que nous pos- sédons dans notre collection, que no us allons donner les caractères géné- riques suivans : coquille inéquivalve , suborbiculaire ; valve inférieure pres- que plane , percée du côté interne de trois trous inégaux et obliques; val- ve supérieure convexe ou conique, semblable à une i)etite patelle , mu- nie intérieurement de deux callo- sités saillantes; point de dents ni de ligament cardinal ; Animal incon- nu.— On sera toujours embarrassé de placer convenablement les Cra- nies dans l'ordre des rapports , avant de connaître l'Animal qui ha- CRA bite cette singulière Coquille. Les Hip- ponices de Defrance , également pla- cés sur une base adhérente tantôt par une grande sui face, tantôt par uu point seulement de leur face infé- rieure, sembleraient indiquer des rap- ports entre des genres que l'on a éloignés dans des classes dififerentes. Pourquoi , avant de connaître les Ani- maux des uns et des autres , a-t-on f>lacé les uns parmi les Univalves dans e genre Cabochon , tandis que les autres sont rangés parmi les Bivalves dans cette famille des Rudistes de Lamarck, qui semble être un récep- tacle oii l'on a jeté des genres dont les caractères sont peu connus? On ne pourra répondre à cette question que lorsque l'on aura quelques con- naissances positives des Animaux , les caractères tirés des coquilles étant insufQsans. Cranie EN MASQUE , Crania persona- ta, Lamk. ( Anim. sans vert. ï. vi, i''"' part. , p. ioS) ; Blainville ( Dictionn. des Se. Nat. ) ; Anomia Craniolaiis , L. (p. 354o), figurée dans l'En- cyclopédie (pi. 171, fig. 1 et 52) et dans Chemnitz (T. vin, t. 76, fig. 687). C'est une Coquille orbiculaire que l'on trouve non-seulement dans la mer des Indes, mais aussi dans la Méditerranée sur les Polypiers; sa valve inférieui e est plane, adhérente , présentant trois impressions tlont la position en forme de triangle, et la forme de celle du milieu , lui donnent assez l'apparence d'un masque de tête de mort ; la valve supérieuie est con- vexe , conique , blanchâtre , munie à l'intérieur de deux callosités qui semblent avoir servi à l'insertion des muscles. Cranie épaisse, Crania Parisien- ais , Lamk. {loc. cit.); Defrance(Dlct. des Se. Nat.). Elle est très-bien figurée dans les Yélinsdu Mus. d'Hist. Natu- relle (n" 47 , fig. 7 bis) d'après uu bel individu de la collection de Defrance. On la trouve assez fréquemment à Meudon et dans les autres lieux des environs de Paris oii l'on exploite de la Craie. On ne connaît que la valve inférieure qui est lixée, soit aux Our- CRA sins, soit à des fragmcns de Catillus. Cette valve est épaisse , plane , ovale , arrondie , adhérente par sa face infé- rieure; elle présente en dedans des stries rayonnantes et trois impres- sions profondes; le bord est élevé, lisse , fort épais. Cranie Monnaie, Crania Num~ mu lus , Lanik. ( lue. cit. n° 2). Cette espèce fossile avait été prise par Lin- né , mais à tort , pour l'analogue de VAnomia Craniularis. Celle Coquille, que l'on nomme vulgairement JWo«- tiaie de Braticnbourg , est une es- pèce distincte dont on ne con- naît également qu'une valve qui est probablement l'inférieure , quoiqu'on n'y remarque pas de traces évidentes d'adhérence ; elle est suborbiculaire , f résentant des stries rayonnantes à intérieur, ainsi que trois fossettes obliques; quelques stries concentri- ques se remarquent vers le bord qui lui-même est lisse ; elle est fossile. De Suède. Deux autres espèces sont connues : la Cranie antique , Crania antiqua , et la Cranie striée , Crania striata , pour la connaissance desquelles nous renvoyons à l'ouvrage de Lamarck ( Anim. sans vert. T. vi , 1'^ part., p. 259}, (D..H.) CRANIOIDES. Cranioides. poeyp. ross. Bertrand Scheuzer a donné ce nom à un Polypier fossile du genre Méandrine , ou bien à la portion su- périeure de quelque grand Oursin également fossile. (lam..x.) CRAINIOLAIRE. Craniolaria . BOT. PiiAN. Ce génie , établi par Lin- né , et placé dans sa Didynamie An- giospermie, appartient à la famille des Bignoniacées. Lamarck (Encycl. 2 , p. 312) a réuni aux Martynia le Craniolaria annua, L., en lui don- nant le noui de M. spathacea ; d'un autre côté, le Craniolaria fruticosa , L. , ayant été reconnu par Jussieu comme appartenant aux Gesneria , la plupart des auteuis , et entre auti'es Sw^artz , Willdenovf et Persoon , ont cessé de compter le Craniolaria au uomLre des genres, et ses deux es- CRA 21 pèces ont été fondues dans les deux genres précités avec le nom spéci- fique de Craniolaria. Cependant , ce genre avait été bien distingué par Jussieu ( Gêner. Plant. , p. i4o ) , et dans ces derniers temps , Kunth {Nova Gênera et Spec. Fiant. JEquin. vol. m, p. i55) l'a caractérisé de la manière suivante : calice campanule spalhiformc, à cinq dents et fendu latéralement; corolle à tube très- long, à gorge carapanulée, à limbe bilabié; la lèvre supérieure bifide, l'inférieure Irifide ; le lobe du milieu plus large; quatre étamines didyna- mes avec une cinquième rudimcn- taire ; stigmate bilamellé ; drupeovoi- de , pointue, renfermant une noix ligueuse, dont le sommet a deux pe- tites cornes et qui est quadriloculaire; quatre graines, souvent réduites à une seule dans chaque loge, ovées , un peu comprimées et non ailées. La Cranioeaire annuelle, Cra- niolaria annua, L., unique espèce du genre , est une Plante herbacée, très- velue et visqueuse ; à feuilles oppo- sées, quinquélobées, à fleurs blan- ches , panachées vers l'entrée de la corolle et disposées en grappes. Elle croît dans les contrées équatoriales de l'Amérique , et principalement parmi les touffes de Graminées dans la répu- blique de Colombie , où , selon Hum- boldt et Bonpland, les habitans, qui donnent à sa racine le nom de Scvr- zonera, en préparent une boisson amère qu'ils regardent néanmoins comme rafraîchissante. (g..n.) CRATSIOLARIS. moll. Syn. de Cranie en masque. /^. Cranie. (d..h.) CRANION. EOT. crypt. Ce nom , chez les anciens , désignait plus par- ticulièrement la Truffe ou de fort gros Lycoperdons , qui devenaient semblables au crâne des enfans. Dans Théophraste , il est appliqué à l'une des quatre grandes divisions que ce botaniste fit des Champignons. P'. Crâne, bot. crypt. (b.) CRANIQUE. BOT. riiAN. Pour Cra- nic/iis. V. ce mot. (b.) 2 2 GRA CRANtUM. 5I0LL Nom vulgaire que l'on donne aux Cranies , surtout aux espèces fossiles. (d..h.) CRANQUILLIER. bot. piian. L'un des noms vulgaires du Lonicera Pe- ryclimenum. f. Chèvbefeuille. (B.) CRANSON. BOT. PHAN. r. Co- CIILÉARIA. CRAINTZIE. Crantzia. bot. phan. Un grand nombre de genres ont successivement été établis sous ce nom qui rappelle celui du botaniste Crantz connu par plusieurs travaux importans. Mais aucun de ces gen- res n'a été adopté par les botanistes? en sorte qu'aujourd'hui il n'existe réellement pas un genre qui porte ce nom. Ainsi le Crantzia aculeata de Schreber est le Toddalia aculeata de Lamarck. Le Crantzia de Scopoli est le Besleria cristata de Linné. Le gen- re Crantzia , proposé par Swartz , est le mênie que le genre Pachysandra établi par le professeur Richard dans la Flore de l'Amérique septentrio- nale de Michaux. Nuttal , dans ses genres de l'Amérique septentrionale, a proposé un genre Crantzia pour VHydrocotyle lineata de Michaux. Mais ayant vu et examiné phis d'es- pèces d'Hydrocotyle qu'aucun autre botaniste, nous pouvons assurer que ce genre ne peut être admis , et que si l'on voulait séparer les espèces nom- breuses de ce genre d'après les diffé- rences qu'elles otfrcnt , il faudrait éta- blir au moins six ou sept genres. Le Crantzia de Yahl et de Swartz ( Pro- drom. ) est le Tricera lœvigata du même auteur [Flor. Ind. -Occident. ). Enfin , dans le second volume de son Syst. Nat. , le professeur De Can- doUe cite un genre Crantzia de La- gRSCA (flor. Hispan. ined.), qui se compose dedeux espèces : l'une, Crant- zia ochroleuca , Lag. , est le Bras- sica austriaca de Jacquin et VErysi- miim austriacum de De CandoUe ; l'autre , Crantzia frvtescens,^jagRsc., est le Brassica ajvensis de Linné ou Moricaiidia arvensis de De CandoUe. (A. H.) GRA CRAOUILLE ou CRAOUILLÈ- RE. OIS. Même chose qu'Agasse- Cruelle. /^. ce mot. . (b.) GRAPA. POIS. Espèce du genre Serran. /^. ce mot. (b.) CRAPAUD. Biifo. rept. batr. Genre de la famille des Anoures de l'ordre des Batraciens , long-temps confondu avec les Grenouilles , par les naturalistes qui avaient adopté sans exception la classification de Linné , et que Cuvier n'a conservé que comme sous-genre dans son Histoire du Piègne Animal. Laurenti avait indiqué la séparation des Cra- pauds d'avec les Grenouilles d'après Bradley, mais les caractères sur les- quels il établissait cette division étaient la plupart faux. Ceux qu'on doit adopter consistent : dans la di- mension des pâtes de derrière qui n excèdent jamais la longueur du corps; dans la disposition des doigis antérieurs qui sont unis, courts, plats et inégaux; dans la langue qui, plus libre qu'elle ne l'est chez les Grenouilles, n'est fixée qu'aux bords de la mâchoire inférieure ; enfin , dans les verrues dont est couverte leur peau rude , et dont deux beau- coup plus grosses , appelées paroti- des , sont situées sur le cou. Ce der- nier caractère est le plus décisif. Les Crapauds ont d'ailleurs un aspect hideux avec des couleurs tristes et mal assorties ; leur allure est ignoble, tandis que les Rainettes et les Gre- nouilles sont ordinairement svellcs et parées de teintes agréables ; leurs mœurs sauvages et abjectes semblent justifier l'espèce de réprobation dans laquelle ils vivent abandonnés. On les regarde généralement comme veni- meux , et l'on laconte dans les cam- pagnes une foule de fables sur la pro- priété qu'ils ont de charmer les Hom- mes et les Animaux par l'effet de leurs regards et de leur souffle. Les misé- rables faiseurs de dupes qui s'adon- nent, chez les villageois, aux pra- tiques superstitieuses de la magie , les font entier dans leurs conjura- lions ou dans leurs remèdes. Le Cra- I CRA paud jonc toujours un rôle impor- tant clans les histoires do sorciers , et l'on se rap])ellc cet inlortunc Van- nini qui lut briilc vif par arrêt de parleinent parce qu'on avait trouve chez lui un Crapaud renfermé dans un bocal de verre. — Le Crapaud, tout dégoûtant qu'il est , ne doit pas c'tre aussi milfaisant qu'on le suppose communément; cepemlant il laisse ou fait suinlcr de son corps une hu- meur jaunâtre , fétide et horrible- ment acre, qui, selon Cuvicr , peut être nuisible aux petits Animaux, quand ceux-ci en sont touchés. Lors- qu'on le tourmente, il se gonfle et lance par l'anus une liqueur particu- lière qui n'est pas tle 1 urine comme se l'imagine le vulgaire , et qui , si elle arrive dans les yeux , y cause une grande irritation et de vives douleurs, on haleine passe pour infecte. Il se nourrit de Vers, de Chenilles, de petits Insectes , et même des Abeilles mortes qui sont rejetées des ruches. Linné dit qu'il se délecte de Cotule , d'Actéeet de Stachy s fétide. Nous avons suipris l'espèce commune mangeant des Fraises. — Les Crapauds sont en général nocturnes ; ils habitent les endroits frais et obscurs, les trous des vieux murs , sous les pierres et dans la terre; n'en sortent que lorsque des pluies abondantes viennent en été pénétrer le sol, et paraissent souvent dans ce cas, en si grande quantité , que l'on a cru qu'il en tombait du ciel ; c'est surtout dans le fort de l'été que ce phénomène a lieu, et nous avons même observé parfois une si grande quantité de petits Cra- pauds sautant sur la terre après une ondée, que nous aurions été tentés de croire à la tradition populaire si la raison rie nous en eût démontré l'im- possibilité.— Les Crapauds habitent beaucoup moins les eaux que ne le font les Grenouilles ; ils ne semblent même s'en rapprocher que pour y ve- nir déposer leurs œufs. Ils y devien- nent souvent la proie des Brochets et même des Anguilles; à terre, ce sont les Serpens , les Hérons , les Cigognes et les Buses , qui leur font une guerre CRA 23 cruelle. Nous en avons trouvé dans des Couleuvres, qui, ayant été avalés tout vifs, n'étaient pas encore morts après être demeurés quelques jours dans l'estomac de leur vorace ennemi. On prétend que les Loups et les Renards ne les dédaignent pas ; nous avons de la peine a croire qu'aucun Mam- mifère s'en puisse nourrir; en eft'et, il suflit d'avoir vu un Chien mordre un Crapaud, et, la gueule enflammée , l'abandonner avec des cris arrachés par la douleur, pour juger que la matière acre qui suinte des pustules de l'ignoble proie , est un moyen de défense ccrtam contre tout être dont les lèvres, la langue et le palais sont les parties destinées aux perceptions du goût, l'un des sens les plus délicats. L'anatomie de ces Animaux, grâce aux recherches de Roësel et de Klœtzke, est assezbien connue. Les os de la région supérieure de leur tête sont rugueux à leur superficie; à l'exception de la symphise du men- ton et des intermaxillaiies , ceux du crâne et de la face sont totalement soudés chez les adultes. Les osselets de l'ouïe au nombre de deux , savoir le marteau cirétrier, sont proportion- nellement fort grands et cartilagi- neux ; un ou deux Crapauds seule- ment ont des dents dont la morsure n'est pas venimeuse. Le nombre des vertèbres est , selon les espèces , de sept à huit ; leurs apophyses sont fortes et longues , et les transverses fort larges. Le sacrum est robuste, comprimé , terminé par une longue pointe, mais sans coccyx. Il n'y a au- cune apparence de côtes; le sternum est large, uni en devant avec les os de la fourchette et les clavicules , il varie de forme dans quelques espèces; l'o- moplate est brisée et composée de deux pièces articulées dont la supérieure se 1 apporte versl'épine. Lesosdel'avant- bras sont soudés entre eux de maniè- re à n'en former qu'un seul qui est ce- pendant creusé inférieurement par un sillon peu prononcé. Le nomljre des os du carpe est ordinairement de huit sur trois rangs , d'autres fois de six sur deux rangs; ceux du métacarpe s4 CRA sont au nombre de quatre avec qua- tre doigts et un pouce rudimentaire; le fémur est dépourvu de trochanter. Un os particulier aux Batraciens, considéré à tort par quelques natura- listes comme l'analogue des os de la jambe , vient ensuite. La rotule , pa- reille à celle de l'Homme , est placée dans l'épaisseur des tendons. Le tibia et le péroné demeurent sép^irés dans toute leur longueur. Le tarse se com- pose de quatre os dont le dernier est îortement crochu , et le métatarse de cinq. — L'appareil musculaire est peu compliqué , mais la fibre qui le com- pose est très-forte , très-irritable et ti'ès-sensible à l'action galvanique. — Quoique les nerfs soient très - dis- tincts et très-gros ciiez les Crapauds, la cavité du crâne qui en est le point de départ est très-resserrée, et le cerveau y occupe un fort petit espace ; ses hémisphères sont lisses, sans convolutions , allongés et étroits; les couches optiques, placées en arrière , sont grandes avec un ventricule qui communique au ventricule moyeu ; le cervelet est aplati , triangulaire , appliqué en arrière sur la moelle al- longée ; il n'existe ni tubercules qua- drijumeaux , ni ponl de Varole. Le sens de l'odorat ne doit pas être très- développé ; celui de la vue l'est beau- coup davantage; trois paupières ga- rantissent l'œil qu'humecte un li- quide analogue aux larmes. La mem- brane du tympan est à fleur de tèle en arrière et au-dessous de l'œil , sans qu'il y ait ni conque ul pavillon, en un mot , d'oreille externe ; l'appa- reil de l'ouïe offre du reste plus d'un rapport avec celui des Poissons car- tilagineux. Les doigts , dépourvus d'ongles , sont revêtus d"une peau très-fine qui peut faire supposer que le tact y est très-dévcloppé. La langue est entièrement charnue , attachée au bord de la mâchoire inférieure, et re- pliée dans la bouche dont elle peut sortir pour y rentrer à volonté ; elle doit être sensible au goût si l'on en juge par la couche glanduleuse qui la revêt. — L'estomac, qui est assez di- laté, se rétrécit graduellement, puis, CRA se recourbant en un petit tuyau étroit dont les parois sont épaisses , abou- tit au pylore ; la longueur des intes- tins équivaut à peu près au dou- ble de celle du corps ; le rectum est cylindrique, et l'anus garni d'un sphincter ; cet anus correspond à un cloaque et sert conséquemment au fiassage du résultat des organes de a digestion et de la génération. Le cœur, fort simple, n'a qu'une seule oreillette plus large que sa base, et af- fermie par des colonnes charnues; il renferme un seul ventricule conique dont la cavité s'ouvre dans le tronc commun des artères par un orifice unique au-dessous de l'ouverture au- riculo-ventriculaire. Par la répartition des artères qui y aboutissent , une pai-- tie du sang seulement passe par les poumons ; ceus-ci forment deux sacs dont les parois intérieures sont divi- sées par des feuillets membraneux en cellules polygonales nombreuses oii la respiration s'opère suivant un mode particulier, puisqu'il n'y a ni cotes ni diaphragme. L'air y est in- trpduit par la déglutition ; la bouche se ferme, la fforge se dilate, il s'y produit un vide , et 1 air extérieur se précipite par les narines ; alors le pharynx se ferme et l'air ne trouve d'autre issue que la glotte. L'expi- ration a lieu par la contraction des muscles du bas-ventre , de sorte que si l'on ouvre le ventre à un Crapaud, l'action de ses muscles venant à ces- ser, les poumons se dilatent sans pouvoir plus s'affaisser, et si l'on con- traint l'Animal à tenir la bouche ou- verte , ne pouvant plus renouveler l'air de ses poumons , il meurt as- phyxié. Roësel a parfaitenient figuré dans de magnifiques planches (Ilist. Nat. Ranar. nost. , pi. 19, 21 , 2 3 et 24) l'anatomie de quelques espèces de Crapauds d'Europe , et l'on peut y avoir rcftours pour l'étudier. Les Ciapauds mâles ont, durant le temps des amours , les pouces des mains armés de pelotes composées de papilles dures qui s'étendent jusque sur la paume ; c'est au moyen de ces pelotes qu'ils se cramponnent CRA sur le dos des femelles pendant la ponlc. Cette opcrution a lieu au pre- mier printemps ; elle varie selon les espèces connues; on en verra le sin- gulier me'canisme quand nous traite- rons de chacune d'elles. Les Cra- pauds passent pour jouir d'une grande longévité ; on en cite un qui , s'é- tanl familiarisé avec les nal)itans d'une maison sous l'escalier de la- quelle il se tenait, mourut au bout de trente ans' par un accident, et qui, parvenu à une taille monstrueuse , semblait devoir vivre encore fort long -temps. Ils peuvent aussi vi- vre presque prives d'air et sans man- ger. On connaît les expériences à l'aide desquelles on a prouvé la certi- tude de ce fait étrange. Des Cra- Eauds ayant été enveloppés dans des ouïes de plâtre, et blottis dans le centre , n'y étaient pas morts au bout de dix-luiit mois de solitude , d'obs- curité et de privations. On eut tort cependant d'en conclure que l'air n'était pas nécessaire à ces Animaux pour exister. Edwards , auquel la science doit tant de découvertes cu- rieuses sur la respiration des Rep- tiles , Edwards , notre savant ami et collaborateur , a prouvé qu'un peu d'air parvenait au Crapaud à travers les pores du plâtre, et que ces Cra- pauds y mouraient assez prorapte- mcnt si le plâtre demeurait plongé dans l'eau. Nous avons depuis fait mourir des Crapauds en les endui- sa propos à celui dune cloche ; dans le midi delà France et pendant les nuits d'été , il se mcle souvent à celui des Grenouilles dont il lait une sorte de basse. Le Crapaud son- nant pond des œuls uni pou plus f;ros que ceux de ses congénères , disposés par paquets et non en cor- dons , et forme conséqucmmcnt le passage des Crapauds aux Grenouil- les. Les Têtards qui en provien- nent sont fauves , et de bonne heure présentent de petites taches bleues sous le ventre; leur queue est fort large dans le sens vertical , et d'abord munie de crêtes ou de quelques den- telures en forme de frange , indiquant encore un passage aux Tritons avec qui le Crapaud dont il est question offre beaucoup de ressemblance à l'instant oiiles pâtes commencent à lui poiis- sei". Nous avons fait sur ces Têtards, fort communs dans nos landes , une expérience qui aiuait besoin d être recommencée, à laquelle malheureu- semciit notre départ pour l'armée ne nous permit pas de donner toute la suite nécessaire; cette expérience nous offrit des résultats fort singu- liers. Nous n'avons pas ouï dire que les membres coupés des Anoures se puissent reproduire , taudis qu'on sait que les Ùrodèles ont la propriété , comme les Crustacés , de reproduire leurs pâtes coupées. A^ant retranché la queue des Têtards du Crapaud qui nous occupe, ils mouraient promp- tement , ainsi qu'il arriva à des Triions privés de cette partie ; mais quand nous coupâmes leurs pâtes naissantes , elles commençaient à se reproduire à l'instant oii nous fiimes forcés d'abandonner nos sujets muti- lés. Ayant depuis coupé les pâtes à l'Animal adulte , ceux- ci sont restés estropiés comme l'auraient été pour CRA 39 toujours d'autres Crapauds. Notre Têtard aurait donc une faculté repro- ductive commune avec celle des Tri- tons, et qu'il perdrait en devenant délinitivemcntCrapaud. Nous recom- mandons aux naturalistes de suivre de tels essais demeurés sans résultat dé- iinitif — Le Crapaud sonnant, lors- qu'on le surprend hors de l'eau, es- saye d'abord de fuir en sautant; s'il sent l'inutilité de ses cflbrts, il s'arrête et se recourbe le plus qu'il peut, en rapprochant sa tête de sa partie pos- térieure , et en creusant son dos pour renfler l'abdomen, lloësel a fort uien ligure cette posture , qui rappelle celle que prennent sur la voie publi- que les petits bateleurs dans ceux de leurs tours de fo.rce oii ils marchent sur le ventre. Les Bufu Chloragasler , Daud.,pl. 2 5 , f . 2 , (.le Ja va ; — sahits de Schranck, qui habite les eaux salées des réser- voirs du pays de Saltzbourg et d'Au- triche , espèce tics - réelle encore qu'on l'ait regardée comme une va- riété du Sonnant ; — Ridibunda de Pallas , qu'il ne faut pas confondre avec le Bumbinus; — f^espertina, Pall., qui, de même que le précédent, se trouve eu Sdjérie et dans le bassin de la Caspienne ; — MargarUifer, Daud., pi. 53, f. i; — Rana Tj'p/io/iia, Gme] . , Syst. iV'a/.,xiii, i, p. io32, quin'cst pas une Grenouille; — Bufo nasutus de Schneider, qu'on appelle ^/^«a^?/a au Brésil; — Musfcus, Uaud., pi. 35, f. 5 ; vulgairement le Criai d à la Nou- \ elle- Angleterre; — Jlanamusica,h., qui se trouve aussià Surinam; — Hu- moralis, Daud.; Rana marina, L. , vulgairement l'Epaule aimée àCayen- ne , oir sa taille n'est pas moindre de huit à neuf pouces; — scmi-lunatus, Schneid. , de Sui'iuain ; — Cjano- phlyctis ,T)ii\xà. , des Indes- Orien- tales; — et cornutus , Daud., pi. 58, le Coniu , Encycl. Rept. , p. 7, f. 5 , sont à peu près les principales espèces qui complètent cette division. La der- nière surtout est d'une figure mons- trueuse ; sa taille est assez grande; sa tête presqu'aussi grosse que sou corps ; sur les yeux s'élèvent cora- 30 CRA me deux cornes. On trouve ce Cra- paud à Surinam et dans la Caroline. -{"{•f Tous les doigts palmés ou se- mi-palmes , même ceux des mains. Les Bufo Panamensls de Daudin , Arunco de Molina , qui se trouve au Chili, et Spinipes de Schneider, rap- porté de la îNouvelle-Hollande, for- ment celte section , à laquelle on rap- porte un Crapaud de lloësel , Bufu Roeselii , Daud. , qui nous paraît être un double emploi ala. Il est aussi nom- mé dans le pays Kanabelou et Preto- nou par les Brames , et Pee do morlo par les Portugais. Les Indous em- ploient ses diverses parties, son écor- CRA 39 ce i ses fouilles , et surtout son fruit , en cataplasmes pour résoudre les tu- meurs fymplialiques et pour provo- quer les urines ; mais la grande quantité d'ingrédiens qu'ils font aussi entrer dans ces topiques nous porte à penser que leurs vertus ne dépen- dent pas uniquement du Cralœva re- ligiosa. (G..N.) *Gl\ ATIUM. MOLL. Nous trouvons ce mot dans le Dictionnaire des Scien- ces naturelles ,avec celte explication: « D'Argenville nomme ainsi VOstrea fronsàe. Linné. » Nous n'avons qu'une observation à faire, c'est que Cratium ne se trouve pas dans D'Argenville , et que Linné n'a nommé aucune es- pèce de son genrcHuître, Ostreafrons. (1)..H.) * CRATOCHWILIA. bot. phan. Syn. de Cluytia dans Necker. F". Cluytia. (a.d.j.) CRAUPECHEROT. ois. Syn. vul- gaire de Balbusard. V. Aigle, (b.) GRAUROPHYLLON. rot. phan. (Thalius.) Syn. de Cucubalus Otites, L. (B.) CRAVAN ou GRAVANT, ois. Es- pèce du geureGanard, du sous-genre Oie. f-'. Canard. (b.) CRAVAN. MOLL. L'article du Dictionnaire oii nous avons trouvé ce mot , dit seulement que c'est le nom vulgaire des Anatifes en quel- ques endroits , sans en citer aucun. Il nous est impossible de vérifier le fait. (D..H.) CRA.VATE. ois. Sous cenom, avec quelque épilhètCjOn a désigné vulgaire- ment les espèces suivantes d'Oiseaux : Cravate-blanche , Lanius albi- co//is, Levaill., Ois. d'Afr., pi ii5 , dont Vieillot a fait, ainsi que de plu- sieurs autres espèces, son genre Go- nolek. P". Pie-Grièche. Cravate-dorée , l'Oiseau-Mou- che Rubis-Topaze, jeune âge. f^. Colibri. Cravate - frisée (Levaillant), le Philédou Kogo, Merops Cincinnatus, LaUi. P^. Philédon. Cbavat£-jaune, l'jélauda capen- 4o CRE sis, L., BufF., pi. enl. 5o4, f. a. F". Alouette. * Cravate-noire, le Trochilus nl- grlcoUis, Vieill. De l' Amérique méri- dionale, p^. CoilBRI. * Cravate- v erte , 1 e Trochilus gu- laris, Latli. , qui est le Hausse-Col vert dans son premier plumage. V. Colibri. (dr..z.) GRAVE. OIS. Genre qui , dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, correspond à notre genre Pyrrhoco- lax. ^. ce mot. (dr..z.J CRAVICHON. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Prunellier, (b.) CRAX. OIS. /î^.Hocco. CRAYE. MIN. Pour Craie. F", ce mot. , (b.) CREAC. POIS. L'un des noms de l'Esturgeon dans le midi de la Fran- ce. On appelle à Bordeaux l'Ange , Squalus squatiiia, L., Créac de Buch, €t non de Ruse , comme l'écrit Ron- delet, (b.) CRÉADION. OIS. Yieillot a éta- bli sous ce nom un genre qu'il a for- mé aux dépens de quatre espèces de Philcdons, des méthodes de Guvier et de Temminck. L'étymologie grecque de ce nom générique exprime un caractère essentiel , celui des caron- cules qui garnissent diverses parties de la tête de ces Oiseaux, y. Philé- DON- . (DR..Z.) *CREAL. POIS. Pour Créac. F", ce mot. (b.) CRÉAM. BOT. PHAN. Même chose que Codlings. V. ce mot. (b.) CRÉATION. On ne doit pas s;at- tendre, dans un ouvrage strictement consacré à l'histoire naturelle, à nous voir traiter ce mol dans le sens oii l'emploie communément la métaphy- sique qui nous est totalement étran- gère ; mais nous ne saurions l'élimi- Ber d'un Dictionnaire où, tous les êtres existans devant être au moins géné- riquement indiqués, un n)Ot sur leur origine devient indispensable. En histoire naturelle comme en philosophie , le mot Créature est souvent employé pour exprimer les corps organisés , et la créature est CRE censée le résultat d'une force toute- puissante qui voulut que l'univers fût peuplé. Sans nous permettre d'exa- miner quelle fut cette force , puis- ?[u'elle semble n'avoir voulu niani- ester son existence que par les résul- tats de sa volonté, nous déclarerons qu'elle nous paraît devoir être évi- dente pour quiconque sondera attenti- vement et de bonne foi le vaste en- semble de la Création. Les plus in- crédules ne sauraient la méconnaître pour peu qu'ils voulussent prendre la peine d'étudier les lois immuables qu'elle donna à tous les élémensen les contraignant à se féconder les uns les autres, suivantun plan duquel rien ne s'écarte dans la nature. Prétendre saisir l'imposant ensemble de ce vaste plan, limiter les moyens dont la force créatrice se réserva la disposition , oser enfin supposer à cette force d'au- tres limites que celles qu'elle voulut s'imposer, nous semblerait un acte de témérité , et l'examen de telles ques- tions sortirait du cadre de ce Diction- naire. La Création , comme l'entend le vulgaire , ou l'univers évoqué du néant, serait une absurdité , un mys- tèie monstrueux auquel n'ordonnent de croire aucunes traditions même sacrées. Rien ne peut produire quoi que ce soit , et le livre respecté qui forme la base des croyances de l'Eu- rope civilisée s'explique formellement à cet égard , lorsque, consacrant dans son texte indestructible l'éternité de la matière , base de foute Création , il dit expressément : « Au commence- ment la terre était informe et nue , et l'esprit de Dieu était porté sur les eaux. » Or nous verrons au mot Ma- tière que la terre informe et nue , ainsi que l'eau où surnageait l'esprit de Dieu , n'étaient pas leJSéa/il, mais bien un amas informe de molécules antérieures. Il est évident que la Ge- nèse n'entend exprimer, en racontant les merveilles de la première semaine, que le réveil du Seigneur, s'il est per- mis d'employer celte expression, « ré- veil, avons -nous dit ailleurs , qui in- troduisant de nouveaux élémens,tels CRE que la lumière, au milieu de l'inertie d'une matière préexistante, qui lui impriment le mouvement, amc du monde , et qui donnant des lois or- ijanisùtrices à ce que l'absence de ces ois et du mouvement avait tenu dans un état de mort , féconda enfin l'uni- vers. » Nous ne suivrons pas l'histoire as- sez connue de cette Création , telle que nous la rapporte un ouvrage au sens duquel l'histoire naturelle prête tout l'appui de ses vérités. Nous nous bornerons sur ce point à une simple in- dication de quelques faits irrécusables. Sept espaces de temps, appelés arbi- trairement journées, suffisent, dans cette histoire myslérieuse, pour l'exé- cution du plan magnifiqueclontle gen- re humain complète renscmble. La voix du Créateur retentit dans les té- nèbres qui couvrent la face de l'abîme, la lumière brille , la matière est émue, le mouvement commence, et le pre- mier jour a lui. Alors successivement le temps est marqué par la révolu- tion des corps célestes lancés dans les vastes orbites qui leur sont tra- cés. Les mers commencent à mugir dans les bassins que circonscrit Valide ou terre ; les Hautes parent cette terre qui cesse d'être aride, les Poissons animent les eaux , les Oi- seaux du ciel succèdent à ceux-ci,, les Bêtes des champs et des forêts naissent à leur tour , l'Homme appa- raît le dernier. Eh bieu ! tel a dû être la marche des choses. Les eaux cou- vrirent évidemment le globe; tout raisonnement par lequel on voudrait attaquer cette vérilé ne saurait tenir contre l'énoncé de cette loi , qui, con- traignant les fluides à chercher l'é- quilibre , commandait dès-lors aux Ilots de baigner les plaines quand ils se brisaient sur le sommet des monts oii nous retrouvons les traces de leur primitif séjour. Des restes d'Animaux marins , premiers témoins de l'anti- que présence de la mer sur tous les points de notre planète , et auxquels ne font que succéder d'autres Fossi- les, sont en même temps la preuve ir- récusable que l'Océan, vieux père du CRE 4i monde , comme l'appelaient les an- ciens , fut aussi le berceau de la vie. Lorsqu'aucun des êtres qui respirent dans l'atmosphère n'y trouvait de patrie , les Crustacés , les Mollusques et les Poissons préparaient lentement leurs demeures; et comme si la Créa- tion de tout ce qui embellit l'univers eût été le résultat des conceptions d'une puissance infinie à laquelle ce- pendant ses propres œuvres don- naient chaque fois une expérience nouvelle, la plupart des plus simples créatures de la mer, pénétrables par la lumière , à peine organisées , fra- giles et tout au plus susceptibles de percevoir , ne semblent être que des ébauches. Elles ne sauraient encore jouir de ces facultés conséquentes de plus de complication , et qui font de la vie un don si précieux pour les créatures plus parfaites qui les suivi- rent. Oii étaient alors les Végétaux qui ombragent nos campagnes, les Oi- seaux quileségaientenchantantle re- tour de l'aurore, les Reptiles quiram- penl à la surface de la terre, les Ani- maux qui broutent l'Herbe, ceux qui dévoient,lesHerbivoresetccs Insectes qui animent l'air ou vivent aux dé- pens de toutes les autres productions du sol ? Ces grandes hordes vivan- tes ne pureut se développer que successivement , et à mesure que l'une d'elles venait fournir aux sui- vantes les moyens de subsister. Nous avons vu aux mots Anthropolites et Animaux perdus , nous verrons encore ailleurs que l'Homme plus moderne que le reste des Animaux , vivant de Plantes et de chair, ne devait naître qu'à l'époque ou les Plantes et la chair , existant déjà , pouvaient fournir à ses besoins. L'Homme est si moderne en compa- raison des autres créatures , que tan- dis que des feuilles et de frêles Insec- tes sont devenus des monumens inef- façables de l'existence de races dé- truites, on ne saurait rencontrer nulle part les indices de ses débris. On dirait que son orgueil, blessé de ne pouvoir retrouver dans les fastes du vieux monde des titres de noblesse 4j CRE dans les fraemens de ses premiers pères, a voulu triompher de l'oubli par les mouumens de ses mains. Les Pyramides sont peut-être l'ouvrage d'un peuple aussi avance que nous dans les sciences naturelles , et qui , étant humilié de ne voir dans aucun site calcaire des témoins qui pussent attester l'anliquiléde sa race, voulut survivre par des gouvenirsaux grandes révolutions physiques qui pouvaient , d'un moment à l'autre, changer tout un ordre de choses contemporain. Telle fut la marche de la Création dans la nature autant qu'il nous est donné de l'y reconnaître , telle est celle qu'indiquent aussi les livres sa- crés; mais ici se vient présenter une question nouvelle ou du moins à la- quelle , seul à peu près , nous nous sommes arrêtés sérieusement autre- ibis, et qui mérite toute l'attention des naturalistes philosophes. Lors- qu'admettant un plan de Création successif dans l 'ensemble de l'univers, on en suit la progression dans le sens que nous venons d'indiquer , doit-on conclure de ce que les traditions de- meurent muettes après la naissance de notre espèce, que la force créatrice se soit à jamais arrêtée quand elle eut en- fanté l'Homme? Est-il ordonné de croire que rien nait pu être créé de- puis ? Outre que le développement de chaque être éprouve des modifica- tions individuelles qui rendent sou- vent le même être une ciéature pres- que différente du type spécifique , en fait une sorte de Création actuelle , et que les variétés ou Hybrides qui se perpétuent sont encore des Crt^a- tions de tous les jours ; des Créa- tions plus décidées et complètes , d'espèces , de genres et de familles entières de Plantes ou d'Animaux, ne peuvent-elles pas avoir lieu conti- nuellement, et n'est-ce pas restrein- dre injurieusement la puissance ci'éa- trice que de soutenir qu'ayant en quelque sorte brisé ses moules et fa- tiguée de produire , il ne lui serait plus donné de modifier et d'augmen- ter son ouvrage? Il est bien certain , par exemple, que les Vers intestinaux CRE qui habitent dans l'Homme ne purent précéder celui-ci dans l'ordre de la Création , et n'ont dû en faire partie qu'après que notre espèce y eut été introduite. Pour rendre à cet égard nos idées plus faciles à saisir, nous cherche- rons un point du globe évidemment moderne en comparaison du reste de son étendue , et nous examinerons comment la végétation et la vie out pu s'y développer en couvrant ce point de Plantes et d'habitans. Nous choi- sirons comme exemple l'île de Masca- reigne , qui , située à cent cinquante lieues du point le plus voisin de Ma- dagascar , d'où l'on pourrait d'abord supposer que lui vinrent des graines et des Animaux, ne contient pas une parcelle de terre ou de pierre qui n'ait été originairement soumise à l'action violente des feux souterrains. Nous avons démontré ailleurs que toute la masse de ce point du globe convulsive- ment élevé au sein de l'Océan fut origi- nairement incandescente et liquéfiée par le feu ; dans l'endroit où nous le trouvons , la mer roulait encore ses vagues, que la moitié du monde avait été exondée. Déjà des torrens dépouillaient d'antiques montagnes en arrachant à leur cime les atterris- semens destinés à augmenter l'Afri- ^le , l'Europe et l'Asie , que Masca- reigne n'était point encore sortie du sein des flots. Tout dans cette île est neuf en comparaison de ce qu'où voit sur l'ancien continent ; tout y porte un caractère de. jeunesse , une teinte de nouveauté qui rappelle ce que les poètes ont chanté du monde naissant et qu'on ne retrouve que dans quelques autres îles formées aussi dans les derniers âges. Masca- reigne fut d'abord un de ces soupi- raux brûlans au milieu des eaux , comme on a vu presque de nos jours s'en former à Sanlorin ou dans les Açores. Des éruptions fré- quentes en élevèrent la fournaise , au moyen des couches de laves ar- dentes qui , s'y superposant sans in- terruption , formèrent enfin une monr- tagne , que des tremblemens de CRE terre terribles vinrent lacérer, et sur la suri'acc échuuirée de laquelle les eaux pluviales , se réduisant aussitôt eu vapeur, n'anosaicul aucun Vé- gétal possible , ne rafraîchissaient au- ciiu vallon. Les Salamandres de la Fable, seules, eussent pu devenir les hôtes de ce brûlant écueil; comment une simablc verdure le vint-elle om- brager? Comment des Animaux atta- chés au sol choisirent-ils pour patrie un rocher nécessairement inhabita- ble , long-temps encore apiès son apparition et durant son accroisse- ment? Les vents, les courans , les Oiseaux et les Hommes ont sufli , ré- pondra-t-on, pour couvrit Masca- leigne de Végétaux et de créatures vi- vantes !... i". Les vents, enlevanid'un souffle impétueux les graines des Vé- gétaux, les transportent à de grandes distances, au moyen des ailes et des aigrettes dont plusieurs sont munies. 2". Les courans, asservis à une marche régulière dans la Zône-Tor- ride , entraînent avec eux des fruits qu ils ramassent sur certains rivages , et qu'ils abandonnent sur des rivages opposés. 3". Les Oiseaux, qui se noums- sentde baies , en rejettent les semen- ces prêtes à germer. 4*^. Les Hommes enfin , qui navi- guent depuis tant de siècles, ont pu autrefois aborder à Mascnreigne, et y répandre les Animaux que nous y re- trouvons. 1°. Les vents emportent effective- ment avec eux , et même lort loin , les semences légères d'un certain nombre de Végétaux ; mais il est dou- teux qu'ils les promèneut jusqu'à cent cinquante lieues pour les dépo- ser précisément sur un point presque imperceptible en comparaison de l'immense étendue des mers envi- ronnantes. Les Végétaux à semences aigrettées et ailées , susceptihles de voyager parles airs, ne sont d'ailleurs pas en grand nombre , surtout dans l'île qui nous occupe , et dans la- quelle, conséquemment, les vents n'ont pu porter que fort peu d'espè- ces de Plantes , s'ils en ont porté. CRE *5 a°. Les courans de la mer entraî- nent à la vérité , parmi les débris qui leur parviennent du rivage, quelques fruits capables de surnager; nous convenons que de temps en temps ces fruits roulés à terre, roulés dans l'eau , ahordent sur des rives lointaines. Les Cocos de Piasliu , qu'on nomme vulgairement Cocos dcT Maldives, en fourni.ssent la preuve. Mais ces grai- nes , qui ont si long-tenn)S vogué , germèrent-ellos jamais? L'eau salée frappe de mort les germes de tous les V égélaux ou du moins du plus grand nombre. Les botatiistes qui s'étu- dient à transporter des Plantes dans les navires, savent que lorsque les bourgeons et môme les semences en sont touchés par l'onde amère , tout est perdu ; les rejetons languissent et s'étiolent sans jamais prospérer ni se reproduire. Quels sont d'ailleurs les Végétaux dont les vagues pour- raient trouver les graines en bou état au bord de la plage? Ce ne sont que des espèces littorales dont le nombre est très-restreint ; quelques Salicor- nes , des Soudes , des Stî**'ces ou de misérablesCrucifères.Ces Plantes sont à peu près inconnues à Mascareigne. Les fruits des Ai'bres de l'intéiieur des terres et des montagnes, qui se rencontreraient au rivage, n'auraient pu y être entraînes que par les pluies ou par accident : ayant été alterna ti» vement exposés à Ibuniidité ou aux ardeurs du soleil hors du sein de la terre, ils auraient perdu la faculté de produire. Ces Cocos, venus par mer des Séchelles, enveloppés d'une co- que et d'une bourre impéuélrable à l'eau, et abordés sur les plages de l'Inde ou de ses archipels, y ont-ils jamais donné des rejetons? et l'Ar- bre qui donne les fruits errans, con- nus par tout le monde à cause de leur forme bizarre, s'est-il jamais na- turalisé ailleurs qu'à Prasiin? 3". On ne peut disconvenir que certains Oiseaux frugivores sèment à la surface des continens qu'ils habi- tent et sur l'écorce des Arbres où ils se reposent, les graines de certains Végétaux dont les fruits les nourris- 44 CRE sent habituellement , le Gui en est la preuve sur nos Pommiers ; mais ces Oiseaux frugivores sont en général sédentaires; ils ne se déplacent ia- mais dans les régions où la variété des saisons ne les force pas d'en con- sacrer une aux migrations. Rien ne les attirant sur un écueil nécessaire- rement stérile, très éloigné de toute côte qu'ils ont pu habiter d'abord , et hors de la portée de leur vol généra- lement restreint; ils n'y ont pas forte le petit nombre de graines dont organisation peut supporter la cha- leur de l'estomac pendant le très- court espace de temps nécessaire à la digestion. Les Oiseaux à vol soutenu, hahitués à se réfugier sur les rochers maritimes , ne se nourrissent que de Poissons et de Vers marins ; ils ont été probablement les premiers habi- tans de Mascareigne, mais ils n'ont pu y porter les semences de quelque Plante que ce soit. 4°. Les Hommes enfin, en quelque temps qu'ils eussent abordé dans l île qui nous sert d'exemple , qu'ils en aient défriché et ensemencé le sol , et qu'ils y aient jeté des Animaux domestiques ; les Hommes , disons- nous 5 n'y ont pas planté des Mous- ses , des Lichens et des Conferves avec tant d'autres Végétaux qu'on ne cultive nulle part et dont on ne retire pas la moindre utilité. Les Hommes qui auraient pu porter des Cerfs , des Chèvres et quelques Insectes qui les suivent partout en dépit d'eux-mêmes, qui ont évidemment introduit des Oiseaux (les Martins) pour faire la guerre à ces Insectes importuns , n'ont pas lâché ces Singes auxquels on fait une guerre active , ces grandes Chau- ve-Souris et ces Tortues de terre dont la délicatesse de la chair causa la destruction ; ces Sauriens dont leurs babitalions sont remplies ; ces Rats musqués qui infectent leurs demeu- res ; cette foule d'Araignées qui en salissent les encoignures ou filent loin d'eux dans les campagnes; enfin ces Papillons nombreux qui ornent les airs de leurs brillantes cou- leurs. Ils n'ont pas davantage peu- CRE plé les torrens et mares d'eau douce de Poissons particuliers , des In- sectes, des Écrevisses et des Navi- celles qu'on y trouve. Ils n'ont pas surtout porté avec eux ce Dronte, Oiseau monstrueux , qu'ils furent si étonnés d'y voir et dont ils exter- minèrent la race : oii l'eussent - ils pris , d'où l'auraient-ils amené? Il n'exista jamais ailleurs; il fut propre au sol, et Création locale d'une nature trop hâtée de produire , il semblait porter dans son ridicule ensemble le cachet d'une certaine inexpérience organisatrice. H est impossible de sup- poser que le moindre de ces Animaux ait été porté par l'Homme , par la mer ou par les vents. D'ailleurs , tous les êtres qu'on voit , non-seulement à Mascareigne et dans les îles les plus voisines , mais encore sur toutes les autres îles de l'univers, ne pourraient y êli-e venus d'autre lieu , quand on parviendrait à démontrer la possibilité du voyage, puisque, outre un certain nombre d'espèces qu'on retrouve dans les climats analogues , chaque archipel présente quelque espèce , quelque geiMe même qui sont exclusivement propres au pays , qu'on ne revoit nulle part, et qui, par conséquent, n'ont dû être créés que sur les lieux mêmes. Or , comme il ne peut être douteux que beaucoup de ces îles sont plus nouvelles que les continens, et que par conséquent tout ce qu'on y voit est plus récent , il faut néces- sairement admettre la possibilité de Créations modernes , de Créations actuelles , et même de Créations fu- tures qui ont ou auront lieu, lors- qu'un concours de circonstances dé- terminantes a ou aura lieu sur quel- que point existant ou futur de notre univers. Cependant partout la Création s'ef- fectue suivant un même plan. Il n'y existe que des aberrations indivi- duelles par lesquelles se constituent des espèces diverses ; mais toutes ces espèces doivent rentrer nécessaire- ment dans un ordre déjà établi ; on n'a trouvé et l'on ne trouvera null& CRE part de ces monstruosités constantes et Iransmissibles par la génération , dont la poétique mythologie ou d'i- gnorans voyageurs peuplaient jadis les régions peu connues. Partout, dès qu'une série d'clres est établie , il lui en succède une autre que son organi- sation subordonnait à quelqueexisten- ce préalable : ainsi l'Aibic n'y précé- dera point la Mousse ou le Liclien qui doivent préparer le sol ilestinéà sup- porter ses racines ; l'Oiseau grani- vore n'y saurait naître avant le Vé- gétal qui doit le nourrir de ses semen- ces; le Mammifère broutant attendra pour paraître que le feuillage assure son existence , et l'Animal sangui- naire ne pourra se développer que lorsque la vie s'exercera dans toute son étendue parmi les séries qui lui doivent servir de proie. Comme si tout n'était qu'essais dans cette suc- cession de légions organisées , c'est dans ces terres nouvelles presque en- core vierges , qu'on rencontrera le plus de ces anomalies d'organisation si rares sur les vieilles parties des deux hémisphères ; on y verra le Dronte aux pieJ.s palmés avec les for- mes du Dindon , les Monotrèmes au corps de Loutre avec leur constitu- tion d'Oiseau , et la Mimcuse hétéro- phille avec le feuillage d'un Saule. — Les naturalistes qui s'occupent phylosophiquement de la science au- ront remarqué combien , dans les îles isolées et dans la plupart des archipels , sont nombreux les Vé- gétaux puljmorphes , c'est-à-dire ceux dont les parties varient non- seulement dans les mêmes espè- ces , mais encore dans les mêmes individus. Rien n'est plus étrange que les caprices de la végétation dans les îles volcaniques et conséqucm- nient moins anciennes que les conti- nens. Un botaniste prudent ne peut trop craindre de faire jusqu'à trois ou quatre espèces des Plantes qui lui viennent desséchées de tels pays , on dirait que la nature, en se hâtant d'a- bord de constituer des types par le perfectionnement des organes les plus ijuportans à l'aocomplissemenl de ses CRE 45 vues propagatrices , semble négliger la forme d'organes accessoires , qu elle abandonne à l'avenir le soin de régu- lariser. Au contraire, dans les vieilles parties des vieilles terres , dans ces monts altiers qui ont vu s'écouler tant de siècles et descendre une portion des continens de leurs sommets dé- pouillés , enfin dans ces lieux oii la végétation doit être extrêmement an- cienne, les Plantes, contraintes de croître selon une forme à peu près immuable , n'otfrent que rarement de ces écarts si fréquens dans les pays nouveaux. Nous ne craignons pas d'elle démentis en avançant que Mas- careigneseule,quinous servira encore celte fois d'exemple , renferme, dans ses cinquante et quelques lieues de cir- conférence, plus d'espèces polymor- phes que toute la terre ferme de l'an- cien monde. Les Plantes variables qui semblent être la manifeslatiou d'une végétation d'essai sont plus fré- quentes parmi les Cryptogames et les Aqualiqucs. G est aussi parmi les ha- bitans des eaux qu'on remarque les formes les plus bizarres , en quelque sorte les plus contradictoires , et les métamorphoses les plus singulières. Si l'eau fut le berceau de toute orga- nisalion , si c'est dans sa fluidité que la voix du Créateur ordonna le com- mencement de l'existence lorsque la lumière introduite dans le chaos vint tout vivifier, on entrevoit la raison de celle puljmorp/iie , qu'on nous passe un moment cette expression. Par un rapport naturel entre la faculté organi- satrice dont on pourrait supposer l'eau douée et les élémens qu'elle peut réu- nir pour ses Créatious dans les points les plus opposés du globe , on remar- quera que les êtres aquatiques sont souvent idcnliques dans les lieux les plus dislans de l'univers. Des Algues, des Varecs, des Conferves de nos con- trées se retrouvent jusque chez nos Antipodes. Des Mousses et des Lichens sont les mêmes partout; l'A.lianthe capdlaire existe sur tous les points tempérés de l'ancien continent et de ses archipels; et sans ajouter d'exemples surabondans dans la botanique, nous 46 CRE citerons, parmi les Animaux , les Infu- soires, ces ébauches de l'existence, dont plusieurs végètent peut-être au- tant qu'ils vivent, et dont la plupart sont les mêmes partout. Yoilà donc à bien des latitudes les rudimens des deux règnes qui sont les mêmes ou du moins très - analogues. On serait tenté d'en conclure qu'en chaque heu la végétation et la vie durent et doi- vent commencer de la même façon ; qu'en raison des élémcns d'existence qu'offre chaque lieu, les êtres s'y doi- vent former selon des lois respectées , et que la température ou d'autres cau- ses modifiant sans cesse , et selon les lois, un petit nombre d'espèces primi- tives, celles-ci renaissent toujours pour passer a d'autres états à mesure que , s'éloignant de la forme des types, les premières modifications adoptent des formes fixes et déterminées sous les- quellesonlcsvoitseperpétuer en espè- ces constantes ; espèces qui , par leurs variétés,peuventà leur tourdevenir les souches d'espèces nouvelles. ÎSous ne suivrons pas ici les nuances par les- quelles les Plantes et les Animaux ont du passer pour se multiplier sous tant de formes. Ce travail, dont les résul- tats ne seraient pas moins utiles que celui à l'aide duquel les géologues cherchent à'établir Tordre de forma- lion des couches du globe, cesse d'ap- parlenirà l'histoire delà Création dans le sens oh nous avons dû nous en oc- cuper; il rentre dans l'étude métho- dique qui consiste aujourd'hui à for- mer un tableau des productions naiu- rellcs, dans l'ordre de croissance ou de décroissance qui les élève ou les rabaisse , selon que leursorganes sont plijs simples ou plus compliqués. ^ Quelque révoltante que puisse être pour certaines personnes l'idée de ces Créations continuelles qui se repro- duisent par la génération , non-seule- ment il est impossible pour tout bon esprit de ne la point admettre, mais il sera peut-être bientôt évident qu'il existe des Créations spontanées , c'esl-à-dire qui non-seulement peu- vent avoir lieu selon que les élémens s'en trouvent réunis ; mais qui , ne se CRE perpétuant pas d'elles-mêmes, peuvent avoir lieu toutes les fois que les causes occasionelles s'en renouvellent. C'est dans ce fait, à peu près certain, où les têtes étroites, impérieusement soumi- ses aux vieilles routines croiront voir un argument de ce qu'ils appellent incrédulité; c'est dans ce fait, disons- nous, que l'on reconnaît au contraire un effet merveilleux de cette législa-- tion incompréhensible et sublime qui voulut, en imprimant des lois à U matière, prouver que ses ressources étaient inépuisables. En effet, c'est encore ici que le microscope accou- rant au secours de notre faiblesse, et nous initiant en quelque sorte dans les confidences du Créateur , nous procure de véritables révélations non moins propres que toute autre à pé- nétrer de respect et d'admiration qui- conque les sait comprendre. Ici l'Homme lui-même, associé à la puis- sance organisatrice, peut devenir créa- teur h son tour. Qu'il prenne quelques parties d'un corps organisé, qu'il les place en infusion dans l'eau la plus pure ou de grossissantes lentilles lui auront démontré qu'il n'existe rien de vivant, et que garantissant son infusion du contact des a gens exté- rieurs , il l'observe attentivement: bientôt des êtres doués de vie se dé- velopperont sous ses yeux. Ces êtres seront bien simples, mais ils n'en se- ront pas moins existans. Il ne tardera pas à s'en présenter de plus compli- qués , et diverses espèces se montre- ront ou successivement ou toutes à la fois. Il en sera d'identiques dans une infinilédeproductions différentes mises en expéiience. Telle substance n'en donnera qu'un petit nombre d'es- pèces, telle aulreen produira une infi- nité. Qu'on mêle deux ou trois de ces infusions , des espèces propres à cha- cune y vont disparaître ; d'autres , communes , y vont persévérer, et des espèces ternaires vont à leur tour s'y développer. Ce fait est hors de doute ; nous l'avons constamment vérifié. Que maintenant on choisisse, pour en faire l'expérience, une Plante pro- pre au Canada , par exemple ; qu'a- CRE près l'avoir soumise à l'cTpcncnce et quandelle aprodiiilcles AniiiiHlculos, on en mêle l'infusion avec celle trunVégclaltlerindcouclcla Nouvel- le-Hollande, et qu'il en résulte, comme la cliose ne manquera pas d'arriver , quoique Tnfusoire qui ne se trouvait ni dans l'un ni dans l'autre des deux liquides, n'aura-t-on pas opéré une véritable Création , un être que la naturen'avait pas arrêté dans son plan primitifjpuisqu'clleavail semblé vou- loir rendre impossible par les dis- tances le rapprochement des corps qui viennent y donner lieu , mais qui n'en est pas moins l'ouvrage de ses immuables lois , et qui doit se repro- duire toutes les fois que les circons- tances seront les mèuies? Certes, uu pareil fait n'est pas en faveur de la doctrine qui attribuerait à l'aveugle hasard l'ordre sublime auquel nous concourons par notre existence ; il commande au contraire une admira- tion qui porte au respect pour le légis- lateur souverain ; car il e.st impossible de voir tout ce qui existe irrévocable- ment soumis à des lois immuables, et de former le projet follement auda- cieux de se soustraire au frein salu- tane de l'ordre établi. La conîempla- tiondecetordrc dans la nature en fait chérir l'image jusque dans l'état so- cial. (b.1 CRÉA.TURE. y. Création. * CRECER. OIS. Syn. vulgaire de la Draine, Tu/dus P'ïscworus ,Ij. f^. Merle. (dr..2.) * CRPXERELLE. ois. Espèce du genre Faucon , Falco Tinnunculus, L. /'.Faucon. (b.) * CRÉCHET. OIS. Syn. vulgaire du ÎMotteux, Motacilla G£nanthe, L. P". TraQUET. (DR..Z.) CREIUION. BOT. PHAN. Syn. d'^- thuse selon quelques-uns, et de Ciguë selon d'autres commentateurs, (b.) "* CHEIN. BOT. PH.\N. (J. Bauhin.) Syn. de PinusPumilio en Bourgogne. y. Pin. (b.) CRÉMAILLÈRE, bot. phan. L'un des noms vulgaires de la Cuscute or- dinaire. (B.) * CREMANIUM. bot. phan. Ce CRE 47 genre de la famille desMélastomacëes vient d'être constitué tout récemment par David Don, dans les Mémoires de la Société VVernérienne d'Edimbourg, aux dépens du génie 31elastoma, et a été ainsi caractérisé : calice campa- nule, dont le limbe urcéolé, à quatre où phisraremcnt à cinq dents, est per- sistant; quatre ou cinq pétales; an- tlièics courtes, cunéiformes, s'ou- vrant au sommet par deux trous; stigmate orbiculé et pelle; baie cap- sulaire à quatre ou cinq logos. Ce genre a le port du Blakea, et il con- corde avec lui par la déhisccnce de sesanihères; mais !^n inilorescence et les formes de son calice ainsi que de son stigmate l'en éloignent beaucoup. Il se compose d'Aibrisseaux du Pérou, rameux, étalés, grimpans ou dressés. Les feuilles sont pétiolécs, coriaces, dentées en scie ou rarement entières, à trois ou cinq nervures qui manquent dans quelques espèces. Onze espèces composent ce genre et ont été partagées en deux sections, selon que les fleurs sont octandresou décandres. Presque toutes sont nou- velles ou inédiles dans les herbiers sous le nonî de Melastuma. Le Me/as- tomavaccinioiiies (Bonpl. Monogr. p. i5,t. i8)appaiticutà cegonre. (o..N.) CREiMASTOCHEILE. Cremasio- cheilus. INS. Genre de l'ordre des Co- léoptères , section desPentamères , éta- bli par Wilhem K.i\oc\\{NeueBeyerage zur InsectL'nkunde, p. 1 1 5) , et adopté par Latreille qui le classe (Règn. Anim. de Cuv.) dans la famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéïdes. Il a pour caractères : antennes com- posées de dix articles dont le premier triangulaire, très-grand, recouvre le second , et dont les trois derniers sont réunis en une massue courte et lamellée; chaperon transversal abord antérieur relevé et arqué; mandi- bules cornées , membraneuses à leur partie moyenne ; mâchoires cornées , se terminant par une dent aiguë eti forme de faux , et garnies a leur côté interne de soies roides; palpes maxillaires filiformes , de quatre ar- ticles, le premier très-court et leder- 48 CRE nier cylindrique , plus long que tous les autres ; menton ayant la forme d'un bassin ovale et transversal et recouvrant presque tout le dessons de la tête; corselet en carré plus large que long , échancré aux angles qui se dilatent et finissent en manière de tubercule; pieds courts avec les cro- cbets des tarses petits. Knoch donne le développement détaillé de tous ces caractères et les représente avec soin (pi. 3, fig. 2-12, et pi. 9, fig. 9) ; La- Ireille s'accorde avec lui sur tous les points, à l'exception d'un seul. Il considère comme le menton cette pièce remarquable et caractéristique que Knoch nomme la lèvre infé- rieure. Sous beaucoup d'autres rap- ports, les Cremastocheiles ressemblent auxTrichies. On u en connaît qu'une espèce . Le Cremastocheile du Châtai- gnier , Cremastocheilus Caslaiieœ , Knocli ( loc. cit. pi. .^, fig. 1 ). Il est originau'e de l'Amérique septentrio- nale, (aud.) CRÈME. CHiM. Matière qui se sé- pare du lait, et surnage ce liquide animal , quand il a reposé sans alté- ration dans un lieu frais. La Crème , quoiqu'épaisse, est plus légère que le lait. Elle est d'un blanciaunàtre, d'une odeur et d'une saveur douces et agréa- bles. Elle paraît composée de Stéarine, d'Elaïne , d'acide butirique et d'une matière colorante jaune , tenus en dis- solution dans une eau chargée de ca- séum. L'analyse cbimiqvie en a fait obtenir , en outre des acides lactique, a£étique et carbonique , du chloru- re de Potassium , du phosphate de Chaux, etc. (dr..z.) * CRÈME DE CHAUX, mix. On donne ce nom à la pellicule croûteuse qui se forme au-dessus de la dissolu- tion aqueuse de la Chaux. C'est un véritable carbonate de Chaux produit aux dépens de l'acide caibonique , dont l'atmosphère est presque toujours chargé. (dr..z.) * CRÈME DE TAR'IRE. MiN.Sur- tailrate de potasse qui se rassemble cucroûtecristalUneau-dessusdcladis- CRE solution saturée de tartre brut. Ce sel est employé en médecine comme pur- gatif doux et l'un des moins désagréa- bles. On s'en sertquelquefoisdansl'é- conomie domestique comme assaison- nement de certains mets. fDR..Z.) CREMIS. POIS. Pour Chromis. V. ce mot. (b.) CRÉMOCARPE. Cremocarpium. BOT. PHAN. Le fruit des Ombellifères, qui se compose de deux akènes ou coques monospermes et indéhiscentes, réunies par le moyen d'une columelle centrale , offre l'exemple de l'espèce de fruit que Mlrbel appelle Crémo- carpe. C'est le D^akène du professeur Richard. F". Diakèxe. (a. r.) * CRÉMOLOBE. Cremolohus. rot. PiiAN. Genre de la famille des Cru- cifères et de la Tétradynamie silicu- leuse de Linné , fondé par De Can- doUe ( Syst. Nat. P'eget. T. ii , p. 4i8 ) aux dépens des Bisculelles, et caractérisé ainsi : sépales du calice égaux à leur base; pétales entiers; éta- mines libres sans appendices; silicule pédicellée, à deux écussons, suppor- tant un style persistant, court , épais , à peu près pyramidal ; scutelles très- comprimées, comme pendantes de la base du st\le, orbiculées, adnées par leur côté le plus étroit, enlouréesd' un rebord membraneux ailé; semence comprimée jSolitaire dans chaque loge; embryon dont la radicule est ascen- dante et les cotylédons accombans. Ce genre, qui présente beaucoup d'af- finités avec les Biscutelles, s'en distin- gue par son style épais, pyramidal , sa silicule pédicellée, à loges pendan- tes et non adnées dans toute leui- lon- gueur, et par son embryon non icn- versé, cest-à-dire que sa radicule est ascendante au lieud'ètre descendante, comme dans le genre Biscutelle. Toutes les espèces du çcnvcCremo- lobus habitent le Pérou et le Chili. Ce sont des Plantes herbacées ou des sous-Aibrisseaux glabres, à tiges c}'- lindriques unies , à feuilles caulinai- res, ovales ou oblongues, dentées eu scie ou entières , à Ileurs jaunes, nom- breuses, disposées en grappes allon- gées et portées sur des pédicelles fili- CRE formes et dépourvus de bractées. Les trois espèces dont ce genre se compose ont été figurées sous les noms deJîis- cutella peruviana , BiscutelUi suffi u- ticosa et Biscutclla c/iUensis , dans la Dissertation sur lesBiscutclles par De CandoUe ( Ann. du Mus. 18, t. 4, 5 et 6). (G...V.) * CREMONIUM. BOT. crvpt. ( Mucédinées. ) Gcuie de Champi- gnons liyssoïdes établi par Link ( Berl. Màg., 5 , p. ib, t. d, 1". 20 ). Ce sont des filanieus, ramcux, réunis et enlacés de manière à représeulcr en quelque sorte une toile d'Àiaignée. Ils sont cloisonnés intérieurement , et portent à la partie interne de leurs extrémités de petits globules. Link en a décrit deux espèces qui vivent sur le tronc et les feuilles des Arbres. (A. K.) * CREMONTIE. Cremontia. bot. riiAX. Le genrcqueCcmmcrson avait établi sous le nom de Cremontia a été réuni aux Rotmics par Cavanilles. C'est X Hibhcus liliijlorus , qui croît à l'île de Uourbon. f^. Ketmii;. Ce nom de Ciémonlie venait de celui d'un ancien intendant appelé de Cré- mon , et dont une excursion au vol- can est encore présente au souvenir des liabilans du pays, à ce que dit Bory de Saint-Vincent dans la Rela- tion de ses Voyages, (a. R.) GRENAMON.C/e/z^/7Zi/OT.BOT.pnAN. Ce genre d'Adansou comprend les génies Barkhausie de Mœnch et Hel- minlie de Jussieu, qui ne peuvent être réunis. P". Barkhausie , Crépide et Helsiintie. (a. r.) CRÉiXATDLE. Crenatula. moll. Ce genre fut créé par Lamarck (An- nales du Mus. , vol. 3 , pag. 25 ), et adopté par presque tous les conchy- liologues. Les Coquillages que renfer- me ce genre, présentent des particu- larités remarquables tant dans leur manière habiiuelle de vivre que par la disposition du ligament qui en fait un passage bien évident du genre Pinue, compris dans la famille des Mytilacëes de Lamarck avec ceux de la suivante , les Malléacées ( Pcrne , TOME V. CRE 49 Marteau, Avicule , etc.). En effet, ce genre présente un ligament mar- ginal continu , étendu sur le bord , tandis que, dans les Crénalules, on voit le ligament divisé dans des échaucrurcs du bord cardinal , et , par cela même , commencer à se montrer multiple , comme dans les Pernes ; il est tout-à-fait uivisc par portions bien distinctes non con- tinues et sur \\\\ ^rèi-large bord. L'Animal des Crénatules n'est point connu; mais vivant dans les Epon- ges et n'ayant jamais été vu que dans cette circonstance d'habitation , cela donne à penser qu'outre les mo- difications qui se remarquent sur les Coquilles , il a dû lui-même en éprou- ver de particulières , en relation au moins avec sa manière de vivre. Les caractères distinctifs de ce genre sont faciles à saisir : une coquille subéqui- valve , aplatie, feuilletée, un peu ir- régulière; aucune ouverture latérale pour le byssus; charnière latérale , linéaire, marginale, crénelée; créne- lures sériales , calleuses , creusées eu fossettes , et qui reçoivent le ligament. Tels sont ceux exprimés par Lamarck (Anim. sansvert.T.vi,part. i,p.i36), et qui s'aperçoiventà la simple inspec- tion des Coquilles qui nous occupent. Bruguière avait connu une Coquille de ce genre , mais il l'avait confondue avec les Moules , comme on le voit par la liguie 2 de la 2 16'' planche de l'Encyclopédie. Cuvier( Règn. Anim. ï. II, pag. 466; l'a adoptée et l'a placée entre lesArrondes (Avicules, Brug.) , les Pernes elles Jambonneaux(Pinnes, liamk. ) — • Férussac (Tableaux syst. des Anim. moll. ) place, dans sa fa- mille des Aviculées, le geure Cré- natule qui, comme Lamarck l'a dit le premier , sert de passage des Pernes et des Inocérames de Sow^. ( CatUlus , Brong.j aux Pinnes; enfin, il a été adopté par Schweiger , Ocken , Blain- ville , etc. Les espèces du genre Créna- tule sont rares et encore peu connues ; elles habitent les mers chaudes , et il n'est pas venu à notre connaissance qu'on en ait rencontré à l'état fossile. Parmi les espèces que nous citerons , 4 59 CRE .nous choisirons de préférence celles qui ont été figurées , la description la mieux faite ne pouvant quelquefois suppléer entièrement une figure mê- me médiocre. Grénatule AVicuLAiRE, C/e/za/tt/a avicularis, Lanxk., Ann. du Mus. T. m, pag. 29, t. 2 , f . lajetAnim. sans vert. T. VI, part, i'" , pag. 1.^7, u° 1. La figure de Schrœter ( 3 , t. 9, fig. 6)n'est pas faite avec assez d'exac- titude pour qu'on puisse la citer comme appartenant précisément à cette espèce. La Grénatule aviculaire est une Coquille rhomboïdale arron- die , comprimée , très-mince , presque membraneuse, rouge avec des bandes rayonnantes , blanches sur la surface. Elle se trouve dans les mers de l'A- mérique méridionale. Grénatule verte, Crenatula viri- dis, Lamk., Auim. sans vert. T. vi , i"^* part. , pag. iSy , n° 5. Gette es- pèce singulière mérite d'être citée d'a- bord comme la plus grande du genre; ensuite par ces appendices linguifor- mesqui prolongentles crochets. G'est une Coquille peu régulière , ovale , oblongue, verdâtre et présentant des appendices terminaux , des crochets obliquement proéminens ; elle est longue d'un décimètre environ, en y compienant l'appendice des crochets. Elle se trouve dans les mers de l'Asie australe. Grénatule mytiloïde , Crenalula mytiloïdes, Lamk., Ann. du Mus. T. m, pag. 5o , pi. 2, fig. 3 et 4; et Anim. sans vert. T. vi, prem. part, pag. i38, n^ 6. Celle-ci est petite , violette , ovale, oblongue , aiguë vers les sommets , obscurément rayonnéej elle se reconnaît surtout par des la- mes voûtées qui garnissent intérieu- rement les crochets. Elle vient de la mer Rouge. (d..h.) GRÉ NÉE. Crenea. bot. phan. Genre fondé par Aublet (Plantés de laGuiane, pag. 523, tab. 209 ) , et rapporté à la famille des Salicariées et à ricosandrie Polygynie , L. Il offre pour caractères : un calice urcéolé à quatre divisions larges , aiguës et CRE égales entre elles; quatre pétales blancs arrondis, attachés entie les divisions du calice ; étamines au nombre de quatorze , insérées sur la partie supé- rieure du calice au-dessous des péta- les, déjelées du même côté après l'é- panouissement de la (leur ; ovaire sphériqueSLUinontéd'unst vie courbé, et terminé par un stigmate oblong et rouge ; capsule verle , petite , acumi- née , enveloppée par le calice persis- tant, à cinq loges renfermant une multitude de graines très-peliîes. La Crénée maritime , Crenea ma- ritima, sur laquelle Aublet a établi le genre , est une Plante hei'bacée qui croît dans les eaux saumâtres , sur les bords de la Crique Fouillée dans l'île de Cayenne. Elle pousse plusieurs tiges hautes environ d'un mètre , qua- drangulaires et garnies de feuilles op- posées , lisses , entières , ovales, obtu- ses et rétrécies près de leur base. Les fleurs sont portées sur des pédicelles supportés eux-mêmes par des pédon- cules axillaires , accompagnés de deux bractées squammiformes. Meyer {Pri~ mittœ Florœ Essequeboensls) a faitcon- naître une seconde espèce de ce genre, et lui a donné le nom de Crenea re- pens. (G..N.J * CRÉNELÉ. C/e/za/«5. bot. Ce mot adjectif s'emploie pour les organes planes des Végétaux dont le bord of- fre des lobes très-courts , arrondis , séparés par des sinus aigus et peu profonds. Ainsi , les feuilles de la Bé- toine , du Tremble , de l'Hydrocotyle vulgaire, sont crénelées. (a. r.) CRÉNELÉE. POIS. ( Bonnaterre. ) Espèce du genre Perche. F", ce mot. * CRENIDENTE. pois. Espèce du genre Spare. 7^. ce mot. (b.) GRÉNILABRE. Crenilahrus. pois. Sous-genre deLabres établi par Cuvier. V. Labre. (b.) GRÉNIROSTRES. Dénomination particulière aux Oiseaux dont le bec a des échancrures sur les bords tran- chans de ses mandibules. (dr..z.) CRÉODE. Creodus. bot. phan. CRE ( Loureiro. ) Syn. de Ghloranthe. V. ce mot. Cb.) CRÉOLE. MOLI.. Nom marchand de la Venus Dysera. V. Vénus, (b.) CRÉOPHAGES. Creophagi. iNs. Famille de l'ordre des Coléoptères, tîtabllo par Diuuéril et correspon- dant à celle désignée par Lalrcille sous le nom de Carnassiers. V. ce mot. (AtlD.) * CREPANELLA.BOT. phan. (Ca- mérarius. ) Syn. de Denlelaire. V. ce mot. («.) *CREPELIA. BOT.PHAN. (Sclu-ank.) Syn. de Lolium temulcntum. V. Ivraie. (n.) * CREPIDARIA. BOT. phan. Ha- worth, dans son Synopsis des Piaules grasses , sépare sous ce nom plusieurs espèces d'Euphorbes, dans lesquelles l'involucre rappelle par sa forme celle d'un chausson. Ce genre est le même que le Feddanthus. V. ce mot. (a.d.j.) CRÉPIDE. Crépis, bot. fhan. Fa- mille des Synanthérées , tribu des Chicoracées de Jussieu , Syngénésie égale. Tournefort et Vaillant con- fondaient ce genre avec celui des Epervières ( Ilieracium ); il en fut séparé par Linné qui , en le consti- tuant , ne sut à son tour éviter la con- fusion de plusieurs genres dont la distinction a plus tard été générale- ment admise. Il était en effet fort dif- licile , à l'époque oii vivait Linné , de pouvoir circonscrire avec quelque exactitude ce groupe de Plantes, quand l'histoire spécifique de chacune d'elles était si embrouillée. ISous allons voir qu'aujourd'hui même nous ne som- mes pas encore bien certains de nous entendre sur ce point. Ce fut Mœnch qui , le premier , constitua un genre à part , sous le nom de Barckhausia , aux dépens de quelques Crépis de Linné. Ce genre a été adopté par De Candolle, dans la seconde édition de la Flore Française; mais plusieurs bo- tanistes ont continué de le regarder comme identique avec le Crépis , mal- gré sesaigrettes stipitées.Ce caractère, CRE .'il joint à un ensemble de notes particu- lières, paraît néanmoins assez bien lu distinguer; et si un auteur aussi cé- lèbre que Lamarck s'est abstenu d'en faire un genre particulier, il l'a du moinséloignédesCrépides ,cn le pla- çant (moins heureusement peut-être) parmi les Piérides. Adanson,Gaertner et W illdenow ont détaché des Crépis un genre que le premier avait nommé Tolpis. Jussieu ( Geneiu Flantamm , p. 169 ) lui donna des caractères pré- cis ; et quoique la dénomination de Drcpania qu'il proposa, fût posté- rieure à celle d'Adanson , elle n'en a pas moins été adoptée , contre l'usage, par Desfontaines, De Candolle etd'au- tres botanistes français. V. Drépa- NiE. Toutes les espèces Ljnnéenncs ne font pas ]>arlie du genre en question; ainsi le Crépis pulclira de Linné ap- partient aux Frenanthes; le Crépis al- bida de Villars est devenu un Ficri- diuni ; et le Crépis rhagadioluïdes doit être réuni au Zacintha, ou , d'après Mœnch , former un genre particu- lier. jNous ne parlerons pas ici des au- tres petits démembremens de ce gen- re ,qui n'ont été admis que par ceux qui les ont proposés , tels que le Wi- belia de la Flore de Wettéi avie , le Berinia de Brignoli^ les ùtledicusia et Hostia de Mœnch, etc. Nous croyons aussi que ce n'est pas le lieu de si- gnaler les nombreuses transpositions des espèces de Crépis , parmi les genres Hieracium , jlpargia , An- dry ala , Picris , ChondriUa , etc. ; et réciproquement la réunion de quelques espèces de ces derniers genres avec celles des Crépides ; mais il nous semble qu'en almet- tantle retranchement du Barckhausia et du Tu/pis ou Drepania , on peut assigner au Crépis les caractères sui- vans : involucre sillonné , composé d'une série simple de folioles , ventru à sa base et ceint d'un calicule com- posé de folioles courtes et étalées ; ai- grette sessile formée de poils simples. Après avoir éliminé des Crépides les espèces qui composent le^ genres Barckhausieet Drépanie,lenombrcde celles qui appartiennent légitimement 4* Hi GRE nu getne que nous traitons eu ce mo- ment, se trouve encore assez considé- rable. Il s'élève aujourd'hui à plus de soixante; mais il faut convenir que ces espèces sont dans une déplorable confusion, et demandent l'examen d'un monographe judicieux et riche en matériaux. Comme les Chicoracées formen t une tr i b u très-naturelle , leurs genres et leurs espèces se nuancent de manière à offrir de fréquentes ambi- guïtés ; et l'on sérail tenté d'accuser uniquement la nature d'êlre la source de nos erreurs. Mais le défaut d'ob- servation, et peut-être aussi un vain amour-piopre, ont contribué puis- samment à embrouiller notre genre. Sur de mauvaises descriptions , on a cru reconnaître telle espèce , et telle autre a été méconnue et considérée comme nouvelle, parce qu'elle pa- raissait légèrement s'éloigner d'uue autre précédemment décrite. Cha- cun peut pressentir les fâcheuses con- séquences d'un tel procédé d'étude; nous n'insisterons donc pas sur ce su- jet; car pour nous borner à un petit nombre d'exemples , croira - t - on qu'une seule espèce, le Crépis lau- linensis, Willd., a reçu jusqu'à douze noms différens? Si l'on remarque en- suite que le Crepia virens de Linné est une autre Plante que le C. virens de De Candolle ; qu'il y a aussi deux Crépis radicata , plusieurs Crépis tec- iorum décrits par différens auteurs , on aura quelque idée de l'embarras oLi est jeté celui qui veut connaître les Crépldes , et on partagera sans doute les doléances que l'inlérêt de la science nous a inspirées. Les cinq espèces de Crépides décri- tes dans la Flore Française, sont des Plantes herbacées qui se trouvent dans les prés , sur les bords des rou- tes et des champs , et sur les toits de chaume ainsi que sm- les vieux murs. Elles ont un involucre pu- bescent ; leurs fleuis d'un beau jau- ne , disposées en corymbes ou en panicules lâches , fout un assez joli effet. Le Crépis tectorum est commun en certaines contrées de la France, et itotamment à Fontainebleau. Le Cre- CRE pis virens couvre , sur la fin de l'été, les endroits secs de toute l'Europe. Son extrême abondance l'y fait remar- quer ; car s'accommodant de toutes sortes de terrains , cette pe'ite Plante vient partout , mais elle préfère pour station le long des murs et des haies. Lutin elle péuètre jusque dans l'inté- rieur des vdles, et figure au premier rang dans la Flore des places publi- ques de Paris. Les Crépides , malgré le nombre considérable et l'élégance de leurs espèces, sont peu estimées comme Plantes d'ornement. On n'eu cultive que quatre ou cinq , dont deux , les Crépis rigens et Jiliformis, H. Kew , originaires des Açores et de Madère , exigent l'orangerie. La Créfide rouge , Crépis riihra , L. , est une jolie Plante qui , par ses fleurs d'un beau rose foncé, a pour ainsi dire forcé les amateurs de la distinguer de ses congénères. Elle est originaire d'Italie, et se cultive avec la plus grande facilité dans nos jardins oii on la multiplie très-facile- ment par ses graines. Cette Plante a été rapportée au genre Barckhausia par quelques auteurs , et aux Picridcs parLamarck. (g..N.) * CREPIDOTUS. BOT. CRYPT. [Champignons .)^om donné par Nées à une section des Agarics à pédicule ex~ cen{\\c^ne, o\i Pleuropus de Persoon , caiactérisée par son pédicule tout-à- fait latéral, et son chapeau demi-cir- culaire ; tels sont les Agaricus stip- ticus , spathulatus , etc. (ad. b.} CRÉPIDULE. Crepidula. moll. Ce genre , fait par Lamarck aux dé- pens des Patelles de Linné, s'en dis- tingue en elTet d'une manière bien tranchée, ainsi que les Calyptrées et quelques autres qui y étaient confon- dues. Placées dans la famille des Ga- lyptraciens , les Grépidules sont mises dans l'ordre le plus convenable de leurs rapports , et la connaissance de l'Animal sur lequel Adauson (Voyag. au Sénég. , p, 38, pi. 2, n° 8, 9, ro ) nous a donné quelques détails, ainsi que Beudant ( ]Nouv. Bullet. des CRE Sciences, p. aSy , n. 4a ), doit nous confirtner de plus en plus dans l'opi- nion de L.iinaicksurcesAniinaux, tou- chant l'ordre et la famille oii ils doivent être placés. Marchant sur un disque ventral , l'Animal des Crépidules of- fre des organes respiiatoiresqu'Adau- son avait indiqués sans qu'on pût trop les reconnaître, mais que les oh- servations de Boudant siw T Animal vivant, aijisi que celles de Lamarrk sur un Animal conservé dans l'Alco- hol,ont fait connaître exactement; ce- pendant les caractères énonces par Cuvier diiiêrent un peu de ceux don- nés par Beudant et par Lamarck , ce qui tiendrait peut-être à ce que l'A- nimal observé par le célèbre auteur du Règne Animal était d'une adirc espèce. Quoi qu'il en soit des légers changemens qui peuvent se remar- quer dans le moae respiratoire , se- lon les diverses espèces, tous ces Ani- maux nous offrent les caractères pro- pres à la fiimille, et tous ceux qui sont nécessaires pour former un genre bien tranché et fait sur de bons ca- ractères. Les voici tels que Lamarck lésa donnés: Animal ayant la tête fourchue antérieurement; deux ten- tacules coniques , portant les yeux à leur base extérieure; bouche sunpie, sans mâchoires, placée dans la bifur- cation de la tête; une branchie en pa- nache , saillante hors de la cavité branchiale , et tlottant sur le côté droit du cou; manteau ne débordant jamais la coquille; pied petit; anus latéral; coquille ovale, oblongue , à dos presque toujours convexe , con- cave en dessous, ayant la spire fort inclinée sur le bord; ouverture en partie feimée par une lame horizon- tale. Les espèces , soit vivantes, soit fossiles, qui appartiennent à ce genre, sont peu nombreuses ; nous ne men- tionnerons que celles qui présentent le plus d'intérêt. Crépidule Porcellane , Crepi- dulaPorcellana, Lamk., Anim. sans vert. T. VI , part. 3 , p. 24, n. a ; Patella Porcellana des auteurs. Gualtiéri ( Ind. , p. 9, tab. 69, f. g ) dit dans sa phrase latine que Pc- CRE 55 tro Michelio l'a nommée Patelle Cré- pidule; d'oii il est bien probable qu'on a emplové depuis ce nom comme générique de spécifique qu'il était. Adanson a connu la coquille et l'A- nimal de la Crépidule Porcellane ; il l'a nommé le Sulin ( Voyag. au Sé- nég., ]). 58, pi. 2, fig. 8 ). Il a donné de l'Animal une description peu sa- tisfaisante , et il ne la pas fait repré- senter dans ses figures. La coquille est bien figurée dans Lister [Concli., tab. 545, îig. 34 )"et dans Martini ( Conch. T. I , tab. j5 , fig. 127 et 128 ). Elle est ovale, oblongue; son sommet est recourbé sur le bord; sa couleur est le plus souvent blanche, parsemée de taches triangulaires , roussàlres ou brunes. D'api es la fi- gure d'Adanson, elle aurait jusqu'à un pouce et demi de longueur. On la trouve dans les mers de l'Inde et à l'île de Gorée oîi il paraît qu'elle est assez commune. Elle adhère aux ro- chers , et s'y fixe avec tant de force , qu'on casse quelquefois la coquille sans avoir détaché l'Animal. Crépidxxe de Gorée , Crepidula Goreensis, Patella Goreensis, L. , Syst. Kat. p. 5694, n. lo. C'est une espèce Su'Adansoa le premier a reconnue ; l'a nommée le Jénac (Voyag. au Sénég. , p. 4i , tab. 2, fig. 10); il donne pour l'Animal de cette espèce des détails assez curieux; les tenta- cules ont vers leur extrémité des pe- tits tubercules blancs qui les font pa- raître chagrinés; le pied et le man- teau le sont également; du manteau et vers le derrière de la tête , on aperçoit huit filets cylindriques assez longs qui, d'après Cuvier , seraient les branchies sortant hors de là ca- vité branchiale. Cette espèce , longue de cinq à six lignes , se trouve sur les rochers de l'île de Gorée , mais elle y est rare : elle est blanche , lisse , très-mince, ovale et très-aplatie. Crépidule épineuse , Crepidula aculeata, Lamk. ,^ Anim. sans vert. ï. VI , part. 2 , p. 26 , n. 3 ; Patella aculeata , h., p. 5690, n. 6, figurée dans Favanne ( Conch. pi. 4,f. 3 ), dans Dacosta( Conch. tab. 3, fig. a ), 54 CRE et dans Chemnitz (Conch. T. x, tab. i68,flg. 1624 et 1625). La Crépidule épineuse se reconnaît très-facilement : elle est ovale, aplatie; son som- met, courbé vers le bord gauche, fait un tour de spire environ ; elle est blanche , avec des flaramules rous- sâtres , et chargée de petites côtes peu régulières qui portent des épines ou des écailles. Sa longueur est de onze ou douze lignes; elle habite les mers de l'Améiique méridionale où on la trouve rarement. Jusqu'à présent les environs de Paris n'ont ofiert aucune Coqulle de ce gtnre ; une seule semblait s'y rap- porter, mais elle nous a paru devoir appartenir à une autre famille , les INéritacées, ou à quelques autres Co- quilles qui ont avec elle des traits de ressemblance. Elle doit former un genre qui fait le passage des Navi- celles avec les Néritines. Ce sera à l'article ïomostome que nous don- nerons l'extrait des observations qui nous sont propres sur ce genre de Coquillage. Defrance, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, a fait connaître trois espèces de Crépidules fossiles. Crépidule de Hauteville , Cre~ pidula A Itavillensis , Def. , que nous présumons devoir appartenir à notre genre Toraostome : son sommet est subcentral , ce qui est assez étonnant pour une Coquille de ce genre; l'ou- verture est petite, opposée au som- met; la coquille est épaisse et aplatie. Crépidule bossue , Crepidiilagib- losa, Def. ( lue. cit. ), qui se trouve dans les falunières de la Touraine, et à Leoignan près Bordeaux. Elle est convexe, bossue, profonde; son som- met s'incline vers le bord ; elle est toute chargée de petites aspérités ir- régulières. Crépidule d'Italie, Crepidula Ita- lica, Def. ( lac. cit. ) , espèce remar- quable en ce que, d'après ce savant, elle offre l'exemple d un analogue avec une Coquille actuellement vi- vante dans la mer de l'Inde , et que l'on nomme vulgairement la Sandale. CRE Elle est encore remarquable en cela qu'elle paraîl se fixer dans l'intérieur des Coquilles abandonnées oii elle se moule pour ainsi dire tout entière sur les diverses formes que ces corps pré- sentent : aussi elle est irrégulière, lisse, très-mince, tantôt concave, tan- tôt convexe; son sommet est appuyé sur le bord. On regrette que De- france n'ait pas donné le nom lin- néen de la Crépidule que l'on nomme vulgairement la Sandale. Il nous est impossible, d'après cette indication , de préciser l'espèce, les marchands donnant ce nom vulgaire à toutes les Coquilles du genre. (D..11.) CRÉPIDULIER. MOLL. Animal des Crépidules. /^. ce mot. (b.) CRÉPIE. BOX. PHAN. PourCrépide. T^. ce mot. (e.) * CRÉPINETTE. BOT. piian. (Oli- vier de Serre. ) Syn. de Poljgonum, auiculare , h. F'. Rénovée. (b.) CRÉPINIÈRE. BOT. PHAN. Syn. vulgaire de Berberis Cretica, L. V. Y1NETTIER. (b.) CREPIS. BOT. PHAN. V. Crépide. CPiÉPOLE. BOT. PHAN. Syn. de Crépide. V. ce mot. (b.) CRÉPUSCULAIRES. Crepuscula- ria. INS. Grande famille de l'ordre des Lépidoptères, instituée par La- treille ( Règn. Anim. de Cuv. ) , et comprenant tous les individus qui ont piès de l'origine du bord externe de leurs ailes inférieures une soie roide , écailleuse , en forme d'épine ou de crin qui passe dans un cro- chet du dessous des ailes supérieures, et les maintient, lorsqu'elles sont en repos , dans une situation horizontale ou Inclinée. Ce caractère se retrouve encore dans la famille des Noctur- nes; mais les Crépusculaires diffè- rent de celles-ci parleurs antennes en massue allongée , soit prismatique , soit en fuseau. Latreille ajoute que les Chenilles ont toujours seize pâ- tes ; leurs chrysalides ne présentent point ces pointes ou ces angles que l'on voit dans la plupart des chrysa- CRE lides des Lépidoptères diurnes, et sont ordinairement renfermées dans une coque, ou cachées, soit dans la terre, soit sous quelques corps. Les Lépi- doplèrcs crépusculaires ne volent or- dinairement que le matin ou le soir. Pendant le jour ils restent fixés con- tre diflférens corps, tels que des mu- railles , des troncs , des branches ou des feuilles d'Arbres. Cette famille embrasse le grand genre Sphiux de Linné, quia été sub- divisé en plusieurs sous-genres dont les plus importans sont : Castnie , Sphinx proprement dit , Smérinthe , Sésie , Zygene , Glaucopide. V. ces mots. (aud.) CRÉQUIER. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Prunellier, (b.) CRESCENTIE. Crescentia. bot. PHAN. Vulgairement Calebassier ou Couis. Ce genre de la Didynamie An- giospermie de Linné, fut établi par ce célèbre naturalisie qui le caractérisa ainsi : calice caduc à deux divisions égales; corolle presque campanulée , à tube très-court , dont l'entrée est ventrue et courbée, à limbe droit, quinquéfide, divisé en segmens den- tés , sinueux et inégaux ; quaire éta- minesdidynames, avec une cinquième rudimentaire; anthères bilobées ; un style surmonté d'un stigmate capité , ou plutôt bilamellé, d'après Jacquin et Kunth. Le fruit est une baie cucur- bitiforme,uniloculaire,couverle d'une ëcorce solide , pulpeuse intérieure- ment et remplie d'un grand nombre de semences nageant au milieu de la pulpe. Dans son Gênera Plantarum , p. 127, Jussieu place ce genre à la suite des Solanées. D'un autre côié Kunth ( Geneia Nov. et Spec. Plant, œquin. T. m , p. 167 ) le range dans les genres voisins des Bignoniacées , et le place près du nouveau genre Aragoa. Plumier l'avait autrefois dé- signé sous le nom de Cujète qui a été admis comme spécifique pour l'espèce la plus remarquable et la plus ré- pandue. Les Cresccnties sont de petits Arbres à feuilles alternes , le plus souvent réunies en touffes simples , CRE 5S ou quelquefois ternées et pinnées ; leurs fleurs sont pre-que solitaires sur le tronc ou sur les rameaux. On en compte sept espèces , toutes indi- gènes des contrées équinoxiales de l'Amérique ; il y en a trois nouvelles décrites dans le magnifique ouvrage sur les Plantes d'Amérique par Hum- boldt,Bonpland et Kunth. JNous nous contenterons de donner ici quelques détails sur l'espèce la plus intéres- sante. La Grescentie Cujète, Crescentia Cujete , L. , dont Persoon a élevé au rang d'espèces les deux variétés déjà indiquées par Plumier et Lamarck sous les noms de C. angustifolia et mi' nima , est un Arbre de médiocre gran- deur, très-commun dans les Antilles et dans toute l'Amérique ëquinoxia- le , ayant le tronc tortueux, assez épais et recouvert d'une écorce ridée et grisâtre ; ses rameaux forts, longs, très-divisés et étendus horizontale- ment, sont garnis à chaque noeud de neuf à dix feuilles fasciculécs, lancéo- lées , rétrécies vers la base et termi- nées par une longue pointe , entières, glabres et presque sessiles. Les fleurs, d'un blanc pâle et d'une odeur désa- gréable, pendent chacune au moyen d'un pédoncule long de trois centimè- tres. Il leur succède des fruits ovoïdes qui varient de grosseur selon les in- dividus depuis cinq à six centimètres jusqu'à trois décimètres d'épaisseur. Ces fruits , couverts d'une ëcorce verte , unie et presque ligneuse , sont composés intérieurement d'une chair pulpeuse , succulente, ayant un goiit aigrelet que les habitans des lieux oii croît le Cujète regardent comme une panacée contre une foule de maladies différentes , telles que la diarrhée , l'hydropisie, les contusions, etc., etc., et qu'ils administrent sous forme de syrop ; mais c'est Técorce ligneuse de ces fruits qui augmente leur utilité. On vide leur intérieur en faisant ma- cérer dans l'eau bouillante leur pulpe, afin de les vider , ou en les faisant cuire au four. La pulpe étant éva- cuée , il ne reste que l'enveloppe crus- tacéequi sert aux Américains 'a fabri- se CRE quer des vases de diverses formes qu'ils enjolivent en les peignant de couleurs variées , soit avec le Rocou, soit avec l'ïudigo , etc. Ces usages élant à peu près les mêmes, et la for- me du fruit ayant beaucoup de rap- ports avec celle de nos Courges ou Calebasses, c'esl de-là que provient le nom de Galebassier, vulgaire chez les crc'oles. (g..n.) GRESPIS. BOT. PHAN. Même chose que Crépis, et quelquefois le Laitron également appelé Crespinulus. (b.) CRESSABOUT. bot. phan. Syn. de Cucubale Behen dans les monta- gnes de l'Auvergne, ou l'on mange les feuilles de cette Plante, selon Bosc. (b.) CRESSE. Cfessa. bot. phan. Fa- mille des Coiîvolvulacées,Pentandrie Digynie. Linné a établi ce genre que ïournefort confondait avec son Quamoclit, et lui a donné pour carac- tères : lui calice à cinq divisions pro- fondes; unecordile infuurlibuliforme un peu plus grande que le calice , à limbe divisé en cinq segmens planes ; étamines saillantes ; ovaire biloculaire à loges dispermes, surmonté de deux styles et de deux stigmates capités ; capsule uniioculaire et monosperme (par avor(ement ), à deux valves qui se séparent par la base à la maturité. Les Plantes de ce genre sont de petites Herbes non lacté centes , couvertes d'un duvet soyeux; leurs l'eiiilles sont ëparses et très-entières ; les fleurs axil- laires disposées en bouquets serrés aux extrémités des rameaux , et ac- compagnées de deux petites bractées. La Cressb de Crète , Cressa Crc- tica, L., seule espèce décrite par Lin- né , est une Plante fort petite , dont les fleurs sont jaunes, et la tige très- rameuse coucbce et étalée par terre. Elle habite toute la région méditer- ranéenne , depuis la Crète et les au- tres îles de l'Archipel gi-ec jusque sur les côtes de France et d Espagne , par- ticulièrement , au rapport de Boiy de Saint - Vincent , clans le canton de l'Andalousie appelé Marisma où on la brûle avec les autres Plantes des- CRE tinées à faire de la Soude ; elle a été aussi trouvée par Desfontaines près de Tunis en Afrique. Retz ( Ob». 4 , p. 24 ) a fait connaî- tre une autre espèce fort voisine de la précédente; car elle n'en diffère que par sa corolle un peu soyeuse au som- met et par sa capsule tétrasperme. Or, d'api es la description du carac- tère générique , l'ovaire éîant tou- jours biloculaire et les loges disper- mes , ce serait le cas de la Cresse de Crète dont la capsule n'aurait pas été moditiée par des avortemens. Il l'a nommée Cressa Indien , parce qu'elle croît dans les lieux maritimes de l'Inde. De même Kunth ( Noua Ge^ nera et Species Plant, œquinoct. T. III , p. 1 19 ) a donné le nom de Cressa Truxlllensts à une nouvelle espèce qui a beaucoup de rapports avec la précédente, et qui croît près de ïruxillo au Pérou. C est la même Plante que Rœmer et Schultes { Syst. J^eget. 6 , p. 207) ont encore nommée Cressa arenaria d'après Willdenow. (G..N.) CRESSERELLE. ois. Espèce du genre Faucon , Falco Tinnunculus , Lath. , Buff. , pi. enl. 4oi et 471. V. FAtJCON. (DR..Z.) * CRESSERELLETTE. ois. Es- pèce du genre Faucon^ Falco Tinnun- culuïdcs. V. Faltcon. (dr..z.) CRESSON. BOT. phan. Ce nom qui est synonyme de Cardainine ( V. ce mot ) a été donné à un grand nombre de Végétaux appartenant à des gen- res et à des familles diflérentes , mais qui tous sont remarquables par une saveur piquante et plus ou moins agréable. Ainsi on a nommé : Cresson Alenois ou INasitort , le Lepidium sativum de Linné , ou Thlaspi sativum de Desfontaines. Cresson du Brésil, le Spilanthus oleraceus , L. Cresson de Chien , le Veronica Beccabunga , L, Cresson d'eau , le Sisjmbrii/m Nasturtium , L., ou Nasturtium offici-^ nale de De Candolle. Cresson d'Inde , la Capucine or- dinaire, Tropœolum majus, L.,ap.pe-» CRE It'e Nasturdum indlcum par les an- ciens botanistes. Cresson de l'île -de - France. Dans cette île, oii le Cresson d'eau est natiiialisé , ou nomme aussi Cresson le Spilantkus ylcrnella, L., qui tbrnie aujounlhiii un gcuic distinct sous le nom à'^Jcmella. V. Acmixle. Cresson DORÉ, la Saxifrage do- ice. /^. DouiNE. CUESSOK DE FONTAINE. C'est le Cresson par excellence, celui dont on fait une très-grande consommation , soit couM)ie alitncut , soit comme më- dicaïuent antiscoihutique , en un mot le Xasturlium officinale , D. C. Chesson DE jardin. C'est le Thlas- pi sath'um, Desf. Cresson du Para. C'est le Spi- lan/hiisoleracea. T' . Spilantiie. Cresson du Pérou, la Capucine. Cresson des prés. On appelle ainsi vulgairement la Cardainiue des prés. V. CA.RDAM1NE. Cresson de rivière, le Sisjm- Irium syluestre, L.,ou Aasturtium syl- vestre, D. C. Cresson de roche , la Saxifrage dorée. Cresson Des ruines ou des décom- bres, le Lepidium ruderale , L. Cresson sauvage , l'un des noms du CoronopiisRuellii, D. C. Cresson de savanne. Plusieurs Plantes qui croissent dans les savan- nos portent ce nom ; tels sont le Le- pidium didymum , L. , une espèce de Peclis , etc. Cresson de terre , l'un des noms vulgaiies de l'Herbe de Sainte-Barbe, Barbarea officinalis. (a. r.) CRETACE. GÉOL. De la nature de la Craie. /^. ce mot. (b.) * CRETE. Crista. ois. Caroncule charnue , ordinairement colorée d'un rouge très-vif, et qui décore la tête du Coq domestique. Elle manque dans quelques variétés. On a étendu ce nom à d'autres appendices qui, dans certains Animaux ou dans quel- ques parties de ceux-ci , rappellent la figure de la Crête du Coq. (b.) CRÊTE DE COQ. moll. Celte CRE 57 dénomînalion vulgaire s'applique surtout kX'Oslrea Crista Galli de Lin- né , et, en général , à toutes les Huî- tres qui ont à peu près la même forme. (D..II.) CRETE DE COQ. bot. phan. On donne vulgairement ce nom au Celo- sia cristata, ainsi qu'aux Rinanlhes, d'oii est venu à ces dernières le nom de Cocrêtes ou Cocristcs. On l'ap- plique à Cayenne aux Héliotropes. La.) CRÊTE DE PAON. bot. piian. Nom vulgaire , dans certaines colo- nies , des Guilandina Bondiicella et panicnlata , du Cœsalpinia Sapan, de i'Adeiianthera pavonina , de la Poin- ciane , du Pongam , et autres Arbres dont les fleurs produisent des étami- nes prolongées hors de la corolle , et imitant la figure de l'aigrette qui couronne la tête du plus beau de nos Oiseaux domestiques. (b.) CRÉTELLE. Cymsurus. bot. phan. Genre de la famille des Gra- minées et de la Triandrie Digynie, L. La structure de ce genre, qui cepen- dant est fort simple , n'a pas encore été exposée d'une manière claire et précise par aucun agroslographe , même parmi les plus modernes , et c'est faute de cette connaissance exacte que Ton a .^^éparé de ce genre quelques espèces pour en former le genre Chrysure ou Lamarckie. En ef- fet nous allons voir tout à l'heure, en comparant les caractères des vraies Créteiles ou Cynosures avec ceux des Chrysures précédemment exposés, qu'il n'existe aucune diflerence léel- le. Le type du genre Cynosurus est le Cynosurus cristatus , L., jolie petite Graminée très-commune dans tous nos prés. Son chaume est simple , grêle , haut d'environ deux pieds ; il porte des feuilles alternes et étroites. Les Heurs forment au sommet du chaume un épi unilatéral. A chaque dent de l'axe qui est un peu sinueux et comprimé , on trouve quatre épil- lets disposés deux par deux et légère- ment pédoncules. Chaque couple se compose donc de deux épillets très- 58 CRE rapprochés l'un de l'autre; l'extérieur est comprimé et formé simplement d'écaillés minces, distiques, lancéo- lées, très-aiguës, fortement carénées et denticulées sur leur carène ; ces écail- les sont autant de fleurs avortées. L'épillet intérieur est fertile ; il con- tient quatre et plus souvent cinq fleurs dont la supérieure seulement est mâle ou neutre. La lépicène est à deux valves lancéolées très- aiguës , minces , à peu près égales , légère- ment carénées sur leur dos ; chaque fleur offre une glume formée de deux paillettes presque égales entre elles , un peu carénées; l'extérieure un peu plus longue est obtuse à son sommet qui offre une soie très-courte et roide; la supérieure est légèrement bifide à son sommet; les deux paléoles de la glumelle sont courtes, ovales et poi- lues ; le style est simple à sa base, bi- fide supérieurement oii il porte deux stigmates velus ; le fruit est enveloppé dans les écailles florales. Pour peu que l'on compare ces ca- ractères avec ceux que nous avons précédemment donnésdu genre Chrj- sure , il sera facile de s'assurer qu'ils n'offrent entre eux aucune différence notable. En effet, la prétendue brac- tée des Crételles est évidemment , ainsi que l'involucre des Chrysures, formée par les écailles florales d'épil- lets dont les fleurs sont restées stéri- les par l'absence des organes sexuels. Nous pensons donc que ces deux gen- res doivent être de nouveau réunis en un seul qui conservera le nom de Cynosurus. (a. r:) CRÊTE MARINE, bot. ph.^n. Pour Christe et Criste maiine. F', ce mot. (b.) * CRÉTIN. MAM. Yariété , par appauvrissement , de quelques es- pèces du genre Homme. V. ce mot. (B.) *CRETOIS. POIS. Espèce du genre Scare. F', ce mot. (b.) CREUSET. BOT. CRYPT. ( Champi- gnons.) Paulet appelle ainsi une pe- tite espèce du genre Agaric , qui croît dans les caves , et qu'il figure pi. 69 CRE ^ de son Traité des Champignons. T^. Agaric. (a.r. ) *GREUSIE. Creusia. moll. Leach, dans sa classification des Cirrhipèdes, a proposé sous ce nom un genre nou- veau démembré des Balannes , parce que l'opercule n'a que deux pièces au lieu de quatre; une seule espèce a été indiquée par l'auteur. C'est la Creu- siE ÉPINEUSE , Creusia spinulosa , que Blainville(Dict. des Scicnc. nat.) rap- porte à la Balanne des Madrépores de Bosc. (D..U.) CREUSOT. BOT. CRTPT. L'un des noms vulgaires des grandes Pezizes en entonnoir. (b.) CREUTZBOCK. mam. Syn. de Guib , espèce du genre Antilope. P'. ce mot. (r.) CREVALE. POIS. Espèce de Gas- térostée du sous-genre Centronote. p^. Gastérostée. (b.) CRÊVE-CHASSIS. ois. Syn. vul- gaire de Mésange Charbonnière. P^. MÉSANGE. (b.) CREVETTE ou CHEVRETTE. Gammarus. cbtjst. Ce genre, établi originairement par Fabricius, et qui correspond à l'ordre des Amphipodes de La treille , principalement au genre Talitre, a subi depuis sa fondation un grand nombre de changemens impor- tans et a été beaucoup subdivisé. Il ne comprend plus aujourd'hui dans la méthode de Leach et de Latreille que les espèces qui offrent pour ca- ractères : quatre antennes , dont les deux supérieures aussi longues ou plus longues que les deux autres , et dont le pédoncule est de trois articles, avec une petite soie articulée au bout du troisième; les quatre pieds anté- rieurs semblables dans les deux sexes, et terminés par un seul doigt. Les Crevettes proprement dites ont les antennes insérées entre les yeux, au devant de la tête, composées de trois articles principaux qui en sont la base et d'un quatrième sétacé , multiarti- culé et terminal ; un petit appendice sétacé , de quelques articles , se re- CRE marque à l'extrémité interne delà troi- sième pièce des antennes supérieures. Il a quatorze pieds; les quatre anté- rieurs sont terminés par une main large, comprimée, munie d'un cro- chet robuste, susceptible de mouve- mens , et qui correspond au doigt mo- bile des pinces des autres Crustacés. Les pieds qui suivent finissent insen- siblement en un ongle simple et légè- rement courbé dans quelques-uns. L'abdomen est pourvu de longs filets bifides et très-mobiles, placés de chaque côté. 11 se termine en une queue à laquelle on remarque trois paires d'nppcndices allongés, bifur- qué» , ciliés , étendus à peu près dans la direction du corps ; celui-ci est obloDg, comprimé , arqué et divisé en treize articulations, y compris la tête ; les premiers anneaux présen- tentunepièce latérale mobiiearticulée avec eux et recouvrant la base des pâtes: ces pièces singulières corres- pondent, suivant nous, aux flancs des Insectes et des autres Crustacés. V. Thorax. Les Crevettes sont très- abondantes dans les eaux douces cou- rantes et dans la mer. L'espèce la mieux connue et qui peut être consi- dérée comme le type du genre , est la suivante : Crevette des RuissEArx , Gam- marus Fulex , Fabr. , figurée par Roësel (T. III, pi. 62, fig. 1-7); par Geoffroy ( Hist. des Ins. ) , et par Degéer ( Mém. sur les Insect. T. VII, pag. 525, pi. 55 ). Ce der- nier observateur, qui nomme cette espèce Squille aquatique, décrit et représente avec soin les différentes parties de son corps; elle est petite et ne dépasse guère un demi-pouce ; le corps , qui est allongé et qui diminue peu à peu de grosseur, est aplati et comme comprimé , de sorte qu'il paraît plus haut que large, et c'est la raison pour laquelle la Cre- vette , quand elle est placée sur le fond de l'eau , s'y trouve toujours couchée sur l'un ou l'autre côté et nage sur ce fond, dans cette position, sans pouvoir prendre une autre atti- tude ; mais quand elle nage au milieu CRE 59 de l'eau ou entre deux eaux , elle tient son corps de champ ou perpen- diculairement sur le ventre, et ne paraît se poser sur le dos qu'acciden- tellement, lorsquclle est entraînée par le mouvement du liquide. C'est principalement à l'aide de leur abdo- men et de leur queue qu'ils rappro- chent alternativement de la face infé- rieure du corps et redressent ensuite , que ces Crustacés opèrent les change- mens de place. Degéer a reconnu qu'ils étaient carnassiers et se nour- rissaient d'Insectes , de Poissons et d'autres Animaux privés de vie ; 11 a aussi remarqué qu'ils changeaient de peau à la manière des tcrevisses. Celte espèce est très-commune aux environs de Paris. La Crevette marine , Gamrnarus marinus , Leach ( Trans. of the Linn. Societ. T. XI, p. 559), qui est la mê- me que son Gamma/us Pu/ex {Edinb. Encjcl. T. VII, p. 4o2-452). Elle habite les côtes de l'Angleterre. La Crevette locuste , Gamm. lociista, Leach ( Trans. of the Linn. Societ. T. XI , p. 559 ), ou le Cancer, Gamma/as , de Montagu ( Trans. of the Linn. Societ. T. ix, p. 92). Elle a été confondue avec le Gammaïus Pu- lex de Linné ; elle est assez rare en Fiance, mais on la trouve commu- nément sur les côtes d'Angleterre. Surriray , naturaliste distingué du Havre , a observé qu'elle était phos- phorescente, (aud.) CREVETTINES. Gammarinœ. CRUST. Famille établie originairement par La treille ( Gêner Crust. et Ins. T. i, p. 57) qui l'a rangée ensuite (Règn. Anim. de Cuv.) dans l'ordre des Ara- phipodes et dans la section des Cys- tibranches, qui appartient à l'ordre desisopodes. ^. ces mots. (aud.) CREVICHES. CRUST. L'un des sy- nonymes vulgaires de Crevette. F". ce mot. (b,) CREX. OIS. Le Râle de Genêt dans Aristote , selon la plupart des orni- thologistes, et, selon Savigny, la De- moiselle de Numidie, Ardea Virgo^. 6o CRI Illiger en fait le nom scientifique des Poules-d'eau. (B.) CRIARD. ois.Espèce du genre Cou- cou et synonyme de Pluvier à collier: V. Coucou et Pluvier. On a sou- vent donné ce nom aux Corbeaux, et collectivement aux Oiseaux de riva- ge- (B.) CRIARD. BEPT. OPH. Espèce du genre Crapaud. V- ce mot. (b.) *CRIAS. EOT.PIIAN. /^'. CUCULLÉE. * CRIBLETTE. bot. crypt. (Bri- de!.) Syn. de Cinclidiura. K. ce mot. (B.) CRIBRAIRE. Cribraria. bot. crypt. ( Lycoperdacées. ) Schrader a fondé ce genre , et en a décrit et fi- guré plusieurs espèces avec beaucoup de soin dans ses Noua Plantarum Gênera. Il diffère des autres genres du même groupe par son péridium membraneux presque globuleux, sti- pité , qui se détruit dans sa moitié supérieure de manière à n'être plus formé dans cette partie que par un l'éseau délicat produit par les fila- mens du péridium ; ce péridium est rempli de sporules agglomérées qui s'échappent par les ouvertures du réseau filamenteux. Les espèces de ce genre sont très- petites, mais d'une forme très-élé- gante ; elles croissent en groupe sou- vent assez nombreux sur les bois morts ou sur les feuilles sèches. Per- soon a léuni sous le nom de Cribra- ria les deux genres Dictydiiim et Cri- Iraria de Schrader. De Candolle n'en fait qu'une section des Trichia; la différence de ces deux genres nous semble trop grande pour qu'on puisse les réunir ; mais quant au Dictydium, il diffère en effet Irès-peu des Cribra- ria , et doit peut-être leur être réuni. f^. Dictydium. (ad. b.) CRICET. MAM. Syn. de Rat-Tau- pe, f^. AsPALAx et Hamster, (b.) CRICETINS. MAM. Desmarest a proposé d'établir sous ce nom une petite famille de Rongeurs, qui ren- fermerait les Marmottes et les Hams- ters, (b.) CRI CRICETUS. MAM. F. Hamster. CRIGHTONITE. min. P'. Crai- tonite. CRICKS ou CRIKS. OIS. On nomme ainsi diverses espèces qui for- ment une famille ou division dans le genre Perroquet. /^. ce mot. (dr..z.) *CRICOMPHALOS. moil. Klein, dans sa Méthode ccnchyliologique , donne ce nom générique , qu'il écrit Circomp/ialos, mais à tort , à toutes les Coquille? bivalves ombiiiquées , dil- il , qui sont arrondies. Ce genre est placé dans sa famille des Diconc/iœ ombi/icatœ qm renferment toutes les Coquilles bivalves dont la lunule , plus ou moins enfoncée ,' était nom- mée par lui ombilic. On sent qu'une division établie sur de tels caractères devait rassembler dans un même ca- dre les objets les plus disparates , et renfermer des Coquilles de genres foi l différens. Il n'est pas étonnant de voir tout cela tomber dans un juste oubli. (D..II.) * CRICOSTOME. MOLL. Dans sa Méthode conch^liologique , Klein donne ce nom générique à toutes les Coquilles univalves dont le dernier tour, ayant son diamètre plus grand que la spire, offre une ouverture en- tière, circulaire, sans dents ou striée- Cette division , si l'on ne considère que la forme de la coquille , sans porter aucune attention aux autres caractères, rassemble beaucoup de Co- quilles qui ont entre elles une assez grandes ressemblance ; aussi , vers ces derniers temps, Blainville ,dans le tableau oii il a exposé sa méthode conchyliologique d'après les formes, dans le Dictionnaire des Sciences na- turelles, a employé ce mot pour réu- nir sous le même caractère un certain nombre de genres pour en faire une famille. 7^. Cbicostomes. (d..h.) * CRICOSTOMES. mom- Ce mot, emprunté à Klein, et qui se trouve également dans la table alphabétique des mots employés en histoire natu- relle, donnée par d'Argenville à la fin de la Zoomorphose , a été employé CRI par Blainvillc dans le Dictionnaire des Sciences naturelles pour une fa- mille qu'il propose de former avec tous les genres qui ont l'ouverture arrondie , le péristonie continu, et qui offrent constamment tfjfcôpcrcu- le ; ainsi les Paiudiiics, les'v'alvces , les Cvcloslomes , les Scalaires, les Danphinules, les Tirrbos, etc., en fe- raient partie. Cette rami'de, faite avec des Coquilles qui renferment des Ani- maux différens , ne peut être conve- nable que dans une méthode basée seulement sur les formes, abstraclion faite de tout autre caractère. Auslente. La manière dont les nombreuses concrétions ossiculaires sont liées ensemble par une substance muscu- laire gélatineuse rend leur séparation après la mort de l'Animal très-aisée à expliquer; elle démontre également 64 CRÏ pourquoi les écliautillons parfaits sont si rares dans létat fossile. Les Animaux qui composent cette famille sont classés dans tiois gran- des sections divisées en neuf genres suivant le tableau ci-joint : 1 . Crinoïdes artictilés : Apiocri- nites , Pentacrinites , Eucrinites. 2. Crjnoïdes a demi-articulés : Potériocrinites , Cyathocriniles , Ac- tinocrinites , Rbodocriniles , Platy- ci'iniles. 5. Grinoïdes béukis : Eugénio- crinites. F^. ces différens noms. (LAM..X.) CRINOLE. Criaum. bot. phan. Genre très-intéressant de la famille des Amaryllidées de R. trown et de rHexandrie Monogynie , qui se com- pose d'envii on vingt à vinqt-cinq es- pèces. Ce sont des Plantes à racines bulbifèrcs, répandues sous les latitu- des les plus cbaudes du globe , et qui par l'éclat et la grandeur de leurs fleursaltiienirattention des amateurs et sont cultivées avec un grand soin. Ces fleurs sont généralement blan- ches , disposées en ombelle simple ou. en sertuîe au sommet d'une liampe simple, et enveloppées dans une spa- ihe de plusieurs folioles avant leur épanouissement. Leur calice forme un long tube à sa partie inférieure , et est soudé avec l'ovaire qui est infère. Le limbe est à six divisions égales, étalées ou réfléchies ; les étamines au nombre de six ont leurs filets distincts et insérés vers le sommet du tube j l'ovaire est infère , à trois loges poiy- spermes ; le style est simple , terminé pas un stigmate obtus ; le fruit est une capsule fréquemment à luie seule loge, par suite d'avortement , conte- nant un très-petit nombre ou même une seule graine ; les graines sont grosses , arrondies et bulbiformes. INous allons décrire succinctement deux ou trois des espèces les plus re- marquables de ce genre , de celles surtout qui figurent le plus fréquem- ment dans nos jardins. Crinole d'Asie , Crinum asiati- cum , L. , Redouté , Liliac. , t. 348. CRI Cette espèce est l'une des plus belles Plantes bulbeuses qu'on puisse culti- ver dans les jardins. Sa racine se compose d'un giand nombre de fibres cylindriques simples que surmonte un bulbe allongé, peu distinct, ayant cinq à six pouci;s de diamètre , et un pied et pi us de hauteur, et entièrement semblable , mais dans desproportions beaucoup jîIus grandes , au bulbe du Poireau ( Ailium Ponuiii , L. }. De la partie supérieure de ce bulbe naissent. un grand nombre de feuilles lancéo- lées , oblougues, demi-étalées, creu- sées en gouttière dans leur moitié inférieure , planes supérieurement , longues de deux à trois pieds et lar- ges de deux à trois pouces. De l'ais- selle des feuilles extérieures sortent plusieurs hampes simples , un peu comprimées, qui se terminent cna- cuue par un grand nombre de belles fleurs blanches, formant un sert ule ou ombelle simple. Les filets des étami- nes qui sont fort longs , étalés , d'une couleur purpurine , portent à leur sommet une anthère allongée et jau- ne. Cette belle Plante que l'on voit as- sez fréquemment fleurir d;ins nos serres, est originaire de l'Inde. Elle présente une particularité fort digne d'être remarquée, et qui s'observe également dans plusieurs autres espè- ces ainsi que dans les genres Ama- ryllis et Calostemma. A la place des gi-ùmes , on trouve presque constam- ment dans la capsule des tubercules arrondis, charnus, blanchâtres , de la grosseur d'une petite Noix , et que l'on considère généralement comme des buibilles solides, analogues à celles qui se développent sur diffé- rentes parties, et quelquefois à la pla- ce des fleurs dans beaucoup de Lilla- cées. Mais ces prétendues buibilles n'avalent point encore été examinées avec soin , et leur structure n'était pas encore bien connue. Due analyse soignée, faite sur deux espèces ( Cii- nuin Taïtense et Crinum erubescens ), nous a démontré que ces corps n'é- taient ni des tubercules , ni des bui- billes, ainsi qu'on l'avait cru jus- qu'alors. Ce sont de véritables grai- CRI lies , mais qui pai- des circonstances particulières ont pris un dcveloppe- ineut extraordinaire. Voici ce que nous avons vu : à l'extérieur, ces grai- nes sont recouvertes d'une pellicule assez épaisse , sèche, cassante, s'en- leyant par plaques. Quoiqu'elles soient ordinairement globuleuses, el- les offrent une dépression sur un de leurs côtés , dépression qui est le vé- ritable hileou point d'attache. Toute la masse intérieure se coinpose d'un corps charnu, blanc, légèrement verddtre à sa circoiderence. Vers la partie inférieure de la graine , près du liile , on trouve un petit corps ir- régulièrement ovoïde, uu peu re- couibé , plus renflé à sa partie moyenne qu'à ses deux extrémités qui sont obtuses; ce corps est l'em- bryon ; l'extrémité inférieure est la radicule , qui, au moment de la ger- mination, s'allonge, perce l'endosper- me et le tégumeul propre de la graine, entraînant avec elle au dehors la gem- mule qui , comme dans tous les autres embryons monocotylédonés, est ren- fermée dans le cotylédon. D'après ce court exposé , il est impossible de ne pas reconnaître la structure de la graine dans ces corps considérés jus- qu'à présent comme des bourgeons solides ou des bulbilles. Crinole rougeatre, Crinum erii- Z'e5ce«5,Willd.,Red.,Liliac., t. 27. Ori- ginaire de l'Amérique méridionale , cette belle espèceofireun bulbe allon- gé, delà grosseurdu poing; des feuilles planes ou légèrement canaliculées , lancéolées , très-longues. Du milieu de ces feuilles naît une hampe simple un peu comprimée , d'un pied et plus de hauteur, d'une teinte rouge pour- pre très-foncée. Les fleurs forment une ombelle simple; elles sont gran- des et légèrement lavées de pourpre à l'extérieur. On la cultive dans les serres. Crinole d'Amériqve , Crinum ame lie aman , L. , Redouté, Liliac. , t. 532. Une touffe de racines blanches épaisses soutient des feuilles lancéo- lées , longues de deux pieds , larges de trois à quatre pouces. La hampe TOME V. CRI 65 qui est plus courte que Its feuilles et un peu plus comprimée , porte une o:nbclle simple ou sertule de grandes Heurs blanches et presque sessiles ; les filets staminaux et le style sont purpurins. Elle est originaire d'Amé- rique. Crinoee de Commelin, Crinum Commclini , Jacq. Schœn. , t. 202 Red., Liliac, t. 322. Elle vient aussi de l'Amérique méridionale. Voisine et Souvent confondue avec la précé- dente, cette espèce s'en distingue par son bulbe ovoïde , de la gros- seur de celui d'une Tulipe, sou- vent stolonifère à sa base. Ses feuil- les sont très-étroites et presque li- néaires , longues d'un pied seule- ment. Sa hampe plus courte qu'elles comprimée et de couleur purpurine' porte trois ou quatre fleurs blanches d'abord enveloppées dans une spathe purpurine. On cultive encore dans les jardins plusieurs autres espèces de ce genre qui toutes sont remarquables par la beauté , la grandeur et l'éclat de leurs fleurs. Plusieurs Plantes d'abord placées dans le genre Crinum en ont été reti- rées pour former d'autres genres dis- tincts. Ainsi le Crinum africanum de Lmné ,qui a l'ovaire libie, les grai- nes terminées par une aile membra- neuse, forme le genre Jgapantkus de 1 Héritier , genre qui appartient à la famille des Héméiocallidées de Ro- bert Brown. Les Crinum angustifo- hum, L.,et C. oi)Iiquum conslitiienl le genre Cyrtanthus. On a rapporté au genre Hœmanlkus les Crinum te- nellum et Crinum spirale de Kerr. /^. Agapanthe, H^mantue et Cyr- T.ANTHE. (^, j^_) ; CRIiNON. Criniger. ois. (Tem- mmck.) Genre de l'ordre des Insecti- vores. Caractères r bec médiocre même assez court, fort, comprime' vers la pointe , un peu élar^^i à la base qui est garnie de soies long.ies et roi- des; mandibule supérieure inclinée etlégèremenléchancrée vers la pointe; narines ovoïdes, ouvertes, placées 5 66 CRI î près de la l;asc du bec; pied; courts ; tarse moins long que le doigt du mi- lieu ; le doigt externe uni à l'intermé- diaire jusqu'à la seconde articulation, lus allongé que l'interne qui est li- re ; les trois premières rémiges élayées, les trois suivantes les plus longues. Ce genre a été établi par Temminck sur l'inspection de cinq espèces qui n'avaient jusqu'alors trouvé place dans aucune méthode; comme elles étaient toutes africaines , ce savant ornithologiste a cru que les Crinons étaient propres aux régions occiden- tales de l'Afrique; une sixième espèce nous a é té envoj'ée récemment de Java; conséquemment , on peut regarder les Crinons comtne habitans de toutes les parties méridionales de l'ancien continent. Il n'a encore été rien pu- blié surlcs mœurs et les habitudes de ces Oiseaux qui probablement ne se sont point montrés dans les parties de l'Afrique qui ont clé parcourues, d'une manière si utile pour la science , par l'intrépide Levaillant. Crtnon barbu , Criniger barbatus , Temm., pi. color. 88. Parties supé- rieures d'un vert olive foncé avec le bord extérieur des rémiges d'un vert plus pâle ; nuque garnie de soies roi- des et assez longues ; parties inférieu- res d'un vert olivâtre clair; plumes «lu menton et du haut de la gorge , longues , lâches et jaunes , bordées de verdâtre ; de semblables plumes , mais plus étroites , recouvrent toute la région des oreilles ; rectrices un peu etagées d'un vert brunâtre su- périeurement , et jaunâtre inférieure- ment; bec brun bordé de fauve; iris orangé; pieds bruns. Taille, sept pouces. Delà Guinée. CRîVO'iJ CENDRÉ, C/'inigercineracens, Temm. Parties supérieures d'un gris cendré , tirant sur le bleuâtre ; rémi- ges et rectrices d'un cendré noirâtre; parties inférieures blanches ; joues et flancs d'un cendré bleuâtre; plumes de la poitrine et du cou bordées de cendré clair ; des soies très-fines et trè^ courtes à la nuque ; bec noirâtre; CRI pieds blanchâtres.Taille , sept pouces. D'Afrique. Crinon OLIVATRE , Cfinigcr oliva- ce?/5,Temm. Parties supérieures oli- vâtres; rectrices brunes; parties infé- rieures jaunes , avec les Uancs verdâ- tresy menton,, gorge et poitrine jau- nes; des fines soies à la nuque; bec elple.ls cendrés. Taille, sept pouces. La femelle a les parties supérieures d'tm bi un cendré olivâtre ; les rémi- ges frangées d'olivâtre ; les rectrices noirâtres ; le menton jaune; les par- ties inférieures cendrées , avec le mi- lieu du ventre jaunâtre ; le bec cen- dré et les pieds jaunâtres. De la côte occidentale d'Afrique. Crinon Poliocéphale , Criniger Voliocephalus , Temm. Parties supé- rieures d'un fauve de feuille-morte; tête et joues d'un cendré noirâtre; une bande blanche entre l'œil et les narines ; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre ; parties inférieures d'un fauve Isabelle ; gorge d'un blanc pur; soies de la nuque courtes et très- fines; bec noir; pieds jaunâtres. Taille, six pouces six ligrues. De la côte de r • ■ «juuîee. Crinon a queue rousse , C/Iniger /■u/icaudus , Temm. Parties supérieu- res d'un vert d'olive assez sombre , avec les plumes lisérées d'une teinte un peu plus claire ; parties inférieu- res d'un vert jaunâtre ; plumes de la gorge lâches et jaunes, bordées de verdâtre; rémiges lisérées de brun; rectrices d'un roux foncé ; les soies de la nuque assez longues et roides; bec noirâtre ; pieds f luves. Taille , sept pouces. De Sierra-Leone. Crinov a tèïe brune , Criniger fiiscicapillus. Parties supérieures d'un vert olivâtie ; front, sommet de la tête et nuque bruns ; celle-ci est gar- nie de quelques poils assez longs et minces ; rémiges bordées de brun à reflets noirâtres ; rectrices d'un roux irisé de brun et d'olivâtre; parties in- férieures jaunes avec les flancs ver- dâtres ; menton et gorge d'un blanc qui se nuance de grisâtre vers le haut de la poitrine ; dessous des ailes d'un roux chantîeant en brun ; bec d'un CRI brun plombé; pieds Hiuves. Taille, six pouces six lignes. De Java. (n«..z.) CRTNON. Criiw. intest. Ce genre, obseiTc par Chabcrt et Bruguière , aurait pour caraclèrcs : nu corps al- longe , cylindrique , gicle , nu , alté- nué vers ses bouts , et ayant so is lex- trémilé antérieure, un ou deux pores, ou une fiente tran:.vcrsc; un morceau de crin blanc, d'un à deux pouces de longueur, donnerait une idée coui- f)Iète de la Ibrnic, de la grosseur et tic a couleur des êtres de ce genre qu'on trouve en quantité dans les artères , es intestins ainsi qu a la surlace ex- terne de tous les viscères, notamment dans le bas-venire des Animaux do- mestiques et même de l'IIomme. Les Ciinons sont articulés ; leur tète pa- raît fendue; leur queue esi plus grosse et l'anus paraît situé vei:, le milieu. On assure que ces Animaux, dont la multiplication chez rHomine, cause ui:e maladie dont les symptômes res- semblent à ceux du scorbut, sortent quelqiieibis des corps des Animaux en quantité considérable , à travers la peau , par les yeux , les oreilles , les naseaux et l'anus, ce qui cause un grand soulagement. 13ruguière dit en avoir vu sortir de la région dorsale d'un enfant; ils ressemblaient à des petits poils gris , et l'on ne distinguait leur animalité qu'au mouvement de quelques-uns d'entre eux. Chabcrt indique l'huile empyreuniatiquo , comme le remède propre à détruire un tel fléau. Lamaick avait d'abord adopté ce genre; mais Rudolphi pré- tend que les observations sur les- quelles le genre qui nous occupe fut établi, sont imparfaites, et que les prétendus Crinons ne sont que de jeu- nes Strongles , de naissantes Pilaires, des Hamulaires, ou même des corps inorganisés. Il croit pouvoir assurer qu'il ne s'en trouve point dans l'Hom- nie. Cependant il existe dans les vais- seaux artériels, un Ver dans lequel on reconnaît tout ce que les helmin- thologues français ont ditde leur Cri- non , et nous ne trouvons entre cet Animal et les véritables Vibrions CRI 67 qu'une différence de taille. De nou- velles observations deviennent donc nécessaires pour lever tous les dùutcs à cet égard. ' (u.) CRI.NON. BOT. PH.\N. P^. Crinole. CIIINUIjES. Crinuli. iîot. crypt. ( Hépaiiciuet. ) Mirbel désigne sous en nom les espèces de poils tordus que l'on observe dans la fruclilication des Marchanties. f^. Hépatiquj-s et I>Iaii- CilA.VriE. (^, j^_) CRI NU M. BOT. PHAN. V. Cm- NOLE. CRIOCERE. Criocerls. ixs. Genre de l'ordre des Coléoptères établi par GeollVoy qui lui assignait pour carac- tères : antennes cylindriques à articles globuleux; corselet cylindrique. Ce genre très-naturel, adopté par la plu- part des entomologistes, etcorrespoM- dant au genre Lema de Fabri'cius, appartient à la section des Tétrarnè- res et à la famille des Eumolpea. La- treille le distingue de la manière sui- vante : languette enlièe, un peu échancrée; mandibules bidentées à leur extrémité; pieds presque de la même grandeur; antennes inonilifor- ines; yeux échancrés. Les Criocèjges, étudiées dans les parties cxténeiiires' de leur corps, donnent lieu à quel- ques autres observations. L,a tête e.^î très-distincte; les veux sont saillaus; les antennes , plus courtes que le co: ps , sont rapprochées à leur inser- tion et composées de onze articles of- frant des dimensions différentes : le premier est renflé, assez gros ; les deux ou trois suivans sont courts et plus petits; les autres ont un vohime égal et sont cylindriques; la bouche se compose : i^'d'unelèvre supérieuie cornée, arrondie et ciliée antéiieure- ment; 2° d'une paire de mandibules assez courtes dont le sommet est echancié ou terminé par deux dents; 5^ de deux mâchoires avancées, bià' des , supportant des palpes composés de quatre articles dont le premier petit , les deux suivans courts , arron- dis presque coniques, et le dernier ovale ; 4" d'une lèvre inféiieure très- 68 CRI courte , entière , donnant insertion à deux palpes de trois articles , dont le premier petit, le second presque co- nique , et le dernier ovale ; le protho- rax est c^flindrique et beaucoup plus étroit que les élytres; celles-ci sont dures, très-coriaces, de la longueur de l'abdomen , et recouvrent deux ai- les membraneuses; les pâtes ont une grandeur moyenne, et sont terminées par des tarses de quatre articles, dont les trois premiers larges, garnis de houppes en dessous , et le troisième bilobé, le quatrième mince, arqué et terminé par deux crochets. Les Criocères sont des Insectes as- sez petits dont le corps étroit et al- longé est orné de couleurs vives. El- les se nourrissent des feuilles de plu- sieurs Plantes ; on les trouve sur les fleurs, dans leSjjardins et les prés; lorsqu'on les saisit , elles font enten- dre un bruit assez aigu qui résulte du frottement de l'extrémité supérieure de l'abdomen contre l'extrémité infé- rieure des élylres. Les espèces propres à ce genre sont très -nombreuses ; parmi elles nous n'en citerons qu'une seule, et nous puiserons dans Réau- mur des détails curieux sur ses habi- tudes et son développement. La Criocère du Lis , Crioceris merdigera ou la Chrjsomela mei digé- ra de Linné , et la Criocère rouge du Lis , Crioceris rubra de Geofiroy ( Hist. des Ins. T. i, p. sSg) , décrite et représentée par Réaumur (Mém. sur les Ins. T. m, p. 220 et pi. 17 ). Cette espèce se nourrit des feuilles du Lis. Après que l'accouplement est •fini , dit Réaumur , la femelle se promène sur le Lis , elle cherche un endroit à son gré pour y déposer ses eeufs , et cet endroit est toujours en dessous de quelque feuille ; elle les y arrange les uns auprès des autres, mais avec peu d'art et de régularité. Chaque œuf sort du corps enduit d'une liqueur propre à le coller sur la feuille contre laquelle il est ensuite appliqué. La femelle en dépose envi- ron huit ou dix les uns auprès des au- tres ; mais Réaumur ne pense pas que la ponte consiste en un seul de ces CRI tas. Les œufs sont oblougs, allongés ; les plus récemment pondus sont rougeâtres, ils brunissent quand la liqueur visqueuse qui les couvre com- mence à se dessécher. Au bout de quinze jours on voit les petites larves de ces œufs paraître sur le Lis , sans qu'on ait pu encore retrouver une coque vide. Dès que les petits Vers d'une même nichée sont eu élal de marcher , ils s'arrangent les uns à côté des autres dans un ordre régulier, ayant leur tête sur une même ligne ; ils mangent ensemble, et ne mangent que la substance de la feuille du côté sur lequel ils sont placés; à mesure qu'ils croissent, ils s'écartent les uns des autres , et enfin ils se dispersent sur difierens endroits de la feuille , et sur différentes feuilles. Alors la lai"ve attaque tantôt le bout de la feuille , tantôt un de ses bords ; assez souvent elle la perce au milieu et la mange dans toute son épaisseur. Dans tous les cas, elle se donne peu de mouvement, ne maidie guère, ou au moins ne va en avant que quand la feuille qu'elle a attaquée lui manque. Dans quatorze ou quinze jours , ces larves ont pris tout leuraccroissementet se disposent à se métamorphoser en nymphe ; mais avant de décrire celle-ci, il est essentiel de présenter, d'après Réau- mur, une particularité extrêmement remarquable de l'Insecte à l'état de larve. Sur les feuilles de Lis maltrai- tées , on voit de petits tas d'une ma- tière humide , de la couleur et de la consistance des feuilles un peu macé- rées et broyées. Chacun de ces petits tas a une figure assez irrégulière, mais pourtant arrondie et un peu oblongue. Cette matière n'est autre chose qu'une couverture propre à chaque larve , et qui la cache presque en entier. Si on y regarde de près, on distingue à un des bouts du tas la tête du Ver; elle est toute noire et ordi- nairement occupée à faire agir contre la feuille du Lis les deux dents dont elle est armée. On peut aussi aperce- voir de chaque côté et assez près de la tête trois jambes noires et écailleu- ses ; elles sont terminées par deux pe-» CRI tils ciochels que l'Inseclc cramponne dans la substance de la feuille. Pour l'ordinaire, tout le reste du corps est cache ; le ventre l'est par la feuille même contre laquelle il est appliqué, et le d'ssus du corps l'est par la ma- tière dont nous venons de parler. Au reste elle lui est peu adhérente, et il est aisé de l'emporter par un frottement assez léger. Lorsqu'on a mis la larve à nu , on la trouve assez semblable à d'autres larves de difTérens Coléoptè- res. Sa tète est petite par rapport à la grosseur de son corps ; le dessus de ce dernier est arrondi ; il se terminp par deux mamelons membraneux qui ai- dent aux six jambes écailleuses à le porter en avant; sa couleur est d'un jaime brunâtre ou verdâtre ; on le- marque deux plaques noires et lui- santes sur le dessus du premier an- neau ; et de chaque côté on voit une file de points noirs ; un de ces points est placé sur chaque anneau sans jam- bes, et sur le premier et le dernier de ceux qui en ont , ce sont les stigmates ou les ouvertures des organes respi- ratoires. La peau de cette larve paraît extrê- mement délicate ; elle a une transpa- rence qui porte à la juger telle, car cette transparence permet d'aperce- voir les mouvemens de la plupart des parties intérieures. La nature a ap- pris à rinsecte une façon singulière de mettre sa peau tendre à couvert des impressions de l'air extérieur , et de celles des rayons du soleil ; elle lui a appris à la couvrir avec ses propres excréraens , et a tout dispo- sé pour qu'il le pût faire aisément. L'ouverture de l'anus des autres Insectes est au bout ou près du bout du dernier anneau , et ordinaire- ment dirigée inférieurement. L'anus de notre larve est un peu plus éloi- gné du bout postérieur , il est placé à la jonction du pénultième anneau avec le dernier ; mais ce que sa posi- tion a de plus remarquable , c'est qu'il est du côté du dos. La disposi- tion du rectum ou de l'intestin qui conduit les excrémens à l'anus et celle des muscles qui servent à les CRI 69 faire sortir , répondent à la fin que la nature s'est proposée en mettant là cette ouverture. Les excrémens qui sortent du corps des Insectes sont en général poussés en arrière dans la li- gne de leur corps ; ceux que notre larve fait sortir s'élèvent au-des- susdu corps et sontdirigés du côté de la tête. Ils ne sont pourtant pas pous- sés loin ; quand ils sont entièrement hors de l'anus , ils tombent sur la paitiedu dos qui en est proche; ils y sont retenus par leur viscosité; mais ils n'y sont retenus que faiblement. Sans changer lui-même de place l'Insecte donne à ses an- neaux des mouvemens qui , peu à Feu , conduisent les excrémens de endroit sur lequel ils sont tombés jusqu'à la tête. Pour voir distincte- ment comment tout cela se passe, il faut mettre l'Insecte à nu , et après l'avoir posé siïr une feuille de Lis jeune et fraîche , l'observer avec une loupe. Bientôt il se met à manger , et peu de temps après , on voit son anus se gonfler ; il montre des rebords qu'il ne faisait pas paraître aupara- vant. Enfin l'anus s'entrouvre et le bout d'une petite masse d'excrémens en sort. Ce que l'Insecte jette est une espèce de cylindre dont les deux bouts sont arrondis. Nous avons déjà dit (c'est Réaumur qui parle) que quand ce grain d'excrément sort, il est dirigé vers la tête ; cependant , peu après être sorti, il se trouve posé transversalement, ou au moins in- cliné à la longueur du corps. Les frottemens qu'il essuie et la manière peu régulière dont il est poussé lui donnent cette direction. U y a des temps oîi ces grains sont arrangés avec assez d'ordre , oii ils sont paral- lèlement les uns aux autres et perpen- diculairement à la longueur du corps ; mais ce n'est guère que sur la partie postérieure et quand l'anus en a four- ni un grand nombre , dans un temps court , qu'ils sont si bien arrangés. L'Insecte qui a été mis à nu a be- soin de manger pendant environ deux heures pour que son anus puisse fournir a différentes reprises la quan- 70 CRI tifé de mr-tlère nécessaire pour cou- vrir tout le dessus du corps. Au bout de deux heures cette couverture est complète; mais elle estsi mince qu'elle n'a que l'épaisseur d'un grain d'ex- crément; peu à peu elle s'épaissit. Le même mécanisme qui a conduit les grains jusqu'auprès de la.' tête , les force à se presser les uns contre les autres. Pour faire place aux excré- mens qui sortent, il faut que les excrcmens qui sont aux environs de la partie postérieure soient poussés et portos en avant ; ils sont mous , cèdent à la pression , s'aplatissent dans un sens et s'élèvent dans un autre, dans celui qui rend plus épais- se la couche qui couvre le corps. La couverture s'épaissit donc peu à peu, et- à un tel point que si ou l'enlève dans certains temps de dessus le corps de la larve , on juge que le vo- lume de cette couverture est au moins trois fois plus grand que celui de l'In- secte même et qu'elle est d'un poids qui semble devoir le surcharger ; plus la couverture est épaisse, plus la figure est irrégulière et plus aussi la couleur brunit. Nous avons dit que les excrémens dont elle est faite ont la couleur et la consistance de feuilles de Lis broyées et macé- rées; ils ne sont aussi que cela, ils sont d'un jaune verdâtre ; mais leur surface supérieure se desséche peu à Eeu , et prend des nuances de plus runes en plus brunes jusqu'au noir; l'habit devient lourd et plus roide ; l'Insecte s'en défait apparemment alors ; ce qui le prouve , c'est qu'on voit quelquefois des larves de cette es- pèce qui sont nues; mais ce n'est pas pour rester long-temps dans cet état. Il est aisé à la larve de se débarrasser d'une trop pesante couverture soit en entier soit en partie ; elle n"a qu'à se placer de manière qu'elle touche et frotte contre quelque partie du Lis, et se tirer ei>sui!e en avant. Un frot- tement assez médiocre suffit pour ar- rêter cette masse et la retenir en ar- rière. Quanti l'Insecte conserve long- temps sa couverture, elle déborde quelquefois sa têle ; ce qui la dé- CRI borde et ce qui recouvre les premiers anneaux est souvent noir et sec pen- dant que le reste est humide et ver- dâtre. Cette partie sèche , qui va au- delà de la tête, tombe quelquefois par lambeaux. Parvenues à l'époque de leur méta- morphose en nymphes , les larves s'enfoncent en terre et se construisent avec elle des coques fort irrégu- lières en dehors , mais qui Intérieu- rement sont tapissées d'une sorte d'é- toffe blanche, luisante et argentée, qui est produite par le dessèchement d'un liquide écumeux qui sort de la bouche de l'Insecte , dessiccation qui s'opère très-promptement. Deux ou trois jours après la construction de ces coques, la larve se change en une nymphe semblablepourla disposition de ses parties à celles des autres Co- léoptères , et ce n'est que douze jours après que l'on voit paraître l'Insecte parfait. /^. , pour les autres espèces , Fabricius , Olivier , l'Encycl. Mélh. , les ouvrages de Latreille [Gêner. Crust. et Ins. , et Règn. Anim. de Cuv. ) , le Catalogue de Dejean , etc. (aud.) CRIOCERIDES. Ciioceiides. ins. Division ét.iblie par Latreille (Ge/ier. Crust. et Ins. ï. m , p. 45) dans la famille des Chrysomélines, et com- prenant les genres Sagre , Orsodacne, Mégalope , Donacie , Criocère et quel- ques autres. Cette division corres- pond (Règn. Anim. de Cuv.) à la fa- mille des Eupodes. V. ce mot. (aud.) CRIOPE. Crlopus. MOLL. ' Poli , Test, des Deux-Siciles.) Syu. de Crio- poderme. (d..ii.) CPvIOPODERME. Criopodermon. MOL.L. Poli, dans son magnifique ou- vrage (Test, des Deux-Siciles ), a éta- bli ce genre pour l'Animal de YAno- mia Caput Serpentes de Linné , et non pas pour la Crania, comme cela a été mis, par erreur sans doute , dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, puisque le genre Cranie avait été con- fondu par Linné avec les Anomies , et que c'est Bruguière le premier qui l'a formé dans les planches de l'En- cyclopédie ; au reste les Criopodermes ^-:# ^^^^r^^ ^ CVâuihier pauvret dirf '^WunAx j-cztipf rUlQUET VOYAGEUR. ACRYDIUM PEREGRINANS. Lalr. CRI de Poli appartiennent aux Orbiculcs de Lninarck. V. Oriîicule. (d..ii.) * CRIPART. OIS. Syn. vuigaire du Grimpercau, Certhia J'amiliaris, L. f^. GrIMPEBEAU. (UR..Z.) CRIQUET, jlcrydium. iNS. Génie de l'ordre des Ortlioptcres établi par GeoflVoy , et con•e^pondant à la de- nomination latine de Grj//us de Fa- bricius. 13umëiil le désigne aussi sous le nom français d'Acridie. Il appar- tient ( Règn. Anim. de Cuv. ) à la fa- mille des Sauteurs , et a pour carac- tères , suivant Latreillc : antennes filiformes , iiisérées entre les yeux à quelque dislance de leur bord inter- ne ; bouche découverte ; palpes point comprimés; pâtes propres à sauter ; tarses à tiois articles ; une pelote en- tre les crochets. Les Criquets proprementdits s'éloi- gnent des Pneuinores par leurs pieds postérieurs plus longs que le corps, et par leur abdomen solide et non vé- siculeiix ; ils difleient des Tiuxales par leurs antennes et par leur tcle ovoïde ; les dillerentes parties de leur corps présentent quelques autres par- ticularités curieuses que nous allons successivement passer en revue. La tête , très-développée, supporte des antennes assez courtes et com- posées d'une vingtaine d'articula- tions; des yeux à réseaux ovales , saillans, situés sur les côtés , et trois petits yeux lisses placés en triangle sur son sommet ; la bouche se com- pose d'une lèvre supérieure grande , large , légèrement échancrée à son bord antérieur ; de mandibules for- tes , tranchantes , irrégulièrement dentées ; de mâchoires terminées par trois dents , et supportant à la fois les galettes qui les recouvrent entière- ment, et une paire de palpes filifor- mes composés de cinq articles ; enfin d'une lèvre inférieure, large, avan- cée, bifide à son extrémité, à divi- sions égales, et donnant insertion à deux palpes filiformes de quatre ar- ticles; le prothoi'ax, de même largeur que le corps , présente quelquefois à sa partie supérieure des espèces de CRI 7 1 carènes se prolongeant transversale- ment sur les côtés en de légères impres- sions qui paraissent être les indices des divisions naturelles de cette par- tie ; la poitrine du niésothorax et du métathorax , ou plutôt le sternum est large , aplati et très-différent de ce- lui des Sauterelles , chez lesquelles il a l'apparence de deux lames trian- gulaires foliacées ; les élytres sont co- riaces , étroites , et aussi longues que les secondes ailes ; celles-ci , recou- vertes par les premières, sont fort amples, réticulées, pliées longitudi- nalementàla manière d'un éventail, et colorées souvent en bleu ou en rouge tiès-vif ; les pâtes ont des lon- gueurs inégales; les quatre antérieu- res sont de grandeur moyenne , mais les postérieures acquièrent des dimen- sions considérables , et sont propres au saut ; l'abdomen est remarquable par l'absence d'une tarière saillante chez la femelle, et par un organe par- ticulier situé de chaque côté tout près de la base , au-dessus des cuisses des pâtes postérieures , et sur le premier segment nommé médiaire par La- treille. Cet organe , qui se montre à l'extérieur par une ouverture ova» laire assez profonde qui est fermée en partie par une membrane , a été dé- crit par Degéer,par Olivier , et , dans ces derniers temps ( Mém. du Mus. d Hist. nat. T. viiT, p. 122), par La- treille , qui compare directement cet appareil à celui des Cigales, et le cousidère comme une poche pneuma- tique formant un véritable instru- ment acoustique. Quoi qu'il en soit , les sous aigus et interrompus que font entendre les Criquets paraissent être dus essentiellement au frotte- ment alternatif de la face interne des cuisses postérieures contre la surface supérieure des élytres. De- géer ( Méixi. T. m ) a décrit et re- présenté avec soin les organes géné- rateurs de ces Insectes. Les femelles ne tardent pas à pondre après l'accouple- meat; leurs œufs sont taniôt dépo- sés contre quelques tiges de Gramen, et alors une matière écumeuse qui se durcit ensuite , les enveloppe et les l'i CRI protège ; tantôt ils sont enfoncés en terre. Les larves, les nymphes et l'In- secte parfait se nourrissent de diver- ses Plantes, et sont très-communs dans les prairies et dans les champs. Il n'est personne qui ne connaisse les ravages considérables que les Cri- quets de passage occasionent par- tout oii ilss'aiTêlent, et les voyageurs ont souvent parlé de leurs dévasta- tions dans le Levant et en Afrique. Le midi de l'Europe a plus d'une fois éprouvé de semblables dégâts ; la France même en fut témoin à plu- sieurs reprises. D'Ombres -Firmas rapporte, dans uneNolice, que la Pro- vence fut ravagée à certaines époques , et surtout pendant les années 161 3 , 1720 et 1721, par des troupes innom- brables de Criquets ; leur nombre fut aussi très-grand en 1819. Pendant cinq semaines on enterra chaque jour trente-cinq à quarante quintaux de ces Insectes qui alors étaient à l'état de larve ou de nymphe. ^ Dans les contrées oii les espèces de Criquets sont grosses et nombreuses, par exemple en Barbarie , les habi- tans les font rôtir , et les considèrent comme un excellent manger. Ils les conservent dans la saumure après leur avoir arraché les ailes et les ély- tres. Ce genre est très-nombreux en es- pèces ; nous citerons le Criquet Î3TRIDULE , Acrydium Stridulum , Oliv., ou le Criquet à ailes rouges de Geoffroy (Hist. des Ins. T.i,p. SgS, B. 3 ). Il est figuré par Roësel ( Ins. T. II, tab. 21 , fig. 1 } , et par Schœf- ferfÈlem. ins., tab. i5, ellcon. Ins., tab. 27, tig. jo, 11 ). 11 peut être con- sidéré comme le type du genre. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope. Le Criquet émigrant , yfcr. mi- gratorium, Oliv. , vulgairement la Sauterelle de passage ou le Criquet de passage de Degcer(Mém. sur les Ins. T. III, p. 466, n. 1 , pi. 20 , fig. 1 ), représenté par Roësel. ( loc. cit., tab. 24 ) et par SchsefTer [Icon. Ins., tab. 14, fig. 4, 5 ). On le trouve dans l'Orient , en Barbarie , en Egypte ; il CRI vole en troupes innombrables , et dé- vaste toutes les contrées qu'il par- court ; c'est à cette espèce que se rapportent les dégâts observés en Pro- vence et dans d'autres pays. F". l'En- cyclopédie méthodique. (aud.) CRISIE. Crisia. polyp. Genre de l'ordre des Cellariées dans la division des Polypiers flexibles , à Polypes placés dans des cellules non irritables, confondus avec les Cellaires par Lamarck. Voici son caractère : Poly- pier phytoïde, dichotome ou rameux, à cellules à peine saillantes , alternes , rarement opposées avec leur ouver- ture sur la même face. Les Crisies , placées par les naturalistes parmi les Cellaires et les Sertulaires , en diffè- rent par la forme des cellules, leur situation , et par plusieurs auti'es ca- ractères tellement tranchés, que l'on peut s'étonner avec raison que des zoologistes célèbres aient réuni dans le même genre des Polj^piers aussi disparates que le Cellaiia salicornia et le Crisia ciliala ou toute autre es- pèce. Dans la première, les cellules sont éparses sur toute la surface ; dans la seconde, elles sont alternes, très- rarement opposées à l'ouverture sur la même face, ce qui fait paraître les cellules situées de la même maniè- re, quoique leur position soit diffé- rente. Toutes les Crisies présentent des formes analogues entre elles , et qui rendent les Polypiers de ce grou- pe faciles à distinguer ; leur substance est en général calcaire , avec des arti- culations plus ou moins cornées. La couleur varie peu dans les Crisies desséchées; c'est un blanc plus ou moins sale , quelquefois très - pur , d'autres fois tirant sur le jaune ou le violet. La grandeur ordinaire est de quatre à six centimètres ; dans quel- ques espèces, elle est environ d'un décimètre; nous n'en connaissons pas au - dessus de celte hauteur. Les Cellaires ne sont jamais parasites sur les Hydrophytes , tandis que la plu- part des Crisies semblent se plaire ex- clusivement sur ces Végétaux qu'el- les cmbellissentde leurs petites touffes CRI blanches et crétacées ; on les trouve à toutes les époques de l'année dans les mers tempérées de l'iiéniisplière bo- réal ; elles sont rares dans les climats froids ainsi que dans les mers équa- toriales; au-delà du tropique du ca- pricorne , elles se l'eprésenteut de nouveau , mais avec trois cellules sur la même face ; très-peu se rapprochent de celles d'Europe ; leur existence dans lous les lieux paraît dépendre de celle de la Plante marine sur la- quelle elles se fixent. Elles ne sont d'aucun usage ni dans les arts ni dans l'économie domestique. Nous avons remarqué qu'il se trouvait une grande quantité de ces productions animales dans la Mousse de Corse de quelques pharmacies, sans que sa qualité en fiit altérée. Crisie ivoire , Crisia ehurnea , Lamx. , Hist. Polyp. , p. i58, n. 224; Ellis Coral., p. 54 , tab. 21, fig. a , A. Joli petit Polypier remarquable par le blanc nacré de ses articulations séparées les unes des autres par un petit disque noirâtre ; il forme des touffes nombreuses sur les Hydrophy- tes et les Polypiers des mers d'Europe. Crisie VELTJE, Crisiapilosa, Lamx. , p. 159, n. 246; Cellulariapilosa ,Va\\. Elench. , p. 72, n. 29. Sa tige est droite , dichotome, formée de cellu- les alternes , obliques , unilatérales , avec l'ouverture garnie d'un ou de deux poils longs et flexibles. Elle est assez commune sur les productions marines de la Méditerranée. Crisie flustroïde , Crisia flus- troïdea , Lamx. , p. i4i, n. 262; Ellis Corail. , p. 119 , tab. 38 , fig. 7 , g, n. Frondescente , plane, tronquée aux extrémités , couverte de cellules al- longées avec deux petites dents au bord antérieur. Pallas la cite comme une variété delà Cellulaire aviculaire, quoiqu'elle en diffère beaucoup par sa ramification, son port, ainsi que par les cellules sur deux rangs au moins dans la Crisie flustroïde. Elle couvre de ses petites houppes des productions marines de tout genre ; nous en avons même trouvé sur des CRI 75 Homards auxquels elles donnaient un aspect fort singulier. Crisie a trois cellules, Crisia tricyttara , Lamx. , p. i42 , pi. 3, fig. 1 , A, B> c. Belle espèce à articulations obliques , composées de deux ou trois rangs de cellules oblongues. Elle n'est pas rare sur les Hydrophytes des mers australes qui renferment d'autres espèces analogues à celles-ci, mais inédites et très -différentes de celles d'Europe. Crisie élégante , Crisia elegans , Lamx. , Gen. Polyp. , p. 6 , tab. 65 , fig. 4,7. Sa tige se ramifie et se cour- be avec grâce , caractère rare parmi les Crisies , en général presque pier- reuses et roides ; ses articulations sont peu distinctes et composées de cellules lyrées. Elle se tit)uve au cap de Bonne-Espérance. Ce genre offre encore la Crisie ci- liée, Lamx., p. i38. Mers d'Europe. — Crisie RABOTEUSE , Lamx., p. jSg- Mers d'Europe. — Crisie épineuse , Lamx. , p. i4o. Mers du Japon. — Crisie rampante , Lamx. , p- i4o. Mers d'Europe. — Crisie aviculai- re, Lamx., p. i4i. Europe. — Crisie TERNÉE , Lamx. , p. i42. Mers d'E- cosse. — Crisie plumeuse, Lamx. , p. i42. Mers d'Europe. Les collections renferment encore beaucoup de Crisies non décrites. (LAM..X.) CRISITE. BOT.PiiAN. PourChrysi- tvix. F", ce mot. CRISOCOME. BOT. PiiAN. Pour Chrysocome. P^. ce mot. CRISOGONE. BOT. PHAN. Pour Chrysogone. F"- ce mot. CRLSONIUM ET CRISSONIUM. BOT. PHAN. F. CrESSE. CRISPITE. MIN. (De Lamétherle.) r. Titane. * CRISSAN. bot. PHAN. Nom ja- vanais d'une Cypéracée ou Graminée de l'Inde, qui est le Carex Amboinica de Rumph et Schœnus paniculatus de Burman. (b.) CRISTA. bot. piian. Ce mot, qui en latin signifie crête, a été employé, 74 CRT soit seul, soit avec desépithètes, pour désigner diverses Plantes. Le Crista de Caesalpin était le Melampyrum praiense et le Pedicularis tuberosa. Linné appelle ainsi un Cœsalpinia. Crista Galli encore est un Rhiuanthe et un Sainfoin , etc., etc. (b.) CRISTAIRE. Cris/aria. bot. THAN. Genre de la famille des Malva- cées et de la Monadelpliie Polyandrie , Froposé par Cavanillcs et adopté par ersoon et Pursh , qui y ont chacun ajouté une espèce nouvelle. Voici les caractères de ce genre : son calice est simple , à cinq divisions profondes , lancéolées et aiguës j sa corolle est formée de cinq pétales onguiculés à leur base; les étamines sont très- nombreuses jet monadelphes; l'ovaire est arrondi , déprimé, mulliloculaire , surmonté d'un grand nombre de sty- les qui correspondent chacun à une loge. Le fruit se compose d'autant de capsules uniloculaires, réniformes, rapprochées les unes contre les au- tres latéralement , qu'il y a de styles ; chacune d'elles est percée d'un trou sur ses deux côtés et surmontée de deux ailes membraneuses redressées. Ce genre est fort voisin des Sida et des Anoda. Il se compose de trois espèces originaires du Chili et du Pérou. L'une, Crislaria glaucophyl- la, est figurée par Cavaniiles {Icon. , 5 , p. 1 1 , t. 4i8 ). Une seconde a été décrite et figurée avec soin par L'Hé- ritier (Stirpes, i, p. iig, t. 67). Sonnerat, dans sou Voyage aux Indes , a décrit et figuré (vol. 2 , p. a47 , t. i4o ) sous le nom de Cristaria Cocci/iea le Combretum purpureum , Willd. V. COMBRET. (a. R.j CRISTAL. MIN. Mot tiré du grec Krustallos , dont le sens est Eau con- gelée; c'était le nom que les anciens donnaient à la variété incolore de Quartz-Hyalin , qu'ils regardaient comme provenant d une eau qui avait subi une forte congélation. C'est par l'effet d'une semblable comparaison 3UC dans les arts on applique aujour- 'hui le même nom à cette espèce de CRI Verre blanc, très-pesant, dont on fait des vases , et que l'on emploie à la garniture des lustres. x\ncienne- ment le mot de Cristal rappelait l'idée d'un certain corps régulier, savoir d'un prisme hexaèdre terminé par deux pyramides à six faces; dans la suite , le même nom a été appliqué par extension à tous les antres corps na- turels, qui se montraient aussi sous des formes géométriques. /^.Cristal- lisation, (g. DEL.) CRISTALLINE, bot. phan. L'un des noms vulgaires du Mesembryan- themum cristaLUnum , L. (b.) CRISTALLISATION et CRIS- TALLOGRAPHIE. MIN. Parmi les différens modes d'équilibre auxquels parviennent les molécules homogè- nes des corps inorganiques pendant l'acte de leur solidification , et qui donnent lieu à ces nombreuses varié- tés de texture observées dans les indi- vidus d'une même espèce minérale , il en est un sur lequel influent parti- culièrement les forces d'attraction dé- pendantes de la forme de ces molécu- les , et qui réunit à un ensemble de propriétés remarquables l'avantage (le pouvoir être défini d'une manière géométrique. Telle est en effet la con- dition générale à laquelle cet équili- bre est assujetti, que les particules si- milaires dont le solide est l'assenj- blage sont toutes situées parallèle- ment les unes aux autres, en même temps qu'elles sont espacées symétri- quement entre elles. Leurs faces ho- mologues , leurs axes correspondaus, sont tournés dans le même sens , et leurs centres de gravité sont alignés sur des plans suivant un certain nom- bre de directions fixes Cette agrégation régulière des par- ticules intégrantes d'un corps est ce qu'on nomme Cristallisation : elle se manifeste à nos yeux par des caractè- res qui la distinguent nettement de l'agrégation irrégulière et confuse. Ces caractères sont : une structure laminaire à l'intérieur, dans plusieurs sens à la fois , et à l'extérieur une configuration polyédrique qui est CRI toujours en rnpport avec la struclui c interne. D'autres indices non moins sûrs de cet arrangement coiniiassé des molécules d'un corps, se joignent aux caractères précédens , ou nicmc suppléent à leur absence dans certains cas. Telles sont les actions diverses qu'éprouvent les rayons lumineux dans leur passage à travers les inter- stices de ces molécules, suivant les sens dijrérens dans lesquels ils les pé- nètrent, actions dont nous étudierons les eflcts en détail dans un article à part , en même temps que nous mon- trerons leur parfait accord avec les Î>hénomènes importans que nous al- ons exposer. ( K. Réfraction dou- ble. ) ^ Tout Cristal, c'est-à-dire tout corps que la Cristallisation a marqué de son empi'einte, est susceptible d'être divi- sé mécaniquement ou de se séparer fiar la percussion en unemullitudede âmes planes parallèles entre elles. Ce mode particulier de division ou de cassure , que l'on désigne communé- ment parlcnom de clivage , se répèle avec plus ou moins de facilité dans un certain nombre de directions , en sorte que si l'on considère ijolémcut ces diÛ'ércns sens de clivage , on peut se figurer le Cristal comme étant dans chacun d'eux un assemblage de la- mes planes superposées les unes aux autres , tandis qii'au contraire, si l'on a égard à tous les sens de clivage à la fois , on peut se représenter le même Cristal comme une succession de couches ou d'enveloppes polyédri- aues qui se recouvrent mutuellement epuis le centre jusqu'à la surface. Quant à la forme extérieure, elle est toujours celle d'un polyèdre , soit ré- gulier, soit simplement symétrique, c'est-à-dire teiTniné par des faces éga- les et parallèles deux à deux. Quel- quefois elle ressemble à celle du so- lide intérieur , ou de cette espèce de noyau central que détermine l'en- semble des plans de clivage; mais le plus souvent elle en diflère , et elle éprouve dans la même espèce , c'est- à-dire dans une série de Cristaux com- posés de molécules identiques, des va- CRI 75 riations assez grandes, soumises tou- tefois à certaines règles que nous fe- rons bientôt connaître. Mais avant de passer à l'examen de ces résultats générauxdéduitsde l'ob- servatmn des foi mes extérieures , considérons le Ciistal en lui-même , ou relativement à sa structure polyé- drique, et pour nous rendre facile- ment compte de cette structure, pre- nons pour exemple le cas le plus sim- ple et le plus orclinaire , celui dans le- quel le clivage a lieu dans trois direc- iions seulement. Nous supposons donc le Cristal divisible dans ces trois sens , suivant des plans parfaitement lisses que nous nommerons avec Hauy jointe naturels , parce qu'ils passent entre ses lames composantes. Ces joints ne sont pas le produit immédiat de l'opération mécanique que subit le corps. Ils préexistaient dans le Cristal encore intact, et le clivage ne fait réellement que les mettre à aécouvert. On est donc conduit à se représenter la matière de ce Cristal comme natu- rellenient divisée par trois séries de plans parallèles en petits paralléli- pipèdes , tous de la même forme , et c'est ce que l'observation directe pa- raît confirmer. En effet , si nous frap- pons avec un marteau sur ce Cristal, nous le verrons se partager aussitôt en fragmens réguliers d une figure constante, qui seront par exemple des rhomboïiles de cent cinq degrés envi- ron , si le Cristal appartient au Spath d'Islande. Ces rhomboïdes , à leur tour, se sépareront en d'autres rhom- boïdes plus petits , lesquels se subdi- viseront ultérieurement en fragmens toujours semblables , et en poursui- vant l'opération de la même manière nous finirons par obtenir des corpus- cules rhomboïdaux qui échapperont à nos sens par leur extrême petitesse. Au-delà de ce terme apparent, uni- quement relatif à l'imperfection de nos organes , l'analogie nous porte à continuer par la pensée les mêmes divisions successives. Mais il fautbiea que ces divisions aient des bornes réelles si la matière est physiquement composée d'atomes , comme le suppo- 76 CRI sent toutes nos théories. Allons jus- alla cette limite, et nous aurons, en ernière analyse, décomposé leCristal en rhomboïdes élémentaires dont tel était l'assortiment dans le Cristal en- tier , que leurs faces se trouvaient de niveau dans le sens des plans de cli- vage , en sorte que nous pourrons nous représenter ce Cristal comme dtant un assemblage de rhomboï- des égaux et juxtaposés par leurs faces. Cette manière de concevoir la struc- ture des Cristaux comme une agréga- tion de particules réunies entre elles fjardes plans, paraît la plus simple et a plus naturelle lorsqu'on ne consi- dère que le résultat sensible de l'es- pèce d'anatoraie que nous venons d'exécuter , et qu'on fait abstraction des données particulières que peut fournir la physique sur la constitu- tion moléculaire des corps. En effet , elle suppose que les choses sont en elles-mêmes telles qu'elles s'offrent à nos observations, et l'on ne peut, par conséquent, lui refuser une sorte de réalité apparente ; aussi a-t-elle été admise (au moins hypolhétiquement) par Haûy , comme base de ses expli- cations théoriques des phénomènes de la Cristallisation, et comme fonde- ment de toutes ses déterminations cristallographiqiies , auxquelles elle ne peut d'ailleurs rien ôter de leur certitude, ainsi que nous le prouve- rons dans le cours de cet article. Mais , à considérer la chose sous le point de vue de la physique, il répu- gne aux notions que nous avons des effets généraux de l'attraction molé- culaire, et de la variété des combinai- sons auxquelles elle donne naissance, que la forme polyédrique puisse con- venir à la fois aux élémens des corps simples et à cette multitude d'élémens composés de différens ordres qui ré- sultent du concours de leurs affinités mutuelles, et qui ne sont probable- mentque des aggrégats de parties sim- ples en équilibre autour d'un centre. Il est plus conforme aux lois de la mé- canique de se représenter ces élé- mens comme des corpuscules sphéroï- CRI daux , ayant des pôles de diverse force , ou , si l'on veut, des axes dif- férens , qui déterminent les direc- tions de plus grande ou de moindre affinité. Il importe donc de remar- quer ici que la division par plans , qui est un des caractères essentiels des Cristaux, n'entraîne pas nécessai- rement l'existence de molécules po- lyédriques juxtaposées parleurs faces, et que les joints naturels qu'ils pré- sentent sont moins la conséquence immédiate de la forme des molécules que de la manièie symétrique dont elles sont espacées entre elles, en sorte que l'on conçoit que ces joints sub- sisteraient encore si toutes les molé- cules, sans changer de place , étaient réduites à leurs centres de gravité. Il résulte en effet de la disposition en quinconce et du parallélisme des élé- mens d'un Cristal,que sa masse est tra- versée pa r des fissu res planes dans une infinité de sens , suivant lesquels les élémens se tiennent avec des degrés de force plus ou moins considérables. Vient-on à rompre leur équilibre par un effort extérieur , ils tendent alors à se séparer en couches régulières dans les directions de la moindre co- hérence. Ce qu'on nomme joint naturel n'est donc rien autre chose qu'un plan me- né dans l'une de ces directions , et qui touche à la fois dans des points correspondans toutes les mnlécules des diverses files ou rangées dont se compose une même lame. Par consé- quent, les petit'î solides qui résul- tent de la combinaison des différens joints naturels, etqu'on suppose donr ner les véritables formes des molécu-r les, ne représentent réellement que des polyèdres circonscrits à ces mo^ lécules, mais qui peuvent en tenir lieu comme élément de la structure et comme caractère spécifique, parce qu'ils sont invariablement liés avec elles par leurs dimensions. L'explication précédente de la struc- ture des Cristaux et de leur consti- tution moléculaire , laisse un plus grand nombre de chances aux pro- • portions variées des combinaisons Cîll chimiques , et permet d'entrevoir la possibilité d'une relation enlrç la composition atomistique et la forme cristalline, telle qu'elle paraît résul- ter des curieuses recliertlies de Mit- sclierlich. En effet, que l'on suppose deux sels dont la formule de compo- sition soit la même, ou qui renfer- ment des nombres égaux d'alùmcs de l)ase et d'acide. Si l'acide est de mcme nature dans les deux sels , et si les l)ai;es qui les différencient sont d'ail- leurs cnimiqucment équivalentes, ou du moins très-voisines parleurs affi- iiités , on concevra sans peine que ces élémens, dont les uns sont identiques, les autres analogues , étant en pareil nombre de part et d'autre , se réu- nissent entre eux de la même ma- nière , et produisent par leur assor- timent des molécules complexes de forme à peu près semblable , dont les forces de cohésion soient peu dif- férentes. Dans ce cas les deux sels devront présenter des Cristaux du même genre , qui seront très-rappro- chés par les mesures de leurs angles. Des molécules isomorphes de nature diverse pourront même cristalliser ensemble, ou les unes au milieu des autres, comme si elles étaient de la même espèce , et ce mélange pourra avoir lieu en toutes proportions sans qu'il en résulte dans la forme du mixte des variations sensibles. Ce que nous avons dit de la diffé- rence de force avec laquelle les lames d'un Cristal adhèrent les unes aux autres, suivant la direction qu'elles ont dans 1 intérieur delà masse, donne lieu à distinguer les clivages , ou les joints naturels sensibles , en divers ordres d'après le degré de netteté ou de facilité avec lequel on peut les ob- tenir ; mais remarquons auparavant que dans un Cristal le même clivage est souvent multiple , ou se répète eu plusieurs sens avec uue égale net- teté. Ce cas est celui des clivages pa- rallèles aux faces du rhomboïde de la Chaux carbonatée , de l'octaèdre du Spath fluor , du cube de la Galène , etc. En général , lorsque le nombre des clivages également nets est sufii- CRI 77 saut pour qu'il puisse résulter de leur combinaison un polyèdre complet, ce solide est toujours une forme simple, régulière ou symétrique, c'est-à-dire terminée par des faces égales, sem- blables cl scmblablemcnt placées par rapport à un point ou à un axe cen- tral. Le clivage le plus apparent , soit simple, soit multiple, que présente une substance cristallisée , lorsqu'elle est pure et transparente , est son clivagey?/v//c//)a/ ou du premier ordre: tel est celui qui donne les faces du rhomboïde ordinaire de la Chaux carbonatée. Mais ce même rhomboïde laisse quelquefois apercevoir des cli- vages secondaires parallèles à ses bords supérieurs ou à son axe, et beaucoup moins sensibles que le pre- mier. Lorsque les joints naturels d'un ordre élevé ne se montrent ainsi qu'accidentellement , et le plus sou- vent sous l'influence d'une substance étrangère régulièrement interposée entre les couches du Cristal , on les désigne par le nom àe joints surnu- méraires. Si le clivage principal n'a lieu que dans une ou deux directions seulement , auxquels cas il ne peut plus produire par lui-même de forme simple et complète ; il se combine alors avec des clivages de différens ordres , et le noyau résultant de leur ensemble est composé d'autant de sortes de faces , distinguées par leurs figures et par leurs positions , qu'il y a d'ordres différens de clivages. Dans ces cas , on observe fréquemment une grande inégalité d'éclat entre les divers joints naturels , dont quel- ques-uns ne peuvent plus s'obtenir d'une manière continue, et ne se re- connaissent qu'à la coïncidence des reflets qui partent d'une multitude de petites lames parallèles , et que l'on voit briller dans les fractures du Cristal , lorsqu'on le présente à une vive lumière. Ce qui précède suffit pour donner une idée de l'importance dont peut être la considération de la structure cristalline , relativement à la distinc- tion des espèces minérales. Cette structure est une sorte d'organisation 78 CRI constante pour chaque espèce , mais variable d'une espèce à l'autre par des différences que l'on peut appië- cier avec une exactitude rigoureuse. La détermination de cette structure est m effet toute géométrique, puis- qu'elle se réduit à celle du solide de cliuage , ou de cette espèce de noyau polyédrique que l'on peut concevoir inscrit dans chaque Cristal , et qui est donné par la réunion de ses prin- cipaux joints naturels. On arrive à la connaissance de ce solide , en partie f)ar l'observation directe des plans qui e terminent, en partie par l'élude de la forme extérieure , qui est le second caractère essentiel du Cristal. A la vérité cette forme est sujette à varier dans les différens Cristaux d'une mê- me espèce ; mais cette variation est soumise à des lois qui la restreignent dans do justes limites , de manière qu'à chaque solide de clivage cor- respond un ensemble de formes qui lui est propre. Toutes ces formes ont avec lui, et conséquemment entre elles, des relations qui permettent de les déduire les unes des autres. On peut regarder leur noyau comme une unité à laquelle on les ramène , ou comme une sorte de moven terme qui sert à les comparer plus aisément. Venons maintenant aux résultats généraux d'observation qui sont rela- tifs aux formes extérieures des Cris- taux. Sous ce rapport, la Cristallisa- tion peut être considérée de deux mn- nières : ou géométriquement, en ce qui concerne les relations mathéma- tiques des différentes formes entre elles, ou physiquement, en ce qui concerne les causes de leurs varia- tions dans la même espèce. Nous trai- terons en premier lieu de la Cristalli- sation considérée géométriquement , la seule qui intéresse la minéralogie proprement dite. On sait tout ce que cette belle partie de la science doit aux profondes recherches de l'abbé Haiiy ^ que l'on peut regarder, à si juste titre , comme le fondateur de la Cristallographie. Présenter l'histoire de nos connaissances en ce genre , c est pour ainsi dire faire une analyse CRI complète des travaux de ce savant il- lustre, dont la vie tout entière a été consacrée au perfectionnement de son ingénieuse théorie. Nous nous bornerons à résumer ici rapidement , et dans l'ordre qui paraît le plus na- turel, les résultats de ces imporfans travaux, en renvoyant le lecteur, pour les développemcns nécessaires , au Traité de Cristallographie, publié en 1823 , oii ces résultats ont été expo- sés avec tout le soin convenable. Nous parlerons ensuite des différens points de vue sous lesquels ce sujet intéres- sant a été envisagé par quelques mi- néralogistes, et principalement par ceux de l'école allemande. Examinons d'abord quels sont les faits généraux donnés par la simple observation des Cristaux naturels. Le premier consiste dans la diversité des formes sous lesquelles la même subs- tance peut s'offrir. La Chaux carbo- nalcG, par exemple, prend, suivant les circonstances, la forme d'un rhom- boïde , celle d'im prisme à six pans , celle d'un dodécaèdre à triangles sca- lènes, celle d'un autre dodécaèdre à faces pentagonales, etc. Le Fer sulfuré cristallise tantôt en cube, tantôt eu octaèdre régulier, souvent en dodé- caèdre, dont les faces sont des pen- tagones , ou en icosaèdre àfaces trian- gulaires. On rencontre quelquefois le même Minéral sous des formes du même genre , mais distinguées entre elles par la mesure de leurs angles. Ainsi la Chaux carbonatée présente un certain nombre de rhomboïdes dont les uns sont aigus et les autres obtus. Ces vaiiations remarquables que subissent les formes des Cristaux originaires dune même espèce , ne se font point au hasard , ni par nuances insensibles. Il y a constance dans les angles de chacune des formes en par- ticulier , comme il est aisé de le re- connaître sur les individus scmbU- bles qui proviennent de diverses lo- calités ; et si l'on compare entre elles des formes d.i même genre , mais diS" seml)lables , on trouve toujours entre leurs angles des différences apprécia- bles et constantes. CRI Celle invariabilité dans les incli- naisons des faces des Cristaux est un second fuit d'observation , de la plus haute importance en Crislallogi apbic, et qui a clé constaté pour la prciuicre fois par les travaux de l\oinc de 1 Isle. 11 fournit au minéralogi^le un carac- tère d'une grande précision , et qui a sur tous les autres l'avantage dèlre comme un point fixe au milieu des diveises causes qui allèrcul suit la composition , soit la symétrie des Cristaux. Mais on sent que, pour en faire usage, il est indispensable d'a- voir des moyens de mesurer les angles des Cristaux avec beaucoup d'exacti- tude. On emploie à cet eilet des ins- trumeus nommés Goniomètres , et qui sont de deux sortes : les uns prennent l'ouverture de l'angle que Ion cher- che en s'appliquant immédi.itemcnt sur les faces du Cristal. Les autres en donnent indirectement la valeur , à l'aide de la rcilection d'un objet loin- tain et linéaire sur ccj mêmes faces , lorsqu'elles sont mi'.oitantes. Nous ne dirons rien ici de la manière d opé- rer avec ces inslrumens , dont la des- cription se trouve dans la plupart des traités de minéralogie d'une publica- tion récente. De même , dans l'exposé qui va suivre , nous nous abstiendrons de définir autrement que par leur simple dénomination, les divers soli- des dont nous aurons à parler, parce qu'ils sont tous décrits et figurés avec soin dans les ouvrages de Cristallo- graphie. Le principe de la constance des angles dans chacune des formes di- verses d'un Minéral , semble annon- cer que leurs variations ont été sou- mises à des règles d'après lesquelles toutes ces formes sont liées entre elles dans la même espèce. Aussi , quelque disparates que soient au premier abonl les Cristaux d'une substance , lors- qu'on les rapproche l'un de l'autre au hasard, on s'aperçoit aisément, en les compaianl tous ensemble avec atten- tion , qu'ils ne sont en réalité que des modifications les uns des autres , et qu on peut les ordonner en une série qui rende sensible le passage graduel CRI 79 de l'une des formes regardée comme primilhe ou fondamentale à toutes les autres qui, relativement à elle , sont les formes secondaires ou les dé- rivées. Les modifications qui caracté- risent chacun des termes de celle sé- rie , consistent dans le remplacement des bords ou des angles de l'un tles termes précédens ,par des facettes qui d'abord tiès-petites ,etn'alléianl que faiblement la forme à laquelle elles s'ajoutent, augmentent peu à peu d'étendue aux dépens des faces pri- mordiales, jusqu'à ce que celles-ci disparaissent entièrement, auquel cas on obtient un solide tout nouveau, qui n'a plus rien de commun avec le premier. Dans la succession des formes interinédiaiies , composées de deux ordres difléiens de faces, toutes celles qui se rapprochent de l'une des deux extrêmes, portent plus particulière- ment son empreinte : on dit alors que cette forme est dominante dans le Cristal , et l'on comprend sous le nom àemodijications toutes les facéties ad- ditionnelles qui mènent à l'autre forme par leur extension progressive. On voit d'après cela que lensemble des formes ciistallines qui se rencon- trent dans la même espèce , se par- tage en formes complètes , sans mo- difications , et en formes dominantes avec modifications, offrant les pas- sages des premiers solides les uns aux autres. Les facettes qui moilifient une forme dominante quelconque, sont assu- jetties dans leur disposition générale à une loi, à laquelle Haiiy a donné le nom de loi de symétrie , et qui consiste en ce que les bords ou les angles solides de celte forme qui sont identiques entre eux , reçoivent tous à la loij les mêmes modifications , tan.bs que les bords ou angles qui dilTèrcnt , ne sont pas semblablement modifiés. De plus, les facéties parti- culières qui modifient telle arête ou tel angle solide, sont en rapport avec le nombre et la figure des faces qui concourent à la formation de cette arête ou de cet angle solide. Si ces faces sont égales et semblables, ou 8o CRI bien la modification est simple , et alors elle résulte d'une seule facette également inclinée sur chaque face , ou bien elle est multiple et se compose alors de plusieurs (acettes également disposées à l'égard des mêmes faces. Au contraire , si ces dernières sont inégales et dissemblables , la modifi- cation est simple et diflféremment in- clinée sur chacune d'elles. La loi que nous venons d'exposei- est extrêmement importante, en ce qu'elle, permet de circonscrire nette- ment et pour ainsi dire d'embrasser d'un seul coup-d'œil l'ensemble des variétés de formes , sous lesquelles un Minéral peut s'offrir. H sufla.t en effet de connaître une seule des for- mes simples ou dommantes de la sé- rie, pour être en état de reproduire la série tout entière , par une grada- tion de passages d'un terme à l'autre, et en épuisant toutes les combinaisons possibles de facettes modifiantes , les- quelles combinaisons sont toujours en nombre très-limité , et dépendent du degré de symétrie qui règne entre les parties du type fondamental. On comprend sous le nom de Système de Cristallisation , toutes les formes qui peuvent ainsi se déduire les unes des autres et coexister dans la même es- pèce minérale. Il y a six principaux systèmes de Cristallisation, que nous distinguerons entre eux par leurs formes fondamentales , c'est-à-dire Ear celles que l'on emploie comme ases de la dérivation de toutes les autres , et que l'on choisit ordinaire- ment parmi les plus simples , telles que les prismes ou les octaèdres. Le choix de la forme fondamentale est d'ailleurs parfaitement arbitraire , puisque les rapports de symétrie qui servent à établir la dérivation , sont réciproques entre toutes les formes dominantes, ainsi qu'on le verra par les développemensdans lesquels nous allons entrer au sujet de chaque sys- tème. I. Système de Cristallisation du cube , ou de l'octaèdre régulier. La forme fondamentale de ce sys- CRI lème ayant tous ses angles identiques ainsi que tous ses bords , la modifica- tion qui atteindra l'un des angles ou des bords , devra se répéter sur tous les autres. Nous nous bornerons à considérer ici les formes complètes qui résultent de chaque espèce de modification , supposée parvenue à sa limite : i" modification par une face sur tous les angles du cube; forme dérivée : octaèdre régulier. Ce dernier solide , modifié de la même manière , reproduirait le cube. 2\ Modification par une face sur tous les bords ; forme dérivée: dodécaèdre rhomboidal. 3". Modification par deux faces sur tous les bords; forme dérivée : hexaté- traèdre , ou solide composé de vingt- quatre triangles égaux et isoscèles , offrant l'aspect d'un cube dont les six faces sont recouvertes de pyramides droites quadrangulaires. 4^. Modifi- cation sur les angles par trois faces tournées vers celles du cube ; forme dérivée : solide composé de vingt-qua- tre trapézoïdes égaux et semblables. On n'en connaît qu'un seul dans la nature ; c'est celui que l'on nomme plus particulièrement Trapézoèdre , et que reproduit le dodécaèdre rhom- boidal par une modification simple sur tous ses bords. b°. Modification sur les angles par trois faces tournées vers les arêtes du cube ; forme déri- vée : solide composé de vingt-quatre triangles égaux et isoscèles , offrant l'aspect d'un octaèdre régulier, dont les faces sont surmontées de pyrami- des droites triangulaires. On voit que le même solide se déduirait de l'octaè- dre , par une modification double sur tous ses bords. 6°. Modification sur les angles par six faces, disposées deux à deux au-dessus de celles du cube ; forme dérivée : solide composé de quarante-huit triangles scalènes, offrant l'aspecld'un dodécaèdre rhom- boidal, dont les faces sont recouver- tes de pyramides droites quadrangu- laires. Telles sont toutes les modifications symétriques , dont le cube est suscep- tible. Ainsi, les sept formes suivantes, le cube , l'octaèdre régulier , le dodé- CRI caèdre rhomboïdal , le Irapézoèdre , les deux espèces de solides à vingt- quatre triangles i-^oscèles, et enfin le solide à qiiaiantc-huit triangles sca- lènes, sont les seules formes simples qui composent le premier système de Cristallisation. Ce sont du moins cel- Jes qui remplissent dans leur dériva- tion mutuelle toutes les conditions de la loi de symétrie que nous avons ex- posée plus haut. Il est encore dautres formes quiont, avec les précédentes , des rapports évidens, et qui se ren- contrent avec plusieurs d'entre elles dans la même espèce ; mais qu'on ne peut faire rentrer dans le système du cube , qu'en ajoutant une condition nouvelle à cette loi de symétrie. Ces i'ormes s'obtiennent par la séparation de quelques-unes des premières en deux solides semblables, ayant cha- cun la moitié du nombre des faces de la forme entière, et se trouvant l'un à l'égard de l'autre dans une position renversée. C'est ainsi que l'octaèdre originaire du cube peut être considéré comme une réunion de deux tétraèùres réguliers ; l'hexatétraèdre, comme un assemblage de dcuj: dodécaèdres à faces peniagoualés svmétriqucs , etc. Ces deux nouveaux polyèdres , savoir le tétraèdre régulier et le dodécaèdre à plans pentagones , peuvent être pris pour les types de deux svstèmes se- condaires , qui ont leur existence pro- pre dans la nature , et que nous allons essayer de développer ici en peu de mots. A. Système du tétraèdie régulier. Ce solide fondamental ayant , com- me le cube , tous ses bords égaux , et tous ses angles identiques , admet pareillement six espèces de modifica- tions symétiiques. La première a lieu par une seule face sur les bords ; elle produit un cube. La seconde a lieu par deux laces sur les bords ; son ré- sultat est ua dodécaèdre à triangles égaux et isoscèles , offrant l'aspect d'un tétraèdre dont les faces sont sur- montées de pyramides droites , trian- gulaires. On obtiendrait ce solide par la suppression de la moitié des faces du trapézoèdre. La troisième modifi- CPxI 81 cation a lieu par une seule face sur les angles; elle reproduit le tétraèdre ré- gulier dans une position inverse, et par conséquent de sa combinaison avec les faces primitives doit résulter un octaèdre régulier. La quatrième modification a heu sur les angles par trois faces tournées vers celles du té- traèdre; elle conduit en général à un dodécaèdre à faces trapézoïdales, et dans un cas particulier au dodécaè- dre à plans rhombes. La cinquième modification a lieu sur les angles par trois faces tournées vers les arètes'; elle reproduit le ('odécaèdre à trian- gles isoscèles , donné par la seconde jnodification , mais dans une position inverse ; et de la combinaison de ces deux formes semblables résulte le trapézoèdre. Enfin , la sixième modi- fication a lieu sur les angles par six facettes disposées deux à deux au-des- sus des faces primitives. Son résultat est un solide à vingt-quatre triangles isoscèles, analogue à celui que nous avons nommé plus haut hexatétraè- dre. Telles sont les formes simples qui peuvent être dérivées du tétraèdre Î)ar des modifications ss métriques, 'armi les espèces minérales connues, deux seulement se rapportent à ce système , savoir : le Cuivre gris et le Ziuc sulfuré. B. Système du dodécaèdre penta- gonal. Ce solide , qui est la moitié de l'hexatétraèdre , est terminé par dou- ze pentagones semblables , ayant chacun quatre côtés égaux , et un cinquième plus grand que les quatre autres et quOn peut considérer com- me la base du pentagone. Le dodé- caèdre pentagonal régulier , ou celui dans lequel tous les côtés des penta- gones seraient égaux, n'existe point parmi les Cristaux naturels ; on n'y connaît même qu'un seul dodécaèdre symétrique, quoiqu'on puisse aisé- ment en concevoir une infinité d'au- tres différens par la mesure de leurs angles. Ce solide a six grandes arêtes dont chacune sert de base à deux pentagones voisins , et qui sont iden- tiques entre elles ; elles sont situées 6 8a CRI deux à deux dans trois plans qui se coupent à angles droits. Les autres arêtes plus petites , au nombre de vingt-quatre , sont pareillement iden- tiques entre elles , mais non avec les précédentes. Il y a deux espèces d'angles soudes , savoir : huit angles composés de trois angles plans égaux , et douze autres composés de deux angles plans égaux , et d'un troisième plus ouvert. D'après cette disposition symétrique des parties du dodécaè- dre, il est aisé de voir quelles sont les difFérentes modifications dont il est susceptible. Nous nous bornerons à citer pour exemples celles qui ont été observées dans la nature : i® mo- dification par xine face sur les grandes arêtes; forme dérivée: le cube. 2**. Modification par une face sur les huit angles de la première espèce ; forme dérivée ". octaèdre régulier. De la combinaison de cette forme avec la fondamentale résulte l'icosaèdre sy- métrique , composé de deux espèces de triangles, huit équilatéraux, et douze îsoscèles. 5°. Modification sur les mêmes angles par trois faces tour- nées vers celles du dodécaèdre ; for- me dérivée : solide à vingt- quatre faces triangulaires isoscèles , portant l'empreinte de l'octaèdre. Ce solide, en se combinant avec les six faces du cube , donne le triacontaèdre , com- posé de six faces rhombes, et de vingt-quatre trapézoïdes irréguliers. 4®. Modification sur les mêmes an- gles par trois faces tournées vers les petites arêtes du dodécaèdre ; forme dérivée : le trapézoèdre. 5°. Modifi- cation par une seule face sur les douze angles solides de la seconde espèce ; forme dérivée : solide à dou- ze faces trapézoïdales , qui , dans un cas particulier , devient le dodécaèdre à plans rhombes. Parmi les espèces minérales connues , deux seulement se rapportent au système du dodé- caèdre pentagonal , savoir : le Fer sulfuré commun et le Cobalt gris. On voit que les deux systèmes secon- daires dont nous venons de parler sont extrêmement rares dans la na- ture ; le nombre des espèces qui ren- CRl Irent dans le système régulier est beaucoup plus considérable ; il s'é- lève presque jusqu'à trente. IL Système de Cristallisation, du pris- me droit à base carrée , ou de l'oc- taèdre à base carrée. La première de ces formes a deux espèces d'arêtes, les arêtes longitudi- nales et les arêtes des bases. Tous ses angles solides sont identiques , mais compris sous des faces de deux figures différentes. D'après cela, elle peut être modifiée : i** par une sim- ple face sur les arêtes des bases ; forme dérivée : octaèdre à base car- rée. 2°. Par une seule face sur les arêtes longitudinales ; forme dérivée : prisme droit à base carrée , différent du premier par sa position; les sec- tions principales des deux prismes étant à 45** l'une de l'autre. La com- binaison des deux prismes donnerait un prisme octogone régulier , si leurs dimensions étaient respectivement égales. 3**. Par une seule face sur les angles; forme dérivée : octaèdre à base carrée , ayant à l'égard du pre- mier la même position relative que les deux prismes précédens ont l'uu avec l'autre. De la combinaison des deux octaèdres peut résulter une py- ramide double , régulière , à base oc- togone. 4°. Par deux faces sur les angles ; forme dérivée : double pyra- mide à huit triangles scalènes, tous égaux entre eux. On connaît à peu près vingt espèces minérales qui se rapportent au système de Cristallisa- tion du prisme droit à base carrée. De ce nombre sont le ZIrcon , l'Idocrase, l'Harraotome, la Méionite , etc. IIL Système du prisme droit à base rectangle, ou de l'octaèdre rhom- boïdal. On peut prendre indifféremment pour type du troisième système le prisme ou l'octaèdre droit, à base rectangle ou rhombe ; nous adopte- rons pour forme fondamentale le prisme rectangulaire. Ce prisme a tous ses angles identiques , mais com- posés de faces inégales ; les arêtes CRI sont de trois sortes : celles qui ont une même direction sont idciiliques entre elles, et difFùrcnt de toutes les autres. D'après cette corrélation des parties du prisme , il peut être niodi- lle : 1* par une face sur chacun des Ïuatre bords d'une même espèce, ctte modification , en se combinant avec les deux faces de la forme fonda- mentale dont les arêtes sont restées intactes, donne un prisme rhomboï- dal droit ; et comme une modification de ce genre peut avoir lieu sur chaque sorte d'arêtes , il en résulte trois pris- mes rhomboidaux qui diffèrent par leur position et par la mesure de leurs angles. Si ces modificalions , au lieu de se combiner chacune avec deux faces de la forme fondamentale, se combinent deux à deux entre elles, elles produiront trois octaèdres rec- tangulaires , qui auront entre eux les mêmes positions relatives que les trois prismes rhomboidaux dont nous ve- nons de parler, c'est-à-dire que leurs axes se couperont mutuellement à an- gles droits, a". Le prisme rectangu- laire peut être modifié par une face sur chacun des huit angles solides ; le solide dérive est un octaèdre rliom- boïdal composé de huit triangles égaux et scalènes. Telles sont les for- mes simples auxquelles peuvent se ramener toutes celles qui font partie du troisième système de Cristallisa- tion. Le nombre des espèces minéra- les qui se rapportent à ce système s'élève à plus de quarante , parmi les- quelles se trouvent le Soufre , l'Arra- j^onite , la Topaze , le Péridot, le Sul- fate de Baryte , etc. IV. Système du piisme droit à base obliquangle, ou du prisme oblique à base rectangle. La forme fondamentale de ce sys- tème est composée de deux espèces de faces , savoir de quatre rectangles et de deux parallélogrammes obliquan- gles. Elle peut être considérée de deux manières , suivant que la position de ces parallélogrammes est horizontale ou verticale. Dans le premier cas ,elle fie présente comme un prisme droit à CRI 85 base obliquangle, et dans le second cas, comme un prisme oblique rec- tangulaire. Ces deux espèces de pris- mes ne faisant réellement qu'un seul et même solide , leurs systèmes de Cristallisation doivent être parfaite- ment identiques. Nous les réunirons ici eu adoptant pour type unique le pris- me droit irrégulier. Les angles solides de ce prisme sont égaux quatre à qua- tre , et formés chacun ac trois faces inégales. Parmi les arêtes, celles qui sont horizontales et parallèles sont identiques ; les bords verticaux ne sont égaux que deux à deux. D'après cette corrélation des parties du prisme, nous avons à distinguer trois espèces de modifications : t° modification simple sur deux arêter. verticales op- posées ; elle transforme le solide fon- damental en un prisme hexaèdre. Si les deux modifications relatives aux deux couples d'arêtes ont lieu simul- tanément , la forme qui en résulte est un second prisme droit à base obli- quangle , de même hauteur que le premier, mais tourné dans un autre sens. 2°. Modification simple sur qua- tre arêtes horizontales et parallèles ; forme dérivée : prisme oblique à base rhombe dans une position renversée. Une modification analogue sur les quatre autres arêtes horizontales don- ne un second prisme rhomboïdal tourné dans un sens difTérent. Si les deux modifications ont lieu simulta- nément , elles produisent un octaèdre droit à base obliquangle située hori- zontalement. 5". Modification simple sur les quatre angles solides dont les sommets sont dans un même plan dia- gonal. En se combinant avec les pans de la forme fondamentale , elle donne naissance à un octaèdre dont la base est verticale. Une semblable modifi- cation sur les autres angles solides produit un second octaèdre à base verticale et tourné dans un sens dif- férent. Si les deux modifications se combinent , on obtient encore un oc- taèdre à base obliquangle horizontale comme dans le cas de la seconde mo- dification. Enfin, si les deux modifi- cations sur les arêtes verticales ont b* 84 CRI lieu avec l'une ou l'autre des modifi- cations sui' les arêtes horizontales , il en résulte encore deux nouveaux oc- taèdres à hase verticale. Ainsi les prismes droits à base obliquangle , les prismes obliques rhomboïdaux, les octaèdres droits à base de parallélo- gramme, sont les seules formes sim- ples auxquelles se ramènent toutes celles du quatrième système de Cris- tallisation. Le nombre des espèces connues qui rentrent dans ce systè- me est de seize au moins ; parmi elles V. Système du rliomboïde. Ce solide fondamental est suscep- tible d'un grand nombre de modifi- cations, qui s'identifient tellement dans leurs résultats que l'ensemble des formes simples du système peut se réduire à deux solides secondaires ; encore l'un de ces solides peut-il être considéré-comme un assemblage de deux solides égaux de la première es- pèce. Mais toutes les formes du même genre, qui résultent de modifications diverses , sont distinguées entre elles par leurs positions relatives dans les combinaisons. Le rhomboïde fonda- mental peut être modifié : i" par une simple face sur les arêtes des som- mets ; forme dérivée : rhomboïde plus ol3tus que le générateur; 2° par une face sur les angles des sommets ; cette modification produit deux faces hori- zontales qui deviennent les bases des Cristaux , dans lesquels elles se com- binent avec d'autres formes; ô"^ par une face sur les bords inférieurs; le résultat est six plans verticaux égale- ment distans de l'axe , et qui forment avec les deux plans horizontaux de la modification précédente un prisme hexaèdre régulier ; 4° par une face sur chacun des six angles latéraux , laquelle peut être tournée , soit vers les faces du rhomboïde , soit vers les arêtes ; il en résulte six plans qui , en général, s'inclinent également trois à Jrois des deux côtés de l'axe , et pro~ CRI duiscnt un rhomboïde; dans un cas particulier, les six plans sont paral- lèles à l'axe, et donnent naissance, par leur combinaison avec les faces de la seconde modification, à un autre prisme hexaèdre, qui e^t tourné de trente degrés dans le sens hoiizontal par rapport au premier. Le rhomboïde dérivé peut être semblable au rhom- boïde générateur , lorsqu'il se trouve placé à son égard en sens contraire ; dans ce cas , les deux rhomboïdes , en se combinant , composent un do- décaèdre bipyramidal , formé de deux pyramides hexaèdres régulières, op- posées base à base; 5° sur les angles des sommets par trois faces tournées , soit vers les plans , soit vers les arêtes du solide fondamental; forme dérivée : rhomboïde, dont la position varie dans l'un et l'autre cas; 6° par deux facessur les arêtes des sommets ; forme dérivée : dodécaèdre à triangles sca- lènes égaux , que l'on peut considérer comme la réunion de deux rhomboï- des égaux , disposés de manière que l'un est censé avoir tourné de 60" par rapport à l'autre autour de l'axe commun; 7** par deux faces sur les arêtes latérales; forme dérivée : autre dodécaèdre à triangles scalèaes- 8° sur les angles latéraux , par deux faces reposant sur les arêtes des sommeis ; forme dérivée : dodécaèdre à triangles scalènes; 9° sur les angles des som- mets , par six faces disposées deux à deux au-dessus des plans du solide fondamental; forme dérivée : nouveau dodécaèdre à triangles scalènes, qui peut se changer dans un cas en dou- ble pyramide droite hexaèdre. — On connaît environ trente espèces miné- rales , dont les Cristaux se rapportent au système du rhomboïde : parmi ces espèces se trouvent le Carbonate de chaux, l'Emeraude, etc. YI. Système de Cristallisation du prisme quadrangulaire irrégulier vu de l'octaèdre irréguUer. Nous n'avons pas besoin de déve- lopper ce système , dont le type n'offre de parties identiques que celles qui sont opposées l'une à l'autre, et n'adr- CRI met par conséquent que des modifi- cations simples, produisant chacune un couple de laces parallèles. En combinant ces modifications trois à trois ou quatre à quatre, on obtient des prismes ou dcj octaèdres irrégu- liers. Parmi le tiès-pelit nombre de substances minérales, dont les Cris- taux peuvent être rapportés à ce sys- tème, nous citerons l'Axinite et le Sulfate de cuivre. Dans l'énumération rapide que nous venons de faire, des formes sim- ples produites par les diflérentes sortes de modifications prises isolé- ment , nous avons fait abstraction des variations qu'elles peuvent éprouver dans les mesures de leurs angles, {)our ne considérer que le nombre et a disposition de leuis faces ; mais nous n'avoni ainsi que des types gé- néraux auxquels se ramènent toutes les formes individuelles existantes dans la nature. Chacun de ces types comprend sous lui un certain nom- bre de variétés de la même espèce de solide; et tous ces polyèdres simples peuvent ensuite se combiner entre eux deux à deux, trois à trois , etc. , pour donner naissance à des polyè- dres très-composés. Dc-là ce nombre prodigieux de formes décrites par les minéralogistes, et que la Cristallo- graphie nous apprend à distinguer nettement les unes des autres ; car de même que la Cristallisation a prescrit des règles aux modifications qui altè- rent complètement la forme d'un 3Ii- néral, de même elle a soumis à des lois les simples changemens qu'une même espèce de forme éprouve dans l'assortiment de ses faces , en établis- ïant des relations entre les angles va- riables de celte forme , et les dimen- sions constantes du solide fondamen- tal. Ce sont ces relations mathémati- ques qui constituent ce qu'Haiiy a nommé la Théorie de la structure des Cristaux. Nous allons essayer d'en développer les principes à l'aide du raisonnement seul. Nous avons vu que les directions de clivage étaient constantes et en nombre détei-miné dans tous les CRI 85 Cristaux originairesd'une même subs- tance, quelles que fussent leurs for- mes extérieures; et que par consé- quent ces Cristaux pouvaient être consiilércs comme composés intérieu- rement de lames planes , dans chacu- ne de ces directions. Nous avons éga- lement remarqué que ces lames , pri- ses par couples dans tous les sens de clivage à la fois , et combinées entre elles, donnaient une suite d'envelop- pes polyédriques , superposées l'une à l'autre , et croissant en étendue sans changer de forme , depuis le centre du Cristal jusqu'au terme oli elles at- teignaient sa surface. Tous les Cris- taux qui appartiennent à une même espèce minérale, renferment donc un solide de forme invariable, inscrit dans chacun d'eux , et qu'on peut en extraire à l'aide de la division méca- nique. Haiiy a donné à ce solide le nom de Noyau ou de forme primitive. Il se rencontre quelquefois comme produit immédiat de la Cristallisation. La forme du noyau , qui est constante dans les Cristaux composés des mê- mes molécules, varie en général d'une espèce à l'autre, soit par le nombre et par la figure de ses laces , soit seu- lement par la mesure de leurs inci- dences mutuelles. Les noyaux de toutes les substances connues se rap- portent aux cinq genres suivans : le pavallélipipède , l'octaèdre, le tétraè- dre régulier, le prisme hexaèdre pa- reillement régulier et le dodécaèdre rhomboïdal. La molécule intégrante d'un Cris- tal est le dernier résultat de sa divi- sion mécanique , ou le solide le plus simple auquel on arrive en sous-divi- sanl le noyau parallèlement à ses dif- férentes faces. Si ce noyau est un pa- rallélipipède , il est évident que sa sous-division donne de petits paral- lélipipèdes semblables à lui-même et réunis parleurs faces. Mais toutes les autres formes primitives, sous-divi- sées de la même manière , se résol- vent en petits solides d'une forme dif- férente. Dans le prisme hexaèdre ré- gulier, les plans diagonaux étant pa- rallèles aux faces latérales , il existe 86 CRI trois clivages qui passent par l'axe , et qui décomposent le prisme hexaè- dre en six prismes triangulaires équi- latëraux , réunis par leurs faces , et représentant les molécules intégran- tes. Dans le dodécaèdie rhomboïdal , il y a six clivages qui passent par le centre , et qui sous-divisent le solide en vingt-quatre tétraèdres symétri- ques , réunis par leurs faces , lesquel- les sont des triangles isoscèles tous ëgaux entre eux. Dans l'octaè- dre et le tétraèdre , les clivages qui passent par le centre sont au nombre de quatre, et mènent à des solides partiels de deux formes diffé- rentes , savoir : des tétraèdres et des octaèdres. Mais comme on ne peut admettre deux sortes de molécules dans un même Cristal , Haiiy choisit dans ce cas , pour représenter la for- me élérrtentaire , le solide le plus sim- {)le ou le tétraèdre , et il suppose que es molécules, au lieu d'être juxta- Ï>osées par leurs faces , comme dans es cas précédens , sont réunies par leurs bords de manière à laisser entre elles des vacuoles de figure octaèdre. Cest en effet la -seule manière dont les tétraèdres réguliers puissent être symétxnquement agrégés entre eux. On voit, par les détails dans lesquels nous venons d'entrer , qu'il n'existe que trois formes de molécules inté- grantes, employées par la Cristallisa- tion comme élémens de la structure des corps polyédriques : ces formes sont le tétraèdre , le prisme triangu- laire équilatéral et le pai'allélipipède. On peut même , par une considéra- tion ulléi'ieure , les réduire à une seule qui est celle de ce dernier solide; car les prismes triangulaires et les té- traèdres sont toujoars assortis de ma- nière qu'étant pris deux à deux, ou six à six , ils composent des parallé- lipipèdes , en sorte que le Cristal peut être conçu comme un assemblage de ces mêmes parallélipipcdes juxta-po- sës par leurs faces. Ce sont des mo- lécules du second ordre, qui rempla- cent les premières avec avantage dans les applications de la théorie. Haiiy leur donne le nom de molécules sous- cm tractiues ; on sentira bientôt la raison de celte dénomination. A.insi, en dernière analyse, un Cristal quelconque peut être regardé comme un aggrégatde petits parallé- lipipèdes similaires, disposés paral- lèlement de manière que si on les suppose rapprochés jusqu'au contact, ils ne laissent aucun vide entre eux. Si l'on considère seulement ceux de ces parallclipipèdes dont les centres sont également espacés sur une même ligne droite , on aura ce qu'on appel- le une file ou une rangée de molécu- les. Plusieurs rangées semblables , juxtaposées par leurs faces, compose- ront les lames cristallines; et ces la- mes , superposées entre elles , repro- duiront la masse du Cristal. Les petits parallélipipèdes , les rangées linéaires de ces molécules , les lames planes formées de ces rangées, tels sont les divers élémens que nous avons à con- sidérer dans la structure des Cristaux . Remarquons, avant d'aller plus loin , que l'on peut distinguer trois sortes de rangées de molécules. Dans la pre- mière, les molécules sont simples et réunies par leurs faces ; la ligne qui traverse leurs centres est parallèle à l'un de leurs bords- Dans la seconde , les molécules sont pareillement sim- ples , mais elles se réunissent par une de leurs arêtes , en formant des ren- trées et des saillies alternatives ; la li- gne centrale est alors parallèle à l'une des diagonales de ces molécules. En- fin , dans la troisième espèce de ran- gée, les molécules sont composées, ou résultent du groupement des molécu- les simples deux à deux , trois à trois, quatre à quatre, etc. Ces molécules composées se réunissent de même par leurs arêtes; mais la ligne centrale, passant par une de leurs diagonales , se trouve par cela même inclinée en même temps au côté et à la diagonale des molécules simples. On peut donc concevoir, dans une lame cristalline , des rangées de molécules dont la di- rection soit variable à l'infini , et in- intermédiaire entre celle des boids et des diagonales de chaque molécule simple. l CRI Il est aisé maintenant de se Fendre compte desdiflërences que présentent dans leur structure lesîbnnes cristal- lines d'une même espèce minérale. Toutes ces formes ayant une partie constante qui est leur noyau, il nes'a- ;it que de déterminer la partie enve- oppante qui varie pour chacune d'el- les ; or cette variation ne peut provenir aue des changemens que suuissent , ans leur figure et leur étendue , les lames cristallines qui s élèvent pyra- niidalcmcnt au- dessus des faces du noyau. Ces lames doivent décroître en général par la soustraction régu- lière d'une ou de plusieurs rangées de molécules, puisqu'elles proaui- sent, par la retraite successive de leurs bords, des faces planes, incli- nées à celles du noyau ; et ce décrois- sement uniforme doit avoir lieu tan- tôt parallèlement aux arêtes du solide primitif, tantôt parallèlement à ses diagonales , ou dans un sens quel- conque intermédiaire, puisque les faces du solide secondaire circonscri- vent le noyau dans toutes sortes de directions, en le touchant, soit par un de ses bords , soit par un de se3 angles. Haiiy donne le nom de Dé- croissemens sur les bords à ceux qui se font par la soustraction de rangées parallèles aux bords; celui de Décrois- semens sur les angles à ceux dans lesquels les rangées soustraites sont parallèles aux diagonales ; et celui de Décroissemens intermédiaires à ceux dans lesquels la direction de ces ran- gées est inclinée en même temps au côté et à la diagonale. Les lames suc- cessives sur lesquelles le décroisse- ment opère uniformément, sont tan- tôt simples ou n'ayant que l'épaisseur d'une seule molécule, et tantôt com- posées de plusieurs lames simples qui sont censées n'en faire qu'une. Dans le premier cas, la quantité qui indi- que la loi du décroissement ou le nom- bre de rangées soustraites est toujours un nombre entier; dans le second cas on luidjonne la forme d'une frac- tion dont le numérateur représente le nombre de rangées soustraites dans le sens de la largeur de la lame, et le CRI »7 dénominateur celui des rangées sous- tiaites dans le sens de la hauteur. L'expérience prouve que les lois de décroissement dans les Cristaux na- turels sont toujours extrêmement simples ou exprimées par les plus petits nombres ,telsque i, 3,173, etc., et que celles dont l'expression est la plus simple soiit en même temps les f)lus ordinaires. Lorsqu'on connaît a loi d'un décroissement et les di- mensions dai solide primitif , la face qui en résulte est par-Jà même déter- minée , et le calcul de ses inclinai- sons sur les faces du noyau se réduit à la solution d un problème de trigo- nométrie. La manière dont nous venons de concevoir la génération des formes secondaires suppose que la forme primitive est nioaifiée par une addi- tion de lames empilées sur ses diflé- reutes faces. On pourrait imaginer au contraire qu'au lieu de s'accroître elle diminue par la soustraction de plu- sieurs rangées de molécules dont l'ef- fet serait de tronquer ses arêtes ou ses angles solides , et de les rem- placer par de nouveaux plans. Ces plans retrancheraient alors du solide primitif de petites pyramides ou des espèces de coins dont les dimensions seraient en rapport avec les nombres de rangées soustraites à la naissance du décroissement, et l'on détermine- rait la position de chaque plan par le calcul des angles du solide retran- ché. Ce calcul ne présente aucune difficulté. Mais il ne suffit pas sou- vent de conna ître les incidences de ces plans sur les faces du noyau. Il im- porte encore de calculer les inciden- ces mutuelles des faces secondaires , soit d'un même ordre , soit de diffé- rens ordres. C'està quoi l'on parvient à l'aide de la trigonométrie sphéri- que , ou de formules algébriques pré- parées pour cet objet. Haiiy a cons- truit des formules de ce genre qui peuvent servir avec avantage dans la solution des principaux problèmes de la Cristallographie. Cependant la multiplicité des cas différens auxquels il applique dea formules particulières 88 CRI restreint beaucoup leur désiré de gé- néralité. Pour en obtenir une qui convienne à tous les cas à la fois, et donne immédiatement l'angle de deux faces quelconques dont la géné- ration est connue , il faut avoir re- cours au seul moyen que fournit la géométrie de Descartes , et qui con- siste à rapporter les positions de tou- tes les faces cristallmes à trois axes fixes pris dans l'intérieur du noyau. Lamé a déjà indiqué ce moyen aux cristallographes dans un des numéros des Annales des Mines ( V. T. iv , p. 69 ); mais il s'est contenté de généra- liser la formule ordinaire de l'incli- naison de deux plans , en supposant les axes obliques , et en les dirigeant constamment dans le sens des côtés de la molécule sous(ractive. Cette formule devient alors d'une compli- cation telle , qu'on peut à peine la développer dans son entier, et elle renferme , sous le signe radical , des ligues trigonométriques dont l'expres- sion est elle-même irrationnelle , ce qui rend la solution presque impossi- ble. Pour avoir une formule simple et praticable , il faut que les axes soient rectangulaires ; alors elle n'est plus fonction que de neuf quantités éle- vées au cane, savoir : trois constan- tes qui représentent les dimensions du solide primitif parallèlement aux axes, et six variables qui mesurent les effets des décroissemens dans le sens des mêmes axes. On appréciera l'avanlage de cette formule si l'on fait attention que plus des deux tiers des substances connues se rapportent à un système de Cristallisation rectan- gulaire , et qu'ainsi elle est à leur égard d'une application immédiate. Les autres substances , à l'exception d'un très-peiit nombre, peuvent se ramener à un système en partie rec- tangulaire , tel que celui du prisme rectangle à base oblique dans lequel deux des trois axes sont encore dé- terminés par la nature du solide pri- mitif. On fait usage de la formuledans ce cas , après avoir préalablement substitué un noyau hypothétique en- lièrement rectangulaire au véritable CRI noyau , ce qui revient à opérer ce que les géomètres appellent un chan^ gementde coordonnées. INous venons de voir en quoi con- sistent les relations dont nous avons parlé plus haut, entre les inclinaisons variables des faces secondaires et les dimensions constantes du solide pri- mitif ; comment ces relations s'éta- blissent au moyen de certaines indé- terminées qui représentent l'effet ini- tial des décroissemens sur les côtés du noyau , et ne varient qu'entre des limites très- resserrées, en restant toujours simples et rationnelles; com- ment enfin ces mêmes relations peu- vent s'exprimer de la manière la plus générale par une seule formule ana- lytique. Cette formule fournit la so- lution de deux problèmes inverses l'un de l'autre. Le premier a pour but de calculer toutes les formes se- condaires possibles d'une substance, d'après la forme primitive supposée connue ; le second consiste à retrou- ver les dimensions de celte forme primitive en partant des formes se- condaires déterminées par l'expérien- ce. Ce dernier est d'une grande im- portance en Cristallographie ; car, s'il est quelques formes primitives dont les dimensions soient données à/;/7t>Af ou par la seule observation du cli- vage , il en est d'autres que la division mécanique ne fait connaître qu'im- parfaitement, et pour lesquelles il est absolument indispensable d'avoir re- cours au calcul. V.^ pour la ma- nière de résoudre ce problème , le Traité de Cristallographie d'Haiiy (T. II, p. 34o). Si l'on compare entre elles toutes les formes secondaires du même genre qui pros'iennent d'une même forme primitive , on trouve qu'elles composent des séries dont tous les termes se déduisent les uns des au- tres par le même procédé , et sont liés entre eux par une même loi ma- thématique, en sorte qu'il suffit d'en connaître un seul pour pouvoir les connaître tous. On peut même obte- nir directement la relation qui existe entre les formes séparées par un nom- CRI bre quelconque de formes intermé- diaires ; et cette relation l'ournit un caractère général po\ir reconnaître de suite si une l'orme donnée se trouve comprise ou non dans une certaine série. Malus est le premier savant qui ait enseigné la génération et le calcul de ces séries , du moins en ce qui concerne les formes rhoinboïdales ( V. sa Théorie de la double réfrac- tion ; Paris, 1810, pages 1^1 et 208 ). Haiiy et Weiss en ont également fait mention dans leurs ouvrages. RJohs a fondé sur l'existence de semblables séries dans chaque espèce de formes secondaires simples , le principal caractère distinctif des sys- tèmes de Cristallisation. Les formes qu'il regarde comme sirrqyles , sont celles que terminenfdes faces parfai- tement identiques, c'est-à-direégales, semblables et semblablemeni placées. Tels sont les rhomboïdes et les dou- bles pyramides à quatre, ou six, ou huit triangles isoscèles ou scalcnes. Les formes composées résultent de l'assemblage de différens ordres de faces , dont chacun appartient à une forme simple particulière : Mohs leur donne le nom de combinaisons. L'a- nal\seou le développement des com- binaisons est , suivant lui, l'un des points les plus importans de la Cris- tallographie. Ce développement se ré- duit à montrer quelles sont les formes simples qui entrent dans une combi- naison, dans quels rapports de posi- tion ces formes sont l'une à l'égard de l'autre, et quel rang elles occupent dans les séries dont elles fout partie. Tous les termes de chaque série pro- cèdent suivant des lois constantes , qui permettent d'en calculer un quel- conque , lorsque son' rang est connu. Mohs considère d'abord la série de rhomboïdes dont telle est la loi de dé- rivation , que les faces de chacun d'euv sont tangentes aux arêtes de celui qui précède. Tous ces rhom- boïdes ont alors le même axe , et dif- fèrent par leurs projections horizon- tales. Mais si l'on fait varier leurs vo- lumes, de manière qu'ils aient tous la même projection , les axes suivront CRI 89 entre eux la progression géométrique 1 , u , 4 , 8. , etc. ; et celui de la forme dérivée dont le rang est marqué par le nond)re n , sera égal à l'axe de la forme fondamentale multiplié par la puissance n de a. Quand on connaît dans un rhomboïde le rapport de l'axe au coté de la projection horizontale , ce rhomboïde est parfaitement déter- miné : or, le côté de la projection ho- rizontale, étant le même pour tous les termes de la série , doit être regardé comme égal à l'unité; le nombre qui marque le rang d'un terme, fait con- naître l'axe de ce terme; donc il en est le véritable signe cristallographi- que. La série que nous venons de considérer, se prolonge de part et d'autre de la forme Ibndamentale , vers des limites qu'elle atteint lorsque le nombre n devient infini. Ces limi- tes ne sont autre chose que des pris- mes hexaèdres réguliers, dont l'axe est infiniment grand ou infiniment petit , c'est-à-dire qu'elles donnent les pans et les bases des formes prisma- tiques que l'on observe dans le sys- tème rhomboédrique. Ou doit distin- guer dans les difierens termes d'une même série leur position relative , telle qu'elle est amenée par la dériva- tion : deux rhomboïdes sont en posi- tion parallèle jloisque leurs faces sont dirigées dans le même sens; ils sont en position tournée ( in venvendeter' Stellung) , lorsque les faces de l'uu sont tournées vers les arêtes de l'au- tre; alors leurs sections principales s'inclinent sous un angle de 60" ou de iSo", En général, deux termes d'une série , entre lesquels se trouve un nombre pair de termes , sont l'un à Téerard de l'autre dans cette dernière position : us sont au contraue en po- sition parallèle , lorsqu'il y a un nom- bre impair de formes intermédiaires. La position relative de deux rhomboï- des qui font partie d'une même com- binaison se détermine d'après celle des arêtes de leur commune intersection. — Les pyramides doubles à six côtés scalènes forment entre elles des séries qui procèdent suivant la même loi que les séries de rhomboïdes aux- 90 C1\I quelles elles correspondent : on les aéduit de ces dernières, en multi- plbnt tous les axes à la fois par un même nombre rationnel , et en me- nant par les extrémités des nouveaux axes des plans qui passent par les arêtes latérales des rhomboïdes, Ces séries ont pour limites des prismes à douze pans, dont les angles sont al- ternativement égaux , et dont la cou- pe transversale est égale à celle de la série des pyramides. — Ces séries de Pyramides à leur tour produisent de nouvelles séries de rhomboïdes , que Mohs appelle secondaires [l^eben- Jieihen ). On les obtient en plaçant des plans sur les bords analogues" des pyramides déduites de la sé\\e princi- jpale. Enfin les pyramides à six côtés isoscèles, forment encore des séries qui suivent la loi générale des formes dérivées des rhomboïdes. Toutes ces séries de formes homogènes , procé- dant suivant la même loi , composent par leur assemblage ce que Mohs ap- pelle le Système de Cjistalllsation rhomhoédiique. — Il existe deux au- tres formes fondamentales , dont cha- cune donne naissance à des seines de formes homogènes, procédant suivant une loi qui leur est propre , et compo- sant par leur ensemble un système Eai'ticulier. Ces formes sont les dou- les pyramides à quatre triangles isos- cèles , et les doubles pyramides à qua- tre triangles scalènes. Les premières produisent seulement des séries de lormes pyramidales; les secondes au contraire produisent deux sortes de séries , les unes de pyramides à quatre triangles scalènes , et les autres de Î)rismes rhomboïdaux illimités dans e sens de leur axe , que l'on peut en- core considérer comme des pyramides à triangles scalènes, dont une des diagonales de la base est devenue in- finiment grande. Deux prismes de ce genre, en se combinant de manière que leurs axes soient perpendiculaires l'un à l'autre , donnent naissance à un octaèdre rectangulaire. Les limites des séries de prismes rhomboïdaux sont de simples couples de faces pa- rallèles , dirigés les uns dans le sens CRI de l'axe de la forme fondamentale , et les autres perpendiculairement à cet axe. — La dernière forme fondamentale admise par Mohs , est le cube : ici les formes en rapport les unes avec les autres par leurs propriétés, ne sont plus de la même espèce ; elles ne com- f)osent plus des séries infinies dont es termes ne se distinguent entre eux que par la mesure de leurs angles ; mais elles sont en nombre limité et de nature difierenle. Quelques-uns des solides dérivés du cube , sont suscep- tibles de se résoudre en deux formes simples , identiques , et possédant chacune la moitié du nombre des fa- ces de la forme entière. Ces subdivi- sions régulières d'une même forme , peuvent exister individuellement ou faire partie des combinaisons dans les Cristaux naturels. — On voit par ce qui précède que Mohs n'admet que quatre formes simples comme fonda- mentales, et par conséquent quatre systèmes de Cristallisation , compre- nant l'ensemble des formes qui en dé- rivent. Le premier système est le rhomboédrique ; il est ainsi nommé, parce que les formes qu'il renferme possèdent les propriétés générales du rhomboïde. Le second est le système pyramidal, dont toutes les formes sont en généial des pyramides : il dé- rive de l'octaèdre à base carrée. Le ti'olsième est le système prismatique j qui renferme une grande variété de prismes quadrangulaires : il dérive de l'octaèdre rhomboïdal. Enfin le quatrième système est le tessulaire , dont toutes les formes possèdent les propriétés générales du cube. La dé- nomination de système de Cristallisa- tion ne s'emploie, pouVdésigner un ensemble de formes dérivées , que d'une manière générale, et lorsqu'on a seulement égard à l'espèce de la forme fondamentale. Mais si l'on con- sidère particulièrement une forme de dimensions données , comme celle qui est propre à une certaine substance , alors l'ensemble de ses dérivées prend le nom de série de Cristallisation. Une pareille série est déterminée , lorsque CRI l'oQ connaît les mesures de l'un de ses membres , pourvu que ce ne soit pas une limite. — Les combinaisons des formes simples sont soumises à deux lois générales : la première est que la nature ne combine entre elles que des formes qui appartiennent à une même série de Cristallisation ; la seconde consiste en ce que la jonction de deux formes se fait dans les posi- tions que leur donne le procédé de leur dérivation. De ces deux lois dé- pend la symétrie des combinaisons , qui ne doit pas être considérée, sui- vant JMohs, comme la loi fondamen- tale de la Cristallisation. Il arrive quelquefois que les combinaisons ne renferment que la moitié du nombre des faces que possèdent les formes simples avant leur réunion : telles sont les combinaisons que Molis ap- pelle hémi-tessulaires , bémi-rhom- boédriques , hémi-pyramidales , hé- mi-prismatiques et tétarto-prismali- ques. Ces deux dernières servent à rendre raison des prismes à base obli- que que Ton observe dans la nature. Ce ne sont point des formes simples , mais de véritables combinaisons qui appartiennent au système prismati- que. ( Mohs, die Charaktere der Klas- sen, Ordnungen, etc. Dresde, 1821 ). Weiss a cherché dans un de ses Mémoires à assigner un caractère géo- métrique aux différens systèmes de Cristallisation. Il les partage d'abord en deux grandes divisions , suivant que les formes dont ils se composent sont susceptibles d'être ramenées à trois dimensions perpendiculaires entre elles , ou bien à quatre dimen- sions , dont trois sont dirigées dans un même plan sous des angles de 120°, et la quatrième est perpendiculaire aux trois autres. 11 admet ensuite que dans les Cristaux naturels, oîi ces dimensions sont déterminées et fout la fonction à'axes , les faces qui se coordonnent symétriquement à l'en- tour de ces axes peuvent exister tou- tes ensemble , ou être réduites à la moitié de leur nombre, par l'effet de certaines vertus polaires, propres aux différens côtes des mêmes axes. CRI 91 I"^ Division. — Trois axes perpen- diculaires entre eux. Il peut arriver trois cas : 1° les trois axes peuvent être égaux entre eux ; le système de Cristallisation relatif à ce cas est nom- mé par Weiss Spliœroedrisches Sys- tem. Si toutes les faces que détermine l'ensemble des axes existent sur le Cristal, le système a pour type l'oc- taèdre régulier , et il prend le nom de Ilornosphoeroedrisclies System. S'il n'existe que la moitié des faces exigées Î)ar la symétrie , c'est alors le système lémisphérocdrique , auquel se rap- Sortentle tétraèdre régulier et le do- écaèdre pentagonal. a**. Deux axes sont égaux et le troisième est différent ; forme fondamentale : octaèdre à base carrée. 3°. Aucun des trois axes n'est égal aux autres. a. Toutes les faces qu'ils détermi- nent existent sur le Cristal [Zwei- und- Ziveigliederiges System). Type fondamental : octaèdre rhomboïdal. b. La moitié d'un certain ordre de faces existe ; l'autre moitié a disparu par le prolongement des premières {Zwei - und- Eingliederiges System ). Type : prisme oblique rhomboïdal. c. La suppression de certaines faces a eu lieu dans plusieurs sens , de ma- nière à produire des formes qui pa- raissent tout-à-fait irrégulières [Ein- und - Eingliederiges System). Type fondamental : prisme oblique irrégu- lier. IP Division. — Quatre axes, dont un perpendiculaire aux trois autres. 1**. Toutes les faces existent sur les Cristaux { Sec/isg/icderiges System). Forme fondamentale : dodécaèdre à triangles isoscèles. 2°. La moitié du nombre des faces a disparu par le prolongement des autres ( Vrei-und- Dreigliederiges System).^ ovme fonda- mentale : rhomboïde. J^. la Disserta- tion de Weiss , qui a pour titre : De Indagando furmarum Cristallinariim Cliaractere , etc. Leipsick, 1809, et son Mémoire intitulé : Naturliche- Ahtheilung der Kry stallisations Sys- tème , parmi ceux de l'Académie de Berlin pour l'année i8i4. Leonnard admet des divisions ana- 9^ CRI logues dans l'ensemble des systèmes de Cristallisation, et pour rendre rai- son de celte dérogation remarquable à la loi de symétrie , par laquelle cer- taines formes semblent perdrela moi- tié de leurs faces, il combine avec cette loi une autre loi de Cristallisation qu'il nomme Loi de polarité , et qui tend à modifier l'action de la premiè- re. Elle consiste en ce (\w^ certaines parties d'un parallélipipède rectangle, opposées diamétralement l'une à l'au- tie , et par conséquent identiques , se comportent comme si elles étaient diSérentes, tandis que celles qui sont diagonalement opposées sur une mê- me face se comportent comme identi- ques, et réciproquement ( Handbuch der Orjktogiiosie , p. 4i , Heidelberg, 1821). Dans la description que nous avons donnée plus haut, des différens sys- tèmes de Cristallisation , nous nous sommes bornés , pour établir le ca- ractère général et déterminer l'éten- due de chacun d'eux , à la seule con- sidération de la symétrie des modifi- cations admise comme un résultat d'expérience. En cela nous avons suivi la marche qui a été tracée par Brochant, dans son exceHcnt article du Dictionnaire des Sciences natu- relles, et qu'ont adoptée plusieurs mi- néralogistes. Beudant, dans ses cours, etBrooke, dans un ouvrage récent, ont rendu très-clair et très-méthodi- que un exposé semblable qu'ils ont fait du même sujet en classant avec soin les diflerentes sortes de modifications , et les représentant par des figures qui indiquent le passage successif d'une forme à une autre. ( F. l'ouvrage de Brooke, intitulé : A familiar Introduc- tion to Cristallography , etc. Londres , 1823). — Jusqu'à présent nous avons considéré la Cristallisation sous un point de vue purement géouiélrique , nous étant bornés à (décrire ses pro- duits, sans examiner les circonstan- ces de leur formation. A la vérité nous avons conçu théoriquement les formes secondaires comme devant leur origi- ne à une addition progressive de la- CRI mes planes sur les différentes faces d'un noyau primilif; mais ce n'était là qu'une hypothèse propre à faciliter l'expression des lois de leur structu- re, il est prouvé par l'expérience que les Cristaux s'accroissent au contraire par une superposition d'enveloppes concentriques , qui , en se succédant l'une à l'autre, augmentent de dimen- sions sans changer de forme, du moins tant que les forces cristallisantes ne varient pas sensiblement. Il resterait maintenant à envisager la Cristallisa- tion sous le point de vue de la physi- que , à remonter aux causes qui dé- terminent un arrangement constant des molécules dans l'intérieur des Cristaux , et à rechercher celles qui font varier leurs formes extérieures dans la même espèce. Mais on n'a à cet égard que des conjectures vagues ou dès faits en petit nombre, qui ne permettent pas encore la solution de cette importante question. On peut entrevoir tout au plus la raison des lois symétriques auxquelles les modi- fications sont assujetties , et apprécier quelques-unes des circonstances qui ont pu influer sur ces modifications. Beudant a fait un grand nombre de rechei ches sur les substances qui cris- tallisent dans les laboratoires , et il a reconnu qu'en général les causes qui paraissaient produire des variations de forme dans les Cristaux d'un rnê- me Sel pouvaient se réduire à trois , savoir : 1° les mélanges mécaniques qui existent dans la solution , et qui sont entraînés par la Cristallisation du Sel ; 2° la nature du liquide dans lequel cette Cristallisation a lieu; 3° les mélanges chimiques de matières étrangères qui se combinent avec le Sel en proportions indéfinies. Les mélanges mécaniques rendent en gé- néral la forme d'une substance beau- coup plus simple et plus nette qu'elle ne le serait dans le Cristal supposé pur. C'est ainsi que dans la nature, le Carbonate de Chaux mélangé de Sable, que l'on a appelé Grès de Fontainebleau , cristallise toujours en rhomboïde complet et d'une parfaite régularité. Le changement de nature CRI du dissolvant entraîne ordinairement un changement do forme dans les Cristaux : Beudaut a trouvé, par exemple, que l'Alun , qui dauri l'eau pure cristallise en octaèdres légère- ment modifiés sur les bords , donne constamment des Cristaux cubo-oc- taèdres dans l'Acide nitrique , et des Cristaux cubo- icosaèdres dans l'Aci- de h^drocblorique. Enfin les mélan- ges chimiques ont également une grande intliiencc sur la Cristallisation des Sels , et Ion peut conclure par analogie qu'il doit en être de même dans les pioduits de la nature. Ainsi, le SulHite de Fer cristallise en prismes rhouiboidaux obliques, très-appro- cbans d'un rhomboïde, et parfaite- ment simples , lorsqu'il est mélangé de Sulfate de Cuivre ou de Sulfate de Nickel ; mais ces prismes sont modi- fiés plus ou moins profondément sur deux angles soli.les opposés , si le mé- lange a lieu avec le Sulfate de Zinc. Un excès de base ou d'Acide dans la solution produit également des modi- fications de forme dans les dépôts cristallins. Relativement aux Cristaux naturels, on remarque que les modi- fications sonttoujours en rapport avec les localités d'où proviennent les Cristaux , c'est-à-dire avec la nature des terrains ou des gangues , dans lesquels ils se rencontrent. Ainsi les Cristaux de Carbonate de Chaux du Derbyshiresonl tous des dodécaèdres à triangles scalènes, plus ou moins modifiés sur leurs angles ou sur leurs bords , tandis qu'au contraire la foi'- me prismatique domine constamment dans les Cristaux du Harlz. On pour- rait multiplier les observations de 'ce genre à l'égard de beaucoup d'au- tres espèces v f^ • le Aiamoire de Beu- dant sur les Sels artificiels , Annales des Mines, i8i8). (g. del.) CRISTALLITES. min. On a donné ce nom aux Cristaux qui se forment dans le Verre fondu , ou dans toute autre matière terreuse vitrifiée. CRTSTARIE. bot. phan. Pour Giistaire. K. ce mot. GRISTATELLE. Crisiaiella. CRI 93 roi.vr. Genre de l'ordre des Polypes nus de Cuvicr, classé par Lamarck par- mi les Polypiers iluviatiles. Ce sont, dit ce dernier au eur , des Polypiers glo- buliformes , gélatineux , libres, à su- perficie chargée de tubercules courts, épais , polypifères. Du sommet de chaque tubercule soit un Polype, dont rextrémité se divise en deux branches rélracliles , arquées, gar- nies de tentacules disposés en dents de peignes ; bouche située au point de réunion des deux branches tenlacu- laires. Les Animaux que Roësel nous a fait connaître, et dont le genre Cris- tatelle a été formé , sont des Polypes composés, très - singuliers , et qui semblent à peine appartenir à l'ordre des Polypes à Polypier. Ils nous pré- sentent un très-petit corps globuleux, gélatineux , jaunâtre et muni de quel- ques tubercules courts et épars. Ces petits corps sont libres , nagent ou se déplacent dans les eaux, et semblent ainsi se mouvoir à l'aide des deux blanches tentaculaires de chacun de leurs Polypes. Ces Polypes sont très- voisins des Vorticclles , dans la fa- mille desquelles les place Bory de Sainl-Vinccnt , et cependant ne sont plus réellement des Rotifères. En effet, sans posséder un organe uni- quement lotatoire à leur bouche , les Cristatelles y en présentent un moyen entre celui des Rotifères et les tentacu- Icsen rayons desaulres Polypes, etsui- tout des Plumatelles, avec lesquelles on sent qu'elles ont déjà des rapports. Ce qui appuie cet te considération, c'est que si les deux branches pectmées des Cristatelles représentent les deux demi-cercles ciliés des Rotifères , elles ne se bornent point aux mêmes fonc- tions ; car ces parties peuvent se con- tracter et se mouvou' indépendam- ment les unes des autres, et n'ont que des mouvemens semi-rotatoires. Le corps globuleux et commun des Cristatelles a une enveloppe mince , submembraneuse et transparente, qui en forme le Polypier , et qui fournit à chaque tubercule de ce corps un tube très-court qui est la cellule de chaque Polype. Cette considération indique^ 94 CRI les rappoiis des Cristatelles avec les Plumatelles, dont le Polypier tubu- leux est bien connu. Elle montre que les Cristatelles , ainsi que la Diffiugie, offient réellement les ébauches ou les plus imparfaits des Polypiers, et en même temps la singulière particu- larité d'avoir un Polypier libre qui nage avec elles. Les Cristatelles habi- tent les eaux douces et vives , partout oii se trouvent des Conferves et des Ephydaties ; leur couleur jaune , leur grosseur égale à celle d'une graine de Chou , les rendent faciles à observer ; elles ne sont pas rares en France. (LAM.-X.) . CRISTAUX ÉPIGÈNES. min. V. Epi GÉNIES. CRISTAUX HÉMITROPES. min. V. HÉMITROPIES. CRISTAUX MACLÉS. Syn. de Cristaux Hémitropes. V. ce mot. (G. DEL.) CRISTELLAIRE. Cristellana . MOLii. Ce genre , établi par Lamarck (Pl.de l'Encycl. 467 , i8i6,etAutm. sans vert. T. vu, p. 607), avait déjà été fait par Montfort qui avait piopo- sé un genre presque pour chaque es- pèce ; les plus légères diflférences suf- hsant à ce savant pour [faire de nou- vellescoupes. C'est ainsi que les Scor- times,les Linthuries , les Pénéroples , les Astacoles , les Cancrides et peut- être les Périples doivent, faire partie du genre Cristellaire auquel Lamarck les a réunis de fait sans avoir cité Montfort ; mais on le voit facilement par les citations qui Se rencontrent très-justes pour les figures de Cris- tellaires de Lamarck et pour celles ci- tées par Montfort pour les différens genres, ces deux auteurs ayant puisé aux mêmes sources , l'ouvrage de Soldani et surtout celui de Fichtel et Moll {Testao. JUicroscop. cum iabul.).. Tous les auteurs qui, avant Lamaick, ont parlé des Polythalames dont il est question , les rapportaient au genre I^autile avec lequel ils n'ont d'autres rapports que d'être cloisonnés comme eux. Les caractères suivans lèveront tous les doutes à cet égard : coquille CRI semi-dlscoïde, multiloculaire, à tours contigus, simples , s'élargissant pro- gressivement; spire excentrique, sub- lalérale; cloisons imperforées. On connaît plusieurs espèces de Cristellaires à l'état frais et marin; mais il paraît que ces petits Coquilla- ges sont rares , car jamais nous n'a- vons eu occasion d'en observer. Il en est autrement des espèces fossiles qui sont bien connues , soit par les fi- f;ures de l'Encyclopédie, soit par cel- és de Soldani ou de Fichtel. Nous al- lons citer les espèces les mieux carac- térisées dans l'un et l'autre état : Cristellaire petite écaille , Cristellana squammula , Lamk. , An. sans vert. T. vu , p. 607 , 11° 1 , et Encycl., pi. 467, fig. 1, a, b, c, et fig. 52 , a , b , c , la même sous le nom de Cristellana dilatata. Montfort en a fait son genre Pénérople , Feneroplis {Conchyl. Syst. T. i, pag. 268). C'est le Nautilus planatus de Fichtel, Test. Microscop. , p. gS, tab. 16, fig. a à h. Cette petite Coquille, à peine d'une ligne de diamètre , se trouve à l'état frais , d'après Montfort , sur les pla- ges de Livourne. Elle est transparen- te , irisée , formée d'une série de cloi- sons marquées à l'extérieur par un renflement ou une côte ; elle s'é- largit en forme de corne d'abondance à sa base ; elle esttrès-aplatie , et le plus grand nombre des individus présente une flexuosité à la base. Cristellaire papilleuse, Cristel- laria papillosa , Lamk., Anim. sans vert. T. VII , p. 607 ; Encycl. ', pi. 467, fig. 3, a, b, c, d, et la même sous les noms de Cristellana producta , serrata et nudata, fig. 3, 4 et 5. — Cristellaria Cassis , Def. , Dictionn. des Se. natur. ; le Liuthurie casqué , Lint/iuris cassidatus , Montf. , Conch. Syst.T. I, p. :254. — Nautilus Cas- sis, Fichtel, Test. Microsc. , tab. 17, fig. A à 3, et tab. 18 , fig. a, b, c. Celle-ci se distingue constamment et facilement par des granulations plus ou moins régulières quelquefois suivant la diiection des loges qui ca- chent la spire , ainsi que par une crête le plus souvent régulière ou CRI un peu onduleuse sur les bords , qui entoure toute la coquille , à l'ex- ception de l'ouverture qui est étroite et fermée par un diaphragme fendu dans toute la longueur ; qvielques in- dividus ont deux à trois lignes de longueur. Ils se trouvent fossiles à la Coroncine près de Sienne en Toscane. JNous pourrions citer encore d'au- tres espèces , mais nous renvoyons aux genres Scortime, Astacolc, Can- cride et Périple de Montfort [loc. cit.), à l'ouvrage de Fichtel et MoU {Test. J^ic/vsc.) , à l'Encyclopédie pour quelques espèces bien figurées pi. ^67 , et enfin à l'ouvrage de Lamarck (Anim. sans vert. , loc. cit.). (d..h.) *CRISTE MARINE, bot. phan. Même chose que Christc marine, f^. ce mot et Critiime. (b.) *CRITAME. Critamus. bot.piian. Dans son travail sur les Ombellifères, le professeur Hoffmann a fait un genre du Sium cicutœfolium qu'il nomme Critamus dauricus. (a. r.) CRtïHME. Crithmiim. bot. phan. On appelle ainsi un genre de Plantes de la famille naturelle des Ombelli- fères et de la Pentandrie Digynie , qui se reconnaît aux caractères sui- vans: son involucre et ses involucel- les sont composés de plusieurs folio- les linéaires ; ses pétales sont roulés et égaux entre eux; ses fleurs sont jaunâtres , et ses fruits ellipsoïdes , striés, un peu comprimés. Le Crithme commun ou Bacille, Percepierre, etc., Crithmum mo.riti- mum , L., est une Plante vivace qui croît en abondance sur les rochers des bords de la mer. Sa tige herba- cée , cylindrique , glauque , rameuse, charnue , haute d'un pied et plus , porte des feuilles également char- nues , engainantes à leur base , dé- composées en un très-grand nombre de folioles ovales, lancéolées , aiguës, épaisses, glabres et d'un vert glau- que; les fleurs sont polygames et d'un blanc jaunâtre , disposées en ombelles terminales à l'exliémité des ramifications de la tige ; celle du centre, en bas au moms dix-neuf, et souvent vln-^t en haut; les premières de la mâchoire infé- rieure percent à un certain âge la mâ- choire supérieure; les quatrièmes ,qui sont les plus longues;, entrent dans le creux de cette màchoiie s upérieure,oii elles sont cachées quand la bouche est fermée ; elles ne passent point dans les échancrures ; les jambes et -loo CRO les pieds de derrière sont arrondis et n'ont ui crêtes ni dentelures à leurs bords ; les intervalles des doigts ne sont remplis qu'à moitié par une membrane courte ; les trous du crâne , dans les espèces qui en ont , sont fort petits; l'une des espèces en manque entièrement. — Le nom de Caïman est emprunté du langage créole ; il désigne dans les colonies françai- ses , hollandaises , portugaises et es- pagnoles , tous les Crocodiles indiffé- remment. Marcgraaffle faitdériver de la langue du Congo; ce qui paraît vrai , car on a remarqué à Saint-Do- mingue que les Nègres qui viennent de cette partie de l'Afrique donnent d'abord le nom de Caïman aux Cro- codiles qu'ils rencontrent, avant d'a- voir pu savoir un mot de la langue du pays. Les colons anglais appellent ces mêmes Animaux Alligators. On dit Alligator àév'wé A' Allegater, qui, ajoute-t-on , désigne le Crocodile dans l'Inde. C'est une erreur; Allegater ainsi qu' Alligator sont venus par cor- ruption de l'espagnol et du portugais el Lagarto , le Lézard. — Tous les Caïmans connus jusqu'à ce jour, et dont la patrie est constatée , sont de l'Amérique. 1 . Caïman a museau de Brochet, Alligator [Lucius) rostro depresso pa- rabolico ,scutisnuchœ quatuor , Cuv. , Ann. Mus. T. X, p. 28, pi. 1 ,fig. 8 (le squelette de la tête en dessus), fig. i5 (le même vu de profil ); et pi. 3 , ng. 4 ( les plaques nuchales et cervicales ); Lacertus maximus , Catesb. Ca/o/. 2, t. 63. Cette espèce , 1 une de celles que Gmclin ( Sybt. JSat. xiii , T. 11, part. III, p. 10.58 ; avait confondues sous le nom de Lacerta Alligator, paraît être propre à l'Amérique septentrionale et peut être unique dans cette partie du Nouveau-Monde. C'est à elle qu'on doit rapporter tout ce qui a été dit sur les Crocodiles des Carolines, des Flo- rides et de la Louisiane. La figure ci- tée de Catesby, quoique médiocre , lui convient assez bien , tandis que celle de Hernandcz {Hist. Nat. Mcx. 325 ) semble être celle d'un vrai Crocodile. L'espèce dont il s'agit a été pour CRO la première fois authentiquement rap- portée au Muséum d'Histoire natu- relle par notre ancien ami et confrère, feu le voyageur Michaux ; elle s'élève assez loin vers le nord, et remonte le Mississipi ou ses afiluens jusque vers le ^u" degré de latitude nord , c'est-à-dire hors de la région équi- noviale passé laquelle on ne voit plus de Crocodiles dans l'ancien monde. En Amérique il fait cependant quelque- fois très-froid en hiver à de telles lati- tudes. On rapporte que ces Animaux, à la Louisiane, se tiennent dans la boue , s'y enfoncent quand vient la mauvaise saison , et y tombent dans un sommeil léthargique , même avant la gelée. Ce sommeil est si profond , qu'on les peut couper en morceaux sans qu'ils donnent le moindre signe de sensibilité ; mais les jours chauds les raniment aussitôt. Catesby dit la même chose de ceux qu'il a observés en Caroline , et qui ont été depuis fort bien étudiés par Bosc que nous laisserons parler. « Les œufs du Caï- man (c'est ainsi que ce savant nom- me le Crocodile qu'il a vu dans ses voyages en Amérique) sont à peine égaux à ceux d'une Poule- d'Inde ; ils sont blanchâtres comme ceux du Crocodile du Nil , mais plus pe- tits, et leur coque est d'une nature parfaitement semblable à celle des œufs d'Oiseaux ; ils sont bons à man- ger, quoique sentant un peu le musc , et les habitans les recherchent. Dès que les petits sont nés ils vont se jeter à l'eau; mais la plus grande partie y devient la proie des Tortues , des Poissons voraces , des Animaux am- phibies , et même , dit-on , des vieux Crocodiles. Ceux qui survivent ne se nourrissent la première année que de larves d'Insectes et de très-petits Pois- sons. J'en ai conservé pendant plu- sieurs mois une nichée entière compo- sée d'unequinzaine d'individus, etque j'avais prise au filet dans une mare voisine de mon habitation en Caro- line; j'ai observé qu'ils ne mangeaient jamais que les Insectes vivans, et qu'il fallait même que ces Insectes se mis- sent eu mouvement pour les détermv- ( IJOCODH.i: l)K .lOLUAU. ClUnOniHS JOIR.M:/. lîorvdoS'Viucent. il. /.(' dùètie sans un certain éclat. Les plaques ca- rénées sontcouvortcs depoinls bruns. Les lianes sont jaunâtres , le ventre tout-à-fait jaune et la queue verte marbrée en dessous. Ori voit, par cet- te description , combien notre espèce est intéressante ; elle forme un passa- ge aux Gavials et se dislingue aisé- ment , même au premier coup-d'œil , de toutes les autres. Les Crocodilus ca/inatus , oophulis et palmatus de Schneider , ajipartien- nent bien certainement au sous-genre dont nous venons de nous occuper ; mais Cuvier déclare n'avoir pu dis- cerner, dans les courtes indications que donne de ces espèces le natura- liste qui les mentionna , des carac- tères suffisans pour les rapporter plu- tôt à une espèce qu'à une autre. Le Crocodili/s Peiilonix , du même auteur, est sans doute un Animal imaginaire auquel il rapporte , sans raisons sufHiantes , le C. lerresliis de Laurenli , et qui fut fondé d'après une figure vicieuse de Séba, que nous avons citée en parlant du Crocodile à museau effilé, u* ip. fff Gavials, Longi rostres. Ilo ont le museau rétréci, cylindrique, ex- trêmement allongé, un peu renflé au bout; la longueurde leur crâne répond à peine au cinquième de la longueur to- tale de la tète; les dents sont presque égales; vingt-cinq à vingt-sept de cha- quecôtéen bas; vingt-sept à vingt-huit en haut; les deuxpremières et les deux quatrièmes de la mâchoire inférieure passent dans les éehancrures de la supérieure, et non pas dans des trous; le crâne a de grands trous derrière CRO ii5 les yeut, cl les pieds de derrière sont dentés et palmés comme ceux des Crocodiles proprement dits; la forme grêle de leur museau les rend , à taille égale d'ailleurs , beaucoup moins re- doutables que les Crocodiles des deux autres sous-genres ; ils vivent de Pois- son, et sont jusqu'ici tous asiatiques. Le nom de liavial est indien. C'est Lacé- pède qui, le premier, l'a fait passer dans notre langue pour désigner l'espèce devenue depuis le typcdusous-genre. i5. Grand Gavial, Crocodilus ( Gangeùcus ) verlice et orbitis trans- versis , nuchœ sculis 2 , Cuv. , loc. cit.,p. 6o,pl. 1 (le squelette delà tête vu en dessus) ; fig. 10 (le même vu de profil), et pi. 2 , fig. Il (les nuchales et cervicales, sous le nom de grand Caïman ) ; le Gavial , Lacép. , Quadr. ov. , p. 2.^5 , pi. XV ( médiocre ) , En- cycl. ]lept.,p. 54, pi. 1 , fîg-4 (copiée de Lacépède. ) ; Crocodile du Gange ou Gavial, Faujas, Hist. de la Mon- tagne de Saint- Pierre , pag. 205, pi. XLVT, et le •squelette de la tête, pi. XLVii ( CCS figures sont excellentes); Crocodilus lungiroslris de Schneider ; Laccrta Gangelica, Gmel. {Syst. Nat- XIII, t. I, pars 3, p. 1037, Syn. Adansonù et Sehœ exclus. ) ; Lacerta Crocodilus , Edw. , Trans. t. 49, pi. 19 (mauvaise figure). Cette espèce indienne fut évidemment connue des anciens ; car jElien ( lil-. xii , cap. 4i ) s'exprime ainsi : « Le Gange nourrit deux sortes de Crocodiles; les uns sont innocens et les autres cruels. » Or, le Gavial qui fait sa nourriture unique de Poissons et de Reptiles aquatiques, n'attaque jamais les autres Animaux, et encore moins l'Homme. Il n'en parvient pas moins à une taille gigan- tesque; son museau est presque cj^- lindrique ; sa tête s'élargit singulière- ment en arrière. On lui compte vingt- cinq dénis de chaque côté de la mâ- choire inférieuie , et vingt- huit de chaque cô'.é de la supérieure, en tout cent six; la longueur »lu bec est à celle du corps comme un cat à sept et demi. Cctie espèce est trop caractéii- sée pour que nous nous éiendions davantage sur sa description. 8 ii4 CRO 16. Petit Gavial , Crocodi/us ( tenui/ostris ) oertice et orbitis angus- tioribits , nuchœ sentis 4 , Cuv. , loc. cit. , p. 61 , pi. 1 , fig. 1 ( le squelette de la tête vu par-dessus ] ; fig. n ( le même vu de prbfil ), et pi. 2 , fig. 12 (les nuchales et les cervicales sous le nom de petit Caïman); petit Crocodile d'Asie et petit Gavial à gueule très-al- longée , Fau).., loc. cit., p. 237, pi. XLViii (figure excellente). On ignore quelle est positivement la patrie de ce Crocodile , dont Cuvier recommande la recherche aux voyageurs natu- ralistes. On ignore encore à quelle taille il peut parvenir. La longueur de son museau ou plutôt de son bec dans l'individu décrit est à celle du corps comme un est à sept; la nu- que est armée derrière le crâne de deux paires d'écussons ovales , que suivent quatre rangées transversales ; la première de deux grandes plaques; les deux suivantes de deux grandes et deux petites ; la quatrième de deux grandes , dont les dorsales sont la continuation. On n'est pas fixé sur le nombre des dents, qui paraît devoir être le même que dans l'espèce pré- cédente. Crocodiles fossiles. Les Crocodiles sont des Animaux antiques sur le globe; ils y précédè- rent sans doute la plupart des Mam-r inifèrcs; du moins les ossemens fos- siles assez nombreux qui en ont élé retrouvés et décrits par les naturalistes viennent de bancs de Marne endurcie, grisâtre et pyriteuse , inférieure à la Craie cl conséqucmmcnt antérieure à cette Craie , c est-à-due de formation très-ancienne. Les côtes de la Manche surtout, soit auIIâvre,soitàHonfleur, soit enfin au Calvados, ont fourni des débris de Crocodiles tellement cons- tatés, qu'on peut déterminer à quels sous-genres appartiennent les espèces dont ces débris attestent l'existence contemporaine de Coquilles dont les analogues vivans ne se rctiouvent plus. C'est encore Cuvier qui , poin- tant le llambcau de l'observation dans un cbaos dont les écrivains ses pré- décesseurs semblaient s'être complus CRO à épaissir les ténèbres , a parfaite- ment établi dans un Mémoire lumi-^ neux sur les ossemens fossiles de Crocodiles ( inséré au tome xii des Annales du Muséum , p. 70 à 110 ), 1° que les bancs marneux des côtes de la Normandie recèlent les osse- mens de deux espèces appartenant l'une et l'autre au sous-genre Gavial , mais toutes deux inconnues ; s'' que l'une des deux au moins se retrouve en d'autres lieux de la France, particu- lièrement à Alençon ainsi que dans les environs d'Angers et du Mans; 3^ que le squelette découvert au pied des falaises de Whilby , dans le comté d'Yorck en Angleterre , et que Faujas avait regardé comme celuid'un Cacha- lot, avait appartenu à l'une des deux espèces trouvées à Honfleur ; 4° que les débris de Crocodile trouvés dans le Vicentin lui appartinrent encore ; b^ que des fragmens trouvés à Altoi^ dans les environs de Nuremberg, om appartenu à un Ciocodile difterent du Gavial, quoique voisin, qui pouvait bien être identique avec l'une des es- pèces d'Honfleur ,mais quidiflérailde celle dont il reste le plus de fragmens reconnaissables ; 6° que les portioas du squelette trouvéesàElston, dans le comté de INottingham en Angleterre, et décrit par Stukely, appartinrent à un Crocodile d'espèce indétermina- ble ; 7*^ que les pi-étendus Crocodiles trouvés avec des Poissons dans les Schistes pyriteux de Tluiringe sont des Reptiles d'un tout autre genre, et probablement des Monitors; 8" enfin que tous ces Quadrupèdes ovipares I'kjs- siles se rencontrent dans des couches très-anciennes parmi les secondaires, et bien antérieures même aux cou- ches pierreuses régulières qui recè- lent des ossemens de Quadrupèdes de genres inconnus , tels que des Palœo- theirium et Anoplotherium ; ce qui n'empêche pas qu'on ne retrouve aussi avec CCS derniers quelques vestiges de Crocodiles entre les couches gyp- seuses des environs de Paris.— Ou- tre les trois espèces de Crocodiles per- dus, dont les recherches de Cuvier dé- montrent l'antique existence en Luhj- CRO pe, et dont les deux premières appar- liennent au sous-gcnre Gavial, notie collaborateur Laïuouioux en a men- tionne le premier unequalrième, qu'il se proposait de l'aire couuaîtrc sous le nom de Crucodi'lus Coadunensis , parce qu'elle avait été découverte jlans les environs de Caen ; Cuvier a lait à l'égard de celte dernière espèce, après l'avoir examinée attentivement, une communication à l'Institut, com- munication qui lera partie de 1 édi- tion de ses Ossemens lossiles que lion- ne en ce moment J'illustre professeur. Nous y rcrtvorrons nos lecteurs. Le grand Saurien de Maëslricht , dontFaujasa fait graver jusqu'à tiois fois , et avec une prédiliclion toute particulière, la tête pétrifiée, conser- vée dans les galeries du Miiséum , et que ce savant s'obstinait à regarder comme ayant dépendu d'un Croco- dile gigantesque , fut un Monitor, et fious en traiterons à l'article consacré à ce genre de Sauriens. Nous avons dîï nous étendre sur un genre lort intéressant par son iso- lement entre les Reptiles , par le rôle qu'y jouent ses gigantesques espèces, par les traditions qui mettent en con- tact son histoire et celle ilerilomme , et par la nécessité d'indiquer les re- cherches que doivent faire désormais les voyageurs pour compléter ce que les savantes observations de Cuvier et de Gcofl'roy nous ont appris de positif sur \cs Crocodiles. (b.) CROCODILIENS. rept. oph. Fa- mdle de Sauriens qui ne se compose que du genre Crocodile. /^. ce mot. (b.) CROCODILION.Oocof//////w.BOT. PHAN. Genre de la famille des Synan- thérées , Cinarocéphales de Jussieu , tribu des Centaurées de Cassinl et de la Syngénésie Polygamie frusiranée L. Constitué par Vaillant aux dépens des Carcluus et Jacea de Tournefort, il avait ensuite été réuni au Centauica par Linné; mais Jussieu (G'é'we/'tzP/a/i- iarum, p. lyâ ) l'en a séparé de nou- veau , et se fondant sur la dégénéres- cence épineuse des écailles de l'invo- GRO iib lucre , a même distribué les deux genres Crucudiliiinmi Centatirea dans deux sections difl'éienlcs. Voici les caractères qui servent à le distinguer: calathide radiée ; lleurons du centre nombreux et herniaphrodites ; ceux de la circonférence disposés sur un seul rang , très-développés el stéri- les ; involucre formé d'écaillés imbri- quées, coriaces, prolongées en un ap- pendice suborbiculaire , scarieux et terminé au sommet par une épine ; akènes surmontés de deux aigrettes > comme dans le genre Ccnlaurea. Le type de ce genre est le Croco- DiLioN n£ Syrie, Crocodilium Syria- ciim, Cass. , Cenlaurea Crocodilium , L. , Plante annuelle à tige rameuse, striée et hérissée , à feuilles pinnalifi- des, terminées par un grand lobe denticulé. Ses (leurs, solitaires au sommet de longs pédoncules , sont d'une fort belle couleur pourprée. Cette Plante est indigène du Levant. Dans la Flore Française, De CandoHe, réduisant «le nouveau le groupe des Ciocodiliuni au rang de simple section du genre Centaurea , n'en décrit qu'une seule espèce. C'est le Crocodilion de Salamaxque , Cen- /aw/ea5(2//«a«//ca,L., très-jolie Plante à {leurs d'un rouge intense , et qui est très-commune dans les contrées les plus méridionales de la France , et uolamment dans le département des Bouches-du-Rhone. (g..n.) Les anciens, notamment Diosco- ride et Pline , appelaient Crocodilion une Plante épineuse des bords des eaux , dont les modernes emprun- tèrent le nom pour désigner le genre qui vient de nous occuper, et qu'A- danson croit èlreVEc/tiriojJS liit/o. {b.', CROCODILODÉS. bot. ph.yn. Quatre Plantes de la fiimille des Sy- nanîhérées ont^unsi été nommées par Vaillant. Linné les avait rapportées à son genre j4tiactylis ; mais d'après Gaerlner, deux seulement doivent demeurer dans ce genre ; une troi- sième entre dans le genre Ciicellium, et la quatrième constitue le genre Jgiiphyllurn de Jussieu , ou /fpuleia S* ïi6 CRO de Gaertner. /^. AGniPHYLi^E et Cih- CÉX.E. (a.r.) CROCODILOIDEA. bot. phan. Section du genre Centaurée, établi par Linné et correspondant au genre Grocodilion de Vaillant. (a.r.) CROCOTE ou CROCOTTE. MAM. D'où Crocuta. Nom scientifique d'une espèce d'Hvène. Ces mots pa- raissent avoir désigné lé même Ani- mal chez les anciefts, qui les appli- quaient aussi au métis du Loup et du Chien. (b.) CROCUS. BOT. PHAN. r. Safran. On a mal à propos étendu ce nom à des Aniomes de l'Inde, dont les ra- cines, aromatiques et teignant eu jau- ne, sont employées dans le commerce. f^. Amome. (b.) CROCUTA. MAM. Nom scientifi- que d'une espèce du genre Hyène. /^. ce mot et CroCote. (b.) » CROCYNIA. bot. crypt. {Li- chens. ) Achar a désigné sous ce nom la troisième section du genre Leci- dea qui ne renferme que le L. Gossj- j)ina; elle diflfère beaucoup des au- tres espèces du même genre par sa croûte filamenteuse et irrégulière. P^. LÉciDÉA. (ad.b.) CROISEAU. OIS. L'un des noms vulgaires du Biset. ^. Pigeon, (b.) CROISETTE.. bot. phan. Nom proposé par quelques botanistes français pour désigner le genre Cru- cianella. K. Cbucianelle. Ce nom est vulgairement appliqué à plusieurs Rubiacées qui ont leurs feuilles dis- posées en croix, (b.) CROISETTE. MIN. (Daubenton.) F . Statjrotide. CROISEURS. OIS. Nom vulgaire des Mouettes parmi les marins frau- CROISSANT. POIS. Espèces des genres Labre et Tétraodon. V. ces mots. ^ (b.) CROIX, bot. phan. 'Ce nom , avec l'addition de quelque épithète , a été donné à des Plantes dont certaines parties présentaient quelque analogie CRO avec la figure d'imc croix; ainsi l'on a nommé : Croix de CALATRAVAjl'^/raa/j///* formosissima , L. Croix de chevalier , le Lychnis Chalcedonica, et à Cayenne le Tribu- tus cistoïdes. Croix de Jérusalem ou de Mal- te , encore le Lychnis Chalcedonica, qui, outre la forme de ses fleurs, doit son nom à ce qu'il a été rapporté eu Europe par les chevalière cioisés. Croix de Lorraine , le Cactus spi- nosissimus. Croix de Saint- André, le Valan- tia cruciataei un Ascyron. Croix DE Saint-Jacques, VJjna- rjllis /brmoxissima , etc. (b.) CROIX ou CRUCIFIX DE MER. moll. L'un des noms vulgaires et marchands de VOstiea Mal/eus , L. /^. Marteau. (b.) CROKER. POIS. (Garden.) Syn. de Perça undulata , L. F'. Sciène. (b.) * CRONARTIUM. bot. crypt. [Mucédinées .) Fries a donné ce nom à un genre qu'il a séparé des Erineum dont il ditfère par ses filamens sim- ples , cylindriques, non cloisonnés, égaux dans toute leur étendue. Ce genre , qui a pour type VErineum asclepidium de Funck , ne paraît pas devoir être séparé des vrais Erineum dont 11 diffère à peine. (ad. b.) CRONION.BOT. phan. (Dioscoride.) Syn. de Pled-d' Alouette. F. Dauphi- NELLE. (b.) CROQUE-ABEILLES, ois. Syn. vulgaire de Mésange charbonnière , Pams major, La th. F. Mésange. (DR..Z.) CROSSANDRE. Crossandra. bot. phan. Le docteur Salisbury a proposé d'établir sous ce nom un genre parti- culier formé du Rueltia infundibu- liformis. V. Ruellie. (a.r.) CROSSOPETPE. min. Nom donné par Gmelin à l'Harmotome. V. ce mot. (g. DEL.) CROSSOPHYTON. bot. phan. Syn.deLeontopodlum. ^. ce mot. (b.) CRO CROSSOSTYLE. Crussos/jUs. bot. PiiAN. Genre de la Poly.iudrie Mo- îiogyuie , jj. , établi par Forster (iVop-a Gênera, 88., t. 44), et que Jussieu , dans son Gênera Fla/itarurn, A placé parmi les Plantes incertax sC" dis , en indiquant toutelbis ses ailini- tés avec les Salicariées.Voiciscs carac- tères : calice télragone à quatre divi- sions , persistant et inséré au sommet de l'ovaire ; corolle périgyne , compo- sée de quatre pétales onguiculés et alterner avec les divisions du calice; étajnines au nombre de vingt ou en- viron , à fdets soudés et formant un anneau urcéolé qui porte aussi de petits filets stériles et alternes avec les étaniines; ovaire unique, portant un style persistant et un stigmate à qua- tre lobes divisés eux-mêmes en trois parties; le IVuit est une baie hémi- sphérique, striée, uniloculaire et con- tenant un grand nombre de graines très-petites et attachées à un placenta central. On n'a pas encore de des- cription de la Plante sur laquelle ce genre a été fondé. Forster {loc. cit.) la mentionne sous le nom de Crosso- sljlisbijîura,c\. l'a découverte dans les îles de l'océan Pacifique. (g..n.) CROTALAIRE. Crolalaria. bot. PHAN. Famille des Légumineuses, et Diadelphie Décandrie, L. Ce genre , connu des botanistes antérieurs à Tournefort, ne fut bien établi que par ce père de la botanique française. Dil- len et Linné l'ont ensuite adopté et ont ainsi fixé ses caractères : calice di- visé en trois segraens profonds dont l'inférieur est légèrement trifide, ou , ce qui revient au même , partagé , se- lon Lamarck, en cinq découpures inégales; étendard de la corolle sou- vent beaucoup plus long que les ailes et la carène; celle-ci est très-recour- bée , obtuse ou arrondie antérieure- ment, et terminée en pointe; toutes les étamines réunies avec une fissure latérale, monadelphes , quoiqu'on ait placé ce genre dans la Diadelphie pour ne pas l'éloigner de ses voisins natu- rels ; légume enflé , ovale , cylindri- que, pcdicellé , uniloculaire et ne CRO 117 contenant qu'un petit nombre de se- mences rendormes. Les Plantes de ce genre sont des Arbres ou des Ar- brisseaux à feuilles quelquefois sim- ples , le plus souvent ternées , rare- ment digitées , munies de stipules dis- tinctes du pétiole; leurs fleurs sont disposées en épis , soit terminaux , soit axillaires, ou opposés aux feuilles. Tliunberg {Prodr.Fl. capens. prœf. T. 11) a séparé de ce genre plusieurs espèces linnéennes, et en a constitué le genre liafnia que Willdeno^y a adop- té , en y faisant entrer le Crotalaria perJoUata , L. , cl le Borbonia cordata d'Andrews. Quoique nous admettions avec plusieurs auteurs ce nouveau genre {f^. Rafkie) , il est difficile de se ranger à l'avis de Willdenow rela- tivement à la première de ces deux Plantes. Le Crotalaria perfoliata , L., Plante de la Caroline , ne doit pas être intercalé au milieu d'un groupe de Plantes toutes indigènes du cap de Bonne-Espérance, et doit rester un Crotalaria tant qu'on ne sera pas fixé soi' la place qu'il occupe, soit dans le genre Sophora , selon Walter, soit parmilesFo(/a///7'a, d'après Michaux. Aiton en a aussi fait le type de sou genre iSap/w/o. D'un autre côté , l'é- tablissement d'un nouveau genre aux dépens des Crotalaria a encore été proposé par Desvaux; il l'a nommé Neurocarpum et l'a formé avec le Crotalaria Guianensis , Aubl. , et le Crot. elliptica, Poiret. Enfin , Thun- berg a encore distingué comme genre Earticulier le Crotalaria cordifolia , I., et lui a donné le nom A'Hypoca-' Ijptus obcordatus; c'est cette Plante que Bergius avait appelée Spartium sopkoroides. La distinction de ces divers genres laisse encore dans celui des Crotalaires un grand nombre d'espèces. On en compte aujourd'hui plus de quatre- vingts , répandues dans les contrées voisines des tropiques, mais elles sont plus fréquentes dans l'Amérique méri- dionale, les Indes-Orientales et le cap de Bonne-Espérance, que dans les au- tres régions; quelques-unes remontent assez haut dans l'hémisphère boréal , ïi8 CRO puisqu'elles se trouvent en Chine ou dans les Etats-Unis du nord de l'A- mérique. Aucune n'étant remarquable par SCS usages économiques , il nous suffira d'exposer ici une description abrogée des deux Plantes qui par la beauté de leurs fleurs méritent d'être plus particulièrement distinguées. La Crotalaire a fi-eurs purpu- RTNES , Croialarlapurpurea , Venten., Malm. T. ii , tab. 66 , est un Arbris- seau originaire du cap de Bonne -Es- pérance , qui par l'agrément et la bel- le couleur de ses fleurs se distingue facilement de ses congénères. Il fleu- rit vers le milieu du printemps , et on le rentre dans l'orangerie à l'appro- che de l'hiver. Yenienat observe que cette Plante a beaucoup d'affinités avec le Crotalaria cordlfoLia, L.,mais qu'elle s'en distingue essentiellement par son légume renflé ; il incline donc ù séparer celle-ci, comme l'a fait Thunberg, et à adopter son genre Hypocalyptus. La Crotalaire arborescente , Crotalaria arborescens, Lamck. , est un Arbrisseau indigène, comme le précédent, du cap de Bonne-Espéran- ce , et que Ëory de Saint-Vincent a retrouvé à l'Ile- de-France; il ressem- ble assez au Baguenaudier par ses flcuis jaunes , et au Cytise des Al- pes par son feuillage. On le cul- tive au Jardin des Plantes de Paris ainsi qu'une autre belle espèce , le Crotalaiiajuncea , L. , à laquelle une tige eflilée , des feuilles lancéolées et couvertes d'un duvet argenté et de grandes fleurs d'une vive couleur de Soufre , donnent un aspect fort élé- gant. (G..N.) CROTALE. Crotalus. kept. oph. Vulgairement Serpent à sonnettes. Nom auquel répond à peu près celui qu'ont adopté les naturalistes ; ce nom , tiré du grec, signifie dans cette langue unecresselleou tout autre petit instrument faisant du bruit par per- cussion. Ce genre appartient à la fa- mille des Venimeux à crochets isolés de Cuvier , et à celle des Hétéroder- mes de Duméril. Ses caractères sont : CRO des plaques transversales simples sous le corps et sous la queue, dont l'ex- trémité est garnie de plusieuis grelots vides , ayant leur substance pareille à celle des écailles , emboîtés lâche- ment les uns dans les autres et se mouvant en causant un certain bruit qu'on a comparé à celui produit par du parchemin froissé ou deux gros- sesplumes d'Oiseau frottées l'utie con- tre l'autre. — De tous les Serpens, les Crotalespassentpourêtrelesplus dan- gereux par leur morsure, dont l'effet n'avait pas besoin d'être exagéré pour être encore des plus terribles, il est heureux que la nature n'ait pas joint à ce puissant moyen de destruction la grande agilité des Boas; les Crotales seraient devenus alors un véritable fléau dans l'ensemble de la création. Leurs h.-îbitudes sont tranquilles et leur démarche est lente; ils ne font usage de leur venin que pour se procurer la nourriture nécessaire , n'attaipiant jamais sans y être pous- sés par le besoin ou par des pro- vocations réitérées. Les Crotales ha- bitent exclusivement l'Amérique , depuis le midi des Etats-Unis jus- que vers le milieu du Brésil ; les par- ties les moins peuplées de la Ca- roline surtout sont la patrie de pré- dilection de ces Animaux; et c'est là qu'on en rencontre le plus. C'est en- core là que notre savantetancien ami, l'illustre Bosc, dont les recherches ont presque épuisé l'histoire naturelle de ce pays, a parfaitement observé leur histoire; nous ne pouvons mieux faire , ainsi qu'on la fait ailleurs, que de citer textuellement ce qu'en a dit ce naturaliste, en ajoutantà cette citation la mention de l'ouvrage utile où nous l'avons puisée ( V. Dict. de Dé- tcrville/r. VIII, p. 474 etsuiv. ). ci Le nombre des grelots de la queue des Crotales varie non -seulement dans toutes les espèces , mais même dans beaucoup d'individus d'une même es- pèce. Cesontdes pyramides trodquées à quaire faces, dont deux , opposées, sont beaucoup plus courtes que les autres, et qui s'emboîtent récipioque- ment, de manière qu'on ne volt que CRO le tiers de chacune. Cet emboîlcnient a lieu pnr le ino3'ea de trois bourre- lets circulaires, rcpondiint à autant de cavités de la pyramide supérieure, de manière que la première pyramide qui tient à la cliair, n'a que deux ca- vités, et que la dernière, celle qui est à rextréniilé, n'en a pas du tout. C'est par le inovcn de ces bourrelets de diamètres inégaux , que les grelots se tiennent ians être liés ensemble , et qu'ils peuvent =e mouvoir avec bruit dès que l'Animal agite sa queue. Ces pièces , excepté la première , ne tenant point à l'Animal , ne peuvent recevoir de nourriture; aussi ne crois- sent-elles pas ; la dernière , c'est-à- dire la première l'ormée , est toujours fermée et plus petite. Ue l'accrois- sement des dernières vertèbres de la queue, dépend la grandeur de la der- nière pièce des grelots puisque ces pièces se moulent primitivement sur elles. Il est très-probable qu'il s'en produit tous les ans par suite de la mue. J'ai observé un assez grand nombre de Crotales de diÛérentes es- pèces dans la Caroline, et je crois avoir remarqué que si le nondire des sonnettes varie dans la même espèce de même âge , c'est parce qu'elles sont sujettes à se séparer par accident. Il est très-certain pour moi , d'après mes observations et le dire des habitans du pays, que les Crotales ne perdent et ne renouvellent pas leurs sonnet- tes chaque année , et qu'on peut tou- jours, par le moyen du calcul , trou- ver le nombre de celles qui manquent, puisque toutes croissent dans une proportion régulièi'e. Un individu que je possède dans ma collection , comparé à plusieurs au très plus grands et plus petits , m'a prouvé qu'un Crotale qui a six grelots , dont le der- nier est entièrement feimé à son ex- trémité, doit avoir cinq ans. C'est cette fermeture du dernier grelot qui annonce l'intégrité du nombre de ceux produits depuis la naissance de l'Animal. On dit que le bruit de ces sonnettes s'entend à plus de soixante pieds, et cela se peut pour quelques espèces; mais je ne l'ai jamais pu en- CRO J19 tendre à plus de douze ou quinze pieds, encore était-ce celui d'un in- dividu que j'avais attacbc par le cou à un arbre et qui se débattait avec une grande violence. Dans l'état de mar- che ordinaire , le bruit est si faible, qu'il faut être sur l'Animal et même prêter l'oreille pour l'entendre. — L'odeur des Crotales est très-mau- vaise et se sent souvent de fort loin; elle est principalement due à la dé- composition des Animaux qu'ils ont mangés, décomposition qui est singu- lièrement accélérée par le venin dont ces Animaux ont été imprégnés. J'ai remarqué que ceux qui avaient le ventre vide , ne transmettaient qu'une bien plus faible odeur , analogue à celle de la Couleuvre à collier , et qui est fournie par les glandes voisines de l'anus. Lorsqu'ils sont morts, ils se décomposent eux-mêmes très-rapide- ment, et l'odeur ammoniaco-putride que leur corps exhale est si fétide , qu'il faut un grand courage pour en approcher, et qu'il est prcsc[ue im- possible de les remuer sans se trouver mal. — Les Serpcns à sonnettes peuvent vivre long-temps ; on en cite qui avaient quarante à cinquante sonnettes , c'est-à-dire quarante 'à cinquante ans, et huit à dix pieds de long; mais on n'a cependant à cet égard que des notions fort confuses. Dans les pays oli il y a un hiver , en Caroline , par exemple , ils se tendent penda,nt les froids comme les Serpens d'Europe , tandis qu'à Cayenne on les trouve toute l'année en activité, -r- C'est aux dépens de petits Quadrupè- des, tels que les Lièvres, les Ecureuils, les Rats, etc., d'Oiseaux qui cher- chent leur nourriture sur la terre etde divers Reptiles, que vivent les Serpens à sonnettes. Ils se tiennent ordinaire- ment contournés en spirale dans les lipux dégarnis d'herbes et de bois, le long des passages habituels des Ani- maux sauvages, surtout dans ceux qui conduisent aux abreuvoirs : là ils attendent tranquillement que quel- que victime se présente ; dès que cel- le-ci se trouve à leur portée, ils s'é- lancent sur elle avec la rapidité d'un 1 ao CRO trait , et lui versent leur poison dans les veines. Rarement un Ani- mal surpris par un Serpent à son- nettes clierche-t-il à fuir : il est com- me pétrifié de terreur à son aspect , et va même, dit-on, au-devant du triste sort qui l'ai tend. De ce dût exagéré, découle naturellement l'o- pinion oii l'on est généralement , en Amérique comme en Europe, qu'il suffit qu'un Serpent fixe un Ecu- reuil ou même un Oiseau placés sur un arbre , pour les charmer, c'est-à- dire les obligera descendre et à venir se faire avaler. Lorsqu'on met des Animaux dans une cage oi.\ il y a de ces Serpens , ils sont saisis d'une frayeur mortelle , s'éloignent le plus au'ils peuvent de lui , mais ne per- ent point leurs facultés physiques : il est, au reste, rare que dans ce cas les premiers les acceptent pour nour- riture ; ils se laissent assez oïdinaire- ment mourir de faim , lorsqu'ils sont réduits en captivité. — Tous les Ani- maux, excepté les Cochons qui s'en nourrissent, craignent les Serpens à sonnettes; les Chevaux , et surtout les Chiens , les éventent de loin , et se gardent bien de passer auprès d'eux. Je me suis amusé plusieurs fois à vou- loir violenter mon Cheval et mon Chien pour les diriger vers un de ces Serpens; mais ils auraient été plutôt assommés sur la place que de s'en approcher. Ils sont cependant assez souvent leurs victimes , ainsi que j'ai eu occasion de m'en assurer. C'est principalement dans les temps ora- geux et lorsque l'atmosphère est fort chargé d'électricité , enfin lorsque le temps est lourd et chaud , qu'ils sont le plus dangereux. Mais l'Homme en devient facilement le maître, lors- qu'il peut les apercevoir dé loin et prendre ses précautions. D'abord ils ne l'attaquent jamais ; en second lieu ils ne sont point craintifs, se laissent approcher , et par conséquent on peut choisir une position avantageuse, et les tuer d'un seul coup de bâton don- né sur l'épine du dos. Je les redoutais si peu, que j'ai pris en vie tous ceux qvie j'ai rencontrés et qui n'étaient pas CRO trop gros pour pouvoir être conservés dans l'esprit de vin. Lorsqu'ils sont saisis par la tète, ils ne peu veut, comme les autres Serpens, relever leur queue et l'entortiller autour desbras de l'a- gresseur, et par conséquent faire usage de leur force pour se dégager. Ils sont au reste Irès-vivaces. Tyson en dissé- qua un qui vécut quelques jours après qu'on lui eut arraché la plupart des viscères et que sa peau eut été déchi- rée ; ses poumons, qui étaient com- posés de petites cellules , et termines par une grande vessie , demeurèrent enflés jusqu'à ce qu'il fut expiré. J'ai fait des observations analogues sur ceux qui sont tombés entre mes mains. — Quoique les plaies que produit un Serpent à sonnettes soient de plus d'un pouce de large , sa morsure , dit-on , se sent à peine ; mais au bout de quelques secondes , une enflure, accompagnée d'élancemens , se déve- loppe autour du membre ; bientôt elle gagne tout le corps , et souvent au bout de quelques minutes , l'Hom- me ou l'Animal blessé n'existe déjà plus. Les derniers degrés de l'agonie sont extrêmement douloureux : on éprouve une soif dévorante qui redou- ble si l'on cherche à l'étancher; la langue sort de la bouche et acquiert un volume énorme ; un sang noir coule de toutes les parties du corps , et la gangrène se montre sur la bles- sure. Malgré la violence de ces symp- tômes et la rapidité des progrès du mal , on guérit souvent de la morsure des Crotales; mais il faut pour cela que les crochets n'aient point péné- tré dans une artère , et pas ti op près du cou. Je crois pouvoir déduire d'une observation qui m'est propre , que souvent dans ce cas on meurt asphyxié par suite de l'enflure des organes de la respiration ; et qu'a- lors l'opération de la bronchotomie pourrait sauver le malade. — Le poi- son des Crotales se conserve sur le linge , même après qu'il a été mis à la lessive ; et on a des faits qui consta- tent la mort de personnes dont les f)laies avaient été pansées avec ce inge. Il se conserve sur I9 dent de CRO l'Animnl après qu'il est mort. Ou cite qu'un homme fut mordu à travers sc8 botlesel mourut. Ces boites furent suc- cessivement vendues à fleuv a utres per- sonncsqui moururentcg.ilcmenl, p.ir- ce que l'extrémité d'un des crochets à venin était restée enjjagée dans le cuir,» — On emploie communément contre la morsure des Crotales trois moyens qui consistent dans la succion et la ligature au-dessus de l'endroit mordu si la chose est possible , dans les caustiques et dans les médicamens internes. Ces derniers viennent ordi- nairemenl trop tard et sont d'un fiu- ble secours dans un cas oii les accidens se succèdent avec une telle promp- titude , qu'on cite des exemples oii des Hommes mordus ont péri en peu de minutes. Les caustiques peuvent produire un meilleur elTet d'abord , mais leur emploi est bien douloureux et peut augmenter le mal pour peu que le ravage ait commencé. Les chasseurs se servent de la poudre de leur fusil allumée sur la plaie, après avoir dilaté celle-ci au moyen d'une scarification. La succion paraît ce qu'il y a de plus efficace , mais on trouve rarement quelqu'un qui veuille prodiguer ce secours dans le préjugé cil l'on est que le venin du Crotale est mortel de quelq;.ie manière qu'il parvienne dans le corps. C'est une erreur , et il paraît que non - seule- ment le venin des Serpens n'est dan- gereux qu'autant que des morsures l'introduisent dans la circulation , mais qu'il en est de même de tous les virus dont l'absorption est le résultat de morsures. Ainsi nous avons vu Vailly , officier de santé en chef de l'un des corps d'armée dont nous faisions partie en Espagne , sucer les plaies faites à une dame par un Chien évidemment enragé , avaler même le résultat de la succion pour rassurer la malade qu'il parvint à guérir d'abord moralement , et n'en pas éprouver le moindre malaise. Yailly poussa le courage jusqu'à prendre de la salive qui découlait des gencives de l'Animal hydrophobe qui mourut peu de jours après, attacné CRO 121 dans la niche oii l'héroïque docteur lavait placé afin d'observer le cours de la cruelle maladie que ce Chiea avait communiquée à plusieurs au- tres Animaux sur lesquels il s'était d'abord jeté. On recommande contre la morsure des Crotales le P/e«a«///cs alba , une espèce d'Hélianthe , la Spi- rée trifoliée , le PoLygala tieneka , avec les Aristolodùa serpentaria et anguic'ula. Palisot - Bcauvois ajoute qu'on peut aussi se servir utilement ne l'écorce pilée des racines de Tu- lipier : en général les médicamens purgatifs, sudorifiques, ou appliqués en cataplasme et en fomentation au plus haut degré de chaleur suppor- table , peuvent soulager , guérir même; mais parmi les personnes bles- sées qui éciiappent à la mort, il eu est peu qui ne conservent des traces f)rofondcs de l'accident qui menaça eur vie. Bosc affirme que des ta- ches jaunes sur la partie intéressée, des enflures , de grandes douleurs et une faiblesse périodique , en perpé- tuent le pénible souvenir. Les ciVets de la morsure des Crotales sont fort prompts , avons-nous dit; si l'on s'en rapporte aux expériences faites par plusieurs personnes et insérées dans di- vers recueils scientifiques, des Chiens y ont succombé en quinze Secondes. "Cependantreffetordinaire se prolonge de dix minutes à trois heures. Un Cro- tale contraint à se mordre lui-même a succombé en douze minutes. Par l'action du poison, non-seulement ces Serpens s'approprient la possession de leurs victimes , mais encore ils en accélèrent la décomposition , ce qui hâte l'opération digestive dans l'esto- mac de l'Animal, lequel, de même que les autres Serpens , ne mâche pas sa proie , mais l'avale tout entière. — Les Crotales ne montent pas aux Ar- bres ; ils ne se replient pas avec cette grâce flexible qui sied si bien aux Couleuvres ; ils rampent presqu'en li- gne droite , et pas assez vite pour at- teindre un Homme à la course -, dans leur position habituelle et lorsqu'ils se tiennent en embuscade, ils se con- tournent en spirale. Un assez gros in- 12J CRO dividii vivant que nous avons eu oc- casion d'observer, et qu'on a con- servé quelque temps à Bordeaux d'oii on le conduisit à Paris, se blo- tissait habituellement de la sorte, et dressait quelquefois la partie su- périeure de son corps jusqu'à la moitié ae la longueur en ligne droite, te- nant sa tète horizontalement, pour observer avec vme sorte de gravité ce qui se passait autour de lui. — On prétend qu'avant la découverte de l'Amérique , les Crotales étaient pour les Sauvages des objets de res- pect et d'adoration , parce qu'ils dé- truisent les autres Reptiles. Depuis que la civilisation a pénétré dans cette partie du monde etconquis àla culture le sol que couvrirent si long-temps d'impénétrables forêts , les naturels ont partagé pour les Crotales l'hor- reur qu'ils inspirent aux Européens ; plusieurs hordes en mettent la tête à prix ; les colons leur font une guerre active, et le nombre en dirai- nue considérablement. On n'en voit même plus de gros dans les envi- rons des villes et des habitations. 11 était autrefois commun d'en rencon- trer qui dépassaient six ou huit pieds de longueur; ils ont aujourd'hui ra- rement le temps d'atteindre à cinq. Les Sauvages mangent leur chair. Dans les contrées ou l'hiver se fait ressentir, les Crotales s'engourdissent. On les rencontre alors dans les trous, dans les cavernes et sous les couches épaisses que forment les Sphaignes dans les marais ; ils y sont presque toujours réunis en certaine quan- tité , et même avec des Crapauds qui n'en ont lien à craindre , saisis qu'ils sont du froid qui leur est commun. A Cayenne, les Crotales ne sengour- dissant jamais , sont dangereux toute l'année. Châteaubiiant rapporte que ces Animaux sont sensibles aux effets de la musique,, et qu'il a vu dans le Haut-Canada , sur les boi'ds de la rivière Génésie,un naturel apai- ser la colère de l'un de ces Serpens avec les sons de sa flûte ; le Crotale charmé finit même , selon l'auteur d' Attala , par suivre le Sauva ge . — Telle CRO est l'indolence habituelle des Crotales quand le besoin ne les presse pas , ou que la grosseur d'un Animal met celui-ci au-dessus du volume qu'ils peuvent avaler, qu'on a vu des voya- geurs les heurter involontairement du pied sans en être mordus. Ils at- tendent , ainsi qu'il a été dit , des {Movocations réitérées pour s'élancer, )lesscr et épuiser leur venin dans une occasion dont il ne doit résulter que la mort , inutile pour eux , d'uu Animal trop considérable. On dirait que, soigneux de conserver leurs pro- visions mortelles pour s'assurer quel- qiic l'epas proportionné à la capacité de leur estomac , les Crotales avertis- sent , avant de frapper , l'Homme dont la vie ou le trépas sont indilï'é- rens à leur appétit. Provoqués par ce- lui qui les rencontre, ils se roulent; et , prêts à s'élancer , ils attendent une nouvelle insulte ; pour peu que cette insulte se fasse attendre , ils s'é- loignent en rampant doucement presque en ligne dioite ; l'attaque est-elle réitérée, ils se roulent de nou- veau, agitent leurs grelots avec rapi- dité , retirent leur cou qui s'aplatit ainsi que la tête ; bientôt leurs yeux élincellent, leurs joues se gonflent, les lèvjes se contractent, enfin une large gueule s'ouvre et montre les redou- tables crochets dans lesquels ces Rep- tiles placent leur confiance ; ils agi- tent aussi la langue , et semblent ob- server l'effet que ]>roduisent de telles démonstrations de colère. Ce n'est qu'à la dernière extrémité que le Cro- tale s'élance pour mordre , mais ce n'est qu'à coup sûr qu'il frappe l'a- gresseur ; jamais il ne hasarde son at- taque, et dès qu'il se décide à mordre, il blesse et répand son venin . — Comme les autres grands Serpens, les Crotales sont ovipares; cependant on assure qu'ils n'aijandonnent pas leur progé- niture éclose. C'est une opinion com- mune dans quelques-unes des An- tilles , qu'ils la dévorent; mais cette erreur tient à la manière dont au contraire ils la protègent. Bcauvois a vu, et d'autres personnes ont vu également, de vieux Crotales surpris, CRO s'arrêter tout-à-coup, ouvrir leur bouche le pUis possible et y recevoir leur:, petits liâtes de s'y réfugier. Ce fait est irrécusable, attesté par uu homme tel que Beauvois, mais n'en est pas moins fort extraordinaire; il a donné lieu au préjugé des colons à l'égard de la voracité des Crotales. — Le nombre des espèces de ce genre se monte à huit selon Latreille. Le voyage de Humboldt l'a grossi de deux nou- velles. On divise ces espèces en deux sections selon qu'elles ont la tète gar- nie en dessus d'écaillés semblables à celles qui recouvrent le corps , ou que la tète est couronnée de plaques uu lieu d'écaillés. f Tèle couverte d'écaillés. LeBoiQUiRA, Crotalus hunidus, L., Gmel., Syst. JSat. , xiii, i,pa/s iii , p. 1080; Encycl. Serp., ç. 1, pi. 2, f. 3. C'est le ëaudisona ternjica , Laur., Amph. , n*' 2o5; le Boicininga de Pi- son et MarcgraafF, le Teuhtlacot- Zaïihqui de llernandez, enfin l'un des plus redoutables Crotales par l'activité de son venin. Son nom mexicain signifie reine des Serpens , par allusion à sa puissance. Il atteint de quatre à six pieds de longueur; une suite de grandes taches noires en losange , bordées de jaunâtre , rè- gne le long du dos. Le reste des tein- tes est d'un cendré brunâtre. P. 166, E. 26. Le Crotale a QUEri; noire , Cro- talus atricaiidatus. C'est à Ijosc que les riaturalistes doivent la connais- sance oe cette espèce qui na pas été observée depuis qu'il l'a découverte. Nous nousbornerons conséquemment à'répéter ce qu'il en rappoite : « Deux taches brunes , dit-il , se voient à l'ex- trémité postérieure du corps ; le dos est d'un gris rougeâtre ponctué de brun , avec des fa scies de la même teinte, irrégulières, anguleuses ou chevronnées, transversales , et d'au- tres taches plus claires , latérales; une raie fauve règne le long du dos , la queueest noire.» Cette espèce a de trois àquatre pieds de long. P. 170, E. 26. Le DxTRissus , Crotalus Vitrissus , CRO X23 L.,Gmel. , loc. cit. , p. 1081 ; Encycl. Serp., p. 2, pi. 3, fig. 4, sous le nom de. Muet; Caudtsona /Jurissi/s , Ijdtu- rcnt. ,y/mp/t. n° 2o4. Cette espèce, qui habite jusqu'au quarante -cinquième degré de latitude , est la plus répan- due dans l'Amérique septentrionale. C'est elle qu'on y appelle par excel- lence le Serpenta sonnettes et sur la- quelle Bosc a principalement observé les mœurs des Ci otales. Les plus gros individus qu'il ait vus ne dépassaient pas cinq pieds ; l'un d'eux avait dans son estomac un Lièvre tout entier. Ce Serpenta aussi été l'objet des recher- ches de Catesby , de Kalm et de Beau- vois ; il se tient souvent près des eaux oii il nage avec la plus grande facilité, en distendant sa peau et la gonflant d'air. Sa couleur est d'un gris jaunâ- tre, avec plus de vingt bandes noires irrégulières et transverses sur le dos. Cette espèce a souvent été confondue avec la première , et le nom de l'une a été donné indifféremment à l'autre, p. 170, 172, E. 21, 5o. Le Drynas , Crotalus Drynas , L., Gmel. , lue. cit. , p. 1081 ; Encycl. Serp. , p. 2 , pi. 1, f. 2 (sous le nom de Teut/ilaco ); Caudisona Drynas, Laurent. , Amph. , n° 206. Latreille pense avec raison que le synonyme de Séba, rapporté à ce Serpent , con- vient au Bruyant. Son corps est tout blanc, avec quatre rangées longitudi- nales de taches ovales d'un brun clair, p. 165, E. 3o. Le Camard, Crotalus Simus, Latr. , Séba, Mus. ï. 11, tab. 45. Mal h pro- pos regardé comme un Serpent de Ceylan, où il n'y a point de Crotales, par ce dernier auteur qui a induit si souvent les naturalistes en erreur par la quantité de fausses indications dont il a trop souvent accompagné le grand nombre d'assez bonnes figures que nous lui devons. Sa taille n'at- teint que celle du Boiquira , dont les couleurs en losanges noirs qui ré- gnent sur son dos le rapprochent ; mais il a le museau tronqué d'une manière fort remarquable avec treize taches noires en forme de chevrons 1 34 CRO bordds de gris sur les flancs ; le ventre est blanc, p. i63, e. ig. Les Crotales a losange , Crotalus rhornbifer, p. 24a , E. aS , Bruyant, Crotalus strepitans , Daud., et sans TACHE, Latr. , Caudisona orientalis , Laiir. , Amph. , n° 207, P. i64, e. 28, sont les autres espèces de celte divi- sion. ft Tête couverte de plaques. Le Millet , Crotalus miliarius, L., Gmel. , toc. cit. , p. 1080 , Encycl. Serp.,p. i,t. 1, f. 1 (d'après Catesby, T. II, tab. 24). Ce Crotale est fort connu dans quelques parties de l'Amérique septentrionale sous le nom de Vipère de la Louisiane, que ses morsures cruelles ont rendu ef- froyablement célèbre. On le regarde comme le plus dangereux de tous; on prétend que nul être n'a survécu trois heures à l'effet meurtrier de ses crochets , et le Millet est d'autant plus à craindre que, fort petit et n'excé- dant pas un pied et demi de longueur , il se glisse inaperçu piès de ses vic- times. D'autres fois il se tient roulé sur les troncs des Arbres abattus au milieu des lieux marécageux , oii il guette les Grenouilles dont il fait sa nouTriture habituelle. Il ne s'épou- vante de la présence d'aucun Animal , et ne se sauve pas à l'aspect de l'Hom- me souvent exposé à poser sa main au lieu même oii se blottit le Millet , ou à s'asseoir dessus. Ses couleurs rap- pellent , par leur variété et leur dis- position , mais en petit , celles dont s'embellit la robe du Boa Devin. On le trouve depuis la Caroline jusque dans les régions désertes qui s'éten- dent à l'ouest de la Nouvelle-Orléans. ?. l32, E. 32. (B.) * CROTALINE. rept. oph. Espè- ce du genre Couleuvre. F . ce mot. * CROTALOPHORE. rept. oph. iSéba elGronou. ) Syn. de Crotale. F', ce mot. (b.) CROTON. BOT. PHAN. Ce genre, qui appartient aux Euphorbiacées , est , parmi elles , le plus riche en es- pèces après l'Euphorbe, et mériterait, CRO peut-être mieux que ce dernier, de servir de type à cette famille. Comme on lui a réuni beaucoup de Plantes peu semblables entre elles, la définition du genre serait confuse et mal déter- minée ,si on les conservait toutes. Il devient donc nécessaire d'en écarter un certain nombre d'espèces , et les ca- ractères établis avec plus de rigueur, d'après la masse encore considérable qui reste , sont les suivans : fleurs monoïques, ou très -rarement dioï- ques ; dans les mâles , un calice quin- quéparti; cinq pétales avec lesquels alternent cinq petites glandes; des étamines en nombre défini (ordinai- rement de dix à vingt) , ou plus rare- ment indéfini, dont les filets libres, infléchis dans le bouton et redressés après l'expansion delà fleur, s'insè- rent à un réceptacle dépourvu ou couvert de poils , et dont les anthères adnées au sommet de ces filets regar- dent du côté interne ; dans les femel- les , un calice quinquéparti , persis- tant ; pas de pétales; trois styles tan- tôt bifides , tantôt divisés régulière- ment en un plus grand nombre de parties, et des stigmates en rapport avec ces divisions ; un ovaire entouré à sa base de cinq glandes ou appen- dices d'autre consistance, creusé in- térieurement de trois loges contenant chacune un ovule, et devenant un fruit capsulaire à trois coques quL s'ouvrent en deux valves. Ce genre lenferme des Arbres, des Aibrisseaux , des sous-Arbrisseaux ou des Herbes. Leurs. feuilles, pourvues de stipules , sont alternes , souvent munies inférieurement de deux glan^ des, entières, dentées ou lobées ,cou^ vertes tantôt d'écaillés argentées ou dorées, tantôt de poils en étoiles qu'on doit regarder comme très - ca- ractéristiques ; on en retrouve oi'di- nairement de semblables sur les ra- meaux , les pédoncules , les calices et les capsules. Les fleurs , munies cha- cune de bractées, sont disposées en épis ou en grappes axiilaires ou plus souvent terminales , lâches ou serrées, tantôt courtes et ressemblant à des têtes , tantôt plus ou moins allongées; CRO elles sont toutes du même sexe dans le même épi , ou bien des mâles sont entremêles à des femelles, ou enfin, ce qui est le plus ordinaire , les mâles sont supérieurs , les femelles si- tuées plus bas. On peut diviser les espèces de ce genre, comme l'a fait KuntU dans son bol ouvrage oii il en fait connaître un très - grand nombre de nouvelles, en celles dont les feuilles sont revêtues d'écailles et celles dont les feuilles sont couvertes de poils étoiles; dans ces dernières, ces feuilles sont entières , et alors leur contour présente des dilTérences qui peuvent servir de baseà unesubdivi- sion nouvelle; ou bien elles sont dé- coupées en lobes assez profonds. La tige, herbacée ou frutescente, fournit encore des caractères utiles. Le genre Croton , resserré dans les limites que nous avons assignées, comprend encore près de cent cin- quante espèces. Les régions équi- noxiales des deux Amériques semblent presque exclusivement leur patrie, puisque les neuf dixièmes environ en sont originaires. Nous ne pouvons ici entrer dans des détails spécifiques ; nous nous contenterons donc d'indi- quer quelques dotons remarquables par leurs usages et leurs propriétés. — Toutes les parties du C. Tigllum, et surtout les graines connues com- munément sous le nom de graiucs des Moluques. ou de Tilly, sont imprégnées de ce principe acre qui semble un at- tribut de la famille entière. La mé- decine , qui les avait autrefois em- ployées , en avait presque entièrement rejeté l'usage plus tard , à cause de quelques expériences malheureuses. Il vient d'être introduit de nouveau en Angleterre , oii l'huile de Tiglium est administrée comme purgation dans les cas oiiil est besoin d'un agent très -énergique à faible dose. Cette énergie paraît due à un principe de nature résineuse qu'on a proposé de nommer Tigline. — L'écorce connue en médecine sous le nom de Cascaril- le , et souvent employée comme succé- danée du Quinquina avec lequel elle fut même confondue dans le principe, CRO 136 appartient à une autre espèce de Cro- ton. — Les C. halsarniferum , origani- folium ,nipcum et arurnalicum , possè- dent une propriété analogue, mais moins prononcée ; et, dans ces espèces, le principe excitant se borne à des effets fainles et généraux. Si nous n'avons pas mentionné une autre espèce bien remarquable, le C. tiactoiium , L., qui fournit le Tour- nesol , c'est qu'elle paraît s'éloigner de ce genre et devoir en former un dis- tinct que Neckera nommé Crozopho-' ra , V. ce mot, dans lequel plusieurs autres espèces viennent se grouper autour d'elle. Les espèces dépourvues de pétales, et dans lesquelles l'ovaire est surmon- té de trois styles plumeux , doivent êtreiéuniesaui2o///e/-ade Roxburgh. V . ce mot. Le C. variegatum de Linné ou Co- diœum de Rumph paraît aussi devoir former un genre distinct. V. Co- DIOEUM. Enfin les C. castanifolium et palustre , dans lesquels dix étamines sont réunies en une colonne qui sup- porte un rudiment de pistil ; les trois styles découpés profondément en un grand nombre de divisions divergen- tes et simulant un éventail ; les di- verses parties hérissées de poils sim- ples, termines quelquefois par une glande; ces deux espèces, disons- nous, pourraient peut-être former elles-mêmes un nouveau genre, ainsi que le C. tricuspidatiim qui n'a que cinq étamines monadelphes, et une seconde espèce inédite fort voisine. D'un autre qôté, plusieurs genres établis par divers auteurs doivent se fondre dans le Croton. Tels sont l'^/o- /o;i,le Luntia, le Cinogasum, que Nec- ker a établis sur des espèces presque isolées et qu'il ne paraît pas avoir étu- diées. Tel est encore le Tridesmis de Loureiro , qui , d'après un échantillon conservé dans l'Herbier du Muséum d'Histoire naturelle , n'est autre chose qu'une espèce de Croton à styles mul- tipartis. Il existe de ce genre une monogra- phie assez étendue , celle de Geïseler , mais dont les descriptions sont trop ] 26 CRO souvent incomplètes. La partie bota- nique duVoyagede Huraboldt, rédi- gée par Kunlh , et l'Euc^clopédie ïnétlîodique , sont les ouvrages oii l'on trouve le plus de documens pour l'étude de ses espèces. Le nom de Croton , emprunté des anciens, désignail le Ricin. V. ce mot. (a.dj.) CROTONOPSIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Euphoibiacées , éta- bli par Michaux dans sa Flore de l'A- mérique septentrionale (T. ii,p. i85, t. 46 }. Il a pour caractères : des fleuis monoïques ; dans les mâles , un calice à cinq divisions avec lesquelles alter- nent cinq pétales; cinq élamines dont les filets libres et saillans portent des anthères appliquées en dedans de leur sommet légèrement dilaté : dans les femelles , un calice à cinq divisions, dont les deux qui regardent le côté de la tige avortent en général , et à cha- cune desquelles est opposée une petite écaille; trois stigmates presque ses- siles et légèrement bilobés ; un ovaire nniloculaire , renfermant un ovule unique inséré à son sommet. Le fruit est sec et indéhiscent; la tige herba- cée et parsemée de petites écailles fur- furacces , qui , répandues en grand nombre sur les feuilles , en argentent la surface inférieure. Les- fleurs sont situées aux aisselles des dernières feuilles , et après la chute de celles-ci forment des sortes d'épis. Les calices et les fruits sont couverts de poils en étoile. On en connaît une seule espèce dont les feuilles alternes varient par leur forme tantôt linéaire , lanlôt el- liptique; ce qui en a fait admettre deux par plusieurs auteurs. Ce genre, évidemment voisin du Croton , forme une anomalie dans la famille par l'unité de loge, qui est peut-être le résultat de l'avortenient , mais qui néanmoins estconfirmée par l'examen de l'ovaire. Au reste, la situation et la structure de la graine sont bien celles d'une Euphorhiacée ; car l em- bryon à radicule supérieure est en- veloppé par un périsperme charnu. (a.d. j.) CRO CROTOPHAGA. ois. P'. ks\. Ç^Q\j'^\.Çy^.Uiopygium. ois. L'ex- trémité du tronc , composé des der- nières vertèbres dorsales et que ter- mine une sorte de coccix ressemblant à un soc de charrue oubien à un disque comprimé. — Il existe dans la par- tie charnue du Croupion deux glandes qui contiennent une substance oléa- gineuse, plus abondante chez les Oi- seaux aquatiques que chez les autres, et dont ils se servent pour lustrer leurs plumes, et les soustraire à l'ac- tion de l'eau qui ne les mouille plus dès que l'Oiseau les a frottées avec son bec imprimé de cette substance. Les plumes uropygiales répondent aux vertèbres , et les plumes de la queue à l'os caudal ou coccix. Dans les des- criptions ornithologiques , le mot Croupion s'étend à toute là partie in- férieure du dos. (b.) CROUTE. BOT. CRYPT.Paulet,dans sa bizarre nomenclature , appelle Croûte à charbon et Croûte à glaiidée, diverses Sphéries. (u.) CROYE. BOT. PHAN. Du Dlct. de Déterville. Pour Crowée. P'. ce mot. CROWEE. Crowea. bot. phan. Genre établi par Smith pour un Ar- buste originaire de la Nouvelle-Hol- lande , qui vient se placer dans la fa- mille des Rutacées et dans la Décan- drie Monogynie. La Crowée a feuilles de Saule, Crowea saligna { Andrew. Reposit., natt. 79; Yenten., Malm. T. vu), est un petit Arbuste dressé , très- glabre , ayant ses rameaux alter- nes et triangulaires ; ses feuilles éga- lement alternes sont sessiles, linéaires, lancéolées , aiguës , très-entières, gla- bres , luisantes et parsemées de petits points glanduleux et translucides , comme dans les Myrtes et les Mille- pertuis. A l'aisselle de chacune des feuilles supérieures , on trouve une seule fleur pédonculée , dressée, assez grande , d'une couleur pourpre. Le calice est étalé à cinq divisions pro- fondes , obtuses , plus courtes que la corolle et ciliées. La corolle se com- CRO pose de cinq pétales ctalcs, se recou- vrant mutuellement dtns leur partie inférieure, sessiles, ovales, lancéolés, aigus. Les élamines sont au nombre de dix , beaucoup plus courtes que la corolle , raiiprocnécs en forme de cône au centre de la fleur et offrant une structure extrêmement singulière. 13e ces dix élamines qui sont, ainsi que les pétales , insérées au contour d'un' disque hypogyne épais et lobé , cinq sont plus courtes que les autres et alleinent avec elles ; les filamens pla- nes, lancéolés, glabres et recourues dans leur partie externe et inférieure, velus des deux côtés dans leur moilié supérieure , qui est brusquement ré- fléchie vers son milieu dans les cinq ctamines plus longues , tandis qu'ils sont dressés dans les cinq plus cour- tes. Les anthères sont inlrorses et ap- pliquées sur la face interne des filets vers le milieu de leur hauteur. Ces anthères sont bifides à leur base, à deux loges s'ouvrant cliacune par un sillon longitudinal. Le disque dont nous avons parlé tout à Theu- re , est plus large que la base de l'ovaire, au-dessous duquel il est placé, et offre cinq lobes séparés par autant de sinus arrondis , auxquels s'insèrent les pétales. L'ovaiie est hé- misphérique , très-déprimé à son cen- tre pour l'insertion du style. Il pré- sente cinq côtes séparées par autant de sillons longitudinaux. Chacune d'ellescorrespondà une des cinq loges, qui contiennent chacune deux ovules superposés et allernes, et ne sont adhérentes entre elles par leur centre, qu'à leur sommet et à leur base, tan- dis qu'elles sont séparées par une fente longitudinale dans presque toule leur hauteur : circonstance qui indi- que qu'ici le pistil se compose de cinq pistils soudés , caractère commun a Eresque toutes les autres llutacées. e style est extrêmement court , épaissi dans sa partie supérieure qui se termine par un stigmate hémisphé- rique glanduleux, et à cinq côtes ar- rondies. Ce style est garni et hérissé de poils très-iongs et glanduleux à leur base. Le fruit , que nous n'avons CRO 137 pas vu , se compose de cinq capsules soudées entre elles , à une seule loge , contenant chacune une ou deux grai- nes arillées. Ce joli Arbuste , origi- naire de la Nouvelle-Hollande , est cultivé dans les jardins îles amateurs. Pendant l'hiver il doit être placé dans la serre tempérée. Il demande la terre de bruyère. On le multiplie de bou- tures sur couches tièdes et sous châs- sis. Quant au Crowea nercifolia , non- seuîementil n'appartient pasau même genre que la Plante dont nous venons de donner la description , mais encore il doit être placé dans une autre fa- mille , celle des Myrtacées : c'est le Tiistania nereifolia. V. Tristanie. (A. R.) *CROZOPHORA»BOT. phan. Sous ce nom îNecker a fait un genre distinct d'une des espèces les plus remarqua- bles du genre Croton , le C. tinctu- rium , L., queScopoli nommait Tour- nesolia. Sept espèces environ doivent lui être réunies, et l'on peut les ca- ractériser de la manière suivant : fleurs monoïques; dans les mâ'es, calice quinquéparli ; cinq pétales souvent réunis en partie et co^veiis décailles furfuracées; cinq ou, plus souvent, huit à dix étamincs , dont les filets inégaux sont soudés -r^utre eux jusqu'à une assez grande hauteur, et dont les anthères , insérées un peu au-dessous du somn et des filets , re- gardent en dehors : dans les femelles . un calice à dix divisions linéaires , sans pétales; trois styles bitldes; un ovaire ordinairementrevêtud'écailles à trois loges contenant chacune un ovule ; un fruit capsulaire à trois co- ques. — Les espèces de ce genre sont des Arbrisseaux ou plus ordinaire- ment des Herbes à feuilles accompa- gnées de stipules caduques , sinueuses dans leur contour , souvent molles et plissées. Les fleurs sont disposées, au sommet ou dans l'écartement des ra- meaux , en grappes dans lesquelles les femelles sont inférieures et portées sur des pédoncules plus longs; les mâles serrés et situés supérieurement. ]jes diverses parties de la Plante sont 128 CRU ordinairement couvertes de poils étoi- les. — Il est à remarquer que ces es- pèces difîèrent aussi des véritables Crotons par leur patrie, puisqu'elles sout toutes originaires de l'Europe , de l'Asie , ou de l'Afrique , presque toujours des diverses régions qui for- ment le littoral de la Méditerranée. Dans plusieurs , et surtout dans le C. tinctoria , la Plante est impré- gnée d'un principe coloi ant rougeàtre qui, extrait et combiné avec les Alca- lis, est répandu dans le commerce sous le nom de Tournesol. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans des détails sur ce produit si utile à la chimie ( y. Tournesol )i il suffit de dire qu'il paraît se letrouver dans plusieurs Vé- gétaux de la même famille, (a.d. J.) CRUCIALIS.* BOT. PHAN. (Cœsal- pin.)Syn. de Valantia cruciata. (b.) CRUCIANELLE. Crucianella. bot. THAN. Genre de la famille des Rubia- cées et de laTétrandrie Digynie, L. Ses caractèresn'ontcncoreété donnés que d'une manière incomplète. En efFet ce que les auteurs décrivent comme un calice formé de deux ou trois folioles opposées, fortement carénées, n'est qu'un véritable involucre embrassant immédiatement la base de chaque fleur. Le calice est adhérent avec l'o- vaire comme dans toutes les autres Rubiacées, et son limbe n'est pas inarqué. La corolle forme un tube long et grêle , et se termine par un limbe à quatre ou à cinq divisions. Le nombre des etamines est égal à celui des lobes de la corolle. L'ovaire est surmonté par un style bifide à son sommet , et dont chaque branche porte un très-petit stigmate. Le fruit se compose de deux coques accolées , non couronnées par le calice , mais enveloppées et cachées par l 'invo- lucre qui est persistant. Ce genre renferme une vingtaine d'espèces qui sont des Plantes herbacées an- nuelles ou vivaces , et quelquefois sous- frutescentes à leur base. Leurs tiges sont anguleuses ; leurs feuilles , généralement étroites , opposées ou verticillées ; les fleurs sont petites et constituent des épis simples , très-ra- CRU renient une sorte de corvmbe. La plupart des CruciancUes croissent en Europe et dans le voisinage de la Méditei'ranée. Ce genre correspondau Rubeola de Tournefort. En France, on en compte quatre espèces , savoir : La CkUCIA> ELLE A FEUILI-ES ÉTROI- TES , Crucianella angustifolia , L. , Lamk., 111., t. 6i. Sa tige est haute de six à huit pouces , carrée , rude au toucher, tantôt simple, tantôt ra- meuse , articulée; ses feuilles sont li- néaires, étroites, courtes, verticillées par six. Les fleurs sont petites et for- ment des épis simples au sommet des ramifications delà tige. On la trouve dans les champs après la récolle, dans l'Anjou et tout le midi de la France. La Crucianelle a feuilles lar- ges , Crucianella latifolia , L. , est annuelle comme la précédente, et croît dans les mêmes localités. Elle s'en distingue par ses feuilles verticil- lées par quatre seulement et plus lar- ges. Lamarck les avait réunies ainsi que la suivante sous le noaiide Cru- cianella spicata. La Crucianelle de Montpel- lier , Crucianella Monspeliaca , L: Cette espèce présente en quelque sorte réunis les caractères des deux piécé- dentes , c'est-à-dire que ses feuilles inférieures sont ovales et verticillées par quatre, tandis que les supérieures sont linéaires, lancéolées et verticil- lées par cinq ou six. Peut-être cette Plante et les deux précédentes ne sont -elles que des variétés d'une même espèce , ainsi que le pense La- marck. Elle croît dans les prownces méridionales de la France. La Crucianelle maritime, Cru- cianella maritima , L. Cette espèce se distingue bien facilement de celles qui précèdent. Elle est vivace et d'un blanc verdâtre ; sa tige est étalée , très- rameuse, rude sur ses angles, et porte des feuilles quateruées, ovales, lancéo- lées , aiguës, rudes au toucher. Elle couvre les rochers des bords de la Méditerranée, en Provence, en Italie, en Espagne , en Egypte , etc. (a. r.) * CRUCIATA ifr CRUCIFERA. CRU OIS. (Charlctoii). Syn. de Bec-Cioisô. (B.) CRUCIATA. BOT. ruAN. Genre établi par Tomiiefoit , reparti par Jes holanistcs nioclcrncs parmi les Gaillots , les Aspérulcs et les Va- lanlics auxquelles Adansoii a con- servé ce nom. On l'avait appliqué également à des Plantes fort ditiéren- tes, mais dont les fouilles sont aussi quaternécs. (ij.) CRUCIFÈRES. Cmcifcrœ. ' noT. rriAN. Les Cl ucifères constituent l'une des familles les plus naturelles du règne véijétal. Aussi, tous les genres qui la comj^osent ont-ili été cons- tamment réuuisdans une même classe j>ar tous les auteurs systématiques. Ils forment la Tétradynaniieou quin- zième classe du système sexuel de Linné. Tournel'ort les avait tous pla- cés dans la cinquième classe de son système. L'on ne devra donc pas s'é- tonv.er de ce que dans celte famille les caractères des genres soient en gé- néral peu tranchés et fondés surdos modifications souvent fort légères. Les travaux de Rai , de Crantz , de Gaert- ner, de Desvaux, de R. Brown,et sur- tout ceax de De Candolle, ont succes- sivement jeté du jour sur l'iiistoiro dos Végétaux intéressans qui composent cette famille dont nous allons expo- ser les caractères. Le calice est tou- jours formé de quatre sépales géné- ralement caducs , tantôt dressés , tan- tôt étalés; deux des sépales qui cor- respondent aux côtés du fruit, c est-à- dire aux deux tropliospermes , sont quelquefois un peu plus grands , bos- sus à leur base ou même prolongés en une sorte d'éperon. Les pétales sont au nombre de quatre, opposés deux à deux par leur base , et représentant en quelque sorte une croix ; de-là le nom de Crucifères donné aux Végé- taux de cette famille. Ces pétales sont^ rétrécis et plus ou moins longuement onguiculés à leur base; ils alternent avec les sépales du calice; leur lame, dont la figiue est très-variable, est tantôt entière, tantôt divisée en deux lobes plus ou moins profonds. Le TOME V CRU 129 plus souvent la corolle est parfaite- ment régulière ; dans quelques genres deux des pétales sont plus grands. Le nombre des élamines est de six dans presque toute.- les Crucifères : ce.s étanunes sont tétradynames , c'est-à- dire que quatre sont plus grandes que les doux autres. Les quatre giandes sont disposées en doux paires oppo- sées et placées cUacune en face d un des côtés du fruit : les deux petites correspondent cliacunc à l'une des faces ilu fruit. Quelquefois lesifleux élamines qui forment chaque paire , sont soudées ensoudjle par leurs fi- lets dans une étendue plus ou moins considérable ; de même que ceux des deux petites, ils peuvent pré- senter une ou deux dents sur leurs parties latérales. Les anthères, dont la forme varie beaucoup, sont in- tiorses et à deux loges. Toutes ces parties, savoir le cilice, la corolle et les étamines, sont hypogynes , c'est-à-dire insérées à unréceptacle ou torus placé sous l'ovaire. Ce ré- ceptacle présente de doux à quatre tubercules glanduleux pi.-îcés soit en dehors des grandes étamiues , soit à la base même des petites, qui sem- blent être implantées dessus. Ces corps glanduleux, qui servent souvent de caractères ilistmctifs entre les genres , constituent un véritable dis- que épipodique. L'ovaire est cons- tamment simple, ordinairement com- primé, tantôt allongé, tantôt rac- courci , à deux loges séparées par une fausse cloison. Chaque loge con- tient un ou plusieurs ovules attachés au bord externe de la cloison mem- braneuse , qui n'est qu'un prolonge- ment des deux trophospermes sutu- raux. Le style est grêle , quelquefois presque nul. Il semble être le piolon- gcment de la fausse cloison , et se ter- mine par un stigmate simple ou bi- lobé. Le fruit est une silique ou une silicule. Dans le premier cas il est al- longé , tantôt comprimé, tantôt cylin- drique , quadrangulairc ou conique; dans le second il est court, globu- leux ou comprimé. C'est surtout d'après les modifications extrêniemen.t i3o CRU nombreuses que présente le fruit dans sa structure, que sont fondés les ca- ractères des genres dans celle famille. Le nombre des graines renfermées dans cbaque loge varie beaucoup. Il n'en existe quelquefois qu'une seule, d'autres fois deux ou un très-grand nombre. Elles sont globuleuses ou planes , et membraneuses sur les bords. Toujours elles sont insérées à la base de la cloison par un podo- sperme plus ou moins long. Leur em^^(îyon est immédiatement situé sous le téguuient propre de la graine, et présente , dans la position relative de sa radicule et de ses cotylédons , des différences très-sensibles, indi- quées par Gaertner, etdont R. Brown et De Candolle ont montré toute l'im- portance pour la classification des genres. Ces modifications sont au nombre de cinq : ]° la radicule est redressée et correspond à la fente qui sépare les deux cotylédons que l'oa dit alors être accombans; 2" la radi- cule est appliquée sur le dos d'un des cotylédons qui restent planes et sont dits incornbans ; 3° les deux cotylé- dons , plies longitudinalement , reçoi- vent la radicule dans la gouttière qu'ils forment ; delà le nom de cotylédons condoublés ; 4o les cotylédons sont étroits et roulés en spirale, cotylédons spiraux; 5° enfin ils peuvent être re- pliés deux fois sur eux-mêmes trans- versalement ; on les dit alors bipliés. Les Crucifères sont toutes des Plan- tes herbacées annuelles , bisannuelles ou vivaces. On en compte à peine quelques-unes qui sont sous-frutes- centes à leur base. Leur racine est. généralement perpendiculaire , tantôt grêle et mince , tantôt épaisse et plus ou moins charnue ; leur tige est sim- ple ou rameuse , et porte des feuilles alternes simples ou plus ou moins profondément divisées. Les fleurs sont pëdicellées et disposées en grappes simples, opposées aux feuilles ou ter- minales.Quelquefois ces grappes étant très-courtes et les fleurs très-rappro- chées . constituent des espèces de co- rymbes. Le nombre des Crucifères connues CRU aujourd'hui, est extrêmement consi- dérable et s'est accru très-rapidement, surtout par les recherches des bota- nistes et des voyageurs russes. Linné n'en décrivit que 254; Willdenow , 4i5; Persoon, 5o4. Le professeur De Candolle, dans le second volume de son Systema naturale VegetabUium , vient d'en faire connaître 970 , dispo- sées en 94 genres. Les Crucifères peuvent être considé- rées comme une famille presque en- tièrement européenne. Quelques-unes cependant sont éparses dans les di- verses autres contrées du globe; mais leur nombreest loind'égaler celui des Crucifères européennes. L'analogie qui existe entre les caractères botani- ques des Plantes de cette famille , existe également dans leurs proprié- tés médicales. Toutes les Crucifères sont plus ou moins acres et antiscor- butiques. Ces propriétés sont dues à la présence d'une huile volatile tiès- àctive. Lorsque cette huile est en grande quantité , les Crucifères sont très-âcres et irritantes, comme on le remarque également dans les graines des Slnapis , les feuilles de la Passe- rage , etc. Si à cette huile volatile il se joint des fluides aqueux, sucrés ou mucilagineux , les Crucifères conser- vent encore en partie leur action sti- mulante , mais elles peuvent en même temps servir d'aliment. La culture est surtout très-propre à développer en elles les sucs aqueux , le mucilage et le sucre , et à augmenter leurs pro- priétés alibiles: aussi cultivons-nous dans nos jardins un grand nombre de Plantes de cette famille , qui nous ser- vent d'alimens , tels sont les Choux , les Navets, lesTurneps, les Choux- Fleurs, etc. Jusqu'en ces dei'niers temps , tous les auteurs systématiques avaient di- visé les genres de la famille des Cru- cifères en deux grandes sections . sa- voir les Siliqueuses et les SiUculeuses. Les observations de R. Brov^^n et de De Candolle les ont amenés à recon- naître le peu de fixité et de valeur de cette division. En effet il n'est pas toujours facile de déterminer la limite CRU précise entre la silique et la siliciile , puisque la différence entre ces deux fruits ne consiste que dans leur lon- guAir plus ou moins grande. En se- cond lieu , il y a des genres fort natu- rels du reste , qui offrent;» la fois dans les diverses espèces qui les composent des siliques et des siiicules. Cette di- vision ne peut donc pas être regardée comme la meilleure; cestdans la struc- turedeTembryon, et particulièrement dans la position respective des cotylé- dons etdc la radicule, queDcCandolle a puise les bases des divisions qu'il a établies dans la famille desCrucifcres. D'après les cinq modificalionsque peut présenter l'embryon envisagé sous ce point de vue , 1 auteur du Systema univcrsale établit cinq ordres dans la famille des Crucifères: ces cinq ordres ou divisions primaires sont ensuite partagés en vingt-une tribus ou divi- sions secondaires , dont les caractères sont surtout déduits de la forme gé- nérale du fruit et de la largeur de la cloison. Nous allons indiquer ici les genres qui composent la famille des Crucifères , en suivant la classifica- tion du savant professeur de Genève. Ordre I". — Crucifères pleiiro- rhizées. Les cotylédons sont planes, accom- bans , c'est-à-dire que la radicule • correspond à la fente qui sépare les deux cotylédons. Les graines sont comprimées. I" Tribu. AllABIDÉES. Silique s'ouvrant longltudinale- raent; cloison étroite; graines sou- vent membraneuses sur les bords. Matliiola , Brown , D. C. ; C/iei- ranthus, Br., D. C. ; Nasturtium, Br., D. C. ; Leptocaipœa, D. C. ; Notoce- ras, Br. , D. C. ; Barbarea, Scopoli , D. C. ; Stevenia , Adams et Fisch. , D. C; Braya, Stemeb. et Hop., d! C; Ti/m//s, DiUen, T>.C.;^rabis,h., D. C; Macropodium, Br., D. C. r Cardamine , L , D. C. ; Pteroneprum, D. C; Dentaria, L., D. C. 11^ Tribu. Alyssixées, Silicule s'ouvrant longltiidjnale- CRU ,:,! ment ; clol.'son large et membraneuse; valves concaves ou plmies; graines souvent membraneuses. Luiiaria , L., D. C. ; Savignva , D. C; Bicotia,lj.,Yi. C; Farsetia, Br., D. C ; Berteroa, D. C. ; Aubrietia \ Adams, D. C; Vesicaria, Lamk.,D! C. ; Sc/iiwereckia , Besscr et Airdr. D. C. ; Jlyssum , L., D. C. ; Menio- eus, Desv. , D. C. ; Clypeola, L.; Peltaria,L., U. C; Pelrucatlis , Br., D. C. ; Draba , L. , D. C. ; EropkiLa, D. C. ; Cochlcaria, L. , D. C. IIP Tribu. TiiLAsriDÉES. Sdiculc s'ouvrant longitudinalc- ment; cloison étroite; valves carénées ; graines ovoïdes quelquefois membra- neuses sur Ici bords. Thlaspi, Mdd., D. C. ; Capsel/a , Desv., D. C. ; Hutchinsia , Br. , D. C.; Teesdalia,'Ç,x., D. G.; Ibeiis , L. ; Biscutella , L. , D. C. ; Megacar- pœa , D. C. ; Cremolubus, D. C. ; Me- na nu il lœ a , D. C. IV^ Tribu. EDCI.IDIÉES. Silicule indéhiscente; graines au nombre d'une à deux dans chaque loge. Eiiclidium, Br. , D. C. ; Ochtho- (itum, D. G. ; Pugionium, Gaert. , V Tribu. Anastaticées. Silicule s'ouvrant longitudinale- ment; valves offrant à leur face in- terne de petites cloisons, entre cha- cune desquelles on trouve une seule graine. Anastatica , L. , D. C. ; Morettia , VP Tribu. Cakilinées. Silique ou silicule se rompant transversalement en plusieurs pièces articulées , à une ou deux loges con- tenant chacune une ou deux graines non membraneuses. Calile, Scopol., D. C. ; Rapistrum, Méd. , D. G. ; Cordylocarpus , Desf. , D. G. ; Chorispora, D. C. l33 CRU Ordre deuxième. — Crucifères «o- torhizées. Les cotylédons sont planes et in- conibans , c'est-à-dire que la radicule est redressée contre une de leurs fa- ces. Les graines sont ovoïdes et jamais marginées. VII* ïribu. SiSYMBRiÉES. Silique s'ouvrant longitudinale- ment; cloison étroite; valves conca- ves ou carénées ; graines ovoïdes ou oblongues. Malcomia , Qw, D. C. ; Hesperis , L. , D. C. ; Sisjmbrium , Allion. , D. C. ; Alliaria, Bieb. , D. C. ; Erysi- muni , L. , D. C. ; Leptaleurn , D. C ; Stanley a, Nuttal, D. C. VIII^ Tribu. Camélinées. Silicule ayant les valves concaves , la cloison large. Stenopetalum , Br. , D. C. ; Carne- /mfljCrantZjD. C. ; Eudesma, 'iAnmh. et Bonpl. ; Neslia , Desv. , D. C. IX^ Tribu. Lépidinées. Silicule ayant la cloison très-étroi- te ; les valves carénées ou très-con- vexes ; les graines ovoïdes et en petit nombre. Senebiera , D. C; Lepidiujn , L. , D. G. ; Bwonœa, D. C. ; Eunomia^ D. C; yEthionema , Br. , D. C. X*^ Tribu. IsATiDÉES. Silicule ordinairement indéhis- cente , monosperme et uniloculaire , ayant ses valves carénées ; graines ovoïdes oblongues. Tauscheria, Fischer, D. C; Isa- /s , L. , D. C. ; Myagrum , Tournef., D. C. ; Sobolewskia j Bieb. , D. G. XI*" Tribu. Anchoniées. Silicule ou silique s'ouvrant trans- versalement en plusieurs pièces arti- culées , monospermes. Goldbachia , D. G. ; Anchonium , D. G. ; Sterigma , D. C. Ordre troisième. — Crufiiféres or- thoplacées. Gotylédons incombans etcondou- blés , c'est-à-dire plies longitudinale- CRD ment, et recevant la radicule dans la gouttière qu'ils forment; graines presque toujours globuleuses. XIP Tribu. Brassicées. Silique s'ouvrant longitudinale- ment ; cloison étroite. Brassica, L. , D. C. ; Sinapis , L., D. G .5 Morlcandia, D. G.; Diplo- taxis, D. G. ; Eiuca, Gavan. , D. C. XIIP Tribu. Yellées. Silicule à valves concaves , à large cloison. Paella , L. , D. G. ; Boleum, Desv. , D. G. ; Carrichtera , Adams, D. G. ; Succowia, Méd. , D. G. XIV*^ Tribu. PsYCHiNÉES. Silicule ayant les valves carénées ; la cloison étroite, les graines compri- mées. Sdiouwia ^ D. G.; Psy chine, Desf. , D. G. XV" Tribu. Zillées. Silicule indéhiscente , à une ou deux loges monospermes ; graines globuleuses. Zilla , Forsk. , D. G. ; Muricaria , Desv. , D. G. ; Calepina , Adans. , D. G. XVP Tribu. Raphanées. • Silicule ou silique s'ouvrant trans- versalement en pièces articulées, mo- nospermes , ou divisées en plusieurs fausses loges monospermes. Crambe , L. , D. G. ; Didesmus , Desv., D. G.; Enarthrocarpus , D. G. ; Raphanus, L. , D. G. Ordre quatrième. — Crucifères spi- rolobées. Gotylédons linéaires, incombans, roulés en spirale. XVIF Tribu. Buniadées. Silicule indéhiscente à deux ou quatre loges. Bunias , L. , D. G. XVIIP Tribu. Erucarxées. Silicule articulée ; article inférieur à deux loges. E ru caria , Gaert. , D. G. CRU Ordre cinquième. — Crucifères di- plàcolobées. Cotylédons linéaires incombans , repliés deux fois transversalement. XIX" Tribu. HÉLioi'iiiLiES. Siliqueoblonguc ; cloison allongée, étroite ; valves planes ou légèrement concaves. Cliamira , Thuub. , D. C. ; Helio- ;j////a,L., D. C. XX*" Tribu. Subui-ariées. Siliculc ovoïde ; cloison large , ellip- tique ; valves convexes; loges poly- spermes. Subularia , L. , D. G. XXP Tribu. BRAcnvcARPÉES. Siliculc didyme; cloison très-élroitc; valves fort convexes; loges mono- spermes. Brachycarpœa , D. C. Outre les ouvrages que nous avons mentionnés dans le cours de cet arti- cle, on i^eul consulter avec fruit le se- cond volume des Icônes selectœ de M. Benj. Dclcssert , qui contient la figu- re de plus de quatre-vingts espèces rares ou nouvelles de la famille des Crucifères. (a. r.) CRUCIFIX. MOLL. 7^. Croix de MER. CRUCIFORME. Cruciformis. bot. FHAN. Qui a la forme d'une croix. Cette expression s'applique surtout à la corolle polypétale régulière formée de quatre pétales opposés deux à deux par leur base et disposés en croix. De-là le nom de Crucifères donné aux Végétaux qui offrent celte conformation. Tournefort appelait Cruciformes les Plantes composant la cinquième classe de son système , lesquelles présentent une corolle polypétale cruciforme. y. Crucifères. (a. r.) CRUCITE. BOT. piiAN. Pour Cru- zite. T''. ce mot. CRUCITE. MIN. (De Laméthrie. ) V. Macle. CRUDIE. Crudia. bot. phan. Sclircbcr a donné C€ nom au genre CRU i35 Apalaïoa d'Aublet. V. Afalat. (A.R.) CllUMEN ou CRUMÈNE. bot. ni.vN. Noms vulgaires du Lycopus Buropœus, L. ï^. Lycope. (b.) GRUMÉiNOPHTIIALME. pois. Es- pèce de Scombre du sous-gcure Ca- ranx. T". Scombre. (b.) CL\UPINE. Cruplna. bot. phan. Section du genre Centaurée, de la famille des Carduacées , tribu desCcn- tauriécs, établie d'abord par Persoon, adoptée et modifiée par Henri Cas- sini , qui n'y laisse que la seule Cen- laurea Crupina, L. , qu'il considère comme un genre distinct. Ses carac- tères consistent dans ses capitules ayant les fleurs du centre en très-pe- tit nombre , flosculcuses et lierma- pliiodites, tandis que celles de la circonférence sont neutres , plus grandes et irrégulières. Les fruits sont attachés immédiatement par leur base, et non latéralement comme dans toutes les autres Centauriées, ce qui diminue beaucoup l'impor- tance attachée à ce caractère, le seul qui distingue réellement les Centau- riées des Carduacées. L'aigrette est double; l'extérieure plus grande se compose d'écaillés imbriquées , min- ces , très-étroites et plumeuses; l'in- térieure est formée de dix autres écailles plus courtes et tronquées. H. Cassini ne rapporte à cette sec- tion qu'une seule espèce , Centau- l'ea Crupina, L. , jolie petite Plan- te annuelle qui croît spontanément dans les provinces méridionales de la France et que nous culti- vons dans nos parterres. Sa tige , haute d'un pied et plus, porte des feuilles dont les inférieures sont pres- que entières , tandis que les supé- rieures sont profondément pinnati- lides , à lobes très-étroits. Les capi- tules sont groupés au sommet des ramifications de la tige et composés de fleurs purpurines. Persoon et De Candolle rapportaient à ce genre quelques autres espèces , telles que les Ceniaurea Lippii et C. crupinoï- ent plus pour l'entourer; alors ils s'écartent , et on distingue de nouvelles pièces au nombre de deux de chaque côté , et portant indivi- duellemeutlenom d'épial. Lesépiaux sont, s'il est permis de s'exprimer ainsi , des protecteurs auxiliaires pour la moelle épinière toutes les fois que celle-ci est très-développée ; ils ont pour usage de la recouvi ir et de lui constituer une enveloppe ; c'est ce qui a lieu constamment dans le crâne. Si, au contraire, la tige mé- dullaire, très-peu développée , ne ré- clame pas leur secours , ils sont employés à des usages secondaires assez variés. On les voit, dans ce cas, servir de baguette aux nageoires dorsales, se désunir et se superposer de manière que l'un, après avoir monté sur l'autre, devient quelque- fois extérieur, tandis que le second se maintient au-dedans. Ce change- ment de place n'a cependant rien de réel , et chacune des pièces conserve l'une à l'égard de l'autre des relations invariables. Voulant exprimer à la fois , d'une part , l'origine et la desti- nation commune de ces pièces, lors- qu'elles appartiennent à un appa- reil au-dedans duquel s'exécutent les plus importans phénomènes de la vie , et d'autre part , leur variation et leur isolement pour le cas oh l'une de ces pièces se sépare et se distingue de sa congénère , Geoff'roj ne s'est pas borné aux dénomina'^tions simples qui précèdent, il leur a joint une préposition significative qu'on devra ajouter au nom principal, lorsque les pièces seront disposées en série uni- CRU que. On remarquera donc alors au- dessus du cvclé;tl , non pas le périal et i'cpial qui, étant doubles et eu re- gard , conslituent quatre pièces , mais bien le méta-périai et le cyclo- pénal, auxquels l'eronl suite le pio- èpial et Vch-cpial. Telles sont les pai lies que Geoffroy Saiul-llilaiie a distiu;j;uées au-dessus du corps de la verièbie, et que les anatomistes avaient coniondues sous le nom de lames ve; tébrales : très-vi- sibles dans certains Poissons, elles ne sont pas moins distinctes dans les Mammifères; seulement il laut les étudier dans l'étal de loetus , et avant qu'elles ne se soient confondues eu se soudant. Ceci conçu , il devient très-aisé d'acquéiir la connaissance des pièces situées au-dessous du cy- cléal ; elles sont en même nombre , et se comportent dans bien des cas de la même manière que les précédentes. Supcrieureujent , c'était la moelle cpinière qui devait être protégée par les appendices de la vertèbre; ici, c'est le système sanguin , auquel viennent s'ajouter quelquefois les organes de la digestion et ceux delà respiration, qui réclament la même assistance. Les deux pièces qui s observent d'a- bord et qui s'appuient sur le cy- cléal , portent chacune le nom de/)<7- raal ; les paraaux se conduisent exac- tement comme les périaux. Dans les vertèbres post-abdominales des Pois- sons , et en particulier du Carrelet , le paraal de droite est soudé au paraal de gauche et constitue un anneau pour le vaisseau sanguin. A la partie antérieure du corps, au contraire, oii il existe un système sanguin très-dé- veloppé , un canal intestinal, etc., ils s'écartent et forment ce qu'on avait désigné sous le nom de côtes, et particulièrement sous celui de côtes vertébrales ; c'est alors que , ne pou- vant se réunir par leur sommet , les paraaux sont suivis et aidés par deux pièces désignées par les anatomistes sous le nom de côtes sternales , et que Geoffroy nomme indiviùuellement cataal. Les cataaux sont aux paraaux, ce que les épiaux étaient supérieure- CRU i43 ment aux périaux ; ils sont des auxi- liaires protecteurs du système san- guin , respiratoire et digestif; ils ont, en outre , cet autre point de ressem- blance , que, devenant dans plusieurs circouatances inutiles pour cet usage, ils passent à des fonctions secondaires, fout partie des nageoires anales, cons- tituent des aiguillons extérieurs , etc. Dans ce c;is , Gcotlroy ajoute les ;nê- mes prépositions employées pour la partie supérieure ; ainsi , loisqueles pièces seiont rangées en séries, ou trouvera au-dessous du cycléal \çcy— cluparaalel le rnéla-paraal , puis Ven- cataal et le pro- cataal. 'J els sont les rappiochemcns curieux et bit n di- gnes d intérêt, que Geoffroy Saint- îlilaire a d'abord eu pour but déta'- blir. Il nous était indispensable de le suivie dans tous ces détails ,afin qu'a- bordant avec lui l'étude de la vertè- bre chez les Crustacés , nous nous trouvions avec un égal avantage sur son terrain et plus à portée de saisir sa manière de voir. Quiconque , n'a- doplant pas cette route, entrcpren- diait la comparaison immédiate des Animaux vertébrés et des Crustacés , sous le rapport de leur système solide, ne devrait point se flatter d'avoir saisi les idées fondamentales de l'auteur , et encore moins se permettre de por- ter à leur égard le moindre juge- ment. Les Crustacés vivent au-dedans de leur colonne vertébrale , c'est-à-dire que leur cycléal n'étant pas entière- ment plein comme dans les hauts Animaux vertébrés, ou n'étant pas rempli de couches concentriques qui ne laissent au plus qu'un trou à peine perceptible , coanme .dans les Pois- sons, se trouve contenir chez eux le cordon neiveux , le vaisseau sanguin^ les viscères, les muscles, etc., et constitue par cela même un anneau très-ample, dont le diamètre égale la largeur tout entière de l'Animal. Ceci admis , les résultats suivans en découleront natuiellcment : i" l'é- paisseur de cet anneau ou la solidité j44 cru du tube vertébral sera toujours eu raison inverse de l'étendue de sa circonférence; 2" le tube vertébral se trouvant rejeté au-dehors sur la li- mite du derme, en sera immédiate- ment revêtu ; 3° les muscles ne s'op- posant pas au contact immédiat, puis- qu'ils sont renfermés dans le cycléal, ce tube osseux s'unira et se confon- dra avec le tube épidermique; 4** les volumes respectifs des deux tubes os- seux et épidermique pourront varier graduellement en raison directe ou en raison inverse l'un de l'autre : ainsi que le tissu dermoïque soit plus abondamment nourri que le tissu os- seux, et acquière en proportion plus d'épaisseur, on aura les enveloppes solides et de consisJance cornée des Coléoptères ; qu'au contraire, le tissu osseux prédomine sur l'épidermique, il en résultera le test résistant des Crabes , des Homards , etc. ; 5° enfin tous les organes restant concentrés dans le tube vertébral , aucun autre tube ne sera nécessaire au-debors, et il ne devra plus exister de doubles pièces qui fassent la fourche en des- sus et en dessous du cycléal, ou qui, en se réunissant, constituent des cloisons pour enfermer le système médullaire et le système sanguin. — Si donc les autres parties de la vertèbre , qu'on se rappellera avoir été distinsfuées dans les Poissons en pénaux et epiaiix situes eu haut, et en paraaux et calaaux placés en bas , se retrouvent chez les Crus- tacés, elles ne seront plus que des dépendances fort peu importantes du cycléal , ne pouvant être appropriées qu'au mouvement progressif. Or, l'observation fait apercevoir dans la classe des Animaux articulés, sur le dehors de chaque tube vertébral , ou de chaque anneau , une double série de pièces que tout le monde sait être des appendices locomoteurs , et que Geoffroy considère comme les analo- gues de celles qui viennent d'être nommées. La manière de voir de l'il- lustre auteur de l'Anatomie philoso- phique, se réduit donc à considérer chaque anneau d'un Animal articulé CRU comme un corps de vertèbre creux , et chaque paire de pâtes qu'il sup- porte comme les appendices de ce corps vertébral qui , ici , passent aux usages secondaires de la locomotion , tandis que dans les Animaux élevés , ils se réunissent le plus souvent pour former des anneaux protecteurs du cordon nerveux , du système sangnin, etc. On pouvait cependant opposer à ces résultats un fait plausible : les appendices vertébraux des Poissons et leurs nageoires dorsales ou anales s'élèvent verticalement; au contraire, les pâtes des Insectes qu'on leur com- pare , sont étendues horizontalement. Est-ce bien là ce qu'indique le prin- cipe des connexions ? Geoffroy Saint- Hilaire a prévu cette objection ; pour y répondre , il établit qu'il n'est pas inhérent aux Animaux que leur tho- rax soit transporté en présentant tou- jours la même surface au sol. Per- sonne n'ignore que les Pleuronectes nagent étant posés sur leurs flancs , d'oii il arrive que quelques-unes de leurs nageoires qui , dans d'autres Poissons, sont dirigées verticalement, se trouvent chez eux étendues hori- zontalement. Il se demande alors si ces Insectes ne sont pas , sous le rap- port de la station, des Animaux sem- blables aux Pleuronectes, c'est-à-dire s'ils n'étendent pas de la même ma- nière à droite et à gauche les moyens dont ilsdisposentpour leur transport; Geoffroy pense donc que les Crusta- cés ( car c'est toujours cette classe qu'il entend donner pour exemple ), dans la position oii nous les voyons , ne marchent pas , comme il nous semble, sur le ventre, mais sur le côté , convertissant ainsi l'un de leurs flancs en face ventrale, et l'autre en. face dorsale ; dès-lors on conçoit com- ment ils rendent horizontales ( les portant à droite et à gauche ) les par- ties qui dans les Poissons sont géné- ralement verticales. La queue ne fait pas exception , et il est aisé de voir au'elle est elle-mêmç horizontale, 'bservons d'ailleurs que la position du corps , relativement au sol , est très-variable chez les Animaux arti- CRU culds; la plupart marchent à la ma- nière des Crabes, des Araiguécs et des Scarabées , et convertissent , sui- vant l'expression de GeoilVoy, l'un de leurs flancs en face ventrale ; mais on en trouve un assez grand nond)rc qui aft'ectent des positions toutes dit- férentes. Nous nous bornerons à four- nir quelques exemples bien connus , sans avoir la pietention de précéder Geoffroy dans l'usage qu'il pourrait en faire à l'appui de sa manière de voir. Les Ampbipodes, qui constituent un ordre dans la classe des Crustacés, sont toujours ])lacés sur le côté; leurs appendices ont par cela même une direction verticale , et si nous avons bien couçu l'opinion de l'auteur , ces Animaux présenteraient l'état normal, puisque le côté sur lequel ils sont cou- chés, et qui pour lui n'est autre chose que la face ventrale, dans le Pleurouec- te, par exemple, repose immédiatement sur le sol. Les Phronimcs , les Che- vrettes ( Gammarus) , les Talitres , les Corophies sont dans ce cas. L'Aclily- sie du Dytique, espèce d'un genre nouveau que nous avons établie dans la classe des Arachnides ( Mém. de la Soc. d'Hist. natur. T. i) , est , à cause de son organisation singulière, placée sur le flanc , du moins à l'époque où nous lavons obseivée. D'autres Animaux articulés sont tout-à-fait renversés , et convertissent réellement leur dos en face ventrale. Geoffroy Saint -Hilaire ne négligera sans doute pas ces observations, lors- que, dans un Mémoire suivant qu'il annonce , il étudiera la position rela- tive des organes à l'intérieur du corps. Plusieurs Crustacés de l'ordre des Branchiopodcs présentent cet entier renversement; les Apus , les Bran- chipes , etc. , nagent presque cons- tamment sur le dos. Tout le monde sait que plusieurs Insectes Hexapodes, le INotonecle en particulier, se trou- vent dans le même cas. Les rapports qui existent entre les Crustacés et les classes voisines, tel- les que les Annelides , le» Arachnides et les Insectes , ont été signalés depuis longtemps par les classilicateurs. Les TOME V. CRU i45 anciens naturalistes plaçaient les Crustacés entre les Poissons et les Mollusques; Linné les réunissait aux Insectes (jui comprenaient également les Al achnides , et il les rangeait avec celles-ci dans une division particuliè- re désignée sous le nom d'Aptères. Brissou revint à la classification an- cienne; il distingua les Crustacés des Insectes , les plaça à la suite des Pois- sons ; mais il leur associa les xMyria- podes et les Arachnides. Dans la Mé- thode de Fabricius , les Crustacés fi- rent de nouveau partie des Insectes , et ils constituèrent le quatrième ordre souslé nom à' yigonald. Latreille(Pré- cis des caractères généraux des Insec- tes ) établit trois ordres : le premier sous le nom de Crustacés , le second sous celui d'Entomostracés, et le lioi- sième sous celui de Myriapodes. Plus tard, Cuvier, se fondant sur des carac- tèrcsanatomiques, effectua un change- ment motivé ; il transporta d'abord ( Tableau élémentaire de l'hlst. nat. des Anim.) les Crustacés à la tête de la classe des Insectes, et peu de temps après (Leçons d'Anatomie comparée), il établit d'une manière distincte et nullement aibitraire la classe des "Crustacés. Si nous jetons maintenant un coup- d'œil sur les divisions qui ont été éta- blies dans les Crustacés constituant une classe ou simplement un ordre nous verrons qu'à mesure que la science a marché, elles ont augmenté dans une proportion considérable. Linné partageait les Crustacés en trois genres : les Crabes , Cancer, qu'il subdivisait en Brachyures ( queue courte) et en Macroures ( queue lon- gue ) , les Cloportes , Oniscus , et les AJonocles , Monoculus. Fabricius , profitant des obsei^vations de Dal- dorff, a divisé {Entom. Syst. Suppl.) les Crustacés en trois ordres : io les Polygonata , composés des genres Oniscus et Monoculus de Linné ; 2° les Kleistagnata , comprenant les Crabes Hracliyuresdu mèmeauteuret une portion desLimules de Millier; 3° les ii'.r ilègn. Anim. de Cuv. ) , le même sa- vant a publié une nouvelle méthode dans laquelle , prenant pour bases de ses divisions la situation et la forme desbrancJiies , la manière dont la tète s'arlicule avec le tronc et les organes masticateurs , il divise la classe des Crustacés en cinq ordres : 1° les Dé- capodes, Decapoda (dix pieds); 2" les Stom APODES , Stomapocla ( bouche- pieds) ; 3" les Amphipodes , Ampld- /JOf/a (pieds dirigés en tout sens); 4" les Isopodes , Isopoda (pieds égaux) ; 5° les Bramchiopodes , É ranchiopuda (pieds-branchies). jNous ne devons en- trer ici dans aucun détail sur ces or- dres qui seront traités respectivement à leur place alphabétique. Lcacli a fait connaître ( Trans. of t/ie Linn. Sociel. T. xi ) une classifi- cation complète de l'ordre des Crus- tacés , dans laquelle il établit un grand nombre de genres nouveaux et plusieurs divisions. îNous nous bor- nerons à présenter les caractères des principales divisions. Classe : Crustacés. — Sous-classe première : Malacostracés, Malocos- traca. Bouche composée de mandibu- les , de plusieurs mâchoires, et recou- verte par des pieds-màchoires , te- nant lieu de lèvre inférieure ou la re- présentant; mandibules souvent pal- pigèrcs; dix à quatorze pâtes unique- ment propres à la locomoion ou à la préhension, ayant souventles organes respiratoires annexés à leur base; corps tantôt recouvert par un test cal- CRU cairc plus ou nroins solide sous lequel la lêle est confondue , tantt)t divisé en anneaux avec la tête distincte ; point de métamorphose. Légion 1"^. Podophtalmes , Podo- plUalina (Pédiocles, Lamk.). Des yeux composés, placés aubout d'un pédon- cule mobile ; point d'\eux simples; mandibules pourvues d'un palpe; pieds-mâchoires ayant tous un palpe adhérent à leur base. Cette division comprend les Décapodes et les Ston)a- podci de Latreille. Légion 2*^. Edriophthahnes , Edrio- phlkaîtna (Sessilocles, Lamk.). Des yeux sessilesordinairenient composés, mais quelquefois situés sur les côtés de la tête ; les mandibules souvent munies fl'uu palpe ; tète presque tou- jours distincte du corps. La légion des Edriophthahnes embrasse les Am- phipoùes, les Isopodes et les Bran- chiopodesde l'entomologiste français. f. tous ces mots. Crustacés fossiles. Depuis que la connaissa nce des corps organisés fossiles a été reconnue indis- pensable pour l'étude de la géologie, on s'est occupé avec soin de les recueil- lir et de les décrire. Les Animaux ver- tébrés et les Coquilles ont principale- ment fixé l'attention des zoologistes et des géologues. Les uns étalent trop remarquables et les autres trop nom- breux pour ne pas être d'abord ob- servés ; à cet égard il suffit de rappe- ler les travaux de Cuvier et Lamarck; mais il restait une lacune à remplir. Quelques Animaux articulés avaient accidentellement été observés. Ges- ner , Aldrovande , Scheuchzer , Ba- jer, Séb.-^, Sachs, Linné, Mercatus, lUimph, Knorr, Walch, Schlotheim , Wahlenberg , etc., en avaient signale ou fait connaître un plus ou moins grand nombre ; le besq^li delà science exigeait qu'on réunît Ibus ces faits et qu'on en ajoutât de nouveaux. Ce tra- vail important a été entrepris dans un ouvrage ayant pour titre : Histoire naturelle des Crustacés fossiles sous les rapports zoologiques et géologi- ques , savoir : les Trilobites , par Alexandre Brongniart, et les Crusla- CRU CCS piopicnicnl tliis, par Ansclinc- G;ic!an Dosin;iresl (un vol. in-^" avec Hi;. l'aris, i8j2. IjCviauU). Nous i en- voyons à l'arliclc Trilo]UTJ,s l'ctuLle des Animaux foàsllos qu'on désigne soui ce nom , et nous jcUcrons ici un roup-d'œil géneial sur les Crustacés nropreincut dits, en empruntant à l'cxccllcnl ouvrage de Ucsmarcst tout ce que nous allons en dire. « Le nom- bre des vrais Crustacés fossiles que nous avons ]>u examiner , dit cet ob- servateur exact , est de Irenle-qualrc. Ils ont été trouvés dans divers ter- rains, et leur nioJe de pctrilicalion n'est pas toujoui s le même ; les uns ont gardé leur propre test, et les au- tres n'ollVeul que des empreintes ex- térieures ou des moules intérieurs; quelques-uns sont pétrifiés en matière calcaire, et d'autres sont changés en 1er sulfuré. Les plus anciennement enfouis sont csux des bancs de la pierre calcaire argileuse de Pappen- iieim , qu'on est fondé à consiaércr comme dépendante de la formation du calcaire du Jura ; c'est là que ion trouve la seule espèce assez diflerentc de celles qui vivent maintenant, poiv être considérée comme apparteni'Pt à un genre distinct; c'est là ai^j^si que l'on rencontre le Limule cUx consti- tue un genre étranger aux rivages eu- ropéens. Les Argiles bleues intérieu- res à la Craie , auxquelles les Anglais donnent le nom de Blue-Lias , et qui composent une partie du pied des fa- laises de Normandie , entre le Havre et Dives ; les écueils connus sous le nom de Vaches-Noires , et une partie des rochers du Calvados, renferment, avec des ossemens de Crocodiles , des débris de Crustacés, et notamment ceux d'une espèce à longues pâtes et à grande queue , qui paraît être une Langouste, ainsi que ceux de deux autres en trop mauvais état pour être décrites, mais dont une se rapporte, à n'en pas douter , au genre Scyllare. — La formation de Saint-Pierre de Macstricht contient, avec des Coquil- le» bien reconnues pour appartenir au dépôt crayeux, des pinces de Crus- tacés isolées , qui ont été figurées par CRU 147 Fairjas comme étant celles d'un Pa- gure , et Mantell vient tie trouver, dans la Craie d'Angleterre, les dé- bris de plusieurs Crustacés Macrou- res et brachyures. — L'Argile plas- tique, dont est composée l'île de Slie- pey à rembouchure de la Tamise , contient assez fréquemment les cara- paces d'un Crabe déterminable et des fragmensde Crustacés Macioures. — La formation du calcaire de sédiment supérieur, ou terrain tertiaire (dési- gné, pour les environs de Paris, sous le nom de Calcaire grossier) , nous a fourni quelques Crustacés, et dans ce nombre nous plaçons ceux de Dax et de Vérone , et celui que nous avons trouvé nous-mêmes dans les bancs de Marne calcaire tle Montmartre, qui forment la ligne de démarcation entre les dernières couches du calcaire ma- rin et la formation gypseuse ct'eau douce. Les terrains calcaréo- tlap- péens du Vicentin , que Brongniart regarde comme de formation contem- poraine à celle du calcaire de sédi- ment supérieur, nous ont oiVert des C/'ûstacés fort voisins de deux espèces qui vivent sur nos côtes , le Crabe commun ( Cancer Mœnas ) ot la Lan- gouste {Palinurus quadricornis). — Enfin , si aux Crustacés proprement dits on joint les Asellotes et les Euto- mostracés , on aura retrouvé deux repiéseutans fossiles de ces familles dans les terrains les plus récemment déposés. Les couches marines de Mar- nes verdâtres, supérieures au Gypse à Montmartre, nous ont offert, dans un de leurs feuillets, au-dessus d'un banc de Coquilles bivalves qu'on a lappor- tées au genre Cylhérée, et au milieu de nombreux Spirorbes , un Crustacé peu déterminable , il est vrai , à cause de sa petitesse , mais qu'on ne peut cependant éloigner des Sphéromes ou des Idotécs. Enfin , le terrain d'eau douce de la vallée de l'Allier , en Bourgogne , a présenté des bancs épais , tout pétris de petites Coquilles bivalves, que nous avons cru devoir rapporter, à cause de leurs formes générales et de leur minceur, au genre Cypris. — Un assez grand nom- ï48 CRU hre de Fossiles particulièrement rap- prochés des Ocypodes ou des Crusta- cés voisins de ceux-ci , nous sont rap- portés des Philippines et des autres îles de l'archipel Indien. Ils sont in- crustés dans un calcaire grisâtre d'as- pect marneux , assez dur , et qui n'est pas susceptible de se délayer ou de faire pâte avec l'eau. — Le test de ces Crabes est ordinairement conservé ; mais sa nature a été modifiée; il est bien plus solide que celui des espèces qui vivent maintenant, et renferme beaucoup moins de matière animale. Quelques voyageurs assurent que ces débris se rencontrent sur les bords de la mer , et paraissent cioire qu'ils appartiennent à des Crabes dont les espèces vivent actuellement, et s'em- pâtent ainsi dans l'Argile , com- me le font quelques petits Poissons sur les côtes de l'Islande , de la Ro- chelle, de Scapczzano , dans la Mar- che d'Ancône , etc. Cette assertion paraît avoir peu de probabilité , car il est très-remarquable que ces Crusta- cés ainsi encroûtés soient apportés des contrées lointaines oii on les trou- ve en si grand nombre, et que les espèces vivantes , qu'on dit être les leurs , soient encore tout-à-fait in- connues. Néanmoins si cette analogie était démontrée , on ne pourrait pas pour cela les retirer de la série des Crustacés fossiles dont il s'agit ; car elles ont acquis toutes les conditions des corps pétrifiés, c'est-à-dire qu'elles sont maintenant soustraites aux cau- ses qui opèrent la décomposition des êtres organisés après leur mort. Ce serait un ordre de Fossiles nouveaux , celui des Fossiles contemporains de notre création , et dont quelques na- turalistes nient encore l'existence. )3 Telle est la disposition géologique des Crustacés sur la surface du globe. Leur série commence oii celle des ïrilobites finit, et elle s'étend jus- qu'aux dépôts les plus récens. « Desmaresl adopte , pour le classe- ment des Crustacés fossiles, la mé- thode de Latreille (Règn. Anim. de Cuv.) , et voilà le lésultat du nombre d'espèces qui lui étaient connues à l'é- GRU poque de la publication de son ou- vrage. Dana l'ordre des Décapodes , se trouve la famille des Brachyures , qui renferme vingt- qualre espèces distribuées dans douze genres de la manière suivante : Fortune, deux espè- ces ; Podophthalme , une ; Crabe , cinq ; Grapse , une ; Gonoplace , cinq ; Gélasime, une ; Gérarcin , une : Alélécycle , une ; Leucosie , trois ; Inachus , une ; Dorippe , une ; Rani- ne , une. La seconde famille du même ordre, celle des Macroures , comprend six espèces partagées en cinq genres ; sa- voir : Pagure, une; Langouste, deux; Palémon , une ; Eryon , une ; Scylla- i"e , une. Les deux ordres des Stoma- podes et des Amphipodes n'ont enco- re fourni aucune espèce fossile; dans celui des Isopodes , on ne connaît que deux espèces rapportées avec doute au genre Sphérome. L'ordre des Brancliiopodes n'a encore offert que deux espèces , dont l'une appartient au genre Limule et l'autre au genre Cypris. V. , pour les détails , chacun de ces mots. Desmarcst, depuis la publication de son ti-avail, a eu occasion d'obser- ver quelques espèces nouvelles ; il les fera successivement connaître dans l'ouvrage périodique connu sous le titre d'Annales des Sciences naturel- les, (aud.) CRUST AGITES, crust. On a quelquefois donné ce nom aux Crus- tacés fossiles. (b.) GRUSTA-OLL^. bot. phan. (Rumph. ) Nom donné à plusieurs Plantes de l'Inde fort difïérentes , entre autres à une Gratiole ainsi qu'à une Oldenlandie dont Forster a fait son genre Dentella. (b.) CRUSTODERMES. pois. Blain- ville a donné ce nom mérité par l'en- veloppe dure qui les recouvre, aux Poissons qui , dans le système de Lin- né , composaient l'ordre des Bran- chioslèges. /^. cemot. (b.) CRUSTOLLE. bot. piian. Des auteurs français ont donné ce nom. CRU tiré de Cnista - Ollœ , au genre dé- dié à la mémoire de RucUius. Co chun- gcment de nom n'est pas heureux , jniisqu'aucune des Plantes de Rumi^h, désignées sous le nom radical , ne l'ait partie du genre RuelUa; il n'est pas juste, puisqu'il relègue dans la lan- gue laline le nom d'un botaniste qui rendit plus d'un service à la science. ^. RUKLLIE. (B.) CRDZEIRO. BOT. rii.vN. On ne sait à quel genre rapporter la Plante du Brésil désignée sous ce nom , et dont on dit que l'écorce est encore plus amère que celle du Quina. (b.) CRUZETA. BOT. riiAN. (Jacquin.) Syn. de Mussœnda spinusa à la Mar- tinique. (B.) GRUZITE. Cruzita. bot. piian. Et non Crucita. Genre fondé parLœfling et Linné , placé dans la Tétrandric Digynie et rapporté par Jussieu à la fanulle des Atriplicées. Ses caractères sont : calice ou périauthe persistant, divisé profondéuîent en quatre par- ties, et muni à sa base de trois brac- tées particulières; quatre étamines dont les filets sont très-courts et por- tent de petites anthères ; ovaire su- périeur ovale, obtus, comprimé et surmonté d'un style très-court, di- visé en deux branches portant cha- cune un stigmate. Le fruit est une caryopse recouverte par le périanthe, caduque ainsi que celui-ci. — Une seule Plante constitue ce genre : elle a une tigedroile, ferme et hauted'un mètre et demi; ses feuilles sont , de même que ses rameaux , opposées , lancéolées et très-entières. Les tleurs, extrêmement petites comme celles des autres genres de la famille, sont perlées sur des épis paniculés. Elle a I)our patrie la répvdjlique de Colom- jie , et particulièrement les environs de Cumana. C'est donc par erreur d'origine que Linné, en décrivant celte Plante, lui donna le nom de Cruziia hispanica. Rœmer et Schul- tes n'ont pas détruit l'idée fausse qu'entraîne un nom spécifique con- tradictoire avec les faits , en lui subs- tituant celui d'âisjjano - ameiicana , CRY i4ç> voulant sans doute concilier ainsi la dénomination linnéennc avec celle de C. ameiicana, proposée par Lamarck et la seule que l'on doive admet- tre , puisqu'il est constant que la Plante dont il s'agit ne croît pas spon- tanément en Espagne, et que sa vé- ritable patrie ne peut plus être regar- dée comme dépendante de cet empire. (G..N.) CRYEROZES. zool. Hermann, professeur à Strasbourg , proposait de substituer ce mot qui signifie froid , eiïrayant, livide , à celui de Reptiles. Ce changement sans utilité et même sans justesse , car il est des Reptiles fort élégans, n'a pas été adopté. (b.) CRYMOPHYLE. ois. (Vieillot.) V. l'iIALAROFE. CRYOLITHE. MIN. On a donné ce nom , qui signifie Pierre de glace , à l'Alumine fluatée alcaline. V. Alu- mine, (b.) CRYPHIE. Cijphia. bot. pu an. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, L., fondé par R. Brown qui lui assigne les caractères suivans : calice fermé , à deux lèvres entières et égales , et muni de deux bractées ; corolle ren- fermée dans le calice; la lèvre supé- rieure en forme de casque et très- courte , l'inférieure ayant le lobe du milieu plus grand; anthères muti- ques. Ce genre, intermédiaire entre le Chilodia du môme auteur et le Pros- tanthera deLabillardière , se compose de deux espèces trouvées par R. Brow^n sur les côtes méridionales de la Nouvelle-Hollande. Ce sont deux petites Plantes frutescentes , pleines de glandes qui sécrètent une huile volatile d'une odeur pénétrante. Leurs feuilles sont entières et petites comme celles du Serpolet , d'où le nom de C. serpyllifutia , donné à la principale espèce ; car pour la C. mi- cwphylla , de l'aveu même de l'au- teur, elle pourrait mieux n'être con- sidérée que comme une variété de la précédente. Leurs fleurs sont soli- i5d CRY taires et porleed sur des pédoncules axillaires. (g..n.) CllYPHIOSPERME. Crjphiosper- mum. BOT. PHAN. Dans sa Flore J'Owarc et de Bénin, Palisot de Beauvoisa décrit et figuré, sous Je nom de Crjphiospermur/i repens , une Plante de la famille des Synanlhé- rées qu'il rapportait aux Ciiico- racées , et que plus tard l'illustre R. Crown a reconnue être le Cœsulia m- t/icans de Willdenow , qui appar- tient à la section des Corymbifères et à la tribu des Hélianthées de€assini. Ce dernier ayant fait de la Plante de Willdenow un genre distinct sous le nom d'Enjd/a, nous renvoyons à ce ">t)t- (a. r.) * CRYPHYON. Crypàjiwi. bot. CRYPT. (Mousses.) Palisot de Beau- vois proposait d'appeler ainsi le gen- re Caljmperes de Swartz. f^. Ca- liYMPÈRES. (a. i^ \ GRYPSANTHA. bot. crypt. (Bcauvois.) Syn. d'Hedwigie. f^. ce mot. (b.) GRYPSIDE. C/jpsis. BOT. phan. Genre de la famille des Graminées et do la Triandrie Digynie , L. , établi sur quelques Plantes confondues autre- Ibis parmi les Phleum et les An- thoxanthum , et ainsi caractérisé dans Alton {Hort. Kcw. a^édit. , i, p. €8), et dans Kunth [Synopsis Plant, orbis nuyi , i , p. 207) : calice {lépl- cène , Rich.) à deux valves linéaires, uniflore; corolle [glume , R. , paU- /e//e*. Palis. Beauv.) bivalve et mu- tique; deux écailles hypogynes; une à trois élamines; deux styles; stig- mates plumeux ; caryopse libre. Les fleurs sont en épis simples , disposées sur un axe formant un capitule rond ou allongé et comme involucrées par la gaîue des feuilles supérieures. Pa- lisot-Beauvois { Jgrostograph. Aov. p. 22) a distrait des Grypsis quelques espèces qu'on y avait "rapportées, et en a formé le nouveau genre Heleo- c/doa. Gelui-ci n'est considéré par la plupart des auteurs que comme une section du premier, et, en effet, les différences tirées de la structure des CRY \^\\\ii\.\.(i^{giiime , Rtcb.), Ic:,quelle3 sont entières et courtes dans le pre- Jiner genre , bifides et enveloppant le fruit dans le second , ainsi que celles fournies par les ovaires munis , dans les C/jpsis, d'un bec épais et émargin€, et simplement aigus dans les Heleochloa, paraissent trop légè- res pour eu autoriser la distinction. Panzer {Ideen, p. 24 et 26, t. 8) a néanmoins admis ces deux genres, en réformant toutefois leurs carac- tères. V. Hei^egchloa. Le genre C/jpsis a. reçu deux synonymes qu'il est utile de mentionner , savoir : le Pallasia de Scopoli et VAntitragus de Gaertner(.'/e Iruct. 2 , p. 7 , t. 80). Si à l'exemple de Kunth (/oc. cit.) et de Roemer et Scliultes, l'on admet la réunion des Heleochloa aux Gryp- sis , on comptera dans ce dernier genre une dixaine d'espèces dont deux, Crypsis aculeata et C. alopecu- roïdes , sont indigènes d'Europe. La première croît sur le litloral de la Méditerranée dans les terrains sa- blonneux. La structure des gaines supérieures de ses feuilles lui donne un aspect lellcmentparticulier, qu'on ne peut la comparer à aucune autre Gramiuée. G'est sans doute ce qui a causé l'étrange méprise de Linné, lorsqu'il l'a nommée Schœnus aculea- lus. La synonymie si embrouillée des espèces cTe ce genre , transportées au gré des auteurs dans plus de six gen- res ditïerens , prouve la nécessité d'u- ne revue de ces Graminées. Trois espèces nouvelles ont été rapportées de l'Amérique méridionale par Hum- boldt et Bonpiand, et décrites sous les noms de Cripsis macrura , C. phleuides et C. stricte, dans leur be! ouvrage rédigé par G. Kunth [Nou. Gêner, et Spec. Plant. yEquin. 1, p. I4l). (G..N.) GRYPSIRINA. OIS. Et non Cryp- sirnaa. P'. Temia. (b.) GRYPTANDRE. Cryptandra. bot. phan. Genre établi par Smith [Trans. Soc. Linn., v. 4, p. 217), appartenant à la Penlandrie Mo no gy nie, L. , et rapporté avec doute à la famille des CttY Khodoiacées de Jussleu. Ses caraclè- rcs bont : calice à cinq divisions liès- profbndcs ressemblant à des l)ractécs ; coiolle lubuleusc , soyeuse cxtôricii- remonl, à limbe pailagc ert cinq sog- mcns entre lesquels se trouvent cinq écailles en forme ilo cornels; cinqéta- mines insérées inmiédiatement au- dessous de ces écailles ; stigmate Irifi- de; capsule supérieure à trois valves qui, par leur introllexion, constituent trois loges, chacune renfermant une semence solitaire et comprimée. A l'espèce (Ot/j/. auslralis) sur laquelle Smith établit ce genre, cet auteur en a depuis ajouté deux autres ( /// Jiccs Cyclopœd. ), l'une qu'il a nommée Cryptamira ericifulia, et l'autre ( '. amara ; elles sont indigènes de la Nouvelle-Hollande , aux environs du port Jaclxson. Uudgc les a lig urées toutes deux dans le dixième vohnr.e des Transactions de la Société Lin- nccnnede Londres, table 18, p. 294, Il serait à désirer qu'il eût pu faire connaître l'organisation du fruit de ces Plantes comme celle de leurs fleurs , qui y est très-bien dessi- née. C'est d'après les descriptions in- sérées dans ce Mémoire que nous avons exposé les caractères génériques précédens. (G..N.J * CRYPTANGIS. bot. piian. Nom Sroposé par Du Petit-Thouars (Hist. es Orchidées des îles australes d'A- frique ) pour une Orchidée de la sec- tion des Epidendres et du genre Jn- gorchis du même botaniste, ou Jn- grœcurn des auteurs. Elle est figurée (/of.c//. ,t.5o)souslenorad'y///_j-/œc«//j iiiapeituni. C'est une petite Plante liante de quinze lignes à peu près , indigène des îles de France et de Mascareigne , à feuilles rapproeliées , lancéolées, aiguës , et à petites fleurs blanches pédonculéss. (g..n.) CRYPTE. Cryptus. iNs. Genre de l'ordre des Hyménoptères, établi par Jurine (Classîf. des Hymen. , p. 49 ) , et fondé antérieurement par LatrelUe, hous le nom d'Hyloîome. T^. ce mot. Fabricius avait déjà employé le nom de Crypte , pour désigner un autre C1\Y i.'Vi genre de l'ordre des Hyinénoplères. Celui-ci, fondé aux dépens des lehiicu- mons, est rangé par Jjatreille (Règn. Anim. de Cuvier ) dans la famdle des Pnpivores, tribu des Tch;ieumo- nides. Les caractères du genre Crypte dont il est ici question, sont loin d'être constans et ne peuvent souvent être applicables qu'^l'un des sexes; il est donc difficile de savoir exactement ce qui le constitue ; Latrcilh; pense que d'après la forme générale des es- pèces dont il se compose , Fabricius a voulu séparer en un groupe parti culier celles qui ayant l'abdomen porté sur un filet très-dislinct , ovale, ou presque cylindrique , voûté , sont pourvues en outre d'une ta- rière saillante, ordinairement courte ou peu allongée. On a établi quel- ques divisions fondées sur la cou- leur blanche de l'écusson , ou l'exis- tence d'une bande de même cou- leur aux antennes ; elles compren- nent un assez grand nombre d'es- pèces. Le Crypte armateur , Crypt. ar- matorius. Il se trouve en France et en Allemagne. Le Crypte bordé , Crypt. margi- nalorius. Originaire d'Europe. Le Crypte dissipateur , Crypt. profligator. Fabricius rapporte à cette espèce l'Iclmeumon, n. 46, de Geof- froy (Hist. des Ins. T. 11, p. 34i ). Gravenhorst {Monogr. Ichneumo- num pedestrium) vt fait connaître plu- sieurs femelles qui sont aptères. Ce sont les Cryptes Hémiptère , " Puli- caire, agile et Coureur. Le Crypte des oeufs , Crypt. opu- lorum, vit à l'état de larve dans l'in- térieur des œufs de certains Lépidop- tères. Le Crypte des Pucerons , Crypt. Jphidium , se nourrit pendant son premier âge aux dépens du corps d'un Puceron. Dans jdusieurs espèces, les larves se filent des coques soyeu- ses , entourées d'une enveloppe com- mune [Cryptus globattis), ou dépour- vues de cette enveloppe ( Cryptus glo- meratus), mais adossées cependant les unes aux autres. i5a CRY Les larves du Cryple alvéolaire , Crypt, alueaniis , sont remarquables par l'habitude qu'elles ont de cons- truire leur coque sur un même plan, de manière que lorsque celles-ci sont vides , elles représentent en petit les alvéoles d'un gâteau d'Abedles. (aud.) * CRYPTE..C/jio/a. bot. phan. Le professeur Nuttal , dans ses genres de l'Amérique du Nord, propose d'éta- hlir un genre distinct pour le Peplis americanade Pursh, auquel il donne le nom de Crypta , et qu'il caractérise de la manière suivante : son calice est composé de deux sépales ; sa corolle de deux ou trois pétales rapprochés; l'ovaire est surmonté de deux ou trois stigmates très-petits , sessiles ; le fruit est une capsule à deux ou trois loges, s'ouvrant en autantde valves. Chaque loge contient quatre ou cinq graines presque cylindriques et striées, (a.r.) * GRYPTERPIS. BOT. phan. C'est ainsi que Du Petit-Thouars désigne une Orchidée des îles de France et de Mascareigne, appartenant à la section des ïïelléborines et à son genre Er- jjorchis , qui est le même que le Goo- dieraàe Brown. Sous le nom de Goo~ diera occulta [Erporchis Crypterpis) , est figurée (Histoire des Orchidées des îles australes d'Afrique , t. 28 ) une Plante qui paraît être la même que celle appelée Goodlera biacteata dans le texte du premier tableau. Ses fleurs sont petites et purpurines, ses feuilles ovales longues d'un décimè- tre. Cette Plante a environ un demi- mètre de hauteur. La planche 3o de l'ouvrage cité plus haut représente, sous le nom de Crypterpis, cette Plante en entier, mais diminuée au moins des deux tiers. (g..n.) * CRYPTES. GÉOL. On donne ce nom , qui est à peu près synonyme de cavernes , à des galeries souterraines plus ou moins étendues , dont la plu- part paraissent avoir été creusées de main d'Homme. Sous ce point de vue les Cryptes sortiraient du domaine de la science à laquelle nous avons consacré ce Dictionnaire ; mais qucl- CRY ques-unes, avant facilité aux géolo- gues un accès instructif dans les en- trailles de notre planèie , méritent de leur part quelque attention. Les Cryptes diffèrent des- galeries de mi- nes , en ce qu'elles sont ordinaire-' ment horizontales, ayant été creu- sées sur les pentes de quelque es- carpement. Les côtes du Nil en sont criblées en plusieurs endroits , parti- culièrement dans les environs de l'an- tique ïhèbes aux cent portes , et , ces cavités, silencieux asiles des tré- passés , furent consacrées aux sépul- tures d'un peuple superstitieux qui croyait mettre ses dépouilles mor- telles à l'abri de la destruction en les confiant embaumées au sein des ro- ches calcaires dii rivage : vain es- poir ! la religion et les mœurs ont changé sur cette terre classique de la superstition et des premières sciences. Le Bédouin barbare , le Musulman grossier, ont profané le sanctuaire lugubre de la mort , et des ossemens que la sentence des sages avait comme confiés aux siècles pour se relever vivans au jour suprême de la résurrection, servent aujourd'hui à chauffer les fours d'une popula- tion renouvelée , ou d'appât à la curio- sité des voyageurs européens qui, sur les traces des Geofi'roy Saint- Hiîaire et des Caillaud, vont interro- ger l'histoire de la première Egypte au fond de ses sépultures violées. — L'Italie aussi a ses Cryptes qui furent consacrées aux cendres des décédés. C'est une opinion établie dans les en- virons de Rome , oii l'on en cite de célèbres, que les dépouilles de saints martyrs y furent déposées par les premiers chrétiens. On a beaucoup exagéré l'étendue et la majesté té- nébreuse de ces derniers asiles des victimes d'un paganisme intolérant. Les Cryptes de Maëstricht l'empor- tent de beaucoup en importance sur toutes celles qui nous sont connues. Nous les avons décrites soigneuse- ment dans un ouvrage particulier, oU nous renverrons le lecteur. Il suffira de dire ici que ces vastes galeries sou- terraines , dont les premiers ouvriers CRY existèrent avant l'invasion des Ro- mains dans les Gaules, sont tous les jours augmentées par les travaux des générations qui se succèdent , et four- nissent sans ce?se de nouveaux ma- tériaux à l'élude de l'iiistoiie naturel- le. C'est leur exploitation qui nous a fait connaître ces débris fossiles dont FaujasdeSaint-Fondafaitlesujeld'uu grand ouvrage , oii malUeureusemcnt ne règne point assez de méthode ; on y a trouvé particulièrement des sque- lettes de gigantesques Sauriens, mal à propos regardés comme ceux de grands Crocodiles. Leurs parois nous initient aux procédés qu'emploie la nature dans la formation lente et con- tinuelle des couches siliceuses de la Craie. Les fouilles qui s'y continuent ont appelé l'attention des savans sur ces cavités singulières qu'on nounnc orgues géologiques. T' . ce mot,CKAi£, tJiLEX et MoNiToR. Ces Cryptes , im- menses ouvrages de plusieurs milliers de siècles , sont les seuls objets qui frappent les yeux et l'esprit du vulgaire dans les environs de Maëstricht , et l'on en a raconté de telles merveilles que Buflbn, induit en erreuv en les comparant poétiquement au laby- rinthe de Crète, prétend qu'aban- données pendant un long espace de temps, il ne serait pas aisé de recon- naître si ces excavations ont été le produitdela nature, ou faites de main d'Homme. On connaît, ajoute ce grand écrivain, des carrières qui sont d'une étendue très-considérable; cel- le de Maëstricht, par exemple, oii l'on dit que cinquante mille personnes peuvent se réfugier, et qui est sou- tenue par plus de mille piliers qui ont vingt ou vingt-cinq pieds de hau- teur. L'épaisseur de la terre au-dessus est de plus de vingt-cinq brasses ; il y a dans plusieurs endroits de cette car- rière de l'eau , et de petits étangs oli l'on peut abreuver le bétail. ( Preuves de la théorie de la terre , art. xvii. ) Les Cryptes de Maëstricht peuvent contenir plus de cinquante mille per- sonnes; plus de mille piliers s'y pour- raient compter; les dimensions de ces piliers sont beaucoup plus imposan- CRY iCS tes que ne le dit Bufi'on ; mais on ne trouve nulle part dans ces souterrains des étangs oii se puisse abreuver le bé- tail; et si ce n'est en un seul point , oii quelques gouttes fdtrantes entre- tiennent quatre ou cinq pintes d'eau médiocre dans un petit réservoir en forme de cuvette , les carrières dont il est question sont remarquables par l'absence de toute humidité , ce qui contribue à la conserva- tion des moindres traits dont les cu- rieux charbonncnt les parois , et à rendre la température parfaite- ment égale. Celte température , ob- servée à longues années de dislance par Van-Swinden , par Faujas et par nous, dans des saisons différenles, est constamment de 8" au thermomètre de lléaumur. — On cite encore des Cryptes fort étendues dans quelques parties des montagnes de Hongrie. — L'Espagne en oll're aussi d'impor- tantes. On prétend qu'elles existent surtout dans les provinces vascon- gades , et qu'elles y sont d'une im- mense étendue ; on attribue l'origine de celles-ci aux travaux des chrétiens qui cherchaient vers le centre de la terre cette précieuse liberté dont les Maures les dépouillaient à sa surface. On en a découvert récemment d'im- menses dans l'Amérique septentrio- nale , oeuvres de peuples inconnus , qui les consacrèrent , comme dans l'ancien Monde, aux cadavres de leurs pères. Ces Cryptes du nouveau con- tinent recèlent encore des squelettes gigantesques environnés de squelettes de nains. On ne saurait trop recom- mander aux voyageurs d'examiner leurs parois sur lesquelles il pourront découvrir des Fossiles précieux, et surtout les débris humains qu'ils ren- ferment, (b.) CRYPTIQUE. Ojpiicus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Hétéromères , établi par Latreille ( Règn. Anim. de Cuv. ) aux dépens des Pédines dont il formait originairement une division ; il ap- partient à la famille des Mélasomcs , et oflVe pour caractères : labre trans- versal , entièrement à découvert , cl 154 CRY non reçu dans une dchancriire du chaperon ; palpes maxillaires termi- nés par un fort, article en forme de hache ; antennes presque de la même grosseur, formées, en majeiue partie, d'articles en cône renversé , avec le dernier ovoïde ou presque globuleux. Les Cryptiques sont des Insectes ailés qui , outre la différence résultant de la réception du labre dans une échan- crure du chaperon , s'éloignent des Pédines par les articles de leurs an- tennes qui sont plus allongés ; par leurs pal[)es maxillaires plus saillans et terminés plus directement en forme de hache ; enfin par leurs jambes an- térieures étroites. — Ce genre a pour type le Cryptique glabuje , Crypt. glaber, ou le Ténébrion noir lisse de (Geoffroy (Hist. des Ins. , T. i , p. 55i), 3ui est le même que le Blaps glabra e Fabricius. On le trouve dans les endroits secs et sablonneux aux envi- rons de Paris ; il en existe plusieurs autres espèces originaires de l'Espa- gne et du cap de Bonne -Espérance. Le général Dejean ( Catalog. des Co- léoptères , p. 66 ) en mentionne six , dont quelques-unes sont nouvelles. (aud.) CRYPTOBRANCHES, pois. C'est- à-dire à branchies cachées. Ordre éta- bli par Duméril parmi la classe des Poissons osseux, qui correspond à ce- lui des Chismopnes, parmi les Cartila- gineux. Ses caractères consistent dans les branchies sans opercules , mais à membrane. Cet ordre ne renferme que les deux genres Styléphore et Mormyre. F', ces mots. (b.) * CRYPTOCARPE. Cryptocarpus. BOT. PHAN. Famille desChénopodées, TétrandiieMonogynie.,L. Ce genre, établi par C. Kunth ( in Humholdt et Bonpt. Nov. Gênera et Spcc . PI. œquin. , V. 2 , p. 187 ) , offre les ca- ractères suivans : périanthe campa- nule à quatre ou cinq divisions cour- tes; quatre étamines saillantes , à an- thères didymes; style simple; akène lisse renfermé danslecalice persistant. Il se compose de Plantes herbacées , à feuilles alternes très-entières , à CRY Heurs pédicellécs ou presque sessiles, disposées en épis dichofomes ou en panicules terminales et axillaircs. Les deux espèces connues sont fi- gurées (/oc. cit. tab. 123 et i24) sous les noms de Cryptocarpus glubusus et C. pyriforniis. Willdcnow , abusé par quelques ressemblances extérieu- res de la première avec les Plantes du genreSoe/77/fl se rap- prochelîeaucoup des genres Fusidiiim et Fusariiim de Link ; mais il diffère de l'un et de l'autre, en ce qu'il se développe sous l'épiderme des Planies qu'il ne déchire même pas et qu'il est dépourvu de toute base distincte. Kunze le caractérise ainsi : sporidies fusiformes , réunies en groupes sous l'épiderme qu'elles ne déchirent pas. La seule espèce qu'il ait décrite porte le nom de C. atmm ; elle croît sur les feuilles et les tiges de Graminées. (ad. b.) * CRYPTOSTEM ME. Cryptostem- ma. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérces , tribu des Arctoti- dées , établi par Robert Brown flans la seconde édition du Jardin de Kevv pour les Arctuds calendulacea et Arctolishypuchundiiaca, qui diffèrent du genre Arctotis par leur léceptacle creusé d'alvéoles, leur aigrette paléa- cée , cachée par les poils lanugineux ([ui couvrent le fruit. L'involucre est formé d'écaillés imbriquées ; les fleurons du centre sont réguliers et CRY hermaphrodites ; les demi - fleurons sont neutres et beaucoup plus giands. Ces deux espèces croissent en Afrique. (A.R.) * CRYPTOSTOME. Cryptostoma. INS. Genre de l'ordre desColéoplères , section des Tetramères, établi par Dejeau (Catalog. des Coléopt. , p. 34) aux dépens des Taupins. Ce nouveau genre , encore inédit et dont nous ignorons les Caractères , ne renferme qu'une seule espèce , VElater spiriicor- nis de Fabricius ; elle est originaire deCayenne. (aud.) * CRYPTOSTOME. Cryptostoma. MOLL. Ce genre , que Blainville a établi pour des Animaux mollusques d'une forme très- singulière , et qui ont les rapports les plus évidens avec les Sigarets , doit venir se ranger près d'eux dans les méthodes de classifi- cation. C'est dans le Dictionnaire des Sciences naturelles que nous avons pris connaissance des observations qui concernent ce nouveau genre ; et c'est à l'article Mollusque de l'Ency- clopédie d'Edimbourg qu'il a été décrit pour la première fois. 11 est caractéri- sé par un Animal linguiforme aplati , un peu plus convexe postérieurement qu^antérieurement , ayant la bouche cachée sous le rebord antérieui^du manteau , et se reconnaît surtou^ar la grandeur du pied qui est énor- me proportionnellement au reste du corps dont il a quatre à cinq fois les dimensions ; les yeux sont placés à la base et à la partie externe des ten- tacules. A la partie postérieure et la plus élevée de l'Animal, on remarque une coquille qui est intérieure, et qui , comme dans les Sigarets , est destinée à protéger les organes de la respiration. Blainville, aux articles cités ci-dessus, donne sur la structure de l'Animal des détails très-étendus auxquels nous renvoyons , n'ayant pas eu nous-mêmes occasion de voir les Animaux dont il s'agit. Il nous suffira d ajouter que la coquille res- semble tellement à celle des Sigarets , que l'on serait porté à la placer avec eux si on ne connaissait pas l'Animal qui les porte. Il n'y a encore que deus CRY cspccci de Cryptoslonics de connues ; ce sont les suivantes : CllVPTOSTOMK DE LUACII , Crjp- tostoina Leachi , Blaiuv. ( Encvcl. d'Ediinboiug et Dict. des Sciences natur.) Celte espèce est ovale, ohlon- gue, plus allongée que la suivante; les tentacules sont petits, plus coni- ques, plus étroits et plus distans ; les appendices de leur base sontaussiplus petits; la partie antérieure du corps plus longue que la postérieure. Cryptostome raccourci , Crjp- tostorna breviculum , Blainv. ( lue. cit. ) Celui-ci est large , plus arrondi ; la partie antérieure presque égale à la postérieure ; les tentacules sont grands, larges et déprimés; les ap- pebdices de leur base y sont propor- tionnés , et consequemment plus grands que dans la première espèce ; quoique la coquille du Cryptostome raccourci ne soit pointconnue, Blain- ville pense qu'elle doit présenter des ditl'érences au moins dans le volume. (D..H.) * CRYPTOSTOME. Cryptosto- mum. BOT. PUAK. Schreber appelle ainsi et sans iondement le genre Monlabea dAublel. y. Montabée. (A.R.) CRYPTOSTYLE ou CRYPTO- STYLIDE. Crjplostylis. bot. phan. Famille des Orcbidces et Gynandrie Diandrie, L. Ce genre, que Labil- lardière a confondu avec le Ma- laxis, en est très-distinct, selon R. BroM n qui l'a constitué ( Piodrom. Flor.Nou.-Hol.,'ç.o\']) etluiaassigné les caractères suivans : périanthe à cinq folioles linéaires et étalées; la- belle postérieur entier , sessile , large, recouvrant une colonne (gynoslèmc, Rich. ) très-courte , dont la base est concave; anthère parallèle au stigmate stipitée de chaque côté de la colonne. Trois espèces , que R. Brown a nom- mées Cryptostylis longifolia , C. ovata et C. erecta, habitent la iVouvelle- Hollande. La première a été décrite et lîgurée par Labillardière ( Nov.- HolL, 2, p. 62 , t. 212 ) sous le nom de Malaxis suhulata. Les bulbes de ces Orchidées sont fasciculccs ; leurs CTE iC5 feuilles radicales sont planes , pétio- lées et en petit nombre; leurs fleurs, terminales au sommet d'une hampe vaginale, sont disposées en épi, ino- dores cl dune couleur sale et rous- sâtre. (G..N.) CRYPTURUS. oTS. V. Tinamou. CIIYSOMITÈRES. OIS. Syn. grec de Chardonneret, f. Gros-Bec. (b.) * CRYSOPHTH ALME. bot. crypt. Espèce du genre Borrera. y . ce mot. (B.) *CRYST ALINE, bot. phan. Syn. de Glaciale, espèce du genre Mésem- bryanfhème. (b.) CllYSTANE. BOT. PHAN. (Diosco- ride. ) Syn. de Chélidoiue. V. ce mot. (B.) CRYTALION. bot. phan. (Diosco- ride.) Syn. de Plantago Fsyliiim. 'n.) CRYTOPS. INS. Pour Cryptops. y. ce mot. (aud.) CTEISION. Cteisium. eot. crypt. ( Fougères. ) Le genre nommé ainsi par Michaux est le même que le Ly- godium de Swartz. y. Ly'godie. (A.R.) CTENE. Clenus. arachn. Genre de l'ordre des Pulmonaires , famille des Pileuses , section des Citigradcs , établi par Walckenaer (Tableau des Aranéïdes, p. 18 , pi. 3, fig. 22), et ayant pour caractères : huit yeux iné- gaux entre eux, occupant le devant et les côtés du coiselet , placés sur trois lignes îransverses s'allongeant de plus en plus, et disposés de manière à former un groupe de quatre au centre , et de deux de chaque côté et en avant; lèvre carrée, plus haute que large, rétrécie à sa base ; roâchoi- res droites , écartées , plus hautes que larges , coupées obliquement et légè- rement échancrées à leur côté inter- ne; pales allongées, étendues latéra- lement; cuisses renflées; la première f)aire plus longue que la seconde, et a seconde plus que la troisième. Ce genre paraît très-naturel; mais il a besoin d'une révision, les caractères que Walckenaer lui assigne ayant été pris sur une seule espèce exotique envoyée de Cayenue à la Société d'Hist. Nat. de Paris; niais qui man- i64 CTE qunit de la quatrième paire de pâtes et de l'abdomen. Une seconde espèce des environs de Paris, figurée par Ou- dinot dans un dessin inédit , paraît aussi, à cause de la disposition de ses yeux , appartenir au génie Ctène ; en- fin on y rapporterait une troisième espèce représentée dans Albin (pi. 34,fig. 167). (aud.) * CTENION. Ctenium. bot. phan. Panzer a décrit, sous le nom de Cte- nium Caroluiianum , le Chloris mo- nostachya de Michaux, qui forme le genre Campulosus de Desvaux. V. Chloride et Cami'Ulose. (a. iî .) * CTÉNITE. MOLi.. Les anciens oryctograplies désignaient ainsi les Coquilles fossiles du genre Peigne. P'. ce mot. (D..H.) CÏÉNODE. Ctenodes. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Tétramères , fondé par Olivier (Hist. Nat. des Coléopt. T. vi, n. 95 bis , p. 779) qui lui assigne pour ca- ractères : antennes peclinées, plus longues que le corselet ; lèvre supé- rieure coriace , légèrement échan- crée;' mandibules cornées, compri- mées , arquées, intérieurement ciliées; mâchoires cornées , bifides ; division extérieure plus grande , velue à l'ex- trémité, l'intérieure aiguë, ciliée; lèvre inférieure grande, bifide, à divi- sions distantes, arrondies; quatre pal- pes courts, filiformes, les antérieurs quadriarticulés avec le premier arti- cle très-court, les suivans coniques, le dernier ovale oblong: les palpes pos- térieurs triarticulés avec le premier article très-court ; le second conique , le dernier ovale oblong. Olivier avait placé ce nouveau goure qui tire son nom de la forme de ses antennes en peigne, à côté des Hispes; mais La- treille pense qu'il appartient à la fa- mille des Longicornes , et qu'il fait le passage des Priones aux Capricornes ou aux Lamies. Olivier en décrit et re- présente f /oc. cit.) une seule espèce. Le Cténode a dix taches , Cteii. ■(ieccinmaculata. Il est originaire de l'Amérique méridionale. Latreille a reçu de Mac Le;iy une autre espèce CÏE trouvée au Brésil , et qui paraît voi- sine de la précédente. (aud.) * CTÉNOIDE. M01.L. Sous ce nom Klein [Ostracod. p. io4) avait sé- paré des Peignes de Linné luie cou- pe naturelle qui répond assez bien au genre Lime de Bruguière , adopté par Lamarck et presque tous les con- chyliologues. V. Lime. (d..h.) CTÉNOPHORE. Ctenuphora. iNs. Genre de l'ordre des Diptères , établi par Meigeu aux dépens des Tipules de Linné et rangé par Latreille (Hègn. Anim. deCuv.)dans la famille des Néinocères , tribu des Tipulaires. Ses caractères sont : point d'yeux lisses ; palpes allongés , courbés , de cinq articles , dont le dernier noueux ou paraissant divisé en plusieurs petits articles; ailes réticulées, écar- tées ; antennes filiformes , en pei- gne dans les mâles , en scie dans les femelles. Ce genre, que Latreille [loc. cit.) réunit aux Tipules propre- ment dites, peut en être distingué sous plusieurs rapports. Il se compose d'espèces très-grandes et dont le corps est bariolé de jaune et de noir. Les larves de ces Insectes se trouvent dans le terreau des Arbres pourris; elles ont le corps formé de douze anneaux, allongé , cylindrique, armé à sa par- tie antérieure d'une tête écailleuse comme les Chenilles ; elles difFèrcnt beaucoup de celles-ci par la position des stigmates, dont les plus appareils sont au nombre de deux et se trouvent situés sur l'anneau terminal. Leur circonférence est hérissée de petits tentacules; les nymphes sont nues, immobiles, et présentent sur le cor- selet deux appendices qui sont des or- ganes respiratoires correspondant à ceux qu'on observe sur le thorax des larves de Cousins; le bord des an- neaux de l'abdomen est garni de pe- tites épines. Les espèces propres à ce genre sont peu nombreuses, mais as- sez bien connues. Parmi celles qu'on trouve en France , nous citerons : Cténophoke pectinicorne, Ctenoph. pectinicomis , Meig. Elle a été représentée par SchœfFer ( Icon. CTE Iasect.,4»b. 106, fig. 5 et 6) et di'crilc par Dege'ei- [Mem. Ins. T. iV, p. 4oo cl pi. 25, lig. 3). Lalreillc y rapporte , ou du moins regarde comme on étant très-voisine la Tipule variée de brun, de jaune et de noir, de GeotFroy (Hist. des Ins. T. II, pi. 19, fig. i).Ellen'est pas rare aux environs de Paris. Cténophore bloxdine , Cten.fla- veolata, Meig. (Uipt., part. 1, tah. 4, lig. 18, in-4''), représentée par lléau- mur(7>/e/«.///6. T.v,tab. i,fig. i4-i6). Cténopiiore noircie , Ctenoph. atraia, ÎMcig., ou la Tipula ichneu- rnonea de Degécr {loc. cit. , pi. 19, fig. 10 ). K. ^ pour ies autres espèces , Alci- gen ( Descript. syst. des Dipl. d'Eu- rope, in-8*). (aud.) *GTÉNOSTOME. Ctenostoma. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères, sec- tion des Pentamères , établi par K.lug {Nova ActaAcad. Cœs. Leup.-Carvl. natur. Curios. ï. -s., pars 2) et adopté par Latrciile, qui le place dans la sec- tion des Cicindelètes et lui assigne pour caractères : troisième article de:; deux tarses antérieurs des mâles dilaté près de son origine , en devant et obli- quement , en manière de lobe ovoïde, ou formant un demi-cœur. Les Cté- nostomes ont le corps étroit et allon- gé, avec le corselet en forme de nœud globuleux, et l'abdomen ovoïde, al- longé, rétréci en devant; les anten- nes sont sétacées , longues et menues ; les six palpes sont très-saillans , les quatre extérieurs fort allongés ^ avec le dernier article un peu plus gros , presque ovoïde ; les labiaux un peu plus longs que les maxillaires exter- nes , avec les deux premiers articles fort courts; l'onglet des mâclioires est nul ou très-petit, et se confond avec les cils internes ; il n'e\iste point d'ailes. Les Cténostomes diffèrent des Tricondyles et des Coiliures par le Eénultième article de leurs palpes la- iaux qui est long et presque cylin- drique ; ils se rapprochent sous ce rapport des ïhérates dont ils s'éloi- gnent cependant par la présence d'u- ne dent au milieu du bord supérieur du menton dans sou ccbanciure , et CUB i65 par des palpes maxillaires internes très -distincts des deux articles, re- couvrant comtne de coutume l'extrc- mité supérieure des mâchoires. Ces di- vers caractères ap{)arlicnncnt égale- ment aux genres Maulicorc , Mégacé- phafe et Cicindèle ; mais les Cténosto- mes en sont suffisamment distingués par la forme particulière de leurs tar- ses et quelques autres signes qui ont été indiqués. Fischer ( (Jenera Ju^i. Sysi. exposila , p. 98; a établi , sous le nom de Caris, un genre qui paraît correspondre au gtnie Ctenostoma de Klug. Les parties sur lesquelles Fis- cher base ses caractères sont repré- sentées au trait; en les comparant à celles figurées par Klug, on aperçoit des différences telles qu'il est permis de douter que l'espèce de Fischer soit identique avec celle décrite par Klug. Quoi qu'il en soit , les caractères que celui-ci assigne à son nouveau genre sont très -développés et paraissent avoir été observés avec scrupule. Qn les trouvera consignés en entier dans un journal français (Annales des Se. nat. T. 1, 1824). Klug décrit une seule espèce , la Ctenostoma Formica- rum ou le Cullyris formicaria, Fabr. ( Syst. Eleutk. ï. i , p. 226 , n° 3 ). Fischer assigne à cette espèce le nom de Caris trinotata, et au-dessus de la figure qu'd en donne {loc. cit. , tab. j) , il change le nom spécifique , soit avec intention , soit par oubli , en cgXuÏ Aefasciata. Latreille et Dejean (Hist. nat. des Coléopt. , 1"^ livr. , p. 35, lab. 2, fig. ] } représentent le mâ- le de cette espèce sous le nom de Cte- nostoma formicaria. Cette espèce est originaire de Para au Brésil; on la trouvée à Rio- Janeiro. (aud.) * CUA ou KDA. BOT. PHAN. Syn. malabare de Zédoaire, Amotnum Ze- doaria, L. (h.) *CUB A ET CUBjËA. bot. riiAN. Le genre Tachigalea à' h.\ih\ci a été nom- mé à tort Cuba et Cubœa par ^copoli et Schreber. Le nom dAublet doit être conservé. F'. Taciiigalt. (A.K.) CDB^A, BOT PHAN. r. Cuba. 166 CUB * CUBALOS. OIS. ( Stibbs. ) Petit Oiseau du pays de Gambie , rapporté au Loxia Melanocephala , L. /^. Gros-Bec. (b.) CUBEBE. Cuheba. bot. piiaîst. On appelle ainsi les fruits d'une espèce de Poivrier {Viper Cubeba) originaire de l'Inde, et qu'on connaît dans les pharmacies sous les noms de Poivre à queue , Piper' caudalum. Ces fruits sont globuleux, pisifbrmes , à surface brunâtre et ridée; leur saveur est acre , aromatique et poivrée. Pendant long-temps on en a fait peu usage en médecine; mais depuis un petit nom- bre d'années ils ont été mis fort en vogue parles médecins anglais, dans le tiaitement des blennorrhagies uré- trales récentes et inflammatoires. Ad- ministrée à la dose d'un gros et demi, dose que l'on répète trois fois dans la io,urnée , la poudre de Cubèbe fait cesser immédiatement tous les acci- dens qui accompagnent cette ma- ladie. Analysés par le célèbre Vauquelin, les fruits de Cubèbe ont donné pour résultats : i** une huile volatile pres- que concrète; 2° une résine presque semblable à celle du baume de Co- pahu ; 3" une petite quantité d'une autre résine colorée; 4° une matière gommeuse colorée; 5" un principe extractif analogue à celui que l'on trouve dans les Plantes légumineuses; 6" quelques substances salines, (a. r.) CUBÉE. BOT. PHAN. r. Cuba. CUBICITE. MIN. Nom donné par Werner à l'Analcime ou à la Zéolilhe cubique, à cause de la forme de ses cristaux. ^. Analcime. (g.del.) CUBLA. OIS. Espèce du genre Pie-Giièche , Lanius Cubla , Lath- , Levai]., Ois. d'Afrique, pi. 70. P^. PjE-GbIÈCHE. (DR..Z.) CVBOSVERME.Cubospermum.JiOT. PHAN. Le genre décrit sous ce nom par Loureiro ( Flore de la Cochin- chine), est une espèce de Jussiœa. ^. JussiÉE. (a. R.) * CUBRICDNCHA. pois. (Lachè- CUC naye-Desbois.) Syn., dans l'Inde, de rieuronectes Argus. (b.) CDCAMELÉ. BOT. cbypt. Même chose que Coulemelle. J^. ce mot. (b.) CUC-CHAOC. bot. PHAN. Syn. co- chinchinois à' Arum Dracuntium. V. GouET. (b.) * CDCHARÏLLAS. bot. phan. C'est-à-dire Petites cuillers. IN'om vul- gaire , chez les habitans de Loxa et d'Ayavaca au Pérou, de VOreocalUs grandiflura, R. Br. , ou Ernbothrium grandijlorum de Lamck. , Humb. et Bonpland , Arbrisseau de la famille des Protéacées. (g..n.) CUCL bot. PHAN. (Pline.) Syn. de Doum. Cucifera et Cuciophora dési- gnent le même Arbre dans quelques auteurs anciens. F'. CucirÈRE. La racine de ces mots est arabe. (b.) CUCIFÈRE. Cucifera. bot. PHAN. On trouve dans Théophraste la description détaillée d'un Palmier d'Egypte , qu'il nomme Cucifera. Ce Palmier est connu des Arabes sous le nom de Doum. Gaerlner l'a fdacé dans le genre Hjphœne , sous e nom à' Hjp/iœne crinita. Mais cet Arbre n'avait encore été que fort imparfaitement observé , lorsque Ue- 111e a donné une description très- détaillée de ses fleurs et de ses fruits dans le grand ouvrage d'Egypte (Bo- tanique, pi. 1 , 2 ). Il lui a conservé le nom de Cucifera, le premier qu'il a porté.ct sous lequel on en trouve la description dans Théophraste. Le Doum, Cucifera theba'icaiJiû'AQ, loc. ci/.), Cl oîtdans les plaines sablon- neuses auprès des antiques monumens de Philse , de Thèbes et de Denderah. Son tronc, qui s'élève à une hauteur de vingt-cinq à trente pieds , oflre à sa base , qui est simple , une circon- férence de trois pieds environ. Sa surface est marquée d'anneaux super- posés , mais faiblement marqués. Peu au-dessus du sol, il se partageen deux branches à peu près égales , qui cha- cune se bifurquent en deux autres rameaux souvent divisés de nouveau. Les rameaux sont couronnés de fais- eue ceaux de feuilles palmdcs , longues de six à se^)t pieds , portées sur des pé- tioles de trois à quatre pieds de lon- gueur, demi- cyiiudriciues , creusés en gouttière , engainant à leur base et garnis d'épines sur leurs bords; la laine de la feuille est plissée en éven- tail , et les folioles qui la composent sont soudées dans la moitié inférieure de leur hauteur. Les fleurs sont dioï- ques , disposées en grappes rameuses renfermées dans des spathes qui naissent à l'aisselle des feuilles. Les fleurs mâles ont un calice à six divi- sions , dont trois extérieures étroites sont redresséescontreunpédicelle qui porte les trois intérieures plus larges et étalées. Les étamines sont au nom- bre de six. Le calice des fleurs femel- les est plus grand que celui des fleurs mâles , et ses six divisions sont pres- que égales. L'ovaire est libre , placé au centre du calice , à trois lobes et à trois loges dont une seule est généra- lement fertile, tandis que les deux autres avortent. Le fruit est une dru- e sèche , tantôt simple, quelquefois ilobée ou même à trois lobes très- marqués. Son écorce est fine , d'un brun clair, recouvrant un tissu fi- breux, abreuvé d'un suc pulpeux, douceâtre et un peu aromatique : in- térieurement ce tissu fibreux recou- vre un noyau osseux qui contient une amande de forme conique, ou irré- gulièrement ovoïde. Il se compose d'un endosperme corné , creux à sou centre, renfermant un petit embryon placé dans une cavité creusée vers le sommet. Ces fruits ne sont d'aucun usage. Le bois du Doum est plus dur que celui du Dattier. On s'en sert pour former des planches et des soli- ves. Le Palmier-Doum a de l'aflinité avec le genre Chamœrops , dit Delile, dont les feuilles ont presque la même forme; mais l'embryon placé au côté de la graine dans le Chamœrops, et au sommet dans le Doum , établit en- tre ces deux genres une distinction importante et facile à saisir, (a. r.) CUC-TANGO. BOT. PHAN. Syn. cochinchinois du Buphthalmum ocra- ceum de Loureiro. (b.) î eue 167 CUCUBALE. Ciicubalus. bot. PiiAN. Vulgairement Garnillet. Ce genrCj de la famille des Caryophyllées et de la Décandric Trigynie, L., était autrefois composé d'un grand nom- bre d'espèces qui, n'étant unies en^ tre elles que par des caractères abso- lument semblables à ceux du genre Silène, ont été rapportées à ce der- nier. Comparons, en eflct, IcsCucuba- les de Linné avec ses Silènes , et nous n'y trouverons ni diversité d'organi- sation dans les organes floraux ( car est-ce un caractère bien important que la gorge de la corolle nue ou mu- nie d'éciilles peu apparentes ? ) , ni changement bien notable dans \e fa- ciès. Gaertner ( de Fruct., i, p. 076, t. 77 ) a le premier restreint le genre Cucubale au seul Ciicubalus baccife- rus, L., et son opinion a été adoptée par Smith et De CandoUe. Voici les caractères assignés à ce genre : calice campanulp , nu et à cinq dents ; cinq f létales onguiculés , à limbe bifide; ruit uniloculaire , charnu, et par conséquent indéhiscent. Celte consis- tance au fruit , si extraordinaire dans les Caryophyllées , est la seule diffé- rence qui sépare ce genre des Silènes. Elle n'a pas paru suflisanle à Rotli (/'/. Germ., i, p. 192) pour en auto- riser la distinction. D'un autre côté , Gmelin (^ct, Petrop., 1769, vol. i4, p. 2i>5, t. 17 ) avait déjà pressenti la distinction de cette Plante comme genre particulier , et lui avait donné le nom de Lychnanthos , qui n'a pas été conservé à cause de son impro- priété, et parce que celui de Citcuba- lus restait sans emploi. Il est remar- quable qu'aucune nouvelle espèce n'ait été ajoutée à celle qui fait le type du genre quand tous les jours nous voyons les genres voisins se grossir prodigieusement. Dans 1 énuméra- tion la plus complète et la plus re'cente que nous possédions (D. C , Prodrom. iSjs/em. univ. , 1 , p. 367 ) on ne compte toujours que le Cucubale porte-baie , Cucubalus bacciferus , Plante herbacée que l'on trouve çà et là dans les haies de l'Europe, dont les feuilles sont ovales, les calices ca m- i68 eue panulcs, les pétales écartés, elles lameauî divariquës. Millier l'a figu- rée (/coses, t. lia). (G..N.) * CUCUFA ou CUCUPHA. ois. Syn. arabe à'Upiqm Epops. V. Hur- ■PE. (b.) GUCUJE. Cuciijus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétrainères , élabli par Fabrlciiis , et langé par Latreille (Règn. Aniin. de Guv.) dans la famille des Platysonies. Ses caractères sont : corps oblong, de la même largeur partout , allongé et dépiiiné; tête triangulaire ou en cœur; yeux arrondis; antennes de la même grosseur , plus courtes que le corps , composées de onze articles presque en forme de toupie ; labre extérieur avancé entre les mandibules , arrondi; mandibules fortes, saillantes, dcnlc- lées; mâchoires et languette liifides; palpes courts , presque filiformes ; corselet presque carré ou en Ibrme de cône tronqué et ordinairement sillon- né; pieds courts avec les cuisses pres- que en massue ; articles des tarses en- tiers. Les Cucujes s'éloignent des Pa- randrcs par l'avancement du labre entre les mandibules , la languette bifide, le corps aplati et par des tar- ses beaucoup plus courts ; ils se dis- tinguent des [Jleiotes et des Broutes parla petitesse des antennes qui ont la forme de chapelet. Ces Insectes , dont ou ne connaît q«'tin petit nom- bre d'espèces, vivent dans les Végé- taux desséchés ou sous les écorces des Arbres morts. Parmi les espèces eu- ropéennes; nous lemarquerons : Le CucuJE DÉPRIMÉ , Cuc. depres- sus , Fabr. ^ figuré par Olivier ( Ins. , Coléopt. T. IV, n^ 74 l)is,'p\. i,lig. 2). On le trouve en Allemagne et en Suède cil il est très-rare. Le CucrjK «imacui^é , Cuc. hiina- culatus, Oliv. [lue. cit. , pi. i , fig. 4 ), ou le Ci/cujus monilis de Fabricius , se trouve eu Allemagne et aux en- virons de Paris. Dejcan (Catal. des Coléopt., p. ]o5} mentionne onze espèces , dont une est oiiginairc de Saint-Domingue eX 1 au- tre de Cavenne. (aitd.) CUC CUCUJIPES. Cucujipes. ixs. Fa- mille de l'ordre des Coléoptères , sec- tion des Tétramères , fondée par La- treille ( Considér. génér. , p. J 52 ) , cl ayant , suivant lui , pour caractères distinctifs : corps oblong et très-apla- ti ; tête non globuleuse; palpes fili- formes ou plus gros an bout ; anten- nes de la même grosseur (toujours de onze articles). Cette famille comine- nait les genres Parandre , Cucuje et Uleïolejelle correspond (Règn. Aniin. de Cuv.) à celle des Platysomes. f^. ce mot. (aud.) eu eu JUS. INS. Nom vulgaire sous lequel Nuremberg, MarcgraafT et Ilerrera ont désigné des Co- léoptères phosphorescens de l'Amé- rique méridionale , et qui paraissent être des Taupins. Geoffroy (Ilist. des Ins.) s'est servi du mot Ct/ci/j us ]yonr l'appliquer au genre Buprestis de Lin- né; mais cette dénomination n'a pas prévalu, et le nom de Cucujus , en français Cucuje , a été employé par Fabricius pour désigner un genre très-différent. F'. Cucuje. (aud,; * CUGULINES. INS. /^. Apiaires. CUCULLAIRE. Cucullaria. bot. l'iiAN. Schreber, qui s'est très-lcgè- rcmcnt arrogé le droit de changer les noms des genres fondés par Aublet , appelle ainsi le T^ochysia de cet au- teur. T". VocHY. Ce nom a aussi été donné spécifiquement par divers bo- tanistes au Valantia cruciata ainsi qu'à une Fumeterre dont Rafinesque a fait son genre Cucullaria , autrefois établi par B. Jussieu ( Act. Paris., 1743). (a. R.) CUCULLAN. Cuculla/ius. intest. Genre de l'ordre des Nématoïdes éta- bli par Millier , dont les caractères sont : corps cylindrique, élastique , atténué en arrière; bouche orbicu- laiie ; capuchon strié; organe génital mâle double. Il renferme un petitnom- bre de Vers qui se rencontrent dans le canal intestinal de quelques Poissons. Les CucuUans sont très-petits ; ils se reconnaissent facilement à une es-, pèce d'ampoule striée qui commenco eue l'intestin, et que Mûller ;i comparée ;"( iiTi capuchon , parce qu'ils sont très-atfénués en ariière. Il n'<,'St pas aussi facile de bien distinguer les es- pèces en Ire elles; plusieurs nous parais- sent avoir fies rapports tels, qu'on sera probableinenf forcé clc les réunir. La peau dcsCucuIlans est striée transver- salement comme celle des Ascarides. Sa ténuité ne permet pas d'en distin- cuer l'organisation. I^a tête est arron- dic , souvent distincte du corps par une dépression large , peu profonde ; la bouche est grande, circulaire , quelquefois garnie de papilles; le ■corps , d'abord égal ou plus gros que la tête , s'atténue vers son extrémité postérieure que l'on nomme la queue; elle est droite dalis la femelle , pres- que toujours infléchie dans le màle, «tassez souvent garnie sur les cotés de prolongemens niembrancux que l'on nomme ailes. L'intérieur de la téta est muni d'une sorte d'ampoule ou de ca- puchon qui se continue avec la bou- che en avant, et qui, en arrière, donne naissance à l'intestin. Ce capuchon est globuleux ou ovalaire et coloré; les stries longitudinales qui le par- courent sont de la même couleur , mais plus foncées , et tranchent agréablement sur le fond de cet or- gane singulier, il est augmenté en ar- rière par un prolongement transver- sal uni se partageant sur les côtés en deux appendices assez longs, diri- gés en arrière. On les a regardés comme des crochets. Rudolphi pense avec plus de vraisemblance que ce pourraient être des vaisseaux. Le ca • puchon est susceptible de se contrac- ter ; Rudolphi l'a vu resserré au point de ressembler à une tache au centre de la tète. C'est sans doute au mojen de ce capuchon que les Cucullaus se fixent avec tant de force aux villosi- tés des intestins; ils s'en servent com- me d'une ventouse. En naissant de ce capuchon , l'intestin est très-étroit et libre dans un espace égal à peu près à deux fois la longueur de la tête , et dans lequel H exécute des mouve- nieus très-marqués ; il est bientôt en- vironné par les organes génitaux ; il eue l(1() grossit un peu, fait quelques fletuo- silés, et se termine à l'anus voisin du bout de la queue. L'intestin est pres- que toujours de couleur de sang. Dans le mâle les vaisseaux sjx-rina- tiques entourent l'intestin; les verges au nombre de deux sortent près du bout delà queue (du côté de sa conca- vité} d'un petit tubercule en fijrnie de gaînc. On ne peut quelquefois dis- tinguer qu'une verge ; dans quelques espèces, elles sont aplaties ; les ovai- res des femelles très-longs et trè.s- grands entourent l'intestin. La pe!i- tesse des Cucullans ne permet pas d'avoir des notions précises sur la structure de leurs organes génitaux internes. L'analogie porte a cioiic 3u'ils sont disposés comme la plupart e ceux desautres Nématoïdes , c'est- à-dire que les ovaires sont doubles et le conduit séminifère unique. Dans les espèces vivipares, les ovaires (pen- dant la vie de l'Animal^éprouvenl un mouvement d'o.scillation très-remar- quable, et l'on peut voir même les pe- tits s'agiter dans leurs enveloppes. La vulve est placée en arrière du mi- lieu du corps. Elle ressemble à un tubercule bilobé, très -saillant dans les femelles fécondées , peu appa- rent dans celles qui n'ont ni petits ni œufs dans leurs ovaires. Quel- ques espèces sont ovipares et d'au- tres vivipares. Les petits Cucullans sont transparcns ; leur capuchon n'est point visible ; ils ont la queue très-aiguë , et tiennent fortement p.ir cette partie aux membranes de l'œuf. Les œufs sont grands et marqués d'une taclie obscure. Le genre Cucullan est, jusqu'à pré- sent, composé de dix-sept espèces. Les huit dernières sont douteuses ; en voi- ci la noiaPMbture d'après Rudolphi : le CucuBlP'élégant , hab. les intes- tins de l'Anguille , du Turbot, etc. — Cuc. tronqué, hab. l'intestin du Si- lure. — Cuc. ailé, l'intestin du Tur- bot.— Cuc. globuleux, l'intestin de la Truite saumonée. — Cuc. Tcte- Noire, l'intest. du petit Maquereau et de la Bonite. — Cuc. favéolé , l'intest. des Gades, du Mole, du Congre.-^ 170 eue eue. accourci,rintest. du Perça cir- rosa. — Cuc. Nain, l'inîestiu du Moi- neau de mer, du Picaud. — Cuc. Hé- térochroine , l'intest. du Picaud. — Cuc. de la Tortue orbiculaire. — Cuc. de la Vipère commune. — Cuc. de l'Esturgeon. — Cuc. de la Plie. — Cuc. de la Sole. — Cuc de la Perche de Norwège. — Cuc. de la Mendole. — Cuc. de la Tanche. (i.am..x.) * CD eu LL AN GIS. bot. phan. Dans la nouvelle nomenclature de Du Petit-Thouars (Hist. des Orchi- dées des îles australes d'Afrique ), c'est le nom proposé pour \ ylngrœcum cucullatum , Orchidée de la section des Epidendres et caractérise'e par sa fleur ouverte, ayant un labelle en ca- puchon. Celte Plante, que Du Petit- ^ Thouars place dans son groupe des Angorclùs ^ croît sur les troncs d'Ar- bres aux îles de France et de Mascarei- gne. Ses feuilles sont rapprochées , rubauées et bilobées , et ses fleurs ont une couleur blanchâtre. Elle est figu- rée dans l'ouvrage de Du Petit - Thouars ci-dessus mentionné , t. 48. (G..N.) eUCULLARIA. BOT. crypt. {Champignons. )^om donné par Fries à une section du genre Leontia. ^. ce mot. (ad. b.) -^eUCULLATA. BOT. PHAN.(Dalé- champ. ) Syn . de Pinguicula pulgaris. /^. PiNGUlCULE. (b.) eu CUL LE. INS. Dénomination française que Geoffroy (Hist. des Ins. T. I, p. 356) appliquait à un genre de Coléoptères qu'il avait créé sous le nom de Notoxus. Les entomologistes l'ont traduit par celui de Notoxe. V. ce mot. (aud.) CUeULLEE. Cucitllœafa,j^o\A.. Les CucuUées , les PétonclegBt les Nu- cules ont été séparées du^Riie Arche de Linné, dans lequel on les avait long-temps rangées. Cette utile ré- forme que nous devons à Lamarck (Anim. sans vert., première édit. , pag. 116) ne permettra plus de con- fusion dans des objets qui , quoique présentant des rapports , ont pour- tant entre eux des différences assez eue grandes ; il faut dire cependant que les CucuUées sont parmi ces genres celles qui présentent le moins de ca- ractères tranchés. Eu eflTet , elles ne différent des Arches que par des dents latérales transverses en plus ou moins grand nombre sur les angles anté- rieurs et postérieurs de la charnière. Du reste , la disposition des crochets et du ligament, ainsi que la forme générale , tendraient à les confondre dans ce dernier genre. Plusieurs con- chyliologues , et nous sommes de ce nombre , admettent le genre Cucullée avec cette restriction qu'il est néces- saire de connaître l'Animal , ou du moins d'avoir sur lui quelques no- tions qui puissentfaire connaître quel- ques différences organiques entre lui et celui des Arches que Poli a si bien décrit et "figuré. Voici au reste les caractères qu'on peut lui donner, n en connaissant que les coquilles : coquille équivalve , inéquilatérale , trapéziforme , ventrue , à crochets écartés, séparés par la facette du li- gament ; impression musculaire an- térieure formant une saillie à bord anguleux ou auriculé; charnière li- néaire, droite , munie de petites dents transverses , et ayant à ses extrémités deux à cinq côtes qui lui sont paral- lèles ; ligament tout-à-fait extérieur. Les Coquilles qui appartiennent à ce genre sont généralement très-ren- flées , grosses et épaisses , surtout dans les espèces fossiles ; le côté an- térieur est séparé du reste par une sorte d'angle obtus quicoupe la Coquille, ce qui rend le corselet fortlarge ; les im- pressions m uscula ires qui, dans la plu- part des autres Conchifères, sont en- foncées , ici présentent des élévations , des saillies plus ou moins considéra- bles , surtout pour l'impiession anté- rieure qui prend quelquefois la forme d'une languette auriculiforme. Ce genre se compose d'un très - petit nombre d'espèces ; une seule vivante ou à l'état frais , quelques autres fos- siles , généralement dans des ter- rains anciens. Ménard de la Groye nous a dit en avoir trouvé des moules et des impressions dans un calcaire eue oolitique des environs du Mans, liasterot en a trouvé également, mais aussi peu reconnaissables que les f)remièies, à Sauces, près Retliel, dans c sable vert, eelles des environs de Paris paraissent même devoir appar- tenir aux plus anciens dépôts qui se sont formés sur la eraie, comme quelques observations qui nous sont propres tendraient à nous le faire penser. eUCULLÉE AURICULIFÈRE , Cucul- lœa auriculifera, Lamk. ( Anim. sans vert. T. VI, part, i", p. 54, n° i ^. Ce fut d'abord dans la première édi- tion des Animaux sans vertèbres que Lamarck , pour cette espèce et la sui- vante , proposa le genre CucuUée au- quel elles servirent de type. Linné ( pag. 35ii) la nomma yîrca ciicul- lata , sinsi que Chemnitz ( Conch. 7, tab. 53, fig. .526 et 527 ;. Bruguière (Dict. ency,cl. n" 11 ) lui donna le nom d','//ra cu/icamera. Elle est très-bien figurée dans TEncycl. ( pi. 5o4 , fig. 1. A, B, c).-Elle se distingue facile- ment comme espèce par les attaches musculaires , par les àtries fines qui se croisent sur sa surface , par sa cou- leur fauve cannelle en dehors, et vio- làtre en dedans , surtout vers le côté antérieur, ainsi que par sa charnière qui ne présente qu'une ou deux côtes transverses. Celte Coquille, nommée vulgairement le Coqueluchon, vient de la mév des Indes oii elle est fort rare. Elle acquiert quelquefois jusqu'à trois pouces huit lignes de largeur. CucuLLÉE Crassatine, Ciicullœa Crassalina , Lamk. ( loc. cit. et Ann. du Mus. T. VI, pag. ô38), figurée dans Knorr (pag. 11 , t. 25,fig. 12). Celle-ci présente quelquefois plus de longueur que la précédente et atteint jusqu'à quatre pouces de large ; elle se distingue en outre par les impres- sions musculaires qui , quoique sail- lantes à l'intérieur , ne présentent point un appendice auriforme ; les côtés de la charnière plus larges sont munis de quatre à cinq côtes trans- verses. Ce qui est surtout remarqua- ble dans cette espèce, c'est que, par la disposition des stries, on pourrait en eue 17» faire deux ; car l'une des valves a les stries transverses très- fortes , tandis que sur l'autre ce sont les longitudi- nales qui sont le mieux marquées. Il faut avoir eu souvent occasion de les voir encore réunies par le sable qu'elles renferment , pour s'en faire luic plus juste idée. On la trouve fos- sile aux environs de Beauvais , à Bra- cheux et à Abbecourt , oii elle est très-commune , mais aussi très-fria- ble. (D..n.) * eUCULLIFORME. bot. phan. C'est-à-dire roulé en cornet. Tels sont les pétales de diverses Plantes, ceux de VAq^uilegia vulgaris , par exemple. eUCULUS. OIS. r. Coucou. * CUCUMIS. MOLL. Klein ( Ostra- cod. p. 78) sépara sous cette déno- mination générique , des Volutes de Linné , des Coquilles qui appartien- nent presque toutes au genre Margi- nelle de Lamarck. /^. ce mot. (d..u.) CUCUMIS. jioT. PHAN. 7^. Con- combre. * CUCUP-GUACU. rois. Syn. bré- silien de Bodianus guttatus , espèce du genre Bodian. (b.) CUCURBITA. bot. phan. F. Courge. CUCURBITACÉES. Cucurbitaceœ. BOT. PHAN. Famille naturelle de Plantes dont les Courges, les Me- lons et les Concombres nous offrent des modèles, et que l'illustre Jussieu avait placée dans sa quinzièmedasse, c'est-à-dire parmi les Plantes Dicli- nes. En effet, toutes les Cucurbita- cées ont des fieurs unisexuées géné- ralement monoïques. La classe des Diclincs ayant été justement suppri- mée, la famille des Cucurbitacées vient prendre rang parmi les familles polypctales à ovaire infère. Nous al- lons exposer les caractères propres à distinguer ce groupe intéressant. Les Cucurbitacées sont toutes des Plantes herbacées, en général an- nuelles , très-rarement vivaces. Leur racine est grêle dans les espèces an- n uelles , fréquemment épaisse , char- 172 eue î)ue et lubériform.e dans celles qui sont vivaces. Les tiges sont ou étalées sur le sol , ou volubîles au moyen des vrilles nombreuses qu'elles présen- tent. Ces tiges sont tantôt cylindri- ques , tantôt anguleuses , fréquem- ment creuses intérieurement. Leur surface externe, ainsi que celle de toutes les autres parties berbacées de ces Végétaux ,est souvent bérissée de poils très-rudes. Les feuilles sont al- ternes ,pétiolêes , plus ou moins pro- fondément lobées. Les vrilles naissent un peu sur la partie latérale des pé- tioles. Elles sont smiples ou ra- meuses. Les fleurs sont presque cons- tauiment unisexuées et monoïques; très-rarement elles sont hermapbro- dites. Elles offrent un calice et une corolle; le premier est tubuleux à sa base et adbérent avec l'ovaire infère, dans les fleurs femelles ou berma- pbrodites; cette partie inférieure et lubuleuse manque dans les fleurs mâles. En général les deux envelop- pes florales sont tellement soudées et confondues entre elles par leur par- tie inférieure , qu'un grand nombre d'auteurs les considèrent comme un périanthe simple. Nous examinerons cette opinion après avoir fini de tra- cer le caractère général des Cucurbi- tacées. Le limbe du calice est à cinq divisions plus ou moins profondes et qui , fréquemment , paraissent naître de la face externe de la corolle. Celle- ci est formée de cinq pétales, rare- ment distincts les uns des autres, le plus souvent soudés entre eux , de manière à constituer une corolle mo- nopétale , à cinq lobes plus ou moins profonds. Dans les fleurs mâles, l'o- vaire et le tube du calice qui adhèrent avec lui manquent totalement. Les étamines sont au nombre de cinq; leurs filets sont réunis et soudés, tantôt en une colonne simple et cen- trale , ou en trois faisceaux inégaux , dont deux sont formés chacun de deux filets réunis , le troisième étant simple, c'est-à-dire qu'elles sont monadelphes ou polyadelphes. Les anthères ont une organisation ex- y tiêniemeut singulière et la même eue dans tous les genres de la famille, à l'exception du Gronoi-ia. Elles sont linéaires, à une seule loge s'ouvrant par toute la longueur d'un sillon lon- gitudinal. Chaque anthère, placée au sommet d'un des filamens qui s'élargit vers sa partie supérieure , est recourbée trois fois sur elle-même , de manière à représenter irrégulière- ment une CZ; placée horizontalement et dont les branches seraient très-rnp- prochéeslesunes desautres; etcomme clans le plus grand nombre des gen- res, les étamines sont disposées en trois faisceaux ainsi que nous l'a- vons expliqué précédemment, les an- thères sont également réunies, sa- voir : quatre deux à deux, la cin- quième restant simple. Le centre de la fleur est occupé par un disque ou bounelet concave et glanduleux qui semble être le vestige de l'organe sexuel femelle avorté. Dans les fleurs femelles, on trouve sur le sommet de l'ovaire un rebord circulaire , saillant et glanduleux qui' forme' un véritable disque épigyne. Le style est ordinai- rement simple, épais et charnu, quel- quefois un peu trilobé à son sommet qui se termine par trois stigmates épais, glanduleux, sou%'ent bilobés. La structure de l'ovaire est encore aujourd'hui un sujet de contestation parmi les botanistes. Nous revien- drons sur ce point lorsquenous au- rons fini l'énumération des caractères généraux de cette famille. Il est tou- jours à une seule loge ; dans deux genres seulement il ne contient qu'un seul ovule attaché immédiatement au sommet {Sicjos et Gronovia). Dans tous les autres genres de la famille , il renferme un nombre plus ou moins considérable d'ovules attachés hori- zontalement à trois trophospennes pariétaux très-épais , triangulaires , contigus les uns aux autres par leurs côtés et remplissant totalement la ca- vité de l'ovaire. Le fruit varie beau- coup dans sa grosseur, sa forme, et même ses caractères intérieurs. En général , il est charnu Intérieure- ment , et reste en cet étal jusqu'à par- faite maturité ; d'autres fois il se des- eue sèche ;ipièà avoir été manifVstenvent clianiu. La partie oxlei'ne Ju jxîri- c;m pe osl assez souvent épaisse , dure et presque ligueuse. Coupé eu tra- vers, le fruit des Cueurhitacéos pré- sente, dans le plus giand nombre de CHS, une cavité ii régulière aux parois de laquelle sont altacliécs les graines, au milieu d'un tissu cellu- laire et filamenteux très-épais. Oans la Bryonc , oii le IVuit est trèi-petit en comparaison des graines, dont le uojnhre varie ^^e trois à six , on n'a- perçoit pas celle cavité; tout l'inté- rieur du péricarpe paraît en quelque sorte rempli par les giaines. Dans l'es- pèce de Coui ge connue sous le nom de Pastcfjiie ou Melon d'eau ( Cacuibila Cilru/ltis, L.), l'intérieur du fruit', au lieu d'oH'rir une cavité interne, est plein et charnu, et les graines sont placées chacune dans autant de pe- tites cavités , dans le voisinage des parois du péricarpe. Ce iruit reste constamment indéhiscent. Cependant dans le genre EcbalUum de Richard , les graines à l'époque de leur matu- lité ne restent pas dans le péricarpe. Au moment oii , par une cause quel- conque , on déjache le fruit du pé- doncule qui le supportait, celles-ci sont lancées avec force et rapidité , parl'ouverture quise formeà sa base. Les graines , ainsi que nous venons de le voir , sont placées au milieu d'un tissu ccUulaue filamenteux, quelquefois abreuvé d'une très-gran- ilo quantité de sucs aqueux. Elles sont en général ovoïdes et Irès-com- prnnees, entières ou echancrees a leur sonnnet, planes sur leurs bords ou relevées d'ua petit bourrelet sail- lant. Chaque graine est entièrement recouverte par ce tissu , et v adhère par tous les points de sa surface ex- terne. Son tégument propre est assez épais, coriace, fréquemment composé de deux feuillets superpo- sés. L'embryon , dépourvu d'endo- sperme , a la même direction que la graine, c'est-à-dire que sa radicule qui est courte et conique , est tournée vers le hile. Ses deux cotylédons sont assez épais et charnus. La gemmule eue 17.) est extrêmement petite et à peiiM dé- veloppée. Tels sont les caractères généraux que présentent les genres qui consti- tuent la famille des Cucurbitacécs. Quelques points do leur organisation nous paraissent dignes d'être briève- ment ilisculés, étant encore l'objet dopi nions diverses entre les bota- nistes. i**. Du périanthe. Nous avons dit que les Cucurbitacécs étaient pour- vues d'un périaulhe double , c est-à- dire tl'un calice et d'une corolle. Ce- pendant un grand nombre d'auteuis les considèrent comme monopcrian- thées. Cette opinion nous paraît peu exacte. Ces Plantes ont réellement un calice et une corolle , mais ces deux organes sont conllucns et soudés par leur base. Cependant cette souduie n'est jamais telle qu'on ne puisse fa- cilement les distinguer l'un de l'autre, et les lobes qui constituent le limLe du calice sont ilislincts de l'enve- loppe florale intérieure qui forme la coiolle. Il est d'ailleurs un genre de cette famille qui en présente l'orga- nisation réduite à son état de simpli- cité, et qui établit en quelque sorle le passage entre les Cucurbitacécs et les autres familles naturelles qui la- voisinent; nous voulons parler du Gronovia. Dans ce genre, le calice et la coioUe sont complèlemenl dis- tincts l'un de l'autre. Le premier, adhérent par son tube avec l'ovaire infère , offre un limbe campanule à cinq divisions grandes et aiguës. La corolle se compose de cinq pétales très-petits, allongés, spathulés , al- ternes avec les lobes du calice , et in- sérés , ainsi que les élamines , à la base des incisions calicinales. Les étamines sont libres et distinctes, et non soudées entre elles comme dans les autres genres de Cticurbitacées. On trouve également au fond de 1^ fleur, sur le sommet de l'ovaire, un disque concave , environnant la base du style , etc. Il résulte de-là, non- sculementque le périanthe est double, mais encore que la corolle est compo- sée de cinq pétales, rpais encore qup 174 eue dans le plus grand nombre des cas , la même cause qui tend à souder en- semble la corolle et le calice, réunit également les cinq pétales entre eux. Cette structure de la corolle est éga- lement confirmée par l'anatomie et par l'étude des rapports qui existent entre les Cucurbitacées et les autres familles qui sont polypélales. . 2". De foliaire. L'ovaire est cons- tamment uniloculaire dans les Cu- curbitacées et ofFie trois trophosper- mes pariétaux , très-épais et triangu- laires , qui sont contigus entre eux par leurs deux bords libres ; ces bords libres se recourbent à leur base , c'est- à-dire du côté externe ou pariétal , rentrent en quelque sorte dans l'inté- rieur des tropliospermes , et c'est à la convexité de la saillie qu'ils for- ment que sont attachés les ovules. Entre les faces latérales par lesquelles ces trois corps triangulaires sont con- tigus, il s'épanche une substance aqueuse et légèrement charnue , qui , sur la coupe transversale d'un ovaire , se montre sous l'apparence de trois lignes divergentes , bifurquées à leur extrémité externe, et portant les graines en cet endroit. Cet ovaire est donc réellement uniloculaire , à trois trophospermes longitudinaux atta- chés à sa paroi interne. Cependant les anciens botanistes ont décrit l'o- vaire des Cucurbitacées comme à trois ou même à un plus grand nom- bre de loges , prenant pour des cloi- sons les trois lignes que nous venons de décrire et dont nous avons fait connaître le mode de formation. Au- guste Saint-Hilaire considère autre- ment ces trois lignes. Pour lui, ce sont trois branches ou trois lames d'un trophospermeaxiliaire , pendant du sommet de la cavité unique de l'o- vaire à la manière d'un lustre et por- tant les graines à chacune des deux branches de leur extrémité externe. Mais cette ingénieuse opinion ne nous paraît pas plus fondée que celle qui attribue plusieurs loges aux Cu- curbitacées. Dans l'une et dans l'au- tre on a méconnu la véritable na- ture des trois ligaes qu'on aperçoit eue sur la coupe ti'ansversale de l'o- vaire , et qu'on a prises tantôt pour des cloisons , tantôt pour des tro- phospermes, tandis que dans la réalité elles résultent du lapproche- ment des bords latéraux des tropho- spermes, le plus souvent soudés par l'intermède d'une substance charnue d'abord fluide. Le nombre des genres composant cette famille est peu considérable. On peut les diviser en deux sections suivant que le fruit contient une seule ou plusieurs graines. I*^^ Section. — Fruits monospermes : Sicjos , L. ; Gronouia , L. , iSe- chium. II® Section. — Fruits polj'Spermes : Solena, Loureiro; Brjonia , L. ; Elatcriiirn , Jacq. ; Muricia , Lourei- ro ; Melothria , L. ; Anguria , Plum. ; Momordica, L. ; Ecballium , Rich.; Liiffa , Cavan. ; Cucumis , L. ; Cucur- bita, L. , auquel il faut joindre le Pepo de Richard ; Trichosanlhes , L.; Ceratosanthes , Bui'm.; Myrianthus , Beau vois. Plusieurs autres genres avaient d'a- bord été rapportés aux Cucurbita- cées ; mais ils en ont été successive- ment retirés pour former des ordres naturels distincts. Ainsi les Passiflo- j'a, Tacsonia, etc. , constituent la nouvelle l'amille des Passiflokées, dans laquelle doit entrer le genre Ca- rica ou Papayer. Les genres Fevil- lea et Z anoniaiorxnen^ un petit grou- pe qu'Auguste Saint-Hilaire a nom- mé NandhirobÉes et qui établit en quelque sorte la transition entre la famille des Passiflbrées et celle des Myrtacées. L'illustre auteur du Gênera Vlan- tarum , Jussieu, avait placé, ainsi que nous l'avons dit précédemment, les Cucurbitacées dans sa quinzième et dernière classe , c'est-à-dire celle des Diclines. Mais les observations des botanistes modernes ont prouvé que cette classe,composéed'élémeus hété- rogènes, devait être supprimée, etquc les familles qui y avaient été réunies CUD devaient rentrer dans les autres clas- ses de la méthode. Les Cucurbita- cées se rapproclienl d'un gnind nom- bre d'autres l'amdlcs par quelques points de leur organisation ; mais elles n'ont avec aucune des rapports telle- ment marqués que l'on puisse bien rigoureusement uélemiiner leur place dans la série naturelle. Ainsi elles ont par la l'orme de leur périaulhe , par leur ovaire inl'ère , quelque ana- logie avec les Campanulacées. Mais, ainsi que l'a fort bien établi Auguste Saint-Hilaire , c'est parmi les familles de Plantes à corolles polypétales qu'il faut chercher les rapports de ce grou- pe. Or, parmi ces familles , les Ona- graires sont sans contredit celles qui offrent le plus d'aflinités avec les Cu- curbitacées. Parle genre Gronouia et par plusieurs autres, la famille qui nous occupe a quelque analogie avec les Ribosiées; dans l'une et dans l'autre l'ovaire est infère , unilocu- laire, et les tropbospermes pariétaux. Quant aux Passillorées , il est lacile de sentir les points de contact qu'elles présentent avec la famille des Cour- ges dont elles diffèrent parleur ovaire libre et pédicelié , la forme de leurs enveloppes florales , leprs graines arillées et munies d'un eudosperme. (A. R.) *CUCURBITAmS. INTEST. Vieux S}n. de Tœuia. F', ce mot. (i^am..x.) * CUCURBITES. ÉGHIN. Mercati a donné ce nom au Clypeaster ait us , Lamk. La figure qu'il a fait graver, p. 255 de son ouvrage , se rapproche du Clypeaster marginatus du profes- seur du Jardin du Roi. (LAM..X..) CUCURI. POIS. L'un des syn. vul- gaires duPantouflier. ^. Squai-e. (b.) * CUGORUCU. REPT. OPH. Selon MarcgraaffetPison,c'est un grandSer- pent très-venimeux du Brésil, dont la chair est cependant bonne à manger. On ne sait à quel genre rapporter leCucurucu. (b.) *CUDO ou CDRUTAPALA. bot. (Rhécde.) iNom inalabare d'une espè- ce du genre Amsonic. f^. ce mot. (c.) GUE 175 * CUDOR. ois. (Levaill., Ois. d'Afr. , pi. 107, f. a.) Syn. de Turdus aurigaster , Vieill. , espèce du genre Merle. /^. ce mot. (b.) CUDRANG. Cudranus. bot. phan. C'est ainsi qu'on nomme, au rapport de Rumph, dans les îles Moluques, deux petits Arbres épineux, dont les feuUles sont semblables à celles du Citronnier , et dont les fruits , de la grosseur d'une Fraise , offrent six lo- ges contenant une ou plusieurs grai- nes allongées etaiguës. Ces Végétaux, dont on ne connaît pas la fleur, pa- raissent avoir des rapports avec les Limonia. V. Limonie. (a.r.) CUDU-PARIÏL BOT. PHAN. (Rhéc- de.) S^n. malabarc de Gossypium arboreum. V. Cotonnier. (b.) CDEILLER. ois. (Belon.)S3n. de Platalea leucuiadia , L. J^. Spatule. (B.) CUEI^LARIE. Cuellaria. bo*. PiiAN. Ce genre, fondé par Ruiz etPa- von , doit être réuni, selon C. Kunth, au Clethra. Le Clethrafagifulia , une des deux espèces qu'a publiées ce sa- vantbotaniste [Noua Gênera etSpecies P/. œqui/i.T. III, p. 289), est en effet si semblable au Cuellariaobovala delà Flore du Pérou , qu'il est difficile de ne pas admettre la fusion des deux genres, f^. Clètiire. (g..n.) CUENTAS. BOT. PHAN. On trou- ve quelquefois sous ce nom , dans le commerce, des graines rondes comme des pois , dures et noires , qui servent à faire des chapelets dont les grains sont appelés Cuentas , c'est-à-dire comptes, en espagnol. Ces graines sont celles du Balisier, Canna indica. On mêle quelquefois avec elles les graines du Coix , pour distinguer les pater des aue. (B.) CU-EO. BOT. PHAN. Ce nom de*si- gnc à la Cochinchine diverses espèces du genre Commeline. Lé Cu-Eo-Rai est le Commelina tuberosa , dont on mange les tubercules ; le Cu-Eo- Chun , le C. médita de Loureiro , dont les racines sont employées comme médicament. (b.) ,76 GUI CD EPI. ivOT. PHAN. (Gniclin.) Pour Couepi. V. ce mot. COEÏLACHTLT. mam. ( Heinan- liez. ) Syn. de Loup du Mexique. /^. GuiEN. (b.) GUGUACU-APAPiA et GUGUA- CU-ETE. (Marcgiaaff".)Syn. de Cerf au Mexique.' (b-) GDGUAGUARANA. mam. ( Marc- graaft. )S^n. de Gouguar. A". Chien. (B.) * GUIGHUNCHULLI. bot. piian. (Joseph de Jussieu.) Nom de pays de V lonidium pa/v!Jlorum , Vent, (b.) CCILLER ET CUILLER-A-POT. MOLL. Nom vulgaire de quelques espè- ces du genre Gei illie. Les marchands nomment grande Guiller-à-Pot le Ce- lUhiuia palustre de Lamarcket de Bru- guière, et petite Guiller-à-Pot le Ceri- tldum sulcatum des mêmes auteurs. . , (D..H.) CUILLER D'EBENE. moel. Nom marchand d'une Coquille fort rare et des plus précieuses du genre Gérithe, que Bruguière et Lamarck ont nom- mée Ceril/iiiim ebenicum. \X)..ïi.) *CUILLER D'IVOIRE, mole. Tel est la nom vulgaire d'une grande es- pèce de Pholade, F/iolas Dactylus de Linné. /^. Pholade. (d..h.) CUILLER DES ARBRES, bot. CRYPT. ( Champignons. ) Paulet ( 2, p. 110, t. 22 , f. 1 , 2 , 3) décrit et fi- gure sous ce nom plusieurs espèces d'Agaric , presque sessiles et dont le chapeau a la forme d'une cuiller. Ces Champignons, qui croissent sur le Cliêne et l'Plippocastane, paraissent se rapporter à VJgaiiciis dimidiatus de SchœfFer. (a. r.) *GUILLERON. ins. On a désigné sous ce nom une portion de l'aile exis- tant généralement chez les Diptères et qu'on retrouve aussi dans certains Coléoptères. 7^. Ailerons, (aud.) CUIR. mam. f^. Derme. *CUIR DES ARBRES, bot. crypt. (C/ja/ra/-'/^«o«s.)Nom vulgaire du /^aco- diumXylustioma dePersoon , Cham- pignon filamenteux formant une sorte CUI de feutre blanchâtre ou de pellicule analogue à une peau mince ou à du cuir. Il porte encoie les noms de Pçau de gant et d'Amadou blanc, f^. Ra- CODIE. (a.. R.) CUIR DE MONTAGNE et CUIR FOSSILE. MIN. L'un des synonymes vulgaires dAsbeste. f^. ce mot. (b.) CUIRANIS. BOT. PIIAN. ( Dioscon- de. ) Espèce d'Hellébore selon Adan- son. (b.) CUIRASSÉ. POIS. Syn. d'Armé, espèce de Cotte du sous-gcnre Aspi- dophore ; Silure , du sous -genre Calaphracte; et Genlrisque. P^. ce mot, Silure et Cotte. (b.) * CUIRASSÉE. REPT. oPH. Espèce du genre Couleuvre décrite par Pal- las sous le nom de Coluber scutatus. (B.) CUIRASSIER. POIS. /^. Loricaire. CUIRIRI ou SUIRIRI. ois. L'un des noms de pays du Bentavéo. /^. ce mot. (b.) CUISSE. zooL. On a désigné sous ce nom la partie du corps d'un grand nombre d'Animaux , ordi- nairement très-développée , qui s'ar- ticule d'une part avec la hanche et de l'autre avec la jambe. Le nom de Cuisse n'a pas toujours une accep- tion aussi précise chez les Insectes , et les auteurs varient beaucoup sur l'application qu'ds en font dans la classe des Crustacés et dans celle des Arachnides. Nous relèverons ces dis- cordances dans notre Anatomie com- parée des Animaux articulés dont la partie du système solide est fort avan- cée, (aud.) CUISSE. MoLL. Nom marchanddes espèces du genre Perne. V. ce mot. (B.) CUiSSE- MADAME, bot. phan. Une variété de Poire. (b.) "^CUISSE DE NYMPHE, bot. piian. Une variété de Rose. (b.) CUIT. OIS. Espèce du genre Rol- lier , L. r. Rollier. (dr..z.) CUIVRE. Cuprum. min. Kupfer , Wern. Genre composé de quatoize ClJl espèces minérales, tiaiis lesquelles lo Métal existe ou libre ou coinoint' avec rUxigène, le Soufre, le Sëlénium et les Acides. Ces espèces ont un carac- tère commun , qui consiste eu ce que les coips qui leur anpartieunent, étant amenés par le grilla£;e ou par l'action des Acides à un certain état dOxida- tion , communiquent tous à l'Ammo- niaque une teinte d'azur très-sensible. ÎVous allons les décrire successive- ment, en counncuçant par celle qui offre le Métal sans combinaison. Cuivnii NATir, Gcdiegen Kupfer , Wcrner. Substance métallique , très- ductile, d'une couleur rouge jaunâ- Ire , pesant spécifiquement 8,584 ; d'une dureté inférievue » celle de l'A- cier, mais plus grande que celle de rOr et de l'Argent; avant un éclat supérieur à celui de l'Etaiu et du Plomb. C'est le plus sonore de tous les Métaux. Il développe par le frot- tement une odeur stiptique et nauséa- bonde; tous les Acides le dissolvent : il est attaqué par l'humidité de l'air , qui le couvre d'une rouille verte, ap- pelée communément Wert-de-Grls. Ses formes cristallines appartiennent au système régulier : ce sont le cube , l'octaèdre , le cubo-oclaèdre ,le cubo- dodécaèdre , etc. Les variétés de for- mes indéterminables le présentent à l'état de ramifications qui s'étendent dans différens sens , ou qui forment des espèces de réseaux engagés entre les feuillets des pierres. On le rencon- tre aussi en lames , en filamens ou en grains , et en concrétions mamelon- nées ou botryoïdes. — Le Cuivre na- tif accompagne ordinairement les au- tres raines du même Métal , dans lés terrains d'ancienne formation. Il fait parlie des filons , ou se répand sous forme de veines dans la roche envi- ronnante. Le paysoùil abonde le plus, savoir la Sibérie , le présente engagé dans des Micaschistes ,des Gneiss, etc.; et sa gangue immédiate est souvent un calcaire lamellaire. Les substances minérales qui lui sont ordinairement associées sont le Fer oxidé, le Quartz, la Chaux caibou,atée , la Chaux flua- téfe et la Baryte sulfatée. On le trouve tomt: V. CCI 1-77 avec la Prchuite dans la roche ainyg- daiaire d'Oberstein , et avec la Méso- type dans les VVackes de FéCoë. Il est enveloppé de matières argileuses à Dognatzka , à Saint-Bel el à Chessy , aux environs de Lyon. On a cité dC9 masses de Cuivre natif, remarquables par leur voluuic : telle est celle qui a été trouvée à peu de distance de Bahia , au Brésil; elle pesait , dit-on , 2616 livres. Le Cuivre est un Métal qui, par ses propriétés , est d'urre grande utilité dans lesarts. Il fournit la matière d'un grand nombre d'ustensiles de cuisine, que l'on étame intérieurement pour prévenir les funestes effets de l'oxida- tiou. On l'emploie à la confection des pièces d'artillerie et au doublage des vaisseaux ; au moyen de la graviue , il se! ta multiplier les copies des chefs- d'œuvre de la peinture ; par son al- liage avec l'Etain, il doune le Bronze ou l'Airain, dont on fait des mortiers, des statues, et autres nionumecs des- tinés à passer à la postérité. Les sur- faces de ces ouvrages se couvrent, à la longue , d'un enduit verdâtre qu'on nomme Patine , et qui protège le Mé- tal intérieur contre les injures du temps. On allie le Cuivre à l'Or et à l'Argent dans les monnaies et les piè- ces d'orfèvrerie. L'union du Zinc avec le Cuivré diminue beaucoup la ten- dance de ce dernier Métal a se con- vertir en verl-de-gris. Cet alliage porte le nom de Cuivre-Jaune ou de Laiton , lorsqu'on l'obtient par la cé- mentation duCuivre avec la Calamine; mais si l'on unit directement les deux Métaux par la fusion , l'alliage est appelé Simitor, Tombac, ou Or de Manheim. Dans les arts , on donne le nom de Cuivre de rosette au Cuivre rouge fondu. Le Laiton a moins de ductilité que le Cuivre de rosette; mais on le fond plus aisément dans des moules, et il se prête mieux à l'action de la lime et du poli. Tout le monde sait que le Laiton fournit la matière des pièces d'horlogerie , des machines de physique, des instru- mens destinés aux opérations astro- nomiques et géodésiques. 178 GUI Cuivre sulfuré ou Cuivre vi- treux, Kupfèrglas,\Y. Combinaison d'un atome de Cuivre avec un atome de Soufre. En poids, il est formé, sur loo parties, de 79,73 de Cuivre, et i20,27 de Soufre. Sa texture est ordi- nairement compacte ; et lorsqu'il est cristallisé , ses joints naturels ne se reconnaissent que par un chaloye- ment à une vive lumière. Sa forme primitive est un prisme hexaèdre ré- gulier, dans lequel le rapport entre la perpendiculaire menée du centre de la base sur un des côtés , et la hau- teur , eSt à peu près celui de 1 à :?. Sa pesanteur spécifique est de 5,3 ; il est tendre , cassant, s'égiène sous le mai'- teau , el ne se prête point à la division mécanique. La couleur de la masse est un gris sombre ou bleuâtre, tirant sur l'éclat métallique du Fev. Celle de la poussière est noirâtre ; au chalu- meau , il se fond eu bouillonnant et donne un boulon métallique. Traité avec le Borax , il le colore en vert bleuâtre; il est souvent mélangé d'une certaine quantité de Fer, qui rend le bouton attirable à l'Aimant. — Tou- tes ses variétés de formes présentent le prisme hexaèdie plus ou moins modifié sur les arêtes ae la base ; un décroissement par une rangée sur ces mêmes bords , donne la variété dodé- caèdre, lorsqu'il atteint sa limite. Les faces de celte variété , combinées ayec les bases de la forme primitive, cons- tituent 1^ trapézienne. Si l'on ajoute les pans du prisme hexaèdre , on ob- tient V uni-annulaire ; en remplaçant les facettes obliques de cette dernière, par d'autres faces plus inclinées, ré- sultant d'un décroissement par trois rangées, on aura la variété dite terno- annulaire. Ces deux ordres de faces , pris ensemble , produiront l'uniter-r naire. Enfin , les bords longitudinaux Eeuvent être remplacés , et les arêtes orizoutales modifiées par trois dé- croissemens successifs d'une , deux et trois langées ; on a dans ce cas la variété doublante , la plus composée de celles qui ont été décrites par Haiiy. — Les variétés indéterminables sont : le Cuivre sulfuré laminiforme , le CUl compacte et le pseudomorphique spiciforme, qui porte le nom vulgaii-e à^ Argent en épis , et que l'on trouve en petites masses ovales et aplaties , dont la surface présente des espèces d'écaillés imbriquées comme celles des cônes de Pin. Aussi quelques naturalistes ont -ils attribué l'origine de celte variété à ces productions vé- gétales ; d'autres , au contraire, ont pensé qu'elle pouvait provenir des épis d'une espèce de Graminée. Le Cuivre sulfuré ordinaire est quelque- fois accompagné de masses pyriteuses, à texture compacte , présentant, dans leur cassure , des teintes assez vives de violet , de bleu et de verdâtre. IJaiiy donne à cette variété , qui pa- raît être le résultat d'une décomposi- tion, le nom de Cuivre sulfuré /lépa- tique. — Le Cuivre sulfuré est un des Minerais les plus riches en Métal ; il en coniient quatre-vingts parties sur cent. Il foime en divers pays des filons très-puissans qui traveisent les terrains primitifs , tels que ceux de Gneiss etde Micaschiste. Dans le com- té de Cornouailles , il est associé au Cuivre oxidulé el auCaivrc pyriteux ; et ses filons accojnpagneul ceux d'E- tain. Eji Sibérie, ou il abonde le plus, on ne le rencontre qu'avec la jMalachite so3reuse, au milieu de ma- tières argileuses pénétrées d'Oxide l'Puge de Cuivre. La variété. spicifor- me a été trouvée dans un iilon àFran- kenberg, en Hesse , où elle a aussi pour gangue une Argile. — r Le Sul- fure de Cuivre se préscnlc fréc|uera- ment dans la naturcià l'étal de mé^ lange ou de combinaison chimique avec d'autres Sulfures , et quelquefois avpc.un Arséniure.ou un Antimoniu- re.. Parmi ces composés , il, en est quelques-uns qui pourront fbimer par la suile de nouvelles espèces , et qui sont déjà considérés comme tels par plusieurs minéralogistes. Nous ne ï'ei ons que les indiquer ioi;, Cuivre sulfuré arge>'tifèr£, Sil- ber-Kup/ergla nz,lifiusma.nn et Slro- meyer, Annales de Phys. de Gilbert , Leipsick , 1816; Argent et Cuivre sul- furés, de Bournoia'j Catalogue min. ^ CUI fi. 212, Paris, 1817. Des mines de Cu- ivan eu Sibérie. Cuivre SULFURÉ PLUMBO-BisMTTTni- TÈnE,Aade/erz,\y.; Bismuth sulfdrë plombo-cuprifèie, Haiiy . /'. IJiSMUTii. Cuivre SULFURÉ MÊLÉ DE Sllfures d'Antimoine et de Plomb, f^. Bour- NONiTE et Antimoine sulfuré. Cuivre pyhiteux, XupferÀies, VV. Sulfure de Cuivre et de Fer au mini- mum , Berzélius; Pyrite cuivreuse, double Sulfure jaune de Cuivre et de Fer, Bouruon. Minéral d'un jaune de laiton foncé, tirant quelquefois sur la couleur de lOr allié au Cuivre ; non malléable , cédant aisément à l'aclion de la lime. Pes. spécif., 4,3i5. Fusible au chalumeau en un globule noir qui par un feu prolongé finit par oflrir le brillant métallique du Cui- vre. Les minéralogistes ne sont point d'accord sur la distinction à établir entre celte espèce et la suivante qui est le Cuivre gris. Berzélius et Haiiy regardent comme probable , d'après le rapport des analyses et des formes des deux substances , que le Cuivre gris n'est autre chose qu'un Cuivre pyriteux mélangé d'un Arséniure ou d an Antimoniure. Si cette opinion est fondée , ces substances doivent avoir le même système de cristallisa- tion, savoir, celui du tétraèdre régu- lier, qui appartient sans aucun doute au Cuivre gris. Haiiy a effectivement admis cette forme comme primitive à l'égard des cristaux de Cuivre pyri- teux , soit parce que leur forme domi- nante est en général un octaèdre qui paiMÎt se rapprocher beaucoup du ré- gulier, soit paice que de véritables' cristaux de Cuivre gris se présentent fréquemment sous le masque de la Pyrite cuivreuse, à cause de Ja ten- dance qu'a cette Pyrite à s'incorporer avec eux et à se mouler sur leur sur- face. MaisMohs, ayant mesuré les an- gles des cristaux octaèdres de Cuivre pyrileux,a trouvé qu'ils difl'éraient sensiblement de ceux de l'octaèdre régulier,' et ne pouvaient appartenir qu'à un octaèdie à base carrée qu'il adopte pour forme fondamentale, et dont il fait le caractère distinctif de CUI 179 l'espèce. L'incidence d'une face de l'une des pyramides sur la face adja- cente de la seconde est, selon lui, de io8''4o'. Cet octaèdre répond à la variété décrite par Haiiy sous le nom d'Epointé symétrique. Souvent il est transposé , c'est-à--dire qu'une de ses moitiés est censée avoir tourné sur l'autie d'un sixième de cii conférence. Les formesdu Cuivre pyriteux parais- sent souvent n'avoir été qu'ébauchées, et les sommets pyramidaux qu'elles F résentent tendent encore à favoriser dlusion d'après laquelle on rapporte ces formes au système du tétraèdre. Le Minéral se rencontre plus ordinai- rement à l'état de concrétions mame- lonnées, ou en masses assez corfsidé- rablesdont la cassure est terne. Il est susceptible d'une altération à la fa- veur de laquelle sa surface prend ua aspect irisé ; el comme ses couleurs on t de l'analogie avec celles qui ornent la queue du Paon ou la gorge des Pi- geons , on a donné à cette modifica- tion le nom vulgaire de Pyrite à gorge de Pigeon ou à queue de Paon. Lors- que cette altération a eu lieu à un de- gré plus marqué , et qu'elle a pénétré à l'intérieur de la masse , elle produit alors la variété nommée Cuivre hépa- tique ou panaché, dont la cassure pré- sente difierentes teintes de jaune rou- gcàtre, de bleu et de violet. Elle est souvent fragile et quelquefois se déta- che par feuillets; c'est le Buiit-Kup- Jcre/z des minéralogistes allemands. Elle ofïre des ditlérences dans sa com- position , lorsqu'on la compare à celle des variétés d'un jaune pur. Au reste lorsque l'on parcourt les analyses qui ont été faites de ces dcinières, on trouve des variations qui semblent indiquer que les deux Sulfures sim- ples peuvent se combiner en diÔeren- tes proportions , ce qui donnera pro- bablement lieu à la distinctioh de plu- sieurs espèces dans le Cuivre pyriteux. BouHjjon en a déjà séparé les variétés d'un jaune pâle et d'un grain fin et compacte ( /^. Catal. , p. 252 ). — Le Cuivre pyriteux n'est pas le plus ri- che des Minerais de Cuivre, mais il est le plus commun et l'un de ceux qu'on J2* i.So CD[ exploile le plus ordinairement. Il forme des amas considérables ou des filons très-multipliés dans les terrains primitifs ou intermédiaires , et princi- palement dans le Gneiss , le Mica- schiste, le Schiste talqueux, etc. C'est dans le Micaschiste que se rencontre la variété hépatique près de Témes- wardans le Bannat, et à Roraas en INorwège. LcsMinérauv auxquels le Cuivre pyriteux adhère le plus fré- quemment sont le Quaitz , la Chaux carbonatée, la Baryte sulfatée, le Fer spathique , etc. Cuivre GRIS, 7'ah/erz,W. Ainsi nommé à cause de sa couleur la plus ordinaire , qui est le gris métallique. Substance qui paraît formée des prin- cipes de l'espèce précédente , mélan- gés de quelque autre principe varia- ble auquel on attribue sa couleur. Ses cristaux ont pour foi me primitive le tétraèdre régulier. Sa cassuieesl ra- boteuse et peu éclatante. Elle est fa- cile à briser ; sa pesanteur spécifique est de 4,86. La couleur de la pous- sière est noirâtre , avec une légère teinte de rouge ; celle de la surface ressemble à celle de l'Acier poli ;mais elle se ternit à Pair. Le Cuivre gris .se réduit au feu du chalumeau en un boulon métallique qui contient du Cuivre. Relativement aux difféiences de composition chimique, on distin- gue deux variétés principales : i'' le Cuivre gris arsénifère {Kupferfahlerz , W.) , couleur d'un gris d'Acier clair. Des mines de Jonas et de Jungen- Hohen Birke , près de Freyberg. V. les analyses de Klaprolh, Beyt. T. ii, p. a.'iy. Ou peut le considérer comme un Cuivre pyritenx mêlé d'Arséniure de Cuivre à différens degrés de satu- ration, Berzélius, Syst. Min. , p. 244. Un fragment, exposé à la simple flam- me d une bougie, répand des vapeurs sans le fo'ndre. 2°. LeCuivre gris an- timonifère /i/(?j'/fl///e/s, W.), couleur tirant sur ie noir de Fer ; Cuivr#py- ritoux mêlé d'Antimoniure de Plomb, Berz., ibid. Un fragment , exposé à la flamme d'une bougie , répand des va- peurs et se fond en un globule métal- lique. CUl Parmi les variétés dans lesquelles le Cuivre |îyiiteux se mêle en propor- tions variables à d'autres Sulfures, on distingue la mine de couleur grise ( Grauguttigerz , W.) , qui résulte du mélange avec le Sulfure d'Antimoi- ne, et la mine de couleur noirâtre ( Schwarzgiiltigerz et Sc/iwarzeiz , W. ), qui contient en outre du Sul- fure d'Argent. On a trouvé, à Guadal- canal en Espagne , le Cuivre gris mé- langé de Platine et accompagné d'Ar- gent rouge arsénifère (Vauquelin, Journ. de Phys.,nov. 1806). — Par- mi les diverses formes de Cuivre gris qui ont été décrites par Haiiy , nous citerons la primitive, la dodécaèdre ou cette même forme primitive dont chaque face porte une pyramide triangulaire très- obtuse, î'épointée passant à l'octaèdre régulier, la cubo- iétraèdre , l'encadrée dans laquelle les faces primitives se combinent avec celles de la variété dodécaèdre, et en- fin la triforme qui est composée de l'octaèdre régulier , du dodécaèdre ihomboïdal et du trapézoèdre. — Le Cuivre gris ne s'est encore offert que sous des formes cristallines ou à l'éjat massif et compacte. C'est de tous les Minerais de Cuivre le plus communé- ment exploité , et celui dont l'exploi- tation présente le plus d'avantages , à raison del'Argent qu'il peut contenir. Il forme des filons très-puissans dans le sol primitif, et principalement dans les terrains de Gneiss , dans les Schistes micacés et talqueux. Il en existe en France, àSainte-Marie-aux- Mines , dans l'Alsace et à Baygorr^ dans les Pyrénées occidentales ; dans cette dernière localité , il a pour gan- gue une Chaux carbonatée ferrifère. Le Cuivre pyriteux accompagne très- souvent le Cuivre gris , dont les cris- taux en sont quelquefois entièrement recouverts. Cuivre oxidiilé, Cuivre vitreux et Cuivre rouge, Rothkupfercjz , W. Oxide de Cuivre au minimum , ren- fermant sur cent parties 11,22 d'Oxi- gène, d'après l'analyse de Chenevix. Formes originaires de l'octaèdre ré- gulier. Les joints parallèles aux faces CUl de l'oclaèdre sont assez sensibles. La couleur de la poussière et celle de la inassevuepar transparence est rouge ; quelques cristaux présentent à la sur- face le gris métallique. Pesanteur spé- cifique , 5,4. Ce Minerai est facile à pulvériser ; il est soluble avec eiier- vcscence dans l'Acide nitrique. Ses formes les plus ordinaires sont loc- taèdre , lecubo-octaèdre, le dodécaè- dre, le cubo-dodécaèdre, l'octaèdre émarginé et le cube. Ses cristaux sont sujets à se liécoinposer à la surface, qui souvent est recouverte de Mala- chite. — Les variétés de formes indé- terminables sont : 1^ le Cuivre oxi- dulé capillaire , Haarfurmiges Roth- kupfereiz , \V . , couleur d'un louge vif jointe à un éclat soyeux; 2? le Lamellaire; 3" le Druslllaire; 4" le Massif, trouvé en Pensylvanie; 5° le Terreux, Ziegleiz, W., appelé com- munément Cuivre luilé; il est tou- jours pénétré de Fer, et ses fragmens, chauffés à la, flamme d'une bougie , agissent sur*raiguille aimantée. — Le Cuivre oxididé n'existe point en masses considérables dans la nature , et n'est l'objet d'auciine exploitation. Il accompagne souvent le Cuivre na- tif et le Cuivre carbonate ; les Miné- raux qui lui sont ordinairement asso- ciés sont rOxide de Fer et le Quartz. La variété en filamens soyeux , que l'on trouve à Rheinbreitbach , pays de Nassau , a pour gangue un Quartz hyalin. Les cristaux isolés, lecouverls de Malachites , viennent de Nicolews- ki , en Sibérie , et de la raine de Chcs- sy , près de Lyon. CuiTRE sÉLÉNiÉ , Séléniure de Cuivre , Berzéllus. Composé d'un atome de Sélénium et d'un atome de Cuivre; ou en poids de 61,47 de Cui- vre et de 58,53 de Sélénium; couleur analogue à celle de l'Argent natif; tendre et susceptible de poli; traité au chalumeau , il répand une forte odeur de Raves; il est disséminé dans les fissures d'une Chaux carbonatée laminaire de Skiiclterura , en Smo- lande, sous la forme de taches noires qui prennent un poli métallique lors- qu'on les frollo avfr la lime, et qui CUI i8i paraissent être de la Serpentine péné- trée de séléniure de Cuivre. Cuivre sélénié ABcrcNiAL , Haiiy : Eukairite, lieizclius. Séléniure de Cuivre et d'Argent , formé d un atome de biséléniure d'Argent et de deux atomes de séléniure de Cuivre ; cou- leur d'un gris de Plomb ; mou et se laissant entamer par le couteau ; cas- sure grenue ; soluble dans l'acide ni- trique chauffé et mêlé d'eau froide, eu donnant un précipité blanc ; odeur de Raves par l'action du chalumeau, et réduction en grain métallique gris, non malléable ; se trouve à Skricke- rum , en Smolande, dans le calcaire lamellaire , avec l'espèce décrite prc- cédemmeul. Ctjivuk hydraté. V. Cuivre hy- DRO-SlI,lCEUX. Cuivre hydro - siliceux , Haiiy, Kiesel-Kupfer, Leonhaid; et Kiesel- Malachit Eisenscfiussiges Kupf'er- grun,W.; Cuivre scoriacé. Minéral d'un veSfc laleuâtre qui se présente eu globules composés de petites lames satinées ou en masses compactes, plus OU moins fragiles , à cassure impar- faitement conchgïde et résineuse. Ce serait un hydro- silicate de Cuivre, d'après l'analyse de John , qui l'a trouvé formé sur 100 parties de 49,63 d'Oxide de Cuivre, 28,07 de Silice et 17,5 d'Eau. Sa pesanteur spécifique est de 2,7. Mis dans l'Acide nitrique à froid, il perd sa couleur et devient blanc et translucide. liaiiy a rapporté à cette espèce des Cristaux d'un vert obscur qu'on a trouvés en Sibérie, près d'Ekaterinbourg, dans un Oxide ue Fer, et auxquels il assigne pour forme primitive un prisme droit rhomboïdal de loo** 20'. Mais Beu- dant pense que ces Cristaux appar- tiennent à une autre espèce dont nous allons bientôt parler. Il ne reste plus alors de caractère bien tranché entre le Cuivre hydro-siliceux et l'espèce qui va suivre. Les variétés amorphes de Cuivre hydro-siliceux viennent les unes des monts Ourais en Sibérie et les autres du Chili. Il en existe aussi on Espagne , au cap de Gâte, dans le FeWspath por- i82 cm phyrique altéré , qui renferme des Cn:itaux d'Amphibole. Cuivre dioptase , vulgairement Dioptase , jîcldrite; Ki/jifersmaragd , W. C Ite substance ne se rencontre dans les collections que sous la forme d'un dodécaèdre analogue à celui de la Chaux carbonatce prismée , ayant pour forme primitive un rhomboïde obtus de 1-23° 58'. Les joints naturels parallèles aux faces de ce rhomboïde sont très - sensibles. La couleur des Cristaux est le vert pur; ils rayent difficilement le verre ; ils sont insolu- bles et conservent leur couleur dans l'Acide nitrique chauffé. D'après l'a- nalyse de Lowiiz, ils sont formés de 55 d'Oxide de Cuivre , 33 de Silice et 13 d'Eau. Cette analyse se rappro- che de celle que nous avons donnée plus haut pour le Cuivre hydro - sili- ceux , qui peut-être appartient à l'es- pèce de la Dioptase, ainsi que l'ont pensé plusieurs minéralogistes. Les Cristaux de cette dernière 'â'Iljstance sont extrêmement rares ; ils ont été rapportés de la Bucharie par un né- gociant nommé Achir Mahmcd ; ce qui lui a fait donner le nom d'Achi- rite. Cuivre muriaté, Haiiy, Ataca- mite; Salzkiipfer , W. Combinaison d'un atome de sous-muriate de Cuivre et de quatre atomes d'Eau ; ou en poids, de 7], 45 d'Oxide de Cuivre , 12,36 d'Acide muriatique et 16,20 d'Eau. Ces proportions calculées s'ac- cordent très - sensiblement avec les analyses que Proust et Klaproth ont faites de la variété du Chili. Ce Miné- ral , que l'on trouve en niasses com- pactes ou aciculaires d'un vert d'é- meraude , et sous forme arénacée ( Sable vert du Pérou ), a pour carac- tères distinctifs les propriétés sui- vantes : il colore en vert et en bleu la flamme sur laquelle on projette sa poussière ; il est soluble sans effer- vcscence dans l'Acide nitrique. Il ne donne point d'odeur arsenicale par l'action du feu. On observe dans le Sable cuivreux du Pérou des octaè- dres cunéiformes ; mais leur petitesse ne permet pas d'en mesurer les an- CUI gles. Le Cuivre muriaté existe à l'état compacte au Pérou ; il y est associé à l'Argent sulfuré et au Cuivre muriaté. Les masses aciculaires viennent de Rimolinos dans le Chili , où elles ont pour gangue une Argile ferrugineuse. On trouve au Vésuve des concrétions formées de Cuivre muriaté, qui s'est sublimé dans les fissures des laves. Cuivre carbonate. Haiiy réunit sous ce nom les deux substances , l'une de couleur bleue ,'et l'autre de couleur verte , auxquelles Werner a appliqué les dénominations de Kup- ferlasur et de Malachit. Dans son Tableau comparatif il les avait sépa- rées en deux espèces, caractérisées chacune par sa couleur, jointe à la propriété de se dissoudre avec efferves- cence dans l'Acide nitrique. II a cru pouvoir les rapprocher , dans la se- conde édition de son Traité , d'après des raisons qu'il ne regardait pas lui- même comme entièremept décisives , et que l'état actuel de nos connais- sances est loin de confirmer, comme on le verra par la description sui- vante : 1. Cuivre carbonate vert, Hydro- carbonate de Cuivre , Berzélius. Com- binaison d'un atome de Carbonate simple et d'un atome d'Eau ; conte- nant en j)oids 71,8 d'Oxide de Cui- vre , 20 d'Acide carbonique et 8,2 d'Eau , conformément à l'analyse de Klaproth. Il est susceptible d'une al- tération qui le fait passer à 1 état de Carbonate simple sans Eau. La forme primitive de ses Cristaux est, suivant de Bournon , un prisme rhomboïdal droit d'environ io3° , le même que celui qui a été considéré par Haiiy comme appartenant au Cuivre hydro- siliceux. Sa pesanteur spécifique est de 3,5 ; il est fusible au feu du chalu- meau. Ses principales variétés sont le Cuivre carbonate vert aciculaire ra- dié, en aiguilles terminées par des sommets à plusieurs faces; le fibreux- radié [Faseriger Malachit) en aiguilles soyeuses , disposées ordinairement sous la forme d'étoiles : le concré- tionné mamelonné ( Dichlcr Mala- chit ) en mamelons composés do CUI couches concentriques de difFdrcntos nuances tic vert : c'est la variété con- nue plus particulièrement sous le nom de Malnchitc ; enfin le terreux ( Kupfcrgriin ), vulsralremcnt appelé Vert de montagne. Le Cuivre carbo- nate vert est fréquemment associé au Cuivre carbonate bleu dans les mines de Chessy, du Bannat, de Sibérie , etc. La mine de Gotimechefsky, en Sibérie , est célèbre par ses IVlala- chites. On les trouve en masses assez considérables qui présentent ordinai- rement des cavités comme toutes les concrétions en stalactites : on choisit celles qui n'ont pas ce délaut , et on en fait des tables, des revêtemens de cheminée , des tabatières et autres meubles d'un grand prix. 2. Cuivre carbonate bleu , Cuivre azuré et Azurile , Kupfeiiasur, W. Combinaison d'un atome d'hydrate de Cuivre et de deux atomes de bi- carbonate de Cuivre ( Berzélius ) ; en poids il est formé de 69,10 d'Oxide de Cuivre , de 25, 60 d'Acide carbonique et de 5,2" d'Eau. Klaproth a trouvé directement par l'analyse de celui de Sibérie 70 d'ÛNide de Cuivre , 24 d'Acide carbonique et 6 d'Eau. Cette substance est d'un bleu d'azur pas- sant au bleu indigo. Sa pesanteur spécifique varie de 5,5 à 3,7. La for- me primitive de ses Cristaux est un prisme rJiomboidal oblique dans le- quel deux pans font entre eux un angle de 97** 46', et la base s'incline sur leur arête commune de 97*^ 7'. Haiiy a dé- crit sept variétés de formes secon- daires qui présentent toutes ce prisme légèrement modifié , soit sur les an- gles , soit sur les arêtes , et principa- lement sur celles des bases ( J^. Traité de Miner. T. m, p. 490 ). — Ses va- riétés de formes indéterminables sont le Cuivre carbonate bleu lamellifor- me ; l'aciculaire -radié, composé de Cristaux réunis en masse arrondie et qui se terminent à l'intérieur en ai- guilles convergentes ; le concrétionné en mamelons striés du centre à la cir- conférence ; le compacte globuliforme et le terreux , vulgairement Azur ou Bleade montagne ( Erdige Kupferla- CUI i83 sur, W. ) Quelquefois le Cuivre car- bonate bleu s'altère à la surface , et passe à la couleur verte en devenant terreux et friable. — Le Cuivre carbo- nate tapisse de ses Cristaux les parois des filons qui renferment d'autres Minerais de Cuivre , et il a souvent pour gangue un Fer oxidé brun. On le rencontre aussi en masses sphéroï- dales disséminées dans un Psammite quartzeux analogue à celui des houil- lères. C est ainsi qu'il se présente à Chessy, près de Lyon , au milieu d'un Grès ancien reposant sur le sol primi- tif, et renfermant à quelques endroits une terre argileuse , rougeàlrc ou blanchâtre , dans laquelle se trouvent les plus beaux groupes de Cristaux , avec le Cuivre oxidulé cristallisé et le Cuivre carbonate vert fibreux. Cuivre phosphaté , Phosphor- Kupfcr , W. , Minéral d'une couleur verte à l'intérieur , et souvent noirâ- tre à la surface, et résultant de la combinaison d'un atome de sous- phosphate d'alumine avec un certain nombre d'atomes d'eau. Quelquefois il perd cette eau , et alors sa couleur passe au noir ; sa forme primitive est un octaèdre rectangulaire dont les an- gles sont, d'après Haiiy , de 109S 28', ii2>* 12' et 98? 12'. Sa pesan- teur spécifique est de 4,07, suivant Hersart; il raye la Chaux carbonalée; il est soluble sans effervescence dans l'acide nitrique , et fusible à la flam- me d'une bougie , en donnant un globule d'un gris métallique. On le rencontre sous la forme de l'octaèdre primitif et sous celle de prismes rhomboïdaux , dont les pans forment une courbure dans le sens latéral^ On connaît aussi du Cuivre phospha^ té à l'état mamelonné-fibreux et com- pacte. Ce Minéral a été trouvé aux environs de Rheinbreitbach dans le duché de Berg. Il a pour gangue un Quartz-hyalin blanc ou grisâtre, sou- vent coloré en jaune brunâtre par l'Oxide de Fer. Les Cristaux de la variété primitive ont été découverts à Schemnilz en Hongrie oii ils ont aussi un Quartz poiu' gangue immé- diate. i84 GUI CuiVRJB ARSÉNIATÉ , Haùy. II est impossible, dans l'état actuel de !« science , de prononcer d'une manière définitive sur la nature des substan- ces qui ont été provisoirement réu- nies et décrites .re. Il est ren- versé, am.i que la graine, et formé de deux cotylédons extrêmement gros et épais, fréquemment soudés entre eux par leur tace interne. La radicule est courte el conique. La famille des Gupuliférées se com- pose des genres : Chêne, Que/ eus ■ Coudrier , Curj/as; Charme, Carpi- nus; Châtaignier, Cai7a«êa; et Hêtre, Fagus. Ces genres faisaient partie dû groupe fies Amentacécs, ainsi que nous l avons dit précédemment. Elle se rap- proche des Conifères , qui s'en distin- guent surtout parleur endosperrne; et eur ovaire, constamment à une seule lo§e et a un seul ovule. Elle a aussi beaucoup de rapports avec les autres tamiUesqtuonléléforméesaux dépens desAmenîacéos,maisclleendiflèrepar des caractères particuliers. Ainsi elle s éloigne des Ulmacée-,, desSalicinées et des ftJyricées par son ovaire cons- tamment inlère , tandis qu'il est supc- re dans ces trois famille.. On la dis- tingue des Bétulacées pa, la structu.e de ses fruits qui sont simples, envi- ronnes d'une cupule; taudis que dans cette derme,.- famille , le, fruits sont minces, reunis à l'aisselle décailles épaisses persistantes qui constituent de veniables cônes. (a.r) ^GUPULITE. CapulUa. ..^^^. Genredelo.dredesAcalèpheslibres etabh par Quoy et Gaimard ( Voyage autour du Monde , p. 85, pi. U et ifl etcaractériséainsiqu'ilsuit: Animaux mous, transparens, réunis deux à deux par leur ba.e el en:re eux nar les côtés àla file les uns des autres formant des chaînes flottantes dont une des extrémités est terminée pJr une queue rougeâtre, réîraclile , pro- bablement formée par les ova res • chaque Animal ayant la forme d'un; petite outre, à une seule ouverture conimuniquant à un canal très-évasé au dedans. «=vc»ai. Les auteurs de ce genre ont adopté 196 CUR le nom de Cupulite, parce que ces Ani- maux , pris isolément, ont quelques rapports de forme avec la cupule d'un Gland. Chacun d'eux est uni par sa base à un de ses congénères et par les côtés à un autre, de manière à former unechaîne plus ou moinslongue, dans le genre de celles des Bipliores. De même qu'eux , ils n'adhèrent que fai- blement les uns aux autres et peuvent vivre séparés. C'est du moins ce qui eut lieu pour un grand individu qui fut trouvé désuni. Cependant il existe une difficulté à cet égard ; si les Cu- pulites peuvent se séparer impuné- ment, à quoi sert cette espèce de queue rouge qu'on voit à l'une des extrémi- tés de la réunion et qui semble être un chapelet d'ovaires? Elle est con- traclile et imprime des mouvemens à la masse entière. Apparlient-elle à tous, ou seulement à quelques-uûs? et en cas de désagrégation complète, que devient-elle? Voilà des questions que de nouvelles observations pour- ront seules résoudre. Quoi qu il en soit , chaque Animal , pris séparé- ment , estari-ondi sur les côtés, aplati à son fond, et présente à l'autre ex- trémité un petit col renflé, terminé par une ouverture étroite et arrondie ; c'est la bouche, qui s'élai-git aussitôt des deux côtés pour former une ample cavité , dans laquelle on ne voit au- cune trace de viscères. Les bords de celte cavit'é servent à la progression de l'individu ; et lorsqu'il y en a plu - sieurs réunis, elle agit de concert avec l'espèce de queue générale pour les mouvemens de la masse, (aud.) CURAGE. BOT. PHAN, Syn. vul- gaire du Polygonum hydropiper. V. Kenouée. ^^•) CURAGUA. BOT. PHAN. Molina , dans son Histoire du Chili, men- tionne sous ce nom une petite espèce de Maïs qui serait très -remarquable en ce qu'elle aurait ses feuilles den- tées. C»-) CURANGUE. Curanga. bot.phan. Genre établi par A.-L. Jussieu ( Ann. du Muséum., V. 9, p. 019) sur une Plante rapportée de Java par Com- CUR nierson et qui ressemble parfaitement au Serratula amara deRumph (Herb. Aniboin., v. 5, p. 459, t. 170). Linné l'avait citée comme synonyme de son Sculellaria indica, nonoliStant ses deux étamines et son fruit capsulaire rempli de graines très-menues , qui l'éloignent de la famille des Labiées. Ce genre semble donc absolument distinct et offre les caractères suivans qui résultent de ceux donnés par Rumph pour la fleur et de l'examen du fruit par Jussieu : calice à qua- tre divisions , dont deux extérieures beaucoup plus grandes; corolle plus courte que le calice, raonopétale , hypogyne , à deux lèvres , dont la su- péi ieure est trilobée , et l'inférieure à un seul lobe beaucoup plus large; deux étamines attachées sous la lèvre supérieure; ovaire libre, surmonté d'un style persistant, et se changeant en une capsule pointue et recouverte par les divisions agrandies du calice , à deux valves et à deux loges pleines de petite» graines séparées par une cloison parallèle aux valves, qui porte vers son milieu deux placentas légè- rement saillans. D'après ces caractè- res , le professeur Jussieu assigne à ce genre une place parmi les Scro- phularinées , non loin des Pœderota et des Graiiola ; il a fait dériver le nom de Curanga de celui de Baun Cucur- rang qui désigne eu malais l'unique espèce dont le genre se compose. Yahl , qui l'avait adopté dans son Eiiumeratio Plantamm , p. 100, avait mal orthographié ce mot en l'écrivant Caranga. Une seconde erjeur typo- graphique s'est glissée dans im ou- vrage important. Rœmer et Schul- tes [Syst. Feget., 1, p. 108) ont à tort écrit Curania, et déjà quelques bota- nistes ont copié cette nouvelle faute. Le Curanga amara croît à Java et dans les autres îles de l'archipel In- dien. Sa tige est herbacée , traçante ; ses feuilles sont simples et opposées ; ses fleurs sont peu nombreuses et portées sur des pédoncules axillaires. Le nom spécifique de cette Plante in- dique des propriétés toniques, véri- fiées par l'emploi qu'en font les ha- CUR bilans d'Amboine pour guérir les fiè- vres tierces. C'est, dans cette île, un remède aussi populaire que l'Kry- three petite Centaurée et le ïrèllc d'eau, en Europe. (g..n.) • CURANIA. BOT. ru.iN. ( Rœ- mer et Schullcs. ) V. Cukanga. *CURARE. Célèbre «oison végétal, en grand usage panni les habitans de l'Orénoque pour empoisonner leurs flèches , et provenant d'une Liane qui appartient probablement à un genre voisin du Strycbnos. Les jeu- nes rameaux de cette Plante sont presque cylindriques, velus, marqués entre les pétioles d'un rang de poils plus roides, terminés par une pointe îlliformc , alternes par l'avortement d'un autre rameau opposé; les feuilles sont opposées , ovales - oblougues , très-aiguës , très-entières , marquées de trois nervures qui s'anastomosent diversement entre elles, membraneu- ses , presque glabres, bordées de cils, d'un vert tendre, plus p;iles en des- sous ; les fleurs et les fruits encore inconnus. D'après ces caractères, le Curare ne peut être une espèce du genre Phyllanthus , parce que les feuilles , dans celui-ci , sont alternes et pourvues de deux stipules, tandis que dans le Curare les feuilles sont opposées et sans traces de stipules. L'idée de Willdenow, que le Curare appartient au genre Curiaria dont les baies seules sont vénéneuses , est tout aussi peu admissible. Les feuilles de la Coriaire sont un peu charnues et quelquefois alternes ; dans le Curare elles sont membraneuses et constam- ment opposées entre elles. Les pétio- les , dans la Coriaire , sont sensible- ment articulés avec les rameaux, et tombent facilement dans les échantil- lons desséchés ; le Curare , au con- traire , n'offre point d'articulation. Les petites gemmules dont Jussieu fait mention à l'occasion de la Coriaire ne se rencontrent point dans le Cu- rare. Enfin les jeunes rameaux sont anguleux dans la Coriaire, cylindri- .ques dans le Curare. Ils ont, tkns celui'ci , une tendance à se prolon- CUR 197 ger en vrille comme dans le Roufia- 7770«d'Aublet. C'est à ce dernier genre que nous rapporterons le. Curare, caries véritables Strycbnos paraissent appartenir exclusivement aux Indes- Orientales. Dans le Curare on trouve un rang de petits poils entre chaque paire de pétioles , et ce caractère, ob- servé depuis long-temps dans les Strychnées qui sont connues par leurs propriétés délétères , est d'un grand poids dans le rapprochement que nous croyons être en droit de faire entre des Plantes si vénéneuses. C'est à Humboldt que nous devons la première et seule connaissance du Curare ; c'est de lui que nous em- pruntons les renseiguemens suivans relatifs à la préparation de cette subs- tance , et à son action sur l'économie animale ( Voyage aux régions équi- noxiales du nouveau continent; par Al. de Humboldt et A. Bonpland, T. II, p. 547-556). « Lorsque nous ar- rivâmes à l'Esmeralda , dit Hum- boldt, la plupart des Indiens reve- naient d'une excursion qu'ils avaient faite à l'est, au-delà du Rio-Padamo, pour recueillir les Jouvias ou fruits du Bertholletia , et la Liane qui donne le Curare. Ce retour était célébré par une fête qu'on appelle dans la mis- sion la fiesta de las Jouuias , et qui ressemble à nos fêtes des moissons et des vendanges.... On donne à la Liane (Bejuco) dont on se sert à l'Es- meralda pour la préparation du poi- son , le même nom que dans les fo- rêts de Javita. C'est le Bejuco de Ma- vacure , que l'on recueille abondam- ment à l'est de la mission, sur la rive gauche de l'Orénoque, au-delà du Rio-Amaguaca , dans les terrains monlueux et granitiques de Guanaya et de Yumariquin On emploie in- diÛeremmcnt le Mavacure frais ou desséché depuis plusieurs semaines. Le suc de la Liane , récemment cueilli, n'est pas regardé comme vé- néneux ; peut-être n'agit-il d'une manière sensible que lorsqu'il est for- tement concentré. C'est l'écorce et une partie de l'aubier qui renferment ce terrible poison. On racle avec un 198 COR couteau fies branches de Mavacme de quatre à cinq lignes de diamètre ; Tecorce enlevée est écrasée* et réduite en filamens très-minces sur une pier- re à broyer de la farine de Manioc. Le suc vénéneux étant jaune, toute cette masse filandreuse prend la mê- me couleur. On la jette dans un en- tonnoir de neuf pouces de haut et de quatre pouces d'ouverture. Cet enton- noir est , de tous les ustensiles du la- boratoire indien , celui que le maître du poison ( c'est le tilie que l'on donne au vieux Indien qui est chargé de la préparation du Curare), arno ciel Curare , nous vantait le plus.... G é- tait une feuille de Bananier roulée en cornet sur elle-même, et placée dans un autre cornet plus fort de feuilles de Palmier. Tout cet appareil était soutenu par un échafaudage léger de pétioles et de rachis de Palmier. On commence à faire une infusion à froid en versant de l'eau sur la matière fi- landreuse , qui estl'écorce broyée du Mavncure. Une eau jaunâtre filire pendant plusieurs heures goutte par goutte à travers Vernbudo ou enton- noir de feuillage. Cette eau filtrée est la liqueur vénéneuse , mais elle n'ac- quiert de la force que lorsqu'elle est concentrée par évapora tion, à la ma- nière des mélasses, dans un grand vase d'argile. L'Indien nous enga- geait de temps en temps à goûter le liquide. On juge d'après le goût pltis ou moins amer si la concentration par le feu a été poussée assez loin. Il n'y a aucun danger à cette opération , le Curare n'étant délétère que lors- qu'il entre immédiatement en con- tact avec le sang. Aussi les vapeurs qui se dégagent de la chaudière ne sont-elles pas nuisibles , quoi qu'en aient dit les missionnaires de l'Oré- noque. » Le suc le plus concentré du Mava- cure n'est pas assez épais pour s'at- tacher aux flèches. Ce n'est donc que Four donner du corps au poison que on verse dans l'infusion concentrée un autre suc végétal extrêmement gluant et tiré d'un Arbre à larges feuilles, appelé Kiracaguero. Comme CUR cet Arbre croît à un très-grand éloi- gnemcnt de l'Esmeralda , ctqu'à celte époque il était tout aussidépourvu de fleurs et de fruits que le Bejuco de Mavacui-e , je ne suis pas en état de le déterminer botaniqnement Au moment oti le suc gluant de l'Ar- bre Kiracaguero est versé dans la li- queur vénéneuse bien concentrée et tenue en ébullition , celle-ci se noir- cit et se coagule en une masse do la consistance du goudron ou d'un sirop épais. C'est cette masse qui est le Cu- rare du commerce — On vend le Cu- rare dans des fruits de Crcscentia; mais comme sa préparation est entre les mains d'un petit nombre de fa- milles, et que la quantité de poison qui est attachée à chaque flèche est infiniment petite, le Curare de pre- mière qualité, celui de l'Esmeralda et de Mandavaca , se vend à un prix extrêmement élevé. J'en ai vu payer deux onces cinq à six francs. Des- sécbée , celte substance ressemble à de l'Opium , mais elle attire forte- ment l'humidité lorsqu'elle est expo- sée à l'air. Son goût est d'une amei- tume très-agréable, et nous en avons souvent avalé de petites portions , Bonpland et moi. Le danger est nul si l'on est bien sûr que l'on ne saigne pas lies lèvres ou des gencives Les Indiens regardent le Curare, pris in- térieurement , comme un excellent stomachique. Le même poison pré- paré par les Indiens Piraous et Sa- livas , quoique assez célèbre, n'est pas aussi recherché que celui de l'Es- meralda. Les procédés de la fabrica- tion paraissent partout à peu près les mêmes, mais il n'y a aucune preuve que les différens poisons vendus sous le même nom à l'Orénoque et à l'A-r mazono soient identiques et tirés des mêmes Plantes. A l'Orénoque , on distmgue le Curare de Raiz (de ra- cine) du Curare do Bejuco (de Lianes ou d'écorces de branches). Je n'ai vu préparer que le second : le pre- mier est faible et beaucoup moins recherché » Je n entrerai ici dans aucun dé- tai^sur les propriétés physiologiques CUR > pétale, et dans son fruit charnu, contenant un ou plusiejars noyaux. Or, ces caractères existent tous dans le genre Cuitisia qui , par conséquent , doit être placé dans la famille des Hédéracées auprès du genre Co/7i//5. (a.r.) * CURTOGYNE Curtogyne. bot. PHAN. Le docteur Haworth , dans sou ouvrage intitulé : Révision des Plantes grasses , etc. , forme un genre distinct des Crassula undata cl Crassula un- dutata , auquel il donne le nom de Curtogyne. INous pensons que ce genre doit être simplement considéré com- me une section du genre Crassule. f^. ce mot. (a. r.) CURTOPOGON. BOT. phan. (Pa- lisot-Beauvois. ) F". Aiustide. * CURTDRADA. ois. Syn. brési- lien de Tetrao guianensis , L., espèce du genre Perdrix. F", ce mot. 'b.) CURUA ou CURUBA. bot. phan. ( Marcgraaff". }Syn. brésilien de Tri^ chosanthes anguina V. Trichosan- THE. (b.) CURTJCAU. ois. Nom générique des Echassiers au Paraguay. (dr..z.; 2o4 eus * CDRUIRI. BOT. PHAN. (Marc- graafF.) Arbrisseau du Brésil indéter- miné , qui ressemble au Groseiller, et donne des fruits bons à manger, (b.) CURURU. BOT. etREPT. (Plumier etPison.)Syn.dePaulliuie./^^. cemot. C'est aussi le nom de paysdu Pipa, (b.; * CDRURURYYRA. eept. oph. Enorme Serpent des rivières du Bré- sil, teint de belles couleurs, qui dé- vore les plus grands Animaux , et qui paraît appartenir au genre Boa. (b.) * CURYAKGIS. BOT. PHAN. C'est ainsi que Du Petit-Thouars (Hist. des Orchidées des îles australes d'A- frique ) désigne \ Angvœcum recur- vum. Plante qu'il place dans le grou- pe des Angorchis, et qu'il caractérise f)ar l'éperon du labelle plus long que e pédoncule et coudé. Elle fleurit au mois de février dans les îles de Fran- ce et de Mascareigne, oii Du Petit- Thouars l'a découverte. Ses feuilles sont rapprochées , rubanées et bilo- bées. Du Petit-Thouars l'a figurée (/&ft.c//.,t. 56). (G..N.) CURVIROSTRE. Cuivirostra. OIS. On a quelquefois employé ce nom pour désigner les Oiseaux dont le bec est courbé à la pointe. Il a été doûué par quelques-uns comme géné- rique au Bec-Croisé , et comme spéci- fique au même Animal par Linné. K. LoxiA. (b.) * CURVOPHYLIS. BOT. phan. Nom proposé par Du Petit-Thouars (Hist. des Orchidées des îles australes d'Afrique) pour le Cymbidium ou Bul- hophjllum incuivum. Cette Orchidée, que ce savant place dans le groupe des Phyllorchis , croît à l'Ile-de-Fran- ce où elle fleurit au mois d'avril: ses fleurs sont pétaloïdes et jaunâtres, et elle n'a qu'une seule feuille ovale et bilobée au sommet et naissant d'un tubercule radical. Du Petit-Thouars en a donné une figure dans l'ouvrage cité plus haut , table gé. (cn.') *CUSARDUS. OIS. (Gesner.) Syn. de Cochevis, espèce du génie Alouette. V . ce mot. (b.) CUSGO, OIS. Syn. de Hocco. V. ce mot. (b.) eus CUSCUS. MAM. V. Cusos. CUSCUTE, discuta, bot. phan. Genre de Plantes de la famille des. Convolvulacées et de la Pentandrie I-^.'Sy"i6, L. , qui se compose d'environ vingt-quatre ou vingt-cinq espèces , répandues dans presque toutes les contrées de l'ancien et du nouveau continent. Ce sont toutes de petites Plantes d'un aspect très-singulier; elles sont grêles, dépourvues de feuil- les, et s'enlacent autour des herbes voisines aux dépens desquelles elles vivent et s'accroissent , et qu'elles ne tardent point à faire périr. Leurs ca- ractères sont : un calice monosépale à cinq, très-rarement à quatre lobes profonds ; une corolle raonopétale subcampanulée ou globuleuse, à cinq lobes étalés, garnie intérieurement et vers sa base de cinq appendices dé- coupés eu forme de feuilles d'Acan- the , et recourbés sur le pistil ; les étamines, au nombie de cinq, sont insérées à la base de chacune des in- cisions qui partagent le limbe de la corolle; leifrs filets sont dressés à peu près de la longueur des divisions de la corolle; les anthères sont inti oi'ses , à deux loges; l'ovaire est globuleux, dé- primé, légèrement stipilé à sa base; il est à deux loges qui contiennent chacu- ne deux ovules ascendans ; supérieu- rement il est bilobé et se termine par deux styles, qui se changent bientôt en deux stigmates cylindriques. Le fruit est vuie capsule globuleuse ou déprimée , à deux loges et à deux grai- nes , et qui s'ouvre par une scissure circulaire et transversale. Cette cap- sule ou pyxide est enveloppée dans les enveloppes florales qui sont persis- tantes. Les graines sont globuleuses, à surface luberculée; elles contien- nentdans l'inlérieurd'un endosperme charnu un embryon roulé plusieurs fois sur lui-même en spii'ale. Cet em- bryon présente un caractère fort re- marquable. Son extrémité cotylédo- naire est parfaitement indivise , en sorte que l'embryon est monocotylé- doné et non acotylédoné, comme on le dit géncraleraent. A l'cpoquc de la eus germination , cette extrémité supé- rieure s'allonge en un filet grêle qui forme la gemmule. Les fleurs , dans toutes les espèces , sont petites, lilnn- cliatves , formant des espèces de petits fascicules à l'aisselle d'une très-petite écaille qui tient lieu do feuille. La Cuscute cojimunk , discuta europœa, L. , est commune dans les fués secs, dans les bois taillis, dans es prairies artilicioUes , et surtout dans celles de Luzerne. •Elle vit en parasite sur ces Végétaux , qu'elle finit par étouffer et faire périr. Ses tiges sont grêles , filiformes , tout-à- fait dépourvues de feuilles ; elles sont volubiles de droite à gauche ; les fleurs sont blanches, réunies au nombre de douze à quinze à l'aisselle d'une écaille fort petite. Le premier développement de cette Plante parasite est fort remar- quable : ses graines germent sur la terre; leur radicule s'y enfonce; leur gemmule, sous la forme dun petit fi- lament, s'élève; et aussitctl qu'elle a rencontré une autre Plante , elle s'en- roule autour d'elle, s'y cramponne au moyen de petits suçoirs. Dès-lors elle ne tire plus aucune nourriture de la terre, elle vit entièrement aux dé- pens de la Plante sur laquelle elle est implantée , et bientôt sa tige se sépare de sa racine et ne conserve aucune communication avec le sol. La Cuscute du Thym , Cuscvta Epi,'/ry mum {Smhh), que Linné ne considérait que comme une simple variété de la précédente , avait été distinguée par les anciens. Dioscoridc et Pline 1 ont mentionnée sous le nom à'EpUhymuni. Elle est plus pe- tite que la première , et s'en distin- gue surtout par ses fleurs entièrement sessiles, tandis que dans la Cuscute commune elles sont légèrement pé- •donculécs, et par ses corolles à quatre divisions seulement. Elle vient sur le Th3m,le Serpolet, la Bruyère, le Chanvre, etc. Elle est ainsi que la précédente fort dangereuse pour les champs de Luzerne , de Chanvre , de Lin, etc. ^ lorsque ses Plantes vien- nent à les attaquer. En effet, elles s'y répandent avec une effrayante ra- CUS 205 pidité , et font périr tous les pieds qu'elles attaquent. Le seul moyen de s'opposer aux progrès du mal, c'est de faucher ras de terre les places infes- tées , ou d'arracher les plans lors- qu'ils sont annuels. Par ce procédé simple, on s'oppose à la multiplica- tion de la Plante par le moyen de ses graines. Un grand nombre d'espèces de Cuscute croissent clans l'Amérique méridionale. Outre la Cuscuta ame- ricana décrite par Linné , Ruiz et Pa- von en ont fait connaître deuv espè- ces , Cuscuta corjmbosa et Cuscuta odorata. Dans leur magnifique ou- vrage ( Aofrt Gênera et Species A m. ) , Humboldt , Bonpland et Kunth ont fait connaître sept espèces nouvelles , savoir : Cuscutajloribunda, C.fœtida, C. grandijlura , C. graveolens , C. ob- tusijlora , C. Fopajensis , et C. um- bcllata ; enfin K. Brown , dans son Prodrome , a décrit deux nouvelles espèces observées par lui à la Nou- velle-Hollande , ce sont les Cuscuta australis el C. carinata. (a.r.> *CDSICUSIS. MÂM. (Gumila. ) L'un des noms de pays du Sirnia tri- virgata. V . Sapajou. (b.) CUSOS ou CUSCUS. MAM. On a désigné sous ces noms de petits Ani- maux des Moluques dont on n'a don- né que de très -vagues descriptions , et qui paraissent être des Phalangers. Ils ont la taille déjeunes Lapins, vi- vent sur les Arbres oii ils se nour- rissent de fruits ; leur poil est épais , crépu , rude , grisâtre , et leur odeur est désagréable. (b.) CUSPAIRE. BOT. PHAN. Pour Cus- parie. P". ce mot. (a.r.) CDSPARIE. Cusparia. bot. puan. C'est ain,-i qu'on appelle, selon Huni- boltlt, l'Arbre qui fournit l'écorce d'Angusture vraie , et que cet illustre voyageur nomme Cuspariafebrifuga. \Villdenovv avait mentionné cet Arbre sous le nom de Bonplandia trifoliata , et le piofcsseur Richard en a donné une description et une figure extrê- mement exactes et détaillées dans les Mémoires de rinstilut(Scienc. phys.. 906 eus année 1811 , p. 82 , t. 10), sous le nom de Bonplandia angustura ; mais comme Cavanilles avait antérieure- ment donné le nom de Bonplandia à un genre de la famille des Polémonia- cées , Humboldt lui a depuis substi- tué le nom de Cusparia , qui rappelle celui que l'Arbre à l'Angusluie porte dans le pays oii il croît. Le nom de Cuspariaa été adopté par De Candolle dans un Mémoire qu il a récemment publié dans les Mémoires du Muséum de Paris (vol. 9, p. i42), oii il établit, sous le nom de Cuspariées, une tribu dans la famille des Hulacées, afin d'y ranger les cinq genres Cusparia, Tico- rea , Galipea , Raputia et Monniera. Plus récemment encore , Auguste de Saint -Hilalre (.Mém. Mus., vol. 10), dans son Mémoire sur le Gyuobase , a fait voir que le genre Cusparia de Humboldt ne différait en aucune ma- nière du Galipea d'Aublet. Nous ren- voyons donc au mot Galipea pour donner les caractères de ce genre. F", Gawpée. . (A. R.) *GUSPARIÉES.bot. phan. De Can- dolle , ainsi que nous l'avons dit plus haut, a nommé ainsi une section de la famille des Rutacées, dans laquelle il plaçait les genres Ticorea, Cusparia, Galipea, Raputia et Monniera. Voici les caractères donnés à cette tribu par le savant auteur du Systema Vegetabi- lium. Les Cuspariées ont toutes des pé- tales au nombre de cinq ,ordinairement soudés par leurs bords , de manière à représenter une corolle pseudo -mo- nopétale; quelquefois ils sont simple- ment agglutinés , et peuvent être fa- cilement séparés sans déchirure. Le nombre des étamines est fort variable ; quelques-unes d'entre elles sont sté- riles et difformes; mais deux au moins sont fertiles. L'ovaire est générale- ment environné par un rebord glan- duleux et saillant qui ne donne atta- che ni aux pétales, ni aux étamines. L'ovaire est formé de cinq coques réunies à leur centre et terminées par un seul style qui paraît provenir de cinq styles soudés ensemble. Cet ovai- re , coupe en travers, présente cinq eus loges contenant chacune un ovule. Le fruit se compose de cinq coques mo- nospermes , s'ouvrant par leur côté interne, et dont l'endocarpe osseux reste adhérent avec la graine. Celles- ci sont dépourvues d'endosperme. Les Cuspariées sont des Arbres , des Arbrisseaux ou plus larement des Plantes herbacées dont les feuilles alternes ou opposées, dépourvues de stipules etpéliolées, sont composées de trois folibles : elles sont souvent glanduleuses. Les fleurs forment le plus souvent des grappes. Dans son Mémoire sur le Gynobase (Mém. Mus. , vol. x), Auguste Saint- Hilaire a savamment disserté sur ce groupe de Plantes, qu'il est impo.-- sible de séparer des autres Rutacées. Nous renvoyons à ce mot pour expo- ser les caractères distinctifs de cette tribu. De Candolle , dans le premier volume du Prodromus sjstematis, elc, profitant des observations d'Auguste Saint-Hilaire , indique les genres sui- vans comme formant les Cuspariées: Monniera, L. ; Ticorea, Aublet ; Ga- lipea , Aublet; Erythrochiton, Nées et Martius ; Digloltis , Nées et Marlius. P^. Rutacées. (a. r.) CDSPIDIE. Cuspidia. bot. than. Genre de la familledesSynanthérées, CorymbifèresdeJussieu, et de la Syn- génésie frustranée, L., établi aux dé- pens des Gvrteria par Gaertner ( de Fructib. T. 11, p. 454) qui le caracté- riseainsi : involucre ventru , com[iosé d'écaillés aiguës et piquantes , les in- férieures plus courtes et étalées , les supérieures aciculaires et diessées; réceptacle alvéolé et couvert de pail- lettes ; fleurons du disque hermaphro- dites; demi -fleurons de la circonfé- rence femelles et feitiles ; akènes lis- ses surmontés d'aigrettes élégam- ment plumeuses , un peu plus courtes que le corps du fruit. Dans ce genre , l'involucie dont les folioles sont hé- rissées d'aiguillons courts et coniques, à peu près comme les fruits de certai- nes Luzernes; l'involucr», (iisons- nous, tombe spontanément àla niatu- lité. Aprèsavoir donné comme type du eus genre le Gorteriacernua de Thunbcrg et Linné fils , dont l'organisation du l'ruil eu figurée sous le nom iV^/spI- (lalia araneosa (que l'on ne doit pas conserver, puisque celui de duspiclia accompagne la description), Gaeriner indique avec doute comme congénère le Gorterta spi/iosa; mais celle der- nière Plantcapparlient au genre Berc- klieya de VVilldenow. H. Cassini a tait aussi entrer dans ce geine le Gorteria echinatn d' Ailon ou Agriphyllum ec/ii- natu/n de Uesfontnines , sous la nou- velle dénomination de Cuspidia cas- trala. (g..n.) GUSSAMBÏU1\J. BOT. PHAN. ( Rumph. ) Syn. de Pistachia oleosa de Loureiro. A'. Pistachier. (b.) CUSSAREA. BOT. piiAN. (Gmelin.) Pour Coussarea. f^. Coussarée. GCSSO BOT.PH.iN.Nomvulgaiiedu '^cnre H agenia. V. Haoénii:. (a. r.) •CDSSON. POIS. (De Laroche.; Syn. de Squatus Acanthias aux îles Baléares. /^. Sqfale. (b.) CUSSON ou COSSON. ins. Nom vulgaire du Charanson du Blé dans certains déparlemens de la France. V. Calandre. (aud.) CDSSONIE. Cussonia. hot. phan. Famille des Araliacées et Penlandrie Digynie, L. Ce genre^ établi par Lin- né his, fut d'abord rapporté aux Om- bellifères ; mais son affinité avec le Panax a paru telle au professeur de Jussieu, qu'il l'a regaidé comme à peine distinct de ce dernier genre , et qu'il a proposé de lui réunir , dans le cas oii il serait conservé , toutes les espèces frutescentes de Panax , ainsi que le Panax undulata d'Aublet , VUnjala de Rhéede ( quoiqu'il soit décrit comme monosperrae ), et VA • ralia umbellifera, Lamk. Voici, au reste, les caractères qu'on lui a assi- gnés : calice dont les bords sont dis- tans du réceptacle, à cinq dents et persistant; cinq pétales trigones , ai- gus et sessiles ; cinq étamines et deux styles , d'abord dressés , puis écartés , à stigmates simples ; fruit presqu'arrondi , à deux coques , à GUT 207 deux loges, couronné par un rebord. Les Gussonies sont des Afbusies à feuilles digilées, à fleurs disposées en épis ou eu oinl>elles , à rayons peu nombreux et sans collerette. Le nom- bre de le.;is espèces est encore réduit à deux seulement , savoir: la Gusso- nic à lleursen ihyrsK , Cussonia ihyi- si/lura, L. f". , et la G. à fleurs en épi , C. spicala, L. f. Toutes les deux ha- bitent le cap de Bonue~ Espérance. On cultive la première dans les serres chaudes d'Europe , mais elle n'y fleurit pas. (g..n.) COSSU ET GUSSURU-ARU. mam. Chez les Malais à Amboine , proba- blement la même clio.se que Gusos {F", ce mot) , ou parfaitement syno- nyme de Phalanger. (b.) GUSSU ET GUSSU-GUSSU. box. PHAN. Ces noms désignent à ïernate le Saccharurn splcalurn de Loureiro efle Panicum colonum de Linné, (b.) CUSSUÏA. BOT. PHAN. ( Rumph. ) Pour Cassytha. F . Cassythe. (b.) * GUSTINlE. Custinia. bot. phan. Necker appelle ainsi le Tonteïea d'Au- blet , ou Tonsella de Schreber. y. TONTELÉE. (a. r.) -^ GUSTIGLIONIA. bot. phan. (Ruizet Pavon.) P^. Gurcas. (b.) » GUÏERÈBRE. Cuterebra. ms. Genre de l'ordre des Diptères fondé par Clarck ( the Bots of Horses , 2* édition ), et rangé par Lalreille dans la famille des Alhéricères avec les ca- ractères qui suivent : soie des anten- nes plumeuse ; i;ne trompe, sans pal- pes apparens , reçue dans une cavité triangulaire , étroite , prolongée jus- que près de la follette située sous le front; dernier article des antennes le plus grand de tous , presqu'ovoide; articles des tarses et pelotes du der- nier proportionnellement plus lar- ges que dans les autres espèces de la même tiibu. Les Guterèbres diffèrent des Géphalémyies et des OEstres par une cavité buccale apparente , par Pécartement des ailes dont les deux nervures longitudinales qui viennent immédiatement après celles du bord ^ 208 CUV extérieur sont fermées par une autre nervure Iransverse près du limbe postéi'ieur; ils diffèrent encore par des cuillerons toujours grands , recou- vrant les balanciers , et par un eorps très-velu ; leurs larves , dépourvues de crocliets écailleux à la bouche , vi- vent sous la peau de divers Quadru- pèdes herbivores. La plupart de ces caractères leur sont communs avec lesCéphenéniyies ; mais ils s'en éloi- gnent par la soie des antennes plu- meuse, par une trompe sans palpes apparens , et partons les autres signes que nous avons précédemment men- tionnés , et qui sont propres au genre Cuterèbre. Les espèces qui appartien- nentà ce genre sont peu nombreuses, et ont été observées dans l'Amérique septentrionale. Les mieux connues sont : La CUTETIÈBKE JOTJFLtJE, Ctf /e/-. bvc- cata , ou Y (Est/us buccatus de Fabri- cius et d'Olivier. Bosc la recueillié*â la Caroline ; sa larve vit sous la peau d'une espèce de Lièvre du pays. La CxjtebèbkeEphippie, C. Ephip- jtiiim de Lalreille et Leach. Celte belle espèce, qui ressemble à un grosïaon, est originaire de Cayenne. La Cuterèbre du Lièyre , Cuter. Cuniculi de Clark [loc. cit., t. 2,f. 26). Elle a la grosseur du Bourdon terres- tre de notre pays. On rencontre sa larve sous la peau du dos des Lièvres des Lapins. Clark fait connaître deux autres es- pèces, (aud.) CUTICULE. Cuticula. bot. phan. L'épiderme est quelquefois désigné sous ce-nom. T'. Epiderme. (a. r.) * CUTSCHULA. BOT. phan. Selon Rauwolf , c'est l'i* des noms orien- taux de la INoix vomique. (b.) CUTTERA. BOT. PiiAN. Genre pro- posé par Ratinesque aux dépens des Gentianes , et qui doit renfermer, se- lon cet auteur, les Gentiaiia sapoiiaria et oc/uvleuca. (b.) CUVE DE VÉNUS, bot. phan. L'un des noms vidgaires des Dipsa- cus vulgaris et fullonum. V. Car- DIÎRE. (B.) CUV CUVIÈRE. Cuviera. bot. piian. Genre de la famille des Rubiacées et de la Pentandrie Monogynie, L., ins- titué par De Candollef Annales du Muséum, vol. 9, p. 216) en l'honneur de l'illustre auteur de l'Anatomie comparée. Ses caractères sont lessui- vans : calice dont le tube très-court est adhérent à l'ovaire ; le limbe fort long au contraire est à cinq divisions étalées et foliacées ; corolle campa nu- lée , à cinq segmens profonds , très- aigus , et ternîmes en pointe épineuse à leur sommet ; cinq étamines inclu- ses ; ovaire non ombillqué supérieu- rement , mais surmonté d'un style fi- liforme, et d'un grand stigmate en forme d'éteignoir pelté ou plutôt d'une cloche renversée et soutenue au centre par un pivot ; péricarpe à cinq loges, chacune de celles-ci mo- nosperme. L'auteur de ce genre le pla- ce entre le Vanguiera et le Nonatelia dans la tribu qu'il établit sous le nom deGuettardacées. Ses caractères sont tellement tranchés qu'on ne peut le confondre avec aucun autre genre , soit de la même tribu , tels que les Psathura , Guettarda , Erythalls , L,avgeria , etc. , soit de la famille en- tière des Rubiacées ; sa corolle , for- mée de pétales épineux , est peut-être le premier exemple qu'on ait observé d'une pareille dégénérescence dans ces organes. La forme si particulière de son stigmate , et le nombre qui- naire de to.;tes les parties du système floral sont encore des signes distinc- tifs l^rès-faciles à saisir au premier coup-d'œil. Le nom de Cuviera a été proposé par De Candolle , malgré l'existence antérieure d'un genre de même nom , établi par Koeler dans la famille des Graminées , mais qui ne diffère en aucune manière de ÏEly- mus. K. ce mot. On ne connaît enco're qu'une seule espèce de ce genre ; c'est un Arbuste indigène de Sierra-Léona , rapporté par Smeathman , et que De CandoUe a nommé Cuviera acutijlora ; il en a donné Une figure {loc. cit.., pi. i5 ) , et l'a accompagnée d'une description de laquelle il résulte que cet Arbuste CYA a des branches divariqu^es et dures , des feuilles portées sur de courts pd- tiolcs, ovales, oblongucs, acuminees et coriaces , et des fleurs nombreu- ses , disposées en paniculcs termina- les. (G..N.) COVIÉRIE. Cuviera. acal. Péron et Lesueur ont donné ce nom à un petit groupe de Méduses qu'ils consi- déraient comme un genre particulier. Lamarck l'a réuni avec raison aux Equorées. Les noms d'hommes étant d'ailleurs fort déplacés comme géné- riques en zoologie , oii l'on peut tout au plus les admettre comme spécifi- ques , il n'est guère possible d'adop- ter ici ce nom de Cuviera déjà consa- cré en botanique. V. Cuvikre. (lam-.x.) * CDY. MAM. Même chose que Coq. V. ce mot. (b.) CYAME. Cyamiis. crust. Genre établi par Latreille et classé par- lui (Règn. Anim. de Cuv. ) dans l'ordre des Isopodes, section des C^stijjran- ches ; il comprend les genres Panope et Larunda de Leach , et a pour ca- ractères : quatre antennes dont les deux supérieures plus longues , de quatre articles, le dernier simple ou sans divisions; deux yeux lisses, ou- tre les yeux composés ; corps ovale formé de segmens transversaux , dont le second et le troisième n'ayant que des. pieds rudimentaires ; cinq paires de pieds à crochets , courts ou de lon- gueur moyenne et robustes. Les Cya- mes ont quelque analogie avec les Leptomères , les Protons et les Che- vroUes ; mais ils diffèrent essentielle- ment de ces trois genres par la for- me de leur corps , par la longueur moj'enne de leurs pâtes , par le der- nier article des antennes supérieu- res simple, enfin par la présence de deux yeux lisses sur le sommet de la tête, indépendamment des yeux composés. Ce genre se compose de deux espèces dont une est inédite. L'espèce connue , et qui a été rangée par Linné dans le genre Oniscus , par Degéer dans celui des Squilles, et par Fgtbricius avec les Pjcuogonons , TOME V. CYA ao9 porte le nom de Cyame de la Baleine, Cyamus Cetl de Latreille; elle est la même que le Panope Cetl de Leach ( Edinb. Encycl. T. vu, p. 4o4 ) qui la désigne aussi ( Trans. oflke Lian. Suciet. T. XI, p. 564 ) sous le nom de Larunda Ceti. Un grand nombre d'auteurs , parmi lesquels on distin- gue Pallas (iS/uic. ZooL,fasc. 9 , t. 4, f. i4) et Millier {Zool. Dan., t. 119, f 15-17), en ont donné d'assez bon- nes figures; mais , parmi les entomo- logistes qui ont le mieux fait connaî- tre ce snigulier Crustacé , on doit surtout distinguer Savigny ( Mém. sur les Anim. sans vert., première partie, prem. fasc, p. 54 J, Latreille ( ses divers ouvrages ) et Trevira- nus ( f^erm. schrift. Anat. und Phys. inhalts, 7*^ Mém., p. 1, f. 1 ). Nous emprunterons de ces savans obser- vateurs ce que nous allons en dire. Le corps des Cyames est large , or- bicidaire, déprimé , solide et coriace; on peut le diviser en tête , en thorax et en abdomen ; la tête est petite , al- longée , en forme de cône tronqué ; elle supporte des yeux composés, peu saillans, placés sur les cotés de la tête, et en outre deux petits yeux lisses qui occupent son sommet et sont situés sur une ligne transver- sale. Entre la paire d'yeux composés on remarque quatre antennes placées les unes au-dessus des autres, et pou- vant par cela même être distinguées en supérieures et eu intérieures ; cel- les-ci sont très-petites et formées de quatre articles ; les autres préseatont un nombre égal de divisions , ef ont la longueur de la tête et du premier segment du thorax réunis ; en des- sous et en arrière des antennes on ob- serve la bouche composée de parties très-petites , mais dans laquelle Savi- gny a distingué un labre assez grand, émarginé , deux mandibules à som- met bifide et dont les divisions sont denticulées ; on voit ensuite trois pièces en forme de lèvres dispo- sées sur trois plans ou qui se succè- dent graduellement. Savigny et La- treille les ont observées avec soin ; ce dernier entomologiste la décrit de 210 CYA la manière suivante : la picinière pièce ou la supérieure, celle qui est immédiatement en arrière des mandi- bules, l'oime une espèce de feuillet pi'esque demi-ciiculaire , et composé de trois parties, une intermédiaire presque triangulaire, profondément bifide à son sommet , et s'élargissant t sur les côtés de sa base , pour servir do support aux deux autres pièces qui , sous la figiue d'un demi-crois- sant formé par chacune d'elles, cons- tituent par leur réunion un ceinlre au-dessus de la précédente. Savigny représente cette pièce {/oc. cil., pi v, f. 1, E ), et la considère comme une langue. La pièce qui vient ensuite ou î'inteimédiaire ressemble sous plu- sieurs rapports à la précédente , et peut être également divisée en trois parties ( /oc. cit., pi. v, f. i, tr j. La pièce simple ou celle du milieu pré- sente à son extrémité deux languettes pointues, ayant chacune près ou côté extérieur de la saillie qu'elles forment un petit corps conique de deux arti- cles , et semblable à un palpe. Les deux languettes, soudées entre elles sur la ligne moyenne du corps , et laissant encore une trace de leur divi- sion première, sont articulées à l'ex- trémité d'ime espèce de support qui se divise à sa base en deux branches, iesquelles ; en se contournant de de- dans en dehors et d'arrière en avant, se prolongent jusqu'au-dessous des deux pièces latérales. Celles-ci ont , indépendamment d'une articulation qui se soude avec la partie moyenne du support et avec ses branches , une autre pièce en forme de lame, sup- portant près de son extrémité dor- sale un petit appendice semblable à un palpe. Latreille a cru distinguer à cet appendice deux articulations qui ne soutpas indiquéesdans la figurede Savign\. Ce dernier obseivateur ad- met que les pièces latérales représen- tent la première paire de mâchoires (les Ciustacés , et que la pièce moyenne est l'analogue de la seconde paire. Enfin la troisième et dernière partie de la lx)uche du Cyame est formée de deux petits pieds ou pal- CYA pes terminés par un onglet , et com- posés de six articles dont le pre- mier, très-grand et soudé à celui du côté opposé , constitue une sorte de base en carré transversal, évasé en angle au milieu du bord antérieur, et simule la lèvre proprement dite. Sa- vigny représente cette partie ( /oc. cit., pi. V, f. 1, B),et reconnaît en elle la première paire de mâchoires auxiliaires ou de pieds-mâchoires des Grustiicés. En arrière de la tête on remarque une paire d'appendices qui, à proprement parler , est intermé- diaire à la tête et au thorax ; elle s'ar- ticule à un segment rudimcntaircqui n'est pas visible en dessus , et qu'où pourrait considérer comme l'ébauche du premier anneau du thorax. Ces deux pieds sont eux-mêmes plus courts et plus grêles que les suivans , de six articles dont le premier , ou h hanche, est cylindrique et proportion- nellement plus long que ne l'est le même article aux pieds qui sont pla- cés en«rrière ; l'avant-dernier article est plus grand , en forme de main , avec un sinus et une dent obtuse en dessous; le dernier consiste, ainsi que dans les autres pieds , en une griffé très-dure , crochue et très- pointue ; cette paire de pieds corres- pond aux seconds pieds-mâchoires. Le thorax est compo.^é de six an- lieaux séparés par de profondes in- cisions; les côtes prolongés de ces an- neaux donnent naissance latérale- ment à six membres articulés que la variété de leur forme et du nombre de leurs articles a fait distinguer en pâtes proprement dites et en pâtes fausses. Fabricius a même considéré comme des palpes la paire de pâtes antérieures que nous venons de dé- crire. La première paire de pieds , celle qui tient au segment antérieur du thorax, est courte , mais robuste , comprimée et large; on compte six articles inégaux dont le radical, ou la hanche, est gros, arrondi , presque en forme de rotule , et dont le pénultième , plus grand et ovoïde, compose avec le dernier une serre terminée par une griffe urobile ou CYA inonodîictylc. Deux ilcnts .-issczibrt. s se rcinaïqiienl dans uno ëch;incrurc île rnvnnt-dcinicr ;m ticlc ; le second et le troisième nnnciiu du thorax si\]>- porterit , au lieu de pâtes, des appen- dices grêles dont un tr(>s-long et f'aulrc fort court , cachds <^ la partie inférieure du corps ; à leur base sont, dans les deux sexes , les vésicules branchiales , el, dans la femelle , des écailles valvulaircs disposées par pai- res, et destinées à recouvrir les œufs. Le troisièzne , le r[uafrième et le ciu- qnième segment du thorax donnent itiscrlion à de véritables pates assez semblables S la première paire. L'ab- domen consiste en une sorte de petit tubercule ou mamelon qui porte l'a- nus. SelonTreviranus, Iccartat intesti- nal des Cyames va droit de la bouche à l'anus en s'clargissant au milieu. Le cerveau se compose de quatie masses dont «leux supérieures et deux inférieures; il donne des nerfs aux yeux, aux antennes, à la bouche le cor !on nerveux qui en part es> com- j)osc de sept gangllonf fort ^.âtincts; on ne voit ni trachées , ni trous res- piratoires ; les pates de la troisième cl de la otiatrième paires si singuliè- res par leur forme , et les plaques ventrales chez la femelle, ont, sui- vantlui, pour fonctions, de Servir à la respiration. Les ovaires ont une for- me irréguliére , les organes mâles se composent de deux tubes ou appendi- ces , se rendant à la verge qui est ac- compagnée de deux petits organes co- 1)uiateurs , et se trouve située entre a dernière paire de pates. Le Cyame de la Baleine, connu vulgairement sous fc nom de Pou de Haleine , se trouve sur le corps des^Baleines, il s'y accroche à l'aide de ses pates; on en tiouve aussi, mais plus rarement, sur le corpsdes Scom- bres et des Maquereaux. (Aun.) CYAME. Cyamus. bot. phan. Sa- lisbuiv, et à son exemple Smith et Nultal. appellent ainsi le genre I\e- lumbium. V. Nfii-UMUO. (.v.B,). CYAMÉE. MIN. Pline paraît dési- gner SOU6 ce nom h Pirrre-d'Ai- CYA 21, gle, ffî.'///e , dont CalUmus était le noy»u. La Pierre dé.siguée par D'Ar- genville .soiis le nom de C^nmile pa- raît (}lrc là même chose. (è.) CYAMOS. BOT. piiAN. Ce mol grec, Sui désigne la Fève proscrite par Py - lagore, désignait aussi une Plante d'Egypte appelée également Ciborium a cause de la forme d'une coupe à la- quelle on comparait son fruit , et qui renfermait des espèces de Fèves. On pense généralement que le Cyamos d'Egypte ou C/'Z'o/iWOT est le Nelumbo. F^. ce mot. (c.) CYAMUS. BOT. FHAN. et dRtST. P^. CVAME. CYANEA. acal. et bot. phan. P'. Cyanée. CYANEE. Cyanea. acaL. Genre établi par Péron et Lesueur dans la famille des Méduses, adopté et classé par Lamarck dans ses Radiaii'eS Mé- dusa ires , et parmi les Acalèphes H- bres par Cuvier. Il oft're pour carac- tères : un corps orbiculaire transpa- rent a^ant en dessous im pédoncule à .son centre; quatre bras plus oit moins distincts et plus ou moins chevelus ; une oit plusieurs cavités aériennes et centrales; quatre esto- nîacs et quatre bouches au moins ou disque inférieur. Lamarck a réuni les Chrysaores de Përonaux Cyanées. Cuvier a ajonfé à ce genre les Calli- rhoés , les Obélies , tes Océanies et les Evagores. Nous avons cru devoir suivre la méthode de La-marck, q^ooi- que les caractères qui séparent les Ghi'ysaores des Cyanées nous parais- sent bien tranchés. En effet, da^ns les premières, les bras soat parfaitement distincts et non chevelus; ils sont à peine distincts et comme chevelus dans les dernières, lîlies ont un grou- pe de vésicules aérien-nes au centre de* l'ombrelle; ces vésicxiks sont remplacées par une grande cavité dans les Chrysaores. 'l'elles sont les difi'éreiices «fui avaient engagé Péron à faire d^ux genres distincts de ces deux groirpes. La'marck a crrt devoir les réunir parce qu'il n'a pas trouvé i4* »i 3 CY A ces caractères assez essentiels ni as- sez constans pour constituer deux genres; n'ayant observé qu'un très- petit nombre d'espèces , nous avons dû suivre l'opinion du célèbre pro- fesseur du Jardin du Roi. — Les Cyances présentent un assez grand nombre d'espèces , presque toutes originaires des mers tempérées ; elles sont rares dans les mers polai- res. Les auteurs n'en indiquent au- cune des mers équatoriales. La plus grande partie de celles que l'on con- naît se trouvent dans les mers d'Eu- rope ; leur grandeur est moyenne et ne parvient jamais à trois décimètres de largeur. Cyanée de Lamarck , Cyanea La- marckl, Lamk. Anim. sans vert. , 2, p. 5i8, n. 1. — Dicquemare a décrit et figuré cette espèce sous le nom d'Orlie de mer dans le Journal de Physique du mois de décembre 1784, p. 45i. Elle est commune sur les côtes qui bordent la Manche. Son ombrelle est aplatie avec le bord garni de seize échancrures dont huit superficielles ; elle a de plus huit fais- ceaux de tentacules; huit auncules marginales; des vésicules aériennes au centre de l'ombrelle, avec un or- bicule intérieur à seize pointes ; du plus beau bleu d'oulre-mer. Cyanée dk Lesueub , Cyanea Le- sueuii, Lamk. 2, p. 619 , n. 7. Son ombrelle est entièrement rousse avec un cercle blanc au centre; trente- deux lignes blanches et très-étroites forment seize angles aigus à sommet dirigé vers l'anneau central. Habite les côtes du Calvados et de la Seine- Inférieure. Cyanée PoijJTiLLÉE, Cyaneapunc- tulata, Lamk. 2, p. 620 , n. 10. — Chrysaora Spilhœjnigojia et Chrys. Spilogona, Péron et Lesueur, Ann. i4,p. 565 ,n. 11 5 et 1x4. Lamarck a réuni ces deux espèces de Poron , malgré les différences qu'elles pré- sentent. Dans la première , la moitié pins petite que la seconde , l'on ob- serve trente-deux lignes rousses for- mant au pourtour de l'ombrelle seize angles aigus , à sommet brun très- CYA foncé. Dans la C. Spilogone , la moi- tié plus grande , les lignes sont rem- placées par seize grandes taches fau- ves , triangulaires , situées au pour- tour de l'ombrelle. L'âge plus oyi moins avancé de ces Animaux peut-il produire ces différences? Nous le croyons. Ils habitent la Manche. Cyanée de la Méditerranée, Cyanea mediterranea , Lamk. 2, p. 520, n. 12. — Pulmo maiinus, Be- lon, Aquat. Ub. 2 , p. 438. —Son om- brelle est hémisphérique , glabre , blanche, marquée de stries fauves, rayonnantes , aVec quatre bras dispo- sés en forme de croix ou d'étoile , d'une belle couleur de vermillon. Habite la Méditerranée. A ces espèces , Lamarck ajoute la Cyanée britannique; d'Angleterre. — Cyan. lusitanique; du Portugal.— Cyan. Aspilonate , Chrys. Jspilo- nata, Pér. et Les.; de la Manche. — Cyan. Cyclonate , Chrys. Cyclona- ta , Pér. et Les. ; même lieu. — Cyan. delà Baltique, Médusa capil- lata , L. ; de la «ter Baltique. — Cyan. Boréale , Med. capillata , Baster ; de la mer du Nord. —Cyan. Arctique, Med. capillata , Fabr, ; de^ mers du Groenland. — Cyan. Pieurophore, Cà/ys. Pleurophora , Pér. et Les. ; des côtes du Havre. — Cyan. Pentas- tome , Chrys. Pentastoma , Pér. et Les. ; de la Nouvelle-Hollande. — Cyan. hexastoma-, de la terre de Dié- men. — Csan. Heptamène ; des mers du Nord. —Cyan. Macrogène ; d'An- gleterre. Ces trois dernières sont re- gardées comme douteuses par Pé- rou et Lesueur , ainsi que par La- marck lui-même qui réunit , ainsi que nous l'avons déjà dit, le genre Chrysaore aux Cyanées. Les trois espèces douteuses appartiendraient aux Chrysaores. (lam..x.) CYANÉE. Cyanœa. bot. phak. De Candolle appelle ainsi la première section qu'il a établie dans le genre Nymphœa [Syst. Veget. 2 , p. 48). Cette section, qui comprend les Nym- phœa scutiJoUa, N. cœrulea , N. madagascariensis , N. stellata,, et N. CYA pithhella , a pour caraclères des an- thères prolongées à leur sommet , des fleurs bleues , des feuilles peltées, en- tières ou sinueuses. P". Nénuphar. (A.R.) Rcneaulme avait , sous le même nom, établi, aux dépens des Gentia- nes , un genre qui n'a p;is été adop- té , et dont le type était le GenUa- na Pneumonanthe; Adanson avait aussi formé le même genre sous le nom de Cirninalis. V. ce mot et Gen- tiane, (b.) CYANEE. MIN. Syn. de Lazulite et de Pierre d'Arménie. V. Lazulite et CUIVKE CARBONATE BLEU. (B.) CYANELLE. Cyanella. bot. phan. Genre de Plantes monocotylédones de la famille des Asphodélées, qui offre les caractères suivans : un calice pétaloide à six divisions profondes et inégales ; six étamines rapprochées , connivenleset monadelphcs par leurs filets ; ces étamines sont un peu dé- clinées ainsi que les fleurs ; leurs an- thères sont disposées de la manière suivante : trois supérieures sont re- courbées , rapprochées les unes con- tre les autres latéralement, égales et semblables entre elles ; deux placées sur les côtés sont semblables aux précédentes ; enfin la troisième est plus large et pendante; toutes sont introrses , allongées , obtuses, à deux loges s ouvrant a leur sommet par nn petit trou commun pour les deuv loges dans les cinq anthères supé- rieures , tandis que l'inférieure otlVe une petite ouverture pour chacune de ses deux loges ; l'ovaire est globu- leux , à trois cotes arrondies , très- obtuses , déprimé à son centre , pour l'insertion du style qui est un peu plus long que les étamines , décliné et recourbé en S , terminé par un très-petit stigmate à trois divisions aiguës ; le fruit est une capsule glo- buleuse déprimée à son centre , à trois côtes arrondies, obtuses , à trois loges contenant de six à dix graines chacune , et s'ouvrant en trois valves à l'époque de sa maturité. Les caractères de ce geare n'avaient CYA 2i5 point encore été donnes d'une manière complète et exacte ; en effet aucun, auteur n'a fait mention de la soudure des étamines par leurs filets , ni de là. manière dont les anthères s'ouvrent par le moyen d'un trou qui se prati- que à leur sommet. On ne connaît que quatre espèces de ce genre qiii toutes sont originaires ^u cap de Bonne -Espérance. Leur racine est surmontée d'un bulbe ar- rondi , d'où naissent des feuilles ra- dicales étroites, et une hampe simple qui se termine par des fleurs d'un as- pect agréable disposées en épis ou eu grappes ; les fleurs qui sont en géné- ral munies de petites bractées sur les pédoncules qui les supportent, sont plus ou moins penchées. Nous cite- rons ici l'espèce la plus connue. Gyanelle du Cap , Cyanella ca- pensis , L. , Lamlc. , 111. aSg. Son bulbe, que mangent les Hottentots après l'avoir fait griller, est arron- di, déprimé; ses feuilles étroites, linéaires , lancéolées , aiguës , d'un vert clair; la hampe se termine par une grappe ou panicule de fleurs violacées portées sur des pédoncules presque horizontaux ; leurs élamines sont monadelphcs par toute la lon- gueur de leurs filets. Les autres espèces de ce genre sont les Cyanella alha, Thunb. , et Cyanella /«/'ert,Thunb., Cyanella oichidiflora, Jacq. On les cultive toutes quatre dans nos serres. (a. r.) GYANITE. MIN. V. DlSTHÉNE. CYANOPSIDE. Cyanopsis. bot. PHAN. La Centaurea pubigera de Per- soou est devenue pour H. Cassini le type de ce genre ; il nous a semblé trop peu distinct pour devoir demeu- rer séparé des autres Centaurées. F'. ce mot. (a.r.) * CYANORCHIS. bot. phan. Dé-^ nomination employée par Du Petit- Thouars ( Histoire des Orchidées des îles australes d'Afrique ) pour un genre d'Orchidées de la section des Helléborines. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce , VEpidendru/n ai4 CYA ^fragonuffi dçs a\v\e{KV^ , on le Tetra- ^ocjanisàc Du PetitrThouars ; Plaulp indigène des îlc^ dç France et de Mas- çareigne, ayant u«e tige carrée, haute de six à sept décimètres , portaiit des feuilles ovales aiguës, très-graudes, et des fleurs pourpiëes disposées en épi le long d'un axe latéral. Elle fleurit dans sa patrie au mois d'avril. Du Petit-Thpuars en a lait graver une fi- gure [loc. çi(, t., ^4J qui donne une idée exacte de l'e^pèpe. (g..n.) GYANtlS. BOT. ï»uAN. r. Bluet. GYATHA EX CY ATHE.BOT.cn ypT. '/^; NlDULAIRE. CYATJiEA. BOT. cRYPT. {J-Qu^cms.) Ce genre, fondé par Sinilh dans sa Révision des genres de la famille des Fougères , est l'un des mieux carac- térisés de celte famille. Il a cepeudant , subi depuis plusieurs subdivisions ; si qn adopte ces nouveaux genres, for- més aux dépens du genre Cyatiiea de Smith , on devra un jour les réunir en un petit groupe parliculier dans cette belle famille. Les Cyathées de Smith étaient caractérisées par leurs capsu- les semblables à celles de toutes les Polypodiacées , insérées sur unç partie saillante de la froude, et enveloppées de toutes parts par yn, léguuient sphérique, naissant de la base du réceptacle qui les supporte. La plu- part dçs espèces qui conjposaient ce genre , sont reinarquables par leur tige arborescente ; mais elles varient assez pai' la forme de leurs frondes plus ou moins divisées. L'illustre au- teur du Prodrome de la Flore de la Nou- velle-Hollande a intiodujt plusieurs divisions nouvelles dans ce genre. Les caractères déduils de la fructification s'accordent assez bien avec ceux que fournit le port des différentes espèces qu'on y range ; ces genres sont fon- dés particulièrement sur la position de? groupes de çapsnlcs, par rapport av»x nervures , et sur le nipde de dé- hisçençe du tégument qui les enve- loppe. Ces caractère;? ont donné lieu aux tr^i^ getjres Cyat/iea , -ilsophila et Hemilella de Broyvn. Le premier se reconnaît à ses groupes de capsules CYA insérés à l'angle de division des ner- vures, et entourés par un tégument qui "ic divise transversalement comme une sorte d'opercule. Les espèces qui appartiennent à ce genre , et par con- séquent les véritables Cyathea^ sont les C arborea ( Poljpodium arbo- reum, L, ), C. dealbata , C medulla- ris et C. affinis. Gaudichaud a rapporté des îles de la mer du Sud une nouvelle espèce voisine des CJa//^ea, qui devra former nn genre de plus dans cette division des Fougères si l'on adopte les genres précédens proposés par R. firown. Le genre Sphœropteris de Bernhardi , et probablementle JJcnnstaedtia du mê- me auteur, se rapportent aux Cya- tiiées ; mais la description du dernier est trop imparfaite pour qu'on puisse l'affirmer. Toutes les espèces qui composent le genre Cyathea et les au- tres genres foruiés à ses dépens, sont remarquables par leur lige arbores- cente , sinipl.e , droite , niarquée d'im- pressions très-régulières , foruiées par la chute des feuilles, et surmontée d'un chapiteau de larges feuilles , pro- fondément découpées , qui réunissent au port majestueux des Palmiers l'ç- léganco des formes des autres Fou- gères ; aussi ces Plantes, qui sont particulières aux partie» humides des régions équinoxiales, sont-elles, d'a- près tous les voyageurs, un des prin- cipaux ornemens de ces pays. Leurs troncs et ceux de quelques autres Fougères arbore8cen'es,son i les seuls, parmi ceux des Plantes vivantes que nous connaissons, dont l'organisation soit comparable à celles de quelques- unes de ces tiges si nombreuses dans les formations houillères, et dont l'écorce présente des impressionsd'une régularité admirable, qu'on ne re- trouve dans aucune tige dp Plantes Diçpîylé'iones , ni même parmi Iqs Monocotylédones phanérogames- On doit remarquer cependant, à cet égjud que les espèces fossiles paraissent lou- los différer beaucouj>, du moins spé-» cifiquement,des espèces vivantes dont nous avons eu ocCfi^ion de voir lç>s troncs dans les collections^. (A.n, b.) GYA * GYATHIFORME. Cyathifonnis. lîoi . Qui a la forme d'un gobelet ; par exemple, la corolle du Syrnphy- tum /wAe/w5i/OT, etc. Plusieurs hiclieiis el des Champignons sont G^athiCoi-^ mes. (v.R.) • CYATHOCRUNIÏE. Cyathocn- nites. ÉcuiN. Genre de la famille des Crinoïdes ou Eucrines , établi par Millier dans son pisloire de ces Ani- maux , appartenant à la division des Inarticulés. H offre pour caractères : uu Animal Crinoide avec une colonne cylindrique ou penlagonale, compo- sée de nombreuses articulations ayant des bras qui parteal irrégulièrement lies côtés. Au sommet , adhère un bas- sin composé de cinq pièces, sur le- quel sont placées à la suite les unes ne Sont pas difi't'îcns de ceux que nous avons Iracés pvécédcin- inenl. /'. Crci-ANTnr. (a. n.) CÏCLAS. BOT. PHAN. Ijo geure uomnic ainsi par Schiebcr parait, se- lon Jussicu , devoir être réuni au gcurc yJpalaiua d'Aublct. P'. Apala- TOA. (A.n.) CYCLÏDK. Cyclidiitm. inf. Genre rtabli par Millier , et qui appartient à la première division rie la classe des Microscopiques, c'est-à-dire à celle oii l'on ucriconnnît aucun membre, poil, cirrbe,ou oi ga«esrofaloires,ni cavité intestinale. Les caractères qui lui ont été assignes , consistent dans la forme ovoïde , postérieurement atténuée en pointe, i\\\ corps qui est comprimé et presque meFnbraneux . C'est principa- lemenldans celte compression qu'evis- te la véritable distinction , et c'est par elle que les Cyclides diflcient surtout des Encftelis avec lesquelles des obser- vateurs superficiels les pourraient con- fondre au premier coup-d'œil. Malgré la précision avec laquelle î\Jùller avait tracé les caractères de sou geure, cet habile observateur y introduisit plu- sieurs Animaux qui n'y sauraient demeurer et que nous avons ren- voyés ailleurs; mrtis nos observations nous ont fourni un grand, nombre d'autres espèces dans les infusions vé- gétales. Cependant la difficulté dob- servcr ces Animaux, la facilité qu'on a d'en produire qui varient prodi- gieusement dans leiu- taille, leur agi- lité , leur transparence et leur épais- seur, doivent rendre le naturaliste fort circonspect i'\\Y les limites qu'on peut tracer euirc ces espèces. INous nous bornerons à rapporter ici seulement celles dout nous avons retiouvé les figures daus les auteurs , et dont I existence nous est parfaitement dé- montrée par la coïncidence des ob- sei'valious qui nous sont propres et do celles qui nou^ sont étrangère». i . Cycliue transparente , Cycli- dium hyalinum .Miill. Infi, p. 84, pi. II ; Encycl. 111., p. i6, pi. 5 , f . i4; Lnmk. , Anim. sans vert. T. i , p 4*;6. Cette espèce est fort petite , d'une CYC iil transparence parfaite, ovale , aplatie, foi t aiguë et presque terminée en ^ueue. On la trouve dans diverses in- hibions , particulièrement dans celles des Céréales : c'est celle que Glcichen a fort bien connue el qu'on trouve eu plusieurs de ses planches, particuliè- rement aux figures a 2, E 3 de la qun- torzièiue. Elle est foil commune et 1 une des plus faciles à créer. Elle nage en vacillant o.i comme par un trem- blement continuel. 2. Cyclide Pépin, CjtclidiumNu- cleus, Miill. Inf., p. 1 1 , f. 1 3 ; Gmcl. , Syst.JSat. i5, i, 5896; Encycl. 111., n. 16, pi. 5,f. 16. On trouve encore quel- ques individus de cette espèce dans Gleichen (pi. xvii. j , jj 22 , e 5 el 23. 3. B 378, g). Sa forme est parfaite- ment celle du pépin d'une Pomme , el sa couleur un peu brunâtre, plus fon- cée par derrière. On la rencontre quel- quefois mêlée à la suivante; mais elle s'en distingue aisément , étant un peu plus épaisse el variant moins du poin- tu à l'obtus dans les mouvemens na- tJiioires. 3. Cyclide CERCARioïnE, Cycli- diuni Cercarioides. Gleichen a aussi fort bien vu cette espèce (pi. i6,fig. 3, F) qu il a rencontrée dans une infu- sion de Maïs. Nous l'avons \ ue dans plusieurs auties infusions de graines no;.rricières. Sa forme est celle d'une Poire fort amincie, et sa partie pos- térieure s'allonge tellement, que, si- nueuse dans la natation , elle forme un passage aux Cercaires. Elle est to- talement transparente. 4. Cyclide Enchélioïde, Cycli- diitm Enchelioides, N.; Enc/ielis tre~ mula, Miill. Inf., p. 3o. T. iv, f. i5; Encycl. Inf., p. 7, t. 2, f. 12. C'est l'une des espèces que Millier avait, au mépris des carac;ètes établis par lui-même , rapportées à un genre auquel elles ne convenaient pas. La compression do son corps la séparait des Enchélides pour la placer ici. Safiguie rappellcas- sez celle (Ui iiucieui; mais elleest beau- coup plus courte el couséquemmenl comparativement plus reutlée. On ob- serve fréquemment sur elle la faculté 284 CYG qu'ont les Animaux infusoires de se multiplier par sections. 5. Cyclide KoiRATRE , CycUdium nigricans, Miill. Inf., p. 82, T. xi, f. 9-10; Encycl. Ill.^p. i6,pl. 5,f. 9- 10: Lamck. An. p. 5. T. i, p. 425; le Petit-Trait , Gieichen , pi. 19,2 G. Cette espèce est allongée, fort poin- tue d'un côté , obscure , agile , s'al- longeant souvent beaucoup quand elle nage , et de façon à paraître ob- tuse par les deux extrémités. Elle est fort commune dans les infusions ; Millier l'a vue dans celle des Lenti- cules , nous presque partout , etGlei- cben dans l'eau des Céréales. 6. Cyclide obtusante, CycUdium vhtiisans , N. , Gieichen, pi. 18, 3 D. Cette espèce , parfaitement hyaline et assez grosse, par lapport avec ses congénères , estpyriforme, très-aiguë par sa pointe quand elle s'allonge, mais souvent se contractant de façon à se rendie très-obtuse, tout en gar- dant son aspect pyriforme. Son mou- vement, toujours parle côté aminci, est prompt mais flexueux. On la trou- ve dans les infusions de Céréales. 7. Cyclide vamable, CycUdium mutabile, N. Cette espèce est l'une des plus vulgaires; toutes les infu- sions la produisent , souvent en im- mense quantité , se pressant sur le porte-objet du microscope avec une célérité peu cominune. INous croyons même l'avoir reconnue jusque dans des infusions animales. Les planches XX et XXII de Gieichen en sont tou- tes remplies , outre qu'où en trouve des individus dans la plupart des au- tres. Le Blé , les Pois , les Fèves , le Chenevis la donnent en abondance ; transparente , agile, ovale , oblongue, quelquefois obtuse ou aiguë des deux côtés , changeant de forme sous l'œil de l'observateur, elle prend indiffé- remment l'aspect de ses congénères , ou celui d'un Animal différent. La Quantité en est quelquefois si grande ans une petite goutte d'eau , que , pour y nager j les individus sont obligés de s'allonger et de se défor- mer les uns les autres. (b.) CYC CYCLOBRANCHES. moll. Blain- ville,d3ns sa Méthode conchyliolo- gique (Journal de phys., octobre 1816), a proposé sous ce nom une coupe parmi les Malacozoaires cépha- lophores (Mollusques céphalés , Cu- vier); c'est la quatrième division du premier ordre qui renferme lui-même tous les Mollusques dont les organes de la respiration ainsi que la coquille sont symétriques. Il l'a démembrée des Gastéropodes nudibranches de Cuvier , et il lui a donné les caractè- res suivans : organes de la respira- tion symétriques , branchiaux , en forme d'arbuscules rangés en demi- cercles à la partie postérieure du dos; corps nu , tuberculeux, bombé ; pied large , propre à ramper , occupant tout l'abdomen ; ils sont tous herma- phrodites. Cette coupe , ainsi caracté- risée , ne renferme que les trois gen- res Onchidore, Doris et Peronium. V. ces mots ainsi que l'article Mol- lusques. (d..h.) * CYCLOCARPÉE. Cyclocarpœa. BOT. PHAN. Nom donné par De Can- doJle à sa seconde section du genre Farsetia dans la famille des Crucifè- res, qui comprend les espèces dont la silicule est orbiculée ; les étamines les plus petites dépourvues de dents ; le limbe des pétales oblong, cmarginé et de couleur pourpre. Cette section ne comprend qu'une seule espèce, le Farsetia suffruticosa. V. Farsetie. (A. R.j * CYCLOCEPHALE. Cyclocepha- la. INS. Genre de l'ordre des Coléop- tères mentionné par Dejean (Cat. des Coléopt. , p. 57), et qu'il attribue à Latreille. Ce genre , dont les caractè- res inédits ne nous sont pas connus , est formé aux dépens des Hannetons de Fabricius , et comprend plusieurs espèces parmi lesquelles on distingue celles désignées par cet auteur sous les noms de Melolontha gemiriata, barliaia, signala, etc. ÇUes sont tou- tes orlginan-es de l'Amérique septen- trionale ou du Brésil, (aud.) * CYCLOG ASTRE. Cyclogastems- POIS. Genre formé d'abord par Gro- CYG nou, cite par Dumëril , et que .n'a pas même inciitionné Cuvier , l.out en le conservant comme sous- genre, sous le nom de Liparis con- sacré par Artéili entre les Cyclop- tèrcs. /^. ce mot. (u.) CYCLOIDES. roLVP. écuin. Blain- ville propose ce nom pour remplacer celui de C^lindroidcs , que des nalu- • ralistes ont donné à des Radiaires et à des Ecliiuodenncs. (lam..x.) CYG LO LITE. Cydoliles. polyp. Genre de l'oidre des Caryophyl- laire^ dans la division dojj Poly- piers entièrement pierreux, oUrant une ou plusieurs étoiles lainelleuscs. Lamarck l'a placé dans la première section de ses Polypiers lamcUifères. LesC^clolitcsontpourcaractèrcs : une niasse pierreuse , orbiculaire ou ellip- tique , convexe et laraelleusc en des- sus, sublamelleuse au centre, aplatie en dessous avec des ligues circu- laires concentriques ; une seule étoile à lames très -Unes entières et non hérissées occupe la surface supé- rieure. Lamarck , d'après des auteurs anciens, dit qu'il existe une Cyclolite vivante dans l'océan Indien et la mer Rouge ; ce fait semble douteux, d'au- tant que ces productions animales ne se trouvent fossdes que dans les tei"- rains de seconde formation. Elles se rapprochent beaucoup des Fongies, dont elles diffèrent par les lignes cir- culaires concentriques de leur surface inférieure , et par les lames glabres de leur étoile. 'J'out porte à croire que chaque Polypier est formé par un seul Animal , même ceux oii il y a deux lacunes. Le nombre des espèces est peu considérable, et les quatre de Lamarck devraient peut - être se ré- duire à deux ; néanmoins nous les avons adoptées ea attendant que nous puissions en observer un plus grand nombre d'individus. Quelques espèces de ce genre ont été figurées ou décrites par Guettard et d'autres oryctographes ; le vague qui lègne dans leurs descriptions , nous a em- pêché deu faire mention. Cyclolitb hémisphériq.U£ , Cy- TOME V. CYG 2a5 clolites hemisphœnca , Lamk. , T. ii, p. 233, n° 2. Elle est orbiculaire, très- convexe, à lacune oblongue avec des lames nombreuses et très-uiiuccs; son diamètre dépasse quelquefois six cen- timètres ( environ deux pouces ). On la trouve fossile dans le Dauphiné. GvcLOLiTE ELLIPTIQUE, Cyclotites eltiptica , Lamk., pag. 234, u" 4 Guet t., Mém. 5, pag. 452, tab. 21 fig. 17-18. Gelte espèce, vulgaire- ment nommée la Cunolite , est la plus grande de toutes celles que l'on con- naît , et facile à distinguer par sa for- me ovale ou elliptique; la lacune cen- trale n'est pas toujours unique; nous l'avons vue double dans quelques individus : elle se trouve fossile dans plusieurs parties de la France. La Cyci-OLITE numismale, La- marck, p. 253, n» 1, que l'on dit vivante dans l'océan Indien ainsi que dans la mer Rouge , se trouve fos- sile en France; et la Cyclolite a cnÈTES , Lamk. , p. 234, n. 3 , Fossile dont on ignore la localité , complè- tent, jusqu'à ce moment, le genre dont nous venons de nous occuper. (LAM..X.) * CYCLOPE. Cyclopus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Tétramères , mentionné par Dejean (Gâtai, des Coléopt. , p. 96) dans la grande famille des Charansons. II comprend une seule espèce, Cyclopus tereticollls , Dej. , originaire de l'Ile- de-France. Dans le cas oii on admet- trait ce nouveau genre , le nom de Cyclope, déjà employé dans la classe des Crustacés , devrait nécessaire- ment être changé. (aud.) CYCLOPE. Cyclops. moll. Genre établi par Denys Montfort (Conchyl. Syst. T. II, p. 370) pour le Bucci- nurn nctileum, L., Coquille qui pré- sente , à la vérité, un port assez par- ticulier , mais qui n'offre point un • caractère suffisant pour établir des différences génériques. H n'a point été adopté et ne saurait l'être. P^. Buccin. (d..ii.) CYCLOPE. Cyclops. crust. Genre de l'ordre des Brancbiopodes et de la scctioa des Lophyiopes ( Règn. Anini. de Ciiv. ), établi par MuUer aux dépens des Monocles de Linuc , de Dcgéer , deGeoflVoy , etc. , cl ayant pour caractères suivant Latreille : un corps allongé , diminuant insen- siblement pour former une queue; deux à quatre antennes , six à dix pâtes soyeuses; un seul œil. — Le corps des Cyclopes est de forme ovale , allongé , gélatineux et renfermé dans un test fort mince divisé en dessus par des intersections transversales , constituant des anneaux dont le nombre varie de cinq à huit. La partie antérieure de cette espèce de carapace se prolougfB en des- sous comme un demi-casque ; on ne voit aucune apparence de tête; c'est un tout continu avec le reste du corps ; à l'extrémité , brille un point noir qui est l'œil ; à côté sont les an- tennes , ordinairement au nombre de deux , toujours simples et dimi- nuant insensiblement de grosseur de la base au sommet , garnies de poils partant pour la plupart des divers points de jonction des articles , et très-mobiles; les antennes des mâ- les, que Millier a considérées comme le siège des organes sexuels , ne jouent pas dans raccouplemcnt un rôle aussi important ; les observa- tions qui relèvent cette erreur et qui fixent d'une manière positive leurs véritables fonctions sont dues à Jurine qui les a consignées dans un ouvrage important (Histoire des Monocles, p. 5) d'oii nous les extrai- rons. Les antennes du mâle du Cy- clops qiiadricomis , sont plus gros- ses et plus courtes que celles de la femelle. Elles ont deuxétranglemens, ce qui permet de les diviser en trois parties. La première s'étend depuis la base de l'antenne jusqu'à son pre- mier étranglement , et comprend quinze anneaux , souvent très-peu distincts ; la seconde a une étendue moindre , limitée aux six anneaux suivans qui portent tous un renfle- ment à leur partie antérieure , ce qui fait paraître l'antenne bossue en cet endioit; la troisième partie com- mence au secoud étranglement , c'esl- à-dire immédiatement après le sixiènïe anneau rentlé , et se compose de cinq anneaux dont le premier diflfère es- sentiellement de tous les autres par Sa structure , étant grêle , long et un peu contourné à son origine ; dans cet endroit il s'articide comme par charnière avec celui qui précède. Quelles que soient les variations ap- parentes dans le nombre des articles des antennes , les renflemens existent toujours dans l'une et l'autre an- tenne , et l'anneau qui suit ces renfle- mens est articulé d une manièi e toute particulière. t)ans cet anneau réside une irritabilité extrême , ce que Ju- rine a démontré par des expériences directes. Les antennes des femelles sont bien moins irritables que celles du mâle. Dans l'un et l'autre sexe, ces parties servent de balancier au Cyclope pour le tenir en équilibre dans le liquide; lorsqu'il veut se don- ner un grand élan , elles agissent de concert avec les pâtes ; elles lui servent aussi de bras pour se sou- tenir contre les Confeives , ce qui a lieu à l'aide des poils dont ces or- ganes sont hérissés. Dans les mâles , leur singulière stiucture est en rap- port avec des usages fort importans; elles servent à retenir la fctnelle jus- qu'au moment de l'accouplement. iNous reviendrons tout à l'heure sur leurs fonctions. Les antennules sont situées derrière les antennes et pla- cées transversalement au corps de l'Animal. Elles sont compo- .sées de quatre articles ornés de plu- sieurs filets. Jurine donne aussi des dé- tails très-circonstanciés et nouveaux sur les paities de la bouche , dont l'étude avait été avant lui négligée. Il distingue des mandibules internes , des mandibules externes etdes mains. Les mandibules internes , placées au- dessous des antennules , sont opposées l'une à l'autre et dans une situation transversale au corps de l'individu. Elles peuvcjit être divisées eu trois parties: le corps de la mandibule, son prolongement et son barbillon. CYC Le corps prt's<.'nle une figure ovoïïlc, "le hiqucilc naît inlérieiiicmenl une espèce de pétiole ou prolongement contourné sur lui-même et terminé pt la com- munication avec l'ovaire est directe: dans le mâle , le second anneau est le plus grand; on distingue en des- sous deux corps ovales assez éloignés l'un de l'autre , qui donnent nais- sance à deux petits organes que Ju- rine présume être ceux de la géné- ration. Chacun d'eux est composé de trois articles qui diminuent de gros- seur; le second fournit deux à trois petits filets , et le troisième se termine eu pointe. Le troisième anneau de la femelle est remarquable par sa gran- deur et par deux autres papilles oblongues , écartées l'une de l'autre en haut et rapprochées en bas au point de se toucher; Jurine ignore l'usage de ces parties. Les anneaux suivans sont simples et n'offrent rien de remarquable; le dernier est sépa- ré en deux tiges cylindriques; cha- cune d'elles jette pi es de son extré- mité un petit filet latéral, et se ter- mine par quatre autres également pennés , et dont les intermédiaires sont plus longs; ces deux grands filets portent à la base un très-pelit article avec lequel ils s'articulent , ce qui en augmente la souplesse. L'ovaire externe consiste en un sac ovale rempli d'œufs sortant du se- cond anneau et adhérent de chaque côté à l'abdomen par un pédicule très-délié presque imperceptible ; cet ovaire externe ne se développe que successivement et à mesure que les œufs, situés à l'intérieur du corps, dans un moule particulier que Ju- rine nomme l'ovaire inteiWie , passent de ce moule dans les enveloppes exté- rieures ; chacune de celles-ci contient CYC de trente à quarante œufs. Les œufs étant arrivés à leur point de maturité, la membrane de l'ovaire externe s'ouvre , et la mère ne peut se mou- voir sans les disséminer; en aban- donnant l'ovaire , ils ont déjà perdu la forme sphérique qu'ils avaient ; la coquille qui les couvre ne tarde pas à se fendre longitudinalcmcnt , et le jeune Cyclope paraît sous forme de Têtard. Il diffère d'abord de ce qu'il doit être ensuite ; au sortir de l'œuf il est presque sphérique, et on ne dis- tingue d'abord que l'œil ; tout-à- coup on voit paraître ses antennes qui se séparent du corps contre le- quel elles étaient auparavant fixées , comute si un ressort , en cessant d'a- gir sur elles , leur permettait de s'éten- dre; peu de temps après, les pâtes de devant se détachent de même, puis celles de derrière. Ce nouveau-né, qui jusqu'alors avait été immobile , agite plusieurs fois ses membres comme s'il voulait apprendre à en connaître l'u- sage , puis il s'élance par sauts et par bonds dans son élément pour y cher- cher sa nourriture. Il suliit plusieurs mues , et change encore bien des fois de forme avant d'arriver à sou entier développement. — Nous avons dit que les organes des maies n'étaient pas si- tués dans les antennes , aiusi que IMuUer le pensait , et comme on l'a- vait cru dépuis lui, ces antennes n'ayantd'autre usage quede retenir la femelle pendant l'acte de la copula- tion. De tous les faits observés , Ju- rine a été amené à conclure : i° que cette phrase de Miiller, Mas médium anlennarum ad vuLvas feminœ adpli- cat , ne présente pas un fait exact , puisque ce n'est pas dans la partie où le mâle fixe ses antennes que se trouvent les vulves ; elles sont situées dans le second anneau de la queue, et for- ment l'extrémité de l'oviductus ; 2'' que le mâle ne peut introduire ses antennes dans le corps de la femelle, puisqu'il n'y a là aucune séparation entre la chair et la coquille , ni au- cune ouverture ; il se borne à la sai- sir par la dernière paire de pâtes , en l'enveloppant avec ses deux antcfines; CTC 5° que la force qui s'oppose à la sépa- ration de ce couple amoureux , réside dans la construction de l'anneau à charnière du mâle , lequel , comme il a été dit plus haut, est très-irritable. Aussi long-temps que le mâle est agi- té par des désirs , le bout de ses an- tennes fait un ressort autour des patcs de la femelle , contre lequel les eilbrts de celle-ci sont impuissans; ce n'est qu'après la jouissance que ce ressort se détend et que l'embrassement cesse; 4" enfin que cet embrassement n'est que le prélude de l'accouplement, qui avait échappé à la perspicacité de Millier. La femelle, ainsi liée par le mâle, le charrie et l'empoite avec elle aussi long-temps qu'elle veut lui résister; mais lorsque fatiguée de ses importunités et de l'état de gène dans, lequel il l'a réduite, ou peut-être excitée elle-même à la jouis- sance , elle se rend à ses désirs, de- vient immobile, le mâle, prompt à saisir ce mom.ent, approche sa queue de celle de sa femelle qui paraît en faire autant ; il s'opère alors , à ce qu'on peut croire , une double con- jonction parles deiix parties sexuelles du mâle, qui pénètrent dans les deux vulves de la femelle. Cette conjonc- tion , qui n'est que l'affaire d'un clin- d'œil , se répète plusieurs fois de suite. On connaît plusieurs espèces , par- mi lesquelles la suivante peut être considérée comme le type de ce genre. Le Cyclopeqtiadricorne, Cyclops quacJricornis , Millier , Eiitom. Ins. Test. pi. 18, fig. 1-1 4; Monocu- lus quadricornis rubens , Jurine, loc. cil. , pi. 1, fig. 1-11; et pi. 2, fig. 1-9, et les variétés qu'il désigne sous les noms d'alùidiés (pi. 2 , tig. 10 et 11), viridis (pi. 5, fig. 1), fuscus (pi. 3 , fig. 2) et Frasinus (pi. 3 , fig. 5 ). Cette espèce est la plus commune de toutes. On la trouve dans nos eaux stagnantes. (aud.) CYCLOPHOE.E. Cyclophoms. MOLL. Genre trop légèrement établi par Den.ys Montfort (Gonch. Syst. T. CYC 939 II, p. ago) aux dépens des Cyclosto- mes , pour mériter d'être adopté. V. Cyclostome. (D..H.) CYCLOPHORE. Cjclophorus. bot. CRYPT. {Fougères.) Uesvaux a éta- bli ce genre {Natur. Mag. Berl.y 1811) qui avait déjà été indiqué par Mirbel sous le nom de Candollea , nom appliqué précédemment à un autre genre. Les Cyclophores sont caractérisés par leurs capsules entou- rées d'un anneau élastique , et insé- rées sur lin seul rang et en forme d'anneau autour d'un réceptacle plus saillant ; ces groupes de capsules ar- rondies sont enfoncés dans des dé- pressions de la fronde. Ce genre, for- mé aux dépens des Polypodesde Lin- né et des auteurs plus modernes , est très-naturel , et se reconnaît au pre- mier aspect ; les frondes de toutes les espèces connues sont simples , sans nervures visibles,porlces sur des tiges rampantes , écalUeuses; les groupes de capsules sont rapprochés vers l'ex- trémité des frondes. A ce genre ap- partiennent les espèces suivantes : C. adnascens, Desv. [Poljpodium adnasr cens , Swartz ). — C. Iieterophyllus , Desv. — C. spissus , Desv. ( Folyp. spissum, Bory, iii, Ifilld. Spec.) — C. longifollus , Desv, ( Acrostichum longijolium, Burm. ) — ' C. stigmosus, Desv. ( Folyp. stigrnosum , Swartz ). — C. glaher ( Folyp. acrostichoides ? iSwartz , «o« Linn. ) (ad.b.) CXCLOVmt^.Cyclopidœ. crxjst. Famille de l'ordre des Branchiopodes, section des Lophyropes(Règn. Anim. de Cuv.), établie par Leach qui lui donne pour caractère distinctif : têt d'une seule pièce. Elle comprend les genres Cyclope , Calaue et Poly- phème. V. ces mots. (atjd.) CYCLOPIE. Cyclopia. bot. phan. Venteuata nommé Cyclopia genisloï- des {Decad. Aot'. Gen., p. 3 ) une l^lante désignée par Willdenow sous le nom de Fodalyria genistoïdes, et figurée dans le Botanicat Magasin , t. 1259 , sous le nom à' Heltsonia genis- toïdes , et dans Andrews Botanical 3ÙO GYC Repositoi y , t. 4^7, sous celui de Gom- phoLohium maculalum. C'est un A.r- brisseau originaire du cap de Bonne - Espérance. Ses jeunes rameaux sont anguleux , et portent des feuilles éparses , sessiles , composées de trois folioles petites , subulées , longues d'un pouce et plus , ayant les bords roulés eu dessous ; les fleurs , qui sont jaunes , naissent seule à seule à l'aisselle des feuilles ; elles sont ac- compagnées de bractées ; le calice est tubuleux , à cinq divisions inégales disposées en deux lèvres , quatre su- périeurement et une seule inférieure- ment ; la corolle est papiliouacéc; l'étendaid marqué de stries longitu- dinales ; les dix étamines sont libres ; lestigmateesl barbu d'un seul côté, et le fruit se compose d'une gousse com- primée et polysperme. Cet Arbuste Clégant est cultivé dans nos serres. ^A.R.) * CYCLOPITE. MIN. ( Ferrera. ) Syn. d'Analcime. T^. ce mot. (b.) CYGLOPÏÈRE. Cyclopterus.vo\^. Genre de l'oidie des Branchiostèges dans le système de Linné , de la fa- mille des Plécoptères , division des Téléobranches, dans la Méthode ana- lytique do Duméril, et placé par Cu- vier dans la famille des Discoboles, la troisième de l'ordre de ses Malacop- térygiens subrachiens. «Cegenreaun caractère très-marqué , dit le savant auteur de l'Histoire du Règne Animal, dans les ventrales dont les rayons si.i.spendus tout autour du bassin , et réunis par une seide membrane , for- ment un disque ovale et concave que le Poisson emploie comme un suçoir pour se fixer contre les rochers. La bouche est large , garnie aux mâchoi- res et aux os pharj^ngiens de petites dents pointues; les nageoires sont impaires et distinctes , et les pectora- les fort amples , s'unissaut presque sous la gorge, comme pour y embras- ^ ser le disque formé par les ventrales ; l'opercule est petit ; les ouïes sont fer- mées vers le bas et munies de six rayons. Ijc squelette des Cycloj)l«res est presque entièrement caitilagi- GYC neux et durcit peu ; leur peau est vis- queuse et sans écailles ; leur estomac cstassezgrand; on y trouve beaucoup de cœcum , un intestin six à sept fois plus long que le corps , et une vessienalatoire médiocre. » Le nom de Cycloplèrc , tiré du grec , signifiant nageoire en cercle, indique le carac- tère saillant du genre qui nous occu- pe. Deux groupes ou sous-genres existent parmi les Cycloptères. f Lumps ou Boifclibrs , qui ont une première dorsale quelquefois ob- solète , mais à rayons simples , et une seconde à rayons branchus , située vis-à-vis l'anale. Leur corps est épais. Le Lump ou Lompe, Cyclopteius Ijumpus, L., Gmel., Syst. Nat., xiii, t. 1, pars 5 , p. 1470 ; Bloch, p. 90 ; Encycl. Pois., p. 26 , pi. 20, f. 63. Gros Poisson des aners du INord, par- ticulièrement sur les côtes d'Irlande oii on le sale et oii les pauvres gens s'en nourrissent encore que sa chair soit un fort mauvais manger. Ses cartilages sont verdâtres; sa démarche est lour- de ; sa taille dépasse rarement tiois pieds de longueur; sa première dor- sale est plutôt une bosse qu'une na- geoire ; des boucliers durs , disposés sur plusieurs rangs , garnissent sa surface; il varie avec l'âge pour les couleurs ; mais plus communément celles-ci sont distribuées assez va- guement en teintes brunes ou noirâ- tres sur le dos , blanchâtres sur les côtés, orangées sous le ventre, jaunes tirant sur le rouge aux nageoires. Le Lompe se fixe avec une telle force contre les rochers , au moyen de sa nageoire en ventouse , qu'il est dif- ficile del'en arracher. On prétend ({ue cette nageoire donne au tact de l'Ani- mal une certaine perfection , et que chez lui les organes de l'ouïe et de la vision sont fort développés. De -là sans doute cette réputation d'intelligence supérieure, de conslaiace dans ses aniours monogames , et de tendresse paternelle et maternelle pour des pe- tits soigneusement élevés et coiua- geusement défendus , qu'on a préten- du établir au Lompe ; perfections CYC morales qui out puissammcnl excité l'éloquente sensibililé du continua-r leur de Buffon ; celui-ci, de même que son illustre prédécesseur, aimaif à rechercher chez les Animaux les tra- ces vraies ou supposées de l'Homme civilisé. Le Lompe , cependant , n'est qu'un Poisson stupide et maladroit Sue sa pesanteur et son inertie ren- ent la proie habituelle des Phoques et des Squales. On l'appelle vulgai- rement Gras-Mollet , ce qui indique la mauvaise consistance de sa chair insipide. Les Cycloptèi«s Paon et bossu, C. Fawonius et gibbosus , pa- raissent être des variétés du Lompe, qui auraient été décrites comme espè- ces sur des individus mal empaillés, d. O. ^l,.P. aO, V. 6 , A. lO. 12, c. 9. 12- L'ÉriNEUx, Cjc/. spùiosi/s , Sclm. 46 ; C. Lumpus , (2 ; Gmcl., loc. cit. ,- — le Menu , C. m in ut us , Pall., Spic. Zool. , 7, pi. 2, f. 7-9 ; Gmel., loc. cit., p. 1475, Encycl. Pois. , pi. 20, f. 65 ; — le Ventru , Pall. , loc. cit.,(. 1-3; Encycl. Pois., pi. 20, f. 66 ; — enfin le Gobius minutus de la Zoolo- gie Danoise, pi. 44, f. B , sont les au- tres espèces constatées du sous-genre dont il est question. tf Cyclogastres, Ils n'ont qu'une dorsale assez longue ainsi que l'anale; leur corps , lisse et allongé par der- rière, y est sensiblement comprimé. Ces Poissons sont généralement plus agiles que ceux du sous~genre précé- dent. La Souris de mer, Cyclopterus JI!ftf5cu///s,Lacép., Pois. T. iv,pl.i5, f • 3 , 4. Ce Poisson , le plus petit de son genre et qui n'acquiert guère que sept à huit pouces de longueur , se trouve sur les côtes de Dieppe oii Noël l'observa le premier. Sa couleur sombre et son agilité lui ont mérité de la part des pêcheurs le nom qu'il porte. Il est sensiblement distinct de l'espèce suivante dont on a cependant soupçonné qu'il pouvait n'être qu'une variété , en ce que la dorsale et l'anale qui, fort prolongées, at- teignent l'insertion de la caudale, ne se confondent cependant pas avec celle-ci. d, 4o, p. 35, a. 19 , c. 5. CYC "i Le Lu'ARis , Cyclopterus Liparis ,• L., Gmel., Syst. Not. T. i,pan 5, p. _ 1477; Bloch, p>. 120, f. 3, 4; Encycl. Pois. , pi. 30, ï. 67. Probablement le même Animal que le Gobioide smyr- néen de Lacépede. Ce Poisson , dont la taille ne dépasse jamais dix -huit pouces , habite les mers glaciales du Groenland, de l'Europe^ et de l'Asie septentrionales. Il se plaît à l'embou- chure des rivières qui roulent des glaces aveclcurs eaux; il descend ce- pendant vers nos côtes; ou l'a péché quelquefois en Hollande , en Angle- leirc et jusqu'en Normandie. La'lignc latérale est très-marquée , le museau arrondi, la tête large et aplalifc, la bouaiie grande avec deux yjctits bar- billons à la lèvre supérieure; le ven- tre est blanc , les flancs sont jaunâties, le dos et les nageoires bruns: les impaires ne sont pas positivement toutes réunies en une seule; mais la dorsale et l'anale , se prolon- geant jusque sur la caudale , ont l'air de se confondre avt-c elle sans cesser cependant do demeurer dis- tinctes. Le Liparis se mange en quel- ques endroits, mais .sa chair est mé- diocre. B. 7 , D. 4i , P. 34 , V. 6, A. 35, c. 19. " - Le Rayé , Cycloptfms lineoius , L., Gmel., loc. cit., p. 1478 ; Encycl. Pois. , p. 28 , pi. 86, , f. 554 ( d'après Lepechin). Ce Poisson , qui se pèche dans la mer Blanche, est bien certai- nement très-difierent du Liparis. Sa longue dorsale , d'abord relevée de manière à paraître double , s'unit en- tièrement avec la caudale et l'anale sans qu'on puisse distinguer de diffé- rence dans la direction des rayons. Saboucheest grandeelsa tête aplatie ; le corps épais par le milieu s'amin- cit en pointe postérieurement; il est varié dans toute son étendue , ainsi que les nageoires, de ligues parallèles longitudinales ,alternativemeni blan- ches et brunâtres. Le nombre des; rayons n'a pas été compté. Le l\ayé pourra être par la suite le type d'un genre que caractériseraient un seul rayon branchial , et les papilles rou- geàlres d'une nature particulière qui 232 CYG entourent le boucliei' formé par les nageoires inférieures. LesGobies de la Zoologie Danoise, pi. a 34 et 1 56, f. a ; — le (Gélatineux , Cyclopterus gelai inosus , Pall. , Spic. ZooL, 9, pi. 3, f. 1-6, et le Montagui sont les autres espèces du sous-genre Cyclogastre. (b.) CYCLOPTÈRE. Cyclopterus. bot. THAN.'Le genre établi par R. Browu sous cette dénomination , paraît de- voir rentrer dans celui qu'a établi le même auteur sous le non» de Gre- viltea. V. ce mot. (e.) *GYCLORYTE. Cydorytes. POLYP. Genre de la division des Poly- piers sarcoïdes , établi par Rafines- que (Jqurn. de Phys., 1819. t. 88, p. <|:28 ) qui lui donne les caractères sui- vans : corps polymorphe à plusieurs grandes ouvertures nues , entourées de rides concentriques. Cet auteur E rétend que ce genre est très-nom- reux en espèces , que déjà il en pos- sède quinze de bien caractérisées. N'en ayant pas vu une seule, nous som- mes réduits à copier la phrase de Ra- finesque sans pouvoir rien y ajouter. Les Cyclorytes se trouvent aux Etats- Unis d'Amérique. (LAM..X.) * CYCLOSTERME. Cydosterma, MOi-L. Bla inville nous apprend , dans le Dictionnaire des Sciences Naturel- les , que Mariolt a fait connaître sous ce nom, à la Société Rd^ale de Londres, un genre nouveau établi sur une Coquille de l'Inde. Nous n'en connaissons pas les caractères, (e.) G Y C LO S T O M E. Cydostoma. MOLii. Ce genre resta confondu chez les anciens conch^liologues parmi les Turbos que D'Ârgenville appelait Limnçons à bouronde. Linné les pla- ça partie dans son genre Turbo , et partie dans le genre Hélix , ce que les concbyllologistes qui l'ont suivi ont répété. Bruguière , auquel nous devons tant d'utiles reformes, ne fit pas celle-ci : Lamarck la proposa dans la première édition des Ani- maux sans vertèbres , et ce qui est à remarquer, c'est que ce fut CYG pour les Dauphinules, Turbo Del- p/iinulus , L. , et pour des Coquilles terrestres qui présentent les mêmes caractères, quant à la forme de l'ou- verture, que ce genre fut institué. Il ne pouvait donc présenter des carac- tères satisfaisans ; comprenant dans le même «adre les êtres les plus diffé- rens, ce que Lamarck ne tarda pas à sentir a ussi dans les Ann . du M us. (vol. IV, p. 109), il proposa son genre Dauphinuïe pour séparer toutes les Coquilles marines de son premier génie Cyclostome qui resta par cela même composé des seules Coquilles terrestres. Depuis cet utile change- ment, l'observation de l'Animal des Cyclostomes terrestres fit voir com- bien il était nécessaire: aussi tous les conchyliologues l'admirent, Drapar- naud le premier, ensuite Férussac, puis Montfort , qui, sur un carac- tère de nulle valeur , en sépara son genre Cyclophore. Enfin Lamarck (Anim. sans vertèbres, 2^ édition , T. VI, a", partie , p. 5? et i42) les pla- ça dans la fauiille des Collmacés, dans la seconde division qui renferme les Coquilles terrestres dont les Animaux n'ont que deux tentacules. Cuvier ( Règn. Anim., p. 42o) a encore réuni les Cyclostomes aux Sabots dans les Peclinibranches Trochoides ; ici le célèbre professeur n'a point fait l'application rigoureuse de ses prin- cipes de classification , puisqu'il place parmi les Animaux à branchies ceux- ci qui sont terrestres et puimonés : aussi il a soin d'avertir qu'ils doivent être distingués des autres Turbos , parce qu'ils sont terrestres et pourvus d'une cavité pectorale garnie d'un réseau capillaire sur lequel l'air a un contact immédiat. Férussac, dans ses Tableaux systématiques , en a fait plus raisonnablement, avec les Hé- licines, un ordre particulier sous le nom de Puimonés operculés; mais cette famille a le défaut de réunir des Animaux à deux et à quatre tenta- cules ; ils n'ont de commun que l'opercule qui ferme leur coquille , ce qui ne nous paraît pas un carac- tère d'assez d'importance j la pré- CYG sence de deux tentacules de plus étant une condition d'organisation bien plus importante que celle de l'oper- cule , ce motif nous engage donc à laisser le genre C^clostonie dans l'ordre des rapports oii Lamarck l'a placé. V. CoLiMAcÉ. Caractères gé- nériques : coquille de forme varia- ble , à tours de spire arrondis ; ouver- ture ronde régulière ; péiristome con- tinu ouvert ou réfléclii avec l'âge ; Animal ayant deux tentacules émous- sés, oculés à la base; cavité respi- ratoire ouverte au-dessus de la tête , recevant immédiatement le contact de l'air; pied petit, placé sous le col et muni postérieurement d'un oper- cule corné fermant exactement l'ou- verture de la coquille. Tous les C3closlome3 sont ter- restres et dépourvus de la nacre intérieure ainsi que des épines ou des écailles plus ou moins grandes qui arment la surface des Dauphi- nules , avec lesquelles il n'est plus permis désormais de les réunir ; mais il est certaines Coquilles Uuvia- tiles desquelles il serait difficile de les distinguer, et avec lesquelles même on les a long-temps confondus. Les Paludines en oll'et ont aussi le péris- tome continu, l'ouverture ronde; mais parvenues à 1 âge adulte, elles ne présentent point de bourrelet au- tour de cette ouverture, ou elle ne se rétlécbit point; elle reste traucliditite comme dans le jeune âge. Ce caractère, outre ceux qu'on a tirés de l'organisa- tion, pourrait servir dans le plus grand noiubrc des circonstances à sé- parer les Coquilles qui appartiennent à l'un et à l'autre des genres C) cl ps- tome et Paludine. Les coquilles des Cycloslome^ varient beaucoup quant à la foiiue; quelques-unes ont pres- que celle des i'ianorbes, tandis que d'autres sont turriculées et subc\lin- driques , et depuis ces deux extrêmes ou trouve dans le même genre pres- que toutes les modiiications intermé- diaires. Le nombre des espèces vi- vantes est assez considérable ; ce- lui des fossiles est restreint à quelques-unes sur la plupart des- CYC 333 quelles nous aurons quelques détails intéressans à donner. Cyclostome tkociiifobme , Cy- clostoma Vohulus , Lamk. Anim. sans vert. ï. vi , 2" part. , p. i43 , n. 2 -jHelix Kolvulus, L., Gmel. Syst. Nal. T. I, p. 3658 , pi. 7, n.91 ; Lis- ter, Conchyl. ,tab. 5o , fig. 48; Cy- clustoma Vohulus, Encycl. (pi. 46i, lig. 5, A, u). Ce Cyclostome pré- sente, surtout à la partie supérieure, des tours de spire, des fascics brunes variables ; on le reconnaît par sa forme qui est presque celle d'un Turbo , par Son ombilic profond, et par ses stries transveises qui se montrent plus grosses à la partie supérieure des tours de spire et surtout du der- nier ; le sommet est aigu; l'ouverture est blanche ou jaunâtre à l'intérieur ; elle est réfléchie et munie d'un bour- relet. Quoique cette Coquille soit assez commune dans les collections et qu'elle y soit connue depuis plus de cent cinquante ans , on ne sait pas encore le lieu où elle habite. Elle acquiert quelquefois un pouce et de- mi de diamètre à la base. Cyclostome variable , Cycloslo^ ma uariablle , N. (7^. pi. de ce Dic- tionnaire). Nous devons cette espèce aux découvertes de Delalande , voya- geur zélé, qui l'a rapportée d'un voya- ge en Afrique avec une quantité im- mense d'objets divers, la plupart in- connus. Elle est trochiforme, médio- crement ombiliquée, composée de cinq tours arrondis, lisses , qui présentent sur un fond blanc grisâtre un nombre variablede zônesbrunes; celle du mi- lieu est le plus souvent la pi us foncée; les -autres sont d'autant plus multi- pliées qu'elles sont plus fines, et elles peuvent se rapprocher tellement que la spire de la coquille semble toute brune dans quelques individus ; dans d'autres, presque toutes les bandes pâlissent ou disparaissent, et aloi's ils sont blancs avec une zone médiane très- pâle; entre ces deux ex- trêmes on trouve un grand nombre de variétés , les individus ne pré- sentant jamais une similitude par- faite ; l'ouverture est peu réfléchie et a54 CYC u'a point de bourrelet; son bord est blanc, mais à l'intérieur elle est fauve et laisse apercevoir le même nombre de bandes brunes qu'à l'ex- térieur. Le plus grand individu de notre collection a près de six lignes de diamètre et sept de longueur. Cyclostome Momie, Cyclosloma Mumia , Lamk. Ann. du Mus. T. IV, p. n5, n. 5 , et T. viii, pi. 37, fig. 1, A, b; Anim. sans vert. T. VII, p. 54i, n. 5 (/^. pi. de ce Dictionnaire). Nous n'aurions pas mentionné cette espèce si depuis peu nous n'avions eu occasion de nous la procurer avec ses couleurs : la ligure citée des Annales est médio- cre ; elle représente trop grossière- ment les stries très-fines et croisées qui sont à sa surface. Cette Coquille est turriculée , conique , subcylindri- que inférieureraent , composée de huit à neuf tours arrondis ornés dans toute leur surface d'un grand nombre de stries très-fines, croisées par d'au- tres longitudinales moins apparentes. Les individus qui ont conservé leurs couleurs présentent, sur un fond lie devinobscur, deuxbandesd'un rouge brun, qui occupent la partie moyenne de chaque tour de spire ; le dernier , «n outre, offre une troisièmepl us lar- ge qui entoure l'ombilic; l'ouverture est petite , ovale , à bords réûéchis sur «n petit bourrelet marginal subinté- rieur. Ce Cyclostome , qui n'a ordi- nairement que neuf à dix lignes de longueur , peut prendre plus de vo- lume. Nous en possédons un individu, le seul que nous ayons jamais vu , qui a un pouce cinq lignes de long. Une particularité remarquable dans le gis- sement de ce Cyclostome , c'est que , quoiqu'on regarde généralement cette espèce comme terrestre , elle ne se trouve le plus souvent que dans des terrains marins. C'est ainsi qu'on l'observe à Grignon , à Parues , mais rarement ; à la Chapelle près Sentis , dans les grès marins supérieurs , ainsi qu'à Valmondois où elle est com- mune ; au petit village de Ghambord entre Parnes et Chaumont, où ont été trouvés les individus qui présentent CYC encore des couleurs , dans les der nières assises du calcaire grossier. Ce Cyclostome se trouve aussi abon- damment dans les terrains de mé- langes , où les Coquilles marines prédominent , ce qui fait penser que le mélange a eu lieu dans les eaux salées , comme à Beauchamp ; et jusqu'à présent, malgré nos re- cherches , nous ne l'avons jam.Tis trouvé dans les terrains de mélanges d'eau douce ou dans les véritables dépôts d'eau douce, .comme à Eper- nay, à Reims, à Soissons, etc. Ces observations , qui ont besoin d'être appuyées d'un grand nombre d'au- tres coïncidentes , porteraient à croire que le Cyclostome fossile qui nous occupe , s'il n'a pas vécu dans la mer, a au moins habité les eaux douces ou saumâtres contempoiaines des principaux dépôts marins. Quelques autres espèces se trou- vent fossiles aux environs de Paris. L'étendue de cet ouvrage ne nous permettant pas d'en donner la des- cription, nous renvoyons au iv*^ vol. des Ann. du Mus., p. ii4, où La- marck les a fait connaître; mais un fait très-intéicssant pour la géolo- gie, et que nous a dévoilé Brongniai t (Ann. du Mus. tab. i5,pl. 22. fig. 1 ), c'est l'analogie parfaite qu'il a recon- nue entre un Cyclostome fossile et notre Cyclostome élégant si commun dafis les Mousses , dans les Herbes qui croissent sur le penchant de nos collines , et même des fossés qui bor- dent les routes. Cette analogie ne pouvait êti'e plus exacte , même en comparant les objets à la loupe ; aussi Brongniart , pour ne point les con- fondre , a donné au Fossile une-se- conde épithète ; il l'a nommé : Cyclostome élégant ancien , Cyclostoma elegans antlquum. Nous n'en ferons point la description ; qui- conque a vu un Cyclostome élégant à l'état frais , se fera une idée très- juste du Fossile qui vient des grès de Fontainebleau. (d..h.) CYCLOSTOMES. Cyclostomi. pots. PremièreJamille établie par Duméril CYC diins l'oiilie des Tiématopnds , de sa sous^olasse desCarlilagineiix, et dont les caractères généraux consistent dans l'abâeuce totale d'opercules , de membranes brancbioslèges et de na- geoires paires ; leur bouche est arron- die et uépourvue de mâclioires hori- zontales ^ située à l'extréniilé d'un corps cylindrique , nu et visqueux. Elle renferme les genres Lamproie , Animocette, Gaslrobranche et Epta- trèmes. Cuvier a conservé cette clivi- sion parmi ses Chondroptérygicns à branchies fixes , eu lui donnant le nom de Suceurs, auquel nous croyons devoir préférer la désignation de Du- méril, quicst significative de la forme de la bouche, et parce qu'il existe déjà ailleurs un ordre des Su- ceurs. Les Cyclostomes ont une for- me qui les rapproche des Poissons anguiformes: mais une organisation particulière les singularise et les dis- tingue de tous les autres Animaux de leur classe , comme pour les rap- pi'ocher des Aunelides auxquels ds forment un passage très-naturel. Ce passage est si étroit qu'on a même balancé pour la place qu'il fallait leur assigner à la suite des uns ou à la tête des autres. Toutes les espèces de cette famille ambiguë sont privées de ves- sie natatoire ; aussi tombent-elles au fond de l'eau dès qu'elles 'cessent de s'y agiter ; leur bouche centrale et privée de mâchoires leur sert pour ainsi dire à jeter l'ancre au milieu des eaux; toutes vivent par la succion de substances animales mortes ou vi- vantes ; quelques-unes sont aveugles; leur squelette est tellemenl imparfait, qu'on y distingue à peine des vertè- bres, représentées par un seul cordon tendineux, rempli d'une substance mucilagineuse , et formé extérieure- ment d'anneaux cartilagineux à peine distincts les uns des autres. Duméril, dans une savante dissertation sur les Cyclostomes , a établi d'une manière frappante leurs rapports avec des êtres déjà bien imparfaits. Leur système circulatoire rappelle celui des Sang- sues ; leui' peau , dépourvue d'é- cailles, est visqueuse et molle, et CYL 2 35 marquée de plis ou rides latéra- les et contractiles , plus ou moins sensibles ; les organes de la gé- nération ont chez eux la plus gran- de analogie avec ceux des Lombrics, chez lesquels les œufs tombent de même dans la cavité du ventre sans être conduits au-dchors par des ovi- ductes. Ces œufs , dans les Cyclosto- mes , s'échappent du cloaque par de petites ouvertures particulières, ainsi que l'a vu Cuvier dans l'Arénicole et dans l'Aphrodite. Il n'est pas constaté que les Cyclostomes soient doués de sexe. (b.) CYDNE. Cydniis. iNS. Genre de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroplères , famille des Géocoriscs, établi par Fabricius aux dépens du genre Cimex de Linné et Pentalorna d'Olivier ; il comprend les espèces dé- signées sous les noms de Morio,Jla- vicornls , tristis , et est réuni par La- treille ( Regn. Anim. de Cuv. ) au genre Pentatome. V. ce mot. (atjd.) • CYDONIA. BOT. PHAN. r. Goi- GNASSIER. *CYD0NIUM. toLYP. Nom scien- tifique d'un Alcyon avec lequel ou a confondu quelques espèces de Poly- piers. V. Alcyon. (i.am..x.) CYGNE. Cycnus. ois. Espèce du genre Canard qui sert de type à un sous-genre du même nom. /^. Ca- nard. On a étendu ce nom à un Oiseau de genre fort différent , aa Dronlc qu'on a appelé mal à propos Cygne encapuchonné. P'. Dronte. (b.) * CYGNES. JNS. Nom donné par Joblot à une esjïèce de notre genre Amibe. F . ce mot. (b.) CYGOGNE. OIS. Pour Cigogne, r, ce mot. CIK.AS. BOT. PHAN. On croit que le Palmier désigné sous ce nom par Théophraste, estl'Arbie auquel les modernes ont conservé le nojn de Ci- cas, f^. ce mot. (b.) CYLAS. Cylas ïns. Genre de l'or- î 236 CYL dre des Coléoptères , section des Té- tramères , fondé par Latreille qui le >lace (Règn. Anim. de Cuv. ) dans la amille des Rhinchophores, tribu des Charansonites , et lui assigne pour caractères r antennes droites , insé- rées sur un avancement antérieur de la tête et en manière de trompe , ter- minées par une massue ovale ou cy- lindrique , formée par le dixième et dernier article. Les Cylas ont le corps proportionnellement plus court que celui des Brenles , avec l'abdomen ovale. Olivier qui adopte ce genre en décrit et représente deux espèces. Le Cylas brun, Cjlas hrunneus, Ollv. ( Hist. des Coléopt. T. v, n. 84 ^«,Brente, pi. i,f. 3 A b). Il est ori- ginaire du Sénégal. Le Cyi-as Fourmi , Cylas formi- carius, Oliv. {loc. cit. T. v, n. 84 bis, Brenle, pi. 2, fig. 19 ). lia été trouvé à l'Ile-de-France. Dejean (Catal. des Coléoptères , p. 82) porte au nombre de dix les espèces propres à ce genre, en y comprenant les Brentus apterus, scalaris, obesus, undatus, etc., de Fa- bricius. Il y joint avec doute quelques Brentes d'Olivier , et mentionne , sous le nom dWiispanicus , une espèce nouvelle qui habite l'Espagne, (aud.) CYLIDRE. Cjlidrus. iNS. Genre de l'ordre des Coléoplèies, section des Pentamères , famille des Clavi- cornes , tribu des Clairons , extrait par Latreille du genre Trichode de Fabricius, et ayant, suivant lui, pour caractères : tarses de cinq articles dis- tincts ; antennes fortement en scie , depuis le cinquième article inclusive- ment; le dernier des palpes très-long; celui des maxillaires de la grosseur des précédons , cylindrique ; le même dans les labiaux , en forme de cône renversé et allongé ; mandibules lon- gues et croisées ; tête allongée ; corps long et cylindrique. Ce genre se com- pose d'une seule espèce : le Cylidie bleu azuré , Cyl. cjarieus, Latr. , ou le Trichodes cjaneus de Fabricius ; il est originaire de l'Ile-de-France. (aud.) GYLINDRANTHÉRÈES. bot. CYL PHAV. (Wachendorflf.) Syn. de Sy- nanthérées. P^. ce mot. (a. r.) CYLINDRE. Cylindrus . moi.l. Et non Cjlinder. Monlfort ( Conch. Syst. T. Il , p. 090 ) avait établi ce genre composé d'un certain nom- bre de Cônes qui ont assez géné- ralement la forme d'un cylindre ; mais la manière insensible dont se perdent ces espèces avec d'autres qui n'ont plus la même forme permet à peine d'admettre cette distinction comme coupe dans le genre, à plus forte raison d'en faire un genre dis- tinct ; aussi le genre Cylindre n'a point été admis. Les anciens conchyliologues don- naient encore le nom de Cylindres in- distinctement aux Cônes et aux Oli- ves; tels furent Lister, Bonanni, etc., et même plus tard D'Argenville et Fa- vanne. (D..H.) CYLINDRIE. Cylindiia. bot. rn an. Genre de la Tétrandrie Monogynie , L., établi par Loureiro (7*/. Cochin- chin. 1 , p. 86), qui lui donne pour caractères : calice infère , tubuleux , court, persistant , à quatre segmens aigus , colorés et étalés ; corolle à qua- tre divisions linéaires aiguës, réunies en un tube cylindrique (d'où le nom générique) et marquées d'une fossette au sommet; étamines à fdets presque nuls, à quatre anthères biloculaires , comprimées et renfermées dans les fossettes de la corolle; l'ovaire ovoïde supporte un style très-court et un stigmate quadrihde. Le fruit est une petite baie sèche , presque ronde , et ne renfermant qu'une seule graine globuleuse et lanugineuse. Ce genre est extrêmement voisin des Banksia , dont il ne diftère que par le fruit , et encore dans la figure du Blimbimgum sylvestre de Rumph ( Amb. 1.6,1-75) que Loureiro cite comme synonyme de sa Plante , le fruit est-il le même que celui des Banksia. Cependant Jussieu( Annales du Muséum, 7, p. 48o ) parle encore de ce genre , et le place parmi les Protéacées, tandis que R. Brown , qui s'est occupé spéciale- ment de cette famille , n'en feit au- CYL cune mention. Une seule espèce cons- titue ce «îcnre : c'est le Cylindiia lu- bra , Arbre de grandeur mcdiocrc, à rameaux asccndans , à feuilles lancéo- lées , glabres et opposées , et à tleurs rouges,* petites et nombreuses. Cet Arbie est indigène des forets de la Cocliincliinc. (G..N.J CYLINDRIFORMES ou CYLIN- DROIDES. INS. Famille de l'ordre des Coléoptères et de la section des Tétramères , établi par Duméril , et offrant , suivant lui , pour caractères dislinctifs : corps cylindrique; anten- nes en massue , non portées sur un bec. Cette famille comprend les gen- res Clairon, Corynète , Apato, Bos- Iriclie et Scolytc. Elle correspond en partie à celle que Latieillc a désignée sous lenomde Clairones [t^. ce mot)} mais elle reuforme des genres appar- tenant, les uns à la section des Pen- tamères , et les autres à celle des Té- tramères. (aud.) * CYLTNDRITE. moll. foss. Nom que les anciens donnaient indistinc- tement aux Olives ou aux Cônes fos- siles. (D..H.) * CYLINDROCLINE. CyUndro- cline. EOT. niAN. Genre établi par H. Cassini pour une espèce de Conyze re- cueillie par Commerson à l'Île-de- France , mais dont les caractères dis- tinctifs, délayésdans une longue des- cription qui n'est nullement compa- rative, ne peuvent êtie facilement sai- sis, (a. n.) CYLINDROIDES. ins. V. Cylin- DRIFORMES. CYLINDROSOMES. pois. Famille établie par Duméril, dont nous avons donné les caractères généraux au mot AiJDOMiXATJX , et dans laquelle l'au- teur renferme les genres Anableps, Amie, Misgurne , Pœcilie , Lebias, Cyprinodon , Cobite, Butyrin , Fon- dulc , Tripléronote , Colubiine et Ompolk. P^. ces mots. (b.) *CYL1NDROSPORUM.BOT.CRYPT. ( Urédinées. ) Le docteur Greville a décrit sous ce nom, dans sa Flore CYL 237 cryptogamique d'Ecosse , un petit genre voisin des Fusldium , dont il ne diffère que par «es sporidics oblon- gues , cylindriques , obtuses aux deux l)outs , non cloisonnées. — Ces spori- dies sont réunies en petits groupes sur l'épiderme des feuilles vivantes. (ad. b.) CYLLSTE.QjV/Va.BOT. niAN.Genrc de la famille des Légumineuses et de la Diadelpliie Décandrie , L. , établi par Roxburgli {Flor. Coromand. X, i ,p. 64 , t. 92) et ainsi caractérisé : calice à quatre divisions plus allongées que la corolle , la supérieure bifide au sommet, l'inférieure plus grande; co- rolle persistante; légume disperme. Ce genre ne renfermait d'abord qu'une espèce, le Cylis/a scariosa , Ro\b. , Plante indigène des pays montueux de la côte de Coromandcl, dont les tiges sont volubiles , les feuilles ter- nées, les fleurs en grappes axillaires , comme dans les Doliclios et les Plt^ seolas. L'auteur du Jardin de Kew y a réuni Iç Dolichos hlrltis d' Andrews [Reposit. 446) sous le nom de Cj lista villosa , Plante du cap de Bonne-Es- pérance , et que l'on cultive en Angle- terre. Sims a aussi décrit, dans le Bo- tanical Magazine , une troisième es- pèce qu'il a nommée C. albiflora. (G..N.) * CYLIZOMA. EOT.PHAN. (Necker.) Syn. de Deguelia d'Aublet. /^. ce mot. (B.) CYLLÉNIE. Cyllenia. ins. Genre de l'ordre des Diptères , famille des Tanislomes , tribu des Bombyliers (Règn. Anim. de Cuv.) , établi par Latredle, etayant , suivant lui, pour caractères : antennes guère plus lon- gues que la moitié de la tête , rappro- chées , de trois pièces principales ; la première grande , cylindrique, la se- conde la plus courte, en forme de coupe , la dernière ovoïde-conique , avec un petit article au bout ; la troui- pc peu saillante , avancée et renflée à son extrémité , renfermant un suçoir de quatre soies ; point de palpes ap- parens. Meigen ( Descript. syst. des Dipt. d'Europe, T. 11, p. 235 ) adopte 238 C\M ce genre , el lui assigne des caractères nnalogues. Les Cyllénies onl de gros ^iciix, el manquent d'yeux lisses ou bien n'eu ont pas d'apparens ; les ai- los sont étroites; les pâtes sont lon- gues avec les cuisses assez fortes , principalement les posléi icures ; on observe deux pelotes aux tarses , les- quels sont allongés ; l'abdomen est couico-cylindrique. La seule espèce connue est la Cyllénie tachetée, Cyll. inaculata de Latreille ( Gênera Crust. et Ins. T. IV, p. 5i2 et pi. i3 f . 3 ) ; Meigen (/oc. C7V.,t. 19, f. loet n) re- présente les deux sexes. Latreille aie premier observé celte espèce au mois de juillet sur les fleurs de Millefeuil- les, dans les environs de Boi deaux. (A.CD.) CYLLESTIS. BOT. phan. ( Hé- rodote. ) Pain que faisaient les an- ciens Egyptiens avec une sorte de r>lé que Host a nommé TriticuinZea. f^. Froment. (b.) CYLODIE. Cylodium. iNs. Fabri- cius avait d'abord désigné ainsi un genre de l'ordie des Coléoptères, au- quel il a ( epuis appliqué ie nom de Colydie. V. ce mol. (aud.) * CYMATITES. POLYP. Bertrand a donné ce nom à des Astraires fossi- les. (LAM..X.) CYMBACHINE. Cymbachne. bot. PiiAN. Le genre de Graminées décrit sous ce nom par Retz et Loureiro , ne difleie nullement du Rottboëlla. P'. Rottboellie. (a.b.) CYMBAIRE. Cymbaria. bot. phan. Genre de la famille des Scrophulari- nées et de la Didynamie Angiosper- mie , établi par Linné et ainsi carac- térisé : calice partagé profondément en cinq divisions inégales el linéaires; corolle dont le tube est ventru , le limbe à deux lèvres , la supérieure à deux lobes réfléchis , rinférieure à trois lobes obtus , munis d'un rebord un peu proéminent, qui correspond au renflement vulgairement nommé palais que l'on observe dans la corolle des Muffliers; quatre étamines didy- namcs ; un stigmate; capsule à deux CYM valves, ayant un placenta central à quatre angles ailés et membraneux y qui partagent le fruit eu deux ou quatre loges. C'était donc à tort que Linné décrivait cette capsule comme uniloculaire. La Cymbaibe de Daoubie, Cym- baria Daourica, L., est encore l'uni- que espèce de ce genre. Celle Plante , figurée dans les Illustrations de La- marck, t. 620, habile les eïidroits monlueux et pierreux de la Daourie. Elle a , dansson aspectexlérieur, quel- ques rapports avec les Anlirrhinum ; cependant ses tiges blanchâtres, à rameaux opposés , dénudés de feuil- les et ne possédant qu'un petit nom- bre de fleurs , lui donnent un air assez particulier. Ou la cultive com- me Plante de curiosité dans les jar- dins de botanique. (g..N.) CYMBALAIRE. bot. phan. P\ CiMBALAlBE. ♦CYMBALE. MOLL. Nom mar- chand donné à quelques Pintadi- nes d'un grand volume, f^. Pinta- DINE. (a. r.) CYMBALION. bot. phan. ( Dlos- coride.)Syn. àe Cotylédon Umbillciis. V. CoTYLET. Selon Daléchanip, c'est le Saxifraga Cotylédon. V. Saxi- frage (b.) CYMBE. Cymbium. moll. Blain- ville ( Dict. des Scienc. Nat.) avait proposé de renouveler ce genre fait par Monlfort ( Conchyl. Sysi. T. \\ , p. 554) pour riet d'Adanson , et quel- ques autres Yolutes à ample ouver- ture ; mais les caractères génériques étant de peu de valeur lorsqu'on les compare à, ceux des autres Volules , nous pensons que les Cymbes doivent rentrer dans ce dernier genre. V . Volute. (d..h.) CYMBÈCE et CYMBEX. ins. Pour Cimbex. K. ce mot. (b.) CYMBIDION. Cymbidium. bot. PHAN. Genre de la famille des Orchi- dées établi par Swartz , et qui com- prend un nombre très- considérable d'espèces loules exotiques, dont plu- CYM sieurs oui clé retirées pour former des genres ii part. Ainsi le Cymb'iâium Cotallurhizac\. le Cjiiih. Oduntorhizon forment le genre Corallorhiza ( J^. ce mol ) ; les Cymb. lineare et Cjrnb. pwlifcrum, le genre Isuchilus {f^. ce mot ); le cymb. coccineum, le genre Oinithiduan;\e Cymb. cucullali/m, le %ei\\e Brassavola , etc. Onpeulcarac- teriser de la manière suivante le genre Cymbidium : les folioles ou sépales du calice sont étalées , égales entre elles , quelquefois presque dressées ; les deux intérieures sont généralement plus petites ; le labelle est concave , dépouivu d'éperon, articulé avec le Uynostème ; celui-ci est dressé, demi- cj/lindrique et concave antérieure- ment; il se termine par une anthère operculaire hémisphérique , à deux loges s'ouvrant par une sorte d'oper- cule caduc, et contenant deux masses polliniques solides bilobées dans leur partie }K)stérieuie ; lestigmaleest pla- cé antérieurement un peu au-dessous do l'anlhère. Malgré les espèces distraites de ce genre pour en former de nou- veaux , le nombre en est encore considéiable. Les unes sont parasites et croissent sur le tronc des autres Ar- bres ; lesautres , au contraire, implan- tent leurs racines dans la terre. Elles sont originaires des Indes orientales et occidentales. Rob. Brown en a décrit quatre espèces nouvelles dans son Prodrome de la Nouvelle -Hol- lande. Nous allons mentionner quel- ques - unes des espèces les plus re- marquables. % I. Espèces terrestres. CyMBIDIOX a l'EUlIXES TRANCHAN- TES , Cymbidium ensifolium', Willd., Sp. Cette jolie espèce, qui est origi- naire delà Chine et du Japon , a été décrite et figurée dans le magnifique ouvrage des Liliacées de J^cdouté (t. n5 ), sous le nom de Cymbidium si/iense. Ses feuilles sont toutes radi- cales , ensiformes et marquées de ner- vures très-apparentes. De leur centre naît une hampe simple portant un CYM 309 nclit nombre de fleurs odorantes; leur labelle est ovale , un peu recourbé cl macidé. On cultive cette espèce dai» les serres. Cymbidion a grandes flettbs , Cymbiiiium grandi/lorum , Sw. ; Li- murhrumgraudijîorum , Anhl . ,Gn\nn . 2 , t. 021. Il est facile de distinguer cette espèce à ses giandes Heurs jau- nes , dont les sépales extérieurs sont un peu dressés , ovales, lancéolés el inégaux , et le labelle trilobé et ponc- tué de rouge ; ses feuilles naissent d'un tubercule arrondi ; elle" sont ovales lancéolées ; sa hampe , qui est anguleuse el haute de deux pieds , porte vers son sommet deux à trois fleurs seulement. Cette espèce est originaire de la Guiane. ^ II. Espèces parasites. Cymbidion écrit, Cymbidiumscrip- ////«, Swartz. Cette Plante, qui orne le stipe des Cocotiers, sur lesquels elle végète en parasite dans l'archipel de l'Inde, etque Bory a rapportée de Mas- careigne , est une des plus remarqua- bles du genre par la beauté de ses fleurs ; elles sont d'un beau jaune , et forment un long épi au sommet d'une hampe nue ; leuis sépales sont veinés de ligues pourpres qui ressemblent en quelque sorte à des caractères hé- braïques ; leurs feuilles forment une touflé peu fournie qui naît du sommet d'un renflement bulbiforme existant à la base de la hampe. Cymbidion a feuilles d'Aloes , Cymbidium aloi/blium, Swartz. On trouve cette espèce décrite et figurée dans les Liliacées de Redouté (t. ni) sous le nom à'Epidendrum aloifo- Hum. Elle est originaire des Grandes- Indes, et en particulier de la côte du Malabar. Sa racine , qui se compose de grosses fibres cylindriques , s'insi- nue dans l'écorce des Arbres ; ses feuilles sont oblongues, pliées en gouttière , élargies vers leur sommet , d'un vert obscur ; les fleurs sont Jau- nes mélangées de rouge , et dis- posées plusieurs ensemble au sommet d'une hampe nue et un peu recour- 240 CYM bée. On la cultive quelquefois dans les jardins de botanique. (a. r.) CYMBIUM. MOLL. r. Cymbe. CYMBULIE.C>œZ'i///fl.MOLL.C'est à Pérou et Lesueur que nous devons la connaissance de ce geni'equeBla inville a placé dans ses Ptëiodibranclies, dans la classe des Mollusques Céplialopho- res. Cuvier (Règn. Anim. ï. ii, pag. 38o} le range parmi les Ptéropodes à tête distincte; et Lamarck (Anim. sans vert. T. viji'^part., pag. 292) , admettant les Ptéropodes de Cuvier, Y a laissé le genre Cymbulie qui s'y trouve placé dans l'ordre naturel des rapports. Quoique l'Animal ne soit qu'imparfaitement connu quant à son organisation intérieure , sa forme et surtout la disposition de ses bran- chies suffiseut pour le mettre dans cette famille dont il offre tous les caractères. Yoici ceux de ce genre , tels que Lamarck les a donnés : corps oblong, gélatineux, transpai'ent, ren- fermé dans une coquille ; tête sessile; deux yeux ; deux tentacules rétracli- les ; bouche munie d'une trompe aussi rétractile ; deux ailes ou nageoi- res opposées branchlfères , connces à leur base postérieure par un appen- dice intermédiaire en forme de lobe; coquille gélalinoso -cartilagineuse , très - transparente , cristalline, ob- longue , en forme de sabot, tronquée au sommet, à ouverture latéiale et antérieure. La disposition seule des branchies , ainsi que la forme des na- geoires, suffiraient pour faireplacer ce genre singulier à côté des Cléodores et des Hyales ; mais ces caractères prennent plus de poids , si ony joint les considérations d'un corps gélati- neux, de tentacules rétractiles qui se trouvent dans presque tous les genres de la même famille , et de la coquille qui a tant de rapports avec celle des Hyales. Nous ferons observer que Blainville (Dict. des Scienc. Natur.) n'admet une trompe rétractile qu'a- vec beaucoup de doute , car le peu de solidité qu'elle offre lui a fait penser que ce pourrait bien être un corps étranger que l'Animal avalait lors- qu'il a été retiré de la mer, et qui lui CYM serait resté à moitié sorti de la bou- che; quoi qu'il en soit, l'existence d'une trompe ne peut entrer comme caractère essentiel pour la détermina- tion du genre et de la famille à la- quelle il appartient. Une seule espèce de ce genre est connue , cesl la Cym- bulie DE PÉRON, Cymhulia Feronii (Lamarck, Anim. sans vert. T. V, i'*^ part, p. 295), à laquelle Péron lui- même avait donné le nom de Probos— cidea ( Ann. du Mus. , t. i5 , pag. 66, pi. 5 , fig. 10,11 et 12). Elle se re- connaît par sa coquille en nacelle ob- longue , en forme de sabot, hispide en dehors , et par les autres caractè- res pris comme génériques ; elle ha- bite la Méditerranée près de Nice, Elle a environ deux pouces de lon- gueur. (d..h.) * CYMBURUS. BOT. PHAN. r. Za- PANIE. CYME. Cynia. bot. phan. Mode d'inflorescence qui a beaucoup d'a- nalogie avec l'ombelle. Les pédon- cules primaires partent tous d'uu même point ; les pédoncules secon- daires parlent de points différens , mais élèvent les fleurs à la même hauteur, de manière à former une surface convexe comme dans le Su- reau et les diverses espèces de Cor- nouiller, (a. r.) CYMINDE. CymincUs. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , fondé par Latreille aux dépens des Carabes de Fabricius, et rangé (Règn. Anim. deCuv.)dans la famille des Carnassiers , tribu des Carabiques. Ses caractères sont : pal- pes maxillaires extérieurs filiformes ; les labiaux terminés par un article en forme de hache ; corps très- aplati ; corselet j5resqu'aussilongou plus long que large ; élytres tronquées à leur extrémité ; jambes antérieures échan- crées au côté interne ; tarses ayant le pénultième article des tarses entier et les crochets dentelés en dessous. La- treille considère comme des Cymin- des les Carabes humera/is, crassicol- lis, axillaris et miliaris de Fabricius, ainsi que le Carabus îinealus de CïM Schonhcrr ( Syn. Insect. ). Le genre Cvminde coiTespond au genre Taras de Clairville {Eritom. Hehel.) (aud.) CYMINOSMA. BOT. piian. Sous ce nom, Gacrtner [de Iruct. i , p. aSo , t. 58)a établi un gcnrequ'il a caractérisé ainsi : calice adhérent à l'ovaire à qua- tre divisions ; corolle formée de huit pétales oblongs et légèrement [)ubes- cens en dehors; étamines et styles inconnus; baie quadriloculairc, glo- buleuse , charnue , exhalant une forte odeur de cumin ; chaque loge ne rcn- lermant qu'une graine renversée. Cette description n'était pas assez complète pour que l'on put prononcer avec cerlitude sur la place do ce genre. De Candolle {Froc/r. Sjsi. Nat. F'eget. 1 , p. 722) a tout récemment , d'après Kœnig et Dryander , ajouté aux ca- ractères donnés par Gaertner , ceux que présentent le disque charnu qui entoure l'ovaire , et les huit étamines velues à leur base , uisérées sur les pétales et alternes avec eux. Ce genre est le même que le Jamboiijhra de Linné, Wahl et Loureno, et se place naturellement dans la famille des llutacées. L'unique espèce qui le constituait dans l'origine a élé nom- mée Cyminosma Aiikœnda par Gaert- ner , qui lui a donné pour syno- nyme une Plante mentionnée par Hermann et Burmann ( Thezaur. Zeylan. , pag. 27 ) sous le nom d' J/iicB/u/a. C'est aussi celui qu'elle porte à Ceylan oii elle croît naturel- lement. Gaertner observe que lAn- kœnda, dont parle Linné et que ce célèbre naturaliste rapporte aux Myrtes , est une Plante très - diffé- rente de celle qui forme le type du genre ©n question. Indépendamment de l'espèce précédente , De Candolle Uoc. cit.) a donné les descriptions abrégées du Cyminosma pedunculata ou Jambolifera pedunculata , Wahl {Symbol. 3, p. 52, tab. 61J, qu'il faut distinguer de la Plante décrite sous ce dernier nom par Loureiro ( Co- clùnch. 1, p. 2S3). Elle est aussi indi- gène de Ceylan. Les Jambolifera odo- rata et J. ivsinosa de Loureiro ( loc. C\M 2 il 67/.), Arbrisseaux de la Cochinchine à feuilles opposées et entières , et à fleurs on corymbes , complètent le genre Cyminosma. (g..n.) CYMODICE. Cymodice. ou CY- iMODOCÉE. Cymodocea. crust. Genre de l'ordre des Isopodes fondé par J>each dans la famille des Cymo- thoadées, et ayant , suivant lui, pour caractères distinclifs: appendices pos- térieurs du ventre ayant la petite la- me intérieure et extérieure saillante; corps ne pouvant se ramasser en bou- le; abdomen dont le dernier article est échancré à son extrémité, avec une petite lame dans l'échancrure. Ces Animaux , que nous préférons nom- mer Cymodice plutotque Cymodocée, nom générique employé dans une au- tre classe (/^ . l'art, suivant), ces Ani- maux , disons-nous, ont des yeux s'é- tendant en arrière jusqu'au bord an- térieur du premier segment du corps; la petite lame postérieure de leur ven- tre est légèrement aplatie , non folia- cée , mais garnie de longs poils sur chaque côtéj la petite lame externe est presque droite extérieurement , élargie intérieurement et pointue vers son extrémité, et la petite lame ven- trale postérieure et externe est tiès- dilatée extérieurement et brusque- jnent acuminée. Ce genre est très- voisin des Dynamèues dont il ne dif- fère que par la manière dont se ter- mine le dernier article de l'abdomen ; il ressemble aussi beaucoup aux Sphéromes ; mais le corps n'est pas susceptible de se contracter en boule. Leach (Dictionn. des Scienc. Nat. T. XII , p. 542 ) décrit quatre espè- ces : La Cymodice échancrék , Cjrn. emargi/iata , Leach , dont il existe deux variétés , habite les côtes occi- dentales de l'Angleterre. La Cymodice tkonquée , Cym. truncata , Leach , ou la Cymodocea truncata de Leach ( Edimb. Encycl. T. VII, p. 435 ), qui est la même es- pèce que VOniscus truncatus de Mon- tagu, a été observée sur la côte occi- 16 2i2 CYM • dentale du Devonshirc , en Anglc- toirc. Lu Cymodice fendue , Cym. bi- fida^ Leacli. Sa localité est inconnue. La Cymodice de Lamarck, Cym. Larnarckii , Leach, recueillie dans la mer de Sicile. (aud.) CYMODOCÉE. CjOTorfocea. cRtr:,T. l''. Cymodice. CYMODOCÉE. Cymodocea. polyp. Genre de l'ordre des Sertulariées , dans la division des Pol^'piers flexi- bles à cellules non irritables, que nous avons établi pour des Polypiers pliytoïdes à cellules cylindriques , plus ou moins longues, filiformes, alternes ou opposées, portées sur une tige fistuleuse , annelée inférieure- ment , unie dans la partie supérieure dans la majeare partie des espèces , et sans cloison intérieure. Ces Polypiers ont les plus gramis rappoi'ts avec ceux de l'ordre suivant ; on serait même tenté de les y réunir sans le caractère que nous présente la situa- tion des Polypes des Tubulariées ; dans ce groupe nombreux , mais en- core peu connu , ils sont toujours placés au sommet des rameaux, tan- dis que dans les Cymodocées ils sont situés sur ces rameaux ou sur leurs di- visions. La tige de celles-ci est uft tube continu, corné ou cartilagineux, simple ou rameux , et qui doit être rempli , dans l'état de vie , d'une ma- tière animale irritable , à laquelle viennent aboutir les nombreux Poly- pes placés sur la surface des tiges. C'est ce dernier caractère qui les sé- pare d'une manière bien tranchée de l'ordre des Tubulariées. Quoique ce genre ait plus de ressemblance avec les Nais qu'avec les Amathies et les A.glaophénies , on peut le regarder comme réellement intermédiaire en- tre les Sertulariées et les Tubulariées. La forme des Cymodocées est simple ou peu rameuse ; leur substance est cornée, légèrement transparente et fragile,- leur grandeur varie ainsi que leur couleur, dont la nuance est quel- CYM quefois d'un fauve rougcâtre , et d'autrqjs fois d'un fauve blond et vif; elles adhèrent aux corps solides par une base mince et étendue, de laquelle sortent les tiges , ou sur laquelle ces tiges rampent et se contournent avant de s'élever. Ce genre est encore peu nombreux en espèces , quoiqu'il eu existe dans des localités très-différen- tes sous tous les rapports. Cymodocée CHEVEiitiE, Cymodocca cumala , N. , Gen. Polyp. p. i5, lab. 67, fig. 12, i3, i4. Elle est re- marquable par ses tiges droites , cy- lindriques , couvertes de petites ra- mifications capillacées, nombreuses, verticillées , flexueuses, articulées et polypifères ; à chaque articulation l'on observe une cellule courte, an- nelée à sa base et presque invisible à l'œil nu. Elle habite les côtes d' An- gle teri'e. Cymodocée rameuse, Cymodocea ramosa, N., Hist. Polyp., p. 206, n. 558 , pl. 7 , fig. 1 , A, B. Dans celte espèce, les tiges s'élèvent d'un em- pâtement commun ; elles sont un peu rameuses et annelées , dans presque toute leur longueur , avec des cellules opposées à chaque anneau, et alter- nes d'un anneau à l'autre. Richard , célèbre botaniste , l'a trouvée dans la mer des Antilles. La Cymodocée anneeée , N. , Gen. , tab. 67 , fig. 10 et 1 1 , du cap de Bonne-Espérance , et la Cymodo- cée SIMPLE, N. , Hist., pl. 7, fig. '2, A, u, des côtes d'Anglelrere et d'Irlande, appartiennent également à ce genre de Sertulariées. (i,am..x.) CYMODOCEE. Cymodocea. bot. PHAN. (Delile. ) Syn. de P/iucagros- tis. Willd. /^. ce mot. * (b.) CYMOPHANE. mtn. C'est-à- dire Lumière flottante. Chrysobe- ryl, W. ; Chrysolite orientale des la- pidaires. Substance minérale d'un jaune verdâtre et d'un éclat vitreux dans la cassure; plus dure que la To- paze, présentant souvent des reflets d'un blanc laiteux mêlé de bleuâtre, et possédant la double réfraction à CYM lin }i;ml degré. Sa pesanteur siM^cifi- Hiic est de 3,8 ; elle est iufusiblu au chaliiineaii. Berzélius la regarde comme étant un sous-silicate d'Alu- mine ; elle renferme , suivant Kla- j)rolh , 75,5 d'Alumine, iSdcvSilicc, 6 de Chaux et i,5 d'Oxidc de Fer ; perle, 5. On ne l'a trouvée, jusqu'à présent, qu'à l'état de Cristaux ou de grains cristallins qui sont toujours transparens ou au moins translucides. Sa lorme primitive est un prisme droit, rectangulaire, dans lequel les trois cotés sont entre eux comme les racines cai récs des nombres 2, 3 et 6. Nous citerons parmi les formes se- condaires décrites par Haiiy la Cv- mophanc anamorphique , qui offre l'aspect d'un prisme dioit , hexaèdre, et qui dérive de la primitive dont les bases sont remplacées par des som- mets dièdres; la C^m. dioctaèdre , en prisme octogone terminé par des sommets à quatre faces , et l'annulai- re , que l'on prendrait pour un pris- me hexaèdre dont les arêtes au con- tour des bases seraient remplacées par des facettes disposées en anneau [r. Hauy , Trait, de Min. T. 11 , p. 3o6 ). 9 La Cymophane a été trouvée au Brésil, à l'île de Ceylan.et dans le Connecticut. Celle des États-Unis a pour gangue une roche composée de Feldspath blanc, de Quartz gris et de Talc blanchâtre. Cette roche renfer- me en outre des Grenats éniarginés. (G. DEL.J ^ CYMOPOLIE. Cymopolia. polyp. Genre de l'ordre des Corallinéesdans la division des Polypiers flexibles à substance calcaire mêlée avec la subs- tance ou la recouvrant, dontles carac- tères sont : Polypier phytoïde, di- chotome , moniliforme , avec des ar- ticulations cylindriques, distantes les unes des autres , et couvertes de cel- lules nombreuses presque visibles à l'œil nu. Deux Polypiers, les Corallina barbata et Rosaiiiim, nous ont servi à établir ce genre qui diffère de celui des Corallines par la ramification dicho- lomc , de celui des Galaxaures par l'épaisseur de l'écorce crétacée et la CYM a43 petitesse de l'axe tubuleux inttiiieur ; et des Amphiroës par la régularité des divisions. Il était impossible de placer les Cymopolies dans aucun de ces genres, et quoique nous n'ayons pu les étudier que dans les descrip- tions des auteurs , nous nous sommes vus forcés de les séparer pour en for- mer un groupe particulier, facile à reconnaître à la forme des articula- tions et à la division des rameaux. Aucune Cotallinée n'offre des po- res aussi visibles que les Cymopolies; Ellis les a parfaitement figurés dans ses deux ouvrages, et lout fait présu- mer que ces pores rcnfeiment des Po- lypes , caractère qui les éloigne des Galaxaures dont les Animalcules sont constamment placés aux som- mets des ramifications. L'organisa- tion et la couleur paraissent sembla- bles à celles des Corallines. La gran- deur ne semble pas dépasser un déci- mètre. Les auteurs les indiquent com- me originaires de la mer des Antilles, principalement des côtes de la Ja- maïque. Ce genre est composé de deux es- pèces , l'une et l'autre de la mer aes Antilles. La première, la Cymopolie RosAïKE, Lamx. (Gen. Polyp., p. aS, tab. 21, fig. 5, H, H, 1-3), offre des ar- ticulations cylindriques dans la partie inférieure, et de subglobuleuses dans les rameaux. La deuxième , nommée Cymopolie bakbue, Ellis (Corail. , p. 68, lab. 25, fig. c, c ), se distingue par l'organisation de l'axe , et surtout par la toufte de petits tubes capillacés qui forme une petite houppe à l'extré- mité (les rameaux. Ce genre aurait besoin d'être étudié de nouveau sur la nature vivante. (lam. .x.) CYMOTHOA etCYMOTHOE.6>- mothoa. crust. Genre de l'ordre des Isopodes , fondé par Fabricius , et rangé par Latreille (Règn. Anim. de Cuv.) dans la section des Ptéi-ygi- branches avec ces caractères : bran- chies libres, membraneuses, vésicu- laires , disposées sur deux rangs sous la queue; quatre antennes apparen- tes; queue composée de six anneaux le b44 CYM avec un appendice de chaque côté , formé de deux lames portées sur un pédicule commun et mobile; pieds insérés près des bords latéraux du tronc , courts et terminés par un cro- chet fort , très-aigti et non divisé à sa pointe. Ainsi caractérisé, ce genre comprend plusieurs divisions établies par Leach, V. Cymothoadées , et se trouve au contraire moins restreint que dans l'ouvrage de Fabricius. — Les Cymothoës de Latreille out, sui- vant cet auteur , le corps essentielle- ment composé à la manière des autres Isopodes , et le plus souvent bombé ou convexe , et uni en dessus ; la tête est triangulaire , obtuse en devant et souvent reçue à sa base dans une ëchancrure°du premier segment du tronc: elle porte latéralement des yeux J)eu saillans et à réseaux très-distincts; es antennes , au nombre de quatre , s'observent à son extrémité antérieure et quelquefois sous le chaperon ; elles sont ordinairement courtes, presque égales , sétacées , à articles peu nom- breux, et situées par paires sur deux rangs les unes au-dessus des autres; la bouche présente les mêmes parties que celle des autres Crustacés Isopodes ; le tronc se compose de segmens por- tant chacun une paire de pieds , et les bords latéraux de plusieurs d'entre eux semblent être augmentés d'un appendice en forme d'article, au-des- sus de la naissance des pâtes. Celles- ci , au nombre de quatorze , sont courtes , également développées et attachées de chaque côté sur le bord même du segment; elles se compo- sent d'une cuisse épaisse et courbée eu S , d'une jambe plus mince ; enfin d'un ongle très-crochu , très-aigu , et presque aussi long que la jambe; l'ab- domen , ou improprement la queue , a six segmens dout les cinq pre- miers courts , larges , et le dernier grand , et plus ou moins ovale ou ar- rondi ; il n'est point voûté en dessous, tandis que la même pièce l'est beau- coup dans les Sphéromes; à chaque côté du bout de Vabclomen , est arti- culée une espèce de nageoire , pareille à celles que l'on observe en celte par- CYM tiedans les Décapodes macroures ; les branchies , au nombre de dix à douze environ , forment des espèces de ves- sies ou de bourses d'une couleur blan- che , et qui sont susceptibles de se rentier ; elles sont situées sur deux rangs le long du dessous de l'abdo- men ; la poitrine , dans la femelle , a plusieurs écailles en recouvrement , placées au-dessus des œu!s ; elles s'é- cartent pour donner une libre issue aux petits qui éclosent dans ces espè- ces de matrices extérieures. Chaque ponte est composée, suivant Risso, de trente jusqu'à six cents petits , et elle se renouvelle deux ou trois fois dans l'année. Les Cymothoës, vulgairement nom- mées Poux de mer, Œstres on y!siles (le Poissons , sont des Crustacés vo- races et parasites. Elles se fixent sur divers Poissons, et semblent affecter de préférence certaines espèces. On les rencontre près des ouïes , aux lè- vres , à l'anus et dans l'intérieur même de la bouche. Leach , dans sa Classification des Malacostracés (T/fl«s. ofthehiiin. Sa- de/. T. XI), établit plusieurs petits genres auxtdépens des Cymothoës; plus tard ( Dict. des Scien. Natur. T. XII ), il en a augmenté de beau- coup le nombi'e. Latreille ( Règn. Anini. de Cuv. ) a réuni aux Cy- mothoës proprement dits , ceux que l'entomologiste anglais désigne sous les noms d'ySga , de Limnoria et A" Eurydice. Les jEgas out des yeux distincts , grenus, et le pédoncule de leursantennes supérieures très ample; ce petit genre comprend trois espèces désignées par les noms suivans :-Ega entaillée, yEga emarginata , Leach {Encycl. Brit., Suppl. i , p. 4^8, T. XXII ), localité inconnue ; jÈga à trois dents, yJiga trideiis , Leach ( Trans. of theLinn. Societ. T. xi) , elle habite les mers d'Ecosse; -Egabicarinée,^^a bicariiiata, Leach , localité inconnue. Ledernier caractère assigné aux jEgas les distingue des Eurydices et des Limnories. Les premières ont en outre les yeux distincts, mais point grenus, et les antennes inférieures de la Ion- CYM guenr du corps: les secondes ont en- core des yeux distincts , mais formés de petits grains, et la tète est aussi large que le premier segment du tronc. Enfin , les Cyurothoës de Leach n'ont plus d'yeux bien dis- tincts ; leiu' tête est petite , étroite , et elles ont pour caractères propres : ar- ticles du tliorax presque anguleux sur les côtés et postérieurement , les an- gles arrondis ; les côtes des articles de l'abdomen parallèles , épaisses en dessous ; la dernière jointure trans- verse et presque coriacéc; la dernière petite lame ventrale presque en forme de stylet, et à peu près égale aux au- tres. Ainsi restreint, ce genre com- prend encore six espèces , Cymothoa (Estrum , Fabr.; C. Leschenaultii , Leach ; C. Dufiesni , Leach ; C. Mat- thieui , C. Batiksii , C. trigonocephala, Leach. Le genre Cymolhoë de La- treille comprend nécessairement les espèces précédentes et toutes celles contenues dans les petits genres de Leach, qui en sont un démembre- ment; il a pour type la Cymothoe ASILE, Cym. asilus de Fabricius , ou VOniscus asilus de Linné , figuré par Pallas {Spic. Zool. Fasc. 9, tab. 4 , fig. 12). On la trouve dans les mers d'Europe. Il comprend aussi les Ido- tées Spora et Phjsodes de Fabricius, ainsi que les Cymothoës (Estrum , pa- radoxa , falcata , imbricata , Guade- lupensis , Americana. K, , pour d'au- tres espèces , Jlisso (Hist. Nat. des Crust. de Nice, p. i58), et Bosc ( Hist. Nat. des Crustacés ). (aud.) *CYMOTHOADÊES. Cymothoadœ. CRiiST. FamUle établie par Leach et qui embrasse le genre Cymothoa de Fabricius et tous ceux qui en ont été extraits depuis. Ses caractères sont : quatre antennes, les antérieures su- périeures ; corps aplati ; abdomen formé de quatre , cinq ou six pièces , chacune desquelles est pourvue , sur ses côtés , de deux appendices foliacés, fixés à un pédoncule commun , les dernières de ces pièces sont surajou- tées , et toujours plus épaissies par la matière crustacée ; tous les appendi- CYM 245 ces du ventre sont nus ou à décou- vert. Leach divise celte famille ea plusieurs stirpes , races ou sous-fa- milles , de la manière suivante : I. Corps peu convexe; abdomen composé de quatre anneaux distincts, dont le dernier est plus grand que les autres ; yeux placés sur le sommet de la tète , écartés l'un de l'autre ; antennes inférieures plus longues. Genre : Serole. IL Corps convexe ; abdomen com- posé de cinq anneaux ; les quatre premiers soudés l'un à l'autre, au moins dans leur milieu , le cinquième étant le plus grand; yeux placés entrele côté et le sommet de la tète , touchant presque au bord antérieur du thorax, et reçu? dans une cchancrure de cha- que côté de son premier anneau ; an- tennes inférieures plus longues. Genres : Campecopée , Nesée , Ci- LicÉE , Cymodice , Dynamène , Zu- ZARE , SPHÉROME. in. Corps convexe ; abdomen com- Sosé de cinq ou six anneaux distincts, ont le dernier est plus grand; yeux placés latéralement ; antennes infé- rieures plus longues même que la moitié du corps ; ongles tous sembla- bles , légèrement courbés. Genres : ExJRYDlCE , Nelocire , CiROLANE. IV. Corps convexe ; abdomen com- posé de six anneaux distincts ; le der- nier plus grand que les autres ; yeux placés sur les côtés ; antennes infé- rieures n'étant jamais plus longues que la moitié du corps ; les ongles de la deuxième , troisième et quatriè- me paires de pâtes très -arqués, les autres légèrement courbés. Genres : Conieère, Rocinèle , ^GA , Canolike , Anilocre , Olen- CIRE. V. Corps convexe ; abdomen ay^nt six anneaux distincts, le der- nier plus grand ; yeux peu apparens ; antennes presque égales en longueur. 246 CYN Genres : Nérocix.e , Livonèce , Cymothoe. VI. Corps convexe ; six anneaux distincls à l'abdomen , le dernier plus grand ; yeux placés latéralement , écartés Tun de l'autre et composés de grains distincts ; antennes presque égales en longueur. Genre : Lininirée. V. à leur ordre alphabétique cha- cun des genres cités. (Aun.) CYNAÈDE. POIS. Bosc dit qu'on a établi sous ce nom un nouveau genre dont le Sargue serait le type. V, Spa- RE. (b ) GYNANCHIQUE. Cynanchica. BOT. PHAN. Espèce du genre Aspé- rule. V. ce mot. (b.) GYINANQUE. Cjnanchum. bot. PHAN. Ce genre de la famille d^ Asclé- piadées et de la Pentandrie Digynie , L. , a été modifié dans ses caractè- res par les travaux de quelques bo- tanistes modernes , et particulière- ment par R. Brown ( Tf^erii. Traits. 1 , p. 43). Voici les caractères qu'il lui assigne : son calice est à cinq di- visions profondes et étroites ; la co- rolle est raonopétale, rotacée et à cinq divisions égales et profondes; les ap- pendices staminaux sont, en général, au nombre de cinq et opposés aux lo- bes de la corolle; quelquefois leur nombre est beaucoup plus considéra- ble ; ils sont toujours réunis et soudés par leur base; les anthères sont ter- minées par une membrane, et con- tiennent chacune une masse de pol- len solide , renflée et pendante. Les deux pistils sont accolés et se termi- nent par un stigmate apiculé; les fruits sont des follicules ovoïdes allongés , simples , rarement doubles, s'ouvrant par une fente longitudinale et cou te- nant des graines imbriquées, dressées, surmontées d'une aigrette de poils blancs et soyeux, et contenant dans leur intérieur un embryon renverA^ , dont la radicule est courte et conique , les deux cotylédons ovales obtus. CYiN Les espèces qui composent ce genre sont des Plantes herbacées , ou des Arbustes le plus souvent volubilcs ; leurs t,iges sont grêles , rameuses , cl portent des feuilles opposées , simples et entières; les fleurs, en général assez petites , forment des ombelles simples ou sertules , ordinairement placées entre les pétioles. Robert Brown réunit à ce genre plusieurs espèces d'abord placées dans d'autres genres , tels que les Penplu- ca lunicata de Retz; Periploca a/ri- cana, L.; les Âsclepias Vlncetoxicuin, L. ; Asclep. nigra , L. ; Asclep. sibi- lica, L. ; Asclep. Z>rt o«//ca , Willd. Nous allons faire connaître ici quel- ques-unes des espèces les plus inté- ressantes; telles sont : Le Cynanque dressé, Cynanckum erectum , L. , Jacq. Horl., t. .^8. Cette espèce, que l'on cultive dans les jar- dins de botanique , est originaire d'O- rient. Elle est vivace et pousse chaque année des tiges grêles, dressées, cy- lindriques , glabres, hautes de deux à trois pieds , portant des feuilles op- posées, pétiolées, cordiformes, aiguës, entières, glabres et d'un vert blan- châtre ; les fleurs sont blanches , pe- tites , et forment des sertules ou om- belles simples latérales. Le Cynanque de Montpellier , Cynanchuin Munspeliacum , L. , Ca- van. Icon. rar. , i , t. 6o. Ses racines sont rampantes et donnent naissance à des tiges herbacées , sannenteuses , longues de deux à trois pieds, gla-^ bres ; les feuilles sont opposées , pé- tiolées, cordiformes, obtuses, glabres et d'un vert blanchâtre ;. les fleurs sont blanches et forment de peti- tes ombelles simples et latérales. Il paraît que le Cynanchum acutuin de Linné n'en est qu'une simple variété, dont les feuilles sont plus allongées et aiguës.Cette espèce croît dansleslieux maritimes et sablonneux de la Proven- ce. Nous l'avons recueillie aux envi- rons de Montpellier. Le suc de cette Plante , concrète et mis en masse , porte le nom de Scammonée de Mônl- pe/lier : il est , comme la Scammonée CYN ci'Alep, violeininent purgatif; mais ou en a presque enlièreincul abandonué Tusage. LcCynanqui; DoMrTK-YiixNiN, ty- naiiclium Vincetoxicum , Rich., Bot. mcd. 1 , p. 3195 ^4sclepias fiucetoxi- cum , L. < /est une petite Plante vivace commune dans les bois sablonneux , aux enviions de Paris et dans une grande partie de la France ; sa racine se compose d'une souche horizontale, tuberculeuse , d'oii parlent un grand nombre de liîjres Ijlauchâtres allon- gées et cylindriques; elle pousse une tige presque simple , d'un pied à un pied et demi de hauteur, cylindrique, Irès-glabrc , ainsi que les autres pai'^ ties de la Plante; ses feuilles sont op- posées, cordiformes , aiguës , entières; ses fleurs , jaunâtres et petites , for- ment des espèces d'ombelles sim- {)les ; la corolle est rotacee et à cinq obes aigus ; les fruits ordinairement géminés sont ovoïdes allongés , gla- bres , lisses et terminés en pointes. La racine du Dompte- Venin , en- core fraîche , a une odeur un peu nau- séabonde et une saveur âcre,amère et désagréable , qui se perdent en partie par la dessiccation. C'est un médica- ment énergique , qui provoque tantôt le vomissement, tantôt des évacua- tions alvines plus ou moins abondan- tes. Autrefois on le considérait com- me très-efficace dans le traitement de la morsure des Serpeus; de-là son nom de Dompte- f^enin; mais aujour- d'hui il n'est plus employé. Le Cynakq,ue Arguel, Cynan- chum Arguel , Delile, Egypt. L'Ar- guel est un Arbuste qui croît dans les différentes contrées du nord de l'A- frique , en Nubie , en Egypte , et sur- tout dans les environs de Syène ; ses tiges dressées , grêles , cylindriques et toul-à-fait glabres , s'élèvent à une hauteur de deux pieds et portent des rameaux opposés ; ses feuilles , éga- lement opposées, sont presque sessi- les, petites, ovales , lancéolées , en- tières, aiguës, un peu coriaces et d'un vert glauque ; les fleurs , qui sont blanches , forment des espèces GYIS i-i'! de bouquets ou d'ombelles simples et pédoncules; les follicules, tantôt simples, tantôt géminés, sont épais, renflés dans leur partie inférieure, terminés en nointo allongée supé- rieurement ; îre sont glabres et sou- vent - maculés de taches pourpres. Les feuilles de l'Arguel sont fréquem- ment mélangées avec celles des Cas- ses , dans les différentes sortes de Séné qui nous sont apportées d'Egyp- te , et en particulier dans le Séné dit delà Patte. Ce mélange , qu'il est toujours facile de reconnaître, n'offre pas de graves inconvéniens ; car l'Ar- guel possède à peu piès les mêmes piopnétés que les feuilles des Casses; cependant le professeur Delile pré- tend que ce médicament purge avec trop de violence et cause souvent des coliques. On reconnaîtra facilement les feuilles d'Arguel mélangées dans le Séné. En effet, on ne pourrait les confondre qu'aveq, ctlles de la Casse à feuilles aiguës, Caesia acutifoUa , Delile ; mais ces dernières sont plus minces, d'un vert plus prononcé , inéquilatérales à leur base , et légère- ment pubescentes à leur face infé- rieure , tandis que dans l'Arguel elles sont "un peu épaisses et coriaces , d'un vert cendré , équilatérales à leur base , et parfaitement glabres. Le Cynanque Ipécacuan- HA, Cynanclium Ipecacuanha, Kich. , Bot. méd. 1, p. 5i8; Cynanchuin vomitoriiivi , Lanik. Originaire des îles de France et de Bourbon, ce petit Arbuste a sa racine compo- sée d'une touffe de fibres longues et blanches. Ses tiges sont grêles , sarmenteuses , cylindriques, glabres ou pubescentes ainsi que les feuil- les, ce qui forme deux variétés dis- tinctes ; ses feuilles opposées, cour- tement pétiolées , cordiformes , ai- guës, entières, sont tantôt glabres et tantôt pubescentes ; les fleurs, pe- tites et blanchâtres , forment de pe- tites grappes axillaires , plus lon- gues que les feuilles et composées d'un petit nombre de fleurs. Sa ra- cine est connue et employée aux îles Maurice sous ie nom d'ipécacuaiiha , a48 CYN et y remplace l'Ipe'cacuanha du Bré- sil- Elle se compose de longues fi- bres grêles et blanches, d'une sa- veur acre et amère , mais beaucoup moins énergique et moins efficace que celle du Cephœlis JpÊkacuanlia. P'. les détails que nous en avons donnés dans notre Travailsur les Ipécacuanlia du commerce. Un vol. in-4°. Paris , 1818. II existe encore un très-grand nom- bre d'esjjèces de ce genre. Dans les JSova Gênera de Humboldt , notre ami, le professeur Kunth , en a décrit huit espèces nouvelles. Robert Brown eu a, dans son excellent Prodrome , indiqué trois autres , originaires des côtes delà Nouvelle-Hollande. (A.R.) CYNAPIUM. BOT. PHAN. C'est-à- dire Persil (le Chien. Espèce du génie .ffilhuse. V> ce mot. (b.) CYNAP A.. BOT. PHAN. Pour Cina- ra. J^. GiNAKE. • (b.) CYMARHODE. Cynarhodon. bot. r>]AN. iJesvaux appelle ainsi une es- pèce particulière de fruit dont le Ro- sier nous offre l'exemple. C'est un fruit charnu composé d'un nombre plus ou moins considérable d'ovaires pariétaux el osserix , renfermés dans l'intérieur d'un calice, resserré à son orifice , devenant charnu. Ce fruit , ainsi qu'il est facile de le voir , n'est qu'une modification de celui que le professeur Richard a nommé Mélo- nide. V. ce mot. (a.r.) CYNAPJCE, BOT. PHA-N. La Plante désignée sous ce nom dans Dioscoride est un Apocyn , selon Adausou. (b.) * CYNAROCÉPHALE. bot. piian. T'. ClNABOCÉPIlALES et Carduacées. CYNAROIDE. bot. piian. V. Ci- NAROÏDE. CYNIPS. Cynips. iNS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Pupivores, tribu des GaUicolcs ( Règn. Anim. de Cuv. ), ayant pour caractères , suivant Latrcille ; antennes ordinai- CYN rement de treize à quinze articles , droites , filiformes , ou à peine plus grosses vers leur extrémité j lèvre et mâchoires très - distinctes ; palpes très-courts ; ailes supérieures offrant une cellule radiale complète, longue, presque triangulaire , et trois cellules cubitales , la première petite , la deuxième très-petite , et la troisième très-grande , atteignant ordinaire- ment le bout de l'aile ; point de ner- vures aux ailes inférieures ; tarière des femelles logée soit entièrement , soit du moins vers sa naissance, dans une fente ou coulisse extérieure pra- tiquée le long du ven re. Le groupe des Cynips fondé par Linné a depuis été subdivisé de manière que le genre Cynips , tel qu'il vient d'être dé- crit , ne représente pas en entier les Cynips de cet auteur. Geoffroy avait substitué mal à propos le nom de Diplolèpe à celui de Cynips , et il s'était servi de ce dernier nom pour désigner certains Ichneumons. Les entomologistes ont rétabli les choses telles qu'elles étaient d'abord , les Diplolèpes de Geoffroy ont repris le nom de Cynips , et son genre Cj- nips a été convei ti en celui de Chal- cide. Les Cynips proprement dits dif- fèrent des Chaîcidites, des Oxyures et n'es Chrysides par leurs antennes droites et filiformes, par l'absence des nervures aux ailes inférieures , et par leur tarière cachée dans une coulisse pratiquée le long du ventre. Ce carac- tère empêche de les confondre avec les Ichneumons; ils s'éloignent encore des Figiles par les antennes et par le nombre de cellules cubitales des ai- les ; enfin on pourrait aussi les dis- tinguer des Ibaliesen prenant en con- sidération la figure de la cellule ra- diale et la grandeur du point de l'aile. L'organisation extérieure des Cy- nips a été décrite avec soin par les au- teurs. Le corps est court et voillé ; la tête est beaucoup plus basse que le thorax; elle supporte des antennes filiformes assez longues , de quatorze articles dans les femelles, et de quinze dtms le mâles; le troisième est grand et CYN arqué; des yeux ovales et enlicrs; trois petits }oiix lisî^es; une bouche formée de mandibules tricteutcos , de quatre palpes uu peu plus gros à leur extré- mité , les maxillaires de quatre arti- cles , et les labiaux de trois et d'une languette presque cordilorme, arron- die ou un peu échancrée sur son bord supérieur. Le thorax est élevé et comme bossu , avec l'écusson quel- quelbispioéminent ; il supporte qua- tre ailes ; les supérieures qui ont seu- les des nervures dépassent l'abdomen en longueur ; ces nervures sont dis- posées d'une manière si particulière , qu'il suûil , dit Jurinc, de les avoir vues une lois po\ir les reconnaître à l'instant. Le cubitus, dès son origine, s'écarle du. radius de manière à lais- ser entre eux un assez grand inter- valle; le point de l'aile n'a pas la mê- me forme que celui des autres lij'uc- noptères , et il n'occupe pas tout-à- fail la même place. Une nervure très- forte et très-apparente descend du cu- bitus avant son insertion au point, et se porte en arrière uu peu oblique- ment pour former la première cellule cubitale, et soutenir la seule nervure liumérale qui existe; les pâtes ont une grosseur niovcnue , les cuisses sont lortes ; les jambes antérieiu'e^ se ter- niiuent par une pointe assez longue, et ne présentent point d'échancrure au coté interne ; les autres jambes sont biépincuscs au bout , et les tar- ses entre lesquels ou voit une pelote se lernnneut par deux crochets uni- dentés ; l'abdomen est court , ovalai- rc , comprimé, caréné , tranchant in- férieurement , et tronqué oblique- ment ou très-obtus à l'anus dans les femelles ; il est surtout remarquable par la tarière. Cette tarière, dont l'u- sage est de percer certaines Plantes pour introduire un œuf ilaus la plaie, ollre uu mécanisme admirable, et qui a très-bien été décrit par Rëaumur (Mém. sur les Ins. T. m, p. 483 et pi. 45 et 46 ], Cet excellent observateur nous fournira la description que nous allons eu faire. « Il ne faut , dit Réaumur, que presser entre deux doigts le ventre de la Mouche , et CYN a49 augmenter doucement le degré de pression pour obliger ces parties (une espèce de tarière en forme d'aiguillon et deux pièces beaucoup plus grosses qui lui servent d'étui ) de se mettre à découvert, et de montrer doii leur jeu dépend. Le premier degré de pression force seulement les deux piè- ces qui couqiosent l'étui à s'écarter l'une de l'autre , et assez pour per- mettre de distinguer l'aiguillon qui est entre elles deux , et contre lequel elles ne sont plus alors aussi exacte- tement appliquées qu'elles l'étaient auparavant. Le contou:- de l'anus pa- raît alors ; il est circulaire et bordéde poils. Si on presse ensuite davantage, ou oblige l'aiguillon à sortir de son étui , à s'élever; on reconnaît qu'il est d'une substance analogue à la corne, et d'un brun châtain, comme le sont les aiguillons ou les inslrumens équi- valens de beaucoup de Mouches plus grosses. On voit qu'il vient de l'en- droit oîi l'arête de celui-ci commence à être abattue ; que là est une pièce écailleuse qui avance un peu sur la coulisse , et que c'est dessous cette pièce que passe l'aiguillon. Mais on ne le voit pas encore dans toute sa longueur ; il paraît bientôt plus long ; si on presse le ventre davantage , on l'oblige de sortir de celui-ci dans le- quel d est logé en grande partie ; la pression augmentée contraint aussi l'anus à devenir plus éloigné qu'il ne Test dans l'état naturel , de l'endroit OLi l'arête commence à manquer, et cil est l'origine de la coulisse. Les bouts de chacune des pièces qui com- posent l'étui , se trouvent cependant toujours à même distance de l'anus , d'où il semblerait que ces pièces s'al- longent ; mais , ce qui est plus vrai et plus remarquable , c'est que la tige pour aiusi dire de chacune de ces pièces était dans lecoips, et que la pression l'en a fait sortir. Qu'où pousse plus loin la pression et jus- qu'au dernier point oii elle peut être portée , tout cela devient plus sensi- ble ; l'aiguillon paraît plus dudouble et près du triple plus long qu'il ne l'était d'abord ; l'anus s'éloigrte da- aSo CYiX vantage de l'origine de la coulisse ; mais ce n'est pas en ligne droite qu'il s'en éloigne ; il passe du côté du dos, et la partie de chacune de ces pièces de la coulisse qui estsortie du ventre se recourbe en arc. Ou voit par-là que, dans l'état naturel, ou, pour parler plus exactement, dans l'état le plus ordinaire , il n'y a qu'une partie de l'aiguillon, un peu plus du tiers de sa longueur , qui soit hors du corps ; cette dernièi'e partie de l'aiguillon est cependant très-bien cachée; elle est lo- gée dans un étui formé par deux pièces dont chacune l'égale en longueur , et dont chacune est creusée en gouttiè- re. Ces deux gouttières composent le tuyau creux où cette partie de l'ai- guillon est à l'aise et bien renfermée; le reste et la plus longue partie de ce même aiguillon, est dans, le corps de la Mouche , et elle y a aussi son étui , mais un étui formé par deux lames plates. Chacune de ces lames , qui fait moitié de Tétui intérieur , est la tige de chaque moitié de l'étui exté- rieur ; les parties qui composent celui- ci , sont à peu près rondes , aussi lar- ges qu'épaisses; ces dimensions ne les empêchent pas de se placer commodé- ment en dehors du corps ; mais les Farlies des mêmes pièces qui forment étui intérieur , sont larges et minces, l'endroit oii elles sont logées deman- de qu'elles aient cette forme ; la por- tion de l'aiguillon qui reste constam- ment en dehors du corps est donc pe- tite en comparaison de celle qui est logée dans ce corps même. Comment celle-ci s'y loge-t-elle? Non-seule- ment elle est plus longue que la dis- lance qui est depuis l'endroit oîi elle y entre jusqu'au corselet; elle est beaucoup plus longue même que le corps entier; cette partie, d'ailleurs, est incapable d'allongement et d'ac- courcissement; elle est d'une espèce de corne ou d'écaillé , et n'est point musculeuse. Il est donc évident qu'elle doit être contournée dans le corps , d'une façon qui lui fasse trou- ver un espace suffisant pour se loger dans une étendue trop courte pour qu'elle y puisse être placée en ligne CYP< droite. La nature a employé ici une mécanique dont .elle nous a déjà donné un exemple dans un plus grand Animal ; je veux parler de l'allonge- ment , ou plutôt de l'allongement ap- parent de la langue du Pivert . on sait que le Pivert peut porter loin sa langue en dehors de son bec ; sa lan- gue cependant est courte , et très- incapable d'être allongée si consi- dérablement ; mais son os hyoïde est une espèce de lame osseuse rou- lée en quelque sorte comme un res- sort de montre. Ainsi , dès que l'os hyoïde se déroule , la langue est portée hors du bec , et y est portée d'autant plus loin qu'il se déroule da- vantage. Ce qui a été fait pour la lan- gue du Pivert , ou plutôt pour son os hyoïde , l'a été pour l'aiguillon de nos Mouches (les Cynips); l'allongement de l'un et celui de l'autre dépendent de la même mécanique, appliquée pourtant un peu différemment. L'ai- guillon de la Mouche, après être en- tré dans le corps , se courbe pour sui- vre la convexité du ventre , il va ainsi jusqu'assez près du corselet; là , en continuant ue se courber , ou même en se courbant davantage , il retourne sur ses pas ; il revient du côté du der- rière , e» se tenant au-dessous de la ligne qui marque la longueur de la partie supérieure du corps. Il va ainsi jusqu'assez près de l'anus ; c'est là qu'il se termine et qu'est son attache. Ce bout de l'aiguillon , qui en doit être regardé comme la base , est donc fixé dans le corps , presque vis-à-vis et au-dessus de l'endroit oii est l'autre bout du même aiguillon, où est sa pointe; ainsi, au cas que l'aiguillon n'eût point de courbure, il aurait une longueur double de celle du corps , puisqu'il va de l'anus jusqu'au cor- selet, en suivant la concavité inté- rieure du dos ; et que du corselet il se rend à l'anus , en suivant moitié en dehors et moitié en dedans le contour du ventre. Si cependant l'appui de la base de l'aiguillon était fixe , l'aiguil- lon , malgré toute sa longueur , ne pourrait sortir du corps sensiblement plus qu'il n'en sort dans les lempsor- CYN i'iin;iires ; mais si la base de l'aiyml- lon peut s'approcher , et s'approcher l)eaucoup «lu corselet , alors l'aiguil- lon pourra sortir et pourra cire i'oicé de sortir beaucoup; aussi, tout a été disposé pour que sa base fût mobile. Nous avons dit qu'elle est attaciiée près de l'anus , et nous avons vu qu'à mesure que la pression des doigts force l'aiguillon à paraître plus long en dehors du corps , l'anus s'éloigne du dessous du ventre, qu'il passe du côté du dos, et qu'il s'approche ainsi de plus en plus du corselet. » — La singulière structure de cet aiguillon , cl la manière exacte et précise avec laquelle Réaumur en décrit le méca- nisme , ne nous a pas fait hésiter à reproduire en entier la description de cet illustre observateur. Aussitôt qu'une feuille , qu'un ra- meau ou toute autre partie d'un "Vé- gétal a été piquée et que l'œuf a été in- troduit dans la plaie, les sucs nour- riciers affluent vers ce point , et , eu très-peu de temps , on voit s'élever des excroissances de formes variées ; elles ont reçu généralement le nom de Galle. Les unes sont nommées Galles en Pomme, en Groseille, en pé- pin , en forme deiVè/?e;les autres por- tent le nom de Galle chevelue , Bede- guar, en Artichaut. Il en est plusieurs que l'on désigne d'après la Plante sur laquelle elles croissent , ou bien par l'usage que l'on en fait : c'est ainsi par exemple qu'on nomme Galle de Chêne, à teinture ou du commerce , celle em- ployée spécialement dans les arts et qui entre dans la composition de l'en- cre à écrire. Ces excroissances pré- sentent tantôt une cavité unique ha- bitée par une seule larve , ou par un grand nombre , tantôt plusieurs ca- vités communiquant entre elles ou séparées en autant de loges complè- tes qu'il y a de larves. Suivant Valis- nieri , l'œuf déposé dans la piqûre du Végétal augmente d'abord de vo- lume , puis il en sort une larve apode. Celle-ci se nourrit aux dépens des sucs nourriciers et fort abondans de la Galle. Elle augmente ainsi succes- sivement la cavité qui l'enloiire; au CYN 25l bout de plusieurs mois elle se trans- forme en nymphe et ne paraît à l'état d'Insecte parfait qu'au retour de la belle saison; pour sortir de Iciu' de- meure , elle perce, dans leur en- veloppe , un ti ou di^iamètre de leur corps ; la préscnc^uyce trou , qui s'observe Iréquemi^Hfà la surface des Galles , est doâqpB» indice cer- tain qu'on ne trouvera rien à son inté- rieur. Ce genre est très-nombreux en es- pèces; parmi elles, nous en remar- querons plusieurs. Le Cynips de la Galle a tein- ture, Cvn. Gallœ tinctoriœ , L. , ou le Diplolèpe de la Galle à teinture d'Olivier, qui a donné des détails très- curieux sur cette espèce (Voyage dans l'Empire Ottoman , pi. i.'i) ; il a trois à quatre lignes de long; le corps est d'une couleur fauve pâle et couvert d'uu duvet blanchâtre et soyeux ; les yeux sont noirs ; les nervures des ailes supérieures sont brunes; le dessous de l'abdomen est noirâtre et brillant. On observe à sa partie supérieure une tache d'un brun noirâtre très- polie et luisante. Il n'est pas rare de trouver cet Insecte desséché dans les Galles qui se vendent dans le com- merce. La plupart de ces Galles et les plus estimées viennent de l' Asie- Mineure et des environs d'Alep. Elles croissent sur une espèce de Chêne. Les plus estimées sont celles qui ont été récoltées après la nais- sance de l'Insecte ; elles sout jdus lé- gères et d'une couleur moins foncée qu'un grand nombre d'autres qu'on rencontre aussi dans le commerce et qui ont été évidemment recueillies avant l'entier développement de l'In- secte. Le Cynips du Figuier commun, Cyn. Ficus Caricce , Latr., ou le Cy- nips Psenes de Linné {Amœnit. acad. T. 1 , p. 4i) et de Fabricius. La larve de cette espèce se nourrit dans l'in- térieur des graines de la Figue. Ce sont ces mêmes Insectes qui étaient employés autrefois chez les anciens pour la caprification {T^. ce mot) et 252 CYN qui, encore aujourd'hui, sevvent au même usage dans le Levant. Ils se trouvent dans le Levant et au midi de l'Europe , dans les graines des Fi- guiers sauvages. Cynips dit Chêne Tozin, Cyn. Quei-ctls TozcBiBhir. , ou le Diplolepls Querciis TozcSlflf^osc (Journ. d'IIist. ]\at. ). On rencontre sa larve dans la Galle du Chêne Tozin , qui est com- mun eutre Bordeaux et Bayonne. L'Insecte pariait a elé représenté par Antoine Coquebert {Illustr. Jcon. In- sect. Dec. i,tab. i, f. g). Le Cynips lenticulaire , Cyn. lenticularis , Latr.; ou le Diplolepls lenlicularis d'0\W'\er et le Cynips lon- gipennis de Fabricius. Cet Insecîe produit l'excroissance nommée par Réauinur Galle en Champignon du Chêne : un pédicule très-court la fixe aux revers des feuilles du Chêne ; elles s'observent communément en automne , et sont quelquefois si abon- dantes , qu'en secouant les Arbres elles tombent comme de la pluie. Cha- que Galle ne renferme ordinairement qu'une seule larve. On les trouve en quantité au bois de Boulogne. L'In- secte qui en sort a été figuré par An- toine Coquebert {loc. cit., t. i, f. lo). Le Cynips du Rosier , Cyn. Rosœ ou le Diplolepis Rosœ d'Olivier. Il est . très-commun en Europe , et produit sur les Rosiers les excroissances che- velues nommées Bedeguar. Les lar^ ves vivent en famille dans leur inté- rieur ; on en voit aussi quelquefois sortir des Ichneuraonides et des Chal- cidites dont les larves ont vécu aux dépens de celles des Cynips. Le Cynips des feuilles du Chêne , Cynips Quercusfolii. Les Galles que cette espèce produit se rencontrent très-fréquemment sur les feuilles des Chênes. Elles sont lisses et arrondies. (aud.) *CYNIPSERES. Cynipsera. ins. Famille de l'ordre des Hyménoptères établie par Latreille {Gêner. Crust. et Ins. et Considér. génér. , p. 282 ) et ayant , suivant lui , pour caractères : sbdoraen implanté sur le niétathorax CYN par une portion de son diamètre transversal ; ailes inférieures sans nervures distinctes ; corps ne se con- tractant point en boule ; abdomen comprimé ou déprimé, mais caréné en dessous , du, moins dans les fe- melles ; tarière filiforme ; palpes très- courts; antennes en massue ou gros- sissant vers le bout , brisées , de six à douze articles. Cette famille compre- nait les genres Leucospis , Chalcis , Eurylome, Cynips, Eulophe, Cléo- nyme , Spalangie , Périlampe , Ptcro- male , Encyrte , Platigastre , Scélion et ïéléas. Elle appartient ( Règn. Anim. de Cuv. ) à la famille des Ichneumonides. f. ce mot et les noms de genres qui précèdent, (aud.) CYNOCÉPHALE. Cynocephalus. MAM. Genre de Singes ( F", ce mot ) caractérisé par les cinq tubercules de la dernière molaire d'en bas, carac- tère qui se retrouve chez les Maca- ques ; mais ceux-ci , outre qu'ils sont de taille inférieure , n'ont pas les narines terminales et tout-à-fait an- térieures. Cette disposition terminale des narines projetées même un peu au-devant et au-dessus des lèvres , de manière que le museau est tronqué par un plan oblique en bas , comme dans les Cochons , caractérise suffi- samment à elle seule toutes les espè- ces de ce genre. Ce museau n'est point glanduleux ; ce n'est pas un mufle comme dans les Makis. Jusqu'à Geoffroy (Tabl. des Qnadr. , Ann.duMuf..) et à F. Cuvier (Mamm. lith.) , il y avait une grande confusion dans la synonymie et la détermina- lion des espèces de ce genre. Chez les Grecs , ce nom de Cynocéphale , eni- ployé génériquement dans Diodore, lib. 2 , Elien et Strabon , paraît s'être appliqué à trois espèces , le Sphinx , le Cebus et le Cynocephalus propre- ment dit. D'après les pays oii le sau- teurs cités indiquent l'existence de ces Animaux, et d'après la Mosaïque de Pa- lestrine oti deux de ces Singes sont re- piésentés avec les noms de Sphingia et de Cepus , il est très-probable que le Cynocephalus est le Babouin , le CYN Sphinx l'Haniadryas , et le Ccpus ou Cebiis le Chaciua ou Cynocéphale noir, Singe-Cochon d'ArislDle. Butfon{Hisl.iNat.T. xiv, Nonieucl. des Singes ) avait bien constiUié ce gou- re sous le nom deBabouiu. Mais endé- terminant les espèces dont il le com- pose, il en exclut à tort le Cvuocé- phale des anciens, qui en esl jiisle- nient le tvpc el dont il applique le nom au Magot; eu quoi il fait un double emploi du Magol , l'ayant déjà qualifié du nom de Pithèque sous lequel il était réellement connu des Grecs el des Romains. La considéra- tion des pairies a-signées, par les an- ciens même, au Pithèque et au Cyno- céphale , aurait dû prévenir celte er- reur de Buûon. Il esl vrai de dire que, d'après les écrits des anciens, on au- rait pu croire que leurs Cynocéphales n'avaienf pas de queue. Néanmoins Agatharchides , copié par Diodore, avait donné sur les espèces dites Cy- nocéphales un renseignement décisif, c'est , dit-il , que les femelles ont leur matrice à l'extérieurdurant toutelcur vie. L'erreur dans la détermination anatomique de l'organe n'a pas moins poursujet un caractère particulier aux Cynocéphales , savoir cet énorme déve- loppement du tissu érectile de i'entr-ee Me la vulve , dont nous parlerons plus bas. Il n'y avait donc pas lieu, en y don- nant un peu plus d'attention , de con- fondre le Cynocéphale avec le Pilhè- que. En outre, il n'est presque pas de inonumens d'Egypte et de Nubie oii ne soient figurées avec beaucoup d'exactitude deux ou trois espèces de Cynocéphales. Le Magot n'y est pas représenté une seule fois , non plus qu'aucun autre Singe sans queue. Quant au Magot , celteabsence est de nécessité, puisqu'étant indigène des hauteurs de l'Atlas , il dut être incon- nu aux Egyptiens. Son exi.-,tence à Gibraltar el dans les chaînes de l'An- dalousie et (le Grenade s'explique par la réunion ancienne de l'Espagne à l'Afiique , démontrée par Bory de Saint- Vincent dans son Guide du voyageur. Tout Paris a pu voir, dans la rcprésentatiou des tombeaux des CYN 253 rois à Thèbes, expos^gjLà Paris par Belzoni , la momie trè^nien conser- vée d'un Ilamadryas avec sa cheve- lure et son long camail. On savait en outre que le Cynoccphalus était ado- ré à llermopolis ; et le Babouin est surtout reconnaissable sur les monu- nuns égyptiens (/^. Antiq. d'Egypte , Montfaucou, Antiq. expliq., et Gau, Monum. de la Nubie.) Les Cynocéphales sont en général de la taillcde nos plus grandsChiens ; si même on en croyait ce que des voyageuis rapportent de la taille du Mandrill , cet Animal surpasserait le Pongo , le plus grand de tous les Sin- ges authenliquemeut connus. Ils se distinguent de tous les autres Singes par la brièveté de leurs membres an- térieurs , et cependant leurs membres postérieurs sont encore à proportion plus courts. Ils ont tout-à-fait le port d'un Quadrupède, ce qui leur donne plus d'aisance î» marcher à quatre pâtes , et leur rend moins indispensa- ble l'habitation des Arbres. Aussi verrons-nous que plusieurs Cynocé- phales n'habitent pas les forêts. Leurs doigts, réunis par une bride lâche de la peau jusque près de la seconde phalange , son t encore plus*courls que dans les Guenons ; les phalanges sont aussi moins arquées, quoique la face palmaire en soit légèrement cent ave , de sorte que leur main est à propor- tion plus courte que celle de l'Hom- me. Elle est donc loin de représenter cet immense crochet articulé, auquel les Orangs , les Gibbons, les Atèles doivent celle incroyable fiicilité de grimper aux Arbres, de se suspendre à leurs branches. Leur corps, épais et trapu , n'a pas non plus la souplesse, la flexibilité de celui de ces Animaux et des Guenons; et quoiqu'incompa- rablement plus agiles que les Chiens eli«mome que les Chats, ils sont inca- pables de cette immensité d'élan , de celte agilité de saut des Singes dont nous venons de parler. Quoiqu'ac- coutumés à marcher à terre sur leurs doigts , leurs pouces , plus écartés aux quatre pieds que celui de la main de l'Homme , et opposables en propor- 12:V> CYN lion, leur doMaeat, poui- saisir et cm- jioigner des TOJets même plus volu- mineux, une adressée! une facilité au moins égale à celle des autres Singes pourvus de plus longs doigts. Le pou- ce de derrière est constamment plus long que celui de devant ; les ongles sont allongés et ployés en gouttière, ce qui en l'ait des armes puissantes , et des crochets propres à déchirer et même à déterrer les racines dont ils se nourrissent. La queue variahlcd'une espèce à l'autre pour la longueur, mais invariable dansla même espèce, a cela de commun dans toutes qu'elle est toujours relevée en arc dans l'é- tendue de trois ou quatre pouces. De- là cette attitude particulière de la queue des Mandrills et Drills, qui l'ont courte et tout entière re- dressée , et de celle des Babouins proprement dits , laquelle , n'étant pas moindre que les deux tiers de la longueur du corps , retombe droite et sans mouvement au-delà de la partie recourbée. La tête des Cynocéphales, d'où est venu leur nom , est la partie caracté- ristique de leur physionomie, même sur le squelette; elle manque de front. Le frontal* coudé à angle presque droit sur le plan de l'orbite, forme la voûte de cette cavité , et se projette brus- quement en arrière, presque dans le même plan que le pariétal. Celui-ci arrive presque sans cou) bure à l'occi- pital qui , n'ayant pas de partie hori- zontale, coupe aussi brusquement le vcrtex en arrière, que le frontal en avant. Il en résulte que le vertex est presque plat dans cet intervalle et entre les deux lignes temporales. Ces deux lignes sont en général plus écar- tées l'une de l'autre dans les Cynocé- phales que dans les autres Singes adultes. Dans l'Hamadryas surtout , elles restent parallèles , depuis les crêtessourcilières jusqu'à la crête occi- pitale , de sorte que le vertex de cette espèce adulte représente un plan ré- gulièrement quadiilatère, dont la longueur et la largeur sont à peu près celles de tout le crâne; dans les autres Cynocéphales, ce plan repré- CYN sente un triangle dont le sommet est plus ou moins tronqué en arrière à l'occipital; il résulte de cet élargisse- ment des paiiétaux que , nonobstant la petitesse de l'angle facial et l'énor- me développement delà face (/^'. Cka- ne), l'aire du crâne est encore supé- rieure quelquefois d'un quart à l'aire de la face. Cette aire du crâne a même une proportion encore plus avanta- geuse, si on la compare au volume de l'Animal. Les crêtessourcilières , plus avancées que dans aucun autre Ani- mal , donnent à ces Singes un air de férocité tout particulier. La pro- jection de la face en avant dépend sur- tout de l'agrandissement des palatins et de l'énorme renflement des os maxillaires en deux côtes proéminen- tes tout le long du nez. Ce lentlement agrandit l'espace du sinus nasal et du cornet correspondant. 'Car no- nobstant Tassez petit développement de la partie elhmoïdale de l'organe de l'odorat , sa partie maxillaire est plus pi'édominante que chez la plu- part des Mammifères. Le devant de cette énorme côte reçoit l'alvéole de la canine supérieure. L'ouverture des narines est très - dilatée ; dans quelques espèces , elles sont séparées en dessus par une échancrure. La langue , douce , est très-extensible; le goût paraît très-actif chez ces Ani- maux. Le palais, par ses nombreuses rugosités et le volume de ses nerfs et de ses vaisseaux que représente la giandeur des trous palatins et inci- sifs, doit aussi en être le siège. Legrs lèvres sont peu proéminentes , mais fort mobiles. Nous avons vu des Ba- bouins , buvant avec un verre , l'ap- puyer sur la lèvre inférieure projetée en cuiller pour le recevoir. Les pau- pières ressemblent à celles de l'Hom- me ; la pupille est ronde et l'iris brun. La conque de l'oreille diffère de la nôtre par le grand développement du lobule et par l'allongement en pointe de la partie supérieure. Leurs mains, comme celles de tous les Singes , jouis- sent de la même organisation et de la même sensibilité tactile que celles de l'Homme. CYN L'appareil de la génoralioii , pav rexcessildcveloppciiiont des oreaiies de la volupté et surtout par le déve- loppement du tissu dans lequel paraît résider la cause mécanique et scnsi- tive du plaisir, mérite une considé- ration particulière. Ces organes , dont le but définitif est la reproduction, ont cependant en réalité dans l'exis- tence des Animaux supérieurs, des Mammifères surtout, un effet plus imuiédiat, qui mérite toute l'atten- tion du physiologiste et du philoso- phe. Des métaphysiciens moroses ont tonné contre l'usage continu que l'Homme fait de la volupté ; ils ont opposé à cette continuité , comme un exemple à suivie, la longue con- tinence de la plupart des Animaux qui ne se livrent à l'amour qu'à des époques dont la durée n'occupe qu'un espace de quelques jours dans l'année; et dont les femelles, le but de la gé- nération atteint, c'est-à-dire une fois fécondées , repoussent les approches des mâles. Ils ont attribué à une dépravation de l'esprit les jouissances continuées de l'Homme dont la com- pagne partage encore les plaisirs , tout en portant dans son sein le» fruits de leur amour. Et des méde- cins ont considéré, par rapport à la femme enceinte, cette continuation des jouissances à peu près de la mê- me manière. Pour nous , pensant que c'est toujours un devoir de dire la vérité, en dût-on abuser, et que l'histoire de la nature est l'exposition de ce qui est, nous allons remplir ce devoir et dire ce qui existe réellement. Trois sortes d'organes con- courent à la génération , comme Cuvier l'a surtout fait remarquer le premier. L'ordre successif de leur exercice, indépendamment de toute instruction prématurée, met en jeu d'abord les organes du plaisir qui sont réellement les excitateurs de tous les autres. Or, entre les organes delà volupté et les organes essentiellement reproducteurs (c'est-à-dire sécréteurs) il existe une loi de balancement qui, dans le plus grand nombre des Ani- maux, esta l'avantage des derniers. CYN a 5. S Chose même extraordinaire, la pro- duction est d'autant plus abondante dans la nature que la conscience de son acte ei du plaisir qui l'amène , est moindre. Au contraire, à mesure que la conscience de la vie s'anime et se peisonnalise pour ainsi dire davanta- ge dans les Animaux, à mesure la faculté reproductrice diminue, et celle du plaisir augmente avec ses or- ganes; l'Animal vit davantage pour lui-même; ses actes, dans leurs motifs et leurs effets, lui deviennent plus personnels ; il se complaît même dans beaucoup de ces actes, sans autre ré- sidtat que l'émotion intérieurequ'il en éprouve. Néanmoins il n'est pas libre dans l'exercice de ces actes. La sollicita- tion toujours pressante de ses besoins le force à les satisfaire. Et certes cette existence de lubricité , le plus souvent stérile pour la multiplication de l'es- pèce, était dans les lois de la nature, puisque le Créateur a, dans les Singes en général et surtout dans les Cyno- céphales , donné aux organes du plai- sir le môme excès de prédominance qu'il a donuQ ailleurs à ceux de la production. Tout le monde sait que chez l'Homme , le sens de la volupté réside surtout au gland, et dans la Femme au clitoris , organes d'une structure particulière , dont le tissu , connu sous le nom d'Erectile ( /^. ce mot), se retrouve partout oii la sen- sibilité tactile doit être plus exaltée. Ce tissu , dans l'Homme , développe pourtant beaucoup moins de surfaces que dans la Femme; et l'expérience prouve assez que l'étendue de ces sur- faces mesure assez bien l'énergie du plaisir. Or, chez les Cynocéphales, la peau des fesses et de presque tout le pubis, par l'excès de développement de sespapdles nerveuses et de son réseau vasculaire, qu'alimentent d'innom- brables vaisseaux sanguins, est tout entière transformée en tissu érectilc dans toute la perfection de la struc- ture de ce tissu. Et comme dans l'espèce humaine ce même tissu s'e&t développé autour de la bouche , oii les lèvres peuvent aussi frémir sous l'impression de volupté qu'elles pra- 256 CYN f)agent, qu'on juge de la susceptlbilitd ascivc des Cynocéphales dont toute la peau de la face est transformée en ce tissu, qui n'existe chez nous qu'au pourtour des lèvies et encoie à un moindre degré. Chez eux, le tissu érectite des joues ne diffère pas de ce- lui de la légion génitale; et comme sous ce tissu érectile des joues , dont l'inlensilé de couleur surpasse celle qui existe jamais au gland de 1 Hom- me ou de la vulvedela Femme, se dé- veloppent ces immenses narines dont l'activité est pour ainsi dire la senti- nelle du plaisir, que l'on juge par quels emportemens de lascivité doi- vent être sans cesse entraînées toutes ces espèces! Que l'on en juge par ce plus vif aiguillonnement au plaisir qu'excite chez l'Homme la sensibilité accrue de la peau voisine des organes génitaux ou de ces organes mêmes, lorsqu'elle est atteinte de dartres qui n'en développent néanmoins que mé- diocrement le tissu vasculaire! Quand on a vu des salles de dartreux dans un hôpital , on sait que la décence y est presque aussi difficile à maintenir que dans une ménagerie de Singes en présence d'une Femme. Or , dans ces salles les deux sexes sont séparés ; et comme l'exercice même des organes les lend plus propres à agir, que l'on pense combien, par la satisfaction tou- joui s libre et facile de leurs désirs, les besoins doivent prendre plus d'em- pire chez les Cynocéphales , par l'ef- fet même de cet exercice ! Aussi les femelles recherchent et provoquent les mâles après la conception comme avant. Chez elles, le développement du tissu érectile excède par rapport à leurs mâles la proportion de ce même tissu dans la Femme par l'apport à l'Homme. Les deux paires de lèvres sont tout-à-fait déplissées par l'accu- mulation du tissu érectile , et saillent des deux côtés de la vulve comme deux bourrelets dont le volume va en diminuant du côté du clitoris. Chaque mois la turgescence du tissu érectile, par un périodisme de fluxion qui ne diffère de la menstruation de la Fem- me que par son excès, développe ces CYN bourrelets en énormes protubérances animées alors, selon les espèces, d'un rouge po jrpré ou d'un bleu foncé. Ces couleurs subsistent toujours dans les deux sexes, mais à un plus haut de- gré chez les femelles durant la mens- truation , à la peau des fesses, du pu- bis; et chez les Mandrills , à celle des joues. Ce tissu érectile et les couleurs quiraniuîent,nese développent qu'à l'approche de la puberté. On conçoit quel changement dans la physiono- mie , cette révolution amène pour les espèces à visage peint , indépendam- ment des changemens de la charpen- te osseuse de la tête. Avant celte épo- que, toutes ces espèces sont à peu près également dociles et susceptibles d'affection pour leurs gardiens ; leurs agitations ne sont alors que de la tui- bulence, sans empreinte de méchan- ceté. Mais une lois pubères, les Cy- nocéphales paraissent ne plus vivre que pour exercer sans cesse leur lu- bricité et leur méchanceté. Désormais ilsfontleraalsansnécessité,sansavoir à le prévenir et sans lebut d'en profiter. Haïssant par instinct tout ce qui est vivant , leur cruauté sans objet est un "nouveau démenti des causes finales , puisqu'elle n'a pas sa raison, comme pour les Carnivores, dans la nécessité de se nourrir du sang ou de la chair de ses victimes. Mais ce qui n'est pas moins étonnant, ce besoin de mal faire se suspend par la plus légère cause. Des transports de la colère ou de la jalousie la plus brutale contre vous , ww Cynocéphale va passer brusquement à l'expression d'un sen- timent affectueux , bientôt remplacé par un accès de haine. Cette mobilité d'émotions , cette démence d'idées leur est commune avec les Guenons et surtout les Macaques. Mais leur excès de lubricité n'appartient qu'à eux. Nous en avons dit la cause. A l'aspect d'une Femme que par l'odo- rat ils savent même reconnaître sous un voile oii elle est invisible , tout leur devient étranger. Du geste, du regard , de la voix , il semble qu'ils la possèdent, qu'ils en jouissent. Et si un Homme , par l'apparence d'une ca- CYN ixîsse , excite leur jalousîte , leur em- portement n'a plus de mesure. — Au défaut de femelles, et si leur cnge est assez grande pour qu ils se mettent hors de la portée du châtiment, ils s'abandonnent sans frein à la mastur- bation. Cette provocation au plaisir ne vient, pas plus ciiez eux que dans notre espèce , dun excès de semen- ce accumulée. L'impression excitante réside seulement dans le tissu érec- tile.NousavonsvudesMacaquessaillir leurs femelles plus de vingt lois en une heure , et quelquefois avec assez peu de précaution et d'adresse pour que l'on ait pu s'assurer qu'il n'y avait pas d'éjaculation. Il est donc évidetit que dans leurs jouissances réitérées, les chances de fécondation doivent être rares pour les femelles. Néanmoins , iionohs tant l'abusduquel le degré d'in- telligence qvi'ils possèdent pourrait les entraîner, nous ne savons pas qu'on ail observé entre les mâles cette dépra- vation dont nous avons parlé au sujet des Cobaïes ( V. ce mot), et qu'on avait jusqu'ici attribuée uniquement à l'Hortime. Avec cette violence d'ap- pétit vénérien et cette inépuisable fa- culté de le satisfaire sans cesse , on conçoitquels risques courendes Fem- mes dans les contrées habitées par ces Singes , et oii ils acquièrent en li- berté le complet de leur développe- ment. Sous les ardeurs du Tropique qui ekubrase leurs sens, et au milieu d'une végétation qui leur fournit la nourriture de leur choix , que ne peu- vent-ils pas oser et faire d'après les exemples qu'ils nous donnent quoique captife dans nos climats ou presque tous meurent de phthisie ? Il y a des exemples assez nombreux de-Femmes, qu'ils ont enlevées et conservées plu- sieurs années parmi eux, en les^^ nourrissant avec le plus grand soin. Outre que chaque espèce paraît cir- conscrite dans des régions distinctes , sous un même climat chaque troupe est établie dans un canton oli elle ne tolère l'établissement d'aucune autre; elle en défend même le territoire con- tre les Hommes; s'il en paraît quel- ques-uns , l'alarme est jetée : les Cy- TOME V. CYN 257 nocéphales s'appellent, se réunissent, et parleurs cris , leurs démonstrations, essaient de leur faire rebrousser che- min. Si CCS manœuvres sont Inutiles, 1 ennemi est assailli de picries , de branches d'arbres , et même d'excré- mens. Les armes à feu seules les ef- fraient, et ils ne fuient qu'après avoir laissé plusieurs des leurs- sur 'le' ter- rain ; mais s'ils sont en nombre , ils n'hésitent pas d'attaquer malgré le feu. Delalande nous a dit avoir , avec ses Hottentots, cerné des Papions sur des rampes de précipices d'oii la retraite leur était impossible. Plutôt que de se laisser prendre, il les a Vus se jeter en bas de près de cent nfètres , et se briser dans la chute. Pendant son séjour au Cap , un Anglais , entraîné à la poursuite des Papions sur la mon- tagne de la Table , fut cerné par une troupe de ces Animaux sur un rocher d'oii il aima mieux se précipiter que de tomber entre leurs mains ; il se tua dans la chijte. Corps à corps un grand Papion a bientôttorrassé un Homme; ses énormes canines perceut et dé- chirent comme celles du Tigï^e. Un Chacma , jeune encore , échappé de sa cage à la Ménagerie , et imprud'em- meût nîenacé d'un bâton par le gar- dien , lui fit en un clin-d'œilà la cuisse trois blessures qui pénétrèrent jusqu'au fémur. On n'aurait pu s'en rendre maître qu'en le tuant, mais on mit adroitement à profit sa convoitise pont- les Femmes. Il était affectionné à la fille du gardien qui lui donnait or- dinairement à manger : elle se plaça devant la grille de la cage à l'opposite de la porte restée ouverte, et feignit de recevoir les caresses d'un Homme. A celte vue le Singe oublie son ad- versaire , jette un cri , et s'élance dans la cage vers l'objet de sa jalousie. Exeinple remarquable du passage ins- tantané chez ces Animaux de la fu- reur de la haine à la jalousie de l'a- mour. Dans toiVte l'ATrique , depuis le tropique du Cancer jusqu'au cap de Bonne- Espérance , ces Animaux ra- vagent les cultures de leur voisinage. L'on sait avec quelle précision d'évo- 258 GYN huions et de manœuvres ils dévastent r.n jardin : échelonnés à distance convenable pour se jeter de main en main les fruits du pillage , ils s'éten- dent , s il est, possible , depuis l'en- droit à pilier jusqu'à leur retraite ; ou bien , si la colonne ainsi échelonnée est trop courte , ils font à l'aulie bout un cnjjepôt , d'oii ils recommencent la manœuvre. C'est la nuit qu'ils ma- raudent : des sentinelles veillent à leur sûreté. On va jusqu'à dire que ces .senlinellçs paieut de leur vie la surprise dont elles n'ont pas averti. Une seulcj^eispèce de Cynocéphale ne se trouve pas en Afrique ; c'est le Cynocéphale noir de Dussumier. toutes les autres sont africainçs. Mais il paraît que l'Hamadryas se trouve aussi en Arabie. Voici à peu près leur répartition sur ,ce conti- nent : le Drjji et surtout le Mandrill {wraisscut propres aux deux Guiuécs; on n'en a pas trouvé au sud du tro- piq-ue du Capricorne ; le Babouin {.vuaît indigène de toute l'Afrique ejitre.les deux tropiques; l Hama- drj'as habile l'est de la même zone ; le ^inge nçir ou Chacma paraît pro- jjije à toutelaj£Ôte orientale; enfin le Papion , cecilaiucment inconnu des anciens, habile le cap de Bonne-Es- perance.Gtlesconlreesvoisin.es. Les sites préférés par Ic^ Cynocé- phales que l'on connaît le mieux ne sont pas les forêts ; ce sont les mon- tagnes et les rochers parsemés seule- ment de quelques buissons. Aujour- d'hui comii>e au temps de la fonda- lion de la colonie , de nombreuses troupes de Papions habitent les ro- chers de la montagne de la Table, où il n'y a pas de buisson qui ait plus de cinq pieds de haut. Les Papions n'habiteiit pas même dans ces buis- sons , mais dans des creux de rochers accessibles seulement par des rampes ou des ressauts si étroits qu'on ne peut les y poursuivre. Il faut pour les ceiner ime tactique calcjoi^e sur la connaissance des lieux et sur l'habi- tude qu'ont ces Animaux de faire de fréquentes haltes dans leurs retraites. D'après plusieurs récits des anciens CYN sur les Troglodytes, ilnous paraît pro- bable qu'ils ont souvent entendu par- ler des Cynocéphales ( /^. surtout Diodore et Fhilostrate, Vie d'Ap- pol. de Thyan.). C'est à une de ces espèces qui nous semble devoir être l'Hamadryas, et qui est nommée Sphynxdans Diodore , qu'auront fait aJlusion plusieurs de leurs fables. Les femelles dans ce genre comme chez les autres Singes sont constam- ment plus petites et plus douces que les mâles. Cette remarque est impor- tante , puisque chez les Carnassiers, les femelles, aussi grandes que les uiâïes , sont plus féroces qu'eux quand elles ont des petits. Elles sont réglées tous les mois. Chez elles le mamelon est très-saillant; elles font ordinaire- ment deux petits ,dont l'un au moins est toujours accroché à elles dans les marches ou dans la fuite. Chez toutes les espèces, le poil , plus long au cou , y forme une sorte de crinière : l'ex- cès de longueur de cette crinière for- me dans le Tartarin sur les épaules, une sorte de camail, et sur la tête une. véritable chevelure qui retombe à droite et à gauche, sur les oreilles à la manière /çle ij.os paysans bas-bretons. Le poil eSk .constamment moins fourni aux partiê^.plnfériemes du corps ; ses, couleurs sont aussi plus vives aux parties supérieures. Dans toutes les espèces , moins le Cynocéphale de Solo, les poils sont anfielés d'un jaime plus ou moins pâl/eet de noir; la dif- lérence des nuances dépend de la prédominance de l'une des deux cou- leurs ; la couleur de la peau même, varie avec les espèces ; les fesses aoflit toujours rouges ; la voix dans le con- tentemeat est une.jSovte de grogne- ment assez doux ; daris la colère elle est; aiguë et retentissante. ^,. i. Nous avons déjà, dit quelle eStieiir nourriture; ils la saisissent avec leurs lèvres (c'est ainsi , par exemple, qu'ils cueillent les fruits peu volumineux^ , ou bien ils la portent à la bouche aveq leurs mains. Leur appétit est médiocre eu égard à leur taille; en mangeant ils commencent toujours par remplir leurs abajoues , grands sacs formés CYN }>ni des prolongcinons de la muqueuse (le la bouche , et qui s'ctendeul enlre le {leaucier et les muscles sous-jaceiis jusqu'au-devant du larynx , oîi les deux sacs se touchent par leur fond. GeolFroy Saint -Hilaire ( Tabl. des Quadruni. , iVnn. du Mus.) a fait deux divisions des Cynocéphales , qu'il nomme Babouins couiine Builbn : la picmièrc à queue plus longue que le lorps , à contours du maxillaire ar- rondis; museau triangulaire; angle lacial de 55*'; il y place le vrai Ba- l)Ouin ( son Cynocëphale et l'Ouan- me ; tout le dessous d'un jaune p^iis pâle ; de lai ges favoris blanchâ- tres réunis sous Iç cou ; la queue re- levée à j^on origine se rqploie bientôt , et descend .jusqu'au jarret. Chez les jci^fics \a couleur des fessies:, au lieu de i^ouge, est d'un noir t^nué. Dans cette espèce, les narines ne dépassent pas le niuseau qui est tronqué per^ pcndiculairement , et les cartilages latéraux , un peu échancrés dans leur milieu, restent, dans cette partie, en CYN afrg arrière de la cloi^on moyenne. Le Ba- bouin , jusqu'ici confondu avec le Paj^ion, a du museau aux callosités deux pieds trois pouces ; de l'occi- put au museau , neuf pouces; au train de devant, un pied dix pouces ; à ce- lui de derrière , un pied neuf pouces. Le Babouin est fréquemment figu- ré sur les monumens de l'Egypte et de la Nubie ( Ant. d'Égyple, vol. ii , pi. 85, n. 1 ); l'on voit des lîabouins tenant des' Cochons par la qrteue sur les bas-reliefs des tombeaux dés rois , à Thèbci {iùid^ , pi. oS, n. lo et 8 , pi. 8i ; une tête de Babouin , n. i4>. Le Babouin avait un temple et un culte fameux à celle des trois Hermo- polis donlles ruities-sont près d'Ach- mouneïn. Il habite l'Afrique en de. ans du Tropique; c'est lui que les anciens désignaient sous le nom de Cynocéphale. 2. Le Tarïarin, S/mia Ilama- dryas , L., Encjcl., pi. lo, fig. 3, co- piée ainsi que celle de Bufibn , Suppl. 7, dans Schreber, t. jo : c'est le Cy- nocepkalus de Gesner, 'fig, Quaclr. p. 253; lcZiO»f<ï«r/ode BufFon, t. i4, et Suppl.. 7 ; le Singe de Moco qu'il a confondu. avec l'Ouandérou ; Dog^ Faced-Baboon de Pennant. — Pelage gris verdâtre ; parties postérieu- res plub pâles que les- antérieures; jambes de devant presque noires; favoris et ventre blanchâtres ainsi que le beau manlelet qui lui enve- loppe les épaules; face, oreilles et mains de couleur tannée, laquelle est un peu plus i'oncéeau bout du museau. Un sillon très-marqué sépare en des- sus les narines aui , par-là, ressem- blent plus à celles du Babouin qu'à celles du Papion. Les fesses sont rou- ges; il y a tres-peu de poils au ventre et à la face interne des membres ; une mèche terminale à la queue qui avait un pied trois pouces de long, sur un individu ou les autres proportions étaient de l'occiput au museau , huit pouces; de l'occiput aux fesses, un pied trois pouces six lignes ; hauteui'' au train de derrière, un pied trois pouces six lignes; au train de devant, un pied quatre pouces six lignes. 17* sBo C¥N L'Haniadryas a treize côtes et cinq verlèbres lombaires. Il venait autre- fois fréquemment en Europe lors des communications avec l'Abyssinie : il est figuré sur les niches et les bas- reliefs du sanctuaire du temple d'Es- saboua ( Monum. de la Nubie par Gau, pi. 45, fig. a; et ibid. pi. 3', Monum. de De que t , en face d'un Lion). JMarmol , Description de l'A- frique , p. i , lib. 1, cajp.i.25; Lu- dolf, H'ist..Ethiop. , lib. -i , cap. lo ; Alvarez', ////i/'chap. 17, mentionnent cet, Animal que jNieburh a vu aussi en Arable. INous avons dit qu'il nous semblait probable que c'était le Cy- nocéphale Sphynx des anciens, sur- tout d'après la coatrée où l indique Diodore. ■■< 3. Chacma , Cynocei»hai.e moir , Babouin Porc, Simià Forcaria, Bod- daert, Schreb. , Suppl. 7, B; ibicl. 6 , B , sous le nom de Si/nia Sphyngio- la^ Hermann;blen figuré , Mam.lith. de F. Cuv., pi'cmière décade. — D'un noir verdâtreavec prédominance du vert sur la tête ; face et oreilles nues et d'un noir violâtre ainsi que la pau- me des quatre mains; peu. de poils à la face interne des membres. Une forte mèche noire termine la queue qui avait un pied huit pouces de long sur un individu âgé de quinze ans , dont Yoici les autres proportions : hauteur aux épaules, deux pieds quatre lignes ; aux hanches , un pied neuf pouces quatre lignes; longueur de la tète, un pied. Le Chacma a une sorte de crinière au cou , des favoris grisâtres dirigés en arrière ; la pau- pière supérieure blanche comme au Mangabey ; le . ventie. tout-à-fait plat , des callosités très-petites. Une femelle, apportée du Cap par Pérou, n'avait p^s de crinière comme son mâle,: etétait.eu.générai moins velue.. Le Chacma est nommé par lesHotteu- tots Choak Cama ; Delalande l'a vu se tenir par troupes de trois ou quatre seulement sur les montagnes , dans le voisinage des bois où ils n'entrent que pour fuir les chasseurs. Quoi- qu'on ait dit, que les Cynocéphales ne souflrent aucun Singe dans leur voi- CYN s inage, Delalande a toujours rencon- tré , sur la lisière des bols près des- quels habitent les Chacmas , une espèce nouvelle de Guenon très-pe- tite , découverte par lui. V. Guenon. Il n'a rencontré le Chacma qu'au- delà deGroote-Yls-River, au Keiska- ma. Il n"a pas vu de Pa pions , très- communs aux environs du Cap, au- delà de Plata-Monls-Bay,plusde cent lieues en-deçà de Groole-Yis-Rlver. Cette espèce , qui semble se propager en remontant la côte orientale , est peut-être le Cebus ou Cepus adoré à Babylone , près Memphis , selon Strabon. Le Chacma a treize côtes et cinq vertèbres lombaires. 4. Le Papion , Simîa Sphynx , L. ; Papio , Gesner et Jonston ; Bavian ( des Hollandais; Papion et Babouin , de Buffon, T.xiv, qui n'a pas connu leBabouin; Encycl. pi. 6, fig- 4, et pi. 9, fig. 1 ; copié dans Buff. (T. xiv) ; leprodult aussi par Schreber, pi. 6, qui le représente bien mieux , Suppl. i3 , B, sous le nom douteux de Sim. Çy- nocephalus ; enfin très-exactement re- présentédans lesMamm. lith. de F. Cuv; i"^^ déc. — Caractérisé par la proéminence des narines au-delà du museau ; face, oreilles et mains toutes noires avec les paupières supérieures blanches; pelage brun jaunâtre; joues biimes ; les poils des favoris dirigés en arrière. Le poil eiït plus rare sous le corps et à la face interne des membres. L'individu décrit et figuré par F. Cuvler , à peine adulte , avait déjà deux pieds du museau à l'anus; tête, neuf pouces et' demi; queue, vingt pouces ; hauteur du train de derrière , vingt pbdces; de devant-; • vingt-deux poitcéè';, pauipe des mains, quatre pouces et dertlî j planté des pledà ,' dnq portées neuf lignes. Les femelles et les jennes ne diffèrent pas des mâles'|30tir les cou- leurs', mais seulement pour les jiio- portions;' leur museati éstraôihs al- longé, leur corps moins trapu : ils n'habitent que les rochers; sont très- nombreux dans ceux ^'de la môïi- tagne de la' Table. Delalande lés a rencontrés jusqu'à trois cents lieues CYN du Cap, vivant par troupes de trente à quarante. Dans cet espace il n'a pas vu un seul Chacina. Le Papion a douze côtes et sept vertèbres lom- baires. 5. Le DuTLi. , Simia LeucophfiBa , F. Cuvier, Ann. du Mus. pi. 07, très-jeune femelle ; et Main. lith. Y décade , un vieux mâle. Distinct du Mandrill au premier coujvd'œil parce qu'il n'a que du noir à la face. Ce Hom de L^eucophœa , donne d'après la couleur d'un très-jeune individu qui fut le premier décrit , ne convient pas à l'adulte dont le pelage ne diffère de celui du Mandrill que par plus de verdâlre dans les parties supé- rieures, et de blanc dans les infé- rieures. Les poils des joues assez ra- ves , moins foncés que les autres et couchés en arrière , sont jaunes et forment une sorte de barbe; les J)oils du vertex convergent sur la igné médiane en une sorte de crête. La queue a un pinceau de poils gris . La peau de toutes les parties nues, excep- té la région anale et génitale , est noire : elle est bleue partout oii il y a du poil à travers lequel cette cou- leur se voit un peu. Les deux côtes saillantes à côté du nez ne sont pas plissées comme au Mandrill ; les testicules et les fesses sont d'un rouge vif. La femelle a la tête moins allon- gée; les tons du pelage moins verdâ- tres ne sont bien marqués qu'à la lête et aux membres. Le gris domine au dos et aux fbncs. Voici les pro- portions d'un Drill qui n'avait pas encore toute sa croissance : deux pieds deux pouces du sommet de la tête aux callosités ; hauteur, vingt- deux pouces au train de derrière ; tête , de l'occiput au museau , huit pouces huit lignes ; queue , à peine trois pouces. C'est le Wood-Baboon de Pennant. Son Yellow-Baboon et ses autres Babouins à courte queue n'ayant été décrits et figurés que d'après des empaillés , et les cou- leurs disparaissant avec la vie , restent nécessairement indéterminés. 6. Le Mandrill, Simia Maimon , L.; Mormon , Alstroem , Act. Holm.j CYN a6i Papio Mormon , Geoff. , Ann . du Mus., le mâle sous le nom de Choras , Schreb. , t. 8 ; la femelle, ibid., tab. 7 , sous celui de Maimon Montegar , Trans .Phil. n. 290; Buff.,T. xiv,pl. 16 et 17 ; Mammif. lith., 5*^ décade. Les adultes de cette espèce , comme dans le Drill , ont toutes les parties su- périeures des cuisses teintes d'un mé- lange éclatant de rouge et de bleu qui ne le cède en vivacité au brillant du plumage d'aucun Oiseau : ces cou- leurs , qui ne se manifestent qu'avec la puberté , se flétrissent et même s'effacent quand l'Animal est malade. Les deux côtes qui bordent le nez dans tpus les Cynocéphales , sont ici colorées du plus beau bleu auquel le plissement oblique de la peau donne des reflets très-vifs. Tout le nez, de- puis les y eux j usqu'au museau , devient avec l'âge d'un rouge brillant; mais l'éclat de ces couleurs de la face est moindre que celui des cuisses. Chez les Macaques , si voisins des Cynocéphales , les testicules sont a ussi d'un beau bleu lapis dans le Mal- hrouk, et d'un beau vert dans le Gri- vel. Avantle développement des cani- nes, la tête est large et courte , la face noire , avec les deux côtes maxillaires bleues et ridées ; les fesses n'ont pas encore de couleur et les testicules sont de couleur tannée; le corps est fort trapu; avec l'éruption des cani- nes , le corps et les membres s'allon- gent et surtout le museau ; alors le bout du nez rougit , les fesses et les testicules se colorent. A trois ans , l'ac- croissement des canines est presque terminé ; le corps se muscle et de- vient épais presque comme à un Ours; alors le nez rougit sur toute sa lon- gueur, les couleurs s'avivent aux tes- ticules, aux cuisses et autour del'anus. Le pelage change peu; le dessus du corps est d'un brun verdàtre assez uniforme, le dessous est blanchâtre; il y a derrière chaque oreille une ta- che d'un blanc grisâtre : les côtés de la bouche sont d'un blanc sale; une barbe jaunâtre au menton , déjà bien développée chez les jeunes , ainsi que les plissemens des côtes maxillaires. iGa CYN Dans les vieux Mandrills, les poils du vertex se relèvent en aigrette : le nez des femelles n'est jamais entièrement rouge ; mais chaque mois les bourre- lets de la vulve se gonflent en une protubérance sphérique qui dure ciuq jours , pendant lesquels se fait l'écou- lement menstruel. — Les différences qu'entraînent les Ages elle sexe avaient tait multiplier mal à propos les espè- ces ou variétés du Mandrill : ou en peut juger par la synonymie que nous avons donnée. Celte espèce ha- bite l'Afrique dans le voisinage du golfe de Guinée ; elle ne s'étend pas au sud de la Guinée méridionale , c'est-à-dire des royaumes de Congo et d'Angola. * 7 . Babouin chevelu , Papio co- rna/as , Geoffroy Saint-Hilaire, Tabl. desQuadrum., Ann. du Mus. — Pe- lage brun noir ; deux touffes de poils descendant de l'occiput ; joues striées et noires. C'est le iïimia Sphyngiola d'Herniann , dans Schreber , pi. 6 , B. Il V a deux individus au cabinet , qui diflêrenl assez AuSimia Po/ca/m, pour que nous croyions devoir admettre ici le Babouin chevelu. Patrie in- connue. 8. Le Cynocéphale Malais de DussuMiER , Cynocephalus Malaya- AV/4, N. — Pelage tout-à-fail noir et dur, formant une aigrette élargie sur la tète; face et mains noires; la tcte est plus carrée que dans toutes les autres espèces; le museau moins allongé , îuais la face a beaucoup plus de lar- geur ; le maxillaire ne se relève pas en côte le long du nez, mais s'aplatit parallèlement au nez en un plan qui .s'élargit vers l'orbite, au bord externe duquel il commence. Il en résulte que ia face, à partir du front , est bornée en dehors par une ligne droite sans aucune courbure ou rélrécisscmenl; et comme le museau a encore à pro- portion plus de largeur que dans les autres Cynocéphales, le visage carré de ce Singe le fera toujours recon- naître aisément, indépendamment de son beau noir et de sa petite taille , qui n'excède pas quinze on seize pou- CïiN ces de la tête au derrière. Il est des îles Philippines. Dussumier l'a ap- portédeSolo. (a. d..ns.) * CYNOCÉPHALE, rois. Klein avait étendu ce nom à des Squales. Il appelait Cynocephalus albus^Q Re- quin , et Cynocepalus glaucus le Re- quin bleu. 7^. Squale. (b.) CYNOCEPHALIA. bot. phan. Quelques anciens botanistes ont ap- pliqué ce nom à des Mufïliers , parti- culièrement à VAiitinhinum majiis. Dioscoride le donnait au Plantago Psyllium. (b.) CYNOCRAMBE. bot. phan. C'est- à-dire Chou de Chien. Dioscoride donne ce nom à une Plante qui est devenue le Tlieligonum Cynocrambe de Linné. Tragus , Lonicer et Lobel l'appliquent au 3Iercunalis perennis , L. ; dautresy reconnaissent le Peii- ploca grœca. (b.) * CYNOCTONUM. bot. phan. Gmelin {Syst. Nat. xiii, T. ii, 443 ) fit , sous le nom de Cynoctonum sessili- folium , un double emploi de l'O- phyorrhiza Mitreola , L. , et décrivit, comme seconde espèce de ce genre nouveau , une variété de la Plante précédente , à laquelle il donna le nom de C.petiolatum. Ce qui l'avait induit en erreur, c'était la description de deux Plantes par Walter , qui, dans sa Flore de la Caroline, n'ayant pu les rapporter à un genre connu , les avait désignées , ainsi que beaucoup d'autres , sous la dénomination im- propre à'^lnonymus ; et Gmelin vou lut donner un nom générique à ces Plantes. Il ne serait nullement convenable de l'adiaetlre , quoique le genre Ophyorrhiza de Linné soit maintenant partagé et que VOphyoï- jhiza Mitreota en ait été distrait. No- tre collaborateur Ach. Richard , qui a opéré ce retranchement (Mém. de la Société d'Hist. Nat. de Paris, vol. i*^' j , en fixant avec exactitude les ca- ractères des deux genres, et leur as- signant une place certaine , a donne le nom de MUreola à ce genre nou- veau , qui leste dans la famille des CYN Gentiaiitics. V-, pour plus de dûlaiis, le mol MiTKioLx:. (g..n.) Dioscoride donnait le nom de Gy- NOCTONON à l'Aconit Tue-Loup. V . Aconit. (b.) CYNODE. Cynodon. bot. ph.\n. C'est-à-diie Dent de Chien. Le Chien- dent ou Pied-dc-Poulc , Panicum dac- tylon, L. , placé tour à tour dans les jjçnres Paspalum et Digitaria , est devenu, pour le professeur Richard^ le type d un genre distinct , qu'il a nommé Cynodon, et qui a été généra- lement adopté par les agroslographcs. On peut le caractériser ainsi : sa Icpi- cène est uniflore, formée de deux val- ves lancéolées , un peu inégales et ou- vertes; la glumeest plus grande, égale- ment formée de deux valves dont l'ex- térieure est très- renflée, naviculaire etapiculée à son sommet; la glumelle est tronquée. Les fleurs sont disposées en épis unilatéraux , partant plusieurs ensemble du sommet de la tige. Le Cynode Pied-de-Poule , Cj no- don dactylon, Rieh., est une petite Plante vivace , dont la tige est ram- pante, la racine fibreuse ; ses rameaux redressés , peu élevés , garnis de feuil- les distiques. Les épis naissent au nombre de quatre à cinq du sommet des rameaux. Elle est commune dans les lieux incultes et sablonneux. Ses tiges souterraines forment une des espèces de Chiendent. (a. R.) * CYNODON. POIS. Espèce du genre Deniex , qu'il ne faut pas confondre avec celle à laquelle Ron- delet donnait le même nom d'a- près quelques anciens. /^. Denté. (B.) CYNODONTE. Cynodon. BOt. CRYPT. ( Mousses. ) Ce genre , fondé par Hedwig , admis par Schwœgri- chen sous le nom de Cynodonùum , avait été réuni par Hooker au Di- dymodon dont il ditTère en effet très-peu ; depuis , Bridel l'a limité aux trois espèces suivantes , qui u'ont que seize dents aux péristomes , rapprochées par paire comme dans les Didymodons : Cynodon incli- nctii s , C. latifolius , C. cerniius. Ce CYN at)5 genre ne diilcrc par consôqucul des Didymodons que par les cils de son péristome au nombre de seize au lieu de trente -deux ; son port est cepen- dant assez différent pour qu'il mérite peut-être d'être conservé ; la tige de ces Mousses est peu rameuse , les feuil- les sont insérées tout autour ; la cap- sule est pédicellée et inclinée , ce qui leur aonne l'aspect de quelques Brys. (AD. B.) CYNOGLOSSE. Cynoglossum. bot. PH AN . Vujga ire men t Langue de Chien . Famille des Borraginéos et Pentan- drie Monogynie. Linné réunit en un seul genre le Cynoglossum et VOni- phalodes fondés par Tournefort, et dont nous apprécierons plus bas les différences. Jussieu, LamarcketDe CandoUe ont adopté le genre ainsi constitué par Linné avec les carac- tères suivans ; calice à cinq divisions profondes ; corolle infundibulifor- me , courte et à cinq lobes , l'en- trée du tube munie d'écaillés convexes et rapprochées ; stigmate émarginé; fruits déprimés attachés latéralement au style. Le genre Oniphalodes de Tournefort diffère de son Cynoglos- sum par ses noix en forme de cor- beille, lisses , dentées et courbées sur les bords , tandis que celles des vraies Cynoglosses sont planes et rudes ; en outre les feuilles de celles-ci sont or- dinairement cotonneuses , et celles des Oniphalodes sont entièrement gla- bres. Les corolles de ces dernières pré- sentent, en outre, un tube court et un limbe plane. Ces caractères ont paru suffisans à plusieurs auteursi pour en autoriser la distinction. Lehmann {Berlin Gesellschaft. naturf. freund^ VIII, 2 , p. 97) a adopté V Oniphalodes de Tournefort; Rœmer et Schultes l'ont également décrit comme genre distinct, mais sous le nouveau nom de Picotia, trouvant l'ancien con- traire aux préceptes de Linné, quoi- que dans sa Philosophie botanique ce législateur n'ait proscrit que les noms finissant enoides, et que d'au- tres terminés en odes aient été depuis construits ou adoptés par des bola^ a64 GYN nistes célèbres : lel est le Cyathodes de Labillardière , etc. Les Picotia dé- crits par les auteurs susdits, sont au nombre de neuf espèces , indigènes de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie , de la France méridionale et de l'Asie voisine de la Méditerranée. Ayant donné le caractère du genre Cjno- glossumte] qu'il a été établi par Lin- né et Jussicu, nous ne devons pas renvoyer au mol Omphalodes pour faire connaître quelques espèces in- téressantes de ce groupe que nous ad- mettons simplement comiKie section de genre. Un second genre a été formé aux dépens des Cynoglosses par Pallas {Itin. vol, 1 , Append.,}^. 486) qui lui a donné le nom de Rindera. Il diffère du Cynoglussum par la gorge ou l'en- trée du tube de la corolle sans écailles et par ses noix comprimées. Le Cyno- glossum lœvigatum , L. , sous le nom de Rindera Tetraspis, composait seul dans l'origine ce nouveau genre. Rœmer et Schultes y ont joint les Cynoglossum glastifoliiim , Willd. , et C. emarginatum , Lamk. Enfin, Schultes {Oislr. Flor. édit. 2, i, p. 565) a séparé des Cynoglosses une espèce de Hongrie, et lui a donné le nom générique de Mattia. Dans leur Specie3 , Rœmer et Schultes , outre le Cynoglossum umbellatum de Walds- tein et Kilaibel , ont rapporté à ce nouveau genre les Cynoglossum lana- tum, Lamk. , et C. stamineum , Desf. La distinction des genres Rindera et Mattia d'avec le Cynoglossum n'est pas admise par divers auteurs et no- tamment par Lehmann {loc. cit.). R. Brown pense néanmoins que le pre- mier de ces genres offre des différences assez tranchées , et selon Rœmer et SchuUes. peu de genres formés avec des espèces déjà connues sont aussi naturels. Si d'apiès le caractère générique exposé plus haut, nous ne considérons tous ces démembremens que comme des sections de gcnie , et si par con- séquent nous conservons le Cynoglos- sum de Linné dans toute son inté- grité, en faisant le recensement du CYN nombre des espèces , nous tiouvons qu'il se monte à près de cinquante. 11 est peu de ces espèces qui n'aient reçu cbacune plusieurs noms spéci- fiques, ou qui , dans certains auteurs, n'aient été léunies à d'autres genres voisins des Borraginées , tels quç V Anchusa , le Lithospermum , le Sym~ pliitum, etc. Le même nom généri- que et spécifique a été donné à plu- sieurs Plantes à la fois; ainsi, par exemple, Fortis, Miller, Brotero, Yahl et Willdenow^j ayant méconnu le Cynoglossum Lusitanicum, L., ont chacun donné ce même nom à des Plantes diverses. Ce serait nous éten- dre au-delà des limites d'un ouvrage oii l'on n'a pas la prétention de faire connaître toutes les espèces , mais bien d'en tracer l'ensemble d'une manière générale , que de vouloir dé- brouiller à nos lecteurs cette confu- sion. Il nous suffira de faire observer que les Cynoglosses sont en général des Plantes herbacées à tiges lameu- ses et garnies de fleur» , le plus sou- vent d'une couleur rouge vineuse. Elles habitent les contrées méridio- nales des zones tempérées. L'Europe et l'Orient en nourrissent le plus grand nombre , l'Amérique du Word quelques espèces ; enfin , Thunberg en a fait connaître quelques-unes du Cap ; Bory de Saint-Vincent a rap- porté de l'île de Mascaieigne le Cy- noglossum Borhonicum , et trois nou- velles espèces se trouvent décrites dans le Prodrome de la Flore de la Nouvelle-Hollande par R. Brown. Parmi celles qui croissent naturelle- ment en France, nous allons décrire la plus belle et en même temps la plus remarquable par ses usages médi- caux. Nous parlerons ensuite de deux jolies espèces cultivées dans les jar- dins d'agrément. La Cynoglosse officinale , Cy- noglossum officinale , L. , est une Plante qui croît dans les lieux incul- tes et pierreux de toute l'Europe. Sa tige herbacée , droite , velue , haute de cinq à huit décimètres , très- rameuse et paniculée à sa partie su- périeure , porte des feuilles sessiles , CYN alternes , ovales , lancéolées , molles , d'un vert blancliAtrC et couvertes de poils courts et soyeux ; les radi- cales sont pétiolées , plus [grandes et plus larges que les caulinaires. Au sommet de la Plante, les fleurs sont disposées en épis allongés et un peu roulés en crosse h leur extrémité. Ces Heurs sont petites, d'une couleur rouge foncée ou violette, blanche dans une variété, el sont portées sur de courts pédoncules. Les feuilles de cette Plante, cuites dans l'eau et ap- pliquées à l'extérieur, passent pour émollicntes et anodines. Le decotum ou l'infusum de toute la Plante, éva- poré en consistance d'extrait, a jadis été employé en médecine comme un sédatif eflic'ice ; il a donné son nom aux pilules de C3 noglossc dont on en avait fait un des iugrédiens. Les mé- decins , qui se servent encore aujour- d'hui avec avantage de ces pilules , n'ignorent pas que c'est à l'Opium qu'elles doivent leur qualité active, et ils dosent seulement d'après la quantité de cette dernière substance. La Cynoglosse ombiliquée , Cy- noglossiim Omphalodes, L.,a des tiges qui ne s'élèvent pas au-delà d'un dé- cimètre , des feuilles glabres dont les inférieures sont en forme de cœur et longuement pétiolées ; les supérieures sont ovales et n'ont que de courts pétioles. Ses fleurs , d'un bleu vif intérieurement, veinées de quelques raies blanches, ont l'entrée du tube assez ouverte et le limbe plus étalé que dans les autres Cynoglosses. L'apparence de ces (leurs a fait don- ner le nom de Fetite Bourrache à cette Plante que l'on cultive dans les jardins et qu'elle contribue à décorer, au printemps, par son élégance et sa profusion. Elle croît naturellement en Piémont et dans le nord de l'Italie. La Gyxoglosse a feuilles de Lin , Cyiioglossurn linifolium , est indigène du Portugal , et cultivée comme la précédente, mais moins fréquemment , dans les jardins. Ses fleurs blanches , longuement pé- douculées le long de plusieurs axes qui s'élèvent des aisselles des feuilles, CYN a65 donnent à cette Plante l'aspect des vraies Cynoglosscs, mais ses carac- tères floraux la rapprochent des Om- ptïalodcs. Elle a des feuilles sessiles , glabres , lancéolées , un peu obtuses et qui s'élargissent en raison de leur sltualiou élevée sur la tige ; au som- met elles deviennent cordées et am- l)lexicaules. La description du Cyno- glossum Lusitanicum de Vahl [Sym- bol. 2 , p. 54) convient parfaitement à cette Plante, et cet auteur fait une autre espèce du C. //////o/////w ,• cepen- dant c'est sous ce dernier nom que la Plante dont il est question est gé- néralement connue. D'adleurs, le nom spécifique de Lusitanicum a été appliqué à plusieurs espèces diffé- rentes de celle nommée ainsi par Linné. (g..n.) CYNOGLOSSOIDES. bot. phan. Le genre décrit par Danty d'Isnard sous ce nom ( Mém. Acad. Scienc , 1718) a été depuis réuni au genre Borrago par Linné, f^. Bourrache. (A.R.) GYNOMÈTRE. Cynometra. bot. PHAN. Genre de la famille des Légu- mineuses et de la Décandrie Monogy- nie , fondé par Linné, et présentant les caractères suivans : calice à quatre divisions réfléchies; cinq pétales égaux entre eux; dix étamines distinctes, à antli^es bifides au sommet ; légume en forme de croissant ou hémisphéri- que sans écliancrure , de consistance presque charnue , extérieurement tu- bercule, intérieurement uniloculaire et ne contenant qu'une seule graine, grande , solide et ayant une forme courbée , analogue à celle du fruit. Les espèces de ce genre, au nombre de trois, sont indigènes des Indes- Orientales. Ce sont des Arbres à feuilles conjuguées comme celles des Bauhinia, ou pinnées daus une espè- ce, à fleurs nombreuses portées sur des pédoncules insérés sur le tronc ou les rameaux. Dans s.)n Herbier d'Amboine , Rumph a donné de bonnes figures (t. 62 et 63 ) des Cynometra cauliflora et C. ramijiora de Linné , figures qui a66 CYK ont ctc reproduites par Lamarck { Illustr. t. 35i ). Les descriptions qui dans Ruinph accompagnent les fi- gures sont, à sa manière ordinaire , très- détaillées et très - soignées eu égard à leur époque ; il ne dit presque rien sur les usages de ces Plantes , l'amertume et l'astringence de leurs fruits les rendant inutiles aux peuples d'Amboine , si favorisés d'ailleurs par la nature du côté de ses produc- tions végétales. Ces deux Plantes ont reçu le nom malais de Nam-nam, qui répond à celui de Cjnomorium syl- vestre que lui a donné Rumph, ou plutôt à celui de Cyuometra impo- se par Liuné à cause de la ressem- blance que l'on a cru trouver enU'e leur fruit et certaines parties de la génération du Chien. — L'espèce que Loureiro ( //. Cochincfi. , p. 629 ) a «joulée à ce genre sous le nom de Cynometra pinnata , est un grand Ar- bre des forêts de la Cochinchine , où ou le nomme Cay~rang , à feuilles iniparipinnées et à fleurs disposées en grappes terminales. (g,.n.) Cl^NOMOIR. BOT. PHAN. Nom francisé par quelques auteurs et pro- posé pour le genre Cynonfjorion. V. ce mot. (b.) CYNOMOLGOS ou CYNOMOL- GUS. M A M. F". Macaque. CYNOMORION ou CYNOMO- RlUiVL POLYP. Nom spécifique d'une Pennntule d'Ellis , nommée Alcyo- hium Ëpipetrum par Gmelin , et qui sert de type au genre Vérétille de Gu- vier. V, VÉRÉTixiiE. ^lam..x.) GYNOMORION. Cynomonum. BOT. PHAN. Pline paraît avoir désigné sous ce nom l'Orobanche ; Rumph l'appliqua à deux Arbres de l'Inde, que Linné nomma plus tard Cy- nometra, afin de conserver le nom de Cynomorion à une Plante fort sin- gulière ayant le port des Orobanches , et qui avait été décrite et figurée par Micheli. Ce genre, dont la structure a été si exactement décrite par le pro- fesseur Richard dans son Mémoire CYN sur la nouvelle famille des Balano- phorées, dans laquelle il vient se ran- ger, ne se compose que d'une seule espèce : le Cy nomorium coccineum , L, , Rich. (Balanoph., p. 17 > t. 21, Mém. du Mus.). Les deux espè- ces décrites par Swartz sous les noms de Cynomorium cayennense et de Cynom. jamaïcense appartiennent au genre Helosis du professeur Ri- chard. ^. Helosis. Le Cynomorion ofFie pour racine une sorte de souche tuberculeuse , d'où naît une tige de six à huit pouces de longueur, simple , épaisse , cylin- drique et presque claviforme , d'une teinte rouge brunâtre très - foncée ; elle est épaisse et chargée inférieure- ment d'écaillés charnues , discoïdes , unies à la tige par presque toute la largeur de leur face inférieure ; su- périeurement elle est recouverte de fleurs qui forment un capitule ovoïde, allongé , obtus , composé de fleurs mâles et femelles entremêlées ; ces fleurs sont portées sur un réceptacle cylindracé , charnu , couvert d'écail- lés épaisses , discoïdes , et de petites paléoles très - nombreuses accompa- gnant les fleurs ; les fleurs mâles ont au lieu d'un calice une sorte d'é- caille épaisse et tronquée à son som- met, de manière à représenter un cône renversé ; cette écaille est creu- sée d'un côté d'une fossette ou gout- tière longitudinale dans laquelle est reçu le filet de l'étamine ; elle est environnée à sa base de plu- sieurs bractées allongées, obtuses et comme spathulées ; le filet de l'éta- mine est subnlé , dressé , et se ter- mine par une anthère arrondie , un peu oblongue, obtuse, à deux loges s'ouvrant chacune par un sillon lon- gitudinal ; dans les fleurs femelles l'ovaire est pédicellé, alhérent avec le calice , dont le limbe ofire trois à quatre lanières lancéolées; coupé lon- gitudinalement il ofire une seule loge qui contient un ovule renversé; le style est terminal, cylindrique, trois fois plus long que l'ovaire, et porte à son sommet un stigmate simple et hémisphérique ; le fruit est une ca- t iojiso doJiulfusc couiouiMÎc par les lobes du calice. Le Cynoinoriou croît daus les liciix s.-iblonnouvct ma- riliiues de l'île de Crète , en Egypte, cl inêine en Espagne. Il se distingue des trois autres genres Helosis , J>arigsdorffia et Balanophora , qui i'ornient avec lui la famille des Halîi- nophorées, par son étamine unique, tandis qu'elles sont au nombre de trois dans ces genres. V, Balano- VUOKÉES. (a. h.) CYNOPTÈRE. MAM. Genre de Chauve-Souris carnassières insecti- vores. F. VESPKRTiLioNSoùron trai- tera les différens genres ou sous- genres de cette division de l'ordre des Cbeiroptères. Quant au mot Cépha- lolc, genre de Chauve-Souris frugi- vores,/^. RotfSSETTli. (A.D..NS.; CYNOMYA. BOT. PHAN. (Diosco- î ide. ) C'est-à-dire Mouche de Chien. Syn. de PlaïUago Cynops , L. F". Plantain. (b.) CYNONÏODE. BOT. crypt. Syn. de Cynodon. y. ce mot. (a. r.) • CYNOPHALLA. bot. phan. Troi- sième section établie par DeCandolle [ Piodmrn. Syst. uniu. i , pag. 249 ) dans le genre Câprier , et à laquelle il assigne pour caractères : boutons globuleux forme's des sépales arron- dis , imbriqués avant la floraison , et munis à leur base d'une petite fos- sette glanduleuse. Le fruit est une sorte de silique charnue, longue et cylindrique. Cette section se compose d'espèces américaines , glabres , sans épines, et munies de glandes à l'ais- selle de leurs feuilles. Telles sont les Capparis Cynophallophura, L. ; C. hastata, L. ; Salîgna , Vabl , etc. (a.r.) CYNORjETES. ARAcnN.(Du Dict. de Levrault.) Pour Cynorhacste. (aud.) * CYNORCHIS. BOT. PiiAN. r. Cynosorciiis. CYNORIIiESTE. Cynorhœstes. v^BACiiN. Hcrmann (Mém. Aptërol. , j). 63) désigne sous ce nom un genre d'\rachnides trachéennes qui corres- CYN 267 fiond au genre Ixodc de Lalreille. /-'- xoDE. (aud.) CY1N0RH0D03N. bot. puan. C'est -à -dire Rose de Chien. Les anciens désignaient sous ce nom le fruit des Rosiers sauvages. Ce fruit, d'une belle couleur rouge écarlate , et dont la partie charnue est formée par le tube du calice épaissi, a une saveur acerbe et agréable. On en pré- pare dans les phaimacies une con- serve qui est légèrement tonique et astringente. Les Allemands en font un grand usage pour la table, et en composent des sauces pour le gibier. (a.r.) CYNORYNCHIUM. bot. piian. C'est-à-dire Museau de Chien. Vieux syn. de Glayeul , employé par Pluke- net pour désigner le Chclone Penste- mon, L. (b.) CYNOSIENS. MAM. FamUle de Carnassiers établie dans la première édition du Dict. de Déterville , et qui comprend les genres Chien , Hyène et Fennec. V. ces mots. (b.) * CYNOSORCHIS. bot. phan. C'est ainsi que Du Petit-Thouars ( Histoire des Orchidées des îles australes d'A- frique, 2* tableau), remettant eu usa- Êe un nom appliqué par les anciens otanistes à diverses Orchidées, et par Crantz au même genre, désigne un groupe d'Orchidées de la section des Satyrions. Il correspond au genre Or- chis de Linné, et les espèces dont il se compose étaient les Orchis fastigiata, O. triphylla et O. purpurea , noms que Du Petit - Thouars propose de remplacer par ceux A'Isocynis , Tri- phyllocynis et Erythrocynis. V. cha- cun de ces mots. Ces Plantes habitent les îles de France , de Mascareignc et de Madagascar ; elles se distinguent des autres de la section par leurs feuilles ovales ou oblongues , leurs Heurs peu nombreuses ou en épi, mul- tiples dans une espèce. Dans le i*^"" taoleau de l'ouvrage précité ce genre est aussi désigné , sans doute par er- reur typographique , sous le nom de Cynorckis. (O..N.) 268 CYP CYNOSURUS. BOT. PHAN. V. Che- TELLE. GYNOXYLON. bot. phan. (Pluke- net.) Syn. de JVyssa biflora ,Y^'\\\à. { Menfzel. ) Syn. de Cardopat. V. ce mot et Nysse. (b.) CYPARISSIAS. BOT. PHAN. Nom spécifique et scientifique d'un Tythi- male fort commun en France, parti- culièrement au bois de Boulogne. V. Euphorbe. (b.) CYPARISSUS. BOT. PHA.V. Nom du Cyprès chez les anciens, et duquel est venu Cupressus. V. Cyprès, (b.) CYPERACEES. Cyperaceœ. bot. PHAN. Famille naturelle de Plantes monocotyledones hypogynes , très- voisine des Graminées, dont les gen- res Souchet et Scirpe {Cjperus , Scu- pus) nous offrent en France des exemples, et qui se compose de Vé- gétaux herbacés, croissant en général dans les lieux humides et sur le bord des ruisseaux et des étangs. Leur racine est annuelle ou vivace , fi- breuse ou composée d'une souche ou rhizome s'étendant horizontalement , et présentant parfois de distance en distance des tubercules charnus plus ou moins volumineux remplis d'une substance blanche et arailacée. Leur tige est un véritable chaume cy- Imdrique ou à trois angles très-ai- gus ; quelquefois elle n'offre pas de nœuds , d'autres fois elle en présente plusieurs. Dans quelques espèces . le chaume est nu, toutes les feuilles sont radicales. Celles qui naissent des ti- ges sont alternes , en général linéai- res , étroites , aiguës , terminées à leur base par une longue gaîne entière, c'est-à-dire qui n'est pas fendue dans toulesa longueur, ainsi que cela a lieu dans les Graminées. Assez souvent l'entrée de la gaîne est garnie d'une ligule membraneuse et circulaire , qui manque dans beaucoup de gen- res. Les fleurs sont tantôt hermaphro- dites, tantôt unisexuées. Générale- ment elles forment des épis ovoïdes , globuleux ou cylindriques , qui , en CYP se réunissant ou se groupant diver- sement, constituent des panicules ou des espèces de corymbes , qui sont en général enveloppés dans les gaines des feuilles supérieures. Lors- que les fleurs sont unisexuées , les fleurs mâles et les fleurs femelles sont placées dans des épis différens ; quelquefois elles y sont confusément mélangées dans un même épi. Cha- que fleur hermaphrodite offre l'orga- nisation générale suivante : une simple écaille, de forme très-variée, tient lieu d'enveloppe florale. Le professeur Lestiboudois de Lille propose de lui donner le nom de Garaophylle. Cette écaille est une véritable bractée ana- logue à celles qui existent dans les fleurs des Graminées. Il n'y en a ja- mais qu'une seule pour chaque fleuri quand on en trouve plusieurs , c'est qu'elles appartiennent à des fleurs avortées , ce que prouvent leur alter- niléetles plans différens sur lesquels elles sont placées. Le nombre des éta- mines est en général de trois; on n'en compte qu'une ou deux dans quelques espèces de Scirpus et de Cypeius ; les genres Gahnia et Lampocaiya en ont six ; le Tetraria en a huit ; VEpandra, douze. Dans tous, le filet est très-grê- le et capillaire , et se termine par une anthère cordiforme ou sagittée,échan- crée à sa base, mais terminée en pointe à son sommet , tandis que dans toutes les Graminées , l'anthère est également échancrée à ses deux ex- trémités ; le pistil se compose d'un ovaire globuleux , comprimé ou trian- gulaire , contenant un seul ovule. Il se termine supérieurement par un style en général assez court , continu ou simplement articulé avec l'o- vaire et portant à son sommet deux ou trois stigmates liuéaires et glan- duleux. En dehors et à la base de l'ovaire , et quelquefois en dehors des étamines , on trouve un organe particulier dont la forme et la struc- ture sont extrêmement variables ; ainsi tantôt ce sont de petites soies simples au nombre de trois à six ; tan- tôt elles sont beaucoup plus nombreu- ses et plus longues que l'ovaire et que CÏP les écailles , comme dans les genres Trichop/wrum ei Eriophonim; d'au- tres lois ces soies sont barbues et com- me plumeuses latéralement {Carpha) dans certains genres; ce sont de vérita- bles écailles dont le nombre et la dis- f)Osîtionvariehtbeaucoup. Enfin dans es genres Carex et Uncinia , c'est un utricule monppli^Ue recouvrant l'ovaire en totalité et lui formant comme une sorte de péricarpe acces- soire. Robert Brown et Lestiboudois considèrent ces écailles , ces soies et cet utricule comme un véritable pé- rianthc; maiscetleopinionnousparaît peu l'ondée. En eflet, il est impossible de considérer comme un périanthe un organe qui fréquemment est situé en dedans des ëtamines. Le professeur Richard les regarde comme analogues aux palcoles qui constituent la glu- melle dans les Graminées. Le fruit est un akène globuleux, comprimé ou triangulaire, forme qui dépend en général du nombre des stigmateSi 11 est triangulairequand il a trois stig- mates, comprimé lorsqu'il n'en existe que deux. La partie internedu péricar- pe est crustacée et contient une seule graine, qui se compose d'un tégument propre, très-mince, dans lequel est un eudosperme qui forme toute la niasse de l'amande. Dans Tintérieur de cet endosperme et tout près de sa base , on trouve un petit embryon monocolylédon , qui n'est recouvert inférieurementque par une lame min- ce de 1 endosperme. R. Brown et la plupart des autres botanistes décrivent cet embryon comme extraire , tandis qu'il est constamment recouveit par une petite lame de l'endosperme. Le tubercule radicellaire est toujours simple , etlagemjiiule renfermée dans l'intérieur du cotylédon qu'elle perce latéralement lors de la germination. Lit famille des Cypéracées a beaucoup d'alHnité d'unepart avec les Grami'- nées, et d'une autre partavecles Jon- cées. Mais elle se distingue des pre- mières : i" par le nombre et la disposi- tion des écailles florales; en effet, tpU- te fleur de Graminée se compose au Dloins de deux écailles florales qui en CYP 269 forment la glumc , et lorsque les ëpil- lels sont uuiflores , on trouve quatre écailles florales, c'est-à-dire la glume et la lépicène en dehors des organes sexuels, a". Dans les Graminées, la gaine des feuilles est généralement fendue , et ce caractère , qui souffre à peine quelques exceptions , les dislin- gue fort bien des Cypéracées dont la gaîne est toujours entière. 3". Dans les Graminées , le fruit est unecariop. se , tandis que c'est un akène dans les Cypéracées. 4"^. Enfin , l'embryon est fort différent dans ces deux familles. Dans les Graminées, il est extraire, macrorhizeou blastitère, c'est-à-dire que le corps radiculaire forme une masse considérable qui n'est pas sus- ceptible d'accroissement , et qui porte un autre corps nommé blaste , le- quel prend seul du développement lors de la germination ; celui des Cypéracées, au contraire, est intraire, c'est-à-dire eutièrement caché par l'endosperme; il est de plus dépourvu d'hypoblaste ou de ce corps charnu nommé vitellus par Gaertner et hjpo- llaste parle professeur Richard. Cette famille a été, depuis la publi- cation du Gênera Planlarurn, l'objet des tiavaux de plusieurs botanistes, qui chacun en ont éclairé quelques points obscurs : nous devons particu- lièrement citer Vahl, le professeur Richard , R. Brow^n , Kunth et Lesti- boudois. Ce dernier a publié en 1819 un Essai sur la famille des Cypéracées, dans lequel il trace les ca^-actères de tous les genres connus alors, et d'un grand nombre de nouveaux qu'il avait cru devoir établir.Il est à regretter qu'il n'ait pas cité , au moins pour les gen- res nouveaux qu'il proposait , quel- ques-unes dés espèces qu'il faisait en- trer dans ces genres. Dans son Gênera , l'illusti-e' Jussieu ne décrivit que onze genres de Cypé- racées. Mais ce nombre s'est considé- rablement augmenté par les travaux des botanistes que nous avons précé- demment cités, et surtout par ceux de Brovv^n et de Lestiboudois. Ce der- nier, dans son Essai , donne les carac- tères-de soixantevun genres formant 2-!0 GYP cette famille. Jusqu'en ces derniers temps on avait divisé. les genres de Cypcracées d'une manière arlificielle en deux sections , dont l'une compre- nait ceux à fleuis uuisexuées , et l'au- tre ceux en plus grand nombre, qui ont les fleurs heiinaphrodites. Mais uii a préféré dans ces derniers temps i GYPEROIDEES. Cyperoïdeœ. bot. PHAN. Jussieu nommait ainsi la fa- mille des Gypéracées. P^. Gypéracées. (A.B.) CYP GYPEROIDES. bot. piian. Même chose que Gypéracées. /^. ce moi. ïournelbrt et d'autres botanistes appelaient ainsi Vqs Carex. V. Laiche. (B.) GYPERUS. BOT. PHAN. r. Sou- CHET. *GYPHELLE.Cj/j/ie//a.BoT.cRYPT. [Lichens. ) On appelle ainsi les fosset- tes arrondies et bordées qu'on re- marque à la face inférieure de la thalle dans les espèces du genre Sdcta. V. Sticte. (a. r.) CYPHIE. Cyphia. bot. phan. Genre de la famille des Lobéliacées de Ri- chard, et de la Pentandrie Monogy- nie, L., établi par Bergius( /y. Cap.,\i. 17 2) et adopté par Liuné, Willdenow, Rœmer et Schultes , qui y ont réuni plusieurs Lobélies décritcspar Thun- berg. Ses caractères sont : calice quin- quéïide , turbiné; pétales linéaires, connivenspar leur base, élargis, réflé- chis au sommet; filets des étamines f)oilus, adhérens entre eux; anthères ibres ; stigmate penché , creux et bossu. Ge genre ne diffère pas réelle- ment des Lobélies , selon Thunberg, malgré la liberté de ses anthères et lu régulaiité ainsi que la profondeur des divisions de sa corolle. Néanmoins Jussieu (Ann. du Muséum, v. 18, p. a ) pense que le Cyphia de Bergius, si les descriptions données par cet au- teur sont exactes , doit même être écarté de la famille des Lobéliacées. Les Plantes rapportées à ce genre douteux , sont au nombre de huit ou neuf, la plupart indigènes des envi- rons de la ville du cap de Bonne-Es- pérance. La Cyphia àulbosa, Berg. , type du genre ^ a été transportée de nouveau dans les Lobélies, et a été nommée Lobelia Cyphia par Gmelin [Syst. yeg., 1, p. 357} qui, dans le même ouvrage , p. .170 , a commis un double emploi en reproduisant cette Plante sous le nom de Cyphiiun ca' pense. Lamarck ( Encyclopédie métho- dique , t. 3 , p. 590 ) avait le premier indiqué les relations des Lobelia nu- dicaulis et Lob. volubilis, L., avec le CYP ^emc Cyp/tia ; Willdeiiow eu >\ cons- litud les espèces ('. Phyleuma et C. vulubilis. llœnicrel JSchultes y ont de plus iijoiité , sans motif connu , le -Lu- bclia piaiiaia de l'Encyclopédie. L'au- teurdcce dernier ouvrage n'avait pu regarder cette Plante comme congé- nère du genre en question , puisque la i'ructificatiou lui était inconnue Nous ne pensons pas que Rœmeret Scliultes aient été , mieux que La- marck, à portée de constatei" ce point important. (g..n.) CYPHON. Cyphon. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Penlamères, famille des Scrricoines, établi par PaykuU, mais qui avait été Ibnilc antérieurement par Latreille souslenomd'Elode.^. ôe mot. (auij.) ^ ÇYPRjEA. MOLL. V. POBCELAINE CYPRES. Cupressus: bot. puan. Le Cvprcs forme le type de la section que nous avons établie sous le nom de Gupressinées , dans la famille des Conifères. Ce genrc.offre les caractè- res suivau.s: ses Ueuvs sont ijnis.Çxnées. et monoïques; elles forment de petits cbatous très-nombreux et terminaux; les chatons mâles sont ovoïdes allon- gés, presque cylindriques, composés d'écjiilles imbriquées et peltées , à peu près disposées sur quatre rangs ; cha- cune d'elles pôilc à sa face inférieure quatie étamines sessiles , dont l'an- thère est uniloculaire et membraneu- se.. Ces quatre étamines constituent ;iutant de fleurs mâles ; les chatons femelles soiit globuleux , un peu plus gros que l'es mâles; ils se composent d'éciillés d'abord imbriquées, puis ccartéès etdistinctes , épaissies et ren~ (lées à leur base interne. Sur cette partie rentlcc, on trouve un nombre considérable de très-petites fleurs fe- melles dicssées, dont le calice est Ovoïde allongé, tronqué à son som- met quiesl pcicé d'une petite ouver- ture ; le chaton fructifère est un gal- bùle globuleux ou ovoïde, fornié d'un felit nombre d'éca'îlles fort dures , comme ligneuses , réunies par un axe court, formé par la confluence de leur base ; les fruits , fort petits , nom- CYP :2 7i breux et dressés , sont étroitement resserrés enlrcles onglets des écaillei; ce sont do petites noix d'une fornW nrégulière, quelquefois bordées d'une membrane en forme d'aile sur leur contour ; leur péricarpe est sec et os,- scux , d'une épaisseur et d'noc dure- té médiocres; il contient une graine obipnguo, dvçssée, dont l'épisperme est membraneux et très-inince; l'en- dospcrme est charnu, blanc et peu épais ; il renferme un embryon ren- voi se , qui oflre deux cotylédons. Le genre Cyprès se compose d'en- viron une douzaine d'espèces : ce sont généralement de grands Arbres ou des Arbrisseaux , ayant les feuilles extrêmement petites et étroitement imbriquées les unes sur les,autres. Il est tiès-voigin du Thuya , qui en difieie par ses chatons jfemellçs, don^ les écailles ne sont pas peltées , (jui s'ouvrent par l'écartement de leur partie supérieure, et q^ii n offrant chacune que deux fleurs à leur b3?e. Le Cyi'RÈs commun, Cupressus sempetvirens y L., Rich. Conif., t. 9. Originaire d'Orient et de l'île de Crète, cet Arbre, qui peut s'élever à une hauteur considéi'able , présente deux variétés principales : dans l'une il of- fre une forme pyramidale , semblable à celle du Peuplier d'Italie ; ses ra- meaux sont dressés et appliqués con- tre la tige; c'est le Cupressus pyra- midalis de .quelques auteurs. Dans l'autre, aU' coptr^ire , les rameaux sont étalés, et souvent même pçft- dans, surtout Ipi'squ'ils sont char- gés : de fruits , qui sont assez lourds ; c'est, le . Cupressus horizontalis. . Le Cyprès pyramidal, par sa forme çlë- gante et son feuillage toujours vert.> est \m Arbre d'un très-bel effet dans Ips parcs .et les jardins paysagei's. Dans le midi de la France et une partie de l'Italie, on le cultive avec sbin .autour des habitations. En effet il conserve ,sa verdure quand tous lès autres Arbres ont eu leurs feuilles desséchées par les ardeurs du soleil ; son bois est dur, compacte, agréable- ment veinéde rouge , et , comme celui de la plupart déS autres Conifères , il 572 CYP est assez résistant. Le Cyprès ne se multiplie que de graines. A Pans et crans le nord de la France, elles doivent être semées sur couches; elles se dé- veloppent beaucoup plus proinpte- ment ; cependant elles germent aussi très-bien en pleine terre. Au bout de deux anâ, on doit repiquer les jeunes plants en pépinière fet les y laisser jus- qu'à ce qu on les mette en place. 11 n'est personne qui ne connaisse l'origine mythologique du Cyprès. Les (rrecsnousapprennent, dans leur iilgénieuâe mythologie , que la nym- pheCyparisse ayant été rebelle aux vœux d'Apollon , ce dieu s'-en vengea en la métamorphosant en Cypiès. Dès-lors cet Arbre devint l'emblème du deuil et de la stérilité', parce que, dit Théophi'aste , sa fige , une fois coupée , ne repousse jamais. Chez le^ modernes , le Cyprès est encore cotlsacré à la douleur. On le plante autour des monvunens funéraires, et son feuillage sombre est en.harmonie avec les souvenirs douloureux que rappelle dans notre ame l'aspect des tombeaux. Le Cyprès de PoKTtrGAii , Cujves- sus LusUanica, Willd.; Cupresius pendula, l'Héritier, Stirpès, i5, t. 8. Cette espèce est très-facile à recon- naître à son feuillage glauque et ar- genté; ses feuilles , petites et imbri- quées sur quatre rangs, recouvrent des rameaux flexibles et pendans; ses fruits sont globuleux, de la grosseur d'une noisette et bleuâtres. Elle est originaire de l'Inde et naturalisée en Portugal. On la cultive dans les jar- dins d'agrément; mais elle doit être rentrée l'hiver dans la serre tempé- rée.^ ■ , • ■" ■..:■■:, ' Le Gyprés FAtJX TauY^ ','Ciiprèg- sus ■Thuyoïdes, L. Gèt, Arbrd, 'qui croft sporitianément dans Les lieux liu- midfes- de l'Amérique septentrionale , a été figuré par Michaux fils dans son ; Histoire des Arbres forestiers j vol.'S, p. 20, t. 2. Il est vulgai'rerhent contiu sbus le nom de Cèd're blanc ; sa tige péuf s'élever à Une hauteur de soixante' à quatre-vingts pieds;' ëU'e est très-elancée et contient une rési- CYP ne peu abondante ; ses feuilles sont imbriquées , aiguës et munies d'une glande placée sur le dos ; les galbules sont globuleux , très-petits et bleuâ- tres. Cet Arbre végète avec une ex- trême lenteur; cependant son bois est blanc, tendre , léger , mais d'un grain très-serré. Dans les Etats-Unis , on l'emploie pour la construction des édifices et aux ouvrages de boissel- lerie. Il se travaille avec la plus grande facilité. Des douze espèces qui composent ce genre, deux croissent en. Orient et dans les îles de l'Archipel, une à la Nouvelle-Hollande , une en Afri- que , trois dans l'Amérique septen- trionale , trois au Japon et dans les Indes , et deux dans l'Amérique mé- ridionale. Ces dernières ont été trouvées par Humboldt et Bonpland dans le cours de leurs voyages , et dé- crites dans les iVopa Gênera , sous les noms de Cvpressus Sabinoïdes et Cu- pressus thurifera. ï-ie Ci/pressus dis/i- c7/a forme aujourd'hui le genre Taxo- dium' de Richard. /^. Taxodib.' • •• * CYPRES ( PETIT. ) BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Santoli- na C/iàïnœ- CjparissuS' V'.. Santo- riNE. ■ '(B.) CYPRÈS DE MER. polyp. Des Antipalhes et des Sertulariées portent vulgairement ce nom. (lam..x.) *CYPÏ\ICARDE. Cypiicdrdia . MOLL. Quelques Coquilles de ce genre furent connues de Linné ; mais pro- bablement embarrassé de les rappor- ter à un genre bien déterminé , ce naturaliste célèbre les plaça dans son genre Came oii il avait rangé d'ailleurs beaucoup de Coquilles de genres difFérens , telles que les Cama Hipjjopùs, caycûlata , Coj-, obloriga , etc. Bruguière, le premier, sépara des Cames des auteurs, sous le nom de Cardite , toutes 'les Coquilles qui , avec des dents c^^rdinales variables , présentent constamment uiiè deutla- térale sous le corselet. Alors les Iso- cardes , leà Hyatelles ; leis Cypricar- des et quelques Yénerlcardes turent CYP renl'eiinécs daus le même genre. J^i- iiiiuck, dès 1801 ( Syst. des Aniin. Siins vert. ) , commença à réformer le genre de Brugnière; il en sépara alors les Isocardes et proposa les \ énéricardes. Eusuile , en itJi j (Ex- trait du Cours, p. 106 ), il en sépara encore le genre Hyalelle proposé par Uaudin , et enfin, en 1S19 (Aniin. sans vert. T. vi, i"" part., p. 27 ), il tiouva encore son genre Gypricardc parmi les Carditcs. Ce dernier genre resta encore nombreux eu espèces , mais toutes lurent bien circonscrites par des caractères tranchés et faciles à saisir. Ceux des C\pricardes sont les suivans : coquille libre , équi- valve , inéquilatéralc , allongée obli- quement ou transversalement ; tiois dents cardinales sous les crochets, et une dent latérale se prolongeant sous le corselet. Quoique très-voisines des Carditcs, les C\pricardes s'en dislin- gucntau premier aspect. Toutes celles connues jusqu'aujourd'hui n'ont ja- mais présenté les côtes longitudinales si habituelles des Bucardeset des Car- dites. Si leur surface, le plus souvent lisse, présente des lames ou des sillons, ils sont toujours transversaux, c'est-à- dire dans la direction des bords. La charnière d'ailleurs est diflerente, puisqu'elle présente constamment trois dents cardinales, au lieu d'une oudedeux, comme cela a lieu dans les Cardites. Le nombre des espèces est encore peu considérable : quatre vi- vantes et trois fossiles ont été décrites par Lamarck. Nous pouvons en ajou- ter deux autresque nous avons décou- vertes aux environs de Paris , et qui n'ont encore été décrites nulle part. Cypricarde de Guinée, Cypri- cardla Guinaïca , Lamarck, Anini. sans vert. T. v, 1"^ part., pag. 28, n. 1 ; Chama oblonga , L. , p. 5 002, u. 10; nommée Chaîna Guinaïca par Martini ( T. A^ii, p. lôy, t. 5o, f. 5o4 et 5o5 ) ; très-bien figurée dans l'Encyclopédie sous le nom de Car- dite ( p. 204, fig. 2 ). C'est celle que Bruguière avait nommée Cardite ca- rénée, Cardila ca///?a/fl(Encycl. mé- ihèdiquc , p. 409, n. 9 ). Elle est ob- CYF 3v^ longue, et ressemble à une Modiole obliquement angidcuse; elle est Iroil- lisséc par des stries iiuos ; son côté antérieur est aminci , coujprimé ; les crochets sont arrondis et peu proé- minens ; elle est blanche à l'inté- rieur , et jaunâtre à l'extérieur; son diamètre transversal estdedeux pou- ces environ ; elle habite les mers'de Guinée. Cette Coquille est rare dans les collections. Gyi'rtcarue DArrE, Cjpricardia curalliophaga. Cette espèce est re- marquable par la faculté qu'elle a , comme quelques Modioles, de se creuser une loge dans la base des Po- lypiers ou dans les masses madrépo- riqucs. Quoiqu'elle habite aiijour- dhiii les mers de Saint-Domingue, on la trouve néanmoins fossile en Italie. Elle est figurée dans le bel ou- vrage de Brocchi ( Coiich. sitbappe- uina , T. u , t. 10, f. 10, a, r ). i^in- nc l'a nommée Chaîna coralliapl^aga. Martini l'a indiquée sous le même nom ( Conclul. T. x, p. 559, t. 172, 1". 1675, 1674'); Bruguière ( Encycl. n. i3, pi. 234, fig. 5 )ra décrite sou.s le nom de Cardite Datte , cardita Z>fic/j/;/5.Quoiquccclte espèce ait l'as- pect d'une Modiole , elle s'en distin- gue cependant en ce qu'elle est plus cylindrique, plus étroite, plus mince: ses stries sont fines; les transversales, surtout celles qui sont vers les bords, se relèvent en lames; les crochets sont moins arrondis, plus proémi- nens, terminés par des taches pour- prées. Cette Coquille se trouve rare- ment dans les collections; elle se voit, comme l'a dit Chcmnifz , dans les masses madréporiques que l'on pêche dans la mer des Indes pour en faire de la Chaux ; elle se trouve également dans les mers de Saint- Domingue. Elle est longue de deux pouces environ. (d..h.) •CYPRIDÉES. Cjpridœ. crist. Fa- mille de l'ordre des Branchiopodes , section des Lophyropes(Kègn. Anim. de Cuv.), établi" par Leach qui lui donne pour caractère dislinclif : tête de deux pièces. Elle renferme les gen- 18 a74 CYP res Daphnie, Chydose , Lyncée , Cy- pris , Cythérée. V. ces mots, (atjd.) CYPRIN. Cyprinus.vo\s. Genre qui sert de type à la famille du même nom , l'un des plus nombreux et des plus na- turels non -seulement de l'ordre des Malacoptérygiens , mais encore de la classe entière à laquelle il appartient. Il ne se compose guère que d'espèces d'eaux douces , la plupart bonnes à manger , et généralement fort diffici- les à distinguer les unes des autres , ce qui rendit long-temps leur his- toire fort obscure; les travaux de Bloch et de Lacépède n'ont pas mê- me suffi pour bien éclaircir cette par- tie de l'ichthyologie , à laquelle le se- cours de bonnes figures est encore plus utile qu'à toute autre. Les Cyprins proprement dits for- ment , avons-nous dit , un groupe des plus naturels dont les caractères con- sistent : dans la petitesse de la bou- che , dont les mâchoires sont dépour- vues de dents ; le palais qui est lis- se , tandis que le pharynx offre de puissans moyens de mastication , consistant en grosses dents adhéren- tes aux os pharyngiens inférieurs et pouvant presser les alimens entre elles et un bourrelet gélatineux qui tient à une plaque osseuse soudée sons la première vertèbre , bourrelet vulgai- rement appelé langue dans la Carpe. Trois rayons plats se voient aux ouïes ; de grandes écailles couvrent le corps que surmonte une seule dor- sale. Ce dernier caractère , constant dans loules les espèces, semblerait néanmoins devoir être fugace , puis- qu'il disparaît entièrement par la do- mesticité chez la Dorade delà Chine. L'estomac se termine en intestin court et sans cœcura. La vessie est divisée en deux parts par un étranglement. Les Cyprins ont presque tous la mê- me forme ovoïde oblongue, plus ou moins aplatie latéralement, amincie vers la queue dont la nageoire est communément fourchue. Ce sont des Poissons essentiellement herbivores et les plus inoffensifs de tous. Linné les plaçait dans l'ordre des Abdomi- CYP naux, et Duméril dans sa famille des Gymnopomes , de l'ordre des Holo- branches. Le grand nombre des espè- ces de Cyprins a obligé Cuvier à les diviser en divers sous-genres, et ainsi qu'il suit : f Cyprins proprement dits , Cyxni- nus. Leur dorsale est plus longue que dans les autres , avec une épine dentée pour deuxième rayon ainsi qu'à la caudale. * Ayant des barbillons aux angles de la mâchoire supérieure. La Carpe vulgaire , Cuv. , Règn. Anim. T. ii, p. 291 ; Encycl. Pois. , p. 190, pi. A et B, avec des détails anatomiques; Cjprinus Carpio ,h. , Gmel., Sjst. Nal. , xiii,T. i,pars 2, p. i4ii; Bloch, pi. XVI. Ce Poisson est trop connu pour qu'il soit nécessaire de le décrire ; nos tables nous en of- frent tous les jours des individus d'une grandeur monstrueuse et diverses variétés dont les unes ont le museau très -bombé , d'autres très -court. Tout le monde sait encore com- bien la Carpe a la vie dure ; de tous les habitans des eaux, c'est celui qu'on peut conserver le plus long-temps hors de son élément sans qu'il expire. On en transporte de Strasbourg à Pa- ris qu on empêche de mourir durant ce trajet en prenant la précaution de leur mettre un peu de mousse humide entre lesouïes. Les étangs,lesfossésdes vieux châteaux, les rivières tranquil- les sont la patrie de prédilection des Carpes; elles parviennent à une grande vieillesse ; on en cite qui ont vécu plus d'un siècle , que l'âge avait rendues toutes blanches , et sur le dos des- quelles s'était accumulé assez de li- mon pour que des Conferves s'y fussent développées. Elles sont sus- ceptibles d'une certaine éducation ; celles qu'on nourrit dans les viviers autour des habitations et auxquelles les mêmes personnes donnent à man- ger aux mêmes heures , finissent par connaître la main nourricière , accou- rent à son approche et sortent de 1 eurs obscures retraites quand elles enten- dent le bruit qui l'annonce. On les fait surtout apparaître eu sifflaut. On CYP ftit à Strasbourg un grand commerce de ces Poissons , et cette ville envoie à Paris , sous le nom de Carpes du Rhin, les plus gros individus qu'on trouve sur les marches et dans les boutiques des marchands de comestibles de la capiiale. On pêche des Carpes dans toute l'Europe , surtout dans les ré- gions les plus tempérées de cette par- tie du monde, et jusqu'en Perse. On assure en avoir vu de quatre pieds de long; mais les plus grandes que nous ayons observées en avaient tout au plus deux. Elles se plaisent dans les lieux herbeux, et, selon qu'ellcsy man- gent diverses Plantes inondées , des Vers, des Insectes aquatiques el jus- qu'à du limon, le goût de leur chair va- rie. On prétend qu'elles sont friandes des excrémens de toutes sortes d'Ani- maux quand elles en rencontrentdans leslieuxoii elles vivent. Elles pondent, vers lesinoisdemai et de juin , depuis vingt-trois ou vingt-quatre milleœufs jusqu'à six cent vingt etquelques mil- le. Elles ont été introduites en An- gleterre, où on n'en trouvait point avant, en i5i4,eten Danemarck vers 1 56o. Celles que nous avons vues en Espagne nous ont paru généralement moins grandes que les nôtres , peut- être parce qu'on n'y prend pas la pei- ne de les élever, d. 20. 2i , v. 16. 17 , V. 8. 9, A. 8. g, c. 19. La Reine des Carpes, Encycl. Pois. , p. 189 , pi. 76, f. .-^iS ; Cjprinus liex Cypiinorum , Bloch, pi. 17; Cj- prinus Carpio, (3, Gmel. , loc. cit.; vulgairement Carpe à miroirs et Car- pe à cuir. Ce Poisson nous paraît une véritable espèce , la grandeur des écailles qui parviennent souvent à pi us d'un pouce , et qui se voient sur le dos , le long de la ligne latérale ou sous le ventre , se faisant déjà remar- quer dans les jeunes individus. Il a d'adleurs constamment quatre bar- billons à la bouche, tandis que la Carpe vulgaire n'en présente souvent ^ue deux. On trouve cette espèce dans certains lacs de l'Europe septen- trionale. D. 20, p. 18, V.9, A. 7,c. 26. Le Cyprin Anne-Caroi-ine , Cypr. Anna-Carolina, Lacép.,Pois. "T. v, p. CYP 375 544, pi. 18, f. 1. Nous croirions man- quer au respect dû au nom de l'illus- tre continuateur de BulFon, en nous bornant à citer légèrement cette espè- ce dont le nom est le monument d'u- ne légitime douleur. L'éloquent pro- fesseur du Muséum dédia celte espèce à la vertueuse épouse qu'il venait de perdre. Elle est un emblème de beau- té et d'utilité. Sa chair est savoureuse; ses couleurs brillantes relèvent la grâce de ses formes. Elle a été décrite d'après des peintures chinoises oli le nombredes rayons n'a pas été compté. Le Vert-Violet , Lacép., Pois. T. V, p. 547, pi. 16, f. S,-" leMORDORÉ , ibid. , pi. 16 , f. a , — et le Rouge- Brun, ibid. , f. 1, décrits, comme l'es- pèce précédente, d'après des peintures chinoises , appartiennent à la même section du sous -genre des Cyprins proprement dits. **■ N'ayant point de barbillons au voisinage des mâchoires. La Dorade de la Chine , Cuv. , Règn. Anim. T. 11 , p. 192; Poisson doré de la Chine, Encycl. Pois. , p, 193 , var. c, pi. 78 , f. .126 ; Cyvirinus auratiis , L. , G mel. , loc. cit. , p. 1 4 1 8 ; Bloch , ]^. 93. Ce bel Animal doit à l'éclat de sa couleur l'attention que lui accordèrent les Hommes ; ils l'ont dès long-temps réduit à l'état de do- mesticité qui, altérant ses teintes et ses formes, a dénaturé jusqu'aux caractères qui le placent dans le genre Cyprin. Chacun connaît le Poisson doré, qui de la Chine passa dans le reste du monde peu après l'époque où les Hollandais eu- rent étendu leurs relations au-delà du cap de Bonne-Espérance ; ces naviga- teurs , tirant parti de tout ce qui pouvait avoir une valeur, en appor- tèrent les premiers quelques individus en Europe où ils les vendirent fort cher. Ceux-ci sont tellement multipliés qu'on pourrait regarder la Dorade de la Chine comme naturalisée dans nos cli- mats, où elle résiste aux plus rigoureux hivers pourvu qu'elle trouve assez d'eau dans les bassins qui la nour- rissent pour se retirer dans leur pro- 18» 276 CYP fondeur à l'abri de la gelée. On n'a pu cependant eu peupler nos marais vA nos étangs , paicc que , trop appa- rentes et dénuées de lous moyens de se défendre , elles deviennent bientôt la proie des moindres Carnassiers aqua- tiques. Ces Animau\- craignent sipeu Je froid, que le savant Host, naturaliste deViennc, nous en a montre un qu'il élevait dans un globe de verre, et,qui ayant été oublié sur une croisée i! urant l'une des nuits de l'hiver d'Auster- lilz , se trouva envii'onné de glace sans pouvoir bouger. On le croyait mort, et on le laissa engagé dans l'eau gelée. Cependant le 4égel étant venu na- turellement dansla journée ,1e Poisson reprit le mouvement qu'il avait per- du et continua de vivre. Cette obser- vation détermina une nouvelle expé- rience sur ini autre individu qu'on fit geler de la même façon; mais le matin , HoSt ayant voulu hâter la fusion de la glace, l'Animal mourut. Il paraîi que , pour voir réussir l'expérience , il faut qu'on en abandonne le soin à la natu- re, et que la captivité du Poisson nesoit pas trop prolongée. — La Dorade de la Chine atteint jusquà dix pouces de longueur , mais elle ne parvient com- munément qu'à six. Sa tallktest d'au- tant plus grande et ses couleurs d'au- tant plus vives, qu'on la tient dans des eauxpluspures et plus profondes. Elle cstdanssajeunesse d'un brunglauque brillant, et ne prend que par degrés la belle couleur orangée quilui est la plus commune. Elle blanchit avec l'âge ; cependant il est des individus blancs de bonne heure , et d'autres qui demeurent toujours vivement co- lorés. Beaucoup sont nuancés et toujours marqués de brun et de rou- ge, d'autres de rouge et de blanc; il en estmême des trois couleurs.Ce Pois- son vitlong-temps. Il en existait de très- beaux dans un grand bassin de l'Alca- zarde Séville, lorsque nousélionsen Andalousie , et ils n'avaient pas moins de soixante ans. Parvenus à la plus grande taille , toujours agiles et bril- lans des plus vivescouleurs , ils parais- saient devoir eucoi'e pousser loin leur carrière , et|eMtourés d'une multitude CYP d'individus plus petits, on prétendait que les gios dévoraient leur progéni- ture. Cette opinion est tellement éta- blie , que partout oii l'on élève de ces Poissons, on met à leur portée, au temps du frai , des branchages qu'on a soin d'emporter après que les femelles y ontdéposé leurs œufs, afin de les faire éclore ailleurs et pour met- tre les jeunes qui en résultent à l'abri de la voracité de leurs propres parens; on ne les en rapproche que lors- qu'ils ont acquis environ un pouce , et que des nuances orangées peuvent servir à faire reconnaître la consan- guinité. Dans ces grands bassins dont les Dorades de la Chine peuplent le cristal , on ne prend guère la peine de les nourrir;les Vermisseaux, les petites larves, les Infusoires peut-être leur suf- fisent. Dans les bocaux oii on les pla- ce pour orner des appartemens , ilfaut avoir le soin de leur donner quelques miettes de pain; on peut leur jeter des Mouches qu'elles s'accoutument à venir prendre presque dans les doigts. On assure qu'elles sont très- friandes de purée de Lentilles. Ilfaut avoir le soin de changer l'eau des va- ses dedeux jours l'un en été , et toutes les semaines en hiver. Quand ces va- ses sont petits, les Dorades ne gran- dissent jamais. Nous en avons vu qui , mises dans un globe de près d'un pied de diamètre , à l'âge d'un an , et ayant un pouce et demi de longueur tout au pi us, restèrent onze ans en tiers sans s'accroître d'une ligne ; mises ensuite dans un bassin presque aussi grand queceluidu Palais-Royal, elles avaient acquis près de quatre pou- ces au bout de dix mois. On assure que leur chair est exquise. — L'efi'et qu'a produit la domesticité sur la Do- rade de la Chine n'est pas moins grand que celui qu'elle a eu sur tant d'autres races, telles que celles du Chien, du Pigeon ou de la Poule ; il est tel, que plusieurs desVaiiétés qu'elle a produites pourraient, au premiercoup- dœil , être regardées comme des es- pèces différentes et présentant jusqu'à des caractères de genre, tels que l'ab- sence d'une dorsaleet l'addition d'une CYP caudale , clioac unique pai uii tous les Poissons. Le grand nombre et la variété des modifications de la Dorade ont fourni à Sauvigny et au peintre Mar- tinet le sujet d'une sorte de monogra- phie de ce bel Animal. Cet ouvrage est accompagné de riches figures on couleur. On distingue entre les varié- lés les plus saillantes parmi celles dont le dos manque de nageoire et dout la aueue est divisée en trois lobes , celle dont le reste des formes et des teintes est pareil à la Dorade la plus commu- ne , celle dont le dos porte une grosse bosse près de l'insertion de la têie , celle enfin dont tout le coips est noi- râtre. Les tiguresde ces singulières va- riétés ont été reproduites dans l'Ency- clopédie (pi. 78, fig. 324, 325, et pi. 79, fig. 527). Bloch a aussi tenu compte de plusieurs de ces curieuses variétés. Guvier pense, et nous sommes de cet avis , que le Cjprinits Macrophthal- mus , les Gros - Yeux de Lacépède (Pois. ï. V , pi. 18 , f. 2) et le Cyprin à quatre lobes du même auteur , ne sont encore que des variétés du Pois- son dont nous venons de parler. Nous en avons rencontré encore une varié- té à Madrid, qui n'a jamaisélé figurée et qui joint à la trifurcalion delà queue une dorsale comme dans les deux variétés de Lacépède que nous venons de citer; ce fait nous a paru d'autant plus remarquable, que nous étions ten- tés de considérer la trifurcation ou la quaternation des lobes caudales com- me un simple déplacement de la na- geoire du dos. La couleur de la variété nouvelleétaittantôt rouge, tantôt d'un beau brun tirant sur le bleu de roi , ou nuancée de l'une et de l'autre de ces brillantes teintes, d. 1/8. 2718 , p. 1 1-1 6 , V. 7. 9 , A. S. 9, c. 20-44. L' Argenté , Cyprinus argenteus , Kœlreuter , Co/rtOT. act. Peti: T. ix, f). 420. Cette espèce , très-voisine de a précédente , mais dont la descrip- tion a été faite comparativement , en diffère par sa forme générale, par sa couleur constamment argentée, et par sa taille beaucoup plus considérable et qui parvient à vingt-six pouces. On ignore dans quelles eaux cl le se trouve, CTP 277 et le nombre des rayons de ses nageoi- res n'a pas été compté. ff Les Bahbeaux, Barbus. Leur dorsale et leur anale sont courtes : lo second ou le troisième rayou de la première de ces nageoires est un fort aiguillon; ils ont quatre barbillons à la Douche , dont df ux sont situés à la commissure et les deux autres insérés aux deux bouts do la mâchoire supé- rieure. Leur forme est un peu plus allongée que celle des Cyprins pro- prement dits. • ■ Le Barbeau commun, Cuv. , loc. cit., p, 193 ; Cyprinus Barbus, h., Gmcl. , Syst. Nat. , xii i, T. i , pars 3 , p. i4o9; Blocli , pi. 18 , Encycl.Pois. p. 189 , pi. 76 , fig. 317. Cette espèce, fort commune dans toutes les eaux vives de l'Europe, est encore l'une de celles qui sont trop communes pour mériter que nous nous étendions sur sa description. On la trouve répan- due jusqu'en Perse. Sa forme, un peu plus allongée que celle des au- tres Cyprins , est à peu près celle du Brochet. Le Bai-beau , dont la chair est assez estimée , se nourrit de pe- tites Coquilles , de jeunes Poissons , de Vermisseaux , et surtout de ca- davres, quand il peut trouver des bêtes noyées. Sa croissance est ra- pide* On en pêche assez communé- ment de dix-huit pouces de long, quelquefois de deux et trois pieds. On prétend en avoir vu de quatorze à seize , ce qui nous paraît exagéré. Il a la vk: fort dure, et ses couleurs sont assez tristes , si ce n'est celles du ventre qui jettent quelques reflets ar- gentés brillans. d. 2/12, p. 16.17, V. 9, A. 7.8,0. 16.19. Le C&.VOE.T , Cyprinus Capœta , Gmel., Syst. Nat., xiii , T. i,pars 5, p. i4i5; Encycl. Pois. , p. 191 , pi. 100, f. 4i 1. De la mer Caspienne, u. i2.i3,p. 17.19, V. 10, A. 9,0. 19. 22. Le MuRSE , Cyprinus Mursa , G mcl . , loc. cit., p. i4i5; Encycl. Pois., p. 189, pi. 100, fig. 4ia. De la mer Cas- pienne, d. 11.12, p. 16. îf, V.' 8, X. 7, t'. 19- 278 CYP LeBuLATMAi , Cyprinus Bulatmai, Gmel.,/oc. c;V.,p. i4i4. Poisson dont la chair est très-lDlanche et délicieuse; fort rare dans la Caspienne. D. lo, y. 19, V. 9, A. 8,c. 21. Le Cabot, Cyprinus Capito , Ginel . , loc. cit. , p. i4i6 , dont le troisième rayon de la dorsale est denté, et qui habite encore la Caspienne, d. 12, p. 17, V. 9, A. 9, G. 19. LcBenni ou BiNNY, Cyprinus Binny , Fork. Faun. Ar. , n" io3 , Gmel. , loc. cit. , t. i4i4 ; Bynni , Encycl. Pois. , p. 188 (sans figure); Cyprinus Lepidotus , Geoffroy Saint- Hilaire , Poissons du Nil, pi. 10, f. 2 , dont Bruce a donné un dessin fautif qui ne convient pas à sa propre description. Très-fréquent en Kgypte cil sa chair est fort estimée. D. j/io- 3/12. P. 17, V. 9, A. 6, c. 19. Telles sont les autres espèces parfai- tement constatées du sous-genre dont le BarUeau commun est le type. tf t Les Goujons, Gobio. Leur dor- sale et leur anale , qui sont entière- ment dépourvues de rayons épineux , sont fort courtes. Ils ont aussi des barbillons à la bouche. Ce sont les plus petits des Cyprins , surtout de- puis que les Ables, F^. ce mot, en ont été séparés. . Le Goujon commun , Cyprinus Gobio , L. , Gmel. , loc. cit., p. i4i2; Bloch , pi. 8 , f 2 ; Encycl. Pois. , p. 191 , pi. 77 , f. 519. Ce petit Poisson , dont les nageoires sont tachetées de noir, et qui atteint tout au plus huit pouces de longueur, est extrêmement répandu , et se mange en friture sur toutes les tables. Ses couleurs varient beaucoup , mais ne sont jamais bril- lantes. Il vit en troupes fort nombreu- ses. D. 1-12, P. i4. 17, T. 9. n , A. 7- 11, c. 19. Plusieurs autres Cyprins imparfai- tement décrits par les voyageurs et par les naturalistes , et qu'il est diffi- cilede ranger dans les divers sous-gen- res établis par Cuvier, pourront trou- ver leur place à côté du Goujon , ou être renvoyés parmi les Ables, quand ils auront été mieux examinés. CYP ff f f Les Tanches , Tinca. Leurs écailles sont plus petites que celles de tous les autres Cyprins , ainsi que leurs barbillons qui sont au nom- bre de deux seulement ; leur dos est aussi plus bombé. La Tanche vulgaïiie , Cyprinus Tinca ,L.,Gmel., loc. cit., p. ]4i3; Bloch, pi. l4; Encycl. Pois. , p. 191, pi. 77, f. oio. Cette espèce, non moins connue que la Carpe, est aussi ré- pandue qu'elle; elle l'est même da- vantage , car on prétend l'avoir re- trouvée dans les étangs de toutes les parties du globe. Selon que le fond des eaux qu'elle habite est de sable ou de vase, sa chair est exquise ou prend un goût désagréable. On en f)êche qui pèsent jusqu'à huit et neuf ivres. Ses couleurs , pour être som- bres, ne sont pas sans un certain éclat doré qu'elles doivent au mucus abondant qui lubréfie tout le corps. Elle a la vie extrêmement dure , ré- siste aux plus grands froids , se jouant même , durant l'hiver, aux limites de la glace qui pénètre dans ses humides asiles. Elle vit de Vermisseaux et de Plantes aquatiques entre lesquelles elle dépose en juin une immense quantité d'œufs qui, de même que les petits, deviennent presque tous , peu après leur naissance, la proie des autres Poissons. D. 10. 12, p. 16. 18, v. 9. 11, A. 11. 25, c. 19. 24. La Tanche dorée , Tinca aurata , Bloch, pi. i5; Encycl. Pois. , p. 191 , pi. 77, f. 321; Cyprinus Tinca, ^, Gmel., loc. cit., p. i4i4; Cyprin Tanchor , Lacép. , Pois. T. v, p. 543. Cette belle espèce nous pan-ît trop différente de la Tanche vulgaire pour qu'on la puisse considérer comme une simple variété. Elle habite quel- ques étangs de la Silésie, où ses mœurs n'avaient pas été observées. La reine, épouse du grand Frédéric, l'avait in- troduite dans les eaux du pays de Brandebourg. Quelques individus ayant élé transportés , nous ne savons comment, jusqu'en Belgique, Paulard deCanivris, amateur distingué d'his- toire naturelle, en a peuplé l'étang de la belle maison de campagne où il CYP cultive tant de Plantes rares, dans les enviions de Bruxelles ; cl c'est là que nous avons pu nous con- vaincre combien les deux Poissopg diû'craient. La Tanclic dorcc , plus petite et plus svelle que la précé- dente, dépasse rarement seize pou- ces de long, et n'en a communément que dix à douze. C'est à tort , croyons- nous , qu'on a prétendu que cer- tains individus acquéraient jusqu'à un mètre. Sa têteest amincie, ses lèvresas- sez grosses cl d'un rouge vif. Le dos est noirâtre ou bronzé; mais les flancs sont de l'orangé le plus brillant avec des reflets dorés qui deviennent ar- gentés sous le ventre; les nageoires inférieures qui sont à peu près de la même teinte d'or sont parsemées de taches rembrunies. Tandis que la Tanche vulgaire vit assez générale- ment isolée, celle-ci, dont la chair est d'ailleurs médiocre , se réunit en troupes , oii les individus , pressés les uns contre les autres , nageant à la suite d'un chef de file, font volte- face tous à la fois quand il est question de fuir ou de changer de direction , commesiun signal, partant de la tête, se communiquait tout-à-coup à la queue de la colonne ; on dislingue à F eine l'intervalle qui doit exi.ster entre évolution du premier Poisson et celle des derniers. Pendant ce mouvement, on croirait, pour peu que le jour soit serein , que des éclairs parlent du fond de l'étang habité par ces char- mans Cyprins qui , de même que les Dorades de la Chine , doivent bientôt être détruits partout oii se trouvent des Poissons voraces à la dent des- quels une riche parure les désigne de trop loin. p. 12 , P. 16 , v. 10 , A.. 9, c. 19. f f f-j-f Les Ctkbhtnes , dont on ne compte encore qu'une espèce , Cjpri- iiuscirrhosus, Bloch,pl. 4i 1; ilsontla dorsale beaucoup plus grande que celle des Cyprins précédens , et leurs barbillons situés au milieu de la mâ- choire supérieure. titt+t I^6s Brèmes, Abramis , n'ont ni épines aux nageoires , ni bar- CYP «79 billons à la bouche. L'absence de ces caractères les rapproche tellement des Ables , qu'elles pourraient y être renvoyées comme sous-genre a tout aussi juste titre qu'elles demeurent parmi les Cyprins. Leur dorsale est courte et placée ,en arrière des ven- trales, tandis que l'anale est assez longue. Le dos est un peu gibbeux. La Brème commune, Cyprinus Brama, h. jGmei., /oc. cit., p. i456; Blochjpl. li^ ; Encycl.Pois. , p. 20Q , pi. 87, f. 346. Ce Poisson , fort com- s mun dans les lacs vaseux et argileux de l'Europe , dans toutes les rivières dont le cours est tranquille, et qui descend , dit-on , dans la Caspienne , acquiert jusqu'à deux pieds et demi de longueur , mais n'a communé- ment que dix à quinze pouces. Il se nourrit de Vermisseaux , de Con- ferves , d'Herbes aquatiques et de li- mon , ce qui donne à sa chair une qualité assez médiocre. La Brème croît prompiement, et pond au mois de mai jusqu'à treize ou quatorze mille œufs. d. 11. 12, p. 17, v. 9. 10, A. 27. 29, c. 19. La BORDELIÈRE OU PETITE BrÉME , Cuv., Règn. Anim. T. 11 , p. 194 ,- Cyprinus latus, Gmel. , loc. cit. , p. i458; Cyprinus BIicca,'2\och,ip[. 10; laPlcstic, Encycl. Pois., p. 202, pi. 85, f. 345. Celte Brème, plus petite que la précédente, ainsi que l'indique son nom , habite les eaux pures et tranquilles de l'Europe , oii elle est fort commune sur les fonds de sable ; sa chair est médiocre ; elle pèse rare- ment plus d'une livre , a la vie dure , se nourrit d'Herbes aquatiques et de Vermisseaux, et se fait remarquer par la promptitude avec laquelle elle ré- pand ses œufs dont on a compté jus- qu'à cent huit mille chez une seule fe- melle.d. ] 2, P. i5, V. 10, A. 25, c. 22. La SoPE , Cyprinus Balle rus , L. , Gmel., /oc. cit.,Y>- i438; Bloch,pl. 9; la Bordelière , Encycl. p. 2o5, pi. 84 , f. 548. Elle habite la Baltique et la Caspienne d'oii elle remonte dans les fleuves , et semble s'y plaire encore S lus que dans les mers. On en trouve es individus qui pèsent jusqu'à trois ■uHti CYP livres et parvienneiità un pieddolou- giieuv. Sa croissance est lente. On a compté soixante-sept mille cinq cents œufs dans une femelle, d. u , p. 17 , V. 10, A. 4i, c. 19. LaSERTE, Cyprinus P'imba , L. , .Gmel.,/oc. cit., p. i435;Bloch, pi. 4; la Vimbe, Eucycl. Pois. , p. 201, pi. S5, f. 344. Cette Brème habite les lacs de la Suède et quelques-uns de ses lleuvçs ; on la retrouve aussi en Rus- sie ; nous l'avons observée dans la Prusse ducale, particulièrement aux environs de Soldau et de cet Eylau qu'une sanglante bataille a rendu à jamais célèbre; sa chair est excel- lente. La Serte nous a paru se plaire en bandes nombreuses. La femelle pond jusqu'à vingt-huit mille huit cents œuls. Nous avons trouvé des Confer- ves et du sable dans son estomac avec des débris de petits Eulimes. D. 11 , V. \Q, V. 10^ A. 24, c. 19. Le BiERCNA, Cr/J/'/ww* Bjorkna, L., 1). 11 , V. 1,5 , V. 9, A. 25, c. ig , et la Faben>: , Cyprinus Farenus, L. , d . 11, r. 1.8. V. io, A. 37 , c. »9, qui se trouvent dans les lacs de Suède , par- ticulièrement dans le Mêler , parais- >5ent appartenir au sous-genre qui vient d'être traité, du moins l'un et l'autre de ces noms ont été quelque- fois indifléremment donnés à la Bor- delièrc, Cyprinus latus, L. .f-f-fffff Les Lajjéons , Labeo , ont la dorsale longue comme les Cyprins proprement dits ; mais celte nageoire est dépourvue d'épines, et la mâchoi- re manque de barbillons. Le nom de Labéon vient de ce que les lèvres sont charnues et d'une grosseur remar- quable. Les espèces de ce sous-genre bien constatées sont jusqu'ici toutes exotiques. Le Labe, Eucycl. Pois., p. 194 (sans figure), Cyprinus Labeo , Gniel. , loc: cit., p. i420. Ce Poisson, que Pal- las nous a fait connaître , est commun dans les parties caillouteuses des tleuves rapides de la Daourie ;- il y nage avec vélocité : sa forme presque cylindrique et son maseau lui don- CYP neiit quelques airs d'un Esluigeoa. 11 ne parvient pas tout- à-fait à une aunede longueur, etsa chair est très- ^élicale. d. 8, p. 19 , v. 9, A. 7, c... La RousSAiiDE , Eucycl. Pois, (sans figure), Cyprinus ni/oticus,h. ,Gme]., loc. cit., i422 jGeofFr. St.-Hyl. ,Pois. du Nil, pi. 9, f. 2, qu'ilnefaut pas con- fondre avec le Poisson qu'Hasselquitz avait mentionné sous le même nom, et qui, ayant un rayon épineux aux nageoires, ne saurait être un Labéon. I^a Ptoussarde est un Poisson remar- quable par la situation de sa gueule, qui paraît s'ouvrir en dessus de la tête à cause du prolongement de la mâchoire inférieure; sur l'une et l'au- tre mâchoires, les lèvres forment trois plis dont le mitoyen est comme cré- nelé. D. 18, P. 17, V. 9, A. 7, c. 19. Le Cypkin a petite tète de Bon - na terre , Cyprinus leptocephalus de Pallas , qui dit que ce Poisson , res- semblant un peu au Brochet quant à la forme de son museau, et se trouv;int aux mêmes lieux que le précédent, pourrait bien appartenir au sous- genre des Labéons, d. 8, p. 20, v. 10, A.9,C.... ffffffff Les GONORIIYNQUES, Gonor/iynchus , ont le corps ainsi que la tête allongés et couverts de petites écailles qui régnent sur les opercules et sur la membrane des ouïes ; le mu- seau est saillant au-dessus d'une pe- tite bouche sans dents ni barbillons. La dorsale , qui est petite , est située au-dessus des ventrales. Le SATJTEun , Encycl. Pois., p. 194 (sans figure), Cyprinus Gonorhy nclius , Gmcl., loc. c//. , p. i422 ; Gronou, Zooph. ï. X, f. 2. Cette espèce a été observée dans les rivières de l'Afri- que méridionale aux environs du cap de Bonne-Espérance. La dorsale est de forme triangulaire ; les nageoires de la poitrine sont lancéolées, d. 12, P. 10 , V. 9, A. 8, c 18. Bonnaterre , en indiquant l'extrê- me ressemblance qui paraît exister entre le Cyprin Malchus, Cyprinus JlJalcàus ,ÛoVm. Chil.,liv. 4, p. 22b, Poisson de l'Amérique méridionale, CYP tl le jMécédent, nous porlc à croiie tjiiece Malchus, mieux examiné, pour- ra rentrer dans le sous-genrc Crouo- rliynque. On trouve dans les auteurs beau- coup d'autres espèces de Cyprins , même d'Europe , qu'il est impossible de rapporter exactement aux sous- gcnrcs qui viennent de nous occuper, et qu'il est prudent de ne point clas- iicr avant qu'on n'ait examine de nou- veau leurs caractères. Tels sont THrirn- burge ou Carassin, C. Carassiits , 1j. ; le Soyeux , C.Senceus , L. ; la Gibèlc, C. Gebiliù, L. ; le Cylindrique, C. Cephatus , L. , etc. , qui pour se trou- ver communément jusque dans le Danube et dans le Rhin, et qui , pour avoir étéfiguiés, n'en sont guère plus exactement connus. Nous suivrons crx cela, comme en tant d'autres choses, le prudent exemple que donne Guvier. (b.) "CYPRINE. Cyprina. moll. En établissant ce genre, Lamarck a rem- pli deux indications : la première , d'avoir séparé dans une coupe parti- culière quelques individus du genre immense des Vénus de Linné , dont les espèces sont si difficiles à bien dé- terminer à cause de leur grand nom- bre ; la seconde , d'avoir saisi des ca- ractères jusqu'alors Inaperçus , et de les avoir employés à la formation d'un nouveau genre. Tous les con- chyliologues savent qu'il n'est guère possible d'établir des coupes dans le genre Vénus de Linné lorsqu'on veut les former uniquement sur des caractères organiques , mais tous sa- vent très-bien aussi que le grand nombre des espèces rendrait l'étude du genre impossible, si on ne l'avait divisé en plusieurs groupes. Il était essentiel pour chacun d'eux d'avoir des caractères propres et bien tran- chés qui, sans être d'une grande va- leur , zoologiquement parlant , pus- sent pourtant servira réunir des Co- uillcs ayant les mêmes caractères. e motif, ainsi que l'existence cous- tante d'un épidémie ou drap marin dont les, Vénus et les Gythérées sont constamment dépourvues, et l'habi- CYP »«i l tude des Gyprines de vivre à l'embou- chure des lleuves dans des eaux peu salées , quoiqu'élant des caractères peu impo»tans pris isolément , de- viennent pourtant d'une certaine va- leur lorsqu'on les considère dans leur, ensemble; et, si l'on y joint celui par- ticulier d'une dent latérale éloignée de la charnière , il n'y aura plus de doute qu'on ne doive conserver ce genre comme un des plus voisins des Cyrèues, et comme servant de lien ou de passage de la famille des Conques fluviatiles à celle dés Conques mari- nes. D'après ce que nous venons d'exposer, on comprendra facile- ment les caractères suivans : co- quille équivalve , inéquilatérale , en cœur oblique , à crochets oblique- ment courbés ; trois dents cardinales inégales , rapprochées à leur base , un peu divergentes supérieurement ; ufle dent latérale écartée de la char- nièi e , disposée sur le côté antérieur , quelquefois peu prononcée ; callosités nymphales , grandes , arquées , ter- minées près des crochets par une fos- sette ; ligament extérieur s'enfonçant en partie sous les crochets. Le genre Cyprine a été établi , ainsi que nous l'avons dit , par La- marck ( Extrait du Cours, 181 a , p. 107 ). Cuvier ne l'a pas admis , même comme sous -genre. Cepen- dant Blainville ( Dict. des Se. Nat. ) , Defrance ( même ouvrage ) pour les espèces fossiles , et Férussac ( Tableaux syst. des Moll. ),ront tous trois conservé. Ocken l'avait déjà proposé sous la dénomination de Lo- ripes , qui avait été donnée depuis long-temps à un petit genre démem- bré de» Lucines. Les Coquilles de ce genre sont généralement grandes , épaisses , revêtues d'un drap marin persistant; on en rencontre un plus grand nombre d'espèces à l'état fos- sile qu'à l'état vivant ; celle que l'on voit le plus souvent dans les collec- tions est la Cyprine d'Islande, Cypri- na JslancUca , Lamk . , Anim . sans vert . T. v^p. 557,0.2, Venus Islandica, L . , Ginel . 5^5/. iVa/. xiii,T< l, p. 5271, n. 1 5 ; nous nie l'admettons pas avec la 983 CYP même synonymie , caria figure de Lis- ter (Conch, t. 272, f. 108) esl loin d'être faite avec la précision désirable pour la citer avec quelque certitude. Il en est de même delà fig. b, t. 58deGual- tién. Nous ne pouvons également admettre la variété , y, ou Pitar d'Adanson ( F", ce mot) , qui doit évidemment se rapporter à une autre espèce, et qui offre tous les caractères des Cylhérées. C'est en- core avec le plus grand doute que nous citerons la figure de l'En- cyclopédie (pi. 5oi,f. J, A, B) indiquée par Lamarck dans Sa synonymie ; outre qu'elle ne présente pas la forme générale des Cyprines , elle n'en otTre Ï)as non plus la charnière , puisque a figure représente deux dents laté- rales bien exprimées et striées, ce qui n'a jamais lieu dans les Cyprines , et se voit au contraire dans un cer- tain nombre de Cyrèues. Ce défawit de bonnes figures nous a engagés à faire figurer cette espèce dans les planches de ce Dictionnaire. Elle vit dans les mers d'Islande. Cyprine Islandicoïde , Cfjjrina Islandicoïdes , Lamk. , Anim. sans vert. T. V, p. 558, n. 7; renus œqualis , Sowerby , Conch. min., n. 4 , p. 59 , t. 21 , figurée dans Broc- chi (Conchyl. foss., pi. i4, fig. 5). Nous citons cette espèce après la pre- mière pour qu'on puisse plus facile- ment les comparer, et juger de leur différence, si réellement il est possi- ble d"en trouver. Nous ne doutons pas que ces deux Coquilles ne soient parfaitement analogues. Nous les avons l'une et l'autre sous les yeux , et nous ne prononçons qu'après un examen comparatif des plus minu- tieux. Il est si rare et en même temps si important de reconnaître de vrais analogues , que nous mettrons tous nos soins à les. faire reconnaître. Cette espèce se trouve fossile à Bor- deaux , à Dax, en Italie et en Angle- terre. Cyprine scutellaire, Cyprina scutellaria , N. Il est générale- ment si difficile d'avoir entiers les Fos- siles de Bracheux, et de les dégager CYP du sable qui les enveloppe sans les mutiler , qu'il n'est pas étonnant que Lamarck et Defrance n'aient pas re- connu cette espèce , et l'aient laissée parmi les Cythérées. La Cythérée scutellaire, Lamarck (Ann. du Mus,) T. VII, p. i33, n. 1, et Anim. sans vert. T. V, p. 58i, n. 5) , est donc pour nous une véritable Cyprine qui a même une très-grande analogie avec la Cyprine d'Islande ; elle s'en distin- gue néanmoins par ses crochets très- proérainens, par sa forme plus trans- verse , par ses rides plus écartées et disparaissant sur les crochets , enfin par sa dent latérale , toujours grande et bien exprimée , tandis que la fos- sette qui termine les nymphes est toujours plus petite. Ces différences nous ont paru suffisantes pour con- server cette espèce , et pour n'en pas fiiire une variété de la Cyprine d'Is- lande. Il serait possible pourtant, si on pouvait en étudier un grand nombre d'individus , qu'on trouvât, par des nuances , une véritable ana- logie ; mais leur rareté jointe à leur frirthilité sera long-temps un obstacle à l'étude comparative des deux espè- ces. (D..H.) CYPRINE. MIN. Nom donné à une Idocrase cuprifère trouvée à Telle- marken en Norwège. F". Idocrase. (g. DEL.) CYPRINIER. MOLL. On a ainsi dé- signé l'Animal des Porcelaines, (b.) CYPRINODON. POIS. Genre for- mé par Lacépède d'après un Poisson découvert par Bosc qui avait déjà fait sentir la nécessité de l'isoler de ses voisins , et placé par Cuvier dans la famille des Cyprins de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux. Ses caractères consistent : dans quatre rayons aux branchies , dans les dents en velours avec une rangée antérieure en crochets , et d'autres dents coni- ques assez fortes au pharynx. C'est dans la baie de Charles-ïown , aux Etats-Unis d'Amérique, qu'a été ob- servée la seule espèce connue de ce genre , le Cyprinodon varié , Lacép., Pois.ï. ii,pl. i5,f. I. (B.) CYP CYPRINOIDE. Cyprino'ùîes. POIS. Syn.deMégalopeFilamentouApalike. F^. Glipe. Ce nom a été étendu à des espèces d'autres genres dont \c faciès l'appelle celui des vrais Cyprins, (ii.) * CYPRINS, rois. Quatrième fa- mille de l'ordre des Malacoplcrygiens abdominaux de la méthode de Cu- vier (Rcgn. Anim. T. ii, p. 190), et que caractérise le manque d'adi- peuse: une branche peu fendue; des mâchoires faibles souvent dépour- vues de dents , et dont le bord est formé par l'intermaxillaire. Des pha- ryngiens fortement dentés compo- sent la faible armure des mâchoires ; les rayons branchiaux sont peu nom- breux. Les Cyprins sont les moins carnassiers de tous les Poissons. Les genres Cyprin , Cobite , Anablepse , Pœcilie , Lebias et Cyprinodon com- posent celte famille. P^. touscesmots. fB.) CYPRIPEDE. Cypripedium. bot. rnAN. C'est un des genres les plus distincts de toute la famille des Or- chidées. En effet , on sait que dans ces Plantes singulières , des trois éla- mines qu'elles déviaient primitive- ment avoir, les deux latérales avor- tent complètement, et celle du centre est la seule qui soit anthérifère et fertile. Dans le genre Cypripedium que l'on désigne quelquefois sous le nom vulgaire de Sabot , à cause de la forme concave de son labelle , le con- traire a lieu , c'est-à-dire que l'éta- mine centrale avorte , tandis que les deux étamines latérales se dévelop- pent. Ce genre est donc par ce seul caractère extrêmement facile à dis- tinguer. Du reste , il offre les autres caractères suivans : son ovaire est brièvement pédicellé et non contour- né ; son calice est étalé; les trois di- visions extérieures sont lancéolées, les deux intérieures réunies et placées sous le labelle ; celui-ci est très-grand , concave et dépourvu d'é- peron ; le gynostèrae est court , tri- fide à son sommet ; la division moyen- ne , qui est la plus grande , porte an- térieurement le stigmate; les deux CYP «85 latérales offrent aussi à leur face an- térieure chacune une anthère arron- die contenant une masse de poUea comme pultacé. Les espèces de ce genre ont la ra- cine fibreuse , la tige dressée , sim- ple , portant des feuilles larges, Ê liées et engainantes à leur base. Iles sont au nombre de onze , dont une seule croît en Europe , cinq dans l'Amérique septentrionale , quatre en Sibérie, et une au Japon. Le Cypbipède Sabot de "Vémj.s, Cypripedium Calceolus,h. Cette belle Orchidée croît dans les bois ombra- gés des Alpes. Sa tige haute de huit à dix pouces porte deux ou trois feuilles ovales, lancéolées, aiguës, entières, engainantes à leur base, fortement striées et comme plissées longitudinalement , glabres , ainsi que la tige qui se termine à son sommet par une grande ileur, quel- quefois par deux ou même par trois; les divisions externes sont d'un pour- pre verdâtre ; le labelle est jaune. On parvient quelquefois à conserver cette Plan te dans les jardins ; elle deinande un lieu frais et le sable de bruyère. Le Cypripède velu , Cypripedium spectabile , L. Originaire du Canada , cette espèce est toute velue. Ses feuilles sont ovales, allongées, ai- guës, striées; ses fleurs sont solitai- res, ou quelquefois au nombre de deux au sommet de la tige. Les trois divisions externes du calice sont oblongues, obtuses et blanchâtres; le labelle est très-grand et d'une cou- leur purpurine. Le Cypripède a grandes fleurs , Cypripedium macranthum , Willd. Cette espèce croît eu Sibérie. Elle ressemble beaucoup au Cypripedium Calceolus , mais est plus grande dans toutes ses parties. La partie supérieure de son gynostème est en cœur; sou labelle est crénelé sur les bords. (A. R.) CYPRIS. Cypris. crust. Genre éta- bli par Millier et rangé par Latreille (Règn. Anim. de Cuv.) dans l'ordre des Branchiopodes , section des Lo-r phyropes , avec ces caractères : test a-84 CYP de deux pièces réunies en forme de valves de Coquilles , pouvant s'ouvrir ou se fermer, renfermant entière- ment le corps et cachant aussi les yeux ainsi que les antennes , ou du moins leur portion inférieure; yeux réunis ou si rapprochés qu'ils paraissent se confondre ; anten- nes au nombre de deux, terminées par une aigrette de poils ou en pin- ceau j quatre pieds apparens. La- treille avait ainsi caractérisé ce genre d'après les données fournies par les auteui-s. Baker , Linné , Joblot , Geof- froy , Millier , LedermuUer , Degéer , Fabricius , Bosc, Jurine en avaient décrit un grand nombre; mais ils s'étaient attachés en général aux dif- férences de couleurs et de forme que présente le test , et n'avaient étudié l'organisation de ces petits Ani- maux que d'une manière acces- soire ou superficielle. Dans ces der- niers temps, un observateur scrupfu- leux, qui apporte dans' les dissections et dans les dessins la patience et le soin qui ont illustré Lyonnet, Straus a publié { Mém. du Mus. d'Hisl. Nat. T. VII, p. 33 et pi. 1 ) un travail très-détaillé sur le genre dont il est question ; il établit pour les Gythé- rées et les Cypris un nouvel ordre sous le nom d'Ostrapodes, F", ce mot, et il caractérise particulière- ment les Cypris de la manière sui- vante : trois paires de pieds; deux antennes sétifères ; un seul œil. Ce genre a beaucoup d'analogie avec les Cythérées; mais il en diffère par le nombre des pieds. Si on le compare aux ordres déjà établis, on voit : j" qu'il avoisine principalement les Dé- capodes etles Amphipodes d'une part, et les Branchiopodes de l'autre, en se rapprochant cependant beaucoup pi us du premier de 'ces ordres; 2° qu'il s'éloigne des deux premiers par la firésence de deux valves mobiles , par a forme et l'insertion des bran- chies, et par les ovaires placés à l'extérieur ; ils s'éloignent de plus des Amphipodes par leur tronc non arti- culé et leur tête confondue avec le reste du coi^s; 3° qu'ils diffèrent es- CYP sentiellement des Branchiopodes par ia forme et l'usage de leurs pieds , par l'insertion de leurs branchies et par les parties de la bouche. Les Cypris se trouvent souvent en abondance dans les eaux tranquilles ou dont le cours est très-lent. Millier ( Entomostraca seu Insecta Testacea , p. 48 et pi. 3 et suiv.) et Jurine (Hist. des Monocles, p. 169 et pi. 17 et suiv.) en décrivent et représentent un grand nombre. Nous renvoyons à ces ouvrages importans et nous nous at- tacherons ici à l'espèce sur laquelle Straus nous a donné des détails nom- breux et circonstanciés. Ces observa- tions d'organisation et de mœurs cu- rieuses peuvent être considérées com- me le développement des caractères du genre , et sont , à n'en pas douter, applicables à la généralité des espèces qu'il comprend. Cyi'RIS brune, Cypris fuse a , Straus (Mém. du Mus. T. vu, pi. 1, fig. 16), représentée par Joblot (Obs. d'Hist. Nat. T. i, part. 2 , p. io4, pi. i3, fig. o), et par Leder- muller (Amusemens Microscop. , p. 58 , pi. 73). Les valves sont longues de quatre tiers de millimètre , bru- nes , réniformes , plus étroites et comprimées en avant, couvertes de poils épars à peine sensibles ; les an- tennes ont quinze soies. La couleur de cette espèce varie considérable- ment à cause de la transparence des valves , qui laisse voir les couleurs du corps et les ovaires différentes à cer- taines époques. Le corps du Cypris fusca ne présente aucune trace de segmens , il est contenu dans deux valves parfaitement lisses à l'exté- rieur, et adhérant, par touteleur face interne , à une membrane , laquelle aboutit à un muscle qui les unit au corps de chaque côté du dos ; l'abdo- men est terminé par deux stylets , portant à leur extrémité trois ongles en forme d'épine , dirigés en arrière et servant à l'Animal à se débarras- ser des corps étrangers qui peuvent s'introduire dans les valves ; ces deux stylets forment par leur réunion un t\ibc légèrement conique qui a pro- CYP hablcniciït pour usage très-longs, mais peu courbés; c'est par leur moyen que l'Animal se sou- tient et saisit les corps dont il veut se nourrir; extérieurement au tarse, la jambe porte en outre trois lon- gues soies très-fortes qui augmentent la surface du membre pour faciliter la natation ; cette paire de pieds étant la seule des trois (|ui serve de ramer il l Animal , concurremment avec les antennes , mais en frappant I'cîui en dessous. La seconde paire de pieds, beaucoupplus faible que la première, est fixée au milieu de la face infé- rieure du corps, immédiatement en arrière des organes de la bouche. La hanche et le trochanter sont, comme dans les pieds antérieurs , fort courts et portés directement en dessous ; mais la cuisse prend une direction horizontale d'avant en arrière , et la jambe ainsi que le tarse sont diriges en dessous en sortant des valves. Le tarse , composé d'une seule ph dauge, comme dans les pieds antérieurs, se termine par un crochet unique très- long , peu arqué et dirigé en avant , et la jambe manque des soies qui ac- compagnent celles des pieds anté- rieurs; aussi cette seconde paire de pieds ne sert-elle aucunement à la natation, mais exclusivement à la marche , concurremment avec les pieds de devant. Enfin , la troisième paire, qui, jusqu'à présent , n'a point encore été aperçue par les natura- listes, est placée immédiateuient en arrière de la seconde paire; mais elle ne paraît jamais au dehors, étant constamment recourbée en arrière et en dessus , en embrassant la partie postérieure du corps , dans une situa- tion qu'afTectent souvent les pieds de derrière de plusieurs Crustacés, tels que ceux des Gammams. La hanche, le trochanter et la cuisse , quoiqu'à peu près conformés et situés comme celles de la paire précédente, ont subi une torsion sur eux-mêmes, de manière que la jambe et le tarse se trouvent dirigés de bas en haut, et ces articles sont en même temps beau- coup plus allongés que dans les au- 386 CTP très pales. Enfin , le tarse se termine par deux crochets très-petits au lieu d'un seul, comme dans les pales moyennes. Cette troisième paire de pieds ne sert d'aucune manière à la locomotion, et semble exclusivement destinée à soutenir les ovaires , placés extérieurement sur la partie posté- rieure du corps. — La bouche, si- tuée vers la partie antérieure de la face inférieure du coi'ps, est composée d'un labre , d'une espèce de sternum faisant les fonctions de lèvre infé- rieure , d'une paire de mandibules palpifères, et de deux paires de mâ- choires. Le labre est une grande pièce écailleuse en forme de capu- chon qui revêt l'angle antéro-infé- rieur du corps ; en y formant une grosse saillie qui s'avance entre les deux pâtes de devant , il est fixé par quatre longues apophyses , deux de chaque côté, qui s étendent sur les faces latérales du corps avec lequel les deux antérieurs s'articulent , tan- dis que les postérieurs, donnant atta- che aux muscles qui meuvent le la- bre , sont susceptibles de s'abaisser et de se relever avec ce dernier. Le bord postérieur de ce labre , formant le bord antérieur de la bouche, s'articule par deux angles latéraux avec deux an- gles correspondans du bord antérieur de la lèvre qui ferme la bouche en arrière. De cette disposition, il résulte que celte dernière présente une ou- verture transversale ménagée entre deux lèvres articulées l'une sur l'au- tre. La lèvre inférieure, qu'on pour- rait aussi appeler un sternum , est «ne pièce triangulaire, fort allon- gée, plice en carène, et s'étendant sur le milieu de la face inférieure du corps ; elle est mobile comme le labre et garnie de muscles sur ses bords latéraux. Les mandibules sont très-grandes, placées extérieurement sur l'Animal , en s'étendant depuis le milieu du côté du corps , oblique- ment en bas et en avant vers la bou- che , dans laquelle elles pénètrent par leurs extrémités incisives. Ces man- dibules sont formées de deux pièces dont la plus grande, ou proprement CYP la mandibule, est terminée en pointe à son extrémité supérieure , oii elle est fixée au corps par le moyen de la se- conde pièce tres-grêle qui forme un angle avec la première , s'articule avec le corps par son autre extré- mité, et permet à la içandibule de sui- vre les mouvemens de la bouche. A leurs extrémités inférieures ces man- dibules se courbent subitement en dedans , pour aller à la rencontre l'u- ne de l'autre. Leur extrémité incisive est armée de cinq dents coniques pla- cées sur un seul rang , et diminuant de grandeur à commencer par la pre- mière terminale. Sur le milieu de leur longueur , chacune de ces mandibu- les porte un grand palpe filiforme, formé de trois articles arrondis , ter- minés par des touffes de poils ; et près de sa base , le premier de ces articles porte en outre une première lame branchiale très-pelite, terminée par cinq digita tiens. La moitié supérieure de la face interne de la mandibule présente une large fosse dans laquelle viennent se fixer les muscles moteurs qui naissent de la surface latérale du corps. Les deux mâchoires de la pre- mière paire ont chacune pour base une large lame carrée , articulée par son angle interne postérieur sur le bord latéral de la lèvre , tandis que le bord postérieur de cette lame don- ne attache aux muscles qui la meu- vent. A son extrémitéantérieure, cette première pièce de la mâchoire est gar- nie de quatre appendices en forme de longs mamelons mobiles , renflés à leur extrémité , en se terminant cha- cun par une touffe de poils roides. Le premier de ces appendices externes porte seul un second article terminal très-court. Enfin le bord extéri^r de la lame porte une grande branchie en forme de lame allongée et garnie à son bord supérieur d'une rangée de dix-neuf aiguilles simples , disposées eu dents de peigne. Dans leur attitude naturelle , les deux lames carrées des mâchoires, ainsi que leurs appendi- ces , sont appliquées sur la lèvre infé- rieure, de manière que les extrémités de ces appendices bordent l'ouverture CYP delà bouche, tandis que les bran- chies se relèvent librement sur les flancs de l'Animal. Les mâchoires de la seconde paire, beaucoup plus peti- tes que les précédeuiles , sont articu- lées avecrangle postérieur delà lèvre, sur deux petites apophyses qui ter- minent cette dernière; ces mâchoires sont formées chacune de deux articles consécutifs , aplatis , dont le dernier est garni de poils roidcs à son extré- mité , et porte à son bord externe un long mamelon arrondi que Siraus considère comme un palpe et non comme une branchic , qui serait l'a- nalogue de celle des mâchoires anté- rieures , et cela à cause de la grosseur et de la toufie de poils qui le termine; caractère qui se rencontre fort souvent dans les palpes et jamais dans les branchies. Cette seconde paire de mâ- choires est fixée par l'angle interne postérieur de son premier article , et s'applique également sur la lèvre in- férieure. — Le canal intestinal est di- visé en trois portions très -distinctes, l'œsophage, l'estomac et l'intestin. L'estomac occupe toute la région dor- sale du corps ; c'est une poche oblon- gue , très-volumineuse, dans laquelle Straus n'a pu apercevoir aucune trace de l'appareil de mastication qui se rencontre assez généralement chez les Crustacés. L'œsophage est un canal étroit et fort allongé, se portant di- rectement de la bouche vers l'extié- raité antérieure de l'estomac, daus lequel il s'ouvre en dessous. L'intes- tin est une seconde poche simple , presque aussi grande que l'estomac lui-même , et se rétrécissant vers son extrémité postérieure , oii elle s'ouvre fwr l'anus , entre les deux stylets qui terminent l'abdomen. A son extré- mité pylorique , cet intestin commu- nique avec l'estomac par une espèce de pédicule que ferme ce dernier. LedermuUer prétend avoir ohservé l'accouplement des Cypris ; Straus n'en a jamais été témoin , quoiqu'il ait étudié ces Crustacés à toutes les épo- ques de la vie. Les ovaires des Cypris sont très-considérables ; ce sont deux gros vaisseaux simples , coniques , CYP 287 termines en cul de sac à leur extré- mité , et placés extérieurement sur les côtés de la partie postérieure du corps , en s'ouvrant l'un à côté de l'autre, dans la partie antérieure de l'extré- mité de l'abdomen , où ils communi- quent avec le canal formé par la queue. De -là les ovaires se portent ea haut sur les côtés de l'abdomen. Ar- rivés au bord dorsal des valves , ils se replient en dessous, se détachent du corps et redescendent , en se portant un peu en arrière, jusqu'auprès du bord inférieur des valves, et se re- courbent ensuite de nouveau en des- sus en formant une grande boucle qui se termine sur les côtés de l'abdomen. Cette partie libre des ovaires est reçue dans une gaîne que lui présente la membrane qui double les valves , et dans laquelle elle est loçée sans au- cune adhérence. Les œuls sont par- faitement sphériques , recouverts d'une coque cornée assez solide,: et renferment une pulpe homogène , onctueuse , d'un beau rouge. Les Cypi is ont des habitudes assez curieuses ; ils habitent les eaux tran- quilles, se nourrissent généralement de substances animales mortes , mais non putréfiées ; ils mangent aussi des Conferves. Au lieu de porter leurs œufs sur le dos ou sous le ventre, après la ponte , comme le font ordi- nairement les Branchiopodes et les Décapodes , ils les déposent de suite sur quelques corps solides en les réu- nissant en amas souvent de plusieurs centaines , provenant de différens in- dividus , les y fixent par le moyen d'une substance filamenteuse , verte ,. semblable à de la mousse , et les abandonnent. Ces œufs restent dans cet état pendant environ quatre jours et demi avant d'éclore ; les jeunes qui en sortent naissent avec l'organisa- tion qu'ils doivent toujours conserver, et ne sont pas sujets à des métamor- phoses comme les Apusetles Cyclops; ils offrent toutefois quelques difleren- ces dans la couleur et la forme des valves , dans le nombre des soies des- antennes. — On a lieu d'être surpri» de voir souvent que des mares , qui 288 CYP étaient desséchées , se trouvent peu- plées de ces petits Animaux , lors- qu'une forte pluie est venue de nou- veau les remplir. Ce phénomène trouve son explication dans la faculté qu'ont les Cypris de pouvoir s'enfon- cer dans la vase humide et d'y rester vivansjusqu'au retour des pluies. Bosc a noté ce fait important, et Straus a eu occasion de le vérifier ; il plaça des Gypris dans des bocaux au fond des- quels était de la vase ; dans les uns , il laissa complètement dessécher la vase , et tous les Cypris disparurent sans retour; dans les autres, il entre- tint cette vase humide et ils continuè- rentde vivre. Ce qui est remarquable , c'est qu'ayant pris les œufs des Gypris morts dans la première expérience, ces œufs écloreut après les avoir mis dans l'eau ; c'est , sans doute , de cette manière que les Cypris se perpétuent dans les mares qui se dessèchent com- plètement. Cypris fossiles . Desmarest (Nouv. Bull, des Se. par la Soc. Phil. , année 181 3, p. 259, pi. 4, n° 8, et Hist. Nat. des Crust. foss., p. i4i, pi. 11, fig. 8) a lapporté au genre Gypris un petit Fossile d'abord signalé par Gordier comme étant très- abondant près de la montagne de Gergovia , dans le département du Puy-de-Dôme, et qui depuis a été retrouvé par De Drée, en quantité innombrable , dans un calcaire de for- mation d'eau douce de la Balrae d'Al- lier, entre Vichy-les-Bains et Cusset. Il ne reste de ce Fossile que le test ; il est réniforrae et paraît appartenir à une espèce distincte à laquelle Des- marest assigne le nom de Gypris Fève , C. Fqba. (atjd.) GYPSÉLÉE. Cypselea. bot. phan. Genre de la famille des Portulacées etdelaDiandrieMonogynie,L.,établi par Turpin (Ann. du Mus.-, vol. vu, p. 219) et caractérisé de la manière suivante : calice monophylle , à cinq divisions profondes et colorées; les deux extérieuies plus courtes; co- rolle nulle; deux à trois étamines à filets insérés à la base du calice et al- ternes avec ses lobes qu'ils égalent CYR en hauteur ; ovaire libre , unilocu- laire, marqué de quatre sillons, et surmonté d'un style bifide ; capsule poly sperme ayant la forme d'une ru- che à miel (d'oii le nom générique) s'ouvrant transversalement à sa hase; graines très-nombreuses attachées à un réceptacle central. Ce genre diflère essentiellement du Trianlhema avec lequel il a de grands rapports , par le nombre de ses éta- mines , par son fruit uniloculairc et polysperme, et par ses fleurs soli- taires et pédonculées. Son auteur n'en a décrit qu'une seule espèce ,1c Cypselea humifusa , Herbe ram- pante des marais desséchés des envi- rons de la ville du Cap à Saint-Do- mingue. L'exiguité de cette Plante et son peu d'intérêt ont relardé la con- naissance de ce genre , car elle exis- tait déjà dans les herbiers sous d'au- tres noms. Du reste , Turpin en a don - né une figure très-exacte {loc. cit. t. 1 ï) et accompagnée de tous les dé- tails de la fructification. (g..n.) GYPSELLE. Cjpsella. bot. phan. Le genre de fruit appelé ainsi par iVIirbel étant absolument le même que celui que le professeur Richard avait antérieurement nommé Akème, ce dernier nom doit être préféré. P'. Akène. (a. r.) *CYRÈNE. Cyrena. moll. Ce gen- re a tant de rapports avec les Vénus quant à la forme, et avec les Cyçlades quant à la charnière et à l'habitation , qu'on ne doit pas s'étonner si les au- teui's, avant Lamarck, l'ont confon- du tantôt avec un genre , tantôt avec un autre. Nous voyons en effet. Linné en mettre quelques espèces avec les Tellines , d'autres avec les Vénus; nous voyons également Chemnitz commettre la même faute. C'est Bru- guière qui , le preuiier , a réuni dans un même cadre les Coquillages des deux genres qui , effectivement, ont le pki". de rapports soit dans la forme , soit dans l'habitation , soit même dans les caractères tirés de la charnière. Cependant les Gyclades , f^. ce mot, conservent toujours très -peu d'é- CYR p.nisscur , acquièrent rarement le inèine volume, et offrent des diffé- rences notables dans leur charniùie , comme d'avoir les dents cardimles au nombre de deux seulemciU ; quel- quefois même il n'j' eu a qu'une , et d'autres fois elles n'existent pas du tout ou ne sont que rudimcntaires. Dans les Cyrènes, au contraire, les dents cardinales sont constantes , bien exprimées d.nis les plus petites espèces comme dans les plus grandes ; il y en a trois à chaque valve , ou au moins deux à l'une et trois à l'autre. Il existe même de très-petites espèces que l'on confondrait très-facilement avec les Cyjclades si l'on n'avait ce caractère constant de la charnière. Il est inutile de dire qu'on ne peut guère les confondre avec les Vénus, les Cythérécs ou les Cvprines, d'a- bord par leur habitation , ensuite par les dents latérales , une de cha- que côté des cardinales. Ce qui prou- ve d'ailleurs la solidité et la nécessité de ce genre , c'est que depuis la con- naissance que Lamarck en a donnée , presque tous les auteurs l'ont admis comme genre ou comme sous- genre. Cependant Guvier n'en fait pas men- tion dans le Règne Animal ; il con- serve le genre Gyclade tel que Bru- guièrc l'avait fait; c'est ce qu'a fait également Schweiguer. Mais Férus- sac ( Tabl. Syst. ) l'a adopté sans le modifier, taudis qu'Ocken et Megerle l'ont proposé sous le nom de Corbi- cule. Quoi qu'il en soit , voici les ca- ractères que Lamarck lui donne et que nous adoptons sans restriction : coquille arrondie , trigone , enflée ou ventrue, solide , inéquilatérale , épi- dermifère ,à crochets écorchés ; char- nière ayant trois dents sur chaque valve; les dents latérales presque tou- jours au nombre de deux dont une souvent est rapprochée des cardi- nales ; ligament extérieur sur le côté le plus grand. Toutes les Cyrènes ha- bitent les eaux douces et surfout cel- les des pays chauds. Elles paraisseut maintenant étrangères à l'Europe, quoique , dans l'ancienne nature, el- les y aient été répandues avec abon- To:«£ V. CYR 289 dance. Il y a quelques années, quel- ques espèces fossiles étaient à peine connues , encore étaient-elles contes- tées coîume appartenant à ce genre. Férussac en fit connaître le piemicr quelques, espèces des terrains d'eau douce d'Epernay. Depuis , nous avons eu occasion d'en recueillir onze dans différentes localités que nous avons explorées aux environs de Pa- ris , oii nous avons observé ce fait remarquable , que toujours elles se sont trouvées mélangées avec des (Coquilles marines , quelle que soil: «Tailleurs la position des couches. Cette observation et quelques autres qui nous sont propres, ainsi que la description des nouvelles espèces , fe- ront le sujet d'un travail particulier que nous nous proposons de publier bientôt. Lamarck, pour faciliter l'é- tude des espèces , les divise en celles qui ont les dents latérales striées, et celles qui les ont lisses. Nous al- lons rapporter quelques espèces pour l'une et l'autre de ces divisions. f Vents latérales serrulées ou den- telées. CTBÈyE KEBiBRUNiE, Cjrenafus- cata, Lamk. , Anim. sans vert. T. V, p. 55:>, n. 4; Encycl., pi. 3^2, fig. ^, A,B, c;Chemn.,Conch.T. V^i, tab. 5o , fig. 321. Elle est cordiforme , d'un brun verdâtrc , sillonnée trans- versalement; sillons subimbriqués, très -rapprochés en dedans; elle est violette vers les crochets ; les dents latérales sont très-longues , finement dentelées ; sa largeur est de douze à treize lignes. Elle habite les fleuves de la Chine et du Levant. Comme toutes les Coquilles fraîches de ce genre , elle est rare dans les collec- tions. Cyrène CERCLÉE, Cytenaflu- minea , Lamk. , loc. cit. n. 5 ; Tel" iina Jluminea , L. , Gmcl, p. 3243, n. 80; Chemn. , Conch. T. Vi , p. 321, t. 5o, fig. 5^2-02 3. Elle est cor- diforme, globuleuse, d'un vert fauve, élégamment sillonnée ; les sillons sont concentriques; à l'intérieur, elle 19 •2C)0 cYr\ «;si marquée ilc lâches blanclics et violettes , et quelquefois elle oftre une bande demi -circulaire noire ou d'un violet plus foncé, connnc dans l'espèce p; écodcnto ; les dénis la- léralcs sont longues et finement '!en- telées. Son diamètre transversal est de onze lignes. Elle se trouve avec la pré- cédente dans les fleuves de la Chine el (lu Levant, C'est dans cetlc section du genre que viennent se ranger qua- tre ou cinq espèces fossiles des envi- rons de Paris , et, entre autres, celle que nous nommerons : Cyrène Donaciale , Cyrena Do- nacialis,^. Elle a la l'onne d'une Donace ; seulement elle est plus bom- bée et plus cordiforme lorsqu'on la voit du côlé de la lunule ; elle est olîlique, subtriangulaire, très- iné- quilatérale, irrégulièrement striée, plutôt par ses accroissemens que par des stries con.itantes^j de ses dents la- térales , l'antérieure est la plus lon- gue , toutes deux finement dentelées; il y a trois dents cardinales à chaque valve. On la trouve aux environs de wSoIssons , et notamment près de la route , un peu avant les portes de la ville. Les plus grands individus ont un pouce de large. Cyrène oblique , Cyrena obliqua , N. Ceiré-ci a quelques rapports de fqrme avec la précédente ; elle s'en dislingue cependant en ce qu'elle est moins inéquiîatérale; elle est trans- verse, non triangulaire, aplatie, à crochets peu saillans , irrégulière- ment striée ; stries très-fines ; dents latérales presque également longues , finement striées ; trois dents cardi- nales , celle du milieu est bifide. L'in- dividu que nous possédons n'a que six lignes de large. Nous l'avons trouvé à Maule, non loin de Gri- gnon. fX Dents latérales entières. Cyrène de Ceyl.^.n , Cyrena Cey- lanica, Lamk., loc. cit. p. 554, n. ii; f'eniis Ceylonica , Chemn. , Conch. T. VI, pag. 533, tab. 32 , fig.^3.^6; Venus coaxans , L., Gmel. p. SayS , n. 4i. Gmelin cite avec doute la fi- CYR gureH de la planche 4i de Rumpb, et il a raison , car cette figure est loin de se rapporter à l'espèce dont il s'#git , puisque c'est, à n'en guère douter , la Cythérée tigérine. Elle est bien figurée dans l'Encyclopédie (pi. 3o2 , fig. 4, A, b). Cette Co- quille est en liée , subcordiforme , à ciochels écorchés peu saillans , sou- vent rongés , inéquiîatérale , ayant son côté antérieur subanguleux ; elle est finement et uTégulièrement stiiée; son épiderme est verdâtre ; elle est blanche en dedans , large quelquefois de deux pouces et demi; elle habite les rivières de l'île de Céylan. Lamarck ne cite aucune es- pèce fossile pour cette seconde divi- sion du genre; nous en connaissons pourtant sept espèces dont les princi- pales sont : Cyrène déprimée , Cyrena de- pressa, N. (^'. planches de ce Diction- naire ). Grande et belle Coquille trè:i- rare, subinéquilatérale, aplatie, sub- orbiculaire ; son angle antérieur est saillant , son côté antcîrieur aminci et séparé du reste par une côte ar- rondie qui descend obliquement des crochets ; ceux-ci sont petits , peu saillans; la Coquille est lisse à l'ex- térieur, quelquefois rustiquée par des accroissemens assez réguliers. Il y a trois dents cardinales dont la médiane et la postérieure sont bifi- des; des dents latérales, l'aniérieure, courte et entière , est près des cardi- nales ; la postérieure est plus allon- gée , séparée des dents cardinales par la longueur du ligament; celui- ci est enfoncé , implanté sur des nym- phes bien apparentes: la suture est bâillante. Nous possédons un indi- vidu de cette espèce dont les valves sont réunies par le ligament; ce li- gament a conservé assez d'élasticité pour permettre l'entrebâillement des valves ; elle est large de près de deux pouces. Nous l'avons recueillie à Houdan. Cyrène CORDIFORME , Cyrena cor- diformis, N. Elle est ventrue, bom- bée; ses crochets sont saillans, ce qui la rend cordiforme. Elle est sub-r C fautÀier pr/hx .'c/ t/a' Kï.i. CYRÈNE DEPRBIEE . Fi5.2. ÉMARGIJvm.E ORNEE. ri^.5. CYPRINE DISLAIVDE. .11'9'ùnanftJ^-tai^'- CYRENA DEPRESSA . NoI>. EMARGimJLA ORNA TA . Noli . CYPRENA ISLAJSDICA. lamk. Fi^-.ial,. CRASSATELI^ SOJTELLAniE . CRASSATELLA SCVTELLAldA . Nob CYR inéquilatéialp , suijorbiciilaire, lisso, mince; trois deijfs raidinalcs à cjja- •jue valve; les dcnls latérales sont cnliùres , courtes, peu saillantes. Ccftp es|)t'ce varie un peu. Quel- ques individus deviennent suhtrans- versesetnionirent quelques stries ir- rëgulièrcs; dans quelques autres, la lunule est peu sensible ; dans d'au- tres , elle est bien prononcée. Nous avons trouvé celte espèce à Vahnon- dois. Elle a sept à huit lignes de 'arge. '(D..n.; CYRILLE. Vyiiila. iîot. phan. Genre de la famille des Ericinées et «le la Penlandric Monogynie, fondé par Linné et ainsi caraclërisé : calice très-p^)lit, subturbiné, à cinq divi- sons profondes, ovales, lancéolées; corolle n>arcescente trois fois plus grande que le calice , formée de cinq pétales étalés , disposés en étoile, con- .sislans et hypogynes ; cinq étaraines alternes avec les pétales, plus courts que ces derniers, à anthères cordées et bifides inférieurement ; ovaire in- séré sur un petit disque, surmonté d'un style court et de deux ou trois stigmates ; baie très-petite , envelop- pée par les organes de la fructifica- tion persistans , bivalve, bdoculaire et niucronée ; graine solitaire dans chaque loge, suspendue au moyen d'un funicule. Ces caractères que nous venons de tracer d'après Ri- chard ( in Michx. Flor. Boreali-Ame- neana, l , p. i57 ) éloignent ce genre de Vjtea , avec lequel L'Héritier , Swartz(/V. Ind.-Occid. i, p. 5o6i et Lamarck l'avaient réuni. J34/ie//^e//ade5miili etdes Ponceleîia et Cosmeliâ de Brown , si CY.S ce ii'ost que ses lainciuix poilenl des empreintes annulaires à l'endroit oii les louilles sont tombées. 11 y en a deux variétés : l'uue à feuilles alloti- gées et réflécliies, qui croîi sur les pontes ombragées des montagnes de la terre de Diémcn à la Nouvclle-Hol- landej l'autre à feuilles beaucoup plus petites, qifb l'on trouve au sommet des montagnes du même pays. (G..N.) CYSÏl B l\ A?j en ES . Cystibranchia. CRUST. Soction de l'ordre des Iso- podes , établie par Laircille (Règn. Auim. de Cuv.) et qu'il caractérise de la mauièie suivante : corps ordi- nairement linéaire ou semblable à un til ; tôte portant quatre antennes séta- cées, dont les deux supérieuics plus longues, deux immobdes, point ou peu saillantes ; bouclie consistant en un labre; deux mandibules sans pal- pes; une languette profondément écliancrée , divisée et en foi me do lèvre; deux paires de mâchoires rap- prochées sur un même plan transver- sal , et dont la paire inférieure plus petite forme avec la première une se- conde fausse lèvre ; enfin , deux pieds- mâchoires de six articles , dont le dernier pointu , et dont le premier forme, en se réunissant à celui du côté opposé , une troisième lèvre ou la plus extérieure; tronc formé par six anneaux (le premier ou celui qui est uni à la tète non compris) suppor- tant tous des appendices manquant le plus Souvent ou n'étant que rudi- mentaires sur le second et le troisiè- me anneaux , et constituant dans les autres des pâtes proprement dites; queue très-courte, composée d'un à deux segmens , avec quelques petits appendices peu saillans , en forme de tubercules, à l'extrémité postérieure et inférieure; femelles portant leurs œufs sous les second et troisième anneaux du corps , dans une po- che formée d'écaillés. Les Cystibran- ches diffèrent des autres Crustacés Isopodes par des caractères d'une imporlaoce telle que Latreille a pro- posé d'ériger cette section en un or- dre particulier sous le nom de CYS ag» L.tMor-ji'outs , Lœmudipodd, et qui aurait pour caractères: quatre mâchoi- res disposées sur le même plan Irans- vei sal en foi me do lèvre , comme cel- les des Myriapodes; prcmièie paire de pieds proprement dits annexée à la tète ; branchies du dessous de la queue remplacées par de petits corps , vésiculeuv analogues à ceuv do la base des pieds des Amphipodes. Sui- vant Savigny , ils avoisincnt les Pyc- nogonons cl lient a%'ec eux les Arach- nides aux Crustacés. Les Cystibran- chcs se distinguent des autres genres par la nature de leurs organes respi- ratoires qui consistent en des corps vésiculaire; , très-mous, tantôt au nombre de six , et situés un de cha- que côté , sur les second , troisième et quatrième anneaux, à la base extérieu- re des piedsquiy sont attachés ; tantôt au nombre de quatre , et annexés à au- tant de pâtes, vraies ou fausses, du second et du troisième segmens ou à leur place, si ceux-ci sont absolu- ment dépourvus d'organes locomo- teurs. Ils s'éloignent encore des au- tres genres par leur appareil mastica- toire qui tient de celui dos autres Iso- podes et des Myriapodes; leur lan- guette est plus grande proportionnel- lement que dans lesautres Crustacés, et se présente sous la forme d'une lèvre qui , dans les Cyames , est qua- drifide; les deux paires de mâchoires composent une sorte de lèvre, et les pieds-mâchoires de la première paire sont réunis à leur base de même que ceux des Myriapodes. Enfin , ils dif- fèrent en ce que les deux pieds anté- rieurs ou les seconds pieds-mâchoires sont insérés sous la tête ; le premier segment du tronc étant intimement uni avec elle, très-court, et lui for- mant un cou ou un prolongement en arrière. Les pieds complets , au nom- bre de dix à quatorze , sont terminés par un fort crochet ; ceux de la se- conde paire sont plus grands; l'avanl- dernier article est renflé et forme avec le crochet terminal une serre ou grifïe. Latreille divise cette section de la manière suivante : I. Corps ovale formé de segmens 296 tlYS larges et transversaux ; des yeux lis- ses; pieds de longueur moj'ennc et robustes ; la quatrième et dernière pièce des antennes simple , ou sans articulations. Genre : Cyame. V. ce mot. Ici se rangent des espèces vivant eu "parasites sur des Cctaces et des Pois- sons , et n'ayant que dix pieds par- faits: le second et le troisième anneaux du corps en sont dépourvus et offrent à leur place des appejidices grêles, articulés , qui portent les organes vésiculeux présumés respiratoires. II. Corps fililorme ; les segmens très-étroits et longitudinaux ; point d'yeux lisses; pieds longs et grêles; la quatrième et dernière pièce des an- tennes supérieures articulée. Genres : Chevroli.e , Pxioton , Leptomère. V. ce mot. Les espèces appartenant à ces trois genres se tiennent parmi les Plantes marines , niarclient à la manière des Chenilles arpenteuses , tournent quelquefois avec rapidité sur elles-mêmes , ou redressent leur corps en faisant vibrer leurs anten- nes; elles courbent, en nageant, les extrémités de leur corps. (aud.) CYSTICAPNOS. BOT. piian. Fa- mille des Fumariacées de De Can- dolle , et Diadelphie Hexandrie, L. Ce genre, extrait des Fiémaria par Boerrhaave [Lugd. Hort. , p. 091, t. 3oo), adopté par Gaertner {de Fruct. 2, p. 161), et récemment par De Can- dollc ( Syst. F'eget. , -i, , p. 112), offre les caractères suivans : quatre pétales, dont un seul bossu à sa base ; capsule vésiculeuse polysperme, ayant des placentas réunis entre eux par un ré- seau membraneux. Le Cjsticapnos a/'/icana,Gaei'ln.,Fi/maria pesicaria, il., est l'unique espèce de ce genre : c'est une Plante herbacée , à rameaux grimpans , munie de pétioles termi- nés en vrilles , et ayant une corolle d'un blanc rosé. Elle est indigène du cap de Bonne-Espérance. ^g..n.) CYSTICERQUE. Cystlcercus. INTEST. Genre de l'ordre des Yésicu- CYS laires , dont les caractères sont : un kiste extérieur simple, renfermant un Animal presque toujours solitaire, libre de toute adhérence, et dont le corps , presque cylindrique ou dépri- mé , se termine en arrière par une vé- sicule remplie d'un liquide transpa- rent. La tête est munie de quatre su- çoirs et d'une trompe ccAuonnée de crochets. LcsCysticcrques forment un genre peu nombreux en espèces, mais très-naturel. — Leur kiste épais , sans ouverture, leur sert de demeure et de prison; ils n'y adhèrent en au- cune manière; une couche mince de liquide les en sépare et leur per- met d'exécuter quelques mouvemens dans son étendue. Ils sont en géné- ral solitaires , rarement au nombre de deux dans une même enveloppe. L'Animal se compose d'une tête té- tragone munie de quatre suçoirs et d'une trompe garnie de crochets ; d'un corps cylindroïde ou aplati , ridé , iné- gal ; d'une vésicule caudale, d'une for- me et d'un volume variables, remplie d'un liquide transparent contenant en solution une petite quantité d'Albu- mine. Le kiste, qui enveloppe cons- tamment les Cysticerques, n'est formé que par un seul feuillet membraneux offrant une l'ésistance assez considé- rable. Sa surface intérieure est lisse et polie; l'extérieure adhère de toutes parts au moyen de prolongemens cellule ux et vasculaires souvent très- visibles. Les organes au milieu des- quels les kisles sont plongés ne sont point détruits dans les points que ces derniei's occupent ; leur tissu est plu- tôt déplacé et refoulé lorsqu'ils se ren- contrent à la surface des viscères re- couvei ts d'une membrane séreuse ; ils sont souvent enveloppés de toutes parts par cette dernière et ne tiennent que par un mince pédicule. Cette dis- position se rencontre très -fréquem- ment pour le Cysticerque pisiforme. Il est présumable que le kiste est une dépendance de l'Animal dans les or- ganes duquel il se trouve ; qu'il a une vie commune avec lui , puisqu'il exis- te entre eux des communications cel- luleuses et vasculaires, et que le kiste CYS exhale ;i sa surface interne un fluide séreux destiné sans doute à nounirlc "Ver renfermé dans sa cavité. La tête des Cyslicerques est susceptible de rentrer dans le corps, et celui-ci de se replier sur lui-uiéuie dans une éten- due variidde, connue les tentacules des Limaces. Dans quelques espèces , le corps peut rentrer dans la vésicule et s'y trouver entièrement caché. Lorsqu'on rencontre^ Cysticcrques sur un Animal Miort , ils sont toujours rétractés. La tète ressemble beaucoup a celle des Ténias armés ; elle est té- tragone; son sommet est orné d'une trompe réiractile , courte et garnie tl un double rang de crocbets dont la pouite se dirige en arrière. Les su- çoirs , au nombre de quatre, placés aux angles de la tète, sont grands , profonds, boidésd'un anneau mus- culeux, et ressemblent beaucoup aux pores des Distomes. Le col n'est qu'une dépression plus ou moins lon- gue et qui n'existe pas dans toutes les espèces. Le corps est plus ou moins allongé, sa surface externe est cou- verte de rides inégales qui lui don- nent un aspect articulé ; il est creux intérieurement, sa cavité ne commu- nique point avec celle de la vé.ucule caudale ; il ne faut pas regarder com- me faisant partie du corps , la portion de la vésicule qui y adhère et qui se trouve qnelquefois^dlongée en tube; le corps est toujours ridé , et ce qui appartient à la vésicule ne l'est point ; le tissu qui forme le corps est dun Jjjancde lait, il'une consistance mé- diocre, sans fibres apparentes et rem- pli d'une énorme quantité de petits corps vésiculaii es, arrondis, plus nom- breux à la face interne et se détachant lacilement; vus au microscope , ils sont entièrement transparens. La vé- sicule caudale varie de forme et de volume suivant les espèces; elle ren- ierme un liquide incolore qui tient en solution une petite quantité d'Albu- mine. Les parois sont beaucoup plus luincesquecellesducorpsàl'étalfiais. Si l'on place des Cyslicerques vi- vans dans l'eau tiède, on voit la vési- cule caudale légèrement agitée de CYS «97 mouvemcns ondulatoires; elle s'al- longe , se contracte de sa base vers la partie antérieure, et bientôt le corps et la tête se développent à l'extérieur. Dans le moment de la contraction, la surface de la vésicule présente des rides transversales d'une granle ré- gularité. On Ignore le temps que les Cysticerques peuvent vivre ; on ignore également celui qu'ils mettent à se dé- velopper. Tout porte à croire que ces époques varient suivant les espèces. Il est des Cysticerques que l'on trouve toujours dans le même état de déve- loppement, tel est celui du tissu cel- lulaire. Le Cysticerque à col étroit varie depuis le volume d'une noisette jus- qu'à celuidu poing; maisl'Animal est toujouisparfaitement conformé, quel- le que soit sa grandeur. Le Cysticer- que fasciolaire a été observé à divers degrés de développement : Goëze a fait sur ce singulier Animal une série d'observations très-intéressantes que le hasard nous a mis à même de répé- ter et dont voici le précis. Les Cysti- cerques n'ont encore été trouvés que dans des Mammifères; ils habitent en général un organe particnlier tel que le foie, le mésentère, etc. Une espè- ce (le Cysticerque du tissu cellulaire) les attaque tous indistinctement. Le cerveau , le cœur, les poumons , les yeivK , les muscles , etc. , en sont quel- quefois tellement pénétrés que les kistes se touchent. C'est à la présen- ce de^ ces Animaux qu'est due celte dégoûtante maladie des pores , que l'on nomme ladrerie et dont l'Homme n'est pas lui même exempt. Rudolphi rapporte un exemple bien remarqua- ble d'une Femme dans le cerveau de laquelle le Cysticerque du tissu cellu- laire se trouvait en abondance ; plu- sieurs muscles en étaient pénétrés ; il en rencontra trois dans les colonnes charnues du cœur. {r. Rudolphi, Syn.,p. 546.) ^ Cysticerque fasciolaike , Cysti- cercusfasciolaris , Rud. , Syn. , p. 17g, n. 1 ; Hydatigera fasclolaris , Lamk., Anim. sans vert. , 5 , p. 1 5i , n. i . Ce Ver, confondu avec les Ténias par Pallas et d'autres auteurs , est long de acjS CYS six à sept pouces , large de deux li- gues dans sa partie antérieure et d'u- ne postérieurement; pomvu d'une tète à grands suçoirs avec une trompe cylindrique, épaisse, obtuse. Le corps est allongé, aplati , couvert de rides régulières qui le font paraître comme articulé; il a été trouvé dans le foie de plusieurs Rongeurs du gen- re des Rats, de quelques Chauve- Souris. CYSTICERQt/E A COI. ÉTRÔlt , CfS- ticeivus tchtiicollis ) Ritd. , Syti. , p. 180 , n. 5 5 Hydatis glubosa, Laink. , 5j p. l5d, rt. 1. Ce Ver, long d'uii k deux pouces^ a la tête médiocre à su- çttirs ot-biculftires ; le col étroit, d tille longueur et d'une fornle variables ; Id corps , cylitidrique ou déprimé, est couvfea dt3 rides irléguHères , trèâ- tapprochées, rarement écartées, avec une tfès- grande vésicule caudale, souvent globuleuses, rarement ovales OU oblongues. Habitesous le péritoine et la plèvre de la plupart des Animaux domestiques et de plusieurs autres Mammifères des mêmes genres. CYST1CERQ.UE DU TISSU C£X.LULAI- ilE , Cystlcercus celtulosœ , Rud. , Syn., p. 180, n. 4; Tiydatigera cellu- tosœ , Lamk., 3, p. i34, n. 3. C'est à la présence de ce Ver que les Cochons doivent la maladie dbnnue sous le nom dé ladrerie , qui attaque quelques'au- ires Atiimaux et même THomme. Il s'empare du tissu , des chairs et des viscères; il s'y multiplie en énorme quantité, et l'art est souvent Impuis- sant contre l'invasion de cet ennemi, très-connu des médecins et des vété- rinaires. Gysticerque pisiforme , Cystlcer- cus pisi/ormis ^ Rud. , Syn. , p. 181 , u. 6 ; Hydatis plslformis, Lamk. , 3 , p. i5a, n. 2. C'est un petit Ver de cinq à huit lignes de longueur , à tête moyenne , armée de suçoirs orbicu- ïaires, profonds et d'une trompe courte et grosse , couronnée de cro- chets médiocres. Le corps est ru- giieux , légèrement aplati et delà mê- me longueur environ que la vésicule caudale. Habite la surface du foie , dfe CYS l'estomac , etc. , duLièvreetdu Lapin. L'on cohnaît encore le Cysticeii- quE i^iSTûLAiRE, Rud., Svn., p. 179, n. 2, qui habite le Cheval. — Gysti- CERqUE A LONG COE , Rucl., p. l8o, U. 5; le Campagnol. — Cystickrquk sPHOERocÉPUALE , Rud.,p. i8i, n. 7» le Mangous. — Rudolphi regaidu comuie espèces douteuses les Cysti- cerques des viscères de l'Homme. — Cysticerque dK Chien. — Cysticer- que du Putois. — Cysticerque de la Taupe. — Cysticerque du Lièvre , variable. — Cysticerque du Dauphin. (LAM..X.) CYSTIDICOLE. Cystldicula. in- test. Genre établi par Fischer, réuni auxFisBulesdeLamarcketauxOphios- lomes par Rudolphi. r. Ophiosto- ME. (EAM..X.) CYSTIQUES. intest. C'est, selon Bosc, dans le Dictionnaire de Déter- ville , un ordre d'Intestinaux qui doit contenir les genres Hydatide , Coe- nure, Cysticerque et Echinocoque. f^. ces mots. (B-) * GTfSTOCEIRA. BOT. crypt. {Hydmphytes.) Genre établi par Agardh ( Sp. Jlg., p. 60) aux dé- pens des Fucus des auteurs , et dont les caractères consistent dans les ré- ceptacles tuberculeux, lacuneux, con- tenant des capsules confondues parmi des fda mens articulés. Son nom signi- fie vésicules enchaînées. Les racines des Cystoceira sont scutelliformes ; leur tige est ronde , souvent renflée inférieurement en vésicules ou éten- due en frondes qui régnent dans tou- te la longueur; leurs feuilles pinnées ou dichotomes et que ne couvre au- cun pore, sont inférieurement planes et parcourues par une nervure, ayant leur extrémité filiforme garnie pat- dessus leur partie mitoyenne de vési- cules qui portent les réceptacles à leur extrémité ; ceux-ci sont lancéo- lés et loculés. L'auteur convient que ces caractères sont assez obscurs , et que \e faciès est plus constant qu'eux? cependant l'admission du Fucus sili- quosus parmi les Cystoceira prouve que ceyîicies n'est pas plus certain que CÏT U;s caractères. Trente* -neuf «spèces , dont deux doivent être encoiti cx.i- tninées pour y être t^ornprises définiti- vement (les Fucus sabfiirvirtains, Mei- lens, et caiidaius , Lubill., de In Nou- velle-Hollande ) , composent dans Aganlh le genre qui nous occupe. Les principales qu'on trouve coniiiiu- uëinent sur nos côtes sont les (jsta- ceini ericuides , sedoides , M j rie a , Abies maiinu , granttlata , iu/iata , çoitcalefiata , diseurs et abrotnnifoUa. Parmi les espèces exotiqutis, nous ci- terons le C. triqtietra , Fucus articu- laltis de Forskald , de la mti- Kougc d'oii Uelilc l'a rapportée — Le Cjs- toceira siliquvsa , Fucus siliquosus de Linné et dés auteurs, est la plus vulgaire de toutes; on la trouve sur nos rochers ou jetée abondamment à lu côte qu'elle couvre d'amas noirâ- tres et fort enlréniêlés datis lu saison des tempêtes. Lamouroux n'adoplcle genre Cystoceira que comme sous- genré. (.u.) '* CYSTOLlïHES. ÉCHi*J. Quel- ques or^ cfographes Oïit donné ce nom a des pointes d'Oursiûâ fossiles en forhle de massue. (làM..xO CYTHÉRÉE. Cythere. CRtrsT. Gen- re fondé par Millier et placé (Règn. Aniiti. de Cuv.)dans l'ordre de Bran- chiopodes, section des Lophyropes. Latreille lui donne pour caractèies : un test bivalve ; une tête cachée ; deux antennes simplement velues ; huit pâtes. Ces petits Crustacés ont la plus grande analogie avec les Cypris, et n'en difièrent guère que par le norti- bre des paires de pierls. Leur organi- sation est encore très-peu connue. On ne les trouve que dans les eaux salées , au milieu des FucuS et des Polypiers marins. Straus les place dans son ordre des Ostrapodes. P^. ce mot. Millier {Entornostr. seu IrisecM testacea ) en décrit et figure cinq es- pèces; parmi elles, nous remarque- rons la Gythérée vertk, Cyt. uiii- dis^ Millier ( lue. cit. , p. 64 , tab. 7, fig. 1 et 2 ) , ou le Monocuius viiidii de Fabricius et la Cytàtrina viridis de Lamarck ( Hist. des Anim. sans vert. CYT ^99 T. V, p. ia5). On peut la considél-ek' comme type dli genre. Nous hé con- naissons aucun auteur qui uitàjoUld de nouvelles espèces à celles décrites parMiillet. (aud.) CYTHÉRiib:. i^ihcrca. iNS. Nom donné par Fabricius à un genre d'In- secles de l'ordre des Diptères, et qu<; Latreille a cliaugéen celui de Mulion à cause de l'emploi qui en avait été précédemment fait par \liiUer poUr désigner lin genic de Tordre des Crustacés. /^. Mulion. (aud.) * CYTHÉRLE. Cytkereà. Môll. Ce- genre joint à l'élégance deâ formes Ic brillatit naturel si rjre parrtti les Gb- quilles bivalves. Cet éclat est dû à cG qr.c l'Animal ne ifevêt sa coquille d'aucun cpideriUe ou drap marin. Lister les rangea dans ses Pétoilclés , qui renferment indistidCtemelll de» Bucardes , des Yénus , des Cylhë- rées , des Tellineâ , en un mot pres- que toutes les Goqudles bivalves. De- puis Lister jusqu'à Linlié^ nous tie voyons aucun auteur faite avec elles un groupe particuliet; Linné est le premier qui ait réuni dans son genre Vénus , non-seulement les Yénus d'aujourd'hui , mais encore les CV- tliérées qu'on en a séparées depuis. Le genre de Linné présente une cbUpé très-naturelle qui semblait peu Sus- ceptible d'êlre subdivisée; Bruguièfë lui-même n'en sentit pas le besoin, et il le conserva entièrement, comme ou le voit par l'inspectiorl des plan- ches de l'Encyclopédie ; cependant de nouvelles découvertes .se faisant cha- que jour , il était de plus en plus dif- ficile de distinguer les espèces , et oti était surle point de ne plus s'y recon- naître, lorsque Lamarck proposa une division générique que l'on dut saisir et conserver. Il partagea en deux par- ties presque égales le gedre Vénus, et facilita ainsi l'étude des espèces. Ce fut d'abord dans le Système des Ani- maux sans vertèbres, publié en 1801 , et sous le nom de Meretri.x , que ce genre fut proposé. L'inconvenance du nom détermina son auteur à lui subs- tituer celui tlie Gythérée dani les Mé- 3oc) CYT moires sm- les Fossiles des environs de Paris , insères dans les Annales du Muséum ; dès-lors ce nom fut adopte généralement et consacré au nouveau genre. Cuvicr (Règne Animal) admet les Cythérées seulement comme soiis- gcnre des Vénus. Ocken lui conserve le nom de Meret/ix; et Megerle le di- vise en trois autres genres , Venus , Trigona, Orbicutus. Férussac (ïabl. Syst. des Anim. Mollusques) propose de diviser ce genre en cinq sous- gen- res ; la Venus pectinala de Linné sert de type au premier; c'est le genre Artliemis d'Ocken ; la Venus scripta de Linné sert de type au second; il ren- tre encore dans les Artliemis d'Ocken; le troisième sous-genre est fait avec la Venus tigrena de Linné qui constitue le genre Loripes d'Ocken; le quatriè- meavecla^e«//5e.ro/e/ade Linné, qui répond aux genres Orbiculus de Me- gerle et Arlhemis d'Ocken ; enfin , le cinquième sous -genre est proposé sous le nom de Cythérée. Quoique l'on sente très-bien la nécessité de partager en plusieurs sections le genre nombreux qui nous occupe, il aurait suffi, à ce qu'il nous semble , d'adop- ter les divisions proposées par La- niarck ; car n'étant faites que pour faciliter létudewles espèces , et repo- sant par conséquent sur des caractères de peu de valeur, il importait peu que ces sous-divisipns fussent basées plutôt sur tel caractère accessoire, que sur tel autre. Ici c'est la forme géné- rale; là ce sont des bords crénelés ou lisses qui servent à les établir. Wous dirons pourtant qu'il est plus naturel de se servir de la forme gé- nérale pour faire des divisions dans un genre que de tout autre, ce moyen met en rapport de forme les Coquilles analogues ; c'est ainsi que le premier sous-genre renferme des Coquilles qui ont des côtes longitudinales; le second , des Coquilles presque circu- laires, mais très-aplalies, etc. Voici les caractères que Lamarck donne à ce genre : coquille équivalve, iné- quilatérale , suborbiculaire , trigone ou transverse ; quatre dents cardina- les sur la valve droite, dont trois di- CYT vergentes , rapprochées à leur base , et une tout-à-fait isolée , située sous la lunule; trois dents cardinales di- vergentes sur l'autre valve , et une fossette un peu écartée parallèle au bord; dents latérales nulles. Il est à présumer que l'Animal des Cythérées ressemble beaucoup à celui desVénus; comme lui il doit être muni de deux tubes extensibles ; toutes les Cythé- rées sont marines; toutes sont dé- pourvues de drap marin ; le plus grand nombre est lisse , ou présente des sillons ou des côtes parallèles aux bords; quelques-unes dont Cuvier et Férussac ont fait une section , ont des côtes longitudinales. Nous allons ex- poser quelques-unes des espèces qui pourrout servir comme de point de ralliement pour les grouper. i''. Coquilles pectinées. # Cythérée PECTiNÉE , Cjthereapec- ////fl/a, Lamck. , Anim. sans vert. ,T. V, p. 577, n*^ 65 ; Venus peclinata, Gmel. Syst. Nat. xiii , T. i, 3285, n" 78; D'Argenville , tab. qi ; Encycl. , pi. 271 , fig. 1, A, B. Elle est ovale, irré- gulièrement marquée de taches fau- ves ou rouges-brun sur un fond blanc ; elle est ornée à l'extérieur de côtes longitudinales granuleuses ; cel- les du milieu sont tout-à-fait lon- gitudinales; les latérales .sont plus obliques, courbées et bifides ; le bord interne des valves est crénelé. 2**. Coquilles aplaties, suborbicu- laires, à crochets aplatis. Cythérée px.ate , Cytherea scrip- ta , Lamck. , Anim. sans vert. T. v , pag, IS^b, n" 57; Venus scripta, Gmel., Syst. Nat. xiii, T. ï,p. 3286, n^ 79 ; Rumph , Mus. , tab. 42, fig. c; Encycl. , pi. 274, fig. i. Coquille sublenticulaire, aplatie, à crochets peu proéminens, les bords antérieurs et postérieurs se réunissant aux cro- chets sous un angle droit; ligament très-enfoncé; sui'iace extérieure sil- lonnée ou striée transversalement, diversement peinte de taches fauves ou brunâtres , plus ou moins foncées sur un fond blanc ou grisâtre ; lunu- CYT le enfoncée et étroite ; elle se trouve dans l'océan Indien ; elle a un pouce cl demi ou deux pouces dans les di- mensions de largeur et de longueur. 5°. Coquilles orbiculaires. Cytiuîuéi: exolète, Cytherca exo- leta, Lanick.j Anini. sans§vert. T. V, p. 573, n" 48; Venus exoleta , Gmel. ( loc. cit. ), p. 5284, n* 76 ; Adanson , Voy. au Scncg. , pi. 16, fig. 4; Conchsl., 291 , fig. 127, sous le nom de Pétoncle , et lab. 292 , iig. 128; Encycl.,pl. 279, fig. 5, et pi. 280, fig. I, A, n. Celte Coquille varie beaucoup quant aux couleurs : elle est quelquefois toute blanche, avec 3uclques flanimules d'un fauve pâle; 'autres fois les taches fauves sont très - niultlpliécs ; elles prennent quelquefois la dispositiou de rayons. La Cylhcrée cxolèle est orbiculaire, lenticulaire , peu bombée ; clic est striée ou sillonnée parallèlement à ses bords; la lunule est cordiformc et bien marquée. Cette Coquille se trouve dans toutes les parties des mers d'Europe. Elle a ordinaire- ment deux pouces environ dans ses diamètres. 4°. Coquilles ovales. CVTHÉKÉE CÉDO-NULLl , Cjt/ie- rea erjcina , Lamck. , Anim. sans vert. T. \ , p. 564, \i^ i4; Venus ery- cina , Gmel. {loc. cil.), 8271 , n" i3; Lister, Conchyl. tab. 268, fig. io4 ; Encycl. , pi.. 264 , fig. 2 ,' a , b. Cette Coquille, sans être rare, est pourtant recherchée dans les collec- tions à cause de ses belles couleurs ; elle est grande , ovale, agréablement coloi ée par des rayoas plus ou moins nombreux d'un fauve rougcàtre, dont quelques-uns plus larges sont plus fortement prononcés ; toute sa sur- face est chargée de sillons larges et obtus; la lunule est orangée et bien circonscrite. La beauté de celle Co- quille nous a engagés à la faire figurer dans les planches de ce Dictionnaire , pour servir de type au genre qui nous occupe. Elle présente deux variétés : la première , sur un fond blanc , n'of- CYT 3oi frc que deux rayons ; la seconde, également sur un fond blanc , pré- sente un grand nombre de rayons d'un rouge violàtre , disposés assez régidièrement .sur toute la surface. Quoique celle Coquille se trouve vi- vante dans les mers de l'Inde et de la IN'ouvelle-llollandc , son ana- logue fossile se retrouve néanmoins eu France aux environs de Bor- deaux. Lamarek , pour distinguer la fossile de la vivante, lui a donné le nom de Cythérée erycinoïde, Cytherea erycinoïdes , qui est telle- ment semblable à la C\thérée Cédo- Nulli, que nous ne croyons pas né- cessaire de rien ajouter à sa descrip- tion. Cythérée Citrtne , Cylherea Ci - trina, Lamk., Anim. sans vert. T. v, p. 567 , n. 24. Coquille assez rarC' dans les collections , mais intéres- sante en ce quelle jpfTre un nouvel exemple d'une analogie parf.ifte avec une de nos Coquilles fossiles des en- virons de Paris. Elle est coi difonne , globuleuse, sublrigone, striée trans- versalement, quelquefois rustiquée vers les bords; crochets proéminens; lunule grande , cordiforme , marquée par un trait enfoncé ; corselet rous- sâtre ou brunâtre , lancéolé , séparé par une ligue plus foncée; à l'inté- rieur , dans les individus bien frais , elle est rose pourprée, excepté l'an- gle antérieur qui est brun; la dent lunulaire ou latérale est petite , rudi- mentaire dans quelques imlividus; elle est jaune citron , pâle à l'exté- rieur ; elle a un pouce et demi de large ; elle vit actuellement dans les mers de la Nouvelle-Hollande , et sou analogue fossile que nous nom- mons Cythérée globuleuse , Cylherea globulosa , pour l'en distinguer, n'en dilYère réellement que par le manque de couleur dû à son long sé- jour dans la terre. Elle se trouve à Orsay , près Versailles.. (d..ii.) * CYÏHÉRINE. Cytherina. crust. (Lamarek.) V. Cythérée. * CYTINÉES. Cyiineœ. bot. piian. Le genre Cytinus avait été placé ])ar •loa CYT Jussieu y la fin de la famille des Aris- tolochiées. Dans go n beau traynil sur le genre liafjlesia , 11. BioA\ n [Trans. J-jin. Lonct, vol. > 5)considère )e genre Çydnus comme le tvpe d'un nouvel Qidie naturel qu'il nomme Cytinées , >;tdans lequel il place les trois genres Cydnus , Jiafftesia et hepentkes. Ces trois genres ont, ilest vrai , enire eux des points de structure analogues, mais il faut convenir quepar leur port ils n ont entre eux aucune lessemblan- ce. Voici les caractèi es de ce gioupe, tels à peu près qu'ils ont ëtéétablis par Ad. Brongniart dans le Mémoire qu'il vient de publier à ce sujet (Ann. Se. Nat. , vol. 1 ) : les fleurs sont uni- sexuées , monoïques ou dioïques; le calice est adhérent et infère dans les i^enres Cytinus e\. Ra/yiesia: il est au contraire libre et supèredans leAe- penthes , son limbe est à quatre ou cinq divisions inabriquées ; le.s étaini- nes , a(t nombre de huit à seize ou même plus nombreuses, sont mona- (lelphes et .synanthères ; leurs filets réunis forment une colonne centrale et cylindrique; les anthères sont ex- tjorses et à deux loges , s'ouvrant par un sillon longitudinal; dans les genres Cytimis et Isepenthes , elles sont réu- nies au sommet de l'androphore , et forment une masse à peu près sphé- rique ; l'ovaire est infère ou supère , ainsi que nous l'avons dit tout à l'heure; il oÔre une ou quatre loges , et quatre à huit trophospermes pariétaux, placés longituflinalement et recouverts d'un très-grand nombre d'ovules. Le style est cylindrique ou nul , terminé par un stigmate lobé , et dont le nombre des lobes corres- pond à celui des trophospermes. Les graines contiennent, dans un endo- spnrme cliainu , un embryon dressé, axillaire et à deux cotylédons. Ces caraclère» sont fort incom- plets ; en effet on est encore loin de bien connaître l'organisation des trois genres qui forment ce grou- pe ; le fruit du Cytinus , et par conséquent la stiucture de la grame et de l'embryon sont inconnus. Il en est de même des fleurs femelles du CYT genre R a f/l^si a <\\i on n'a point en- core observé. Le ^enre lyepenthes e.->t le seul dont l'organisation nous ait été dévoilée complètement. Gaertner en avait décrit l'embryon , qui est d une ténuité extrême , comme mopo- cotylédoné. Le professeur Richard a le premi* décriit cet embryon comme à deux cotylédons, dans son Ana- lyse du fruit (pag. 46 et 82). Nous renvoyons aux mots Cytinelle , Nc- penthes et Rajflesia , pour bien faire connaître l'organisation curieuse des genres qui composent ce groupe. (.i.R.) CYTINELLE. Cytinus. bot.phan. Ce genre «-ingulier , place d'abord dans la famille des Aristolochiëes , est devenu pour le célèbre R. Brown le type d'une nouvelle fa- mille. V. Cytij^ées. Il se compose d'uue seule espèce , Cytinus Hy- pocistis, L., Brong., Ann.Sc.Nat. 1, t. 4, vulgairement Hypociste, Plante pa- rasite , ayant à peu près le port d'une Orobanche , et croissant sur la racine de diverses espèces du genre Ciste , dans le midi de la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Grèce et l'A- sie-Miueure. Sa tige est courte, dres- sée , simple , fixée par sa base sur la racine clés Cistes ; elle est couverte entièrement d'écaillés imbriquées en tous sens : les fleurs sont monoïques et forment un épi presque globuleux dont la partie inférieure est occupée par les fleurs femelles ; les fleurs mâ- les ont un péiianthe double ; l'exté" rieur est tubuleux à sabase, ayant son limbe à quatre divisions ovales oblon- gues , un peu inégales, velues en de- hors et ciliées sur le bord; le tube est velu à sa face externe; il est plein in- térieurement ; le périanthe interne est plus grand et plus régulier que l'externe; il est tubuleux et com- me campanule, partagé à sa partie interne en quatre cavités ouver- tes supérieurement par autant de petites lames saillantes qui partent de la paroi interne ; le limbe est à quatre divisions ovales dressées , égales en- tre elles; les étamines , au nombre de huit, sont symphysandres, c'est-à- CYT dire sondées à la fois enlie elles par leurs lile($ et leurs anllicres; l'iindro- pjjore est cylindrique et placé au en>t\- tre des quatre cloisons dont nous avons parlé piécédemnienl ; les an- thères sont réunies eirciilaireincnt et surmontées cran tubercule à huit lobes ; elles sont à deux loges linéaires souvrant chacune pat un sillon longitudinal. 11 n'existe nulle trace d'organe rcniellc. Les fleurs fenielles ont un ovaire infère glo- buleux , surmonté par le })érian- the interne , qui oOVe la même for- me et A3 même disposition inté- rieure que celle que nous venons de signaler piécédemment dans les fleurs mâles; le périaulhe externe se com- pose de deux ou trois lanières qui naissent de la partie extérieure et moyenne de l'ovaire; le style est cy- lindrique, placé au centre des cloi- sons du périsfnthe, terminé par un stigmate glohideux déprimé , à huit côtes obtuses , séparées par autant de sillons profonds. Si l'on coupe l'o- vaire en travers, il présente une seule, loge, aux parois de laquelle sont in- sérés huit frophospermes longitudi- naux, qui sont comme peltés , c'est-à- dire très -élargis intérieurement et seulement insérés par une lame étroite; les ovules sont très-petits. On ne connaît jx)int encore bien l'organi- sation du fruit et celle de la graine. Jusqu'à présent celte Plante avait été fort incomplètement décrite. Le tra- vail de Brongniartfils a jeté beaucoup de jour sur sa structure ; cependant notre description s'éloigne , en quel- ques points, de celle qu'a donnée no- tre collaborateur, qui ne fait aucune mention du périanthe exterrve , quoi- qu'd les représente fort bien dans les figures qui accompagnent son Mémoi- re. Dans le midi île la France, on prépare avec les fruits de l'Hypociste un extrait fort astringent, que l'on employait autrefois comme légère- ment tonique, particulièrement dans l#?s flux muqueux, atoniques, etc. CYTINDS. BOT. PHAN. f^. Cyti- CYT ôo.> Cytimts , chez les anciens , paraît avoir désigné le (ironadier. P^. ce mol. (h.) * CYTIS. MIN. Ce nom paraît avoir désigné chez les anciens , et parlicu- lièienuMit dans Pline , inje vajiétc d'OElitc. (B.) CYTISP. Cytisus. bot piian. Dans la faniiilo si vasie et si nalurelle des Légumineuses, jxni de genres présen- tent aidant que celui-ci de nuances et de caractères couununs avec ses voisins. Il a donc été difîicile de le bien définir; et depuis Tourncfor: jusqu'à nos contemporains on a sans cesse varié sur les Piaules dont on l'a composé. Des (ienista et des Spatiium de Linné ont été reconnus comme apparienant au genre Vylisus , et réci- proquement plusieurs Cytises sont devenus des Spartium ou des Genêts. Lauleurde rEncyclopédic méthodi- que, l'illustre Lamarck, a le premier débrouillé la confusion dans laquelle ayant lui ces genres étaient plongés. C est lui qui a fait voir que plusieurs Plantes décrites» comme distinctes , telles que les Cyfisus pateiis et Spar- tium patens de Linné pèie, et Cytisi/s pendulinus de Linné fils , ne sont que des doubles emplois de la même es- f»ècc ; c'est encore lui qui a éloigné e Cytivis Jf'olgaricus de Linné fils , ou (;. pinnatus de Pallas, et l'a pla- cé près du Colijtea. Etant con- vamcu par l'observation que les caractères établis par Linné n'ont de valeur réelle qu'à l'égard de q el- ques espèces communes , et qu'ils s'é- vanouissent insensiblement dans les autres , Lamarck a cherché ailleurs, que dans la fructihcalion des note.>^ distinctiyes pour le genre Cytise. Néanmoins il n'a pas négligé une circonstance remarquable dans l'or- ganisation de leurs fleurs, et qui consiste en ce que les organes sexyeis sont complètement renfermés dan.s la carène. Ce caractère , joint ;i celui que présentent les organes de la végétation, c'est -S -dire aux feuilles constamment temées des Cytises , les distingue facilement des Genêts.' 3o4 CYT . Jussieu ( Gênera Plant. , p. 554 ) et De Candolle ( Flore Franc. , 2*^ ëdlt. , vol. 4 , p. 6oi) , adoptant à cet égard les idées de Lamarck , ont donné sous le nom de Cytisus les caractères subséquens que nous allons trans- crire , puis nous exposerons les chan- gemens opérés dans ce genre par les divers auteurs : calice presque divisé en deux lèvres , dont la supérieure est bidentée , et l'inférieure tridentée , tantôt court et campanule , tantôt long et cylindrique; étendard de la corolle rélléchi ; les ailes et la carène simples , conniventes de manière à cacher les étamines : stigmate simple; légume oblong comprimé , rétréci un peu à sa base et polysperme. A ces caractères bien tracés , bien positifs , nous en ajouterons un que nous avons observé sur le Cytisus Laburnum^ L. , et dont Yentenat a fait mention à la suite de sa description du Cylisus prolifenis ( Jardin de Gels , p. et t. 1 5 ), c'est que les étamines sont cons- tamment monadelphes, et cependant le genre a été placé dans la Diadel- pliie Uécandrie par Jous les auteurs qui ont adopte le système sexuel! Les Cytises sont des Arbustes ou des Ar- brisseaux dontle port se rapproche de celui des Genêts, mais qui ne sont pas épineux comme la plupart de ces derniers, à feuilles ternées, accompa- gnées de stipules extrêmement pe- tites , ou qui s'évanouissent dans le plus grand nombre des espèces ; à tleurs terminales ou axiilalres, le plus ordinairement disposée? en épi , et d'une belle couleur jaune de soufre ; quelquefois, mais rarement, ces {leurs sont rouges. Parmi les genres formés aux dé- pens du genre Gy tise , nous parlerons en premier lieu de VAdenocarpiis éta- bli par De Gandolle ( Flore Franc. , Suppl, , p. 549 ) , et qui a pour tyjjes les Cytisi'S pan^lfolius , Lamk. , et Cytisus Te[o?iensis , L., auxquels son auteur a réuni les Cylisus hispanicus, Lamlv. , C. comp/icalus , Brot. , et C. foliolosus, Ait. Lcs*C'ytisi/s Cajan, L., et le C' rseudocajan de Jacq. , que Ijamarck et Willdenovv ne consiuè- GYT rent que comme une simple variété du premier, forment, selon de Gan- dolle et Sprengel , le genre Cajaniis. Ge dernier auteur y fait encore entrer le C. Wolgaricus , dont le professeur De Gandolle indique plutôt les affini- tés avec son Aslragalus Megalanthus. Mœuch qui a tant subdivisé les gen- res, n"a pas manqué de subdiviser en- corde Cylisus. Son genre Jf'iburgia se compose des Cytisus hijlorus , Ait., C capitatus, Jacq., C. purpureus , Scop. , et C. supinus de Jacquin. Dans le petit nombre d'espèces exoti- ques que l'on a amalgamées avec les GytiseSjil n'en est peut-être aucune qui s'y rapporte réellement. Ainsi , à l'égard des deux Cytisus cnpensis , celui nommé ainsi par Lamarck est le Lehekia cytisuïdes de Thunberg , celui de Bergius est le Rafnia oppo- sita, ïhunb., ou Crotalaria opposita, L. Dans ce dernier genre vient encore se placer , d'après Lamarck et De Gandolle , le Cytisus piolaceus , Au- blet. Le Cytisus guineensis de Will- denow a été ensuite transporté par son auteur lui-même dans le genre Robinia. Sous le nom de Cy tisus pso- laluïdes Linné décrivit la même Plante qu'il avait rapportée avec plus de raison aux Indigotiers, mais dont il fit encoie un double emploi, en donnant comme distinctes Vlndigo- jera racemosa et Vindigofc/a psora- loïdcs. Pour terminer celte énumera- tion déjà trop longue d'erreurs et de transpositions, nous ajouterons que le Cytisus grœcus , L. , a été reconnu par Smith pour être la même espèce que VyJuthyllis Hermanniœ , L. , Plante cultivée dans les jardins , et par conséquent assez connue pour qu'il n'y ait plus aucun sujet de doute. Le retranchement des espèces qui composent les genres Adenocarpus et Cajanus ( f^. ces mots ) réduit le nombre des vrais Gytises à environ une trentaine. Ils sont, en général , indigènes" des contrées méridionales et raontueuses de l'Europe et de l'A- sie. Ges Arbrisseaux, par la beauté de leur feuillage et la multiplicité de CYÏ leurs fleurs , mériteraient de fivcr particulièrement notre attention. De- vant nous restreindre , d'après le plan de cet ouvrage , à un petit nond)re d'espèces, nou.>f allons l'aire connaître celles dont l'élégance et l'util itc sont remarquables parmi leurs congé- nères. Le Cytise des Alpes, Cytisus La- burnum , L. , nommé vulgairement Aubours et Fauv-Kbénicr, est un Ar- brisseau qui croit naturellement dans les Alpes et le Jura : il y décore les rochers par ses nombreuses et belles fleurs disposées en grappes longues et pendantes , et les omlnge de son feuillage épais. L'aspect agréable de cet Arbrisseau, qui atteint souvent la taille d'un Arbre de moyenne grandeur, l'a fait depuis long-temps rechercher pour l'ornement des bos- quets , ou ses formes élégantes et ses fleurs d'une belle couleur soufrée se marient fort gracieusement avec celles des Gainiers, des Genêts, des Aca- cias, des Staphyléa , etc. Le bois du Çylisus Laburaum étant très-dur , est susceptible de prenilre \\\\ beau poli ; et comme il est veiné de plusieurs nuances de vert, les tabletiers et les tourneurs en fabriquent divers ou- vrages de leur art. Ce n'est pas de cette Plante que Virgile et les auteurs latins ont voulu parler lorsqu'ils cé- lébraient le Cylise fleuri , si agréable aux Chèvres et aux Abeilles. Ces ex- pressions sont, il est vrai, très-app'.i- cables à notre Plante qui , d'un autre côté , est indigène des montagnes de l'Italie; mais il a été reconnu que le Cytise des anciens est u'ne espèce de Luzerne arborescente ( Medicago ar- borea, L.), laquelle croît assez abon- damment dans la campagne de Rome. CZI 00.5 Le Cytise a ieuilleb sessiles , Cylisus sessil'foliiis, L., vulgairement le Trifolium des jardiniers, charmant Arbuste très- ramifié , s'élcvant en buisson à la hauteur d'un mètre et demi à deux mètres , et glabi c dans toutes ses parties. Il a des feuilles al- ternes , petites , nombreuses , compo- sées de trois folioles ovales, niucro- nécs et portées sur de courts pétioles; les fleurs sont jaunes el disposées en. grappes courtes , dioltes et semées au sommet des rameaux. Il croît sponta- nément dans les contrées méridio- nales de l'Europe, et on le cultive dans les jardins d'agrément, surtout pour en former de petites palissades dont la verdure est très - durable , parce qu'il ne se dépouille que très- tard de ses feuilles. La culture des Cytises n'offre pas beaucoup de dilRcullés. Ces Arbris- seaux s'accommodent facilement de toute espèce de terrain ; Us ressem- blent sous ce rapport beaucoup aux Genêts dont l'organisation est pres- que identique avec la leur. Les es- pèces qui exigent l'orangerie sous le climat de Paris sont originaires des pays les plus chauds de la zone tem- pérée. Nous ne ferons que les indi- quer ici. Ce soql les Cytisus splnosus , C. prolifer, C. linifolius, C.frag-anSy C. argenteus et C. sericeus. (g..n.) CYTISO-GENISTA. bot. phan. Genre formé par Tournefort, et réuni depuis, par Linné et Jussieu, aux Ge- nêts. Il se composait des espèces qui avaient une partie de leurs feuilles ternéeset mêlées avec d'autres feuil- les simples, f^. Genêt. (g..n.) CZIGITHAL MAM, Espèce du genre Cheval. P'. ce mot. (a.d..ns.) •«vwvwvw tome V. .H) G 1). * IJAAKAR. PDis. K. Gii^TODON Tbïha. * DABA. POIS. Nom arabe du l'erca iiummaiiaàc Foisk;ilh, espèce de Ser- ran. T' ■ ce mot. (u.) * DABACH ou DEBACH uot. VHA.N. Le Gui chez les Arabes, (b.) DABBA , DUBBAH et DUBEAH. MAM. Noms de pays de l'Hyène, particulièrement en Barbarie. (B.) DABEOCIE ET DABOECÏA. bot. PHAN. Espèce du genre Menziezie. ^'. ce mot. (b.) DABI. M.iM. L'un des noms de pays de la Gazelle, particulièrement en Egypte, f. Antilope. (b.) * DABLNGORA. bot. PHAN. Syn. de Crotoii yariegatum à Timor , suivant Riimph. (b.) DABOECÏA. BOT. PHAN V. Da- beocie. " DABOIEoxt DABODE.rept. oph. Espèce du genre Vipère. V. ce mot. (b.) DABU ou DABUH. MAM. C'est l'Hyène chez les Arabes selon Son- niui , et le Babouin en Barbarie selon d'autres voyageurs. Dans Léon-l'A- fricain , ce nom désigne un Animal probablement fabuleux, que cet an- cien voyageur dil avoir la iorme d'un Loup, avec les mains et les pieds d'un Homme. (b.) DABURI. BOT. PHAN. ' L'Ecluse. ) Syn. deRocou. V. ce mot. (b.) DACHEL. BOT. PHAN. (Prosper Al- pin. ) Syn. égyptien d'Elaté , et non deDatier. '' (b.) * DACINA ou DAKINA. bot. PHAN. Syn., selon Adansou, de son genre IJmonion ^ qui n'est qu'une section des Statices de Linné. F. ce mot. (G..N.) * UACNAS ET DACNADES. oi»:' f. Dacnjs. IJACNE. Dacne. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pcntamères , établi par Latreille et appartenant (Règn. Aniin. de Cuv.) à la famille des Clavicornes et à la section des Boucliers. Ses caractères distinctifs sont ; antennes courtes , lerniinécsb(|||pqucmcnt en une massue perfoliée, orbiculaire ou ovoïde; troi- sième article plus long que le précé- dent; mandibules fendues à leur ex- trémité ou terminées par deux dents ; mâchoires bifides ; palpes maxillaires filiformes , les labiaux terminés en massue; languette entière; corps ovale ou elliptique ; articles des tardes c\lindriques , glabres, peu velus et presque égaux. Ces Insectes s'éloi- gnent des Boucliers par leurs mandi- bules bidentées; ils partagent ce ca- ractère avec les Ips , les Nitidules , les Thymales, les Colobiques et les iVli- cropèples ; mais ils difïèrent en parti- culier des Nitidules par les articles des tarses , et des genres Thymale , Co- lobiqueetMicropèple, parla forme'du corps. Les Dacnes , confondues d'a- bord par Fabricius avec ce qu'il dési- gnait mal à propos sous le nom d'Ij>s, correspondent à ses Eiigis ( Aj's/. Eleutk. ) , genre établi par Paykull. Ces Insectes se trouvent sous les écorces d'Ambres , sous les pierres et dans Ic^i Champignons pourris. On n'en connaît encore qu'un assez petit nombre d'espèces. Le général Dejean (Cat. des Coléopt., p. 44) en mention- ne onze , parmi lesquelles on en re- marque quatre nouvelles, originaires du Brésil ou deCayenne. On* en trou- ve deux aux environs de Paris. Le Dacne huméral , D. humeralis, Latr. ,' ou V Engis humeralis de Fabri- cius. On ie trouve en France sous les écorces d' Arbres et dans les Cham- pignons. DAC Le Dacse cou rouoe, T>. sangui- riUuHis ou VEn^is sa/iguinicolUs tic î'abriciiis. Cette dernière espèce est raie et a été cependant recueillie aux euvirous de l'aris. (add) OACiNIS. OIS. Sous-genre dcCassi- ques établi i^r Cuvier { Règn. Aniiu. T. 1, p. 595), qui repond aux Pit- Pits de BuHbn. f^. Tkoupiai.e. Ce >iOHi paraît emprunté de Uacnas et Dacnades , Oiseaux aujourd'hui in - »;nnnus , et que les buveurs atta- chaient, dit-on , à leur tête chex les anciens Egyptiens. (u.) * DACllYDION. Dacrydium. bot. l'iiAN. Genre de la famille naturelle des Couii'èrescl de la Diœcic Polyan- lîiie, qui cuniprend une seule espèce origiuaiie des îles de la mer du Sud. Ijc Dackydion a feuili.es de Cy- J'RÈs, Dacrydium cupressinum { Ijam- bert , Pin., p. 90 , t. 4; Rich.,Gonir. t. a, f. 5 ) , est un très-grand Aibre toujours vert, très-rameux , à ra- meaux pcndaus ; ses feuilles slht fort petites , nombreuses , rapprochées, disposées sur quatre rangs et presque imbriquées; ses fleurs sont dioiques; les mâles forment de petits chatons ovoïdes qui terminent les ramifica- tions de la tige; ils se composent dé- ci il les imbriquées portant chacune deux anthères sessiles et uniloculai- ros à leur face inférieure. Les fleurs femelles offrent une dis- position extrêmement singulière; elles sont solitaires au sommet des plus pe- tites ramifications de la tige ; les feuilles supérieures leur forment une so! te dinvolucre; la dernière de ces feuilles est dififérente des autres , très- concave , et porte la fleur sur le mi- lieu c sa face interne : celte fleur est presque renversée ; elle présente un iuvolucre monophylle , globuleux , ouvert k son sommet, charnu, qui renlV-rme étroitement la fleur placée dans son fond; celle-ci offre un ca- lice turbiné à sa base, rétréci à son sommet qui offre un petit rebord irrégulièrement bosselé; l'ovaire est fixé au fond du calice qui est libre. Le fruit est plus ou moins lecourbé DAC 3o7 et ressemble à un très-petit gland muni de sa cu|)ule,qui ne l'cnvironuç que dans son quart inférieur à peu prèi. Cet Arbre forme de vastes forêts dans les régions sud-ouest de la Nou^ vclIc-Zélande. Le Dacrydium est voisiu tic l'If ( Taxim) qui en diffère par la f(n-me de ses fleurs niàlcs et par son fruit non environné d'une c^ipule ou invo- lucre inononhvllc ; cur l'enveloppe charnue de l'If est le véritable calice. f"^- If- vA. R.) •DACRYDIUM. bot. ciVYPf. {Ma- cédinées.) Ce genre , fondé par Link , ne renferme qu'une seule espèce dé- crite par Tode sous le nom de Myro- theciiim roridum, et assez bien figu- rée par cet auteur dans ses Fiini^i MecAlemburgenses , t. 5; fig. 38. Elle est formée de (ilamens courts, entre- croisés et diversement repliés, cou- verts de spoi ules réunies eu amas sur divers points des touffes de filainens. Ces amas de sporules sont d'abor.l presq.tc fluides, et deviennent ensuite secs ou pulvérulens. Dans l'espèce connue , les filamens sont blancs et les amas de sporules sont roses. Celte Plante croît sur les rameaux morts et humides au printemps. (ad. b.) DACRYMYCES. iîot. crypt. [Champignons.) Ce genre , que Nées a séparé des ïremelles , a pour type le Treme/la deiiquescens de Bulliard (tab. 455, fig. 5 ). On y rapporte éga- lement les Tremellafragifunnis,'9evs., Syn.,622; — Tremella viulacea, Pers. Syn., 62 5; — Tremella morifarmis Eng. Bot. , ;^446,et probablement le Tremella urbicœ , Pers. ; cette jolie es- pèce forme sur les iigcs desséchées des Orties des petites lâches d'un rouge de sang. Toutes ces Plantes diffèrent des vraies Tremelles par leur struc- ture intérieure filamenteuse , formée de filamens dressés , entremêlés de sporules , et réunis en une masse charnue ou gélatineuse, arrondie ou lobée. Toutes les espèces sont petites et croissent sur les Plantes mortes et sur les écorces des Arbres. Leur structure les avait fait placer 3o8 DAC par Ndcs parmi les Miicédinées , mais on retrouve dans beaucoyp de vérita- bles IVemellcs des lilamens sembla- bles , et si on leur donnait une grande importance, on devrait les placer toutes parmi les Cbampignons filamenteux, ce qui paraîtrait difficile à admettre. Aussi tries place-t-il le genre qui nous occupe parmi les Tre- mellinees auprès de ses genres Nœma- ielia et Jgyrium. V. ces mots et Tbemelle. (au. b.) DACRYOMYGES. (Nées.) V. Da- CRYMYtES. ♦DACRYON. liOT. piiAN. (Tbéo- phraste.) S^n. de Larme de Job. V. Coix. (ij.) DACTYLE. MOLL,. Sj/n. àeLithodo- ma vulgaris et d'une espèce de Piio- lade. V. ces mots. (u.) DACTYLE. Daclylis. bot. phan. Genre de la famille des Graminées et delà Triandrie Digynie , L., qui offre pour caractères distinctifs : des fleurs disposées en pauicule simple et formée d'épillets réunis et très - rapprochés les uns contre les autres, de manière à former des espèces de petits capitu- les; chaque épiUet contient de deux à sept ou huit fleurs; ils sont très- comprimés; leur lépicène est à deux valves inégales , lancéolées et caré- nées ; la glume est également à deux valves ; l'externe ou inférieure est for- tement carénée ; elle porte un peu au-dessous de son sommet un^arête courte; l'interne est plus mince et bifide à son sommet ; le st_yle est bi- parti , et se termine par deux stigma- tes poilus et glanduleux; le fruit est allongé, non enveloppé dans la glu- me. Ce genre se compose d'un assez grand nombi e d'espèces qui sont gé- néralement vivaces. Dactyle glojiéré , Dactylis glo- meiata , L. , Beauv. Agr. , t. 17, f. 5. Cette espèce est vivace; son chaume est baul d'environ deux pieds ; ses feuilles sont lancéolées , glauques, un peu rudes au toucher; ses fleurs forment une panicule unila- térale , composée de plusieurs petits glomcrules formés d'un assez grand DAC nombre d'épillets ; ceux-ci sont rou- geâtres, très-comprimés, à trois fleurs dont les deux inférieures sont herma- phrodites et la supérieure pédicellée etneutre.EUe est très-comnume dans Ifes lieux incultes , les prairies. Dans sa magnifique Flore Atlanti- que , le professeur Desfontaines a fi- guré deux espèces nouvelles de ce genre; l'une, Dactylis pungens {loc. . cit., 1, p. 80, t. 16), a ses chau- mes nus dans leur partie supérieure , en vironnésinférieurement d'une touf- fe de feuilles sétacées et roides , et terminés par une sorte de capitule composé d'un grand nombre d'épil- lets sessiles. Elle est annuelle et croît dans les sables des côtes de la Barba- rie. L'autre, Dactylis /epens {loc. cit. , 1 , p. 79, t. i5) , est beaucoup plus grande : son chaume est ram- pant, rameux ; ses feuilles sont roi- des , distiques et velues ; ses fleurs forment un capitule ovoïde , oblong, unila^al, qui se compose d'un grand nombre d'épillets pubescens , ordi- nairement à quatre fleurs. Elle croît dans les sables du désert et sur les côtes de la Barbarie. L'une et l'autre ont été retrouvées sur les pentes mé- ridionales de l'Andalousie, avec pres- que toutes les autres Plantes de la Flore Atlantique, par Bory de Saint- Viucent. (a.r.) DACTYLES, pois. Famille du sous-ordre des Tborachiqiies, établie par Duméril entre ses Holobranches, dont les caractères généraux consis- * tent dans des branchies complètes, un corps épais , comprimé, avec des pec- torales à rayons distincts isolés. C'est de ce dernier caractère qu'est emprunté le nom de Dactyles tiré du mot grec qui signifie doigt. Les gen- res Péristidion", Prionote, Trigle et Dactyloptère composent cette famille. P'. ces mois. (b.) '^DACTYLES. Dactyli. moll. Pline paraît avoir désigné les Bélcmnites sous ce nom. (b.) DACTYLION. bot. phan. (Dios- coride.)Syn. de Coiwolvulus Scamo- nia. T^. Liseuon. (b.) DAC * DACTYLIOPHORUM. pois. (Ruy sch, ylmb., p. ôg, ii. i .) C'esl-à- dire qui porte des empreintes de doigts. Le Poisson des Indes auquel on a donné ce nom , que caraclé- liscnt cinq taches rondes sur chaque côté, cl dont la chair est, dit-on, lorl bonne à manger, pourrait bien être le Scombéroide Commersonuicn ( A-^. planches de ce Dictionnaire.) (b.) DACTYLIS. 150T. piiAN. r. Dac- tyle. *DACTYLITES. Dac/ylifes. icniN. Ce nom a été donné par les anciens oryctographes à des corps organisés fossiles , un peu semblables à des doigts par leur forme, et apparte- nant en général à des pointes d'Our- sins. Des Orlhocératiles, des Denta- les et des Soleils fossiles ont égale- ment porté le nom de Dactylites. (L,AM..X.) DACTYLIUM. bot. crypt. {Mucc- dinees.) Nées a donné ce nom à un genre voisin des Aspergtllus , et qu'on devrait même peut-être réunir à ce dernier genre. 11 est caractérisé par des filamens droits, simples , portant à leuf sommet quelques spondes al- longées ou fusiformes, et cloisonnés transversalement. La seule espèce connue de ces Cryptogames est extrê- mement petite et croît en touffe sur les écorces unies sur lesquelles elle forme une sorte de duvet blanc et à peine visible. Nées a figuré celte es- pèce sous le nom de Dactylium can- didum dans la planche 4 de son Sys- tème des Champignons. (ad. b.) * DACTYLOBUS. ois. Huitième fa- mille de la méthode ornithologique de Klein, que caractérisent des doigts lobés, et composée du genre Grèbe. /^'. ce mot. (b.) DACTYLOCTENION. Dactyloc- teniurn. bot. phan. Genre de la fa- mUle des Graminées, établi parWill- denow , adopté par Beauvois, et qui offre pour caractères : des fleurs dis- posées en épis unilatéraux, solitaiies ou fascicules au sommet de la tige , formés d'un grand nombre d'épillets multiflores , tous tournés d'un même DAC 5o9 côté , et placés sur un axe non arti- culé. La lépicène est à deux valves comprimées et en carène; la supé- rieure est terminée par une arête cro- chue ; la glume est à deux paillettes comprimées; l'inférieure est carénée et mucrouée à son sommet. La glu- mellc se compose de deux paléolcs tronquées et minces ;^ les fleurs of- frent trois ctamines et deux styles ter- minés chacun par un stigmate en forme de pinceau ; le fruit n'est pas enveloppé dans la glume. Ce genre se compose d'un petit nom- bre d'espèces , auparavant placées dans les genres Poa, Eleusine, Chloris, Cenchrus et Cjnosurus. L'une d'elles, DactylocteniiimAigyptiacuin,yM\\\à., Beauv., Agrosl., t. i5,fig. 2, est une Plante annuelle dont les épillets sont digités au sommet de la lige ; leur axe est glabre; les feuilles sont ciliées à leur base. Elle croît en Orient, en Egypte , dans l'Amérique septentrio- nale et méridionale, (a.b.) DACTYLON. bot. phan. Espèce de Panic , devenu type du genre DlgUaria de Haller, Cynodon de Ri- chard , et dont le nom- , emprunté de Pline , désignait , à ce qu'il paraît , dans cet auteur, une Graniinée vul- gaire. Columna l'appHquaitauiSer/«/» ûc/e. /^. Cynodon. (b.) DACTYLOPHORE. Uaclytophora. POLYP. Lamarck, dans sou Histoire des Animaux sans vertèbres, a donné ce nom à un genre de Polypiers fossiles que Bosc avait appelé, dès 1806, Rétéporite , dénomination que nous avons cru devoir adopter à cause de son antériorité. /'. Rétéporite. (LAM..X.) DACTYLOPTÈRE. Dactylopte- riis. pois. Genre établi par Lacépède, formé aux dépens des ïrigles de Lin- né et adopté par Cuvier sous le nom de Pirobèbes, seulement comme sous- genre , parmi les espèces dont La- cépède l'avait distrait, y. Trigle. C'est aussi le nom spécifique d'un Scorpène. K. ce mot. (b.) * DAGTYLORHIZA. eot. phan. MO D;E Necker a sépare sous ce nom toute la section du genre Orchis dont les es- pèces .ont des racines palmées , digi- tées ou fasciculëes. Aucun caractère tiré des organes reproducteurs ne venant appuyer celui-ci , la distinc- tion opérée par INecker n'est pas ad- missible. V. Orchis. (g..n.) DACTYLOS. BOT. than. Ce mot , qui désignait la Datte chez les Grecs, est devenu la racine du nom spécifi- que donné par les botanistes mo- dernes au Palmier qui porte ce huit. P'. Datier. (b.) * DACTYLUS. BOT. phan. Le genreétablipar Forskalhsous ce nom rentre parmi les Djosjj iras. V. Pla- QUEMINIER. (b.) * DACU. BOT. PiiAN. N9m arabe de la Carotte, selon Daléchamp. De- là le mot de JDaucus des Latins. V. Carotte. (b.) DACTJS. Dacus. iNS. Genre de l'ordre des Diptères établi par Fabri- cius qui y rapportait trente espèces que Latreille cioit devoir être placées dans les genres Micropèze , ïétano- cère et Tëphrite. /^. ces mots, (atjd.) DADUMARL bot. phan. L'une des deux Plantes désignées au Mala- bar soug ce nom , est le Justlcia iia- sUta ; on ignore quelle est l'autre, mais on présume qu'elle appartient au genre Xyiis. T^. ce ujot. (b.) D.3SDALEA. BOT. crypt. {Champi- gnons.) Persoon a réuni sous ce nom plusieurs Champignons rapportés par les auteurs plus anciens aux Bo- lets, aux Agarics ou aux Mérules ; ces Plantes diffèrent de ces genres par leur chapeau dont la face infé- rieure présente une membrane fructi- fère relevée de côtes ou feuillets fort saillans et anastomosés, de manière à former des sortes de ipores ou de cavités irrégulières et de dimensions très-variées; ils diffèrent des Poly- . pores par la grandeur et l'irrégulari- té de ces cavités ; on les distingue des Mérules parla saillie et l'anastomose des lauies qui forment ces cavités. Quant aux Agarics^ ou ne peut les confondre avec les Dœdalea, puis- qu'ils ont tous les feuillets simples. Toutes les espèces de Dœdalea sont coriaces et presque ligneuses ; leur chapeau est demi -circulaire et fixé sur le tronc de divers Arbres ; leur nombre est peu considérable ; la plus commune, le Dœdalea quercina de Persoon , avait été décrite par Linné sous le nom A'Jgaricus quercinus. Bulliard en a donné une excellente fi- gure sous celui à'Jgaricus labyrin- thifojmis, Bull., Herb., t. 442. Une autre espèce du même genre a été dé- crite et figurée par le même auteur sous le nom de Boletus lahy lintlii- forniis , t. 491. Leur analogie prouve la nécessité de rétablissement de ce genre. (ad. k.) D.EDALION. OIS. Savigny a fornié sous ce nom , parmi les Oiseaux d'E- gypte, un genre aux dépens des Fau- cons dans lequel il place les Talco pa- lornbarius et fringillaiias. P\ Y\v- CON. (b.) D^MIE. Dœmia. bot. phan. Fa- mille des Asclépiadées de Brovvn , PentandrieDigynie, L. Ce genre a été établi aux dépens des Asclepias par R. Browu qui lui assigne les caractè- res suivans : corolle presque rotacée à tube court; couronne staminale, extérieure, courte , à dix divisions profondes; masses polliuiques com- primées , fixées au sommet de l'an- thère, et par conséquent pendantes ; stigmate mutique ; semences aigi ci- tées. Dans son travail sur la famille des Asclépiadées [Mein. Jf'ein. Suc, i, p. 5o ) , Brown ne compose ce genre que de deux espèces , savoir : de Wls- clepias cordât a de Forskrtlh et du Cynanchum extensum d'Alton. La première est une Plante indigène des déserts de l'Arabie , et retrouvée en Barbarie par le professeur Desfon- taines sur les collines arides de Kei- w^an. Elle a une tige un, peu ligneuse, rameuse , voliibile , haute de six à neuf décimètres. Ses jeunes rameaux sont pubescens ; ses feuilles aussi pu- bescentes, Cendrées, cordées ou réni- formes. De ses deux capsules follicu- DAE icuscs, grandes à peu près coinnio cel- les de V.lsclepias fruticosa , 1^., une .1 voile souveiil. Les Aiabes dooucnt à celte Plante le nom de l^œinia que 11. Brovvn a einj)loyé connue généri- que. Liuué lavait langéc dans le uenrc Fergularia , et c'est aussi sous le nom de J-'e/gi/laria tomcntosa qu'elle est décrite dans la Floie At- lantique du professeur Desfontaincs. Selon lesobseivatious de \A\\{Sj/nb. , I, p. a5 ), il ne faut pas conlondie avec cette Plante V Jsclepias cordaLa dcBurniann, qui est une toute autie espèce. Quant au (lynanckittii exlcii- sum , Ail., que Biown a converli en Dœmia extcnsa , il paraît avoir en- core pour synonymes le Cjnaiiclium cotdifuliiiin , Ileti; V Jsclepias scan- (/ens, Palisot-.Beauvois (FI. d'Oware, t. 56 ) ; le Cjnauchurn biculur , An- i\l•e^fJs [Iieposit.,\.. bi) , et peul-êlie le Cerupegia coi data , Loureiio. Celle Plante liahite le; Indes-Orientales. Schultes , dans le .sixième volume de son Species , ajoute à ce genre Icj Asclepias Dœmia et -4. glabra de Forskalh , auxquelles il donne leb noms de Dœmia Jo/sial/ii et D. gla- bra. Ces Plantes, extrêmement voisi- nes l'une de l'autre aux yeux de For.s- kalh lui-même , diffèrent si peu de Wlsclepias se/osa du même auteur , et dont R. Brotvn fait son genre Go- nohbiis , qu'il nous semble peu natu- rel de les distraiiede ce genre, surtout ioisqu'on n'a pas examiné des échau- I liions de ces espèces, (g..n.) D.EMON. MA.M. Ce nom est donné comme syn. de Pangolin. P'. ce mol. (B.J DAENA(^. 150T. PHAN. Syn. arabe de Conuallaria /act/wosa de Forskalh. (B.) *DAERAB. uoT. piian. Les Arabes donnent ce nom à diverses espèces de Nérions. f^. ce mot. (b.) * DAESMAN ou DESMAN. mam De Desem , prononciation altérée de M'csen , Musc , dans la Poméranic suédoise. Nom de l'Aninial dont Gu- vier a formé le genre Mygale aux dé- DAH 5ii pens des genres Mus, Butl., et Castor, L. /'■. UjisaiAN. (b.) DAFKl or 13UFR[. bot. pn.\N. Syn. ai"ibe du C/irysucoina spinosa de Delile , qui était un Stœhelina pour Vahl. (B.) DAGA. iioT. l'iiAN. L'un des noms vulgaires des Iris dans le midi de la Fiance , et qui dérive de la compa- raison qu'on en faisait anciennement avec une dague , arme i.\Q\il les feuil- les d'Iris rappellent la forme. (b.) DAGUE ou DAGUET. m.\m. Le premier bois qui pousse à la têle du Cerf vers sa seconde année. Il n'a pas plus de six ou sept pouces de long. De-là le nom de Dagitet donné aux jeunes Cerfs de deux ans. fu.) UAGUEÏ. POIS. L'un des syn. vulgaires d'iEglefin. /^. G.vde. (b.) * DAHAK. BOT. PHAN. (Forskalh.) Syn. arabe de Coloquinte, y. CoN- COMBRK. (b.) DAHI. BOT. PHAN. (Forskalh.) Nom de pays devenu spécifique d'un Câ- prier d'Arabie. (b.; DAHLIA. BOT. PHAN. De.uxgenres de Plantes ont été proposés sous ce nom et à peu près à la même épo- que , par Thunberg et Cavanilles. La question de l'antériorité ayant été dé- cidée en faveur du premier par Will- denow et De Canddîle , le genre de Cavanilles a dû recevoir une autre dénomination , et nous renvoyons pour sa description au mot Geor- GIN£. Admettant le Dahlia de Cavanilles, Persoon a cru nécessaire de substituer au nom imposé par Thunberg celui de Triclwcladus. Les principes qui doivent régir les botanistes relative- ment à la glossologie , et auxquels nous nous soumettons très- volontiers, doivent faire rejeter celle innova- lion. Nous allons donc exposer les caractères du genre Dahlia de Thun- berg : fleurs dioïqiies ; les mâles ont un calice composé d'une écaille en dedans de laquelle est une autre sorte d'écaillé lancéolée et roulée, que oia DAl l'auteur du genre et Willdenow nom- ment pctale. Les femelles n'ont qu'une écaille extéiieure , un seul st^le,ct une capsule uniloculaire, à quatre valves et monospenne. Ce genre, dont la place ne peut encore être fixée dans les ordres naturels , appartient à la Diœcie Monandiie; il ne lenferme qu'une seule espèce , le Dahlia cri- nita , Thunb. , Trichocladus crinitus, Pers. C'est un petit Arbre qui croît dans les forêts des Hautniquas , au cap de Bonne-Espérance. Ses rameaux sont alternes, hérissés et d'une cou- leui' ferrugineuse; il a des feuilles op- posées , pétiolées, ovales, très-entiè- res et glabres , et des fleurs en capi- tules au sommet des branches, por- tées par des pétioles hérissés et fer- rugineux. (g..n.) DAHOON. EOT. niAN. Espèce de Houx de la Caroline , qui paraît être l'J/ex Cassine y selon Bosc. (b.j DAHURONIA. bot. piian. (Sco- poli. ) P^. MoQiriLEA d'Aublet. DAIC. OIS. (Hernandez.) Ecrit Z>a/e par Nieremberg. Oiseau probable- ment fabuleux, qu'on dit de la gros- seur d'un Pigeon , se trouver au Mexi- que, y creuser des trous de quatre pal- mes de profondeur , pour y déposer vingt ou trente œufs de la grosseur de ceux de l'Oie, œufs qu'on nomme 3'a- pam ou Tapun , et que l'Oispaa ne couve pss; ces œufs seraient dépour- vus d'enduit albumineux. (b.) DAI-HOANG. BOT phan. Syn. co- chinchinois de Pihubarbe. (b.) DAIL. MOLL. Nom vulgaire le plus usité de la Pholade sur les côtes de France. (b.) DAIM ou DAIN. mam. Espèce du genre Ceif. On a appelé quelquefois Daim d'Amérique ou de Virginie , le Cerf de la Louisiane, et Daim du Bengale, l'Axis. /^. Cerf, ainsi que pour Daim de .Scanxe. (b.) DAIINE. MAM. La femelle du Daim ou Dain. /^. Cerf. (b.) DAINE. POIS. (Bonnaterre.) Syn. de Sciœ/ia Cappa, L. F'. Sciène. (b.) DAK D.\TS. Daïs. BOT. piian. Genre de la famille des ïhy mêlées. Le calice présente un tube allongé et étroit , un limbe divffeé en quatre ou cinq parties étalées ; la gorge est dépourvue d'ap- pendices, et un peu au-dessous d'elle, s'insèrent sur deux rangs circulaires huit ou dix étamines, dont les filets libres à leur sommet, dans un court espace , ne tardent pas à se souder en- tièrement avec le calice; le style fili- forme qui égale la longueur du tube , et se termine par un stigmate globu- leux , s'insère sur le côté du sommet de l'ovaire hérissé de poils assez nom- breux ; le fruit mûrit entouré ])ar la partie inférieure du calice, dont la supéi ieurc se détache; il contient dans une enveloppe osseuse , un grain uni- que pourvu depérisperme; les feuilles sont opposées; les fleurs réunies on têtes teruiinales, auxquelles quatre à cinq bractées disposées en cercle for- ment vme sorte d'invohicre. Ce genre contient deuxespècesd'Arbusle.s: l'un du cap de Bonne-Espérance, à dix éta- mines; l'autre à huit étamines , ori- ginaire de rinde. Plusieurs autres es- pèces que Lamaicky avait réunies, en ont été écartées depuis et avec raison parce que la gorge de leur calice est garnie de §quamules. Quant au Daïs disperma , Arbrisseau de 1 île de ïon- gabatu . cité par Forster , le caractère qu'indique son norn spécifique for- merait une anomalie, non-seulement dans ce geme , mais dans la l'amille. P^. Lamk. , lUustr. tab. 568 , fig. i, et Gaert., tab. 09. fA.n.j.) DAKALO-TANDALO. bot.fiian. Nom que les Brames donnent à une Plante décrite et figurée par Rhéede {Hort. Malab. 10 , t. 5o) sous le nom de Bitla , et à laquelle ils attribuent des vertus médicales probablement imaginaires. Cette Plante, en eilél , ne paraît pas éloignée des Alriplicées, et, comme lesaulres Végétaux de cette famille , elle tloit être dénuée de pro- priétés énergiques. (g..n.) * DAKAR. FOIS. Nom arabe de Chœtudvn oibicidaiis de Foi>kalh , quand il est jeune. Ce mot est peut- êtie un double emploi de Daakar. (b.) DAL DAKEKFetDATSIKF. lîoT.rnAN. (Thuiibeig.) Syn. japonais à'Arundo Phragmites. (B.) * DAKKA. BOT. PHAN. Espèce de Chanvre sauvage, que l'on dit, dans la détestable compilation des Voya- ges attribuée à La ILupc , être em- i)loycc par les Ilotlentols en guise de .\ibac à fumer. (u.) DAKY. MOLi^. (Adanson.) Syn. de Turbo ylfur, L. (b.I D.\KIL\A. BOT. PIIAN. V. D.4.CINA . ' DALAT. MOLi^. (Adanson. )Syn. de Tfvchusvagus, L. y. Sabot. (u.) * DALATIAS. POIS. (Rafinesque.) y. Squale. * DALA-VALI. BOT. pu an. Syn. indou de Dolic/ios ensi/brmis. (b.) DALBERGARIE. bot. piian. Dans 6a Flore des Antilles , De Tussac ( i , p. i4i, t. .îo) a décrit et llguré, eous le nom de Dalbergaiia phœnicea , le Besleria sariguinea de Persoon , espè- ce qui ne peut être sépai-éc du genre Besleria. P'. ce mot. (a. r.) DILBERGIE. Dalbergla. bot. PHAN. Famille des Légumineuses el Diadelphie Décamlrie , L. Ce genre, établi par Linné fîls, est ainsi caracté- risé : calice campanule à cinq dents obtuses; corolle papilionacée ; éten- dard très-grand, cordilorme , à on- glet linéaiie; ailes oblongues , diTS- sées et obtuses; carène divisée à sa base en deux parties , ou plutôt dont les deux partie» sont soudées au som- met , plus courtes que les ailes et ob- tuses ; étammes en nombre variable (ce qui a fait pbcer le genre, tantôt dans la Diadelpliie Oclautlrie , tantôt dans la Diadelphie Décandrie), sou- dées en deux faisceaux qui chacun sa terminent par cinq filets , dont quatre anthérifères et un cinquième stérile , ou bien formant par leur réunion deux f.tisceaux terminé; chacun par quatre anthères et une étamine fertile séparée entièrement ; çvaire pédicellé, comprimé, obloug, surmonté d'un stvle recourbé, caduc, et d'un stig- mate capilé; légume pédicellé, mem- DAL 3i5 braneux ou cartilagineux , comprimé, très-mince , oblong ou en forme de langue, indéhiscent, à une ou deux graines aplaties et éloignées l'une de l'autre. Les rapports intimes de ce genre avec celui des Ptcrocarpes, le lient également avec d'autres genres voisins que quelques auteurs ont sup- primés , et dont ils ont disséminé les espèces parmi celles de ces deux gen- res. Ainsi le (ialedupa iiidica, Lamk., ou Fongamia g/ab/a, Venten. , est devenu pour Willdenow le IJalber- gia arborea; de même aussi , le genre Amerimnon de Brown et Jacquin, qui a beaucoup d'affinités avec le Dalber- gia , a été fondu parmi les Ptérocarpes par Poiret. Il faut avouer qu'en exa- minant les caractères de ces genres , il est difficile de ne pas se prononcer pour leur réunion ; mais leur organi- sation est-elle parf.iilemenl connue? Ne doit-on pas plutôt attendre qu'on sache tous les détails de leur struc- ture avant de les annuler entière- ment? Loin de grouper ainsi pltisleurs genres ensemble , feu le prof. Richard \in Persoon Synops. 2 , p. '^77 ) a dis- trait du Dalbergia une espèce remar- quable ( D. Monetarla, L. ), et l'a réu- nie au nouveau gcnvc Ecastap/ijl/um. D'un autre côté, le Synopsis de Per- soon nous offre la réunion du g^^nre IJipâaca de Loureiro avec celui dont il est question ; mais la singularité que l'on dit avoir observée dans sa lieur , mérite certainement qu'on le rétablisse, f^. Dipiiaca. Les Dalbergies, au nombre de huit à neuf espèces, sont des Arbres ou des Arbrisseaux indigènes des climats chauds de l'Amérique et des Indes- Orientales ; leurs feuilles sont en gé- néral imparipinnées ; leurs fleurs axil- laires disposées en grappes ou en épis. Parmi les espèces les plus remar- quables, nous citerons en outre de celles qui doivent sans doute former de nouveaux genres, et pour lesquel- les nous renvoyons aux mots Dipha- CA et EcASTAPHYi.LE , noub cltcrons , disons-nous, les Dalbergia iatijolia, 7J. paniculata et D. rubiginosa , dé- 314 DAL criteà cl figurées par Roxburgh {FI. Co 10 mande l , l. i lo , n4 cl 1 15 ); le DalbergiaDomingensis, grand et très- bel Arbre découvert par Tiupin à Saint-Domingue : Steudel, dans son Nomenclator botaiiicus , donne pour synonyme de cette Plante le Robinia i'iolacea , L. ; enfin le DalberglaLan- ceolaria de Linné fils , Arbre de Cey- lan et du Malabar , à rameaux pen- dans , et dont les fruits sont mem- braneux et ont la forme d'une petite 'lance. Celte forme , à en juger par la figure qu'eu donne Rhéede sous le nom de Noël Walli (//o//. Malab. 6, l. -22), n'a pourtant rien qui puisse particulariser la Plante en question ; c'est celle de la plupart des fruits de Légumineuses. (g..n.) DALEA. BOT. PHAN. Famille des Légumineuses et Diadelphie Décan- drie, L. Dans les premières éditions du Gênera Planta/uni de Linné et dans son .Hurlus CAiffurtianus , ce geni e a élé très-bien distingué du Psoralea , auquel son propre auteur l'a néan- moins réuni par la suite. En 1789, A.-L. de Jussieu, atlacbant pour ce cas-ci plus d'importance que Linné lui-même au nombre des étamines, qui diffère dans ces deux genres, ainsi cju'à d'autres caractères lires des , organes de la végétation et de l'in- tlorescence , rétablit k Daléa , et indiqua , comme congénères de la Plante de Linné, les autres espèces pinnatifoliées de Psoralea. Ce ré- tablissement fut ensuite admis par Ventenat qui, dans le Journal d'His- toire Naturelle , y ajouta des ob- servations importantes relatives à 1 insertion des pétales. Le professeur Richard père, ayantà décrire le Dalea .parmi les Plan^;es que A. Michaux avait rapportées de l'Amérique boréale , en traça les caractères génériques avec son exactitude reconnue. C'est de sa description ( in Michx. Flor. Boréal. Amer. 2, p. 56) que nous allons ex- traire les signes dislinctifs de ce gen- re : calice glanduleux à cinq lo!)e3 peu profonds , presque égaux el su- bulcs ; corolle dont la structure dif- DAL fère de celle des autres Papiliona- cées ; étendard plus long que le calice et appliqué par son onglet contre la paroi postérieure tle celui-ci; quatie autres pétales à peu près égau-; et semblables entre eux, à onglets courts el à limbe oblong appuyés sur les co- tés des élamines, réunis par paires et représentant la carène et les ailes; étamines monadelphes (quoique le genre soit placé dans la Diadelphie), c'est-à-dire soudées, dans la phi-, grande partie de leur longueur , eu une gaîne fendue supérieurement ; ovaire légèrement pédicellé , ovoïde , surmonté d'un style de la longueur des étamines et d'un stigmate oblique et glanduleux; légume recouvert pur le calice ovoïde, membraneux, un peu comprimé, terminé par le style persistant , barbu supérieurement, el ne renfermant qu'une seule graine réniforme. Le Daléa , ainsi caractén- sé, a été adopté par Nuttal qui a aussi admis sa distinction d'avec le Peta- lostemum, genre également établi par Richard [loc. cil. , p. 48). Ce dernier se compose de Plantes qui ont la plus grande affinité avec les Daléa ; nous croyons même que malgré le nom- bre des étamines , qui diffère dans chacun , et la manière dont les péta- les y sont disposés , nous croyons que les deux genres Dalea et Petaloste- mum sont identiques ; il y a trop d ana logie dans tous les autres caractères , et leurs espèces ont entre elles trop de conformité dans leur port, pour vou- loir les tenir séparés ; en sorte que si nous admettons la fusion du genre Petalostemum dans le Daléa , ce n'est pas pour nous ranger simplement à l'avis de certains auteurs qui ont pensé comme nous, mais sans exainou attentif ou sans donner des preuves qu'ils ont examiné. Néanmoins , jil n'y a rien à changer dansles caractè- res plus haut exposés , parce que !<■ nombre des étamines n'y csl pas fixé et que l'insertion des pétales ainsi 3ue leur alternance avec les filet-, es étamines , n'y sont pas à dessein mentionnées. Ainsi constitué , le genre Dalëa lenfcrmc plus de vingt espèces , la plupart imligcnes du nord de l'Amé- lique et du Mexique. Pursli ( Ilora Amer, sepltiitr.), quia dislingué les •ti"ois genres Fsoralca, Dalca et Peta- loslernjum , en .1 décrit plusieurs espè- ces sur la iégitimité de chacune des- quelles il est permis d'avoir quelques doutes, quand on remarque si facile- ment le double emploi que iait cet au- teur du Dalea alupecu roules , Willd.; en efl'et , il a i eproduit cette espèce sous le nom de rctalusiemurn alope- euroïdfum ytoulcn citant le synonyme. Jacquin , Gava n il les et Ortéga ont aussi décrit sous le nom de Vsoralca plusieurs Plantes appartenant ù notre genre. Nous nous bornerons ici à faire connaître une espèce in) éles^an te sous le dovibie rapport qu'elle a été le tjpc du genre , et qu'elle est cultivée com- me Plante d'agrémeat dans plusieurs jardins. Le D.'VLÉA DE Linné, Dalea Lin- nœi, Rich- -jDalea CUffurtiana ,'^' \\\à. , 6 élève à la hauteur de cinq à six dé- cimètres ; ses tiges herbacées, angu- leuses , ramcuse> à leur sommet , sont garnies de feuilles ailées, composées de folioles nombreuses, pe:ites, un peu lancéolées, obtuses ou légèrement écbancrées à leur sommet , glabres et munies à la base des pétioles de stipu- les extrêmement petites. Les fleurs sont disposées en épis cylindriques , velus , situés sur de longs pédoncules àPextrémité des rameaux. Cette Plan- te croît sur les bords du Missouri el du Missi.ssipi en Amérique. Elle est très-bien figuiée dans la Flore de Michaux, t. 38 , et plus anciennement dans VHortus CliJS^ortianus , t. a?. Ce- pendant Willdenow regarde, comme espèce distincte , la Plante représen- tée dans cette dernière figure; et il nomme Dalea alopecuroïdes , le Da- lea L.innœl de Richard et Michaux. Nouscroyonsquel'opinion de Nuttal, qui considère ces Plantes comme de simples variétés , est plus vraisembla- ble. Le nom générique de Efelca a été imposé à deux autres genres j>ar P. DAL r.i'. lirowrie elGaertner. Le premier, dans sou Histoiic de la Jamaïque, nomme ainsi une espèce qui appartient au genre Eupatoirc. U'un autre côté , le genre Ualéa de Gaertner , formé aux dépens tics Lippia , doit être réuni aux i-SWfl^'o, d'après Ailon et VVilltlc- now. (o..>..) DALECH. BOT. PHAN. G. Raubiu meritionne ce nom comme celui que donnent les Arabes à une varié.é à feuilles entières et non épineuses du Quercus Itvx. Nous avons retrouvé cet Arbre dans l'Espagne méridio- nale ; il pourrait bien cire une es- pèce non décrite, (u.) U A LÉCH AM PIE. Dalechampia . liOT. l'iiAN. Genredc la famille des Eu- pho; biacées, consacré par Plumier à la mémoire de Jacques Daléchamp , médecin et botaniste français du sei- zième siècle. Un involucre compo:;édc deux folioles dont chacune est accom- jiaguée extérieurement à sa ba.^e de deux appendices, renferme des fleurs Diàles et des fleurs femelles; les pre- mières sont enveloppées par uu se- cond involucre qui leur est propre , formé de deux à cinq folioles , et élevé sur un support assez court; ces fleurs mâles , qui ont chacune un ca- lice à quatre ou cinq divisions pro- fondes, et des étamines nombreuses légèrement monadelphes à leur base, sont portées elles-mêmes sur un pé- dicelle assez long , et forment ainsi une sorte d'ombelle composée ide dix fleurs en général ; quelques écailles sont entremêlées , et plus souvent on on trouve un paquet rejeté sur le côté de l'ombelle ; ces écailles sont ordi- nairement divisées en lanières nom- breuses, et labsenl suinter une ma- tière résineuse. Quant aux fleurs fe- melles elles sont au nombre de trois , renfermées dans un involucre paiti- culier de deux folioles, très-peu élevé et situe à la base du support des fleui-s uiàles ; leur calice est partagé jusqu'à la base en cinq , six , dix ou douze divisions , dont le bord e;t entier , découpé plus ou moins profondé- ment; le style ^simple et allongé ie 3i6 DAL termine par un seul stigmate élargi en disque ou creusé en entonnoir ; l'ovaire est à trois loges , dont cha- cune renferme un ovule unique ; le fruit est une capsule à trois coques globuleuses , qu'entoure le calice per- sistant et que porte le pédicelle al- longé. Les Daléchampies sont des Arbris- seaux à tige grimpante ; leurs fleurs sont portées à l'extrémité de pédon- cules axillaires , qu'accompagnent ordinairement deux bractées en for- me de stipules ; les feuilles sont al- ternes , soutenues par de longs pé- tioles munis à leur base d'une double stipule, tantôt entières, tantôt dé- coupées en trois ou cinq lobes , tan- tôt enfin composées de trois ou cinq folioles. Dans tous les cas elles sont parcourues par trois ou cinq nervu- res dans le sens de leur longueur et à leur base. On observe deux petits appendices ; en les comparant aux folioles de l'involucre, on retrouve dans celles-ci ces découpures , ces nervures et ces appendices , et l'on peut se convaincre quelles ne sont que de véritables feuilles, un peu dif- férentes de celles de la tige. Presque toutes les parties de ces Plantes sont ordinairement hérissées de poils blan- châtres. Linné, d'après Plumier, en avait fait connaître une seule espèce. Les auteurs qui l'ont suivi, mais surtout Lamarck dans l'Encyclopédie , et Kunth dans le Noua Gênera, en ont porté le nombre à plus de vingt. Ces espèces sont originaires de l'Améri- que intertropicale, à deux exceptions près. (a.d.j.) DALIBARDE. Dalibcuxla. bot. THAN. Genre de la famille des Ro- sacées , section des Fragariacées , caractérisé par un calice à peine tu- buleux à sa base qui est concave , ayant son limbe à cinq divisions sim- ples ; les étamines sont nombreuses et caduques , insérées à la base des divisions calicinales ; les pistils , au nombre de cinq à dix , sont immédia- fcment fixés au fond du calice sans DAL aucun réceptacle particulier ; le style est presque terminal, l'ovule est sus- pendu; les fruits sont des akènes, à peine charnus en dehors , sessiles au fond du calice, qui les recouvre en totalité à la maturité. Linné avait d'abord établi ce gen- re, qu'il a ensuite réuni aux Rubus , dont il diffère par ses fruits presque secs et non portés sur un gynophore charnu. Il se compose de quatre à cinq espèces herbacées , ayant le port des Potenlilles. L'une, le Dalibarda P'ioloïdes, Michx., FI. Bor. Am. 2, p. 25o, t. 27, est le Rubus Dalibarda , L. Elle croît au Canada ; sa tige est rampante , stolonifère , velue ; ses feudles sont simples et cordiformes ; SCS pédoncules uniflores. Une autre , également figurée par Michaux ( /oc. cit., t. 28 ), est le Dalibarda fraga- rioïdes. Elle croît aussi dans l'Amé- rique septentrionale , et diffère de la précédente par ses feuilles ternées, ses pédoncules multiflores, et par quel- ques caractères assez importans dans sa fructification pour que le profes- seur Richard en ait fait un genre dis- tinct sous le nom de Cornaropsis. ( /^. ce mot. ) Ce genre est même beau- coup plus rapproché des ff'aldsleinia que des Dalibarda. (a. r.) DALIKON. BOT. PHAN. Pour Da- lukon. J^. ce mot. (b.) '^ DALIPPUS. MAM. Rafinesque donne ce nom à un Cétacé des mers de Sicile qui paraît devoir rentrer dans le genre Dauphin. P^. ce mot. (B.) * DALOPHIS. POIS. Genre établi par Rafinesque ( Traité des Pois- sons de la mer Sicilienne ) dans la famille des Ophicthytes de Duméi'il , et dont les caractères consistent dans l'ouverture des branchies située de chaque côté au bas du cou , sans opercules ni membranes ; dans un corps allongé, cylindrique, alépidote; dans l'absence de dents et de pecto- rales ou de jugulaires , et dans la queue obtuse dépourvue de nageoire. Les Dalophis ont une dorsale et une anale. Rafinesque en mentionne deux DAM espèces : 1° leroeipcnt de mer, Da- lophis Scrpa , viilgaiicincut appuie Serpadi mar , dont la teinte générale est le jaiine parsemé de points noirs à peine visibles, cl dont la taille est d'un pied à dix-huit pouces; 2*^ le Dalophis à deux taches , Dalophis bi- maculata, un pen moins grand que le précédent , et qui a deux taches bru- nes de chaque côté du cou. (u.) * DALUK. EOT. PiiAN. Plante fie Ceylan qui, selon Jlermann , est un Euphorbe, et , selon Linné , un Cier- ge ou Cactier. (15. } DALUKON. EOT. PiiAN. ( Adan- son, Fam. FI. 2, p. 54.) Et non Uali- kon. Syn. de JMéiique. /'. ce mot. (B.) DAMA. MAM. Ce nom , dans Pline, paraît désigner un Antilope : doii il a été appliqué au Nanguer, espèce de ce genre, f^. Antix.op£. Il est aussi le nom scientifique du Daim ou Dain. V. Cerf. (b.) DAMALTDE. Damalis. ins. Genre de l'ordre des Diptères fondé par Fa- bricius ( Syst. antl. ) , et que Lalreille soupçonne appartenir à la tribu des Conopsaires , famille des Athéricères. Ce genre différerait de celui des Co- nops par les antennes plus courtes que la tète, insérées sous les yeux, et dont le troisième article ou le termi- nal aiTondi avec une soie au bout ; il s'en éloignerait encore par la pré- sence des yeux lisses et des palpes. Fabricius a décrit quatre espèces de Damalides originaires des Indes- Orientales ou de l'Amérique méridio- nale. Latreille n'a eu occasion de voir aucune de ces espèces, (aud.) DAMAN. Hyrax. maji. Genre de Pachydermes intermédiaire aux Rhi- nocéros et aux Tapirs. «Iln'est point, dit Cnvier ( Ossem. Foss. , nouv. édit. ï. II, p. 127 et suiv. , d'oii» une partie de cet article est ex- traite) , de Quadrupède qui prouve mieux que le Daman la nécessité de l'anatomie pour déterminer les véri- tables rapports des Animaux.» — Les colons hollandais du cap de Bonne- Espérance l'ont nommé Blaireau de DAM 317 roclicrs [Klip Daassie). Kolbe a pré- féré le nom de Marmotte, adopté de- puis par Vosmaer et par Buffbn , qui consacra ensuite celui de Daman. Blumenbach (Manuel , 8*^^ édit.) la en- core laissé récemment parmi les Ron- geurs , oii l'avait mis Pallas , dans le genre Cavia établi p;ir Klein pour les Agoutis , etc. , tout en observant qu'il en diffère pour la structure intérieure. Enfin llerman {Tab. yi(}înil. Animal.) en fit le type du genre Hyrax, adopté ensuite par Schrebcr et Gmelin, et maintenu par eux dans lordrc des Rongeurs. Cuvier( Leçons d'Anatom. com|).T. II, p. 66,012" tabl., art. 1''), en fit le premier un vrai Pachyder- me. L'erreur de Pallas vint de ce qu'il ne put examiner la tête et les pieds du Daman , parties les plus caractéristi- ques du squelette, et qui restèrent dans la peau empaillée. A la vérité, cette tète était déjà décrite , tome i5 des Quadrupè les de BufTon , mais comme celle d'un Animal inconnu ; et Ion soupçonnait si peu que celte tète appartînt au Daman, qu'elle re- parut gravée , tome 7 du Supplément, pi. 07, long-temps après les descrip- tions de l'xAnimal entier, et qu'elle lut attribuée au Loris paresseux du Bengale, malgré la discordance de forme , de grandeur et de composition avec la tête de cet Animal. Et comme à celte époque, le squelette du Rhi- nocéros était inconnu ,1a ressemblan- ce du nombre des côtes entre lui et le Daman ne put mettre Pallas sur la voie de leur rapprochement zoologi- que. Voici ce rapprochement : le Da- man a vingt-une paires de côtes , un seul Quadrupède en a davantage : c'est rUnau, qui en a vingt- trois; ceux qui en ont le plus après , sont précisément des Pachydermes. L'Elé- phant et le Tapir en ont chacun vingt, le Rhinocéros dix-neuf, les Sollpè- des dix- huit. La plupart des Ron- geurs n'en ont que douze ou treize ; le Castor seul , parmi eux, en a quinze. Les os de la cuisse offrent un commen- cement de troisième trochanter. Le nombre des doigts est de quatre de- vant et trois derrière , comme au Ta- Si8 DAM pir. Le Cabiai , cntreautrcsRongcurs, a les pieds faits de même. Mais le Ua- inan ,a les doigts réunis par la peau jusqu'à l'ongle , comme l'Elépliant. et le Rhinocéros ; ses oni^les représen- tent très -bien ceux du Rhinocéros, quant à la figure et à l'insertion; le Si^ul doigt interne des pieds de derriè- re est armé d'un ongle crochu et obli- que; la phalange qui porte cet ongle est peut-être unique dans la classe des Quadrupèdes, car elle est fourchue et ses deux pointes sont l'une au -dessus de l'autre ; dans les Fourmiliers et les Pangolins , il y a aussi des phalanges {"ourchues , mais les pointes sont col- 1 1 lérales , et la phalange en représen- terait deux soudées ensemble , si cotte ph?.lange à double pointe ne terminait des doigts bien isolés et simples. C'est surtout par la tête que le Daman se place parmi les l'achydermes et tout près des Rhi- nocéros. Ses os maxillaires ont peu d'étendue proportionnelle, et le trou sous-orbitaire est très-petit. 11 y a doux incisives supérieures , comme dans les Rongeurs et les Rhinocéros unicornes ; mais il y eu a quatre infé- rieures, ce qui n'existe que dans lui et ces mêmes Rhinocéros. Les supérieu- res ne sont d'ailleurs pas faites comme (xllesdesRongeurs; elles soTittriangu- laires , terminée-^ en pointe, et rappel- lent les canines de l'Hippopotame. Ijcs incisives d'en bas sont couchées en avant , comme celles du Cochon , plates et dentelées dans la jeunesse ; mais les dentelures s'usent avec l'âge. Les molaires ne diffèrent que parleur petitesse de celles des Rhinocéros; leurnombreest pareildans tous deux. Enfin un caractère dont nous avons si- gnalé la valeur au mot Aye-Aye, c'est le condyle lie la mâchoire comprimé transversalement comme dans tous les Herbivores non Llongeurs, tandis que dans tous les Rongeurs, sans ex- ception , il est comprimé longitudina- lement et susceptible seulement de bascule et de glissement en arrière et en avant. Le nombre des dents est de deux incisives en haut, quatre en bas et sept molaires partout. Il y a une DAM barre entre les incisrt^s e1 la p»e- mière molaire. Toutes les molaires se ressemblent, mais vont eu augmen- tant de volume jusqu'à la pénultième. La dernière , comme dans le Rhino- céros , est plus étroite en arrière, et manque de dentelures à la col line pos- térieure. Cuvier ne voit point de différence enlrc le Daman de Syrie et celui du Cap. Buffoii (Suppl. 7) disait que le premier n'a point cet ongle oblique et tranchant du pied de derrière qui ca- ractérise l'autre ; mais la figure mê- me de Bruce qui , dans ses Informa- tions , avait suggéré celle différence à Biiffon , montre cet ongle dans l'AsIikokoo. Gmelin croyait qAïc les autres doigts de derrière n'ont pas d'ongles du tout dans le Daman du Cap; mais ces doigts sont aussi bien pourvus de sabots que les autres. D'ailleurs l'ongle crochu et tranchant du doigt interne est loin d'avoir la saillie et la longueur repré-;entée dans beaucoup de figures. La différence , fondée sur un poil plus long et plus fourni dans le Daman du Cap, n'est pas plus exacte : la seule différence récllec cstquela tête du DamandeSy- rie est un peu plus longue qu'une tête un peu plus âgée et qu'une tête in peu plus jeune du Daman du Cap, sans être sensiblement plus large. 11 n'y a donc pas de raison d'admettre plus d'une espèce dans ce genre, et comme il est bien certain que le Daman de Syrie et d'Arabie est identique à celui de l'Abyssinie ; comme l'intervalle de l'Abyssinie au Cap n'est pas en- core connu , il est probable qu'on trouvera cette espèce échelonnée de- puis le Liban jusqu'aux montagnes de l'Afrique australe. Le genre Hyrax était composé de trois espèces dans Herman, Gaielin et Schreber, savoir : 1" le Daman du Cap , 2° celui de Syrie et d'Abyssinie , et 3" Y Hyrax Hudsoiiius , pi. 290, Tail-Less Mar- mot de Pennant, qui a quatre doigts également ongulés à tous les pieds , et dont Cuvier révoque en doute l'au- thenticité. Le Damax, Hyrax Capensis, Buff., DAM Siippl. I. i), i>l. ^ri; Encycl.,|il. 64, lii^tin» moins mauvaise qiit; celle 'le l;i j)i. 66, 1'. 3: Sapàa/i do«, ïlc- Irfeux , ylslikokoo et Oilie «les Abys- sins, A7//}-/^a5s des lloll.inilais , Nabr lies Arabes, Daman des Sjriciis. / . son squelelle, Ciiv. ( Oss. Foss. T. II, p. i44 ). (irand coniine un fort Lièvre , lyurd de lornics , allongé et bas sur pales; cou court; tête e'paisse leimincie |>;ir un miiscau très- obtus ; pelage gi Is brun ; les poils soyeux sont doux , longs , assez tour- nis, et qaeUiiios-iiiis par-ci par-là ilcpassent tout le pelage de quelques lignes; les poils laineux sont très- lins et peu fournis ; de longues soies noires et roides à la lèvre supérieure, sous les sourcils et sous la gorge , oii elles sont très-gran.tes et au nombre de douze ou treize. Les testicules ne saillent pas sous !c ventre ; il y .i trois mamelles de chaque côté ; l'anlé- lieure axillaire , les deux autres in- guinales. Tous les pieds ont la [)lante nue et revêtue d'une peau douce ; c«u\ de devant ont jusqu au bout des doigts une sortede semelle ; les doigts des pieds de derrière sont liiircs ; il n'y a pas de queue apparente , quoi- qu'il y ait cinq vertèbres coccigiennes. Le Daman habite les feules des ro- chers, oii il est la pàlure de Animaux de proie. Il s'apprivoise , est Stiscepli- ble d'attachement ; il a beaucoup de I.ioprelé et d'agililé. (a. d..ns.) DAWANÏILOPE. mam. Syn. de Nanguer , espèce d'Antilope, f^. ce mot. (b.) DAM.ASONE et DAMASONïE. KOT. PHAX. Même chose que Daina^o- nii-r. /".ce mot. (a. ii.) DAM A SON 1ER. Damasonium. BOT. PHAN. Jussieu , dans son Gênera J'ianlarum , aaB\i établi , à l'exemple de Daléchamp et de Tourncfort , un genre p.irticulicr sous le nom de Da- masonium pour V^Jlisma Damaso- nium de Linné. Schreber, n'ayant pas adopté le genre de Jussieu qu'il réu- nissait à ÏAlisma, a créé un autre genre Damasonium pour le Stratiotes DAM .)!() Jtlismuï'les. Son exemple a été .suivi par VVillilenow et par Kobmt Brovvn , lequel a adopté le genre de Jussieu , mais a changé son nom pour celui d\/c/ino(ar/)Us. Nous |nmsons que le nom de Damasonium doit être con- servé au genre qui , le premier, l'a porté, et que l'on finit substituer au J)amasunium de Schreber le nom d'0//e//fa qui a été adopté parle pro- fesseur Richard dans son Mémoire snr la famille des Hydrochandées, à laquelle appartient le Stratiotc^ ylli,\~ fnoïdes. V. OttÉlie. I^e genre Damasonium de Jussieu se compose de deux espèces : l'uitc qui croit assez communément en France dans les lieux inondés [Da- masonium stellatum , J uss . ) , l 'a u ! i e criginairc de la Nouvelle-Hollande oh elle a été observée par R. Browu. Ce sont des Plantes herbacées , an- nuelles , dont les liges sont simples , nues , les tleurs disposées en sertules au sommet de la tige. Leur calice est à six divisions , trois intérieures min- ces , colorées et pétaloides ; trois ex- ternes vertes et calicinales. Les éta- mines sont au nombre de six : on compte de six à huit pistils au fond de la fleur; ils sont étoiles, soudés ensemble par leur base; chacun d'eux contient deux ovules pédicel- lés, l'un dressé et partant du fond de la loge, l'autre placé horizontale- ment au- dessus. Ces pistils de viennent autant décapsules étoilécs contenant deux graines. Ce genre, qui fait partie de la famille des Ai,ismacÉ£s du psc- fesseurRichard,est suffisamment dis- tinct de \ Alisma par ses capsules étoi- lées dont le nombre n'excède pas six ou huit, renfermant chacune deux graines. Le Damasonier étoile , Damaso~ niuin stellatum, J uss. ; Alisma Dama- sonium , L. , est assez commun dans quelques lieux inondés de la France. D'une touffe de racines fdeuses nais- sent plusieurs tiges nues, hautes de six à huit pouces; ses feuilles sont radicales , pétiolées , engainantes à leur base , ovales , oblongues , un peu obtuses, échancrées en cœur à leur 520 DAM partie inférieure. Les fleurs forment une petite ombelle simple ou ser- tule au sommet de la tige. Elles sont pédicellees. Leurs capsules sont au nombre de six. La seconde espèce , que nous nom- mons Daiiiasonium Brownii, N., est \ Aclinocarpusminor, Brown (Prod. i , p. 343 ). Elle est plus petite que la précédente et s'en distingue surfout par ses capsules au nombre de huit , ailées à leur base et s'ouvrant transversalement. Elle croît aux en- virons de Port-Jackson où elle a été trouvée par Robert Brown. (a. r.) *DAMATRIS. BOT. phan. Ce genre, de la famille des Sjnanthérées et de la Syngénésie nécessaire , a été établi par Cassini (Bull. Phil. , sept. 1817) et ainsi caractérisé : calathide radiée , à fleurons nombreux , réguliers et mâles , et à demi-fleurons en lan- guettes disposées en une série sim- ple ; involucre hémisphérique for- mé d'écaillés imbriquées , coriaces et ovales , dont les extérieures sont surmontées d'un long appendice su- bulé,etles intérieures membraneuses sur leurs bords et terminées aussi par un appendice d'une autre forme , puisqu'il est large et orbiculaire ; ré- ceptacle convexe garni de paléoles larges, trilobées au sommet et sca- rieuses ; ovaires des fleurs de la cir- conférence hérissés de poils roux , surmontés d'aigrettes plus longues qu'eux et composés de petites écailles paléiformes et larges. L'auteur de ce genre , en le caractérisant par ime description longue et minutieuse dont nous avons extrait les signes dlstinc- tifs précédens , ne fait pas mention de ses différences d'avec les autres gen- res voisins. Il indique seulement ses affinités par la place qu'il lui assigne dans la section. qu'il a nommée Arc- totidées- Prototypes. Unesevde espèce le constitue , cci>\.\e Damât ris pu clic a, Cass. , Plante annuelle indigène du cap de Bonne-Espérance , à feuilles alternes semi-amplexicaules, sinuées et tomcnteuses, à fleurs jaunes, soli- taires et terminales. (g..n.) DAM DAME. OIS. L'un des noms vul- gaires, en quelques cantons de la t^rance, de la Mésange à longue queue. Ce nom a été également ap- pliqué au Grèbe huppé , à l'Effiaie et à la Hulotte. On nommait D.VME ANGLAISE, à Saint-Domingue, le Cou- roucou de cette île. (b.) * DAME. POIS. L'un des noms vul- eairos du Sciœna Umbra. V. ScièkeJ. (B.) DAME (belle), iks. Nom vulgaire du Papilio Cardui , L. (b.) DAME D'ONZE HEURES, bot. PHAN. V. OrNITHOGALE. * DAME DES SERPENS. rept. OPH. L'un des noms vulgaires du Boiquira. V. Crotale. (b.) * DAMEEN. REPT. oPH. Syn. de CoLiiber atrofuscus , Daud. , à la côte de Coromandel. (b.) * DAMELLA. bot. phan. La Plante ainsi nommée à Ceylan est, selon Burmann , notre Momordique commune qui croîtrait dans cette île. (B.) DAMEREÏTE. iks. Nom imposé par Geolfroy (Hist. des Ins. T. 11 ) à une espèce du genre Phalène. V. ce mot. (aud.) DAMETTE. ois. L'un des noms vulgaires de la Bergeronnette à col- lier. V. ce mot. (B.) DAMIER. OIS. Syn. vulgaire du Pétrel tacheté. V. Pétrel. (dr..z.) DAMIER. MOLL. Espèce du genre Cône. V. ce mot. On appelle aussi Damier de la Chine et Faux Da- mier , deux variétés de la même Co- quille, (b.) DAMIER. INS. Dénomination que Geoffroy appliquait à plusieurs es- pèces de Papillons de jour , qui ap- partiennent au genre ifrgynne. V. ce mot. (aud.) DAMIER. BOT. PiiAN. L'un des noms vulgaires du Fritillaria Melea- gris , L, /^. Fritillaire. (b.) DAMMAR et DAMMARA. Dam- mara. bot. phan. Rumph a décrit DAM {Herhar. Amhoinense)^ sous le nom de Dammara , deux Arbres essentiel- lement diiiiîiens, qui appartiennent à deux genres et même à deux famil- les fort distinctes. L'un , que Gaert- ner ligure sous le nom de Dam- mara graveolens ( 2 , p. loo , tah. io5 , fiq. i), paraît être un Arbre de la fa- mille des Tërébinlhacécs , voisin du genre. Marignia de Commerson , et que, plus tard, Lamarck a décrit sous le nom de Bursera obtusifulia. L'autre, ou Dammara alba , Rumpli {loc. cit., 2, p. 174,'t. 57), est un Arbre fort élevé , résineux , couronné à son sommet d'une cyme chargée de feuil- les ; celles-ci sont simples, très-entiè- res , alternes ou opposées. Ses tleurs, dit Runiph , ne sont pas connues; mais ses fruits ressemblent à des Cimes de Pins. C'est de cette der- nière espèce qu'il sera parlé dans cet article. Elle forme un genre par- ticulier dans la famille des Conifères, genre auquel le professeur Richard conserve le nom de Dammara dans son travail sur les Conifères. Dans sa magnifique Monographie des Pins , Lambert a décrit et figuré cet Arbre sous le nom de Pinus Dammara. Plus tard, le docteur Salisbury lui a donné le nom d\4gaf/tis loranthifo- lia. INous allonsledécrire sous celuide Dammara alba qu'il a d'abord porté. C'est un très-grand Arbre résineux , dont le tronc est droit et cylindrique, et dont les rameaux sont étalés. Ses feuilles sont alternes ou opposées, lancéolées, oblongues, très-entières, glabres, d'une consistance coriace, d'un vert glauque, longues d'environ deux pouces et larges d'à peu piès un pouce. Elles sont légèrement striées dans le sens de leur longueur. Les fleurs sont dioïques et en cônes ou en chatons; les chatons mâles sont ovoïdes , oblongs , de la grosseur d'un œuf de Pigeon , portés sur un pédon- cule court, épais et placé un peu au- dessus de l'aisselle des feuilles. Ils sont composés d'un très-grand nom- bre d'écaillés obtuses , imbriquées. Chaque écaille est cunéiforme, brus- quement couibée en dedans à son ex- DAM 321 trëmité supérieure. Son exlre'mité in- férieure est occupée par huit à quinze anthères disposées sur deux rangs. Elles sont linéaires , étroites et placées sur la face inférieure de l'écaillé. Les fleurs femelles sont également dispo- sées en chatons qui ont la même for- me que les chatons mâles. Ils sont formés d'écaillés obtuses, imbriquées, épaisses , coriaces. Chacune d'elles porte à sa base interne une seule fleur sans bractées. Cette fleur est attachée comme transversalement par son bord supérieur à la face de l'écaillé. Elle est renversée, prolongée latéra- lement surl'un de ses côtés seulement en une aile mince, membraneuse, qui excède la largeur de l'écaillé. Le calice est percé à son sonmiet d'une petite ouverture. L'ovaire*st tout-à- iait libre dans l'intérieur du calice, renversé comme la fleur, remplissant exactement la cavité du périanthe. La graine offre un endosperme char- nu dans le centre duquel est un em- bryon renversé ayant son corps coty- lédonaire partagé en deux lobes peu profonds. Cet Arbre croît dans l'In- de. Il se distingue des genres Pin et Sapin par ses fleurs femelles so- litaires et non géminées , par la for- me et la structure de ses fleurs mâ- les. Il SG rapproche beaucoup plus du genre Araucaria , dont il diffère parla forme de ses écailles, par l'ab- sence d'une bractée pour chaque fleur femelle, et par son fruit ailé d'un côté. (a.r.) DAMNACANTHUS. bot. phan. Gaertner fils décrit et figure sous ce nom [Suppl. CarpoL, 18, lab. 182) un fruit origmaire de l'Inde. C'est une baie pisiforme et rouge , faisant corps avec le calice dont les cinq dents la couronnent, et laissent voir intérieu- rement un petit anneau blanchâtre résultant de la chute de la corolle; elle renferme deux loges , et au fond de chacune est fixée une graine soli- taire, convexe et marquée d'une strie fine sur sa face externe , plane et unie sur sa face interne. Cette graine est revêtue d'un double tégument, l'un 522 DAM extérieur, crustacé , mince et fragile; l'autre intérieur, d'une très-grande le'uiiilé , appliqué sur le périsperine et soudé avec lui. Le périsperme, pâle, dur, carlilagineux ou charnu , est de la même forme que la graine et renfer- me vers sa base un embryon très- pelit, très-blanc, légèrement coni- que , dont les cotylédons sont extrê- mement courts, plus que la, radicule qui est obtuse et dirigée en bas. Gaertner n'a pas vu la fleur de cetle Plante , qu'il croit devoir former un genre distinct, dont le Spi/ia Spina- rum de Rumpli {Amb. 7, 07 , tab. 19 , fig. 1) serait peut-êlre une espèce. Il appartient à la famille des Rubiacées, et parmi les genres de cette famille, se rapproche surtout du Cantlii {V . ce. mol) dom Jussieu est même porté à le croire congénère. Cependant la graine de ce dernier se distingue par un embryon grand et central, (a. o. j.) DA.MO. OIS. L'un des noms vulgai- res de l'Effraie dans le midi de la France. V . Chouette. (b.) DAMO. POIS. Nom vulgaire du Scombre fiu sous-genre Caranx, dont Lacépède avait l'ail son Ceesiomore de Bâillon. V. tous ces mots. (b.) DAMOISEAU. MAM. { Vosmaer. ) Syn. de Grim , espèce d'Antilope. T^. ce mot. (b.) DAMPIÈRE. Dampiera. bot. PHAN. Genre très -singulier de la fa- mille des Goodénoviées , établi par K. Brown ( Prodr. FI. Nop. -Ho//., i , p. 587 ) pour plusieui's petits Ar- bustes originaires des côtes de la Nouvelle-Hollande. Leur calice est adhérent avec l'ovaire infère ; son liuibe est à cinq lobes étroits qui sont quelquefois à peine marqués. La corol- le est monopétale , presque infundibu- liformc, fendue supérieurement pres- que jusqu'à sa base en cinq lobes , dont deux supérieurs et trois infé- rieurs constituent deux lèvres. Ces lobes sont épais dans leur partie moyenne, minces et sinueux sur leurs bords. Les étamines sont au nombre de cinq, épigynes, dressées et beau- DAM coup plus courtes que la corolle,- leurs filets sont subuîés; leurs anthè- res rapprochées et unies lutéralement, introrses et à deux loges. Le style est simple , épais , plus long que les éta- mines , recourbé à son sommet qui se termine par unstigmatc concave, dont Vindusiu/n ou involucre a son oritice nu. L'ovaire est à une seule loge qui contient un seul ovule attaché à sa base. Cet ovaire devient une sorte de noix crustacée , indéhiscente et om- bi'iquée à son sommet. Dans son Prodrome , R. Brown a décrit treize espèces de ce genre ; ce sont ordinairement de petits Arbustes ou simplement des Plantes herbacées vivaces , d'un aspect roide , pubes- centes , ayant leurs poils rameux la- téralement. Les feuilles sont alternes, entières , ou quelquefois dentées , co- riaces. Les fleurs sont bleues ou rou- ges , axillaires ou terminales, formant des espèces de petites grappes ou d'é- pis, entremêlées de bractées. Ce gen- re est voisin du Scœvo/a et du Dias- pasis. Il se distingue du premier par son ovaire constamment uniloculaire et monosperme , par Vindiisium de son stigmate non cilié, par ses étami- nes soudées latéralement, et du se- cond par sa corolle fendue, par ses étamines soudées et i-on ovaire mo- nosperme. La Dampière roide , Dampiera stric/a, Brown, /oc. cit. jBfich., Ann. Mus. T. XVIII, tab. 2, fig. 1, est une Plante herbacée vivace , dont la tige est roide, dressée, glabre, 'portant des feuilles alternes , sessilcs , linéai- res , lancéolées , presque entières , glabres , coriaces. Ses fleurs consti- tuent de petites grappes axillaires , dressées , composées de deux à quatre fleurs bleues , couvertes extérieure- ment d'un duvet épais et brunâtre. Le limbe du calice est à cinq divisions étroites. La corolle est tubuleuse et fendue supérieurement. Cette espèce avait été décrite par Smith [Trans. Linn.T. 11, p. 349) etpar Willdenow sous le nom de Goodenia stricta. La Dampière a feuilles ovales , Dampiera ovalifo/ia , Brown , loc. ,)/"' r^„pu'f /'"' .ù„y DAMPIKnA ,>raU fhU^i . DAN cit. , RicJi. , loc. cit., tiib. a, f. 2. C'est titi petit ArbiistL- dressé , rameux , lé- gcrcineiit pubescenL sur .^^es jeunes rameaux- ocs feuilles sont alternes , à peine péliolecs , ovales, obtuses, en- tières ou légèrement dentées , à dents écartées; elles sont uu peu pube.scen- tes à Iciu' lace iulérieiue. Les pédon- cules sont axillaires , très-velus, et portent de trois à six (leurs. Le lind)C du calice esta peine uiarqué. Il oUie quelques petites divisions inégales et irrégulières, qui inanqueul quelque- fois cutièrenirnl. Cette espèce a été trouvée aux environs de Port-Jackson par 11. Brown. f^. l'Atlas de ce Dic- tionnaire, (a.r.) DANAA. BOT. riJAN. Famille des Ombcllifères et Pentandrie Digynie, \j. Ce genre, établi par Allioni (/Zo/-. Fedem. n. 1392 ) aux dépens des Ligusticum , ne dillèrc de ceux-ci que par son fruit ovoïde à deux lobes renflés, lisses et dépourvus de toutes côtes saillantes , tandis que, dans les Livècbes , il est oblong, glabre et relevé de cinq cotes épaisses et proé- minentes. Cetledisfinction , qui n'est pas confirmée par la diversité du port , a néanmoins semblé suffisante à De CandoUe (Flore Française, 2*^^ édition , p. on ) pour l'adoption du genre Danaa. La Danaa a feuilles p'Ancolie {Danaa aquilegifolla, Allioni , loc. cit. , l. 63 ; Ligusticum aquilegijblium , Willd. ), unique espèce 'lu genre , est une Plante glabre , haute de six à sept décimètres , dont la tige est nue , ou n'ayant seulement que des feuilles rudimentaires , droite, cylindrique et striée; les feuilles radicales portées sur un long pétiole divisé en trois branches ; celles-ci , triiurquées une seconde l'ois , sont terminées par trois ou cinq folioles cunéiformes, trilobées et dentées; la collerette générale est composée de six folioles linéaires et courtes; chaque ombellule n'a que trois folioles; les fleurs sont blauches. Cette Plante croît sur les collines pier- reuses du nord de l'Italie , et notam- ment aux environs de Turin. (g..n.) DAN SoS DANAE. JJanae. «ot. phan. MoMicli y'MctIuhl. Fiant, p. 170) a proposé , d'après Médicus , de sé- parer sous ce nouveau nom géné- rique le Rusvus racemosus de I^inné. Ce genre serait ainsi caractérisé : ca- lice renflé à six parties profondes • six élamines réunies en un tube mem- braneux ; un seul style; baie globu- leuse , monosperme. Ses caractères ditleientiels d'avec le Ruscus consis- teiaient seulement dans ses fleurs hermaphrodites et non portées sur les feuilles. /-". Fbagon. (g..n.) DANAEA. BOT. CRYPT. [Fougères.) Ce genre , établi par Smith dans les Actes de l'Académie de Turin , T. v, p. 420 , a été généralement adopté; il se rapproche surtout du HJamtiia, et forme avec ce genre la tribu des Fo- ropterides de Willdenow, que nous désignerons en adoptant le même genre de dénomination employée par 11. Brown, ])Our les autres sections de la n)èmc famille, par le nom do Makattiée^. Nous pensons qu'on doit rapporter à la même tribu le genre Angiopteris qui nous éclaire beau- coup sur la structure de ces Plantes. Toiis les auteurj les ont décrites comme ayant des capsules multilocu- laires s'ouvrant par un nombre plus ou moins considérable de pores. Dans le Marattia ou Myriotheca de quel- ques auteurs , la structure des fructi- fications paraît en eflet , au premier aspect, d'accord avec cette descrip- tion ; dans le Danaea , elle paraît moins exacte , car le nombre des lo- ges est beaucoup phis considérable, et des sillons assez profonds les séparent les unes des autres; enfin, dans le genre Angiopteris, que tous ses ca- ractères portent à côté du Danaea, les loges sont isolées et seulement rapprochées les unes des autres. Ces considérationi nous engagent à re- garder ce qu'on a nommé dans le Da- naea et le Marattia une capstde inul- tiloculaire, comme une réunion de capsules uniloculaires rapprochées et soudées plus ou moins intimement entre elles, et s'ouvrant chacune par 324 DAN uu pore unique. Dans ces deux gen- res , ainsi que dans V Angiopteiis , les capsules sont complètement dépour- vues d'anneau élastique , ce qui les rapproche des vraies Osmondacées , telles que les Osmunda et Todca , qui en sont également privées. Dans le dernier de ces genres , on observe même déjà une disposition des capsu- les par série, qui est analogue à celle qu'elles affectent dans V Angiopteiis.^ D'après cette manière d'envisager la structure des Maratliées , on peut caractériser le genre Danaea ainsi : capsule couvrant toute la face infé- rieure des frondes , insérées sur un double rang le long de chaque nervu- re, depuis sa base jusque près de son extrémité , soudées entre elles et s'ouvrant chacune par un seul po- re, et imitant ainsi une capsule uni- que , linéaire , mulliloculaire , s'ou- vrant par une double série de pores; chacun de ces groupes de capsules est environné à sa base par une ex- pansion membraneuse de la fronde qui l'entoure de toute part et l'en- châsse pour ainsi dire ; chacune de ces lames membraneuses est placée entre deux groupes de capsules et est commune à tous les deux ; il est probable qu'avant le développement complet des capsules, elles étaient en- tièrement recouvertes par cette mem- brane. Les Danaea sont des Fougères peu élevées , à fronde simple ou une seule fois pinnée, à pinnules assez grandes et lancéolées ; leur pétiole commun est ordinairement noueux , c'est-à-dire renfléà l'insertion des pin- nules qui sont en général opposées; il est quelquefois ailé. Les fructifications couvrent entièrement la face inférieu- re des frondes , et leur disposition par lignes parallèles entre elles et obli- ques sur la nervure moyenne avait fait ranger la seule espèce connue an- ciennement, dans le genre ^^sp/cnium, sous le nom à'Asplenium nodosum. Les espèces observées jusqu'à ce jour au nombre de cinq à six, sont toutes propres à l'Amérique équinoxiale. (ad. B.) DANAIDE. Danois, bot. phan. DAN Genre de Plantes de la famille des Rubiacées et de la Penlandrie Mono- gynie , établi par Commerson pour quelques Arbustes sarmenteux , ori- ginaires des îles de France et de Bourbon , et que Ju3sieu avait d'a- boid réuni au genre Pœderia dont il se rapproche beaucoup par le port , mais dont il diffère par des caractères importans. Lamarck, dans l'Illustra- tion des genres , a rétabli le Danaïs de Commerson, et Jussieu lui-même, dans son Mémoire sur les Rubiacées ( Mém. Mus. , 6 , p. 384 ) a également distingué le Danaïs' comme genre. D'un autre côté, Poiret a réuni au Danaïs le genre Chassalia de Com- merson , mais ce dernier genre doit également demeurer distinct. Voici quels sont les caractères du genre Danaïs : soVl calice adhérent avec l'ovaire est terminé par un limbe à cinq dents fort petites. La corolle est tubuleuse , infundibuhforme ; son limbe est à cinq divisions peu profon- des. Les anthères sont oblongues et sessiles. Le fruit est une capsule glo- buleuse , pisiforme , couronnée parle limbe du calice , à deux loges et à deux valves rentrante^ en dedans et contenant chacune plusieurs graines. Ce genre se compose de deux ou trois espèces qui sont des Arbrisseaux sar- menteux , ayant leurs fleurs quelque- fois dioïques par suite d'avortement. Dans ce cas , les organes femelles étouffent les mâles; par une ingénieu- se allégorie, Commerson a donné à ce genre le nom de Danaïs , faisant allusion aux Danaïdes qui ont étoufl'é leurs maris. Les fleurs s(mt portées sur des pédoncules Iricholomes for- mant des coi-ymbes axillaires. La Danaïde odora>te , Danaïs y/rt_^/a«5 , Commers. , Lamk. , 111. t. i66, f. 2, est un Arbrisseau à tiges sarmenteuses et grimpantes, d'un gris cendré , légèrement velues dans leur extrémité supérieure , portant des feuilles opposées , ovales , oblon- gues , acuminées , entières , glabres et courtement péliolées ; des fleurs lou- geâtres répandant une odeur agréa- ble que l'on compare à celle du Nar- DAN cisse. Ces fleurs sont petites, quelque- fois dioïques, et forment des espèces de petites paniculcs axillaires dont les ramifications sont opposées. Leur co- rolle est tubulcuse , grêle , velue inté- rieurement. On trouve cet Arbuste dansles bois de l'Ile-de-France. (A.R.) DANAIDES. Danai. iNS. Linné donnait ce nom ù l'uae des sections établies dans le grai^lgenre Papil- lon, et la subdivisait ensuite cndeuv tribus, les Danaïdes blanches, Danai candiili , correspondant aux genres Piéride et Coliade , et les Danaïdes variées, Danai festivi , qui sont dis- persées en grande partie dans les gen- res Danaus, Nymphale et Satyre. P'. ces mots. (aud.) DANA.TS. BOT. PHAN. V. Danaïde. (Dioscoride.) Syn. de Conyza squar- rosa. V. CoNYZE. (b.) DAISAUS. Danaus. iNS. Genre de l'ordre des Lépidoptères , établi par Latreille, et placé ( Règn. Anim. de Cuv. ) dans la famille des Diurnes , tribu des Papilionides. Ses caractères sont : les deux pieds antérieurs beau- coup plus petits que les autres , re- pliés en palatine dans les deux sexes ; crochets des tarses simples ; ailes triangulaires , guère plus longues que larges ; les inférieures n'embrassant presque pas l'abdomen en dessous : palpes inférieurs écartés l'un de l au- tre , grêles, cylindracés, ne s'élevant presque pas au-delà du chaperon; leur second article à peine une fois plus long que le premier; massue des antennes courbe à son extrémité ; abdomen ovale; chenilles épineuses. Le genre Danaus dilTère essentielle- ment des INymphales et des Ccthosies par les palpes inférieurs : il s'éloigne des Héliconiens par la forme des ailes et la courbure du bouton des anten- nes. Ce genre embrasse en partie la subdivision qui , dans la section des Danaïdes de Linné , porte le nom de Danai fesùpi. Les espèces qui le com- posent sont propres aux pays chauds de l'ancien continent , et ofifrent tou- tes, du moins dans l'uu des sexes, une DAN SaP. fente, sorte de petite poche placée sur le disque de l'aile inférieure. Latreille place dans ce genre les Papillons Mi- damus de Linné , originaire des In- des-Orientales, Chrysippus, Plexip- pus , similis , etc.-, du même natura- liste et de Fabrlcius. (AUD.) DANBIK. oTs. (Bruce.) Espèce de Sénégali d'Abyssinie. * (d.) DANDELTON. bot. piian. On a pro- fiosé, dans le Dictionnaire de Détervil- e, de séparer sous ce nom, que Linné employait pour désigner une espèce de Tragopogon indigène de Virginie, un genre caractérisé par son involu- cre simple , ses aigrettes à poils sim- ples et l'absence de ses tiges. Si ce genre était adopté, il faudrait y join- dre le Tragopogon lanatus qui croît dans l'Orient. (g..n.) *DANCtHEDT. bot. phan. Arbre de Madagascar regardé comme un Myrte par Liliné, et dont le fruit aro- matique est connu dans le pays sous le nom de Marthingos. (^B.) DANOIS ( GRAN1> et PETIT ). MAM. Races de Chiens. F", ce mot. (b.) DANT ET DANTE, mam. L'Ani- mal mentionné sous ces noms par Léon-1 'Africain et par Marmol, com- me appartenant à uue petite race fort agile de Bœufs do Numidie , doit être, selon Bufl'on, un Antilope, elle Zéhu selon d'autres. Le Denta des Portu- gais est un Animal fort différent ; ce nom est synonyme d'Anta. y. ce mot. (b.) DANTALE. annel. r. Dentale. DANTHONIE. Danthonia. bot. PHAN. Genre de la famille des Gra- minées et de la Triandrie Digvnie, proposé par De Candolle dans la Flo- j^e Française, adopté par R. Browu et pa|Palisot de Beauvois pour quelques Graminées fiisant d'abord partie des genres Arundo , Festuca, Juena , etc. Leurs caractères consistent en des fleurs qui forment une panicule simple ; leur lépicène est à deux valves plus longues que les fleurs qu'elles contiennent ; ces valves sont 3a6 DAi' meinbifnieusco ; les fleurs sonl ;m nombre de deux à cinq. Leur gUiiue se compose de deux paillettes dont l'externe est bidentceà son sommet et uiFre une arête tordue qui n;iîl entre ses deux dents , et une loutïe de poils vers sa base; l'interne est tronquée à son sommet et entière. La glumelle offre deiMf pale'olcs ovales, entières, glabres. Le style est biparti et se ter- mine par deux stigmates pénicilli- lormes. Le fruit ovoïde , obtus , sans rainuie, nest point enveloppé dans la glume. Ce genre est très-voisin des Méli- ques et des Avoines. Il diffère des premières par le nombre des fleurs et la présence d'une arête , et des se- condes par la position de l'arête, l'é- chancrurede la valve externe, de la glume, et la grandeur de la lépi- cène. De Candolle avait établi ce genre dans la Flore Française pour la Festuca decumbcns de I^nné , qui e^t très-commune aux environs de Paris , et pour V Avena calycina de Villars , qu'il \\o\w\x\^\\.Danthonia]jroviricialis. R. Brown, eu adoptant le genre Van- thojiia , ^ avait ajouté six espèces îiouvelles et les jrundo semiaiuiit- laiis de Labillardière (Nouvelle-Hol- lande, T. I, ]'• 26, t. 53) et Âruiido penicillata ( T. i, a6 , t. 34). Ces huit espèces sont originaires de la INou- velle-Hollandc. Ce célèbre botaniste fit un genre Triodia, très-voisin du J)aiithonia,e\. indiqua les rapports du Dan/honia decumbens avec ce nou- veau genre auquel il fut dëlinitive- mcnt réuni par Beauvois dans son Agrostographie. F'. Triodie. (a.r.) DANTIA. BOT. PHAN. C'est à la nu'moire de Danty disnards que Petit, et Adanson après lui , avaient dédié ce genre auquel le nom A'Is- uardia n été préféré. P^. IsnardjKj^» (H DAOURITE. MIN. Syn. de la Tourmaline violette de Sibérie. F'. Tourmaline. (g. del.) DAPECHE. MIN. Syn. du Bitume élastique. (g. del.) DAPHJNÉ. Daphne. bot. phan. La DAP Plante qui, chez les anciens, portait le nom de Daphné, n'est pas identique avec celles que, depuis Linné, on dé- signe sous ce nom. Les traditions mythologiques nous apprennent que Daphné , fille de la Terre et du fleuve Jjadon , fut métamorphosée en Lau- rier pour se soustraire à la poursuite d'Apollon. Linné donna le nom do Daphné , qui^jk grec , par suite de la tradition ^e nous venons de rappeler, signifiait Laurier, au genre Thyrnelœa de Tournefort, dont plu- sieurs espèces étaient désignées sous le nom vulgaire de Lauréole ou de petit Laurier. Cet exemple a été imité par Jussieu et par tous les auteurs mo'iernes. Dans ces derniers temps, le docteur Wikstroem a publié une très-bonne Monographie de ce genre. Les Daphnés ont le calice coloré et pétaloïde , tubuleux , presque infun- dibuhforme; son limbe esta quatre divisions étalées. Les étamines , au nombre de huit, sont incluses, insé- rées aux parois du calice et disposées sur deux rangs superposés : leur filet est très-court; les anthères in- trorses, à deux loges qui s'ouvrent par un sillon longitudinal. L'ovaire est libre, quelquefois légèrement pé- dicellé , offiant à sa base un petit dis- que annulaire et hypogyne. Cet ovai- re est à une seule loge qui contient un seul ovule dressé. Le style est très-court , et se termine par un stig- mate épais , discoïde , légèrement om- biliqué à son centre. Le fruit est une drupe charnue , pisiforme ou peu al- longée , nue, contenant un noyau monosperme , dont l'embryon est très-gros , renversé , dans un eudo- spernie charnu , peu épais. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses. On en compte environ une quarantaine qui croissent en Eu- rope , en Asie, en Amérique et dans la Nouvelle-Hollande. Ce sont des Arbustes ou des Arbrisseaux dont les feuilles sont éparses ou lare- ment opposées. Les fleurs , roses , blanches ou violacées, sont , en géné- ral, groupées à l'aisselle des feuilles; quelquefois elles sonl terminales. DAP Dans quelques espèces , elles s'epa- nouisseut avant que tes feuilles com- meuccnt à se tiévelopper. Le genre Dap/ine , l'un des plus consldeiahlcs delà famille des Thymelées , appar- tient à rOclandrie Moiiogynie, L. Il est extrêmeinenl voisin du genre Pas- serina , et un giniid nombre d'espèces ont ahernativcmcnt passé de l'un de ces deux genres à l'autre. Le caractè- re qui les distingue, c'est que dans les Passerines le calice est persistant et recouvre le fruit, tandis qu il n'ac- compagne pas cet organe dans les vvaisJJap/i/iC; do plus, dans les Passe- rines , le fruit est presque sec , taudis qu'il est manifestement charnu dans les Uaplmès. Comme un trèî-grand nombre de ces espèces sont cultivées dans nos jardins, nous allons men- tionner ici quelques-unes des plus intéressantes. I. Fleurs axi/ /aires et latérales. Daphné Bois -gentil ou Mézé- RÉON , Daphne Mezereum , L. , Dull. Herb. T. i. C'est un Arbuste de deux , à quatre pieds de haut , qui croît dans les bois humilies et monlagueux en France , en Allemagne , en Italie , etc. Ses feuilles sont d'abord réimies dans des bourgeons coniques ; elles sont éparses, lancéolées, sessiles, longues d'un à deux pouces , molles et légère- ment ciliées sur les bords. Les fleurs, qui s'épanouissent avant les feuilles, sont disposées par petits groupes composés de trois à quatre fleurs d'a- bord renfermées dans un bouton écailleux. Elles constituent une sorte d'épi au-dessous du bourgeon termi- nal , d'une belle couleur rose ; leur odeur est fort agréable. Le fruit est une petite drupe ovoïde , un peu al- longée, glabre, succulente, de la gros- seur d'une petite Merise, d'une belle couleur rouge. — On connaît une va- riété de cette espèce , qui a les Heurs blanches et les drupes jaunâtres. Le Daphne m ezereum se cultive en pleine terre. Il n'exige aucun soin particu- lier. Ses fleurs paraissent dès le mois de février. Ses feuilles -.e développent deux moi.s plu» taid Ses fruits sont DAP .^27 mûrs à la fin de l'été et au commence- ment de l'automne. D.\PiiNÉ Lauréoi.e, Daphne Lau- reola,h., Bull. T. Sy. Arbiisle de trois 5 quatre pieds d'élévation, dres- sé, ramcux dans sa partie supérieure , portant ses feuilles toutes réunies vers le sommet des branches. Ces feuilles sont très-rapprochées , sessi- les , obovales , lancéolées , aiguës , entières , d'un vert foncé , très-gla- bres et persistantes. IjCs fleurs sont vt-rdâtres , un ])eu odorantes , formant des espèces de petites grappes axil- laires. Cette espèce qui, comme la firécédenle, fleurit quelquefois quand a terre est encore couverte de neige, est assez commune dans ies forets montueuses de presque toute l'Eu- rope. On la cultive en pleine terre dans les jardins. Daphné DE Pont, DaphnePonlica, L., Andr. Rep.,i. 78. Il ressemble beaucoup à l'espèce précédente, mais ses feuilles sont plus courtes; ses fleurs moins nombreuses , plus lon- gues, presque jaunes. On le cultivR dans les jardins ; il est originaire d'O- rient. Il craint la gelée. II. Fleurs terminales. Daphné de la Chine, Daphne Si- nensis , Lamk. , D. udorata , Ait. , Jacq., Hort. Sc/iœn.T. m, p, 54, t. 35i . Ce joli Arbuste, qui nous est ve- nu de la Chine, est rameux ; ses feuil- les sont ovales, glabres et luisantes. Les fleurs sont réunies au sommet des rameaux oii elles forment des es- pèces de capitules. Elles sont pédi- cellées , rougcâtres , pubescentes en dehors et répandant une odeur très- suave. On cultive cette Plante en orangerie. ' Daphné Gnidien, Daphne Gni- dium, L. Ce petit Arbuste est fort com- mun dans les provinces méridionales de la France , en Italie , en Espagne. Sa tige , haute de deux à trois pieds , est rameuse surtout à sa partie supé- rieure. Elle est garnie de feuilles très- rapprochées , lancéolées , étroites , molles et un peu pubescentes. Les 328 DAP fleurs forment une sorte de pçllt corymbe au sommet des ramifica- tions des branches ; elles sont pe- tites , inodores , soyeuses en dehors , léffèrement roses en dedans. Il leur succède de petites drupes sèches , noirâtres, très -peu charnues. Cette espèce est la plus intéressante du genre. Son écorce est employée en médecine sous les noms de Garou ou de Saint- Bois. Elle est fibreuse, dure, résistante , grise en dehors , jaune en dedans. Sa saveur est amère et extrê- mement acre. Appliquée sur la peau, après avoir été ramollie dans du vinai- gre pendant quelques heures , elle en détermine la rubéfaction et l'inflam- niation. Sjon l'y laisse pendant plu- sieurs jours, en ayant soin de la re- nouveler, elle donne lieu à la forma- tion d'ampoules et , par suite , à un exufoire. On prépare aussi avec cette écorce une pommade épispastique(^. notre Botan. médic). Cette propriété irritante du Garou existe non -seule- ment dans l'écorce , mais encore dans les feudles et les fruits de toutes les autres espèces de ce genre , qui peuvent être employées comme le Garou. Daphné onoKANT , Daphne Cneo- /•i//w, L., Bull. T. 121; D.odoj-ata, Lamk., FI. Fr. Cette espèce, qui croît assez abondamment en France, en Italie, en Espagne, etc., est nn fort petit Arbuste , s'élevant à peine à un pied au-dessus du sol. Il est fort ra- meux. Les feuilles sont éparses, ses- siles, cunéiformes, lancéolées, très- entières, coriaces , persistantes, d'un vert foncé , luisantes ejj dessus. Ses fleurs rougeâtres , presque sessi- les , constituent une sorte de capi- tule terminal , et répandent une odeur extiêmement suave. Son fruit est une drupe ovoïde, soyeuse et fort peu charnue. — On possède une va- riété qui a les fleurs blanches. Le Daphné odorant se cultive en pleine terre. Il forme un petit Arbuste très- agréable , parce qu'il conserve ses feuilles toute Tannée, qu'il fleurit de bonne heure, et que ses fleurs répan- dent une odeur trçs-suave. DAP Le Daphne Laghetta de SwartZ forme le genre iLagketta de Jussleu. V. Laghetta. (-^- n^O DAPHNES. MOLi>. Comme nous avons déjà eu occasion de l'observer , Poli { ïest. des Deux-Siciles ) donne des noms dificrens aux Coquilles et aux Animaux qui les habitent. Sous celui-ci il désigne ceux des Arches , et celui de \ Arca Noe sert de type au genre. Il est surtout caractérisé en ce qu'il est lamellibranche , dépourvu de pieds et de syphons, et porte une masse sur l'abdomen. F". Arche. (D..H.) DAPHNIE. Daphnia. crust. Gen- re établi par Millier, et rangé par La- treille ( Règu. Anlm. de Cuv. ) dans l'ordre des Branchiopodes , famille des Lophyropes, avec ces caractères : un test bivalve , une tête apparente avec deux antennes ; huit à dix patesj un seul œil ; une queue. Quoiqu'étu- diés par un grand nombre de natu- ralistes , entre lesquels on remarque SchœLÏer , Sw^ammerdam , Degéer, Millier, Bosc et Cuvier, les Daphnies étaient jusque dans ces derniers temps très-peu connus sous le rap- port de leurs mœurs. Straus (Mém. du Mus. d'hist. naturelle, T. v , p. 38o) et Jurine (Histoire des Monocles, p. 85 ) en ont donné une histoire très -détaillée et fort complète. Il résulte particulièrement des travaux de Straus que les Daphnies différent essentiellement des Cypris par leur système respiratoire , et qu'ils sont de véritables Branchiopodes , ainsi que les Lyncées , les Apus , les Lim- nadies , les Cyclopes , les Branchipes, les Polyphêmes et deux autres gen- res nouveaux qu'il se propose d'éta- blir avec le Daphnia cristallina de Millier , et son Daphnia selifera. Quant aux Cypris et aux Cylhéiées , il les place dans un ordre nouveau qu'il désigne sous le nom d'Ostrapo^? des. F . ce mot. Nous extrairons du Mémoire de Straus les faits relatifs à l'organisation du genre dont il est ici question , en faisant remarquer que ces observations ont été faites sur une DAP des espèces les plus communes , la Daphnie Puce, 7^. Fule.v. Le corps esl comprimé , allongé , recouvert par un test bivalve , à la partie antérieure duquel on voit sor- tir la tête; les valves du test sont réu- nies sur le dos, et formées d'une substance très-mince , flexible , inco- lore ; leur circonférence est parfaite- ment lisse ; mais, vers leur centre , elles sont marquées de lignes enfon- cées , formant entre elles un réseau à mailles carrées ; la tête est très-dis- tincte et couverte d'une écaille plus solide que celle du reste du corps ; en dessous on voit qu'elle se prolon- ge en un bec très-prononcé , trian- gulaire, se dirigeant un peu en arrière en se rapprochant des valves ; à la partie antérieure on remarque inté- rieurement un point noir qui est l'œil unique de ces Animaux ; sa forme est celle d'une sphère d'environ un quart de millimètre de diamètre, et mobile sur son centre; sa surface est garnie d'une vingtaine de cristallins parfaitement limpides , placés à de petites distances les uns des autres , et s'élevant en demi-sphère sur un fond noir formant la masse de 1 œil. Ces cristallins, étant dirigés dans tous les sens, forment par leur réunion un œil composé semblable à peu près à ceux des Insectes; la tête présente, à l'extrémité du bec, des antennes au nombre de deux , et ayant dans la fe- melle l'apparence de deux petits ma- inelons uniarticulés , et terminés par un faisceau de poils roides et courts accolés les uns aux autres, et simu- lant un second article; ces antennes sont à peine perceptibles dans la fe- melle de la Daphida Pitlex; mais dans la Daphnia Macropus , elles devien- nent très-longues , principalement dans le mâle de la première espèce. La bouche est située à la partie infé- rieure du corps, immédiatement en dedans du bord antérieur des valves, près de la base du bec ; elle se com- pose d'un labre recouvrant la bou- che en dessus , de deux mandibules très-fortes, sans palpes, ni branchies, ni dentelures sur leur partie incisive. DAP Sag de deux mâchoires dirigées horizon- talement en arrière , et présentant à leur extrémité postérieure un long disque aplati par les côtés. Ce disque porte à son bord supérieur quatre épines cornées très-fortes dont les trois antérieures se prolongent en longs crochets fortement recourbés en avant et en dedans. La portion du corps des Daphnies qui fait suite à la tête, est grêle , al- longée et libre dans l'intérieur des valves ; elle se compose de huit scg- mens. I-e premier , beaucoup plus considérable que le suivant , donne seul attache aux deux valves; mais au second segment , le corps diminue subitement de diamètre vertical el laisse un fort talon en dessus; de ma- nière que, dans le reste de son étendue, il demeure fortement écarté de la crête dorsaledes valves, eu ménageant entre elles et lui un grand espace vide dans lequel la femelle porte ses œufs après la ponte. Le sixième segment sup- porte en dessus des mamelons coni- ques, dont le premier seul se prolonge en forme de languette et se recourbe en dessus et en avant pour venir s'ap- puyer contre la voûte que forment les valves, et fermer ainsi postérieure- ment l'espace vide destiné à recevoir les œufs ; l'avant-dernier segment porte à son origine un mamelon à peu près semblable ; enfin le dernier seg- ment présente postérieurement un grand évasement longitudinal bordé de chaque côté par deux arcs dentelés; c'est dans l'intervalle des deux pre- miers que vient s'ouvrir l'anus, et le segment se termine lui-même par deux sfrands crochets cornés dirigés 1 I ' • au-dessous; les segmens antérieurs du corps supportent des organes lo- comoteurs qui consistent en une pai- re de rames branchues insérées laté- ralement sur la base de la tête. Mill- ier a considéré ces rames comme des antennes; Straus ^nse qu'elles ne sontautre chose que la première paire de pieds. En arrière de ces deux ap- pendices branchus , on trouve cinq paiies de membres très-dilFérens des rames et différant même beaucoup 55o DAP entre ejx tant pour la forme que pour la grandeur et les fonctions. Les deux jHemières paires sont placées immé- diatement en arrière de la bouche , sous le premier segment , taudi-; que les trois autres sont fixées aux trois segmens suivans. Ces membres, qui représentent les derniers pieds de l'Animal, ne servent cependant plus on aucune manière à la locomotion , comme quelques auteursl'outavancé , mais se trouvent modifiés pour servir à d'autres fonctions , celles de la pré- hension et de la respiration ; la loco- motion s'exerçanl exclusivement par le moyen des rames. Les branchies qui, en général, tiennent plus ou moins imniédialcment aux pieds et aux mâchoires dans les Crustacés , se trouvent dans les Daphnies tellement identifiées avec les membres, qu'il est très-difficile de reconnaître si tout le membre s'est converti en branchie , ou si ces dernières n'en sont que des appendices , ces organes étant trop petits pour qu'on puisse décider cette question en examinant leur organi- sation intime. Quoique la forme de ces membres ne ressemble plus à celle que les pieds ont habituellement chez les Crustacés , on y distingue néan- moins encore quatre principales par- ties qui semblent être les analogues de la hanche , de la cuisse , de la jambe et du tarse. Nous ne suivions f>as Slraus dans la description détail- ée qu'il fait de ces appendices. Le système nerveux , difficile à ob- server dans un Animal aussi petit que la Daphnie , se compose d'un cei veau situé à la partie postérieure de la têle, en avant de l'œsophage , et formé de deux lobes placés à côté l'un de l'au- tre ; de la partie supérieure et anté- rieure de la commissure des deux lobes part le nerf optique, sous la for- me d'un gros tronc fort court se diri- geant vers l'œil et se renflant bientôt pour former uiiii ganglion optique u'oii part un faisceau de petits nerfs qui se portent dans l'intérieur du globe de l'œil. Le système circulatoire consiste en un cœur situé dans le dos du premier DAP hcgmenl, c'est une vésicule ovoïde lixéc par son extrémité antérieure, oii elle donne probablement naissance à une artère. Les contiactions de ce cœur sont rapides et isochrones. Slraus a compté jusqu'à deux cent soixante pulsations dans une minute. Le canal intestinal peut être divisé en deux parties : la première , ou lœ- sophage , est un canal très-court , étroit, légèrement arqué, s'étendanl de la bouche, obliquement en avant et en haut, et qui pénètre dans la tête pour venir se terminer immédia- tement en arrière du cerveau. La se- conde portion, ou l'intestin, a la forme d'un gros vaisseau diminuant légère- ment de diamètre d'avant en arrière, se courbant dans ce sens et aboutis- sant à l'anus sans avoir présenté de circonvolution ni de changement dans son diamètre ; près de sou extré- mité cardiaque , cet intestin offre de chaque côté un cœcum. L'œsophage est agité par des contractions fort dis- tinctes, et l'intestin éprouve des mou- vemens péristaltiques continuels. Les femelles ontdeux ovaires placés le long des côtés de l'abdomen , depuis le premier segment jusqu'au sixième oii ils s'ouvrent chacun séparément sur le dos de l'Animal. Les œufs en sortent et ils sont conservés pendant quelque temps jusqu'à la ponte dans la cavité qui existe entre la coquille et le corps. Miiller et d'autres natura- listes, ayant trouvé les œufs accumu- lés ainsi vers ce point , avaient donné le nom d'ovaire à cette région. Cette partie du têt devient opaque à certai- nes époques de l'année, et paraît com- posée d'ampoules ovalaires transpa- rentes , formant deux capsules. Son usage alors est de contenir les œufs et de les protéger , afin qu'ayant passé l'hiver , ils puissent se développer au printemps. Miiller a donné à ces pièces opaques le nom à'Ephippium. Straus a observé que les jeunes Daphnies éclosent dès la vingtième heure après la ponte , et que d'abord ils n'ont aucune forme qui puisse les caractériser ; ils n'offrent alors qu'une masse arrondie et informe sur DAll laquelle on remarque des rudinicns d';ipnen(Jiccs colles contre le corps. La tête n'est jioliit apparente. (Je ii est que vers la quatre-vingl-dixiènu: heu- re que ces lœtus coiniiienceut à se mouvoir ; à la centième heure , leurs mouvemcns sont déjà très-aclils. En- fi», vers la fin du cinquième jour, la <|ueuequi termine les valves, dans le jeune ai,'c , se débande comme un ressort ainsi que les soies du bras ; les membres bianchitëres commencent alors seulement à s'agiter ; les jeu- nes étant capables ae paraître au jour , la mère abaisse son abdo- men , et les petits s'élancent au de- liors. Jurine ( loc. cit. ) a principale- ment étudié les changemeus que l'embryon éprouve , et nous ren- voyons à son ouvrage pour les lus longues que le calice. Vers sa lase , sont insérés cinq filets courts portant des anthères biloculaires et dressées; l'ovaire, arrondi, fait corps avec le calice; il est surmonté dun style filiforme , qui égale la longueur de la corolle et se termine par un stiguiate quinquéfide ; il devient une baie dont la forme est celle d'un sphéroïde compriuié , et qui renferme une graine unique globuleuse. Tels sont les caractères que rapporte Lou- reiro , et qui sont insuflisans pour faire recouuaître la famille à laquelle cette Plante doit êUe rapportée. (a. D. J.) DAS 353 * DASYATIS. rois. (Rafinesquc.) F. Raie. DASYBATE. pois. (Blainville. ) Sous-genre de Raie. y. ce mot. (b.) DASYCÈRE. Dnsycerus. ins. Gen- re de 1 ordre des Coléoptères , section des Trimèrcs , établi par Alex. Bron- gniart (Ancien Bulletin de la Soc. philomatique, T. ii, p. ii5, n. 3g, pi. 7, fig. 5, A, B,c, D ) qui lui assigne f)our caractères : antennes giêles de a longueur de la moitié du corps , remarquables par deux gros articles à leur base, et quatre articles globu- leux , hérissés de pods à leur extré- mité; chaperon avancé, couvrant la bouche ; corps ovale, convexe; cor- selet hexagone ; tarses filiformes. La- treille ( Règn. Anim. de Cuv.) place ce genre dans la famille des Fungi- coles; il a pour type le Dasycère sil- lonné, Das. sulcatus , Brongu. Cette espèce a été trouvée au mois de sep- tendjie 1799 dans un Bolet de la fo- rêt de Montmorency près Paris; sa démarche est lente. Brongniart le dé- crit de la manière suivante : cet In- . secte de deux millimètres de long est marron f\nive ; les antennes tont pla- cées devant les yeux ; elles sont com- posées de onze articles ; les deux pre- miers gros et globuleux ; les cinq in- termédiaires sont si grêles qu'on ne pourrait les distinguer , si chacua n'était un peu renflé à une de ses ex- trémités; les quatre derniers globu- leux, très-distincts , vont en grossis- sant vers l'extrémité de l'antenne ; ils sont garnis de poils très-lougs , uu peu divergens ; les yeux, peu visibles, sont placés sous deux saillies laté- rales de la tête en forme de sourcil j le corselet, transverse , plus large que la tête , plus étroit que les élytres, est distinctement hexagone ; il présente deux côtes élevées , inégales ; les ély- tres convexes embrassent l'abdouien ; elles ont chacune un rebord relevé et trois côtes aiguës , très-distincles ;• l'espace intermédiaire est masqué de deux rangées de points enfoncés , un peu confondues , qui le font paraître chagriné; il n'y a point d'ailes des* 534 DAS sous; les pâtes sont courtes, simples ; il est très-difficile de compter les arti- cles des taises, même au microscope ; il paraît cependant qu'il y en a trois, deux fort petits dont le premier est même presque caché dans l'articida- tiou,etun troisième beauc aip plus long qui porte les ongles. Celle des- cription spécifique et détaillée , faite sur l'Insecte qui sert de type au genre, complète les caractères distinctifs' et abrégés que nous avons présentés plus haut. (aud.) * DASYCLONON. bot. crypt. ( Fougères.) S\;n. à'Jspiclium Filix- Mas , selon les commentateurs de Dioscoride. (b.) * DASYGASTRES. ins. F^. Apiai- B£S. * DASYPHYLLE. DasyphyJlum. BOT- PHAN. Genre établi par Kunth {in Humb. Nop. Gen. 4, p. 17), fai- sant partie de la famille des S^ nanthé- rées , section des Barnadésiées. Il ne se compose que d'une seule espèce , Dasyp/iyllum argenteum ,Y>.\.\n\\i , toc cit. , t. 008. C'est un Arbuste qui croît aux environs de la ville de Quito , au Pérou; ses rameaux sont blancs . argentés, hérissés d'épines géminées, et portent des feuilles alternes très- rapprochées, presque sessiles, ellipti- ques, oblongues, terminées en pointe épineuse à leur sommet ; les capitules sont presque globuleux , groupés et rapprochés au sommet des ramifica- tions de la tige; 1 involucre est com- posé d'écailles imbriquées , coriaces , aiguës, roides, disposées sur plusieurs rangées; les extérieures sont plus courtes et plus larges que les inté- rieures ; le réceptacle est plane et cou- vert d'une très-grande quantité de poils dorés ; toutes les fleurs sont flos- culeiises , hermaphrodites et fertiles ; la corolle , qui est légèrement pubes- cente en dehors , a son tube court et cylindrique , son limbe à cinq laniè- res égales , linéaires et étalées; le tube anthéiifère est nu à sa base; l'o- vaire est oblong, comprimé , velu ; le style saillant, terminé par un stig- mate simple ; le fruit est oblong , DAS comprimé, velu, couronne par une aigrette sessilc , composée de poils plumcux. Ce genre est voisin du genre Bar- nadesia , dont il difïere seulement par le limbe de sa corolle à cinq lanières égales entre elles, par ses étamines dont les filets sont libres , et par son stigmate indivis. Il a également des rapports avec le genre Lia/ris ; mais son port et son stigmate simple l'en distinguent facilement. (a.r.) *DASYPHYLLE. Dasyp/iylla. BOT. CRYPT. ( Hydrophytes. ) Genre proposé par Stackhouse dans la se- conde édition de la INéréidc Britanni- que. Il se compose du Gigartlna Da- syphytla , qu'il nomme Dasyphylla // uudwardii , des Gigartina arlicu- lata , uvalis , sedoides et tenuissima. U lui donne pouu caractères : fronde gélatiuoso - cartilagineuse , presque diaphane, à rameaux comprimés, avec des feuilles oblongues , repliées, épaisses; fructification innée et termi- nale. Ce caractère ne convenant point aux espèces citées, et quelques-unes de ces espèces n'ayant que peu de rapports avec les autres ,nous n'avons pas cru devoir adopter ce geure de î'algologue anglais. (lam..x.) ' DASYPODE. MAM. C'est-à-dire pieds velus. Les anciens appliquaient ce nom au Lièvre qui a eflectivcmenl la plante des pieds velue. Le nota scientifique et générique des Tatous paraît en être dérivé. (b.) DASYPODE. Dasypoda. ins. Gen- re de l'ordre des Hyménoptères établi par Latreille aux dépens des Audrè- nes de Fabricius , et rangé (Règne Anim. de Cuv. ) dans la section des Porte-Aiguillons , famille des Melli- fères , tribu des Audrenètes. Ses ca- ractères sont : mâchoires et lèvre in- férieure allongées ; mâchoires fléchies à leur extrémité ; lèvre inférieure renfermée à sa base dans une gaîne cylindrique , terminée en une espèce de langue longue , souvent en partie plumeuse, finissant insensiblement en pointe, repliée en dessus dans le UAS ) cpos ; dc'ux divisions latérales tiw>- pclitrs ; palpes maxillaires lililoiiiics, coiii Is , lie six articles ; le-; labiaux de quatre et allongés ; mandibules ar- quées, pointues; antennes filiformes ou grossissant un peu et insensible- ment , courtes , de douze à Irei/e ar- ticles. Les D.TS\podes diffèrent des Colletés et des Hylées , par la division intermédiaire de leur lèvre eu forme de lance; elles partagent ce caractère avec les genres Andicnc , Sphécodc , Halicle et jNomie : mais elles diffèrent de chacun d'eux par des caractères assez tranchés. Leur iète est verticale, comprimée , moins haute et moiq^ large que le thorax; les mandibules .-ont simples ou n'ont qu'une dent au |)lus; la division intermédiaiie de la lèvre paraît recourbée ; les mâchoires sont tléchics au milieu de leur lon- gueur ou plus bas ,avec le lobe ter- minal aussi long ou plus long que leurs palpes. On remarque des yeux ovales, distans l'un de l'autre, et trois petits yeux lisses situés sur une ligne presque droite occupant le vertex ; le thorax presque rond, obtus aux deux extrémités, supporte quatre ailes dont les supérieures présentent deux cell- lules sous-marginales ; les pâtes anté- rieures sont courtes et les postérieures grandes , écartées avec le premier ar- ticle des tarses, aussi long ou plus long que la jambe; ces jambes et ces tarses sont garnis de poils longs et épais, foimaut dans les Cemelies une .sorte de plumasseau. Ce caractère re- marquable leur a valu le nom deDa- sypode , c'est-à-dire pâtes très- ve- lues. Les Insectes propres à ce genre ont un vol plus rapide que celui des An- a5. Teu- tonus , ou X Asila Teutonus de Linné et Fabricius. On le trouve aux envi- rons de Paris et dans le midi de la France. Il fait la chasse à plusieurs In- sectes , et les emporte vivans dans ses pâtes. Parmi le grand nombre d'espèces mentionnées par Meigen , nous cite- rons , à cause de la synonymie , le 336 DAS Dasypogon punctatus de Fahriciiis qui a décrit le mâle sous le nom de D. Diadema: Panzer a confondu cette espèce sous les noms à'Jsilus Dia- dema , punctatus et neri^osus; le J?a- sjpogon Sabaudus ou VJsilus Sabau- dus de Fabricius ( Entom. Syst. T. IV, pag. 385), qui est le même que la Dioctria Sabauda du même {Syst. AntL, pag. i5o); le Dasypo- gan minutus , ou VAsilus minutus de Fabricius ( Ent. Syst. T. iv, p. Sgo), ou son Dioctria minuta {Syst. jintl. , pag. i52 ). Meigea ( /oc. cit. , tab. 20 , fig. 1 3 ) a figuré le mâle. (aud.) DASYPOGON. BOT. PHAN. Genre de la famille des Joncées. R. Brown , qui l'a décrit complètement ( Gene- ral Remarks, lab. 8 , et Prodrome de la Flore de la Nouvelle-Hollande), le caractérise ainsi : calice composé de six sépales , trois extérieurs soudes en tube dans leur plus grande partie, trois intérieurs demi - pélaloides , légèrement concaves ; six étamines in- sérées au bas du calice dont les filets , épaissis à leur sommet, portent des anthères oscillantes; ovaire unilocu- laire , contenant trois ovides dressés ; style subulé ; stigmate unique; cap- sule monosperme renfermée dans le tube endurci du calice. La seule es- pèce de ce genre , le Dasypogon bro- meliifolius , est un Sous-Arbrisseau qui se rapproche par son port des Xérotes ; sa tige simple et cylindrique est garnie de feuilles et couverte de poils roides , denticulés et renversés. De ces feuilles graminiformes , les ra- dicales sont rapprochées en touffes ; celles de la lige éparses,plus courtes, scssiles ; toutes sont terminées par ime pointe , glabres et dentées sur leur bord; les (leurs forment des ca- pitules terminaux , solitaires , globu- leux, qu'entourent des bractées subu- iées et étalées ; elles sont sessiles , sé- parées par des paillettes lancéolées , entremêlées d'autres plus étroites. (A.D. J.) DASYPORCATA. mam. (Illiger.) ^. Chloromys. DASYPUS.mam. /^.Tatotjs. Pline DAS donne au Lièvre ce nom tiré du grec. P^. Dasypode. mam. (b.) * DASYSPERMUM.BOT.PHAN.Gen- re fondé par Necker ( Elément. Botan. p. 176) dans la famille des Ombelli- lères , et caractérisé par les pétales des fleurs centrales égaux et ceux des fleurs marginales plus grands que les autres, ainsi que par le fruit hispide ou rauriqué. De tels caractères se pré- sentent dans un grand nonabre de genres de la même famille, ce qui rend peu naturel celui donné par Necker, et tend à rapprocher des Plantes fort différentes ; en effet, il se compose de plusieurs espèces de Conium , de Tordylium , à'^mmi et de Scandix de Linné. (g..n.) DASYSTEPHAN A. bot. ph.in. Gest-à-dire Couronne de poils. Sous ce nom Reneaulme avait décrit et figuré anciennement une espèce de Gentiane. Les coupes formées par cet auteur à une époque oii on ne savait pas ce que c'était qu'un genre, n'ayant pas été admises par Linné , le Dasystephana avait disparu, lors- qu'Adanson et ensuite Borckausen [in Rœmer Archiv. fur die Botanik» T.i, p. 25) le rétablirent en lui donnant pour caractères : un calice à autant d'angles et de dents que de segmens à la corolle; une corolle campanulce à cinq ou sept divisions; des étamines à anthères libres et un stigmate bifide. Il y faisait entrer les Gentiana punc- tata et asclepiadea de Linné , G. glauca , G. trijîora , G. adscendens , G. algida et G. auriculata de Pallas. Mais, outre que le caractère d'anthè- res libres n'est pas réel dans les G. punctata et asclepiadea , ces espèces , nonobstant leur calice isopérimétri- que, sont trop rapprochées de la G. purpurea pour qu'on puisse les éloi- gner, et conséquemment toutes les divisions du grand genre Gentiane , fondées sur des différences qui s'éva- nouissent dans certaines espèces, ne sauraient être adoptées. (g. .N.) DASYTE. Dasytes. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères , établi par Paykull aux DAS ilcpens des Mélyres d'Olivier el des l'agnesdeFabricius;LatreiIlc(Hègn. Aniiii. de Guy.) le place dans la Va- mille des Scrricornes , tribu des Mé« lyrides, el lui assigne pour caractè- res : premier article des tarses très- apparent et plus long que le suivant , les crochets du dernier a^jant infé- rieurement un appendice membra- neux ou une dent très-comprimée; corselet presque carré ; antennes de la longueur de la tclc et du corselet , tres-écarlées à leur base et insérées iiu-devantdes^eux. Point de vésicules létractiles sur les côtés inférieurs du corps. Les Dasytes ontdes mâchoires qui offrent une division intérieure avec des palpes fdiibrmes; la tête se rétré- cit et s'avance un peu en devant, sous la fleure d'un petit museau ; le pénultième article des tarses est en Ibrinc de cône. Ces diverses particu- larités les éloignent des Driles et leur sont communes avec les Mélyres et les Malachies ; mais ils diffèrent prin- cipalement du premier de ces genres par le développement des tarses , et ils s'éloigneutde l'autre par l'absence de vésicules abdominales. Ces Insec- tes se trouvent communément sur les fleurs. Plusieurs espèces appartien- nent à la France. Dejean (Catal. des Coléopl., p. 58) en mentionne trente- cinq espèces tant exotiques qu'indi- gènes. Nous remarquerons parmi ces dernières : Le Dasyte BLEUATRE , Dos. cŒru- leus de Fabricius , figuré par Olivier (Hist. des Coléopt. T. ii, n*» 21, pi. 2 fîg- 9) et par Panzer (Faun. Ins.'Ge/ml lasc. , 96 , fig. 10). Il est très-abon- dant aux enviions de Paris , dans les champs. On peut le considérer com- melet\pe du genre. j,i'v ^^SYTE PLOMBÉ, Das.plumbeus d Obvier (/oc. eu. , pi. ^ , fig. j 2) ^«^ la Cicindele plombée de Geoffroy : il ressemble au précédent, mais il est plus petit. (AUD.) A-, ^A^T^^^- Dasyurus. mam. Cest-à-dirc queue velue. Genre de Mammifères carnassiers de la frfinille TOME V. DAS 337 des Marsupiaux , caractérisé par six machehèrcs à chaque mâchoire de chaque côté, dont les deux premiè- res sont comprimées, tranchantes , et les quatre autres à couronne héris- sée de pointes; huit petites incisives a la mâchoire supérieure et six à l'in- iérieurc. Il y a quatre canines: en tout quarante-ueuxidentsl;cinq doigts à tous les pieds; ils sont tous longs séparés et armés d'ongles crochus Ûux pieds de devant; le pouce des pieds de derrière est rudimentaire, sanson^^Ic tres-éievé au-dessus'des autres doigts' et n est qu'un simple tubercule. Une toutle de longs poils recouvre la dernière phalange aux pieds de der- rière et se prolonge au-delà des on- gles; le scrotum est pendant , la verge estduMgce en arrière, le gland parta- ge en deux dans les mâles; la portée des femelles est de quatre ou cina petits.-Ce défaut de pouce aux pieds de derrière , contrastant avec le pouce SI complet, si facilement op- posable des Didelphes, annonce d'a- bord une différence très-grande dans les liabitudes de ces deux genres. Les Dasyures aussi ne peuvent rien saisir d une seule pâte ; ils ne peu- vent non plus monter aux Arbres dont les cinries font l'habitation des Didelphes. En outre leur queue est rî^^h ''°^''l? '^^ ^°"S' P«''« comme ceye des Mouffettes , tandis que celle de bangues est nue et préhensile près- que sur toute la longueur. Les deux incisives qu ils ont de moins à cha- que mâchoire raccourcissent un peu le museau, et leur donnent une physio- nomie moins disgracieuse et moins stu- pide qu aux Sarigues. Enfin les oreil- les qui sont larges , nues et membra- neuses dans ces derniers, sont cour- tes et velues dans les Dasyures et surmontent bien plus agre'ablem'ent leur tête En général, dit Geoffroy qui a établi ce genre (An. du Mus. T. ni), c est moins aux Didelphes qu'aux Geuettes et aux Fossanes que ressem- blent les Dasyures pour la physiono- mie; leur poil est Joux et laineux, et noi> parsemé de soies comme celui de la plupartdes Didelphes. D'après- la 558 DAS sliuclure de leurs pieds, les Dasyurcs ne peuvent donc monlev aux Arhrcs : ils vivent à la manière des Fouines cl des Renards, se tiennent cachés pen- dant le jour dans le creux des rochers, clla^sant la nuit les petits Animaux et les lusectes. Gomme le gibier est pou nombreux daus l'Auslralasie, et comme ils ne peuvent guère altacjuer que les Echldnés, l'Oruithorinque et devtpetils Kanguroos , les deux pre- miers asseii rares , les derniers très-ra- pides à la course, les Dasyurcs doivent se rabattre sur le;» cadavres, principa- lement sur ceux que leur apporte la mer. Ils sont tous très-voraces , s'in- troduisent dans les habitations où ils font le même dégât que les Fouines. Des huitespèces composant le genre Dasyure, cinq sont particulières à la Nouvelle-lloUandts do ces cintj-là , deux sont surtout communes aux en- virons de Botany-Bay et au-delà des montagnes Bleues qui entourent le comté de Cumbcrland; les trois au- tres espèces sont de la terre de Dié- men. Dasyuies de la terre de Viémen. I. Dasyure Cynocéphale, Da- syurus CynocephatuSj Geoff. , Annal, du Mus., t. 3; Didelphis Cynocephala, Harris {Tra/isact. of the Lifineaii So- ciet. , t. 9, lab. 29). Long de ti*ois pieds dix pouces; queue de deux pieds; un pied dix pouces au garrot; un pied onze pouces à la croupe. La queue est remarquable parmi les autres Dasyures par sa forme com- primée sur les côtés; pelage doux et court, tirant sur le brun jaunâtre obscur, plus pâle en dessous et d'un gris foncé sur le dos; la croupe cou- verte par seize bandes transversales d'un noir de jais , desquelles deux se prolongent sur les cuisses. Ce Da- ss ure habite les cavernes et les fentes de rochers à des profondeurs impénétrables; l'individu décrit par Harris , pris au piège , y était resté sans mouvement, avec un air stupide, et poussait avec peine un cri court et DAS guttural. On lui trouva un Echidné dans l'estomac. •2, Dasyuke Ubsin, Das. Ursinus , HieofF., ibid., et Hairis, ibid., tab. 19. D'après Harris , il aiuait huit incisi- ves en haut et dix en bas ; la queue se- rait légèiement prenante et nue en dessus ( d'après ces deux caractères, il pourra devenir le type d'un sous- genre, dit Cuvier) ; couvert eii plus grandes, et large- enlin , sur les limes, de près d'un pouce; le vtu- tie esl d'un blanc sale ; la tète tl'un roux nianon plus clair que le doi ; les pales île devant jaunàlrcs ; la ({lieue a les même,-, mouchetures que li'S côtes du corps , ce ([ui distingui^ ce Dasyurc des deux suivans ; elle nesl [>as non plus aussi touU'ue. Celte es- [lèce est des environs de liolany-Bay. 5. Dasyure iMaugé , Dasju/iis Maugei, GeolF., Quo, et Gaimard, Voyag. do Freycinet autour du mon- de ; Zioolog., pi. 4. Dédié à Maugé qui la découvert dan,-, l'cxpéiiition de îiaudin. Ce Da.syure est plus petit d(; quatre pouces que le précédent; d tni fond olivâtre en dessus , et cen- diéen dessous; il est moucheté de l>!anc , mais les mouchetures sont de grandeur uniforme et également ré- p.u'lies sur tout le corps ; la queue est de la nuance du dos , quoique tuant plus sur le roux; les poils des mou- chetures blanches y sont entièrement de ceilecoideur. 6. Dasyure ViVERKiN, Da6j///v/5 Viveninus , Gcoff. , Ann. du Mus. T. 111; Spotted Opossum, Philipp., Voy.,p. 1*7, et John Withe, pi. 285. Il n'a que douze pouces de long ; le fond est noir , parsemé de taches blanches; le ventre est gris: ses oreil- les plus courtes et plus ovales qu'au piécédent ; la queue plus étranglée à la base et plus loulFue à la poiule. 7. Dasyure Taffa , Dasyurus Taffa , Geoff. ; Tapoa Taffa de John VVhite, Vo\ag., tab. 281 ; p^uerrine Opossum de Shavv , Gen. Zool., t. 1, 2*^ part. , pi. 5. Les deux noms don- nés ]iar White sont indigènes; il n'en l'ait qu'une variété du pré- cèdent ; elle est plus petite ; son pelage est uniformément brun ainsi que la queue qui est formée de longs poil . Celte espèce n est donc pas dé- .nnitivement établie. 8. Dasyure a pinceau , Dasyu- rus penicU/atus, GeoS., ibici.; Diciel- DAS .339 p.'tis }ieniiH/iiCa de Shaw , pi. ii5, publié par Shaw qui le •îécril trop v.iguement pour que 1 on soit aulo- ri,^é à en faire délinitivement on Da- S\uic; car si l'on^'en rapporUûl plus au texte qu'à la planche du na- turaliste anglais, r.Vnimal junait comme les IMialanger^ , un repli de la peau tendu de la cuisse au bras. D'après la figure de Shaw, cette es- pèce, qui est longue de huit pouces , a la tète pliis ronde, le front plus élevé, les oreilles plus grandes et plus nues à proportion que les précé- dentes : aux deux mâchoires les deux incisives intermédiaires surpassent en grandeur leurs collatérales ; enfin la queue est couverte de poils qui de- viennent plus gros , pluslongs et plus roides vers la pointe. Le corps est couvert d'un poil touffu , laineux , gris cendré au-dessus et blanc sous le ventre ; les soies de la queue sont au contraire d'un noir foncé. Gaimard nous a communiqué , sur les mœurs du Da.syure Maugé , les détails suivans, d'autant plus intéres- sans qu'ils résultent d'une observa- tion plus longue et plus attentive : Nous en avons, dit-il, conservé un vivant à bord de l'Uranie , pendant l'espace de cinq mois. Cet élégant pe- tit Animal était très-franc, et ne cherchait point à moi'dre , quelques tracasseries qu'on lui ÏU, Fuyant la lumière un peu trop vive et recher- chant l'obscurité , il se plaisait beau- coup dans la niche étroite qu'on lui avait préparée. Lorsque ,en doublant le cap Horn , on voulut la lui rendre plus chaude pour le préserver du froid, il arracha et rejeta au-dehors les fourrures qui la tapissaient. Il n'était pas méchant; mais on ne re- marquait point qu'il fût susceptible d'atlachemcut pour la personne qui le nourrissait et le caressait. Chaque fois qu'on le prenait, il paraissait ef- frayé et se cramponnait partout à l'aide de ses ongles assez aigus. L'ins- tant de ses repas était une scène tou- jours curieuse pour nous ; ne vivant que de viande crue ou cuite , il eu saisissait les lambeaux avec voracité . 34o DAT et lorsqu'il en tenait un dans sa gueule , il le faisait quelquefois sauter en l'air et l'attrapait adroitement, apparemment pour lui donner une direction plus^onveuable. Il s'aidait aussi avec ses pâtes de devant; et quand il avait achevé son repas, il s'asseyait sur le train de derrière et frottait longuement et avec prestesse ses deux pales l'une contre l'autre ( absolument comme lorsque nous îîous frottons les mains), les pas- sant sans cesse sur l'extremilé de son museau, toujours très-lisse, très- humecté et couleur de laque; quel- quefois sur les oreilles et le sommet tie la tête, comme pour en enlever les parcelles d'alimens qui auraient pu s'y attacher. Ces soins d'une excessive propreté ne inanquai< nt jamais d'a- voir lieu après qu'il avait fini de manger. Les Dasyures sont encore assez communs au'Port-Jackson et dans les environs ; mais comme ou leur fait la guerre , parce qu'ils sont malfaisans , ils deviendront bientôt aussi rares que le sont les Fouines dans quelques- unes de nos contrées. (a. d..ns) DATHOLITE. min. V. Datoli- THE. DATIN.MoLL.(Adanson. ) ^-".Sbr- PUIE. DATISCA. Vatisca. bot. phan. Genre que l'on n'a pu encore rappor- ter à une des familles naturelles établies , et qui en eifet n'offre les ca- ractères d'aucune d'elles ; les fleurs sontunisexuées et dioïques ; les fleurs mâles ont un calice composé de cinq ou six sépales linéaires , pointus , iné- gaux , d'environ une quinzaine d'éta- mines , dont les anthères sont sessiles et,plus longues que le calice; les fleurs femelles ont l'ovaire infère , couronné par le limbe du calice qui ofl're six dents inégales ; cet ovaire est trigone et a une seule loge qui renferme un très-grand nombre d'o- vules attachés à trois trophospermes pariétaux , situés dans les angles de l'ovaire.; les styles sont au nombre de trois ; chacun d'eux est bifide et se DAT termine par deux stigmates subulés; le fruit est une capsule oblongue , triangulaire, terminée par les dents du calice qui forment trois cornes. Cette capsule est uniloculaire et s'ou- vre en trois valves ; les graines sont petites , ovoïdes , allongées , un peu chagrinées; elles renferment un petit embryon cylindrique dressé au cen- tre d'un endosperme charnu. Le nom deDatisca, emprunté des anciens, désignait chez Dioscoride le Cata- naiice cœrulea. Ce genre se compose de deux espè- ces ; l'une , Z^a^^sca cannabina, L. , Gaertn., /r«c/. i,t. 5o, est une Plante vivace originaire de l'île de Crète , qui, par son port, ressemble absolu- meut au Chanvre dont elle diffère beaucoup par la structure de ses fleurs; ses tiges sont dressées , hau- tes de deux à trois pieds , glabres , portant des feuilles alternes impari- pinnées, composées de neuf à onze folioles, glabres, lancéolées, aiguës, dentées en scie, et dont la terminale est souvent Iritide. Les fleurs sont petites, dioïques, disposées en grap pes terminales. La seconde espèce , Datisca hirla , L., est originaire de l'Amérique sep- tentrionale. Elle diffère de la premiè- re , parce qu'elle est plus grande , et que sa tige est hérissée de poils. (A. R.) DATOLITHE. min. Syn . de Chaux boratée siliceuse. J^. Chaux, (g. del.) DATTE. BOT. piiAN. Fruit du Dat- tier. J^. ce mot. (b.) DATTES. MOLL. Ce nom vulgaire s'applique indistinctement à un assez grand nombre de Coquilles , soit uni- valves , soit bivalves ; il suffit qu'elles aient dans leur forme générale quel- que ressemblance avec le fruit du Dattier, pour qu'on le leur donne ; c'estainsique les Olives, des Moules , des Modioles , des Cardites et des Cy- pricardes sont nommées par le vul- gaire. On donne plus particulière- ment le nom de Datte à une espèce remarquable de ce dernier genre. V. Cypricakde. (D..H.) DAT DATTIER ou MOINEAU DES DATTES. OIS. V. Capsa. DATTIER. Phœnix. bot. than. L'un des genres les plus jiitéressans (ic la famille lies Palmiers cl de la Diœ- cic Ucxandric, L., qui ne se compose que d'un très-petit nombre d'espèces dont une seule mérite le plus grand in- térêt. On reconnaît les Dattiers à leurs fleurs dioïques , à leur calice double; dans les ileurs mâles, le calice exté- rieur est plus court, monosépale, en forme de soucoupe, à trois dents et à trois angles; rinlérieur est formé de trois sépales distincts, concaves, co- riaces , terminés en pointe recourbée à leur sommet; les étamines sont au nombre de six ,.ayant les iilets courts et les anthères très-longues ; dans les fleurs femelles, les trois sépales du calice intérieur sontplus minces, plus larges, arrondis et très-oblus ; les pistils , au nombre de trois , sont ses- siles , immédiatement appliqués les uns contre les autres par leur côté interne oii ils sont planes , tan- dis qu'ils sont très -convexes en dehors; chacun d'eux est unilocu- laire et contient un seul ovule; le style est sous forme d'une petite pointe recourbée en dehors. En gé- néral , il n y a qu'un seul des trois pistils qui soit fécondé , les deux au- tres avortent ; cependant on peut tou- jours en retrouver les traces à la base du fruit mûr ; celui-ci est ovoïde, al- longé, charnu , contenant une seule graine enveloppée d'un tégument mince et membraneux; son amande est extrêmement dure , marquée d'un sillon longitudinal très-profond , et contenant un embryon extrêmeinent petit , placé vers le milieu et du côté opposé à la rainure. Les fleurs for- ment de longues grappes ou des ré- gimes d'abord contenus dans des spa- tlies monophylles, qui se fendent la- téralement pour les laisser sortir au dehors. Le Dattier commun, Phœnix Dac- tylifera, L. , Lamk., 111,, t. SgS, f. i; Del. , Egypt. , p. 169 , t. 62. Le Pal- mier-Dattier réunit l'élégance à la DAT 0*1 majesté. De sa racine, qui est fibreu- se , s'élève une tige en colonne cylin- drique, d'un pied à un pied et demi de ai imètre, sur une hauteur de cin- quante à soixante pieds , sans donner naissance à aucune ramification laté- rale; le tronc ou stipe est aussi gros à son sommet qu à sa base ; dans sa partie supérieure il ott're des aspérités nombreuses formées par la base des feuilles qui se sont successivement dé- tachées de son sommet, ou que Ton eu a enlevées.Lcs inégalités diminuent à mesure que l'on observe le tronc f»lus près de sa base oii il est presque isse. A son sommet , le Dattier est terminé par une vaste couronne de feuilles sous la forme de palmes , qui n'ont pas moins de huit à douze pieds de longueur; la base de chaque feuille est élargie en une gouttière dont les liords sont minces , membraneux et cngaînans ; les feuilles sont pinnées et composées d'un très-grand nombre de folioles étroites, lancéolées , aiguës, roides, d'un vert clair, et plissées en deux dans le sens de leur largeur ; la base du pétiole est garnie sur ses bords d'épines acérées qui ne pa- raissent être autre chose que des folioles avortées et rudimentalres. C'est au milieu de ces feuilles éta- lées en tous sens , dont les plus inté- rieures sont dressées, tandis que les autres sont diversement infléchies , que naissent les fleurs; celles-ci sont dioïques , ainsi que nous l'avons dit précédemment , et avant leur épa- nouissement, de vastes spalhes dures, coriaces, presque ligneuses, les renfer- ment exactement et se fendent par un de leurs côtés pour les laisser s'é- chapper au dehors ; ces fleurs forment de grandes panicules très-rameuses , que l'on désigne sous le nom de régi- mes ; les fleurs mâles sont sessiles , plus grandes que les fleurs femelles , munies d'un aouble calice et de six étamines à filets courts et à anthères linéaires allongées ; les fleurs femelles portées sur d'autres pieds ofîient la même disposition : elles sont globu- leuses et de la grosseur d'un petit pois ; leur calice intérieur est formé 342 DAT de trois sépales plus larges et plus milices; leurs pistils sont au nombre de trois , dont en général un seul est lécondé ; cependant quelquefois deux et même tous les trois se convertis- sent en fruits ; ceux-ci sont des espè- ces de baies ovoïdes allongées de la grosseur du pouce, environnées à leur base par le calice, d'une couleur jaune dorée , quelquefois un pe;i rougeAtre; le péricarpe est charnu, mielleux, à une seule loge contenant une graine allongée recouverte par un tégument propre , mince et sec; son amande est dure, coinée, terminée en pointe à ses deux extrémités , et creusée d'une rainure profonde sur l'une de ses faces. Le Dattier est originaire d'Orient et du nord de l'Afrique. Il est extrê- mement conimun en Egypte , en Ara- bie , et surtout en Barbarie où il est l'objet d'une culture fort étendue et très-soignée. Cet Arbre intéressant a é té successivement iniroduit dans tou- tes les contrées chaudes du globe. Ou le trouve dans les îles de l'archi- pel de la Grèce et dans celles de l'ar- chipel Indien. Il existe aussi aux îles la ville de Elche dont il a été ques- tion plus haut, pour ses plantations do Dattiers qui fournissent la plus grande quantité des jwlmcs que Von voit dans les processions de l'Italie et de là Hollande. Chaque année plusieurs vaisseaux partent de ce lieu , charges entièrement de ce feuil- lage. Le voyageur , qui de la pleine mer aperçoit ce vallon , se croit trans- porté sur les plages africaines ou les forêts de Palmiers donnent un ca- ractère si singulier à la végétation. D'après ces détails que la nature de ce livre nous a forcé de beaucoup abréger , on voit qu'il est peu de Vé- gétaux plus utiles que le Dattier, puisque toutes les parties qui le com- posent sont employées à quelques- uns des usages de la vie. Nous ne parlerons pas de deux autres espèces de ce genre, beaucoup moins connues et qui sont loin d'offrir le même inté- rêt. (A. R.) DATURA. Dafura. bot. piian. Genre de Plantes dicotylédones de la famille des Solanées et de la Peutan- drie Monogynie , qui oflie pour ca- ractères : un calice tubuleux allongé, anguleux , à cinq lobes peu profonds, caduc à l'exception de sa partie infé- rieure , qui persiste et forme un petit bourrelet saillant; la corolle est mo- nopétale, longuement tubuleuse, éva- sée supérieurement et formant cinq plis longitudinaux , terminés chacun par un lobe acuminé ; les étamines sont au nombre de cinq, leurs filets sont très-longs; leurs anthères termi- nales oblongues et à deux loges, s'ou- vrantpar une fente longitudinale; l'o- vaire est libre , sessilc , à quatre loges multiovulées; il est surmonté d'uu long style que termine un stigmate un peu lobé ; le fruit est une capsule glo- buleuse ou ovoïde, tantôt lisse, tan- tôt hérissée de pointes roides ; elle est à quatre loges, communiquant en- semble deux à deux, ce qui semble annoncer que dans la réalité cette capsule ne doit en avoir que deux , ainsi que cela s'observe dans tous les autres genres de la famille des Sola- 34G DAT lidcs. Celle capsule s'ouvre en qualie valves , quelquefois en deux seule- ment, ou même elle se rompt irrcgu- lièiement; les graines sont très-nom- Ijreuses, rénii'ormes , noirâtres, clia- giinées, attachées à quatre gros tro- pliospermes saillans ilans chaque loge. Les Datura , au nombre d'environ douze espèces , sont des Plantes her- bacées annuelles , rarement des Ar- l>risseaux , à feuilles simples et alter- nes , à fleurs axillaires très-grandes , exhalant parfois un parfum des plus suaves , mais plus souvent une oacur désagréable et nauséabonde, qui est 1 indice de leurs propriétés délétères. En effet, toutes les espèces de ce genre sont des Végétaux essentiellement vé- néneux, qui exercent une action per- nicieuse sur l'économie animale. On l)eut diviser les espèces de ce genre en deux sections, dont l'une comprend celles dont le fruit est lisse, et l'au- tre toutes celles dont le fruit est épi- neux. Persoon , dans son Synopsis Flantaium , a fait du Datura arborea un genre particulier sous le nom de B rugmansia , mais ce genre ne nous jiaraît pas différer du Datura par des caractères sulfisans. En effet, son ca- lice fendu latéralement el sa capsule à deux loges, sont les seuls caractè- ics que l'on ait indiqués pour distin- guer ce genre qui nous paraît le mê- me que le genre Solandra de Swartz, dont le fruit est légèrement charnu et lesle indéhiscent. /^ Solandra. f Espèces à capsules /isses. Datura en Arbre , Datura arbo- rea , L. Cette espèce , la plus belle du genre , est originaire du Pérou. Elle en a été rapportée en France par Dombey, et depuis elle est devenue assez commune; elle peut s'élever à une hauteur de huit à dix pieds; sa tige est ligneuse , grisâtre et lisse ex- térieurement , rameuse , portant des feuilles alternes ou quelquefois gémi- nées dans la partie supérieure des ra- meaux; ces feuilles sont pétiolées , obovales , lancéolées , glabres supé- lieurement, un peu pubesccnscs à DAT leur face inférieure ; les fleurs soûl blanches , très-grandes, pcdonculées, fondantes et placées à Vaisselle des èuilles supérieures ; la forme tubu- leuse et évasée de leur corolle a fait donner à cette Plante le nom de Trom- pette du jugement. Elles répandent surtout vers le soir une odeur forte et agréable , mais qui cependant peut être dangereuse si on la respire pen- dant long-temps; aussi doit-on éviter de la laisser enfermée dans un appar- tement , surtout dans une chambre à coucher. Cette belle Plante n'exige que fort peu de soins : elle doit êtie mise en pot ou en caisse , dans une terre légère, mais substantielle , et on doit la rentrer pendant l'hiver dans l'orangerie. En effet, elle ne pourrait résister à la gelée. Au retour au prin- temps, on doit couper presque jus- qu'à la tige tous les rameaux de l'an- née précédente. Par ce moyen , on fait naître de nouvelles ramifications herbacées , sur lesquelles les fleurs se développent plus facilement. Datura lisse, Datura lœvis , L. Celte espèce est herbacée, annuelle ; elle vient de l'Abyssinie ; sa tige est glabre , rameuse; ses feuilles profon- dément dentées, glabres; ses fleurs sont blanches , axillaires; sa capsule est globuleuse et lisse. ff Espèces à capsules hérissées. Datura Stramoine, Datura Stra- monium , L. On désigne cette espèce sous les noms de Pomme épineuse, de Stramoine, etc. Elle est très-commu- ne dans les lieux incultes , dans les décombres , le long des murs des vil- lages ; sa tige est haute de trois à cinq f lieds , rameuse , dichotome ; ses feuil- es sont alternes ou géminées, gran- des , ovales, aiguës , pétiolées , sinuées et anguleuses sur les bords, un peu pubesceutes ; les fleurs blanches ou violacées sont très-grandes , extraaxil- laires , solitaires , dressées et portées sur un court pédoncule pubescent ; leur calice est tubuleux , allongé , marqué de cinq côtes très-saillantes, qui aboutissent supérieurement à cinq dents inégales et aiguës; la corolle a environ tiois ponces do longueiu"; DAÏ cllcesl iiifundibulirormeet anguleuse; les étaniines sont incluses; le IVult est une capsule ovoïde, pres(|ue py- lauiidale , environnée à sa base par la partie inférieure du calice ; elle est hérissé de pointes roides , offre quatre loges inconi|)lèlesel s'ouvre en qualjc valves; les graines sont brunes, ré- nifonnes et chagrinées. Celte Piaule est lort utile à bien connaître ; en el- Icl , c'est un violent poison ; ses leuil- Ics répandent une odeur nauséabonde et vireusc ; leur saveur est acre et amère ; elles ie espèce. Eniin c'est aussi par pur amusement entre eux que les Dau- phins s'attachent à la route des vais- seaux. Quoy les a vus souvent, dans le voyage de TUranie, précéder la frégate niant de neuf à onze noeuds par heure , comme on voit les Chiens danois précéder les équipages dans les rues et les promenades publiques. On voit ainsi deux , trois ou quatre Dauphins , quelquefois un tout seul s'exercer à lutter de vitesse , et par leurs zig-zags entrecroisés sous la pointe du beaupré ( et cela pendant des journées entières), faire quatre ou cinq fois plus ; leur paroi posté- lieure est formée par le corps de lellimoïde, le plus souvent tout-à-fait imperforé, et qui n'a jamais que des trous vasculaires. Le vomer, cloison des narines , tient à l'ethmoïde com- me k l'ordinaire. En arrière du mu- seau , les maxillaires s'élargissent en une lame dilatée qui recouvre toute la pallie orbitaire et cérébrale du frontal , moins le bandeau qui les sé- pare de l'occipital. Ils contournent ainsi rouv£rture supérieure des nari- nes jusqu'aux os du nez ; les intcr- maxillaires bordent l'ouverture na- sale en avant, cl vont jusqu'au bout du museau sur et entre les maxillai- les. Le jugal ferme lorbilc en des- sous ; articulé en avant sous le maxillaire et le frontal, il se prolonge en arrière sous forme de stylet arti- culé sur l'apophyzc zygomaliquc du temporal. Cette apophyze est unie à l'apophy/e jwsl-orbilaire du fronlal : tl'oii il Miitque toute l'arcade zygo- matlque proprement dite appartient au tempoial; le jugal n'y entre pas ; le rocher et la caisse , soudés de bonne heure en une seule pièce, sont su.s- pcndus par des ligamens à une voûte que forment des lames saillantes de l'occipital latéral, du bîJsilaire, de l'aile ptérigoïde et du temporal; le pariétal lui-même prend pai t à celle voùle; le lemporal se trouve donc presque exclus des paiois cérébra'cs i /'. Chanf). — Fjesdeulstinissatitbicii en avant de l'orbite, le maxillaire ne fait que plafonner l'orbite, il ne lui lionne pas de paioi inféiieure ou la- térale; les paiatins et les apophyzcs ptérigoïdcs internes développent, de chaque cùlé des airièie-uarines , de vastes cellules tapissées par des sacs de membranes muqueuses comme les sinus maxillaires, frontaux, etc., dans les autres Mammifères. Chaque palatin se replie sur lui-même en un anneau irrégulier pour former la base de cette gi-ande caverne que le maxil- laire plafonne en haut. C'est dans cette caverne osseuse qu'on a placé le sens supplémentaire de l'odorat des Dauphins; maison ne l'a fait qu'ar- bitrairement , n'ayant pas décrit la struclure anatomique de cette pailic, surtoutsouslcrapportdes nerfs qu'on suppose s'y distribuer. Le trou par oii passe la deuxième branche de la cin- quième paire, n'est pas sous-orbilaire, mais ouvert au-dessus de la voûte de l'çrbite. Jl n'y a m os ni trou lacry- mal. Le trou optique est médiocre , et dans le sphénoïde, comme à l'ordi- naire. La hauteur de la cavité céré- biale surpasse sa longueur; la selle turcique est j rcsquecllaeée; les fosses cérébelleuses sont les plus creuses. Il y a souvent une tetilc cérébelleuse Irès-saillante dans son mil*eu ; la faux est toujours osseuse en arrière ; il n'y a pas de crête de coq à l'ethmoïde; i\ peine aperçoit-on quelques petits trous à la lame cribleusc qui est dans quelques espèces tout-à-fait imperfo- 35a DAU rée. Nous avons déjà dit que jamais les deux côtés de la tête ne sont par- faitement symétriques dans les Céta- cés propremeni dits. Nous avons, au mot Cétacés, don- né un aperçu de la distribution géo- graphique des espèces de cet ordre. Nous avons dit qu'il n'y avait aucune raison de croire que cette disti'ibu- tion fût aujourd'hui différente qu'elle n'était autrefois ; que ce qui avait jeté tant de confusion sur cette question , c'est que le mot de WalL et ses syno- nymes , chez les peuples germains et Scandinaves, étaient employés comme Cetiis chez les Romains , et Cètè chez les Grecs, pour désigner tous les grands Animaux marins. Pois- sons ou Mammifères indistinctement. Noël de La Morinière ( Hist. des pê- ches) a le premier signalé cette con- fusion, et entrepris de la débrouiller; mais il a trop restreint , en ne l'appli- quant qu'au seul Marsouin, la pêche que faisait des Cétacés , durant le moyen âge , sur les côtes de Norman- die et d'Angleterre , la sociélé dite des Wallmans. Cuvier pense que mê- me la Baleine franche habitait autre- fois nos parages , et que des chasses trop meurtrières l'ont reléguée sous le pôle. Nous avons dit en substance aux mots Baleine et Cétacés quel- les raisons empêchent d'adopter cette opinion. Nous développerons ces rai- sons dans un Mémoire particulier dont on peut se figurer les motifs et les preuves par notre Mémoire sur la patrie du Cihameau ( Mémoires du Muséum, T. x). Ainsi donc, le Dauphin à bec, le Marsouin, l'Or- que, l'Epaulaixl ou Grampus , et le tjouffleur , les plus communs sur nos côtes, qu'ils n'ont pas quittées, quoi- que bien évidemment , d'après tous les textes des chroniques et chartes du moyen âge , ils fussent l'objet de la pêche des Wallmans , sont les es- pèces dont il est seulement question dans ces chroniques et dans ces char- tes à l'exclusion Aci, Baleines fi'an- ches. Et la rareté des fanons dans les arts industriels, à cette époque, prou- ve bien que même les autres Baleines DAU ne se péchaient pas sur nos côtes, au moins régulièrement. Les sens des Dauphins paraissent aussi obtus que ceux des Baleines et des Cachalots. La cavité de l'oreille creusée dans la masse épaisse de leur rocher n'annonce qu'une ouïe très- imparfaite. L'odorat est nul, elle goût n'est guère plus développé, à en juger parla fixité de la langue. Le toucher n'y a pas d'appareil spécial. La vue seule paraît devoir une certaine per- fection au miroir choroïdien qui gar- nit l'intérieur de l'œil. Nous avons découvert dans le Marsouin , et Cu- vier a aussi trouvé dans le Dauphin , que la surface concave de la choroï- de est d'un gris de nacre. Il en est probablement de même dans les au- tres espèces. Cette même couleur peint aussi la choroïde de la Baleine qu'il est si difficile d'approcher dans l'eau diaphane , et qu'on approche au contraire très-aisément dans l'eau verte. Or, il n'y a pas de raison pour qu'elle entende mieux dans l'une de ces eaux que dans l'autre. Nous avons montré (Anat. et Physiol. des Syst. nerv. et Méin. sur l'usage des couleurs delà choroïde, lu à l'Institut les 19 et 26 janvier 1824, imprimé dans le Journ. de Physiol. ï. iv) quel était l'efTet de ces miroirs réflecteurs dans la vision. Et quoique toutes les autres circonstances de la structure de l'œil dans les Dauphins soient peu avanta- geuses, néanmoins les rétlections qui s'opèrent sur le miroir choroïdien ser- vent de compensation à cette imper- fection. Avant la révision que Cuvier vient de faire des espèces de ce genre d'a- près une comparaison de têtes bien conservées, révision qui n'eût été que conjecturale sans les collections dont il dispose, Blainville comptait, non compris les sept espèces de son sous- genre Hélérodon dont la seule espèce authentique forme le type du genre Hypéroodon de Cuvier, vingt-cinq es- pèces de Dauphins répari ies en cinq sous- genres : Delphinorhinque, Dau- phin proprement dit, Oxyptère, Mar- souin et Delphinaptère. On va voir que DAD ces vingt-cinq espèces se réduisent à treize ou quatorze authentiques. Il eût été bien facile , dit Cuvier , en profi- tant de figures grossières faites d'ima- gination ou de souvenir , et de des- criptions confuses et tronquées , et en accumulant des synonymes qui ne sont que des copies les uns des autres, de faire paraître de Ion gués listes d'es- pèces qui n'auraient aucune réalité , et que le moindre souille de la critique renverserait ou mettrait eu désordre. Mais c'est précisément la conduite contraire qu'il est , selon nous , né- cessaire de tenir si l'on veut tirer l'histoire naturelle du chaos où elle est encore. Nous avons cru devoir ci- ter ces réflexions qui s'adaptent si bien aussi à la physiologie et à l'ana- tomie , pour prévenir le soupçon que notre article serait incomplet sous le rapport zoologique parce qu'il con- tient presque moitié moins d'espèces que ceux des autres Dictionnair.es, bien que nous en ayons mentionné qui ne s'y trouvaient point. La tète osseuse des Dauphins , dit encore Cuvier {loc. cit.) , varie par le plus ou moins de longueur et de lai- geur du museau. Ceux à museau large ont la tête ronde , ou , comme on a dit , en forme de chaloupe , c'est-à-dire que la ligne du profd des- cend par une convexité uniforme jus- qu'au bout du museau; ceux à mu- seau grêle ont au contraire au bas de cette convexité une partie plane qui forme comme une espèce de bec. On a tiré de cette conformation des caractères propres à diviser ce genre en deux petites tribus ou sous-genres. t Dauphins à bec. \ . Dauphin vulgaire , TJelphinus Delphis, L. , Cuvier, Ossem. Foss. , 2*^ édition, i'* part. ; le crâne, pi. 21 . fig- 9 et 10, ï. V. Long de six ou sept pieds; son museau , à comp- ter du front , égale en longueur le reste de sa tête ;. il porte à chaque mâchoire quarante-deux à quarante- sept dents de chaque côté , et en a , par conséquent, cent soixante-huit à cent quatre-vingt-huit ; ses pec- TOME V. DAU 3f.3 torales sont médiocres , taillées en faux ; sa dorsale pointue est assez élevée ; sa caudale, en forme de crois- sant, estéchancrée dans son milieu, à cornes peu aiguës et peu prolongées ; la queue avant sa base est un peu comprimée latéralement, et carénée en dessus et en dessous; son dos est noirâtre , et ce noir fait un angle des- cendant vers le flanc; les tlancs sont grisâtres et le ventre blanchâtre ; .sa tête osseuse se reconnaît parce que le museau est étroit, allongé, un peu moins long que la mâchoire inféi icu- re, un peu convexe en dessus, plat en dessous ; l'occiput est à peu près hémisphérique ; la tempe se porte en arrière par un angle saillant et arron- di ; les os du nez sont un peu plus larges que longs ; le milieu du palais forme une saillie longitudinale éten- due depuis sa pointe jusqu'à la pyra- mide des arrière - narines ; cetle saillie est flanquée de chaque côte d'un enfoncejnent longitudinal; le plafond du palais ne devient plane que vers la pointe. Cette espèce, nom- mée Oie de mer par nos matelots à cause de la forme déprimée et aplatie de son museau , est la plus commune le long de nos côtes. Elle se trouve également dans l'Océan et la Médi- terranée ; mais on est loin de savoir la limite des parages qu'elle habite. C'est elle que les naturalistes sup- posent être le Dauphin d^ anciens, et cette supposition n'a d'autre fonde- ment que l'aplatissement que pré- sente le museau dans des figures de cet Animal qui nous ont été conser- vées sur les monumcns de la sculpture et de la peinture antiques. Il faut qu'u- ne superstition particulière ou une singulière confusion ait porté les an- ciens à défigurer cet Animal dans les représentations qu'ils en ont faites , car nulle part , soit sur les marbres , soit sur les médailles, soit même dans les peintures d'Herculaniun oii de nombreuses espèces de Poissons sont représentées avec une fidélité que l'on n'observe que depuis peu en histoire naturelle, le Dauphin n'est recomiaissable que comme Animal 55 !• DAU symbolique. Tantôt on lui donne dès écailles , tantôt une guelile de Squa- le , tantôt une queue verticale , fetc Ce qui aura donné lieu à ces dispa- rates ne peut venir que de récits con- tradictoires sut' des Animaux très- ditJérerls , et celte conjecture est ap- puyée pilrcetteobservationdeCuvief, que Pline ( lib. 9, cap. 7, 8 et 11) ap- plique le nom de Dauphin à des Ani- maux don! il cite des caractères qui n'appartiennent qu'à des Squales. Sé- lièque ( TVfl/. Quest. , lib. 9 , cap. 2 ) et Athénée ( lib. 7) font le même eili- ploi du mot Dauphia. Ces jjassages corrobotent les principes de critique que uOUs avons le premier établis au mot CÉTACÉS sur la manière dont il l'a ut entendre les récits deè anciens sur les noms génériques de Cétè , de Ce/us , et de f/'all chez les auteurs dit moyeu âge, puisqu'ils ont puappliquer SI la u ^sèment les noms spécifiques. GuVier {lue. cit. ) demande si l'on doit distinguer de cettii espèce lé Dau- phin de Pernetty ( Voyage aux Ma- iouities, T. 1, pi n, fig. 1) vu près des îles du Cap- Vert, et dont le ventre paraît avoir été tacheté. -— Blainville fait du Dauphin de Pernetty la quatriè- me espèce de son prerhier .>^ous-genre. •2. SotrFFl.EuR DES ]SoïlMANns,/?e/- phiniis Tiir'sio , Fabricius , Faun. (Woenï. , p. 49 ; Nesâr-nak des Islan- dais , de Boririaierre , Cetol., pi. 11, lig. 1 ; Lgj|én. , Cet. Séparé en deux e-.pècesdansleDictionn. d'Hist.Nat. , oit il figiire comine huitième et neu- vième espèces sous les noms de Gl'and Dauphin ou Souffleur, et de Dauphin Nesarnàk. C'est aussi le mente que Hunter ( Trahs. Phil. 1787 , pi. 18 ) nomme Boltle-îsosewale , et prend poUr le Z>. Delpkis , L. — ^^Long de neuf à dix pieds , il porte de chaque côté, à chaque mâchoire, vingt-Une à vingt-trois dents coniques, ëmoussées par le bout. Il est reconnaissable dans l'Oudre de Belon que cet auteur croyait VOrca des anciens , et qu'il confond à tort avec le Capidoglio des Italiens, lequel est un Cachalot. Linné, dit encore Cuvier , avait réuni sOui son Delph. Orca cet O/cade Belon et DAU Celui de Rondelet, ou l'ËpauIàrd qui h'à que vingt-deUx dents en tout à chaque mâcnoirè avec une lêle ron- de. Ce Souffleur ou Delphiinis 'tursio est le même dont Camper a figuré le crâne, pi. 5.S, ,ô6, 3g et 4o , sous le nom de Dauphin vulgaire. — Le crâne du Delphinus Tursio est représenté {loc. cit., pi. 21 , lîg. 3 et 4 ); il est à peu près au Éredanensis ce qu'est le Dubius au Delphis. Son museau est plus large, plus court, plus aé- primé , mais les tempes ont la même gl andeur relative. Les os du nez sont plu^ petits et ne touchent pas aux in- terlTiaxillaires ; le voinèr s'y montre à deux endroits de la face inférieure , tme fois entre les maxillaires et les palatins , et plUs en avant entre les mtertîidxillaires et les maxillaires. Les veltèbres cervicales , quoique min- ces, sont loujouis distinctes; il y a treize dorsales et trcntè-huit vertè- bres terminales ; il n'y a point de trou au premier os du sternum , et ses angles latéraux sont moins aigus que dans le précédent. — Nous avons vu deux fois, la Seine étant grossie par la fonte des neiges dans des années oLi la Manche avait été très-orageuse durant le mois de février, une tioupe de six à huit Souffleurs se tenir pen- dant plusieurs sehiaines à là hauteur de Rouen etllre Jumièges et le Pont- de-l'Arche; le plus souvent ils se te- naient dans le port même de Rbtlcn,oii là vue des curieux et la multitude des canots et des barques ne sèmblaierit pai les intirhider. On nous a assuré Su'ils n'avaient jamais remonté au- essus du Pont-de-l'Ai che , qui est ta limite des marées. Or on prétend que des Marsouins ont été vus dans la Seinejusqu'âùprès de Paris. 3. Dauphin DEGÉoFrïioY,l!lainv., Delph. fmntatus ,Gnv. , loc. cit. p. 278; c'est peut-être sa tête qu'oii voit repi'ésetltée sous le nom de Marsouin blanc dans Duhamel (Pêches, part. 2 , sect. 10 , pi. 10 , fig. 4 ; D. rostratus , SliaW?) Moins connu que les deux pré- cédens. La chute de sa convexité fron- tale est plus rapide ; le bec plus pro- noncé et plus coihprimé. Geoffroy inu Srrini-llilaire en a rapporté de Lis- bonne un inilividii entier qui a vingt-quatre ou vin"t-cinq dents partout. II est long de sept pieds, et soû bec de huit ou dix pouces; sou dos est gi is ; le ventre et le tour des yeux blancs ; les nageoires ont reçu daus la préparation de la peau une teinte d'un blanc roussàtre que F'Animaf avait sans d^te dans f état frais ; les pectorales sont taiffécs en faux comme au Dauphin et au Marsouin. HIainvilie a rapporté à cette espèce i:n Dauphin vu parFré- minvillcsiula côte du Brésil. Ce voya- geur lui donne (juinze pieds de long, une convexité tres-forte sur la gueule dont la mâchoire formait un museau très-avancé. Il était de couleur cen- drée, avec une raie blanche de cha- que côté de la tête , la(]||^lle raie s'é- tendait pour dessiner une grande ta- che de la même couleur sur le dos , sous la gorge et sous le ventre. Si le rapprochement est exact, celte espèce serait donc des mers du Brésil. 4. Dai-phin de Breda, Delph. Bredanensis. Guvier (/oc. cit. , p. 218 à 296 )avait rapporté , par conjecture, à l'espèce précédente dont on ne con- n.iît pas le crâne, des têtes (représen- tées, ibid.,^\. 21, lig. 7 et 8) dont le mnseau est plus comprimé vers le bout que dans le Dauphin vulgaire, et un peu plus élargi vers son quart supérieur , le lobe du devant de l'or- bite plus marqué et séparé du museau par une grande échancruro, les os du nez plus larges , moins saillans et tou- chant aux intermaxillaires, la crête occipitale plus effacée , la tempe beau- coup plus grande et l'occiput plus étroit. Il n'y a que vingt-une, vingt- deux ou vingt-trois dents de chaque côté à chaque mâchoire, de quatre- vingt-quatre à quatre-vingt-douze en tout , mais plu^ grosses qu'au Dau- phin vulgaire. Van Breda vient île communiquer à Cuvier la véritable espèce dont proviennent ces têtes ; ce dessin est accompagné de la figure même de la lête de l'individu d'après lequel il est fait. Il en résulte que ce Dauphin n'a pas le front relevé, mais D.VU .v^.-S qne le profil de son crànc se perd in- sensiblement dans celui de son mn- seau. L» dorsale est élevée en demi- cVoiss.rnt, à peu près sur le milieu de la fongneur du corps. Dans le De/ph. f/unlatus , la dorsale est presque aussi en arrière que dans le Dauphin du Gange. L'individu dessiné par Breda avait huit pieds de long. Le dessin d'un Animal très -semblable a aussi été envoj'é de Brest. 5. Dauphin couronné , Delphlnus coronatus, FréminvilFe, figuré Nou- veau Bull, des Se. par la Soc. phil. , n« 56, }. 3 , pi. 1 , fig. 3. — Cuvier ( loc. cit. ) admet cette espèce à bec grêle, à mâchoire supérieure plus courte que l'autre, entièrement noire et marquée de deux cercles jaunes concentriques sur le fiont , d'après une note rédigée dans la mer Gla- ciale , en 1806, pa^ Fréminville , officier de marine. Le plus grand de ces cercles a deux pieds neuf pouces de diamètre , et l'intérieur à peu près deux pieds un pouce. La mâchoire supérieure a quinze dents de chaque côté, et l'inférieure vingt-quatre, tou- tes très-aiguës. La dorsale, en forme de demi-croissant , est plus piès de la queue que de,la tête ; la caudale est en croissant. Il y en a des individus de trente à trente-six pied-, de longueur. On ne connaît point la tête osseuse. Frémmville a commencé à rencontrer cette espèce vers le soixante -quator- zième degré. Mais c'est surtout entre les îles de glace voisines du Spitzber'» qu'il l'a vue en troupes nombreuses^ 6. Dauphin du Gange , Delphi- nus gaiigeticus , Lebeck , Nouv. Mém. de la Soc. des Nat. de Berlin , T. m pi. 2; Roxbuigh , Mém. de 'la Soc! Asiat. de Calcutta, T. vu, in-S", n* 4 et pi. 5 ; son crâne, Oss. Foss., /oc. cit., pl. 8, 9 et 10.— De tous les Dauphins a bec c'est celui qui l'a le plus lono^. Cette longueur forme plus des trois cinquièmes de la tête. Ce bec est mince, comprimé laléialement et plus gros au bout qu'au milieu. La na- geoire dorsale est extrêmement courte et peu saillante ; les pectorales, élar- gies et tronquées au bout, ont à peu a 3* o56 BAU près la forme d'éventails. Il porte en- viron trente dents de chaque cùté , en tout cent vingt. Durant la jeunesse, elles sont toutes longues , droites* , comprimées , très-aiguës , et les anté- rieures plus longues que les posté- rieures. Avec rage elles s'usent par la pointe et s'élargissent par la base cil elles prennent une forme striée et des espèces de très-petites racines, étant ainsi préparées k tomber lors- que leur cavité est remplie. L'évent forme une ligne droite et longitudi- nale. Le plus grand individu , récem- ment envoyé par Duvaucel, est long de sept pieds trois pouces. Le museau a quatorze pouces jusqu'à la chute du front et dix-sept jusqu'à la commis- sure. La pectorale est longue d'un pied et large au bout de sept à huit pouces. Le caractère le plus frappant du crâne de (*tle espèce , c'est que les maxillaires, après avoir recouvert , comme dans les autres Dauphins, les frontaux jusqu'aux crêtes temporales, produisent chacun une grande paroi osseuse qui se redresse , s'incline vers la paroi opposée et forme avec elle une grande voûte sur le dessus de l'appa- reil éjaculateur des évcnts. Ces deux lames osseuses sont presqu'en contact sur les deux tiers antétieurs de leur bord interne , mais en arrière elles s'écartent pour laisser passage à l'é- vent. C'est la ligne de réunion de ces deux parois osseuses qui soutient la carène que le front de cet Animal montre à l'extérieur. La plus grande partie de l'espace qu'elles lecouvrent est remplie d'une substance fdjreuse, serrée et assez dure. Cette tète se dis- tingue en outre de toutes les autres du même genre par la grandeur de l'apo- physe zygomglique du temporal pro- portionnée à la grandeur de la tempe. Cette apophyse va aussi se joindre à l'apophyse post-orbitaire du frontal. Cette apophyse est au moins double de celle des Dauphins où elle aie plus de grandeur. La masse de la caisse et du rocher est ici enchâssée à demeure entre le temporal et les parties voisi- nes de l'occipital. La symphise s'étend jusqu'à la dernière dent , comme chez DAU les Cachalots. La longueur de cette symphise égale la moitié de la lon- gueur totale delà tôle. Les vertèbres cervicales sont aussi distinctes que dans les Quadrupèdes, et assez for- tes, bien que courtes. A la quatriè- me , à la cinquième et à la sixième de ces vertèbres , il y a un second rang d'apophyses transverses partant du corps , et plus longues que leurs ana- logues ndïinales. Il y a onze et peut- être douze vertèbres dorsales. Les vertèbres terminales sont au nombre de vingt-huit. Il n'y a qu'une articu- lation au premier doigt, quatre aux trois suivans, deux au dernier. Pline , li/y. 9 , cap. i5 , a indiqué cet Animal sous le nom de Platanista. Il remon- te en troupes dans le Gange , aussi haut que ce fleuve est navigable ; mais il se tyut principalement dans les nombreiTOS branches de ce fleuve qui arrosent le Delta du Bengale; les Bengalis le nomment Sousou. 7. J^AtiPUiN DOUTEUX, Delphùius diibius , Cuv. , établi seulement sur des têtes osseuses conservées au Mu- séum d'Analomie. Ces têtes ont beau- coup de ressemblance avec celle du Dauphin vulgaire. Elles sont seule- ment en général plus petites; leur museau est plus fin, plus pointu, avec la mâchoire supérieure conique et non renflée dans son milieu, comme celle du Dauphin vulgaire. Les dents ont la même fonnc , mais il n'y en a jamais plus de cent cinquante-deux. 8. Dauphin de Bory, Dc/phinu^ Boryl, figuré pour la première fois dans les planches de ce Dictionnaire ; Desm. (Encycl. Mamm. ). Bec assez long, très-déprimé et fort large près de la tête qui est peu élevée; nageoire dor- sale à égale distance de l'extrémité du museau et du milieu du croissant de la nageoire caudale ; dessus du corps d'un giis de Souris fort tendre ; des- sous d'un gris très-clair, avec des ta- ches peu tranchées, d'un gris bleuâ- tre ; côtés de la tête d'un blanc d'i- voire , nettement séparé par une li- gne droite de la couleur du dessus. Bory de Saint-Vincent, à qui nous de- vons un dessin de cette espèce, l'a IVi DAUPHIN DE BORY. o ^ l'ig; 2 DUGONG Luqmlo HAUCOUr. .îllit,vv DAU lencouircc deux fois entre Madagas- car et les îles de France et de Mascareigne. Elle est de la taille du Dauphin vulgaire. Noire infa- tigable collaborateur en prit dont la couleur blanche du côté de la tête dans laquelle les yeux sont compris , frappa les matelots qui comparèrent à une moustache cette couleur si net- tement séparée du gris du dessus de la tète, par une ligne très-droite et fort tranchée. Les taches ou bandes transverses bleuâtres du dessous du corps disparurent presque entière- ment après la mort de l'Animal. Mi- lius, dernier gouverneur de Masca- reigne, depuis son retour en France , a remis à Bory de Saint-Vincent la figure d'un Dauphin absolument semblable , mais de couleur capucin fort paie , trouvé sur la côte occiden- tale de la Nouvelle-Hollande , à la baie des Chiens marins. ff Dauphins à tête obtuse. 9. Mx-RS,6vv>i,Delphinus Fhocœna, L.j 3Ieer Schwein des Allemands (Co- chon de merj, Forpess des Anglais ( Porcus Piscis ) , d'oii le nom de Pourpois qu'on lui donnait dans le moyen âge. — Il a partout vingl- une, vingt -deux ou vingt -trois dents droites, comprimées, arron- dies , quelquefois striées , quelquefois lisses. Sont-ce des différences d'âge ou de sexe? Il n'a guère plus de qua- tre à cinq pieds, la dorsale , plus re- culée qu'au Dauphin vulgaire; excep- té sa tète ronde , et même un peu pla- te, ses formes sont semblables et ses couleurs aussi. De tous les Dauphins à tête ronde c'est celui qui est le plus commun sur nos côtes et dans nos marchés. Le Dauphin Guette de Du- hamel ne paraît être qu'une petite va- riété du Marsouin. 10. Daupuin Gladiateur ou Epatt- LABD , De/p/iinus Orca , Fabricius , Bonnaterre et Lacépède ; Grampus des Anglais (de grand Poisson, al- téré en Graspois par les Normands établis en Angleterre lors de la con- quête); le Swerdtjisch d'Egède , fi- guré à la page 48 , oii se lit pour texte la description du Squale Scie ; TEpée DAU 557 de mer d'Anderson ; enfin Cuvicr croit que c'est le Bélier de mer de Pline, lib. 9, cap. 5, d'Elicn, lib. i5 , cap. 2. — Il a la nageoire dorsale pointue et élevée; le corps noir en dessus, blanc eu dessous; une poin- te noire dirigée en avant entre dans le blanc vers la base de la queue ; il y a une tache blanche et arquée au sourcil et derrière l'œil. On en prit dans la Tamise, en 1787 , un individu de vingt-quatre pieds de long, figuré par Ilunter (Transacl. Phil. , même année, pi. 16) ; un autre de trente pieds , en 1790 ; un de dix-huit dans la Loire , décrit dans Lacépède sous le nom de Dauphin Duhamel. — Sa tête est lepréscnléc (Oss. Foss., pi. 22, f. 5 et 4) ; museau large et court comme au Marsouin et au suivant, mais la région antérieure aux narines est concave au lieu d'être renflée. Lesosdu nezsoni petits. Levo- mer ne paraît pas au palais. Les tem- pes, profondes et concaves, sont sépa- rées de l'occiput par des crêtes plus saillantes même que la crête temporale. 1 1 . Dauphin gkis , Velph. giiseus, Cuv., loc. cit. ,pag. 1284 et 297. Tête mousse et bombée comme au Mar- souin ; dorsale pointue et arquée éle- vée de quatorze pouces sur une base de quinze. — Deux individus, sur qua- tre échoués sur les côtes de la Ven- dée en 1822, avaient cette nageoire détrjjite en tout ou en partie. Tous quatre manquaient de dents à la raâ- choiie supérieure. Un , long de sept pieds , en avait huit à la mâchoire in- férieure ; les autres, longs d'environ dix pieds, n'en avaient que six ou sept émoussées ou cariées ; un autre , pris à Brest et mal représenté ( Ann, du Mus., t. 19, pi. 1 , f . 1), n'en avait que quatre fort usées, et, non plus , aucune en haut. Les pectorales pointues sont longues de trois pieds sur un pied de large à leur base ; le dos et les nageoires sont d'un noir bleuâtre ; le dessous du corps , blan- châtre , se fond sur les côtés avec le noir du dos. Il n'y a pas de taches sur l'œil. Le crâne est figuré par Cuv. {loc. cit., pi. 22 , fig. 1 et 2). Les pla- 358 DAU foudsxJes orbites s ecailcnt plus qu'au Marsouin ; le vomer ne se montre point au palais comme chez ce der- nier. Risso envoya de Nice, en 181 1 , sous le nom de Del phi nus Anes , le dessin, la description et l'extrémité de la mâchoire inférieure d'un Dau- phin pris dans la meridrague de cette ville , et long de neuf pieds , qui res- semble fort à cette espèce ; il man- quait aussi de dents en haut, et n'en avait que cinq en bas ( Ann. du Mus. t. 19 , pi. 1 , J". 4).' Il était en dessus d'un gris de plomb , traversé par des traits et des raies inégales, droites e^: flexucuses , bUmchâtres ; le dessous d'un blanc mat. 12. Dauphin Globiceps , Delphi- nus Globiceps , Guv. , loc. cit. , page 385 et 297 ; Delphinus mêlas , Traill. Journ. de Nicholson, t. 22 , pag. 81 ; Delph. deductor, Scoresby , tab. des Rég. Arctiq. La tête gravée dans Don- na terre, Cetol., pi. 6,f. 2;dansLacép. pi. 9 , f. 2 , sous le nom de Cachalot Sw^inewal, et dans Camper, Cétac. pi. .52 , 55 et 54, sous le nom de Narwal édenté, estd'un Globiceps. — L'espèce égale le Gladiateur ou Epaulard ; elle atteint vingt pieds et plus • sa dorsale est beaucoup plus courte ; ses pecto- rales beaucoup plus longues et plus pointues; la saillie excessive de son iront resprésente un casqiie antique ; sa peau est noire, excepté un ruban blanchâtre régnant sous le corps , de- puis la gorge jusqu'à l'anus , et élargi quelquefois sous la gorge en une ban- de transverse. — Les jeunes ne mon- trent pas de dents. Un peu plus âgés, ils en ont dix à chaque mâchoire ; les plus adultes n'en, ont pas plus de vingt. Néanmoins des observateurs qui en ont vu des troupes , ont compté siir quelques individus vingt-qua- tre à vingt-huit à chaque mâchoire. Ce qui est certain, c'est qu'elles finis- sent par tomber ; les vieux n'en ont plus du tout en haut, et en conser- vent à peine huit ou dix en bas. Le Slaoûl , pharmacien de Sainl-Brieuc, qui en a observé soixante-dix échoués près de Paimpol , a vu beaucoup d'in- dividus oi\ la nageoire dorsale man- DAU quait en tout ou en partie. Scoresby {loc. cit.) en a observé dans les mers du Spitzberg des troupes nombreuses qui semblent conduites par un des grands individus ; il en a vu jusqu'à mille en une seule troupe. En iSo5 , on en poussa jusqu'à trois cent dix sur le rivage de Schetland ; en décem- bre 1806 , il en échoua quatre-vingt- douze dans la baie de Scapay à Po- mona , l'une des Orcades. Cuvler représente sa tête {loc. cit. pi. 21 , f. 11 , 12 et i5); les iater- maxillaires sont beaucoup plus larges qu'à l'Epaulard; ils prennent presque les deux tiers de la largeur du mu- seau s, dans l'Epaulard , seulement le tiers ; les tempes sont plus petites ; leurs arêtes moins saillantes ; indices de mâchoires moins robustes. Le vo- mer ne paraît pas au palais. Guvier pense que l'Animal repré- senté par Aldrovande {de Fisc, p. 68 1 ), sous le nom de Bufalina, dont le dos, aulicu dedorsale, offre un certain nombre de déchirures , est quelque Dauphin à tête obtuse et à dorsale mutilée. Quant au D.feres de Bonna- terre et Lacépède , il ressemblerait au Globiceps , excepté que ses dents seraient bilobées par une rainure. Il sera difficile, tant qu'on ne connaîtra pas exactement les Cétacés de la Mé- diterranée , de décider ce qu'était VOrca des anciens. D'après le récit du combat livré par Claude à une Orca , on peut supposer que c'était un Cachalot; et les Italiens tradui- sent Orca par CapidogUo qui est leur Cachalot. f ff Dauphins sans dorsale , Delph i- NAPTÈRES de Lacépède. 1 3. Dauphin blanc , Delph. Leucas, VaW., Béluga des Russes, freis FiscA, Tlirt Fisch des Allemands et des Hol- landais, Scoresby, t. 2 , pi. i4. — La convexité de sa tête est aussi courte et aussi arrondie qu'au Globiceps ; du reste elle est petite à proportion; le milieu du tronc est assez gros; les nageoires pectorales sont courtes et ovales; la caudale légèrement échan- créc a ses lobes effilés en pointe. Dans l'âgeadulte, 11 y a neuf dents partout. DAU vingl-huil en tout, dioiles, légère- ment comprimées en coin et i ppinlc oblusf. Le Béluga perdant de bonne lieure ses dents d'en haut, An(icrso!i, Biisson et les autres compilateurs après lui en ont fait un Cachalot ; mais les synonymes de Martcns, de Zorgdrager et d'Egcde , que l'on cite pour le Physeter albicans , ou Cacha- lot blanchâtre, se rapportent absolu- ment au même Cétacé , que ceux d'Anderson et de Krantz, cités pour le Delph. Lcucas. Celui figuré par Scoresby avait treize pieds de long; il ayait échoué dansleFuth de Forth eu juin i8i5. Les figures de Marteifs et d'Egède ne rendent pas assez la convexité de sa tête. Cuv. [loc. cif. ) représente son crâne (pi. 22 , f. 5 et 6) qui diffère beaucoup de celui des au- tres Dauphins par son profil rectili- gne , au-dessus duquel le crâne se relève fort peu ; le museau va en se rétrécissant presque uniformément ; le vomer ne paraît pas au palais. Cette tête avait déjà été figurée par Pallas , Voyage, pi. 69. i4. Dauphin DE l^Ènoîi,Delpà- Pe- ronii, Lacép. ; Delph. leucoramphu? , Péron, Voyag. t. 1, p. 217. — Cuvier (/oc.ciV.) rapporte à cette espèce un Del- phinaptère a museau obtus , mais dé- prinjé au bout et sur les bords , ce qui lui fait une sorte de bec court , à pe;ctorales taillées en faux , comme dans le Dauphin et le Marsouin ; cau- dale grande , pointue aux deux bouts, c'cbancrée au milieu, d'un noir bleuâ- tre sur le dos ; le dessus du museau , tout le dessus du corps et les pectora- les d'un blanc éclatant , excepté le bord tranchant des pectorales qui est noir comme le dos ; partout le noir et le blanc nettement séparés l'un de l'autre ; son crâne, représenté pi. 21, f. 5 et 6 , ressemble assez à celui du Dauphin vvUgaire, et encore plus à celui du Delph. dubius; mais le mu- seau est un peu plus plat et plus lar- ge. Il porte partout trente-huit ou quarante dents aus->i grêles qu'à ces Qeux espèces. Il est long de cinq pieds et demi. Le capitaine Houssard" en a rapporté une tête , et Dussumier de • DAD sr.p Bordeaux une peau qui proviennent de la partie australe de la mer des Jn- des. Ces parages conviennent aussi au Dauphin de Péron. C'est probable- inejit le même que le Dauphin de Commerson , vu près du cap Horn , •'< corps blanc, à extrémités noires. Quoy et Gaimard ont rencontré le Dauphin de Péron dans les parages de la Nou- velle-Guinée par deux degrés de la- titude. Les Dauphins blancs, vus de loin dans la njer de la Chine par Os- bek , sont-ils "de même espèce? La zone équatorialesé|)are leurs parages; c'est une laison d'en douter. Enfin Cuvier, jusqu'à des preuves ultérieu- res, repousse du jgenre Dauphin la Senedette de Rondelet, pag. 485. Ce qu'en dit cet auteur lui semble se rapporter gu Cachalot. 'lous les Dauphins dont nous ve- nous de parler, excepté celui de Péron, sont de l'océan Atlantique; et nous avons vu au mot Cétacés que les es- pèces sont circonscrites dans des pa- rages au-delà desquels on ne les ren- contre guère. Quoy et Gaimard ont observé dans l'océan Pacifique /rois espèces différentes entre elles par les couleurs, et que la situation même de leurs parages ne permet guère de supposer identiques à aucun des Dau- phins'précédens par la raison que nous venons d'exposer. Malheureusemrntj ces Dauphinsn'ont été vus qu'à la mer, et comme, en nageant , le devant de la tête reste au-dessous de Veau, on n'en a pu reconnaître la forme. On ne peut donc les classer dans aucune des sections précédentes. I. Dauphin Rhinocébos, Atlas de Zoolog. , Voy. de Freycinet , pi. j 1 , fig. 1 , par 5,'28 de latitude nord. Ces Dauphins, caractérisés par une corne ou'nageoire recourbée sur le front , fai- saient de rapides évolutions autour de rUranie. Leur taille est à peu près double de celle du Marsouin. Le dessus du corps jusqu'à la dorsale est tacheté de noir et de blanc. II. DAUPni>f CRUCIGÈKE , ih'nL , pi. 2, fig. 5. Dans la traversée de la J\ou- velle-HoUande au cap Horn, par ^9 degrés de latitude sud , TUranie rcn- 36o DAU contra des Dauphins ayant de chaque côté du corps dans presque toute sa longueur deux bandes blanches cou- péesàan^ledroit par unebande noire. La nageoire dorsale était assez aiguë. III. Dauphin ALBiGÈRE , «7;iV/. , pi. 11 , fig. 2. Par les mêmes latitudes, mais plus à l'est que pour le précé- dent , rUranie rencontra une autre espèce de Dauphin l'emarquable par une bandelette blanche de chaque cô- té de la tête. — Le premier de ces Dau- pliins est évidemment une espèce dis- tincte. Les deux autres paraissent au- tant difféientes entre elles que du Dauphin de Péron. Dauphins fossiles. i5. Dauphin de Gortési , Cuv. ( loc. cit. , pag. Sog et suiv.)- Dans la colline de Torrazza , séparée, par le ruisseau de Stramonte , du mont Pulgnasco , oii a été découverte par Gortési la Baleine que nous avons décrite sous le nom de Cuvier (/^. Baleine), a élé trouvé aussi, par Gortési , le squelette presque en- tier d'un Dauphin, dont voici les caraelères : chaque mâchoire a vingt- huit dents , c'est-à-dire quatorze de chaque côté , toutes coniques , légèrement arquées en dedans, al- lant en diminuant veis le devant; les plus grandes sont longues de deux pouces; leur émail est teint en bleu par l'argile de leur gissement. Ge nombre de quatorze dents se retrouve aussidansle Giobiceps;mais le fossile n'en diffère pas moins essentiellement par sa tête beaucoup plus étroite à proportion de sa longueur. Ges deux dimensions sont dans ce Fossile de 0,620 et o,245 , en prenant la largeur d'une orbite à l'autre; et dans une tète de Globiceps , justement de la même longueur , la largeur est de 45o. On voit aussi par la hgure de Gorlési que le museau est bien plus long à proportion du crâne ; que l'orbite est plus petite ; que l'enfoncement au-devant des narines est plus étroit et plus creux. La mâchoire infé- l'ieure est moins haute à proportion que dans l'Epaulard et le Globiceps ; la tête est longue d'im pied dijc pou- DAU ces neuf lignes. Ge qui reste de l'é- pine fait environ trois fois et demie la longueur de la tête ; mais il y man- que beaucoup de vertèbres de la queue. Il ne reste que trente-trois vertèbres et treize côtes d'un côté; il y a donc au moins treize vertèbres dorsales f puis treize autres vertèbres, soit lombaires , soit caudales. D'après les dimensions indiquées , il est vrai- semblable que si l'épine était entière, le squelette aurait à peu près douze pieds; et qu'en tenant compte des lobes de la queue, l'Animal entier pourrait en avoir treize. Ge Dauphin fossile n'est donc pas identique avec aucune espèce connue. 16. Dauphin a longue symphise, Guv. {loc. cil., pag. 012 ). Il existe au cabinet de Dax une mâchoire infé- rieure assez complète de ce Dauphin , repiésentée ( Guvier , pi. 23, fig'* et 5), et au Muséum de Paris, un fragment de mâchoire supérieure ( iùid. fig. g , 10 et 1 1 ) , trouvé à deux lieues de Dax dans les couches d'une espèce de falun riche en toute sorte de Goquillcs. Les dents solides et sans dents de remplacement dans leur ca- vité , prouvent d'abord que ce n'est pointun Gavial comniela longueurde la symphise l'avait fait croire, et ce ne peut être la mâchoire d'aucun Reptile, puisque les branches n'en sont pas di- visées en plusieurs os. Ge qui subsiste de la partie symphisée est long de o,24 ; et la plus entière des branches l'est encore de 0,2 au-delà de la sym- phise. G'est une longueur de seize pouces qui annonce plus de deux pieds de longueur totale. Il y a huit dents de chaque côté dans ce qui reste de la symphise , et dix autres en arrière dans la plus entière des deux bran- ches. Ges dents coniques ont en ar- rière de leur base un petit talon mousse. Le fragment delà mâchoire supérieure montre encore que c'est un Dauphin , par ses dents pleines avec un vestige de talon à leur base , et dont les lacines vont en s'élargissant jusqu'.à l'endroit oii elles entrent dans l'os. Gette mâchoire supérieure prou- ve enfin que ce n'est pas un Cachti- DAU lot, floulc qu'aurait laisse la mâchoire inféiievire seule, d'abord à cause de ses d^ls, et ensuite parce que, dans sa l'orme et dans l'agencement de ses os , elle a tous les caractères des Dauphins. Ce nest non plus aucun des Dauphins connus. Le DelpIU- iiiis Gangeticusci celui deVan Breda, qui ont aussi une longue symphise à la mâchoire inférieure , sont tous deux plus petits. La symphise du premier est très-comprimcc; celle du fossile est plus large que haute , et les dents sont d'une autre forme ; celui de Breda a les dents plus petites , plus serrées et beaucoup plus nom- breuses qu'elles n'ont pu l'être sur le fossile. Celte espèce qui devait être d'un Quart plus grande que le Dau- phin de Breda , est donc distincte de toutes les autics. 17. Dans le même gissement que le précèdent , a élc trouve un fragment de mâchoire inférieure contenant huit dents et l'alvéole d'une neuviè- me. Les dimensions de ce morceau , la grandeur de ses dents, sont aussi DAU 061 DAUPHIN. MOLL. Nom marchand du Turbo Delphiiius , L. f^. Dau- rilINULE. (b.) DAUPHINE. BOT. iiiAN. Variété de Laitue cultivée. (b.) DAUPHIN ELLE. Delphinium. bot. ruAN. Genre de Plantes de la fa- mille des Renonculacées et de la Po- lyandrie Pentagynie, L., facile à dis- tinguer par les caractères suivans: son calice est coloré, formé de cinq sé- pales inégaux, caducs ; le supérieur se prolonge à sa base en un éperon creux dont la longueur varie beau- coup; les quatre autres sépales sont presqu'égaux entre eux. La corolle est létrapétale , irrégulière ; les qua- tre pétales sont fort inégaux ; les deux supérieurs, Irès-rapprochés , se prolongent à leur base en un ap- pendice en forme de corne droite qui s'enfonce dans l'éperon du ca- lice ; quelquefois les quatre péta- les sont tellement rapprochés et soudés entre eux, qu'ils semblent n'en constituer qu'un seul d'une for- semblables que possible à celles du* me très-irrégulière. Lesétaniines sont Dauphin vulgaire; mais la courbure des dents est un peu différente , et il n'y a pas ce sillon profond oii sont creusés les_ alvéoles dans le Dauphin vulgaire. 18. Dans le calcaire grossier du dé- partement de l'Orne, où sont des os de Phoque et de Lamantin , encore en- croûté de débris de Coquilles , a été trouvée une portion de mâchoire su- périeure, consistant en une grande partie de l'intermaxillaire et du maxil- laire droit ; le long du bord exter- ne sont conservés les alvéoles de dix- sept dents. Ce qui est très-remarqua- ble, c'est que le bord du maxillaue , derrière les alvéoles, est uni en conti- nuation avec le reste du palais, et seulement un peu convexe sans enfon- cement ni inégalité. Par ce seul carac- tère , on peut encore déterminer une espèce nouvelle pour les naturalistes. (a. d.'.ns.) * DAUPHIN, rois. Nom vulgaire appliqué par les marins aux Cory- phœQcs. F', ce mot. (b.) fort nombreuses et hypogynes. Le nombre des pistils varie d'un à cinq qui se changent en autant de capsules allongées , terminées en pointes à leur sommet , à une seule loge , con- tenant plusieurs graines insérées à un trophospeinie longitudinal et in- térieur; ces capsules s'ouvrent par une fente longitudinale. Les Dauphinelles sont des Plantes herbacées , annuelles ou vlvaces , ayant la tige dressée , simple ou ra- meuse ; les feuilles alternes, pétio- lées, divisées en un très-grand nom- bre de lobes digités. Les fleurs , généralement bleues, blanches ou roses dans quelques variétés cul- tivées, forment des épis simples ou des espèces de panicules dressées et terminales. On trouve trois bractées pour chaque fleur , une à la base du pédicelle et deux vers sa partie supé- rieure. Ces Plantes croissent dans les champs ou les forêts de l'hé- misphère boréal. Dans le premier volume de sou Syst. Naf. Feget. , le 363 DiVP • DAD professeur De jCandollc tu a liéciit rallsée dans les champs. Sa tige csl quai-anle-quatre espèces dont onze toujours simple infërieurement, 4^- croissent en Europe , cinq dans l'A- visée seulement vers s? partie sypé- frique septentrionale, treize en Orient, rieure en quelques rameaux dressés. dix en Sibérie, et six dans l'Ame- Elle est glabre ou légèienient pa- rjque du Noid. Dans le premier vo- bescente . haute d'un pied et plus; I urne de son P/w//-. 5/5/. , le nombre se$ feyilfeç sont profondément dé- des espèces est porté à cinquante- coupé/es en upe multitude de lanière^ hujit. Plusieurs étant cultivées dans élroiics. Ses fleurs forment des épis les jardins , nous les mentionnerons ou grappes simples , longues de qua- ici après avoir indiqué les coupes ou tre à huit ponces à la partie su- sections qui ont été établies dan§ ce périeure de la tige et de ses ra- genrp. mifications. Ses pétale^, soudés en Le professfiur De Candolle forme "«.seul, présentent quelques ligues quAtffi sections dans le ge^reDauphi- ^"^ simulent, en quelque sorte , les ■" ' " premières lettres dit jmo.t ^4jax écrit en caractères grecs. De-là le nom spécifique qui lui a été donné par Linpé. Il paraît que cette Plante est V Hyacinthe de ïhéocrite et d'O- vide. On la cultive aujourd'hui dans tous les parterres oii elle forme de iph O-elle et leurdonne à chacune un no;» particulier- en leur assignant les ca- ractères suivans : I""^ 6ection. — CoNSOiiiDA : Un seul pistil; pétales soudés en un seul , de manière que l'éperon in- terne est d'une seule pièce: Plantes magnifiques bordures au coiyimence annuelles. ment de l'été. Ses fleurs doublent IP Section. — Delphinellum : très-facilement et présentent une in- rp • • ,-1 '.I 1 , finité de nuances. Elles sont blan- 1 rois pistds ; peta es non soudes ; ehes , roses , pourpres , bleues ou pa- Ses'" "^ '' ^'^^''^' ^"-.nachées. La culture du Pied d'A- IIP Section. — Delphinastrum : Pistils de trois à cinq ; pétales non soudés; les deux inférieurs bifides et Jiarbus; éperon interne double ; es- pèces à racine viyace. ÏV Section. — Staphysagbia : Pistils de trois à cinq; pétales libres ; éperon court; l'intérieur double; capsules renflées ; graines très-gran- des et ep petit nombre : espèces bi- sannuelles. Nous allons décrire les espèces les louetle est très-facile. On le sème en fjlace au printemps, et on éclaircit . es pieds lorsqu'ils ont poussé trop dru. Dauphinelle Consoude , Delphi- nlum Consolida , L . ; D . C . , Sjst. , i , p . 343; Lamk. , III. , tab.483,fig. i. On connaît cette espèce sousle nom de Pied d'Alouette vulgaire. Elle est extiêmement commune dans nos champs et se distingue facilement de la précédente par sa tige rameuse , dont les rameaux sont divariqués, par ses fleurs plus petites , portées plus remarquables en suivant cette sur des pédoncules plus longs, par pes capsules glabres tandis qu'elles sont pubescentes dans le Pied d'A-^ louette des jardins. On la cultive quelquefois dans les jardins. Sa fleurs vai'ient de couleurs , et dou- blent facilement. 2°.^ DEliPHlNELIiUM. Dauphinei^le étrangère , Pel- qliissifica.lion lo. Consolida : Dauphinelle d' Aj ax , Delphinium Jjç.cis , L. ; D. C. , Syst. Nat. , i , p. 54 1. Cette espèce, connue sous le nom de Pied d'Alouette des jardins , et qui, selon Pallas, est originaire de la Tauride, est maintenant cultivée dans tous nos jardins , d'oii elle s'est phinium peregrinum, L. ; Sibth. FL répandue, et en quelque .sorte natu- Grœca , lab. 5o6 ; pelph. junceum , Fuf.j.tih DAUPHINI'LE Lum . D.ilPHlXVLJ Lima fiant J Ftifi.it. h. CADRAN Ta,/,eà>'. SOLARll'M EiihnJum Fi.T ,-i.ah. CVCLOSTOME Fari^H- . CYCLOSTlUîA Furmlih.'- fK-t) Fiif.^.n./' CYCLOSTOME M.>„ii.'. CYCLOSTOyf.l Jlanna Fi^^.S..,.l' DOLABELLE ÙM'u.ce . J)OhA7iKLJ.A (afhK~-. juncea. Cette dernière est une toute autre {'(anfe que celle nommée ainsi par Persoon , et qui doit se rapporter au D. denudata décrit et figuré par Ventenat (Choix: des triantes , p. et t. 7). Smith [loc. rit. et Jnnals ofBot., vol. i , p. 607) distingue même celle-ci d'avec les Daviésics et en l'orme le genre P'imi- haria. f^. ce mot. Nous ne devons pas omettre de dire que les Plantes décrites par Sfnrth et Labillardière , sous le nom générique d'^otus, et rapportées aux Fullenœa par Vefltenat et Andrews, ont été réunies à notfe genre par Persoon. lA Daviésie oMiîEiyiiÉE ^ Daviesla umbellata , espèce postérieurement décrite par Smith {/ac. cit.), sous le nom de D. umbellulata , est égale- ment représentée dans la Flore de la Nouvelle-Hollande de Labillardière , t. 107, avec l'analyse des organes fructificïiteurs , qui donne une juste idée du caractère générique. (g..n.) DAVILLE. Pavilta. bot. phaN. Ce genre a élé constitué par Van- delli ( Flor. Lusit. et Urasil. Prodr. ii5, tab. 2, fig. i4) et adopté par De Candolle {Syst. Peget. Nat. 1 , p. 4o.^) qui l'a placé dans la famille des Dilléniacées, tribu des Délimëes , et a ainsi fixé ses caractères : étamines en nombre indéfini ; carpelle unique testacé , renfermé dans les deux sé- DAW pales intérieurs du calice qui se son* accrus et sont devenus concaves , op- po.sés et semblables aux valves d'un IVuft; une ou deux graines à peu près globuleuses. On n'en connaît encore qu'utie seule espèce. La Da VILLE ÉRÉSlL,IENN£,Z?aP'«V/û Brasiliana, D. C. , est un Arbre dont les feuilles sont alternes, oblongues et décurrentei , les fleurs vertes ou vous* sâtres. Par son port, il se rapproche beaucoup et il est pour ainsi dire in- termédiaire entre le Tetracera et le Delima , genres de la même famille. On trouvait dans le Supplément de l'Encyclopédie Méthodique la des- cription de cette Plante sous le nom de Davilla rugosa. Il est fâcheux que le célèbre auteur du Syste- 7na Naturœ Vegetabdium n'ait pas adopté ce nom , ou n'aurait pas im synonyme de plus; mais il ne se- rait guère convenable de préférer maintenant celui-ci , puisque le nom de Davilla Brasiliana accompa- gne non-seulement une bonne des- cription générique et spécifique , mais encore une excellente figure publiée par M. Benjamin Delessert [Icônes Selectœ, vol. 1, t. 72). Le genre Davilla diffère du Tetra- cera en ce que ses fleurs sont herra.-t- phrodites , son ovaire unique , son stigmate! capifé et non aigu , enfin pac la forme remarqttable de ses deti< .sé- pales intérieurs. (G..N.) * DAVO. BOT. PHAN. Mot indien qui précède un grand nombre de noms de Plantes et dont nous igno- rons la signification. Selon les épi- thètes qui l'accompagnent , il a di- verses significations. Ainsi Davo-Ba- HENA est synonyme de Laurus Cina- momunii Davo-Garo de Stry chaos ^ Davo-Cituoco de Plumbago zeyla- nica ; Davo-ïilje de Sesamum orien- tale, eXc. (b.) DAWAL-KDRtINDtJ êtDAWEL- CORONDE. BOT. PHAN. (Hermann.) Syn. ceylanais du Laurus involuc ra- ta, sorte de Laurier qui fournit une Cannelle médiocre et dont on emploie DAW le hah pour ftire des vasCs et des l./mboms. (B.) *DAWAN. bot. phan. Rmnph dé- cril sous ce nom trois Arbres tles IMoluques , qui , selon Jussieu , |);ir;iisscnt avoir beaucoup d afliuité avec li' genre iSponciias de la famille des Terébinthacees. Leurs feuilles sont pennées , à folioles alternes ou opposées ; leurs fleurs , disposées en grappes terminales, sont très-petites ^ cl il leur succède des fruits de la for- me et de la grosseur d'une balle de fusil , sorte de drupe dont le brou contient un principe huileux. On emploie le bois de ces Arbres à divers usages cl constructions. (G..N.) DAWSONIE. bawsorna. BbT. CRYPT. ( Mousses. ) Ce genre , l'un 'les plus singuliers de la famille des Mousses , a été observé à la Noa- velIc-HoUatidepar R. Browti, et dé- crit par ce savdtlt bolaniste dans leâ Transact. Linn. T. x, p. Si6. Il ne rèiifernle cju'uûe Seule espèce qui A cotnplélement le port d'tin Polytric; sa tige est simple , roidej ses feuilles amplexicauîeS éont longues , subu- léès, dentées, et présentent supérieti- lement , comme celles des Poîytrics, |)Kisieurs crêtes saillantes parallèle^à la neryure principale. Le péHicelléest terminal et unique ; la capsule est oblique, plane supérieurement, et conveie inférieuremefit ; elle ressem- ble beaucoup pour la forme à celle dii JJu.xbciumia aphylla; l'operclile est eh forme de cloche ; la coiffe est dou- ble; l'extérieure n'est composée que de poils entrecroisés ; l'intérieure est fendue latéralement et tuberculeuse au sommet ; le péristome est ibrmé de poils très-faombreux , longs, droits et simples, naissant également des parois de lacapsuleet de la columelle. Ce dernier caractère, unique dans la famille des Mousses, pourrait lais- ser quelque doute s'il n avait été re- marqué par un observateur aussi ha- bile. Hooker a donné depuis une ex- cellente figure de la même Plante dans les Musci exotici, et il a de nou- veau observé ce caractère. C'est la première fois qu'on voit un péristo- me haîlredela columeilc; mais cette columelle , représentée comme très- groâse et renflée, est-elle bien la tnême cliose que ce qu'on a décrit .soùs c6 nom dans les autres Mousses ? Ne 6e- rait-ce pas plutôt la membrane nJ-i terne de la capsule séparée des parois de cette capsule ? L examen de la Plante fi-aîche pourrait seul éclaircir ce fait. (au. u.) * DAWSONIE. Dawsaiiia. bot. CRYPT. {Ilydiophytcs.) Genre consa- cré à Uawson Turner par Palisol de Beauvois , mais dont il n'a fait connaître ni les caractères ni lc:<} espèces. Nous avons donné ce nom à un groupe de DéleSseries qui for- maient la seconde section de ce genre si nombreux ; il offre pour caractères : des feuilles planes parcourues par une ou plusieurs nervures longitudiualcSj simples ou rameuses, et he Se pro- longeant jamais jusqu'aux extrémités ni sur les bords ; fructification dou- ble; la tuberculeuse compfihléc, gi- gartine , située dans le voisinage des nervures ou Sur le bord des feuilles ; la capsulaire éparse sur les feuilles et souvent presque invisible. Ce genre est composé de dix-hilit à virij^t espè- ces , la plupart nouvelles; Uavi^sOtl Turner en a figuré plusieurs sotis Ifcfe noms de Fucus platicarpos, piistoï- (les, caulescens , rubens, nervusus et t'enosus; les Deless. /ouata et Gmelini lui appartiennent également. La gran- deur, la couleur et l'habitation des Dawsonies n'offrent rien de particu- lier, et tout ce que nous dirons des Délesseries sous ce rapport peut leur être appliqué. (laM..x.j DAYENA ou DAYENIA. bot. PHAX. (Adanson.) Syn. d'Ayénle. /^. cb mot. (fi.) * bAYONOT. BOT. PHAN. Suivant Jussieu , le petit Arbre qui porte aux Philippines le nom de Dayonot ( Tu- gus), paraît avoir des caractères qui le rapprochent d'une part du Boehme~ /•/a dans la famille des Urticées , de l'autre du Tragia dans les Euphor- biacées. (a.r.) 368 DEC DÉ A COUDRE, bot. CRYPT.Nom vulgaire, adopté par Paulet, de V^- garicus campanulatus , L. (b.) * DEBA.CH. BOT. PHAN. V. Da- BACH. DEBASSAIRE. ois. Syn. vulgaire de la Mésange Remiz dans les dialec- tes gascons. F . Mésange. (dr..z.) * DEBR^A. BOT. PHAN. Ne trou- vant pas que le mot A'Erisma, créé par Rudge pour un genre voisin du Lopezia , fût conforme à son étymo- logie grecque , Rœmer et Schulteslui ont substitué le nom de Debrsea en l'honneur du comte de Bray , main- tenant ambassadeur de Bavière à Paris , et l'un des protecteurs les plus éclairés de la botanique. Ce nom ne saurait être admis , tant à cause de laftfutilité du prétexte allégué par Rœmer et Schultes, que parce qu'il existe déjà un genre Braya de la fa- mille des Crucifères et dédié au mê- me personnage. V. Braya etEKisMA. (G..N.) * DEBRULER. C'est , selon Four- croy , enlever l'oxigène aux corps avec lesquels ce principe s'est uni dans certaines circonstances. (dr..z.) * DEC ACANTHE, pois. C'est-à- dire à dix épines. Espèces des genres Lutjan et Bodian. (b.j * DECACTIS. ÉCHiN. L'on a don- né ce nom aux Astéries fossiles des Schistes de Solenhofen ; Knorr les a figurées pi. i , tab. ii , fig. 4. Elles ont dSc rayons. Lamarck n'en parle point dans son Histoire des Animaux sans vertèbres. (lam..x.) * DECADACTYLE. rois. C'est-à- dire à dix doigts. Espèce du genre Polynème. F. ce mot. (b.) DECADIE. Decadia. rot. phan. Genre de l'Icosandrie Monogynie,L., fondé par Loureiro ( FL Cochinchin. 1 , p. 585) et ainsi caractérisé : calice in- férieur à trois divisions persistantes, étalées et inégales ; corolle à dix pé- tales dressés et plus longs que le ca- lice; environ trente étamines presque égales aux pétales et insérées à la DEC base de ceux-ci d'après Loureiro; un style filiforme et un stigmate épaissi ; drupe ovce et triloculaire. Le nom de • Décadie vient de ses trois décades d'étamines, nombre toujours cons- tant selon Loureiro. Le professeur De Candolle( Prodrom. System. P'e- getabilium, i, pa g. .520) place ce gen- re à la suite des Elœocarpées ; mais il ajoute que si l'insertion des étami- nes est calicinale , et non telle que l'a décrite Loureiro , le Decadia doit être rapporté aux Rosacées. L'unique espèce dont ce genre se compose, Decadia aliiminosa , Lovi- reiro , est un Arbre d'une médio- cre grandeur dont le tronc est cou- vert d'une écorce lisse, les rameaux écartés , les feuilles lancéolées , den- tées en scie , alternes, pétiolées , glabres et verdoyantes. Les fleurs sont blanches , petites et dispo- sées en grappes peu allongées, pres- que simples et terminales. Cet Arbre croît dans les forêts de la Cochin- chine oii il est nommé Cay-Deuiig se, et probablement dans plusieurs îles de l'archipel Indien, car Loureiro lui donne pour synonyme VArbor aluminosa de Rumph {Herb. Amb., liv. V, tab. 100), et C Arbor Bobu dic- taàç. Burmann(Zeyl. pi. 26). Cet Ai'- bre est employé , par les babitans d'Amboine , selon Rumph , pour teindre en rouge , et dans ce cas , c'est plutôt comme un mordant à la manière de l'Alun , que comme une substance colorante par elle-même. (G..N.) * DECAGONE, pots. Espèce d'A- gone de Schneider , qui rentre dans le genre Cotte. V. ce mot. (b.) DECAGYNIE. Decagynia. bot. PHAN. Dans le Système Sexuel de Linné oii les caractères des premières classes sont fondés sur le nombre des étamines , ceux des ordres sont tirés du nombre des styles ou des stigma- tes distincts. La Décagynie est l'or- dre qui renferme les Végétaux ayant dix styles; tel est, par exemple, le Phytolacca Decandra. F. Système SEiXJEii de Linné. (a. R.) DEC ' UECANDOLUE. bot. Pour Can- dollée. V. ce mof. * DÉCANDRE. Decander. bot. IMIAN. Cette expression s'emploie pour de'signer les Plantes ou les ucurs <^\ ont dix élaniincs. (a. r.) DÉCANDRIE. Decandria. bot. riixs. Dixième classe du Système Sexuel de Linné, qui contient tous les Végétaux ayant dix étamincs. Cette classe offre cinq ordres , savoir : i" Monogynie; j" Digynie; 3° Trigy- riie; 4" Pentagynie; 5** Décagynie. /^.Système Sexuel de Linné, (a. r.) DÉCAPODES. Decapoda. crust. Premier ordre de la classe des Crus- tacés, avant pour caractères : bran- chies cachées sous les côtés du test ; deux yeux portés sur un pédicule mobile ; quatre antennes générale- ment sétacées , dont les intermédiai- res ont leur tige partagée en deux ou trois fdets ou soies articulées ; or- gane extérieur de l'ouïe situé à la base des autres : bouche composée d'un labre , de deux mandibules palpigc- res , d'une languette , de deux pai- res de mâchoires multifides , de trois paires de picds-màchoires , accompa- gnés extérieurement d'un appendice en forme de palpe [fiagfum)^ les deux dernières paires munies de branchies; dessus du corps recouvert , à l'excep- tion de son extrémité postérieure ou du post- abdomen, d'une écaille ou test généralement dure, en grande partie calcaire; post- abdomen en forme de queue; dix pieds propre- ment dits, dont les deux antérieurs au moins terminés ordinairement en Since ; organes sexuels doubles ; ceux u mâle situés à l'article radical des deux derniers ; ceux de la femelle s'ouvrant soit au même article des pieds de la troisième paire, soit sur l'espace pectoral compris entre eux ; œufs portés par des appendices pëdi- formes et bifides , disposés par paires sous le post -abdomen ; forme des premiers différant souvent selon les sexes. Un seul de ces caractères, la situation des branchies , distingue DEC Ô69 suffisamment cet ordre de Crustacés. Quoiqueccs organes soient réellement extérieurs ou situés à la surface du corps, ils sont néanmoins cachés par les côtés du test qui se replient eu dessous ; l'eau qui les abreuve cl leur fournit le fluide respirablc pénè- tre sous le repli du test, au moyen d'un vide ou canal antérieur formé sur les côtés des picds-màchoires. Ainsi ces Crustacés sont , en quelque manière , des Cryptobranches , tandi.s Sue ceux des autres ordres sont ■ymnobranches. Dans ceux-ci encore les quatre derniers picds-machoires , ou même quelquefois les six , sont de- venus des organes propres à la locomo- tion, et le nombre des pieds s'est ac- cru en proportion. Mais dans les Déca- podes , si l'on en excepte les derniers genres, ces pieds-màchoires, appli- qués sur les organes de la mandu- cation, semblent être uniquement des- tinés à leur service, et coopèrent mê- me quelquefois directement à leurs fonctions. Le nombre de leurs pieds n'est donc que de dix , et telle est l'origine de la dénomination que nous avons donnée à cet ordre d'Animaux. Il se compose du genre Cancer de Linné , moins quelques espèces à branchies découvertes , de ceux que Fabricius comprend dans ses classes de Kleistagnatnes et d'Exochnates , sauf ceux de Limule, de Squille et de Gammarus , et des Malacostracés Podophthalmes du docteur Leach. Ce sont ces mêmes Animaux que les anciens désignèrent plus particulière- ment sous la denomination.de Crus- tacés , Crustata. Leur corps est en effet recouvert à moitié ou eu majeu- re partie par une sorte de bouclier ou test d'une seule pièce , et garanti in- férieuremcnt au moyen d'une es- pèce de plastron, divisé par des su- tures en autant de segmens transve^ ses qu'il y a de paires de pieds propres et de pieds-màchoires. L'extrémité postérieure ou la queue, et que nous avonsappclée Post-Abdomcn ouUro- oastre, attendu qu'elle ne renferme que le prolongement terminal du ca- nal alimentaire , est elle-même défen- 24 .Vo DEC due siipt'ricureinent par une suite d'ëcailles transverses ou de tabicllcs, réunies inférieuremcnt avec une membrane soutenue par nn demi- anneau Iransveise et de la consistance deslégumens supérieurs. Chacune de ces tablettes forme avec ces parties in- férieures un segment complet, dont le nombre est toujours de sept dans les Décapodes à longue queue ouMa- croures, mais un peu moindre dans plusieurs de ceux où cette queue est courte ou les Brachyures , et variant même selon les sexes. Cette différence provient de la réunion de quelques-- uns de ces anneaux ; souvent les ves- tiges des sutures l'annoncent. Le doc- teur Leacli s'est servi avec avantage de celle disparité numérique pour di- vise:'la famille des Brachyures. Mais cette méthode est trèi-artificielle , et c est ce qu'a judicieusement observe Desmarest à son article Malacostra- cÉsdu Dictionnaire des sciences natu- relles. Ceux qui désireront connaître à fond les principes du naturaliste an- glais et avoir une idée exacte de l'état actuel de la science relativement aux Animaux de celteclasse , consulteront cet excellent article. La substance des tégumens est un mélange de Gélatipe et de Sulfate de Chaux : une liqueur d'un beau rouge qui passe par les poi'es d'une mem- brane très- mince recouvrant le des- sous du test, lui communique, lors- qu'on l'expose au feu ou à l'action du soleil , une teinte analogue , mais ordinaiiement plus faible et un peu modifiée. Quoique tous les Crustacés soient généralement carnassiers, il semble cependant que les Décapodes l'em- portent à cet égard sur tous les au- tres , et, sans parler de la complica- tion et de la force de leur appareil #iasticateur , les pièces osseuses et dentées , et au nombre de cinq , dont leur gésier est armé intérieurement, décèlent éminemment ce genre d'ha- bitudes. Celui des Squilles et des Li- mules offre bien des pièces desùnées aux mêmes usages , mais beaucoup plus -faibles et ne consistant même DEC que dans un assemblage de cils ou de spinules. Les yeux sont ordinairement situés à l'extrémité d'un pédicule divise en deux articles, inséié sur le test, et se logeant chacun dans une cavité parti- culière, pratiquée transversalement à son bord antérieur. Dans plusieurs, notamment dans les Macroures , l'in- tervalle de ce test compris entre eux se prolonge en une pointe souvent dentée, qu'on a nommée bec ou rostre ; dans les autres, ce même espace qui ré- pond au front ou à une portion du vertex , forme une espèce de chape- ron. La longueur des antennes se di- vise naturellement en deux parties , le pédoncule et la tige. Le pédoncule est plus ou moins cylindrique , com- posé de trois articles. La tige a la foi-me d'une soie ou d'un fil , et se compose d'une quantité souvent con- sidérable de très-petits articles. Celle des antennes latérales ou extérieures est toujours simple; mais à l'égard des intermédiaires, leur pédoncule se termine par deux ou trois filets; ce n'est cependant que dans les derniers genres de la famille des Macroures , oii ce nombre s'élève à trois. Dans tous' les Brachyures , ces deux tiges terminales sont courtes ou peu al- longées et représentent une sorte de pince. Dans divers Branchiopodcs , elles en font réellement les fonctions , cl l'analogie nous montre que les mandibules des Aranéides sont leurs analogues. L'on aperçoit sous la base des antennes latérales un petit corps en forme de tubercule , logé dans un enfoncement du test , tantôt mem- braneux en devant , à l'exception de son pourtour (Brachyures), tantôt entièrement pierreux ( Macroures) , et que l'on considère comme l'organe extérieur de l'ouïe; l'espace intermé- diaire est ce que nous appelons Epis- tome. Le premier article des mêmes antennes est quelquefois soudé avec le test et se confond même avec lui ; c'est ce qui a lieu dans plusieurs de ces Brachyures que l'on nomme vul- gairement Araignées de mer. Les an- tennes intermédiaires sont presque Dix: toujours souddcsct rcplldcs sur oHcs- uiùines dans les Bracliyurcs ; mais au-delà elles s'allongent ainsi que les deux autres , se redressent et s a- vancent aussi en avant. Ces modifica- tions s'opèrent conjointement avec celles qu'éprouvent les proportions du test et s'étendent aussi aux pieds et aux autres pièces analogues. Aussi les derniers piecis-màclioires finissent- ils par ressembler à des palpes , à des antennes , et sont-ils même transfor- més en pieds dans la dernière Iribu , «•elle des Schizopodes. C est à ce rétré- cissement progressif de la partie an- térieure du corps qu'il faut attribuer d'une part le changement qui a lieu dans la situation relative des deux vul- ves de la femelle, et cette série de loges qui, dans la plupart dos Macroures, partage le milieu de la cavité intérieu- re thoracique , et recevant , selon les observations de GeolFroy Saint-Hi- laire et de Dutrochet, les cordons mé- dullaires. Gela n'a pas lieu dans les BracliN urcs ; leurs cavités cot\ loides étant moins rapprochées longitudina- lement entre elles , le milieu de la surface intérieure du plastron est uni. Savigny, notre confrère à l'Acatié- mie des Sciences , a fait une étude très -approfondie , générale et compa- rative des parties de la bouche de ces Animaux , et nous a fourni le moyen de reconnaître , dans les classes voisi- nes , leurs analogues. Une pièce , en forme de cœur, vésiculeuse, compri- mée sur les côtés , carénée dans, le milieu de sa longueur et située en- tre les mandibules, représente le la- bre. Elle existe aussi dans les Ara- néides (languette sternale , Sav. ). Les mandibules sont osseuses , fortes , transverses , élargies triangulaire- ment ou en cuiller, tranchantes vers le coté interne, rétrécies et en for- me de cône allongé à l'autre bout ; la manière dont elles sont situées ne leur permet point de s'écarter beau- coup l'uue de l'autre. Dans les der- niers genres de l'ordre, elles se ré- trécissent , s'allongent, prennent une forme arquée et se bifurquent même à leur extrémité intcricure. Sur leur dos est inséré un palpe de trois arti- cles , couché ordinairement sur lui , mais qui, dans quelques-uns do ces derniers genres encore , est relevé. Le pharynx est situé entre elles et la languette [labium, Fabr.). Cette par- tic se compose de doux feuillets ova- les , divergcns et appliqués sur la face antérieure et inférieure des mandibu- les. Les mâchoires ressemblent aussi à des feuillets , mais divisés en laniè- res ciliées ou velues sur leurs bords ; celle de la paire supérieure ( rnaxilla qnarta , Fabr.) en offre Oois , et celle de la paire suivante {rnaxilla Icrtia , Fabr.) cinq , mais qu'on pourrait lé- duire essentiellement à trois, en con- sidérant les deux intérieures comme bifides. Les pièces , au nombre de trois paires qui succèdent, en descen- dant, aux précédentes et les recou- vrent graduellement, sont les pieds- mâcboires, ou les mâchoires auxi- liaires, dans la nomenclature de Sa- vigny. La forme des deux supérieures {maxilla secunda , Fabr.) tient Iç mi- lieu entre celle des mâchoires et celle des pieds-mâchoires suivans : ce sont en quelque sorte des mâchoires- pieds, qui, dans les Crustacés amphi- podes et isopodes, forment une sorte de lèvre intérieure. Elles sont divi- sées en trois lobes , mais dont l'exté- rieur ressemble à une petite antenne sétacée ,pluriarticulée, portée sur un pédoncule et faisant un angle avec elle. Fabricius l'a comparé à un fouet {palpus flagelliformis) , c'est le flagre de Savigny. Les quatre autres pieds- mâchoires se partagent dès leur base en deux tiges, dontl'extérieure forme aussi un flagre , et dont l'interne res- semble à un petit pied, composé de six articles et courbé à son extrémité supérieure. Ceux de la seconde paire ou les deux supérieurs de ces quatre, sont pour Fabricius, tantôt des pal- pes intermaxillaires (Brachyures) , tantôt des seconds palpes (Macroures), et , à l'égard des deux inférieurs ou derniers ,là (Brachyures), il les prend pour une mâchoire extérieure termi- née par un palpe, ici (Macroures), pour des palpes extérieurs. Nous 24* S72 DEC avons fait abstraction de la division extéiieure, qui conserve toujours la dénomination de palpe ou lanière fla- gellifoi'me. Tous ces pieds -mâchoi- res sont insères sur les côtés de l'ex- tre'mité antérieure et allant en pointe du plastron stcrnal , mais dont les divisions ou sutures segmentaires ne sont pas toujours bien distinctes. D'après les modifications progressi- ves de toutes ces parties , nous pen- sons que les mâchoires ne sont elles- mêmes que des pieds -raâchoiies ayant changé de forme et s'éteudant en hr- geur(/^. les tarses postérieurs des Gy- rins).Ccllcsde la seconde paire , dans les Arachnides et les Scolopendres , les deux paires, dans les Jules, sont même transformées en pieds. Nous pourrions aussi citer à cet égard divers Branchiopodes. Les six pieds suivans de ces Animaux, ainsi que ceux des Insectes hexapodes, ne seraient, dans notre opinion , que les analogues des pieds-mâchoires des Crustacés déca- podes , de manière que le thorax des premiers ne répond qu'à l'extrémité antérieure de la partie du corps dési- gnée ainsi dans les dei'niers. Ces con- sidérations ramènent l'organisation extérieure de ces divers Animaux à un type unique , mais ayant subi des modifications. Les deux pieds antérieurs , et quel- quefois les deux ou quatre suivans , se terminent le plus souvent en manière de tenaille ou de main à deux doigts, dont le supérieur mobile et analogue au dei'nier article dfis pieds simples , et dont l'inférieur fixe est formé par un prolongement de l'angle corres- pondant de la main ou de l'avant- dernier article. Ce doigt recevra le nom d'index, et l'autre, ou le mobile, celui de pouce, l/article donnant naissance à la main est le carpe , et celui qui le précède est appelé bras. Les deux pieds antérieurs sont sou- vent désignés par l'expression de chelœ ou de serres ; mais Linné ne paraît l'appliquer qu'à la pince pro- prement dite. Dans les Décapodes na- geurs ou pélagiens, le dernier ar- ticle des deux pieds postérieurs et DEC quelquefois même des précédeos, à l'exception des serres , est élargi , comprimé en manière de lame ovale ou d'espèce de nageoire. Quelquefois aussi ces deux pieds postérieurs , ou les quatre derniers sont beaucoup plus petits. Les longueurs et les si- tuations respectives de ces organes du mouvement présentent d'autres différences. Les organes fécondateurs des mâles ne se montrent en dehors que sous l'apparence d'un mamelon percé d'un trou et situé au premier article des deux pieds postérieurs. Le post-abdomen ou la queue est repliée sous la poitrine (Bracliyureset quelques Macroures), ou simplement courbée en dessous ( presque tous les , Macroures ) , et ordinairement ( du moinsdansles Brachyurcs ) plus large ctplusarrondie dans les femelles, quel- quefois même (Fortunes) autrement terminée dans les deux sexes. Quel- quefois encore le nombre des segmens dont elle est composée , et qui est or- dinairement de sept, varie aussi dans ces deux sortes d'individus. Le des- sous de cette partie du corps présente da»s toutes les femelles quatre ou cinq paires d'appendices , disposés sur deux rangs longitudinaux , et que l'on peut considérer comme des pieds abdominaux. Ils se composent, en gé- néral, d'un article radical , servant de support à deux pièces en forme de fi- lets barbus ou de lames foliacées , et dans ce dernier cas ils servent de na- geou'cs. Les œufs sont attachés à ces appendices, en agglomérations plus ou moins volumineuses et to.ujours à nu. Dans les Brachyurcs mâles et quelques Macroures , ces pieds abdo- minaux sont, à l'exception des pre- miers , beaucoup plus petits propor- tionnellement ou même peu visi- bles. Les deux premiers ont la forme de cornes , mais ne sont point l'orga- ne sexuel, ainsi que nous l'avions dit dans la seconde édition du Nou- veau Dictionnaire d'Histoire Naturel- le. L'anus est placé sous le dernier segment. L'avant-dernier, dans les Macroures, porte une petite nageoire DEC composée de deux feuillets insciés à l'extiëmite d'un article commun et basilyirc ; ces deux nageoires lonnent avec le dernier segment une nigeoi- le commune s'cpanouissant en taçoa d'éventail {V. l'article Macroures). Le système nerveux des Décapodes ne paraît différer essentiellement de celui des Insectes que par l'encéphale composé de quatre ganglions ou tuber- cules, au lieu de deux, ou d'un seul et Inlobé, non compris une partie centra- le servant de point de réunion. L'esto- mac, ou plutôt le gésier, est soutenu par une sorte de squelette cartilagi- neux , armé à l'intérieur de ces pièces osseuses et dentées dont nous avons parlé plus haut et destinées à la tritu- ration des alimens. On y voit aussi , dans le temps de la mue, qui arrive vers la fin du printemps , deux corps calcaires , arrondis , convexes d'un côté et planes de 1 autre , qu'on nom- me vulgairement yeux d'Ecrevisses , et disparaissaut lorsque la mue est achevée. Ils semblent fournir la ma- tière propre au nouveau lest ou con- tribuer à l'augmenter. Nous n'expo- serons point ici la manière dont s'o- père cette mue, ni les moyens que la nature emploie pour réparer les per- tes que ces Animaux sont sujets à fai- re de quelques-uns de leurs membres. Ces détails, ainsi que tous ceux qui ont pour objet les autres organes inté- rieurs , doivent trouver place soit à l'article Crustacés, soit plus spéciale- ment à celui d'EcRKVissE, deux espè- ces de ce genre, l'Ecrevisse ordinaire et le Homard , ayant fourni piesque exclusivement ces diverses observa- tions. Les Crustacés décapodes et les Mollusques céphalopodes sont certainement à la tête de celte grande division zoologique , que l'on distin- gue communément sous le nom d'A- nimaux invertébrés. De quelle maniè- re se rattachent-ils aux derniers Ani- maux vertébrés? C'est une question qui, à raison de sa généralité et de son importance, mérite une attention spéciale , d'autant plus que cette distinction a été combattue avec in- finiment d'art et de talent par l'un DEC 375 des plus savans zootomisles de notre siècle , Geoffroy Saint-Uilaire, et dé- fendue par un autre célèbre anato- miste, Meckel , professeur à l'univer- sité de Halle. Ce sont aussi les Ani- maux de la même série les plus re- marquables sous le rapport de la grandeur et de la longévité. La plu- part sont marins et littoraux. Quel- ques-uns vivent dans les eaux douces et se tiennent même à une distance as- sez grande de la mer et dans des lieux élevés , comme dans les lacs situés au sommet des montagnes(^. Ocypode, TouRLounou, Grapse, ïhelphuse). D'autres , pourse procurer leur nour- riture ou pour échapper à leurs enne- mis, ont des habitudes particulières {V. Dromie,Dorippe, Pinnothère). Ces Crustacés peuvent, selon les cir- constances , marcher de côté ou aller à reculons. Il en est (Ocypodes) dont la vitesse égale presque celle de nos meilleurs coursiers. L'on trouve de ces Animaux sous toutes les latitudes ; mais, en général , ils sont plus abondanssous ïfes tropi- ques, et la plupart des espèces fossiles de nos contrées n'ont d'analogie qu'avec celles qui habitent aujour- d'hui exclusivement ces dernières lo- calités. Il en est cependant quelques- unes qui paraissent être bien moins anciennes et se rapprocher de celles qui vivent actuellement dans nos mers. Par son beau travail sur les Crustacés fossiles , Desmarest s'est acquis de nouveaux droits à la re- connaissance des naturalistes. || La chair des Crustacés décapodes, quoique d'une digestion difficile, est cependant généralement recherchée. Mais, pour éviter la corruption et les désagrémens qui en résulteraient , il faut avoir la précaution de faire cuire vivaus ces Animaux. Les nègres, qui vont à leur chasse , percent d'un trou chacune de leurs pinces, y font entrer la jiointe de l'un de leurs doigts ou de leurs mordans , et ayant ainsi formé avec les pieds antérieurs un cercle , les enfilent dans un bâton. Pour conserver ces Animaux dans les collections, il faut, après avoir 37* DKC enlevé les chairs, les priver , autant que possible, des sels dont ijs sont imprtîgnés , en les mettant à cet cllet dans de l'eau douce , et emplo3'er eu- suite, comme dessiccatif, une lessive d'eau de Cha^x {V. Journ, de phys. et de clîim. Août, 1822). Quelques espèces , et particulière- jnent le Crabe tluvialile d'Italie et du Levant {V. Thelphuze), avaient au- trefois une grande réputation en mé- decine. Mais elle s'est évanouie, ou du moins singulièrement afFaiblie avec le temps, puisque ces Animaux ne sont presque plus employés dans la matière médicale. Les uns ont la queue courte, ap- pliquée sur la poitrine, sans nageoi- res ou appendices analogues à son extrémité, les branchies solitaires, et l'issue extérieure des organes sexuels féminins située entre les pieds de la troisième paire. Ils constituent la fa- mille des Décapodes à courte queue ou celle des Brachyures. Dans les autres , cette queue est généralement aussi longue ou plus longue que le test , simplement cour- hée , munie latéralement à son extré- mité de deux petites nageoires , en formant une générale et en éventail avec le dernier segment , les bran- chies rapprochées à leur base par faisceaux, et les vulves situées au pre- mier article de ces mêmes pieds ou de la troisième paire. Ils composeront la famille des Décapodes à longue queue ou celle des Macroures. V. ^1, deux articles. (lat.) * DÉCAPTÉRYGIENS. pois. Se- conde classe de la Méthode Ichthyo- logique de Schneider, caractérisée par le nombre des nageoires. Elle est divisée en trois ordres : les Apodes , les Thorachiques et les Abdominaux. V. Poissons. (b ) DÉCASPERME. Decaspermum. EOT. PHAN. Genre de la famille des Myrtacées et de l'Icosandrie Mono- gynie, L., établi par Forsler(t;e«e/a, 37 ) et adoyjté par Gaertner qui en a changé le nom en celui de NelUris. Linné fils, dans son Supplément, DEC avait fait du genre de Foisler une espèce de Goyavier sous le nom de PsUliurn Decaspermum. Ce genre, qui doit conserver le nom qui lui a été primitivement imposé par Forstei' , a pour caractères : un calice globuleux adhérent avec l'ovaire infère et dont lehmbe est partagé en quatre ou cinq divisions ; une corolle formée de qua- tre à cinq pétales ; des étamines très- nombreuses , ayant leurs filets libres et leurs anthères ovoïdes etdidymes. L'ovaire est à dix loges mouospermes et surmonté d'un style et d'un stig-^ mate simples. Le fruit est un nucu- laine globuleux couronné par le lim- be du calice , et marqué de dix sillons peu profonds; il renferme dix nucu- les osseux, comprimés latéralement. Gaertner décrit ce genre comme ayant un fruit à une seule loge ren- fermant dix graines osseuses. Mais d'après sa figure même, qui est fort bien faite, et surtout d'après le carac- tère tracé par Forster, ce fruit est évidemment à dix loges qui se chan- gent chacune en un noyau monos- perme. Le Decaspermumfruticosum,'Fors- ter, ou Nelitris Jambosella, Gaert- ner,!, p, i35, tab. 27, fig. 5, est un Arbuste originaire de Ceylan , quia des feuilles ovales , acuminées , pla- nes; des Heurs solitaires, pédoncu- lées et munies de deux petites lirac- tées vers le sommet de leur pédon- cule, et des fruits charnus de la gros- seur d'une Cerise, (a.r.) DÉCASPORE. Decaspora. bot. PHAN. Genre de la famille des Epa- cr idées , fondé par R . Brovfn{Proci/om F/or. Noy.-HoUand. , p. 548) qui le caractérise ainsi : calice soutenu par deux bractées; corolle campanulée, dont le limbe estorné de poils épars ; étamines saillantes; cinq squamules hypogynes réunies par leur base; ovai- re à dix loges, se convertissant en une baie à dix graines osseuses. Deux es- pèces cjjnstituent ce genre : l'une avait élé placée par Labillardière {Nvu.-HoUand. 1, p. .58, tab. 82 ) dans son genre Cjathodes avec le DEC uoin spécifique do distic/ui; mais il csl juste (le dire qu'il en avait indiqué la sépaialion. L'autre a été nommée De- caspora thymifolia par U. Brown qui l'a trouvée dans la terre de Diémcn de la Nouvelle-Hollande. Labillardière assi{;ue la même patrie à l'espèce pré- cédente. Ce sont de beaux Arbris- seaux dont les feuilles sontéparses et pétiolées, les tlcuis rouges , disposées en épis terminaux et penchées, et les baies violettes. (g..n.) * DÉCEMFIDE. Deceinfidusl uot. PHAN. On dit d'un calice ou d'une co- rolle qu'ils sont Z?e'ce//î//cgcncrcscci)ce complète par avortc- ment de l'organe lui-même. Nous avous observé un plicnomèue analo- gue dans les tiges de plusieurs Plantes alpines. On est, eu général , frappé de lexiguité de celles-ci relativement à l'énormité des dimensions de leurs (leurs ; mais on n'a jamais observé , ce nous semble , qu'une grande quantité d'espèces ne sont multicau- les et herbacées que par suite de l'o- blitération de leur tige principale. Ainsi , la Gentiana glacialis , que l'on décrit toujours comme multicaule , n'est. réellement qu'unicaule , puis- que chacune de ses prétendues tiges est un long pédonctde naissant des aisselles de plusieurs paires de feuilles extrêmement rapprochées et dont les entrenœuds, réduits à leur minimiyn, constituent la lige dégénérée. Ces pé- doncules, il est vrai , sont foliacés et ne semblent être que de simples ra- meaux ; maisJl nous paraît évident , par la positim de chacun d'eux , qu'ils doivent être assimilés aux pé- doncules si nunimes des autres espè- ces et que leur développement est dû à ravorlcmcnt de la souche ou tige principale. Lorsque les tiges preniient un ac- croissement plus considérable que celui qui leur est habituel, elles peu- vent aussi changer de fonctions; et alors l'épitliète de dégénérescentes doit , cà plus juste titre , leur être ap- pliquée. Ces phénomènes sont tantôt produits par des causes accidentelles ou dépendantes de la volonté des Hommes, tantôt ils résultent de l'or- ganisation particulière de certaines Plantes. Les tiges fasciées de la Chi- corée, de l'Asperge, du Celosia cris- tata , sont des Dégénérescences acci- dentelles, tandis que les tiges des Xf- loj^hylla, des Cactus, etc. , sont cons- tamment aplaties et foliiformes, quelle que soit la nature du teri-ain oii crois- sent ces Végétaux. Ce que nous venons de dire des ti- ges , est applicable aux branches qui n'en sont que des subdivisions , ainsi qu'aux pétioles que l'on doit regar- DKG 38 1 der comme des organes formés, de même que les tiges, de fibres longitu- dinalement appliquées ; ainsi , 1 his- toire des Acacies hétérophylles , celle des feuilles de Buplevrum et de cer- taines Renoncules, s'expliquent faci- leuient parles Dégénérescences des pé- tioles en lames foliacées. Dégénéres- cences occasionées par l'avortcment des folioles, lorsque les feuilles sont composées, et par celui du limbe, lorsque ce sont des feuilles simples. On a, selon le professeur De CandoUc, un sûr moyen de reconnaître si les feuilles simples de ces Plantes sont dues à l'accroissement des pétioles , c'est que leurs nervures sont toutes longitudinales , lors même qu'elles appartiennent à des familles de Plan- tes où les nervures sont divergentes et lamifiées.Ce diagnostic est précieux; car si l'on réfléchit que les feuilles , proprement dites, ne sont autre chose que des fibres écartées et entremêlées de (issu cellulaire et de matière verte, on pourrait se demander si , lorsque les pétioles , dont la nature est la mê- me (puisqu'ils n'en diftcrent que par l'application des fibres et l'absence du parenchyme vert), viennent à éta- ler leurs fibres el à se colorer en vci t, si alors ces pétioles ne sont pas les feuilles naturelles de la Plante; et si l'on arrivait à une conclusion affir- mative , ne serail-on pas porté à si- gnaler ce cas comme une exception à l'analogie de structure entre les organes de la végétation dans le petit nombre de familles naturelles qui , sous ce rapport , ont fixé l'attention des observateurs? L'exemple que nous venons de citer est plus que suffisant pour démontrer combien l'étude des Dégénérescences est importante pour la classification. Les Dégénérescences des feuilles sont peu fréquentes. Puisqu'en effet , nous n'entendons par ce mot que le changement simultané de formes et de fonctions , il est clair que , dans un organe qui revêt toutes les formes imaginables , la bizarrerie de celles-ci ne doit pas caractériser la Dégénéres- cence; et quant aux fonctions, elles 38 i DEG ne peuvent guère êtt'e interverties par une cause inliérente à l'organisation. II arrive seulement que les extrémités eniana, D. C; H. apri- ca , Poiret ; H.biciispidata , Poir.; H: /amosissima, Desf. ; //. pjgmœa , De- lile ; Il.pulcàella , D. C, et H. crenu- lata , D. C* Dans son Prodromus Sjst. Veget. , T. I, p. i56 ,De Candolle aretranché de cette section VHespeiis arabidijlo- ra qu'il y avait d'abord inséré. Cette Plante appartient maintenant à une autre tribu, et forme le type du gen- re Neuroloma d'Andrzeioski. V. ce mot. *;^ (G..N.) DEINOSiMOS. BOT.PHAN. (Diosco- ride. ) L'un des noms du Conyza squarrosa, L. (b.) DELA. BOT. PHAN. Adanson avait séparé sous ce nom , du genre Atha- manlha , les espèces à fruits velus et sillonnés. Ce genre correspond au Libaiiotis de Haller et de Mœnch. (A.R.) DELESSERIE. Delesseria. bot. CRYPT. [Hydrophytes.) Genre de la fa- mille des Floridées que nous avons établi depuis long-temps , et que Lin- né confondait parmi ses Fucus. Nous l'avons dédié à M. Benjamin Deles- sert , amateur distingué des sciences naturelles, et nous avons cru pouvoir conserver le nom de Delesseria, quoi- qu'il existât déjà un genre Lesserlia, à l'exemple de Humboldt et d'autres naturalistes qui ont adopté le génie Desfontainia, bien qu'il y eût un genre DEL Fonlanesia dédit; par [jabdlardicro au célèbre prol'essciir du Jardin dos Plan- tes. Le genre qui nous occupe ici ollVe pour caractères des lidî^rcules ronds, ordinairement comprimés, un peu gigai lins , innés , sessiles ou pédoncu- les, situés sur les nervures, les ra- meaux , le bord des feuilles, ou épars sur leur surlace. Ce genre est un des plus nombreux en espèces de tous ceux qui existent dans la classe des llydropb, tes , et nous avions annoncé , ilès 1812, qu'il était susceptible d'être divisé en plusieurs groupes qui se fondaient tellement les uns dans les autres, qu'il était dif- iicile de leur assigner des caractères trancbés. Depuis cette époque , Stack- liouse, Agardli et Lyngb^e ont fait plusieurs coupes dans le genre Dcles- seria; les unes sont bonnes à adopter, les autres doivent être rejetées. Les genres Sarcophylla , Polymorpha , lïymenophjlla , yijumaria , Epiphjl- la de Stackhouse ne peuvent être maintenus. Les genres Hjdrophylla , Hypuphylla du même aule^ir n'en forment qu'un seul. — Agardh a adopté la première section de ce gen- re , et des deux autres il en a fait son genre Sphœrococcus auquel il a réu- ni les Gigartina , Gelidum, Hypnea, Ilalymenia , etc. — Lyngbye, com- me Agardh , a conservé en partie le genre Delesseria , mais de l'auire par- lie, il en a fait ses genres Odonthalla et Sphœrococcus , et a placé le Deles- seria palmata parmi ses Ulves. Tous ces naturalistes décomposant le genre Delesseria , devons-nous encore le conserver? Nous ne le pensons pas, et nous proposons de le diviser de la manière suivante : Delessebi.v , N. Ce genre renferme slv espèces connues , savoir : les Del. sanguinea , sinuosa , ruscifolia , ala- la , hypoglossa , conferla OooSTiiALiA , Lyngb. Cinq espè- ces connues : les Odonth. deiitata , cirrhosa , axillaris , dorycarpa et mar- chalocarpa ; ces deux dernières avec un point de doute. DtLTSE.4. , N. Trois espèces : Del. Jimbriata , elegans , gallica. DP:L 387 ViD.iLiA , N. Une espèce : fid. spiralis. Dawsonxa, n. Neuf espèces • Daws. lubata , platicaipa , Griwlini , pristo'ùles , cautescens , /uôe/is , ricnu- sa , lace rata , venosa. Halymenia, Lyngb. Vingt-une espèces : Ilalym. ocellala , ciliaris , hijida , palmetta , mcmbranifuUa , Brodiœi, reniformis , lacera, palmata, edulis , • cordata , Jlaccida , ciliala , spermophora , cristata , Jilicina , stria- ta , bracteala , corallorhiza , Lamber- tii , botrycarpa. Ce genre est le plus nombreux de tous ceux que l'on a faits aux dépens des Délesseries ; il renferme encore plusieurs groupes bien distincts dont ou fera peut-être des genres par la suite. Malgré la res- semblance de quelques llalyménies avec les Dawsonies , deux caractères constans les sépareront toujours : ce sont les nervures et la situation ainsi que la forme des niasses de fructifi- cations capsulaires. * VoLTJHiLARiA , N. Une cspècc : T^olub. mediterranea. Erinacea , N.Tiois espèces : Erin. capensis , crinita , verruculosa. Telle est la distribution des espèces connues du genre Delesseria , nous n'avons rien changé à la nomencla- ture de Turner. Ainsi le genre Odon- thaliaàc Lyngbye est conservé; Deli- sea de même, et nous ajoutons Vida- lia , Dawsonia , Haly meiiia , Erina- cea et T'olubilaria. K. tous ces mots. Il est probable que l'on divisera en- core les genres Seminerva G\^Haty- menia , mais alors oii s'arrêtera-t-on? Considérons les Délesseries en masse et sans distinciion des nou- veaux genres. Leur organisation n'of- fre presque point de différence, les tiges sont formées d'un tissu cellu- laire piésentant trois modifications bien distinctes : une centrale , qui se boi ne quelquefois à une large la- cune ; une extérieure , très -mince, que l'on pourrait comparer à l'épider- me ; et la troi;ième intermédiaire, presque égale et composant le corps principal des tiges. Dans les feuilles , la première modification manque lou- 25* 588 DEL tes les fois que les feuilles sont dé- pourvues de nervures. Les tubercu- les varient dans leur grandeur et leur situation beaucoup plus que dans leur forme ; dans beaucoup d'espèces, l'on trouve la double fructification dontnous avons déjà parlé ; quelques- unes n'ont jamais de tubercules elles capsules sont éparses sous l'épider- me. Plusieurs offrent des excroissan- ces tuberculifères , très -nombreuses et couvrant quelquefois les deux sur- faces des feuilles; plus l'organisation des feuilles est uniforme , plus les tu- bercules sont rares sur leur surface ; ils semblent relégués sur les bords, ou bien la fructification tuberculeuse manque et l'on ne trouve que la fruc- tification capsulaire. — La couleur des Délcsseries varie beaucoup : plus l'organisation est délicate, plus celte couleur est brillanie , et plus elle ■• multiplie ses nuances ou s'allère avec facilité. Dans le^espèces d'une subs- tance épaisse et charnue , les couleurs sont ternes et résistent long- temps à l'action des fluides atmosphériques. En général , elles offrent toutes les nuances , depuis le rose et l'écarlale le plus vif jusqu'au brun foncé*, en passant par le jaune , le vert , le vio- let et le pourpre. Jamais ces Plantes ne sont olivâtres , jamais elles ne de- viennent noires par leur exposition à l'air ou à la luuiière. Elles s'altèrent pronipieraent lorsqu'elles sont en contact avec certaines Fucacéés, prin- cipalement avec les Desmaresties ; cette altération varie encore avec l'â- ge et l'état de ces Plantes. La pi u s gra ndc pa r tie dcî Délesseries habile les lieux que les marées ne dé- couvrent jamais : souvent parasites, elles ornent les tiges des grandes La- minaires ; d'autres se cachent sous les touffes épaisses du Tue. serratus ou pesiculosus, et de ses innombrables variétés; quelques-unes se plaisent dans les lieux les plus exposés à la fu- reur des vagues, tandis que d'autres sont arrachées et deviennent le jouet des flots aussitôt qu'elles perdent leur abri ordinaire. Elles varient suivant la nature du corps auquel elles sont DEL fixées ; le climat, l'exposition , la pro- fondeur, le voisinage des eaux douces , celui même de certaines Thalasslo- phytes influe *ur elles , et occasiooe cette prodigieuse quantité de variétés que l'on observe dans quelques Dé- lesseries ainsi que dans plusieurs au- tres Floridées. Elles sont très-rares et peu nombreuses en espèces dans les mers polaires ; leur quantité augmen- te graduellement jusque vers le tren- te-cinquième degré de latitude nord ; elle semble diminuer jusqu'à l'équa- teur ; elles suivent le même ordre dans l'hémispère ai:stral que nous croyons beaucoupmoins riche que le premier, à cause du peu de largeur de la zone tempérée dans cette partie du monde. (lam-.x.) ♦ DELTCRANIA. iîot. phan. (Théo- phraste. ) Syn. de Gornoudler San- guin, (b-) * DÉhniA.CÈES: Delùnaceœ. bot. PHAN. De Candolîe appelle ainsi la première tribu de sa famille des Dil- léniacées , tribu qui comprend les genres Teiracem, Vavilla , Doliocar- pos, Delima, Curatella, Trackjtelta, Recchia. Il lui assigne pour caractè- res : des étamines dont les filets sont filiformes , dilatés au sommet oii ils portent deux loges écartées. Les ovai- res sont au nombre d'un à cinq , ter- minés chacun par un style filiforme aigu. Les fruits sont des capsules, quelquefois un peu charnues, à une seule loge contenant une ou deux graines. Ce sont des Arbies ou des Arbrisseaux quelquefois grimpans , à feuilles alternes et sans stipules, ordi- nairemenlrudesau loucher. Les fleurs sont disposées en grappes ou en panl- CuleS. r. DiLLÉNIACÉES. (A'. R.) DÉLIME. Delima. bot. phan. Gen- re de la famille des Dilléniacées , sec- tion des Délimacées, très-voisin des Tetracera. Il offre pour caractères : un calice persistant formé de cinq sépales ; une corolle composée de quatre à cinq pétales arrondis ; des étamines très-nombreuses et hypogy- nes; un ovaire aiTondi, termine par un style et par un Stigmate simples. DEL Le fruit est uiîc capsule menibraucu- se, à une seule loge , couteuaut uue ou deux graines arillées qui sout formées d'un endosperine cartilagi- neux et d'un embryon renversé. Ce genre se compose de six espèces dont trois croissent en Asie et trois en Amérique. Ce sont des Arbustes grimpans à feuilles alternes entières, dépourvuesde stipules, à fleurs quel- 3uefois dioïqiies par avortement et isposécs en uue espèce de panicule terminale. L'espèce la plus commune est la suivante : DÉLiME sAnMBNTETJSE , DcUma 5ar/rte/7/05«, L. ,Sp.»Lamk., Ill.t. éyô; Tctmcera sarmentosa^^ v\\\ etWilld. Cet Arbuste croît à Ceylan. Ses feuil- les sont alternes , péliolées , ovales , aiguës, profondément dentées en scie, coriaces et rudes au toucher. Les Heurs forment une panicule étalée au sommet des ramifications de la tige. De Candolle(5>'5/. Nat., t, p. 4o8) réunit avec doute à ce genre l'Arbus- te décrit et figuré par Rhéede ( Hort. Mal. 7, p. 101 , t. 5i) sous le nom de Piripii. (A..R.) * DÉLIQUESCENT, bot. crypt. Syn. d'Agaric atramentaire. Ce nom a été étendu à d'autres espèces du même genre dont le chapeau se ré- sout promptemeut en eau gélatineuse et communément noirâtre. (b.) *DELlSÉE.Z>e/«ec!.BOT.CRYPT.(7/j- drophy tes .)Çienve de l'ordre des Flori- dées que nous avons établi aux dépens des Délesseries, et dédié à Deiise, an- cien militaire, botaniste zélé qui s'oc- cupe d'un vaste travail sur la famille des Lichens. Ce genre a pour caractè- res : feuille frondiforme , linéaire ou presque filiforme , dichotome ou ra-* nieuse , plane, profondément dentée, oucommeciliéesurles bords; fructifi- cation double ; la tuberculeuse com- primée , gigartinc , située en général au sommet des divisions de la feuille. La fructification s'observe sur les dentelures de la partie supérieure de la fronde et de ses divisions. Les De- lisées difïerent de toutes les autres Floridées par la situation et la forme DEL 389 des fructifications , ainsi que par la forme des feuilles; elles préscnlept une régularité dans leurs divisÎOTis qui les rapproche beaucoup des Plo- camies , et que l'on trouve rarement dans le groupe nombreux des Déles- series. Leur couleur est en général aussi brillante que celle des Céramics les plus élégantes; elle éprouve les mêmes changemens par l'action des fluides atmosphériques. Leur gran- deur varie d'un à trois décimètres. Nous ne connaissons encore qu'un très-petit nombre de Delisécs ; l'une d'elles, très-rare . habite les bords de la Méditerranée , d'oii elle nous a été envoyée par Bouchet , amateur zélé de botanique à Montpellier; les au- tres se trouvent* siu" les côtes de l'Australasie. Elles ne sont pas très- communes. (1-AM..X.) * DELISELLE. DcUsclla. bot. cnyPT. ( Céramiaires. ) Genre très- voisin , par l'aspect et quant à l'orga- nisation , de nos J^yngbyelles de la famille des Confervées, mais desquel- les le mode de fructification les éloi- gne considérablement pour les trans- porter dans une famille différente. Ses caractères consistent dans des fi- lamens cylindriques articulés par sec- tions , ayant leurs entienœuds mar- qués de deux taches longitudinales de matière colorante bien distincte , et f)roduisant exlérieurement des capsu- es opaques , ovoïdes , subpédicel- lées , sans involucre et enveloppées d'une membrane transparente qui les lait paraître comme entourées d'un anneau diaphane. Ce sont de petites Plantes marines d'im port fort élé- gant, dont les espèces principales sont le Delisella penruUa, N., Sphacelaria pennata, 'hyn^hye, Tent. , p. io5, pi. 5i ; Confeiva peanata des auteurs, et l'une des deux Plantes que Lyng- byè a reçues de Féroé , qu'il a figu- rée comme l'état sec de son Uutckin- sia stricta qui se trouve dans toutes nos mers , et que nous appellerons Delisella vittala. (b.) DELIVAIRE. BOT. phan. Pour Di- livaire. F', ce mot. Sgo DEL DÉLIVRE. zooL. y. Akrière- F^JX. DELPHACE. INS. (DumériL) Pour Delpliax. V. ce mot. (aud.) DELPHAX. Delphax. iNS. Genre de l'ordre des Hémiptères , rangé par Latreille (Règu. Anim. de Cuv.jdans la section des Homoptèrcs , famille des Cicadaircs , et ayant suivant lui pour caraclèrcs propres : antennes insérées dans une échancrure infé- rieure des yeux, à peu près de la lon- gueur de la tête, avec le premier ar- ticle plus court que le second. Ainsi caractérisé , le genre Delphax ne cor- respond pas à celui de Fabricius ; mais il comprend seulement quel- ques-unes de ses espèces. Les Delphax de cet auteiu' avaient été précédem- ment désignés par Latreille ( Précis des caract. génér. des Ins. , addl- tiojis ) .sous le nom d'Asiraque. y. ce mot. Les Delphax de Latreille ont beaucoup d'analogie avec les Fulgo- rcs ; plusieurs ont des élytres fort courtes. Parmi les espèces mention- nées par Latreille nous citerons le Delphax jaunâtre , D. Jlavescens , Latr. , et le Delphax bordé, D. mar- ginata. On les trouve aux environs de Paris. Leurs mœur.s sont peu connues. (aud.) DELPHINAPTERE.MAM. /^.Dau- phin. * DELPHINASTRUM. eot. piian. Troisième section établie par le pro- fesseur De Candolle dans le genre Dauphinelle. V. ce mot. (a.b.) * DELPHINELLUM. bot. phan. Seconde section élabbe par le profes- seur De Candolle dans le genre Dau- phinelle.-T^. ce mot. ' (a.r.) DELPHINION. BOT. phan. Les Plantes que les Grecs et Pioscoiide particulièrement désignèrent sous ce nom, semblent avoir élé des Epilobes. Quelques commentateurs y ayant vu le Delphinium Consolidâmes botanis- tes modernes , ceux-ci en ont fait dé- river le nom scientifique du genre Dauphinelle. f^. ce mot. (n.) DEL DELPHINITE. min. Nom donné par Saussure (Voyage dans les Al- pes, n° 1918) à l'Epidote du Dau- phiné , en cristaux ou en masse;; grenues d'un jaune vcrdàtre. /^. Epi- bote, (g.dei,.) DELPHINIUM. BOT. piian. y. Dauphinelle. DELPHINORYNQUE. mam. r. Dauphin. DELPHINULA. moll. F. Dau- PHINULE. DELPHINUS. MAM. y. Dauphin, DELPHIS. MAM. Nom scientifique de l'espèce de Dauphin la plus an- ciennement connue , et qui a servi de type au genre Delphinus. F. Dau- phin, (b.) DELTOÏDES. Deltoïdes, ins. Tri- bu de Lépidoptères , établie par La- treille (Règn. Anim. de Cuv. ) dans la grande famille des Nocturnes, et ayant suivant lui pour caractères : antennes sélacées ou simples ; quatre palpes apparens; ailes formant avec le corps, sur les côtés duquel elles s'étendent presque horizontalement, ime sorte de Delta ou de triangle , dont le côté postérieur, c'est-à-dire la base , a dans son milieu un angle rentrant. Cette Iribu comprend des espèces très-analogues aux Phalènes proprement dites; leurs Chenilles ont seize pâtes, et appartiennent à la di- vision que quelques observateurs ont désignée sous le nom de Fausses-Tei- gnes. La plupart se construisent des fourreaux ou des espèces de galeries avec des feuilles qu'elles entortillent et avec le résidu des matières donf «lies se sont nourries. Cette Iribu comprend les genres Botiset Aglosse. V. ces mots, (aud.) DÉLUG^ ou CATACLYSME. GÉOL. Inondation générale lionl tous les premiers peuples connus dans l'histoire conservèrent la tra- dition. Les Grecs en citaient jusqu'à quatre , bien que les prêtres de Sais aient dit à Solon : Vous autres Grecs , ne connaissez qu'un Déluge que DElM beaucoini d'aulres oui précède. — Celtecro^auce à plusieurs Délui^cs ac- quiert un certain degré de probabi- lité par les belles observations qu'ont laites dans les environs de Paris Cu- vier et Biongniart. Nous avons vu à l'article Craie que de grandes inon- dations alternatives avaient diise suc- céder à de longs intervalles de teuips les unes des autres dans le bassin qu'occupe celte capitale. Les Chinois, les Persans , les Ciialdéens conservè- rent le souvenir d'un Déluge , et les livres sacrés la consacrent. On attri- bua long-temps à ce terrible événe- ment l'existence des couches coquil- 1ères et les grands dépôts marins oii sont entremêlés des débris d'Animaux fossiles. D'aulres voulurent expliquer le Cataclysme universel par des cau- ses simplement physiques , et l'attri- buèrent à des cngloutisscmens de grandes îles ou bien à l'élévation su- bile de vastes archipels , qui, causant une perturbation générale dans la masse des mers , eussent fait refluer leur masse sur la terre. L'examen de tels systèmes serait déplacé dans un ouvrage consacré au simple exposé des faits. Il suffira de dire ici que les tra- ces dans lesquelles on croit reconnaî- tre un Déluge universel ne permcl- tent guère de supposer d'irruption violente, mais démontrent, au con- traire , une action lente et l'égulièi e dans l'effet des dépôts de la mer. (b.) DEMATIUM. BOT. crypt. (Mufé- dinées. ) Le genre désigné sous ce nom par Persoon est très-diflérent de celui auquel Link la appliqué. Le genre Dematium de Persoon corres- pond aux geni'es Cladosporium , Chlo- ridium , Helmisporium, et à une par- tie du genre Sporotrichum de Link ; il appartient à la section des Mucédi- nées à sporules nombreuses , éparses à la surface des filamens; le genre auquel Link a donné le nom de De- matium est , au contraire , très-voisin du Byssus , et se range parmi les Mu- cédinées dans lesquelles on n'a pas encore pu découvrir de sporules. Cet HUteur le caractérise ainsi : filamens DEM Srji rameux , entrecroisés , décombans , non cloisonnés, pcrslstans, dépourvus de s|)oiules. Son aspect le rapproche des Sporotrichum àonlW dill'èie non- seulement par l'absence des sporule^, mais aussi par ses lilamcns plus soli- des, opaques et non cloisonnés. La f)ersistanceetla solidilé de ces filamens es distinguent des vrais Bjssus de Link ou Hypha de Persoon. On con- naît deux espèces de ce genre , l'une est le Racodium rupestre de Persoon , l'autre le Dematium nigrum de Link. Quant aux espèces de Dematium de Persoon , elles sont assez nombreuses et seront traitées aux mots Cladospo- rium , Chloridium , Uelminporium et Spoiidylocladium. P'. ces mots. (a.d.b.'i * DÉMÉTRIA. BOT. PiiAN . Sous ce nom, Lagasca établit un nouveau genre avec une Plan te qui a va 1 1 reçu les aiv(#ses dénominations suivantes -.As- ter spathulatus du Jardin de Madrid ; Aster spathularis de Broussonnet; jis- ter serratus tle Lagasca lui-même ; et Inula serrata de Persoon. Mais ce genre paraît rentrer dans le Griiide- lia de Willdenow , qui avait nommé Griiidetia Inuloïdes, le Demetria spa- thulata de Lagasca. V. Gbindéliiî. . . (G..N.) DEMETRIA S. Demetrias. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères, sec- lion des Pentamères, établi par Bo- nelli aux dépens des Lebies, dont il se distingue par un corselet longitu- dinal ou à diamètres presque égaux , par une tête rétrécie, prolongée pos- térieurement, et par le pénultième article des tarses bilobé. Ce genre correspond ( Ge«e/'. Crust. et Jus. T. I , p. 192) à une division des Lebies , qui a pour type le Carabus atricapil- lus de Linné, réuni d'abord aux Le- bies par Latreille (Règn. Anim. de Cuv.). Les Démétrias en ont été dis- tingués ( Hist. Nat. et Icorî. des Ins. Coléopt. , 1'* liv., p. 77) conjointe- ment avec les genres Çyminde , Dro- mie , etc., qui tous ont des tarses dentelés en dessous, et appartiennent à la division des Carabiques à étuis tronqués ( Truncatipennes). (a,vd.) Sga DEM DEMETRIAS. bot. m an. (Dios- coride. ) L'un des synonyines de Ver- veine chez les anciens. " 'b.) DETMI- AIGRETTE, ois. Syn. du Héron bleuâtre à ventre blanc, Ardea Leuco^aster , Gmel. F". Héron. On a encore composé de la même ma- nière differens noms vulgaires pour certaines espèces d'Oiseaux ; ainsi on a nommé : Demi- Amazone , une variété que l'on prétend être produite par le croisement du Perroquet Amazone, PsUtaciis jimazonicus, L. , et d'une autre espèce. K. Perroquet. Demi-Autour , les Autours de moyenne taille. V. Aigle. Demi - Fin noir et bleu , une espèce douteuse que Ton présume de- voir être placée dans le genre Gros- Bec. V. ce mot. Demi-Fins , une classe d'Oisqgux qui aurait, selon Guéneau de Mont- belliard, compris divers genres in- termédiaires des Gros-Becs et des Becs-Fins. Demi-Lune, la Mouette cendrée, Zfl/ï/s cineraiius , L, T^. Mauve. Demi - Palmé , une espèce du genre Bécasseau, Trlnga semi-pal^ mata. V. Bécasseau. Les doigts des Oiseaux sont dits demi-palmés, lorsqu'il n'y a que la moitié de leurs phalanges engagée dans une membrane. (dr..z.) DEMI-APOLLON, ins. Nom spé- cifique d'un Lépidoptère diurne, Pap. Mnemosjne , L. , qui appartient au genre Parnassien, V'. ce mot. (aud.) DEMI-BEC. FOIS. r. EsocE et HÉ- MIRAMPHE. DEMI-CHAMPIGNONS, iîot. crypt. L'un des noms inadmissibles employés par Paulct pour désigner sa dix-neuvième famille qu'il compose indifféremment d'Agarics et de Bo- lets , pourvu que ces Champignons aient leur pédicule latéral ; il y range ses Coquilles , ses Oreilles , ses Cuil- lers , ses Langues , etc., etc. (b.) DEMI-DEUIL. INS. (Engramelle.) Syn. de Papilio Gatathea , espèce de DEM Lépidoptère du genre Satyre. ^''. ce mot. (b.) DEMI-DIABLE, ins. Nom vulgaire sous lequel Geoffroy a désigné une espèce d'Hémiptère du genre Mem- brace. F", ce mot. (aud.) DEMIDOFIE. Demidofia. bot. phan. La Plante que Gmelin {Syst. Nat.)jà. décrite sous le nom àeDerni- dojia repens , est ua double emploi du Dickondra Caroliniensis. V. Di- CHONDRE. (G..N.) DEMIDOVIE. Demldopia. bot. PHAN. Le Paris inconipleta de Mar- schall-Bieberslein a été converti en un nouveau genre par Fischer de Go- renki , et nommé Demidovia poly- phjlla. F'. Paris. (g..n.) DEMI-FLEURON. Semijlosculus. bot. phan. Lorsque dans la vaste fa- mille des Synanthérées ou Plantes. à fleurs composées , la corolle de cha- cune des petites fleurs est déjetée de côté , de manière à former une lan- guette latérale, tronquée et diverse- ment dentée à son sommet , chacune de ces petites fleurs prend le nom de Demi-Fleuron , par opposition à celui de Fleuron , qu'on donne à ces fleurs lorsque leur corolle est tubuleuse. Dans la Chicorée , la Dent de Lion , etc. , on a un exemple de Demi-Fleu- lons. Toutes les Plantes ainsi compo- sées uniquement de Demi-Fleurons, sont appelées Semi-FIosculeuses. . (A.B.) * DEMI - FLEURONNEES. bot. phan. Ce mot est synonyme de Semi- Flosculeuses. V. Semi-Flosculeuses et Synanthérées. (a. r.) * DEMI-LUNE. POIS. (Lacépède.) Espèce du gcnie Spare. P^. ce mot. (B.) DEMI-METAUX, min. On don- nait anciennement ce nom aux Mé- taux fragiles ou cassans, tels que l'Antimoine, le Manganèse, le Co- balt , qui se brisent au lieu de se lais- ser étendrç sous le marteau, f^. Mé- tal, (g. DEL.) * DEMI-MUSEAU, pois. L'un de.s noms vulgaires de V Hemiramphrfs DEN Brasiliensis. V. Ésoce et Hémiham- l'UE. (c.) DEMI-OPALE. MIN. /^. QuAiiTZ- RÉSINITK. DEMI-PAON. INS. Nom vulgaire du Sphynx occellata , L. , espèce du genre Smérlnlhe. /". ce mot. (b.) DEMOISELIjE. ois. Nom vulgaire appliqué en Europe à la Mésange à longue queue, Parus caiidatus , L. ; en Amérique, au Coiiroucou à ventre rouge, Tivgun loseigasier , Yieill. ; et au Troupiale doré , Oriolus xan- thornus, L. f. Mésange, Courou- cou et Tkoupiale. On a aussi appelé Demoiselle de Numidie, X'Ardea VilgO,h. V. GviVT.. (DR..Z.) DEMOISELLE, rois. L'un des noms vidgaires du Sqiialun Zigœna , employé aussi comme synomyme de Donzelle , de Cépole et de Labri/s Jii- lis. Riiysch l'applique à plusieurs pe- tits Poissons d'Amboine. fB.) DEMOISELLES, ins. ^Nom vul- gaire et collectif des Libellules. On l'a étendu quelquefois aux Héméro- bes ainsi qu'aux Fourmilions. (b.) DENDE. BOT. PII AN. (Seraplon.) Syn. de Ricinus commuais , L. f^. RiciK. ^ (b.) * DENDERA. pois. Geoffroy de Saint-Hilaire a donné ce nom à un Poisson du Nil , qui paraît être le mê- me que le 31ormyms Anguilloïdes de Linné. J^. Mouî^iyre. (e.) DENDR AGATE, min. r. Arbo- risation. * DENDRELLE. Dendrella. ini'. Geiue de Psychodiées , de la famille des Vorlicellaires , qije nous avons établi aux dépens du genre trop nom- breux en espèces , et composé d'êtres incohércus que Millier avait reunis sous le nom de Vorticelles dans sa grande Histoire des Animaux infusoi- res. Ses caractères sont : un corps co- nique, s'ouvrant antérieurement en une bouche ou orifice nu, c'est-à- dircdépourvu de cirrhes ou autres or- ganes ciliés, et terminé postérieure- ment par un pédicule qui tient à un DEN 39Ô système ramifié, formé d'une famille deplusieurs individus. Les Dendrelles diffèrent doncprincipalcment des Con- vallarines en ce que leur corps au lieu d'être campaniforme , s'amincissaut cousidérablcmentparsa base, imite un cône plus ou moins allongé , et parce qu'elles ue sont jamais solitaires. Elles forment conséqucmment un passage plus marqué aux Polypiers sarcoïdes. L'absence de cirrhes les dislingue suf- ' lisammcnt des Vorticelles proprement dites. Comme elles on les voit à une certaine époque de leur vie se déta- cher de l'espèce de petit Arbuste dont elles sont provenues, et, s'échappant sous l'œil de l'observateur, nager li- brement dans la môme eau qui les a vues long-temps comme prisonnières sur leurs tiges. Chaque individu de- vient alors un véritablepropagulc vi- vant qui va sans doute cnoisirla place sur laquelle il doit contribuer à la re- prodiiciion de l'espèce ( f^. Vorti- CELLAIBES ). Ccs pctits Auimaux ha- bitent exclusivement les eaux ; ils y sont parasites sur les Conferves , les Potamots , les Céralophylles et au- tres Plantes aquatiques. On les trouve en outre contre les piquets immergés. Nous n'en avons encore rencontré au- cune espèce fixée sur d'autres Ani- maux vivans , non plus que dans la mer qui doit cependant en nourrir. Cinq espèces composentce genre dans l'état actuel de la science. f Pédicules nua contractiles. Dendrelle de Ltngeye , Den- drella Lyngbji, N. ; Echinella gémi- nata , Lyngb. , Tent. Alg. Dan. , p. aïo , pi. 70, f. D. Cotte espèce oii les mouvemcns sont si obscurs que le bo- taniste danois Ljngbye l'a prise pour une Plante , a d'abord été découverte dans les ruisseaux de lîle de Féroë oii elle adhère entre les pierres des ruis- seaux en masses globuleuses de la grosseur d'un pois à celui d'une noix, et auxquelles le mucus d'un brunpâle qui les ctitoui-e donne un aspect tré- mcUiforme. Nous l'avons depuis re- trouvée en plusieurs cantons du con- tinent européen dans des expositions 394 DEN analogues. Ses filamens , simples d'abord et se bifurquant ensuite comme dans la suivante , ne sont pas libres, mais confondus dans la muco- sité qui les environne , s'y mêlent confusément , et n'y sont visibles qu'à l'aide du microscope. Dans cet état rien n'y indique la vie. C'est lorsque les corpuscules qu'ils suppor- tent viennent à se détacher , que ceux-ci nagent librement dans les eaux quoiqu'avec lenteur , et sans qu'on puisse deviner par quel méca- nisme , puisqu'on ne dislingue au- cun organe propre au mouvement. Avant de se séparer des filamens qui les supportent , on distingue dans les petites urnes des points ou globules d'un brun tendre qui sont quelque- fois disposés de manière à imiter la fi- gure d'un 8. Alors l'orifice de ces ur- nes , au lieu d'être tronqué et comme ouvert, est obtus et paraît fermé. Dendrelle Géminelle, Z?e«(//e//a Geminella,^.; Vorticella Pyraria, Miill., Inf., p. 524, pi. 46, f. i ; Syst. Nat. XIII, T. i,pars 6, p. 3876; Vor- licelle conjugale, Lamk., Anim. sans vert. ï. II, p. 5o, n. 20; Encycl., Vers. 111. , p. 74, pi. 25 , fig. 1. ISon- seulement cette espèce a été confon- due par Millier avec la suivante , mais sa synonymie mal établie par ce savant, et conséquemment par le compilateur Gmelin , a besoin d'être rétablie. L'espèce de Pallas qu'on lui rapporte ne peut être identique puis- que celle-ci est munie d'une paire de cirrhes de chaque côté de 1 orifice. Celle de Roëseln'y convientpas mieux , puisqu'elle a également son orifice cirrheux, que ses rameaux fort nom- breux sont fascicules , que le corps n'est pas cylindrique , mais exacte- ment pyriforme , et qu'elle habite sur des Animaux vivans et non sur des Plantes. En convenant que la Vorti- celle de Roësel ne convenait pas exac- tement à la sienne, MuUer, qui n'a pu voir exactement dans son Pyraiia des cirrhes qui n'y existent effective- ment pas , n'en a pas moins mainte- nu ce faux rapprochement. La Deu- drelle Géminelle habite sur les My- DEN riophylles , les Cératophylles et sur plusieurs Conferves; son pédicule très- simple , assez long , libre et pres- que toujours solitaire, se fourche à l'extrémité , et supporte deux urnes dont le pédoncule propre égale à peu près la longueur, subcylindriques , ouvertes à leur extrémité élargie en un orifice parfaitement rond et sim- ple ; sa longueur totale est presque d'une ligne , mais on ne peut cepen- dant l'apercevoir à l'œil nu. DeNDRELLE STYLLAlllOÏDE , Den- drella styllarloïdes, N. ; Kortlcella Pjraria, (3, Millier , Inf. p. 026, pi. 46, fig. 2, 4; Encycl. , Vers. 111. , pi. 25, fig. 2, 4. Cette espèce confondue avec la précédente, quoique très-dif- férente , habite aux mêmes lieux. Sa tige , filiforme , une ou deux fois di- cholorae , n'est pas toujours couverte de ces petits corpuscules qu'y ont fi- gurés les auteurs, et dont on a pré- tendu tirer un caractère. Les urnes sont géminées et sesslles à l'extréunté des bifurcations , un peu plus pyri- formes que celles de l'espèce précé- dente ; leur couleur est d'un jaunâtre un peu plus brun , et l'on distingue une ligne transparente dans l'axe avec une sorte d'étranelement enfiforsré près de 1 ouverture ji\squ a 1 époque oia celle-ci prenant un plus grand développement, l'urne a l'aspect d'un cornet au milieu duquel a disparu l'axe diaphane , mais où l'on aperçoit distinctement une cloison valvulaire et transverse. Il en existe des indivi- dus fort petits dont la tige simple ne porte qu'une paire d'urnes. Dendrelle de Mougeot, N., Den- d relia Mougeotii , N. ( /^. pi. de ce Diction., Psychodiaires). Cette espèce, beaucoup plus petite et plus commu- ne qu3 les deux précédentes , vit éparse sur les filamens des Conferves en grande quantité. Son stipe simple, ou muni d'un rameau tout au plus , porte des urnes quelquefois solitaires, plus souvent géminées , sessiles et di- vergentes. Elles paraissent vers leur ouverture formées de quatre pièces ou petites valves qui forment quatre dents obscurément arrondies à l'oritl- DEN ce. Le mouvement ne s'y développe qu'il la séparation des urnes qui alors nagent assez doucement au- moyen d'un balancement durant lequel on dislingue, au centre et vers l'endroit le plus élargi , l'agitation interne d'un organe dont la iorcc de noire micioscope ne nous a pas permis de bien déterminer la forme. Dans cet étal l'urne de la IJendrclle qui nous occupe semble se plaire à pénétrer, avec des jNaviculcs et des hunulines, dans les ma.sscs muqueuses que lorme le genre Cliaos. C'est là que le bota- niste Lvngbye en observa une espèce en la rapportant au règne végétal sous le nom A' Echinellctolii'acea a., 'Vent. Alg. Dan. , pag. 209 , lab. 70, fig. c ; espèce du même genre , qui a besoin d'être mieux exami- née pour être exactement décrite. Mn s'insinuant dans le mucus du Chaos, les Dendrelies y perdent tout mouvement , ainsi qu'il arrive aux autres Animalcules dont ce Végé- tal rudimcntaire est si souvent rempli et colore. C'est dans cet état d'inertie que nous l'avons souvent obseï vée , et qu'elle nous a été envoyée par le savant Mougeot qui explore avec tant de fruit l'histoire naturelle des Vos- ges. En la dégageant du mucus, on lui rend souvent le mouvement qu'elle avait perdu dans son épaisseur. Dendbelle Berberine, Deiidrella Berberina,^. ; Vorticelle Berheiina^ Encycl. , Vers. 111. , p. 79 , pi- 26, f. 10-17 (d'après Roëselj; Lamk.,x\nim. sans vert. T. 11 , pag. 5i , n" 28. Vorticclla Berbeiina , Gmel., Sjs/. JS'af. XIII, ï. I, pars 6, p. 5876; f^urùcella composita , L., Syst. I\'at. , XII, T. II , p. ]5i9, n g; Brachiunns berberifonnis , Pall. , Cl. Zoog. , p. io3, u. 60; Pseudo-Polypus berberi- formis, Roës., Inf., m, p. 61 3, t. 99. Animalcules de figure d'Epine-Vi- nelte , Lederm. T. 11, p. 101 , pi. 88, f. Q-s. Celle élégante espèce qui avait échappé à IMiiller, que Roësel a si bien figurée , et dont on a copié le dessin dans les ouvrages publiés de- puis cet excellent observateur , croît dans les eaux de nos marais. Son pé- DEN 595 diculc droit, simple, bifide, Irifidc , ou produisant plusieurs rameaux fas- cicules , s'élargit vers l'insertion des urnes qui ont parfaitement la forme de la baie du Vinetticr. Cescapilules, parfaitement ovoïdes, tronqués, pré- sentent un orifice arrondi, muni d'un rebord en forme d'anneau dé- pourvu de séries. Ils préseulenl dans leur centre et à travers leur transpa- rence jaunâtre un corpuscule blan- châtre , arrondi, d'autant plus dis- tinct que le capitule plus avancé en âge est prêt à se détacher du slipe qui le supporte. Ces capitules se dé- tachent bientôt poiu- s'échapper et nager dans le fluide au milieu duquel ils ont végété. Les stipes demeurent alors abandonnes , élargis en cornets pâles qui conservent durant quel- que temps l'aspect d'un duvet con- ferviforme blanchâtre. Dendrelle de Baker, Dendrella Bakeii, N., Cluslring Polypes ,B:i- ker^ E/npl. Micr., pars 2, p. 558, pi. 12, tig. 6-7. Le compilateur Gme- lin,qui n'a jamais connu les objets ^lont il cumula un indigeste catalo- gue , rapporte l'Animalcule de Baker comme synonyme du F'orlicella umhellata qui forme le type de notre genre Mespiline. V. ce m(^. Ou a peine à concevoir un tel ra|feioche- ment , puisque la Dendrelle dont il est question n'est pas disposée en om- belle, et qu'elle ne présente aucune sorte de cirrhes à sa gorge , tandis que la Mespiline en est abondam- ment garnie tout autour. Notre Dendrelle forme dans les eaux dou- ces de petits Arbustes dont le tronc montant, rigide et assez épais, se divise en petits rameaux dont cha- cun porte de quatre à six capitules dont la forme est absolument celle d'une pipe de terre ; l'orifice très-ou- vert est muni d'un petit rebord en forme ^'anneau. Au temps delà ma- turité ces capitules se détachent pour nager librement , prennent la forme d'un petit godet arrondi par la par- tie postérieure : leurs mouvemens sont assez rapides. Dans cet étalon di- rait un être tout différent dont on se- 396 DEN rait tenté de faire une espèce d'Urcéo- laire sans poils si on la trouvait isolée et loin de la tige qui la produisit, sous le poi te-objet du microscope. ff Pédicules subcontoitiles. Dendrelle i)e Muller , Den- drella Midleii , N. ; VorticeUa race- mosa , Midi. , Inf. , p. 35o , tab. 46, f. lo-ii ; Grael., Syst. JSat. xiii, T. i,pars 6, p. 58i4; Vorticelle en grap- pes , Eucycl. , Vers. 111., p. 76, pi. 25, f. 16, 17; Lamk., Anim. sans vert. T. II, pi- 5i,n. i5. Celte élégante es- pèce , longue de plusieurs lignes , fa- cile à distinguer à l'œil désarmé , forme un duvet blanchâtre sur les corps inondés par l'eau douce des lacs du nord de l'Europe. On la peut éle- ver et conserver dans des vases ; elle y présente alors sous la lentille du mi- croscope l'un des plus élégaiis spec- tacles que puisse prodiguer la nature à l'observateur émerveillé. Ses ra- meaux et ses pédicules s'étendent alors en partie ou tous à la fois ; ils Ê résentent la figure d'un élégant Ar- uste dont la tige simple , di'oile et rigide, se divise en petits rameaux i'e^ semblant à ces plumes frisées appelées marabouts , et dont nos élégantes pa- rent souvent leur coiffure. Les pédi- cules partiels sont réunis en petites grappe|f oLi chaque individu s'étend ou se contracte avec agilité ; quelque- fois tout le faisceau se contracte par un mouvement spontané en un glo- bule brunâtre qui ne tarde pas à s'é- tendre de nouveau ; il arrive rare- ment que toute la famille se contracte simultanément pour renouveler ce jeu brillant. Miiller a fort bien saisi la dispersion de ces êtres singuliers dont chaque urne détachée peut repro- duire en peu d'heures un Arbuste semblable à celui qui ne portait pas moins de trois ou quatre cents de ces petites urnes animées. (b.) DENDRION. Defidduk: bot. PHAN. Ce genre établi par Desvaux est le même que l'Ammyvsine de Pursh, (a. r.) DENDRITE. min. T'. Arborisa- TJON. DEN DENDROBION. Dendrobium. bot. PHAN. Genre de la famille des Orchi- dées , établi par Swartz aux dépens des Epidendres de Linné , et adopté par tous les auteurs modernes qui l'ont un peu modifié. On reconnaît les vrais Dendrobions aux caractères 3ue nous allons en tracer. Les cinq ivisions dupérlanthe sont étalées; les deux divisions latérales externes sont soudées à leur base avec l'onglet qui termine le labelle , de manière à for- mer , en quelque sorte , une espèce d'éperon. Le labelle est tantôt supé- rieur, tantôt inférieur; son onglet est continu par sa base avec le gynostè- me ; sa lame est , au contraire , arti- culée. L'anthère est terminale et s'ou- vre par le moyen d'une sorte d'opei-- cule caduc. Les masses polliniques sont solides. Ce genre , ainsi que l'a fort bien remarqué R. Brovv^n , devra proba- blement être subdivisé. En efiet , les espèces dont le labelle est supérieur difl'èrent des autres qui ont le labelle inférieur, par quelques particularités dans la structure de leur anthère; elles devront donc former un genre distinct dans lequel viendront se ran- ger presque toutes les espèces obser- vées à la Nouvelle-Hollande. Les espèces de Dendrobium sonf fort nombreuses ; les unes sont para- sites, les autres sont terrestres. Les fleurs , qui sont quelquefois très- grandes, offrent différens modes d'in- florescence. Plusieurs genres ont été formés aux dépens des espèces d'abord placées parmi les Dendrobium ; tels sont les Dipodium, R. Br. ; Bruughtonia, id. ; Octomeria , id. ; Pleujvlhallis , id. f^. ces difterens mots. Nous citei-ons les espèces suivantes, parmi les plus re- marquables de ce genre : Dendbobion élégant, Den- dmbiumspeciosum, Smith, Exut. Bot. I, pag. 17, tab. 10. Originaire de la Nouvelle-Galles du sud ,^ cette belle Orchidée se fait remarquer par ses liges dressées portant vers leur som- met deux on trois feuilles ovales , obloogues, plus courtes que l'épi de DEN fleurs qui est terminal et nniltiûorc. Celles-ci sont rougcàtres ; 1rs divi- sions du périanlhc sont éfroites , la lame du tabelie est plus large que longue. DcJJDROBrON LINOXJIFORME , Dcil- dmbium linguiformc , Smith , E.vot. Bol., I, p. 19, t. 1 1. Elle croît, com- me la précédenle, à la Nouvelle-Hol- lande ; ses tiges sont rampantes , ses feuilles ovales , obtuses , dépri- mées , charnues , un peu plus courtes que la grappe de Heurs. Celles-ci ont leurs divisions linéaires , aiguës ; le lobe moyen de leur labelle ondulé et marqué de trois carènes. Dendrobion de i.a Barrinotonie, De/id/vb. Bariingtuniœ, Swarlz; Epi- dendrum Barringloniœ , Smith , Icon. Plct.yX. 25. Sa tige 'est bulhiibrmc, comprimée , surmontée de trois à quatre feuilles oblongues,acuminécs, glabres, sliiées longiludinalement et pctiolées. Les fleurs sont solitaires au sommet d'une hampe radicale ; quel- quefois cependant on en trouve deux et même trois sur une même hampe. Le labelle est onduleux et frangé. Cette belle espèce est parasite sur les Arbres de la Jamaïque. R. Brown, dans son Prodrome de la INouvclle-Hollanùe , a décrit sept es- pèces de ce genre dont cuiq sont tout- à-fait nouvelles. Kunth , dans le pre- mier volume des Nova Gênera et Spe- des Plantarurn , en a fait connaître huit autres espèces nouvelles. II a ligure uue des plus remarquables {/oc. cit., p. 559, t. 88) sous le nom de Dendrobiiim grandijïorum. Elle a des rapports avec le Dendrobium Bar- ringtoniœ. Sa tige est bulbiforme ; ses feuilles sont lancéolées , aiguës ; sa hampe uniflorc , couverte d'écallles ; les folioles de son calice sont ovales , oblongues , aiguës , l(!s deux latérales sont réfléchies à leur sommet ; la la- me du labelle est un peu onduleuse. Cette espèce croît dans les Audes. (a.r.) DENDROCOPUS. ois. (Vieillot.) /"'. PiPICULE. DENDROIDE. Dendroïdss. INS . Genre de l'ordre des Coléoptères , DEN 397 section des Hétcromères , fondé par Latreillc et placé par lui ( Règn. Anim. de Cuv.) dans la famille des ïrachélidcs. Ses caractères sont : an- tennes branchucs ou dont les articles jettent latéralement un long rameau en forme de filet; corselet conique, rétréci en devant ; corps allongé , étroit, déprimé ;, pales longues; cro- chets des tarses simples. Les Dendroï- des se distinguent des Apates par leurs antennes en panaches et par la divl-ion des articles de leurs tarses; ils partagent ce caractèreavec les Py- rocnres dont ils diffèrent cependant par la forme du corps et du protho- vax. Le genre dont il est question correspond à celui que Fischer (Mém. de la Soc. impér. des Natur. de Mos- cou ) a désigné sous le nom de Pogo- nocère , Pogonocerus. Il a pour type le Dendroïde a étuis bleus, Dendr. cyanipennis de Latreille, originaire du Canada et appartenant à la collec- tion de Bosc. On doit citer après cet- te espèce le Dendroïde thoracique, Dcndr. thoracicus , ou le Pogonocerus thoracicus de Fischer qui en a donné une très-bonne figure dans le frontis- pice de l'ouvrage qu'il a publié en 1821 sous ce titre : Gênera Ins. Syst. e.xposita et Analysi iconographicâ Ins- tructa. Cette espèce a été trouvée dans la Russie méridionale sur des Orties. (aud.) * DENDROIDE. Dendroïdes. bot. CRYPT. [Hydrophytes.) Roussel, dans sa Flore du Calvados , avait proposé l'établissement de ce genre pour des Plantes marines très-disparates, telles que le Fucus pumilus et le lichenoïdes d'Esper: l'un est un Cliondre, l'autre un Polypier; le Fucus pinastroïdes et le pusillus : l'un est une Céramiaire, l'autre un Cetidium , etc. Ce 2enrc ne pouvait être adopte par aucun naturaliste. (lam..x.) ' DENDROÏDES. polyp. foss. Plu- sieurs oryctographcs ont donné ce nom à des Polypiers fossiles analo- gues à des branches d'Arbre par leuis formes, leur grosseur ou leui- grandeur. (lam..x.) 398 DEN DENDROLITHE. foss P' . Aubo- UISATION. DENDrxOPHORE et DENDRO- PHYTES. Syn. de Dendrite. r. Ar- UajlISATlON. (b.) DENDRORCHIS. kot. phan. C'est ainsi que Du Petit-Thouars dé- signe un groupe d'Orchidées des îles australes d'Afrique, qu'il place dans sa section des Epidendres. Il corres- pond au genre Z)e//f//c»Z»iw/« de Swartz, et se compose de quatre espèces aux- quelles Du Petit-Thouars a donné les noms générico-spécifiques de Poly- (lendris , Fusideiuliis , Cultridendris et Araclmodendris. f^. chacun de ces mots. (G..N.) DÉNÉKIE. Denekia. bot. puan. Genre de la famille des Synanlhérées, Corymbifères de Jussieu et de la Syn- génésie superflue , établi par Thun- berg {Prodrom., p. i53] qui l'a ainsi caractérisé : capitule radié dont le dis- que est formé de fleurs régidières et hermaphrodites, et les rayons de fleurs ligiilées e» femelles; écadles de l'involucre imbriquées, les intérieures scarieuses; réceptacle sans paillettes; akènes non coui'onnés d'aigrettes. Les l'enseignemens imparfaits que l'on a sur ce geore ne suffisent pas pour pré- ciser sa place dans la vaste famille dont il fait partie. De CandoUe et Lagasca le rangent parmi les Labiatiflores ou Chaînantophores anomales, près du Disparago et de VO/ioseris. Selon Jussieu , il est voisin de VEt/iulia , du Balsarnita et du Sparganop/ioius. Enfin , Cassini se borne à conjecturer qu'il pounait appartenir à sa tribu des Inulées. La DÉNÉKIE DU Cap , Denekia ca- pensis , Thunbcrg , a une lige herba- cée , haute d'un à deux décimètres, cylindrique, striée, tomenteuse et ramifiée. Ses feuilles sont alternes , demi-amplexicaules , oblongues , lan- céolées , obtuses -mucronées, ondu- lées, très-entières , cotonneuses en dessous , les supérieures progressive- ment pi us courtes que les inférieures ; les capitules sont disposés en une pa- nicule serrée et terminale. (g..n.) DEN DENGUENI. POLYP. Ce nom, d'après Marsigli, a été donné au Mil- lepura tiuncata par les pêcheurs et les marins des côtes d'Italie. C'est le My- riozoum de Donati. 1^. Millepore. (l,AM..X.) DENIRA. BOT. PHAN. Sous ce nom , Adanson a désigné le genre Iva de Linné. /'". ce mot. (G..N.) * DENIS^A. BOT. PHAN. (Necker.) Syn. de Phryma de/Uscens , L. F. (b.) DENNST^TIA. BOT. CKYPT. {Fou- gères.) Nom donné par Bernhard à un genre nouveau ayant pour type le Dlcksonia flaccidœa , Willd. Ce gen- re ne paraît pas devoir être adopté. /'. DlCKSONIA. (AD.B.) DENSITÉ. MIN. Quantité de ma- tière contenue dans un coi'ps sous un volume connu; les corps qui contien- nent le plus de matière sous un même volume sont les plus denses. La den- sité est exprimée par la pesanteur spécifique, p^. ce mot. (dr..z.; * DENSOPHYLIS. bot. phan. Nom donné par Du Petit-Thouars (Histoire des Orchidées des îles australes d'A- frique ) à une espèce de son genre Phyllorchis. C'est une Plante dont les fleurs sont disposées en un épi serre , dressé et plus long que les feuilles ; elle est figurée ( loc. cit. , t. 107) et correspond au Bulbophy llum densurn* des auteurs. (g..n.) DENT. Deiis. zool. Corps de consistance dure , de forme conique ou polyédrique , plus ou moins al- longé , toujours revêtu extérieure- ment, au moins à l'origine , d'unt* substance connue sous le nom d'é- mail , et intérieurement composé de couches concentriques d'une ma- tière dite ivoire , exhalée à la surface d'un* bulbe -vafculaire et nerveux, appelée germe dentaire , lequel paraît susceptible de se développer sur tous les points de l'enveloppe , soit exté- rieure, soit intérieure, del'Animal. — L'on voit donc que les Dents ne sont pas des appendices liés nécessaire- ment à la digestion, puisque, par leur position , elles peuvent être fort éloi- gnccs , suil lie la bouche , soil du cjMiiil iiilestiiial , et puisque , comme nous le verrous, beaucoup d'Ani- uiaux sont tout -à -fait dépourvus de Dent.;. Par la nature même du siège ou se développent les Dents, on voit aussi qu'elles ne sont pas exclusive- mentpropresaux Animaux vertébrés, el, dans ces Animaux , à la cavité de la bouche. En cfVet , dans les Ani-, maux verlébrés , par leurs con- nexions primitives et immédia tes, elles ne dépendent pas des os, mais des dé- pendances des rephs de la peau ou «les membranes muqueuses qui ont pénétré dès l'origine dans les fentes ou dans les trous des os. D'après la définilioa précédente de la formation des Dents , on voit aussi qu'elles ne sont pas des os. Les os se développent à la fois par tous les points de leur masse actuellement vivans et susceptibles d'absorber la matière nutritive de leur accroisse- ment ou de s'en imbiber. Aucune des difterentes couches de la Dent , au contraire , n'est vivante ni suscepti- ble d'accroissement autrement que par juxta-position extérieure de par- ties nouvelles. Les différens points d'une couche une fois formée , com- me pour les ongles , les cornes des Vertébrés et les coquilles des Mollus- ques , n'ont plusaucune relation , soit avec la sensibilité , soit avec la circu- lation de l'Animal. D'après le siège , %i moins primi- tif, qu'elles occupent sur les enve- loppes de l'Animal , on voit que les différentes sortes île Dents n'ont entre elles , dans tous les cas de leur existence , qu'une seule analogie , celle 4e la structure. On verra qu'el- les n'ont d'analogie de position que dans une même classe. En les déter- minant donc d'après leurs connexions ou d'après leurs rapports de position , ce qui est la même chose , il suil que telles Dentsd'une classe de Vertébrés, par exemple , doivent nécessairement manquer d'analogues dans une autre classe , et léciproquement. A plus forte raison , d'un embranchement à J'autre du règne animal , ne peut-on DEN 599 chercher aux Dents d'autre analogie que celle de la structure. Gela posé , on voit qu'il n'y a pas lieu de confon- dre les Dents , soit avec les dentelures des os maxillaires eux-mêmes , soit avec les étuis cornés qui enveloppent les bords libres de ces os , chezles Oi- seaux, lesChélonienSjles Lamproies, etc. , soit encore avec les dentelures des mandibules latérales des Insectes , des Crustacés, des Mollusques et des Annelides , ces mandibules n'étant autre chose que des prolongemens de la peau même , endurcie en ces diffé- rens endroits par la déposition de sels calcaires dans l'épaisseur de son tissu. Les seuls Animaux oii il existe des Dents sont la plupart de ceux appar- tenant aux Mammifères, Reptiles et Poissons , et les Echinodermes parmi les Radiaires. Structure des Dents. Toute Dent, quelque part qu'elle soit placée sur l'Animal , est formée par l'exhalation de couches concentri- ques les unes aux autres el suscepti- bles d'une grande cohésion. L'organe de celte exhalation est une poche ou capsule membraneuse fermée de tou- te part et dont un fond est replié dans 1 autre comme celui d'un bonnet de nuit. Le fond , ainsi replié , est beau- coup plus vasculaire que l'autre. Il forme, parla quantité de vaisseaux et de filets nerveux qui y sont entrelacés, une sorte de bulbe dont la figure pri- mitive est bien déterminée et repré- sente exactement celle de la Dent qu'il doit former et dont il est le véritable moule. L'observation de cette corres- f)ondance de formes entre le bulbe el a Dent peut se faire en tout temps sur les Dents de remplacement des Cyprins. Nous reviendrons plus loin sur le mécanisme de ce remplacement. Tous les contours, tous les reliefs que présente la surface extérieure de la Dcnl , tous ceux que manifestent ses coupes transversafes et verticales, sont représentés par autant de con- tours , de reliefs à la surface du bul- be, et par autant de replis de la membrane de la capsule qui se pro- 4oo DEN longe dans les iiiLervalles de ces reliefs du bulbe. Selon la saillie de ces reliefs ou proloDgeinens du bulbe , éten- dus en lames plus ou moins longues et larges, il se forme des replis plus ou moins profonds des difFéientes substances de la Dent; de telle sorte que des coupes transversales mon- trent , selon les germes , ou bien une seule substance inscrite dans une couche beaucoup plus mince d'une substance qui lui est extérieure , ou bien des ondes, des replis de la subs- tance extérieuie pënétiant dans la sul)Stance centrale dont elle se dis- lingue par la couleur, ou bien enco- ve ces mêmes replis des deux substan- ces, se pénétrant sans se mêler, enve- loppés d'une troisième substance ex- térieure aux deux autres. Si la subs- tance interne n'est nulle part péné- trée par l'externe qui ne fait que l'en- velopper , cette sorte de Dent s'appel- le simple; la surface triturante n'of- fre que de très-petits reliefs, dans les- quels la substance extérieure seule de l'émail est intéressée : telles sont les Dents de l'Homme. Les Dents composées offrent dans leur coupe transversale, à quelque hauteur qu'on fasse cette coupe , îles cercles ou des anneaux d'une substan- ce qui en renferme une autre ; de sorte que le Xahe d'émail , plus ou moins comprimé , indiqtié par ces cercles ou anneaux , représente à lui seul une Dent du genre des précé- dentes. Ces Dents composées s'obser- vent dans les Ëléphans, le Phacochœ- ne , etc. Enfin , i 1 y a des Dents demi- composées dont les replis ne pénètrent que jusqu'à une certaine profondeur, .•2U- dessous de laquelle les coupes transversales ne montrent qu'une seule substance centrale entourée par une extérieure; telles sont les Dents jnolaires des Ruminans , des Solipè- etites inolairets tombent iriênicde si jonnohouredans un grand noiubro de Mammifères. C'est ce qui a pu causer des méprises eu zoologie au point l'e placer, dans des genres auxquels ils ne convenaient pas, plusieurs Ani- maux dont les Dents en question sont ainsi caduques , ou de faire plusieurs espèces d'une seule , lorsqu'on obser- vait des individus d'âges différens et dont le nombi e de Dents persistantes se tiouvait ainsi différer (/^., pour ces chutes prématurées des Dents, les mots Dauphin , Blaireau, etc. ). ■ Dans l'Honime et dans les Animaux carnassiers ou les Dents s'usent peu, la réjectiond<3 la Dent, et surtout celle des molaires mieux fixées que les au- ti'es par la divergence de leurs raci- nes , n'arrive que dans une extrême vieillesse. Les plus grosses molaires ne peuvent même pas être rejetées à cause de cette divergence même des racin(^s;,car la poussée de l'alvéole ne fait que 'mieux les sevrer contre ses bords. Le mécanisme de l'évolution des Dents de reqiplacement ne diffère pas de celui de la première dentition. Mais, au lieu d'alvéoles fermées seu- lemenl.par des gencives, c'est dans des cavités entièrement osseuses, si- tuées sous, entre ou tlerrièie les ra- cines des Denis de lait, que sont ren- fprmcs les germes de remplacement, semblables d'ailleurs à ceux de la f)renuère dentition. Ces germes et eur capsule tiennent aussi par un pé- dicule à la membrajie de la gencive. Ce pédicule est transmis par un trou percé au sommet de la cavité osseuse. Rousseau ( op. cil. ) a représenté ces pédicules naissant du sommet des capsules, fig. R et T pour les Dents molaires , canines et incisives de la deuxième dentition en position .sous les Dents de lait, et fig. V, V pour les orifices de la table osseuse par oii ces pédicules sont transmis aux gencives en dedans de l'arcade des Dents de lait. On aperçoit toutes ces parties bien long-temps avant l'époque de la seconde denlitiou ; en sorte qu'il est h peu près certain que les deux séries DEN de germes se forment à la fois , puis- que, dans toutes deux, les germes ïont continus par leurs pédicules à la membrane de la gencive. Or, cette continuité ne pourrait s'établir à lia- vers la tabletle osseuse qui recouvre l'alvéole des Dents de la première sé- rie , si les germes de la seconde n'é- taient pas formés en même temps. Cette continuité des germes de la se- conde série avec la membrane de la bouche à travers des trous osseux maintenus , prouve donc l'unité du temps et du mécanisme de la forma- tion de ces germes. Et comme on ob- serve dans les germes de remplace- ment des Cyprins les plus adultes des états stationnaires qui peuvent durer toute la vie , et dont l'accélération ne s'opère que dans le cas oii la Dent voi- sine vient à tomber, on conçoit que, f)endant toute la durée des Dents de ait, les germes de remplacement res- tent inertes et saii» produire aucunes couches. Il n'est donc pas nécessaire de supposer, comme on l'a fait, qu»; les Dents de remplacement ont besoin d'un temps plus long pour airiver à leur perfection. Rousseau a observé dans la première dentition le progrès de celte formation. Tous les cinquante jours , à partir du deuxième mois jus- qu'au septième de la conception , il y a forma lion dans l'Homme de quel- ques points de cristallisation d'une nouvelle Dent , et ce n'est que vers le commencement de ce dernier ter- me que les vingt couronnes dentaires deviennent enfin apparentes. On con- çoit que les plus anciennes couronnes sont celles qui sortent les premières. L'ordre de leur chute est aussi le même que celui de l'éruption. Vers six à sept ans les secondes Dents se forment avec rapidité; jusque-là leurs germes étaient restés à peu près iner- tes. Elles commencent à comprimer tellement les alvéoles desp.emières Dents, qu'elles privent celles-ci, en étranglant les nerfs et les vaisseaux qui s'y rendent , des fluides qui , jus- que-là , en avaient nourri la pulpe. La résistance que la vie donnait aux premières Dents contre l'effoi t DEN lies secondes disparaît doue , et Soit qiiei'absorj^)tion conlilbue à user cl la racine de ces Denis et les cloisons qui les séparent des secondes, soit que l'effort de celles-ci use ces cloisons et les racines des Dents de lait, ces der- nières finissent par tomber sans qucl- quct'ois montrer un vestige de raci- nes.— Les arrière-molaires qui n'ont point de Denis de lait à expulser éprouvent un changenicnl de direc- tion : elles s'étaient enlièrement déve- loppées dans l'angle postérieur des mâchoires, mais comme les os maxil- laires grandissent, elles y Iroiivent de la place ; elles avancent donc , et d'une position oblique qu'elles avaient d'abord , elles se redressent pour sortir , et se mettent en rang avec les autres. C'est une règle générale, dit encore Cuvier, quelesDents molaires de rem- placement ont une couronne moins compliquée quecelles auxquelles elles succèdent ; mais cette couronne com- pliquée se trouve reportée sur les molaires permanentes qui viennent plus en arrière. Il arrive quelquefois que les Dents permanentes qui tom- bent par accident , sont remplacées par des Dents nouvelles; mais dans la règle , la deuxième série de Denis n'est pas remplacée dans les Mammi- fères. On avait cru que chez les Rongeurs il n'y avait qu'une seule dentition permanente. Mais il paraît que dans le plus grand nombre des espèces ( Cuvier, Oss. Foss. T. v ), les Dents de lait tombent si vite , que l'on a peine à les observer. H n'a suivi la succession des Dents que sur les La- pins. Panni les incisives , il n'a vu changer après la naissance que les su- périeures postérieures ; car chez la plupart des Rongeurs , il y a deux rangées simultanées deDents incisives, l'une dernère l'autre, comme il arri- ve quelquefois , même chez l'Homme, par l'éruption simultanéedesdeux sé- ries. Les Dents de lait demeurent quelque temps en place avec celles qui leur succèdent; et , pendant ce tcmp.s- là , les Lapins paraissent avoir six DEN 4«7 incisives en haut au lieu de qualic , qui est leur nombre pcnnancut. U résulte de ce triple rang d'incisives , en arrière l'un de l'autre , qu'il y a ici une rangée de germes surnimiéralres, relativement au nombre des autres Mammifères. Quant aux molaires , il est certain qu'il y en a trois en haut sur six- , et deux en bas sur cinq , qui sontreinplacéespardesecondesDents venues dans la même dii'eclion ver- ticale. Les trois postérieures, taul d'en haut que d'en bas , sont donc permanentes. Ainsi, pour les molai- res , il en esl à peu près de même des Lapins que des Chevaux et des Ru- minans. Cuvier pense que dans les espèces qui n'ont que quatre molaires partout, il n'y a que 1 antérieure qui change. Il s'en est assuré sur le Cas- tor , le Porc-Épic, l'Agouli , le Paca , le Cochon d'Inde. Mais pour voir la Dent de lait en place sur ce dernier , il faut y regarder quelques jours avant la naissance. Comme dans aucun Rongeur il n'a vu les incisives anté- rieures tomber après la naissance , il soupçonne qu'elles tombent aussi du- rant " la vie utérine. Il ajoute que d'après cette permanence des trois dernières molaires, dans les genres qui en ont plus de trois , il est vrai- semblable que ceux qui n'en ont que trois , n'y éprouvent jamais aucun changement. Au moins ne lui a-t-il pas été possible d'observer de muta- tion dans les Rongeurs à trois Dents , tels que le Rat, etc. Or, il nous semble que , puisqu'il est bien constaté que les trois dernières niolaires sont per- manentes , il est tout aussi présuma- ble que les premières incisives le sont également. Il n'y a, en effet, aucune comparaison à faire pour la grandeur et la proportion d'émail, entre les pre- mières incisives des Rongeurs et leur première molaire. On ne peut donc pas conclure de l'absorption de celle- ci dans l'utérus, à l'absorption de l'autre. Nous venons de voir des Dents sur- numéraires et même des séries surnu- méraires dans les Lapins pour les in- cisives; il y a de même dans les Sa- 4o8 DEN vigues pour la seconde dentition des incisives surnuméraires au complet desautresAnimauxquien ont le plus, savoir quatre incisives en haut et deux en bas. Onsait que les incisives de tous les Rongeurs, et même lesmoIaireSde quelques Animaux de cet ordre, mal- gré la continuelle détrilion qu'elles subissent , restent , les premières tou- jours tranchantes, les autres toujours cgalemeut calibrées , et que toutes conservent constamment la même longueur. Les incisives , sorties poin- tues (le l'alvéole , croissent par l'ex- tre'mité alvéolaire , à mesure qu'elles s'usent par l'autre , et leur face de devant étant garnie d'un émail plus épais et plus dur , la détrition est constamment oblique en arrière , et on fait toujours des coins fort affilés. Dans les espèces oii les Dents ne se divisent jamais en racines , l'ivoire et l'émail continuent de se produire , parce que le germe étant sessile au lond de l'alvéole , aucune exhalation ne peut se faire au-dessous de l'inser- tion de la capsule à la base du germe, et , comme d'autre part la partie su- périeure du fût s'use très-rapidement, la capsule ne peut se trouver compri- mée ni coupée par le bord inférieur du fût. Ensuite, comme les vaisseaux du germe continuent de s'y porter, elle continue de déposer de l'émail sur les couches d'ivoire que le geiine conti- nue aussi de sécréter intérieurement. Cela s'observe, par exemple , sur les Dents des Cabiais , des Catxipagnols , etc. Chez les Cabiais, outre la dépo- sition d'émail , il y a une déposition de cément. Et comme l'émail et le cé- ment sont étendus transversalement entre les lames d'ivoire , il faut que des cloisons transversales de la mem- brane de la capsule alternent avec les replis verticaux du germe qui ont formé l'ivoire. Dans les Eléphans, il y a une disposition pareille ; mais toutes les lames d'ivoiie , d'émail et de cément d'une Dent d'Eléphant , sont formées simultanément, et les feuillets producteurs ont bientôt dis- paru. Ici, au contiaire, les feuillets producteurs, tant ceux du germe que DEN ceux de la capsule, subsistent toute la vie. La Dent, une fois formée, conserve à peu près sa figure dans l'Homme, les Singes , les Insectivores , les Carnas- siers et les Cétacés. Les cminences en deviennent seulement un peu moins aiguës et saillantes. Mais dans les Car- nassiers uniquement carnivores , par exemple les espèces des genres Felis, Mustela , Kivena, les Dents molaires ne s'usent pas, et conservent leurs pointes et leurs tranchans. Dans les Herbivores, au contraire, la vraie forme delà couronne , dit Cuvier , ne se conserve qu'autant qu'elle est en- core renfermée dans l'alvéole. A peine sortie , elle s'use , et toutes les inéga- lités dont le plan est déterminé pour chaque espèce, sont remplacées par une surface plane ovi les contours et la place qu'occupaient les reliefs sur la couronne sont dessinés par diffé- rentes ligues qui sont les coupes de l'émail , du cément et de l'ivoire. Les dessins que forment ces lignes étant en rapport avec les lobes ou lames dont ilfi ne sont que la tranche , sont donc déterminés selon les espèces, et peuvent servir à les caractériser. Plus, la Dent s'use, et plus on approche de la base de ses éminences ou de ses lobes, plus les espaces circonscrits par les lignes d'émail s'élargissent et se confondent, et l'on arrive enfin à une hauteur oîi la couronne n'olire plus qu'un seul espace enveloppé d'émail , comme si la Dent avait été simple. Mais cela n'arrive que dans les Dents demi-composées des Piumi- nans, des Solipèdes et de plusieurs genres de Rongeurs oii le ixxX n'est pas sillonné de caniielures d'émail sur toute sa hauteur. Tels sont les Cas- tors , les Agoutis , les Porc-Epics , etc. ( V. les coupes de toutes ces mo- laires de Rongeurs, danS(Cuvici',Oss. Foss. T. V, pi. 1, fîg. 1 à 26 ). Dans tous les Animaux pourvus de Dents composées ou demi-composées, c'est-à-dire oii la coupe Iransveisale (le la Dent offre à toutes les hauteurs du fût, ou seulement sur une hau- teur plus ou moins prolongée du fut , DEN 1 email seul ou accompagné décernent j)énclninl eu diflcrcns sens dans l'i- voire, l'inticulatiou delà mâchoire inrérieurc avec le crâne est telle que les mouvemens de l'une sur l'autre jieuveut se faire dans toutes les direc- tions d'un plan horizontal, eu avant, en arrière ,. à droite et à gauche , .et dans les arcs qui réunissent ces direc- tions. Selon que ces mouvemens ho- rizontaux s'exécutent davantage dans l'une de ces directions que dans l'au- tie , les plans allectés par les lames d'émail et de cément varient de ma- nière à rester pei pendiculnires ou au moins très-obliques à la direction du mouvement. Il en résulte que le dé- placement que ce mouvement cause aux Dents de la mâchoire inférieure sur colles d'en haut, occasione néces- sairement le frottement des lames d é- mail d'une Dent sur toutes les autres lames de la dent opposée. Lt comme on a vu que ces lames sont inégale- ment dures et résistantes , ou voit qu'elles doivent s'user inégalement, et que les surfaces correspondantes , par ledet même de la trituration, sont entretenues dans un état d'aspé- rité indispensable pour l'eÛbt qu'elles doivent produire. Ainsi dans les Ru- minans oii les mouvemens en avant ne sont pas nécessaires, puisqu'ils saisissent leur fourrage avec leurs lè- vres , ou par le simple rapprochement des incisives d'en bas contre le bourre- let qui termine le palais , la direction des lignes sur la Dent usée, et des col- lines sur la Dent entière, est longitudi- nale. Orlesmouvemensde brovement soat tous latéraux, et l'on verra ail- leurs {V. Maciioikes) que le condyle de la mâchoire, la surface oix il s'arti- cule, et les ligajQens ctles muscles qui déterminent et limitent les mouve- mens de la mâchoire , sont parfaite- ment combinés pour ce résultat. Dans les Rongeurs, au contraire, le chevau- chement des iucisives d en bas sur celles d'en haut nécessitait les mouve- mens de la mâchoire en avant. Aussi chez eux le condyle est longitudinal , ainsi que la rainure dans laquelle il se meut; les muscles sont dirigés très- DEN 4 09 peu obliquement sur l'axe de la tête, et les collines primitives, et par con- séquent les lames ultérieures d émail et de cément qui se dessinent sur la couronne des Dents, sont transver- sales, c'est-à-dire perpendiculaires à la direction du mouvement. Dans les Tatous et les Paresseux , les deux sortes de mobilité de lu mâ- choire se combinent d'une espèce à l'autre avec la même forme de Dents. Ces Dents sont toutes cylindriques, ou à peu près, sur la longueur de leur fût. Elles ne sont coniques que par la pointe , avant qu'elles aient commen- cé de s'user. Comme les incisives des Rongeurs , elles n'ont pas de racines, et leur croissance est permanente. Elles devaient donc s'user par l'extré- mité libre coramecelledcs Ruminans, des Rongeurs, etc. Aussi la mâchoire est-elle susceptible, dans tous ces Ani- maux , de mouvemens horizontaux aussi étendus que ceux des Rumi- nans et des Rongeui's. On conçoit, vu la figure de la tranche de ces Dents , que si , dans le cas de glissement en avant par exemple , les deux rangées supérieures et inférieures ne sont pas de largeur égale , la plus étroite creu- sera une rainure dans la plus large, et chaque Dent de cette dernière rangée offrira un sillon dans lequel glisseront les dents opposées. C'est ce qui amve chez TAï parmi les Paresseux. Dans cette espèce , la forme du condyle est celle des Rongeurs , et le principal mouvement de la mâcboire est un glissement en avant. Dans l'Unau, au contraire, le glissement en avant est très-borné; la direction de l'arti- culation maxillaire est transversale comme chez les Ruminans , et les Dents s'usent sur une surface plane et partout unie. Il est probable que ces différences dans le mécanisme de la trituration en amènent dans le choix des substances alimentaires. Mais on manque encore d'observations à cet égard {V. Bbadype).— Parmi les Ta- tous , le Tatou Géant ofiCre, avec tous les autres , le même contraste que l'Aï par rapport avec l'Unau. L'articula- tion de sa mâchoire est une coulisse 4io DEN loiigiUnliualc , plus dteinliie que daûs .uiciin Rongeur; le moindre mouve- ment latéral n'est pas possible ; et les rangées dentaires glissent l'une sur l'autre dans une i uxlaposition parfaite, tout étroites qu'elles sont. Aussi s'u- sent-elles par une surface parfaite- ment plane ( V. Cuv., Oss. Foss. T. V , pi. 11 , f. 2 et 3 ). Dans les autres Tatous , au contraire , l'articulation maxillaire est semblable à celle des Ruminans, et les mouvemens sont latéraux. Mais vu la figure e des Denis d'Élë- phaiis. Qu'on se figure des Denis h peu près semblables aux incisives de l'Homme disposées sur dix ou douze rangs , à quatre ou cinq Dents par rangées disposées de cbamp, comme dans l'Homme. Toutes ces lange'es, distantes l'une de l'autre d'environ l'épaisseur d'une Dent , spnt en- clavées par un véritable cément , de sorte que par la détrition , quand !e trancbanl des Dents est enta- mé (et il l'est d'autant plus prol'on- dément qu'elles sont plus posté- rieures) , on voit des rangées de petits ovales d'émail tiès-allongés en tra- vers, dont l'intérieur contient une face d'ivoire, et dont les intervalles sont lemplis de cément. Les Dents de la première et de la seconde rangée, ont seules conseivé leurs tranchans. La plaque de ces Dents est portée surfevomer; une autre plaque cor- respond sans doute à la langue. Quant au remplacement des Dents des Poissons, il n'est pas plus régulier pour la place et l'époque que cbezles ileptiles. Dans les Poissons osseux, la série des Dents de remplacement est tantôt latérale : c'est le cas des Bau- droies ; tantôt elle est intérieure chez les Sargues; dans les Spares et les Sciènes , la série des Dents de rem- placement est étagée au-dessus des Dents de service, et de plus en est séparée par un plafond que la Dent nouvelle doit traverser ou user pour se produire au-dehors. Il existe quel- quefois plusieurs étages de ces Dents dont le chapiteau d'émail est d'au- tant moins avancé qu'elles sont plus éloignées de la surface. Les Dents des Squales se remplacent à peu près comme celles des Cyprins et les cro- chets des Vipères, puisqu'elles ne sont point contenues dans des alvéo- les. Derrière la rangée des Dents de service , se trouvent successivement et en retraite plusieurs autres rangs couchés et inclinés en arrière. Maisces remplacemcns de Dentsdansles Squa- les diffèrent des deux que nous en rap- prochons , parce que ces rangs de Dents supplémentaires sont tousàdé- DEiS couvert dans la bouche, et que même les plus antérieurs servent à saisir et relcnirla proie. Cuvierdil que quand une Dent du premier rang vient à tomber, celle de derrière se relève et prend sa place. Par la position et la forme de tou- tes ces Dents , on voit que leur uti- lité est très-variable chez les Pois- sons. Tous ceux qui les ont aiguës ne mâchent point, et il n'existe pas d'organe du goût dans leur bouche. Ceux qui en sont tout-à- fait dépour- vus , comme les Muges , n'en ont pa.s non plus, mais ils ont un véritable gé- sier plus robuste encore que celui des Gallinacés et qu'Aristole a décrit il y a deux mille ans. Ceux qui ont des Dents triturantes auraient tous un organe du goût, à en juger par les Cyprins oii nous avons découvert et déterminé la structure, la compo- sition et l'utilité de cet organe (Anat. et Physiol. des Syst. INerv.). Les Poissons ont des Dents pres- que sur tous les os qui forment pa- roi dans la bouche ; intermaxil- laires , maxillaires , dentaires, man- dibulaires , et prémaudibulaires de la mâchoire inférieui e ; vomer , pa- latins , ptérigoïdiens, les différentes pièces de l'hyoïde et les pharyn- giens. Enfin dans le Squale Scie les Dents toutes extérieures ne peuvent pas plus servira agir sur les aliiuens que les aiguillons des Raies. Comme les aiguillons des Raies, c'est aussi dans le corps de la peau que sont placés les germes de ces Dents du Squale Scie , Dents dont personne ne contestera sans doute la nature. Toute la classe des Oiseaux , tout l'ordre des Cliéloniens parmi les Reptiles , les Lamproies et l'Estur- geon parmi les Poissons cartilagi- neux , manquent de Dents ; rien n'en tient lieu dans l'Esturgeon. Dans les Oiseaux et les Cliéloniens, une corne fibreuse , absolument semblable à celle qui forme les ongles et les cor- nes proprement dites , se moule sur les mandibules osseuses des deux mâchoires. Les divers degrés de du- reté et de configuration dont elle est DEN susceulible, iuiluent autant âiii- la na- ture des Oiseaux que le iiomlue et la figure des Uents sur celle des JMain- milèies , et même , comme on a vu, sur la nature des Poissons. /^. Bec. Parmi les Mauunifères, les Echid- nes ont aussi une enveloppe de corne à la mâchoire inférieure. Les Baleines n'ont pas de Dents non plus. Elles ont à la mâchoire supérieure des la- mes de corne, fixées sur le maxil- laire par une substance plus char- nue , laquoUc se change graduelle- ment en iaiion. Chaque fanon ou lame présente intérieurement une couche de fibres cornées, revêtues de deux lames cornées aussi, mais plus minces , plus denses , et qui , un peu écartées par leur bord interne , lais- sent sortir les fibres internes en for- me de franges. Nousavons découvert dans la Lam- proie un troisième genre d'appareil de remplacement des Dents. C'estunem- boîtement de lames cartilagineuses ployées parleur milieu et denticulées sur le bord de Içur repli.ïoutes ces lames, d'une substance qui tient à la fois, pour l'aspect et la consistance, du cartilage et cfe la corne , enveloppent circulairement le bourrelet mandi- bulaire de ces Animaux , le pourtour de 1 oesophage , etc. On peut en dé- boîter ainsi cinq ou six de l'une dans l'autre. Elles sont évidemment le pro- duit d'exsudation successive et n'ad- hèrent nullement entre elles. Toutes sont adhérentes par leur base au bour- relet de la mandibule. Nous croyons avoir observé qu'elles sont d'autant plus nombreuses que l'Animal est plus âgé. A quelle époque tombe chaque rangée , en tombe-t-il plusieurs par an'? on l'ignore. Quoi qu'il en soit , cet appareil n'a aucune analogie ni avec le bec des Oiseaux , ni avec celui des Tortues , ni avec les fanons des Baleines. A l'autre extrémité du règne ani- mal, les Echinodermes ,dans la clas- se des Piadiaires, ont encore de vé- ritables Dents , portées et mobiles sur un appareil très-compliqué , dont on trouvera la description aux mots DEN ïif. ÉCIIINODERMES ct OUKSIN ; CCS DcnIS forment un long prisme triangulaire dont les deux pans postérieurs for- ment des angles renirans dans \'E- chi/iasesculenlus. Dans VEchinus ci- c/aris , c'est un demi-tube dont l'ex- trémité , usée obliquement , forme le cuilleron. Ces Denis ont au moins les deux tiers de la hauteur de l'Animal. Très-dures dans leur extrémilé, li- bres par oii elles convergent l'une vers 1 autre comme un étau à plu- sieurs pinces, elles se ramollissent de plus en plus inférieurement , et forment une longue queue molle, flexible , qui se replie à l'extrémité comme un ruban. Cette partie molle a un éclat très-soyeux et même mé- tallique , et se déchire par le moin- dre ctFort. Comme pour les incisives des Rongeurs, le fût de la Dent prend par en bas autant d'accroissement qu'il subit de diminution en haut par la détritiou. L'enroulement dç la capsule subvient à cette reproduc- tion , et la capsule elle-même se re- produit par son extrémité pour y suf- fire. — Enfin, les Dents ou mandibu- les des Mollusques sont des pièces de consistance cornée ou quelquefois pierreuse , incrustées ou fichées dans une masse charnue qui enveloppe la bouche. Dans les Céphalopodes , elles sont formées par une double lame d'une vraie corne , très-épaisse et d'un brun foncé, dont les bords , op- posés à la partie triturante , s'amin- cissent et se perdent dans la masse charnue. Pour le nombre, la forme, l'a- gencement particulier de chaque es- pèce de Dents dans les difFérens gen- res de Vertébrés, p". les articles de chacun de ces genres. (a.d..ns.) On a fait aussi quelquefois du mot Dent des noms spécifiques en les ac- compagnant de quelque épithèle. Ainsi l'on a appelé vulgairementDent de Chien, de Loup , pariui les Pois- sons, le Cynodon, F', ce mot, et Dent double un Lutjan ; parmi les Anneli- des , Dent d'Eléphant, les Dentales , etc. Ib.] 4i6 DEN DENT. BOT. CKYPT. {Mousses.) L'urne , dans la famille des Mousses , a ses parois formées de deux mem- branes appliquées l'une sur l'autre et enlièrement unies. Les Dents qui gar- nissent quelquefois le péristome ou l'ouverture de l'urne sont tantôt four- nies par la membrane externe , tantôt par Tinterne. Dans le premier cas elles portent spécialement le nom de Dents, tandis qu'on les appelle Cils dans le second. J^. Mousses et PÉ- niSTOME. (a. R.) DENT DE LION. eot. piian. L'un des noms vulgaires du Taraxacum Dens Leonis. V. Taraxacum. (a.r.) DENTAIRE. Denlaria. bot. phan. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynamiesiliqueuse,L., fondé par Tournefort et adopté par Linné , Lamarck et Jussieu, avec les caiaclè- res suivans : calice composé de sépales oblongs et connivens; pétales pknes et onguiculés; stigmates émarginés ; silique lancéolée, à valves planes, sans nervures , se séparant le plus souvent avec élasticité, à placentas non ai- lés ; cordons ombilicaux dUatés , supportant des graines ovées, non bor- dées et disposées sur une seule ligne. Ce genre a été placé par De Candolle {System. P'eget. T. ii, p. 271) dans sa tribu des Arabidées ou Pleurorhizées siliqueuses, près du genre Cardamine, duquel il diffère principalement par les sépales de son calice plus serrés , par son stigmate échancré et par la cloison de sa silique un peu plus lon- gue que les valves. Les Dentaires sont en outre caractérisées par leurs ra- cines ou plutôt leurs souches souter- raines tuiberculeuses et ayant la forme des dents molaires des Mammifères. Elles ont des fleurs très- grandes , proportionnellement à celles des au- tres Crucifères , blanches ou d'un pourpre légèrement violacé. Leurs feuilles sont divisées en lobes pro- fonds ou disposées comme les folio- les des feuilles pennées. Dans l'ouvrage cité plus haut, le professeur De Candolle en décrit seize «spcces partagées eu trois sections. La DEN première a des feuilles verticillées , le style longuement saillant , les valves de la silique à peine acuminées vers la base du style. Elle se compose des Dent aria polypky lia , VV^aldst. et Kit. i D.enneaphylla, L. ; D. gland ulosa , Waldst. etKit. ;Z>. laciniata, Muhl.; etD. heterophylla, Nutt. La deuxiè- me section , dont les feuilles caulinai- res sont alternes et palmées à trois ou cinq scgmens, comprend les Dentaria tenella , Pursh ; D. diphylta , Michx. ; D. ma.vima, Nutt., D. t/ifolia , Waldst. et Kit. ; et D. digitata , Lamk., ou D. pentapkyllos , L. Les espèces de la troisième section ont pour caractères communs : des feuilles caulinaires alternes , composées de segmens disposés à la manière des feuilles pennées. Ce sont les Dentaria pinnata , Lamk. ; D. quinquefolia , Eieberst. ; D. hypanica, Besser; D. bulbifera, L.-D. microp/iylla, Willd.; et D. tenuifolia, Ledebour. Les Plantes des deux premières sections sont indigènes principale- ment de la partie australe de l'Europe, et de l'Amérique du nord. Celles de la troisième habitent, à l'exception de la D. pinnata , les régions orienta- les de l'Asie et surtout la Sibérie ainsi que les environs du Caucase. Nous ne dirons qu'un mot de deux espèces que l'on rencontre dans les Alpes , ainsi que dans certaines con- trées montueuses de la France, où, par leur fréquence et la beauté de leurs fleurs, elles sont un des plus agréables ornemens. La Dentaire digitée , D. digitata, Lamk., est remarquable par ses feuil- les alternes ,pétiolées et composées de cinq folioles unies par leur base , lan- céolées et disposées en forme de digi- tations. Leurs fleurs, très - grandes , terminales , le plus souvent purpuri- nées ou violettes , font un effet char- mant dans les bois taillis des Alpes, du Jura et des montagnes de nos dé- partemens méridionaux. La Dentaire ailée, D. pinnata, Lamk. , D. heptapkyllos , Villars , espèce long-temps conlbndue avec la DEN précctîcntc, s'en distingue par ses feuilles pennées à cinq ou sept folioles opposées deux à deux avec impaire , et non insérées toutes ensemble au som- met du pétiole. Ses fleurs sont ordi- nairement blanches, et bien rare- ment elles prennent la teinte rose qui caractérise celles de la précéilcnte es- pèce. On la trouve aussi plus com- munément, et dans les montagnes boisées d'une grande partie de la France. La Dentaria (luiriquefolia de Mars- chall-Bieberslein {Flor. Taur. anc. , 2, p. 109 ) vient d'être récemment fi- gurée dans le bel ouvrage de M. Dc- lessert , intitulé Icônes sebctœ , etc. ( a*" vol., t. 55). (G..N.) * DENTALE, rois. Syn. de Sparvs Dentex. F'. Dr.NïÉ. (b.) ^ DENTALE. DentaUum. annel? Genre peu connu, placé généralement dans la classe des Aunelidcs, et que plusieurs auteurs lapportent à celle des Mollusques. Cuvicr (Règn. Anim. T. II, p. 522) le range, non sans quel- q^ue doute, avec les. AnneliJcs tubi- coles et lui assigne pour caractères : coquille cn.cùoc allongé , arquée , ou- verte aux deux bouts ; Animal parais- sant articulé et pourvu de soies laté- rales. Lamarck (Hist. Nat. des Auim. sans vert. T. v , p. 54i ) en fait aussi upe Apnelidede l'ordre des Sédentai- res et de la famille desMaldonies. Ses caractères sont , suivant lui : corps lubicolaire très -confusément connu, ayant son extrémité antérieure exten- sile en bouton conique entouré d'une membrane en anneau ; bouche termi- nale; extrémité postérieure dilatée , évasée orbiculairement , à limbe di- viséen cinq lobes égaux; tube testacé, presque régulier , légèrement arqué , atténué insensiblement vers son ex- trémité postérieure , et ouvert aux deux bouts. — Les coquilles des Den- tales sont très-nombreuses en espèces ; ce sont des tubes calcaires , solides, assez épais , ouverts aux deux extré- mités, plus ou moins arqués , tantôt lisses, tantôt striés à leur surface, et que l'on a comparés en petit à une dc- TOME V. DEN 4i7 fense d'Eléphant. Elles contiennent un Animal dont l'organisation est fort peu connue. D'Argcn ville en a donné, il est vrai , dans sa Zoomovphose, une figure et une description ; mais l'une est si peu précise et l'autre tellement incomplète, qu'on doit les considérer comme des indications assez vagues. Suivant les observations de Fleuriau de Belle-Vue rapportées par Lamarck, l'Animal des Dentales approche beau- coup par sa forme des Amphitrites etdesSabellaircs; il a, de chaque côté du corps , une rangée de petits fais- ceaux à deux soies ; mais il n'a pas les panaches» branchiaux des Amphi- trites , ni les paillettes en peigne des SabcUaires. Sa\iguy (Syst. des An- nclides , p. 98 ) , dont l'autorité est d'un grand poids , décrit d'une ma- nière bien dilFérenle l'Animal de la Dentale lisse, Dent. Entalis, qu'il a eu occasion d'observer, et ses observa- tions , bien que faites à la hâte , le portent à rejeter le genre Dentale de la classe des Annclides. « Mon senti- ment, dit-il , à l'égard de ces tubes calcaires , est maintenant appuyé pav un fait positif. J'ai sous les yeux l'A- nimal du Dcntaliuin Entalis que M. Leach vient de m'envoyer , et je ne lui trouve pas à l'exitérieur le.moin- dre vestige d'articulations ; il n'a cer- tainement ni pieds ni soies. C'est uu Animal très - musculeux , de forme conique comme sa coquille , très-lisse et très-uni dans son contour, termir né postérieurement par une queue dis- tincte , roulée en demi-cornet , au fond de laquelle est l'anus ; la grosse ex- trémité du corps est tronquée , avec une ouverture voûtée assez semblable à la bouche d'un Trochus , de laquel- le sort un panache conique , produit par l'entrelacement d'une innombra- ble quantité de petits tentacules fili- formes , très-longs , terminés tous en massue. Voilà des points que je peux donner pour certains. Je soupçonne en outre que l'Animal est pourvu d'une trompe , et que, dans son de've- loppementcomplet , il déploie un luxe de tentacules beaucoup plus grand encorequc celui que l'état de contra c- 27 4iS DE!N tion laisse d'abord i^upposer. Le lube intestinal qui descend entre deux énormes colonnes de muscles «ne pa- raît aller droit à l'anus et n'être ac- compagné d'aucun viscère remarqua- ble. On ne sait presqvie rien sur les habitudes des Dentales ; elles se ren- contrept principalement sur les côtes sablonneuses des mers des pays chauds. Il paraît qu'elles vivent enfon- cées plus ou moins dans la vase et que le test a une position verticale. Plu- sieurs naturalistes pensent que l'Ani- mal n'est point fixé à sa coquille , et qu'il peut en sortir et y rentrer à vo- lonté. Ou a aussi pensé qu'il chan- geait de place en emportant avec lui sa demeure ; mais celle-ci est trop f)esante pour qu'on puisse supposer a chose possible si toutefois il est vrai qu'il ne lui adhère par aucun point de son enveloppe. Les Dentales vivantes actuellement dans nos mers sont assez nombreuses. On pourrait les diviser en deux ou trois sections fondées sur l'état de la surface des lubes qui sont tantôt lisses, tantôt striés., d'autres fois anguleux ou po- lygones. ^ Dentale lisse, Denlalium Enta lis, L. , figurée par Gual tiéri (/«(^e.T Test. ConchyL, tab. lo, fig. E ) , un peu courbée , presque cylindrique , unie et blanche ; elle habite l'océan d'Eu- rope , les mers de l'Inde et la Médi- terranée . • Dentale polie, D. politum, L., représentée par Gualtiéri et par Mar- tini ( Cabinet , T. i, tab. i , fig. 3 a). Elle est plus pointue que l'espèce précédente , lisse , souvent rose , avec des stries circulaires vertes. Elle vient de la mer des Indes et des côtes de la Sicile. Dentale Dent , D. dentalis des auteurs , courbée , entièrement rouge ou rose avec vingt stries. Elle vit dans les mers des ludes et dans la Médi- terranée, Dentale fasciée, D. fascia- tum , L. , figurée par Martini ( loc. cit. T. I , tab. 1 , fig- 3 b), petite , un peu DEN arquée , finement striée, grise, avec cinq à six bandes plus obscures. On la trouve dans les mers de l'Inde. Dentale Éléphantine, T>. Ele- phantinum , Lamk. , représentée par D'Argenville (Gonch.,tab. 5, fig. n,et Zoomorph., tab. i, fig. h) et par Mar- tini {Loc. cit. T. I, tab. i, fig. 4 A et 5 a) , un peu arquécet striée avec dix angles. Elle vit dans les mei's de l'Eu- rope et de l'Inde ; on trouve son ana- logue à l'état fossile. La Dentale corne- de -Bouc ou Sanglier, V. jlprinum, Lamk., qui n'est peut-être qu'une variété de l'es- pèce précédente. On la rencontre avec elle. (aud.) Dentales fossiles. LesDentalesnese sont encore trou- vées fossiles que dans des terrains nouveaux de 1 Italie , de l'Angleterre et de la France. Leur nombre est assez considérable poumons permettre de choisir parmi elles les espèces les plus intéressantes. Dentale Eléphantine, Dental. Elephantinum, L., figurée à l'état fos- sile dans Scilla [de Coiporihus marinis lapidescentibus , tab. i8,fig. 6). Cet- te espèce est exactement la même que celle qui vient d'être décrite et qui vit dans les mers de l'Inde et dans la Mé- fliterranée. Elle se trouve dans \\n terrain fossile en Italie et en Piémont. Dentale sillonnée , Denlalium sulcatum, Lamk. , Anim. sans vert. T. v,p. 543 , n° 5 , figurée dans les vélins du Muséum (n°42, fig. 2). Elle est légèrement arquée, très -aiguë, sans fente au sommet ; toute sa surfa- ée extérieure est chargée de sillons entre lesquels se trouvent quelques stries. Sa longueur est d'un pouce et demi à deux pouces. DENT.A.LE FAUSSE Entale, Dcnta- liumpseudo-Entalis, Lamk., loc. cit., pag. 545, n" 1 a. Gelle-clfait le passage entre les espèces à côtes et striées et celles qui sont lisses { elle ne diffère en effet de la précédente qu'en ce qu'elle n'est striée que postérieure- ment au lieu de l'être sur toute la sur- UEN face cxlérieiirc. Elle se distingue »:g!U\ , marques par une slrie peu pro- ibnde; dans quelques individus ces nnneaux sont largos; dans d'autres , ils sont étroits et plus nombreux. Lorsque l'on examine à la loupe l'ex- trémité postérieure, on voit qu'elle est fendue à peu près dans un tiers de sa longueur. Cette fente est si fine qu on a peine à l'apercevoir à l'œil nu. La Dentale Ivoire a jusqu'à deux pouces de longueur. Elle est arquée , subcy- lindrique et très-pointue lorsqu'elle est entière. Dent.\le liTssE , Dental. Entalis , L., Lamk. , loc. cit. T. v, p. 545, n" i5, connue depuis Irès-long-temps , figurée parBonanni(Récr , i"^ fig., n" 9) , par Lister (Concb., tab. 10.56, fig. 4 ) , etc. La synonymie que nous ve- nons d'indiquer est pour une espèce vivante de la mer de l'Inde et des mers d'Europe, que nous retrouvons fossile à Grignon, à la vérité d'un moindre volume. Lamarck, en don- nant ce rapprochement, y a joint le point de doute , ce qui noliis a porté à en iaire de nouveau la comparaison avec une grande attention. INous pou- vons, ainsi que lui, la regarder comme ime variété ; mais bien certainement elle appartient à la même espèce. C'est un tuyau peu arqué, pointu , lisse , dont l'extrémité varie. Quant aux dimensions et à la couleur , elle est ou blanche , ou rosée , ou bru- nâtre; dans les individus fossiles, la DEN 4i9 couleur blanche est uniforme. Lon- gueur tics individus vivans , un pouce et demi ; des fossiles , un pouce seu- lement. (D..II.) DEMTALIÏES. moll. On a nom- mé ainsi les Dentales fossiles. (b.) DENTALIUM. annel. r. Den- tale. DEINTARIA. bot. phan. F. Den- taire. Ouire !e genre doijt ce nom est la désignation scientifique , plusieurs Plantes avaient été ainsi appelées par divers botanistes , à cause des bulbilles en forme de dents qui font partie de leurs racines ou des dente- lures de leur tige et de leurs feuilles. Ainsi le Dentaria de Matthiole et de Ray est la Clandestine onlinaire ; ce- lui de Ment«el , la Tozzie des Alpes; celui de Scopoli , la Tourrette glabre ; enfin des Orchides , des Orobanches et des Anémones ont ég-ilement été appelés Dentaria. (n.) DENTE. Denlex. pois. Genre for- mé par Guvier aux dépens des Spares de Linné , dont les caractères sont : une gueule très-feudue , avec les mâ- choires armées en avant de quelques crochets gros et longs , et sur les côtes d'une rangée de ilents coniques, ou de petites dents en velours derrière les crochets de devant; sept rayons à la membrane des branchies ; une seule dorsale. Il appartient à la qua- trième tribu de la vasie famille des Percoïdes comprise dans l'ordre de^ Acanthoptérygiens. Les Dentés diffè- rent l'es Picards en ce qu'ils n'en ont pas les mâchoires protactiles , des Bo- gues parce qu'ils n'ont pas leur den- ture disposée sur une seule rangée ; des Canthères, parce qu'ils ne sont pas pourvus seulement de dents en velours; enfin des Spares du nombre desquels on les a distraits, parce qu'ils n'ont pas de dents en forme de pavé. Ils ne sauraient être confondus avec les Lutjans, les Diacopes et les Ser- rans , n'ayant point de dentelures au préopercule ou à l'opercule. La ma- nière légère dont beaucoup de Pois- 420 DEN sons, appartenant à la famille des Pcr- coïdes, ont été observés pai les ichthyo- logistes avant Cuvier , jette la plus grande confusion dans la distribution des espèces décrites , et l'on ne peut pas toujours savoir si certaines figu- res , bonnes d'ailleurs, conviennent plutôt à des Dentés qu'à d'autres Spares, qu'à des Percbes, qu'à des Lutjans, ou même qu'à des Labres séparés cependant des Poissons qui Tious occupent par un assez grand nombre de genres. Ainsi plusieurs Spares de Lacépède, tels que l'At- lantique (Pois. T. ir, pi. .lî , f. i), les Peica guttata,, maculata et punctata de Bloch (pi. 3] 2, ôiS et 3i4), enfin le Perça venenosa de Catesb_y" {Carol. TT , pi. 5 ) , poulTaient bien être des Dentés. — Les espèces constatées de ce genre sont l'Ancre, Sparus AncliO'- rago, Bloch, pi. 276; le C^niodon , Sp. Cyiiodon, Bl., pi. 278 ; le Macro- phlhalme ou Gros-OEil , Sp. Macro- j)/a/mlmi(s,Bl., p. 272; la Faucille, Sp.Jalcatus , Bl., pi. 2 58 ; le Lunule ordinaire avec le Harpe bleu doré de Lacépède (Pois. ï. iv, pi. 8, f. 2). Par- mi ces espèces j nou4 distinguerons la plus connue , celle qui se trouve dans nos mers ,, particulièrement dans la Méditeri-anée, et qui fut connue dds an- ciens. Les autres sont pour la plupart des Poissons américains qui se pèchent dans les mers des Antilles oii leur chair est assez, estimée. Denté ordinaire , Deiitex vulga- ris, Cuv. , Sparus Dcntex , L. , Bl. , SI. 268. C'esf. le Cynodon de Ron- elet et des anciens, qu'il ne faut pas confondre avec le Cynodon de Bloch, déjà cité dans cet article. Ci? Poisson acquiert une assez grande taille , particulièrement dans l'A- driatique , oLi , si l'on s'en rapporte à quelques auteurs, on en a péché du poids de huit cents livres. Les in- dividus qu'on prend sur les cotes de Provence et de Gènes en passenf ra- rement une vingtaine. Lesmarchésdc l'Italie, de la Sardaigne et de la Dal- mal.ie en sont aboadamment pourvus. Ou prend sufïisamment de ce Poisson sur certains parages pour en faire des DEN salaisons qui deviennent un objet de commerce. Il a été aussi trouvé dans les mers de l'Arabie et jusqu'au cap de Bonne -Espérance. Aristote avait déjà remarqué que le Denté vit en troupes nombreuses. Schneider a mentionné sous le nom de Sparus pseudo-Dentex , une belle variété de ce Poisson , qui a été pêchée près de Gênes et que distinguent la grandeur de ses dents tranchantes et la grande tache jaune qui se voit sur ses oper- cules.D. 90 , r. 16, V. 6, A. 5/11,0. i5. (B.) DEISTE , DENTEE. Dentatus, Ben- tata. BOT. Ce mot s'emploie pour dési- gner tous les organes bordés de dents ; ainsi on dit feuilles Dentées, calice Denté, etc. Les mots Dentelé et Denti- culé n'en sont que des synonymes. (A.R.) DENTELAIRE. Plumbago. bot. PHAN. Ce genre, fondé par Tourne- fort , adopté par tous les botanistes modernes, est le type de la famille des Plumbaginées et appartient à la Pen- tandrie Monogynie, L. Ses caractères sont : périgoue double ; l'extérieur tubuleux, hérissé et à cinq dents;rin- térieur pétaloide , infundibuliforme , aussi tubuleux et à cinq .segmens égaux; cinq étamineshypogynes, dont les filets, élargis à leurbase, entourent l'ovaire ; un seul style portant cinq stigmates; capsule s'ouvrant par le sommet en cinq valves ; graine sus- pendue dans la capsule par un pla- centa filiforme qui est attaché à la base de celle-ci et se recourbe dans la loge. Dans son Ce«e/a P la/i ta ru m, 3 uS' sien place ce genre , ainsi que sa fa- mille, parmi les Dicotylédones apé- tales; cependant l'évidence de sa co- rolle a engagé plusieurs auteurs, et notamment R. Brown , à lui assigner un rang dans les Dicotylédones co- roUées. Il se .compose de Plantes le plus souvenlfrulescentes , ayant leurs feuilles semi-araplexicaules , et leurs fleius soutenues par trois bractées , disposées en épis terminaux , d'une couleur blanche , rose ou bleue. On ne compte qu'un petit nombre d'espèces de Dentelaires. Elles ont DEIN pour patrie les contrées chaudes des deux néniisphèrcs ; une seule est eu- ropéenne, les autres sont indigènes du cap de Bonne -Espérance , des Indes - Orientales et de TAinérique australe. INous nous bornerons à la description abrégée des espèces qui par leur beauté ont mérité d'être cul- tivées comme Plantes d'ornement. La DenteliAihk i^uropéenne , Pîurnhago eiiropœa . L. , croît dans la France méridionale , l'Italie, l'Espa- gne , etc. On dit même que celte es- pèce se retrouve dans le Pérou , mais nous croyons qu'on a confondu avec elle la Dentelaire bleue , Plumbago cœrulca , Kunth. Sa tige, haute de six décimètres, cylindrique, cannelée et branclîue , porte des feuilles alter- nes , simples , entières , un peu on- duleuses, ovales, oblongues et lé- gèrement velues sur les bords ; ses fleurs sont purpurines ou bleuâtres, et ramassées en bouquet au sommet des tiges cl des branches. Le calice est parsemé de tubercules visqueux et glanduleux , et les étamines, sail- lantes hors delà corolle, sont insé- rées sur des écailles qui remplis- sent le fond de la fleur. L'âcreté de cette Plante , surtout lorsqu'elle est fraîche , réside principalement dans la racine. Comme elle augmente l'ac- tion des glandes salivaires , c'est un masticatoire assez énergique. Oit la même employée autrefois comme émé- tique, mais l'incertitude de son action en a fait depuis long-temps abandon- ner l'usage. Les commissaires de la Société royale de médecine ( Mém. de la Soc. , ann. 1779, p. 6) constatè- rent son efficacité contre les affections psoriques , et les habitans de nos dé- paiteraens méridionaux s'en servent encore dans les mêmes maladies ; à cet eflct , ils font bouillir deux à trois onces de cette racine dans une livre d'huile d'Olive et frottent avec la décoction les parties galeuses. Cette Plante est connue dans le midi de la France sous le nom de Malherbe. Les deux espèces les plus habituel- lement cultivées dans les serres chau- des, sont les Plumbago scandens et DEN 4a t PL rvsea. La première est remarqua- ble par ses jolies tleurs d'un bleu pâ- le , ayant la forme et la grandeur de celles de certains Phlox. Dans la se- conde , les fleurs , dont la couleur est d'un rose agréable , durent long- temps, s'ouvrent successivement et décorent les serres pendant ime gran- de partie de l'année. Elles exigent, pour bien fleurir, les bords seulement de la tannée. Plantées dans une terre bonne et consistante , plutôt forte que trop légère , ellqj demandent des ar- rosemens fréquens en été. Enfin , on ne doit les dépoter que lorsqu'elles ont entièrement tapissé leur vase. (G..N.) DENTELÉ. BOT. phan. V. Denté. DENTELLARIA. bot. phan. Se- lon Adanson , c'est ainsi que Rai nommait le VissadaLl d'Hermann ou le genreiSifar/a de Linné. ^. Knoxie. Ce mot a aussi été employé par plu- sieurs auteurs anciens pour désigner des Plantes diverses. Ainsi, dans Ges- ner , il représentait VErigeron acre , L. ; c'était pour Daléchamp la Denta- ria pinnata , L. , et le Plumbago eii- ropœa pour Rondelet. (g..n.) DENTELLE, bept. ciiél. Espèce de Tortue, f^, ce mot. (b.) DENTELLE. Dentella. bot. phan. Genre établi par Forsler (Ge/ie/a, T. xiii) , adopté par Lamarck et par Jussieu , qui l'a placé dans la famille des Rubiacées. Une seule espèce le compose , c'est la Dentella repens , petite Plante herbacée, rampante, originaire des îles de l'océan Paci- fique. Elle paraît être la même que \Oldenlandia repens de Burmann (Flor. Ind., p. ô8, t. i5). Ses pédon- cules sont axillaires, solitaires et uni- flores. Leur calice est rétréci supé- rieuiement oii il présente cinq divi- sions- La corolle est infundibulifor- me , velue intérieurement , à cinq lo- bes tridentées. Les étamines sont sessiles ; leurs anthères sont oblon- gues et renfermées dans l'intérieur de la corolle. La capsule est pisiforme , couronnée par le lin)bc Îisuorme , Li calice ; 42-2 DEN elle offre deux loges contenant chacu- ne un lrophos[)ernie saillant auquel sont attachées un grand nombre de graines. Ce genre est voisin des 01- denlandia dont il se distingue cepen- dant très-facilement par les caractères que nous venons d'énoncer, (a. il.) DENTELLE DE MER, polyp. Des Mdlépores , des Eschares et des Flustres ont reçu vulgairement ce nom. (LAM..X.) * DENTELLE DE.VÉNUS. polyp. \J Ânadyomena flabellata , par l'élé- gance et la régularité de son réseau fibreux, mérite ce nom que nous croyons devoir adopter pour désigner cette charmante production marine. (LAM..X.) * DENTEX. POIS. T-. Denté. DENTICULÉ , ÉE. bot. V. Denté. DENTIDIE. Dentidia. »ot. phan. Genre de la famille des Labiées et de la DidynamieGymnospermie, L., fon- dé par Loiireiro(/7o/-. Cocàin.y 2. p. 447) qui le caractérise ainsi : calice bilabié , poilu et luisant , à cinq divi- sions dont les trois supérieures sont obtuses et denticulées , et les deux inférieures subulées et plus longues ; corolle en gueule, ayant la lèvre supé- rieure divisée en quatre segmens ar- londis, dressés, et la lèvre inférieure plus grande , très-entière , courbée et réfléchie ; filels des étamines plus courts que la corolle ; anthères à deux loges distantes par un connectif situé à la base j style court égal aux étami- nes; stigmate aigu et bifide; quatre akènes arrondis. Selon R. Brown [Prodrom. Tlor. Nou.-HoU.,Tp. bob), ce genre doit être réuni au Plectran- thiis de L'Héritier. La Dentidie de Nankin ^Dentidia j\ ankinensi s ,^uOUY . , D. put-purascens, Pers., est une Plante herbacée , haute de trois à quatre décimètres , à feuilles véniformes dont le limbe est réfléchi , frangé , glabre et d'un pourpre violet, ainsi que les rameaux. Les fleurs sont rosées , disposées en épis prismatiques et axillaires. L'aspect de celte Plante est agréable , et son odeur est sem- DEP blable à celle de la Mélisse de Crète ^ ces caractères, existant aussi chez les Plectranthes , doivent confirmer le rapprochement indiqué parR. Brown. Au surplus , la Plante en question est indigène de Nankin, en Chine, et on la cultive comme Plante d'or- nement à Canton. (G..N.) DENTIL ARIA, bot phan. Du Dictionnaire de Délerville. V. Den- TELLARiA. Gcsuer désigue un Sysim- bre sous ce nom. (b.) • *pENTIROSTRF^. OIS. Nom d'une fainillc qui , dans la Méthode 3'Illiger, comprend les genres Momot et Calao, dont les espèces ont les bords des mandibules échancrés ou dentés. (DR..Z.) * DENTS. MOLL. A l'article Co- QlTiiXE nous avons exposé ce que l'on devrait entendre par cette expression, et nous avons expliqué les usages de ces parties saillantes. /^.Mollusque. (D..H.) » DENTS DE SERPENT, pois. Foss. (Luid. ) Syn. de Glossopètre. T". ce mot. (b.) DÉNUDÉS. Gymnonectes. cbust. Famille établie par Duméril (Zool. Anal, p. 177) dans l'ordre des Enlo- mostracés , et donlles caractères sont : corps entièrementnu , présentant des articulations distinctes. Elle com- prend les genres Argule , Cyclope , Polyphême , Zoë , Branchipe. (Atm.) DÉODALITE. min. Nom donné par quelques minéralogistes à une variété de Feldspath. (g.) * DÉPERDITION. Acte par lequel les Végétaux rejettent à l'extérieur les Substances qu'ils ont absorbées ou qui se sont formées par la végétation et qui sont devenues inutiles à leur nutrition. Or, ces substances sont tantôt des fluides à l'état de vapeur , tantôt des gaz , tantôt enfin des sub- stances liquiiies ou même solides. La Déperdition comprend donc trois fonctions , savoir : la transpiration , l'expiration et Vexcrétion. Nous al- lons successivement les étudier : UEP $ l". De la transpiration. La tianspiiation ou émanation aqueuse des Végétaux , est cette fonc- lion par laquelle la sève, parvenue dans lesorsanes foliacés , perd et laisse échapper la quantité surabondante d'eau qu'elle contenait. C'est en gé- néral sous t'ornie de vapeurs que cette eau s'exhale dans l'atmosphère. Quand la transpiration est peu consi- dérable , cette vapeur est absorbée par l'air à mesure qu'elle se l'orme ; mais si la quantité augmente, on voit alors ce liquide transpirer , sous forme de gouttelettes extièinenient petites , qui souvent se réunissent plusieurs ensemble et deviennent alors d'un volume remarquable. Ain- si on trouve fréquemment, au lever du soleil , des gouttelettes limpides qui pendent de la pointe des feuilles d'un grand nombre de Graminées et d'autres Plantes. Les feuilles du Chou en présentent aussi de très- apparentes. On avait cru long-temps qu'elles étaient produites par la rosée; mais Musschenbrock prouva le pre- mier , par des expériences concluan- tes, qu'elles provenaient de la trans- piration végétale , condensée par la fraîcheur de la nuil. En eflet , ce physicien intercepta toute communi- cation à une tige de Pavot, i*» avec l'air ambiant , en la recouvrant d'u- ne cloche ; 2" avec la surface de la terre , en recouvrant d'une plaque de plomb le vase dans lequel il était, et le lendemain matin les gouttelettes s'y trouvèrent comme auparavant. Haies fit également des expériences pour évaluer le rapport existant en- tre la quantité des fluides absorbés par les racines et celui que ces feuilles exhalent. Il mit dans un vase ver- nissé un pied de V Helianthus annuus { grand Soleil ) , recouvrit le vase d'u- ne lame de plomb percée de deux ouvertures , l'une par laquelle passait la tige, l'autre destinée à pouvoir l'arroser. Il pesa exactement cet ap- pareil pendant quinze jours de suile , et vit que pour terme moyen , pen- dant les douze heures du jour, la DEP 4j.^ quantité d'eau expirée était de vingt onces environ. Un temps sec et chaud favorisait singulièi émeut celte transpiration qui s'éleva à trente onces dans une circonstance sein- blabe. Une atmo.'iphèrc chargéed'hu- midité diminuait au contraire sen- siblement cette quantité : aussi la transpiration n'était-elle au plus que de trois onces pendant la nuit, et même quelquefois la quantité de li- quide expiré devenait insensible , quand la nuit était fraîche et hu mide. Ces expériences ont été depuis répétées par Desfontaines et Mir- bel,qui ont eu l'occasion d'admirer l'exactitude et la sagacité du physi- cien anglais. Senebier a prouvé , par des expériences multipliées , que la quantité d'eau expirée, était à celle absorbée par le Végétal dans le rap- port de -a/ô ; ce qui démontre encore qu'une partie de ce liquide est fixée et décomposée dans l'intérieur du "Végétal. Ces faits prouvent d'une manière incontestable : 1" que les Végétaux transpirent par leurs feuil- les , cest-à-dire qu'ils rejettent à l'extérieur une certaine quantité de fluides aqueux ; 2° que cette transpi- ration est d'autant plus grande que l'atmosphère est plus chaude et plus sèche , tandis que quand le temps est humide , et surtout pendant la nuit , la transpiration est presque nulle : 3" que cette fonction s'exécute avec d'au- tant plus d'activité que la Plante est plus jeune et pi us vigoureuse; 4" que fa nutrition se faitd'autantmieuxque la transpiration est en rapport avec l'absorption , car lorsque l'une de cc^ deux fonctions se fait avec une force supérieure à celle de l'autre , le Vé- gétal languit. C'est ce que l'on ob- serve , par exemple , pour les Plantes qui , exposées aux ardeurs du soleil , se fanent et perdent leur vigueur, parce que la transpiration n'est plus en équilibre avec la succion exercée par les racines. § II. De l'expiration. Nous avons dit et prouvé précé- demment que les Végétaux absorbent 424 DEP ou inspirent une certaine quantité d'air ou d'autres fluides aerit'ormes , soit directement, soit mélangé avec la sève , c'est-à-dire tout à la l'ois par le moyen de leurs racines et de leurs feuilles : or , c'est la portion de ces fluides, qui n'a point été décomposée pour servir à l'alimentation, qui for- me la matière de l'expiration. Les Plantes sont donc, comme les Ani- maux, douées d'une sorte de respira- tion , qui se compose également des deux phénomènes de l'inspiration et de l'expiration, toutefois avec cette difféience très-notable, qu'il n'y a point ici développement de calorique. Cette fonction devient très-mani- feste, si l'on plonge une branche d'Arbre ou une jeune Plante dans une cloche de verre remplie d'eau , et qu'elle soit exposée à l'action de la lumière; en efl'et, on verra s'élever de sa surface un grand nombre de pe- tites bulles qui sont formées par un air très-pur et presque entièrement composé de gaz oxigène. Si , au con- traire, cette expérience était faite dans un lieu obscur, les feuilles ex- pireraient de l'acide carbonique et du gaz azote et non du gaz oxigène. Il faut noter ici soigneusement que toutes les autres parties du Yégétal qui n'oflVent pas la couleur verte, telles que les racines , l'écorce , les fleurs, les fruits, soumis aux mêmes expériences, rejetteront toujours au- dehors de l'acide carbonique et ja- mais de l'o-àgène. Par conséquent , l'expiration du gaz oxigène dépend non-seulement de l'influence directe des rayons lumineux , mais encoie de la coloration verte des parties. Nous savons que les Végétaux absor- bent une grande quantité d'acide carbonique , ledécomposentdansl'in- térieur de leur tissu , quand ils sont exposés à l'action du soleil, et rejet- tent à l'extérieur la plus grande par- lie de l'oxigène qui était combiné avec le carbone. Or, ce phénomène est encore une véritable expiration. Dans une Piaule privée de la vie ou même dans une Plante languis- sante 3 tantôt l'expiration cesse entiè- DEP rement , tantôt le fluide expiré est du gaz azote. Il est même certains Végétaux qui, exposés à l'influence des rayons solaires , n'expirent que de l'azote ; tels sont la Sensitive , le Houx, le Laurier Cerise et quelques autres. Il nous paraît fort difficile d'expliquer une semblable anomalie. § III. De V excrétion. Les déjections végétales sont des fluides plus ou moins épais suscepti- bles de se condenser et de se solidifier. Leur nature est très-variée. Ce son t tan- tôt des Résines, des Gommes, de la Ci- re, des Huiles volatiles; tantôt des ma- tières sucrées, de la Manne, des Huiles fixes , etc. Toutes ces substances sont rejetées à l'extérieur par la force de la végétation. Ainsi le Fraxiiius or- nus \a.'\?,ie suinter, en Calabre, un liquide épais et sucré , qui , par l'ac- tion de l'air, se concrète et forme la Manne ; les Pins , les Sapins , et en général tous les Arbres de la famille des Conifères , fournissent des quan- tités considérables de matière rési- neuse. Beaucoup de Végétaux, tels que le Ceroxilon anâicoLa , superbe espèce de Palmier décrite par Hum- boldt et Bonpland, le Myrica ceri- fera de l'Amérique septentrionale , fournissent une grande quantité de Cire utilement employée dans la pa- trie de ces Végétaux. Leurs racines excrètent, par leurs extrémités les plus déliées, certains fluides qui nui- sent ou sont utiles aux Plantes qui végètent dans leur voisinage. C'est de cette manière que l'on peut expli- quer les antipathies de certains Végé- taux. Ainsi l'on sait que le Chardon hémorrhoïdal nuit à l'Avoine; l'Eri- gcron acre , au Froment ; la Sca- bieuse, au Lin, etc. Tels sont les trois principaux moyens de Déperdition que l'on ob- serve dans les Végétaux. Quelle que soit la quantité des substances qu'une Plante rejette au-dehors parla trans- piration , par l'expiration et l'excré- tion , elle est constamment moindre que celle des fluides qu'elle absorbe. En effet il y a toujours fixation d'une DER certaine quantité des malëi'iaux ab- sorbés employés à la nutrition et au dcvcloppcnieut de la l'iantc. V . INu- TUITION. (a.r.) * DÉPONE. BEPT. oni. (Séba, T. II, t. 92, f. 1 .) Très-giand Serpent du Mexique , non venimeux , et proba- blement le même que l'Aboma ou Boignuca de Pison. V. Boa. (b.) DÉPÔTS. GÉOL. V. TliRBAINS. DÉPRÉDATEURS. Prœdones. ins. Division établie par Latreillc ( Dlct. d'Hist. Nat. T. xxiv , 1"= édit.) dans l'ordre des Hyménoptères , et dans la section des Porte- Aiguillons; elle comprenait les genres Fourmi , Mu- tille , Sphcx et Guêpe de Linné ; on l'a dispersée maintenant ( Règn. Anim. de"Cuv. ) dans les familles des Hétérogv nés , dans celles des Fouis- seurs et des Duplipennes. T^. ces mots. (aud.) * DÉPRIMÉ. OIS. Le bec est Dépri- mé lorsqu'il est aplati sur sa hau- teur; il est alors en totalité ou dans quelques parties moins haut que lar- ge. (DR..Z.) DÉPRT.MÉ. Dcpressus. bot. Ce terme s'emploie pour désigner un or- gane comprimé de haut en bas , tan- dis qu'il est simplement comprimé si la compression se fait latéralement. (A. R.) DERBE. Derba. ins. Genre de l'ordre des Hémiptères , famille des Cicadaires, fondé par Fabricius , et qui est remarquable par Tétendue considérable de la lèvre ou plutôt de la partie relevée , comprise inférieu- rement entre les yeux et d'où part le bec ; celte partie présente trois carè- nes. Les espèces comprises dans ce genre sont toutes exotiques et peu connues ; la plupart appartiennent à l'Amérique méridionale. (aud.) DERBIO ou DERBION. pois. Mê- me chose que CabroUe. P^. ce mot et ScoMBRE au sous -genre Garanx. (B.) DERBIS. pois. Syn. de Liche. f". Gastérostée. (b.) DERINGA. bot. viixs. Le genre DER 425 nommé ainsi par Adanson (Familles des Plantes , additions , p. 4g8 ) et formé aux dépens des Myrrhis , offre si peu de différence avec ce dernier genre, qu'il est bien difficile de l'ad- mettre. En effet , des feuilles un peu plus larges et à trois divisions , quel- ques modifications dans l'intlores- cence et dans le nombre des parties de l'involucrc , sont les légers carac- tères qu'Adanson attribue à son Ve- ringa. V. Myrriiis. (g..n.) DERLE. MIN. L'un des noms du Kaolin ou Terre à porcelaine dans le commerce, donné eu quelques parties de la France rhénane à une Argile dont on fait de la faïence assez belle. (B.) * DERM APTERES. Dermaptera. INS. Nom sous lequel Degéer a , le premier , distingué un ordre d'Insec- tes , fort tranché et correspondant aux Vlonata de Fabricius et aux Orthop- tères d'Olivier, f^. Orthoptères. Kiiby a fait des Forficules un ordre particulier , en leur conservant le nom de Dermaptère , adopté par Leach. (aud.) DERMATOCARPES. Tungi Dei- matocaipi. bot. crypt. ( Champi- gnons.) Persoon , dans sa Classifica- tion des Champignons, appelle ainsi la première section du deuxième or- dre qui comprend les genres Gym^ nosporangium , Puccinia , etc. F". Urédinées. (a.r.) DERIMATODEA. bot. crypt. [Li- chens.) Le genre ainsi appelé par Ven- lenat correspond exactement au genre " Lobaria établi antérieurement. V. LoBARIE. (a. r.) DERî^LVTOPODES. ois. Quelques auteurs ont rangé sous celte dénomi- nation, dans une tribu particulière, tous les Oiseaux dont les pieds sont revêtus d'une peau tiès-rugueuse. (DR..Z.) * DERME. Dermos. zooi<. La plus intérieure des couches membraneu- ses dont la superposition constitue la peau des Animaux vertébrés. — C'est un feutre plus ou moins serré, sui- 426 DER vaut les classes et les genres , et for- mé par des fibres celluleuses et tendi- neuses très-fines auxquelles beaucoup de gélatine est incorporée. La pré- sence de cette gélatine se démontre et pa rl'ébulUlion et par le tannage, c'est- à dire par la combinaison du tannin avec la substance du Derme pour fa- briquer le cuir. Faute d'observations assez exactes et surtout assez nombreuses dans la série des Animaux (car la plupart des anatomistes qui ont pai lé du Derme n'ont guère examiné que la peau de l'Homme , et encore ne l'ont-ils pas examinée dans tous les états qu'elle peut prendre ), on s'est fait beaucoup d'illusion jusqu'ici sur la structure du Derme. Malpighi le décomposait en trois couches superposées : le cho- rion ou cuir , le corps papillaire et le corps réticulaire ou muqueux. Le chorion, selon Malpighi qui pourtant en connut assez bien la texture, serait tout-à-fait étranger aux phénomènes d'exhalation, d'absorption et de sen- sibilité; le corps papillaire serait un entrelacement des filets nerveux qui ont traversé le Derme ou chorion , au milieu d'une substance spongieuse : ce serait le siège de la sensibilité ; en- fin le corps muqueux, le plus exté- rieur des trois, serait un enduit mou, sécrété par le Derme , dépourvu de nerfs et de vaisseaux , et le siège de la couleur de la peau. A ces idées on ajouta depuis que le corps papillaire était aussi composé par les dernières divisionsdes vaisseaux exhalans, et les premières originesdes vaisseaux a bsor- bans (Bichat). Ces derniers élémens de la composition du corps papillaire sont évidemment imaginés , puisque l'existence même de ces vaisseaux ex- halans et absorbans n'est aucunement prouvée. Or , on va voir que le corps papillaire lui-même, dont on a pour- tant supposé des descriptions très- minutieuses pour la forme, le notnbre et les dispositions de ses papilles , n'est lui-même qu'une pure supposi- tion. Le corps muqueux a surtout exercé l'imagination des anatomistes et physiologistes systématiques. DER Cet enduit , selon Malpighi , aurait eu pour objet d'entretenir la sou- plesse du corps papillaire , usage bien inutile, puisque l'épiderme, véritable isoloir, est leseul obstacle à l'évapora- tion de tout le corps , et que dès qu'il est enlevé , l'évaporation étant conti- nue, le dessèchement devient plus ou moins imminent aux surfaces dénu- dées. Bichat jetale premier des doutes sur ces deux couches extérieures au Der- me, en observant que la séparation de l'épiderme avec le Derme ne montre rien d'interposé. Il admet cependant liu lacis de toutes les divisions très- fines des vaisseaux qui ont traversé ia peau ; d'oii il résulte un réseau ca- pillaire intermédiaire au Derme et à l'épiderme. Il pense que c'est là le siège des absorptions et exhalations de la peau et de sa couleur. Gall avait pensé que le corps mu- queux n'était autre chose qu'une cou- che de matière nerveuse grise , desti- née à donner naissance aux fibres nerveuses , convergentes du corps , comme la couche grise superficielle du cerveau et du cervelet donne naissance aux fibres convergentes de ces organes. Enfin Gaultier veut qu'il n'y ait pas de corps papillaire dis- tinct, et que l'épiderme soit séparée du Derme par quatre couches consti- tuant le corps muqueux , savoir : i" sur chaque aspérité de la face ex- terne du chorion s'élèverait un petit bourgeon composé de ramuscules ar- tériels et veineux , contournés sur eux-mêmes , et peu adhérens au chorion? leur ensemble formerait la première couche; 2" cette couche , à travers les mailles de laquelle seraient à découvert les petites dépressions du chorion , serait recouverte par une membrane blanche dite albugince , formée par la sécrétion du sang qui arrive aux bourgeons subjacens : cette membrane serait le produit de ces bourgeons , et par rapport à eux une sorte d'épiderme ; 0° au-dessus de la couche albuginée , en serait une troi- sième plus distincte dans la peaudu nè- gre par sa couleur noire : celle-là serait DE1\ formée de petils corps eu nombre égal à celui des bourgeons et demêmeconi- jiosée de rainuscules artérit-ls et vci- ueux iinniégiiésde matière colorante; 4" enlin unmédiatemenl soiisl'cpider- me, serait une membrane très-mince et tiès-blanche,aualogiieà la seconde, et à cause de cela nommée all)uginéo superficielle, et comme elle l'o.' niée par l'exhalation des bourgeons sub- jacens de la troisième couche. Ces quatre couches seraient, selon Gaul- tier ( Mémoire et Journal de physi- que sur la structure de la |)eau, 1 8 j 5 ) , très-t'aciles à distinguer sur la peau du pied d'un nègre engorgée par l'action d'un vésicatoire. Il assi- gne enfin à l'épiderme une superpo- sition de couches analogues à celles du corps muqueux. Mous avouons n'avoir jamais vu ni sur 1 Homme , ni sur aucun Animal, rien qui répondît à une pareille manière de voir. Ce n'est pas tout , Gaultier ( loc. cit. ) veut que la matière colorante soit iournie par les bulbes mêmes des poils , et versée dans les première et troisième couches indiquées plus haut (et il se fonde sur ce que la substance colorante existe à la peau artout oii il y a des bulbes pi- eux), que cette substance manque- rait là oli il n'y aurait pas de poils ; que cette matière colorante est en raison inverse dans les cheveux et la eau ; qu'elle est plus abondante chez a nègre à cheveux courts que chez le blanc ù cheveux plus longs , etc. — Or nous observons dabord, quant à cette dernière raison, que beaucoup de peuples de l'Inde , tous de race arabe , ont la peau plus noire qu'au- cun nègre, et ont les cheveux aussi longs que pas un des plus blancs Eu- ropéens ; que parmi ces peuples , les femmes ont les cheveux aussi longs que pas une de nos Européennes ; qu'il en est de même chez tous les peuples olivâtres de l'Inde, soit pri- mitifs , soit métis des races noires et des Européens ; que par conséquent les cheveux ne sont pas une dériva- lion ouverte à la couleur noire ; qu'ensuite , si la couleur noire de la l l peau provenait des bulbes des ]'oi!â (ce qui implique d'ailleurs contra- diction avec l'hypothèse prccédcute), d'où proviendrait le noir de ces belles négresses et de ces belles Indiennes dont nous avons tout à l'heure cité quelques races, et qui sont d'un noir plus foncé que les nègres mêmes d'Angola? Car la peau de ces femmes est aussi dcpoui vue de poils que celle de nos plus blanches Européennes qui en ont le moins. Il est faux ensuite que la paume des mains et la plante des pieds ne soient pas noires dans ces mêmes races. La diminution d'iu- tensité de la nuance n'y est même nullement en proportion avec ce qu'elle devrait être d'après Thypo- tlièse en question. A toutes ces rai- sons de ne pas admettre les hypo- thèses de Gaultier, nous ajouterons enfin qu'à l'exemple de Chaussicr , qui, sur l'Homme, nous semble avoir bien vu et exposé le premier la struc- ture du Derme, nous n'avons jamais pu reconnaître aucune de ces quatre couches du corps muqueux, ni le corps muqueux lui-même; que quant aux lames superposées de l'épiderme, on en fera autant qu'on voudra en le di- visant , suivant son épaisseur , avec un instrument assez fin et avec assez d'a- dresse ; que par conséquent, quelle que soit son épaisseur, ce n'est autre chose que du mucus épaissi , de la même nature que celui qui se forme partout; que s'il est plus épais aux mains, et surtout à la plante des pieds, c'est que les frottcmens subis par ces parties, en y faisant exhaler plus de mucus qui s'y concrète, augmentent son épaisseur en raison de la fréquence et de la rudesse de ces fiottemens ; que sur les Animaux tout le monde peut observer à la face interne des lè- vres, au palais, sur la langue, endroits oii certes il n'existe pas le moindre bulbe pileux qui puisse être la source d'une pareille matière colorante , l'on observe justement à ces mêmes en- droits lesxouleurs les pins intenses delà peau depuis le bleu et le violet jusqu'au noir le plus foncé. Nous fe- rons observer en outre que ces cou- 428 DER leurs de la membrane palatine n'exis- tent pas seulement à sa surface, et sous son épiderme , dans une couche qui leur serait intermédiaire , et qu'il n'est pas plus possible de voir là que chez l'Homme , mais qu'elles occu- pent une partie appiéciable de l'é- paisseur du Derme, ce dont il est facile de s'assurer sur la tranche d'une coupe verticale ; qu'enfin dans les Animaux qui ont du blanc et du noir à la tête , on voit sur des coupes de la peau, faites dans ces couleurs, surtout autour des lèvres , la tranche être ou tout-à-fait noire ou tout-à-fait blanche dans toute l'épaisseur du Der- me et à sesdeux surfaces. Nous avons réitéré cette observation sur les Mou- lons et les Chiens sans y voir jamais d'exception. Quant au changement de couleur par maladie dans une même espèce , chez l'Homme , par exemple , dans la fièvre jaune et dans le typhus où le jaune est si prononcé , et oii , d'après l'hypothèse en question , l'al- tération ne devrait se voir et résider qu'à la seule surface du Derme dans le prétendu corps muqueux , nous avons observé le premier ( Note lue à l'Institut, 21 décembre 1821 , iinpri- mée Journal comp. des Se. médic, , janvier 1822, et Journ.de Physiologie, Exp.T.iii,p. j55)quela couleur jau- ne de la peau dans ces maladies est l'ef- fet de l'élaboration imprimée au sang dans les réseaux vasculaires du Der- me vers lequel il s'établit une con- gestion ou fluxion analogue à celle qui produit en même temps les hé- jnoi'rhagies des membranes muqueu- ses intestinales. Enfin sur la peau du Marsouin (et il en est probablement de même chez les autres Cétacés), soit dans les endroits où la peau est blan- che, soit dans ceux où elle est noire, l'épiderme se sépare avec la plus grande facilité de la surface exté- rieure du Derme qui est parfaitement lisse , et sans les moindres bourgeons ou élevures. Par conséquent dans cet Animal, entre l'épiderme transpa- rent et la surface du Derme, il n'y a rien à quoi l'on puisse attribuer la moin- dre coloration. La face interne du DER Derme est partout découpée , comme- le velours le plus> fin , en sillons qui en occupent du tiers à la moitié de l'épaisseur totale. Les petits feuil- lets très-minces qui résultent de ces découpures dont la direction est on- duleuse par des courbes analogues à celles de la paume de nos doigts, sont entièrement noirs jusqu'au fond des découpures, sous le ventre même, là où la peau est la plus blanche exté- rieurement. Au dos où la peau est d'un bleu noir , cette couleur oc- cupe toute l'épaisseur du Derme. Là où le blanc passe au noir par des nuances progressives , cela tient donc à ce que la couleur noire s'a- vance plus ou moins près de la sur- face externe du Derme ( V. Dau- phin ). Il est donc bien certain que , pour toute la peau de ces Animaux , pour le Deimede la tête de nosRurai- nans , des Chevaux et de nos Chiens, et enfin dans les altérations maladi- ves de la couleur de la peau humaine, le siège des matières colorantes est dans l'épaisseur du Derme même , et non dans une membrane ou réseau quelconque qui lui soit extérieur. Chaussier, avons-nous dit , est le seul qui ait bien décrit l'organisation du Derme. Cette partie de la peau n'ofl're selon lui qu'une seule lame plus ou moins épaisse composée , i** de fibres particulières, denses, entre- croisées à l'infini, laissant entre elles des avéoles lemplis d'un fluide al- bumineux , et à travers lesquels pas- sent les poils ; 2° d'un grand nombre de ramuscules artériels et veineux , nerveux et lymphatiques, ramifiés à la surface où ils se réunissent en pe- tits mamelons ou papilles ; il prétend, ce que réfutent les observations pré- cédentes , que ces papilles sont le siège de la couleur qui distingue les races humaines; 5" enfin dans les aréoles du Derme se trouvent un grand nombre de follicules qui sécrè- tent une humeur huileuse pour en- tretenir la souplesse de la peau. Tous ces élémens forment une seule et même lame où ils ne se prcsentenl pas par couches supeiposées, mais DER intimciiicnt niclées et en des propor- tions diverses dans les diverses ré- gions ; voili ce qui existe seulement en réalité et ce que nous avons pu voir nous-mêmes. Celle nombreuse superposition de couches étagées, ad- mise par Gaultier et autres, n'a sans doule , dit Chaussier, été suggérée à l'imagination de ces anatomistes que par le penchant à isoler chacun des agens des l'onclions diverses de la peau. C'est conséqucmincnt dans le Der- me que réside la cause , et de la couleur de la peau , et de tous les phénomènes dont celte membrane est le siège. L'épiderme est tout- à-fait inerte , et n'a d'efifet que com- me enveloppe isolante des extrémi- tés nerveuses , et comme ob.-^tacle à 1 évaporation et à limbibition. Nous exposerons au mot Epiderme quel- ques résultats des expériences par les- quelles Magendie a découvert et cons- taté ces deux dernières propriétés de l'épiderme. Il nest donc pas invinciblement prouvé , comme on l'a dit un peu lé- gèrement, que la cause delà couleur de tous les Hommes est indépen- dante de toute influence étrangère, et tient uniquement à l'organisation de leur peau. La proposition est trop vaguement énoncée , et n'est pas l'ex- pression de tous les faits qu'elle sem- r>le embrasser. Dans l'espèce arabe ou caucasique , par exemple , espèce dont le caractère est d'avoir les che- veux lisses et longs, l'angle facial de soixante -dix -huit à quatre-vingts degrés, et le nez tout d'une ve- nue avec le fiont; dans cette es- pèce, disons-nous, la couleur de la peau varie depuis le blanc pur de nos plus jolies blondes jusqu'au noir éga- lement pur dfe plusieurs peuples de cette espèce adjacens à l'océan In- dien, depuis le Gange jusqu'en Abys- sinie. Et ensuite , chez les Européens mêmes , cotte transmutation arrive jusque dans le même individu , lors- qu'il vient à subir sans abri l'influen- ce de la zone équatoriale. Il faut dire aussi que l'espèce arabe est la seule dojit la couleur soit ainsi susceptible DER 4a9 de changer par l'influence du climat. Tous les autres Hommes , soit jaunes , soit olivâtres , soit noirs , soit bron- zés , soit cuivrés , soit même blancs restent immuables sous toutes les in- fluences , et nonobstant la perpétui- té de ces influences. Ainsi les peu- ples mongols ont à peu près la mê- nae nuance et sous le pôle , et sous le tropique , et sous les zones intermé- diaires. Il en est de même des Amé- ricains cuivrés. EnJin en Amérique , sous l'équateur, il existe des Hom- mes dont la couleur est d'un blanc mat, qui ne sont point une race dégé- nérée de l'européenne , comme on a pu l'imaginer, dont l'origine n'est cer- tainement pas la même que celles des autres Américains , et que les Euro- péens trouvèrent indigènes lors de la découverte. Eh bien , ces Américains blafards conservent leur teint blanc , sous le même soleil qui, au bout de quelques années , a presque tout-à- fait noirci l'Espagnol ou le Portu- gais qui subit comme eux , sans abri , l'influence du climat. Cette susceplibilité de la peau à varier ainsi de couleur dans l'espèce ara- be , opposée à la fixité de la cou- leur dans les autres espèces , est une preuve péremptoire de diversité d'o- rigine , et devient à cause de cela un caractère principal de cette espèce , caractère duquel on n'avait pas même encore reconnu l'existence ( V.^ pour le développement de ces faits, le mot Homme.) Pour les différences d'épaisseur et de couleur du Derme , suivant les classes et les genres d'Animaux ver- tébrés,/^. Peau. (a.C.ns.) * DERMEA. BOT. CRYPT. {Champi- gnons.) Fries appelle ainsi une sec- tion du genre Pezize renfermant tou- tes les espèces glabres et coriaces. F. Pezize. (a.r.) DERMESTE.Z>e/7wes/e5. ins. Gen- re de l'ordre des Coléoptères , section des Penlamères , famille des Clavicor- ncs , dont les caractères sont : mandi- bules courtes , épaisses, peu arquées, dentelées sous leur extrémité ; palpes 45o DER trèà-coiirts , presque ftlifonnes ; iin- tennes un peu plus longues que là têle , terminées par une grande mas- sue ovale , perl'oliec , de trois articles; corps ovalaire , épais , convexe et ar- rondi eu dessus; tète petite et in- clinée, corselet plus large et sinué postérieurement ; élytres inclinées sur les cotés et légèrement rebordées. Le genre Dcrmeste , tel qu'il a été établi par Linné , comprenait tous les Coléoptères à antennes en massue , dont les trois derniers articles sont plus épais; ce genre, ainsi caractérisé, renfermait des Insectes dont l'organi- sation et les mœurti sont tiès-difie- rcntes, et qui ont été depuis rangés dans diverses sections. Les Dermeste - se rapprochentbeau- coup des Mégafomes et des Attagé- nes; mais ils diffèrent des premiers par leur avant-sternum qui ne s'a- vance point sur la bouche , et des se- conds par la massue des antennes qui est plus courte , tandis qu'elle est ter- minée par un article triangulaire et quelquefois très-long dans les Atta- gènes. — Ces Insectes ne son t que trop connus par les dégâts que leurs lar- ves occasionent dans les collections zoologiques : aucune matière animale n'est à l'abri de leur voracité ; les larves ont le corps allongé , peu velu etcomposé dedouzeanneaux distincts dont le dernier est terminé par une touffe de poils très-longs; leur tête est écailleuse, munie de mandibules très- dures et tranchantes , de deux anten- nes et de barbillons très-courts; elles ont six pâtes écailleuses terminées par un ongle crochu, et changent plusieurs fois de peau avant de passer à l'état de nymphe; dans cet état, elles sont un peu plus raccourcies et immobiles , et leur changement en Insectes parfaits a lieu au bout de quelques jours. Les Dermestes cher- chent les lieux écartés et malpro- pres ; ils semblent fuir la lumière , aiment le repos , et ne se mettent en mouvement que lorsqu'on les trouble en faisant du bruit ou en touchant les corps qui les renferment; leur dé- marche est timide et incertaine : ils DER avancent par des moiivemens brus- ques et interrompus, et s'arrêtent souvent comme pour écouter et voir si le danger qu'ils fuient est éloigné. Lorsqu'on les touche , ils feignent d'être morts en repliant leurs pâtes et leurs antennes sous leur corps et en restant dans une immobilité par- faite ; ils se montrent rarement à la surface des corps oîi ils se sont établis , et semblent ne quitter leur retraite qu'à regret et avec crainte. Les Dermestes sont très -communs en Europe , et plusieurs espèces se retrouvent dans les diverses parties du globe .- on les rencontre, en géné- ral , dans les cadavres on putréfaction et dans toutes les matières animales. Diîjean (Catal. de Coléoptères, p. 46) en mentionne onze espèces tant exotiques qu'indigènes ; parmi ces dernières , nous remarquons : Le Dermeste du Lard, D. Larda- rius , L. , Fabr. , Degéer , Geofl'. , figiné par Olivier (Hist. desColéopt. pi. 1 , t. 1 , A. , b) ; il se trouve dans toute l'Europe , et est fort commun à Paris. Le Dermeste Renaro , D. Vul pi- nus, Fabr. , 01. et Schœff'er {Jcon. Ins. , tab. 42, f. 1 , a). Il se trouve en Fran- ce , au cap de Bonne-Espérance et dans toute l'Afrique. Geoffroy a donné le nom de Der- meste à des Insectes appartenant à des genres très-diffërens ; ainsi il a nommé : Dermeste a points d'Hongrie , GeofF. , le Nécrophore fossoyeur, N. Vespillo. V. NÉCROPHORE Dermeste noir (grand) , le Nécro- phore inhumeur. V. ce mot. Dermeste a oreilles , le Dryops auriculaire. J^. Dryops. Dehmeste bronzé , l'Elopiiore aquatique. V. Elophore. Dermeste effacé , la Nitidule dis- coïde. P". Nitidule. Dermeste en deuil, la Sphéiidie marginée. V . Sphéridie. Dermeste lévrier a stries, et De^meste ponctué et strié , les LyCLcs oblong» et le Lycle crcnelé. /''. Lycte. (AI'D.) DKRMESTfNS. Bennestini. ins. l^alieille a désigné sous ce nom {Gê- ner. Crus/, et J/isect., cl Considcr. "é- nér., p. i45) une Oiniilic de roidre des Coléoptères, section des l'cnta- nièies. Celte raniillc a été convertie eu tiihii, et appartient fRègn. Anim. de Guv. )à ia famille des Clavicornes; ses caractères sont : antennes droites , plus longues «pie la tête, de onze ar- ticles, et terminées par une massue grande, pcrfoliée et composée des trois derniers; mandibules courtes, épaisses; palpes courts, presque fili- formes; corps ovale ou ovoi le, épais et convexe; tête petite , inclinée; pieds courts et non contractiles. Cette tribu comprend les genres Attagène, Der- mcste. Mégatome. F", ces mots. Ils renferment des espèces qui , sous forme de larves et dans leur état par- fait , se nourrissent de matières ani- males, (aud.) DERMOBRANCHES. moll. Du- raéril(Zool. Anal. , p. 162 ) a établi sous ce nom une famille , la première de l'ordre des Gastéropodes et dont les cai-actères consistent à respirer par les branchies extérieures sous forme de lames, «le filamens ou de panaches. Les genres Doris , Trilonie , Scyllée , Eolide , Phjllide, Patellier, Oimier et Chilonier composent cette famille. /^. cesmol^. (b.) * DERMOCHÉLYDE. Dermocàe- /js. REPT. CHÉL. (Blainville.) f^. Tor- tue. DERMODIUM. bot. crypt. (Ljco- perdacées.) Ce genre, fondé par L(ink, serapproclie des genres yEl/taiii/m ou Fuligu dune part, et des genres Licea et ^ycogala de l'autre ; il présente un péridium de forme irrégulière, simple , membraneux , très-mince , et se détruisant piomptenient; les sporules sont réunies par paquets sans mélange de filamens. Ce Cham- pignon commence par être très-flui- de. Ce n'estque plus tard qu'il devient DEU 4:^1 sec et pulvérulent. On ne voitaucunc trace do filamens parmi les sporules qui sont assez grosses. On n'en con- naît qu'iuie espèce décrite par Link sous le nom de Dermudiuin inqui- tiii/is. Ellcucroît sur les souches cou- |>ées des Arbres, surtout près des ra- cines oîi elle l'orme des plaques de trois à quatre pouces; son péridium est iriégiilicr, très-mince , en grande partie adhérent au bois; il est noir, et se détruit piomplcmcnt pour lais- ser sortir les sporules qui sont de la même couleur. (ad. b.) DERMODONTES. pois. Blain- ville ayant le premier remarqué l'im- plantation des dents des Poissono car- tilagineux dans la peau des mâchoi- res , particularité qui distingue émi- nemment ces Animaux de ceux de la même grande classe qui ont les dents implantées dans l'épaisseur des mâ- choires mêmes , a proposé cette dé- nomination non moins expressive que celle qu'on a adoptée jusqu'ici, et qui n'a d'autre inconvénient que d'être venue après. 7^. Poissons. (b.; DERMOPTÈRES. mam. Famille établie dans l'ordre onzième de la Méthode d'Illiger , Folantia, et qui se compose du seul genre Galéopithè- que. f'". ce mot. (b.^ DERMOPTÈRES. pois. Septième famille de l'ordre des Holobranches dans la méthode analytique de Du- méril , caractérisée ainsi que nous l'avons dit à l'article ABDOMl^AUX. f^. ce mot. Ce nom est emprunté de la consistance de la seconde dorsa- le , qui , adipeuse et dépourvue de rayons, ressemble à un prolongement de peau. Cette famille entière faisait partie dans le Système de Linné du seul genre Salmo , divisé aujourd'hui en Serra-Salme, Raii, Piabuque, Té- tragonoptère, Hydrocin , Curimate , Anostome, Citliarine, Aulope, Sal- mo ne , Osiuère , Saure , Corégone et Argentine. J^. ces mots. — Les Der- raoptères sont des Poissons vivant de chair , et la plupart habitant les eaux douces. (b.) 433 DER DERMORHYNQUES. ois. Dési- gnation d'une famille de Palmipèdes dans laquelle Vieillot a placé les gen- res Harle et Canard. V. ces mots. (DR..Z.) * DERMOSPORIEM. bçt. crypt. (Urédinées.) Ce genre, créé par Link , et placé par lui auprès des Tubercu- laires , a le port des Sclerotium et des yEgerita. Il est du reste très-incom- Elétement connu ; il présente une ase charnue, compacte, globuleuse, recouverte de toutes parts d'une cou- che de sporules; peut-être la dispo- sition régulière de ces sporules qui forment une sorte de membrane devrait-elle faire placer ce genre par- rai les vrais Champignons anomaux , tels que les Tremelles. Peut-être mê- me les autres genres voisins , tels que les Atractium^ Tubeicularia, Epicoc- cum^ etc., devraient-ils le suivre dans cette famille. Quoi qu'il en soit, on ne connaît encore qu'une seule es- pèce de ce genre, à laquelle Link a donné le nom de Dermosporium fla- vescens. Elle forme de petits tuber- cules rapprochés par groupes sur l'é- corce des bois morts, et ressemble au premier coup-d'œil à des œufs d'In- sectes; sa couleur est jaunâtre. h'yE- gerita pallida de Persoon paraît très- voisine de cette espèce si elle n'est pas la même. (ad.b.) * DERO. ANNEL. Genre établi par Ocken aux dépens de celui des jNai- 4es de Linné. Il renferme les espèces qui ont pour caractères çorpmuns de n'avoir aucune trace d'yeujc , d'être sans doute pourvues de branchies et d'offrir une queueélargie en forme de feuille, plus ou moins lobée. Ces es- pèces sont Ic.Naïs cœca deLinné , et son Naïs Jlorifera. (atjd.) DERRI ET DARRY. min. r. Tourbe. DERRIS. Derris. AimTJj''. Genre sur les caractères duquel on a beau- coup, de doute et qui a été établi par John Adams {Trans. ofthe Liiin. Soc. ï. ni). Le corps est long d'un pou- ce, composé d'une membrane exté- DER rieure transpaiente, sorte de tuyau garai d'articulations nombreuces qui facilitent la flexion. Il se ter- mine postérieurement en pointe ; la têle , un peu plus grosse que le corps, est rétractile et porte à son sommet deux petits tentacules cylin- driques ; la bouche est très-fendue et composée de deux lames ou lèvres dont la supérieure est plus longue et çointue. Cet Animal, qui est peut- être une Annelide, a été rencontré sur les bords de la mer. (aid.) DERRIS; BOT. PHAN. Loureiro {Flor. Cochinchin., ii, p. 525) est l'au- teur de ce genre qui appartient à la famille des Légumineuses et à la Dia- delphieDécandrie ,L. lU'a fiinsicarac- térisé : calice luhuleux , crénelé sur les bords et coloré ; corolle papilio- nacéé à quatre pétales presqu'égaux ; étendard ovale ; ailes oblongues ; ca- rène en forme de croissant , tous ter- minés inférieurement par des onglets filiformes ; dix étamines dont les filets sont monadelphes (le genre a été néanmoins placé dans la Diadelphie); style de la longueur des étamines , portant un stigmate simple ; légume oblong, obtus, très-comprimé, mem- braneux , lisse , et ne contenant qu'une graine oblongue et aplatie. Là Derrïs PENNÉE, Derrispinnata, Loureiro, est un Arbuste des forêts delà Cochinchine. Sa tige est grim- pante, longue, sans aiguillons et très- rameuse; elle porte des feuilles alter- nes pmnées , dont ies folioles sont petites , rhomboïdales , glabres, très- entières et très-nombreuses; ses fleurs sont blanches et disposées sur des pédoncules axillaires. Les habitans de la Cochinchine emploient sa ra- cine , qui est très-charnue; lorsqu'ils ne peuvent se procurer le fruit du Cachou. On sait qu'ils mâchent ce- lui-ci avec les feuilles du Poivrier- Bétel , afin de se donner une haleine agréable et de se rendre la bouche vermeille. L'autre espèce, Derris tri- foliata , Loureiro, a des feuilles ter- nées , et les fleurs disposées en grap- pes longlies et axillaires. Elle croît en DES Chine, rlans les forêts de la province deCanion. (o..N.) * DERYS. EOT. PHAN. (Delilc.) Le Trifolium jllexandrinùm , cultivé dans toute l'Egypte, recollé en four- rage. (B.) DESARME. POIS. Espèce du genre Agénéiose. V. ce mot. (u.) * DESCENDANT. Caudex. bot. PiiAN. Linné appelait ainsi la par- tie d'un Végétal qui s'enfonce dans la terre, par opposition au mot de Caudev aàceudant qu'il donnait à la tige, (A.R.) DESCHA^IPSIE. Deschampsia. BOT. ruAN'. Genre de la famille des Graminées et de la ïriaudrie Di- gynie, L., établi par Palisot-Bcauvois { Agroslographic, p. 91, tab. 18, f. 5 ) aux dépens des yJira de Linné , et ainsi caractérisé : fleurs disposées en panicule composée ; lépicène {glume, Beauv. ) renfermant deux ou trois fleurs , et formée de deux valves plus longues que celles-ci; pailleitc inférieure de la glume (Rich.) dentée et munie extérieurement à sa base d'une barbe droite , à peine plus longue qu'elle ; écailles ou paléoles arrondies, entières et velues ; stigma- tes écartés etplumeux; caryopse libre non marquée d'un sillon. Palisol- Beauvois rapporte à ce genre les ylira allissima ? et A. am~ bigua, Mich., A. cœspitosa, L., A. juncca ,\j.j A. média, L.'? A. littora- lis , Gaud. ? et A. patvijlora, Lamk.? La première et les trois dernières es- pèces ne sont indiquées qu'avec dou- te commeappartenant aux Deschamp- sies , en sorte qu'on doit considérer VAira cœspitosa, L. , Plante qui croît aux environs de ParÎ8^ comme le vrai type du genre, '^j^ (g..n.) DESCURÉE, bescurea. bot. PHAN. (Gueltard.) Syn. de Slsym- bnum Sop/iia , h. (b.) DÉSERT. GÉoL. Vaste espace in- habité par l'Homme , soit qu'une aridité absolue refuse à l'industrie tout moyen d établissement , soit qu'on n'ait point encore tenté d'y pé- TOME Y. DES 435 nélrer. C'est plus particulièrement l'aride étendue qu'on désigne par ce mot. L'Afrique, l'Arabie, la Perse et l'Asie centrale oflVent d'iuimcnses so- litudes inhabitables qui, privées de sources et dépouillées de verdure , ne se couvrent que dans quelques points de leur surface d'une végétation li- gneuse ou rigide, sèche et courte. Les landes aquitaniques donnent en Eu- rope une idée assez exacte de l'aspect désolé des Déserts que l'on rencontre dans les deuxautres particsde l'ancien continent. Il eu est de même desPara- mèras de la péninsule ibérique , qui sont des Déserts élevés dans la région des nuages. Un mirage singulier s'observe à la face de tous ces lieux , et ce phénomène , décrit par Monge qui l'observa dans les Déserts de l'E- gypte, se retrouve absolument avec les mêmes circonstances entre Bor- deaux et Bayonne. En général , la surface des Déserts , quand les vents ne lèsent pas, en les dépouillant, réduits à des couches calcaires qui en forment ordinairement le fond , est composée de sable peu lié et d'une poussière nou'e , très-fine, qui, vola- tilisée , s'introduit dans la peau , cause de dangereuses ophthalmies et déchire la poitrine en y pénétrant par la respiration. Dans plusieurs parties de l'étendue des Déserts on trouve des sources ou des efïïorescen- ces salines et jusqu'à des couches de sel gemme. La végétation rare rap- pelle, par son aspect , celle des bords de la mer quand les dunes en bordent le rivage. On peut conclure de ces caiactères que la plupart des Déserts représentent le fond de quelques Cas- piennesoumers intérieures. Quelques puits , cieusés de temps immémorial , tracmit à travers le Désert la roule affreuse qu'y tient l'Arabe , grâce au secours que lui prête le Chameau. Les Déserts du Nouveau-Monde portent en général un autre caractère. La plupart sont marécageux, parce que le cours des rivières y est à peine tracé entre une végétation magnifi- que, et parce quede primitives forêts v prolègcnt la solitude. Dans l'Ancieii- 4Ô4 DES Monde, le Déseï t t;.st souvenl l'indice d'un sol épuisé qui ne samail plus rien pro. luire; dans io nouvenu, il indique une uatuie vierge qui ne sau- rait rien refuser. (b.) J3ESFONTAIN lE. Desfonlalnia . BOT. piiAN. Le genre propo.sé sous ce nom par les auteurs de la Flore du Cliili cl du Pérou ne paraît pas dis- tinct du Linckia. V. LiNCKfÈ. (a.r.) DESFORGIE. bot. phan. Pour Forgéjie. V. ce mot. (g..n.) DESMAN. Mygale, mam. Genre de Carnassiers insectivores , Irès- voisins des Musaraignes, dont ils •ditïèreut par la palmure de leurs doigts, sur- tout aux pieds de derrière , où elle est aussi complète qu'aux Castors; par leur queue latéralement compri- mée et écailleuse, qui rappellç celle des Ondatras; par une trompe mobile, presque aussi longue que la tète ; par l'absence do conque à l'oreiilc, de sinus musqué sur la peau des flancs; caractérisés enfin et par la forme et par le non^bre de leurs dents. H y a chez les Desmans vingt- deux dents à chaque mâchoire. Dans les Musa- raignes , il n'y en a que seize ou dix-huit en haut et douze en bas. Dans les Musaraignes , les deux pie- mières incisives supérieures sont à double crochet , au moyeu d'uu épe- ron d'une saillie variable , suivant les espèces, et situé à leur talon. Dans les Desmans, les deux premières in- cisives sont triangidaires et compii- mées latéralement ; dans les Musarai- gnes , les deux premières incisives d'en bas répondent aux supérieures pour la grandeur , et elles sont pro- clives en avant comme celles des Co- chons. Dans les Desmans, les deux piemières incisives d'en bas sont, au contraire , les plus petites de toutes , et elles sont suivies, de chaque côté, de trois autres également petites, mais qui vont en augmentant en arrière. Parleur grandeur, les deux incisives d'en haut et les deux d'en bas des Musaraignes, rappellent celles des Rongeurs : ce rapport, dans les Des- mans , ne rappelle que celles des DES Taupes et des Hérissons. Derrière les deux incisives supériemcs, sont de chaque côté douze dents coniques , et hviit molaires hérissées de pointes. Derrière les huit iucisives d'en bas , sont de chaque côté huit dents coni- ques et six molaires hérissées de poin- tes. jNous sommes entrés dans ces dé- tails comparatifs, parce que, jusqu'à Cuvier , on avait ( et Pallas hd-mème) clas.sé le Desman avec les Musarai- gnes.— Le crâne du Desman tient au- tant du ciâne de la Taupe que de ce- lui des Musaraignes : il n'est pas aussi cflilé dans la paitie maxillaire que chez celles-ci, vu la nécessité de don- ner une base à la trompe et à ses mus- cles. Il n'est pas privé d'arcades zygo- matiques, et les branches montantes des maxillaires inférieui'es s'élèvent davantage. L'orbite est aussi effacée que dans la Taupe , et l'œil y est aussi petit; probablement ce rudimentd'œil manque aussi de nerf d optique , comme celui de la Taupe. — La trom- pe décroît insensiblement, à partir de l'arcade palatine, pour s'élargir en- suite vers les naseaux ; elle est tout aussi mobile que celle de l'Eléphant. D'après cet ensemble des formes des Desmans , on voit que ce .sont des Ani- maux nageurs et souterrains; souter- rains par l'absence de conque auditive, la petitesse de l'œil, la longueiu' et la force des ongles propres à fouir; na- geurs par la palmure complète des doigts et la compression verticale de la queue qui est pour eux une véritable rame. Les Desmans passent en effet la plus grande partie de leur vie dans l'eau et sous l'eau. Ils ne gagnentjainaii volontairement la terre ferme; et s'ils vont d'un étang à uu autre , ce n'est que par des canaux souterrains ou par des rigole; remplies d'eau qui y conduisent. Ils préfèrent , dit Pallas , le séjour des étangs, des lacs, et de toutes les eaux dormantes, surtout des- marécages profondément encaissés. Ils se font dans la berge un terrier dont l'entrée est sous l'eau -. c'est par- là qu'ils commencent le travail. Ils fouillent en gagnant petit à petit en hauteur, et creusent un bovau dont l les ('.oi)i(>a('ssi)titas»cziiuuit>! e«i\ }u)u»" tk'crii'c n»c longueur fie six ou sept moties. \jH p;n"lie la plus clevt'o de ca leiiier est toujours ;uj-dessu3 du ni- veau »les plus hautes eau\; ils y vi- vent solilairos ou avec une compagne, Suivant les saisons. En hiver, ils nu s'engourdissent pas : Ij» gl:tce les em- prisonne alors sous l eau. Ils peuvent être ainsi véduils à périr d'asphyxie , par l epuisenieni de l'air de leurs ter- riers. S il y a quelque parti« de la surface des eaux qui ne .soit point ge- lée , ils viennent y disputer une |)etile litce à IKnir d'eau pour l'extrémité de cur trompe. Les risques de mourir asphyxiés , sont d'autant plus grands pour eux , que l'hiver est plus long et plus rigoureux. Les Desinans ne se montrent d'ailleurs à tleur d'e.uique d-.ins la saison de l'amour. On les voit alors marcher au lond des rivières et 'ies étangs, et quelquefois grimper le long des Roseaux. Pallas s'est assuré qu'ils ne sont qu'insectivores. Il ne leur a trouvé dans l'estomac que des débris de lar- ves et de Vers, et jamais de racines de SSymphœa ou d écorces, dont on sup- posait même qu'ils faisaient des pro- visions. Ils ne doivent cette faculté de vivre d'Insectes et de larves qu'à la longueur et à la mobilité de leur trompe , avec laquelle ils fouillent la vase, comme le fonî , avec leur long bec, les nombreuses espèces insectivo- res du genre Scolopax. Nous n avons trouvé , aussi , que desdébrisde larves cl surtout de D\ tiques , dans l'estomac des Courlis. Le Desman exhale une si forte oiieur de musc, qu'elle pénètre la chair des Brochets et autres Poissons à qui il arrive d'en manger. Cette sécré- tion a pour organe une double série décryptes glanduleux, placée sous la base de la queue. Les plus gros sont du volume d'un pois; les plus petits de celui d'un grain de seigle. Cha- cun d eux s'ouvre sous la queu'e par un orifice séparé. Il y en a quatorze ou quinze de chaque côté ( Pallas les a représentés , loc. cit., fig. 4 ). On ne connaît que deux espèces DtS 435 d >ns ce geiut , l'uuc on ixussie , l'iiii- Irc d.ins les Pyiénées. (^Itc grande di-.tauce de leur patrie annonçait déjà des espèces ditieren les. Ces dilférences ne sont pis moins ♦•mpreiiitcs dana leur orgiiuisation comme nous allou<> le la ire voir. Dksm.vn de Moâc.)Vi£ , Mygale Moscuvitus , GcoQ".; Su/vx musc/ta/us, Pallas, ./cA Fetrop. T. V, pi. 3 et 5; etSchrcber, pi. 109; Mus aquatilis , Clusius, ^wc/. adexo/ic. lib. .S, j>«g. 5?^ , fig. copiée i>ar .Vldrov., Digit. , p. 'i47,et Gesner,Digif.; Cilia mosehi^ /6V7/5, Klein , (:^uadr.,p. 57 ; Ca&tor mosc/iatus de Linn. , 10'^ et la" édit. du Syst. JNat. ; Buffon , t. 10 , pi. 1 ; Euc,cl., pi. 29, n** 4. Mauvaise fi- gure, ff'yc/iuchol, fi uyc/iocj^al des Russes , C/toc/iuldc l'Ukraine , Tchir- sin dans l'Oufla , Desmnn , JJasmans des Suédois, de Desern , aliéraîion de Bise/i, Mu.sc, en Poméi anie. — .1 pela- ge formé, comme celui des (^as!or3,de soi.'s longues, et d'un feutre doux et moelleux , caché en dessous. Le Des- man de Russie est brun , plus pale ea de. sus , plus foncé sur les flancs; le ventre est d'un blanc argentin ; il est long d'environ huit pouces et demi , et sa queue, qvii n'a que six pouces neuf lignes , esi comme étranglée à sa ba^e; bientôt elle devient cylindrique , ren- flée , et croît rapidement pour dé- croître presqu'aussitôt ; ce qui conti- nue jusqu'à la pointe. Plus elle dimi- nue et plus elle se comprime latérale- ment. Comme celle du Castor, elle est toute parseuiée d'écailles dont les inte: sticessont hérissés de poils courts et roides. Cette compression est très- bien représeniée dans la pi. de Pallas etdeSchreber; le dessus des doigts est aussi écailleux. Sur toute sa longueur, surtout en dessous , la trompe est cou- verte de soies droites ; le bord de la bouche est aussi pourvu de barbes très-longues au menton et dirigées en arrière. Malgré toutes ses recher- ches , Pallas n'a pu en découvrir le moindre indice à 1 est du Volga et à l'ouest du Dnieper. Il ne se trouve pas non plus au nord du cinquante- 28' 456 DES sixième degi.e , ni dans le cours infé- rieur de ces deux fleuves et du Don (fni leur est intermédiaire. Buffon ( T. X , p. 2 ) ne lui aura sans doute imaginé une autre patrie en Laponie , que parce que ses peaux viennent en Allemagne par la ville suédoise de Slralsund ; ou bien encore , si Buf- fon a connu (chose douteuse) la seule Notice originale qui , avant le Mé- moire cité de Pallas, existât sur le Desinan dans l'Appendice aux Exoti- ca de Clusius ( Op. omnla, in-f. T. IT, p. 376 , et ibicJ. Curœ posteriur, p. 46 , Rapheleng, 1 6()5 à 1 6 1 1 ), il aura pris pour norwégien le titre de Noii- cus , Norique , que Clusius donne au Médecin Léonard Dold , qui lui avait écrit en avoir eu deux vivans. Or , la INorique répond à la Basse-Autriche et à la partie voisine de la Hongrie , au sud du Danube. Et Clusius dit ailleurs qu'il ne sait pas le pays de son Animal. Mais , Aldrovande, Ges- ner et tous les autres n'avaient pu que copier Clusius. Le plus amphi- bie de tous les Mammifères méditer- ranéens , le Desman est doué d'un muscle peaucier très-fort, propre à réduire ou dilater le volume de son corps, et à lui donner ainsi dans l'eau dlfFérens équilibres , comme le fait la vessie aérienne chez les Pois- sons. Pallas, après beaucoup de pei- nes, parvinî à s'en procurer un grand nombre de vivans. Dans l'eau, oii il barbolte comme un Canaid , il est toujours en mouvement avec une ex- trême agilité ; son ouïe est obtuse ; peut-être aveugle, il dislingue à peine lanuitdujour. Les mousta'ches qui hé- rissent la trompe se dressent en avant quand elle est active. Au moindre contact, il reconnaîtrobjet en y por- tant la trompe , sans cesse agitée très- vite et dms tous les sens, il ne peut souffiir d'être à sec , et cherche alors h s'échapper. Il neciie que quand on Je tourmente , et aussitôt menace de la gueule. Il s'assied sur son derrière pour reconnaître ; souvent il replie la trompe dans la bouche pour la lécher. Il n'est pas nocturne , se couche le soir, s'agite et change déplace endor- DES manl. L'eau lui est si indispensable , que Pallas n'en a pu garder vivant plus de trois jours. Lodeur de sa queue et ses excrémens empoison- nent bientôtl'eau oii on le tient. Cette odeur est si forte qu'un thermomètre dont s'était ser\?i Pallas pour en recon- naître la température qui est de quatre- vingt-dix-huit degrés Farenheit , en resta imprégné quatorze ans. La quan- tité de nerfs de la cinquième pa ire qui se rend à la trompe , et que Pallas a re- présentée {/oc. cil., fig. 6) en fait l'or- gane du toucher, peut-être le plus dé- licat qui existe. Les nerfs olfactifs sont également très-gros , ainsi que leurs lobes. Les clavicules, l'omoplate et les bras sont proportionnés comme dans la Taupe. Il a treize vertèbres dorsales dont les trois dernières seulement ont des apophyses épineuses , six lombai- res , cinq sacrées et ving-six caudales. Djîsman des Pyrénées, 3Jjga/e Pyrenaica , GeofF., Ann. du Mus. , t. 17 , pi. 4 , f. 1. Moitié plus petite que la précédente , cette espèce a la queue plus longue, sans étranglement à son origine, ni renflement au-delà , mais toute d'une venue , et diminuant progressivement jusqu'au bout. Elle n'est comprimée que dans le dernier quart de sa longueur; elle est enfin couverte de poils courts et couchés , mais non écailleusc. Les ongles sont moitié plus longs à pioporlion que dans le Desman Moscovite ; les doigts de devant ne sont qu'à demlpaiinés; le doigt externe des pieds de derrière est aussi plus libre. La nature du pelage est la même , mais les couleurs diffè- rent.Le dessus du corps est d'un brun marron ; les flancs gris brun , et le ventre gris argentin. Il n'y a pas du. tout de blanc à la face , au lieu que le tour de l'œil et le dessous de la mâ- cholie sont blancs dans l'autre : Geoffroy ( sur les Gland, odorif. des Musaraignes, Mém. du Mus. T. t) observe enfin que les dents de cette espèce , surtout celles d'en bas, sont plutôt distribuées comme dans la Taupe : il a représenté cette dentition ( il)id. pi. i5, fig. 10, 11 et 12). Les barbes de la trompe sont presque DES nulles; celles des deux mâchoires sont dirigées en sens inverse de celles du Dcsinaa de Russie. Cette çsin^cc ifa encore été vue que dans le voisinage de Tarbes, au pied des Pyrénées. GeoflVoy ne parle pas de ses liabilu- des ; mais par la structure , surtout la forme de sa queue, elle est nécessaire- ment moins aquatique que lautre. Ces deux espèces forment un des exemples les plus curieux de l'une des lois que nous avons exposées dans notre Mémoire sur la distribution geog. des Anim. vertébrés , lu à l'Ins- titut, février 1822 (Journ. dePliys., février 1822). (A.n..NS.) DESMATSTHE. Desmanthus. bot. ni.vN. Genre de la famille des Légu- mineuses , section des Mimosécs , éta- bli ivjr WilldenoviT aux dépens du genre Mimeusc, et ayant pour ca- ractères : des fleurs polygames dont le calice , en forme de cloche , est à cinq dents ; une corolle de cinq pé- tale?ég?iux entre eux , spatules , plus longs que le calice et hypogyues. Les étamines sont au nombre de dix , excepté dans le Desmanthus diffusus , oii l'on n'eu compte que cinq ; elles sont également hypogynes et saillan- tes. Leurs filels sont libres et capillai- res ; leurs anthères à deux loges. L'o- vaire est libre, terminé par un style et un stigmate simples. La gousse est non articulée , sèche , à une seule lo- ge s'ouvrant en deux valves et conte- nant un nombre variable de graines. Les espèces de ce genre , au nombre dune douzaine environ , sont des Plantes herbacées , plus rarement de petits Arbustes sans épines, rameux , étalés , quelquefois dressés ou na- geant à la surface de l'eau. Leurs tenilles sont alternes, doublement pinnées , composées généralement de folioles très-petites et sensibles. Les stipules, au nombre de deux, sont adhérentes avec la base du pétio- le. Les (leurs forment des épis axil- laires pédoncules, ovoïdes ou globu- leux. Elles sont généralement fort pe- tites et blanches. Toutes les espèces qui composent ce genre croissent DES 437 dans les contrées chaudes du globe , dans l'Amérique mdridiotialc et aux Indes-Orientales. Dans son luagniii- quc ouvrage intitulé : Mimeuses et autres l^égumineuses du nouveau continent, notre ami et collabora- teur Kunlli a tracé d'une manière fort exacte le caractère du genre qui nous occupe , et en a décrit et figuré une espèce intéressante, le Desmanthus ,lepressus , Willd. Ce genre dill'ère de l'Acacia par les mê- mes caractères qui servent à distin- guer le genre Fivsopis du cenre Inga , c'est-à-dire par une cnrolTc polypéta- le et par le nombre défini de ses éta- mines. A ces différences se joint, ob- serve Runlh, un port particulier. Willdonow , cherchant le principal caractère dans les filamens élargis des fleurs stériles , y a rapporté mal à pro- pos le Mimosa cinerea de Linné ; son Desmanthus uivergens ne paraît pas non plus appartenir à ce genre. II n'est donc pas étonnant que le carac- tère tracé par Willdenow manque de précision et convienne également à plusieurs véritables espèces d'Acacia. C'est sans doute pour celte i;.ison que les professeurs Desfontaines et De CandoUe ont cru devoir supprimer ce genre et en réunir les espèces au genre Acacia. Malgré leur autorité , le /Je6- manthus doit être maintenu comme genre distinct. Nous allons mention- ner ici quelques-unes des espèces les plus remarquables de ce genre. Desmanthe effilé , Desmanthus virgatus ,'^\M. , &p. , 4, p. 1047; Mimosa vl/gata , L. Originaire de l'In- de , cette espèce est une de celles que l'onculiiveleplussouveutdauslès jar- dms. C'est un petit Arbuste dressé, de deux à trois pieds d'élévation. Ses rameaux sont effilés, c\lindriques , glabres et verdâtres. Ses feuilles sont alternes, bipinnées , sans impaire, composées en général de quatre pai- res de feuilles pinnées dont les folio- les sont très-petites , fort nombreuses et d'un vert gai. Les fleurs fui ment des épis pédoncules et presque glo- buleux. Cette espèce doit être rentrée dans la serre chaude. 43, s DîiS Desmantiie NAGJiANT, Vesmaii- llius iialans , Willd. , Sp. 4 , p. io44 ; JJi/fWiana/ans, Yahl, Symb. ^non L.), Koxb., C'u/vm. 2, t. 119. Cette espèce ci'O't, ainsi quelaprécedeule^ aux gran- des Indes. Ses tiges sont flexueuses, éta- lées à la surface de Teau; ses feuilles sont également bipinne'es. Les fleurs constituent des épis allongés , inter- lonipus , portés sur un long pédon- cule. Les gousses contiennent de six à huit giviincs. DesMantke PoNcnrÉ , Desman- lAtia piaictalus ,-'\N\\[(\. , tp., 4, p. io47; Mimosa punctata , L. Cette jo- lie espèce i'ornie un petit Arbusîe dont les tiges sont ligneuses et parse- mées 'ic points caticux. Ses feuilles bipinnées se composent de quatre paires de jùnnules dont les folioles -ont peliles et fort nombieuses. Les «5pis sont ovoïdes , allongés , longue- ment pédoncules. Cette espèce a été trouvée à la Jamaïque. Desmanxiie déprimé , Desinani. (lepiessus,y\l\\\à. , Kunth, Mimeus., p. ii5, t. 55. L'on doit la décou- verte de cette espèce aux illustres voyageurs Huniboldt et Bonpland , qui l'ont recueillie sur le littoral de l'océan Pacifique , dans le royaume du Pé'ou. Les tiges sont ligneuses, diâfaseâ et étalées , glabres et sans épines. Ses feuilles sont bipinnées , Ji pinuides bijugces dont les folioles sont op[îosées au nombre de treize à quatorze paii es , Hnéaiics, aiguës et ciiiées. Les épis sont paiiciflores. Les gousses sont allongées et linéaires. ■ (A. B.} * DESMARESTELLE. Desmares- ielia. BOT. CRYPT. (Céram/airen.) Gen- re formé aux dépens des Céramies lies algologucs modernes , et tiédie au savant et modesie Desmarest dont les vastes connaissances en histoire na- Uirelle sont une soi te d'iiéritage iais— j.é par un père que llnstitul s'enor- gueillissait encore au commencement de ce siècle de compter au rang de ses mcnibrcs. Ses caractères sont : fila- ♦nens simples, comme si chacun deux c'îall ui»<- Plante complèic , rcuni.^ en DES toufife préscHtant une série d'articles transversaux très-rapprochés, parais- sant diviser un tube intérieur et pio- duisant extérieurement des capsules obovoïdes , substipitées et nues. — L'organisation des Desmarestelles rap- pelle celle des Oscillaires; mais outre que nul mouvement spontané ne s'y peut reconnaître, ces Plantes ne sont pas libres , et sont fixées par leur base en toufles serrées, croissant parasites sur IcsZostèies ou les Fucus de la mer. Leur fructification , constatée et bien visible , lesTeporte d'ailleurs né- cessairement dans le règne végétaL Les auteurs de la Flore Danoise , A- gardh et Lyngbye , ont confondu les Desmarestelles avec les Oscillaires , sans rélléchir à l'énorme distance qui doit exister entre des êtres libres, doués de volonté 01; du moins de mouvement, et des filamens fixés par leur base ,^ condamnés à ne jamais quitter le lieu qui les vit naître, et inertes par nature. Les principales espèces de ce genre sont le Desimires- tella.confeivicola , N . , Confeiva con- fe/uico/a , Dillen , t. % , Oscillaloria confervicola , Lyngb., p. 94, et le Deama/estella zos/ericola , N. , Oscil- laioiia Mucur ^ Agardh et Lyngb. , lue. cil., p. 94, t. ay. (j3.) DESMARESTIE. Desmaie&iia> BOT. cuYPT. {Hydrophytes.) Genre d'Hydrophytcs que nous avons dédié à notre ami A. -G. Desmarest, pro- l'esseur de zoologie à l'école royale vétérinaire d'Alfort , auteur distingué de plusieurs ouvrages sur difféientes parties de l'histoire naturelle. Des l'à'- raeaux et des feuilles planes se rélié- cissant en pétioles , ayant leurs boids garnis de petites épines ,sontle carac- tère essentiel de ce genre dont on «ne connaît pas encore la fructification d'une manière précise. Les épines, vues a u microscope , sont cloisonnées , et paraissent contenii' de petites sémi- nules. Suivant Stackhouse, la fructi- fication est située dans l'aisselle des rameaux. Cet auteur, dans la deuxiè- me édition de sa ]Nércïde Britannique, a divisé les Desmareslies en tixjis DES geurci bOus les noms d'IJippuri/ia , A'iritiea c\.d' Ilerbacca. Agardli ,dans son geurc Sporochnus , a placé toutes les Ucsinaiestics et plusieurs autres Hvdrophytcs qui nous ont paru n'a- voir aucun rapport avec ces Plantes. Lyngbye a donné à ce î^enre le nom (le Desrnia ; il le compose des Desrnar. ligulata et aculeata , et d'une troisiè- me qu'il nomme Hornemanni- Nous 1,1 regarderons comme Une P'ioridée , et même comme une espèce douteuse; il a placé le Desrnarestia %^iriâis par- mi les Gigartincs. Noussommes éton- nés que (les naturalistes aussi juste- ment célèbres qu'Agardli et Lyngb-, e aient pu changer quelque chose au genre Desrnarestia, tel que nous l'a- vons établi. En eft'et , l'on passe par des nuances infinies du JJcsmares- tia Dresnayl , le plus large de tous , au £}. t^irtdis , presque entièrement fili- forme. Que 1 on eût fait un genre par- ticulier des Desm. aculeata eipseiulo- aculeata , cela ne nous aurait point surpris , d'autant que ce n'est que faute de caractères tranchés que nous avons réuni ces Plantes aux Desina- resties. Mais séparer les autres espè- ces ou les intercaler parmi des Plan- tes très-disparates nous semble une erreur. Les Desmaresties sont parti- culières à la zùne tempérée boréale ; uneseule, le Desrnar. herbacea , ha- bite le cap de Bonne-Espérance et plusieurs parties de l'hémisphère austral. Toutes sont annuelles et ne se trouvent que sur les rochers du large qui ne découvrent jamais. Dans ce moment , ce genre est composé des espèces suivantes : i . Desinarestia Dresnayl. Nous avons dédié celle-ci à Dudresnay , habile botaniste, qui possède une magnifique collection de Plantes marines d'une conserva- tion parlaite. 2. Desm. herbacea, 3. iiguiata, var. iata , et var. stricta; 4. uiridis; 5. aculeata-, 6. pseudo- aculeata. Cette distribution diffère de celle que nous avions proposée dans nolieE^sai sur les Thalassiophytes. (I.AM.,X.) * DESMA.TODON. bot. ctiYPT. [Mousses.) Bridel sépale sous ce nom DES 459 quelques Trichostomesdont les dents ou péristomcs sont percées d'une sé- rie de trous. Ce genre ne paraît pas susceptible d'èlre conservé. J^. Trï- chostoMe. (ad. B.j * DESMIE. Desrnia. bot. crypt. ( Jlydropliytcs. ) Genre ainsi nommé par Lyngbye , et qui renferme nos Desrnarestia ligulata et aculeata aux- quels il ajoute un Desrnia Hornemaii- ni , que nous regardons comuic une espèce très-douteuse qui n'appartient pas même aux Desmaresties. Le gén- ie Desmie ne différant en aucune manière du genre Desmarcstie , V. ce mot , nous n'avons pas cru devoir l'adopter. (laM-.x.) DESMINE. MIN. V. Spinellane. DESMOCIl^TA. BOT. fhan. Le professeur De CandoUe , dans son Catalogue du jardin de Montpellier, p. 101 , a fondé ce genre aux dépens des Achyranthes de Linné. Jussieu (Ann. du Mus., 2 , p. iSa) avait éga- lement construit un genre semblable sous le nom de Fupalia , mais la ci- tation d'une Plante de l\héede, à l'ai- de de laquelle il avait formé ce nom , n'étant pas exacte, avait dû faire créer une autre dénomination. Cependant f>lusieurs botanistes reconnurent que e genre Comètes de Burmann était identique avec le Desmochœta et le Pupalia'^ de sorte que tout en adop- tant les caractères exposés par Jus- sieu et De CandoUe , il est nécessaire de conserver le nom donné antérieu- rement par Burmann. P^. CoMÉTÈis. (G..N.) DESMODIUM. BOT. phan. Geti- re de la l'amille des Légumineuses , fondé par Desvaux (Journal de Bot. T. III, p. 122) aux dépens des Hedy- sarum de Linné. Il le place dans la 8" section de la famille , section caracté- risée par ses légumes articulés. Dans le genre Desmodium, les articles sont moniliformes , mais un peu compri- més ; une figure {loc. cit. T. v, f. i5) donne une idée de ce caractère d'ail- leurs très-facile à s; isir , mais dont limportance n'est pas telle que seul il puisse faire séparer des Plantes très- 44p DES voisines sous beaucoup d'autres lap- ports. Les nombreuses coupes éia- blies par Desvaux n'auront proba- blement pas la même valeur que ce savant y a attachée, quand un nouvel observateur nous donnera l'exposi- tion des genres de Légumineuses. En attendant , le genre eu question ren- ferme, selon son auteur, un grand nombre d'espèces parmi lesquelles il» cite les Desmudiiim asperum , D. giganteum , D. canescens , D. vliga- tu/n , D. Scorpiuius et D. macropkyl- lum. (G..N.) DESMOS. BOT. PHAN. Le genre que Loureiro {Flor. Cuchinch. , i , p. 43o) établit sous ce nom a été recon- nu par Willdenow, son éditeur, com- me identique avec VUnona de Linné. Jussieu ( Ann. du Mus. T. xvi, p. 539) a confirmé ce rapprochement, en observant que , d'après la description, les baies sont nombreuses , sèches , allongées, minces et comme compo- sées de plusieurs pièces articulées qui contiennent une seule graine, pécli- cellées ou du moins non entièrement sessiles , ainsi que l'auteur s'exprime lui-même. Dans sa belle Monogra- phie des Annonacccs, Dunal s'est rangé à l'avis de Willdenow et Jus- sieu ; il a décrit les Desmos cockindd- nensis et D. chinensis de Loureiro , sous les noms d'U/iana Desmos et U. discolur. Ces deux Plantes sont des Arbres qui croissent l'un dans les buissons de la Cochinchine, l'autre en Chine près de Canton. La dénomination de Desmos a été appliquée par Dunal (/oc. cit., p. 110) à la seconde section du genre Unoiia, laquelle est ainsi caractérisée : pétales lancéolés , oblongs ou linéaires , quel- quefois piesque fermés; baies légè- rement articulées, multiloculaires ? plus ou moins moniliformes. Elle renfei me les Unona discreta , Vahl , U. undulata ou Xylopia undulata , Palisot-Beauvois , U. discolor , U. Desmos , U. aromatica , U. Ai.thyopi- ca , U. oxjpe/ala et U. leptopetala , Dunal. Ce sont des Arbres indigènes des contrées d'Afrique et d'Asie si- DES tuées entre les tropiques. F'. , pour les descriptions des espèces remar- quables , le mot Unona. (g..n.) DÉSORGANISATION, r. Orga- nisation et M^TJÈKE. DESSENIA. BOT. PHAN. (Adanson, Famille des Plantes , 2 , p. 285. ) Syn. du Gnidia de Linné. V. Gnidie. ^G..N.) DESTRUCTEUR DES CHENIL- LES ET DU PIN. INS. Nom vulgaire donné à la larve de deux Insectes de l'ordre des Coléoptèies; la première, décrite par Goedai t , appartient à une espèce de la tribu des Carabiques , sans qu'on ait encore déterminé quelle est cette espèce; la seconde est la larve du Dermestes piniperda de Linné ou le Tomique piniperde de Latreille. V. ce mot. (aud.) DESTRUCTEUR DES CROCO- DILES. MAM. L'un des noms donnés vulgairement à l'Ichneumon , dans l'idée fausse oii l'on était que cet Ani- mal entrait par la bouclie dans le corps du grand Saurien durant son sommeil, pour lui déchirer les en- trailles. Ou sait aujourd'hui que cet Animal se borne à détruire ses œufs. /^. Crocodile et Mangouste, (b.) DESTRUCTEUR DES PIERRES. ANNEL. (Dicquemare.) Syn. de Né- i-éïde. V. ce mot. (b.) • * DESVAUXIE. Desvauxia. bot. PHAN. Et non Devauxia. Le noni gé- nérique de Centrolepls ( écrit Centro- lepsis par erreur typographique dans ce Dictionnaire) a été changé par R. Brown ( Prodr. Flor. Nov.-Holl. p. =2^2) en celui de Depauxia , parce qu'il indiquait une organisation en- tièrement diflérente de celle qui fait la base du caractère générique. D'un autre côté , l'intention de l'auteur anglais ayant été de le dédier à Des- vaux, rédacteur du Journal de Bo- tanique , il en résulte qu'on doit or- thographier ce mot comme l'a pro- posé Sprengel, et comme nous l'a- vons fait en tête de cet article. Aux caractères assignés au genre Cen- trolppis ( P". (JENTROLEl'iilS j , nOUS DET ajouterons ceux donnes parR. Brown £our le Desvauxia, et qui en font eaucoup mieux connaître la struc- ture.: spathc bivalve, à lleuis en nombre indéfini ; j^luine bivalve ; éta- mine unique; anthère simple ; plu- sieurs ovaires (trois à douze) attachés à un axe commun , monospermes et surmontés d'autant de styles distincts ou réunis parla base; utricules s'ou- vrantlongitudinalemcnt par une fente extérieure. Les Desvauxics , qui ap- partiennent à la famille des Rcstia- cées , sont de petites Herbes toufl'ues, ayant le port de nos petites espè- ces de Scirpes. Leurs racines sont fasciculées ; leurs feuilles radicales, 6étacces et à demi-engaînantcs à la base; elles portent des chaumes fjii- Ibrmes , simples et nus , à l'extrémité de chacun desquels est une seule spathe dont les valves sont alternes el rapprochées, mutiques ouaristées, quelquefois ne contt^uant qu'un pe- tit nombre de fleurs. Les glu mes sont séparées par une écaille très-petite ou rudimeniaire. Les neuf espèces de ce genre , pu- bliées par R. Brown {loc. cit.), sont indigènes des diverses contrées de la INouvelle Hollande. Elles ont été dis- tribuées en trois sections : la pre- mière, caractérisée par le réceptacle paléacé , renferme les Desvai/xiapul- \>inata, D. Patersoni et D. strigosa. La seconde section , dans laquelle le réceptacle est sans paillettes , et dont les spalhes sont hispides , comprend les Desvauxia teiiuior, D. Eillardie- /i ou Centwlepis fasclciilaiis , de La- billardière , et/?, exser/a. Enfin, R. Brown place dans la troisième sec- tion les D. Bancksii , D.pusllla et D. aristata qui n'ont point de paillettes sur le réceptacle, mais dont les spa- lhes sont glabres. (g..n.) DÉTAR. Detaniim. bot. phan. Genre de la famille des Légumineu- ses el de la Décandrie Monogynie, L. , établi par Jussieu ( Gêner. Plant, p. 565) d'après les notes manuscrites d'Adanson et les échantillons d'une Plante rapportée du Sénégal par ce DET 44 1 savant voyageur. Ses caraclcrcs sont : calice quadrifide ; corolle nulle?; dix étamines distinctes dont les alter- nes sont plus courtes ; fruit drupacé , orbiculaire, épais, mou, farineux, contenant un noyau de même forme, comprimé , monosperme , chargé d'ua réseau de libres entrelacées , lisse et à bords obtus. Ce genre est placé par Jussieu . dans sa dixième section , près de VyJpalatoa. Le DÉJAK DU SÉNÉGAL, Detarium Semgalense , Juss. , est un Arbre dont les feuilles sont alternes et impari- pennées; les fleurs disposées en grap- pes axillaires. (G..N.) DÉTONATION. Bruit occa- sioné par le passage très -prompt d'une malière solide à l'état de fluide aériforme. Plus l'air, par son élasti- cité, oppose de résistance à une dila- tation aussi subite qu'extrême, plus violent est le choc qu'éprouvent ses molécules et plus intenses sont les vibrations sonores : une quantité dé- terminée de poudre à canon , que son explosion soit libre ou qu'elle soit contrariée par des obstacles , déto- nera avec beaucoup plus de bruit dans la plaine qu'au sommet d'une haute montagne ou la pression de l'air est peu considérable. La Déto- nation peut encore avoir lieu d'une manière inverse , lorsqu'un fluide gazeux change d'état, ou quand, par une circonstance quelconque , il se forme à l'instant même une espèce de vide que les molécules atmosphéri- ques environnantes s'empressent d'oc- cuper : la vivacité avec laquelle ces molécules se précipitent vers l'espace vide, occasione entre elles un choc d'autant plus sonore que la formation du vide a été plus prompte. (dr..z.) DETRIS. BOT. PHAN. Adanson dé- signait le Cineiaria amelloides , L. , sous ce nom générique qui aurait dû être conservé lorsqu on a reconnu que cette Plante formait le type d'un genre nouveau. Cassini lui a substi- tué la dénomination iX'Jgalhœa cœ- les/is. P^. AGX'rnÈE. (g..n) DÉTROIT. GÉOL. Sorte, d'élran- 442 DKT glementdes mers qui sépare deux con- (iljeris rapjM'ochés ou deux îles d'un même archipel. Pliisieurs Détroits dont les rivages sont adoucis et Je fond peu considérable, sont des preu- ves que j parla diminution graduelle des eaux -, les terres que ces Détix>its séparent tendent à sunir. Quand leurs côtes sont brusquement cou- pées à pic , et que leur fond ne peut être atteint par la sonde, ils indiquent tine antique rupture. Tel est le Dé- Uoil de Gibraltar; le souvenir de sa 4ormation violente ne fut point entiè- jcment éteint dans la mémoire des Hommes , et les plus anciennes tradi- lious nous l'ont conservé. La forma- tion brusque de certains Détroits ayant causé des diminutions ou des augmentations considérables dans les mers qu*ils mettent en rapport immé- diat, ont, eu modifiant leur rivage , changé la nature des productions de ceux-ci. C'est sous ce point de vue en- core plus que sous celui de la géolo- gie que les Détroits doivent intéresser les voyageurs naturalistes. Ils obser- veront presque toujours que la végé- tation et la zoologie de leurs bords opposés sont à peu près identiques , quand on peut supposer qu'il y eut rupture, tandis que leurs productions deviendront assez différentes sur leurs rivages latéraux. Ainsi en pre- nant toujours le Détroit de Gibraltar pour exemple , depuis le rocher qui lui donne son nom jusqu'à Trafalgar en Espagne , et depuis Ceuta jus- qu'au cap Spartel en Afrique, on croirait être absolument dans un mê- me canton oii les productions natu- relles sont absolument pareilles et en partie propres au sol, tandis que les côtes orientales de l'Espagne et de TAfrique, qui viennent s'y lier , pré- sentent de grands i'apporis avec l'his- toire naturelle du Levant, et celles de Trafalgar au cap Saint-Vincent , ou du Spartel au Bajador , rappellent par leurs productions les îles atlanti- ques, et n'offrent presque plus de productions méditerranéennes. (B.) DÉTROIT DE MAGELLAN. DEU MOLL. Nom marchand du Conus Ma- gellanicus , l'une des pliis belles es- pèces du genre Cône. /^. ce mot. (b.) DEU. BOT. PHAN. (Feuillée.)'Nom de pays du Coriaria ruscifolia. (b.) DEUIL (grand et pr.TiT). INS. (En- giamelle.) Noms vulgaires de deux espèces de Papillons du genre Nym- phale. f^. ce mot. (b.) DEUTZIE. Deutzia^ bot. vhan. Tlîunberg {l'ior. Japon, p. i85, tab. 34) a établi ce genre qui se place dans la Décandrie Trigynie , L. , mais que Jussieu et Lamarck , qui l'ont admis, ti'ont pas rapporté à l'une des familles naturelles con- nues. Il offre pour principaux carac- tères : un calice court, cotonneux, presque campanule , à cinq ou rare- ment à six divisions droites et ovales; cinq ou rarement six pétales oblongs, trois fois plus longs que le calice ; dix étamines à filets linéaires insérés , ainsi que les pétales , en dehors des bords de l'ovaire, trifides ou à trois pointes à leur sommet, et portant des anthères globuleuses didymes ; ovaire supérieur concave dans son milieu , chargé de trois ou très-rarement de quatre styles filiformes , plus longs que la corolle et surmontés d'autant de stigmates en massue; capsule glo- buleuse, petite, perforée, calleuse, un peu trigone , munie de trois poin- tes qui proviennent des bases per- sistantes des styles , s'ouvrant par la base en trois valves , divisés intérieu- rement en trois ou rarement quatre loges , lesquelles contiennent cha- cune plusieurs graines. La Deutzie a feuilles budes , Deutzia scabra, Thunberg, figurée par Horustedt {Dissert, fs'op. Plant. Gêner, 19-21) et par Lamarck (Illu.sl. tab. 38o), a été décrite dans les Amé- nités exotiques de Kœmpfer, p. 854, sous le nom de Joiv. Ce voyageur dit qu'on la nomme vulgairement au Japon Utsuji ou Jamma Utsiiji. C'est un Arbrisseau de deux mètres envi- ron de hauteur, possédant un grand nombre dé branches alternes, cxliu- driques , pourprées et velues. Ses DEX fciiillci sont oppoàiîes , jjétiolées .ova- le» , poiutncs , dentées , couvertes de poils étoiléb qui les rcndenl âpres au toucher. Les Heurs sont blanches, disposées en p;inicules Icriniuales. l\)ur douncr une idée générale de cet Arbrisseau, on a dit qu'il avait le ftort du Sureau , les feuilles du lîou- cau commun , et les iloursde l'Oi an- imer; mais ou sent bien que ces com- paraisons ne peuvent être qu'approxi- malives. (O..N.) DEUX-DENTS, mam. Espèce du {;enre Uauphiu. /^'. ce mot. {n) DEUX-DOIGTS, poiâ. Espèce du genre Scorpènc. /^. ce mot. (b.) DÉVIDOIR. Moix. r. BisrouR- XÉE. DEVIN. BErx. ofH. Espèce du genre boa. /''. ce mot. (b.) DEVIN ou DEVINERESSE, ins. Noms donnés quolqueiois aux IMan- tlies , à cause de la bizarrerie de leur figure , qui les a fait aussi nommer vulgairement Sorcières , Cheval du Diable, etc. (B./ * DEVONIT. MIN. Nom donné à la variété de Wavellite trouvée à Barn- stnple dans le Devonshire. F". Wa- vellite. (g. DEL.) DEVAUXIE. BOT. l'HAN. Pour Dcivauxie. P'. ce mot. DEXAMINE. Dexamine. crust. Genre de 1 ordre des Amphipodes, établi par Lcach qui le place dans la troisième division de la lioisième Sfec- tion de la*légion des Edriophlhahnes, et lui assigne pour caractères : quatre antennes sétacées , les supérieures étant les plus longues , formées de trois articles, le dernier mulli-artl- culé, le premier le plus petit de tous ; second article des quatre antennes jong et grêle; une petite soie à la base ùu troisième des inférieures ; les quairc pieds antérieurs presque égaux terminés par une pince com- primée en griffe ou à un seul crochet; 3 eux oblongs placés en arrière de la base des anlcnnes supéi ieures ; queue 'ivanl de chaque côté tioi . styles bi- DEY *45 fides, cl en dessus un style inol*iie. Les Dexamincs ainsi que les Leuco- thoës de Leacli sont iX'maiq4iHbl«s , suivant l'observation de Latrcdic, par le pédoncule des antennes formé seu- lement le trois. On ne connaît encore qu'une espèce propre à ce genre. La Dexamine ÉJ'iNEUSE,Z)e.r. Spi- noza de Leach ( Edimh. Encyci. Tj VII , p. 453 , et Zool. Mise. T. ii , p. 22) ou le Cancer Ga/nmarus spini)&us de Monta gu {Tixins. of the Linn. So- c/et. T. XI, p. ôj. Les quatre dei-- nicrs segmcns de l'abdomen sont'pvo^ longés postérieurement en forme d'ë- pine; le front est avancé enti^ les deux antennes supérieures, et uii \^eU infléchi; le corps est luisant. Ellfe a été recueillie sur les cotes méridio-' nalesde l'Anglelerre. (aud.) DEYEUXIE. Deyeuxia. BOt. phan. Genre E - JAUJVE . DTABASTS FL^rOLIJVE^TT^^ /'fy2 DL\BAS15 OE PAllRA . mAliJSJS PAIŒJ . DIA tuialisic auquel on doit rétablisse- ment du genre dont il est question , et tant de découvertes uldes dans toutes les branches de l'histoire naturelle qui lui sont également familières. DiABASis UE Parua , Diabasis Pana, Desm. {P". pi. de ce Diclionu.)- Dédié au naturaliste Antonio Parra , qui en 1787 a donné à la Havane une description des productions marines des côtes de Cuba , ce Poisson , très- voisin par ses formes et ses couleurs du Lutjan museau -pointu de Ues- marest, est d'un brun assez foncé sur le dos et plus clatf sur les flancs, b. 4,D, 12/20, A. Ô/8, P. 16, V. 1/5, c. 18. Diabasis rayé de jaune , Dia- basis flavo-lineatus , Desm. {P'. pi. de ce Dict.). Ses écailles sont grandes et très-régulièrement distribuées. De chaque coté du dos sont trois lignes longitudinales d'un janne brun, et sur les tlancs on compte dix lignes obli- ques jaunes , suivant les rangées d'é- cailles, et entre lesquelles sont autant de lignes blanches, b. 6, d. 12/1 5, a. 5;8, p. 16, V. 1/6, c. 20. (b.) DIABLE. zooL. La singulière figu- re, l'étrangeté ou la laideur des for- mes et des couleurs de certains Ani- maux leur ont mérité, cliez divers peu- ples ou dans les relations d'anciens voyageurs, ce nom de réprobation avec quelque épithète caractéristique pour les distinguer entre eux; ainsi l'on a nommé parmi les Mammifères : D1ABI.E DE Java ou de Tavoyen, le Pangolin. Diable de bois , l'Ouarine et le Coaïta , espèces de Singes. Parmi les Oiseaux : Petits Diables ou Diablotins aux Antilles, probablement une espè- ce de Pétrel , et non la Chevêche à terrier. Labat, qui nous a longuement entretenus de ces Diablotins , dit qu'ils nichent dans les plus hautes montagnes de la Guadeloupe , et que la chair des jeunes , à la chasse des- quels vont les créoles , est un man- ger exquis. Diable enrhumé , un ïaugara. DIA 445 Diable de mer , la grande Foulque ou INIacroule, Fiilica alerrima, L. Diable des palétuviers ou des SAVANES, l'Ani. arus Lepisuri/s de Lacé- pède ; du grand Océan équinoxial. — Le Rohar, ,b'ciœ-/ia Ro/iar àe Fors- luunai)i. /". ('.H)ABi- TE. . (p.) DIADEME. Z?/rtf/cv/a. iîot. crvpt ? { ^J//âfOfiice5f ) C'esl-à-(lire à i/eu.v. glaiulcs. Palisoldc IJcauvois avait prOr po>c, sous le nom de DiaJe/ius, l'éta- blissemeul d'un genre parmicc qu'on appelait alors des Coulerves, et dont le Confeivix atropurpurca de Holh {Catal. J'asc, 5 , p. 3o8, pi. 6) c\\\ élé le type. Il liiidonnailpour caraclèies; nicUière pulvcruleuto se réunissant, à nue certaine époque , en der.x glo- l)ideâ dans ciiaque loge fermée piir des cloisons dans toute la longueur du tube. Il suffit de jeter les \eux sur 1.1 ligure citée pour reconnaître que ce caractèie qui pouirait convenir à nos Lédas , est çn coutradiclion avec la réalité quant à l espèce de Rollj où cliaquc loge ne contient pas deux glandes ou globules , mais bien aix sur deux rangs trapiverses de trois chacun. La Conlerve de Rolli uousest très-connue; nous l'avons, comme Mertens qui l'avait communiquée à ce savant , rencontrée aux écluses des moulins , aux lieux oir la chasse des cau\ est souvent la plus l"o: te, et qui restent quelquefois a sec durant plu- sieurs heures. Elley forme une nuance vineuse i elle est du nombre de celles qui ne craignent pas la violence du courant. Mous l'avons retrouvée à Saint- Valéry , sur celles des piles de bois du port qui sont le plus battues des flots à la mer montante. Elle vit donc indiâféremment dans les eaux douces et salées. Cette belle espèce nous paraît cependant mériter les honneurs d un genre auquel on pour- rait conserver le nom consacré par Beau vois , mais en changeant les ca- ractères qui seraient : articlas plus larges que longs, pii U matièic colo- rante se groupe en deux séries paral- lèles de gemmes globuleuses. La place quedevraiciit occuper les Diadèuesest encore indécise en Ire les Arthrodiées de la tribu des Zoocarpées avec les- quelles leur structure paraît offrir les plus grands rapports, et les Gonfer- vées à la suite des Sphacellaires. Nos doutes à cet égard nous ont enapè- DIA *i7 ché de nrentiunner le genre duuk il est question , à l'une des deux pla- ces que nous indiquons lui pouvoir convenir. Quant à la série de ta-- ches étoilécs que Holh dit avoir ob^ servéc à la pointe des rameaux, el qu'il a fait lepréseuicr eu C d'une m;i}>ièie si régulière, nous n'avon^^ jamais rien vu de semblable ; noua pensons qu'un filamentde Teud;u itica s'était glissée sur sou porto-objet. Ce sera celle ligure qui aura fait présu-- îuer à Léman , dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, que le genre I^uceriinria de Roussel était le même que celui dont il est ici question. 1! u y a point de doute que le Luceiaiia de la Flore du Calvados ne répande i notre genre Teadariile. T' . ce raol. (B.) * DLADOCHOS. mixV. Plîfie men- tionne, sous ce nom, une Pierre dont il ue dit autre chose siuon qu'elle res.ieiuble au Béryl. (b.) DIAGRAMME. Diagramma. pois. Genre formé par Cuvier ( Règi». Auim. T. II, p. 280) dans l'ordre des Acanthoptérygicns, famille des Per- coï.les, et qui appartient à la famille des Acanthopomes de Duraéril. Ses cnractères sont : dents en velauis; picopercide légèrement denté > six gros pores sous la mâchoire infé- rieure; écailles petites ; front arrondi} corps oblong; bouche peu fendue. Les Diagrammes diffèrent des Lut- jaus , des Diàcopes et autres genres voisins dont ils n'ont pas les dents eu avant et en crochet , et des Pristopo- mes qui ont le corps comprimé avsc de grandes écailles. Les e>pèces de ce genre sont : l'Oriental, Anlhias Orieritalis de Bloch , pi. 026 , f. S. — Le Pcilus , Perça pertusa de ïhun- berg, Mérn. Stock. , lygS , pi. 7, f. 1. Du Japon comme le précédent. ^^ Le Mucolor , Renard , pi. 9 , fig 60.. ^- Enfin le Diagramme propiemeatdlt , Diagramma vulgarls, Cuv. , Antàias Diagramma, Bloch, pi. 320 ; Pe/ca Diagramma , L. , Gmel., Syat. Nat. , ï. XIII , t. 1 , pars 2 , p. i5i9, Pois- son des Indes dont les écailles sont 448 DIA dures et dentelées , avec la dorsale échancrée. Sa couleur est d'un tlanc argenté, ornée de raies longitudinales brunes et de lignes obliques sur la caudale. Il acquiert un pied de lon- gueur; d'un naturel voracc et cou- rageux , il attaque des Poissons plus grands que lui. Sa chair est savou- reuse et fort estimée. D. 11/26, P. i3, V, i;6, A. 3/11 , c. 18. (b.) * DIAGR.APHITE. min. (Delamé- thrie.) Syn. d'Ampelithe graphique. P'. AmPELITHE. (g. DEL.) DIAGRÈDE. BOT. piian. P'. Scam- MONÉE et LiZERON. *DIAKÈNE. Dlahenium . bot. PHAN. On nomme ainsi un fruit qui se compose de deux akènes, c'est-à-dire de deux coques monospermes , indé- hiscente^, dont la graine est distincte dans l'intérieur du péricarpe et qui sont soudées entre elles par leur côté interne. Tels sont les fruits des Om- bellifères , etc. (a. r.) *DIALESTE. Z?iaZes/a. BOT. PHAN. Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Yernoniacées , établi par Kunth dans le quatrième volume des Nova Gênera de Humboldt, et qu'il caractérise ainsi : involucre cylindri- que formé de six folioles imbriquées contenant deux fleurs : réceptacle très-petit et nu ; les deux fleurons sont tubuleux et. heimaphrodites ; leur corolle est dilatée à son limbe qui offre cinq divisions égales. Les étamines ont leurs filets capillaires , leurs anthères saillantes , nues infé- lieurement. Le style est capillaire, glabre , terminé par un stigmate bi- parti et saillant. Les fruits sont oblongs , tronqués au sommet , velus, planes d'un côté, convexes de l'au- tre , terminés par deux paléoles étroi- tes , longues, opposées, dressées, diaphanes et caduques. Ce genre , voisin du Polalesta également établi par, Kunth, en diffère par le nom- h\e des fleurs renfermées dans chaque involucre et par la structure de l'ai- grette. Il se compose d'une seule espèce : DiALESTE DiscoiiOBE, Dialcsta dis- DIA color , Kunth in Huml. Nov. Gêner. 4 , p. 4b , tab. 5^0. C'est un petit Ar- bre dont les rameaux sont cylindri- ques , sillonnés. Les feuilles sont épar- ses , rapprochées, oblongues, acu- minées , très-entières, membraneu- ses , glabres en dessus et vertes , to- meuleuses et jaunâtres en dessous. Les fleurs constituent un corymbe terminal. Cet Arbre croît dans les lieux cliauds auprès de Honda, dans la Nouvelle-Grenade. (a. r.) DIALI. Vialiitm. bot. piian. Gen- re de la Diandrie Monogynie , établi par Burmann et Linné , avec des ca- ractères très -imparfaits , mais qui viennent d'être rectifiés par Kunth de la manière suivante : calice pro- fondément divisé et décidu ; deux étamines hypogynes et latéi-ales, à anthères oblongues ; ovaire unique, supère et sessile ; un seul style et uu seul stigmate; fruit capsulaire pyri- forme , pédicellé et de la grandeur d'une noisette. Ce genre avait été constitué par Linné de manière à pré- senter beaucoup d'obscurités pour la fixation de ses rapports mutuels ; voilà pourquoi Jussieu l'avait rejeté parmi ses Gênera inceitœ sedis. Mais \sih\{Enum. Plant. i,p. 5o3) en ayant dans la suite éliminé le Dialium Gui- neense de Willdenow, dont il a fait le genre Codarium , V. ce mot, et ayant réuni au DialiumX Arounaà! ^wWtX. ; il s'en est suivi que le genre en ques- tion a dû prendre la place de celui-ci , c'est-à-dire être porté provisoirement à la suite des Légumineuses. Ainsi réformé , le genre Dialium se compose du Dial. Javanicum, Bur- mann [Flor. Ind. 12), ou Z>. Indum , L. {Mantiss. 24), etdu7>. divarica- tum, Yahl {loc. cit.), ou Arouna Guianensis , Aubl. {Guian. 1 , p. 16, T. t). Cette dernière espèce, qui a été trouvée par Aublet et Richard dans les forêts désertes de la Guiane , est un Arbre dont les rameaux sont épars , glabres et cylindriques; les feuilles pétiolées , alternes , pinnées avec impaire ; les fleurs en panicules terminales et brièvement péuicellées , DIA latérales et penchées. Willdenow , en conservant le genre Arouna , a nom- mé cette Plante Aruna divaricata , et Necker a changé inutilement son nom générique en celui de Cleyeira. Suivant les observations inédites de Ch. Kunth, qui a bien voulu nous les communiquer, le Codarium est un genre très-distinct du Dialium , et, entre autres caractères , il est remar- quable par SCS trois élamines dont l'intermédiaire est stérile et tellement transformée qu'elle est devenue pres- que pétalilorme. Malgré l'opinion de Yahl , V Arouna d' Aublet est aussi un genre fort ditlerent , aux yeux de Kunlh, de celui qui fait le sujet de cet article. En effet , son calice tubu- leux à limbe décidu, ses étamines di- vergentes à anthères arrondies, et la grande diversité de patries , tout porte à le séparer du Diali. (g..n.) DIALLAGE. min. L'une des espè- ces de la nombreuse famille des Sili- cates, qui se rencontre communé- ment dans la nature sous la forme de petites masses lamellaires d'un vert plus ou moins foncé, disséminées dans certaines roches du sol primor- dial. On en distingue trois variétés Î)rincipales , dont nous allons donner a description , après avoir fait con- naître les caractères généraux qui conviennent à leur ensemble. Ces ca- ractères sont : une forme piimitive que l'on peut rapporter suivant Haiijr à un prisme oblique quadrangulaire, entre autres Beudant , regar- dent cette Roche comme formée elle- nicmc de Diallage compacte; ils sefou- 29 45o DIA dent sur ce queleslnmesdccotie subs- tance sont tellement incorporées dans la masse de la Roche, qu'il semble y exister un passage des premières à cel- les-ci; de plus, lorsqu'on les brise dans le sens transversal par rapport à celui du tissu lamelleux, elles présen- tent une cassure maie tout-à-fait ana- logue à celle de la Serpentine. — La seconde Roche est celle qu'Haiiy a nommée Eup/io/ide {Gahhyo de De Buch), et qui est composée de Felds- path compacte tenace ( Jade de Saus- si^re ) et de Uiallage tantôt verte , tan- tôt métalloïde. On la trouve abon- damment au pied du Mussinel près de Turin. On rencojitre aussi le mê- me Feldspath avec la variété métal- loïde , dans la vallée de Saint-Nicolas , près du Mont-Rose; et avec la variété verte, en Corse, aux environs d'O- rczza. — Dans la troisième Roche, qui est VEclogite d'Haiiy , la Dial- lage fait la fonction de base , et forme avec le Grenat un composé binaire , auquel s'associent accidentellement le Disthène , le Quartz , l'Epidote et l'Amphibole. Cette Roche se trouve en Carinthie dans !e Saualpe , et en Styrie. L'Eclogile de Styrie et l'Eu- photide de Corse ont été employés avec avantage pour faire des objets d'ornement. On voit en Italie des ta- bles faites de celte dernière Roche , que l'on appelle daus le pays^e/Y/e di Corsica. Elles présentent des taches d'un beau vert avec des reflets satinés sur un fond d'un blanc légèiement bleuâtre. (g. del.) DliWVlANT. MIN. J damas, Vlm., Dcmarit , Wern. L'une des substan- ces minérales les plus remarquables par leurs propriétés et leur histoire , et celle qui jouit au plus haut degré des qualités qui font rechercher une Pierre copime objet de richesse et d'ornement. Le Diamant ,1e plus dur, le plus brillant des Minéraux ,et l'un des plus limpides , est identiquement de même nature que le Charbon, qui, dans l'état où nous l'obtenons par la combustion du bois, est un corps tendre , noir et opaque. Exposé à un feu d'une certaine activité, il brûle DIA sans laisser de résidu , et se transfor- me en acide carbonique. Le Diamant est le plus dur des Minéraux , c'est-à- tlire qu'il les raye tous et n'est raye par aucun; mais il est en même temps très-fragile; un léger choc suf- fit quelquefois pour le briser. Sa ré- iraction est simple, son pouvoir ré- fringent très-considérable. Son éclat est des plus vifs, et sous certains as- fects, se rapproche du métallique. 1 est tellement caractéristique dans le Diamant, qu'il n'a pas d'autre nom que celui à' Eclat Adamantin. La pe- santeur spécifique du Diamant est de 3,5. Il acquiert par le boitement une électricité qui est toujours vitrée , mais il la conserve très-peu de temps. Il devient phosphorescent lorsqu'on l'expose aux rayons du soleil. Distin- gué de l'Anthracite par un état cris- tallin qui lui est propre, il est cons- tamment divisible par des coupes très-nettes en octaèdre régulier. Les formes qu'il présente portent visible- ment l'empreinte de cet octaèdre , malgré la tendance générale qu'ont les faces de ses cristaux à subir des arrondissemens. Dans les Diamans à faces sensiblement planes , les formes qu'on observe le plus ordinairement sont l'octaèdre , le cube , le cubo-oc- laèdre, le dodécaèdre , etc. Il en est qui ont offert des transpositions ou des hcmitropies. Les Diamans à faces bombées sont connus en général sous le nom de Diamans sphé/oïdaiix. Ils semblent tous dériver d'un so- lide à quarante-huit facettes, qui résulterait d'une loi de décroisse- ment intermédiaire sur les angles de l'octaèdre primitif. Hai'iy rend raison de la courbure à peu près régulière de leurs faces , en suppo- sant que la loi de ce décroissement , au lieu d'être uniforme comme à l'or- dinaire , varie d'une lame à l'autre en suivant une progression détermi- née. Ces formes arrondies , que l'on ne peut pas considérer ici comme des Cristaux roulés , sont le produit d'une cristallisation précipitée et par conséquent imparfaite. Quelquefois les Diamans sphéroïdaux sont com- DIA primes dans un sens, dcmanièicà préseulcr l'aspecl de prismes ti iangu- litircs très-courts, terminés par des pyramides curvilignes très-surbais- sées ; ce sont ces prismes que Rome de risie a décrits sous le nom de Diamant triangulaire. On a observé des Cristaux qui offraient la combi- naison des faces courbes du sphéroï- dai avec les faces planes de la forme primitive : c'est à cette variété que Haiiy a donné le nom de Plan-con- Les Diamans sont le plus sou- vent sans couleur ; on en connaît cependant de jaunes, de verts, de roses, de bleus, et môme de noirâ- tres. Les roses sont les plus recher- chés p;irnîiles Diamnns colorés ; mais on leur préfère en général les Dia- m:ms limpides , lorsqu'ils sont d'une belle eau , et qu'aucune glace ou ger- f;ure ne les dépare. Les Diamans tail- és se reconnaîtront toujours aisé- ment à leur extrême duielé, à leur éclat particulier , et à leur réfraction simple. Ces caractères suffisent pour empêcher de les confondre avec le Saphir blanc ou Corindon incolore , le Cristal de roche , et la Topaze blan- che du Brésil , dite Goutte d'eau. Toutes ces Pierres ont la réfraction double, et sont rayées par le vérita- ble Diamant. On a essaye quelque- fois de faire passer pour des Diamans de qualité inférieure , les Topazes roulées du Brésil , dans lesquelles la taille développe souvent un éclat assez vif, et qui ont sensiblement la même pesanteur spécifique que le Diamant ; mais elles s'en distinguent par un au- tre caractère assez prononcé , savou' la durée de l'électricité acquise par le frottement. Un Diamant ne con- serve pas la vertu électrique au-delà d'une demi-heure , une Topaze la conserve pendant vingt-quatre heu- res, et quelquefois t'avantage. Tous les Diamans répandus dans le commerce viennent des Grandes-In- des et du Brésil. On les trouve tou- jours disséminés dans des terrains d'alluvion anciens , et quelquefois engagés dans une sorte de poudingue DIA 45 1 formé dtîfragraens arrondis de Quartz, réunis par un ciment fcnugineux : cet aggrégat est connu sous le nom de Cascalho, VVerncr croyait pouvoir rapporter ces terrains à l'époque des formations trappéennes. C'est dans les alierrissemens du fond des val- lées , et à très-peu de profondeur au- dessous du sol, que l'on rencontre le f)lus de Diamans. Depuis les temps es plus reculés jusqu'au seizième siècle , l'Inde était cn»possession de fournir tous les Diamans du com* merce ; on les tirait principalement des mines situées dans les royaumes de Golconde et de Visapour. On cite parmi les plus importantes celles des environs de Koloure , oii les Diamans sont enveloppés d'une croûte ter- reuse que Ion enlève par le lavage. Le docteur Heynea rapporté de Ba- nagan-Pally , dans le Décan , à Lon- dres , un Diamant engagé dans une gangue, que l'on croit être une sorte de brèche à base de Wacke. — Dan- dradaetMawe,quiontvisité tous deux le Brésil , ont fourni des détails plus étendus sur le gissement et l'exploita- tion des mines de Diamans de ce pays, découvertes en 1728 dans le district de Serro-do-Frio. Les Diamans s'y trou- vent dans un agglomérat tout-à-fait semblable à celui de l'Inde. La plus célèbre exploitation est celle de Man- danga, au nord de Rio Janeiro. Le Cascalho y est le même que celui des mines d'Or : il se tire principalement du lit des rivières , et se recueille dans les basses eaux. C'est sous un han- gar de forme oblongue qu'a lieu le lavage, au moyen d'un courant d'eau que l'on fait arriver dans de grands baquets inclinés, à chacun desquels est attaché un nègre laveur. Des ins- pecteurs placés sur de hautes ban- quelles surveillent l'opération. Lors- qu'un nègre a trouvé un Diamant , il avertit aussitôt l'inspecteur, en battant des mains. Il y a des primes établies en faveur de ces nègres , d'a- près la grosseur des Diamans qu'ils découvrent. Pour un Diamant de dix- sept carats et demi, ils obtiennent leur liberté. Malgré ces mesures , la 29* '45j DIA conU'ebande a toujours lieu , et c'est par ce moyen que les plus beaux Diamans arrivent dans le comme i ce. Pendant un intervalle de quati-e- vingt- quatre années , le produit moyen de cette exploitation s'est monté annuellement à trente-six mil- le carats , et la valeur moyenne du carat à dix-huit ou dix-neuf francs : on évalue la contrebande à environ la moitié de la quantité fournie au gouvernement. Les anciens connaissaient le Dia- mant. Pline, dans la description qu'il donne de sa fonne la plus or- dinaire , qui est l'octaèdre à faces bombées , la considère comme un as- semblage de deux pyramides curvi- lignes. Il était loin de soupçonner la Combustibilité du Diamant, qu'il re- gardait comme inattaquable par la cha- leur ; selon lui , le l'eu ne parvenait pas lîiême à l'échauffer. C'était cette pré- tendue résistance du Diamant à l'ac- tion du feu , jointe à sa grande dureté , qui lui avait fait donner le nom d'y/~ clamas, qui veut dire indomptable. Newton avait reconnu que ce Mi- néral devait être une substance in- flammable , long-temps avant qu'on en eût fait l'expérience. Il avait re- maïqué que les corps réfractaient d'autant plus fortement la lumière, qu'ils étaient plus combustibles , et que la grande puissance réfractive du Diamant le plaçaità côté de l'Huile de Térébenthine et du Siiccin. La conjecture de Newton fut vérifiée par les académiciens de Florence, qui, ayant exposé des Diamans au foyer d'une grande lentille , les virent di- minuer peu à peu de volume et dis- paraître entièrement. Plusieurs chi- mistes français répétèrent cette expé- rience avec le même succès ; et La- voisier', le premier , chercha à déter- miner la nature chimique du Dia- mant , en le brûlant en vases clos , et recueillant le produit de la combus- tion , qu'il reconnut être de l'acide carbonique. Après lui , d'autres chi- mistes, Smîthsôn, Tcnnant, Guyton- Morveau , Allen et Pèpis , et dans ces derniei;^ temps ti. Davy , ont mis ce DIA résultat hors de doute , et prouvé de plus que le Diamant n'était que du Carbone pur. Cet éclat si vif que l'on admire à la surface d'un Diamant taillé , ces feux élincelans qui jaillissent de son inté- rieur , sont dus tout à la fois à la grande réfraction dont il est doué , et à la dispersion considérable qu'il fait éprouver aux rayons de lumière qui le traversent dans tous les sens. Les facettes inclinées , que le lapidaire multiplie à dessein , et dispose de la manière la plus convenable , favori- sent cette décomposition des rayons lumineux, en sorte que le Diamant est redevable de ses plus beaux effets à l'opération de la taille. Les anciens ne connaissaient point cette opéra- tion : ils n'employaient jamais que des Diamans bruts , dont la surface est toujours plus ou moins terne. Les plus recherchés aloi's étaient ceux qui présentaient en avant une pyra- mide à quatre faces; on leur donnait le nom uc Volutes iia'wes. Ce ne fut qu'au quinzième siècle que l'on ima- gina d'employer à la taille du Dia- mant sa propre poussière , obtenue par le frottement mutuel de deux corps de cette espèce. Cette poudre est connue sous le nom à^égrisée. Le premier Diamant taillé par ce moyen fut acheté par Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne , qui donna une récompense considérable à Louis de Berquen , inventeur du procédé. Dans cette opération , le lapidaire profite souvent de la propriété qu'a la pierre de se laisser cliver. Il y a des Diamans qui se refusent à un clivage continu , parce qu'ils sont de véritables Ma- cles , formées de plusieurs Cristaux difféiens; on leur a donné le nom Ae Diamans de nature. V?trmi les dif- férentes manières de tailler les Dia- mans , il en est deux principales que l'on appelle taille en brillant et taille en rose. Dans la première , on fait naître d'un côté de la pierre une large face que l'on nomme la table , entou- rée de facettes très-obliques ; et du côté opposé, qui est la culasse, di- verses facettes plus ou moins incli- DIA nées qui ge réunissent en une arctc commune, ou se terminent en un point commun. Dans la taille en rose , on remplace la table par une pyramide à plusieurs faces. — Les Diamans sont en général d'un petit volume. Leur valeur commerciale dépend à la fois de leur degré de perfection et de leur grosseur. Jclfrycs , joaillier anglais , a donné une règle pour en former le tarif; clic consiste à multi- plier le carré du poids de la pierre qu'on veut estimer , par le prix d'un carat de Diamant. Le carat vaut qua- tre grains. D'après le Dictionnaire de Déterville , le prix moyen des Dia- mans serait fixé aujourd'hui comme on le voit dans le tableau suivant : Le Diamant dit recoupé , de quatre grains ou un carat. . . 260 à 280 fr. de six grains 600 huit grains 1000 dix grains i4oo douze grains 1800 3uinze grains 24oo ix-buit grains 35oo vingt-quatre grains . . 5ooo Lorsque les Diamans sont d'une grosseur remarquable , leur prix augmente suivant une proportion beaucoup plus rapide. Nous citerons ici quelques - uns des Diamans les plus célèbres sous le rapport du volume. Celui du Grand-Mogol, au temps de Tavernier, pesait deux cent soixante-dix-neuf carats et 9/16. Il était d'une belle eau et taillé en rose. Son épaisseur était de treize lignes , et son diamètre de dix-huit- ïaver- nier le compare à un œuf qui au- rait été coupé par le milieu. Il l'éva- lua à 11,700,000 fr. Avant la taille, qui en avait be3,uçoup diminué le volume , il pesait à peu près le dou- ble de son poids actuel. — Le plus beau Diamant de l'empereur de Rus- sie pèse cent quatre-vingt-quinze ca- rats ou une once deux gros cinquante- deux grains. Il est de forme ovale aplatie, et de la grosseur d'un œuf de Pigeon. La personne qui Ta cédé à l'impératrice, en 1772, a reçu en échange 2,260,000 fr. comptant , 100,000 fr. de pension viagère, et un DIA 455 titre de noblesse. — Le régent , qui ap- partient à la couronne de France, pèse cent trente-six carats 3/4 ; il est taillé en brillant, et n'a aucun défaut; aussi passe-t-il pour le plus beau Diamant ?[uc l'onconnaisse. lia coûté 3, s.^jOjOoo r. à la couronne, et vaut beaucoup plus. Sa longueur est de quatorze li- gnes , sa largeur de treize , cl son épaisseur de neuf j/3. Il vient des mines de Partéal , à quaiante-cinq lieues au sud de Golconde. Il est aussi nommé le Pitt , du nom de ce- lui auquel le Régent l'avait acheté. On sait que les vitriers se servent des pointes naturelles de Diamant pour couper le verre. Wollaston a fait une observation curieuse à ce sujet. Il a remarqué que les corps durs tail- lés en un tranchant à faces planes rayaient , mais ne coupaient point le verre, et qu'ils acquièrent cette der- nière propriété, lorsque, par lataille, on arrondit convenableitrent les faces du biseau ; en sorte qu'il paraît que le Diamant est redevable de la pro- priété de couper le verre à la courbure naturelle de sa forme extérieure. Diamant d'Alençon, du Ganad.i^, J^. Quartz-Hyalin. Diamant brut , ou Faux Dia- mant. Ce nom a été appliqué au Zir- con de couleur blanche. Diamant rouqp (Sage.) Syn. de Spinelle Rubis. Diamant spathique, D£ Born. Syn. de Corindon Adamantin. (g. DEL,.) * DIAMELA. bot. fhan. Les ha- bitans de Guayaquil appellent ainsi le Jasminum Sambac , au rapport de Humboldt. F'. Jasmin. (a. r.) * DIAMORPHA. Diamo7-pha. bot. phan. Le professeur Nuttal , dans ses Genres de l'Amérique septentrionale, 1 , p. 295 , a formé sous ce nom un genre distinct pour le Sedumpusillum de Michaux. Il lui assigne les carac- tères suivans : calice à quatre dents; corolle formée de quatre pétales ; cap- sule s'ouvrant extérieurement , à quatre loges terminées en pointe et divergentes à leur sommet. Chaque loi^c renferme environ quatre grai- 454 DIA nés. Une seule espèce compose ce genre, c'est le Dlamorpha pusilla, Nuttal (/oc. c/V.) ,ou SedumpusilLum , Mich. , petite Plante grasse, bisannuel- le, rameuse, ayant ses ramifications dressées et partant toutes de la base de la tige; les feuilles sont alternes et pres- que cylindriques. Les fleurs sont très-petites , et forment une espèce de cyme terminale. Ce genre fait par- tie de la famille des Crassulacées et de rOctandrie Tétiagynie. (a. b.) / * DIAMPHOllA. BOT. CBYPT. (Ly- coperdacées.) Ce nouveau genre, de la tribu des Mucores , a été découvert au Brésil par Martius , sur les fruits pourris du Joncqueiia. 11 se rappro- che du genre Didymocratère, établi par le même auteur dans sa Flore Cryptogamique d'Erlangue ; mais il en tlifFère par ses devix péridiums oper- culés. Le genre Diamphore présente des filamens cloisonnés, droits, bifides au sommet, et soutenant deux vési- cules operculées , cylindriques , ren- fermant des sporules globuleuses très-pelites , entremêlées d'autres sporuleselliptiques, cloisonnées. Dans la seule espèce connue , Diamphora bicolor , Mart. , la vésicule est cylin- drique et brune; l'opercule est coni- que et d'un gris jaunâtre, (ad. b.) DIANA. BOT. PHAN. (Commerson.) Syn. de Dianelle. P'. ce mot. (b.) DIANCHORA. MOLL. foss. C'est à Sowerby {Miner. Conchyl. T. i , p. i83 , pi. 80, fig. 1-2) que Ion doit la connaissance de ce genre qui est fort singulier par ses caractères , et qui devra , si on le conserve , venir se ranger dans la famille des Rudisles de Lamarck, non loin des Térébra- tules. Ce sont des Coquilles bivalves, inéquivalves, adhérentes, à charniè- re sans dents , ayant la valve adhé- rente percée au sommet, et la valve libre auriculée. Deux espèces ont été trouvées en Angleterre : la première, le Dianchora stiiala, vient de Chute- Farine , près de Warminster, dans le sable vert; la seconde, Dianchora lata, vient de Lcuwes dans une cou- che de Craie. (d..h.) DIA DIA]NDB£. Diander. bot. puan. Qui ofïie deux étamines. Ce mot s'em- ploie pour désigner une fleur ou une riante pourvue de deux étamines. Tels sont le Lilas , le Jasmin , les Vé- roniques, etc. (a. h.) DIAlNDRIE. Diandria. bot.phan. Seconde classe du système sexuel de Linné , comprenant tous les Végé- taux dont les fleurs ont deux étami- nes. Cette classe est divisée en trois ordres , savoir : i'' Diandrie Mono- gynie; 3" Diandrie Digynie; 3" Dian- drie Trigynie. F". Système sexuel. (A. R.) DIANE. MAM. Espèce de Singe du genre Guenon. F', ce mot. (h.) DIANE. INS. Espèce de Papillon du genre Thaïs. V. ce mot. (b.) DIANEE. Z^/az/eo. acai-. Genre de l'ordre des Acalèphes libres, établi par Lamarck dans la section des Ra- diaires médusaires. H leur donne pour caractères : corps orbiculaire , transparent, pédoncule sous l'om- brelle, avec ou sans bras , ayant des tentacules au pourtour de l'ombrelle; une bouche unique, inférieure et centrale. Lamarck a composé ses Dia- nées des genres Lymnorée , Géryo- nie , Océanie , Pélagie et Mélicerte de Pérou. Cuvier considère les Pélagies comme des Méduses , les Océanies comme des Cyanées, les Géryonies et les Lymuorées comme des Rhizos- tonies. Nous avons cru devoir adop- ter la classification de Lamarck quoi- qu'elle nous paraisse susceptible de quelques modifications qu'une étude approfondie de ces Animaux peut seule indiquer. Nous ne pouvons ce- pendant nous empêcher d'observer qu'il a réuni , dans' le même genre , des Méduses que Pél'on avait placées , les unes dans sa division des Agastri- ques , telles que les Lyranorées et les Géryonies ,. les autres dans ses Mé- duses Gastriques, telles que les Méli- certes , les Pélagies et les Océanies. Ce beau genre, dit Pérou, présente trois coupes aussi simples que rigou- reuses , les Océanies simples , les Pi o- boscidéesetles Appendiculées; il nous DIA paraît bien caracttirisé : pourquoi Fja- Hiarck l'a-t-Il changéV — Les Dianccs sont des MéJuses plus compliquées tlaus leur lorme que ne le sont, la plu- part (le ces Animaux ; leur caractère i indique assez, et ces tonnes variées à l'iunni, ont, nous croyons , engat];é le célèbre professeur du Jardin du lloi à réunir dans un seul groupe les Animaux qui les possèdent, par la dif- liculté que k-ur dcfiullion présente. — Ces Acalèphes semblent plus ré- pandues dans les régions tempérées de l'hémisphère boréal que dans les autres parties du monde. La Médi- terranée et les côtes de la INIanche en nourrissent plusieurs espèces , et mal- gré le nombre de celles qui sont con- nues, la mer Atlantique et ses golfes doivent en renfermer encore beau- coup qui ont échappé aux recherches des naturalistes. La grandeur des IJianées n'est jamais très-considé- rable. Lamarck a donné la description de dix-huit espèces de Dianées parmi lesquelles on remarque les suivantes: DiANÉE PROBOsciDALE , Dianœa proboscidalis , Lamk., 2, p. 5o5, n. 3. — Encycl. Méth. pi. 90, fig. 1. — Gmel., p. 3i58, n. 34. — A ombrelle hémisphérique avec six folioles lan- céolées à son pourtour et le rebord garni de tentacules très-longs. Elle habite les côtes de Nice. DiANÉE Bonnet, Dianœa pileata , Lamk., 2, p. 5o6 , n. 8. — Encycl. Méth. , pi. 92 , fig. j 1. — Espèce dé- crite par Forskahl, à ombrelle semi- ovoïde , surmontée d'un gros tuber- cule obtus et mobile avec quatre ban- des longitudinales dentelées sur leurs bords et des tentacules très-longs, très-nombreux et comme aplatis à leur base. Habite la Méditerranée. DiANÉE BOSSUE , Diaiiœa gibbosa , Lamk., 2, p. 607, n. 11. — Jolie Mé- «luseà ombrelle sub-hémispliérique ,. déprimée légèrement à son centre avec quatre bosselures autour ; le rebord entier garni de cent douze à cent vingt teulaculcs Irès-conrts et très-lins. Habile les côtes de Nice. — Lamarck ne cite ni dans sou genre DIA 455 Dianœa, ni ailleurs, VOceania cym- balluidea des côtes de Nice ; Oceania tetranema et sangulnolenta du même pays; Oc. hemisp/iœhca et Danica des mers du Nord, que Gmclin a réu- iries sous le nom de Médusa liemi- sphœrica , etc. , etc. DiANÉE DENTicuLÉE , Dianœa den- ticulata, Lamk., 2, p. 5o7 , n. i5. — Médusa pelagica , liosc. , a , p. iSg , tab. 17, lig. 5. — Cette espèce, figurée et décrite par Bosc, a été trouvée dans la haute mer entre l'Europe et l'Amé- rique. Elle a une ombrelle hémisphé- rique à trente-deux dentelures lon- gues et larges autour du bord, et garnie intérieurement de huit tenta- cules assez longs. Lamarck ne parle point des Péla- gies noctituque et pourprée de Pe'- ron et Lesueur , ni des espèces incer- taines de Pélagies mentionnées par les auteurs. DiANÉE Clochette, Dianœa cym- ba/aroïdes , Lamk., 2 , p. 5o8 , n. 18. — Encycl. Méthod. , pi. gS, fig. a, 5, 4. — Péron et Lesueur ne parlent point de cette Méduse à ombrelle presque conique, garnie à son pourtour de seize tentacules filiformes, assez longs et bulbeux à leur base. Elle habite l'océan Boréal. (I.AM..X.) DTANELLE. Dianella. bot. phan. Genre de la famille des Asparagi- nées et de l'Hexandrie Monogynie , établi par Lamarck et adopté par Jus- sieu , Brown et Kunth. Voici les ca- ractères de ce genre : le calice est co- loré , pétaloïde , à six divisions très- profondes, caduques, égales entre elles et étalées. Les étamines, au nombre de six , sont dressées ; leurs filets sont courts, grêles Intérieure- ment , subitement dilatés à leur som- met qui se termine par une anthère linéaire, inirorse, à deux loges, s'ou- vrant seulement par la partie supé- rieure de leur sillon ; l'ovaire est globuleux, déprimé à sou centre, li'où part un style simple que termine un stigmate également simple ; le fruit est une baie globuleuse à trois loges polyspermes. 456 DIA Lamarçk , dans le Dictionnaire de botanique de l'Encyclopédie métho- dique, a décrit deux espèces de ce genre : l'une Dianella nemorosa , la seconde Diane/la /temic/trjsa ; mais Cette dernière appartient au genre Coi'dyline de Commerson. /^. CoR- DYLiNE. Dans sou Prodrome , Robert Brown en a fait connaître sept espè- ces dont six nouvelles et une Dia-' nella cœrulea déjà décrite et figu- rée par Sims et par Redouté. Enfin Kuntli {in Huinb. Kou. Gen. i, pag. 270 ) en a décrit une neuvième espè- ce sous le nom de Dianella dubia. Toutes ces Plantes sont vivaces ; leur racine est fibreuse ; les feuilles étroi- tes , allongées , demi-erabrassantes à leur base. Les fleurs sont élégantes, bleues , ordinairement renversées et disposées enpanicule; les pédicelles sont articulés vers le sommet et ac- compagnés à leur base d'une petite bractée ; les fruits sont bleuâtres et les graines très-luisantes. L'espèce que l'on voit le plus fré- quemment dans les jardins est la Dia- nelle bleue, Dianella cœrulea, Sims, Bot. Magaz. ,tab. 6o5; Redouté, Li- liac. , tab. 79. Elle vient de.la Nou- velle-Hollande et des îles australes d'Afrique. Sa racine est fibreuse ; ses feuilles cauliuaires allongées , très- nombreuses , ensiforraes , larges d'un demi-pouce environ , longues d'un f>ied, caienées, rudes au toucher sur es iDords et la carène ; les fleurs bleues et pédicellées forment une pa- nicule lâche et tortueuse. Cette jolie espèce fleurit depuis le mois de mars jusqu'en juin. On la cultive en oran- gerie. Elle demande une terre légère mais substantielle ; elle craint le grand soleil ; elle se multiplie de bou- tures ou par la séparation des raci- nes après la floiaison. (a. r.) * DIANÈME. rois. Espèce du gen- re Lonchiure. V. ce mot. (b.) DIATSTHÈRE. Z?/a/2Me/rt. BOT. rnAN. Linné et Jussieu ont retiré du genre Carmantine ou Justicia toutes les espèces dont chaque filet porte à son sommet deux anthères ou plutôt DU. deux loges séparées , pour en former un genre particulier sous le nom de Dianthère; mais cette différence suf- fit seulement pour établir une sec- tion dans le genre Justicia. V. ce mot. (A.R.) DIANTHUS. BOT. PH.1N. V. OEii/- LET. DIAPASIS. BOT. PH.VN. V. DlAS- PASIS. DIAPENSIE. Diapensia. bot. PHAN, Genre quiparaît appartcniràla familledesEricinées,et qui a pour ca- ractères: un calice quinquéparti, per- sistant , muni à sa base d'une triple bractée; une corolle hypocratériforme dont lelimbe se partage en cinq lobes; cinq élamiues alternantavec ces lobes, dont les filets élargis s'insèrent au tube delà corolle, et dont les anthè- res terminales ont leurs deux loges distinctes ; ovaire appuyé , par sa base dilatée, sur le fond du calice, et surmonté d'un styledroit que termine un stigmate trilobé ; capsule pres- que entièrement libre , de forme ovoïde , et partagée intérieurement en trois loges polyspermes ; elle s'ou- vre en trois valves dont chacune porte à son milieu une cloison qui va d'une autre part s'appliquer con- tre un axe central , lequel fait dans l'intérieur des loges une triple saillie à laquelle s'insèrent les graines. Ce genre, auquel quelques auteurs ont réuni le Pyxidanthera, ne ren- ferme plus , SI on l'en distingue , qu'une petite Plante décrite par Lin- né sous le nom de Diapensia Laponi- ca, parce qu'elle est originaire de La- ponie. Elle forme des touffes toujours vertes; ses feuilles petites sont très- rapprochécs et presque imbriquées; ses pédoncules terminaux portent une fleur blanche solitaire. Elle est figurée tab. 47 de la Flore Danoise. (A.D. J.) DIAPERALES. Diaperalœ. ins. Famille de l'ordre de Coléoptères , section des Hétéromères, fondée par Latredle (Nouveau Dict. d'Hist. Nat. i"^ édit. T. 24 , p. i52), et compre- nant les genres Elcdonc , Diapcre , DIA Phalene,HypophIee,Tutratome,Cno- dalon , Epitrage. Cette famille a été eusuiie réunie à celle des ïéncbrio- uites, et plus tard encore ( Rcgn. Anim. de Cuv. ), elle est venue pren- dre place dans la famille des Taxicor- nes. V. ce mot. (aud.) DTAPÈRE. Diapeiis. i>'S. Genre de l'ordre des Coléoptères, seclion des Hdtéromères, établi par GcoUVoy (Hist. des Ins. T. i, p. 557) qui lui donne pour caractères : antennes en forme d'if à articles semblables à des lentilles enfilées par n'ir centre; cor- selet convexe et jrdé. Lalreille (Règn. Anim. de Cuv. ) place ce gen- re dans la famille des Taxicorncs , avec ces caractères : tête saillante ou découverte , n'étant pas cachée sous le prollïorax; antennes perfoliées dans toute leur longueur, grossissant in- sensiblement, plus longues que la tète , et insérées sur les bords latéraux de celle-ci; corps ordinairement ova- le, convexe ; élytres cornées. Les Dia- pères rangés par Linné avec les Cliry- somèles, et par Degéer avec les Té- nébrions, vivent à l'état de larve et d'Insecte parfait dans les Agarics et les Bolets; quelques mâles ont le des- sus de la tête armé de deux émineuces en forme de cornes. On connaît plu- sieurs espèces , parmi lesquelles nous citerons : Le DiAPJÎRE DU Bolet, Z>. Boleti, Oliv. (Hist. desColéopt. T. iii,n''55), ou la Diapère de Geoffroy [loc. cil., pl- 6 , ûg. 5 ). On trouve communé- ment sa larve et l'Insecte qui en résul- te , dans les Bolets des environs de Paris. F'. , pour les autres espèces, Oli- vier , Fabriclus et Latreille ( Gêner. Crust. et Ins. T. 11, p. 177). (aud.) piAPHORA. BOT. PHAN. Lou- relro nomme ainsi une Plante de la Cochinchine que son port et ses caractères rapprochent des Cypéra- cées. Son chaume trigone, de deux pieds environ , est garni de feuil- es subulées, âpres au toucher, poi- lues vers leur base; de leur aisselle l^artent les pédoncules qui , rami- lés en panicules, portent à leur ex- DIA 457 trdmilé des épillets androgyns dans lesquels les fleurs femelles sont si- tuées inféricurement, les mâles au- dessus ; les unes et les autres offrent unedoublecnveloppc glumacée ; l'ex- térieure composée de trois courtes , valves dont l'une arislée ; l'intérieure de deux valves beaucoup plus lon- gues et mutiques ; les fleurs mâles of- frent dix anthères presque sessiles portées sur un réceptacle garni de nombreuses écailles paléacées ; les fe- melles ont un ovaire trigoue surmon- té de trois stigmates presque sessiles, filiformes et allongés. (a.d.ï.) *DIAPHYLLE. Diaphyllum. bot. PHAN. Genre établi par Hoffmann {Plant. umbeUlf. Gênera, l, pag. 112) aux dépens du Bupleurum, et dont il fixe ainsi les caractères: les involu- cres, général et partiel, d'une à cinq folioles ovales , aiguës , persistantes ; pétales inlléchis au soniinet , insérés sous le stylopode ; akènes oblongs à cinq angles , marqués de fossettes ( vaLleculœ ) , planiuscules ou légère- ment creusés et striés. Les différences que ces caractères présentent avec ceux des Bupleurum sont si légères , qu'il n'est guère possible d'admettre \c Diaphyllum d'Hoffmann autrement que comme une simple section du grand genre Buplèvre. Elle compren- drait les Buplevrum longifolium, L., B. aureum, Fischer f Hort. Gorenki) et B. triradiatum, Adams. (g..n.) *mA^YiXSlSTtES.Diaphysisteœ. BOT. CBYPT. [Hjdrophjtes.) Gailloa de Dieppe , amateur zélé des sciences naturelles, donne cette qualification aux Hydrophytes filamenteuses dont le tissu cellulaire ou le tégument . au lieu cl être contmu intérieurement, se trouve renforcé transversalement de distance en distance par des cellu- les plus denses , ou par des sortes de cloisons , comme dans un grand nom- bre de Plantes des genres Conferva et Ceramium de Roth. LesThalassio- phytes et les Hydrophytes Diaphysis- tées sont celles que l'on appelle im- proprement articulées. Bounemaison, dans son Mémoire sur ces Végétaux , 458 m A les a nommées loculëes. Cette déuo- niination nous semble trop vague , et ne donne pas une idée assez exacte de la physiologie de ces êtres. V. les mots Endochrom£s, Endophragmes et Hydrophytes. (l,am..x.) DIAPRÉE. INS. Pour Diaprie. P^. ce mol. (AUD.) DIAPRTE. Diapiia. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères , fondé par Latreille, et placé par lui (Règne Anim. de Cuv. ) dans la section des Porte -Tarières, famille des Pupivores, tribu des Oxyures , avec ces caractè- res : antennes insérées près du front, coudées, de quatorze articles dans les mâles , et de douze dans les femelles ; mandibules ayant trois ou quatre dentelures; palpes maxillaires filifor- mes , longs , de cinq articles , trois aux labiaux, dont le dernier plus gros; les quatre ailes sans nervu- res. Le genre Diaprie de Latreil- le paraît correspondre à celui dé- signé par Jurine ( Classification des Hyménoptères, p. Siy) sous le nom de Psile. Les Insectes qui le compo- sent sont remarquables par des ailes grandes, n'offrant aucune nervure, et, par conséquent, point de cellules radiales ou cubitales: le corps* est étroit; la tête, presque sphérique et verticale , supporte des antennes sou- vent de la longueur du corps^ tantôt filiformes ou plus grosses à leur som- met , d'autres fois grenues ou même garniesde poils verticillés , composées de douze et de treize articles , dont le premier est long; les mandibules sont dentées et pointues; le thorax, rétréci en devant, est lisse en dessus , et pré- sente un écusson assez saillant ; il donne supérieurement attache aux ailes qui , transparentes et velues , n'ont aucune nervure , et dont le point à peine visible ne s'avance pas au-delà du tiers de leur bord externe ou antérieur ; les pâtes sont généra- lement courtes , avec les cuisses gros- ses et en massue ; l'abdomen , qui est pétiole , a une forme plus ou moins conique ; celui de la femelle renferme une tarière tubulaire sortant par l'ex- trémité postérieure et pointue du DIA ventre. Les Diapries ont la démarche lente; on les trouve sur les Plantes ou aux environs des habitations , sur les murs. Parmi les espèces décrites par Latreille et Jurine, nous citerons : La Diaprie rufipède , D. ntjipes , Latr., ou la Chalcis conica de Fabri- cius; elle est commune en France. La Diaprie DE Bosc,i>. Boscii , ouïe Psilus Boscii , Jur. Cette espèce nouvelle et remarquable , que Jurine a trouvée dans le mois de juin sur les fleurs en ombelle , et qu'il a décrite avec soin , est petite , noire et lisse ; du premier anneau de son ventre , s'élève une corne solide , faite d'une seule pièce inarticulée et arrondie à son extrémité , qui se recourbe dès sa naissance , pour se porter en avant , en se prolongeant même au-delà de la tète : cette corne ne touche pas le corps de l'Insecte ; mais lorsqu'il re- lève son ventre , mouvement qu'il exécute très-souvent , comme si cette corne était pour lui une arme défen- sive ou ofiensive , elle se loge alors dans une demi-gouttière assez pro- fonde, creusée sur la partie supérieure du corselet et de la tête , oii elle s'a- dapte très-exactement. Jurine observe qu'il a examiné avec attention cet Animal vivant , pour connaître les usages de cette corne , jnais qu'il ne peut lui en assigner aucun. Sa fixité au corps ne permet pas de la consi- dérer comme remplissant des fonc- tions analogues à celles de l'aiguil- lon. La Diaprie verticillée , Diapria verticillata , Latr., ouïe Psilus ele- gans de Jurine qui donne une excel- lente figui^e du mâle [loc. cit., pi. i3). Il est remarquable par ses antennes à articles en grains de chapelets avec des bouquets de poils. Jurine dit avoir trouvé , dans plusieurs espèces de ce genre , des femelles aptères. On doit rapporter , suivant La- treille, au geni'e Diaprie, le Chrysis Hesperidiim de Rossi, trouvé en Fran- ce aux environs de Brives. (aud.) *DIARIUM. BOT. PUAN. Pour Dia- lium. V. ce mot. (b.) DIA DIARRHÈNE. Diarr/tcna. bot. PiiAN. Geurc de la famille desGranii- iicescldelaDiaudrie Digynic, L., éta- bli par Palisot-Beauvois {Jifrost., p. i42, p. 26,fig. 3 ) , et ainsi caracté- risé : axe en panicule simple ; lépi- cène et valve inférieure de la glumc ( glumes et paillette inférieure de Pa- lisot-Beauvois ) carénées et roides ; valve inférieure de la lépicène plus courte que les fleurs ; valve supé- rieure de la glume ' paillette supé- rieure de Palisol-Beauvois ) membra- neuse , à bords larges repliés en de- dans et éniarginés à la base ; deux écailles ovales, entières et glabres; deux étamines; ovaire en forme de coiflb ; stigmates aspergilliformes ; caryopse oblougue , canaliculée , lisse au sommet , coriace , luisante et li- bre. » Beauvois n'a indiqué qu'une seule espèce de Diarrhène , le Diarrhena Americana ou Festuca diandra, Miel). [H. Boréal. Amer, i, pag. 67, tab. 10). Cette Plante qui a le port de l' Uniola, dont les racines sont rampantes, etdes fleurs au nombre de cinq à sept dans chaque épUlet , habite les forêts anti- ques du Kcntucky et de ïeunassée aux Etats-Unis d'Amérique. Rœmer et Schulles ( Syst. Veget. i , p. 289 ) ont ajouté à ce genre le Festuca se- /aceadePoiret d'après la simple indi- cation de cet auteur qui pensait que cette Plante pouvait être le type de )a Festuca diandra . (g . . N . ) DIASIE Diasia. bot. phan. Fa- jnille des Iridées , et ïriaudrie Mo- nogynie, L. Ce genre a été établi par De Candolle (Bull. Philomat. ,n. 80, et làliacées , u. 54 et i63) qui la ca- ractérisé ainsi : spathe diph\llc à val- ves pre-que foliacées et opposées ; pé- ri go ne coroUoide rota ce, su père , ca- duc après la floraison , divisé en six découpures acumiuées; tiois étami- nes inséiées sur la partie inférieure du péi igone ; style unique ; trois stig- mates grêles ; capsule triloculaire dé- primée à trois angles écartés , ets'ou- vrant par la partie supérieure. Les différences qui séparent ce genre de DIA 459 celui des Giadiolus , avec lequel on l'avait autrefois confondu , consistent principalement dans son port parti- culier , son périgone sans tube , et ca- duc après la floraison , et sa capsule à angles tellement prononcés , qu'on la dirait munie de trois ailes saillan- tes. De semblables caractères éloi- gnent aussi les Diasies des l.xia , avec lesquelles elles ont des ressemblan- ces de port ; enfin , quoique par l'ab- sence du tube elles semblent se rap- procher des Morées , les divisions de leur périgone sensiblement égales, et leurs stigmates non pétaloides, suf- fisent pour les en distinguer. Peu de temps après la publication du genre Diasia, Gawler a inséré dans les Annales de Botanique de Kœnig et Sims , un mémoire sur la famille des Iridées , oii il a établi ua genre Melasphœrula qui est identi- que avec celui que nous avons en vue dans cet article. Dans son Eiichiri- dum, Persoon a indiqué la distinc- tion générique delà Plante qui a été le type du Diasia , quoiqu'il n'ait pas eu connaissance, à ce qu'il paraît, du travail de De Candolle , puisqu'il ne le cite pas ; mais il s'est contenté de cette indication , et sans séparer notre Plante du genre Gladiulus , il en a formé une sectiim sous le nom à! Jglœa. Les deux espèces qui composent le ^cnveDiasla ont été figurées par Re- douté dans son magnifique ouvrage des Liliacées ; nous allons en donner une description abiégée. La DiAsiE A FEUILLES u'Iris , Dia- sia irid/Jb/ia,ï). C, Giadiolus grami- neus de Thunberg et Andrews, a une racine tubéreuse arrondie qui émet par sa base des radicelles simples et fibreu- ses. Sa tige est giêle , cylindrique, haute de trois à quatre décimètres , leuillée dans sa partie inférieure , et divisée en quelques rameaux grêles et étalés. Les feuilles , foi tement com- primées comme celles des Iridées eu général , sont disposées sur deux rangs , un peu divergentes , et ont un limbe large de quinze millimètres à la base. Les fleurs sont sesslles et 46o DIA eparses sur la t\"e et les rameaux , accompagnées de oractées opposées , membraneuses , concaves , persistan- tes et presque égales entre elles ; d'autres bractées linéaires se trou- vent à l'origine des rameaux. Le pé- rigone est divisé en six lobes lancéo- lés très-acérés , jaunâtres et marqués d'une raie purpurine. Celte jolie es- pèce est originaire du cap de Bonne- Espérance , d'oii elle a été rapportée en Europe et jntroduile dans les jar- dins vers l'aYinée 1787. Redouté ( Li- liacées , t. 54-) et Andrews {Bol. Reposit , t. 62 ) en ont donné de belles figures. La DiASIE A FEUILLES DE GrA- MEN , Diasia graminifolia , D. G. , diffère.de la précédente par ses feuilles droites, linéaires, égales à la lougueur de la tige, par ses fleurs portées sur un court pédicelle , et munies à la base de deux bractées allongées, et par son périgone blanc, marqué d'une raie couleur de coquelicot sur chaque lanière. C'était le Phalangium ramo- sumde Burmann , et V Asphodelusgra- mineiis de Miller ( Icon., p. 38, t. 56). C'est encore la même Plante que Linné fils a mentionnée { Suppl. 95, excl. synon . Plukenet) , et Jacquin a dé- crite et figurée ( Icon rat\ 2 , t. 256 ) sous le nom de Gladiolus gramineus ; enfin Redouté en a publié une su- perbe figure ( loc. cit. , t. i63 ). Elle est originaire du cap de Bonne-Espé- rance, mais on ne la cultive par, en Europe. (g..n.) DIASIK. REPT. SAUR. Les Croco- diles au Sénégal, (b.) "^DLISPASIS. BOT. PHAN.Ce genre établi par R. Brown fait partie de sa famille des Goodénoviées ou Lobéiia- cées de Jussieu. Il est caractérisé par une corolle presque régulière , bypo- cratériforme , dont le tube se divise en cinq parties ; des étamines cachées dans ce tube et à anthères libres ; un ovaire uniloculaire renfermant deux ovules ; un stigmate entouré d'un go- det ( comme dans les autres Plantes de cette famille ) dont le limbe est DIA nu. Le fruit est une noix monosperme par avortement. L'espèce jusqu'ici unique de ce genre , le Diaspasis JilifoLla , est une Plante herbacée delà Nouvelle-Hol- lande. Sa tige est dressée ; ses feuilles sont alternes et légèrement cylindri- ques ; ses pédoncules axillaires et uni- flores portent une double foliole vers le sommet. . ( a.d. J. ) DIASPORE. MIN. Alumine hydra- tée , Haiiy. Ce Minéral , exposé à la flamme d'une bougie , décrépite avec violence , et se dissipe en une multi- tude de parcelles blanches et brillan- tes. C'est de cette propriété que son nom a été tiré. Si l'on fait l'expérience en chauflant fortement la matière dans un petit matras , on obtiendra une quantité d'eau considérable. Le Di?ispore analysé par Vauquelin lui a donné sur 100 parties : Alumine, 80; Eau, 17 , et Fer, 3. D'après cette ana^- lyse , ce serait un hydrate d'alumine; mais quelques essais chimiques ont fait présumer à Berzelius que ce Mi- néral contenait en outre un élément alcalin. On ignore quel est son gisse- ment dans la nature; ses caractères n'ont pu être étudiés qu'imparfaite- ment sur de petits morceaux prove- nant d'un échantillon vmiquede cette substance, que Lelièvre a rencontré chez un marchand de Minéraux. Elle est en petites masses composées de lames légèrement curvilignes , d'un gris tirant sur le verdâtre, et faciles a séparer les unes des autres. Sa gan- gue est une roche argilo - ferrugi- neuse. Elle se divise, suivant Haiiy, parallèlement aux pans d'un prisme rhomboïdal d'environ 1 50° et 5o" , le- quel offie une sous-division dans le sens des petites diagonales de ses ba- ses. Elle raye la Chaux phosphatée , et pèse spécifiquement 3,43. (o. del.) DIASPRO. MIN. Nom italien du Jaspe , et probablement l'origine du mot français Diapré , qui veut dire varié de différentes couleurs, (g. del.) • DIASTOPOFxE. Diastopora. roLYP. Genre de l'ordre des Espha- récs ou Polypiers à réseau , que nous ARTJIRODlKKï! ^ ^'{9^ Z'Vt/. 2 . Fh- 3 ■ 1 ,1,1 • /•'./ j:.j ;. Divi'o MCMA TVK.MV I.LWIN ;• OS III • Oi^CII 08CII osai .MK vjilff,xire. rOI'K ATK anyenl^'e 'rOIM-VrK Ciifimme. VAAàV. Scrpenfrni' . ,LAIRK iirlmjue ,1-\IRK Ir'nuu.fe . .LAIIÎK .{.■ Oral,-lo„p liAlUK cUijanl ■ 1)1 \rO\l\ ,u,/,rulga7i^,^.[V.V\.àcce Dict. Arthro- diées, fig. 1; fi grossi à une demi-ligne de foyer; b à demi-ligne ). Celte pe- tite espèce a ses segmens de forme quadrilatère, solitaires ou se tenant de deux à quatre ensemble après leur disjonction, brunâtres vers le centre oii plusieurs sont marqués de deux points ronds parfaitement transpa- rens. Ces filamens, quand ils sont disposés en zig-zag, atteignent une ligne de longueur , mais l'œil désarmé n'y saurait distinguer aucune organi- sation. Ils recouvrent fréquemment l'extrémité des rameaux du Conferva glomerata , h. , surtout aux endroits oii le courant de l'eau est fort Rapide , comme dans les écluses de moulins. Nous en avons trouvé en abondance sur des Conferves du Rhône. 11 est commun aux environs de Paris et jusque dans le bassin du Palais- lloyal. DiAtoME Danois, Dia/. DaiiUa , 462 DIA ]N.(;^.Pl.ckceDict. A.rllir(xliées,fig. i,c);Uialomeà flocons, UeCaud.,/oc. cit. , n. 1 16 ; DialomaJ/uccosa , Flor. Dan. , pi. 1487 , f. 1. Lyngb^e et De CandoUe rapportent comme syno- n\me de cette espèce le Confeiva Jtoccu/osa de Pioth ( Cat. fasc. 1 , p. 192 , pi. 4, f. 4, et pi. 5 , fig. 5.) Mais ce qvie dit cet algologue de sa Conl'erve convenant à lous les autres Diatomes , et ses figures étant détes- tables , nous ne pouvons rien statuer à cet égard, sinon que le Conferva flocculosa de l'auteur allemand est bien un Dialome , mais d'une espèce incertaine. Les segmens du Diatome Danois sont plus canes que ceux du précédent; nous n'y avons pas en- core distingué de pouits translucides; on le trouve eu abondance sur les Fucus , les Céramies et les Gonferves de tout l'Océan. Gaillon de Dieppe, observateur exact , mais poussant nos idées sur l'animalité de certaines Arthrodiées f)lusloiii que nous-mêmes, pense que es segmens des Dialomes, se séparant tout-à-fail, deviennent des Navicules errantes ou le Vibrio bipunclatus de Miiller. iS'ous croyons qu'une telle mélamorphose, qui rentre totalement dans les manièies de voir de notre illustre ami Agardh , ne saurait avoir lieu. Nous avons certainement saisi les segmens des Diatomes isolés et tlotlans dans les eaux, oii alors ils présentent si bien l'aspect des Bacil- laires, qu'il faut beaucoup d'habitude pour les en distinguer; mais nul mou- vement spontané ne s'y manifeste alors. '^B.) DIAZOME. MOLL. Pour Diazone. f^. ce mol. (b.) DIAZOjNE. Diazona. moll. Genre de la division des Mollusques , classe des Acéphales , ordre des Acéphales sans coquilles (Règn. Anim. de Guv.), établi par Savigny ( Mém. sur Jes Anim. sans vert. , 2*^ part. , i*^' fasc. , o" Mém. , p. 174) qui le range parmi les Ascidies dans la famille des Té- thyes , et lui assigne pour caractères : corps commun, sessile, gélatineux, foimé d'un système unique, orbicu- DIA laire ; Aninriaux très-poémiaens, dis- posés sur plusieurs cercles concentri- ques ; orifice branchial fendu en six rayons réguliers et égaux; l'anal de même ; thorax ou cavité renfermant les branchies en cylindre oblong; sac branchial non plissé, surmonté de filets tenlaculaires simples ; mailles du tissu respiratoire pourvues de pa- pilles ; abdomen inférieur , longue- ment pédicule, plus petit que le tho- rax ; foie peu distinct; point de côte s'éteudantdu pylore à l'anus ; ovaire unique , sesslle et compris dans l'anse intestinale. Ce genre , que Cuvier (Piègn. Anim. T. 11, p. 5oi) réunit à celui de Polyclinum , ne contient en- core qu'une espèce. La Diazone violette , D. viola- cea, de Savigny {loc. cil., pi. 2, fig. 5, et pi. 12). Le corps comuiun qui con- tient ces Animaux ressemble beau- coup à un Polypier qui seialt gélati- neux. Ce corps est cyathiforme , avec la base commune, cylindrique , blan- che tirant sur le bleu ; il naît de tou- te sa circonférence des sommités épa- nouies d'un beau violet , à l'extrémité de chacune desquelles on aperçoit deux orifices coniques rapprochés , à rayons lancéolés et pourprés dans les- quels sont contenus les Animaux. La grandeur totale de ce corps marin est de quatre pouces ; le diamètre en a six, et la longueur des Animaux par- ticuliers est de deux pouces. Ceux-ci offrent une organisation fort curieuse et que Savigny a fait connaître en dé- tail. Ce qu'il nomme l'euveloppe est pourvu à sa base d'une multitude de vaisseaux ramifiés , les derniei s ra- meaux sont violets et renflés en fuseau par le bout. La tunique est cendrée , presque membraneuse dans sa partie abdominale, qui se prolonge en un appendice très-court. Les filets tenla- culaires sont grêles , sétacés , au nom- bre de quinze à seize. Le réseau bran- chial offre des mailles subdivisées chacune par trois ou quatre petits vaisseaux. La veine branchiale est bordée de filets. L'estomac est petit, strié à l'extérieur , garni au dedans de feuillets peu saillans , nombreux , ou- UIC lUilcs; le pyloio est étranglé et mu- ni il'une vulvule annulaire. L'inles- lin Ibniie d'abonl une cavité non ghuuUilcusc, et est garni ensuite dans la portion descendante ilc son anse de glindules confuses dirigées en tous sens, et dans la partie ascendante de glandes plus disluicles , seadilables à do petits tubes aveugles, simples ou divisés et pédicules. L'anus est crépu , l'ovaire se trouve placé à gauche et à l'opposilc du cœur. Les œui's sont en- tourés d'un bord transparent. Savi- gny accompagne celte description détaillée de dessins fort exacts. La Diazone violette habite la Méditerra- née ; le docteur Laroche la décou- verte dans le port d'Iviça. (aud.) DIC^LE. Dicœlus. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des l'entamères , famille des Carnassiers, tribu des Carabiques , établi par Bo- nelli ( Obscrv. Enlom., 2*^ partie) qui lui assigne pour caractères : man- dibules pointues et assez saillantes; quatrième article des palpes Irès- dilalé à rextrémilé et comme trian- gulaire ; corselet inégal , plus large à la base , ecnaucre antérieurement et postérieurement. Ce genre ne com- prend que des espèces propres à l'A- mérique septentrionale , et qui sont lemarquables par leur forme assez large , pointue postérieurement à peu près comme dans les Carabus frigidus, C. Cisteloïdes , etc. , de Fabvicius. Ijcs élytres ne recouvrent point d'ai- les et sont soudées entre elles. On voit à leur base une forte carène qui de l'angle extérieur s'étend oblique- ment jusque vers le milieu. Leur tète offre sur le devant deux enfoucemens très-considérables et caractéristiques ; c'est de ces deux impressions que Bonelli a tiré le nom qu'il donne à ce nouveau genre. Les Dicasles apparte- naient ( liègn. Anim. de Cuv. j à la cinquième division de la tiibu des Carabiques; ils font partie mainte- nant (liist. Nat. et Icou. des Coléopt., par Latreille et Dejean , i'" livr. , p. 86 ) de la division des Thoraci- ques. J% CAR-iBiQUES. Ce genre a mù 4g: fthisieurs points de ressemblance hvcc es Licines et les Badisles. Celte ana- logie consiste dans un labre profon- démonl écliancré , dans le bord anté- rieur et supérieur de la tête concave , formant une espèce de centre , et dans l'absence des dentelures à l'é- chancrure supérieure du menton ; les principales différences consistent dans la forme des mandibules qui sont tronquées et très-obtuses dans les Licines et les Badistes. Bonelli dé- crit quatre espèces. Parmi elles nous citerons : Le Dic.ELF. POURPRÉ, D. purpura- tus , B. — Bosc en a rapporté de la Ca- roline un individu femelle. Le DiciELE VIOLET, D. piolaceusr B. Il est encore originaire de la Ca- roline , et nous le devons à Bosc. Ijcs deux autres espèces sont le Dicœlus elongatus , B., indiqué d'une manière fort douteuse comme trouvé en Afri que ; et le Dicœlus teter , B. , de l'A- mérique septentrionale. (aud.) DTCALTX. BOT. PHAN.- Louiceiro a nommé ainsi un Arbre de la Cochin- chine, qu'il croit être le même que celui figuré par Rumph ( Hort. yimboin., 3, lab. io4 ) sous le nom iWdrborrediuipa. Il est grand , à feuil- les alternes , glabres , lancéolées , lé- gèrement dentées , à fleurs de couleur blanche , petites , disposées en grap- pes presque terminales , les unes her- mapnrodites, les autres seulement femelles. Le calice court et quinqué- denté est entouré à sa base par trois folioles qui simulent un autre calice extérieur, et ont fait donner à ce genre le nom qu'il porte. La corolle est profondément divisée en cinq par- ties plus longues que le calice. De nombreux filets capillaires qui la dé- passent s'y insèrent et sont chargés d'.inthères arrondies et biloculaires. L'ovaire à peu près globuleux que terminent un style épais, turbiné, plus court que les étamines, et un stigmate obtus , fait corps avec le ca- lice. Il devient une petite drupe cou- ronnée à son sommet par les dents de ce calice, entourée a sa base par 464 Die les trois folioles également persistan- tes , et remplie par une graine uni- que dont la forme est celle d'une bouteille. Les fleurs femelles ne dif- férent des hermaphrodites que par l'absence des etamines. Si l'on regarde la corolle comme composée de cinq jietalcs légèrement soudés à leur base, ce genre présentera quelques rapports avec le Utravadla, dont il se distin- guera principalement par le nombre quinaire , et non quaternaire , de ses parties , et il devra alors prendre place parmi les Myrtées. Mais ici, comme pour tant d'autres genres du même auteur, il est peut-être plus sage d'at- tendre, pour assigner ses rapports, qu'on puisse s'appuyer sur une nou- velle description mieux précisée , et non sur de simples probal)ilités. (A.D. J.) " DIGARPELLE. Bicarpella. boï. CRYPT. ( Céramiaires. ) Genre l'ormé pour de petites Plantes marines, con- l'on- lu d'abord par les algologues dans leur genre Ceramiiun , avec une foule d'autres lijydrophytes dispa- rates, et par Lyngbye et Agardh , parmi leurs Hutchinsia , dont les Uicarpelles ont à la vérité toute la contexture organique ; mais elles tlifFèrent essentiellement de ces der- nières , par la complication de leurs organes générateurs qui se présen- tent sous deux formes tiès-distinctes. Dans l'intérieur des rameaux , on dé- couvre des corpuscules obronds, opa- ques, comme environnés d'un an- neau translucide , et bientôt l'on voit se développer en outre extérieure- ment de véritables capsules , en tout semblables à -celles des Hutchinsia. Il existe d'ailleurs une tache de ma- tière colorante au centie de chaque article, de sorte qu'une Dicarpelle semble êtie un amalgame de trois genres fort différens. — Les espèces bieii constatées, que nous compren- drons ici, sont le Dicarpellafastigiata, N. ; Hutchinsia ( Lyngb., Tent., p. 1 08 , pi. 53 ; et le DicarpeÙa violacea, Hutchinsia, Lyngb., loc. cit. , p. 112, i. ab; Ceramium fucoïdesy Cand. , Fior. Fr. 2, p. 44. (b.) DIC * DICARPHUS. BOT. CRYPT. {Chant- pignons. ) Genre proposé par Rafines- que , pour un Champignon toujours imparfaitement connu des Etats-Unis d'Amérique, qui, intermédiaire en- tre les Téléphores et les Hydnes , res- semblerait aux premiers par sa sur- face supérieure , et aux seconds par l'inférieure. iu\ * DICARYDM. BOT. phan. Genre publié par Rœmer et Schultes ( Syst. reget., vol. 4, p. 802), d'après quel- ques notes manuscrites de Willde- now, et caractérisé ainsi : calice per- sistant à cinq dents ; corolle monope- tale à cinq dents, ayant l'entrée du tube velue; cinq etamines ; style épais subulé; stigmate obtus; drupe contenant un noyau bilocuhire et une grame dans chaque loge. Ce genre , que Kunth n'a rapporté à au- cune des Plantes qu'il a décrites dans l'ouvrage de Humboldt et Bonpland , renferme deux espèces recueillies par ces illustres voyageurs. Le Dicaryum suhdentatum , Willd. , croît sur le Pi- chiucha; l'autre espèce {Dicaryum seriulatuni , W. ) habite la montagne de Quindiu , dans l'Amérique raéri - dionale. Les renseignemens laissés sur ce genre par Willdenow sont trop in- complets pocir donner une idée exacte des Plantes qui le composent. (g..n.) DICEE. OIS. Dénomination d'un genre de la méthode de Cuvier , et dont les espèces sont confondues par- mi les Philédons de Temminck. V. PhILÉDON. (DR..Z.) DIGÈLE. INS. Pour Dicœle. V. ce mot. (b.) * DICÉPHALE. BOT. phan. Se dit d'un fruit qui a deux sommets , c'est- à-dire qui est terminé par deux poin- tes ou deux cornes , comme par exem- ple dans les Saxifragées. (a. r.) DIGERE. Vicera. bot. phan. Fors- ter a établi sous ce nom un genre très- voisin des Elœocaj-pus , auxquels il a été réuni par Yahl, mais que De Candollc a de nouveau rétabli dans le premier volume de son Prodromus Fi?;. 1.1 1)0 DICEIUTE GAUCHE. DICERAS SINISTIU. Nob . Fiv.2ab. GRYPHÉE ANGULEUSE. GRYPBAEA JJSCtULATA . Lamk DIG Systernatis, i , p. 520. Ce genre encore fort obscur fait partie de la nouvelle famille des Elœocarpées et de la Po- lyandrie Monogynic. Ou lui donne pour caractères : un calice formé de auatre ou cinq sépales; une corolle 'un égal nombre de pétales ; des étamines au nombre de douze à vingt, ayant les anthères linéaires terminées par deux soies; le fruit est une cap- sule à deux loges [^olyspermcs. Ce genre se compose de deux espè- ces originaires de la Nouvelle-Zélan- de , savoir : Dicera dentata , Forst. Gen., p. 80, ow Elœocarpiis dentaliis, Vahl. S\ mb. 5 , p. 67 ; et Dicera ser- rai a ^ Forst., loc. cil. , ou Elœucarpi/s Dicera, \:i\ï\. De Candolle soupçonne que celte espèce ne fait probablement pas partie du genre Dicera,- qu'elle constitue peut-être un genre nou- veau , ou rentre dans son genre Frie- sia. Gmeliu , dans son Sjstema , a réu- ni au genre Dicera le genre Craspe- dum de Loureiro, dont Poiret a fait une cs^kcQ à' Elœocarpus. (a. r.) DICERATE. Diceras. moll. Deluc découvrit le premier les singulières Coquilles qui ont servi à former le genre qui va nous occuper. Ce fut dans les couches calcaires du mont Salève qu'il les trouva ; et Saussure ( Voyage dans les Alpes , T. i , pag. 190 , pi. 2 , fig. 1 , 2 , 5 , 4), en fai- sant la description de cette montagne curieuse, rapporta les observations et les figures qui lui furent communi- quées par le savant naturaliste gene- vois. Depuis, Gillet-Laumont eut oc- casion de retrouver des Coquilles ana- logues et dans des circonslances sem- blables à Saint-JNJihiel en Lorraine. En juillet 1820, dans un voyage que nous entreprîmes pour visiter cette localité intéressante , nous eûmes oc- casion de voir que les Coquilles de Deluc s'y retrouvaient avec les mêmes assemblages de corps marins pétrifiés, des Polypiers, des Pinnigènes, des ïérébralules , desEncritcs , etc., avec cette seule différence que la pâte cal- caire qui les renferme , étant plus TOME V. DIC 465 friable dans quelques-unes de ses parties , on en extrait plus facilement et plus nettement les corps pétrifiés ; nous ne pourrions diie si la position géologique des couches, qui renferme les Dicératcs au mont Salève, est sem- blable à celle de Saint-Mihiel ; mais nous pouvons affirmer que dans cette dernière localité, les couches dépen- dent de la partie moyenne de la gi an- de formation oolitique du Jura. Dans d'autres parties de la France , dans les départcmens de la Sarthe , de l'Orne, et peut-être du Calvados , on observe une couche continue sur plus de vingt lieues d'étendue , oîi on trouve une Dicera le toujours plus pe- tite, bien probablement d'une autre espèce, et dont on n'a eu jusqu'à présent que le moule intérieur accom- pagné, si ce n'est des mêmes Fossiles qu'au Salève et à Saint-Mihiel , au moins de celui qui est le plus carac- téristique, la Pinnigène. Ce qui est très-remarquable dans ce dernier gis- sement de Dicérates, c'est que la po- sition géologique est la même que celle de Saint-Mihiel. Tels sont les trois endroits , les seuls connus , à ce que nous pensons, ou l'on ait remar- qué des Dicérates; et ils n'appar- tiennent pas évidemment aux plus anciennes couches du globe, comme l'a dit Défiance dans le Dictionnaire des Sciences naturelles. Depuis long-temps Favannc avait figuré (pi. 80, fig. 5) une Dicéiate , à laquelle Chemnitz seul lit atten- tion. Celui - ci la rapporta mal à propos au Chaîna bicornis de Lin- né, qui est une espèce vivante et certainement toute différente. Bruguière, ayant vu le type qui avait servi à la figure de Favan- ue , pensa que l'on pouvait en faire une nouvelle espèce dans le genre Came ; ce fut sous le nom de Game bicorne, Chama bicornis, qu'il dé- crivit cette Coquille dans lEncy- clopédie , ne connaissant pas , sans doute, celle qu'avait décrite Deluc, et figurée par Saussure, trois an- nées auparavant. Lamarck ne crut pas d'abord nécessaire de créer uu 466 DIG génie particulier pour les Dicérates ; aussi , il n'en est fait aucune mention clans le Systèmedes Anim. sans vert.; uiais un peu plus tard, il le cre'a dans les Annales du Muséum (vol. 6, pag. 3oo, pi. 55, fig. 2, A, b). Cuvier (Règne Animal) ne l'admit pas, pen- sant qu'il présentait trop peu de dif- lérence pour le séparer des Cames ; cependant Schweiguer , Defrance , Férussac^ le conservèrent. Nous ne voyons pas de motifs sulfisans qui nous le fassent rejeter , surtout en modifiant les caractères donnés par Lamarck : coquille inéquivalve, adhé- rente, à crochets coniques très-grands, divergens , contournés en spirales ir- régulières; lame cardinale très-large, fort épaisse, portant postérieurement sur la valve droite une forte dent co- nique et devant une grande fossette profonde ; sur la valve gauche , une fossette postérieure recevant la dent postérieure de l'autie valve, et de- vant elle, une grande dent épaisse, concave , subauriculaire , reçue dans la fossette de l'autre valve ; des deux impressions musculaires , l'antérieu- re est le plus souvent subauricu- liforme , et se continue en carène saillante jusqu'à l'extrémité des cro- chets. Defrance a cru pouvoir faire de la Dicérate du mont Salève , une espèce distincte de celle de Saint-Mihiel ; nous ne sommes pas du même avis , nous la regardonscomme une simple variété; il n'en est pas de même du Moule de Normandie , dont il n'a presque rien dit , et qui nous semble- rait devoir former une espèce dis- tincte. Les Dicérates, avec la forme générale des Isocardes , ont l'irrégu- larité des Cames , vivant, comme cel- les-ci , fixées aux corps sous-marins par un des crochets, le droit ordinai- rement qui est aussi le plus grand , le plus irrégulier , et sur lequel on aper- çoit l'empreinte de l'adhérence qui fixait la Coquille. Nous possédons une valve encore adhérente à un autre corps marin. Dicérate ariétine , Diceras arie- tina, Larak. , Anim. sans vert. T. vi, DIC p. 91; Deluc, Voy. aux Alpes, par Saussure, p. 190, pi. a,f. 1,3, 5, 4; ce dernier l'a comparée à une corne de Bélier, doii le nom d'Ariéline que Lamarck lui a donné. Favanne l'a fi- gurée dans sa Conchyliologie (pi. 80, fig. 5). Cette Coquille est grande et épaisse , a ses crochets très-grands , tournés en spirale, non carénés sur une de leurs faces ; nous avons exa- miné plus de vingt individus de Saint-Mihiel: tous, sans exception, étaient fixés par la valve droite. Il en est de même de ceux du mont Salève, que nous avons eu occasion d'obser- ver dans diflérentes collections. On remarque souvent à la surface de ces Coquilles des parties lisses ; cela vient de ce qu'une partie de la couche extérieure, qui est rugueuse, obli- quement striée, s'est écaillée et s'est détachée , en séparant la Coquille de la pierre oii elle était incluse. Nous considérerons la Coquille de Saint-Mihiel , du moins celle que l'on y trouve le plus communément, com- me une variété de celle-ci ; elle n'en diflèie réellement que par sa dent car- dinale qui est moins grande , et par les crochets qui sont dans un certain nombre d'individus moins surbaissés que dans celle du mont Salève. Nous possédons des individus qui ont jus- qu'à quatre pouces de large au-des- sous du crochet. Dicérate gauche, Die. si/iistra, N. Nous avions d'abord pensé que cette espèce n'était qu'une variété de la précédente. L'ayant observée avec plus de soin, nous reconnûmes notre erreur ; et voici sur (juoi nous nous fondons pour l'établir : elle est plus petite ; les crochets ne sont jamais plus saillans que les bords; ses val- ves, et surtout la plus petite, sont séparées en deux parties inégales par une carène assez aiguë; elle est à l'inverse de la Dicérate arié- tine ; car si l'on met les grandes valves du même côté , les crochets de l'une vont de droite à gauche; ceux de l'autre vont de gauche à droite ; c'est par le crochet de la grande valve qui , ici , est du côté DTC gauche, qiiç la Coquille est fixée. L'inverse a lieu dans la Dicéiale arié- Jine : ces caractères seraient suffisans pour établir cette espèce ; mais la charnière nous en offre do bien plus certains encore : ce sont même ceux qui nous ont décide!» à la pro- poser. Dans la Dicérate ariétinc, la charnière de la valve gauche pré- sente une grande dent , et à côté une fossette de peu de grandeur ; dans la Dicérate gauche, hi même valve présente deux dents cardinales, une très-grande, tronquée dans son extrémité antérieure par une petite fossette , et qui suit la direction du corselet; lautre est placée derrière elle, mais elle est bien plus petite; el derrière celle-ci une fossette coni- que profonde ; la valve droite olIVe tious le corselet une grande fossette à l'extrémité de laquelle se trouve une dent isolée , arrondie en forme d'un petit mamelon; un peu postérieure- ment, se voit une petite fossette sé- parée de la première par une légère élévation; ces deux cavités sont des- tinées à recevoir les deux dents car- dinales de l'autre valve ; derrière elles, et sous la lunule , se trouve une grande dent pyramidale subtriangu- laire, qui est reçue dans la fossette correspondante de la valve gauche. Avec des caractères aussi tranchés que ceux que nous venons d'exposer, il serait difficile de se refuser à ad- mettre cette espèce, puisque la char- nière seule, abstraction faite de la forme générale de la Coquille, suffi- rait pom- la constater ; nous ne possé- dons que deux individus de cette es- pèce , l'un dont les valves sont réunies par la pâte calcaire, l'autre que nous sommes parvenus àouvrir etàvideren grande partie ,et dont nous possédons par conséquent la charnière entière. Elle sera figurée dans une des prochai- nes livraisons des planches de cet ou- vrage. Le plus grand individu a deux pouces de large et trois pouces de long, la longueur étant prise au point le plus élevé du crochet de la grande valve. Nous avons recueilli à Saint-Mihiel quelques Moules intérieurs de Dicé- DIC 46t rates , pour les comparer avec ceuy delà Normandie; quoiqu'ils présen- tent des différences, elles ne nous semblent point suffisantes pour éta- blir une troisième espèce; il fau- drait que des portions de charnière , ou au moins la forme du test de In Coquille, vinssent aider à la détermi- nation. (D..n.) * DICERAÏELLE. Diceratella. INF. Genre de Microscopiques de la famille des Trichodiée^ , dont les ca- ractères consistent dans un corps simple , libre , muni de poils tout au- tour et même à sa surface, et armé de deux tentacules en forme de petites cornes ou de crochets à l'une des ex- trémités du corps. Ce genre est for- mé aux dépens des Cercaircs et des Leucophres de Millier. Il est peut- être un peu trop artificiel, et chacune des deux espèces que nous y renfer- nions pourra devenir le type de nou- veaux genres que nous n'avons pas hasardés dans la crainte qu'on nous reprochât de multiplier les divisions outre mesure. DlCERATELLE TRIANGULAIRE , Dl~ ceratetla tnangulans,^.[y. planches de ce Dictionnaire ); Leucophra cor- nu ta ^ Miill. , /«/!, p. 157; Encycl., Vers, m., pi. 11 , fig. 36-39. Cette espèce , qui se trouve vers le com- mencement de l'hiver dans l'eau des marais ou de certains fossés , et dont les individus varient beaucoup pour la taille , pourrait au premier coup-d'œil être confondue avec les Vorticelles polymorphes et vertes de Millier ; comme celles-ci, on la voit changer de forme sous le mi- croscope, mais les molécules qui la constituent ne sont point disposées en séries monilifonnes. Sa forme est aplatie , et quand l'Animal prend toute son extension , elle devienlexac- tement triangulaire, armée de cornes aux deux extrémités du côté antérieur qui est le plus petit du triangle; sa partie postérieure atténuée est tan- tôt aiguë , tantôt obtuse , et même se bilobe ou se divise eu trois ; sa cou- leur est d'un vert foncé; on distingue 3o* 468 DIC dans son intérieur trois ou quatre globules qui sont peut-être des pro- pagules. Quand elle se contracte tous les°cils sont cachés , et l'on dirait un gros Volvocédont la molécide s'agite en dedans. D'autres fois , prenant la figure d'un triangle équilatéial , sans montrer ni cornes ni poils , on dirait une espèce nouvelle du genre Gone. Mais dans la natation ordinaire , les poils s'agilent tout autour; ceux du côté Jintéricur sont droits , ceux des deux autres sont légèrement inclinés •vers la partie postérieure. Tout le corpsde ce singulier Prêtée se décom- pose en mourant, et les globules vas- culaires dont il était un amas se dis- persent et ressemblenl à des couches de- cette matière verte de Priesiey qui nous occupera par la suite dans ce Dictionnaire. DicERATELLE OVOÏDE, Diceiatella ouata, N. C^'- planches de ce Dict.); Cercaria ouata, Muller , Jnf., p. 128; Encycl. , Vers. ÏU. , pi- 9. f- i7-i8. Cette espèce marine est fort rare , ob- ronde , comme couverte de petits poils courts qu'on sérail tenté de croire disposés par bandes, et qui rayon- nent tout autour. Sa couleur est bru- nâtre ; elle est fort distincte de la pré- cédente puisqu'elle change peu de forme , et que ses cornes ou tenta- cules sont situées postérieurement. Elle a aussi une faconde nager toute particulière. i^-) * DICERATIUM. bot. vn.\.s. La- gasca , dans son Catalogue du jardin de Madrid, publié en 181.'), établit sous cette dénomination un genre qui avait déjà été constitué par R. Brown ( in Hort Kew., édit. 1812, vol. 4, p. 1 17), et en avait reçu le nom de Notoceras. Le professeur DeCan- àoWe {Prodr. Syst.veget. , 1 , p. i4o) ayant encore £; jouté au Notoceras une espèce dont le: siliques étaient termi- nées par quatre cornes, a partagé ce genre en deux sections dont il a nommé la première Diceratium , et qu'il a ainsi caractérisée : siliques dé- hiscentes bicornes ; graines compri- mées ; cotylédons parallèles à la cloi- DIC son ; fleurs jaunes très-petites ; feuil- les entières; poih nombreux appli- qués. Cette section ne renferme que les Notoceras Canariense de Brown , et le N. Hispaniciim , D. C , ou Di- ceratium prostratum de Lagasca, fi- guré dans le deuxième volume , plan- che 17 des Icônes selectœ de M. Ben- jamin Uelessert. (G..N.) * DICÈRE. Diceras. iNTEST. C'est le nom que Rudolphi , dans ses ouvrages sur les Enlozoaires ou Vers intestinaux , a donné à un gen- re de ces Animaux que Zultzer avait appelé Ditrachyure. f^. ce mot. (LAM..X.) DIGÈRES. Moi.L. (Blainville.) Syn. de INudibrauches. r. ce mot. (b.) DTCÉROBATE. pois. Sous-genre de Raie établi par Blainville. /^'. Raie. (b.) DICEROS. lîOT. PHAN. Genre de la Didynamie Angiospermie , éta- bli par Loureiro ( r/or. Coc/iin- c/iin. , p. 465), et ainsi caractérisé : calice à cinq divisions subulées , ve- lues , droites et presque égales; co- rolle campanulée , dont le tube est velu intérieurement, et le limbe à quatre découpures obcordi formes, une beaucoup plus grande que les autres ; quatre étamines didynames , ayant leurs anthères écartées et bi- cornes ; capsule biloculaire , bival- ve et polysperme. WilldenoAV, dans l'édition de Loui'eiio, a indiqué ce genre comme identique avec VAchl- menes de Vahl, et Poiret l'a réuni au Columnea. kxnsi , le Dlceros Co- c/iinc/iinens/s , Lour. , est le Colum- nea Cochuichinensis de l'Encyclopé- die. C'est une Plante herbacée , ve- lue, à feuilles étoilées, ternées, lan- céolées , charnues et glabres ; elle croît dans les lieux humides de la Cochinchine , oiaon la mange confite dans du vinaigre. En adoptant ce genre, Persoon y a réuni X Achimenes sesamoides de Vahl , et l'a nommé Diceros longifolius ; mais celte Plante * que Burmann a décrite {Flor. Indica, p. i33) sous le nom de Sesamum Ja- DIC vanicum , et dont Jious avons vu les ëclijuitilloiis authentiques de son pro- pre heibier, appartient au genre Chc- tone. (O..N. ) DICHAPÉTALE. Dichapetalum. BOT. PiiAN. Genre de la raniillc des Térébiuthacées et de la l'cntandrie Monogynie , L. , fondé par Du l'elit- ïliouars ( Gene-a JSova Madagasca- riensia , p. ;25 ) , cl ainsi caractcrisc : calice monophylle , campanule , pro- fondément quincjuéfide ; cinq pétales linéaires à leur base, bifurques au sonnnet , et alternes avec les décou- pures calicinales; cinq étamines al- ternes avec les pétales , périgynes , dont les filets sont oblongs , les anthères cordiformes ; cinq petites écailles à la base de l'ovaire; style simple trifide au sommet ; fruit bac- ciforme, ayant un tégument char- nu et divisé primordialement en trois loges monospermes, mais dont deux s'oblitèrent le plus souvent; graine épaisse ,sanspérispenne , à co- tylédons épais , et à radicule petite et supérieure. Le DicHAPÉTALE DE Du Petit- Thouars , Dichapetalum T/iouarsia- num ( Ramer Collect.], est un petit Arbrisseau dont les rameaux sont grimpans et presque aphylles; les feuilles sont alternes entières , les fleurs petites et disposées en faisceaux axillaires. Il croît à Madagascar. (G..N. ) DICHELESTE.cRusT. PourDiché- leslion. /^'. ce mot. (aud.) DICHÉLESTION. Dichelestium. CRTJST. Genre de l'ordre des Bran- chiopodes , famille des Pœcilopes ( Règn. Anim. de Cuv.), établi par Jean-Frédéric Hermann (Mém. ap- térologique , p. lo, 16, 126), qui le range dans la troisième famille des Aptères. Ses caractères dis tinclifs sont : dix pie>ls , outre les pinces frontales à pouce émoussé ; antennes filifor- mes , réfléchies ; bec cylindrique , membraneux , creuv ; six palpes iné- gaux , de forme différente. Latreille caractérise ce genre de la manière suivante ; coi-ps presque cylindrique , DIC 469 un peu et insensiblement plus grêle vers .son extrémité postérieure, com- posé de sept segmens , dont l'anté- rieur, beaucoup plus grand , porte deux antennes en forme de soie ; deux serres frontales et avancées ; un bec avec des espèces de palpes et quatre pieds crochus et dentés ; segmens qui suivent, portant quatre autres f)ieds , terminés par des doigts denté- es ; un corps ovalaire et simple de chaque côté du troisième anneau ; deux petits tuberculeux et quelque- fois deux longs iilcls articulés au bout de l'anneau postérieur. Leach qui a eu occasion d'étudier, sur la nature , le genre dont il s'agit , lui donne pour caractères ( Dict. des Se. natur. , lom. xiv, p. .')33) : têt hexagone; antennes composées de sept articles ; abdomen allongé , plus étroit que le têt ; la paire de pâtes antéricuies dirigée en avant; leurs ongles recourbés et se rencontrant, avec une petite dent vers l'extrémité de l'article précédent; la seconde paire allongée , mince , bifide à son extrémité ; le dernier article de la troisième paire très -épais, terminé par un ongle très-fort ; les quatrième et cinquième paires courtes et bifides ; la sixième ressemblant à des tuber- cules allongés ; le bec qui prend nais- sance derrière les pâtes antérieures , a de chaque côté une touffe de filets. — Les Dichclestions sont des petits Crustacés parasites vivant sur les bran- chies de l'Esturgeon dont ils sucent le sang. On ne connaît encore qu'une espèce , le Diehéieslion de l'Estur- geon, D. Tursiullis d'Hei'mann ( loc. cit. , pi. V, fig. 7, 8 j, qai en a donné une description étendue et fort com- plète, (aud.) DICHLOSTOME. Dic/ilostoma. ACAii. Genre voisin de celui des Méduses , établi par Rafinesque pour un Animal qui vit dans les mers de Sicile , et auquel il donne les caractè- res sulvans : corps gélatineux , plat ; bouche inférieure située à une des extrémités , et accompagnée de deux appendices. Ce genre ne renferme 470 DK encore qu'une seule espèce qui doit être examinée de nouveau avant d'ê- tre réputée suffisamment connue , le Dichlostome elliptique. (lam..x.) ^ * piCHOBDNES. Dichobuni. mam. Troisième division formée pai' Cuvier (Oss. Foss. T. m, pag. 126), dans son genre Anoplotherium, /^. ce mot, et composée des trois espèces nouvelT- les suivantes : Anoplotlierium Lepu- rinum , caractérisé par l'égalilé, aux quatre pieds, du doigt accessoire avec les intermédiaires. Sa taille et son port le rapprochent d'un Lièvre. Anoplotherium Muriniim , grand com.me un Cochon -d'Inde, connu seulement par une mâchoire. Ano- plotherium obliquum , de la même taille que le précédent , caractéiisé par l'obliquité plus grande de la mâ- choire. Ces trois Animaux perdus sont du bassin de Paris. (a.d..N8.) DICHOLOPHUS. OIS. ( Illiger. ) p^. Cariama. DICHONDRE. Dichondra. bot. phan. Genre de la famille des Con- volvulacées , établi par Forster , et qui depuis a reçu différens noms. Ainsi Gaertner l'a décrit et figuré ( de Fruct. , tab. 94) sous le nom de Ste- ripha, qui lui avait été donné par Banks , et Walter en a fait son genre Demidofia. Le Dichondra se recon- naît à son calice ouvert à cinq divi- sions profondes ; à sa corolle mono- pétale régulière et rotacée découpée en cinq lobes, à peine plus longue que le calice. Les étamines, au nom- bre de cinq, sont attachées à l'inté- rieur de la corolle. Les filets sont subulés , les anthères cordiformes , obtuses , à deux loges. On compte deux pistils dans chaque fleur. Ces deux pistils sont quelquefois soudés intimement , de manière à n'en for- mel- qu'un seul plus ou moins bilobé ; c'est, ce que l'on observe , par exem- ple , dans le Dichondra Caroliniensis de Michaux. Chaque ovaire porte un style qui se termine par un stigmate capitulé et com/ne pelté. Le fruit, renfermé dans l'intérieur du calice t>IC qui persiste, se compose de deux akè- nes quelquefois un peu soudés en- tre eux par leur base. Chacun deux contient une ou deux graines qui partent de sa base et qui se com- posent d'un tégument épais , crus- tacé , et d'un embryon très-grand, relativement au volume de la grai- ne , dressé , ayant ses cotylédons contournés et enveloppés dons un endosperme assez mince et char- nu. Les Dichondra sont de petites Plantes étalées, rampantes, ayant le port des Sibtltorpia. Leurs tiges sont rameuses, pubescentes; leurs feuilles entières , pétiolées , cordifor- mes ou réniformcsj leurs fleurs pé- donculées et solitaires à l'aisselle des feuilles. On a décrit sept espèces de ce gen- re; mais ce nombre peut facilement être réduit. En effet , plusieurs espè- ces , telles que les Dichondra sericea de Swartz , Dichondra peruviana de Persoon, sont à peine des variétés du Dichondra repens de Forster , qui doit être considéré comme le type du genre. Cette espèce , qui croît à la Nouvelle-Zélande , à la Nouvelle- Hollande , aux Antilles , sur le con- tinent de l'Amérique, et que Bory de Saint-Vincent a retrouvée à l'île de Bourbon , est une petite Plante vivace, pubescente: sa tige est éta- lée sur la terre, rameuse, portant de petites feuilles alternes , rénifor- mes , émarginées ou rétuses à leur sommet ; entières , pubescentes à leur face inférieure. Ses fleurs sont petites , portées sur des pédoncules axillaires et solitaires. Cette Plante a été décrite sous différens noms. Ainsi Linné fils la nommait Sibthorpia euol- vulacea et Gaertner Steripha renifor- mis. La Dichondra Caroliniensis de Michaux est bien distincte, par ses deux ovaires soudés ensemble , de manière à sembler ne former qu'un seul pistil plus ou moins profondé- ment bilobé. (a. r.) *DICHOSMA. BOT. PHAN. Sec- tion établie par De Candolle {Pro- drom. Systemat. Veget. , vol. 1, p. DIC 716) dans le geiwe Diosma, et ca»ac- ferisdc par ses étanilnes presqu'égales aux pétales , et légèrement saillantes après l'anthèse ; do ces élainines , cinq sont fertiles et cinq stériles ou nulles ; pétales longuewient onguicu- lés, profondément divisés en deux lanières linéaires. Cette section ne renferme qu'une seule espèce, le Diosma hijida , Jacq. [Collect. m, p. 278, t. 20, f. 1). (G..N.) » DrCHOSTYLIS. bot. phan. R. Brown a distingué du genre Scirpus les espèces dépourvues de soies hy- pogynes, et en a formé un genre nouveau sous le nom d'Jsolepis. Par- mi ces espèces , les unes ont un style trifide, les autres un style bifide. C'est aux premières seulement que Beauvois conserve le nom générique de Brown , et il assigne aux secondes celui de Dichostylis qui indique le double style par lequel il les carac- térise, (a.d. j.) DICHOTOMAIRE. Dichotomaria. POLl'P. Genre établi par Lamarck dans la troisième division de ses Polypiers vaginiformes ; il se com- pose de nos deux genres Galaxau- ra et Liagora ; le premier fait partie des Corallinées , le second des Tu- bulariées; l'un et l'autre offrent des différences tellement tranchées, que l'on est étonné de leur réunion par un homme aussi scrupuleux que La- marck. Aucun naturaliste n'a adopté le genre Dichotoraaire. (i.am..x.) * DICHOTOME. BOT. Se dit d'une tige d'abord simple, puis bifur- quée en deux branches dont chacune se bifurque de nouveau. La Mâche en offre un exemple. La plupart des Mertensies , genre de Fougères , et beaucoup de Lycopodes sont Dicho- tomes. (a. r.) * DICHOTOMIE . Dichotomia. bot . PHAN. Mode de division par bifurca- tion. Ainsi une tige est divisée par Dichotomie lorsqu elle se partage ea deux branches principales qui se subdivisent chacune en deux autres DIC 4?» branches et ainsi successivement. F". DlCIIOTOME. ^ (a. r.) DICHOÏOPHYLLUM. bot. piian. (Dillen.) Syn. de Cératophylle. F", ce mot. (a.r.) DICHROA. BOT. PHAN. Genre éta- bli par Loureiro , d'après un Arbuste qui habite la Chine et la Gochinchi- ne. Ses feuilles sont opposées ; ses fleurs disposées en corymljes termi- naux. Elles présentent un calice glo- buleux à quatre dents ; cinq pétales plus longs que lui, épais, étalés; quinze étamines plus courtes , à filets ténus et inégaux entre eux , à anthè- res ovoïdes et dressées ; un ovaire renfermé dans le calice , surmonté de quatre styles épais que terminent des stigmates échancrés. Le fruit est une baie à quatre loges polyspermes. Ces caractères suffisent-ils pour fixer la place de ce genre ? A-t-il quelques rapports avec les Cercodiennes ou avec VHydrangea? — Le nom de Dichroa , qui , d'après son étymologie , signifie double couleur, est dû à celle des co- rolles, qui, blanches à l'extéiieur, sont bleues au -dedans , ainsi que les étamines. Loureiro a donné à son uni- que espèce le nom de febrifuga , à cause des propriétés de cette Plante , dont les feuilles et la racine sont employées , dit -il , avec succès dans le traitement des fièvres intermit- tentes, (a.d.j.) DICHROCÈRE. annel. (Dict. de Déterville. ) Pour Dicrocère. f^. ce mot. (AUD.) DICHROITE. MIN. lolli/i , W. ; Cordiérite, Haiiy. Substance qui ne s'est encore rencontrée qu'en cristaux réguliers , ou en masses vitreuses , à cassure inégale, d'un bleu violàtre par réflection , et offrant une double cou- leur par transpaience , savoir : celle de la surface , lorsqu'on dirige le rayon visuel parallèlement à l'axe des cristaux , et une couleur d'un jaune brunâtre , lorsque ce rayon est dirigé perpendiculairement à l'axe. C'est de-là que vient le nom de Di- chroïté donné à cette substance par 473 DIC Cordier , qui , le premier , en a fait une description exacte et complète. Elle a pour forme primitive un prisme hexaèdre régulier , divisible par des plans perpendiculaires à ses côtés , et dans lequel la hauteur est à 1 arête de la base à peu près dans le rapport de neuf à dix. Suivant l'analyse de Bons- dorfF, elle résulte de la combinaison d^un atome de Bisilicate de Magnésie avec quatre atomes de Silicate d'Alu- mine , et cette dernière base est sou- vent remplacée par le Fer ; en poids , elle contient : Silice, 5o,64 ; Magnésie, 7,88, et Alumine, 4i,48. — Le Di- chroïte raye fortement le verre , et difficilement le Quartz. Il pèse.'ipécifi- quement 2,16 ; il est douédela double léfraction. Un fragment de ce Miné- ral , exposé à l'action du chalumeau, se fond en émail gris nuancé de ver- dâtre. Les formes régulières observées et décrites par Haùy , présentent le prisme hexaèdre ou simple ou modi- fié sur les arêtes longitudinales et sur celles des bases. Le Dichroite appar- tient au sol primitif et aux terrains volcaniques anciens. Il a été trouvé d'abord eu Espagne, aux environs du cap de Gates et à Granatillo , près de Nijar , dans la baie de San-Pedro. Il y a pour gangue un tuf formé d une matière argileuse qui enveloppe des Grenats trapézoïdaux et des lames de Mica noir. Celte variété a été désignée quelquefois sous le nom de Spanisher Lazulith. Ou a trouvé aussi la Cor- diérite prèsde Bodenmais en Bavière; elle a un aspect plus vitreux que cel- le d'Espagne; et sa gangue est com- posée d'Amphibole vert, de Chaux carbonatée lamellaire blanchâtre, de Fer oligiste et de Fer oxldé brun. Werner a fait de cette variété une es- f)èce particulière à laquelle il a donné e nom de Peliom. Le Dichroïte existe aussi au Saint-Gothard, près de l'en- droit nommé le Ponl-du -Diable; à Arendal , en Norwège , avec du Mica noii' , et dans la mine de Cuivre d'O- rijervi , près d'Abo en Finlaiîde. La variété d'Orijervi , et celle de Sala en Suède , ont été décrites sous Je nom de Steinheilite. Enfin on a trouvé le DIC Dichroïte au Groenland dans un Gra- nité, en Sibérie, au Brésil et à l'île de Ceylan. C'est de ce dernier endroit que provient principalement la vaiié- téque l'on débite dans le commerce, sous le nom de Saphir d'eau , et que l'on a mise au rang des pierres fines , susceptibles d'être taillées comme ob- jets d'ornement. Cette variété a passé Eendaut long-temps pour un Quartz leuâtre ; mais , dans un excellent Mémoire , Cordier a prouvé son iden- tité avec rioliihe de Werner, de ma- nière à ne laisser aucun doute sur ce rapprochement. (g. dejl.) DICHROME. Dichroma. bot. PHAN. ( Persoon. ) Syn. de Dichio- mena. (Cavanilles. ) Syn. à'Ourisia ^ Commers. V. Dichromène et Ouni- SIE. (b.) DICHROMÈNE. Dichromena. BOT. PHAN. Genre de la famille des Cypéracées , section des Scirpées , établi par le professeur Richard dans le Synopsis de Persoon et adopté par Yahl et plusieurs autres botanistes. Ce genre se compose d'espèces appar- tenantaux genres Schœnus et Scirpus, et se distingue surtout par son style simple à sa base qui est coriace et tu- berculeuse , et par son akène lenticu- laire comprimé , rugueux transversa- lement , couronné par la base du style qui est persistante. Les Dichro- mènes sont des Plantes à tiges sim- ples, sans nœuds et sans feuilles, ou plus rarement rameuses , couvertes de feuilles et noueuses. Ses fleurs forment des espèces de capitules ou des corym- hes terminaux ou axillaires. Les épil- lets sont multiflores, composés dé- cailles imbriquées en tous sens , dont les plus extérieures qui sont vides ont une couleur différente et forment une sorte d'involucre. Il n'existe pas de soies hypogynes à la base de l'ovaire. Presque toutes les espèces qui appartiennent à ce genre sont originaires de l'Amérique méridio- nale. (A. B.) DICHROMON. BOT. piian. (Dios- DIC corlde. ) Syn. de Verveine V . ce mot. (b.) DICKTA. uoT.PiiAN. (Scopoli.) Syn. de Moulabea d'AubIct. /'. VÀn- DEL.TE. (b.) DICKSONIA. BOT. CRYPT. ( Mous- ses). Ehrhart avait donné ce nom à un genre formé du Gymnostomum pennati/m de Brùlcl; mais le nom de Dicksonia étant déjà donné à un genre de Fougères , les botanistes mo- dernes 1 ui ont substitué celui de Schis- tostega. V. ce mot. (ad, b.) DICKSONIE. Dicksonia. bot. CRYPT. {Fougères.) Ce genre, établi par L'Héritier dans son Serturn An- glicuni , appartient à la tribu des Folypodiacées ou Fougères à capsu- les entourées ]>ar un anneau élasti- que complet ; il se rapproche d'une part des Davallia , par son port et quelques-uns de ses caractères ; de l'autre , des Lindsea , par la structure et le mode de déhiscence de son tésru- nient; c est auprès de ces genres qu on le place en général ; cependant quel- ques-uns des caractères nous paraî- traient le rapprocher davantage des Cyathées auprès desquelles R. Brovrn l'a rangé ; mais dans ce cas il faudrait regarder les deux valves du tégument qui entoure les capsules, comme ap- partenant toutes deux à un vrai tégu- ment, et ne pas établir que la valve marginale est l'extrémité recourbée des lobes de la fronde. En admettant ce genre déstructure, les Dicksonies ne différeraient des vrais Cyathées que par la position complètement margi- nale des groupes de capsules , et par la déhiscence régulière du tégument qui les enveloppe. Quel que soit le caractère qu'on adopte pour ce genre, nous allons décrire la structure que présente sa fructification. A l'extré- mité de chaque lobe des frondes, on trouve un groupe arrondi de capsu- les ; ces capsules sont insérées comme dans les Cyathées sur une courte co- lumelle ou sur une sorte de tubercu- le saillant; elles sont entourées de toutes parts comme ces dernières, par DIC 473 un tégument sphéroïdal , qu'on a regardé , en général , comme forme d'un côté par l'extrémité des lobes de la fronde recourbée; et de l'autre, par un vrai tégument superficiel nais- sant de la partie inférieure de la fron- de , et adhérent au pourtour du lobe recourbé de cette même fronde ; la structure différente de l'extrémité de ft ces lobes , son analogie ,au contraire, avec l'autre valve du tégument et leur union dans la jeunesse de la Plante , paraissent cependant devoir faire re- garder cette valve marginale , nou comme l'extrémité de la fronde elle- même , mais comme un vrai tégu- ment qui naît de son extrémité. Il suf- fit pour cela d'examiner un véritable Dicksonia avant son développement parfait. On volt alors que4e tégument qui enveloppe de toutes parts les cap- sules , ne dilTère en rien à la partie inférieure et à la partie supérieure. Plus tard, ces deux parties se séparent en deux valves ; et alors , l'une d'elles faisant suite à la fronde , on l'a regar- dée comme une partie même de cette fronde, quoiqu'elle en diffère autant que le tégument des Adianthum diffère de celui des Ptéris qui naît également du bord de la fronde , et qu'elle ne ressemble pas pour la for- me aux autres dentplures de la fronde. Il y a quelques espèces de Dicksonia, dans lesquelles, cependant, le tégu- ment est formé par une véritable écaille ou membrane demi-circulaire, s'ouvranl en dehors , et s'appuyant sur un des lobes de la fronde , sans jamais y adhérer; ces espèces diffè- rent beaucoup des vrais Dicksonia , et doivent en être séparées et former un genre distinct; plusieurs espèces d'Amérique et une espèce nouvelle du Népaul offrent ce caractère. Les véritables Dicksonies sont , en général , des Plantes de l'hémisphère austral, de Mascareigne, de Sainte- Hélène, de la INouvelle- Hollande et des îles de la mer du Sud. Plu- sieurs ont , comme les Cyathées , des tiges arborescentes ; tels sont le Dicksonia anlarctica , figuré par La- billardière ; le Dicksonia squanosa ou 474 DIC Tiichomanes squarrosum de Forstcr; le Dicksonia arborescens de L'Héritier, etc. Les espèces d'Amérique sont, au contraire . plus délicates ; el leur port se rapproche davantage de celui des Davallia; toutes ces Plantes sont ce- pendant très-remarquables par leur iVonde très-profondément divisée et . par leurs pinnules à dents aiguës et obliques, caractères qui les font dis- tinguer facilement des autres Fou- gères et surtout des Davallia , dont elles ont un peu le port; mais dont la fronde est en général divisée en lobes obtus et tronqués. (ad. b.) DICLESIE. BOT. PHAN. (Desvaux.) K. Fkxjit. * DICLINES. BOT. PHAN. On donne ce nom aux Plantes dico- tylédones dont les fleurs sont uni- sexuées et portées sur des individus différens. L'illustre Jussieu a réuni les Végétaux qui ofFi-ent celte dis- f)Osition des sexes, pour en former a quinzième ou dernièi-e classe de sa Méthode. Il y a placé cinq familles , savoir : les Euphorbiacées , les Cu- curbitacées , les Urticées , les Amen- tacées, et enfin les Conifères. Mais il est évident que par suite des progrès de la science , cette classe doit être supprimée. En effet , les cinq familles qu'elle réunit ont fort peu d'ana- logie entre elles et doivent être ré- parties dans les autres classes de la méthode. Malgré la séparation des sexes , il est encore possible de dé- terminer l'insertion relative des éta- mines dans les Plantes diclines ( J^. Insertion des étamines ), et dès-lors ces cinq familles qui, aujourd'hui, en forment un plus grand nombre par la division qu'on a fait subir à la fa- mille des Amentacées, viennent se ranger dans les autres classes de la méthode. Ainsi les Euphorbiacées seront placées dans les Apétales hy- pogyues non loin des Atriplicées , ou selon quelques autres parmi les Poly- f)étales à cause du petit nombre de eurs genres qui sont munis d'ap- pendices pétaloïdes. Les Urticées viennent aussi se ranger parmi les DIC Apéules à étamines hypogynes. Quant aux Cucurbitacées , leur place n'est pas facile à déterminer. En effet elles ont des rapports avec les Mono- pétales à ovaire infère , telles que les Campanidacées , et d'une autre part elles se rapprochent des Polypétales , telles que les Grossulariées et les Combrélacées. Les Conifères et les familles formées aux dépens des Amentacées trouvent également leur f>lace parmi les Dicolylédons apéta- es à étamines hypogynes et à étami- nes épigynes. En un mot, la classe des Diclines, formée de familles ayant peu d'analogie entre elles, nous pa- raît devoir être supprimée. K. Mé- thode et Familles NATURELLE s. (A. R.) *DICLIPTÈRE. DicUptera. box. PHAN. Genre de la famille des Acantha- cées , établi par Jussieu ( Ann. du Mus. T. IX , p. 25i , pi. 21 , fig. 3 ) aux dépens des nombreuses espèces de Justicia de Linné. On y observe, comme dans ce dernier genre , un ca- lice quinquéparti , une corolle irré- gulière bilabiée ; deux étamines dont les anthères présentent deux lobes distincts ou soudés. Mais il se carac- térise par la forme et la déhiscence de sa capsule; elle est en effet courte, comprimée, de la forme d'un cadre arrondi ou ovale dont le rebord est renflé et se partage en deux valves naviculaires qui s'éloignent avec élas- ticité l'une de l'autre, et prennent une direction presque horizontale par suite du reciressement du rebord marginal auparavant courbé en arc. Ce redressement ne peut avoir lieu sans que les côtés de la valve se dé- tachent du rebord depuis leur base jusqu'à leur sommet par lequel leur adhérence subsiste, de manière qu'a- près l'écarlement ils ressemblent à deux ailes tenant à l'extrémité supé- rieure d'un pivot. De ce sommet, en- tre les deux ailes, s'échappe un ap- pendice solide , élargi, comprimé, re- courbé en crochet , terminé inférieu- rement par une ou plus souvent deux dents relevées , contre la base exté- rieure desquelles est attachée une grai- DlC ue orbiculairc , aplatie. Cet appen- dice est une sorte de demi-cloison qui sépare la capsule en deux loges in- coinplcles et dispennes. Les espèces de ce genre sont des Plantes her- bacées ou plus rarement des sous- Arbrisseaux à feuilles opposées. Quant à l'inflorescence , elle varie et Eeut , suivant Jussieu , fournir un on caractère d'après lequel plus de vingt espèces seniient distribuées en cinq sections. Les deux premières renfermeraient celles qui ont leurs fleurs disposées en verticilles axillai- res et accompagnées chacune de deux bradées , grandes dans la premièie section, étroites dans la seconde. Dans les deux suivantes les fleurs sont en épis , mais dans l'une ils sont bien fournis , et on observe une bractée Unique, plus large que le calice ; dans l'autre ils sont lâches, et l'on trouve deux bractées plus étroites que le ca- lice ; enfin dans une cinquième sec- tion on remarque plusieurs fleurs sur des pédoncules axillaires di ou tri- chotomes , munis de petites bractées à leurs points de division. Robert Brown pense que le genre Diclip- lera ne doit pas renfermer toutes ces espèces, mais se borner à celles de la première, la deuxième et la cin- quième sections que Solander avait déjà, dans ses manuscrits, séparées Sous le nom de Dianthera. Il remar- que que les espèces de la quatrième Section , qui est le Justicia d'Hous- ton , se distinguent des autres par leur port et les lèvres Indivises de leur corolle ; et enfin que celles de la troi- sième paraissent devoir former un genre particulier à cause de leur co- rolle en masque dont la lèvre infé- rieure est plus large et divisée , de leurs anthères dont les loges sont al- ternes, rapprochées, l'inférieure mu- nie d'un petit appendice à sa base , mais surtout à cause de leur inflores- cence. Outre la large bractée qui ac- compagne chaque fleur et renferme avec le calice deux bractéoles latéra- les, on observe d'autres bractées dis- posées sur un double rang le long et sur le dos de l'épi , remarquables me 475 surtout dans une espèce à laquelle elles ont fait donner le nom de Pecti' nata. (a.d. J.) i DICLIÏER-\. BOT. PH\N. Pour Dicliplère. f^. ce mot. (b.) DICLYTRE. Viclytra. BOT.rriAN. Famille des Fumariacécs, et Diadel- phieHoxan 'rie, L. Confondu autrefois avec les lumaria de Linné , ce genre en a été d'abord séparé par Boer- rhaave ( Lugdun. Balaf. Hort. i, p. 391 ) sous le nom de Capriorchis. Plus tard Borckhausen {in llœmer Archiv. I, p. 46), en outre de ce dernier gen- re , créa le Diclytra qui fut négligé par la plupart des botanistes ; car Ventcnat, Willdenow , Nuttal, Per- soon le laissèrent encore parmi les Corydalis , autre démembrement des Furnaria. Rafinesque , dans le Jour- nal de Botanique de Desvaux, i8og, II, p. 169, rétablit ce genre sous le nom de Cucultaria qui ne put être admis , puisqu'il désignait déjà d'au- tres Plantes. Enfin le professeur De Candolle ( Syst. Feget. 11, p. 107) , réunissant le Capnorchis de Boer- rhaave au Diclytra de Borckhausen , a adopté ce dernier nom , et a fixé ainsi les caractères du genre : quatre pétales libres, caducs, disposés en croix, dont deux extérieurs égaux, bossus à leur base ou prolongés en éperons; six étamines, tantôt entière- ment libres et simplement rappro- chées en deux faisceaux opposés , tantôt soudées au sommet en deux masses, et libres à la base; siliques bivalves , déhiscentes , ovales , ob- longues , comprimées et polysper- mes. Les Diclytres habitent les con- trées boréales de l'Amérique et de la Sibérie. Ce sont des Plantes her- bacées vivaces , à racines tubéreu- ses ou fibreuses; elles ont des feuilles pétiolées, mullifides , le plus sou- vent insérées seulement près du collet de la racine. Leurs fleurs sont blan- chesou purpurines, disposéesen grap- pes, et plus grandes que celles des autres Plantes de la même famille. Huit espèces de ce genre sont dé- crites dans le Frodiomus Regni ^^e~ 476 DIC getabilis , ouvrage récemment pu- blié i)ar le professeur De Candolle, parmi lesquelles uous clterous les suivantes: La DicLYTRE A CAPUCHONS , Dicly- tra Cucullaria,Y). C; Fumaria Cucul- laria , L- , a une hampe nue ; ses fleurs formant une grappe simple, et les deux pétales extérieurs munis de deux éperons droits et aigus; elle a pour patrie les collines omliragées de rAmérique du nord depuis le Ca- nada jusqu'en Virginie , ainsi que les monts AUeghanys. Andrews ( Bot. lieposU., t. SgS ) a figuré , sous le nom de Dic/jlra/ormosa, une espèce Irès-voisine de la précédente , mais qui en diffère , selon De Candolle {/oc. cit.'), par ses feuilles , sa hampe rameuse au sommet, ses bractées plus longues , et ses bractéoles plus distantes de la fleur , par ses sé- pales plus longs, par ses fleurs plus touffues et d'un rouge clair, enfin par ses éperons plus courts, moins aigus et légèrement courbés à leur sommet. Elle est indigène , comme la précédente , des montagnes de la Virginie , de la Caroline et du Cana- da. Les deux espèces que nous venons de mentionner sont cultivées, en rai- son dé leur élégance, dans les jardins des amateurs. La DiCLYTRE A GROSSES FLEURS , Diclytra spectabilis, D. C; Fumaria spectabilis, L., Amœn., vu, p. 357 , tab. 7, est une Plante extrêmement belle , qui a des ressemblances de port avec notre Corydalide bulbeuse, mais dont toutes les parties sont en général plus grandes. Sa tige, cylin- drique et dressée , porte des feuilles glabres , glauques, caulinaires, alter- nes , biternées , à segmens cunéifor-» mes , trifides ou incisés au sommet. Les fleurs, au nombre de sept ou huit, sont d'une belle couleur pur- purine, disposées en grappe termi- nale, dépourvues de bractées dans la Plante que Linné a eue sous les yeux, mais munies de petites bractées subu- lées dans les cchanlillons rapportés de la Chine par le père d'Incarville , DIC et qui existent dans l'herbier de Jus- sieu. La DlCLYTRE A FEUII-LES LINEAI- RES , Diclytra tenuifolia , D. C. , est remarquable par ses éperons très-ob- tus , sa hampe nue ne portant qu'une ou un petit nombre de fleurs, par ses pédicelles plus courts que le calice , ses feuilles multifides , à segmens li- néaires. Elle croît au Kamtschatka. M. Benjamin Delessert en a donné une très- belle figure {Icônes seleciœ , II, t. 9,f.B). (O..N.) * DICOEOMA. BOT. CRYPT. ( Urédinées. ) Nées ayant nommé Puccinia le genre F hragniidium de Link, c'est-à dire les Puccinies à plus de deux loges, telles que les Puccinia mucronata , Rubi , Poten- tillœ, etc., a donné aux vraies Puc- cinies à deux loges, le nom AeDicœo- ma , dont il ne fait qu'un sous genre desCœoma. La nomenclature de Link, étant plus ancienne, doit être con- servée. V. Puccinia. (ad. b.) * DICOME. Dicoma. bot. piian. Genre de la famille des Synanthérées, Cinarocéphales de Jussieu , Svngcné- sie égale, L. , établi par H. Cas- siui (Bull, de la Société philoraatique, janvier 1817) qui le place près du Stœbea , dans la tribu des Carlinées, et lui assigne des caractères dont nous allons donner un abrégé : calathide sans rayons , composée d'un grand nombre de fleurs régulières et herma- phrodites; involucre cylindracé, for- mé d'écaillcs imbriquées , appliquées, ovales , lancéolées , coriaces , mem- braneuses sur les bords, surmontées d'une arête épineuse ; réceptacle pla- ne et sans appendices; ovaire court, cylindracé et poilu ; aigrette double dont l'extérieure formée de petites écailles nombreuses , filiformes', et munie de petites barbes; l'intérieure a aussi de petites écailles lancéolées , membraneuses et en forme de pail- lettes ; corolle dont le limbe est plus long que le tube et divisé presque jusqu'à la base en cinq lanières lon- gues , étroites et linéaires; élamines dont les filets sont glabres et les an- DIC llièies nuinies de longs appendices tant uu soinmet qu'à la base. Une scit- Ic Plante rapportée du Sénégal par Adanson et conscivée dans l'ilerbicr de Jussieu constitue ce genre. Cette espèce à laquelle Cassini a donné le nom de Dicoina tomeiitusa ( Hulletin l'hilom. , mars 1818) a une tige lier- liacée et cylindrique, les leuilles al- ternes, sessiles ,spatulées et laineuses. (G..N.) DICONAINGIA. bot. piian. (Mit- cliel.) Syn. d'Jlea uir^ùnica , L. J'". Itea. (b.) »DICOQDE(fbuit).P'/ï/c/î/sZ^/coc- cus. BOT. PIIAN. Fruit formé de deux coques ou akènes accolés l'un à l'au- tre par leur côté interne. Ce fruit est le même que le Diakène du pio- fcsscur Richard. V. ce mot. (a.r.) DICORYPHE. Dicuryphe. bot. PfJAN. Du Petit-Tliouars , dans son Histoire des Végétaux des îles d'A- frique , a décrit sous le nom de Dl- corjphe Madagasca/iensis (p. i5, tab. 7 ) un Arbrisseau de la Télraudrie Digynie , qui croît à Madagascar oii il s'élève à une hauteur de dix à douze pieds. Ses rameaux sont faibles et très-allongés , ornés de feuilles alter- nes , courtement pétiolées , oblon- gues , algues, entières , coriaces. Les iieurs sont pédoBCulées et forment des espèces de faisceaux terminaux. Le calice est tubulé, à quatre lobes caducs; la corolle formée de quatre pétale^ plus longs que le calice, al- ternant avec ses lobes. Les étamiues sont au nombre de huit, dont quatre seulement sont fertiles et anthérifc- res , et quatre stériles; leurs filets sont connivens à leur base ; les ovaires , au nombre de deux, sont adherens entre eux et font corps avec la base du calice; le style est simple ou pro- fondément biparti ; les anthères sont sagitlées , à deux loges , s'ouvrant par inie sorte de valve ou de panneau. Le fruit est une capsule adhérente avec la base du calice qui persiste , se ter- minant supérieurement par deux ma- melons , s'ouvrant par le sommet, et couteuaut, dans chacune des deux DIC 477 loges qui le forment, une graine d'un noir luisant dont l'embryon est ren- versé. Ce genre paraît avoir de grands rapports avec VHamamelis. V. Ha- MAMÉLIDE. (a. H.) DICOTYLE. MAM. K. Cochon , sous-genre Pécari. * DICOÏYLÉDON ( embryon ). TOT. l'iiAN. Embryon pourvu de deux cotylédons ou feuilles séminales ; tel est celui du Haricot , du Chêne , etc. V. Embryon et Chaîne. (a, b..) PICOT'^LÉDONS ou DICOTY- LEDOINES ( VÉGÉTAUX ). bot. phan. L'embryon ayant été considéré com- me li'pj-gane le plus important en botanique pour la classification , c'est de sa structure qu'ont été tirés les caractères fondamentaux de la division des Plantes en familles na- turelles. Mais cet organe ne peut fournir de caractères que dans les Plantes phanérogames qui seules en sont poui vues. Or , dans ces Végé- taux, on a remarqué qu'il présente deux modifications essentielles. Tan- tôt son extrémité supérieure est par- faitement indivise , tantôt elle est plus ou moins profondément divisée eu deux lobes qu'où nomme Cotylé- dons ; dans le premier cas , les Plan- tes phanérogames ont reçu le nom de Monocolylédones , tandis qu'on les appelle Dicotylédones dans le second. Celte diflférence dans l'embryon est loin d'être la seule qui existe entre les Monocotylédons et les Dicotylé- dons. Elle en entraîne d'autres dans le port et l'organisation intime de ces deux groupes. Il nous paraît impor- tant de les signaler ici rapidement, en nous attachant plus spécialement aux caractères qui distinguent les Di- cotylédons. Eu cfiet, lorsque l'on veut connaître un Végétal, il n'est pas toujours possible d'en observer l'embryon qui fournit le véritable signe distinctif entre les Monocoty- lédons et les Dicotylédons ; il est donc utile d'avoir quelques autres carac- tères qui puissent servir à distinguer au quel de ces deux groupes il ap- partient. 4/c/-a- num strumiferum , virens , falcatum , S/ariii, eic. (ad. b.) * DICRANOPÏERIS. bot. crypt. (Bern hardi.) P'. Mertensie. * DÏCROATUS. ois. Huitième fa- mille de la Méthode ornithologique de Klein , qui comprend les genres dont les doigts sont garnis de mem- branes frangées, tels que les Foulques et les Grèbes, f. ce mot. (b.) * DICROBOTRYUM. bot. phan. Une Plante des environs d'A.ngostura dans l'Amérique méridionale , rap- portée par les célèbres voyageurs Humboldt et Bonpland , reçut le nom de Dicrobotryum diuaricatumàe Willdenow, qui laissa dans son Her- bier une note manuscrite sur ses ca- ractères génériques. Ceux-ci ont été publiés dans le Systema f^egetahi- lium , T. IX, de Rœmer et Schultes, sans aucune recherche qui puisse éclaircir l'histoire de ce nouveau gen- re. Cependant Kunth, dans V Index qui termine le troisième volume de ses Nova Gênera , a donné pour synony- me du Dicrobotryum de Willdenow , son Guettarda xyllostoides , dont il a donné une belle figure ( loc. cit. , p. 328 , t. 292). /^. GUETTARDE. (G..N.) DICROCÈRE. Dicrocerus. annex.. Genre établi en i8i4 par Rafinesque- Schmallz (Précis des Découvertes sé- miologiques , p. 01) qui le range par- mi les Vers ( Helmintosia ) et lui assi- gne pour caractères : corps illifonne; DlC deux yeux et deux antennes sur l que l'on peut quelquefo s apercevoir sans le secours des instrumens. Le premier est beaucoup plus irrégulier que le second dans lequel les mail- les transversales sont moins fortes que les longitudinales. JjCs feuilles ou les frondes toujours sans ner- vures, rarement ranjeuses , presque toujours dichofomes , ofifVent ordi- nairement des formes linéaires com- me les feuilles des Herbes; elles ne sont jamais velues; leur partie in- férieure présente quelques poi!s plus nombreux sur la racine qui sem- ble en être entièrement composée. Cette racine n'est jamais rameuse comme celle «les Lau)iuaires, ni en empâtement comme celle des Flori- dées; elle a le caractère de la racine des Diclyotées. La fructification est tiès-rarement en lignes bien tran- chées; en général elle est éparse. Quelquefois des fructifications éparses sont contenues entre deux ligues d'autres fructifications parallèles aux deux bords de la feuille , ou bien en- Ire'des lignes en zig-zagou incguliè- res et transversales. Cette fiuctifica- lion est composée de capsules nom- breuses réunies en masses j^lus ou moins saillantes. Les feuilles de quel- ques espèces , larges , planes inférieu- rement, se terminent (|uelquefois en lanières filiformes et cylindriques sur lesquelles les fructifications forment des espèces de verrues , c'est ce qui nous a engagé à réunir à ce genre plusieurs Plantes marines à divi- sions longues, capillacécs et cylin- driques , mais ayant tous les autres caractères des Dictyoles. Tels sont le Fucus ihizodcs de'Turner, T. iv , tab. 235 , et ses cougcuèi es dont un bolanisteafaitun gtiireparliculier. — Les Dictyotes ont une couleur verdâ- tre ylus ou moins foncée , qui ne change presque point parla dessicca- tion; exposées à l'action de l'air et de ^ la lumière , elles prennent une teinte plus foncée, rarement une nuance iauveou jaune blanchâtre. Nous n'en avons jamais vu de noires , ni de rou- geàtres quel que fût leur état. Elles paraissent répandues dans toutes les 484 DIG mers et sont plus communes dans le centre des zones tempérées que par- tout ailleurs. Ce genre est nombreux en espèces ; parmi ces dernières , l'on remarque le Dictyota ciliataàes côtes de France, dont les fructifications sont éparses et en lignes transversales très- irrégulières ; le Dlct. dentata nommé Fucus atomaiius par Gmclin ; Plante originaire des AnUlles, et que l'on confond encore avec le Fucus deiita- tus , Floridée commune dans les mors du Nord; le D. dlchotoina, si varia- ble dans ses formes et si répandu dans l'océan européen ; le D. laciniata , à substance presque cornée dans l'état frais; le i>. penicel/ala , k divisions supérieures cylindriques ; le D. rhi- zodes et ses congénères entièrement cylindriques et filiformes. Nous pour- rions augmenter celle liste déplus de vingt espèces connues ou nouvelles. (liAM..X.) DICTYOTÉES. Dictyoteœ. bot. CRYPT. ( Hydrophytes. ) Ordre de Plantes marines ayant pour carac- tères une organisation réticulée et fo- liacée, une couleur verdâlre ne de- venant jamais noire à l'air. Cinq gen- res au moins composent cette famille qui se distingue de toutes les autres par son organisation réticulée , facile à observer dans toutes les espèces avec le secours de la loupe et même à l'œil nu. Ces Plantes pourvues d'une tige , de rameaux et de feuilles à ner- vures ou sans nervures , n ofiVent dans leur organisation que du tissu cellulaire et un épidémie très-épais. Les mailles ou cellules , souvent irré- gulières , présentent presque toujours une forme hexagone ou carrée. Elles sont remplies par une autre espèce de tissu cellulaire plus régulier, beau- coup plus petit et à peine visible avec les plus fortes lentilles des microsco- pes. Ce dernier tissu contient une substance mucilagineuse dans la- Suelle réside le principe colorant des ictyotées ; le premier, que l'on pour- rait peut-être considérer comme la partie ligneuse ou solide de ces Plan- tes , paraît composé de membranes plus épaisses et plus fortes longitudi- DIG nalement que transversalemenl.Dans les tiges et les nervures , les cellules, beaucoup plus allongées que dans les feuilles, ont les membranes transver- sales à peine sensibles , ce qui donne à ces par.ies un aspect fibi'eux. Les fruclificalions très- nombreuses , ja- mais tuberculeuses , couvrent la sur- face des ieuilles; ce sont des capsules granifères, innées dans la substance de la Plante , recouvertes d'une lé- gère pellicule épidermoïque qui sou- vent se déchire et même se détruit avant la maturité des graines j dans quelques espèces , elles deviennent saillantes , jamais elles ne sont iso- lées ; elles forment par leur rappro- cbement, plutôt que par leur réu- nion , des taches polymorphes, ou des figures linéaires , simples ou dou- bles , longitudinales , transversales , éparses , etc. La racine des Diclyo- tées diffère de celles des Fucacées et des Floridées. C'est une callosité en- tièrement formée de petites fibres, qui produit sur tous les points de sa surface une grande quantité de poils longs, très-fins et très-nombreux, de la même nature et de la même grosseur que les fibres de la callosité, d'une couleur blanchâtre quand la Plante est vivante , et jaunissant , de- venant même d'un fauve brun par la dessiccation et le contact de l'aii-. Ces poils couvrent ordinairement la par- tie inférieure des tiges ; dans quelques espèces, ils se prolongent jusque sur les nervures; dans d'autres, ils s'é- tendent sur une des deux surfaces des feuilles ; dans certaines , ils ne dé- passent pas la racine , et même ils y sont en très-petit nombre; mais au- cune Dictyotée n'en est entièrement dépourvue. La quantité de ces poils augmente avec lage ; ils varient dans leur forme ainsi que ceux des Plantes terrestres. Sont-ils analogues à ceux que l'on trouve en petites houpes sur les feuilles des Fucus serratus, vesicu- losus,nataiis,e\c. ?Nous ne le pensons point. Ils disparaissent cependant et se développent à certaines époques comme ceux de ces ïhalassiophytes, et ne persistent en général que sur (uiM^/iu-r f(/ij-' i-e Ji. Fij-. 1. DI])P:lphE D'AZAl^A. DIDF.l.PHIS AZAlilE. Ton, . Kij-.2. HYP:\E JiRUNE. inKN.I FIS (A. .;,>off. Sî II. DIC les liges ou les nervures; enfin nous les regardons connue faisant partie de la Plante , et peut-être comme des or- ganes sécréteurs ctabsoibans, très- diflérens par leur forme de ceux des Fucacées. J^ous avons souventobservé ces poils sur des Dict^optères et des Dictyotes dans le lieu même oîi elles croissent , et nous nous sommes assu- rés qu'ils étaient produits par les Végétaux , et que c'était à tort qu'on les avait considérés comme des pro- ductions parasites. Nous avons dit que les Fucacées étaient en quelque sorte analogues au tissu ligneux des Arbres dicotylédones, les Floriilées aux ûeurs, etlesUlvacéesautissuvert et parenchymateux des cotvlédons, par un grand nombre de phénomè- nes ; il eu est de même des Dictyo- tées : on peut les comparer aux feuil- les des Géophytes ou Plantes terres- tres , elles leur ressemblent par une foule de rapports, surtout par l'ac- tion que les tluidcs atmosphériques exercent sur les uns comme sur les autres. — La couleur moins olivâtre que celle des Fucacées n'offre point les brillantes nuances desFIoridées ; c'est un vert plus ou moins vif, nuancé souvent de fauve , qui change peu par l'action de l'air et de la lumière , à l'exception des liges ou des princi- pales nervures qui prennent quel- quefois une teinte noirâtre. — Il n'est pas rare de trouver des Plantes ter- restres dont les feuilles colorées en rouge ont plus d'éclat que les fleurs; les ïhalassiophytes foliacées présen- tent le même phénomène; quelques espèces offrent une couleur rosâtre , d'autres un brun fauve , plusieurs un olive rougeâtre; mais ces Plantes ne forment pas la cinquième partie des Dictyolées , et ces variations, au lieu de détruire notre système, ne font que l'appuyer, puisqu'on ne les ob- serve point dans les Fucacées. Les Diclyotées vivent une ou plusieurs années ; presque toutes celles qui sont pourvues de nervures paraissent vi- vaces , et sont particulières aux lati- tudes tempérées ou équatoriales. Les Dictyotées sans nervures se trouvent DTD 485 dans toutes les mers et sont annuelles. Cette famille est composée des gen- res Amansic , Dictyoptère , Padine , Dictyote et Flabellaire. V. ces mots. (L.VM..X. ) * DICUTDALAGA. «ot. phan. (Camelli.) Arbrisseau des Philippines, peu connu, bien qu'il ait été figuré, qui paraît appartenir à la famille des Rubiacécs, et dont les rameaux flexi- bles sont employés dans le pays aux mêmes usages que l'osier. (b.) DIDACTYLE. ois. Qualification qui s'applique particulièrement à l'Autruche qui n'a que deux doigts. V. Autruche. (dr..z.) DIDELPHE Didelphis.-M.\M..GQn- redeMarsupiaux ou Animaux à bour- se , établi par Linné, etcaraclérisé par dix incisives en haut , dont les inter- médiaires sont un peu plus longues , et huit en bas ; trois mâchelières an- térieures , comprimées, et quatre ar- rière-mâchelières hérissées , dont les supérieures triangulaires , les infé- rieures oblougucs , en tout cinquante dents , nombre le plus grand que l'oa connaisse encore parmi les Mammi- fères. Ils ne sont pas moins bien ca- ractérisés par leur pied de derrière , qui est une véritable main de Singe , d'oii leur était aussi venu le nom de Peclimanes , qu'ils partageaient avec les Phalangers dans la première clas- sification de Cuvier, antérieure à celle du Règne Animal. Mais chez les Phalangers , ce pouce également dé- pourvu d'ongles , comme chez les Di- delphes , est tout-à-fait dirigé en ar- rière , comme aux Oiseaux ; et en ou- tre , les deux doigts suivans sont réu- nis par la peau jusqu'à l'ongle. Tous les autres doigts des Didelphes sont armés d'ongles assez crochus qui ser- vent à fouir et à s'accrocher en grim- pant. En marchant , ils appuient à terre la plante du pied qui est ronde, grande et lisse à ceux de devant. La brièveté et l'épaisseur des jambes en font des Animaux d'une marche lente. Leur langue est ciliée au bord , et hérissée vers la pointe de papilles cornées comme celles des Chats. Ils 4S6 DID ont la pupille verticale et l'iris jaune comme les Renards. Leur physiono- mie les distingue aussi bien que les Earticularités de leur organisation, fne gueule de Brochet fendue jus- qu'au-delà des yeux ; des oreilles de Chouette , ou , pour mieux dire , de Chauve - Souris ; une queue de Serpent et des pieds de Singe; un corps qui paraît toujours sale, parce que le poil , qui n'est ni fiisé ni hsse , est terne et semblable à ce- lui d'un Animal malade ou mal dé- crotte ; une peau d'un rose livide et d'aspect dartreux, qui se )nontrenue autour delà bouche et des yeux, aux quatre pieds, à la queue et aux oreil- les où elle est transparente; des mous- taches noires ou blanches, composées de soies voides et très-longues, se dé- tachant fortement du lose ou blanc livide de leur museau dont la lon- gueur démesurée n'est bornée que fort loin en arrière, par des yeux très- saillans, quoique petits et bordés de jotige ou de noir ;et au-dessus de cette déplaisante figure, ces oreilles trans- parentes de Chauve Souris à teinte rougeâtre ou violâtre : tous ces traits en font l'Animal de l'aspect le plus rebutant que nous connaissions par- mi les Mammifères. A quoi il fiut ajouter une odeur fétide el urlncuse, provenant d'un chapelet deml-clicu- laire de glandes situées dansTintérieur du pourtour de la fente oii souvrent les canaux de la digestion, de l'urine et de la généraîlou. Cette mauvaise odeur est encore renforcée par l'ha- bitude qu'ont toutes ces espèces , de se mouiller de leur urine qu'elles lâchent quand elles sont effrayées ou seulement de mauvaise humeur. Celte puanteur qu'exprime leur nom gvUi- ranis Micoure , n'existe qu'à la peau dont le poil en est imprégné , et a sa source dans l'appareil glanduleux de l'anus qu'a représenté Pallas sur le Didelphis Biachyura ( Acl. Te- trop. tab. 4 . partie 2 , pi. 5, fig. 4). Elle ne pénètre pas la chair qui est recherchée par les Sauvages , et qui passe dans le Paraguay pour gué- rir les hémonhoïdes.Les onctions de DID la graisse passent aussi pour avoir la même vertu. Cette fétidité dont s'en- toure l'Animal, quand on l'irrite soit en le poursuivant, soit en voulant le prendre , est sa seule défense , ca r il ne sait ou ne peut fuir. Il ne va pas plus vile qu'une Souris , et sa gueule , pourtant bien armée de dents pres- que aussi tranchantes que celles des Carnassiers , ne lui sert qu'à mordre machinalement l'Instrument qui le frappe sans distinguer la main qui le dirige. — Toutes ces espèces , comme l'indique l'allongement vertical de leur pupille , sont nocturnes , et pro- bal)lement leur œil , que nous n'avons ^ pas eu l'occasion d'examiner, est pourvu d'un miroir réflecteur ( J^'. noire Mém. sur l'usage des couleurs de la choroïde. Jouiii. de Phys. exp. , janvier, iSai); par conséquent, leur vue doit être aussi bonne que celle des Chats, au lieu d'être faible et mauvaise comme on l'a dit récem- ment. Leur stupidité est extrême : aussi , levu" cerveau , qu'a repré- senté Tiédeman pour la Marmose l Icon. cereb. Simiar. et quor. 31am- mal. j-ar., tab. 5, fig. 9), est-il lisse comme celui des Piongeurs , et sans la moindre circonvolution ou repli. Nous avons fait voir au mot CÉrÉbp.o- Spixal, que la proportion d'étendue des surfaces cérébrales multipliées ou non par des plissemens, élalt en rap- port constant avec le degré et le nom- bre des facultés intellectuelles des Animaux : aussi tous ces Animaux , tout en s'accoutumant à vivre dans la maison , ne sont-ils susceptibles de rien apprendre ni de s'attacher à per- sonne. La nuit, ils grimpent sur les Arbres pour y surprendre les Oiseaux endormis et les Insectes, ou y manger des fruits. C'est le seul exercice oii ils montrent un peu d'agilité, vu l'ai- sance que leur donne pour cela leur main postérieure , dont les ongles cro- chus des quatre doigts opposés au pouce, font une pince à crochets. Leurs pieds de devant sont également bien armés : et comme tous leurs on- gles , quoique déliés , sont aigus et courbes , ils peuvent aussi monter sur DID les nuiis. Les gramles espèces s'inlio- duisent la uuit dans les habitations oU elles tuent la volaille pour lui su- cer le sang. Elles ne mangent la chair que par détresse ; le jour ils dorment dans leurs trous , roulés sur eux-mê- mes comme les Chiens. Ces Animaux sont célèbres par les romans qu'on a imaginés sur leur gé- nération, au lieu d'observer le méca- nismemèmede cette fonction. Ils sont un des exemples les plus saillans,que sans l'anatomie des organes actifs la zoologie n'est qu'une nomenclature d'énigmcs.Jusqu'à la fin du dernier siè- cle , les Sarigues furent les seuls Aui- raauxà bourse connus, quoique pour- tant Valentyn , Clusius et même Plu- tarqueeussentparlé très-clairement de quelques a u très de ces Anima ux , com- me nous allons le faire voir. Nous ren- voyons pour l'histoire de la généra- tion , et pour la description des orga- nes sexuels de ces Animaux , au mot Marscpiaux. Nous préviendions seu- lement ici que la bourse n'est pas constante dans tous les Animaux de cet ordre; et, par exemple, dans le genre même dont nous traitons ici , une division en est pourvue et l'autre n'en a pas. Mais il est bien remar- quable , comme Pallas Ta observé le premier {Jet. Fetrop. , t. 4 , part. 2), que les os dits marsupiaux, saillans au-devant du pubis, existent indé- pendamment de la bourse , sans même que leur grandeur relative en soit di- minuée , car on les retrouve et dans les mâles des espèces à bourse et dans les deux sexes des espèces qui n'ont pas de poche. On a prétendu, pour appuyer l'idée de l'unité de composi- tion , que cet os existait dans tous les Vertébrés , que dans l'Homme et les autres Mammifères, il était situé au fond de la cavité cotyloide. Il aurait donc ici perdu sa position ordinale et ses connexions , ce qui implique con- tradiction avec l'idée que l'on préten- dait soutenir. D'ailleurs ce même os se retrouve chez les Mouitors,où le fond de la cavité colyloide offre aussi un petit osselet central, comme on en voit quelquefois dans les Mammi- DIU 48? fèrcs. — Le nombre des fetines varie d'une espèce à l'autre; il n'y a qu'un orifice commun pour les organes di- gestifs et génito-urinaires. Le gland de la verge des mâles et du clitoris des femelles est divisé en deux com- me le fond du vagin de celles-ci. Le nom de ce genre est significatif de cette division, Didelphe signifiant double matrice. Linné avait rangé dans ce genre tous les Animaux marsupiaux qu'il connaissait. On a dit au commence- ment de cet article par quels caiaclè- res il restait distingué. Alais les es|.è- ces auxquelles conviennent ces carac- tères, sont restées pendant très-long- temps confondues, soit entre elles, soit avec les Phalangers. Bufl"on(T. X, pag. 284 à 299) a entrepris de dé- brouiller cette confusion. Dan* cette longue discussion , dont il s'excuse en disant que, lorsqu'il s'agit de relever les erreurs des autres , on ne peut être trop exact ni trop attentif, même aux plus petites choses , il a pourtant montré moins de sagacité que de pré- vention, et est tombé dans une erreur grave. Il donne étourdiment un dé- menti à Valentyn, qui assure qu'un Animal qu'il nomme Philandre ( de Pelandok , nom malais d'un petit Kanguroo) , et qui est très-commun dans les îles d'Aioë, a pour matrice une poche ventrale , dan . laquelle sont conçus les petits , et qu'après avoir lui-même aisséqué le Philan- dre , il n'eu a pas trouvé d'autie. Il ajoute que si cette poche n'est pas une vraie matrice , les mamelles sont, à l'égard des petits de cet Animal, ce que les pédoncules sont aux fruits, etc. Il résulte évidemment de ce passage de Valentyn, qui avait, durant quinze ou vingt ans, habité Amboine, la preu- ve de l'existence , daus les Moluques , d'un Animal à bourse. Or Buffon , qui treize ans plus taid (Suppl. T. m, p. 270) admit qu'absolument parlant et même raisonnant philosophiquement, ilpeutse trouver dans les climats mé- ridionaux des deux continens quel- ques Animaux qui seraient précisé- ment de la même espèce (abstraction 488 DID qui , toutelogique qu'elle puisse cire , ue s'est point encore réalisëe), n'avait aucun motif de dire que quand Ya- lentyn assure que rien n'est si commun que les Philandres aux îles Moluques, il n'y en avait peut-être ja- mais vu. En outre Buffon qui aflecte tant d'érudition dans sa critique , au- rait dû savoir que Plutarque , qui certes n'avait pu connaître les Phi- landres ou Didelphes d'Amérique ni en entendre parler, désigne pour- tant de la manière la plus claire des Animaux à bourse dans les îles orientales d'Asie. « Fixez, dit -il ( Traité de l'Amour des parens en- vers leurs eufans), votre attention sur ces Chats qui, après avoir pro- duit leurs petits vivans , les cachent de nouveau dans leur ventre, d'oii ils les laissent sortir pour aller cher- cher leur nourriture , et les y reçoi- vent ensuite pour qu'ils dorment en repos.» Bufibn aurait dû savoir encore que plus de cent ans avant Yalentyn , Ciusius , parlant d'un Phalanger d'Amboine sous le nom de Cusa ( Cu- rœ post. ad lib. exot. T. ii , in-folio , Rapheling. i6o5 à 1611), dit qu'à son troisième voyage à Amboine , l'amiral Vanderkagen vit dans cette île un Animal un peu plus grand que notre Chat, portant sous le ven- tre un sac velu dans lequel pendent ses mamelles; que les petits s'y for- ment , et restent adhérens aux téti- nes , qu'il^ne s'en séparent pas avant d'avoir une taille suffisante; qu'après leur naissance ils y rentrent pour té- ter ; que cet Animal vit de grains , d'herbes vertes et de légumes; que les Portugais le mangent habituelle- ment , mais que les Mahométans se l'interdisent. — Ce récit est presque le même que celui de Valentyn. BufFon n'eût pu le dire copié de Pison ou de Marcgraaff. Et il n'eût pas ainsi de sa certaine science affirmé à faux que tous les Philandres que Valentyn et d'au- tres avaient pu voir à Amboine , Y avaient été apportés d'Amérique. Tous les raisounemens de Buflbn , pour provivcr que les Animaux à DID bourse , Sarigues ou Didelphes con- nus de son temps , n'existent qu'en Amérique , sont justes dans leur res- triction à des Animaux du genre Di- delphe actuel. Ils sont entièrement faux dans leur extension aux Animaux à bourse en général. Voici ce qui donna lieu à la con- fusion que Buffon voulut débrouiller, et ce qu'il n'a pas aperçu. Séba repré- senta de viais Didelphes ou Sarigues sous le nom de Philander , par le- quel Valentyn (t. 5, i"^*^ partie, p. 275 et suiv. ) avait désigné le Kanguroo d'Aroë , distingué par lui du Phalan- ger des Moluques qu'il nomme Koës- Koës, du nom indigène à Amboine et non malais. Il dit précisément que le Philander est appelé par les Malais, Pe- laudok Aroë ( Lapin d'Aroë ), par les indigènes d'Amboine, Koës-Koës d'A- roë , et par les Hollandais , Chat d'A- roë. Après Séba vinrent les nomencla- teurs, Briàson, etc. , qui confondirent d'abord le Philander (Kanguroo) avec le Koës-Koës (Phalanger), et qui, trouvant extérieurement beaucoup de ressemblance entre les Koës-Koës et les Sarigues américains, les confon- dirent ensemble. Voilà comment ce nom de Philander, étranger originai- rement même aux Phalangers, leur devint commun ainsiqu'aux Sarigues. En effet ce nom de Philander ne se trouve avant Séba attribué à aucun DIdelphe américain. Valentyn avait donc eu raison de donner, comme indigènes de l'Orient , les Phllan- ders et les Koës-Koes qu'il caractérise spécifiquement par leur nom de pays, qu'il ne rapproche que par l'exis- tence de la bourse , et dont il précise d'ailleurs les dlfïerences. C'est ainsi que tous les auteurs qui avaient écrit auparavant sur l'histoire na- turelle de l'Amérique avaient adop- té les noms du pays oLi ils avalent ob- servé. Ainsi Pison et Marcgraaff écri- virent plus ou moins exactement le nom de Sarigoueya ; Hemandez, Tla- quatzin au Mexique, Acosta à la Nou- velle Grenade ; les éciûvains anglais , Opossum, Apossum ; les Français, Sarigue , Cerigou, synonymes dans. DID lesquels les noms de pays sont plus ou moins altéiés. Le contraste de ce nom de PJiilnndrc donné à un Ani- mal du pays, dans un livre fait à Amboiue, avec les noms américains adoptés par les Européens sur les Sarigues, aurait dû suggérer à Bufl'ou l'explication du double emploi l'ait de ce nom par Scba , qui , n'ayant eu ni figure ni original du Phalangcr , donna à la place un Sarigue, sous le nom de Philander , par lequel Valen- tvn désigne un Animal génériquement uinércni du Koës-Koës et du Sarigue. Buffbn s'est doncétrangcmenttrom- pé en disant, T.x,p. -'96, que le Pbi- landrc oriental et le Pliilandre d'Am- boinc ne font qu'un seul et même Animal avec son Sarigue. Les Didelphes ou Sarigues vivans sont exclusivement propres à l'Amé- rique, depuis la Plata jusqu'à la Vir- ginie. Un seul , le Sarigue Opossum , paraît indigène de toute l'étendue comprise entre ces deux limites , au moins Barrio de Guatimala nous assura qu'il est commun dans cette partie du Mexique. Mais il est ac- tuellement impossible de dire si les autres qui tous sont certainement indigènes au Paraguay, se retrou- vent également dans toute l'Améri- que méridionale , ou bien s'ils ha- bitent aussi le Mexique. La syno- nymie des diverses espèces dans la langue de différens peuples , serait un moyen supplémentaire de l'obser- vation locale pour déterminer l'indi- génat de ces espèces en différens lieux à la fois, si elle n'était beaucoup trop imparfaite, comme on le verra à la description des espèces. Il n'y a réelle- ment que deux espèces qui parais- sent propres à l'Amérique septentrio- nale , l'une le Didelphis Kirginiana , et i autre encore inconnue aux zoo- logistes qui n'en savent que le nom et la description donnée par Hernandez d'après un Didelphe qui habite les montagnes du Mexique. Or, ainsi que l'observe Cuviçr, cette description n'est pas applicable au Didelphis dor- sigera de Linné qui est de la Guiane, et auquel on a transporté le nom DID 489 mexicain de Cayopolin donné par Hernandez à son Animal. Des espèces vivantes qui constituent ce genre, deux seulement semblant donc appar- tenir à l'Amérique septentrionale. L'une des deux , celle de Hernandez , ne figure même pas encore dans la nomenclature zoologique. Plusieurs espèces de Didelphes manquant débourse, l'existence ou l'absence de cet organe sépare na- turellement Ce genre en deux divi- sions. f Didelphes à poche. i.DiDixpHEou Sarigue a oreille BICOLORE, Didelphis yirginiana , Pennant, Hist. Quad. .-seule bonne fii- gure dans les Mamm. lithog., ?i'^ dou- zaine ; Buflon, Siippl. VI, pi. 53 et 34 , sous le nom de Sarigue des Illi- nois ; Encycl. ; Opossum des An- glais; Manicou des Antilles ; Ossa au Mississipi d'après Lalioutane, T. 11 ; Tlaquatzin des Mexicains, Hernandez et Ximenès; Sarigoueya des Guaranis , d'oli Sarigue, Cerigou, Sarigou, Cara- giie des auteursquiontvisité le Brésil; Micouré au Paraguay , Azzara , Quadr. T. I, p. 244. Est-ce un jeune de cette espèce qu'a représenté F. Cuvier sous le nom de jeune Opossum à tête blanchâtre, ainsi que tous les doigts et le tiers postérieur de la queue , le corps d'un noir plombé, les oreilles brunes et d'environ un pied de long? — Tout entier d'un gris blanc jaunâ- tre, dit F. Cuvier ( loc. cit. ), couleur résultant de ce que ses poils sont d'un blanc sale , noir ou brun à la seule pointe; il n'y a de soies toutes noires que le long de l'échiné , et sur une bande descendant du cou aux jambes de devant ; les quatre jambes sont noi- res. Il n'y a que quelques poils rares et courts aux interstices des écailles sur la queue qui n'est noire qu'à la base, blanche sur le reste de sa lon- gueur et composée de vingt-trois à vingt-cinq vertèbres. Les mains , les oreilles et le museau sont entière- ment nus ; les doigts et les ongles couleur de chair ; la paume des mains est d'un noir violâtre ; la ^90 DÏD conque de l'oreille noire , excepté à la base et au boid où elle est ta- chée de rose livide. Ce caractère assez constant a valu à l'espèce le nom d Oreille bicolore. Toutes les mous- taches sont blanches ; l'œil est noir, petit et presque sans paupière ; mais la paupière nlctitante est très- dcveloppèe , et peut le recouvrir tout entier. Ces yeux sont si sail- lans qu'ils semblent être le segment d'un ellipsoïde. Les narines termi- nales bien au-delà de la mâchoire s'ouvrent sur les cotés d'un mufle nu et un peu glanduleux. Loreille susceptible de se fermer se reploie d'avant en arrière par trois plis longitudinaux , et s'abaisse à l'aide de plis transverses plus nombreux coupant les autres à angle droit. L'in- dividu qui a servi à celte description avait onze pouces de la queue à la nuque ; sa tête était longue de six pouces; sa queue de onze ; sa hau- teur était de sept à huit pouces. On le nourrissait de viande crue et de pain avec du lait; il buvait en lapant, et recevait aussi de l'eau d'une chute dans la bouche qu'il tenait ouverte. Sa queue prenante et très-forte ne se repliait qu'en dessous. 11 paraissait se servir de ses doigts pour toucher; sa voix ressemblait au feutement du Chat. La femelle a de onze à treize ma- melles. A l'état sauvage , cette espèce se creuse un terrier dans les buissons voisins des habitations, et y dort le jour. C'est aussi ce que nous lui avons vu faire en captivité ; mais on a eu tort de conclure que c'était parce qu'il y voyait mal alors. Nous avons montré ( Mém. sur l'usage des cou- leurs de la choroïde ) que les Ani- maux à œil de Chat y voyaient égale- ment bien la nuit et le jour. La nuit il se met en mouvement, monte sur les Arbres , pénètre dans les basse- cours, tue la volaille dont il ne fait que sucer le sang , mange aussi des Insectes , des Reptiles et des fruits. Ce que Buffon a rapporté d'après Dumont (Mém. de la Louisiane) que le Sarigue bicolore se suspend par la queue pour guetter le gibier au pas- DID sage, et que même il expose un Oi- seau mort pour attirer les Oiseaux de proie, est trop contradictoire j et avec la stupidité de l'Animal et avec ses habitudes nocturnes, pour être seule- ment vraisemblable. Azzara a vu les femelles de cette espèce emporter leurs j)etits entortillés par la queue à la sienne , ainsi qu'à ses jambes et à son corps. Dans cet état elle ne marche qu'avec beaucoup de peine. — Il y a des individus albinos dans cette espèce avec laquelle Bufifon con- fondait le Sarigue Crabier ou grand Sarigue de Cayenne , et le Qualre- OEil ou moyen Sarigue de Cayenue. C'està lortquelemême auteur (Suppl. T. III) attribue à cet Animal , d'a- près Laborde , ce rourou que fait le Chat quand on le caresse. Suivant Barlon, la gestation utérine durerait vingt-six jours , et le séjour des petits dans la poche environ cinquante. Azzara a vu des petits longs de cinq pouces avoir les yeux fermés, le poil commençant à poindre , adhérer à la tétine ; il les en arracha tous ; au bout de huit heures , ceux qu'on avait re- mis dans la bourse avaient repris ad- hérence aux tétines , et il fallut en déchirer de nouveau la peau pour les en arracher. Il existe au Muséum d'anatomie un squelette d'Opossum entièrement rachitique ; l'arc de cha- que côté est formé de trois tronçons; les os même de la tête en sont défor- més. 2. DiDELPHE Crabier, Didelphis canciivora et marsupialis , L.; grand Sarigue de Cayenne , du Brésil , BufF,, Suppl. T. m, pi. 54, copié Encycl. pi. 21, fig. 3; F. Cuvier, Mamraifèr. lithograph. 3'^ douzaine , qui leprésente le mâle ; grand Phi- landre oriental de Séba , Mus. pi. 09 ; Didelphis marsupialis , Schreber, pi. i45 , la seule bonne parmi les fig. de Didelphes américains de cet auteur. — A pelage jaunâtre , museau plus effilé , chanfrein plus droit que le précédent qui a le front déprimé ; toutes les moustaches noires ainsi que les oreilles et les yeux; la tête d'un blanc jaunâtre; cou , dos et flancs DID jaunâti-cs pnrscinus de noir, ;^ cause de ses poils plus longs dont la moitié supérieuie est noire ,et cpii dépassent tous les aulros, lesquels sont d'un blanc sale. Ces longs poils noirs, plus nombreux sur l'écliine, s'y redressent dans la colère. Membres tous noirs jusqu'aux ongles , qui sont blancs iiinsi que leurs phalanges ; premier tiers de la queue noir , le reste blan- cluitrc; testicules nus et blanchâtres ; museau et lèvres couleur de chair ; la lèvre inférieure est bordée de noir. La longueur du museau à l'anus est de treize pouces , celle de la tète de qua- tre pouces; la hauteur moyenne de six pouces et demi. Celte espèce pa- raît exclusive au littoral du Brésil et des Guianes. Elle y habite les pa- létuviers, et vit surtout de Crabes. Pris jeune , on dit que le Crabier s'apprivoise aisément. Quelques na- turalistes ont confondu même récem- ment le Sarigue Crabier avec le Chien Crabier, Canls cancruorus'pw Tâoù's, 1j., qui n'est pas même, comme on voit, du même genre ( /^. Chien). Bufibn en avait déjà fait cependant la remarque f Suppl. T. in , p. 278), quoi- qu'on cet endroit même il nomme ce Didelphe Chien Crabier. Suivant La- liorde , le Sarigue Crabier introduirait sa queue dans les trous des Crabes pour les en tirer quand ils l'ont saisie. On le nomme Pian à Cayenne. 5. DinELPHE Quatre- OEiL, ou moyen Sarigue de Cayenne ; Didel- phis Opossum de Linné , BufT. , pi. 45 à 46, copié Encyclop. pi. 23, fig. 1 et 2; Séba , pi. 56 , sous le nom de Philamlre. BulTon , T. x, rapporte à cette espèce les récits de tous les auteurs , et sur les Sarigues et mêuie sur les Phalangers , puisqu'il préten- dait que les passages de Yalentyn con- cernaient le Sarigoueya. Nous avons montré à quoi tenait son erreur. Cette espèce, plt:s petite que les deux pré- cédentes, a tout au plus un pied de long du museau à la queue qui est longue de onze pouces. Le poil qu'elle porte à sa base n'est pas un caractère, car il est commun aux deux espèces précédentes et aux Micourés 2 et 3 DID 4(ji d'Azzara. Le pelage est partout d'uii seul poil gris brun en dessus et un peu plus foncé sur la tête; le dessus de chaque œil est marqué vl'unc tacbe ovale , jaune pâle , qui a valu à l'Ani- mal son nom de Qtiatre-OKil. Oreille.-; bordées de blanc on ariière; mulle , lèvres et mcnlon blanchâtres; [)oitri- ne et devant du ventre jaunâtres; pâ- tes gris brun en dehors , blanc jaiuià- Ire en dedans, deruièic couleur qui peint aussi les doigts. ■\\- Didelphes sans poche et à ma- melles découvertes. 4. DlDEI>PnE A QUEUE NUE , Dt- delph. iiudicaudala , Geofl". Pelage de même couleur qu'au précédi nt , mais les oreilles n'ont pas de blanc don ière leur base. La taille est plus petite, ctn'a que neuf pouces du mu- seau à la queue qui est à proportion beaucoup plus longue , puisqu'elle ex- cède d'un quart la longueur du corps entier ; elle e t partout nue et d'une seule couleur. — Celte espèce est de Cayenne. L'individu du Muséum est une femelle qui a encore ses pe- tits attachés aux mamelons. 5. DidelpheCayopolin, Z^/f/ Phi- landerelD. dorsigera, L,, Bufif., T. x, pi. 55; Micouré 2 d'Azzara, Quadr. 3. — Long de sept pouces trois lignes du museau à la queue qui en avait onze cinq lignes d'après Daubenton, et à laquelle nous avons trouvé une tren- taine de vertèbres. Il se distingue en- core des espèces voisines, parce que le crâne n'offre pas de crête pariétale , mais estassez uniformément rond. Les yeux sont bordés de brun ; le chanfrein a sur sa longueur une raie de la même couleur, et ses côtés sont d'un gris cendré. Tout le dessus du corps gris ftiuve , le dessous jaiunâtre; oreilles entourées de jaune à la base ; queue tachetée de jaunâtre et de brun. Dau- benton n'a trouvé de poil que jusqu'à un pouce et demi de la naissance de la queue : or , dans l'individu vu par Az- zara et qui provenaitdc l'intérieurdu Paraguay , elle était velue sur les deux tiers de sa longueur, nue seulementsui le dernier. Ensuite il observe qu'elle 493 DID n'est ni conique ni ronde ; mais pris- matique à angles Irès-émoussês, avec unerainuresurla face inférieure. Mais Daubenlon, si attentif, ne signale aucune différence de forme à la queue de son Ca^opolin. Azzara dit en ou- ti e que le tour de loeil est cannelle ar- dent, séparé de la ligne brune du chanfrein par du brun clair; l'oreille est violet livide, et la queue et les pieds avaient un poil de plus d'un pouce de long. Or Daubenton a trou- vé très-court le poil des pieds de son Cavopolin. Un autre individu dont la description fut fournie à d'Azzara par Noseda, également du Paraguay, ne différerait pas du sien. Il est évident q^ue le Micouré laineux diffère du CayopoliudeDaubentonetde Buffon. ]1 y a donc certainement trois Ani- ma ux confondus sous ce nom de Ca3 o- pohn. Or il est difficile de croire que celui deHernandez, qui habite les mon- tagnes du Mexique, soitidenlique à ce- lui d Azzara, indigène des plaines et forêts marécageuses du Paraguay. On ignore la patrie de cel ui de Daubenton. Il est probable cependant qu'il venait de Cayenne, où, suivant Desmarets qui ne cite pas ses autorités, il serait as- sez connu , et produirait ordinaire- ment cinq ou six petits. 6. DlDELPIIE A GROSSE QUEUE, Di- delpkis 3Iacroum, Azz. jQuadr.p. 28^. — De onze à douze pouces de long du museau à la queue, laquelle en a environ autant, est ronde et n'a pas moins de trois pouces et demi de tour à sa Wase. Elle n'est donc pas , comme le dit Desmarest, tout d'une venue avec le corps qui , suivant les mesures pri- ses par Azzara, est presque double au rétrécissement du ventre. Elle est velue sur son premier tiers , écailleuse sur tout le reste ou elle est noire, ex- cepté la pointe, blanche sur un pouce et demi. Tout le dessus du corps , le dessousde la tête et de l'œil est cannelle clair ; les pieds et la face plus foncés. La femelle-qu'a possédée Azzara avait à chaque aine un pli elliptique oii se trouvaient d'un côté quatre tétines, et deux seulement de l'autie. La couleur cannelle des femelles paraît plus claire DID que celle des mâles. Cette espèce lui a paru aussi stupideque les autres. Elle est du Paraguay. 7. DiDELPHE Marmose, Dld. muri- 7m,L., Buff., T. X, pi. 02 mâle, 5.^ femel- le, reproduit T. xv, sous lenom de Philandre de Surinam , d'après Sybille- Merian et le n" 4 de la pi. 3i de Séba. Longde cinq pouces au corps et de cinq pouces à la queue qui est jaunâtre. Pelage gris fauve plus clair en des- sous ; œil dans un ovale brun ; oreilles tout-à-flut nues ; quatorze mamelles dans les plis inguinaux. On ne con- naît pas au juste de nom de pays à cette espèce. Marcgraaff dit seulement que les B\ésiliens la nomment Taïbi. Mais Buffon a aussi attribué ce nom AuDidelphis bico/orelau Sarigue qu'il confondit avec le Crabier. Azzara (Quadr., p. 290, t. 1) rapporte à cette espèce son Micouré 4 à longue queue, laquelle est toute pelée, très-douce et luisante: tout le pelage ressemble à celui de la Souris domestique; l'œil est enfermé dans un premier anneau noir, inscrit lui-même dans un cer- cle blanchâtre. Il dit qu'on le trouve dans les trous d'Arbres et les buis- sons. 8. DiDELPHE A QUEUE COURTE, D. Brachyiira , Pallas , Act. Petrop. T. IV, partie 2, pi. 5; Séba, Thés., pi. 3i, fig. 6, et non pi. 21 et 5 1 que l'on cite à tort sous le nom de Mus sjhes- tris americanus. — A oreilles propor- tionnellement pi us courtes que tous les autres; longde cinq pou ces et demi au corps, de deux pouces quatre lignes à la queue. Il n'aurait que douze côtes suivant Pallas {loc.cit.), tandis que tous les autres Dideiphes que nous avons examinés en ont treize. D'ail- leurs , sept lombaires comme aux autres Sarigues , et douze à la queue. La mamelle des femelles est dé- couverte, ovoïde, portant onze té- tines. Le scrotum offre un sphéroïde déprimé sur la ligne médiane; la queue n'est velue que sur le premier tiers de la face dorsale ; tout le reste est comme la queue d'un Rat. Le nez et la bouche sont nus et couleur de chair livide. Tous les doigts sont à la DID fois velus et écailleiix comme la queue d'un Rat ; la peau estblauche partout ; le poil très-iuoc!leux et brillant , noir sur le clos , roux sur les flancs et à l'origine des membres et de la queue , plus clair sous le cou , gris pale sous le ventre. La longueur de l'intestin n'égalait pas le double de celle du corps; il n'était que de neuf pouces six lignes. Pallas lui a trouve beau- coup de Pouxacaroides plus petits que l'Acarus des Coléoptères, mais n'ayant que six pâtes et caractérisés par trois soies saillantes en arrière de chaque flanc [lab. cit. tig. b). D'Amérique, sans détermination de contrée. Si c'est le même que le ïouande Bullon, Suppl. T. VII, pi. 5, il serait des fo- rêts de la Guiane ; BulFon en faisait une Belette. Le Micouré 5ou à queuecourted'Az- zara ne semble en différer que par la couleur cannelle blanchâtre du ventre. Les femelles ontquatorzctetineset ne donnent pas la même puanteur que les mâles; peut-être n'ont-elles pas à l'anus l'appareil glanduleux trouvé au mâle par Pallas , et décrit ci-dessus. Celte espèce , comme la précédente , se nomme génériquement Angouj'a ( Rat ) au Paraguay. — Desmarest , sans doute d'après les enluminures de Séba(Dict. d'Hist. Nat., 2*= édit.), fait un double emploi du Didelp/iis Brachyura; il lui trouve un second type dans la fig. 6 de la pi. 5i deSéba. Ôr cette figure est justement celle qu'a citée Pallas , comme type de son I). Brachyura. D'ailleurs , la coloria- tion des figures de Séba n'est pas un caractère authentique, et ne peut mo- tiver cette division. 9. DiDELPHE NAIN, Didelphis pu~ silla , Azzara ( loc. cit. , p. 5o4 ) , sou Micouré n° 6. Longeutoutdeseptpou- ces, sur quoi la queue toute nue a trois pouces deux tiers ; elle est pienante commedans tous les autres. Le tourde l'œil noir, les sourcils blanchâtres, sé- parés par^une tache triangulaire, obs- cure ; tout le reste du corps de la cou- leur dune Souris ; testicules pendans d'environ un demi-pouce dans le scro- tum. Du Paraguay où il vit dans les DID 493 broussailles et les jardins (chacanras) des Indiens. Sarigue fossile. 10. Cuvier (Oss. Foss.T.iTi,pl. 71, fig. 1 et 4) a représenté les débris d'un Animal fossile qu'il a prouvé être un Sarigue. L'Animal a été saisi à peu près dans sa position naturelle ; seu- lement son cou paraît avoir été tordu de manière que sa tête se présente à gauche. Voici les moyens et les preuves de la détermination de ce Fossile. — L'élévation de l'apophyse coronoïde au-dessus du condyle an- nonçait un Carnassier, et la saillie aiguë de l'angle postérieur de la mâ- choire qui n'existe qu'imparfiitement •dans les Rongeurs et les Paresseux, ne se trouve au même degré que dans les Marsupiaux. Restait alors Icmbar- ras du genre auquel l'Animal avait appartenu. Or le condyle est lui- même fort élevé au-dessus de la ligne dentaire. Ce caractère exclut tous les vrais Carnassiers à dents tranchantes qui ont tous le condyle à peu près à la hauteur de cette ligne. Les seuls In- sectivores offrent une disposition ap- prochée en même temps que les Sa- rigues. Or les Sarigues ont la saillie de l'angle maxillaire ployée en dedans avec tout le bord inférieur de la mâ- choire ; le Fossile présente justement ce pli représenté f 3; c'est donc un Sa- rigue. — Les dents donnent la même conclusion ; elles sont à tubercules aigus, non tranchantes, à couronne plate , comme aux Insectivores. Mais celles d'en haut ont une couronne triangulaire dontla pointe estau bord interne , et le bord externe est lisse et en forme de croissant. Ce caractère ne se retrouve que dans les Sarigues et les Dasyures. Et comme le noînbrc des incisives forme la seule différence des mâchoires dans ces deux genres , la connaissance de ce nombre pour- rait seule à cet égard résoudre la question. Mais cette donnée manquait absolument dans le Fossile. Il y avait d'ailleurs treize côtes , six vertèbres lombaires si longues qu'elles occu- paient plus d'espace que les dorsales. 494 DID Tout, dans le squelette , était confor- me avec viu Sarigue , surtout avec la Mannose qui est à peu près de la mê- me grandeur. — L'identité de genre lut tout-à-fait établie par la dé- couverte des os marsupiaux. Cela prouvait donc l'existence fossile en Europe d'un Animal qui ne pouvait avoir d'analogue qu'en Amérique ou on Australasle. Or le Tapir est le seul genre américain dont on ait retrouvé des fossiles en Europe , et on n'y en connaît pas de l'Australasie. — La res- semblance qu'offre le pied de derriè- re du Fossile avec celui des Sarigues, lequel diffère de celui des Dasyures, parce que lepouce esttrès-long ettrès- mobile dans les premiers, très-court et très-haut situé dans les derniers, et* que les quatre doigts extérieurs y sont égaux , tandis que dans les Sari- gues ils sont inégaux , et surtout le pe- titdoigt ou externe; cetteressemblance seule , disons-nous , pouvait résoudre la difficulté si l'on pouvait mettre à découvert les os du pied de derrière. Or le métatarsien du petit doigt du Fossile est justement d'un tiers plus court que celui du doigt précé- dent, et si c'était un Dasyure, les deux métatarsiens seraient égaux. Le Fossile est donc un Sarigue. Une espèce de ce genre , aujour- d'hui exclusivement américaine , a donc autrefois habité notre contrée. Resterait à savoir si cette espèce est l'une de celles aujourd'hui existantes en Amérique ; ou si , comme pour tous les autres Fossiles de notre zone appartenant à des genres des con- trées équinoxiales , l'espèce fossile a été anéantie. La comparaison avec les squelettes des espèces vivantes pour- rait seule fournir les données de cet- te détermination. Le tableau cionné par Cuvier des proportions des os de la Marmose , celui de tous les Didel- phes qui en appioche le plus, avec ceux du Fossile, prouve que ce n'est pas une Marmose. Il est donc certain qu'il n'est identique avec aucune des quatre espèces dont les squelettes sont connus. (a.d..ns.) DIDELPHES. MAM. Blainville,di- DID visant les Mammifères en deux gran- des classes, appelle la première celle dés Monodelphes , et la seconde celle des Didelphes qui renferme les Mar- su]naux de Cuvier et les Monotrèmes de Geoffroy. V. ces mots. (b.) DI DELTA. BOT. PfiAN. Famille des Synanthérées , Corymbifères de Jussieu, et Syngénésie frustranée, L. Ce genre a été établi par L'Héritier [Stirpes iiouœ , p. 55, t. 28) et adopté par Jussieu avec les caractères sui- vans : capitule rayonné ; les fleurons du centre mâles ; ceux de la circonfé- rence hermaphrodites; les demi-fleu- rons de la circonférence , au nombre de douze , en languettes et femelles ; involucre formé de folioles dispo- sées sur deux rangs ; trois exté- rieures 1res - grandes, cordifoimes , les intérieures longues , lancéolées , au nombre de douze , alternati- vement plus grandes et plus pe- tites ; réceptacle central trigone, pres- que nu ou couvert de courtes soies , divisible en trois péricarpes osseux , trigones, qui adhèrent chacun à la base de la foliole de l'involucre ex- terne, et qui sont entourés d'un au- tre coté par trois des folioles intérieu- res. Ces sortes de péricarpes renfer- ment plusieurs loges dans lesquelles sont enchâssés autant d'akènes ob- longs, et couronnés par une aigrette ciliée, roide et proéminente extérieu- rement. L'espèce décrite par L'Héri- tier sous le nom de Didelta letrago- niœfoita est une belle Plante herba- cée, rameuse, pubescente au sommet, dont les feuilles sont alternes et char- nues; les fleurs jaunes, terminales et solitaires. Alton [Ho/ 1. Kew-, vol. 3, p. 256 ) et Persoon ont changé son nom spécifique en celui de carnosa. D'un autre côté , Thunberg et Linné tlls l'ont décrite sous des noms de genre difFérens ; ainsi, pour ce der- nier, c'était une espèce de Polymnie, et Thunberg eu faisait le type de son genre Choiistea. Elle a été introduite dans les jardins d'Europe par des graines venues du cap de Bonne-Es- pérance. Comme elle fleurit pendauL DID tout l'i-té et l'autonine, que sis £;rai- iies viennent à maturité , qu'elle peut passer à l'état frutescent si ou la con- serve dans une seire chaude, et qu'elle se multiplie iacilcmeut de bou- tures et de graines , cette IManle mé- riterait d'être cultivée avec soin , si le nombre des belles fleurs composées n'était pas déjà extrêmement consi- dérable dans les jardins. Aiton {loc. cit.) en a publié une se- conde espèce sous le nom de Didclta spinusa, qui correspond au ( horistea spinosa de Thunbcrg ou J'avonium spinosum de Gaertucr. (o. .N.) DIDEMNE ou DIDEMNON. Dl- demniim. POLVr. Savignj' a établi sous ce nom un genre voisin des Al- cyons , dont les caractères consistent dans une masse opaque spongieuse , «l'un blanc de lait, à la surface de laquelle se voient des mamelons dis- posés en quinconce. Les Dideranes incrustent les Madrépores et les Al- gues. Chaque mamelon contient un petit Polypier dont la bouche est en entonnoir et munie de six denlicules. Le corps est comme étranglé vers le milieu. Savigny a figuré les deux es- pèces qu'il a trouvées sur les côtes d'Egypte et que nous avons retrou- vées sur les côtes d'Andalousie, (b.) DIDERIME. Dideimn. bot. crypt. { Lycuperdacées. ) Ce genre établi par Persoon a été depuis limité par Link aux espèces qui présentent les carac- tères suivans : le péridium est globu- leux ou iirégulier, sessile ou stipité, formé , comme dans le genre Didj- mium , de deux membranes , l'une extérieure, dure et fragile; l'autre intérieure, plus mince; toutes deux se divisent irrégulièrement au i-om- met; ou n'observe pas de columelle dans sou intérieur , mais seulement quelques filamens peu nombreux qui naissent du fond de ce péridium. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses ; elles croissent , comme presque toutes celles des genres voi- sins , sur les tiges sèches et sur le bois mort en automne. (ad. b.'' DID 495 DIDESME. Didcsmus. bot. pu an. Genre de la famille des Crucifères, de la Tétradynamie siliculeusc, h., pro- posé par Desvaux pour le Jilyagium Jl'lgyptiurn de Linné, adopté par De Candolle [Syst. Nat. ) qui y a ajouté deux autres espèces. Ses caractères distinctifà consistent en une siliculc partagée en deux articles coutcnant chacun une ou deux graines; l'infé- rieur est tronqué à son sommet , le supérieur porte le style. Les graines contenues dans chaque article sont pendantes. Le Didesmus yEgyptius, Desvaux , D. C, Syst. Nat. 11, p. 658; Delessert, Icoh. Sel. ,11 , t. 92, est uucPlante an- nuelle qui croît en Egypte et dans les îles de l'Archipel. Ses feuilles in- férieures sont entières , elliptiques ou pinnatifides et lyrées ; les supérieu- res sont étroites, lancéolées et simple- ment dentées. DeCnndolle réunit aussi à ce genre le Sinapis bipinnata de Desfontaines , et le Buiiias teiiuifolla de Smith , Prodivm. Flor. Giœcœ. Il y ajoute encore , mais avec doute , le Mya- grum jiinnatam Ae Russel. (a.u.) DIDICILIS ou DIDICLIS. eot. CBTPT. {Lycopodiacées. ) Palisot de Beauvois avait d'abord donné ce nom au genre que plus tard il a nomme Gymnogynum. K. ce mot. (a. k.) DIDUS. OIS. V. Dronte. DIDYMANDRA. bot. phan. WiU- denow nomme ainsi un Aibrc du Pérou qui païaît appartenir à la fa- mille des Euphorbiacées , et que Ruiz et Pavon on.t décrit dans leur Flore Péruvienne sous le nom générique de Synzyganthera. T^. ce mot. (a.d. J.) DIDYME. Didymus. bot. Un or- gane est Didyme quand il est formé de deux parties arrondies et réunies entre elles par leur côté interne. Ainsi l'ovaire d'un grand nombre d'Om- bellifères , les anthères d'un grand nombre de Plantes sont Didymes. (A.R.) DIDYMÈLE.Z)/rfyme/es, BOT. PHAN. 496 DID Genre établi par Du Pelil-Thouars (Hist. des Végét. d'Afriq , i'" livr., p. 2 3), sur une Plante nouvelle recueillie parcesavant dans l'île de Madagascar. Il appartient à la Diœcie Diandrie , et sa place, dans les familles naturelles, n'est pas encore fixée. Ses caractères ont été ainsi exposés : fleurs uni- sexuées et dioïques ; fleurs mâles disposées en grappe composée , for- mées de deux petites écailles , dans lesquelles sont deux anthères sessiles, cunéiformes , jointes à leur base et extrorses ; fleurs femelles disposées en épi simple , situé un peu au-dessus de l'aisselle des feuilles, composées de deux petites écailles appliquées contre les pistils ; ceux-ci sont formés de deux ovaires monospermes ovés et sillonnés par leur face interne; ils manquent de st^le et sont couronnés d'un stigmate bilobé. Aux ovaires succèdent des drupes , dont un avorte quelquefois dans chaque fleur ,de for- mes semblables à celles des ovaires ; leur noyau est solide , osseux et en- veloppé d'une sorte d'arille charnu et réticulé ; la graine est ovée et acu- minée ; son cordon ombilical est court , et descend du sommet ; l'em- bryon qu'elle renferme est de même forme qu'elle , inverse, et n'est point accompagné d'un périsperme ; sa ra- dicule est courte et ses cotylédons sont épais, semi-elliptiques et pla- nes à leur face interne. Le nombre binaire de toutes les parties de la fleur caractérise assez bien ce genre , et lui a merilé son nom de Dïdymeles , qui signifie double membre. Le D. Ma- dagascarlensis yY)v\Veivl-T!!\ïo\\SiVS>{Ioc . cit., tab. 5 ), est un Arbre qui s'élève à une hauteur médiocre ; ses fleurs sont peu apparentes ; ses branches forment une cyme élégante; elles sont allongées , garnies de feuilles alternes épaisses, tiès-grandes, ovales, lan- céolées et acuminées. On ignore si cette Plante est utile aux habitans de l'île où elle croît naturellement. (G..N.) *DIDY]VI1E. Dic/jmium.-BOT. crypt. {Ljcoperdacées.) Le genre décrit sous ce nom par Schrader se rappi'oche DID beaucoup des Diderma et des Physa- runi de Persoon ; il est cai'actérisé par son péridium stipilé ou rarement ses- silé, ordinairement sphérique, com- posé de deux membrant's distinctes, l'extérieure plusdureet cassante, l'in- térieure plus mince et transparente; dans son intérieur on observe une columelie ovoïde ou globuleu■^e ; c'est le seul caractère qui distingue ce genre des Diderma , dans lesquels il n'existe pas de columelle. Les spo- rules que renferme le péridium ne sont entremêlées que d'un petit nom- bre de filamens. Les espèces de ce genre sont assez petites et croissent sur les bois morts, sur les feuilles sèches , etc. (ad. b.) DIDYMOCHL^ISA. bot. crypt. ( Fougères. ) Ce genre , décrit par Des- vaux , se rapproche beaucoup par ses caractères des Diplazium; aussi une Plante à peine dififérente de celle que Desvaux a fait connaître, a-t-elle été décrite et figurée depuis par Raddi , sous le nom de Diplazium pulcheni- mum. Ce même genre a été également indiqué long-temps après la descrip- tion qu'en a donnée Desvaux , par Laugsdortf , sous le nom de Hy&tero- carpos ; le Didymochlœna ne diffère des Diplazium , que par ses groupes de capsules , beaucoup plus courts et ovales ; les capsules qui forment ces groupes , sont également placées des deux côtés d'une nervure , de laquelle naissent deux tégumens qui les re- couvrent et s'ouvrent en sens oppo- sés , et tous deux en dehors, par rap- port à la nervure. Ces deux genres diffèrent par conséquent entre eux , comme les Alhyriumàes Asplenium. La première espèce connue a été dé- crite sous le nom de Didymochlœna sinuosa Tpnr Desvaux, qui la croyait originaire des Indes-Orientales. Si celte localité était certaine , il n'y au- lait pas de doute que la Plante du Brésil ne dût former une seconde es- pèce ; elle n'en diffère cependant que par ses frondes plus grandes , dont les pinuules sont plus larges et plus obtuses; dans l'une et dans l'autre , DID les pétioles sont couverts d'ccailles rousses , les fronJes sont bipinnces ; les pinnules, assez nombreuses, sont glabres , presque rhoniboidales et au- riculees superieurcnienl; chaque ner- vure secondaire ne porte qu'un seul groupe de capsules près de son extré- mité, (ad. b.) * DIDYMOCRATER. bot. cuypt. {Lycoperdacécs. ) Martius a établi ce genre dans sa Flore Crj'ptogamique a'Erlangue. Il a beaucoup d'analogie avec celui qu'il a découvert depuis au Brésil , et qu'il a décrit sous le nom de Diamphora. Dans le genre Didj- mocratcr , on observe des filamens simples , droits , cloisonnés , très-dé- licats , rapprochés par touffes ; ils portentàleur sommet deux péridiums vésiculeux , cylindriques, géminés, s'onvrant au sommet par un orifice arrondi; ces vésicules renferment des sporules nombreuses , globuleuses , sans mélange de filamens. Martius en a observé une espèce sur les tiges des Plantes mal des- séchées et consei"sécs dans les her- biers; ses péridiums sont de couleur cendrée; dans une autre espèce qu il a décrite depuis , les péridiums sont bruns. (ad. b.) DIDYMODOIV. Didymodon. bot. CRYi'T. ( Mousses. ) On a donné ce nom à un genre de Mousses voisin des Trichostomes , cl caractérisé par son péristome simple, composé de trente-deux dents filiformes , rappro- chées par paires, et quelquefois même soudées par la base , et par sa coiffe qui se fend latéralement ; dans ce genre viennent se ranger plusieurs Plantes décrites par différens auteurs, et particulièrement par Bridel , sous le nom de Trichostomum. Ou doit également lui réunir le Cynontodiiim et le Stvaitzia d'Hcdw^ig, qui n'en diffèrent pas sensiblement ; enfin , Hooker y place même le Dicranum puipureuni d'Hedwig, qui en a le port et dont le péristome a une grande analogie avec cebii des Didymodon , quoiqu'il en dillere par ses dents réu- nies en grande partie par des fila- mens transversaux. TOME V. DID ^9^ L'espèce la plus renia rqui;i,ble de ce genre , et qu'on peut en regarder t^omme le type , est le DUlymodnnca- pitlaceum , ou Swartzia capillficea d'Hedwig ; celte espèce , très-abon- dante dans quelques parties des Al^ pcs , et en général dans les monta- gnes , forme des touffes serrées d'un beau vert pâle et d'un aspect soyeux ; ses liges sont assez longues , couver- tes do feuilles sélacécs , presque dis- tiques ; ses capsules sont droites et cylindriques. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses , et presque toutes crois- sent dans les montagnes ; elles ont le port des Dicranum et des Tortula , et presque les caractères des Trichos- tomum , dont elles difl'èrenl surtout par leur coiffe fendue latéralement. (ad. b.) *DIDYNAMES (étamines). bot. PiiAN. Lorsque dans une fleur il existe quatre étamines , et que ces quatie étamiues sont disposées par paires, de manière qu'une des paires est plus longue que l'autre, ces éta- mines sont appelées Didynames. Tel- les sont celles des Labiées, des Scro- phulaires, etc. (.1. k.) DIDYNAMIE. Didynamia. bot. ruAN. C'est le nom de la quatorzième classe du système sexuel de Linné , caractérisée par quatre étamines dont deux plus grandes et deux plus peti- tes. A cette classe appartiennent plu- sieurs familles naturelles , telles que les Labiées , les Scrophulariées , les "Vcrbénacées, etc. Linné y a établi deux ordres : 1° la Gymnospermie qu'il caractérisait par quatre graines nues au fond du calice, et 1^ l'An- giospermie , renfermant toutes les Plantes à étamines didynames dont le fruit est une véritable capsule. Au premier de ces deux ordres appartient la famille des Labiées; au second les familles des Scrophulariées , des Rhi- nanthacées , etc. Mais cette distinc- tion est fondée sur une erreur. En effet II n'existe pas de graines nues, et le fruit des Labiées offre un véritable péricarpe, mais profondément parta- 49« DIK g(î en quatre lobes qui à l'époque île la maturité se séparent les uns des autres. Le professeur Richard , dans les modifications qu'il a laites au sys- tème sexuel de Linné, a autrement dé- nommé et caractérisé ces deux or- dres. Il nomme le premier ïomogy- nie qui signifie ovaire fendu, et le second Atomogynie qui signifie ovaire entier. V. Système sexuel. (A.R.) DTDYNAMISTE. Didynamista. BOT. PHAN. Le genre auquel ïhun- berg donnait ce nom a été réuni au genre Thalictrum sous le nom de Thallctnim J aponicum. V. Pigamon. (A. n.) DIECTOMIS. Dlectomls. bot. PHAN. Genre de la famille des Grami- nées , section des Saccharinées , éta- bli par Kunth , et adopté par Palisot de Beauvois pour V Jndropogon fas- tlgiatum de Swartz, avec les carac- tères suivans : des ilcurs disposées en épis composés d'épillets géminés uni- flores , un des épillets hermaphro- dite et sessile , le second neutre et pé- (licellé. Dans l'épillet hermaphro- dite , la lépicène est formée de deux valves inégales coriaces ; l'extérieure est plus grande , carénée et terminée par une arête à son sommet. La glurae se compose de deux paillettes minces et membraneuses ; l'inférieure qui est plus grande , un peu carénée , porte à son sommet une arête coudée vers son milieu. Dans l'épillet neutre les deux valves de la lépicène sont inéga- les, planes etarislées; les deux paillet- tes minces , membraneuses et muti- ques. Ce genre a les plus grands rap- ports avec X Androimgon.àoaX il a été séparé ; il en ditTère surtout par ses épillets uniformes , tandis qu'ils sont généralement à deux fleurs, dont une est rudimentaire dans les Andropo- gonSjpar la valve externe de sa glume qui est aristée à son sommet , et par la paillette inférieure de sa glume qui porte une arête , tandis que c'est la supérieure dans le genre Andro- pogon. Le DiECTOMis FASTiGiÉ , Dieclomis fastigiata, Beauv., Agrost. , p. i33; DIE V^\xTaÛ\,in Humb. NoiJ. Gen. i,p. igS, t. 63 , Andropogon fastigiatum , Sw- , est une Plante vivace qui croît à la Jamaïque et sur le continent améri- cain , dans la province de Gumana. Son chaume est dressé , rameux , un peu comprimé, haut de deux à trois pieds , glabre ; ses feuilles sont linéai- res , acuminées , planes , striées , gla- bres , un peu rudes sur les bords. Les fleurs forment plusieurs épis al- longés , fusiformes , disposés en pani- cule. (A.R.) DIÉRÉSILE. BOT. PHAN. Dans sa classification carpologique, le pro- fesseur Mirbel nomme ainsi un genre de fruits formé de plusieurs parties qui , à l'époque de la maturité , se séparent les unes des autres. Il cite pour exemple les fruits des Galium , de la Capucine, etc., qui restent clos et ne contiennent qu'une seule graine; ceux des Malvacées, du 2Vi- bulus , etc , dont les coques s'ouvrent et contiennent fréquemment plusieurs graines. Une même dénomination ne peut comprendre des fruits dont la structure offre des différences aussi tranchées. Les uns , en effet , sont des akènes , les autres des coques et des capsules. F", ces différens mots. (A. n.) * DIÉRÉSILIENS ( fruits ). bot. PHAN. Ordre de fruits établi par le professeur Mirbel pour tous ceux dont le péricarpe se compose d'un nombre plus ou moins grand de co- ques qui se séparent les unes des au- tres à l'époque de la. maturité. Cet ordre offre trois genres, savoir : le Crémocarpe , le Regmate et le Diéré- sile. f^. ces trois mots. (a. r.) DIERVILLE. Dieivilla. bot. PHAN. Cp genre, de la famille des Gaprifoliacées et de la PentandrieMo- nogynie , L. , établi par Tournefort , fut ensuite réuni au Z,o«/ce/a par Lin- né. Dans son Gênera PlanCarum , Jussieu , ayant de nouveau séparé ce- lui-ci en plusieurs groupes et rétabli les genres de Tournefort, donna les caractères suivans au ZJ/erp-iV/a; calice oblong à cinq divisions, muni à sa baso de bractées; œroile du double plus longue , infundibuliformc , à cinq divisions étalées; cinq étaniincs saillantes ; stigmate capilé ; capsule oblonguc non couronnée, à quatre lo- ges renfeiinant un grand nombre de graines très-petites. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre qui a reçu les noms de Diervilla Tourne- furti ^ Micbx. ; V. Acadlensis , Duni., Cours. , 1). humilis , iPersoon , D. lulea , Hort. Paris, et Lonicera Dier- villa, L. , Tournef. (Actes de l'A- cadémie royale des Sciences , 1706 , t. 7 , f. 1 ). C'est un Arbrisseau élégant dont les fleurs , d'un jaune pâle , sont nombreuses et portées sur des pédon- cules terminaux et axillaires. Il croît spontanément dans les lieux alpestres du Canada , de New-Yorck et de la Caroline. La température de ces lo- calités ofl'i cassez d'analogie avec celle de notre climat européen , pour que cet Arbre soit susceptible de culture dans nos jardins d'agrément. (g..n.} * DIÉSIE. Diesia. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Héléromères , établi par Fischer (En- toinographie de la Russie, T. i, p. 166), et ayant , suivant lui , pour ca- ractères : antennes allongées , de onze articles distincts, le dernier article conique ou fusiforme plus ou moins allongé; lèvre supérieure triangulaire, rétrécie à sa base , dilatée et émargi- née au sommet ; mandibules très- courtes , triangulaires , fortes , termi- nées par une pointe lisse et brillante; mâchoires courtes et courbées en for- me de faux; palpes inégaux, filifor- mes, les antérieurs beaucoup plus longs et plus gros que les postérieurs; menton arrondi en avant avec une échancrure triangulaire. Les Diésies ont le corps triangulaire , la tête grande , inclinée , les yeux en crois- sant, le prothorax annulaire rétréci légèrement au milieu ; les ély très sont un peu plus larges que le corselet, et ont une forme triangulaire avec les angles rebordés; les pâtes sont allon- gées et velues, et les jambes de de- vant sont subtilangulaires et distinc- tcment dentées. Ce nouveau genre se rapproche des Akis et des Platyopes par les élytrcs rebordées; il a aussi quelque analogie avec les Pimélies ; mais il diffère des uns et des autres par plusieurs caractères , et entre au- tres par les articles des antennes , ainsi que par les jambes antérieures , dentées dans toute leur longueur. Fischer décrit et représente deux espèces : La DiÉsiE A SIX DENTS ,Z>. sexclea- tala , Fisch. (tab. i4 , fig. 8 a , g). La tête est grande , inclinée , velue , noi- re ; la lèvre supérieure, les palpes et les antennes sont bruns ; le dernier article en est long, fusiforme et de couleur ferrugineuse; le corselet est presque annulaire, un peu rétréci au milieu, cilié de jaune antérieurement et postérieurement ; l'écusson est très- petit , pointu à la base, et plus large vers les élytres; celles-ci sont trian- gulaires et planes , garnies de points élevés et enfoncés ; l'angle en est ca- réné et la carène est crénelée; la par- tie abdominale des élytres est rude à cause des points élevés qu'elle pré- sente , et rebordée; le corps est hé- rissé inférieurement de soies jaunes ; les pâtes sont longues, couvertes de poils; les jambes de devant ont une forme presque triangulaire, et sont pourvues intérieurement de deux épines , et extérieurement de six ou plusieurs dents. Cette espèce se trou- ve en Russie dans les déserts des Kir- guises , au midi d'Orenbourg. La DlÉSIE (2UADRIDENTÉE, D. qua- dridentata, Fisch. (tab. i4, fig. 7). La tête est grande, pointillée , bril- lante, avec les parties de la bouche brunes ; le prothorax est cylindrique, rude , hérissé de poils , convexe et rétréci en arrière; l'écusson est pe- tit, triangulaire, mais en sens in- verse ; les élytres sont convexes , rudes, couvertes de poils , à bord ca- réné , moins larges que le corselet ; le corps est couvert inférieurement de duvet brun ; les pâtes sont poi- lues ; les jambes de devant ont in- térieurement deux épines , et exté- rieurement quatre dents. La Diésie &00 DIG quadridentée , que l'on trouve aussi dans les steppes a u midi d'Orenbo urg , s'éloigne de l'espèce piëcédente par des caractères assez tianches. Fischer observe que dans le genre Diésie et quelques autres plus ou moins voisins des Piraélies , on ren- contre entre les espèces des différen- ces telles, qu'il existe des passages insensibles d'un groupe à l'autre ; cette circonstance indique la réserve qu'on doit apporter dans l'établisse- ment des nouveaux genres, (aud.) DIEVES.GÉOL. Les dépôts argileux qui se trouvent dans le terrain houii- leux portent ce nom, selon Desma- rest , dans les départëmens du nord de la France. (b.) DIFFLUGIE. Difjlugia. annel. ? Petit Animal microscopique , décrit par Léon Leclerc et observé dans les eaux des environs de Laval. Ses ca- ractères consistent en un corps très- petit , contractile , gélatineux, pour- vu de tentacules irréguliers et rétrac- tiles , contenu dans un fourreau ovoïde formé de grains de sable ag- glutinés el tronqué à l'extrémité par laquelle sortent les tentacules. Il est fort difficile d'assigner la véritable place de cet Animal encore imparfai- tement connu, et qui n'est certaine- ment pas infusoire dans le sens jus- qu'ici attaché à ce mot. (a. k.) DIFFORMES ou ANOMIDES. Fa- mille de Tordre des Orthoptères , fon- dée par Duméril (Zoologie analyti- que) qui lui assigne pour caractères: corps allongé ; tête dégagée ; corselet plus long que large , formé en grande partie par la poitrine; pâtes de der- rière ne servant point au saut ; tous les tarses à cinq arlicles. Cette famille qui renferme le genre Mante de Lm- né , et qui comprend aussi les Phyl- lies et les Phasmes , correspond en partie à la famille des Orthoptères , établie par Lalreille ( Règn. Anim. de Cuv. ) sous le nom de Coureurs , Cursoiia. V. ce moi. (aud.) DIGÈRE. Digéra, bot. phan. Ce genre établi par Forskahl ( Floi: DIG yHgypt. jirab., p. 65) el décrit dans le Gênera Plant, de Jussieu, a été ulté- rieurement réuni à \ Achyranthes. V. ce mot. (G..N.) * DIGESTION. zooL. V. Nutri- tion. DIGITAIRE. Digitaria. bot. phan. Genre de la famille des Graminées , établi par Haller, réuni par Linné aux Panicum, dis;iugué de nouveau par quelques botanistes modernes , et entre autres par Pallsot de Beau- vois, mais qui en définitive ne dif- fère des autres Panicum que par son inflorescence en épis unilatéraux. V. Panic. (a. r.) DIGITAL BLANC, bot. crypt. [Champignons.) L'un des noms vul- gaires du Clavaria pistillaris , L. Paulet nomme Digitai- Aurore ou PANACHÉ, le Clavaria Digitellus. f^. Clavaire. (b.) DIGITALE, pois. On nomme ainsi vulgairement les très-jeunes Sau- mons, (b.) DIGITALE. Bigitalis. bot. PHAN. Genre de la famille des Scro- pbulariée? et de la Didynamie An- giospermie, L. , qui se reconnaît à son calice persistant , à cinq divi- sions profondes et inégales , à sa corolle monopétale tubulée, irrégu- lièrement évasée , très-ouverte , à lim- be oblique offrant quatre ou cinq lo- bes inégaux. Les étamines sont didy- names , incluses ; les anthèi-es à deux loges didymes; le style se termine par un stigmate bifide. Le fruit est une capsule ovoïde , acumlnée , ren- fermée dans le calice et s'ouvrant en deux valves dont les bords rentrans formaient l^es cloisons. Les espèces de ce genre, au nombre d'environ vingt-cinq , sont des Plantes herba- cées , vivaces , à feuilles alternes, et à fleurs disposées en longs épis, sou- vent d'un aspect fort élégant qui a mérité à plusieurs l'accès de nos jar- dins. Parmi ces espèces, nous citerons les suivantes : Digitale pourprée , Digitalis pur- purea,1i.,Yi\i\\. Herb. tab. 21 ; Rich. DIG Bot. Méd. T. I , p. 236. C'est une des plus belles espèces du genre et une «les plus communes eu France. On la trouve aux enviions de Paris dans les bois montueux ; dans quelques provinces du centre de la France , dans le Nivernais , par exemple, elle croît eu abondance au milieu des champs et nuit aux moissons. Ses feuilles radicales sont pctiolées , ova- les , aiguiis , un peu sinueuses , ve- lues et blanchâtres sur leurs deux fa- ces, mais surtout inférieuremcnt. La lige est dressée , simple , de deux à trois pieds de hauteur , cylindrique , très-velue , et conmie cotonneuse. Les fleurs sont d'une belle couleur pour- pre , très-grandes, ])édouculées , tou- tes tournées d'un même côté, pendan- tes, et formant un épi simple. La co- rolle est irrégulièrement évasée , pres- que campaniforme , à cinq lobes très- obtus et inégaux; sa face interne est tigrée de petits points noirs entourés d'une auréole blanchâtre et garnis de poils longs et mous. La Digitale pour- prée fleurit vers le mois de juin. La beauté et l'éclat de ses tleurs la f.mt rechercher et cultiver dans les par- terres. Cette Plante jouit d'une trop grande réputation comme médica- ment, pour que nous ne croyions pas devoir parler ici de ses propriétés médicales. Ses feuilles , qui sont la partie dont on fait usage , ont une saveur acre, amère et désagréable. A la dose d'un grain , elles excitent l'action sécrétoire des glandes sali- vaires , occasionent un sentiment pé- nible d'aslrictlon dans la gorge et de malaise dans l'estomac. Si Ion aug- mente graduellement cette dose , il Se manltèste une excitation générale ; quelquefois le vomissement a lieu , ou les déjections alvines deviennent Élus abondantes et plus fréquentes, infin , si la quantité du médicament est portée subitement à une dose éle- vée , il détermine alors tous les phé- nomènes de l'empoisonnement par les substances narcotico-âcres. Un des effets les plus remarquables de la Di- gitale pourprée , c'est l'action secon- daire qu'elle exerce sur la circulation DIG 5oi du sang. Le pouls qui d'abord avait été accéléré par l'usage de ce médica- ment, finit ordinairement, chez le plus grand nombre des sujets , par deve- nir plus lent et moins développé , et il n'est pas rare de le voir descen- dre assez rapidement de soixante ou soixante-dix pulsations par minute , à trente , ou même à vingt-cinq. Ce résultat, constaté par un grand nom- bre de praticiens , n'a cependant pas lieu chez tous les individus ; il en est au contraire dont le pouls bat cons- tamment avec plus de force et de ra- pidité après avoir fait usage de la Di- gitale. C'est d'après cette action séda- tive de la Digitale sur le système san- guin que plusieurs auteurs en ont re- commandé l'usage dans les palpita- tions et les anévrimes du cœur et des gros troncs vasculaires. Une des maladies contre lesquelles la Digitale pourprée a été employée avec le plus d'avantage, c'est l'hydroplsie essen- tielle , soit du tissu cellulaire , soit des cavités splanchniques. L'excitation générale que ce médicament déter- mine, l'abondante sécrétion d'urine qu'il provoque , rendent assez bien 'compte des succès qu'on a obtenus dans cette circonstance. Il n'en est pas de même dans la phlhisie pulmo- naiie ; malgré les éloges qui luiontété prodigués par quelques médecins an- glais , les recherches de Bayle et de plusieurs autres praticiens recom- mandables, sont loin de les avdîr jus- tifiés. On a aussi employé la Digi- tale pourprée avec assez de succès dans les différens symptômes de la maladie scrophuleuse. Les feuilles de Digiiale pourprée s'administrent or- dinairement en poudre à la dose d'un à deux grains, dose que l'on aug- mente progressivement. , L'extrait aqueux est une préparation tiès-éner- gique , dont la dose est à peu près la même que celle de la poudre. Quant à la teinture alcoholique, on ea donne de douze à vingt gouttes dans une potion. On l'emploie quelquefois à l'extérieur pour frictionner les par- ties afiectées d'infiltration séreuse. On prépare aussi une teinture cthérce Rosi DIG de Digitale dont la dose est de quel- ques gouttes. Nous avons en France cinq autres espèces de Digiiale, savoir : La Digitale a grandes fleurs , Digitalis giandiflora , Lamk. Cette Lelle espèce, qui croît dans les lieux montueux en Alsace , dans les Vos- ges , les Basses-Alpes , etc. , se distin- gue par ses feuilles lancéolées , poin- tues , embrassantes, glabres en des- sus, mais velues sur leurs bords. Les fleurs sont grandes , d'un jaune sale , tachetées de points pourpres. • La Digitale a petites fleubs , J?igi/a/is pa/vi/lora, Lamk.; D. lu- tea , L. Elle se distingue facilement par ses feuilles lancéolées, étroites , ai- guës , glabres ; par ses fleurs petites , d'un jaune pâle , formant de longs épis dont toutes les fleurs sont tour- nées d'un même côté. Elle croît sur les coteaux pierreux daijs la forêt de Fontainebleau. La Digitalerofgeatre,, Digitalis pujpurascens , Roth. Elle parait être une hybride de la Digitale à grandes ou à petites fleurs, fécondée par la Digitale pourprée. Son port et son feuillage sont à peu près ceux de la " Digitale à petites fleurs, mais ses feuilles sont un peu plus grandes et pubescentes. Sa corolle est plus ou moins évasée, divei'sement nuancée de jaune et de rougeâtre , toujours un peu barbue à sa lèvre inférieure. Elle a été trouvée en Auvergne , en Alsace, aux Pyréuées, en Bourgo- gne, etc., conslammentdansdeslieux oii croissaient les espèces jrécéden- les. " La Digitale a feuilles de Mo- i,i.î^E, Digita/is TÂapsi, L., croît en Savoie , en Espmgne , etc. Elle est blanchâtre et cotonneuse ; ses feuilles sont lancéolées, décuirentes sur la tige comme celles du Bouillon blanc {P^erbascum Thapsus). De-là , le nom spécifique sous lequel on la connaît. Ses fleurs sont grandes , purpurines , disposées en épi. La Digitale ferrugineuse , Digi- talis fenuginea, L. On reconnaît celle espèce à sa tige de quatre à cinq DIG pieds de hauteur, entièrement gla- bre, ainsi que les autres parties de la Plante. Ses feuilles sessifes, lancéo- lées , sont marquées de nervures très-saillantes à leur face inférieure. Les fleurs forment un long épi très- serré. Elles sont d'une grandeur moyenne et d'une couleur jaune rou- geâtre. On la trouve sur les collines en Piémont. Assez fréquemment on la cultive dans les jardins. Parmi les espèces exotiques , l'une des plus belles et des plus recher- chées est la Digitale Sceptre , Di- fitalis Scepl/um , L. , originaire de île de Madère. Sa tige est dressée , ligneuse inférieurement, rameuse et très-velue , surtout à sa partie supé- rieure. Ses feuilles sont sessiles , al- longées, spathulées, très-rapproclîées, velues et blanchâtres à leur face infé- rieure. Les fleurs sont d'un jaunedoré mêlé de rouge, pédonculées, pendan- tes et formant un long épi. On cultive encorela Digitaledes Canaries , Di- gitalis Canariensis , dont les fleurs , d'un jaune rougeâtre , imitent une gueule béante , et la Digitale lai- neuse , Digitalis lanata , Willd . , dont la corolle est brunâtre, la lèvre infé- rieure très-longue et ponctuée de pourpre. Les jardiniers nomment fausse Di- gitale le Dracocephalum Virginicuvi , L. (a. F.) DIGITALES. ÉCHiN. etMOLL. foss. Plusieurs oi'yctographes ont donné Ce nom à des pointes d'Oursins fos- siles, ainsi qu'à des Bélemnites , des Tubulites , des Dentales , et même des Solens également fossiles. (lam..x.) * DIGITALINE, inf. Genre de la classe des Psychodiées microsco- piques , de la famille des Vorticellai- res, formé aux dépens du genre V&r- ticella , trop considérable et composé par Millier d'espèces incohérentes. Il oftVeles plus grands rapports avec les véritables Vorticelles rameuses, mais ne présente pas , comme ces Ani- maux, de cils ou organes cirrheux, à l'orifice qui, d'ailleurs, n'a jamais ses pédicules partiels , coutortiles , ni DIG même rétractilcs. Ses caractères con- sistent dans un slipe fistuleux , peu Hexibic , simple, ou le plus commu- nément dcndroïde , se aivisant dans ce cas eu rameaux rigides. Les pédi- cules supportent une urne cylindra- cée, oblongue , non campaniformc , unie à la gorge oii elle est unique- ment tronquée, de manière à présen- ter, dans sa troncature, la figure plus ou moins régulière d'un cœur. Celte forme dislingue aussi le genre dont il est question des DendrcUes avec les- quelles il présente d'autres affinités. JjCS Digitalines croissent ordinaire- ment sur les petits Crustacés aqua- tiques ; des Cyclopes, des Monocles et des Daphnies en sont quelquefois couvertsau point d'en souuriretdene pouvoir plus nager que difficilement. Comme on le voit aussi dans les au- tres Vorticellaires , il arrive une épo- que où les urnes se détachent , et, in- dividualisées , voguent librement. Ce fait, que nous avons souvent eu occa- sion d'observer , avait été fort bien saisi par l'exact Roësel et par Leder- muller lui-même. Nous n'avons en- core observé de Digitalines que dans les eaux douces , mais Miiller pré- tend avoir vu notre troisième espèce aussi dans la mer. Nous en connais- sons trois : 1** la Simple, Digita- lina siinplex , N. , l'Animal pied de Biche , Lederm. pi. 78 , M. — 2**. La Digitaline de Roësel, Z>. Rœse- lu , N. (F', pi. de ceDict.), Vordcella Digitalis , Miiller, InJ". p. 7)2^, pi. 46, f. 6 ; Encycl., Vers. 111. , pi. 25 , f. 6. — 3*. La Digitaline anastatique , D. anastatica , N., Vorticella anastatica, Miiller, Inf., p. 2526, pi. 46,f. 5 ; Yor- ticelle rose de Jéricho , Encycl., Vers. III. p. 74, pi. 25, f. 5. (B.) DIGITALIS. BOT. PHAN. /^. Digi- tale. DIGITARIA. Digitaria. bot. PHAN. V . DiGiTAiRE. (Adanson.) Syn. de Tripsacurn, L. P^. ce mot. (b.) *DIG1TÉE (feuille), bot. phan. Lorsqu'une feuille est composée de plusieurs folioles partant toutes du sommet d'un pétiole commun , cette DIG ï^a'o feuille est dite Digitëe, comme dans le Marronnier d'Inde, par exemple. . (A. B.) DIGITIGRADES, mam. On ap- pelle ainsi la division des Mammi- fères qui comprend les Animaux on- gulés. F", ce mot. (b.) *DIGITI-PINNÉE (FEUILLE), bot. PHAN. Feuille décomposée portant au sommet d'un pétiole commun deux ou plusieurs feuilles pinnées; telles sont certaines espèces de Mimeuses. (A.B.) • DIGLOSSE. Diglossus. bot. PHAN. Genre de la famille des Synan- thérées, Corymbifères de Jussicu, et de la Syngéuésie superflue, L., éta- bli par Cassini ( Bulletin de la Soc. Phllom. Mai, 1817), et présentant les caractères suivans : calathide compo- sée d'un disque à fleurs nombreuses , régulières et hermaphrodites, et d'une demi -couronne formée de deux ou trois fleurs en languette et femelles ; involucre cylindracé, composé de cinq à six folioles disposées sur un seul rang, glandulifères, arrondies et mu- cronées au sommet ; léceptacle nu , conique et alvéolé ; aigrettes compo- sées, les unes de paillettes courtes , et les autres d'écaillés filiformes et triquètres , alternant avec les pre- mières. Ce genre est placé par son au- teur dans la tribu des Hélianthées . section des Héliaulhées-Tagétmées , près du genre 2"age/es dont il ne dif- fère essentiellement que par sa cou- ronne à deux ou trois fleurs au plus , Fresque entièrement cachées dans involucre. Selon Cassini lui-même, le Diglossus pourrait n'être considéré que comme un simple sous-genre. Kunth ( in Humboldt et Bonpl. JV'ot'. Gênera et Species Plant, œquinoct. , vol. 4, p. 197) indique la réunion de ce genre avec le Bœbera de Willde- now. Le Diglosse variable , Diglossus pariabilis , Cass. , Plante herbacée , recueillie au Pérou par Joseph de Jussieu , et conservée dans l'herbier d'Ant. Laurent de Jussieu , est la seule espèce décrite. (g..n.) * DIGLOTTIS. bot. phan. Nées et Martius(iVo(^ ^c/. Bonn. ,yo\. xi, 5o4 DIG p. 170^ t- 19) ont fondé ce nouveau genre , et le professeur De CandoUe ( Prodrom. SjsC. Veg. , \ , p. 703 ) l'a placé dans la famille des Rutacées, tribu des Cuspariées , en fixant ainsi ses caractères : calice campanule, quinquétide ; cinq pétales égaux à limbe dressé , réunis jusque vers leur milieu en une corolle lubuleuse ; cinq é(amines courtes insérées sur la co- rolle ; deux fertiles appendiculées à leur sommet , les trois autres stériles ; cinq carpelles uniovulés, entourés à leur base d'une cupule charnue ; style très -court. On ne connaît en- core que le Diglottls obovata , espèce décrite par Nées et Martius. C'est un Arbuste qui croît dans les foiêts du Brésil , près du fleuve Dipoto ; ses branches, réunies en une cyme touf- fue , portent des feuilles éparses , sim- ples , oblougues , obovées , parsemées de points glanduleux. Les tleurs sont disposées en une grappe courte et terminale ; le calice est pubescent , et les pétales sont aigus . longs de trois lignes à peu près. (o..N. ) DIGNE-DAME, bot phan. Nom vulgaire du Maianta arundinacea aux Antilles , particulièrement à la Guadeloupe. (b.) * DIGRAMME. rois. (Commer- son.) Espèce du genre Labre. (b.) * DIGYNE. Vigynus. bot. phan. Une fleur est Digyne lorsqu'elle est pourvue de deux pistils distincts ou d'un seul pxstil surmonté de deux stigmates. Telles sont celles des Om- bellifères, des Saxifrages, etc. (a. r.) * DIGYNIE. Bigynia. bot. phan. Dans les treize premières classes du système sexuel de Linné , où les ca- ractères des classes sont tirés du nom- bre des étamincs , ceux des ordres sont fondés sur le nombre des pistils, ou simplement des stigmates, dans le cas d'unité de pistil. La Digynie est le second ordre , et comprend toutes les Plantes qui ofl"rent deux pistils , ou seulement toutes celles qui présentent deux styles ou deux DIL stigmates distincts. V. Système SEXUEL. (a. b.) * DIKES. oÉOL. F". Basalte. *DILADILA. bot. phan. ( Ca- melli.) Arbre peu connu des Philip- pines , bien qu'il ait été figuré , et qui paraît être une Légumineuse voi- sine de l'Angelin. K. ce mot. (b.^ DILATRIS. BOT. PHAN. Genre de Plantes monocotylédonées qui pré- sente pour caractères : un calice adhérent à l'ovaire, velu à l'exté- rieur , dont le tube est court et le limbe profondément partagé en six parties; trois extérieures et trois in- térieures alternes avec les premières; toutes égales entre elles , oblongues , canaliculées , dressées , persistantes et portant chacune un filet inséré vers leur base. IjCS filets opposés aux trois divisions extérieures sont avortés et très-courts ; les trois autres plus al- longés et surmontés d'une anthère qui est plus longue dans l'un des trois. L'ovaire, qui est terminé par un style et un stigmate simples , devient une capsule environnée et couronnée par le calice, partagée en trois loges par autant de valves qui viennent , en se repliant, s'appuyer sur les angles d'un placenta central , trigone , aux faces duquel s'insèrent les graines so- litaires dans chaque loge, aplaties et peltées. Les feuilles radicales sont en- gaînantes, celles de la tige sessiles; les fleurs disposées en corymbes ter- minaux, accompagnées de spathes simples. On en rencontre trois espè- ces au cap de Bonne-Espérance. Per- soon y réunit en outre \' Heritiera de Michaux , qui paraît plutôt congé- nère de i'Argolasla. Le genre Ditatris , placé d'abord à la suite des Iridées , doit, suivant l'opinion de Jussicu, devenir le type d'une nouvelle famille à laquelle il donnerait son nom , et quecaracléii- serait principalement la disposition des valves de la capsule. Elle répon- drait en partie à celle que R. Brown a établie sous le nom d'Hœmodora- cées. F- ce mot. (a. d. j.) DIL * DILEGINE. BOT. CRYPT. ( Mi- chel!. ) Seclion du genre Agaric , for- mée d'espèces grêles, tendres , ctqui se réduisent facilement en eau. (u.) DILEPYRUM. lîoT.rnAN. Le genre Je Graminées décrit sous ce nom dans la Flore de rAniériqiie septen- trionale, 1, p. 4o) ne paraît pasdifTé- reut du genre Muhlenbergia de Schre- ber. F\ MUHLENBERGIE. (a. k.) DILI V AIRE. JJiliuaria. BOT. iii an. Sous ce nom , Jussieu sépare une espèce d'Acanthe de Linné, YJcanthus Ùicl- folius , dont il forme un genre distinct ainsi caractérisé : calice à quatre divi- sions profondes , accompagné de trois bractées ; ces divisions et ces bractées sont arrondies et comme imbriquées ; corolle dont le tube court et rétréci est fermé par des écailles, et dont le limbe se partage en deux lèvres , la supérieure composée de petites dents extrêmement courtes, l'inférieure très- grande et découpée en trois lobes à sa terminaison. Les anthères et la cap- sule sont comme dans l'Acanthe. L'espèce que nous avons citée est un Arbrisseau armé ou dépourvu d'ai- guillons , qui croît dans les Indes- Orientales et la Nouvelle -Hollande ; ses feuilles oblongues à dents épi- neuses rappellent par leur forme cel- les du Houx , comme l'indique le nom spécifiqiie ; ses fleurs sont dis- posées en épis. Poirct y réunit deux autres espèces originaires également des Indes-Orientales , l'une qui est \ Acanlkus ebracteatus de Vahl {Sjrnb. , tab. 4o} , et dans laquelle chaque fleur est accompagnée d'une bractée unique; l'autre qu'il nomme D. longifolia , se distingue par ses feuilles entières. R.Brown, ne reconnaissant entre les genres Acanthus et Dilivaria que des difl'érences légères dans les parties de la fructification et dans le port , pro- pose de les réunir de nouveau. (a.b. J.) V DILLENIACEES. Dilteniaceœ. BOT. l'HAN. Famille de Plantes dico- tylédones, polypélales, hypogynes , proposée par De Gandolle(Ann. Mus. xviT, pag. 4oo ) et établie défmitive- DIL' 5o5 ment par ce célèbre botaniste dans le premier volume de son Systema na- turale VegetabUium. Voici les carac- tères par lesquels se distinguent les Plantes qui forment cette famille. Le périanthe est double , à préfleuraison uubriquée ; le calice est persistant , à cinq divisions profondes dont deux sont situées plus à l'extérieur. Les cinq pétales qui sont caducs forment une seule rangée , et s'insèrent, ainsi que les élamiues , sous les ovaires. Quelquefois la corolle ne se compose que de trois pétales. Les étamines qui sont fort nombreuses ont tan- tôt leurs filamens libres , tantôt réu- nis en plusieurs faisceaux ; dans deux genres ils sont tous insérés d'un seul côté des ovaires ; les an- thères biloculaires sont adnées à la partie supérieure des filets qui les sé- parent ; elles s'ouvrent par un sillon longitudinal qui est généralement placé sur leur face interne , quelque- fois sur leurs côtés, mais jamais sur leur face externe. Le nombre despistils est sujet à varier. Le plus souvent on en compte de deux à cinq ; quelque- fois ils .sont plus nombreux , comme on l'observe surtout dans certaines espèces de Dillenia; rarement on n'en trouve qu'un seul par suite de l'avortement des autres. Quelquefois ces pistils restent distincts , d'autres fois ils se soudent plus ou moins en- tre eux par leurs côtés. Chacur^ des ovaires est à une seule loge et con- tient plusieurs ovules attachés soit à sa base, soit à l'angle interne , le plus souvent disposés sur deux rangs. De son sommet naît un style court, épais, que termine un stigmate d'une forme variée mais toujours simple ; les ovaires deviennent autant de capsu- les uniloculaires contenant urie ou plusieurs graines et s'ouvrant par leur côté interne au moyen d'un sil- lon longitudinal ; quelquefois ces cap- sules se réunissent en une seule, et restent indéhiscenles ; les graines sont souvent enveloppées en grande partie par un arille urcéolé et frangé ; le tégument propre de la graine est dur et crustacé ; il recouvre un en- 5o6 niL dospernie charnu dans lequel existe un petit embryon dressé, placé à la base de l'endosperme. Les Dilléniacées , telles que nous venons de les caractériser , sont des Arbres, des Arbrisseaux ou de sim- ples Arbustes dont les feuilles sont alternej, rarementopposées, toujours simples , entières ou dentées , ordi- nairement coriaces et persistantes ; les stipules manquent généralement ; quand elles existent , elles sont rou- lées comme dans les Magnoliacées ; les fleurs sont quelquefois extrême- ment grandes et solitaires ; plus sou- vent elles forment des espèces de grappes ou de panicules. Le nombre des Végétaux réunis dans cette famille s'est accru d'une manière très-rapide. Du temps de Tournefort, par exemple, aucun n'é- tait connu. Linné en a décrit trois , Willdenow vingt-un. Dans le pre- mier volume de son Syslema, De Gau- dolle en mentionne quatre-vingt- seize dont cinquante-une croissent dans l'archipel Austral, vingt-une dans l'Inde et les contrées voisines , trois dans le midi de l'Afrique ; vingt- une dans l'Amérique méridionale. Aucune Dilléniacée n'a été observée dans l'hémisphère boréal ; car, ainsi que l'a observé le professeur De Can- doUe , la Plante décrite par Pursh sous le nom de Tigarea tridentata, et qui est originaire de l'Amérique septentrionale , n'appartient pas à la famille qui nous occupe. Elle forme un genre nouveau {Purshia , D. C.) dans la famille des Rosacées. La plupart des genres qui consti- tuent aujourd'hui la nouvelle famille des Dilléniacées étaient autrefois pla- cés en partie dans les Magnoliacées et en partie dans les Rosacées. Cet ordre a beaucoup de rapports avec les Renonculacées, les Magnoliacées, les Anonacées , les Cistes et même les Rosacées : i^il se distingue des Re- noticulacées par son port qui «et fort différent , par son calice persistant et par ses anthères introrses ; a° dans les Magnoliacées et les Anonacées le nombre des parties de la fruclifica- DIL tlon est ternaire, tandis qu'il est qui- naire dans la famille des Dilléniacées; 3° dans les Cistes l'ovaire est cons- tamment simple et unique , et les graines sont attachées aux bords ren» trans des valves; 4° enfin l'insertion est hypogynique dans les Dillénia- cées et perigynique dans les Rosa- cées. Cette famille tient donc le mi- lieu entre les Renonculacées et les Magnoliacées. Le professeur De Candolle, à qui nous avons empiunté la plupart des détails consignés dans cet article, di- vise les Dilléniacées en deux tribus , savoir : les Délimacées et les Dillénées . Nous allons mentionner les genres que comprend chacune de ces tribus. I'" tribu : Délimacées. Filamens des étamines manifeste- ment dilatés à leur sommet et por- tant sur leurs parties latérales les deux loges de l'anthère écartées l'une de l'autre. — A celte première tribu appartiennent les genres suivans : Tetracera , L. , D. C. ; Vacilla , Vandelli, D. C. ; Doliocar-pus , Ro- land , D. C. ; Velima , Juss. , D. C. ; Curatella , L. , D. C. ; Trachytella , D. C. ; Recc/tia, D. C. IP tribu : Dillénées. Filamens des étamines non dilatés à leur sommet; loges de l'anthère très-allongées. Cette tribu comprend les genres : Pachynema , Brown, D. C; Hemistemma, Juss., D. C. ; Pleu- landra, Labill., D. C. : Candollea , LabiU,, D. C. ; JdrastcBa^D. C. ; Hib- bertia, Andrews, D. G. ; JP'or/nia , Rottb., D. G. ; Colbertia, Salisb., D. G. ; Dilknla, L. , D. C. (a.r.) DILLÉNIE. Dillenia. bot. phan. L'un des genres principaux de la fa- mille des JDilléniacées, qui se recon- naît aux caractères suivans : son ca- lice est à cinq divisions très-profon- des qui persistent et s'accroissent après la floraison. Les pétales sont au nombre de cinq, et persistent égale- ment; les étamines fort nombieuses disposées sur plusieurs rangées sont libreset égales entre elles. Les ovaires, r. DIL au nombre de dix à vingt, sont sou- des , et forment un péricarpe multl- loculaire, h. loges polyspernics , cou- ronne par les styles el les stigmates qui sont persistaus et rayonnes. On connaît six espèces de ce genre ; ce sont de grands Arbres à feuilles pétiolées, ovales ou allongées, ayant, selon la remarque île De CandoUe , beaucoup de ressemblance avec cel- les du Mespilus Japonica, dépour- vues de stipules ; les fleurs qui sont jaunes ou blanches, et quelquelois extrêmement grandes, sont portées sur des pédoncules solitaires, uni ou multiflores. Ces six espèces sont tou- tes originaires de l'Inde. Nous cite- rons ici les deux suivantes comme les lus remarquables par la beauté de eurs fleurs, et comme figurant quel- quefois dans les jardins. DlI.LÉNIi; A GRANDES FLEURS, Dil- lenia speciusa, ïhunb., Smith, Exot. Bot., t. 2, 3; D. C. , Syst.i, p. 456. C'est un Arbre très-élevé , croissant au Malabar , à Ceylan , Java, etc. Ses feuilles sont pétiolées, coriaces, très- grandes , d'un vert foncé, ovales, ai- guës , dentées en scie, analogues à celles du Châtaignier, mais plus lar- ges, marquées de nervures latérales. Les fleurs sont blanches , ayant en- viron cinq à six pouces de diamètre , portées sur des pédoncules solitaires axillaires , d'un pouce de longueur. Le calice est à cinq divisions obtuses, concaves ,, devenant très -épaisses après la fécondation. Les pétales sont obovalcs , obtus , planes. Les éta- mines sont excessivement nombrtiVi- ses, très-serrées, ayant les anthères jaunes. Les pistils, au nombre d'en- viron vingt, sont tous soudés, et leurs stigmates sont étales et rayon- nans. DiLLÉNIE A FLEURS DOREES , Dille- nia aurea , Smith, Exot. Bot. t. 92, 93, D. C. {loc. cit.) Les feuilles de celte belle espèce ressemblent aussi beaucoup à celles du Châtaignier, el- les ne se développent qu'après la flo- raison. Les fleurs sont d'un jaune doré, portées sur des pédoncules di- chotonies. Ces fleurs ont au moins DIL 5o7 trois pouces de diamètre. Les fruits se composent en général de douze pistils soudés. Ces deux espèces sont culti- vées dans les serres où elles fleuris- sent quelquefois, (a.r.) * DILLEINÉES. rot. than. De Can- doUe nomme ainsi la seconde tribu qu'il a établie dans la famille des Dil- léniacées. /^. DillÉniacÉes. (a. r.) *DILLWINE. DilUvina. Grate- loup , algologue très-instiuit , mais qui n'a pas encore publié ses belles obseï vations sur les Hydropbytes, a proposé sous ce nom l'établissement d'un genre de Conferves que nous nous empresserons d'adopter dès qu'il nous sera connu, mais qui ne peut conserver ce nom de Dillv/ine déjà doublement employé en botanique. ♦ DILLWIÎSELLE. Dillwinclla. zooL. ? BOT. CRYPT. ? {Atthroiliées. ) Genre de la tribu des Oscillariées dont nous avons donné les cai-actères à l'article ArthrodiÉes, F', ce mot ^ et qui jusqu'ici ne contient qu'une seule espèce, Dillwinella serpentina ^ N. , pi. de ce Dict., Arlhr. , f 4 ; Con- feiva mirabilis ,\)\\\yf. (b.1 DILLWYNIE. Villwynia. bot. PHAN. Famille des Légumineuses et Décandrie Monogyuie, L. Ce genre, auquel on a aussi donné lenombizarre de T'elote , a été établi par Smith ( iu Jnnals of Botany , vol. 1 ) sur trois Plantes de la Nouvelle-Hollande , et ainsi caractérisé : calice simple , à deux lèvres et à ciuq découpures; co- rolle papilionacée, dont l'étendard est très-élargi, obcordé , ou fortement échancré ; la carène formée de deux pétales soudés supérieurement et plui courts que les ailes ; dix élamines li- bres , à anthères arrondies et didy- mes; ovaire ovale, portant un style recourbé supérieurement et surmonté d'un stigmate capité et pubesceut ; lé- gume ovale , ventru , légèrement pé- dicellé , surmonté d'vm style persis- tant, uniloculaire,et renfermant deux graines réniformes, dont une avorte souvent. Ce genre, dédié à Dillwyn, auteur d'un ouvrage estimé sur les Hydropbytes , a de grands rapports 5o8 DIL avec les Gomp/iolobium , les Dauiesia, et d'autres Légumineuses de la Nou- velle-Hollande. Smith {loc. cit. et Exode Botany , t. 25 et 26) en a dé- crit et figuré plusieurs espèces ; et La- billardière {Nou.-Holland., vol. i,p. 109, t. 139 et i4o) en a fait connaître deux espèces; mais, selon R. Brown, la seconde de ces espèces ou la Dyll- ivinia ohovata doit en être séparée et constituer, avec la Dillwynia myrti- folia de Smith, le genre Eutaxia. V. ce mot. Les Dillwynia ericifolia, ou Fuite- nœa retorta, Vendl.; D. floiibunda et D. glaberrima de Smith , sont des Arbrisseaux assez élégans , à tiges al- longées, couvertes de léuilles simples, et portant des fleurs jaunes , termi- nales ou axillaires. Sous le même nom de Dillwynia , un genre très-différent avait été cons- titué par Rofh ( Catalect. Bot. 3 , p. 71), et d'abord adopté par Persoon ; cependant celui-ci a rectifié celte inadvertance à la fin du 2* volume de son Encliiridium, en nommant Ro- thia le nouveau genre. V ■ ce mot. (G..N.) DILOBEIA. BOT. PHAN. Genre fondé par Du Petit-Thouars {Nova Gênera Madagascar.., p. 7), apparte- nant à la ïétrandrie Monogynie, mais dont les caractères sont trop incom- Slets pour qu'on puisse fixer sa place ans les ordres naturels. Son auteur , néanmoins , le colloque à la suite des Dicotylédones apétales , et le décrit ainsi : calice à quatre folioles ; corolle nulle; quatre étamines; ovaire uni- que; fruit inconnu. L'espèce unique qui le constitue , à laquelle Rœmer et Schultes ont donné le nom de Dilo- heia Thuuarsi , est un Arbre indigène de Madagascar , très-élevé, à feuilles alternes , bilobées à leur sommet, an- guleuses et portant une petite glande sur leur neivure principale, à fleurs petites et paniculées. (g..n.) DILOPHE. OIS. Nom donné par Vieillot à l'un de ses genres qui ne renferme qu'une seule espèce , le Mainate porte-larabeaux , Gracula DIL carunculata , Gmel. Il fait partie de notre genre Philédon. K. ce mot. (DR..Z.) DILOPHE. Dilophus. INS. Genre de l'ordre des Diptères , établi aux dépens des Bibions et réuni par La- treille (Règn. Anim. de Cuv. )àcc dernier ^^enre ; il appartient par con- séquent à la grande famille des Némo- cères. Ses caractères distinctifs sont : d'avoir des petites dents en forme d'é- pines au pourtour du segment anté- rieur du tronc, et de présenter des dents semblables au milieu du côté extérieur et à l'extrémité des deux premières jambes. Meigen [ Descript. syst. des Dipt. d'Europe, T. i, p. 3o5 ) décrit cinq espèces , parmi les- quelles nous citerons : Le DiLoPHE VULGAIRE , D. vvlga- ris , Meigen , ou la Tipulafebrilis de Linné , et V Hirtea febrilis de Fabri- cius, qui est le même, le Dilophus febrilis de Latreille. (aud.) ♦ DILUTION. GÉoL. Traduction du mot DiUwium que les géologues anglais emploient avec avantage pour désigner les terrains de tiansport dont la formation, quoique plus ré- cente que celle des couches stratifiées les plus nouvelles , ne peut cependant pas être attribuée aux causes qui ont produit ce que les mêmes savans ap- pellent spécialement Alluvium et que nous comprenons dans l'expression trop étendue d'j4llupion , d'attérisse- m^nt. Le Diluvien , composé des frag- mens et des débris plus ou moins volumineux et plus ou moins roulés, de toutes les espèces de roches des divers terrains, d'amas de sable, de gravier , et de couches meubles de maine et d'argile terreuse , recouvre tous les strates dont se compose l'é- corce terrestre, et il n'est recouvert accidentellement que par des pro- duits volcaniques modernes. Tout Forte à croire qu'il est le résultat de une des dernières grandes révolu- tions générales qui ont submergé et bouleversé la surface du globe terres- tre , et la présence des dépôts de call- DIL loux roules et de sable sur le sommet lies collines que séparent de piolon- des vallées, indique que les dépôts diluviens appartiennent soit à une époque antérieure à la formalioa de ces mêmes vallées , soit plutôt à l'épo- que de leur creusement ; on ne peut en touscascomparcr les dépôts diluviens aux amas de matériaux semblables par leur nature, qui se forment en- core aujourd'hui à l'embouchure des fleuves et sur leurs rives par suite de l'accumulation des débris que leurs eaux charient sans cesse , ou qui se sont formés à une époque déjà éloignée , par l'cfTet d'une cause ana- logue , lorsque les mêmes fleuves étaient seulement plus considéiables et que par conséquent leur lit avait plus d'étendue. Malgré les différences que nous venons d'indiquer entie ce que l'on peut entendre par Diluvion et AUuvion, il n'est pas toujours fa- cile de distinguer , l'un de l'autre, ces dépôts différens par la cause qui les a produits, et même de ne pas les confondre avec les terrains meubles et de transports qui appartiennent aux époques plus anciennes de la formation des divers conglomérats, Poudding et Nagelfluc , lorsque ceux- ci ne sont pas recouverts. Quoique le Diluvion paraisse ap- partenir à un phénomène général , quant à l'époque de son dépôt, on ne peut attribuer son transport dans les divers lieux oîi il se rencontre , à une force unique qui aurait agi dans une même direction pour toute la terre; car slparlexamendcs matériaux dont il est diversement composé , suivant les localités, on se reporte aux ro- ches ou couches en place qui ont fourni ces matériaux, on voit que les montagnes ou sommités dont les dé- bris ont donné lieu au Diluvion sont situées soit au nord soit au midi, à l'ouest ou à l'est de ces dépôts ; il paraît plus ordinaire de retrouver dans chaque grand bassin terrestre un Diluvion formé aux dépens des sommités qui entourent ce bassin : c'est ainsi que les blocs énormes de roches anciennes qui sont enfouis dans DIM 009 les plaines sablonneuses de l'AUo- magnc septentrionale et des côtes orientales de l' Angleterre , et dont on rapporte le déplacement aux temps des pliénomèncs diluviens , paraissent provenir des montagnes de la Scandi- navie situées encore au nord et au nord-est; que dans le grand bassin de la Tamise , le Diluvion semble provenir généralement du nord-ouest , tandis que dans le grand bassin de la Seine tout indique au conliaire que les cou- rans ont agi du sud- est au nord- ouest. Les iragmens de roches pri- mitives observés par Saussure sur le flanc de la chaîne du Jura qui regar- de les Alpes ont été arrachés à ces hautes montagnes dont ils sont sépa- rés aujourd'hui par la vaste vallée du Rhône. C'est avec l'époque de la formation du Diluvion que beaucoup de géolo- gues font coïncider l'anéantissement de plusieurs races de grands Ani- maux dont les nombreux individus paraissent avoir alors habité presque tous les points du globe. Tels sont les Eléphans , les Mastodontes, les di- verses espèces d'Hippopotames , de Rhinocéros, etc., dont ou retrouve les ossemens enfouis dans le gravier Diluvion de presque toutes les parties du monde; il semblerait aussi, d'a- près les savantes observations du pro- fesseur Buckland , que les amas con- sidérables d'ossemens d'Hyènes et de beaucoup d'autres espèces de Mam- mifères , trouvés dans les cavernes de Kirby et des environs de Pli- mouth, ont été recouveris par les dépôts diluviens. V. GéoLOGiE et Terrain. (c, p.J * DILYGHNUS. POIS. Strabon men- tionne sous ce nom un Poisson du Nil que nous ne reconnaissons plus, (b.) * DIMACRIA. BOT. PHAN. Le genre formé sous cette dénomination par Lindley ( in Sweet Geran. , n. 46 )^ aux dépens du Felargonium , n'est plus regardé par De Candolle ( Pro- clrom. Sjst. Veget. , vol. i , p. 653 ) que comme une section de ce dernier 5io DIM groupe, section qui est ainsi caractd- lisée : cinq pétales inégaux, dont les barbues à leur base, navi- culaires et carénées; l'intérieure est un peu plus petite. Les deux fleurs sont renfermées dans la lépicène qui les recouvre entièremeni. La fleuf extérieure est neutre et univalve, l'intérieureesthermaphrodite , à deux valves, dont l'externe est aristée et l'interne très-petite. La glumelle se compose de deux paléoles hypogynes. Les étamines sont au nombre de trois; l'ovaire est surmonté de deux styles terminés chacun par un stigmate plu* meux. Le fruit est cylindracé , enve- loppé dans la valve externe de la glu- me.Ce genre, ainsi que nous l'avons dit précédemment, est très-voisin des iS'acc/m/ï///z dont il dilïère surtout par tous sesépilletssessileset hermaphro- dites et par son inflorescence en épi. Une seule espèce le compose , c'est le Dimeria acinaciformis , petite Plante annuelle, ayant le port d'un Andro- pogon ou mieux encore du Chloiis cruciata. Ses feuilles sont courtes et poilues, son chaume nu dans sa par- tie supérieure, portant deux épis, dont les épillets sont alternes et dis- posés sur deux rangs , allongés , lan- céolés , très-barbus à leur partie in- férieure. La valve intérieure de la lé- picène est terminée à son sommet par un crochet. Celte Plante croît à la Nouvelle- Hollande. (a. r.) DIMÉROSTEMME. Dimerostem- ma. bot. phan. Genre de la famille des Synanlhérées , Coi'ymbifères de Juiisieu, et de la Syngénésie égale, L., fondé par Cassini (Bulletin de la Soc. philomatique, janvier 1817), et ainsi caractérisé : capitule sans rayons , composé de fleurs nombreuses , régu- lières et hermaphrodites; iuvolucre irrégulier , formé de folioles inégales, disposées sur un petit nombre de ran- gées , les extérieuies plus grandes , DIM bracléifornics; les intdiieurcs plus petites et en forme d'écaillcs oblon- giics; réceptacle plane, garni de pe- tites paillettes égales aux fleurs , ob- longiics et spinesccnles au sommet ; aigrette inégulière, composée de deux petites écailles paléiformes , coriaces , très- grandes et découpées irrégulière- ment. L'auteur de ce genre le place dans sa tribu des Héliauthécs , section des Héllantbées-Héléniées , près du Trattinikia de Persoon. Il n'en a dé- crit qu'une seule espèce , sous le nom de D'unerostemma Brasiliana , Plante indigène du Brésil, ainsi que l'indi- que son nom spécifique , berbacée , très-velue, à rameaux simples et dres- sés , à feuilles alternes , un peu décur- rentes sur leur pétiole , et dont les capitules sont jaunes , terminaux et solitaires. (g..n.) DIMOCARPE. Dimocarpus. bot. PHAN. Le genre dont Loureiio( J^/or. Cochiiich. ,vol. 1, p. a86) décrit trois espèces sous lés noms de Dimocarpus Lychi , D. Longaii et D- crinila , est identique , selon De Candolle ( Pro- flrom. Syst. Veg. , i , p. 6i i ) , avec \ Eiiptioria de Gommerson et Jussieu. /^. EuPHORTE. (G..N. ) DIMORPHA. BOT. PHAN. Quoique ce nom, créé par Sclireber pour remplacer celui de Parivoa , donné par Aublet à un genre de la Guiane , ait été adopté par plusieurs botanis- tes , et notamment par Rudge qui en a décrit une superbe espèce dans les Tansactions de la Société Linnéenne de Londres, vol. ix,p. 179 j nous ren- voyons , pour la description de ce genre et de ses espèces , à PAravoA ( T^. ce mot) , parce qu'il nous sem- ble toujours nuisible à la science , d'admettre des cbangemens opérés sans nécessité ou sans motifs plau- sibles. (G..N.) ♦ DLMORPHANTHES. Dimorphan- t/ies. BOT. piiAN. Genre de la famille des Synautbérées, Corymbifères de Jussieu et de la Syngénésie suj)erflue, L., établi par H. Cassini ( Bull, de la Société Philom. Février, 1818) aux dépens du genre Erigeron de Linné , DIN f.ii et caractérisé tic la manière suivante : calatbido composée d'un disque à fleurs nombreuses, régulières, lier- mnpbrodites ou mâles , et de rayons de (leurs femelles nombreuses , tubu- leuses , tridentécs et comme tron- quées au sommet; folioles fie l'invo- lucrc imbriquées, linéaires et aiguës; réceptacle planiusculc et alvéolé ; akènes oblougs, comprimés, .légère- ment hérissés d'aigrettes filiformes et légèrement plumeuses. Ce genre for- mé d'espèces confondues autrefois avec les Erigeron et les Conyza s'en distingue surtout par la foruie des fleurs de la couronne et par son ré- ceptacle nu ; mais la différence d'avec le premier de ces genres est bien fai- ble si l'on considère avec nous que la forme de ces corolles n'est qu'une modification des corolles ligulées de l'Erigeron. Au surplus , Cassini le place dans sa tribu des Astérées , et y rapporte les Erigeron Siculurn , Ë. Goiiani, E. ^'Egyptiacum , el E. C/ii- nense de Linné, etc.. Plantes indigè- nes pour la plupart des réglons voi- sines de la Méditerranée. P". Erige- ron. (G..N.) DLMORPHE.Z)//wo/?7>^a. iNs.Genrc de l'ordre des Hyménoptères établi par Jurine (Class. des Hyménopt.), et fondé antérieurement par Latreille, sous le nom d'Astate. f. ce mot. (aud.) DLMORPHOTHECA. bot. phan. Vaillant (^c/. Paris., 1720) proposa l'établissement de ce genre qui fut rejeté par Linné et réuni à son Ca~ lendula. Mœncb (Méthod. , p. 585) le fit revivre en 1794, et lui assigna les caractères suivans : involucre et co- rolle semblables à ceux du Calendu- la ; akènes difformes , dressés et d'é- gale longueur ; ceux de la circonfé- rence oblongs et marqués sur leurs angles ; ceux du disque planes, com- primés, glabres, cordiformes etmunis d'uu rebord. Mœnch réunit dans ce genre les Calendu/a pluvialis et C. /lybridade Linné. F. Souci. (G..N.J DIN^BA et DINEBRA. Dinœba. bot. PHAN. Genre de la famille des f)ia DIN Graminées et de la Tiiandrie Digynie , L. , établi par Delile (FI. Egvpte), adopté par Beauvois, Kuulh et la plupart des autres botanistes , et qui se distingue par les caraclères sui- vans : les épiilets sont unilatéiaux, distincts , formant de petits épis or- dinairement pendans , et dont l'axe dépasse quelquefois les épiilets; ceux- ci contiennent de deux à quatre et cinq fleurs , nombre qui est fort va- riable dans les diverses espèces qui forment ce genre. La lépicène est à deux valves lancéolées, aiguës , caré- nées, tantôt presque égales [Dinœba yEgypUaca), tantôt très-inégales {D. curtipendula). Ordinairement, on ne trouve qu'une seule fleur hermaphro- dite dans chaque épillet , quelquefois il y en a deux : dans le premier cas , la fleur hermaphrodite est sessile et les autres sont pédicellées; dans le second cas , l'une des fleurs fertiles est sessile , et la seconde est pédicel- lée ; la glume des fleurs hermapliro- dites est à deux paillettes carences , dont l'interne est généralement plus petite; toutes deux sont aiguës à leur sommet, qui est quelquefois mucroné dans la paillette externe, ou même tridenlé ; les paléoles de la glumelle sont au nombre de deux fort petites; les deux styles se terminent par deux stigmates plumeux et glanduleux; les fleurs neutres ont les valves de leur glume terminées à leur sommet par une arête plus ou moins longue. Ce genre est fort distinct. Les dif- férentes espèces qui y ont été rap- portées , ont de nouveau besoin d'ê- tre analysées avec le plus grand soin. En eflet , nous doutons qu'elles appartiennent toutes à un seul et même geure. Le type du Dinœba est le Dactjlis paspaloYdes de Will- denoAV ou Cynosuius retruflexus de Vahl , qui présente les caractères suivans : lépicène subtriflore; valves lancéolées , aiguës , carénées , égales entre elles, mutiques, plus longues que les fleurons ; ceux-ci sont au nombre de trois , deux hermaphrodi- tes , dont un est sessile et l'autre pé- dicçUé ; la troisième fleur consiste DIN simplement dans un petit pédicule qui part de la base du fleuron pé- dicellé ; la glume est à deux valves fortement carénées ; l'extérieure , qui est plus graude , est mucronée à son sommet. Nous pensons qu'il serait peut-être convenable de séparer de ce genre les espèces qui n'ont qu'une seule fleur hermaphrodite , dont la valve externe est tridentée à son som- met, et dont les fleurons neutres ont une arête plus ou moins longue ter- minant leurs paillettes. Les espèces rapportées à ce genre par Palisot de Beauvois , sont VArisli- da Arneiicana de Linné , qui forme le genre Heterust/ieca de Desvaux , le Cjnosurus Lima de Linné , le Melica curlipenduta de Michaux ; et enfin , le Cjnosurus retrofiexus de Yahl. Kuntti (//z Humb. Nov. Gen. i ) dé- crit cinq espèces de ce geure, dont quatre sont nouvelles. Ces espèces sont : Dinœbra curtipendula de Beau- vois ,qui est commune aux deux Amé- riques; Dinœbra aristidoïdes, Kunth, loc. cil. ^Dinœbra bromo'i'des , Kunth , loc. cit.jX.. 5i ; Dinœbia repens ,}L\\n\\ï\ loc. cit. , t. 52 ; Dinœbra chondrosioï- des , Kunth , loc. cit., t. 53. Ces cinq espèces ont été trouvées par Hum- boldt et Bonpland , dans le cours de leurs voyages en Amérique. Les qua- tre dernières sont mentionnées sous le nom générique à^ Andropogon , dans le Systema de Rœmer et Schul- tes. (a.r.) DINDE. OIS. Femelle du Dindon. J^. ce mot. (DR..Z.) DINDE SAUVAGE, ois. Syn. vul- gaire du Coucou , Cuculus Canorus , L. Z-^. Coucou. (DR..Z.) DINDON. Meleagris , L. ois. Geni e de l'ordre des Gallinacés. Caractères : bec court , robuste , avec la base re- couverte d'une peau nue et une ca- roncule lâche à la partie supérieure; convexe en dessus , un peu courbé vers la pointQ; narines obliques, ou- vertes eu dessus ; tête et cou couverts de mamelons , avec quelques poils roides; iine membrane flottante sous DIN la gorge; pieds robustes j laisc loug , armé d'un cperon faible, obtus ; qua- tre doigts, trois devant et un dcnièrc, ne portant à terre que sur Icxtré- inilc ; ongles ovales , un peu émous- sés ; les trois premières rémiges éta- gées, la quatrième la plus longue ; la plupart des plumes coupées carré- ment. Long-temps ou n'a vu figurer dans ce genre qu'une seule espèce; mais depuis que le Musée de Paris a lait l'acquisition de l'Oiseau qui , pris vivant à Honduras , avait clé amené en Angleterre et placé après sa mort dans le cabinet de liuUoch , Cuvier ayantpu examiner à loisir ce précieux Oiseau , en a fait une seconde espèce de Dindon. Toutes deux sont origi- naires de l'Amérique, et quoi qu'en ait pu prétendre Aldrovande , d'après ses l'echerches ou ses conjectures, ces Oiseaux n'étaient pas connus dans les autres parties du monde avant la dé- couverte du nouveau continent. Il paraît que le premier de ces Oiseaux lut envoyé en Espagne trois ou quatre ans après la conquête du Mexique , vers i5i24. Plus lard, des missionnai- res, disciples ou sujets de Loyola, qui avaient entrevu la ressource qu'otlVait pour nos basse-cours un semblable Animal, en firent des envois dans toute l'Europe oli l'espèce se répandit sous le nom vulgaire d'Oiseaux des Jésuites. Divers naturalistes ont fait l'histoi- re du Dindon à l'état sauvage ; Iler- nandez , quoique le premier d'entre eux, est encore celui auquel nous soyons redevables des renseiguemens qui paraissent les plus exacts sur les mœurs elles habitudes de ces Oiseaux qu'il a été à portée d'observer dans toutes les périodes de leur exis- tence , de suivre dans tous les de- grés de la laniiliarisation. Ils vivent en société , par troupes peu nom- breuses ; ou les aperçoit rarement dans les plaines , ils sont plus souvent retirés dans les bois et les forets oii ils passent les nuits perchés sur les bran- ches les plus élevées de celles qui peu- vent soutenir leur énorme corps. Dès 'aube matinale, ils scniblent se su- tome V. DIN 5i5 luer réci^iroquement par des glousse- mens réitérés ; aux premiers rayons du soleil , ils descendent à terre, et là, pirouettant en signe de tendresse au- tour de leurs femelles , ils relèvent et développent en éventail les])ennes de leur queue et les plumes brillantes qui les recouvrent. Le sommeil paraît les absorber profondément, car ils y sont encore livrés lors même que de- puis long-temps on les croirait éveil- lés; on profite de cette difficulté de sortir d'assoupissement pour leur fai- re la chasse. Alors susceptibles de surprise, mais non dépouvante , ces Oiseaux regardent tranquillement l'arme à feu ou le bâton qui viennent d'abattre à côté d'eux leur compa- gnon , et semblent dédaigner de se soustraire par la fuite à une sembla- ble destinée ; mais sont-ils éveillés , c'est toute autre chose : ils ripostent hardiment aux attaques, et s'ils aper- çoivent un danger imminent , une très-grande agilité dans la course qui leur est plus habituelle que le vol , leur fait bienlot franchir l'espace qui les sépare d'une retraite salutaire. Leurs amours sont ordinairement en- tre eux le sujet de violens combats qui sont bientôt oubliés de même que le prix de la victoire. La femelle ne s'occupe guère des soins qui , chez la plupart des autres Oiseaux , précèdent la ponte : une fossette faiblement abritée et garnie de quelques légers brins d'herbe , reçoit les œufs dont le nombre indéterminé est le plus sou- vent de huit à douze ; elle les couve avec constance, élève ses petits avec soin , mais rarement plus de deux ou trois arrivent à l'état adulte. La ponte ne se renouvelle pas dans l'année. Le Dindon sauvage ne se nourrit que de fruits , de graines cl particulièrement de diverses espèces de glands. On prétend que leur chair oflre un mets plus délicat que celui que nous procu- rent ces même Oiseaux élevés dans nos basse-cours. Ceux-ci ont aussi uii caractère lout-à-fait diirérent et qui les a rendus pour le vulgaire injuste et ignorant l'cmblèmo de la slupiLiité ; il est vrai que c'csl lejucicà assez gé- r)i4 DilN ncial de tous les Animaux qui se soûl soumis à l'esclavage ; le Chien même, auquel dans cet état l'on se plaît à accorder tant de qualités, ne présente au fait qu'un raffinement de bassesse et de servilité. Le Dindon de nos bas- se-cours n'a que l'abattement qui naît de la captivité; sa fierté, son courage naturel reprennent de l'as- cendant lorsqu'il s'agit de résistera de fatigantes imporlunités , de co abat- tre des rivaux, de défendre une cou- vée; quoiqu'il soit moins passionné en apparence que le Coq , sa colère et son amour s'expriment nd.inmoins avec plus d'énergie par l'nhération de ses traits : toutes les parties nues de la tête et du cou se gonflent et se colorent du plus vif incarnat, la ca- lonculc du front s'allonge et retombe sur le bec , les plumes se hérissent , les aile» s'abaissent, la queue enfin se relève et s'étale. Le Dindon domesti que ne parvient jamais à une taille aussi élevée, à une corpulence aussi grande que le Dindon sauvage. Com- me son éducation forme une branche essentielle de l'économie rurale , elle a été l'objet de nombreuses recherches d'améliorations ; en général on trouve qu'il est avantageux de ne point ren- fermer ces Oiseaux, mais bien de les tenir sous des hangars ; de ne donner à chaque tnâle que cinq ou six femel- les et d'obtenir de chacune d'elles deux pontes par année , l'une au mois de février , l'autre au mois d'août ; de ne laisser que douze à quinze œufs à chaque couveuse , et de la bien sur- veiller après !e trentième jour d'incu- bation , car il arrive souvent que par excès de tendresse elle tue les Pous- sins en voulant faciliter leur sortie de la coquille; il fa ut également la ga- rantir de l'approche iu mâle qui a la cruelle habitude de briser les œufs, sans doute pour empêcher la couvai- son et ranimer dans les femelles l'a- mour qui fait toujours place à la ten- dresse malernelle. Les Poussins sont extrêmement délicats ; ils exigent beaucoup de soins; on doit les placer après leur naissance dans un endroit dont la température soit élevée de DIN vingt -cinq degrés environ, et leur donner pour premier aliment de la mie de pain à laquelle on ajoute par la suite du jaune d'œuf cuit ou dur et des feuilles d'Ortie hachées. Au bout d'un mois , ils peuvent accompagner leur inère à la pâture , mais il faut ne les laisser sortir que par un temps convenable , car le froid , la grande chaleur , l'humidité et la rosée leur occasioneut des maladies auxquelles souvent ils succombent. On donne vulgairement aux femelles le nom de Dinde ou de Poule d'Inde. Dindon sauvage , Meleagris syl- vestris , Vieill. Tout le plumage d'un brun foncé avec les plumes du cou, de la gorge, du dos et les scapulaii'es bordées de reflets azurés ; ui} pinceau de crins sur la poitrine ; pieas d'un gris rougeâtre; ongles et bec noirs; iris rouge brun. Taille, quarante-six à quarante-huit pouces. De l'Améri- que septentrionale. Le plumage de cette espèce, réduite à la domesti- cité ( Meleagris G allô - Favo , L. , Buff., pi. enl. 97), est très-varié; tan- tôt il est noir, tantôt blanc; souvent orné de bandes alternatives blanches et grises avec des reflets assez éclalans. Sa taille est de trente-huit à quarante pouces. Dindon oeii,lé , Meleagris ocella- ta , Cuv., Mém. du Muséum, T. vi , pi. 1, Temm., Ois. color. pi. 112. Toutes les plumes des parties supé- rieures et inférieures d'un vert bron- zé , terminées par deux bandes conti- guës, l'une noire , l'autre d'un bronze doré : petites tectrices alaires d'un vert d'émeraude , bordées d'un noir velouté ; tectrices secondaires d'un cuivreux doré sur toute la partie ex- térieure ; rémiges d'un brun bronzé, bordées de blanc et coupées de lignes obliques et étroites de cette couleur; quatorze reclrices légèrement étagées, ce qui arrondit la queue ; tectrices caudales supérieures brunes, vermi- culées de noir , terminées par une ta- che œillée d'un bleu bronzé éclatant qu'entoure im cercle noir velouté ; la pointe est large et d'un beau rouge cuivreux ; pieds rouges ; ongles et er- DliN gots noirâtres; bec et iris jaune oran- j^e ; des points caroncules sur le cou. Taille, trente- six pouces. Un indi- vidu de ce bel Oiseau , qui se trouve au Mexique, enrichit les g.ileries du Muséum d'histoire naturelle de Paris. ,'DR..Z.) DINDOIN DU BRESIL, ois. Syu. du Yacou , Pénélope cris/a/a , Gmel. /'". PÉNÉLOPE. (DR..Z.) DINDOîSNEAU. ois. Le jeune Dindon. (dr..z.) piNDOULETTE et DINDOU- LETÏO. OIS. Syn. vulgaires d'Hi- rondelle. 7"^. ce mol. (DR..Z.) DINDOULO. bot. vhan. Le Ju- jubier dans quelques cantons du midi de la France. (B.) DINE. MAM. Même chose que Dai- ne , femelle du Daim. P'. Cerf, (b.) DINÈBRE. Binœhra. rot. piian. Le genre de Graminées ainsi nom- mé par Jacquin , est le même que le Dinœba. f^. DiNjEbe. (a. r.) DINEMURE. Dinemurus. annel.? Rafinesque a plutôt indiqué qu'établi ce genre ; Blainville croit , d'après la description , que Rafinesque aura pu prendre une larve d'Insecte hexapode pour un Animal particulier qu'il dé- crit ainsi : corps cylindrique composé de dix anneaux deux fois plus longs que larges ; tête unie obtuse ; queue à deux filets latéraux. Habite les eaux douces de la Sicile. (1.AM..X.) DINÈTE. Dinetus. ins. Genre de l'oidre des Hyménoptères , section des Porte-Aiguillons, fondé par Ju- rine (Nouv. Méth. de classer les Hy- niénopt., p. 207 ) qui lui donne pour caractères : une cellule radiale large- ment appendicée; deux cellules cu- bitales, la première recevant la pre- mière nervure récurrente; la deuxiè- me très -éloignée du bout de l'aile , petite et recevant la seconde nervu- re; man libules intérieurement tri- dentées , extérieurement éperonuées ; antennes roulées au bout, filiformes dans les femelles et composées de douze anneaux , moniliforraes à leur base , filiformes à leur extrémité , et composées de treize anneaux dans les DIO 1)15 mâles. Ce genre , établi aux dépens des Pompiles de Fabricius , a été rangé par Latrcille (Règne Anim. de Cuv.) dans la famille des Fouisseurs et dans la tribu des Larrates. Les Insectes qu'il comprend ont le port des Larres, les organes de la manducalion sont les mêmes; mais leurs petits yeux lisses sont égaux , et constituent un triangle équilatéral. On ne connaît encore qu'une espèce. Le DiNÉTE PEINT , Din. pic/us de Jurine {/uc. cit. , pi. 11}, ou le Pom- pilus pictus de Fabricius, figuré par Panzer {Fauna Ins. Gerrn. Fasc. 17 , tab. 19 , le mâle ; Fasc. 72 , tab. 10 , la femelle ) ; la femelle diffère du mâle par les points jaunes de ses antennes, au lieu des bandes de même couleur qu'on voit aux antennes de ceux-ci ; il existe aussi une différence tran- chée dans les couleurs de l'abdomen; la femelle creuse dans le sable un nid et y place , à côté de ses œufs , des ca- davies de Di|>tèies fort petits, qui doivent servir à la nourriture de la larve. On trouve communément cette espèce aux environs de Paris , dans les endroits sablonneux. (atjd.) D1N0TE. ANNEL. J^. Spirorbe. DIOCTOPHYME. Dloctophyma. INTEST. Collet-Maigret a décrit et fi- guré sous ce nom , dans le Journal de physique de i8o3, un Ver intestinal qu'il regaidait comme devant consti- tuer un genre particulier , et que l'on a reconnu n'être que le Strongle Géant, observé depuis long-temps par Rédi et d'autres helminthologistes , dans les reins de l'Homme, du Chien, etc. Ce genre n'a pas été adopté. V. Strongle. (lam..x.) DIOCTRIE. Dluctria. ins. Genre de l'ordre des Diptères , famille des Tauystomes , tribu des Asiliques , fondé par Latreille etMeigen , adopté ensuite par Fabricius. Ses caractères sont : antennes une fois plus longues que la tête , très-rapprochées k leur base , insérées sur un tubercule fron- tal, et dont le troisième et dernier ar- ticle est presque cylindrique , avec un petit stylert obtus , de deux articles et 33* r.i6 DIO sans soie au bout; les Dloclries res- semblent aux Asiles, sous le rapport des tarses termines par deux cro- chets et par deux pelotes ; mais ils en diffèrent par l'absence d'un stylet en forme de soie aux antennes. — Ce genre comprend un assez grand nom- bre d'espèces. Meigen (Dçsciipt. syst. des Dipt. d'Europe, T. ii, p 209 ) en décrit vingt-huit ; parmi elles , nous citerons : La DiocTBTE OElandique , Z>. (Elandica, L., Fabr.,Latr., oul'Asile noire , lisse , à pâtes et balanciers fau- ves , et ailes toutes noires de Geoffroy (Hist, des Ins. T. 11, p. 470 , n° 8j. On la trouve aux environs de Paris. Nous mentionnerons encore , d'après Meigen , la Dioctiia rujipes ou VAsi- liis n/Jipes de Dcgccr (Mcm. Ins. T. VI, p. 97, n. 6); la Z>. t^n/Z/jes, Meig., ou l'Asile noire , lisse, à pâtes et ba- lanciers fauves et ailes , veinés, de Geoffroy (/oc. cit.), la 79. Relnhardl, Wled., figurée par Meigen {loc. cit., lib. 19, fig. 24); lu D. aimulata, Meig. {loc. cit., tab. 19, fig. 25). (aud.) DIODE. BOT. PiiAN. Pour Diodie. y. ce mot. (lî.) DIODIE. Dioclia. bot. phan. Genre de la famille des Rubiacées , établi par (jronou , adopté par Linné et Jussieu, mais dont les caractères le rapproclient tellement du genre iS^je/- macoce , que Kunth a cru devoir l'y réunir. V. Spermacoce. (a. r.) DIODON. MAM. Espèce du genre Dauphin. F. ce mot. Ce nom avait été donné au Narvalh par Storr. (b ) DÎODON. OIS. Espèce du genre Faucon , Falco Diodon , Temm., pi. color. 198. F". Faucon. (dr..z.) DIODON. Diodon. pois. Vulgai- rement Boursouflés , Deux-Dents et Orbes. Genre de l'ordre des Bran- chioslègcs du système de Linné, de la famille des Osléodermes de Dumé- ril , placé dans celle des Gymnodon- tes parmi les Pieetognalhes de Cu- vier, confondu par Artedi avec les Cottes Ostraciens. Leurs caractères consistent dans les mâchoires avan- DIO cées, garnies d'une substance ébur- née , divisée intérieurement eu lames, et dont l'ensemble représente une sorte de bec de Perroquet , formée de deux pièces, une en haut et l'autre en bas , avec la peau armée de toutes paris de gros aiguillons pointus , mo- biles , nombreux et disséminés sur toute la surface. Les Diodons, d'une figure extraordinaire , manquent de ventrales , et leur appareil natatoire consiste dans cinq nageoires dont deux pectorales situées en arrière et presque sur la ligne des yeux ; une dorsale et une anale opposées , fort rapprochées de la queue à la partie postérieure du corps qui est en géné- ral d'une forme à peu près sphérique. Leur squelette est presque cartilagi- neux ; les opercules et les rayons sont comme cachés sous l'épaisseur du derme qui ne laisse voir à l'exté- rieur qu'une petite fente branchiale. Ce sont des Poissons des mers équi- noxiales, fort anciennement connus et que leur figure bizarre fit recher- cher de bonne heure par les curieux qui eu suspendaient les peaux rem- bourrées aux plafonds de leurs ca- binets. Leur chair est médiocre, on la croit même vénéneuse ; leur fiel passe dans les colonies pour un poison fort dangereux, et l'on assure qu'oublié dans l'Animal par d'imprudens cuisiniers, il a plus d'une fois causé la mort des person- nes qui avaient mangé des Diodons. La plus grande confusion règne dans la détermination des espèces qu'on avait troplégèrement examinées , ainsi qu'il est arrivé de tous les genres tranchés et comme isolés dans la nature par des formes prononcées et singulières. Celles dont l'existence est certaine sont les suivantes : L'Atinga ou Atingua, Diodon Atinga , L. , Gmel. ; Syst. Nat. xiii , T. i, p. i4.5i; Lacép. Poiss. T. 11 , pi. 24, tab. 1; Diodon oblongus , Bloch , pi. 125 ; Longue-Epine , Encycl. Pois., pi. 19, fig. 60; GuamajitciL Jtingua, Marcgr. , Bras. 168. Cet Animal est le plus allongé des Dio- dons ; son dos rond et large est d'une DIO couleur brune qui tire sur le bleuâ- tre ainsi que les côtes ; le ventre est blanc; les nageoires sont jaunes et bordées de brun ; de petites taches lenticulaires sont dispersées sur toute la surface; de forts piquans mobiles, très-longs , creux vers leur racine , Partages à leur base en trois pointes ivergentes varices de blanc et de noir, se hérissent en tous sens , et lui procurent de puissans moyens de dé- Icnse. On dit les blessures qu'ils font très-dangereuses; les pêclieurs que l'Atinga parvient à blesser éprou- vent des douleurs affreuses qu'ac- compagnent une sueur glaciale et des tremblemens. On le prend dans les mers de Brésil où il est commun , soit au filet , soit à la ligne en amorçant avec quelques Cruslacés dont l'Animal est très-friand. La femelle est plus grande que le mâleqiii atteint jusqu'à dix-huit pouces de longueur. Quand il se sent pris , il se gonfle et se dé- fend en s'agitant avec une sorte de fureur, en essayant de piquer la main qui veut le saisir ; on a soin de l'assommer avant de le toucher. Il se trouve également dans les mers de l'Inde et du cap de Bonne-Espérance. On en mentionne une vaiiété dont les piquans sont plus longs sur la tète et sur le cou. D. i4. i6, p. 21.22, A. i4. 17, c. 9. Le GuARA, Diodon Hystrix , Bloch , pi. 126 ; Diodon Atlnga /S, L., Gmel., loc. cit. p. i45i; IHolocan- the , Lacép., Pois., d. 11, r. 11; Courte-Epine , Encycl. , Pois. pi. 19 , fig. 61. Moins allongé que le piécé- deat , ce Poisson a aussi ses piquans plus rapprochés et plus loris. Il en diffère surtout par sa queue qui est fourchue au lieu d'être arrondie. Il vit dans toutes les mers des tropiques où il fait la chasse aux Crustacés ainsi qu'aux Oursins. On le pêche jusqu'au Japon, et il est assez commun dans la mer Rouge. Lacépèdc rapporte d'après le père Duterlre qu'il omet de citer, que l'IInlocanthe se livre à de violens et rapides mouvemens lorsqu'il se sent S ris à l'hameçon , dont il s'approche 'abord avec précaution , mais sur DIO 1)17 lequel il finit par se jeter avec avidité quand il ne croit plus avoir de sur- prise à redouter. Il se gonfle , se com- prime, redresse et couche ses dards , s'élève et s'abaisse avec vitesse pour se débarrasser du crochet qui le relienl. Dulertrc ajoute qu'enflé comme un ballon, il produit un bruit sourd comparable à celui que fait en- tendre le Dindon lorsqu'il glousse avant d'étaler sa queue en roue. Lors- qu'il reconnaît que ses efforts sont inutiles , il a recours à la ruse , se dé- gonfle , abaisse ses piquans et devient aussi flasque qu'un gant mouillé. Quand on veut le ressaisir, il se hérisse de nouveau, d. i4, p. 21, a. 17, c. 10. L'Orbe ou Hérisson, Diodon or~ hicularis, Bloch, pi. 127, Encycl. , Poiss. , pi. 19, fig. 62 ; Diodon Hys- trix , L. , Gmcl. , Sysl. JSat. xiii , T. I, p. i448. Vulgairement le Poisson armé (Dutcrtre, Antil. ï. ii,p. 209). Cette espèce , presque entièrement ronde , grisâtre sur le dos avec quel- ques points blanchâtres et des taches noires, ordinairement au nombre de quatre autour des pectorales, est as- sez commune dans les mers des An- tilles , du Brésil , du cap de Bonne- Espérance et des Moluques, si toute- fois ces divers habitat n'indiquent pas diverses espèces. Ses piquans, courts et robustes , sont triangulaires à leur base , et leur forme , très-bien rendue dans la figure citée de l'En- cyclopédie , a peu de rapport avec celle qu'exprime la figure donnée par Lacépède (pi. 2i, fig. 2 ) , ce qui nous porterait à soupçonner que le savant professeur aurait été induit en erreur par sou graveur qui aurait publié, d'après quelques dessins de Commcrson , luie espèce qui ne serait pas celle dont il est question dans le texte (T. v,p. 16). Quoi qu'il en soit, l'Orbe qui atteinljusqu'àdixet douze pouces de diamètre, est réputé le plus dangereux des Diodons par la qua- lité malfaisante de sa chair, d. i4, p. 21. 22, A. 6 ? 12, c. 10. Les variétés mentionnées par Gmo- lin pourraient bien être des espèces très différentes h ajouter à la Mole 5iS hio au Tachetdct au Diodon de Plumier, qui sont les autres espèces du genre dont il vient d'être question. Rafinesque , dans son Indice d'Ich- thyologie Sicilienne , mentionne sous le nom à'Echinus une autre espèce de Diodon qu'il dit être sphérique , brune , toute recouverte de piquans déliés, ronds, non triangulaires, et qu'il assure être fort différente de rf/jK^/zï.T de Llncé. (b.) * piOECIE. Dlcecia. bot. piian. Vingt-deuxième classe du système sexuel de Liuné , comprenant tous les Tégétaux qui ont les fleurs uni- sexuces portées sur deux individus différens. Cette classe se divise en quinze ordres dont les caractères ont été tirés spécialement des étamines considérées quant à leur nombre , quant à leur insertion, quant à leur réunion par les filets, par les anthè- res ou leur soudure avec le pistil. Le nom de ces ordres est le même que celui de la plupart des classes précé- dentes. Ainsi le i*"^ ordre est la Diœ- cie Monandrie; 2 la U. Diandrie; 3 D. Triandrie; 4 D. Tétrandrie; 5 D. Pentandrie; 6 D. Hexandrie; 7 D. Octandrie; 8 D. Ennéandrie; 9 D. Décandrie; 10 D. Dodécandrie; 11 D. ïcosandrie; 12 D. Polyandrie; i3 D. Monadelpbie; i4 D. Syngénésie ; i5 D. Gynandrie. (a. R.) DIOGGOT. BOT. PHAN. L'huile ou goudron qu'on retire du Bouleau en le brûlant. (b.) EflOIQUES. BOT. PHAN. Nom col- lectif donné aux Plantes de la vingt- deuxième classo du système sexuel de Linné, f^. Dioecie. (b.J DIOMEDEA. OIS. V. Albatros. DIOMÉDÉE. Diomedea. bot. PHAN. Genre delà famille des Synan- llîérées , Corymbifères de Jussieu et de la Syngénésic superflue , L. , établi par Gassini ( Mém. lu à l'Institut , en i8i4, et Bulletin de la Soc. Philom. Mai, 181 7 ),et caractérisé ainsi : cala- thidc radiée dont le disque est com- posé de fleurs nombreuses, réguliè- res et hermaphrodites , et de rayons DIO formés de fleurs en languettes femel- les, et disposées sur un seul rang ; folioles de l'involucre arrondies , iné- gales et formant un petit nombre de rangées ; réceptacle plane, couvert de petites paillettes ; akènes lélragoncs , glabres, non rétrécis au sommet, et surmontés d'aigrettes coroniformcs , cartilagineuses et irrégulièrement dé- coupées. Ce genre , indiqué déjà par Jussieu dans son Gênera Planiarum pour les Buphtalmum à tige ligneuse et à feuilles opposées, a été placé par son auteur dans la tribu des Hélian- thées , section des Héliauthées-Rud- beckiées , près de V Heliopsîs et du U'edelia. Il comprend les Buphtal- mum frutescens , L.; B. arborescens , L. : B. liaeare, Willd. , etc.. Plantes indigènes des Antilles et de l'Améri- que boréale. En adoptant cq genre, Ch. Kunth {Nov. Gen. et Species Plant, œquin., vol. 4, p. 21 5) a fait d'utiles réformes dans son caractère générique , ainsi que dans les noms de deux espèces. Les akènes des fleurs centrales, selon ce savant botaniste , sont cunéifor- mes , comprimés et denticulés au sommet; ceux des fleurs de la cir- conférence ont une autre forme, et ne présentent point de dents. Le Diomedea indentata de Cassini, Bi/phtalmum arborescens, L., a reçu de Kunth le nom de D.glabrata , et il a nommé Z>. argenteale Buphtalmum //«efl/e de Willdenow. (cN.) * DIONE. REPT. OPH. Espèce du genre Couleuvre. F", ce mot. (b.) DIONÉE. Dionœa. bot. phan. Cette Plante très-jolie et dont les feuilles pré- sentent un phénomène extrêmement remarquable , fornie à elle seule un genre particulier placé d'abord par Jussieu parmi les incertœ sedis , mais réunidepuisauxRossolis pour former la nouvelle famille des Droséracées. Nous sommes loin de partager celte dernière opinion, et nous espéions prouver bientôt qu'on s'est laissé en- traîner par des ressemblances exté- . rieures , plutôt que par l'organisation interne, eu faisant ce rapprochement. DIO Il nous semble utile de décrire celte Plautc avec quelques détails , afin (l'en mieux faire connaître l'organisa- tion. La DioNÉE Attrape-Mouche, £)/<;- iiœa muscipula , L., Vent. , Malm., t. '2Ç) , est une petite Plante herbacée vi- vace , dont toutes les feuilles sont ra- dicales et étalées en rosette. Leur pé- tiole est dilate, spathuliforme, subite- ment rétréci à son sommet en un court appendice qui se termine par la feuille. Cette feuille offre une structure foil singulière; elle est oibiculaire, arron- die, émarginc'e à son sommet et à sa base; bordée de cils réguliers, épais et visqueux , ainsi que la face supé- rieure de la feuille. Celle-ci qui est épaisse, charnue, présente à sa face inférieure une côte longitudinale tres- saillante , et peut se replier en deux moititîs qui s'appliquent exactement l'une contre l'autre par la face supé- rieure, lorsqu'une cause quelconque vient à irriter un des points de la face supérieure. Ainsi , dès qu'une Mou- che ou un autre Insecte vient à se placer sur cette feuille , les deux pan- neaux qui la composent se rappro- chent rapidement , les cils dont ils sont bordés s'entrecroisent avec ceux du côté opposé , et l'Insecte se trouve enfermé daus une sorte de prison. Mais bientôt cette espèce de contrac- tion cesse , et les choses reviennent daus l'état oii elles étaient primitive- ment. Un phénomène à peu près sem- blable se remarque dans les feuilles des diverses espèces de Rossolis. Il est à noter que, lorsque les deux moitiés de la feuille sont appliquées lime contre l'autre, on ne saurait les éloigner sans les déchirer. Du milieu de cet assemblage de feuilles s'élèvent une ou deux ham- pes , longues de six à huit pouces , cylindriques , glabres , divisées à leur sommet eu un certain nombre de pédoncules simples, ou eux-mêmes bifurques, et se terminant chacun Kar une fleur ; ces pédoncules au nom- re de six à huit sont dressés et por- tent à leur base une petite foliole. Le calice est à cinq divisions profondes , DIO 319 étalées , lancéolées , aiguës , un peu concaves à leur base, et légèrement glanduleuse en dehors. La corolle se compose de cinq pétalesdeux fois pi us longs que le calice, également étalés, blanchâtres, obovales , très-obtus, rétrécis à leur base. Le nombre des étamines varie entre dix et quin-ze; elles sont à peu près de la même lon- gueur que le calice , étalées comme les autres parties de la fleur. Les filets sont capillaires , glanduleux ; les an- thères blanches, le plus souvent ex- trorses , s ubcordi formes , émarginécs, à deux loges rapprochées et s'ouvrant par un sillon longitudinal. L'insertion des pétales et des éta- mines est manifestement hypogyni- que ; elle a lieu sur une soi te debour- relet charnu qui suppo.tc l'ovaire. Celui-ci est libre , très-déprimé , si- nueux et comme plissé dans son con- tour, et formant en général autant de côtes peu saillantes qu'il y a d'éta- mines dans la fleur. Le style est court et se confond insensiblement avec le sommet de l'ovaire. Le stigmate est terminal et forme une aorte de houppe glanduleuse. IA)valre est à une seule loge et contient un très-grand nom- bre d'ovules dressés, attachés à la face supérieure d'un trophosperme qui garnit tout le fond de l'ovaire. Le fruit est une capsule uniloculaire très-déprimée , membraneuse , enve- loppée dans le calice , et même les pétales qui sont persistans. Cette cap- Suie finit à la longue par s'ouvrir cir- culairement à sa base , s'enlève d'une seule pièce et laisse les graines à nu. Celles-ci sout noires , luisantes , obo- voïdes , dépourvues d'endospcrme , suivant le professeur Nuttal , et atta- chées un peu obliquement par leur base. Si l'on compare les caractères que nous venons de tracer avec ceuv des Plantes qui forment réellement la fa- mille des Droséracées , on verra que le genre Diunœa ne saurait être placé dans cet ordre naturel, ainsi que l'ont fait tous les botanistes jusqu'à ce jour. En effet , il en diffère par trois carac- tères extrêmement importans : iTiu- 530 DIO sertion; 2^ la structure do l'ovaire et du fruit; 5° l'organisation de la graine. 1?. Dans les véritables Droséra- cees, telles, par exemple, que le Dro- seia et le Paniassia , l'inscrliou est pe'i'igynique ; elle est au contraire liy- pogynique dans le genre qui nous oc- cupe. '2^. L'ovaire dans les Droséracées est également à une seule loge, mais les ovules sont attachés à trois ou à quatre tropliospermes pariétaux; le fruit s'ouvre en trois ou en quatre valves , emmenant chacune avec elles un des trophospermes placé sur le milieu de sa face interne. Telle n'est pas l'organisation de l'ovaire et de la capsule du Plonaea. Ici il n'existe qu'un seul trophosperme remplissant tout le fond de l'ovaire , et portant les ovules attachés sur sa face supé- rieure., La capsule, au lieu de s'ou- vi'ir en trois où quatre valves , s'ou- vre circulalrement par sa base. 0°. Erjfin les graines sont pourvues d'un trophosperme très - manifeste dans toutes les Droséracées , et cet organe manque dans le Vlonœa , d'a- près les observations du professeur Wuttài. Il nous semble , d'après le simple e'noncé de ces différences, que le genre Dionœa ne saurait prendre place parmi les Droséracées , puisque ces dernières sont réellemeut péri-^ gyniqucs , tandis que le Dionœa est hypogynique ( J-'. Droséracées ) ; mais il n'est pas très-facile de déler- n^iiner la véritable place de ce genre dans la série des ordi'cs naturels. Il nous paraît cependant qu'il se rap- proche beaucoup plus des llypéri- cinées que de toute autre famille. /^. Hypéricinées. . (a. n. ) * DIONIUM. MIN. On pense que la pierre désignée sous ce nom , dans Pline , est la Sardolne. (u.) DIONYSIA, DYONISIAS et DYONYSION. BOT. piian. (Ruell.) Syn. de Lierre chez les anciens qui avaient consacré cet Arbre à Bac- chus. On étendait ces noms au Mil- DIO lôpcrtuis qu'on disait être également utile contre l'ivresse et dont se cou- ronnaient aussi les buveurs. (n.) * DIOWYSIAS. MIN. L'une des pierres mentionnées par Pline , mais qu'on ne peut reconnaître. Ce crédule compilateur rapporte que son Dio- nysias, broyé et délayé dans de l'eau, lui donnait le goût du vin. (b.) *DIONYSIS. bot.piian. C'est ainsi que Du Petlt-Thouars ( Hist. des Or- chidées des îles australes d'Afrique ) désigne une espèce de la section des Satyrions , et qui fait partie du genre Diplecthnim de Persoou. Le Dyonisis ou Diplecthnim Dioiiysii croît dans l'île de Mascareigne. ( g..n. ) * DIOPS. OIS. Syn. latin du Gobe- Mouche double-œil, ïcmm.,pl.co- lor. i44. V. GoBE-MoiTcnE. (dk..z.) DIOPSIDE. MIN. Haiiy avait an- ciennement réuni sous ce nom, pour en former une espèce à part , des Cristaux du Piémont, d'un gris ver- dâtre , les uns transparens et les au- tres plus ou moins opaques , auxquels Bonvoisin avait appliqué les dénomi- nations d'Alalite et de Mussite. Mais il inséra bientôt après un Mémoire dans les Annales des Mines , pour prouver l'identité de cette prétendue espèce avec le Pyroxène. T^. ce mot. (g-. llEIv.) DIOPSIS. Diopsis. INS. Genre de Tordre des Diptères, placé par La- Ireille [Règn. Aniin. de Cuv.) dans la famille des Athéricèrcs , division des Muscides , et ayant suivant lui pour caractères : antennes à palette , insérées chacune sous un prolonge- ment latéral de la tctC;, en forme de corne; yeux situés à l'extrémité de ces cornes; trompe membraneuse , bilabiéc, rétractile. Ce geni'c curieux que Fabricius mentionne { Sysi, aiUl. p. 20J ), ne comprend encore qu'une espèce bien déterminée : c'est le Dioi'- SIS iciiNEiiMONÉ, D . ichneiimonea , Fabr. Il a été pour la prejnièrc fois décrit et figuré par Dalial dans une Disseitation ayant pour titre : Bigas IiiseLtonun , Upsal , i77'>. Depuis, il DIO a t5té représente pur Fuesly ( Archlv. Inscct.) çt par Donovan {Epii. ufna- tur. Hist. J'asc. 9). Ou trouve cet In- secte clans la Guinée; Lalreille la dé- crit d'après un individu rapporté de la cote d'Angolc. Bory de Saint-Vin- ceut (Essais sur les Fortunées) l'a re- trouvé aux Canaries. (aud.) DIOPTASE. MiN./^. Cuivre. DIORCIIITE. ross. r. PniAro- DIORIÏE. MIN. ou GÉOL. F. DXA- DIOSBALAINOS. bot. phan. (Théophraste. ) Syn. de Châtaigne. (B.) DIOSCOREA. BOT. PUAN. r. Igname. * DIOSCORÉES. Dioscoreœ. bot. PiiAN. Robert Brown a divisé les gen- res qui formaient la famille des As- paraginecs de Jussieu en trois grou- pes. Le plus grand nombre ont été réunis aux Asphodèles ; quclquçs- uns ayant le genre Smilax à leur tête ont formé sa nouvelle flunille des Smilacées ; enfin il a fait àwDioscorea et du Rajania un petit ordre disliucl sous le nom de Dioscorécs. C est de cette famille que nous nous occupe- rons ici. /^'. le mot Asparaginées. R. Brown n'a placé parmi ses Dios- corées que les genres de la famille des Asparaginées, qui, ayant l'ovaire infère et des fleurs dioïques , ont pour fruit une capsule ; mais nous croyons que l'on peut étendre ce ca- ractère et comprendre dans ce groupe tous les genres faisant partie de la fa- mille des Asparaginées qui oui l'o- vaire infère , que leurs tleurs soient hermaphrodites ou unisexuées , et que leur fruit soit sec ou charnu. Nous caractériserons donc de la ma- nière suivante la famille des Diosco- récs : les fleuis sont hermaphrodites ou unisexuées ; l'ovaire est toujours infère; le périanthe adhérent par sa base avec l'ovaire a sou limbe divisé en six lobes égaux. Les étamincs sont au nombre do six , libres ou rarement raonadelphes , ayant les anihères in- DIO 521 trorses. L'ovafre est à trois loges , contenant chacune un , deux ou un plus grand nombre d'ovules qui tantôt sont ascendans , tantôt sont renversés. Le fruit est ou une capsule mince et comprimée , ou une baie globuleuse ou allongée , couronnée par le limbe calicinal, et offrant d'une à trois loges. Les graines contiennent un petit embryon renfermé dans l'in- térieur d'un endosperme pi'csquccor- né et placé vers le hile. Les Dioscorées sont souvent des Plantes sarmenteuses et grimpantes, leurs leuilles sont alternes ou quel- quefois opposées. Les genres qui forment cette fa- mille sont les suivans : f Fruit sec et capsula ire. Dloscorea , L. , Rajania , L. ;,.;., fj Fruit charnu. Heurs dioiquet.'' Tamus,L: ■•''[■^<^^- ■■■'■ _;;-';^'',;; ' Iff Fleurs nermaphrodites. Fluggea^ Vi\c\\.-yPeliosanthes,)^oYl. Kew. ;/^. DioscDBEA ou Igname, Rajanie , Tame, F1.UGGÉE et Pélio- SANTHE; (A.R.) UIOSMA. Viosma.TiOT. phan. Gen- re très-considérable de la famille des Rutacées , section desDio3mées,qui se compose de près de quatre-vingts espè- ces , toutes originaires du cap de Bon- ne-Espérance. Ce sont en généralde pe- tits Arbustes élégans , ayant pour le port beaucoup de ressemblance avec les Bruyères , et dont les feuilles sont chargées de points glanduleux ; la structure de leurs fleurs , communé- ment assez petites , n'a pas encore été bien exactement démontrée, malgré les travaux de Wendland, de Will- denowf et de DeCandollc. Aussi, en- trerons-nous dans des détails assez circonstanciés sur leur organisation. Le calice est à cinq divisions très-pro- fondes , qui persistent généralement , et accompagnent le fruit presque jus- qu'à sa parfaite maturité ; la corolle se compose de cinq pétales réguliers, étalés et égaux entre eux, et alter- nant avec les deux lobes du calice Chaque fleur contient des élamines 5a2 DIO dont cinq seulement sonl foililes et anthérifères ; les cinq autres , dont les anthères avortent constamment , sont tantôt dilatées et sous forme d'appendices pétaloïdes , tantôt sous celle de filamens ou d'écaillés glan- duleuses ; les anthères sont toujours à deux loges et introrses ; tantôt elles sont globuleuses ou didymes, tantôt elles sont plus ou moins allon- gées. Il existe constamment un dis- que , mais qui offre une structure et une position différentes dans les di- verses espèces ; le plus souvent le disque est hypogyne , épais , un peu plus large que la base de l'ovaire qui y est plus ou moins p'.ofondémenl implanté ; dans ce cas , qui se remar- que par exemple dans les Dios- ma hirla et Diosma ciliata , les éla- mines et les pétales sont placés en dehors et au pourtour de la base du disque , qui forme une sorte de godet, et ne contractent avec lui au- cune adhérence ; d'autres fois le dis- que est véritablement périgyne , c'est- à-dire qu'il tapisse la paroi interne et inférieure du calice, comme da^s les Diosma hirsuta et Diosma uniflora ; les étamines et les pétales sont alors insérés à la paroi externe du disque , c'est-à-dire qu'elles sont, comme lui, périgynes. Cette différence dans l'in- sertion et la position du disque , est bien remarquable dans un genre aussi naturel que le Diosma , et prouve que les caractères même les plus impor- tans , peuvent être sujets à quelques anomalies dans certains genres. L'o- vaire est libre à cinq côtes quelque- fois très-saillantes , se terminant as- sez souvent par cinq cornes à son sommet; il offre cinq loges qui con- tiennent chacune deux ovules sus- pendus; très-rarement on ne rencon- tre qu'un seul ovule, qui offre la même position; le style naît cons- tamment d'une dépression qui existe au sommet de l'ovaire; il est simple , plus ou moins cylindrique , et se ter- mine par un stigmate à cinq lobes peu marqués; le fruit est une capsule ovoïde ou globuleuse , à quatre ou cinq côtes , quelquefois à quatre ou DIO cinq cornes , à autant de loges , se sé- parant en autant decoques ou carpelles uuiloculaires , s'ouvrant par le côté interne au moyen d'une fente longitu- dinale et contenant une ou deux grai- nes ; celles-ci, suivant Gaertner, ont un embryon dont les cotylédons sont oblongs , planes du côté interne , con- vexes sur leur face externe. Toutes les espèces de Diosma, ainsi que nous l'avons dit précédemment, sont des Arbustes odorans , dont les feuil- les sont généralement petites, alter- nes et glanduleuses; leurs fleurs blan- ches ou rosées offrent différens modes d'inflorescence ; tantôt elles sont so- litaires, terminales ou axillaires ; tan- tôt elles sont diversement groupées et constituent des espèces de corym- bes. Ce genre , ainsi que nous venons de le voir tout à l'heure dans l'exposi- tion de ses caractères , offre assez de modifications pour se prêter à des coupes assez naturelles , que quel- ques auteurs ont considérées comme des genres distincts. Wendland le premier a divisé le genre Diosma en quatre groupes, que plus laid Will- denow a considérés comme autant de genres; ces quatre groupes sont, i° Glaiidulifolia , Wendland , ou ^"fde- nandra , Willdenow ; 2° Parapetali- fera, Wendl.; Barosma , Willd.; h^ Bucco , Wendl.; Agathosma, Willd.; ^^ Diosma, Wendl., Willd . Un au- tre genre avait été fait antérieurement à ceux-ci, aux dépens des Diosma , parSolander, pour le Diosma uni- capsularis de Lmné fils , sous le nom À'Empleurum. Le professeur De Can- doUe , dans le premier volume de son Sjnopsis Plantarutn, n'a point adopté les genres de Willdenow; il les re- garde simplement comme autant de sections dans le genre Diosma , et y en ajoute une cinquième , sous le nom de Dichosma. Comme on cultive dans les jardins un très-grand nombre d'espèces , nous allons ici mentionner quelques-unes des plus intéressantes, en suivant l'ordre des cinq sections adoptées par le professeur De Can- dolle. DIO t Adenandra, Willd. , D. C. Ktaniines plus courtes que les pé- tnles ; les ciuq stériles poi lantau som- met de leurs filets les rudiineiis de l'anthère ; feuilles alternes et planes; fleurs grandes le plus souvent termi- nales. Le professeur De CandoUe rapporte à cette section huit espèces , Eanni lesquelles nous distinguerons i suivante : DiosMA uNiFLOR£ , Diosma uniflo- ra, L. Celle Plante a porté difl'érens noms; ainsi, Bergius {FI. Cap. 71 ) la décrit sous le nom d' Ilar/ogia unijlo- /•û; Smith (7?ee5 Cycl. 10, n" 4) la nomuie Eriostemon unifloia,eic. C'est un petit Arbuste dressé, rameux , d'un à deux pieds d'élévation , ayant ses feuilles petites, éparses, obovales, lancéolées, ciliées; ses fleurs sont grandes , d'un blanc légèrement lavé de rose , solitaires au sommet de cha- cune des ramifications de la tige; le disque et l'insertion des étamines et des pétales sont périgyniques ; l'o- vaire est globuleux , déprimé , tout couvert de tubercules. ft Babosma , Willd. , D. C. Etamines à peu près de la longueur des pétales; élanunes stériles, dila- tées et pétaloïdes. — Fleurs axillaires pédicellées ; feuilles opposées , gla- bres et planes. Djosma a feuii-les dentées, Z>/05- ma serratifolia , Vent., Malm. , t. 77. Cette jolie espèce a sa tige brune; ses rameaux rougeâtres; ses feuilles op- posées presque sessiles, assez grandes, dentées en scie , ponctuées et glandu- leuses sur les bords; ses fleurs sont assez grandes , blanches , générale- ment au nombre de deux , à l'aisselle des feuilles supérieures. Celte section contient ci'nq autres espèces , presque toutes cultivées dans nos jardins. ttt Agathosma , Willd. , D. C. Etamines de la même longueur que les pétales , ou un peu plus longues et saillantes au moment de la florai- son; les cinq stériles sont dilatées et pélalifornies ; feuilles alternes ; DlO 5i3 fleurs formant des espèces de covym- bes terminaux. Celle section est une des plus nombreuses en espèces ; elle en contient vingl-dcux , parmi les- quelles nous ferons remarquer le* deux suivantes : DiosM A VELU , Diosma hirta , Vcn t . ,. Malm., t. 7i. Petit Arbuste de deux à trois pieds , simple inféiieurement y rameux et comme paniculé daus sa pai lie supérieure ; rameaux simples , effilés et étalés; feuilles éparses , très- rapprochées et comme imbriquées , lancéolées , étroites , velues ; fleurs purpurines, pédonculées, réunies au sommet des ramifications de la tige, et foi mant une sorte de petite ombelle terminale; ovaire glabre, à cinq côtes el à cinq cornes très-saillantes. Diosma a larges feuilles , Dios- ma latifolia, L., Andr. Rep., t. 35. C'est un Arbuste de quatre à cinq pieds d'élévation, dont les feuilles , assez larges , relativement aux autres espèces , sont ovales , crénelées etpu- bescentes; les rameaux lomenteux , les pédicelles uniflores , se réunissant au sommet de la tige pour former une sorte de grappe ; les fleurs sont assez grandes et d'un blanc pur. f fit DiCHOSMA , D. C. Etamines presque égales aux péta- les , saillantes au moment de la florai- son ; les cinq stériles avortent com- f)létement; les pétales sont onguicu- és et divisés en deux lobes linéaires ; une seule espèce compose cette sec- tion , c'est le Diosma bijida ( Jacq. Coll. 3 , p. 278 , t. 20 , f. 1 ) ; ses feuil- les sont lancéolées, mucronées, gla- bres , ponctuées et imbriquées ; ses fleurs sont pédonculées et réunies en une sorte de capitule terminal. fffff EuDiosMA, D. C. ; Diosma, WUld. Etamines plus courtes que les pé- tales ; les cinq stériles sont presque nulles, ou sous la forme d^écailles glanduleuses ; les pétales sont sessiles et entiers; les fleurs terminales et généralement petites. — Dans celte section , qui comprend un très-giantl 534 DIO nombre d'espèces , on trouve réunies les deux sortes d'iasertion hypogyni- que et périgynique. DiosMA ROUGE , Diostua Tulra , L. Ker. Bot. Reg., t. 563, Cet Arbuste peut s'élever à quatre ou cinq pieds; ses feuilles sont éparses, très-nom- breuses , étalées , glabies , linéaires , lancéolées ; ses fleurs sont très-petites, sessiles , solitaires, axillaires ou ter- minales ; l'ovaire est terminé par cinq cornes ; l'insertion est bypogynique. Toutes les espèces de Diosma que nous cultivons , doivent être rentrées en orangerie pendant l'hiver, ou mieux dans une bâche. Elles doivent être placées eu terre de bruyère , et se multiplient, soit par boutures laites au printemps , soit par le moyen des graines qui doivent être semées aus- sitôt après leur maturité. Ces Arbus- tes sont en général fort recherchés , à cause de leur port agréable , de leur odeur suave , et de leur feuillage tou- jours vert, (a.r.) DIOSMÉES. Diosmeœ. bot. phan. La famille des Rutacées est devenue dans ctes derniers temps l'objet des recherches et des obseivatiousde plu- sieurs botanistes célèbres. Robert Brown , le premier , dans ses Remar- ques généra/es , a proposé de diviser cette famille , telle qu'elle est présen- tée dans le Gênera V lantarum de Jus- sieu, en deux oidres naturels dis- tincts , dont l'un, qui coirespond à la première des trois sections établies par le célèbre auteur du Gênera , por- terait le nom de Zvgophyllées , et dont l'autre, ayant à sa tête le grand genre Diosma , et dont la structure est si propre à donner une idée géné- rale et exacte de tout cet ordre, se- i-ait appelé Diosmées , et compren- drait les genres qui forment les se- conde et troisième sections de la fa- mille des Rutacées de Jussieu. Le cé- lèbre botaniste de Londres avait pensé que le nom de Rutacées devait être supprimé, parce que le genre dont il était tiré ne donnait qu'une idée fort incomplète de l'organisation générale propre à cette famille, DIO L'exemple de R. Brown a été suivi par notre ami et collaborateur Kunlh { in Humh. Nov., Gen. 6), qui divise aussi les Rutacées en Diosmées et Zy- gophyllées. Il réunit à la première de ces deux familles les genres Bonplan- dia , Willd. ; et Monniera , Rich. Le prolesseur De CandoUe , dans les Mé- moires du Muséum , a récemment proposé une nouvelle section dans la famille des Rutacées, composée de ces genres anomaux, dont R. Brown a, le premier , indiqué les véritables rapports, tels que Ciisparla, Galipea, Monniera, Ticor-ea, etc. Dans sonbeau Mémoire sur le Gynobase considéré dans les familles polypétales , l'un des observateurs les plus habiles de cette époque, Auguste Saint-Hilaire, exami- nant avec un soin extrême la famille des Rutacées , en a proposé une nouvelle distrdjution. i**. Il y jéunit comme une simple section la famille des 5/- ?na7ubacées du professeur Richard ,' adopte la séparation des Zygophyl- lées, et distingue aussi comme une simple section les Cuspariées de De CandoUc , dont il fait connaître l'or- ganisation dans ses détails les plus minutieux; mais, à l'exemple de De Candolle, il rétablit pour cette famille, le nom de Rutacées. En effet , comme il nous a été facile de le démontrer en traçant dans l'article précédent les ca- ractères des Diosma , ce genre ne don- ne pas non plus une idée fort exacte de la famille, puisque nous avons fait voir qu'il lenferme des espèces à in- sertion bypogynique, et des espèces à insertion périgynique. Dès-lors nous croyons , en nous autorisant de la loi de l'antériorité , devoir adopter de préférence le mot de Rutacées, pour désigner l'ensemble de cette famille. Le pi'ofesseur De Candolle , ainsi que nous venons de le dire précédem- ment, divise la famille des Rutacées en deux tribus , les Diosmées et les Cuspariées. Les Diosmées de De Can- dolle comprenneut tous les genres de Rutacées qui ont les pétales libres et distincts à leur base, égaux entre eux, et constituant luic corolle régulière ; les graines sont munies d'un cndo- DIO spcvinc. Les genres qui entrent dans celte tribu sont les suivans : Rata, L., Juss.; Peganum, L., Juss.; ])lc- tamnus , L., Juss.; Calodendron , Thunb.; Diosma , L., Juss.; Empte- ^•ritm , Soland. ; Diplolœna, Brown, Dcsf.; Correa , Smith; P/iebaliiim , Vcnten.; Crowca, Smith; Eiiosiemoii, Smith ; Philuthcca , Rudge ; Boronia, Smith; Cyminostna, Gacrtner; Zieria, Smith; 3ib//co/)e, Forster; Blaphiium, Jacq.; C/ioisya , Kunth ; Epodia, Forster; Zaïitoxylum, Kunth ; PiLo- carpus, Vahl., Saint-Hilairc ; Spiran- thcra. Saint- Hilaire;^//?z(?;V/(?a,Saint- Hilaire. J^. CusPAUiÉEsetRuTACÉES. (A. 11.) DIOSPOGON.EOT. PiiAN.Ce mot , chez les anciens , désignait le Chryso- coma Ei/iosyris des modernes , ou le Gnaphalium orientale. (b.) DIOSPONGOLITHE. rois. ross. Ce nom, dans Aidrovande, paraît de- signer des vertèbres fossiles de Pois- sons indéterminés. (b.) DIOSPORON. EOT. niAN. (Dios- coride.) Même chose que Lithospcr- mum. (b.) * DIOSPYRÉES. BOT. PHAN. Quel- ques auteurs désignent sons ce nom la famille des Ebénacées. J-^. ce mot. (A.R.) DIOSPYROS. BOT. piiAN. V. PiiAQUEMlNIER. Les anciens paraissent avoir dési- gné par ce nom un tout autre Végé- tal ; leur Diospyros , Blé des Dieux , pouvait être le Phalaris Canarieiisis ou la Larme de Job. V. Phalaeis et Coix. (b.) DIOTIDE. Diotis. bot. phan. Gen- re de la famille des Synanthérées, Co- rymbifères de Jussieu el de la Syngé- nésie égale, L., établi par le professeur Desfontaines {FI. Allant, ii, p. 361) et adopté par De Candolle et Cassini avec les caractères suivans : calathide sans rayons, composée de fleurons nombreux , tubulcux , hermaphro- dites, resserrés dans le milieu de leur longueur , évasés à leur base , de ma- nière à emboîter le sommet de l'o- DIO 525 vairc , cl se prolongeant des deux cô- tés jusque vers la moitié de sa hau- teur; involucre hémisphérique, for- mé de folioles oblongucs et serrées; réceptacle convexe , garni de paillet- tes oblongues et concaves ; akènes ob- longs et dépourvus d'aigrettes. Ce genre a été confondu par Gaertner avec les Gnaphalium , et en cela il a suivi la nomenclature de C. 13auhin et de ïournefort. Linné , dans son Specics Plantarum , il, p. 1182, en faisait un ylthanasia, et dans le même ouvrage, il reproduisait cette Plante dans le genre Filago ,- enfin , pour Jussieu, Lamarck, Persoon, etc., ce genre était le même que le Santolina de Linné. Cassini le place dans la section des Anthémidécs, dont plu- sieurs génies , selon cet auteur , of- frent aussi un prolongement inférieur de la corolle sur l'ovaire, ce qui tend à infirmer le caractère générique le plus saillant du Diotis. La DioTiDE COTONNEUSE , Diotis candidissima , Desf. et D. C, Gna- phalium legitimum, Gaert., de Fruct. iï, p. 091, t. 16, est une Plante her- bacée dont toutes les parties sont couvertes d'un duvet cotonneux très- dense et d'une blancheur éclatante. Ses tiges , longues de deux à trois dé- cimètres , cylindriques , se divisent à leur sommet en cinq rameaux courts, uniflores et disposés en corymbcs terminés par des fleurs jaunes. Elle croît abondamment sur les côtes de la Méditerranée et de l'Océan, à des latitudes assez septentrionales, puis- qu'on la retrouve jusqu'en Angle- terre. Le nom de Diotis a été appliqué par Schreber , Willdcnow et d'autres botanistes allemands , à un genre formé aux dépens des Axyris et des jltriplex de Linné. Ce même genre avait été primitivement nommé Eu- rotia par Adanson, Krasdienniniko- via par Guldenstedt , Guldenstedia , par Necker, et Ceratospermum par Persoon. Dans un tel conflit de déno- minations , les unes déjà employées pour désigner des genres connus , les autres par trop difficiles à pronon- 5:26 DIP cer , il convient de s'en tenir à Tusage reçu , c'esl-à-dire d'adopter la plus ancienne ou YEurotia d'Adanson. F". ce mot. (g..n.) DIOTOÏHECA. BOT. phan. (Vail- lant. ) Et non Dioloteca. Syn. de Mo- rina. V. Morine. (b.) DrP. MOLL. C'est sous ce nom qu'Adanson (Voyage au Sénégal, p. i5i, pi. io,fig. 7) décrit un petit Buccin blanc, couvert de granula- tions rangées par lignes transversa- les ; il n'a que cinq lignes de long. Quoiqu'il soit fort commun à l'île de Corée , il n'a été mentionné par per- sonne depuis l'auteur qui l'a fait connaître. (d..h.) DIPCADI. BOT. PHAN. Le Hyacin- thus Serotinus de Linné a été séparé par Mœnch sous ce nouveau nom gé- nérique, autrefois employé pour dési- gner quelques espèces àeMuscari, au- tre genre formé aux dépens des Jacin- thes. Il offre pour caractères : un pé- rigone à trois divisions intérieures , courtes, et trois extérieures profon- des ; mais ces différences sont bien faibles , selon Jussieu , pour autori- ser sa séparation en tant que genre distinct. (g..n.) * DIPÉRIANTHÉS (végétaux). BOT. PHAN. Les Plantes dicotylédones sont tantôt munies dune seule enve- loppe florale, tantôt elles en ont deux, c'est-à-dire qu'elles offrent un calice et une corolle : dans le premier cas , elles sont Monopériantnées , tandis qu'elles sont Dipérianthées dans le second. Les Végétaux Dipérianthés se divisent eu deux grandes classes , sa- voir : les Dipérianthés monopétales et les Dipérianthés polypétales. V. MÉTHODE. (a. r.) * DIPÉTALE (corolle), bot. PHAN. Corolle composée de deux pétales , comme dans la Circée , par exemple, f^. Corolle. (a. r.) DIPHAQUE. Diphaca. bot. phan. Loureiro [FI. Cochinch. n. 2, p. i54) est l'auteur de ce genre qui appar- tient à la famille des Légumineuses et DIP à la Diadelphie Décandrie, L. Il lui a assigné les caractères suivans : calice à cinq divisions persistantes, aiguës, l'inférieure plus longue; corolle pa- pilionacée dont l'étendard est éraar- giné et ascendant ; les ailes plus cour- tes et ovales ; la carène en forme de croissant , composée de deux pièces , égales à l'étendard et munies d'on- glets très-longs ; dix étaminei dont les filets sont soudés en deux lames planes ; deux ovaires oblongs com- primés , terminés par des styles su- bulés plus longs que les étamines , et par des stigmates assez gros. A ces ovaires succèdent deux légumes com- primés , droits , acuminés et com- posés d'articles ovales , striés , gla- bres et inégaux; semences ovales et comprimées. Si cette description est exacte , elle offre l'exemple assez rare d'un genre de Légumineuses dont le nombre des carpelles ne soit pas cons- tamment réduit à l'unité, et nous le regardons comme un des plus confir- ma tifs de la théorie établie par le professeur De CandoUe sur les fruits irréguliers oii les cordons pistillaires sont unilatéraux , mais qui n'offrent cette structure que par suite d'avor- temens prédisposés. V. Avorte - MENT. Malgré cette anomalie , Will- denow et Persoon ont désigné le Diphaca Cochinchinensis , Loureiro, comme congénère du Dalhergia , et sans égard pour les différences que présentent ses légumes articulés , ainsi que l'éloignement de leurs pa- tries respectives , on a même indiqué comme identiques cette Plante et V Ecaataphy llum Brownei , Rich. Il nous semble plus convenable de re- garder le genre de Loureiro comme distinct, en attendant qu'on ait pu vérifier ses caractères sur la Plante même. (g..n.) DIPHIE. ACAL. Pour Diphye. r. ce mot. (b.) DIPHISE. Diphisa. bot. phan. Pour Diphyse. /^'. ce mot. (b.) * DIPHRYLLE. Di-phryllum. bot. phan. Genre de la famille des Orchi- dées et de la Gynandrie Monandrie , DIP ëlabli par Rafinesquc-Sniallz (Jouru. (lebolaiilque, vol. i, p. 220), cl ainsi oaracléiisé : périgone à six divisions, dont trois extérieures , linéaires, lan- céolées, acuminécs ; deux intérieures latéialcs , dressées, bifides et sétacëes; labclle divergent, obovale , aigu et entier; capsule filiioi me. L'auteur se bornant à ce simple exposé , et omet- tant de décrire d'autres parties plus importantes , telles que les organes sexuels eux-mêmes , c'est-à-dire les masses polliuiques , le gynostèrae, etc., ce génie doit être legardé comme très-douteux, II ne contient qu'une seule espèce, le Diphryllum bifolium , qui a deux feuilles obovales et pres- que opposées dans le milieu de sa li- ge. Cette Plante a été découverte dans les Etats de JNew-Jersey et de Pensjl- vanie en Amérique. (g..n.) DIPHYE. Diphyes. acal.. Genre ibri singulier de la troisième classe des Animaux rayonnes on zoophytes, établi par Cuvier (Règn. Anim. T. IV, p. 61 ); ces Zoopbytes sont com- posés d'une substance gélatineuse , ferme et très-transparente ; leur fi- gure extérieure est une pyramide anguleuse dont la base a deux ou- vertures; une petite ronde entourée de cinq pointes, regardée comme la bouche , et qui conduit dans un sac sans issue , lequel se prolonge jusque vers le sommet et sert d'intestin ; l'autre , plus grande , donne dans une cavité moins prolongée, qui commu- nique en arrière avec une seconde cavité de forme ovale. De celle-ci , sort une longue queue filamenteuse et flexible que l'on considère comme l'o- vaire. Ce genre , très-remarquable , n'est encore composé que d'une seule espèce, qui avait échappé à tous les navigateurs et queBoryde Saint-Yin- cent a découverte, décrite et figurée dans son Voyage aux quatre princi- pales îles des mers d'Afrique , sous le nom de Biphore biparti , pi. 6. Les Diphyes se tiennent ordinairement deux à deux et se trouvent dans l'O- céan, flottant dans les réglons équato- liales. (LAM..X.) DIP bin DIPHYÈNE £T DIPHYITE. lass. (Pline.) V. Hystérojlit£s. * DIPHYLLE. BOT. PHAN. Compose de deux feuilles. Ainsi , on dit spathc Diphylle , etc. (a.r.) D I P H Y L L É E. Diphylleia. «ot. PHAN. Genre établi parle professeur Richard {in Michx. J'ior. Bor. A m., 1, p. 205, t. 19 et 20) pour une Plan- te originaiie de l'Amérique septen- trionale , et qui forme un geme dis- tinct dans la famille des Berbéridées auprès du Leoniice. La seule espèce qui le compose , Dip/iylleia cy musa , ■ Michx. , lue. cit. , D. C. , Syst. ,2,0. 5o , est une Plante herbacée ayant le port du Podophyllujn peltatiim. Elle croît dans les ruisseaux des monta- gnes élevées de la Caroline septen- trionale. Sa souche est horizontale , noueuse, articulée de distance en dis- tance; sa tige est dressée, cylindrique, simple, glabre, haute d'un à deux pieds , portant constamment deux feuilles alternes , pétiolées , très- grandes, orbiculaires, presque pal- mées , ayant à leur sommet une échan- crure profonde ; les lobes sont peu profonds , aigus et dentés en scie. Le pétiole est inséré à la face inférieure de la feuille , mais vers son bord , de manière néanmoins que celle-ci est peltée. I*es fleurs forment une cyme terminale ; le calice se compose de trois sépales ovales, concaves et déci- dus; la corolle de six pétales étalés ,, obovales , obtus , plus longs que le calice; les élamines, au nombre de six , sont hy()ogynes , plus courtes que les pétales : les filamens sont planes , et les anthères s'ouvrent par le moyen d'une sorte de membrane qui s'enlève de la base vers le sommet; l'ovaire est libre , ovoïde , terminé par un stigmate sessile , et devient une baie globuleuse , uniloculaire , contenant de deux à trois graines arrondies. (a.r.) DIPHYLLIDE. Diphyllidia. moll. Nous ne connaissons les Diphyllides, que p.ir la courte description qu'en donne Cuvier (Règn. Anim. T. 11, p. 5g5), et que nous rapporterons en en- 528 DIP tier : « Elles ont à peu près les bran- chies des l'hjllidies [J^. ce mot); mais le manteau est plus pointu en arrière; la tête en demi -cercle a, de cha- que côté, un tentacule pointu et un léger tubercule ; l'anus est sur le côté droit. » Comme l'obseive Blain- ville (Dict. des Scienc. nat. ), cette description est trop incomplète pour pouvoir comparer , admettre ou re- jeter ce genre. (d..h.) DIPHYLLUM. BOT. than. Pour Diphr3'lle. V. ce mot. (g..n.) DIPHYSCION. Diphyscium. bot. CRYPT. {Mousses.) Ce genre , séparé du Buxbaumia par Mohr, ne ren- ferme qu'une seule espèce, \c Bux- haumia follosa des autres auteurs ; les mUscologisles modernes ne sont pas encore d'accord sur la structure du péristome de cette Mousse, ainsi que sur celle du Buxbaumia. Quel- ques auteui s admettent dans ces deux genres un péristome double dont l'ex- térieur très-court et l'intérieur mem- braneux ; ils regardent alors les cils du Buxhaumia aphylla comme une simple dépendance du péristome in- térieur; d'autres, tels que Hoolscr, ne regardent pas comme un péristome, ce que les botanistes allemands nom- ment péristome extérieur et qu'ils définissent sous le nom de Peiisto- jniutn exterius subiiullum. Ils n'ad- mettent alors qu'un seul péristome membraneux dans le Diphyscium, et dans le Buxbaumia un péristome double, lexlérieur composé de cils et l'intérieur membraneux. Il est fa- cile devoir cependant , d'après ce que nousvenonsde dire, que c'est plutôt sur le nom qu'on doit appliquer à chaque partie, que sur leur existence, que la discussion existe ; quelle que soit l'opinion qu'on adopte , il n'en est pas moins certain que le Diphys- cium doit former un genre distmct du Buxbaumia. La seule espèce con- nue de ce genre est une petite Mousse qui croît sur la terre , dans les bois et les bruyères, surtout dans les mon- tagnes. Sa tige est simple , très-cour- te ; les feuilles inférieures sont linéai- DIP res , obtuses, enlières; les feuilles périchœtiales sont lancéolées, aiguës, dentelées au sommet , et embrassent étroitement la capsule qui est sessilc ; celle-ci est oblique , renflée latérale- ment et vers sa base rétrécie supé- rieurement ; son opercule est coni- que , la coiffe est campanulée ; le pé- ristome est simple , formé d'une membrane plissée et conique, (ad.b.) . DIPHYSE. Diphysa. bot. phan. Genre de la famille des Légumineuses et de la Diadelphie Décandrie, établi par Jacquin {Amer., p. 208, t. 181, f. 5i) , et ainsi caractérisé : calice à cinq divisions inégales ; légume uniloculai- le , polysperme , comprimé et ceint de toutes parts d'une très - grande meralnane longitudinale. Ce genre , adopté par Lamarck flllustr. , t. 6o5) et Persoon , ne contient que le Di- physa Carlliaginensis , Arbrisseau de trois mètres à peu près de hauteur, qui a le port des Mimoses et dont les feuilles sont imparipennées. Il habite les forêts environnantes deCarthagè- ne en Amérique. (g..n.) * DIPHYTES. BOT. CKYPT. Troi- sième tribu des Chaodinées, V. ce mot , oii l'on a par erreur écrit Di~ physes. (b.) DIPLACHNE. BOT. piian. Genre de la famille des Graminées et de la ïriandrie Digynie, L., formé aux dépens des Festuca par Palisot-Beau- vois (Agrostographic, p. 80 et tab. 16, fig. 9; qui lui assigne les caractères suivans : fleurs disposées on pani- cules dont les divisions sont alternes et filiformes; lépicène {glumes , Pa- lisot-Beauvois) renfermant sept à neuf fleurettes ; la valve supérieure mucronée ; valve inférieure de la gluinc {paillette, Palisot-Beauvois) à deux découpures, entre lesquelles est une soie , la supérieure émargi- née et comme tronquée ; écailles ob- tuses; deux styles à stigmates plu- meux ; caryopse libre, non sillonnée. Ce genre , assez légèrement établi , se compose des Festuca fascicularis , Lamk. ; F. polystachia , Bliclix. ; et F. aqi/atica, Bosc, Mss. (g.,n.) DIP DIPLACRE. Diplacnim. bot. PHAN. Ce genre, de la famille des Cy- Ecracc'es et de la Monœcie Triandrie, I. , a été formé par R. Brown ( Prodrom. Flot: Novas-IIollandiœ, p. 24o) qui l'a caractérisé ainsi: fleurs réunies en épis fisciculés andro- gyns; fleurs mâles latérales et leurs enveloppes scariciises ; fleur fe- melle intermédiaire, munie d'un périanthe bivalve, égal, marqué de nervures et persistant ; un style ; trois stigmates ; noix sphérique dé- pourvue d'écaillés à sa base et cou- verte par le périanthe connivent. De grands rapports lient ce genre avec le Scleria et le Care.v; il a pour fruit une noix sphérique comme dans le premier, mais sans écailles, et son port est le même que dans une espèce de ce genre. 11 se rappi'oche des Ca- l'ex surtoulpar la structure de son pé- rianthe. Le Diplacrvmcaricinum ,Vl. BroMu, est une très-petite Plante qui croît dans les lieux humides des con- trées de la Nouvelle-Hollande situées entre les tropiques. Ses chaumes por- tent des feuilles à gaines entières. Les fleurs sont disposées en faisceaux agglomérés, terminaux et solitaires. Les valvules du périanthe des femel- les sont acuminées et étroitement réunies en un utricule bicuspidë; d'oii le nom générique. (g..n.) * DIPLANCHIAS. POIS. Genre éta- bli par Rafinesque ( Itthyologia Si- ciliana) dans son cinquante-unième ordre des Odontins , et auquel il as- signe pour caractères : mâchoires osseuses, entières, semblables à cel- les des Diodons ; point de ventrales , deux pectorales , une dorsale , une caudale et une anale libres ; deux ou- vertures branchiales de chaque côté. La seule espèce mentionnée sous le nom de Nasus et de Hlola , vulgaire- ment appelée en Sicile Pesce Tarn- burin , dépasse souvent quatre pieds de longueur, est plus longue que large , brune en dessus , blanchâtre en dessous , a de grands yeux allon- gés et obliques avec un museau sail- lant. Nous recommandons aux natu- TOME V. DIP 529 ralistes qui habitent les contrées dont l'auteur a effleuré l'histoire naturelle, de faire connaître d'une manière plus satisfiùsantc le Diplanchias de Rafi- nesque. (b.) DIPLANTHÈRE. Viplanthera. rot. PII AN. Genre de la Tétrandric, L., éta- bli d'après wtx Arbre de la Nouvelle- Hollande. Son calice présente trois di- visions, une extérieure entière, deux latérales bifides ; sa corolle est bila- biée, à gorge comprimée, la lèvre su- périeure en forme de cœur renversé , l'inférieure partagée en trois lobes ai^ rondis. Quatre étamines saillantes, et à peu près égales s'insèrent au bas de cette corolle ; leurs anthères ont deux loges distinctes, divergentes dans ,1a fleur épanouie, réfléchies sur les cô- tés des filets dans la préfloraison. L'ovaire est à deux loges à chacune desquelles est adné un placenta qui porte plusieurs graines. Le fruit n'est pas connu. Les feuilles sont quater- nées, pétiolées, grandes, entières, mu- nies sur leur f.ice supérieure et vers la base dune double glande ; les fleurs dont la couleur est jaune et la forme élégante sont disposées en thyr- ses terminaux dans lesquels les pédon- cules sont verticellés et les pédicelles trichotomes. R. Brown a placé ce genre à la suite des Solanées avec les- quels il a quelque rapport , ainsi qu'avec les Personées ; mais Cette Plante est encore douteuse à cause de l'ignorance oti l'on est de la structure du fruit. Il demande s'il aurait de l'affinité avec les Sésamées ou les Beslcriées , s'il se rapprocherait plus de VHalleria. Du Petit-Thouars avait donné ce même nom de Diplanthera à une Plante de Madagascar qu'il rappor- tait aux Nayades; Plante dioique et dont la fleur mâle , seule connue , oflfrc un filet charge à son sommet de deux anthères inégales et bilobées , soudées par le dos. C'est une petite Herbe maritime dont les feuilles en- gainantes à la base sont semblables à celles du Zosterci , mais plus petites. (a. D. ï.) 5.5o DIP DIPLARRÈNE. Diplarrena. bot. l'HAN. Dans l'expédition à la lecher- clie de Lapeyrousc , Labillardièic trouva sur la côte sud de la Nouvelle- Hollande au cap de Van-Diémen, une Plante de la famille des Iridécs qui lui présenta les plus grands rap- ports avec le genre Morœa , mais que l'anomalie du nombre de ses étamines lui fit regarder comme générique- ment distincte. Il en donna (Voyage à la recherche de Lapeyrouse , p. 25? et t. i5) une belle figure et une description que nous allons expo- ser en abrégé : plusieurs Heurs ren- fermées dans une spalhe à deux val- ves s'épanouissent successi\'emeut et sont très -éphémères. Elles ont un périgone à six divisions dont trois si- tuées intérieurement, plus petites que les extérieures ; la supérieure do ces divisions internes moins longue et plus reuilée vers sa ba^e que les deux autres. Le nombre des étamines est constamment de deux , à anthères blanches: à la place de la troisième et au -dessous de la division niterne et supérieure , ou trouve un rudiment de filet Sans vestige ft'anthère. Le sty- le est plus loiag que les étamines , ter- mmé par un stigmate en fonile de houlette. L'ovaire et la capsule sont semblables à ceux du genre Morœa. Toute la distinction du Diplarrena avec ce dernier genre consiste dans le nombre binaire de ses étamines, nom- bre très-anomal chez les Lidées ainsi que dans la plupart des Dicotylédones oiiil est toujours de trois, ou un de ses multiples; mais si l'on fait attention à l'existence d'un rudiment de filet, précisément à la place que la tioisiè- me élamine devrait occuper, on sera porté à considérer ce filet rudimen- taire comme une étamine dégénérée, dont l'avortement s'explique très- clairement par la plus grande dimen- sion qu'a acquise la division du péri- gone qu i lui est contiguë . Ainsi la ques- tion se réduit à savoir si l'imperfec- tion constante d'une portion d'organe îuffit pour ne pas rapporter à un gen- re connu une Hante qui ehad'ailleurs tous les caractères. Vahl (Emaner. DTP Plant. 2 , p. ir)4) s'est décidé pour la négative, quoiqu'il ait admis sans critique la différence absolue du nom- lire des étamines dans les deux Plan- tes , et il a mentionné le Diplarrena Morœa de Lablllardière sous le nom de Morœa diandra. (g..n.) * DIPLASIE. Diplasia. iîot. piian. Genre établi par le professeur Richard [in Pers. iSj'n., pi. i , p. 70), et qui pa- raît se rapprocher beaucoup du genre Hypœlytkrum. Ses caractères consis- tent en des épillets ovoïdes très-allon- gés , terminés en pointe aux deux extrémités , formés d'écaillés imbri- quées en tous sens. A la base de cha- que écaille, une fleur hermaphi odite , plus courte et surtout beaucoup plus étroite que cette écaille. Elle se com- posede quatre autres écailles carénées disposées sur deux rangs , dont les deux extérieures sont ciliées sur leur carène. Le nombre des étamines est de sept; on en compte quelquefois, mais raiement, plus ou moins. L'o- vaire est comprimé , surmonté d'un style simple que terminent deux stigmates allongés. Le fruit est ovoï- de allongé, luisant, plus long que les écnlU'S. Ce genre a besoin d'être de nou- veau mieux étudié dans ses caractères. Chaque fleur, qui se compose de qua- tre écailles disposées deux par deux comme dans un épillet uniflore de (xiaminée , est un caractère fort sin- gulier dans la famille des Cypéracées. Le Diplasia se compose de deux espè- ces vivaces à tige triangulaire, à feuil- les très-larges et à fleurs disposées en corymbe terminal. L'une est le Di- plasia karalœfoUa , Rich., loc. cil., superbe Plante qui , par son port , res- semble beaucoup au Bromelia Kara- tas , L. L'autre est nouvelle , a les feuilles moins larges , les fleurs dispo- sées en une sorte de corymbe simple. C'est notre Diplasia corymbosa. Tou- tes deux sont originaiies de la Guiane Française. La première a été, dans ces derniers temps , décrite et figurée par Rudge {Icon. Guian. , t. 24), sons le nom de Scirpus bromeliœfoUus. (a. R.) DIP DIPLAZrON. Diplazium. mr. CKYi'T. ( Fuui^ètvs . ) Ce genre , ét;ib!i P I r Swariz tlnns son Synupsis Hlicum, avait été coniondii auparavant avec les /sp/e/iwm , el fait partie comme otix tics Fougères à capsulci entou- rées complètement par un anneau élastique; elles diffèrent clos .fsple- nium par la structure de leur tégu- ment; dans les Asplenium , les cap- sules forment un groupe linéaire le long du bord interne d'une nervure , et sont recouvertes par un tégument qui naît latéralement de cette même nervure, et s ouvre en dedans. Dans les Diplazium , les capsules forment également des groupes allongés; mais au lieu d'être insérées d nu seul côté des nervures de la fronde, elles sont placées le long des deux côtés des nervures secondaires; et elles sont recouvertes par nn tégument double qui naît également des deux côtés de Ut nervure , et dont l'un s'ouvre en dedans et l'autre en dehors. Ce genre est très-distinct par ce caractère des ^■tsplenium; il en diffère encore plus par son port. Ce sont en général des Fougères à fronde grande , simple ou une seule fois pinuéc, rarement bi- pinnéc, dont les pinnulcs sont larges, lancéolées, assez semblables par leur forme à celles des Danœa et des Ma- ratùa. Leurs nervures sont deux fois pinnées et se rencontrent sous des a-ngles aigus ; leurs dernières divisions étant couvertes de capsules, forment sur la face inférieure des frondes une sorte de réseau ou de lignes en zig-zag fort élégantes , surtout dans les espè- ces dont la fronde est peu divisée. Plu- sieurs espèces de ce genre on t été décri- tes par Bory de St. -Vincent , dans son Voyage aux îles australes d'Afrique , sous le nom générique de Callipleiis. r-^. ce mot. Une de ces espèces est re- marquable par sa tige arborescente ; .ses frondes sont très-grandes, bipin- nées ; elles atteignent huit pieds de long s r trois de large; les pinnules ont jusqu'à trois ou quatre pouces de long; c'est, d'après le récit des voya- geurs , une des plus belles Fougères arborescentes connues. Les espèces de DIP ô'i ce genre sont également as rz nom- breuses dans l'Amérique méridionaie; aucune ne croît hors des tiopiques. * DIPLÉCOLOBÉES. Dipleco'lo- bcœ. lîoT. rii.^-N. C'est le nom donné par le professeur Ue Candoilc au cin- quième sous-ordre qu il a établi , d'a- près la structure des cotylédons, dans la vaste famille des Crucifères. Ce groujje de tribus est caractérisé par les cotylédons incombans , linéaires , plies transversalement et deux fois sur eux-mêmes , ctparses grainesdé- primées. La structure de l'embryon , ciiez les Diplécolobécs , offre beau- coup de ressemblance avec celle des Spirolobées. Les Erucariées , tribu qui appartient eucoie à ce dernier sous-ordrc, liennentle milieu entre les deux, et donnent à penser que leur dis- tinction , sous le point de vue des co- tylédons , n'est pas tranchée. Dans les Diplécolobécs , les plis transversaux dos cotylédons sont disposés de ma- nière que leurs extrémités sont parallèles à la radicule et très-rap- procliés de celle-ci; les plis, au contraire , des cotylédons de Spirolo- bées, sont plus ou moins contournés en spirale, de telle sortequeleurs som- mets sont très-écartés de la radicule. Toutes les Crucifères de ce sous-ordre sont indigènes du cap de Bonne-h's- pérance, à l'exception du genre Su- bularia qui est son représentant eu- ropéen. Il renferme deux tribus, sa- voir : les Héliophilées ou Diplécolo- bécs siliqueuses, etlesSubulariées ou Diplécolobéeslaliseptées. jf^.ces mots. (G-.N.) DIPLEGTHRUM. bot. phan. Per- soou a proposé de nommer ainsi le genre Satyriiim de Swartz et de tous les auteurs modernes , qui ne corres- pond pas au genre Salynum de Lin- né. Mais cette substitution n'a pas été adoptée. /^'. Satyriox. (a.r.) . DIPLECTRON. ois. (Vieillot.) V. Epbronnier. * DIPLÉRIE. Diplerium. poi,yp. Genre de Polypiers fossiles de l'ordre des Milléporécs dans la division des Polypiers entièrement pierreux, à pe- 552 DIP tiles cellules non garnies de lames , proposé parRafinesquc pour des Fos- siles qui diffèrent des Millépores et des C'jUépores par des fossettes et par des pores entremêlés; il y en a plu- sieurs espèces (Journ. de Phys. , 1819, tom. 88, p. 429). Il est fâcheux que ce naturaliste se soit borné à des notions aussi vaguessur ce genre de Polypiers. (LAM..X.) DIPLOCOME. Diplocomium. bot. CRYPT. [Mousses. ) Ce genre, séparé par Weber etMohr des Meesia d'Hed- wig , n'en diffère que par les cils de son péristome intérieur libres et non réunis par une membrane; il a pour type le Meesia longiseta d'Hedwig , la seule espèce dans laquelle on ait re- connu cette structure. P'. Meesia. (ad. b.) * DIPLODERME. Diploderma. bot. CRYPT. ( Lycoperdacées. ] Link a dé- crit sous ce nom un genre voisin des Scleroderma et des Boyista. Il pré- sente , comme ces derniers , un péri- dium double , mais dont l'extérieur , au lieu de se détruire comme dans les Bovista , pour laisser à découvert l'in- térieur qui est mince et membraneux, persiste au contraire et est dur et li- gneux ; il diffèredu Scleroderma, dont il a la consistance dure et solide, par ses sporules libres et non réunies en amas ; il est tiès-voisin cependant des espèces de ce genre qui croissent comme lui sous la terre , tels que le Scleroderma cervinum. On ne connaît qu'une seule espèce de Diploderma , que Link a décrite sous le nom de D. tuberosum ; elle est arrondie , grosse comme une noix, et d'une forme semblable , sans pédicule distinct ; sa couleur est d'un brun jaune; elle croît dans les lieux sablonneux du midi de l'Europe , en Italie , en Es- pagne et en Portugal. (ad. b.) * DIPLODIUM. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées établi par R.Brownquile caiaclérise ainsi : ca- lice à cinq divisions égales, étalées; labellura de forme différente , trifide , barbu sur son disque , creusé en sac à sa base ; gynoslèniedcmi-cylindriquo. DIP anthère terminale , mobile , caduque ; dans chacune des deux loges une masse poUinique à laquelle s'ajoute un lobule intérieur et qui s'attache au stigmate par des fils distincts. Ce genre renferme deux espèces originai- res , l'une de la Nouvelle -Hollande, l'autre de la Nouvelle-Calédonie. Ce sont des Plantes herbacées qui crois- sent sur la terre , dont la racine est épaisse et rameuse , la tige dépourvue de feuilles , mais munie de graines im- briquées vers la base , distantes su- périeurement, et dont les fleurs, de couleur pourpre , sont disposées en grappes. (a. d.j.j * DIPLODUS. POIS. Genre pro- posé par Rafinesque dans son Indice d' Itthy ologia Siciliana, p. 5i, dont le caractère consisterait dans une seule nageoire qui commencerait près de la tête et dans un appendice écailleux situé près des pectorales. Les Sparus annularis , L., et variegatus, Lacép. , devront faire partie de ce genre s'il est adopté. (b.) DIPLOGON. Z>//p/o^o«. bot. phan. Une petite Gra minée qui a le port et le mode d'inflorescence de VÂmphi- pogon Laguroïdes , et qui a été trou- vée par R. Brown à la Nouvelle-Hol- lande , constitue ce genre que l'on peut ainsi caractériser : épillets uni- flores ; lépicène à deux valves étalées , membraneuses et aristées ; glume for- mée de deux paillettes, dont l'exté- rieure porte à son sommet trois arê- tes, celle du milieu étant tordue et différente des autres, et dont l'inté- rieure oflfre seulement deux arêtes. Ces épillets forment une sorte d'épi capitulé. Le Diplogon setaceus a , comme X Amphipogon , ses épillets ex- térieurs stériles qui constituent une sorte d'involucre. Palisot-Beauvois , dans son Agros- tographie, a changé le nom de Di- plogon en celui de Dipogonia , parce qu'il avait autrefois établi un genre de Mousses sous celle première déno- mination. Mais le genre de Beauvois, dans la famille des Mousses , n'ayant pas été adopté , le nom primitif de R. Brown doit être conserve. (a. r.) DIP * DIPLOLÈNE. Diplolœna. «or. PU AN. Genre indiqué par R. Brown ( General Remai i s ,'c\.c. ) qui en a le premier dévoilé la véritablcstructure, et donl on doit une connaissance par- faite aux observations du professeur Desfontaincs qui en a publié une description très-exacte et très-détail- lée dans le troisième volume des Mé- moires du Muséum. Nous y emprun- terons les détails que nous allons consigner dans cet article. Ce genre, qui fait partie de la famille des Ru- tacées , a ses ileurs réunies dans un involiicre commun et double; l'exté- rieur est à cinq divisions , glandu- leuses eu dehors , et l'interne à dix lobes minces, pélaloïdes , étalés, plus longs que l'externe. Ces fleurs sont pla- cées Sur un réceptacle presque plane. Chacune d'elles offre un calice com- posé de cinq sépales lancéolés, aigus ; dix étamines à filamens très-longs , hypogynes et à anthères biloculaires ; l'ovaire est à cinq côtes très-saillan- tes , séparées par des enfoncemens profonds, ce qui annonce qu'il se compose de cinq pistils soudés. Coupé transversalement, il offre cinq loges contenant chacune un ou deux ovules suspendus. A sa base, l'ovaire est entouré par un disque hypogyue , qui forme une sorte de bourrelet sail- lant. Le style est simple et naît d'une dépression profonde que l'on remar- que au sommet de l'ovaire. Le fruit se compose de cinq capsules étalées en étoile, obtuses et plus grosses supérieurement, uniloculaires , s'ou- vrant par une suture longitudinale, qui règne de leur côté interne. Ce genre se compose de deux es- pèces ; ce sont des Arbustes à feuilles alternes et ponctuées , qui croissent à la INouvelle-HoUande. L'une Diplo- lœna grandijlora , Desf. ( loc. cit. p. 45i , tab. ig), est un Arbrisseau de cinq à six pieds d'élévation dont les feuilles sont alternes , persistantes , elliptiques , obtuses et souvent émar- ginées, un peu coriaces, entières, longues au plus d'un pouce, larges de cinq à six lignes , courtement pé- liolées, tomcnteuses et blanchâtres DIP 535 des deux côtés. Les capitules des fleurs sont ordinairement solitaires au sommet des ramifications de la tige, d'un jaune rougeâlre , larges d'environ deux pouces. Celte belle Plante croît à la terre d'Endracht , côte occidentale de la Nouvelle-Hol- lande , d'où elle a été rapportée par les botanistes de l'expédition du capi- taine Baudin. La seconde espèce, Diplolœna Dam- pie ri , Brown, Desf. fjuc. cit. p. 452, tab. ao) , a beaucoup d'affinité avec la précédente. Elle en diflere par ses feuilles plus étroites, vertes en des- sus , blanches et cotonneuses en des- sous; par ses capitules une fois plus petites , par les divisions externes de l'involucre moins larges , plus pro- fondes et peu aiguës. Elle croît dans les mêmes localités. (a. r.) DIPLOLÉPxVlRES. Diplolepariœ. INS. Famille de l'ordre des Hyménop- tères , section des Porte -Tarières , fondée par LatrelUe {Gêner. Crust. et Ins. T. IV, p. i5, et Consid. génér. , p. 281 ) qui lui assignait pour carac- tères : abdomen implanté sur le mé- tathorax par une portion de son dia- mètre transversal ; ailes inférieures sans nervures distinctes ; corps ne se contract-înt point en boule ; abdomen comprimé ou déprimé , mais caréné en dessous , du moins dans les femel- les ; tarière filiforme ; palpes très- courts ; antennes filiformes , droites , de treize à seize articles. Cette famille, qui comprenait les genres Ibalie, Di- plolèpe, Figlte et Eucharis, forme aujourd'hui (Règn. Anim. de Cuv. ) la tribu des Galllcoles dans la famille des Puplvores. F. ces mots, (aud.) DIPLOLÈPE. Diplolepis. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères , qu'on est obligé de supprimer à cause de l'abus qu'en a fait Geoffroy. Cet entomologiste, après avoir converti le genre Cjnips de Linné en celui de Diplolèpe , a fait usage du mot Cy- nips pour désigner un autre genre d'Insectes de l'ordre des Hyménoptè- res. Fabricius, voulant sans doute ren- dre justice à Linné , a reslitué au 534 DU' geme Diplolèno le nom de Cyiiips , et a reporte la aéiiominaliou de Diplo- îèpe au genre que Geoffroy nommait Cynips. Au lieu de remédier au mal, Fabricius l'a beaucoup augmenté; et pour éviter toute confusion , on est généralement tombé d'accord de res- tituer au mot Cynips le sens que lui accordait Linné et d'effacer pour tou- jours de la nomenclature entomologi- que le genre Diplolèpe. (atjd.) DIPLOLEPIDE. Diplulepls. BOT. PiiAN. Genre de la iamllle des Asclépladées et de la Pentan- drieDigynie, L., établi par R. Brown { Meiii. Soc i et. lie mer, i, p. 4^ ) qui le caractérise ainsi : corolle urcéo- lée dont le tube est court et le limbe à cinq divisions profondes; couronne sîaminale à folioles obtuses augnien- téesd'une lanière intérieure parallèle; masses polliniqucs arrondies et atta- cljées un peu au-dessous du sommet ; stigmate en forme de bec allongé et indivis. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce, le Diplolepis j/e«2/'e5/, Plante indigène des environs de Valparaiso au Chili , oii elle a été iécoltéepar Arch. Mcozies. R. Brown, qui l'a seulement mentionnée sans en donner ni la description ni le nom , dit qu'elle resseudile , sous plusieurs rapports et surtout par les masses polliniques, à V ylsclepias puinitoria , Kœnig, Mss. , mais qu'elle s'en distin- gue et par son port et par son stigmate obtus. (G..N.) *DIPLOPAPPE. Diplopappus. bot. PHA^r. Genre de la famille des Synan- thérées , Corymbifères de Jussieu , et de la Syngcnésie égale , L. , éta- bli par Cissini ( Bulletin de la Soc. Philom., sept. 1817 ) qui lui assigne entre autres caractères : une calatbide radiée , dont le disque est composé de Heurs nombreuses , régulières et ber- mapbrodites , et d une simple couron- ne de tleurs en languettes et femelles ; involucrc presque bémispbérique de la longueiM' de.1 ileurs du disque , et formé d'écaiiles linéaires ; réceptacle nu et plane; akènes obovales, com- [uimés , l)ispid('S, portant une double DIP aigrette , l'extérieure courte , à petites écailles laminées; l'intérieure longue, rougeâtre, à petites écailles filiformes et plumeuses. Ce genre comprend »les espèces que l'on avait autrefois placées à tort dans les genres Erigeron, Aster et Inula. Son auteur le place dans la tribu des Astérées , et en décrit quatre espèces dont deux nouvelles sous les noms de Diplopappus inter- niedius et D. villosus. Les deux au- tres , qu'il nomme Diplopappus lana- tus e\.D. clublus , étaient les Inula gossypina , Michx., et Jster annuus , L,. , ou Erigeron annuum , Desf. Ces Plantes sont originaires de l'Amérique septentrionale. Dans ses Nova Gênera et Spec. Plant, œquinoct. , C. Kuntb indique avec doute l'identité du Diplopappus de Cassini avec son genre Diploste- phium. T'^ . ce mot. (g..n.) * DIPLO-PÉRISTOM ATÉES.BOT. CRYPT. Nom de la tribu de la famille des Mousses qui renferme les genres dont le péristome est double, y. Mousses. (ad.b.) ♦ DIPLOPHRACTON. Diplophrac- tum. BOT. PHAN. Genre extrêmement singulier , publié par le professeur Desfontaines (Mém. du Mus. 5, p. 54), adopté par Kuntb et par De CandoUe et qui fait partie de la famille des Ti- liacées. Il se compose d'une seule es- •^ec,e,Diplophractu/n auriculalum, Ai- brisseau originaire de lîle de Java , d'oli il a été rapporté par l'infatiga- ble naturaliste Leschenault de la Tour. Ses jeuJies rameaux sont coton- licux et cyîindiiques , portant des feuilles alternes , simples , presque pandurifornies , algues et dentées au sommet, échancrées et inéquilatéra- les à leur base, cotonneuses en dessous. Deux stipules inégales , munies d'un appendice séliforme, accompagivent chaque feuille. Les tleurs sont soli- taires à l'ex'.rémité des rameaux. Leur calice .se compose de cinq sépales étalés, cotonneux exiérieurement , elliptiques , obtus; la corolle de cinq pétales, de la longueur du calice, spatules, un peu aigus, munis d'une DIP polilc écaille gluudiileiise à leur baie interne. Les ctaniines sont tort nom- Ineuses , hypogynes, leurs filets sout libres, grêles , et leurs anthèics glo- buleuses et à deux loges. L'ovaiic est libre, à cinq côtes , velu, surmonté (l'un style simple qui se termine par un stigmate à cinq lobes. Le fruit ollre une organisation tiès- singulicre. C'est une capsule à dix loges , ayant ses graines attachées à 1 angle l'orme par la jonction des cloi- sons et de la périphéiie du péricarpe. Ces graines sont .-réparées les unes des autres par d'autres petites cloisons transversales qui forment autant de loges nionospermes. Cette structure de la capsule est fort difféiente de celle que l'on trouve dans les autres Tiliacées ; mais néanmoins on peut encore l'y ramener. Supposons en effet, ainsi que l'ont dit ïurpin et Kunth, que la capsule soit , comme dans beaucoup d'autres genres de la même famille, à cinq loges, conte- nant les graines attachées sur deux rangées longitudinales , à l'angle in- terne et sur le bord des cloisons , que ce bord interne se réfléchisse en de- hors entraînant avec lui les graines et vienne se souder avec la paroi interne du péricarpe , et l'on aura les dix loges du Diplophractum et le mo- de d'adnexion de ses graines. Quant aux petites cloisons transversales , elles existent aussi dans d'autres Ti- liacées , et en particulier dans le Cor- chorus olitorius. Les graines sont ir- régulièrement ovoïdes, arillées. L'em- bryon est renfermé dans l'intérieur d'un eudospeime charnu. (a. h.) DIPLOPOGON. BOT. PHAN. Pour Diplogon. /^". ce mot. (b.) DIPLOPOGON. BOT. CRYPT. (j7/oWA-5é?s.}Palisotde Beauvois appelait ainsi une section de la famille des Mousses , comprenant les genres mu- nis d'un péristome double. V. Moi^s- SES. (A. R.) DIPLOPÏÈRES. Dlploptsra. iNS. Camille de l'ordre de Hvménoplères , section des Porte-Aiguillons, établie par Lalrcille(Règn. Au. deCuv.).Elle DIP 555 a pour caractères dislinctif* : ailes su- périeures doublées dans leur lon- gueur. Cette famille comprend les genres Vespa lic Linné et Masaris de Fabricius , et est recounaissable aux particularités suivantes que lui assi- gne Latreille : ces Hyménoptères ont toujoias les antennes plus épaisses vers leur extrémité , et coudées au se- cond article ; les yeux échancrés ; le chaperon grand , souvent diversement coloré dans les deux sexes ; les man- dibules fortes et tientées , une pièce en l'orme de languette sous le labre; les mâchoires et la lèvre allongées ; la languette communément divisée en trois parties, dont celle du milieu plus grande, en cœur, et les latérales étroites , allant en pointe; le premier segment du thorax arqué, avec les côtés élargis en forjne d'épaulette , repliés en arrière , jusqu'à la naissan- ce des ailes; le corps glabre, ordi- nairement coloré de noir et de jaune ou de fauve. Les femelles et les neu- tres sont armés d'un aiguillon très- fort et venimeux. Plusieurs vivent en sociétés composées de trois sortes d'in- dividus. Les larves sont vermifoimes sans pâtes , et renfermées chacune dans une cellule , ou elles se nourris- senttantôtde cadavres d'Insectes dont la mère les a approvisionnées au mo- ment de la ponte , tantôt du miel des fleurs, du suèdes fruits et des matières animales élaborées dans l'estomac de la mère ou dans celui des neutres , et que ces individus leur fournissent journellement. Cette famille com- prend plusieurs genres qui peuvent être distribuésdeia manièresuivante: f Antennes composées de douze à treize articles distincts , selon les sexes , et terminées en pointe ; lan- guette soit divisée en trois pièces dont celle du milieu plus grande , en cœur, avec deux petites taches arrondies et f[landuleuses à son extrémité, et les atérales étroites , pointues, ayant aus- si chacune une tache semblable, soit composée de quatre filets longs et plumeux. (j,.'""^iibu , Guêpiaires.) I. Mandibii'ies beaucoup plus lon- gues que larges , )approchées en de- 536 DIP vant pn forme de bec ; languette étroite et allongée; chaperon presque cordiforme ou ovale , avec la pointe en avant et plus ou moins tronquée. Genres : Synagre, Eumène /Zèllie, Discœlie, Céramie, Ptdrocheile, Ody- nère, Rygchie. II. Mandibules guère plus longues que larges , ayant une troncature lar- ge et oblique à leur extrémité; lan- guette courte ou peu allongée; cha- peron presque carré. Genre : Guêpe. ff Antennes de huit à dix articles bien distincts , et terminées en bou- ton ou en massue très-obtuse et ar- rondie au bout ; languette composée de deux filets très-longs, avec la base molle , en forme de tube cylindrique, les recevant dans la contraction et retirée alors dans la gaîne du menton. Genres : Masaris,CéIonile. V. tous ces mots. (aud.) * DIPLOSTACHYUM. bot. crypx. ( Ljcopodiacées. ) Dans la division qu'il a fait subir au genre Lycopode , Palisot de Beauvois appelle ainsi l'un de ses genres nouveaux qui se com- pose des Lycopodiuni helveticum , L. apodum eti. tciielLum. K. Lycopode, (A.«.) * DIPLOSTEMA. bot. phan. (Necker. ) Syn. de ïaligalée. y. ce mot. (b.) * DIPLOSTEPHION. Dlploste- j)hlum. BOT. PHAN. Genre de la fa- mille des Synanthérées, section des Carduacées , établi par Kunlh [iri Humb. Nou. Gêner. 4, p. 96), voisin des Aster, et s'en distinguant par les caractères suivans : son involucre est hémisphérique, composé d'un grand nombre de folioles imbriquées. Le ré- ceptacle est plane , nu et creusé d'al- véoles ; les fleurons du centre sont tubuleux , hermaphroditeset fertiles; ceux de la circonférence sont ligules et femelles; les uns et les autres sont au nombre d'une vingtaine. Dans les hei'maphrodites , le tube staminal est surmonte par cinq appendices lan- céolés, aigus et diaphanes; l'ovaire est linéaire et cylindrique; le style DIP glabre et capillaire; le stigmate bi- parti et saillant au-dessus de la co- rolle , a ses deux divisions épaisses , velues et étalées. Le fruit est cou- ronné par une aigrette double et ses- sile ; l'extérieure est très-courte et composée d'un grand nombre de pe- tites paillettes subulées; l'intérieure est formée de poils étalés, scabres , ayant la même longueur que la co- rolle. Ce genre se compose d'une seule espèce , Diplostephium lavandulœfo^ liurUy Kunth ( loc. cit. tab. 335 ). C'est un Aibuste très-rameux, dont les feuilles sont très-rapprochées , sessiles , linéaires , coriaces , à bords rabattus , et dont les fleurs blanches terminent le sommet des rameaux. Il croît dans les lieux sablonneux au I»ied des montagnes volcaniques, dans eroyaume duPérou.Ccgenreesttrès- voisin de X'Aster, ainsi que nous l'avons dit précédemment, et il ne s'en distingue guère que par son ai- grette double. (a. r.) * DIPLOTAXIS. BOT. PHAN. Fa- mille des Crucifères , ïétradynamie siliqueuse , L. Ce genre , établi par le professeur De CandoUe {Syst. Keg. 2 , p. 629) qui l'a placé dans la tribu des Brassicées ou Orthoplocées sili- queuses , est caractérisé par sa silique comprimée , linéaire ; ses semences disposées sur deux rangs et ovales; son calice égal à sa base. Les fleurs sont jaunes ou blanches , et les ca- lices couverts d'un duvet mou. Ce genre a été formé aux dépens des Si- symbrium et Sinapls de Linné; il se compose de quatorze espèces distri- buées en deux tribus. La première, nommée Catocarpum par De Can- doUe , est caractérisée par son style rudimentaire , son stigmate bilobé et sessile au sommet de la silique , et ses siliques pendantes le plus souvent pé- dicellées. Les quatre espèces que celte tribu renferme habitent les contrées voisines de la Méditerranée. La deuxième tribu , désignée sous le nom à'Anocarpian, a pour caractères un style comprimé, vide, ou conte- DIP naiit deux ou trois graines , termine par un stigmate bilobé , et les sili- qucs droites , rarement pédicellces. Les quatorze espèces qu'elle ren- ferme sont indigènes des pays méri- dionaux de l'Europe ; elles appartien- nent presque toutes au genre Sisjm- Irium , et on y remarque les Diplo- taxis tenuifolia et viminea , dont la première est extrêmement commune sur les mnrs et dans les endroits in- cultes des environs de Paris. (g..n.) DIPODE. Vi podium, zool. C'est- à-dire ayant deux pieds. Blainville propose ce nom pour l'ordre de Pois- sons qu'il crée en le caractérisant par la présence d'une seule paire de na- geoires , soit pectorales, soit ventra- les , et pour un ordre de Reptiles qui répond à ceux que Cuvier nomme Bi- manes. /^. ce mot et Ciiirot£. On a quelquefois désigué sous le même nom les Siucques à deux pieds , Bipè- des de Lacépède. (b.) * DIPODION. Dipodium. ins. Bosc a décrit sous ce nom (Nouv. Bull, des Se. par la Soc. Philom. ï. ni, p. 72, mai 1812) un Animal trouvé dans le corps d'une Abeille , et dont il a fait un nouveau genre de Vers intestinaux. Lâchât et nous,avons démontré (iMém. de la Soc. d'Hist. Nat. de Paris. T. i, a* part.) que ce prétendu Ver n'était autre chose qu'une larve de Diptère du genre Couops. /^. ce mot. La lar- ve que nous avons étudiée vivait dans le ventre d'un Bourdon. (aud.) DIPODION. Z>^)yorf^«OT. BOT. PHAN. Genre de la famille des Orchidées et delaGynandrieMonandrie , L., établi par R. Brov^n [Frod. FI. Nov.-Holl. 1 , p. 33o), pour le JDendrobium punc- tatum de Smith , et auquel il donne pour caractères : un calice dont les cinq divisions sont égales entre elles et étalées ; le labelle est trifide, barbu, formant un éperon extrêmement court à sa base , le gynostème est semi-cy- liudrique ; l'anthère terminale, mo- bile et caduque; les masses pollini- ques au nombre de deux , une dans chaque loge, offrent un lobe placé sur leur côté interne, et sont atta- DIP 537 chées au stigmate chacune par un fil distinct. Ce genre ne se compose encore que d'une seule espèce , Dipodium punO' tatum , Brown; ou Dendrobium punc- tatum, Smith, Exot. Bot. 1 , p. 21, t. ] 2. C'est une Plante terrestre , glabre, sans feuilles, ayant la racine fibreuse; la tige couverte de gaines imbri- quées; les fleurs pourpres et en grap- pes. Elle croît a la ]Nouvelle-Hol- lande. Robert Brown pense que l'on doit aussi rapporter à ce genre le Cymhi- dium squammatum de Svvartz , qui forme une espèce fort voisine de la précédente , et qui n'en diffière que par ses gaines radicales , oblongues, carénées , et par les supérieuies qui sont entières et non fendues longitu- dinalement , comme dans le Dipo- dium punctatum. (a. R.) * DIPOGONIE. Dipogonia. bot. PHAN. Le genre de Graminées éta- bli par Beauvois sous ce nom , est le même que le Diplogon de R. Brown. V. Diplogon. (a. r.) DIPROSIE.Z>i>/os/a. CRrsT. Genre de l'ordre des Isopodes , voisin des Bopyres, et fondé par Rafinesque- Schmaltz (Précis des découvertes So- miologiques, p. 25)qi.i lui assigne pour caractères : manteau déprimé , oblong , fendu , sans articulations postérieurement ; queue inférieure plus longue et échancrée; deux yeux lisses en dessus; bouche inférieure; corps étroit articulé en dessous; six paires de jambes à trois articles ; deux suçoirs antérieurement en dessous. L'auteur de ce nouveau genre ne dé- crit que la Dipbosie rayée , D. vit- tala, Raf Elle est d'un blanc bleuâ- tre, rayée longitudinalement de pour- pre violet ; le dos est lisse et légère- ment convexe. On voit à travers son corps la circulation du sang. Cette espèce, trouvée dans les mers de Si- cile , vil parasite sur le Sparus ery- thrinus. (aud.) DIPSACÉES. Dipsaceœ. bot. PHAN. On nomme ainsi une famille naturelle de Végétaux ayant le genre t'y s s I>IP Cardère (Bipsaci/s) pour type , el qui apparlient aux Dicotylédons moaope- tales inférovarics à étamines non sou- dées. Dans sou Gênera Flantarum , l'illustre Jussieu avait compose sa fa- mille des Dipsacëes des genres 3Iori- iia , Dipsacus , Knautïa , îScabioaa , Allionla et î^aleriana ; ce dernier genre y formant une section à part caractérisée parses fleurs distinctes et non réunies en tête. De Candolle , dans la troisième édition de la Flore Française , a séparé le genre Kale- riana pour en former une famille à part sous le nom de Valérianées. Cet- te Aunille a depuis été l'objet d'une Monographie publiée à Montpellier par le docteur Dufresne. D'un autre côté , il a été reconnu que le genre Allionia devait être transporté parmi les Nyctaginées , en sorte que les bculs genres Morina , Dipsacus , Knautia et Scabiosa forment la fa- mille des Dipsacées. On doit au doc- teur Thomas Coulter une Monogra- phie de cette deinière famille , publiée dans les Mémoires de la Société Phy- sique de Genève pour i SaS. Ce bota- niste, outre les quatre genres que nous venons d'indiquer et dont il change un peu la circonscription , ré- tablit les genres Cephalaria de Schra- der et F teroceplialus de Lagasca , qui se composent d'espèces réunies aux genres Scabiosa et Knautia. Les Dipsacées sont toutes des Plantes herbacées , annuelles ou vi- vaces 5 ayant les feuilles opposées ou quelquefois verticillées , simples ou plus ou moins profondément divisées. Les fleurs sont ordinairement dispo- sées en capitules environnés d'un in- volucre polyphylle et portées sur un réceptacle plus ou moins saillant et quelquefois conique, garni d'écaillcs ou de folioles souvent plus longues que les fleurs elles-mème. Chaque fleur se compose d'un double calice. L'extérieur, qui est un véritable in- volucie , est immédiatement appliqué sur l'ovaire avec lequel il ne contracte aucune adhérence , et se termine par un bord tronqué ou mince , membra- nctix évasé , diversement denté ou DIP terminé par un nombre variable de soies. Getiuvolucre persiste et accom- pagne le fruit jusqu à sa maturité. Le calice intérieur ou véritable calice est adhérent avec l'ovaire infère , quoique cette soudure ail été niée par quelques auteurs ; son limbe est en général évasé, ordinairement plus grand que l'involucre , tronqué ou terminé par des soies quelquefois plumeuses doni le nombre est très-variable. La corol- le est monopétale , tubuleuse , pi us ou moins arquée ; sou limbe est oblique à quatre ou cinq divisions inégales , formant en général deux lèvres. Les étamines sont au nombre de quatre à cinq ; dans le seul genre Morina , on n'en compte que deux auxquelles ou a à tort attribué des anthères quadri- loculaires ; ces étamines sont généra- lement saillantes hors de la corolle ; leurs filets sont libres ainsi que leurs anthères. L'ovaire esta une seule loge qui contient un seul ovule pendant du sommet de la loge. Le style est simple, subulé, terminé par un stig- mate indivis dont la forme offre d'as- sez grandes différences dans le petit nombre de genres qui forment la fa- mille. Le fruit est un akène couronné par le limbe du calice qui souvent prend beaucoup d'accroissement , el immédiatement enveloppé dans l'in- volucre particulier. Celui-ci présente un peu au-dessous de son limbe de petites fossettes séparées par des li- gnes saillantes dont le nombre et la forme vajient dans les diverses es- pèces , et peut servir de bon ca- ractère pour les distinguer. La grai- ne est pendante dans lintérieur du péricarpe qui est mince. Elle se com- pose d'un tégument propre, sous le- quel on trouve un endosperme char- nu assez mince, dans lequel est un embryon également renversé , c'est- à-dire donlla ladiculeest tournéevers le bile. Cette famille est bien facile à distinguer ; elle a des rapports inti- mes avec les Synanthérées , les Valé- rianées , les Calycérées et les Rubia- cées. Elle se dislingue des Synanthé- rées par son calice double, ses éta- mines libres et son ovule pendant , DIP tuiulis qu'il csl cliessii dans les SyUan- llicrt'es ; des Calycéréos par ses éta- iiiincs libres, SCS icuille^ o[)poscos ; des Valérianoes par son ovaire uiiilocu- laire,son calice double , ses gi aines munies d'un endosperme et ses fleurs agrégées ; enliu des Kubiacées par ses fleurs en tète , sa radicule supé- rieure et l'absence des stipules dans les espèces à feuilles opposées. Les Dipsacées f'onnenl le passage entre les Rubiacées , les Cap ri foliacée s , les G;i- lycérées et les Synanlhcrécs qui ont les étamines .-oudées. (a. k.) * DIPSACON. BOT. PHAN. Même chose que Diachelon. V. ce mot. (b.) DIPSACUS. BOT. PHAN. V. Car- DÙllE. DIP SADE. Dtpsas. nEPT. oph. Espèce et sous-geure de Couleuvre. /^. ce mot. (B.) DIP S AS. MOLL. Leach a proposé sous ce nom un nouveau genre qui ne présente pas assez de difTérences pour que nous puissions le séparer des Anodontes ; Férussac l'a pourtant iidinis comme sous-genre. T'. Ano- DONTE. (D..II.) DIPSE. KEPT. opii. Pour Dipsade. F', ce mot. Kolbe donne ce nom à un autre Serpent venimeux et peu con- nu du cap de Bonue-Espérancc. (b.) DIPTERA. BOT. PIIAX. (Borckau- sen.) Syn. du Sekika de Médicus et Mœnch , genre formé du Saxifrn- ga sarmentosa , qui a deux pétales plus longs que les autres, y. Saxi- ïrage. (b.) J)WÏ^V\.E. Dipterus. pots. S^n. de Lauricaire. y . ce mot. (b.) DIPTÈRES. INS. Diptera, Linn. Jntliata, Fab. Douzième et dernier ordre de notre classe des Insectes, a^ant pour caractères : six pieds ; une niéiamo; pliose complète; deux ailes veinées et étendues; deux balanciers situés en anière d'elles; bouche con- sistant en un suçoir composé de deux à six pièces écailleuscs , en forme de soies ou de lancettes , renfermé dans vme gaine , en forme de trompe ou DIP 559 »le iiphon , coudée ou articulée au plus a sa base et vers son extrémité, souvent terminée par deux lèvres, a^aut une gouttière supérieure , et accompagnée , dans le plus grand nombre , de deux palpes niaxillaires : ces palpes tenant quelquefois lieu de gaine au sitçoir. La distinction de ce groupe d'In- sectes se présente si naturellement à la pensée de l'observateur, qu'on la trouve clairement établie dans les écrits des pères de l'histoire naturel- le. Aux caractères tirés du nombre des ailes et de la présence d'une trompe que l'on désignait souvent sous le nom d'aiguillon , ou a simplement ajou- té celui que nous fournissent ces deux corps mobiles , situés derrière les ailes et qu'on appelle balanciers [haltères). Fabricius, en plaçant dans cet ordre des Arachnides etnos Insec- tes parasites [pediculus , L.) , eu a al- téré l'essence et la pureté. Il nefaut pas cependant croire que le signalement de cette coupe ne souflre aucune excep- tion; cardans la dernière famille , celle des Pupipares , les ailes, les balan- ciers et la gaîne ordinaire du suçoir, finissent par disparaître. La télé mê- me des Nyctéribies , dernier genre de ce groupe , esl tellement rapetis- sée , qu'elle ne semble destinée qu'à servir de support au suçoir ; les yeux, si étendus et si apparens dans les autres Insectes du même ordre, sont ici à peine visibles. Ces ca- ractères négatifs nous annoncent que nous sommes sur les dernières li- mites de la classe ; celle des Crus- tacés , et la division des Insectes hexapodes aptères ne subissant point de métamorphoses , se terminent de même par des Animaux suceurs et parasites. Nous aurions pu étendre cette comparaison et faire voir que la nature a généralement recours à ces mo3ens pour les êtres organisés les plus faibles. La peau ou le derme des Diptères est membraneuse, élastique et peu capable de résistance. La tète est plus ou moins globuleuse ou hémisphé- rique, souvent concave postérieure- 54o DIP ment, afin de pouvoir mieux s'appli- quer sur le devant du thorax , et sus- ceptible de tourner sur elle-même , comme sur un pivot, de droite à gauche et vice versa. Ordinairement la majeure partie de sa surface , sur- tout dans les mâles, est occupée par les jeux qui se composent d'une quantité prodigieuse de facettes. Son vertex ofire le plus souvent trois pe- tits yeux lisses , disposés en triangle. Lorsque le nombre des pièces du su- çoir est de six ou au complet , la bou- che de ces Diptères nous présente les analogues de toutes les parties de celle des Insectes broyeurs. Deux de ces pièces, la supérieure et l'infé- rieure, sont impaires; celle-là re- présente le labre , et celle-ci la lan- guette proprement dite , et qu'il ne faut pas assimiler à cette portion de la lèvre inférieure que dans les Coléop- tères , les Orthoptères , etc. , l'on dési- gne ainsi. On la retrouve aussi dans les Hémiptères : mais ici elle ne co- opère point , ou qu'indirectement , à la nuti'ition. Nos Suceurs ou les In- sectes aptères de Lamarck sont les seuls qui se rapprochent à cet égard des Diptères. Les quatre autres piè- ces du suçoir sout disposées par pai- res ; la supérieure répondra aux man- dibules , et la seconde à la portion ter- minale des màchoiresdesaulres Insec- tes , à partir de l'insertion des palpes , celle, par exemple, qui se replie en des- sous dans les Apiaires ; celle encore qui dans les Hémiptères forme la soie maxillaire. L'autre portion de la mâ- choire existe toujours ; mais elle est très -courte ou se confond avec la masse charnue qui sert de base à la trompe et qui précède son premier coude; car dans les Muscides , par exemple , le suçoir n'est que deux soies , et cependantil est accompagné dedeuxpalpesqui, d'après l'analogie, ne peuvent eue que ceux des mâchoi- res. Attendu que la pièce représen- tant le labre est insérée avec les au- tres pièces du suçoir près du coude de la tiompe, et à une distance notable^du bord antérieur de la tête , et comme dans les autres Insectes ce labre est DIP toujours fixé au même bord, il faut nécessairement qu'une portion de l'é- pistome soit incorporée avac la base ou le support de la trompe. Nous ve- nons de voir que la portion inférieure des pièces maxillaires était pareille- ment réunie avec ce support, qui dans l'inaction se retire dans la ca- vité orale. Il n'en est pas ainsi des Lépidoptères et des Hémiptères ; là portion analogue des mâchoires est toujours fixe et immobile, et le labre conserve toujours sa situation rela- tive. Chez d'autres Diptères, le su- çoir n'est composé que de quatre piè- ces ; ici les soies mandibulaires man- quent. Dans un grand nombre , en- fin, on n'en voit que deux, et ce sont les impaires , c'est-à-dire le labre et la languette. La réduction du nombre de ces parties est une nouvelle preuve de l'infériorité de ces Animaux, rela- tivement aux autres Insectes. Les Arachnides nous montrent à l'égard des Animaux analogues supérieuis , un appauvrissement semblable dans les organes de la manducation. Les pièces du suçoir font l'office de lan- cettes , percent l'enveloppe des vais- seaux et frayent un passage à la li- queur nutritive. Elle suit le canal in- térieur de la trompe , et remonte par un effet de la pression qu'exercent sur elle les pièces du suçoir, jusqu'au pharynx , situe à sa base. Ces lancet- tes ont souvent des sillons ou des rai- nures propres à leur emboîtement et à une action commune, La gaîne ou le corps extérieur de la trompe ne sert qu'à les maiutenir, et se replie sou- vent sur elle-même, sous un angle plus ou moins aigu, lorsque l'Animal fait usage de son suçoir. On pourra s'en convaincre en examinant un Cou- sin dans l'instant oii il pompe notre sang. L'extrémité de cette gaîne for- me dans le plus grand nombre un em- pâtement divisé en deux lèvres à moitié striées , susceptibles de tumé- faction, et faisant par son inclinaison un coude ou un angle avec la tige de la trompe. Nous comparerons cette par- tie à celle qui termine la lèvre infé- rieure desinsectes broyeurs. Si, comme DIP dans les Myopes , elle s'allonge consi- dérablement , clic semble alors former un article replié sous la tige ou la di- vision intermédiaire de la gaîne. Tan- tôt la trompe peut se letircr en entier dans la cavité Duccalc , et dans ce cas oUe se termine par un empâtement , et tantôt elle est saillante et plus ou moins cylindrique ou conique. Cela dépend de la consistance de la gaî- ne; là elle est membraneuse, ici elle est plus solide ou cornée. Fa- bricius a souvent employé , dans cette dernière circonstance , le ter- me à' haustellum , mais qui , selon nous , ne doit s'appliquer qu'à l'en- semble des pièces du suçoir. Alors encore , ou lorsque la trompe , quoi- que membraneuse, est très-courte, les deux palpes sont insérés sur les bords de la cavité buccale. Hors de cette circonstance , ils sont situés sur le support de la trompe , près de son premier coude. Le plus souvent ils sont courts, relevés, presque filifor- mes ou terminés en massue et compo- sés de deux articles. Quelquefois ils s'avancent en avant , et sont couchés sur la trompe. Les Némocères sont les seuls Diptères où ces organes soient divisés en cinq articulations. Dans les Syrpbes et plusieursautres genres, ils adhèrent à deux des pièces du suçoir, d'oii l'on a inféré avec raison qu'ils représentaient les palpes maxillaiies des Insectes broyeurs. Les antennes sont ordinairement insérées sur le front et rapprochées à leur base. Si on en excepte les Né- mocères, elles ne sont composées que de trois articles , dont le dernier or- dinairement plus grand a très-sou- vent la forme soit d'une palette len- ticulaire ou prismatique, soit d'un fuseau ; il porte presque toujours une soie simple ou plumeuse, ou bien un Eetit appendice en forme de stylet, laus plusieurs genres . cet article est annelé transversalement. Ces organes sont le plus souvent très-courts et in- clinés. Le thorax ne semble être composé que d'un seul segment , le premier ou le prothorax étant tiès-court , ou DTP 54i ayant même presque entièrement dis- paru , et le troisième ou le métatho- rax étant aussi très-court et n'occu- pant que l'extrémité postérieure du tronc situé au-dcssousdel'écusson. Le tronc paraît ainsi être presque entière- ment formé par le segment intermé- diaire ou le mésothorax. Il a de cha- que côté deux stigmates, mais dont on ne dislingue bien souvent que l'an- térieur. Les ailes sont simplement veinées , étendues , et le plus souvent horizon- tales. Mcigen en a donné des figures très-exactes, mais sans employer com- me caractères génériques ou division- naires , à la manière de Jurine ,1a dis- position de leurs nervures. Quoique cet emploi offre ici plus de diflîcullés que dans les Hyménoptères , il ne faut cependant pas le rejeter ou se borner à parler aux yeux. Fallen , naturaliste suédois, et quelques au- tres savans ont, d'après nous, fait usage de ces considérations. Au-dessous des ailes et un peu en arrière , sont deux petits corps très- mobiles , presque membraneux ou un peu cornés , ordinairement blanchâ- tres ou jaunâtres, presque linéaires dans la majeure partie de leur lon- gueur , et dont l'extrémité supérieure est renflée en manière de bouton ou de massue, et peut se gonfler ou se dilater : ce sont les balanciers. Selon la plupart des entomologistes, ces corps réprésenteraient les ailes infé- rieures; mais il nous a paru qu'ils dé- pendaient du segment médiaire ou du premier de l'abdomen, et qu'à raison de cette position , ils devaient être as- similés , mais avec d'autres fonctions, aux organes stridulaires des Cigales, des Criquets, etc. Nous renverrons à cet égard à notre Mémoire sur di- vers appendices des Insectes , faisant partie du recueil des Mémoires du Muséum d'histoire naturelle. 1/ou voit au-dessus des balancier» deux pièces membraneuses ou papy- racées , ordinairement blanches ou jaunâtres , ciliées, liées ensemble pax"- l'un de leurs côtés , et ayant la forme de deux valves de coquilles appli- 542 DIP quées l'une sur l'autre ; ce sont les nilerons ou caillerons; leur t^randcur est en raison inverse de la longueur (les balanciers qu'ils recouvrent ainsi élans les mêmes rapports; l'une d'elles est attachée à la base de l'aile corres- pondante et participe à ses mouve- raens; mais alors les deux valves sont écartées ou presque sur le même pian. Les pieds ordinairement grêles et allongés se terminent par un tarse de cinq articles , ayant à son extré- mité deux crochets, et souvent, en outre, deux ou trois pelotes ou palet- tes , soit vésiculeuses , soit membra- neuses. C'est à l'aide de ces dernières parties que ces Insectes se crampon- nent aux corps les plus polis, des gla- ces , par exemple , et souvent même danï une attitude renversée et hori- zontale. Everard Home a publié à cet égard, dans les Transactions Philoso- phiques de 1816, un Mémoire curieux et accompagné d'excellentes figures , prises sur des sujets d'Animaux ver- tébrés et invertébrés. L'abdomen ne tient souvent au tho- rax que par une petite portion de ton diamètre transversal , et se ter- mine presque toujours en poiutedans les femelles; les quatre ou cinq der- niers anneaux étant souvent rentrés dans l'intérieur , ci formant même, dans un grand nombre de femelles, un oviducte extérieur, en manière de tuyaux de lunette d'approche, cette partie du corps semble n'être compo- sée que de quatre à cinq segmens. Il résulte aussi de cotte conformation , que les derniers stigmates sont peu sensibles. L'organe copulateur est plus ou moins compliqué ; tantôt ex- térieur et courbé en dessous , et tan- tôt intérieur; la iemelle est quelque- fois obligée , pour l'accouplement , d'introduire lextrémité postérieure de son corps dans la partie corres- pondante de celui du mâle. Dans son beau Mémoire sur le vaisseau dorsal des Insectes , Marcel de Serres nous a donné un extrait de l'ensemble de ses observations ana- tomiques sur les Diptères. En voici la DIP substance : !c vaisseau dorsal est étroit , et ses pulsations sont fréquen- tes. Le système respiratoire consiste en trachées vésiculaires , communi- quant les unes aux autres par des trachées tubulaires , et sans être mues Sar des cerceaux cartilagineux {F. •rthoptèrks). Le système nerveux est, le plus généralement, composé d'un ganglion cérébriforme peu con- sidérable , à lobes fort rapprochés , d'oii partent des nerfs optiques fort gros; les deux cordons médullai- res ordinaires forment de distance en distance environ neuf ganglions dont trois thoraciques et six abdomi- naux. Le tube intestinal oftre , 1" un œsophage s'étendant jusqu'à la base de l'abdomen ; 2° un estomac assez long, mais peu large , garni dès son origine de vaisseaux hépatiques assez nombreux ; 5" d'un duodéninn cylin- drique^ accompagné de vaisseaux semblables , mais moins larges ; 4" d'un rectura assez court et muscu- leux. Les organes reproducteurs des ma- ies consistent en deux testicules ova- les , s ouvrant au moyen de canaux déférens , dans le canal spermaticjue commun , oii se rendent également les vésicules séminales, tantôt simples et filiformes , et tantôt bilobées et ovales. On voit dans les femelles deux ovaires , très-branchus avant la fécon- dation , et communiquant par leurs deux canaux avec l'oviductus com- mun , qui a son issue dans la vulve. Les Diptères, qui fixent leurs œufs , ont de plus un organe particulier , sécrétant l'humeur visqueuse propre à cet usage. Nous ajouterons, d'après les observations de Dufoiu- et de Du Trochet,qnel"estomacde plusieurs est accompagné d'une sorte de panse , où se dépose une partie de leurs alimcns, et que plusieurs offrent aussi des vaisseaux salivaires , servant sans doute à donner plus de fluidité aux sucsdont-ils se nourrissent. Divers Insectes de cet ordre, telsque les Cousins, les Simulies, les Taons et les Stomoxes , nous incommo- dent par leurs piqiires, et tourmon- DIP tent aussi plusieurs Animaux domes- tiques ; d'autres , comme les OEslies, ileposcut leurs œuts sur leui" corps , sur l'Homme uième ; d autres, pour le même motif et de la même manière, infectent nos viandes, le fromage, et corrompent diverses boissons. Il en est qui , sous la forme de larves , at- taquent nos Plantes céréales , et nous font souvent éprouver des dommages considérables ; mais quelques autres Diptères, par une sorte de compen- sation , détruisent des Insectes nuisi- bles, consument des matières anima- les et végétales en putrélactiou , ou hâtent la dissipation des eaux stag- nantes el fétides. La durée de leur vie, à prendre même du moment oii ils sortent de l'œuf, est généralement très-courte. Souvent elle ne s'étend pas au-delà de quelques mois ou de quelques semaines. Tous les Diptères subissent une mctamor{^!liose complète et remar- quable , selon nos présomptions , en ce que la larve ne change qu une fois cie peau , et à lépoquc oii elle passe à 1 état de nymphe. Ce caractère pour- rait être commun aux larves des Hyménoptères qui sont apodes, tel- les que celles des Ichneumons, des Sphex , des Guêpes , des Abeilles , etc. Celles des Diptères sont aussi privées de pâtes ; mais quelques-unes de celles delà famille des INémocères ont divers appendices qui semblent en tenir lieu. Leur tête est tantôt tou- jours saillante et de forme constante , tantôt elle peut rentrer dans 1 inté- rieur du corps, changer défigure, cl ne se distingue des autres segmens que par sa situation antérieure el les parties constituant leur bouche. Elle se compose le plus souventd'un à deux crochets rétractiles , servant à en- tamer les matières alimentaires , et de quelques mamelons. Les orifices prin- cipaux de la respiration sont presque toujours placés à l'extrémité posté- rieure du corps. Plusieurs offrent en outre deux stigmates sur l'anneau qui vient après la tète. Quelques-unes de celles qui viventdans les eaux ou dans les substances fluides et corrompues , DIP 54,") ontk corps termiué ^K>àtcrieuremcnt eu manière de queue susceptible de s'allonger ou de se raccourcir , et of- frent à l'intérieur de beaux lacis de trachées. Dans plusieurs larves de cet ordre , la peau devient, en se durcissant et en se conlraclant , unecoqueassezsolide, ayant l'apparence dune graine ou d'un œuf, oiila nymphe subit sa der- nière transformation. Le corps se dé- tache d'aboi d de cette peau , en lais- sant sur ses parois intérieures les or- ganes extérieurs qui lui étaient pro- pres ; bientôt après elle se présente i>ou3 la formed'unemasse molleou gé- latineuse , sans caractères distinctifs, et qu'on nomme boule allongée. Au bout d'un certain temps, les partie.^ extérieures se dessinent, et cet état e.u celui de nymphe proprement dit. L'Insecte en sort en faisant sauter l'extrémité antérieure et supérieure de la coque , en manière de calotte. Il la pousse avec sa têle. Ces différences principales dans les métamorphoses , les rapports géné- raux de formes et d'habitudes ont été la base de notre distribution métho- dique des Diptères. Elle comprend les cinq grandes familles suivantes : Né- mocères , Tanystomes, Notacanthes, Alhéricères et Pupipares. En ren- voyant à ces articles, nous prévien- drons les personnes qui désirent faire une étuae spéciale de ces Insectes qu'elles trouveront un grand secours dans les ouvrages de INleigen et VVide- maun. Le premier s'est borné aux es- pèces européennes ; le second y a suppléé en décrivant les exotiques. Nous faisons des vœux, non moins ar- dens que sincères , pour que ces deux entreprises arrivent à leur fin , et que d'autres naturalistes nous donnentsur chaque ordre des travaux aussi di- gnes d'éloges. (lat.) DIPTERIX. BOT. PHAN. ( WiUde- now.) J^. CoTJ>iARotr. DIPTÉROCARPE. Dipterocarpus. BOT. PHAN. Genre établi par Gaert- ner fils [Carpologia ., p. 5o ) sur des fruits conservés dans les collections 544 DIP de J. Banks , et ainsi caractérisé : ca- lice monophylle infère , cupuliforme , dont le limbe est à cinq divisions iné- gales, roides , marquées de veines réticulées. Deux de ces divisions ca- licinales sont très-longues, ligulées et obtuses ; les trois autres , dont une est placée entre les deux premières, sont beaucoup plus courtes , ovales et auriculées ; corolle et étamines in- connues; ovaire supère, surmonté d'un style simple et persistant; noix enveloppée par le calice qui s'accroît en même temps que le fruit , coriace , imiloculaire, sans valves; graine unique , dépourvue d'albumen , et munie de cotylédons cbiffonnés à la façon des Chrysalides d'Insectes ( Chrysalideo-Contortuplicatœ); radi- cule supérieure. Gaertner a formé deux espèces dans ce genre , savoir : le Dipterocarpus costatiis et le D. tur- binatus , tous les deux décrits et figu- rés [loc. cil. p. 5o et 5i , tab. 187 et 188). Malgré l'affinité des Dlple/vcar- pus avec les genres Shorea et Drjo- balanops , leur auteur établit qu'on doit les distinguer. Jussieu a pensé, au contraire , qu'ils devaient rester réunis , et de plus être compris sous la dénomination commune de Pteri- gium , imposée plus tard par Correa deSerra(A.nn, du Mus, vol. Set 10, p. 159). Mais, sansparlerde la préfé- rence qu'il est jusle d'accorder au plus ancien nom , nous ferons obser- ver seulement que le Pter'igium de Correa correspond plus positivement auDryobalanops de Gaertner , qu'au Diptérocarpe , et il suffit, pour s'en convaincre , de jeter les yeux sur la figure de ce dernier, lab. 186, fig. 2 , par Gaertner , et sur celle que Cor- rea de Serra a insérée dans les An- nales du Muséum , vol. 10 , tab. 8. Il est vrai que dans le 8^ vol. des An- nales du Muséum, il avait figuré et décrit le Dipterocarpus costatus de Gaertner sous le nom de Pteiigium costatum. Au surplus , il faut atten- dre que l'on connaisse mieux les Plantes qui ont produit les fruits dé- crits par Gaertner pour être positive- ment assuré de leur distinction géné- DIP rique. Nous sommes encore plus in- certains sur les affinités naturelles de ces genres. Gaertner fils les a crus voisins des Acérinées : mais ce rapipro- chement, fondé sur la considération du fruit ailé dans les uns et les autres, n'est pas exact, puisque les ailes du Dipterocarpus , etc. , sont des divisions calicinales , tandis que dans les Erables c'est le fruit lui- même qui se prolonge en expansion foliacée. D'ailleurs le professeur De Candolle ne fait aucune mention dans son Prodromus Syst. Veget., vol. i**", p. 593, de ces Plantes parmi les Acé- rinées. Un genre de la famille des Malpighiacées que Gaertner a décrit et figuré sous le nom à.'Hyptage , nous semble, par la structure de ses organes , avoir quelque analogie avec le Diptérocarpe ; cependant nous ne donnons ce rapprociiement que com- me une simple conjecture. (g..n.) DIPTERODON. pois. Genre éta- bli par Lacépède ( dans son liist. des Poiss ) et que Cuvier n'a pas même admis comme sous-genre. Les espèces qui le composent sont réparties entre les Sciènes , les Perches et les Spares. F", ces mots. (b.) * DIPTÉRYGIENS. pois. Dixième classe de la méthode de Schneider, dont les caractères consistent dans la présencede deuxnageoires seulement. Elle ne comprend que les genres Pe- troniyson,Ovum e\.Leptocep/ialus. (u.) DIPT OTÈ G E. BOT. PHAN. (Des- vaux.) P^. Fruit. * DIPTURUS. POIS. Rafinesque propose sous ce nom l'établissement d'un genre pour le Raja Bâtis , L. , qui a la queue dépourvue de nageoi- re terminale , mais qui présente deux dorsales. P'. Raie. (b.) DIPUS. MAM. F". Gerboise. DIPYRE. MIN. LcucolithedcMau- léon , Schmelzstein de Werner. Ce Minéral se rencontre en prismes octo- gones, blanchâtres ou rougeâtres, li- bres ou réunis en faisceaux, et divisi- bles en parallélipipèdes rectangles. Sa pesanteur spécifique est de 2,6. Il DIR l'ayc le verre ; sa cassure est conchoï- «Je; sa poussière, jetée sur un char- bon ardent, répand une lueur phos- phoriqiie dans l'obscurité ; chauffé dans un niatras, il donne de l'eau sans rien perdre de sa transparence; an chalumeau et sous un l'eu très-vif, il fond avec bouillonnement. Il est composé , suivant Vauquelin , de Si- lice , 60 ; Alumine , 24 ; Chaux , 10; Eau , 2 : pei le , 4. Le Dipyre présente les plus grandes analogies avec le Paraulhinc ou Weriiérite. La ressem- blance des formes , ou du moins de la structure cristalline , l'identité des principes composans , celle des carac- tères pyrognostiques qui semble in- diquer entre (es principes la même proportion , en fin l'aspect de la surface qui est quelquefois comme micacée , et sa disposition à s'altérer en deve- nant blanchâtre , tout annonce que ces deux Minéraux ne constituent vé- ritablement qu'une seule espèce. Aus- si presque tous les minéralogistes s'accordent à les réunir; et Haiiy, porté à ce rappiochement par les con- sidérations précédentes, ne les a sé- parées que provisoirement et pour se conformer au résultat d'analyse, que nous avons cité et qui aurait besoin de confirmation. Le Dipyre a été dé- couvert en 1786 par GiUet-Lauraont et Leiièvre sur la rive droite du Gave deMauléon , département des Hautes- Pyrénées , dans une Stéatite argileuse, blanche ou grise. Charpentier l'a re- trouvé depuis dans la vallée de Cas- tillon, près de Saint- Girons, et près d'Angoumer, dans le déparlement de l'Arriège. (g.del.) DIRCA. Dirca. eot. phan. Une seule espèce constitue ce genre qui fait partie de la famille des Thymelées et de l'Octandrie Monogynie , L. Le Dirca des marais , Dirca jjalustris , L., Lamk. , 111. , t. 298 , est un petit Arbuste de quatre à cinq pieds de hauteur , dont les feuilles sont alter- nes, glabres , ovales, entières, blan- chàlres inférieurement , à peine pé- tiolées. Les fleurs naissent avant que les feuilles commencent à se dévelop- DÏR 545 per. Elles sont d'abord enveloppées dans une sorte d'involucre composé de quatre folioles sesslles et étalées; chaque involucre renferme ordinaire- ment trois fleurs pendantes et pédon- culées, d'un jaune pâle. Le calice est monosépale , coloré et presque péta- loide ; il est lubuleux , un peu évasé et recourbé dans ses deux tiers supé- rieurs, obliquement tronqué et si- nueux dans son bord. Les étamincs au nomhre de huit , saillantes hors du calice, sont insérées au point du rétrécissement circulaire , c'est-à-dire vers la réunion du tiers inférieur du calice avec les deux tiers supérieurs. L'ovaire est libre au fond de la fleur , ovoïde-allongé, un peu comprimé , à une seule loge qui contient un ovule remplissant exactement sa cavilé , et attaché, par toute l'étendue d'un de ses côtés, à la paroi interne et laté- rale de l'ovaire. Le style est grêle , cyhndrique, plus long que les étami- nes, terminé par un stigmate simple et capitulé. Le fruit est une petite baie ovoïde renfermant une seule graine. Le Dirca croît dans les maré- cages ombragés de l'Amérique sep- tentrionale. On le cultive dans ^s jardins , et il y est connu sous le nom de Bois de Cuir ou de Bois de Plomb des Canadiens. (a.r.) DIRC^A ou DIRCAIA. bot. PHAN. ( Dioscoride. ) Syn. de Circée. F', ce mot. (g.) DIRCÉE. Dircœa. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, famille des Sténé- lytres, établi par Fabricius {Syst. Eleuth. ), et comprenant onze espèces qui toutes ont été dispersées dans les genres iMélandrye, Hallomène et Or- chésie. L'espèce qui lui sert de type ( Dircœa barhata ) appartient elle- même au genre Serropalpe. 11 est donc clair que le genre Dircée, de- venu inutile par le fait, doit être rayé de la noraenclatuie. (aud.) * DIRCOEDM. BOT. PHAN. (Dios- coride.) Même chose que le Daucus de Crète des anciens , qui était bien une 646 DIS Ombellifère , mais peut-être pas la Ca- rotte, (b.) DIRIGANG. OIS. Nom de pa;ys du Carlhia Leucocephala , La th., qui paraît être une espèce de Grimpereau de la Nouvelle-Galle. (b.) DIRKION. BOT. PHA.N. (Dioscori- de.)Sjn. à'j4tropa Belladona,\j. f^. Belladonje. (b.) DISA.. Disa- bot. phan. Ce genre , delà famille des Orchidées et de laGy- nandrieMonandrie, L., lient le milieu entre les véritables Orchis et les Saty- rium de Swartz. Les trois folioles ex- térieures de son calice sont inégales; la supérieure , qui est la plus grande , se prolonge à sa partie postérieure et inférieure en une sorte d'éperon creux et conique plus ou moins allongé selon les espèces; les deux divisions latérales sont dressées et égales entre elles ; les trois divisions intérieures sont plus petites que les externes; les deux latérales sont dressées, appli- quées contre le gynostème , et sou- dées avec lui dans leur partie infé- rieure ; le labelle , dont la figure va- rie beaucoup suivant les espèces , est assez généralement entier et toujours dépourvu d'éperon. Le gynostème est court; l'anthère est continue , à deux loges qui contiennent chacune une masse poUinique, ovoïde, terminée inférieurement par une petite cau- dicule qui aboutit à un rétinacle glanduleux absolument comme dans le genre Orchis , dont le Disa ne diffère que par l'absence de l'épe- ron , et par la division supérieure du calice concave et creusé en for- me de capuchon. Il se distingue du Satyrium de Swartz par le capu- chon ou éperon unique du sépale supérieur , tandis que dans ce der- nier genre il y a deux éperons. Toutes les espèces de ce genre , au nombre d'environ une douzaine , croissent au cap de Bonne- Espérance. Laplupartd'cntre elles avaient été dé- crites par Thunberg sous le nom de Satyrium. Leur racine se compose d'un ou de deux tubercules ovoïdes et entiers. Les fleurs sont quelquefois DIS très-grandes , solitaires ou réunies en épis. On dislingue ces espèces en deux sections , suivant que leur éperon est très-long ou suivant qu'il est court. f Eperon très-long. Disa a long éperon , Disa por- recta, Sw^artz. Cette belle espèce a sa racine formée d'un gros tubercule ovoïde; toutes ses feuilles sont ra- dicales , étroites , lancéolées , ai- guës, carénées, trois fois plus cour- tes que la tige. Celle-ci est grêle, cylindrique, haute d'environ deux pieds, portant de distance en dis- tance des écailles aiguës et embras- santes , et terminée par un épi de fleurs grandes et d'un rouge de feu. Chacune de ces fleurs est pédonculée, accompagnée à sa base d'une bractée f)lus courte que le pédoncule et colo- orée en rouge. La division supé- rieure du calice se prolonge à sa par- tie postérieure en un éperon conique et recourbé de près d'un pouce de longueur. Disa a grandes fleurs, Disa grand ijlora , Swartz, Lamk., Illust. tab. 727 , fig. 1. Sa tige est dressée, cylindrique; ses feuilles sont toutes radicales , linéaires et lancéolées. Au sommet de la tige , qui a environ un pied de hauteur , on trouve une seule fleur, très-grande, d'un rouge vif, dont l'éperon a pi'ès d'un demi-pouce de longueur. f I Eperon court. Disa spathulée , Disa spathulata , Swarlz. La tige est cylindrique, simple , droite , terminée par un petit nombre de fleurs ; les feuilles sont li- néaires, lancéolées; le casque ou di- vision supérieure du calice est dressé et terminé en pointe; le labelle est longuement ong^uiculé , spathulé et trilobé à son sommet. Disa tachetée , Disa maculata , L.jSuppl. Ainsi nommée parce que sa tige , qui est dressée et cylindrique , est marquée de taches rouges irrégu- lières. Les feuilles sont radicales , al- longées. Une seule fleur violacée ter- mine la tige ; son casque est renversé , conique, obtus; les deux divisions latérales internes sont linéaires; le DIS l:ibcllc est lanceolë, obtus. Ces qua- tre espèces, qui croissent au cap de IJonne-Esperance , fleurissent quel- quefois dans les serres. (a. r.) ^ DISANDRE. Disandra. bot. phan. Famille des Scrophularinecs de Brown , Heptandrie Monogjnie. Ce genre, élahli par Linné, a été ainsi caractérisé : calice à cinq ou huit di- visions piofondes; corolle rotacéc, régulière, dont le tube est court et le limbe à cinq ou huit découpures; cinq ou huit étamines ; un seul stig- mate ; capsule ovale, biloculaire et pol^' sperme. La réunion de ce genre avec le ^V/!'///o/p/a, indiquée par Jussieu dans son Gênera Plantarum, a été admise par Lamarck et par Kunth , et , en clFet , nous ne leur tiouvons d'autre iliH'érencc que le nombre des parties , lequel d'ailleurs est extrêmement va- riable. Si, malgré cette analogie, Ton conserve le genre en question , on n'y compte qu'une seule espèce : la Di- .SANDRE COUCHÉE, Disanclm piostiuta, L. , Suppl. 2i4, placée d'abord par Linné lui-même parmi les Siblhorpia sous le nom spécifique de peregrina. Cette Plante est indigène de l'Orient. Ses tiges sont couchées , grêles et pu- bescentes; ses feuilles alternes, pé- tiolées , réniformes et crénelées. Elle a des fleurs qui naissent par deux ou par trois dans les aisselles des feuil- les. Une variété que l'on a désignée sous la dénomination èi A f ricana , et qui a été élevée au l'ang d'es- Sèce par quelques botanistes , croît ans lîle de Madère ; elle est re- marquable par ses feuilles orbicu- laires , très-entières , et par ses pédon- cules uniflores. (g..n.) DISARRÈNE. Disarrenum. bot. PHAN. Genre de îa famille des Gra- minées et de la Polygamie Monœcie , L., établi par Labillardière(iVop. Hol- JancL, 2, p. 82 ) qui le caractérise ainsi : lépicène bivalve triûore ; la fleur centrale hermaphrodite , les deux latérales mâles. Dans la fleur hermaphrodite, la glume est bivalve et mutique; il y a trois étamines, DIS 547 deux styles et une caryop.se. Dans les fleurs malcs, la glume est aussi bi- valve , et il y a trois étamines ; mais la valve extérieure est aristée. Les caractères de ce genre ont été exposés par R. Brow^n ( Prodr. Flor. Nou.~ Holl. , p. 208 ) sous le nom généri- que èi Hierochloe , antérieurement employé par Gmelin dans sa Flore de Sibérie, pour désigner un genre que le savant Anglais croit identique avec \e Disarrenum. D'un autre coté Pa- lisot-Beauvois (Agrostographic,p. 6.5) rapporte ce genre au Torezia de Ruiz et Pavon , et fait un genre distinct de V Hierochloe de Gmelin. V. chacun de ces mots. Le DlSARRÈNE ANTARCTIQUE , Z>/- sarrenum antarcticum , Labili. {loc. cit., t. 233), Hierachloe antarctica , R. Br. , est une espèce indigène du cap Van-Diémen à la Nouvelle-Hol- lande , caractérisée par sa panicule lâche et penchée , ses enveloppes flo- rales glumacées , lisses et uninervées ; ses fleurs mâles aristées , pubcscen- les , velues sur le dos des valves, et ciliées sur leurs bords ; sa fleur fer- tile , terminée par une petite pointe; enfin par ses feuilles planes , linéaires, aiguës , scabres des deux côtés , et striées. h'Aira antarctica de Forster ( Prodr., n. 4i ), que Labillardière a proposé, avec doute, de réunir à sa Plante, en est très-différente, selon R. Brow^n qui a vu les échantillons de Forster, et qui en a fait une espèce d'Avoine. Ce même auteur indique la grande aûinlté du Disarrène avec VHoIcus redolens de Forster ( P/orf/-. n. 563 ) , qu'il ne faut pas confondre avec la Graminée nommée ainsi par Yahl {Symbol. , 2 , p. 102). (g..n.) ' DISCHIDIE. Dischidia. bot. phan. Ce genre, établiparR. Brow^u, appar- tient à sa famille des Asclépiadées, sec- tion des Apocinées de Jussieu, Pen- tandrie Monogynie , L. Le calice est à cinq divisions; la corolle urcéolée , quinqucfide; le tube stamiuifère pré- sente extérieurement cinq appendices découpés chacun à leur sommet en deux dents subulées, étalées, recoui- 35* 548 DIS bées. Les anthères sont terminées par une membrane; les masses polhni- ques dressées et fixées par leur base. Le stigmate eslmutique. Les follicules du fruit sont lisses, el les graines ai- grettées. Brown en décrit une espèce originaire de la Nouvelle -Hollande , et qui croît aàssi dans les Indes- Orientales où Rumph l'a observée et figurée (Heih. Amb. 5, tab. 17.5, fig. 2, et t 176, fig. 1) sous le nom de I^um- mulanalacteaminor. C'est unePlante Irerbacée , vivant en parasite sur les Arbres auxquels elle se fixe par des racines naissantdcs coudures inférieu- res de sa tige. Ses feuilles sont oppo- sées , arrondies , épaisses , charnues ; ses fleurs petites et disposées en om- belles : elle est lactescente et tout en- tière couverte d'une farine blanchâ- ire. D'autres Tlautcs des Indes , ini- ' parfaitement connues jusqu'ici , pa- raissent se rapporter aussi à ce genre. (a.d. J.) * DISCHIDIUM. BOT. niAN. C'est le nom de la deuxième sec- tion du genre Violette, établie par De CandoUe {Prodr. Syst. P'eget., i, p. 5oo). Celte section est ainsi caracté- risée : stigmate sans appendice rostri- forme, plus ou moins bilobé au som- met , avec un petit trou situé entre les lobes ; style s'amincissaut du sommet à la base ; étamines oblongues et rap- prochées ; réceptacle planiuscule ; capsule trigoue , oligosperme ; feuilles séminales , souvent arrondies. Cinq espèces sont renfermées dans cette section. La plus remarquable est la f^iola hiflova, jolie petite Plante des montagnes élevées de l'Europe. Les autres sont indigènes de l'Aménquc méridionale et du Napaul. (o. .N.) *DISCHirJE. Dischirius.-Liis. Gen- re de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamèrcs , fondé par bonelh et rangé par La treille (Règn. Anim. de Cuv. ) dans la famille des Carnassiers, tribu des Carabiques. Il a beaucoup d'analogie avec les Clivlnes dont il diffère essentiellement par les deux premières jambes , terminées par deux pointes très-fortes et longues , dont DIS l'intérieure est articulée à sa base , ou en forme d'épine. On doit rapporter à ce genre : Le Scarites thoracicus , Fabr. , fi- guré par Panzer [Faun. Ins. Germ. fasc. 85, fig. 1). Le 5ca//"/es^/Z)Zi«s, Fabr., représenté par Panzer {loc. cit., fasc. .6, fig. 1 ), et le Scarites bipustulatus , Fabr. (AtJD.) * DISCHITE. MOLi>. Foss. On a quelquefois donné ce nom aux valves à surfaces lisses des Peignes fossiles. (B.) *DISCINE. Discina. MOL-L. Lamarck ayant remarqué parmi les Discines quelques espèces qui paraissaient manquer d'une fente au fouddu dis- que de la valve inférieure , en fit le genre Orbicule ; mais comme il est bien prouvé aujourd'hui que les Co- quilles des deux genres sont les mê- mes , on en a conservé un seul qui est lOibicule. r. ce mot. (D..n.) DISCIPLINE ET DISCIPLINE DE RELIGIEUSES, bot. phan. Ces noms vulgaires ont été donnés par les jardi- niers, le premier aux Euphorbes Tirucalli et Tète de Méduse , le se- cond à V Amaranthus caudatus. (b.) DISCOBOLES. POIS. Troisième fa- mille établie par Cuvier(Règn. Anim. T. II, p. 224)dansrordredes Malacop- térygiensSubbrachiens,qui répond à celle des Plécoptères de Duméril , et dont les caractères consistent dans le disque que forment les ventrales. Il ne renferme que les deux genres Lépadogaslre et Cycloptère. r. ces mots. (B-) DISCOELIE. Biscœlius. iNs. Genre de l'ordre des Hyménoptères , établi par Lalreille qui le place ( tlègn. yVnim. de Cuv.) dans la famille des Diploplères, en le réunissant aux Eumènes. Suivant lui d serait le pas- sage de ce dernier genre à celui des Polisles, et aurait pour caractères : d'avoir un chaperon beaucoup plus court que celui des Euinèneset s'éten- dant autant ou plus en largeur qu'en longueur; des maudibidcs propor- DIS tionnellement plus comtes que cel- les des Euinèncs et des Odj'nères , lortenient sillonnées en dessus cl ne formant parleur réunion qu'un angle très -ouvert ; le corps étroit et allongé comme celui des Eumèncs et des Zè- thes , avec le premier anneau de l'ab- domen moins éîranglé. On observe en outre que le lobe terminal des mâchoires est court et presque demi- circulaire, et que les palpes sont une fois plus longs que le loue , caractère qui dislingue ce genre de celui des Zèthes. Le genre Uiscœlie a pour ty- pe la DiscoELiE A ZONES, D. zonalis, ou la J^espa zonalis de Panzer {Faun. Ins. Germ. Fasc. 81, lig. 18). Elle vit solitairement , et paraît faire son nid dans les vieux bois et dans les troncs des Arbres. (atjd.) discoïde. Discoïde us. bot. pn an. Ayant la forme d'un disque. Cette épithèle s'applique à tous les organes orbiculaires très-déprimés , relevés d'un bord légèrement saillant. C'est ainsi qu'on dit des graines , un fruit , etc. , Discoïdes. Suivant H. Cassini, le capitule des Synantliérées est Dis- coïde , quand les fleurs de la couronne ne sont pas plus longues que celles du disque et qu'elles suivent la même direction, h'^rlemisia, le Spkœran- ihus en offrent des exemples, (a. k.) *DISCOIDES. MOLL. Foss. On en- tend par ce mot toutes les Coquilles dont la spire s'enroule sur un plan horizontal au lieu de s'enrouler sur un plan vertical. Les Ammonites , les Nautiles , etc. , sont des Coquilles Discoïdes. K. Coquili^e. (d..h.) DISCOÏDES. ÉCHiN. Nom donné par Klein à un genre d'Oursins ; il n'a pas été adopté. (lam..x.) * DISCOÏDES. BOT. CRYFT. ( Li- chens.) V. COENOTHALAMES. DISCOLITE. Discolites, moll. Depuis long-temps Mercati [Metallo- theca vaticana , pag. 24o) avait figuré un corps discoïde que l'on doit rap- porter à ce genre. Guettard (Mém. sur les Se. et les Arts, ï. m, pi. i3, fig. DIS 549 31,55) en avait aussi fait mention, les rapportant aux Gamérines sous le nom d'Uélicite. Burtin ( Oryctogra- phie des environs de Bruxelles) en a figuré une qui paraît semblable à celle de Grignon (pi. au , lig. i , a). Fortis (Journ. de Phys. T. lvii , p. 106 , Lettre à Hcrmann ) qui avait recueilli sur les Discoliles et les INummulites lin grand nombre d'observations et qui les regardait comme des corps in- térieurs , observations qu'il reprodui- sit dans ses Mémoires sur l'Italie», T. II, lit mention d'une manière toute particulière de l'espèce que l'on trou- ve à Grignon. Faujas (Histoire de la montagne de Saint-Pierre de Maës- lricbt,p. 186, p. 34, fig. i-4), après avoir émis l'opinion des écrivains qui le précédèrent et après avoir observé que Lamarck avait séparé des Gamé- rines de Deluc , de Fortis , de Guet- tard , etc. , le corps aplati, avec les- quelles on l'avait mis , pour en faire un Polypier , pense que le Fossile trouvé à Maëstricht ayant la même structure devrait faire partie du nou- veau genre de Polypiers de Lamarck. Lamarck (Système des Anim. sans vert., 1801, p. 357 et 376) établit dans le tableau des Polypiers un genre, n" i9,souslenomd'Orbulite, et(page 376) dans l'exposition des caractères du genre , il lui donne le nom d'Orbi- tolite, dont le type est l'Orbitolite qui se trouve à Grignon. Lamarck sentit donc l'inconvénient de laisser avec les Nummulites des corps qui s'en distin- guent éminemment ; on ne peut qu'approuver sa détermination , et la place que ce savant leur assigna. Après ce que nous venons d'exposer sur l'historique des Discolites , nous ferons remarquer que Montfort (Con- chyl. Syst. T. i, p. i86 ) donne ce corps comme nouvea^; cet auteur, en 1810, s'étonne a de ce que les con- chyliologues modernes n'aient point parlé de cette Coquille fossile qu'on trouve si fréquemment à Grignon. » Cependant Montfort , en citant l'ou- vrage même oli Fortis a donné une description très -exacte de la Discolite de Grignon, lui emprunta ce nom 5.«5o DIS deDiscolitedonliln'a changé quel'or- thogiaphe. Néanmoins le savant Blain- ville, dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles , et Bosc dans celui de l)é- terville , admettcnl le genre de Mont- fort sans relever l'erreur et sans citer rOrbulite deLamarck qui est le même corps. Cette adoption ne peut être attribuée qu'à quelque distraction de ces deux habiles naturalistes. Les Discolites étant de véritables Poly- piers auxquels Laraarck a donné le nom d'Orbulite et d'Orbilolite tout à la fois, ce sera à Orbitolite , dénomi- nation la plus généralement admise , qu'il en sera question. (d..ii.) DISCOLORE. i?/5co/or. bot. phan. C'est-à-dire de deux couleurs. Se dit particulièrement d'une fcuUle ou de tout autre organe foliacé, dont les deux faces offrent une couleur dif- férente, (a. R.) *DISCOPORE. Discopora. polyp. Genre de l'ordre des Escharées dans la division des Polypiers entièrement pierreux à petites cellules non garnies de lame s, établi par Lamarck et offrant pour caractères : un polypier sub- crustacé , apl«tl , étendu en lame dis- coïde , ondée , lapidescente ; à surface supérieure , cellulifère, avec des cel- lules nombreuses, petites, comtes, contiguës , presque campanulées ou lavéolaires , régulièrement disposées par rangées subquinconciales. Il est difficile de se faire une idée exacte du genre Discopore qui semble lier les Polypiers pierreux aux Cellulifères, d'un côté par les Cellépores , de l'au- tre par les Rétépores et les Eschares : il diffère constamment des Flustres toujours celluleuses sur les deux sur- faces lorsqu'elles ne sont point en- croûtantes , tandis que les Discopores n'ont de cellules que sur une seule face. C'est avec les Cellépores que ces Polypiers ont le plus de rapports ; les caractères que présentent les uns et les autres sont tellement nombreux, et les différences si peu tranchées , qu'il faut toute l'autorité d'un natu- raliste aussi distingué que Lamarck pour nous décider à conserver ce gen- DIS re, dont les espèces, par le peu que nous en avons vu , nous paraissent appartenir les unes aux Eschares, les autres aux Cellépores ou aux Flustres encroûtantes; c'est ce qui nous enga- ge à ne rien changer dans ce moment au genre Discopore de Lamarck ; nous attendons de pouvoir l'étudier sur les objets en nature , ce que les circonstances ne nous ont pas encore permis de faire. Maintenant nous croyons devoir nous borner à dire que dans les Cellépores les cellules sont toujours libres, au moins dans une partie de leur longueur, et sans inter- valle entre elles et leur base ; que dans les Flustres , la lame qui supporte les cellules est toujours tlexible lors- quelle n'est point adhérente, tandis que dans les Discopores elle est tou- jours roide et pierreuse ; ce dernier caractère est peut-être le seul qui au premier aperçu fasse distinguer une Flustre d'un Discopore. D'après La- marck , ce genre est composé de neuf espèces ; parmi les principales l'on remarque le Discopore verruqueux, décrit par les auteurs sous le nom de Cellepora i'errucosa , Gmel. , Sjsl. Nat., p. 0791, n. 4. Il habite les mers d'Europe. — Le Discopore Crible, des mers australes, que l'on rapporte à tort au F/uslra arenosa de Solander et d'EUis. — Le Discopore petit ret, des mers d'Eux'ope , MÛlepora reliculuiii , Esper, tab. 11 , que nous regardons comme une Elus trée. (lam..x.) DISCORBE ET DISCORBITE. Dis- corbis. MOLL. Ce genre avait d'abord été constitué par Lamarck sous le nom de Planulite, dans le Système des Animaux sans vertèbres , p. 101 : depuis , le nom de Planulite ayant été douné à d'autres corps , il imposa ce- lui de Discorbe ( Ann. du Mus. T. v, pag. i83, n° 1 , et T. Yiii , pi. 62 , fig. 7 ) à ce genre même , qui a été conservé ainsi caractérisé : coquille discoïde, en spîi'ale multiloculaire , à parois simples ; tous les tours ap- parens , nus et contigus les uns aux autres : cloisons transverses , fréquentes, non perforées. Les Dis- DIS coibes ne peuvent se placer que dans la lainille des INautilacces dont ils offrent les caractères; ils se distin- guent pourtant des vrais Nautiles , par l'absence du syplion , ainsi que par l'apparence des tours qui se voient tous au-dehors; les loges sont mul- tipliées et marquées au-dehors par des rétrécissemens et des gonflemens alternatifs. Deux espèces composent ce genre : l'une des environs de Paris , l'autre du Piémont , décrites par DelVance , dans le Dictionnaire des iScieuces na- turelles. DiscoRBU vÉsicuLAiRE , Disco/bis vesicularis , Lamk. , Anim. sans vert. ï. VII, p. 62 3; Discorbitis pesicula- n's (Ann. du Mus. T. v, p. i83, n*' i; et T. viii, pi. 6a. fig. 7 ; Encycl., pi. 466, fig. 7 , A, B, c); très-petite Co- quille discoïde orbiculaire , dont tou- tes les loges sont marquées par autant de rentlemens subvésiculer.x ; la der- nière loge est fermée le plus souvent; et Lamarck pense , à cet égard , que l'Animal a péri avant que cette loge ne soit faite. Ce corps, qui n'a qu'une ligne de diamètre, se trouve fossile à Grignon. (d..h.) * DISCOVIUM. BOT. PHAN. Ce genre de Crucifèi-es établi par Rali- nesque (Journ de Phys., ann. 1819, p. 96) a été placé comme trop peu dé- terminé, à la fin de la famille par De Candolle (Prodromus Sjsi. Veget. i , pag. 206 ). Son auteur le re- garde comme très-voisin des genres Thlaspi , Alyssum et Lepldium , et lui assigne pour caraclères ; un calice fermé , une silicule lenticulaire , à cloison entière , à valves en caiène et à loges polyspermes. Le style est per- sistant et le stigmate obtus. Le D/sco- pium Ohiotense est l'unique espèce de ce genre. Cette Plante , qui croît sur les bords de l'Ohio, est pubescente , grêle et dressée ; ses feuilles sont écar- tées , sessiles, linéaires, obtuses et entières ; ses fleurs ont des pétales jaunes , entiers, cunéiformes et guère plus longs que les sépales du calice. (O..N.) DIS 551 *DISDÈRE. Disdera. abachn. P^. DysDÉnE. * DISÉPALE. BOT. Le calice est Disépalc quand il se compose de deux sépales distincts , par exemple dans les Fumeterres. (a. r.) DISODÉE.P/so(/ea. bot. pu an. On a ainsi abrégé le nom de Lygodisodea, donné par Ruiz et Pavon à un genre de la famille des Rubiacées. Il a pour caractères : un calice quinquéfide ; une corolle bca\icoup plus lougue , en forme d'entonnoir, dont la gorge est couverte de poils et le limbe di- visé en cinq parties ; cinq étamines à anthères oblongucs et presque sessi- les ; une capsule couronnée par le ca- lice , ovoïde, de substance ténue et fragile , s'ouvrant vers la base, et contenant deux graines comprimées , environnées d'un rebord membra- neux et insérées à un placenta fili- forme central. Ce genre , très-voisin du Pœderia et du Coprosma , dont il ne diffère que par la nature de son péricarpe capsulaire , au lieu d'être charnu , renferme une espèce unique. C'est un Arbrisseau du Pérou à tige grimpante, à pédoncules axillaires , chargés de plusieurs fleurs, exhalant une odeur fétide, doii l'on a tiré son nom spécifique. (a.d.j.) * DISOMÈNE. bot. phan. Banks et Solander ont ainsi nommé une Plante du détroit de Magellan, que Commer- son avait, d'un autre côté, désignée sous le nom générique de 31isandra ^ mais ces deux dénominations doivent être regardées comme non avenues , puisque la Plante en question pai'aît rentrer dans le genre Gunnère. F". ce mot. (G..N.) DISPARAGO. BOT. PHAN. Ce gen- re , de la famille des Synnnthérées , Corymbifèresde Jussieu, et de la Syn- génésic séparée , L. , a été établi par Gaertner et adopté par De Candolle et Cassini. Il présente povu- caractères principaux : des calathides nombreu- ses réunies en un capitule non invo- lucrésur un support globuleux. Cha- cune de ces calathides est entourée de 552 DIS bractées spathulées et cotonneuses extérieurement. Elles ont dans leur centre une fleur régulière herma- Shrodite , et à leur bord , un demi- euion stérile et ligule ; réceptacle nu; akène oblong, surmonté d'une aigrette persistante composée de cinq petites écailles en un seul rang , fili- formes et barbées supérieurement. Cassini place ce genre dans la tri- bu des Inulées près des Seriphium et Stœbe. Il ne lui paraît pas naturel de classer , comme l'a fait le profes- seur De Candolle (Ann. du Mus. vol. jg), le Disparago ^Axxm les Labiati- Uores douteuses, entre le Deuekia et le Polyachurus, parce que, selon Cas- sini, les corolles du genre en ques- tion ne sont pas labiées, mais seule- ment biligulées. Cette distinction, quoique appuyée sur d'autres con- sidérations de structure dans les di- verses parties de la fleur , pourra sembler, à plusieurs botanistes , sub- tile et peu applicable peut-être à la classification. L'unique espèce du genre Dispa- rago a été décrite par Bergius et Linné sous le nom de Stœhe ericoïdes. C'est une Plante du cap de Bonne- Espérance, ligneuse , rameuse, dont les branches rapprochées et subdivi- sées en rameaux filiformes portent des feuilles éparses , sessiles, obtuses, mucronées et blanchâtres. Les ca- pitules sont solitaires et composés de calathides à corolles bleues, (c.n.) * DISPARATE. OIS. (Encycl. Ois., pi. 3o , f . 3. ) Syn. à'Anas dispar. V. Canard. (b.) * DISPARATE. INS. L'un des noms vulgaires adoptés par quelques ento- mologistes pour désigner ce Bombix du Saule , dont le mâle est brun et la femelle blanche. (b.) DISPERE. Disperis. bot. phan. Genre de la famille des Orchidées et delaGynayidrieMonandrie,L., établi par Swiirtz et adopté par tous les bo- tanistes modernes. En voici les ca- ractères : des trois divisions externes dn calice, les deux latérales sont éta- DIS lées en forme d'ailes, concaves et semblables entre elles; la supérieure est dressée , très-concave, et forme avec les deux divisions latérales in- ternes , qui sont également concaves , une sorte de voûte ou de casque; le labelle est fort petit , il naît de la base du gynostème, est étroit iul'érieure- ment, dilaté dans sa partie supérieu- re, redressé et appliqué sur le gynos- tème et sur l'anthère qui le termine , et caché sous le casque. L'anthère est ad née au sommet du gynostème qui est court; elle est tantôt dressée , tan- tôt inclinée en arrière • elle offre deux loges portant un appendice li- néaire, cartilagineux, tordu en spi- rale ; chaque loge contient une masse de pollen , qui , selon Sw^artz et Salisbury, offre la même orga- nisation que dans le geni'e Orchis. Ce genre se compose d'un petit nombre d'espèces originaires du cap de Bonne-Espérance ou des îles aus- trales d'Afrique. La plupart de ces espèces étaient auparavant placées dans le genre Arethusa dont elles dif- fèrent par des caractères Tort tran- chés , tels que la petitesse et la posi- tion du labelle , le casque formé par les deux divisions latérales internes et la division supérieure externe ; les deux appendices staminaux roulés en spirale , etc. , etc. Parmi ces espèces , nous distinguerons les deux suivan- tes , qui fleurissent quelquefois dans les jardins. DispÈKE DU Cap, Disperis Capen- sis, Swartz; Arethusa Capensis, L., Suppl., Thunb. Cette belle espèce croît assez abondamment sur la mon- tagne de la Table au cap de Bonne- Espérance. Sa racine se compose d'un ou de deux tubercules arrondis; sa tige est haute d'environ un pied , cy- lindrique, un peu velue, portant deux feuilles embrassantes , alternes , éloignées , lancéolées , aiguës et ter- minées par une seule fleur grande et purpurine, d'abord renfermée dans une bractée spathilorme, embras- sante , à peu près de la même lon- gueur que la fleur. Les deux divi- sions externes et latérales sont obli- DIS ques , concaves , très-allougccs , tei"- iniuées par une longue pointe ; leur face interne est verte , taudis que l'externe est d'un rouge violacé très- intense, marquée de lignes longitu- dinales. La division externe et supé- rieure est brusquement terminée par un long appendice filiforme. Les deux divisions latérales internes sont con- tiguës et forment, avec la précédente, un casque qui recouvre les organes sexuels et le labelle. DlSPÈRE UNILATÉRALE, Dispcris secunda , Swartz ; Arethusa secunda , ïhunb. ; Ophrys circumjiexa , L. Sa racine se compose de deux tubercules arrondis, pisiformes , pédicellés. Sa tige , haute de cinq à six pouces, est cylindrique, glabre, rougeâtré , por- tant deux feuilles engainantes, li- néaires, lancéolées, aiguës. Les fleurs , au nombre de six à huit , sont d'un jaune pâle et forment un épi unilatéral. Chacune d'elles est ac- compagnée d'une bractée foliacée , à peu près de la même longueur que les fleurs. Les deux divisions latérales externes sont comme tronquées et émarginées au sommet. Celte espèce est originaire du cap de Bonne-Espé- rance. Le Disperls coidata, Sw^artz, figu- rée par Du Petit-Thouars (Orchidées des îles austr. d'Afr., pi. il, est origi- naire des îles de France et de Masca- reiguc. Sa tige, haute d'environ six pouces, porte, vers sa partie supé- rieure, deux feuilles cordiformes , sessiles , très-rapprochées. Ses fleurs sont nombreuses et pédicellées , for- mant une sorte de sertule termi- nal, (a. H.) DISPERMA.BOT. PHAN. Urie Plan^ te que Waher ( Flor. Carol. p. 160) avait désignée sous le nom pi'ovi- soire à'AnonjnioSy a été constituée eu un genre particulier par Gnielin {Syst. Nat. 2 , p. 892) qui l'a nom- mé Disperma et a répété les caractè- res suivans donnés par Walter : ca- lice disépale enveloppant une corolle tubuleusc,à quatredécoupures ; qua- tre étamines didynames ; deux akènes bordés , entourés par le calice , appli- DIS .^55 3ués l'un contre l'autre , et convexes 'un côté. On a rapproché ce genre très-douteux et dont l'unique espèce croît en Caroline , du Diodia de la famille des Rubiacées. (g..n.) * DISPERME. Dlspermiis. uot. PiiAN. Un ovaire, un fruit ou une loge d'un fruit sont Dispcimes quand ils ne contiennent que deux graines. Par exemple , le fruit de la Lentille. (a.b.) *DISPORION. Dlsporium. bot. CRYPT. {Champignons.) Le genre ainsi nommé par Leuian est le même que V Amphisporium de Link. P". ce mot. (A. R.) DISPORUS. OIS. Illiger a donné ce nom à un genre dans lequel il a placé plusieurs espèces du genre Fou. /^. ce mot. (DR..Z.) DISQUE. Discus. BOT. PHAN. Dans un très-grand nombre de Végétaux , il existe soit au-dessous de l'ovaire, soit sur les parois du calice , soit mê- me sur le sommet de l'ovaire , un corps de nature glandulaire , ordinai- rement jaune ou verdâtre , distinct de tous les autres organes de la fleur, et auquel on donne avec Adanson , qui le premier l'a bien observé, le nom de Disque. Quelques exemples éclair- ciront cette définition. L'ovaire de la Rue {Ruta gj-aveolens) est porté sur un corps verdâtre épais , qui l'élève au-dessus du fond de la fleur; dans les Labiées , les Scrophulariées , on trouve autour ou sur un des côtés de l'ovaire , une sorte d'anneau ou de bourrelet plus ou moins saillant; dans le Cerisier , la Filipendule et un grand nombre d'autres Rosacées , la paroi interne du calice est tapissée par une substance glanduleuse plus ou moins épaisse , et formant à la gor- ge du calice un bourrelet diversement lobé. Enfin, sur le sommet de l'ovaire des Ombellifères et d'un grand nom- bre d'autres Végétaux, on trouve un corps plus ou moins saillant ; c'est à cet organe si variable dans sa forme et sa position, que l'on a donné le nom de i>/5y//e. Cet organe, quoique fort petit, 554 DIS joue cependanl un rôle très-important dans la coordination des Plantes en familles naturelles. En effet , quand le Disque existe dans une fleur, il dé- termine toujours l'insertion des éta- mines. Le Disque peut offrir trois positions principales , relativement à l'ovaire • il peut être placé, i" sous l'ovaire ; 2" sur la paroi interne du calice , et par conséquent autour de l'ovaire ; 3° enfin, sur le sommet même de l'o- vaire, ce qui n'a lieu que quand ce- lui-ci est infère, c'est-à-dire soudé par tous les points de sa surface ex- terne, avec la paroi intérieure du tube calicinal. De- là les noms à'Hypogy- iie , Périgjne ei Epigyne, donnés au Disque suivant sa position. Mais cha- cune de ces espèces présentant plu- sieurs modifications, nous allons les indiquer successivement. § I. Le Disque hypogyne eât celui qui est placé sous l'ovaire ; il offre quatre modifications ou formes prin- cipales, auxquelles on a donné les noms de Podogyne , Pleurogyne, Epi- pode et de Périphore. i*". On appelle Podogyne une sail- lie charnue et solide , qui , distincte de la substance du pédoncule et du calice , sert de support à l'ovaire; il offre deux variétés , le Podogyne con- tinu et le Podogyne distinct. Le pre- mier est celui qui , ayant la même largeur que la base de l'ovaire, ne s'en distingue que difficilement, et seulement par une certaine diversité de couleur ou de tissu. Les familles des Convolvulacées, desSolanées, un grand nombre de Scrophulariées , en offrent des exemples. Le Podogyne distinct est en général fort tranché dans sa forme et sa couleur , et se dis- tingue facilement de la base de l'o- vaire; tel est celui du Cobœa, des Bruyères , des Rutacées , des Labiées, etc. 2°. Le Pleurogyne consiste en un ou plusieurs tubercules, qui, s'éle- vant du même lieu que l'ovaire , ou naissant au-dessous de lui , le pres- sent latéralement, comme par exem- ple dans la Pervenche DIS 3*. L'Epipode est formé d'un ou de plusieurs tubercules distincts , n'ayant aucune connexion immé>liate, soit avec l'ovaire , soit avec le calice , et naissant en dedans de celui-ci , sur le léceptacle. Les Crucifères et les Gapparidées en fournissent des exem- ples. 4°. Enfin, la quatrième modifica- tion du Disque hypogyne a reçu le nom de Périphore. C'est un corps charnu , très-distinct de l'ovaire par sa nature, s'élevant au-dessus du fond du calice, et portant les pétales et les étamines attachés longitudinalement par leur base à sa surface externe. Les véritables Caryophyllées en offrent des exemples dans les genres OEillet, Silène , etc. § II. Le Disque périgyne est géné- ralement formé par une substance jaunâtre , tapissant la paroi interne du tube du calice dont elle augmente très-notablement l'épaisseur. Quand la partie inférieure du calice est éta- lée , plane ou seulement un peu con- cave, le Disque s'y étend orbiculaire- ment et se termine par un contour légèrement protubérant , qui le dis- tingue du reste de la paroi interne. Un grand nombre de Rosacées et de Rhamnées offrent cette modification du Disque. Lorsque le calice est ta- bulé , le Disque en revêt en général tout le tube et se termine comme ci- dessus , plus ou moins près des inci- sions qui partagent le limbe. Les deux familles citées précédemment , l'Her- niaire et plusieurs autres Parony- chiées , sont dans ce cas. § III. Le Disque épigyne ne se ren- contre jamais que dans le cas oii l'o- vaire est infère , soit en totalité , soit partiellement. Dans le cas d'inférité partielle , le Disque forme une sorte de bourrelet ou une saillie quelcon- que , située , soit au point de jonction de l'ovaire et du calice, comme dans quelques Rubiacées , certaines Saxi- frages ; soit au-dessus , plus ou moins près des incisions du limbe du calice, comme dans plusieurs Mélastomées , etc. Quand l'ovaire est complètement infère, le disque en occupe le sommet^ DIS ainsi qu'oa l'obsevve dans les Oiijjcl- lifèies , un grand nombre de RubiH- cée^ et d'Onagraircs. Telles sont les trois espèces de Dis- que , considéré quant à sa position re- lative avec l'ovaire. Il nous resterait à étudier cet organe dans ses rapports avec l'insertion ; mais ce point impor- tant de botanique iondamenlale sera traité avec quelque développement au mot Insertion. Nous nous contente- rons de dire ici que la position rela- tive du Disque ciéterminc eu géné- ral celle des étamines ; et qu'ainsi , dans une fleur pourvue d'un Disque bypogj'ue ou périgyne , l'insertion olFre le même caractère. T^. Inser- tion, (a.r.) *DrSQUE DU SOLEIL, bot. phan. L'un de ces noms bizarres employés par Paulet , et par lequel ce médecin désigne , d'après un dessin, un Cham- pignon qu'il n'avait lui-même jamais vu, (b.) DISSÉMINATION DES GRAI- NES. BOT. PHAN. liorsqu'un fruit est parvenu à son dernier degré de ma- turité, en général il s'ouvre , les dif- férentes parties qui le composent se désunissent , et les graines qu'il ren- ferme rompent bientôt les liens qui les retenaient encore dans la cavité oii elles se sont accrues , et se répandent au-dehors. On donne le nom de Dissé- mination à cette action par laquelle les graines sont naturellement dis- persées à la surface de la terre, à l'é- poque de leur maturilé. La Dissémi- nation naturelle des graines est , dans l'état sauvage des "Végétaux , l'agent le plus puissant de leur repioduction. En effet, si les graines contenues dans un fruit n'en sortaient point, pour être dispersées sur la terre et s'y dé- velopper , on verrait bientôt des espè- ces ne plus se reproduire, des races entières disparaître; et , comme tous les Végétaux ont une durée détermi- née , il devrait nécessairement arriver une époque oii tous auraient cessé de vivre et oia la végétation aurait pour jamaisdisparu de la surface du globe. Le moment de la Dissémination DIS 655 marque le ferme de la vie tks Plantes annuelles. En ellet , pour qu'elle ait lieu , il est nécessaire que le friiil soit parvenu à sa maturité , et qu'il soit plus ou moins desséché. Or , ce phé- nomène n'arrive , dans les Herbes annuelles, qu'à l'époque oîi la végé- tation s'est entièrement arrêtée chez elles. Dans les Plantes ligneuses , la Dissémination a toujours lieu pen- dant la période du l'eposqucces Vé- gétaux éprouvent lorsque leur liber s'est épuisé à donner naissance aux feuilles et aux organes de la fruclihca- tion. La fécondité des Plantes, c'est-à- dire le nombre immense de germes ou de graines qu'elles produisent , n'est point une des causes les moins puissantes de leur facile reproduction et de leur étonnante multiplication. Rai a compté trente-deux mille grai- nes sur un pied de Pavot , et jusqu'à trois cent soixante mille sur un pied de Tabac. Or, qu'on se figure la pro- gression toujours croissante de ce nombre , seulement à la dixième gé- nération de ces Végétaux , et l'on concevra avec peine que toute la sui- face de la terre n'en soit point recou- verte. Mais plusieurs causes tendent à neutraliser en partie les effets de cette surprenante fécondité qui bien- tôt nuirait , par son excès même , à la reproduction des Plantes. En effet, il s'en faut que toutes les graines soient mises par la nature dans des circons- tances favorables pour se développer et croître. D'ailleurs un grand nom- bre d'Animaux , et l'Homme lui- même , trouvant leur principale nour- riture dans les fruits et les graines , en détruisent une innombrable quan- tité. Plusieurs circonstances favorisent la Dissémination naturelle des grai- nes. Les unes sont inhérentes au pé- ricarpe , les autres dépendent des graines elles-mêmes. Ainsi, il y a des péricarpes qui s ouvrent naturelle- ment avec une sorte d'élasticité, au moyen de laquelle les graines qu'ils renferment sont lancées à des distan- ces plus ou moins considérables. Les 556 DIS fruits, par exemple, du Sablier {Hura crepitans), de la Fraxinelle , de la Balsamine , disjoignent leurs valves rapidement , et , par une sorte de res- sort , en projetant leurs graines à quelque dislance. Le fruit de VEcbal- lium Elaterium, à l'époque de sa ma- turité , se détache du pédoncule qui le supportait, et, par la cicatrice de son point d'attache , lance ses graines avec une rapidité étonnante. Il y a un grand nombre de graines qui sont minces, légères, et qui peu- vent être facilement entraînées parles vents. D'autres sont pourvues d'ap- pendices particuliers en forme d'ailes ou de couronnes qui les rendent plus légères en augmentant par ce moyen leur surface. Ainsi , les Erables , les Ormes , un grand nombre de Conifè- res ont leurs fruits garnis d'ailes membraneuses qui servent à les faire transporter par les vents à des dislan- ces considérables. La plupart des fruits de la vaste famille des Synan- thérées , sont couionnés d'aigrettes I, dont les soies fines et délicates , venant à s'écarter par la dessiccation , leur servent en quelque sorte de parachu- te pour les soutenir dans les airs. Il en est de même des Yalérianes. Les vents transportent quelquefois à des distances quiparaissent inconcevables les graines de certaines Plantes. L'iî- rigeion Canadense couvre et désole tous les champs de l'Europe. Linné pensait que cette Plante avait été transportée d'Amérique par les vents. Les fleuves et les eaux de la mer servent aussi à l'émigration loin- taine de certains Végétaux. Ainsi, l'on trouve quelquefois sur les côtes de la Norwège et de la Finlande des fruits du Nouveau -Monde apportés par les eaux. L'Homme et les differens Animaux sont encore des moyens de Dissémination pour les graines ; les unes s'attachent à leurs vêtemens ou à leurs toisons au moyen des crochets dont elles sont armées , telles que cel- les des Graterons, des Aig''emoines ; les autres, leur servant de nourriture, sont transportées dans les lieux qu'ils habitent et s'y développent lorsqu'cl- DIS les se trouvent dans' des circonstance» favorables. (a. r.) DISSÉQUEURS ou SCARABÉES DISSEQUEURS. ins. Nom vulgaire donné à des espèces du genre Der- raeste. V. ce mot. (aud.) DISSIVALVE. MOLL. Montfort a proposé ce nom pour les Mollusques munis de plusieurs valves , mais non réunies et dissidentes entre elles. Il donne le Taret comme exemple de Mollusques Dissivalves; tous les Con- chifères de la première famille de La- marck , les Tubicolées y rentreraieut aussi. Cette division de Montfort n'a point été admise. (d..u.) DISSOLENE.Z>«so/e/za. BoT;rHAN. Loureiro, sous le nom de Dissolena verticillata , décrit un petit Arbre de la Chine , qui paraît devoir prendre place dans la famille des Apocinées ; ses feuilles , lancéolées , très-entières et glabres , sont opposées inférieure- raent , ternées ou verlicillées vers l'extrémité des rameaux; ses fleurs blanches , disposées en grappes ra- meuses et terminales. Elles otïient un calice tubuleux , quinquéfide , et une corolle dont le limbe est à cinq divi- sions étalées , le tube allongé cl com- posé de deux parties de forme diffé- rente ; l'une supérieure cylindrique , l'autre inférieure , plus épaisse et pen- tagone ; c'est à cette dernière que s'insèrent les étamines au nombre de cinq ; le style filiforme est plus court qu'elles, et terminé par un stigmate renflé ; le fruit est une petite drupe ovoïde , à noyau monosperme. (A.D. J.) * DISSOLUTION. Opération par laquelle on fait passer un corps solide ou gazeux à l'état liquide , en l'ajoutant à un autre corps qui se trouve habituellement liquide , et en l'y combinant de manière que si l'on voulait rendre le mélange solide par l'évaporation , on obtînt pour ré- sultat un corps différent de celui que l'on avait soumis à la Dissolution. (DB..Z.) * DISSOLVANT. Qu-diO cation X DIS que l'on donne au liquide emplojé pour la Dissolution. (ou..z.) * DISTEIRE. Dlsieira. bept. opu. Genre établi par Lacépède (Ann. du Mus. , tab. 4, pi 57) et que Cuvier , qui ne l'a point adopte , place parmi les Hydres du sous-genre Ily- orophis. P^. ces mots. (b ) *DISTÉPHATNE. Distephanus. bot. niAN. Genre de la famille des Synan- therécs , Corymbifères de Jussieu , et delà Syngénesie égale, L., établi par Gassini aux dépens du Conyza de La- marck et caractérisé de la manière suivante : involucre hémisphérique formé d'écaillés imbriquées , appli- quées , coriaces , oblongucs et appen- diculécs; calathidcssans rayons, com- Îiosées de fleurs nombreuses, régu- ièrcs et hermaphrodites ; corolles dont les lobes sont longs et linéaires ; réceptacle plane, large, hérissé de papilles charnues et coniques ; akènes cyliudracés , cannelés, hispidcs , à bourrelet basilaire, surmontés d'une double aigrette : l'cTitéricurc plus courte , formée de dix petites écailles inégales, laminées , coriaces et denti- culées ; l'Intérieure du double et plus de la précédente, composée de dix écailles laminées , égales , flexueuses, linéaires et ciliées sur les deux bords seulement. Ce genre, que son auteur place dans sa section des \ernoniee.-;- Protolypes, est très-voisin du Verno- nia dont il ne diffère que par la na- ture de l'aigrette. Le Distephanus po- jnilifoUus , Gassini ; Conyza po- piilifolia , Lamk. , Arbrisseau de l'Ile -de -France , est le type du genre. (.G..N.; DISTHÈNE. MIN. Cyanit, W. Sap- pare de Saussure. Substance eu cris- taux lamelliformes allongés , bleus ou blanchâtres , divisibles par des cou- pes très-nettes ilans un seul sens pa- rallèle à l'axe. Pesanteur spécifique, 3,5; dureté comparable à celle du Quartz ; électricité résineuse par le frottement dans certains morceaux, et vitrée dans d'autres. Quelquefois morne les deux espèces d'électricité DIS 557 se montrent sur les pans opposés d'un même cristal. IjC Dlsthène est infusi- ble ; il ne s'altère point à la chaleur rouge; mais,sovunis à ua feu très- ardent , il blanchit. Traité avec le Ijorax, il se dissout lentement en uu verre transparent et sans couleur. Suivant Berzelius , c'est un SUicate simple ,bialumineux. Analyse du Dls- thène du Saint-Gothard par Laugier (Annales du Mus. T. v, p. 17) : Alu- mine, 55, .'i ;Sdlce , ri62 DIS pareilleiuent colle Ici minaisou sur les D. cla(>ige?um, Naja,^ quelques iiu- (res. Nous rlisons ceci de très-jcuDcs individus du Dislonie hépatique pour nous conformera l'opinion do Rudol- plii. Nous sommes néanmoins con- vaincus que ce ne sont pas de jeunes Distomes hépatiques , mais une autre espèce qui vit pareillement dans les canaux biliaires du Mouton et proba- blement de quelques autres Animaux. Nous n'entreprendrons point ici de donner les raisons qui nous font pen- ser ainsi; de trop longs détails se- raient nécessaires, et la nature de cet ouvrage les repousse enîièrement. L'organe mâle est moins connu ; Rudolphi n'en parle que d'une ma- nière très-supeificielle. Nous avons dirigé nps recherches spécialement sur cet objet , et cependant nous som- mes loin de le connaître d'une ma- nière parfaite. Les ovaires, a\ons- nous dit, aboutissent au cirrc ou à celle espèce de mamelon allongé , placé presque toujours au-dessus du pore ventral ; par sa base il commu- nique avec une vésicule assez considé- rable placée derrière lui et le pore ven- tral. Celte vésicule est remplie d'une matière blanche demi-fluide qui pro- bablement est de la matière spcrmati- que destinée à féconder les œufs. Le cirre est susceptible de se rétracter compléiement , de manière à ne lais- ser voir qu'une petite ouverture dans le lieu qu'il occupait. Rudolphi pense qu'il se rétracte dans la vésicule et la nomme réceptacle du cirre. Nous ne croyons pas qu'elle soit entièrement destinée à cet usage j nous doutons même qu'elle y soit destinée ; l'on voit, d'une manière à la vérité peu dis- tincte , de petits vaisseaux blancs ra- mifiés, placés derrière les circonvolu- tions des ovaires ; nous n'avons pu les suivre jusqu'à la vésicule; il est néan- moins probable que ce sont les sources de la matière qui la remplit. Dans quel- ques individus il se trouve sur le trajet «le ces vaisseaux des taches blanches d'unematièrelaiteuse. Chez les jeunes Dislomes hépatiques l'on voit pour tout appareil génital mâle trois ou DIS quatre corps vésiculaires qui commu- niquent les uns dans les autres, et dont le deiHier est adhérent au cirre. Goëze ayant observé deux Disto- mes hépatiques accolés de manière que le cirre de l'un était introduit dans le pore ventral de l'autre , et ré- ciproquement, avait cru que les Dis- tomes étaient androgynes , et qu'ils avaient besoin d'un accouplement ré- ciproque pour se reproduire. La plu- part des helminthologistes ont adopté l'opinion de Goëze. Cependant il est beaucoup plus probable que les Dis- lomes sont seulement hermaphrodi- tes. La disposition anatomique du cirre et le défaut de communication du pore ventral avec les ovaires ren- dent cette opinion moins hypothéti- que que l'autre. L'observation de Goëze peut s'expliquer très-naturel- lement d'une autre manière. On sait que les Distomes s'accolent par leur pore ventral à tous les corps qui se trouvent à leur portée , il est bien possible que deux Distomes se soient accolés ainsi l'un à l'autre sans que pour cela ils fussent véritablement accouplés. On ne sait rien de positif sur l'ac- croissement des Distome.s : on le croit assez rapide. Le plus grand nombre des Distomes habite l'inté- rieur des voies digestives, mais il s'en trouve aussi dans les voies aériennes , les cavités thoraciqucs , abdominales, dans l'intérieur du foie, de la vessie, des kisles accidentels, et même sous la conjonctive. Rudolphi a gioupé ainsi qu'il suit les nombreuses espèces qui compo- sent ce genre: i** espèces incrines ; 2° espèces armées; 3° espèces dou- teuses. Le premier groupe est par- tage en deux divisions; i. Distomes à corps aplati; 2. Distomes à corps cylindroïde. Chacune de ces deux divisions est subdivisée de cette ma- nière : et espèces dont le pore ven- tral est le plus grand ; ,é espèces dont le pore antérieur est le plus grand ; y espèces dont les pores sont égaux. Ces divisions, surtout les tertiaires, DIS ne sont pas (oujonis hion innrfiut'(\> , ni;iis on doit se rappeler que ce soiit (les coupes tout-à-fait artificielles , faites pour vendre moins embarras- sante 1 éturle pratique (le ces singu- lieis Animaux. Parmi les cent soixante-douze es- y)èces de Distomes mentionnées dans l'ouvrage de Rudolplû, et dont trcnle- six sont douteuses, nous remarque- rons parmi les mieux constatées : Le Distome hépatique, Encycl. Métliod., pi. 79, fjg. 1-11 , qui se t rouve dans 1 Homme et dans plusieurs ilamuiifères ; si connu sous le nom «le Douve. Le Distome a pores oLoBui.Erx, Fncycl. Méth., pi. 79, f. 19. Tl vit dans le tube intestinal de plusieurs Poissons. Le Distome simple , Encycl. Mélb., pi. 79, f. i5. — Habile lesin- leslius de l'jEglefin. Le DîSTOMK divergent, Eucycl. Méth., pi. 79 , f. 16-18. — Habile les intestins de plusieurs Poissons. Le Distome ailé , couimun dans les intestins du Loup et du Renard. Le Distome Lime, Encycl. Méth., pi. 80, f. 9-11. — Habite les intestins de plusieurs espèces de Chauve-Sou- ris. Le Distome rude, Encycl. Méth., pi. 70, f. 28-32. — Se trouve dans l'estomac de la petite Morue fraîche. A ces espèces que nous avons citées de préférence parce qu'elles sont fi- gurées dans l'Encyclopédie, Desion- champs, à qui nous devons la com- munication de cet article , a ajouté deux espèces nouvelles : le Distoma P/istis, à col très-aplati, armé sur les côtés d'un rang d'aiguillons dont la pointe est dirigée en arrière; il se trouve dans les intestins du Mar- souin ; et le Distoma clalhratum, , à ovaires remplis d'oeufs noirs disposés en lignes qui forment en se croisant ime espèce de réseau. Il a été observé dans la vésicule du fiel du Martinet noir. (LAM..X..) DIS r.G5 DfSTOME. Disluina. polyp. Gen- re fondé pai- Gaertnerdans ses Lettres à Pal las [Spicll. Zool.fasc. X, p. 4o) aux dépens du grand genre Alcyon de Linné, et œmprenant pltii spécia- lement les Alcyons ascidioïdcs qui se présentent sous forme de croûte tapissant divers corps sous -marins. Lamarck (Hisl. dos Anim. sans vert. T. III , p. 100) adopte ce genre et lui assigne pour caractères : Animaux bifoiés , séparés , vivant dans une masse subcoriacc , étendue en croiite et chargée de verrues cparses : deux oscules sur chaque verrue, bor- dés de six dents. Personne avant Sa- vigny ne connaissait d'une manière exacte l'organisation de ces Animaux. Ce savant observateur adopte ou plu- tôt crée un genre Distntna qui répond à celui de Gaertner, mais dont les caractères, fondés sur une élude at- tentive, ont toute la précision désira- ble. Ces caractères sont : corps com- mun , sessilc, demi - cartilagineux , polymorphe , composé de plusieurs systèmes généralement circulaires ; Animaux disposés sur un ou sur deux rangs, à des distances inégales de leur centre commun; orifice bran- chial s'ouvrant en six rayons régu- liers et égaux ; l'anal de même ; thorax petit, cyiinirique; mailles du tissu respiratoire pourvues de papilles? ab- domen inférieur , longuement pédicu- le, plus grand que le thorax; foie nul ; ovaire unique, sessile, latéral , occupant tout un côté de l'abdomen. Savigny(Mém. sur les Anim. sans vert. , 'f partie, l'^'fasc. , 5'Mém., p. 176) range les Disîomes parmi les As- cidies et dans la famille des Tethyes. Ce genre, étudié dans une des espèces qui le composent ( Distoma rubrum) , présente plusieurs particularités di- gnes de remarque; il diffère beau- coup d'un genre voisin, les Diazones, pour l'aspect général , quoique la conformation , la disposition même de ses petits Animaux semblent l'en rap- procher infiniment. Les Distomes, dit Savigny , offrent des masses demi- cartilagineuses, irrégulières, aplaties, d'un rouge vineux, garnies sur les 36* Ï64 DIS lieux faces de cellules uu peu proéml- iienles,qiie]es Animaux qu'elles con- tieniienl colorent en jaune. Ces cellu- les se présentent à l'cxlérieur sous la forme de mamelons ovales , pourvus à chaque bout d'un oscule pourpré , fendu en six rayons. Elles sont tantôt très-pressées, tantôt moins; et l'on voit alors qu'elles se disposent par groupes circulaires plus ou moins complots , mais dont la circonférence est toujours occupée par le gros bout et le grand o.scule de chaque mame- lon. — Les Animaux sont grêles, com- posés d'un petit thorax auquel un abdomen , uu peu plus grand et en massue, tient par un long pédicule qui se recourbe communément en ar- rière ; le thorax est cylindrique , obli- que à sa ba:;e , surmonté d'un cou pyramidal , dont l'ouverture est ron- de et découpée en six tentacules courtsct oblus; la tuniquea,dechaque côté , quelques nervures musculaires, longitudinales , fines et régulièrement espacées. Les vaisseaux du dos sont très-ondulés , et le tubercule posté- rieur paraît plus gros que l'antérieur. La mollesse et les sinuosités des parois de la cavité branchiale n'en laissent pas distinguer le tissu. C'est de sa base antérieure que descend l'œsopha- ge; il est fort mince, et parvient à un estomac charnu , simplement ovoïde. Au-dessous du pylore, l'intestin, d'abol'd un peu renflé , se dirige bieu- tôt en arrière, en formant une autre poche oblongue qui occupe le fond de l'abdomen; il se relève ensuite, monte sur le côté droit de l'estomac , suit le pédicule ou l'œsophage j et va s'ouvrir uu peu plus haut, sous un tube cylindrique , dont l'ouverture et les tentacules imitent paifaitement ceux de l'orifice tlioracique. L'ovaire est latéral comme dans le genre Dia- zone , mais il est placé à droite, etau lieu d'être compris dans l'anse intesti- nale , il la recouvre entièrement. Les œufs sont grands , au nombre de quinze à vingt, et disposés par lignes régulières. On en voit souvent de plus gros que les autres qui sont déjà en- gagés dans la base de l'ovidactus. Ce- DIS lui-ci monte avec le rectum, et le dé- passe; son bout supérieur est presque toujoui"S occupé par un de ces gros germes , qui fait saillie sur le devant du thorax au-dessus de l'anus. Savi- gny mentionne les deux espèces sui- vantes : Distome rouge , D. rubrum , Sav. , lue. cil. , pi. 3 , fig. 1 , et pi. 1 5 ; V Alcyonium rubrum., pulposum , co- nicum plerurnque , Plane. , Conch. , IWm. iVa/. , éd. 2, p. ii5, cap. iS , tab. 10, fig. B, d. Cette espèce, qui peut être considérée comme le type du genre , est décrite par Savlgny de la manière suivante : corps élevé en masse comprimée, d'un rouge violet , à sommités particulières peu proé- minentes , ovales, jaunâtres, éparses sur les deux faces , et groupées au nombre de trois à douze pour chaque système ; orifices un peu écartés, tous deux à rayons oblus, teints de pour- pre. La grandeur totale est de quatre à cinq pouces ; l'épaisseur d'un demi- pouce, et la grandeur individuelle de deux lignes. Cette espèce habite les mers d'Europe. Son enveloppe très- colorée est parcourue par des vais- seaux peu apparens; sa tunique, d'un jaune vif ainsi que tous les viscères , est prolongée au-dessous de l'abdo- men en un appendice tubuleux et re- courbé. On n'a pu apercevoir de filets tentaculaires. L'estomac est comme tronqué aux deux bouts, lisse et sans feuillets visibles à l'intérieur ; l'intestin est peu glanduleux; l'ovaire se trouve situé à droite , et vraisem- blablement du côté opposé à celui du cœur ; les œufs , au nombre de vingt, trente, et même cinquante, sont or- biculaires à bords transparens. Le Distome variole , J). varlolo- sum , Sav. , Distomus va/iolosus , papillis sparsis , osculis subdentatis , Gaertner, V Alcyonium ascidioïdes de Pallas, loc. cit, fasc. 10, pag. 4o, t. 4, f. a. A; V Alcyonium distomum de Bruguière , EnCycl. méthod. ; il ha- bite les côtes de l'Angleterre. Gaert- ner dit qu'il est commun , mais qu'il ne l'a jamais trouvé que sur le Fucus palm&tus dont il enveloppe les tiges en entier. (aud.) DIS * DISTP.EPTE. Disticpius. bot. riiAN. Genre de la famille des Synau- théi ees , Cor^nibifèrcs de Jiissicii , et de la S>,ngt'n3sic séparée, L. , établi par Cassiui (BuUet. de la Société Philoiu., avril 1817) qui, pour le caractériser , en a donné une longue description dont nous allons extraire les signes distinctifs suivans : involucre cylin- drique l'orajé de Luit écailles lan- céolées , acuminées , appliquées, iné- gales et disposées sur quatre rangs ; calathide sans rayons, composée de quatre Heurs hermapKrodites dont les corolles ont une forme particu- lière que l'auteur nomme palmée; réceptacle très -petit , nu et con- vexe ; akènes allongés , comprimés , cannelés, hispides et glanduleux; ai- grette plus courte que la corolle , composée de six petites écailles fili- formes , cornées et disposées sur un seul rang; les deux latérales plus longues , plus épaisses, élargies et tri- quètres ; dans la paitie inférieure , les deux antérieures dont la partie infé- rieure est aussiélargie, mais laminée, paléiforme; les deux postérieures de- mi-avortées ou plus souvent complè- tement avortées. Les calathides sont réunies en capitules disposés en épis , et chacun de ceux-ci est sessile dans l'aisselle d'une grande bractée squam- niiforme. Ce genre , de l'aveu même de son auteur, pourrait n'être considéré que comme un sous-genre de VElephan- thopiis de Linné ; néanmoins , la sin- gulière structure de son aigrette mi- nutieusement décrite par Cassini , lui a paru une considération assez impor- tante pour le distinguer. D'un autr« côté, Kunth {Synopsis Plant, orb. noui, 2 , p. 366) ne fait aucune diffi- culté de les réunir. Quoi qu'il en soit, H. Cassini indique comme type du genre V Elephanthopus spicatus , Gaertn. et Lamk. , Plante des An- tilles à laquelle il associe les Ele- ji/iantàopus nudijiorus et angustifo- llus , L. (G..N.) »DISTYLE. Distylus. bot. phan. Se dit d'une fleur ou d'uu ovaire munis DIT 5 Cf. de deux styles ; tels sont ceux de l'OEillet, de toutes les Ombellifères, etc. (.\.îi.) * DITA. BOT. l'HAN. Le grand Ar- bre des Piiilippines mentionné par Camelli sous ce nom , est encore in- déterminé. Ses feuilles longues de dix pouces sontquaternécs ou verticillées à chaque nœud. Il rend un suc lai- teux fort vénéneux , dont le contre- poison est, dit-on, la racine de l'Ar- bre même, ce qui est peu croyable. DITASSA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Asclépiadées et de la Pen- tandrie Digynie,L. , fondé par R. Brown {jlem. }f erner. Soc. , 1 , p. 49) qui l'a ainsi caractérisé,: corolle pres- que rotacée ; couronne staminaie, in- térieure, pcutaphylle, plus courte que l'extérieure et opposée aux anthères; masses poUiniques ventrues , fixées près du sommet et pendantes ; stig- mate ayant une petite têle obtuse. L'unique espèce de ce genre, à la- quelle rillustre botaniste anglais n'a point donné de nom , et qui a reçu de Schultes celui de D. Banksù , est une Plante suffrutescente , vo- lubile et glabre , à feuilles planes et à fieurs disposées eu ombellules naissant entre les pétioles. Elle a été recueillie par Banks dans le Brésil , près de Rio-Janeiro. (g..n.) * DITAXIS. BOT. PiiAN. Genre de la famille des Éuphorbiacées , qui présente pour caractères : des fleurs monoïques ; un calice à cinq divi- sions profondes , avec lesquelles al- ternent cinq pétales ; dans les mâles, dix éta mines dont les filets sont infé- rieurement soudés en une courte co- lonne soutenant un rudiment de pis- til, et supérieurement libres, verti- cillés sur deux rangs et chargés d'an- thères tournées vers l'intérieur ; dans les fleurs femelles , cinq petites glan- des opposées aux divisions du calice; un style d'abord simple, puis divisé en trois parties qui se subdivisent elles-mêmes en deux , terminées cha- cune par un stigmate légèrement di- laté , aplati et crénelé sur son con- 566 DIT tour ; un ovaire velu, à trois loges, contenant un seul ovule; une capsule environnée à sa base par le calice per- sistant, à trois coques globuleuses qui s'ouvrent en deux valves et ren- lennent chacune une graine lisse. La tige ligneuse est recouverte d'une écorce cendrée. Les feuilles alternes, solitaires ou fasciculées , surtout dans lies jeunes rameaux , eutjèies ou lé- gèrement dentées , sont, ainsi que les fleurs , pénétrées d'une matière colo- rante, d'un rouge violacé. Les pé- doncules axillaires portent un petit nombre de fleurs , savoir : à leur sommet une femelle , unique , plus gi'ande , au-dessous deux mâles ou rareuient davantage, qui tombent de bonne heure, mais sgnt accompa- gnées de bractées persistantes. Ce genre , voisin de V Aigytainnia , en oflie tout-à-fail le port. Vahl , qui en disposant les matériaux d'un vaste ouvrage qu'il eut à peine le temps de corqmencei', avait d'avance donné des noms à un grand nombre de Plantes inédites dans divers herbiers, avait assigné celui de Ditaxis fascicu- lata à une Euphorbiacée des Antilles. C'est l'analyse de cette Plante qui nous a fourni le caractère générique énoncé plus haut , et nous avons con- servé au genre le nom que Vahl lui avait destiné. Une autre Plante origi- naire également des Antilles , et une troisième recueillie par Humboldt sur les bords du Maragnon , doi- vent lui être rapportées {V. Adr. de Juss. , Euphorb. , tab. 7, n. 24 ). (A.D. J.) DITIOLA. BOT. CRYPT. ( Cham- pignons. ) Frles a établi ce genre pour quelques Champignons rap- portés , tantôt aux Pezizes ou aux Helvelles, tantôt aux Tremelles, aux Leotia ou aux Helatium. C'est du premier de ces genres qu'il se ranijro- che le plus , et surtout du genre Bul- garia de Pries, dont il a la consistance gélatineuse. Ses caractères essentiels sont de présenter un corps charnu , semblable à une Pezize cupuliforme , mais qui est enveloppée d'un tégu- ment membraneux, floconneux et Irès- MT fugace; du reste la structure de la membrane fructifère qui couvre lu face supérieure de la cupule, est ab- solument la même que dans les vraies Pezizes ; les espèces de ce genre sont peu nombreuses : elles croissent par groupes sur les bois morts pendant l'hiver ; elles fout beaucoup de tort aux bois coupés , en introduisant en- tre leurs fibres des filaraeus radicaux très-fins , qui finissent par les sépa- rer par morceaux. Le type de ce genre, Ditiola tadi- cata de Fries , a d'abord été décrit comme une Pezize ou une Tubercu- laire par les auteurs anciens. Schwei- nitz en a fait son Helatium radicatum-, elle a été figuréedans laFlora Daiiica, sous le nom de Leotia tuberculcta ; enfin elle est décrite par Persoou, dans sa ]\lycologia europœa , sous le nom de Peziza Turbo; les trois autres es- pèces de ce genre ue sont connues que plus nouvellement. (ad. b.) DIÏIQUE. INS. Pour Dytique. P' . ce mot. (aud.) * DITMARIA. BOT. PHAN. Spren- gel a donné ce nom au genre Debrœa de Rœmer et bchultes, qui lui-mê- me n'est qu'un double . emploi de VErisma de Rudge. F'. Erisma et QUAL,EA. (G..N.) DITOCA. BOT. PHAN. Gaertner [de Fruct. , 2 , p. 196) appela ainsi ^ d'après Banks, le genre auquel Fors- ter et Linné avaient déjà donné le nom de Miiiaium.QxQ changement n'a pas été admis, quelque grande que fût l'autoriié de Gaertner, et son Ditoca muscosa n'est cité que comme synonyme du Mniaivni bijlorum , Forst. V. Mnxarum. (g..n.) DlïOME. Ditoma. ins. Lalreilie (Considér. génér. ) substitue cette dé- nomination à celle de Bitome , que Herbst avait donnée à un Insecte co- léoptère de la section des Tétramères. Plus tard, Bonelli a employé le nom fie Ditome pour désigner un nouveau genre de la famille des Carabiques. /^. Ariste et Bitome. (aud.) DIïOXIA. bot. PHAN. Les Celsia DIT Cretica, L., el C. Lelonicifolia, De^f. , oui été léuuis sous ce nom gcuéricjiie ])ar llaline que-Schmaltz (Joiiiu. Botan. , 4, p. a?©; qui les caractérise par ua calice à cinq divisions iné- gales , dentées eu scie ; quatre élami- nes , les deux supérieures plus cour- tes, et une capsule à double cloison. (O..N.) DITR ACHYCERE. Z?///ûcA/ce/w. iNT£sr. Genre de l'ordre des Paren- chyniateux de Guvier, établi par Sult- zer, adopté par Bosc, Laenuecet La- inarck; nommé Diceras par Rudol- phi , et placé parmi les G^sticerques par Zéder. Il oflfie pour caractères : corps ovale , enveloppé dans une tu- nique lâche , à tête surmontée de deux prolongemens en forme de cornes, recouverte de filamens. L'Animal sur lequel ce genre a été établi est encore un objet de discussion parmi les na- turalistes. La description et les figures qu'eu a données bultzer ont paru suffisantes à quelques-uns d'entre eux qui n'ont point hésité à l'adopter el à le laire entrer dans la série des Etres naturels connus : d'autres, plus difficiles , considérant , i " sa très- grande rareté (il n'avait été vu qu'une seule fois); 2" que l'auteur n'avaitpoint lait sa description sur l'Animal à l'é- tat frais , mais conservé dans l'esprit de vin; 3** que son organisation dif- férait beaucoup de celle de tous les Entozoaires connus; 4° enfin que la description laissait plusieurs choses à désirer : ces auteurs, disons-nous, ont regardé l'existence du Ditrachycère comme douteuse , et ont pensé qu'a- vant de l'admettre ou de la rejeter entièrement, de nouveaux faits de- vaient éclairer son histoire. Tel est en particulier le sentiment de Rudol- phi et Bremser, dont l'autorité eit d'un si grand poids. L'observation de Sultzer était encore la seule connue , lorsque le hasard a ofiert de nouveau le Ditrachycècre à Le Sauvage, profes- seur à l'Ecole de Médecine à Gaen. Il y a quelques années, une malade confiée à ses soins reuditpar les selles une très-grande quantité de ces Ani- maux. La garde , maladroite, les jeta DIT 56; tous, excepté quatre que l'on con- serva dans un peu d'eau pour les fai- re voir à Le Sauvage qui reconnut bientôt le Ditrachycère de Sultzer. Les Vers fiuenl envoyés à la Société de la Faculté de Médecine de Paris, qui en a fait mention dans le Bulle- tin de ses séances, t. vi , p. 11 5. L'observation de Le Sauvage ajoute fieu de chose à ce que l'on savait sur e Ditrachycère , mais c'est ua fait de plus , et s'il n'éclaire pas r()rgani5a- tion de cet Animal regardé comme douteux, il constate d'une manière positive sou existence , el prouve que Sultzer ne s'était point mépris. L'ob- servation de Le Sauvage détruit la supposition de Rudolplii ; il pensait qu'on avait pu prendre pour un Ani- mal particulier les ovaires d'un Tae- nia Jhliu/n, détachés des articulations du Ver, et rendus par les selles. Le genre Ditrachycère n'est encore composé que d'une seule espèce que Sultzer a très-bien figurée et décrite sous le' nom de Ditrachycère rude dans sa Dissertation sur un Ver in- testinal nouvellement découvert , etc. Strasbourg, 1801. (lam..x.) * DITRIC. Ditrichum. bot. phan. Genre de la famille des Synanthé- rées , Gorvmbifères de Jussieu , et de la Syngénésie égale, L., élabli par H. Gassini (Bull, de la Société Philom. , février 1817 ) qui l'a ainsi caractérisé: involucre cylindracé , composé de folioles peu nombreuses disposées sur deux rangs , les extérieures très-cour- tes , inégales el étalées ,les intérieures très-longues , inégales , appliquées, foliacées à leur sommet et acuminées ; calathide sans rayons , composée de plusieurs fleurs régulières et herma- phroilites; réceptacle plane garni de paillettes terminées par un appendice subuJé et membraneux ; akènes com- piimcs, surmontes d'une aigrette formée de deux petites écailles oppo- sées , l'une antérieure et l autre pos- térieure , filiformes et munies de barbes presque imperceptibles. L'au- teur de ce geino le place entre le Spilaiilhus et le Fc/iicaiiia , daui 568 DIT la section des Héliauthées-Pioto- tj^pes. Quoique tiès-voisin du Sal- mea de De CaiidoUe et du Pelio- biumàe R. Brown , il diflère assez du premier par son réceptacle plane , et du second par ses calathides herma- phrodites, pour qu'on admette leur distinction. (g..n.) DIÏRIDACTYLES. ois. Qualifi- cation d'une tiibu dans la méthode de Vieillot ; cette tribu renferme les Oiseaux pourvus de deux ou trois doigts devant et qui en sont dépour- vus en arrière. (DR..Z.) *DITYLE. Dilylus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Hétéromèies , établi par Fischer (ûlém. des Natur. de Moscou. ï. v, p. 469, tab. i5, a) etayanlpour carac- tères , suivant lui : antennes filiformes avec les deux premiers articles obco- niques , les suivans cylindriques, le dernier filiforme et deux fois plus long que le pénultième; labre pres- que carré, subconique antérieure- ment, nu et incliné; palpes inégaux^ les antérieurs deux fois plus longs que les postérieurs , obcouiques et obli- quement tronqués ; mandibules trian- gulaires , pointues , extcrienrement sillonnées ; mâchoires subulifomies ; lèvre inférieure et menton formant une bosse. Ce génie ofl're pour carac- tère principal d'avoir deux bosses sur les deux côtés du corselet, et c'est de cette particularité qu'est tiié sou nom. Fischer a présenté de nouveau les caractères des Dityles et en a donné de très-bonnes figures dans son Ento- niographie de la Russie. Ce genre comprend les OEdemères de La treille à él} très parallèles. Fischer eu décrit deux espèces : Le DiTYLE HÉi,oPioïDE , DU. helo- pioides, Fischer (Coléopt. T. v,fig. j, a , b, et frontispice de Touvrage j , qui est presque de la grandeur de VU- pis Ceramboides de Fabricius , mais dont toutes les parties sont plus déli- cates, lia été trouvé sur des fleurs, et rarement, auprès de Baruaoulen Si- , bérie. Le DiTYiiE ROUGE , DU. rufus , DIU Fisch. (Coléopt., tab. 5, fig. 2, n, h). On pourrait le confondre au premier coup-d'œil avec une Lepture; mais les deux bosses du prothorax et les nombres des articles des tarses suffi- sent pour le distinguer. Il se trouve en Sibérie , dans le gouvernement de Tchernigof ,près de Potchep. Fischer observe , dans les Additions de la page 1^09 du 1" volume de son Ento- inographie , que le nom spécifique de rufus doit être converti en celui de melcnurus , parce que cette espèce n'est autre chose que la Necydalis melanura de Fabricius et \'(Edemera melanura d'Olivier. (atjd.) DIUCA. OIS. Espèce peu connue du genre Gros- Bec , Fringilla Diuca, miel. , auquel on a aussi donné le nom de Moineau du Chili. J^. Gnos- Bec. (DR..Z.) * DIUCA-LAGUEN. bot. phan. Feudlce mentionne sous ce nom une espèce de Verge d'or du Chili , dont il ne donne qu'une description in- complète , et qui passe dans le pays pour un excellent vulnéraire. (b.) * DIURELLE. Dlurella. inf. Gen - re de Microscopiques de la famille des Trichodiées , formé aux dépens du genre Trichoda de Miiller pour pla- cer les espèces dont le corps, plus ou moins cylindrique et toujours simple, est terminé par deux appendices cau- diformes et inarticulés. Les Diurelles seraient de véritables Furcocerques Si des cirres ne garnissaient leur par- tie antérieure et n'y indiquaient une sorte d'organe buccal. Elles difierent des Ratules de Lamarck en ce que celles-ci n'ont qu'une seule queue à l'extrërailé d'un corps cylindrique. On ne peut les confondre avec les Furculines et les ïrichocerques qui sont aussi des Animaux munis de queues terminées par des appendices bifides, mais oli tout appendice caudal indique , par des articulations y un ordre d'organisation beaucoup plus avancé. Nous ne connaissons encore que deux espèces de Diurelles qui l'une etl'autre sont assez rares et ha- DIU bilcnt les eaux pures des marais ou croît \:\ Lcnliculo ; i** DiurcUc Limu- line, Diurella Lunulina, IN. {T-^. pi. (le ce Dicl. ) , Triclioda lAinulina , jMiilI. , Jnf. p. 2o4 ; — 2° Diurelle Ti- gre, i). Tigris,'^., Trichoda Tigiis , Muli. J/if. p. 29. f. 8, Encycl. Vers. 111. pi. ii3,f. iS. (B.) * DIDRETICV. BOT. PiiAN. (Re- ncaulinc.) Syu. d'Araique. f^. ce mol. (B.) DIURIS. Diuris. bot. riiAN. Genre de la iamille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie, L., établi par Svvarlz, adopté par Sinilh et par R. Browii qui eu out chacun décrit plu- sieurs espèces nouvelles. Ses caractè- res cousisient en uu périanthe à six divisions étalées , dont deux antérieu- res et externes sont linéaires, étroi- tes , appliquées sur le labclle qui est trilidc et dépourvu d'éperon: les deux divisions internes el latérales sont étalées , rétrécies en onglet à leur base ; l'anthère est à deux loges , pla- cée parallèleiiaent au stigmate; le gy- uostème est membraneux, mince, dilaté et pétaloide sur les deux cô- tés. Ce caractère générique , tel que nous venons de l'exposer d'après R. Brown(P/oi//-. Nou.-Holl. i,p. 01 5), diffère de celui quia été donné par Smith et par Svvarlz. En effet, ces deux botanistes ont pris les lobes la- téraux du labelie pour deux segraens distincts du calice. Il en est de même des bords membraneux et pétaloides du gynostèrae,que Smith a également décrits comme deux lobes du calice. Toutes les espèces de ce genre , au nombre d'environ une dixaiue, sont originaires des cotes de la Nouvelle- Hollande ; leurs fleurs sont générale- ment jaunes , quelquefois pourpres ou blanches. Sur ce nombre , R. Brown en a mentionné sept nouvel- les dans sou Prodrome de la Nouvelle- Hollande, (a. r.) DIURNES. zooL. et BOT. Ce mot si- gnifie proprement de jour. On l'a particulièrement appliqué aux fleurs qui , s'ouvrant à heures fixes , s'épa- nouissent pendant que le soleil est DIU 569 sur l'horizon; ce sont les plus nom- breuses. Chez les Oiseaux, on l'a don- né à l'une des giandes divisions de Rapaccs qui livrent la guerre aux au- tres Animaux durant la journée. T"^. Rapaces. Chez les Insectes, on dé- signe sous ce nom une famille de l'ordre des Lépidoptères établie par Latrcille ( Règn. Anim. de Cuv. ) qui lui assigne pour caractères : ailes toujours libres ; point de frein ou de crin écailleux , roide et pointu , à la base du bord extérieur des inférieures, pour retenir dans le repos les supé- rieures ; les quatre ou celles-ci au moins élevées perpendiculairement, lorsqu'elles sont dans cet étal ; anten- nes grossissant insensiblement de la base à la pointe, ou terminées en bou- ton dans les uns , plus grêles ou cro- chues au bout dans les autres. Cette famille correspond au grand genre Papillon de Linné, et les mdividus qu elle comprend sont désignés vul- gairement sous le nom de Papillons de jour. Les chenilles des Lépidoptères de la famille des Diurnes ont toujours seize pieds el viveul à découvert sur des feuilles. Les chrysalides , le plus souvent anguleuses , sont presque toujours nues, attachées par la queue et même soutenues par un fil soyeux qui croise le milieu du corps en travers. L'Insecte parfait ne vole que pendant le jour. Les ailes présen- tent à leixr surface inférieure des couleui-s vives quelquefois éclatantes. La bouche se compose toujours d'une trompe munie de palpes maxillaires fort petits. La treille {loc. cit.) partage cette famille de la manière suivante : f Une paire d'ergots ou d'épines à leurs jambes , savoir celle de leur extrémité postérieure ; quatre ailes s'élevant perpendiculairement dans le repos ; antennes tantôt renflées à leur extrémité , en manière de bouton ou de petite massue , tronquée ou ar- rondie à son sommet, tantôt presque fi lifoi-mesCi'^section jPapiltonidesJ. Celle coupe peut être subdivisée de la manière suivante : 1" ceux dont le troisième article des palpes inférieurs est tantôt presque nul, tantôt très- J)70 DIU distincl , mais aussi Iburni d'écailles que le précédent; et qui ont les cro- chets des tarses très-apparens ou sail- lans. — Leurs chenilles sont allon- gées, presque cylindriques. Leurs chrysalides sont presque toujours anguleuses , quelquefois unies , mais renfermées dans une coque grossière. Il y en a parmi eux qui ne mar- chent que sur les quatre pieds de der- lière, les deux premiers étant beau- coup plus courts , et repliés ou cour- bés sur la poitrine en inanière de pa- latine, soit dans les deux sexes , soit plus rarement dans les mâles seuls. Les ailes inférieures s'avancent or- dinairement sous l'abdomen , l'em- brassent et lui forment une gout- tière ou un canal oii il se loge. Leurs chrysalides sont, au moins dans la plupart , simplement attachées par l'extrémité postérieure du corps, et suspendues verticalement la tèle eu bas. — Tels sont les Nymphales et les sous-genres suivans qui s'y rat- tachent: Morshe, Satyres, Libythées, Biblis, Mélanite, Nymphale propre , Vanesse, Argynne, Mélithée. Tels sont encore les genres Céthosie , Da-- naïde , Héliconien , Papillon propre, Parnassien, Thaïs, Piéride, Co- liade. F', tous ces mots. 3^. Ceux dont les palpes inférieurs ont trois articles distincts, mais dont le dernier est presque nu, ou bien moins fourni d'écaillés que les précé- dons , et dont les crochets des tarses sont très-petits-, point ou à peine saillans. Leurs chenilles sont ovales ou en forme de Cloportes. Leurs chrysalides sont courtes , contrac- tées, unies et toujours attachées, comme celles des derniers genres pré- cédens , par un cordon de soie qui traverse le corps. — Cette coupe comprend les genres Poliomraate , Erycine. f f Jambes postérieures ayant deux épines, savoir une à leur extrémité et l'autre au-dessus. Ailes inférieures ordinairement horizontales dans le repos ; extrémité des antennes termi- née fort souvent en pointe très-cro- chue (2* section, Hespéiuoes). DIV Leurs. chenilles , dont ou ne con- naît qu'un petit nombre, plient les feuilles, s'y filent une coque de soie très- mince et s'y métamorphosent en chrysalides dont le corps ne pré- sente aucune éminence angulaire. Ici viennent se placer les genres Uranie et Hespérie ( Hesperiœ nrbicolœ , Fabr. } /^. ces divers mots, (aud.) * DIVARIQUÉ, DIVARIQUÉE. Diparicalus , Divaiicata. zool. et JJOT. Adjectif qui désigne une cer- taine distortion d'organes, quand i.'s s'étalent soit chez les Animaux , soit dans les Plantes, brusquement et sans direction fixe. Des cornes peuvent avoir leurs andouillers Divariqués ; les tiges de la Chicorée sont Divari- quées, ainsi que les panicules d'une Renouée , Polygonum divaricatum , etc. (b.) * DIVERGENT , DIVERGENTE. Vivergens. zoox,. et bot. C'est-à-dire qui s'écarte en angle très-ouvert en partant d'un point commun. Cet ad- jectif s'emploie indifféremment en zoologie et en botanique; il est opposé de convergent. (u.) * DIVERGI-NERVÉE (feuii.le). BOT. PHAN. Quand toutes les nervures f)artent en divergeant de la base de a feuille vers les difTérens points de sa circonférence. (a. r.) » DIVERSIFLORE. bot. phan. Cette expression s'emploie pour les épis , les grappes ou les ombelles composées de fleurs différentes enti e elles. Ainsi dans plusieurs Onibelli- fères les fleurs de la circonférence de l'ombelle sont plus grandes et leurs pétales sont inégaux. (4..B.) * DIVERSIPORÉES. bot. crypt. ( Champignons. ) Link nomme ainsi la troisième série du second ordre qu'il a établi dans la famille des Champignons. \S jSmpIùspliununi , formé d'espèces à réceptacles conle- nant de très -petits globules de di- verses formes, estleseul genre qui appartienne à cette série. (au.b.) DIX-CORS. MAM. Le Cerf de sept ans. F'. Cerf. (b.) DJE * DIXE. Dixa. INS. Genre de l'or- dre des Diptères , lamille des Tipulai- res, fondé par Meigen. Les antennes sont en forme de soies, avec les deux articles de la base gros et les suivans grêles, mais piibescens. Les palpes sont recourbes, cylindriques ; ils ont quatre articles dont le premier est très-court. On ne voit point d'^'eux lisses. Meigen de'erit quatre espèces auxquelles il donne les noms de scro- tina , œslivalis , aprilina et maculata. Toutes paraissent nouvelles, (aud.) DJABAS. uoT. PHAN. La Pastèque chez les Levantins. Dja, dans les lan- gues de racine arabique , précède soit eu Egypte , soit en Syrie , soit jusque dans les archipels de l'Inde, un grand nombre de noms de Plantes que Fors- kahl, Rumph ou autres naturalistes ont mentionnées ; c'estaiusique Djau- M£L signifie Stapelta dental a, Djanide Lagonia scabra,DîA\iA Cassytajili- forrnis , Djakang Vixora coccinea , Djaanz le Noyer, etc. Nous ne grossi- rons pas ce Dictionnaire des synony- mes de ce genre qu'on ne rencontre pointdans les relations des voyageurs, et qui cessent en conséquence de rentrer dans le cadre que nous nous sommes tracé. (b.) DJAHY. BOT. PHAN. La Plante du Japon désignée sous ce nom de pays par, quelques voyageurs est le Gin- gembre. On donne le même nom à la même Plante dans l'île deBaly, selon Rumph. (b.) * DJAMMA. BOT. CKYPT. ( Hydro- phytes.) Burraann dit que leshabitans de l'île de Java donnent ce nom au Fucus natans, L. Cette Plante ne se trouvant jamais dans la mer des In- des , c'eslà quelque autre Hydrophy- tedu genre Sargasse que les Javanais doivent appliquer ce nom. (lam..x.) • DJAMONS. MAM. Eldimiri , dans son Histoire arabe des Animaux , donne ce nom au ButBe. (a.1)..ns.) DJEMEL. MAM. Syn. arabe de Dromadaire, p^. Chameau. (b.) DJERUM. bot. PHAN. Syn. arabe de Geruma. V. ce mot. (a. r.) DOC T'?! *DJISSAB. BOT. l'HAN. (Forskahl.) Syn. à'OrchisJlaua chez les Arabes , qui emploient cette Plante en topique sur les blessures faites par des épines de Plantes. (b.) DJUMMEIZ. BOT. PII AN. (Fors- kahl.) Nom de p:»ys du Sycomore dont le voyageur Pokoke a fait son Dumez. F. Figuiek. («.) DOBERA. BOT. PHAN. Syn. de To- mex /^. ce mot. D013ULE. POIS. Espèce d'Able. r. ce mot. (b.) DOCHELA. BOT. PHAN. (Dioscori- de. ) Syn. de Teucriurn Jpa. K. Ger- mandrée. (b.) DOCHON. BOT. PHAN. Dalécbamp donne ce mot comme synonyme ara- be de Millet. Delile l'écrit Dokhn. (b.) DOCIMASIE ou DOCIMASTI- QUE. MIN. Art de déterminer, par des essais variés, la nature et la pro- portion du Métal contenu dans une mine. (a.b.) DOCIMIN ou DOCIMIÏE. MIN. Nom donné par Agricola , d'après Strabon , à un Marbre calcaire qui s'exploitait à Docimia , bourg voisin de Synuada. C'est la Docimite des Phrygiens , le Marbre synnadique des Romains. (a.r.) DOCLÉE. Doclea. crust. Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Brachyures , section des Triangulai- res (Règn. Anim. de Cuv.), établi par Leach qui lui assigne pour ca- ractères : antennes extérieures , insé- rées sur les côtés du rostre , leur se- cond article étant beaucoup pi us court que le premier ; troisième article des pieds - mâchoires extérieurs pro- fondément échancré vers l'extrémité de son côté intérieur; serres de la fe- melle de la longueur du corps, moins épaisses que les autres pâtes , ayant la main allongée , et les doigts minces et arqués, tous les deux dans le même sens; pieds cylindriques, non épi- neux et terminés par un grand ongle légèrement arqué; carapace velue, un 573 DOC peu épineuse latéralement , de forme presque globuleuse, terminée enavant par un rostre très-court, bifide; yeux médiocrement gros , mais d'un dia- mètre plus grand que celui de leur pédoncule; orbites ayant en dessus et en dessous, à leur bord postérieur, une seule fissure. Les Doclées ont le second article des pieds-mâchoires extérieurs, pres- 3ue carré , et se rapprochent par-là es genres Parthenope , Maja , Eury- norae,Pisa ctHyas; elles s'en dis- tinguent cependant par la longueur de plusieurs de leurs pieds, et surtout celle de la seconde paire. Ce dévelop- pement excessif des pâtes fait res- sembler ces Crustacés à des Araignées; de- là le nom (}i Araignées de mer , appliqué à un groupe composé d'es- pèces analogues sous ce rapport. La- treille réunit aux Doclées le génie Egérie de Leacli, qui n'en diffère es- sentiellement que parce que les serres sont aussi épaisses ou plus grosses que les deux pieds suivans, tandis qu'elles sont plus grêles dans les Do- clées. Ces dernières ont une cai'apace arrondie et avoisinent sous ce rapport les Leucosies; mais cette carapace se rétrécit en avant , et ce caractère , qui les range dans la section des Trian- gulaires, suffit pour les distinguer. Les Doclées paraissent habiter les mers de l'Inde. Leach [Zool. Mise. T. II, tab. 74) en décrit et repré- sente une espèce. La DocLÉE DE Risso , D. Rissonii de Leach. Cet auteur en donne la des- cription suivante : une pointe der- rière chaque orbite; deux autres, à distances égales de celle-ci , sur les côtés antérieui'S de la carapace ; une pointe peu élevée sur chaque région branchiale; pâtes cylindriques , avec le cinquième article de celles de la seconde et de la troisième paires un peu renflé au bout; carapace et pieds bruns , couverts d'un duvet très-fin ; une petite pointe tout-à-fait en ar- rière du têt. Longueur, un pouce trois ligues : celle des serres de la femelle , un pouce deux lignes ; et celle des pa- les de la seconde paire, quatre pouces. DOD — Latreille rapporte au genre Doclée Y Egeria Indien de Leach, ainsi que les Jnachus longipes , spinlfer et Lar de Fabricius. (aud.) DODARTIE. Doclartia. bot. phan. Genre de la famille des Scrophula- rinées et de la Didynamie Angiosper- mie, L., constitué par Touruefort et adopté par Linné et Jussieu qui l'ont ainsi caractérisé : calice campanule , court j anguleux et à cinq dents; co- rolle tubuleuse, à limbe bilabié ; la lèvre supérieure échancrée , l'infé- rieure trifide , plus large et plus lon- gue que celle-ci; stigmate bifide ; capstde globuleuse, couverte par le calice persistant. La DoDARTiE ORIENTALE , Dodar- tia oiientalis , L., Lamarck , Illusf. tab. 53o , est une Plante qui croît sur le mont Ararat et en Tartarie. Sa racine est longue et rampante ; sa tige, ligneuse à la base, porte des feuilles rares , petites , linéaires , gla- bres , très-entières , distantes , les in- férieures opposées , les supérieures alternes; elle a quelques petits ra- meaux axillalres; ses fleurs sont ter- minales , d'un pourpre foncé , dispo.- sées en grappes ou en épis lâches , et accompagnées de bractées. Une autre espèce que Linné a nommée D. In- dica , parce qu'elle est indigène de l'Inde, complète ce genre ; ses feuilles sont ovales , dentées en scie et velues ainsi que les tiges; elle se distingue en outre de la précédente , par ses fleurs jaunes et autrement disposées. (G..N.) DODÉCADIE. Dodecadia. bot. PHAN. Dans sa Flore de la Cochinchi- ne , Louieiro donne ce nom à un genre del'Icosandrie Monogynie, L., mais dont on n'a pas encore déter- miné les rapports naturels , et qui of- fre les caractèies suivans : calice in- fère , étalé , à douze divisions obtuses et très-courtes; corolle campanulée, dont le tube est court et le limbe à douze. divisions aiguës; trente étami- nes insérées sur le tube de la corolle et saillantes ; style plus long que les étamines; stigmate simple ; baieovée, DOD pctlle et polvspcrnic. Ce genre, qui tire sou uoui du uoiubre des parties de la corolle et du calice, ue renferme qu'une seule espèce , la Dodecadia ngres/is, grand Arbre indigène des Ibrêts de la Cochinchine , oii on le nomme Cay-Chon Dung ; ses feuilles sont lancéolées , très-entières et al- ternes; ses fleurs sont petites , bîan- chàtre^ , disposées en grappes simples et axillaires. (g..n.) DODÉCAÈDRE, min. Solide à douze faces polygones, parallèles deux à deux et d'une même espèce par le nombre de leurs côtes. ^. Cristal- LoGRAnilE. (a. k.) • D O D É C A N D R E. Z?0'/eca//rt'e/-. BOT.PHAN. Une Plante ou une fleur est Dodécandrc , quand elle ofTre de dou- ze à vingt ctamiues; tels sont l'Aza- ret, le Réséda , l'Aigremoinc, etc. (A. n.) DODECATNDRIE. Dodecandria. r>OT. niAN. Onzième classe du systè- me sexuel de Linné , contenant tous les Végétaux qui out d'ouze à vingt étamines libres. Cette classe se par- t ige en six ordres , d'après le nombre des styles ou des stigmates. Ces six ordres sont : la Dodécandrie Mono- gynie ; D. Digynie ; D. Trigynie; D. 'iélragynie ; D. Pentagynie; D. Poly- gynie. P' . Système ^exuil. (a. r.) DODECAS. BOT. PHA^î. Ce g."nre, constitué par Linné fils , et placé dans la Dodécandrie Monogynie, a été rap- porté aux Myitiaées par Jussieu qui indique aussi ses rapports avec les Sa- îicariées. Voici les caractères qui lui sont assignés : calice turbiné à quatre divisions profondes , muni de deux bractées à sa base; quatre pétales ; douze étamines courtes ; capsule se- mi-iufère,uniloculaire , polysperrae , recouverte par le calice entre les dé- coupures persistantes duquel elle fait saillie et oiFre quatre valves s'ouvrant par le sommet ; semences extrême- ment petites. L'unique espèce dont ce genre se compose , est un Arbris- seau dont les feuilles sont opposées et obovales-oblongues , les pédoncu- les uniflores et axillaires. 11 a une DOD 57 ô ressemblance de port avec le Lycium baibarum. Linné fils lui a donné le nocn de Dodccas Suriiiamensis, parce qu'il est indigène de Surinam. (G..N.) DODECATHEE. Dodecatheon. BOT. riiAS. Selon Gesuer , Pline ap- » pelait ainsi la Grassetle. Anguillaria donnait le même nom à la Primevère ordinaire. Mais aujourd'hui ce nom s'applique à un genre de la famUle des Primulacécs , établi par I^inné , et adopté par tous les botanistes moder- nes. Son calice est campanule à cinq divisions aiguës et réfléchies ; la co- rolle est monopélale, rolocée, à cinq lobes très-profonds, fort longs, obtus et comme spathulés, d'aboi d étalés, puis brusquement rabattus vers le pédoncule , comme dans un autre genre de la même famille , le Cycla- men ; les étamines sont au nom- bre de cinq , insérées à la gorge de la corolle; les filets sont très-courts et monadclphes par leur base , les anthères sagittées, étroites, aiguës, dressées et rapprochées les unes contre les autres, de manière à for- mer une sorte de cône ; l'ovaire est libre, ovoïde, à une seule loge con- tenant un trophosperme central , globuleux , recouvert dans toute sa surface d'une très-grande quantité d'ovules, et communiquant avec la base du style par un prolongement filiforme , qui se détruit peu de temps après la fécoudation; le style est grêle^ capillaire , de la même longueur que les étamines , et se termine par un stigmate simple et fort petit ; ia cap- sule est ovoïde , allongée , terminée en pointe et comme mamelonnée à son sommet, enveloppée par le ca- lice qui est persistant ; elle offre une seule loge , et s'ouvre seulement par son sommet au moyen de l'écartement des cinq petites dents qui forment son mamelon terminal , comme cela s'ob- serve dans rOEillet et un grand nom- bre de Caryophyllées. Ce genre ne se compose que de deux espèces , qui l'une et l'autre sont originaires de l'Amérique septentrio- nale. Ce sont deux petites Plantes 574 DOD herbacées, ayant leurs feuilles fontes radicales, étalées en rosette ; leur lige mie ou hampe , terminée par un ser- tule ou ombelle simple, de tlenrs élé- gantes et bleuâtres , accompagné à sa base d'un involucre formé de plu- sieurs folioles. La plus commune et !a seule que l'on cultive dans nos jardins est la suivanle : DoDÉCATHÉE DE VlRGINIE , Docle- catheonMeadia , Ij., Lamk., III. ,1.99. Cette Plante est aussi connue sous le nom de Gyroselle. Elle est originaire de l'Amérique septentrionale. Sa ra- cine est vivace ; ses feuilles radicales, étalées, obtuses, irrégulièrement den- tées , rétrécies à leur base en une sorte de pétiole; la bainpe est dressée, cylindrique, haute d'environ un pied, se terminant par un sertule ou om- belle simple , de tlenrs longuement pédonculées , réfléchies au sommet de leur pédoncule, ayant la corolle d'un bleu pâle, avec une tache verte à la base de chaque division ; les an- thères sont linéaires , rapprochées en cône et d'un jaune doré. Cette jolie Plante, assez répandue dans les jar- dins dont elle fait l'ornement , se multiplie soit de graines que l'on sème aussitôt qu'elles sont mûres, soit par la séparation des racines. La seconde espèce , Dodecatheon integrlfolium , L., Pluckn. , Al m., t. 79, f . 6 , croît sur le bord des ruis- seaux , dans les monts AUegany. Elle se distingue de la précédente par ses feuilles plus obtuses, entières, par ses ombelles composées d'un petit nombre de fleurs , et par son involu- cre dont les folioles sont linéaii-es. (A.R.) DODO. OIS. r. Dronte. DODOjN/EA. BOT. PHAN. Genre de la famille des Sapindacécs , à l'une des sections de laquelle il peut servir de type et donne son nom. Il est ainsi caractérisé : calice composé de trois ou quatie , ou plus rarement cinq sé- pales à peu près égaux entre eux ; co- rolle nulle ; étamines à insertion hy- pogynique, au nombre de cinq à huit, dont les fdets sont extrêmement DOD courts, les anthères fixées au sommet do ces filets, allongées, légèremenlar- quées, à deux loges qui s'ouvrent dans le sens de la longueur- style dressé, f)artagé àson sommetendeuxou trois obcs; ovaire qui n'est supporté par aucun disque , triquètre , à trois loges dont chacune contient deux ovules attachés vers le milieu d'un axe cen- tral ; capsule de consistance membra- neuse, relevée de deux ou trofs ailes qui sont portées sur le dos d'autant de valves naviculaires , et partagée en deux ou trois loges par autant de cloisons qui alternent avec les ailes et restent fixées à l'axe; graines du- res , dont la forme est celle d'un sphéroïde comprimé, et dont l'em- bryon , contourné en spirale , a sa radicule située en dehors et dirigée vers le hile. Ce genre se compose d'Arbrisseaux ordinairement visqueux , à feuilles alternes, simples , entières ou seule- ment marquées de quelques dents vers !e sommet; à fleurs disposées en grappes terminales et axillaires , ac- compagnées de bractées , souvent po- lygames ou même dioïques par avor- tement. De Candolle (dans sonProdr. Syst. Regri. Veget.) en cite dix-sept espèces , dont cinq moins connues et quelques-unes même rapprochées de ce génie avec doute; cinq sont ori- ginaires d'Amérique, les autres de la Nouvelle-Hollande, des îles Sand- vrich, des Indes-Orientales, de l'île de Mascareigne , etc. La plus générale- ment connue est le Dodonaea viscosa , rencontré aussi dans le royaume d'O- ware,etcultivé en orangerie dans quel- ques jardins. Il présente trois variétés complètement décrites par Kunth {Noua Gen. b, pag. i35), qui en a fait connaître et figuré ( loc. cit., tab. 442) une seconde espèce originaire de Cumana. On peut aussi consulter pour les figures des diverses autres espèces de ce genre les ouvrages sui- vans : Cavanilles, le. ^27. — Lamk. , Illustr., tab. ôo4. — Andrews , /^epo- s/V. , tab. 2.5o. — Rudge, in Tmns. Lin. Soc. II, tab. 19-20, etc. (A.D.I.) DOl * DODON.ïlACÉES. Dodonœacece. TJOT. X'iiAN. Troisième section élablie p;ir Kiinth {iiiHumh. No\<. Geii. 5, p. iSo) clans la rnnille des Sapinda- ec'cs , et qui peut-être forme une fa- mille distincte. Voici ses earaclères : les pétales sont presque dépourvus d'ccailies à leur base ou manquent enlièremenl ; l'ovaire est à trois, plus rarement à deux loges , contenant cliacune deux ovules; le fruit est vesi- culeux ou dilaté en forme d'ailes; l'embryon est contourné en spirale, les cotylédons sont incombans. Cette section se compose d'Arbustes non grimpans, dont les feuilles sont sim- ples ou composées. Les genres qui y ont été réunis , sont les suivans : Kœlhreutsria, Lamk. ; Llaguna , R. et l'. {/fmirola,Pers.);Dodonœa, L.; Âlectryon , Gaertn. F". Sapindacées. fA.R.) DOFAU. MOLii. La Coquille décri- te sous ce nom par Adnnson serait une espèce de Scrpule, si l'on ne fai- sait attention qu'au test, tandis que par l'Animal qu'elle renferme c est une espèce de Vermet. f^. ce mot. (D..H.) DOFIA. BOT. phaK. ( Adanson. ) Syn. de Dirca. P^. ce mot. (b.) DOGLING ou DOGLINGE. M.4.M. Le Cétacé désigné sous ce nom est trop peu connu pour qu'on puisse savoir si l'on a voulu désigner une Baleine ou le Nord-Caper. On assure que sa chair et son lard sont d'une exécrable rancidité, et que son huile est si pénétrante qu'elle passe à tra- vers les tonneaux oii on la renferme , et se communique à la peau des ma- telots qu'elle colore et rend infecte. Ces rapports paraissent exagérés, (u.) DOGUE. MAM. r. Chien. DOGUE. BOT. PHAN L'un des noms vulgaires de la Patience, Ru- mcx Fatienda. V. Renouèe. (b.) DOGUETS. pois. Les pêcheurs dé- signent sous ce nom la jeune et petite Morue. (b.) DOGUIN. MAM. V. Chien. DOIGTIER. BOT. Nom barbare du DOI .'.75 .seizième genre de Champignons éta- bli par l'aidet, et formé aux dépens des Clavaires des botanistes. On ap- pelle aussi Doiglier la Digitale pour- prée dans (|uelqucs provinces de France. (jt.) DOIGT-MARIN, moll. L'un des noms vul".Tires du Manclie-de-Co.i- teau. /". SoLr,N. (b.) * DOIGTS, zooi,. Organes compo- sés de phalanges qui terminent les membres des Animaux des trois pie- mières classes , c'est-à-dire des Mam- mifères, des OiSeaux et des Reptiles. Dans les Mammifères , ils ne sont jamais au-dessus de cinq , et n'ont jamais [)lus de trois articidations ; mais quelquefois ils n'en ont que deux , et le nombre des Doigts n'est Eas toujours le même dans les mem- rcsanléricursetdans les postérieurs. Les Doigts ont fourni d'excellens ca- ractères quand on ne les a pas pris pour base unique de classification. Klein , en fondant sa méthode exclu- sivement sur leur nombre , a rompu tant de rapports et formé des rap- prochemens si peu naturels , qu'il n'a pas vu adopter ses idées, tandis que Linné, qui ne vit dans les Doigts que des caractères génériques, subordon- nés au reste de l'organisation , -i mieux réussi. Le naturaliste de Kœ- nigsberg divisait les Mammifères en Ongulés , Ungulata , dont les Doigts sont environnés par l'ongle; et en Digités, Z^/^g'/Za/a, dont l'ongle n'envi- ronne pas les Doigts. Chacun de ces ordres contient des sections établies d'apiès le nombre des Doigts ; ainsi , parmi les Ongulés, sont les Mono- chelons (Solipèdes) et les Dichelons (les Ruminans, moins les Chameaux et les Cochons). Parmi les Digités , l'on trouve lesDidactyles (Chameaux), lesTridaclyles ( les Fourmiliers et les Paresseux;, les Télradactyles ( les Ta- tous et les Cabiais ) et les Pentadac- tyles (les Chiens, les Chats, la plu- part des Rongeurs, etc.) On a quelquefois appelé Monodac- tyles les Animaux qui répondent aux Monochelones de Klein, et Fissi[jèdes 076 DOI ceux qui sont ses Digités. Cesdénomi- ïialions ne sont plus d'usage. Dans ceux des Mammifères oii les Doigts sont munis dongles aigus et tran- chans, ces Doigts deviennent de puis- santes armes. Dans les Bimanes et dans plusieurs Quadrumanes, ils sont les parties du corps dans lesquelles le tact se développe au plus haut degré, et s'il n'est pas exact d'établir qu'alors ils contribuent enlièrementà la per- fection intellectuelle , il serait mal à propos de qualifier d'absurdes , les idées de ce philosophe qui vit , dans l'organisation de la main, la cause de la supériorité humaine. Il y a indubi- tablement du vraidans les idées d'Hel- vétius à cet égard, et conclure des as- sertions de ce grand homme qu'il a prétendu dire qu'unmanchot de nais- sance ne serait qu'un Animal , c'est prouver qu'on ne l'a pas compris. Quoi qu'il en soit, sans donner aux Doigts Flus d'importance qu'ils n'en ont dans organisation animale , nous répéte- rons qu'ils fournissent d'excellens ca- ractères génériques. Souvent ils s'o- blitèrent de manière à former l'aile non-seulement dans les Oiseaux, mais encore dans les Mammifères , ainsi qu'on le volt dans les Vespertillon- nées ; d'autres fois , unis par une membrane solide et moins dévelop- pée que celle qui les lie dans la main de la Chauve-Souris , ils passent in- sensiblement à l'état de nageoires , comme dans les Phoques et les Céta- cés, (b.) Dans les Oiseaux , ils ne sont visi- bles qu'aux extrémités inférieures ; aux supérieures, ils sont cachés sous la peau et servent d'attache aux prin- cipales rémiges. Les Doigts varient tel- lement dans le nombre, la longueur etla forme , qu'ils fournissent, comme chez les Mammifères , les meilleurs caractères pour les distinctions généri- ques; ils sont composés de deux, trois, quatre ou cinq phalanges, presque tou- jours terminées par un ongle dont la dimension et la courbure sont sus- ceptibles aussi de grandes modifica- tions ; ils sont les organes de la sla- lion^ et la puissance musculaire y est DOI si grande que la plupart des espèces restent inébranlablement perchées pendant la duiée du sommeil sur une très -faible branche autour de la- quelle les Doigts s'enroulent; ils sont au nombre de quatre dans beaucoup d'Oiseaux, et alors leur position est susceptible de varier , c'est-à-dire qu'il peut s'en trouver trois devant et un derrière , ou deux devant et deux derrière : dans le premier cas , on dislingue les antérieurs en interne , en intermédiaire et en externe ; le postérieur , que l'on nomme aussi pouce , surpasse quelquefois en lon- gueur l'intermédiaire, quelquefois aussi il est presque nul ; dans le se- cond cas , il ne peut y avoir que des inteines et des externes , toujours respectivement à la position du corps; mais on observe que dans la plupart des espèces , l'un des deux Doigts postérieurs est versatile , c'est-à-dire qu'il peut au besoin se porter en avant ; cette même faculté est aussi accordée au pouce dans quelques es- pèces qui ont trois Doigts en devant. Enfin d'autres espèces ont naturelle- ment les quatre Doigts en devant. Il est des Oiseaux chez lesquels le pouce est totalement oblitéré , oii on n'en trouve pas le moindre vestige. Ceux-là n'ont que trois Doigts ; il en est d'au- tres (mais les cas sont extrêmement rares et pourraient même tolérer l'i- dée d'un oubli de la part de la nature) oii l'oblitération porte sur l'un des Doigts de devant ; ceux-là ont deux Doigts devant et un derrière ; une seule espèce , l'Autruche , n'a que deux Doigts et tous deux en devant. Le Doigt intermédiaire s'articule sur la portion moyenne de l'extrémité du taise , il est généralement composé de trois phalanges ; le Doigt externe s'articule sur le bord extérieur de l'extrémité du tarse , souvent il n'a que deiix phalanges de même que le Doigt interne dont la position est semblable , mais à l'intérieur ; l'arti- culation du pouce où le nombre des phalanges ne surpasse point deux , se trouve à une élévation plus ou moins grande, sur la partie postérieure du DOI bord interne du tarse. Lorsque cet organe prend son attache sur le côte du tarse, il devient versatile et se porte facilement en devant. Les Doigts sont oulihres ou reunis par une membrane qui souvent les lie entre eux depuis l'articulation jus- qu'aux ongles ; cette rneinl)rane pré- sente une loi te rame dont l'Oiseau se sert admirablement à la surface com- me au sein des eaux-, quelquefois les Doigts sont simplement garnisdecha- que côté ainsi qu'au point d'articula- tion d'un prolongement membraneux plus ou moins large , souvent décou- pé régulièrement ou finement den- telé; enfin la plupart des Oiseaux, quoiqu'ils ne soient point destinés à nager, ont à l'origine des Doigts une petite membrane qui les soude entre eux à des articulations différentes ou à des hauteurs différentes de la même articulation. Les Doigts sont nus ou garnis totalement ou en partie de du- vet et quelquefois de plumes sous les- quelles ils sont entièrement cachés ; les Doigts nus ont assez souvent la {)eau lisse; souvent aussi elle est écail- euse et même verruqueuse. Peu d'Oiseaux emploient les Doigts à la préhension ; néanmoins les Accipi- tres et les Perroquets principalement prouvent qu'ils peuvent en faire usage avec beaucoup d'adresse, et surtout les faire utilement tourner à leur dé- fense à l'aide des ongles qui les ter- minent. (DR..Z.) Dans les Reptiles, les Doigts, con- sidérés isolément , ne peuvent , comme dans les deux classes précé- dentes , fournir des caractères de genres de première valeur ; mais ils n'en méritent pas moins une sérieuse attention, parce qu'associés à d'au- tres caractères , ils complètent les moyens de bien isoler les groupes gé- nériques. Dans quelques-uns de ces Animaux, tels que les Reinettes et les Geckos , ils sont munis de pelotes à l'aide desquelles ces Reptiles peu- vent courir avec solidité et sécurité contre les surfaces les plus polies , auxquelles ils s'appliquent par uu mé- canisme analogue à celui de la vcn- DOL 077 touse. Dans les Caméléons, les Doigts disposés à peu près comme ceux des Perroquets ou des Pics, entre les Oi- seaux, facilitent la préhension circu- laire sur les rameaux des Arbres qu'habitent ces singuliers Reptiles. Comme dans les Mammifères, on voit quelquefois ces Doigts , munis de membranes, devenir des ailes dans les Ptérodactyles ou des nageoires dans les Ichthiosaures; mais la nature n'offre de tels exemples que dans les monumens d'une antique créa- tion, dont il n'existe plus que des té- moins pétrifiés. F'. PlÉRODACTYliE et ICHTHIOSAURE. (b.) DOKHAN. BOT. PHAN. Delile rapporte que les Arabes ont donné au Tabac ce nom qui signifie fu- mée, à cause de l'usage qu'on fait des feuilles de la Plante. (b.) DOKHN. BOT. PHAN. (Delile.) V. DOCHON. DOLABELLE. Dolabella. moli>. Pendant long-temps, on ne connut de ce genre que la figure de Rumph ou seulement la Coquille. Les auteurs qui précédèrent Lamarck , probable- ment embarrassés pour placer dans le système un corps d'une forme sisingulière , aimèrent mieux ne point en parler. Lamarck cependant, quoi- qu'il ne connût alors que la Co- quille, établit ce genre dans le Systè- medes Animaux sans vertèbres, i8oi; et , d'après les seules inductions cl les seuls rapports que ce corps inté- rieur lui donna , il le plaça dans l'or- dre le plus convenable, celui qui a été adopté généralement , depuis mê- me que la connaissance de l'Animal aurait pu infirmer l'opinion du célè- bre professeur. C'est Cuvier qui don- na le premier une description exac- te de l'Animal (Annales du Mus. T. V, p. 455, pi. 29, fig. 1,2, 3, 4). Péron l'avait observé et recueilli à l'Ile-de-France et en avait f;ùt con- naître en partie les habitudes et les mœurs ; tout cela a dû nécessaire- ment changer ou au moins ajouter aux caractères génériques donnés d'abord par Lamarck, et qu'il a lui- 57 §78 POL njenic réforrtiés. Les voici tols qu'il los a donnes dans l'Histoire des Âui inaux sans vertèbres (T. vi , a"^ par- tie, p. 4o) : corps rampant , oblong , rétréci en avant , élargi à la partie postérieure, oii il est Ironqué obli- quement par un plan incliné et or- biçulaire , a} antles bords du manteau repliés et serrés sur le dos. Quatre tentacules demi-lubuleux , disposés par paires; opercule des branchies renfermant une coquille, recouvert par le manteau , et situé vers la par- tie postérieure du dos ; anus dorsal , placé après les branchies , au milieu de la facette orbiculaire; coquille ob- longue , un peu arquée , en forme de doloire , plus étroite, épaisse , calleu- se et presque en spirale d'un côté ; de l'autre , plus large , plus aplatie et plus mince. Les Dolabelles ont tant de rapports avec les Laplysies qu'on serait porté à réunir les deux genres Il existe cependant entre l'un et l'au- tre des différences assez considérables pour qu'on doive les conserver. En effet, toutes les Laplysies sont pour- vues de nageoires, ou, pour mieux dire, leur manteau, s'élargissant sur les côtés , devient par cette modifica- tion un moyen de natation dont les Polabelles sont dépourvues : aussi sont-elles stationnaires, rampantes, oL se cachent-elles le plus souvent sous une légère couche de sable ou de vase , ce qu'elles peuvent faire avec d'autant plus de facilité qu'un tube assez allongé et saillant porte l'eau nécessaire à la respiration sur Jes branchies. Un autie caractère dis- tinctif, c'est la forme et la nature du rudiment de coquille ou de l'es- pèce de bouclier qui recouvre et qui protège les organes de la respiration; dans les Laplysies , la coquille est membraneuse ou cartilagineuse et non spirale ; dans la Dolabelle , elle est calcaire et subspirale. Quoiqu'il n'y ait encore qu'un petit nombre d'espèces connues , il y a néanmoins sur elle de la dissidence. La Dolabel- la lîumphii de Cuvier et de Lamarck est pour Blainvillc Va Dolabella Peiv- nii , regardant la Dolaiielle figurée DOL par Kumph comme une espèce dis- tincte et qui aurait été confondue par ces deux naturalistes avec celle figu- rée dans les Annales du Muséum (T. V, p. 455, pi. 29, fig.* 1 à 4) , rappor- tée par Péron et décrite par Cuvier. L'idée de Blainville nous semble juste, surtout si la figure n" 5 , pi. lo , de Rumph ( Thesaui'us irnagin. , etc.) est faite avec l'exactitude désirable ; nous avons remarqué également quelques différences dans la forme du la coquille ; celle figurée par Rumph ( loc. cit. , pi. 4o , fig. 1 2 ) est calleuse au sommet et moins en spirale que la Dolabelle de Pérou ; il est vrai que celle figurée par Cuvier n'avait point encore acquis son volume , ce qui rend la détermination plus difficile. Blainville (Dict. des Se. Nat.) a bien saisi les diflerences caractéristi- ques des espèces qu'il cite : aussi nous allons suivre les déterminaticuis qu'il en donne. Dolabelle de Péron , Dolabella Fe/o/ià, Blainville, Dict. des Se. Nat., n" 1. Cuvier (Annales du Muséum, ï. V, pi. 29, fig. 1 , 2, 5, 4)etLaraarck ont confondu cette espèce avec celle de Rumph. La Dolabelle de Péron n'a que trois ou quatre pouces de longueur ; tout son corps est couvert de petits tubercules charnus. La co- quille est toute calcaire, petite, et pré- sente au moins un tour et demi de spire; son sommet n'est presque pas c;dleux. Celte Dolabelle a l'habitude de s'enfoncer un peu dans la vase et de s'y tenir en repos ; c'est probable- ment le moyen de tromper sa proie qii l'approche sans défiance , et d'é- viter de devenir celle d'autres Ani- maux par la difficulté que l'on a à l'apercevoir , même dans les eaux les plus basses. Dolabelle lisse ,Dolabellaiœvis, Blaiuv. , loc. cit. , n" 2 ; Dolabelle fragile , Z>. //fl^//^*- , Lamk. , Anim. saiisvert. T. vi , i*" partie , p. 42, n" 2. Celle-ci , que Blainville a observée au Muséum Britannique , se dislingue facilement de la précédente d'abord par sa peau lisse , par sa forme du corps plus renflé , et surtout par la UOL coquille qui , hu lien d'être calcaire , osl submeinbranciise , ce qui est un motif (le plus pour tenir voisins les genres Laplysie et Uolabelle. Cette coquille membraneuse est en forme eaucoup plus courte et plus grosse que la larve. On lui distinguait la tê- te , le corselet , le ventre , les four- reaux des ailes et les pales qui s'éten- dent sous le ventre. Celte nymphe paraissait être d'un naturel inquiet, ayant toujours l'abdomen en mouve- ment et se roulant sans cesse. L'In- secte parfait quitta sa dépouille le 27 du même mois. Les organes sexuels des mâles sont très -compliqués et varient pour la forme autant qu'il y a d'espèces. Les figures de Degéer et de Cuvicr ( loc. cit. ) pourront donner à cet égard une idée plus nette que ne le ferait une description. La figure des antennes varie aussi suivant les espèces et sur- tout suivant les sexes. Les mâles les ont communément plus longues. Ces considérations donnent le moyen de faciliter l'étude de ce genre, en y fai- sant les sections suivantes : -f Antennes de la longueur de la tête au moins; le dernier article forl^ allongé , avec une soie au sommet. —^ Les Platypèzes et les Callomyes de^ Meigen. ff Antennes plus courtes que la^ tête: le premier article tiès-apparent, assez allongé ; le troisième trigone avec une soie vers sa base. ff-}- Antennes sensiblement plus courtes que la tête ; le premier arti- cle très-petit , peu distinct; le dernier trigone avec une soie apicaJe. L'espèce que nous allons déciire DOL apparlieut à la troisième division , c'est le DoLicHOPE a crociikt , D. ungulalus ;^Musca urigu/ala, L., D. i36 ; la Nemolèlc bronzée, Dcgéer. Soie (les antennes latérale ; corps vert ou d'un vert bronzé ; ailes sans ta- ches ; pâtes en partie d'un rouge li- vide. Longueur de trois à quatre li- gnes. Celte espèce est très-commune. (G.) DOLICHOPODES. Dulichopuda. INS. Tribu de l'ordre des Diptères , famille des ïanystomes , établie par Latreille et ayant pour caractères : dernier article des antennes sans di- vision; trompe formant tantôt un mu- seau court et obtus , tantôt un bec court et avancé; palpes en forme de lame aplatie, couchés sur elle ; der- nier article des antennes en palette, avec une soie allongée ; ailes toujours couchées sui le corps ; pieds longs et grêles. Elle comprend les genres Do- lichope , l'iatypèze , Callomje et Orthochile. J^. ces mots. (g.) DOLICHOS. BOT. PHAN. r. D01.IC. DOLTCHURE. Dolichums. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères , section des Porte-Aiguillons, famille des Fouisseurs (Règn. Anim.de Guy.), établi par Maximilien Spinola , et adopté par Latreille. Ses caractères sont : mandibules très-dentées ; mâ- choires et lèvres ne formant pas de fausse trompe ; palpes maxillaires sé- tacés beaucoup plus longs que les labiaux et presque en forme de soie ; antennes insérées près de la bouche , à la base d'un chaperon très-court et fort large ; abdomen ovoïdo-conique, court et tenant au tronc par un pédi- cule brusque, mais très-petit. Les Dolichures ressemblent aux Pompiles par la forme des mâchoires , de la lèvre et des palpes ; mais ils s en éloi- gnent par leurs mandibules et par leur abdomen pédicule ; sous ce rap- port ils avoisinent les Sphex et les Amraophiles. Spinola a le premier signalé l'es- pèce unique qui fait le type de ce nouveau genre; c'est le Dolichure TRÈs-NOiB , D. ater. On le trouve en DOL ■^i^:^ Italie et dans quelques points de la France. Ba.^oclie la souvent rencon- tré dans le département du Calvados. Latreille pense que la femelle dépose ses œufs dans les vieux bois, (aud.)' * cr DOLfCOLITE. zooL. Foss. Ber- trand, dans son Histoire des Fossiles , dit que ce nom a été donné tantôt à des vertèbres de Poissons fossiles , tantôt à des articulations d'Encrincs ou Cri- uoïdes également à l'état fossile. (l^AM..X.), DOLIOCARPE. Duilocarpus. kdï. PUAN. Genre delà famille des Dillé- uiacées et de la Polviindrie iMonogyn nie, L., auquel Gmeliu a réuni le Cali- nea d'Aubfet , et plus récemment , If; professeur De Candolle y a joint , mais avec doute, le Suramia du mêrme auteur. Voici les caractères du genre DoUucarpus , tels qu'ils sont exposés dans le premier volume du SysteMà Katurale. Son calice est formé de cinq sépales persistans , concaves et inégaux; la corolle se coiiinose dd trois à cinq pétales arrondis. Les étamines sont nombieuscs; leurs filets sont dilatés au sommet. L'ovaire est globuleux, terminé par un st\le le plus souvent lecourbé. Le fruit est une baie charnue, indéhiscente , à une seule loge qui contient deux grai- nes arillées. 1 Ce geure se compose de quatre es- pèces originaires de l'Amérique ihé- ridionale. Ce sont des Arbustes ordi- nairement sarnienteux , ayant le port des Tetracera, geure auquel Willde- novF les avait réunis. Ces quatre es- pèces sont : 1** le Doliocarpus So~ landri , D. C. , Syst. i , p. 4o5 , qui croît à Surinam et se distingue par sa lige grimpante, par ses feuilles oblon- gues , acuminées , dentées vers le sommet, par ses fleurs dont la corolle est tripétale et qui sont portées sur des pédoncules latéraux et unitlores; 2* Doliocarpus stric/us , D. C. {lue. cit. ) , dont la tige est dressée, roide, les feuilles ovales, lancéolées, den- tées, réfléchies; les fleurs terminales et également à trois pétales. Elle croît aussi à Surinam; 5" Doliocarpus Ca- 584 DOL Unea , Gmel. , D. G. {loc. cit.) ; Cali- nea scandens , Aubl. , Guian. i , p. 556 , tab. 221 . Sa tige est grimpante , ses feuilles oblongues , acuminees, tiès-entières, ses fleurs tripétaies portées sur des pédoncules latefaux et mulliflores. Elle est oi-iginaire des forêts de la Guiane ; 4" Doliocarpus So/amia, D.C. {loc. cit.) ; Soramia Guiantnsis , Aubl., Guian. i, p. 55a , tab. 219. P^. Soramie. (a.r.) DOLIOLUM. ÉCHiN. Ce nom a quelquefois été donné par des or^cto- graphes à des articulations cylindri- ques de Crinoïdes ou Encrines fossi- les. (liAM-.X.) DOLIQUE. Dolichus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Carnas- siers , tribu des Carabiques , division des ïéronies (Règn. Anini. de Cuv.), établi par Bonelli. Leur corselet est plus étroit que les élytres; leurs palpes sont filiformes , et le troisième article des antennes est évidemment plus court que les deux précédens pris ensemble. Ce genre a pour type le Carabus fiavicoTiiis de Fabricius. On doit y rapporter aussi son Carabus angusti- collis figuré par Panzer, launa 1ns. Germ.fasc. 83, tab. 9. (aud.) DOLIUM. MOLL. F. Tonne. DOLOMÈDE. Z?o/o;?ze^es. AP.ACHN. Genre de l'ordre des Pulmonaires, famille des Aranéïdes ou Pileuses , tribu des Centigrades (Règn. Anim. de Cuv.), établie par Latreillc qui lui assigne pour caractères : yeux re- présentant, par leur ensemble, un quadrilatère un peu plus large que long , disposés sur trois lignes trans- verses , dont l'antérieure formée de quatre, et les deux autres de deux chacune ; les deux postérieurs situés chacun sur une petite élévation ; la seconde paire de pieds aussi longue ou plus longue que la première. Walc- kenaer (Tabl. des Aranéïdes, p. i5) place ce genre dans la division des Araignées coureuses , et le caracté- rise de la manière suivante : huit DOL yeux inégaux entre eux, sur trois li- gnes occupant le devant et les côtés du corselet; lèvre courte, carrée, aussi large que haute; rhâchoires droites , écartées , plus hautes que larges: pâtes longues et fortes; la quatrième paire est la plus longue ; la seconde l'est un peu plus que la pre- mière ; la troisième est la plus courte. Les Dolomèdes , rangés parmi les Araignées- Loups , s'en éloignent sous plusieurs rapports ; ils courent et chassent de même qu'elles leur proie. A l'époque de la ponte seule- ment, ils construisent à l'enfour des Plantes une toile , dans l'intérieur de laquelle ils déposent leur cocon et le gardent assidûment ainsi que leurs petits , long-temps après qu'ils sont éclos. Lorsqu'on les menace, ils em- portent leur cocon fixé sous le cor- selet. Latreille partage ce genre en deux sections , que Walckenaer con- vertit en famille. t Les RiVEBiNES , Ripariœ : cor- selet allongé; abdomen ovale, ar- rondi à son extrémité ; yeux de la ligne antérieure égaux ; mâchoires à côté interne convexe. A cette divi- sion , appartiennent des espèces ha- bitant le boi'd des eaux et courant à leur surface avec beaucoup de vitesse et sans se mouiller. Les femelles fa- briquent , pour leurs œufs , une toile irrégulière qu'elles placent entre les branches des Végétaux situés pi es du lieu qu'elles habitent; elles y placent leur cocon et les gardent avec cons- tance jusqu'à ce que les petits soient éclos ; tels sont: Le DoLOMÈDE BOKDÉ , D. matgi/ia- tus , ou V Aranea marginata de Degéer (Mem. Ins. T. vu, p. -iSi , pi. 16, lig. i5-i4) qui a figuré les yeux pos- térieurs beaucoup plus gros que les autres: mais c'est une erreur qui tient à ce que ces yeux sont effectivement posés sur une éminence noire, que le dessinateur aura prise pour les yeux mêmes. Cette espèce est la même que l'Ajanea nudata de Clerck (pi. 5, tab. \). Le DoiiOMÈDE ENTOURÉ , D. fim- briatus , ou ]! ylranea fimbriata de DOL Linné , et l'yJranea paludosa de Clerck ( p. 106 , pi. 5 , taJj. 9 ) , décrit et rcprésen(é par Degéer ( loc. cit. T. VII, p. 378, pi. 16, fîg 9 et 10). Le DoLOMÈDE ROUX, D. ri/fus, ou VAranea rufa de Dcgécr [loc. cit. T. vu, p. 319, n" 4, pi. 09, lig. 6.7). Cette grande espèce est originaire de l'Amërique septentrionale. If Les Sylvines, Syhariœ : coï- selet .court , en cœur ; abdomen ovale, allongé et terminé en pointe à soii extrémité ; yeux latéraux de la ligne antérieure plus gros que les autres; mâchoires à côté externe presque droit. Cette division ne com- prend encore qu'une espèce. Le DoLOMÈDE ADMIRABLE , D. mi- rabilis, Walck., ou VAranea obscura de Fabricius ( jfc,'«/oOT. T. ii, p. 419, n"' 44), et VAranea ntfo-fasciata de Degéer {loc. cit. T. vu , p. 269 , n** 521 , pi. 16 , fig. 1-8 ), représentée par Scbœffer (/«s. Ratisb., pi. 187, fig. 5- 6, et pi. 172, fig. 6), par Lister (p. 82, tab. 28, fig. 28), et par Clerck (p. 108, pi. 5, tab. 10). On trouve cette espèce dans les premiers beaux jours du printemps. La lemelle établit dans les buissons un nid soyeux en forme d'entonnoir ; elle dépose dans son intérieur son cocon , et le trans- porte avec elle lorsqu'elle craint le danger. (aud.) DOLOMIE ou DOLOMITE, min. Vvdgairemeut Spath amer; Bitter- spalh , Werner ; Calcaire magnésien , Brongniart; Chaux carbouatéemagné- sifère d'Haiiy ; Carbonate de Chaux et Magnésie des chimistes ; formé d'un atome de bicarbonate de Chaux et d'un atome de bicarbonate de Ma- gnésie , ou en poids de 47,26 d'Acide carbonique; 5o,56 de Chaux, et de 22,18 de Magnésie. Ce Minéral cris- tallise très-nettement en rhomboïdes transparens , analogues à ceux du Spath d'Islande avec lesquels on les a confondus pendant long-temps , et dont ils diflerent par la mesure de leurs angles; observés à l'aide du goniomètre à réflection , ils ont cons- tamment donné 106 d. i5', au lieu DOL 585 de io5 d. 5' pour les angles obtus de deux faces situées vers un même som- met. La pesanteur spécifique de la Dolomie est égale à 3 ; sa dureté est un peu plus grande que celle du Carbonate simple de Chaux. Son éclat est très-vif et approche du na- cré dans les cristaux transparens ; ceux-ci doublent les images à travers deux faces parallèles, comme le fait le Spath d'Islande. Ses caractères pyro- gnostiquessoutabsolumentles mêmes que ceux de cette dernière substance. Ses variétés lamellaires et granulaires sont souvent phosphorescentes dans l'obscurité par le frottement d'un corps dur, ou par l'injection de leur Eoussière sur aes Charbons ardens. la Dolomie est soluble lentement et avec une légère etfervescence dans l'Acide nitrique. Ses formes cristal- lines les plus ordinaires sont le rhom- boïde primitif, ou simple, ou légè- rement modifié sur ses angles laté- raux et sur ses sommets. Ses variétés massives sont la lamellaire , la gra- nulaire qui est grise ou blanche , et qui a porté plus particulièrement le nom de Dolomie; la globulifoime et la concrétionnée pseudoédrique qui est un assemblage de corps terminés par des faces à peu près planes, et serrés étroitement les uns contre les autres. Ces faces planes paraissent être l'effet de la compression que ces corps ont exercée les uns sur les au- tres pendant leur formation dans le même espace. Cette variété curieuse, de couleur verdâtre et qui provient dupaysdeSzakowaczenSyrmie ,peut être rapportée à une autre variété cristallisée d'un vert jaunâtre , qui se trouve près de Miemo en Toscane , et dont on a fait une espèce particulière sous le nom de Miémite. D'autres cristaux d'un jaune brunâtre , que l'on a trouvés à Tharand près de Dresde en Saxe , ont été pareillement décrits sous un nom spécial , celui de Tharandite. Quelques variétés de Do- lomie à texture grenue deviennent flexibles lorsqu'on les réduit en la- mes minces , ce qui vient de ce que leur tissu est assez lâche pour per- 586 DOM mettre à leurs particules de jouer jus- qu'à un certain point sans perdre leur adhérence. L'Angleterre et les Etats- Unis ont offert ces variétés remarqua- bles , qui constituent ce qu'on nomme vulgairement le Grès flexible. La Dolomie existe en grandes mas- ses dans la natuie , et forme des cou- ches étendues dans les terrains pri- mitifs et secondaires. Une partie des marbres lamellaires blancs, surtout ceux du Levant, peuvent être rap- portés à cette espèce. La IJolomie granulaire est disposée par grandes masses au St.-Gothard et dans plu- sieurs autres lieux. Ces masses ren- ferment ordinairement des cristaux de Grammatite , et quelquefois des lames de Mica et du Corindon rose, et de petits cristaux de Fer sulfuré , de Cui- vre gris et de Réalgar. Les cristaux rhomboïdaux sont engagés dans un Schiste talqueux verdâtre , au Tyrol ; mais les plus parfaits que l'on connais- se viennent des filons du Mexique, f^. , pour l'histoire géologique de cette ro- che , les mots Terrain et Géologie. (g. DEL.) ''DOMANITE. MIN. (Fischer.) Syn. dé Schiste bitumineux ou d'Ampé- Hle. p^. ce dernier mot. (g. del.) * DOMBAGEDY. bot. phan. On nomme ainsi, à Ceylan , un Arbre que Commelin ( Horf. Jmstelod- \ , t. 61 ) regardait comme un Noyer, et qui parait voisin de VyJndira et du Geoff/œa, genres de Légumineuses. Il est identique , selon Linné , avec V Ambai'ella cité par Hermann et qui croît dans le même pays. (g..n.) '* DOMBEYACÉES. Dombeya- ceœ. BOT. PHAN. Notre collaborateur Kunth dans sa Dissertation sur les fa- milles des Malvacées et des Byttnéria- cées , et dans le cinquième volume des Noi^a Gênera et Species de Hum- boldt , a divisé cette dernière famille en cinq sections , savoir : 1 ^ les Ster- culiacées ; 2** les Byttnériacées vraies ; 3^ les Lasiopétalées ; 4" les Herman- niacées; 5** les Dombeyacées. Cha- cune de ces cinq sections , dont quel- ques-unes étaient considérées aupa- DOM ravant comme des familles distinctes offrent des caractères assez tranchés pour pouvoir former autant de grou- pes bien distincts. Nous allons expo- ser ceux des Dombeyacées, tels qu'ils ont été donnés par Kunth : leur calice est persistant, souvent ac- compagné de bractées ou d'un cali- cule extérieur. La corolle se compose de cinq pétales non soudés entre eux. plus grands que le calice , irtéquila- tères et persistans. Le nombr-tf» des étamines varie de vingt à quai'antc , dont cinq , ordinairement stériles , alternent avec les pétales. Les filets sont le plus souvent monadelphes , quelquefois tous sont libres. Les an- thères sont biloculaires, sagittées et allongées, s'ouvrant par un sillon longitudinal. L'ovaire est libre, ses- sile, à cinq ou à dix loges contenant chacune tantôt deux ovules superpo- sés ou un grand nombre disposés sur deux rangées longitudinales à l'angle interne. Du sommet de l'ovaire nais- sent cinq styles, qui quelquefois se réunissent et se soudent plus ou moins étroitement. Le fruit est une Capsule globuleuse , déprimée, à cinq côtes saillantes et arrondies, à cinq loges 5 qui tantôt s'ouvre en cinq valves, par la séparation des deux la- mes qui composent chaque cloison , tantôt se sépare en cinq coques con- tenant une ou plusieurs graines rc- niformes et quelquefois ailées. Ces graines renferment un embryon re- courbé au centre d'un endosperme charnu; la radicule est inférieure, les cotylédons sont condoublés. Les Dombeyacées sont des Arbres , de.^ Arbustes, ou très-rarement des fian- tes herbacées, à feuilles alternes, simples, entières ou lobées , munies de deux stipules placées à la base du pétiole. Les fleurs sont axillaires , souvent disposées eu corymbe. Les genres quiappartiennent à cette section sont les suivans : Domheya , Cavan. ; Trochetia , D. C. ; Assonia , Cavan. ; Ruizia , Cavan. ; Astrapeja , Lindley; Pentapetes , L. ; Pterosper- murn , Schrcb. , D. C. ; Ulelhania , Eorsk. Kunth rapporte encore à cette DOM seclioii, mais avec quelque doute, les gpures Kydia, Roxburi;; Jliigo- rUa , L. ; Bîoieia, Citvan. Il en rap- proche aussi le genre Klei/i/iuvia. De Candolle (6'r«o/;s. Sjst. i\at. i, ti. 5oi) rapproclie aussi des Doni- Jcvacces le genre Glula de Linné- (A.B.) DOMBEYE. Dombeya. bot. iuan. Ce nom de Plantes qui rappelle celui de Dombey , bolanistc français qui a visité et exploré avec beaucoup de zèle le Chili , le Pérou et le Mexique , a été successivement donné à plu- sieurs genres de Végétaux. Le pre- mier qui l'ait employé est Lamarck qui a nommé Dumbeya un Arbre de la famille des Conifères rapporté du Chili par Domboy et que Jussicu a appelé Araucaiia, nom qui a été préféré. L'Héritier avait subslitué le nom de JJombeya à celui de Tourre- tia déjà employé depuis long-temps, mais ce changement n'a pas été adppté. Enfin Cavanilles ( Dissert, n , p. I3i), trouvant ce nom sans emploi, l'a appliqué à un genre qu'il a rangé dans la famille des Malvacées et dans la Monadelphie Dodécandrie*. Cest ce geni'e de Cavanilles qui est devenu le type du groupe des Dombeyacées , f^. ce mot , et dont nous allons tra- cer les caractères. LesDombeyes, auxquelles il faut probablement réunir les espèces dont Forskahl a fait son genve MeLliania , sont en général des Arbres ou des Arbrisseaux élégans , à feuilles alter- nes , pétiolées, entières, ou diverse- ment lobées, munies à leur base de deux stipules. Les fleurs, qui dans quelques espèces sont assez grandes, forment ordinairement des espèces de corymbes axillaires et pédoncules. Leur c«lice est à cinq divisions pro- fondes et persistantes, accompagné d un calicule triphylle et unilatéral , caduc. La corolle est formée de cinq pétales hvpogvnes, étalés, inéquila- tères ; les étamines sont au nombre de quinze à vingt, soudées cl inona- delphes pai- la base de leurs filets? cinq de ces filets sont stériles, plus longs et plus dilatés que lesautrcs qui DOM S87 t)ortenl chacun une anthère à deux oges. L'ovaire est libre à cinq côtes arrondies, saillantes , à cinq loges, contenant chacune deux ovules atta- chés à l'angle interne. Le style est simple et se termuie par cinq stig- mates linéaires. Le fruit est une cap- sule globuleuse , déprimée , à cinq côtes et à cinq loges, se séparant à l'époque de la maturité en cinq co- ques dispermes , s'ouvrant en deux valves. Les giaiues sont ovoïdes ou léniformes , terminées en pointe à leur sommet. Les cotylédons sont condoublés et bifides. Ce genre se compose de dix espèces - De ce nombre , neuf croissent aux îles de France , de Bourbon ou de Madagascar, une seule dans l'Inde, Dombeya cordlfulia, D. C. {Prodr. Syst., 1, p. 499). Le genre Melhania, ainsi que nous l'avons dit précédem- ment , nous paraît devoir être réuni »\\ Dombeya. En efiel, il n'en dificrc absolument que par ses étamincs au nombre de quinze , dont les filets fer- tiles sont soudés deux à deux presque jusqu'à leur sommet; ce qui a lait dire à tous les auteurs qu'il n'y avait que dix étaniines , cinq fer- tiles et cinq privées d'anthères. Le genre Dombeye diffère du Rui- zia par ses cinq étamines stériles; du genre yJsson/a par son calicule triphylle et caduc; du genre Fenta- pelés par ses cinq stigmates , son ca- licule et ses graines non ailées. Parmi les espèces de Dombeye, nous signalerons les suivantes : Dombeye palméb , Dombeya pa/- rnala , Cavan. , Dissert. 3, p. 132, tab. 38, fig. 1; D. CyProdr. Syst. 1 , p. 498. C'est un Arbre originaire de l'île de Bourbon , ayant sa tige ra- meuse, ornée de feuilles alternes, pétiolées, échancrées en cœur à leur base , palmées et divisées en sept lobes allongés, aigus, dentés en scie, presque glabres, munies à la base de leur pétiole qui est fort long , de deux stipules lancéolées, tomenteu- scs et caduques. Les fleurs forment des corymbes axillaires, poi lés sur dos pédoncules plus longs q«c les 588 DOIM feuilles. Oa cultive quelquefois cette Plante dans les jardins. DOMEEYÉ ACUT ANGULÉE ,Z)07ra^eja acutangula, Cavan., loc. cit., p. i23, lab. 38 , fig. 2 ; D. C. , loc. cit. Celte espèce est ligneuse et croît dans les mêmes contrées que la précé- dente. Ses feuilles sont alternes, pé- tiolées , cordiformes , à cinq lobes ai- gus à peine marqués ; elles sont cou- vertes d'un duvet court et ferrugi- neux , qui disparaît par les progrès de l'âge. Les deux stipules sont éga- lement très-caduques. Les fleurs sont un peu moins grandes que dans l'es- pèce précédente. Le calice est ordi- nairement réfléchi. DoMBEYE PONCTUÉE , Domheya punctata ,Cav., Dissert. 3 , p. i25, t. 4o,fig. 1; D. C, loc. cit. p. 49g. Arbre de moyenne grandeur, ayant ses jeunes rameaux couverts d'un du- vet ferrugineux, ses feuilles ovales, oblongues, de trois à quatre pouces de longueur sur un demi-pouce de largeur, très-enlières ou un peu cré- nelées, arrondies à leur base, mar- quées à leur face supérieure de points brillans qui sont autant d'écaillés minces, sèches et étoilées, tomen- teuses et d'une couleur roussâtre à leur face inférieure. Les fleurs for- ment de petits corymbes portés sur des pédoncules axillaires , velus , beaucoup plus longs que les feuilles. Cette espèce croît également à l'île de Bourbon. Toutes les espèces de ce genre ont une écorce très-tenace et très-liante. Dans les contrées où elles croissent naturellement , on en fait des cordages et des liens. (a. b..) DOMINE ( PIERRE DU ). MIN. Pierre dont la nature n'est pas encore bien connue , et qui se trouve , au dire de Bertrand (Dict. Oryct. ), dans une ri- vière de l'île d'Amboine , près de la forteresse de Victoria. Il en sort, sui- vant lui, une matière visqueuse ; elle est facile à polir, et se rencontre en masses isolées , tuberculeuses , et de la grosseur d'un œuf. (g. DEii.) DOMINICAIN. OIS. Syn. de Gillit. f^. ce mot. (b.) DON DOMINO. OIS. Espèce du genre Gros-Bec, Lo.xia punctularia , Lath. F". Gros-Bec. (dr..z.) * D O M I T E . MIN . Nom donné pa r le célèbre géologue De Buch à une roche d'origine volcanique , qui for- me la masse principale du Puy-de- Dôme , en Auvergne , et qui appar- tient aux terrains ignées les plus an- ciens. Suivant Brongniart , elle est piincipalement composée d'Argiloli- te , et renferme quelquefois , mais comme principe accessoire , des cris- taux de Feldspath vitreux. Sa texture est grenue , à grain fin , ou terreuse et terne ; son aspect est raboteux ; elle est rude au toucher, friable, et de couleur blanchâtre ou gris cendré. Elle passe au Trachyte dont il est souvent difficile de la distinguer, f^. Trachyte. (g.del.) DOMPTE- VENIN, bot. phan. Espèce du genre Cynanque. /^. ce mot. (b.) DONACE. Donax. moll. Ce genre établi par Linné et adopté par les conchyliologues qui le suivirent, est un de* ceux parmi les Conchifères qui soit le plus facile à reconnaître : aussi éprouva -t-il peu de change- mens ou de modifications. Un seul genre en fut extrait par Lamarck, sous le nom de Capse ( J^. ce mot ), Mais Poli (Test, des Deux-Siciles) , ne considérant que l'Animal et le trou- vant analogue à celui des Tcllines , réunit les deux genres sous le nom. de Peronœoderma] bien auparavant, Adanson ( Voy. au Sénég. ) , conduit par les mêmes motifs , avait laissé les Donaces parmi les Tellines. Cepen- dant , à considérer la coquille des Donaces , elle présente des caractères distinctifs qui doivent porter à con- server ce genre, quand II ne servirait qu'à rapprocher un certain nombre d'espèces identiques qui sont , pour ainsi dire, des termes moyens entre la nombreuse famille des Tellines et cel- le plus nombreuse encore des Vénus. Aussi Bruguière et Cuvier , à l'exem- ple de Linné , laissèrent ce genre en- tre l'une et l'autre famille. — La- DON marck, qui transporta le genre Mac- tre dans une autre famille à côté des Crassa telles ( V. Macxracées) , par ce seul chaugement , rapprocha plus en- core les Donaces des Tellincs et des Lucines. D'après les observations de Poli et celles relatives à la coquille , nous pensons que ce genre ne peut ctre mieux place dans la série oii il se trouve dans l'ordre de ses rapports. Une singularité remarquable dans les Donaces , c'est l'apparente trans- position du ligament, qui paraît placé dans la lunule au lieu de se trouver dans le corselet. Cette seule exception à une règle si générale a toujours oc- cupé et embarrassé le conchyliologue. Blainville (Dict. des Se. Nat.) a cher- ché à expliquer ce fait et à démontrer que ce que l'on prenait pour la lu- nule était réellement le corselet, de manière que ce n'est pas le ligament qui a changé dans sa position , mais plutôt l'Animal lui-même qui semble- rait retourné. Ce qui a conduit Blain- ville à cela, c'est la direction de l'im- pression abdominale sur l'intérieur des valves ; eu eflfet , celte impression, par l'échancrure qu'elle offre , in- dique la présence des syphons qui sont toujours postérieurs ; la tête et le pied sont du côté opposé; ici la tête occupe le côté le plus grand, comme cela a lieu également dans les Tellines , tandis que dans les Vénus elles Cythérées, c'est l'inverse; les syphons occupant le côté le plus grand , 11 n'y a donc de différence que dans la proportion relative des côtés. Un autre caractère aurait pu conduire au même résultat, si ou ne s'était at- taché à le regarder lui-même comme une anomalie. Nous avons établi en principe que les crochets dans les Gonchifêres réguliers étaient généra- lement dirigés vers la lunule ; ce principe, qui a ici sa rigoureuse ap- plication , vient confirmer lés obser- vations de Blainville , observations très-judicieuses qui rétablissent un fait important, détruisent une appa- rente exception dans une règle qui de générale doit être universelle. La voi- ci : toujours le ligament est placé DON 589 dans le corselet ; une autre règle qui s'étend également à l'universalité des Conchifères réguhers , c'est que les crochets sont toujours dirigés vers la lunule. Nous ne connaissons aucune exception à ces deux règles. Il était nécessaire, api-cs les observations pré- cédeutes qui rétablissent des faits mal fondés , de rappeler les principes gé- néraux qui en découlent et de les per- fectionner. Parmi les Donaces de Linné et de Lamarck, ou en observe un certain nombre qui n'ont pas , comme les au- tres , une forme en coin . Elles sont plus équilatérales, subovales, et se rapprochent beaucoup de certaines Cythérées; elles n'ont pas d'ailleurs tous les caractères dos Donaces ; cel- les-ci doivent avoir deux dents laté- rales ; celles - là n'en ont souvent qu'une, encore est-elle, comme dans les Cythérées , placée sous la lunule ; c'est d'après ces considérations que Megerle proposa son genre Cuneus. Trompés par la manière dont les ca- ractères du genre sont exprimés , nous avions d'abord pensé qu'il de- vait se rapporter aux Cythérées ( V. CuNEUs); mais depuis, ayant exa- miné avec plus d'attention les indica- tions de Megerle, nous avons reconnu notre erreur que nous rectifions ici en rapportant le genre Cuneus à sa vérita- ble place : deux motifs doivent empê- cher d'admettre ce genre. Cependant le premier est le passage insensible que l'on remarque entre les Donaces les plus iuéquilatérales et celles qui le sont le moins, ainsi que la dispaiù- tion de la dent extérieure à mesure que l'on passe par des formes inter- médiaires ; le second, c'est que si les caractères tirés des Animaux portent à penser que les Donaces devront peut-être se réunir aux Tellines, à plus forte raison un démembrement du genre , quelle que soit ensuite l'opinion que l'on se formeia sur sa conservation ou sur sa réunion avec celles-ci. En voici les ca- ractères distinctifs : Animal sem- blable à celui des Tellines , consé- querament lamellipède et à syphons; Sgo DON coquille tiansVersc , équivalve , Iné- quilatërale, à côlé posldriour le plus souvent très court et très-obtus. Deux dents cardinales , soit sur chaque Valve, soit sur une seule; une ou deux dents latérales plus ou moins écartées; ligament extérieur court. Nous n'a- jouterons pas , comme Lamarck , qu'il est placé dan.s la lunule , puis- que réellement il est à sa place ordi- naire. Blainville (Dict. des Se. Nat.), H l'occasion des Donaces , parle de deux ligamens dont le postérieur se- rait le plus fort et un autre antérieur plus faible. Puisque cette question se reproduit ici, nous allons la discuter et faire voir ce que l'on doit entendre par ce ligament. Dans tous les Gon- chifères très-bâillans dont les valves ne se touchent que par deux points de leur circonférence, la charnière et une partie des bords inférieurs , comme cela se remarque dans quel- ques Solens , la plupart des Myes, ries ijutraircs et des Glycimères , on re- marque quelalunule, alors très-large- ment ouverte, est close pendant la vie de l'Animal par une membrane décurrente sur le bord et qui s'épais- sit avec l'âge ; cette membrane , des- séchée , devient friable et ne se voit à cause décela que très rarement dans les individus de nos collections. A mesure que les bords se rapprochent et tendent à se toucher dans les gen- I es voisins , la lunule devient aussi moins bâillante et la membrane moins nécessaire pour la fermer ; elle doit donc alors diminuer en pro- portion. C'est ainsi que dans les Glycimères et les Lutraires on la voit dans son plus grand développe- ment ; elle diminuedans les Solens et les Myes; elle est encore très-sensible dans les Tellines et quelques Mactres, et n'est plus que rudimentaire dans les Donaces, doLi l'apparence de deux ligamens, et finit par ne plus exister dans les genres de la famille des Conques, dont les Donaces forment le terme intermédiaire. Ce serait donc à tort que l'on donnerait le nom de ligamentà ce ruiiimenl membraneux, puisqu'il n'a aucune des fonctions du DON ligament véritable , qu'il n'a aucune élasticité , et est seulement destiné à clore la lunule ; cela est si vrai qu'il anive souvent que cette membrane est naturellement partagée en deux pour laisser aux valves la faculté de s'ouvrir davantage. On peut diviser les Donaces en deux coupes naturel- les; celles qui sont cunéiformes et celles qui sont vénériformes. Les Go' quilles de cette seconde section com- prendront le genre Curieus de Megerle. f Coquilles cunéiformes. DoNACE PUBKSCENTE , Donax pu- bescens , L. , p. 3263, n. 2 ; Lamk. , Anim. sans vert. T. v, p. 546, n. 2. La citation de la fig. F de la pi. 42 de Rumph a été faite à tort, même avec le point de doute; il n'en est point ainsi de la figure de Cliemnitz, Gonchyl. T. VI , p. aSi , tab. 25 , fig. 248 , etdel'Enbyclop.jpl. 260, fig. i , a , b. Dans cette espèce le corselet est armé , comme dans la Gythérée épineuse , d'une rangée d'épines assez longues qui le bordent; la coquille est triangulaire, striée longitudinale- ment et lamelleuse , suivant la direc- tion des bords , mais seulement vers la moitié antérieure. Cette Coquille rare, qui habite l'océan Indien, est violette en dedans , surtout vers les crochets , grise ou d'un blanc cendré en dehors. Longueur, un pouce ; lar- geur, un pouce et demi y compris les épines. DoNACE Bec-de - FLUTE , Doiiax scorlum , L. , loc. cit. , n. 1 ; Lamk. , loc. cit. , n. 1; Chcmnitz, Conchyl. T. VI, tab. 25, fig. j42 àaéy; Encycl., pi. 260, fig. 2, a, b, c. Elle se trouve comprise parmi les Tellines de Lister ( Conchyl. , tab. 577, n. 220). Celle-ci se reconnaît facilement, quoi- qu'elle ait bien des rapports avec la précédente ; mais elle est toujours plus grande , constamment dépourvue d'épines au corselet, l'angle posté- rieur plus allonge , plus en bec ; com- me dans l'espèce précédente , le bord postérieur est tronqué, mais plus obli- quement; elle est striée longitudinale- ment et transversalement; les stries DOiS Iransvci sales sc lelcvcnt on lamos obtuses qui s'aUiiuucnl poslciiouic- iiienl HIPPOPE MACULÉE UIPPOPIS MdCVLATUS . Lam DON gittaire. La Donacia coUaiis de Pan- ier ne paraît eu être qu'une variété. (aud.) DONACIER. MOLL. Animal des Donaccs. y. ce mot. (b.) * DONACLLLE. DonacUla. moll. Nom donne par Lamarck à un genre de Coquille bivalve qu'il a depuis (Hiàt. natiu-. des Animaux sans vert.) nommé Amphidesmc. f^. ce mot. (aud.) DONATIA. BOT. PHAN. Genre de la Triandrie Trigyuie , L. , établi par Forster {Charact. Gêner. 5, tab. b) et que Jussieu a placé avec doute paruii les Caryophyllées. Ce genre , qui est éloigné maintenant de celte lamille, puisque dans le Prodromusdii profes- seur De Candolle il n'en e.st pas fait mention , était ainsi caractérisé : calice à trois divisions profondes; neuf péta- les entiers et quelquefois moins; trois styles ; fruit non décrit. La Donatia fasciculaiis est une Plante herbacée à feuilles imbriquées. Linné fils l'a rapportée au genre Po- lycarpon , et en a fait son P. Magel- lanicum ; mais, selon Jussieu, elle difFère des Polycarpons par son port et le nombre de ses pétales. Elle croît à la Terre de Feu , oii elle a été trou- vée formant d'épais gazons. (g..n.) DONAX. MOLI-. J^. Don ACE. DONAX. BOT. PHAN. Genre de Graminées fondé par Palisot-Beau- vois (Agrostographie , p. 77, tab. i5, i6 et 19) aux dépens des Arundo , Pua et Festuca des auteurs. 11 l'a ca- ractérisé de la manière suivante : fleurs disposées en panicules compo- sés ; lépicène membraneuse renfer- mant de trois à sept fleurs; glume inférieure à trois soies dont l'inter- médiaire est la plus longue; glume supérieure tronquée , échancrée ou bidentée ; écailles lancéolées, entiè- res ou tronquées et frangées ; ovaire velu au sommet ou glabre; style à deux branches; stigmales plumeux et aspergilliformes ; caryopse entière ou bicorne. L'auteur de ce genre ob- serve que les variations dans les for- mes de la gUime, des écailles et de TOM£ V, DON hgS l'ovaire , pourraient autoriser à for- mer trois genres dans le Donax , ce qu'il n'a pourtant pas osé entrepren- dre. \j' Jrundo Doiiax, L., peutêlrccon- sidéré comme le type du genredont il est question. Celle belle Graminée, que l'on cultive dans les jardins, at- teint jusqu'à trois mètres de hauteur. Elle est très-commune en Piovence oii on en forme des clôtures de champs et de jardins. Ses lige.s, dures et d'une grande légèreté , sont d'un grand usage dans les contrées méri- dionales de la France et en Espagne, pour construire la charpente des ccrfs-volans, des robinets pour les barriques, etc. P^. R0SE.4.U. (g..n.) DONDIA. BOT. riiAN. Genre de la famille des Ombellifères et de la Pentandrie Digynie, L., formé par C. Sprengel {Frodrom. Umbellif. , f . 2 ) aux dépens de V ylstranùa de Linné , et ainsi caractérisé : ombelle ramas- sée en tête; involucre à six folioles plus longues que l'ombelle; pétales e?itiers ; fruits ovales , solides , à qua- tre côtes et à fossettes [i^aÙeculx ) convexes. La Dondia Epipactis , Spreng., ou Astiantla Epipactis , L. , est l'unique espèce de ce genre. Cette Plante , dont les feuilles radicales sont longuement pétiolées et palmées, les fleurs jaunes portées par une ham- pe anguleuse, croît dans les Alpes de Carniole et du ïyrol. {g..n.) DONDISIA. BOT. PHAN. Necker ap- pelait ainsi le genre Raphanistrumàt Tournefort. J^. Raphanistron. (A.n.) DONIA. BOT. PHAN. R. Brown sous ce nom, et Cassini sous celui à Aurélia , avaient établi un genre nouveau de la famille des Corymbi- fères. Le premier a cru depuis devoir le réunir au Grindelia; le second pense qu il doit être conservé , quel- que nom qu'on lui donne. Comme nous l'avons décrit précédemment sous le nom à' Aurélia , nous nous contenterons ici de renvoyer à ce mot. (a. n. j.) * DONTFOE. BEPT. SAUR. Selon 58 594 DOR La Chêiiaje-Desbois, les nègres d'A- frique donnent ce nom à un Gameleou dont ils redoutent la rencontre com- me celle d'un Animal de mauvais augure. (b.) * DONTOSïOMA.MOLi,. (Klein.) Syn. de Nérites. T'. ce mot. (b.] DONZELLE. pots. Espèce du gen- re Ophidie dont quelques auteurs ont voulu étendre le nom à tout le genre. C'est aussi une espèce de Labre de Ra- tinesque. V. Labre et Ophidii;. (h.) DOODIE. Doodia. bot. crypt. (/'b«^è/e5.)Genre établi parR. Brown (Prodrom. Flor. Nov.-HolL, p. i.'îi), et ainsi caractérisé : capsules dispo- sées en séries, ou quelquefois en dou- bles séries linéaires ou en forme de croissant, parallèles à la côte; in- volucre ou tégument plane , inté- rieurement libre, naissant d'une anas- tomose de la veine. Ce genre , dont son auteur indique l'affinité avec le W^oodwardia , se compose d'espèces dont les frondes sont nombreuses , pinnées, à segmens dentés, et réunies par leur base. R. Brovv^n (toc. cit.) en a décrit trois sous les noms de D. ospeja,D.mediae\. D. caudata. Cette dernière avait déjà été décrite par Ca- vanilles {Demonst. 1808, n. 633) et parSvvrarlz [Filic, 1 16) qui enavaient fait une Woodwardie. Elles habitent la Nouvelle-Hollande, et principale- ment les environs du port Jackson. (G..N.) DORA. BOT. PHAN. f^. DOURAH. DORADE. POIS. Ce nom se donne à peu près indifféremment par les marins aux Coryphœnes Hippure et Doradon , mais plus particulièrement à ce dernier. F. Coryphobne. On a appelé Dorade Chinoise ou de la Chi- ne Ic' Cjprinus auratus , Dorade de Bahama le Labrus chîjsops , L., et Dorade de Plumier le Pomacanthe doré. J^. Cyprin , Crénil.abbe et Pomacanthe. (b.) DORADILLE. bot. crypt. Nom vulgaire des Fougères du genre As- plénie , adopté par la plupart des bo- tanistes français pour désigner ces Plantes, r. Aspi,énie. (b.) DOR DORADON. POIS. Espèce du gen- re Goryphœne. J^. ce mot. (b.) DOR^NA. BOT. PHAN. V. DORÈNE. DORAS. POIS. Genre formé par Ijacépède et conservé par Cuvier comme un sous-genre parmi les Silu- res. T^. ce mot. (b.) * DORAT DE LA MER DU SUD. POTS. (Commerson.) Syn. de Cory- pliœna Chrysurus. V. Coryphoene. (B.) DORATIUM. BOT. PHAN. (Solan- der.) Svn. de Curtisia. P^. Curtisie. (B.) DORCADION. BOT. phan. (Apu- lée.) Syn. de Serpentaire, Arum Dra~ ciinciilus. (Dioscoride.) Syn. de Dic- tamne. ^. ce mol et Gouet. (b.) * DORCADION. BOT. CRYPT. ( Mousses.) Le genre nommé ainsi par Adanson , est le Polytrichum uniige- rum des auteurs modernes. V. Poly- TRic. (ad. b.) DORCAS. MAM. Syn. de Che- vreuil. F'. Cerf. On croit qu'Elien a voulu désigner le Rével sous ce nom. V . Antilope. (b., DORC ATOME. Dorcatoma. i.ns. Genre de Tordre des Coléoptères, section des Pen tanières, famille des Serricornes , tribu des Ptiniores (Règn. Anim. de Cuvier), fondé par Heibst, et ayant pour caractères, suivant Latreille : antennes compo- sées de neuf articles , dont les trois derniers, beaucoup plus grands, sem- blent former une massue dentée en scie ou même pectinée. Ces Insectes ressemblent sous plu- sieurs rapports aux Vrillettes , mais outre que leur corps est plus ari'on- di , ils s'en distinguent par les carac- tères qui viennent d'être mentionnés. On peut considérer comme servant de type au genre : La Dorcatome de Dresde , D. Dresde/isis, Herbst , Fabr. Parmi les auteurs qui l'ont figurée , nous cite- rons Herbst ( Coléopt. T. iv, p. Sg, f. 8), Panzer (Faun. lits. Genn. fasc. 26; pi. 10). On la trouve en Suède. Dejean (Catal. des Coléopt. , DOR y. 4o ) en mentionne quatre ;iiifrcs désignées par les noms de /Joi'is/œ , Scliœnh.; Rubens, Schœnli. ; Ziisme- hausense, Strum; Museurum, Dejean. Les trois premières sont originaires de l'Allemagne ; la quatrième a clé rapportée de Cayenne. (aud.) DOUÉ. POIS. V.TAm. Bloch donne ce nom à nn Cyprin du sous-genre Tanche, et l'on a appelé Doré-le- CoQ , le Zens V orner. (b.) DOUEFJ^A. lîOT. PiiAN.(Cœsalpin.) S) n. de Cainéline. /'. te mot. (b.) DURELLE. BOT. phan. L'un des noms vulgaires du Chrysoconta Lino- sy/is. ï^. CHRY.SOCOME. (b.) DORENIv Durœna. bot. phan. Genre encore peu connu , établi par Thunberg pour un Arbrisseau origi- naire du Japon , et ,'ippartenant à la Pentandrie Monogynie, L. Le Dorènf. du Japon, Z?o/cp/?a7<7^>o«/ca,Thunb., Flore Japon. 84, est un Arbrisseau de cinqà six pieds de hauteur, ra- meux, portant des feuilles alternes , péfiolées , petites, oblongues, ai- guës, glabres. Ses fleurs sont petites, blanchâtres, et constituent des grap- pes axillaires , courtes. Elles se com- posent d'un calice à cinq divisions concaves; d'une corolle nionopétale rosacée à cinq lobes obtus; de cinq étamines , dont les anthères sont presque sessiles. L'ovaire est libre , surmonté d'un style simple que ter- mine un stigmate échancré. Le fruit est une capsule ovoïde de la grosseur d'un grain de Poivre, à une seule loge , contenant un grand nombre de graines. (a. r.) DORIA. BOT. piian. Adanson avait adopté ce mot , d'après Ges- ner, pour désigner le genre nommé SolUlago par Linné et par tous les bo- tanistes niodernes. U'un autre côté, Dillcn, dans son Hor/us E/f/iamensis, avait formé un genre Doria avec les Séneçons, dont le nombre des fleurons n'étiut que de cinq ou six , caractère qui n'a pas paru suffisant à Linné; et en conséquence ce genre a été réuni 4 ceUiides Séneçons. /". ce mot. (g..n.) DOR 59.S * DOR IDE. Doiidium. M01.1.. Ce genre établi par Meckel pour les Acé- rés proprement dites de Cuvier, ne comprend du genre Acère ou des Bul- lécns de Lamarck que les seuls Ani- maux dépouivusde coquille, quoique leur manteau en ait la forme. P'. BuLLÉENs et Acère. (n..n.) D O R I N E. Chiysosplenium. bot. PHAN. Vulgairement Saxifrage dorée. Genre de la famille des Saxifragées et de la Décandric Digynie, L., établi par ToLirncfort et adopté par tous les bo- tanistes modernes qui le caractérisent ainsi : calice adhérent à l'ovaire, un peu coloré et à quatre ou cinq divi- sions inégales et persistantes ; corolle nulle; luiilou dix étamines courtes; deux styles et deux stigmates; capsu- le uniloculaire , bivalve et surmontée de deux pointes, contenant un grand nombre de graines insérées au fond de celte capsule. Les caractères que nous venons d'exposer sont aussi ceux du genre Saxifraga, à l'excep- tion de la corolle absente ici , et tou- jours présente dans les Saxifrages; un port assez particulier nécessite en outre leur séparation. On ne connaît, dans ce genre , que deux espèces qui croissent dans les lieux humides et couverts de l'Europe tempérée. La DORINE A FEUILLES OPPOSEES , Chiysosplenium oppositifolium, L. ' a des tiges grêles , hautes de neuf à douze centimètres, un peu rameuses et portant des feuilles opposées , pé- tiolées , arrondies et un peu crénelées sur leurs bords. Ses fleurs sont jau- nâtres , munies de bractées à leur base et portées sur de très-courts pé- doncules. La Dorine a feuilles alter- nes , Ckrys. aUernifoliurn , L. , res- scnible beaucoup à la précédente , mais en diffère surtout, comme son nom spécifique l'indique , par ses feuilfes alternes. Il est à remarquer que cette Plante préfère les endroits niontueux, tandis quel'autie espèce s'accommode des lieux bas et boisés; celle-ci se trouve par exemple sur le penchant des coteaux dans toute h\ ?)8* Sgô DOR France centrale et occidentale , et n'a pas été rencontrée dans les Alpes où , par opposition , le Chrjsospleniun alternijblium est fort commun. Dans l'une et l'autre espèce ,1a. plupart des fleurs ont toutes leurs parties en nom- bre quaternaire ou multiple de qua- tre; la fleur centrale seulement a cinq divisions, tant à la corolle qu'au ca- lice, et dix étamines ; ce quia fait placer le genre dans la Décandrie du système sexuel. (g..n.) DORIPPE. Dorippe. crust. Genre de l'ordre des Décapodes, famille des Brachyures , section des Notopodes ( Règu. Anim. de Cuv. ), établi par Fabricius et adopté par Latreille qui lui donne pour caraclères : test en forme de cœur renversé , aplati , lar- gement tronqué en devant ; yeux in- sérés à son extrémité antérieure et la- térale , et portés chacun sur un pé- dicule presque cylindrique , courbe, et qui s'étend obliquement jusqu'à l'atagle antérieur; second article des pieds-mâchoires extérieurs , étroit , allongé , allant en pointe ; les deux serres courbes , les quatre pieds sui- vans longs, étendus, comprimés, ter- minés par un tarse allongé et pointu ; ceux de la troisième paire les plus longs de tous ; les quatre derniers in- sérés sur le dos , petits , rejelés sur les côtés , et terminés par deux arti- cles plus courts que les piécédens, et dont le dernier crochet forme avec l'autre une sorte de griffe ou de pin- ce; les antennes latérales ou extérieu- res , assez longues , sétacées , insé- rées au-dessus des intermédiaires ; celles-ci pliées , mais ne se logeant pas entièrement dans les cavités pro- pres à les recevoir. Les Dorippes, de même que tous les Notopodes, offrent une particularité très-remarquable : leur carapace, étant tronquée posté- rieurement, ne recouvre plus les der- nières pales , ce qui permet à celles-ci de se recourbera la partie supérieure, comme si elles étaient insérées sur le dos. Ce genre se distingue des Rani- nes par les pieds terminés tous en pointe ; il diffèie aussi des Dromies DOR par un test déprimé, offrant des im- pressions et des bosselures correspon- dant exactement , suivant l'observa- tion curieuse de Desmarest , aux par- ties molles qu'il recouvre. Les acci- dens de la carapace représentent quelquefois d'une manière grossière uue sorte de masque ou de figure humaine. Enfin les Dorippes s'éloi- gnent des Homoles par les quatre pieds postérieurs relevés sur le dos. Ce dernier caractère et plusieurs au- tres ayant échappé à Risso , cet ob- servateur semble avoir confondu les Homoles avec les Dorippes. Ceux-ci sont encore caractérisés, suivant l'ob- servation de Desmarest, par deux grandes ouvertures obliques , ciliées sur leurs bords, communiquant avec les cavités branchiales , et situées en dessous du test , l'une à droite, l'au- tre à gauche de la bouche. Les mœurs de ces Crustacés sont peu connues : ils se tiennent à de grandes profondeurs dans les mers; la disposition de leurs pieds donne à penser qu'ils s'emparent de divers corps étrangers , et qu'ils les placent sur leur dos en manière de bouclier, pour se soustraire à la vue de leurs en- nemis et tromper leur proie. On con- naît plusieurs espèces propres à ce genre, entre lesquelles nous décrirons: LaDoRiPPK LATNEUSE, Dor. /anala, Latr., ou le Cancer lanatus de Linné, et le Cancer hirsutus alius d'Aldto- vande ( de Crust. , lib. 2, p. 19^) fi- gurée par Plancus ( f/e Cunc/i. min. not.yX. 6, f. 6), et connu vulgairement sous le nom de Facchino. On la trou- ve dans la mer Adriatique et dans la Méditerranée. lia DoRiPPE VOISINE, Dor. affinis, Desmar. Celte espèce , figurée par Herbst ( pi. 11, f. 67 }, diffère de la précédente, et se rencontre dans la mer Adriatique. La Dorippe a quatre dents , Dor. quadridens, Fabr., ou le Cancer Tascone d'Herbst(pl. 11, fig. 70). Elle habite les Indes-Orienlales. No- tre ami Marion de Piocé l'a recueillie à Manille. Quant à la Dorippe Cuvier etàl» DOR Dorippe épineuse de Risso , elles ap- partiennent , suivant Latieille , au genre Honiole. La Dorippe mascaro- ne ne paraît pas non plus faire partie du genre que nous déci Ivons. - On ne connaît qu'une seule espèce l'ossile : La Dorippe de Risso , Dor. Ris- soana de Desmarcst ( Hist. des Crust. l'oss. , p. 119 ). Ce Crustacc paraît très-voisin d'une espèce du même zenre, Dorippe nodosa, rapportée de la Nouvelle-Hollande par Péron. Des- marcit semble même croire qu'elle pourrait bien ne pas être fossile. (aud.) DORIS. Doris. moll. Ce genre, dont nous devons la connaissance à liohadsch ( Aniin. mai:, t. 5 , fig. 5 ), sous le nom à'Argo, fut adoplé par Linné sous celui de Doris , et ce lé- gislateur y réunit tous les Mollusques marins nus qui rampent au moyen d'un disque ou d'un pied charnu placé sous le ventre. 11 sentit cependant que le genre Doris ne pouvait les ad- mettre tous, puisqu'ils présentaient des caractères variables , ce qui lui lit créer les gen \e,sScjllée,Tntonie etT/ie- tis. Bruguière, conduit comme Linné par la considération de la place qu'oc- cupe l'organe de la respiration , en sépara encore quelques espèces pour former le genre Caroline; et enfin Cuvier, se fondant sur les mêmes ca- ractères que ses prédécesseurs , pro- posa encore les genres Eolide et Ter- gipes. Linné plaça le genre Doris f>armi les JUollusca pterotraehea, dont e corps est percé d'une ouverture la- térale. Les Limaces et les Doris se trouvèrent dans la même famille. Bruguière suivit à peu près l'ordre de Linné; il changea les familles en les fondant sur l'absence ou la présence de deux tentacules ; c'est ainsi que les Laplj'sies, les Doris et les Limaces furent encore en contact. Lamarck , dans le Système des Animaux sans vertèbres, 1801, après avoir séparé les Mollusques céphalés nus en deux ordres , plaça les Doris encore avec les Limaces parmi ceux qui rampent sur le ventre. Il est ëtonnantque jus- nOK S97- qu'alors on n'ait pas senti qu'un Ani- mal qui vit dans l'air, et qui le respire, devait essentiellement différer de ce- lui qui respire dans l'eau. Cuvior fut le premier qui , dans les Annales du Muséum , éloigna , sur des caractères évidens , les Doris et les Lapl^sies des Limaces. Lamarck lui - môme , recti- fiant ses idées d'après les laits expo- sés par Cuvier , sentit que ces Ani- maux étaient trop ditlérens pour res- ter désormais voisins. On vit donc, par l'Extrait du Cours, 1811 , qu'il avait adoplé l'opinion du savant au- teur de l'Anatomie comparée , opi- nion dont tous les naturalistes restè- rent convaincus , et qui a prévalu comme les tableaux de Férussac , de Blainville , et la nouvelle classifica- tion de Lamarck dans l'Histoire des Animaux sans vertèbres le prouvent avec évidence. Voici les caractères que les zoologistes donnent à ce genre: corps rampant , nageant quelquefois, oblong , tantôt planulé, tantôt con- vexe ou subpiisraatique , bprdé tout autour d'une membrane qui s'étend jusqu'au-dessus de la tête; bouche antérieure et en dessous , ayant la forme d'une trompe ; quatre tentacu- les ; deux placés antérieurement sur le corps , rentrant chacun dans une fossette ou une espèce de calice; deux autres situés près de la bouche; anus vers le bas du dos, entouré par les branchies qui sont saillantes, laci- niées , frangées ; ouverture pour la génération située au côté droit. Le dos des Doris est presque toujours chargé de tubercules plus ou moins gros ; à la pariie antérieure on aper- çoit deux cavités destinées à contenir les tentacules antérieurs. Ces tentacu- les, variables dans leur forme, sont quelquefois composés d'une série de petits globules que Bohadsch avait pris pour autant d'yeux , d'où le nora. d'Argo qu'il avait proposé ; mais le plus souvent ce sont de petites la- melles semblables des deux côtés ; les deux autres tentacules sont coniques, placés en avant sous le rebord du manteau sur les parties latérales de la bouche ; elle est formée d'une pe- 5t,8 DOR tile trompe contractile dans l'iulé- lieur de laquelle se trouve une peiile langue ca\lilagineiise munie de petits crochets ; l'œsophage est assez long , replié sur lui-niènie; il eutie dans l'estomac non loin du pylore; TeSto- mac est membraneux , presque enliè- rement enveloppé par un Ibic très- volumineux , lobé, qui verse dans sou intérieur, par plusieurs ouver- tures, une quantiîé notable de bile ; le canal intestinal est court , se di- rigeant vers l'anus qui s'ouvre à la partie supérieure du corps au milieu du disque bianchial. Les Doris sont hermaphrodites ; elles ont un double accouplement réciproque. Un ovaire contenu dans le foie , un oviducte qui s'élargit en forme de matrice , voilà les organes générateurs fe- melles ; un gros testicule , un canal dilférent , une verge fort longue re- pliée sur elle-même, qui sort peu en arrière du vagin , voilà les organes générateurs mâles ; une sorte de ves- sie qui s'adosse à la matrice , et qui y aboutit , est un organe sur l'usage duquel on n'a aucune donnée. Les organes de la respiration ou bran- chies, placés comme nous l'avons dit précédemment, se composeutd'arbus- cules de formes diverses , de nombre variable , mais toujours syjnélriques , quelquefois nus à l'extérieur, d'autres fois cachés dans une poche qui a une ouverture extérieiae arrondie. Ces branchies , comme tous les organes destinés à la respiration, sont compo- sées de deux ordres de vaisseaux ; les veines pulmonaires aboutissent à une oreillette qui verse le sang dans un cœur en forme de croissant situé piès de l'anus; il donne naissance à deux aortes. Les Doris sont marines ; elles habitent à diverses profondeurs , et surtout dans les lieux oii il y a beau- coup de Yarecs, dont elles paraissent faire leur nourriture. Cuvier a dis- posé les espèces d'après la forme du corps; ce que Blainville a également fait dans le Dictionnaire des Sciences naturelles. Nous allons donner quel- ques exemples dans chacune des di- vision* du genre. DOR t Corps subprismatique , le manteau débord ani à peine le pied. DoR is A BORDS NoiKs, Voris atroiiiar- ginata, Cuv. , Anu. du Mus. T. iv, pag. 470 , pi. 2 , fig. 6; Doris caudale, Lamarck , Anim. sans vert. T. vi , i"" part., pag. Ôi5, n. i5. Le corps est allongé, subprismatique, le dos élevé et marqué postérieurement d'une ligne d'un très-beau noir ; le corps est terminé postérieurement par une pointe aiguë ou une sorte de queue. f f Corps subhémisphérique débordant le pied. Doris verruqueuse, D. verru- cosa , Linné, pag. 5io5, n. 1 ; La- marck, Anim. sans vert. T. vi, i""*-" part., pag. 5ii, n. 5; Cuvier, Ann. du Mus. T. IV, pag. 467 , pi. 1 , fig. 4 , 5 , 6. Le corps de celte espèce est ovale, oblong, convexe, chargé de tubercules hémisphériques, saillans , lisses, dont les plus gros sont à la partie la plus élevée du dos ; les ten- tacules supérieurs sont placés entre deux feuillets charnus et non dans une cavité cyathiforme comme dans la plupart des espèces. Longueur, un ponce. On la trouve à l'Ile-de-France. tff Corps comprimé, le manteau dé- passant beaucoup le pied. Doris Argus, Doris Argus^X^^mk., Anim. sans vert. T. vi, i"" part. , pag. 3io , n. 2 ; Doris Argo , L. , Gincl. , pag. 0107 , n. 4 ; Argo , Bo- hadsch , Anim. mar. , pag. 65, tab. 5 , fig. 4, 5; Encycl. ,pl. 82 , fig. j8, 19. C'est une des espèces les plus ancien- nement connues, et que disliugnent suffisamment la forme et la disposi- tion de ses tentacules. En effet, ils pré- sentent ce caractère singulier d'être formés d'une série de petits giobule^ posés sur un pédicule ; son corps est ovale, oblong, déprime, lisse, écarlate en dessus, bleuâtre en dessous; les branchies sont découpées au nombre de six ou huit aibuscules dans deux troncs latéraux; elles peuvent ren- trer dans la cavité branchiale à la vo- lonté de l'Animal, Longueur, trois IX) il pouces et demi ; laif^ciir,iieu\ i^ouces; opaisseur, six lignes. Elle vient des mers de INapIcs. (u..a.) UORIS. BOT. PHAN. (Dioscoride.) Syn. de Leon/ice ChrYsogonum , L. Dodoeus donnait ce nom à VOnusma echioïdes. (b.) * D OR K A DION. bot. ckypt. La Mousse désignée sous ce nom dans les anciens paraît être la mètne ue lOrthotric des botanistes mo- UOP ^99 CI lie cier ines. f^. Orthotric et Dobca- DION. (B.) * DORMAN. POIS. L'un des noms vulgaires de la Torpille sur certaines côtes de France. (b.) * DORMEUR. POIS. Espèce dou- teuse du genre Cotte , division des riatyccphales, établie sous le nom de Gobiomore d'après un dessin de Plumier , et originaire de la Marti- nique, (b.) DORMEUSE, bot. phan. Syn. vulgaire d'Hyoseride. P^. ce mot. (b.) DORMILLE. POIS. Syn. de Cobite. p'. ce mot. (b.) DORONIC. Doronicum. bot. PHAN. Famille des Synanthérées , Co- rymbit'ères de Jusf.ieu, et Svngéné- sie superflue^ L. — Les caractères de ce genre ont été tracés de la manière suivante: involucre composé de folio- les égales , appliquées , lancéolées et disposées sur deux rangs; capitule radié , formé de tleurons nombreux et hermaphrodites , et d'une couronne de Heurs en languetteset femelles; ré- ceptacle conique , hérissé d'appendi- ces filiformes, si courts qu'on ne les avait pas remarqués avant Cassini : akènes des tleurons du disque sur- montés d'aigiettes formées de soies plumeiises ; akènes des demi-fleurons sans aigrettes. Ce genre , fondé par Tournefort, fut adopte par Linné, Jussieu , Lamarck, et généralement par tous les botanistes modernes . mais on ne fut pas bien d'accord sur l'association des Plantes qui devaient le constituer. Les uns , et entre autres Lanjarck et Desfontaines , réunissent les genres J)uroinvian et Arnica de Linné; d'autres, tout en signalant la grande aflinité de ces deux gen- res, continuèrent néanmoins de les distinguer. Le genre Doronicum , se- lon les premiers , doit renfermer plu- sieurs espèces à' /trnica qui , d'après Cassini , formeront de nouveaux gen- res. Cet auteur , après avoir recon- nu que le genre ^/7»ra était compo- sé de Plantes hétérogènes, a proposé pour type ï Arnica montana et ne lui a trouvé aucune analogie avec les Doronics , tandis qu'il a reconnu celle de V j4rnica scorpioides , dont il a fait le type du nouveau genre Gram/nar- thron. Nous n'entreprendrons pas d'exposer ici l'ordre qu'il a établi dans les deux groupes de Plantes con- nues jusqu'à ce jour sous les noms àe Ùoronicvm et A'. 4 mica , ni d'exa- miner s'il était absolument nécessaire de former des genres distincts avec des Plantes dont les rapportsdestruc- ture et de faciès sont si frappans et si généraux ; nous dirons seulement que les Doionlcs , dans la classifica- tion de Cassini , occupent une place parmi les Astérées , près des genres Bel/is et BellicUastrum , tandis que les Arnica appartiennent aux Hélian- thées-Tagétinées. Cassini , ayant fait rentrer le Doronicum nudicauleAe Mi- chaux dans son genre Granimartliron, ne compte parmi les Doronics que cinq espèces qui sont des Plantes herbacées indigènes des montagnes de l'Europe. La France en noiiriit quatre , savoir : trois dans les Alpes et les Pyrénées et la quatrième dans les bois montueux de l'intérieur. Celte dernière étant commune dans quelques lieux des environs de Paris et notamment à Saint-Germain, nous allons en donner une idée , ainsi que de l'espèce la lus répandue dans les Alpes et que 'on cultive dans les jardins oii elle fleurit au premier printemps. Le DOKONIC A FEUILl-ES DK Pt,AN- TAiN , Doronicum plantagineum , L. , est glabre dans toutes ses parties ; il a une tige simple, terminée par un seul capitule de fleurs d'uu ^aune \ 6oô. DOR pâle. Ses feuilles radicales sont ovales- oblongues , dentées et anguleuses ; les caulinaii'cs sont sessiles , ovales, et les supérieures quelquefois lancéo- lées. Le DoRONic mort-axtx-Panthèrxs, Doronicumpardalianches, L., est tout hérissé de poils ; sa racine est ram- pante et fibreuse ; sa tige droite , sim- ple , excepté vers le sommet où elle se divise en trois ou quatre i-ameaux terminés chacun par un capitule as- sez grand et de couleur jaune ; les feuilles sont dentées, et les radicales embrassent la tige par un appendice foliacé. (G..N.) *DOROS. Doros. ins. Genre de l'or- dre des Diptères établi par Meigen et qui aurait pour type la Milesia co^ nopsea de Fabricius {Sjst. Antl. p. 195 , n; 29), ou la Musca conopsoï- des de Linné ( Fauii. Svec. n. 90) dé- crite par Réaumur (Méro. sur les Ins. T. IV, pi. 33,fig. 12 et i5). J^. Mtle- SIE. (axid.) * DOROTHÉE. INS. (Geoffroy.) Libellule du genre Agrion. f^. ce mot. DORQUE. MAM. Syn. d'Orque. f^. Dauphin. (b.) * DORRO. OIS. Nom donné par les Africains à une espèce de Goéland que l'on présume être le Bourgmes- tre, Larus glaucus , Gniel. F". Mau- ve. (DR..Z.) * DORSAL, DORSALE. Dorsa- lis. zooL. et BOT. x\djectif qui s'ap- plique spécialement à l'insertion d'un organe quelconque sur le dos de l'A- nimal , ou sur le l'evers des parties de la Plante. Dans les fleurs de l'Avoine, on dit que l'arête de la spathelle est Dorsale; les Fougères sont quelquefois nommées dorsifères à cause de la posi- tion de leurs sporules. Divers Sauriens portent des crêtes Dorsales ; les Pois- sons sont souvent munis d'une à trois nageoires, que leur insertion fait sim- plement nommer Dorsales. (B.) DOPvSCH. POTS. Nom de pays adop- té par Cuvier (Règn, Anim.T. ii,2i5j DOR pour désigner en français le Gadus Callaiias. V. Gade. (b.) DORSIBRANCHES. Dorsibran- chia. ANNEL. Deuxième ordre de la classe des Annelides, établi par Cu- vier (Règn. Anim. ï. 11, p. 523) , et comprenant des espèces qui ont leurs organes et surtout leurs branchies distribués à peu près également le long de tout le corps ou au moins de sa partie moyenne. Cuvier divise ce genre en deux groupes ou familles : ceux dont la bouche est armée de mâchoires, tel est le genre Néréide de Linné, et ceux dont la bouche en est privée , tel est le genre Aphrodite du même auteur. (aud.) * DORSIFÈRES. bot. crypt. V. Dorsal , Dorsale et Fougères. DORSTÉNIE. Dorstenia.-BOT. fhan. Genre de Plantes de la famille natu- relle des Urticées, voisin des Figuiers, et que l'on reconnaît aux caractères suivans : ses fleurs sont monoïques , portées sur un réceptacle plane, ou- vert , dilaté , légèrement concave ; chaque fleur est enfoncée dans un al- véole , très-creux pour les fleurs fe- melles, presque superfciel pour les fleurs mâles ; les bords de ces alvéoles sont irrégulièrement découpés et pa- raissent formés de folioles soudées entre elles ; les fleurs mâles se com- posent en général de deux étamines , quelquefois d'un nombre moindre ou }>lus considérable; les filets sont gré- es, les anthères globuleuses , pres- auedidymes, à deux loges; dans les eurs femelles , l'ovaire est pédicellé, ovoïde , comprimé , à une seule loge qui contient un seul ovule ; le style est latéral et se termine par un stig- mate bifide ; le fruit est renfermé dans lintérieur de l'alvéole : c'est une sorte de capsule comprimée , ar- rondie , épaissie dans son tiers infé- rieur et sur ses côtés, mince dans le reste de son étendue , s'ouvrant par sa partie supérieure qui est membra- neuse , de sorte que quand la graine est tombée, la capsule se termine par deux cornes latérales , formées par les deux côtés épaissis; la graine est al- DOR tachée transversalement sur le côté (le la capsule d'oii naît le style; son légumciU est épais el crustacé; son cinbryou est recourbé et placé dans un endospcrnic blanc et presque charnu. Les espèces de Dorsténio , au nom- bre de dix à douze , sont en général des Plantes herbacées etvivaces, dont les fouilles sont radicales; dans deux ou trois espèces seulement, les leuil- les, ainsi que les pédoncules, naissent d'une tige. A l'exception d'une espèce qui croit dans l'Aiabie heureuse, et qucFoiskahl a décrile sous le nom de Kosaria radiata, toutes les autres Dorsténies sont originaires de l'Amé- rique méridionale. Une de ces espè- ces a joui autrelbis d'une assez grande réputation, à cause des propriétés médicales attribuées à sa lacinc, c'est la suivante : DorsténieContrayerva, Doiste- nia CoiUrajeiva, L., Rich., Bot. méd. 1^ p. Z95. Sa racine est allongée, rou- geâlre, lusiforme, un peu rameuse, de la grosseur du doigt , et donne naissance à un grand nombre de fi- brilles radicellaires; ses feuilles sont toutes radicales, pétiolées, pinnatifi- des et presque palmées , un peu rudes au toucher , à lobes lancéolés , irré- gulièrement dentés; du milieu de ces feuilles , s'élèvent deux ou trois pédoncules de cinq à six pouces de hauteur , cylindriques , légèrement pubescens , s'évasant à leur partie su- périeure en un réceptacle plane , ir- régulièrement quadrangulaire , à an- gles très-saillans , ayant sou bord inégalement sinueux; la face supé- rieure de ce réceptacle, qui est légè- rement concave, est creusée d'un grand nombre d'alvéoles , qui con- tiennent chacune une fleur femelle ou une fleur maie- Celte Plante croît dans différentes contrées de l'Améri- que méridionale, et entre autres au Mexique et au Pérou. On la cultive dans quelques jardins de botanique , oli elle se multiplie d'elle-même dans les 'serres. Pendant fort long-temps, on n'a pas connu en Europe l'origine de la DOR 601 racine connue sous le nom de Con~ trayeiva. llernaude^ la croyait celle d'une espèce de Passiflore. Bernard de Jussieu la rapportait au Psoralea penlaphylla de Linné. Mais bientôt , d'api es les renseignemens fournis par Plumier et d'autres voyageurs, on a reconnu que celte laciue était cella d'un Dor^tenia , que l'on a pour cette raison nommée D. Contrayerva, Cette racine a une odeur aromatique, une saveur un peu acre. En Améri- que, elle jouit d'une très-grande ré- putation dans le traitement de la mor- sure des Serpens venimeux ; et pen- dant long-temps , en Europe, on en a fait un fréquent usage ; mais au- Iouid'hui elle est bien déchue de sa laute réputation , et elle n'est plus guère qu'un objet de curiosité dans les recueils de matière médicale. (A.R.) DORSUAIRE. POIS. Une phrase descriptive , trouvée dans les manus- crits de Coinmerson , a déterminé La- cépède ( Pois. T. v, p. 485 ) à établir dans la famille des Cyprins un genre que Cuvier n'a pas sans doute trouvé assez exactement caractérisé pour en faire mention. Le Uorsuaire de Com- inerson , pêche dans les mers de Ma- dagascar, atteint jusqu'à dix- huit pouces de long ; aucune tache ne se , distingue sur sou corps, son dos est d'un bleu noirâtre , relevé en bosse très-compiiinée , terminée par une carène tranchante et munie d'une seule dorsale. (b.) DORTHÉSIE.Z?or//^e5/ff. iNS. Gen- re de l'ordre des Hyménoptères , fa- mille des Gallinsectes, établi par Bosc (Journal de Physique, février 1784. T. XXIV, p. 171 ) sous le nom à.'Orthesia, en l'honneur de l'abbé d'Orthez , qui paraît avoir trouvé le premier l'Animal qui en faille type. Ce petit genre paraît lier les Aleyro- des aux Cochenilles, et il diffère es- sentiellement de celles-ci par leurs antennes qui ont huit articles chez les femelles, et parce que ces dernières ne prennent point la forme d'une gal- le et continuent de vivre et de courir 6o2 DUR après la ponte. Les mâles sont poiir- viisd'ailes giandes , demi-transparen- tes, d'un gris de plomb et couchées sur le corps dans le repos; on n'aperçoit pas de trompe ; les antennes sont plus longues que le corps et sélacées ; l'ex- Irëmité postérieure de l'abdomen est garnie d'une houppe de filets blancs. La longueur de l'Animal est d'une li- gue et demie environ. La femelle est iiptère, ses antennes sont courtes, fili- ibrmeSjd'un brun roussâtrc; son corps a deux à trois lignes de longueur et offre une particularité très-remarqua- i)le : une substance blanche , fa- rineuse, allant assez de consistance pour former de petits cylindres régu- liers deux à deux et constituant par leur réunion une masse également régulière , le recouvre en entier ; un Il ottement assez léger fait-il disparaî- tre ce singulier arrangement? l'Insec- te , ainsi dépouillé , se trouve réduit OIl 6o5 capitule formé d'épis \)iesque op|)Osés, sont de couleur pourpre-foncé; elles ont de courts pédoncules , et elles sont comme enveloppées dans des bractées colorées. (g..n.^ DORYCNIER. Dorycnium. bot. PHAN. Genre de la familb' des Légu- niineu?es et de la Diadelpliie Décan- drie , L., établi par Tourncfoi t, réuni par Linné aux Lotiers , mais distin- gué de nouveau par la plupart des au- teurs modernes. Vqici ses caractères: calice tubulcux à cinq dents inégales disposées en deux lèvres; corolle pa- pilionacée , dont les deux ailes sont plus courtes que la carène; stigmate capitulé ; gousse rentlée , à peine plus longue que le calice , contenant une ou deux graines. Ce genre se compo- se de trois espèces dont deux croissent en France. Ce sont de petits Arbustes ou des Plantes herbacées à feuilles alternes , trifoliées , à fleurs blanches, petites , réunies et formant des espè- ces de petits capitules. DoRYCNlER SOUS-f RUTESCENT , Du- rycniurn suffiuticosuin , D. C , FI. Fr . ; Lotus Dorycnium , L. C'est un petit Arbuste à peine ligneux dans sa par- tie inférieure, haut d'un à deux pieds , portant de petites feuilles ses- siles, trifoliées , munies de deux sti- pules presque aussi longues que les folioles. Les fleurs sont très-petites, blanches , rapprochées au nombre de douze à quinze et formant des espèces de capitules au sommet des rameaux. Cette Plante croît dans les provinces méridionales de la France. DoRYCNiER HERRACÉ , Vovycuium heihaceum , D. C, FI. Fr. Sa tige est tout-à-fait herbacée , plus droite; ses folioles sont plus larges. Elle croît dans les mêmes localités. (a. r.) Les anciens donnaient le nom de DoRYCHNioN, qui fut la racine de celui du genre qui vient de nous oc- cuper , à un Arbuste semblable à l'O- livier, et dont la puissance narcotique causait la mort à qui en faisait un trop grand usage. Ce Dorychnion , qui ne peutètrcune Légumineuse in- nocente, a paru devoir convenir à 6o4 DOR quelques Liserons , à l'Alkekenge , enfin A\xPhylHrœa angustifoUa. (b.) DORYLE. Dorylus. iNS. Genre de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabriciuset rangé par Latreille(Règn. Anim. de Cuv.) dans la section des Porte-Aiguillons , famille desHétéro- rogynes, division des Mulilles. Ses caraclères sont, suivant cet auteur : tête petite avec trois yeux lisses j an- tennes presque sétacées , courtes , in- sérées près de la bouche et de treize articles , dont le premier fort long et cylindrique ; deux mandibules avan- cées , longues , étroiies , sans deptelu- res , pointues , crochues au bout et croisées; palpes maxillaires très-petits, beaucoup plus courts que les labiaux et composés comme eux de petits ai'- ticles ; abdomen long et cylindinque , avec le premier anneau transversal , arrondi en dessus et distingué du sui- vant par une division profonde ; pieds courts, grêles, sans épines ; quatre ai- les , les supérieures ayant une cellule radialeatteignanl l'extrémité de l'aile, et deux cellules cubitales dont la pre- mière reçoit une nervuie récurrente , et dont la seconde est fermée par le bord postérieur de i'aile. Ces divers caractères ont été pris sur des indivi- dus mâles ; les femelles et les neutres, si tant est qu'il en existe , n'ont enco- re été observés de personne. Jurine (Classif. des Hyménopt. , p. 2S0) dé- crit ce genre et fait observer que les Doryles , placés successivement avec les Guêpes et les Mutilles , s'éloignent beaucoup de tous les Hyménoptères connus. La brièveté de leurs antennes est frappante; leurs yeux sont grands, et les stcrnmates ou yeux lisses, très- saillans; leur thorax est à peu près cylindrique ; leur ventre est d'une longueur disproportionnée avec celle du reste du corps; leuis cuisses sont remarquables parleur grosseur et par la forte apophyse à laquelle elles sont implantées ; leurs jambes enfui et leurs tarses semblent , par leur peti- tesse , être incapables de pouvoir sou- tenir un Insecte aussi grand. Les cel- lules de leurs ailes sont si semblables DOR à celles des Fourmis, qu'il faut les voir avec attention pour saisir les nuances qui les distinguent, etqueles caraclères le plus tranchés consistent dans la petitesse excessive du point de l'aile , dans la position de la celluU radiale qui est très-près du bout de laile ; dans la grandeur delà premiè- re cellule cubitale, et dans l'insertiou de la première nervure récurrente au milieu de cette cellule, insertion qui n'est jamais autant avancée dans l'aile des Fourmis. On ne connaît que les espèces suivantes : Le DoRYLE RoussATEE , Dor. hel- volus , Fabr., originaire de l'Afrique. La seconde est fort voisine de celle- ci et a été observée au Bengale. La troisième a été décrite par Fabri* cius, sous le nom de Nigricans; elle est propre à la Guinée. Latreille croit devoir rapporter au genre Labide le Dorylus i/iediatus de Fabricius. F. Labide. (aud.) *DORYPETRON. bot. tiian. L'un des trois noms par lesquels Pline pa- raît désigner la Plante que les bota- nistes modernes appellent i^//a^oZ-eo/z- topodium. (b.) DORYPHORE. Doryphora. iNs. Genre de l'ordre des Coléoptères, sec- tion des Tétraraères , famille des Cy- cliques (Règn. Anim. de Cuv.), éta-: bli par Illiger aux dépens des Chry- somèles, dont il se distingue, suivant Latreille, par les caractères suivans : dernier article des palpes maxillaires beaucoup plus court que le précé- dent , transversal , et dont l'arrière- sternum s'avance en forme de corne. Leur corps est hémisphérique ou ar- rondi, et leur prothorax est fortement échancré en avant. Olivier donne, sur les antennes et les parties de la bou- che, quelques détails plus circonstan- ciés qu'on peutajouter aux précédens. Les antennes sont filiformes, de onze articles ; les derniers paraissent com- primés, la lèvre supérieure est carénée, avancée , arrondie. Les mandibules sont cornées , arquées , voûtées , den- telées au bord supérieur et terminées par deux ou trois dents obtuses ; les DOS iTiAchoircs soûl bifides; leur cliNiSsion externe est arrondie et velue à l'ex- trémité ; l'autre division est compri- mée et pointue ; la lèvre inférieure est cornée , avancée , étroite et un peu échancrée; les palpes sont inégaux; les antérieurs oirront quatre articles dont le premier petit; le suivant al- longé , cynique ; le troisième large , en entonnoir; le dernier court, cy- lindrique, tronqué; les palpes posté- rieurs ou ceux de la lèvre sont triar- ticulés; le premier article e.U petit, le second gros et le dernier ovale- oblong. Les espèces , propres à ce genre , appartiennent à l'Amérique méridionale et sont assez nombreuses. Dejean ( Catal. des Coléopt. p. 121 ) en mentionne vingt -cinq. Olivier (Hist, nat. des Coléopt. T. v, n° gi , p. .S83) en décrit douze, parmi les- quelles on remarque : La Dor vriionB pvstulée, Z>. pus- tulata, Oliv. (n" 91, pi. 1, fig. a, b, c), ou la Chrys. pustulata de Fabricius, qui est la même que la Chrys. undata de Degéer ( Mém. sur les 1ns. T. v, p. 55o , n** i , t. i6 , fig. 9). Elle est originaire de Cayenne. La UoRYPiionE pointillée , Dory- pkura punctatissi/na , ou la Chrysb- mela punctatissima de Fabricius, fi- gurée par Olivier (/o«. cit., n. 91 , pi. 5 , fig. 59). Elle a été rapportée de la Guiane française. V. , pour les autres espèces , Oli- vier et Dejean {loc. cit.). (aud.) DOS. Dorsum. iNS. Ce nom a été appliqué tantôt à la partie supérieure du mésolhorax et du métatliorax réu- nis; tantôt à telle ou telle autre de ces deux parties, ou bien à l'abdo- men; d'autres fois, enfin , à toute la partie supérieure de l'Insecte. Nous avons adopté ce dernier sens (Ann. des Se. nat. T. i, p. loo) et nous nous sommes servis du nom de ter- gum pour désigner la partie supé- rieure de chaque partie considérée isolément. Ainsi nous disons le ter- gum du prothoray, le tergum du mésothorax, le tergum du raétatho- tborax , le tergum de l'abdomen. DOT 60.5 Nous employons aussi la dénomi- nation d'arrière - tergum , lorsque nous désignons à la fois le tergum du mésolhorax et celui du métatho- rax. f. Tergum. (aud.) * DOS-BLEU. OIS. Syn. vulgaire de la Sittelle, Sittaeurupœa ,h. V. SlTTELT^E. (DR..Z.; DOS-BRULÉ. MAM. Espèce dis- tincte ou variété de l'Ai , dans le gen- re Bradype. V . ce mot. (b.^ DOS-D' AN E. REPT. cnÉL. Nom vulgaire de la Tricarénée , espèce de Tortue. P". ce mot. (b.) DOS-ROUGE. OIS. Syn. vulgaire à la Guiane du Tangaia scplicolor, Tanagra Talao , L. /^. Tangara. (DR..Z.) * DOS-T ACHETE, ors. Nom don- né par Sonnini , dans sa Traduction de l'Histoire des Oiseaux du Paraguay, par d'Azzara , à une espèce qui paraît appartenir au genre Sylvie. (dr..z.) *DOS ou VENTRE -DE -CRA- PAUD. BOT. CRYPT. L'un des noms vulgaires de X'jtgarictts maculatus de SchœfFer, A. verrucosus de Willde- now, espèce du genre Amanite. V. ce mot. (b.) DOSÎN. MOLL. (Adanson.) Syn. de T'eniis concenirica. (b,) DOSJEN. BOT. PHAN. Ce nom japo- nais mérite d'être remarqué , parce qu'il désigne V Amaryllis Sarniensis , Liliacée originaire du Japon, qui's'est naturalisée sur les côtes des île^ Jer- sey et Guernesey, depuis le naufrage d'un navire qui en avait quelques oignons à son bord. On appelait aussi Dosjen , selon Kœmpfer, iJra- lia cordata. (b.) * DOSO ET DUSU. BOT. PHAN. (Ga- melh.) Syn. de Kœmpferia Galanga. (B.) ■ DOTEL. MOLL. ( Adanson. ) Syn. de Mytilusniger , Gmel. (b.) '^DOTHIDÉE. Dothidea. bot. CRYPT. [Hypoxylées.) Ce genre, éta- bli par Fries , est très- voisin des Sphœria ; il se présente sous forme de tubercules charnus , noirâtres sur le& 6o6 DOD bois morls , les jeunes rameaux et mcinc sur les feuilles vivantes. Ces tubercules offrcul clans leur intérieur une ou plusieurs cellules dépourvues points occellés régnent sui les côtés liu cou. Le dessous de l'Animal est bleuâtre vers la tête et blanchâtre au venireetaux membres. Ce Repti- le, (les bois de l'île de Java , est extiè- niement rare. Le Dhagon vert, Draco \'uidis , Daud. , JJraco volans , L. ,Gmel. , Sj6t. JS/ai. , Draco major , Laurenti, j4mpk. ; Encycl. Rent. La plus petite, la plus commune ella plus ancienne- ment connue , celle espèce ne vient pas (l'Amérique, comme l'avait dit Séba , mais des îles de la Soude, et nous en avons vu quelques indivi lus pris à Madagascar. Son nom indique sa couleur ; ses ailes , adhérentes à la base des cuisses , sont Irès-lâches el remarquables par six grandes échan- crurcs. On la manie sans danger; la singulaiilé de sa figure et la beauté de sa couleur la l'ont souvent accueil- lir dans les maisons des Indiens. Les Serpens des forêts en font leur proie. Le Dragon brun, Draco fuse us. Un peu plus long que les prccé- dens ; ses couleurs sont aussi plus tristes , et quelques taches fasciées re- lèvent seules la teinte uniforme de son corps presque lisse et dont les écailles sont fort petites. Sa queue est plus courte que celle des deux autres espèces. D'après la description que nous avons donnée des faibles Reptiles .auxquels les savans imposèrent le nom fameux qui désigna dans diver- ses m^thologies un Animal, emblème de force , de puissance , de prudence et de malice , on voit qu il n'existe aucun rapport entre le Dragon de la nature el celui de la fable. Cependant l'histoire ne dédaigna pas d'associer l'existence du Dragon imaginaire à la sévérité de ses récits. Dans celte his- DRA 6ii loii e, el même dans les livres sacrés, il n'cit question d'autres Dragons que les innoccns Iguaniens qui font le su- jet de cet article. L'apcjtre saint Jean (Apoc.,chap. xri.vers. 2-4) en décrit un fort grand et roux, dans lequel de graves commentateurs ont prétendu reconnaître la figure de quelque em- pereur persécuteur des premiers chréliens, quoiqu'il soit dit un peu plu.-, bas (chap. xx , vers. i-3}, par le même évangéliste, qu'un ange étant descendu ou ciel avec la clef de l'abîme à la main , ouvrit cet abîme et y jeta enchaîné le grand Dragon , être réel que le voyageur Payl Lucas prétend avoir vu vers l'Ethiopie. Saint Augustin confirme l'existence de ce Dragon et ne doute point qu'il ne s'en trouve encore avec de vastes ailes. C'est donc à tort qu'on a fait l'honneur aux païens d'avoir pailé avant les Pères de l'Église d'un être qui habite le.i enfers et les cieux selon les croyances religieuses de tous les peuples. Cependant quelque respecta- ble que puisse être le témoignage de Lucain, d'Hérodote et de la docte an- tiquité, fortifié par celui des person- uag(3s infaillibles qui ont écrit sous la dictée du Saint-Esprit, malgré tout ce que rapportent les Légendes des saints et des saintes qui ont vaincu des Dra- gons, malgré les figures réputées au- thentiques de tels monstres consacrés dans le blason de nobles chevaliers qui en combattirent, les naturalistes in- crédules prétendent qu'il n'exisie point de Dragons tels que nous les re- présentent les poètes grecs, les écri- vains sacrés , les vicdies armoiries, les Légendes dorées , les peintures chinoises ou tes porcelainesdu Japon. Eu vain Conrad Gesner, INicandre, Aldrovande, Nieremberg , Jonston,' Ruyschet mêmeSéba, presque de nos jours, ont-ils longuement disserté sur les Dragons, et faitsoigneusement gra- ver des dessins qui en représentaient ; la plupart des zoologistes pensent avec Linné que jusqu'à celui qu'on mon- trait à Hambourg avec ses sept têtes , tous les grands Dragons ne furent que des productions de l'artetdrquelques Gi'i DRA imaginations malades. Les charlatans font encore des Dragons ainsi que des Basilics avec des Raies, et la crédulité humaine n'a renoncé que très-tard à ces chimères, tant l'erreur jette de profondes racines, surtout lorsque les choses que l'on regarde trop souvent comme des autorités irrécusables, lui prêtent leur appui. Selon nous, le Dragon dont on trouve l'idée chez tous les peuples , ne fut dans l'o- rigine qu'un symbole de la puis- sance des feux souterrains et des vol- cans qui , vers le commencement de l'état social, paraissent avoir exercé une grande et destructive influence sur la patrie des premiers hommes commençant à se civiliser. Des sou- venirs confus l'attestent ; tels sont l'histoire de la destruction d'une grande île Atlantique, du jardin des Hespérides avec ses pommes d'or et son redoutable gardien qui vomissait des flammes, de la formation subite et violente du détroit de Gades , de la guerre des géans et des dieux , du combat des anges rebelles qui lan- çaient des montagnes contre les mili- ces célestes, et autres traditions à tra- vers lesquelles on peut reconnaître quelques lueurs de réalité, f^. Vol- cans, (b.) DRAGON. POIS. Nom d'une espèce .du genre Pégase , et celui donné par les anciens à la Vive. Linné en a fait le nom spécifique de ce dernier Pois- son, Trachinus Draco. (c.) DRAGONIER. Dracœna. bot. ÏHAN. Genre de la famille des Aspa- raginées et de l'IIexandrle Monogy- nie, L., caractérisé par des fleurs dis- posées en une vaste panicule rameuse. Leur calice esttubuleux, composé de SIX sépales adhérens entre eux par leur base ; les étamines , au nombre de six , ont leurs filets placés en face de chaque sépale; ils sont quelque- fois soudés ensemble par leur partie inférieure, et un peu renflés dans leur partie moyenne ; l'ovaire est libre , à trois angles obtus , à trois loges con- tenant chacune un seul ovule ; le style et le stigmate sont simples. Le DRA fruit est une baie globuleuse, ordi- nairement à trois loges et à trois grai- nes dont une ou deux avortent quel- quefois. On compte environ vingt à vingt- cinq espèces de ce genre. Quelques- uaes sont originaires de l'Inde; la plupart croissent aux îles australes (l'Afrique et au cap de Bonne-Espé- rance; quelques-autres dans les îles de l'océan Pacifique. Presque tous les Dragonlers ont le port des Palmiers ; leur tige est simple , et acquiert quel- quefois d'énormes dimensions. Elle est couronnée par une toufle de feuil- les simples engaînantes à leur base , du milieu desquelles naissent les pa- nlcules de fleurs. Cette tige est sem- blable à celle des Palmiers et pour le port et pour l'organisation intérieu- re. Nous mentionnerons ici quelques- unes des espèces les plus curieuses , principalement parmi celles que l'on cultive dans nos jardins. Dragonieu a feuilles d'Yucca , ou Dragonier proprement dit, Dra- cœna Draco , L. , Lamk. , III. , t. ség, f. 1. Il est originaire des îles Ca- naries où il acquiert parfois des di- mensions énormes, tandis que dans nos jardins , c'est un Arbrisseau qui s'élève au plus à une douzaine de pieds , et dont la croissance est extrê- mement lente. On en voit un pied près de la ville de l'Or? ta va, à la base du pic de Tcnériffe, dont la tige a quarante-cinq pieds de circonféren- ce, mesurée un peu au-dessus de la racine; cet Aibre d'une grande anti- quité était , selon Bory de Saint- Vin- cent, dans ses Essais sur les îles For- tunées , déjà célèbre au temps de la conquête , c'est-à-dire vers i4oo. Quelquefois le tronc du Dragonier se divise vers son sommet en plu- sieurs ramifications; ses courtes feuil- les sont réunies en toufle au som- met de la tige ou de ses ramifications. Elles sont planes , ensiformes , lon- gues d'un à deux pieds , aiguës , en- tières , rougeâlresinférieurement, où elles se terminent par une sorte de gaînc ; les fleurs sont blanchâtres, très -petites , formant une panicule DRA dressée, rameuse, pyramidale i le fruit est une baie d'un jaune rougcâ- Ue de la grosseur dune pelilc Ce- rise. L'histoire du Dragonicr se lie aux traditions mythologiques les plus reculées. On a prétendu que cet Ar- bre croissant au pied de l'antique Atlas, dans les îles Hespérios et dont le suc rouge porte le nom de sang de Dragon , avait quelque analogie avec ce monstre qui gardait les pommes d'or, et qui ne put empêcher Hercule de dérober de telles richesses. Dkagonier terminal, Dracœna termiiialis, L., Red. Lil., ii, t. 90. Cette espèce, que Linné fils avait réu- nie au genre Asperge et Lamarck au genre jdletris , sous le nom à'Âletris C/iinensis,esl un Arbrisseau qui, dans la Chine sa patrie, s'élève à dix ou douze pieds, tandis que , dans nos serres , il dépasse rarement trois à quatre pieds ; son feuillage est d'un vert assez foncé , mais prend une teinte pourpre peu de temps après la naissance des feuilles ; celles-ci sont comme distiques, c'est-à-dire déjetées des deux côtés de la tige; elles sont f)étiolées, dilatées et embrassantes à eur base , lancéolées , aiguës , entiè- res; les fleurs sont purpurines et for- ment une panicule dressée , rameuse, S lus courte que les feuilles du milieu esquelles elle s'élève. Cette espèce de Dragonier est originaire des Mo- luques, des Indes et de la Chine. On la cultive à Amboine , sur les bords des jardins et des proprié- tés. De-là vient le nom de tennl- nalis qui lui a été donné , et qui in- dique qu'il sert de terme ou de limite. (A.R.) *DRAGONITE ou DRACONIÏE. MIN. Syn. de Cristal de roche. (g. DEL.) DRAGONNE, rept. salr. Et non Dragone. Espèce do Sauriea devenu t} pe d'un sous-genre de Monitor. V. ce mot. (b.) DRAGONNEAU. fois. Espèce du genre Callionyme. V . ce mot. DRAGOINNEAU. moll. Nom marchand à.\x,Cyprea stolida , espèce de Porcelaine. F', ce mot. '^b.) DRA bi3 DRAGONNEAU. Gonhus. annel.? Gmelin , Lamarck , Bosc el Cuvier désignent sous ce nom de petits Ani- maux filiformes qui abondent dans les eaux douces , dans la vase et dans les terres inondées qu'ils percent en tous sens. Linné el Bruguière les avaient rangés ainsi que le Ver de Médine dans le genre Filalre. Rudol- phi et Blainville les réunissent aussi à ce dernier genre , et nous croyons de- voir admettre leur manière de voir. ^, FlLAIRE. (AUD.) DRAINE. OIS. Espèce du genre Merle, Turdus viscivorus, L. , liufl., pi. enl. , 489. F". Meule. (dr..z.) ^ * DRAKENSTÉNIA. bot. piian. (Necker. ) Syn. d'Acouroa. f^. ce mot. (b.) *DRAKOENA. bot. tiian. (L'Éclu- se.) Syn. de Dorstène Contrayerva. f'. Dorstène. (b.) DRAP. MOLL. Ce mot , avec une épithète spécifique , s'emploie pour désigner quelques Coquilles , particulièrement du genre Cône , qui offrent dans leurs lignes colo- rées une contexture ou un entrecroi- sement qui rappelle pi us ou moins l'ar- rangement des fils dont se compose une étoffe. Ainsi l'on a nommé Drap d'argent, le Conus Stercus-Musca- 7um, L. ; Drap flambé, le Conus niiricomus , Lamk. ; Drap d'or, le Conus textilis, L.; Drap d'or a den- telles , le Conus ylbbas , Brug. ; Drap d'or violet, le Conus Arcliie- piscopus , Brug. ; Drap orangé , le Conv.s auratus , Brug.; Drap pique- té, le Conus Nussatella , Brug. , ct- PETiT Drap , le Conus Panniculus , Lamk. On a encore donné le nom de Drap MORTUAIRE, à une espèce d'O- live, OUua lugubris , Lamk. (d.h.) On a aussi appelé Drap marin la croûte épidermoide qui revêt le plus grand nombre des Coquilles , lors- qu'on les retire de la mer. On avait pensé autrefois que c'était un véritable épiderrae ou périoste, lorsque l'on ad- mettait quela Coquilleprerfeit de l'ac- croissement comme les os des Ver lé- 6i4 DR A brës ; mais il est prouvé que les Co- quilles ne s'augrnenloul que par su- perpositiou de couches , ce qui rend inadmissible l'hypothèse de l'épider- me ou du périoste des Mollusques. P'. M01.1.USQUES. (d..h.) DRAPARNALDIE. Drapamaldia. BOT. CB YPT. ( Chaodinées. ) INous avons , en 1808, institué ce genre dans les Annales du Muséum d'histoire na- turelle en mémoire de notre ami Draparnaiid , savant botaniste de Montpellier, ravi aux sciences à la fleur de son âge. Ses caractères con- sistent dans les articulations trans- verses de ses rameaux et de ses ra- mules que terminent des prolonge- mens cilifomies et qu'accompagne une mucosité qui donne aux Drapar- naldies la souplesse et le brillant d'oii résulte leur extrême élégance. Toutes celles qui nous sont connues habi- tent les eaux douces. Nous ajouterons à celles que nous avons décrites [loc. cit.) T. XII , p. 4oo le Confeiva lu- brica de Lyugbye , Tent., p. i5o, tab. 52 , sous le nom de Drapamaldia /.axa, N. Cette Plante, du plus beau vert, est remarquable par son aspect soyeux et sa grande mucosité; elle s'allonge au poinlque ses ramules dis- paraissent sur l'étendue desfilamens principaux. Ces filamens rappel- lent ceux de certaines Conferves , ce qui a déterminé, dans la Dissertation d'Agardh sur les métamorphoses des Algues, l'opinion de ce savant qui a cru voir des Draparnaldies devenir des Conferves , et celles-ci devenir des Draparnaldies. Nos anciennes Draparnaldies étaient: 1" Drapamal- dia mutabilis , N-, Anu. Mus. T. xii, pi. 35 , f. 1 , Conferva mutabilis , Roth ; Batrachosperme à houpe , De Caud. , l'une des plus communes et des plus élégantes de nos marais ; 2" Drapamaldia liypnosa, N. , Annal. Mus. T. XII, p. 35, fig. -2 ; Batracho- sperme en plume, Vauch. , pi. 11 , f. 2, dont l'aspect est celui d'une jolie Mousse plnnée , flottant mollement dans l'eau pure et tranquille ; 3° Dra- pamaldia dendroidta , N., Ann;d. DRA Mu?. T. Xll, pi. 35, fig. 3, desrivièic.4 de l'île Mascareigne; 4" Draparnal- dia pygmœa, N., Ann. Mus. T. xii, pi. 55, fig. 4, très-peiile espèce | rcb- quc microscopique parasite sur les antres Conferves d'eau douce des île& de France et de Mascareigne. (b.) *DRAPARNALDINES. BOT ciiYPT. {Chaodinées.) Sous-genre «le Batrachospermes. f^ ce mot. (b.) DRAPÈTE. Drapetes. bot. phan. Genre de la famille des Thymelées et, de la Tétrandrie Monogynie, L., établi par LamarckfJourn. d'Hist. natur. i, p. 186 , I. 10, fig. 1 ) pour une petite Plante, Drapetes muscoïdes, rappor- tée par Commerson du détroit de Ma- gellan. Elle aie port d'une Passerlne et l'inflorescence des Dais; ses tiges forment des touflFes serrées de trois à quatre pouces de hauteur; ses feuilles sont sessiles, opposées en croix , ova- les , obtuses , entières , poilues , lon- gues seulement d'une à deux lignes ; les fleurs sont très-petites, et forment au sommet des tiges un petit bouquet sessile autour duquel les feuilles su- périeures constituent une sorte d'in- volucre ; le calice est coloré, infumli- buliforme , à quatre lobes ; les éta- mines so:.t au nombre de quatre; le fruit est une baie sèche contenant une seule graine enveloppée par le cahce qui persiste. (a. b.) DRAPIER ou GARE -BOUTI- QUE, ois. S^n. \ulgaire du Martin- Pécheur d'Europe , Alcedo ispida , L. , dont on a imaginé que la dé- pouille exlérieuie avait la propriété d'éloigner les teignes , conséquem- menl de préserver de l'atteinte de ces Insectes destructeurs les draps et au- tres étoffes de laine. /^. Martin-Pè- CHEUR. (DR..Z.) DRAP MORTUAIRE, ins. (Geof- froy.) Syn. de Cétoine stictique, es- pèce commune en été sur les Om- bellifères. (b.) DRASSE. Drassus. arachn. Gen-, re de l'ordre des Pulmonaires, famille des Aranéïdes, section des Tubitèles ou de.! Tapissières ( Règn. Anim de DR A Cuv. ) , établi par Walckenaer , el adopté yav Latrciltc qui lui assigne pour caractères : les quatre filières ex- térieures prcsqu'égales ; mâchoires arquées au côté extérieur , formant un ceintre autour de la lèvre qui est itllongée et presque ovale ; huit yeux placés très-près du bord antérieur du coraelet, disséminés quatre par qua- tre sur deux lignes ti'ansverses ; la quatrième paire de pieds , ensuite la première, plus longues. Ce genre in- «liqué par Latreille ( Dict. d'Hist. nat. prem. édit.T. xxiv), sous le nom de Guaphose, a été caractérisé par Walc- kenaer( Tableau des Aranéides, pag. 45 ) de la manière suivante : nuit yeux presque égaux entre eux, oc- cupant le devant du corselet ; lèvre ovale , allongée , pointue et arrondie à son extrémité ; mâchoires allongées, courbées , entourant la lèvre ; pâtes allongées, la quatrième est la plus longue, ensuite la première; la troi- sième est la plus courte. Les Drasses qui ne s'éloignent des Filistrales que par la disposition des yeux , sont des Araignées qui se tiennent à l'affût des Insectes , et les entraînent dans leur demeure aussitôt qu'ils les ont saisis. Ces demeures consistent en des cellu- les de soie très- blanches placées dans l'intérieur des feuilles, sous les pier- res et dans les cavités des murs. Walckenaer distribue dans deux sec- tions ou familles les Arachnides pro- pres à ce genre. Les LiTHOPHiLF.s , Liikop/iilœ. f Yeux sur deux courbes opposées par leur côté convexe ; mâchoires très-dilatées dans leur milieu ; Arach- nides se tenant derrière les pierres et les cavités des murs. Le Drasse I.UCIFUGE, D. lucifu- giis, Waick., qui , à en juger par la figure de Schœffer [Icon. Ins., pi. joi,fig. 7) citée par Walckenaer, est la même espèce que le Drasse ventre-noir, Dr. me/anogaster de ha- treille. On le trouve en France et en Espagne. ff Yeux sur deux lignes courbes , parallèles; mâchoires peu dilatées dans leur milieu ; Arachnides se renfer- DRA bi1S manl dans dans les feuilles des Plan- tes qu'elles plient et rapprochent. Le Drasse nocturne, D. noctur- nus, L., qui paraît différer d'ime es- pèce voisine très-commune aux envi- rons de Paris, et décrite par Latreille sous le nom de Drasse très -noir, Dr. ater. La femelle de celui-ci construit un cocon rougeâtre, orbiculaire, très- aplati , se divisant en deux valves pa- f»yracéespourla sortie des petits. On e trouve très-comniunémeul aux en- virons de Paris. fff Yeux sur deux lignes courbes parallèles ; les latéraux rapprochés entre eux ; mâchoires peu dilatées dans leur milieu ; Arachnides cons- truisant sur la surface des feuilles une toile fine et blanche , transparente , à tissu serré, sous laquelle elles se tiennent. Le Drasse vebt, Drassiis uiridissi- mus, Wn\ck. {Faun. Paris. T. 11, pag. 212). On le trouve aux environs de Paris, f^., pour les autres espèces , Walckenaer ( loc. cit. et Hist. des Aranéides). '.vud ) DRAVE. Draba. bot. phan. Genre de la famille des Crucifères et de la ïétradynamie siliculeuse , établi par Linné, et adopté par De CandoUe ( Syst. P^eget. 2 , p. 53i ), qui en a sé- paré quelques espèces pour former de nouveaux genres, et a fixé ainsi ses caractères : calice dont la base n'est pas gibbeuse ; pétales entiers , obtus ou à peine écnancrés ; étami- nes libres et non denticulées; silicule ovale ou oblongue , entière , à valves planiuscules , contenant plusieurs se- mences non bordées et disposées sur deux rangs; cotylédons accombans. Ce genre fait partie de la tribu des Alyssinées ou Pleurorhizées latisep- tées, et se place près des genres .4ljs- sum, Cochlearia , ClypeoLa et Pelta- ria. Brown en a détaché le Draba Pyrenaica, dont il a constitué le gen- re Petrocallis. Ce changement a été adopté par De CandoUe qui , de son côté , a formé le genre Erophila avec le Draba verna , L. V. ces mots. Dans plusieurs espèces , le fruit est réelle- ment siliqueux , ce qui est une gravt 6i6 DRA. objection à la division des Crucifc- res établie par Linné ; dans ce cas , les Draves sont très -voisines des Arabidécs, et surtout du genre Tur- jiiis. Ce sont des Plantes vivaces ou annuelles, tantôt courtes et en gazons, tantôt allongées , le plus souvent cou- vertes de poils mous et veloutés. La plupart se trouvent dans les monta- gnes froides de l'hémisphère boréal , et principalement dans l'empire de Russie ; quelques-unes seulement ont été rencontrées en Amérique. Le Prodromns Sjstematis Vegetabilium du professeur De CandoUe renfer- me les descriptions abrégées de cinquante-huit espèces de Diaves , dont cinquante sont distribuées en quatre sections. La première, que De Candolle a nommée Jizopsis , et qui, selon Andrzjoski, doit for- mer un genre particulier , se com- eose de onze espèces qui sont des lantes vivaces dont le scape est nu , les feuilles loides et ciliées , les fleurs jaunes et le st^-le fdiforme de gran- deur variable. Presque toutes sont indigènes des montagnes de la Sibé- rie et de l'Orient. On trouve sur les cochers de plusieurs chaînes de l'Eu- rope l'espèce la plus remarquable , Draba aizoïdes , L. Cette jolie Plante fleurit de très-bonne heure , et forme des touffes élégantes par ses feuilles ciliées d'un vert sombre , et ses nom- breuses fleurs d'un jaune d'or écla- tant. Le Draba ciliaris , L., et une autre Plante décrite autrefois sous le même nom par De Candolle (Flore Française, 4, p. 697), ne sont que des variétés de la précédente. La deuxième section , nommée Chry- sodiuba, renferme douze espèces qui croissent toutes dans le nord de l'Eu- rope et sur les hautes montagnes de l'Asie , à l'exception des Draba Jorullensis etZ>. To/z/cce«sz.$, Kunth, indigènes du Mexique. Ce sont des Plantes vivaces , dont les feuilles ne sont ni roides ni carénées; leurs fleurs sont jaunes, leur style presque nul ou très-court; et la silicule ovale-ob- longue. Les Draba incompta et D. jnoUissima, Stevcn , charmantes peti- DRE tes Plantes qui appartiennent à cette section, ont été récemment figurées ( Dclessert , Icônes selectœ , vol. 2 , t. 44 et 45). Dans la troisième section , qui a reçu le nom de Leucodraba , se trou- vent quinze espèces, dont plusieurs habitent les Alpes et les Pyrénées. Ce sont des Plantes vivaces , caractéri- sées par leurs feuilles molles , leurs fleurs blanches et leurs pétales obtus ou légèrement échancrés. Nous men- tionnerons ici seulement les Draba nU'alis , D. stellata , et Z>. lœvipes , qui croissent dans les Pyrénées et les Alpes , près de la limite des neiges. Ces deux dernières viennent d'être figurées (Delessert, Içones selectœ, vol. 2, t. 46, f. A elB). Les espèces de la quatrième section ( HoLarges, D. C ), au nombre de huit , et qui croissent pour la plupart dans les contrées les plus septentrio- nales, se distinguent par leur style court, et leurs fleurs blanches ou très-rarement jaunes. Enfin , la cinquième section [Dra- bella,!). C.) se compose de Plantes annuelles ou vivaces, dont les fleurs sont très-petites, jaunes ou blanches, et sans style. Elles sont au nombre de quatre , dont deux sont indigènes de France, c'est-à-dire les Draba nemo- ralh et D. muralis ; et les deux autres de la Russie orientale et de l'Améri- que du Nord. Outre les Plantes comprises dans ces sections, il en reste encore huit qui n'ont pas été classées à cause des renseignemens impai faits donnés par leurs auteurs. Elles sont toutes étran- gères à l'Europe ou sans désignation de pairies. (o.. n.) * DRÈCHE. BOT. PHAN. Résidu des graines céréales que l'on a em- ployées à la prépai'ation des liqueurs alcoholiques. La Drèche relenani en- core intactes ou peu altérées, diver- ses parties nutritives, forme un très- bon aliment pour engraisser les Bes- tiaux. (DB..Z.) DRELIGNEotjDRELIGNY. rois. Syn. de PeicaLabrax, espèce du sous- genre Centropome. /'. Pekche, (b.J DRE DRENNE. OIS. Pour Draine. A', ce mot. (b.) • DREPANANDRUM. bot. piian. (Neckei). Syn. de Topobead'Aublet. F", ce mot. (b.) DRÉPAjNIE. Drepania. bot. piian. Ce genre, de la famille dos S^nan- thérees , Cliicorace'es de Jussieu,ot de la Syngéaé.->ie égale , L., lut d'a- bord coul'oiidu avec les Ilieiacium f>ar Toui neloi t et Vaillant , puis avec es Crcpis par Linné et Lainarck. Adanson en fit le premier la dis- tinction, mais caractérisa son Tol- pis (nom sous lequel il fit connaî- tre le genre en question ) d'une ma- nière trop imparl'aite pour qu'on l'a- doptât généralement. Néanmoins , Gaertner, Willdenow, Persoon , etc., se sont servis de la dénomination proposée primitivement par Adan- son. Dans son Gênera FlaïUarum, Jussieu exposa les caractères diTcc genre, sous le nom de Diepaiiia, qui lut adopté par Desfonlaines et De CandoUe. Ces caractères ont été ad- mis, à quelques rectifications près , dans la Flore Française , et tracés de la manière suivante : involucie com- posé de plusieurs séries de folioles , dont les intérieures sont droites et serrées, et les extérieures étalées en forme d'alênes, courbées eu faux à leur maturité ; réceptacle alvéolaire ; akènes du disque couronnés par un bord membraneux, d'où soi tent deux à quatre longues arêtes; celles du bord ont une aigrette sessiie , très- courte, composée de petites écailles membraneuses. L'espèce qui a servi à fonder ce genre , est une Plante des contrées méridionales de l'Europe, que l'on rencontre principalement dans les endroits sablonneux des en- virons de îNice, de Montpellier, etc. Ses liges , fort rameuses , ne s'élèvent pas beaucoup au-delà de trois déci- mètres ; elles portent, des feuilles étroites et peu nombreuses ; les radi- cales sont lancéolées, presque glabres et dentées ; les fleurs sont d'un jaune de soufre , et dun noir purpurin dans le centre. Desfontaines et De Can- DRE 6r7 dolle l'ont nommée Drepania barbata. AUioni (Flor. Vedemont., n. 757)3 changé le nom générique en celui de AVve//m,. oubliant qu'il existe sous cette dénomination un genre de la famille des Gentianées , établi par Linné. Pei-soon {Enchirid. 2 , p. 077 , siib Tulpide)» réuni à l'espèce précédente deux Plantes , dont l'une , Drepania lunbellala , Bertoloni , n'en paraît être qu'une simple variété ; la seconde est le Crépis ambigita de Balbis et de De Cairdolle. Ces deux Plantes sont irrdi- eènes du Piémont et de la Ligurie. (G..N.) DREPANIS. ojs.(Temminck.) Eni- pruuté du mot grec qui désignait l'Hirondelle des rivages, f^. IIÉora- TAiRE et Hirondelle. (du .z.) * DRÉPATSOCARPE. Drepanoca?- piis. bot. piian. Dans sa Flore d'Es- séquebo , le docteur Meyer a proposé ce genre nouveau pour le Pterocar- pi/s tiinatus , Willd., ou Plerocarpus optera , Gaertn., de Fr., t. i56 , f. 3. Yoici les caractères qu'il lui assigne : son calice est monosépale, campanule, accompagné de deux bractées; il of- fre cinq dents dont l'inférieure est plus grande et divergente ; la corolle est papilionacée ; les filets des éla- mines sont soudés en un tube cy- lindrique, fendu longitudinalement dans sa partie supérieure , et caché dans la carène ; l'ovaire est linéaire, oblong, comprimé, recourbé, pédi- cellé à sa base; le style est adscen- dant, de la longueur des étamine?, terminé par un stigmate obtus;, le fruit est une gousse oibiculaire , roulée sur elle-même en forme de fer àc faux, comprimée, rugueuse, uniloculaii'e , indéhiscente , conte- nant ime seule graine semilunaire, attachée vers le milierr de la loge. Ce genre est très-voisin du Ptero- carpus , auquel il avait été réuni jus- qu'ici , et dont il formait une espèce. Il s'en distingue surtout par sa gousse falciforme et contournée sur elle-mê- me en forme de spirale, dépourvue d'aile, non variqueuse, et par sa 6ia DRI graine uon attachée au fond de la loge du péricarpe. Une seule espèce compose ce genre, c'est le Drepanocarp. lunatus, Meyer, Flor. Essëqueb., a58. C'est un Arbre dont les rameaux portent des épines géminées , formées par les stipules persistantes; les feuilles sont impari- pinoées, composées en général de sept folioles; les ilçurs forment des grappes terminales. Elles sont va- riées de blanc et de bleu. (.*.. r.) * DRÉPANOPHYLLE. Drepano- phyllum. BOT. phan. Famille des Om- bellifères et Pentandrie Digynie, L. Hoflfmann [Umbel. Gêner., 2, p. 109) a constitué , sous ce nom , un genre particulier avec les Sium latifotium et S. falcaria , L., en le caractérisant ainsi : involucre polyphylle ; pétales obovées; akènes oblongs , couronnés par les bords du calice et du slylo- pode à cinq côtes ; les fossettes ( vaL- teculœ) marquées d'ime seule bande- lette. Ce genre n'a pas été admis par d'autre botaniste que son propre au- teur. (G..N.) * DRESSE. Erectus. bot. piian. Une tige est Dressée lorsque son axe est perpendiculaire à l'horizon. Il ne faut pas confondre cette expression avec celle de Droite, Reclus. Une lige droite est celle qui n'offre aucune courbure ; une tige Dressée peut être plus ou moins sinueuse ; une tige droite n'est pas toujours Dressée, elle peut être oblique ou couchée, f^. Tige. (a. r.) DRHJAWAT. bot. phan. Le Riz dans l'Inde, oii cette Graminée fait le fond de la nourriture de l'Homme. (B.) DRIADE. r. Dryade. DRIANDRE. r. Dryandre. DRI LE. Drilus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Serricor- nes , tribu des Melyrides ( Règne Animal de Cuvier), établi par Oli- vier aux dépens des Ptylins de Geoffroy. Ses caractères sont : an- tennes plus longues que la tête et le prothorax , pectinées au côté interne ; DRI palpes maxillaires avancés ; prothorax transversal. Les Driles ont le corps déprimé et un peu allongé ; leur tête se termine brusquement; leurs anten- nes sont composées de onze articles dont le second pelit et arrondi, les mandibules sont unidentées , minces et cornées ; les mâchoires sont sim- ples , c'est-à-dire qu'elles manquent d'appendice intérieur; elles suppor- tent deux palpes qui vont en grossis- sant; la lèvre inférieure est arrondie; le prothorax, un peu plus large que la tête et plus étroit que les él_y très , offie un rebord sensible. Il existe des ailes membraneuses , repliées ; les tarses ont cinq articles , et le pénultième c'^t cordiforme. Ces Insectes volent avec as.sez de facilité. On les trouve siir di- verses fleurs et sur certains Arbres , particidièrement sur le Chêne à l'épo^ que de sa floraison. On n'a pas enco- rejÉécouvert leurs larves. Hb Drile JAUNATRE , Drilus fla- ^'esce/25, Oliv., ou la Panache jaune de Geoffroy '^Hist. des Ins. T. i , pi . 1 , fig. 2), peut être considéré comme le type du genre ; il est très-commun en France. Dejean fCat. des Coléopt., p. Bg) en mentionne deux autres espè'ces qui sont nouvelles. La première ( Dr. fulvicornis , Dej. ) est originaire de la Dalmatie , et la seconde ( Dr. ater, Dej. ) a été trouvée en Allemagne. (AXJD.) DRILL. MAM. Grande espèce de Singe. F^ . ce mot. (b.) DRIMIE. Drimia. bot. phan. Et non Drimmia. Genre de la famille des Asphodélées de Jussieu et de l'Hexandrie Monogynie, L., fondé par Jacquin {Icoii. Rar. , 2, tab. 375 , et Collect. Suppl. , p. 4i} sur quelques Plantes du cap de Bonne-Espérance que Thunberg avait réunies aux Ja- cinthes. Un léger caractère le diffé- rencie de ce dernier genre ; il est fon- dé sur l'insertion des étamines qui, ici , sont fixées près de la base de la corolle, et non sur son milieu; mais dans les diverses espèces de Jacinthes, l'insertion des étamines est très-va- riable. Néanmoins Peisoon et Will-' DRO flenovv oui admis le Diimia de Jac- quii» , ol en out décrit les cinq espè- ces dans leurs ouvrages. Ce scjut des Plantes dont le périgone est verdâue, excepté d;ins le Z?/////irtC/7m/w , Jacq. , qui a ses fleurs blanches. Le Drimia altissima de Curtis appsirlient au genre Oruilhogale ; c'est xOrnilhoga- lurn aItissimumi\QÏ\i\xnhcY%. V. Or- JSITHOGALE. (g..N.) * DRIMIS. BOT. l'HAN. Pour Dry- nùs. P". ce mot. DRIMMIA. BOT. PHAN. Z^'. Drimie. * DRIiVlOPHYLLE. bot. phan. Pour Dryinophile. ^. ce mot. * DRIINGTJE. 013. L'un des sjn. vulgaires de Fauvette. P'. Bec-Fin. (DR..Z.) DROC. bot. phan. L'un des noms vulgaires de l'Ivraie. /^. ce mot. (b.) DROGON. MOLL. Nom marchand du Triton Lotoiium. V. Triton. (D..H.) DROGUE, bot. phan. L'un des noms vulgaires de l'Ajonc. ^". Ulex. (b.) * DROIT. Rectus. bot. /^. Dressé. DROMADAIRE, mam. Espèce du genre Chameau , r. ce mot; le Dramas des Grecs. On a étendu ce non) à un Poisson d'Amboine fi- guré par Ru3sch, lab. 18, n. 8, mais aui n'est pas assez connu pour être éterminé, ainsi qu'à divers Insectes, tels qu'un Sirex et un Nématocère , qui portent des proéminences sur le corselet. (b.) DROMAIUS. ois. (VieilJoi.) r. Emeu. DRO MIE. CRUST. Genre de l'ordre des Décapodes, famille de.'^ Brachyures, section des Notopodes (Règn. Anim.de Cuv.), établi parFa- bricius et ayant pour caractères sui- vant Latreille : pieds propres à la course ou à la préhension ; longueur des six premiers diminuant graduel- lement, à commencer des serres ; les quatre derniers insérés sur le dos et beaucoup plus petits; test ovoïde, court ou presque globuleux, bombé ; DRO 619 veux petits et rapprochés à son extré- mité antérieure. LesDromies ressem- blent aux Crabes proprement dits par la forme des antennes, des p.'ntie» de la bouche , et par la composition de» pieds ; toutefois la iwsition de ceux-ci sur le dos est un caractère bien suffi- sant pour les distinguer de tous le."» genres connus , à l'exception des Do- rippes et des Homoles qui leur res- semblent sous ce rapport ; mais dans le premier de ces genres , les quatre pieds relevés se terminent par un cro- chet simple , et le second n'a qu'une paire (le pales dorsales. Les Dromies se font encore remarquer par un cer- tain nombre de particularités. La ca- rapace est ovale , arrondie , très-bom- bée , velue ou couverte d'un duvet brun ou jaunâtie qui s'étend sin* les pâtes et sur les serres ; sa partie anté- rieure est un peu rélrécie etprolongéc en manière de museau ; les antennes extérieures, très-petites, sont insé- rées au-dessous des pédoncules ocu- laires , les intermédiaires naissent en dessous et un peu endedans desyeux; les pieds - mâchoires extérieurs ont leur troisième article presque carré , légèrement écbancré à son extrémité et en dedans ; les serres sont égales , grandes et fortes ; les doigts en sont robustes , creusés en gouttière dans leur milieu , avec des dents sur les bords qui s'engrènent mutuellement; la seconde et la troisième paire de pa- les se terminent par un article simple en forme de crochet fort aigu; les deux paires suivantes sont plus cour- tes , insérées sur le dos de l'Animal et terminées par un article pointu et arqué ; une autre épine plus petite et. de même forme existe sur l'article qui précède le tarse , et la réunion de ces deux épines constitue une sorte de pince qui paraît avoir pour usage de saisir divers corps étrangers pour les fixer sur leur dos. Telles sont en effet les mœurs curieuses de ces Crustacés qu'ils s'emparent d'une espèce d'Al- cyon, ordinairement V A Icy oniiTn Do- moncula, ou bien des valves de certai- nes Coquilles , et qu ils s'en font une sorte de bouclier pour se soustraire à 6jo DRO la recherche de leurs ennemis et pour tromper leur proie. Au reste ils sont très-indolens, et ce n'est qu'à l'épo- que de la ponte que les femelles de- viennent un peu actives et se rendent sur les bas-fonds pour y déposer un grand nombre d'œufs. On connaît f)lusieurs espèces de Dromies , parmi esquelles nous citerons la Dkomie de RuMPH , Dr. Rumphii, Fabr. , ou le Cancer heracleoticus aller d'Aldro- vande. Cette espèce, la plus grosse de toutes , et dont le dos est quelque- fois recouvert d'un Alcyon , habite les mers des Indes et se rencontre aussi dans la Méditerranée. La femel- le pond , vers le mois de juillet, des œufs d'un rouge carmin. La Dromie tête-ue-mort , Dr. clypeata, Latr. , ou le Cancer caput mortiiUm , L. {Act. Hafn. , 1802). Elle iixe sur sa carapace l'Alcyon Domoncule ; celui-ci continue à vivre et à se développer de manière à la ca- cher entièrement On la rencontre dans la Méditerranée. Il ne faut pas la confondie avec la Dromie sauu- X.EUSE , Dr. sabidosa , ou la Dromie tête-de-mort de Bosc,quise trouve en Amérique et ne ditfère pas du Cancer sabulosus d'Heibst ( tab. 48, fig. 2 et 3). Latreille pense qu'elle est aussi la même espèce que le Cancer pinnophy- la.v de Linné , figuré par Nicolson (Hist. INat. de Saint-Domingue, p. 338 , pi. 6 , fig. 3 et 4 ). Elle recouvre son corps avec des valves de coquilles. (aud.) DROMIE, Dromius. iNS. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères, famille des Carnassiers , tribu des Etuis tronqués , établi par Bonelli , et adopté par Latreille et Dejean (Iconographie des Coléoptères d'Eur.) et dont les caractères sont : palpes extérieurs finissant par un article dont la forme se rapproche de celle d'un cône renversé ou d'un cy- lindre , et qui est tantôt un peu plus grand que le précédent, tantôt de la même épaisseur ; tête moins large que le corselet; languette cornée; anten- nes filiformes ; corselet presque aussi long que large ; pénultième article DRO des tarses divisé en deux lobes. Ces^ Insectes diftèrent des Cymindes de Latreille en ce que le dernier article des palpes labiaux est terminé en ha- che dans ces derniers ; on les distin- gue des Lebies et des Lam pires par la forme du corselet qui est plus large que long dans ces deux genres , et des Demetrias , parce qu'ils ont la tête plus large que le corselet , allongée et rétrécie en arrière. On trouve ces In- sectes au commencement de l'année,, sous les écorces des Arbres , oii ils se tiennentcachés. Aussitôt qu'ils voient le jour , ils contrefont les morts et se laissent tomber à terre ; passé le mois de juin , on n'en rencontre plus que très-rarement. Les principales espèces sont : le DromiÉ agile , Dromius agilis , Fa- bricius ; le Dromie a quatre taches, D. quadrimaculatus , Fabr. , Panz. , Glairv. Elles sont l'une et l'autre très-communes aux environs de Pa- ris, (g.) DRONGEAR. ois. Espèce du gen- re Drongo. F', ce mot. (dr..z.) DRONGO. Edolius. ois. Genre de l'ordre des Insectivores. Caractères : bec assez robuste , déprimé à la base, un peu comprimé latéralement et à la pointe qui est échancrée ; mandibule supérieure convexe , presque carénée, courbée et crochue, l'inférieure droite, retroussée à la pointe ; base du bec garnie de soies longues et fortes , diri- gées en avant ; narines placées latéra- lement et près de la base du bec, à moi- tié fermées par une membrane et recou- vertes à claii'e-voie par les soies; pieds assez faibles et courts ; quatre doigts , trois devant , dont l'externe est uni à l'intermédiaiie jusqu'à la première ar- ticulation, un derrière plus fort, mais un peu moins allongé que l'intermé- diaire; ailes médiocres; la première rémige courte , les deux suivantes éta- gf'es ; la quatrième et quelquefois la cinquième ou la sixième la plus lon- gue ; queue ordinairement fourchue , rarement égale. Les espèces comprises dans ce genre appartiennent toutes , jusqu'à pré- DRO îent, à l'ancien continent. Leur place, long-temps incertaine clans 'es mé- thodes oii elle était indiquée s ai' plu- sieurs points à la fois , et souvent op- posés entre eux , a été enfin fixée d'une manière plus invariable par l'auteur du Règne Animal. Cos Oi- seaux sont de véritables dévastateurs d'Insectes, et surtout d'Abeilles, dont la chasse les occupe toute la journée; ils vivent d'ordinaire en société , et se réunissent eu plus grand nombre le matin et le soir sur la lisière des forèls dont on ne les voit guère sortir en d'autres temps ; leurs réunions sont tellement bruyantes qu'elles se décè- lent à une fort grande distance ; on assure que plusieurs espèces font en- tendre, lorsqu'elles sont isolées, un chant agréable, et souvent mélodieux. Toutes choisissent pour 3' établir leur nid la cime des Arbres les plus éle- vés ; les œufs, presque toujours au nombre de quatre , sont assez gros , arrondis et d'un blanc mat, marque- tés de noirâtre. La couleur di leur plumage, qui est en général d'un noir irisé, jointe à leur turbulence natu- relle et au peu de ressource qu'offre leur chair que l'on trouve d'assez mauvais goût , leur ont valu le sur- nom d'Oiseaux du Diable , qui leur est donné en dlffcreus pays par les naturels et les colons. Yieillot avait appliqué à ce genre le nom latin Di- CJU7US , qui signifie-queue fourchue. Cette dénomination , se trouvant con- tradictoire avec la plupart des espèces nouvelles , a été remplacée par celle à'Edulius , assez insignifiante il est vrai , mais qui du moins n'induit pas en erreur. Drongo azuké , Edolius piiellus , Reinwardt; Coracias puella, Lath. , Temm. , Ois. color. , pi. 70. Sommet de la tête, nuque, scapulaires, dos, tectrices caudales supérieures et in- férieures d'un bleu d'azur des plus brillans ; le reste du plumage d'un beau noir velouté, avec la base de chaque plume brune ; queue légère- ment arrondie ; bec et pieds noirs. La femelle a le fond du plumage d'un brun noirâtre , avec l'extrémité de DRO 6:21 chaque plume d'un bleu ardoisé plus ou moins brillant, suivant l'âge, ce qui forme sur la nuque et diverses autres parties des mailles de cette couleur ; le dos, le croupion et l'ab- doîuen jiaraissent entièrement bleus. Taille , huit pouces. De Java. DuoNGO Balicassi: , Corvus Ball- cassijis , Lath., Buff. , pi. enl. 6o3. Plimiage entièrement noir avec des rctlels verdâtres, beaucoup plus vifs sur les parties supérieures ; queue fourchue; bec et pieds noirs. La fe- melle a le noir moins décidé et les re- flets moins vifs. Taille, dix pouces. De Java . Drongo bronzé , Dicrurus œneus , Vieill. ; Ois. de Levaill. , pi. 176. Tout le plumage noir à reflets bril- lans et chatoyans bleus et d'un vert bronzé ; abdomen , bec et pieds d'un noir mat. Du Bengale. INous soupçon- nons que cette espèce est la femelle du Drongo à rames; du moins tous les individus que nous avons reçus de l'Inde sous le nom Ae Dicrurus œneus, ne sont autres que ces mêmes femelles. Drongo Drongear , Dicrurus mu- sicus, Vieill., Levaill., Ois. d'Af. , pi. 167 et 168. Tout le plumage noir, faiblement irisé , avec les barbes in- ternes des rémiges grises et leur ex- trémité brune ; queue très - légère- ment fourchue ; bec et pieds noirs. Taille, huit à neuf pouces. Des côtes méridionales d'Afrique. Drongo Drongolon , Dicrurus macrocerus , Vieill. , Levaill. , Ois. d'Af. , pi. 174. Tout le plumage noir avec des reflets bleuâtres très-vifs ; queue fort longue et très-fourchue ; bec allongé , moins fort que dans les espèces précédentes , d'un gris plom- bé ainsi que les pieds. Espèce dou- teuse. Drongo Drongri , Dicrurus leu- cophœus , Vieill. Tout le plumage d'un gris plombé avec l'extrémité des rémiges d'un bruii noirâtre ; barbes extérieures des rectrlces noires; queue longue et fourchue ; bec et pieds plom- bés. Taille, neuf pouces. De Ceylan et de Java. Drongo Drongup , Dicrurus lo~ 622 t)I\0 phoimus , Vieill. Plumage entière- ment noir irisé ; front surmonté «l'une petite huppe composée de quel- ques plumes libres et relevées. On présume que cette espèce est la même que le Drongo Balicassc. Drongo FiNeHAH, Lanius cœm- lescens , L. , Ois. de Levaill. , pi. 172. Parties supérieures d'un noir brillant à reflets bleus et cuivrés , les inie- vieures noirâtres , presque blanches vers l'abdomen ; rémiges d'un noir brunâtre ; les deux rectrices latérales terminées par une tache blanche ; bec et pieds bruns. Taille , sept pouce». Du Bengale. Drongo gbis. F". Drongo Dbon- ORI. Drongo gris a ventre blanc , Dicnirus leucogaster, Vieill. , Ois de Levaill., pi. 171. Parties supérieures grises, les inférieuies blanches; bec et pieds plombés. De Java. Il paraît y avoir ici double emploi avec le Drongo Drougri. Drongo hxjppé , Lanius fuitljtca- tus , Lath. , Levaill. , Ois. d'Afrique , pi. 166. Plumage noir vivement irisé en verl ; une huppe formée de lon- gues plumes étroites s'élève immé- diatement sur le front et se recour- be en avant sur le bec , qui est ainsi que les pieds d'un noir plombé. Taille , dix pouces. Du cap de Bonne- Espérance. Drongo a longue queue. F^. Drongo Drongolon. Drongo a longs brins. J^. Dron- go a rames et a raquettes. Drongo moustache , Dicrurus mystaceva , Vieill. , Levaill. , Ois. d'Af. ,pl. 169. Tout le plumage noir, irisé en vert , à l'exception des ailes el de la queue dont la nuance tire .sur le brun ; des faisceaux de plumes loidesou de poils s'élèvent et s'abais- sent de chaque côté de la mandibule supérieure ; bec et pieds noirs ; queue médiocrement fourchue ; la fe- melle a quelques taches blanches sur l'abdomen. Taille, dix pouces. Corps assez épais et trapu. Du cap de Bon- ne-Espérance. Drongo a rames ^ Edoliits remi- DUO yër, Temm., Ois. col., pi. 178. Plu- mage lioir à reflets vifs d'acier bruni^ abdomen d'un noir mal ; plumes de la base du bec veloutées , épaisses et dirigées en avant ; queue coupée f»resque carrément; les deux rectrices atéi-ales très-longues , interrompues dans leur milieu par un filet formé de la tige , et garni de rudimeus de bar- bules seulement dans une partie de sa longueur ; l'extrémité de cette rec- trice semblable à une racine ; bec et pieds noirs. Longueur, depuis l'ex- trémité du bec jusqu'à celle de la lec- trice intermédiaire, neuf pouces. De Java. La femelle est un peu plus pe- tite , et les rectrices latérales sont semblables aux autres. Drongo a raquettes , Dicrurus piafu rus, YielW.; Lanius M alabaricus, L.; Cuculus paradiseus , Briss., Ois. d'Afriq.deLevaill., pi. 175. Plumage noir, irisé en vert avec les parties in- férieuies moins brillantes; plumes de la base du bec assez longues , et rele- vées sur le front; queue fourciiue; les deux rectrices latérales beaucoup plus allongées que les autres, et di- visées dans leur milieu par un espace oii les barbules de chaque côté sont extrêmement courtes ; la racine ou raquette que forme l'exirémité de la rectrice est contournée en un com- mencement de spire , ce qui contri- bue à distinguer cette espèce de la f)récédente ; bec et pieds noirs. Tail- e , prise de l'extrémité du bec à celle de la seconde rectrice latérale , onze pouces. De Java. (dr..z.) DRONGOLON. OIS. Espèce du Genre Diongo. ï^. ce mot. (dr..z.) DRONGRL OIS. Espèce du genre Drongo. P'. ce mot. (DR..Z.) DRONGUP. OIS. Espèce du genre Drongo. ^. ce mot. (DR..Z.) DRONTE. Didus. ois. Genre de l'ordre des Inertes. Caractères: bec long, fort, large, comprimé; mandibule supérieure courbée à la pointe , transversalement silloimée; l'inférieure étroite , renflée et courbée vers l'extrémité supérieure ; narines percées obliquement dans un sillon DRO vers le milieu du bec ; tarse coui l ; quatre doigts , trois devant divisés, et un postérieur plus court; ongles courts et courbés; ailes impropres au vol . Une seule espèce constitue ce gen- re , et encore n'en conseï ve-t-on que des traditions historiques, car il reste peu d'espoir de retrouver cet Oiseau cxtraordniairedontlaraceparaîtabso- lument détruite. Les premiers naviga- teurs qui abordèrent aux îles de Masca- reigne et tle Cirne, appelées depuis de la Réunion et de France, y trouvèrent des Drontes en abondance ; ils fondè- rent d abord de grandes espérances sur ces Oiseaux qu'ils considérèrent comme des objets précieux de ravitail- leuieut; mais une chair dégoûtante et félide les fit bientôt renoncer à un aliment dont l'exlrcmc besoin eût pu seul faite surmonter le dégoût. C'est sans doute la répugnance qu'inspi- rait la chair de ces Oiseaux à tous ceux qui hiibilèrcnt les premiers les îles de France et de iMascareigne , 3ui amena la destruction complète 'une race jugée inutile et incommode. La stupidité et la pesanteurde ces Oi- seaux auxquels la nature avait en ou- tre refusé les organes du vol et de la natation, ne leur permettant pas de se soustraire aux poursuites des Hom- mes et ;le se répandre sui le conti- nent oii de vastes forêts leur eussent offert des retraites sûres , il n'est pas étonnant qu'ds aient entièrement dis- paru du sol où on ne voulait pas les souflVir. En vain, au commencement de ce siècle , Bory de Saint-Yincent a-t-il, dans le pays, fait la recherche minutieuse du Dronte ou de ses tra- ces; en vain ce voyageur actif et exact a-t-il fiit publier qu'il donnerait une grande récompense à qui pourrait lui donner la moindre indice de l'an- cienne existence de cet Oiseau j un si- lence universel a prouvé que le sou- venir même du Dronte était perdu parmi les créoles. Quelques descrip- tions à la fidélité desquelles il n'est pas permis d'accorder une aveugle con- fiance, un dessin assez gros-iiei' , pour- raient faire regarder comme fabuleuse l'existence du Dronte, si le bec et le DRO 62:; pied de cet Oiseau que l'on conserve précieusement dans les Musées d'An- gleterre n'étaient point des indices suffisanspour rassurer les naturaliste» dont la croyance d'ailleurs a été plus dune fois abusée par les récils hasar- des des navigateurs, et si l'on ne con- naissait l'assertion de Wiihighby {Ornù/i., \. 2, pag. 107) qui dit avoir vu les dé[)ouilles de l'Animal conser- vées chez John Tradcscant. La figure que l'on trouve dans Edwards {Glan. n. 294] et d'après laquelle ont été co- piées toutes les autres , passe pour avoir été laite à Maurice même d'après un individu vivant, et Shavv qui a donné ( Mel., p. i43 ) le dessin d'une jambe et de la partie de la tête du Dronte conservés à Londres, déclare que tous les doutes sur l'existence de cet Animal sont levés. La Descrip- tion que nous présentons ici du Dronte est tirée de L'Ecluse 'Exotic, p. 100), auteur scrupuleux qui le premier ait passablement décrit cet Oiseau auquel il a donné le nom de Gallus gallinaceus peregrinus , en lui conservant en même temps celui de Cjgnus cucui/a/us, Cygne encapu-^ chonné, qui lui avait été précédem- ment appliqué. Le Dronteproprementdit, Z?zV///6' ineptus, L. Corps noirâtre, revêtu de quelques plumes seulement; tête couverte d'une membrane épaisse plissée, formant une espèce de capu- chon ; quatre ou cinq rémiges noires tenant lieu d'ailes ; autaut de plumes frisées et grises au lieu de queue; bec bleuâtre , jaunâtre à la base et noir à l'extrémité ; jambes d'une circonfé- rence égale à la hauteur qui est de quatre pouces , couvertes d'écaillés brunâtres; doigts extrêmement courts et privés d'ongles. On dit que le Dronte pesait au moins cinquante li- vres. Ceux qui ont nié son ancienne existence se sont demandé : « Com- ment un Oiseau si pesant , dépourvu dades pour voler et des moyens de nager, aurait-il pu franchir l'espace qui sépare les lieux désignés comme lui servant également d'habitation? » Autant vaudrait demander comment 624 DRO les Anguilles d'eau douce, identi- ques à Maurice et à Mascareignc, ont pu passer de l'une à l'autre de ces jles. Notre savant confrère, Bory de Saint-Vincent, a fort biL'n examiné cette importante question dans son Voyage aux quatre îles des mers d'A- frique et à l'article Création du pré- sent volume oii nous renverrons le lecteur. , , (dr..z.) DROSÉRACÉES. Droseraceœ. bot. PHAN. Famille naturelle de Plantes, établie par Ue Candolle pour le Dro- sera, d'abord placé dans la famille desCapparidées, et pour quelques au- tres genres qui ont des rapports d'aiîi- nité avec celui-ci. Avant de nous li- vrer à aucune discussion sur les gen- res qui doivent former cette famdle, nous allons en exposer avec soin les caractères, tels qu'un examen atten- tif d'un grand nombre d'espèces nous lésa montrés. En les comparant avec ceux qui ont été donnés par le célè- bre professeur de Genève ' Prodr. Syst. 1 , p. 017), on verra qu'ils en diffèrent en plusieurs points essen- tiels. Le calice est monosépale, à cinq divisions très-profondes , qui attei- gnent quelquefois jusqu'à sa base , et forment cinq sépales distincts ; il est persistant; la corolle se compose de cinq pétales alternant avec les divi- sions du calice ; ces cinq pétales sont planes, égaux et réguliers; les éta- mincs , au nombre de cinq , quelque- foisde dix , alternent avec les pétales; leurs fdets sont libres , leurs anthères biloculaires. Dans le genre Parnas- sia , on trouve en face de chaque pé- tale , sur le même rang que les cinq étamines, cinq appendices pédicellés, découpés en un grand nombre de fi- lamens portant chacun une glande globuleuse à leur sommet ; ces appen- dices sont de véritables étamines transformées. Les pétales et les éta- mines sont insères dans le genre Drosera à la partie infériep.re du tube calicinal , manifestement au-dessus de son fond. Dans le genre Parnassia ils semblent naître de la paroi externe de l'ovaire, un peu au-dessus de sa base , en sorte que l'insertion n'est DRO aucunement hypogynique comme l'ont dit tous les auteurs jusqu'à ce jour, mais bien réellement périgy- nique. L'ovaire est ovoi le, libre , en général à une seule loge, très-rare- ment à deux ou trois loges : dans le premier cas il contient un nombre très-considérable d'ovules attachés à trois ou cinq trophospermes parié- taux et longitudinaux , simples ou bifides: dans le cas de pluralité de loges , les cloisons sont formées par la saillie des trophospermes, qui se rencontrent et se soudent au centre de l'ovaire. LeS stigmates sont en gé- néral sessiles , simples ou profon- dément bipartis , au nombre de trois à cinq, tantôt courts, épais, tantôt allongés et étalés en rosace. Le fruit est une capsule à une ou à plusieurs loges, s'ouviant en général seulement par leur moitié supérieure en trois , quatre ou cinq valves , en- traînant chacune sur le milieu de leur face interne un des trophosper- mes ou une des cloisons. Les graines sont en général recouvertes d'un tissu aréolaire, lâche, que quelques au- teurs ont considéré comme un arille , mais qui n'en est pas un. Elles con- tiennent un embryon dressé , presque cylindrique , tantôt renfermé dans l'intérieur d'un endosperme mince, tantôt dépourvu de cet organe. Les Droséracées sont généralement des Plantes herbacées, annuelles ou vivaces, rarement sous-frutescentes ; les feuilles sont pétiolées , alternes , souvent garnies de poils glanduleux ; elles sont souvent roulées en crosse avant leur développement, comme on l'observe dans la famille des Fou- gères. Dans le premier volume de son Prodromus Sjstematis , le professeur De Candolle a exposé , pour la pre- mière fois, les caractères de cette fa- mille adoptée par Salisbury ( Pa- radisus, n. 96 ) et ceux des gen- res et des espèces qui la compo- sent. Les genres qu'il y rapporte sont : D rouera , L. : jîldrovanda , Monti ; lîpmanzowia , Chamisso ; By- Zi/w , Salisbury : Koridula, L.; Dro- " lâittfmi' pijix' i^ lil/ Jr-^tàutnetf^^lt^f DROSEHE PELLKTEE. DROSERA PELTATA . DRO sophyllum , Link ; Dionœa, Ellis ; Jfarnassia , L. Mais parmi ces gen- res , deux au moins doivent évidem- ment en eue éloignés. Le premier est le Dionœa dont nous avons déjà par- lé précédemment, et qui, à cause de son insertion vraiment hypogynique et de ses graines , toutes attachées au fond de la capsule, doit être reporté probablement auprès des Hypéiici- ïiées. Le second est le lîomaiizojfia publié par Ghamisso dans le premier volume des Horœ p/iysicœ Beroimen- ses. Ce genre , que son poVt rappio- clie singulièrement des Saxifrages, nous paraît devoir être rangé dans la famille des Rhinanthacces , à cause de sa corolle nionopélale et de la structure de son fruit. En exposant les caractères géné- raux de la famille des Droséracées , nous avons fait voir que dans ce grou- pe l'insertion n'était pas hypogy- nique ainsi que tous les auteurs l'a- vaient dit, mais qu'elle était léelle- nient périgynique ; néanmoins elle ne peut être éloignée des Violacées , qui cependant sont hypogyniques. En effet , on trouve dans ces deux fa- milles le même nombre de parties et la même structure dans le fruit et dans la graine , mais le port est tout- à-fait différent. Les Violacées sont pourvues de stipules qui manquent dans les Droséracées, et enfin [in- sertion n'est pas la même dans ces deux groupes naturels. /^.Violacées. (A. R.) DROSERE, Drosera. bot. pdan. Genre qui sert de type à la famille des Droréracées. Il fait partie de la Pentandrie Trigynie , L. , et offre pour caractères : un calice mono- sépale tubuleux à sa base , presque campamforme , divisé en cinq lo- bes égaux; une corolle rosacée for- mée de cinq pétales étalés égaux entre eux; cinq étaraines alternes avec les pétales, attachées ainsi qu'eux à la partie inférieure du tube calicinal , mais manifestement au-dessus de son fond , de sorte que l'insertion est périginique ; l'ovaire est libre , ovoïde , à une seule loge contenant DRO 6a5 un très-grand nombre d'ovules atta- chés à trois ou cinq tropliosperraes pariétaux; les styles sont allongés , bipartis, au nombre de trois à cinq, d'abord dressés, puis étalés; leur partie supérieure est glanduleuse et stigmatique. Le fruit est une capsule ovoïde , enveloppée dans le calice qui peisiste, à une seule loge, s'ouvraut par sa moitié supérieure seulement en trois ou cinq valves incomplètes, portant chacune un des tropho^per- mes sur leur paroi interne. Les espèces de ce genre sont de pe- tites Plantes herbacées d'un aspect élégant, croissant dans les lieux hu- mides au mWxeu tics Sphai;numi leurs feiiill-s qui sont simples, alternes, quelquefois toutes radicales, sont or- nées de longs poils glanduleux qui présentent différens phénomènes d'ir- ritabilité. Leurs fleurs sont petites, blanches, et forment en général des épis simples , qui, avant leur déve- loppement , sont roulés en crosse. De Candolle (Prod/om. Sjs:. , i , p. 01 7} mentionne trente-deux espèces de Drosèies, qui croissent dans toutes les contrées du globe, en Europe, en Asie , en Afrique , dans les deux Améiiques, à la Nouvelle-Hollande. 11 les divise en deux sections , l'une qu'il nonmie Korella comprend les espèces dont les styles sont simples ou divisés en deux ou trois lobes en- tier-; et presque capitules à leur,som- met; l'autre, qu'il Si^^eWe Ergalicum, réunit le petit nombre d'espèces dont les styles sont multifides et comme pénicdliformes à leur sommet. Le Drosera Lu&itanica de Linné forme aujourd'hui uu genre distinct, auquel Link a donné le nom de Drosophyllum. V . ce mot. Les prin- cipales espèces du genre Drosère sont : Drosère a feuilles rondes , Dro- sera rotundifoUa^ L. , Lamk., lilust., tab. 220, fig. 1. Celte jolie petite Plante, que l'on désigne vulgaire- ment sous le nom de Ros soles, se trouve en Europe et dans l'Amérique septentrionale. Ce nom vulgaire est à peu près la traduction de l'étsiuologie 62'6 DRO grecque àc Drosera qui signifie cou- vert de rosée. Elle est peu commuue aux 'environs de Paris, oii elle ci oïl dans les lieux humides, ombragés, et parmi les Sphaignes. Sa racine est annuelle on plutôt bisannuelle ; ses feuilles sont toutes radicales , arron- dies , petites, très-obtuses, portées sur de longs pétioles , qui présentent vers leur partie inférieure une sorte de ligule ou de collerette analogue à celle des Graminées , et profondé- ment découpée en lanières étroites ; le limbe de la feuille est glabre infé- rieurement, recouvert à sa face supé- rieure et surtout sur ses bords de poils glanduleux au sommet, et très- irritables. En effet, dès qu'une Mou- che ou un autre Insecte se repose sur la face inférieure de la feuille , les poils qui la bordent se rapprochent étroitement et forment par leur entre- croisement une sorte de cage dans laquelle l'Insecte se trouve renfermé. Les fleurs sont blanches, presque sessiles, et forment au sommet d'une hampe de quatre à cinq pouces de hauteur un épi simple. Dans une va- riété qui croît dans l'Amérique sep- tentrionale , la hampe est bifurquée à son sommet et porte deux épis. •DROSÈnE A LONGUES FEUILLES, Drosera lungifolia, L.: Larak., Illust. tab. 220. fig. 2. Cette espèce croît dans les mêmes localités que la pré- cédente ;maisses feuilles ont leur lim- be allongé: , spathulé , insensiblement rétréci àla base en un pétiole glabre , plus long que le limbe ; les hampes qui naissent du milieu des feuilles radi- cales sont un peu plus longues que ces feuilles , mais ejlej sont pi us cour- tes que dans le Drosera rotundifolia. Ses graines ne sont pas celluleuses. Drosère d'Angleterre, Drosera Jnglica, Srnith, Flor. Brit. 437. Cette espèce ne nous paraît qu'une variété de la précédente , qui n'en diffère que par ses hampes deu» fois plus longues que les feuilles et par ses graines celluleuses en. dehors. Elle croît dans les mêmes localités. Drosère a feuilles peltées , Dwsera pellata , Smilh ; Labill. iVot^.- DRU Hotl. , tab. 106 , fig. 2. i P-'. PI. à^ ce Dictionnaire.) Charmante petite Plante d'une grande élégance dont la tige , haute de quatre à six pouces, porte des feuilles alternes , pétiolées , peltées , presque triangulaires , glan- duleuses et ciliées sur les bords. Les fleurs sont éparses , pédonculées ; leur calice est cilié. Elle croît à la INouvelle-HoUande. (A. R.) DROSOPHYLLE. Drosophyllum. BOT. PHAN. Link(//i Schrad. Jouni., 1806, 1 , p. 53) a proposé l'établis- sement de ce genre pour y placer le Drosera Lusitanica de Linné, et lui a assigné les caractères suivans : sé- pales et pétales au nombre de cinq , munis d'onglets très-iapprochés ; dix étamines , cinq styles filiformes; cap- sule à cinq valves, uniloculaire , pa- raissant presque 5-loculaire à cause des replis intérieurs des valves qui atteignent presque le milieu de la capsule. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce, le Drosophyllum Lusitankutn, Link, qui croît sur les collines sablonneuses du Portugal, et que Bory de Saint-Vincent a ré- trouvé en Andalousie ainsi qu'à Té- nériffe. Sa tige est frutescente , ses feuilles sont linéaires, entières et cou- vertes de glandes stipitées. Ses tleurs, de couleur de soufre, sont très-gran- des et disposées en corymbes pa- niculés. Cette Plante , que De Can- dolle ( Prodromus Systemat. Veget., 1 , p. 320) place dans la famille des Droséracées , appartient à la Décan- driePentagynie. Elle a été décrite par Brotero {Flor. Lusitan. 2, p. 2 j .5) sous le nom de Spergula Droseroides. (G..N.) DROUE. BOT. PHAN. Nom vul- gaire de diverses Graminées dures, telles que des Bromes et certaines Fé- tuques. (b.) DRUE. OIS. L'un des noms vul- gaires du Proge. r. Bruant. (b.) DRUPACÉ (fruit). Fructus Dru- paceus. BOT. phan. Fruit qui est de la nature des drupes. V. Drupe. (a.r.) DHU • DKUPACÉliS (PI.ANTKS) BOT. 'H AN. Les Plantes Driip.icëes sont cellos qui ont une drupe pour fruit. A". Drupe. (a. k.) • DRU PAR [A. noT. crypt. Et non Jhiipasia. Genre de Clianipignons établi par Rafincsque-Smaltz qui le caractérise ainsi : péritiium ovale ou globuleux, cartilagineux , rempli inc du sarcocaipe, qui s'est graduellement solidifiée. Quelques auteurs ont voulu distin- guer de la Drupe une autre espèce de fruit qu'ils nomment Noix ; elle n'en diffère que par sa chair moins suc- tulentc et ne mérite pas d'être distin- guée ; tel est le fruit du Noyer, de l'Amandier, etc. (A.r.) DRUPÉOLE. KOT. PII AN. r. Fri;it. DRUSA. BOT. PHAN. Une Plante rapportée de Ténériffe par Ledru , avait excité vivement l'attention des botanistes qui étaient loin de s'ac- corder sur la place qu'elle devait occuper dans l'ordre naturel. S'en rapportant trop à des appa^^jces ex- térieures très-légères, Poiret^^Ency- clopéd. méthod. , vol. 7, p. \^?,) en avait fait une espèce du genre Sicyos delà famille des Cucurbitacées. D'au- tres indiquaient ses relations avec les Saxifragées; enfin , quelques person- nes la rapprochaient, avec plus de rai- sou , de la famille des Ombellifères. Cette Plante fut examinée avec soin par le professeur De Candolle , qui en fit le sujet d'un Mémoire inséré dans les Annales du Muséum, vol. 10, p. 466. Ce fut lui qui la nomma Dnisa , en l'honneur du botaniste auquel on en doit la découverte, qui confirma sa position parmi les Ombellifères et fixa ses caractères génériques dé la manière suivante : limbe du ca- lice non apparent ; pétales entiers ovales; deux styles épaissis vers leur base; fruit comprimé, composé de deux akènes planes, munis de rebords sinués et dentés, chacun des angles bordé de petites pointes à quatre crochets étoiles; fleurs axillaires ; in- volucre nul. L'auteur du Dnisa le rapproche , d'après la structure de son fruit , des genres Heracleum, Artedia, Hassel- qulstia , Tordylium et Spananthe. On a dit depuis qu'il ne différait pas du Bowlesia de Ruiz et Pavon , et que l'identité de ces deux genres avait été reconnue par De Candolle lui-même. 4o* 6a8 DR\ Néanmoins, l'extrême diversité de ïeur origine (puisque les Botvlesia sont indigènes du Pérou ) et quelques différences dans les formes du fruit , semblent militer en faveur de leur séparation. Nous ne voyons en effet •dans les figures des Buwlesia pal- mata et B. lobata , données pàrRuiz et Pavoa (F/o/-. Pe/ui^-ei C/iil.\o[. 5, tab. 251) et dans celle publiée par Achille Richard (Monographie du genre Hydrocotyle ) , ni la forme gé- nérale arrondie du fruit, ni les angles saillans longitudinaux du Dr usa. Des poils étoiles et recourbés en crochets uncinés , couvrent de toutes parts la surface de leurs akènes. La Drusa opposilifoUa , D. C. ( loc. cit., t. 58], est une petite Plante her- bacée, à tige couverte de poils glan- duleux , à feuilles opposées et trdo- bées dont les lobes sont multirid,es, et à pédoncules axillaires et multiflores. Elle croît dans les fissures des rochers humides de l'île de Ténériffe. (g..n.) DRUSE. MIN. On entend par ce nom dérivé de l'allemand cerlames cavités hérissées de cristaux prisma- tiques qu'on rencontre dans plu- sieurs loches. (G..N.) DRYADE. Drjas. bot. phan. Genre de la famille des Rosacées, section des Potentillées , de l'Icosan- drie Polyginie, L., caractérisé par un calice simple dont le tube est légère- ment concave et le limbe profondé- ment découpé en huit ou neuf par- ties, entre lesquelles sinsèrent autant de pétales ; des étamines en grand nombre , des ovaires groupés en tête , portant chacun un style qui part de leur sommet et devenant autant d'a- kènes que surmonte une barbe pi u- meuse , reste du style, et que remplit une graine ascendante. On n'a décrit de ce genre que trois espèces , l'une commune dans les montagnes alpines de l'Europe, c'est ie Dryas octopetala , L. ; l'autre ori- ginaire de Noi wège , la troisième de l'Amérique septentrionale. Ce sont de petites Plantes vivaces , un peu li- gneuses vers leur base ; à feuilles al,- DRY ternes portées sur des pétioles aux- quels sont adnées de» stipules latéra- les et dont les fleurs sont sont solitai- res à l'extrémité de pédoncules ter- minaux assez allongés, (a. D. J.) DRYADE A. bot. phan. Pour Dryas. f^. Dryade. DRYANDRE. Dryandra. bot. PHAN. Le nom de Dryander, natura- liste suédois , connu par plusieurs Dissertations, mais surtout par l'utile et savant Calaloguede lal)ibliothèquc de sir Joseph Banks, avait été donné par Thunb*erg à un genre de la fiimille desEuphorbiacées.R.Brow^n le trans- porta à un genre nouveau, regardant celui (ieThunberg comme congénère de VAleuiiies ou Bancoulier, anté- rieurement établi par Forstcr. Tout en croyant devoir rétablir ce dernier, comme il renferme beaucoup moins d'espèces que le Dryandra de Brown , c'est à celui-ci que nous avons con- servé ce nom pour les moins multi- plier, et nous avons donné à l'autre le nom d'Elœococca (^. ce mot) qu'il portait dans les mabuscrits de Com- merson. Le Dryandra de Brown , nommé Josephia dans une Disserta- tion spéciale d'abord par l'auteur lui- même , puis par Knight et Salisbury, est un genre de la famille des Proléa- cées , voisin du Banksia. Ses tleurs , comme celles de celui-ci , présentent un calice à quatre divisions plus ou moins profondes, creusées vers leur sommet d'une cavité dans laquelle l'étamine est enfoncée; quatre squa- mules hypogynes ; un ovaire à deux loges monospermes , qui devient un follicule de consistance ligneuse, par- tagé par une cloison libre et bifide. Mais elles en diffèrent par leur in- florescence, qui rappelle celle des Composées. Elles sont en effet placées sans ordre sur un réceptacle plane , garni de paillettes nombreuses et étroites , qui manquept rarement , et ceint d'un involucre à folioles imbri- quées. R. Brown en a décrit treize espèces , recueillies toutes dans cette partie de la Nouvelle-Hollande con- nue sous le nom de Terre-dc-Lewinsj DRY el parmi elleS'On remarque la Dr^an- Jrajbrmosa, heWe Plante qu'il a fait figurer (X.j««. Trans., lo, tal). 5)avec les détails de sa fructification. Ce sont en géuérnl des Arbrisseaux peu élevés, dont les rameaux, lorsqu'il s'en trouve , sont épars ou en ouiocl- les, les feudlcs éparscs, pinnatilides ou incisées, semblables dans les di- vers âges de la Plante ; les involiicres hémispliéiiques , solitaires , termi- naux ou beaucoup plus rarement ses- siles à l'aisselle des feuilles. Les brac- tées sont , dans quelques espèces, ap- pendiculées à leur sommet , et dans la plupart , leur nombre semble aug- menté par les feuilles voisines qui se serrent contre elles, et dont les mfé- rieures ainsi comprimées changent en partie de grandeur et d'aspect. (a-.d. j.) DRYAS. BOT. PHAN. J^. Dkyaue. DR VAX. OIS. (Gesner.jSyn. d'Hi- rondelle de rivage. T^. Hirondelle. DRYIN. POIS. Syn. d'Equille. r. ce mot. (b.) DRYI!NAS. REPT. OPH. Espèce du genre Crotale, f. ce mot. Drainas est emprunté des anciens, qui appelaient Drj inus oixJJ/jinos un Serpent veni- meux qu'on ne reconnaît plus, (b.) DaY'INE. Dryiniis. ixs. Genre de l'oidredes Hyménoptères ,familledes Pupivores, tribudesOxyuresou Proc- totrupifns ( Règn. Anim. de Cuv.) , fondé par Latrcille, et ayant pour ca- ractères propres : pieds antérieurs longs, terminés par deux crochets fort allongés et dont l'un , en se repliant contre le tarse , fait avec lui l'oiBce de pince. Les Dryines sont de petits Insectes qui ressemblent, sous plu- sieurs rapports , aux BtUtes et aux Omales. Leur corps est allongé, et la tête éminente sur les côtés est décidé- ment plus large que le corselet; les antennes sont insérées près de la bouche de même que celles des Oma- les , mais elles ne sont point brisées et se composent, dans les deux sexes, de dix articles dont les derniers sont un peu plus gros : les mandibules DRY 69ft présentent quatre dents ; les mâchoi- res sont pourvues de palpes filifor- mes , très-longs , et de cinq articles ; les palpes labiaux , beaucoup plus courts , n'ont que deux ou trois pièces dont la dernière, plus grosse , est presque ovoïde ; la languette est entière. Les individus femelles parais- sent être aptères, et leur thorax est comme divisé par des nœuds succes- sifs ; les mâles ont des ailes qui ont la composition suivante : on voit deux cellules opposées à leur base et une cellule radiale ovale , atteignant presque le bout de l'aile oii elle se ré- trécit el finit pas s'oblitérer ; les ner- vures présentent aussi quelques acci- dcns remarquables ; enfin le point de l'aile est fort grand. Le thorax de ces individus ailés est rétréci antérieu- rement; les pieds sont très-allongés et les cuisses épaisses ; l'abdomen ovoïde est dépouivu de tarière sail- lante à l'extérieur. Latreille ne cite que trois espèces propres à ce genre, encore paraissent-elles cire fort rares : La Dryine FORMicAiRE , Dr. for- micarius , Latr. [Gêner, ('rus/, et Ins. T. I, tab. 12, fig. 6); la Dryine noi- re , Dr. ater, Latr. ; elle a été trouvée aux environs de J^yon ; la Dryine a CORSELET NOTTEi X , Dr. nodicoUis y Latr., ou le genre Gona/opus de Klug. Elle a été recueillie aux environs de Paris. Fabricius avait établi sous le nom de Dryine un genre d Hymé-- noptères de la famille des Fouisseurs. /^. Prônée. (aud.) DRYITE. BOT. Foss. On a donné ce nom à du bois pétrifié oii l'on a cru recounaîlre du Chêne. (b.) *DRYMAIRE. Dry maria, bot. PiiAN. Genre de la famille des Caryo- phyllceselde la PcntandrieTrigynie, L., établi dans le Systema de Kœmer etSchultes, d'après des notes laissées par Willdenow , et adopté par K.unth {Nova Gênera et tipec. Fiant, œquin., T. VI, p. 21) avec les caractères sui- vans : calice à cinq divisions profon- des ; cinq pétales bifides ; cinq éta- mines; trois styles ; capsvde divisée jusqu'à la base en trois valves , con- 63o DRY tciunt cinq oli un plus grand nom- bre de graines; embryon périphôii- que et annulaire. Les Plantes de ce genre sont des Herbes couchées et ra- meuses , dont les petites liges portent deux ou plusieuis stipules pétio- laires. Elles sont toutes indigènes de l'Amérique. Kunth a décrit qua- tre nouvelles espèces de Drymaires rapportées du Pérou et du Mexique par Humboldt et Bonpland , et a fi- guré les Drj'rnaria Frankenloldes et i). Stellarioides [loc. cit , t. 5x5 et 5i6). Ullolosleum cordaturn, L. , Plante des Antilles , a élé réunie à ce genre sous le nom àeD. coi data. (G..N.) DRYMIDE. Dijmis. Genre de la famille des Magnoliacées établi par Forster , et qui ofFre un calice entier caduc ou persistant, ou divisé en deux ou trois parties ; corolle compo- sée de six à vingt-quatre pétales for- mant une ou deux séries ; étamines fort nombreuses, ayant leurs filamens courts et épaissis vers le sommet , oii ils portent deux loges écartées l'une de l'autre et placées de chaque côté du filet ; les pistils sont au nombre de quatre à huit , très-iapprochés les uns contre les autres au centre de la ileur; chacun d'eux se compose d'un ovaire à une seule loge polysperme, surmonté par un stigmate très- petit et punctiforme. Ces pistils de- viennent autant de baies unilocu- laires polyspermes, ayant leurs grai- nes disposées sur deux rangées. On compte cinq espèces de ce genre auquel Murray avait donné le nom de ff'intera. Ce sont en général des Ar- bres ou rarement des Arbrisseaux, toujours ornés d'un feuillage vert. Leur écorce est acre , aromatique ; leurs feuillespéfiolées, ovales ,obion- gues , glabres et très-entières; leurs fleurs sont portées sur des pédoncules latéraux ou axillaires ; les stipules aiguës, roulées, très-caduques. De ces cinq espèces, Tuae croît à la Nouvelle-Zélande , c'est le Driinys axillaris , Fvrst. , Gen. tab. 42. Les i[uatre autres, habitent l'Amérique et s'étendent du Mexique au détroit de DRY Magellan. Nous n'en ferons connaître qu'une seule~qui est la plus intéres- sante, puisque c'est elle qui fournit le médicament connu sous le nom d'écorce de JVinter. Drimyde d£ Wxnteh, Dii/nys Winteri , Forst., Gen. , p. 84, tab. 42 ; D. C. Sysl. Nat. i , p. 443; U iu- tera aromatlca, Murr. Cet Arbre croît sur les coteaux escarpés du ué- troit de Magellan ; il varie beaucoup dans ses dimensions et n'est quel- quefois qu'un Arbrisseau rabougri de quatre à cinq pieds d'élévation, tan- dis qu'on en voit quelquefois des in- dividus qui ont, jusqu'à quarante pieds de hauteur. Ses feuilles sont al- ternes , pétiolées , ovales, allongées, obtuses, un peu coriaces, glabres, vertes en dessus , glauques à leur face inférieure. Les fleurs sont assez pe- tites, tantôt solitaires, tantôt réu- nies au nombre de trois à quatre au sommet d'un pédoncule commun , simple ou divisé en autant de pédi- cilles qu'il y a de fleurs. Les fruits sont de petites baies globuleuses , glabres, de la grosseur d'un pois. C'est de cet Arbre , avons-nous dit, que l'on retire l'écorce connue en pharmacie sous le nom à'écorce de JViiUer qu'il ne faut" pas confondre avec la Cannelle blanche que l'on re- tire d'un Arbre de la famille des Mélia- cées connu sous le nom de Winterana Cannella. Cette écorce est en plaques roulées , d'environ un pied de lon- gueur, de deux à trois lignes d'épais- seur, d'un gris rougeâtre ou couleur de chair , quelquefois d'un brun fon- cé ; sa cassure est compacte et rou- geâtre; sa saveur acre, aromatique et poivrée. Elle contient, d'après Henry , de la résine, une huile volatile, du tannin, une matière colorante et quelques sels. Cette écorce a été dé- couverte en i577 par Win ter. Elle est tonique et stimulante. Cet auteur l'a d'abord employée, pendant son long voyage, pour combattre, dans les gens de son équipage , les symp- tômes du scorbut ; il en obtint de grauds succès , qu'il fit connaître à son arrivée en Angleterre. Malgré DRY l'énergie de ce médicament , ou y a assez peu recours. (a. r.) * DRYMIRRUIZÉES. bot. piian. y. Amomées. * DRYMIS. BOT. PIIAN. V. Dry- MIDE. DRYMOPHILE. Drymophila. bot. l'HAN. Genre établi par R. Brown ( P/vdr. F/or. Nou.-HoU. , p. 292) qui l'a placé dans sa faniille des Smila- cées , division de celle des Asparagi- nées de Jussieu. Ce genre, qui appar- tient d'ailleurs à l'Hexandrie Mono- gyuie, L.,est ainsicaractérisé : périan- the à six divisions pétaloïdes , étalées, égales et caduques ; six étamines hy- pogjTies ; ovaire à trois loges poly- spermes; style tripartite ; stigmates recourbés ; baie subglobulcuse , à trois loges polyspermes. Le Drymo - pliila est voisin des genres Convalla- da et Streplopus. II ne renferme qu'uue seule espèce, D. cyanocar- pa , Plante herbacée qui croît à la terre de Van-Diémen. Sa racine est rampante et noueuse; sa tige, infé- neurenieut simple , droite et sans feuilles ou munie de stipules derai- engaînanles et éloignées , est divisée au sommet et porte des feuilles disti- ques, ses.siles et renversées par suite de la torsion de leur partie inférieu- re. Les fleurs de cette Plante sont blanches , pédonculées , solitaires , axillaires ou terminales. Il leur suc- cède des baies azurées et pendantes. Le tégument des graines est mem- braneux, l'albumen épais et charnu , l'embryon longitudinal et la radicule dirigée vers le centre. (g..n.) *DRYMOPOGON. bot. phan. (Tahernae montanus.) Sjn. de Spirœa Aruncits. (b.) DRYOBALANOPS. bot. phan. Gaertnerfiis(6'a/79o/o^/(Z, p. 49)acons- titué sous ce nom un nouveau genre qu'il n'a pu caractériser que d'après le fruit et le calice, et dout la place n'est par conséquent fixée d'une manière certaine ilans aucune classificaliou Uiéthodiquc. Voici ses caractères : ca- DRY 63i lice monophylle , infère , cupule , ar- rondi et ventru ; limbe divisé eu cinq ailes foliacées , ligulées , dressées , roides , marquées (le nervures , dila- tées au sommet et très-obtuses; co- rolle et étamines inconnues ; ovaire supère ; capsule ovée , embrassée par le calice cupuliforme , uniloculaire et à trois valves ; graine unique dont les cotylédons sont chiftonnés à la façon des chrysalides d'Insectes et dont la radicule est supérieure. Ce genre est très-voisin du Dlplerocarpiis du mê- me auteur et du Shorea de Roxburg ; mais en attendant de plus amples in- formations , nous pensons qu'il doit en demeurer distinct , ainsique Gaert- ner fils l'a proposé. Corréa de Séria ( Annales du Muséum. T. viiietx) les a néanmoins réunis sous la nou- velle dénomination de l'terigyum. Ainsi le Dryobalaiiops aromatica , Gaeitn. fils, t. 186, f. 2, est le Pteri- gyum teres , Corréa . (g. .N. ) * DRYOGOLAPÏES. ois. Arislote mentionne sous ce nom un Oiseau qui paraît être le même que le Dr\ops d'Aristophane, mais qui n'est plus connu. (b.) DRYOPHANON. BOT. (Pline.) Syn. de Mirica Gale, selon les uns, etd'lberis umbellata , selon d'autres. On a même rapporté cette Plante au Coriatia myitifolia et à l'Osmonde royale , ce qui prouve l'incertitude de la synonymie des anciens qui dé- crivirent si mal les objets dont ils ont parlé, et à quel point leurs ouvrages sont inutiles pour l'étude de la véri- table science. (b.) DRYOPS. ois. y. Dryocolaptes. DRYOPS. Dryops. iNs. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Clavicornes, tribu des Macrodactyles, établi par Olivier , et qu'on a subdivisé ensuite dans les trois genres Dryops, Hydère, Hétérocère. Les Dryops proprement dits ont pour caractères , suivant La- treillc : antennes semblables aux Gyrins et .'ii' logeant dans une cavité au-dessous des yeux, plus coui les 653 DUY que la tête , composées de neuf à dix articles , dont les six à sept premiers forment une petite massue prestjue cylindrique , un peu dentelée en scie et un peu courbe; le second article grand , presque en forme de demi- entonnoir et faisant une saillie qui présente l'aspect d'une oreillette , la- quelle cache par un côté la massue et recouvre même entièrement en façon d'opercule le surplus de l'antenne , lorsqu'elle est logée dans sa fossette; labre extérieur et arrondi; mandibu- les assez fortes et dentelées au bout ; palpes presque égaux et terminés par un article un peu plus gros , presque ovalaire; mâcboires divisées au bout en deux lobes dont l'intérieur plus petit, en forme de crochet; languette presque carrée et sans échancrure sensible: avant -sternum dilaté et s'avrtnçant jusqu'à la bouche. Ce gen- re, curieux et bien caractérisé, se dis- tingue essentiellement des Modères par l'avancement du sternum et la structure des antennes ; sous ce der- nier rapport , il se distingue aussi des Hétéracères. Au reste le corps des Dryops est presque cylindrique , con- vexe, bordé, ordinairement soyeux ou pubescent. La tête est reçue très- avant dans le prothorax qui , un peu plus étroit en avant et rebordé , pré- sente des angles postérieurs aigus ; les élytres sont consistantes ; les cuis- ses offrent en dessous un sillon assez profond pouf recevoir la jambe lors- qu'elle se contracte; les tarses, au nombre de cinq, sont filiformes et en- tiers ; le dernier, qui est beaucoup plus long, se termine par deux cro- chets. On ne connaît rien sur la larve et la nymphe de ces petits êtres ; mais on sait que l'Insecte parfait marche difficilement et qu'il se trouve au prin- temps sur le bord des eau^. On peut considérer comme type du genre le Dryops auricxjlé , Dryops auriculatiis , Oliv., ou le Parnus pro- lifericornis de Fabricius , qui est la même espèce que le Deinieste à oreil- les de Geoffroy. Il se trouve fréquem- ment en France. Duméril a trouvé en Espagne le Dryops Duméril , Dr- Du- DRY merlli, Latr. Quant au Paraus acumi- natus de Fabricius et au Dryops pici' pes d'Olivier , on doit les rajpporter au genre Hydère. F', ce mot. (avd.) *DRYOPTÉRIS. BOT. cRYPT. Espè- ce européenne du genre Polypode. F', ce mot. Adanson , empruntant ce nom aux anciens , l'avait donné à un genre de Fougères qui répondait à l'Aspidium des modernes. Rumph appelait Di-yoptéris un Cheilanthe. P". ce mol. (b.) DRYORCHIS. BOT. PiiAN. Dans la nomenclature de Du Petit-Thouars (Histoire des Orchidées des îles aus- trales d'Afrique), c'est le nom d'un groupe de la section des Salyrions, et qui est caractérisé par ses sépales bi- partites et ses feuilles opposées. Ce groupe renferme deux espèces nou- velles nommées par leurs auteurs Antidris et Eryt/uvdris. La première , dont on n'a pu parler en temps utile, est indigène des îles de Madagascar et de Mascareigne. Ses feuilles sont opposées et ses fleurs très- grandes , purpurescentes Elle estfiguiée [loc. cit. ï. i) avec quelques détails d'or- gauisation florale. Quant à la seconde, /^. Erythrodris. (g..n.) DRYPÈTES. Drypetes. bot. phan. Genre établi par Vahl et dont Poiteau a mieux fait connaître la structure (Mém. Mus. T. I, p. 157). Adrien de Jussieu le place avec juste raison dans la famille des Euphorbiacées. Ses caractères sont les suivans : fleurs dioïques, très-petites; les mâles ont un calice à quatre ou cinq divisions très-profondes , quatre étamines dres- sées , ayant les anthères introrses , globuleuses ; au centre de la fleur on trouve un tubercule charnu , lobé et velu , qui est l'analogue du disque que l'on remarque au-dessous de l'o- vaiie dans les fleurs femelles. Celles- ci ont leur calice semblable à celui des fleurs mâles. Leur ovaire est tantôt'bilobé et à deux loges qui con- tienneiit chacune deux ovules suspen- dus , tantôt ils n'offrent qu'une seule loge par suite de l'avortement de la se- conde. Chaque loge se termine à son DRY sommet par un style énais , très- court, à peine distinct de la partie supérieure de l'ovaire ; le stigmate est terminal eten forme de croissant; au- dessous de l'ovaire on trouve un disque hypogyne plus ou moins lobé, et nul- le trace des organes sexuels mâles. Le fruit est légèrement charnu; il cat tan- tôt globuleux , tantôt bilobc , suivant qu'une des deuxlogesa avorté ou que toutes les deux ont été fécondées ; il oâ're une ou deux loges qui, chacune, ne contiennent qu'une seule graine. Celle-ci ofiVc un embryon renverse comme elle-même , ayant les cotylé- dons minces , la radicule conique , placée au centre d'un endosperme charnu. Ce genre no se compose que de trois espèces américaines: ce sont des Arbres à feuilles alternes , à Heurs dioïques et très-petites. Elles ont été décrites et figurées par Poileau dans le premier volume des Mémoires du Muséum ; l'une , Drjpeles glauca , Vahl , Poit., /oc. c/a, 1, p. 15.5,1. 6, croît à Porto-Ricco et à Mont-Serrat ; l'autre. Dry vêtes alba, Poit., loQ. cit. T. vri , est vulgairement appelée à Saint-Domingue Bois-Côtelette; enfin la Iroisièjne , Dtypetes crocea, Poit. , loc. cit. T. VIII, est le Hchœjfcria laterijlora , Sw^artz., Flor. Ind. occ. , i,p. 329, grand Arbrisseau originaire de Saint-Domingue. (A.R.) DRYPIS. BOT. PHAN. Genre de la famille des Caryophyllées et de la Pentandrie Triginie, L., établi par Michel i , et adopté par Linné et Jus- sieu qui l'ont ainsi caractérisé : calice tubuleux, à cinq dents; cinq pétales onguiculés , divisés profondément chacun en deux parties , et biden- lés vers la gorge de la corolle ; cinq étamines; cinq styles; capsule uni- loculaire , divisible transversale- ment , ne contenant qu'une graine réniforme, par suite d'avortement? Le Drypis spinosa, Jacq. et Lamk. , lUustr., tab. 2i4,cst une petite Phinle qui croît en Barbarie et en Italie. Ses feuilles caulinaires et florales sont munies de dents subulées; celles des rameaux sont entières et mucronées; DRY 635 les fleurs sont disposées en têtes. Le nom de Drypis , employé par Théophraste pour désigner une Plan- te épineuse , servit aux botanistes du moyen âge pour des Plantes fort di- verses. Taberuscmontanus appelait ainsi le Salsola Tragus de Linné, et Daléchamp l'appliqua au Cirsium ar- venscAQS botanistes modernes. Quel- ques auteurs ont donné celte déno- mination à VEryngiurn maritimum , L. ; d'autres à une espèce d'Onopor- de, etc. (g..n.) DRYPTE. Drypla. IN8. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille des Carnassiers, tribu des Carabiqucs ( Règn. Anim. (le Cuv.) , établi par La treille qui lui assigne pour caractères ; corselet presque cylindrique; les quatre pal- pes extérieurs terminés par un article plus grand , presque en cône renver- sé et comprimé; les mandibules avan- cées , longues et très-étroites , avec la tête triangulaire; languette linéaire. Les Dryptes ont , de même que les Zuphies , les Galéritesct les Odacan- thes , une tête entièrement dégagée, des palpes saillans, un prothorax al- longé et étroit ; des élytres tronquées à leur sommet et une échancrure au côté interne des jambes antérieures. Elles diffèrent de chacun de ces gen- res par la forme de la tête, du corse- let, des articles de leurs palpes. Ces Insectes sont sveltes et carnassiers ; ils habitent les lieux humides. On les rencontre dans le midi de l'Europe. Les espèces son t fort peu nombreuses; parmi elles nous citerons : La Drypte échancrée, Dr. ernar- ginatn , Fabr., ou la Cicindela emar- ginata d'Olivier, et le Carabus denta- tus de Rossi [Fauna Etrusca, p. 222, n. 55i , T. II , fig. 11 ). Les palpes labiaux de cette espèce se terminent en manière d'alêne. Elle est com- mune en Espagne et en Italie ; on la trouve , mais rarement , aux environs de Paris. La Drypte cou-cyi.lNDRl- QtiE , Dr. cylindricoliis , Fabr., ou le Carabus distinclus de Rossi. Dejean possède une espèce ( Dr. lineola ) ori- 634 DUB ginaiiedes Indes-Orientales. Schœn- herr rapporte à ce genre les Carabus Cajennensis et tiidentatus d'Olivier. (aud.) DRYS. BOT. PHAN. Ce nom , qui chez les Grecs désignait le Chêne , est la source d'une infinité d'ét^mologies de Plantes, telles que Chamœdrys, pe- tit Chêne , Diyopteris , Fougère crois- sant sur le Chêne, etc. (b.) * DSAANJA. MAM. Syn. Ton- gousede Musc. F". Chevbotin. C'est le Tschija des ïartares. (b.) DSEREN ET DSHEREN. mam. (Gnielin.) Syn. 6! Antilope gutturosa. (B.) * DSILENG. BOT. CRYPT. [Hydro- phytes.) Nom de pays du Fucus mu- ricatus dont on se nourrit sur les frontières maritimes des empires de Chine et de Russie. (b.) * DUB. REPT. SAUR. Le Lézard de dix-huit pouces de long et des dé- serts de l'Afrique , mentionné par Dapper et par Marmol sous ce nom , n'est pas déterminé. Ces auteurs di- sent que les Arabes mangent sa chair rôtie, qui est excellente, et que cet Animal ne boit jamais. (b.) * DDBERRIA. rept. oph. (Séba.) Espèce de ^'ipère du sous-genre Elops. V. Vipère. Louis de Copine , dans un Voyage aux Antilles , nomme Duberria marina un grand Serpent d'espèce indéterminée. (b.) DUBOISIE. Duboisia. bot;, phan. R. Brown a établi ce genre dans la famille des Solanées , et l'a ainsi ca- ractérisé : calice court , bilabié ; co- rolle dont la forme tient le milieu en- tre l'entonnoir et la cloche , et dont le limbe se divise en cinq parties à peu près égales} quatre étami- nes didynames, avec le rudiment d'une cinquième , insérées au bas de la corolle et plus courtes qu'elle ; stig- mate en tête , échancré ; baie bilocu- laire, polysperme; graines pres- que réniformes. Il en décrit une seule espèce observée à la Nouvelle- Hollande et à laquelle il donne le nom de Myoporoïdes à cause de sa rcs- DDC semblauce avec un Myoporum. C'est un Arbuste glabre , dont les feuilles alternes et entières sont articulées sur le rameau qui les porte , et dont le» fleurs blanches sont disposées en pa- nicules axillaires , dans lesquelles des bractées caduques accompagnent les pédoncules à leurs points de division. (a. D. J.) DUC. OIS. Sous-division du genre Chouette adoptée par plusieurs au- teurs el dont le Grand-Duc, Strix- Bubo , L. , est le type pour la multi- tude d'espèces dont le nom Commen- ce par ce mot Duc. F. Chouette. (DR..Z.) DUC. POIS. Espèce d'Holacanthe, le même que Boddaert a confondu avec les Acan thopodes. C'est a ussi un Chœ- todon. F. tous ces mots. (b.) DUCHESNÉE. Duchesnea. bot. PHAN. Genre de la famille des Rosa- cées et de ricosaudrie Polygynie, L., constitué par Smith ( Transact. Linn. Societ. , 8 , lo , p. 371) et dédié à Du- chesne, auteur d'une excellente Dis- sertation sur les Fraisiers. Il est ainsi caractérisé : calice à dix divisions profondes dont cinq extérieures , al- ternes et plus grandes ; cinq pétales obovés et de la longueur du calice ; environvingtétamines beaucoup plus petites que les pétales ; fruit agrégé , formé de plusieurs petites baies (^67- ni ) monospermes et portées sur un réceptacle charnu. Ce genre ressemble beaucoup par son port aux Fraisiers; d'un autre côté il a des fleurs jaunes et un calice à dix segmens comme dans les Potentilles, et son fruit est le même que celui des Rubus. La Duchesnée fragiforme , Du- chesnea Jragifotmis , Smith, a été figurée par Andrews {Reposit. , tab. 479 ) sous le nom de Fragaria Indica. C'est une Plante dont la racine est fibreuse . les tiges sont nombreuses , rampantes , filiformes , velues et ne portant qu'un petit nombre de tleurs. Elle a beaucoup de feuilles radicales , celles de la tige sont solitaires à cha- que artif .dation de la tige, longue- ment pétiolées fl ternées. Elle croît» DUC tlaiis les luoulagues (ilevées de l'Iudc urieiitale, principalement sur les bords des torreus du Nepaul oii elle fleurit eu mars et avril. (g..n.) * DUCHESNIE. Duc/iesnia. bot. PiiAN. Genre de la famille dos Synan- thérées , Corymbifères de Jussieu , et de la Syngénésie superflue, établi par H. Cassini (Bullet. Philom., oc- tobre 1817) qui, entre autres carac- tères , lui a assigné les suivans : cala- thide radiée dont le disque est formé de fleurons nombreux, réguliers, hermaphrodites, et la circonférence de demi-fleurons peu nombreux et femelles; involucre composé de fo- lioles imbriquées et linéaires; récep- tacle nu et plane; ovaires munis d'un bourrelet apicilaire , saillant ; aigrette formée d'un simple rang de soies sou- dées par leur base et plumeuses; an- thères pourvues de longs appendices sétiformes. Ce genre est placé par son auteur dans la section des Inulées ; et en effet , la Plante qui le constitue a tant de rapports avec les Initia que Ventenat et Desfontaines l'avaient décrite sous ce nom générique. La DucHESNiE CRÉPUE , Duchesnia crispa , Cass. ; Aster crispas , Forsk., croît en Egypte dans les fentes des murailles. C'est une Plante herbacée et annuelle, dont les tiges sont nom- breuses , diffuses , rameuses et cou^ vertes, ainsi que ses feuilles, d'un duvet blanc. Les fleurs sont jau- nes , accompagnées de bractées , et solitaires au sommet des rameaux. (G..l?f.) 'DUCHESSE. FOIS. L'un des noms "•Vulgaires du Chœlodon Duc. (u.) DUCHOLA.. BOT. PHAN.(Adanson.; Syn. à'Omphalea, L. F'. O.mphalÉe. (B.) DUCHON. MOLL. Nomqu'Adanson (Voy. auSénég., pi. 61, p. 4) a donné à une petite Coquille qu'il a rappor- tée au genre Porcelaine , et que les auteurs n'ont pas placée dans leur liste d'espèces ; pourtant il était fa- cile de s'apeicevoir , d'après la des- cription etl^figure, que cette Co- /|uille n'appartenait pas au genre DUF 6sr» où ou l'avait placée. Cuninic le liubi , le DucUon doit rentrer dans les Margineiles, et nous pensons mê- me que l'espèce dont il est ici ques- tion , n'est rien autre chose que la Marginelleinterron)pue de Lamarck. V. Marginelle. (0..11.) DUCQUET. OIS. Syn. vulgaire du Hibou commun , Strix OtuSy L. f^. Chouette. (dr..z.) DUCTILITÉ. MIN. Propriété dont jouissent certains corps et particuliè- rement les Métaux , de s'étendre et de s'allonger par une pression quelcon- que , soit que l'on emploie la puis- sance du marteau, soit qu'on emploie la filière, le laminoir , etc. (dr..z.) DUDAIM. BOT. PHAN. Syn. hébreu du Bananier, f^. ce mot. Le Dudaïm de la Bible , et particulièrement du très -moral Cantique des Canti- ques , serait , selon quelque auteurs , un Concombre. F.-E. Bruckmann pense que c'était la Truffe, parce que Rachel en donnait à manger au pa- triarche Jacob pour le porter à certains actes auxquels le Concombre ne passe point pour être un excitant. Virey, très-versé dans le genre d'érudition 3ui a rapport avec ces matières, veut, ans une dissertation sur les Aphro- disiaques , que ce soit le Salep. (b.) * DUDRESNAYE. Dudresnaya. BOT. CEYPT. (Bonnemaison.) f^. Ba- TBACHOSPF.RME. DUFOURÉE. BOT. PHAif. Plu- sieurs genres fort différens ont reçu ce nom , qui rappelle celui de Léon Dufour, naturaliste distingué à qui l'on doit des observations curieuses sur plusieurs points de cryptogamie et sur l'anatomie des Insectes et des Arachnides. Le premier des gen- res qui a porté ce nom est le Dufou- rea, publié en 180G , par Bory de Saint-Vincent, ami intime et compa- triote de Léon Dufour , dans le cin- quième volume du Species Planta- rum de Willdenow , pour une pe- tite Plante aquatique, ayant le port d'une Foutinale , et qu il avait dé- couverte pendant son séjour à l'Ile- €36 DUF de-France. Cette Plante, qu'il n'a- vait trouvée qu'en fruit , fut rappor- tée par Willdenow à la famille des Lycopodiacées. En 1811, Auberl Du Petit-Thouars publia, dans ses Mélan- ges de Botanique, entre plusieurs au- tres genres nouveaux observés parlui à Madagascar , un genre Tristicha au'il plaça dans la famille des Naïa- aes. Ce genre est celui que Bory de Saint-Vincent avait établi cinq ans auparavant sous le nom de Dufourca^ nom dont Du Petit-Thouars ne fit au- cune mention encore que WilldenoAV l'eût consacré depuis deux années. Quelque temps après le lichénogra- phe Acharfil un autre genre i>///ci///ec pour quelques espèces de Lichens ; mais ce genre ne fut pas généralement reçu. Notre savant ami , le professeur Kunth, adoptant sans doute le Tristi- cha de Du Petit-Thouars , a fait plus récemment encore , dans le troisième volume des JSoua Qenera de Hum- boldt , un nouveau ^enre Dufourea qui appartient à la famille dej Con- volvulacées. Enfin Auguste de Saint- Hilaire, qui n'avait pas eu connais- sance des Plantes désignées sous deux noms génériques par ses pré- décesseurs , venait de publier sous un nouveau nom une troisième es- pèce du même genre, lorsqu'à verti de l'hommage offert par Bory de Saint- Vincent à l'ami de son en- fance, il a adopté le nom de Dufou- rea iim)osé par notre illustre voya- geur. Dans cette question , nous pen- sons avec Auguste de Salnt-Hiiaire que la loi de lantériorité doit fuire accorder la préférence au nom de Du- fourea donné par Bory de Saint-Vin- cent , Dufour ayant d'ailleurs depuis près de vingt ans agréé l'hommage de son compatriote, et que , par consé- quent , le nom de Tristicha doit être supprime; 2° que le Dufuurea de Kunth doit recevoir un nouveau nom ; mais comme nous ne pensons pas devoir prendre sur nous ce der- nier changement, nous décrirons éga- lement le genre de Kunth à la suite de celui de Bory de Saint- Vincent. Le genre Dufourea de Bory n'a été DUF décrit que d'une manière très-incom- plète par Willdenowr. Du Petit- Thouars en a pu mieux fJiire connaî- tre l'organisation , ayant vu les fleurs et les fruits. Enfin Auguste Saint- Hilaire a parfaitement dévoilé la structure du genre qui nous occupe,, et c'est d'après les notes qu'il a bien voulu nous communiquer , que nous tracerons les caractères de ce genre. Les fleurs sont hermaphro- dites , solitaires , pédonculées ; leur calice est membraneux, à trois di- visions profondes et persistantes ; la corolle manque ; on ne trouve qu'une seule étamiue hypogyne, al- ternant avec deux des divisions du calice ; le filet est capillaire , pla- ne; l'anlhère attachée par sa base offre deux loges qui s'ouvrent longi- tudinalement du côté interne; l'o- vaire est libre, à trois loges conte- nant chacune plusieurs ovules insé- rés à leur angle interne; cet ovaire est surmonté par trois styles persis-* tans , terminés chacun par uu stig- mate latéral ; le fruit est une capsiue oblongue , à trois valves qui alter- nent avec les cloisons; les trois pla- centas persistent au centre de la cap- sule quand les valves sont tombées, et forment une masse arrondie , re- couverte par les graines qui sont d'une grande ténuité. Les espèces de ce genre sont au nombre de trois ; l'une a été trou- vée la première de toutes par no- tre collaborateur Bory de Saint- Vincent à l'Ile-de-France , une se- conde à Madagascar par Du Petit- Thouars; enfin Auguste Salnl-Hi- laire a fait récemment connaître la troisième qu'il a recueillie au Brésil. Ce sont de petites Plantes herbacées ayant le poi t de Mousses , croissant dans les eaux courantes, et s'atta- chant aux pierres qui garnissent le fond des ruisseaux. Bory et Willde- now, n'ayant observé que les capsu- les mûres de ce genre, l'avaient placé à la suite des Lycopodiacées ; Du Petit-Thouax-s l'avait transporté dans la famille des Naïades /^groupe com- posé d'élémens fort hétérogènes. Au- giiste S:iint-Hilaii-e l'a , avec beau- coup plus de justesse, rapproche des Joncécs et des llestiacées , ofliant à la fois des caraclèies de ces deux or- dres naturels. Dius le Système sexuel il forme un ordre nouveau ilans la Monandric, puisqu'il n'y avait point encore de Tj igynie pour celle classe. DriouHÉK DE BoKY, J?"Jh'iiea Boryi, "î^. ,lnfaria, Bory, /«VVilld., «- fourea f/ypno'ùfes, S.-Hil . Cette espèce est excessivement petite , et ressem- ble tout-à-fait à un Hypniim. Sa ti- ge, à en juger par un échantillon qui nous a été remis par Auguste Saint- Hilaire, n'a guère plus d'un pouce de longueur; elle est presque simple; les feuilles sont extrêmement courtes, roides, très-rapprochées les unes con- tre les autres et presqu'imbriquées ; DUF 6Ô7 les pédoncules sont solitaires, grêles, longs de trois à quatre lignes et uni- flores. Celte espèce a été trouvée au Brésil par Auguste Saint-Uilaire. Elle croissait sur les pierres au fond d'un ruisseau. îNous ferons figurer dans les plan- ches de ce Uiclionuaire la première et la troisième des espèces qui vien- nent d'clre décrites. Le Dui'ouHE.v de Kunlh [in Hum- boldt Aop-. Gen. iii, pag. ii5) ap- partient à la famille des Convol- vulacées el à la Pentandrie Uigy- nic, L. Il a pour caractères : un ca- lice persistant à cinq divisions iné- gales dont deux extérieures , très- grandes , planes, réniformes, très- enlièrcs; et trois intérieures, ovales, oblongues , concives et aiguës ; co- rolle infundihuliforme ,à tube court, à liuibe plis-é, à cinq dents ou en- tier ; cinq étamines incluses atta- chées au tube de la corolle, et alter- nant avec ses denti ; filets subulés ; anthères cordlformes, allongées , ai^- guës, à deux loges , s'oiivrant par un sillon longitudinal; ovaire libre, ovoï- de , presque conique , à deux loges contenant chacune deux ovules ; style inclus profondément bipartie chaque division est terminée par un stigmate globuleux ; la capsule est ovoïde , recouverte par le calice ;. elle est à deux loges qui contien- nent chacune une seule graine. Ce genre se compose de deux es- pèces originaires de la Nouvelle-Gre- nade et des bords de l'Orénoque. Ce sont des Arbustes grimpans , à feuil- les alternes, très-entières, ponctuées; les fleurs forment des panicules ter- minales , ou sont groupées à l'aisselle des feuilles sur des pédoncules multi- flores. H est voisin des Coiivolvulus et des Breweria dont il difiere par son port el par la structure singulière de son calice. L'une des deux espèces qui compo- sent ce genre , Du/, sericea , est figu- rée dans les Nou. Gen.T. m, p. ii5, t. 21 4. C'est un Arbuste irès-rameux, voluljile , croissant prè3 de la ville de Mariquita , dans le royaume de 1» 658 DU(^ Nouvelle-Grenade. Ses fouilles sont alternes , pëliolées , ovale^ , ellipti- ques, soyeuses à leur face inlérieure ; ses fleurs forment des panicules ter- minales : les divisions extérieures du calice sont colorées. L'autre, Dufourea glabra , Kunth, /oc. cit., a ses feuilles entièrement gla- bres ; ses fleurs groupées à l'aisselle . des feuilles sur des pédoncules midti- flores ; les divisions extérieures de son calice sont vertes. Elle croît près de San-Francisco Solano, sur les ri- ves du Cassiquiares, dans les Mis- sions de l'Orënoque. . (a.r.) DUFR. MOLL. Coquillage indéter- miné delà mer Rouge, qu'on dit très- recherché au royaume de Dar-Four, comme parfum, usage fort extraordi- naire pour une Coquille. (n.) DUGANEOU. OIS. Syn. vulgaire des Hiboux, f^. Chouette. (dr..z.) DUGONG. MAM. Genre de Céta- cés établi par Lacépède, caractérisé par des mûchelièrescomposéesde deux cônes adossés parallèlement dans les pénultièmes molaires, et d'un seul cône seulement pour les autres ; par deux défenses ou grandes dents inci- sives dirigées en bas et saillant sous le mufle ; par des lèvres hérissées de moustaches et une queue divisée en deux lobes. Jusqu'aux laborieuses et courageu- ses expéditions de Diard et Duvaucel, jeunes voyageurs français occupés depuis six ans à explorer l'histoire naturelle du continent Indien et de son Archipel, on n'avait eu sur le Dugong que des informations fort inexactes , et la plupart mêlées de fa- bles. Il ne faut en excepter que la note et les dessins donnés par Cam- per, t. 2 , fig. 2 et ô de la pi. 7 , oii il a donné aussi le trait de la figure autrefois publiée dans la collection de planches du libraire Renard , pi. 34, n. ]8o. 11 résulte, dit Camper, après avoir comparé avec les récits anté- rieurs, une description et les cro- quis d'un jeune Dugong envoyés de Batavia par le docteur "Vandersteege, qu'il y a long-temps qu'on connaît DUG sons le nom de Boiz-Joung , Vacrve marine, un certain Poisson qui res- pire par les poumons , a des mamelles placées devant la poitrine entre les nageoires, avec une barbe autour des' lèvres. Cuvier (Oss. Foss.ï. v.) a^ant donné la description du squelette du Dugong, et Frédéric Cuvier (Mam. lith., o"" douzaine), celle de l'Animal entier et vivant , d'après les notes sur lesquelles Diard et Duvaucel avaient composé un Mémoire inédit, adressé par eux à Banks ; enfin , Slamford Raffles ayant, d'après leurs observations, écrit le petit Mémoire inséré dans les Transactions Phil. de 1820; et Everard Home , d'après les pièces également recueillies par nos compatriotes , ayant rédigé un sup- plément à ce Mémoire {ibid., p. 5j5 ), oii il décrit et représente l'Animal , son squelette et diverses parties de sa sphenchnologie ; on a aujourd'hui sur le Dugong plus d'informations exactes que sur la plupart des autres Cétacés. D'après la diversité des récits plus ou moins fabuleux des voya- geurs sur le Dugong, et surtout d'a- près le défaut absolu de figure de cet Animal ( car celle de Renard , citée plus haut, était restée ignorée, et ne fut découverte par Camper qu'à l'oc- casion des notes et des dessins qu'il reçut de Batavia), les zoologistes, même ceux qui écrivirent postérieu- rement à la publication de la figure et de la description que Daubcnton donna d'un crâne entier très-bien conservé, placèrent le Dugong avec le Morse , en y réunissant le La- mantin. Il existait bien , comme l'ob- serve Cuvier, une figure et une des- cription , antérieures encore , du Dugong dans le Voyage de Léguât (t. 1, p. 95), mais c'était sous le nom de Lamantin. Et à cette époque, la grande distance des patries des Animaux n'était pas susceptible de faire même soupçonner de différence spécilique entre des Animaux présu- més identiques. Aussi, même après Camper et jusqu'à Cuvier, tous les naturalistes, en parlant dn Lamnn- DUO lin , lui assignaient pour pairie , outre les rivages intcrlropicaux de l'Atlantique , tous les rivages de l'océan Indien, ou, sous ce même nom , il était question du Dugong. BuUbu (T. XiTi, p. 376) avait pour- tant reconnu l'existence du Dugong, comme espèce différeulc du Laman- tin , d'après la description du crâne laite par Daubenton ; et d'après une citation du Voyage de Barchewilz (en allemand, Erfurt, j 76 1), il avait su que lo Dugong se trouvait aux Philippines. Mais nonobstant la figure du crâne dans Billion , laquelle montre les dé- fenses du Dugong implantées dans les intermaxillaires, comme on con- naissait aussi des défenses au iMorsc , on ne fit pas attention à la différence de leur situation , et l'on fit toujours un Morse du Dugong. Ce qui ne doit pas étonner , puisqu'on rattacbait aussi au même genre le Lamantin qui n'a pasdu tont de défenses. Ainsi, Shaw (Gen. Zool., t. i, part. 1), mê- me après que Camper eut indiqué ces différences et donné la figure en- tière de l'Animal , fit-il encore un Morse du Dugong. Le rapprocbement des Lamantins et des Dugongs était beaucoup plus naturel, d'après leur physionomie, que celui de ces deux genres avec les Morses qui sont tout autant quadru- pèdes que les Phoques , tandis que les Dugongs et les Lamantins n'ont pas plus de membres postérieurs que les autres Cétacés. Si même dans les têtes osseuses, on fait abstraction des dents et du ren- flement arqué des intermaxillaires, on est frappé de la ressemblance de la construction de ces têtes, et même de la proportion de leurs parties. « Les connexions des os , dit Guvier {loc. cit. ), leur coupe générale , etc., sont à peu près les mêmes, et l'on voit que pour changer une tête de Lamantin en une tête de Dugong, il suffirait de renfler et d'allonger ses os inter- raaxillaires, pour y placer les défen- ses , et de courber vers le bas la sym- phise de la mâchoire inférieure, pour \\ conformer à l'inflexion de la supé- DUG (i») rieure ; le museau alors prendrait la forme qu'il a dans le Dugong , et les narines se relèveraient comme elles le sont dans cet Animal ; en un mot , on dirait que le Lamantin n'est qu'un Dugong dont les défenses ne sont pas développées. » Mais nous allons voir qu'il y a d'autres différences qui empêchent de considérer ces deux x\nmiau\ comme identiques , et dis- tincts seulement par un degré de plus ou de moins de développement. 1°. Les dents sont en forme de cô- nes , dont les sommets sont d'abord irrégulièrement divisés en petits ma- melons ; mais en s'usant , elles ne montrent qu'une couronne plate et lisse; et la plus grande, qui est \\ Spiatrièmc dans le jeune , est seule ormée de deux cônes adossés ( Cuv., loc. cit., pi. 20, f. 3). Les molaires du Lamantin ressemblent au con- traire à celles du Tapir. 2°. Il y a dans le Dugong dix-huit côtes, vingt-sept vertèbres caudales et peut-être plus , sept vertèbres cer- vicales, et des vestiges de bassin, ana- logues à ceux des autres Cétacés , et qui ont quelque rapport pour la for- me avec les clavicules de l'Homme ; dans le Lamantin , il n'y a que seize côtes , vingt-quatre vertèbres cauda- les , six vertèbres cervicales , et aucun vestige de bassin , d'après les dissec- tions de Cuvier, Daubenton et Eve- rard Ilome. L'énorme développement des inler- maxillaires du Dugong reporte l'ou- verture de ses narines presque au milieu du vertex , comme dans les Baleines. La fosse de l'ethmoïdc est divisée en deuxenfoncemens simples , très-écartés l'un de l'autre, et termi- nés en avant par deux ou trois petits trous ; l'odorat doit donc être fort ob- tus. Le trou optique est un long ca- nal étroit, et la petitesse relative du globe de l'œil qui est sphérique n'an- nonce qu'assez peu d'énergie dans le sens de la vue. La mâchoire inférieu- re prend une hauteur correspondante h la courbure et à la longueur des os intermaxillaires. Celte partie , ainsi tronquée et déclive , montre de cha- 640 DUG que côtt; , dans l'adul le , les restes de trois ou quatre Jilvéoles , et Everar.d Home a découvert dans un individu deux petites dents pointues dans deux de ces alvéoles. D'après une jeune mâ- choire rapportée de la baie des Clîiens- Marins par Quoy et Gnimard, Cuvier juge que le nombre régulier des mâ- chelières du Dugong est de cinq par- tout. L'humérus, dit toujoursCuvier, est beaucoup plus gros et plus court qu'au Lamantin , sa crête deltoïdale est plus saillante. Les os de l'avant- bras sont un peu plus gros à propor- tion qu'au Lamantin ; mais leur for- me est la même , et ils sont également soudés à leurs deux extrémités. Il n'y a, disposés sur deux rangs, que qua- tre os au carpe; celui du Lamantin en a six. Le pouce , comme dans le La- mantin , est réduit à un métacarpien Eointu. Les autres doigts ont le nom- rc ordinaire de phalanges , dont les dernières sont comprimées et obtuses. Quoique les Malais , d'après Diard et Duvaucel, distinguent deux Du- gongs, l'un qu'ils nomment Bunban, et l'autre Bunlal qui serait plus épais et plus court , comme c'est dans les mêmes parages que vivent ces Ani- maux qui ne différeraient que par ces légers caractères , il est peu présuma- ble que ces différences soient spéciti- ques. Ce genre ne paraît donc com- posé que d'une seule espèce qui en Orienta reçu les mêmes noms com- paratifs dans toutes les langues, que le Lamantin sur les rivages africains ou américains de l'Atlantique. Le mot malais Dugong [Dou-Joung) signi- fie Vache marine; c'est aussi le nom que lui donnent en leur langue les Hollandais <'e rarchipel Asiatique {Zee-Koe). Quelques voyageurs l'ont aussi appelé Sirène, Poisson Femme , Pesce Doua, Pisce Muger en espa- gnol et en portugais , noms que ces mêmes peuples ont attribué en Amé- rique au Lamantin. Dugong , Trichechus Dugong , Gmel. (/^. pi. de ce Diction)., Mam. îilh. ô'^ douzaine, et Trans. Phil. (lac. cit.) Squelette et crânes, Cuvier, Oss. Foss. 'r. V, pi. 19 et 20. Cette espèce, DUG qui est unique jusqu'aujourd'hui, dit Cuvier ( loc. cit. ) , a les plus grands rapports extérieurs avec le Lamantin dont elle ne diffère guère que par la nageoire en forme de croissant, par l'absence d'ongles aux nageoii es pec- torales , et par la lèvre supérieure prolongée et pendante, semblable au premier coup-d'œil à une trompe d'E- léphant qui aurait été tronquée un peu au-dessous de la bouche ; recou- vert en entier d'un cuir épais , bleuâ- tre , avec des taches plus foncées sur les flancs , et blanchâtres sons le ven- tre , il a le mufle hérissé de poils ou plutôt d'épines cornées, qui sur les lèvres oii elles sont les plus longues n'ont guère qu'un pouce. Les parties de ses mâchoires qui saisissent les her- bes sont hérissées de verrues cornées. La face buccctle des joues est toute couverte de poils. La langue est courte , étroite , en grande partie ad- hérente et garnie de chaque côté de la base d'une glande à calice. Les yeux petits et très-couverts ont une troisiè- me paupière. Le trou de l oreille est fort petit. Ce trou j l'œil et la narine se trouvent presque sur une même ligne à peu près parallèle à l'axe du corps. Les bords des nageoires sont calleux. Il y a une mamelle de chaque côté de la poitrine. La verge , longue et gros- se , se termine par un gland bilobé du milieu duquel sort une pointe oii est percé l'urètre. Le larynx ne res- semble point à celui des Cétacés; il ne forme point un tube donnant der- rière les narines. L'œsophage donne dans le milieu d'une partie ovale ter- minée à gauche par un court cul-de- sac conique , et séparé, par un léger étranglement, d'une partie oblongue terminée au pylore. Sur l'étrangle- ment sont deux sortes de cœcums cy- lindriques , plus longs et plus minces que ceux du Lamantin ; à l'intérieur, on voit dans la partie ovale deux gioupesde glandes. Leduodénum est réticulé à l'intérieur par des plis dans les deux sens. Tout l'intestin a qua- torze fois la longueur de l'Animal. Les deux ventricules du cœur sont détachés l'un de l'autre , ce qui fait DUL paraître le cceur profondement bilobé par sa pointe. Cet Animal est plus commun dans le détroit de Singapour que dans au- cun autre lieu de l'Archipel des Indes. D'après le passage cité cfe Christophe Barchcwitz, on a vu qu'il habile aussi les Philippines. Dampier le désigne à Mindanao et à la Nouvelle-Hollande sous le nom de Lamantin. Existe-t-il aussi sur la côte orientale d'Afrique , comme on le pourrait conclure des récits des voyageurs qui y mention- nent le Lamantin? Comme il est bien certain qu'il existe sur les côtes de la Nouvelle -Hollande , à la baie des Chiens-Marins , et comme cette dis- tance de l'archipel Indien est beau- coup trop grande pour que l'on puis- se supposer que les Dugongs s'y soient propagés par émigration, puis- que nulle part ils ne sortent des bas- fonds voisins des rivages , ils sont évidemment autochtones en Austra- lasie. Leur chair passe chez les Malais pour un manger délicieux , et on la réserve pour les princes ; elle ressem- ble à celle du Bœuf. On harponne cet Animal durant la nuit. On n'en prend guère qui aient neuf ou dix pieds : ceux de cette taille échappent presque toujours. Ils sont plus nom- breux à Singapour dans la mousson du nord que pendant l'autre mous- son, (A.D..NS.) DUGORTIA. BOT. PHAN. Le Pari- narium d'Aublet a reçu de Scopoli ce nouveau nom. C'est la troisième dé- nomination donnée au même genre, car Schreber lui avait déjà appliqué celle de Fetrocarya qui avait occa- sioné un double emploi au compila- teur Gmelin. V. Parinari. (g..n.) DDHAMELLIA. bot. phan. (Dom- bey.)Pour Hamellia. F", ce mot. (B.) DUIKER-BOCK. mam. (Barrow.) C'est-à-dire Chèire-Plongeante. Es- pèce du genre Antilope, y. ce mot. (B.) * DULACIA. BOT. PUAN. (Neckcr.) Syn. d'Acioa d'Aublet ou do Coupi. r. CouÉPi. (b.) TOME V. DUM 64 1 DULB. BOT. PH.VN. Le Platane oriental chez les Arabes. [\i.) DULCAMARA, bot. puan. Genre proposé aux dépens des Sotanum par Moench, dont la Douce-Amère qui porte ce nom spécifique serait le type; il n'a pas été adopté. K. DoucE- AaiÈllE et MoRELLE. (B.) DULCICHINUM. bot. puan (Ges- ner. ) Syn. de Cyperus œsculenlus , L. y. Souchet. (b.) DULCIFIDA ou DULCISIDA. bot. PHAN. Syn. de Pivoine. (b.) DULCIN. ÉcHiN. L'un des syno- nymes vulgaires d'Oursin. F . ce mot. (B.) DULIA. bot. PH4.N. (Adanson. ) Syn. de Ledum. F. ce mot. (b.) DULICHIUM. BOT. PHAN. Genre fondé par le professeur Ri- chard ( in Pers. Syn. PI. ) , et qui fait partie de la famille des Cypéra- cées, section des Cypérées. Voici ses caractères : ses épillets sont formés d'écaillés imbriquées et distiques dont les inférieures sont vides. Cha- cune d'elles contient une fleur herma- phrodite à trois élamines, dont l'o- vaire , surmonté de deux stigmates est environné par huit soies coriaces' denliculées, presque de la hauteur des styles et des stigmates. Le fruit est im akène nu, c'est-à-dire non cou- ronné par les styles. Le type de ce genre est le Schœnus spathaceus de Linné , ou Dulichium spathaceum de Richard, Cypéracée originaire de l'Amérique septentrio- nale. Ses tiges sont rameuses , feuil- lues ; ses fleurs disposées en grappes axillaires pédonculées; ses épillets distiques et raultiflores. (a. r.) DULUS. OIS. (Vieillot.) Syn. d'Es- clave. ;^. Tangara. (DR..Z.) DUMÉRILIE. Z>«OTe«Aa. bot. PHAN. Genre de la famille des Synan- Ihérées et de la Syngéncsie égale, L. établi par Lagasca , qui l'avait placé parmi ses Chœnantophores, adopté par De CandoUe et Cassini, qui le rangent, l'un dans ses Labiatitlores , 4i Gï3 DUM l'autre ilaus sa tribu des jN.issauvices. Il est ainsi caractiiiisé ; involncre court, campanule, forme d'ccaillcs ilisposcesen une seule série, et appli- quées contre les fleurons extérieurs ; calatliide composée de flcurouà peu nombreux , tous bcrmapliroditcs cl bilabiés ; la lèvre extérieure plane, oblongiie, tridcnléc , Tinlernc à deux tlivisions profondes et linéaires; an- thères appendiculées à la base; ai- grette plameusc; paillettes du récep- tacle en petit nombre, et semblables iiux c'caîlles de l'involucre. Jjcs Du- mérilics sont des Plantes berbucées , don! les feuilles soutsinuécs, inci- sées , comme palmées , et munies d'o- reillcltcs à la base. Aux deux princi- pales espèces dont nous allons donner une description abrégt-c , Lagasca en n ajouté ç[Uclques autres , et il a changé leirr nom génétique en celui de Marlid'iia. On a été d'autant tnoins disj:(osé à adopter cette inutile mutation, que le premier nom est consacré au professeur Duméril, l'uii de nos plus célèbres naturalistes. La DUMÉRILÎE AXILLAIRE , Du~ merilia axillarbs , Lag. etD. C, Ann Mus., vol. 19, p. 7J, pi.*, est une Plante qhi croît dans le Chili , le Pé- rou , et près de Panama. Ses fleurs sont a\illaires, pédicellées , et for- ment des espèces de grappes courtes aux sommets des branches; les lobes de ses feuilles sont inégaux. La DujnÉuii.iE panicut.ée , Dume- jilia paniculata , D. C , /oc. cit., p. 72, pi. 7, a SCS fleurs disposées en paniculei au sommrt des rameaux , Ses feuilles découpées en plusieurs lobes peu profonds, dont celui du milieu est le plus grand. Celte es- pèce habite le Pérou , d'où elle a été rapportée par .1. Jussicu. (o..N.) * DlIMEZ. uoT. rH.\N. (Pokoke.) /^. Djummeiz. DUM ONT ÏE. Dumunlia. iîot. CRYPT. { J/^ d/op/iyles. ) Genre que nous avons établi dans la classe des FloridécS'aux dépens des Fucus ef. des Ulves de Linné, et que nous avons déflié à notre respectable imi Charles DUM Dumont , l'un des auteurs du Dic- tionnaire des Sciences naturelles. Le genre Dumontie offre les caractères suivans ; substance presque gélatineu- se; fructifications isolées, éparses, in- nées , ou ne formant jamais de saillie fiin- la surface de la Plante. Ce genre est un des plus difficiles à bien carac- tériser , et cependant les Plantes qui le composent , différent essentielle- ment de toutes les autres Floridées; Roth en avait classé plusieurs espèces parmi ses Rivulaires, Agardh parmi les Ulves tubuleuses cl les Chœtopho- res ; Lyngbye parmi ses Gastridies ; et nous-mêmes , nous en avions con- sidéré plusieurs comme des Alcyoni- dies , dont la principale espèce est maintenant reconnue pour un Poly- pier. Des observations nouvelles nous ont engagé à conserver ce genre tel que nous l'avons établi , et à l'augmenter de plusieurs Hydro- phytes mal classés jusqu'à ce join\ hes, Dumonlics diffèrent des tous ces genres , principalement des Ulves , d'abord par les couleurs brillantes qui les ornent , et surtout par les rVangemens rapides que les fluides atmosphériques leur font éprouver; ensuite, par leur organisation telle- ment délicate et gélatineuse, que ces Végétaux , une fois comprimés par le dessiccaleur, ne reprennent presque jamais leUr première forme; enfin , par leur fruclificalion entièrement la même que celle des Floridées , sur le rapport des caractères généraux. Ces llydropbytcs n'ont jamais de feuil- . les proprement dites , leur fronde se divise tantôt en dichotomies régu- lières , tantôt en rameaux épars ayant l'apparence des feuilles cylindriques et charnues de quelques Ijiiiacées , à cause de l'étranglement ou plutôt du rétrécissement que l'on voit à l'ori- gine des rameaux et de leurs divisions. Souvent ces frondes sont fisluleuses , ou bien elles le deviennent avec l'àgc; leur substance est éminemment géla- tineuse, et n'offre jamais la consistan- ce des autres Floridées; enfin, il y en a do cylindriques et très-régulières, et de Irès-irrcgulièrrs largement bas- DUK selcos ; l)caiicou|) sont plus ou ln<^ills ^upulcuscs à trois, quatre ou cinq côk's' en tjcucr;)! avec les angles ar- rondis cl variant souvent en nombre ilans le même individu. L'organisa- tion dans ces frondes est la plus sim- ple de toutes celles des Floridécs ; il semble que ces Plantes ne sont com- j>osées que d'un tissu cellulaire homo- s;èno se décomposant et s'altcrant avec l'acilifé, adhérant fortement au pa- pier, et ne reprenant que très-diflici- lemcul ou jamais leur première (orme lorsqu'on remet ces Plantes dans l'ean. La fructification des Dumontics est la même que celle des Floridées ; elle est double dans j^lusieurs espèces; dans d'autres , elle est seulement cap sulaireet répandue dans toute la sub- stance de la Plant»;. Il en est de même de plusieurs Floridées. Ces fructifica- lions , peu importe leur nature , sont loujoms innées daus la substance même de la Plante; jamais elles ne sont saillantes ; et c'est là un des ca- ractères essentiels de ce genre. LesDumonties paraissent avoir une courte existence ; la même saison les voit naître , croître, fructifier et périr. Cependant elles acquièrent quelque- fois jusqu'à un mètre de hauteur et même davantage , tandis que d'antres 6 élèvent à peine à deux ou trois ceu- limètres; la localité indue quelque- fois, beaucoup sur les dimensions de ces Plantes. Elles sont ornées de cou- leurs brillantes et très-fugaces; la plus petite cause les altère, tant leur tissu est délicat. Les vingt espèces en- viron que nous possédons , viennent presque toutes des mers d Europe et de la Méditerranée; les principales sont Jcs Dumoutlafastuosa, Calt'adosii, in- crassata, venlricosa , infe/rup/a, etc. (LAM..X.J *DUNALIE. Da/ia/ia. «or. ph.vn. Ce genre, qui fait partie de la famille lies Solances et do la Pentandrie Mo- nogynie, L., a été dédié par Kunlli {i/i Ilumboldt iVoi'. Gen. m, p. 5f»} à Fé- lix UurnI, auteur des Monographies du genre Solaniim et de la ianiillcdes Anonacées. Voici les caractères qui lui out été assignés : son calice «'St DUN ()4j urcéolé, vé.^iculcux, à ciiK} dints ég.i- les ; sa corolle est infundibuliforme , à tid)o plu.s long que le calice , à limbe plissé , à cinq division» ovales, aiguës, égales ei»trf elles ; les étnmi- nes, au nombre Ao cinq, attachées au tube de la corolle , .sont incluses ; leurs filets à trois lanières étroites, linéaires, dont celle du milieu est seule anlhérifère; les anthères sont oblongues , dressées , à deux loges , s'ouvrant par un sillon longitudinal ; l'ovaire est ovoïde, appliqué sur un disque annulaire; le style est filifor- me , saillant , terjniné par un stig- mate capitulé et émarginé ; le fruit est une baie globuleuse, enveloppée par le calice , à deux loges , contenant chacune un grand nombre de graines lenticulaires, attachées à deux-tro- phospernies appliqués sur le milieu de ta cloison. Par son port, ce genre se rapproche du TrU/ieringia, et du Ccs- treau par la structure de ses fleurs; sou caractère distinctif consiste sur- tout dans ses filamens tripartis. Il se compose d'une seule espèce , Du imita solanacea , Kunth , toc. cil. , pag. 56 , tab. ig4. C'est un Arbuste à feuilles alternes , entiè- res , couvertes inférieurement de poils étoiles; ses fleurs sont blanches et forment des sertules ou ombelles simples , extraaxUlalrcs , sessiles. Il croît dans les lieux ombragés du royaume de la Nouvelle-Grenade ou il a été recueilli par llumbolilt et Bonpiand. (a. n.) DUlVAPi. ^lOLL. ;Adanson.) Syu. (le Ti'erita Seni'galensfs. (b.j DUNES. olioL. Collines de sable mobile disposées parallèlement à cer ta^iiies parties des rivages de la mer , ou qui marquent 1 ancienne trace de- ces rivages lorsqu'elles .se trouvent éloignées des côtes actuelles. Les Du- nes , amas de l'arène rcjctée par les flots , sont toujours accompagnées (l'une plage longue et unie, indica- tion certaine du peu de profondeur des eaux jusqu'à une grande tlis- lancc et de parages dangereux pour les naviçratcurs. Elles obéissent au't 644 DDN vents qui les déplaceut et les façon- nent en chaînes , où se représentent, avec une singulière fidélité et comme en mignature , les accidens qui ca- ractérisent les plus hautes et les plus solides montagnes. Ces vents y creusent des vallées ordinaire- ment humides , et dans lesquelles le sol délayé s'entr'ouvre souvent sous les pas du voyageur qui s'est impru- demment fié à sa surface unie et d'ap- parence solide. De tels pièges ne trom- pent que l'Homme; les Animaux , avertis par un instinct particulier , s y prennent rarement; on les nom- me sur la côte de Gascogne Bedouses, Blouses ou Tremblans. — La ceinture que forment les Dunes parallèlement aux côtes est souvent fort large : en- tre Bayonne et la pointe de Médoc , particulièrement du Ma'-eusin au bas- sin d'Arcachon , cette bande n'a pas moins d'une lieue et demie. Sur la côte de Flandre, entre Oslende et la Zélande , elle n'a pas au contraire trois cents pas d'épaisseur , et se forme en général d'un seul rang de monticules. C'est à tort que Pa- tvin , qui paraît n'avoir connu de Dunes que celles du Pas-de-Calais , de INieuport et d'Angleterre , les dit les plus considérables; nous n'y avons pas trouvé une hauteur de trente pieds, tandis que, vers la Teste de Buch, Biscarosse et Mimisan, dans les landes aquitaniques , nous en avons observé qui avaient jusqu'à trente toi- ses d'élévation. En général on trouve les Dunes sur les parties occidentales des continens et des îles, comme si les vents d'ouest, y régnant avec plus de constance que tout autre , et secon- dant un certain mouvement périsphé- rique de l'Océan dû à la rotation du globe, déterminaient leur formation. Ainsi la côte océanique du Jutland ofifre des Dunes ; les côtes de la Hol- lande , de l'île Walcheren dans la Zélande, la Flandre, depuis Bres- kens jusqu'à Calais , les rivages du Poitou , les boi'ds du golfe de Gasco- gne depuis le Verdon jusqu'à l'em- bouchure de l' Adour, plusieurs points delà Galice et du Portugal, présentent DUiN le plus de Dunes en Europe, oii l'on n'en retrouve presque point sur les expositions opposées. L Afrique oflTre le même phénomème presque par- tout; il n'est pas jusqu'à la petite île de Mascareigne oii nous n'ayons pas trouvé de Dunes du côté du levant , tandis qu'au Gol, entre la rivière d'Abord et Saint-Leu au couchant, nous en avons observé qui présen- taient cette particidarité que l'arène dont elles étaient composées n'était point quartzeuse et d'un blanc éblouissant, mais grisâtre et formée de sable basaltique, rempli, pour près d'un tiers, de parcelles de Péridot qui lui donnaient un reflet brillant. — A quelques lieues au norddeMaëstricht on commence à trouver une suite de Dunes fort hautes qui , se prolongeant droit au sud-ouest , bordent cette aride étendue, appelée Campinc, dont est formée une grande partie du Bra- banthollandais,et qui fut sans doute, à l'époque où ces Dunes s'élevèrent, le fond de la mer reculé maintenant jus- qu'au Zuyderzée , golfe destiné à se combler ou à devenir un simple lac; ce Zujderzée sera alors séparé de l'Océan par une chaîne de Dunes qui se pré- pare dans la série d'îles dont le Texel fait partie. — Si partout les Dunes indiquent une plage étendue et des côtes basses , du côté occidental elles indiquent encore un pays fort plat au revers opposé : aussi le revers orien- tal de celles de Hollande et de Flan- dre ne s'élend-il que sur de vastes prairies marécageuses qui, sans les canaux dont l'industrie les coupa , ver- raient les eaux de leur monotone sur- face, interceptées par les collines rive- raines, stagner jusqu'à ce qu'elles pus- sent forcer le passage sur quelque point. C'est ce qui arrive dans les dé- partemensdesLandesetde la Gironde, oùles eaux intérieures, s'accumulantà la base orientale des Dunes, y forment les vastes étangs allongés du nord au sud , et dont les principaux sont connus sous les noms d'Hourtain , de la Canau , de Cazaux, de Biscarosse , d'Aurelian, etc. — Les vents géné- raux d'ouest poussent les Dunes vers DUN riutérieur du pays, y t'ont rclluer ces étangs qui devicnneutpourlariveoc- cidentalc un véritable fléau en enva- hissant les propriétés de IHoinine. Quand elles ne se t'ont pas précéder de l'inondation , les Duues n'en sont pas moins des voyageuses redoutables qui portent la stérililé partout oli el- les passent, et qui engloutissent des villages entiers. Le long du canal de Fumes , nous avons vu uiie église en- sablée dont le clocher seul saillait au- dessus des sables accumulés. On voit sur la côte de Médoc plusieurs mai- sons ainsi ensevelies, et vers la Teste de Bucb, nous avons voyagé entre les branchages d'une antique l'orét toute envahie, et dont le fait des plus grands Arbres, maintenant dé- § ouille, ne saille pas de huit pieds au- essus du sol éblouissant. — La né- eessité a forcé l'IJonime à prendre des précautions contre l'usurpation des Dunes. On emploie le clayounagc qui consiste à former à leur surface de petites cloisons faites en claie ou en paille , élevées d'un pied à dix- huit pouces, parallèles au sens du veut qui règne le plus communé- ment, et entre lesquelles on sème V Arundo arenaria, L., dont les raci- nes aîîclomèrenl le sable. On v sème encore diverses graminées dont la na- ture elle-même semble prendre soin d'indiquer l'usage, le grand Ulex et le Genêt. A peine ces Plantes ont- elles poussé , que brisant le vent et maintenant le sol , on confie à celui- ci le Pin maritime , qui croît dans le sable avec une surprenante rapi- dité. C'est par ce moyen que la côle du golfe de Gascogne qui était nue, à quelques exceptions près , sera in- cessamment toute boisée. Elle offrira alors à la marine française d excellens bois de construction , de la résine , du brai et du goudron. — Il ne faut pas imaginer que les Dunes, pour n'être formées que d'arène mobile , soient stériles : au contraire, dès qu'on par- vient à fixer leur surface inconstante, les racines des Plantes s'y enfonçant avec une grande facilité et allant cher- cher une éternelle humidité à une cer- DUP 645 taiue profondeur, tandis que la réver- bération de la surface entretient une grande chaleur, la végétation devient très-vigoureuse. Nous avons vu l'Hyp- pophaé rhamnoïfle, l'Ulcx européen, l'Arbousier Unedo y devenir presque des Arbres. Les vignes de Rota en An- dalousie , célèbres par ce vin de Tin- tilla, si tbucéct si liquoreux, sont cul- tivées dans des Dunes qui ne sem- bleraient pas capables de supporter d'autre végétation, et dont la mobi- lité est incroyable. Quelques Plantes particulières croissent aussi dans de telles expositions , et quand celles-ci n'y sont pas exclusivement propres , elles y prennent ime figure toute singulière qui les fait souvent mé- connaître. Plusieurs Insectes , entre lesquels certains Coprides , le Scara- beiis sacer, L. , des Curculionides et des Pimélies , se plaisent dans ces Dunes: on les y voit retirant leurs pâtes et leurs antennes, s'abandonner aux vents et se laisser rouler avec le sable à des distances prodigieuses. Quelques petits Oiseaux de proie les y viennent saisir pendant le voyage. — On trouve dans les Dunes d'Aqui- taine des productions de pays beau- coup plus chauds que les régions envi- ronnantes. Un certain nonihre de Cis- tes, et la Bruyère arborescente, com- mencent à s'y montrer. Leur éléva- tion est telle que lorsque le soleil les frappe et leur donne une teinte rou- geàtre souvent tiès-^vive, on les disr tingue, comme un nuage ardent à l'horizon , de douze lieues au moins sur la lande rase. — Nous ne nous ar- rêterons pas à l'opinion du respecta- ble Bréraontier, qui, par ses calculs, croyait avoir prouvé que la formation des Dunes aquitaniques répondait pré- cisément à l'épeque du déluge uni- versel , non plus qu'à celle d'un autre savant du Midi , lequel voit dans leur masse des débris de cette Atlantide de Platon , qui fut située dans le grand Océan , dont Je nom sert comme de témoignage à son antique existence. (B.) DUPIlNIA. BOT. PHAN. Le genre nommé ainsi par Scopoli est le même C46 DUR que le Teinstrœmia de Linné. V. ce mol. (g..n.) DDPLICIDENÏATA. mam. ( Illi- ger. ) V. Double-Dent de Vic-d'A- zyr. DUPLICIPENNES ou PTERODJ PLES. INS. Famille de Pordre des Hyménoptères , établie par Cuvier ( Tableaux de l'Anat. comparée ) , qui io caractérise ainsi : abdomen pédicu- le ; ailes supéiicurcs ployées dans leur longueur ; antennes grossissant à l'extrémité. Cette famille comprend les genres Guêpe et Masare. P'. ces mots. ' ' (afo.) PUI>AI\DEA. BOT. pji^N. Genre détiié à Diirande , médecin distingué de Dijon et auteur de la Flore de Bourgogne , par Delarbre ( Flore d'Auvergne, éd. a, vol. i , p. 565), qui l'a formé aux dépens du Raphanusdc Linné. Necker a, d'un autre côté, éta- bli un genre semblable sous les deux noms de Do/idlsia et à'Ormjcarjms. Ce genre, qui ne se composait que du liopluinus liaphanislrum, L., n'a pas été admis par le professeur De Can- doUe dans son beau travail sur les Crucifères. {G..N.) DURANTE. Duranta. bot. phan. Genre de la famille des Verbénacées et tle la Didynamie Angiospermie, L. Ses caractères sont : un calice en cloche , terminé par cinq dents : une corolle en entonnoir dont le limbe présente cinq divisions peu profon- des, planes , inégales ; quatre étami- nes didynames insérées eu haut du tube qu'elles ne dépassent pas ; un style simple; une drupe recouverte par le calice persistant, et renfermant quatre osselets biloculaires , à log^s monospermes. Ce genre comprend douze Arbrisseaux à«peu près, qui tous habitent l'Amérique. Leurs tiges sont inermes, ou plus rarement ar- mées d'épines axillaires ; leurs feuilles simples , opposées deux à deux ou ter- nées; leurs fleurs d'un bleu tirant sur le violet , disposées en épis sim- ples ou rameux , axillaires ou termi- naux, et accompagnées de bradées. /'. Lamk., IHust., t. ^tb. (x.Tt.J.) DUR DURAZ. OIS. Syn. arabe du Lago- pède , Teliao lagupus, L. Sonulni as- sure que ce nom est aussi donné à l'Outarde , Otus Tarda, L. iT. TÉ- TKAS et OUTARDI:. (DB..Z.) DUR-BEC. OIS. Espèce du genre Bouvreuil. P^. Bouvkeuii,. Vieillot a fait de cette espèce , et sous le même nom, le type d'un genre qui n'est point adopté. (DR..Z.) DURDO. POIS. L'un des noms vul- gaires ànSciœna Umbia. V. Sciène. (B.) DURELIN. BOT. PHAN. L'un des noms vulgaires du Roure. f'. Ciiène DURE-MERE. zoox. V. Membra- nes et Cerveau. DURGAN. POIS. (Risso. ) L'un des noms vulgaires du Barbeau. V. Cy- prin, (b.) * DURIAEN ou DURÏAEN. bot. PHAN. /^. BaTAN. DURIO. bot. puan. F'. Durion. ( Adanson. ) Syn. d'Arlocarpe. V. Jacquier. (b.) DURION. Durlo. bot. phan. Genre de la Polyadelphie Monogynic, établi par Linné , et placé par De Candolle {Frodrom. Syst. P^eget. i,p. 48o) dans la nouvelle famille dés Bombacées de Kunlli. Il présente les caractères suivans : calice nu et à cinq lobes obtus ; cinq pétales plus petits que le calice; étamines nombreuses,^' pcntadelphes , à anthères an frac- tueuses; ovaire couvert de petites écail- les ; style filiforme ; stigmate presque arrondi ; fruit rond, muriqué , déhis- cent par cinq fentes longitudinales , à cinq loges pulpeuses intérieure- ment, et renfermant quatre ou cinq graines. D'après la structure des an- thères, ce genre a de l'affinité avec l'E- riodendron. hcDuriu Zibet/tinus, L. , figuré dans Rumpli ( Herb. Amboin.- J^) P- 99> t- 29} est la seule espèce con- nue. Ses feuilles, semblables à celles du Cerisier , sont vertes supérieure- ment et glabres, et couvertes d'écail- ics cendrées à leur surface inférieure. D.ins une grande partie des Indes , riml/i,,T /'rns',-/ i/ir' nrnni.i.Ei rrrus. noiv. DUV on estime beaucoup lo iVuit du Di\- liou. Sa grosseur est à |icupiès celle (l'uu Melon ou de la tête d'un Homme. Une écorce épaisse cl forte, verte dans l'oiigine et jaunissant à la maturité, le recouvre; elle se fend à la partie su- périeure , et c'est alors que le fruit est parfaitement mûr. Il contient une pulpe d'une odeur excellente pour ceux qui en ont déjà goûté , car lors- qu'on en mange pour la première fois, on lui trouve d'abord un goût d'O- gnon qui n'est pas fort agréable à certaines personnes. (G..N.) DURISSUS. REPT. GPU. Espèce du genre Crotale, f. ce mot. (li.) DUROIA. lîOT. PiiAN. Genre de la famille des Uubiacées , et que feu le professeur Ricbard { Jc/. Suc. Lin. Pans. I, p. 107) a réuni au Genipa. /■. Genipa (.4.. h.) DURTOA. BOT. PHAN. Ou trouve dans Linscholqu'une Plante ainsi ap- pelée et que ue décrit pas ce collecteur ar les cellules opposées ou alternes; es nouvelles observations que nous avons eu occasion de l'aire depuis cette époque , la constance des carac- tères que nous ont offerts ces objets, la difféiencc de leur port , etc., tout nous a décidé à les séparer et à en faire deux genres , le premier sous le nom de Dynamène que Savigny ap- pelle Dyasmée, mais dont il ne donne point la description , et nous avons conservé le nom de Sertulaire au se- cond. Lamarck ne les a point adoptés dans son Histoire des Animaux sans vertèbres; il les regarde l'un et l'autre comme des Sertulaires. Les Dynamè- nes se distinguent de toutes lesSertu- lariées par leur petitesse, leurs cellu- les sessiles et opposées, et leur mode de ramification , caractères qui ne s'observent point dans les autres Po- lypiers du même ordre. Les cellules sont quelquefois d'une diaphanéité telle qu'on ne peut les apercevoir qu'avec une forte loupe au sortir de la mer et lorsque les Polypes sont vi- vans ; on est alors tenté de les regar- der comme des Polypes nus fixés à leur tige par un pédicule plus ou moins long ; mais on ne larde pas à reconnaître la cellule qui sert de re- traite à ces petits Animalcules , et dans les Polypiers des collections on les voit souvent au fond de cette cel- lule dessécbés et formant un petit glo- bule presqu'opaque. La substance des Dynamènes est membraneuse ou coraéc. Dans le sein des eaux elles se parent de couleurs brillantes qui se ternissent ou qui disparaissent par leur exposition à l'air et à la lumière. DYS 649 Toutes les espèces, à l'exception de l'Operculée, s'élèvent à peine à quel- 3ues centimètres de hauteur ; cepen- ant leur croissance paraît très-ra- pide; elles sont ordinanement para- sites sur les Hydrophytes ou les au- tres productions marines des diffé- rentes mers qui couvrent la surface du globe. Le genre Dynamène est assez nombreux , et les collections renferment beaucoup d'espèces que les auteurs n'ont encore ni décrites ni figurées. Parmi les principales mentionnées dans les ouvrages , nous citerons la Dynamène operculée , El- lis ,Cor., t. 5, f. b, b, que l'on trouve dans les mers d'Europe , d'Amérique et des Indes. — La Dynam. Pinaslre, Sol. elEllis, lab. 6, iig. b, B, B i. De l'océan Indien. — La Dynam. tubi- forme , Lamx., Gêner. , tab. 66, fig. 6, 7. Parasite sur les Hydrophytes de l'Australasie. — ^ La Dynam. rosacée, EUis, tab. 4, fig. a, a, b, c. Des mers d'Europe. — La Dynam. naine , El- lis, Corail., tab. 5, fig. a, a. De l'o- céan Européen. — La Dynam. dis- tante, Lamx., Hist. Polyp., t. 4, fig. 1 , a, B. — La Dynam. distique, Bosc, Vei-s , III , t. 29 , fig. 2. Sur le Fucus natans, etc., etc. (L.AM..X-) * DYOSPIROS. BOT. PHAN. r. Plaqueminier. DYSCHIRIE. INS. /^. DiscHiHiE. DYS DE RE. Dysdera. abachn. Genre de l'ordre des Pulmonaires, fa- mille des Fileuses , tribu des Tubilè- les ou Tapissières (Règn. Anim. de Cuv. ) , ayant pour caractères suivant Latreille : yeux au nombre de six, très-rapprochés , deux en avant et écartés , les quatre autres postérieurs et formant avec les précédens une li- gne arquée en arrière; la première paire de pieds et ensuite la quatrième plus longue ; la troisième la plus courte de toutes. Les Dysdères s'éloi- gnent des Ségestries parla disposition des yeux et leur ressemblent par le nombre ; elles diôerent sous ce rap- port des genres Glolho , Araignée , Agelène , Nysse, Filislale , Drasse , G5o DYS Clubionc et Aigyronètc, qui en ont huit. Ils ont au reste le corps oblong et l'abdomen mou , avec quatre filiè- res presque égales en longueur ; les mandibules sont longues et avancées; les mâchoires sont droites , allon- gées , anguleuses à leur extrémité et très-dilatées à leur base ; la lèvie est allongée, carrée et terminée par une légère échancrure. Walckenaer (Tab. des Aranéides ) place ce genre dans la division des Araignées claiistralicoles. et en forme de godets ou de suçoirs ; leur bouche est armée de deux man- dibules grosses, arquées, terminées par deux ou trois dents inégales et de deux mâchoires cornées , pointues et fortement cdiées; leur corselet est plus large que long , très-échaucré antérieurement. Le sternum du me- ta thorax est prolongé en pointe; leurs pâtes sont propres à la course cl à la natation , et les quatre dernières sont comprimées enformedelamcs ciliées. Ils passent le premier et le dernier état de leur vie dans les eaux douces et 65a DYT tranquilles des lacs , des marais , des fossés , etc. Ils nagent très-bien et se rendent de temps en temps à la surface de l'eau pour respirer. Ils y remontent aisément en tenant leurs pieds en re- pos et se laissant flotter ; leur corps étant renversé , ils élèvent un peu leur abdomen hors de l'eau et en in- clinent un peu l'extrémité afin que l'air s'introduise dans les trachées en passant par les stigmates, lis sont très-voraces et se nourrissent des petits Animaux qui font leur sé- jour habituel dans l'eau. Ils ne s'en éloignent que la nuit ou à son ap- proche , et la lumière les attire quel- quefois dans les maisons. Ils produi- sent en volant un bourdonnement semblable à celui des Scarabées et des Hannetons, Ces Insectes ont des ennemis qui les incommodent beaucoup ; ce sont des Arachnides très-petites qui s'at- tachent principalement aux articula- tions et aux parties les moins dures. On en connaît deux espèces ; la pre- mière étaitconnuedepuis long-temps, la seconde a été découverte en 1821 par Audouin qui l'a nommée Achly- sie {/^. ce mot). Il en a donné une fort bonne description dans les Mé- moires de la Société d'Histoire Natu- relle de Paris. T. i , i"^^ partie , p. 98. Elle s'attache sur le dos de l'abdo- men , sur les intervalles membraneux qui séparent les anneaux , et se trou- ve recouverte par les ailes et les ély- tres de l'Insecte. Les larves ont le corps composé de onze à douze an- neaux recouverts d'une plaque écail- leuse ; elles sont longues, ventrues au milieu , plus grêles aux deux extré- mités , particulièrement en arrière , oti les deux anneaux forment un cône allongé, garnis sur les côtés d'une trange de poils flottans, avec lesquels l'Animal pousse l'eau et fait avancer son corps , qui est terminé ordinaire- ment par deux filets coniques , bar- bus et mobiles. Dans l'entre-deux sont deux petits corps cylindriques , percés d'un trou à leur extrémité , et qui sont des conduits aériens , aux- quels aboutissent les deux trachées. DYT On distingue cependant des stigma- tes sur les côlés de l'abdomen. La tête est grande , ovale , attachée au corse- let par un cou ; elle porte des mandi- les très-arquées et sous l'extrémité desquelles Degéer a aperçu une fente longitudinale, de sorte qu'à cet égard ces organes ressemblent aux mandibules des larves de Fourmi- lions , et servent de suçoirs ; la bou- che offre néanmoins des mâchoires et une lèvre avec des palpes; les trois pre- miers anneaux portent chacun une paire de pâtes assez longues, do"t ï* jambe et le tarse sontboidésde poils qui sont encore utiles à la natation. Le premier anneau est plus grand ou plus long , et défendu en dessous aus- si bien qu'en dessus , par une plaque écailleuse. Ces larves se suspendent à la surface de l'eau au moyen des deux appendices latéi'aux du bout de leuc queue , et qu'elles tiennent à sec. Lorsqu'elles veulent changer subite- ment de place , elles donnent à leur corps un mouvement prompt et ver- miculaire, et battent l'eau avec leur queue. Elles se nourrissent plus par- ticulièrement des larves de Libellules, de celles des Cousins, des Tipules , des Adèles , etc. Lorsque le temps de leur transformation est venu, elles quittent l'eau , gagnent le rivage et s'enfoncent dans la terre ; mais il faut qu'elle soit toujours mouillée ou très- humide : elles y pratiquent une cavité ovale et s'y renferment. Suivant Rœ- sel, les œufs du Dytique éclosent dix à douze jours après la ponte. Au bout de quatre à cinq jours , la larve a déjà près de cinq lignes de long, et elle se meut pour la première fois. Le second changement de peau a lieu au bout d'un intervalle de même durée, et l'Animal est une fois plus grand. Quand elle a acquis tout son accrois- sement , sa longueur est d'à peu près deux pouces. En été , on en a vu se changer en nymphe au boutde quinze jours , et en Insecte parfait quinze jours après. Les Dytiques ont, outre le cloaque des Insectes de cette fa- mille, un cœcum assez long qui s'a- perçoit dès l'état de larve. Les principales espèces «lu genre Dytique proprement dit sont : Le Dytique très-large, Dyt. la- tiasimus , Vauz., Faun. Jnsecl. Genn. , I.XXXVT , 1. Olivier en a ilonné une figure dans son Entomologie , sous le n"4o,pl. 5, f. 8. Le Dytique circonflexe , Dyi. circumflexus , Fahr., ^avoscu/ella/us, Latr. C'est sur celte es|)èce qu'Au- douin a trouvé son y/chlysia Djtici.Le baron de Mannerheim en a trouvé une autre espèce en Russie sur le Djtiscus Laponicus, Gyl. Le Dytique marginal, , Dyt. mat- ginalis , L. , Panz. , ibid. , m , figuré par Rœsel , dans son 2" vol. , pi. 1, fig. 9, 10 el i'2. Esper en a conservé un pendant trois ans et demi dans un bocal de verre , il lui donnait chaque semaine un petit morceau de bœuf crû gros comme une noisette , sur le- quel cet Insecte se jetait avec avidité et dont il suçait tout le sang. Il peut DZI 655 jciiner au moins quatre semaines. ÏI tue l'Hydrophile brun en le perçant entre la tête et le corselet , la seule partie du corps qui csf sans défense. Esper dit qu'il est sensible aux chan- gcmens de l'atmosphère et qu'il les indique par la hauteur à laquelle il se tient dans le bocal. Dans les Colymbè tes nous citerons : Le COLYMBÈTE BIPUSTULÉ , Co/. lipustulatus , Fabr. , Oliv. , ibid. , pi. 3, fig. 26. Le CoLYMBÈTE A ANTENNES EN SCIE, C. se/raticornis , Payk. {Nov. Jet. Acad. Scient. Stockli. XX , 1 , 5 ) très-singulier par la forme anomale des antennes du mâle dont les quatre derniers articles forment une niasse comprimée et dentée en scie. Toutes ces espèces se trouvent en Europe. ^ (G.) DZIGGET AI OU DZIGIT AI . MAM . Même chose que Czigithai. P^. ce mot et Cheval. (b-) FIN DU TOME CINQUIÈME. Fautes essentielles à corrigcï' dans V article Cui AA,WV\A>\KW« Page 4i , colonue i" , ligue 5, impriment, lisez : imprimant — Colon. 2, lign. 29, dévorent, les Ileibivores et ces Insectes, lisez : dévorent les Her- bivores, enfin ces Insectes. — //i/V/. , lign. 3^ et 33, hordes vivantes, lisez . hordes animées. — Ibid. , lign. 37 , Antiiropolite , lisez .• Anthuopolithl — Pag. 42, colon. r% 36, qui rendent , lisez .qui rendant. — Pag. 44, colon. 2% lign. 17, porté par l'Homme , lisez -. introduit par l'Homme. — Pag 4,fi, colon. 2% lign. sg, aux pieds p;ilmés, lisez • au bec d'Albatro.=;. — Pag. 46, colon. i'% lign. 16, et selon les, lisez . et selon en-,. — Ibid. , lign. 26, ajoutez après nouvelles pins ou moins nombreuses. — Pag 47 [ colon, i" , lign i , soumise à l'expérience, lisez : mise en infusion. m^ m ■■^^'i ■^•V'-^- \ >#' KM.r » .iÀJ^^r