■ •..'" M . ?**%* M . ■ - • ■ • - m D. M. HILL LIBP/py NOBTH GftOLIfM STATE COLLEGE ■% ENTOMOLOGIG4L COLLECTION . DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE. Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs. MM. ad. B. Adolphe Brongniart. A. D. J. Adrien de Jussieu. A. F. Apollinaire Fée. a. n. Achille Richard. ATID. Aurlouin. 11. Bory de Saint-Vincent. c. P. Constant Prévost. d. Dumas. d. ce. De Candolle. D..n. Deshayes. dh..z Di-apiez. E. Edwards. MM. e. D..L. Eudes Deslonchamp». G. Guc'rin. G. DEL. Gabriel Delà fosse. geof. st. -il. Geoffroy St.-Hilaire. G..N. Guillfmin. ii. -M. r.. Henri-Milne Edwards. isid. B. Isidore Bourdon. is. g. st.-ii. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire. K. Kunth. eat. Latreille. La grande division à laquelle appartient chaque article , est indiquée par l'une des abréviations suivantes , qu'on trouve immédiatement après son titre. acae. Acalèphes. ANNEE. Annclides. araciin. Arachnides. bot. crypt. Botanique. Cryptogamie. bot. ni an. Botanique. Phancrogamie. chim. oRG. Chimie organique. ciiim. inorg. Cliiinie inorganique. cirru. Cirrhipèdes. conçu. Conchifères. crust. Crustacés. echin. Echinodermes. ross. Fossiles. géol. Géologie. ins. Insectes. int. Intestinaux. mam. Mammifères. micr. Microscopiques. min. Minéralogie. moll. Mollusques. ois. Oiseaux. pois. Poissons. tolyp. Polypes. psycii. Psychodiaires. rept. bat. Reptiles Batraciens. — ciiÉl. — Cliélonicns. — opii. — Ophidiens. — saur. — Sauriens. zooe. Zoologie. imprimerie de j. tastu, rde de vadgirard, n° 36. DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE, PAR MESSIEURS Audouin, Tsid. Bourdon, Ad. Brongniart , De Candolef. , G. Dei.a- posse, Deshayes, E. Deslonciiamps , Drapiez, Dumas, Edwards, H. -Al. Edwards, A. Fée, Geoffroy Saint-IÎieaire, Isid. Geof- froy Saint-Hilaire, Guérin, Guillemin, A. De Jussieu , Kitnth, Latreille , C. Prévost , A. Richard , et Bory de Saint-Vincent. Ouvrage dirigé par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajouté, pour le porter au niveau de la science , un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs. TOME DOUZIEME. NUA-PAM. PARIS. REY et GRAVIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS Quai des Auguslins , n° 55 ; BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS, Rue de Vaugirard, n° 17. VVXAWVWVVV AOUT 1827. DICTIONNAIRE CLASSIOUE D'HISTOIRE NATURELLE. \ XX *. XX VW WV VW VWV W VW w VV> t\ * VWWVi VW\ V.WW\ W\ V\\WV WV rt\ VW vW VW V^aWWVWV\\VKWV\\VWWVVW.A% NUB NUC * Nuage ou nuée. moee. Noms vulgaires et marchands du Cône Tulipe, (B.) TNUAGES. V. Météores. * NUAGEUX, pois. Syn. de Bolty ou Bolti, espèce du genre Chromis. V. ce mot. (b.) NUBÉCDLA. mole. Mauvais gen- re de Klein {Nov. Meth. Ostrac, pag. 76, pi. 5, n° 90), établi pour quel- ques Cônes dont les couleurs sont nuageuses , notamment le Conus Geo- graphus des auteurs , que Runiph le premier appela de la sorte. (D..H.) * NUBÉCULAIRE. Nubecularia. moll.? foss.? Défiance a signalé, sous ce nom , de petits corps irréguliers appliqués sur l'intérieur des Coquil- les univalves fossiles de Valognes ; ces corps, qu'il est fort difficile de placer dans une classe des Inverté- brés, paraissent formés de loges ir- régulieres dans l'une desquelles on aperçoit , à l'aide de la loupe , une très-petite ouverture vers le bord. TOME XII. Ces corps singuliers, qui font des pus- tules dans les endroits où ils adhè- rent , ont les bords extrêmement minces ; ils ont quelquefois quatre à cinq lignes de longueur. (d..h.) * NUCAMENTACÉES. Nucamen- tacea. bot. phan. Dans ses Fragmens d'ordres naturels , Linné appelait ainsi un groupe qu'il composait des genres Xanthium , Ambrosia , Par- tlœnlum , Micropus et jlrtemisia. Il l'avait d'abord placé auprès des Amenlacées ; mais plus tard il en fit une section des Synanthérées, et y réunit un grand nombre d'autres genres ayant peu d'analogie entre eux. Ce groupe n'a pu être adopté. (A. R.) NDCIFRAGA. ois.(Brisson.)Syn. de Cassenoix. ( Daudin. ) Syn. de Gros-Bec. V. ces mots. (b.) NUCLÉOBRANCHES. Nucléo- branchiata. mole. Blainville (Traité de Malacologie, pag. 4g 1) a établi sous ce nom un nouvel ordre de Mol- lusques , qui est le cinquième des Mollusques dioïques ; il le caracté- 1 2 NUC rise de la manière suivante : organes de la respiration en forme de lanières symétriques, groupées avec les orga- nes digestifs, dans nue petite masse (Nue/eus) situe'e à la partie supérieu- re et ordinairement postérieure du dos; la peau nue, épaisse, comme gélatineuse. Coquille symétrique plus ou moins enroulée longitudinalement ou d'arrière en avant et fort mince. Cet ordre est composé de deux fa- milles : les Nectopodes qui contien- nent les genres Firole et Cu inaire , et les Plé.opodes qui conûeunent les genres Allante, Spiratelle et Argo- naute. L'arrangement et les rapports de ces genres sont bien différens de ce qu'ils étaient avant Blainville ( K. HétÉropodes), et l'ordre lui- même est bien plus éloigné des Mol- lusques Céphalopodes que Lainarck ne lavait pensé , tellement qu'il se trouve ici le dernier de la première classe , les Paraccphalophores dioï- ques après les Inférobranches. V. Nectopodes et Ptéropodes. (d..h.) NUCLÉOTITE. Nucleotites. echin. Genre de l'ordre des Pédicel- lés , ayant pour caractères : corps ovale ou cordiforme , un peu irrégu- lier , convexe ; ambulacrcs complet-, rayonnant du sommet à la base ; bou- che subcentrale ; anus au-dessus du rebord. Ce genre, que Lamarck a éta- bli aux dépens du grand genre Ec/ii- nus de Linné , dilïère à peine de celui que le premier de ces auteurs a nom- mé C issidule {F . ce mol); les espèces qu'il renferme ont également l'anus à la surface supérieure , plus ou moius près du bord; toute la diffé- rence consiste en ce que les anibula- cres d< s Nuciéotites sont complets et s'étendent jusqu'à la bouche , tandis qu'ils sont bornés à la surface supé- rieure dans les Cissidules. Les es- pèces sont peu nombreuses, d'assez petite taille, et n'ont encore été trou- vées qu'à l'état fosaile : ce sont les N. scutata, columùaria, ouuiumet amyg- dala. (E.D..L.) * NUCLEUS. moel. On donne au- jourd'hui ce nom a l'assemblage des NUC viscères saillans ou pendans sous le ventre des Ptéropodes que l'on nom- me aussi Nucléobranches. V. ce mot. (D..H.) NUCULA. bot. piian. ( Lobel. ) Syn. de Bunium Bulbocastanum. (b.) NUCULAINE. Nuculanium. bot. puan. Le professeur Richard, dans sa Classification carpologique , nomme ainsi un fruit charnu , provenant d'un ovaire libre, c'est-à-dire non couronné par le limbe du calice et contenant plusieurs noyaux ou nu- cules disposés circulairement autour de Taxe du fruit. Nous pensons que l'on peut étendre cette définition aux fruits charnus provenant d'un ovaire infère; tels sont ceux du Lierre, du Sureau, du Néflier, des Sapoli- liers , etc. (a. r.) NDCULE. Nucula. mole. Les Nu- cules, confondues par Linné avec les Arches, ne furent séparées de ce genre que par Lamarck ; car Bru- guière , à l'exemple de Linné, les tenait réunies. C'est dans le Systè- me des Animaux sans vertèbres (1801), que ce démembrement eut lieu pour la première fois. Le nouveau genre fut placé à côté des Pétoncles , des Arches et des Cuculiées, avec lesquels il a, sans contredit, beau- coup de rapports, quant à la char- nière; ces genres se trouvent ainsi tous disposés pour une famille. Lors- que Lamarck , dans sa Philosophie Zoologique, disposa les Mollusques en un certain nombre de ces coupes , celle où ces genres furent réunis porta le nom d'Arcacées [V. ce mot). De lloissv, eu adoptant ce genre, dans le Buffon de Sonnini, lui a conservé les rapports indiqués par Lamarck qui n'y apporta lui-même aucuns changemens dans ses divers ouvrages. Cuvier (Règne Animal) n'a admis ce genre qu'à titre de sous- genre des Arches ; il le laisse néan- moins en rapport avec les Pétoncles , de manière que ce genre Arche re- présente la famille des Arcacées de Lamarck. Férussac , Latreiile , Blain- ville, n'ont apporté aucun change- NUC nient dans ce genre ; de sorte que ses rapports semblent désormais fixes et d'une manière fort natuiclle dans la famille des Arcacées , que Blainville nomme aussi Polyodontes. On ne connaissait pas l'Animal des JNucuIes; Blainville, qui a eu occasion de l'exa- miner, l'a caractérisé ainsi : corps subtriquètre ; manteau ouvert dans sa moitié inférieure seulement, à bords entiers, denticulés dans toute la longueur du dos, sans prolonge- ment postérieur; le pied fort grand, mince à la racine , élargi en un grand disque ovale, dont les bords sont garnis de digitatious tenlaculaires ; les appendices buccaux antérieurs assez longs , pointus, roides, et ap- pliqués l'un contre l'autre comme des espèces de mâchoires; les posté- rieurs également roides et verticaux. Coquille transverse , ovale- trigone ou oblongue , équivalve , inéquiïaté- rale; point de facettes entre les cro- chets ; charnière linéaire, brisée, multidentée, interrompue au milieu par une fossette ou par un cuille- ron oblique et saillant , à dents membraneuses , s'avançant souvent comme celles des Peignes; les cro- chets contigus , courbés en arrière ; ligament marginal et en partie in- terne, inséré dans la fossette ou le cuilleron de la charnière. Le genre Nucule a été adopté généralement par tous les auteurs, et il présente en effet des caractères suffisans pour être conservé ; ce n'est pas seulement à eause de la forme de la charnière , mais encore sur l'Animal lui-même qui diffère assez notablement de ce- lui des Arches et des Pétoncles , com- me nous l'avons vu par les carac- tères que nous avons donnés d'après Blainville. La charnière diffère de celle des Arches et des Cucullées, qui est en ligne droite , de celle des Pé- toncles qui est en ligne courbe, en ce qu'elle est en ligne brisée on an- guleuse; elle en diffère encore par le ligament qui, au lieu d'être exté- rieur et appliqué sur des facettes obliques sous les crochets, s'insère sur un cuilleron interne plus ou NUC 3 moins saillant dans l'angle de la charnière , de manière cependant qu'on peut en apercevoir une petite partie au dehors. Les JNucuIes sont des Coquilles marines , en général d'un petit volume , d'une forme presque toujours triangulaire, assez épaisses, nacrées, ayant les bords soit entiers, soit crénelés , selon les espèces. Ce caractère peut servir à établir entre elles deux groupes comme l'a fait Blainville. f Espèces à bords entiers. NUCUXE LANCÉOLÉE , NllCUlo. lan- ceolata , Lamk., Anim. sans vert. T. vi, pag. 58, n° 1; Sowerby, Gênera of Shells , n° 17, fig. 1. Es- pèce extrêmement rare et des plus curieuses tant par la forme que par la disposition de la charnière sur une ligne presque droite; elle présente cependant dans son milieu un cuille- ron interne pour le ligament; cette Coquille est mince, diaphane , allon- gée , ayant le côté antérieur atténué , presque pointu; le côté postérieur est plus arrondi, plus large, mais presque aussi long que l'antérieur, car la coquille est presque équilaté- rale. Kl le est toute blanche. f f Espèces dont les bords sont cré- nelés. Nucule nacrée , Nucuîa marga- ritacea , Lamk., Anim. sans vert. T. vi , pag. 5g , n° 6 ; Arca Nue/eus, L., Gmel., n° 58; Arca margarilacea , Brug., Encyclop., n° 22 ; Chemnitz, Concb. T. "vu, tab. 58, fig. 574, a, b; Encyclop., pi. 3 1 1 , fig. z, a, b; Sowerby, /oc. cit., n* 17 fig. 7. Espèce répandue dans l'Océan européen, la mer du Nord, la Mé- diterranée, sur les côtes d'Angle- terre; elle se trouve fossile en Italie à Bordeaux et dans les faluns delà ïouraine , à Valognes, en Angle- terre , aux environs de Paris, à Cour- tagnon , Parnes , Grignon , etc.; il en est de cette Coquille comme du Lu- cina divaricata , qui est également vivant dans l'Océan européen et la Méditerranée, et qui se trouve fos- sile dans presque tous les lieux où on en observe. (d..h.) 4 NUD NUCULE. Pyrena. bot. puan. Ou appelle ainsi chacun des petits noyaux osseux contenus dans un Nuculaine. V. ce mot. (A. B.) NUDIBRANCilES. Nudibranchia. MOL.1.. Ce fut. Cuvier qui institua le premier l'ordre des Nudibranches parmi les Mollusques Gastéropodes. Uuméril l'avait indiqué sous le nom de Dermobranclies , et Lamarck ne l'a point admis; les Mollusques qu'il ren- fermeont été placés par ce dernier au- teur dans la l'amille des Triloniens, la première des Gastéropodes. Férussac, dans ses Tableaux Systématiques, a imité Cuvier, quant à la place de Tor- dre qui est aussi le premier des Gasté- ropodes; mais il le divise en deux sous- ordres, le premier les Anthobian- ches de Gol Ifuss , qui contiennent une seule famille, les Doris. Cette fa- mille est composée des trois genres Doris , Onchidiore et Poljcère. Le second sous-ordre , les Polj branches de Blainville, est divisé en deux fa- milles : la première, sous le nom de Tritonie, rassemble les quatre genres Tritonie, Doto , Téthys et Scyllée ; et la seconde, les Glauques, en a éga- lement quatre , Laniogère , Glauque , Eolide et Tergipe. Férussac , dans cet arrangement, a admis trois genres de plus que Cuvier; ce sont : Oncbidiore , Doto et La- niogcre. Blainville n'a point adop- té la dénomination de Nudibran- ches; il a divisé cet ordre de Cu- vier en deux ordres , les Polybrau- ebes et les Cyclobranches ( V. ces mots); mais ces deux ordres sont loin d'être placés, dans la méthode, dans les rapports indiqués par les auteurs qui ont précédé ; ils sont ici dans la deuxième sous-classe des Mollus- ques , les Paraccphalophores monoï- ques , dans la seconde section de ces Mollusques qui rassemble ceux dont les organes de la respiration et la coquille, quand elle existe , sont sy- métriques ; cette section contient trois ordres , les Aporobrançhes , les Po- lybranches et les Cyclobi anches (/". ces mots, le premierau Suppl.). u de l'ordre des Hémiptères, >n des Hétéroptères , famille des NUD Latreille (Familles Naturelles du Réè- gne Animal) a admis l'ordre des Nu- dibranches; il le place comme lui au commencement des Gastéropodes, et il le divise en trois familles , les Orobranches , les Séribranches et les Phyllobranches {V. cesmots). Ce qui nous a surpris , c'est de trouver le genre Carinaire dans la première fa- mille , les Orobranches , en rapport avec les Doris , les Polycères et On- chidiorcs : nous discuterons cette opi- nion à l'article de la famille que nous venons de citer. (d..h.) NUDICOLLES. ois. Duméril nomme ainsi dans sa Zoologie Analy- tique sa première famille des Rapa- ces, qui contient les genres Vautour et Saicoramphc. ^".cesmots. (b.) NUDICOLLES. Xudicolles. ins. Tribu section des riétéroplc Géocorises , établie par Latreille , et ayant pour caractères : base de la tête souvent rétrécie en forme de col allongé; corps oblong , plus étroit en avant, avec les pieds anté- rieurs courts, coudés ou courbés; antennes sétacées ; bec à nu , arqué, de trois articles; labre court, sans stries. Les Géocorises de celte tribu diffèrent de celles qui composent la tribu des Membraneuses, par le bec qui , dans ces derniers , est droit et engaîné à sa base ou dans toute sa longueur; les Oculées en sont sépa- rées par leurs yeux très-gros et par leur tète qui n'est point rétrécie pos- térieurement. Les Nudicolles sont carnassiers et piquent très-fort avec leur bec quand on les inquiète. Us habitent en général sur les Plantes ou à terre; quelques-uns vivent dans nos maisons. Latreille place cinq genres dans cette tribu. /"'". les arti- cles HoLOPTIEE, RÉOUVE, PÉTALO- ciieire, Nabis , Zeiajs et Ploièrf. , tant à leurs lettres qu'au Supplé- ment, (g.) * NUDILIVÎACES. Nudilimaces. moel. Latreille (Familles Naturelles du Régne Animal, pag. 178) divise le quatrième ordre des Gastéropodes, NUD les Plilniones , eu trois familks dont la première ai désignée sous le nom de Nudilimaccs ; cette famille est la même que celle des Limaciens de Lamartk, moins le genre Vitrine. Latreillea adopte pour l'arrangement des genres qu'elle coudent celui que Férussac a proposé dans son ouvrage sur les Mollusques terrestres et fin— viatiles ; voici dans quel ordre ils oui été places : f Point de coquille extérieure. i°. Corps entièrement cuirassé. a. Deux tentacules. Genres : Onchide, Onciiidie. b. Quatre tentacules. Genres : Vagtnule , Véboni- CELLK. 2°. Corps cuirassé seulement an- térieurement. Quatre tentacules rétractiles dans tous. Genres : Limace , Arion , Lima- CELLE , PaRMACELLE. ff Une coquille extérieure. Quatre tentacules. Genres : Plectrophore , Testa- celle. V. Limaciens. (d..h.) *NUDIPÈDE. mam. Espèce du genre Marte. V. ce mot. fis. g. st. -il) NUDIPÈDES. ois.Vieillotdonnece nom au premier ordre des Gallinacces, qui contient, dans sa méthode, les genres Hocco, Dindon, Paon,Eperon- nier , Argus , Faisan , Coq , Monaul , Pintade , Rouroul , Tocro , Perdrix , Tinamou et Turnix. T" . tous ces mots. On a aussi appelé Nudipcde une es- pèce de Hibou. V. Chouette, (b) NUDIPELLtFÈRES. bept. Cette classe, la quatrième du Système de Blainville , contient quatre ordres : Les Batraciens , qui sont les Gre- nouilles, Crapauds, etc. Les Pseudo -Sauriens ou Sala- ma ndres . Les Amphibtens , qui sont les Pro- têes et les Syrènes. NDL 5 Les Psïudophydie wsi, ou Cœciltes, * NUEE, moll. T". Nuage. NUÉE D OR. moll. Nom vulgaire et marchand du Cunus Magus. (b.) NCGA. bot. pman. Espèce du gen- re Guilandina , figuré dans Yllerba- rium sl/nboineme , T. v, tah. 5o. (u.) NUIL. eot. piian. (Fouillée, Per. part. 2, tab. ij.)Syn, de Neoltia es , on a ajouté lessuivans : tête ronde; yeuxgrands, rapprochés et dirigés en avant; l'os jugal sans ouverture appréciable à la simple vue ; les intermaxillaires courts, verticaux et sans saillie; les oreilles courtes et velues ; la langue rude ; les narines entourées d'un mufle; le pelage laineux; les os de la jambe et du bras distincts; le ti- bia plus long que le fémur, et le tarse égal en longueur au métatarse (Geofhoy Saint-Hilaire, Tableau des Quadrumanes, Ann. Mus. T. XIX ; et Desmarcst , Mammalogic ). Quant C-IUlit/iirr fuu'.l ,lir' JcAmtl-. sculp'. NYCTÉRIS1TI0N À FEUILLES hMXfflÉXAdWTTMSniffl IIIHI'MKIM. kimih. me au système dentaire , il nous suffira de dire , au sujet des canines et des molaires, qu'elles sont très-sembla- bles à celles du Loris : il en est de même des incisives inférieures , dont le nombre est de six , et qui sont pro- clives , comme cela a généralement lieu chez les Lémuriens. Le nombre des supérieures varie de deux à qua- tre ; les incisives latérales étant tou- jours, lorsqu'elles existent, beau- coup plus petites que les deux au- tres : celles-ci sont constamment sé- parées sur la ligne médiane par un intervalle vide , assez étendu. Le Mu- séum possède maintenant plusieurs squelettes de Nyciicèbes , dont quel- ques-uns , qui lui ont été envoyés de Sumatra par Duvaucel , sont dans le plus parfait état de conservation ; leur comparaison avec celui des Lo- ris donne le même résultat que l'exa- men des caractères extérieurs : beau- coup de ressemblance générale avec d'importantes différences sur quel- ques points. Le nombre des côtes est de seize. Les Nycticèbes diffèrent peu des Loris parleurs habitudes : leur len- teur et leur indolence sont excessives; d'où les noms de Paresseux et de Tardigradus qui leur ont été donnés par Vosmaër, par Linné, par Séba et par quelques autres auteurs. Ces Animaux semblent même ne pouvoir se soutenir. Lorsqu'ils marchent à quatre pales, leurs jambes s'écartent Je leur corps, de sorte que leur poi- trine et leur ventre touchent presque le sol; ce qui leur donne une phy- sionomie fort singulière , et ce qui les a fait comparer à de jeunes Chiens qui viendraient de naître, et que leurs membres n'auraient point en- core la force de porter. Cette curieu- se observation peut seule nous faire comprendre les remarques faites sur les Nycticèbes par Vosmaër et par d'Obsou ville (Essais Philos, sur les mœurs de divers Animaux étrangers) : le premier mous dit que la marche de ces Animaux est une sorte de repta- tion, et le second affirme que, lors- qu'ils paraissent se hâter, ils parcou- INYC 25 rent à peine un espace de quatre toises en une minute. Cette lenteur les a quelquefois fait comparer aux Bradypes ou Paresseux , avec les- quels ils ont aussi assez de ressem- blance par leur voix : on les entend continuellement, surtout lorsqu'on les irrite , répéter sur un ton plain- tif un cri que Vosmaër exprime par les syllabes aï , aï. Ils dorment pres- que tout le jour, la tête posée sur la poitriue; et l'étendue considérable de leurs orbites annonçait en effet en eux des Animaux nocturnes. Leurs pupilles sont transversales , et suivant F. Cuvier , elles peuvent se fermer entièrement; ce qui explique- rait parfaitement l'assertion de d'Ob- sonville, qui nous les représente comme ne redoutant nullement l'é- clat de la lumière solaire. Suivant le même auteur, ils mangent volon- tiers des fruits sucrés et du pain ; mais ils sont surtout friands d'oeufs , d'Insectes et de petits Oiseaux. « S'il apercevait, dit d'Obsonville au sujet de l'individu qu'il a eu occasion d'ob- server , s'il apercevait une pièce de pareil gibier, que je m'amusais à at- tacher à l'autre extrémité de la cham- bre , ou à lui présenter en l'ap- pelant, aussitôt il s'approchait d'un pas allongé et circonspect , tel que celui de quelqu'un qui marche en tâtonnant. Arrivé environ à un pied de distance de sa proie, il s'arrêtait : alors , se levant droit sur ses jambes , il s'avançait debout , en étendant doucement les bras, puis tout-à-coup le saisissait , et l'étranglait avec une prestesse singulière. » On a cherché à expliquer la lenteur des Nycticèbes par une disposition particulière que présen- tent les artères de leurs membres ; disposition dont ou doit la connais- sance à Carlisle. Suivant cet auteur, l'artère brachiale est entourée d'un lacis vasculaire résultant de l'anas- tomose d'un très-grand nombre de rameaux, fournis par l'axillaire ; et la même chose a lieu à l'extrémité inférieure, à l'égard delà crurale. Cette même disposition existerait éga- a6 NYC lement, suivant Carlisle, chez tous les Mammifères remarquables par leur excessive lenteur , tels que le Loris et les Bradypes ; et il est de fait Su'elle a été retrouvée par Quoy et aimard clans une des espèces de ce dernier genre. Le Nycticèbe du Bengale, Nyc~ ticebus Bengalensis, Geoff. St.-Hil. , est l'espèce la plus anciennement et la mieux connue : c'est à elle qu'on a rapporté le Lemur Tardigradus de Linné; le Loris du Bengale , de Buf- fon ; le Paresseux pentadactyle du Bengale, de Vosmaér, le Thevangues ou Tongrcs de d'Obsonville , et le Poucan ou Lori-Poucan de Du- vaucel et de Fr. Cuvier. Geoffroy Saint-Hilaire le caractérise ainsi : pelage roux ; ligne dorsale brune ; museau large; quatre dents incisives à la mâchoire supérieure. Sa lon- gueur totale est d'un pied environ. Le Nycticèbe de Java, Nycticebus Javanicus , est une espèce établie (Ann. du Mus. T. xix) par Geof- froy qui l'a ainsi caractérisée : pe- lage roux ; ligne dorsale plus fon- cée; museau étroit; deux dents in- cisives à la mâchoire supérieure. Sa taille est peu différente de celle du Nycticèbe du Bengale. — On voit par cette phrase caractéristique que ces deux espèces se ressemblent beau- coup : elles sont d'ailleurs très-im- parfaitement connues , et sujettes à de nombreuses variations; circonstances qui rendront fort difficile l'histoire des Animaux de ce genre, tant que l'on n'aura pas reçu de l'Inde des individus de différens sexes , et en assez grand nombre pour permettre , au mojren de comparaisons multi- pliées, de lever tous les doutes que l'on peut conserver jusqu'à ce mo- ment. C'est seulement alors qu'il sera possible d'établir d'une manière plus certaine et sur des bases moins va- gues, les véritables caractères des es- pèces. Le Nycticèbe de Ceylan, Nyc- ticebus Ceylonicus, Geoff. St. — Hïl. , est une espèce seulement connue par une planche de Séba, et par la des- NYM cription qu'en a donnée le même au- teur sous le nom de Tardigradus Cey- lonictts : elle serait caractérisée par son pelage d'un brun noirâtre avec la ligne dorsale noire. Quant au Potto de Bosman , tour à tour placé parmi les Nyclicèbes et parmi les Galagos , et depuis consi- déré comme type d'un genre nou- veau , nous n'ajouterons rien à ce qui a été dit ailleurs ( V. Galago) de cet Animal , encore très-imparfaite- ment connu. (is. o. st. -H.) NYCTICORAX. ois. (/^.Héron- Bihoreatj. ) Ce nom, qui signifie Corbeau de nuit, fut indifféremment appliqué à l'Engoulevent et à la iiulolc. Il est mentionné dans les saintes Ecritures , où un prélat de la cour de Louis XIV qui demandait ce que c'était , prenait Nyclicorax pour un officier de la cour du juif David. (b.) NYCTINOME. Nyctinomus. mam. V. Vespertilion. * NYCTOPHILUS. mam. Leach a proposé (ïransact. delà Société Lin- néenne , T. xili, première partie) d'établir sous ce nom un nouveau genre dans la famille des Chauve- Souris Insectivores à feuilles nasales; ce genre est composé d'une seule es- pèce dont la patrie est iuconnue, et que Leach a dédiée à Geoffroy Saint- Hilaire. Nous ferons connaître , dans l'article Vespertilion, les caractères assignés par Leach au Nyctophilus Geqffroyi. (is. G. st.-ii.) NYLGAUÏ. mam. Espèce du genre Antilope. V. ce mot. (b.) NYMPHACÉES. conçu. Lamarck , dans son dernier ouvrage , a proposé de rassembler dans cette famille un certain nombre de genres dont quel- ques-uns ont été démembrés des So- lens , et quelques autres des Vénus. Cette famille dans la manière de voir de Lamarck peut servir d'intermé- diaire entre les Solens et les Conques. Elle n'a point été adoptée par Cuvier, mais Férussac l'a admise en y appor- tant quelques changemeus dont le NYM plus important a été d'en ôter le genre Crassine pour le porter près des Crassatclles. Lamarck caractéri- se ainsi celte famille : deux dents cardinales au plus sur la même val- ve; coquille souvent un peu bâil- lante aux extrémités latérales ; liga- ment extérieur; nymphes en général saillantes au-dehois. Il divise cette famille en deux sections de la ma- nière suivante : 1. Nympiiacées solenaires. Genres : Sanguinolaire , Psam- MOBIE, PsAMMOTÉE. 3. Nympiiacées teleinaires. a. Une ou deux dents latérales. Genres : Telline , Corbeille , LUCINE , DoNACE. b. Point de dents latérales. Genres : Capse, Crassine. V. ces différens mots. (d..ii.) NYMPHiEA. BOT. PIIAN. r. NÉ- NUPHAR. NYMPHALE. Nymphalis. ins. Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Diurnes , tribu des Papil- lonides, division des Nacrés, établi fiar Linné qui donnait ce nom , dans es dernières éditions de son Sjstema Naturœ , à une des grandes divisions de son genre Papillon. Cette coupe a été adoptée par Réaumur, et d'après lui par Geoffroy qui l'a subdivisée d'après la forme des pâtes et des che- nilles. Scopoli et Degéer ont profité des moyens de Réaumur pour divi- ser encore cette coupe. Après eux Fa- bricius est venu transformer toutes les divisions que ses prédécesseurs avaient faites dans les Papillons-Nym- phales de Linné en autant de genres, en y en ajoutant quelques-uns qui lui sont propres. Enfin Latreille est venu arrêter cette confusion , et il a adopté quelques-uns des genres de Fabricius en en rejetant un grand nombre basés sur des caractères trop peu importans; il a donc conservé dans le genre Nymphale proprement dit les Papillons qui ont pour carac- NYM 37 tères : antennes terminées en une pe- tite massue allongée ; longueur des palpes inférieurs ne surpassant pas notablement celle delà tête; ces pal- pes étant très-poilus et leur dernier article n'étant, au plus, que d'une demi-fois plus court que le précédent. Chenilles n'ayant que quelques épi- nes ou quelques tubercules avec l'ex- trémité postérieure du corps four- cbue. Les Nymphales se distinguent des Vanesses , Biblis et Satyres par les antennes qui, dans ces derniers, sont terminées brusquement par un bouton court. Le genre Morpho de Fabricius en est séparé par les anten- nes presque filiformes, légèrement et insensiblement plus grosses vers leur extrémité. Les Argynnes sont bien distinctes des Nymphales par leurs antennes finissant brusquement par un bouton en forme de toupie , et par leurs palpes inférieurs dont le der- nier article est grêle et aciculaire ou en pointe d'aiguille. Les Nymphales sont des Papillons de haut vol , et leurs ailes, fortes et épaisses, l'ont bien voir qu'ils sont destinés à pla- ner au haut des grands Arbres dans les forêts. Leur tête est petite, elle porte deux yeux ronds, saillans au- dessus et entre lesquels sont insérées les antennes. Leurs pâtes antérieures sont très-petites et inutiles pour mar- cher ou même se retenir posés sur les corps • elles sont composées com- me les suivantes , mais leurs tarses ne sont pas terminés par des crochets; ces pâtes sont toujours appliquées sur les côtés du thorax et leur genou est dirigé vers la tête; cette disposition leur a valu le nom de pâtes en pala- tine. Les autres pieds sont trois fois plus grands; la jambe est un peu plus courte que la cuisse; les tarses sont de la longueur de la jambe, de cinq articles dont le premier est aussi long que les quatre autres ensemble; le dernier est terminé par deux cro- chets recourbés. L'abdomen des Nym- phales est de grandeur moyenne, il n'est pas embrassé par un prolonge- ment des ailes inférieures. On trouve des espèces de ce genre dans tous les \ 28 NYM pays du monde. Eu général, ces Pa- pillons sont ornés des couleurs les plus brillantes et les plus varices. Les grands bois des environs de Paris en nourrissent quelques espèces qui font l'ornement des collections et dont les couleurs sont admirables. Ces Lépidoptères aiment beaucoup les excrémens et l'urine et en général toutes les matières en fermentation. On profite môme de cette circons- tance pour les attirer à terre et pour les prendre. Quand les grands Syl- vains (Njmpâ. Populi) ou les autres grandes espèces voltigent au sommet des Arbres, et ne descendentpas à la portée du chasseur, il n'a qu'à met- Ire dans la route qui traverse le bois un tas de crottin de Cheval, ou bien des Pommes pourries, ou encore de l'urine ; il ne tardera pas à voir les Nymphales venir et se poser sur ces matières. Ce singulier goût pour les matières en fermentation leur est commun avec un grand nombre d'In- sectes. Le genre Nymphale est très- nombreux en espèces. Godard (En- cyclop. Méthod. , article Papillon) , en décrit deux cent soixante-sept qu'il place dans un grand nombre de divisions. Latreille (Nouveau Dict. d'Histoire Naturelle) n'a fait que deux grandes divisions dans ce genre. Nous allons les présenter ici avec quelques-unes des espèces qu'elles renferment. I. Ailes tiès-arrondies , sans den- telures ni prolongemens en forme de queue au bord postérieur. Nymphale Sorana , iïymphalis Sorana, God., Encycl. Méth., article Papillon, p. 422, n. 229. Ailes ayant deux pouces et demi d'enver- gure, noires, glacées de violet, su- périeures , ayant de part et d'autre deux bandes cramoisies dont l'anté- rieure commence au-dessus des se- condes ailes ; dessous de ces derniè- res avec deux yeux et une ligne très- anguleuse , bleus. Cette espèce ha- bile le Brésil. TI. Ailes dentées ou sinuées au bord postérieur , celui des inférieures NYM ayant , daus plusieurs , des prolonge- mens en forme de queue. a. Massue des antennes formée presque insensiblement et grêle. f Ailes étroites elallongées. Genre : Nlptis , Fabr. Nymphale de l'Érable, N. Ace- ris, God., Fabr., Latr.; Papilio Ace- vis, Ubn. Herbst, tab. 255, fig. 5,6; Papilio leucolhoa et columella , ib. et Cram. ; Papilio plantillia , Ilubn. Le Sylvain à deux bandes blanches , Engram. Deux pouces et demi d'en- vergure ; ailes dentées, d'un noir brun en dessus , fauves en dessous, avec trois bandes blanches maculaires ; bande de la base des supérieures lon- gitudinale et lancéolée. La femelle ressemble au mâle, seulement elle est plus grande. Cette espèce se trouve depuis les îles de la Sonde jusqu'en Autriche inclusivement. Les indivi- dus des Iudes-Orientales sont, comme le dit fort bien Fabricius , plus grands que ceux d'Europe. ff Ailes guère plus longues que larges. Genres : Limenites et Apa- TUKA,Fabr. Nymphale nu Peuplier , N. Po- puli, Latr., God., Fabr.; Papilio Populi, L., etc., etc. Le Sylvain , Engram., Pap. d'Eur. T. i,p. 26, pi. 9 , fig. 10, A, D (mâle) , et le grand Sylvain (la femelle ) , de trois pouces à trois pouces et demi d'envergure ; ailes légèrement dentées , d'un brun noirâtre en dessus, avec une bande blanche maculaire , un cordon de lunules fauves et une double ligne marginale d'un bleu ardoisé. La che- nille de ce beau Papillon est verte, nuancée de brun , avec l'anus ou la tête fauves ou rougeâtres. L'anus est un peu fourchu. Le dos offre des éminences charnues et épineuses , dont les deux antérieures plus gran- des et les postérieures un peu recour- bées en arrière. Elle vit sur le Trem- ble et sur les Peupliers noir et blauc. La chrysalide est obtuse antérieure- ment , jaunâtre, mouchetée de noir, avec uue bosse arrondie vers le mi- WYM lieu du dos. C'est du 10 au i5 juin que l'Insecte pariait en sort. Celle es- pèce se trouve dans les contrées sep- tentrionales de l'Europe. On la ren- contre aux environs de Paris, niais elle y est rare. Nymphalp. Iris, N. Iris, Godard, Lalr. ; Papilio Iris, Fabr. ; PàpîltO lole, Esp. ; P api Ho Beroe , Herbst, tàb. 229 , fig. 3-6 , tab. 25o, fig. 1-2 ; Maniola Iris , Scbrank. Le Grand- Mars changeant, Engram., Papillons d'Europe, lab. 1 , p. 1S7, pi. 5i , fig. 62 , A-u (mâle); le Grand-Mars non- changeant, ibiti. (femelle). Deux pouces et demi à trois pouces d'en- vergure; ailes dentées, d'un brun obscur avec un rellet violet dans les mâles, des taches aux supérieures et une bande uni dentée aux inférieures blanches ; dessus des supérieures sans taches oculaires. Celte espèce varie beaucoup, et ses variétés ont été érigées en espèces par un grand nombre d'auteurs. Ce Papillon est un des plus beaux de notre pa}rs; vu y divers angles, ses ailes paraissent du plus beau bleu. Il habite les par- ties basses des bois et se tient sur la cime des Chênes; il n'en descend qu'entre onze et deux heures , et vient en planant se poser sur la fiente, sur les Arbres qui suintent, ou sur d'autres corps en décompo- sition. On le trouve dans le nord de la France et aux enviions de Paris dans les bois de Meudon, Bondy, Saint-Germain , etc. u. Antennes terminées brusque- ment en un bouton obeonique , gros tt allongé. Genre: Paphia, Fabr. NymphàXE Jasius , Nympkalis Ja- sit/s , Latr. , God. ; Papilio Jasius , Fabr., L. ; Papilio Jason, L., Herbst , Cramm. ; Papilio Rhea , Iiubn. , Pap. , t. n5 , f. .r>8o, ôSi. De trois à quatre pouces d'envergure; bord pos- térieur des premières ailes plus ou moins concave; bord coirespondant des secondes avec deux queues exté- rieures , linéaires et aiguës. Ailes su- périeures ayant de part et d'autre une raie maculaire et le bord postérieur NYM de sa 5a MAI radicule ; mais d'abord nous ferons remarquer que ce genre manquant d'cndosperme, ces deux appendices en tiennent en quelque sorte lien; ils étaient nécessaires ici pour rem- placer l'endoi^perme et fournir à la jeune Plantule les premiers maté- riaux de son développement , le cotylédon étant extrêmement mince et ne pouvant servir à cet usage. Si l'on retranche ces deux appen- dices, il n'existe plus de différence entre l'embryon du Nélumbo et celui du Nénuphar. Si nous parvenons à prouver qu'ils sont une dépendance de la radicule, nous nous croirons dispensé d'établir que le sac indivis est le cotylédon , puisque nous l'a- vons déjà démontré pojr le genre Nymphœa. Nous ferons remarquer d'abord qu'il n'est pas rare de trouver dans les Plantes monoco- tylédones des embryons dont la ra- dicule offre un volume excessive- ment considérable relativement aux autres parties ; c'est à ces embryons que le professeur Kichard a donné les noms de Macrorhizcs et de Ma- cropodes , et Gaertncr celui d'em- bryons vitellifères. Ainsi, dans le • • • i Ruppia marilima, presque toute la masse de l'embryon est formée par un gros corps arrondi, qui est évi- demment une dépendance de la ra- dicule. Il en est de même dans le Zostera marina. Quand on examine son embryon , on voit qu'il a une forme ovoïde allongée. Sur l'un de ses c"'.NYSSA). 11. Biown avait fait remarquer le premier, d'a- près les observations de Gaertner et de Richard sur le fruit de ce genre , qu'il était fort éloigné des Elœagnées, et qu'on ne pouvait le réunir aux Santalacées.Dansla Monographie des Elœagnées publiée par notre collabo- rateur Achille Richard ( Mém. de la Société d'Hist. Natur. T. t , p. 079), il est dit que le Nyssa a tous les caractères des Combrétacécs, à l'exception de son albumen charnu. A.-L. De Jussieu ne propose l'établis- sement des Nyssées que pour obtenir de nouveaux renseignemens pris sur les Plantes vivantes, et qui pourront ou confirmer ou faire rejeter l'exis- tence de cette famille. (g..n.) NYSSON. Nysson. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères , section des Porte-Aiguillons , famille des Fouisseurs , tribu des Nyssoniens , établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes avec ces caractè- res : antennes insérées près de la bouche, plus grosses vers leur extré- mité et dont le dernier article est crochu dans les mâles; mandibules sans dentelures; labre petit, caché ou peu saillant; segment antérieur du tronc très-court, transversal, li- néaire; ailes supérieures pyant trois cellules cubitales complètes, dont la seconde, qui est pétiolée , reçoit les 58 NYS deux nervures récurrentes ; deux pointes fortes à l'extrémité du cor- selet; pâtes courtes; abdomen ovoï- de , conique. Fabricius n'a connu que trois espèces de ce genre, et il les a placées dans trois genres diffé- rens ; ainsi l'une était pour lui un Frelon, l'autre un Sphex , et ensuite un Pomp\le , et la troisième un Mel- line, et plus tard un Oxybèle. Les INyssons ont beaucoup de rapports avec les Arpactes de Jurine, ouïes Gorytes et les Oxybèles de Latreille. Mais ils en diffèrent par leurs man- dibules sans dents au côté interne et par beaucoup d'autres caractères. Les Nitèles eu diffèrent , ainsi que les Oxybèles, par leurs ailes supérieures qui n'ont qu'une seule cubitale fer- mée ; enfin )e genre Pison, qui a trois cellules cubitales comme les Nys- sons , en est bien distinct par ses yeux éebancrés, ce qui n'a pas lieu chez les premiers. La tête des ]Nyssons est de la largeur du corselet, compri- mée sur le devant; leurs yeux sont grands, entiers, oblongs et peu sail- lans; sur le vertex et entre les yeux se voient trois petils yeux lisses dis- posés en triangle. Les antennes in- sérées à la partie antérieure du front, sont filiformes, à peine renflées au- delà du milieu , plus courtes que le corselet et composées de douze arti- cles dans les femelles et de treize dans les mâles. Le dernier article , dans les mâles seulement , est un peu crochu. La lèvre supérieure est peu avancée , large , cornée et en- tière ou à peine échancrée. Les man- dibules sont dures, cornées et sans dents. Les mâchoires sont cornées, dures et terminées par deux pièces courtes, dont l'inférieure est beau- coup plus petite que l'autre; au dos de ces mâchoires sont insérés les pal- pes maxillaires qui sont plus longs que les labiaux , filiformes , compo- sés de six articles. La lèvre inférieure est courte, petite, formée de deux petites pièces qui paraissent mem- braneuses , et sur les cotés desquelles sont insérés des palpes labiaux. Ceux-ci sont filiformes et composés jNYS de quatre articles presque égaus. Le corselet est un peu convexe, arrondi , et sa pièce antérieure nommée collier est très-courte, lisse, un peu élevée. La pièce postérieure est terminée , de chaque côté, par une petite épine. Les ailes ne dépassent pas l'abdo- men en longueur; les pales sont de longueur moyenne , et l'abdomen est ovale, pointu et armé d'un aiguil- lon dans les femelles, et un peu échancré dans les mâles, qui sont privés d'aiguillon ; il tient au corse- let par un pédicule très-court. Les Nys-,ons se rencontrent plus particu- lièrement sur les fleurs en ombelles, et dans les lieux chauds et sablon- neux. Ces Insectes paraissent être propres aux pays chauds ; leur ma- nière de vivre et leurs larves sont encore inconnues. Ce genre n'est pas très-nombreux en espèces. Obvier , Encycl. Méth., en décrit onze ; parmi les trois ou quatre espèces que l'on douve aux environs de Paris, nous citerons : Le Nysson interrompu , Nysson interruptus , Latr., Jurine , Oliv-, Panz. {Faun. Gcrm. , fa se. 12 , tab. 1 5); Mellinus interruptus, Fabr., Eut. Syst. Suppl.; Oxybelus interruptus, Fabr. (Syst., Piez., p. 016). Long d'à peu près trois lignes ; antennes et tète noires , avec un léger duvet argenté au-dessus de la bouche ; corselet noir, pointillé, marqué d'une petite raie courte, jaune, à la partie anté- rieure, d'un point sur les côtés et d'un autre écailleux à l'origine des ailes. Abdomen noir, pointillé , mar- qué de trois bandes jaunes, inter- rompues. Pales fauves , avec une partie des cuisses noire. On trouve cette espèce sur les ombelles des Ca- rottes et sur d'autres Ombellifères , dans les lieux chauds des environs de Paris. Olivier en a observé, dans l'île de Rhodes , une variété dont les pâtes sont noires. (g.) NYSSONIENS. Nyssonii. ma. Tri- bu de l'ordre des Hyménoptères , section des Porte-Aiguillons, famille des Fouisseurs, établie par Latreille ODE et à laquelle il donne pouv caractè- res : mandibules point échanci écs in- térieurement ; premier segment du tronc très-court, ne formant qu'un simple rebord linéaire et transversal. Labre petit, caché, soit entièrement, soit en partie; pieds courts; abdo- men ovoïde conique. Les Insectes de cette tribu aiment les lieux chauds et arides ; on les rencontre sur les lleuis; ils ressemblent beaucoup aux Larrales; mais ce qui les en distingue le plus, est la partie inférieure des mandibules qui a une profonde échancrure chez les Larrates. La- OBE 5q treille divise celte tribu ainsi qu'il suit : f Yeux entiers. a Trois cellules cubitales fennecs. Genres : Astate , Nysson. /â Une seule cellule cubitale fermée. Genres : Oxybèee, INytèee. fj- Yeux échancrés ; trois cellules cubitales fermées. Genre : Pison. V. ces mots, (g.) NZFUSI et NZIME. mam. La Ci- vette au Congo. (JJ.) o. OARIANA. ois. Espèce du genre Tinamou. V. ce mot. (dr..z.) * OBCONIQUE, OBCORDIFOR- ME , etc. bot. phan. Ces expressions et toutes les autres analogues, sont formées de la contraction de l'ad- verbe Obversè et d'un adjectif. Ainsi , Obconique se dit d'un corps en cône renversé , c'est-à-dire ayant la pointe en bas; Obcordiforme s'emploie pour les feuilles ou autres parties qui ont la forme d'un cœur renversé , c'est- à-dire dont la pointe est en bas. (A. KO OBEAU ou OBEL. bot. phan. Vieux noms français du Peuplier blanc. (b.) * OBEJACE. Obœjaca. bot. pu an. Genre de la famille des Synanthé- rées , Corymbifères de Jussieu , et de la Syngéuésie superflue , L. , pro- posé dans le Dictionnaire des Scien- ces Naturelles par Cassini , qui l'a formé aux dépens du genre Scnecio de Linné. Il correspond à la seconde section de ce dernier genre , laquelle est caractérisée par sa calathide ra- diée , dont les fleurs marginales sont roulées en dessous. Dans les Séne- çons, toutes les fleurs de la calathide sont uniformes , à corolles régulières et hermaphrodites. Les Obéjaces ne peuvent donc être confondues avec les Séneçons; mais elles offrent beaucoup de rapports avec les Jacobées {Tr . ce mot), surtout par les fleurs en lan- guette et femelles de la circon- férence. Ces fleurs offrent pourtant quelques différences ; elles sont , dans les Obéjaces , inégales et dissembla- bles; elles s'épanouissent plus tard que les fleurs centrales ; leur lan- guette , ordinairement lancéolée et très-entière , n'excède pas en lon- gueur le tube qui les porte ; elle est courbée en dehors au sommet, plus roulée en spirale, jamais étalée hori- zontalement; les corolles des fleurs centrales ont le limbe ordinairement étroit et plus court que le tube ; les ovaires s'allongent beaucoup après la 4o OBE fécondation; enfin, l'involucre est égal aux fleurs du centre au commen- cement de la fleuraison , et plus court que les fleurs après la fleuraison. Ce genre se compose des Senecio viscosus et sylvaticus , L. , auxquels Cassini donne les noms d'Obœjaca viscosa et sylvatica. Ces deux Plantes sont assez communes dans les bois et les localités pierreuses des enviions de Paris et dans toute l'Europe. (G..N.) OBE LIE. Obelia. acat,. Genre de Médusaires de l'ordre des Acalèphes libres , ayant pour caractères : un corps orbiculaire, transparent, sans pédoncule et sans bras ; des tenta- cules au pourtour de l'ombrelle; un appendice court à son sommet ; qua- tre bouches. Ce genre établi par Péron et Lesueur , adopté par La- marck, réuni aux Cyanées ( F", ce mot) par Cuvier, ne se distingue des Epbyres ( V. ce mot) que par la présence des tentacules au pourtour de l'ombrelle , et d'un appendice globuleux situé à la surface supé- rieure. Il ne renferme qu'une espèce microscopique , Y Obelia pkarulina , observée sur les côtes de la Hol- lande. (E.D..L.) * OBELTE. Obelia. polyp. Genre de Polypiers de l'ordre des Escharées dans la division des Polypiers pier- reux , ayant pour caractères : Po- lypier encroûtant , subpyriforme , presqu'épars au sommet, ensuite rap- f>roché en lignes transversales régu- ières ou irrégulières; un sillon trans- versal semble le partager en deux parties égales. Ce genre établi par Lamouroux ne paraît pas différer es- sentiellement des Tubulipores de Lamarck; nous avons donc cru suf- fisant de rapporter ici ce que l'au- teur a dit de ce Polypier dans son Exposition méthodique , en avertis- sant que les caractères génériques ont été établis sur une seule espèce , nommée dans l'ouvrage cité Obelia tubulifera, et provenant de la Médi- terranée , sur les Fucus. V. Ttjbu- LIPORE. (B. D..Ii.) OBE OBÉLISCAlRE. Obeliscaria. bot. phan. H. Cassini a établi sous ce nom un genre ou sous- genre aux dépens des RudbecAia, Plantes qui appartien- nent à la familledesSynanthéréeset à la tribu des Ilélianthées. 11 n'en diffère que parce quo sou aigrette est com- plètement nulle. L'espèce qui a servi de type à cette nouvelle division gé- nérique , est le Rudbechia pinnata , Ventenat (Jardin de Cels, tab. 71 ). C'est une Plante herbacée, dont les liges sont élevées d'environ deux mètres, dressées, rameuses, striées et pubescentes. Les feuilles infé- rieures sont ailées , à folioles ovales , lancéolées, dentées en scie, pubes- centes, à trois nervures; les intermé- diaires sont divisées en trois ou cinq lobes oblongs, légèrement dentés; les supérieures sont simples ; les unes dentées , les autres entières. Les fleurs forment des capitules terminaux et solitaires ; elles ont le disque pourpre et la couronne jaune. Cette Plante est indigène de l'Amérique septentrio- nale. Selon Cassini, le genre Obelis- teca de Rafinesque est ie même que YObelisca/ia.lie nom donné par l'au- teur américain a semblé trop mal construit à Cassini pour être admis sans modification. (g..n.) OBEL1SCOÏHECA. bot. phan, Vailhnt avait nommé ainsi le genre qui fut plus lard proposé par Linné sous celui de Rudbeckia. Pr. ce mot. Adanson , rétablissant la dénomi- nation imposée par Vaillant, adjoi- gnit à ce genre Y Asieriscus de ïour- nefort, qui en est tellement éloigné, que loin d'être son congénère , iî n'appartient pas à la même tribu naturelle. (g..n.) OBÉLISQUE et OBÉLISQUE CHINOIS, moll. Espèce du genre Céritbe. V. ce mot. (b.) *OBELISTECA. bot. phan. (Rafi- nesque.) Synonyme à.' Obeliscaria de Cassini. V. Obéliscaire. (g..n.) *OBEINTONIA. bot. phan. Au- guste Saint-Hilairc ( Plantes remar- quables du Brésil, p. 100) cite ce OBI nom , employé par Velloso , comme synonyme de son genre Galipea. F. ce mot. (g..n.) * OBEREAU. ois. Tour Hobereau. /"'". Faucon. (b.) OBERNA. bot. rHAN. Ce genre, formé par Adanson , et dont le Cu- cubalus bacciferus était le type, n'a pas été adopté sous ce nom. F", Cu- cubaee. (b.) OBESA. mabi. Sous ce nom , qui signifie difformes , llliger établit une famille des Mammifères multungulés, qui ne renferme que le genre Hippo- pothame. V . ce mot. (B.) OBESIA. bot. phan. Le genre établi sous ce nom par Haworth , aux dépens des Stapelia, n'a pas été adop- té. V. StAPELIE. (o..N.) OBIER, bot. phan. Nom vulgaire du Viburnum Opulus,h., donlïour- nefort avait fait uu genre distinct des Viornes. V. ce mot. (b.) OBIONE. bot. phan. Gaertner {de Fruct.,\o\. 2, p. 198, 1. 1 26, f. 5) a éta- bli sous ce nom un genre qu'il a ainsi caractérisé : Heurs unisexuées sur la même Plante ou sur des individus dis- tincts. Les mâles ont un calice divisé profondément en quatre lobes ; point de corolle; quatre étamines. Dans les femelles, le calice est monophylle , bilabié, muriqué; il n'y a point de corolle; l'ovaire est supère, surmonté d'un style bipartite; la graine est unique, recouverte par le calice en- durci. Ce genre a été fondé sur Y yl tri- plex sibirica, L. , espèce que Gmelin, dans la Flore de Sibérie, plaçait dans le genre Spinacia. Il diffère , d'après Gaertner, de ces deux genres par les pointes de son calice (d'où le nom spécifique de muricata), par le nom- bre des étamines , et surtout par la situation renversée de la graine et de l'embryon. Néanmoins , les ressem- blances quela Planleeu question offre avec les autres y) 'triplex , ne permet- tent pas d'attacher beaucoup d'im- portance à ce dernier caractère, qui est d'ailleurs assez amphibologique lorsque l'embrrou , comme dans les OBI 4i Chénopodées , est circvdairc ; aussi la plupart des auteurs n'ont pas admis le genre de Gaertner. (c»..N.) OBISIE. Obisum. arachn. Genre de l'ordre des Trachéennes , famille des Faux-Scorpions, établi par Lcacli aux dépens des ylcarus et des Pha- langium de Linné , adopté par La- treille et tous les entomologistes, avec ces caractères : corselet sans divi- sion; mandibules sans stylet; poils du corps en forme de soies. Ces Arachnides avaient été placées par Geoffroy avec ses Pinces ( Chelifer) ; Ilermann fils, dans son Mémoire ap- térologique, a confondu les Pinces et les Obisies, mais il a fait une divi- sion dans son genre Pince; dans la première se trouvent les Pinces pro- prement dites, et dans la seconde se trouvent les espèces qui forment le genre dont nous nous occupons. Les Obisies se distinguent des Pinces parce que ces dernières Arachnides ont le corselet partagé en deux par une ligne imprimée et transversale. Leurs mandibules ont une espèce de stylet au bout de leur doigt mobile ; enfin les poils de leur corps sont en forme de spatule au lieu d'être séla- cés comme cela a lieu dans les Obi- sies. Ces Arachnides , auxquelles Walkenaer avait donné le nom d'O- bise, dans sa Faune Parisienne, ont le corps presque cylindrique, avec le corselet sans ligne imprimée et trans- versc ; elles ont quatre yeux lisses; leurs huit pieds postérieurs sont com- posés de huit articles; la paire anté- rieure est généralement plus grande 3 ne la même des Pinces. La grandeur es picds-palpes varie ainsi que leurs articles selon les espèces ; il en est de même pour les proportions des man- dibules. On trouve les Obisies dans la mousse et sous les pierres placées à tene; leurs mœurs sont encore in- connues. Nous citerons comme type du genre : L'Oiusib ORTHODACTYLE, Obisium ortàodactylum, Lench (Mél. de Zool. T. m, pi. i4i , fig.'a), Latr. ; la Pince Ichnochèle d'ilcrmann ; C/ieli- 4a OBO fer trombidoides , Latr. , Gen. Oust., etc. , et llist. Nat. des Ci ust. et des Ins. T. vu, p. i42. Cette espèce est très -petite ; ses mandibules sont grandes, saillantes; ses bras sont grands , avec leur second article al- longé , et les doigls longs et droits. On la trouve aux enviions de Paris. (G.) OBLADE. pois. Espèce du genre Bogue, dont le nom a été étendu à plusieurs autres Poissons détachés du genre Spare , et qui se placent systé- matiquement à côté des Boops mêla- nurus. F. Bogue. (b.) * OBLIQUAIRE. Obliquaria. conçu. Sous ce nom , Rafmesque réunit en genre un certain nom- bre de Mulettcs dont les formes sont assez variables, et qu'il fait reposer sur les caractères suivans : coquille variable , souvent à peine transver- sale et plus ou moins oblique pos- térieurement; ligament oblique; dent bilobée, commencement sillonné; dent lamellaire, oblique, souvent droite; axe variable; contour mar- ginal épaissi ; trois impressions mus- culaires; Mollusque semblable à celui de Y Unio. Tous ces caractères ren- trent très-bien dans ceux des Unio proprement dits , et quoique Rafi- nesque ait divisé ce genre en six sous- genres, il ne peut être adopté, pas plus que les sous-genres qui le com- posent; ces sous-genres sont : Pea- giole , Plagiola ; Ellipsaire , El- lipsaria; Quadrule, Quadrilla; Ro- tondaire, Rotondaria; ScalÉnajre, Scalenaria; et Sintoxie, Sintuxia. K. ces mots et Mexette. (0..11.) OBOLAIRE. pois. (Dict. de Déter- ville. ) F. Obolarius. (b.) OBOLAIRJE. Obolaria. bot. piian. Ce genre était placé dans la famille des Pédiculaires par Jussieu et La- marck, et daus la Didynamie Angio- spermie , L. Nuttall (Gênera ofNortk Amer. Plants, 1 , p. io5 ) l'a rap- porté à la famille des Gentianées et à la Tétrandrie Monogynie, L. Voici ses caractères : calice divisé eu deux segmens larges, arrondis, ayant la OBO forme de deux bractées; corolle cam- pauulée , dont le tube est renflé , le limbe divisé en quatre segmens en- tiers , quelquefois crénelés ou ciliés sur les bords ; quatre étamincs égales insérées sur le tube de la corolle, entre ses segmens ; stigmate échancré; cap- sule ovée à une loge , à deux valves, renfermant plusieurs graines très- petites. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce , Obolaria Fir- giniana , L. ; O. Caroliniana , Walt. ( 1 "lur. Carol.) qui, dans Morison , Plukenct et les anciens auteurs, a été figurée et décrite sous le nom d'Orobanc/ie Firginiana. C'est une très-petite Plante qui naît au prin- temps , dans la Pensylvanie, les en- virons de Philadelphie, et les épaisses forêts qui avoisinent le lac Erié de l'Amérique septentrionale. Sa tige est simple; ses feuilles sont opposées, ses fleurs bleuâtres , sessiles , termi- nales , marcescentes , assemblées en petit nombre, deux ou trois seule- ment au sommet de la tige. Le nom à' Obolaria a été aussi don- né à plusieurs Plantes et notamment au Linnœa borealis, à cause de leurs petites feuilles rondes, faisant allu- sion aux pièces de monnaie connues anciennement sous le nom d'Obo- lus. (g..n.) OBOLARIUS. pois. Le genre forme par Steller sous ce nom , rentre parmi les Gastérostées. F ' . ce mot. (b.) * OBOVAIRE. Obovaria. moee. Premier genre de la sous-famille des Ambîémides ( F. ce mot), proposé par Ratinesque ( Monogr. des Bivalv. de l'Ohio , dans les Annal. Génér. de Bruxelles, 1820) pour une division des Mulettes, qu'il caractérise de la manière suivante : coquille obovale , presque équilatérale ; axe presque médial ; ligament courbe; dent bi- lobée, striée; dent lamellaire , pres- que verticale , un peu courbée; con- tour marginal épaissi ; trois impres- sions musculaires. Animal sembla- ble à Y Unio , mais ayant l'anus infé- rieur. Ce genre est établi seulement d'après la forme de la coquille , qui OBS est subcordiforme, ce qui a dû en- traîner quelques modifications dans la position relative de l'anus de l'Ani- mal , par exemple, et dans celle delà lame cardinale; mais ces caractères étant insuflisans pour la formation de bons genres , nous renvoyons à MuLETTE. (D..II.) * OBRIUM. tns. Genre de Coléop- tères établi par Megerle , et que La- treille réunit (Fa m. INat.jàson genre Callidie. V. ce mot. (g.) OBSIDIENNE, min. Lave vitreu- se feldspathique; Verre volcanique; Roche leucostinique vitreuse de Cor- dier. Les Obsidiennes sont des Ro- ches volcaniques , vitrifiées , de cou- leur grise ou noirâtre , à cassure vi- treuse , largement conchoïde , et à bords tranchaus. Elles sont parfai- tement ou imparfaitement vitreuses, ont quelquefois l'aspect perlé ou ré- sineux , dans d'autres cas , celui d'un émail. Elles perdent au feu du cha- lumeau leurs teintes noirâtres , et fondent en un émail blanc, lors- qu'elles sont parfaitement hyalines , ou se boursouflent sans se réduire en globules, lorsqu'elles sont opa- ques. On confond souvent avec elles d'autres matières vitrifiées , à teintes foncées, rouges , noires ou bleuâtres , fusibles en globules de couleur vert- bouteille , et que Cordier a distin- guées sous le n07n de Gallinacés, pour les réunir à la famille des Ro- ches pyroxéniques. Une autre subs- tance vitreuse , analogue aux Obsi- diennes , et que l'on a également confondue avec elles , est la Rétinite de Brongniart , ou le Pecàstein des Allemands, qui fait partie de la di- vision des Roches pétrosiliceuses : elle renferme toujours une certaine quantité d'eau , ne contient point de fer titane, et n'offre point de pas- sage à la Ponce, comme les véritables Obsidiennes. On peut distinguer parmi celles-ci plusieurs variétés : i° l'Obsidienne hyaline , parfaite- ment vitreuse , transparente et de couleur noire ; 20 l'Obsidienne per- lée , ou la Perlile à structure testa- ODS 45 cëe, et d'un éclat plus ou moins nacré. Souvent les parties de cette variété d'Obsidienne montrent une grande tendance à former des zones ou à passer à la forme globulaire ; 5° l'Obsidienne zônaire ; 4° l'Obsi- dienne globulaire (marékanile ), en masse composée de sphéroïdes irré- guliers , à couches concentriques , gros comme des pois ou des noi- settes, ayant l'éclat de l'émail, et une couleur ordinairement grise ; 5° l'Obsidienne capillaire , en fila- mens vitreux très-déliés (Verre ca- pillaire de Bory de Saint- Vincent); 6° l'Obsidienne porphyroïde, ren- fermant des cristaux de Feldspath, auxquels se joint quelquefois le Mica; Roche très-commune , et très-abon- dante, formant de grands filons et des assises considérables. Toutes ces variétés sont massives ou cellulaires, dans la partie moyenne des couches ou courans qu'elles composent ; vers la partie superficielle de ces courans , elles passent à la Pumite ou Pierre ponce, substance poreuse, légère, à pores allongés , qui donnent à la masse une structure fibreuse , à la- quelle se joint quelquefois un éclat nacré. Ce mot de Ponce indique , non une espèce particulière de Ro- che, mais un certain état cellulaire et filamenteux , sous lequel plusieurs Roches des terrains trachyliques et volcaniques peuvent se présenter. L'Obsidienne est l'une des Roches dont l'origine ignée ne peut être con- testée , et dont la fusion est évidente. Elle fait partie des terrains trachy- tiques, dans lesquels elle forme des masses considérables ( environs de Tokai , en Hongrie ; îles de Lipari et de Vulcano; Andes de Quito; Mexique). On la retrouve à la partie supérieure des courans de laves mo- dernes (pic de Ténériffe , Islande , volcan de Sotara près Popayan ). Elle est souvent lancée pendant les érup- tions , à des distances de plusieurs lieues, sous la forme de larmes ou de boules à surface luberculeuse(champs de Los Serullos près de Popayan). A l'île Mascareigne, elle est également 44 OBS rejetée par le volcan , sous la forme remarquable de filets capillaires et vitreux, et quelquefois eu si grande abondance , qu'un quartier de l'île en a été presqu' entièrement couvert. Commerson a le premier fait connaître cette production; mais c'est à notre collaborateur Borv de Saint-Vincent, que l'on doit la théorie de sa forma- tion , qu'il a pour ainsi dire saisie sur le fait, au péril de sa vie. Voici ce qu'il rapporte à ce sujet, dans son Voyage aux principales îles des mers d'Afrique (T. m, p. 4g): «Des gerbes de feu s'élèvent de temps en temps en divers endroits de la surface du cra- tère Dolomieu; lancées comme des fu- sées perpendiculaires ou obliques , elles montent souvent à une grande hauteur, et produisent alors un effet magnifique Les éclats que quel- ques-unes de ces gerbes lancèrent jusqu'à nous, n'étaient que des pe- tits morceaux d'une espèce de scories qui couvrait la chaudière, et dont nous avions trouvé de nombreux fragmens sur toute la montagne. J'y reconnus tous les caractères d'une espèce particulière de Verre de vol- can; ce qui m'aida à me rendre rai- son de la formation de ces filets ca- pillaires et vitreux, que jusqu'ici on n'a trouvés que sur la montagne igni- vome de Mascareigne, et dont toutes les éruptions produisent plus ou moins, en raison de leur importance. Les gerbes qui s'échappent en fu- sées , et tout ce que lance le cratère, se séparant subitement d'une masse en fusion , doivent produire à peu près , sur la surface dont ces parties s'échappent , le même effet, qu'un bâ- ton de cire d'Espagne enlevé brus- quement de dessus le cachet qu'on étend avec son extrémité fondue, et dont cette extrémité se réduit en fils, souvent d'une très-grande longueur. Ce qui m'a confirmé dans l'idée que cette théorie était fondée , c'est que nous avons vu des filets volcani- ques de plusieurs aunes ; d'autres avaient vers leur milieu, on à l'une de leurs extrémités , des petites gouttes en forme de poires. J'ai OCC reconnu ces gouttes pour être des fragmens de scories vitreuses pareil- les à celles qui couvraient la chau- dière , et dont le filet ne semblait qu'un prolongement. » (g. dee.} *OBSUTURAL. bot. phan. On dit du trophosperme qu'il est ubsutural, quand il est placé en face des sutures, par lesquelles le péricarpe s'ouvre , comme dans les Légumineuses , les Crucifères, etc. (a. B..) * OBTURION. bot. piian. On lit dans le Recueil des Voyages que c'est une Ortie de l'Inde si venimeuse , que sa piqûre cause d'horribles dou- leurs , et peut déterminer les plus graves accidens. On a cru recon- naître au peu que nous venons d'en dire , un de ces Acalèphes vulgaire- ment appelés Orties de mer. 11 y a pourtant un peu loin d'un Médu- saire à une Urlicée. (b.) * OCCATRERI-OCCASU. mam. V. Tamanoir au mot Fourmilier. (B.) OCCELL AIRE. Occellaria. polyp. ( Dict. de Délerville. ) Pour Ocellaire. Pr. ce mot. (b.) * OCCIDOZYGA. REPT. BATR. Kuhl , naturaliste hollandais, a ré- cemment établi ce genre pour un Reptile de Java , intermédiaire aux Crapauds et aux Grenouilles, et qu'il distingue par la forme d'un corps régulièrement ovale et par quelque différence entre les pâtes de derrière. Nous n'en savons pas davantage sur le genre Occidozyga. (b.) * OCCIPITAL, zooe. V. Crâne. * OCCIPUT - FOURCHU, rept. satjr. ( Daubcnton. ) Syn. de Tête- Fourchue, espèce d'Agame. V. ce mot. (r>.) *OCCCLTINE. bot. crypt. Lé- man , d'après Bridel , propose , dans le Dictionnaire de Levrault, ce nom français , pour désigner le genre Cry- phœa , qui est le Daltonia de Hooker , établi depuis que nos premiers vo- lumes ont épuisé les lettres C et D. Il nous paraît plus convenable, pour OCE ne pis consacrer l' introduction iVim troisième nom pour une petite tUoit»- >e , d'en tiaiter au Supplément. V. Daj.tomj.:. Un. e.) OCÉAN'. g|ol. V. M ni. OCÉANIE. Oceanus. molt.. Une Variété du Nautile flambé , variété d'âge seulement dans laquelle l'om- bilic, très-petit, est resté à décou- vert, a été considérée par Mouliort ( Couchyl. Syst. , p. 58 ) comme type d'un genre auquel il a donné le nom d'Océauie. Il est inutile de dire que ce genre n'a pu être adopté. (d..h.) OCÉANIE. Oceania. acae. Genre des Médusaires établi par Péron et Lcsueur dans la division des Méduses gastriques , monostomes , pédoncu- îées, brachidées et tentaculécs. Ca- ractères : quatre ovaires allongés qui , de la base de l'estomac , des- cendent vers le rebord de l'ombrelle , ou adhèrent à sa ba*e inférieure ; quatre bras simples. Ce genre a été réuni aux Dianées par Lamarck , et aux Cyanées par Cuvier. Tr. ces mots. (e. D..E.) * OCÉANIQUE, zooe. Race hu- maine, de l'espèce Neptunienne. V. Homme. Ce nom a été également etites , un peu arquées en dehors , es internes contiguës aux externes , un peu plus longues que celles-ci; troisième article des pieds-mâchoires en forme de trapèze, presque aussi long que large ; pinces inégales , grandes. Les Ocypodes auxquels Latreille avait réuni, ainsi que Bosc, plusieurs Crustacés, qu'Olivier a pla- cés avec lesGrapses, comprennent en- core pour ce dernier auteur plusieurs espèces avec lesquelles Latreille et Leach ont. formé les genresGélasime, Gouoplace, Gécascin et Uca. Ils se distinguent des Gélasimes parce que ceux-ci ont une des pinces énormé- ment développée relativement à l'au- tre, et que ces pinces sont très-com- primées : les Gélasimes en diffèrent encore par d'autres caractères tirés des organes de la manducation , et par la forme en trapèze de leur cara- pace. Les Miclyres en sont séparés par la forme du corps qui est bombé , et dontles régions sont bien distinctes, et par les yeux qui sont portés sur de très-courts pédoncules. Enfin lesPin- nothères, Gécascins, Ucas , Cardiso- mes , Plagusies , Grapses et Macroph- thalmes s'en séparent par la forme de leurs antennes intermédiaires qui sont distinctement bifides à l'extré- mité, tandis que celles des Ocypodes et des deux genres dont nous avons parlé plus haut sont à peine bifides ; le premier article des antennes exté- rieures plus transversal que longitu- dinal distingue encore ces genres des premiers chez lesquels ce premier ar- ticle est toujours longitudinal. Le corps des Ocypodes est presque car- ré, un peu plus large que long, ter- f>8 OCY miné en devant et de chaque côté par un angle aigu ; son bord antérieur présente, dans son milieu, un cha- peron c'troit et rabattu; de chaque côlé de ce chaperon sont des sinus ou cavités transversales profondes et ovales destinées à loger les yeux qui sont insérés sur les côtés du chape- ron , placé? sur des pédoncules assez longs et dirigés, dans le repos , vers les angles du lest, en reposant dans les fossettes dont nous venons de parler. Les antennes sont insérées immédiatement au-dessous de l'ori- gine du pédicule oculaire , sur l'arête transverse qui ferme supérieurement la cavité buccale ; les extérieures sont très-petites , un peu arquées en de- hors, composées d'abord d'un pé- dicule court, insensiblement plus menu , de trois articles dont le basi- laire est allongé et aplati , et dont les deux supérieurs sont presque cylin- driques. A la suite de ces trois arti- cles que Latreille considère comme le pédoncule de l'antenne , on en voit d'autres plus petits et allant en dimi- nuant jusqu'à l'extrémité ; ce filet est composé d'à peu près dix ou onze ar- ticles cylindriques; les antennes in- termédiaires sont très-petites et ont échappé à l'observation de Fabricius ; elles sont contigués aux extérieures et composées de trois gros articles courts dont le dernier est tronqué obliquement et ne porte point de filet articulé. On voit à la partie inté- rieure et à l'extrémité du second un très-court filet conique composé de deux articles apparens. Ces antennes sont toujours repliées et cachées dans la cavité destinée à les recevoir. Tou- tes les parties de la bouche sont re- couvertes par les pieds-mâchoires ex- térieurs qui sont contigus dans toute leur longueur. Le premier article de ces pieds-mâchoires est très-petit et donne attache à un palpe flabellifor- mc très-court , d'une seule pièce , et aigu à son extrémité; le second ar- ticle est très-grand ; le troisième beau- coup plus petit et en forme de tra- pèze. Les trois autres articles sont à peu près de la même longueur et cy- OCY lindriques, au lieu que les trois pre- miers sont aplatis. Les pinces sont inégales, grandes , courbées, ea for- me de cœur ou ovales et comprimées. Les autres pates sont longues, com- primées ; celles de la quatrième et de la troisième paire étant les plus lon- gues. Les ongles ou le dernier article des tarses sont très-comprimés , mar- qués de quelques lignes élevées , ve- lus ou ciliés et terminés en pointe. Les Ocvpodes se tiennent le plus souvent à terre, surtout après le coucherdusoleii; on les rencontre sur les plages sablonneuses des bords de la mer ou des fleuves, surtout vers leur embouchure ; ils se creusent des terriers où ils se retirent pendant la nuit, et ou ils se renferment peut- être dans le temps de leurs mues. Ces Crustacés courent tellement vite, qu'Olivier assure avoir vainement tenté d'atteindre à la course une es- pèce qu'il a trouvée sur les côtes de Syrie, et qu'il a nommée Ocypode Chevalier. Latreille pense que c'est cette espèce dont Pline fait mention , et que les Grecs désignaient sous le nom d'Hippeus. Bosc a observé, à la Caroline, une autre espèce d Ocypode ( Ocypode blanc ) qu'il dit courir avec tant de vélocité qu'il avait de la peine à le devancer à cheval, et à le tuer à coups de fusil. Latreille pense que ces Crustacés doivent se nourrir de cadavres d'Animaux, comme le font d'autres Crustacés voisins. Du reste , beaucoup de vojageurs ont parlé des habitudes de plusieurs Crustacés qu'ils désignent sous le nom vague de Crabes de terre, et il est bien probableque plusieurs Ocypodessont désignés ainsi par eux. Cependant comme les Gécascins , les Gélasiens, les TJcas et les Grapses sont nommés ainsi et confondus par eux sous cette dénomination, il est fort difficile de savoir à quelle espèce s'appliquent les détails qu'ils ont donués de leurs habitudes. Le genre Ocypo le renferme assez peu d'espèces , toutes propres aux pavs chauds de l'Europe, de l'Asie, de TAfrique et de lAmérique. On OCY n'en connaît pas encore de la Nou- velle-Hollande. Latreillc le divise ainsi qu'il suit : I. Pédicules des yeux prolonges au-delà de leur extrémité supérieure, eu forme de pointe ou de corne. Ocytode be us*c, Ocypode albicans, Bosc (Hist. Nat. des Crust. T. i, p. 196, pi. 4, fig. 1), Latr. , Oliv. , Desm. Pédicules des yeux prolongés au-delà de leur extrémité en une pointe obtuse; serres presque égales, hérissées de tubercules épineux , à doigts courts; carapace blanchâtre, chagrinée, entière sur ses bords; Eates des quatre dernières paires lanches , garnies de poils serrés , assez longs. Cette espèce se trouve dans ia Caroline du Sud. L'Ocypode Chevalier d'Olivier appartient aussi à cette division ainsi que quelques autres. IL Pédicules des yeux se termi- nant avec eux. Ocypode Riiombe, Ocypode Rhom- bea, Fabr. , Latr. (Hist. Nat. des Crust. et des Ins. T. vi, p. 5», n° 21); Bosc, Oliv., Desm. Pinces comprimées, ovoïdes, finement cha- grinées, avec les doigts striés, la gauche étant la plus grande; yeux très-grands , s'étendant dans toute la longueur de leur pédoncule; carapace blonde et glabre. On trouve cette es- pèce à l'Ile-de-France. (g.) OCYPTÈRE. Ocyptera. ins. Genre de l'oi'dre des Diptères , famille des Alhéricères, tribu des Muscides, division des Créophiles , Latr. (Fam. Nat.), établi par Latreille aux dépens du genre Musca de Linné, et adopté par Fabricius et Olivier avec ces ca- ractères : cuillerons grands , cou- vrant la majeure partie des balan- ciers; trompe distincte; antennes en fialettes , presque de la longueur de a face antérieure de la tête, de trois articles dont le second et le troisième allongés, celui-ci plus large avec une soie simple et distinctement Inarti- culée à sa base. Ailes écartées; ab- domen long, cylindrique ou couique. Latreillc, en formant le genre Ocyp- OCY 59 tère , lui avait réuni quelques espèces avec lesquelles Mcigen a formé son genre Gvmnosome ; ces Diptères , quoique semblables aux Ocyptères sous le rapport des antennes, en dif- fèrent par leur port qui les rapproche des Mouches et des Tachines. Meigen avait aussi formé, aux dépens des Tachines de Latreille, qu'il nomme Cylindromyes , son genre Eriotrix que Latreille n'adopte pas. La tête des Ocyptères est demi-sphérique, les yeux à réseau occupent ses parties latérales, et les trois petits yeux lisses sont peu distincts et placés en trian- gle sur le verlex. La cavité buccale renferme une trompe courte, coudée à sa base, bilabiée à son extrémité et avancée. Les palpes sont filiformes, de deux articles et un peu plus courts que la trompe. Le corselet est arron- di, peu renflé, guère plus large que la tête; l'abdomen est allongé , pres- que cylindrique, plus étroit que le corselet, et formé cle quatre anneaux distincts. En général , tout le corps de ces Diptères est parsemé de poils longs et roides. Les ailes des Ocyp- tères sont de la longueur du corps ; l'Animal les agite en courant. Les Ocyptères vivent sur les fleurs dans les prairies ; on en trouve quel- quefois sur les vitres des croisées. Leurs métamorphoses sont inconnues. Olivier dit cependant que leurs larves sont apodes , allongées et presque cy- lindriques , et qu'elles vivent dans lec tiges et les racines des Végétaux ; mais Latreille pense qu'il n'exprime qu'une présomption , puisqu'on ne trouve dans les auteurs qui ont parlé des mœurs des Diptères aucune ob- servation directe à cet égard. Degéer dit seulement, en parlant de la Mou- che à taches rousses, qui est une es- pèce d'Oc^ptère, qu'elle est vivipare, et que ses larves sont blanches, à tête pointue, et de figure variable. Ce genre se compose à peu près d'une vingtaine d'espèces ; la plus commune et celle que l'on peut considérer com- me type , est : L'OCVI'TÈI'.E BllASSICAlBE, Ocyp- tciab/assicariœ, Lalr., Fabr., Oliv. î / 6o OCY Musca cylindrica , Degéer ( Méïii. sur les Ins. T. vi, p. 3o , pi. i, fig. 12, i4; Cyitndromyia brassicariœ , JVJeig.; Musca brassicariœ , Schell. ( Dipt. , tab. 5, fig. i, 2). Celte espèce est longue de près de six lignes ; tout son corps est noir, avec le second et le troisième anneau d'un rouge fauve. On la trouve assez communément aux environs de Paris, dans les lieux chauds et sur les lleurs. (g.) * OCYPTERUS. ois. V. Lan- GltAYEN. * OCYROÉ. Ocyroe. acal. Genre de Médusahes établi par Péron et Lesueur dans la division des Médu- ses gastriques , polystômes , non pé- donculées , brachidées et sans tenta- cules. Caractères : quatre bouches ; quatre ovaires disposés en forme de croix ; quatre bras simples confondus à leur base. Réuni par Lamarck aux Cassiopées. V. ce mot. (e. d..:l.) OCYTHOE. Ocythoe.vi.Qiz*. Genre institué par Rafinesque , dans son Traité de Somiologie, pour un Poulpe qu'il observa dans la Méditerranée , dans les mers de Sicile. Il le caracté- risa par les huit pieds non réunis à la base, et les deux supérieurs ailés in- el.lérieurement. Rafinesque, qui con- et pissait cependant le Poulpe de l'Ar- cour.r,aute > ne reconnut pas l'extrême obliqivT'ublance qui existe entre son articulé.311 genre et ce Poulpe. Ce fut rieure efi'ie qm reconnut le premier très-court de Rafinesque et le double deux articlu'cl'e jetait dans la science; sont toujoulini(ïua ses observations à la cavité des» en reconnut la justesse ; les les participerait que l'on devraitsup- couvertes par des deux genres. Il n'en teneurs qui tre point ainsi si l'on cou- leur longue^1 incertain de la question ces pieds-mrait seule décider. Est-il donne attaclie le Poulpe de l'Argonaute me très-C'onstructeur de l'élégante co- aigu à soaus laquelle on le trouve sou- ticle est i^i ou répond affirmativement coup r^i s preuves évidentes , le genre pèze. in°é devra disparaître ; mais cette peu T^stion , loin d'être résolue de ceUe ODA manière, partage encore les zoolo- gistes. Il en est un certain nombre qui , se fondant sur ce que les analo- gies ont de plus probable ,ne peuvent concevoir qu'un Animal qui n'a point de rapports de formes et de structure avec la coquille dans laquelle on le trouve , puisse être le construcleurde cette coquille. Ils ne peuvent s'expli- quer comment cet Auimal dépourvu de manteau, et n'ayant avec celte coquille aucune adhérence muscu- laire , peut la sécréter aussi réguliè- rement lorsque le moindre choc peut la déranger et établir avec ses parties ou ses organes d'autres rapports. Il est encore d'autres objections qui tiennent à la manière dont on a ob- servé , car il n'existe d'un côté comme de l'autre aucune observation con- cluante. Déjà celte question a été dé- battue à l'article Argonaute. Nous ajouterons ce que l'on a dit depuis sur le même sujet ; ce sera à l'article Poulpe auquel nous renvoyons. (D..H.) ODACANTHE. Odacantha. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques, division des Troncatipennes , établi par Pavkull et adopté par tous les entomologistes. Les caractères de ce genre sont : dernier article des palpes de forme ovalaire , et terminé pres- que en pointe. Antennes beaucoup plus courtes que le corps, à articles presque égaux ; le premier plus court que la tête. Tarses filiformes, le pénultième article , au plus , bilobé. Corselet en ovale, allongé et pres- que cylindrique ; tête ovale, rélrécie postérieurement , mais nullement prolongée. L'espèce qui sert de type à ce genre a été placée par les ento- mologistes parmi les Attelabes, les Carabes et les Cicindèles. Des six espèces que Fabricius a placées dans ce genre, dit Dejean (Spéciès général des Col., p. 175), la tripustulata est un si nt hic us ; la bifasciata, et pro- bablement Yelongata , sont des Cor- distes; et la cyanocephala est une Casnonie. Il ne reste donc dans ce OD.V g-Mirc que la melanura et la dorsalis ; il serait même possible que la der- nière dût constituer un genre propre, ce qui réduirait le genre OJacanthc à une seule espèce. L'Odacant/ia me- lanura, véritable t\ pe de ce genre , a quelques rapports avec quelques es- pèces de D rondes , et surtout avec le linearis , que Steven a même dé- crit dans les Mémoires des Naturalistes de Moscou , sous le nom d'Odaca/itka ]>rœusta ; mais elle en diffère essen- tiellement par les crochets des tarses qui sont simples et sans dentelures. Elle a une forme allongée, presque cylindrique. Le dernier article des palpes est allongé, ovalaire et presque terminé en pointe. Les mandibules sont peu saillantes. Les antennes sont beaucoup plus courlcs que le corps; leur premier article est beaucoup plus court que la tête; le second est un peu plus court que les suivans qui sont presque égaux. La tête est ovale, rétrécie postérieurement, mais nullement prolongée; elle tient au corselet par- un col court, dont elle est séparée par un étranglement beaucoup moins marqué que dans les genres voisins. Le corselet est un peu plus étroit que la tète, en ovale allongé et presque cylindrique. Les élytres sont allongées, parallèles et tronquées à l'extrémité. Les pales sont assez courtes. Les taises sont presque filiformes ; les antérieurs sont très-légèrement dilatés dans les mâles. Ce genre se distingue des Agrès parce que ceux-ci ont les palpes la- biaux terminés par un article plus grand et presque en forme de hache. LeS Dryptes ont les quatre palpes ter- minés par un article plus grand. En- lin les Galériles et les Zuphies ont le corselet en cœur , ce qui les distin- guo au premier coup-d'oeil du genre dont nous nous occupons. Les mœurs (.les Odacanthes nous sont encore in- connues ; nous savons seulement qu'elles vivent en quantité dans cer- tains lieux aquatiques plantés de ro- seaux; on en a trouvé beaucoup dans un très-petit espace des environs ODO 61 de Lille. Elles se tiennent sur les tiges des Roseaux, ou à terre et au bord de l'eau. Leach les a observées dans les mêmes circonstances, dans un canton maritime de l'Angleterre. Dejean , lac. cit. , décrit deux espèces de ce genre; il en a reçu une autre depuis la publication de son premier volume. Nous allons donuer la des- cription de ces trois espèces. Odacanthe mélanure, Odacan- tha melanura, Fabr., Latr. , Oliv. (Clairv., Entom. Helv. T. n, pi. v); Dej.,Sch. (Syn. Ins. T.i, p. 206, n° 1); Carabus angustatus , Oliv., 5, 55, p. n5,ng i5g, t. 1, fig. 7,a-b). Elle est longue de trois lignes à peu près ; son corps est vert-bleuàtre ; la base des antennes , le métathorax et les pales sont jaunes; les élytres sont de cette couleur avec le bout d'un noir violet. On la trouve en Allemagne , en Suède , en Angle- terre et dans le nord de la France. Odacanthe dorsale, Odacantha dorsalis, Fabr., Dej. , Sch. (Syn. Ins. , 1 , p. 207, n° 7). Elle est longue de trois lignes et demie, brune, avec les antennes, les pâtes et les élytres testacées. Les élytres ont une suture brune, assez étroite depuis la base jusqu'au-delà du milieu , et s'élar- gissant ensuite en forme de tache oblongue qui n'arrive pas jusqu'à l'extrémité. Elle se trouve dans l'A- mérique septentrionale, en Géorgie et dans la Caroline. Odacanthe cépiialote , Odacan- tha cephalotes , Dej. (Spcc. gén., etc. T. 11 , p. 459 , n° 3 ). Longue de trois lignes et demie, déprimée, brune; corselet en cœur; pâtes et élytres testacées, avec une marque suturale oblongue et brune. Elle se trouve aux Indes-Orientales. (g.) ODDEPt. mam. V. Otter. ODOE. rois. Bloch a décrit sous ce nom une espèce du sous-genre Characin parmi les Sahnones. V~. ce mot. (b.) ODOLLAM. bot. puan. Syn. de Cerbera Manghas , L. , de la côte de Malabar. Adanson adopte ce nom fc2 ODO barbare pour désigner le genre Cer- bera. V. ce mot. (u.) ODONATES. Odonata. iss. Fabri- cius désigne ainsi le cinquième ordre de la classe des Insectes. Cet ordre correspond à la tribu des Libellulines de Latreille. P' . ce mot. (g.) ODONECTIS. bot. PiiAN. Genre de la famille des Orchidées, proposé par Ralinesque dans le Journal de Botanique (i,p. 21), mais dont les caractères sont tellement imparfaits qu'aucun botaniste ne l'a adopté. (A. R.) ODO.NESTIS. ins. Germar désigne sous ce nom un genre de Lépidoptè- res nocturnes composé des Bombyx quercifolia, Pruni, populifolia , etc., de Fabricius. (g.) * ODONIA. bot. piiAN. Genre de la famille des Légumineuses et de la Diadelphie Décandrie , L. , établi par Uertoloni {Lncubr. , 1822 , p. 35) qui lui a imposé les caractères suivans : calice sans bractées, plus court que la corolle, divisé profondément en quatre segmens presque égaux ; éten- dard dressé, un peu ouvert; ailes unidentées supérieurement ; carène bipartite inférieurement , réfléchie , éloignée de l'étendard ; étamines dia- delphes; style unciné ; légume com- primé, uniloculaire , renfermant en- viron huit graines. Ce genre , extrê- mement rapproché du Ga/actia,nc comprend qu'une seule espèce {Odo- nïa tomentusa) rapportée de Saint- Domingue par Bertero; c'est une Herbe volubilc , à feuilles composées d'une seule paire de folioles terminée par une impaire. Les fleurs forment des grappes axillaires plus courtes que la feuille. Le légume est coton- neux-velouté dans sa jeunesse et presque glabre à sa maturité. De Caudolle a placé ce genre dou- teux dans sa tribu des Lotées , section des Clitoriées. (g..n.) * ODCOsTANDRA. bot. piiax. Genre proposé par Humboldt etBon- plaud dans l'Herbier de Willdenow, publié par Rcemer et Schultcs, et ODO auquel Kunth ( Nov. Gêner, et Sjkc. Plant, œquin. Supplem. , vol. vu , p. 229) assigne les caractères sui- vans : calice hémisphérique, à cinq dents courtes, ovales, un peu ai- guës; corolle à cinq pétales hypo- gynes (?), sessiles , ovales, aiguës, égales , à prélleuraison valvaire ; dix étamines hypogynes ( ?) , dont les fi- lets sont courts, réunis en un petit tube, libres au sommet et terminés en pointe subuléc; cinq de ces blets sont anlhérifères; les cinq autres , opposés aux pétales, sont dépouivus d anthères ; anthères ovées, obtuses , cordiformes , biloculaires , glabres, introrses et déhiscentes longitudina- lement; disque nul; ovaire supère , presque arrondi ; style très-court , terminé par un stigmate obtus ; fruit inconnu. Ce genre a été placé par Rcemeret Schultes dans la Pentandrie Monogynie , L. , parce que Willenow considérait ies étamines stériles com- me des appendices dentiformes. Sa place dans les familles naturelles est incertaine , à cause de l'ignorance où l'on est relativement à Ta structure complète de ses organes floraux ; ce- pendant Kunth le range avec doute à la suite des Méliacées. L'Odontandra acuminata est un Arbre à rameaux alternes, non épi- neux; ses feuilles sont alternes, sim- ples, très-entières, membraneuses, non ponctuées, portées sur des pé- tioles articulés; il n'y a point de sti- pules. Les fleurs forment des pani- cules axillaires et placées au sommet des rameaux. Cette Plante croît près de Turbaco dans la Nouvelle-Gre- nade, où les habitans lui donnent le nom de Mangle- Blanco. (g. .n.) * ODONTHALIA. bot. cbypt. (Hy drop hy tes.) Genre très-naturel, très-caraclérisé , établi par le savant Lyngbye aux dépens des Délesseries de Lamouroux, confondu par Agardh dans le genre monstrueux que cet algologue appelle Rhodomcla. F~. ce mot. Las caractères du genre dont il est question consistent dans la fronde qui est plane , membraneuse , presque ODO sans nervures, produisant dessiliques axillaires et lancéolées oîi se déve- loppent les gammes sur un ou deux rangs. Le défaut de nervures à la fronde dislingue ces Piaules des Dé- lesseries et des Dawsonies; leur consis- tance et leurs fructifications les sépa- rent des Ilolyménies. L'espèce qui a servi de type au genre est le Delcs- aeria dentata, Lamx. , Thaï. , p. 56, qui d'abord fut un Sphcmcoccus pour Agardh. Très-bien représenté par Turner, Fi/c. ï.i, tab. i5, et par Lyngbye qui en fait son Odonihalia dentata, p. 9, tab. 3, a. C'est une très-élégante Plante des mers du Nord, qu'on trouve en abondance aux îles Ferroë , mais qui n'a pas encore été recueillie plus bas que les côtes d'Islande , d'où nous en avons reçu de beaux échantillons. Sa cou- leur est d'un pourpre vineux qui passe au brun rouge; ses lanières qui sont élégamment divisées sont dentées largement sur les bords; elle varie pour la largeur d'une demi-li- gne à deux lignes et plus. (b.) CDONTiA. bot. crypt. {Cham- pignons) Ce nom a été donné par liill à des Champignons qui font partie du genre Hydne. V. ce mot. (ad. b.) ODONTITES. bot. phan. Sous ce nom et sous celui d'OnosTms, les anciens ont désigné plusieurs Plantes très-différentes. Linné n'en fit qu'un nom spécifique d'une es- pèce d'Euphraise et de Buplèvre. C'est sur cette dernière Plante qu'Hoffmann et Sprengel ont établi leur genre Odontite.i, de la famille des Ombellifères , et de la Pentandrie Di- gynie, L., genre qu'ils ont ainsi ca- ractérisé : involucre général et invo- lucelles à trois ou cinq folioles égales, lancéolées ; corolle dont les pétales sont égaux , infléchis , ovales et échancrés ; fruit ové un ppu cylindri- que et comprimé, à cinq côtes pubes- centes ou couvertes de glandes ver- ruqueuses, distinctes ou confluentes. Ce genre ne peut guère être distingué àuBuplcvrum dont on l'a démembré. ODO 65 En effet Sprengel lui-même qui, dans le sixième volume de Rcemer et Schultcs, l'avait composé de six es- pèces parmi lesquelles ou remarque les Bu pieu ru m Odontites, semicompo- situm , tenuissirnum de Linné , Spren- gel, disons nous, ne reconnaît plus ce genre dans la nouvelle édition du Sysiema P'egetabilium de Linné qu'il vient de publier. (g..n.) ODONTOGLOSSDM. bot. phan. Genre de la famille des Orchidées établi par Kunth {in Humb. Noi>. Gêner. , 1 , p. 55i) et qu'il a caracté- risé de la manière suivante : les fo- lioles du calice sont étalées, les (rois externes et les deux internes et laté- rales sont égales entre elles; le la- belle est onguiculé à sa base, dé- pourvu d'éperon; l'onglet est soudé dans sa moitié inférieure avec le gy- nostème, la lame du labelle est plane et pendante et offre à sa base trois tubercules subulés. Le gynostème est canaliculé , membraneux sur ses bords et terminé à son sommet par deux ailes membraneuses. L'anthère est terminale , operculiforme et à deux loges. Les masses polliniques sont solides, au nombre de deux, at- tachées par leur base sur un pédi- celle commun et recourbé en hame- çon. Ce genre a les plus grands rap- ports avec le B/assia de R. Brown. Il en diffère seulement par son gy- nostème terminé par deux ailes à son sommet; par son labelle onguiculé , soudé par sa partie inférieure avec le gynostème, tandis que dans le genre Brassia le gynostème est dépourvu d'ailes ; le labelle est plane , libre et non onguiculé. Une seule espèce a été rapportée à ce genre, c'est l' Odontoglossum epi- dendroides , loc cit., tab. 85. C'est une Orchidée parasite, bulbifèreà sa base. Ses fleurs grandes , pédicellées , inodores, jaunes , tachetées de pour- pre, sont portées sur un pédoncule ra- dical et multiflore. Elle croît en Amérique, entre le fleuve des Ama- zones et la ville de Jaen , et fleurit au mois d'août. (a. r.) 64 ODO ODONTOGNATHE. pois. Espèce qui forme un sous-genre parmi les Clupes. V. ce mot. (b.) ODONTOIDES et ODONTOLI- THKS. zool. ross. Ces noms se trou- vent dans les anciens naturalistes et oryetographes pour designer les Glos- sopètres. F. ce mot. (b.) ODONTOLITHE. min. On a donné ce nom à la Turquoise de la Nouvelle- Roche , ou Turquoise osseuse, qui doit son origine à des os fossiles , surtout à des dents d'Animaux, dont le principe colorant est le Phosphate de fer. V. Turquoise. (g. del.) * ODONTOLOMA. bot. fhan. Genre de la famille des Synanthérées, et de la Syngénésie égale, L., établi par Kuuth {Nov. Gen. etSpec. Plant, œquin. , vol. IV , p. 45 ) qui l'a placé dans sa section des Carduacées, en lui assignant les caractères suivans : involucre cvlindracé, composé d'en- viron neuf folioles étroitement im- briquées , aiguës , concaves , sca- rieuses , à une seule nervure; la plus intérieure oblongue ; les extérieures ovales, diminuant graduellement de grandeur. Réceptacle très-petit et nu. Fleuron unique, tubuleux , herma- phrodite; corolle tubuleuse , un peu dilatée au sommet, dont le limbe est à cinq lobes lancéolés, aigus et éta- lés; étamines insérées sur le milieu de la corolle , «à filets capillaires et à anthères connées, saillantes, nues à la base , surmontés d'appendices ova- les-lancéolés , obtus et- diaphanes ; ovaire cunéiforme , surmonté d'un style légèrement velu au sommet , et d'un stigmate à deux branches sail- lantes et écartées. Akène cylindracé, cunéiforme, surmonté d'un rebord membraneux, à plusieurs dents, et caducs. Ce genre est voisin du Tt/rpi- nia , dont il diffère principalement par le rebord denté qui couronne l'akène. L 'Odontoloma acuminata. Kunth {loc. cit. , tab. ôig), seule espèce du genre, est un Arbre qui croît dans la vallée de Caracas dans l'Amérique ODO méridionale. Ses rameaux portent des feuilles épaisses, pétiolées, ovales, très-entières. Les fleurs sont blan- châtres, fasciculées , et forment de3 corymbes terminaux. (g..n.) * ODONTOLOMA. bot. crypt. {Champignons.) Per soon a formé sous ce nom une section particulière des Pezizes dont le bord des capsules est denté. V. Pezize. (ad. b.) ODONTOMAQUE. Odontomachus. ins. Genre de l'ordre des Hyménop- tères , section des Porte-Aiguillons , famille des Hétérogynes , tribu des Fornicaires , établi par Lalreille, et ne différant des Ponères , auxquelles cet auteur les a réunis depuis, et qu'il en a séparées à présent (Fam. Nat. , etc.), que parce que les man- dibules des neutres sont presque li- néaires au lieu d'être triangulaires , comme dans les Ponères; du reste, tous les autres caractères sont entière- ment semblables à ceux des Ponères. V. ce mot. (g.) ODONTOMATE. Odontomyia. vus. Genre de l'ordre des Diptères, fa- mille des Notacanthes , tribu des Stratyomides , établi par Meigen et adopté par Lalreille et tous les ento- mologistes , avec ces caractères : an- tenues guère plus longues que la tète , avancées, rapprochées , de trois articles , dont les deux premiers courts , presque de là même longueur, et dont le dernier, en fuseau allongé de cinq anneaux, saus soie ni stylet au bout. Ce genre a été établi par Meigen, aux dépens des Stratyomes de Geoffroy et de Fabricius; depuis , Meigen l'a supprimé dans son grand ouvrage, en alléguant qu'il ne diffé- rait des Stratyomes que par un seul caractère quelquefois douteux, la longueur des antennes. Cependant, par une espèce d'inadvertance, il re- connaît iui-mème ceux qu'offre la conformation de la trompe et des yeux. Enfin, Macquart, en ajoutant Ja considération lies nervures des ailes, pense que ce genre peut être conservé et distingué suffisamment e ODO de celui de Stratyome. L'hypostome des Odontomyies est plus ou moins saillant; la trompe est menue, un peu allongée , à labiules marquées de li- gnes transversales du éôté intérieur; la lèvre supérieure est échancrée à l'ex- trémité ; la langue esl de la longueur de la lèvre supérieure, suivant Fa- bricius; le troisième article des pal- pes est pou renflé. Les deux premiers articles des antennes sont à peu près également courts; le troisième est long, fusiforme , à cinq divisions. Les yeux sont souvent ornés d'un arc pourpre et à facettes beaucoup lus grandes, chez les mâles, dans a partie supérieure que dans l'infé- rieure ; l'écusson est armé d'épines ; les ailes ont quelquefois une seule cellule sous-marginale, et toujours quatre postérieures ; les nervures pos- térieures sont sinueuses. Ce genre est assez nombreux en espèces; nous citerons la plus commune aux envi- rons de Paris. Odontomyje verte, Odontomyia viriJula , Macquart, Dipt. du nord delà France, fasc. 2, p. 128 , n°7 ; Meig. (Klass.), Latr. , Odontomyia deniata , Meig. : Stratjomys viridula, marginata et cania, Fabr. ; Musca viridula, Gmel. , Schceff. , Icon. , tab. i4, f. i4. Elle est longue de trois lignes et demie ; son abdomen est vert, avec une bande noire dila- tée postérieurement; la femelle a la bande noire plus large que dans le mâle. (g.) * ODONTOPETALUM. bot. piivn. V. Monsonie. ODONTOPÈTRES. zooe. foss. Ce nom fut donné aux dents fossiles. Celui de Glossopètre a prévalu. V. Glossopètres. (b.) ODONTOPHORUS. ois. (Vieillot.) V. Tocro. O D O N T O P T E R A . bot. pu ax. H. Cassini a propose, dans le Diction- naire des Sciences Naturelles , d'éri- ger en un genre distinct Y Arctotis sulphurea , dont le fruit a été décrit et figuré par Gaertner ( De fructib. , tome xi r. ODO 65 vol. 11, p. ôjg, p. 172). Les caractères de ce nouveau genre sont uniquement tirés de la description suivante du fruit : akène en pyramide renversée. presque tétragonale, garni de poils laineux, bo;dé extérieurement de deux ailes longitudinales , coriaces cartilagineuses, denticulées, recour- bées sur la face extérieure qu'elles couvrent incomplètement. L'aigrette est composée de huit petites paillettes dont quatre grandes ovales, aeumi- nées , dressées, alternant avec les quatre qui sont caduques, selon Cas- sini. Les ailes dentées du fruit de YOdontoptera représentent les deux loges stériles des Arctotis. La dégéné- rescence est encore poussée plus loin dans le genre Arctotheca, où ces lo- ges sont réduites à l'état de simples filets cylindriques ou de nervures saillantes. Le genre Odonloptera fait partie de la section des Arctotidées prototypes, où il avoisine les genres Arctotis , Arctotheca , et surtout un nouveau genre que Cassini nomme Cymbonotus , et qui est constitué sur une Plante rapportée de la Nouvelle- Hollande par Gaudichaud. Dans ce dernier genre le fruit est analogue à celui de YOdontoptera , mais îl est glabre et privé d'aigrette. (g..n.) ODONTOPÏERIS. bot. crypt. (Fougères.) Bernhardi avait donné ce nom à un genre fondé sur YOphvo- glossum scandens, L. , mais qui était déjà établi sous le nom de Lvgodium par Swartz , d' ' Hydmglossum par Willdenow , de Ramondia par Mir- bel , d'Ugena par Ca vanilles. W. Ly- godium qui a prévalu. * Nous avons désigné par ce même nom d'Odontopteris un groupe de Fougères fossiles , remarquables par la foi me de leurs frondes et la dispo- sition de leurs nervures. Nous en con- naissons maintenant cinq espèces • toutes ont la fronde bipinnée à piul miles adhérentes au raclas, et même légèrement unies entre elles par la base, plus ou moins pointues, entières ou dentelées. Ces piuuulcsnc sont pas traversées par une nervure moyenne- G G ODO mais loules les nervures , parlant du râchis lui-même, se répandent en divergeant sur les pinnules ; elles sont fines , égales, simples, ou une seule fois divisées. L'espèce que nous con- naissons le plus complètement, a été découverte par Brard daus les mines do houille de Terrasson ; nous lui avons donné le nom à'Odontopteris Bra?'dii , et nous en avons figuré une portion dans l'Essai de Classification des Végétaux fossiles , pi. 2, fig. 5. La fronde entière a plus de deux pieds de long ; ses pinnes très-ouvertes , très-longues et fort régulières , sont garnies de pinnules en forme de pro- fondes dents de scie; les pinnes su- périeures sont simples et entières. Il en existe une espèce plus grande du même lieu , dont les pinnules sont allongées , aiguës et crénelées. Nous l'avons nommée Odontopteris crenu- lata. Une autre, abondante dans les mines de Saint-Etienne , a des pin- nules moitié plus petites que la pre- mière espèce , divisées jusqu'à la base et fort aiguës; c'est notre Odontop- teris minor. Une quatrième a dos pin- nules obtuses et arrondies; elle a été trouvée dans les couches d'Anthra- cite de la Savoie. On peut la nommer Odontopleris obtusa. Enfin, la Plante figurée par Schlotheim sous le nom «le Filicites osinundœformis, Flor. der Vorw. , lab. 5, fig. 5, 6 a ( nec fig. 6 c), paraît être une cinquième espèce que nous désignons par le nom d Odontopteris Schlotheimei ; tou- tes ces espèces sont propres au ter- rain houiller ou d'Anthracite , et la fructification d'aucune d'elles n'est connue. (ad. rs.) ODONTORAMPHES. ois. Déno- mination donnée par l'auteur de la Zoologie Analytique, à l'une des familles de ses Passereaux , qui com- prendrait nos genres Calao , Momot et Piiytotonic. (DTÎ..Z.) * ODONÏORHYNQUES. Odon- torhynchœ. ois. ( Uuméril et Mœr- rhing. ) Même chose que Dentiros- tres. V. ce mot. (b.) * ODONTOSTEMON. bot. piian. ODO De Candolle {Syst. Veget. Nat. , 2 , p. 32a)a donné ce nomà la quatrième section du genre .llyssum qui se compose uniquement de M Alyssum hyperborciun, L. , et qui est caracté- risée par ses Heurs blanches et ses grandes étamines dont les filets sont pourvus d'une dent. (g..n.) ODORAT. Certains corps jouis- sent de la propriété d'exciter en nous des sensations d'un ordre particulier, et nous révèlent leur existence au moyen de l'odeur qu'ils exhalent. Cette action peut s'exercer à une dis- tance plus ou moins grande; mais l'impression que les substances odo- rantes déterminent sur nos sens n'est pas produite par un agent intermé- diaire; ce sont les particules de ces corps eux-mêmes qui , divisées au point de passer à l'état de fluide aéri- forme, se répandent dans l'espace, à la manière des vapeurs , et viennent exciter nos organes par leur contact immédiat. Cette propriété, dont on ignore complètement la cause , n'est pas commune à tous les corps, soit solides, soit fluides. Ceux qui en sont doués deviennent en général d'autant plus odorans que les cir- constances ou ils sont placés favori- sent davantage leur volatilisation , et d'un autre côté , si on les renferme de manière à intercepter le passage des particules qui tendent à s'en échapper, on empêche par cela même leur o leur de se faire sentir. C'est mêlées à l'air atmosphérique que les odeurs arrivent aux Animaux qui vivent dans ce milieu; mais les êtres qui habitent dans l'eau peuvent rece- voir également l'impression des parti- cules odorantes répandues dans ce li- quide, ctc'cstà tort que quelques phy- siologistes ont pensé que les odeurs, pour être perçues, devaient nécessai- rement être dissoutes dans l'air ; elles se propagent de même dans le vide, et 1 état de division extrême des par- ticules des corps odorans paraît être la seule condition nécessaire pour que leur contact soit perçu par l'or- gane de l'Odorat considéré d'une ma- ODO mère générale. Les odeurs sont tan- tôt fortes, tantôt faibles, mais elles se refusent à toute espèce de classi- fication : on ne peut même les divi- ser en agréables et en désagréables, car l'impression qu'elles produisent flatte les sens de certains Animaux et déplaît fortement à d'autres. D'après ce que nous venons de dire, on voit que le seus de l'Odorat peut nous faire connaître certaines quali- tés des corps placés loin de nous, bien que les impressions qu'il est destiné à percevoir ne soient produites qu'au contact. Ce sens établit donc, pour ainsi dire, le passage entre le loucher et le goût d'une part , la vue et l'au- dition de l'autre. Enfin, pour qu'une partie quelconque du corps soit apte à percevoir les odeurs , elle doit, à ce 3ue nous croyons , présenter les con- fions suivantes : i° être placée de manière à ce que les particules odo- rantes puissent y arriver facilement; 2° être constamment enduite d'un li- quide de nature à absorber ces parti- cules et à les fixer pendant un certain temps sur la surface olfactive; 5° pré- senter une structure plus ou moins molle et spongieuse; 4° recevoir un certain nombre de nerfs propres à cet usage. Dans les Animaux les plus simples, rien ne paraît annoncer la faculté de percevoir les odeurs ; mais à un degré plus élevé dans la série des êtres , ce sens existe à ne pas en douter , bien que l'on ne trouve encore aucun appareil spécial qui y soitalfecté. Les Mollusques nous en offrent des exem- ples. On a observé que l'odeur de quelques Végétaux fait fuir les Sei- ches et les Poulpes , et on voit les Limaces, quoique placées dans une obscurité profonde, rechercher cer- taines Plantes de préférence à d'au- tres ; enfin c'est évidemment l'Odorat qui dirige un grand nombre des Ani- maux de cette classe dans le choix de leur nourriture. Quelques auteurs pensent que les tentacules, que l'on trouve près de la bouche des Mollus- ques , sont spécialement destinés à la perception des odeurs chez un certain ODO 67 nombre de ces Animaux, tandis que chez d'autres ces appendices au- raient des usages tout différent. Dans les Seiches et les Poulpes , par exem- ple , les tentacules ou bras qui entou- rent la bouche, sont recouverts depe- tites ventouses et servent manifeste- ment a la préhension des alimens ainsi qu'à la locomotion , et rien n'indique qu'ils soient le siège de l'Odorat. C'est plutôt à la surface générale des corps que la faculté de percevoir les odeurs nous paraît devoir être rapportée ; car les tégumens réunissent toutes les conditions les plus nécessaires à l'exercice de cette fonction ; ils pré- sentent au contact des particules odo- rantes une large surface toujours lu- bréfiée par une mucosité abondante; leur texture est molle et délicate, et ils reçoivent un grand nombre de filets nerveux. L'organisation des Mollusques gas- téropodes et acéphales est plus sim- ple que celle des céphalopodes; il est par conséquent à présumer que les fonctions qui n'ont point encore d'appareil spécial dans ces derniers, ne se localisent pas davantage dans les premiers. Les idées théoriques ne conduisent donc pas à admettre l'hy- pothèse de Ducrotay de JBIainville qui place à priori le siège de l'Odorat à l'extrémité des tentacules de ces Animaux. Du reste, ces appendices ne présentent aucune particularité de structure propre à étayer cette opinion , et la surface des autres par- ties du corps , notamment du man- teau dont ies nerfs sont bien plus nombreux , nous paraît tout aussi propre à cet usage ; aussi croyons- nous devoir placer, sous ce rapport, tous les Mollusques dans la même catégorie, et les regarder comme jouissant du sens de l'Odorat , sans avoir cependant aucun organe spé- cial qui y soit destiné. Le sens de l'Odorat, chez les Insec- tes , est attesté par des preuves non moins multipliées et irréfragables. L'odeur des matières animales en putréfaction attire un grand nombre de ces Animaux, et ce n'est point 5* G8 ODO leur vue qui les guide , comme on s'en est assuré par des expériences directes. Si on renferme de la viande, par exemple, dans une toile épaisse, on peut la cacher complètement aux yeux ; mais l'odeur forte qui ne tarde pas à s'en exhaler attire de toutes parts les Mouches et une foule d'au- tres Insectes que l'on voit faire des efforts multipliés pour parvenir jus- qu'à la substance odorante afin d'y déposer leurs œufs. Le résultat de cette expérience , qui a été faite avec tous les soins Convenables par Redi , est encore confirmée par une ob- servation de Duméril. Ce savant a vu un grand nombre de fois ces Ani- maux , trompés par l'odeur fétide et cadavéreuse de certaines Plantes, ve- nir y pondre leurs oeufs qui , n'y trouvant pas alors la nourriture qui leur convient, ne tardent pas à périr. Les expériences de Huber sur les Abeilles sont également concluantes. Les preuves directes de l'existence de l'Odorat chez les Insectes abondent , mais il paraît également démontré que ces Animaux ne sont pas pour- vus d'un organe spécial destiné à re- cevoir les impressions de celte, nature. Quelques auteurs regardent les an- tennes comme étant le siège de ce sens; mais ces appendices sont les moins développés chez les Mouches et les autres Insectes dont l'Odorat paraît être le plus fin , et du reste ils ne présentent aucune des condi- tions qui paraissent être nécessaires pour la perception des odeurs; il en est de même de toute le surface ex- térieure de la plupart des Insectes ; mais l'air, et par conséquent les éma- nations odorantes qui s'y trouvent mêlées, pénètrent dans l'épaisseur de toutes les parties de leur corps, à l'aide d'un système particulier de ca- naux que l'on nomme trachée et dont les parois minces et délicates sont toujours humectées. Il en résulte que si l'Odorat n'est point encore devenu l'apanage d'un organe spécial, il est probable , comme l'a très-judicieuse- ment observé Duméril, que c'est dans 1 intérieur de ces vaisseaux que le ODO contact des particules odorantes dé- termine les sensations particulières qui les font distinguer. D'après quel- ques expériences de Huber, il paraî- trait cependant que chez les Abeilles ce sens siège spécialement dans l'in- térieur de la bouche; car ces Ani- maux deviennent insensibles aux odeurs lorsqu'on remplit leur trompe de colle de farine par exemple. Dans les Crustacés , ce sont encore les filamens anlennaires que quel- ques auteurs ont regardés comme étant le siège spécial de l'Odorat. Les considérations que nous avons déjà rapportées auraient pu suffire pour nous faire rejeter à priori cette hypothèse; mais afin de ne laisser aucun doute sur ce point, nous avons fait, conjointement avec notre colla- borateur Audouiu, des expériences qui nous paraissent de nature à déci- der la question. En effet, après avoir étudié l'action de l'odeur de l'Ammo- niaque, de l'Acide acétique et de quel- ques autres substances sur le Homard, nous avons constaté que l'ablation des filamens antennaires ne détermine aucune différence sur le résultat de l'expérience; car toujours l'Animal témoigna par des mouvemens parti- culiers la sensation désagréable que lui occasionaient ces odeurs. Il pa- raîtrait donc que le sens de l'Odorat ne siège point dans ces appendices filiformes; mais la surface générale du corps présente une disposition telle , que la perception des odeurs par cette voie nous paraît impos- sible. Quelle est donc la partie des- tinée à cet usage ? Nos recherches n'ont pas encore éié poussées assez loin pour nous donner la solution complète de cette question ; mais nous avons découvert dans le Ho- mard un organe spécial qui n'a- vait point été aperçu jusqu'ici , et qui nous paraît être le siège de cette fonction importante. C'est une es- pèce de sac membraneux , à parois molles et spongieuses , placé près de l'organe de l'ouïe, auquel elle res- semble beaucoup, et communiquant au dehors par uue petite ouverture. ODO Ce trou est placé sur le trajet du cou- raul que l'eau forme en sortant de la cavité respiratoire , el l'Animal peut l'ouvrir ou l.i fermer a volonté. Nous avons fait un grand nombre d'expé- riences sur cet appareil curieux ; niais d'autres occupations nous ont em- pêche jusqu'ici de terminer nos ré- elle relies à ce sujet. Dans la série dos Animaux verté- brés, le contact >lc3 paiticules odo- rantes ne produit pas sur toutes les parties du corps, abondamment pour- vues de nerfs , lub'éfiées par un li- quide muqueux el d'une texture molle et spongieuse , les sensations particu- lières qui l'ont distinguer les odeurs. La faculté de les percevoir devient circonscrite dans une seule partie du corps, et suit par conséquent la même loi que toutes les autres fonc- tions ; car à mesure qu'on s'élève dans l'échelle des êtres , on la voit se localiser davantage. L'organe spé- cial destiné au sens de l'Odorat , presque toujours pair , est formé chez ces Animaux par un prolonge- ment des tégumens communs qui se reploient en dedans pour tapisser une cavité communiquant librement avec le dehors et située près de l'ex- trémité céphalique. Cette membrane, que l'on nomme pitui taire ou olfac- tive, est molle , spongieuse et d'une structure délicate; elle reçoit un grand nombre de vaisseaux sanguins, et un liquide muqueux la lubrifie constamment Enfin, deux ordres de filets nerveux viennent, en général, s'y répandre; les uns appartiennent aux neifs olfactifs; les autres , à ce- lui de la cinquième paire. Dans les Poissons, la cavité olfac- tive a , en général , la forme d'un cul- de-sac , et communique au dehors à l'aide de deux ouvertures qui en oc- cupent la paroi externe. Ces ouver- tures sont îrès-rapprochées dans la plupart des Poissons; la postérieure est béante; l'antérieure est contrac- tile , et se prolonge quelquefois sous la forme d'un tube susceptible de se redresser. D'après Geolfroy Saint- Ililaire , l'eau pénètre dans la poche 01)0 tr.| olfactive par le premier dé ces trous, et en soft par le second , de manière à former un courant continu. La forme et la disposition de cet organe varient beaucoup dans les divers Animaux de celte classe; mais, en général, on v observe un nombre plus ou moins grand de la m es membraneuses, disposées à peu près comme les feuil- lets de cerlaines branchies, et dont le système vasculaire est très-développé. La plupait des auteurs regardent cet appareil comme étant destiné à aug- menter l'étendue de la surface olfac- tive sans accroître l'espace occupé par l'organe entier, et comme de- vant servir aussi à mieux arrêter les particules odorantes lors de leur pas- sage à travers la cavité dont il occupe le fond. Mais Geoffroy Saint- Hilaire , guidé par des considérations analo- miques et physiologiques que nous regrettons de ne pouvoir exposer ici , considère ces lames membraneuses comme formant une espèce de bran- chie accessoire. Dans les Animaux vertébrés , à respiration aérienne, la cavité ol- factive est toujours placée sur le passage par lequel l'air pénètre dans les poumons ; elle communique en dehors par des ouvertures que l'on nomme narines , et débouche dans le canal alimentaire plus ou moins près du sommet de la trachée-artère. L'utilité de cette disposition est manifeste; car les particules odo- rantes étant mêlées à l'air atmo- sphérique , doivent ainsi pénétrer avec elles dans la cavité olfactive à chaque inspiration. Les Batraciens, qui font entrer l'air dans leurs pou- mons par déglutition et non par aspi- ration , ne font pas même exception à celte règle ; car c'est à travers les narines qu'ils font arriver ce fluide dans la bouche pour l'avaler en- suite. D'un autre côté, chacun sait que, pour éviter les odeurs désagréa- bles , on est porté instinctivement à respirer par la bouche; ce qui em- pêche effectivement l'air et les mo- lécules odorantes contenues dans les fosses nasales , de se renouveler aussi 70 0D0 rapidement , et par conséquent de produire une impression aussi forte que si l'on respirait par les na- rines. Parmi les Reptiles , ce sont les Batraciens chez lesquels le sens de l'Odorat est le moins développé; la cavité qu'il forme est petite, impar- faitement cloisonnée par les os de la face , en général lisse à l'intérieur , et s'ouvrant clans la bouche à très-peu de distance des narines. Il en est à peu près de même dans les Ophy- diens , si ce n'est que l'ouverture ex- terne est située plus en arrière. Dans la plupart des Sauriens , on remarque à peine quelques saillies dans l'inté- rieur du sac olfactif, qui s'ouvre pos- térieurement vers le milieu de la voûte palatine ; mais dans le Croco- dile , cette cavité présente des an- fractuosités très-marquées , et se pro- longe très-loin en arrière. Enfin, chez ce dernier Animal, les narines sont entourées d'une masse char- nue , que Geoffroy regarde comme une espèce de tissu érectile. Quant, à la membrane pituitaire elle-même, elle offre ceci de remarquable, que chez presque tous les Reptiles sa couleur est noire. Dans les Oiseaux , les narines sont percées plus ou moins près de la base du bec, près de l'os frontal, et assez loin l'un de l'autre ; elles ne sont pas susceptibles de se resserrer ou de se dilater, mais souvent elles sont en partie recouvertes par une plaque cartilagineuse immobile qui les ré- trécit beaucoup. La cavité olfactive elle-même est en général grande, et paraît divisée en deux portions assez distinctes par une masse C}rlindrique de replis de la membrane pituitaire soutenus par des lames , ordinaire- ment cartilagineuses et situées dans l'angle que forme la cloison médiane en se réunissant aux os maxillaire et intermaxillairc. L'ouverture pos- térieure ou pharyngienne des fosses nasales est située tiès-près de la ligne médiane et assez loin en arrière; en- fin la membrane pituitaire mince et d'un tissu spongieux , sécrète une ODO grande quantité d'un mucus vis- queux. C'est dans la classe des Mammi- fères que l'organe de l'Odorat ac- quiert son plus haut degré de déve- loppement. Les narines deviennent flus ou moins mobiles et occupent extrémité d'un prolongement sail- lant qui porte le nom de nez- Cet or- gane, formé principalement par quel- ques lames cartilagineuses et par les muscles destinés à les mouvoir, pré- sente des différences très-remarqua- bles dans les divers Animaux de cette classe. Dans certains Rongeurs , il est peu saillant et presque immobile. Dans la plupart des Carnassiers dont le museau ne se prolonge pas au-de- là delà bouche, et dans les Singes, sa structure est à peu près la même que dans l'Homme, quoiqu'il soit bien plus développé chez ce dernier. Dans les Carnassiers à museau saillant et mobile, tels que les Coatis, les Tau- pes , etc., les cartilages du nez for- ment un tuyau complet articulé sur les bords de l'ouverture osseuse des narines ; enfin dans d'autres Ani- maux de celte classe, tel que l'Elé- phant , le nez acquiert un dévelop- pement excessif et une mobilité très- grande : aussi peut-il même devenir alors un organe de préhension ( V. Eléphant , Tapir , Cochon). La cavité olfactive est en général très-développée chez les Mammifères, car elle occupe non-seulement l'es- pace que les os maxillaire, inter- maxillaire, palatin, sphénoïde, eth- moïde , vomer, lacrymaux et naseaux laissent entre eux , mais aussi de vastes sinus creusés dans l'épais- seur du maxillaire, du frontal et du sphénoïde. La membrane pituitaire tapisse tous ces sinus, mais l'éten- due de la surface qu'elle recouvre est encore augmentée par les sail- lies que l'on remarque dans 1 inté- rieur des fosses nasales et que l'on nomme cornets ; elles occupent la paroi externe de ces cavités et sont formées par des lames osseuses lon- gitudinales, très-minces, comme ré- ticulées et recourbées sur cllcs-mê- ODO mes. On en compte trois ; l'une in- férieure est formée par un os distinct; la moyenne et la supérieure appar- tiennent à l'ethmoïde. Les espaces que ces cornets laissent entre eux constituent des gouttières longitudi- nales plus ou moins larges , que l'on nomme méats et dans lesquelles vien- nent s'ouvrir les sinus dont il a déjà été question. La disposition de ces lames osseuses varie beaucoup, mais en général on observe un rapport assez exact entre la finesse de l'Odo- rat d'une part et leur étendue et la grandeur des sinus de l'autre. L'ouverture postérieure de la cavi- té* olfactive est située à la partie su- périenre des pharynx plus ou moins directement en face du sommet de la tracbée-artère. Cbez certains Mam- mifères le larynx peut remonter jus- que dans l'extrémité postérieure des fosses nasales , de manière à former avec ces organes un canal continu propre à l'introduction de l'air dans les poumons et entièrement indépen- dant de la bouclie. C'est à l'aide d'une disposition de ce genre que les jeunes Didelpbes respirent lorsqu'ils sont greffés à la tétine de leur mère (Geoffroy), et que les Cétacés peuvent rester très -long- temps la bouclie béante dans l'eau. Quant à la struc- ture curieuse des fosses nasales de ces derniers Animaux, nous n'y revien- drons pas ici , car il en a déjà été question à l'article Baleine. Nous rappellerons seulement que, d'après les recherches de Cuvier , il paraît 3ue les Cétacés sont complètement épourvus de nerfs olfactifs. Ce fait remarquable avait déjà fait penser que les rameaux de la troisième paire pouvaient servir à la perception des odeurs ; mais un résultat auquel les physiologistes étaient loin de s'at- tendre , c'est que les autres Mammi- fères perdent l'Odorat lorsque le nerf de la cinquième paire cesse d'exécuter ses fonctions accoutu- mées , bien qu'il existe chez eux un nerf olfactif qui se distribue également à la surface piluitaire. Ce fait a cependant été constaté par ODY 7 1 Magcndie , et confirmé par des ob- servations pathologiques que l'on doit à Serres. D'un autre côlé le nerf olfactif paraît également nécessaire à l'intégrité de celte fonction ; mais quel rôle ces deux m ris jouent-ils dans la perception des odeurs? C'est, ce qui paraît difficile à décider dans l'état actuel de la science ; du reste nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet en parlant des sens en général, f. Sens. (h .-m. e.) ODORBRION. (Gesner. ) Syu. de Rossignol, Matacilla Luscinla, L. V. Sylvie. (dh..z.) * ODOSTEMON. bot. phan. Le genre Makonia de Nuttall a été ainsi nommé postérieurement par Rafines- que. P~. Mahonie. (g..n.) *ODOTROPIS. mole. Genre tout- à-fait inutile, proposé par Rafines- que, pour les Hélices qui ont une dent lamelleuse ou carénée sur la spire à l'entrée de l'ouverture. Ce genre est compris par Férussac dans son sous-genre Hélicodonte. V. ce mot et Hélice. (d..h.) O-DUOC. bot. phan. Nom de pays du Laurus Myrrka de Loureiro. (b.) ODYNËR.E. Odynerus. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Porte - Aiguillons , famille des Diploptères , tribu des Guêpiaires , division des Guêpiaires solitaires , établi par Latrcille , et ayant pour caractères : les deux ou troisderniers articles des palpes maxillaires dépas- sant l'extrémité des mâchoires; lobe terminal de ces mâchoires court , brièvement lancéolé. Ce genre n'a pas été adopté par Fabricius. Les espèces qui le composent sont toutes renfermées dans son genre Vespa. Olivier en a fait autant, en avouant cependant que ces Hyménoptères dif- fèrent éminemment des Guêpes par quelques points de leur organisation, et surtout par leurs habitudes. Jurinc n'adopte pas non plus ce genre parce que ses ailes sont tout-à-fail sembla- bles à celles des Guêpes. Les Ody- nères sont distinguées des Guêpes et -,i ODY de toutes les autres Guèpiaire» so- ciales , parleurs mandibules qui sont très-étroites , tandis qu'elles sont aussi longues que larges, et tronquées au bout dans ces dernières. Le lobe intermédiaire de la languette est étroit et long dans les Guêpes soli- taires , tandis qu'il est presque en cœur dans les Sociales. Le genre Sjnagre se distingue des Odynères par sa languette , qui est divisée en quatre filets, sans points glanduleux au bout, tandis que celle des Ody- nères est trilobée, avec quatre points glanduleux à Fextrémité. Dans les Ptérochiles de Klug, les derniers ar- ticles des palpes maxillaires ne dé- passent pas la longueur des mâchoi- res , tandis qu'ils sont beaucoup plus longs dans les Odynères; enfin les Eumèrcs et les Discœlies s'en distin- guent par des caractères de la même valeur, et les Céramics en sont sé- parées par leurs quatre ailes qui sont toujours étendues , tandis que les supérieures sont doublées dans le repos dans les genres précédens. La tête des Odynères est verticale, com- primée , presque triangulaire, comme dans les autres Guêpiaires ; les yeux sont cchancrés , leurs antennes sont semblables à celles des Guêpes; les mandibules sont étroites , allongées , rapprochées et avancées en forme de bec; les mâchoires et la lèvre sont proportionnellement plus avancées que dans les autres genres voisins. La languette est bifide, avec la di- vision du milieu longue , profondé- ment échancrée ; les palpes maxillai- res sont composés de six articles , les labiaux de quatre; la fausse trompe est courte et ne va pas jusqu'à la poi- trine. L'abdomen est ovoïdo-conique, point rétréci en pédicule à sa base , et armé chez les femelles d'un ai- guillon fort et rétractile. Les mœurs de ces Hyménoptères sont très - remaïquables et les éloi- gnent beaucoup des Guêpes: les Ody- nères vivent solitaires, sans cons- truire de ruches; tandis que les Guêpes forme ut de grandes socié- tés composées de trois sortes d'in- OEC dividus, et font des travaux analo- gues à ceux des Abeilles. Réaumur , qui a étudié les habitudesd'uneespèce d'Odynère (la Guêpe des murailles de Linné ) , a donné des détails très- curieux sur la manière dont elles construisent leurs nids. La femelle pratique dans le sable ou dans les enduits des murs , un trou profond de quelques pouces, à l'ouverture duquel elle éiève en dehors un tuyau d'abord droit, ensuite recour- bé et composé d'une' pâte terreuse , disposée en gros filets contournés. Elle entasse dans la cavité de la cel- lule intérieure, huit à douze petites larves du même âge, vertes, sem- blables «à des chenilles, mais sans pâtes , en les posant par lits, les unes au-dessus des autres et sous une forme annulaire. Après y avoir pondu un œuf, elle bouche le trou et dé- truit l'échafaudage qu'elle avait cons- truit; les larves qui sont déposées au fond du trou servent de nourri- ture à la petite larve, qui ne tarde pas à éclore de l'œuf qui a été déposé par la femelle, et comme ces Vers ainsi renfermés sont sans moyens de nuire, ils ne peuvent faire périr la larve d'Odynère, qui prend son ac- croissement, et qui ne se transforme probablement qu'après avoir mangé toute la provision de petits Vers. Le genre Odynère se compose de plu- sieurs espèces ; nous citerons comme la plus remarquable et la plus com- mune dans toute l'Europe: L'Odtnère des murailles, Ody- nerus murarius , Latr. ; fespa mura- ria , L. , Fabr. , Oliv. Noire ; dessous des antennes et milieu du front jau- nes; corselet ayant deux taches de la même couleur en devant; abdomen ayant quatre bandes jaunes. Cette espèce se rencontre fréquemment aux environs de Paris, dans les lieux secs et sablonneux. Suivant Latreille, les vingt- six dernières espèces de Guêpes du système des Piezzates de Fabricius , appartiennent à ce genre. (G.) OECODOME. OEcodoma. ins. La- treille a substitué ce nom , dans ses OEC derniers ouvrages , à celui d'Alte que Fabricius et Jurine donnaient à un genre de Formicains , parce que Walcknacr avait employé ce nom à'Jttus pour désigner des Aranéides sauteuses ou phalanges. V. Atte. (G.) OECOPIIORE. OEcophora. ins. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Ti- néites , établi par Latreille aux dé- pens du grand genre Tinea de Fabri- cius, et ayant pour caractères : an- tenues cl yeux écartés ; une spiritrom- pe très-distincte et très-allongée ; ailes pendantes sur les côtés du corps ; palpes labiaux beaucoup plus longs que la tète , et rejetés en arrière jus- qu'au-dessus du thorax. Les OEco- phores se distinguent au premier coup-d'œil des Teignes , parce que celles-ci ont les palpes labiaux petits et point saillans. Les Euplocampes et les Phicis en sont séparées par leur spirilrompc ou langue qui est très- courte ou presque nulle. Les Litho- sies et les Yponomeutes ont les ailes posées en toit, plus ou moins arron- dies dans le repos ; enfin les Adèles eu sont très- distinctes par leurs an- tennes énormément longues, et par leurs yeux qui sont presque contigus. Ces petits Lépidoptères ont les ailes ornées decouleurs souvent très-agréa- bles , et quelquefois même métalli- ques et très-brillantes; le bord de ces ailes est entouré d'une frange de longs poils. Les chenilles se nourris- sent de Végétaux ; elles sont tantôt presque nues ou cachées dans la subs- tance dont elles se nourrissent , n'ayant rarement que quatorze pâtes ; tantôt renfermées dans l'intérieur des grains qu'elles rongent. Duhamel et Dutilletont observé une espèce d'OE- cophore qui vit dans les graines des Céréales, et qui fit , en 1770, de grands ravages dans l'Angoumois. Il parai! , d'après les faits consignés dans leur Mémoire (Histoire d'un Insecte qui dévore les grains de l'Angoumois, 1 vol. in-12), que l'Insecte parfait dépose ses œufs sur les grains de blé et d'orge avant leur maturité ; que OED ?5 la chenille , en sortant de l'œuf, s'in- troduit dans le grain de blé et en mange toute la substance farineuse sans loucher à i'écorce .de sorte qu'au premier coup-d'œil les grains rongés par cette chenille ne diffèrent nulle- ment de ceux qui sont sains. Ces pe- tits Lépidoptères multiplieut consi- dérablement, et quoiqu'un ou deux grains suffisent à la chenille la plus vorace, il n'est pas étonnant qu'elles aient détruit beaucoup de blé et d'orge dans des années où ils étaient très-abondans. Latreille pense que beaucoup de chenilles qu'on a nom- mées Mineuses , produisent des OEco- phores. On connaît cinq à six espèces de ce genre, mais il est probable qu'on en découvrirait beaucoup d'au- tres si on se livrait à ce genre de re- cherches. Nous citerons 5 L'OEcomoRE Oliviei/le, OEco- phora Oiiuiella, Latr. ; Tinea Oli- viella, Fabr. Elle a les ailes supérieu- res d'un noir doié , avec une tache à la base et une bande au milieu , jau- nes ; derrière cette bande est une pe- tite raie argentée ; les antennes ont un anneau blanc près de leur extrémité. On la trouve aux environs de Paris. Les Tinea Linneella , Rœseella , Leu- venhockella , Bracteella , Brongniar- delia , Geoffroy ella , FlaveUana de Fabricius, appartiennent à ce genre. (G-) * OEDALEE. OEdaleits. ins. Genre del'oidre des Diptères, famille des ïanystômes , tribu des Asiliques , éta- bli par Latreille (Fam. Nat. duRègn. Anim.) et différant des Asiles et au- tres genres voisins , parce que l'é- pistome est imberbe; la tète presque globuleuse et entièrement occupée par les yeux. Ce savant ne donne pas d'autres renseignemens à l'égard de ce nouveau genre. (g.) OEDELIÏE. min. Variété de la Scolézite. (g. bel.) * OEDÉMAGÈNE. OEdemagena. ins. Genre de l'ordre des Diptères , famille des Athéricères, tribu des OEstrides, établi par Latreille aux dépens du genre OEstrc de Linné, et 74 OED ayant pour caractères : soie des an- tennes simple; point de trompe; deux petits palpes rapproches, à deux articles, dont le premier très- petit , le second grand , orbiculaire , comprimé; une tente très-petite , li- néaire, élargie supérieurement entre les palpes ; espace compris entre eux et les fossettes des antennes uni , sans sillon; dernier article des antennes hémisphérique, plat en dessus, à pei- ne aussi grand que le précédent. Ce genre se rapproche beaucoup des Hippodermes, mais il en est distin- gué parce qu'il n'a point de palpes , et par d'autres caractères moins sen- sibles. Les Cutérèbres et les Céphé- némyes ont une trompe distincte; en- fin , les Céphalémyes et les OEstres proprement dites en sont séparées , parce qu'ils n'ont ni trompe ni pal- pes. Les larves des OEdémagènes pro- duisent des tumeurs à la peau des Animaux ruminans ; c'est même de cette propriété qu'est tiré le nom du genre. L'espèce qui lui sert de type est : L'OEdémagène du Renne, OEde- magena Tarandi , Latr. ; OEstrus Ta- randi , L. , Fabr. , Oliv. , Clarck, The Bots of Horses, 2e édit. , tab. 1 , fig. i3, i4. Elle est noire, avec la tête, le corselet et la base de l'abdo- men garnis de poils jaunes; son cor- selet est traversé par une bande noire; les ailes sont transparentes, sans taches; les poils du second anneau de l'abdomen et des suivans sont fau- ves ; les pelotes et les crochets des tarses sont allongés. La larve de cette espèce vit sur le dos des Rennes ; ces larves font périr beaucoup de Rennes de deux ou trois ans , et la peau des plus vieux est souvent si criblée des piqûres de ces Insectes , que l'on a cru que ces Animaux étaient sujets à la petite vérole. Quand ces Animaux entendent l'Insecte parfait bourdon- ner auprès d'eux , ils en sont telle- ment épouvantés qu'ils bondissent et entrent en fureur. Les Lapons nom- ment ces OEstres Kurbma ou Gurb- rna. Linné, en voyageant en Lapo- OED nie, observa la patience d'une fe- melle qui suivit pendant plus d'une journée le Renne qui le conduisait, tenant sa tarière tirée avec un œuf au bout prêt à être déposé sur l'Ani- mal dès qu'il s'arrêterait. (g.) OEDÉMÈRE. OEdemera. ins. Gen- re de l'ordre des Coléoptères , section des Héléromères , famille des Sténé- ly très , tribu des OEdémériles , établi par Olivier et adopté par Latreille. Les caractères de ce genre sont : antennes filiformes , plus courtes que le corps ; premier article allongé , renflé ; le se- cond court, arrondi; mandibules cornées , arquées , terminées par deux ou trois dents; mâchoires bifides; palpes ayant leur dernier article plus grand , en forme de cône renversé et comprimé; pénultième article de tous les tarses bifide; crochets du dernier simple ; corps étroit et allon- gé; clytres flexibles, souvent rétré- cies à leur extrémité; cuisses posté- rieures renflées dans les mâles du plus grand nombre. Les Insectes qui composent le genreOEdémèreavaient été dispersés dans différens genres par les auteurs anciens : Geoffroy les avait placés parmi les Cantharides. Linné en avait mis aussi quelques- unes dans ce genre , et d'autres es- pèces dans son genre Nécydale. Fa- bricius , en adoptant la manière de voir de Linné , plaça plusieurs OEdé- mères dans sou genre Lagrie ; enfin , le même auteur a donné le nom de Drjops , qu'Olivier avait assigné avant lui à un autre genre , aux OEdé- mères d'Olivier , et il s'est servi du nom de Parnus pour désigner les Dryops d'Olivier. Le genre OEdémère , lel qu'il est adopté actuellement, diffère des No- thus de Ziégler et d'Olivier qui en sont le plus rapprochés, par leurs yeux qui sont entiers et non échan- crés pour recevoir les antenues. Les Calopes et les Lagries en diffèrent par le même caractère. Enfin , les Sténostomes , qui ont encore la même forme, et dont les élytres sont de la même consistance, s'en éloignent ce- OED pendant parce qu'ils ont un mnseau aussi long que le reste de la tête et portant les antennes. Le corps des OEdémères a une forme allongée , presque cylindrique; leur tète est étroite, avancée, peu inclinée; les yeux sont de grandeur moyenne , arrondis, assez saillans; la bouche est un peu avancée , avec les mandi- bules bifides à leur extrémité; les mâchoires sont terminées par deux lobes dont l'extérieur est étroit , al- longé , presque cylindrique, frangé au bout ; les palpes maxillaires sont composés de quatre articles dont le dernier plus grand , presque en forme de cône renversé et comprimé; la languette est presque en forme de cœur, membraneuse, profondément échaucrée; les palpes labiaux sont composés de trois articles, ils sont beaucoup plus courts que les maxil- laires ; les antennes sont filiformes ou sétacées , composées d'articles cylin- driques, grêles et allongés , et insé- rés sur une petite protubérance près du bord interne des yeux ; les élytres sont plus ou moins tlexibles , de lar- geur égale dans quelques espèces, atténuées postérieurement ou presque subulées dans les autres; elles sont en général poinlillées et marquées de lignes élevées; les pâtes sont de lon- gueur moyenne; les cuisses sont en général peu renflées , si ce n'est dans les mâles de quelques espèces où les postérieures seulement sont extrême- ment renflées et très-courbées ; celte grosseur considérable des cuisses , qui , au premier aspect , ferait croire que ces Insectes sont , ou sauteurs , ou très-lourds, ne les empêche pas de marcher avec autant d'agilité que les femelles. On ne sait pourquoi la nature a grossi outre mesure ces cuis- ses dans quelques mâles seulement ; il est probable cependant que ce n'est pas sans motifs ; ne serait-ce pas pour remplir quelque usage pendant l'ac- couplement? Les mœurs et les mé- tamorphoses des OEdémères sont tout-à-fait inconnues. On trouve l'Insecte parfait sur les fleurs, dans les lieux secs, humides, dans les OED 7 S bois , les prairies , etc. Les différentes espèces se rencontrent dans les pays chauds et dans les climats tempérés. On en connaît plus de cinquante es- pèces propres aux cinq parties du inonde. Latrcille partage le genre en deux sections ainsi qu'il suit : f Elytres presque de la même lar- geur partout, n'étant pas entr'ou- verles postérieurement, dans la moi- tié de leur longueur , à la suture. OEdemÈre notée , OEdemera no- tata , Oliv. , Enlom. T. m, 10, n. 8 , tab. 1 , fig. 8 , A , B ; Necydalis nota- ta , Fabr. , Payk. ; Cantharis testa- cea , etc. , Geoff. , Fourcr. Longue de près de cinq lignes; tête et corselet ferrugineux ; élytres testacées , avec l'extrémité noire; pâtes tantôt noirâ- tres, tantôt d'un brun ferrugineux , avec les jambes et les tarses anté- rieurs jaunâtres. On trouve cette es- pèce aux environs de Paris ; on la rencontre plus communément dans le midi de la France , dans les chan- tiers de bois de construction. ff Elytres fortement rétrécies pos- térieurement , et entr'ouvertes à la suture dans la moitié de leur lon- gueur. OEdémère eleite , OEdemera cœru- lea , Oliv., ibid., pi. ï, fig. 10; Necydalis cœrulea , Fabric. , L. , Schrank, Rossi; Cantharis nobilis , Scop. ; Cantharis viridi-cœrulea ely- tris , etc. , Geoff. ; Cantharis grossipes, Fourcr. Longue de quatre lignes; élytres subulées; corps bleu; cuisses postérieures arquées et renflées dans les mâles. Elle est commune dans tout le midi de l'Europe et aux envi- rons de Paris. (g.) * OEDÉMËRITES. OEdemeritcs. ins. Tribu de l'ordre des Coléoptè- res, section des Pentamères , famille des Trachélides, établie par Latrcille, et renfermant des Coléoptères qui ont les mandibules bifides, le pénultième article de tous les tarses bilobé , et le dernier des palpes maxillaires grand, triangulaire. Les antennes sont in- sérées à nu , filiformes ou sétacées , 76 OED généralement allongées et quelque- fois en scie. Le corps est étroit, al- longé, avec le corselet cylindracé -, Îflus étroit postérieurement que la jase des élytres. Les élytres sont souvent molles et flexibles , rélrécies dans plusieurs à leur extrémité. Les pieds postérieurs de plusieurs diffè- rent selon les sexes. La treille divise cette tribu en quatre genres : Ca- lope , Sparèdre , Dityle et OEdé- mère. V. ces mots. (g.) OEDËRE. (Ederdl bot. pu an. Genre delà famille des Synanthérées, et de la Syngénésie superflue, L. , dont les caractères ont été rectifiés de ia manière suivante par Cassini : involucre presque cylindrique, plus court que les fleurs du disque, formé de folioles irrégulièrement imbri- quées, appliquées, oblongues , lan- céolées et scarieuses. Réceptacle pe- tit, plane ou conique , garni de pail- lettes linéaires lancéolées. Galalhide cylindracée, dont le disque se com- pose de dix à douze fleurons régu- liers et hermaphrodites , et la cir- conférence de huit à dix demi-fleu- rons en languette , femelles et étalés eu rayons du côté extérieur. Les co- rolles des fleurs centrales ont le tube légèrement hérissé de poils pnpillai- res, et le limbe à cinq lobes épaissis, hérissés également de petites papilles ; celles de la circonférence ont la lan- guette très- longue, entière, sur le côté extérieur de la calathide ; cette languette est très-courte , et comme tronquée dans les demi-fleurons du côté intérieur. Les étamincs ont leurs filets soudés à la base seulement ; leur article anthérifère est long et grêle; leurs anthères surmontées d'appendi- ces tronqués au sommet , mais privés d'appendices basilaires. Les ovaires sont glabres, oblongs, cylindracés ou anguleux, surmontés d'une ai- grette tantôt courte, membraneuse et dentée , tantôt composée de pail- lettes sur un seul rang , laminées et membraneuses. Les calathides sont rassemblées en capitules terminaux , solitaires et involucrés. OLD Linné constitua ce genre sur une Plante qu'il avait d'abord rapportée aux Jiuphtalmum; il lui donna en- suite le nom à' (Edera proliféra. Linné fils, Jacquin et Thunberg ajoutèrent plusieurs espèces au genre (Edera; mais Cassiui a reconnu qu'elles de- vaient former les types de genres dis- tincts ; ainsi Y (Edera aliéna , L. fils et Jacq. , Arnica inttloides , Yahl , est placée par Cassini dans son nou- veau genre Heterolepis; et V (Edera alienata de Thunberg , que l'on a confondue avec celle-ci, est le type du genre Hirpicium ( V. ces mots). En excluant ces espèces du genre (Ede- ra , il se compose seulement de la Plante de Linné qui est subdivisée par Cassini en deux espèces , sous les noms d'CŒdera obtrisifolia et (E. lan- ceolata. Ce sont des Plantes originai- res du cap de Bonne-Espérance. On les cidtive au Jardin des Plantes de Paris. Le genre (Edera est placé dans la section des Inulées Graphalicées de Cassini ; il est voisin des Seriphium, Stœbe , etc.; mais il a aussi quelque affinité avec les Bi/p/italmu/n, et même avec les Anthémidées. Le nom (V(Edera a été donné par Crantz au genre Dracœna, L. (g..n.) OEDICNÈME. (Edicnemus. ois. ( Temmiuck. ) Genre de la première famille de l'ordre des Gralles. Carac- tères : bec plus long que la tête, droit, fort, un peu déprimé a sa base, comprimé vers ia pointe ; arête de la mandibule supérieure élevée; man- dibule inférieure formant l'angle ; narines doublement contournées , si- tuées vers le milieu du bec , fendues longitudinalcment jusqu'à la partie coruée , ouvertes en avant et percées de part en part. Pieds longs, grêles ; trois doigts antérieurs, bordés par une membrane qui les réunit jusqu'à la première articulation; point de doigt postérieur ou pouce; ailes de médiocre longueur; la première ré- mige un peu plus courte que la se- conde qui dépasse toutes les autres; lectrices fortementéta\c^ larmes, liquide aqueux, qui sert à favoriser les inouvemeus des pau- pières et de l'OEil. La glande lacry- male elle-même est logée dans L'angle supérieur et externe de l'orbite, et verse le produit de sa sécrétion entre le globe de l'OEil et la paupière su- périeure; enfin , deux petits canaux creusés dans l'épaisseur de ces or- ganes , près de leur commissure in- terne , se réunissent en un canal com- mun qui va s'ouvrir dans les fosses nasales , et servent à y couduire la portion surabondante du liquide la- crymal. Telles sont les parties les plus im- portantes de l'appareil de la vision chez les Animaux vertébrés et les Mollusques céphalopodes, et les mo- difications les plus remarquables qu'elles présentent dans ces différen- tes classes ; des détails plus minu- tieux auraient été inutiles pour l'ob- jet que nous nous sommes proposé , et même déplacés dans un ouvrage de ce genre. Ce qui importait ici était de donner une idée générale de cet appareil , et de rappeler brièvement les faits d'organisation nécessaires à l'explication de ses fonctions , dont nous nous occuperons à l'article Vision oii l'on a renvoyé plus haut. (H.-M. e.) Le mot OEie a été vulgairement employé , par allusion , soit en zoo- logie , soit en botanique, soit mê- me en minéralogie; ainsi l'on a ap- pelé : OEix simplement , le Bouton ou Bourgeon naissant des Arbres. OEil d'Amjion (Moll. ), YHellx Oculus-Caprl de Millier. OEte-Beanc (Ois.), nom de pays de la Fauvette Tchéric. 86 0E1 OEil de Bœuf (Bot. Zool.), le Spa- ms macrophthalmus parmi les Pois- sons ; le Roitelet, Motacilla Regulus, parmi les Oiseaux; Y Hélix Oculus- Capri parmi les Coquilles ; les Chry- santhèmes des champs et Leucan- thème, les Buphtalmes et Y Anthé- mis tinctoria parmi les Plantes. OEil de Bouc (Zool. et Bot.), la plupart des Patelles de nos côtes , et Je Peson, Hélix Algira, parmi les Mol- lusques ; la Pyrèthre et le Chrysan- themum Leucanthcmum parmi les Vé- gétaux. Oliiu de Bourique (Bot.), le Pois- à-gratter, Dolichos urens , dont la graine ressemble effectivement à un gros OEil. OEil de Chat (Bot.), les fruits du Guilandina Boncluc dans les co- lonies. OEil de Cheval (Bot.), Ylnula Helenium. OEil de Chèvre (Bot.), les Gra- minées du genre yEgilops dont le nom scientifique est la traduction. OEil de Chien (Bot.), le Gnapha- lium dioicum , la Conyse squarreuse et le Plantago Psyllium. OEil de Christ (Bot.), une Inule et Y Aster A me l lus. OEil de Corneille ( Bot. ), un Agaric vénéneux dans Paulet , qui n'est pas encore scientifiquement spécifié. OEil du Diable (Bot.), Y Adonis œstiualis. OEil de Dragon (Bot.). Cérc , an- cien directeur du jardin de l'Etat à l'Ile-de-France, donnait, on ne sait pourquoi, ce nom bizarre aux fruits de Longanier qui ne ressemblent à aucune sorte d'OEil ; et depuis les Dictionnaires reproduisent ce nom qui n'est employé nulle part dans les colonies orientales, encore qu'on le donne comme y étant celui d'un Lilchi. OEil de Flambe (Moll.), le Tro- chus uestiarii/s. OEil du jour (Ins.), même chose que Paon de jour. V. ce mot. OÈil de Lotir (Pois, foss.), même chose que Bul'oniles. V . ce mot. OEI OEil d'or (Ois.), syn. de Garrot , espèce du genre Canard, f. ce mot; (Pois.), un Lul]an , Lutjanus Chrysops; (Bot. Crypt.), un très-joli Lichen du genre Borrera , qui croît indifférem- ment dans nos régions et au cap de Bonne Espérance ; le Borrera ckry- sopthalma. OEil d'Olivier (Bot. Crypt.), on ne sait quel Agaric , dans Paulet. OEil de Paon (Pois.), le Chœtodori occellatus ; (Ins.), le Paon du jour, Papilio Io , L. OEil peint (Ois.). Lachesnaye des Bois indique sous ce nom , dans son Dictionnaire, un Oiseau du Mexique qui est YYxcuicuil de Heruandez , ce qui ne le fait pas mieux connaître. OEil de Perdrix (Bot.), les Myo- sotides dans le midi de la France , le Sccbiosa columbaria et Y Adonis œs- tiualis. OEil-Rouge(Po'is.), un Cyprin. OEil de Rubis (Moll.j, une Patelle. OEil de Sainte-Lucie (Moll.), l'opercule d'une Coquille du genre Trochus , qui s'était répandu dans l'ancienne pharmacie et dans les col- lections , comme une pierre douée de grandes propriétés. OEil de Serpent (Pois, foss.), mê- me chose que Bufonites. V. ce mot. OEil de Soleil (Bot.), la Matri- caire commune. OEil de Vache (Moll.), l'Hélice glauque; (Bot.), les Anthémis arvensis et Cotula. OEil de verre (Ois.), le Colymbus septentrionalis et autres Plongeons dans divers cantons de la France , et le Sylvia Madagascariensis dans les colonies à l'est de l'Afrique. (s.) OEil de Bœuf (Min.). Les joailliers allemands donnent ce nom à une variété de Pierre de Labrador, dont les reflets sont brunâtres. . OEil de Chat ou Chatoyante , variété de Quartz , d'un gris-verdâ- tre ou d'un jaune-brunâtre , offrant des reflets blanchâtres , nuancés de la couleur du fond. Suivant Cordier, ses chatoiemens sont dûs à des filets d'Asbeste interposés dans la pierre , OEI et dont les surfaces soyeuses jédé- chissent successivement les rayons lumineux , pendant qu'où la fait mouvoir; ils deviennent très-sensi- bles , lorsque la pierre est taillée en cabochon. Celle pierre est in fusible, ce qui la distingue d'une autre pier- re chatoyante , connue sous le nom d'OEil de Poisson , et qui est une Variété de Feldspath. L'OEil de Chat est une pierre fort rare, et d'un as- sez haut prix ; les plus estimées nous viennent de Ccylan et du Malabar. V. (^UAKïZ CHATOYANT. OEil du monde. Les anciens qui connaissaient parfaitement les va- riétés de Quartz , que uous nommons Enhydre et Ilydrophane , les ran- geaient au nombre des merveilles de la nature sous le nom pompeux d'O- cuLus mundi. Pline les a décrites avec assez de justesse , et elles ont été célébrées par Claudien dans quel- ques-unes de ses épigrammes. OEil de Perdrix , surnom donné à la bonne pierre meulière des car- rières de Domine , déparlement de la Dordogne. OEid de Poisson ou Pierre de lune, variété du Feldspath adulaire, présentant un fond blanchâtre, avec des reflets d'un blanc nacré ou d'un bleu céleste, qui semblent flotter dans l'intérieur de la pierre , lors- qu'elle est taillée en cabochon , et qu'on la fait mouvoir. (g. del.) * OEILLË. zood. Espèce du genre Dindon , Meleagris ocellatus , figuré par.Temminck, et avant lui par Cu- vier dans les Mémoires du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. On a donné le même nom à une Couleu- vrée, à un Squale, au Pleuronecte Argus, à un Labre, ainsi qu'à plu- sieurs autres Poissons. (b.) * OEILLÈRE, pois. Espèce de Bo- dian d'Amboine. V. Bodian. (b.) OEILLET. Dianlhus. bot. piian. Ce genre est le plus remarquable de la famille des Caryophyllées qui a tiré son nom d'une espèce très- répandue dans les jardins , et à la- OEI 87 quelle les anciens donnèrent le nom de Çaryaphyllus à cause de l'odeur de girofle qu'elle exhale. Il appar- tient à la Dccaudiie Digynie , L. , et il offie les caractères suivans : c.dice tubuleux, cylindracé, à cinq dents, muni à sa base de deux , quatre ou un plus grand nombre d'écaillés par paires opposées et croisées à angles droits ; corolle formée de cinq pé- tales dont les onglets sont étroits et de la longueur du tube calicinal ; le limbe est arrondi, souveut fran- gé; dix é tarnines à filets subulés, élargis au sommet, analogues au\ onglets des pétales , et surmontés d'anthères ovales-oblongues ; deux styles longs et divergens; capsule oblongue , déhiscente par la partie supérieure, uniloculaire , renfermant un grand nombre de graines atta- chées à un placenta central. Ces grai- nes sont peltées, convexes d'un côté et concaves de l'autre; elles ont un embryon légèrement courbé. Ce gen- re, excessivement nature) , est néan- moins fort rapprochédes genres Gyp- sop/iila, Sile/ie et Lychuis qid com- posent avec lui la première section de la famille des Caryophyllées , sec- tion à laquelle on a donné les noms de Silénées et de Dianthinées , et qui a pour caractère essentiel la soudure intime des sépales du calice en un tube cylindrique. Scopoli , dans sa Flore de Carniole , a formé sur le Dianthus prulifer , L., un genre qu'il a nommé Tunica du nom que les fleurs dOEillet ( Tunicus Fias) por- taient dans les anciens livres de ma- tière médicale ; mais ce genre n'a pas été adopté. Le nombre des espèces d'OEillets est très- considérable, car les au- teurs en ont décrit à peu près cent vingt, dont plus de la moitié sont indigènes de l'Europe, principale- ment de la partie méridionale qui constitue la région méditerranéen- ne , et conséquemment de la partie nord de l'Afrique qui fait partie de cette région naturelle. Ou en trouve aussi un grand nombre dans les pays montagneux de l'Asie, particulière- 88 OEI ment dans la chaîne du Caucase, dans les contrées élevées de la Sibé- rie, de la Chine et du Japon. Un petit nombre se rencontie vers la pointe australe de l'Afrique L'Ame - rique paraît en être dépourvue , à l'exception d'une ou deux espèces qui habitent le-; Etats Unis. Los OEillels sont des Plantes herbacées, vivnces parleurs racine; qui sont fibreuses , et desquelles s'élèvent ordinairement plusieurs tiges , munies d'espace en espace de nœuds cassans, véritables articulations dans le sens qu'on doit attacher à ce mot en botanique , c'est- à-dire des parties organiques de la tige oii celle-ci est susceptible d'être facilement divisée. Les feuilles sont opposées sur chacun de ces nœuds; elles sont en général linéaires, ai- guës, entières, canaliculées et glau- ques. Les fleurs, disposées au sommet des tiges ou de leurs ramifications su- périeures , sont blanches , purpurines ou panachées; elles exhalent souvent l'odeur la plus suave. La culture , sous ce rapport , en a produit un grand nombre de variétés qui ont pour type quelques espèces que nous allons passer en revue. Afin de faciliter la détermination des espèces , on a divisé le genre OEil- let en deux coupes; l'une qui com- prend toutes les espèces à fleurs agré- gées en tête ou en corymbes , sessiles ou pédonculées; l'autre qui se com- pose des OEillets à fleurs en panicules ou solitaires. La première section , nommée Ar- meriastrum par Seringe {in De Cand. Prodrom. Syst. Vegel. , 1 , p. 555), ne renferme que vingt-six espèces formant trois subdivisions caracté- risées d'après les bractées ovales et nautiques dans la première subdivi- sion ; lancéolées-aiguës , avec des ca- lices striés-velus dans la seconde; ovales ou lancéolées , avec des calices glabres et à peine striés dans la troi- sième. La seconde section {Caryop/iyl/um, Seringe) comprend quatre-vingt-sept espèces partagées en deux subdivi- sions : là première caractérisée par OEI ses pe'tales, simplement dentés ; la seconde par ses pétales franges. Nous allons décrire quelques-unes des es- pèces les plus remarquables de ces diverses sections. L'Œillet barbu , Dianlhus bar- batus, L. , vulgairement OEillet de poêle. Ue ses racines fibreuses vivaces naissent plusieurs tiges d'abord cou- chées à la base , puis redressées , hautes d'environ un pied, garnies de feuilles rapprochées, lancéolées, d'un vert foncé et glabres. Les fleurs sont rassemblées en un faisceau ter- minal très-dense; elles sont hérissées de pointes subulées , formées par les écailles de la base du calice qui se prolongent jusqu'à la hauteur du tube de celui-ci. Ces fleurs sont rou- ges ou panachées de rouge et de blanc; ce mélange de couleurs leur donne un aspect fort agréable ; aussi , l'OEilletde poëte , qui croît naturel- lement dans les lieux secs et stériles de l'Europe méridionale , est-il re- cherché comme Plante d'ornement, et cultivé dans les parterres où l'on en forme des plate-bandes. Il a pro- duit un grand nombre de variétés doubles et simples , qui se distinguent par les nuances de leurs couleurs. Outre son nom d'OEillet de poëte , on donne à celte espèce cultivée, les noms vulgaires d'OEillet-Bouquet , de Bouquet-Parfait et de Jalousie. L'OEillet des Chartreux, D'ian- thus Carthttsianorum , L. Celte jolie petite espèce se trouve abondamment dans les pâturages secs et dans les lieux incultes de toute l'Europe. Sa tige est droite, grêle , haute d'envi- ron un pied, garnie de feuilles étroi- tes, linéaires, à trois nervures. Les fleurs sont rouges et sont rassemblées en petit nombre en un faisceau ter- minal, accompagnées de bractées plus courtes que le tube calicinal. On cultive cet OEillet dans quelques jar- dins ; mais il est inférieur, pour l'a- grément , à l'Oeillet de poëte, et on lui donne également le nom de Bou- quet-Parfait. La culture fait varier la couleur des fleurs du rouge au blanc, OEI en offrant toutes les nuances inter- médiaires. Paimi les autres espèces à fleurs fasciculécs , nous en mentionnerons une très-agréable que l on trouve fré- quemmeut le long des bois et dans les lieux stériles de l'Europe. C'est le Dianthus Armeria , L., dont les fleurs ont de petits pétales rouges et des calices accompagnés d'écaillés ciliées et velues. L'OElLLET DES FLEURISTES , Dian- thas Caryophyllus , L. Cette espèce est la souche de toutes ces belles variétés que la culture a fait éclore dans les jardins. Elle croît spontanément dans les fentes des rochers et des vieux murs de l'Europe méridionale; on la trouve aussi dans plusieurs de nos départemens occidentaux. Sa racine ligneuse produit des tiges dont la base est étalée, mais qui se redressent et s'élèvent à la hauteur d'un pied et davantage. Elles sont plus ou moins rameuses supérieurement et garnies à chaque nœud de feuilles linéaires , lancéolées, canaliculées , très-aiguës à leur sommet , el glauques ainsi que les tiges. Les fleurs sont pédoncuîées et solitaires aux extrémités des rami- fications. L'odeur de ses fleurs est très-suave et se rapproche de celle des clous de girofle. La couleur , dans la Plante sauvage, est le rouge plus ou moins vif; mais dans les va- riétés cultivées elle est nuancée ou panachée de mille manières. Il en est résulté un nombre infini de variétés. Les fleuristes en effet , sur la moindre différence, ont distingué ces fleurs par des noms emphatiques ou par des mots qui n'ont pas le moindre rapport avec des OEillels. Ainsi le Jupiter, la France triomphante, le Grand-Clovis , le Bâton royal, etc., sont de ces dénominations ambitieu- ses qui ne s'appliquent en aucune manière à des fleurs , et qui , pour aider la mémoire , ne valent pas mieux que de simples numéros. La manie des OEillets a été poussée peut- être encore plus loin que celle des Tulipes et des Roses , et l'on sait jus- qu'à quel point les amateurs ont porté OET 89 leur enthousiasme pour ces belles Plantes. L'OEillet joint l'élégance du port au coloris le plus brillant et le plus varié , ainsi qu'à l'odeur la plus agréable; il est très-susceptible de revêtir ces formes monstrueuses qui plaisent tant à la multitude; il dou- ble avec la plus grande facilité , et alors ses organes floraux, excepté le calice , deviennent des pétales dont le nombre est indéfini. Mais souvent l'exubérance de cette transformation fait rompre le tube calicinal , les pé- tales , dont les onglets ne sont plus contenus dans un tube cylindrique, s'épanchent au travers de la fissure , et la fleur perd toute sa grâce. Les amateurs remédient à cet inconvé- nient en entourant le calice d'un pe- tit cercle de carton. On rencontre dans les jardins une variété remarquable par le dévelop- pement excessif des bractées , ou plu- tôt par la transformation en bractées des feuilles caulinaires; il y en a quelquefois jusqu'à trente paires qui se croisent à angles droits. On a dé- signé cette variété sous le nom de Dianthus Caryophyllus imbricatus. Ce qui contribue à étendre la cul- ture des OEillets , c'est la facilité avec laquelle on peut les multiplier. Nous donnerons plus bas quelques détails sur cette culture. Les fleurs d'OEillets étaient autre- fois usitées en médecine comme exci- tantes el diaphorétiques , mais on ne pouvait compter sur l'eflicacité d'un tel médicament , puisque son action dépendait d'un principe volatil très- fugace. On eu prépare encore un si- rop que Ion administre comme cor- dial et stomachique , mais qui doit être considéré plutôt comme une li- queur d'agrément que comme une préparation pharmaceutique. Les li- quoristes font un ratafia d'OEillet qui jouit des propriétés de la fleur; enfin les parfumeurs en fixent l'o- deur dans plusieurs de leurs cosmé- tiques. L'OEielet Mignardise , Dian- thus plu marius , L. Ses tiges redres- sées ne s'élèvent qu'à huit ou dix 9« OEI pouces; elles portent des feuilles li- néaires, d'un vert glauque, celles de la base en gazon. Les fleurs , au nombre de deux ou trois aux extré- mités des tiges , sont d'un rose pale , et douées d'une odeur légèrement musquée. Les pétales sont partagés, Jusqu'au tiers de leur longueur , en obes linéaires. Cette espèce est indi- quée comme indigène des contrées méridionales de l'Europe ; on la cul- tive depuis long-temps dans les jar- dins, oii l'on en forme de charmantes bordures. De même que toutes les es- pèces d'OEillets , celle-ci offre beau- coup de variétés de fleurs doubles ou simples , et colorées de toutes les nuances intermédiaires entre le pour- pre et le blanc ; on en voit beaucoup de couleur de chair , d'autres qui ont des taches d'un rouge velouté à la base du limbe îles pétales. C'est à cette dernière variété qu'on donne le nom de Mignardise couronnée. On rencontre dans les bois et les pâtu- rages élevés de l'Europe , une espèce qui a du rapport avec la précédente par les pétales frangés, mais qui est beaucoup plus grande dans toutes ses parties. Celte Plante ( Dianthus suptrbus , L. ), dont la culture a été long-temps négligée, commence à se répandre dans les jardins. Quoique les OEillels naissent en général dans des terrains arides , et que par conséquent ils ne soient pas très-délicats dans leur culture , ce- Ëendaut comme on vise à obtenir de elles races , aussi riches en couleur que distinguées par l'amplitude de leurs formes, il convient de leur donner une terre abondante en sucs nourriciers, et pourtant assez meu- ble, telle que celle d'alluvion ou la terre franche des potagers. On em- ploie aussi avec avantage le terreau provenant des vieilles couches faites avec des feuilles ou du fumier; en- fin les terres tirées des marais ou des tourbières. C'est à la nature d'un pareil terrain, commun dans quel- ques pays occidentaux de l'Europe, tel que celui des Pays-Bas et de la Flandre , qu'on doit attribuer la su- OEI périorité des OEillets de ces pays-. Tous les moyens de reproduction sont mis en usage pour les OEillets. Les semis font obtenir de nombreuses variétés, mais il faut beaucoup de temps et de patience, et d'ailleurs on ne peut se servir de ce moyen que pour les fleurs simples ou semi-dou- bles; à l'égard des OEillets, dont toutes les étamines sont converties en pétales , on ne peut s'en servir à moins que les pistils ne soient pas entièrement transformés ; dans ce cas on pratique des fécondations artifi- cielles par l'aspersion du pollen des fleurs simples sur les stigmates des fleurs qui n'ont plus d'étamincs. Quoi qu'il en soit , après avoir obte- nu des germinations par des semis convenables et soignés , on place, en automne, les jeunes plants dans des pots , et les OEillets commencent à fleurir dès le printemps ou pendant l'été de l'année suivante. Lorsque par le moyen des graines on s'est procuré de nouvelles variétés, il est facile de les conseiver par les boutures , et surtout par les marcot- tes. Ces opérations d'horticulture réussissent avec une facilité extraor- dinaire , vu l'organisation des liges d'OEillets que nous avons dit être di- visées par des nodosités. On sait que celles-ci ne sont autre chose que des parties très-disposées à prendre raci- ne, à cause des sucs en stagnation qu'elles contiennent. La greffe est peu employée; cependant on peut s'en servir pour changer des pieds simples et vigoureux en variétés plus belles , et faire porter à plusieurs branches d'un même plant des varié- tés de couleurs différentes. L'exposition des OEillets ne doit pas être très -chaude; on doit les placer autant que possible à l'air libre en les abritant, sous des Arbres ou des berceaux de verdure, des l'ayons d'un soleil trop ardent et des pluies d'orage ; ils demandent à être arrosés médiocrement et de préfé- rence le soir. On obtient de plus belles fleurs en se servant de pots en général petits et percés de plu- OEiN sieurs trous. Comme les tiges des OEillets sont faibles et cassantes , on leur donne des tuteurs , c'est-à- dire qu'on les attache à des baguettes ou à des treillages. Pendant les ri- gueurs de l'hiver il est nécessaire de placer les OEillets dans des serres , mais ils ne s'y plaisent pas très-bien, et on les sort dès que le beau temps le permet , c'est-à-dire à la fin de mars ou au commencement d'avril. Plusieurs variétés, néanmoins, pas- sent l'hiver en pleine terre et suppor- tent des froids assez considérables , surtout lorsque la terre est couverte d'une couche épaisse de neige. (G..N.) OEILLET DE MER. tolyp. Syn. vulgaire de Caryophyllia. P' . Ca- ItYOriIYJLLIE. (b.) OEILLETTE. On donne ce nom aux Pavots dans les pays où on en cultive pour extraire l'huile de leurs graines. (b.) OENANTHE. ois. Nom donné à quelques espèces du genre Traquet, et que Vieillot a appliqué à une sous- division de ce genre. /^. Traquet et MoTEUX. (DR..Z.) OENANTHE. bot. phan. Ce genre delà famille des Ombellifères, et de la Pentandrie Digynie , L. , offre les caractères suivans : involucre ordi- nairement nul ou composé d'un pe- tit nombre de folioles; involucelles polyphylles; calice à cinq dents fines, persistantes; corolle dont les pétales sont cordiformes , infléchis, égaux dans les fleurs du centre de l'om- belle; ceux des fleurs marginales grands et irréguliers; fruits prisma- tiques , à cinq côtes aiguës ou obtuses, couronnés par les dents du calice et les styles. Les fleurs sont blanches, et leurs ombelles sont composées d'un petit nombre de rayons. Linné, au- teur de ce genre, n'y comprenait qu'un petit nombre d'espèces , toutes indigènes d'Europe , et qui sont des Plantes aquatiques , à feuilles sim- plement ailées, et à racines fascicu- lées. Le nombre en fut ensuite con- OEN 9i sidérablement augmenté par l'addi- tion de plusieurs espèces rapportées du cap de Bonne-Espérance, par Thunberg , et d'autres, de l'Améri- que septentrionale , décrites par di- vers auteurs; mais il faut déduire du nombre des espèces publiées , la plu- part de celles qui ont été formées par les Aoristes de l'Europe aux dépens des espèces linnéennes, et qui ne sont en réalité que des variétés à peine sensibles de ces Plantes. Lamarck a réuni à l'OEnanthele Phellandrium aquaticum, et Sprengel VOttoa œnan- thuides de Kunlh, ainsi que XHua- naca as plutôt parvenus à leur état par- ait qu'ils cherchent à s'accoupler , et que bientôt après la femelle se met à la recherche des Animaux sur les- quels elle doit déposer ses œufs. On avait d'abord cru, d'après Yallisnieri et quelques autres auteurs , que l'OEstre allait déposer ses œufs sur les bords de l'anus des Chevaux, et que de -là la larve remontait dans 1 estomac, en parcourant toutes les sinuosités des intestins; Réaumur , qui n'a pas été à même de le vérifier, rapporte ce fait, qui n'est pas du tout en harmonie avec ce que Clark dit des mœurs de cet Insecte. D'après ce dernier naturaliste, l'un des plus célèbres vétérinaires de l'Europe, et auquel ou doit une excellente Mo- nographie des OEstres , la femelle , pour effectuer sa ponte, s'approche de l'Animal qu'elle a choisi , en te- nant son corps presque vertical dans l'air : l'extrémité de son abdomen , qui est très-allongée et recourbée en haut et en avant, porte un œuf qu'elle dépose, sans presque se poser sur la narlie interne de la jambe, sur les côtés et la partie interne de l'épaule, et rarement sur le garrot du Cheval ; cet œuf, qui est entouré d'une hu- meur glutineuse, s'attache facilement aux poils de l'Auimal; l'OEstre s'é- loigne ensuite un peu du Cheval pour préparer un second œuf, en se balançant dans l'air; elle le dépose de la même manière, et répète aiusi ce manège un très-grand nombre de fois. Clark croyait d'abord que ces œufs étaient pris par la langue du Che- val et portés dans son estomac ou ils éclosaient; mais des observations OES 95 plus rigoureuses l'ont convaincu que ces œufs éclosent à l'endroit ou ils ont été posés, et que ce n'est qu'à l'état de larvequel'Insectes'attacheà la lan- gue quivient lécher la parlic du corps sur lequel il est collé, et parvient ainsi par l'œsophage dans l'estomac. La larve de TOËslte de Cheval est sans pales, de forme conique, allon- gée. Son corps est composé de onze anneaux, garnis chacun , à leur bord postérieur, d'une rangée circulaire d'épines triangulaires, solides , jau- nâtres dans la plus grande partie de leur longueur, noires à leur extrémi- té, et dont la pointe, très-aiguë, est dirigée en arrière. Au-dessus du corps, les anneaux du bout postérieur et ceux qui en sont les plus proches, n'ont point de ces épines qui existent sur les mêmes anneaux du côte du ventre. L'extrémité postérieure, qui est tronquée, figure une espèce de bouche transversale, avec deux lè- vres qui peuvent se rejoindre pour fermer l'ouverture qu'elles circons- crivent. On voit, dans l'espèce de cavité profonde que ces lèvres lais- sent entre elles lorsqu'elles sont écar- tées , six doubles sillons couchés transversalement, et courbés en de- dans de chaque côté , de manière à se rapprocher en cercle. Ces sillons , formés par une substance écailleuse, sont criblés de petits trous que l'on regarde comme les ouvertures des stigmates. Les espèces de lèvres qui recouvrent cet appareil respiratoire sont évidemment destinées à le bou- cher exactement afin de le proléger contre les alimens liquides et les sucs qui se trouvent dans l'estomac. Il est plus difficile de concevoir comment ces Animaux peuvent exister dans l'estomac, exposés à une température ti ès-élevée et dans un air aussi vicié. Ces larves se nourrissent du ch\me qu'elles trouventdans l'estomac; elles se tiennent plus ordinairement au- tour du pylore , et y sont quelque- fois en grande quantité. Clark croit que ces larves sont plus utiles que nuisibles aux Chevaux; Réaumur ayant observé , pendant plusieurs 96 OES années , des Chevaux attaqués par les Oestres, avait dit également qu'ils ne se portaient pas moins bien que ceux qui n'en nourrissent point ; mais Vallisuieri, d'api es Gaspàri , leur at- tribua la cause d'une maladie épidé- niique qui lit périr, en 1710, beau- coup de Chevaux dans ie Yéronais et le Mantouan. Lorsque ces lai ves ont pris tout leur accroissement , elles desceudenteu suivant lesiuleslins, se traînent au moyen de leurs épines , ou sont portées par les excrémens , jusqu'à ce qu'elles arrivent à l'anus, sur les bords duquel on les trouve souvent suspendues dans les mois de mai et de juin, prêles à tomber à terre pour y subir leur transforma lion : arrivées à terre , elles se changent bientôt en chrysalides, leur peau se durcit, devient d'un brun noir et leur sert de coque; après être restées six ou sept semaines dans cet état , l'In- secte parfait sort de sa coque , en faisant sauter une pièce ovalaire au bout antérieur de cette enveloppe. La larve d'une autre espèce d'OEstre ( hémorroïdal) vit aussi dans l'esto- mac du Cheval. Le genre OEstre n'est pas encore nombreux en espèces; celle dont les mœurs et les métamorphoses ont été rapportées plus haut, et qui sert de type au genre, est : L'OEstrf.du Cheval, (Estrus Equi, Fabr. , Sjst. Antl. ; Oliv. , Latr. , Clark, The Bost 0/ Horse , 2e édit., tab. 1, fig. i5, i4 ; OEstrus 7'i/u/i, Fabr., EntSyst.; OEstrus Bovïs,h., Fabr., Spec. Ins.; OEstrus hemvrrol- dalis , Gmel.; OEstrus inlestinalis , Deg. ; OEstrus , etc. Geoff. Long de six à sept lignes; tète d'un blanc jaunâtre avec une impression en forme d'angle sur le vertex , et ren- fermant les yeux lisses; corselet jau- nâtre; deux faisceaux de poils relevés avec un point noirâtre sur chaque, à l'écusson ; abdomen d'un roussâtre clair, avec des tâches noirâtres ; ailes avec une bande au milieu et deux petits points à l'extrémité. On trouve cette espèce en France et en Angle- terre, en Italie et dans l'Orient, dans OES les mois de juillet et d'août , près des pâturages. On peut rapporter au genre OEstre proprement dit les es- pèces que Clark désigne sous les noms d'hémorroïdal et de vétéri- naire, (g.) OESTRIDÉES. (Estrideœ. ins. Nom donné par Leach à une petite famille formée du genre OEstrus de Linné, et qui répond à la tribu des OEstrides de Latreille. V. ce mot. (g.) OESTRIDES. OEstrides. ixs.Tribu de l'ordre des Diptères, famille des Athéricères , établie par Latreille, et comprenant le grand genre OEstre de Linné. Latreille caractérise ainsi cette tribu : cavité buccale tantôt fermée par la peau, présentant deux tuber- cules ; tantôt ne consistant qu'en une petite fente; trompe, dans ceux ou on a pu la découvrir , très-petite. Quelques-uns offrant deux palpes, soit isolés , soit accompagnant cette trompe. Ces Diptères ont le port de la Mouche domestique ; leur corps est ordinairement velu et coloré par bandes, à la manière de celui des Bourdons ; leurs antennes sont très- courtes , insérées dans une cavité bi- loculaire , sous-frontale , et terminées en palette lenticulaire , portant cha- cune sur le dos , et près de son ori- gine , une soie simple ; leurs ailes sont ordinairement écartées ; les cuillerons sont grands et cachent les balanciers ; les tarses sont terminés par deux cro- chets et deux pelotes. On trouve rarement ces Insectes dans leur état parfait, dit Latreille auquel nous empruntons les détails qui vont suivre, le temps de leur apparition et les lieux qu'ils habitent étant très-bornés. Comme ils dépo- sent leurs œufs sur ie corps de plu- sieurs Quadrupèdes herbivores , c'est dans les bois et les pâturages fré- quentés par ces Animaux qu'il faut les chercher. Chaque espèce d'OEstre est ordinairement parasite d'une mê- me espèce de Mammifère , et choisit , pour placer ses œufs, la partie du corps qui peut seule convenir à ses larves, soit qu'elles doivent y rester, OES soit qu'elles doivent passer de-là dans l'endroit favorable à leur développe- ment. Le Bœuf, le Cheval , l'Ane , le Renne , le Cerf, l'Antilope , le Cha- meau , !c Mouton et le Lièvre sont jusqu'ici les seuls Quadrupèdes con- nus sujets à nourrir des larves d'OEs- tres. Ils paraissent singulièrement craindre l'Insecte lorsqu'il cherche à l'aire sa ponte. Le séjour des larves est de trois sortes qu'on peut distin- guer parles dénominations de Cuta- né, de Cervical et de Gastrique , sui- vant qu'elles vivent dans des tumeurs ou bosses formées sur la peau, dans quelque partie de l'intérieur de la tête , et dans l'estomac de l'Animal destiné à les nourrir. Les œufs d'où sortent les premières sont placés par la mère sous la peau qu'elle a percée avec une tarière écailleuse, compo- sée de quatre tuyaux rentrant l'un dans l'autre , armée au bout de trois crochets et de deux autres pièces. Cet instrument est formé par les der- niers anneaux de l'abdomen. Ces lar- ves , nommées Taons parles habitans delà campagne, n'ont pas besoin de changer de local; elles se trouvent à leur naissance au milieu de l'humeur purulente qui leur sert d'aliment. Les œufs des autres espèces sont sim- plement déposés et collés sur quel- ques parties de la peau, soit voisines des cavités naturelles et intérieures où les larves doivent pénétrer et s'é- tablir , soit sujettes à être léchées par l'Animal, afin que les larves soient transportées avec sa langue dans sa bouche , et qu'elles y gagnent , de-là , le lieu qui leur est propre. C'est ainsi que la femelle de l'OEstre du Mouton place ses œufs sur le bord interne des narines de ce Quadrupède, qui s'agite alors, frappe la terre avec ses pieds , et fuit la tête baissée. La larve s'insinue dans les sinus maxillaires et frontaux et se fixe à la membrane in- terne qui les tapisse , au moyen des deux forts crochets dont sa bouche est armée. C'est ainsi encore que l'OEstre du Cheval dépose ses œufs sans presque se poser , se balançant dans l'air , par intervalles, sur la par- TOME XII. OES 97 tie interne de ses jambes , sur les cô- tés de ses épaules , et rarement sur le garrot. Celui qu'on désigne sous le nom d'Hémorroïdal , et dont la larve vit aussi dans l'estomac du même Solipède, place ses œufs sur les lè- vres. Les larves s'attachent à sa lan- gue , et parviennent , par l'œsophage, dans l'estomac , oii elles vivent de l'humeur que sécrète sa membrane interne. On les trouve le plus com- munément autour du pylore, et ra- rement dans les intestins. Elles y sont souvent en grand nombre et suspen- dues par grappes. Clark croit néan- moins qu'elles sont plus utiles que nuisibles à ce Quadrupède. Les larves des OEstres ont , eu gé- néral, une forme conique, et sont privées de pâtes ; leur corps est com- pose , la bouche non comprise, de onze anneaux chargés de petits tu- bercules et de petites épines, souvent disposés en manière de cordons, et qui facilitent leur progression. Les principaux .organes respiratoires sont situés sur un plan écailleux de l'ex- trémité postérieure de leur corps, qui est la plus grosse. Il paraît que leur nombre et leur disposition sont diffe- rens dans les larves gastriques. Il paraît encore que la bouche des lar- ves cutanées n'est composée que de mamelons , au lieu que celle des lar- ves intérieures a toujours deux forts crcohets. Les unes et les autres, ayant acquis leur accroissement, quittent leur demeure, se laissent tomber à terre, et s'y cachent pour se trans- former eu nymphes sous leurpeau, à la manièie des autres Diptères de cette famille. Celles qui ont vécu dans l'estomac suivent les intestins et s'é- chappent par l'anus , aidées , peut- être , par les déjections excrémenti- tielles de l'Animal dont elles étaient les parasites. C'est ordinairement en juin et juillet que ces métamorphoses s'opèrent. Huniboldt a vu , dans l'A- mérique méridionale, des Indiens dont l'abdomen était couvert de pe- tites tumeurs produites, à ce qu'il présume, parles larves d'un OEstre. Il résulterait, de quelques témoigna- 9» OET ge , qu'on a retiré des sinus maxil- laires et frontaux de l'Homme, des larves analogues à celles de l'OEstre ; mais ces observations n'ont pas été «assez suivies. Latreille divise la tribu des OEstrides ainsi qu'il suit: I. Une trompe. Genres : Cutérébre , Céphésé- MYIE. IL Point de trompe; deux palpes. Genre : OEdémagène. I£ï. Point de trompe ni de palpes; une fente buccale. Genre : Hypoderme. IV. Point de trompe ni de palpes ; cavité buccale fermée; deux tuber- cules très-petits (vestiges de palpes) sur sa membrane. Genres : Céphaeémyie, OEstre. V. tous ces mots. (g.) OETATNIA. bot. phan. Dunal et De Candolle ont ainsi nommé une sous-division du genre Unona. V. UxNONE. (G..N.) * OETIIEILEMA. bot. phan. Le genre que R. Brown a établi sous cette dénomination a été reconnu, par ce savant botaniste lui-même , com- me identique avec le Phaylopsis de Willdenow qui a l'antériorité. V. ce mot. (G..N.) OETHRE. OEthra. crtjst. Genre de l'ordre des Décapodes , famille des Bracbiures , tribu des Cryptopodes , établi par Leach et adopté par La- marck et Latreille qui lui donnent pour caractères : troisième article des pieds-mâcboires extérieurs presque carré , ne finissant pas en pointe ; ca- rapace aplatie , clypéiforme , trans- versale, noueuse ou très-raboteuse sur le dos. Ce genre ressemble beau- coup, quant aux caractères essen- tiels , aux Calappes ; seulement les pieds-mâchoires extérieurs des pre- miers bouchent si exactement la ca- vité buccale, qu'on a bien de la peine à apercevoir les sutures, tandis que, dans les Calappes, ces organes sont OET flentés au côté interne et ne se joi- gnent pas bien. Les pieds antérieurs., en pinces, sont beaucoup plus grands dans les Calappes, ainsi que les au- tres pieds. Le test des OEthres est ovale, presque aussi large anlérieu- rement que postérieurement , tandis qu'il est avancé chez les Calappes , beaucoup plus large et coupé pres- que transversalement en arrière. Les yeux des OEthres sont beaucoup plus distans l'un de l'autre que ceux des Calappes. Les OEthres habitent les mers des pays chauds de l'Inde et de l'Afrique. L'espèce la plus con- nue , et qui sert de type au genre , est : L'OEthre déprimée , OEthra de- pressa, Lamk. , Leach , Latr. ; Cancer scruposus , L., Herbst, Cancr. , tab. 55 , fig. 4, 5. Carapace elliptique, transverse, très-rugueuse, avec ses bords latéraux arrondis et marqués de dents en forme de plis. Elle se trouve dans les mers de l'Ile-de- France, (g.) OETITE ou PIERRE D'AIGLE. min. Fer hydraté géodique , en no- dules composés de couches concentri- ques , dont le centre est creux et or- dinairement occupé par un noyau mobile ou par une matière pulvéru- lente que l'on entend résonner quand on agite la pierre. Les anciens lui donnaient le nom de Pierre d'Aigle , parce qu'ils s'imaginaient que les Aigles en portaient dans leurs nids , et qu'elle avait des propriétés mer- veilleuses. Pline prétend sérieuse- ment qu'il n'y avait que celles que l'on trouvait dans le nid d'un Aigle qui eussent de la vertu. (g. del.) * OETTE. ois. Ampelis Carnifex. EsDècedu genre Cotinga. V. ce mot. (B.) OETUM. bot. pdan. La Plante dont les Egyptiens mangeaient la racine , et que Pline désigne sous ce nom , est la Colocase , selon les uns, ctlaPoirée, Beta , selon d'autres. On y a même cru reconnaître l'I- gname, (b.) OEU OEUF. zool. Nom trop vague pour être susceptible d'une définition géné- rale. Emprunté au langage vulgaire qui l'avait spécialement consacré à 1 Œuf des Oiseaux api es la ponte , il a servi successivement à désigner : iQ l'OEuf contenu encore dans l'o- vaire; 2P l'OEuf détaché de l'ovaire et non fécondé; 5P l'OEuf détaché de l'ovaire et fécondé ; 4° l'OEuf en in- cubation et contenant le fœtus à di- verses époques de son développement. Pour les naturalistes qui admettent la préexistence des germes dans le sens de Bonnet , tous ces OEufs se ressemblent , et par conséquent doi- vent être réunis sous une dénomina- tion générale; pour les épigénésistes et pour nous par conséquent , tous ces OEufs diffèrent et doivent rece- voir des noms particuliers. C'est ce qui sera mieux compris en lisant l'histoire détaillée de l'OEuf dans les diverses classes d'Animaux. Nous ren- verrons donc la définition exacte du mot qui fait l'objet de cet article, à la fin de l'article lui-même, et nous allons passer de suite à l'examen de l'OEuf dans les grandes classes du règne animal. OEuf des Mammifères. Parmi le nombre immense d'écrivains qui se sont occupés de l'OEuf des Mammi- fères , nous crovons que la science doit ses définitions les plus précises et ses observations les plus exactes , au célèbre Graaf, dont nous adop- tons les vues générales. Graaf a ex- posé dans plusieurs écrits les ré- sultats de ses propres observations ( Regneri de Graaf, opéra omnia , yïmstelodami, 1705 ). Il a , le pre- mier, bien reconnu l'existence des corps vésiculeux dans l'ovaire et le passage de ces corps vésiculeux dans les trompes et les cornes ou la ma- trice. Enfin , il a le premier encore attiré l'attention sur les changemens que l'ovaire éprouve par suite de la chute des vésicules. Prévost et nous, nous avons reproduit les faits obser- vés par Graaf, et nous en avons dé- veloppé les détails et les conséquen- ces, comme le permettait l'état plus OEU 99 avancé de la science , à l'époque où nous nous en sommes occupés. C'est l'ensemble de ces résultats que nous allous exposer ici. Dans les femelles de Mammifères , il existe deux or- ganes connus sous le nom d'ovaires. Ces organes contiennent des vésicu- les pleines de liquide. A l'époque de la fécondation , ces vésicules se fendent; le liquide qu'elles conte- naient s'écoule , et un petit corps el- lipsoïde transparent , forme d'une mince membrane pleine de liquide , s'échappe et ne tarde pas à être re- cueilli par le pavillon qui termine la trompe. C'est à ce corps que nous donnerons le nom d'ouu/e. Après la chute des ovules, la cicatrice qu'elles ont laissée s'oblitère; le tissu voisin s'épaissit et devient jaunâtre; de-là le nom de corps jaune donné à ces tubérosités que l'on observe dans l'o- vaire des femelles qui ont conçu. Nous avons vu avec Prévost ( An- nales des Sciences Naturelles, T. m, p. n3) que l'ovule détaché de l'o- vaire n'était pas encore fécondé, et qu'il ne recevait le contact de la li- queur séminale que dans la partie inférieure des trompes, et le plus sou- vent dans les cornes ou la matrice elle-même. Nous avous vu, en outre, que la chute des ovules n'avait lieu que huit ou dix jours après l'acte même de la copulation ; ce qui place la fécondation réelle à une époque éloignée de ce premier acte. Ce qu'il y a sans doute de plus remarquable dans ces ovules, c'est leur petitesse , surtout quand on les compare aux vésicules de l'ovaire. Ils ont au plus un millimètre et demi ou deux milli- mètres de diamètre, et si l'on ne mettait pas dans l'examen des cornes le soin le plus scrupuleux , on les méconnaîtrait aisément ; mais lors- qu'on est prévenu, qu'on éclaire bien la corne qu'on veut examiner, et qu'on l'ouvre avec précaution , on ne peut guère éviter de rencontrer les ovules au bout de quelques essais. Ils sont entièrement libres, ne présen- tent point d'adhérence avec les parois des cornes , et l'on peut les enlever îoo OED sur la lame d'un scalpel , puis les dé- poser dans un verre à montre rempli d'eau pour les examiner plus facile- ment. Cette particularité remarqua- ble d'un isolement pariait présente non-seulement un caractère physio- logique fort digne d'attention , mais encore elle devient très-utile pour distinguer les ovules des petites vési- cules que l'on observe si souvent dans le tissu des cornes , et qui sont probablement des Hydalides. Celles- ci sont toujours engagées dans la pa- roi même de l'organe , et ne peuvent peint s'en détacher saus le secours d'un instrument tranchant. Ces re- marques prouvent aussi que ces ovu- les, puisqu'ils sont libres, ne sont pas des Hydatides, ni rien autre chose de ce genre; mais nous enverrons plus loin de meilleures preuves encore. Grossis trenle fois et vus par trans- parence , ces ovules paraissent sous une forme ellipsoïde , et semblent composés d'une membrane d'enve- loppe unique et mince, dans l'inté- rieur de laquelle est contenu un li- quide transparent. A la partie supé- rieure de l'ovule on remarque une es- pèce d'écusson cotonneux, plus épais, et marqué d'un grand nombre de pelits niammelons. Vers l'une des extrémités de celui-ci on observe une tache blanche, opaque, circulaire, qui ressemble beaucoup à une cicatri- cule. On est également frappé d'un rapport général de ressemblance entre l'écusson lui-même et la membrane caduque. Il est évident que ces ovules sont bien les mêmes que ceux ren- contrés par Graaf au bout de trois jours dans les femelles de Lapin. Cruikshanks est le seul anatomisle à noire connaissance qui les ait retrou- vés depuis; mais ce dernier a certai- nement contribué pour beaucoup à discréditer tous ces résultats, en don- nant la figure des OEufs les plus pe- tits qui se fussent offerts à lui. Il leur attribue un diamètre si faible, qu'on peut l'évaluer à un huitième de ligne environ, et nous ne pensons pas que (,\cs corps de ce genre puissent se distinguer des (locons de mucus qu'on OEU rencontre toujours dans les cornes. Les plus petits que nous ayons vus, avaient au moins un millimètre; et comme , d'après les circonstances de l'observation , on peut se convaincre qu'ils étaient détachés de l'ovaire , le jour même ou la veille au plutôt , il est bien probable qu'ils n'avaient encore subi aucun accroissement sensible. Les ovules que l'on rencontre dans les trompes douze jours après la co- pulation , sont encore moins volumi- neux que les vésicules de l'ovaire , et cette circonstance vient corroborer les observations précédentes. Ceux qui sont près de la base des cornes, c'est-à-dire éloignés de l'ovaire , sont toujours plus volumineux et plus avancés dans leur développement que ceux qu'on prend au sommet de ces organes ou plus près de l'ovaire. Cette remarque se lie fort bien avec la circonstance de leur arrivée pro- gressive dans les cornes; car ceux qui sont placés à nue plus grande distance de l'ovaire, y sont arrivés un ou deux jours plus tôt que les au- tres; et dans les premiers inslans du séjour, cette différence , qui devient insensible plus laid, en amène de tiès-saillantes dans le volume et la forme de l'ovule , et plus encore dans l'état de l'embryon. Nous n'avons pas vu ce dernier lorsque nous avons examiné les petits OEufs ellipsoïdes de huit jours. Cela peut se concevoir aisément, si on le suppose fort petit , aussi petit, par exemple , qu'un ani- malcule spermaiique du Chien; car dans celle hypothèse , il faudrait abso- lument employer, pour le distinguer, des verres capables de produire une amplification de deux ou trois cents diamètres; mais c'est une condition qui n'est point praticable à cause de l'é- paisseur de la membrane d'une part, et de l'autre aussi , en raison des sé- ries da globules qui se rencontrent dans son propre tissu , et que l'on apercevrait alors elles-mêmes. On pourrait admettre encore quel'OEuf n'avait point été fécondé ; mais celte supposition répugne à l'esprit, et, d'ailleurs , il n'est pas nécessaire d'y OEO avoir recours pour expliquer ce ré- sultat, qui se conçoit fort bien d'a- près l'opinion précédente. Dans les ovules de douze jours, l'embryon se reconnaît sans la moindre difficulté. La transparence parfaite qu'ils ont conservée les rend même tellement propres à ce genre de recherches , que nous sommes bien convaincus , et chacun pourra former son jugement sur ce point, en comparant nosobser- vatious entre elles ; nous sommes bien convaincus, disons-nous, que de tous les Animaux, les Mammifères sont ceux chez lesquels l'observation du premier âge de l'embryon s'exéculc avec le plus de facilité. On pourrait même donner en quelque sorte l'ex- pression numérique de cette différen- ce, et nous savons, pour nous, par exemple,qu'ilnousa fallu plus de cinq cents Œufs de Poule , plus de mille OEufs de Grenouille , pour établir chez chacun de ces Animaux les ré- sultats que nous avons pu constater pour le Chien, avec une douzaine d'ovules seulement. Cela dépend uni- quement de ce que, chez ce dernier, l'ovule est parfaitement limpide , en sorte qu'il n'est point nécessaire d'y toucher pour examiner l'embryon , tandis que pour les Batraciens , les Poissons et les Oiseaux, l'embryon se trouve appliqué sur une masse de substance opaque dont il faut tou- i'ours le dégager. En sorte que pour es Mammifères , la difficulté consiste seulement à se procurer des OEufs , tandis que pour les autres , lorsqu'on les possède , il est encore indispensa- ble de se livrer à des dissections dé- licates , ou bien à des observations par réflexion , qui sont toujours bien plus fatigantes et bien moins sûres que celles qu'on opère par transmis- sion. L'embryon se reconnaît donc aisément sur les ovules de douze jours ; mais sa forme et ses dimen- sions varient ; celles des ovules eux- mêmes varient aussi, suivant qu'on les prend au sommet ou à la base des cornes. Comme nous devons suivre autant qu'il dépendra de nous la sé- rie des développemcns, il faut donc oi;r ici commencer par ceux qui nous paraî- tront les moins avancés. Ceux-ci ue sont plus ovales, et possèdent, au contraire, exactement la forme d'une poire qu'on supposerait Irès-rcgu- lière. A la première inspection , on peut y reconnaître trois parties. La tête de la poire est cotonneuse , mar- quée de petites taches plus opaques que la membrane, parfaitement ar- rondie et limitée par un bord frangé circulaire et déprimé légèrement. La queue est lisse, sillonnée de quelque , plis très-faibles et profondément si- nueuse au point où elle se réunit aVec le corps de la poire. Celui-ci forme une espèce de bande ou de zone cii- culaire , plissée longitudinalemetit avec une sorte de régularité ; mais elle est surtout remarquable à cause d'une dépression subcordiforme qui s'observe à la partie supérieure. C'est le siège du développement de l'em- bryon , et celui-ci peut déjà s'y re- connaître. On voit en effet une ligne plus noire ou plus épaisse partir du centre de l'écusson et aboutir à sa pointe. En suivant les progrès du dé- veloppement , nous verrous que celte ligne est la moelle épinière ou son rudiment ; c'est donc par elle que commence l'évolution du nouvel Animal. Si l'on examine des OEufs plus avancés , ou trouve leurs deux ex- trémités prolongées en cornes. Cel- les-ci sont situées dans l'axe des cor- nes de la matrice. Il en était de même dans le cas précédent ; mais nous n'a- vons pu nous assurer s'il y avait quel- que chose de régulier dans l'ordre et l'apparition de ces prolongemens. Nous n'avons vu que deux ovules unicornes ; en sorte que nous ne pouvons savoir si ce changement s'o- père plutôt à la face qui est tournée vers la matrice , ou bien à celle qui regarde les- trompes. Des observations plus nombreuses peuvent seules dé- cider celte question. A cet âge, l'o- vule est devenu lisse dans toute sa surface, sauf l'endroit où se trouve le foetus. La ligue primitive est plus longue; elle s'est entourée d'un bour jo2 OEU relet saillant, parallèle à sa direc- tion , et l'on observe, dans la partie élargie de l'écusson , une espèce d'arc de cercle relevé en bosse. L'é- cusson lui-même n'est plus subcor- diforme ; il est devenu ovale-lan- céolé. Plus tard, en donnant à cette expression un sens qui se rapporte à la grosseur de l'ovule, à la longueur du trait fœtal et à la position de l'Œuf dans les cornes de la matrice, plus tardl'écusson aprisl'apparenced'une lyre; le croissant s'est prolongé et dessine à l'intérieur de celle-ci, une ligne qui lui est entièrement paral- lèle , et le bourrelet qui environne le rudiment nerveux, commence à per- dre sur ses bords sa direction droite. Enfin , dans les OEufs plus avancés encore , on retrouve à peu près le même aspect; seulement tout le sys- tème compris dans l'écusson a éprou- vé un allongement considérable. La zone qui borde le renflement inté- rieur s'est rétrécie ; la partie qui cor- respond à la queue du foetus s'est pro- longée en pointe, et le bourrelet qui environne la ligne primitive, semble devenir le siège d'une organisation plus active , qui s'annonce par l'ap- parition de plusieurs lignes sinueuses dans l'épaisseur de son tissu. Passons à des fœtus beaucoup plus âgés , car nous trouverions difficile- ment des observations propres à tra- cer l'histoire progressive du dévelop- pement qui ressemble d'ailleurs, sous beaucoup de rapports , à celui des Oiseaux que nous examinerons plus bas. A une époque oii le fœtus est considéré comme ayant subi toutes les modifications qui lui sont néces- saires , on trouve dans l'ensemble de l'OEuf diverses parties qui ont été étudiées avec soin. Le corps du fœtus est enveloppé d'un sac membraneux qui porte le nom à'amnios; ce sac est rempli d'un liquide séreux transpa- rent dans lequel flotte le fœtus. Ce premier sac membraneux est lui- même enveloppé d'un second plus volumineux, nommé chorion , qui s'applique à la surface interne de la matrice, et y contracte ça et là qucl- OEU ques adhérences celluleuses. La sur- face externe du chorion est très-co- tonneuse et comme veloutée; l'inter- valle entre l'amnios et le chorion est également rempli de liquide. Chez la plupart des Mammifères on observe en outre une vésicule volumineuse qui porte le nom à'allantoïde ; elle est placée dans l'intervalle de l'am- nios et du chorion en avant de la face abdominale du fœtus ; outre les lé- gères adhérences qui existent à la surface externe du chorion, on re- marque une masse spongieuse nom- mée placenta , au moyen de laquelle l'OEuf se trouve greffé à la matrice; cette masse est abondamment pour- vue de vaisseaux. Enfin la commu- nication vasculairedu fœtus, avec ces diverses parties , s'établit au moyen du cordon ombilical qui envoie une artère et une veine au placenta, ainsi qu'aux diverses membranes citées. Nous verrons dans l'OEuf des Oi- seaux comment se forment ces mem- branes. L'amnios est un repli de la cicatricule mêmequi, de plane qu'elle était dans les premières heures , s'est recourbée de manière à former les ca- vités thoracique et abdominale ; puis, revenant sur elle-même en haut et en bas, a formé autour du fœtus un sac complet dans lequel il est resté en- fermé; c'est le point de rencontre du premier pli sur la face abdominale qui sert de passage au cordon ombi- lical. D'après Dutrochct , l'allantoïde est une dilatation de la vessie urinaire prolongée , et le chorion lui-même n'est qu'un prolongement de l'allan- toïde qui s'est retourné et a enveloppé l'OEuf tout entier. Quant au placenta , cet organe a été l'objet de recherches fortnombreuses. Nous avons déjà dit qu'il était abon- damment pourvu de vaisseaux , les uns venant de la mère , les autres ve- nant du fœtus; les uns et les autres s'y divisent d'une manière excessive. La mère y envoie du sang artériel et en reçoit du sang veineux; l'enfant y lance du sang veineux et en relire du sang artériel. Une des principales fonctions du placenta se rapporte OEL doue à la respiration du fœtus. Mais comment cette respiration s'cffecLue- t-elle?On a pensé long-temps que le sang artériel de la mère arrivait au fœtus , et que le sang veineux du fœ- tus retournait à la mère. L'excessive division des vaisseaux du placenta servait à diminuer convenablement la rapidité du cours du sang de la mère,qui, parvenu dans ces vaisseaux, capillaires , n'obéissait plus qu'aux mouvemens du cœur de l'enfant. Les personnes qui se sont occupées de physiologie animale , s'apercevront aisément qu'une telle hypothèse fut établie par des médecins d'après la considération exclusive du fœtus hu- main. Mais, s'il est une partie de la physiologie où les idées de notre cé- lèbre collaborateur Geoffroy Saint- Hilaire puissent servir à deviner ce que nous ignorons, à classer et ap- précier ce que nous savons , c'est sans contredit l'histoire du développement de TOEuf. Tous les OEufs se ressem- blent , tous possèdent les mem.es or- ganes, jouissant des mêmes fonctions, au moins autant qu'on a pu le re- connaître jusqu'ici. Il était donc im- possible , d'après les vues de l'ana- tomie comparée, que le fœtus mam- mifère communiquât directement avec la mère, puisque l'OEuf des Oiseaux en est complètement séparé. Du reste, une expérience directe de Prévost est venue trancher toute difficulté sur ce point. En examinant le sang d'un jeune fœtus de Chèvre, il a pu s'as- surer que ses globules étaient beau- coup plus volumineux que ceux du sang de la mère. Ainsi nul doute que le sang du fœtus mammifère ne soit produit par lui; nul doute qu'il ne se conserve exempt de tout mélange pendant le cours entier de la gesta- tion. Mais comment la respiration s'effectue-t-elle ? D'après ce qui se passe dans les Oiseaux , on aurait été conduit à penser que le chorion, ap- pliqué immédiatement à la surface interne de la matrice, enlevait l'oxi- gène au sang artériel de la mère , et le transmettait au sang veineux du fœtus. C'est à peu près là ce qui se (JEU 10.1 passe eu effet ; la portion fœtale du placenta peut être considérée à cet égard comme une dépendance du chorion, et, dans celle partie, les vais- seaux de l'enfant, très-nombreux et très-divisés, se juxtaposent aux vais- seaux de la mère, également divisés et nombreux ; or , île même qu'une vessie pleine de sang veineux et fer- mée , qu'où abandonne à l'air, livre un passage assez facile à l'oxigène pour que ce sang s'artérialise , de même qu'une semblable vessie pleine de sang veineux qu'on plonge dans du S3ng artériel finit par contenir du sang oxigéné ; de même sans doute par le simple contact du vaisseau vei- neux fœtal et du vaisseau artériel de la mère, le sang de l'enfant enlève l'oxigène à celui de la mère. Dans des circonstances aussi par- ticulières , la nature ne s'est pas écar- tée d'un principe qui se retrouve dans tous les OEufs ; c'est à la partie la plus externe de l'OEuf que s'opère la res- piration. Sous ce rapport , c'est un problème bien piquant à étudier que la formation et le développement de l'OEuf des Marsupiaux ! Quel arran- gement de parties supplée aux or- ganes qui paraissent manquer ? que sont devenus ces mêmes organes? Ce sont là des questions de l'intérêt le plus profond sous le rapport de l'aualomie et de la philosophie na- turelle. On se rappellera toujours avec reconnaissance le zèle avec le- quel , depuis quelques années, Geof- froy Saint-Hilaire a saisi toutes les occasions d'en rappeler l'importance, et de hâter par ses recherches le mo- ment où elles seront résolues. Oeuf des Oiseaux. Dans l'OEuf des Oiseaux complet et pondu, on distingue une coque de nature calcai- re , puis une masse d'albumine liqui- de qui enveloppe le jaune. Il est con- séquemment nécessaire de s'occuper d'abord de la composition de ces ma- tières et de la manière dont elles se pro- duisent. Le jaune seul se trouve dans l'ovaire; il est renfermé dans un sac membraneux, très-riche en vaisseaux sanguins. L'ovaire se compose d'un io4 OEU graud nombre de ces sacs , dont l'en- semble lui donne la forme d'une giappe. Dans une femelle adulte, on en trouve de diverses grosseurs. Les plus développés contiennent un jau- ne assez volumineux , pour qu'il soit permis de croire qu'une fois sorti de l'ovaire, ce corps ne prend plus au- cun accroissement. On a peu de no- tions sur la rapidité des développe- mens du jaune; mais il est probable cependant que quelques jours suffi- sent chez les Poules pour qu'un jaune de la grosseur d'une petite noisette , acquière la grosseur qu'on lui connaît à l'état parfait. C'est donc une sécrétion très-active que celle qui donne naissance à la matière pro- pre du jaune. Cette matière est de nature assez compliquée ; elle ren- ferme un corps gras assez abondant , qu'on peut même eu extraire par la pression , et qui est connu en méde- cine sous la nom à'Huile d'OEuf. Elle contient , en outre , un corps de nature albumineuse. On y distingue au microscope une foule de petits glo- bules, dont beaucoup sont remarqua- bles par leur extrême ténuité. La ma- tière grasse, sous forme de gouttelet- tes , s'y reconnaît aisément. Lorsque le jaune est d'une grosseur suffisante pour être aperçu , on remarque que la substance qui le forme est renfer- mée dans une membrane mince , con- tinue et fort transparente. Une pe- tite tache blanchâtre et circulaire se laisse déjà apercevoir sur un point de la surface ; c'est la cicatricule , siège du développement du futur Ani- mal. Dès que le jaune a atteint le dé- veloppement convenable, son enve- loppe ovarienne se fend sur la ligne médiane, et le jaune devenu libre s'échappe. Il est saisi par le pavillon et passe dans l'oviductus. Parvenu vers la partie moyenne de celui-ci , il se recouvre d'une matière épaisse et glaireuse; c'est le blanc de l'OEuf qui se compose d'albumine à peu près pure. Un peu plus bas , une nouvelle sécrétion donne naissance à une membrane épaisse* qui tapisse l'OEuf tout entier et l'enferme de OEL toutes parts. Cette membrane elle- même s'incruste d'un dépôt terreux , essentiellement formé de carbonate de chaux. L'OEuf est ensuite pondu. Examinons-le dans cet état. Si l'on cherche à enlever la croûte calcaire , on voit qu'elle se sépare , ou du moins qu'elle tend à se séparer de la mem- brane sous-jacente. Cette membrane enlevée à son tour , on trouve le blanc, dont la disposition autour du jaune a donné lieu à des recherches importantes de la part de Dutrochet. Enfin , on parvient au jaune , qui se retrouve à peu près tel qu'il était sorti de l'ovaire. On y observe pourtant quelques différences toutes relatives à la cicatricule. OEufde l'ovaire. La cicatricule s'y montre parfaitement circulaire; elle est d'un blanc mat dans presque toute son étendue; mais, au centre, on y observe une tache d'un jaune foncé, qui paraît due, soit à une so- lution de continuité daus la mem- hrancexlerne et la portion blanche, soit à une solution de continuité dans la position blanche seulement. Pré- vost pense que ce point est occupé par une vésicule membraneuse et transparente. Quoiqu'il en soit, ce point central mérite un examen ap- profondi. Lorsqu'on enlève la mem- brane externe du jaune, on trouve au-dessous une petite tache de ma- tière blanche assez épaisse, granu- leuse , sans connexion apparente soit avec la matière du jaune, soit avec la membrane elle-même. Cette petitemasse estsillonnée surles bords de raies concentriques plus ou moins régulières. Nous retrouverons une cicatricule analogue dans les OEufs de tous les autres Animaux. Rien de semblable ne s'est présenté cepen- dant dans ceux des Mammifères. Sous ce rapport , l'existence d'une vési- cule au centre de la cicatricule serait une découverte du plus haut intérêt, puisqu'elle rattacherait la forme du développement du fœtus dans les OEufs à cicatricule , à celle de ce même développement dans les OEufs des Mammifères. Cette découverte OEU importante , nous le répétons , est due plus particulièrement à Prévost. Ce qui suit est àré de nos recherches communes. OEuf de Poule infécond. Il semble- rait que la cicatriculedecetOEuf dût se rapporter à la forme que nous avons déjà signalée dans l'ovaire. Il n'en est pourtant pas ainsi; elle se distin- gue, soit de cette dernière , soit de la cicatricule de l'OEuf fécondé , par des différences très-marquées , et un seul coup-d'œil suffit lorsqu'on est exercé à ce genre de recherches. Mais les personnes qui font cet examen pour la première fois , doivent y employer une loupe faible et très-nette. A l'œil nu ou ne voit qu'une petite masse blanche, granuleuse, de forme irrégulière, entourée de quelques cercles d'un jaune pâle, peu distincts , et qu'il est quelquefois tout-à-fait im- possible d'apercevoir. Lorsqu'on exa- mine celte partie à la loupe , on re- connaît que sa forme n'est point sans régularité : en effet, cette substance blanche n'est autre chose qu'un ré- seau qui laisse voir le jaune au tra- vers de ses mailles et dont le centre est occupé par une portion compacte plus épaisse et plus blanche; la zone grillée extérieure part de ce point central sous "forme d'irradiation. Quand on a enlevé la membrane du jaune on distingue beaucoup mieux cet aspect réticulé, la cicatricule qui demeure adhérente à celui-ci se brise en petits grains si l'on essaie de la détacher. Malpighi avait déjà reconnu cette apparence que nous avons toujours vue, pourvu que les OEufs fussent suffisamment frais. L'incubation la fait varier quelquefois , et nous allons en citer un exemple : en examinant un OEuf couvé pendant six heures , la membrane du jaune ayant été en- levée , entraîna la cicatricule qui s'en détacha pourtant avec facilité ; celle- ci avait quatre à cinq millimètres de diamètre, et était percée de trous qui lui donnaient l'apparence d'une den- telle. A la loupe elle offrît tous les caractères de la cicatricule inféconde, OEU 10". à cela près que la niasse centrale était beaucoup moins considérable. Nous n'avons eu que trois fois l'occasion de vérifier cette observation , bien que nous ayons ouvert plus de cinq cents OEufs inféconds qui avaient été cou- vés pendant un temps plus ou moins long; dans tous les autres OEufs , la cicatricule n'avait pas subi la moin- dre altération. Ces trois exemples peuvent-ils suf- fire pour faire admettre dans la cica- tricule inféconde une faculté de végé- tation aussi remarquable ? Quoi qu'il en soit de l'opinion qu'on pourra se former sur ce point , nous avons cru convenable de les mentionner ici. Nous publierons incessamment un dessin exécuté avec beaucoup de soin d'après celle dont nous avons parlé en premier lieu. Telles sont les seules circonstances que nous ayons pu remarquer dans les OEufs privés de l'influence fécon- dante. Il arrive pourtant quelquefois qu'on trouve sur leur membrane des vaisseaux remplis d'un sang rouge parfaitement distincts; mais leur po- sition qui n'a rien de régulier et la forme des globules du sang qu'ils renferment ne laissent aucun doute sur leur origine; ils proviennent de la membrane de l'ovaire qui s'est soudée accidentellement dans ces parties avec le jaune lui-même. D'ailleurs de tels vaisseaux se rencontrent fréquem- ment sur des OEufs fécondés , et l'on peut alors s'assurer qu'ils n'ont réel- lement aucune connexion avec le système circulatoire de l'Animal. OEuf fécondé. Les observations que nous avons faites sur l'OEuf fé- condé avant l'incubation ont été ré- pétées un très-grand nombre de fois; elles nous ont toujours fourni le mê- me résultat; cependant, pour plus d'exactitude , nous avons cru devoir donner la préférence à la description que nous en avons faite plusieurs fois sur des OEufs extraits de l'oviducte, quelques heures avant la ponte. Sur ces derniers, la cicatricule a six mil- limètres de diamètre ; son centre est occupé par une portion membra- io6 OEU neuse uniforme qui a 1 ,5 à 2 mm. de diamètre et qui offre une apparence légèrement lenticulaire. Il est en- touré par une zone plus compacte et plus blanche, limitée par deux cer- cles concentriques d'un blanc mat. Dans la portion intérieure et transpa- rente de la membrane , on trouve en outre un corps blanc un peu allongé , disposé comme le rayon d'un cercle. En effet, sa partie céphalique, comme nous le reconnaîtrons par la suite, arrive jusqu'au milieu ; sa portion inférieure, au contraire, en touche la circonférence. On peut apercevoir dans ce corps une ligne moyenne, blanche et arrondie au sommet. Elle est entourée d'un bourrelet égale- ment blanc qui l'environne de tous côtés, et avec lequel sa partie infé- rieure se confond. Lorsqu'on a en- levé la membrane du jaune , on re- trouve le même aspect , mais plus distinct, surtout dans les premiers momens, avant que l'eau ait agi sur le jaune suffisamment pour le blan- chir. Si l'on essaie d'enlever la cicatri- cule, on y parvient aisément, mais elle entraîne avec elle une petite masse blanche, granuleuse, située au- dessous d'elle et adhérente à sa zone extérieure. Pour les séparer , il suffit de renverser la cicatricule et d'émiet- ter la petite masse dont nous parlons. On voit alors que le blastoderme con- siste en une membrane d'un tissu lâche et cotonneux, très-granuleuse au microscope. Le foetus se montre comme une trace linéaire entourée d'une espèce de nuage obscur. Avant de passer à la description desdéveloppemens que nous offriront les heures subséquentes , il ne sera pas inutile de donner ici quelques dé- tails sur notre manière d'observer. L'examen de la cicatricule , avant de l'avoir séparée du jaune, doit se faire dans un lieu peu éclairé; on la met sous l'eau , et l'on fait tomber sur le point qu'on veut regarder un rayon de soleil concentré par une lentille; il est impossible, avec ces précautions, de ne pas retrouver les OEU formes que nous venons d'indiquer , et il est très-probable que c'était la métbode dont usait Malpighi , quoi- que cet auteur ne nous ait laissé au- cun éclaircissementà cet égard. Eclai- ré de la sorte , le foetus se laisse aper- cevoir à l'oeil nu, mais on le distin- gue mieux avec des loupes qui gros- sissent de dix à vingt fois : l'on ne saurait dépasser cette hmiteavec avan- tage , les granulations de la mem- brane du jaune, en se prononçant, cacheraient les objets situés au-des- sous d'elle. Pour enlever cette membrane, on y pratique avec des ciseaux bien acérés une section circulaire à quelque dis- tance de la cicatricule ; dans les pre- miers instans , elle se sépare de celle- ci, et la laisse adhérente au pourtour extérieur du nucléus; plus tard , elle l'entraîne. La zone extérieure dont nous avons parlé ayant contracté des adhérences avec elle et s'étant entiè- rement isolée du nucléus, avec une aiguille très-fine on rompt ces adhé- rences ; apr.ès quoi l'on peut voir la cicatricule soit par réflexion en la plaçant sur un fond noir , soit par transparence, en l'éclairant inférieu- rement au moyen d'un miroir. Ces deux genres d'observations doivent même être mis concurremment en usage ; l'un d'eux indique des formes que l'autre n'exprime pas , et en se critiquant mutuellement , ils donnent sur la vérité des apparences , des ga- ranties que l'on n'obtiendrait pas en s'en tenant à un seul. OEuf après trois heures d'incuba- tion. La cicatricule a 8 millimètres de diamètre; sa partie interne et transpa- rente en a trois; le fœtus a 1,1 mm. de longueur ; l'aire transparente se distingue de la petite glèbe subja- cente , et il s'est déposé entre elles une couche de sérosité fort claire qui, parla pression qu'elle exerce , donne à la membrane un peu de convexité , et lui fait assez bien simuler une vé- sicule remplie de liquide dans la por- tion supérieure de laquelle flotterait le fœtus ; aussi Malpighi l'a-t-il mal à propos considérée comme un sac am- OEU niolique. Cette erreur est d'autant plus importante à rectifier, qu'elle a denné lieu à beaucoup de commen- taires , et qu'elle a été reproduite par des observateurs récens. Le pourtour de la cicatricule entre les cercles qui le circonscrivent prend plus de con- sistance; sou aspect est d'un blanc mat ; quelquefois il prend un arran- gement en cercles concentriques sur lesquels se dessinent des lignes rayon- nantes. Le trait qui forme la partie rudi- mentaire du fœtus s'environne d'un nuage plus étendu, au centre duquel il se dessine en blanc lorsqu'on l'exa- mine par réflexion ; son extrémité su- périeure est légèrement pyrifornie. Lorsqu'on a détaché l'aire transpa- rente pour la voir par transmission , il faut 1 enlever rapidement au n^-en de la plaque de verre sur laquelle on veut la placer, car si elle se plisse, il est difficile de la déployer 'de nouveau sans la gâter. Le fœtus , vu par trans- parence , présente une ligne noire , terminée, comme nous l'avons dit, par un petit renflement situé à sa par- tie antérieure. OEuf après six heures d'incubation. Le petit renflement de l'aire pellucide est devenu plus saillant ; la cicatri- cule entière a acquis un diamètre de 8,5 mm. de diamètre; sa portion transparente en a 5,5 ; le fœtus 1 ,8 de longueur. Celui-ci , lorsqu'on l'exa- mine , soit à l'œil nu , soit à l'aide d'une faible loupe , offre un aspect entièrement semblable aux descrip- tions précédentes ; mais sa forme est devenue tellement distincte, qu'on ne peut imaginer par quelle fatalité l'as- pect en a échappé si complètement à Pander , surtout lorsqu'il a cherché à retrouver les descriptions de Malpi- ghi. La cicatricule adhère au jaune Par toute la zone épaisse qui entoure aire pellucide , mais elle s'en dé- tache plus aisément. On pourrait craindre d'avoir été induit en erreur par les fausses apparences que le nu- cléus est susceptible de produire , mais il suffit d'enlever la cicatricule après l'avoir mise à découvert en cou- OEU 107 pantla membrane du jaune. On voit très-bien alors le corps allongé, com- posé, comme nous l'avons déjà dit , du renflement nébuleux et de la ligne qui en occupe l'axe : en général , celle-ci se voit moins bien au premier abord , puis elle se dessine mieux peu après, probablement à cause de l'ac- tion de l'eau qui la blanchit. Enfin , elle disparaît en raison des fronce- mens que la cicatricule éprouve. L'aire pellucide, à celte époque, a pris une forme un peu ovalaire dans la direction du trait fœtab Nous en- trerons ici dans quelques détails sur sa composition élémentaire; elle reste sensiblement !a même pendant les heures qui précèdent et suivent celle- ci , jusqu'à une époque plus avancée ou nous aurons soin de le remarquer; cette membrane, vue par transmis- sion à l'aide d'un grossissement de trois cents diamètres , présente une forme tout-à-fait analogue à celle des membranes celluleuses en général ; et telle que nous l'a donnée d'une ma- nière exacte Henri-Milne Edwards , dans sa thèse, elle est composée de sé- ries de petits globules réunis en cha- pelets qui se portent en différentes di- rections , en formant une espèce de trame irrégulière ou de tissu spon- gieux ; dans certains endroits , les globules s'entassent, la lame cellu- laire s'épaissait, et il en résulte de pe- tites taches cotonneuses qui donnent quelquefois à la cicatricule un aspect moucheté tout-à-fait particulier lors- qu'elle est placée sur une glace bien pure. OEuf après neuf heures d' incubation. La cicatricule a 9 mm. de diamètre; l'aire transparente en a 4. La forme ovalaire continue à se prononcer de plus en plus. Le nuage qui entoure le trait rudimen taire a pris quelque chose de moins confus ; les bords qui le terminent sont mieux arrêtés , et ce trait lui-même a maintenant atteint 2,7 mm. de longueur. Les change- mens que nous avons décrits jusqu'à cette époque se sont bornés, comme il est aisé de s'en convaincre, à une simple extension des parties qui se io8 OEU rencontraient déjà dans la cicatricule fécondée avant l'incubation ; la ligne primitive était devenue plus longue; lebourrelet qui l'avoisine s'était élar- gi ; la cicatricule avait acquis un plus grand diamètre , et son aire pellucide était elle-même plus allongée, et avait pris la figure que les botanistes désignent sous le nom de subcordi- forme; mais de ces diverses altéra- tions aucune n'avait encore atteint plus spécialement des parties dé- terminées de la cicatricule; bien au contraire toutes celles-ci semblaient avoir éprouvé le même effet général. Maintenant nous allons observer un genre d'action très-singulier en ce qu'il s'opère à une certaine distance de la ligne primitive qui paraît ce- pendant en être la cause efficiente. L'aire pellucide va devenir le théâtre de métamorphoses diverses qu'il est très-important de suivre pas à pas puisque leur résultat définitif doit être l'édification complète du corps de l'Animal. Nous ne verrons pas la nature arriver tout-à-coup à ces for- mes finies qui doivent persister en- suite pendant toute la vie de l'être qu'elle s'occupe à créer, mais elle ïious fera sentir par le choix même des voies détournées qu'elle emploie , qu'elle ne peut rien amener d'une manière abrupte, et qu'il lui est in- dispensable de parcourir certaines formes intermédiaires. Souvent même il serait aussi impossible de deviner le résultat auquel elle parviendra par la suite, que d'imaginer l'utilité pré- sente de l'appareil qu'elle .vient de construire. OEuf après douze heures d'incuba- tion. Les changemens dont nous avons remarqué la première origine , vers la neuvième heure de l'incuba- tion , ont pris une extension com- plète; nous avons vu alors qu'une petite portion du bord supérieur de l'aire transparente s'était soulevée et en déprimait le contour sous la forme d'un bourrelet ; pendant ces trois heures qui séparent cette époque de la précédente, celui-ci s'est avancé vers la base de l'aire pellucide en OEU parcourant progressivement toute sa surface, comme le ferait une onde légère; toutes les portions compri- ses dans son trajet se sont relevées en bosse, et rien ne pourrait main- tenant indiquer la cause à laquelle cet écusson doit sa naissance ; le pourtour immédiatement en rapport avec la zone épaissie , n'a point par- ticipé à ce genre d'action, et il est resté parfaitement boiizontal ; de telle sorte que la partie interne de l'aire transparente se dessine en re- lief au-dessus de lui. Par une macé- ration d'une heure , cette membrane se sépare en deux feuillets qui , dans l'état ordinaire , sont exactement su- perposés l'un à l'autre, et entre les- quels nous verrons plus tard courir les vaisseaux sanguins. La cicatricule amaintenantonze millimètres de lon- gueur , sur un peu moins de largeur ; elle adhère par son pourtour à la membrane 'du jaune, mais faible- ment. Cette disposition donne beau- coup de facilité pour l'enlever et la placer sur une plaque de verre. L'aire transparente a pris une longueur de cinq millimètres, sur une largeur de trois, et le trait primitif qui s'est lé- gèrement prolongé se fait remarquer par sa forme plus arrêtée. Sa position est d'ailleurs toujours la même , il occupe la partie moyenne du disque , et le nuage blanc dont il est enve- loppé s'accroît en diamètre dans la même proportion. Le nucléus , qui est fixé par sa cir- conférence au bord interne de la zone épaisse , ainsi que nous l'avons déjà dit , a été entraîné par celle-ci ; à mesure qu'elle a augmenté de di- mensions, ce corps a en conséquence éprouvé des altérations successives ; son centre a commencé par se creu- ser un peu; puis il s'est aminci et même perforé de manièrp à laisser le vitellus à découvert; il s'en est détaché des portions circulaires qui se sont séparées de la zone épaisse , lorsque la circonférence de celle-ci a augmenté. Enfin nous le verrons se subdiviser peu à peu, et même dis- paraître entièrement en se confon- OEU dant, soit avec la zone épaisse, soit avec la substance du jaune subja- cent. Ces diverses altérations du nu- cléus , qui nous semblent purement mécaniques et sans importance quel- conque , ont été décrites et mesurées minutieusement par Haller et beau- coup d'autres auteurs qui les ont d'ailleurs confondues avec les bords de la cicalricule. Ils ont désigné sous le nom de Halons, les cercles blancs qu'ils apercevaient autour du fœtus, cl Haller en particulier les a pris pour des organes essentiels , et a sou- mis la rapidité de leur accroissement à des calculs qui n'ont aucun fonde- ment. OEuf après quinze heures d'incu- bation. Cette époque n'est marquée par aucun progrès saillant; la cica- lricule s'est accrue; elle a treize mil- limètres de longueur ; l'aire trans- parente a six millimètres. Le dis- que commence à se rétrécir latérale- ment et prend la forme d'une lyre renversée; le trait fœtal a quatre mil- limètres de longueur; il occupe la partie moyenne du disque , et se ter- mine par un petit rendement analo- gue à celui qu'on observe à l'extré- mité cépbalique , mais beaucoup moins marqué; ce nuage blanc qui l'entoure, s'élargit tout-à-coup de- puis le tiers supérieur en bas , d'une manière très-considérable. Cette cir- constance de développement est ca- ractéristique de l'heure à laquelle nous observons. OEuf après dix-huit heures d'incu- bation. Le disque qui porte la ligne primitive a pus une apparence très- différente. Supérieurement il s'est rétréci en s'arrondissant , et le pli que la membrane a formé en exécu- tant ce changement , s'est rabattu comme une toile au-devant de l'ex- trémité cépbalique du trait. Latéra- lement ses bords sont devenus très- concaves à la partie moyenne; plus bas ils reprennent leur convexité et Unissent par se rencontrer sous un angle aigu , ce qui le fait comparer à un fer de lance; la ligne primitive occupe la partie médiane. La bordu- OEU 109 re opaque qui l'entoure forme de chaque côté, dans ses deux tiers in- férieurs, deux petits bourrelets entre lesquels elle est reçue comme dans une petite gouttière. C'est là l'origine du canal vertébral que nous venons bientôt s'achever. Si l'on tourne la cicatricule sur son autre face, cette apparence devient encore plus mani- feste, car on voit la concavité des plis entre lesquels est placée la gout- tière. On conçoit que sous de telles conditions la région dorsale du foetus nous présente une forme ar- rondie ; le trait fœtal se dessine au travers de la membrane ; et ce nuage blanc qui l'environnait s'est trans- formé en ces deux plis longitudinaux qui l'accompagnent dans toute sa longueur. Nous donnerons maintenant le nom de fœtus au disque ainsi trans- formé ; sa légion supérieure et pos- térieure est arrondie , demi-sphéri- que ; ou aperçoit , au travers, le pli rabattu dont nous avons déjà parlé: Replaçons la cicatricule dans sa si- tuation naturelle; l'aire transparente, dont nous n'apercevions qu'un bord étroit dans les heures précédentes , est devenue plus large. Le disque s'étant beaucoup plus resserré et n'en occupant plus qu'une moindre sur- face , nous apercevons dans sa partie supérieure quelques traces d'un pli circulaire au bord de la zone épaisse ; il formera bientôt une ligue distinguée par sa plus grande blancheur, et qui séparera la bordure épaisse de l'aire transparente. Quant aux mesures précises de cette époque, nous trou- vons 16 mm. pour le diamètre de la cicatricule, six pour le plus long" de l'aire transparente, et 5 , 2 mm. pour le fœtus. OEuf après vingt-une heures d' in- cubation. Le fœtus a 6, 5 mm. de lon- gueur. Le pli supérieur que nous avons vu commencer vers la dix- huitième heure à se rabattre en avant, a descendu plus bas , et le double feuillet de la membrane qui le forme a pris de l'épaisseur. Elle a perdu l'apparence d'une lyre; les côtés des- no OEU cendent à peu près en droite ligne , et se terminent inférieurement en se joignant à angle aigu , et en fer de lance , comme nous l'avons vu pré- cédemment. Les deux bourrelets qui doivent former le canal vertébral se rapprochent et commencent à cacher la ligne primitive vers leurs deux tiers inférieurs à droite et à gauche , et à la même hauteur deux plis des- cendent et se dirigent en bas et en dehors ; leur légère concavité est tournée en dedans; ce sont les pre- miers linéamens qui désignent le pelvis. Entre les deux feuillets de l'aire transparente et intérieurement au cercle qui la circonscrit main- tenant , il s'est développé une lame de tissu spongieux qui , plus épaisse ex- térieurement , finit par se perdre en s'avançant vers la partie oii est placé le fœtus. C'est dans cette membrane et la ligne blanche circulaire dont nous avons parlé, que nous allons voir paraître les premiers globules sanguins ; c'est là que commence- ront à se développer ies vaisseaux où ils se rassemblent. La partie que nous voyons se développer a la plus gran- de importance, relativement à la san- guification ; elle s'étendra de l'inté- rieur à l'extérieur, et finira par recou- vrir tout le jaune , restant pendant quelques jours le principal siège de la sanguification. La densité de la subs- tance du jaune paraît uniforme, et cette assertion sera sans doute regar- dée comme peu d'accord avec tout ce qu'on a dit sur la faculté qu'il pos- sède de se placer de manière que le fœtus en occupe la partie supérieure ; mais on n'a pas suffisamment dis- tingué les circonstances de ce phé- nomène. Dans les premiers temps, c'est-à-dire à l'instant de la ponte et pendant les six premières heures de l'incubation ; le jaune n'affecte au- cune situation déterminée , mais à mesure que la cavité placée entre la cicatricule et le jaune vient à s'a- grandir , l'on aperçoit dans celui-ci une tendance très-marquée à flotter dans la situation désignée par les au- teurs. Le fœtus en occupe toujours OEU la partie supérieure, et dès le secoud jour il est arrivé de tels changemens dans la densité relative du jaune et du blanc, qu'on voit ce dernier se placer constamment dans la portion inférieure del'OEuf, tandis qucla ci- catricule se porte dans la supérieure, ou on la voit paraître aussitôt qu'on a enlevé la coquille. Cette disposition est due à la sérosité qui s'accumule au-dessous de la cicatricule , et dont le poids spécifique étant moindre que celui de la substauce du jaune, en rompt l'équilibre, et oblige la place qu'elle occupe à se tenir dans l'en- droit le plus élevé. Ainsi sera atteint par un mécanisme fort simple un but très-important , qui est de mettre la cicatricule en rapport aussi immé- diat que possible avec l'oxigène de l'air. OEuf de vingt-quatre lieures cC in- cubation. Les trois heures qui sépa- rent l'époque dont nous allons nous occuper, de la précédente , offrent ce phénomène singulier qu'il n'est par- venu aucun changement dans la dimension du fœtus , et que les alté- rations qu'on y observe se sont cir- conscrites pour ainsi dire dans les limites qui arrêtaient sa forme précé- demment. Elles n'en sont pour cela ni moins importantes , ni moins curieu- ses, car il est déjà facile de reconnaître, sur les deux renflemens longitudi- naux qui courent parallèlement à la ligne primitive, trois points arrondis plus consistans dont on voit plus tard le nombre s'accroître avec rapidité. Ce sont les rudimens des vertèbres. Les lignes qui terminent en dedans chacun des renflemens sont devenues sinueuses de droites qu'elles étaient auparavant. Elles se rapprochent au-dessus du trait pri- mitif dans les points correspondans aux petites traces vertébrales. La li- gne primitive elle-même s'est consi- dérablement gonflée à sa terminaison inférieure, et présente très-nettement l'origine du sinus rhomboïdal dont la fouine peut déjà même se distin- guer. Au-dessous du point où elle s'arrête les renflemens latéraux vien- OEU lient se reunir après avoir décrit une courbe gracieuse et parallèle à celle du sinus rhomboïdal lui-même. La portion céphalique n'a pas éprouve des changemens aussi considérables , seulement la partie de la membrane qui se rabat en avant a continué sa marche et descend toujours vers la légion moyenue du fœtus dont le sommet se trouve ainsi considérable- ment dégagé de toute adhérence la- térale. Les renflemens longitudinaux se trouvent débordés par deux ailes qui sont placées à peu près sur le OEU 1 1 1 plan de l'aire pellucide dont elles font encore réellement partie. Celle- ci continue à se diviser en deux zo- nes distinctes dout l'externe devient toujours plus opaque par l'accroisse- ment progressif d'épaisseur dans la membrane vasculeusc. Mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que l'état du fœtus et celui de l'aire transpa- rente ayant peu changé relativement aux dimensions , la cicatricule n'en a pas moins continué à s'étendre et se trouve à présent avoir un diamè- tre de vingt-un millimètres. TABLEAU des accroissemens du Fœtus et de la Cicatricule pendant les premières heures de l'incubation. DATE. CICATRICULE. AIRE TRANS- PARENTE. FOETUS. 1 DATE. CICATRICULE. AIRE TRANS- PARENTE. FOETUS. heure. mm. mm. mm. 1 heure. mm.~ mm. mm. o 6,o 2,0 o,9 5o 2f),0 9,5 7,0 3 8,o 3,o i,i 55 27,0 9>5 7,0 6 8,5 5,5 1,8 56 5i,o io,o 7,5 9 9,o 4,o 2>7 39 34,o 11,0 7,5 12 I i,o 5,o 5,o 42 38, 0 12,0 8,5 îS i3,o 6,o 4,o 45 59,0 i5,5 9,° 18 i6,o 6,o 5,2 48 48,o 16,0 9,o ai •9.° 8,o 6,3 54 60,0 16,0 25 21, 0 8,o 6,3 6o 70,0 19,0 1 1,0 27 22, 0 9,° 6,3 i Dès la trentième heure , le Poulet nous permet d'assister au développe- ment des principaux organes que l'A- nimal adulte doit conserver. Nous avons déjà émis dans cet ouvrage [V . Cœur) nos idées sur le développement du cœur et sur la formation du sang. Le célèbre anatomiste Serres , dans le premier volume de son Anatomie comparée du cerveau, s'est occupé d'une manière très-heureuse de l'é- tude du développement de l'encé- phale du Poulet ; nous n'entrerons donc dans aucun détail sur ces deux points de son histoire. Nous allons au contraire examiner avec la plus gran- de attention le développement des membranes propres à l'OEuf, et nous verrons ensuite quel est le rôle qu'elles jouent dans l'incubation. Vers la trentième heure , un ré- seau vasculaire a commencé à s'éta- blir' sur la cicatricule. Le sang part à droite et à gauche du Poulet, se divise dans un lacis de capillaires, puis arrive dans un vaisseau général qui le ramène en haut ou le dirige en bas; de-là il revient au cœur. Rien de nouveau ne se montre j usqu'à la quarante-cinquième ou quarante- sixième heure; mais à cette époque on aperçoit vers la région abdomi- nale du Poulet une petite vésicule membraneuse et transparente. Cette vésicule, d'abord de la grosseur d'une tète d'épingle , se développe rapide- ment , s'étale d'abord à la partie su- périeure du jaune, et finit plus lard par envahir toute la surface interne de la coquille contre laquelle elle se lia OEU trouve appliquée. La portion de la vésicule qui est au contact de la co- quille est abondamment fournie de vaisseaux, et le cours ainsi que la na- ture du sang démontrent que le sang qui s'y rend est veineux , que celui qui en revient est artériel. Cette vé- sicule correspond sans doute à l'al- lantoïde et au chorion des Mammi- fères. Quant à l'amnios, dès le troisième jour il s'aperçoit bien distinctement, il est même formé plus tôt. Sa for- mation est évidemment due à un re- pli de la cicatricule qui enveloppe le Poulet après avoir formé la cavité abdominale. Pander a parfaitement décrit les diverses modifications que cette lame éprouve. On voit donc que dans le Poulet il y a trois époques bien distinctes. Dans la .première , il n'y a pas encore de sang. Dans la seconde , la circu- lation se porte principalement sur la cicatricule. Dans la troisième , les vaisseaux de la cicatricule perdent de leur importance ou changent de fonc- tion et la circulation se dirige sur l'allantoïde. Ce terme atteint, l'OEuf n'offre plus de nouvelles modifica- tions , le Poulet se développe peu à Feu , le jaune se trouve enclavé dans abdomen lorsque celui-ci se ferme , et le jeune Animal perce .sa coquille. De la respiration du Poulet dans l'Œuf. Le Poulet dans l'OEuf respire , c'est-à-dire qu'il s'empare de l'oxi- gène de l'air et le transforme en acide carbonique, c'est ce que nous met- trons hors de doute. Nous avons à cet égard à examiner comment cette respiration s'opère d'après les don- nées anatomiques et comment elle peut se prouver et se concevoir d'a- près les données physiques ou chi- miques. Pris dans l'oviducle, VOEuf tout formé est entièrement plein. Mais dès qu'il est exposé à l'air une por- tion de l'eau s'échappe par évapora- tion , un vide proportionnel s'établit dans l'OEuf, et la membrane inté- OEU rie ure qui recouvre le blanc se sépare de la coque à l'un des bouts, entraî- née par le blanc qui diminue de vo- lume. Une cavité plus ou moins forte s'établit dans ce point. L'étendue de cette cavité indique assez bien la durée du séjour de l'OEuf dans l'air. Huit OEufs d'un à deux jours nous ont fourni, en les ouvrant sous l'eau, trois centimètres cubes de gaz. Ainsi l'étendue moyenne de la partie vide était de 3/5 de centim. cub. pour chacun deux. Ce gaz nous a paru de l'air ordinaire à peu près pur. Dans les OEufs plus anciens, les ca- vités deviennent bien plus grandes ; on en trouve qui fournissent jusqu'à cinq centimètres cubes de gaz , mais le plus souvent on n'en retire que deux ou trois. Dans ces derniers ce n'est plus de l'air ordinaire , le gaz qu'on en obtient renferme deux ou trois centièmes d'acide carbonique, seize ou dix-sept centièmes d'oxigè- ne, et quatre-vingt ou quatre-vingt- deux d'azote. Par l'acte de l'incubation le même vide se forme, l'air y pénètre égale- ment, mais il perd plus tôt et plus complètement son oxigène. Il ne fau- drait pourtant pas croire que toutes les époques de l'incubation exigent également la présence et le concours de l'air. Des expériences bien curieu- ses de Geoffroy Saint-Hilaire nous montrent le contraire. Pendant les premières heures , le fœtus semble susceptible d'un léger développement même à l'abri du contact de l'air. C'est ce qu'il faut conclure des effets observés par Geoffroy Saint-Hilaire dans les Poules dont l'oviducte fut lié quelques instans avant la ponte. D'après l'étendue des cicatricules, on peut juger que cette incubation à l'abri du contact de l'air conduisit ces OEufs jusqu'au développement qui correspond à la quinzième heure de l'incubation , peut-être même jus- qu'à la vingtième ; mais au-delà de ce terme la présence de l'air paraît in- dispensable; du moins les OEufs, quoi- que couvés plus long-temps dans le corps de la Poule, se sont-ils arrêtés OEU vers cette époque. Remarquons à cet égard que le jaune paraît en effet in- différemment llottant jusqu'à la dou- zième ou à la quinzième heure, et que ce n'est qu'à cette époque qu'il prend une situation, déterminée évi- demment parla nécessité de se met- tre en rapport direct avec l'air exté- rieur. Ajoutons que ces expériences devraient être répétées dans des gaz variés pour qu'on put en tirer une conclusion certaine. Il n'en est pas de même des heures suivantes. La physiologie et la chi- mie y montrent également tous les signes d'une respiration active et continue. En effet, à mesure qu'il se forme sous la cicatricule un dépôt de liquide, cette partie de l'OEul ac- quiert une densité moindre que celle du restant du jaune et tend toujours à se placer en haut. La densité de l'ensemble du jaune devient bientôt, par suite de la même cause, moindre que la densité du blanc, et dans quel- que position que l'OEuf soit placé le jaune s'élève , s'applique contre la paroi interne de la coque, et la partie occupée par le Poulet est toujours celle qui se présente immédiatement au contact de la coque. Les vaisseaux du jaune se trouvent ainsi placés sous l'influence de l'air extérieur. Mais plus tard ce mécanisme devient moins utile; la vésicule ombilicale ayant envahi toute la surface interne de l'OEuf, elle fait fonction de pou- mon et remplace complètement les vaisseaux propres au jaune sous ce point de vue. La simplicité du but et celle des moyens se font également admirer dans ce mécanisme. Tant que le Poulet n'a pas besoin d'air, le jaune qui le porte flotte à l'aventure ; dès que ce besoin se fait sentir une légère diminution de densité porte le jaune vers cet air qui lui est néces- saire , et l'emploi de ce moyen cesse lorsque le Poulet plus développé a pu envoyer des vaisseaux dans toutes les parties de son étroite prison, qui reçoivent le contact de l'atmosphère. Un examen attentif de ces phénomè- nes ne laisse guère de doute sur leur TOME XII. OEU u3 but. Quelques essais chimiques en- traîneront une pleine conviction à cet égard. Observons d'abord que la co- quille est bien perméable à l'air. On ne saurait en douter puisqu'à la place de l'eau qui s'évapore nous voyons arriver de l'air pur dans l'OEuf. Ce remplacement continue sans aucun doute pendant toute la durée de l'in- cubation , mais à mesure que celle-ci avance, l'air renfermé dans le bout vide perd plus vite sou oxigène. En effet, dans les ÛEnfs dont l'incuba- tion est avancée, l'air qu'on extrait du bout vide ne contient plus que i4 ou i5 pour cent d'ovigène , au lieu de 21 ; à la vérité des OEufs inféconds soumis à la même épreu- ve donnent des résultats analogues. Après huit ou dix jours d'incubation, l'air renfermé dans la partie vide dé ces OEufs ne contient quelquefois que 10 ou 12 pour cent d'oxigène. On pourrait penser d'après cela que l'ab- sorption d'oxigène quia lieu dans les OEufs fécondés, n'est pas nécessaire- ment liée aux phénomènes de la vie du Poulet, et qu'elle résulte de la réaction de l'air sur la matière ani- male de l'OEuf. Toutes les incerti- tudes sur ce point cessent si l'on com- pare les effets obtenus par l'incuba- tion des OEufs clairs et des OEufs féconds en vaisseaux clos. Les pre- miers absorbent bien moins d'oxi- gène et fournissent bien moins d'aci- de carbonique que les seconds. D'ail- leurs au bout de huit jours les OEufs clairs donnent une quantité d'acide carbonique à peu près la même pour un temps donné, tandis que dans les OEufs féconds cette quantité aug- mente rapidement et devient d'au- tant plus forte qu'on se rapproche davantage de l'époque ou le Poulet doit éclore. Il nous paraît donc évident que le Poulet respire au moyen de l'air qui se tamise au travers de la coquille et qui arrive au contact des membra- nes vasculaires de l'Animal. Des diverses métlrodes d'incubation. Tous les OEufs , pour se dévelop- ni OKU per, ont besoin du contact de l'air 7 2,82 2,4o 1,55 6,f,7 48,oo F 55,5a 2,1 5 2,47 1 ,55 5,97 4g,55 Prêt à éclore. G 56,58 5,53 5,10 2,85 9,18 47, 3o Idem. H 53,55 5,25 2,90 i,fio 7,65 45,90 Idem. 1 55,95 5,8o 2,20 2,45 8,45 47,52 Prêt de rentrer le jaune. K 5o,5.r> 5,o5 2,65 1,40 7,10 43,25 Prêt à éclore. L 56,20 2,35 5,45 2,55 8,i5 48,o5 Idem. M 64.7.5 4,2 5 5,5o 1,70 9,25 55,5o Coquille percée. TOTAL. . 676,07 58,1)0 54,17 20,58 92,75 583,62 MOYENNE.. 56,56 0,16 2,84 1,71 7,72 48,65 On conçoit qu'il suffisait de com- parer, sous ce point de vue, les OEufs féconds et les OEufs stériles , pour s'assurer si cette perte était un simple résultat d'évaporation , ou bien si elle se trouvait liée d'une manière quel- conque avec le travail de l'évolution ; mais il fallait aussi, pour rendre la conclusion précise, que ces derniers n'éprouvassent pas un changement de constitution chimique. Car s'ils avaient offert celte action complexe, on n'aurait pas facilement distingué l'influence particulière à chacune de ces actions. Des expériences multi- pliées nous avaient appris que les OEufs très-frais, bien qu'ils ne fus- sent pas fécondés, pouvaient suppor- ter l'incubation ordinaire sans mani- fester des symptômes de putréfaction appréciables. Leur consistance reste à peu près la même , le jaune acquiert une couleur un peu plus foncée , et sur dix qu'on soumet à ce genre d'é- preuve, il s'en rencontre à peine un ou deux qui se soient notablement al- térés. Il n'en est pas de même si l'on continue , et vers le trentième ou le quarantième jour ils exhalent tous une odeur infecte qui se perçoit ai- sément même au travers de la co- quille. Nous avons donc choisi douze OEufs stériles fraîchement pondus , et nous avons répété sur eux les opé- rations dontlesOEuf's féconds avaient été l'objet. Au bout de vingt jours révolus , la perte eu poids s'est trou- vée absolument semblable , et en comparant les pesées intermédiaires, on peut se convaincre que sa distri- bution a lieu d'après la même loi. C'est ce que le tableau suivant met- tra facilement en évidence , et l'on pourra remarquer aussi que le poids moyen de l'OEuf stérile est plus faible que celui de l'OEuf fécondé. Avant d'admettre une telle différence , il se- rait nécessaire sans doute de multi- plier les résultats plus que nous ne n8 OEU OEU l'avons fait ici ; mais nous ajouterons assez grand nombre d'OEufs que nous qu'elle nous a paru réelle dans un avons examinés sous ce rapport. Changemens survenus dans le poids des OEi/fs fécondés lorsqu'on les a couvés pendant la période ordinaire. — Octobre 1822. PERTE PERTE PERTE NUMERO DE L'OEUF. POIDS PRIMITIF. APRES SEPT JOURS. APRES QUATORZE JOURS. APRÈS VINGT JOURS PERTE TOTALE. POIDS RESTANT. OBSERVATIONS. grammes. grammes. grammes. grammes. gramm. g rammes. A 55,45 2,55 2,60 1,85 7,00 48,45 Tous les OEufs conte- B 52,45 3,35 2,65 i,75 7,75 44,70 nus dans ce tableau C D 5o,97 57,22 3,52 0,37 5,o5 2,95 o,65 i,4o 7,22 7,72 43,75 4g, 5o e'iaiect ste'riles et n avaient contracté presqif aucune odeur E 54,12 2,97 2,75 ï,5o 7,22 46,90 pendant celte incu- G 47,55 2,43 2,32 1,10 5,83 4i,7o bation. Les numéros H K 5o,85 5o,o5 !i,70 2,5o 2,55 2,20 1,25 1,1 5 6,5o 5,65 44,55 44, 4o F, I et M ont été' mis de côle à cause de la puanteur qu ils L 54,45 3,00 2,70 i,5o 7,20 47,^5 ex. balaient. TOTAL. . 476,11 26,19 23,77 12, i5 6j,iï 4 11,00 MOYENNE.. 52,56 2,91 2,64 i,35 6,90 45,66 Nous avions un autre moyen plus propre encore à nous faire connaître s'il existe réellement quelque liaison entre les mouvemens du fœtus et la perte que l'OEuf éprouve par l'éva- poration. Lorsqu'on se pourvoit au hasard, dans les marebés, des OEufs qu'on veut soumettre à l'incubation, ils se trouvent mélangés de manière à produire les résultats les plus irré- guliers. Si l'on en prend un certain nombre et qu'on les couve pendant trente ou quarante heures, par exem- ple , les uns auront atteint réelle- ment le degré de développement qui convient à cette époque , les autres seront plus ou moins au-dessous, et l'on pourra même en rencontrer qui se montreront plus avancés de quel- ques heures. Ce dernier cas, bien qu'il soit plus rare , se montre néan- moins assez souvent pour donner la clef des petites inexactitudes rela- tives aux époques de l'évolution qu'on trouve, soit dans l'ouvraere de Pander, soit dans celui de Rolando, etc. Ces auteurs semblent avoir adop- té pour principe dans leurs recher- ches cette vue très-judicieuse dont nous avons fait usage nous-mêmes, qu'un foetus peut bien être retardé, mais qu'il est impossible qu'il se mon- tre hâtif. Ce n'est point l'effet d'une idiosyncrasie particulière qui amène les irrégularités que nous venons de mentionner ; elles tiennent à des causes plus faciles à atteindre. Nous avons eu l'occasion de nous convain- cre plusieurs fois, et d'une manière positive, que les OEufs qui ne sont point récemment pondus , se déve- loppent plus tard que les autres. Aucun auteur n'a pris garde avant nous au temps qui leur est nécessaire pour acquérir la température qui est indispensable aux mouvemens du germe. L'incubation ne date donc pas de l'instant où. l'OEuf est place sous la Poule, elle commence réelle- rnent à l'époque où le jaune a acquis OEU la température de 55 à *o° c. C'est à cette cause que doivent se rapporter les observations tardives. Mais it en est une autre beaucoup plus fré- quente, et que l'on observe surtout lorsqu'on se livre à une série de re- cherches qui exigent plusieurs milliers d'OEufs, ainsi que cela est arrivé à Malpiglii , à Pander et à nous-mêmes. C'est celle qui donne lieu aux fœtus bâiifs. On ne les trouve tels , nous pouvons l'assurer, que parce qu'ils ont déjà subi un commencement d'incu- bation , et pour s'en convaincre il suffit d'examiner quelques douzaines d'OEufs pris dans les marchés; ou en trouvera de toutes les époques , depuis ceux qui n'ont point été cou- vés , jusqu'à dix ou douze heures et quelquefois davantage. Cette cir- constance tient à la méthode adoptée dans les campagnes pour la récolte des OEufs. On les laisse pendant quinze ou vingt heures à la dispo- sition de la mère qui en profite sou- vent pour les couver , ou qui les couve sans intention. Sous ce point de vue nos recherches ne sont point sans quelque prix , à cause du soin extrême que nous avons mis à cons- tater les diverses époques de l'évo- lution. Les OEufs que nous avons employés pour établir notre série , ont été pour ainsi dire pondus sous nos yeux , et nous avons bien souvent poussé le scrupule jusqu'à les extraire de l'oviducte; aussi regardons-nous les dates que nous avons données comme excessivement exactes, et nous n'hésitons plus maintenant , dès qu'il s'agit de fixer l'âge d'un Poulet, puis- qu'il suffit de comparer ses dimen- sions et l'état de ses organes aux fi- gures que nous avons tracées. C'est ainsi que nous avons pu nous débar- rasser de toutes les causes d'erreurs , et que nous avons reconnu les retards fréquens qui se montrent dans le dé- veloppement des Poulets. Ces retards eux-mêmes vont main- tenant nous devenir fort utiles, puis- qu'ils nous permettront de séparer nettement les deux ordres d'actions qui s'effectuent dans un OEuf fécondé OEU 1 1 9 qu'on soumet à La chaleur de l'incu- bation. En effet , si la perle de poids qu'il éprouve est liée d'une manière quelconque au mouvement de l'em- bryon, elle sera d'autant plus furie que celui-ci se trouvera plus avancé dans un temps donné; mais si au contraire elle n'est due qu'à un sim- ple effet d'évaporation , elle sera eu rapport avec le temps de l'incubation et n'en aura point avec l'âge réel du Poulet. Toutes les expériences que nous avons faites sont en faveur de cette dernière supposition , et dans le nombre il n'en est pas une qui puisse fournir un argumenta l'appui de la première. Nous en citerons dix pour exemple , et l'on pourra s'as- surer en parcourant ce tableau , qu'il arrive quelquefois que pour des temps d'incubation semblables, l'OEuf dont le Poulet est le moins avancé se trouve précisément celui qui a éprouvé la perte la plus considérable. Nous joignons à ces résultats quel- ques faits du même genre observés sur des OEufs de Canard , mais c'est moins dans le but de fournir des élémens nouveaux à cette discussion que les faits précédens semblent éclaircir d'une manière suffisante , que pour montrer le rapport de la diminution des poids dans ces deux espèces. On arrive ainsi à ce résultat remarquable , que pendant la pre- mière heure les OEufs de Poule per- dent 26 milligrammes par heure , et ceux de Canard 17 milligrammes seulement. Si l'on admet que cette différence est en raison inverse du temps nécessaire à l'incubation com- plète de ces deux espèces, on trouve 26 : 17 : : x : 21 durée de l'incuba- tion des Poules. Il est aisé de voir que .v c 52 , ce qui est à peu près le nombre de jours après lesquels les pe- tits Canards percent leur coquille. On conçoit maintenant pourquoi la coque de l'OEuf des Canards est plus épaisse , plus serrée et moins poreuse que celle des OEufs de Poule , et l'on parviendra probablement, par de nou- velles recherches, à donner à cette loi plus d'étendue et plus de généralité. OEU OEU Perte en poids éprouvée par les Œufs pendant les premières heures de l'incubation. espèce de l'oeuf. POIDS PRIMITIF. PERTE. TERME DE l'incubation. AGE DU FOETUS. OBSERVATIONS. Poulet. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. grammes. 58,625 5g,35o 72,600 55,125 54,525 59,o45 55,725 62,i45 5o,o?5 57,900 grammes. O,60O 0,575 i,o5o 1,175 1,325 i,i45 1 , 1 5o 1,320 1,875 1,825 heures. 22 22 48 48 48 48 48 48 60 60 heures. i5 22 24 33 42 42 42 48 48 60 On remarque parmi ces OEufs ce- lui qui pesait 72,600. C'est le plus lourd à un seul jaune que nous ayons jamais rencontré. Il est probable que sa dimension extraordinaire a contribue' pour beaucoup à la lenteur de l'incu- bation en rendant plus difficile le réchauffement du jaune qui se trouve à peu près au centre dans les OEufs non couvés. TOTAL. . . MOYENNE » » i2,o4o i,2o4o 4 52 45,2 376 07,6 Canard. Id. Id. Id. Id. Id. 67,875 63,5oo 56,575 6o,45o 65, 680 61,775 o,425 0,475 0,625 0,600 o,655 0,575 25 53 53 56 56 36 20 5o 3o 52 5o 5 a Les OEufs de Canard que nous avons employés étaient très-frais, et l'on pourra remarquer qu ils ont presque tous éprouvé l'évo- lution la plus régulière. TOTAL. . . MOYENNE. » 3,555 o,559 J99 33 174 29 Les physiologistes ont fait souvent de l'OEuf de Poule le sujet de leurs recherches , et ils ont été conduits à des résultats très-remarquables ; mais il est bien à regretter que sous le point de vue chimique on n'ait pas encore soumis l'OEuf à diverses épo- ques à un examen attentif. Il existe en effet une différence si grande en- tre l'OEuf non couvé et le Poulet qui en provient, qu'on ne peut se lasser d'admirer la puissance qui organise en si peu de temps une matière iner- te en apparence de manière à former un Animal complet et d'une struc- ture si compliquée. Nous avions for- mé le projet de nous livrer à cette élude , mais diverses circonstances nous ont toujours forcé de laisser ce travail incomplet. Nous allons tou- tefois en extraire quelques données qui bien qu'incomplètes pourront peut-être éveiller l'attention sur ce genre de recherches. Les matières inorganiques que l'OEuf renferme sont assez nombreu- ses. On y trouve en effet beaucoup de carbonate de chaux, un peu de sulfate de chaux, de phosphate de chaux , de chlorure de sodium , de caibouate de soude, de phosphate de soude, de sulfate de soude, de si- OEU lice et d'oxide de fer. On obtient ces matières par l'incinération dans un vase en platine. 8 OEufs frais pesant 4a8 gram. 55 , ont laissé 4o gram. 10 de cendres , c'est-à-dire environ un dixième de leur poids. Ces cendres renferment au moins les neuf dixièmes de leur poids de carbonate de chaux , les au- tres matières réunies n'y entrent que pour un dixième. Nous avons incinéré de la même manière des OEufs de la même Poule couvés , contenant des Poulets sur le point d'éclore , bien vivans et tous ayant déjà fendu leur coquille. 9 OEufs couvés , pesant 462 gram. 55, ont laissé 5i gram. 97 de cen- dres. Si on ajoute au poids de ces OEufs celui qui exprime leur perte en ma- tières volatiles pendant la durée de l'incubation et qu'on les compare aux OEufs non couvés, on arrive aux résultats suivans. 100 p. OEufs frais laissent 9, 5 de cendres. 100 p. OEufs frais se réduisent à 86,2 par l'incubation. 86,2 p. OEufs couvés laissent 9,6 de cendres. Une légère différence de o, 5 dans les deux résidus doit paraître insi- gnifiante. Il est donc probable déjà qu'il ne se forme réellement au- cune matière inorganique pendant l'incubation. Mais on en acquiert une preuve plus sûre en comparant les matières entre elles. Or , nous avons trouvé qu'entre l'oxide de fer, le chlorure de sodium , et les phospha- tes , le rapport était sensiblement le même dans les deux états des OEufs. Le carbonate de chaux présentait quelques différences, mais cela peut tenir à un peu plus ou un peu moins d'épaisseur dans les coquilles. La matière inorganique de l'OEuf éprouve donc de simples chaugemens de transport. Quelques personnes as- surent que la coquille s'amincit pen- dant l'incubation; le carbonate de chaux passerait en ce cas dans les organes du Poulet, Nous n'avons au- OEU lai cune donnée particulière à cet égard. Examinons les changemens qu'é- prouve la matière organique. On peut les envisager de deux manières. L'une consisterait à déterminer ies proportions des matières albumi- neuses, grasses, etc., et à chercher si elles conservent leur état primitif et leur relation entre elles. Nous n'a- vons pu nous en occuper. L'autre consiste à chercher les proportions de matière animale et d'eau, et la composition élémentaire de la ma- tière animale dans les deux époques. Nous allons noter ici quelques faits sur ces deux points. Nous avons pris des OEufs frais couvés , nous les avons séchés comparativement à iooQ dans le vide sec , puis nous avons incinéré les résidus, ^oiciles résul- tats moyens de deux expériences ex- primés en centièmes. OEufs frais. OEufs près d'écl. Matières inor- ganiques.. . 9,3 Matières orga- niques. . . . 23,8 Eau 66,9 Perte pendant l'incubation. 9,4 21 ,2 55,6 iô,8 100,0 100,0 Il y a donc 2,6 de matière anima- le qui avaient disparu pendant l'in- cubation ; à cet égard les deux expé~ riences que nous avons faites sont d'accord. Il était naturel de chercher dans l'acte de la respiration la cause de cette perte. L'analyse élémentaire de la matière animale nous a prou- vé en effet que 100 p. d'OEuf fiais perdaient environ 5 p. de carbone pendant la durée de l'incubation ; ce qui revient à dire qu'un OEuf de Poule dont le poids est de 5o gram- mes, terme moyen, perd un gramme et demi de carbone pendant l'incu- bation et produit au moins trois litres d'acide carbonique ; mais il serait nécessaire de vérifier directe- ment ces résultats, et nous nous pro- posons de le faire. On voit qu'en dé- finitive un OEuf couvé que nous supposons du poids moyen de 5o 122 OEU grammes , éprouve les chaugemens suivans : Poids de TOEuf couvé. . . ; . 42,9 Carbone brûlé pendant l'in- cubation i,5 Eau évaporée dans le même temps 5,6 OEuf irais 5o,o De quelques particularités relatives aux OEufs des Oiseaux. îNous n'aurions pas donné une idée complète de l'histoire de l'OEuf de Poule, si nous n'ajoutions quelques mots sur les accidens qui peuvent leur survenir. Ils se partagent en deux classes: les uns dépendent de lOEuf lui-même; les autres, exté- rieurs , tiennent aux circonstances dans lesquelles il est placé. Outre les OEufs fécondée et infé- conds qui se présentent souvent , on rencontre de temps à autre des OEufs à double jaune et des OEufs sans jaune dits OEufs de Coq. Les OEufs à double jaune paraissent se produire sous certaines conditions d'une manière presque régulière. La plupart des Poules n'en donnent jamais, tandis que d'autres en four- nissent, pour ainsi dire, constam- ment. Ces dernières sont en général très-fortes , bien nourries et doivent être pourvues d'un ovaire doué d'une organisation plus riche et plus dé- veloppée qu'à l'ordinaire. Les deirx jaunes se détachent de l'ovaire à un petit intervalle; ils sont enveloppés par la même masse de blanc , et scellés dans la même coquille. Il paraît que parmi ces deux jaunes, il peut arriver souvent que l'un soit fécondé et l'autre infécond. C'est du moins ce que nous avons observé sur tous ceux que nous avons essayé de faire couver; le Poulet qui en ré- sultait était ordinaire, l'autre jaune se trouvant refoulé et écrasé pendant son développement. Il n'en est ce- pendant pas toujours ainsi. Les deux jaunes se trouvent quelquefois fécon- dés, et dans ce cas tant qu'ils n'ont OEU pas atteint un degré de développe- ment un peu avancé, ils restent sé- parés et suivent la progression ha- bituelle ; mais au bout de quelques jours leurs vaisseaux venant à se rencontrer, il s'établit des greffes, les deux foetus finissent par s'accoler d'une manière plus ou moins intime , et il en résulte un Poulet nécessaire- ment monstrueux. Tous les Poulets doubles rentrent dans cette catégo- rie, et nous ne pensons pas qu'on ait jamais observé deux cicairiculesbien conformées sur le même jaune. Geol- fioy Saint-Hilaire a examiné récem- ment les circonstances de cette mons- truosité. W. Monstres. Relativement aux OEufs sans jau- ne dont on attribue dans les campa- gnes la production aux Coqs et qui par l'incubation donneraient , dit-on , naissance à un Serpent , diverses cau- ses peuvent en expliquer l'origine. Il suffit, pour comprendre ce phénomè- ne, de se bien représenter l'état d'une Poule au temps de la ponte. Le jaune se forme , déchire ses enveloppes , tombe dans l'oviducte. Le blanc est sécrété , moulé sur le jaune , puis la sécrétion de la coquille s'établit à sou tour. On pourrait penser que la sécrétion du blanc est déterminée par la présence du jaune , mais il n'en est point ainsi : ces phénomè- nes ne sont liés que par le temps, et sous ce rapport les OÈufs sans jaune conduisent à des conséquences cer- taines. Lorsque tous les phénomènes se passent dans l'ordre accoutumé, le jaune arrive dans le lieu oii la sécré- tion commence; mais si le jaune se trouve retardé ou détourné dans sa route , le blanc ne se produit pas moins, la coquille l'enveloppe , et un OEuf sans jaune est pondu. A cet égard on observe que des Poules qui produisent habituellement des OEufs ordinaires donnent quelquefois des OEufs sans jaune. Cela tient à ce que le pavillon aura laissé tomber le jau- ne dans la cavité abdominale où il ne tarde pas à être résorbé ; ou bien à ce que quelque accident du mo- ment l'aura arrêté vers le haut de OED l'oviducte. Mais il est des Poules qui fournissent constamment des OEufs sans jaune } cela tient alors à quel- que cause permanente qui empêche les jaunes de pénétrer dans l'oviduc- te ou qui les détruit au passage; un oviducte imperforé , ou dont le pavil- lon serait rétréci par quelques brides, produirait le premier de ces accidens. Le second résulterait d'un rétrécisse- ment dans la longueur de l'oviducte ou delà présence de quelque produc- tion anomale qui obstruerait ce con- duit. Une Poule qui ne pondait que des OEufs sans jaune , examinée par Lapeyronie ( Hist. de l'Acad. des Scienc. de Par., 1712), lui offrit des circonstances qui se rattachent à ce dernier cas. A un ou deux pouces au- dessous du pavillon se trouvait une vessie de deux pouces de diamètre au moins ; elle était pleine de liquide aqueux , et se liait intimement à l'oviducte par des brides qui l'étran- glaient en plusieurs endroits. Les jaunes arrivés à cette partie étaient quelquefois repoussés et tombaient dans l'abdomen; il trouva les débris de cinq jaunes dans cette cavité ; quelquefois aussi les jaunes compri- més crevaient, et la Poule rendait avec les matières fécales un liquide jaune épais qui en provenait; dans ce cas la membrane du jaune se trouvait souvent enveloppée par le blanc et se montrait dans l'OEuf pon- du. Les recueils académiques con- tiennent quelques observations ana- logues qui se rattachent toutes à l'un des cis précédemment exposés. Quant au Serpent qui doit prove- nir de ces OEufs, la chalaze tortillée qu'on observe dans le blanc a donné lieu à ce préjugé populaire. L'autre espèce de monstruosité tou- jours provoquée par des circonstan- ces extérieures , a été récemment l'objet des recherches de noire cé- lèbre collaborateur Geoffroy Saint- Hilaire. On peut donner naissance à des accidens très-variés en introdui- sant des altérations convenables dans la marche de la respiration , de l'éva- poration et de la température. Geof- OEU iaS froy Saint-Hilaire a produit desPou- le!s monstrueux, soit en diminuant l'cvaporation , soit en l'accélérant , soit en diminuant la surface respi- rante. Enfin la température exerce sur ce point une influence profonde et singulière. L'incubation a lieu de- puis 28 ou 5o° c, jusqu'à 44 ou 45° c; mais la température la plus convenable est de 58 à 4oQ c. On peut rendre à volonté les fœtus mons- trueux en couvant à 3o° c, ou à 45° c. On y parvient encore par des al- ternatives de température. Tantôt le système sanguin respiratoire devient très-riche et le Poulet s'atrophie , tantôt le Poulet grossit beaucoup et le système sanguin respiratoire s'ap- pauvrit par degré jusqu'à ce que l'A- nimal périsse asphyxié. Tantôt enfin des disproportions bizarres se remar- quent dans les grosseurs relatives de la tête et des autres parties du corps. Un examen attentif de ces phénomè- nes conduirait sans aucun doute à des résultats de la plus haute con- séquence. On ignore quel est le terme au- delà duquel des OEufs fécondés per- dent la faculté de se développer. En général le développement s'opère mieux dans les OEufs frais , mais on peut couver avec succès des OEufs de douze ou quinze jours. On a fait des expériences plus pré- cises relativement à la conservation des OEufs frais comme aliment. Ces expériences sont curieuses et impor- tantes. Elles prouvent que des OEufs déposés dans un vase rempli d'eau de chaux, s'y conservent frais pen- dant plusieurs mois. Un commerce de ce genre s'est même établi, et l'on transporte de quelques provinces de la France à Londres , des OEufs pré- parés de la sorte. Ils conservent bien leurs propriétés comme aliment, et ne diffèrent des OEufs ordinaires que pir une légère couche d'albumine coagulée qui en tapisse l'intérieur. ÔEuf des Reptiles. La féconda- tion et le développement de l'Ollut des Reptiles se partage en deux grandes classes. Dans les uns ( Serpens , Lé- 124 OEU zards , Tortues ) , le phénomène se rapproche du mode décrit dans les Oiseaux. Pour les autres (Batraciens), il rentre dans un autre système qui se retrouve chez les Poissons. Chez les Serpens et les Lézards, l'OEuf se compose à l'état parfait comme dans les Oiseaux, d'un jaune à cicatricule, d'un blanc albumineux et d'une coque membraneuse ; mais il ne s'effectue aucun dépôt calcaire. En outre la ponte de l'OEuf ne s'ef- fectue que beaucoup plus tard , et cet OEuf éprouve toujours un com- mencement d'incubation et quelque- fois une incubation complète (Vipère.) Nous avons vu cependant que ce f)hénomène ne s'offrait jamais chez es Oiseaux ; essayons de nous rendre compte de cette différence ; on y par- vient aisément en examinant la struc- ture d'un Serpent ou d'un Lézard femelle en gestation ; on y voit la capacité presque entière de l'abdo- men occupée par les poumons et les oviductes. Les premiers s'allongent' presque jusqu'à l'anus, les seconds remontent beaucoup vers la tête. D'un autre côté les poumons se pla- cent en arrière , le long de la colonne vertébrale , et les oviductes en avant le long de la fice abdominale. Dans la position habituelle de l'animal , les OEufs sont en bas et les poumons en haut. Ces deux organes sont j uxtn- posés et très-minces. Enfin les OEufs se comportent comme ceux de Pou- les , c'est-à-dire que le jaune se place toujours à la partie supérieure de l'œuf, et que dans le jaune lui-même la portion occupée par le fœtus est toujours la moins dense. D'où l'on voit que le fœtus se trouve en conlact avec le poumon , à cela près qu'il en est séparé par la coque et l'oviducte ; mais la coque se trouverait aussi en obstacle si l'OEuf était dans l'air, et quant à l'oviducte , sa dilatation le réduit à une ténuité si grande qu'il ne peut offrir aucune résistance réelle à la respiration. Les OEufs peuvent donc se développer dans les animaux ainsi construits , sans le secours d'un placenta. OEU Quant à ce qui concerne les OEufs des Batraciens , V. Génération. OEuf des Poissons. Les OEufs des Poissons ont été accidentellement l'objet de l'examen superficiel de beaucoup de naturalistes. Mais sous le rapport physiologique , leur dévelop- pement exigeait de nouvelles recher- ches que Prévost a entreprises. Il ré- sulte de ses observations encore iné- dites, que ce développement a les plus grands rapports avec celui des Batra- ciens; il en est de même de la com- position générale de l'OEuf. OEuf des Mollusques. Quoique beaucoup d'observateurs aient exami- né les OEufs des Mollusques , cepen- dant c'est encore à Prévost que nous devons les recherches les plus précises à ce sujet. On nous saura gré d'ex- traire textuellement les passages prin- cipaux du Mémoire remarquable qu'il a publié dans les Annales des Scien- ces Naturelles (T. vu, p. 447). Nous allons le laisser parler lui-même. « Les observations que ce Mé- moire renferme montrent que les Mollusques suivent la même loi que les Animaux dont nous nous som- mes déjà occupés ; je les ai faites sur la Moule des Peintres , Unio Pictorum ; la facilité avec laquelle on se les procure dans nos marais, a déterminé mon choix. Si vers l'en- trée du printemps , nous ouvrons quelques sujets de l'espèce que nous venons d'indiquer , nous sommes au premier coup-d'œil frappés des différences qu'oflrent les produits de leurs appareils générateurs ; tandis que chez une partie de nos Moules l'on trouve un véritable ovaire, et des OEufs en abondance , les or- ganes analogues et semblablemeut placés chez le reste sécrèlcnt un li- quide épais de couleur lactée, et qui placé sous le microscope fourmille d'Animalcules en mouvement. Ces différences si tranchées, ne sont ni l'effet du hasard, ni le résultat du passage d'une certaine condition de l'ovaire à un état subséquent ; les Moules qui pondent des OEufs ne présentent rien de semblable au liqui- OEU de dont nous parlons, et celles cii l'on rencontre ce liquide ne produi- sent pas d'OEuf. En conséquence de celte division naturelle du sujet, nous nous occuperons d'abord des Ani- malcules et de l'appareil qui les émet, de l'ovaire et de ses OEufs. » L'appareil qui renferme les Ani- malcules se compose de deux grosses masses placées symétriquement à droite et à gauche sur le corps de l'Animal et immédiatement au-des- sous de la peau. Ces lobes très-volu- mineux au temps de la fécondation perdent après cette époque la plus grande partie de leur épaisseur. Un examen attentif nous fait reconnaître que leur parenchyme consiste en une agglomération de cellules où se dépose la sécrétion que leurs vais- seaux laissent échapper. Cette sécré- tion coule ensuite au dehors par deux conduits assez courts , passa- blement larges , placés l'un à droite, l'autre à gauche , vers les parties su- ° > - i 11 peneure et antérieure du corps de la Moule près de l'insertion des bran- chies. Si, comme nous l'avons déjà dit, l'on soumet au microscope le bquide que les canaux latéraux ver- sent sous la plus légère pression , on le trouve composé d'Animalcules identiques entre eux , doués de ce mouvement oscillatoire vague , qui caractérise tous les Animalcules sper- ma tiques que nous avons observés jusqu'ici , mais leur forme n'est plus la même; elle consiste en deux éminences arrondies , dont l'une an- térieure , un peu plus grosse , s'unit à la postérieure par un isthme étroit; vus avec un grossissement linéaire de trois cents , les êtres que nous décrivons ont 1 , 8 mm. de longueur , o, 8 mm. de largeur; comme leurs analogues chez les Vertébrés ils sont un peu raplatis ; comme eux encore pour se mouvoir ils se placent sur le tranchant; les Acéphales ayant jus- qu'ici été tous regardés comme an- clrogyncs , j'ai cherché avec beau- coup de soin si l'organe dont nous parlons ne contiendrait pas aussi des OEufs. J'ait fait cet examen avec le OEU 125 docteur Mayor , heureux de profiter dans cette circonstance des lumières de ce savant anatomiste. Nous avons bien vu des globules mélangés aux Animalcules, mais ils étaient en petit nombre, ne ressemblaient point aux OEufs, et leur diamètre ne dépassait pas 5 mm. grossis trois cents fois. » Les ovaires forment aussi deux lobes étendus symétriquement à droi- te et à, gauche immédiatement au- dessous de la peau ; très-gonflés au temps delà ponte, ils perdent après qu'elle a eu lieu presque toute leur épaisseur et n'offrent plus qu'une couche mince de tissu celluleux. Le parenchyme des ovaires participe à l'organisation générale de ce viscère , telle qu'on la rencontre partout j il consiste en deux feuillets de tissu cellulaire assez serré , juxtaposés l'un à l'autre et adhérens entre eux. Les OEufs se développent entre leurs sur- faces de contact , puis arrivés à leur maturité , ils s'en détachent pour tomber dans des cellules ou ils s'en- tassent au nombre de vingt à trente , et s'enduisent d'un mucus qui les colle les uns aux autres. Les cellules sont formées par les plis de cette membrane qui constitue l'ovaire , et contracte avec elle-même de nom- breuses adhérences. Les OEufs prêts à être pondus ont environ o , 2 mm. de diamètre; ils consistent en un jaune flottant au milieu d'une albumi- ne claire et fort transparente qu'une enveloppe mince et facile à déchirer environne de toute part. Les jaunes sont aussi sphériques , leur teinte varie du jaune pâle à la couleur brique foncée , et leur diamètre est o , 6 mm. Leur substance, com- me celle -du même corps dans les OEufs des Vertébrés , présente au microscope des gouttelettes huileu- ses, et des globules jaunes deo, 5 mm. grossis trois cents fois. On ne saurait plus maintenant distinguer sur les jaunes, la cicatricule, mais lorsque retenus entre les feuillets de l'ovaire, ils n'ont pas encore l'opacité qu'ils prendront plus tard , on voit à leur surface un petit disque plus clair, i2Ô OEU entouré d'un anneau obscur tout-à- fait semblable à la cicalricule des OEufs des Vertébrés. y C'est en déchirant les parois des cellules que les OEufs sout émis par deux canaux pareils en tout à ceux de l'organe qui renferme les Animal- cules ; en sortant des ovaires, ils vont se loger dans les branchies. Celles-ci au nombre de quatre et dis- posées par paires, ne ressemblent pas mal à deux rubans larges , juxta- posés l'un à l'autre, à droite et à gauche du corps , auquel ils se fixent par leur bord supérieur , tandis que l'inférieur est libre et tlottant dans la coquille. » Chaque branchie forme une ca- vité divisée en locules dont l'entrée se remarque vers le bord supérieur ; c'est dans les locules que doivent se développer les embryons; l'accès en est direct et facile pour la branebie interne, une longue scissure vers le bord supérieur expose aux regards les ouvertures de chacune de ses sub- divisions ; il n'en est pas tout-à-fait de même pour la branebie externe ; cependant on trouve bientôt posté- rieurement le large orifice de l'es- pèce de conduit qui aboutit à ses lo- cules. » Quelques jours après qu'ils ont été déposés dans les branchies , l'on commence à apercevoir sur les OEufs les premiers changemens que la fé- condation y apporte ; le jaune aug- mente de volume et devient plus fluide; à sa surface se marque un trait en ligne droite, plus foncé que le champ sur lequel il est placé ; plus tard , l'on voit se dessiner à droite et à gauche du trait, deux courbes symétriques, qui tournant à lui leur concavité, viennent aboutir à ses points extrêmes. Ces courbes latérales s'étendent , et lorsque les surfaces qu'elles circonscrivent ont ;)iis quelque opacité, l'on reconnaît *n elles le limbe des valves de la coquille, la ligue moyenne qui pa- raît la première correspond à la charnière. Cette dernière partie prend rapidement beaucoup de consistance, OEU et si l'on considère le fœtus de profil , on la trouve droite ou même légère- ment concave de ti ès-convexe qu'elle était auparavant. L'espace situé im- médiatement au-dessous de la char- nière est fort transparent; il est en- vironné d'une bande plus obscure en forme de croissant. Si nous dispo- sons la jeune Mo.de , de manière à se présenter entièrement ouverte sur ie poi le-objet , l'on voit que cette bande est composée de deux feuillets semblables , dont ebacun correspond à la valve au-dessous de laquelle il s'est développé. Ces bandes sont les portions latérales des parois de l'ab- domen , leurs bords un peu plus épais enfui que les portions latérales du pied. Comme cliez les Vertébrés , l'abdomen du nouvel Animal est ouvert ; il se fermera dans la suite sur la ligne médiane. Enfin de même que et comme chez les "Veitébrés ovipares, il recevra dans sa cavité le jaune dont le volume est fort dimi- nué. Encore renfermées dans l'enve- loppe externe de lOEuf , les petites Moules exécutcntdéjà desmouvemens fréqiieus et rapides qui contrastent avec la lenteur de ceux des adultes. Ces mouvemens ont aussi plus d'é- tendue; et ceci lient à ce que la su- ture moyenne de l'abdomen n'exis- tant pas encore, l'écartement des val- ves de la coquille ne rencontre au- cune opposition. » Je ne m'arrêterai pas davantage sur le développement de ces fœtus ; plus de détails à cet égard m'éloigne- raient du but que je me suis proposé, et je passe aux deux conséquences qu'il me semble permis de tirer des faits exposés dans ce travail. » iQ. Je remarquerai que le liqui- de blanc sécrété par les organes gé- nérateurs d'une moitié à peu près des individus chez les Moules des Pein- tres , a trop d'analogie avec le sper- me des ^ ertébrés pour qu'on no soit pas conduit à le regarder com- me une substance semblable appelée à jouer ici le même rôle. » -2°. Que puisque nous ne trou- vons pas les OEufs et la liqueur se- GEL ïiiinale réunis sur le même sujet , les sexes doivent être séparés , contre l'opinion généralement admise que tous les Acéphales sont androgyues ; la dernière des conclusions que j'é- nonce , demandait toutefois à être confirmée par des expériences, et j'ai l'ait les suivantes. » J'ai mis dans un large baquet des Moules dont les OEufs prêts à être pondus distendaient les ovaires ; je me suis assuré que c'était bien des OEufs qu'elles portaient, en en fai- sant sortir quelques-uns de leur liane, au moyen d'une légère poncture. Dans un autre baquet j'ai placé des Moules que je regardais comme du sexe masculin, ayant, comme dans le cas précédent , vérifié que leurs organes générateurs contenaient la semence et non des OEufs. » Les femelles, au bout d'un mois plus ou moins, ont pondu des OEufs stériles , qui après quelque temps ont été rejetés des branchies, défi- gurés et à moitié détruits ; les maies, à la fin du printemps , présentaient encore la semence dans le même état qu'auparavant; eliegontlaitbeaucoup les testicules , et de temps en temps il s'en émettait au dehors. Dans un troi- sième baquet ou j'avais mélangé les sexes, les branchies des femelles ren- i'ei niaient de jeunes Moules nouvelle- ment écloses, très-vives et bien déve- loppées; les unes étaient encore dans les enveloppes de lOEuf , d'autres les avaient déjà déchirées , et ne se trou- vaient retenues que par la couche de mucus. » Je n'ai rien vu quant à la ma- nière dont le mâle féconde la femelle; il y a toute apparence que, placé près d'elle, il répand simplement sa se- mence; celle-ci, délayée dans beau qui baigne l'intérieur de la coquille, est rejetée au dehors avec ce véhicu- le dans le mouvement alternatif qui constitue la respiration de l'Animal. L'eau spermatisée vient à son tour en contact avec les OEufs de la fe- melle, soit à leur passage de l'ovaire dans les branchies , soit après qu'ils sont arrivés dans celles-ci. » (r>.) OEU 127 OEiF des Annei/ides. Le mode de reproduction dans les Annelides est très-peu connu; on doute même, pour plusieurs d'entre elles, si elles sont ovipares, ovovivipares ou vivipares. Les Anneli.les Apodes, c'est-à-dire les Sangsues et les Lombrics, sont les seuls Animaux de cette classe dans lesquels on ait suivi la ponte et le développement des OEufs ; on ne sait rien, ou fort peu de chose sur la génération des Aphrodites , des Né- réides, des Eunices, des Amphino- mes, des Ainphitrites , des Arénico- les , des Serpules , etc. La plupart des Sangsues pondent des espèces de capsules , dans les- quelles se développent plusieurs ovu- les. Les observations qu'on a re- cueillies jusqu'ici ont été principale- ment faites sur VHirudo vulgarh de Muller, et sur VHirudo medicinalis. Ces deux espèces ofTient des particu- larités curieuses, que nous présente- rons avec quelques détails. Caréna {Mem. deW Accad. de To- rino , T. xxv) a eu occasion d'obser- ver dans VHirudo vulgaris , les dif— férens changemens que subit l'OEuf depuis la ponte jusqu'au parfait développement des petits. 11 remar- qua , le 17 juin, un OEuf pondu de- puis peu et collé contre les parois d'un vase de verre , dans lequel il avait plusieurs de ces Animaux. La Sangsue qui venait de pondre se pro- menait dessus l'OEuf en l'explorant tout autour avec sa bouche, comme si elle le flairait; quelquefois elle fixait dessus l'orifice buccal pour le comprimer et le faire adhérer davan- tage aux parois du vase ; après avoir répété long-temps cette manœuvre , elle fit disparaître avec sa bouche un gros repli de l'enveloppe générale. Celte enveloppe est de couleur vert- jaunâtre , coriace, très-aplatie et ovale ; elle est garnie tout autour d'un bord brun , par lequel elle adhère au verre. Le même jour, 17 juin, on voyait dans l'enveloppe commune douze petits grains ronds, isolés, dis- posés d'une manière non symétrique, de couleur un peu plus claire que 1-iS OEU celle de l'enveloppe. De ces douze OEufs , deux se sont oblitérés dans la suite, les dix autres grossirent en peu de jours, et parurent alors com- me écumeux en dedans; le sixième jour après la ponte, on distinguait déjà des petits corps se remuant les uns sur les autres ; chacun d'eux paraissait une masse oblongue vert- jaunàtre, à surface chagrinée. Au dixième jour, les petits étaient con- sidérablement grossis; on les voyait entourés d'une substance transpa- rente, débordant latéralement, et se prolongeant fort avant à la par- tie antérieure. Au douzième jour , on apercevait très-distinctement le dis- que et les yeux; ceux-ci étaient rous- sâtres, et ne devinrent noirs que dans la suite. A mesure que les petits grandirent , l'enveloppe commune devint de plus en plus bombée. Au dix-septième jour, on aperçut daus quelques-unes des petites Sangsues les vaisseaux sanguins; les individus se mouvaient facilement dans l'inté- rieur de leur prison, et ne manquaient jamais , en arrivant vers les grandes extrémités de l'ovale que formait l'en- ceinte , d'y donner un coup de mu- seau. Cette manœuvre souvent répé- tée produisit une ouverture par la- quelle une jeune Sangsue s'échappa le 8 juillet, c'est-à-dire le vingt-uniè- me jour, à dater de la ponte. Le len- demain et les jours suivans , les au- tres individus sortirent; mais plu- sieurs d'entre eux revinrent par in- tervalle se cacher dans leur coque, qui, pendant quelque temps, devint pour eux une sorte de refuge. On ne connaît pas aussi exactement le développement des OEufs de la Sangsue médicinale, et ce n'est que dans ces derniers temps qu'il a été prouvé que ces Animaux étaieut ovipares, et que leur reproduction offrait beaucoup d'analogie avec celle de VHirudo vulgaris de Millier. Le 6 mars 1S21 , Le Noble, médecin de l'hospice de Versailles, annonça à la Société d'Agriculture du dépar- tement de Seinc-et-Oise, que les Sangsues médicinales se déveîop- OEU paient dans des espèces de cocons ovoïdes , assez semblables à ceux que construisent les Vers à soie , que le tissu extérieur ressemblait à celui d'une éponge très-fine , et que l'in- térieur renfermait tantôt une gelée homogène et transparente, et tantôt des petites Sangsues plus ou moins développées, au nombre de neuf, dix, douze et quatorze. Un des membres de la Société, Collin de Plancy, pré- sent à la séance , obseiva que les paysans de la Bretagne, qui font le commerce des Sangsues , connais- saient depuis long-temps l'existence de ces sortes de cocons , et qu'ils sa- vaient si bien que c'étaient des nids, qu'ils les transportaient dans les étangs et les marais qu'ils voulaient repeupler de Sangsues. Toutefois ces faits vulgaires étaient perdus pour la science, et auraient pu rester long-temps ignorés des naturalis- tes , sans l'observation du docteur Le Noble. Cette découveite précieuse pour l'art de guérir , ne pouvait man- quer de fixer l'attention. A peine fut- elle connue, que plusieurs savans s'empressèrent de vérifier le fait. Un médecin habile, Rayer, publia dans le journal qui a pour titre : Annales desSciences Natujvlles (T.iv, p. 1 84), les recherches qu'il entreprit à ce sujet. En voici les principaux résul- tats : les cocons des Sangsues médici- nales représentent un ovoïde dont le plus grand diamètre varie ordinaire- ment de six à douze lignes, et le plus petit, de cinq à huit lignes. Leur poids s'élève de vingt-quatre à quarante- huit grains, suivant leur grosseur, suivant leur état de plénitude ou de vacuité, suivant enfin qu'ils con- tiennent du mucus ou de petites Sang- sues. Leur volume lui-même est en rapport constant avec le nombre d'o- vules ou de Sangsues qu'ils renfer- ment, et avec l'époque de leur for- mation et leur degré de dévelop- pement. Leur structure est plus complexe que celle des capsules de VHirudo vulgaris. Parvenus à leur entier développement , ils présen- tent, i° une enveloppe extérieure, OEU spongieuse; -2° en dessous, une cap- su le analogue à celle observée au- teur des Oiiufs de l'espèce précéden- te ; 5° eiilin , dans la cavité de cette capsule du mucus , des OKuls ou des Sangsues à divers degrés de dévelop- pement. L'eriyeloppe extérieure en- toure la capsule dans toute son éten- due , en formant une couche épaisse de deux lignes environ; le tissu qui la constitue est fortement organisé, demi-transparent, composé de fibres solides, fines et déliées, très-régu- lièrement entrelacées, de manière à former des espèces de mailles hexa- gonales, à travers lesquelles l'eau peut facilement pénétier. Ce tissu, qui est élastique , a pour u-age es- sentiel de protéger la capsule ovi- fère , qui lui adlière tintement. Cel- le-ci se montre sous forme de sac ovoï le sans ouverture, à parois min- ces , blanchâtre, transparente et as- sez résistante; l'extrémité de chaque grand diamètre offre deux petits pro- longerions angulaires d'Un tissu plus ferme que la membrane, et d'une couleur brune jaunâtre. Souvent la capsule présente vers le point qui correspond ordinairement à la pe- tite extrémité , un trou circulaire d'une demi-ligne de diamètre. On re- marque moins communément une semblable ouverture à l'extrémité op- posée, et il est palus rare encore d'ob- server à la fois deux issues sur un même cocon. C'est par elles que sor- tent les Sangsues lorsqu'elles ont at- teint le terme de leur vie inlra-cap- sulaire. Enfin la capsule, lorsqu'au- ciin germe n'est encore assez déve-, loppé pour être distinct, se trouve remplie entièrement par une sorte de mucus ou de gelée molle , blan- châtre, peu transpaiente , à saveur fade, se conservant plusieurs jours sans éprouver d'autres ehangemens qu'une légère dessiccation, etse trans- formant à l'air en un coips friable et transparent. L'analyse chimique a fait découvrir dans celte matière une Irès-grande quantité d'eau , peu d'al- bumine , et beaucoup de mucus. Les germes dont on n'a pu suivre encore TOME XII. OEU 129 les développemens successifs, sont au nombre de huit, dix et même quinze. Les capsules que pond YHirudo me- dicinaliSy ne diffèrent donc essen- tiellement de elles de Xlluudo vul- garis , que pu l'existencexl'une soi te de bouri eou enveloppe extérieure qui est parfaitement appropriée aux cir- constances dans lesquelles les OEufs sont placés: En 1 ffet , la Sangsue mé- dicinale ne les fixe pas à des Plantes aquatiques ou à tout autre corps étranger. Loisqu'elle veut pondre, elle pratique dans le vase une espèce de tube de forme conique, à parois lisses , et dépose dans son fond une capsule. Celle-ci se trouve bientôt enveloppée par le tissu spongieux dont l'élasticité sert non-seulement à préserver les geimes pendant le développement iniracapsulaire , mais qui fournit encore aux jeunes Sang- sues un abri assuré pendant les pie- miers temps de leur naissance. Le tissu spongieux est formé , après la ponte de la capsule; la Singsue le dépose sous forme de bave écumeuse, qui ne tarde pas, en se desséchant, à prendre l'aspect d'un réseau. On a reconnu que d'autres espèces de Sangsues étaient ovipares, mais les observations sont trop vagues pour que nous croyions utile de les rapporter ; nous parlerons seulement des OEufs du Branchiobdelle , genre curieux d'Anuelides, voisin des Sang- sues , et qui a été fondé par notre ami Auguste Odiei . Il pond des OEufs elliptiques , d'un jaune pâle , opaques , terminés supérieurement par une pointe cornée brune , et poités inférieurement sur un pédi- cule fin , de couleur brune , assez long, élargi par en bas. Au lieu de les déposer sur les Plantes ou dans la vase, l'Animal les fixe, au moyen du pédicule, sur les branchies des Ecrevisses de rivière- Il paraît que les OEufs éclosent à la fia de l'été ou en automne. La reproduction du Lombric ter- restre ou Ver de terre , est très-ana- logue à celle des Sangsues, et rap- pelle exactement celle de la Sangsue 0 ,ôo OEU médicinale. En avril 1817, Léon pu- four trouva , aux environs de Saint- Sever (département des Lindes), dans une marnière en exploitation , des cocons qui renfermaient de jeunes Lombrics. L'année suivante il fit de nouvelles recherches qui lui don- nèrent le même résultat ; enfin la lecture du Mémoire du docteur Piayer, inséré dans les Annales des Sciences Naturelles, éveilla de nou- veau son attention sur ce fait curieux, et l'engaga à adresser aux rédacteurs de ce journal , une lettre que ceux-ci ne tardèrent pas à publier (T. V , p. 17); la chose était d'autant plus importante à éclaircir , que Willis et Linné avaient dit que les Lombrics pondaient des OEufs , tandis que plusieurs naturalistes de notre épo- que affirmaient que ces Animaux en- gendraient des petits vivans, lesquels sortaient par l'anus. Léon Dufour ne se croit pas en droit de trancher cette question , mais il nous apprend que les Lombrics déposent dans la terre, à cinq ou six pieds de profondeur , des espèces de cocons longs de sept à huit ligues sur trois ou quatre d'épaisseur , d'une forme oblongue , couico-cylindrique, et ayant un bout plus gros que l'autre. La substance qui les constitue est coi néo-membra- neuse, d'un tissu serré, assez élasti- que, résonnant, lorsqu'elle est sèche , sous le doigt qui la manie. Elle est parfaitement glabre , lisse, d'un roux jaunâtre , semi-diaphane , de manière que l'on voit, à travers, les circonvo- lutions du Lombricqu'elle enveloppe; le gros bout se termine dans sou cen- tre par une petite pointe un peu cro- chue; le bout opposé se prolonge en un cordon plus long , courbé sur lui-même , et finit par quelques filets détachés. La structure des bouts de ce cocon a fait penser à Léon Dufour qu'il pourrait bien être fixé dans quelque loge particulière du sol. L'intérieur renferme une pulpe ho- mogène jaunâtre qu'on ne retrouve plus lorsque le Yer est formé. Tous ces faits , comme on voit, coïncident parfaitement avec ceux que nous OEU avons exposés en parlant de la Sang- sue médicinale ; le tissu extérieur fibreux semble être l'analogue du tissu spongieux, et il est probable que dans le Lombric il existe aussi un second sac enveloppant la ma- tière pulpeuse , et qui correspon- drait à la capsule des Sangsues; mais une différence qu'on doit noter , c'est que Léon Dufour n'a jamais rencon- tré dans ebaque cocon qu'un seul Ver ; celui-ci s'échappe de sa prison en rompant le gros bout de la co- que de manière à former une espèce de calotte assez semblable à celle des capsules de la Jusquiamc ; à sa sortie il a près de deux pouces de long et la grosseur d'une ficelle or- dinaire ; sa consistance est très-molle, et sa région dor.sale offre un vaisseau d'un rouge vif, exécutant des mou- vemens de sistole et de diastole. Quand on aura étudié avec plus de soin les Annelides , on trouvera sans doute qu il existe entre elles de grands rapports dans leur mode de reproduction , mais on découvrira probablement aussi que les différen- tes familles , les difiérens genres et même les diverses espèces d'un même genre présentent de nombreuses mo- difications dans le nombre, la forme, le lieu de dépôt, la composition , la durée et le développement des OEufs. OElf des Cbustaces. Les Ani- maux de cette classe sont ovipares ou ovovivipares, et il existe entre eux les plus grandes différences , quant au nombre et à la grosseur des produits, quant au lieu où ils sont déposés par la mère, quant aux évolutions plus ou moins com- plètes qu'ils subissent ; les uns ne rompant leur coquille qu'après avoir acquis la forme qu'ils auront tou- jours ; les autres , au contraire , ne venant au monde qu'avec des parties incomplètement formées, et ne res- semblant à leurs païens qu'après une suite plus ou moins nombreuse et plus ou moins longue de transfor- mations. Nous ne devons traiter ici que des OEufs proprement dits, et il faut avouer qu'à l'exception de OEU quelques-uns d'entre eux on sait bien peu de chose sur leur développement. Dans le grand ordre des Décapo- des , les OEufs sont globuleux , ar- rondis , de couleur variable, à enve- loppe ilexible , généralement très- nombreux et portés par la femelle qui les agglomère entre eux à l'aide d'une matière gluante, et les tient fixés aux appendices qu'on remar- que à la face inférieure de son abdo- men. Là ils augmentent, dit-on, de volume, et après plus ou moins de temps , suivant le degré de la tem- pérature, les petits éclosent. Dans les Slomapodes, les OEufs paraissent être fixés aux appendices branchiaux de l'abdomen de la fe- melle ; ce fait est attesté par Risso qui dit l'avoir remarqué sur des Squil- les de la mer de Nice. Du resteon ne sait encore rien sur le développe- ment de ces germes. Dans le petit nombre d'Amphipo- des qu'on a observés jusqu'à ce jour, on a vu un mode de génération très- différent de celui des deux ordres qui précèdent. Ces Animaux sont ovipares , mais d'une manière fort étrange; la femelle pond ses OEufs dans une espèce de poche où ils éclosent. Ce genre de reproduction est encore plus sensible dans l'or- dre des Isopodes • les Aselles et les Cloportes présentent dans l'inter- valle qui sépare leurs pâtes thora- ciques antérieures et jusqu'au ni- veau de la cinquième paire une sorte d'ovaire externe formé par une membrane mince et très-flexible; les OEufs y sont pondus, s'y dévelop- pent entièrement , et les petits en sortent en foule par des issues que la femelle referme après l'accouche- ment. Les OEufs des Aselles sont d'abord jaunes et globuleux; ils de- viennent ensuite d'un gris brun , an- guleux et irréguliers à mesure que le développement se fait dans leur in- térieur. L'ordre des Branrhiopodes est de tous les Crustacés celui qui a été le mieux étudié sous le point de vue qui nous occupe: la génération de ces OEU i5i Animaux est ovipare, à peu près à la manière de celle des Isopcdes , c'est- à-dire que la plupart des mères con- servent sur elles, dans un lieu des- tiné à cet usage, les OEufs, jusqu'à la naissance des petits. Les Bran- chiopodes présentent entre eux quel- ques différences dans le lieu où s'effec- tue le dépôt; tantôt il s'opère dans des espèces de sacs que la femelle porte attachés à la base de son abdomen et qu'on a nommés ovaires externes; tan- tôt il occupe une cavité située sur le dos de l'Animal; d'autres fois il est placé dans les lames branchiales des pâtes natatoires ; enfin chez quelques- uns , les OEufs sont immédiatement pondus au dehors. Les Cyclopes offrent, un exemple du premier mode de repro luction : les ovaires externes ou les deux sacs appendus à l'abdomen ne se dévelop- pent qu'au moment de la ponte, et à mesure que la femelle y dépose ses OEufs, on peut les voir se for- mer sous ses yeux. Ces ovaires res- tent fixés pendant quelques jours au corps de l'Animal et n'augmen- tent plus ; on aperçoit bientôt à cha- que germe contenu dans leur inté- rieur un point noir qui est l'œil du fœtus; bientôt alors la membrane de l'ovaire externe se déchire, et les OEufs sont dispersés dans le liquide. Cette opération se renouvelle dix et douze fois pour une même femelle dans le cours d'une année , et cha- que fois l'ovaire externe complète- ment détruit se renouvelle eu en- tier. Les OEufs en abandonnant l'o- vaire externe ont déjà perdu de leur forme sphérique. ils présentent des inégalités à la surface de leur enve- loppe extérieure. Celle-ci ne tarde pas à se fendre longitudinalement, et le jeune Cyclope s'en échappe avec une forme très-différente de celle qu'il doit avoir un jour. Jurine, auquel nous empruntons ces curieux détails (His- toire des Monocles), compare avec rai- son, ce jeune Cyclope à un Têtard, a Au sortir de l'OEuf, dit il, le Têtard a une forme presque sphérique ; on en distingue fort bien l'œil et le cône n3 OEU stomachique; mais il n'est pas ce qu'il va devenir sous les yeux de l'obser- vaieur. Tout-à-coup on voit paraître les antennes qui se séparent du corps contre lequel elles étaient auparavant fixées, comme si un ressort, en ces- sant d'agir sur elles , leur permettait de s'étendre ; peu de temps après les pâtes de devant se détachent de mê- me ; puis celles de derrière. Ce nou- veau né, qui jusqu'alors avait été immobile , agite plusieurs fois ses membres nouveaux pour lui , comme s il voulait apprendre à en connaître l'usage , puis s'élance par sauts et par bonds dans son élément pour y cher- cher sa nourriture. » Ces développe- inens et ceux qu'on voit ensuite , bien qu'ils représentent les évolutions que des Animaux d'une autre classe subis- sent dans l'intérieur de l'OEuf, ne sau- raient trouver place dans cet ariicle, car le Cyclope a déjà vu le jour ; il est né. Cela prouve combien sont peu tranchées et sans doute nuisibles à la philosophie de la science, ces dislinc- tions beaucoup trop précises qu'on a établies dans la vie fœtale , suivant qu'elle a lieu dans le corps de la fe- melle, dans l'intérieur de l'OEuf, ou lout-à-fait à l'extérieur au milieu de l'air ambiant. Pour nous l'Animal est un foetus , tant que , zoologiquement parlant, i! n'a pas encore acquis les formes qui caractérisent son père ou sa mère; tous les changemens qu'il éprouve jusqu'à ce terme de crois- sance, toutes les métamorphoses plus ou moins complètes par lesquelles il passe, quel que soit le lieu où elles s'opèrent, sont à nos yeux des chan- gemens qui correspondent à ceux que subit le Poulet dans l'intérieur do l'OEuf d'où il sort avec les formes ex- térieures qui caractérisent ses parons. Les Branchiopodes et les Cyclopes en particulier travaillent constam- ment et toute leur vie à la repro- duction de leurs semblables, les pe- tits ne sont pas long-temps à naître et se trouvent bientôt aptes à reproduire. Nous emprunterons à Jurine quelques observations qui présentent les phases de cette admirabia fécondité. OEU Le 18 février , Jurine isola une fe- melle du Cyc/ops quadricornis qui portait pour la première fois des ovaires renfermant des OEufs qu'elle pondit. 26 février. Les petits sont éclos. 7 mars. Seconde ponte. i3 id. Les petils sont éclos. 1 5 id. Troisième ponte. a5 id. Les petils sont éclos. 28 id. Quatrième ponte. 6 avril. Les petils sont éclos. 7 id. Cinquième ponte. il id. Les petits sont éclos. 12 id. Sixième ponte. 1 5 id. Les petits sont éclos. 18 id. Septième ponte. 24 id. Les petits sont éclos. a5 id. Cette mère a paru malade; elle commençait le tra- vail de la mue; elle a perdu un peu de sa cou- leur. 26 id. Huitième ponte; les OEufs étaient transparens. Le 28 , la mère a paru mieux ; elle avait mué ; sa couleur rouge a re- paru. ier mai. Neuvième ponte. 6 id. ' Les petits sont éclos. 8 id. Dixième ponte; le nom- bre des OEufs produits par cette ponte était bien moindre que celui des précédentes. 18 id. Les petits sont éclos. Depuis lors la femelle a langui et elle a péri le 10 juin. Il résulte de cette observation : 1° que les intervalles qui ont lieu entre les pontes ne suivent pas une marche régulière; -2Q que le dévelop- pement du fœtus dans l'OEuf est subordonné à des causes secondaires parmi lesquelles l'influence atmo- sphérique est très-puissante; 5° que la fécondité du Cyclope est prodi- gieuse. Si nous récapitulons les divers ter- mes du tableau précédent, nous ap- précierons facilement les intervalles très-différens qui ont eu lieu entre OEU chaque poule , et uous trouverons : De la ire ponte à la 2e. . .17 jours. De la 2 à la 3. . . 8 De la 5 à la 4. . . i5 De la i à la 5. . . jo De la S à la 6. . . 5 De la 6 à l;i 7. . . 6 De la 7 à la 8. . . 8 De la 8 à la 9. . . 5 De la 9 à la 10 . . 7 Nous pourrons aussi calculer le temps que les OEufs de chaque por- tée ontséjourné dans l'ovaire externe, et nous trouverons ces nombres : Séjour dans l'ovaire. ire poule. . . 8 jours. 2 6 3 10 * 9 5 4 6 5 7 6 8. . . • . . . ), 9 5 10 10 Ces variations du séjour des OEufs OEU |55 dans lovairc externe sont très-re- marquables et sont en rapport sans doute avec les causes atmosphériques extérieures. Au contraire , tout le monde le sait , la durée de la ges- tation chez les Vivipares, et la du- rée de l'incubation chez les Ovipares sont exactement détei minées par la nature. Jurine a désiré conuaîlre d'une manière approximative quelle pou- vait être la propagation des Cyclopes pendant une année. Pour faire ce calcul, il a supposé que la première femelle de l'observation précédente avait été mise au commencement de janvier dans un étang où elle avait, pondu dix fois clans 1 espace de trois mois. A. la fin de juin la première gé- nération de celte mère en aura don- né une seconde , à la fin de septem- bre celle-ci en aura procréé une troi- sième , et à la fin de décembre cette dernière en aura fourni une qua- trième. Le tableau ci-joint fera con- naître la prodigieuse fécondilé qui eu résulte (1). TABLEAU de la fécondité pour le Cyclope quadricorne. Nombre des fe- . melles qui ont fourni à chaque ponte et qui provenaient ori- ginairement d'une seule mère. Nombre et divi- sion des pontes dans le courant d'une année. Epoque et durée de chaque ponte. Total des in- dividus fournis par chaque ponte. Soustraction des maies. Soustraction «les femelles qui ont servi an* pontessuivantes. • t 8 Du 1 janvier à la fin ■ 24° 8 de mars. Du 1 avril à la Cn de 32o 80 ?4o .57,600 8 Juin. Du 1 juillet à la fin 76,000 19,200 5-, 600 13,824,000 8 de septembre. Du 1 octobre à la fin 18,432,000 4,608,000 13,824,00» de décembre. 4,423>68o,ooo i,io5,g20,ooo 3,317,760,000 Somme totale. Somme des mal. Somme des fem. 4,442>'89,i20 1,110,547,280 3,33i,64i,84o (1) Pour ne pas pousser trop loin la multiplication, Jurine a réduit à huit le nombre des pontes et au heu de porter à cinquante petits le produit de chacune d'elles, il s'est borné à quarante en soustrayant encore un quart pour les mâles, ce qui, suivant lui, est beaucoup ; si pour base de ce calcul on prenait en considération l'époque des pontes, et que l'on partît de la première au lio1, delà dernière, le résultat en serait presque doublé, vu surtout la rapide succession de ces ponte, pendant les chaleurs. * m oeu Le second mode de développement des OEufs des Branchiopodes , se voit dans les Daphnies , dans les Cypris , dans les Limnadies, etc.; ils passent de l'ovaire interne dans une cavilé particulière ménagée au-des- sous du test de l'A.nimal el placée sur son dos. Jurine a rigoureusement dé- terminé les fonctions de cette partie qu'il nomme matrice, el ses obser- vations les plus précises ont été failes sur le Monoculus Pulex , L. , qui appartient aujourd'hui au genre Daphnia. Lorsque les germes ont acquis leur développement dans les ovaires internes , ce qui devient très- sensible peu de temps après l'ac- couplement des sexes, ils arrivent dans la matrice ou cavité dorsale en passant dans deux espèces d'ovi- ductes qui y aboutissent. Quelque- fois les deux ovaires ne se déchar- gent pas simultanément; l'un d'eux garde les OEufs quelques heures de plus et même un jour. Quoi qu'il en soit, les ovaires internes ne présentent d'abord que quelques molécules d'une matière colorée, en vert, en rose et en brun suivant la saison ; elle augmente àchaqueinstant, et souvent au bout de quelques heures elle rem- plit les ovaires : « Il semble au pre- mier aperçu, dit Jurine, que cette ma- tière ne soit qu'une masse d'herbes hachées menu; mais par un examen plus approfondi on reconnaît que ces molécules sont arrangées avec ordre les unes à côté des autres , et qu'elles tiennent ensemble par un glulen par- ticulier dans lequel on distingue de petites bulles rondes el un peu trans- parentes, en un mot ce sont des OEufs réunis les uns aux autres. » Les OEufs, déposés dans la matrice en nombre de plus de vingt, ont trois parties fort dis- tinctes: une enveloppe extérieure, une matière colorée el de nombreux corps globuleux dont un, central, est très- remarquable par son immobilité et sa permanence; à mesure que l'embryon se développe , les particules colorées et les bulles disparaissent. Enfin lorsque le fœtus a atteint son en- tière croissance , elles ont disparu OEU complètement. Il est difficile de dis- tinguer sur des objets aussi petits la nature de ces matières, et de déci- der que l'une a les propriété* du jaune, et l'autre celles de l'albu- men; mais on doit au moins admet- tre cette analogie avec l'OEuf de Poulet. Quant au développement des OEufs dans l'intérieur de la matrice, voici ce qui a été vu par Jurine : le premier jour l'OEuf a conservé la même apparence qu'il avait en entrant dans la matrice; on y dislingue nettement une bulle cen- trale, entourée d'autres plus petites dont les intervalles sont garnis de molécules colorées ; le second jour, la partie externe de l'OEuf est devenue un peu transparente, ou, en d'autres termes , les molécules colorées se sont rapprochées du centre; le troisième jour, la transparence du contour de l'OEuf s'est accrue; l'opacité des mo- lécules colorées a diminué dans la périphérie de chaque bulle; celle du centre reste toujours la même et à la même place ; le quatrième jour , l'OEuf a grossi sensiblement et a changé sa forme sphérique contre une légèrement ovoïde ; le contour en est encore plus transparent et les petites bulles plus agglomérées autour de la centrale; le cinquième jour on dis- tingue des inégalités , surtout à la partie antérieure de l'OEuf qui a aug- menté de volume, et la matière colo- rante a un peu diminué; Je sixième jour , la forme du fœtus commence à se montrer; les bras se détachent du corps ; les bulles ont grossi et se sont un peu écartées les unes des autres ; le septième jour, une partie des bul- les a disparu et semble avoir été em- ployée pour former les rudimens des pâtes et de la tête qu'on peut déjà distinguer; d'autres se sont portées en avant et occupent la place de l'œil; ce qui en reste est fixé dans la partie supérieure de la coquille ; le hui- tième jour, l'œil paraît; il ofFre dans son centre une ligne rougeâtre qui sé- pare la partie noire en deux parties égales ; l'intestin se découvre ; à me- sure que les bulles colorées dimi- OEU nuent, les parties solides de l'Ani- mal se développent ; le neuvième jour tous les organes du fœtus sont à dé- couvert ; l'œil est plus noir et l'on commence à en distinguer le réseau ; les bulles ont presque entièrement disparu , mais la centrale subsiste en- core , et occupe le milieu du canal alimentaire, sous le cœur ; le dixième jour le développement du fœtus est terminé; la petite Daphnie sort de la matrice et passe dans un élément nouveau; elle reste un moment immo- bile, comme si elle voulait reconnaî- tre le liquide dont elle est environnée et s'instruire sur l'usage et la force de ses membres; puis elle s'éloigne en agitant ses petits bras. Tel est le dé- veloppement ordinaire des OEufs ; mais à une certaine époque de l'an- née, au mois de juillet ou d'août, le dos de la femelle présente une parti- cularité curieuse et qui a fixé l'atten- tion des observateurs; on remarque que cette partie prend de l'opacité ; d'abord un peu blanchâtre, elle de- vient plus foncée et finit par être d'un gris noirâtre assez obscur. Quand on l'examine avec plus de soin , on voit qu'elle est formée à droite et à gauche par deux ampou- les ovalaires , placées l'une au-devant de l'autre, et formant avec celles du côté opposé deux petites capsules ovales qui ressemblent assez bien à une coquille bivalve. Millier a dési- gné ces pièces sous le nom de Selle, Ep/iippium , et au fait elles figurent assez bien uue petite selle qui serait posée sur le dos de l'Animal. On a regardé d'abord la formation de l'E- phippium comme une maladie qui at- teignait l'Animal dans l'arrière-sai- son ; mais un anatomiste très-h,»bile, Straus , a reconnu la véritable nature de cette monstruosité apparente , il nous a appris que ce petit amas n'é- tait autre chose qu'une sui enveloppe que la nature avait ménagée aux OEufs pour passer l'hiver. En effet, à la dernière mue de l'année et à l'approche de la saison froide, la mère abandonne son Ephippium avec les deux OEufs qu'il contient , et ils OEU 155 n'éclosent qu'au printemps suivant- Les Apus, présentent le quatrième mode de développement des OEufs ; c'est-à-dire qu'ils sont déposés , en sortant des ovaires internes, dans une espèce de capsule à deux valves por- tée par la onzième paire de pâtes. Le cinquième mode de développe- ment des OEufs des Branchiopodes se remarque dans les Cypris; ces pe- tits Crustacés u'ont plus aucune par- tie de leur corps disposée pour le sé- jour des OEufs; ils ne les transpor- tent pas non plus avec eux , mais ils lesdéposent surquelquescorps étran- gers en les agglutinant en une masse de plusieurs centaines. La ponte dure environ douze heures. Les petits qui sortent des OEufs ressemblent , par tous les traits de leur organisation ex- térieure , à leurs parens. Ils n'éprou- vent donc pasaprès leur naissance des métamorphoses comme les Daphnies et la plupart des Branchiopodes. Les Cypris présentent encore une particu- larité curieuse; ils paraissent être véritablement hermaphrodites. Ja- mais on ne les a vus s'accoupler, ja- mais on n'a reconnu la moindre dif- férence sexuelle entre des milliers d'individus observés à toutes les épo- ques de l'année. Enfin, les OEufs recueillis à la sortie du corps de la mère ayant été isolés, sont éclos , et les petits séparés à l'instant mê- me, ont donné une nouvelle géné- ration sans l'intervention d'aucun autre individu. Mais ce n'est pas le lieu de traiter ici la question cu- rieuse de l'hermaphroditisme. Nous n'en avons parlé qu'en ce qu'il se rat- tachait au développement des OEufs. Ces OEufs, ainsi qu'on vient de le voir, présentent, dans la classe des Crustacés, des particularités curieu- ses qui ont été assez bien vues , mais qui mériteraient d'être examinées de nouveau d'une manière comparative et avec plus de soin. OEuf des Arachnides. Les OEufs ontété étudiés, chez plusieurs d'entre elles , avec beaucoup de soin. Un ob- servateur habile, Héroldt(£'.re/-c//. de Anim. vert, carent. in Ovo formatione, lbb CED ]>ars 1 ; de generatlone Aranearum , in Ovo), s'est attache à nous faire con- naître le développement de ceux des Aranéides. Nous extrairons de son travail h-s piincipaux faits. Les OEufs des Araignées sont très- nombi eux ; ils sont pondus dans une espèce de nid commun diversement construit; en outre, ils paraissent enveloppés d'une membrane qui est fort délicate et transparente. Cette membrane extérieure est unique, et l'inspection au microscope n'y fait découvrir aucun pore niaucune struc- ture de fibre. Elle a pour usage de contenir une matière liquide dans laquelle Héroldt a distingué diverses parties essentielles qui , relativement à leur quantité, à leur couleur et à leur destination , semblent corres- pondre au vitellus, à l'albumen et à la cicatricule de l'OEuf des Oiseaux. Le vitellus ou le jaune forme la plus grande masse du liquide; l'OEuf en est presque totalement rempli ; sa couleur est ordinaire- ment d'un jaune oebracé ; quelque- fois ce jaune est safraué. Cbez quel- ques espèces, le vitellus est gris, blanc ou rouge-brun; dans tous les cas sa couleur détermine la teinte générale de l'œuf. Si on le soumet à un fort grossissement , on remarque qu'il est composé d'une infinité de pe- tits globules de diverses dimensions qui nagent dans l'albumen ou sont environnés par elle , et ressemblent à autant de petits vitellus. L' albumen est une liqueur transpa- rente, cristalline, sans parties or- ganiques distinctes, ne présentant par conséquent pas de globules, en- tourant le vitellus jusqu'à la cicatri- cule et tenant le milieu, quant au volume de sa masse, entre le jaune et la cicatricule. Si on ouvre un OEuf et qu'on laisse écouler sur une pla- que de verre le liquide qu'il con- tient, on voit que l'albumen entoure les globules du jaune et de la cica- tricule, exactement comme le sérum du sang entoure le caillot. Dans l'in- térieur de l'OEuf, l'albumen est placé de même que la cicatricule en de- OEO hors du jaune, et il remplit avec elle l'espace compris entre ce der- nier f.l lenveloppe extérieure. C'est dans cet espace circulaire qu'on voit se formel- les premiers liriéamens du fœtus ; c'est là que se développent successivement ia tête , le thorax , les membres , les tégurnens , leurs dé- pendances; enfin , c est de ce lieu que semblent partir tous les organes in- ternes sans en excepter les intestins. La cicatricule ou le germe est la partie la plus petite et la plus impor- tante de l'OEuf. Elle est placée im- médiatement au-dessous de l'enve- loppe extérieure et au centre de la circonférence de l'OEuf; elle se dis- tingue à l'œil nu sous forme d'un très-petit point blanc. Sion l'examine avec plus de soin , on voit que sa forme est lenticulaire, et qu'elle se compose d'une quantité innombrable de granulations blanchâtres. Au mi- croscope, on rcmarqueque ces granu- lations sont globuleuses, assez sem- blables sous ce rapport à celles du jaune, mais d'un diamètre moindre et plus opaque. On rend cet aspect très- sensible en ouvrant un OEuf et en épanchant les liquides qu'il con- tient sur une plaque de verre ; la ci- catricule se résout alors en granules isolées et opaques qui , au premier aspect, présentent une analogie frap- pante avec des grains de pollen , à, cette différence près que le pollen des Végétaux se compose de vésicules remplies par des molécules organi- ques , tandis que chaque globule de la cicatricule doit être considéré comme simple. La cicatricule ou le germe est le point de départ des changemens qui ont lieu dans l'OEuf; toutes les par- ties qu'il contient lui semblent subor- données , ainsi que nous le verrons ensuivant avec soin leur développe- ment. Un fait remarquable , observé par Héroldt, sur les OEufs de cer- taines espèces d'Araignées qu'il n'a pas déterminées, c est qu'au lieu d'une cicatricule unique, il semble en exister plusieurs répandues sur di- vers points de la surface do l'OEuf- OEU mais ces petits germes ne tardent pas à se réunir en une seule masse qui bientôt se comporte comme la cica- tricule originairement unique. Les parties constituantes de l'OEuf étant connues, nous allons passer aux métamorphoses qu'elles subissent dans son intérieur jusqu'au moment où l'Araignée rompt sa coquille. C'est à Héroldt que nous emprun- terons ces observations ; nous les présenterons de manière à les lier autant que possible aux faits cu- rieux qui précèdent, et dont la con- naissance est en partie due à nos amis Dumas et Prévost. i'e période. L'OEuf fécondé étant pondu , et les circonstances de tem- pérature étant favorables (1) , le développement commence. C'est tou- jours sur le bord du germe ou de la cicatricule qu'ont lieu les pre- miers changemens; ces bords sem- blent se diviser en granules qui s'é- tendent dans l'albumen et sur le jaune; le centre ciu germe est tou- jours le même, et la seule différence vraiment appréciable , c'est l'agran- dissement de sa circonférence. 3e période. Le germe paraît beau- coup plus large ; ses bords se dis- persent en une infinité de granules; le centre n'est pas encore atteint par cette sorte de dispersion des molé- cules, mais il éprouve une modifi- cation notable, il se déplace et com- mence à cheminer vers l'extrémité de l'OEuf en laissant dans le lieu qu'il occupait d'abord une traînée de gra- nules; il figure alors assez bien une espèce de comète dont le noyau se- rait le centre du germe ; la queue, qui est formée par la dissémination des globules, est transparente, et on aperçoit, au-dessous d'elle, le jaune qu'elle recouvre, tout aussi distinc- (i) Héroldt n'a pas cru devoir mesurer le temps du développement, ainsi qu'on l'a fait dans le Poulet, parce qu'ici ce temps est en rapport avec les températures atmosphéri- ques; mais s'il eût noté ces dernières, il fût arrivé sans doute , par un grand nombre d'ob- servations, à des résultats curieux qui auraient fourni des nombres faciles à calculer. OEU i57 tement qu'on voit, à travers la cheve- lure d'une comète, les étoiles fixes. 5e période. Le noyau du germe qui a continué de se déplacer est ar- rivé jusque près l'extrémité de l'OEuf, mais il ne l'atteint pas entièrement. Le trajet qu'il a parcouru e^t marqué par une infinité de granules qui sont alors tellement disséminées, qu'elles se prolongent presque jusqu'au bout opposé de l'OEuf; c'est alors que l'es- pèce de comète qu'il représente se montre dans sou plus grand dévelop- pement , et avec tous les caractères qui ont été indiqués. Le mouvement du noyau de la cicatricule autorise à supposer que ce corps n'a pas , au moins dans ces premiers temps, une connexion très-intime avec le jaune. 4e période. Le noyau du germe n'est pas allé au-delà du point qu'il avait atteint, mais il a subi un nou- veau changement ; ses molécules se sont disséminées en une infinité de granules; il n'existe plus de la co- mète que la queue qui offre encore plus d'étendue; mais on voit alors que les granules répandues dansl'al- bumen ont une tendance à se rap- procher du point qu'occupait le ger- me avant son déplacement. 5e période. Le germe de l'OEuf, qui semble disséminé dans l'albumen, a subi une transformation bien cu- rieuse ; toutes ses granules se sont décomposées en molécules impercep- tibles qui, en faisant perdre à l'albu- men sa limpidité , ont donné à toute cette masse l'apparence d'un nuage à travers lequel on distingue cepen- dant les globules du jaune; un seul point reste parfaitement transparent; ce point se remarque à l'extrémité de l'OEuf opposée à celle qu'occu- pait le germe après son déplace- ment. Héroldt nomme CGiliquamen- tutn ce trouble de l'albumen. Jus- que-là le jaune ne semble éprouver aucun changement; tous ceux que l'on remarque ont lieu dans l'albumen et dans l'espace circulaire situé entre le jaune et la coquille. 6e période. Le colliquamentum ou la matière nuageuse qui était éten- i3S OED due sur le jaune et le masquait , pa- raît maintenant concentrésur lepoint occupé en dernier lieu par le noyau du germe , il s'y est accumulé et a pris un aspect perlé; sa consistance est assez solide ; il est opaque , et on ne dislingue plusà travers lui les glo- bules du jaune qu'il recouvre immé- diatement ; la totalité de celui-ci est cependant devenue plus apparente à cause du retrait de la matière nua- geuse vers un seul point ; dès ce mo- ment le colliquamentum , qui paraît avoir changé de nature , reçoit un nouveau nom; Héroldtle désiguesous celui de cambium. Le cambium. oc- cupe en surface un peu plus du quart de la circonférence du jaune ; sa forme est déjà assez bien caractérisée , et on peut lui distinguer deux parties, l'une grande, l'autre petite; la première ou la plus considérable, est séparée de la seconde par un étranglement ; sa forme est elliptique, et c'est dans sa substance qu'on verra bientôt se for- mer le thorax, les pales et les parties essentielles et internes du fœtus. La seconde partie, ou la plus petite , est arrondie et semble être, en quelque sorte, un appendice de la première; elle donnera naissance à la tête, aux organes des sens et aux appendices de ceux de la manducalion. Ceci posé , on peut nommer avec Héroldt, la grosse masse cambium thoracique , et la petite cambium céphalique ; on de- vra aussi , pour mieux comprendre les changemens qui vont suivie, divi- ser la surface de 1 OEuf en quatre ré- gions. La région qui contient le cam- bium sera nommée région pectorale, la portion opposée sera appelée dor- sale, et l'on désignera sous le nom de région latérale les deux parties in- termédiaires. Nous remarquerons que dans d'autres espèces à OEufs sphéri- ques , le germe se convertit immédia- tement en colliquamentum , puis en cambium, sans changer de place. L'A- raignée Diadème en offre un exemple; du reste , il ne se présente ailleurs au- cune autre différence importante. 7e période. Les deux portions du cambium , la céphalique et la tho- OEU racique, ne nous ont offert encore qu'une masse opaque et homogène ; maintenant on y distingue des es- pèces d'arceaux au nombre de qua- tre de chaque côté ; ce sont les i udi- mens des pales. Ces rudimens , situés en avant del'OEuf , en occupentprin- cipalement les paities latérales; ils sont aussi très-visibles à la région pec- torale ou ils se prolongent intérieure- ment; l'extiémité de la première pâte est contiguë à celle delà pâte opposée, mais les trois autres, quoique plus longues , ne descendent pas aussi bas, et laissent entre elles un intervalle triangulaire qui se trouve rempli par une matière nuageuse assez trans- parente laissant apercevoir à tra- vers elle les globules du jaune. Cet espace triangulaire qui plus lard sera recouvert par les pâtes , paraît don- ner naissance au tronc et à plusieurs parties contenues dans l'abdomen. Si à travers les changemens qui vien- nent de s'opérer, on veut retrouver les deux portions du cambium qui ont été distinguées dans l'observation précédente , on reconnaîtra que le cambium thoracique est représenté par l'assemblage des pales et par lespace triangulaire qui est situé entre elles , et que le cambium cé- phalique existe au devant de lui. Les changemens qui ont eu lieu dans celui-ci ne sont pas moins remar- quables ; au lieu d'être arrondi , il est tronqué en avant, et l'on voit sur ses côtés un arceau qui n'est point divisé sur la ligne moyenne inférieure du corps en deux portions ; il repré- sente les palpes des mâchoires. On distingue même comme à travers un nuage les rudimens des mandibules. 11 est probable que toutes les parties qui sont propres à la tête , comme les yeux, les crochets dïS mandibules et les mâchoires, ont dès ce moment leur circonscription bien établie ; quant à la tête, elle se distingue alors très-nettement du thorax , et nous insistons sur ce fait parce qu'on sait que dans toutes les Araignées adultes la soudure de ces deux par- ties est très-intime ; la division pre- OEU mière n'étant plus représentée que par un sillon plus ou moins profond. L'OEuf, à l'époque où nous l'exami- nons , présente encore des parties nouvelles , ce sont des espèces de ci endures ou de replis arqués qu'on voit sur le jaune en arrière des pâtes, et qui méritent de fixer l'attention , parce qu'ils annoncent l'origine de la formation des téguniens communs du fœtus. C'est ici le lieu de faire remarquer qu'à cette même époque où nous sommes arrivés , les parties qui se développent ont avec le jaune une connexion intime; en effet, si on ouvre un OEuf avec toutes les précautions qu'exige cette opération délicate , et si on étend la matière sur une plaque de verre , on voit que les parties formées dans le cambium conservent leur forme générale, et que la couche la plus interne de cette ma- tière muqueuse et blanchâtre est dans une communication intime avec le jaune; elle s'insère dessus comme les Champignons ou les Plantes para- sites s'insèrent dans le tronc d'un Arbre; le jaune fournit donc à la nu- trition des parlies les plus extérieures du corps. 8e période. Les parties extérieures qui se développent dans le cambium , c'est-à-dire le^ pieds , les mandibules, et la tête elle-même, se distinguent encore plus nettement. L'OEuf pré- sente ensuite une particularité, très- importante , et qui déjà s'indiquait dans la période précédente. Ildiminue très-légèrement de grosseur en avant , et le jaune , par le fait de ce rétrécis- sement , semble divisé en deux por- tions : l'une petite et antérieure se distingue très-bien à la partie dorsale du fœtus et occupe la place qui, plus tard , sera celle du corselet. Héroldt la nomme, à cause d% cela , portion t/wraciqi/e ; l'autre porte le nom de région abdominale. Elle est très-vi- sible , occupe plus de la moitié de la capacité de l'OEuf, et semble cons- tituer à elle seule la plus grande masse de l'abdomen. Si on examine la face inférieure de cette portion abdominale, on remarque , indépen- OEU 1 39 damment des deux crénelures obli- ques et arquées , qui s'étendaient delà partie dorsale à la portion ab- dominale, trois autres crénelures longitudinales et droites; l'une d'el- les occupe la ligne médiane du corps, et les deux autres sont placées de chaque côté. Ces crénelures indi- quent les progrès de la formation des tégumens. ¥n autre changement se présente à la face supérieure. On voit régner sur la ligne moyenne une bandelette obscure et droite qui com- mence à l'étranglement abdomino- thoracique et s'étend jusqu'à l'extré- mité de l'OEuf en devenant de plus en plus étroite ; cette bandelette qui, dans lout son trajet , ne fournit aucun prolongement latéral , doit être con- sidérée comme le rudiment du cœur ou le vaisseau dorsal. Le liquide, qu'il contient sans doute dans son inté- rieur, n'est doué d'aucun mouvement. Héroldt pense que la formation du liquide est antérieure à celle des pa- rois qui le renferment. Il croit aussi que c'est l'albumen qui donne nais- sance à l'appareil circulatoire; il at- tribue encore à l'albumen l'origine de tous les tégumens. Ces questions seraient sans dx>ute importantes à ré- soudre; mais comme elles se ratta- chent plus au raisonnement qu'à l'ob- servation directe, nous croyons devoir faire abstraction des théories et nous borner ici au simple exposé des faits. 9e période. L'OEuf présente un changement frappant dans sa forme générale. Nous avons vu que dans la période précédente il diminuait très- légèrement de grosseur en avant; il offre maintenant un amincissement très-sensible dans le même sens. On peut lui reconnaître deux parlies: lune étroite, antérieure, constitue la petite extrémité et renferme la tête, le thorax et les appendices qui en dépendent ; l'autre sphérique et beaucoup plus considérable, constitue la grosse extrémité et correspond à l'abdomen. En même temps que ces modifications ont eu lieu , l'OEuf s'est un peu allongé , et toutes les par- ties qu'on lui distinguait ont marché i4o OEU vers leur perfection. Les pâtes pré- sentent déjà de légères traces de di- vision en articles, et leur longueur s'est accrue de telle sorte qu'elles re- couvrent presque en entier la face inférieure du thorax. 10e période. La petite extrémité qui s'est allongée de plus en plusse trouve maintenant distinguée de la grosse portion par un véritable étranglement qui , lorsqu'on examine l'OÏùif de profil , le divise nettement en deux portions , qu'on désignera dans l'A- raignée parfaite sous les noms de tho- rax et d'abdomen. Les parties visibles du thorax sont les mandibules, les palpes et les pâtes. Ces derniers ap- pendices, repliés sur la poitrine, ont atteint un tel accroissement , qu'ils "traversent la ligne moyenne du corps, c'est-à-dire qu'ils se dépassent ré- ciproquement en rentrant dans les intervalles les uns des autres, à peu près comme lorsqu'on joint par leur extrémité les doigts d'une main avec ceux de l'autre. L'abdomen ne pré- sente rien de remarquable , si ce n'est une tache oblongue et opaque qui existe sur le milieu de sa face inférieure, à partir des pieds jus- qu'à la terminaison du ventre. Hé- roldt pense que cette tache est un indice du développement des parties internes de l'abdomen , c'est-à-dire du canal intestinal , des vaisseaux sé- créteurs de la soie , des organes géni- taux, etc. A mesure que le fœtus s'ac- croît, la membrane externe ou la co- que de l'OEuf s'applique plus exacte- ment contre son corps et semble re- présenter une peau extérieure dont la jeune Araignée se dépouillera bien- tôt , à peu près comme la Chenille se dépouille de la peau qui l'enveloppe. nc période. Par l'augmentation successive du fœtus, la membrane de l'OEuf devient tellement tendue, et s'applique si exactement sur toutes les parties du corps de l'Animal , qu'on les distingue toutes nettement à tra- vers elle ; on croirait voir la nym- phe de certains Insectes Coléoptères. Les parties essentielles du thorax sont la tête et les pieds. La tête est de cou- OEL leur blanche et surmontée par huit traits bruns; les pâtes, également blanches , sont étroitement serrées contre la poitrine , et reçues , parleur extrémité, les unes entre les autres. On leur distingue une hanche , une cuis- se , une jambe et un tarse. Les arti- culations des palpes et les mandi- bules sont aussi visibles à travers l'enveloppe générale de l'OEuf. La tache inférieure de l'abdomen est beaucoup plus étendue et paraît di- visée en deux parties ; l'une grande, elliptique; l'autre petite et arrondie: celle-ci correspond à l'ouverture anale. A ce dernier degré de déve- loppement, le fœtus, ou, si l'on veut, la jeune Araignée prisonnière ne donne aucun signe de mouvement. Exclusion de l'Araignée. Enfin , l'Araignée sort de l'OEuf en rompant sa membrane extérieure. Degéer (Mém. sur les Ins. T. vri, p. 196) a décrit cette naissance : « La coque , dit-il , ou la pédicule de l'OEuf re- çoit une fente le long du corselet , et l'Araignée lire d'abord par cette ou- verture la tête , les tenailles (les man- dibules), le corselet et le ventre; après quoi il lui reste à faire l'opéra- tion la plus difficile, c'est de dégager les pales et les bras (les palpes maxil- laires) de la portion de la pellicule dont ces parties sont comme envelop- pées; elle en vjent à bout, quoique lentement , en gontlant et en contrac- tant alternativement le corps et les pâ- tes; après quoi elle se trouve libre et capable de marcher. A mesure qu'elle se dégage de la pellicule , celle-ci est poussée vers l'extrémité des pâtes où elle est réduite à un petit paquet blanc qui est tout ce qui en reste. Quelque- fois la pellicule se trouve encore un peu adhérente au ventre; mais l'A- raignée s'en dfbarrasse bientôt en- tièrement. C'est la façon dont les jeunes Araignées de toutes les espè- ces sortent de l'enveloppe de leurs OEufs , et celte opération se fait comme une mue. » Ce n'est encore ici , cependant , qu'une première naissance; en effet , toutes les parties de l'Araignée , sa tête, ses mâchoires. 'OEU ses pâtes, son ventre, se trouvent en- core enveloppés par une membrane qui fournit à chacune une sorte de fourreau. L'Araignée est embarrassée dans tous ses mouvemens ; elle ne se déplace qu'avec peine , et elle se trouve dans l'impossibilité de cons- truire une toile et de saisir sa proie ; au reste, elle est comme assoupie et ne paraît pas disposée à agir. Pour qu'elle sorte de cet état , et qu'elle soit apte à se mouvoir, il faut nécessaire- ment qu'elle se débarrasse de cette autre enveloppe; c'est alors seule- ment qu'on peut dire qu'elle a vu le jour. Cette dernière période, ou , si l'on veut, cette première mue, a lieu dans un temps très-variable , suivant le degré de chaleur de l'atmosphère. Quelquefois on l'observe dès les pre- miers jours ; souvent aussi elle ne s'effectue qu'au bout de plusieurs se- maines. Dans tous les cas la mue s'o- père dans l'espèce de bourre qui tonne aux OEnfs une enveloppe gé- nérale , et la jeune Araignée ne sort de ce nid commun que par un temps doux, ordinairement aux mois de mai et de juin. OEuf des INSECTES. Les sexes, l'ac- couplement, le mode de fécondation, les diverses particularités de la ponte , les métamorphoses sont assez bien connus pour un certain nombre de genres de la classe des Insectes; mais on ne sait rien ou presque rien de leurs OEufs. Souvent, il est vrai, on a calculé leur nombre, indiqué leur forme, et noté la couleur de leur co- que , mais on n'a guère été au-delà ; le développement de l'OEuf , c'est à-dire les changemens successifs qui ont lieu dans son intérieur depuis l'instant delà fécondation jusqu'à l'époque de la naissance, n'a été, à noire con- naissance , l'objet d'aucune recher- che très-fructueuse. Nous n'avons donc rien à dire des OEufs des In- sectes , car noire but n'est point de les considérer ici sous le rapport de leur nombre, de leur forme et de leur couleur. Ces détails qui pour- raient nous entraîner fort loin trou- vent naturellement leur place dans OEU 111 l'élude de chaque genre. Nous di- rons seulement que la plupart des Insectes sont ovipares ; que quel- ques-uns sont ovovivipares comme les Pucerons et quelques Mouches ; que le nombre de OEufs est généra- lement considérable ; que les uns en pondent par centaines et par mil- liers, tandis que d'autres en pro- duisent une très-petite quantité; qu'il en existe de toutes les couleurs et de toutes les nuances , depuis le blanc jusqu'au noir obscur; que le lieu où les dépose la mère est aussi très-dif- férent, les uns étant pondus dans l'eau, les autres dans l'air, un grand nombre dans la terre, plusieurs dans les tiges , les racines, les feuilles, les fleurs et les fruits de toute espèce de Plante, ou bien à la surface du corps et dans le corps même de certains Animaux ; qu'enfin ils ont tous une enveloppe extérieure le plus ordinai- rement solide, quelquefois molle , et dans tous les cas organisée de telle sorte qu'elle protège le germe et persiste jusqu'à la naissance du foe- tus qui la rompt lui-même. OEuf des Zoophvtes. La grande classe des Zoophytes renferme des êtres très-difFérens entre eux par leur organisation extérieure., mais qui se ressemblent beaucoup sous le rapport de leurreproduction ; la plupart pro- viennent d'OEufs, mais ces OEufs n'ont le plus souvent été vus que dans les ovaires; rarement on en a obser- vé après la ponte, et plus rarement encore on a examiné et suivi leur développement; nous n'aurons donc presque rien à dire de cette classe nombreuse. On a reconnu dans les Oursins des OEufs très-nombreux et quelquefois très-gros ; les Holothuries en ont présenté aussi un grand nombre , mais on ne les a entrevus que dans les ovaires. On sait que plusieurs Vers intestinaux sont ovipares, et que cer- tains d'entre eux sont ovovivipares. Les OEufs de l'Ascaride lombricoïdo , observés dans le corps de l'Animal , sont en nombre incalculable; ils ont, suivant qu'on les examine dans l'o- i4* OEU vaire, dans les cornes ou dans la ma- trice , une forme différente ; d'abord ils sont linéaires, ensuite triangu- laires et allongés, puis triangulaires à angles obtus , ellipsoïdes , et enfin ronds ; on n'a point suivi leur déve- loppement, mais on a seulement dis- tingué dans leur intérieur un germe blanc opaque auquel on a reconnu différentes formes suivant le degré de développement des OEufs. Le grand ordre des Polypiers, qui est intéressant sous mille 1 apports , nous offre des phénomènes bien remar- quables dans les produits de leur génération. Quelques-uns paraissent être vivipares, un grand nombre sont ovipares , etc. ; enfin il en est d'autres qui se reproduisent par bourgeons et qu'à cause de cela on désigne sous le nom de Gemmipares. Plusieurs espè- ces réunissent deux de ces condi- tions, et il paraît certain que quel- ques-unes les présentent toutes trois , c'est-à-dire qu'elles sont à la fois , et sans doute à différentes époques de l'année , vivipares , gemmipares et ovipares. On doit à Trembley, à Ellis et à Cavolini, la découverte de ces faits curieux. Nous ne rapporterons que ceux qui se rattachent plus spé- cialement au sujet qui nous occupe. Dès l'année 1 7 55 , Ellis en étudiant la Seiiularia dichuloma de Lmné ( Campanutaria diclwtoma , Lam. ), aperçut à sa surface plusieurs vési- cules , et il distingua dans leur inté- rieur des OEufs. Bientôt il fut té- moin d'un phénomène très-étrange, il vit ces OEufs se mouvoir dans l'intérieur delà vésicule; quelques- uns en ayant été expulsés, il observa des mouveinens encore plus pronon- cés. Cavolini qui a remarqué ces mou- veinens dans plusieurs espèces, four- nit à cet égard des renseignemens beaucoup plus précis que ceux d'Ellis. Une espèce de Gorgone , le Corail , un Madrépore {Caryophyllia, Lam.), ont été successivement le sujet de ses ob- servations. Il a vu principalement dans la Gorgone et dans le Madré- pore, que les OEufs, de couleur plus ou moins rouge, sont des espèces de OEU capsules qui , indépendamment de mouveinens très-prononcés au moyen desquels ils nagent dans le fluide am- biant , jouissent de la faculté de s'al- longer, de se raccourcir et de pré- senter tour à tour la forme d'un ovale, d'une espèce de poire et d'une sphère, jusqu'à ce qu'enfin ils se fixent à quelque corps pour se dé- velopper. Le développement paraît se faire dans l'intérieur de l'OEuf, c'est- à-dire qu'au bout d'une dizaine de jours on trouve qu'il renferme un rudiment de squelette ou de matière solide; le Polype ne naît donc point le premier, et la formation du Polypier ne lui est pas postérieure; l'une et l'autre partie croissent en même temps dans l'OEuf. Suivant Cavolini, les OEufs de Madrépores parcourent des conduits propres qui sont ouverts à la base des tentacules, et non dans l'ouverture buccale. Les observations curieuses de Cavo- lini , sur le mouvement spontané des OEufs des Polypiers, ont été répétées dans ces derniers temps par Grant qui les a étendues à plusieurs autres espèces. Ce naturaliste habile, qui a eu occasion d'étudier les Campanu- laires , les Plumulaires et plusieurs espèces d'Epongés (Ann. des Scieuc. Natur., 1827), s'est assuré que les OEufs de ces Zoophytes , détachés nouvellement de leurs païens , ont le pouvoir de se soutenir dans l'eau par le mouvement rapide de cils nom- breux qu'il a toujours trouvés à leur surface, jusqu'à ce qu'étant portés par les vagues ou par leurs propres efforts dans un lieu plus favorable, ils s'y fixent et s'y développent. Cavolini ne paraît pas avoir remarqué ces espèces de cils. Les OEufs des Eponges sont aussi hérissés de poils , mais il ne pa- raît pas qu'ils soient sujets à changer de forme; leurs mouvemens de nata- tion sont très-bornés , ils semblent couler dans le liquide avec une direc- tion donnée. Au contraire , ceux des Plumulaires ( Plumularia falcata , Lamk.) contractent fréquemment leur corps , font varier ainsi son aspect, et nagent dans différens sens. Ces OEufs OGC sont contenus dans des vésicules parti- culières d'où ils peuvent s'échapper. C'est au mois de mai que leur déve- loppement commence ; on les voit alors se fixer et devenir plats, puis on distingue dans leur intérieur des parties plus opaques qui ont une ap- parence radiée ; ils ressemblent à une petite étoile, dont les intervalles des layons sont remplis par une matière peu colorée et transparente. Bientôt le centre s'élève , et on remarque au- dessus de lui une partie centrale et charnue qui n'a point encore l'appa- rence d'un Polypier , mais qui la prendra bientôt à mesure que l'ac- croissement aura lieu. La formation de l'Animal avec l'aspect qui le carac- térise est donc postérieure , ou au moins contemporaine de la forma- tion du Polypier, ce qui s'accorde parfaitement avec les observations de Cavolini, et semble confirmer les vues exposées par Bory de Saint-Vin- cent sur les Zoocarpes, qu'il donne comme mode de reproduction des êtres dont il propose de former le règne psycliodiaire. Les OEufs des Polypiers doués de mouvemens, changeant de forme, ne présentant encore aucun organe dis- tinct , nous conduisent naturellement aux Animaux infusoires qui sont eux- mêmes des espèces d OEufs • dont la nature paraît être de ne jamais acqué- rir un plus grand développement. Les faits contenus dans cet article donneront , ce nous semble , une idée assez précise du mode de reproduc- tion et du premier développement des Animaux dans les différentes clas- ses. Quel que soit l'état actuel de la science, on a cru utile de les réunir, ne fût-ce souvent que pour faire sen- tir la nécessité de compléter les ob- servations en les rendant compara- tives. (AITD.) OFFICIER, rois. L'un des noms vulgaires du Gadus Pollachius. V. Gade. (b.) OFTIA. bot. fhan. (Adanson.) Syn. de Spiclmannia. P~. ce mot. (b.) OGCODE. Oçcodes. ins. Genre de OGC 143 l'ordre des Diptères , famille -des Tanystomes , tribu des Vésiculeux , établi par Latreille, et ayant pour caractères ; antennes très-petites , in- sérées près de la bouche , de deux articles , dont le dernier presque ovalaire et terminé par une soie. Trompe, suçoir et palpes tout-à-fait retirés dans la cavité orale et non visibles. Corps court, renflé; tête petite, globuleuse et presque entière- ment occupée par les yeux ; trois pe- tits yeux lisses; corselet bossu; ab- domen paraissant vésiculeux; ailes écartées, inclinées; tarses terminés par trois pelotes. Les Ogcodes se distinguent facilement des Acrocères qui en sont les plus voisins , par l'insertion des antennes ; dans les Acrocères , les antennes prennent naissance sur le vertex , tandis que les Ogcodes les ont attachées au bord de la bouche. Les Astomellcs ont les antennes composées de trois soies. Les genres Panops et Cyrle diffèrent des trois genres dont nous venons de parler, parce qu'ils ont une trompe bien apparente. La seule espèce connue de Linné, et celle sur laquelle Latreille établit son genre Ogcode , fut rangée par Linné dans son genre Musca. Schœffer l'associa aux Némotèles , et Fabricius aux Syrphus. llliger est venu , après La- treille , donner le nom d'fïénops au genre Ogcode. Cette dénomination a d'abord été adoptée par Walkenaer et ensuite par Meigcn et Fabricius. Ce dernier a réuni à ce genre quel- ques autres espèces qui forment à présent d'autres genres. Les Ogcodes sont des Diptères d'assez petite taille et qui vivent dans les lieux aquati- ques et humilies ; leurs mœurs et leurs métamorphoses nous sont en- core inconnues. Le genre se compose de peu d'espèces, toutes propres à la France et surtout aux environs de Paris; ces Diptères se trouvent vol- tigeant autour des fleurs et posés sur les tiges des herbes; ils sont eu gé- néral assez rares. ISous citerons com- me type du genre : L'Ogcode bossu, Ogcodes gibbu- 144 OGI sus, Lalr., Ilist. ]Nat. des Crust. et des Ins., t. i4, p. 010, n° i, tab. 109, f. 10; Macquart, Ins. Dipt. du nord île la France; Musca gibbosa^ L.; Henups gibbosa , Fabr., Walk., Mei- gen ; Hemotelus ,SchadL; Jeun. Ins., t. 200, hg. 1; Syrp/ias gibbosi/s, Panz. Long dii deux à trois lignes : tèic noirâtre ; thorax d'un noir luisant à poil jaunâtre antérieurement , gris postérieurement ; abdomen d'un blanc d'ivoire ; une bande noire au bord postérieur des segmens , élargie au milieu. Ventre blanc ; base et bord postérieur des segmens noirs. Pieds d'un fauve pâle ; cuisses noi- res , à extrémité fauve. Cuillcrons blancs ; ailes hyalines. On trouve cette espèce aux environs de Paris, dans les prairies; elle y est rare. OGI ERE. Ogiera. bot. phan. Genre de la famille des Synanthc- rées , tribu des Hélianthées , et de la Syngénésie égale, L., proposé par Cassini (Bullet. de la Société Philo- matique, février 1818) qui l'a ainsi caractérisé : involucre égal aux fleurs ou un peu plus long, composé de cinq folioles, larges, ovales et dis- posées sur un seul rang. Piéceptacle petit, plan, garni de paillettes plus courtes que les fleurons, ovales , acu- minées , membraneuses , et à une seule nervure. Calaihi;le, sans rayons, composée de fleurons peu nombreux, réguliers et hermaphrodites ; corolle à cinq lobes frangés ; anthères libres et noires ; style comme dans les autres Hélianthées; ovaire grêle, oblong , hispide surtout au sommet , devenant un akène oblong , obové , obscuré- ment tétragone , hérissé de tubercu- les presque globuleux , rétréci au sommet en un col gros et court , absolument dépourvu d'aigrette. Ce genre présente, par ses anthères li- bres , une de ces rares exceptions au caractère le plus saillant et qui a donné sou nom à la famille des Sy- nanlhérées. Il paraît que le genre Eleutheranthera (P'. ce mot) consti- tué par Poiteau, et décrit dans le nouveau Dictionnaire d'Histoire Na- OGL turelle, publié en i8o5, est le même que ['Ogiera de Cassini. Mais ce der- nier auteur observe que la descrip- tion de VEleulheraflthera est impar- faite et même inexacte en quelques points ; cependant il avoue qu'il y a de grandes probabilités en faveur de l'identité de ces genres. En consé- quence Y Ogiera Iripline/vis , H. Cass., /oc. cil., ne serait qu'un synonyme de V Eieutheranthera ovalifolia, Poit., Plante herbacée, rameuse, indigène de Saint-Domingue. Dans les Ilurœ jihysicœ Berolinenses, recueil de Mé- moires publié à Bonn en 1820, Adel- bert de Chamisso a proposé sous le rom d'Euxenia, un genre fondé sur une Plante qu'il déclare positivement être la même que Y Ogiera iripli/icri'is de Cassini. S'il en était ain_-i, le nom A'Euxenia serait superflu; Cassini a prouvé, contre cette assertion, que non-seulement ces Plantes ne consti- tuaient point la même espèce, mais qu'elles appartenaient à deux genres distincts. P". le mot Euxenie au Sup- plément. (g..n.) * OGLIFA. bot. sriAN. H. Cassini a proposé sous ce nom (Bulletin de la Soc. Philom., septembre 1819) un genre ou sous-genre qui appartient à la famille des Synanthérées , tribu des Inulécs , et qui est formé sur une espèce de Filago dont le mot Oglifa est l'anagramme. Cette espèce, Eilago arvensis, L., est une Plante herbacée, annuelle , velue, cotonneuse et blan- che sur toutes ses parties. La tige, haute d'environ un pied, est dressée , paniculée , rameuse, garnie de feuil- les nombreuses, courtes, embras- santes , étroites et lancéolées. Les fleurs sont agglomérées en capitules dans les aisselles des feuilles supé- rieures et aux extrémités de la lige. On trouve cette Plante dans les champs stériles et sablonneux de l'Europe continentale. Le genre Ogli- fa est voisin du Mieropus , ainsi que des vrais Gnaphalium; mais il se dis- tingue de ceux-ci par les folioles de son involucre qui sont disposées sur un seul rang , égales ; non scarieu- OGY ses, et par l'existence de fleurs l'e- incllcs , à ovaire sans aigrettes situées en dehors de l'involucrc, et entou- rées de folioles surnuméraires. Peut- être , serait-il plus rationnel de con- sidérer les folioles de linvoliiere in- térieur comme des appendices du réceptacle ; alors chaque calathide n'ayant qu'un seul involucre exté- rieur, serait composée de Heurs cen- trales hermaphrodites ou femelles à ovaire aigrette , et de fleurs margi- nales femelles à ovaire sans aigrette. Cette manière de voir a été sentie et exprimée par l'auteur qui néanmoins a fondé l'existence du génie ou sous- genre dont il est ici question , sur la disposition particulière des parties de la fleur que nous avons exposée plus haut. (g..n.) * OGNELLA. moll. V. Burez. OGNON.BOT.PHAN.Etnon Oignon. Espèce du genre Ail. V. ce mot et Bulbe, dont il est ordinairement sy- nonyme. Ainsi on a appelé : Ogxon de Loup , une variété de Potiron. Ognon MARIN, le Sci/la mariti/na, qui croît souvent très-loin de la mer. Ognon musqué , le Muscari. Ognon sauvage , YHyacinthus ço- ?nosus , autre espèce du genre Mus- cari, etc. (e.) * OGNON BLANC, mole. Nom vulgaire et marchand de l'Hélix gi- gantea. (s.) OGNONNET. bot. phan. Et non OignunneC. Une variété hàiive de Poi- res, et non de Pois. (b.) OGOTON , OGOTONE ou OCHO- DO>TE. mam. Espèce de Lagomys. V. Lièvre. (is. g. st. -il) OGYGIE. Ogygia. crust. Genre de la famille des ïrilobites, établi par Alexandre Brongniart (Hist. Natur. des Crust. fossiies , p. 6 et 26) qui lui donne pour caractères dislinctifs : corps très-déprimé , en ellipse allon- gée non contractile en sphère. Bou- clier bordé; un sillon peu profond , longitudinal , partant de son extré- mité antérieure. Point d'autres tuber- OGY i45 cules que les oculiformes. Protubé- rances Dcumbrmes , peu saillantes , non réticulées ; angles postérieurs i\u bouclier prolongés en pointes. Lobes longitudinaux peu saillans ; huit articulations à l'abdomen. C'est Gueltard qui le premier a parlé de ces Animaux curieux dans une dis- sertation sur les empreintes des ro- ches schisteuses d Angers (Mém. de l'Académie des Sciences de Paris , année 1767, p. 5a, pi. 7-9); mais il n'en a donné que des descriptions vagues et très-incomplètes , car il n'a connu que des fragmens de l'Ani- mal. Brongniart l'a représenté en en- tier, et a consigné avec beaucoup de soin , dans son travail , les caractères qui en constituent un genre très- di-tinct. A ces caractères qui vien- nent d'être mentionnés, nous ajoute- rons que les individus d'une même espèce ont entre eux de grandes dif- férences de taille; en ne comparant que ceux qui sont évidemment de la même espèce, on en trouve qui ont huit centimètres et d'autres qui ont jusquà vingt-huit centimètres de long. LesOgygies ont été rencontrées en France dans les Schistes argileux des environs d'Angers; on a cru aussi en distinguer une espèce peut-être distincte des précédentes dans une ro- che des environs de Schenectady, sur le Mohawk dans l'Etat de INew-Yorck, laquelle roche est aussi schisteuse. Cetle analogie de gissement est remar- quable et se reproduit pour les autres genres deTi ilobites que l'on a trouvés jusqu'à ce jour. £' . Triloeites. On ne connaît encore que deux espèces bien distinctes : i° l'Ogygie de Gueltard, Ogygia Guettai di , Br., pi. 5, fig. 1; le cotps est elliptique , environ trois fois plus long que lar- ge ; il est terminé en pointe aux deux extrémités , et les différentes parties qu'on y voit participent de son al- longement. On le trouve dans les Schistes ardoisés des environs d'An- gers , où il e t rare dans un par- iait état de conservation , quoique les fragmens en soient tiès-communs. Ces fragmens offrent de telles dift'é- TOME XII. 146 OID rences dans leurs proportions et dans leurs formes , que Brohgnia'rt sup- pose «ju'il existe plusieuis espèces distinctes qu'il n'a pu encore Carac- tériser. i°. L'Ogvgie de Desmarcst, Ogygia Desmareslu s", Ur., ri. 5, fig. 2; le corps est ellipsoïde, tout au plus une fois et demie plus long que large; le bouclier est arrondi et presque échancré antérieurement. Cet Ogygie est remarquable par la dimension , l'Animal entier devant avoir au moins trente- cinq centimètres de long. Jl se dislingue en outre par une plus grande largeur de toutes ses parties , ce qui lui donne une for- me générale raccourcie. (aud.) OHIGGINSIA. bot. phan. Nom d'un genre établi par Ruiz et Pavon , que Persoon a convenablement mo- difié en supprimant la première voyelle. V . Higginsie. (g..n.) OICEPTOME. Oiccptoma. ins. Genre de Coléoptères , établi par Leacb aux dépens des Boucliers ou Sjlpha de Linné et que Latreille n'a- dopte pas dans ses Familles Naturel- les. Ce genre est si peu tranché qu'il n'est réellement pas admissible. V. Bouceier. (g.) OIDE. Ouïes. INS. Genre de Co- léoptères , établi par Weber, et au- quel Fabricius a donné Je nom d ' A- dorium. V- Adobie. (g.) * OIDEUM. bot. cryft. ( Mucêdi- nées. ) Ce genre fut établi par Liuk ; il est très-voisin des genres Acros- ' porium de Nées , et Aly&idium de Kunze 5 aussi Persoon a réuni ces trois genres en un seul , sous le nom d'Acrospu/ium. Cette réunion paraît très-convenable; mais il serait pré- férable de conserver le nom d'Oi- deum, qui est le plus ancien. Ces petites Moisissures présentent des fi- lamens simples ou rameux , très-lins , transparens , réunis par touffes , lé- gèrement entrecroisés , cloisonnés , et dont les articles , et particulière- ment ceux des extrémités des ra- meaux, finissent par se séparer et former autant de sporules. Dans les vrais Oideum , les fila- OIN mens sont décombans, entrecroisés; dans le génie Acrutporium, ils sont dressés, et leurs articles sont globu- leux ; dans Y Alysidium, ils sont éga- lement dressés, maisà articles ovales. Toutes ces petites Plantes croissent sur les feuilles ou les bois pourris, ou sur les fruits pourris; c'est parti- culièrement sur ces derniers que se développent deux des espèces de vé- ritables Oideum :VO. fntetigenum et YO. laxum , qui forment sur les fruits qui commencent à se gâter des taches circulaires brunâtres, entou- rées de cercles concentriques sembla- bles. Ces Plantes sont abondantes sur les Poires, les Abricots , les Prunes. (AD. B.) OIE. Anser. ois. Espèce du genre Canard la plus îépaudue dans nos basses-cours , et qui est le type d'un sous-genre, encore sous-divisé par Cuvier. 11 paraît que l'Oie, d'origine septentrionale, fut introduite assez tard en Italie, et plus tard encore dans la péninsule Ibérique ; du moins croyons-nous l'avoir prouvé dans le T. v, p. 5.~>g de l'Encyclopé- die moderne de Cotirtin. On a étendu le nom d'Oie à divers Oiseaux qui ne sont pas même du gen- re Canard; ainsi l'on a appelé Oie de Bassan ou de Soi.ob , le Fou de Bas- san; Oje de la MèreCabey, l'Alba- ttos, etc. V. ces mots et Canard, (e.) * OIE DE MER. jiam. L'un des noms vulgaires du DelpJunua Del~ p/iis. V. Dauphin. , (e.) OIGNARD,OîGiNE.ois. L'un des noms vulgaires du Canard Siffleur. V. Canard. (dr..z.) OIGNON, bot. phan. On emploie dans beaucoup d'ouvrages imprimés , où l'on semble se complaire à perpé- tuer une orthographe vicieuse, cette faute , au lieu du mot Ognon. F: ce mot. (b.) OIGNONNET. bot. phan. V. OcNONNET. OINAS. ois. Pour OEnas. V. ce mol. (».) * OISANITE. min. Svn. de l'Ana- OIS tase , du bourg d'Oysans. V. Oysa- NITE. (G. DFX.) OISKAU. Avis, zool. C'est à l'ar- ticle Oiseaux qu'il sera traité de ce qui concerne ceite classe des Verté- brés; nous nous bornerons à faire remarquer ici que le mot Oiseau a»élé employé spécifiquement avec quel- que épilhète ; de telles désignations essentiellement vicieuses doivent être bannies de la science. Nous n'en rap- Forterons que peu d'exemples, pour intelligence de la lecture des an- ciens voyageurs , ou des ouvrages dont les auteurs n'étaient pas orni- thologistes, mais que cependant on lit avec quelque fruit sous divers rapports. Ainsi on appela : Oiseau- Abeille , les Oiseaux- Mouches. V. Colibris. Oise vu d'Afrique , le Casse-Noix et la Pintade. Oiseau anonyme ( Hernandez ) , probablement un Perroquet. Oiseau aquatique, le Bec en fourreau. Oiseau arctique (Edwards), le Labbe. F. Stercoraire. Oiseau Baltimore, YOriolus Bal- timore. V. Troupiale. Oiseau de Bauana ( Albin ) , VO- riolus icterus. V. Troupiale. Oiseau des barrières , le Coccy- zus septorum. V. Cou A. Oiseau a bec blanc , probable- ment un Troupiale. Oiseau a bec tranchant, le Pin- gouin. Oiseau béni , le Motacilla Troglo- dytes. V. Sylvie. Oiseau bète , Y Emberiza Lia. V. Bruant. Oiseau bleu, la Poule Sultane, un Merle cl le Mai tin-lJècheur. Oiseau de Bœuf , le Héron cra- bier , Ardea œquinoctialis. Oiseau de Bohème, le Jaseur. Oiseau a bonnet noir, le Parus palastris. V . Mésange. Oiseau Boucher, syn. de Pie- Grièche. V. ce mot. Oiseau Bourdon, divers Oiseaux- Mouches et autres Colibris. OIS i47 Oiseau Brame, le Falco Pondi- cherianus. V, Aigle. Oiseau de cadavre , la Chevêche. Oiseau de Calicut , l'un des syn. très-impropres de Dindon. Oiseau des Canaries, le Serin, fringilla Canada , L. Oiseau Canne, Y Emberiza oli- vacea. /-". Bruant. Oiseau du Cèdre, une variété du Jaseur. Oiseau céleste. On nommait ainsi les grandes espèces du genre Faucon qui volent ti ès-haut. Oiseau cendré de la Guiane (Buffon, pi. enl. 687, fig. 1), proba- blement un Gobe-Mouche. Oiseau des cerises , le Loriot commun. Oiseau Chameau, l'Autruche. Oiseau de charogne, l'Oricou, es- pèce du genre Vautour. V. ce mot. Oiseau Chat , le Tduscicapa Ca- roliniensis , nommé Catbird dans le pays. V. Merle. Oiseau de cimetière , le Grim- pereau de muraille. Oiseau a collier ( Nieremberg ), YAlcedo torauata. f. Martin-Pê- cheur. Oiseau de combat, le Tringa Pu- gnax. f. Bécasseau. Oiseau a cou de Serpent , le Plo- ttts Levaillaniii. V. Anninga. Oiseau des courans, YAlca Pica. f. Pingouin. Oiseau a couronne , Y Ardea pa- vonina. V. Grue. Oiseau de la couronne, même chose qu'Oiseau du Cèdre. Oiseau couronné du Mexique , le TouracoLou/i. Oiseau couronné noir, le Tan- gara melanictera. f, Tangara. Oiseau de la Croix , le Bouvreuil à sourcils roux. Oiseau de Curaçao , syn. de Hocco. f. ce mot. Oiseau de Cythére , le Colomba risoria. V. Pigeon*. Oiseau de Dampier , le Calao de Céram , Buceros plicatus. Oiseau de dégoût, le Dronte. V. ce mot. ■ 48 OIS Otseau du destin , le Buceros abyssinicus. f. Calao. Oiseau a deux becs, le Buceros ginginianus. Oiseau du Diable , même chose qu'Oiseau de Tempête. Oiseau Diablotin, le La/us ca- tharractes. V. Stercoraire. Oiseau de Dieu, syn. d'Oiseau de Paradis. Oiseau de Diomède , le Puffia. V. PÉTREL. Oiseau a dos rouge, le Tangara Septicolor. Oiseau Dunette , syn. de Grive. T'. Merle. Oiseau Epinard , le Tangara Sep- ticolor. Oiseau Fétiche , le Butor. V- Hé- ron. Oiseau de feu , un Troupiale et un Tau gara. Oiseau Fou , la Sittelle de la Ja- maïque. Oiseau des glaces , l'Ortolau de neige. V . Bruant. Oiseau goitreux , le Pélican blanc. Oiseau de guerre , la Frégate. Oiseau des herbes , le Tangara canora. Oiseau jaune , syn. de Bruant commun et de Sylvia œstiva. On a encore appelé ainsi le Loriot com- mun. Oiseau de Joncs , l'Ortolan de Roseaux. V- Bruant. Oiseau de Juida , VEmberiza Pa- radisea. F. Gros-Bec Oiseau de Lyrie , la Grue cen- drée. Oiseau de mai , la Calandre. Oiseau marchand , le Vultur Ju- ra. 1^. Catharte. Oiseau de mauvaise -figure , l'Effraie. V. Chouette. Oiseau de Médie, le Paon. Oiseau de meurtre , la Litorne. V. Merle. Oiseau a miroir , syn. de Gorge- Bleue, espèce du genre Sylvie. T-r. ce mot. Oiseau mon père , le Coivus cal- vus. T^. CoRACINE. OIS Oiseau de montagnes , les Hoc- cos. Oiseau de la Mort, l'Effraie. V. Chouette. Oiseau-Mouche , sous-genre de Colibris. V. ce mot. Oiseau de murmure , les plus petites espèces du génie Colibris , dont le vol produit un léger bour- donnement particulier. Oiseau de nausée, même chose qu'Oiseau de Dégoût. Oiseau de Nazare ou de Naza- reth, leDidusNazarenus qui n'était probablement que le Dronte. V '. ce mot. Oiseau de neiges , la Niverolle , l'Oitolan déneiges et le Lagopède. V. Giios-Bec , Bruant et Tétras. Oiseau de INerte , la Litorne. F '. Merle. Oiseau Niais, le Canard Siffleur. Oiseau noir , le Tangara atra , es- pèce maintenant placée dans le genre Stourue. F~. ce mot. Oiseau de Notre-Dame , syn. à'Alcedo hispida. K. Martin- Pé- cheur. Oiseau de Numidie , la Pintade , et l'un dessin, impropres de Dindon. V. ce mot. Oiseau d'OEur , le Sterna vittata. Tr. Sterne. Oiseau d'OR , le Monaul. V. ce mot. Oiseau de Palaméde, la Grue cendrée. Oiseau de Paradis. V. Paradis. Oiseau Pécheur, le Balbuzard. r~. Aigle. Oiseau de la Pentecôte, le Lo- riot commun. Oiseau a Pierre, le Pauxi. V. ce mot. Oiseau de Plute , syn. de Tacco, espèce du genre Coua. V . ce mot. Oiseau Pluvial , le Pic- Vert. Oiseau de Plumes, même chose qu'Oiseau Royal. Oiseau pourpré, le Fulica Por- phyrio. F'. Ta lève. Oiseau Prédicateur , nom com- mun à la plupart des Faucons. V. ce mot. OIS Oiseau Quaker, le Diomedeafu- liginosa. V. Albatros. Oiseau Rhinocéros , un Calao. W. ce mot. OlSEAU Hiiiiî, le Cuculus ridihun- dus. /■'. Coucou. Oiseau de Riz, Y Emberiza oryzi- vora. V. Gros-Bec. Oiseau Roi, le Lanius Tyr'annus , syu. de Tyran , sorte de Gobe- Mouche. T'. ce mot. Oiseau Royal , VArdea pauuni- na( f. Grue) et le Manucaude. Oiseau des Savanes , le Fasseri/ia pratensis. V. Gros-Bec. Oiseau Saint-Jean , le Falco La- gopus. F~. Faucon. Oiseau Saint-Martin , le Busard. V. Faucon. Oiseau de Saint-Pierre , plu- sieurs espèces de Pétrels ont été ainsi désignées. Oiseau sans ailes , les Pingouins et les Manchots. Oiseau de Sauge, la Fauvette des roseaux. V. Sylvie. Oiseau silencieux , un Tangara. y. ce mot. Oiseau du soleil, le Gui raie et le Grèbe-Foulque. V . ces mois. Oiseau Sorcier, l'Effraie. Oiseau Souris, les espèces du gen- re Coliou ont été indifféremment dé- signées sous ce nom. Oiseau Teigne , le Martin-Pê- cheur commun. Oiseau de Tempête , le Procella- ria pelagica. V. I'étrel. Oiseau des Terres-Neuves (Be- lon), l' Aracari vert. V- Aracari. Oiseau Tocan ( Feuillée ) , le Rhampkastoi Erjthrorhynchus. f. Toucan. Oiseau Tout-Bec , syn. de Tou- can et d' Aracari. V . ces mots. Oiseau Trompette, syn. d'Aga- mi. V. ce mot. On a donné le même nom au Bucerus Jifrïcanus , et à l'Oiseau Royal, Ardea pavonina. V. Calao et Grue. Oiseau du Tropique, la Paille-en- Queuc. V. Piiaéton. Oiseau de Turquie, l'un des syn. vulgaires de Casse-Noix. (b.) OIS 14g OISEAUX. Aves. zool. Seconde classe des Animaux qui , dans la plupart des systèmes et méthodes zooloçiques , appartient au grand embranchement des Vertébrés , et qui présente des rapports ftappans avec les Mammifères , quoique les êtres dont se compose la classe qui va nous occuper , présente des mœurs et des habitudes bien diffé- rentes. Les extrémités antérieures des Oiseaux sont de fortes rames desti- nées à choquer l'air et y établir alternativement un point d'appui pour le vol ; on retrouve chez eux le bras , l'avant- bras, la main et quelques vestiges de doigts dont ils ne peuvent, à la vérité , faire usa- ge comme organes de préhension , mais qui deviennent Ici instrumens principaux du mouvement. Leurs extrémités inférieures offrent une cuisse constamment cachée par la peau qui recouvre l'abdomen, une jambe plus ou moins grêle, plus ou moins élevée et propoitionuée aux besoins de l'espèce, un tarse toujouis plus allongé que clans aucune autre Vertébré, terminé par un pied com- posé de doigts dont le nombre et la l'orme sont susceptib'esd'importantes variations. Le reste de la charpente osseuse présente encore, comme dans les Mammifères , cette boîte admira- ble qui renferme la source première de la vitalité. A la tête s'attache la colonne vertébrale dont sept de ses nombreux anneaux , par des pro- longemens arqués, forment les côtes qui viennent s'articuler en devant à un sternum osseux , et donnent nais- sance à la cavité pectorale bornée antérieurement par de longues cla- vicules , par de larges omoplates, et que forment en partie les trois os du bassin , réunis au cocciv. Cette graa- de cavité renferme et protège la tra- chée-artère, l'œsophage, l'estomac, les poumons, le cœur, le foie, les reins , les insteslins et autres viscères indispensables à la vie , et dont la forme, l'étendue ou le volume va- rient en raison des alimens et de la quantité d'air que l'Oiseau consom- i5o OIS me poui la respiration qui est double ainsi que lu circulation. L'organe cérébral ist composé des deux lobes du cerveau, logés dans une cavité antérieure du crâne, et du cervelet qui, dans une autre ca- vité inférieure, se trouve en contact avec les deux couches optiques et la moelle allongée, formant une large suif.ice lisse au milieu de ces deux couches; le cervelet présente à sa base et de chaque côté un prolonge- ment plus ou moins grand ; ses ven- tricules autérieurs sont fermés par une cloison. Tout cet appareil est protégé par la charpente du crâne. Les deux mandibules sont plus ou moins saillantes , quelquefois très- prolougées , et assez ordinairement d'une forme bizarre; leur ensemble forme le bec ; celui-ci , droit ou cour- bé , arrondi ou triangulaire, com- primé ou déprimé , coudé ou croisé , sillonné ou appendiculé , etc., est toujours de matière cornée , rare- ment recouverte d'un épiderme ; il renferme la langue dont les formes ne sont guère moins variées que la * sienne. La mandibule supérieure s'ar- ticule au crâne dont elle est le pro- longement par les os maxillaires et intermaxillaires qui sont des lames plus ou moins amincies , dont les for- mes constituent celle du bec, et par l'os ethmoïde qui représente les apo- physes ptérigo'ides ; elle porte sou- vent à sa base une membrane plus ou moins épaisse et diversement colorée, que l'on a nommée cire; la partie in- termédiaire longitudinale s'élève or- dinairement en carène, et limite de chaque coté l'ouverture des narines dont la position vaiie autant que la manière dont elles sont percées ou recouvertes , et qui termine les trois cornets cartilagineux du nez. La face interne de cette mandibule est con- cave, garnie de parties membraneu- ses qui forment le palais. La mandi- bule inférieure s'articule à la supé- rieure par l'os carré qui remplace la caisse du Mammifère et s'appuie sur l'ethmoïde; toutes deux ont leurs bords ou arrondis, ou tranchaus, ou Olb dentés. La base du bec, les côtés de la tête, l'orbite des yeux, le menton, le cou sont quelquefois entourés de mem- branes plus ou moins épaisses, sail- lantes ou pendantes; on les nomme caroncules, crêtes, fanons, etc. La face comprend tout ce qui environne le bec à partir de la ligne qui va de l'angle de cet organe jusqu'à celui de l'œil , et que l'on désigne sous le nom de forum; elle comprend la joue qui occupe tout l'espace entre la base du bec, le front et l'œil, le capistrum qui est la partie inférieure du front et Y auréole ou région ophthalmique , cercle entourant l'œil. Le sourcil est un trait formé par de petites plumes coloiées, qui dessine un arc au-des- sus île l'œil. Les tempes prennent ce qui est compris entre l'œil , le vertex et l'oreille. Le sinciput est la partie antérieure de la tête jusqu'au vertex qui forme le reste, eutre les oreilles. h'occipu/ vient en.-uite et se termine à la nuque ou l'origine du cou. Les ouvertures des oreilles sont cachées par des plumes décomposées que l'on aperçoit de chaque côté de la tête. Enfin le menton est la partie que lais- sent les deux brauches de la mâchoi- re inférieure; il précède immédiate- ment la gorge. La tête est unie au tronc par l'in- termédiaire des vertèbres cervicales dont le nombre varie chez les diver- ses espèces en raison de la longueur du cou ; ces vertèbres sont extrême- ment mobiles et permettent au cou de se plier avec beaucoup de facilité soit en avant , soit en arrière , et même chez certaines espèces , comme le Torcol , la tête peut se tourner presque entièrement. Aux vertèbres cervicales succèdent les dorsales qui, loin d'être aussi mobiles que les pré- cédentes , sont comme soudées et fixées entre elles par de forts liga- mens, afin qu'elles ne puissent nuire, par leur jeu , aux efforts musculaires dans l'exercice du vol. Les vertèbres dorsales portent les côtes dont les antérieures appelées côtes sternales , s'arrondissent et viennent s'articuler par paires avec le sternum , pour se OIS OIS if.i joindre ensuite aux eûtes postérieures les organes contenus dans la giaude dites vertébrales qui forment la grande en vite formée par les côtes et le; ver- eavité renfermant la plupart des vis- tèbres, tères. . Au fond de la cavité orale ou plu- Le slei nuin paraît être, chez les Oi- tôt sous la base delà langue se pré- Maux, l'une des pièces osseuses de la sente la trachée-ai tère dont le diamè- plus grande imporiance ; il présente tre est sujet à varier, mais oîi l'on dans sa partie antérieure une grande retrouve toujours entiers et caftita- surface carrée et bombée dans le mi- gineux les anneaux qui la composent. lieu et qui s'élève en carène longitudi- Outre le larynx proprement dit nale appelée bréchet. C'est une pla- commun à tous les Vertébrés et dont quedestinée à l'insertion des muscles l'ouverture située vers le haut de la pectoraux qui , chez les Oiseaux com- gorge conduit l'air immédiatement me chez tous les individus organisés dans la trachée , il y a un larynx ia- pour le vol, doivent avoir un très- Jérieur, appareil particulier de mus- grand développement ; sa partie infé- clés et de pièces cartilagineuses , pre- rieure se rétrécit plus ou moins, et liant naissance à la bifurcation de la prend une forme concave ; du reste trachée: c'est une véritable glotte les dimensions et les indexions de très-musculeuse dans laquelle se for- cette plaque se modifient dans cha- me et se modifie la voix susceptible que espèce au point qu'un anatomiste d'acquérir une grande étendue par célèbre a pensé d'en faire la base rénorme quantité d'air contenue dans d'une classification ornithologique. les sacs aériens ; elle est quelquefois Les clavicules se réunissent, par une plus longue que le cou et se replie de leurs extrémités , au-dessus du même sur les muscles pectoraux, sternum: cet appareil qui prend la La respiration étant double chez forme d'un V ou d'une espèce de les Oiseaux, l'air qui pénètre dans fourchette, nom sous lequel on le les poumons par le larynx inférieur connaît vulgairement , contribue exerce également son action et sur le puissamment au vol en tenant écar- sang des artères et sur celui des vais- tés l'un de l'autre , pendant le mou- seaux pulmonaires. Les poumons sont veinent des ailes, les deux omoplates en général très-volumineux, spon- que l'on trouve placés en travers , gieux et garnis d'appendices ou po- sur les côtes , et parallèlement à la ches aérifèies dans lesquelles se ter- colonne vertébrale; les omoplates minent les bronches, qui transmet- sont arqués et guère plus longs que tent l'air dans toutes les parties du leurs apophyses coracoïdes qui s'ap- corps, même dans les os ; ils rem- puient de chacun d'eux au sternum, plissent toute la cavité pectorale et Lesvertèbi es lombaires, au nombre sont adhérens aux côtes; quant à de sept à douze, sont toutes unies; leur forme, elle est commune à les hanches et les os du bassin y sont toutes celles de ces viscères qui , di- soudés ; elles sont terminées par les visés en plusieurs lobes , sont totale- verlèbres caudales dont le nombre nient enveloppés de leur membrane est pareillement indéterminé. Celles- séreuse ou plèvre. Le cœur est d'une cijouissent d'une mobilité assezgran- forme conique plus ou moins allon- de pour que l'Oiseau puisse , dans les géc ; les ventricules sont presque régions aériennes, imprimer rapide- égaux, à parois épaisses; les oreil- menlà la queue, devenueun excellent leftes sout mqnies d'appendices qui gouvernail, les mouvemens de direc- contribuent, avec les cavités cardia- tion qui conviennent à son extrême ques , à donner à la respiration des agilité. Nous nous sommes suffisam- Oiseaux cette activité que l'on n'ob- ment étendus sur les extrémités; serve que chez eux. Le (oie , reniai- nous nous dispenserons d'y revenir , quable par son volume, très-grand mais nous dirons quelques mots sur relativement à la masse totale de l'in- lf)2 OIS dividu, est divisé en deux lobes, ren- fermés dans les hypocondres dont la capacité est souvent à peine suffi- sante pour les contenir : la rate or- dinairement pelite , ovalaire ou cy- lindrique, est à côté; en dessous se trouve la vésicule du fiel. Les organes de la digestion consis- tent dans un canal alimentaire dont le pharynx est la première partie; c'est une espèce de sac musculeux qui -fait le prolongement de la cavité buccale; il communique avec l'œsophage, au- tre sac membraneux susceptible de jenflcmens et de rélrêcissemens aller- natifs qui la divisent en trois poches distinctes, dans lesquelles les ali- mens s'arrêtent et subissent successi- vement plusieurs degrés de macéra- tion. La première de ces poches se îio'i'.rae jabot ; lorsqu'elle est rcm- flie , son ampleur devient sensible à extérieur; la seconde est le ventri- cule suecenturié , autre jabot garni d'une multitude de glandes qui sé- crètent abonda Aiment du suc gastri- que pour humecter, imbiber et ra- mollir les alimens qui ne l'auraient été qu'imparfaitement dans le jabot ; enfin la troisième poche est le gésier qui peut être considéré comme le véritable estomac ; elle est arrondie , comprimée et produite par une mem- brane venant de la péritonéale ; de chaque côté sont deux muscles vi- goureux , réunis par des prolonge- mens de fibres rayonnantes qui s'é- tendent sur les tendons plats formant les surfaces latérales de la poche. Le velouté de cet organe est cannelé, car- tilagineux, et ses parois sont douées d'une force de constitution assez considérable pour remplacer dans la trituration parfaite des alimens la mastication qu'opèrent les dents chez les Animaux qui en sont pourvus. Les Oiseaux augmentent souvent leurs moyens digestifs en avalant de petites pierres qui , tombant dans le gésier, contribuent à la division des alimens. On observe que chez les Oi- seaux autres que ceux qui se nourris- sent essentiellement de matières du- res , telles que graines , amandes , OIS bourgeons, etc., etc., le gésier offre beaucoup moins de consistance dans ses surfaces internes, et que les mus- cles qui les constituent sont même assez faibles chez les espèces carni- vores. Le phénomène de la digestion se termine dans le canal intestinal et le cœcum qui se trouve presque tou- jours double dans cette grande divi- sion zoologique ; les excrémens pas- sant par le rectum se rendent dans le cloaque, et sortent par l'anus. Les Oiseaux ne sécrétant pas , comme la plupart des autres Vertébrés , une urine liquide , sont privés de tout appareil urinaire ; chez eux point de reins , point de vessie , ni d'urètre , ni d'uretère. On considère comme de l'urine concrète qui n'a pas été séparée du sang par le concours d'or- gancs appropriés, une matière blan- che qui accompagne et recouvre eu partie les excrémens et dans laquelle les travaux des chimistes ont fait re- connaître presque tous les principes constituant de l'urine. Jetons maintenant un coup-d'œil sur l'ensemble du système dermoïde qui recouvre le tronc , et cherchons les noms que porte vulgairement chacune de ses parties, relativement aux places qu'elles occupent. ÎNous avons interrompu , à l'occiput, l'exa- men des parties de la tête; le cou lui succède et son origine supérieure forme la nuque qui, dans un grand nombre d'espèces , est ornée, dans la robe d'amour ou de noces , de plu- mes effilées ou décomposées, plus ou moins longues. Le devant du cou qui touche immédiatement le men- ton , scus les mandibules , porte le nom de gorge. Le dos comprend tout l'espace entre le cou et le croupion; celui-ci est arrondi et se termine en pointe très-obtuse sur laquelle sont implantées les lectrices; il est par- semé de glandes (entre autres dr«ux opposées, très-volumineuses ) sécré- tant une matière graisseuse que les Oiseaux enlèvent avec le bec et qu'ils emploient à lisser leurs plumes pour les rendre moins perméables à l'air et à l'eau ; il est garni en dessus OIS comme en dessous , par les tectrices caudales. Les épaules forment la partie antérieure des ailes, depuis l'articulation jusqu'à l'extrémité de l'humérus. En dessous la partie de la peau qui recouvre le sternum et que l'on appelle poitrine se prolonge de chaque coté sous les ailes où elle constitue les aisselles qui se rappro- chent des épaules, et les ilancs qui se terminent à l'abdomen; sous ce nom est comprise toute la partie qui s'é- tend jusqu'à l'anus. La plupart des Oiseaux se font re- marquer par une légèreté , une sou- plesse , une vivacité, disons même une pétulance qui paraissent propres à leur caractère; on les voit presque toujours en mouvement , et si quel- ques-uns , moins favorisés par la na- ture , ont à souffrir d'une conforma- tion qui n'est plus en harmonie avec celle de la masse, l'air de stupidité qui les dégrade, indique suffisam- ment que leur état est en quelque sorte étranger à cette nombreuse tri- bu, qu'ils n'y sont assujettis que pour marquer la gradation , établir le passage d'une série à l'autre. Leurs sens sont plus ou moins perfection- nés ; en général leur vue est plus perçante que chez aucun autre Ani- mal; ils aperçoivent à une hauteur où l'Homme peut à peine les distin- guer eux-mêmes , le petit Reptile qui doit leur servir de pâture et sur le- quel ils fondent du haut des airs; ils fuient dès qu'ils aperçoivent le chas- seur armé d'un fusil , tandis qu'ils attendent paisiblement jusqu'à fai- ble portée , le voyageur dont ils n'ont point à redouter le simple bâton. Il est vrai que leur œil est organisé de manière à leur faire découvrir égale- ment bien les objets les plus éloignés. La cornée est fortement convexe , le cristallin plat et le corps vitré petit. Du fond du globe dont un cercle de pièces osseuses renforce la face anté- rieure , se développe une membrane plissée et vasculeuse qui s'étend jus- qu'au bord du.cristallin où elle accé- lère sans doute le déplacement de cette lentille; une troisième paupière OIS 1 55 placée à l'angle interne de l'œil peut en outre en couvrir le devant comme un rideau , à l'aide d'un appareil musculaire des plus admirables. L'ouïe est aussi chez eux d'une très -grande netteté. On remarque qu'ils s'interrogent et se répondent de très-loin; et ce qui prouve égale- ment la délicatesse de ce sens, c'est la facilité avec laquelle ils appren- nent un chant étranger et soumettent la mélodie de leur gosier aux accords combinés de certains instrumens. A l'exception des Oiseaux de proie noc- turnes, qui sont munis d'une sorte de conque extérieure , l'oreille est géné- ralement privée de celte partie; elle consiste en un seul osselet entre la fenêtre ovale et le tympan , et un li- maçon conique, faiblement contour- né, et dans de grands canaux semi- circulaires qui s'étendent dans le crâne , et qui sont environnés de ca- vités aériennes en communication avec la caisse. Si l'on jugeait de l'odorat des Oi- seaux par le peu de soins que la na- ture semble avoir apporté dans la position et la distribution des narines ou des conduits olfactifs, on pour- rait le supposer bien faible; cepen- dant on observe qu'un grand nombre de ces Animaux sont attirés de fort loin par des causes que l'on ne peut attribuer qu'à certaines émanations. Trois cornets cartilagineux plus ou moins compliqués et contenus dans une cavité située de chaque côté de la mandibule supérieure et ordinai- rement vers sa base , composent tout l'organe de l'odorat. Cette cavité, que l'on nomme fosse nasale , offre de grandes modifications de forme et d'étendue , qui sont même quelque- fois suffisantes pour établir des dif- férences génériques ; elle est nue ou recouverte , soit en tout, soit en par- tie, d'everoissances charnues, de té- gumens , de membranes , de poils , de plumes , qui en rétrécissent et en cachent assez souvent l'ouverture. Quelques Oiseaux de proie sécrètent par les narines une humeur infecte et dégoûtante , résultat repoussé sans i54 OIS cloute île la digestion des immondices cadavéreuses dont ils se goi gent. Le sens du goût doit être fortement prononcé chez, les Oiseaux, puisqu'on en voit périr d'inanition à côté d'une nourriture qui n'e^t point l'objet de leurs préférences , tandis que quel- ques espèces voisines en font un usage exclusif. Le dédain de cette nourriture est-il l'effet d'une prédi- lection que la loi si impérieuse du besoin ne saurait vaincre, ou bien n'est -il qu'une con équence de la conformation particulière de l'organe? Quoi qu'il en soit , la langue, ce prin- cipal instrument du goût, et le bec qui ne contribue pas peu à le détermi- ner, affectent, suivant les diverses es- pèces , une consistance , une forme et une dimension sidiflerentes, qu'on les a fait avantageusement servir à la limitation d'une infinité de genres. Nous ne dirons rien du toucher, parce que , quoiqu'il soit vrai que divers Oiseaux se servent des doigts pour saisir leur nourriture et la por- ter au bec, aucune observation n'a prouvé jusqu'à présent que ce mou- vement naturel et vraisemblablement irréfléchi , soit occasioné par l'inten- tion de s'assurer si l'objet saisi con- vient à l'usage qui doit en être fait. Quant au reste, l'Oiseau revêtu dans toutes ses parties de plumes ou de duvet, ne saurait recevoir immédia- tement les impressions du toucher et y être sensible. Après l'exposé rapide des sensa- tions générales des Oiseaux , nous croyons devoir nous arrêter quel- ques iustans sur celles de leurs fa- cultés les plus remarquables, autres que celles qui ont rapport à leur nourriture, et dont nous ferons un examen particulier. Ces facultés sont celles de chanter , de voler , de s'ac- coupler et de se reproduire. Le chant se forme à la bifurcation delà trachée-artère , dans une glotte musculaireou larynx inférieur ; il est le véritable langage des Oiseaux , leur unique moyen de communication ; c'est en chantant qu'ils expriment leur bien - être ou leurs besoins , OIS leurs plaisirs ou leurs peines. Du sommet d'un rocher sourcilleux , l'Aigle, par des vociférations ca- dencées , répand la terreur dans son domaine, et semble désigner les victimes qui doivent assouvir sa faim ; le Hibou , par un i âlemeut plaintive- ment étouffé , manifeste sa triste et nocturne existence; les Corbeaux, en bandes nombreuses, témoignent par leur dur croassement la satisfaction de revoir, après une longue absence, des lieux dont l'été les avait exilés; le Merle s'empresse de célébrer par un sifflement agréable quelques in- tervalles lucides dérobés aux frimas ; le Rossignol, les Fauvettes et autres chantres du bocage, paraissent ne célébrer que les plaisirs de l'amour; la cruelle Mésange siffle de contente- ment à l'aspect de la petite proie qu'elle va déchirer impitoyablement ; les Moineaux sont avertis du danger dont les menace l'Oiseau de proie , par le signal d'alarme que donne à cris re- doublés le plus vigilant d'entie eux; les doubles inflexions de la voix du Coucou rappellent sa femelle vers la couche étrangère où ses petits sont élevés ; les perpétuels gazouillemcns de l'Hirondelle sont des entretiens de famille , des préceptes pour toutes les époques d'une vie active, et que quel- ques observateurs sont parvenus à in- terpréter assez exactement; le Pigeon demandeà sa fidèle compagne, par des roucoulemens réitérés, des laveurs qu'elle est rarement disposée à lui refu- ser; les Poules répondent par un ca- quetage de reconnaissance à la voix éclatante de leur sultan qui, dès l'aube du jour, les invite à se rendre près de lui pour aller chercher en commun la nourriture; dans nos basses-cours , le Coq, quoique amené à un état de dégradation par la domesticité , n'a rien perdu de ses soins obligeans en- vers son sérail, qui est constamment l'objet de ses chants, soit qu'ils ex- priment la satisfaction , soit qu'ils indiquent l'inquiétude , soit qu'ils donnent le signal de la détresse : la Poule , délivrée de l'œuf auquel est attaché l'espoir d'uue nombreuse fa- OIS mille, vient eu avertir le Coq par des chants d'allégresse, dont souvent la fermière seule fait son profit; chaque soir la Perdrix et la Caille rassem- blent leurs familles par des petits cris de rappel , ou l'on reconnaît la peur d'être découverte ; le Héron et le Butor n'ayant point à craindre la re- cherche du chasseur , font ouverte- ment retentir les marais de sons tel- lement étendus , que l'on a beaucoup de peine à se persuader qu'ils ne sor- tent que du gosier d'un Oiseau ; de leurs rives marécageuses, les Courlis el les Barges unissent leur babil aigu au roulement des vagues qui réson- nent dans le lointain ; enfin , les Ca- nards , les Mouettes et généralement tous les graves Palmipèdes , étour- dissent les pécheurs par leur voix ranque et glapissante. Les saisons, les localités , quelques circonstances passagères modifient et altèrent considérablement le chant des Oiseaux : il se borne chez les uns à la seule époque du rut; sou- vent néanmoins il se fait encore en- tendre après la naissance des petits ; il se prolonge quelquefois assez pour que ceux-ci puissent profiter des pre- miers élémens d'une éducation que des besoins subséquens doivent dé- velopper; mais il devient ensuite de la plus triste monotonie ; chez d'au- tres, il est pour ainsi dire perpétuel. Là où de frais bocages, des alimens agréables et abondans épargnent aux Oiseaux les tourmens de la gêne et de l'inquiétude , les chants sont plus longs , plus mélodieux et plus variés. Un a ssez grand nombre d'espèces ne chantent que le matin ; il en est qui f iréfèrent le déclin du jour et même e silence des nuits. Parfois, imita- teurs d'un chant étranger à leur pro- pre espèce, ils le redisent avec com- plaisance, et finissent même par en substituer une partie au leur. On sait avec quelle facilité on parvient à apprendre et à faire répéter à beau- coup d'Oiseaux de genres différons , des mots, des pensées, des vers et même des chansons entières : les Corbeaux, les Mainates, l'Etourneau, OIS ir.5 le Merle, les Martins , le Serin, et surtout les Perroquets, sont sous ce rapport d'une docilité extrême aux leçons que l'Homme leur donne, et surpassent même ordinairement les espérances du maître. En assignant aux Oiseaux les ré- gions de l'air comme leur principal domaine, la nature les a revêtus de tégumens légers , propres à favoriser lous les mouvemens du vol ; elle a placé dans leur conformation interne des cavités aériennes pour recevoir et laisser circuler librement le fluide dans lequel ils doivent continuelle- ment se mouvoir; des poumons, l'air se répand dans les cavités et pénètre dans l'intérieur des os où il rem- place la moelle, et dans la tige cy- lindrique des plumes demeurée vide. C'est ainsi qu'il augmente puissam- ment la légèreté spécifique de l'Ani- mal. Les plumes de l'aile sont dispo- sées de manière à donner à cet or- gane d'autres moyens encore de maî- triser la pression atmosphérique ; elles ont le côté extérieur, celui qui est destiné à fendre l'air, garni de barbes plus roides et plus courtes, tandis que le côté opposé les a plus souples, plus longues, et dans une direction arrondie, afin de donner à l'aile une forme légèrement concave et susceptible d'opposer une plus grande résistance à la colonne d'air; alors l'Oiseau élevant et abaissant l'aile avec vivacité , trouve dans le fluide qu'il frappe, un point d'appui qui facilite son mouvement d'amère en avant. Plus l'étendue des ailes est grande, plus les Oiseaux ont d'avantage pour se soutenir long-temps dans l'air et y manœuvrer avec plus de rapidité. Les Aigles , les Faucons et surtout quelques Palmipèdes , tels que les Frégates, les Albatros, les Pétrels, les Mouettes, etc., parcourent en très-peu de temps des espaces immenses; ils s'élèventà des hauteurs prodigieuses , où le duvet épais qui leur couvre le corps, les meta l'abri des fraîcheurs excessives quel'on éprouve momenta- nément dans ces régions d'une atmo- 156 OIS sphère extrêmement raréfiée. Les Hi- rondelles, les Martinets, les Sternes, semblent étrangers à tout repos , et dans le vaste espace des airs, ils décri- vent en un clin-d'œil toutes les sinuo- sités que leur suggère le caprice ou l'espoir d'une chasse plus abondante. Les Grues, les Cigognes, les OEdicnè- mes, et la plupart des Gralles , quoi- que assujettis à un vol plus lent, en- treprennent néanmoins de longs voya- ges; ils les exécutent avec une saga- cité admirable et presque toujours dans la même direction , n'ayant point , comme ceux que nous avons cités plus haut , la ressource d'une queue forte et épaisse qu'ils puissent employer comme gouvernail, leurs longues pâtes étendues en arrière étant les seuls instrumens qui les aident à effectuer les changemens de direction. Il est en général peu d'Oi- seaux à ailes courtes ou de moyenne longueur (relativement à celle du corps) qui soient capables de soute- nir la durée du vol; et si nous en voyons quelques-uns parmi les Pi- geons , les Gallinacés et les Canards , forcés par une température rigou- reuse à émigrer vers les régions mé- ridionales, nous les voyons aussi in- terrompre leur course par des repos fréquens; et il en est beaucoup, mal- gré cela , qui succombent à la fatigue lorsqu'ils rencontrent de trop grands obstacles. A l'aimable pétulance, à la franche gaieté, la plupartdesOiseaux joignent des mœurs douces et pacifiques; ceux qu'uneconformal ion particulière con- traint à se repaître de chair palpi- tante , ne respirent que pour les com- bats : la soif du sang, la férocité en- flamment leur regard; et souvent, dans leur ardeur belliqueuse, on les voit fondre audacieusement sur des proies bien supérieures en force , mais incapables de leur opposer du courage et de la résistance. Les es- pèces qui ne font usage que de chair fétide, de cadavres corrompus, ex- priment dans tout \euv faciès une in- quiète lâcheté : après avoir enduré avec une patience extrême les lour- OIS mens d'une longue abstinence, ils préfèrent recourir à toute autre espèce de nourriture plutôt que de hasarder une attaque contre de plus faibles Animaux : la crainte et la perfidie accompagnent simultanément leurs actions et président à toutes leurs dé- marches. Les Oiseaux auxquels l'ha- bitude de vivre au sein des eaux , dans la fange des marais, assure en quelque sorte une subsistance abon- dante, présentent dans le caractère une tranquillité qui s'identifie par- faitement avec la stupidité : leur al- lure est lourde et pesante ; ils mar- chent plus qu'ils ne volent; il est rare que des querelles séiieuscs s'é- lèvent entre eux; plusieurs Palmi- pèdes présentent avec cette indolence naturelle , la bizarrerie des formes les plus grotesques. Toutes les sensations , toutes les fa- cultés des Oiseaux semblent redou- bler d'activité à l'époque des amours ; alors aussi ils se revêtent de toute la splendeur que comporte leur pluma- ge. Les uns éprouvent de très-bonne heure ces feux passagers ; d'autres n'y deviennent sensibles que long-temps après le retour du printemps; il en est peu qui soient assez privilégiés de la nature pour les ressentir pen- dant toute l'année; nous n'entendons point parler ici des espèces réduites en domesticité et dont Ils mœurs autant que les nôtres se sont insensiblement éloignées de plus en plus des lois na- turelles. Il est des espèces mono- games ou les mâles ne s'attachent qu'à une seule compagne, et y res- tent fidèles toute la vie ; d'autres changent de femelle à chaque re- nouvellement des besoins de la re- production. Les mâles des espèces polygames qui sont plus communes parmi les Gallinacés, les Alectori- des , les Gralles et les Palmipèdes que dans les autres familles , se choi- sissent un nombre de femelles pro- portionné à leurs forces physiques , et paraissent mettre beaucoup de soins à s'en assurer la possession ; assez souvent la coquetterie , natu- relle sans doute à toute sorte de le- OIS melles, occasione des rixes violentes entre deux mâles, et les porte à se livrer des combats que rendent meur- triers le bec , les ongles et d'autres ar- mes plus ou moins puissantes, dont quelques espèces n'ont vraisembla- blement pas été pourvues sans des- sein. Les clans de l'amour chez les Ovi- pares, sont ordinairement accompa- gnes des démonstrations les plus vives , et généralement les mâles peu- vent reitérer plusieurs fois de suite la preuve de leur ardeur. Les organes sexuels sont conformés et disposés de manière à ce qu'il n'y ait pour tous les Oiseaux qu'un seul mode d'ac- couplement; le mâle monte sur le dos de la femelle , s'y cramponne à l'aide du bec, avec lequel il saisit une partie des ornemens de la nuque et des pâtes , qu'il appuie fortement sur les reins et les cuisses ; il émet la liqueur séminale par une espèce de tubercule placé sous l'abdomen , et la femelle la reçoit sur l'orifice externe de l'o- vaire, qui se trouve immédiatement au-dessus de l'anus. La copulation ne dure qu'un instant; c'est plutôt un simple attouchement, et, pour nous servir du terme propre , une afFi iction qu'une intromission réelle , qui pour- tant peut avoir lieu chez quelques grandes espèces , dont les mâles ont le tubercule d'une conformation plus rapprochée de celle du pénis dans les Quadrupèdes. Pour favoriser la copulation , les femelles relèvent la queue, et la déplacent momentané- ment en la rejetant un peu de côté. Dès que la femelle ressent les in- fluences de la fécondation, elle ma- nifeste de la gêne, de l'embarras, auxquels succède bientôt une tendre sollicitude pour la famille qu'elle doit mettre au jour; elle communique et fait partager ses sensations au mâle ; et tous deux s'occupent en commun de la construction du nid que chaque espèce modifie d'une manière parti- culière et par l'emploi de matériaux difierens , toujours néanmoins avec un art, une adresse et une élégance qui ne sont ni moins admirables ni OIS 16 1 moins étonnans que la constante ré- gularité dans toutes les générations successives. Si le nid appartient à certaines espèces des plus grandes parmi les Hapaces et les Grades, il repose sur l'entablement tfue peuvent présenter quelques parties de roc, ou sur la plate-forme d'une tour éle- vée. Son étendue est considérable: chaque année contiibue à son ac- croissement; car il est rare que ces Oiseaux abandonnent le premier mo- nument de leur tendresse; ceux qui le quittent , y reviennent périodi- quement déposer leurs oeufs. Ce nid est composé de pièces de bois d'une telle force , qu'on les croirait diffici- lement apportées par l'Oiseau , si l'on ne connaissait la puissance extraor- dinaire de ses muscles; elles y sont arrangées de manière à ne pas céder à l'impétuosité des vents ; elles re- çoivent des branchages qui, dimi- nuant insensiblement de grosseur , sont liés par les débris de la nourri- ture et les excrémens , de manière à former une aire solide. Les espèces qui n'emploient à cette construction que des joncs et des roseaux , en ac- cumulent une si grande quantité; ils les fixent si bien à la plate-forme, que rarement les intempéries en occa- sionent la destruction ; plus ordinai- rementneanmoins lesnids sontplacés sur les Arbres en treles bifurcations des brandies : des brins de paille, des pe- tites bûchettes appoités ave» le bec, liés et entrelacés par le moyen de cet organe et avec le secours des pieds , constituent la charpente extérieure , et maintiennent la mousse ou le du- vet qui doivent former la couchette. Quelques espèces ont aussi l'habitude de suspendre leur nid, plus artiste— ment travaillé encore, à l'extrémité d'un rameau flexible , de manière qu'obéissant à toutes les impressions du vent, la couveuse qui l'habite éprouve un balancement presque continuel ; d'autres enfin en revêtent toute la bâtisse extérieure d'un mas- tic ou enduit terreux , qui en aug- mente la solidité. Il en est qui, vé- ritables maçons, n'emploient pour i r>« OIS matériaux que ce même mastic gâché avec des fragmens de feuilles et de tiges. Combirn de peines , combien de voyages ne nécessite pas une sem- blable industrie ! et lorsque l'on pense que l'Oiseau n'a pour l'exécution de tant de travaux qu'un seul instru- ment, qui est en même lemps celui du transport des matériaux , on ne peut se lasser d'une admiration si justement méritée. Ces nids masti- qués ont ordinairement une forme sphérique, conique ou ellipsoïdale; ils sont établis dans les angles des croisées , des cheminées , murailles et plafonds, souvent dans les cnla- blemens abrités des rochers; ils sont ou solitaires ou serrés les uns conire les autres ; l'ouverture se trouve mé- nagée soit vers le haut, soit sur l'un des côtés , et même quelquefois dans la partie inférieure. La construction interne présente assez souvent plu- sieurs comparlimens ; une espèce de vestibule est séparée du véritable nid par un étranglement en forme de cloison ; c'est dans cet espace que le mâle se retire et pourvoit aux besoins de la couveuse. Les nids placés immédiatement sur le sol, entre quelques moites de terre, dans les joncs , dans les champs cul- livés , n'exigent pas autant de soins; cependant on observe que les Oi- seaux ont toujours la précaution de les établir de manière à les garantir des submersions que pourraient oc- casioncr les grandes pluies. Un duvet abondant maintenu par des tiges flexibles , convenablement enlacées , forme tout l'appareil de l'incubation. Il est des espèces qui se contentent d'arrondir une cavilé dans la terre ou dans Je sable , et d'y déposer à nu leurs œufs qu'elles couvent assi- dûment, ou qu'elles abandonnent pendant le jour à, la chaleur du soleil; dans ce dernier cas néanmoins leur sollicitude les porte à recouvrir ces œufs d'une petite couche de sable ou de toute autre matière analogue , soit pour les soustraire aux regards des Animaux qui en feraient leur nour- riture, soii pour les préserver d'une OIS trop grande intensité des rayons so- laires. La placechoisie parles Oiseaux pour déposer leurs œufs varie selon chaque espèce monogame , etles poly- games n'y apportent pas à beaucoup près autaut de soins ; ce qui se con- çoit aisément, parce que le mâle, obligé de féconder plusieurs femelles, ne peut avoir pour toutes les mêmes attentions que pour une seule; qu'il ne se mêle en rien de ce qui concerne l'intubation , et que chaque femelle, réduite à choisir et préparer seule le premier asile de sa future couvée, n'y apporte qu'un travail rigoureuse- ment subordonné à ses forces et à ses besoins. La ponte suit immédia- tement la confection du nid; les œufs fécondés lors de l'accouplement ne consistaient qu'en des points jaunes : ils ont grossi ; détachés de l'ovaire , ils sont tombés dans le canal de Yoviductus où ils ont trouvé l'albu- men (matière du blanc dont ils se sont imbibés); insensiblement ils ont glissé dans la grande cavité du bas- sin, et de-là , après avoir acquis tout leur volume et s'être , dans les der- niers jours , recouverts de l'enve- loppe calcaire qui forme la coquille, ils sont enfin chassés de ce dernier organe et sortent par l'anus. V. OEur. Il s'en faut de beaucoup que la ponte se compose , chez tous les Oi- seaux , d'un égal nombre d œufs ; elle n'est que d'un ou de deux dans les grandes espèces , telles que l'Au- truche, l'Aigle , la Grue; de quinze ou de vingt dans divers Palmipèdes et dans les petites espèces, comme certaines Mésanges. Elle est unique chez un grand nombre; chez d'au- tres elle se réitère une fois , deux fois et à des époques tellement rappro- chées qu'à peine les petits peuvent se passer des soins des parens. Si la femelle vient à être piivéc de ses œufs, par un accideut quelconque , peu après la ponte unique qui lui est attribuée par la nature, elle en est assez ordinairement dédommagée par une nouvelle ; mais on a remarqué que cette surponte était toujours OIS moindre que la première. L'on voit à la vérité perpétuer les pontes dans les basses- coin s pendant une grande partie de l'année en récoltant joui - nalièrcmcnt les œufs , niais c'est là une opération forcée que provoque une nourriture surabondante , et qui intervertit la niarebe régulière et constaute que l'on observe chez les Oiseaux libres. L'éducation du nouveau-né exige , suivant les espèces, des soins difl'é- rensj le Cauneton au sortir de l'œuf court à la rivière , le Poussin suit la Poule ; l'un et l'autre apprennent de la mère à chercher aussitôt leur nourriture. Le Pigeonneau , le jeune Insectivore et la plupart des autres Oiseaux restent long-temps séden- taires dans le nid avant de pouvoir faire usage de leurs organes; les parens viennent leur apporter la nourriture, soit brute , soit rendue plus digestive par une macération préparatoire dans leur propre jabot; alors ils la leur dégorgent. Quels exemples de ten- dresse, d'amour maternel, de sollici- lude touchante, les Oiseaux ne don- nent-ils point ainsi dans l'éducation de leur famille ? Quel courage sur- naturel ne montrent-ils pas lorsqu'il s'agit de la préserver d'un danger, de la défendre contre l'ennemi? Que de peine, de fatigues, ne faut-il pas qu'ils endurent pour pourvoir à la subsistance de ces objets de leur affection ? A la sortie de l'œuf, les Oiseaux sont couverts, sur toutes les parités du corps qui doivent être emplu- mécs , de poils fins plus ou moins sénés; ces poils sont implantés par touffes dans les bulbes des plumes dont la gaîne les repousse à mesure qu'elle paraît et qu'elle se développe. Celte gaîne est un tube ou cvliudre membraneux , fermé à sa pointe , s'élevant immédiatement de la bulbe qui sert en quelque sorte de racine à la plume; celle-ci parvenue à un certain degré de croissance , perce l'extrémité de la gaîne en la fendant longiludinalement ; la tige se pré- sente , elle s'allonge ; bientôt on aper- OIS ÎS9 çoit les rudimens des barbes , leur développement s'effectue; enfin lors- que l'accroissement qui se fait tou- jours par la base est terminé, il ne reste plus de la gaîne que quelques couches internes et desséchées qui se trouvent renfermées sous forme de membrane jlisée vers la base coni- que du tube corné de la plume. Les plumes ne recouvrent pas gé- néralement toutes les parties du corps; les côtés du cou et du dos, le milieu de la poitrine et du ventre , quelques parties internes ou infé- rieures des cuisses et des aiies , etc., en sont totalement dépourvues, on bien ils n'offrent pour garniture qu'un simple duvet. Elles varient singulièrement quant à la forme, la consistance, les couleurs et les reflets, quoique dans toutes on retrouve le tube ou tuyau qui constitue la base ; la tige qui est un prolongement de ce même tuyau , mais pre.->que qua- drangulaire , rempli d'une matière blanche , légère et spongieuse, légè- rement convexe sur la face supé- rieure et marqué iuférieurement d'une cannelure profonde; enfin les barbes qui sont elles-mêmes garnies de chaque côté d'autres petites bar- bules , terminées par des crochets que l'Oiseau tourne dans certains cas , de manière à les eutrelacer tel- lement les uns dans les autres que la plume ne présente qu'une lame solide impénétrable à l'air. Les plumes reçoivent différens noms suivant la position qu'elles oc- cupent sur le corps de l'Oiseau ; on distingue d'abord les pennes alaives ou rémiges , les pennes caudales ou rectrices et les couvertures ou tec- trices. Les rémiges sont les plus grandes plumes de l'aile; elles sont roides , élastiques et destinées à porter le pre- mier choc à la résistance de l'air : aussi les barbes externes sont-elles beaucoup plus forics et moins éten- dues que les internes. On les subdi- vise en rémiges primaires qui sont cilles adhérentes à la main ou mé- tacarpe , toujours au nombre de dix ; i6o OIS eu rémiges secondaires qui garnis- seut l'avant-bras ou le cubitus , et clout le nombre n'est point fixe ; l'on trouve encore quelques rémiges bâ- tardes qui garnissent le pouce, ou du moins l'os qui le représente, par un appendice situe au-dessous du pli de l'aile. Les rectrices moins fortes et moins consistantes que les rémiges sont im- plantées sur le croupion; elles sont plus larges que les précédentes, et les barbes sont presque égales des deux côtés ; elles sont destinées par leur étalage à soutenir l'Oiseau dans sou vol et à lui imprimer la direction ; leur nombre varie suivant les espè- ces , depuis dix jusqu'à dix-huit. On distingue les tectrices en alai- res et en caudales suivant qu'elles recouvrent ou les ailes ou la queue; pourTune et poui l'autre partie elles sont supérieures quand, attachées au- dessus de l'organe, elles se trouvent immédiatement exposées aux regards de l'observateur, dans toutes les po- sitions de l'Oiseau ; elles sont infé- rieures lorsque, garnissant le dessous des ailes ou de la queue , elles dispa- raissent pour la vue , sous les ailes pliées ou sous la queue baissée. On nomme glandes tectrices alaires celles qui recouvrent les rémiges les plus éloignées du corps , petites tectrices celles qui garnissent le pli de l'aile, et moyennes tectrices celles qui se trouvent intermédiairemenl placées. Toutes sont imbriquées, c'est-à-dire arrangées symétriquement comme les ardoises sur un toit. Au milieu des tectrices se trouve , chez un grand nombre de Palmipèdes , une grande tache colorée, biillanle , que l'on nomme le miroir. Les plumes scapulaires sont moins fortes que les rémiges et les tectrices, elles ont leur attache à la partie an- térieure du bras , sur l'humérus ; elles unissent l'aile avec le dos et s'étendent néanmoins plus particu- lièrement le long de cette dernière partie. On a enfin donné le nom à' aigrette ou de huppe aux plumes longues et OIS effilées qui garnissent l'occiput d'un certain nombre d'Oiseaux ; il en est qui portent l'aigrette constamment relevée comme on l'observe dans le Paon; d'autres, tels que le Bihoreau, la tiennent habituellement couchée le long du cou. L'Oiseau de Paradis, le Ménura, l'Autruche, plusieurs Cigognes et diverses autres espèces portent, soit vers les hvpocondres, soit près des tectrices caudales supé- rieures, de grandes plumes lâches ou flottantes qui ne ressemblent en rien aux autres ; leurs barbes sont entiè- rement désagrégées et dépourvues des crochets qui pourraient les tenir réunies. C'est avec ces plumes flot- tantes que l'on forme ces panaches précieux qui sont chez quelques in- sulaires de la Nouvelle-Guinée les marques distinctives du pouvoir sou- verain , et qui donnent à nos beautés européennes les moyens d'accroître l'empire de leurs charmes ou de dis- simuler les outrages que le temps peut y occasioner. Tout le luxe du reflet , toute la ri- chesse du coloris , ont été prodigués par la nature à certaines espèces, sur- tout parmi les nombreux habitans ailés des légions inter- tropicales. On en voit briller d'un éclat métallique des plus éblouissans, d'autres offrent à la fois le mélange le plus splen- dide du pourpre et de l'azur; la na- cre reflette sur les ailes de celui-ci, tandis que celui-là étale somptueu- sement le vif éclat de l'or sur le noir soyeux du velours ou du satin, et que chez d'autres l'aigue-marine s'en- tremêle à l'incarnat ; enfin il n'est pas de nuance que l'on ne retrouve sur la robe toujours élégante des Oiseaux. Mais dans ces brillantes familles, les mâles seuls jouissent du privilège d'éblouir par le faste comme par la mélodie ; et quand on remarque que les modestes femelles ne peuvent ja- mais offrir à nos yeux que des teintes sombres et rembrunies, on est tenté d'attribuer à la nature une contra- diction inexplicable piusqu'en fai- sant de la femelle le chef-d œuvre de la création, elle l'a douée des plus OIS OIS iGi séduisantes qualités. Ces parures su- l'an ; et dans nos climat* tempérés perbes quêtaient les Oiseaux , sont c'est presque toujours immédiate- suJHtes à des altérations singulières, ment après l'éducation de la jeune et souvent il serait impossible de re- famille, ou vers celte même époque connaître le même individu dans son pour ceux qui n'ont pu obéira l';icte plumage d'automne , si les rémiges et de reproduction imposé parla nature.' les rectrices , qui restent invariables La double mue que doivent subir im dan.-; leurs nuances , n'étaient des [n- très-grand nombre d'espèces, se rc- dices certains pour ramener l'obser- nouvelle périodiquement au prin- vateur au véritable type de l'espèce, temps et à l'automne : le rcnouvelle- Avec la saison du rut, tombe celte mentes! ou complet ou seulement par- queue magnifique qui semble faite liel. Au printemps* c'est presque tou- 1 orgueil du Paon et du Gros-Bec à jours après la ponte : alors l'Oiseau épautettes; le Fondi quitte sa robe quilteentrès-peudetempsleplumage écarlaie pour un vêlement d'un vert brillant qu'il avait insensiblement ac- rembrutii ; le grand Promerops chan- quispemiantlbivcr, ciqui l' avait ren- ge ses pu remens fiisés en un plu- du si rayonnant d'éclat et de .plaisir . mage conforme à celui de la femelle. En automne, commencentà selaisser Les Oiseaux cependant n'acquièrent apercevoir ces belles plumes dont pas tous au même âge leur grande l'ensemble compose ce qu'on appelle parure , il y en a dont la jeunesse et la robe de noces. On a cru remarquer l'adolescencese prolongent pïuslong- que les deux sexes n'étaient pas éga- temps et qui vont même, comme dans lement sujets à la mue, et que , dans les Accipitres , jusqu'à la troisième certaines espèces , le mâle seul payait année. Pendant cette première épo- ce tribut périodique. Un assez grand que de l'existence, le plumage , près- nombre d'observations contradic- que semblable d'abord à celui de la toiies aux faits avancés à l'appui de femelle , éprouve des mues successi- cette opinion, nous portent à croire ves; autant à une seconde année il est que l'on a trop légèrement généralisé devenu différent de ce qu'il était un événement passager , occasions l'année précédente, autant il diiTé- par quelques circonstances particu- rera l'année qui va suivre jusqu'à ce lières ; car nous avons toujours vu qu'il arrive enfin à l'état de perfec- parmi les sexes que l'on a cités comme tion. Les changemens que l'on ob- iinpassiblesde la mue, cette affection serve dans le plumage résultant des se reproduire sinon eu même temps trois ou quatre premières mues, ren- du moins un peu plus tôt ou un peu dent souvent le même Oiseau telle- plus tard, qu'elle attaquait l'un ou ment méconnaissable que l'on pour- l'autre des époux. Il faut observer rait (malgré néanmoins quelque cir- aussi que, clans la plupnit de; fe- conspection ) lui appliquer plusieurs nielles , cette mue est peu sensible- dénominations spécifiques. V. Mue. car la différence entre le plumage La mue ne s'opère point sans une qu'elles quittent et celui qui lui suc- légère maladie ou plutôt une indis- cède, est à peu près nulle. punition forte, que l'Oiseau libre Nous avons dit que les époques de n'éprouve pas moins que le captif: la mue, soumises à des influences embarras dans les mouvemens , dé- particulières , ne présentaient point goût marqué pour la plupart des ali- le caractère de régularité que l'on mens, bumeetalion de la paupière, observe généralement, dans toutes les espèce de tremblottcment convulsif , opérations de la nature; nous ajou- eufin sili nce obstiné. Ces symptômes ferons que quant à la mue des Oi- sont plus ou moins caractérisés , sui- seaux , cette irrégularité n'existe pas vaut les espèces et l'état de vigueur seulement entre les diverses espèces des individus. La mue est simpic d'un même genre, mais entre les indi- lorsquelle n'arrive qu'une seule fois vidus d'une même espèce , et cela en TOME XII. 1 . i62 OIS raison de leur âge. Ainsi les vieux éprouvent à chaque période, beau- coup plus lot que les jeunes, la crise qu'ils ne peuvent éviter, et l'on a ob- servé que cette différence dans l'épo- que de la mue, en amenait à son tour une dans l'époque des migrations; d'où résulte l'explication de ce fait, qui a toujours paru fort extraordinai- re, que dans les voyages périodiques on trouve constamment les bandes composées de tous adultes ou de tous jennesOiseaux. Ilestdoncclair que la mue est une maladie qui enlève mo- mentanément aux Oiseaux une partie de leurs facultés ,et que venant à se terminer plus tôt chez les vieux , ceux-ci éprouvent long-temps avant les autres le besoin de changer de cli- mat, qu'ils se mettent en route dès qu'ils se sentent en état de supporter Ic-i fatigues du voyage, et qu'ils dé- laissent ainsi les plus jeunes, qui ne peuvent les imiter qu'après avoir par- couru les périodes de la même ma- ladie. Aussi ces derniers n'altei- gnent-ils jamais le but du voyage; et tandis que les vieux- traversent la Méditerranée pour se répandre dans les contrées fertiles du nord de l'A- frique, les autres demeurent sur les plages méiidiouales de l'Espagne et sur les rives de la Calabre, de la Sicile, et même dans les régions encore pi us tempérées du centre de l'Europe. Les adultes , au contraire , poussent leurs migrations vers l'Archipel de la Grèce, l' Egypte et la Nubie. V. Mi- grations. Quelques Oiseaux erratiques ef- fectuent leurs migrations isolément ou seulement accompagnés de leurs femelles; le nombre en est bien pe- tit comparativement à celui des es- pèces qui voyagent en commun : pour celles-ci , on admire encore l'instinct qui les poite à s'appeler, à se ras- sembler vers un point fixe , douze ou quinze jours avant celui du départ. Ce jour est ordinairement l'indice d'une variation météorologique; car on remarque que les Oiseaux en ressentent les influences assez tôt pour que l'on puisse tirer de leur OIS "maintien et de certaines habitudes, des pronostics de changement de température. Or, comme ils sont chassés par l'appréhension du mau- vais temps, leur départ doit néces- sairement prédire le terme des beaux jours. L'on peut juger de l'ordre qui doit être observé dans toute la roule , par celui que nous sommes à même d'observer chez quelques grandes es- pèces , telles que les Oies. La con- duite de la troupe est confiée à un chef placé en têle de deux files plus ou moins écartées , qui se rencontrent vers un point ; le chef est le sommet de cet angle mouvant ; il ouvre la marche, porte les premiers coups à la résistance de l'air, fraie le chemin , et toute la bande le suit en observant l'ordre le plus parfait. Comme les efforts de ce chef sont très-violcns , et qu'il ne pourrait les supporter pendant tout le voyage, on le voit, lorsqu'il est atteint par la fatigue , ce 1er le poste à son plus proche voi- sin, et prendre rang à l'extrémité de l'une ou l'autre des deux files. Les oiseleurs qui , dans certains cantons , comptent sur le passage des Bec-Fins comme sur le revenu d'une rente dont le terme échoit à chaque se- mestre, calculent d'avance lépoque et les chances de ce passage : munis de leurs filets et de tous les appareils de la chasse , ds partent pour les gorges et les vallées par où les ban- des doivent passer , et ils y arri- vent à point nommé peu d'instans avant elles. Ces bandes sont ordi- nairement si nombreuses, et les in- dividus qui les composent tellement serrés les uns contre les autres , que la lumière en est très-sensiblement interceptée. Le besoin des voyages imposé à beaucoup d'Oiseaux , rend difficile toute bonne distribution géographi- que de cette grande partie du règne animal. Nous essaierons néanmoins d'en tracer une esquisse, au mot Or- nithologie. Il est bien rare que dans les contrées qu'elles parcourent suc- cessivement , les espèces erratiques ne laissent en arrière quelques traî- OIS OL'A 16:. navals détaches île la troupe et rc- les climats peuvent convenir. Ceux- lardésper une indisposition subite ou là, doues d'ailes très-longues, parais- par toute autre cause imprévue. Ces sent ne suivre ;fucune direction fixe; individus, accidentellement isoles, ils ne s'arrêtent que pour prendre soustraits à l'empire de leurs habi- un repos indispensable , et leurs ap- tudes premières, sont bientôt foiccs parilions sont constamment acciden- d'en contracter de nouvelles qui peu- telles; ils l'ont un contraste frappant vent se trouver en opposition avec avec le petit nombre d'espèces moins celles des voyages; conséquemment favorisées des bienfaits de la nature, voilà des Oiseaux établis à demeuic privées des instrumens du vol, à la dans un pays ou la nature n'avait démarche lente ou embarrassée, cou- point songé à les placer. Il peut en damnées à ne point quitter la roche ètic de même d'autres espèces qui, qui les a vus naître. Ces Oiseaux usent sans être essentiellement voyageuses , leur patience à attendre une proie après avoir perdu de vue les lieux que leur avance le roulement des de leur naissance , et cherchant peut- vagues; et ce n'est que quand elle être tous les moyens d'y revenir , au- leur échappe, et que le besoin devient raient néanmoins continué à suivre vif et pressant, qu'on les voit se re- nne route qui les en éloignait. Que soudre à la chercher à de légères pro- de chemin n 'ont-elles pas dû faire fondeurs. avant que , fatiguées d'errer à l'aven- En terminant cet article, nous rap- tore, elles se soient fixées dans une pellerons au lecteur que le mot Oi- contréc lointaine où elles jouissent seaux a été employé pour désigner pleinement enfin des douceurs du de grandes divisions de ia classe, aux- repos! C est sans doute par des causes quelles ont été joints d'autres noms de cette nature que l'on a trouvé sau- scientifiques. Ainsi l'on appelle : vages à Java quelques Oiseaux par- Oiseaux aquatiques, les Pinnati- fiilcinent semblables à nosFriquets. pèdes et les Palmipèdes, f. ces mots. Nous en possédons un qui nous a été Oiseaux carnassiers ou de proie, envoyé de celte île , ainsi qu'une les Rapaces. Soulcie ; l'un et l'autre ne diffèrent Oiseaux Échassiers , les Gral- des nôtres que par une taille moindre les, etc. (dr..z.) d'un tiers environ dans toutes les OISEAUX DE PARADIS, ois. V proportions. Nous aurions pu croire p^RiD]S que ces deux Oiseaux avaient été ' „.TO transportés dans l'archipel des Indes OLMLLOINb. ois. On comprend par le caprice de quelque navigateur, sous cet|e dénomination dans le lan- si le célèbre Labillardière n'avait gage vulgaire mais peu ou point en également trouvé le premier de ces histoire naturelle, les petits des Oi- Frinaiîlea à la Nouvelle-Hollande. seaux- Eu terme de chasse ce sont Gaiinard a rapporté notre Hulotte ]es petites espèces que l'on prend à des îles Marianes , et l'on nous a en- la PxPde » a l »«gnon , ou à la tendue, voyé des rives du Paramaribo notre (B-) Effraie, qui y a été tuée par un OISON, ois. LOie domestique ancien camarade, que l'implacable dans 1 état de jeunesse. f. Canard. proscription relient encore sur ces ^rrriT ^o • (dr.z.) terres brûlantes , mais hospitalières. OIPHROS. ois. Ancien nom du La route que tiennent les Oiseaux Chantre ou Pouillot, Motacilla Tro- dans leurs migrations , la nouvelle. •*#*«, L- *""• Sylvie. (dr..z.) patrie qu'ils adoptent momentané- OLACE. Olax. bot. titan. Genre ment, sont presque toujours les mê- dont les caractères et la place dans mes chaque année. Il est desOiseaux la série des ordres naturels , ne sont dont les voyages semblent n'avoir pas encore bien positivement fixés, aucun but apparent, et auxquels tous C'est Linné qui l'a établi dans ses iM OLA Aménités ( vol. 1 , p. 087 ) pour une Planlc de Ceylan , mentionnée par Burman et qu'il a nommée Olax zeylanica. Robert Brown, dans sou Prodrome, a le premier bien fait con- naître les caractères de ce genre, au- quel il réunit le Fissitia de Cominer- son et le Sperinaxyruin de Labillar- dière. Le professeur De Candolle au contraire a sépaié de nouveau ces trois genres {Prodr. Syst. , 1, p. 5âf) qu'il regarde comme distincts. Une ana- lyse soignée que nous avons faile d'un assez eraud nombre d'espèces de ce genre, nous a mis a même de recon- naître la justesse de l'opinion du cé- lèbre botaniste anglais , et nous pen- sons comme lui qu'il faut réunir en un seul genre, le Fissilia, le Sper- maxyrurn et Y Olax. \oici les carac- tères de ce genre qui doit conserver Je nom d'Olax : le calice est cupuli- forme, très-court, entier, à peine on- dulé ou fimbrié sur son bord , persis- tant et prenant un gr;>.nd accroisse- ment après la fécondation. La corolle se compose de cinq à six pétales al- longés, linéaires, dressés, à préflo- raison valvaire. Ces pétales sonl di- versement réunis entre eux. Ainsi, lorsqu'il y en a six, ils sont soudés deux à deux par leur moitié inférieu- re de manière à représenter trois pé- tales bifides; dans les espèces à cinq pétales quaire sont réunis deux à deux , et le cinquième est libre , ou trois sont soudés ensemble et les deux autres sont également unis en- semble. Dans une espèce nouvelle originaire de Manille , nous avons irouvé six pétales, tellement soudés ensemble deux à deux dans toute leur longueur, qu'on pourrait croire qu il n'y a que trois pétales , si la position des étamines sur les pétales n'éclairait sur le véritable nombre de ceux-ci. Les étamines sont au nom- bre de buit à dix, dont trois seule- ment sont fertiles. Ces étamines sont insérées sur le bord mémo des péta- les , de manière que c'est par le mo^en de leurs filets qu'a lieu la sou- dure des pétales entre eux; il en ré- sulte que les trois étamines fertiles OLA correspondent toujours à trois des fentes qui séparent les pétales. Les étamines stériles , que l'on a décrites sous le nom de nectaires, sont des fi- la mens placés, comme les étamines fertiles, sur le bord des pétales. Ces filamens se terminent à leur sommet soit par un petit corps globuleux et glandulaire, soit par une petite mem- brane allongée, pointue, simpleou bi- partite , qui n'est évidemment qu'une anthère rudimentaire. L'ovaire est libre , sessile , ovoïde , allongé , légè- rement trigone, placé sur un disque nyP°gyoe peu saillant, aune seule loge contenant trois ovules , qui sont renversés et pendans du sommet d un petit tropliosperme , qui s'élève en forme de colonne du fond de la loge sans arriver jusqu'au sommet de celle dernière. Le siyle est plus ou moins long suivant les espèces , jamais sail- lant au-dessus de la corolle , très- simple , marqué de trois sillons lon- gitudinaux et terminé par un stig- mate très-petit et trilobé. Le fruit est une sorte de drupe sèche, recouverte presqu'en totalité par le calice, qui parfois devient légèrement charnu. Le noyau est crustacé, monosperme. La graine se compose d'un tégument, d'un gros eudosperme charnu , con- tenant un embryon asile , cylindri- que , ayant sa radicule supérieure. Ce genre ainsi caractérisé se com- pose d'Arbres ou d'Arbrisseaux, ori- ginaires de l'Inde , des îles Maurice ou de la Nouvelle-Hollande. Quel- ques espèces sont sarmenteuses et grimpantes; leurs feuilles sonl alter- nes, coriaces, entières, persistantes (daus Y Olax aphylla , elles sont rem- placées par de très-peliles écailles). Les (leurs sont assez petites , solitai- res ou réunies en épis ou en grappes axillaircs. Indépendamment de deux espèces nouvelles, dont nous comp- tons publier la description , celles qui appartiennent à ce genre sont : 1 " Olax zeylanica , L. , Sp. , Gaertn., Carp. , 5, p. 119, t. 201 ; 20 Olax scandais , Roxb., Corom. , 2 , t. 102 ; 3° Olax imbricala , Roxb., Floi . ind., i,p. 179; 4° Olax P/iy liant 'h i ', OLA Brown , Pruc/r. , ou Spe/rnaxj rum Pliyllanthi, Labill. . Nbuv-Holl. , 2 , |>. 8i, t. 255; 5" Olax stricto, , Br. , toc. cit.; 6° Olax aphylla , Br. , toc. cit. ; 70 Olax Psittaconim , Vald , Enum. , ou Fissilia Psitfacorum, Juss. Nous avons dit eu commençant cet article que la place du genre Olax n'était pas encore bien déterminée dans la série des ordres naturels. En effet, Jussieu l'avait mis à la suite des Sapotées avec les genres Myrsine etLeea, quoiqu'il ait la corolle poly- pétalc. Le professeur Mirbel ( Bull. Soc. Philom., 181 5) a proposé d'en for- mer le type d'une famille nouvelle , voisine des Orangers, en y joignant plusieurs des genres auparavant pla- cés dans ce dernier ordre. Robert Brown au contraire place le genre Olax à la suite des San ta lacées. £1 ne saurait rester dans cette famille, dont il se rapproche, à la vérité, pat- la structure intérieure de son ovaire , mais dont ii s'éloigne par sou pé- rianthe manifestement double et son ovaire libre. Nous pensons donc que le genre qui nous occupe doit être considéré comme formant le noyau d'un nouvel ordre naturel, primi- tivement proposé par le professeur Mirbel, adopté par le professeur De Candolle, et dont nous allons tracer les caractères dans l'article suivant. (a.k.) OLACINÉES. Olacineœ. bot. phan. Nous avons dit, dans l'arti- cle Olace , que le professeur Mirbel avait le premier proposé l'établisse- ment de cette famille nouvelle pour le genre Olax et quelques autres pla- cés dans la famille des Orangers , tels que Heisteria et Ximcnia. Cette fa- mille a depuis été adoptée par Jus- sieu (Dictionnaire des Sciences Natu- relles ) et par le professeur De Can- dolle [Prodr. Syst., 1, p. 53i ). Voici ses caractères qui demanderont peut- être à être légèrement modifiés, quand le petit nombre de genres qui la com- posent auront été mieux étudiés. Le calice est monosépale , persistant , denté ou entier à son bord, et cupub- forme , prenant souvent un grand OL.V it5 accroissement après la fécondation el recouvrant le fruit en partie. La co- rolle se compose tin- ble dans l'eau, ôo,o; résidu insolu- gue deux sortes principales dans le ble dans l'eau et dans l'Alcobol ,5, 2; commerce, savoir : l'Oliban d'Afri- huile volatile et perle, 8, o. Les an- que , qui nous vient de l'Arabie et ciens distinguaient l'Encens en mâle de l'Abyssinic par la voie de Mai- et femelle. Le premier se composait seille, l'autre qui nous vient diiec- des larmes les plus grosses et les plus tement de l'Inde par Calculta. pures; le second des larmes les inoins L'Oliban d'Afrique. On ne sait volumineuses et les moins nettes, pas encore positivement quel est l'Ar- Tout le monde sait que l'Oliban ou bie qui produit cette gomme-résine. Encens est brûlé dans nos églises On a long-temps cru que c'était le Ju- pendant les cérémonies religieuses. niperus Lycia, ou le Juniperits tliuri- Cet usage a été emprunté aux peuples fera de la famille des Conifères. Mais païens par les chrétiens. Chez les on croit aujourd'hui plus générale- premiers il avait son origine dans ment,d'après les renseignemens four- leur habitude d'immoler des Ani- liis par quelques voyageurs, qu'il maux , de. consulter leurs entrailles, découle d'une espèce encore incon- ce qui les forçait à masquer l'odeur nue du genre Amyris, delà famille désagréable qui devait se répandre des Térébinthacées. Quoi qu'il en soit dans leurs temples, par quelque subs- de ces deux opinions, l'Oliban d'A- tance balsamique. L'Oliban est aussi frique se compose de larmes jaunà- employé en pharmacie à la prépara- Ires , irrégulièrement arrondies ou tion de plusieurs emplâtres , du bau- allongées, d'un petit volume, peu me Fioraventi, de la thériaque, etc. fragiles, recouvertes d'une poussière (a. r.) blanchâtre, opaques et non transpa- OLIDA et OLINDA. bot. i'han. rentes comme le mastic. Elles se ra- (Hermann.) Noms de pays de Y A brus mollissent par la chaleur, offrent precatorius , L. (b.) une saveur aromatique et un peu m acre. Leur odeur est résineuse, assez OLIDAIKE. bot. phan. On a quel- agréable. Parmi ces larmes se trou- quefois désigne sous ce nom le Oie- vent mélangés des marions plus gros, nopodium Vulvaria. (b.) rougeàtres , moins purs , mais d'une OL1ER. bot. phan. L'un des noms saveur et dune odeur plus mar- vu]gaires de l'Olivier dans certains quee. Ils contiennent de petits cris- CUIitons de l'Occitanique. (b.) taux de Carbonate de Chaux. L'Oliban de l'Inde est au jour- OLIET. bot. phan. L'undes noms d'hui fort commun dans le commer- vulgaires du Medicago Lupulina , L. ce. Il est produit par le Bosivel/ia (b.) serra/a, Arbre de la famille des Té- * OLIGACOCE. bot. phan. Will- rébintliacées. Cet Oliban indien est denow avait ainsi nommé, dans sou en larmes jaunes, généralement plus Herbier, un genre formé aux dépens volumineuses que celles de l'Oliban du genre Valeriana de Linné. Les d'Arabie ; quelques-unes sont légère- espèces citées par Steudel , comme ment teintes en rougeâtre. Son odeur appartenant à ce genre, ont déjà été et sa saveur sont plus agréables , séparées génériquement des Yaléria- plus parfumées, et se rapprochent nés par Uufresne, et font partie de j7o OU son nouveau genre Aslrephia. V . ce mot au Supplément. (g. n.) *OLIGACTE. Ol/gac/is.BOT. bhan. Sous ce nom à'Oligactis, Kunth {Non. Gêner, et Spec. PL œquin. , vol. iv, p. j 02 ) a désigné une section de son nouveau genre Andromackia , sec- tion queCassini , dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, a élevée au rang de genre. Il appartient à la fa- mille des Synanthéiées , tribu des Vetnoniées, à la Svngénésie super- flue, L. , et il est ainsi caractérisé : involucre presque cylindrique, com- pose de folioles imbriquées, appli- quées, oblongues , lancéolées et sca- rieuses ; réceptacle plan , marqué d'alvéoles ou de fossettes séparées par des cloisons quelquefois frangées ; calathide radiée, dont le disque ne se compose que d'un petit nombre de fleurons réguliers bermaphrodites, et les rayons de demi-fleurons en lan- guette et femelles; corolles des fleu- rons du centre à cinq lobes linéaires ; celles des demi-fleurons de la circon- férence , à languette oblongue et tridentée ; ovaires oblongs , pubes- cens ou à peine glabres, surmontés d'une aigrette double , l'extérieure courte , composée de paillettes égales , et sur un seul rang ; l'intérieure lon- gue, formée de poils plumeux, nom- breux et disposés aussi en une seule rangée. Ce genre est voisin , selon Cassini, de son genre Liabum, dont il diffère essentiellement parla struc- ture de l'aigrette qui est simple dans ce dernier. Il comprend trois espèces , savoir : Oligactis nubigeiia, Cass. , ou Andromackia nubigena , Kunth , /oc. cit. ; O. apodocephala, Cass., ou A. sessili/lora , Kunth, loc. cit. , tab. 558; et O. volubilis, Cass. , owA. vo- lubilis, Kunth. Ces Plantes sont des Arbrisseaux qui croissent dans les montagnes du Pérou. (g..n.) * OLIG-jERION. bot. phan. H. Cassini (Dict. des Se. Nal. , vol. 11, Suppî. , p. 75) a formé sous ce nom un genre que , plus tard , il a reconnu pour le même que le Sphenogyne de R. Brown. V. ce mot. (g..n.) OU OLIGANTHE. Oliganthes. bot. niAN. Genre de la famille des Synan- ihérées , tribu des Vernoniées et de la Syngénésie égale , L. , établi par H. Cassini (Bullet. de la Soc. Phi- lomat. , janvier 1817 et avril 1818) qui l'a ainsi caractérisé : involucre plus court que les fleurs, long, étroit, oblong ou cylindracé, composé de folioles imbriquées, appliquées, ova- les , obtuses, coriaces et calleuses au sommet; réceptacle petit et nu ; calathide longue, étroite, sans rayons, composée de fleurons, au nombre de trois, réguliers et hermaphrodites; corolle longue, parsemée de glandes , à cinq segmens linéaires ; ovaire court , épaissi du haut en bas , à quatre faces peu prononcées, surmonté d'une ai- grette caduque , formée de paillettes linéaires , légèrement plumeuses , sur deux rangs , les extérieures cour- tes , les intérieures longues , arquées au sommet. Le genre Oliganthes a de si grands rapports, par ses carac- tères, avec le Pollalesta de Kunth, publié quelques années plus tard, que Cassini n'hésite point à les croire identiques. C'est aussi l'opinion de Kunth qui, dans ses additions au quatrième volume de ses Nova Gê- nera , cite Y Oliganthes comme syno- nyme de son Pollalesta. Cassini va même plus loin ; car il assigne pour synonyme à son Oliganthes triflora , le Pollalesta vernonioides , Kth. Mais est-il bien rationnel d'admettre com- me spécifiquement semblables deux Plantes de patries aussi éloignées? La première est ligneuse, originaire de Madagascar, d'où elle a été rap- portée par Commerson ; la seconde est un Arbre qui croît dans la Nou- velle-Andalousie , sur le continent de l'Amérique méridionale. Quoique la diversité et l'éloignemcnt des loca- lités ne soit pas une objection sans ré- plique, nous croyons que celte ques- tion ne peut être décidée que par la comparaison attentive des échantil- lons sur lesquels ces genres ont été décrits. Malgré l'exactitude scrupu- leuse et bien connue des botanistes qui les ont établis, il est possible que OLI des différences importantes n'aient pas été signalées. (g..n.) OLIGANT1IEMUM. bot. phan. (Reneaulme.) Syn. de Leucoium ver- nuiu. (b.) OLTGARRHËNE. Oligarrhena. bot. PUA.N. Genre encore douteux établi et placé par R. Brown dans la famille des Epacridées , mais ayant quelques rapports éloignés avec les Jasminées, à cause de sa corolle et du nombre de ses étamines , et com- posé d'une seule espèce , Oligarrhena micrautha , Br. , loc. cit. C'est un pe- tit Arbuste très-rameux portant des feuilles éparses, imbriquées, très- petites; des fleurs également petites , blanches, disposées en épis dressés et terminaux. Leur calice, accompa- gné extérieurement de deux bractées, est à quatre divisions profondes. Leur corolle monopétale, persistante, est à quatre lobes offrant une préflorai- son valvaire. Les étamines, au nom- bre de deux , sont incluses. L'ovaire, environné de quatre écailles hypo- gynes, est à deux loges, et le fruit paraît être une capsule biloculaire. Ce petit Arbuste a été observé sur la côte méridionale delà Nouvel Ie-Hol- ljnde. (a. r.) OLIGOCARPHE. Oligocarpha. BOT. phan. Dans le courant de l'an- née 1817, H. Cassini et R. Brown ont publié , à l'insu l'un de l'autre, deux geures de la famille des Synan- thérées , sous les noms à' Oligocarpha et de Brachylœna , lesquels genres , selon le premier de ces botanistes , sont identiques. La question de prio- rité devenant dans ce cas assez liti- gieuse , nous adoptons le nom pro- posé par Cassini , par le seul motif que l'article Brachylœna n'a point été décrit dans notre Dictionnaire. Le genre Oligocarpha est formé aux dépens du Baccharis de Linné, dont il doit être éloigné pour être placé parmi les Vernouiées , à côté du Gym- nanthemum. Il est ainsi caractérisé : Plante dioïque; les calathides des fleurs mâles sont composées d'envi- OLl 171 ron douze fleurons égaux , à peu près réguliers , dont la corolle est arquée , à limbe ordinairement palmé, tou- jours profondément divisée en cinq segmens linéaires; les anthères sont munies d'appendices basilaires su- bulés ; l'involucre est presque hémi- sphérique , composé de folioles im- briquées , à peu près cordiformes , ovales; le réceptacle est petit, plan, presque toujours muni de paillettes. Ces fleurs mâles offrent un ovaire avorté , hispide et surmonté d'une aigrette , composée de poils inégaux , épais et légèrement plumeux. Les calathides des fleurs femelles se com- ftosentde neuf à douze fleurons , dont a corolle est régulière , à cinq seg- mens égaux, longs et linéaires. L'in- volucre cylindracé, plus court que les fleurs, est formé de folioles im- briquées, dont les extérieures sont presque cordiformes , les intérieures ovales. Le réceptacle est comme dans les calathides mâles, garni de une , deux , trois ou quatre paillettes , aussi longues que les fleurs , de consistance foliacée ou membraneuse. L'ovaire est épaissi au sommet , couvert de poils et de glandes, muni d'un bour- relet basilaire , et surmonté d'une ai- grette roussâtre, composée de poils épais, légèrement plumeux et dis- posés sur plusieurs rangs- On trouve dans ces fleurs femelles desrudimens d étamines dépourvues d'appendices basi'aires, et dont les anthères sont à demi-avortées. Le style est fili- forme , divisé en deux branches cour- tes , munies au sommet de quelques papilles ou pods collecteurs à peine visibles. Au lieu d'une description aussi dé- taillée que celle qui précède, R. Brown ( Transact. Soc. Linn. , 1817 ) n'a donné, pour son Brachylœna, que des caractères essentiels fort courts , et dont quelques-uns ne s'accordent point avec ceux de Cassini. Ainsi , le réceptacle, d'après le savant botaniste anglais , serait absolument nu, et par conséquent fort diflérent du récep- tacle décrit par Cassini, qui a forme le nom générique d'après l'existence 172 OLE des paillettes sur cet organe. Faut-il eu conclure que ces auteurs n'ont point éludié les mêmes Plantes? Ce- pendant leurs genres ont chacun pour type le Baccharis neriifulla, L. , Ar- brisseau du cap de Bonne-Espérance, dont la tige est droite , rameuse , gar- nie de feuilles nombreuses, rappro- chées , persistantes , étroites , lan- céolées , glabres et ve: tes eu dessus , blanchâtres et à bords repliés en des- sous. Les calathides sont disposées en petites panicules terminales. (g..n.) OLIGOCHLORON. bot. phan. L'un des anciens noms du Câprier. (B.) * OLIGOPODE. Oligopodus. pois. (Risso.) Syn. de Leptopode. P~. ce mot et Coryphoene dont Oligopode est uu sous-genre. (b.) OLIGOSPORE. Oligosporus. bot. MAN. Ce nom a été donné par H. Cas- sini ( Bull, de la Soc. Philom. , fé- OLI liées par des rapports multipliés, que les faibles caractères qu'on voudrait assigner aux démembremeus du genre , se nuanceraient dans certaines espèces, de manière qu'il serait dif- ficile de savoir auquel de ces nou- veaux genres on devrait les rappor- ter. Un tel inconvénient u'est point à redouter, lorsqu'il s'agit de simples sections génériques; car celles-ci se croisent souvent en plusieurs sens , et forment ainsi une agglomération d'espèces distinctes, en un mot, ce que les botanistes appellent un geure. (G..N.) OLIGOTRICHUM. bot. crypt. (Mousses.) Le genre admis sous ce nom par De Candolleest le même qui avait été désigné sous les noms de Catharinea par Ehrhart et d ' Atrlchum par Palisot de Beauvois. F. Catha- rinea. (ad. b.) OLTGOTROPHE. ins. Nom donné vrier 1817 ) à un genre de la famille Pa^' Lalreille à un geure de Diptères des Synauthérées , qu'il a formé aux ?.u V ,a eniUlte désigné sous le nom de Cécidomye. V. ce mot. (g.; dépens du genre Artemlsia de Linné Il ne diffère de celui-ci que par les fleurs du disque, qui sont mâles au lieu d'être hermaphrodites ; mais ce caractère ne repose que sur un avor- tement plus ou moins complet , puis- que, dans la description donnée par l'auteur lui-même, on voit qu'il existe un faux ovaire plus ou moins oblitéré. Les deux espèces indiquées comme types , sont les Artemisia campestriszlDracunculus, L. , Plantes très-connues de tous les botanistes; la première est commune dans les lieux arides de presque toute l'Euro- pe, et particulièrement aux environs de Paris, et la seconde, originaire de Tartarie , est cultivée dans les jar- dins comme Plante aromatique , sous le nom d'Estragon. Malgré le carac- tère différentiel mentionné plus haut, il est bien difficile de se résoudre à adopter la séparation de ces Plantes comme genre distinct de Y slrtemisia. Ce dernier se compose d'un nombre très-considérable d'espèces , qu'il se- rait très-utile de grouper par sections naturelles , mais qui sont tellement OLIMERLE. ois. L'un des noms vulgaires du Loriot d'Europe. V. Loriot. (ur..z.) OLINET. bot. phan. L'un des noms donnés par les jardiniers au Ly- clitm, europœum et quelquefois étendu à l'E/œag/ius augustifullus , L. (b.) * OLING. bot. phan. Jussieu pré- sume que le grand Arbre de l'île de Luçon désigné sous ce nom par Ca- mefli appartient à la famille des Gut- tifères. (b.) *OLINIE. Ollnla. bot. phan. Gen- re encore fort imparfaitement connu , établi par Thunberg (i/i Rœm. Arc/i., a , pi. 1) , et qui , selon les uns , se rapproche des Rhamnées, et selon les autres , des Myrsinées. Voici les caractères de ce genre : calice cam- panule, tubuleux à sa base, à cinq ou six dents obtuses ; corolle formée de cinq pétales insérés au calice, li- néaires , lancéolés , munis à leur base interne d'écaillés concaves et alternant avec les dents du calice; OLI étamines au nombre de cinq a six , très-courtes, insérées au calice, et ayant leurs anthères cachées sous les appendices concaves des pétales; l'o- vaire parait libre, surmonté d'un style très-court et d'un stigmate plus épais et à cinq lobes; le fruit est recouvert par le calice; il est à cinq angles, et renferme cinq grai- nes. Une seule espèce , Olinia cy- mosa , Thunbcrg, /oc. c/A , com- pose ce genre ; c'est un petit Ar- buste originaire du cap de Bonne- Espérance , glabre, très-rameux , ayant ses rameaux tétragones, por- tant des feuilles opposées , ovales , et des fleurs blanches disposées en pa- nicules axillaires. (a. R.) OEÏVA. ois. Espèce du genre Pie- Grièche. V. ce mot. (dr..z.) * OLIVAIRE. Olivaria. moll. La seizième famille des Mollusques gas- téropodes pectinibranches de La- trcillefFam. ISatur.du Règn. Anim., p. 198) est nommée ainsi; elle est formée aux dépens de la famille des Enroulées de Lait:arck, et elle con- tient les trois genres Olive, Tarière et Ancillaire. Latrcille caractérise cette famille de la manière suivante : la coquille est cylindrico-ovalaire ou cylindrico-conique, avec la clavicule très-distincte ; l'un dr;s lobes du man- teau recouvre seul la coquille. Cette dernière partie de la phrase caracté- ristique est la seule importante. Elle expliqué pourquoi les Coquilles de cette famille sont toujours lisses, po- lies et brillantes. D'après ce carac- tère , ces Coquilles ne sont pas les seules qui auraient pu entrer dans la famille des Olivâtres. Si nous eu croyons Adanson , son genre Porce- laine (Marginelle, Lamk. ) devrait aussi en faire partie, car l'Animal recouvre aussi sa coquille avec sou manteau dont le lobe droit est ti es— court et le gauche assez long pour couvrir la presque totalité de la co- quille. Un autre genre, que l'on ne peut séparer de celui-là , est le genre Volvaire; ainsi, selon notre manière de penser, si Ion conservait 1> fâ- OLl 170 mille des Olivaircs,on devrait y join- dre les deux genres que nous venons de citer , et pour la rendre plus na- turelle encore, il faudrait y joindre les Porcelaines et les Ovules, cardans ces genres le lobe gauche du man- teau est aussi le plus grand ; alors , en supposant, comme nous le croyons, que le caractère tiré du manteau soit suffisant, il n'y aurait de diflerencc que du plus ou inoins de dévelop- pement de la partie caractérisant ce qui indique toujours des rapports naturels. (d..h.) OLIVAREZ. ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (dr..z.) * OLIVASTRE. bot. phan. 1)0- leasier. V. Oléastre. Svn. à'Elœa- gnus et d'H/ppup/tae dans quelques parties de la France méridionale, (u.) OLIVE, ois. Syn. ancien de la Cannepetière. On a aussi donné ce nom à un Bruant. V. Outarde et Bruant. (dil.z.) OLIVE. OUva. moll. Les Olives, comme le plus grand nombre des Coquilles de la famille des Enroulées, présentent sur leur surface extérieu- re, lisse et polie, les couleurs les plus variées et les plus éclaiantes; cette circonstance pai ticulière les fait beaucoup rechercher ries amateurs qui mettent quelquefois des prix foit élevés à quelques-unes d'entre elles. Ces Coquilles étaient au reste con- nues des anciens; il n'y a presque point d'ouvrages à figures où on n'eu trouve quelques-unes plus ou moins fidèlement représentées. Buonani , Lister, Rumph, d'Argenville , etc., etc., les ont confondues soit avec les Cônes , soit avec les \ ointes, et leur ont donné les noms deRhombe, de Coquille cylindrique, d'Olive, etc. Gualtieri est le premier qui les ait distinguées nettement dans son In- dex Testarum oii elles forment sans aucun mélange le second genre des Coquilles uniloculaircs ; on ne peut reprocher à cet auteur qu'une seule chose, c'est d'y avoir placé la seule es- pèce de Tarière qui lui conuue alors, l?i OU ce qui certes est bien excusable. On se demande pourquoi Linné n'a pas admis le genre de Gualticri , et pour- quoi il a confondu les Olives avec les Volute^, malgré l'ouvrage d'Adan- son lui-même. La giande difficulté que l'on éprouve à distinguer et à caraclériser nettement les diverses espèces d'Olives explique assez bien pourquoi Linné a rapporté presque toutes les espèces à une seule , son P'otuta Oliva ; l'extrême variation des couleurs et aussi un peu de la forme rend compte d'une manière assez plausible de l'opinion de plu- sieurs zoologistes qui ont conservé presque entièrement celle de Linné, puisqu'ils croient pouvoir rappor- ter à un très-petit nombre de types et à titre de variétés presque toutes les espèces de Lamarck. Cette opi- nion ne nous semble pas fondée sur de bonnes observations, elle est exagérée aussi bien que l'opinion contraire qui tendrait à spécifier cha- que variété pour peu qu'elle présen- tât quelque constance. Ici comme partout ailleurs le zoologiste doit conserver cette circonspection et cette prudence nécessaires quand il doit porter un jugement. Comme nous l'avons vu précédemment , Linné rangea les Olives parmi ses Volutes. Bruguière ne l'imita pas, et il eut parfaitement raison ; à l'exemple de Gualticri j il isola complètement ce genre des Cônes et de toute autre Coquille analogue; ce fut entre les Ovules et les Volutes qu'il le plaça. Cuvier et Lamarck , dans leurs pre- miers tsavaux , imitèrent presque complètement Bruguière quant aux rapports qu'ils donnèrent à ce genre. Roissy , dans le Buflbn de Sonnini , n'y changea rien non plus ; elles étaient dès cette époque placées dans leurs rapports naturels ; Lamarck les confirma et les rectifia encore en créant la famille des Enroulées qu'il composa des six genres, Ancillaire , Olive , Tarière , Ovule , Porcelaine et Cône. La famille qui précède cel- le-ci est celle des Columellaires ; elle se termine par le genre Volute, ce OLl qui conserve les rapports indiqués par Linné et par Bruguière. Cette fa- miile des Enroulées fut conservée par Lamarck dans ses autres ouvra- ges ; Cuvier ne l'adopta pas et fit du genre Volute plutôt une famille qu'un genre , dans laquelle il en ras- sembla un grand nombre d'autres à litre de sous-genres ; les Olives sont au nombre de ces sous-genres ainsi c;ue les Columbelles , les Mitres, les Marginelles et les Carcellaires. Fé- russac , en adoptant la famille des Enroulées de Lamarck , l'a rendue plus naturelle encore en en rejetant le genre Cône, et n'est point tombé dans l'erreur de Cuvier ou plutôt de Linné. Blainville composa sa famille des Angistomes à peu près comme Cuvier son genre Volute, c'est-à-dire qu'après les Tarières , les Olives et les Ancillaires, on trouve les Volutes et les Mitres qui sont épidermées , puis les Marginelles , les Porcelaines et les Ovules qui ne le sont pas , par la même raison que les Olives. Nous avons vu à l'article Oiavaire que Latreille avait coupé en deux familles les Enroulées de Lamarck; les Olives se trouvent dans la pre- mière avec les Ancillaires et les Ta- rières, séparées ainsi des Porcelaines et des autres genres très-voisins. L Animal des Olives est resté incon- nu jusqu'à ces derniers temps, et on peut même dire qu'il ne l'est point en- core suffisamment , car d'Argenville dans sa Zoomorphose indique un oper- cule à l'Animal, ce que contredisent les observations de Blainville sur une petite espèce de la Méditerranée dont il possède un individu seule- ment. Blainville a caractérisé ce gen- re de la manière suivante : Animal ovale , involvé ; le manteau assez mince sur les bords et prolongé aux deux angles de l'ouverture bran- chial en une ligule tentaculaire, et en avant par un long tube bran- chial ; pied fort grand, ovale, sub- auriculé et fendu transversalement en avant ; tête petite avec une trompe labiale; tentacules rapprochés et élar- gis à la base, renflés dans leur tierj OLI médian et subulés dans le reste de leur étendue ; yeux très-petits, ex- ternes , sur le sommet du renflement; branchie unique, pectiuiforme ; anus sans tube terminal ; orgatie excita- teur maie i'ort gros ct cxîc-rne. Co- quille subcvliudrique , enroulée , ]i>Se; à spire courte, dont les sutu- res sont canalieulées. Ouverture lon- gitudinale, échancrée à la base. Co- himelle striée obliquement. Les Oli- ves sont , au rapport de plusieurs per- sonnes , des Animaux fort carnas- siers 5 la pèche que l'on en fait à llle-de-Fiance ic prouve, car pour en prendre un grarid nombre il sullit de jeter dartï les fonds où elles abon- dent des lignes amorcées de mor- ceaux de chair : l'Animal s'y atlache, et on peut ainsi le tirer de l'eau. On a long-temps discuté la question de savoir pourquoi les Olives comme les Porcelaines étaient dépourvues de drap marin et présentaient toujours leur surface extérieure polie et bril- lante. Sachant que les Porcelaines devaient leur vernis au contact des lobes du manteau qui se développent sur la coquille, la couvrent plus ou moins complètement et déposent sur elle une couche de matière testacée, on a par une juste comparaison at- tribué aux Olives une semblable or- ganisation. Adanson nous apprend par l'observation directe que les lobes du manteau des Porcelaines sont presque égaux , ce dont on reste con- vaincu par la trace linéaire que leur jonction laisse sur le dos de la co- quille dans le plus grand nombre des espèces. Pour les Olives cette ligne dorsale n'existant jamais , on a cherché à l'expliquer en supposant que le lobe gauche ne dépasse pas la columelle , taudis que le droit se reployant sur le bord droit couvre toute la surface de la coquille ; mais cette explication peut être fausse puisque l'observation directe man- que; on pourrait d'ailleurs faire une comparaison plus simple : les Mar- ginelles , qui sont très-voisines des Olives et des Porcelaines, ont, comme ces genres , une coquille polie par le OLI 17S contact des lobes du manteau qui en- veloppent la coquille presque totale- ment à la manière de celui des Por- celaines , c'est-à-dire que les lobes sont presque égaux ; ils ne laissent cependant sur la coquille aucune trace de leur jonction , pourquoi n'en serait-il pas de même pour les Olives0 D'ailleurs s'il était vrai , comme le pense Blainville , que ce ne fût pas le manteau , mais bien le pied fort grand des Olives qui enveloppât la coquille, toutes ces suppositions de- viendraient nulles ; mais il est peu probable que l'observation confirme jamais l'opinion du savant que nous venons de citer, parce que l'on ne connaît point encore de Mollusques dont le pied soit un organe de sécré- tion et d'enveloppe extérieure; ces fonctions appartiennent essentielle- ment à la peau et à ses appendices fil us ou moins développés; les ana- ogies que nous présentent les Mar- ginelles et les Porcelaines sont trop concluantes pour attribuer aux pieds des Olives une fonction qui serait une unique exception dans tous les Mollusques. Duclos , amateur distingué de con- chyliologie , a réuni des matériaux nombreux pour une monographie des Olives. Son travail , qui n'a point en- core paru , est fait d'après un grand nombre d'observations qui ont con- vaincu de la nécessité de supprimer un certain nombre des espèces des auteurs, qui ne sont que des vaiiélés d'espèces déjà connues dont on n'a- vait pas saisi les rapports , faute d'un nombre suffisant et bien choisi d'in- dividus pour établir les passages. C'était le seul moyen de parvenir à la distinction des véritables espèces, en fixant d'une manière précise les ca- ractères de chacune d'après un grand nombre d'individus et de variétés. Ces variétés étant prises , pour le plus grand nombre, dans les changemens de couleur , et cette coloration étant en général très-variable, il s'ensuit que les caractères spécifiques devrout être pris de la forme , ce qui, certai- nement, les perfectionnera. Duclos a i?6 OU partage les Olives en quatre scellons. Nous les adoptons à l'exemple de Blainville , et nous allons en donner quelques exemples. f Espèces dont le pli columellaiie est en forme de torsade; les Oliv.es AXCILLOÏDES. Olive Kiatuxe, Oliva Hiatula , Lamk. , Ami. du Mus. T. xvx , p. 525 , n 5a ; P'oluta Hiatula , L. , Gmel. , p. 5442, n. 20; Yjigaron, Adans., Voy.au Sénég. , pi. 4, fig. 7 ; Encyclop. , pi. 568, fig. 5 , a , h; Oliva plicariaifussilis), Lamk., Ann. du Mus. T. xvi , p. 527 , n. 2 ; ibid., Anim. sans vert. T. vu, p. 459, n- 2 ; Oliva plicaria , Bast. , Me'm. Géol. sur les euv. de Bordeaux , p. 4i , n. 1 , pi. 2 , fig. 9. Par la synonymie que nous venons d'établir, il est fa- cile de voir que nous regardons les deux espèces deLamarck comme ab- solument identiques. Wous ne trou- vons entre elles d'autres différences que dans l'état vivant ou fossile oii elles se trouvent. D'après Gmel in , cette Coquille se rencontrerait sur les côtes d'bspagne ; d'après Adanson au Sénégal; d'après Lamarck dans l'o- céan Ainéiicain austral; Desmoulins de Bordeaux nous l'a envoyée prove- nant du canal Mozambique. Dax et Bordeaux sont les seules localités où on la trouve fossile. ff Espèces cylindiacées , à spire fort pointue, avec des plis columel- laires nombreux et occupant presque tout le bord gauebe; les Olives cy- LINDROÏDES. Olive subulée, Oliva subulata , Lamk., Ann. du Mus. T. xvi , p. 524, n. 4g; ibid. , Anim. sans vert. T. vu , p. 454 , n. 49 ; Martini , Con- chyl. Cab. T. n,tab. 5o , fig. 54g, f)rJo ; Encyclop. , p|. 568 , fig. 6 , a, b. Celle-ci vient de l'océan Indien et de Java. Elle est étroite, pointue; la spire , assez longue , est marquée près du canal de la suture d'un rang de taches brunâtres , irrégulières ; toute la Coquille est d'un gris blancbàtre ou plombé, excepté à la base où se OLI voit une large zônelégèrement fauve. Cette section des Olives contient un assez grand nombre d'espèces qui toutes se reconnaissent à leur forme élancée. C'est ainsi que doivent s'y ranger les Oliva acuminata , Lamk. , Anim. sans vert. T. vu , p. 454, n. 48; Martini, Concbyl. Cab. T. n , tab. 5o, fig. 55 1, 552, 553; Encycl., pi. 568 , fig. 5; Oliva zonalis , Lamk., Anim. sans vert. T. vu , p. 45g , n. 61 ; ibid. , Ann. du Mus. T. xvi, p. 327, n. 58; Oliva co/toidalis , Lamk., Anim. sans vert. T. vu, p. 45- . n. 57; Volutajaspidca ,Gmel. , p. 5442, n. 21 ; Martini, Concb. Cab. T. n, tab. 5o, fig. 556; Lister, Concb., tab. 725 , fig. 1 5 ; Oliva clavula [fossilis), Lamk., Anim. sans vert. T. vu , p. 44o , n. 5 ; Bast. , Mém. Géol. sur les envir. de Bordeaux , p. 42 , pi. 2 , fig. 7; Sow., the Gênera, n. 5. •Nous possédons une espèce vi- vante que nous avons trouvée parmi des Coquilles d'Afrique, qui a beau- coup d'analogie avec celle-ci , quoi- que cette analogie ne soit pas parfaite. On la trouve à Dax , à Bordeaux et dans lesfaluns de la ïouraine. tff Espèces globuleuses , ventrues, à spire courte; le bord columellaiie strié seulement jusqu'à moitié ; les Olives glaxdiformes. Olive Porphtre, Oliva Porp/iy- ria , Lamk. , Ann. du Mus. T. xvi, p. 509 , n. 1 ; ibid. , Anim. sans vert. T. vu , p. 4i8 , n. 1 ; Voluta Porphy- ria, L. , Gmel., p. 5458, n. 16; Martini , Concb. Cab. T. 11 , tab. 46, fig. 485, 486, et tab. 47 , fig. 498 ; Encycl. , pi. 56 1 ,fig. 4 ,a ,b. Grande et beiïe Coquille assez commune au- jourd'hui dans les collections. Elle est, de toutes les Olives, celle qui acquiert le plus grand volume. Sur un fond couleur de chair obscure, quelquefois roussâtre, elle est ornée de lignes brunes plus ou moins rap- prochées , fines et fortement anguleu- ses. La zone de la base est violâtre ainsi que la callosité décurrenle au- tour du canal de la spire. Cette Co- quille vient des côtes du Brésil et des OLl mers de l'Amérique méridionale. Cette section des Olives est de tontes In plus nombreuse en espèces ; l'exem- ple que nous venons de citer suffit pour qu'on puisse facilement y rap- porter les espèces analogues. fttt Espèces qui ont la spire mu- cronée et dont le canal s'oblitère vers le commencement du dernier tour; les Olives volutelles. Olive du Brésil, Oliva brasilia- na , Lamk. , Ann. du Mus. T. xvi , p. 3»a, n. 45; ibicl. , Anim. sans vert. T. vu, p. 455, n. 45 ; Chemn. , Conchyl. Cah. ï. xvi, tab. 147 , lig. J 567 , i56S. Cette espèce est fort re- marquable par sa forme qui s'éloigne un peli de celle des autres Olives pour se rapprocher des Volutes ; elle est ventrue, surtout vers la spire qui est courte; le canal de la suture est oblitéré , excepté sur le dernier tour. Cela établit une transition avec les Ancillaires; la columelle est légère- ment tordue, et elle ne présente qu'un ou deux gros plis à peu près comme dans les \ ointes. Cette espèce, ainsi que quelques autres très-voi- sines, établissent le passage aux Vo- lutes et indiquent les rapports de ces deux genres. D'autres espèces , comme 1 Oliua corneola , montrent également un rapport bien sensible avec plu- sieurs espèces de Marginelles , et peut-être , par la suite, trouvera-ton une série de passages entre ces deux genres comme avec ceux que nous avons déjà cités. (i>..h.) OLIVE, bot. phan. Le fruit de l'Olivier. V. ce mot. (s.) OLTVrTiNERZ et OLIVENITE. MIN. Syn. du Cuivre arséniaté en octaèdres aigus dont la couleur est le vert d'olive. (g. del.) OL1VERIE. O/ireria. bot. tu an*. Et nou Olivieia. Genre de la famille des Ombcllifères et de la Pentandrie Digynie, L., établi par Ventenat (Jardin de Cels , p. et t. 21) qui la ainsi caractérisé : calice à cinq dents; pétales divisés presque jus- tome xii. OLI 177 qu'à leur base en deux lobes ondu- lés et réfléchis; cinq étamines à fi- lets caches dans l'excavation des pé- tales pendant l'estivation , puis libres et saillans bois de la Heur; ovaire surmonté de deux styles dressés, ler- minéspardes stigmates en tète; fruit obové , hérissé, divisible en deux akènes convexes et à cinq côtes sur le côté externe, plans et à un seul sil- lon sur le côté de la commissure. Les fleurs sont disposées en ombelles sim- ples entourées chacune d'un in vol U- cre à plusieurs folioles diodes, cunéi- formes, divisé à leur sommet en trois dents, plus longues que les fleurs. Ces ombelles sont portées sur des pé- doncules qui naissent au sommet des ramifications de la tige, tantôt simples tantôt au nombre de deux, trois et quatre, insérées au même point; c'est ce qui les a fait considérer par l'au- teur du genre comme formant une ombelle générale composée d'un petit nombre de rayons, et ce qui a fait donner le nom d'ombellules à chacune des inflorescences que nous avons désignées ici sous celui d'om- belles. A la base de l'ombelle générale est une sorte d'involucre composé de feuilles à peu près semblables à celles de la tige. Ce génie a été placé par Sprengel dans sa tribu des Caucali- dées. Il ne renferme qu'une seule es- pèce décrite et figurée par Ventenat ( lue. cit.) sous le nom à'Oliveria Je- cumbens. C'est une Plante herbacée annuelle, dont la racine est pivo- tante , portant de nombreuses ti- ges , glabres , striées, noueuses, tom- bantes, rameuses, garnies de feuilles alternes, pétiolées, ayant une odeur de thym lorsqu'on les froisse; les in- férieures bipinnatifides, les supérieu- res moins profondément découpées. Les fleurs sont blanchâtres avec une légère teinte purpurine. Cette Om- bellifère croît aux environs de Bag- dad , d'oii Bruguière et Olivier en ont rapporté des graines qui ont levé dans le Jardin de Cels , a Paris , et qui ont produit les iudividus sur lesquels Ventenat a fait sa descrip- tion. (G..N.J i7« 0L[ * OLI VERT. ois. Espèce du genre Sylvie. P. ce mot. (or..z.) OLIVES PÉTRIFIÉES, ècuin. Quelques anciens oryetographes ont désigné ainsi des épines fossiles d'E- chinodermes appartenant probable- ment au genre Cidaritede Lamarck. (E. D..L.y OLIVET. ois. Espèce du genre Tangara. V. ce mot. (dr..z.) OLIVETIER. moll. Le Mollusque qui habite les Coquilles du genre Olive. V. ce mot. (b.) OLIVETIER. bot. fhan. L'un des noms fiançais du génie Elœoden- drou. V. ce mot. (a. r.) OLIVETTE, ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (b.) OLIVIE. Olivia, folyp. Berto- loni {Decas. ni , p. 117) a désigné sous ce nom générique une produc- tion marine organisée et vivante, qu'il regarde comme végétale , et que la plupart des auteurs modernes consi- dèrent comme un Polypier de l'ordre des Corallinées. C'est Y Acetabularia intégra de Lamouroux, le Tubularia acetabulum de Linné et de Gmelin , le Corallina androsace de Pallas,l'y/- cetabulum mediterraneurn de La- marck, etc., que Bertoloni a nom- mé ainsi et dédié à l'auteur de la Zoo- logie adriatique, GiuseppeOlivi. Les naturalistes sont partagés d'opinion sur la nature des Coiallines , et cette grande question nous paraissait loin d'être résolue , lorsque Delile , pro- fesseur de botanique à l'école de Montpellier , lut à l'Académie des Sciences , en 1826, un Mémoire fort intéressant ou il établit la nature vé- gétale de l'Acétabulaire. V. ce mot. (e. n..E.) OLIVIER. Olea. bot. fhan. Genre de la famille des Jasminées et de la Diandrie Monogynie, L. , composé d'un assez grand nombre d'espèces qui croissent dans les diverses contrées chaudes du globe. Ce sont en général des Arbres assez élevés ou des Arbris- seaux , ornés en toutes saisons de feuilles simples, opposées , coriaces, OLI entières ou dentées, sans stipules; de fleurs blanches , petites, disposées en grappes rameuses terminales ou axillaires. Le calice est très-petit, tur- biné, à quatre dents; la corolle mo- nopétale, régulière, subcampanulée, dont le tube est courl ; le limbe con- cave, à quatre divisions ovales; les élamines sont au nombre de deux; l'ovaire est libre, ovoïde, à deux loges, contenant chacune deux ovules insé- rés à l'angle interne de la loge. Le style, qui naît du sommet de l'ovaire est, inclus , simple , terminé par un stigmate épais et bilobé. Le fruit est une drupe de forme variée , ayant son péricarpe charnu, et contenant un noyau uuiloculairc monosperme. Selon la remarque de Rob. Brown , il faudrait réunir à ce genre le F/iylli- rea , qui n'en diffère absolument que par la consistance cartilagineuse et non osseuse de son noyau , sur l'un des côtés duquel on trouve dans son épaisseur une fente qui annonce la place de la seconde loge qui est avor- tée. La graine est renversée, réticulée à sa surface; elle renferme sous son tégument, qui est assez mince, une amande composée d'un endosperme corné , contenant dans son intérieur un gros embryon renversé comme la graine , ayant sa radicule conique obtuse, ses cotylédons très-grands, obtus et médiocrement épais. Parmi toutes les espèces de ce genre , il n'en est pas de plus inté- ressante et de plus importante à la fois, que l'Olivier proprement dit, ou Olivier d'Europe, Olea europœa , L. , Rich., Bot. Méd., 1, p. 3o5. C'est un Arbre originaire des contrées mé- ridionales de l'Europe et de l'Asie- Mineure. Dans nos départemens mé- ridionaux , il ne s'élève guère au-delà de vingt-cinq à trente pieds au plus ; mais en Italie , en Orient, en Grèce, il peut acquérir jusqu'à quarante- cinq à cinquante pieds d'éléva- tion , sur un diamètre de cinq à six pieds. Le tronc généralement peu élevé , très-inégal , se divise en branches nombreuses et très-fortes, dressées. Les feuilles sont opposées , OLI lancéolées, étroites, aiguës, con- vexes en dessus et à bords rabat- tus, entières, d'un vert terne à leur face supérieure, qui est très-glabre , blanchâtres et comme argentées eu dessous par de petites écailles min- ces , peltées et ciliées sur les bords. Les fleurs sont petites, de la gran- deur de celles du Troëne , dispo- sées en petites grappes axillaires , ac- compagnées de bractées squammi- f'ormes, oblongues. Les fruits sont des drupes charnus, ellipsoïdes, al- longés, d'environ un pouce de lon- gueur, verts , blanchâtres ou viola- cés à l'extérieur, selon les variétés, etcouleuaut un noyau réticulé, extrê- mement dur, à une seule loge et à une seule graine. Mais , en général , il y a dans une grappe un grand nombre de fleurs stériles, qui sont beaucoup plus petites ; eu sorte qu'il est rare qu'une grappe qui se com- pose souvent de plus de trente fleurs , offre plus de deux à trois fruits qui parviennent à leur maturité. Symbole de la paix, l'Olivier, con- sacré à Minerve, était chez les Grecs l'objet d'une sorte de culte. Il était défendu , sous des peines très-sévères , de détruire les plantations de cet Arbre. Des magistrats étaient prépo- sés à leur conservation , et chaque particulier pouvait en abattre seule- ment deux ou trois dans une année. Encore leur bois ne pouvait-il être employé qu'à de nobles usages. Celui qui était surpris coupant un Olivier dans un bois consacré à Minerve , était puni du bannissement. On sait que les envoyés d'un peuple chargés d'aller demander la paix ou une sim- ple suspension d'armes , devaient se présenter portant à la main un ra- meau d'Olivier. Dans cet état, ils avaient en quelque sorte un caractère sacré que toutes les nations policées savaient reconnaître et respecter. A voir la profusion avec laquelle l'Olivier est cultivé dans les pro- vinces méridionales de l'Europe, en Italie , en Espagne et dans le midi de la Fiance , ou le croirait indigène de ces contrées. Cependant il paraît que OLI 179 la patrie primitive de cet Arbre est l' Asie-Mineure et les côtes de l'Afri- que baignées par la Méditerranée; mais son introduction en Europe re- monte à une époque si éloignée , qu'elle se perd dans l'obscurité des temps anciens. Aujourd'hui cet Ar- bre vient sans culture dans les régions que nous venons de citer , à cause des graines qui se répandent dans les campagnes et qui s'y développent. L'Olivier se cultive en abondance en France dans les déparlemens des Bouches-du-Rhône, du Var, de l'Hé- rault, du Gard , de Yaucluse, etc.; mais il ne peut fructifier et se déve- lopper en pleine terre au nord d'une ligne qui , parlant de la base des Py- rénées entre Nu bonne et Baguères deLuchou, traverse obliquement le midi de la France de l'ouest à l'est, et s'étend jusqu'aux pieds des Alpes , à la hauteur à peu près du petit Saint- Bernard. Toute la partie du bassin de la Méditerranée placée au midi de cette ligne , porte en France le nom de Région des Oliviers. Au-delà de cette ligne , qui présente quelques anfractuosités , quand elle rencontre des vallées bien exposées , ces Aibres ne peuvent être cultivés eu pleine terre avec avantage. Ils craignent le froid quand il dure quelques jours, et il y a peu d'années qu'un grand nombre des Oliviers de la Provence et du Languedoc ont été presque détruits par uu froid de neuf à dix degrés, qui n'a cependant duré que quelques jours. Dans le nouveau Dic- tionnaire d'Agriculture, on trouve, à l'article Olivier, qu'autrefois ces Arbres se cui avaient à une plus grande distance de la Méditerranée , et jusqu'aux environs de Valence, dans le département de la Drônie, mais qu'aujourd'hui on n'en voit plus même aux environs d'Avignon, et que ceux de la plaine d'Aix sont si souvent maltraités par le froid, que beaucoup de propriétaires commen- cent à les faire arracher pour les rem- placer par des Amandiers. Nous pou- vons assurer que ces faits sont tout- à-fait inexacts. Dans un voyage que 12* 180 OLI nous avons fait clans les provinces méridionales tie la France en 1818 , nous avons vu que la culture des Oli- viers en grand commence un peu au-delà de Monlélimart ; qu'entre Orange et Avignon , elle est générale, et qu'enfin dans les enviions d'Aix et de Marseille , les propriétaires ne songent pas aujourd'hui du moins à changer la culture de l'Olivier contre celle de l'Amandier. Quoique plus méridionale que la Provence , une grande partie de l'Espagne n'admet pas la culture de l'Olivier. Selon les observations de notre confrère Bory de Saint- Viencent dans son Résumé de géographie de la péninsule Ibé- rique , cet Arbre n'est un objet de rapport qu'au-delà de la ligne obli- que qui , a partir du point où. la ligne des Oliviers cesse chez nous vers les frontières de Catalogne , se dirige vers le Portugal supérieur. Dans les Asturies, et généralement sur le ver- sant Boréal, les Oliviers gèlent par- tout , et l'on n'en trouve de sauvages, appelés Jzebuches, qu'en Andalousie , qui, toujours d'après le savant que nous venons de citer, fit originaire- ment partie des régions Barbares- ques , ce qui confirme ce que nous venons de dire sur l'origine africaine de l'Olivier. Le plan de cet ouvrage ne nous permet pas d'entrer dans des détails sur les nombreuses variétés qu'a su- bies l'Olivier depuis le temps im- mémorial qu'il est cultivé. Ces va- riétés tiennent, soit à la grosseur, à la forme du fruit, à sa couleur, ù sa disposition sur les rameaux , et enfin à l'époque eu il mûrit. 11 est d'autant plus difficile de rien présenter de précis et de général sur cette pai tie de l'histoire de l'O- livier, que les noms par lesquels on désigne ces variétés, n'étant pas les mêmes dans toutes les provinces ou on cultive cet Arbre, ne sont que des noms locaux, qui souvenj ne se- 1 aient pas compris d'une province à une autre. Ou a remarqué en général que , dans le midi de la France, les Oli- OLI viers donnaient alternativement une bonne et une mauvaise récolte, et cela d'une manière constante. Ce fait a été l'objet de beaucoup de con- jectures pour l'expliquer. Ainsi , les uns ont dit que cela provenait de la manière dont se fait la récolle des Olives. En les abattant à coups de gaule, quand elles sont très abon- dantes, ou fatigue beaucoup les Ar- bres, et on détruit les jeunes bour- geons de l'année prochaine. Mais cette explication n'est point admissi- ble; car une semblable différence dans le produit de la récolte se remarque également dans toutes les contiées où l'on recueille les Olives à la main. D'autres ont admis avec plus de vrai- semblance, que les années très-pro- duclives épuisent en quelque sorte les Arbres, et que les fruits, pour mû- rir, détournent une partie des sucs nécessaires au développement des jeunes bourgeons, et qu'ainsi la ré- colte suivante doit être moins pro- ductive. Il est assez difficile de déterminer l'époque précise de la maturité des Olives, parce que ectie époque varie suivant les localités; mais on peut dire d'une manière générale , que dans les déparlcmens méridionaux de la France, la maluiilé arrive dans le courant du mois de novem- bre, un peu plus tôt ou un peu plus tard , selon l'exposition des contrées. 11 est essentiel de remarquer que l'huile est d'autant plus abondante dans la chair de l'Olive, qu'elle est plus mûre, et ce dernier état est an- noncé par la couleur noirâtre que prend le fruit ; mais l'huile est d'au- tant plus fine , qu'on attend moins de temps après le moment de la véri- table maturité. Ainsi, il ne faut pas , quand on tient à avoir de l'huile fine , mais en moins grande quan- tité, attendre que les Olives aient changé de couleur. Les cultivateurs savent parfaitement saisir cette épo- que.Il résulté de-là, i°qu'il faut cueil- lir les Olives un peu avant leur ma- turité, quand on veut se procurer de l'huile fine et conservant le goût de OLl fruit; 2° qu'on peut laisser écouler un mois depuis celle première cueil- ietle pour faire de l'huile ordinaire; 3° et qu'enfin on peut encore retar- der pour les huiles communes des- tinées à la fabrication du savon et autres emplois dans les arts. La recolle des Olives , ainsi que nous l'avons déjà indiqué , se fait de deux manières; tantôt on les ahat à coups de gaule , tantôt on les cueille à la main. Nous avons déjà dit que ce dernier procédé était de beaucoup f Préférable , parce qu'il ménageait et aissait intacts les bourgeons qui doi- vent se développer l'année suivante. On doit choisir un beau jour pour la récolte des Olives, comme au reste pourcellede tousJesfi uits. Les Olives cueillies doivent être rentrées dans des lieux abrités des intempéries de l'air et des ravagesdes Animaux; on les y amoncelé et on les y laisse pendant quelque temps , pour qu'elles s'y ferfectionnent avant d'en exprimer huile. Ce retard est nécessaire pour que les fruits perdent une partie de leur eau de végétation, et que leur mucilage se change en huile ; mais il ne faut pas qu'il soit par trop pro- longé; car alors les Olives s'échauf- fent, fermentent; leur huile se ran- cit, devient acre, désagréable, et même finit par beaucoup diminuer. L'huile est ensuite extraite par le moyen de moulins dont la construc- tion varie suivant les pays. Arrivée à sa maturité complète, l'Olive contient quatre sortes d'huile ; i° celle de la pellicule, qui est ren- fermée dans de petites vésicules glo- buleuses ; elle paraît contenir un peu d'un principe résineux ; et quoique analogue à celle de la chair , elle est moins douce et moins agréable ; 2Q l'huile de la chair qui est la plus abondante , renfermée dans des vési- cules irrégulières , rapprochées les unes des autres ; 5° celle de la partie osseuse , qui est peu abondante et mêlée de mucilage ; 4e enfin , celle de l'amande , qui est jaunâtre , assez abondante, légèrement acre, et d'une nature particulière. OLl «Si Au moment où l'on fait la récolte des Olives, ces fruits ont une saveur excessivement âpre et désagréable , qu'ils doivent à l'eau de végétation contenue entre les vésicules pleines d'huile. L'huile d'Olives est la med- leuie et la plus recherchée de tontes les huiles pour les usages de la table et de l'éclairage. C'est elle aussi que l'on emploie plus spécialement pour les préparations médicamenteuses, telles que les linimens cl les embroca- tious. L'huile d'Olive-; bien prépa- rée est d'un jaune verdâtre , d'une saveur douce , avec ou sans goût de fruit, suivant le mode de prépara- tion ; d'une odeur agréable; elle se fige et se congèle à une température de cinq à huit degrés pu-dessous de zéro; elle se saponifie ti es -facile- ment , et sert à la préparation des cérats, emplâtres et huiles compo- sées pharmaceutiques ; très-souvent on la falsifie avec l'huile de Pavot ou d'Oiiillette. On reconnaît cette fal- sification, en ce que l'huile mousse par l'agitation ; elle ne se solidifie pas entièrement par un mélange de pernitrate acide de Mercure , qui iaisse liquides les huiles de graines. Selon Biacounot de Nancy, l'huile d'Olives se compose de vingt-huit parlies de Stéarine et de soixante- douze d'Elaïne. Les Olives , lors- qu'elles ont été conservées pendant quelque temps dans de l'eau salée, perdent leur saveur acre et en ac- quièrent une très -agréable. C'est dans cet état qu'on les conserve et qu'on les sert sur nos tables comme hors-d'eeuvre. En Italie , on les laisse sécher sur l'Arbre, ou on les passe au four, et on les conserve dans cei. état. On en mange beaucoup dans ce pays , ainsi préparées. Les feuilles de l'Olivier ont une saveur très-âpre et contiennent une grande proportion de Tannin et d'Acide gallique. Aussi les emploie-ton dans quelques con- trées au tannage et à la préparation des cuirs. Le docteur Bidot, médecin de l'hôpital militaire de Longwi , les a récemment proposées comme un des meilleurs succédanées indigènes du 182 OLl Quinquina dans, le traitement des fièvres intermittentes. Quelques es- sais faits à l'hôpital de la Charité à Paris , ont prouvé que ces feuilles n'étaient pas sans quelque action contre les fièvres périodiques; mais cependant ce médicament est loin d'avoir l'efficacité qu'on a voulu lui attribuer. Il découle de l'Olivier , surtout à l'état sauvage et dans les régions méridionales, une gomme -résine d'un brun rougeâlre, en larmes ir- régulières plus ou moins volumi- neuses, offrant des points plus clairs, de manière à ressembler au Ben- join amygdaloïde ; sa cassure est résineuse , conchoïde , d'un aspect gras; projetée sur des charbons ar- 8) deux espères sous lis noms d'Ol/nedia aspcra et levis. Ce sont des Arbies à suc laiteux, à feuilles simples et aliernes, qui croissent dans les forêts du Pérou. (g..n.) * OLOPEÏALUM. bot. piian. r. MoNSONIE. * OLOPHORES. rois. (Duméril.) Pr. ABDOMINAUX. OLOPONG. bept. oni. Les natu- ralistes ne connaissent pas encore la grande Vipère des Philippines dé- signée sous ce nom de pays par di- vers voyageurs. fu.J OLOPi.. ois. Nom spécifique du Cygne domestique. F~. Canakd. (b.) OLOTOTOLT. ois. Hernandcz mentionne sous ce nom de pays un joli Oiseau un peu plus grand que le Merle , qui est bleu d'azur avec le cou varié de blanc et de rouge. Il ha- bite les lieux monlueux du Mexique ; on ne sait à quel genre le rapporter. (B.) OLUS. eot. niAN. Ce mot latin, qui signifie proprement Herbage, est entré dans la composition du nom de plusieurs Plantes chez les anciens botanistes et répond exacte- ment à Brèdes ( V. ce mot). De-là on a appelé des Plantes potagères : Olus album, la Mâche. Oeus astrum , le Maceron com- mun. Olus auf.eum , le Bon-Henri. Oeus iiispanicum , l'Epinard. Olus judaicum, la Coièle. Oeus sanguinis , l'Igname, etc. (B.) OLYNTHOLITHE. min. Fischer nomme ainsi le Grenat granulaire dont il fait une espèce. (g. del.) * OLYPtACÉES ou OLYRÉES. Olyraceœ. bot. piian. Nom de la neu- vième section établie par Kunth dans les Graminées. V. ce mot. (a.k.) OLY OLYRE. Olyra. bot. phan. Genre de la famille des Graminées, appar- tenant à la section des Olvracécs de Kunth, et offrant pour caractères : des épillets uni. flores , uni-exués , maies et femelles, réunis dans une même pa meule. Les épillets mâles ont une lépieène composée de deux écailles, joint de glume et trois étamines; les épillets femelles, qui sont souvent hermaphrodites , ont iiiie lépieène composée de deux écail- les membraneuses, striées; l'exté- rieure, plus grande, se termine par une très-longue pointe; nne glume de deux paillettes coiiaces luisantes, plus courtes que la lépieène. Le fruit est une cariopse recouverte par les deux paillettes de la glume, qui se soudent entre elles et semblent for- mer le péricarpe. Ou compte un seul style , teiminé par deux stigmates pi u me ux. Ce genre, qu'Adanson nommait Mapira, se compose d'un petit nom- bre d'espèces. Ce sont des Graminées généralement vivaces , croissant dans les diverses parties de l'Amérique mé- ridionale, car il est très-probable qne V Olyra orienlalis de Loureiro appartient à quelqu'autre genre. Les Olyres ont de larges feuilles entières , striées, des fleurs assez grandes dis- posées en une panicule simple et ter- minale. L'espèce la plus commune est YOlyralatifulia, L. ; Lamk. , 111., t . 7 5 1 , f . î. Cette espèce croît sur le continent de l'Amérique méridio- nale, et dans plusieurs des Antilles. Ses tiges, hautes souvent de plusieurs pieds , sont fermes et comme ligneu- ses , glabres; ses feuilles sont ovales, lancéolées , aiguës , d'une largeur re- marquable pour une Graminée. Les fleurs, assez grandes, forment une panicule simple, dressée et terminale, composée de fleurs mâles et de fleurs hermaphrodites. Indépendamment de cette espèce , la première connue , Swarlz en a décrit deux autres , ori- ginaires delà Jamaïque, l'une sous Je nom d' Olyra paniculala , et l'autre sous celui â! Olyra paacijlura. Cette dernière , que Lamarck a décrite sous OMA le nom d'OIyra axillaris , forme le genre Lilachnc de bcauvois. \V*. Li- tactine.) Le professeur Kunth ( la Humb. Nou, Gen. ) en a fait con- naître cinq espèces nouvelles recueil- lies par Huinboldt et Bonpland eu Amérique. (a. r ) OMAID. bot. pu an. Le genre formé sous ce nom , par Adanson , pour XArum triphyllum , L. , n'a pas été adopté. (u.) * OMALANTHUS. bot. piian. Nous avons établi , dans la famille des Euphorbiacécs , ce genre, voisin des Stiltingia et Sapium , dont il se rap- proclie en plusieurs points et s'éloi- gne en quelques autres. Ses caractères sont les suivans : fleurs monoïques; calice composé de deux sépales échaii- crés à leur base, et munis d'une glande , caducs dans la fleur femelle ; fleurs nivales : six ou dix élamines à filets courts et aplatis qui se soudent en partie entre eux; anthères adnées, externes ; (leurs femelles : style bi- fi.le ; deux stigmates gl.mduleux , bi- lobés à leur sommet ainsi qu'à leur base, et qui semblent appliqués sur la face externe des deux divisions du style ; ovaire oblong , à deux loges contenant chacune un ovule unique , et qui devient une capsule à deux valves. Ce genre renferme deux es- pèces jusqu'ici inédites, originaires , l'une de Java et des Philippines , l'au- tre de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des Arbrisseaux à feuilles alternes, entières, glabres, portées sur de longs pétioles munis de glandes;, leur sommet. Les fleurs forment des épis terminaux sur lesquels les maies se ramassent en petits pelotons serrés , accompagnés d'une bradée biglan- duleuse ; les femelles solitaires , mu- nies d'une bractée semblable et por- tées sur un pédoncule plus long, sont tantôt sur le même épi que les mâles au-dessous d'elles, tantôt sur un épi différent. V . Adr. de Jussieu , Euphorb. , p. 5o , tab. 16 , n. 55. (A. D.J.) * OMALE. ins. Genre d'Hymé- noptères établi par Jurine et que La- OMA i8f» treille avait déjà nommé Bélhile. (G.) OMAL1E. Ornolium. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Penlamères , famille des Braché- lytres , tribu des Aplatis , établi par Giavenhorst aux dépens du genre Stap/tyli/u/s de Fabricius, et ayavt pour caractères : palpes courts, fili- formes , peu avancés ; les maxillai- res composés de quatre ai ticles et les labiaux de trois; mandibules arquées, pointues, simples; antennes insérées devant les yeux, sous un rebord, de la longueur de la tète et du corselet , grossissant insensiblement vers leur extrémité , avec le premier article un peu allongé et renflé. Tête entière- ment dégagée; labre entier. Corselet transverse , rebordé latéralement; élytres plus longues que lui ; pâtes simples ou à peine épineuses. Ce gen- re se distingue des Oxylèles qui en sont les plus voisins par les tarses qui ne se replient pas dans une rai- nure de la jambe, comme cela a lieu chez les Ox\tèles; les Protéines en sont distingués par leurs palpes en alêne ; enfin ies Lestèves et les Aléo- chares en sont séparées par des ca- ractères tirés de la forme des anten- nes et de leur insertion. Les Omalies sont en général de très-petite taille ; leurs mœurs sont à peu près les mê- mes que celles des Staphylins; on les trouve dans les Mousses et surtout dans les fleurs; quelques espèces vi- vent dans les bouses , d'autres fré- quentent les Agarics en décomposi- tion. Olivier a décrit vingt-sept es- pèces de ce genre qu'il partage en deux familles ainsi qu'il suit : f Elytres à peine plus longues que le corselet. Omai.ie plane , Omalium planum, Gravenh., Latr. , Oliv.; Staphylinus planus , Payk., Faun. Saec, t. 5, p. 4o3 , n° 48. Longue de près d'une li- gne, plane, noirâtre, luisante; an- tennes , élytres et pates pâles ; corse- let avec trois impressions peu mar- quées. Cette espèce est très-commune dans toute l'Europe. i86 OMA ff Elytres une lois plus longues que le corselet. Omalie rivulaire , Omalium ri- vulare , Latr., Gen. trust, et Ins., Grav. ; Stapkiiuius rivularis , Oliv. , Entom. T. nt, n" 42, 49, t. 3, fig. 27, a, b, Pa\k. Longue de près d'une ligne et demie; noire, lui- sante; élytres noirâtres; corselet sil- lonné. Celte espèce habite sur les fleurs , sur les Plantes graminées , sur les Bolets , les excrémens humains et les bouses. Elle est très-commune dans toute l'Europe. (g.) OMALISE. Omalisus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille des Serri- cornes, tribu des Lampyrides, établi par Geoffroy et adopté par tous les entomologistes , avec ces caractères : dernier article des palpes maxillaires tronqué ; tête en grande partie décou- verte; second et troisième articles des antennes très-courts; yeux écartés, à peu près de la même grosseur dans les deux sexes; angles postérieurs du corselet prolongés et très-pointus ; élytres plus fermes que dans les au- tres Malacodermes. Ce genre ressem- ble beaucoup aux Lycus, mais il en est bien distingué par sa bouche qui n'avance pas en forme de museau et par les antennes qui, dans les Lycus, sont très-comprimées , plus ou moins en scie , avec le troisième article semblable aux suivans. Les Lampy- res se distinguent des Omalises par leur corselet demi-circulaire , ca- chant la tête , et par leurs palpes maxillaires terminés par un article aigu. La tête des Omalises est un peu plus étroite que le corselet; les yeux sont arrondis etsaillans ; les antennes sont filiformes, rapprochées à leur bise, plus longues que le corselet , et composées de onze articles , dont le premier est un peu renflé , le se- cond et le troisième petits et arron- dis , et les autres cylindriques ; la lè- vre supérieure est petite , cornée , ar- rondie et légèrement ciliée ; les man- dibules sont cornées, assez longues , minces , très-arquées , simples , et OMA terminées en pointe aiguë, les mâ- choires sont cornées à leur base, simples , membraneuses et arrondies à leur extrémité; leurs palpes sont plus longs que les labiaux , presque en masse , et composés de quatre ar- ticles dont le premier est très-petit, à peine apparent, les autres coni- ques , et le dernier ovale et gros ; la lèvre inférieure est cornée et échan- crée , elle porte deux palpes courts , filiformes , et composés de trois arti- cles ; le corselet est déprimé , un peu reboi dé , presque carré , un peu plus étroit que les élytres , et terminé pos- térieurement de chaque côté en poin- te aiguë. Les élytres sont dures , un peu déprimées , et de la grandeur de J'abdomen; elles cachent deux ailes membraneuses, repliées; les pâtes sont de longueur moyenne , avec des tarses filiformes , terminés par deux ongles crochus. Les Omalises se trou- vent dans les lieux secs , sur les Herbes et sur les jeunes Charmes. Celle que l'on trouve aux environs de Paris se plaît dans les prairies, près des bois ou dans les clairières entourées d'Arbres. Son vol est léger lorsque le temps est chaud et sec; cependant elle fait peu d'usage de ses ailes. Comme beaucoup d'autres Insectes dépourvus de défenses , elle se laisse tomber , en contrefaisant la morte , quand on approche pour la prendre. Sa larve et ses métamorphoses sont encore inconnues. Ce genre se com- pose de trois espèces, toutes propres à l'Europe. La plus commune et celle qui a servi à Geoffroy pour éta- blir le genre , est : L'Omalise suturale , Omalisus suturalis, Fabr. , Oliv. , Latr. ; Oma- lisus Fontisbellaquœi. , Fourcroy ; l'O- malisc, Geoffroy, Ins. Paris, T. 1, p. 180 , n. 1 , pi. 2 , fig. 9. Longue de deux lignes et demie ; corps déprimé ; antennes noires, un peu velues , de la longueur de la moitié du corps ; corselet noir; élytres d'un rouge obs- cur, avec la suture noire beaucoup plus large à la base qu'à l'extrémité ; dessous du corps et pâtes noirs. Elle se trouve dans toute la France , mais OMA surtout dans le nord. Elle est assez commune aux environs de Paris, lîo- nelli en a découvert une espèce toute noire dans les^lpes; enfin Dejean en a trouvé uneftutre en Dalmatie. (g.) OMALOCARPUS. bot. phan. De Candolle ( Syst. Veget. Nat. T. i, p. 21 a) donne ce nom à l'une des six sections qu'il a établies dans le genre .Inemone. Elle est caractérisée pai- res carpelles comprimés-plans, or- biculés, très-glabres et entièrement muliques. Les fleurs sont disposées en ombelles , rarement solitaires. M Anémone narcissiflora , L. , jolie Plante des Alpes à fleurs blanches, en est le type. L'auteur adjoint à cette espèce les yinemone umbellata , Willd. , et sibirica, L. (g..n.) OMALOIDES ou PLANIFORMES. ixs. Duméril désigne ainsi une fa- mille de Coléoptères tétrameres, à laquelle il donne pour caractères : antennes en massue , non portées sur un bec; corps déprimé. Elle com- prend les Trogossitaires et les Platy- somes de Latreille , plus le genre Hétérocère. (g.) * OMALON. ins. Nom donné par Duméril (Dict. des Scienc. Natur.) à un genre d'Hyménoptères de la fa- mille des Systrogastres ou Chrysides, et dont il ne diflère que par l'allon- gement de l'abdomen qui est à peu près d'égale largeur partout. Ce genre n'est pas adopté par Latreille. V. Chrysides et Chbysis. (g.) * OMALOPLIE. Omaloplia. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Clavicornes , tribu des Scarabéides phyllophages, établi, sans être pu- blié , par Megerle , et adopté par La- treille (Fam. JNat.) qui ne donne pas ses caractères. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces dont les princi- pales sont : les Melolontha brunnea, uariabilis , rurico/a, etc. , de Fabri- cius. (g.) * OMALOPODES. ins. Famille établie par Duméril et renfermant le genre Blatte. fr. ce mot. (o.) OMB 187 O M A L 0 P T È R E S. Omaloptem . ins. Nom donné par Leacb (Encycl. d'Edimbourg , et xMélanges de Zoo- logie) à un ordre établi dans une nou- velle division de la classe des Insec- tes , et dans lequel ce savant renferme des Insectes à trois métamorpboses ; à bouche munie de mandibules et de mâchoires allongées; à lèvre simple; à ailes nulles ou au nombre de deux sans balanciers. Cet ordre comprend la deuxième section de l'ordre des Diptères de Latreille (Fam. Nat.), la- quelle renferme deux tribus. F ' . Co- riaces et Phryromyes. (g.) OMALORAMPHES ou PLANI- ROSTRES. ois. Dénomination appli- quée par Duméril à une famille d'Oi- seaux qui renferme les genres Hiron- delle, Martinet , Engoulevent et Pu- darge , dont toutes les espèces se dis- tinguent par un bec court, faible, large et plat â sa base, sans échan- crure à l'extrémité. (dr..z.) OMALYCUS. bot. crypt. (Lyco- perdacées.) Rafinesque avait d'abord donné ce nom au genre qu'il a depuis décrit sous le nom de Nycastrum. V. ce mot. (ad. b.) OMARE. pois. Espèce du genre Sciène. V. ce mot. (b.) OMARIA. Mou.. Espèce du genre Cône. (b.) * OMASEE. Omasœus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille des Carnas- siers terrestres, tribu des Carabiques, division des Bipartis , établi par Zié- gler et adopté par Latreille ( Fam. Nat. ) qui ne donne pas ses caractères. Les Carabus aterrimus , nigrita, etc., de Fabricius , appartiennent à ce genre. (g.) ♦OMATERI-OUASSUUS. mam. V. Tamanoir au mol Fourmilier. OMBAK. bot. phan. Pour Hom- bak. K. ce mot. (b.) OMBELLE. Umbella. bot. phan. C'est une sorte d'inflorescence dans laquelle les pédoncules communs , partant tous d'un même point , se di- i88 OMB visent à leur sommet en pédicelles qui partent également d'un même point et s'élèvent tous à la même hauteur, de manière que l'assembla- ge de fleur» présente une surface con- vexe et a quelque ressemblance avec un parasol étendu. Chacune des pe- tites Ombelles partielles dont se com- pose l'Ombelle générale, s'appelle une Ombellule. Assez souvent à la base de l'Ombelle ou trouve une réunion de folioles qu'on nomme in- volucre; et celles qui existent à la base des Ombellules constituent les involucelles; la vaste famille des Om- bellifères nous offre des exemples de ce mode d'inflorescence et de tou- tes ses modifications. Quelquefois l'Ombelle est simple, c'est-à-dire que les pédoncules primaires sont simples et portent les fleurs à leur sommet. Cette disposition se remar- que dans quelques Ombellifères , par exemple clans Xllydrocotyle u/nbel- lata , L., dans beaucoup de Primevè- res, le Butomus umbellatus, un grand nombre d'espèces du genre Ail , etc. Le professeur Richard a donné le nom de Serfule à ce dernier mode d'inflorescence. V. Sertule. (a.r.) OMBELLIFÈRES. Umbelfiferœ. BOT. piian. L'une des familles les plus naturelles du reçue végétal, et reconnue comme telle par tous les botanistes, bien long-temps avant l'établissement de toute méthode. Les Plantes de cette nombreuse fa- mille sont en général herbacées, an- nuelles ou vivaces; très - rarement elles sont ligneuses , mais jamais elles ne forment des Arbres, comme dans les Araliacées qui en sont si voisines. Leurs feuilles sontalternes, pétiolées, engainantes à leur base, qui est sou- vent très-dilatée et membraneuse ; le limbe de la feuille est en général plus ou moins profondément divisé, quelquefois partagé en un nombre in- fini de lanières extrêmement fines ; dans quelques genres, et entre autres dans les Bupièvres, les feuilles pa- raissent simples et ont en général été décrites comme telles. Mais il en est OMB de ces prétendues feuilles simples comme de celles de certaines espèces de Mimeuses; ce sont de véritables pétioles dilatés en fort»e de feuilles , par suite de l'avortemtnt du limbe. Dans les Hydrocotyles , nous avons le premier (Monograph. du genre llydrocotyle) constaté l'existence de deux stipules libres à la base du pé- tiole de chaque feuille. Nous avons fait remarquer que ces stipules exis- taient dans toutes les espèces dont le pétiole n'était pas dilaté à sa base , d'où il nous semblait qu'on pouvait conclure que les dilatations membra- neuses qui existent à la base des pé- tioles dans toutes les autres Om- bellifères , peuvent être considérées comme des stipules adnées, sembla- bles à celles qui se remarquent dans les Rosiers. La tige des Ombellifères est tantôt simple et tantôt ramifiée; son intérieur est généralement creux ou rempli d'une moelle diaphane et légère; de distance en distance elle présente des nœuds pleins : assez sou- vent elle offre des cannelures longi- tudinales, mats néanmoins elle est lisse dans un grand nombre d'espè- ces. Les fleurs des Ombellifères sont petites. Elles sont disposées en om- belles simples ou composées; quel- quefois les pédoncules sont tellement courts , qu'elles forment des capitu- les , comme dans les Eryngium , par exemple; enfin dans un petit nom- bre de genres anomaux, les fleurs offrent une inflorescence différente de l'ombelle. A la base de l'ombelle on trouve , dans un grand nombre de genres , de petites folioles disposées soit cii cuiairement, soit latéralement, et qu'on nomme l'involucie. Cet or- gane par le nombre , la disposition et la figure des folioles qui le compo- sent, peut fournir d'assez bons carac- tères de genres. Il en est de même de l'involucelle , c'est-à-dire de l'invo- lucie partiel qui existe quelquefois à la base des ombellules. Il y a des genres qui ont à la fois un involu- cre et des involucelles, d'autres qui n'ont qu'un involucre sans involu- celles , ou des involucelles sans in-^ OMB volucre ; et enfin , plusieurs dont Ils ombelles et les ombellules sont tout- à-lait mies. Une fleur d'Ombellilerc offre constamment l'organisation sui- vante : un ovaire infère à deux loges contenant chacune un seul ovule pendant du sommet de la loge; cet ovaire est couronne par le limbe ea- lycinal , qui tantôt est apparent et se compose de cinq petites dents , et tantôt est presque nul et non dis- tinct; la corolle est formée de cinq pétales égaux on inégaux, roulés vers le centre de la fleur avant son épa- nouissement, présentant ordinaire- ment à leur partie moyenne une sorte de bande on de frein longitudinal, qui quelquefois se replie à son sommet de manière à paraître former des pé- tales éebancrés en cœur. Les étami- nes sont au nombre de cinq, insérées, ainsi que les pétales , autour d'un disque épigyne qui couronne l'ovai- re ; elles sont alternes avec les péta- les; leurs anthères, avant l'épanouis- sement de la fleur, sont recouvertes par les deux pétales contigus.qui chacun en recouvre un des côtés. Le disque épigyne, dont nous venons de parler, est partagé en deux lobes qui se continuent chacun avec la base des styles, dont ils ne sont pas distincts ; Hoffmann les a nommés stylopodes. Les deux styles sont simples , plus ou moins longs , et terminés par un stigmate capitulé et très - petit. Le fruit est toujours couronné par le calice , dont le limbe est tantôt entier et tantôt denté ; il se compose de deux akènes d'une forme extrêmement va- riable suivant les genres. Ces deux akènes sont réunis entre eux par leur côté intérieur au moyen d'une sorte d'axe central ou de columelle nommée spermapode par Hoffmann , et qui souvent se divise eu deux parlies. Examiné à sa surface externe, le fruit des Ombellifères présente à considérer: i"sa commissure, c'est-à- dire la face interne qui réunit lesdeux moitiés ou les deux akènes qui le composent ; 2° chaque moitié qui offre ordinairement cinq côtes sail- lantes, séparées par autant de sillons OMB 189 plus ou moins profonds. {Valleculœ Hoffm. ) Dans le fond de ces sillons on aperçoit presque constamment des lignes colorées, qui paraissent cire des faisceaux de vaisseaux propres , pleins de sucs colorés et résineux , et qu'Hoffmann a nommés bandelettes (vittœ). Le nombre et la disposition de ces bandelettes a servi au botaniste que nous venons de citer, pour éta- blir de bons caractères génériques. Indépendamment des cinq côtes principalesque nous avons dit exister sur chaque côté du fruit, on en trouve parfois de secondaires dont le nom- bre varie beaucoup; en sorte que dans quelques genres, la surface du fruit est marquée de stries nom- breuses. Dans d'autres, au contraire, le fruit est lisse et sans côtes ni stries apparentes; plusieurs, au lieu déco- tes , présentent des lames plus ou moins saillantes. Quant à la forme générale du fruit, elle est extrême- ment variable ; ainsi elle est ovoïde, prismatique, allongée et presque li- néaire, globuleuse, didyme, pla- ne , etc. Ces formes , jointes à la dis- position , au nombre et à la saillie plus ou moins considérable des côtes et des stries , sont la source la plus abondante oii l'on puise les carac- tères propres à distinguer les genres entre eux. Chaque akène renferme une graine suspendue au sommet de la loue. Cette graine se compose d'un tégument propre , d un gros endo- spenne ordinairement corné , cen- * tenant dans sa partie supérieure un très-petit embryon renversé comme la graine. La famille des Ombellifères est tellement naturelle, elle offre une si grande uniformité dans son orga- nisation , qu'on pourrait en quelque sorte la considérer comme un grand genre, dont les espèces seraient re- présentées par les genres aujourd'hui établis, et les variétés par les espèces. Mais néanmoins les genres peuvent encore être distingués les uns des autres, quoique fondés sur des carac- tères assez minutieux. C'est une re- marque générale qui s'applique ega- i9o OMB leinent à toutes les familles très-na- turelles, comme les Labiées , les Cru- cifères , les Graminées , les Licbens , etc. Plusieurs auteurs se sont succes- sivement occupés de cette famille ; tels sont, parmi les anciens, Mori- son , Tonrnefort, Linné, Adanson , Grantz , Cusson , etc., et parmi les modernes Hoffmann , Sprengel, La- gasca et Koch. Ces quatre derniers botanistes ont publié chacun sur cette famille un travail général dans lequel ils ont embrassé les uns seulement les genres , comme Lagasca et Koch , les autres les genres et les espèces, comme Hoffmann et Sprengel. L'ouvrage d'Hoffmann est intitulé : Plantarutn Umbelliferarum gênera , eorumque caractères naturales , etc.; edit. nova Mosquas , 1816. Les genres enumérés par l'auteur sont au nom- bre de soixante , dont un grand nom- bre étaient nouveaux. C'est surtout d'après l'existence ou la non existence des bandelettes, leur position, leur nombre, leur forme, etc., que ces genres ont été établis. Ainsi, tantôt les fruits en sont pourvus , tantôt ils n'en ont pas. Dans le premier cas elles peuvent être visibles à l'exté- rieur (Vittœ Epicarpii), ou non vi- sibles à l'extérieur, et renfermées ou recouvertes par une membrane pro- pre ( Vittœ Epispermii ). Dans les genres qui ont leurs bandelettes vi- sibles., elles peuvent être situées à la fois sur le dos du fruit et sur la commissure, d'autres fois sur le dos seulement ou sur la commissure , etc. ' Voici le tableau des genres admis par Hoffmann , et disposés selon sa méthode : I. Semina vittata. 1. Vittis epicarpii. A. Dorsalibus et commissures. a. Fructibus cosla lis, jugatis, alalis; ce. Costis nudis. lsophyllum , Drepanopliyllum , Critlimum , Clcuta , OEnanthe, Phel- tandrium , Bunium, Carum , Chœro- phylUtm , Anethum, Fceniculurn, Pe- OMB trose linum,'Apium, Pimpinella, Tri- nia , yEthusa , Cnidium , Conioseti- num , Selinum , OreoseUnurn. [t. Costis armatis. * Pilosis , villosis. Melanoselinum , Tragium, Cumi- num. ** Setosis, glochidatis. Daucus , Tori/is, Caucalis, Turge- nia, Orlaya, Platispermum. b. Fructibus ccostatis. * Compressis nudis. Malabaila, Pastinaca, Heracleum. ** Compressis armatis. Sphondylium, Zozima, Tordilium, Condylocarpus. B. Vittis dorsalibus nec commissurœ. Wendia . C. Vittis commissuralibus nec dorsi. Coriandrum. 2. Vittis epispermii. a. Fructibus costatis, jugatis , alatis, compressis. a.. Costis nudis. Tâisselinum, Callisace , Angelica , Archangelica. 0. Costis utriculatis. Ostericum , Pleurospermum. b. Fructibus ecostalis. * Nudis. Cachrys. ** Rugosis. Ru/nia. *** Armatis, aculealis. Sanicula. U. Semina e vittata. a. Fructibus costatis, jugatis. «. Costis nudis. Bupleurum, Diaphyllum , Dondia, Conium, Krubera, jEgopodium. J2. Costis armatis , rostratis . Myrrhis, Scandix , Tfylia, An- thriscus OMB y. Coslis utriculaiis. Astrantia. b. Fructibus ecostatis, verruculosis. Odontites , Bifora. Le professeur Sprengel , de Halle, s'est beaucoup occupé de la famille des Ombellifères. Indépendamment de sou P/odromus , il a publié , dans le cinquième volume du SpecicsPlan- tarum de Rœmer et Schultes, un tra- vail général qui comprend tous les genres et toutes les espèces de celte famille. Le premier il a eu l'beureuse idée de diviser cette famille en plu- sieurs sections ou tribus naturelles, principalement d'après la forme gé- nérale du fruit. Sans admettre les nombreux changemens faits par le célèbre professeur de Halle, cepen- dant nous pensons que sa classifica- tion est celle qui mérite la préférence. Aussi est-ce d'après elle que nous allons donner le tableau des genres qui composent aujourd'hui la famille des Ombellifères. i'c Tribu. — Eryngiées. Ombelles incomplètes : fleurs gé- néralement disposées en capitule. Arctopus , E/yngium, Exoacant/ia, Echinophora , Eriocalia , Sanicula , Dondla , Astranlia , Pozoa. Cette tribu est peu naturelle ; elle renferme tons les genres qui n'ont pu entrer dans les tribus suivantes. 2e Tribu. — Hydrocotylinées. Ombelles imparfaites : involucres nuls ou presque nuls ; feuilles sim- ples ou divisées; fruit ovoïde, so- lide, le plu •. souvent strié. Hyd/vcotyle, Spananthe , Trac/iy- mene , Bolax , Drusa , Bowlesia. 5e Tribu. — BupletjrinÉes. Ombelles complètes ou presque complètes ; involucre composé de folioles larges ; feuilles simples, ou mieux pétioles planes et élargis en feuilles. Buplevrum , Tenoria , Hermas , Odontites. OMB 191 4'' Tribu. — PlMPINELLÉES. Ombelles parfaites , quelquefois dépourvues d'involucres et d'iuvolu- celles. Fruits ovoïdes , solides à cinq côtes; rameaux effilés; feuilles com- posées ou même décomposées. Pimpinella , Tragium , Seseli , Si- son , Carum , Cnidium, OEnant/ic, yjpium , Meurn. 5e Tribu. — Smyrniées. Ombelles parfaites, le plus souvent sans involucres; fruits subéreux exté- rieurement, solides ou comprimés. Smyrnium, Cachrys , Coriandrum, Bifuris , Sile,r, Cicuta , AZthusa, Phy- sospennum, Pleurospermum, Hasset- quislia , Tordylium, Thysselinum. 6e Tribu. — Caucalidées. Fruits hispides ou épineux; invo- lucre polyphylle. Caucalis , Daucus, Torilis , Oli- veria , Athamanta, Bubon, Bunium, Capnophyllum . 7e Tribu. — Scandicinées. Fruits allongés, pyramidaux, ter- minés par deux pointes à leur som- met. Pas d'involucre. Scandix , Myrrhis, Chœrophyllum, Anthriscus , Schultzia. 8e Tribu. — Ammidees. Fruits ovoïdes munis de côtes très- marquées ; involucre et involucelles variés. Ammi , Cuminum, Sium, Conium, Ligusticum , Tf'allrothia. 9e Tribu. — Séejnées. Fruits comprimés , planes , sou- vent munis d'ailes; involucres variés. Selinum, Peucedanum, Heracleum, Pastinaca , Cogswellia , Ferula , An- gelica, Imperatoria , Thapsia, Laser- pilium, Artedia. La famille des Ombellifères est suffisamment distincte de toutes les autres familles du règne végétal, si ce n'est des Aruliacées, avec lesquel- les elle se confond, et qui pourraient facilement lui être réunies. En effet , ifl3 OMB les Araliacécs no diffèrent des Ora- bcllifères que par leur fruit, qui pré- sente cinq ou un plus grand nombre déloges, et autant de styles et de stigmates, et que parce que ce fruit est assez souveut légèrement ch irnu. Mais dans le genre Panax , il n'yi que deux styles et deux loges , et dans quelques espèces le fruit est à peine charnu. D'ailleurs , le fut -il cons- tamment, nous ne croyons pas que ce seul caractère de la consistance du péricarpe pourrait être suffisant pour distinguer deux familles dont l'or- ganisation offre autant de ressem- blance dans toutes les autres parties. V. Araliacées. (a. it.) OMBELLULA.IRE. Umhellularia. polyp. Genre de l'ordre des Nageurs ou Flottans , ayant pour caractères : corps libre constitué par une tige simple, très-longue, polypifère au sommet, ayant un axe osseux, inar- ticulé, tétragone, enveloppé d'une membrane charnue; Polypes très- grands, réunis en ombelle, ayant chacun huit tentacules ciliés. Il pa- raît qu'Ellis est le seul auteur qui ait vu, décrit et figuré le singulier et magnifique Animal qu'il nomme Po- lype de mer en bouquet, et que La- marck a depuis appelé Ombellulaire ; mais sa décision est si précise, l'exac- titude d'Ellis est d'ailleurs si grande , si scrupuleuse , qu'on peut admettre , sans restriction , tout ce qu'il en rap- porte. Ce Polypier , recueilli pro- che les côtes du Groenland , se trouva attaché à une sonde de deux cent trente-sixbrasses dé profondeur; sa tige, longue de plusieurs pieds, blanche, et ressemblant à de l'ivoire, est fort mine, aplatie, droite, et forme un seul tour de spirale près de la base commune d'où naissent les Polypes; elle est presque quadi an- gulaire dans la plus grande partie de sa longueur, et se termine en pointe à l'une de ses extrémités. Sa subs- tance est une matière calcaire, péné- trée d'un peu de gélatine ; elle n'est point articulée , ce qui sépare nette- ment ce genre des Crinoïdes qui en OMB diffèrent encore par d'autres carac- tères et notamment celui d'être cons- tamment fixés. Une membrane mince enveloppe la tige de l'Ombellulaire depuis le disque musculeux sur le- quel les Polypes sont fixés, jusqu'à l'extrémité opposée qui se termine en pointe. Dans celte dernière partie la membrane est épaisse et comme car- tilagineuse ; partout elle est collée sur la tige excepté dans une petite étendue près du disque musculeux où elle en est séparée par un inter- valle assez considérable rempli d'air. Cette sorte de vessie sert sans doute au Polypier à conserver une attitude perpendiculaire dans la mer, et peut- être de moyen de s'élever ou de s'en- foncer à son gré. Les Polypes , dont le nombre varie de vingt-cinq à trente, sont fixés par leur base à une sorte de disque charnu qui termine une des extrémités de la tige ; leur longueur est d'environ deux pouces; ils sont cylindroïdes et leur surface est iné- gale ; ils sont couronnés en avant par huit tentacules ciliés sur leurs bords, longs d'un demi-pouce environ et de couleur jaune pendant la vie ; la bouche est placée au milieu des ten- tacules. En ouvrant longiludinale- ment le corps de ces Polypes , Ellis y trouva de petites particules arrondies semblables à des graines , contenues dans les cavités celluleuses d'un mus- cle fort et ridé qui formait les parois de ce corps. L'espèce unique de ce genre, noaimée Umb. groenlandica par Lamàrck , est figurée dans l'Es- sai sur les Corallines de Jean Ellis, pi. 37 , fig. a , b , c. On peut voir dans l'article Mer de ce Dictionnaire , l'in- génieuse idée sur la coloration des productions aquatiques à laquelle l'Ombellulaire sert de preuve. (e. d..l.) OMBELLULE. Umbellula. bot. Tïian. On appelle ainsi les Ombelles partielles dont se compose l'Ombelle. V. ce mot. (a. r.) OMBILIC. Cicatrice arrondie si- tuée vers le milieu de l'abdomen , et résultant de l'oblitération de l'on- Ffg.i o.MIULICAIKK DES HOTTENTOTS. ( Mlill.HUUA BOTTA XTOT (. Fee Fig.a ERïODKKMK A FRUITS NOMBREUX. ERIODERAf I POLYC l.'ïP t. Fe'e I'io-.k LEC INORE COCHENILLE LECAN0RA COCCUfE I ■ Fe'e Fis: 4 l.Kni>r.i;]>K i)i PETIT THOUARS. l.EClPE.t TttOVARSII. Fce 2. uni'/ PeltiojèreB dans le texte du Dictionnaire OU H verture qui, pendant In vie fœtale , livrait passage aux parties consti- tuantes du cordon ombilical. V. ce mot. (H.-M. E.) Dans les Mollusques, on nomme Ombilic l'ouverture plus ou moins grande qui se voit dans un certain nombre de Coquilles spirales à la base de l'axe ou de la columelle. Nous avons traité de cette partie a l'article Coquille, auquel nous ren- voyons. (D..H.J Dans les Végétaux, on appelle Ombilic la cicatricule par laquelle la graine communiquait avec le péri- carpe. Cette partie est plus géné- ralement désignée sous le nom de Hile. y. ce mot. On distingue l'Om- bilic en externe et en interne. L'ex- terne est celui qui occupe la mem- brane externe de la graine; l'interne, qu'on nomme plus souvent Chalaze, est l'ouverture ou cicatricule ou aboutissent les vais.-eaux nourriciers qui sont entrés par le hile. V. Cha- laze. (a. r.) OMBILICAIRE. Umbilicaria. bot. crypt. {Lichens .) Ce genre a été fon- dé par Persoon dans les Actes de la Société Weltéravienne , n , p. ig. Acharius, qui d'abord avait réuni ce^ Lichens foliacés aux Lecidea à cause de l'aspect des apothécies , sentit plus tard combien ce rapprochement était monstrueux , et il les plaça avec les Gyrophores. Il existe donc alors un genre Umbilicaria , et un genre Gy- rophora, ce qui a fait que les au- teurs ont adopté, pour ces mêmes Plantes , tantôt l'un et tantôt l'autre de ces noms, circonstance qui em- brouille la synonymie. Des travaux plus modernes mettent en évidence la difficulté de trouver à ces Lichens une place convenable par suite du peu d importaneequ'onveut attacher au thalle. Eschweiler ne reconnaît que le genre Gyrophora qu'il place à côté de YEndocarpon avec lequel ce Lichen n'a point d'affinité véritable. Fries , dans un ouvrage récent {Systè- me! OrbisVegetabilis, i8a5), rétablit tome xii. OMB i95 le genre Umbilicaria qu'il place en tête de l'ordre des Lichens, à côté des Calycioïdes. Meyer, adoptant l'i- dée primitive d'Acharius, que cet au- teur avait condamnée avant que la critique ne l'avertît de sa faute , réu- nit l'Ombilicaire et le Gyrophore au genre Lecidea; malgré tout, nous pensons que cette innovation n'est point heureuse, et que les lichéno- graphes regarderont les Ombilicaires comme devant trouver leur place parmi les Lichens à thalle foliacé. JYlérat a proposé, dans la Flore des enviions de Paris, de séparer le Gy- rophore à pustules pour en former le genre Lasallia. INous basant sur des idées semblables , nous avons formé le même genre sous le nom d'Ombilicaire afin d'employer un nom déjà connu des botanistes ; voi- ci comment nous le caractérisons : thalle foliacé, membraneux, pelté, attaché au centre; apothécies ( patel- lules tui binées ) orbiculaires , sous- "oncaves, sessiles , pourvues d'une marge peu distincte ; disque légère- ment rugueux, recouvert d'une mem- brane colorée (noire), intérieurement similaire. Les Ombilicaires se fixent exclusi- vement sur les pierres; on en trouve en Europe, aux Etats-Unis et au cap de Bonne-Espérance. Ce genre est peu nombreux en espèces. On les re- connaît , i° à leur thalle relevé en bosselures convexes et grenues , creu- sé en fossettes irrégulières , lacuneux, marqué de fentes noires réticulées et anguleuses ou de granulations; il est ordinairement ample, à lobes assez larges, presque jamais poly- phylle; 20 à leur apothécie creusé et marginé, à disque granuleux ou ridé; on peut le croire composé , mais un peu d'attention permet de s'assurer que , quelque pressés qu'ils soient , tous sont distincts. Nous n'en avons point vu offrant de véritables gy- romes. Les principales espèces qui compo- sent ce genre sont : l'Ombilicaire fustuleuse, Umbilicaria pustutata , loffm., Flor. Germ. , p. 111 , si com- ,94 OMB mune sur les rochers de presque tou- te l'Europe ; l'Ombilicaire de Pensyl- vanie , Umb. pensylvanica, Hofîin., PL Lich. , vol. m , p. s; t , 69 , fig. 1 et 2 ; l'Ombilicaire de Muhlenberg, Umb. Muhlenbergii , Acbar. , Lich. univ. , p. 227. Elle se trouve com- munément sur les montagnes de l'A- mérique septentrionale. Nous avons fait figurer dans notre Atlas une Ombilicaire inéilile à la- quelle nous avons imposé le nom d'Ombilicaire des Holleuiots, N. V. planches de ce Dictionn. Elle se dis- tingue des autres espèces connues, par son I halle d'une couleur rousse lie de vin très-prononcée, scrobiculé, lacinié sur ses bords , n'atteignant pas les proportions de ses autres con- génères, et par ses apothécies nom- breuses, sessilcs, à disque creusé , à marges entières dans l'un des échan- tillons que nous possédons , et créne- lées dans l'autre , noires, et situées surtout vers le sommet du thalle. Cette belle espèce , qui a été récoltée au Cap , nous a été communiquée par Aubert Du Petil-Thouars de l'A- cadémie des Sciences, y. Gyropho- BE. (A. F.) * OMBILICAL (cordon). Pro- longement des systèmes vasculaire et dermoïde qui , chez les Mammi- fères, sert à établir la communica- tion entre le fœtus et le placenta. Il paraît que pendant les premiers jours de la vie utérine l'embryon est appliqué immédiatement contre ses enveloppes par un point qui corres- pond à la région abdominale , et qu'a- lors il n'existe pas de véritable Cor- don Ombilical ; mais à mesure que l'embryon s'éloigne du placenta, ce prolongement devient de plus en plus distinct, et il finit par acquérir une longueur très considérable. Les par- ties qui constituent essentiellement le Cordon Ombilical sont : \Q la veine et les deux artères ombilicales; 20 la gélatine de Warton , substance molle qui entoure ces vaisseaux; 3" l'ouraque; 4° la gaîne ombilicale; et 5° des vaisseaux omphalo-mésen- OMB tériques ; mais ces derniers ne per- sistent point pendant toute la durée de la vie utérine. La veine ombilicale naît du placenta , traverse l'anneau ombilical, et se rend presque entiè- rement au foie. Les artères ombilica- les , au nombre de deux, provien- nent de la bifurcation de l'aorte , re- montent sur la paroi antérieure de l'abdomen , pénètrent dans le Cordon et vont se terminer au placenta. L'ou- raque est un canal membraneux qui se porte de la vessie urina ire vers l'allanloïde. Enfin, les vaisseaux om- phalo-mésentériques établissent une communication vasculaire entre la vésicule ombilicale, la veine-porte et l'artère mésentérique. Avant la lin de la huilrèmesemaine de la vie utérine, le Cordon Ombili- cal du fœtus humain a la forme d'un entonnoir qui se continue immédia- tement avec l'abdomen; son volume est très-considérable , et il renferme dans son épaisseur une grande por- tion de l'intestin ; enfin , les muscles qui concourent à foi mer les parois abdominales ont l'apparence d'une mucosité jaunâtre. Veis la douzième semaine, les intestins rentrent com- plètement dans l'abdomen, le Cordon peid sa disposition infundibuliforme, et la peau commence à devenir dis- tincte. Au quatrième mois, on aper- çoit la structure fibreuse de la ligne blanche , mais la portion de ce ra- phé , située entre l'ombilic et le ster- num, est encore entièrement mu- queuse, et peut à peine être distin- guée des parties environnantes. A mesure que les muscles des parois abdominales et leurs aponévroses se développent et prennent plus de con- sistance, la ligne blanche s'affaisse , et il se forme autour du Cordon une espèce d'anneau fibreux appelé an- neau ombilical. Lois delà naissance les tégurnens de l'abdomen se conti- nuent sur le Cordon dans l'étendue d'environ un demi-pouce , mais ils ne sont unis aux vaisseaux qui le constituent que par du tissu cellu- laire très-lâche; une cloison mem- braneuse, située entre la veine ombi- OMB licale et les autres vaisseaux du Cor- don , paraît diviser l'anneau en deux parties à peu près égales. Après la nais ance, toute la portion du Cor- don Ombilical qui se trouve au-delà du point oii se terminent les tégu- mcus, se flétrit et se détache; la pe;iu se cicatrise et contracte des adhéren- ces intimes avec les vaisseaux ombili- caux qui s'oblitèrent. En se resser- rant, ces vaisseaux l'entraînent en de- dans, occasionent en partie l'enfon- cement de la cicatrice, et se conver- tissent en autant de cordons ligamen- taux. Enfin, l'espèce de tubercule qui se forme ainsi dans l'ouverture om- bilicale contracte des adhérences très- f'oi tes avec le péritoine dont les bords de l'anneau se resserrent et acquiè- rent une force et une épaisseur re- marquables, (h.-m. e.) Dans les Végétaux , c'est le fais- ceau de vaisseaux qui attachent l'o- vule au placenta. V '. Podosperme. (a. r.) * OMBILIC ARIEES. bot. crypt. [Lichens.) Nous avons établi ce giou- pe pour y renfermer les Lichens fo- liacés qui adhèrent par le centre aux corps sur lesquels ils sont fixés , et dont les apothécies sont concoloies. Ce groupe prend place entre les Ra- malinéeset lesPeltigères. CesLichens sont saxicoles; leur thalle est avide d'humidité; quand ils en sont pri- vés , ils deviennent cassans et friables; ce thalle est rarement lisse, il est au contraire marqué d'enfoncemens , de proéminences et de papilles. On y trouve des pulvinules, sortes de vé- gétations assez semblables à de pe- tites corniculaires. Le fruit se nomme Gyrome {V. ce mot); il est arrondi , sessile ou seulement attaché au cen- tic, turbiné, ayant quelque analogie avec la lirelle. Deux genres seulement constituent ce groupe; ic le Gyrophore, Gyro- phare , Ach. ,pro parte , dont les apo- thécies sont de vraies gvromes , of- frant des stries circulaires portées sur un thalle lisse; 2° l'Ombilicaire, Um- biiicaria, IN. ; Gyrophora , Sp., Ach. ; OMB 195 Lasallia, Mérat,dont les apothécies sont de fausses gyromes imitant des patellules, et très-rarement avec des stries circulaires, mais seulement des rugosités; elles sont fixées sur ym thalle marqué d'enfoAçemerit, et of- frent une texture icliculée. L'opinion des lichcuog'.aphes Sur la place que ces Plantes doivent oc- cuper est très-difféi cnttfî On attend avec impatience la Monographie que Delisc, connu si avantageusement par son beau travail sur les Sticles, doit incessamment publier sur le gioupe des Ombilical ides. (a. f.) * OMBILIQUÉ. Umbilicatus. bot. P|IAN. Ou dit d'un oigane qu'il est ombiliquc , lorsqu'il présente sur l'u- ne de ses parlies une dépression et une sorte de cicatrice. Ainsi les fruits qui proviennent d'un ovaire infère , c'est-à-dire qui sont couronnés à leur sommet par le limbe du calice, sont ombdiqués à leur sommet ; tels sont ceux du Pommier, du Néflier, etc. (A.B.) OMBLE ou mieux UMBLE. pois. Salmo Umbla, L. Syn. d Ombre Che- valier. K. Ombre. (b.) OMBRE, pois. On a donné ce nom à divers Poissons d'eau douce appar- tenant au genre Saumon , et il en est résulté une grande confusion dans leur histoire. Le véritable Ombre ou Ombre de rivièiîe paraît être le Sal- mo Thymallus de Linné; I'Ombre bleu est le Salmo Jï'artmanni; et I'Ombre Chevalier , l'Ombre ou Umble. On a aussi nommé Ombre de mer une espèce du genre Sciène. V. ce mot. (B.) * OMBRELLE. Vmbrella. moll. Quoique Bruguière ait commis une faute en établissant son genre Acar- de, du moins ou ne peut lui repro- cher d'y avoir rapporté la Coquille patelliforme connue depuis long- temps, dans les collections, sous le nom de Parasol chinois ; Lamarck le premier a proposé ce rapprochement. On voit en effet dans le Système des Animaux sans vertèbres (1801) que le genre Acarde, adopté par Bruguiè- i5* i96 OMB re, est composé non-seulement de ce que cet auteur regardait comme le type du genre ,mais encore de la Pa- tella Umbeliata, ce qui place cette Coquille parmi les Bivalves et la rap- proche de corps qui n'appartiennent même pas aux Mollusques. Les ju- dicieuses observations de lloissy , dans le Buffon de Sonnini , auront eu , sans doute , beaucoup d influence sur la réforme que Lamarck a faite lui-même dans le genre Acarde, car Roissy avait deviné juste eu rappor- tant les Acardesde Commerson et de Bruguière à des épiphises de vertè- bres de Cétacés, et avait été conduit par la connaissance des rapports en n'admettant point le Patella Umbel- la au nombre des Acardes. Ce ne fut point dans sa Philosophie Zoolo- gique que Lamarck proposa le genre Ombrelle; on ne le trouva que plus tard dans l'Extrait du Cours , faisant partie de la seconde section de la fa- mille des Phyllidiens , associé aux Oscabrions, aux Patelles et auxHa- liotides. Il semble que Cuvier ait ignoré l'existence de ce genre dont il ne parle pas ; il dit seulement dans une note (Règn. Anim. T. it , p. 452) qu'il est probable qu'il faudra sépa- rer des autres Patelles le Scutus de Montforl (genre Parmophore de La- marck), ainsi que le Patella Umbella de Mattini qui ont l'air de Coquilles intérieures. Ces deux genres , que Cuvier croit devoir être séparés des Patelles, l'étaient déjà depuis long- temps; il ne fallait que les admettre. Ce fut quelques années après que Blainville, de retour de son voyage en Angleterre , publia l'Extrait de ses Observations sur l'Animal de l'Om- brelle qu'il eut occasion de voir et de disséquer au Muséum britannique qui en possède un individu conservé dans l'Alcohol. La connaissance de cet Animal fut rendue plus complète par la description détaillée qu'en fit Blainville à l'article Gastroplace du Dictionnaire des Sciences Naturelles, T. xviii , et par la figure fort bien faite, d'après ses propres dessins/qu'il donna dans le quarante-quatrième OMB fascicule de l'Atlas du même ouvrage. La singulière anomalie que présente l'Animal de l'Ombrelle semble telle- ment hors de toute possibilité, que Lamarck , dans son dernier ouvrage , n'a point admis , dans son entier , l'observation de Blainville , pensant que , dans l'individu observé par ce savant zoologiste , la coquille avait été en partie arrachée du dos de l'A- nimal et renversée sur le pied, ce qui semble confirmé, au rapport de La- marck , par les observations faites sur le vivant, à l'Ile-de-France, par le colonel Mathieu. Malgré cela , Blainville a persisté dans la validité de son observation , et comme il parle de ce qu'il a vu , il faut attendre du temps et de nouvelles observations , la confirmation de l'une ou l'autre opinion. Comme Blainville est le seul zoologiste qui ait examiné l'Animal de l'Ombrelle, nous allons rappor- ter ce qu'il en dit : le corps est fort large , déprimé , presque rond , un peu pointu en arrière, et fortement échancré en avant dans la ligne mé- diane ; assez épais dans le milieu du dos qui est tout-à-fait plan , il s'a- mincit peu à peu jusqu'aux bords, en sorte que les côtés sont en talus ; la partie moyenne ou plate, formant le dos proprement dit, n'est couverte que par une peau blanche, molle, mince , et qui , sans doute , était ga- rantie de l'action des corps extérieurs d'une manière quelconque; en effet , cette espèce d'élévation était circons- crite par une bande musculaire , au bord de laquelle était la partie libre du manteau, très-peu saillante, fort mince et déchirée évidemment d'une manière fort irrégulière ; au-delà de ce bord libre , le dessus de l'Animal est celui du pied, et il est recouvert d'une très-grande quantité de tuber- cules de différentes grosseurs; mais entre le manteau et le bord du dessus du pied se trouve un large espace ou sillon dont la peau était lisse , et dans la partie antérieure et latérale droite duquel se trouve une longue série de branchies nombreuses , en forme de pyramide épaisse, et que ce qui res- OMB tail des bords du manteau était bien loin de pouvoir recouvrir ; à la partie antérieure du dos du pied est un au- tre large sillon , partant à angle droit du premier qui va se terminer dans l'échancrure marginale dont il a été parlé plus haut; au point d'embran- chement des deux sillons se voit à droite et à gauche un organe de for- me singulière, roulé en cornet, et dont l'antérieur est tapissé par une membrane finement plissée ; c'est l'analogue de ce qu'on nomme tenta- cules supérieurs des Aplysies; en avant , et dans le sillon antérieur est un gros oourrelet communiquant, au moyen d'une fente assez courte , avec un orifice , terminaison de l'appareil femelle de la génération; l'échan- crure marginale antérieure conduit dans un large entonnoir dont le bord épais est fendillé ; dans sa partie la plus profonde se trouve un gros ma- melon saillant , avec une fente verti- cale pour la bouche , et de chaque côté, une sorte de crête ou d'appen- dice cutané assez irrégulièrement dentelé dans son contour , et attaché seulement par une espèce de pédi- cule qui occupe à peu près le milieu d'un des longs bords ; ce sont les ten- tacules buccaux. Enfin , toute la partie inférieure de ce singulier Mol- lusque est formée par un disque mus- culaire énorme , tout-à-fait plat , blanc , lisse , absolument comme dans les Mollusques gastéropodes ; mais ce qui est le plus singulier, c'est que tout le côté droit , et même une gran- de partie du milieu de ce pied , était recouvert par un disque crétacé ou une coquille lout-à-fait plate , com- posée , comme à l'ordinaire , de cou- ches appliquées les unes contre les autres, et à laquelle adhèrent évi- demment et très-fortement les fibres musculaires du pied qui se trouvaient au-dessous. Quant à la structure in- térieure, elle a beaucoup de rapports avec celle de l'Aplysie ; la masse buccale, très-forte, est pourvue de ses muscles et d'une plaque den- taire linguale de glandes salivaires ; l'œsophage , fort court , se dilate aus- OMB 197 sitôt en un vaste estomac membra- neux , enveloppé dans le lohe posté- rieur et le plus volumineux du foie , qui y verse la bile par quatre ouver- tures ; le canal intestinal est large; après deux ou trois courbures , il va se terminer en arrière de la série branchiale par un orifice flottant; les branchies sontbornées par une grosse veine , dans laquelle se termine suc- cessivement chaque veinebranchiale ; le cœur, formé comme à l'ordinaire d'une oreillette oii arrive la veine branchiale, et d'un ventricule d'où sortent les deux aortes, se trouve si- tué presque transversalement un peu en avant de la moitié antérieure du dos. Quant aux organes de la géné- ration , ils sont presque semblables à ceux des «Aplysies ; le cerveau , situé comme de coutume, est composé de trois ganglions symétriques de cha- que côté ; des deux antérieurs naissent les nerfs antérieurs , et du troisième l'anneau œsophagien. D'après la po- sition extrêmement anomale de la coquille , il est difficile de concevoir , ajoute Blainville, comment l'Animal qui la porte pourrait ramper. Aussi Blainville s'appuyant sur ce que le dos , couvert d'une peau extrême- ment mince, a dû aussi être rais à l'abri de l'action des corps extérieurs, a supposé que ce Mollusque était pour ainsi dire placé entre deux corps pro- tecteurs , un inférieur ou la co- quille, et l'autre qui pourrait être une valve extrêmement mince et adhérente comme dans les Anomies , ou même quelque Rocher : hypothèse que peut encore étayer la cavité au fond de laquelle est la bouche , et vers laquelle les tentacules pédicules pourraient, par leur mouvement, déterminer l'arrivée des substances nutritives. Si nous avions à choisir entre les opinions des deux savans que nous avons cités, nous adopterions de pré- férence celle de Lamarck qui nous semble la plus conforme à la nature et aux rapports qu'elle établit. Voici les caractères qu'il donne à ce genre : corps ovalaire, épais, muni d'une 198 O.Y1B coquille dorsale (inférieure d'après Blainville) , à pied très-ample , lisse et plat en dessous , débordant de tou- tes parts, échancré antérieurement et atténué en arrière; tête non dis- tincte ; bouche dans le fond d'une ca- vité en entonnoir, située dans le si- nus antérieur du pied; quatre tenta- cules , deux supérieurs épais , courts, tronqués , fendus d'un côté, lamel- leux transversalement à l'extérieur, deux autres minces , en forme de crêtes pédiculées, insérées aux côtés de la bouche; branchies foliacées, disposées on cordon entre le pied et le léger rebord du manteau le long du côté droit , tant intérieur que laté- ral ; anus après l'extrémité posté- rieure du cordon branchial. Coquille externe, orbiculaire, un peu irrégu- lière, presque plane , légèrement con- vexe en dessus, blanche, avec une petite pointe apiciale vers son milieu , à bords tranenans; sa face interne étant un peu concave et offrant un disque calleux , coloré en fauve, en- foncé au centre , et entouré d'un limbe lisse. On ne rapporte encore que deux espèces à ce genre , que Blainville nomme Gaslroplace, et auquel il convient cependant mieux de conserver celui d'Ombrelle donné antérieurement. Les Ombrelles sont des Coquilles peu régulières, non symétriques , ayant le sommet excen- trique peu prononcé , duquel partent quelquefois des côtes rayonnantes, obtuses, sensibles, surtout dans le jeune âge; des stries concentriques, peu sensibles , indiquent les accrois- semens ; elles sont toutes blanches en dehors; en dedans se voit une grande tache d'un brun plus ou moins foncé , qui n est point au cen- tre de la coquille, mais dont le cen- tre correspond au sommet; une im- pression musculaire bien évidente en- toure celle tache; elle n'est point ré- gulière comme celle des Patelles ou des Cabochons; elle n'est même point en fer à cheval ; elle est inter- rompue dans un seul endroit seule- ment , que nous pensons devoir être rapporté à la fente antérieure du pied, OMB au fond de laquelle se trouve la bou- che. Cette position de la coquille explique assez bien l'excentricité du sommet de la tache intérieure et de 1 impression musculaire qui l'en- toure, par la position des branchies rejetées à droite, comme toutes ces parties, par la place qu'occupent ces branchies et le sillon qu'elles rem- plissent; la face supérieure du pied s'en trouve diminuée de ce côlé d'une manière fort notable, ce qui correspond à l'endroit le plus étroit du limbe de la coquille. Ce sont ces divers motifs qui nous ont engagé à adopter de préférence l'opinion de- Lama rck. Ombrelle de l'Inde, TJmbrella indiça, Lamk. , Anim. sans vert. T. vi, p. 545 , n. i ; Patella Umbellata, L. , Gmel. , p. 5720, n. i46; Mus. Tessenianum , tab. 6, fig. 5, A, B, mala ; Favane, Conchyl., tab. 5, fig. H; Davila, Catal. Rais. T. I, pi. 2 , fig. a ; Chemnitz , Conchyl. T. X, tab. 169, fig. 1 645 , i646; Unt- b relia chinensis , Blainv. , Dict. des Se. Natur. , atlas , 44e cahier , fig. 1 , A , B , c ; Gastrop/tace luberculusus , ib., Dict. des Scienc. Nat. T. xvm , p. 177. Cette Coquille a quelquefois jusqu'à quatre pouces de longueur, sur trois et demi de largeur; elle est blanche en dehors; ses bords sont fort minces , ii réguliers à l'intérieur; la lâche fauve présente des stries rayonnantes, ce qui la distingue de la suivante, qui n'en est peut-être qu'une variété. Ombrelle de la. Méditerranée, Tjmbrella mediterranea , Lamarck , Anim. sans vert. T. vi, p. 5<*5 , n. 2. Elle est ordinairement plus petite, plu* plate et plus mince que la pré- cédente , et la tache brune de sa face inférieure n'a point de stries rayon- nantes. (D..11.) * OMBRES. Vmbri. mam. V. Mouflon à l'article Mouton. * OMBRES, pois. Syn. de Corégo- nes. V. ce mot et Saumon. (b.) OMBRETTE. Scopus. ois. (La th.) Genre de la seconde famille de l'or- ■ OMB dre des Grallcs. Caractères : bec c'pnis à sa base , comprimé , mou , en lame courbée à la pointe; mandibule su- périeure surmontée dans toule sa longueur d'une arête saillante, ac- compagnée de chaque côté d'une rai- mirc ; l'inférieure plus courte, plus étioite, et un peu tronquée vers l'ex- tiémité; narines placées à la base du bec, linéaires, longues et à moi- tié fermées par une membrane; qua- tre doigts ; trois en avant réunis par une membrane découpée; l'intermé- diaire plus court que le tarse, un en arrière portant à terre sur toute sa longueur; première et deuxième ré- miges plus courtes que les troisième et quatrième qui sont les plus lon- gues. Ce sauvage habitant des rives brûlantes du Continent africain n'a encore offert que sa dépouille à l'exa- men des naturalistes. Delalnndc, le seul peut-être qui ait pu l'observer après Adanson , avait recueilli quel- ques particularités sur les habitudes de l'Ombrette; mais n'ayant point été écrites, elles n'ont pu survivre à cet intrépide collecteur que le moment où il s'occupait de déchar- ger sa mémoire d'une quantité con- sidérable de remarques et d'obser- vations qu'il avait rassemblées dans le cours de ses pénibles voyages. O.VflSRETTE DU SÉNÉGAL , ScopiiS Umbretta , Lath. , Buff. , pi. enlum. 796. Tout le plumage d'un brun cen- dré, avec des retlets irisés violets plus apparens sur les rémiges , l'extrémité elle bord externe de celles-ci noiiâ- tres ; lectrices brunes , rayées el lar- gement terminées de noirâtre ; nuque garnie de longues plumes touffues , étroites et flexibles , formant une forte aigrette qui retombe su; le dos ; bec et pieds noirs. Taille , dix-huit à dix-neuf pouces. (dr..z.) OMBHIAS. KCH1N. Rumph , qui donnait ce nom aux Oursins fos.-iles, les croyait tombés du ciel, ainsi que les Bélemnitcs. (b.) OMBRJNE. Umbrina. rois. Sous- genre de Sciènes. V. ce mot. (b.J * OMÉGA, iks. Espèce de Phalène. OMN >99 L'Oméga double est le Bombyx cœ- rulcoccphala, L. (b.) OMELETTE. moll.Noui vulgaire et marchand du Cunus bullatus , L. (B.) OMICRON, ins. (Geoffroy.) Syn. de Phalœna Aceris, L. L'Omicron géographique est le Phalœna perji- cariœ , L. (b.) OMMAILOUROS. min. (Laméthe- rie.) Syn. d'OEil de Chat ou Quartz Agathe chatoyant d'Uaùy. (b.) OMNICOLOR. ois. Espèce du genre Martin-Pêcheur. P*. ce mot. Séba donne ce nom à des Souimangas. (B.)' OM>TI"\ ORES. zool. On emploie ce mol pour désigner les Animaux qui se nom rissent indifféremment de subs- tances animales el de substances végé- tales. L'Homme est l'Omnivore par excellence. Temmincli a plus particulièrement concentré ce mot en l'appliquant au deuxième ordre de sa Méthode orni- thologique qu'il caractérise de la ma- nière suivante : bec médiocre, fort robuste , tranchant sur les bords ; mandibule supérieure plus ou moins échancréeà la pointe; pieds en géné- ral robustes ; quatre doigts , trois en avant et un en arrière ; ailes médio- cres, à rémiges pointues. Cet ordre comprend les genres Sasa , Calao, Motmot, Corbeau , Casse-Noix, Pyr- rhocorax , Cassicau , Glaucope, Mai- nate , Pique-Bœuf , Jaseur, Pyroil, Rollier , Rolle, Loriot, Troupiale, Mvophone, Etourneau, Martin. Oi- se.iu de Paradis et Slourne. Les Oi- seaux que comprennent ces vingt- un génies ont, dans leur manière de vivre et dans leurs principales habitudes, une conformité assez re- marquable; tous aiment la vie so- ciale; aussi en rencontre-t-on quel- quefois des bandes fort nombreuses. Ils sont presque tous monogames. Ils établissent leur nid sur les Ar- bres, dans les trous des vieilles fa- briques et des bâtimens abandonnés, des tours, etc. , etc. Les deux sexes 200 0M0 couvent alternativement. Toutes es- pèccsd'alimens composent leur nour- riture , et on les voit rechercher in- différemment les graines et les fruits, les Insectes et les Vers; chasser les petites proies , comme se jeter avec avidité sur les cadavres infects. Leur chair noire, coriace et de mauvais goût , n'est trouvée supportable qu'aux époques de grande disette. (UR..Z.) * OMOEA. bot. phan. Genre de la famille des Orchidées et de la Gy- nandrie Diandrie , L., nouvellement constitué par Bluine (Bijdragen lot de Flora van Nede/iandsch Indiè , 1 , p. 55g) qui en a ainsi fixé les carac- tères : périanthe à cinq sépales li- bres, étalés, onguiculés; les inté- rieurs un peu plus étroits que les autres. Labelle terminé inférieure- ment en un éperon comprimé et émarginé; le limbe trifide ayant sa division médiane dressée et épaissie. Gynostème court , large et obtus ; anthère terminale, biloculaire; mas- ses polliniques, solitaires dans chaque loge, pulpeuses-céréacées , compo- sées de petits grains terminés par des filamens élastiques qui se réunissent en un pédicelle commun, pel'é à la base. Ce genre est très-voisin d'un autre genre nouveau que l'auteur propose sous le nom de Ceratochilus, et qui n'eu diffère que par la forme du labelle. Il renferme une seule espèce ( Omœa micrantha ) , petite Plante herbacée à tiges flexueuses , un peu rameuses et à fleurs petites et jaunâtres. Cette Plante croît dans les forêts élevées de la montagne Salak à Java. (g..n.) * OalOLOCARPUS. bot. phan. Nom inutilement proposé parNecker (Elem. Bot., n. 675) pour distinguer le Nyctanthes Aibor-tristis , L. , des autres espèces qu'on lui avait asso- ciées , et qui appartiennent au genre Jasminum ou Mogorium. V. Nyc- TANTHE. (G..N.) OMOPHRON. Omophron. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères, famille des OMO Carnassiers , tribu des Carabiques abdominaux , établi par Fabricius sous le nom de Scolyte, déjà em- ployé par Geoffroy pour des Insectes d'une autre famille, et adopté par Latreille , qui lui a donné le nom qu'il porte actuellement, et qui est généralement reçu. Les caractères de ce genre sont : premier article des tarses antérieurs légèrement dilaté dans les mâles et eu forme de cône allongé. Dernier article des palpes allongé, presque ovalaire et tronqué à l'extrémité ; antennes filiformes ; lèvre supérieure entière ou très-lé- gèrement échancrée ; mandibules un peu avancées, non dentées intérieu- rement; une dent bifide au milieu de l'échancrure du menton ; corps court et presque orbiculaire; corselet court et s'élargissant postérieure- ment; élytres courtes en demi-ovale. Les Omophrons se distinguent de tous les genres de la tribu par leur forme raccourcie et presque ronde. Leur tête est assez large , presque transversale et comme emboîtée dans le corselet. La lèvre supérieure est assez étroite, un peu avancée, en- tière ou très-légèrement échancrée. Les mandibules sont plus ou moins avancées , plus ou moins arquées , assez aiguës et non dentées intérieu- rement. Le menton a une dent bi- fide au milieu de son échancrure. Le dernier article des palpes est assez allongé et presque ovalaire. Les an- tennes sont filiformes et à peu près de la longueur de la moitié du corps. Les yeux sont assez grands et très -peu saillans. Le corselet est court et s'élargit postérieure- ment. Les élytres sont courtes, con- vexes et presque en demi-ovale. Les pâtes sont assez longues. L'échan- crure qui termine les jambes anté- rieures en dessous, est très-légère- ment oblique, et s'apeiçoit un peu sur le côté interne. Le premier ar- ticle des tarses est légèrement dilaté dans les mâles en forme de carré al- longé. Ces Coléoptères semblent faire le passage des Carnassiers terrestres aux Aauatiques , et Clairville les a OMO même placés à la tête de sa divi- sion des Adéphages aquatiques. Ou les trouve toujours sur le bord des rivières , dans les sables baignés par l'eau, à la racine des Plantes { Ornophrun limbetum) , et surtout dans les lieux où croissent celles qu'on a nommées vulgairement l'Ar- gentine, la Renouée persicaire , etc. On n'en rencontre jamais bors du sable pendant le jour; mais c'est le soir qu'ils courent et qu'ils vont même dans les endroits où l'eau ar- rive. La larve de l'espèce que l'on trouve à Paris , a été découverte par Desmarest; elle tient le milieu entre celles des Dytiques et des Carabes ; son corps est conique , allongé et déprimé, ayant sa plus grande lar- geur du côté de la tête; il est com- posé de douze anneaux ou segmens , sa couleur est d'un blanc sale , à l'exception de la tête qui est d'un brun de rouille. Elle a deux petits yeux noirs et deux petites antennes sétacées , formées de cinq articles, et placées au-devant des yeux. La bou- che est pourvue de deux fortes man- dibules arquées et dentelées, de deux mâchoires portant chacune deux pal- pes, et d'une lèvre inférieure munie également de deux palpes. La tête a la forme d'un trapèze, elle est plus étroite que les anneaux suivans. Les trois premiers donnent naissance à trois paires de pâtes écailleuses , tou- tes dirigées en arrière , et terminées par deux ongles aigus. Le dernier anneau est terminé supérieurement par un filet relevé , composé de qua- tre articles , dont le dernier porte deux poils. On connaît quatre ou cinq espèces d'Omophrons ; elles se trouvent dans les pays chauds et tem- pérés de l'Europe, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique ; celle qui est la plus commune en France est : L'Omophron bordé , Omophron limbatum , Latr. , Oliv. , Dej.; Ca- rabus limbatus , Oliv. , Rossi ; Sco- ly tus limbatus, Eabr., Pauz.,CIairv., Ent. Helv. T. n, p. 168 , tab. 26. Cet Insecte est long de près de trois li- gnes , et large de deux ; son corps est OMP 201 aplati, ové, d'un jaune rouillé; mais la bouche, les palpes, les antennes et les pâtes sont plus pâles. La tête est large et marquée de deux traits qui , de la base des antennes , se di- rigent obliquement au milieu de la tète , où ils se joignent et représen- tent un V, derrière lequel le reste de la tête est vert métallique et poin- tillé. Le corselet, dont le milieu est occupé parunegrande tache du même vert métallique, est carré, plus large que long; il se relève un peu à la partie supérieure , ou est un peu échancré du côté des angles, tandis que le milieu de sa base s'avance en pointe , comme dans les Dytiques ; il n'a point d'écusson ; les élytres ont des stries formées par des pointes ; elles ont la suture verte et trois bandes transverses de la même couleur et très-sinueuses. Le dessous du corps est un peu plus ferrugineux que le dessus. Cet Insecte est assez commun dans une des îles de la Seine , vis-à- vis Sèvres. (G-) * OMOPLATE, zool. V. Sque- lette . O M OPTE RE S. Omoptera. ins. Leach , dans sa nouvelle division des Insectes en douze ordres , désigne ainsi son ordre huitième ; il paraît formé des Hémiptères - Homoplères de Latreille. V. Hémiptères, (g.) * OMPHACITE. min. V. Om- phazite. OMPHALANDRIA. bot. phan. V. Omphalea. * OMPHALARIA. bot. crypt. {Lichens. ) Sous- genre établi par Acharius dans le Prodrome de la famille des Lichens pour le genre Parmélie. (a. f.) OMPHALEA. bot. phan. Ce genre ainsi nommé par Linné, et qui a reçu de Patrice Browne le nom pres- que semblable à'Omphalandria, d'A- danson celui de Duchula , appar- tient à la famille des Euphorbiacées. Ses fleurs sont monoïques; leur ca- lice a quatre divisions. Dans les mâ- les , du centre d'un bourrelet glan- 20 2 . OMP pileux, part un filet qui se renfle et s'épaissit à son sommet en un disque fendu dans son contour eu deux ou trois lobes; entre ces lobes sont en- foncées autant d'anthères , de telle sorte que les deux loges d'une même anthère sont séparées par toute l'é- paisseur d'un lobe , qui est par con- séquent un véritable connectif. Dans les fleurs femelles , on trouve un stvle court, épais, terminépar un stigmate obscurément trilobé ; un ovaire re- levé extérieurement de trois angles obtus , à trois loges , renfermant cha- cune un ovaire unique. Le fruit char- nu se sépare à la maturité (suivant le témoignage d'Aublet) en trois co- ques ; ses graines sont grandes et presque globuleuses. Ce genre com- prend trois espèces , originaires de la Guiane et des Antilles. Ce sont des Arbres ou Arbrisseaux grimpans. Les feuilles sont alternes, stipulées, entières, épaisses, relevées sur leur face inférieure d'un réseau de ner- vures proéminentes, portées sur un pétiole muni à son sommet d'une double glande. Les fburs sont dispo- sées en courtes panicules , dans les- quelles, au-dessus d'une femelle uni- que terminale, on trouve plusieurs mâles avec de petites bractées ; ces panicules partielles , accompagnées chacune d'une large bractée glandu- leuse à sa base , sont disposées sur un axe commun et forment par leur en- semble une seule panicule terminale, grande et rameuse. Dans les Antilles et à la Guiane , on mange les graines des Omphalea diandra et triaadra : celles de la première, à cause de leur goût, por- tent même le nom de Noisettes de Saint-Domingue. On peut en ex- traire , suivant Descourlilz, une huile comparable par sa saveur el ses ca- ractères, à celle d'amande. Ces usa- ges pourraient sembler étonnansdans deux Plantes d'une même famille , où. les poisons et les purgatifs sont si communément répandus, et ou ces propriétés sont surtout concentrées ordinairement dans la graine , si l'on ne savait qu'avant d'employer ou de OMP manger l'amande de Y Omphalea , on a soin d'en extraire l'embryon. Le genre Hecatea ( V . ce mot} est à peine distinct de celui-ci , si ce n'est par son calice quinquélobé , sou in- florescence, et par la patrie de ses espèces qu'on n'a rencontrées qu'à Madagascar. (a. u. I.) 0MPHAL1A. bot. chyft. /^.Aga- ric. OMPHALIE. Omphalia. jmoll. Genre proposé par De Haan poul- ies Nautiles , soit vivans , soit fossiles, qui sont ombiliqués. Aucun motif raisonnable ne peut faire adopter ce genre qui est entièrement inutile. V. Nautile. (d..h.) OMPHALOBTUM. bot. piïan. Gen- re de la famille des ïérébinlhacées, secliou des Connaracées , et de la Dé- candrie Pentagynie, L., établi par Gaertner {de Fruct. , 1 , p. 217 , lab. 46) et ainsi caractérisé : calice persis- tant, entourant la base du fruit, di- visé peu profondément en cinq lobes oblongs , aigus , imbriqués pendant l'estivation ; corolle à cinq pétales ; dix étamines légèrement cohérentes par la base en un ou plusieurs fais- ceaux; ovaire composé de cinq car- pelles monostyles , à deux ovules qui quelquefois avortent en partie ; une à cinq capsules, en forme de légume ou gousse, bivalves, déhiscentes, rétré- cies ou stipitées à la base ; deux grai- nes réduites souvent à une seule par avortement , insérées non à la base, mais le long d'une suture à la partie inférieure du fruit , dépourvues d'al- bumen, munies d'un arille et de co- tylédons épais. Ce genre est voisin du Cunnarus aux dépens duquel il a été formé; il en diffère principalement par son calice à lobes pointus , un peu étalés au sommet , et non ovales ou obtus; par ses fruits solitaires ou mulliples, rétrécis à la base, plus ou moins stipités, et non sessiles, ovés ou oblongs ; par l'insertion de ses graines , non au fond de la loge , mais le long de la suture. Sous ce dernier rapport , YOmphalobium se rapproche des Légumineuses , et surtout des OMP genres Afzelia , Schotia et Copaifera. Le professeur De Candolle a fait connaître les différences qui existent entre ces genres et YOmp/ialobium , dans un Mémoire sur les Connara- cées, imprimé parmi ceux delà nou- velle Société d'Histoire Naturelle de Paris, vol. II, p. 586. Les espèces qui constituent ce genre sont des Arbres ou des Arbrisseaux à feuilles imparipinnées , à une ou plusieurs paires de folioles , et à fleurs disposées en grappes axillaircs réu- nies en une panicule terminale. On en compte douze, relatées dans le se- cond volume du Prodromus où elles sont réunies en deux sections. La pre- mière comprend les espèces Couna- roïdes ou à carpelles solitaires au nombre de dix , parmi lesquelles on remarque X Omphalobium indicum, Gaert. , loc. cit. , qui doit être consi- déré comme type du genre. Les au- tres Plantes ont été décrites par les auteurs sous le nom de Connarus , ou sont des espèces nouvelles. Elles croissent dans les climats cbnuds de l'Inde , de l'Afrique et de la Guiane. C'est dans cette dernière contrée que se trouvent deux espèces figurées par De Candolle (loc. cit., tab. i6,fig. A, b) sous les noms A' Omphalobium Patrisii et Omph. Peirottelii. La se- conde section est formée de deux Plantes à plusieurs carpelles dont l'un (Omph. villosum) était placé par Lamarck dans le genre Cnestis , et l'autre était rapporté au genre Con- narus sous le nom de Cpinnatus. La première estde la côte de Sierra-Lione en Afrique; la seconde de Madagas- car. (G..N.) OMPHALOCARPE. Ompha- locarpon. bot. fiian. Genre établi par Palisot-Beauvois (Flore d'Owa- re , i, p. 6) et appartenant à la fa- mille des Siipolées. Voici les carac- tères qui lui ent été donnés par l'au- teur lui-même : calice composé de plusieurs écailles imbriquées, conca- ves ; corolle monopélale , régulière , hypogyne; limbe à six ou sept divi- sions égales et ondulées sur leurs OMP 2o3 bords; tube court, garni vers son orifice de six à sept étamines profon- dément découpées en lanières , alter- nes avec les lobes de la corolle, et ayant leurs anthères oblongues , li- néaires et dressées; ovaire supère , terminé par un style simple, filifor- me, persistant; stigmate terminal et presque simple; le fruit est arrondi , très-fortement déprimé et comme om- biliqué à son centre; il est épais, presque ligneux , indéhiscent , à plu- sieurs loges monospermes. Les grai- nes sont osseuses , luisantes, portant un bile latérnl ; ces graines sont en- veloppées d'une pulpe succulente qui remplit la loge; elles renferment un embryon [dan dans un endosperme charnu. Ce genre ne se compose encore que d'une seule espèce : Omphalocarpum procerum , Beauv. , loc. cit. , tab. 5. Cet Arbre, du plus beau port, croît dans l'intérieur de l'Afrique , à près de vingt-cinq à trente lieues des derniers élablissemens du royaume d'Owarc. Son tronc s'élève droit, à une hauteur prodigieuse, sans se ramifier. Les tleurs naissent sur le tronc lui-même , et paraissent solitai- res et courtement pédonculées; les feuilles sont alternes , lancéolées , entières et luisantes. (a. b.) * OMPHALODE. Omphalodium. bot. piian. Turpin a donné ce nom. à un petit point saillant qu'on aper- çoit sur le bile de certaines graines , et auquel , selon lui , venaient abou- tir les vaisseaux nourriciers. V. Graine. (a. b.) OMPHALODES. bot. phan. Cet ancien genre de Tournefort , réuni par Linné au Cyuoglossum , a été constitué de nouveau par Lehmann, et adopté par Rcemer et Schultesqui ont changé son nom en celui de Pi- cotin-. Nous ne pensons pas qu'il doive être séparé des Cynoglosses. V. ce mot. (g..n.) OMPHALOMYCES. bot. cbypt. (Champignons.) Nom donné par Bat- tara aux Agarics dont le chapeau est 3 ao4 OMP fortement ombiliqué dans son centre, tels que les Agaricus deliciosus , Thilogalus , Prunulus, emeticus, etc. (ad. b.) * OMPHALOSIA. BOT. CRYPT. ( Necker. ) Syn. iVUmbilicaria et de Gyrophora. V. Gyrophore et Om- BIEICAIRE. (B.) OMPHAZITE. min. Werner a donné ce nom à une variété lamel- laire de Diallage smaragdite , que l'on trouve dans le pays de Bayreuth. (G. DEL.) * OMPHEMIES. mole. Rafinesque a établi sous ce nom un nouveau genre qui est trop peu connu pour c»u'on puisse l'adopter ou le rejeter éfinilivement ( Journ. de Phys. T. exxxviii, p. 424). Il indique deux espèces qu'il ne décrit pas , et les ca- ractères génériques sont, à ce qu'il nous semble, insuffisans. Ce genre serait un démembrement de quelques Paludines dont l'ombilic serait légè- rement ouvert. (D..H.) * OMPHISCOLE. moee. Quel- ques Limnées , qui ont un petit ombilic , ont été démembrées en genre particulier sous cette dénomi- nation, par Rafinesque, dans le Jour- nal de Physique, T. exxxviii, p. 42.5. Des genres proposés sur d'aussi faibles caractères ne peuvent être adoptés, car si on les admettait, bien- tôt le mot genre serait substitué au mot espèce , et nous sommes loin de croire qu'un tel changement serait favorable à la science. (d..h.) * OMPHRA. ins. Nom donné par Leach à un genre de Carabique, auquel Bonelli avait déjà donné ce- lui d'HEEEUo. V. ce mot. (g.) OMPOK. pois. Lacépède, dans son Histoire des Poissons (T. iv , p. 4g) , a formé sous ce nom barbare un genre voisin des Silures , dont on ne sait rien de suffisant pour en vali- der l'existence. Il ne contient que le Siluroïde. «Nous avons trouvé, dit l'illustre professeur , un individu de cette espèce parmi les Poissons des- séchés de la collection donnée à ONA la France par la république batave. Une inscription attachée à cet in- dividu indiquait que le nom donné à cette espèce dans le pays qu'elle habite , était Ompok. Nous en avons fait un nom générique , et nous avons tiré son nom propre de ses rapports avec les Silures. » Sa des- cription n'a encore été publiée par aucun naturaliste. Plusieurs rangs de dents, grandes, acérées, mais iné- gales , garnissent ses deux mâchoires. Les deux barbillons que l'on voit au- près des narines, ont une longueur à peu près égale à celle de la tête. L'anale est assez longue pour s'éten- dre jusqu'à la nageoire de la queue ; mais elle ne se confond pas avec cette dernière. A. 9 , p. 1/11, A. 56, c. 17-11. Cuvier , qui n'a point établi des genres sur des Poissons desséchés portant des inscriptions , n'adopte point l'Ompok , et pense ( Règne Animal, T. 11 , p. 202 ; qu'il pourrait bien n'être qu'un Silure qui aurait perdu sa dorsale. (b.) ONAGRA. bot. phan. (Diosco- ride.) h'Epilobium angustifolium , L. (Tournefort.) Syn. à'OEnothera. fr. Onagre, bot. phan. (b.) ON AGRAIRE, bot. phan. Syn. d'Onagre. T^. ce mot. (b.) ONAGRA1RES. OEnothereœ ou Onagrariœ. bot. phan. Famille na- turelle de Plantes dicotylédones , po- lypétales, épigynes selon les uns, et périgynes suivant les autres , et dont le genre Onagre (OEnothera) peut être considéré comme le type. Cette famille se compose de Végétaux her- bacés , rarement ligneux, portant des feuilles simples, opposées ou éparses , et des fleurs tantôt axillaires et tantôt terminales. Leur calice est toujours adhérent avec l'ovaire in- fère; quelquefois tubuleux au-dessus de l'ovaire ou sans tube manifeste; le limbe à quatre ou cinq lobes ; la co- rolle est polypétale, et les pétales ei. même nombre que les divisions caly- cinales ; ces pétales sont incombans latéralement et tordus les uns sur les autres ; ils manquent quelquefois ; les ONA étamines en même nombre, dou- ble ou moindre que celui des pétales , sont insérées au haut du tube du ca- lice; l'ovaire est infère, ainsi que nous l'avons dit ; il odre, en général, un nombre de loges égal à celui des lobes calycinaux; dans chacune d'el- le» , ou trouve un nombre d'ovules , déterminé ou indéterminé, attachés à l'axe central , et y formant deux rangées longitudinales; l'ovaire est surmonté d'un style simple et d'un stigmate simple ou divisé en lobes égaux en nombre aux loges de l'o- vaire. Le fruit est une baie ou une capsule à plusieurs loges contenant tantôt peu , tantôt beaucoup de grai- nes, et s'ouvrant en autant de valves que de loges qui portent chacune une des cloisons sur le milieu de leur face interne. Les graines contiennent sous leur épisperme , qui est double , un embryon sans endospenne , ayant sa radicule courte , obtuse , tournée vers le hile, et ses cotylédons épais et obtus. La famille des Onagraires , lelle qu'elle avait été présentée par Jus- sieu , dans son Gênera Plantarum , était divisée en cinq sections. Un assez grand nombre des genres qui y avaient été réunis, mieux étudiés et mieux connus aujourd'hui , ont été placés dans d'autres familles ou sont devenus les types d'ordres naturels nouveaux. Ainsi dans la première section se trouvent : le genre Moca- nera que nous croyons appartenir à la famille des Ternstrcemiacées ; le Cercodea qui forme le type de la fa- mille des Cercodiennes ou Hygro- biées. Dans la troisième section , nous trouvons les genres Cacoucla et Com- breturn qui sont devenus les types de la famille des Combrétacées. V. ce mot. Le genre Santalum placé dans la quatrième , réuni à quelques gen- res autrefois placés dans les Eléag- nées , constitue le nouvel ordre na- turel des Santalacées proposé par R. Brown. Le Mouri/ïa d'Aublel ou Pe- taloma de Swartz doit être rapporté aux Mélastomacées. Enfin , la cin- quième section, composée des genres ONA 205 Merrtzelia et Loasa , forme aujour- d'hui la famille des Loasées. /^. ce mot. Les genres qui composent aujour- d'hui la famille des Onagraires , ont été divisés en trois sections : i° dans la première sont les genres qui ont les étamines en même nombre ou moindre que les pétales, et ayant pour fruit une capsule ; tels sont : Montinia , Thunb. ; Serpicula , L. ; Lopezia , Gav. ; Circœa , L. ; Ludwi- gta, L. ; 2° la seconde renferme ceux dont les étamines sont en nombre double des pétales et à fruit égale- ment capsulaire; tels sont : Jussiœa , L. : (Enothera , L. ; Clarckia , Pursh ; Epllobium , L. ; Gaura , L. ; ô° enfin dans la troisième section sont réunis les genres qui ont le nombre des éta- mines double de celui des pétales et le fruit charnu comme le Fuschia, L.; YOphira , Burm. ; Bœckea , Lou- reiro : et le Memecylon, L. La famille des Onagraires est très- voisine des Mvrtées et des Mélastoma- cées ; elle diffère de la première par son port , ses feuilles non ponctuées , ses étamines en nombre défini ; et de la seconde , par son port également , et par la structure différente de ses étamines et de ses feuilles qui , dans les Mélastomacées , offrent des carac- tères si tranchés. (a. r.) ONAGRE, zool. L'Ane sauvage. V. Cheval. On a étendu ce nom au Chœtodon Zèbre. V. Choetodon. (b.) ONAGRE. OEnotliera. bot. phan. Genre de la famille des Onagraires et de l'Octandrif: Monogynie, L. , of- frant pour caractères : un calice tu- buleux et grêle , adhérent par sa base avec l'ovaire infère; à quatre lanières étroites ; une corolle de qua- tre pétales larges et incombans laté- ralement, insérés ainsi que les éta- mines au haut du tube du calice; celles-ci, au nombre de huit, dres- sées , ont leurs anthères introrses , li- néaires, vacillantes; l'ovaire est in- fère, à quatre loges, contenant un grand nombre d'ovules attachés sur 206 ONA deux rangées longitudinales à l'angle interne de chaque loge : le style est long, grêle , traversant le tube caly- cinal dans toute sa longueur , et ter- miné par un stigmate à quatre bran- ches linéaires. Le fruit est une cap- sule cvlindroïde ou lélragone, à qua- tre loges , s'ouvrant en quatre valves. Les graines sont nombreuses et sans aigrettes , caractère tranché qui dis- tingue le genre Onagre des Epilobes , qui en sont très-rapprochés, et qui ont les graines couronnées d'une ai- grette soyeuse. Les espèces de ce gen- re sont assez nombreuses , originaires d'Amérique, mais plusieurs se sont, en que'que sorte, naturalisées en Eu- rope , par le moyen de graines échap- pées des jardins. Ces Plantes sont gé- néralement herbacées, annuelles ou bisannuelles , portant des feuilles al- ternes et des fleuis axillaires et assez grandes. Nous mentionnerons ici les suivantes qu'on voit assez fréquem- ment dans les jardins. Onagre bisannuelle, (Enothera biennis, L. , Flor. Dan., tab. 446. Cette espèce , la plus commune de toutes, et qui aujourd'hui est natu- ralisée dans plusieurs parties de l'Eu- rope , est vulgairement connue sous le nom à' Herbe aux Anes. Ses ra- cines , assez épaisses, donnent nais- sance à des feuilles qui s'étalent en rosette à la surface du sol. Du centre de ces feuilles s'élève une tige forte , cylindrique , de deux à trois pieds d'élévation, légèrement velue, et uortaut des feuilles alternes , lancéo- lées et un peu dentées. Les fleurs, d'un jaune pâle, exhalent une odeur très-forte et très-suave. Elles sont sessiles et solitaires à l'aisselle des feuilles supérieures , et par leur réu- nion elles constituent une sorte d'épi terminal. L'Onagre est originaire de l'Amérique septentrionale, d'où elle a été apportée en Europe vers i6i4. Elle s'est naturalisée en divers cantons du midi de la France et de l'Espagne. On la cultive fréquemment dans les parterres; mais malheureusement ses fleurs duieut trop peu de temps. En Allemagne, on mange ses racines, ONC qui sont charnues, soit cuites, soit crues. Les Porcs en sont friands, et elles paraissent leur être très-favo- rables. Onagre a longues fleurs, OEno- f/iera loagîjlora , Jacq. Cette espèce, que l'on dit venue des environs de Buenos-Ayres , est également fort commune dans les jardins. Elle res- semble beaucoup à la précédente dont elle diffère surtout par ses fleurs plus grandes et surtout par la longueur excessive du tube calycinal qui n'est pas moindre de trois à cinq pouces. Onagre pourpre, OBnothera pltr- pi/rea, Lamk. , Dict. Originaire du Pérou , d'où les graines ont été rap- poitées par Dombey , cette espèce oiFre des liges d'un pied et demi à deux pieds d'élévation, droites, ve- lues et légèrement rameuses , des feuilles radicales, ovales, longue- ment pétiolées et sinueuses sur leurs bords; celles de la tige sont lancéo- lées et dentées. Les fleurs , assez pe- tites et axillaires, sont d'un rouge pourpre , légèrement [ édonculées et réunies vers le sommet des ramifica- tions de la tige. Les capsules sont courtes , ovoïdes et à quatre angles saillans. (a. r.) * ONAIBOUBOU. bot. phan. (Surian.) Syn. de Bocconiafrutescens. L. V. Bocconie. (b.) * ONAIRILA. bot. phan. (Cossi- gny.) Nom de pays du Viola enneas- pernia, L. (b.) ONANICAR. pois. Nom de pays du Gymnote électrique. (b ) * ONBAVE. bot. phan. Rochon cite sous ce nom un Arbre indéter- miné de Madagascar qui donne un suc concret semblable à la gomme arabique. (b.) ONCE. mam. Espèce du genre Chat. V. ce mot. (b.) ONC1IIDIE. Onchidium. moll. Buchanan proposa le premier ce genre dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres , T. v, p. 1Ô2 ; ce fut un Mollusque terrestre pulmoné qui vil sur les bords du ONG Gange , qui servit de type à ce genre. Malheureusement Buchanan n'observa point cet Animal assez complètement pour ne point laisser de doute à .son égard, et la figure qu'il en donna ne peut suppléera ce que sa description laisse d'incertain ; il ne serait point étonnant d'après cela qu'on ait commis quelques er- reuis, soit en rapprochant de ce genre des Animaux différens , soit en établissant de nouveaux genres pour des Animaux semblables ; il sera dif- ficile de reconnaître ces erreurs avant que l'on ait fait de nouvelles obser- vations sur l'Animal de Buchanan. Cuvier a cru pouvoir rapporter au genre Onchidieun Mollu-que marin trouvé par Pérou à l'Ile-de-France; mais, dans ce rapprochement, il est probable que Cuvier a été dans l'er- reur. Quoique la différence du milieu habité soit assez grande pour entraî- ner des modifications assez notables, ce ne serait pourtant pas un motif suffisant pour rejeter les rapports in- diqués par Cuvier ; les différences qui existent dans les organes de la géné- ration seraient des motifs plus pro- pres à nous déterminer. Les sexes sont séparés dans l Onchidie de Buchanan, ils ne le sont pas dans l'Onchidie de Pérou; c'est d'après ce motif que Blainvillea cru nécessaire de former un nouveau genre avec l'Onchidie de Péion , auquel il a donné le nom de Péronie ( K. ce mot). Dans sa manière de voir, Blainville ne le laisse pas dans les mêmes rapports ; il le rapproche des Doi is ; ce genre ne serait donc point pulmoné comme on l'avait cru, ou bien Blainville réuni- rait dans ses Cvclobranches des Ani- maux branchifères et d'autres Pul- monés. Des Animaux de genres très- voisins, peut-être même appartenant à un seul, ont servi à Férussac pour l'établissement de son genre Vagi- nule ( V. ce mot), et à Blainville pour celui qu'il a nommé Yéroni- celle ( f. ce mot ), et il serait possible que ces deux genres fussent non- seulement semblables entre eux, mais qu'ils fussent aussi le même que ce- OiNC 207 lui de Buchanan. On voit par cela seul combien des observations bien faites sont nécessaires pour jeter quel- que jour sur ces Mollusques, cl ar- rêter leurs rapports dans la série; il est donc très-difficile , pour ne pas dire impossible , de se former une opinion qui soit hors de discussion; il faut tout attendre du temps et de l'observation. (D..11.) ONCHIDOR.E. Onchidoris. moll. Un Mollusque nouveau observé par Blainville dans la Collection du Mu- séum britannique, lui servit de type pour un nouveau genre qu'il carac- térisa dans le Bulletin de la Société Philomatique , 1816, et qu'il rangea avec les Doris dans sa famille des Cyclobranches. Férussac l'a adopté dans ses Tableaux Systématiques, et l'a mis en rapport avec les Dons et les Polycères. Blainville, dans son Traité de Malacologie, considère ce genre par ses caractères particuliers comme intermédiaire entre les Doris et les Péronies. Voici ces caractères : corps ovalaire, bombé en dessus ; le pied ovale, épais, dépas-é dans toute sa circonférence par les bords du manteau; quatre tentacules , comme dans les Doris, entre deux appendices labiaux; organes de la respiration formés par des arbuscules très-pe- tits, disposés circulairement et con- tenus dans une cavité située à la partie postérieure et médiane du dos ; anus également médian à la partie inférieure et postérieure du rebord du manteau ; les orifices des organes de la généiation très-dislans et réunis entre eux par un sillon extérieur occupant toute la longueur du côté droit. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre , et on ignore quelle est sa patrie. Onciiidore de Leach, Onchidoris Leachii, Blainv. (Traité de Malac. , p. 48o , pi. 46, fig. 8; ibid., Dict. des Scienc INat. T. xsxvi, p. 121). Outre les caractères génériques , Blainville ajoute que dans l'état oii il l'a observé elle avait environ deux pouces de longueur sur quinze lignes 2o8 OISC de large; sa couleur était d'un gris blanchâtre ; son dos parsemé de tu- bercules nombreux et de différente grosseur, et son pied d'élévations ou de boursouflures, comme on en voit souvent dans la Péronie de l'Ile-de- France. (d..h.) * ONCHOBOTRYDES. int. V. BOTRYOCEPHALE. ONCIDIUM. bot. phan. Genre de la famille des Orchidées , établi par Svvartz {Flor. Ind. Occid.}, et dans lequel il a placé plusieurs espèces parasites , faisant partie des genres Epidendrum et Cymbidium. Voici les caractères de ce genre : les trois fo- lioles externes du calice sont égales , étalées et dirigées vers la partie su- périeure de la tleur ; les deux internes sont également étalées , quelquefois soudées entre elles en partie et pla- cées à la partie inférieure de la fleur. Le labelle est plan, généralement large, sans éperon, diversement lo- bé , offrant à sa base quelques points tuberculeux. Le gynostème est dres- sé , membraneux et quelquefois fran- gé sur ses bords; il se termine par une anthère operculiforme à deux loges. Les masses polliniques au nom- bre de deux sont ovoïdes , solides , attachées par leur partie inférieure à une caudicule commune, quelque- fois très-longue , qui se termine par une glande ou rétinacle de forme va- riée. Toutes les espèces de ce genre sont originaires de l'Amérique mé- ridionale. Ce sont des Plantes para- sites, souvent renflées et bulbiformes à leur base. Leurs fleurs , portées sur des hampes radicales, sont gé- néralement assez grandes , le plus souvent disposées en panicule , ra- rement solitaires. Plusieurs sout cul- tivées dans les serres; telles sont les suivantes. Oncidium: varié , Oncidium va- riegatum, Sv\r. , FI. Ind. Occid. , 5, p. i485. Cette espèce est fort com- mune dans toutes les Antilles et sur le continent de l'Amérique méri- dionale. Ses feuilles sont distiques, iridiformes , alternes , superposées , ONC et recourbées , longues de deux à quatre pouces et se coupant trans- versalement au-dessus de leur base. La hampe est longue, grêle, axil- laire , simple. Les fleurs disposées en une panicule simple sont blan- châtres, maculées de taches d'un jaune rougeâtre. Oncidium barbu , Oncidium bar- batum, Lindl. , Coll. Bot., t. 27. Les feuilles sont renflées en un bulbe ovoïde et comprimé. Elles sont pla- nes, oblongues, lancéolées, dressées et émarginées à leur sommet. La hampe est axillaire , grêle, rameuse, très- longue. Les fleurs sont disposées en une panicule lâche. Les divisions ca- lycinales sont étalées, lancéolées , ob- tuses, ond idées sur les bords, d'un jau- ne rougeâtre , maculées de taches plus foncées; les deux divisions inférieures sont soudées en partie par leur côté interne. Le labelle est pendant , jaune et trilobé ; les deux lobes latéraux sont très-larges et en forme d'ailes obtuses et arrondies ; le lobe moyen offre un petit appendice et il est cilié sur son bord. Cette espèce est origi- naire du Brésil. Dansles Nova Gênera et Spec. Plant., notre savant collabo- rateur Ch. Kunth a décrit six espèces nouvelles de ce genre , savoir : Onci- dium echinatum , /oc. cit., i,p. 345, t. 79; Oncidium omithorynckium , loc. cit. y p. 345, t. 80; Oncid. pictum, loc. cit., 1, p. 546, t. 81; Oncid. pandu- rifèrum , loc. cit., 1 , p. 346, t. 82; On- cid. globuliferum , 1 , p. 347 ; Oncid. olivaceum , loc. cit., 1, p. 347. Le genre Jonopsis de Kunth que Meyer et Lindley réunissent au genre On- cidium , en est , il est vrai , très-voi- sin, mais il en diffère par la forme de son labelle , par ses divisions caly- cinales très-rapprochées et conniven- tes , et dont les deux inférieures for- ment à leur base une bosse proémi- nente ou pérule. Du reste le pollen a la même organisation. (a. r.) * ONCIDIUM. BOT. [crypt. ( Wu- cédinées.) Ce nom , donné par Nées , a été changé avec raison par Kunze, en celui de Myxotrichum , puis- QÏ«C qu'il existe déjà depuis long-temps un genre Oncidium dans la famille des Orchidées. /". Myxotkichum. (ad. b.) OINCINUS. bot. phan. Genre de la Peutandrie Monogynie , L , établi par Loureiro (F/or. Coc/i., 1 , p. i5i) qui la ainsi caractérisé : calice tubu- leux, court, à cinq crénelurcs ; co- rolle infundibuliforme, charnue , dont le limbe oflre cinq divisions obtuses, émarginées, toutes munies d'un crochet sur un de leurs côtés; l'entrée du tube de la corolle est or- née d'un appendice (nectaire selon Loureiro) quinquéfideet dressé ; cinq étamines dontles filets sontcourts,in- séiés sur le milieu du tube delà co- rolle; ovaire arrondi , surmonté d'un style plus long que la corolle, et d'un stigmate aigu ; baie globuleuse , luisante , uniloculaire et polysperme. Ce genre, que l'auteur lui-même avait indiqué comme voisin du Tlieo- phrasta , doit être placé avec celui-ci à la suite de la famille des Apocy- nées. Sprengel , dans sa nouvelle édi- tion du Species Plan/arum de Linné , rf même fait , de VOncinus Cochin- thinensis de Loureiro , une espèce de Theophrasta sous le nom de T. Co- c/iinchiiiensis. Cette Plante , comme son nom l'indique , croît dans les fo- rêts de la Cochinchiue. C'est un Ar- brisseau inerme , grimpant, «le vingt pieds environ de longueur. Ses feuil- les sont ovales-lancéolées , très-en- tières , glabres, luisantes, opposées. Les (leurs sont blanches, disposées en longs corymbes terminaux. On man- ge la pulpe des fruits qui est rouge , douce, avec une légère astringeuce. (G..N.) ONCOBA. bot. phan. Ce genre , établi par Forskahl ( Flor. J'.gypt.- Arab., p. io3), appartient à la Polyandrie Monogynie , L. 11 avait été rapporté à la famille des Ti- liacées ; mais Kunlh , dans une no- tice sur les genres qui font par- tie des Malvacées , des Tiliacécs, et des familles voisines , a indiqué sa place dans les Teinstrœmiacées , à coté des genres Trentenatia , Stewar- tomb "xii. CO(C aog lia, Gordonia, etc. Dans la Révision de la famille des Teinstrœmiacées , publiée postérieurement à l'opuscule de Kuntb, le professeur De Candolle ne place point le Genre Oncoba dans cetlefamille, et nous ne le retrouvons pas dans les lamilles voisines. Quoi qu'il en soit de la place que le genre Oncoba doit occuper dans la série des ordres naturels, voici les caractères essentiels assignés par son auteur calice persistant, à quatre divisions protondes , arrondies, concaves et réfléchies ; corolle à onze ou douze pétales inégaux et en ovale renversé : étamines nombreuses, insérées sur le réceptacle, à anthères linéaires, ai- guës ; ovaire supère , sillonné, sur- monté d'un style épais et d'un stig- mate orbiculaire à plusieurs lobes ; baie multiloculaire , contenant des graiues nombreuses renfermées dans la pulpe. L'O/icobasp/nosa, Forsk., loc. cit., est un grand Arbre qui croît dans l'Egypte supérieure, ou il est vulgai- rement nommé Ri/nbol ou Dirn. On le dit également indigène du Séné- gal. Son tronc se divise en rameaux alternes, verruqueux, garnis d'épi- nes qui naissent solitaires ou gémi- nées dans les aisselles des rameaux , ou qui sont terminales., Les feuilles sont alternes , pétiolées , glabres , ovales, acumiriées et dentées en scie; les fleurs sont grandes, solitaires et terminales ; la pulpe qui entoure les graines est mangée par les enfans. * ONCOPHORUS. BOT. CRYPT. [Mousses.) Bridel a formé sous ce nom un sous-genre parmi les Dicianum , il renferme les espèces dont la cap- sule présente une apopbyse à sa base; ♦els sont les Dicranum cenùculatum, strumiferum, Starkii , etc. (ad.b.) * ONCORHIZA. bot. phan. ( Per- soon.)Syn. d'Oncus. F', ce mot. ONCOTION. pois. (Klein.) Syn. de Cycloptère. V. ce mot. (B.) ON CUS, bot. phan. Loureiro (Flor. Co'chinchin. , i , p. ^9) a établi sous j4 ai© OND ce nom un genre de l'Hexandrie Mo- nogynie, L. , auquel il a imposé les caractères suivaus : deux bractées (ca- lice selon Loureiro) aiguës, dressées, embrassant la base du périanthe (co- rolle selon l'auteur) ; celui-ci offre un tube allongé , hexagone, dilaté à la partie supérieure ; sou limbe est petit , à six découpures réflécbies et subulées ; six étamines insérées à la base des divisions du périautbe ; ovaire supérieur, oblong, marqué de six sillons , adhérent jusque vers le milieu au tube di: périanthe , sur- monté d'un style court , à trois bran- ches , portant des stigmates bifides et réfléchis ; baie oblongue , hexagonale, à trois loges polyspcimes. Persoon a proposé pour ce genre le nom à'On- cor/iiza comme plus conforme au mo- tif qui l'a fait nommer Oncus. En effet , ce nom est tiré d'un mot grec qui signifie tumeur- , parce que V On- cus esculcntus de Loureiro présente une racine tubéreuse , excessivement renflée, fariueuse , comestible, sem- blable a celle des Ignames. Les rap- ports du genre Oncus avec le Diusco- rea n'avaient pas échappé à Lou- reiro , mais il avait cru y reconnaître des différences que plusieurs au- teurs n'ont pas jugées assez impor- tantes, et qui , en conséquence , ont réuni les deux genres. Quoi qu'il en soit, la Plante dont il est ici question croît dans les forêts de la Cochin- clune. C'est un Arbuste grimpant, rameux, dépourvu de vrilles et d'ai- guillons. Ses feuilles sont cordifor- mes, acuminées , obtuses, alternes. Les fleurs sont d'un blanc pâle , por- tées sur des épis grêles, longs et ter- minaux. (g..n.) ONDATRA, MAM. Espèce du gen- re Campagnol , devenue type d'un sous-genre de ce nom. Tr. Campa- gnol. (B.) OIN DECIMAL, pois. Espèce du genre Silure. V. ce mot. (b.) ONDETTOUTAQUE. ois. Le Père Théodat dit que les sauvage? du Ca- nada nomment ainsi le Dindon. V. ce mot. (b.) ONG ONDOYANT, pois. Coryphœnafas- ciolata. (Encyclop. Mélh., Pall.) Es- pèce du genre Coryphœne. V~. ce mot, sous-genre Centrolophe. (b.) * ONDULÉ, zool. Levaillant a donné ce nom à un Gobe-Mouche qui paraît le même que celui de l'Ile-de- France, et qu'il a représenté dans ses Oiseaux d'Afrique , pi. i56. C'est aussi un Reptile du genre Agame. P'. ce mot. (b.) ONDULÉ. Undulatus. bot. phan. On dit d'une feuille ou d'un pétale qu'ils sont ondulés sur leurs bords, quand ils présentent des espèces de plis ou d'ondulations qui proviennent de ce que le bord est plus grand que la circonscription même de la feuille ou du pétale. Ainsi les feuilles du Choux , de la Mauve crépue , sont ondulées. (a. r.) * ONÉGITE. min. Suivant Léon- hard , ce nom aurait été appliqué à une variété de Sphène. F '. ce mot. (g. DEL.) * ONEILLTA. bot. crypt. (Hy- drophytes.) Ou ne voit pas pourquoi Agardb s'est permis de substituer ce nom à celui de Claudea imposé par La m ou roux à un genre de sa création, et adopté par lesbotanistes. V. Ceau- DEE. (B.) ONGLE zool. L'anatomie humai- ne définit lOngle, cette lame cornée qui revêt l'extrémité de la face supé- rieure des doigts et desorleils. Cette définition , très-exacte à l'égard de l'Homme etde la plupart des Quadru- manes , ne peut être admise d'une ma- nière générale en anatomie comparée; carie plus souvent l'Ongle n'est pas une simple lame qui recouvre sur une deses faces la dernièrephalange,mais une sorte d'étui qui enveloppe celle- ci d'une manière plus ou moins com- plète, comme chez presque tous les Unguiculés où il forme une griffe , et surtout comme chez les Ongulés où il forme un sabot. On trouve des Ongles bien confor- més dans le plus grand nombre des Mammifères, des Oiseaux et des Repti- ONG les; et les modifications que présen- tent ces organes dans leur forme, leur pQsition et leur grandeur proportion- nelle, fournissent d'importans carac- tères, soit pour la distinction des gen- res (et quelquefois des espèces), soit pour les classifications. C'est ce que nous avons montré avec détail à l'é- gard des Mammifères , dans notre ar- ticle Mammalogie ; et ce qui a éga- lement lieu chez les Oiseaux , comme on peut voir au mot Ornitholo- gie. Quanta la classe des Reptiles, les Ongles sont p'us fréquemment rudimenlaiies ; et leur absence ou leur présence sont les seuls caractères qu'on ai; coulume d'apprécier dans les classifications générales, tandis qu'on ne tient guère compte de leurs (ormes que pour la distinction des genres et des sous-genres. V. Erpé- tologie. On a indiqué ailleurs {V . Cornes) l'analogie de 1 Ongle avec l'étui corné des prolongerions frontaux des lUi- minans : l'analogie du même organe avec l'enveloppe cornée du bec des Oiseaux est peut-être plus évidente encore; et, en effet, les griffes de quelques Mammiflrescai nassiers sont tellement semblables au bec de plu- sieurs Oiseaux , et particulièrement de certaines espèces de Peiroqueis , que, lorsqu'elles sont isolées , il est difficile de les distinguer de ectie der- nière paitie. (is. g. st -H.) On a fait quelquefois du mot On- gle un nom spécifique , et on a ap- pelé: Ongle aromatique, l'opercule d'une coquille de la mer Rouge qu'on dit sentir le musc , employée dans l'ancienne pharmacie, et qui paraît appartenir au Sirombus le/itigiusus. Ongle marin , une espèce du genre Solen , etc. (a.) ONGLE DE CHAT. Unguis-Caii. bot. tiian. Une espèce de Mimei se du génie Iuga. (b.) ONGLET, ois. Espèce du genre Tangara. F. ce mot' (DR..Z.) ONGLET. Unguiculus. bot. phan. OING 3IJ On appelle ainsi le rétrécissement brusque qui termine certains pétales à leur base, comme dans les Caryo- phyllées , les Malpighiacées , les Cru- cifères , etc. De-là le nom de pétales onguiculés. Ceux qui sont dépourvus d'Onglets sont dits sessiles. (a. h.) OjNGO. pois. Espèce d'Holocèntre. ONGUENT DE C Ai ENNE ou ON- GUENT-PIAN, bot. vnm. Même chose que Copaïa. V. ce mot. On appelle aussi Onguent-Pian le Bignonia p/vee/ade Willdenow. (b.) ONGUICULÉ, ois. Ce nom, im- posé par Temininck à un genre d'Oi- seaux , que le même auteur nomme scientifiquement Ortkonix, ne saurait être ailopté , et l'on doit préférer con- séqueinment la seconde désignation. V. Orthonix. (b \ ONGUICULÉ, bot. phan. On ap- pelle pétale orrguicule , celui qui se termine brusquement à sa base par une: partie îélrécie qu'on nomme on- glet. A nsi les pétales de l'OEillet , et en général des Caryophy liées , ce'ux des Ciucifèies, sont onguiculés. ONGUICULÉS ou UNGUICULES. Unguiculata. mam. /^.Mammalogie. ONGULES. Ungulata. mam. V. Mammalogie. ONG U UNE. Ungulina. moll. Cs genre a été créé par Daudin , et publie la première fus par Bosc dans le Butfon de Déterviile; il fut bien- tôt après consicié, car Roissy l'a- dopta dans le BulTon de Sonniui , en le rapprochant des Bucar.les ; enfin Lamarpk ne tarda pas lui-même à l'adopter aus>i; il fait partie de la famille des Mactracées , entre les Eiycines et les Ciassatelles, dans les Tableaux de la Pnilosophie Zoolo- gique. Depuis lors, piesque tous les auleuis de conchyliologie admirent ce genre, à l'exception de Cuvierqui ne l'a pas mentionné. Férussac le lais- sa d.ms tes rapports indiqués parLa- marck , mais avec un point de doute. Bb.inville avoue ne pas connaître 2ii» ONG assez, ce genre pour le placer conve- nablement ; d'après cela on ne peut considérer comme définitive la place qu'il lui fait occuper dans son Traité de Malacologie à la fin de la famille des Conchacécs qui contient presque tous les genres des Conques , des Mac tracées et des Corbulés de La- marck. Latreille a conservé absolu- ment les indications de Lamarck; on voit en effet dans les Familles Natu- relles du Règne Animal, pag. 221, les Onguliues dans la famille des Mactracées entre les Erycines et les Crassatelles. Sowerby est le premier qui ait indiqué à notre avis les rap- ports naturels des Ongulines ; il dé- montre , dans son Gênera of Shells , quelles ont la plus grande analogie avec les Lucines. Cette opinion est celle que nous nous étions faite de- puis long-temps et que nous avons conservée dès l'instant où nous avons eu dans notre collection cette pré- cieuse Coquille et que nous pûmes l'examiner avec soin : la charnière se compose de deux petites dents cardi- nales sur chaque valve ; elles sopt placées sous les crochets ; derrière elles se trouvent les ligamens , dont l'un est interne et l'autre ex- terne ; le premier occupe une surface triangulaire , courbée , qui s'étend depuis le sommet des crochets jus- que vers le bord cardinal ; la plus grande partie de cette surface du ligament repose sur les nymphes qui se trouvent enfoncées sous le corse- let et cachées en grande partie par lui; c'est dans le sillon profond qui sépare les nymphes du corselet que s'insère le ligament externe qui a tous les caractères des ligamens de cette espèce ; ce ligament s'enfonce profondément derrière ces nymphes, et se prolonge au-delà de leur lon- gueur sur la lame cardinale , ce qui y fait naître à côté de la première ou est le ligament interne, une seconde surface ligamenteuse qui est bien séparée , mais qui ne reçoit pas une partie du ligament interne , comme semble le faire croire la caractéristi- que de Lamarck, mais seulement le ONG prolongement du ligament externe. Cette disposition des ligamens se re- trouve dans plusieurs espèces de Lu- cines , et notamment les Lucina ti- gerinaei punctata ,■ seulement la nym- phe est moins saillante etle sillon d'in- sertion du ligament externe est moins profond. Les impressions musculaires des Ongulines sont presque égales , elles sont longues , étroites , et se communiquent par l'impression sim- ple non échancrée du manteau ; l'im- pression musculaire antérieure est aussi la plus longue, comme dans toutes les Lucines. Il résulte de cet examen que les Ongulines doivent être placées près des Lucines dans la série générique; il serait même pos- sible par la suite, si l'on trouvait quelques intermédiaires, de réunir les deux genres dont celui-ci serait une petite section. Les Ongulines sont de petites Coquilles dont on ne connaît pas encore la patrie ; il n'en existe qu'un fort petit nombre dans les collections. Lamarck en cite deux espèces , la seconde n'est qu'une va- riété plus allongée de la première ; ces variétés de formes paraissent te- nir à l'âge. Onguline transverse , Ungulina transversa, Lamk., Anim. sans vert. T. v, pag. 487; Bosc. , Hist Nat. des Coquilles, T. m, pi. 20, fïg. 12; Ungulina transversa , Sow. , Gê- nera of Shells , dixième cahier, Blain- ville , Traité de Malacol., p. 56a, pi. 70, fig. 6. Celte Coquille est brune et rugueuse en dehors, plus ou moins allongée, assez épaisse, à crochets pe- tits, peu inclinés ; la lunule ni le cor- selet ne sont marqués en dedans ; elle est d'un rose pourpré assez vif, surtout ve>rs les bords ; elle a souvent une tache brune dans le milieu des valves. (u..ii.) ONGULOGRADES. mam. Septiè- me ordre de la classe des Mammifè- res, suivant la Méthode de Blainville. V. Mammalogie. (is. g st. -h.) * ONICHIA. bot. crypt. On ne sait quelle Plante marine de l'Adria- tique Donati a voulu désigner sous ce. ON'I nom. Il la dit inuuiede baies ob lon- gues , réunies , un peu cannelées , la- téralement monospermes, etc. Nous ne connaissons , parmi les Ilydro- phyles, rien à qui de tels caractères puissent convenir. (b.) ONISCIDES. crust. V. Clopor- TIDES. • ONISCODE. Oniscodes. crist. Genre de l'ordre des Isopodes , sec- lion des Aquatiques , famille des Asellotes, établi par Latreille (Fam. Nat., etc.), et que Leach avait déjà désigné sous le nom de Janira, sans savoir que ce nom avait été employé par Risso pour désigner un Crustacé voisin des Galalbées. Ce genre, que Latreille réunit (R-ègn. Anim.) aux Aselles ( V. ce mot ) , en a tous les ca- ractères généraux , mais les crochets terminaux des quatorze pâtes sont bifides ; les yeux sont assez gros , placés plus près l'un de l'autre que dans les Aselles. Les antennes inter- médiaires et supérieures sont plus courtes que l'article terminal et sé- tacé des extérieures. La seule espèce de ce genre est : L'Omscode tachée , Oniscodes maculosa , Janira maculosa , Leach , Edimb. Encycl. T. vu , p. 434 , et Trans.Linn.Soc. T. s.ï, p. Ô75; Onis- ci/s maculosus , Montagu ( manus- crit). Corps cendré , taché de brun. Cette espèce a été trouvée sur les cô- tes d'Angleterre , sur des Ulves et des Varecs. (G.) ONISCUS. crust. V. Cloporte. ONITE. pois. Espèce du genre La- bre. ONITE. Onitis. INS. Genre de l'or- dre des Coléoptères , section des Pen- tamères , famille des Clavicornes , tribu des Scarabéides division des Coprophages , établi par Fabricius aux dépens du genre Bousier [ Copris de Geoffroy ) et adopté par tous les entomologistes ; les caractères de ce genre sont : les quatre jambes posté- rieures courtes ou peu allongées, en cône long, très-dilaléesou beaucoup plu; épaisses à leur extrémité; les ON1 ai5 intermédiaires insérées à une plus grande distance l'une de l'autre, que les autres. Dernier article des palpes labiaux très-distinct ; corselet plus court que les élytres, presque aussi long que large. Abdomen déprimé , plan en dessus ; jambes antérieures très-longues et arquées dans un des sexes ; un écusson très-petit et visi- ble. Les Onites ressemblent beau- coup aux Bousiers proprement dits ; cependant ils s'en distinguent par leurs palpes labiaux dont le secoud article est très-sensiblement plus long aue le premier et le troisième , tan- dis que dans les Bousiers le premier article de ces palpes est le plus grand de tous. Les Oniticelles , V. ce mot , se distinguent des Onites par des caractères de la même valeur. La tête des Onites s'emboîte postérieu- rement dans le corselet; elle a un petit rebord et est marquée supérieu- rement par des lignes élevées, trans- verses, et quelquefois par une petite corne. Les yeux sont arrondis , plus apparens en dessous qu'en dessus. Les antennes ne sont composées que de neuf articles apparens ; le premier est allongé , un peu renflé à son ex- trémité , le second court et assez gros, les quatre suivans plus petits , plus courts , mais s'élargissant ; et les trois derniers formant une mas- sue ovale, lamellée et dont les feuil- lets s'emboîtent un peu l'un dans l'autre. La lèvre supérieure est en- tièrement cachée sous le chaperon ; elle est fort mince, assez large, de consistance coriace , arrondie et ci- liée à sa partie antérieure. Les man- dibules sont petites , presque ovales, fort minces , coriacées à leur base et à une partie de leur bord interne , transparentes dans leur moitié supé- rieure et fortement ciliées à leur bord interne. Les mâchoires sont cornées , assez grosses , presque cylindriques depuis leur base jusqu'à l'insertion des palpes; elles sont ensuite bifi- des ; la division extérieure est plate , dilatée , arrondie et coriace ; la di- vision interne a la même forme , mais elle est beaucoup plus petite. Les »i4 om palpes maxillaires sont filiformes , plus longs que les labiaux , composés de quatre articles dont le premier est petit , les deux suivants presque égaux et le dernier un peu allongé , à peine renilé clans sa partie moyen- ne. La lèvre inférieure est bifide ou di- visée en deux jusqu'à sa base ; ses pal- pes sont composés de trois articles dont le premier est bien apparent, un peu plus court que le second qui est assez grand; le dernier est trè -petit et presque cylindrique. Ces palpes sont couverts de longs poils roides. Le corselet est grand , convexe , or- dinairement un peu plus large que les élytres et marqué de quatre fos- settes dont une de chaque côté près du bord, et deux rapprochées vers l'écusson. Ce dernier est bien appa- rent, très-petit et teiminé par une pointe aiguë. Les élylres sont aussi longues dans leur milieu qu'à la base; au-dessous se trouvent deux ailes membraneuses. Le corps des Onites a une forme plus allongée et moins ovale que dans la plupart des Bou- siers. Les pâtes antérieures ont quel- quefois aux cuisses et aux jambes , des épines très remarquables. Les mâles ont les pâtes antérieures plus longues , sans taises et souvent même différentes des mêmes dans les femelles. On trouve les Onites dans les pays chauds de l'Ancien- Coutinent; les provinces méridiona- les de la France en nourrissent quel- ques espèces; on les trouve, comme les Bousiers , dans les fientes des Ani- maux ; ils creusent des trous dans la terre sous les bouses, s'y enfon- cent pour y déposer leurs œufs et les provisions nécessaires aux larves qui en naîtront. Ce genre se compose à présent d'une trentaine d'espèces. Olivier en a connu dix-huit qu'il a réparties dans deux coupes ainsi qu'd suit, mais dont nous ne pou- vons citer que celles qui peuvent ê;re considérées comme les types : I. Un écusson très-apparent. Onite Aygule , Onilis Aygulus , Latr., Oliv.jEnt., Scarabées, pi. i3, OM fig. i2o; Fabr., Syst. Eleuth.; Sca- rabœus , Fabr., Mant. Ins. et Species, etc. Long de sept à huit lignes ; tête et corselet d'un vert bronzé , luisant ; le corselet étant très-finement poin- tillé; élytres testacées , légèrement sillonnées; corps brun en dessous: pales d'un vert bronzé. Olivier dit qu'il se trouve aux Indes-Orientales et au cap de Bonne-Espérance. II. Un écusson à peine apparent. Onite Bison, Onilis Bison , Fabr., Oliv., Latr.; Copris Bison, Oliv., Lu- es cl.; Scarabxns Bison, L., Fabr., Jablonsk., Coléopt , 2, tab. i5, 6, Vill., Rossi, faim. Eirusc. , t. 1, p. 27, n° 7. Long de près de six lignes, noir ; tête armée de deux petites cornes éloignées l'une de l'autre et réunies par une petite crête transver- sale; corselet plus laige que long, très-finement pointillé et ayant en avant une corne aplatie, avancée et plus grande dans le mâle; élylres lisses, sillonnées; pâtes noires. Cette espèce est assez commune flans les provinces méridionales de la France , en Italie , en Espagne et même en Barbarie. (g.) ONITES. bot. PH.\.N.Dont Linné a fait l'Origan uni Onitis, Plante que les anciens mentionnèrent sous ce nom, parce qu'on prétend que les Anes en sont très-friands, (b.) * OMTICELLE. Oniticellus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéi- des, division des Copropliages , éta- bli aux dépens des Onlhopbages de Latreille, par Ziégler (qui n'a pas publié les caracères), adopté par La- treille {Faitn. Nat., etc.), parLepelle- ticr de Saint Fargeau et Sei ville, dans l'Encyclopédie Méthodique, article Scarakéide. Ce genre peut être ainsi caractérisé : patesintermédiaires beau- coup plus écartées entre elles , à leur insertion , que les autres. Ecusson petit, mais distinct, ou un espace scutellaire libre , laissé par les ély- tres ; corps allongé ; corselet aussi OM long que large ; élytres allongées. D'après ces caractères tracés par les naturalistes cités plus haut , les Chii- tes se distinguent des Onilicelles par la massue de leurs antennes en for- me de carré à angles adoucis , dont le diamètre longitudinal ne surpasse pas le transversal , et par la forme des articles qui composent cette mas- sue , le premier étant infundibuli- forme, le second plus court que les deux autres et presque entièrement renfermé entre eux , le dernier en forme de capsule renversée. Dans les OEschrotès , la massue des antennes a aussi ses deux diamètres presque égaux ; le corselet est fortement échancré sur les bords latéraux de- puis le milieu jusqu'à la partie pos- térieure ; les élytres ont leurs côtés rabattus. Enfin les Onthophages dif- fèrent des Onilicelles par l'absence d'écusson , par la forme plus raccour- cie de leur corps, et par leur corselet qui est toujours plus large que long. Les Oniticelles vivent aussi dans les bouses de Vaches , de Chevaux et d'autres Animaux; on n'en trouve jamais dans les fumiers et les excré- mens humains. Ces Insectes sont propres aux pays chauds et tempé- rés ; on en trouve en Europe , en Afiique et dans l'Inde; nous n'en connaissons pas d'Amérique. L'es- pèce qui sert de type au genre est : L'ONITICELLE FL.AVIPEDE, Onit't- cellus Jlavipes , Aleuchus Jlavipes , Fabr.; Oniliopàngus Jlavipes , Latr.; Coprisjlavipes , Oliv., Encycl. méth.; Copris fulvus , capite œneo , etc. , Geoff., Ins. T. i,p. 90, n. 6,SchoelT., Icon., Ins. T. 1, tab. 7*4; f. 6. Il varie de grandeur depuis deux jus- qu'à quatre lignes; sa tête est d'un verdàtre bronzé , avec le chaperon légèrement échancré antéiicure- nient ; le corselet est d'un jaune pâle sur les bords avec le milieu d'un brun verdàtre , et échancré en avant pour recevoir la tête , plus large, an- xéricurement rebordé, et ayant une petite impression de chaque côté et une espèce de sillon court à sa base vis-à-vis l'écusson. Les élytres sont ONO ai S à peu près deux fois plus longues que laigcs , d'un jaune sale avec quelques petits traits longitudinaux plus obscurs; la suture est un peu élevée et verte. On voit sur chaque élytre et près de son extrémité une très-petiic élévation de la même cou- leur. Le dessous du corps et les pâtes sont d'un jaune livide à reflets verts. Cet Insecte se trouve dans le midi de la France oii il est très-commun. On le rencontre aussi aux environs dePaiis, mais plus rarement, (g.) OINIX. min. Pour Onyx. V . ce mot . (B.) OlNNEFERA. eot. phan. Syn. an- cien de Cenlaurea Rhapontica, L. (b.) ONOBLETON. bot. phan. (Hip~ pocrate.) Syn. de Saxifraga Cotylé- don, L. (b.) ONOBRICHIS. bot. phan. Pour Ouobrychis. f: ce mot. (b.) ONOBROMA. bot. phan. Ce gen- re, établi par Gaerlner, est le même que le Carduncellus d'Adanson, nom adopté par tous les botanistes mo- dernes. P~. Cardoncelle. (o..n.) ONOBRYCHIS. bot. phan. Tour- nefort avait ainsi nommé un genre formé sur le Sainfoin cultivé, Plante que Linné réunit à son Hedjsarum. Mais ce dernier genre ayant été grossi ouire mesuie d'une foule d'espèces dont l'organisation était très-diversi- fiée.les auteurs modernes, et particu- lièrement Gaertner, Desvaux et De Gindolle, ont séparé de nouveau l'O- nobrychis des Hedysarum, se fondant principalement sur la structure de la gousse, f. Sainfoin. (g..n.) ONOGARDIUM. bot. phan. C'est- à-dire Cœur d'Ane. Ancien synonyme de Dipsacus fullonum. V. Cardère. (B.) * ONOCENTAURE. mam. L'an- tiquité donna ce nom à un Animal fabuleux qu'on figurait moitié Hom- me , moitié Ane. (b.) ONOCHILES. bot. phan. Ce nom , qui signifie Fourrage d'Ane, a été aussi écrit Onocleia et Onoclia- Il est 2. fi. ONO applique paï L'Ecluse avec celte der- nière orthographe à XAnchusa tinc- toria. (b.) ONOCLÉE. Onoclea. bot. cbypt. {Fougères.) Linné réunissait sous ce nom plusieurs Plantes qui ont été suc- cessivement distraites de ce génie, le- quel ne comprend plus maintenant qu'une espèce , X Onoclea sensibilis. Mitchel et Adanson avaient avant Lin- né formé de cette Plante leur genre Angiopteris , nom appliqué depuis à un autre genre de la même famille. Bernhardi et Mirbel, ayant laissé le nom d' Onoclea à d'autres espèces du genre de Linné, avaient formé de celle que nous venons de citer un genre particulier, le premier sous le nom de Calypteiium; le second sous celui de Riedlea. Cependant la plupart des auteurs sont d'accord pour regarder X Onoclea sensibilis comme le type et l'unique espèce du genre Onoclea. R. Brown y joint le Struthiopteris germanica de Willdenow. Les autres espèces, rapportées successivement au genre Onoclea, sont maintenant rangées parmi les Lomaria de Will- denow, ou Stegania de Brown, ou, parmi les ff oodwai'dia; l'une d'elles constitue le genre Struthiopteris. Xi Onoclea sensibilis est une belle Fougère de l'Amérique du nord , dont les frondes, très-minces et très- délicates , ont une forme assez diffé- rente, suivant qu'elles sont stériles ou fertiles. Les frondes stériles sont une seule fois pinnéesà pinnules lar- ges et sinueuses; les fi ondes fertiles sont deux fois pinnées; chaque pin- nule porte un groupe assez gros de capsules; ces capsules sont enve- loppées par une sorte d'involucre scarieux , composées de plusieurs écailles imbriquées, et imitant une sorte de baie. La structure des cap- sules est la même que celle de toutes les Polypodiacées. Le Strutliioptc/ïsgermanica,Wû\d.-t Onoclea Struthiopteris y Swartz; Os- munda Struthiopteris , L. , ne paraît pas en effet différer assez du genre précédent pour mériter d'en être sé- ONO paré; les groupes de capsules sont seulement beaucoup plus petits , et les écailles de l'involu'cre plus dis- tinctes et moins nombreuses partent du bord même de la fionde. Celte espèce croît en France, en Alle- magne , en Suède , en Norvège -, etc.' Mougeot l'a naturalisée dans les Vos- ges d'où elle n'était pas indigène. (ad. b.) * ONOCLIA. bot. phan. Et non Onoclea. f. Onochiles. ONOCORDON. bot. phan. (J. Bauhin. ) Syu. à! Alopecurus praten- sis, L. « (b.) ONOCROTALE. Onocrotalos. ors. Il est défendu dans le Deutéronome , ch. xiv, v. 17, de manger de X Onocro- talos , qui était un Oiseau impur pour les Juifs. On a traduit Onociotale par Pélican , et nommé scientifiquement Onocrotalus le Pélican blanc dont effectivement personne ne mange, parce que sa chair est huileuse et dé- sagréable, (b.) ONOGIROS. bot. phan. (Nicau- der.) Syn. d'Onopordon Acanthium , L. (B.) ONONIDE. Ononis. bot. phan. Genre de la famille des Légumineu- ses et de la tribu des Lotées de De Candolle , placé par les auteurs sys- tématiques dans la Diadelphie Dé- candrie , L. , quoiqu'il soit le plus souvent monadelpne. Il présente les caractères suivans : calice cam- panule, légèrement évasé , divisé peu profondément en cinq lanières li- néaires; corolle papilionacée dont l'étendard est grand, redressé ,' or- dinairement marqué de stries , et la carène acuminée; dix étamines mo- nadelphes , la dixième quelquefois libre ; légume' renflé , sessile , ne ren- fermant qu'un petit nombre de grai- nes. Ce genre, anciennement nom- mé Anonis par Tournefort, est tel- lement naturel qu'il est très-facile de décider si une Plante de la vaste famille des Légumineuses lui appar- tient, et cependant ses caractères sont extrêmement ambigus, c'est-ù- ONO dire qu'ils se confondent avec ceux 'le plusieurs genres voisins, tels que les Crotalaria, les Spartium, les An- thyllis, les Psoralea , etc. C'est ce qui a fait dire au professeur De Can- dolle (Mémoires sur les Légumineu- ses, p. ai8) que. son étude fournit up exemple frappant de cet apho- risme de Linné : c/iaracter non facit gerius. En effet, le caractère le plus saillant à l'aide duquel on peut re- connaître le genre Ononis réside dans le port des espèces. C«s Plantes sont des Herbes ou des sous-Arbrisseaux souvent couverts de poils qui sécrètent une liqueur visqueuse et odorante, à feuilles tri- foliées , quelquefois réduites à une seule foliole , et rarement à plusieurs paires de folioles terminées par une impaire : les folioles sont dentées en scie d'une manière particulière. Les ileurs, de couleur jaune ou purpu- rine, naissent des aisselles supé- rieures, tantôt pédicellées , et alors le pédicelle offre une petite articula- tion vers son sommet , tantôt sessiles, souvent accompagnées de stipules adhérentes au pétiole dans une partie notable de leur longueur. A ces dé- tails sur la structure des organes de la végétation , nous ajouterons ceux que présente la germination des Ono- nides et qui ont été observés par De Candolle. Ceux-ci ne doivent pas pa- raître superflus, puisque l'on man- que de bons caractères pour distin- guer un groupe si naturel au pre- mier coup-d'œil. Les cotylédons sont ovales, quelquefois» presque orbicu- 1 aires , étalés , sessiles , plus ou moins pubescens en dessus , circonstance assez rare dans les feuilles séminales. Les feuilles primordiales sont alter- nes , pétiolées, simples, et naissent à peu de distance des cotylédons ; leur pétiole ,est muni de deux stipu- les adhérentes à sa base, et le limbe est denté en scie. Ce dernier carac- tère est un des plus précieux pour reconnaître facilement le genre. Mœnch [Meth. Plant., \h-j et i58) avait divisé le genre Ononis en deux qu'il nommait AnoniseX Natrix ; mais ONO 317 cette séparation n'a pas été admise. Cependant , comme les Ononidcs sont très-nombreuses , De Candolle (Pro- drom. System. Veget. Not. , 2 , p. 1 58) en a formé deux grandes sections sub- divisées elles-mêmes en plusieurs sous-sefctious. § I. Euononis. Caractérisée essentiellement par la présence de stipules adhérentes au pé- tiole , cettesection se compose d'envi- ron soixante-quinze espèces toutes originaires du bassin de la Méditer- ranée et de l'Orient. Les sous-sec- tions ont été formées d'après des considérations déduites de leur port. Ainsi les Natrix sont munies de feuil- les à une ou plus souvent à trois fo- lioles; leurs fleurs sont portées sur de longs pédicelles axillaires, et elles ont leurs corolles jaunes, avec l'é- tendard souvent rougeâlre ou marqué de raies rouges. La plupart de ces Plantes sont remarquables par la vis- cosité et l'odeur pénétrante de leur surface. Telle est entre autres YOno- nis Natrix , L. , qu'on peut considé- rer comme type de la sous-section , Plante qui croît abondamment en plusieurs localités arides de l'Eu- rope , et notamment aux buttes de Sèvres dans les environs de Paris. La seconde sous-sectiou a été nommée Nalridium. Elle est très-voisine de la précédente à laquelle elle ressemble par ses feuilles , et dont elle diffère par la couleur de ses fleurs qui sont purpurines ou blanches. Parmi les espèces qu'elle renferme, nous cite- rons les Ononis rolundifolia et Cenisia, L. , jolies Plantes qui croissent dans les Alpes et les Pyrénées. La troi- sième sous-section , nommée Bugra- na, se compose d'espèces à feuilles simples ou trifoliées; à fleurs blan- ches ou purpurines, sessiles ou por- tées sur des pédicelles courts et rap- prochés au sommet des branches en épis serrés , entremêlés de bractées. C'est à ce groupe qu'appartient l'es- pèce la plus vulgaire du genre, celle qui a été désignée dans les livres de matière médicale sous les noms de •2i 8 ONO Bugrane et d'Arrête-Bœuf. Linné lui a imposé celui d' Ononis spinosa , et en a distingué Y Ononis antiquorum qu'on doit cependant lui réunir comme sim- ple variété. Celte Fiante infeste les champs en fïicho de toute l'Europe ; son nom d'Arrête-Bœuf vient de sa racine qui est très-longue, rampante, brune extérieurement, blanchâtre en dedans , et qui présente beaucoup •d'obstacles dans le labour des terres. Cette racine était autrefois préconisée pour activer la sécrétion urinuire, et elle faisait partie des cinq racines apé- rilives de l'ancienne thérapeutique. Aujourd'hui, malgré les éloges que des modernes lui ont prodigués , elle est tombée en désuétude. La qun- trième sous-section , désignée sous le nom de Bugranoides , ne diffère de la précédente que par ses fleurs jau- nes, et devra probablement lui être réunie. \a Ononis mi/iu/issima , L. , qui en fait partie, nous semble en efFet se lier par son port avec des es- pèces du groupe des vraies Bugranes. Enfin, sous le nom de Pterononis, De Candolle a formé une dernière sous-section des Ononides à feuilles composées de plusieurs paires de fo- lioles terminées par une impaire. Ce groupe est encore mal connu, quoi- qu'il ne contienne que quatre espèces indigènes de la Péninsule espagnole et de l'Orient , parmi lesquelles on remarque YO/ionis rosœfolia , qui , comme son nom l'exprime , a le feuil- lage semblable à celui des Rosiers. § IL Lotononis. Nous avons vu jusqu'ici le genre Ononis composé d'espèces étroitement liées par leurs affinités naturelles , et en même temps presque exclusi- vement circonscrites dans la région méditerranéenne. Un groupe de Lé- gumineuses d'environ ii ente espèces , toutes indigènes du cap de Bonne- Espérance , a cependant été placé à la fin du genre dont il est ici question , par le professeur De Candol'le qui l'a nommé Lotononis. Ces espèces res- semblent aux Ononis par leurs éta- mines monadelphes , et quelques- ONO unes parleur carène acuminée; elles ont de l'affinité avec les Lotus par leurs stipules à peine ou nullement adhérentes au pétiole. Enfin , il en est qui ont la carène obtuse comme dans les slspalathus , d'autres le ca- lice renflé à la façon des Anthyllis. C'est ce qui avait fait placer ces espè- ces par divers auteurs dans les genres que nous venons de citer. Comme ces Fiantes n'ont pas toutes été soumises à un examen sévère , De Candolle n'a pas jugé convenable d'en former un genre distinct, et les a réunies provisoirement aux Ononides en re- commandant leur étude aux mono- graphes. (g..n.) ONOPHYLLON. bot. phan. C'est- à-dire Feuille d' Ane. Syn. ancien de Buglosse. V. ce mot. (b.) ONOPIX. bot. phan. Ce genre établi par Rafinesque dans la famille des Synanthérées , sur deux Plantes de la Louisiane , analogues aux Char- dons , est trop imparfaitement carac- térisé pour mériter d'être pris en considération. (g..n.) ONOPORDE. Onopordum. bot. phan. Genre de la famille des Synan- thérées , tribu des Carduacées , et de la Syngénésie égale, L. , offrant pour caractères essentiels : un involucre composé d'écaillés larges, imbriquées, très-étalées, terminées par des pointes dures et fort piquantes ; un réceptacle gros , charnu , creusé de fossettes nombreuses ; la calathide très-grosse, formée de fleurs nombreuses , régu- lières, hermaphrodites; des akènes comprimés, anguleux, tétragones , sillonnés transversalement , très-ser- rés et nombreux, surmontés d'une aigrette caduque, formée de poils réunis par la base. On compte envi- ron neuf à dix espèces dans ce genre , lesquelles , comme Plantes herba- cées , sont remarquables par leurs grandes dimensions (les Onopordum grœcum et arabicum s'élevant quel- quefois à près de trois mètres), et par leurs feuilles décurrentes , ordi- nairement tomenteuses , sinuées , pinnatifides, quelques-unes imitant ONO celles de l'Acanthe. Les fleurs sont rouges ou blanches , terminales au sommet des ramifications. L'Onoporde Acanthe , Onopor- dum Acanthium , L. , vulgairement connu sous le nom de Chardon-aux- Anes , croît eu abondance sur le bord des routes parmi les décombres et dans les lieux stériles de loule l'Europe. Sa tige s'élève quelquefois à plus d'un mètre; elle est ordinaire- ment colonneuse ; mais on en trouve aussi une variété verte et presque toute glabre. Le réceptacle charnu et très-considérable de cette Plante pour- rait devenir comestible et suppléer aux Artichauts , si la culture en avait développé les parties molles en fai- sant disparaître le tissu filandreux et coriace que ce réceptacle offre dans les Plantes sauvages. Les graines de l'Onoporde renferment de l'huile fixe , qu'il serait lucratif d'extraire par expression , puisqu'un seul pied , selon Murray, a fourni douze livres de graines qui ont rendu le quart de leur poids d'huile. Quant aux propriétés médicales de l'Onoporde , usité jadis comme topique dans des maladies constitutionnelles , telles que le cancer, les affections scrophu- leuses , elles sont purement illu- soires. Scopoli , par un changement inutile de nom générique, a nommé cette Plante Acanos Spina. C'est au genre Onopordum qu'AI- lioni a rapporté une Plante des Alpes méridionales, sur laquelle Guettard a formé un genre ) r illaisia , lequel a été changé par Yillars en celui de Berardia. Ce genre n'ayant pas été admis, la Plante en question avait été réunie au genre Arctium par La- marck et De Candolle. (g..n.) * ONOPTERIS. bot. ceypt. C'est- à-dire Fougère d'Ane. Syn. A'As- plenium Adianthum-Nigrum, dans Dodoens et dans Gérard. (b.) ONOPYXOS. bot. PH4N. C'est-à- dire Buis d'Ane. ( Théophraste. ) L' Onopordum Illyricum , selon Da- léchamp ; le Carduus nutans , selon Dodoens. (b.) ONO ai9 ONORE. ois. Espèce du genre Hé- ron. V. ce mot. (dr..z.) * ONOS. zool. Aristote , et géné- ralement toute l'antiquité , ont indif- féremment désignésous ce nom l'Ane et le Cloporte; d'où la dénomination d'Oniscus et à'Ase/lus appliquée à ce dernier par les traducteurs, et adoptée par les naturalistes. (b.) ONOSÉRIDE. Onoseris. bot.phan. Geure de la famille des Synanthérées et de la Syngénésie superflue, L. , établi par Willdenow , adopté avec des modifications par De Candolle et Kunth. Il a élé ainsi caractérisé par ce dernier auteur : involucre presque hémisphérique ; composé de folioles nombreuses, imbriquées, linéaires- aiguës, subulées au sommet; récep- tacle nu ; calathide radiée ; les fleu- rons du disque tubuleux , herma- phrodites, à corolle dont le tube est quinquéfide ; les rayons ou fleurons de la circonférence bilabiés, femelles, à anthères sessiles , munies à la base de deux appendices sétacés; akènes cylindracés , striés, surmontés d'une aigrette sessile et poilue. Ce genre fait partie des Labiatiflores de De Candolle , et forme le type de la sec- tion des Onoséridées dans la tribu des Carrluacées de Kunth. 11 se compose de Plantes indigènes de l'Amérique méridionale , et particulièrement des contrées occidentales , telles que les républiques de Colombie, du Pérou et du Chili. Ce sont des Plantes acau- les ou quelquefois caulescentes, ra- rement sous-frutescentes, à feuilles alternes. Les fleurs dont les rayons sont pourpres , roses ou blancs , sont portées sur des pédoncules uniflores ou mulliflores. Parmi ces espèces , nous citerons seulement celles qui ont été décrites et figurées par Kunlh (Nov. Gen. et Spec. Plant. , vol. iv, p. 7, tab. 5o4 , 3o5 et 3o6), savoir: Onoseris hieracioides , Onos.speciosa, et On os. hyssopifolia. (g . . N . ) * ONOSÉRIDÉES. bot. phan. L'une des six sections établies par Kunth, dans les Carduacées. V- ce mot. (b.) ajo 0N0 OINOSME. Onosma. bot. phan. Genre de la famille des Borraginées , et de la Pentandrie Monogyme, L. , qui, dans les ouvrages français, tels que la Flore Française et l'Encyclo- pédie Méthodique, porte le nom d'Orcanette; mais cette dénomination étant universellement reçue pour dé- signer une Plante du genre Grémil {Lithospermum /inciorium, L.) dont la racine donne une belle couleur rou- ge, il pourrait résulter de la confu- sion en employant le mot d'Orcanet- te pour le genre dont il est ici ques- tion. Voici ses caractères essentiels: calice à cinq lobes qui ne dépassent fias le milieu de sa longueur; ces obes sont lancéolés et droits; co- rolle tubuleuse, campanulée, ou plu- tôt infundibuliforme, dont le tube est court, le limbe tubuleux-ventru, à cinq lobes droits, et à gorge nue ; cinq étamines dont les filets sont courts , et les anthères sagittées ; stigmate obtus ; quatre akènes , ovés , luisans , durs, non perfo- rés à la base , uniloculaires , et ca- chés dans le fond du calice persis- tant. Ce genre a de l'affinité avec le Symphytum et le Pulmonaria; il se distingue du premier par l'entrée de sa corolle qui n'est point munie d'é- cailles , et du second par sa corolle dont les divisions du limbe sont dres- sées etconniventes.Lehmann qui s'est beaucoup occupé des Plantes de la famille des Aspérifoliées ou Borragi- nées , a établi son genre Moltkia sur une espèce rapportée aux Onosma , fiar Willdenow. Il a en outre fondé es genres Craniospermum et Cols- mannia, qui paraissent très-voisins de V Onosma. D'un autre côté , le Cerinthe orientalis de Linné (Amœn. Acad. , p. 267 ) a été réuni au genre dont il est ici question. L'espèce type du genre eslYOnosma echioides, L. , Plante qui croît dans les lieux arides du midi de l'Europe. Sa tige et ses feuilles sont hérissées de poils blancs un peu écartés; ses fleurs sont jaunâtres, terminales, et forment deux ou trois épis légère- ment contournés. ONO Les qualités tinctoriales de la ra- cine de celte Plante étaient con- nues des anciens qui savaient en composer un rouge pour le visage et en teindre les étoffes. Pal las rap- porte que les hordes tartares»des bords de la mer Caspienne, ne se servent guère d'autre substance pour teindre en rouge. On voit donc que celte racine offre un intérêt assez grand aux peuples qui ne jouissent pas encore de tous les bienfaits de la civilisation; mais elle est d'une fai- ble valeur chez les nations éclairées où le commerce et l'industrie met- tent à profit beaucoup de matières colorantes infiniment supérieures à la racine d' Onosma echioides. C'est dans l'écorce de cette racine que ré- side le principe colorant. Les auteurs modernes ont décrit en outre plus de vingt espèces de ce genre, lesquelles sont indigènes des contrées orientales et méridio- nales de l'Europe. La Hongrie , la Russie d'Europe , le littoral asiati- que de la Méditerranée , l'Archipel grec, sont les lieux où on en ren- contre une plus grande quantité. (G..N.) ONOSMODIUM. bot. phan. Gen- re de la famille des Borraginées , et de la Pentandrie Monogynie , L., établi par Richard (in Michaux Flor. bor. Amer., 1, i3a) qui lui a imposé les caractères suivans : calice profondé- ment divisé en cinq lanières dressées, étroites, linéaires; corolle oblongue , à peu près campanulée , dont la gorge est nue , le limbe renflé , à cinq dé- coupures dressées, couniventes, lan- céolées, aiguës, dont les bords sont infléchis ; cinq étamines à anthères sessiles, incluses et sagittées ; ovaire semblable à celui des Onosma , avec un style très-long , et saillant hors de la corolle. Quoique le nom d'O- nosmodium ait été adopté par tous les auteurs qui ont écrit sur les Plantes de l'Amérique septentrionale, Lehmann et Spreugel ont essayé de lui substituer celui de Purshia. Ce nouveau nom n'a pas été adopté : ic parce qu'il n'était nullement ur- ONO gcnl do rejeter celui de l'auteur du genre; j° parce que le nom de Purshla a été donné à plusieurs au- tres genres , entre autres au Tigarea tridentata de Pursh par De Candolle , F'. PrnsaïK. Le genre Onosmodium est excessivement voisin de YOnusma; car si l'on compare leurs caractères, on n'y trouvera présqu'aucune diffé- rence, et, par le port, il tient le mi- lieu entre ce dernier genre et les Con- soudes. Les deux espèces décrites dans la Flore de Michaux, portent les noms d'O/iusmodium hispidum et à'O. molle, loc. cit., tab. iS. La première a pour synonyme le Lit/wspermum Virginicum de Linné; la seconde le Lith. Carolinianum de Lamarck. Ces ■Plantes sont des Herbes à feuilles larges , marquées de fortes nervures Earallèles; leurs Heurs sont grandes , lan châtres , analogues à celles des Onosma et des Symphilum. Elles croissent dans les régions chaudes des Etats-Unis. A ces espèces Rœmer et Schultes en ont ajouté une troi- sième indigène de la Virginie, et à laquelle ils ont donné le nom à'O. scabn/m. (G..N.) ONOSURTS. bot. phan. Rafines- que (Flor. Ludov. , p. 96) a formé sous ce nom et sur une Plante de la Louisiane , un genre qui ne diffère de Y (Enothera que par une légère modi- fication dans la forme du calice , qui offre deux découpures réfléchies et caduques. Nous ne pensons pas qu'il doive être adopté , et conséquem- ment , YOnosuris acuminata , Raf. , doit prendre place parmi les Onagres. T^. ce mot. (g..n.) ONOTAURUS. mam. V. Jumar. ONO TER A. bot. phan. Pour OEnothera. K. Onagre. (b.) * ONOTROPHE. bot. phan. Le genre Cirsiuui de Tournefort , fondu par Linné"rians les Carduus et les Cnicus , mais rétabli par Gaertner , De Candolle et par la plupart des au- teurs modernes, ayant de nouveau été examiné avec attention par Cas- sini, a subi encore de la part de ONO 221 ce botaniste divers changemens. Jl a formé trois genres à ses dépens , qu'il a nommés Notobasis , Erio- lepis et Onotrophe. Ce dernier est caractérisé par ses calathides com- posées de fleurs hermaphrodites, et par son iuvolucre à folioles dépour- vues de piquaus , ou pourvues seule- ment d'une petite épine molle , et il a divisé ce genre en deux sections, dont la première ( /tpalocentron) , qui a pour type le .Cirsium olera- ceum, D. C , présente un involucre ayant les folioles intermédiaires lar- ges , foliacées, terminées en épine molle, mais non piquantes; la se- conde (Microcentron) , qui renferme les Cirsium palustre et acaule, D. C. , a l'appendice des folioles de l'involu- cre extrêmement court , ordinaire- ment réduit à une petite épine molle. Les personnes qui ont eu occasion d'examiner ces Plantes, très-com- munes dans les environs de Paris , regarderont probablement comme ar- bitraire leur rapprochement en un genre isolé des Cirsium; elles ont un port très-différent les unes des autres, et les diversités qu'elles présentent dans leur involucre, paraissent assez majeures pour ne pas les réunir, si toutefois on consent à morceler le groupe des Cirsium , dont le caractère essentiel repose sur la structure de l'aigrette. V~. Cirse. Nous accorde- rons néanmoins que le Cirsium olera- ceum , à cause des larges folioles et de la forme générale de son involucre, ainsi que de son port particulier, pourrait bien être séparé des Cirses; dans ce cas, il faudrait lui associer non pas les Cirsium palustre et acau- le , mais les Cirsium ochroleucum, ta- taricum, et quelques espèces voisines qui croissent dans les Alpes et les Pyrénées. Mais une forte objection se présente à notre esprit, pour ne pas admettre un genre si peu caractérisé ; c'est l'hybridité signalée par Gay ( Bullet. de Férussac, février 1826, Botanique , p. 209) , qui résulte natu- rellement du voisinage du C. glabrum avec le C. Monspessulanum , D. C. , que l'on considère comme de vrais 2J2 ONT Cirsiurn, mais qui sont des espèces assez différentes par le port. Or , il est presque démontré que les h\ bri- des ne peuvent avoir lieu entre des espèces appartenant à des genres réel- lement distincts. V. HybriditÉ. (G..N.) ONTHOPHAGE. Onlhophagus . ins. Genre de l'ordre des Coléoptè- res, section des Pentamères , famille des Clavicornes, tribu des Scarabéi- des , division des Coprophagcs , éta- bli par Latreille , et se distinguant des Bousiers proprement dits, avec lesquels Fabricius et Olivier les avaient confondus , par les caractères suivons : antennes de neuf articles , terminées par une massue de trois articles, lamellée, presque aussi lon- gue que large ; palpes maxillaires de quatre articles dont le dernier est ovalaire; les labiaux ayant leur der- nier article presque nul ; écusson nul. Corps court , déprimé en dessus, et ovale. Ce genre se distingue des Phanées ( Copris de Fabricius ) , qui eu sont les plus rapprochés, en ce que la massue des antennes de ces derniers est infundibuliforme et par leurs tarses postérieurs composés d'articles aplatis. Les Bousiers pro- prement dits sont distingués des Onthopliages par leur corps convexe en dessus et par d'autres caractères tirés des palpes et des pntes. Enfin les Ouilicelles, Oniles et OEscbrotès, en sont bien séparés par leur écusson qui est plus ou moins visible , ce qui n'a pas lieu chez les Onlhopbages. La tête de ces Insectes est anondie antérieurement, armée de cornes, déminences ou de tubercules se- lon les espèces; le labre et les man- dibules sont membraneux et cachés sous le chaperon. Les mâchoires sont terminées par un grand lobe mem- braneux , arqué, large, tourné en dedans. Elles donnent attache cha- cune aux palpes de quatre articles dont le dernier est médiocrement al- longé et presque ovale. La lèvre in- férieure est très-petite; elle ^orte deux palpes très-velus, de trois arti- cles , dont le premier et le second ONT sont ovalaires et le dernier presque nul. Le corselet est plus large que long, armé , le plus souvent, démi- nences en forme de cornes , ou de tubercules; il n'y a point d'écusson; les élytres sont arrondies postérieu- rement , et laissent à découvei t l'ex- trémité postérieure de l'abdomen. Les ailes sont pliées sous les élytres. Les pâtes sont courtes; les hanches intermédiaires sont très-écartées en- tre elles, les autres plus rappro- chées; les quatre jambes postérieu- res s'élargissent subitement et gros- sissent vers l'extrémité ; les taises intermédiaires et postérieurs sont composés d'articles cyhndnco-co- niques , légèrement aplatis et ter- miné-; par des crochets appareils. Les Insectes de ce genre ont les mêmes habitudes que les Bousiers et les Oin- tes ; comme eux ils vivent dans les bouses et tous les excrémeus. On en trouve dans toutes les parties du monde. L'Europe et l'Afrique sont les pays oii il y en a le plus. On en connaît actuellement près de cent espèces que l'on peut placer dans les trois divisions suivantes établies par nos collaborateurs de l'Encyclopé lie Méthodique. Nous ne mentionnerons ici que ies principales espèces. I. Tête bicorne dans les mâles. Onthoph ag e Taure vr , Onlhopha- gus Tau rus , Litr.; Cupris Tau/us, Oliv.; Scarabœus Taurus , L., Fabr.; Scarabœus ouinus , Bay., Ins. , p. io5, 2 ; Scarabœus illyricus , Scop.; Copris uiger, etc., GeoIT. , Ins. T. i, p. 92 , n° 10; Scarabœus coruiger , Fcur- croy , etc. etc. Long de près de deux lignes et demie, noir; corselet sim- ple ; tète armée de deux longues cornes arquées. Ces cornes sont beaucoup plus courtes dans les fe- melles. 11 est commun aux environs de Paris. ^ II. Tête unicorne dans les mâles. Onthophage suciiicorne , On- thophagus nuchicornis , Lalr.; Copris uuchicornis , Oliv.; Encycl. et Hist. Nat. des Col., Scarabée, pi. 7,fig, ONY 55; Scarabœus nuchicornis , Fabr., Geoff., Ins. T. i, 89 , 6 et 4, Degéer, 4, a65, 9, etc., etc. Long de près de trois lignes, bronzé; élytres lestacées; lète avec une corne postérieure, éle- vée , déprimée à la base. Commun aux enviions de Paris. III. Tête sans cornes dans les deux sexes. Onthophage de Schreber, On- thophagus Schreberi , Lalr.; ylteuchus Schreberi, Fabr., Oliv., Enlom. T. 1 , pi. 19, f. 176; Scarabœus Schre- beri , Fabr., L.; Copris niger, etc., Geoff, 1, 91,7- Long de deux lignes à peu près ; presque rond , noir, lui- sant et pointillé avec deux taches rouges sur chaque élytre dont l'une à la base et l'autre à l'extrémité. Commun dans le midi de la France, plus rare aux enviions de Paris, (g.) ONTHOTHILE. Onthophilus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Clavicornes , tribu des Histéroïdes, établi par Leach et adopté par La- treille (Fam. Nat. )• Ce genre est for- mé aux dépens du genre Escarbot, et n'en diiière que par le piésternuni qui n'est point dilaté, presque plan et court; par ses antennes, qui tout presque de la longueur du corselet avec le troisième article manifeste- ment plus long que les suivans , et qui peuvent se placer dans une cavité du prothorax. Le corps des Ontho- pbiles est carré; mais il se rapproche de la forme globuleuse. Ce petit genre a pour type les Hister globusus et minu/us de Fabricius. V. Escar- rot. (G.) ONXIE. rot. phan. Pour Unxie. V. ce mot. * ONYC1IIE. Onychia. mole. Genre voisin des Seiches et des Sépioies , établi par Lesueur, et auquel on a donné depuis le nom d'Onyehoteu- the. V . ce mot. (u..h.) * ONYCH1TE. moll. Quelques es- pèces de Térébratules ou d autres Coquilles bivalves , à crochet ie- G\NY aaS courbé , en forme d'ongle crochu , ont été ainsi nommées par quelques anciens oryclogiapbes. (d..h.) * ONYCHIUM. rot. phan. Blume (Bijd ragea lot de Flora van Neder- landsch Indi'é , i,p. 525) a nouvel- lement établi sous ce nom un genre de la famille des Orchidées , et de la Gynandrie Diandrie, L., auquel il a imposé les caractères suivans : sépales du périantbc étalés ou légè- rement dressés; les trois extérieurs un peu cohérens à la base, les la- téraux soudés inférieui ement avec l'onglet du labelle, et simulant un éperon. Labelle étroit à la base, nu ou appendiculé à l'intérieur, soudé par la base avec le gynoslème, ayant son limbe élargi , presque lobé et étalé. Anthère terminale , biloculai- ie, déprimée; masses polliniques au nombre de deux, ovales, biparti- bles, pulpeuses-céréacées, penebées vers le bo'd lamelleux du stigmate. Ce genre est indiqué par son auteur comme formé sur des espèces qui appartiennent au Vendrubium de Swartz. Toutes celles qu'il a décrites (/oc. cit.) sont nouvelles , ou du moins il n'en a pas indiqué les synonymes. Il les a distribuées en deux sections; la première caractérisée principalement par ses sépales étalés , son gynostème pubescent dans sa partie supérieure ses tiges non bulbeuses à la base, et ses fleurs formant des grappes den- ses. Elle ne contient que deux espèces natives des montagnes de Java. La seconde section diffère de la première par ses sépales dressé», son gynostè- me nu , ses tiges pourvues à la base de bulbes , et ses fleurs en grappes lâches. Elle se compose de douze es- pèces qui croissent pour la plupart dans les foièts des montagnes de l'île de Java. Un petit nombre se trouve aux environs deBatavia ; l'une d'elles, étant originaire du Japon , a reçu le nom à'Onychiurn Japoriicum. (g..n.) * ONYCHOTEUTHE. Onychoteu- this. mole. Des Calmars, dont les bras sont aimés de ventouses et de griffes, et qui ont le rudiment tes- 2 2* ON Y tacé, à trois trauchans, ont été sépa- rés par Lichtenstein pour former un genre particulier. Férussac en fit d'a- bord un groupe ou un sous-genre des Calmars; Blainville (Traité de Ma- lacologie ) imita cet exemple que Latreille ne suivit pas, car il adopta dans ses Familles Naturelles du Rè- gne Animal , le geure Onichia de Le- sueur , qui est le même que celui-ci. Il le plaça dans la famille des En- teroslés, à l'égal des Calmars, Sé- piole et Cranchie. Vers ces derniers temps, D'Orbigny, dans son travail sur les Céphalopodes, a admis ce genre, qu'il place dans la famille des Décapodes , entre les Sépioles et les Calmajs. Il le caractérise de la manière suivante : sac cylin- dracé , acuminé postérieurement ; bord dorsal , bien distinct du col ; na- geoires grandes, formant un rhombe par leur réunion ; bras sessiles, assez égaux, quelquefois armés de griffes ; bras pédoncules, longs, terminés en massue et armés de ventouses et de griffes cornées et inégales; un rudiment testacé , interne, corné, étroit , en forme d'épée , à trois tranchans. Montfort, dans le Buffon de Sonnini , avait mentionné de nouveau un Animal sous le nom de Poulpe onguiculé , qu'antérieure- ment Molina avait décrit dans son Histoire Naturelle du Chili. Leach, en adoptant le genre de Lichtens- tein, ajouta un certain nombre d'es- pèces , augmen'é depuis par Lesueur, et enfin par D'Orbigny. On en con- naît onze aujourd'hui. (d..h.) ONYGENA.. bot. crypt. ( Lyco- perdacées.) Ce genre, établi parPer- soon , appartient à la section des Trichiacées. Il se rapproche cepen- dant des vraies Lycoperdacées par son tissu plus solide , sa taille un peu plus grande, sa forme plus irrégu- lière; son péridium est globuleux, simple, ordinairement porté sur un pédicule court et solide , d'une tex- ture, fibreuse ; il s'ouvre irrégulière- ment au sommet , et finit par se dé- truire complètement. Les sporules ON Y sont agglomérées , entremêlées defi- laïuens. Ces petites Cryptogames soni remarquables en ce que plusieurs d'entre elles croissent , ainsi que le nom du genre l'indique, sur la corne, les os ou d'autres substances animales exposéesàl'humiditédans les champs. Deux espèces sont dans ce cas ; ce sont les Onygena equina et O. corvina de Persoon. Deux autres croissent sur les bois morts; ce sont les O. decor- ticaia et cœspitosa du même auteur. Ces Plantes ont tout au plus trois à quatre lignes de haut; leur couleur est généralement d'un blanc sale ou d'un fauve pâle. (ad. b.) * ONYRA. bot. phan. ( Diosco- ride. ) Probablement le Laurier de saint Antoine , Epilobium angustl- folium. V . Epixobe. (b.) * ONYX. moll. Nom vulgaire et marchand du Conus F"irgo. (b.) ONYX. min. Les différentes sous- variétés d'Agate appelées Calcédoine, Sardoine , Cornaline, etc., se trouvent souvent réunies dans la même masse , ou elles forment des couches successi- ves ou des bandes parallèles de cou- leurs vives et tranchées. On donne en général le nom à'Onyx à ces Agates ainsi composées de deux ou plusieurs couches parallèles, et que l'on peut employer utilement pour la gravure en camées. On distingue trois sortes d'Onyx : l'Onyx à cou- ches droites et parallèles , ou l'Onyx proprement dit ; l'Onyx à couches ondulées , ou l'Agate rubanée des lapidaires ; et l'Onyx à couches cir- culaires et concentriques , ou l'Agate œillée , qui provient d'une section faite dans un mamelon ou dans une stalactite d'Agate, dont les couches successives sont diversement colo- rées. Les Onyx étaient très-recher- chées des anciens pour la culture en relief. Pline cite les Indes et l'Arabie, comme les lieux d'où les tiraient les artistes romains. Ils employaient de préférence les Onvx à trois et à qua- tre couches , surtout ceux qui pré- sentaient une couche blanche entre OOD deux couche9 de couleur rembrunie. Us sculptaient le principal relief dans la partie blanche, réservaient une f»ortion de la couche supérieure poul- es ornemens accessoires , et gar- daient l'inférieure pour servir de fond. Parmi les chefs-d'œuvre de l'antiquité, que possède la collection des Pierres gravées de la Bibliothè- que royale , on remarque l'Apothéose d'Auguste, gravée sur Onyx à quatre couches , deux brunes et deux blan- ches ; ce camée est de forme ovale, et a onze pouces de largeur sur neuf de hauteur ; c'est le plus grand Onyx connu. Un autre Onyx à qua- tre couches de la plus grande beauté, est l'Apothéose de Germanicus. Ce héros y est représenté enlevé sur Jes ailes d'un Aigle. Le nom d'Onyx , qui signifie ongle , avait été donné par les anciens à une Calcédoine dont la teinte blanchâtre tirait sur celle de l'ongle séparé de la chair. Une autre variété d'Agate, que l'on peut rapporter à la Cornaline, et qui était d'une couleur de chair, portaitle nom de Sarda. On appela Sardonyx un composé de l'une et de l'autre , dans lequel une couche blanche et trans- lucide recouvrait une autre couche d'un rouge incarnat , dont la couleur perçait à travers la première comme celle de la chair à travers l'ongle*' Dans la suite on a fini par appliquer le nom d'Onyx à toutes les Pierres formées de couches différemment co- lorées. (c.del.)# * ONZA. mam, Syn. de Jaguar. V. Cil AT. (b.) * OOBAR. bot. phan. On ne con- naît pas cet Arbre de Sumatra que Marsden dit fournir un bois pareil à celui cie Campèche , et dont les natu- rels se servent pour teindre leurs filets. (b.) OODE. Oodes. iks. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pen ta- nières , famille des Car n assiers, tribu des Carabiques, établi par Bonelli et adopté par La treille et Dejean avec ces caractères : les trois premiers ér- Tc.-vrr XII. OOD aa5 ticles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles ; dernier article des palpes allongé , presque ovalaire et tronqué à l'extrémité; antennes fili- formes ; lèvre supérieure presque transverse , coupée carrément ou lé- gèrement éebancrée ; mandibules peu avancées , légèrement arquées et as- sez aiguës; une dent simple au mi- lieu de l'échancrure du menton ; tête presque triangulaire et un peu rétré- cie postérieurement; corselet trapé- zoïde, rétréci antérieurement et aussi large que les ély très à la base. Ces In- sectes se distinguent des Amares et autres genres voisins par la forme des articles de leurs tarses et par des carac- tères tirés des palpes. Les Chlœnies ont le dernier article des palpes maxil- laires cylindrique; les Callistes ont le corps allongé et le corselet rétréci postérieurement ; enfin les Eponies et les Dinodes ont le dernier article des palpes extérieurs comprimé, di- laté, en forme de triangle renversé. Ce genre se compose de six espèces , dont deux appartiennent à l'Europe , deux aux Indes, une à l'Amérique septentrionale et la dernière à Cayen- ne. Nous citerons parmi celles d'Eu- rope : L'Oode iiélopioïde, Oodes helo- ploldes , Latr. , Dej. , Catal. des Coléopt. T. ii , p. 578 ) ; Carabus helopluidcs , Fabr. , Syn. Ins. , 1 , p. 200, n" 196; Harpalus helopiol- des, Gyllenhal, 2, p. 1 35 , n" 45. Long de trois lignes et demie à qua- tre lignes, noir; tête lisse, très-légè- rement convexe , avec deux petites impressions peu marquées entre les antennes ; palpes d'un brun noirâ- tre; antennes un peu plus courtes que la moitié du corps , ayant les trois premiers articles d'un noir un peu brunâtre , et les autres obscurs et pu- bescens; yeux brunâtres, arrondis et peu saillans; corselet un peu plus large que la tête à sa partie anté- rieure, et du double plus large à sa base, lisse et un peu convexe; une ligne enfoncée, très-peu marquée au milieu, et deux petites impressions;! peine marquées vers sa base ; écussou i5 aa6 OOL assez grand , lisse et triangulaire ; élytrcs île la largeur du corselet, presque parallèles , assez allongées , arrondies et très-légèrement si nuées à l'extrémité , avec des stries légè- rement ponctuées , et deux points en- foncés entre la seconde et la troisième strie; dessous du corps et pâtes noirs. On trouve ce Coléoptère sous les pier- res et les débris de Végétaux, dans les endroits humides , en Suède , en Allemagne et aux environs de Paris ; sans être fort rare, il n'est commun nulle part. (g.) OOLITHE. min. Ce nom a été ap- pliqué à toutes les Pierres en grains ou formées de globules agglutinés , que pour leur grosseur on a compa- rés à des œufs de Poisson. Il dési- gne plus particulièrement une va- riété de calcaire , en globules réunis ordinairement par un ciment de mê- me nature, et dont le volume varie depuis la giosseur d'un grain de mil- let jusqu'à celle d'un pois et au-delà. Les géologues ne sont pas d'accord sur la cause qui a ainsi granulé la pâte calcaire ; les uns considèrent cette structure globuleuse comme un résultat du mouvement des eaux , dans lesquelles se déposait la matière calcaire , et assimilent ainsi la for- mation des Oolithes à celle des Piso- lithes ou Dragées de Tivoli , que l'on voit se former journellement , et dont les Oolithes ne diffèrent que par- ce qu'ils sont ordinairement com- pactes à l'intérieur; d'autres ima- ginent que ces globules se sont pro- duits au milieu d'une pâle calcaire contemporaine par le groupement d'une partie des molécules autour d'autant de centres d'attraction , dé- terminés souvent par de petits grains de sable ou des débris de Coquilles. Le calcaire oolitique forme des dé- pôts considérables dans la partie moyenne des terrains secondaires proprement dits; on le trouve pres- que constamment au-dessus du cal- caire jurassique, et quelquefois in- tercalé entre les couches supérieures de ce dernier. Il offre différentes va- OPA riétés de couleur et de grain ; ses teintes les plus ordinaires sont le blanc, le jaunâtre, le rougeâtre , le gris-noirâtre. Brongniart distingue trois variétés de ce calcaire d'après la giosseur des globules; le calcaire Oolithe noduleux, en globules assez gros, et irréguliers; le calcaire Ooli- the cannabin, en globules semblables à des grains de chanvre , et le calcaire Oolithe miliaire en globules sembla- bles à des grains de millet. On trouve au milieu de ce calcaire des parties siliceuses disséminées, et des débris de Zoophytes parfaitement spathi- sés , qui permettent quelquefois à la roche de recevoir un assez beau poli. Il cite au mont Salève et dans le Jura , des couches entières remplies de ces débris. On a appliqué aussi le nom d'Oolithe à des masses compo- sées de globules d'hydroxide de Fer , et qui constituent ce qu'on nomme le minerai de Fer en grains. I'~. Fer. (g. dei,.) OOSTERDIRIA. bot. piian. Et non Ouste; cllskia. (Burmann.) Syu. de Cunone. V. ce mot. (b.) * OOTOQUE. bot. crypt. Il est impossible de dire quel est le genre rPHydrophyle de l'Adriatique dont Donati a entendu parler sous ce nom. (B.) OPA. bot. phan. Loiireiro {F/o/: Cochinch. , 1 , p. 377) a formé, sous ce nom , un genre qui appartient à la famille des Myrtacées et à l'Icosan- arie Monogvnie , L. On a proposé de le réunir au Mjr/us, mais il est évi- dent, d'après la description donnée par l'auteur, qu'il ne peut faire par- tie de ce dernier genre , attendu que sa baie est monosperme , au lieu d'ê- tre polysperme comme dans tous les Myrtes. Ajoutons néanmoins que ce caractère d'unité de graines dans le fruit de YOpa est fort douteux, ou qu'il provient d'un avortement. Sans cette dernière supposition , on ne pourrait admettre ce genre parmi les Myrtacées, et c'est probablement ce qui l'a fait négliger par De Candolle dans la révision de celte famille qu'il OPA a publiée au mot MyrtACÉes de no- tre Dictionnaire. Loureiro compre- nait deux espèces dans le genre Opa,- l'une sous le nom à' Opa odorata , l'autre sous celui d'Opa Melrosideivs. La première c>t un Arbrisseau à feuilles odorantes , et à Heurs blan- ches qui croît dans les buissons de la Cochinchiiie. Lt seconde est un grand Arbre des forets du même pays, remarquable par son bois dur, rougcàlre, pesant , et excellent pour les constructions. (g..n.) OPAH. pois. Syn.dePoisson Lune. V. Chrysotose. (b.) OPALAT. bot. phan. Pour Apa- lat. y. ce mot. (b.) OPALE, min. Ce nom est employé par les minéralogistes comme syno- nyme de Quartz ou Silex réuni te. T' . Quartz résinite; mais dans l'art de la joaillerie, il ne s'applique qu'aux variétés de ce Quartz, dont le fond est légèrement laiteux et bleuâtre , et qui se distinguent par de beaux re- flets d'iris, présentant les teintes les plus vives et les plus variées. Suivant llaiiv , ces reflets seraient dus à une multitude de fissures dont l'Opale est pénétrée dans tous les sens, et qui sont occupées par autant de lames d'air très-minces ; ce qui assimilerait ce phénomème à celui des anneaux colorés , si bien expliqué par New- ton. Aussi a-t-on prétendu que toute cette variété de couleurs disparais- sait, aussitôt qu'on chauffait lOpa- le , ou qu'on venait à la briser. Mais Eeudant n'admet point cette explica- tion , et encore moins l'exactitude du fait sur lequel elle repose ; il dit que les plus petits fragmens, ceux même qu'on ne peut observer qu au micros- cope , présentent des couleurs aussi vives et aussi variées que ceux d'un volume plus considérable. On dis- tingue parmi les Opales les variétés suivantes : l'Opale orientale ou l'O- pale à flammes , qui olfre des reflets diversement colorés et comme flam- boyans ; l'Opale arlequine, ou à pail- lettes , dont les couleurs variées sont distribuées par taches ; l'Opale gi~ OPA aa7 rasol , qui présente un fond d'un blanc-bleuàlie , d'oii jaillissent des reflets rougeâtres et quelquefois d'un jaune d'or; l'Opale vineuse, dont le nom indique la couleur dominante de ses reflets , et la Prime d Opale 3ui consiste en graius d'Opale irisée, isséminés dans une gangue terreu- se. Les belles Opales irisées se trou- vent principalement à Cservenitza , en Hongrie, sous forme de rognons ou de petites veines , dans une roche provenant du remaniement par les eaux des terrains trachyliques. On en rencontre aussi dans les filons de Zimapan au Mexique; et c'est de-là 3ue provient la variété dite Opale efeu (Feueropal),dontles reflets pas- sent du rouge d'hyacinthe au jaune verdâtre doré. Les Opales les plus estimées sont les Opales à flamme et les Opales arlequines. Une Opale à flammes de cinq lignes de diamètre vaut cent louis à Paris , lorsqu'elle est sans défaut. On ne taille l'Opale qu'eu cabochon , et on l'emploie seule, ou mieux avec un entourage de Diamans ou de Saphirs, (g.del.) OPATRE. Opatrum. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Hétéromères , famille des Méla- somes, tribu des Ténébrionites , éta- bli par Fabricius, qui est le premier qui l'ait distingué des Ténébrions , avec lesquels Linné , Geoffroy et Degéer les confondaient; Linné avait même placé une espèce d'Opatre parmi les Silphes ; Fabricius leur avait associé deux espèces, avec les- quelles Latreille a fait le genre Élé- done, dont Fabricius a changé le nom en celui de Bolétophage ; le genre Asyde de Latreille en a aussi été extrait. Les caractères du genre Opatre, tel qu'il est adopté par tous les entomologistes , sont : palpes courts, terminés par un article plus gros, en massue tronquée; antennes grenues , grossissant vers leur extré- mité; une entaille au milieu du bord antérieur du chaperon , et recevant le labre ; corps ovale , déprimé ; cor- selet transversal , rebordé latérale- i5* a2S OPA ment, écliancré en devant; jambes antérieures droites, souvent presque triangulaires et élargies à leur extré- mité; des ailes. Ces Insectes ne dif- fèrent des Pédines de Latreille , que parce qu'ils ont des ailes , tandis que ceux-cf n'en ont pas. Les Asydes se distinguent des Opatres par leur cha- peron entier ou à peine écliancré , et par les antennes dont le pénultième article est plus gros que les précé- dent , et le dernier plus petit. Les Cryptiques ressemblent aussi beau- coup aux Opatres ; mais ils n'ont point d'échancrure au chaperon , et leur labre est avancé et transversal avec les palpes maxillaires terminés par un article fortement en hache. Le corps des Opatres est allongé, presque cylindrique, un peu dépri- mé en dessus ; leur tête est petite , un peu enfoncée dans le corselet , et plane à sa partie supérieure ; les yeux sont placés à sa partie anté- rieure, petits, arrondis et un peu enfoncés; les anteunessontplus cour- tes que le corselet , composées de onze articles, dont le premier est un peu allongé , plus gros que les sui- vans; le second est plus petit que ce- lui-ci, assez court; le troisième est un peu allongé; les quatre suivaus sont grenus, presque coniques; les quatre derniers vont un peu en gros- sissant ; elles sont insérées à la partie latérale antérieure de la tète , à quel- que distance des yeux. La lèvre su- périeure est cornée , petite , un peu échancrée antérieurement et placée dans une échancrure plus profonde du chaperon ou de la partie anté- rieure de la tète. Les mandibules sont cornées, courtes, creuses à leur par- tic interne et presque bulentées à leur extrémité. Les mâchoires sont courtes et bifides; elles portent cha- cune un palpe court , composé de quatre articles , dont le premier est uetit; le second allongé et conique; le troisième une fois plus court que le second ; ce dernier court , assez gros et tronqué. La lèvre inférieure est très-petite , coriace, bifide, in- sérée à la partie antérieure un peu OPE interne du menton, qui est corné, plus large que la lèvre supérieure. Les palpes labiaux sont très-courts , de trois articles , dont le premier pe- tit , le second presque conique , et le troisième un peu renflé et tronqué. Le corselet est ordinairement aussi large que les élytres, un peu con- vexe et à bords tranchans sur les co- tés. L'écusson est petit , presque en cœur et arrondi postérieurement. Les élytres sont rugueuses , chagrinées ou striées suivant les espèces; quel- quefois elles sont couvertes d'une poussière grise, qui s'enlève par le frottement. Les pâtes sont de lon- gueur moyenne , et les tarses sont filiformes. Les Opatres vivent dans les lieux chauds et sablonneux; on en rencontre dans tous les pays du monde, mais plus particulièrement dans les parties chaudes de l'ancien continent. Leur démarche est lente , et leurs larves sont inconnues. Ce genre se compose d'une cinquantaine d'espèces ; nous citerons comme le type du genre : L'Opatre du sable , Opatrum sabidusum , Latr., Oliv., Col. , 5, f>8, 1,4, Fabr., Illig. , Panz. , Herbst , Payk., Rossi; Sylpha sabulosa, L., Scop. ; Tenebvio atra , Geoffr. , Ins. , i-53o , 7. Long de quatre li- gues, noir, mais paraissant ordinai- rement d'un gris cendré; corselet un peu plus large que le corps ; des li- gnes élevées , entremêlées de tuber- cules , qui se réunissent souvent avec elles sur les étuis. Celte espèce est commune aux environs de. Paris et dans toute l'Europe. (g.) * OPATRINE. Opatrinus. ins. Nom donné par Dejean , dans le Ca- talogue de sa collection , à un genre voisin des Pédines, et dont il ne donne pas les caractères. Latreille pense qu'on doit réunir ce genre aux Pédines. V- ce mot. (g.) OPÉGRAPHE. Opegrapha. bot. CRYPï. [Lichens. ) Ce genre fait par- tie du groupe des Graphidées; il est ainsi caractérisé : thalle crustacé , membraneux ou lépreux , uniforme ; OPE apothécie allongé, oblong ou ovale, simple, sessile, à disque étroitement marginé , intérieurement similaire. Ce genre a été établi pir Persdon, modifié par Acharius, qui forma a ses dépens le genre Gràphis , mal circonscrit par Adanson , adopté p ir Eschweiler, pstr Fries , cl par pres«- quc tous les auteurs modernes , mais pourtant rejeté par Meyer sans cause suffisante. Le genre Opegrapha se distingue de I II)sterium parla piésenced'uu véri- table thalle, et par celle de gungyles fort différentes des tbèqnes allongées qui laissent échapper par leur som- met les sporules qu'elles renferment, comme cela a lieu dans les Plantes de la tribu des Phacidiacées. Il s'éloigne de YEnterographa par la situation des lirelles qui sont superficielles ou semi-immergées , et par la présence de la fente longitudinale qu'on y re- marque; enfin il diffère du Graphes par l'absence du nucléum, et par sa constante homogénéité, caractères si tranchés qu'on a lieu de s'étonner que les naturalistes aient pu hésiter pour séparer ces deux genres. Le thalle de l'Opégraphe est fort varia- ble ; il esterustacé, lépreux, rare- ment tarlareux , avec ou sans limites. II avorte quelquefois, mais ce fait est rare. La couleur de ce support est assez diversifiée: celle qui domine est le blanc cendré, puis viennent le glauque, le blanc de lait, le jaunâ- tre, le brun , le verdàtre , l'olive et le blanc farineux. Aucun thalle n'est vert, ni bleu, ni rouge. Les apolhé- cies ( lirelles ) sont communément ovales ou elliptiques, plus ou moins allongés, quelquefois confluens; ce qui leur donne un aspect fourchu ou tridenté; ordinairement superficiels , toujours noirs et homogènes. Il ar- rive , quoique bien rarement , qu'ils sont voilés par le thalle, qui imite alors un périthécium, et donne à la Plante l'aspect d'un Graphis ; dans ce cas, une coupe horizontale et verticale permet de constater l'absen- ce du nucléum et de ranger la Plante dans le genre auquel elle appartient. OPE a-jg On peut porter à quatre-vingts es- pèces environ le nombre des Li- chens qui composent le genre Opé- graphe , et ce nombre s accroît en- core. Elles envahissent les écorces dans les expositions septentrionales. Il est à remarquer que l'air et la lu- lumière sont indifféremment indis- pensables à leur développement. Les branches des Arbres, dirigées hori- zontalement, ne portent des Opé- graphes que vers la partie de l'écorce qui regarde le ciel. Il est facile de s'assurer de ce fait sur les rameaux du Cytise Aubours, envahi par Y Ope- grapha a Ira des auteurs. Plusieurs espèces se fixent sur les calcaires , le Sdex , et même sur le Granit; c'est alors qu'il arrive que le thalle avorte. Le bois dénudé offre rarement des Opégraphes. Nous en avons ob- servé deux espèces fort curieuses sur les feuilles vivantes d'Aibres de Cayenneet de Saint-Domingue; l'une serait fixée ^ur la fronde d'un Di- pJàzium, et l'autre sur la feuille d'un Theobroma. Le mol Opegrapha a été créé par Humbol lt>, et vient de deux mots qui signifient écriture ou gravure en creux ; on voit que ce mot ne convient guèi e à des Lichens dont les lirelles sont presque toujours en relief. Lesécorcesofficmalcs, les Quin- quinas, les Caseaiilles,ctc, nous ont permis d'établir vingt-quatre nou- velles espèces d'Opégraphes, qui pres- que toutes sont figurées dans notre Essai sur les Cryptogames des écor- ces exotiques officinales; plusieurs se trouvent inédites dans notre Collec- tion; nous nous bornerons à décrire les deux espèces suivantes : L'Opégraphe a lirelles conm- ventes , Opegrapha connivens , N. Thalle cartilagineux, roussâtre, lisse, bordé d'une teinte d'un noir intense, quelquefois assez large , inégale et ondulée. Apothécies (lirelles) conni- vens, revêtus dans leur jeunesse par le thalle, noirs, ovales ou punclifor- mes , éloignés ou rapprochés par l'une de leurs extrémités, s'ouvraut par une fente étroite. Cette singulière Opégraphe se trouve sur l'Angustui a a5o OPE vraie [Bonplandia trifullatd) des phar- macies; nous la ferons figurer dans le Supplément de notre Essai que nous préparons. L'OpÉgraphe des murs, Opegra- p/ia mururiwi, N. Thalle sous-tarta- reux , blanc , avec une teinte bleuâ- tre , fendillé, lisse, sans limites; apothécics allongés , llexueux , se terminant en pointe aiguë, épais ou rapprochés, mais non disposés en étoiles, s'ouvrant par une fente canaliculée dont la marge est très- prononcée et obtuse. Cette Opégi aphe envahit les tours de l'observatoire du Blaney, élevé vis-à-vis les côtesd'An- gleterre , près de Calais. Elle diffère évidemment de l'Opégraphe des cal- caires , avec laquelle elle a quelque rapport. Nous l'avons récollée en 1820. Le thalle, dans l'espèce que nous décrivons , est ponctué ; ce sont peut-être des lirelles naissantes. (A. F.) OPELIA. bot. phats. (Persoon.) Pour Opilia. V . ce mot. (G..N.) OPERCELAIRE. Opercularia. bot. ïhan. Genre appartenant à la famille des Rubiacées et à la Pentandrie Di- gynie , mais qui offre quelques ca- ractères assez singuliers , pour que Jussieu et quelques autres botanistes aient eu l'idée d'en faire le type d'une famille naturelle distincte. Néan- moins, ces caractères sont d'assez peu d'importance , et nous croyons que ce genre doit en effet être placé parmi les Rubiacées. Le type de ce genre est une Plante mentionnée par Solan- der dans l'herbier de Banks , sous le nom de Pomax umbellata, et dont Gaertner a formé le genre Opercula- ria, ainsi nommé à cause du mode particulier de déhiscencede ses fruits. Indépendamment de cette espèce, Gaertner en mentionne deux autres , sous les noms à'Opercul. aspera et à? Op. diphyUa. Plus tard , d'autres espèces ont été successivement ajou- tées par Jussieu, dans une Mono- graphie qu'il en a publiée dans le tome îv des Annales du Muséum , et par Labillardière dans sa Flore OHE de la Nouvelle-Hollande. Toutes les espèces connues jusqu'à ce jour , et dont le nombre est d'environ une douzaine , sont originaires de la Nou- velle-Hollande et de la Nouvelle-Zé- lande. Nous allons donner les carac- tères de ce genre , qui nous parais- sent avoir été assez incomplètement tracés jusqu'à présent. Les fleurs sont réunies en capitules globuleux, axillaires, sessiles ou pé- doncules. Toutes les fleurs d'un même capitide sont réunies et entièrement soudées ensemble par leurs ovaires , qui sont infères , .ainsi qu'on l'ob- serve dans la famille des Calycérécs. Ces ovaires sont uniloculaii es et con- tiennent un seul ovule dressé; le ca- lice qui est adhérent avec l'ovaire, n'est libre qu'à son limbe , qui se compose de trois à quatre lanières dressées , roides , inégales , persis- tantes, saillantes au-dessus de la masse formée par la réunion et la soudure des ovaires entre eux. La corolle est monopétale , infundibuli- forme , à trois , quatre ou cinq lobes égaux, dressés et peu profonds. Le nombre des élamines est très-varia- ble, mais jamais il n'est en rapport avec les divisions de la corolle; dans quelques espèces, il n'y en a qu'une seule, quelquefois deux; nous n'en avons jamais observé plus de qua- tre , dans les espèces que nous avons été à même d'analyser. Ces élamines onl leurs filets grêles, ca- pillaires , insérés tout-à-fait à la base de la corolle; mais ils ne naissent jamais du réceptacle, ainsi que plu- sieurs auteurs l'ont avancé. Ces éla- mines ont une anthère ovoïde, in- trorse , attachée par le milieu du dos , à deux loges , s'ouvrant chacune par un sillon longitudinal. Le style est simple , très - court , terminé par deux longs stigmates filiformes, à peu près de la longueur des élamines. Le fruit est composé de tous les ovai- res réunis. Il forme un capitule globuleux, hérissé de pointes roides, formées par les divisions calycinales persistantes. A la surface de ce capi- tule, il se forme des fissures circu- OPE la ires , qui constituent autant d'oper- cules, de forme et de grandeur va- riées, généralement communs à plu- sieurs fruits. La graine que chacun d'eux renferme se compose d'un té- gument propre, assez épais, légè- rement chagriné , d'un endosperme charnu , au centre duquel est un em- bryon cylindrique , ayant sa radi- cule très-longue , obtuse, et ses co- tylédons fort courts. Les espèces de ce genre sont des Plantes herbacées, rameuses, por- tant des feuilles simples , opposées , munies de stipules interpétiolaires , simples ou bifides. Les fleurs, ainsi que nous l'avons dit, constituent des capitules globuleux et axillaires. Tou- tes ces espèces sont originaires de l'Australasie. (a. r.) OPERCULE. Operculum. moll. Une pièce testacée ou cornée, destinée à fermer plus ou moins complète- ment l'ouverture d'un certain nom- bre de Coquilles, a reçu ce nom. Nous avons traité de cette partie à l'article Coquille auquel nous renvoyons. (D..H.) Plusieurs parties dans les Végétaux ont reçu le nom d'Opercule. Dans la vaste famille des Mousses , on donne ce nom à l'espèce de couver- cle qui ferme l'urne; dans les fruits qu'on désigne sous le nom de Pyxide , comme dans le Pourpier, l'Anagallis, les Lécythis, la Jusquiame, on nom- me Opercule la valve supérieure du péricarpe, qui, en effet, forme une sorte de couvercle. Dans quelques graines , à l'époque de la germina- tion , la partie de l'épisperme corres- pondante à la radicule, se détache circulairement ; cette partie, nommée Embryotège par Gaertner , a été appelée Opercule par le professeur Mirbel. Enfin certains périanthes s'ouvrent au moyen d'un Opercule , comme dans le genre Calyplranlhe et quelques Mélastomes. (a. R.) OPERCULINE. Operculina. moll. D'Orbiguy est le créateur de ce genre, Îue l'on confondait à tort avec les lenticulaires. Une espèce fort grande. OPE 33 » qui se trouve assez abondamment fos- sile aux environs de bordeaux , peut servir de type à ce genre de Multilo- culaiies microscopiques. Ce genre, dans la méthode de D'Orbigny, fait partie de la troisième famille des Fo- raminifères, les Hélicoslèqucs, dans la seconde section de cette famille. Il caractérise ce genre de la manière suivante : coquille libre, régulière , déprimée ; spire régulière , égale- ment apparente de chaque côté ; ou- verture en fente contre l'avant-der- nier tour de spire. D'Orbigny, en éta- blissant ce genre, a fait connaître cinq espèces, dont deux vivantes; malheureusement elles ne sont ni fi- gurées ni décrites. Nous citerons seu- lement l'espèce la plus connue : OPERCULINE APLATIE, Operculina complanata , D'Orb. , Mém. sur les Céphalopodes, Ann. des Scienc. Nat. T. vu, p. 281 , pi. i4 , fig. 7 à 10; Lenticulites complanata , Basterot , Mém. géol. sur les environs de Bor- deaux, p. 18. (d..h.) * OPERCULINE. Operculina. zool.?bot.? Genre de Yorticellaires appartenant couséquemment à ce rè- gne psy chodiaire dont nous avons pro- posé l'établissement, et dont Millier n'a décrit clairement aucune espèce dans son immortel ouvrage de Ani- rnalcula Infusoria , encore que Roësel etBakeren eussent fait connaître deux dont ils donnèrent d'excellentes figu- res. Les caractères de ce genre , très- tranchés , sont : capsules polypigènes se terminant intérieurement en pédi- cule articulé sur le stipe et dont l'ou- verture glabre, comme munie d'un anneau , se peut fermer par un oper- cule marginalement muni de cirres vibraliles que forme la dilatation du Polype. On dirait des Foliculines ou des Tubicolaires portées sur un pé- doncule ainsi que le sont les fruits d'un Vinelier (Berbe/is); mais l'or- gane rotatoire serait unique , central , et disposé pour clone au besoin le fourreau. Nous ne connaissons en- core que deux espèces de ce genre ; leur stipe rameux. offre en miniature a33 OPE l'organisation des Sertulaires; leurs capsules se détachent au temps de la maturité , et s'en vonterrer librement dans l'eau douce des marais qu'habi- lent ces êtres singuliers qui paraissent être des plus élégans quand on les observe au microscope. i°. L'Opercueine de Roesel, Operculina Roeselii , N. ; Pséuïto-Fo- lypus operculatus , etc. , Roës. , Jns. T. ni, tab. 98 , fig. 5,6; Animalcule à couvercle, Lederm. T. 11, p. 88 , vv.-z; Brachionus vegetans , Pall., et Zool , p. io4 , n. 62 ; Forticella oper- culata, Gmel., Syst. Nat. xm , T. 1, p. 3875; Encyclop. Méth., Vers. 111. , pi. 26, fig. 8, agjLamk;, Anim. sans vert. T. 11 , p. 5i , n. 17. On la trouve dans les marais de l'Europe ou elle est invisible à l'œil nu. Les Carex et autres Plantes inondées nous l'ont offerte quelquefois dans l'étang de S an t-Gra tien. 20. Opekculinede Baker, Oper- cutina Bakeril, N. ; Clusternigs Po- lypes , Bak. , Empl. micr. T. 111 , pi. i5, fig. i5, i4. Confondue par Gmeiin avec la précédente , elle en diffère en ce qu'elle est bien moins rameuse , et que les capsules sont bien plus allongées. (b.) 0PERCUL1TES. Mole. Des oryc- tograpbes ont donné ce nom aux Opercules fossiles. (b.) OPETIOLA. bot. phan. Gaerlner (DeFruct. , p. i4, lab. 2) a décrit et figuré sous le nom à'Opetiola myo- suroides , une Plante dont la struc- ture est assez singulière. Ses feuilles sont ramassées au-dessus d'un chau- me très-court, peut-être nul; elles sont linéaires, un peu roidcs , à trois nervures; de leurs aisselles sortent des pédoncules munis à la base d'une gaîne tronquée , triquètres supérieu- rement et terminés par des épis sim- ples , creusés sur toute leur surface de fossettes, dans chacune desquelles est nichée une graine petite, arron- die , blanchâtre et marquée au som- met d'une petite cicatrice. Cette Plante , dont on ne connaît pas les fleurs mâles , est une Monocotylé- OPH done; les organes de la végétation ressemblent à ceux de certaines Cy- péracées. Les renseignemens don- nés par l'auteur sont insuffisâns pourdéterminer exactement sa place dans la série des ordres naturels. (G..N.) * OPETIORYNCHOS. ois (Tem- minck. ) /^.Ophie. (dr..z.) OPHA. pois. Pour Opah. V. ce mot. (b.) OPHELE. bot. phan. Pour Ophe- lus. V. ce mot. (a. r.) *OPHÉLIE. Ophelia. année. Gen- re de l'ordre des Néréidécs , famille des Néréides, section des Néréides gly- cériennes, fondé par Jules-César Sa— vigny (Syst. des Annelides, p. 12 et 58 ) qui lui a donné pour caractères dislinclifs : trompe couronnée de ten- tacules à son orifice; antennes égales; point de cirres tentaculaires; les cir- res inférieurs des pieds intermédiaires très-longs; tous les autres nuls ou très-courts; point de branchies dis- tinctes. Les Ophélies s'éloignent des Lycoris et des Nephthys par l'ab- sence des mâchoires; elles ressem- blent sous ce rapport aux autres gen- res de la même famille. Toutefois on peut les en distinguer à l'aide de quel- ques caractères qui leur sont propres. .Ainsi elles diffèrent des Syllis par le peu de longueur des antennes, et par- ce que l'impaire manque entièrement: on ne les confondra pas avec les Ari- des, les Glycères et les Hésiones , qui n'ont point de tentacules à l'oiilice de la trompe ; les Myrianes et les Phyllodores sont comme elles pour- vues de tentacules plus ou moins longs ; mais ces deux genres ont des cirres tentaculaires, el celui que nous traitons ici en est privé. Le genre Ophëlie est donc fondé sur d'assez bons caractères , el les détails suivans que nous empruntons à Savignyr les feront encore mieux ressortir : le corps des Ophélies est cylindrique et formé d'anneaux peu nombreux et peu distincts; les deux premiers réu- nis sont égaux au troisième. La tête, soudée aux deux premiers segmens, OPH est divisée antérieurement en deux cornes saillantes et divergentes, qui portent les antennes: celles-ci sont incomplètes, c'est-à-dire que l'im- paire est nulle, les mitoyennes sont excessivement petites , Irès-écartées , de deux articles dont le dernier su- bulé,ct les extérieures, semblables pour la forme et la grandeur aux mitoyennes, sont rapprochées d'elles. Les yeux, au nombre de quatre, sont distincts, écartés, deux anté- rieurs plus grands et deux posté- rieurs. La bouche ne présente point de mâchoire ; elle est formée par une. trompe très-courte qui est cou- ronnée d'un cercle de tentacules , pourvue de plis saillans , et garnie en outre, à la face supérieure, d'un palais charnu , renflé , prolongé en forme de côte cylindrique dans l'in- térieur de la trompe et comprimé en crête dentelée vers son orifice. Les pieds , à l'exception des derniers , sont tous ambulaloirs, très-petils et à deux rames courtes ; la rame dor- sale étant pourvue d'un seul faisceau de soies , et la rame ventrale de deux faisceaux , il existe des soies fines et très-simples ; on ne voit point de cir- res supérieurs saillans ; mais les in- férieurs sont articulés à la base , cy- lindriques et très-longs aux pieds de la partie moyenne du coips, depuis la septième paire de pieds jusqu'à la vingt-unième inclusivement, tandis qu'ils paraissent peu saillans ou nuls sur toutes les autres ; 1rs derniers pieds sont réunis en un filet court et terminal. On ne remarque aucune trace de branchies. Nous ne con- naissons encore qu'une espèce dé- couverte par D Oi bigny sur les côtes de l'Océan; c'est : L'OpiiÉeie bicorne, Ophelia bi- cornis de Savigny. Ce savant n'en donne pas la figure ; mais il la décrit avec soin : corps long de deux pou- ces, assez épais, sensiblement renflé vers son bout postérieur, composé de trente segmens pourvus de pieds à rames, les quinze intermédiaires portant les longs cirres, qui devien- nent plus saillans par degrés et se OPH 233 raccourcissent de même; le trente- unième et dernier segment conique, terminé brusquement par un style en pointe et pourvu d'un grand anus supérieur, à deux lèvres transverscs; trompe garnie de quatorze tentacu- les pointus et d'autant de plis dans son intérieur; sa crête membraneuse découpée en sept dents; cornes de la tête égales aux tentacules; soies do- rées, excessivement fines; acicules jaunes; couleur générale gris clair avec de beaux reflets. (aud.) OPHELUS. bot. phan. Loureiro (F/or. Cochinch. , 2, p. 5oi) a décrit sous ce nom un genre de la Mona- delphie Polyandrie, L., auquel il a imposé les caractères suivans : calice nu , à cinq lobes aigus et étalés ; co- rolle à cinq pétales épais; étamines nombreuses, réunies en tube par la base , renversées dans ]cur partie su- périeure ; stigmate multifide; baie ligneuse, oblongue, ovée , à douze loges, et polysperme. Ce genre fait partie de la famille des Bombacées de Kunth; il avoisine le genre Adanso- nia , si toutefois il n'est pas son con- génère. En effet, De Candolle (Prudr. Syst. T^eget., 1 , p. 478), tout en admet- tant ce genre, le considère comme extrêmement rapproché de YAdanso- hici; et Sprengel . dans sa nouvelle édition du Systema VegetabUium , ne fait pas difficulté de les réunir. L'O- phclus silularis , Lour. , /oc. cit., Adansonia Situ la , Spreng. , est un Arbre à feuilles éparses , oblongues , très-entières, glabres et pétiolées; ses fleurs sont blanches , solitaires , et ont trois pouces de diamètre. Il croît sur les côtes orientales de l'Afrique. (C.N.) OPHTBASE. min. Nom. donné par De Saussure à la pâte des Yarioliles de la Durance, qu'il regardait com- me analogue à celle de l'Ophite. (g. DEL.) OPHICALCE. min. Brongniart ( Essai d'une classification des Bo- ches mélangées, Journal des mines, juillet i8i5) partage les Roches mé- langées à base de calcaire en trois 2$4 OPH espèces : le Cipolin , le Calciphire et l'Ophicalce. Cette dernière Ro- che est un agrégat formé par voie de cristallisation , dont la base est le Calcaire ; cette base est mêlée avec de la Serpentine , du Talc, de la Chlorite, et le tout présente une stiucture empâtée. Les Ophicalces sont souvent employées comme mar- bres. Brongniart en distingue trois vanités : i° l'Ophicalce réticulée , dont la masse présente des veines talqueuses , entrelacées, formant une espèce de réseau à mailles allongées (le marbre de CampanJ; ae l'Ophi- calce veinée , à veines irrégulières de Serpentine (le vert antique , le vert de Suze); 5W l'Ophicalce grenue; Cal- caire saccaroïde, dans lequel est dis- séminée la Serpentine (le marbre du mont Saint-Philippe , près Sainte-Ma- rie-aux-Mines}. Ces Roches font partie de la série des formations calcaires , subordonnées aux terrains micacés , talqueux et amphiboliques. (g. dee.) OPHICÉPHALE. Opldcephalus. pois. C'est-à-dire à tête de Serpent. Genre de Malacoptérygiens Subbra- chiens , établi par Bloch , dont les ca- ractères sont : corps épais , cylin- dracé, comprimé légèrement, et en- tièrement couvert, comme la tête qui est déprimée, courte et obtuse, par de grandes écailles polygo- nales qui offrent quelque rapport avec les plaques qui recouvrent le vertex des Serpens ; gueule fendue , garnie de dents en râpe, dont Î[iielques-unes , plus grandes, en orme de crochets , sont éparses prin- cipalement sur les côtés; les ventra- les situées sous les pectorales; dor- sale unique, fort longue; opercules lisses. On compte cinq rayous à la branchiostége ; aux os pharyngiens tient un appareil compliqué et pro- pre à arrêter In circulation de l'eau, à peu près comme on l'observe dans les Muges , les Ophrouèmes , etc. On ne connaît encore que deux espèces de ce genre. Le Karruwev, Lacép. T. in ,p.. 55a ; Ophicephalus punciatus, llloch , OPH pi. 558. Des eaux douces de l'Inde ou sa chair est estimée; sa lon- gueur est de sept à onze pouces. B. 5 , p. 16 , v. 6 , a. 22 , c. i4. LeWiiAHL , Lacép., loc. cit.; Ophi- cephnlus striatus , Bloch , pi. 55g. Des rivières de la côte de Coromandel où il atteint jusqu'à quatre pieds de lon- gueur. ii. 5 ,p. 17 , v. 6, A. 26 , c. 17. (B.) OPHICHTHYCTES. pois. Huitiè- me et dernier ordre de la classe des Poissons, dans la Zoologie analytique du professeur Duméril , qui répond, à peu de chose près, à la famille des Anguilliformes de Cuvier , et con- tient les genres Murénophis, Gym- no-Mui ène , Murénoblène , Unibran- chaperture et Sphagébranche de l'auteur. V. tous ces mots. (b.) OPHIDIE. Ophidium. pois. Genre de la classe des Malacoptérygiens Apodes dans la Méthode de Cuvier, dont les caractères sont : d'avoir l'a- nus assez en arrière ; une dorsale et une anale qui se joignent à la caudale pour terminer le corps en pointe; ce corps est d'ailleurs allongé et com- primé , ce qui l'a fait comparer à une épée , et recouvert de très-petites écailles irrégulières , encastrées dans l'épaisseur de la peau. Les Poissons de ce genre , très-voisins , comme on le voit, des Anguilles , par leurs ca- ractères et par leur forme allongée de Serpent, en diffèrent essentielle- ment par leurs branchies bien ou- vertes, munies d'un opercule large et d'une membrane à rayous courts ; la tête est recouverte de grandes pla- ques écailleuses. Il paraît qu'on doit éliminer de ce genre , Y Ophidium de la plupart des ichthyologistes , qui n'est pas celui de Liuné, V Ophidium viride , qui est probablement l'An- guille, et Y Ophidium occel/alum de Tilésius, qui peut être une Gunellc. Ainsi réduit , le genre Ophidie se compose des deux sous-genres sui- vais : f Donzeixes ou Ophioies pio- prement dites, qui portent sous la OPH gorge deux petits barbillons adhé- rens à la pointe de l'os hyoïde. Donzei.le commune (qu'il est im- propre de Dommer Méditerranéenne , puisque la Méditerranée eu offre au moins une autre espèce) , Ophidium barbât u m , L. , Gmel. , Syst. Natur., xm, T. i, p. n46 ; Bloch, pi. i5g, fig. 1 ; Encyclop. Méthod. , Pois. , pi. 26 , 89 ; Y Ophidium des anciens. Ce petit Poisson , qui n'atteint guère un pied de longueur, est argenté, avec les nageoires lisérées de noir ; sa chair est d'un fort bon goût; sa vessie, aérienne, présente une con- formation particulière, étant grande, épaisse et supportée par trois pièces osseuses suspendues sous les vertèbres et dont la mitoyenne se meut par des muscles propres, b. 7 , P. 20 , d. ia4 , i53,p.o,v. o,a. 112, n5,c. o. Risso , pi. 5, fig. 12, a décrit une autre Douzelle des mers de Nice, sous le nom à' Ophidium f^assali. Le Blacode , Ophidium Blacodes , Schneid. , pi. 484 , est une espèce gi- gantesque des mers Australes , ob- servée à la Nouvelle-Zélande où elle dépasserait six pieds de longueur, et qu'on prétend se retrouver au cap de Bonne-Espérance, où. sa chair, fort recherchée, passe pour être exquise. ff Fieuasfers , Ophidies qui manquent de barbillons. L'espèce constatée de ce sous-genre est V Ophi- dium imberbe, L., Gmel., Sjst.Nat., xin , T. 1 , p. 1147 ; Notopterus fun- tanes , Risso , pi. 4, fig. 11, qu'on trouve dans la Méditerranée. Il est peu de Poissons où le nombre des rayons aux nageoires varie davan- tage, si l'on s'en rapporte aux éva- luations des auteurs. Artédiles comp- te ainsi : D. 79 , P. 1 1 , a. 4i , c. 18 ; Gronou, d. 147, p. 26, a. 101 , c. o ; et Bonnaterre, D. 228, A. o , c. o. (B.) OPHIDIENS. Ophidii. rept. Qua- trième ordre de la classe des Reptiles, ainsi qu'on le voit dans notre Tableau erpétologique inséré au Tome vi, p. 282 du présent Dictionnaire , où nous avons donné ses caractères et l'éuu- OMI «s» inératiou des genres qu'il renferme. Il répond à celui que Linné appelait Serpentes dans sa classe des Amphi- bies , et se compose des Animaux gé- néralement connus sous le nom de Serpens. C'est Brongniart qui intro- duisit cette dénomination dans la science où elle est maintenant con- sacrée. On croirait, au premier coup- d'œil, qu'un tel ordre est très-facile à circonscrire; mais comme rien n'est réellement et strictement circonscrit dans l'ensemble de la création , les Serpens se confondent vers les limites de l'ordre, non-seulement avec les autres ordres de Reptiles, mais en- core avec des Poissons. Ils offrent d'un côlé les plus grands rapports avec les Sauriens , ou , de passages en passa- ges , on sei ait tenté de les ramener, eu considérant que la présence , le nombre ou l'absence des pâtes, ne semblent pas un caractère très-essen- tiel dans la classe ; ils offrent , de l'au- tre, des points de connexion très- étroits avec les Batraciens par les Leiodermes. Dumérilles a divisés en Hétérodermes et Homodermes. V. ces mots. Cuvier les a répartis en trois familles : celle des Anguis, des vrais- Serpens et des Serpens nus. La pre- mière et la dernière ne comprennent chacune qu'un genre. Ce sont des Seps, genre de Sauriens sans pâtes, ou des Grenouilles sans métamorphoses du moins connues. Il résulte de cette division que le nombre énorme d O- phidiens maintenant connu, demeu- re réuni piesqu'en désordre dans une famille où règne encore une grande confusion pour la détermination des espèces. Cette confusion vient de ce qu'on en a donné une multitude de descriptions et de figures insuffisantes ou fausses. Les Serpens conservant parfaitement leurs formes dans l'es- prit de viu, on en a beaucoup rap- porté en Europe de toutes les parties du monde, dès que les collections d'histoire naturelle prirent faveur. Les habitats étaient généralement mal indiqués dans des pacotilles de ce genre ; les couleurs s'altéraient ou passaient, et l'on formait, sur des a36 OPH individus dégradés et dépaysés , des espèces que désignaient souvent les noms les plus baroques. Linné crut réformer l'abus où Séba particuliè- rement était tombe, en caractérisant ses espèces par le nombre de plaques ventrales et caudales. L'idée était in- génieuse , comme toutes celles de ce grand homme , mais le nombre de plaques étant sujet à varier dans les espèces qui en ont, comme il arrive aux rasons des nageoires, chez les Poissons , ce caractère ne doit pas être exclusivement employé ; il faut rap- peler , à l'aide de la méthode , la cou- leur qui, toute altérée qu'elle puisse être par le séjour des Serpens dans l'esprit de vin , n'en donne pas moins des indications utiles, puisque l'alté- ration est à peu près la même pour chaque espèce mise dans une condi- tion semblable. Ainsi le jaune et le rose tendent à passer au blanc, le brun au roux pâle, le bleu de ciel pâlit , le vert tendre s'efface en gris sale , mais les teintes vigoureuses se conservent parfaitement. Daudin re- commande de tenir compte du rap- port de la queue avec le reste du corps , parce qu'il n'arrive point , comme on le croit vulgairement , que la queue grandisse dans d'autres pro- portions. Cette partie se compte de lanus. On peut tirer encore de fort bons caractères des grandes écailles .ou plaques hexagonales qui protè- gent la tête. Les Ophidiens deviennent plus nombreux à mesure qu'on se rappro- che de l'équateur; il n'en existe que trois ou quatre espèces constatées au- dessus du 5oe degré nord ; vers le 45e degré, on peut en porter le nombre a deux ou trois douzaines au plus , mais la Zùne-Torride en offre plus de quatre cents. On n'en trouvait guère que deux cent vingt ou deux cent trente énumérées dans le Systè- me, Naturœ de Gmelin et dans l'En- cyclopédie Méthodique; aujourd'hui la quantité en est plus que doublée, et l'on est loin de connaître tous les oerpens. C'est parmi eux que se trou- vent les Animaux les plus venimeux OPH connus. V. , pour l'histoire de leurs mœurs , le mot Serpent , et pour leur organisation comparative , Reptii.es. (B.) OPHIDIUM. POIS. V. Donzelle et Opiiidje. *OPHfE. Opetioiynchos. ois. fur- narius , Yieill. Genre de l'ordre des Anisodactyles. Caractères : bec plus long que la tête, droit ou légèrement courbé, grêle et très-eflilé, déprimé à la base, comprimé à la pointe qui est subulée; narines placées assez loin de la base du bec , et sur les côtés, ovoïdes, à moitié fermées par une membrane nue ; pieds longs ; quatre doigts; trois en avant dont l'inter- médiaire a la moitié de la longueur du tarse; ceux des côtés égaux, avec l'externe soudé à la base; ailes cour- tes ; les trois premières rémiges éla- gées, les troi-ième et quatrième les pi us longues. Queue courte faiblement étagée et flexible. Les Oiseaux qui composent ce genre seraient les Guê- piers du nouveau continent , si mal- gré de grandes anomalies dans les caractères, ils pouvaient demeurer réunis, ainsi que l'a fait Latham ; mais cette réunion, ainsi que beau- coup d'autres prononcées trop lé- gèrement, quelquefois même sur de simples descriptions , et sans qu'elles fussent le résultat de 1 examen des espèces , n'est plus tolérable au point ou en est arrivé la science. L?s Ophies ne sont ni farouches ni solitaires, quoique très-rarement ou les rencontre autrement que par paires; ils voltigent autour des ha- bitations, y pénètrent assez fréquem- ment, et se retirent dans les bosquets qui les entourent. Etrangers aux grandes forêts , on ne les y rencontre qu'accidentellement; on ne les voit pas non plus entreprendre de longs voyages; il est vrai que la brièveté de leurs ailes y ferait obstacle; elle les assujettit en quelque sorte à la vie sédentaire. La longueur de leurs jambes, qui seule écarterait tout rap- prochement avec les Guêpiers, les rend aptes à la marche, qu'ils exé- OPH cutent alternativement avccuuc len- teur affectée qui leur donne un air grave, et une extrême vivacité qui imprime à cette inarche , ou plutôt à cette course, une irrégularité re- marquable. Leur voix est forte et sonore; leur ramage un peu mono- tone est néanmoins écouté avec plai- sir à quelque distance du bocage; mais ce que l'on admire le plus dans ces Oiseaux , c'est l'art qu'ils appor- tent dans la construction de leur nid, que quelques ornithologistes out comparé pour la forme à un tour, et qui même a fait donner au genre le nom de Fournier. Ce nid est placé indifféremment con- tre les grosses branches , les fenê- tres, les poteaux, les palissades, etc. ; il est hémisphérique, et construit to- talement en terre gâchée; il a environ six pouces de diamètre, et se trou- ve partagé intérieurement en deux chambres, au moyen d'une cloison semi-circulaire percée d'un trou de communication correspondant à l'ou- verture extérieure pratiquée sur le côlé. C'est dans la seconde chambre qu'est déposé un lit d'herbes molles sur lequel doivent éclore quatre oeufs blanchâtres piquetés de roux. D'au- tres espèces donnent à leur nid une étendue considérable qui dépasse même quelquefois dix-huit pouces de diamètre. La charpente qui soutient toute cette construction est d'un vo- lume tel que l'on pourrait avec raison douter queson tran*portfûtl'ouvrage d'un aussi petitOiseau;elleconsisteen bûchettes ou rameaux ordinairement garnis d'épines. Il est enfin une troi- sième Ophie qui substitue au ciment de terre un tissu formé de brins d'herbe finement entrelacés; elle le suspend à l'extrémité des branches flexibles , oii il devient le jouet des vents. Ce nid , fort ample quoique léger, est divisé en plusieurs com- partimens au moyeu de cloisons in- ternes, et diverses ouvertures com- muniquent du dehors au dedans. Dans le compartiment du fond sont déposés les œufs , les autres servent à l'exercice des petits avant qu'ils OPH 287 aient acquis assez de force pour s'échapper du berceau. Ophie Fournier , Merops rufus , Lalr.; Furnarius rufus , Vieil 1. Par- ties supérieures d'un brun roussàtre; dessus et cotés de la tète d'un brun foncé; sourcils d'un brun fauve de même que la partie externe de l'aile , qui est aussi traversée par une bande rousse ; lectrices d'un roux brunâtre ; gorge, devant du cou et pâtes infé- rieures blancs; flancs d'un brun roussàtre ; bec brun en dessus et vers la pointe, le dessous est blanchâtre; pieds noirâtres. Taille, sept pouces. De la Caroline. Ophie Annumbï , Furnarius An- numbi, Vieill. Parties supérieures d'un brun rougeâtre , tachetées de noirâtre ; front d'un brun rougeâtre ; sommet de la tête et nuque bruns ; petites tectrices alaires et rémiges d'un brun clair, les grandes d'unbeau brun rougeâtre; côlés de la tête blan- châtres avec un trait brun derrière l'œil; gorge blanche encadrée par un trait noir qui part de chaque angle du bec; parties inférieures variées de brun et de blanchâtre; tectrices alaires inférieures d'un blanc luisant , nuancé de rouge; rec- trices latérales noirâtres, bordées de brun et terminées par une tache blanchâtre, les deux intermédiaires d'un brun clair ; bec d'un brun rou- geâtre ; pieds olivâtres. Taille, sept pouces et demi. Du Paraguay. Ophie rouge, Furnarius ruber, "Vieill. Parties supérieures d'un brun roussàtre; côtés de la tête bruns; tectrices alaires d'un rouge de car- min ; rémiges rouges avec l'extrémi- té noirâtre; rectrices d'un rouge pourpré; parties inférieures blan- châtres. Les plumes qui garnissent la tête et le dessus du cou sont assez rudes, et l'extrémité delà baguette dépasse d'un peu les barbules ; bec noirâtre en dessus et blanchâtre en dessous; pieds d'un brun verdâtre. Taille huit pouces. Du Paraguay. (DR..Z.) OPHIODONTES. pois, foss. Syn. deGlossopètres. V. ce mol. (u.) 2 58 OPH OPHIOGLOSSE. Ophioglossum. bot. crypt. {Fougères.) Le genre dé- crit sous ce nom par Linné renfer- mait deux groupes de Plantes tout-à- fait difféiens qui sont devenus les types de deux genres appartenant même à deux sections différentes de la famille des Fougères : les vrais Ophioglosses qui , avec les Botry- chium , forment la tribu des Ophio- glossées, et les Lygodium ou Hydro- glossum qui appartiennent à la tribu des Osmuudacées. Les Ophioglosses sont de petites Fougères dépourvues de tiges , à feuilles simples , entières, ou très-rarement lobées à leur extré- mité, marquées de nervures réticu- lées , d'une consistance molle, d'un vert tendre , ordinairement glabres; de leur base part un épi porté sur un pédoncule plus ou moins long; cet épi, tantôt plus court, tantôt plus long que la fronde , est simple, for- mé par deux rangs de capsules, en- châssées pour ainsi dire dans son tis- su et s'ouvrant par des fentes trans- versales. Ces capsules bivalves, ana- logues pour leur forme et leur struc- ture à celles des Botrychium et à celles des Maratliées, ne présentent aucune trace d'anneau élastique; elles ren- ferment une infinité de graines très- fines , blanches, parfaitement libres. Ce genre, ainsi que le Botrychium , offre cette particularité que les fron- des ne sont pas enroulées en crosses avant leur développement comme celles des auties Fougères. On connaît environ treize espèces de ce genre qui . quoique peu nom- breux , paraît répandu dans presque toutes les parties du globe. Deux seu- lement habitent l'Europe : ce sont les Ophioglossum vulgatum et Lusitani- cum ; le premier est commun dans toute l'Europe, le second est propre aux régions, occidentales et méridio- nales. Parmi les espèces exotiques , les plus remarquables sont : l'O- phioglossum pendulum , Rumph , Âmjj; , vi , t. 57 , dont la fronde li- néaire et pendante porte vers son milieu un épi beaucoup plus court qu'elle, et }' Ophioglossum pa'matum, OPH Plum. , Filic. , tab. 65 , dont la fron- de, profondément palmée, donne naissance vers sa base et sur ses côtés à trois ou quatre épis qui ne parais- sent cire que d'autres lobes feitiles. La première de ces Plantes croît dans l'archipel Indien, la seconde , très- rare , dans les Antilles. (ad. b.) * OPHIOGLOSSÉES. bot. crypt. (I ougères.) La tribu à laquelle on a donné ce nom ne renferme que les deux genres Ophioglossum et Botry- chium dont on doit peut-être séparer, ainsi que R. Brown l'a indiqué , et que Kauifuss l'a fait, le Botrychium Zeylanicum dont ce dernier auteur a formé son genre Helminthostachys. Ces Plantes diffèrent de toutes les Fougères par leurs frondes qui ne sont pas enroulées en crosse dans leur jeunesse, par leur capsule dé- pourvue de toute espèce d'anneau , élastique , sessile , et presque enchâs- sée dans le tissu de la fronde, (ad. b.) OPHIOGLOSSITES. pois. foss. C'est-à-dire Langues de Serpens pé- trifiées. On verra pourquoi ce nom fut donné aux Glossopèlres à l'ar- ticle où il est traité de ces dents fos- siles, (b.) OPHTOIDES et OPHIOMOR- riilTES. mole. Sy 11 - d'Ammonites dans AIdrovande, parce qu'on re- garda d'abord ces débris de Céphalo- podes comme des Serpens pétrifiés. (B.) OPHIOLITE. min. TSom donné par Brongniartaux Roches composées à bases de Diallage , de Serpentiue et de Talc , enveloppant du Fer ti- tane. V '. Euphotide et Serpentine. (g. dee.) * OPHIOMACHUS. bept. saur. ( Séba. ) Nom donné à un Lézard qui paraît être une variété de la Galéote. Pr. ce mot. (b.) OPHIOMORPHITES. moel. foss. V. Ophiodes. OPHION. MAM. V. Moufeon à l'article Mouton. OPHION. Ophion. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères , sec'.ion OPIl des Térébrans, famille des Pu pi vo- ies , tribu des Ichncumonides , établi par Fabricius, réuni par Lalreille à son genre lclineumon , adopté par Olivier, et dans ces derniers temps, par Lati cille (Fam. Natur., etc.)- Les caractères de ce genre sont : tarière courte, liftais Baillante ; extrémité des mandibules très -distinctement bi- dentée ; antennes filiformes ou séla- cées ; bouche point avancée, en ma- nière de bec ; palpes labiaux de qua- tre articles, les maxillaires ayant leurs articles très-inégaux; abdomen très-comprimé, plus ou moins arqué en faucille, tronqué au bout. Ce genre se distingue des Pimplesetdes Cryp- tes, avec lesquels il a le plus de rap- ports, par l'abdomen qui , dans ces derniers , est cylindrique ou presque ovale , et terminé par une tarière lon- gue. Les Stéphanes et les Xoiides sont séparés des Ophions , parce que l'extrémité de leurs mandibules est entière ou faiblement bidentée. En- fin , les Mélopies , Ichneumous , Bau- clius , etc. , en sont distingués, parce que leur tarière est cachée ou peu saillante. Les mœurs des Ophions sont analogues à celles des autres Ichneumonides. Latrcille observe que ces Insectes doivent déposer leurs œufs dans le corps des Chenilles et Chrysalides qui sout en plein air ou dans des retraites peu profondes , parce que leur tarière est courte et ne pourrait pas pénétrer bien avant dans les corps où ces larves vont se ca- cher. Olivier décrit soixante-une es- pèces de ce genre ; celle qui est la plus remarquable et qui lui sert de type , est : L'Ophion jaune, Ophion luteus , Fabr. , Oliv. ; Ichneumun luteus , L., Fabr. , Scbœfl. , Icon. Ins., tab. 1 , fig. 12, tab. 101, fig. 4; Réaum. , Mcm. Ins. T. vi , tab. 5o, fig. 9-12. Il est long de plus de dix lignes ; d'un jaune roussàtre, avec les yeux verts. La femelle dépose ses œufs sur la peau de quelques Chenilles , particu- lièrement sur celle qu'on a nommée la Queue fourchue. Ils y sont fixés au moyen d'un pédicule long et dé- OPII 239 lié. Les larves y vivent ayant l'extré- mité postérieure de leur corps en- gagée dans les pellicules des œufs d'où elles sont sorties, y croissent, sans empêcher la chenille de faire sa coque; mais elles finissent par la tuer, en consument toute la substance in- térieure, se filent des coques oblon- gues les unes auprès des autres, et en sortent sous la forme d'Ichneu- mons , ainsi que de l'enveloppe com- mune. Cette espèce se trouve aux en- virons de Paris. La larve d'une autre espèce {Ic/ui. moderatur) détruit celle d'un autre Ichneumon (Ichn. Strobi- lellœ.) (g.) * OPHIONEA. Ophionea. ins. Nom donné par Kliig , dans son Entomolo- giœ Brasilianœ Spécimen , au genre Casnonia de Latreille. V". Casnonie au Supplément. (g.) * OPHIOPHAGE. ois. C'est à-dire Mangeur de Serpens. Espèce du genre Faucon. V. ce mol. (dr..z.) * OPHIOPHAGES. ois. Dénomi- nation donnée à quelques Animaux qui se nourrissent deSerpens. Vieillot l'avait appliquée à une famille com- posée du seul Hoatziu. V. Faisan. (dr..z.) 0PH10P0G0N. bot. pu an. Ker a nommé ainsi un genre qu'il a éta- bli pour le Convallaria Japonica. Mais ce genre avait déjà été fait par le professeur Richard ( in Schrader Journ., 1807Î, sous le nom de Flug- gea. Cependant comme il existait déjà un genre de ce dernier nom établi par Willdenow, en i8o5 (et non en 181 5, comme il est imprimé par erreur à l'article Fluggea de ce Dictionnaire) dans son Species Planlarûm, Desvaux lui a substitué le nom de Slateria qui doit être adopté. V. ce mot. (a. r.) OPHIORHIZE. Ophiorhiza. bot. piian. Le genre établi par Linné sous ce nom se composait de deux espèces, savoir : Ophiorhiza Mungos, qui croît dans l'Inde, et Ophiorhiza Milreola , originaire de l'Amérique septentrio- nale et méridionale. Ayant soumis ces deux Plantes à une analyse soi- gnée, nous avons reconnu ( Mcm. n4o OPH Soc. d'Hist. Nat. , 1 , p. 61) que non- seulement ces deux Plantes forment deux genres dilFérens , mais que ces deux genres appartiennent à deux familles très-distinctes. Nous avons conserve le nom à" Ophiorhiza pour la première espèce, qui en effet était connue sous ce nom avant la seconde pour laquelle nous avons rétabli le nom de Mitreola. y. ce mot. Le gen- re Ophiorhiza , tel que nous l'avons limite , appartient à la famille des Rubiacées et à la Pentandrie Mono- gyuie; ses caractères sont : un calice turbine , adhérent avec l'ovaire in- fère , ayant son limbe à cinq dents ; une corolle monopétale, tubuleuse , presque infundibuiiforme , à cinq lo- bes; cinq étamines incluses , insérées à la corolle; un ovaire à deux loges polyspermes , couronné par un dis- que épigyne bilobé ; chaque loge of- fre un tropliosperme cylindracé, pé- dicellé, qui part de son fond et est couvert d'un grand nombre d'ovules très— petits ; le style est court, sim- ple , terminé par un stigmate bifide. Le fruit est une capsule comprimée , couronnée par les dents du calice, mince et comme ailée des deux cô- tés, à deux loges polyspermes , s'ou- vrant transversalement par son som- met au moyen d'une fente commune aux deux loges. L 'Ophiorhiza Mun- gos, L., Sp. Plant. y Rich., loc. cit., t. ■2, est une Plante annuelle , qui croît à Amboine , à Java , à Ceylan et dans d'autres parties de l'Archipel des In- des. Sa racine est allongée, pivotante, un peu plus renflée que la tige avec laquelle elle se confond insensible- ment. La tige ^dressée, cylindrique, est haute d'un pied et plus , divisée en quelques rameaux opposés , légè- rement pubescens et comme ferrugi- neux dans leur partie supérieure. Les feuilles sont opposées, ovales, lan- céolées, entières, acuminées à leur sommet , portées sur un pétiole d'en- viron un pouce. Entre ciiaque paire de feuilles on aperçoit une petite ci- catrice transversale que l'on peut considérer comme la trace de stipules très-caduques , mais que nous n'a- OPH vous pu observer en place. Les fleurs sont fort petites, rougeâtres, formant une espèce de corymbe terminal à la pnlie supérieure des ramifications de la tige ; ce corymbe se compose de ramifications dressées, partant pres- que toutes du même point et portant des fleurs dans toute leur longueur. Ces fleurs sont tournées d'un seul côté. La racine de cette Plante jouit dans l'Inde d'une très-grande réputa- tion dans le traitement de la mor- sure des Serpens venimeux, (a.r.) OPHIOSCORODON. bot. phan. C'est-à-dire Ail de Serpent. Nom donné à diverses espèces du genre yJllii/m, tels que Vursi/ium, le Vic- torialis, le vineale et le Scorodopra- sum. V. Ail. (b.) OPHIOSE. bot. phan. Nom fran- cisé du genre Ophioxyluni. f. ce mot. (G..N.) OPIIIOSPERMES. bot. phan. La famille de Plantes ainsi désignée par Ventenat , est plus généralement connue sous le nom de Myrsinées. K. ce mot. (a.r.) OPHIOSTACHYS. bot. phan. Genre de la famille des Golchica- cées et de l'Hexaudrie Trigynie , L. , établi par Delile ( Liliacées de Re- douté, vol. vin, tab. 464), sur une espèce placée par Linné dans le genre V eratrum, et dans le Melanihium par Walter. lise dislingue suffisamment, de ces deux derniers genres par son port, ses fleurs dioïques , et par la structure de sa capsule. Willdenow a , de son côté , constitué le même genre sous le nom de Cha/nelirium. ij'Ophiustachjs Virginica, Delile et Redouté, loc. cit. , Treratrutn lu- teum , L. , Dlelanlhium dioicum , Walt. , JF/or. Carol. , Chamœlirium Carolinianuin , Willd. , est une Plante glabre dans toutes ses parties, dont les tigos verticales, hautes de trois à six décimètres , sont munies de feuil- les alternes , sessiles , ovales , lan- céolées. Les fleurs dioïques forment un long épi terminal , analogue à celui île la Gaude ( Reaeda luteola , L. ). Les mâles ont un périgonc à six OPII sïgmeos linéaires, étalés , avec six étamines , dont les filets sont inégaux en grandeur , et terminés par des an- thères biloculaires; il n'y a aucune trace de pistil. Les fleurs femelles forment un épi moins serré que celui des mâles ; leur périgone est à six segmens assez larges et peu décou- pés; elles renferment six filets op- posés à ces segmeus et dépourvus d'anthères; leur ovaire est ovoïde et porte trois styles courts, divergens au sommet, bordés supérieurement par des stigmates linéaires. La cap- sule est ovoïde, triloculaire , renfer- mant des graines imbriquées, ovoïdes et bordées par une membrane ii ré- gulière. Celte Plante est commune sur le penchant des collines et dans les bois un peu découveits de la Ca- roline et de la Virginie. Les habitans de ces contrées emploient, contre les morsures des Sei pens , sa racine , qui est charnue , tubéreuse et très-amère. (G..N.) OPIUOSTAPHYLON. bot. ru an. L'un des noms anciens de la Bryone. V. ce mot. (b.) OPHIOSTOME. Ophiostcma. in- test. Genre de l'ordre des Néma- toïdes, ayant pour caractères : corps cylindrique , élastique , atténué aux deux extiémilés; tète bilabiée; une lèvre en dessus, l'autre en dessous. Ce genre , peu nombreux en espèces , se dislingue facilement des autres Nématoïdes par la fo:me de la tète , qui ianlôt est distincte par un rétré- cissement, tantôt est continue avec le corps; elle piésente à son extrémité antérieure une fente transversale ou bouche plus ou moins profonde, tou- jours munie de deux lèvres peu mo- biles , de même longueur ou de lon- guet r inégale ; la lèvre supérieure est quelquefois renflée; le corps très- allongé, cylindrique, est atténué aux deux extrémités, mais spécialement à la postérieure; l'intestin , étendu de la bouche à L'anus, présente quel- ques renflemens et rélrécissemens dont la situation varie. On n'a point disséqué ces Animaux, et l'on n'a pu TOME XII. OPII 2 ii juger de leurs organes intérieurs, qu'au travers de leur peau qui est plus ou moins transparente; leurs organes génitaux internes sont de couleur blanche , tachée. Une es- pèce d'Ophiostome ( Oph. crislatum) est vivipare; les autres sont ovipares ; la vulve est un petit tubercule bîlo- bé , presque toujours saillant à l'ex- térieur, et situé tantôt vers le tiers postérieur, tantôt veis le tiers anté- rieur de l'Animal. Les mâles , plus petits et plus grêles que les femelles , ont leur organe génital extérieur si- tué près de la queue; il est double dans quelques espèces , il a paru sim- ple dans d'autres. La peau ou enve- loppe générale du corps paraît orga- nisée comme dans les autres Nématoï- des. Hippolyte Cloquet a rapporté à ce genre un Ver observé chez un cul- tivateur des environs d Uzei ches, su- jet depuis quelques années à des at- taques d'épdepsie , qui cessèrent lors- que ce ^ er eut été rendu par le vo- missement. ( K. le nouveau Journal de Médecine, 182a, février, p. 98. ) Les espèces qui composent ce genre. n'ont encore été trouvées que dans quelques Mammifères et dans quel- ques l'oissons. Ce sont les Op/iiostoma cristal tim, mucro/iatum, dispar, lep- turum et Pontierii. (e. d..e.) OPHIOTËUES. ois. (Vieillot.) V. Messager. OPHIOXYLUM. bot. PHAN. Genre de la famille des Apocsnées et de la Pentandrie Monogyuie , L. , ainsi ca- ractérisé : calice quinquéfide, dont les découpures sont très - petites , dioites et aiguës; corolle infundibu- li forme, ayant le tube long, fili- forme , renflé vers son milieu , et le limbe quinquéfide ; cinq étamines courtes : stigmate capité ; baie bilo- bée , blanchâtre , renfermant des graines petites clan ondies. On trouve sur les mêmes pie>ls des fleurs sim- plement mâles, dont le calice esl bi- fide, la corolle ornée à sa gorge d'un nectaire cylindrique , et qui offrent deux étamines. Ce genre , voisin du Rauwoty'a, ne renferme qu'une seuk- 16 24a OPH espèce; car VOphioxylon Ochrosia de Persoon est définitivement admis comme genre distinct, sous le nom d'Ochrosia , proposé par Jussieu. V. OcHROSIE. L'Ophioxy/um serpentinum , L. , et Yendt. in llœmer Arcliiu. i,p. 5g, tab. 7; O. trifoliatum, Gaertn. , est une Plante indigène de la côte du Malabar et des îles de l'archipel In- dien. Rhéede(Z/o/-/..3f<7/aA.,vi, p. 81, tab. 47) l'a décrite et figurée sous le nom de Tsjovanna. La tige , sous- frutescente et dressée, porte des feuil- les opposées , ternées ou quaternées, lancéolées , acuminées , très-entières. Les fleurs ,de couleur blanche ou rou- geàtre , sont disposées en corymbes pédoncules et axillaires. (g..n.) OPHIRE. Ophira. bot. phan. Le genre créé sous ce nom par Linné est le même que le Grubbia de Ber- gius. En conséquence X Ophira stricta, L. , unique espèce du genre , est sy- nonyme de Grubbia rosmarinifolia , Berg. (o..N.) OPHTSAURE. Ophisaurus. bept. oph. C'est-à-dire Serpent- Lézard. Sous-gcnre d'Orvet. V. ce mot. (b.) OPHISPERMUM. BOT. PHAN. Genre de la Décandrie Monogynie , L. , établi par Loureiro ( Flur. Co- chi/ic/iin-, 1, p. 344) et adopte par De Candolle {Prodrom. Syst. Veget. Nat. , 2 , p. 5g) qui l'a ainsi caracté- risé : périgone divisé profondément en six parties , urcéolé , tomenteux et placé en cercle à la base du périgone ; dix étamines à anthères fixes ; style bifide au sommet et plus long que les étamines; capsule comprimée, déhiscente par le sommet; graine solitaire ,ovée,acuminée, munie laté- ralement d'une aile longue, sinueu- se et presque cylindrique. C'est de cet appendice en forme de Serpent que le nom générique est dérivé. Ce caractère combiné avec ceux des an- thères fixes , de la présence d'un style bifide, et de l'urcéole , ont motivé l'admission du genre Ophispermum qui , selon R. Brown , Jussieu etPoi- ret, ne doit point être séparé de Y A- OPH quilaria , type de la nouvelle famille des Aquilarinées. Quant au nombre des divisions du périgone ,il est pro- bable qu'il est de cinq plutôt que de six , attendu que les étamines sont au nombre de dix. L Ophispermum sinense , Lour. {loc. cit.) , estun Arbre à feuilles lan- céolées et ondulées, originaire de la Chine. (g..n.) OPHISUPiE. Ophisurus. pois. Sous- genre de Murènes. V . ce mot. (b.) OPHITE. MIN. Serpentin ; Grun- Porphyr des Allemands ; le Por- phyre vert antique. L'Ophite est un Aphanite porphyroïde , contenant des cristaux de Feldspath gras , bien prononcés , mais intimement liés avec la pâte environnante. Cette roche a été confondue par la plupart des géo- logues avec les Grunstcins, ou Dio- rites, qui sont des Roches amphibo- liques; et d'après cette opinion l'A- phanite d'Haiiy serait une Roche composée d'Amphibole et de Feld- spath fondus imperceptiblement l'un dans l'autre. Mais Cordier, qui a sou- mis cette Roche à un examen appro- fondi, croit devoir la rapporter à la famille des Roches pyroxéuiques. Suivant lui, l'Aphanite est une Ro- che compacte , composée de Py- roxène verdâtre, de Feldspath ver- dâtre ou blanchâtre, gras et tenace , et de Talc ou de terre verte, sans Fer tilané. La pâte de l'Ophite présente quelquefois de petits cristaux de Py- roxène vitreux. Elle est souvent amygdalaire, et contient des aman- des de Calcédoine ou de terre verte endurcie. Elle est susceptible de s'al- térer, à cause de la facile décompo- sition du Pyroxène, et se transforme alors en une Roche d'un aspect aride, à laquelle Haiiy a cru devoir donner le nom particulier deXérasite. L'O- phite moderne existe en couches puis- santes dans la partie moyenne des terrains intermédiaires, au Harz , et surtout dans les Vosges oii il joue un grand rôle. Il est amygdalaire; ses cellules contiennent souvent du carbonate de Chaux au lieu de Cal- OPH cédoine et de terre verte. Quant à l'Ophite ou Porphyre vert antique , on croit que les anciens le tiraient des montagnes qui bordent la mer Rouge du côté de l'Egypte ; mais il en existe de parfaitement semblable dans différentes parties de la Corse. Ils donnaient à ce beau Porphyre le nom d'Ophite ou de Serpentin , à cause de la couleur de ses taches , qui ressemblent grossièrement à celles de la peau de certains Serpens. (G. DEL.) * OPHITINE. min. (Lamétherie.) Nom donné à la base de l'Ophite. V. ce mot. (g. del.) OPHIURE. Ophiura. échin. Genre de l'ordre des Pédicellés , ayant pour caractères : corps orbiculaire dé- primé , à dos nu , ayant dans sa cir- conférence une rangée de rayons al- longés , grêles, cirrheux , simples, papilleux ou épineux sur les côtés , presque pinnés; face inférieure des rayons aplatie et sans gouttière ou canal; bouche inférieure et centrale; des trous aux environs de la bouche. Les Ophiures séparées par Lamarck du grand genre Asterias de Linné , comprennent toutes les espèces dont le corps est petit , aplati, discoï le, et dont les rayons, au nombre de cinq , sont allongés , grêles , non divisés , formés de pièce-; solides , articulées et garnies d'écaillés , qui fortifient et soutiennent les pièces principales. Beaucoup d'Ophiures ont sur les par- ties latérales de leurs rayons plu- sieurs rangées de pointes mobiles , cylindroïques ou aplaties , articu- lées seulement à leur base et compa- rables aux pointes qui revêtent l'en- veloppe calcaire desOursins ; d'autre s sont glabres ou au moins dépourvues de pointes articulées. La face infé- rieure des rayons n'a jamais de sillon longitudinal : ce caractère sépare net- tement les Ophiures des Astéries ; leurs rayons non divisés les distin- guent des Euryales ; elles se distin- guent également des Comatules par l'absence de rayons dorsaux , et parce que leurs épines ne sont point for- opn a43 niées de plusieurs pièces. Le mouve- ment des rayons peut servir aussi de moyen de distinction ; ils se meuvent latéralement en formant des ondu- lations et ne se roulent point vers la bouche. Dans les espèces dont les rayons sont munis d'épines articulées et "mo- biles, il existe entre les épines de petits pieds charnus, rétractiles , très- nombreux , qui servent à l'Animal à se mouvoir et à se cramponner sur les corps solides; celles dont les rayons n'ont point d'épines latérales , n'ont point également de pieds charnus sur les rayons , mais seulement dans cinq sillons courts, qui forment une étoile autour de la bouche. Leur dis- que central au corps a , de plus, dans chaque intervalle des rayons , quatre trous qui pénètrent dans l'in- térieur, et qui servent probablement à la respiration. L'estomac ne se pro- longe point en cœcums dans les rayons , puisque ceux-ci ne sont pas creux. Les Ophiures se trouvent dans tou- tes les mers. Lamarck a établi deux sec- tions dans ce genre. La première ren- ferme les espèces à rayons arrondis ou con vexes sut le dos; cesontlesO/'/////ra te x tu rat a , lacertosa , i/icrassata , an- nutosa , mar/norata. La seconde com- prend des espèces à rayons aplatis en dessus comme en dessous ; tels sont les Ophiura echinata , scotopendrina , longipeda , nereidina , ciliaris , squa- mata ,/ragilis. (E. d..l.) OPH1URUS. bot. phan. Genre de la famille des Graminées, établi par Gaertner aux dénens du genre Rott- boellia , et que l'on peut caractériser de la manière suivante : les fleurs forment un épi cylindrique , articu- lé ; chaque articulation porte une seule fleur qui est enfoncée dans une excavation du racliis. La lépicène est billot e, à deux valves dont l'exté- rieure est cartilagineuse, l'interne concave et membraneuse. Chaque fleur offre une glume composée de deux paillettes membraneuses et mu- tiques; la Heur interne est herma- 16* 344 OPII phroditc , l'externe est mâle ou mê- me neutre. Ce genre se compose d'un très-petit nombre d'espèces, offrant des chaumes dressés, rameux, et des épis souvent fascicules. Ces espè- ces sont exotiques. On peut considé- rer comme type de ce genre le Rott- boellia curymbosa de Linné fds , ou Ophiurus corymbosa , Gaertner , 5 , p. 4. Ce genre diffère surtout du Rutlboellia par les articulations de son épi qui portent un seul épillet, tandis qu'elles en offrent deux dans ce dernier genre. (A. R.) * OPHIURE, bot. crypt. {Hydro- phytes.) Espèce du genre Laminaire. r. ce mot. (b.) * OPHONE. Ophonus. ins. Genre de Coléoptères, établi par Ziégler aux dépens du genre Harpale de Bonelli et adopté par La treille (Fam. Nat.}. Ce genre ne diffère des Harpales pro- prement dits, que parce que tout le corps est couvert de points enfoncés , tandis que cela n'a pas lieu chez les Harpales. Le type du genre est le Carabus sabullcula des auteurs, (g.) OPHRIDE. Ophrys. eot. phan. Genre de la famille des Orchidées, et de la Gynandrie Monandrie , mal ca- ractérisé par Linné et les anciens bo- tanistes et dont Rob. Brown et le professeur Richard ont les premiers bien limité les caractères. En effet le genre Ophrys de Linné contenait cette foule d'Orchidées terrestres , qui n'ayant point d'éperon comme les Orc/iis , ni de bosse comme les Salyriuw, présentaient un labelle plane ou convexe et non concave comme les Serapias. On conçoit qu'a- vec un tel caractère le genre Ophrys des anciens botanistes devait conte- nir une foule d'espèces fort différen- tes. Swartz commença le premier à débrouiller ce chaos ; mais ce fut , comme nous l'avons dit , Rob. Brown et le professeur Richard qui les pre- miers trouvèrent dans la disposition des masses poil iniques le véritable caractère dislinctif de toutes les es- pèces de ce genre. Voici comment il peut être caractérisé : les divisions OPH calycinales sont étalées ; les deux di- visions internes sont dressées et gé- néralement plus petites. Le labelle est sans éperon, convexe, entier ou lobé , généralement tomenteux et comme velouté , d'une couleur pour- pre foncé. Le gynostème est couit- L'anthère est terminale et antérieure, semblable à celle du genre Orchis , à deux loges, rapprochées à leur partie inférieure. Chaque loge contient une masse pollinique , finissant en une petite caudicule transparente que ter- mine un rétinacle. Chaque rétinacle est contenu dans une petite bourselte particulière , tandis que dans les vé- ritables espèces d 'Orchis, une seule et même boursette contient les deux rétinacles. Les espèces de ce genre sont encore assez nombreuses et sur- tout très-faciles à reconnaître à la forme de leurs fleurs qui toutes of- frent quelque ressemblance avec une Mouche , un Bourdon , etc. Ces espèces sont surtout très-communes \dans le bassin de la Méditerranée. Parmi elles nous citerons ici : L'Ophride Mouche, Ophrys Myo- des , L., Willd. Ses bulbes sont ovoïdes , entiers ; sa tige grêle , haute d'un pied , porte des feuilles alternes et lancéolées. Les fleurs forment un épi lâche et pauciflore. Les divisions externes du calice sont étalées, ova- les , obtuses, vertes ; les deux inté- rieures sont beaucoup plus courtes ; le labelle est velu, presque noir, trilobé; les deux lobes latéraux sont linéaires, lancéolés; celui du mi- lieu beaucoup plus grand est bilobé. Cette espèce croît dans les bois mon- tueuv , a,ux environs de Paris. Opiihide Buubdon , Ophrys Jpi- fera , Willd. Celte espèce offre éga- lement deux bulbes ovoïdes et arron- dis , une tige de six à dix pouces d'élévation dont les feuilles ovales arrondies, aiguës, sont réunies à la partie inférieure de la tige. Les fleurs disposées comme dans l'espèce pré- cédente sont plus giandes. Les divi- sions externes du calice sont roses , étalées, et le labelle est très-convexe , velu , d'un brun foncé , à cinq lobes OI'H iuegaux , repliés en dessous. Cette ••spèce croît dans les mêmes localités que la précédente. On trouve encore en Fiance plusieurs autres espèces, telles que : Ophrys Jranifera, Ophrys ArachnileS) Oph. lutea, Op/i. spécu- lum , etc. (a. r.) * OPHRIDÉES. bot. phan. L'une des tribus établies dans la famille des Orchidées. V. ce mot. (a. r.) * OPHRYDIE. Ophrydia. micr. Genre de la famille des Mystacinées , l'ordre des Trichodés , caractérisé par dans des faisceaux de cils opposés et implantés aux deux côtés de fa partie antérieure d'un corps arrondi , cy- lindrique ou turbiné. Les Animaux qui le composent présentent les for- mes extérieures des véritables Urcéo- laires, et les faisceaux de cils dispo- sés de la même façon comme pour y former un passage, mais ils ne sont point évidés en manière de godet ou de cupule, et leurs cils ne sont pas aussi distinctement vibratiles. On conçoit en conséquence qu'on en eût pu comprendre plusieurs dans le genre indigeste des Trichodes , tel qu'on le conçut lors de sa formation, mais on ne voit pas comment quel- ques-uns furent regardés comme des Vorticelles par le judicieux Miiller , puisque leur corps ne présente point d'excavation qu'on puisse regarder comme le rudiment d'un sac alimen- taire ou digestif. Les espèces d'Ophry- dies qui nous sont connues offrent beaucoup de ressemblance entre elles ; à l'exception d'une seule, elles sont toutes d'eau douce, et aucune ne vit habituellement dans les Infu- soires. La principale comme la plus commune est : I'Ophrydie Lage- nule, Ophrydia Lagenula,^.; Tri- chodaDiota, Midi., lnf., p. 168, tab. 24 , fig. 3-4, Encycl. Vers., 111., pi. 12, f. 24, 20. Cet Animal, qui se trouve parmi les Lenticules des ma- rais , est composé de molécules hya- lines jaunâtres , mais non urcéolaire , comme le dit la phrase de Miiller. C'est un globule au contraire telle- ment rempli , qu'il en es: presque oriï 9é£ inerte. La partie antérieure se rétic- cit comme pour former le goulot de ces sortes de grandes bouteilles ap- pelées Dam es-Jean nés, auxquelles no- tre Microscopique ressemble parfai- tement. Au deux côtés opposés du goulot tronqué en avant, sont les faisceaux de cils qui demeurent dis- tinctement séparés dans toutes les circonstances ou l'Animal les fait agir. Il n'en montre parfois qu'un seul. Il se contracte souvent en boule parfaite et demeure assez long-temps dans cet état où l'on dirait alors quel- que Volvoce immobile. Les autres espèces de ce genre cons- tatées sont: 20 Ophrydia Gjrinus, N.; Trichoda Gyrinus ,Miill., tab. 2 3, f. 10-12; Encycl., pi. 12, f. 10-12 ; 3° Y Ophrydia Trochus , N.; Trichoda, Miill., tab. 23, f. 8, 9; Encycl., pi. 12, f. 8, 9; 4° Ophrydia Clavata , IN.; Vorticella albinea , Miill., tab. 58, f. 9, 10; Encycl. pi. 20, f. 29, 3o ; 5 v Ophridia nasuta, N . ; Vorticella ver- satitis , Miill., tab. 3g, f. 17 (1 4 16, Excl.), Encycl., pi. 21, f. 4 { i-3, ExcL). (B.) OPHRYS. BOT. PHAN. JT. Ophride. *OPHTHALMID1UM.kot. crypt, {Lichens.) Eschweiler (SystsmaLiche ■ nu m, p. 18) est le créateur de ce genre qui figure dans sa troisième cohorte, les Trypélheliacées. Il le caractérise par un thalle crustacé , attaché , uni- forme, portant des verrues presque hé- misphériques , jaunâtres, composées d'un ou de plusieurs apothécies sous- immergés, presque globuleux, dont le nucléum , aussi globuleux, est re- couvert par un périthéciumsupère, la- téral et ostiolé. Cet auteur a pris pour type du genre dont il est question , le Pyrenula discolor, Ach. , Monogr. der Gatt. Fyrenula, etc. T. 1 , f. 2 ; VOphthalmidium hemisphœricum , tab. unique, fig. 23 , est l'espèce dont l'auteur donne l'analyse, Meyer, qui réunit tous les genres formés avant lui, mais qui ne se croit pas néan- moins dispensé d'en créer un grand nombre sur des caractères souvent très-légers, a réuni l' Ophthalmidw.i': a46 OPI à son genre Ocellularia. V. Verru- cariées. (a. r.) * OPHTHALMOPLANIDE. Oph- thalmoplanis. micr. Genre de la fa- mille des Monadaires , dans l'ordre des Gymnodés , dont les caractères sont : corps simple, parfaitement ou "légèrement ovoïde , avec un point au centre ou vers l'une de ses extrémi- tés. Le point qui sert à distinguer le genre dont il est question des vraies Monades, manifeste déjà une cer- taine tendance à l'organisation. On peut considérer comme suffisamment connues seulement les espèces suivan- tes : ip YOphthalmopIanis Ocellus , IN.; Monas Ocellus , Miill., In/., tab. i, f. 7, 8; Encycl. Méth., Vers., 111., pi. i , f. 4. Petit globule noirâtre ponctué au centre , qui erre entre les filamens des Conferves dans nos ma- rais; 2° Ophthalmoplanis Cyclopus , N.; Monas Atomus , Miill., tab. i, f. a, 3; Encycl , pi. j, f. a, qu'on trouve par milliers dans l'eau douce long- temps gardée ; 5Q Ophthalmoplanis Polyphœmus,N.; Monas Mica, Miill., tab. î, f, 14, i5; Encycl., pi. î, f. 6. Brillante, cristalline, presque aussi petite que le Monas Termo , et dont le point central , variant de forme et de grandeur , est encore plus trans- parent que le reste de l'Animal qui vit dans les eaux les plus pures , et qui persiste dans certaines infusions végétales. (b.) OPILE. Opilo. ins. Genre de l'or- dre des Coléoptères , section des Pen- tamères , famille des Scrricoines , tribu des Clairone? , établi par La- treille , et ayant pour caractères : corps allongé; antennes filiformes .', delà longueur du corselet, les der- niers articles un peu plus gros que les autres , bien distincts; palpes ter- minés par un article très-dilalé en hacbe; mandibules dentées intérieu- rement; premier article des tarses très-court , caché en dessus par la base du second ; yeux point échan- crés. Ces Insectes avaient été placés, par Linné , avec les Attélabes. Geof- Iroy et Degéer les placèrent avec les OPI Clairons. Fabricius qui les avait dis- tingués de ceux-ci , les confondit avec les Notoxes de Geoffroy; dans ses derniers ouvrages , voyant que les Opiles ne pouvaient pas appartenir à ce genre, il les en a séparés en leur conservant le nom de Notoxe, et a donné celui A'Jnthicus aux vrais Notoxes de Geoffroy. C'est Latreille qui a remis les choses sur l'ancien pied en restituant leur nom aux No- toxes de Geoffroy {Anthicus, Fabr.), et en donnant le nom d'Opiles à ceux de Fabricius. Les Opiles, tels quils sont adoptés ici, se distinguent des Clairons parce que ceux-ci ont les palpes maxillaires terminés par un article obeonique, et qu ils n'ont que les labiaux qui soient terminés en hache. Leurs antennes forment une massue ainsi que celles des Corynètes de Fabricius (JNécrobie , Latr.); dans ces derniers les palpes sont tous ter- minés par un article obeonique. Les Tilles, Enoplies, CJidres, etc., se distinguent des Opiles parce que le premier article de leurs tarses est très- apparent et que leurs antennes sont presque toujours en scie. Les Opiles ont le corps allongé et étroit ; leur tête est un peu enfoncée dans le cor- selet; les yeux sont assez saillans , entiers et arrondis. La lèvre su- périeure est courte , large , cor- née , échancrée antérieurement. Le chaperon, dont elle est bien dis- tincte, est peu avancé, légèrement échaucré. Les mandibules sont ar- quées, aiguës et armées d'une dent vers le milieu de leur partie interne. Les mâchoires sont cornées -à leur base ; coriaces et bifides au milieu à leur extrémité. La division intérieure est courte, petite , pointue , un peu ciliée à sou bord interne; l'autre est grande , presque arrondie, forte- ment ciliée à son bord interne. Les palpes maxillaires sont un peu plus longs que les labiaux; composés de quatre articles, .lont le premier est coin t ; le second fort allongé , à peine allant en grossissant ; le troisième court et conique ; le dernier fort large, triangulaire ou sécuriforme. OPÉ La lèvre inférieure est avancée, bi- lide. Les divisions sont divergentes et arrondies ; elles ont quelques cils assez longs à leur bord interne. Les palpes labiaux sont assez longs , com- posés de trois articles dont le pre- mier est fort court, le second un peu allongé , et le dernier semblable au même des palpes maxillaires. Le corselet est à peu près de la largeur de la tète, à sa partie antérieure , et un peu plus étroit postérieurement ; il est arrondi et sans rebords sur les côtés; l'écusson est fort petit et ar- rondi; les élytres sont assez dures, peu flexibles , de largeur presque égale; elles recouvrent deux ailes membraneuses. Les pâtes sont de longueur moyenne. Les tarses ont le premier article peu apparent. Les trois qui suivent sont spongieux en dessous , bilobés et assez larges, et le dernier allongé, peu arqué et muni de deux crochels. Les mœurs des Opiles nous sont encore inconnues , on pense que leurs larves vivent dans les bois; c'est sur les troncs d' Arbres, dans les forêts et dans les chantiers de bois, que l'on rencontre l'Insecte parfait. ]Nous citerons comme type du genre : L'Opile mou , Opiio mollis, Latr., Oliv., Ent. T. iv, n° 76, 18, tab. 1, f. 6, 10; Notoxus mollis, Fabr., Pauz., Payk. ; Attelabus mollis , L.; le Clairon Porte-Croix , Geoff. Long de quatre lignes , pubescent ; tète , corselet et élytres d'un brun rous- sâtre ; élytres ayant chacune trois taches jaunes , la première petite et placée à la base et sur le bord externe; la seconde au milieu de la longeur, plus large, mais n'atteignant par la suture ; la troisième à l'extré- mité, plus petite et arrondie. Cuisses d'un jaune pâle jusqu'au milieu de leur longueur, le reste de la cuisse et la jambe d'un brun un peu plus pâle que celui du reste du corps. On trouve cette espèce aux environs de Paris. Elle n'est pas commune, (o.) OPILIA. bot. phan. Sous le nom à'Opilia amentacea , Roxburgh OPf s47 {P'iant. Coromand. , vol. 2 , p. 33, tab. i38) a décrit et figuré une Plante qui d'abord avait été regardée par quelques botanistes comme apparte- nant auxRhamnées, mais dont le professeur De Candolle {Procl/vm. Sjst. Veget. Nat., 2, p. 4a ) indique la place parmi les Myrsinées. C'est un petit Arbre qui croît dans les par- ties montueuses de Circars , dans les Indes-Orientales, et auquel les Té- lingas donnent le nom de Ballj- Coma. Ses feuilles sont alternes , por- tées sur de courts pétioles, oblongues, entières, glabres et dépourvues de stipules. Les fleurs petites et d'un blanc grisâtre , forment des grappes axillaires et droites; leur calice est très-petit, à cinq dents; la corolle est à cinq pétales , grands et oblongs ; il y a un nectaire composé de cinq lobes courts, épais et charnus, al- ternes vers les étamines; celles-ci sont au nombre de cinq, plus courtes que les pétales ; l'ovaire est oblong , surmonté d'un stigmate sessile ; le fruit est une baie de la grosseur d'une cerise, globuleuse, succulente et à une seule graine. Le nom à'Opilia est , par erreur typographique, changé en celui d'O- pelia dans le Synopsis de Persoon. (G..N.) * OPIPTERE. Opipterus. moll. Genre proposé par Rafinesque dans le tome 1/xx.Xix du Journal de phy- sique; malheureusement il n'est dé- crit que d'une manière fort incom- plète, et pourrait bien avoir été fait sur le même Mollusque qui a servi à Meckel pour établir son genre Gas- téroptère. F~. ce mol au Supplément. (D..H.) * O P I S. moll. Defrance est le premier qui ait proposé ce genre , dans le Dictionnaire des Sciences Na- turelles , pour une Coquille pétrifiée que Lamarck avait rangée parmi les Trigonies sous le nom de ïrigonie cardissoïde. Defrance n'a pu carac- tériser complètement ce genre , parce qu'il n'a connu qu'un fragment de valve sur laquelle la charnière est bien conservée. C'est ce fragment 248 OPI qu'il a fait figurer dans l'Atlas du Dictionnaire des Sciences Naturelles. Blainville n'a admis ce genre qu'à titre de section des Trigonies; il en indique la figure à la pi. 64 de son Traité de Malacologie , mais elle n'y est pas représentée , de sorte qu'il est fort difficile , en ce moment , de don- ner quelque chose de certain sur ce genre. (D..11J * OPISTERIA. bot. crypt. {Li- chens.) Sous-genre établi par Acharius dans son Prodrome de la famille des Lichens, dans le genre Parmelia. (A. F.) OPISTHOCOMUS. ois. (Illiger.) Syn. d'Hoazin. P~. ce mot. (dr..z.) OPISTHOGNATHE. pois. Sous- genre de Blennie. V. ce mot. (b.) OPISTHOLOPHDS. ois. (Vieil- lot.] Syn. de Chavaria. f. ce mot. (DR..Z.) OPIUM, eot. chtm. C'est un suc gommo-résineux, solide, extrait du Pavot somnifère ( Papaver somnife- rum, L), qui croît dans l 'Asie-Mi- neure, la Peise, l'Inde , l'Afrique , où il est cultivé à cet effet. L'Opium se préparc de différentes manières , qui influent considérablement sur ses ca- ractères et ses qualités. Ainsi tantôt on fait aux capsules encore vertes , des incisions transversales ou en spi- rale, avec une sorte de couteau ar- mé de plusieurs lames. Le suc qvii en découle est d'abord blanc et lai- teux; il ne tarde pas à prendre une teinte jaune, et vingt-quatre heures après il a une couleur brunâtre et forme des larmes à demi- concrètes. On les recueille, on les met en masse, et cette sorte d'Opium est l'Opium en larmes. C'est sans contredit le plus pur et le plus estimé; il est moins acre, moins amer et moins vireux que l'Opium du commerce. Comme celte espèce est très-rechetebée , elle ne sort pas des pays oii on en fait la récolte , et c'est pour celte raison que quelques auteurs avaient dit qu'on n'en préparait plus de celte manière. Mais Olivier, dans son Voyage dans OPI l'empire Ottoman et l' Asie-Mineure, dit qu'il en a vu préparer par ce pro- cédé. La méthode la plus usitée et celle par laquelle on en obtient la plus grande quantité , consiste à pi- ler les capsules et la partie supérieu- re des tiges, pour en extraire le suc propre que l'on fait ensuite évaporer lentement jusqu'à siccité. C'est cet extiait divisé en masses ou pains ar- rondis, dépiimés, du poids de qua- tre à seize onces , et enveloppés dans des feuilles de Tabac, de Pavot ou de Rumex , qui forme l'Opium du commerce ou Mecouium des anciens. Enfin il existe une troisième sorte d'Opium qui porte le nom de Poust. Elle est de beaucoup inférieure aux autres , et n'est que l'extrait des ti- ges, des feuilles et des capsules, ob- tenu par le rno^en de l'eau bouil- lante. L'Opium de bonne qualité présente les caractères suivans : il est en masses bien sèches , se cassant facilement sous le choc du marteau , offrant une cassure brillante et rési- neuse , d'une belle couleur brune ; son odeur est vireuse et désagréable , sa saveur fort amère , nauséabonde, persistant avec une grande intensité dans la bouche; il se ramollit lors- qu'on le malaxe entre les doigts, est sol uble dans l'eau et dans l'Alcohol , brûle et s'enflamme quand on le pro- jette sur des charbons ardens. Pres- que tout l'Opium qui se consomme en Fiance , nous est apporté de l'A- sie-Mineure, de la Perse et de l'E- gypte. Il paraît même qu'autrefois les anciens estimaient beaucoup ce- lui qu'on recollait aux environs de Thèbes : de-là le nom d'Opium thé- baïque, qu'on donnait alors à celte espèce et que depuis on a indistinc- tement appliqué à l'Opium de bonne qualité en général. C'est au contraire de l'Inde que les Anglais reçoivent l'Opium qu'on emploie dans les îles britanniques et leurs nombreuses co- lonies. Selon Blumenbach ,1e Bengale en fournit seul environ six cent mille livres pesant, chaque année. Plusieurs chimistes habiles se sont successivement occupés de l'analyse. 0P1 de l'Opium. ÎNous citerons particu- lièrement ici Derosne, Seguin , Ser- tuerner, Robiquet, etc. Les résul- tats les plus saillans de ces diverses analyses sont la découverte de deux principes immédiats, nouveaux, qui {paraissent de nature alcaline, savoir: a Narcoline et la Morphine. Ces deux principes qui avec P Acide mé- conique forment le caiactère distinct de 1 Opium , paraissent en être la partie active. Selon les expériences du professeur Oi fila , la Narcotine se- rait le principe irritant et stimulant de l'Opium , tandis que la Morphine en serait la partie calmante. Les Sels de Morphine" et surtout l'Acétate jouissent des mêmes propriétés mé- dicales que l'Opium , et lui sont sou- vent substitués dans la pratique. Il est peu de médicamens aussi célèbres et sur lesquels on ait autant écrit que l'Opium. La haute antiquité de son introduction dans la matière médi- cale, l'énergie de son action , la pro- priété précieuse qu'il possède de cal- mer la douleur, même quand il ne peut en tarir la source, ont de tout temps été l'objet de l'admiration du vulgaire et des méditations du phi- losophe. Homère, dans ses immortels écrits, indique l'Opium comme une substance alors fort connue dans ses effets et fréquemment employée. Quelques auteurs pensent même que le fameux Népenlhès dont il parle dans l'Odyssée, n'est aussi que l'O- pium , ou du moins quelque breuvage dont cette substance faisait partie. En Europe le nom d'Opium rappelle sur- le-champ l'idée d'un médicament énergique et stupéfiant même à très- faible dose. Chez les Orientaux au contraire l Opium est autrement con- sidéré. Ces peuples pour lesquels la mollesse et l'oisiveté sont l'essence du bonheur suprême, s'habituent dès l'enfance à l'usage de celte substance , ils la mêlent dans leurs breuvages , en mâchent presque continuellement; et tant l'habitude émousse les or- ganes et rend presque nulle l'action des poisons les plus violens , l'O- pium, qui pour les Européens est un OPl a4g médicament redoutable , que l'on n'emploie qu'aux doses les plus fai- bles , tels qu'un à deux grains , peut être pris à des doses centuples par les Orientaux sans qu'ils en éprou- vent aucun accident. Seulement il les jette dans un état de langueur voluptueuse, si bien en harmonie avec leurs habitudes et leur paresse naturelle. S'ils veulent s'exciter for- tement, ils en prennent une quan- tité plus considérable , et c'est ainsi qu'ils se préparent aux combats. Mais tel n'est pas le mode d'action de l'Opium sur les individus qui n'en font pas habituellement usage- Il suffit des doses les plus faibles , d'un demi-grain ou d'un grain, pour pro- voquer un état de somnolence ou même d'un sommeil lourd et pesant; et si la dose était plus considérable, tous les phénomènes d'un véritable narcolisme , d'un empoisonnement violent ne tarderaient pas à se mon- trer; car donné à forte dose l'Opium est un poison très-actif. L'Opium est un des médicamens les plus précieux de la thérapeuti- que. Le célèbre Sydenham disait qu'il renoncerait à la pratique de la médecine si on lui interdisait l'usage de POpium. 11 exerce un empire ab- solu sur le système nerveux; mais sa médication est une des plus compli- quées et des moins bien connues de la thérapeutique. A faible dose, com- me un demi-grain à un grain, il calme l'excitation nerveuse, apaise la douleur et procure souvent un som- meil bienfaisant et réparateur. A dose plus élevée, tantôt il jette dans une stupeur plus ou moins profonde, ou dans un état de narcotisme vio- lent; tantôt il excite, exalte toutes les fonctions , et amène un état de délire, une sorte d'aliénation men- tale passagère. Nous avons déjà dit qu'il peut occasioner la mort. Il est surtout fort utile dans ces maladies variées connues sous le nom de né- vroses et de névralgies, et qui con- sistent dans une altération plus ou moins considérable dans les fonctions des nerfs, des sens et du mouvement. afà OPL Dernière ressource de l'art , il apaise la douleur, et rend moins pénibles les derniers inslans d'une existence qu il n'est plus au pouvoir du mé- decin de prolonger. Ce médicament entre dans un grand nombre de préparations phar- maceutiques , auxquelles il commu- nique sa propriété calmante : tels sont le Diascordium , la Thériaque, le Laudanum liquide de Sydenham, le Laudanum de Rousseau, le siropd'O- pium, les pilules de Cynoglosse , etc. On a cherché à retirer du Pavot somnifère , que nous cultivons en abondance dans certaines provinces de la France , pour extraire l'huile grasse que contiennent ses graines, et plus récemment du Papaver Tourne- fortii , un Opium indigène qu'on pût substituer à celui de l'Orient et de l'Inde. Les essais que l'on a tentés à cet égard n'ont pas été sans succès. On a en effet obtenu un Opium fort ana- logue à l'Opium exotique, tant par sa composition chimique que par son mode d'action sur l'économie ani- male. Mais il faut noter que cet ex- trait est moins actif que l'Opium , et que pour produire les mêmes effets , on doit employer des doses doubles. Du reste il revient, encore à un prix assez élevé, en sorte qu'on l'emploie fort peu. (a. e.) * OPLARIUM. bot. crypt. Nec- ker {Corollar. ad Philos. Botan., p. i4) a désigné sous ce nom les som- mets évasés en entonnoir ou en for- me de coupes des pédicelles qui sou- tiennent la fructification de certains Lichens , comme par exemple dans le genre Cenomjce. V. ce mot. (g..n.) OPLISMENDS. bot. phan. Ce genre de la famille des Graminées, section des Panicées , établi par Pa- lisot de Beauvois , dans sa Flore d'Oware , est le même que R. Biown a nommé Orthopogon. Notre collabora- teur Kunth, qui a adopté ce genre , et en a décrit plusieurs espèces nouvel- les , y réunit YEchinochloa de Beau- vois. Voici comment le genre Oplisme- nus peut être caractérisé : les épillets OPL sont biflores , nus ; la tleur supérieure est hermaphrodite , l'inférieure est mâle ou neutre. La lépicène se com- pose de deux écailles membraneuses et aristées ; dans la fleur hermaphro- dite la glume est formée de deux paillettes plus ou moins coriaces , l'inférieure est mucronée à son som- met; de celles de la fleur mâle ou neutre , dont une avorte quelquefois, l'inférieure est également aiistée. La glumelle est composée de deux pa- léoles hypogynes; les étamines sont au nombre de trois; les deux styles sont terminés par deux stigmates en forme de pinceaux ; le fruit est enveloppé dans les écailles florales. Ce genre formé aux dépens du genre Panicum a pour type le Panicum Burmanni deRetx; les autres Pani- cum qu'on y a placés sont : Panicum bromoides , Lamk. ; Panicum lolia- ceum , id. ; Panicum colonum , L. V. Panic. (a. r.) * OPLOGNATHE. Oplognathus. ins. Genre de Scarabéides, delà divi- sion des Xylophiles, mentionné par Latreille (Fam. Nat. ) et voisin des Chrysophores et des Cyclocéphales. Les caractères de ce genre ne sont pas encore publiés. (g.) OPLOPHORES. pois. Famille établie par Duméril dans sa Zoologie analytique, caractérisée par les bran- chies munies d'un opercule et d'une membrane ; par la forme du corps qui est conique avec le premier rayon de la nageoire pectorale épineux sou- vent denté et mobile. Les genres que ce naturaliste y comprend , sont : Si- lure , Schibbé , Macroptéronote , Ma- laptérure, Cataphracte, Pogonathe , Tachisure, Plolose, Macroramphose, Carydoras , Centranodon , Dora , Hé- térobranche, Pimélode, Bagre, Schal, Agéneiose , Loricaire., Hypostome et Asprède. F~. tous ces mots,. (b.) •OPLOTHECA. bot. phan. Genre de la famille des Amaranthacées et delà Pcntandrie Monogynie, L., éta- bli par Nuttall(Ge«. of North Amer. Plants , vol. n , p. 78) qui en a ainsi fixé les caractères essentiels : le calice OPO est double; l'extérieur à deux folioles ecaricuses, roulées en dedans, tron- quées et beaucoup plus grandes que le calice intérieur; celui-ci est niono- phylle , tubuleux , à cinq découpures courtes et couvertes d'un duvet épais ; le tube des étamines ou androphore [Lepanthium, Nultall) est cylindracé et à cinq dents ; le stigmate est sim- ple, capité, papilleux ; le fruit est un utricule couvert par le calice persis- tant et muriqué , renfermant une seule graine. Ce genre a été adopté par Martius et Zuccarini (Nov. Gen. Plant. BrasiL, 2, pi. 47 , tab. i46) qui ont donné la description et la fi- gure d'une espèce brésilienne. Les caractères assignés par ces auteurs au genre Oplutkeca sont à peu près les mêmes que ceux de Nuttall , à l'exception du nom des organes qu'ils ont changé en raison des vues théo- riques que ces savans ont adoptées. Ainsi , le calice intérieur est une co- rolle aux yeux de ces botanistes. Nut- tall avait fondé son genre sur une es- pèce de la Floride qu'il avait nommée pour cela Oplotheca floridana, et il avait indiqué comme congénère le Gomphrena inlerrupta , indigène de la Jamaïque. 11 faut leur ajouter 1*0. lanata, Mart., ou Gomphrena lanata, Kunth ; l'O. lomentosa , Mart., et 1"0. sericea, ou Gomph. sericea, Roem. et Schultes. Ces Plantes herbacées ont le port des Gomphrena et des Achyran- thes. Elles croissent dans l'Amérique méridionale. (g..n.) OPOBALSAMUM. bot. phan. Es- pèce du genre Amyris. V. ce mot au Supplément. (b.) OPOCALPASUM. bot. phan. Ga- lien a mentionné sous ce nom une substance gommo-i ésineuse analogue à la Myrrhe , mais excessivement vé- néneuse. Selon Bruce, l'espèce de Mimosa figurée dans son Voyage d'Abyssinie sous le nom de Sassa , fournit une gomme qu'il croit être YOpocalpasum de Galien. (G..N.) OPOETHUS. ois .(Vieillot.) Syn . de Touraco. T~. ce mot. (dr..z.) OPO a5i OPOPONAX ou OPOPANAX. BOT. phan. Gomme-résine qu'on re- tire par incisions d'une espèce de Panais [Pastinaca Opopanax , L. ) qui croît dans l' Asie-Mineure , la Perse, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, et jus- que dans le midi de la France. Mais dans ces dernières régions elle ne donne que peu ou point de gomme- résine. L'Opoponax du commerce est en larmes opaques , irrégulières, d'un brun rougeàtre à l'extérieur, jaune marbré intérieurement , lé- gères , grasses au toucher, et se cas- sant avec facilité. Leur odeur est forte et aromatique , leur saveur acre et amère. Selon Pelletier elles se com- posent : de résine, 42, o ; de gomme , 55,4; d'amidon, 4,2; d'extractif et d'acide malique, 4,4; de ligneux, 9,8; de cire, o,5; d'huile volatile et perte, 5, 9. Cette substance est tonique et excitante. Elle entre dansplusieurs préparations compliquées , comme par exemple la Thériaque. Du reste elle est peu employée. (a. r.) * OPORANTHUS. bot. phan. W. Herbert, dans son Synopsis de la famille des Amaryllidées {Botan. Ma- gas., vol. lu, n. 260C bis), indique la formation d'un grand nombre de genres, et entre autres de YOporan- thus , qui est ainsi caractérisé : ovaire ovale, comprimé; tube et limbe du périanthe infundibuliformes, dressés; filets des étamines insérés à la même hauteur sur le tube , dressés et con- nivens. L'auteur n'a pas fait connaî- tre l'espèce sur laquelle il a consti- tué ce nouveau genre ; il dit seule- ment que c'est une petite Plante à fleur d'un jaune citrin. Au surplus , il l'a placé à la suite de Y Hippeastrumet du Zephyranthes , qui sont des dé- membremens du genre Amaryllis. (G..N.) OPOSPERMUM. bot. crypt. Pva- finesque a formé sous ce nom un genre qu'il est impossible de recon- naître et dont le type paraît être une Céramiaire des mers de Sicile, (b.) OPOSSUM. MAM. V. DlDELPHE Sarïgue. 252 OR * OPPOSÉ. Oppositus. bot. On dit des feuilles qu'elles sont opposées, quand elles sout placées deux à deux Tune en face de l'autre à une même hauteur de la tige. Cette expression s'applique également aux stipules , aux btactées, aux rameaux, et en général à tous les organes des Végé- taux. On dit des étamines qu'elles sout opposées aux pétales ou aux di- visions de la corolle , quand elles sont placées en face de ces pétales ou de ces divisions de la corolle, ce qui est assez rare; les familles des Vignes, des Primulacées, etc., en offrent des exemples. (a. it.) OPSAGO. eot. phan. Syn. an- cien de Coqueret et de Belladone. (b.) OPSANTHA. bot. phan. (Re- neaulme. ) Syn. de Genliana ama- rella. (b.) * OPSOP7EA. bot. phan. Ce gen- re formé par Necker aux dépens de certaines espèces à' Helieteres de Lin- né , n'a pas été adopté, étant fondé sur des caractères inexacts. (g..n.) OPULUS. bot. PHAN. Ce nom donné d'abord à des Erables, s'ap- plique aujourd'hui scientifiquement à une espèce de Viorne. V . ce mot. (B.) OPUNTIA, bot. phan. (Haworth.) Pr. Cierge. * OPUNTTACÉES. bot. phan. V. Nopalées. OR. min. Métal caractérisé par une couleur jaune qui lui est propre , par sa grande malléabilité et une den- sité considérable. Sa pesanteur spé- cifique est de 19,10; elle ne le cède qu'à celle du Platine. Il surpasse tous les Métaux par sa ténacité, qui est telle qu'un fil d'un dixième de pouce de diamètre soutient un poids de cinq cents livres sans se rompre. Sa dureté est supérieure à celle de l'Etain et du Plomb ; mais elle est moindre que celle du Fer , du Cuivre , de l'Argent et du Platine. Son éclat, inférieur à celui de l'Acier , du Platine et de l'Argent, surpasse l'éclat des autres OR Métaux ductiles. L'Or est inattaqua- ble par tous les Acides, excepté l'A- cide nitro-hydrochlorique ou l'Eau régale, quia la piopriélé de le dis- soudre; sa solution précipite en pour- pre par 1 Hydroclilorate d'Etain. II n'est fusible qu'à une température au-dessus de la chaleur rouge , et n'est point volatil à un feu de forge; le contact de l'air ne l'altère en au- cune manière. L'Or n'existe dans la nature qu'à l'état natif ou allié avec une petite quantité de Cuivre , de Fer ou d'Argent qui modifie plus ou inoins sa couleur. Quelques minéralogistes considèrent 1 alliage d'Or et d'Argent comme une espèce particulière, à la- quelle ils donnent le nom d'Electrum. L'Or se montre quelquefois cristal- lisé régulièrement : les formes qu'il affecte dans ce cas, sont celles du cube, de l'octaèdre, du trapézoèdre, etc. : il e>t plus ordinaire de le ren- con trer à l'état de dendi iles ou de ra- mifications qui proviennent de petits cristaux implantés les uns dans les autres ; on le trouve également sous la forme de lames planes ou contour- nées, composant quelquefois des ré- seaux à la surface de différentes gan- gues pierreuses; sous la forme de fi- lamens très-déliés ou bieu en pail- lettes , en grains disséminés dans les Sables, ou engagés dans les Pyrites, que pour cette raison on nomme Au- rifères. Enfin on le rencontre quel- quefois en masses isolées, arrondies, appelées Pépites , et qui sont plus ou moins volumineuses. Le Muséum d'Histoire Naturelle en possède une dont le poids est d'environ cinq hec- togrammes ou une livre quatre gros. Ou a cité des masses d'Or , trouvées dans la province de Quito , en Amé- rique, dont le poids était d'environ cinquante kilogi animes. L'Or , considéré sous les rapports géologiques, peut être rapporté à trois sortes de gisemens, dans lesquels il n'est jamais assez abondant pour for- mer à lui seul des filons ou des ro- ches. On ne le trouve que disséminé en petites lamelles, et le plus souvent en particules invisibles , tantôt dan? ÔR des bancs de Hoches quaiizeuses ap- partenant à la période primitive ou intermédiaire; tantôt dans les filons pierreux ou métallifères, qui traver- sent les terrains de celte même pé- riode ; tantôt enfui , et c'est le cas le plus ordinaire j dans les dépôts aré- nacés des alluvions modernes , dans les sables des rivières , dans ceux qui contiennent en outre le Platine, le Diamant et d'autres pierres fines, et qui appartiennent au système du giand attérissement diluvieu, ou tout au plus à la partie supérieure des ter- rains tertiaires. On ne connaît poiut l'Or dans les terrains de sédiment ou secondaires proprement dits. C'est au Brésil que l'on a trouvé l'Or disséminé dans des couches so- lides ou il est répandu en assez grande quantité. Ces couches, com- posées de Quartz et de Fer oligiste métalloïde , font la base de l'Itaby- rile, formation remarquable par son énorme épaisseur et l'étendue qu'elle occupe. Elles sont souvent mélan- gées de Chlorite , paraissent se lier au terrain de Micaschiste, et les pail- lettes d'Or qu'on y rencontre y font en quelque sorte la fonction de Mica. Ces Roches quaiizeuses , qui consti- tuent la masse du pic d'Itacolumi, et ont jusqu'à mille pieds d'épais- seur, ont été observées par Escli- wege, sur le plateau de Minas-Ge- raes , près de Villa-Ricca. Elles y sont recouveites par une brèche fer- rugineuse extrêmement aurifère. Ce savant croit pouvoir attribuer à la destruction de ces Roches les dépôts arénacés de ces mêmes contrées dont ou retire par le lavage l'Or , le Pla- tine et les Diamans. On trouve l'Or disséminé dans des liions quartzeux traversant des Ro- ches primitives, à la Gardette en Dauphiné ; au pied du Mont-Rose en Piémont; au l'érou , dans la pro- vince de Pataz et Iluailas ; au Mexi- que , dans la province de Oaxai a ; a la Nouvelle-Grenade , dans la pro- vince d'Antioquia. Les Roches que ces liions traversent, sont des Gra- nits, des Gneiss, des Micaschistes, OR 253 des Schistes talqueux et argileux, etc. Le Quartz, qui sert de gangue immé- diate à l'Or, est ordinairement un Quartz gras. Enfin ce Métal se ren- contre aussi, mais toujours comme partie accidentelle, dans les filons métallifères , oix il est engagé tantôt dans le minerai métallique, tantôt dans la gangue pierreuse qui l'ac- compagne : cette gangue pierreuse est un Quartz gras, un Silex corné, ou un Jaspe, du carbonate de Chaux, ou du sulfate de Baryte. Les minerais métalliques, avec lesquels il est le plus fréquemment associé, sont les pyrites de Fer et les minerais d'Ar- gent. Les mines d'Argent du Mexi- que (Guanaxuato , Zacatecas , Ca- torce), celles du Pérou (Cerro del Potosi), de la Nouvelle - Grenade ; celles de Hongrie et de Transylva- nie (Schemnitz, Kapnick, Felsoba- nya , etc. ) en contiennent une assez grande quantité ; il est moins ré- pandu dans les mines d'Argent de Freyberg, en Saxe; de Smeof, en Sibérie, dans celles de la Daourie, etc. Les pyrites de Fer, que l'on trouve en beaucoup d'endroits for- mant des amas ou des liions dans le Granit , dans le Micaschiste et le Talc schistoïde, le renferment en quantité suffisante pour pouvoir èire exploi- tées avec avantage; telles sont les Pyrites de Macugnaga en Piémont; celles de Freyberg en Saxe, et de Beresof en Sibérie. L'Or, qui est dis- séminé imperceptiblement dans ces Pyrites lorsqu'elles sont intactes, de- vient visible lorsqu'elles se décom- posent et se transforment en hydrate de Fer. Enfin l'Or s'associe encore , mais plus rarement, à quelques au- tres substances métalliques, telles que la Galène, la Blende, le Mispickel , l'Arsenic, le Cobalt gris, le Manganè- se carbonate , l'Antimoine sulfuré et le Tellure. Les filons métallifères qui le contiennent, traversent non-seule- ment les Boches primitives dont nous avons parlé , mais encore celles du terrain de trachyte en Hongrie , et du terrain de grauwacke en Tran- s\ Ivanie. 254 OR Ce n'est point dans les Roches en couches et dans les filons que l'Or est le plus répandu à la surface du globe : la plus grande partie de celui que les travaux d'exploitation four- nissent au commerce est dissémine dans les sables ou dans les conglo- mérats peu solides, formés de gra- vier et de cailloux roulés qui appar- tiennent au sol d'alluvion ; c'est ainsi qu'on le rencontre très-abondam- ment dans l'Amérique du Sud où il est l'objet d'un grand nombre d'ex- ploitations; on le trouve en grains disséminés dans un Sable quartzeux argilifère , le même que celui qui renferme le Diamant et le Platine, ou dans un Grès quartzeux ferrifère, espèce de Poudingue auquel les Por- tugais donnent le nom de Cascalho; au Brésil, dans les capitaineries de Minas-Geraes, de Saint-Paul et de Rio-Janeiro ; à la Nouvelle-Grenade, dans les provinces de Cboco , d'An- tioquia et de Barbacoasjau Chili, etc. L'Or existe également dans des dé- pôts arénacés en Amérique (Caroline du Nord), en Afrique (Kordofan), dans quelques parties de l'Asie mé- ridionale , en Sibérie (au pied des monts Ourals); en Europe (Hongrie, Transylvanie, Espagne, Iles-Britan- niques); on le trouve enfin dans le sable des rivières, et l'on sait que leurs eaux ont souvent la propriété de charier des paillettes d'Or; telles sont, parmi les rivières de Fiance, le Rhône , l'Arriège , le Doubs , le Rhin aux environs de Strasbourg , la Garonne près de Toulouse, l'Hé- rault près de Montpellier, etc. Il y a des hommes dont l'unique occupa- tion est de recueillir cet Or, et que pour cette raison on nomme orpail- leurs ou paillotteurs. Il paraît que les anciens tiraient une grande partie de leur Or des rivières aurifères de la Thrace et de la Lydie : ou sait que le Pactole jouissaini'une grande cé- lébrité à cet égard ; quelques-unes de ces rivières roulaient des paillettes d'Or en si grande abondance, que les habitans du pays employaient pour les recueillir un procédé particulier • OR ils plongeaient dans les eaux du fleuve des peaux de brebis recouvertes de leur laine dont les filamens arrêtaient et retenaient les particules métalli- ques, et au bout d'un certain temps ils les retiraient toutes chargées d'une multitude de paillettes. Il est proba- ble que c'est un fait de ce genre qui a donné naissance à la fable de la Toison-d'Or. Quelques minéralogistes ont pensé que l'Or des rivières était arraché par leurs eaux aux filons et aux roches des pays montueux d'oii elles descen- dent, et on a même cherché à re- monter à la source des ruisseaux au- rifères pour y découvrir ces préten- dus filons, qui devaient fournir tout l'Or des terrains d'alluvion des plai- nes ; mais cette idée n'a pu venir dans l'esprit de ces minéralogistes , que parce qu'ils n'avaient point observé la constitution de ces terrains qui encaissent le cours des rivières au- rifères et la marche de ces trans- ports de paillettes. On est d'accord aujourd'hui sur leur origine , sans pouvoir toutefois assigner le gise- ment primitif de ces particules d'Or; il est bien démontré que l'Or des ri- vières appartient aux terrains mê- mes qui sont traversés et lavés par leurs eaux; et qu'ainsi il n'a pu pro- venir que des roches qui, par leur décomposition et le transport de leurs élémens , ont donné naissance au sol d'alluvion dans des temps antérieurs à l'ordre de choses actuel. On peut citer à l'appui de cette opinion , les observations suivantes : le sol des plaines , traversé par les rivières au- rifères , contient des grains et des pépites d'Or à une certaine profon- deur, et à une distance assez consi- dérable des cours d'eaux ; le lit des rivières contient plus d'Or après les orages tombés sur les plaines envi- ronnantes que dans toute autre cir- constance ; enfin il arrive que certai- nes rivières ne charient de l'Or que dans une partie très-circonscrile de leur cours; par exemple, le Tésin ne donne de l'Or qu'au-dessous du lac Majeur ; le Rhin en f lurnit beau- OR coup plus du côté de Strasbourg qu'aux environs de Baie qui est ce- pendant moins distant des lieux oii ce ileuvc prend sa source. Les lieux les plus célèbres, d'où, les anciens tiraient l'Or qu'ils em- ployaient avec tant de profusion dans beaucoup de circonstances , sont l'Inde , la ïhrace , la Macédoine , les enviions du Caucase , l'Arabie , le Portugal et l'Espagne. Au lieu de se borner à suivre les liions aurifères , comme on le fait maintenant , ils attaquaient des roebers entiers, fai- saient écrouler des pans de monta- gnes , et en lavaient les débris avec des courans d'eau amenés à grands fiais : ils recueillaient aussi avec beaucoup de soin l'Or des terrains dalluvion qui était même la princi- pale source de leurs richesses. Au rapport d Hérodote , les trésors de Ciésus, ce roi de Lydie si renomme pour son opulence, n'étaient com- posés que de parcelles d'Or amonce- lées dans ses palais. Ce prince permit Un jour à Alemhon, auquel il faisait voir ces immenses richesses , de pren- dre tout l'Or qu'il pourrait empor- ter; cçlui-ci se jeta aussitôt sur un tas de paillettes, et en remplit ses boltines, ses vêtemens et sa bouche. De nos jours, les mines les plus célèbres sont celles du Nouveau- Monde, parmi lesquelles on distin- gue particulièrement celles de Jara- gua au Brésil , dans la capitainerie de Saint-Paul , et les lavages de Minas- Geraes aux environs de Villa-Ricca ; les mines du Chili et de la Nouvelle- Grenade; celles du Pérou et du Mexique, aujourd'hui bien inférieu- res aux mines du Brésil et du Chili. On estime le produit total annuel des mines et lavages d'Or de l'Amérique à 17,291 kilogrammes d'Or fin , ayant une valeur de 5g,58a,6g4 fr., dont le Brésil à lui seul fournit si millions. En Afrique on ne connaît que des lavages d'Or qui sont très-produc- tifs , principalement ceux du Kordo- fan , partie de la Nubie entre le Dar- four et l'Abyssinie ; ceux de la Nigri- tie et du royaume de Bambouck en OR 255 Ethiopie ; ceux de Sofala ou Sophira, peut-être l'Opbir de Salomon.' L'A- sie méridionale contient aussi beau- coup de sables aurifères, et la plus grande partie de l'Or de la Chine se recueille également dans le lit des rivières et des torreus. En Sibérie , on peut citer une véritable mine d'Or à Beresof , où ce Minéral précieux est disséminé dans des Pyrites ferrugi- neuses ; on y connaît aussi des sables aurifères extrêmement riches sur le côté oriental des montsOui als, depuis la source de la rivière de ce nom jus- qu'à Yerkholurie. L'Or s'y rencontre quelquefois en pépites d'une grosseur remarquable. L'existence de l'Or, en assez grande abondance dans les ré- gions hypei boréennes , détruit com- plètement l'opinion accréditée parmi le vulgaire et appuyée par quelques noms célèbres , que le climat a eu de l'influence sur la création de ce Métal dont la patrie est entre les Tropiques. H y a peu d'années que Patiin écrivait encore : « La Nature a décoré la terre d'une ceinture do- rée , parsemée de Diamans et de Pier- res précieuses : il ne faut pas moins que la toute-puissauce des rayons perpendiculaires du soleil pour for- mer ces belles productions du règne minéral ; aussi les trouve-t-on pres- qu'à la surface du globe. » L'Or est aussi tiès-répandu en Eu- rope; mais il est peu de mines ex- ploitées autrefois avec avantage qui aient pu soutenir la concurrence avec celles du Nouveau-Monde; car l'Or ayant perdu beaucoup de sa valeur , à l'époque de la découverte de l'A- mérique , il n'a plus été possible d'exploiter d'une manière lucrative un grand nombre de sables et de fi- lons aurifères dont le produit ne cou- vrait plus la dépense du travail. Les mines d'Europe sont presque réduites aujourd'hui à celles qu'on exploite en Hongrie et en Transylvanie, prin- cipalement à Schemnitz et Krcmnilz , à Felsobanya et Zalathna. Les mines anciennement exploitées en Espagne, ont été abandonnées lors de la con- quête du Pérou : en France, il n'existe 256 OR aucune mine susceptible d'exploi- tation ; on connaît cependant à la Gardette, dans le département de l'Isère, un filon aurifère traversant le Gneiss qui, pendant quelque temps, a donne aux mineurs de belles espé- rances; mais il s'est appauvri à une faible profondeur', et on a été forcé de l'abandonner. Le traitement métallurgique des minerais, dans lesquels l'Or est appa- rent, consiste à l'amalgamer avec le Mercure, pour lequel il a une grande affinité, après avoir fait subir aux minerais quelques préparations mé- caniques; on enlève ensuite le Mer- cure par la distillation, et l'on ob- tient l'Or pur ou allié avec quelques autres substances métalliques dont on le sépare en traitant l'alliage par l'Acide nitrique qui dissout tous les Métaux étrangers. Quant à l'Or ex- trait par le lavage des terrains meu- bles, il n'exige d'autre opération que celle de le fondre pour le mettre en lingots. La quantité d'Or , qui entre an- nuellement dans le commerce 3 peut être évaluée à environ 44o quintaux dont la valeur absolue est de 74 mil- lions ; celle de l'Argent est beaucoup plus considérable , elle s'élève à 17,806 quintaux dont la valeur peut être estimée à 192 millions. Ces quan- tités d'Or et d'Argent sont à peu près enlie elles dans le rapport de 1 à 52; les valeurs relatives des deux Métaux sont seulement entre elles comme 1 est à i5; celte différence provient de ce que l'Or étant beaucoup moins employé que l'Argent , les demandes qu'on en fait sont moins nombreuses, et son prix réel est au-dessous de ce- lui qu'il devrait avoir , s'il suivait le rapport de sa quantité. L'Or est un Métal si connu, qu'il serait superflu d'entrer dans le détail des nombreuses applications que l'on en fait aux besoins et aux agrémens de la vie. Tout le monde sait qu'il est devenu la base de toutes les tran- sactions , qu'il est le signe le plus précieux de toutes nos autres riches- ses, et qu'il a été de tout temps le OR symbole de ce qui occupe le premier rang dans l'estime des Hommes. Le prix que l'on attache à ce Métal, ne dépend pas seulement de sa rareté ; il tient aux qualités qui le distin- guent éminemment. L'Or est de tous les Métaux celui qui a la plus belle couleur ; il est le plus ductile , et celui qui se prête le plus aisément à tout ce qu'on veut en faire : par cette propriété , on est parvenu à suppléer à sa rareté en l'étendant sur les surfaces des autres corps en couches d'une épaisseur presque in- finiment petite. A l'abri, par son inal- térabilité des injures de l'air, il sert à en préserver les matières sur les- quelles on l'applique. Ayant qu'on eût inventé l'art de couler et de frap- per l'Or, il servait déjà de monnaie, et l'on payait avec de l'Or en pou- dre ou tel qu'il se trouve dans les sables : c'est même encore sous cette forme que les peuples sauvages de l'Afrique l'emploient pour trafiquer entre eux ou avec les Européens. L'Or pur étant l'un des Métaux les plus tendres, on est dans l'usage de l'allier avec une petite quantité de Cuivre ou d'Argent , pour aug- menter sa dureté ou lui donner plus de consistance. La présence de l'Ar- gent lui communique une teinte d'un jaune verdâlre moins foncé, tandis que le Cuivre exalte sa couleur et la fait passer au jaune rougeàtre. Comme il importe que l'on connaisse la juste proportion de l'alliage contenu dans l'Or qui circule dans le commerce, les lois et ordonnances ont fixé , dans chaque Etat, la quantité de Métal étranger qu'on peut introduire dans l'Or ; c'est là ce qui détermine le titre avoué de chaque pays, et qui est garanti par le contrôle ou l'em- preinte du poinçon apposée sur les bijoux que l'on a préalablement es- sayés. Quant aux monnaies d'Or , elles portent leur garantie avec elles-mêmes, leur titre étant réglé par les lois du pays dans lequel elles ont été frappées. On évaluait ancien- nement en France le titre de l'Or en karats ou en vingt- quatrièmes de son OR poids; aujourd'hui, il s'exprime en millièmes ; la monnaie d'Or est nu titre de neuf cents millièmes, c'est- .•Vdire qu'elle contient un dixième «alliage et neuf dixièmes de Métal pur; l'Or des bijoux est au titre de huit cent trente-trois millièmes. On donne le nom de Pierre de touche à diverses substances miné- rales à texture compacte et de cou- leur noire; on peut les employer pour s'assurer non-seulement si un objet est d'Or, mais encore à quel titre il peut être ( V. Pierre de touche ). Lorsqu'on veut essayer un lingot , on le fait passer avec frotte- ment sur une face unie de la pierre, de manière qu'il y laisse une trace métallique ; on passe ensuite de l'eau forte sur celte trace avec la barbe d'une plume; on remarque le chan- gement qui s'opère dans la trace , et l'on juge de la quantité d'alliage par le degré d'altération qu'elle a subie: Cette épreuve exige beaucoup d'ha- bitude. L'art de la dorure est fondé sur la propriété dont jouit le Mercure de s'amalgamer avec l'Or, et de se vo- latiliser au fou, en abandonnant l'Or qui adhère fortement au Métal sur lequel on a étendu l'amalgame. C'est ainsi que l'on dore à chaud l'Argent qui, dans cet état, prend le nom de Vermeil. Quant à la dorure des ma- tières qui ne peuvent soutenir l'ac- tion du feu , telles que le Plomb et le bois, elle se pratique en fixant à leur surface, au moyen d'un mu- cilage , des feuilles d'Or excessive- ment minces. Or argental ou Electrum, al- liage naturel d'Or et d'Argent que l'on trouve en Transylvanie et dans la mine d'Argent de Zmeof en Sibé- rie. Suivant Klaproth, il est formé de soixante-quatre parties d'Or et de trente-six d'Argent. Or de Chat. V . Mica jaune mé- talloïde. Or de Nagvag. V. Tellure auro-plumiheére. Or graphique. /^.Tellure auro- ■ GCNTirÈRE. TOME XII. OR a57 Or mussiî natif. V. Ëtain sul- furé. (G. DEL.) OR. cniM. tnorg. Les caractères, les propriétés physiques , le gisse- ment, et les usages de l'Or, viennent d'être exposés avec tous les détails que comporte la nature de notre Dic- tionnaire. Afin de compléter les no- tions que réclame une substance qui excite à un aussi haut degré l'intérêt général , il nous semble nécessaire d'ajouter, à la suite de son histoire minéralogique et géologique, ce que l'Or offre de plus important dans son histoire chimique , c'est-à-dire d'exa- miner l'action que certains corps exercent sur lui et les principaux produits de celte action. En disant que l'Or a la propriété de résister à l'action des agens at- mosphériques , c'est exprimer qu'il n'est pas susceptible de se combiner à l'Oxigène dans les circonstances ordinaires, même lorsque la présence de l'Eau pourrait en favoriser la combinaison. Cependant Vrtn-Marum et Guyton-Morveau ont avancé que l'Or soumis à une forte décharge élec- trique au milieu de l'air, absorbe de l'Oxigène et se convertit en une poudre de couleur pourpre. On parvient , par des moyens chi- miques, à oxider l'Or et à produire des Oxides qui , selon Berzélius, sont au nombre de trois; Proust n'en re- connaissait qu'un seul. Le protoxide d'Or contient, sur 100 parties; Or, 96, i5; Oxigène 5, 87. On l'obtient en traitant par l'eau de Potasse le Chlorure d'Or qui a été exposé à une chaleur suffisante pour en chasser une partie du Chlore. Cet Oxide est vert , réductible par la chaleur et incapable de s'unir aux Acides. Le deuloxide d'Or se compose , d'après Berzélius , de métal 92 , 55 , et d'Oxigène 7, 45; total 100. Tous les chimistes n'admettent pas l'exis- tence de cet Oxide, et le regardent comme un état particulier de l'Or, dépendant de la division de ses molé- cules, et sous l'inlluence duquel il prend un aspect purpurin; ainsi, 17 2 r> s OR par exemple, l'Or dcvienl pourpre, quand il est soumis à mie décharge électrique, ou chauiTé avec des ma- tières terreuses , lorsque son per- oxide ou son Chlorure est étendu sur des matières organiques , telles que la corne et l'écaillé; enfin lors- que son Chlorure est mis en contact avec une dissolution de protochlo- rure d'Etain. Dans ce dernier cas on obtient un produit fort remar- quable et célèbre dès l'époque des alchimistes , sous le nom de Pourpre de Cassius. Proust, auquel on doit une bonne analyse et une étude spé- ciale de celte substance , la regardait comme composée de peroxide d'Etain et d'Or métallique. Berzélius , au contraire , fait jouer au peroxide d'E- tain le rôle d'Acide (y/, stannique) par rapport au deutoxide d'Or avec lequel il formerait , d'après cette opi- nion , un sel métallique (Stannatc d'Or). Ces deux théories ont chacune leurs partisans qui les défendent avec un succès à peu près égal , car on peut, à l'aide de l'une et de l'autre, expliquer d'une manière satisfaisante tous les phénomènes que présente le Pourpre de Cassius. Pour préparer celui-ci , on met dans de l'eau du pro- tochlorure d'Etain , ou , ce qui réus- sit mieux , du Nitrate de protoxide d'Etain ; puis on y verse du Chlorure d'Or étendu ; on agite le mélange , et on voit bientôt des flocons d'un beau pourpre qui se précipitent. On ras- semble ces flocons et on les lave avec de l'eau distillée. La liqueur d'où l'on a précipité ces flocons retient quelquefois et lorsqu'il y a un excès d'Acide , de l'Or dont on déter- mine la précipitation en pourpre par l'addition d'un peu de Potasse, ou même de quelques gouttes d'une so- lution d'un sel neutre, tel que du sulfate de Potasse. Il faut aussi avoir soin que la solution d'Etain ne soit ni en excès ni très-concentrée; au- trement on obtiendrait de l'Or mé- tallique très-divisé, mais qui ne se- rait pas le Pourpre de Cassius. Celui- ci , lorsqu'il est en flocons gela ti- neùx, a une belle couleur purpurine ; OR il se dissout alors dans l'Ammonia- que , et sa solution se trouble par la chaleur; quand il est desséché, il présente l'éclat de certaines lacques . et sa couleur est le pourpre noir. U est insolubie dans l'eau ; soumis à l'action de l'Acide hydrochloi ique bouillant , il abandonne à celui-ci une partie du peroxide d'Etain , et il reste de l'or métallique. L'Acide nitrique bouillant ne lui enlève qu'une très-petite quantité d'Oxides d'Or et d'Etain ; enfin l'Acide suif u- rique avive sa couleur en dissolvant un peu d'Oxide d'Etain. Le Pourpre de Cassius est la base des couleurs vitrifiables qui donnent le rose, le pourpre et le violet; aussi est-il em- ployé avec beaucoup de succès dans la peinture sur Porcelaine , et dans la coloration des émaux. Le peroxide d'Or contient sur ioo parties: Or, 86, 20 ; Oxigèue 10,77. Comme il paraît remplir le rôle d'A- cide relativement à quelques alcalis , tels que la Potasse et l'Ammoniaque , puisqu'il se combine avec ces corps et les neutralise en partie, quelques chimistes lui ont donné le nom d'i- cide orique. Pour le préparer, on met du Chlorure d'Or en contact avec un excès de lait de Magnésie ou d'Oxide de Zinc ; il y a production d'hydro- chlorate de Magnésie ou de Zinc, qui reste en solution, et de peroxide d'Or qui se précipite, ou d'Oxide de Zinc uni à une petite quantité de Magné- sie, et qui se mélange avec l'excès de ces bases saliliables. On enlève celles- ci par l'Acide nitrique qui les dissout , et on obtient le peroxide d'Or à l'é- tat de pureté, en le lavant avec de l'eau. Ce corps est d'un jaune brun à l'état sec , et d'une couleur plus pâle quand il est floconneux. Il se dé- compose avec la plus grande facilité par son exposition , soit à la lumière , soit à une légère chaleur. Il se dis- sout en très-faible proportion dans l'eau, à laquelle il communique une saveur légèrement astringente. Les Acides concentrés se comportent di- versement avec lui. Les Acides nitri- que et sulfurique n'en dissolvcïct OR qu'une faible quantité qui se préci- pite de nouveau par l'atfusion de l'eau. Pour qu'il se produise quelque action , il est nécessaire de les em- ployer concentrés et bouillans. L'A- cide hydrochlorique, au contraire, le dissout complètement , en donnant naissance à de l'Eau et à du Chlorure d'Or. Les Acides nitreux , sulfu- reux, phosphoreux, etc., lui enlè- vent son Oxigène, et le réduisent à l'état métallique. 11 s'unit facilement à la Potasse et à l'Ammoniaque. Dis- sous dans une solution concentrée du premier de ces Alcalis , il forme une combinaison incristallisable, al- caline, non susceptible d'être alté- rée par l'addition de l'Eau , combi- naison que l'on considère comme un Sel nommé Orate de Potasse. En ar- rosant d'Ammoniaque le peroxide d'Or , on obtient l'Orate d'Ammo- niaque vulgairement appelé Or ful- minant. Mais cette dangereuse prépa- ration s'obtient avec plus d'écono- mie et de facilité en versant de l'Am- moniaque dans une solution étendue de Chlorure d'Or, et en ayant soin de ne pas mettre un excès d'Alcali , de peur qu'il ne redissolve une por- tion de l'Or fulminant qui se préci- pite par la première affusion. Après avoir lavé celui-ci et l'avoir conve- nablement desséché , on le conserve dans un bocal en le recouvrant sim- plement d'un papier, et non en l'in- troduisant dans un flacon bouché à l'émeril ou au liége , car la moindre portion d'Or fulminant qui adhére- rait au col du flacon et qui serait frottée par le bouchon , suffirait pour produire une détonation dont on n'a malheureusement que trop d'exem- ples. Cette détonation est due à la réaction subite des élémens de l'Ora- te d'Ammoniaque , de laquelle ré- sultent des substances éminemment expausives, telles que de l'Eau en vapeur et du gaz Azote. Le résidu fixe est de l'Or métallique. L'Or est susceptible de se combi- ner immédiatement avec le Chlore à l'aide de la chaleur, et il peut se diïsoudredans l'Eau chargée deChlo- OR 25g re. Onoblientainsi un Chlorure d'Or; mais ce n'est point le procédé que l'on suit pour la préparation de ce composé. Il est faede de s'en procu- rer parle moyen suivant : ou dissout l'Or dans l'Eau régale ou Acide ni- tro hydrochlorique , et on évapore doucement la solution jusqu'à sic- cité. Si l'on veut avoir le Chlorure cristallisé, il faut faire chauffer la solution dans une petite cornue jus- qu'à un point de concentration con- venable , et laisser refroidir lente- ment la liqueur. Le Chlorure cristal- lise en lames ou en aiguilles jaunes qui sont tellement solubles qu'en été ils se redissolvent dans leur eau mère, fienciantle jour, etqu'ils reparaissent e soir. L'Alcoholet l'Etirer dissolvent aussi facilement le Chlorure d'Or, sans en altérer la composition. Les solutions sont d'un jaune plus ou moins foncé. Baume a proposé l'usa- ge de la dissolution éthérée pour do- rer les pièces d'horlogerie, et d'au- tres ont conseillé de s'en servir pour produire des dessins d'Or sur l'Acier; mais ces procédés n'ont point réussi à Proust qui a essayé de les faire re- vivre. Les Acides, soit volatils soit fixes , où l'Oxigène est en forte pro- portion, tels que les Acides sulfuri- que , phosphorique, etc., n'ont point d'action sur le Chlorure d'Or, au moins à une basse température. Les Acides qui n'ont qu'une faible pro- portion d'Oxigèue , comme les Aci- des sulfureux, phosphoreux, etc., décomposent au contraire le Chloru- re d'Or, dissous dans l'Eau; l'Hy- drogène de ce liquide se porte sur le Chlore , son Oxigène s'ajoute à celui de l'Acide pour en former un Acide plus oxigéné , et l'Or métallique se précipite. Les Sels à base de pro- tONide de Fer, dissous dans l'Eau , agissent de même sur le Chlorure d'Or; il y a également décomposition de l'Eau, formation d'Acide hydro- chlorique par la combinaison de son Hydrogène avec le Chlore; addition de l'Oxigène à celui du protoxide de Fer qui se charge en peroxide ; et l'Or métallique dégagé de son Chlore 260 OR se précipite. Si Ion verse de la Po- tage, de la Soude, ou lout autre Oxide métallique de la classe des an- ciens Alcalis , dans une solution aqueuse de Chlorure d'Or, on obtient un précipité d'Oxide d'Or hydraté, parce que l'Oxigène de l'Kau se com- bine avec l'Or métallique qui cède le Chlore à l'Iiydi ogène pour former de l'Acide hydrochlorique et consé- quemment un Hydrochloratc avec l'Alcali. Le Chlorure d'Or est dé- composé par quelques Sels à base de Mercure et d'Argent ; le Chlore se combine avec ces divers Métaux, et l'Or se précipite tantôt à l'étal mé- tallique , tantôt à l'état d'Oxide. Avec le Chlorure de Potassium ou de Sodium . le Chlorure d'Or forme un Sel double qui offre de beaux Cris- taux d'un beau jaune d'Or lorsqu'ils sont bvdralés, et d'un jaune clair , loisqu'ils ont perdu leur Eau de cris- tallisation. Ce Sel double a beaucoup plus de fixité que le Chlorure d'Or simple , car il n'abandonne le Chlore qu'à une température assez élevée pour faire fondre le vasede verre dans lequel on le chauffe. En exposant avec précaution à la chaleur !e Chlo- rure d'Or simple, on le réduit d'a- bord à l'état de Prolochlorurc, lequel se résout par une plus forte chaleur en Chlore et en Or. Le Chlorure d'Or et le Sel à double base dont nous venons de faire men- tion , ont été proposés par le docteur Chrétien, de Montpellier, dans le traitement des maladies syphiliti- ques. On les administre à de très-peti- tes doses , en fi ictions sur la langue. Pelletier a obtenu un Iolure d'Or en faisant bouillir de l'Or très-divise avec de l'Acide hydriodique dans le- quel il avait ajouté de l'Acide nitri- que ponr en faire de l'Acide hydrio- dique ioduré. La liqueur a déposé en refroidissant de l'Iodure d'Or sous l'orme de poudre cristalline. D'auJres procédés ont enco; e été suivis pour obtenir cet iodure qui d'ailleurs n'a point d'usage , et sur lequel par con- séquent nous ne croyons pas néces- saire d'insister. OR L'Or se combine au Soufre et donne naissance à un Sulfure qui est d'un noir bleuâtre. On l'obtient en faisant passer un courant d'Acide hydrosul- l'urique dans une solution de Chloru- re d'Or. Ce sulfure est dissous par les hydrosulfates. Stahl nommait Or po- tcble,\di dissolution d'Or que l'on pré- parait en faisant bouillir ensemble de l'Or, du Soufre et de l'Eau de Potasse. On a dit que Moïse s'était servi d'un procédé analogue pour faire avaler le Veau d'Oraux Israélites. Cette expli- cation physique d'un fait, qui sort de la catégorie des faits naturels et histo- riques , ne saurait être admise ; car fi Moïse fut aussi bon chimiste qu'on veut nous le faire croire, il était, d'un autre côté , législateur et homme d'Etat trop habile pour faire prendre des poisons très-violens, comme sont la plupart des préparations métalli- ques , au plus mutin et au plus incor- rigible de tous les peuples. Un Phosphure d'Or, d'un blanc jaunâtre, et sous forme cristalline a été obtenu par Pelletier en chauffant au rouge 8 parties d'Or en poudre , 16 parties d'Acide phosphorique vi- treux et une partie de charbon en poudre; le tout bien mélangé était recouvert, dans un creuset, d'une couche de poussière de charbon. Avec la plupart des Métaux, l'Or forme des alliages qui le rendent en gé- néral plus dur et plus cassant , et qui donnent à sa couleur des tons très-di- versifiés on qui la changent complè- tement. L'Arsenic et surtout l'Anti- moine lui enlèvent sa ductilité. L'al- liage de Cuivre et d'Or est plus dur, plus foncé en couleur et plus sonore que l'Or; il est ductile et employé pour la soudure des bijoux. L'Argent forme avec 1 Or un alliage blanc, plus fusible , plus sonore que l'Or , et em- ployé pour le souder. L'Or des mon- naies est allié de Cuivre et quelque- fois de Cuivre et d'Argent. Le Bis- muth, le Plomb, le Zinc et le For alliés en petite proportion à l'Or, lui communiquent des teintes variées, et forment des alliages non duc- tiles. L'alliage à parties égales de OR A Zinc et d'Or est blanc , très-dur, susceptible de recevoir un beau poli . peu altérable à l'air. On l'a pro- posé pour fabriquer des miroirs de télescope. On a vu plus baut que le traite- ment métallurgique des Minerais dans lesquels l'Or est apparent, se fonde principalement sur la grande affinité de l'Or et du Mercure ; il en résulte un amalgame dont le Mercure est facile à séparer par la distillation. A l'article Mercure, nous avons parlé de l'amalgame d'Or usité pour la dorure , et de son mode de pré- paration. (G..N.) ORAGE. V. Météores, ORAN-BLEU. ois. Espèce du gen- re Merle. V. ce mot. (dr..z.) ORANG. mam. Lorsque l'ordre alphabétique appela dans ce Dic- tionnaire le mot Gibbon , Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , qui , dans cet ouvrage , traite aujourd'hui avec tant de lucidité la Mammalogie, ne nous prêtait pas encore sa précieuse colla- boration, et ce qui concerne les es- pèces de ce genre ayant été négligé , nous avons été contraint d'en ren- voyer l'Histoire au présent article , qui devient conséquemment un sup- plément indispensable à celui où. se trouve traité le mot BlMANES. On croyait naguère que ces Gibbons étaient congénères de ce qu'on appe- lait l'Homme des bois, on les repous- sait avec celui-ci parmi les Siuges ; et Geoffroy Saint-Hilaire, qui en ins- tituant l'ordre des Qua Irumanes y introduisit des coupes génériques as- sez nombreuses, et savamment ca- ractérisées (Magasin Encyclopédique, 1. m, 1795), réunit tous ces Ani- maux dans le genre OàAHG, Simia} il en établit ainsi les caractères : mu- seau court; angle facial de 60 degrés; tète arrondie; quatre ou cinq dents molaires; point de queue, ni aba- joues. Geoffroy Saint-Hilaire admet- tait que des Singes à fesses calleuses pussent y entrer. L'évaluation de l'an- gle facial n'était pis tout-à-fait exacte OR A 261 ainsi qu'on le verra par la suite , et quant à l'importance de ce caractère, elle nous paraît ue devoir pis être aussi considérable que l'ont supposé ceux qui inventèrent cette façon de mesurer le degré d'intelligence chez les Animaux; elle varie d'un individu à l'autre et dans te même selon les âges. Il suffit A'u\n'. promenade aux ca- tacombes de la rue d'Enfer, pour se convaincre de la variation prodigieuse que cet angle facial éprouve même d'un homme à un autre. On ne trouve- ra pas dix têtes de morts dans ce vaste charnier, qui soient en tout sembla- bles, et quand nous avons examiné as- sez attentivement, à l'aide d'un gonio- mètre approprié, beaucoup de ces tê- tes parisiennes accumulées sous le sol de Mont-Rouge et du faubourg Saint- Germain , nous avons été tenté de nous croire dans une de ces collec- tions où, comme chez Blumenbach , on avait réuni des crânes de toutes les espèces , de toutes les races et de toutes les peuplades humaines ; nous y avons même vu des boîtes osseu- ses qui présentaient d'étranges rap- ports avec des têtes de Singes , et nous engageons les personnes qui s'occupent de cranologie, à faire le même voyage souterrain; elles y ap- prendront combien il est dangereux de trop préciser les mesures des pro- portions osseuses de la face dans l'établissement des espèces de Bi- manes. Cuvier, dans son Règne Animal (1817), en consacrant l'ordre des Qua- drumanes, n'y admit que deux gen- res, celui des Singes , et le Makis déjà érigé en famille des Lémuriens par Desmarest. Pour ce naturaliste, il y eu! moins de distance anatomique entre l'Homme et le Troglodyte , qu'entre ce dernier et un Ouistiti! L'Orang , ainsi que le plus pétu- lant des Magots, et le lubrique Cy- nocéphale, subit le nom de Sunia, qui fut même réservé au sous-genre dont cot Orang faisait partie, comme si la plus raisonnable des créatures après celle qui se prétend raisonna- ble par dessus tous les autres, n'eût, aj&2 OR A été que le Singe par excellence. Ce- pendant ce nom de Singe emporte avec lui une idée d'irréflexion, d'im- pudicité, d'animalité burlesque, qui n'est pas celle que l'observation doit donner de? Orangs, tellement rap- prochés des Hommes par leur confor- mation , par leur humeur, tranchons le mot , par certains penchans mo- raux, qu'on se trouve réduit, pour les en séparer , à des considérations ti- rées d'un doigt des pieds. Il nous semble pourtant qu'un doigt un peu différent est bien peu de chose en com- paraison d'un encéphale presqu'eû tout pareil. Quoi qu'il en soit, le sous-genre Orang fut caractérisé de la sorte : museau très-peu proémi- neut; angle facial de 65 degrés; sans aucune queue; un os hyoïde ; le foie et le cœcum ressemblant à ceux de l'Homme; quelques-uns ont les bras assez longs pour atteindre à terre quand ils sont debout. Les espèces d'Orang furent l'Orang-Outang , Si- mia Satyrus, L. , le Gibbon noir, Si/nia Lar, le Gibbon cendré ou Wouwou, Si/nia leucisca ou Moloc/i, le Chimpansé , Simia Troglodytes. Une telle classification devint bien- tôt insuffisante , et Geoffroy Saint- Hilaire retouchant sa méthode si- miologique , en publia une beaucoup plus parfaite dans le Tome xix des Annales du Muséum. Les deux genres de Cuvier y furent convertis en deux grandes familles, celle des Singes et celle des Lémuriens ; la première se divise en deux tribus , appelées des Catarrhinins pour les espèces de l'ancien continent, et des Plalhyrrhinins pour celles du Nou- veau-Monde. Les Singes sans queue ouvrirent la marche; ceux que l'au- teur avait d'abord confondus sous le nom commun d'Orangs , se trouvent répartis en trois genres nouveaux. i?. Tkogx.od-ït£ , Troglodytes : museau court; front fuyant en ar- rière et se prolongeant au-dessus des yeux au moyen d'uue forte saillie des bords orbilaires ; angle facial de 5o degrés sans y comprendre la crête sourcilière; oreilles assez grnndes de ORA formehumaine ; bras courts et attei- gnant le bas des cuisses ; mains lar- ges et courtes; pouce très-reculé; canines excédant à peine les incisives, dont elles sont, en bas et en haut , très-rapprochées ; point d'abajoues. Le Chimpansé, Troglodytes niger, est la seule espèce connue de ce genre. a». Orang , Fithecus : museau court ; tète sphéroïdale ; front avan- cé ; oreilles moyennes et de forme humaine; bras excessivement longs et atteignant les malléoles ; mains étroites et allongées; pouces très- reculés ; canines excédant à peine les incisives dont elles sont , en haut et en bas, très-rapprochées; point d'a- bajoues. L'Orang-Outang, Pithecus Satyrus, le Gibbon, Pithecus Lar, l'Orang varié, Pithecus variegatus , et le Wouwou, Pithecus leuciscus , étaient les espèces de ce genre. 5°. Pongo , Pongo : museau très- long ; front très-reculé; angle facial de 3o degrés; angle palatin de 20 ; bras excessivement longs et a tteignan t les malléoles ; canines très-longues ; crêtes osseuses à l'occiput et sur les sutures sagittales et coronales; apo- physes épineuses des vertèbres cer- vicales plus longues du double que celles des vertèbres dorsales ; peut- être des abajoues, et des callosités. Geoffroy n'admet dans ce genre qu'une espèce décrite par Wurmb , Pongo JFurmbii , et qu'on soupçonne aujourd'hui n'en pas être une , à plus forte raison qui ne peut servir de type à un genre , et qui paraît être fondée sur la description d'un Orang roux adulte. Ces Orangs , ces Gibbons , ces Pongos ont de commun le système dentaire, le même que chez l'Homme et dans lequel on n'aperçoit de diffé- rences que par le résultat d'une se- conde dentition et de l'âge qui dé- termine chez les Orangs comme chez nous des modifications considérables dans le système osseux relativement à la lêtc surtout. Ils ont encore de commun l'absence totale de queue et d'abajoues ; l'ouverture de l'angle facial , lequel est toujours plus con - OUA sidérable qu'il ne l'est dans les Sin- ges, et qui dans les jeunes surtout s'éloigne peu de la mesure du même angle dans les dernières espèces du ;>mc Homme; un estomac sembla- ble au nôtre, ainsi que les intestins et le cœcurn avec son appendice ver- miculaire; un foie composé de deux lobes ; un os hyoïde pareillement conformé; à quelques vertèbres près dont le nombre varie un peu, les mê- mes pièces dans ce squelette et pres- que île même forme; la cloison des nai ines étroite , et les narines ouver- tes au-dessous du nez dont les os, comme chez le Hottentot, sont sou- dés avant même la chute des dénis de lait; l'axe de vision parallèle au plan des os maxillaires; des ongles plats à tous les doigts; un mollet pro- noncé formé par de puissans muscles Jumeaux; la tète arrondie, enfin un véritable visage. Un flux périodique a lieu chez les femelles qui portent long-temps un seul ou rarement deux petits auxquels les attache l'amour le plus tendre et que les mères élè- vent soigneusement. Mais en pous- sant plus loin l'examen , les Gibbons s'éloignent bientôt des Orangs pour descendre à un degré d'infériorité fort notable, et l'animalité s'y pro- nonce par des callosités sur les fesses, callosités qui rapprochent les Gib- bons des Singes les plus dégradés. On peut donc considérer les Gibbons comme l'essai par lequel la puissance créatrice, parvenant au terme le plus élevé de ses admirables conceptions, voulut redresser sur deux pieds des Mammifères dont l'essence paraissait avoir été de marcher sur quatre , de- puis que Cétacés , ils n'étaient plus réduits à nager dans les mers. Ainsi la nature procéda par les Gibbons pour passer de la forme de Quadru- pède à celle dont l'Homme se glo- rifie , parce qu'on lit quelque part qu'il fut fait à l'image de Dieu. Les Gibbons, par un plus grand nombre de caractères physiques , rapprochés du vulgaire des Animaux, sont aussi beaucoup moins intelli- gens que les Orangs , ou les bras se OU A a6.1 raccourcissent et deviennent presque semblables aux noires, dans la pre- mière des espèces du genre au moins, laquelle nous est conséquemment la plus ressemblante. Cependant après v\n examen anatomique approfondi on ne pourra guère se résoudre à n'y voir que des Singes. Il faut admettre ces Gibbons à la suite des Orangs , mais encore assez près de l'Homme , au nombre des Bimanes, famille qui nous semble devoir être composée et caractérisée ainsi qu'on va le voir. Cette famille de Bimanes sera pour nous la première de l'ordre des An- thropomorphes, c'est-à-dire des Mammifères digités et munis d'on- gles plats en tout ou en partie ; à boîte cérébrale approchant le plus de la forme sphérique ; à dents de trois sortes: incisives, aplaties, tranchan- tes; canines, en coiu; molaires, cou- ronnées et tuberculeuses; à estomac simple ; à mamelles pectorales ; à pénis et testicules pendans extérieu- rement; à clavicules parfaites; oiiles bras et les jambes sont articulés de manière à pouvoir exécuter des mou- vemens de pronation et de supina- tion plus ou moins complets; ayant enfin les pieds portant sur une plan- te. Les Bimanes seront distingués des Singes et des Lémuriens qui sont les deux autres familles de l'ordre, par l'absence d'une queue; par les extré- mités antérieures exclusivement des- tinées à la préhension tandis que dans les postérieures destinées à la préam - bulation, le talon porte ordinaire- ment sur le sol; par l'angle facial beaucoup plus ouvert; par des mol- lets très-évideus à cause du dévelop- pement des deux muscles appelés ju- meaux; par une rotule faite de façon à s'opposer à la marche sur quatre pales proprement dites; par l'absence d'abajoues; parla nudité et la forme des oreilles qui sont munies d'un re- bord et appliquées contre la tête; en- fin par la faculté qu'ils ont de se nourrir indifféremment de substance;: végétales et animales. Le cerveau v est profondément plissé cl ù trois lo- bes de chaque côté dont le postérieur a64 ORA recouvre le cervelet ; la fosse tempo- rale y est séparée de l'orbite par une cloison osseuse ; les intestins y sont en tout point semblables; le péricar- de est attacbé au diaphragme. Les forts ligamens du foie , la descente du cordon spennatique autrement que chez les Quadrupèdes où il perce le péritoine et les muscles , prouvent non moins que la rotule et la confor- mation île la plante que les Bimanes sont faits pour se tenir debout ou à peu près. Ils procèdent à l'acte de la génération par un même mode d'ac- couplement. Leur lace s'appelle un visage , et chez eux l'intelligence est susceptible d'un degré de dé- veloppement supérieur à celui ou peut s'élever l'intelligence de tous les autres Animaux ; le corps n'y est velu que par places , plusieurs parties de son étendue demeurant dépourvues de poils. Deux tribus y sont parfaitement tranchées. La pre- mière se compose des genres Homme et Orang ou les extrémités antérieu- res, quelque longues qu'elles puissent être , ne dépassent pas les mollets , qui n'ont point de callosités aux fes- ses, et chez qui les poils de lavant- bras se dirigent, d'une façon plus ou moins distincte , d'avant en arrière depuis les poignets jusqu'aux coudes ; la seconde tribu ne renferme que le genre Gibbon , où les mains peuvent toucher à terre, l'Animal étant de- bout, et dans lequel des callosités présentent un point de contact pro- noncé avec la première tribu de la famille suivante qui est celle pour la- quelle nous réserverons le nom de Singes. Nulle part on n'a trouvé le moindre débris de Bimanes à l'état fossile , môme parmi les pétrifica- tions ou les dépôls les plus modernes, cequi, jointau témoignage formel des livres sacrés, iudique la nouveauté de ces Animaux dans le vaste ensem- ble de la création actuelle. Le genre Homme ayant élé traité précédemment dans ce Dictionnaire , T. vin , p. 266 , il ne nous reste plus qu'à faire connaître les Orangs ec les Gibbons. ORA § L Orang , Pithecus. Ce genre serait ., zoologiquement parlant , à peine dis- tinct de celui dans lequel nous ren- trons , si les pouces des pieds n'y étaient assez éloignés des autres doigts , et assez distinctement oppo- sables surtout dans la seconde espèce qu'on y admet. Mais cette particula- rité à laquelle on a donné tant d'im- portance , sans laquelle ( abstrac- tion faite de cette aine immortelle dont on nous a doué et qui n'est point un caractère analomique ) les Orangs ne pourraient être générique- ment séparés des Hommes; cette par- ticularité, avons-nous dit ailleurs, ne peut être considérée comme un carac- tère de première valeur pour désu- nir les membres d'une même famille naturelle. INous l'avons signalée chez plusieurs de nos propres compatrio- tes, et c'est une chose digne de re- marque , que pour rejeter les Orangs parmi les Singes , et ceux-ci parmi les brutes stupides , en conservant à nos pareils la dignité qu'ils s'arrogent au sein de l'immense nature , on ait ar- gué d'un avantage incontestable que posséderaient, sur nous les Singes et les Orangs. En effet , quatre mains ne vaudraient-elles pas mieux que deux comme élémens de perfectibilité? L'habitude de grimper sur les Arbres rend chez 1 Homme lui-même lepouce du pied opposable jusqu'à un certain point etd une manière peut-être aussi prononcée qu'il l'est au moins chez l'Orang noir, vulgairement appelé Gharnpanzée ou Chimpansé. Les na- turalistes de Paris qui tiennent au caractère qu'on peut tirer de cette opposiîion , n'en ont raisonné que d'après les habitudes de nos citadins, qui dès leur tendre enfance portent des chaussures où les doigts des pieds, étant emprisonnés, ne peuvent pren- dre, par un exercice continuel, le dé- veloppement qui leur serait propre si les habilans des villes perchaient dans les forêts au lieu d'habiter des maisons : mais il n'eu est pas de mê- me partout , cl nous avons rapporté ORA à ce sujet , dans une note de notre Traité de l'Homme , un fait qu'on peut facilement vérifier sur une clas- se nombreuse de Français , habitans des Landes aquitaniques. Dans celte légion aride , de vastes bois de Pins maritimes [Pinus maritima) cou- vrent certaines dunes , et notam- ment le canton appelé Mareasin; des paysans, dont l'unique occupa- tion est d'en exploiter la résine , piatiqueut sur les troncs, des eu- tailles qu'on rafraîchit chaque année par le haut , au point qu'il en résulte avec le temps une gouttière longitu- dinale , souvent élevée de trois à quatre toises. C'est par cette plaie de l'Arbre que découle le suc dont la récolte forme le principal revenu du fiays. Pour gravir le long des troncs cy- indriques, le Résinier (l'Homme qui recueille la résine ) se sert d'une sor- te de perche ou, de distance en dis- lance , sont de petits échelons sur les- quels portent à peine les doigts du pied droit, tandis que ceux du pied gauche se cramponnent contre l'Ar- bre, le pouce étant séparé des autres. Il en résulte que ces pouces se contour- nent, remontent, deviennent exac- tement opposables et acquièrent une certaine facilité de mouvemens, qui fait que le Résinier s'en peut servir pour arracher l'écorce , pour saisir au besoin l'instrument qui sert à entail- ler, pour remuer en tout sens, et pour ramasser les plus petits objets. Les Résiniers finissent par acquérir une dextérité remarquable dans les doigts des pieds et surtout dans celui dont l'inflexibilité et le parallélisme se- raient un des caractères de l'espèce humaine, d'apiès nos savans. Nous avons employé un de ces paysans pour nous récolter des Lichens sur la cime des Arbres avec les pieds dont il se servait aussi pour écrire. Pour peu qu'on soit pratique des lieux, on dis- tingue sur le sable la trace de ces Hommes des bois de notre Europe ; nous ne les confondions jamais clans les herborisations de notre jeune âge avec celles que les pasteurs im- priment dans les dunes et les agricul- ORA 2 or» teurs sur l'arène des chemins. Le» Résiniers ne devraient-ils pas être sé- parés de l'ordre* des Bimanes pour devenir des Singes ? Tous n'en ont pas l'intelligence ; comme chez les premiers sujets île l'Académie royale de musique , leur esprit est dans les pieds. On sait d'ailleurs que chez les llotlentots le pouce se relire et se dé- jette tandis que la plante se con- tourne sensiblement. Aussi dislin- gue-t-on à la trace ces habitans du sud de l'Afrique; les Cafres et les chasseurs colons qui se divertissent à leur donner la chasse pour les tuer ne s'y trompent jamais. Les rapports des Orangs avec les Hommes sont si frappans , que les peuplades asiatiques ou africaines chez lesquelles existent de tels Bima- nes , et où l'on a souvent occasion d'en observer , n'ont pas hésité à leur reconnaître une sorte de pa- renté. Le nom par lequel on les dé- signe est malais et signifie être rai- sonnable-, onl'applique également aux espèces du genre Homme. Frédéric Cuvier (Dict. de Lcvrault , t. 56, p. 276) pense cependant que chez ces êtres de forme humaine , « les fa- cultés ne sont pas mélangées de raison comme chez l'Homme , ni peut-être d'instinct comme chez les Animaux d'un rang inférieur. » Nous trouvons qu'il est difficile de conce- voir qu'un Animal quelconque puisse à la fois n'avoir ni raison ni instinct ; et serait il raisonnable de refuser le raisonnement à ces Orangs desquels le même savant dit uu peu plus haut : « Les notions qui ont été acquises sur ces Animaux, suffisent pour que, d'après l'étendue de leur intelligence, on soit en droit de les placer en tête du règne animal , en en exceptant l'Homme. » Il eût été plus exact de dire : Quelques Hommes, car très- certainement il est beaucoup d'indi- vidus , jusque chez les nations civili- sées, dont l'intelligence ne s'élève pas à celle du dernier dds Singes. Quoi qu'il en soit, l'illustre frère de Fré- déric donne une idée des Orangs qui les rapproche beaucoup plus de 266 ORA nous que des Singes , parmi lesquels ce savant professeur, ainsi que nous venons de le voir plus haut, ne les range pas moins comme sous-genre, tout en avouant que l'Orang -Ou- tang est entre les Animaux celui qui nous ressemble le plus par la l'orme de sa tète et le volume de son cerveau. Tiedmann (Zei/scà. fur P/ijs. T. il , ier Cahier), qui s'est occupé avec son ordinaire sagacité de ce cerveau , lui trouve la plus accablante confor- mité avec le nôtre, c'est-à-dire que dans les différences qu'il en (un ère , nous n'en voyons guère de plus es- sentielles que celles qui existent en- tre les mêmes parties chez divers in- dividus de notre espèce. C'est sur l'Orang roux qu'a opéré le célèbre analomiste; il est probable que l'en- céphale du Champanzée ou Oraug noir eût fourni des ressemblances encore plus complètes. Si le cerveau du Satyre ou Orang roux est moin- dre, relativement aux nerfs que chez l'Homme , on ne doit pas oublier que cbez l'Ethiopien les nerfs au contraire sont dans un rapport opposé avec la masse cérébrale, ce qui n'empêche pas que les Nègres ne fassent partie du genre humain. Le cerveau, ob- servé par Tiedmann , diffère de celui des Singes : i° par l'absence de ce laisceau médullaire qu'on appelle trapèze et qui dans les Animaux où il se trouve est situé derrière le gan- glion cérébral, point originaire des nerfs auditifs et de la face ; 2° par l'existence d'une échancrure posté- rieure au cervelet; 5° par un plus grand nombre de sillons et de la- mes dans la même partie; 4° par la présence de deux tubercules maxil- laires distincts; 5° par les circonvo- lutions et les anfractuosités plus nom- breuses et en même temps moins sy- méîriques du cerveau; 61? enfin par l'existence d'incisurcs dirigées sur les Cornes d'Ammon.Par tous ces points, il y a conformité avec l'Homme. C'est à cause de cette organisation , et des formes de Bimanes que pré- sentent les Orangs , qu'on peut en- ORA seigner à ceux-ci des choses qup l'Homme seul semblait pouvoir faiic. « Ils répètent sans peine , dit F. Cu- vier , toutes les actions auxquelles leur organisation ne s'oppose pas, ce qui résulte de leur confiance , de leur docilité, et de la grande facilité de leur conception. Dès la première ten- tative , ils comprennent ce qu'on leur demande , c'est-à-dire qu'après avoir fait l'action pour laquelle on vient de les guider, ils savent qu'ils doivent la faire eux-mêmes , lorsque la même circonstance se renouvelle; ainsi ils apprennent à boire dans un verre , à manger avec une fourchette ou une cuiller, à se servir d'une ser- viette. Ils se tiennent à table comme un domestique derrière leur maître, et l'on assure même qu'ils versent à boire, donnent des assiettes, etc.» Comment se fait-il que l'excellent observateur dont nous venons de transcrire quelques lignes , ajoute que toutes ces choses ne sont pour- tant pas des actes de raisonnement, et qu'on pourrait les apprendre à des Chiens seulement avec un peu plus de peine. Lorsqu'on 1808 F. Cuvicr eut occasion d'étudier vivant l'Orang qu'on avait envoyé à l'impératrice Jo- séphine , il lui accoi'dait cependant, dans les Annales du Muséum (T. xvi, p. 5S), « la faculté de généraliser ses idées, de la prudence, de la pré- voyance , et même des idées innées , auxquelles les sens n'ont jamais la moindre part. » BuiTou, au contraire, avait dit : « La langue et tous les organes de la voix sont les mêmes que dans l'Hom- me , cbez l'Oiang-Outang , et il ne parle pas ; le cerveau est absolument de la même forme et de la même pro- portion , et cependant il ne pense pas. Y a-t-il une preuve plus évidente que la matière seule , quoique par- faitement organisée , ne peut pro- duire ni la pensée , ni la parole qui en est le signe , à moins qu'elle ne soit animée par un principe supé- rieur. » Malgré l'assertion dcBulTon, la parole n'est pas toujours la preuve d'un principe supérieur animant la OR A matière; s'il en était ainsi , l'on n'en- tendrait pas prononcer de sots dis- cours ou émettre d'idées absurdes , tandis que tant d'images de Dieu sur terre ne s'en font pas faute au temps qui court. Des imbécilles , des Perro- quets parlent très-distinctement. La vérité est que les organes de la voix ne sont pas aussi semblables dans l'Hom- me et dans les Orangs que le préten- dait lin (Ton , sans avoir probable- ment examiné ces organes , et que le sont leurs cerveaux respectifs ou parties pensantes. C'est précisément dans la différence de ces organes que nous trouvons les seuls caractères capitaux ou de première valeur qui puissent servir à distinguer en zoo- logie les Orangs des Hommes. La différence essentielle consiste, comme condition d'infériorité chez ces pre- miers, dans les poches thyroïdiennes 3ui sont placées au-devant du larynx, e manière à ce que l'air qui sort de la glotte s'y engouffre pour produire un murmure sourd, lequel ne peut conséquemment jamais fournir les élémens d'un langage articulé. Si les poches thyroïdiennes ne se fussent pas opposées au mode d'expression de la pensée, qui seul en peut rendre la communication facile et l'échange profitable à l'expérience des individus d'une même espèce , le Champanzée, entre les Orangs, serait , quoiqu'avec son pouce semi - opposable , déjà supérieur à ce Hottentot qui , selon la judicieuse expression du profes- seur Yrolik ,est bien plus au-dessous du Nègre que la brute n'est au-des- sous de lui. C'est en considérant l'importance des organes , d'où ré- sulte la parole, que nous avons dit précédemment : « Le srenre humain joignait a sa iaiblesse instigatrice , a sou penchant vers la fidélité, d'où résulte le premier mariage , ainsi qu'à la nécessité d'une plus longue éducation , une disposition naturelle des membres qui rendaient ces es- pèces capables de comparer un plus grand nombre d'objets qu'il n'était donné à tous les autres Animaux de le faire; la forme des mains surtout ORA 267 fut chez lui un puissant moyen de régularisation pour le jugement ; mais ces mains, auxquelles HelveV tius attachait trop d'importance , n'eu faisaient guère qu'un genre voi- sin des Singes , et le mettaient sim- plement sur la ligne des Orangs. Ce fut le mécanisme de l'organe , d'oii proviennent les facultés vocales , qui compléta l'Homme, et qui commanda son élévation dans la nature. Seul au sein de cette mère féconde , il lui était donné d'articuler des mots; et dès que chaque couple ou chaque fa- mille se fut fait un vocabulaire , le genre humain put aspirer à comman- der dans l'univers. » L'Orang noir , tout voisin de l'Hom- me qu'il l'est par ses formes, supé- rieur peut-être, comme on vient de le voir , au Hottentot par ses facultés intellectuelles, ne marche cependant qu'après ce dernier dans l'univers , oh la parole est le premier titre à la puissance. En faire un automate avec Buffon parce qu'il n'est pas ora- teur, ou, parce qu'il donne des si- gnes de prudence , lui accorder avec F. Cuvier des idées innées , sont , à noire sens , des propositions égale- ment inadmissibles. Il nous paraît sage de prendre un juste milieu en- tre ces écrivains, en reconnaissant que si les Orangs ne s'élèvent pas à la hauteur intellectuelle des hommes de génie, ils sont supérieurs sous beaucoup de rapports à la presque totalité des autres Mammifères , y compris les Crétins et les Mania- ques. Nul doute qu'on ne puisse en- seigner beaucoup de choses à des Chiens, et qu'on n'en 7oie qui sau- tent pour le roi en faisant l'exercice ; mais ces singeries ne passent jamais en habitude chez les Barbets aux- quels on les enseigne; ils ne les ré- pètent qu'au commandement qui leur en est fait sous l'influence du bâton ou d'un regard menaçant de leur maître. Les Orangs n'ont pas besoin de tels excitans pour répéter celles des actions humaines , que des for- mes convenables leur permcllcnt d'i- miter. Ils s'approprient de ce qu'il-: 268 ORA nous voient faire , mut ce qui leur peut être commode dans l'état de do- mesticité; ils n'en oublient rien , et l'on verra dans les détails oii nous allons entier sur chacune des espè- ces du genre dont il est question , combien de preuves de bon sens don- nèrent les individus observés en Eu- rope, et qui cependant étaient sans exception de véritables enfans; on admirera comment, dans un âge où l'Homme n'est qu'une machine gour- mande et capricieuse , ces Orangs, dont les savans veulent absolument faire des bêtes , étaient plus avancés, sous le rapport du développement de l'intelligence que beaucoup de jeunes gens. Un adolescent d'espèce japéti- que n'est certainement pas aussi rai- sonnable que l'est un Champanzée de trois ans. Dans l'état actuel des connaissan- ces mammalogiques, il existe deux es- pèces parfaitement constatées dans le genre Orang, mais que la confusion introduite dans la nomenclature a fait d'abord confondre. Bufï'on causa principalementcette confusion, en ap- pliquant successivement les noms de Pongoet de Jocko à un même Animal , d'où vint que Wuimb transporta le nom dePongo,qui désignailunOraug d'Afrique, à cet Orang roux de l'In- de, non moins improprement appelé Jocko; puis ce nom de Jocko trouve encore sa racine dans l'Enjocko des bords du Zaïre , au pays de Congo. Pour sortir de ce dédale , nous propo- serons d'abandonnerces désignations barbares, empruntées des dialectes sauvages, et d'appeler Orang noir et Orang roux , d'après la couleur de leur robe, les deux espèces du genre qui nous occupe. espèces conslai'ées du genre Orang. i°. L'Op.ang noir, Chimpansé , Cuv.,Règ. An. T. i,p. io4 : le Cham- panzée, véritable nom de pays de cet Animal; QuiMPF.sÉ , Lecot. , Mouv. Musc. il. , pi. i , fig. i ; Pithecus Tro- glodytes ( V. pi. de ce Dictionnaire); Simia Troglodytes , L., G m cl. , Syst. Naf. xxii , T. i , p. 26 ; Pygmkb, de ORA Tyson , Anat. ofa Pygm. , pi. 1 , co- piée par Schrcber, tab. 1, u. ; Jocko, de Bullon , liist. INal. T. xiv,pl. 1, copiée , quoique très-médiocre , dans l'Encycl. JMéth.Quadr., pi. 5 , fig. 2 ; Ponco, de Bullon , au Supplément , T. vu, p. 2 , et d'Audebert, His- toire des Singes , fana. 1, sect. 1, fig. i , copiée dans l'Atlas du Dictionnaire deLevrault; Trog!odytes niger , de GeofFroy-Saint-Hilaiie, Ann. Mus., T. xix, p. 87; Desmarest, Encycl. JMnmmal., p. 4g; appelé Homme des Bois ou Satvre par divers auteurs , et qu'on dit être, selon les contrées où il se trouve , encore désigné par les noms d'Enjocko, de Quojas-Moras , de Quino-Morrou et de Barris. Cet Orang est celui qui , pour les formes et quant à l'humeur, se rapproche le plus de l'Homme, non de l'Homme d'espèce japétique, parvenu au de- gré de développement intellectuel où l 'éleva la civilisation , mais des es- pèces que leur conformation paraît condamner à cet état d'infériorité , qui ne permet pas de distinguer le genre Humain du genre Orang, d'une façon aussi tranchée qu'on s'obstine à le faire pour un pouce plus ou moins opposable aux pieds; sa tête, très - forte , et qui paraît faire la sixième partie de la hauteur totale , lorsqu'elle en est la huitième chez nous, est aplatie sur le vertex , de sorte que le front n'est guère plus élevé que les sourcils , où il se ter- mine en avant par des crêtes très- apparentes. Le nez et la bouche s'a- vancent en une sorte de museau , qui diminue l'angle facial, dont l'ou- verture est de 60 degrés , c'est-à-dire 10 environ de moins que dans l'E- thiopien, et deux ou trois seulement que dans certains Hottentois. Les oreilles ont la même forme que dans l'Homme, et sont de même munies d'un rebord, mais proportionnelle- ment plus giandes. Les canines n'ex- cèdent guère les incisives , et ne don- nent à la denture aucun caractère de férocité; la lèvre supérieure présente quelques poils roides , en manière de moustache. Du reste , la face est OR A. glabre , et si couleur est celle des Mulâtres; des favoris en garnissent les deux côtes. Les yeux sont petits et rapprochés, mais vifs, avec une expression d'inquiétude qui n'est pourtant pas sans une certaine dou- ceur ; le corps est assez bien con- forme ; des poils noirâtres , rudes , mais assez clair-semc's , plus longs sur les épaules , où ils atteignent à deux pouces de longueur , en revê- tent les régions dorsales et les mem- bres, principalement en debors. Ces poils sont beaucoup plus raies en devant, et le ventre , qui est large et plat, comme dans l'Homme, en est presque dépourvu , ainsi que la poi- trine et le dedans des cuisses. Les fesses son t prononcées , sans la moin- dre apparence de callosités ; les bras ne sont point démesurés ; robustes, et même assez bien faits, ces bras n'at- teignent guère qu'au genou ; les mains sont fortes , sans être trop longues , glabres et grisâtres intérieurement, ayant leur pouce un peu reculé et proportionné aux autres doigts; le pouce du pied est moins parallèle ; mais loin qu'il soit ainsi écarté et aussi opposable que dans l'espèce sui- vante , il porte comme les antres à terre , avec la plante, qui n'est pas trop longue, comme dans les Gib- bons et les Singes, et que termine pos- térieurement un calcanéum parfaite- ment arrondi en talon; les jambes sont un peu courtes , munies d'un mollet rendu saillant par deux mus- cles jumeaux très-prononcés , et cer- tainement moins grêles qu'elles ne le sont dans les Hommes d'espèces Australasienne et Mélanienue. On n'en a vu que rarement et seule- ment de très-jeunes en Europe , où le plus grand qui fut observé n'a- vait guère que deux pieds six pou- ces de hauteur. Au pays d'Augole, dans le Congo, et généralement dans la région africaine qui borde le golfe de Guinée , au-delà de la ligne, les Orangs noirs deviennent beaucoup plus grands; leur taille ordinaire est celle des Nègres ; on prétend même qu'elle la surpasse , et que les indivi- ORA 269 dus de six pieds ne sont pas rares. On leur compte une vertèbre lombaire de plus que chez l'Homme ; ils ne sont ni sanguinaires ni même provoca- teurs , quoi qu'on en ait dit : leur ca- ractère est , au contraire , doux et circonspect, mais indépendant et ne pouvant se plier à la domesticité. Lorsqu'ils sont parvenus à un cer- tain âge, les Orangs dont il est ques- tion choisissent les lieux écartés pour y vivre en troupes où règne la meilleure intelligence. Li défense commune y devient la grande affaire ; l'approche de toute créature vivante capable de causer quelque ombrage à ia petite société , est aussitôt re- poussée vaillamment ; les Eléphans eux-mêmes ne pénètrent pas impu- nément dans les bois où se tiennent les Champanzées, qui, mettant leur confiance dans leur extrême agilité, et dans la faculté qu'ils ont t large, mais les bras sont démesu- rés , terminés par une main fort lon- gue , où le pouce n'atteint que jus- qu'à la première phalange de l'in- dex ; ils se. prolongent presque jus- qu'aux talons , de sorte que pour peu quel'Animalsecourbe,les mainspor- tent à terre. Les cuisses et les jambes au contraire sont assez courtes , de sorte que pour se déplacer les Gib- bons préfèrent souvent appuyer leurs poignets sur le sol en s'y accroupis- sant, et porter en avant le train de derrière tout d'une pièce , comme nous voyons se traîner dans nos rues les culs-de-jatte à qui la police donne la permission d'émouvoir la pitié pu- blique ; l'Orang roux sait cepen- dant courir, ce qu'il fait en jetant le haut du corps en avant, toujours prêt à s'appuyer sur les mains; il est inexact de dire qu'il ne marche jamais qu'à quatre pâtes, et quoique son pied soit long, que le pouce y soit déjà fort reculé, et que lorsqu'il veut s'é- lancer, l'Animal élève le talon qui cesse de porter à terre , l'Orang roux n'en a pas inoins des allures plus voi- sines de celles des Australasiens et au- tres espèces d'Hommes à bras longs, et extrémités inférieures grêles , qu'a- vec les Singes. Le ventre est fort gros, surtout dans les jeunes individus qui sont les seuls qu'on ait pu bien observer en Europe; les fesses sont peu charnues et le mollet a presque disparu ; des poils d'un roux ardent , longs d'un à deux pouces , gros , mais laineux, couvrent les épaules, le dos, les reins et les membres: ces poils de- viennent fort rares vers la poitrine et le ventre où ils finissent par disparaî- tre , et on reconnaît alors sans obsta- cle 1 1 teinte ardoisée de la peau. C'est roME xit. ORA 27Ô dans celte espèce plus fortement que dans tout autre Bimane qu'on observe le caractère résultant de la direction de bas en haut des poils de l'avanl- bras. La paume des mains , la plante des pieds ainsi que le tour des ma- melles sont d'une couleur de chair cuivrée; l'iris est brun, et les ongles, parfaitement conformés comme les nôtres , sont noirs. On n'a encore étu- dié que des jeunes de celte espèce dont les plus formés n'avaient guère que deux ou trois ans , et moins de trois pieds de hauteur. Les voyageurs rapportent que les adultes acquièrent une beaucoup plus forte taille, et qu'il y en a de quatre pieds et au-dessus ; ils sont, dit-on, alors d'une force prodigieuse et très-farouches; ils vi- vent dans les grands bois où ils se tiennent presque continuellement sur les Arbres en sautant de branche en branche avec une merveilleuse adres- se , s'y accrochant des pieds et des mains , et ne tombant ou ne bron- chant jamais. La presqu'île orientale de l'Inde , les grandes îles Polyné- siennes , Bornéo particulièrement , sont les lieux où se trouvent les Orangs roux et dans lesquels on ne les appela jamais ni Jockos ni Pon- gos , mais Oraugs-Oulangs , ce qui signifie, en langue malaise, êtres rai- sonnables ainsi qu'Hommes des bois. Il est fort difficile de se saisir des vieux qui se défendent vaillamment comme les Champanzées; aussi leur coura- geuse résistance aux attaques de i'Homme leur a valu la même répu- tation de bêtes féroces. Quoi qu'il eu soit , tous ceux qu'on étudia étaient d'une humeur douce et grave; ils se montraient dociles, imitateurs, et même intelîigens, surtout fort affec- tueux envers les personnes qui pre- naient soin d'eux. Fr. Cuvier, qui ob- serva , comme nous l'avons déjà dit plus haut , la jeune femelle qu'on avait donnée à l'impératrice José- phine, et qui en a fait faire le por- trait , s'exprime de la sorte sur son compte: « L'Orang-Outang femelle qui a fait le sujet de nos observa- tions, appartient à la même espèce 18 27 4 OU A que les Orangs- Outangs qui ont été décrits cl figures par Tulpius , Edwards, Vosmaer, Allaman et Buf- fon ; c'est le Simia Satyrus de Linné. Debout clans sa position naturelle , sa taille n'excédait pas vingt-six a trente pouces; la longueur de ses bras, depuis l'aisselle jusqu'au bout des doigts , était de dix-huit pouces , et les extrémités inférieures du haut de la cuisse jusqu'au tarse, n'avaient que huit à neuf pouces; la mâchoire su- périeure avait quatre incisives tran- chantes , dont les deux moyennes étaient du double plus larges que les latérales, deux canines courtes et semblables à celles de l'Homme , et trois molaires à tubercules mousses de chaque côlé. La mâchoire inférieure avait aussi quatre incisives , deux ca- nines et six molaires, mais les inci- sives étaient égales entre elles. Le nombre des molaires n'était pas en- core complet , mais la forme de ces dents était la même que celle des molaires de l'Homme. La tète res- semblait plus que celie d'aucun autre Animal à la tête de l'Homme; le front en était élevé et saillant, et la capa- cité du crâne fort étendue , mais elle était portée sur un cou très-court ; la langue était douce , et quoique les lè- vres fussent extrêmement minces et peu apparentes, elles avaient la fa- culté de s'étendre considérablement. Cet Or an g était entièrement conformé ixnir grimper et pour faire des Ai- nes son habitation. En effet, autant il grimpait avec facilité, autant il marchait péniblement; lorsqu'il vou- lait monter à un Arbre, il en em- poignait le tronc et les branches avec ses mains et ses pieds, et ne se servait ni de ses liras , ni de ses cuisses. Ce n'était, ajoute Cuvier, qu'en se sou- tenant par la main qu'il marchait sur ses pieds; » mais on doit observer qu'il est question d'un individu souf- frant et d'une extrême faiblesse. Les Singes que les bateleurs font prome- ner dans les rues, simples Quadruma- nes, qui ne sont pas comme les Orangs construits pour marcher à peu près debout, n'ont pas eux-mêmes besoin OBA d'au appui pour aller ainsi; à plus forte raison si l'Animal dont F. Cu- vier rapporte l'histoire n'eût pas été mourant , il eût certainement fort bien marché debout tout seul , et si la plupart du temps il ne posait guère sur le sol qu'un tranchant de sa piau- le , on a vu , lorsqu'il a été question des Hottentots , que cette espèce d'Hommes en fait à peu près de mê- me. La manière dont s'accroupissait ordinairemeut l'Orane dont il est question, n était pas plus une preuve d'animalité qu'une pareille posture ne l'est pour nos garçons tailleurs, et pour les grands seigneurs orientaux, qui passent une partie de leur vie assis sur leur derrière , les jambes reployées en dessous. Cet Animal se couchait sur le dos ou sur l'un ou l'autre, côte indifféremment en reti- rant ses jambes à lui et en croisant ses bras sur sa poitrine; alors il ai- mait à être couvert , et prenait toutes les étoffes et le linge qui se trouvaient pi es de lui. Il employait ses mains comme nous employons les nôtres, et l'on voyait qu'il ne lui manquait que de l'expérience pour en faire l'usage que nous en faisons dans un très- grand nombre de cas particuliers. Il portait presque toujours les aiimens à sa bouche avec les doigts, et c'était en humant qu'il buvait, comme le font tous les Animaux dont les lèvres peuvent s'allonger ; il se servait de son odorat pour juger de ce qu'on lui présentait et qu'il ne connaissait pas , paraissant consulter ce sens avec beaucoup de soin. Il mangeait pres- qu'indiil'éremment des légumes, des fruits , des œufs , du lait et de la vian- de. Il aimait beaucoup le pain, le café et les oranges , ne mettait au- cun ordre dans ses repas et pouvait manger à toute heure comme les en- fans. Oh a eu la curiosité de voir quelle impression notre musique fe- rait sur cet Animal, et comme on aurait dû s'y attendre , elle ne lui en fit aucune; elle n'est même pour nous qu'un besoin artificiel , ne fai- sant jamais sur les sauvages d'autre effet que celui du bruit. Pour sa dé- ORA fense, l'Orang-Outang de l'impéra- trice Joséphine mordait et frappait de la main , mais ce n'était qu'envers les en (ans qu'il montrait quelque mé- chanceté, encore y paraissail-il porté par impatience pi mot que par co- lèré. En général il était doux et affectueux, et éprouvait un besoin naturel «Je vivre en société. 11 aimait à être caressé, donnait de véritables baisers, cl paraissait trouver un fort grand plaisir à teter les doigts des personnes qui l'approchaient , mais il ne telait point les siens. Son cii était guttural et aigu ; il ne le faisait entendre que lorsqu'il désirait vive- ment quelque chose; alors tous ses sien es étaient très-expressifs; secouant sa Ic-ie pour montrer sa désapproba- tion, il boudait quand on ne lui obéis- sait pas , et quand il était fâché tout de bon , il criait très-fort en se rou- lant par terre ; son cou s'enflait alors beaucoup. Cet Orang arriva à Paris dans le courant du mois de mars iSoS. 11 avait passé par l'Ile-dc-Fran- ce , et on le débarqua en Espagne; transporté par terre à Paris pendant ],\ mauvaise saison , i! eut plusieurs doigts gelés au passage des Pyré- nées. Malgré les soins les plus cons- fans , on ne put lui rendre la santé; il mourut après avoir langui durant cinq mois , âgé d'un an et demi seu- lement. Cet Animal, bien difiereni de ceux dont on «avait jusqu'alors fait l'histoire, n'avait été soumis à aucu- ne éducation particulière; il ne de- vait rien à l'habitude, toutes ses ac- tions étaient indépendantes, et les simples effets de sa volonté. Il était donc parfaitement lui même, et l'on remarqua combien son intelligence était bien plus avancée qu'elle ne l'eût été dans un enfant humain du même âge. « ba nature , ajoute l'a i- teur dont nous venons de faire an extrait, a doué l'Orang-Outang de beaucoup de cii «inspection; [a pru- d née de cet Animal s'est montrée dans toutes ses a ition et principale- ment dans celles qui avaient pour but de le soustraire à quelque dan- ger. Il donna plusieurs preuves d'une ORA 275 certaine force de raisonnement du- rant la traversée , ne se hasardant à faire ce dont il ne connaissait pas les suites qu'il ne l'eût vu faire sans danger à la personne qui en avait un soin particulier, et dans laquelle il avait cou équemment placé ses affec- tions et sa confiance. )> Ainsi il ne monta aux manceuvies que lorsqu'il y eut vu mouler le capitaine IJecaeu son ami , il ne cess'à de se crampon- ner à des cordages en se promenant sur le pont , que loisnu'il se fut bien familiarisé avec le roulis. Rendu à Paris il aimait à se promener dans un jardin , ou il grimpait ensuite sur des Arbres , à la cime desquels on le voyait s'asseoir ; mais dès qu'où feignait de l'y vouloir suivre, il agi- tait les branchages de toute sa force pour empêcher qu'on pût y monter. Ennuyé des nombreuses visites qu'on lui faisait , il se cachait souvent sous sa couverture , mais il n'en agis- sait jamais ainsi avec les personnes qu'il affectionnait, et dont il ne se séparait qu'avec peine, la solitude lui paraissant insupportable. Une fois pour l'empêcher 'd'entrer dans un appartement, on avait ôté du voisina- ge de la porte les chaises sur lesquel- les il eût pu monter pour atteindre au loquet; mais il fut au loin en cher- cher une pour s'élever jusqu'à la ser- rure qu'il sut fort, bien ouvrir. Ai- mant à joue- avec un petit Chat qu'on lui avait donné pour le diver- tir, il en fu- égratigné; aussitôt il re- garda fort attentivement le dessous des pales du Chat; y ayant trouvé les griffes, il examina comment elles étaient faiies et essaya de les arra- cher avec ses doigts. Se servant assez maladroitement ds fourchette et de cuiller, lorsque les choses qu'il vou- lait saisir avec eus instrumciis sem- blaient s'y refuser, il présentait la fourchette et ! 1 cuiller aux personnes qui l'avoisinaient pour qu'on l'aidât dans ce qu'il n'avait su faire. Ayant posé un vase de travers et s'aperec- varit qu'il allait tomber , il le sou- tint et l'étaya. L'Orang roux, observé par Vos*- j'8* 27 6 OR A rrtaër , n'élail pas plus méchant que celui dont nous venons de parler. Tous ses niouveinens étaient lents, et dans aucun on ne trouvait le moin- dre rapport avec l'impétuosité des Singes. On ne lui remarqua point d'é- coulement périodique, mais c'élait unn femelle encore très-jeune. Elle aimait le vin de Malaga , les carottes et surtout les feuilles de persil. Elle prenait aussi avec goût de la viande rôtie et du poisson cuit, savait boire avec un verre , déboucher une bou- teille, se curer les dents, s'essuyer les lèvres avec une serviette, escamo- ter dans les poches ce qui s'y trou- vait à sa convenance. Connaissant la route de la cuisine , elle y allait seule chercher son repas; elle se couchait à l'entrée de la nuit après avoir bien arrangé le foin de sa couche, s'être fait un oreiller et avoir disposé con- venablement sa couverture sous la- quelle ou la voyait se blottir , comme le fait un homme frileux. Cet Animal ayant remarqué que Vosmacr ouvrait ou fermait le cadenas de sa chaîne au moyen d'une clef, on le surprit tournant un morceau de bois dans le trou et comme cherchant à se rendre compte de ce qu'il ne réus-issait point à se mettre en liberté. Lorsqu'il lui arrivait d'uriner sur le plancher, il n'avait pas de cesse qu'il n'eût trouvé un chiffon pour essuyer les ordures qu'il avait faites. On lui avait appris à nettoyer les bottes, ainsi qu'à ôter les boucles des souliers. Des obser- vations récentes sur un autre jeune Orang roux qu'on élevait à Java , ont fait connaître que ses pareils se cons- truisent, sur les Arbres, de véritables hamacs, qu'ils se couchent et se lè- vent avec le soleil, et qu'ils ne des- cendent guère à terre si ce n'est pour aller dans les broussailles dénicher fies œufs dont ils sont extrêmement friands. WurinJ), dans les Mémoires de la Société de Batavia (T. Il, p. a45), a décrit un Orang de grande taille où il crut reconnaître le Pongo de Buf- fon , c'est-à-dire le Champanzée , et qu'il nomma conséquemment Pongo, ORA ajoutant ainsi à la confusiond'uncvei • satileet fausse nomenclaturcd'ousont résultées tant d'erreurs. Il ne donne poin t de figure de son prétendu Pongo, mais son squelette , parfaitement con- servé , a été fidèlement représenté dans l'Histoire des Singes d'Audeboit (pi. 2 , des détails anatomiques , fig. 5). La taille de ce squelette est de quatre pieds; la forme de la mâ- choire inférieure fait présumer un os hyoïde fort grand ; le museau y est aussi long que dans le Mandril, et même plus gros et plus obtus. On re- marque sur le crâne une crête osseu- se très-forte, laquelle, de l'occiput, s'élève sur le vertex , et se partage en deux branches qui se dirigent sur les côtés des orbites. Deux autres crêtes latérales, partant également de l'oc- ciput , se dirigent vers les trous des oreilles; elles sont plus saillantes en- core que la crête supérieure , et ont quatre à cinq lignes d'élévation. Les vertèbres cervicales sont particulière- ment remarquables par la longueur extraordinaire de leurs apophyses épi- neuses qui surpasse , proportions gar- dées , ce qu'on trouve dans tous les autres Mammifères. H y a douze côles dont cinq fausses. Les membres anté- rieurs sont fort longs et descendent jusqu'aux malléoles ou chevilles des pieds; la main étant presque aussi longue que la jambe , et l'avant-bras que le bassin avec le fémur pris en- semble. Les canines y sont de vérita- bles coins ou crochets aussi forts et prononcés que dans les bêles féroces. Wurmb rapporte que le résident hollandais à Piambang, ayant été en- voyé en mission à Saccadona dans l'île de Bornéo, parvint à se procu- rer l'Animal dont il est question , le- quel se défendit vigoureusement avec de grosses branches d'Arbre qu'il ar- rachait, de sorte qu'on ne put par- venir à le saisir vivant. Sa têie était un peu pointue vers le haut de l'occiput : le museau était assez proéminent, et les deux joues munies d'une large excroissance charnue. Les jeux petits saillaient hors de la tête; le nez, qui n'offrait point d'élévation , consistait ORA en deux narines placées obliquement à côté l'une de l'autre. Les oreilles petites étaient collées contre la tète. La bouche était garnie de grosses lè- vres et d'abajoues , la langue épaisse et large; la face d'un noir fauve, sans poils , excepté à la barbe qui en présentait fort peu ; le cou fort court; la poitrine beaucoup plus laige que les hanches. Les jambes courtes et grêles étaient fortement musclées. La poiti iue et le ventre demeuraient sans poils, mais sur les autres parties du corps où l'Animal en était couvert , ce poil, qui n'avait au plus qu'un doigt de long, était brun. Wurmb parle en outre de poches particulières que son prétendu Pongo avait sur la poitrine, caractère qui , avec la cou- leur, la grosseur des lèvres et les aba- joues qu'il lui attribue , semblerait indiquer un Animal très-différent de 1 Orang roux où le crâne n'offre point de crête dans la jeunesse , où le pod tire sur le rouge , où les lèvres sont minces , où les canines ne s'avancent point d'une manière menaçante , chez qui l'on n'observe ni abajoues, ni poches pectorales, et que nous avons vu n'être point de grandes et mé- chantes bêtes, ainsi que le sont les Pongos de Wurmb. Cependant Cu- vier , ayant reçu en 1818 une tête os- seuse de l'Inde, qui , dans la généra- lité de ses formes , ressemble à celle de l'Orang roux , mais où le museau est plus allongé, et dans laquelle on voit des crêtes sourcilières, soupçonna que celte tête intermédiaire prouvait l'identité de l'Homme des bois et du Pongo de Wurmb qui serait le vieil âge des Orangs roux dont on n'avait connu que l'enfance. En effet, si tous ces jeunes Orangs , vus en Euro- pe , avaient l'angle facial très-ouvert et le crâne lisse, ils n'avaient guère que dix-huit mois à trois ans au plus, et l'on sait combien la forme de la tête varie dans l'Homme et dans les Singes, suivant les époques de la vie où la tête devient proportionnelle- ment plus petite et plus bosselée en vieillissant. On voit des enfans blonds et des jeunes Singes roussâtres deve- Oll A 2:7 nir fort bi uns avec les années; l'O- rangioux aura donc pu devenir noiià- tre. La croissance de la boîle osseuse dans les Orangs , et les modifications qui en résultent, changeraient con- séquemmenl l'humeur et le caractère d'un Animal qui, de fort doux, de- viendrait violent; qui , d'affectueux , deviendrait intraitable; et qui , sus- ceptible dans sa jeunesse d'attache- ment pour l'Homme , en fuirait l'ap- proche avec horreur quand l'expé- rience lui aurait fait connaître le prix des amitiés humaines. Un fait récent paraît confirmer cette identité du Pongo de Wurmb et de TOrarig roux, en prouvant que te dernier peut acquérir des proportions bien autrement considérables que celles qu'on lui supposait, et presque le double de la hauteur où atteint le squelette figuré par Audebert. On lit, dans le quinzième volume des Re- cherches asia tiques , la relation d'une capture d'Oraug, faite à Sumatra en i82f>. D'après la description minu- tieuse que le docteur Abel Clarke donne de l'Animal tué en cette occa- sion, et faite sur la peau altérée par la préparation , on ne peut méconnaîlie l'identité , encore qu'on en ait fait quelque part une espèce nouvelle, sous le nom de Pongo Abelii. Il n'y est point question d'abajoues , ce qui nous fait croire que Wuimb se trompa en attribuant de telles parties à son Pongo ; mais on spécifie la di- rection des poils de la tête en avant, surtout celle de la toison rousse des bras qui est du bas eu haut, l'exis- tence d'une véritable barbe quin'était pas implantée sans élégance, et la nu- dité ainsi que la petitesse des oreil- les. Les proportions seules de l'Oraug récemment mis à mort forment un grand contraste avec les idées qu'on s'était faites de l'élévation ou de tels Animaux pouvaient atteindre, a L'é- quipage d'un canot sous le comman- dement de MM. Crayg^mann père cl fils , officiers du brick la Marie-Anne- Sophie , dit la relation anglaise, étant débarqué au lieu nommé Uainboom , près Tourumand , dans le uord-ouest 278 OJ5U de Sumatra, sur un canton bien culti- vé qu'ombragent des Arbres clairse- més , aperçut un Animal gigantesque de la race des Singes. A l'approche des Hommes, cet Animal descendil de l'Arbre sur lequel il était perché; mais qi.and il vit qu'on s'apprêtait à l'attaquer , il se réfugia sur un autre et présenta, dans sa fuite , l'aspect d'un Homme de la plus grande taille, couvert de cheveux luisans qui pa- raissaient noirâtres , mais dont la dé- marche eût été chancelante, et qui, pour ne pas broncher, appuyait ses mains de temps à autre sur le sol où , en se servant d'un bâton, il chemi- nait alors assez doucement; mais on jugea de son agilité et de sa force , dès qu'il fut parvenu sur une cime d'oii, s'élançant à l'aide des grosses branches, il passait d'un Arbre à l'autre aussi lestement que l'eût fait le pi us petit et le plus vif des Singes. Tl eût été impossible de s'en rendre maître dans un bois touffu et serré, car alors la rapidité d'un Cheval au galop n'eût pas été plus considérable. Ses mouvemens étaient si prompts, qu'on avait à peine le temps de l'a- juster. Ce n'est qu'après avoir abattu plusieurs Arbres et en agissant de ruse, qu'on parvint à l'isoler, et alcrs il fut frappé successivement de cinq balles dont une parut avoir pé- nétré dans les entrailles , et ses forces étant considérablement diminuées, il sembla les avoir entièrement per- dues après avoir vomi beaucoup de sang. Néanmoins il se tenait toujours dans le feuillage. Quelle fut la sur- prise des chasseurs , quand le dernier asile du Singe ayant élé forcé, on vit ce vigoureux Animal s'échapper encore avec une nouvelle vigueur vers d'autres Arbres. Mais enfin, pres- que mourant, on croyait s'en pou- voir rendre maître avant son dernier soupir, lorsqu'il se remit en posture d'une défense déterminée; on l'at- taqua alors de toutes parts avec des piques , et sa vigueur était toujours si grande, qu'ayant saisi l'arme d'un agresseur, il la rompit avec autant de facilité, selon l'expression i\^i rap- ORA port, qu'il eût fait d'une simple ca- rotte. Après cet effort, la malheu- reuse bête prit l'expression d'une suppliante douleur, et la manière pi- teuse dont elle portait ses mains sur les larges ble-NSures dont elle était cou- verte, toucha tellement les chasseurs qu'ils commencèrent à se reprocher l'acte de barbarie qu'ils commet- taient sur une créai ure , qui leur sem- blait presque humaine, non moins par la manière dont elle exprimait ses douleurs, que par ses foi mes. Lors- que le Singe expira , les naturels, ac- courus autour des Européens, con- templèrent sa figure avec un égal étonnement. Etendu sur le sol , il semblait avoir sept pieds anglais de hauteur; mais quand il était debout, dépassant de toute la tête le plus grand Homme de l'équipage, on ne lui en avait pas supposé moins de huit. Le corps était fort bien pro- portionné; la poitrine large et car- rée; le bas de la taille mince; les yeux étaient grands , mais petits , propor- tions gardées avec les nôtres; le nez paraissait plus saillant que chez au- cune autre espèce de Singe , et la bouche très-fendue; une barbe fri- sée, couleur de noisette, et de trois pouces de long, ornait les lèvres et les joues plutôt qu'elle ne défigurait ces parties ; ses bras étaient bien plus longs que ses membres postérieurs; les organes générateurs, retirés , se laissaient à peine entrevoir. La beau- té de ses dents, dont pas une ne man- quait, indiquait qu'il n'était pas vieux; les incisives, au nombre de quatre à chaque mâchoire , aplaties et taillées en biseau, avaient un pouce cinq lignes à l'inférieure ; les canines deux pouces et demi; les molaires ne différaient des molaires humaines que par plus de grandeur. Le poil qui recouvrait tout le corps comme un habit, était poli, doux et reluisant. Ce qui surprenait le plus les assis- tans était la ténacité de la vie qui avait long-temps résisté à tant de coups. La force musculaire devait avoir été bien considérable . car l'ir- ritabilité de la libre se manifesta en- OB.A corc d'une manière très-fiappantc, lorsque le cadavre ayant été trans- porté à bord et hissé pour y être écor- ché, le couteau proiiuisit un mouve- ment effroyable île contraction sur les parties charnues long-temps après la mort. Ces mouvemens furent tels, lorsqu'on parvint aux régions dor- sales , que le capitaine Cornfoot en eut horreur, et que dans la persua- sion où il lut que ces marques de sensibilité ne pouvaient avoir lieu sans de vives douleurs, il ordonna de ne pas passer outre à la dissec- tion que la tête n'eût été détachée. Cet Animal , comme dépayse , devait avoir voyagé durant un certain temps avant d'être pai venu au lieu dans le- quel on le surprit, car il avait de la bouc jusqu'aux genoux, et les habi- ta os du canton ne se souvenaient point qu'on eût vu son semblable; ne s'eufonçant jamais dans les vastes et impénétrables forêts qui commen- cent à deux lieues de-là , ils igno- raient qu'un pareil Singe y existai; ils lui attribuèrent les cris singuliers qu'on avait entendus dcpuisquelques jours et qui ue ressemblaient à ceux d'aucun des Animaux féroces qui viennent de temps à autre menacer leurs demeures. La peau sécbée et toute ridée de cet Orang a mainte- nant cinq pieds dix pouces du haut de l'épaule à la cheville du pied , le cou a trois pouces de longueur seu- lement, la face du haut du front à la pointe du menton , en a neuf, et du pied à la jambe il y a huit pouces, ce qui donne en tout sept pieds six pouces et demi (mesure anglaise.) La figure est entièrement nue , si ce n'est au menton et sur le bas des joues oii règne la barbe qu'on trouva si bien placée et si belle; quelques cheveux d'un noir plombé tombent sur les tempes et sur les cotés; les paupières sont garnies de cils; les oreilles ont un pouce et demi du baut en bas et sout appliquées con- tre la tête ; les lèvres paraissent minces; le poil de la tète implanté d'arrière en avant a cinq pouces dans 5a plus grande longueur, et sa couleur QRA 279 est d'un roux foncé. Les bras étant étendus , on trouve huit pieds deux pouces de l'extrémité d'un doigt à l'au- tre extrémité. » Le reste delà descrip- tion s'accorde pai faitement avec celle que nous avons donnée plus liant de 1 Orang roux. Le squelette d'un pa- reil bimane eut été une pièce bien plus curieuse à rapporter que sa peau même; son examen eût levé tous les doutes , car malgré l'opinion de Cu- vier et le témoignage de Blainville qui appuya cette opinion de diverses ana- logies , il ne demeure pas prouvé que le Fongo de Wurinb soit le même être, et nous ne voyons pas pourquoi il n'existerait pas dans les îles de la Sonde, si peu connues, plus d'une espèce d'Orang. Le zèle avec lequel les savans des Pays-Bas explorent maintenant , sous la protection d'un prince instruit et libéral , les colonies dont l'ancienne compagnie hollan- daise ne s'occupait guère que sous les rapports commerciaux , ne tardera point à éclaircir des points si itnpor- tans de l'histoire naturelle. On trouve dans le Magasin Philoso- phique (mars 1826, p. 182) quelques détails sur la dissection d'un autre Orang roux, qui, tout en laissant beaucoup à désirer , ne méritent pas moins qu'on en donne une idée pour compléter le présent article. L'auteur John Jeffries rapporte que son Satyre avait été prisa Bornéo et apporté à Ba- tavia ; au premier aspect il avait quel- que ressemblance avec un Nègre, par son museau prolongé et par la couleui noirâtre de sa peau; à l'exception des lèvres, du tour des yeux et du dedans de ses mains et des pieds , le reste de cette peau, dans les lieux dépourvus de poils, ressemblait en tout à celle de l'Homme; il marchait, soit sur deux pieds , soit en s'aidaut des membres antérieurs qui étaient plus longs que ses jambes. Ses yeux bruns étaient enfoncés dans leurs orbites. Le nez était court ; les lèvres étaient sail- lantes ; les épaules assez larges et aplaties ; les fesses à demi-nues, mai:, distinctes; il y avait un sacrum , un coccyx -ans prolongement caudal , 280 ORA un nombril profond , un scrotum prononcé et rugueux; le tout parfai- tement semblable aux mêmes parties dans l'Homme. Le capitaine du navire 1 Octavie put observer à son aise les mœurs de cet intéressant Animal. Il vivait familièrement avec les marins qui l'appelaient George, et le consi- déraient comme un nègre de l'équi- page. Il servait le café à table, comme il l'avait toujours fait dans la maison de son premier possesseur, rendait plusieurs services à bord pour net- toyer le pont et apporter de l'eau ; il arrangeait les habits des officiers, com- me l'eût fait un valet de chambre soigneux ; docile , obéissant , il amu- sait tout le monde. Corrigé une fois par le capitaine , on eût dit , à son re- pentir, uu enfant qui pleurait. Sa nourriture de prédilection était le riz; aimant les fruits, buvant du thé , du café et du vin blanc à dîner ; il ne s'asseyait jamais sur le plancher, mais sur un siège élevé. D'après l'a- vis de son premier maître , on lui donnait de l'huile de ricin lorsqu'il était incommodé; une once le faisait vomir et le purgeait. Lorsqu'il con- tracta la maladie dont il mourut, il se laissait lâter le pouls qui donnait autant de pulsations par minute que celui d'un Homme. Sa peau était at- tachée par du tissu cellulaire , dense à la face, aux pieds et aux mains comme chez nos pareils , et il n'avait de muscle cutané que l'occipito-fron- tal. L'abdomen ouvert fut trouvé, dans toutes ses parties , conforme au nôtre. Le péritoine avec les ligamens suspenseurs du foie et du mésentère , étaient forts, Le cordon spermatique glissait le long des muscles et du ligamen t de Poupart. L'estomac , dans sa forme et dans sa situation, était semblable à celui de l'Homme ; il n'y avait pas non plus de différence pour la structure des poumons, ni dans le cœur qui était d'égal volume. La glotte, l'épiglotle, l'os hyoïde et les cartilages du pharynx étaient les mê- mes, mais vers le cartilage thyroïde etàl'entréedularynx existaitune par- tie que l'Animal pouvait gonfler d'air ORA à volonté , et cette poche est cellequia été parfaitement décrite par Camper. Le cerveau pesait neuf onces trois quarts; les nerfs qui en émanaient sortaient des mêmes lieux que chez l'Homme et se distribuaient pareille- ment; la fibre musculaire parut très- robuste. La taille totale de l'Animal était de trois pieds quatre pouces. LesOrangs, du moins l'espèce dont il est ici question , ont encore de com- mun avec l'Homme , qu'ils ne savent pas nager quand on ne le leur a pas appris, et qu'ils manifestent une certaine répugnance pour se plon- ger dans l'eau quand on ne les y a point de très-bonne heure habitués. Le savant Labillardière nous a autre- fois raconté qu'ayant vu tomber un de ces Animaux dans la mer, celui-ci, surpris de sa chute, ne fit pas le moindre mouvement pour se sauver ; il se laissait couler avec une sorte de résignation, et se fût infailliblement et promptement noyé, si l'on ne se fût pas empressé d'aller à son secours. « Au reste , dit judicieusement F. Cu- vier, la nature n'a donnéauxOrangs- Outangs que peu de moyens de dé- fense. Après l'Homme , ce sont peut- êlre les Animaux qui trouvent dans leur organisation les plus faibles res- sources contre les dangers; mais ils ont de plus que nous, une extrême facilité pour grimper aux Arbres et pour fuir ainsi les ennemis qu'ils ne pourraient combattre qu'avec désa- vantage, m Ajoutons que l'invention des armes , qu'ils eussent fort bien pu s'essayer à manier , ne leur a con- séquemment pas été nécessaire; que suffisamment vêtus pour les climats qu'ils habitent, ils n'ont pas eu be- soin de chercher à se façonner d'au- tres habits; et qu'une chaussure , qui n'eût pas manqué de devenir indis- pensable pour protéger leur large plante charnue, s'ilseussentété voya- geurs, leur devenant inutile et même incommode pour percher, sédentaires dans les forêts , les Orangs créés pour l'indépendance, n'ont pas plus eu be- soin de se chercher des moyens d'atta- que que de se chercher des commodi- ORA tes personnelles ; ce sont les avanta- ges corporels qu'ils ont sur l'Homme, avec moins de nécessité, qui out dû contenir ces Animaux au degré d'infé- riorité qu'ils occupent dans la nature Far rapport à nous. iNul doute qu'à aide de tant de conformités physi- iques existantes entre l'Homme et le Champanzée, qu'au moyen des fa- cultés intellectuelles qui élèvent ce dernier au moins au niveau du Hot- tentot , on ne parvînt à développer considérablement la raison de ce se- cond Bimane, comme on parvient à faire un peu plus qu'une machine d'un paysan grossier, lorsqu'on s'occupe de l'éducation de celui-ci avant que, croupi dans une stupide supersti- tion, il ne soit définitivement consti- tué en brute , et qui pis est eu brute la filus méchante de toutes , paice que es fausses idées dont on l'imboit , dé- truisent en lui jusqu'à cette rectitude d'instinct qui faisait que cet Orang roux dont on a tout à l'heure raconté le meurtre , était probablement moins bête que la moitié des marins qui l'assommèrent. C'est donc avec beau- coup de sens que Maupertuis aurait préféré une heure d'observation d'un Orang-Outang à la conversation du plus savant homme, et nous croyons, dût-on s'en égayer, qu'il serait delà plus haute importance pour l'avan- cement des sciences morales, qu'on se donnât la peine d'élever des Oiangs dès le berceau , et loin de leurs aînés , en employant pour les instruire les procédés par lesquels on parvient à élever nos muets de la triste condi- tion d'infirmes à la dignité d'Hom- mes. En vain contre la possibilité de réaliser notre vœu , l'on arguerait de cette humeur indomptable et sau- vage, que la plupart des auteurs attri- buent aux Oiangs, mais dont nous avons plus haut essayé d'expliquer les causes. « Ce serait une grande simplicité, disait Jean- Jacques , de s'en rapporter là-dessus à des voya- geurs grossiers , sur lesquels on serait quelquefois tenté de faire la même question . qu'ils se mêlent de résou- dre sur d'autres Animaux Ces ORA a 81 voyageurs, ajoute le philosophe ge- nevois, fout sans façon sous les noms de Pongo, d'Orang-Outang , etc., des Bètes de ces mêmes êtres dont les anciens faisaient des divinités. Peut-être , après des recherches plus exactes , on trouvera que ce ne sont ni des Bêtes ni des Dieux, mais des Hommes. » En ajoutant , ou à peu près , à sa phrase , Rousseau l'eût rendue parfaitement orthodoxe eu histoire naturelle ; c'est-à-dire con- forme aux idées que les Hommes rai- sonnables ont aujourd'hui de l'Orang- Outang et. du Pongo. Nous saisirons , en terminant l'his- toire des vrais Orangs , l'occasion de citer un passage de Virey, au même litre que nous avons transcrit quel- ques bonnes lignes de cet écrivain dans notre article Homme, ce Aucun des Orangs , dit-il , n'habite le nouvel hé- misphère; ilsappartiennent à l'Asie et à l'Afrique; leur visage n'est pas ve- lu , mais il y a une sorte de barbe. Enfin , lorsqu'on a bien examiné tou- tes les ressemblances des Orangs-Ou- tangs avec l'Homme, qu'on a bien étudié toutes leurs différences , on demeure convaincu que ce sont des créatures à forme humaine , plus in- telligent que les Quadrupèdes , mais beaucoup moins que nous. Cepen- dant , il y a des individus de l'espèce humaine si brutaux , si peu policés , et tellement imbécilles, qu'on n'a- perçoit pas une grande distance de ces Animaux à ces Hommes, quoi- qu'on ne puisse pas les confondre. Tels sont les Crétins et les Idiots, à beaucoup d'égards inférieurs à ces Singes , puisqu'ils ne sauraient seuls subvenir à leur subsistance. » Devisme a figuré, dans les Transac- tions philosophiques (T. 59, pi. 3), uu Singe du Bengale qu'il dit être de la grandeur de l'Homme, et se nom- mer Golokk; cet Animal n'a pas les bras démesurés des Gibbons , et pa- raît devoir former une troisième es- pèce dans le geurc qui vient de nous occuper , espèce qui ressemblerait plus au Champanzée qu'à l 'Orang roux. 28 j OR A Ml. Gibbon, EfyloùatlBS (Uïïger). Quels ({ne soient les rapports d'aspect et de conformation qui rattachent les Ani- maux de ce genre à la famille des Bi- manes , ils ne peuvent demeurer con- fondus a vecles Orangs dans un même genre; les callosités de leurs fesses les en distingueraient suffisamment quand l'angle facial ne serait pas dimi- nué chez eux et quand leurs bras dif- formes ne seraient point allongés au 'point que sans s'accroupir ni même se Baisser, les Gibbons peuvent poser leurs mains sur le sol , et marcher en quelque sorle à quatre pâtes tout en se tenant debout. Les extrémités inférieures sont au contraire courtes et surtout grêles , mais ce ne serait point cette maigreur des jambes et des cuisses avec la disproportion des bras qui éloignerait le plus les Gib- bons de la famille où nous compre- nonsles espèces humaines, puisqu'en passant de ces Gibbons à l'Oraug roux où les bras sont raccourcis, et de celui-ci au Champanzée chez qui nous les voyons encore plus courts , nous arrivons à ces Hommes de l'Australasie chez qui les bras sont plus longs que chez nous, tandis que les cuisses et les jambes n'y sont pas moins grêles que chez les Orangs. Par- tout la nature nous montre, au moyen tics passages qui lient ses productions, combien sont téméraires et vains ces systèmes de classification où cer- tains naturalistes prononcent de toute leur hauteur, quelle créature doit nécessairement être éloignée de cel- les qui lui sont voisines parce qu'on lui trouve un point do connexion avec le groupe dans lequel on les veut rejeter sous prétexte , s'il est permis d employer cette expression dans un ouvrage sérieux, qu'il ne faut pas casser les vitres. Quoi qu'il en soit, comme c'est des formes corporelles et des subordinations organiques que résultent les facultés des Animaux sans exception, et qu'en raison du plus grand nombre de telles ressemblances ces êtres ont de plus grands rapports OR A dans ce qu'il est temps d'appeler le moral indistinctement chez tous , les ressemblances des Gibbons avec les Hommes diminuant à peu près dans la proportion où leurs ressemblan- ces avec les Singes augmentent , ces Gibbons devaient être les derniers des Bimanes sous le rapport de l'in- telligence, et ils le sont en effet. Généralement plus petits que les autres et conséquemment moins forts 5 indolens , parce que la bizarre cou texture de leurs bras les condam- ne à une sorte de maladresse ; ordi- nairement sédentaires, parce que la disproportion de leur ensemble rend leurs allures pénibles , ils vivent can-. tonnés dans les sauvages et vastes fo- rêts des parties les plus orientales et méridionales de l'Asie , ainsi que des grandes îles de la Polynésie. Ils ne pourraient courir et ne grimpent point non plus aux Arbres avec au- tant de facilité que les Orangs; aussi se défient-ils de leurs ressources pour échapper au danger, et ils sortent rarement de leurs fourrés où ils vi- vent en sociétés assez nombreuses , et commodément assis au moyen des callosités de leurs fesses sur les gros- ses branches; d'autres fois ils se tien- nent debout à l'extrémité des rameaux même les plus agités par les vents où l'on prétend qu'ils se dressent aisément, non en cherchant à s'ac- crocher aux branchages voisins à l'aide de leurs longs bras , mais en étendant horizontalement ces bras qui forment balancier ; de sorte que l'idée de faire des tours de force sur la corde , étant originaire de l'Inde avec tant d'autres jougleries, il est probable que les Gibbons furent les premiers modèles que se proposèrent les acrobates. Ainsi que leurs élèves , ces Animaux peuvent avoir une excel- lente tète pour résister au genre d'é- tourdissement qu'éprouvent ordinai- rcmenlles Hommes lorsqu'ilsse voient comme suspendus dans les ait s, expo- sés à tomber d'une grande hauteur; mais on peut dire que dans toute autre circonstance ils ont l'esprit faible. Le peu d'individus qu'on a étudiés OU A dans la domesticité, s'y sont montres timides, défians, poltrons, tacitur- nes, en tout temps comme embarras- sés de leur maintien. Ils mangeaient de tout ce que nous mangeons , mais en préférant les légumes et les œufs ; ils imitaient bien quelques-unes des actions humaines; mais avec gau- cherie, et nul doute qu'un Oiang noir ou Champanzéencsoit beaucoup plus au-dessus d'un Siamang ou d'un Wouwou , qu'un Holtentot, un Mé- lanien , ou même plus d'un de nos concitoyens , ne sont au-dessus de ces Champanzées ou Orangs noirs dans lesquels certains raisonneurs ne ver- raient une bête que parce que cer- tains docteurs leur auraient dit qu'il est fort dangereux de voir autrement. Les Gibbons ont du reste , à quelques modifications de formes près, le sys- tème dentaire qui caractérise les au- tres Bimanes; le poil de l'avant-bras s'y dirige également du bas en haut, c'est-à-dire en venant du poignet au coude, mais plus obscurément parce qu'il est tant soit peu laineux; le bassin y est plus allongé et déjà beau- coup plus oblique. Espèces constatées du genre Gibbon. iq. Le Siamang, Hy lobâtes syn- dactylus , Cuv., ligure dans les Mam- mifères du Mus. ( 34e livr. , n. 1821 ), est l'un des plus grands Gibbons , quoiqu'il atteint jusqu'à trois pieds et demi de hauteur. Assez commun à Sumatra , où le découvrit Alfred Duvaucel, il est étonnant qu'on n'en ait point eu plus tôt de notions en Europe. Une poche gutturale comme dan s les Orangs lui interdit un langage articulé, mais coopère à rendre ses cris forts et lugubres. Son pelage est extrêmement noir, si ce n'est aux sourcils et sous le menton , où les poils, toujours doux, épais et bril- lans, sont roussàtrcs. Le mâle porte un pinceau de semblables poils à cha- que testicule , tandis que la femelle a le tour des parties correspondantes et des mamelles totalement nu. Le caractère principal qui ne permet de confondre le Siamang avec aucune OR A 28; autre espèce , consiste dans la mem- brane qui, très-étroite, unit le doigt in- dex au médius, en s'étendant jusqu'à la première phalange. Selon les obser- vations de Duvaucel , ces Animaux se tiennent en troupes fort nombreuses où semblent exercer une certain,'! autorité quelques individus plus forts et plus agiles que les autres. Ces troupes font retentir les foi êis de cris épouvantables pendant le coucher et le lever du soleil ; dans l'obscurité profonde ils gardent le silence, et le jour, blottis à l'ombredu feuillage, on ne les entend pas plus que s'ils n'exis- taient pas. Gênés dans leurs mouve- mens , ils ne grimpent même pas avec légèreté, aussi sont-ils attentifs au moindre bruit et très-vigilans 5 ils placent des sentinelles pour observer au loin ce qui pourrait menacer leur repos. On s'empare aisément des in- dividus qu'on surprend à terre ; il est au reste peu d'Animaux plus bê- tes et plus maussades; d'une patience stupide, supportant les plus mau- vais traitemens avec une impertur- bable résignation , ils peuvent être réputés un modèle de l'esclave et mé- riteraient plus que le Chien même le titre de fidèle , dans le sens où beau- coup de personnes comprennent la fidélité. On n'a pas manqué consé- quemment d'arguer de l'idiotisme du Siamang pour dégrader les Orangs qui ne sont pourtant ni des Gib- bons , ni des idiots. Cependant qu'u- ne femelle de l'espèce dont il est question devienne mère , un nou- veau sentiment lélève aussitôt au- dessus de ses semblables ; l'amour maternel développe en elle et au plus haut degré l'intelligence né- cessaire pour veillera l'éducation de son petit en subvenant à tous ses be- soins ; prévoyante, active, elle de- vine et sait écarter les moindres dan- gers à l'aspect desquels son courage s'allume. Des squelettes de Siamangs des deux sexes ayant été adressés au Muséum avec diverses peaux , on re- marquera que dans le crâne des fe- ?nclles adultes une saillie terminale et bien plus considérable que chez tous a84 ORA les Orangs et les Singes , est située au- dessous de la place correspondante au cervelet qu'elle déborde de beaucoup; cette saillie correspond à l'extrémité prolongée en arrière des hémisphè- res cérébraux. Le docteur Gall re- garde ces extrémités comme la sour- ce des attacbemens de famille. Leur grandeur, chez le Siamang, expli- querait donc cette tendresse des mè- res pour leur progéniture , portée au plus baut degré ; mais il faudrait vé- rifier si cette prépondérance n'est pas aussi considérable dans les mâles, pères assez indifféreus et à peu près stupides en tout temps , et si les fe- melles demeurent toujours intelli- gentes , actives et courageuses , lors- que l'amour maternel n'exalte plus leurs facultés. 2°. Le Wouwou, Encycl., Mam., Suppl. , pi. j, fig. i, et de Camper, Hy lobâtes leuciscus ; le Gibbon cen- dré de Cuvier figuré sous ce nom dans l'Atlas du Dictionnaire de Le- vrault; Moloch , d'Audebert, Fam. i , sec. il , fig. 1 1 ; Pitkecus leuciscus , Geoff. , Mém. Mus. T. n, p. 89, n. 4; Simia leucisca , Schreb., tab. 3 , b. Ce Gibbon atteint jusqu'à qua- tre pieds de hauteur; son pelage est d'un gris cendré clair , tirant sur le brun et le bleu sur les reins; doux, laineux et touffu. Ses callosités sont très-fortes; tous ses doigts sont li- bres , et les bras sont encore plus longs que dans l'espèce précédente. La face nue est d'un bleu noirâtre, légèrement teint en brun dans les fe- melles; un cercle de poils particuliers qui entoure cette face , les pieds, les mains , les oreilles et le sommet de la tête tirent sur le noir. Les jeu- nes sont d'un blond uniforme. Les vieux se diaprent de quelques nuan- ces plus ou moins variées et foncées. Les Wouwous ne vivent point en troupes autant que les autres Bima- nes; on les trouve presque toujours par couple , et leur agilité est surpre- nante. On les voit souvent grimper rapidement sur les Bambous les plus élevés et les plus mobiles à l'extré- mité desquels ils se soutiennent hors ORA de toute portée, debout et en équili- bre dans l'air à l'aide de leurs grands, bras étendus en croix; d'autres t'ois saisissant l'extrémité agitée des bran- chages flexibles , ils s'y laissent pen- dre , et s'y balancent pour se lancer au loin quand ils se sont donné l'im- pulsion convenable; on assure qu'il» peuvent ainsi sauter plusieurs fois de suite jusqu'à trente et même jusqu'à quarante pieds de distance. Leurs pas- sions sont vives, leurs appétits res- semblent à ceux des eufans ; dans la domesticité , ils deviennent mélanco- liques et fort peu divertissans, ne se montrant plus aussi agiles qu'ils l'étaient dans leurs bois. On trouve assez communément ce Gibbon aux Moluques et dans les îles de la Sonde. 3". L'Ounco, Hy lobâtes Lar, Gib- bon de Buflbn , T. xiv, pi. 2 , copiée sous le nom impropre de grand Gib- bon , dans l'Encyclopédie Méthodi- que , Quadrupèdes, pi. 5, fig. 3; Audebert , Fam. 1, sec. 11, fig. 1, où les bras et les jambes , dessinés d'après des peaux rembourrées, sont beaucoup trop gros et trop régulière- ment cylindriques ; Pitkecus Lar, Geoff. , Mém. Mus. T. xxix, p. 88, n° 2 ; Simia Lar, L. , Grnel. , Syst. Nat., xiii , T. 1, p. 27 ; Simia longi- manus , Schreb., tab. 3. Cette espèce, la première du genre que fit connaî- tre Buffon d'après une petite femelle que Daubentou étudia et qui ne pe- sait guère que dix-huit livres; cette espèce qu'on a quelquefois et si mal à propos appelée grand Gibbon , puis- que l'Ounco n'est pas aussi grand que le Wouwou et le Siamang , n'atteint guère que trois pieds de hauteur. Elle a été trouvée à Sumatra ; on l'a aussi rapportée des environs de Pondiché- ry. Sa couleur est d'un noir brunâtre, son poil épais et lisse forme sous le cou comme une sorte de crinière. Ses pieds , ses mains et sa face sont d'une couleur noire foncée ; cette dernière partie est comme encadrée par un bandeau de poils blancs qui passe sur les sourcils et forme des fa- voris épais. 4°. Le Petit Gibbon de Bufl'on , OR A T. xtv, pi. 5, copiée dans l'Ency- clopédie, pi. f> , f. 4; Ily lobâtes va- rie gat us ; Siui/'a lariegata, varie tas , Scbreb., tab. ô; Pithccus variegatus , Geoff., Mém. Mus. T. xix , p. 88, n. 5; Destnarest , Encycl. Met h. , Mnm., p. fti , n. 5. Cuvier n'a point adopté cette espèce qu'il présume avec Schreber n'être qu'une variété de la précédente. L'individu femelle sur lequel on la fonda , était d'un tiers moins grand que le Ounco , mais offrait d'ailleurs les mêmes pro- portions dans toutes ses parties ; il ne différait guère que par la couleur • lu dessus et des cotés du cou , du dos et de la face externe, et par celle des bras qui était brune et non pas noire ; les régions internes , ainsi que la croupe , étaient grises mêlées de bru- nâtre. On n'a pas retrouvé dans les collections du Muséum l'Animal ob- servé par le collaborateur de Bufi'on et qui servit à établir cette espèce; il venait de la presqu'île de Ma- lacca. On a cru reconnaître un Gibbon dans le grand Singe de la Chine dont certains voyageurs ont fait mention sous le nom de FÉf É , et dont les dents très-fortes ont fait supposer qu il était Carnivore et même an- Iropophage. L'existence de cet Ani- mal n'est rien moins que constatée. (B.) * ORANGA. ois. Espèce du genre Couroucou. V . ce mot. (dr..z.) ORANGE, bot. phan. Fruit de l'Oranger. P~. ce mot. La ressem- blance de certaines variétés de Courge avec l'Orange, par la couleur sur- tout, leur a valu les noms d'Orange et d'Orangins. (b.) ORANGE DE MER. polvp. Nom vulgaire d'une masse arrondie, que Linné prit pour un Alcyon , et que , pour cette raison , il nomma Alcio- niurn Auranlium. Nous n'y voyons pas un Alcyon, mais des amas d'oeufs de Mollusques. (b.) ORANGER. Ci t ru s. bot. pu an. Grand et beau genre , qui sert de type à la famille des Iiespéridées ou OR A 385 Aurantiées , et qui appartient à la Po- lyadelpbic Polyandrie, L. Ce genre, peu nombreux en espèces , mais dont les variétés sout presque innombra- bles, peut être ainsi caractérisé :1e ca- lice est monosépale, persistant, pres- que plane , é;oilé. La corolle se com- pose de quatre à cinq pétales, étalés ou dressés , sessiles , recourbés en dehors, égaux entre eux, blancs ou légèrement lavés de violet. Les éta- mines sont en grand nombre , dres- sées autour du pistil, réunies par leurs filets en un grand nombre de faisceaux inégaux, planes; les an- thères sont terminales , introrses , subcordiformes ou sagittées, à deux loges, s'ouvrant chacune par un sil- lon longitudinal ; ces étamines sont , ainsi que les pétales, insérées autour d'un disque plane, hypogyne, lé- gèrement lobé sur ses bords. L'ovaire est libre, généralement globuleux, à plusieurs loges , dont le nombre est très-variable; chaque loge contient de quatre à huit ovules , attachés à l'angle interne par une de leurs ex- trémités , pendans dans la loge et dis- posés sur deux rangées longitudina- les. Le style est simple , épais , cy- lindracé , terminé par un gros stig- mate convexe, glanduleux et très- visqueux. Le fruit offre une organi- sation très- remarquable , et quelques auteurs lui ont donné r.n nom spé- cial (Hespéridie). lise compose d'une partie extérieure ou péricarpe épais , comme spongieux , luisant extérieu- rement et rempli d'un grand nombre de glandes vésiculaires, pleines d'une huile volatile; il off>e intérieurement ungrandnombrcde loges séparées par des cloisons celluleuses, facilement séparées les unes des autres. Ces loges sont remplies d'une substance cellu- leuse et charnue , qui paraît com- posée d'un grand nombre de cellules charnues et irrégulières, naissant des parois de la loge; à l'angle in- terne de celle-ci sont deux ou trois graines, plus ou moins, suivant qu'un nombre plus ou moins grand a été fécondé et s'est développé. La struc- ture de ce fruit, qui a été l'objet des uH6 OR A discussions d'un grand nombre de botanistes, nous paraît extrêmement simple, quand on en suit les déve- loppemens successifs, à partir de l'é- poque de la fécondation. Ainsi, com- me on reconnaît alors bien évidem- ment un ovaire à plusieurs loges, contenant chacune un certain nom- bre d'ovules; que, plus tard, on voit l'intérieur de ces loges se rem- plir d'un tissu vésiculeux et charnu, on devra considérer chacune des par- lies ou des segmens de l'Orange com- me une loge. Quelques autres bota- nistes , au contraire, sont disposés à admettre chaque graine comme en- vironnée d'une loge qui lui soit pro- pre. D'un autre cô'é , le professeur De Candollc regarde la partie corti- cale du fruit comme une prolongation du torus , recouvrant un nombre va- riable de carpelles à parois membra- neuses. Cette opinion ne nous paraît pas admissible, quand on examine avec soin la structure de l'ovaire. Les graines renfermées dans le fruit sont irrégulièrement ovoïdes , générale- ment enveloppées dans le tissu pul- peux ; elles sont dépourvues d'en- dosperme et contiennent souvent plu- sieurs embryons, irrégulièrement em- boîtés les uns dans les autres ; ces cm- bryonà ont leur r:»dieule tournée vers Je bile ; leurs cotylédons épais , char- nus et souvent auriculés à leur base. Les espèces de ce genre sont de beaux Arbres ou des Arbustes odo- rans, toujours verts , d'un port élé- gant, produisant des feuilles altei nés , simples, entières ou dentées, glabres, articulées au sommet d'un pétiole simple ou dilaté en forme d'ailes sur ses cotés; dans les espèces sau- vages et dans quelques-unes de celles qui sont cultivées , on trouve souvent à la base des feuilles un aiguillon jdes ou moins roide et allongé, et qui semble être une stipule unilaté- rale. Les fleurs généralement blan- ches ou rosées sont de grandeur moyenne et exhalent les odeurs les plus suaves qu'on puisse imaginer; elles sont en général réunies en un petit nombre à l'extrémité des jeunes on a rameaux. Les fruits offrent toutes les modifications possibles de gros- seur, depuis celle d'une cerise jus- qu'à celle de la tête d'un enfant; quant à leur forme, elle est tellement variée, que souvent elle échappe à l'exactitude de nos descriptions ; mais toujours ces fruits , parvenus à leur maturité , ont à l'extérieur une teinte jaune très-animée, dont la nuance seule varie , et qui porte un nom par- ticulier , ayant son type parmi les couleurs dites primitives dont se nuance le spectre solaire. La saveur du tissu pulpeux est fort différente , suivant les espèces et les variétés ; mais presque constamment elle est plus ou moins acidifiée par un aci- de particulier, qu'on a nommé pour cette raison Acide citrique ; mais quelquefois la saveur sucrée prédo- mine comme dans les Oranges pro- prement dites , par exemple; d'au- tres fois, c'est la saveur acide, comme dans les Limons ; dans quelques- uns , elle est fade , dans d'autres , amère , etc. . Nous avons déjà dit que le nombre des espèces de ce genre était peu considérable; mais il est néanmoins très-difficile d'en assigner les carac- tères précis. Cette difficulté vient cer- tainement du nombre prodigieux de variétés qu'ont éprouvées chacune de ces espèces depuis le temps immémo- rial qu'elles sont cultivées. Les ou- vrages les plus importans à consulter sur l'histoire des Orangers , sont : i° celui du jésuite Jean-Baptiste Fer- ra ris , publié à Rome en i646, sous le titre de : Hesperides siue de Malorum aurcorum cul tu ru et uau. avec pi. ; 2° le Traité du Citrus , par Georges Gal- lesio , in-8°, Paris, 181 1 ; 5° et sur- tout les ouvrages de Risso , savant naturaliste à INice , également recom- mandabie par l'étendue et la va lié té de ses connaissances en botanique et eu zoologie. Ses ouvrages consistent en Mémoires publiés dans le T. xx des Annales du Muséum , et surtout dans la belle Histoire des Orangers , ouvrage orné de figures magnifiques , qu'il a publié à Paris en 1818, con- OR A joinlemciit avec l'habite iconographe botaniste Poiteau. Dans ses premiers Mémoires ( Ann. du Muséum, vol. XX.), Risso a sut tout en pour objet decher- cbeià déterminer les espèces ou types qui existent parmi la foule de varié- tés cultivées. 11 admet cinq espèces; savoir : i° ( iln/s medica, IVisso, Aun. Mus., 2, p. 199, T. 11, f. 2. Il y rapporte les Cédrats ou Cédrots. Celle espèce, originaire d'Asie, est celle que 1 on cultivait dès les temps les plus reculés en Médie et dans lEu- rope australe. 2P Citrits Limetta , ilisso, /oc. ci/., 195, T. u, 1. 1. Ce sont les Bergamottes , les Limettiers ou Limons doux. Elle est également originaire d'Asie, et abondamment cultivée eu Italie. oç CitruslAmonium, Risso , /oc. cit. , p. 201 . Elle est aussi d'Asie, et cultivée dans l'Europe australe. Risso y rapporte les diver- ses variétés de Limons ou Citrons. 4° Cit/us Aurantium, Risso ,/oc. cit. , p. io. Cette espèce est cultivée en abondance, surtout à Paris. Elle est extrêmement remarquable par son port qui est tout-à-fait celui d'un Myrte. C'est un Arbrisseau peu élevé dont les feuil- les, extrêmement nombreuses et rap- prochées , paraissent en quelque sorte imbriquées; elles sont roides , et leur pétiole est avec ou sans ailes latéra- les. Les fleurs petites, odorantes, sont groupées au sommet des rameaux. Les fruits sont globuleux , jaune-do- ré , peu volumineux. Ce charmant Arbrisseau , dont on orne si souvent les appartenons , est originaire de la Chine. On dit que, dans ce pays, on sème les graines par rayons en bor- dure , et qu'il ne s'élève pas plus haut que le Buis que nous employons à cet usage. Il fleurit et fructifie dans cet état. Bigaradier bizarrerie , Citrus Bigaradia bizarria , Riss. et Poit., lue. cit., p. 107, T. lu. Cet Arbre est uu des plus singuliers du règne végétal ; il semble que la nature, en le formant, ait voulu se jouer de toutes nos divisions systématiques et de toutes nos méthodes de classifica- tion. Celte singulière variété réunit en effet , sur le même individu, jus- qu'à cinq espèces de fruits distinctes, c'est-à-dire qu'on peut y cueillir à la fois des Oranges douces, des Biga- rades de différentes formes, des Cé- drats, etc.; mais ce qui est encore plus remarquable , c'est que le même 19* 2t)3 ORA fruit offre quelquefois les caractères «le deux espèces. Ainsi on observe quelquefois clés fruits qui sont Orange dans une de leurs moitiés, et Cédrat dans l'autre , ou qui se composent de côtes alternativement Orange et Cé- drat. La Bizarrerie se cultive fré- quemment dans les orangeries à cause de sa singularité. Elle est aujour- d'hui commune dans le commerce. III. Bergamottiers. Les Bergamottiers ont les rameaux épineux ou sans épines; les feuilles , plus ou moins allongées, sont aiguës ou obtuses , munies de pétioles plus ou moins ailés ou marginés; leurs fleurs sont blanches, généralement petites , et d'une odeur suave ; leurs fruits sont pyriformes ou déprimés , lisses ou soruleux , d'un jaune pâle, à vésicule d'huile essentielle conca- ve ; leur pulpe , légèrement acide , est d'un arôme agréable. Bergamottier commun , Citrus Bergarnia vulgaris , Riss. et Poit., /oc. cit., p. m, tab. 53. Le Berga- mottier s'élève à une assez grande hauteur. Ses rameaux sont redressés, garnis d'épines , mais comme ils sont très-cassans , la tête de l'Arbre est rarement bien faite. Ses feuilles , de grandeur moyenne , sont oblongues , les unes aiguës, les autres obtuses, portées sur de longs pétioles ailés, d'une teinte blanche en dessous. Les fleurs blanches, petites et portées sur des pétioles très-courts, sont éparses ou réunies vers le sommet des rameaux. Les Bergamoltes ou fruits sont assez gros, pyriformes ou plus rarement arrondis, d'un jaune pâle ou doré, lisses. Leur ëcorce est douée d'une oileur particulière, mais des plus agréables. Malgré leur peu de grandeur , les fleurs du Bergamotticr sont très-recherchées des parfumeurs qui en extraient, ainsi que de 1 e- corce du fruit, l'huile essentielle connue sous le nom d'Huile de Ber- gamotte , et qui sert de base à un grand nombre de préparations de parfumerie. On se sert également de l'écorce vidée avec soin et séchée. On ORA en lait de petites boîtes qui ont l'a- vantage de conserver une odeur agréa- ble. On doit également réunir dans cette section les Mellaroses des Italiens, que l'on a tour à tour placées parmi les Bigaradiers , les Limoniers et les Limettiers , mais qu'un examen plus attentif a fait reconnaître pour appar- tenir aux Bergamottiers. IV. Limettiers. Ils ont le port et les feuilles du Limonier; leurs fleurs sont petites, blanches, d'une odeur très-douce; leur fruit , plus ou moins volumi- neux, selon les variétés, est ovoïde ou arrondi , terminé par un mame- lon ; son écorce est d'un jaune pâle , et ses vésicules sont concaves; la pulpe est aqueuse, douceâtre , fade ou légèrement amère. Limettier ordinaire , Citrus Li- metta vu/garis, Risso et Poit., /oc. cit., p. 117, t. 57. Cet Arbre assez élevé croît sur le littoral de la Méditerra- née; il offre des rameaux garnis de petites aspérités au lieu d'épines ; les feuilles sont ovales , rétrécies en pointe à leurs deux extrémités, légè- rement dentées, d'un vert pâle , por- tées sur des pétioles à peine ailés. Les Heurs sont petites et blanches ; les fruits de moyenne grosseur, sont glo- buleux , couronnés par un large ma- melon aplati; leur écorce très-mince est d'un jaune pâle ; la pulpe est douce , un peu fade, mais assez par- fumée. On les connaît sous le nom de Limes douces. Limettier des orfèvres , Citrus Limetta auraria, Riss. et Poit., /oc. cit., p. 120, 59; Citrus Hystrix, D. C, Cat. Mons., 1810. Cette variété con- nue aussi sous le nom de Citronnier Hérisson est peu élevée, diffuse , mu- nie d'un grand nombre d'épines ; ses feuilles sont petites, obtuses, créne- lées , d'un vert foncé, portées sur un pétiole très-long et largement ailé ; les fleurs sont petites, courtes, blan- ches, disposées eu grappes axillaircs et terminales. Les fruits sont petits, globuleux ou pyriformes , d'un jaune ORA ORA 29 3 tous les Orangers , qui avec le port , citron; leur pulpe est douce. Rum- phitis est le premier qui ait fait con- les feuilles, les tleurs et le fruit du naître ce Limeltier, sous le nom de Limonier , ont la pulpe de leur fruit Limonellus aurarius , parce'que dans douce, sucrée et nullement acide com- l'Inde les orfèvres emploient le suc me celle du Limon. Ou voit que par de ses fruits pour nettoyer leurs ou- ces caractères les Lumies se rappio- vrages. On s'en sert aussi pour blan- client beaucoup des Limettiers , mais chir le linge. Cet Arbre qui existe ils en diffèrent par leurs fleurs teintes aussi dans l'île de Timor , est depuis de rose, ce qui forme un caractère long-temps naturalisé à l'Ile-de-Fran- constant. Un assez grand nombre de ce, où l'on en fait de très-bonnes variétés appartiennent à ce groupe ; haies. Ses fruits confits au sucre sont telles sont la Lumie poire du comman- excellens. deur, Riss. et Poit , t. 67 ; la Lumie à Y. Pampelmoitses. PulPe roi»ge> ia- >/wc- «/. > t- 68; la T _ . . . Lumie Limette, id., toc. cit.. t. 60, Lies rampelmouses forment le groupe le plus distinct et le mieux VIL Limoniers. caractérisé dans le genre des Oran- gers. Ils sont quelquefois épineux , et leurs centes Les Limoniers ou Citronniers sont des Arbres élevés, à rameaux effilés :s jeunes pousses sont pubes- et flexibles , souvent armés d'épines; ; leurs feuilles sont grandes , jeurs- feuilles sont ovales et oblon- coriacees, a pét.oles très -longs et gues % je plus souvent dentées , d'un tres-dilates; leurs fleurs, plus grandes vert jaunâire, portées sur un pétiole que dans aucune autre espèce du simplement marginé ; les fleurs de genre, sont blanches; les fruits grandeur moyenne sont lavées de d une forme variée , sont souvent rose. Le fruit d>un jaune clair est dune grosseur surprenante. Leur ovoïde , rarement globuleux , termi- ecorce d'un jaune pâle est lisse et a vé a son sommet par un mamelon vésicules planes ou convexes ; leur pius ou moins long . leur écorce est pulpe est verdalre , peu abondante et quelquefois mince et lisse , quelqi légèrement sapide. f0js épaisse et rugueuse. Leur pu Pampelmouse Pompoleon , Citrus Pampelmos decumanus, Risso et Poit., loc. cit., p. 127, t. 61. Cet Arbre ori- ginaire de l'Inde s'élève à une hau- teur de vingt à vingt-cinq pieds ; ses rameaux sont gros , cassans , peu di- visés; ses feuilles très-grandes, ovales, oblongues , aiguës ou obtuses, co- riaces ; ses fleurs sont très-grandes , ue- pulpe est pleine d'un suc abondant et très- acide. Leurs vésicules d'huile vola- tile sont convexes. Les Limoniers of- frent un très-grand nombre de va- riétés , que l'on cultive surtout sur le littoral méditerranéen ; mais ils sont généralement assez rares dans les orangeries de Paris. Limonier ordinaire , Citrus Li- blauches, parsemées de points ver- monium vulgaris , Riss. et Poit., loc. datres, ordinairement a quatre pé- ciif p> I?6 > t> 8im Cet Arbre assez taies; elles sont disposées en grap- élevé offre des feuilles grandes , ova> pes. Les fruits sont très-gros , arron- ]es^ oblongues , rétrécies en pointe à dis, déprimés, à ecorce lisse et d uu ]eur5 deux extrémités, inégalement îaune assez pâle; ils atteignent jus- dentées. Les fleurs sont grandes , vio- qu'à cinq et six pouces de diamètre, iacées en dehors. Les fruits sont de mais alors ils consistent en une écorce moyenne grosseur , ovoïdes , oblongs, épaisse, et la pulpe qui est divisée en yisses } d'un jaune pâle, terminées dix-huit à vingt loges n'équivaut pas par un mamelort obtus. Leur écorce à la grosseur d'une Noix , elle est peu eit mince et adhérente à la pulpe , sapide. qlu" contient un suc acide très-abon- Vl. Lumies. dant. Le Limonier est originaire de On réunit sous le nom de Lumies cette partie de l'Inde située au-delà *94 ORA du Gange, mais sa transmigration vers l'Europe, dit Risso, se rattache à l'invasion de ces Califes célèbres , qui du fond de l'Asie méridionale , étendirent leurs conquêtes jusqu'aux pieds des Pyrénées et laissèrent par- tout des traces imposantes de leur puissance et de leurs connaissances en médecine et en agriculture. Le Limonier transporté par les Arabes dans tous les lieux de leur vaste em- pire , oh ce bel Arbre pouvait croître , fut trouvé en Syrie et en Palestine par les croisés vers la fin rlu on- zième siècle. Il est très probable qu'à la même époque il était aussi mul- tiplié en Afrique et en Espagne ; néanmoins il paraît certain que ce furent les croisés qui l'introduisi- rent en Italie et en Sicile. Les Li- mons que nous nommons vulgaire- ment Citrons en France, sont très- employés pour préparer des boissons tempérantes et rafraîchissantes aux- quelles on ajoute une certaine quan- tité de sucre et qu'on nomme limo- nades. On se sert aussi de leur suc pour assaisonner les viandes et par- ticulièrement le gibier. On prépare aussi avec ce suc un sirop connu sous le nom de sirop de Limon , et avec le- quel ou peut préparer extempornné- ment des limonades en mêlant deux à trois onces de ce sirop dans une pinte d'eau. C'est également de ce suc que l'on retire l'Acide citrique. VIIL CÉDRATIERS. Les Cédratiers ressemblent beau- coup aux Limoniers dont il vient d'être question dans le paragraphe précédent; ils n'en diffèrent que par leurs rameaux plus courts et plus roicles ; leurs feuilles plus étroites ; leurs fruits ordinairement plus gros et plus verruqueux et dont la chair est plus épaisse, plus tendre; la pul- pe moins acide. CÉDRATIER ORDINAIRE , CitlUS me- dica vulgaris , Risso et Poit., /oc. cit., p. ig4, t. 96. Le Cédratier a ses ra- meaux roides , munis de longues épi- nes; ses jeunes pousses anguleuses et violacées. Les feuilles sont oblon- ORA gués , épaisses , d'un vert foncé , pointues , portées sur des pétioles sans ailes. Les fleurs sont roses ou violacées. Le fruit très-variable en grosseur est d'abord d'un rouge pour- pre , il devient ensuite vert, puis jaune. Il est obovoïde , profondé- ment sillonné , terminé à son sommet par un mamelon. Sa chair est épais- se, blanche, tendre; sa pulpe ver- dâlre , peu abondante et légèrement acidulée. Théophraste est le premier auteur qui ait parlé des Cédrats sous le nom de Pommes de Médie, d'As- syrie ou de Perse, ce qui n'indique pas , selon divers commentateurs, la patrie primitive de ce bel Arbre, qui aujourd'hui est naturalisé dans toutes les régions méridionales de l'Europe , mais qui viendrait des propriétés mé- dicinales qu'on supposait à ses fruits , lesquels , comme on sait, eurent une telle célébrité qu'on les employa par- fois dans les eirchantemens et dans les opérations de magie. Nous de- vons encore mentionner ici quelques variétés de Cédratiers remarquables les uns par leur prodigieuse gros- seur, les autres par leur forme. Ainsi parmi les premiers nous nom- merons ici le Poucire, Citrus inedica tube/ osa , Risso, et le Cédratier à gros grains, Citrus medica maxima ; leurs fruits sont très-rugueux, com- me mamelonnés , sillonnes à leur surface , et souvent ne pèsent pas moins de vingt-cinq à trente livres. En général on fait confire au sucre les Cédrats , qui forment d'excellen- tes conserves. Culture des Orangers. Après avoir fait connaître les prin- cipales races auxquelles on peut rap- porter les nombreuses variétés de ce beau genre, nous terminerons par quelques mots sur leur mode de cul- ture et de multiplication. Nous ne di- rons rien de la culture de l'Oranger en pleine terre , nous nous conten- terons de quelques détails sur sa cul- ture dans les climats tempérés, com- me dans les environs de Paris. C'est par le moyen des graines qu'on mul= OR A tiplie les Orangers. Ou préfère en général celles des espèces à fruits aigres et particulièrement des Limo- niers , parce que ce sont elles qui donnent naissance aux sujets les plus vigoureux. Ces graines ne doivent être retirées du péricarpe , que quand le fruit est parvenu à son dernier degré de maturité et même quand il commence déjà à se pourrir. On choisira les plus grosses et les plus lourdes. C'est aux mois de février et de mars qu'on doit les semer dans des pots ou des terrines remplis de terre à Oranger , c'est-à-dire d'un mélange de moitié terre franche et l'autre moitié de fumier de Yache , de Cheval H de Mouton , que l'on a laissé mûrir pendant une année. On ne doit mettre qu'une seule graine dans un pot, et dans les terrines il est nécessaire de les espacer de trois pouces. Ces vases, recouverts de crot- tin émietté , doivent être placés sous couche chaude, sous châssis ou sous cloche. On arrosera légèrement avec de l'eau hien aérée et plutôt tiède que trop froide. Les graines germées, on donnera de l'air aux jeunes plants, surtout dans le moment du soleil , jusqu'à ce qu'enfin la saison bien as- surée permette de les laisser exposés à l'air libre. On aura soin d'arroser convenablement, de biner et de sar- cler les pots et les terrines. Au com- mencement de septembre , on sépare les jeunes plants des terrines en ayant soin de ne pas les démotter, et on les place en pot ; ou les remet ensuite sous châssis pendant une huitaine de jours pour faciliter leur transplanta- tion, après quoi on leur donne de l'air Jusqu'au moment de la rentrée dans 'orangerie, c'est-à-dire sous le cli- mat de Paris , du ier au i5 octobre. Il faut remarquer que l'Oranger en général craint beaucoup moins le froid que l'humidité. Ainsi il sup- porte facilement un froid de deux à trois degrés , sans en éprouver aucun mal , si le temps et surtout l'oran- gerie sont bien secs ; mais la moin- dre gelée qui pénètre dans une oran- gerie humide est funeste aux Oran- ORA a9-> gers et surtout aux Limoniers qu1 sont encore plus délicats. Elle les jaunit, fait tomber leurs feuilles et détruit leurs jeunes rameaux. On pourra tenir les croisées de l'oran- gerie ouvertes, tant qu'il ne gèlera pas et que le temps sera beau. Il ne faudra faire du feu que quand le thermomètre descend à deux ou trois degrés au-dessous de zéro , dans une orangerie bien sèche, et dès qu'il est plus bas que zéro dans une où pénè- tre l'humidité. Au retour du prin- temps on sort les Orangers , dans les mois d'avril ou de mai, suivant que la saison est plus ou moins avancée. Peu de temps après leur sortie on doit greffer les jeunes sujets. On pré- fère en général la greffe à la pontoise ou à l'anglaise, par laquelle on ob- tient en très-peu de temps des sujets portant fleur. Mais par ce procédé on épuise bien vite les individus , qui ne durent que peu de temps. Si l'on attend jusqu'à la seconde année on peut immédiatement greffer des bran- ches à fleurs et à fruit, qui se déve- loppent souvent dès l'automne sui- vant. Mais on n'a pas toujours l'in- tention de greffer de si bonne heure. Quand on veut faire des sujets plus forts , on les taille chaque année eu crochet , afin de leur donner plus de corps. Cette opération doit être faite à la sortie de l'orangerie. On les em- polte tous les deux ans en ayant soin d'augmenter graduellement la gran- deur du vase ou de la caisse. Pour ces sujets plus forts on greffe ordi- nairement en fente , en écusson à œil poussant ou à œil dormant, très- rarement en approche. La taille à donner à l'Arbre varie suivant la forme qu'on veut lui faire prendre. Dans nos orangeries on a l'habitude de former une tête arrondie , portée sur une tige simple plus ou moins élevée; les Bigaradiers sont en géné- ral les espèces qui se prêtent le mieux à cette forme. Mais rien à no- tre avis n'est plus monotone et de plus mauvais goût que cette forme globuleuse, que l'on force l'Oranger à prendre, et qui en général s'éloigne 296 ORB tant de la forme élancée de ses ra- meaux croissant en liberté. Quand on a vu les immeuses bosquets d'O- rangers de Hyères , de la Ligurie et des environs de Mala de Gaeta , qui semblent de loin former de vastes forêts, on ne peut supporter ces al- lées symétriques de boules arrondies que l'on figure dans nos jardins avec les Orangers esclaves. (a., r.) * ORANGERS (Famille des). bot. niAN. Cette famille qui a porté successivement ce nom ainsi que ceux d'Aurantiées et d'Hespéridées , est plus généralement connue sous ce dernier nom. V. Hespéridees. (a.b.) ORANGINS ou COLOQUINEL- LES. bot. phan. Variétés de Cour- ges. V. ce mot. (b.) OR AN G -OU TAN. mam. V. Oeang. ORANOIR. ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (db..z.) * ORANOR. ois. Espèce du genre Gobe-Mouche. V. ce mot. (dr..z.) ORANVERT. ois. Syn. de Pie- Grièche à plastron noir. V. ce mot. (DR..Z.) ORB AINE. ois. Syn. vulgaire de Lagopède. V. Tétbas. (dr..z.) ORBE. Orbis. pois. Espèce d'E- pbippus du genre Chœtodon. V. ce mot. C'est aussi un Diodon , appelé Obbe épineux. (b.) * ORBE A. bot. phan. Genre séparé des Stapélies par Haworth ( Synops. Plant, succulent., p. 37), et fondé sur des caractères si faibles , qu'il n'a pas été adopté. V. StapÉlie. (g..n.) ORBICULA. conch. V. Orbicule. * ORBICULAIRE. zooe. Syn. de Tapaye , V. Agame, parmi les Rep- tiles. C'est, parmi les Poissons, un Chœtodon du sous-genre Plataxe. (B.) * ORBTCULAIRES. Orbiculata. crust. Tribu de l'ordre des Décapo- des , famille des Brachiures , établie par Latreille (Fam. Nat. du Règn. Anim.) , et dont une partie formait, ORB pour lui (Règn. Anim.) , la quatrième section de sa famille des Brachyures. Dans le premier ouvrage que nous avons cité , Latreille a mieux circons- crit celte coupe , et en a éloigné quel- ques genres qui en faisaient partie dans son Règne Animal ; tels sont les genres Alélécyle et Tina qu'il réunit à sa tribu des Arqués. lies Pinnothè- res sont placés à coté des Gécarcins dans la famille des Quadrilatères , et les He'pates qui étaient placés près du genre Crabe, ont été rapprochés des Coristes et Leucosies, dans la tribu des Orbiculaires. Les /Crustacés de cette tribu ont l'extrémité de la ca- vité buccale rétrécie , allant en poin- te , et offrant le plus souvent deux dépressions ou deux sillons; le troi- sième article des pieds-mâchoires ex- térieurs est en forme de triangle long, étroit, et souvent pointu; le thora- cide est rarement évasé, il est plus souvent orbiculaire ou ovoïde. La- treille divise cette tribu en deux cou- pes ainsi qu'il suit : I. Des pieds terminés en nageoire. Genres : Matuee, Oritiiyie. IL Point de pieds terminés en na- geoire. Genres : Coryste , Leucosie , HÉ- pate, Nursie. V. ces mots. (G.) ORBICULE. Orbicula. conch. Miiller, dans la Zoologie Danoise , a fait connaître , sous le nom de Pa- tella anomala, une petite Coquille patelloïde que l'on a reconnu depuis appartenir à une Coquille bivalve pour laquelle Lamarck créa dès 1801 , dans le Système des Animaux sans vertèbres , le genre Orbicule qui a été conservé par tous les zoologistes. Cet illustre professeur sut dès-lors apprécier les rapports naturels de ce genre; il le plaça à côté des Lingules avec lesquelles il a une analogie très- grande quant à la structure de. l'A- nimal. Ces rapports durent rester les mêmes quand plus tard , dans la Phi- losophie Zoologique , il forma la fa- mille des Brachiopodes ( V. ce mot ). Cuvier , de cette famille et sans y ap- ORB porter de changement , fit sa cin- quième classe des Mollusques en leur conservant le nom de Brachiopodes imposé par Lamarck. Par un double emploi , difficile à expliquer , la Co- quille qui servit à Lamarck, pour son genre Oi bicule, s'était présenlée à lui avec quelques caractères différens; il en lit un nouveau genre sous le nom de Discine. Sowerby , dans un Mémoire publié dans les Transac- tions de la Société Lirméenne de Lon- dres, fit reconnaître l'erreur de La- marck en démontrant l'identité des Coquilles. Dès-lors ce genre dut être supprimé et nous voyous en effet Fé- russac et Blainville le rejeter de leurs méthodes. L'Animal des Orbicules doit être fort voisin de celui des Cranies; le manteau est composé de deux parties entièrement séparées, une supérieure qui revêt la valve supérieure , et l'autre inférieure pour l'autre valve. Il y a quatre muscles dont les valves portent des impressions bien mar- quées ; elles forment un cercle vers la partie postérieure de la Coquille. Comme les Lingules , les Cranies et les Orbicules sont munies de deux bras ciliés , roulés en spirale dans le temps du repos. La Coquille est sou- vent irrégulière, assez déprimée; les deux valves sont à peu près égale- ment concaves; la valve inférieure présente cela de singulier qu'elle est ïendue au centre du cercle que for- ment les impressions musculaires; cette fente traverse toute l'épaisseur de la Coquille , donne passage à quel- ques fibres musculaires au moyen desquelles la Coquille adhère aux rochers sous-marins. Voici les carac- tères de ce genre dans lequel on ne compte encore que quatre espèces , deux vivantes et deux fossiles : corps déprimé , arrondi , le manteau ouvert dans toute sa circonférence ; deux appendices tentaculaires, ciliés com- me dans les Lingules et les Térébra- tules; coquille orbiculaire, compri- mée, inéquilatérale , inéquivalve; la valve inférieure mince, adhérente, au moyen des fibres tendineuses qui ORB 897 s'insèrent dans la fente allongée , étroite, surmontée à l'intérieur dune apophyse comprimée ; valve supé- rieure patelliforme , à sommet peu élevé, incliné postérieurement ; au cune trace de ebarnière. Orbicule de INorvège , Orbicula Nunegica, Lamk., Anim. sans vert. T. vi , p. 242, n. 1; Patella anomala, Mûll. , Zool. Dan. T. i, t. 5, fig. î à 7; ibid.y L. , Gmel. , p. 3721 , n. 1 5 1 ; Sow. , Trans. Soc. Lin. T. xm, pi. 26, fig. 2,a,b,c,d,e,f; ibirl., The Gênera o/Shells, n. 12, fig. 5, 4, 5 ; Blainv. , Trait.de Malac. , p. .r>i5 , pi. 55 ,fig. 5. Cette Coquille est d'une petite dimension, suborbiculaire, sou- vent irrégulière , d'un brun obscur en dehors ; la valve supérieure est couverte de stries rayonnantes , sub- granuleuses, coupées par des stries peu régulières des accroissemens. Son nom indique de quelles mers elle vient. Elle a un centimètre ou un peu plus de diamètre. Orbicuxe eisse , Orbicula lœvis , Sow. , Trans. Soc. Lin. T. xm , pi. 26 , fig. a, b, c , d; Blainv. , "Trait de Malacol. , p. 5i5, n. 1, pi. 55, fig. 4. Celle-ci se trouve dans les mêmes mers que la précédente, elle ne présente pas toujours la fente à la valve inférieure; elle a à peu près la même taille que la première , quoi- qu'elle puisse venir un peu pi us gran- de; elle s'en distingue surtout par la valve supérieure qui est lisse, sans aucunes stries rayonnantes. Defrance, dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, rapporte deux espèces fossiles au genre Orbicule. La première vient de Virginie, et elle a , d'après l'auteur que nous citons, de l'analogie avec l'Orbicule de Nor- vège ; la seconde espèce, d'après no- tre opinion , n'est point une Orbi- cule, mais bien un Cabochon ; l'im- pression musculaire unique et en fer à cheval l'indique assez clairement ; c'est un des caractères de ce genre, et il est essentiel aux Orbicules de pré- senter quatre de ces impressions. Sowerby, dans le Zoological Journal ', n. 7, a donné la description et les- s98 ORB figures de deux nouvelles espèces de ce genre; elles sont fossiles. Orbicule treielissée , Orbicula cancellala, Sow. , Zool. Journ., n. 7, p. 021 , n. 1 , pi. 11, fig. 6. Coquille orbieulaire; le sommet de la valve supérieure est marginal ; cette valve est élégamment et finement treillis— sée par des stries rayonnantes, cou- pées par des stries régulières d'ac- croissement; elle est aplatie et moins irrégulière que les espèces vivantes. Orbicuee réfléchie , Orbicula reflexa , Sow. , ibid. , pi. 11, fig. 7. Elle est plus épaisse que la pre- mière, elliptique, plus aiguë posté- rieurement; la valve supérieure est convexe , le sommet assez saillant et submarginal; la valve inférieure est plane; le sommet non central; les bords sont réfléchis; elle est toute lisse ; elle a à peu près les mêmes di- mensions que la précédente. (d..h.) ORBICULÉS. crust. Lamarck (Hist. des Anim. sans vert.) désigne sous ce nom une petite famille ren- fermant les genres Porcellane , Pin- nolhère, Leucosie et Coryste. V~. ces mots. (g.) *ORBICULINE. Orbiculina. moll. Ce genre de Multiloculaires micros- copiques fut proposé par Lamarck, en 1811, dans l'Extrait du Cours, et placé alors dans sa famille des Cris- tacces avec les Rénulites et les Cris- tellaires avec lesquels il n'a pas beau- coup de rapports de structure. Ces rapports ne furent pas mieux sentis par les autres conchyliologues. Cu- vier ne le mentionne pas. Férussac le met dans sa famille des Camérines avec les Nummulites , les Sidéi olines et les Mélonies. Il n'était pas néces- saire de changer les rapports indi- qués par Lamarck pour ne pas les rendre meilleurs. Blainville est tombé dans la même faute que Férussac en plaçant ce genre dans la famille des JNummulacées qui correspond assez bien à celle des Camérines de Férus- sac. Ces erreurs , il faut le dire , tien- nent à ce qu'on n'avait point encore assez approfondi la structure de ces ORB petits êtres difficiles à observer. lia ont donné lieu à un genre d'erreur plus étonuant. Montfort, de ce seul genre, en fit trois : Ilote, Hélénidc et Archidie ; mais bien plus, ces trois genres auraient été faits sur une seule espèce, dans trois âges différens, si l'on en croit D'Orbigny. Cette faute au reste a son origine dans l'ouvrage de Fichtel et Moll qui , les premiers , ont fait trois espèces d'une même Co- quille observée dans des âges diffé- rens, ce qui fut copié par Lamarck, Blainville , etc. , et rectifié par D'Or- bigny. Dans son travail sur les Cé- phalopodes microscopiques , cet au- teur a rapproché dans une seule fa- mille, les Entomostèques {V. ce mot au Supplément ) , toutes les Coquilles polythalames dont les loges sont com- posées de plusieurs autres loges beau- coup plus petites, et le genre Or- biculine a dû nécessairement s'y trouver. Caractères génériques : coquille discoïdale , tranchante sur les bords ; spire excentrique , visihle des deux côtés ; loges partagées en un grand nombre de cavités par des cloisons perpendiculaires et transver- sales, le bord terminal percé d'un grand nombre de pores placés sur des lignes longitudinales. Ce genre , d'après l'examen appro- fondi de D'Orbigny, ne renferme plus qu'une seule espèce qui se trouve vi- vante aux Antilles et aux îles Ma- rianes. Orbiculine INumismale , Orbicu- lina NumismaliSjhnmk. , Anim. sans vert. T. vu , p. 609; Orbiculina an- gulata, ib. , n. 2 , jeune; Orbiculina uncinata, ib. , n. 5 , adulte; Nautilus Orbiculus, angulalus, aduncus, Fich- tel et Moll. , Test. Microsc. , tab. 21 , a , b , c , d ; tab. 22, a, b, c,d, e; tab. 23,a,b,c,d,e; Encycl. , pi. 468, fig. 1,2,3. (d..h.) ORBILLE. Orbilla. bot. crypt. {Lichens.) On nomme ainsi l'apothé- cie des Usnacées; il est fixé au cen- tre , se développe et s'élargit en disque comme la patellule et la scutelle, mais beaucoup plus mince, OKB de la couleur des thalles et se pro- longe en cils ; ces cils , formes par le thalle , prennent quelquefois un ac- croissement considérable et devien- nent de véritables expansions orga- nisées comme celles qui constituent le Lichen. Lft rayons qu'on observe sur V Usnea cladocarpa , IN., figurée dans notre Essai sur les Cryptogames des écorces officinales, pi. 4i , fig. 5, sont plusieurs fois ramifiées. P~. Us- née. (A. F.) ORBIS. pois. V. Orbe. * ORBIS. conçu. L'un des noms vulgaires et marchands du Cardium aculeatum , L. (b.) ORBITÈLES. Orbitelœ. arachn. Tribu de l'ordre des Pulmonaires , famille des Aranéides , section des Dipneumones, établie par Lalreil- le , correspondant entièrement à sa quatrième section des Araignées II- leuses (Règn. Anim.), et compre- nant les Araignées tondeuses de plusieurs" auteurs. Ces Aranéides ont, comme les Inéquitèles , les crochets des mandibules repliés en travers le long de leur côté interne ; les filières extérieures , presque coni- ques , peu saillantes , convergen- tes et disposées en rosettes , et les pieds grêles; mais elles en diffèrent par les mâchoires qui sont droites et sensiblement plus larges à leur ex- trémité. La première paire de pieds , et la seconde ensuite, sont toujours les plus longues. Les yeux sont au nombre de huit et disposés ainsi : qua- tre au milieu formant un quadrila- tère , et deux de chaque côté. Ces Araignées se rapprochent des Inéqui- tèles par la grandeur, la mollesse , la variété des couleurs de l'abdomen, et par la courte durée de leur vie ; mais elles font des toiles en réseau régulier , composé de cercles concen- triques croisés par des rayons droits , se rendant du centre à la circon- férence. Quelques-unes se cachent dans une cavité ou dans une loge qu'elles se sont construite près des bords de la toile , qui est tantôt hori- zontale,tantôt perpendiculaire. Leurs ORB 5.99 œufs sont agglutinés , très-nombreux , et renfermés dans un cocon volumi- neux. D'après une observation com- muniquée à Latreillc par Arago , les fils qui soutiennent la toile de ces Araignées peuvent s'allonger d'en- viron un cinquième de leurlongueur, et on s'en sert pour les divisions du micromètre. Une espèce d'Epeire , genre appartenant à cette tribu , sert d'alirnent aux naturels de la Nou- velle-Hollande, et de quelques îles de la mer du Sud qui la mangent à défaut d'autre nourriture. Cette fa- mille renferme quatre genres : Liny- phie,Ulobore, Tétragnathe et Épeire. fr. ces mots. (g.) ORBITOLITE. Orbitolites. polyp. Genre de l'ordre des Milléporées , dans la division des Polypiers entiè- rement pierreux , ayant pour carac- tères : Polypier pierreux, libre, or- biculaire , plane ou un peu concave, poreux des deux côtés ou dans le bord, ressemblant à une Nummulite ; pores très-petits, régulièrement dis- posés , très-rappi ochés , quelquefois à peine apparens. Les Oibitolites sont de petits Polypiers libres dont quel- ques-uns ressemblent beaucoup aux Nummulites avec lesquels on les a quelquefois confondus ; ils sont cons- tamment oi biculaires ,v planes des deux côtés, ou convexes d'un côté et concaves de l'autre; leurs pores très- petits , et régulièrement disposés , occupent les deux surfaces, ou une seule, ou même la circonférence. On en connaît une espèce vivant actuel- lement dans les mers ; toutes les au- tres sont fossiles. La première a été nomméeparLamarckC/û//yAVe5 mar- ginalis , les autres, OrhiloliLes com- ptanata , le.nliculata , concava , Ma- propora et pileolus. (e . d . . L . ) ORBULITE. Orbuliles. moee. La-. marck a proposé ce genre pour sépa- rer des Ammonites toutes les Coquil- les de ce genre dont le dernier tour enveloppe tous les autres, c'est-à- dire dont la spire n'est nullement vi- sible. Comme on arrive à ce degré par des nuances insensibles, depuis 3oo ORC les espèces dont tous les tours sont à peine enchâssés , il s'ensuit qu'on ne peut pas poser de limite certaine a un genre ainsi conçu ; aussi il n'a été adopté que par peu de personnes et seulement à titre de section sous- générique. De Haan cependant a con- servé ce genre en lui donnant le nom de Globiles. Les motifs qui font re- jeter les Orbulitcs de Lamarck ne permettent pas d'adopter davantage les Globites De Haan. V. Ammonite. (D..H.) * ORBULITE. polyp. Ce nom qui avait été , comme on vient de le voir , donné par Lamark à un genre de Co- quilles à cloisons sinueuses , très- yoisiues des Ammonites , le fut aussi à un genre de Polypiers foraminés.La plupart des auteurs qui ont écrit de- puis Lamarck, en adoptant ce dernier genre, en ont changé le nom en celui d'OrbitoIite. r. ce mot. (e. d..e.) ORCA. mam. /^. Orque. ORCA. min. La Pierre à laquelle Pline attribue ce nom barbare réflé- chissait des couleurs noires , rousses, vertes et blanches. On ne saurait reconnaître l'Orca d'après de si va- gues indications. (b.) ORCANETTE. bot. phan. On dé- signe sous ce nom la racine du Li- thospevmum tinctorium, L. , qui don- ne un principe colorant d'un beau rouge, soluble dans les corps gras , l'Alcohol etl'Ether. Comme ce prin- cipe ne se dissout point ou se dissout très-peu dans l'eau , il serait fort dis- pendieux d'en faire une utile appli- cation à la teinture des tissus. V. l'article GiîÉmil où nous avons fait connaître la Plante qui produit la vé- ritable racine d'Orcanette. Le nom d'Orcanette a été employé par quelques botanistes français , pour désigner le genre Onosma. V. Onosme. (g..n.) ORCEILLE et ORSEILLE. bot. crypt. {Lichens.) J^. Roccelle. ORCHEF. ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (dr..z.) ORCHËSIE. Orchesia. ins. Genre ORC de l'ordre des Coléoptères , sec- tion des Hétéromères , famille des Taxicoi nés , tribu des Crassicor- nes , établi par Latreille , et ayant pour caractères : antennes terminées par une massue de trois articles; der- nier article des palpas maxillaires fortement en hache ; jambes posté- rieures ayant deux longues épines à leur extrémité , avec leur tarse beau- coup plus long , et composé d'articles presque cylindriques ; les tarses des quatre pâtes antérieures beaucoup plus courts, et ayant le pénultième article échancré au milieu et comme bilobé. Ce genre a été confondu par Illiger et Paykul avec les Hallome- nus ; Fabricius l'a placé dans son genre Dircœa; enfin Latreille l'avait d'abord réuni aux Anaspes de Geof- froy ; mais il en diffère en ce que sa tête n'est point distincte du corselet par un étranglement en forme de cou. Les Leiodes, Tétratomes et Eustro- phes , s'en distinguent parce que le pénultième article de leurs tarses an- térieurs et intermédiaires n'est pas échancré antérieurement, et par l'ab- sence des deux longues épines des pâtes postérieures. Les Serropalpes en sont bien distincts par les antennes et les palpes. Il en est de même des Hallomènes avec lesquels on avait confondu le genre qui nous occupe. Les Orchésies ont le corps allongé , rétréci antérieurement et postérieu- rement ; leur tête est petite , inclinée, avec les yeux allongés ; leurs anten- nes sont composées de onze articles dont le premier long , fusiforme , les septsuivans plus courts, presque égaux entre eux et allant un peu en augmentant de largeur jusqu'au neu- vième qui est plus grand; le dixième est encore plus large , et enfin le dernier est beaucoup plus long , en forme de cône aplati dont la base est appliquée sur l'article pré- cédent ; ce sont ces trois derniers ar- ticles qui forment la massue. Ces an- tennes sont insérées à nu au-de- vant des yeux; le labre est saillant; les mandibules sont triangulaires, al- longées, peu courbées et bifides à leur ORC extrémité ; les mâchoires sont termi- nées par deux petits lobes membra- neux et velus; elles portent un palpe de quatre articles dont le premier est très-petit , le second plus grand , triangulaire , dilaté en forme de dent de scie au côté interne; le troisième plus large , également dilaté inté- rieurement, mais plus court que le précédent ; enfiD , le dernier presque aussi grand que les trois premiers en- semble , en forme de triangle dont le plus grand côté est le côté interne. La lèvre inférieure est petite , échan- crée. Les palpes labiaux sont filifor- mes. Le corselet est presque demi- circulaire , sans rebords ; l'écusson est très-petit. Les élylres sont étroi- tes, terminées en pointe. Les pâtes sont grêles ; les quatre antérieures paraissent plus courtes que les posté- rieures, parce que leurs tarses sont à peu près de la longueur de la jam- be quoique composésde cinq articles ; ces articles sont presque égaux; les trois premiers sont entiers, un peu aplatis, le quatrième est un peu plus large, échancré antérieurement ; en- fin , le dernier s'insère sur le dos du précédent et se termine par deux cro- chets courbés. Les tarses postérieurs ont plus de deux fois la longueur de la jambe; ils sont composés de qua- tre articles cylindriques dont le pre- mier est presque aussi long que les trois autres ensemble , et dont le der- nier est terminé par deux crochets recourbés. La base des jambes pos- térieures est armée de deux longues épines aplaties, dentelées sur leurs deux tranchans, et qui doivent servir à l'Insecte pour exécuter les sauts qu'il fait quand on l'inquiète. La larve et les métamorphoses des Orchésies étaient inconnues avant que nous les eussions observées ; nous avons élevé des larves de la seule espèce connue jusqu'à présent, et nous nous proposons, de concert avec notre collaborateur Audouiu , de faire connaître nos observations dans un Mémoire. La larve de l'Or- chésie luisante vil daus les Bolets; on la trouve en grande quantité vers ORC 3oi l'automne; elle est longue de plus d'une ligue , d'un rose clair très-pur , et composée de douze anneaux , la tète non comprise ; cette tête est assez grande , d'une consistance plus ferme que le reste du corps et armée de deux mandibules cornées , bifides , de deux mâchoires portant chacune un petit palpe de trois articles distincts , et d'une très-petite lèvre inférieure ou languette sur laquelle on voit les ves- tiges de deux très-petits palpes. Les trois premiers anneaux , qui corres- pondent au thorax de l'Insecte par- fait , portent chacun une paire de pâ- tes de cinq articles , terminées par une pointe un peu cornée; les autres anneaux sont simples , munis de quel- ques poils épars; la chrysalide pré- sente toutes les parties de l'Insecte parfait; la tête paraît en dessous; elle est entièrement cachée par le thorax quand on la regarde en dessus; les antennes , les palpes et les pâtes sont très-apparens ; les fourreaux des en- tres sont allongés , et on aperçoit les sillons qui seront sur les élytres de l'Insecte parfait. Ces nymphes éclo- sent au printemps. La seule espèce d'Orchésie bien connue est : L'Orchésie luisante , Orchesia micans , Latr. ; Anaspis clavicomis , Latr. ; Dircœa micans , Fabr. ; Mega- toma picea , Herbst, Col. 4 , 97 , 5 , tab. 09, fig. 5; Morciella Boleti , Marsh., Entom. Brit. T. 1 , Coléopt., p. 4g4; Hallomenus micans, Panz. , Faun. Germ., fasc. 17, tab. 18 ; Payk.? Iilig. Longue de plus d'une ligne; antennes testacées; dessus du corps d'un brun testacé plus ou moins fon- cé , tout couvert de poils fins , courts, couchés , et qui le rendent soyeux et luisant; élytres ayant un léger re- bord tout au tour, même à la suture; dessous du corps d'un brun testacé plus clair que le dessus. Ce petit In- secte a la faculté de sauter à peu près comme les Mordelles; aussi Olivier est-il d'avis de placer ce genre dans la famille des Mordellones. On trouve cette Orcliésie en France , en Alle- magne , mais elle est rare ; nous avons trouvé la larve aux environs de Paris, Soj ORC et nous pensons que ce qui rend l'In- secte parfait rare dans les collections, c'est qu'il est très-difficile de le pren- dre , parce qu'il échappe facilement au chasseur au moyen des sauts qu'il exécute avec une grande agilité. ORCHESTE. Orchestes. ins. Genre de Charansonite établi par Illiger , adopté par Latreille, et qu'il réunit (Fam.Nat.) à son genre Rhynchœne. f. ce mot. (g.) * ORCHESTIE. Orchestia. crust. Genre de l'ordre des Amphipodes , famille des Crevellines, établi par Leach et adopté par Latreille ( Fam. Nat. du Règn. Anim.). Les carac- tères de ce genre sont : antennes su- périeures sensiblement plus courtes que les inférieures ; devant de la têle non prolongé, ayant une serre à deux doigts dans la femelle , ou à un seul doigt dans le mâle , mais très- grand et Irès-comprimé. Ces Crusta- cés se distinguent des Crevettes et des autres genres voisins, parce que ceux-ci ont les antennes supérieures plus courtes que les inférieures; les Atyles , qui en sont très-voisins , en diffèrent sensiblement par le de- vant de leur tête , qui se prolonge en 'orme de bec. Les Talytres ont les pieds presque semblables entre eux, et tous terminés par un seul doigt; enfin, les genres Corophie, Podocère et Jasse en sont bien distingués par leurs antennes inférieures , qui sont très-grandes et pédiformes. Les Orchesties vivent dans la mer; elles nagent de côté ou se trouvent sur le sable. Elles sautent en se ser- vant de leur queue comme d'un res- sort; en général, leurs habitudes ne diffèrent pas de celles des Crevettes et des autres genres voisins. L'espèce la mieux connue , et qui sert de type au genre , est : L'Obchestie littorale , Orches- tia litturea , Leach, Edimb. En- cycl.. ; Trans. Soc. Lin. T. xi , p. 56; Cancer gammarus litloreiis , Mon ta g. ; Talylrus gammarus, Latr., Risso : Oniscus gantmarellus , Pall- , ORC Spicil. , fasc. 9 , tab. 4 , fig. 8. Lon- gue de six à sept lignes , d'un vert pâle , nuancé de rougeâtre ; tète pe- tite; pinces de la seconde paire très- grosses ; queue composée de trois ap- f>endices bifides , dont celui du mi- ieu est fort court. On connaît une variété de cette espèce, qui est en- tièrement d'un jaune pâle. On trouve cette Orchestie sous les pierres ou sous les tas de Plantes marines re- jetées par les vagues, dans le midi de la France et sur les côtes de Nice. D'après Risso, la femelle pond des œufs jaunâtres plusieurs fois dans l'année. (g.) ORCHIDASTRUM. bot. phan. (Micheli.) Syn. de Néoltie. V. ce mot. (B.) ORCHIDE. Orchis. bot. phan. Ce nom, connu dès l'antiquité, a été ap- pliqué par les botanistes à un genre de Plantes qui comprend les espèces que les Grecs désignaient ainsi. Le genre Orchis, de la Gynandrie Mo- nandrie, L. , forme le type de la fa- mille des Orchidées. Cette famille si singulière dans son organisation a été l'objet de tant de travaux de la part des botanistes modernes, que le genre Orchis, tel qu'on le caractérise au- jourd'hui , est bien différent du genre Orchis de Linné. En effet, l'auteur du Systema Naturœ réunissait sous ce nom toutes les espèces terrestres d'Orchidées qui , avec un calice ir- régulier , offraient un labelle con- vexe ou plane, sessile, terminé à la base par un ou deux éperons allon- gés. Svvarlz adopta à peu près le genre Orchis tel qu'il avait été carac- térisé par Linné. Néanmoins, il eu sépara les espèces munies de deux éperons, dont il forma le genre Sa- tyrium , différent du Satyrium de Linné { V. ce mot). Enfin, Rob. Biown , dans son Prodrome et dans la seconde édition du Jardin de Kew, et le professeur A. Richard, dans son Mémoire sur les Orchidées d'Eu- rope , limitèrent d'une manière pré- cise les véritables caractères qui dis- tin suent le senre Orchis. Ces carac- ORC tèrcs peuvent être énoncés de la ma- nière suivante : les trois divisions externes du calice sont réunies et rapprochées en forme de casque poin- tu ou déprimé ; les deux divisions in- ternes sont plus petites; le labelleest étalé , pendant, muni à sa base d'un éperon plus ou moins allongé; le gynostème est très - court ; le stig- mate en occupe la face antérieure ; l'anthère est dressée , terminale et antérieure à deux loges rapprochées, chacune contenant une masse polli- nique , granuleuse, agglutinée, ter- minée inférieurement par une caudi- cule et une petite glande rétinaculi- fère. Ces deux glandessont renfermées dans une petite poche membraneuse ou boursette , commune à toutes les deux. Ces caractères , tirés des masses polliniques, des glandes rétinaculi- fères et de la boursette , sont de la pjus haute importance; ce sont eux qui distinguent essentiellement le genre Orchis. D'après ces caractères précis assignés au genre Orchis, un grand nombre des espèces qui y avaient été réunies , forment aujour- d'hui d'autres genres fort distincts; ainsi , parmi les espèces mentionnées par Willdenow, les Orchis Susannœ, radiata, ci/iaris, blepharoglottis ,crls- tata, fimbriata, etc. , forment le genre Habenaria ; les Orchis plantaglnea et hirtelia , le genre Physurus ; Y Orchis hispidula , le genre Holothrix ; Y Or- chis pyramidalis , le genre ylnacamp- lis ; Y Orchis hircinaou Satyrium hir- cinum , L. , le genre Loroglossu/n; YOrchis nigra ou Satyrium nigrum , L., le genre Nigritella ; les Orchis conopsea, oduratissima, omithis, al- bida , l'iridis , cucullata , le genre Gymnadenia ; YOrchis bifolia , le génie Platanthera , etc. Les espèces du genre Orchis sont presque toutes européennes ; quel- Îues-unes habitent dans l'Amérique u nord; mais aucune véritable es- pèce de ce genre ne se trouve sous les tropiques ; c'est , en général , le genre Habenaria qui l'y remplace. Ainsi, il n'existe pas à' Orchis en Afrique, au-delà du bassin de la Méditerra- ORC 3oS née, ni dans l'Amérique méridio- nale , ni dans l'Inde, ni dans l'Aus- tialasie. Les espèces appartenant réel- lement à ce genre sont herbacées,, vivaces, toutes terrestres, offrant à leur racine, qui se compose de libres simples et cylindriques , deux tuber- cules charnus , entiers ou divisés et palmés. De ces deux tubercules, l'un est ferme, dur; c'est celui qui ren- ferme les rudimens de la tige qui doit se développer l'année suivante; l'au- tre, au contraire, est flasque et ridé, et a servi au développement de la tige. Les feuilles sont toujours sim- ples et entières , tantôt toutes réunies en rosette à la base de la tige , tantôt alternes sur la tige. Les fleurs forment un épi simple , plus ou moins dense , plus ou moins allongé, cylindrique. Les fleurs sont assez généralement purpurines, accompagnées chacune d'une bractée. On a divisé les Orchi- des en deux sections , suivant qu'el- les ont des tubercules entiers ou pal- més. Nous indiquerons simplement ici les espèces qui croissent natu- rellement en France. § I. Tubercules entiers. Orchis coriophera , L. , remarqua- ble par ses fleurs, qui répandent une odeur îrès-forte de punaise; Orchis Morio , L. ; Orchis mascula , L. , FI. Dan. lab. 457 ; Orchis variegata, Lamk.; Orchis tephrosauthos, W illd.; Orchis militaris , L. ; Orchis fusca , Jacq.; Orchis Robertiana , etc., etc. § IL Tubercules palmés. Orchis maculât a , L.; Orchis lati- folia, L. , etc. Les tubercules charnus des Orchis sont presque exclusivement composés d'une fécule amilacée, très-pure. Ce sont les tubercules de quelques es- pèces , pai ticulièrement de YOrchis mascula et de YOrchis Morio, qui constituent le médicament connu sous le nom de Salcp. Il se prépare en Orieut avec ces tubercules, que l'on lave, que l'on fait ensuite blanchir dans l'eau bouillante et ensuite sé- cher. Cette substance, est extrême- 3o4 ORC ment nutritive. Quand on la fait bouillir pendant un certain temps dans l'eau, elle forme une gelée transparente. Les médecins en re- commandent l'usage aux couvales- ceas pour rétablir leurs forces, sans fatiguer leur estomac. Les anciens considéraient les tu- bercules des Orchides comme une des substances les plus précieuses. La ressemblance qu'ils avaient cru re- marquer entre eux et les organes de la génération de l'homme , leur avait inspiré l'idée de placer ces tubercules parmi les substances aphrodisiaques. Selon Théophraste , le plus gros des deux tubercules pris dans du lait de chèvre, est un puissant stimulant; le plus petit, au contraire, éteint les désirs vénériens.. Enfin , Diosco- ride dit que le gros tubercule mangé par un homme , lui donnait le moyen d'engendrer des mâles , et le petit mangé par une femme, celui de pro- créer des filles. Mille autres contes absurdes ont été répétés sur ces ra- cines; mais ce qu'il y a de bien cer- tain , c'est qu'elles ne sont pas plus excitantes, pas plus aphrodisiaques 3 ne tous les autres alimens composés e fécule. Les espèces du genre Orcâis sont des Plantes d'un aspect très-agréable et très-singulier. Malheureusement on ne peut pas les cultiver dans les jardins , ou du moins on peut rare- ment les y conserver. Pour se les pro- curer, il faut les aller prendre au printemps dans les bois , un peu avant lépanouissement de leurs fleurs, et avoir soin de les déplanter avec une très-grosse motte de terre, afin de ne pas endommager leurs racines; on les plante ensuite dans de la terre de bruyère. Quelques-unes se con- servent pendant plusieurs années. (A. H.) ORCHIDEA. bot. phan. (Petiver.) Syn. d'Eucurris nana, Willd. (b.) ORCHIDÉES. Orchideœ. bot. phan. Famille très-naturelle de Plan- tes monocotylédones à étamines épi- gynes , qui présente des formes et une ORC organisation tellement singulières , que nous croyons devoir donner quelque développement aux carac- tères que nous allons en tracer. Les Orchidées sont des Végétaux tous vivaces, tantôt terrestres, et tantôt parasites , c'est-â-dire croissant sur l'écorce des autres Arbres , et y for- mant quelquefois des festons et des guirlandes ornées de fleurs qui réu- nissent à la variété des couleurs et souvent au parfum le plus suave, les formes les plus bizarres et les plus inattendues. Nous verrons bientôt que le mode de végétation de ces Plantes, suivant qu'elles sont terres- tres ou parasites, entraîne avec lui des différences fort remarquables dans la structure de la plupart des organes , soit de la végétation , soit de la reproduction. Le calice est tou- jours adhérent avec l'ovaire qui est infère ; jamais il ne forme de tube au- dessus de celui-ci. Son limbe , qui est toujours irrégulier, offre constam- ment six divisions , dont trois exté- rieures et trois internes. Ces divisions calicinales sont diversement dispo- sées, quelquefois plus ou moins sou- dées entre elles ou rapprochées à la partie supérieure de la fleur où elles forment une sorte de casque [calyx galeatus); de ces trois divisions l'une est supérieure et les deux autres sont latérales et inférieures. Les trois di- visions internes sont distinguées en deux latérales et supérieures toujours égales et semblables entre elles ,et une inférieure dissemblable, qui a reçu les noms de nectaire , tablier oulabelle. Le labelle estl'organe le plus polymor- phe dans les Orchidées ; il est généra- lement pendant, mais quelquefois il est dressé, diversement configuré et offrant même parfois des formes que l'on a comparées à celles d'une Mou- che , d'une Araignée , d'un Bourdon, d'un Homme pendu , etc. Il est quel- quefois sessile , quelquefois ongui- culé, adhérent et continu ou articulé avec la colonne centrale qui sur- monte l'ovaire. Le plus souvent il naît de la base de cette colonne ou gynoslème, d'autres fois il naît de sa ORC Ï»artie supérieure et forme autour de ui une sorte de gaîne qui l'embrasse en totalité et y adhère complètement. Le labelle peut être plane, convexe ou concave; il peut se prolonger à sa base en un éperon plus ou moins long , ou simplement former une bosse saillan- te ; dans un seul genre il offre deux éperons. Du centre de la fleur, s'élève une sorte de petite colonne charnue qui a reçu le nom de gynostème , parce qu'en effet elle sert à la fois de support et de moyen d'union entre l'organe mâle et l'oreane femelle. Sa longueur varie beaucoup. Générale- ment elle est légèrement concave ou creusée eu gouttière à sa partie anté- rieure , et convexe postérieurement ; quand elle a une certaine longueur elle est plus ou moins arquée. A sa partie supérieure elle porte trois éta- mines. De ces étamines deux avortent constamment et sont réduites à l'état rudimentaire, excepté dans le seul genre Cypripedium où les deux éta- mines latérales sont les seules fertiles, tandis que celle du milieu avorte complètement. La position de l'an- thère unique qui termine le gynos- tème, sa forme, sa structure, son mode de déhiscence varient singuliè- rement dans les différens genres. Tantôt l'anthère est placée à la par- tie antérieure du gynostème qu'elle recouvre en grande partie, comme dans la tribu des Ophrydées par exemple ; cette conformation ne se remarque jamais que dans les genres dont les espèces sont terrestres; tan- tôt l'anthèie est tout-à-fait terminale, c'est-à-dire qu'elle repose sur une ex- cavation du sommet du gynostème qui a reçu le nom de clinandre ; dans ce dernier cas elle n'y est attachée que par une sorte d'onglet ou de par- tic 1 étrécie ; elle est placée de manière qu'elle repose sur le clinandre par sa face inférieure. Il arrive de-là que, lors de l'anthèse, l'étamine se relève en forme d'opercule (ant/tera opercu- li for mis) , c'est ce que l'on remarque dans toutes les Orchidées véritable- ment épidendres. L'anthère est à deux loges rapprochées et contiguës ou ORC 5o5 éloignées ; quelquefois on ne trouve qu'une seule loge; chaque loge est souvent partagée en deux, rarement en quatre , par une ou deux cloisons plus ou moins saillantes. Le pollen renfermé dans l'anthère offre une or- ganisation bien particulière dont ou ne retrouve d'analogue que dans une famille très-éloignée, celle des As- clépiadées; tout le pollen renfermé dans une loge y forme une masse continue , homogène j quand l'inté- rieur de la loge est partagé par des cloisons , quelquefois on trouve au- tant de masses distinctes que de cel- lules, comme dans le genre Bletiajpur exemple; d'autres lois la masse pol- linique principale est seulement par- tagée en autant de lobes qu'il v a de cellules; enfin, quand l'anthère est uniloculaire, tantôt elle renferme deux masses polliniques distinctes, tantôt une seule qui est bilobée, comme dans le genre Bulbophyllum par exemple. Ces masses polliniques peuvent offrir trois modifications principales quant à leur nature; elles peuvent être composées de grains an- guleux réunis ensemble par une sorte de réseau élastique ; on ditalors qu'el- les sont granuleuses ou sectiles ; elles peuvent être formées degrainsexces- sivement petits, peu adhéreus entre eux ,on les nomme alors masses polli- niques pulvérulentes ou pul lacées ; en- fin , chez le plus grand nombre des Epidendres, elles sont sulides ou céra- cées. Chaque masse offre une forme variable; quelquefois elles sont nues à leur base; d'autres fois terminées par un prolongement diaphane qu'on nomme caudicule ; dans quelques genres , la même caudicule est com- mune aux deux masses polliniques. Cette caudicule peut se terminer par un petit corps de forme variée, ordi- nairement de nature glandulaire et visqueux , qu'on nomme rétinacle ; le même rétinacle peut être commun à deux masses polliniques; quelque- fois il y a rétinacle sans caudicule, comme dans notre nouveau genre Beclardia par exemple. A. la partie antérieure du gynostème on aperçoit 20 5o6 ORC une aréole glanduleuse , ordinaire- ment très-visqueuse clans l'état trais, c'est le stigmate, d'une forme très- variée; au-dessus du stigmate la partie antérieure du gynostèmc se prolonge cpielquefois en une pointe plus ou moins allongée qu'on nomme rostelle ou bec. Dans le cas où l'an- thère est antérieure, elle se termine à sa partie inférieure par une ou deux Îietites poches ou boursettes , dans esquelles sont reçus les rétinacles; cependant ceux-ci* sont quelquefois à nu , comme dans les genres Gym- nadenia , Platanthera , etc. L'ovaire est constamment infère , plus ou moins cylindracé , à trois angles , re- levé de trois côtes plus saillantes . qui correspondent toujours aux trois di- visions externes du calice ; cet ovaire est quelquefois tordu sur lui-même en forme de spirale; il est à une seule loge , offrant trois trophospermes pa- riétaux et longitudinaux , souvent bi- furques , alternant avec les trois cô- tes de l'ovaire, et chargés d'un nom- bre prodigieux d'ovules extrêmement petits. Le fruit est une capsule ovoï- de ou plus ou moins allongée et cy- lindrique , généralement marquée de trois côtes plus ou moins saillantes, s'ouvrant en trois valves. Les trois côtes sont souvent persistantes , ad- hérentes entre elles parleur sommet et par leur base , et formant une sorte de châssis dont les trois valves cons- tituent les panneaux. Quelquefois le fruit est pulpeux intérieurement , comme dans la Vanille , par exemple. Les graines sont d'une excessive té- nuité. Dans presque tous les genres , le tégument extérieur'1- forme un ré- seau diaphane , une sorte de tissu lé- ger au centre duquel est l'amande recouverte d'un second tégument. Ce réseau a été décrit par la plupart des auteurs comme une arille. L'amande se compose d'un endosperme conte- nant un embryon très-petit, axile , ayant sa radicule tournée vers le hile. Les Orchidées, ainsi que nous l'a- vons dit , sont toutes des Plantes viva- ces , tantôt terrestres et tantôt parasi- tes. Dans le premiercas leur racine est ORC ^ entièrement fibreuse , ou bien elle est accompagnée de deux tubercules charnus , eutiers ou divisés , qui sont de véritables bourgeons souter- rains destinés à reproduire chaque année une nouvelle tige. Dans les Orchidées parasites au contraire, il n'y a jamais de bulbes radicaux , mais la base des feuilles ou quel- quefois de la hampe s'épaissit et forme un renflement charnu et bul- biforme , mais entièrement différent des bulbes proprement dits que l'on observe dans les Orchidées terrestres. Les feuilles sont quelquefois toutes radicales, et du centre de leur as- semblage s'élève une hampe nue; d'autres fois elles naissent sur la tige et sont alternes, embrassantes, et quelquefois terminées par une gaîne plus ou moins longue , entière ou fendue; dans un grand nombre d"L- pidendres les feuilles sont coriaces, persistantes; d'autres fois elles se coupent transversalement et se dé- tachent de leur gaîne qui paraît être une sorte de pétiole dilaté et persis- tant. Ces feuilles sont toujours par- faitement entières dans leur contour et simples. Ln tige , qui quelque- fois est une véritable hampe , est simple ou rameuse. Les fleurs varient beaucoup en grandeur , en couleur , et dans leur disposition. Elles sont ou en épis ou en grappes rameuses , en cimes ou solitaires, toujours ac- compagnées chacune d'une seule bractée. Ces feuilles sont quelque- fois renversées , c'est-à-dire que le labelle , qui est généralement pen- dant à la partie inférieure de la fleur, est placé à sa partie supérieure par une inversion occasionée par la torsion du pédoncule et de l'ovaire. Tels sont les caractères généraux et en quelque sorte habituels de la famille des Orchidées : nous allons indiquer ici certaines particularités qui peuvent jeter quelque jour sur l'organisation singulière de leurs fleurs. Ainsi tous les botanistes con- viennent aujourd'hui que le type ré- gulier de la famille des Orchidées est d'avoir trois élamines dont les deux ORC latérales avortent constamment dans tous les genres , excepté dans le Cy- pripedium où c'est celle du milieu qui avorte, tandis que les deux laté- rales sont développées. Mais jusqu'à présent on n'avait pas eu la confir- mation indubitable de ce fait. Nous avons publié dans le premier volume des Mémoires de la Société d'Hist. Na- turelle la description d'une mons- truosité bien remarquable des fleurs de YOrchis lat/Julia, propre à nous dévoiler la véritable structure de la fleur des Orcbidées. Le centre de la fleur est occupé par un corps charnu portant à son sommet trois étamines verticillées et entièrement semblables entre elles; ainsi doue ici les deux étamines latérales qui avor- tent constamment se sont dévelop- pées. Mais ce qui n'est pas moins re- marquable , c'est que la forme de la fleur est entièrement ebangée; le pé- riantbe est étalé , à six divisions par- faitement égales et régulières , dont trois externes et trois internes; on n'aperçoit plus de labelle ni d'épe- ron. On pourrait donc conclure de ce l'ait , qui nous paraît très-important, que le type véritable de la fleur des Orcbidées est un périantlie à six di- visions égales et régulières , et trois étamines gynandriques. Dès-lors on pourrait admettre que l'irrégularité de la fleur , c'est-à-dire la formation du labelle et de son éperon , ne pro- viennent que de l'avortement des deux étamines inférieures. On a émis encore une autre opinion sur la na- ture de la fleur des Orcbidées. En 1807, un amateur de botanique, Cbarles His , dans une lettre impri- mée , adressée à la section de bota- nique de l'Institut, a décrit une monstruosité fort remarquable de YOphrys Arachnites dans laquelle les deux divisions internes et supérieures du calice sont converties en étamines ; de soitc qu'il y a aussi trois étamines développées. L'au'.enr pense ensuite que le labelle doit être considéré comme composé lui-même de trois étamines, en sorte qu'il y aurait pri- mitivement six étamines. Mais bien ORC 3o? que nous croyions que l'observateur que nous citons ici a commis une pe- tite erreur en considérant le labelle comme formé de trois étamines , car dans ce cas il y en aurait buit dans la fleur, puisqu'il est certain que la colonne centrale de la fleur est le support de trois étamines, ainsi qu'il est bien démontré aujourd'bui; si l'on voulait admettre , et nous ne re- poussons point cette idée, que les trois divisions intérieures du calice sont des étamines stériles, il faudrait les considérer cbacuue comme une seule élamine, par conséquent on en au- rait six pour la fleur, ce qui complète le nombre normal de la plupart des Plantes mouoeotylédones. Dans cette supposition , le périantbe n'offrirait plus que trois divisions ; mais un genre publié par notre savant ami ,1e professeur Kunlh, sous le nom A'E- pistcpldum , peut servir à lever cette difficulté. En effet , il offre indépen- damment des six divisions calici- nales qu'on observe dans toutes les autres Orcbidées, un calicule exté- rieur couronnant l'ovaire et beau- coup plus court que les divisions du calice. De ces diflérens faits qui nous semblcntde lapins bauteimportance nous croyons qu'on peut tirer les conclusions suivantes : le type nor- mal de la fleur des Orcbidées est un pé- riantlie à six divisions régulières dont trois extérieures et trois internes et six étamines. Mais dans tous les gen- res connus, à l'exceplion de l'Epis- tepkiutn , les trois divisions externes du calice avortent, et le périantlie ne se compose que des trois internes. Dans tous les genres connus , excepté dans quelques cas de monstruosités, si l'on peutdonner ce nom au retour d'un organe dégénéré à son type normal , les trois étamines externes sont stériles et développées en appen- dices pétaloïdes. Dans tous les genres connus , excepté dans le Cypripedium, et quelques cas de monstruosités deux des étamines intérieures avor- tent complètement, et se montrent seulement sous la forme de deux pe- tits mamelons glanduleux auxquels 5o8 ORC ou a donne le nom de staminodes. Ce n'est que depuis un petit nom- bre d'années que J'on connaît bien l'organisation des Orchidées et que les caractères des genres principaux ont été définitivement fixés. Swartz le premier, dans un ouvrage spécial sur les genres et les espèces de cette famille , et dans sa Flore des Indes- Occidentales, a beaucoup mieux ca- ractérisé les genres de la famille des Orchidées , et dévoilé en partie leur structure. Ce travail a servi de base à presque tous les ouvrages généraux publiés depuis cette époque. Mais néanmoins les genres établis par Swartz mieux étudiés ont pu se prê- tera de nouvelles divisions. Presque à la même époque , le célèbre Rob. Brown , dans sa Flore de la Nou- velle-Hollande , et dans la seconde édition du Jardin de Kew, et le pro- fesseur Richard , dans son Mémoire sur les Orchidées d'Europe (Mémoires du Musée ) démontrèrent la vraie structure de l'anthère dans cette fa- mille et firent voir que les caractères des genres devaient être puisés dans cet organe , à cause du grand nom- bre de modifications qu'd présente, et de la fixité de ces modifications dans les différens genres. L'un et l'autre en retravaillant ainsi une par- lie de la famille proposèrent un assez grand nombre de genres nouveaux. C'est d'après ces principes que les Or- chidées ont été étudiées dans les ou- vrages des botanistes modernes, et en particulier dans les Noua Gênera et Species Plant. Amer, œquin., pu- bliés par notre collaborateur Kunlh ; dans YExotic Flora de Hboker; dans le Botanical Register , les Collée tanea Botanicaàe John Liudley. Ce dernier botaniste paraît avoir fait une étude toute particulière de cette famille , dontila proposé uneuouvelle division dans une petite brochure publiée à Londres en 1826 sous le nom de Sce- letos Orchidearum. Indépendamment de ces ouvrages très-modernes, nous devons citer encore comme offrant tles notions utiles sur les Orchidées , le Prodrome delà Flore du Chili et du ORC Pérou de Ruiz et Pavon , et surtout l'Histoire des Orchidées des îles Ans- 1 traies d'Afrique, publiée par Du Pe- tit-Thouars. Ce dernier ouvrage est le plus étendu qu'on ait publié sur les Orchidées d'un pays. Les genres de la famille des Orchi- dées sont fort nombreux. On peut les diviser facilement en trois sections d'après la nature de leurs masses pol- liniques , tantôt formées de grains réunis ensemble par une matière vis- queuse et élastique, tantôt formées de graines fort petites et sans adhé- rences, tantôt enfin entièrement so- lides. Le genre Cypripedium , à cause de ses deux étamines latérales cons- tamment fertiles , forme une quatriè- me section. Les trois premières aux- quelles nous donnons les noms d'O- phrydées , de Limodorées et d'Epi- dendrées , peuvent être ensuite sub- divisées suivant la forme de l'anthère ou les modifications des masses pol- liuiques. Nous adopterons en grande partie la classification proposée par John Lindley. ■}■ Ophrydées. Masses polliniques sectiles ou gra- nuleuses , c'est-à-dire formées de grains anguleux , adhérens entre eux au moyen d'une matière visqueuse et élastique. Espèces toutes constam- ment terrestres. Tribu 1 : Ophrydées proprement dites. Anthère terminale et antérieure , dressée ou renversée; masses polli- niques munies d'une caudicule. Orc/ii.s, L. ; Glossula , Lindl. ; A na- camptis , Rich.; Nigrllella , Rich. ; Diplomeris, Don.; A ce ras , Rich., Br. ; Ophrys , L. ; Serapias , Swartz ; ylltensleinia, Kunth; Disa , Berg. ; Habenaria , Willd.; Gymnadenia , R. Br.; Bonalea, Willd.; Platuu- tltera, Rich.; Chamorvlds , Rich.: lier minium , Rob. Brown ; Ilolotnx , Rich. ; * Arnottia,N. ; Vryopeia, Du Pet. -Th. ; Bartàoliua, R. Br. ; Bc- pandra, hinû. ; Pterygodium , S\v , ORC Disperia , Sw. ; Satyrium , Svf. ; Co- rycium, Sw. Tribu a : Gastrodiées. Lnthère terminale et operculi- forme. Gast radia, R. Br. ; Epipogium , II. Br. ; Prcscatia, Lindl.; Uysteria, Keiuwardt. ff Limodokées. Masses poli iniques pulvérulentes uu pultacées. Espèces généralement terrestres; quelques-unes parasites. Tribu ô : Arétiiusées. Anthère terminale operculiforme. Arethusa , Sw. ; * Aplostellis , Nob.; Eimodarum , Tourne!'. ; Calopogon , R. Br. ; * Centrosia, Nob. ; Bletia , Ruiz et Pavon ; ï'anilla , Sw. ; Epis- tephium , Kunth ; Pogonia, Juss. ; Eriachilus , R. Br. ; Pterostylis, R. Br. ; Glassodia , R. Br. ; Lyperantàus, R. Br. ; Caladeaia, R. Br. ; Chilo- glottis , R. Br.; Cyrtostylis, R. Br. ; Corysanthes , R. Br. ; Caleana , Rob. Br. ; Micratis , Rob. Br. ; Epipactis , Sw. ; Carallorhiza , Haller ; * Bentâa- mia, Nob. Tribu 4 : NÉOTTIÉES. Pelexia, Poit. ; Goadyera, R.Br. Physurus , Ricli. ; Hœmaria, Lind. Thclymitra, Forst. ; Diuris , Smilh Epiblema , R. Br. ; Cryplostylis , R. Br. ; Ort/ioceras , R. Br. ; Prasaphyl- lum , R. Br. ; Cranichis, Sw. ; Chla- rœa , Lindl. ; Pantlùcva , R. Br. ; Ge- noptesium, R. Br. ; Neottiay Rich. ; Listera, Br. ; Spiranthes , Rich.; Zeuxina , Lindl. ; Stenurhy ndius , Rich.; Calochilus , R. Br. ; Synassa, Lindl. fff Epidendrées. Masses polliniques solides. Espèces toutes parasites. Tribu 5 : Vandees. Masses polliniques terminées à leur base par une caudiculc diaphane ou une glande. Calant/te, R. Br.; Oclomeria , R. Br. ; Arpopkyllum , La Llave ; Pina- ORG 009 lia, Lindl. ; Maxillaria , Ruiz et Pa- von; Camaridium , Lindl.; Ornithr- diuni, Salisb.; * Beclardia , Nob.: Pkolidota , Lindl. ; Sunipia , Lindl. ; Telipogan , Kunth. ; Oniithocephalits, Hooker; Cryptarrhena , R. Br. ; Psit- tacoglossurn , La Llave ; Alamania , La Llave ; Tipularia , Nuit. ; Aerides, Lour. ; Vanda, R. Br. ; Sarcanthus , Lindl.; Aeranthes , Lindl. ; Crypto- pus, Lindl. ;Aïonia, Lindl. ; Jo/iop- sis, kunth; * Gussonea, Nob. ; Cym- bidium, Sw. ; Lissochilus , R.Br.; Geadorum , Jackson; Sobralia , Ruiz et Pavon ; Gastrachilus , Don. ; Dipu- dium, R. Br. ; Oncidiurn, Sw.; Ma- cradenia, R. Br. ; Brassia, R. Br. ; Odontuglossum , Kunth ; Cyrtopo- dium , R. Br. ; Cyrtochilum , Kunth ; Cuitlauzina , La Llave ; Anguloa , R. et Pav. ; Catasetum, Rich. ; Eula- phia , Rob. Br. ; Xylabium , Lindl. ; Trizeuxis , Lindl. ; Fernandezia , R. et Pav.; Rodriguezia , R. et Pav. ; Gomeza, R. Br. ; Cirrhœa , Lindley; Natylia , Lind.; Megaclinium , Lind.; Tric/zoceros , Kunth ; Masdevallia , Ruiz et Pav. ; Gangora, R. et Pav. Tribu 6 : Epidendrées vraies. Masses polliniques terminées par un prolongement de même nature replié en dessous. Brassauola , R. Br. ; Epidendrum , Sw. ; Cattleya , Lindl. ; Broughtonia , R. Br. ; Isochilus , R. Br. ; Dinema , Lindl. Tribu 7 : Malaxidées. Masses polliniques libres sanscau- dicule. Angrœcum , Du Pet.-Th. ; Eria , Lindl. ; Acianthus , R. Br. ; Dendro- bium, Sw. ; Pachyphyllum , Kunth ; Stenoglossum , Kunth; Anisopetalum, Hooker; Restrepia, Kunth; Cœlo- gyne, Lindl. ; Malaxis , Rich. ; Mi- cros/y lis. Nuit.; Liparis, Richard; Dienia , Lindl. ; Empusa , Lindle_y ; Calypso, Salisb.; Pleurot/tallis , R. Br. ; Stelis, Sw. ; Tribrachia, Lind. ; Bulbophyllum , Du Petit-Th. ; Pedi- lea, Lindl. ; Zygaglossum , Reinw Sc/iœnorcAis , Reiuwardt. 5jo ORG tfff CyPRIPÉDIEES. Tribu 8 : Les deux étamines latérales fertiles. Cypripedium , L . A la suite de ces genres rapportés à la tribu dont ils font partie, on doit ajouter les suivans qui ne sont pas encore assez bien caractérisés pour pouvoir être définitivement pla- cés dans les huit tribus précédentes : Sarcoclii/us, R. Br. ; Cirrhopela- lum, Lindl.; Renanlhera , Lour. ; Aeiropsis , Reinw.; Callista , Lour.; Thrixspermum , Lour. ; Galeola , ici. ; Isotria , Rafin. ; Vipliry llum , Rafin.j Ce rai a , Lour. Tel est le tableau des genres nom- breux qui composent aujourd'hui l'intéressante famille des Orchidées. Quoique nous pensions que plusieurs de ces genres pourraient être réunis , que d'autres au contraire pourraient être divisés , nous n'avons pas cru cependant devoir opérer ici ces chan- gemens. La difficulté d'un pareil tra- vail ne permet pas de s'en occuper dans un article de ce genre plutôt destiné à faire connaître l'état actuel de la science qu'à y introduire des modifications qui ne peuvent être convenablement développées que dans un travail spécial. Les genres nouveaux que nous avons indiqués ici, en les marquant d'un astérisque, sont ceux que nous avons établis dans notre Flore encore inédite des îles de France et de Mascareigne. (a. r.) * ORCHIDIUM. bot. phan. Le genre d'Orchidées ainsi nommé par Swartz, et établi pour le Cypripedium bulbosum , L. , est plus généralement connu aujourd'hui sous le nom de Calypso. V. ce mot. (a. r.) ORCHIDOCARPUM. bot. piian. Le genre établi sous ce nom par le professeur Richard, dans la Flora Bureali-A 'mericana de Michaux, pour X Anona triloba , L. , avait déjà été nommé îsimina par Adanson. y. ASIMINA. (A.R.) * ORCIIILE. ois. Arislotc meu- ORE tionne sous ce nom un Oiseau qu'il dit être un ennemi du Chat-Huant. Sur cetle simple indication , Gesner y reconnaît le Roitelet. C'est ainsi qu'on faisait ordinairement de l'his- toire naturelle avant Linné, (b.) ORCHIS. bot. phan. V. Orchide: * ORCYNUS. pois. r. Scombre. ORDILLON. bot. phan. (Nican- der.) Syn. de Tordylium officinale. (B.) ORËADE. Oreas. moll. Genre formé par Montfort sur des caractères de peu d'importance. Il fait partie du genre Cristellaire , tel que l'ont con- çu les conchyliologues les plus mo- dernes , quoiqu'il en diffère un peu sous quelques rapports ; mais ces dif- férences sont de trop peu de valeur pour que l'on adopte le genre de Montfort. r. Cristeeeaire. (d..h.) OREADES. bot. phan. (Columna.) Syn. d'Orcâis tephrosanthos , Willd. (B.) * OREAS. mam. V. Canna au mot Antilope. * OREAS. bot. phan. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétra- dynamie siliculeuse , établi par Cha- misso et Schlectendal ( Li/incea, jan- vier 1826 , p. 29) qui lui out assigné les caractères suivans : calice dont les sépales sont un peu étalés et égaux à la base; pétales entiers, onguicu- lés , égaux; filets des étamines égaux, dépourvus de dents; style extrême- ment court , surmonté d'un stigmate capité ; silicule lancéolée , compri- mée, uniloculaire , sans aucune cloi- son , à valves planes , marquée d'uno nervure médiane; graines nombreu- ses , ovoïdes , pendantes de la partie supérieure des filets placentaires, au moyen de longs cordons ombilicaux ; cotylédons incombans. Ce genre , rapproché par ses auteurs de l'Eu- tréma de R. Brown, est très-remar- quable par ses funicules allongés , durs et persislans , ses étamines éga- les , et surtout par l'absence des glan- des et de la cloison. Une seule espèce ORE coustitue ce genre nouveau. Gfaa- misso et Schlectendal l'ont décrile et figurée sous le nom à'Oreas invo- lucrata , /oc. cit., tab. 1. C'est une petite Plante vivace , qui a le port du Canlainine belliclifolia. Ses feuil- les radicales sont glabres, pétiolées , spathulées et très-entières ; les cau- linaires n'existent pas. C'est ainsi que s'expriment les auteurs du genre; mais il nous semble , d'après la figure et des échantillons authentiques, que les feuilles dites radicales sont réelle- ment caulinaires , qu'elles sont atta- chées à la véritable lige raccourcie, et 3ue les préleudues tiges sont des pé- oncules latéraux et axillaires. Les fleurs, disposées en sertules, sont blanches, quelquefois marquées d'un réseau pourpre-noirâtre. A la base de chaque sertule , est un involucre composé de bractées foliacées, ana- logues aux feuilles, mais non pétio- lees. Cette Plante croît entre les mon- ceaux de pierres , sur les hautes mon- tagnes de l'ile d'Unalaschka. (g..n.) * OREAS. bot. orypt. {Mousses.) Ce genre de Bridel n'a pas été adopté. Il était fondé sur une Plante qui a été nommée TFeisslaMartiaiia par Horns- chuch. (g..n.) OREILLARD. Plecotus. M a M. Sous-genre établi par Geoffroy'Saint- Hilaire dans le genre Vespertilion , et dont le type est le Vespertilio au- ritus , Lin. , que Daubenton avait dé- crit sous le nom d'Oreillard. V. Ves- pertilion. (is. g.st.-u.) * OREILLARD, ois. Espèce du genre Traquet. C'est aussi le nom d'un Grèbe d'Europe. V. Grèbe et Traquet. (dr..z.) OREILLE, zooe. Organe spécial du sens de l'ouïe. Les changeniens qu'une force mécanique détermine dans la forme des corps , peuvent être perma- nensou cesser avec l'action de la cause qui les produit. Mais dans ce dernier cas, lorsque les molécules déplacées ont repris la place qu'elles occupaient d'abord, au lieu de s'y arrêter, elles se portent au-delà, puis reviennent ORE 5m en-deçà , et exécutent un certain nom- bre d'oscillations, dont l'étendue di- minue progressivement. Ces mouve- mens vibratoires se propagent de pro- che eu proche à travers tous les corps élastiques, et l'on donne le nom de son à la sensation particulière qu'ils déterminent, lorsqu'ils arrivent jus- qu'à nous, et que leur vitesse est telle, que nos organes peuvent les percevoir. L'ixistence du sens de l'ouïe est pour le moins très-douteuse chez les Animaux de.7, classes les plus infé- rieures. La sensibilité générale des Actinies est assez développée , et chez certains Animaux de ce genre, le moindre attouchement, ou même l'action delà lumière,sufntpour déter- miner des mouvemens très-marqués ; mais le bruit ne paraît les afïecler en aucune manière , comme nous nous eu sommes assuré un grand nombre de fois. On ignore si les Mollusques acéphales peuvent percevoir les sons ; mais toujours paraît-il certain qu'ils sont entièrement dépourvus d'organe spécial de l'audition. La plupart des Insectes jouissent , sans aucun doute, de la faculté d'entendre certains sons; mais la science ne possède que bien peu de données sur les parties destinées à cet usage. Comparetti , il est vrai , a décrit l'organe de l'ouïe de la Libellule , de la Cigale , t!e la. Mouche, de la Fourmi et de quel- ques autres Insectes , mais d'une ma- nière si vague, si obscure et si in- complète , qu'il est bien difficile de savoir au juste ce qu'il a voulu dire , et encore plus de croire à l'exactitude de ses observations. La description queTréviranus a donnée de l'Oreille de la Blatte orientale est , au con- traire , claire et précise; et comme on a omis d'en parler dans le der- nier ouvrage publié sur l'Anatomie comparée, nous en rapporterons ici les détails les plus importans. Dans la partie du sommet de la tête qui se trouve entre la marge de l'œil et les ouvertures circulaires dans lesquelles sont implantées les antennes , se trouvent deux ouvertures arrondies , visibles à l'œil nu , et bouchées par Sie ORE uns membrane blanche, extrême- ment mince , ferme , élastique et con- cave. Deux prolongemens nerveux se portent du cerveau vers les yeux, et leur sommet obtus et d'une couleur noirâtre correspond à la membrane élastique dont nous venons de parler ; aussi ce disque paraît- il destiné à vibrer sous l'influence des ondes so- nores qui viennent le frapper , et à agir immédiatement sur le nerf qui y aboutit. Dans les Crustacés , la structure de l'organe de l'ouïe est moins simple. Chez l'Ecrevisse , par exemple , il est formé d'une membx'ane extérieure élastique, d'un sac membraneux, rempli de liquide , et d'un nerf qui vient s'y terminer. A la face inférieure de l'article basilaire de l'antenne ex- terne, se trouve une petite éminence osseuse, arrondie, très-dure et percée à son sommet d'une ouverture ar- rondie , que Scarpa appelle la fenêtre du vestibule ; une membrane mince , élastique et tendue , est fixée aux bords de ce trou et le bouche com- plètement; derrière elle se trouve une vésicule membraneuse , cylin- drique , allongée et logée dans l'in- térieur de l'éminence osseuse ; son extrémité interne est extrêmement mince et accollée à la membrane de la fenêtre; son extrémité postérieure se continue avec la membrane qui tapisse l'intérieur du test; enfin sa cavité est remplie d'un liquide aqueux. Le nerf acoustique ne naît pas immé- diatement du ganglion céphalique , mais est fourni par le tronc qui se distribue à l'antenne externe ; il se porte en arrière , passe entre les mus- cles voisins , sans fournir aucun ra- meau, et , parvenu près du fond du sac membraneux , s'élargit manifes- tement , puis pénètre dans la cavité du vestibule , où il se ramollit et s'é- tend sous la forme d'une pulpe molle qui tapisse la paroi opposée à la fe- nêtre , et nage dans le liquide am- biant. L'appareil auditif des Mollusques Céphalopodes est assez semblable à celui que nous venons de dé- ORE crire ; mais il est complètement ca- ché dans l'intérieur de l'Animal, et on ne trouve aucune ouverture qui y conduise. Il en résulte que chez ces Animaux , il n'existe point de membrane de la fenêtre du vestibule. L'organe de l'ouïe (dont l'existence a été indiquée par Hunter , mais dont la connaissance exacte est due à Scarpa et à Cuvier ) est logé dans deux petites cavités à peu près sphé- riques et à parois lisses , creusées dans la partie externe de l'anneau cartilagineux céphalique , là où il présente le plus de largeur, d'épais- seur et de dureté. Un sac membra- neux sphérique , transparent et plus petit que la cavité dont nous venons de parler , y est comme suspendu par un grand nombre de filamens; il est rempli d'un fluide transparent , gélatineux , et l'on trouve fixée à la partie postérieure de sa cavité une petite pierre très-dure, en général hémisphérique. Enfin, un nerf assez grêle qui naît du collier médullaire près de celui de l'entonnoir , pénètre clans la cavité de ce sac , que l'on nomme par analogie le vestibule, et s'y divise en deux ou trois rameaux. D'après ce que nous venons de dire sur la structure de l'Oreille des Crus- tacés et des Mollusques Céphalopo- des , on voit que le mécanisme de l'audition doit être très-simple chez ces Animaux. Chez les uns , les vi- brations sonores qui se propagent dans l'eau ambiante , viennent frap- per la membrane mince , élastique et tendue qui ferme la fenêtre du ves- tibule, et y déterminent des mou- vemens du même genre. Les vibra- tions de cette membrane sont trans- mises au sac du vestibule et au li- quide gélatineux renfermé dans sa cavité , et vont enfin agir directement sur la pulpe nerveuse qu'il baigue de toutes parts. Chez les Mollusques Cé- phalopodes , les vibrations doivent se communiquer de l'eau aux tégumens et à l'anneau cartilagineux placé au- dessous ; de celui-ci à la membrane fine et élastique qui constitue le ves- tibule , puis au liquide renfermé dans ORE son intérieur, et enfin aux filamens nerveux avec lesquels il est en contact. L'existence d'une petite plaque cal- caire au fond delà cavité auditive et au-devant de Ja terminaison du nerf acoustique, n'est pas une circonstance indifférente; car il est probable que ce corps mince très-dur et élastique doit participer aux vibrations qui agi- tent la masse cartilagineuse, et aug- menter ainsi la force avec laquelle elles agissent sur le nerf. Le liquide qui remplit le vestibule paraît avoir pour usage principal de rendre le contact du nerf et du corps vibrant plus intime , et d'augmenter la fa- culté vibratoire de la membrane du sac ; les expériences de Savait prou- vent en effet que le papier, par exem- f>le, est ébranlé avec plus de facilité pai- es ondes sonores , lorsqu'il est mouil- lé , que lorsqu'il est sec. Enfin , il est important de noter que chez les Ecre- visses, le nerf destiné à percevoir les sons , n'est pas un nerf spécial , mais seulement une branche de celui qui se rend aux muscles et aux tégumens de l'antenne externe, partie qui est évidemment un organe de tact. Cette disposition que nous retrouverons encore par la suite , prouve que chez les Animaux des classes inférieures , l'existence d'un nerf spécial n'est pas une condition nécessaire pour la perception de sensations d'un or- dre particulier , comme cela a lieu chez les Animaux plus compliqués. Ce fait vient à l'appui de l'opinion que j'ai déjà énoncée dans d'autres parties de cet ouvrage, et que j'ex- poserai plus en détail en traitant des sensations en général. Chez quelques Poissons, la struc- ture de l'Oreille est presque aussi simple que dans les Crustacés et les Mollusques Céphalopodes. En effet , dans la Lamproie, cet organe ne con- siste qu'en un vestibule cartilagineux, un vestibule membraneux et un nerf auditif. De chaque côté et en arrière du crâne , se trouve une capsule car- tilagineuse , elliptique, à parois min- ces , partout d'une égale épaisseur, et lisses sur leurs deux faces. L'iu- ORE ôi?> térieur de cette capsule , nommée ves- tibule cartilagineux, est creusé d'une cavité de même forme que lui. La face externe ne présente aucune trace d'ouverture , et est recouverte par les tégumens communs qui, dans cet endroit , sont minces et lisses ; sa face interne , tournée vers la cavité du crâne, offre deux trous ; l'un infé- rieur, large et ovalaire, est fermé par une membrane élastique , et donne passage au nerf; l'autre su- périeur est , au contraire , très-pe- tit , et traversé par un vaisseau sanguin. A l'exception de ces deux ouvertures qui communiquent dans la cavité du crâne, le vestibule car- tilagineux est parfaitement clos de toutes parts. Le vestibule membra- neux est un sac elliptique et transpa- rent qui remplit la cavité du vesti- bule cartilagineux , sans adhérer ce- pendant à ses parois , et qui est uni à la membrane qui bouche l'ouver- ture dont nous venons de parler. Ce sac est lui-même rempli d'un liquide , et on observe dans son intérieur des replis saillans, qui semblent le divi- ser en plusieurs cellules. Le nerf qui se rend à ce petit appareil , naît iso- lément du cerveau ; enfin , on ne trouve ni concrétions pierreuses, ni même de traces de carbonate cal- caire dans la substance pulpeuse qui revêt les parois de sa cavité. Quel- ques analomisles avaient parlé de ca- naux semi-circulaires dans l'Oreille de la Lamproie ; mais , d'après des recherches minutieuses dePohl et de Weber , il paraîtrait qu'ils n'existent réellement pas; et ce serait les re- plis déjà indiqués , qu'on aurait con- fondus avec ces organes. Chez ces Animaux, les vibrationsde l'eau peu- vent arriver au siège de l'ouïe en passant de ce liquide aux tégumens qui recouvrent le vestibule cartila- gineux , puis à celui-ci et au sac membraneux renfermé dans son in- térieur ; mais elles peuvent aussi suivie une autre route; car toute la portion de la cavité du crâne qui n'est point occupée par lajmassè cérébrale, est remplie d'un liquide 3i4 ORE particulier, qui doit participer aux mouvemeus vibratoires imprimés aux lames cartilagineuses voisines , el les transmettre à la membrane qui bou- che la grande ouverture du vestibule cartilagineux avec lequel il est en contact , et celle - ci doit à son tour ébranler le sac vestibulaire qui y adhère. Nous voyons donc , dans la Lamproie , que l'Oreille est disposée à peu près comme dans l'Ecrevisse ; seulement la membrane tendue et élastique de la fenêtre du vestibule, au lieu d'être placée au dehors et de recevoir directement les mouvemeus vibratoires de l'eau ambiante , est située en dedans ; elle sépare la cavité auditive de celle du crâne, et doit entrer en vibration par l'influence du liquide crânien. Dans tous les Poissons , à l'excep- tion des Lamproies, l'appareil auditif présente une structure plus compli- quée; car on y trouve des organes que nous n'avons pas encore rencon- trés et que l'on nomme canaux semi- «irculah es. Chez les uns ces parties , ainsi que le vestibule membraneux et le sac auditif qui en dépend et qui renferme une ou deux petites pierres, sont logées avec le cerveau dans la cavité crânienne; chez les autres, au contraire, l'appareil auditif est ren- fermé dans un vestibule cartilagi- neux distinct. Les Poissons du genre Haie et Squale présentent cette der- nière disposition ; le premier mode d'organisation , dont nous allons nous occuper maintenant , se rencontre dans quelques Chondroptérvgiens et dans les Poissons osseux. Le vestibule membraneux dans ces Animaux est un sac mince , transpa- rent , rempli d'un liquide , allongé , aplati latéralement et dont la forme varie beaucoup. Sa face externe est plane et adhère d'une manière lâche aux parois du crâne ou au bord des cavités latérales dont nous parlerons bientôt; sa face interne, également plane, est en rapport avec le lobe im- pair postérieur du cerveau; enfin son extrémité antérieure qui est la plus grosse, renferme en général une pe- ORE tite concrétion calcaire. Trois appen- dices, qu'à raison de leur forme on nomme canaux semi-circulaires, s'in- sèrent à ce vestibule. Chacun de ces canaux présente, à l'une de ses extré- mités, un renflement assez considéra- ble, mais est cylindrique et grêle dans le reste de son étendue ; l'un d'eux est horizontal et tourné en dehors ; les deux autres sont placés perpendicu- lairement. L'ampoule du canal semi- circulaire horizontal est [ixée à l'ex- trémité antérieure du vestibule, et il s'ouvre par l'autre bout à l'extrémité opposée du vestibule ; près de ce point on rencontre l'insertion de l'ampoule du canal semi-circulaire postérieur; celle de l'antérieur se trouve au contraire à l'extrémité opposée du vestibule-, ces deux canaux verticaux se portent l'un vers l'autre, et après s'être réunis de manière à former un canal commun , vont s'ouvrir à la partie moyenne et supérieure du ves- tibule. Il en résulte que ce sac mem- braneux communique avec les ca- naux semi-circulaires par cinq ou- vertures différentes. Au-dessous du vestibule membraneux se trouve un autre sac , également mince et trans- parent, uni à sa partie postérieure par un conduit très-étroit et plus ou inoins long; la cavité de ce sac au- ditif est remplie d'un liquide limpide, et contient en général deux petites pierres , semblables à celle qui se trouve dans le vestibule. Deux nerfs se rendent à l'appareil que nous venons de décrire ; l'un d'eux , le nerf acoustique proprement dit, se distribue au vestibule mem- braneux et à l'ampoule des canaux semi-circulaires antérieur et exter- ne; l'autre, que l'on a nommé nert auditif accessoire, appartient à l'am- poule du canal postérieur et au sac. Scarpa et Cuvier pensent que le nerf acoustique ne naît point du cerveau lui-même , mais est four- ni par le trifacial; en effet ces deux nerfs ne forment en général qu'un seul tronc près de leur origine, mais suivant Tréviranus etWeber, on doit les regarder comme étant des nerfs ORE distincts. Du reste , quelle que soit la manière dont le nerf acoustique prenne naissance, il se divise bientôt eu trois branches; l'antérieure pénè- tre dans l'ampoule du canal semi- circulaire antérieur; la seconde dans celui du canal horizontal, et la troi- sième, qui est la plus grosse et en général étendue en forme de mem- brane , pénètre dans la partie du vestibule qui est placée entre les am- poules et qui contient la petite pier- re. Le nerf auditif accessoire vaiie beaucoup quant à son origine. Dans l'Anguille, etc., il naît du cerveau si près du nerf auditif , qu'on pour- rait le prendre pour un de ses ra- meaux , et il n'a aucune commu- nication avec le nerf pneumogastri- que. Dans d'autres Poissons, tels que le Sporiéa salpa , ce nerf est fourni par la racine antérieure du pneumo- gastrique. Dans le Silurus glanis il naît du cerveau et reçoit un rameau du pneumogastrique; 'enfin dans les Cyprins le nerf trifacial fournit eu arrière un rameau très-gros qui passe sous le nerf acoustique et forme à la base du crâne un gros ganglion re- couvert par la moelle allongée , et d'où partent cinq rameaux distincts savoir : deux pour le sac , un pour l'ampoule postérieure , un pour les muselés des branchies , et un qui va s'anastomoser avec le nerf hypo- glosse. Ainsi que nous l'avons déjà dit , les diverses parties que nous venons de décrire et qui constituent le la- byrinthe membraneux, ne sont pas logées dans une cavité spéciale , dis- tincte de celle du crâne, mais bien dans l'intérieur de celle-ci près de la partie postérieure du cerveau. Cbez quelques Poissons, les Cyprins par exemple , les parois du crâne en rap- port avec le vestibule et les canaux se- mi-circulaires , présentent seulement quelques dépressions légères; mais dans la plupart des Animaux de ce genre on trouve à la partie posté- rieure du crâne deux cavités latérales creusées dans l'épaisseur de ces mêmes parois , et servant à loger la majeure ORE 3iG partie des canaux semi-circulaires. Tantôt ces cavités, ouvertes large- ment, ne sont séparées en aucune manière de la cavité du crâne ; mais d'autres fois elles ne communiquent avec celle-ci que par une ou deux ou- vertures. Celle première disposition se rencontre dans la Locbe des étangs, l'Anguille, etc., la seconde dans le Hareng, PEglefin ( Gadus œglefi- nus), etc. Le vestibule membraneux n'est jamais renfermé dans ces cavi- tés latérales , mais il est placé sur le bord de leur ouverture. Enfiu les sacs qui contiennent les concrétions calcaires, et que plusieurs anatomistes regardent comme un appendice du vestibsle, sont logés dans des cavités creusées à la base de l'os occipital. Toute la portion de la cavité ciâ- nienne qui n'est pas occupée par la masse nerveuse encéphalique ou par les parties que nous venons de décri- re, est remplie d'un liquide aqueux et huileux qui paraît renfermé dans les mailles d'un tissu cellulaire extrê- mement lin. Il en résulte que ce liqui- de entoure, de toutes parts, le labyrin- the membraneux, et est en contact avec les lames osseuses plates et min- ces qui constituent les parois du crâne; aussi les vibrations sonores communiquées par l'eau à ces tables osseuses doivent-elles arriver à l'ap- pareil auditif par l'intermédiaire du liquide crânien. Ces considérations ont porté Weber à regarder la cavilé du crâne comme remplissant chez ces Animaux les fonctions qui , chez d'autres , appartiennent spécialement au vestibule osseux ou cartilagineux dont nous aurons bientôt à parler. Chez la plupart des Poissons dé- pourvus de vestibule cartilagineux ou osseux, séparés de la cavilé du crâne , l'appareil de l'ouïe se compose seulement des parties que nous venons de décrire; mais chez quelques-uns l'Oreille interne est eu communica- tion directe avec la vessie natatoire , et celte disposition curieuse , dont nous devons la connaissance à We- ber, mérite de fixer uu instant notre attention. Dans certains Poissons, le 3i6 ORE Hareng , par exemple, la vessie na- tatoire s'étend jusqu'au vestibule membraneux. De l'exirémitéantérieu- re de cette poebe aérienne naissent deux canaux très-étroits qui pénè- trent dans des conduits osseux , situés sur les côtés de la base de l'os occi- pital ; chacun de ces canaux osseux se bifurque et se termine par deux venflemens globuleux , l'un anté- rieur, l'autre postérieur; ils sont creux et remplis , ainsi que les canaux desquels ils naissent , par les prolon- gemens tubulaires de la vessie nata- toire. Le globule antérieur , outre l'extrémité renflée de ce prolonge- ment , reçoit un appendice du vesti- bule membraneux qui, en rencontrant la fin de la vessie natatoire, forme une cloison dont le contour est entouré d'un anneau presque cartilagineux, et qui sépare la cavité du vestibule pleine d'eau de la cavité pleine d'air formée par l'extrémité renflée de la vessie natatoire. Il en résulte que les vibrations sonores communiquées à la vessie natatoire et à l'air qui la dis- tend , peuvent être transmises ainsi jusque dans le vestibule même. Dans d'autres Poissons on trouve égalementdes prolongemens en forme de canaux, qui se portent de l'extré- mité antérieure de la vessie natatoire vers la tête; mais ils ne parviennent pas jusqu'au vestibule membraneux, et leur extrémité se fixe au bord de deux ouvertures ovales, situées à droite et à gauche de la base du crâne près de la cavité du sac, et bouchées par une membrane tendue , mince et transparente. Cette disposition se ren- contre dans le Spams Sa/jm et le Sp. sargus. Enfin dans quelques autres Pois- sons , la communication entre l'Oreil- le interne et la vessie natatoire a lieu à l'aide d'organes intermédiaires dont la disposition est très-compliquée. Dans la Carpe , par exemple , le laby- rinthe membraneux est formé, non- iculement du vestibule , des canaux semi-circulaires et du sac, comme dans la plupart des Poissons; mais encoie d'un sinus impair commun aux deux ORE Oreilles , et de deux cavités dites chambres du sinus impair , lesquelles communiquent avec la vessie nata- toire par l'intermédiaire d'une chaîne d'osselets. Le sinus auditif impair est renfermé dans une cellule osseuse , creusée dans l'os occipital sous la cloison qui sépare les deux cavités contenant les sacs auditifs ; cette cavité s'ouvre dans l'intérieur du crâne par un petit trou impair, et communique à l'extérieur par deux petites ouvertures situées au-dessous du grand trou occipital. Le sinus impair est pvriforme , membraneux et transparent. Son extrémité anté- rieure parvenue dans la cavité du crâne , se divise en deux canaux très-étroits , dont l'un se rend à l'O- reille droite, l'autre à l'Oreille gau- che. Ils se joignent au prolongement qui unit le vestibule au sac , sans cependant communiquer avec l'inté- rieur de cette espèce de canal. La partie postérieure de ce sinus s'ouvre, par les trous déjà indiqués , dans les deux chambres sphériques qui se trouvent à la face supérieure du corps de la première vertèbre , au- devant de la moelle épinière et dans le point où cet os se joint à l'occipi- tal. La face interne de chacune de- ces deux cavités est tapissée par une membrane, une continuation du si- nus impair, et renferme, ainsi que cette cavité et les canaux qui en par- tent, un liquide aqueux. Une chaîne de quatre petits osselets mobiles établit la communication entre ces deux chambres et la vessie natatoire. Weber regarde ces osselets comme les analogues de ceux qu'on trouve dans l'Oreille des Animaux plus éle- vés ; mais ils nous paraissent plutôt dépendre des vertèbres, opinion pro- fessée par Geoffroy Saint-Hilaire. Quoi qu'il en soit, ces osselets sont logés dans une espèce de fosse for- mée par une membrane albuginée étendue de l'occipital à l'apoplnse trausverse et au corps de la seconde et de la troisième vertèbre ; cette cavité est remplie d'un liquide hui- leux et coinmuuique par une large ORE ouverture avec l'intérieur du crâne. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, l'appareil auditif de certains Poissons, au lieu d'être logé dans la cavité commune du crâne, est ren- fermé dans l'intérieur d'un laby- rinthe cartilagineux , distinct et sé- paré de cette cavité. C'est en eftet le mode d'organisation que l'on obser- ve dans les Raies et les Squales. Dans la Raie, par exemple , l'Oreille est logée dans une cavité creusée dans l'épaisseur des parois cartilagineuses du crâne, n'ayant aucune commu- nication directe avec l'intérieur de la grande loge céphalique. A la partie moyenne et postérieure de la région occipitale on observe sur les tégu- mens communs , tantôt trois petits trous disposés en triangle, tantôt un seul plus large (comme dans la Tor- pille), qui se continuent avec autant de petits canaux infundibuliformes , et communiquent parleur intermédiaire avec un sac membraneux, à parois très-épaisses , et rempli d'un liquide blanc, calcaire: c'est le sinus auditif externe (Weber). Sa forme est ovale et il est divisé en deux portions par un étranglement ; la partie supérieure , qui correspond à la peau , communique avec l'extérieur par les petits ca- naux dont il vient d'être question , et dont l'orifice interne est garni d'un repli valvulaire destiné à empêcher l'entrée de l'eau dans cette cavité ; l'inférieure se rétrécit peu à peu et se transforme en un canal qui se rend dans le vestibule membraneux. Le vestibule cartilagineux est pyriforme , et présente à sa paitie supérieure deux ouvertures situées au sommet du crâne ; l'une postérieure , formée par une membrane mince , peut être considérée comme l'aualogue de ce que l'on nomme la fenêtre ronde dans les Animaux supérieurs ; l'autre an- térieure, qui peut être comparée à la fenêtre ovale , donne passage au ca- nal que nous venons de mentionner, et qui termine le sinus auditif externe. La base , ou partie inférieure de ce vestibule, présente trois rcuilcinens; enliu autour de lui sont groupés les ORE 017 trois canaux semi-circulaires cartila- gineux, dont deux sont perpendicu- laires et un horizontal ; l'extrémité inférieure de chacun d'eux présente un rendement considérable en forme d'ampoule. Enfin une membrane , analogue à un périchondre , tapisse l'intérieur de ces canaux, ainsi que les parois du vestibule cartilagineux, et en se prolongeant au-devant delà fenêtre ronde , constitue l'espèce d'o- percule qui bouche cette ouverture. Ces cavités logent le vestibule et les canaux semi-circulaires membraneux, dont les parois sont minces et trans- parentes; ils ne les remplissent pas exactement, mais y sont suspendus à l'aide d'un grand nombre de fila- mens cellulaires baignés par un li- quide aqueux. Le vestibule membra- neux communique avec !e sinus au- ditif externe par le canal déjà décrit, et renferme deux petits corps gélati- neux et crétacés que l'on peut com- parer aux pierres qui existent chez d'autres Poissons ; ici on ne trouve point de sac auditif distinct du vesti- bule membraneux ; enfin les canaux semi- circulaires ne se réunissent point comme dans les autres Pois- sons , mais vont s'ouvrir séparément dans le vestibule. Quant au nerf au- ditif, proprement dit, et au nerf au- ditif accessoire , ils ne présentent rieu de remarquable. D'après les détails que nous venons de rapporter , on voit que l'appareil auditif présente daus les Poissons des modifications très-remarquables. Chez les uns sa structure est ex- trêmement simple. Il n'est formé que par un petit sac membraneux logé dans une capsule cartilagineuse, rem- pli d'un liquide aqueux , contenant une petite pierre , et recevant un nerf spécial. Bientôt nous voyons de nouvelles parties s'ajouter à celles que nous venons d'énumérer. Trois appendices ayant la forme de canaux, renflés en ampoule à l'une de leurs extrémités et recourbés sur eux-mê- mes , se groupent autour du vesti- bule membraneux, dont une portion, plus ou moins complètement séparée 3i8 ORE ~ "» du reslc, constitue une nouvelle ca- vité contenant une concrétion cal- caire. Enfin cet appareil , au lieu de ne recevoir qu'un seul cordon ner- veux, est en communication avec le système cérébro-spinal , par deux or- dres de nerfs distincts. A un degré d'organisation plus élevé, ces organes présentent des liaisons plus ou moins directes avec d'autres parties qui pa- raissent de nature à pouvoir con- courir au même but. On voit ensuite le vestibule et les canaux semi -cir- culaires logés dans une cavité spéciale distincte de celle du crâne, et percée d'une ou plusieurs ouvertures desti- nées à établir une communicaiion plus facile avec l'extérieur. Enfin , dans la Raie, il existe entre ces or- ganes , qui constituent le labyrinthe ou Oreille interne, cl la surface ex- térieure de l'Animal, une nouvelle ca- vité qui aboutit au dehors à l'aide de quelques canaux étroits, et se con- tinue de l'autre part jusque dans le vestibule membraneux ; disposition qui nous conduit au mode d'or- ganisation que l'on rencontre , à quelques exceptions près , dans tous les Animaux vertébrés des trois autres classes; en effet, chez ces derniers la cavité auditive externe ou caisse du tympan qui est rudimentaire dans la Raie , acquiert une importance plus grande , et concourt à former ce que l'on appelle l'Oreille moyenne. Dans la Salamandre, l'appareil au- ditif présente une disposition très- analogue à celle que nous avons si- gnalée dans la plupart des Poissons. Un vestibule membraneux rempli d'une matière blanche et pulpeuse, et en communication avec trois ca- naux semi-circulaires , également membraneux , est logé dans une petite cavité creusée dans l'un des os du crâne , et percée de deux trous. L'une de ces ouvertures débouche dans l'intérieur d u crâne et livre pas- sage au nerf auditif; l'autre, qui est l'analogue de la fenêtre du vestibule , et qui est située en bas et en dehors derrière l'os carré , est arrondie et fermée par un petit disque Carlilagi- ORE neux (Pohl). Dans {a Grenouille , la disposition du labyrinthe est à peu près la même que dans la Salaman- dre; niais la fenêtre du vestibule, au lieu de s'ouvrir à l'extérieur du crâne , est située au fond de la caisse du tym- pan , cavité formée en partie par les os temporal , carré , etc. , et en partie par des membranes. En bas et en avant , une large ouverture établit une communication entre 1 arnere- bouclic et cette cavité , qui est cons- tamment remplie d'air atmosphéri- que. Enfin , en dehors , on y re- marque une grande ouverture arron- die, bouchée par une membrane min- ce , tendue, entourée d'un anneau cartilagineux et recouverte par les tégumens communs ; c'est la mem- brane du tympan , à la face interne de laquelle est fixée l'extrémité d'une petite tige osseuse qui traverse la caisse, et va s'appuyer sur l'opercule cartilagineux de la fenêtre du vesti- bule. Enfin , outre le nerf acoustique, on trouve dans cet Animal un filet nerveux qui naît au-devant du pre- mier, l'accompagne pendant quelque temps, sans s'anastomoser avec lui , pénètre dans la caisse du tympan par un canal osseux qui lui est propre, et qui après s'être accolé à l'osselet audi- tif, sort de cette cavité par sa partie postérieure. Dans les Tortues , le ves- tibule membraneux présente un pro- longement ayant la plus grande ana- logie, tant par sa forme que par les concret ions pierreuses qu'il renferme, avec le sac auditif que l'on trouve en connexion avec le vestibule , dans presque tous les Poissons. Dans le Crocodile et dans la plupart des Sau- riens , cet appendice acquiert une or- ganisation plus compliquée et peut être considéré comme le vestige du limaçon , partie de l'oreille interne des Mammifères dont nous parlerons bientôt. C'est un prolongement du vestibule, conoïde , légèrement ar- qué, dirigé en dedans et divisé en deux loges longitudinales; l'extrémi- té externe de l'un des canaux ainsi formés s'ouvre dans le vestibule; celui de l'autre , qui semble être la ORE continuation du premier reployé sur lui-même , se termine à un pelit trou creusé dans les parois de la caisse tl n tympan et fermé par une mem- brane. Quant aux autres parties de l'appareil auditif du Crocodile, elles ne présentent aucune disposi- tion importante à noter, si ce n'est toutefois la caisse du tympan. Les os cloisonnent cette cavité de toutes parts; elle communique avec des cellules plus ou moins grandes creu- sées dans leur épaisseur ; son ou- verture pharyngienne se transforme eu un conduit assez étroit qui porte le nom de canal ou trompe d'Eus- tache ; et enfin , son ouverture ex- terne , ainsi que la membrane du tympan qui la ferme, n'est plus à (leur de tête, mais s'enfonce un peu et est recouverte par deux lèvres char- nues; aussi est-ce dans cet Animal que l'on voit apparaître les premiers vestiges d'une troisième série d'or- ganes faisant partie de l'appareil au- ditif des Mammifères, et qu'à raison de leur situation, on nomme Oreille externe. • Dans les Oiseaux , la structure de l'organe de l'ouïe ne diffère pas beau- coup de celle qu'on remarque dans les Sauriens et les Tortues , mais il est plus développé. Le vestibule est pelit et arrondi; les canaux semi- circulaires sont assez grands; l'ap- pendice du vestibule que l'on doit rapporter au limaçon est rempli d'unematière pulpeuse, et n'est guère plus développé que dans le Crocodile ; la loge antérieure, qui est la plus longue, s'ouvre dans le vestibule ; l'au- tre aboutit à l'ouverture de la caisse du tympan que l'on nomme fenêtre ronde et qui est bouchée , ainsi que nous l'avons déjà dit, par une mem- brane. Le labyrinthe osseux est formé par une lame calcaire , mince , dure , moulée exactement sur les parties que nous venons d indiquer, et située dans l'épaisseur des os occipitaux et tem- poraux. La caisse du tympan , tres- évasée , est formée par l'occipital et l'os carré, et communique , chez plu- sieurs Animaux de cette classe, avec ORE S 19 trois grandes cavités creusées dans l'épaisseur i\es os du crâne; l'une d'elles s'ouvre à la partie supérieure de la caisse , s'étend dans toute la longueur de l'occiput , et va se join- dre à celle du coté opposé ; la se- conde , qui est la plus petite, est située entre les canaux semi-circulaires, et débouche à la partie postérieure et inférieure de la caisse; enfin, la troisième, placée en avant de celte cavité, au-dessous de la trompe d'Euslache , occupe toute la longueur de la base du crâne et va communi- quer sur la ligne médiane avec celle de l'autre Oreille. La paroi interne de la caisse est percée de deux ouvertu- res séparées par une lame osseuse très-mince; l'une, de forme ovale, établit la communication entre celte cavité et le vestibule ; l'autre , appelée fenêlre ronde , est placée au-dessous et appartient au Limaçon. Le canal guttural ou trompe d'Euslache com- mence à la partie antérieure et infé- rieure de la caisse , se rétrécit beau- coup en se dirigeant en avant, et se termine par une petite ouverture, si- tuée au palais près de la ligne mé- diane et un peu en arrière des na- rines. La chaîne des osselets , qui traverse la cavité du tympan , s'étend comme dans les Ilepliles, de la lenê- Ire du vestibule à la membrane du tympan , et est formée de trois pièces souvent confondues , mais que l'on peut rapportera l'élrier, à l'enclume, et au marteau de l'Oreille des Mam- mifères. Enfin , la membrane du tym- pan convexe en dehors et ordinaire- ment placée obliquement, se trouve au fond d'un tube membraneux situé entre lesos carré et occipilaux, et dont l'orifice externe est garni de plumes. C'est dans la classe des Mammifè- res que l'appareil auditif est le plus compliqué et que la plupart des par- ties qui concourent à le former ac- quièrent leur plus haut degré de dé- veloppement. Chez ces Animaux , le vestibule membraneux ne présente rien de remarquable, si ce n'est tou- tefois le prolongement appelé aque- duc du vestibule. Un petit tube mem- 52o ORE braneux très-étroit , qui naît près de l'orifice commun de deux canaux se- mi-circulaires supérieurs, se dirige en haut , puis en arrière et eu bas, en traversant les parois osseuses du labyrinthe, pénètre dans l'intérieur du crâne, en arrière du méat auditif interne et se termine en cul-de-sac sous la dure-mère. Les canaux semi- circulaires , toujours au nombre de trois et renflés à leur extrémité , se groupent autour de la partie pos- térieure et supérieure du vestibule , tandis que le limaçon se trouve à sa partie antérieure et inférieure. Cet organe, de forme turbinée, est sou- vent beaucoup plus grand que les canaux semi -circulaires. Dans les Cétacés , la spirale ne fait qu'un tour et demi , et reste presque dans le même plan sans s'élever sur son axe ; mais dans la plupart des Mammi- fères, les spires du limaçon sont au nombre de deux et demi; sa forme générale est presque globuleuse et son axe est oblique; enfin, dans le Cochon d'Inde , etc. , on y compte trois tours et demi. Quant aux deux rampes formées dans son intérieur par la cloison médiane déjà mention- née, elles se terminent comme dans les Oiseaux ; l'interne , qui aboutit au tympan, est en général plus grande que l'externe, surtout dans la partie qui est proche de la fenêtre ronde. C'est dans ce point qu'on rencontre l'origine de l'aqueduc du limaçon , petit canal creusé dans les parois du labyrinthe osseux et allant s'ouvrir à la base de la cavité du crâne. Un prolongement de la membrane du Limaçon tapisse ce conduit et se ter- mine en cul-de-sac sous la dure- mère comme l'aqueduc du vestibule. Enfin , on trouve dans l'intérieur de ces canaux une matière pulpeuse et un liquide aqueux semblable à celui qui remplit les autres parties du la- byrinthe et qui porte le nom de li- quide de Cotunni. Les lames osseuses qui entourent les parties membraneuses de l'Oreille interne, ne sont, eu général, dis- tinctes que dans le jeune âge, car, ORE plus lard, une substance d'une du- reté extrême les encroûte de ma- nière à les confondre complètement avec le reste de l'os temporal ; aussi , les cavités qu'elles forment semblent- elles alors comme creusées dans l'é- paisseur d'un renflement de cet os que l'on nomme le rocher. V. Cra.ne. Le nerf acoustique, dont l'origine a déjà été indiquée [V, Cérébro-spi- nal), est accolé au nerf facial, et pé- nètre avec lui dans un canal assez vaste , creusé dans la portion in- terne du rocher et nommé conduit auditif interne. Vers le fond de ce canal osseux, on remarque en géné- ral trois ou quatre trous ; l'un s'ouvre dans un long conduit appelé aque- duc de Fallope, et livre passage au nerf facial; les autres sont traversés par les branches du nerf acoustique qui se rendent au vestibule , aux ca- naux semi-circulaires et au limaçon. Les diverses parties qui constituent l'Oreille moyenne des Mammifères sont : la caisse du tympan, les cel- lules mastoïdiennes, les osselets au- ditifs, la trompe d'Eusta*che, etc.; la cavité de la caisse , formée par la réunion des pièces qui , après leur soudure, portent le nom de collectif de temporal. Dans l'Homme, elle est presque hémisphérique; sa paroi in- terne, c'est-à-dire celle qui est vis-à- vis du tympan , présente une saillie en dos d'âne, nommée promontoire , et deux ouvertures ; l'une, située au- dessus de cette saillie , communique avec le vestibule et regarde directe- ment le tympan; l'autre placée au- dessous du piomontoire, arrondie et très-petite, est dirigée en bas et en arrière; c'est la fenêtre ronde ou cochléaire (Cuvier). En arrière se trouve un léger enfoncement qui communique avec les cellules mas- toïdiennes , cavités creusées dans l'é- paisseur de l'apophyse de ce nom , en communication les unes avec les autres, et d'autant plus développées que le sujet est plus avancé en âge. La trompe d'Eustache commence à l'extrémité antérieure et inférieure de la caisse, et se porte obliquement en ORE avant , en dedans et en bas ; sa por- tion postérieure est renfermée dans l'os temporal , la moyenne est fibro- cartilagineuse , et l'antérieure en- tièrement membraneuse, et aussi lon- gue que les autres, vient se terminer à la partie supérieure du pharynx. Ce conduit est toujours béant, en sorte que, malgré sa longueur et son peu de largeur, il établit une com- munication facile entre l'arrière-bou- che et la caisse du tympan. La paroi externe de cette cavité est formée presque entièrement par la membra- ne du tympan qui est enchâssée dans un cadre osseux, et dirigée oblique- ment en bas et en avant ; sa figure est celle d'un cercle plus ou moins ellip- tique , et elle est mince , transpa- rente , sèche et de nature fibreuse. La membrane qui tapisse l'intérieur de la caisse paraît distincte de celle- ci ; elle est de nature muqueuse , se prolonge dans les cellules mastoï- diennes , et se continue avec celle de l'arrière-bouche à travers le conduit d'Eustache. Les osselets de l'ouïe sont en général au nombre de quatre , et forment une chaîne qui traverse la cavité du tympan de dehors en de- dans. Ils portent les noms d'étrier, de lenticulaire , d'enclume et de marteau. Le premier de ces osselets a la forme de l'instrument dont il porte le nom ; sa base , formée par une plaque ovale , est appliquée sur la fenêtre du vestibule ; ses bran- ches sont dirigées en dehors , et après s'èlre réunies , s'articulent avec l'os lenticulaire qui est extrêmement petit et joint à l'enclume par sa face oppo- sée. Celui-ci , que l'on peut comparer à une dent molaire à deux raci- nes, s'articule par l'une de ses apo- physes avec l'os lenticulaire , et se fixe par l'autre aux parois de la caisse à l'aide d'un ligament élastique ; sa partie antérieure, assez grosse, et en général carrée ou aplatie, présente une échancrure destinée à recevoir le marteau qui est toujours formé d'une têleou renflement dirigé en dedans et d'un manche allongé , mince et poin- tu , qui fait un angle avec la tête et TOME XII. ORE Zix adhère à la membrane du tympan. Quatre petits faisceaux musculaires viennent se fixer à ces osselets et ser- vent à leur imprimer divers mouve- mens; l'un appartient à l'élrier, s'in- sère aux parois de la caisse en ar- rière de la fenêtre ovale, et se ter- jniue par un tendon qui se rend à la branche postérieure de cet osselet qu'il tire en arrière ; les trois autres serven ta mouvoir le marteau. L'un, interne, naît en dehors du crâne, pénètre dans la cavité du tympan par un demi-canal pratiqué dans le ro- cher sur la partie osseuse de la trom- pe d'Eustache, se contourne autour d'une éminence située au devant de la fenêtre ovale , se dirige en dedans , et va se fixer à la face interne du manche du marteau. En se contrac- tant, ce petit muscle porte cet os en dedans , ce qui occasione une pression sur la membrane du tympan et pousse en même temps l'étrier dans la fe- nêtre ovale. Le muscle externe du marteau est extrêmement grêle et paraît devoir le porter un peu en avant. Enfin le troisième, qui vient de la voûte du méat auditif ex- terne, et passe à travers une échan- crure de son cadre , s'insère au col du marteau et le tire en dehors; aussi est-il l'antagoniste du muscle in- terne. L'aqueduc de Fallope, que nous avons vu commencer au fond du conduit auditif interne et loger le nerf facial , est un canal très-long et diversement recourbé ; il monte d'a- bord en dehors, et reçoit un autre petit canal venant d'avant en arrière et renfermant une branche du nerf vidien de la cinquième paire qui s'u- nit au facial; l'aqueduc se porte en- suite en arrière, traverse le haut de la caisse ou il est en partie membra- neux , redevient osseux, se recourbe au bas et se termiue à l'extérieur du crâne par une ouverture nommée trou siylo-mastoïdien. Le nerf facial fournit, pendant son trajet à travers l'aqueduc, des rameaux au muscle de l'étrier et interne du marteau , et donne naissance à la corde du tvm- pan qui pénètre dans la caisse à tra- 3ai ORfc! vers un petit canal osseux , passe der- rière la membrane du tympan, etsort de la caisse par une fissure pour aller s'anastomoser avec le rameau lingual du nerf de la cinquième paire, après sa sortie du ci âne par le trou stylo- mastoïdien. Le nerf facial se distribue aux téguineus et aux muscles de la face et du cou. Dans les autres Animaux de celte classe , les diverses parties de l'O- reille moyenne présentent des diffé- rences assez grandes relativement à leur forme et à leur degré de dévelop- pement. Ainsi dans le Chat et la Ci- vette , la caisse du tympan est divisée en deux parties inégales par une crête osseuse qui se porte obliquement du bord postérieur et inférieur du tym- pan au promontoire. Les deux cavi- tés , ainsi formées , communiquent ensemble par un trou; l'antérieure renferme les osselets de l'ouïe et la fenêtre ovale. Dans l'Eléphant, la caisse ne forme qu'une seule grande cavité , mais ses parois sont hérissées d'un grand nombre de lames saillan- tes qui se croisent en tous sens et forment une multitude de cellules. Dans les Cétacés , ces différences sont encore plus grandes , car la caisse est formée par une lame osseuse , roulée sur elle - même , adhérente au ro- cher par son extrémité postérieure , et entièrement, ouverte à son extré- mité antérieure où commence la trompe d'Eustache qui est membra- neuse , très-longue, et vient se ter- miner à la partie supérieure du nez. Enfin il paraîtrait , d'après les recher- ches de Mageudie, que dans la plu- part des Animaux de cette classe , les muscles qui , dans l'Homme , meu- vent les osselets d'ouïe, n'existent pas, et sont remplacés par une subs- tance fibreuse très-élastique. Les parties de l'appareil auditif qui sont situées en dehors de la caisse du tympan et qui forment l'Oieille ex- terne, sont le conduit auditif et la conque , sorte de pavillon cartilagi- neux qui en est la suite. Dans tous les Mammifères, à l'exception des Cétacés, le méat auditif, ou conduit ORE auditif externe est osseux dans la par- tie la plus voisine du tympan où il est formé par le prolongement du ca- dre du tympan; dans le reste de son étendue , il est formé par une lame cartilagineuse , contournée sur elle- même , et souvent confondue avec cellequi constitue la conqueoule pa- villon de l'Oreille. Cette dernière partie manque entièrement dans les Cétacés , la Taupe , etc. Dans les au- tres Mammifères , elle occupe la par- tie latérale et postérieure de la tête ; elle est toujours plus ou moins éva- sée , mais sa forme, sa grandeur et sa structure varient beaucoup. Dans l'Homme*, le pavillon de l'Oreille est aplati , ovalaire, et libre en haut , en arrière et en bas, mais fixé aux par- ties voisines en dedans et en avant; sa face externe, dirigée un peu en avant, présente plusieurs saillies et enfoncemens. On y distingue : i° la conque proprement dite, cavité pro- fonde qui forme une espèce d'en- tonnoir autour de l'ouverture du conduit auditif; 2° le tragus , émi- nence aplatie et triangulaire située au-devant du conduit ; 5° l'anti-tra- gus , saillie conique , placée vis-à-vis de la précédente de l'autre côté de la conque ; 4° l'hélix , espèce de bour- relet qui commence au devant du conduit auditif à la partie anté- rieure du pavillon, et se continue le long de son bord supérieur et posté- rieur ; 5° l'anthélix, repli entouré par le précédent ; et 6° le lobule , re- pli de la peau rempli de graisse qui forme l'extrémité inférieure du pa- villon. Un fibro- cartilage, d'un tissu très-fin et d'une grande flexibilité , forme la base et détermine la figure de cet organe; un assez grand nom- bre de faisceaux musculaires y soni fixés et servent à le mouvoir en tota- lité ou en partie; enfin , la peau qui le recouvre, remarquable par sa fi- nesse et par le grand nombre de fol- licules sébacés .logés dans son épais- seur, v est entièrement unie, et se prolonge dans le conduit auditif dont elle tapisse lei parois en formant un cul-de-sac au devant de la niera- ORE brane du tympan. Les cryptes, si- tuées dans cette dernière partie, sont très-nombreuses , et sécrètent une bumenr sébacée et acre, d'une na- ture particulière, que l'on nomme cé- rumen. Dans l'KIépliant et quelques autres Mammifères , le pavillon de l'Oreille acquiert des dimensions ex- trêmement grandes , bien qu'il reste aplati, ouvert et presque accolé au corps; mais dans la plupart des cas, il forme une saillie d'autant plus con- sidérable qu'il est plus grand, et en même temps , les muscles qui s'y fixent acquièrent un très-grand dé- veloppement. D'après l'exposé que nous venons de faire, on voit que l'appareil de l'ouïe, d'une structure extrêmement simple d'abord, devient de plus en plus compliquée à mesure que l'on s'élève dans la série des Animaux , et cela par l'addilion de parties nou- velles venant s'ajouter à celles qui existent dans les êtres appartenant aux types précédons. Quant à l'usage des divers organes qui viennent se grouper autour du vestibule et du nerf qui s'y rend , l'analogie et l'expérience tendent également à prouver qu'elles sont destinées à ren- dre l'appareil plus parfait, et non à être le siège de la perception des sons. En effet , cet appareil , réduit à sa plus grande simplicité (dans les Mollusques Céphalopodes, par exem- ple), ne consiste qu'en un sac mem- braneux, rempli de liquide et pourvu d'un nerf; c'est par conséquent dans cet organe nommé vestibule, que ré- sille la faculté de percevoir les sons , et il était à présumer que dans tous les autres Animaux la même partie devait remplir les mêmes fonctions. C'est aussi la conclusion qui se dé- duit des expériences intéressantes de Flourens sur l'Oreille des Oiseaux. En désorganisant l'expansion ner- veuse contenue dans le vestibule , il a vu l'ouïe se perdre complètement , tandis que la destruction successive de toutes les autres parties de l'appa- reil auditif n'a pas produit une sur- dité absolue. ORE 52;ï C'est donc dans le vestibule , ou plutôt dans l'expansion nerveuse renfermée dans sa cavité, que siège le sens de l'audition, et toutes les au- tres parties que nous avons vu s'y ajouter successivement , ne servent 3 n'a l'étendue, a l'énergie et aux mo- ifications accessoires de la fonction , ou à la conservation de l'organe. Voyons maintenant comment chacun d'eux concourt à ce but. Les premiers organes qui viennent s'adjoindre au vestibule sont les ca- naux semi-circulaires ; on ignore en- core leurs fonctions , mais on a cons- taté que leur rupture rend tout à la fois l'ouïe confuse et douloureuse. Voici ce que Flourens a observé à ce sujet. « Les canaux semi-circulaires étant rompus, non-seulement l'Ani- mal entendait encore , mais il pa- raissait souffrir lorsqu'il entendait. Evidemment lebruit l'agitait et l'im- portunait , et quoique l'audition ne lut pas aussi nette , elle semblait plus vive , ou du moins l'Animal en éprouvait plus vivement les signes à cause sans doute de la souffrance qu'il ressentaità l'occasion du bruit. » L'influence du limaçon sur la per- ception des sons est encore moins connue , aussi croyons-nous inutile de rapporter ici les hypothèses émises à ce sujet. L'existence des ouvertures prati- quées à la paroi externe du labyrin- the osseux et fermé par des membra- nes paraît devoir contribuer puissam- ment à augmenter la finesse de l'ouïe. En effet, Savait a observé que des lames de carton, qui n'étaient point susceptibles de vibrer par influence, de manière à déterminer la forma- tion de figures régulières dans le sable répandu sur leur surface , devenaient aptes à en produire de très-régulières lorsqu'elles étaient aimées d'un dis- que membraneux. Il est donc à pré- sumer que les membranes qui bou- chent les fenêtres ovale et ronde doivent servir à communiquer aux autres parties de l'Oreille interne les vibrations qui leur sont transmises et qui n'affecteraient que peu ou 5i4 QRE point les parois osseuses de ces or- ganes, s'ils n'étaient point en com- munication directe avec ces mem- branes. Chez les Mollusques Céphalopodes cl la plupart des Poissons, l'appareil .tudilif ne présente avec l'extérieur aucune communication directe de ce genre ; aussi toutes choses égales d'ailleurs, la finesse de l'ouïe doit être moins grande chez eux que chez l'Ecrevisse, les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères. Chez quelques Poissons, il est cependant une dispo- sition organique qui paraît de nature à suppléer jusqu'à un certain point à la fenêtre du vestibule et aux au- tres ouvertures du même genre. En effet , les parois de la voûte du crâne présentent souvent des ouvertures ( analogues aux fontanelles ) qui ne sont recouvertes que par les tégu- mens communs; il s'ensuit que les vibrations sonores qui viennent frap- per la surface extérieure de l'Animal doivent déterminer des oscillations dans ces points , comme elles le fe- raient en tombant sur la membrane de la fenêtre du vestibule de l'Ecre- visse, et que les lames osseuses ou cartilagineuses de la boîte cépbali- que doivent participer à ces mouve- mens. Or , la cavité du crâne est remplie d un liquide qui baigne éga- lement l'appareil auditif, et par con- séquent l'ébranlement imprimé aux parois crâniennes doit se transmettre à ce liquide et de-là à l'Oreille. La caisse du tympan , au fond de laquelle sont placées les deux fenê- tres de l'Oreille interne, paraît de- voir contribuer beaucoup à la per- fection de l'audition. En effet , si comme l'observe Savart , les mem- branes qui ferment ces ouvertures eussent été en contact immédiat avec l'air atmosphérique, leur état élas- tique eût été continuellement in- fluencé par leschangemeus de tempé- rature de ce fluide, et il enserairvrai- semblablement résulté que l'organe aurait perdu la faculté qu'il possède de reconnaître les sons qu'il a déjà perçus ; car pour un même nombre ORE de vibrations, les modes de division qu'il affecterait ou les lignes nodales qui s'y formeraient varieraient à l'in- fini. Or la caisse du tympan fermée par la membrane du même nom , et constamment remplie d'air atmo- sphérique, parait devoir servir à em- pêcher ces variations chez les Ani- maux à sang chaud, puisque ce fluide ne peut s'y renouveler qu'assez lentement à cause de la longueur et de l'exiguité du conduit guttural , et que les petites portions qui y pénè- trent ont déjà été échauffées dans la bouche; aussi doit-il toujours être maintenu à la même température. Chez les Animaux à sang froid , au contraire , le conduit guttural est très-court et très-large , car le renou- vellement lent de l'air contenu dans la caisse n'aurait eu aucun avantage puisque la température de ces êtres varie avec celle de l'atmosphère. La membrane du tympan reçoit directement les vibrations sonores venant de l'extérieur , et les trans- met à l'air renfermé dans la caisse, et à la chaîne d'osselets qui la tra- verse. On avait pensé que tout corps solide et rigide , et par conséquent cette membrane, pour entrer en vi- bration par influeuce à travers l'air, devait être susceptible de produire un nombre de vibrations égala celui du corps directement ébranlé , c'est- à-dire de se mettre à l'unisson avec lui : mais les expériences curieuses et multipliées de Savart prouvent qu'il n'en est point ainsi, et que tous ces corps, réduits en lames minces, vi- brent par influence avec tousles sons. La membrane du tympan peut donc être considérée comme uu corps ébranlé par l'air, et exécutant tou- jours un nombre de vibrations égal à celui du corps qui a produit les vi- brations de l'air. Si la caisse du tym- pan eût été renfermée de toutes parts dans l'épaisseur des os du crâue, au lieu d'être séparée de l'air atmosphé- rique seulement par ce disque mem- braneux , certains sons seraient éga- lement parvenus au nerf acoustique; mais la finesse et l'étendue de l'ouïe ORE eussent été bien moins grandes qu'el- les ne le sont ; ca rie physicien que nous venons de citer a constaté qu'entre certaines limites , les corps vibrent par influence, avec d'autant plus de facilité qu'ils sont plus minces , et même que dans le cas oii ils ne peu- vent être ébranlés de la sorte que difficilement , il suffit de les armer d'une membrane pour les faire vi- brer avec facilité. On peut donc con- clure que la membrane du tympan remplit des fonctions analogues à celles que nous avons assignées aux membranes qui bouchent les fenêtres de l'oreille interne. La faculté de juger de la direction des sons qui viennent frapper ft- reille paraît au premier abord bien dif- ficile à expliquer d'après les lois de l'acoustique. Les recherches de Sa- vait jettent cependant un grand jour sur cette question. Il a fait voir que la direction des oscillations molécu- laires des membranes que l'on fait vibrer par influence, varie continuel- lement avec la direction des vibra- tions du corps directement ébranlé, et qu'il se produit un mode de divi- sion particulier pour chaque direc- tion du mouvement. En effet, lorsque les deux corps sont présentés l'un à l'autre de manière à ce que leurs fa- ces soient parallèles , la membrane exécute des vibrations normales, et la distribution des lignes nodales est la même sur ses deux faces. Si , au con- traire, le disque ébranlé directement est placé de manière à ce que l'un de ses diamètres soit vertical , et vienne passer par le centre même de la mem- brane , on observe que la direction des vibrations de ce dernier corps ne se fait plus normalement à sa surface. Dans le premiercas les grains de sable dont on a recouvert la membrane eu sont quelquefois lancés à une gran- de hauteur, mais dans le dernier cas ils ne sont animés que d'un mouve- ment tangcntiel. Lorsqu'au lieu de te- nir le disque dans une direction per- pendiculaire à celle de la membrane, on l'incline , la figure formée par le sable se modifie ; lorsqu'on augmente ORE 3i.ï le degié d'inclinaison , la figure chan- ge do nouveau ; enfin quand la sur- face vibrante devient parallèle à la membrane, le mouvement redevient nounal. Ainsi, pour chaque degré d'inclinaison du disque, les phéno- mènes produits sont différens, cl la disposition des lignes nodales varie, bien que le nombre des vibrations demeure le même. D'autres expérien- ces prouvent que le passage des sons à travers des liquides ou des corps solides se fait de la même manière qu'à travers l'a§-, et "que la direction des mouvemens oscillatoires reste toujours la même. Il en résulte donc que suivant la position du corps vi- brant relativement à la surface de la membrane du tympan , le mouve- ment moléculaire dont celle-ci de- vient le siège peut être normal ou tangentiel , et que la direction des oscillations transmises par elle aux autres parties de l'Oreille et finale- ment au nerf acoustique doit varier de la même manière. Il est une autre considéiation dont il faut également tenir compte dans l'explication de la faculté de juger de la direction des sons. Chacun a pu observer que tou- tes les fois que nous cherchons à re- connaître la situation du corps qui les produit, nous faisons varier la po- sition de la tête jusqu'à ce que nous nous soyons assurés de celle où nous l'entendons de la manière la plus distincte, et nous jugeons alors que le corps sonore est placé dans le prolongement d'une ligne normale à la membrane du tympan; et effecti- vement les expériences de Savait prouvent que , toutes choses égales d'ailleurs, les oscilla lions d'une mem- brane sont d'autant plus intenses que leur direction se rapproche da- vantage de la normale. Il en résulte donc que cette faculté paraît dépen- dre , non-seulement de la direction des vibrations moléculaires de la membrane du tympan (ou de la par- tie de l'appareil auditif qui remplit les mêmes usages chez les Animaux inférieurs), mais encore de l'intensité plus grande de ces mêmes oscilla- 3a6 ORE lions , lorsque leur direction se rap- proche davantage de la normale. Il est également piésumable que l'étendue de la membrane du tym- pan inûue , dans les différentes es- pèces d'Animaux, sur le nombre des sons qu'ils peuvent percevoir, et sur les limites ou les sons commen- cent à être perceptibles pour eux ou cessent de l'être. Si, dans l'Homme , cette membrane était un peu moins étendue , il ne paraît pas douteux qu'au lieu de commencer à entendre les sons produits pajr environ trente vibrations par seconde, nous ne pour- rions entendre que des sons moins graves. « En effet , lorsqu'on cherche au moyen d'un sou très-grave à ébranler par influence, à traversl'air, une membrane d'un petit diamètre, on observe qu'elle fait des mouve- mens extrêmement faibles, tandis que, si ou l'ébranlé ensuite au moyen de sons qui résultent d'un nombre de vibrations beaucoup plus grand , elle devient le siège de mouvemens d'autant plus forts que le son pro- duit approche plus d'être à l'unisson avec celui qu'elle rendrait elle même si on l'ébranlait directement. Ceci explique pourquoi les sons très-gra- ves font une impression si faible sur l'organe de l'ouïe, tandis qu'au con- traire les sons très-aigus en font une si désagréable et souvent si dé- chirante. Ainsi il paraît naturel de présumer que les Animaux qui ont la membrane du tympan beaucoup plus étendue que celle de l'Homme , entendent des sons beaucoup plus graves que ceux qui résultent d en- viron trente vibrations par seconde, et au contraire qu'il doit y avoir des Animaux qui n'entendent que des sons très-aigus. Toutefois il faut re- marquer que l'étendue de la mem- brane n'est pas la seule circonstance à laquelle on doit avoir égard dans cette question. Le changement d'é- paisseur et l'élasticité propre de la membrane, ainsi que son degré de tension, pourraient la ramener à donner des résultats semblables quoi- que son étendue fût différente dans ORE les diverses espèces d'Animaux. •» (Savart. ) Le marteau, dont le manche est accolé à la face interne de la mem- brane du tympan , paraît remplir deux fonctions distinctes : l'une de modifier , au moyen de ses mus- cles, le degré de tension de cette membrane ; l'autre de partager les mouvemens vibratoires qu'elle exé- cute et de les communiquer à d'au- tres parties. Nous avons déjà exposé le mécanisme à l'aide duquel les mou- vemens augmentent ou diminuent la tension de la membrane du tympan. Depuis long-temps , la plupart des ^physiologistes pensaient que ces clwlngemens étaient destinés à influer sur l'amplitude des excursions oscil- latoires de la membrane du tym- pan , pour proportionner en quelque sorte l'intensitédes sons quiviennent frapper l'Oreille au degré de sensi- bilité de cet organe. L'expérience vient à l'appui de celte opinion ; mais c'est à tort qu'on avait imaginé que la membrane se détendait pour recevoir les impressions fortes et qu'elle se tendait pour les faibles ; car Savart a observé qu'il devient d'autant plus difficile d'exciter dans une membrane des mouvemens ap- préciables par l'influence d'un corps sonore , qu'elle est plus tendue. 11 est donc évident que le mécanisme par lequel le degré de tension de la membrane du tympan peut être aug- menté par la pression qu'exerce sur elle le manche du marteau, lors de la contraction du muscle interne de cet osselet, sert à préserver l'organe au- ditif de l'impression de sons trop in- tenses en rendant les mouvemens vi- bratoires de celte membrane plus dif- ficiles à exciter, et en diminuant leur amplitude. En même temps que le manche du marteau influe sur les mouvemens de la membrane du tym- pan , les vibrations de celle-ci se communiquent à cetos, et deviennent pour lui une cause d'ébranlement assez puissante pour le faire osciller avec force , ainsi que Savart l'a cons- taté par des expériences diverses. Or, ORIi puisque le marteau est en contael im- médiat avec l'enclume, et que celle- ci communique avec l'étricr par l'in- termédiaire de l'os lenticulaire , il est évident que les vibrations de la mem- brane du tympan doivent être res- senties et partagées immédiatement par la membrane de la fenêtre ovale sur laquelle est appuyée la base de l'étrier, et cela, sans que la période de ces oscillatious subisse la moindre altération. On voit donc que la chaî- ne des osselets auditifs remplit des tondions analogues à celles de la pe- tite colonne de bois nommée ame que l'on place entre les deux tables des instrumens à cordes pour trans- mettre, sans altération , à l'une d'el- les , les mouvemens oscillatoires qu'é- prouve l'autre. Nous avons déjà dit que le degré de pression exercé par la base de l'é- trier sur la membrane de la fenêtre ovale peut être augmenté ou dimi- nué, non-seulement par la contrac- tion ou le relâchement du muscle fixé à cet osselet, mais aussi par les mouvemens qu'exécute le marteau. Il en résulte que l'entrée du laby- rinthe est pourvue d'un appareil pré- servateur analogue à celui qui existe derrière la membrane du tympan , et il paraîtrait même que ce mécanisme sert également à préserver la fenê- tre ronde et toutes les parties molles du labyrinthe des impressions trop fortes. En effet , comme l'observe le physicien habile dont nous avons si souvent cité les travaux, la base de l'étrier en appuyant sur la mem- brane de la fenêtre ovale, doit com- primer le fluide qui se trouve clans le labyrinthe , et par conséquent ce tluide doit alors presser la membrane de la fenêtre ovale ainsi que les au- tres parties molles de l'Oreille in- terne , ce qui diminue nécessaire- ment l'amplitude de leurs excur- sions. Ces expériences servent aussi à montrer combien est erronée l'opi- nion professée par plusieurs physio- logistes sur les usages des aqueducs du vestibule et du limaçon, a Ou conçoit , dit un auteur célèbre, com- OI\E 3-»7 bien il est impôt tant que le liquide de Colunni puisse céder à des vibrations trop intenses , qui pourraient endom- mager le nerf. Il est possible , en ce cas, qu'il puisse refluer dans les aque- ducs (Magendie, Précis élémentaire de Physiologie). » Or, il est évident que si un phénomène de ce genre avait réellement lieu, il eu résulte- rait un effet directement opposé à ce- lui qu'on lui attribue. En effet, si la quantité du liquide renfermé dans le labyrinthe était diminuée par le passage d'une certaine portion à tra- vers ces canaux , la tension des mem- branes des fenêtres ovale et ronde éprouverait une diminution corres- pondante , et alors , au lieu de vibrer avec moins d'énergie, elles feraient, sous l'influence d'un sou d'une inten- sité donnée , des excursions oscilla- toires beaucoup plus étendues que si elles étaient plus fortement tendues. Tel est à peu près l'étal des con- naissances exactes que l'on possède sur les usages des diverses parties de l'Oreille moyenne, organes qui commencent à paraître chez les Rep- tiles et qui acquièrent tout leur déve- loppement chez les Oiseaux et les Mammifères. Nous devons nous oc- cuper maintenant du rôle que joue , dans le mécanisme de l'audition, le conduit auditif externe et le pa- villon de l'Oreille , organes d'une moindre importance, puisqu'un petit nombre d'Animaux seulement en sont pourvus. En effet , la plupart des Mammifères sont les seuls chez lesquels ils parviennent à un degré de développement assez grand pour que l'on doive en tenir compte ici , et on a souventobservé que leur abla- tion plus ou moins complète n'affai- blissait que peu le sens de l'ouïe. Les ondes sonores , comme on le sait, sont susceptibles, lorsqu'elles rencontrent des corps solides, de se ré- fléchir comme les layons lumineux , en formant un angle de réflexion égal à l'angle d'incidence , et on a pensé que la conque auditive avait pour usage de réfléchir les sons qui viennent la frapper , de manière à les 3a8 ORE rassembler sur la membrane du tym- pan. II est possible que cbez certains Animaux, elle agisse de la sorte ; mais chez d'autres , sa forme aplatie et sa direction rendent cette supposition bien difficile à admettre. Savart pense que l'Oreille externe est principale- ment disposée pour entrer en vibra- tion à peu près au même degré d'é- nergie, quelle que soit la direction du mouvement imprimé à l'air, a Quand on considère, dit-il, la forme aplatie du pavillon de l'Oreille de l'Homme , il n'est guère possible de concevoir comment il pourrait avoir pour prin- cipal usage de concentrer les ondes sonores vers un même point, tandis que si l'on se rappelle que plusieurs petits muscles viennent s'y insérer , et peuvent par leur action contribuer à le tendre et à le rendre plus élas- tique , il ne paraît point douteux qu'il soit disposé comme un auxiliaire important de la membrane du tym- pan , et qu'il ait pour fonction prin- cipale de présenter toujours à l'air par la variété de direction et d'incli- naison de ses surfaces les unes sur les autres , un certain nombre de parties dont la direction est normale à celle du mouvement moléculaire imprimé à ce fluide. » Cette assertion , qui pourrait paraître hasardée, ac- quiert néanmoins un grand degré de probabilité , par une expérience fort simple qu'on peut faire avec une feuille mince et rectangulaire de car- ton , d'environ trois décimètres de longueur sur quinze centimètres de largeur, de manière qu'en la pliant en deux , elle forme deux lames carrées , mobiles , sur une char- nière; l'une de ces lames est percée d'un trou circulaire pour recevoir une membrane très- mince, de deux ou trois centimètres de diamètre. Lorsque les deux lames passent par un même plan horizontal , si l'on ap- proche de la membrane et parallèle- ment à ses surfaces , un disque en vibration , elle entre en mouvement. Après avoir remarqué avec quel de- gré de force les grains de sable qu'on y a répandus, sont entraînés à se ORE mouvoir, si l'on approche le corps en vibration dans une direction telle que ses faces soient perpendiculaires au plan qui , étant prolongé , passe- rait par les faces de la membrane , on observe alors que le mouvement communiqué est beaucoup plus fai- ble que dans le cas de parallélisme. Pour lui rendre toute sa force, il suffit, en pliant la lame de carton , qu'une moitié de son étendue redevienne parallèle aux faces du corps qui com- munique le mouvement; car, dans ce cas , les mouvemens des particules d'air se faisant dans une direction normale à une partie de la lame de carton , y produisent des vibrations qui se communiquent à la partie qui porte la membrane , et il devient im- possible d'aperoevoir une différence sensible dans les mouvemens du sa- ble , lorsque le corps directement ébranlé est parallèle ou perpendicu- laire à la direction de la membrane. La partie du pavillon de l'oreille ap- pelée conque , présente en général une forme conique , aussi paraît-elle propre à concentrer les ondes sonores transmises par l'air contenu dans sa cavité. Quant à la portion du conduit auditif placée entre la conque et la membrane du tympan , elle ne paraît remplir aucune fonction importante, et n'existe probablement que parce que le contact de cette membrane avec l'air extérieur , était nécessaire , et qu'en même temps sa structure délicate et sa grande sensibilité exi- geaient sa situation profonde , afin de la mettre à l'abri de l'action des corps étrangers. Les poils qu'on observe dans l'intérieur de ce conduit, et le cérumen qui y est constamment versé par les cryptes voisines, concourent également à y empêcher l'introduction de ces corps. En résumé , nous voyons donc : i°. Que c'est dans l'expansion ner- veuse contenue dans le vestibule que réside la faculté de percevoir les sons, et que de toutes les parties consti- tuantes de l'appareil auditif, cet or- gane est celui qui se montre le plus OHE tôt , et présente le moins de variations dans la série des Animaux ; 20. Que les canaux semi-circulai- res et les nerfs qui s'y distribuent ne servent point directement à la per- ception des sons; mais que ces or- ganes doivent remplir des fonctions très-imporlanles , puisqu'elles exis- tent dans tous les Animaux vertébrés (excepté les Lamproies); que leur nombre et leur structure sont tou- jours les mêmes , et que leur des- truction rend l'ouïe confuse et dou- loureuse; 3°. Que l'appendice du vestibule nommé limaçon dans les Animaux les plus élevés , est probablement le même que celui nommé le sac dans les Poissons, mais que ses fonctions sont encore inconnues ; 4°. Que les disques membraneux enchâssés dans les ouvertures prati- quées aux parois des cavités , renfer- mant le labyrinthe membraneux , servent à y transmettre les vibrations qui leur sont communiquées par les fluides ambians ; qu'ils augmentent la faculté vibrante de ces parois , et que par conséquent ils contribuent à la finesse de l'ouïe ; 5°. Que la pression exercée sur la membrane de la fenêtre ovale lors de certains mouvemens de l'étrier, di- minue l'amplitude des oscillations dont elle peut être le siège, et tend ainsi à préserver l'Oreille interne de l'impression de sons trop intenses; 6°. Que le même mécanisme pré- servateur détermine aussi des chan- gemens dans le degré de tension de la membrane de la fenêtre ronde et dans les autres parties molles du la- byrinthe , ce qui doit y produire des effets analogues; 7°. Que les aqueducs du vestibule et du limaçon ne servent point, comme on l'avait avancé, à préserver le nerf nuditif de l'impression de vi- brations trop intenses , en permettant la sortie d'une partie du liquide de Cotunni; 8°. Que la cavité auditive externe ou caisse du tympan qui existe dans la plupart des Animaux vertébrés à ORE 3*9 respiration aérienne , et qui est tou- jours remplie d'air , est principale- ment destinée à préserver les mem- branes de l'Oreille interne de l'action des agens extérieurs ; 9°. Que le conduit guttural sert à l'introduction de l'air dans la cavité du tympan ; io°. Que la membrane du tympan remplit , eu égard aux parois de la caisse , le même rôle que les mem- branes des deux ouvertures du laby- rinthe , par rapport à l'Oreille in- terne; n°. Que cette membrane est apte à être influencée par un nombre quel- conque de vibrations, et que pour cela , il n'est point nécessaire qu'elle soit amenée à vibrer à l'unisson avec les corps qui agissent sur elle; 12°. Que la tension de cette mem- brane ne doit varier que pour aug- menter ou diminuer l'amplitude de ses excursions ; qu'elle doit se dé- tendre pour les impressions faibles, et se tendre pour celles qui sont très- fortes , afin d'en être ébranlée avec moins d'intensité; i3p. Que ces changemens dans le degré de tension delà membrane du tympan , sont opérés par les mouve- mens du marteau; i4p. Que l'étendue de l'ouïe et les limites oii les sons commencent ou cessent à être perceptibles, varient dans les diflerens Animaux , et que cela dépend probablement de l'éten- due, de l'épaisseur, du degré de ten- sion et de l'élasticité propre de la membrane du tympan , lorsqu'elle existe, et des propriétés analogues des parties de l'Oreille qui vibrent égale- ment par influence chez les Animaux qui en sont dépourvus; j5°. Que la faculté de juger de la direction des sons , dépend proba- blement de la direction des vibra- tions moléculaires de la membrane du tympan et de l'intensité plus grande de ces mêmes oscillations , lorsque l'onde sonore vient la frap- per dans une direction normale à sa surface; i6°. Que la chafne des osselets de ffio ORE l'ouïe, en mente temps qu'elle sert à modifier l'amplitude des excursions des parties vibrantes contenues dans le labyrinthe et celles de la membrane du tympan , communique sans alté- ration à l'Oreille interne, les vibra- tions dont cette membrane est le siège, et que, par conséquent, elle remplit les mêmes fonctions que lame des instrumens à cordes; 170. Que le pavillon de l'Oreille a principalement pour usage d'entrer en vibration par influence, à peu près avec un même degré d'énergie , quelle que soit la direction du son , et de transmetlre ces mouvemens à la membrane du tympan par l'intermé- diaire du conduit auditd* externe. En- fin , il paraîtrait aussi que, dans cer- tains Animaux au moins , cet organe niodiiie les mouvemens des particules de l'air, de manière à concentrer les ondes sonores sur la membrane du tympan. (h.-m.e.) Le mot Oreille a aussi été em- ployé nominativement pour désigner avec quelque épithète des Animaux et des Plantes , ou l'on trouvait quel- que ressemblance avec telles ou telles Oreilles; ainsi l'on a appelé vulgai- rement : Oreille d'Abbé (Bot.) , le spathe desGouets, qu'on appelle aussiOreillc d'Ane, et le Cotylédon Umbilicus. Oreille d'Ane (Bot.), l'Oreille d'Abbé , le Nostoc et la Grande Con- soude. — (Conch.) Une Haliotide et un Strombe. Oreille de Boeuf (Moll.), un Bulime. Oreille de Capucin ou de Co- chon (Bot. Zool.) , diverses Tremel- les; une Moule et un Strombe , qu'on nomme aussi Oreille déchirée. Oreille de Diane (Bot.) , la même chose qu'Oreille d'Abbé. Oreille de Géant ( Moll. ) , la Grande Haliotide. Oreille Grande ou Grande Oreille (Pois.) , le Thon. Oretlle d'Homme (Bot. ) , YJsa- rutn ou Cabaret et des Champignons parasites. ORE Oreille de Judas (Bot.), l'Oreille d'Ane et une Pezize. Oreille de Lièvre ( Bot. ) , des Buplèvres , V/lgrostema Githago; le Trèfle des Champs , etc. Oreille de Malchus (Bot. ), des Champignons parasites qui nuisent beaucoup au tronc sur lesquels on le= voit se nourrir. Oreille de Mer (Moll.) , les Co- quilles du genre Haliotide. Oreille de Midas (Moll.) , les Co- quilles du genre Auricule , et un Hé- lix, dont n'a pas encore parlé Férus- sac dans son grand ouvrage. Oreille de Muraille (Bot.), le Myosotis Lappula. Oreille d'Ours (Bot.) , une es- pèce de Primula, très-cultivée pour sa merveilleuse beauté et ses varié- tés innombrables. Oreille DERAxetDESouRis (Bot.), le Myosotis; une Epervière , Hiera- cium , et uuCéraiste, Cerestium. Oreille de Saint-Pierre (Moll.), l'Animal des Fissurelles. Oreille sans trous (Moll.) , le Si- garet de Lamarck. Oreille de Silène (Moll.), un Bulime. Oreille de Vénus (Moll.), la même chose qu'Oreille de Mer, Paulct, dans sa bizarre nomencla- ture, a aussi beaucoup énuméré d'Oreilles parmi les Champignons; il avait ses Oreilles d'Ane , ses Oreil- les d'Ours , et des Oreilles Co- quillères , auxquelles nous ne nous arrêtons pas, ayant promis de ne plus citer un genre de synonymie qui ne sert qu'à grossir le nombre des feuil- les d'un Dictionnaire aux dépens de !a bourse du libraire et de la patience des lecteurs. (b.) OREILLE , OREILLON. moll. On employait autrefois indistincte- ment ces deux mots pour désigner les appendices des Peignes et autres genres de Bivalves auriculés. V. Co- quille. (d..h.) OREILLËRE. ins. L'un des syn. ORE vulgaires de Forficule. V. ce mot. (B.) * OREILLÈRE. bot. cryft. V. EsCOUBARDE. (B.) OREILLETTE, bot. phan. L'un des noms vulgaires de X Asarum eu- ropœum , L. V. Asaret. (b.) OREILLON. ois. Espèce du genre Emberizoïde. J^. ce mol au Supplé- ment. C'est aussi un Martin-Chas- seur. On a appelé Oreillon blanc, un Pigeon ; Oreillon tacheté , une espèce du genre Hylophile , et Oreil- lon violet, un Souimanga. (dr..z.) OREILLON. moll. V. Oreille. ORELIA. bot. phan. (Aublet. ) F. Allamanda. ORELLANA. bot. pnAN. Ce nom de pays, que, selon Marcgraaff, les Américains donnaient à la teinture obtenue du Rocou , est devenu scien- tifique pour désigner spécifiquement cet Arbrisseau , Bi.xa Orellana. V. Rocou. (b.) OREOBOLES. bot. phan. Genre de la famille des Cypéracées et de la Triandrie Monogynie , L. , établi par Brown (Prodrom. F/or. Nov.-Holl., p. 255 ) , qui l'a ainsi caractérisé : deux glumes spathacées , caduques, renfermant une seule petite fleur, dé- pourvue ou munie d'une seule écaille intérieure ; périanthe à six divisions cartilagineuses , persistant après la chute du fruit; trois étamines; un seul style,, caduc, surmonté de trois stigmates; noix crustacée. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce à laquelle l'auteur donne le nom d'O- reobolus pumi/io. C'est une Plante très-petite , formant des gazons très- épais sur les montagnes de la terre de Van Diemen , dans l'Australasie. Les chaumes , rameux inférieure- ment , sont garnis de feuilles linéai- res, roides , dilatées, engainantes, nerveuses et imbriquées à la partie inférieure , étalées au sommet. Les fleurs sont solitaires au sommet de pédoncules axillaires courts et com- ORE 55 i primés ; leurs glumes forment une sorte de spathe bivalve. (g..n.) ORÉOCALLIDE. Oreocallis. bot. phan. Genre de la famille des Protéa- cées et de la Tétrandrie Monogynie , établi aux dépens du genre Embo- thriûm par R. Brown ( Transact. JLînn. Soc. , x, p. 196) qui l'a ainsi caractérisé : calice irrégulier , fendu longitudinalement d'un côté , quadri- denté de l'autre; étamines enfoncées dans les extrémités concaves du ca- lice; point de glande hypogyne ; ovaire pédicellé , polysperme ; stig- mate oblique, dilaté, orbiculaire , légèrement concave; follicule cylin- dracé , renfermant des graines ailées au sommet. L'Oréocallide a grandes fleurs, Oreocallis grandi flora , R. Br. ; Em- botlirium grandiflorum , Lamk., En- cycl. Méth. ; E. emarginatum , Ruiz et Pav. , F/or. Peruv. e/C/iil. , p. 62 , tab. 95, est un bel Arbrisseau , dont les rameaux sont munis de feuilles éparses , entières , ovales , et dont les fleurs ont des couleurs diversifiées. Les grappes des fleurs d'un rouge vif, font un effet charmant ; elles sont terminales, droites , simples, dépourvues d'involucre; mais cha- que paire de pédicelles des fleurs est munie d'une bractée. Ce fut Joseph de Jussieu qui , le premier , découvrit cette Plante dans les montagnes du Pérou, et qui en envoya des échan- tillons en Europe , sous le nom de Cata , probablement employé dans le pays. Les botanistes espagnols Ruiz et Pavon , ainsi que les célèbres voyageurs Humboldt et Bonpland , l'ont retrouvée en diverses localités des mêmes régions de l'Amérique équinoxiale. L 'Ernbothrium coccineum de Fors- ter et Lamarck , qui croît au détroit de Magellan , n'est selon Poiret , qu'une variété de la précédente es- pèce. (g..n.) OREODOXA. bot. phan. Genre de la famille des Palmiers et del'Hexau- drie Monogynie, L., établiparWill- denow, et présentant les caractères 352 ORF suivans : fleurs hermaphrodites ; ca- lice double; l'un et l'autre à trois divisions profondes ; l'extérieur plus court; six étamines libres ; ovaire tri- loculaire ( ?) , surmonté de trois sty- les; drupe globuleuse , monosperme. Ce genre a été réuni par Sprengel ( System. Vegetab. ) à YOEnocarpus de Marlius , quoique ce dernier au- teurdécrive son genre comme pourvu de fleurs monoïques. Selon Kunth, il est intimement rapproché du Mar- tinezia de Ruiz et Pavon. Les trois es- pèces qui constituent le genre Oreo- doxa, ontreçulesnomsd'O. Sancona, frigida et regia. La première fournit un bois d'une excessive dureté , et fort utile pour les constructions des mai- sons. C'est un des Palmiers qui ac- quièrent la plus giande élévation!; ses frondes sont pinnées , à folioles cris- pées. Le régime des fleurs est rameux, et la spathe monophylle. Ce Palmier croît dans la vallée du fleuve Cauca , non loin de Carthagène , dans l'Amé- rique méridionale. Les habitans le nomment F 'aima Sancona. La seconde espèce a une tige grêle et le port tout- à-fait de VOreodoxa Sancona. Ses frondes sont pinnées , à folioles un peu flexueuses. On trouve ce Palmier dans les localités rocailleuses des Andes de Quindiu , où on le nomme vulgairement Palmito. Enfin , VOreo- doxa regia a le tronc épaissi vers son milieu , et ses frondes sont pinnées. Il croît dans l'île de Cuba , près de la Havane. Son fruit , dont la saveur est acre, ne sert qu'à la nourriture des Cochons. (g..n.) OREOSELINUM. bot. phan. Ce nom imposé par les anciens botanis- tes à plusieurs Ombellifères , fut em- ployé par Linné pour désigner une es- pèce de son genre Selinum. Hoffmann {JJmbell. Gen., p. i 54) a formé un gen- re Oreoselinum, composé d'un grand nombre d'espèces qui étaient placées dans le genre Selinum. Il a , en ou- tre, proposé d'autres genres aux dé- pens de celui-ci, mais qui semblent fondés sur des caractères trop faillies pour être adoptés. Le genre Oreose- ORG linnm d'Hoffmann a beaucoup d'affi- nité avec les véritables Peucedanum. En attendant que les idées soient fixées à cet égard , nous le considé- rons comme faisant partie du genre Selinum. V. Selin. (g..n.) ORFE. pois. Espèce d'Able. V. ce mot. (b.) ORFRAIE, ois. C'est le jeune Py- gargue , que l'on a considéré pendant long-temps comme espèce distincte , sous le nom de Falco Ossifragus. V . Aigle. (dr..z.) ORGANISATION. Tous les êtres doués de vie sont formés par l'as- semblage de parties hétérogènes so- lides et fluides. Un tissu aréolaire , composé de lames ou de fibres so- lides , douées d'une grande extensi- bilité , et dont les interstices sont remplis de fluides, constitue toujours la base de ces corps, et cette structure, 3ui est une des conditions essentielles e leur existence , a reçu le nom d'Or- ganisation. Les diverses parties qui entrent dans la composition des corps orga- nisés ou vivans, peuvent, en géné- ral , être ramenées en dernière ana- lyse à trois ou quatre principes élé- mentaires, c'est-à-dire substances dont on n'a pu retirer jusqu'ici que des molécules homogènes. Ce sont l'Oxigène , l'Hydrogène, le Carbo- ne et l'Azote. Ce dernier corps sim- ple , que l'on ne rencontre que rare- ment et en petite quantité dans les Végétaux , n'existe pas dans toutes les substances animales, mais se trouve en grande abondance dans la plupart d'entre elle:,. Le Phosphore et le Soufre sont unis à ces élémens dans quelques composés organiques ; enfin , le Chlore , le Potassium , le Sodium , le Calcium , le Fer , etc. , entrent aussi dans la composition de ces corps , mais ce n'est que rarement et en quantités extrêmement petites. Parmi les composés que les élémens chimiques des corps organisés for- ment en se combinant entre eux, il eu est un certain nombre qui appar- tiennent également à la matière orga- ORG nique et à la matière iuerte ; mais les autres ne se trouvent que dans les êtres vivans , et ont reçu le nom de principes immédiats des Animaux et des Végétaux. Ces composés sont tou- jours formés de trois , de quatre ou même d'un plus grand nombre d'élé- mens, et les lois d'après lesquelles ces élémens s'unissent, ne sont pas les mêmes que celles qui régissent les combinaisons inorganiques. En effet, leurs atomes élémentaires peuvent se combiner dans toutes les proportions, et sans que l'un d'eux joue nécessaire- ment le rôle d'unité. Le nombre des principes immédiats dont on a cons- taté l'existence dans les corps orga- nisés , est très-considérable; mais il est à remarquer que la plupart sont plutôt des produits de l'organisation que des parties constituantes des or- ganes , et que ceux qui forment pour ainsi dire la base des corps vivans , diffèrent peu entre eux. Ainsi , la Fi- brine , l'Albumine et la Gélatine constituent la majeure partie du corps de tous les Animaux , et encore est-il probable que ces deux pre- mières substances ne sont que des modifications d'un même principe. Les produits immédiats organiques peuvent être à l'état solide ou à l'état liquide; dans le premier cas, ils of- frent quelquefois des formes cristal- lines; mais, en général , ils affectent celles de globules arrondis, d'une pe- titesse extrême; du moins c'est ce que nous avons constaté pour la Fibrine , l'Albumine , la Gélatine , etc. Toutes les fois que ces substances passent de l'état liquide à l'état solide , quelle que soit du reste la cause qui déter- mine ce phénomène , l'examen mi- croscopique montre que la masse amorphe qu'elles forment, est en- tièrement composée de globules sem- blables entre eux, et du diamètre d'environ un trois centième de milli- mètre, ainsi que nous l'avons exposé dans un Mémoire sur la structure in- time des tissus Animaux , inséré dans les Annales des Sciences Naturelles, T. ix. Tous les corps organisés ,' avons- ORG 535 nous dit , sont formés de parties hétérogènes , fluides et solides. La masse des liquides est, en général, très-considérable , et c'est à leur pré- sence que la plupart des Animaux et des Végétaux doivent, en majeure partie, leurs formes arrondies, et les tissus organiques , les propriétés phy- siques qui les caractérisent. En effet, par le seul fait de la dessiccation , on voit le cadavre d'un Animal changer presque entièrement d'aspect , et dans cet état de momification , ne plus of- frir de formes déterminées , si ce n'est celles qui dépendent de l'exis- tence d'un squelette solide. Du reste , ces changemens, tout grands qu'ils sont, ne doivent pas nous étonner; car, par des expériences directes, on a constaté que le corps de l'Homme , par exemple , contient environ les neuf dixièmes de son poids de li- quide , et chez les Animaux des classes inférieures, cette proportion est souvent plus grande encore. La presque totalité de la masse des li- quides qui entrent comme parties constituantes dans la composition du corps de tout être vivant , est formée par de l'eau , tenant en dissolution quelques principes immédiats et cer- tains composés inorganiques. Ces li- quides sont contenus , soit dans des cavités plus ou moins grandes, cir- conscrites par les solides , et qui leur servent en quelque sorte de réser- voirs, soit dans la substance même de ces parties solides. Comme nous le verrons bientôt , c'est même à la présence de leau ainsi répandue dans toutes les parties , que la plupart des tissus organiques doivent les pro- priétés physiques les plus nécessaires à l'exercice des fonctions qu'ils sont destinés à remplir. Il est donc facile de concevoir l'importance du rôle que l'eau doit nécessairement jouer dans l'économie animale. La pré- sence d'une certaine quantité de ce liquide est une des conditions indis- pensables à l'entretien de la vie; aussi cesse-t-ellc chez tous les êtres organisés , par le seul fait de la des- siccation poussée plus ou moins loin. 884 ORG Nous avons cependant trouvé quel- quefois des Grenouilles desséchées et ne donnant plus d'autres signes de vie que quelques mouvemens de déglutition rares et faibles; et en les tenant plongés dans l'eau qu même en les plaçant sur du sable humide , nous les avons vu reprendre en peu de temps leur volume et leur agilité naturels. Les parties solides qui se trouvent dans les corps organisés , sont de deux sortes. Les unes jouissent de la vie , sont le siège d'un mouvement de composition et de décomposition continuel; les autres, formées tantôt par des principes immédiats, tantôt par des substances inorganiques , ne sont pas douées des mêmes proprié- tés, et doivent être plutôt considé- rées comme des produits de l'Or- ganisation que comme des parties réellement organisées. L'Epiderme , les Coquilles , etc., appartiennent à cette dernière classe ; la première comprend toutes les parties auxquel- les on donne le nom de tissus orga- niques dont nous allons maintenant nous occuper. Les tissus organiques qui en- trent dans la composition du corps des Animaux , présentent certains caractères communs. Ils sont tous formés de nlamens ou de lamelles disposés de manière à laisser entre eux des lacunes ou aréoles de fi- gure et de grandeur variables; ils jouissent d'une élasticité plus ou moins grande, et renferment dans leur épaisseur des fluides en pro- portion variable. C'est même en grande partie à la présence de l'eau ainsi retenue entre les mailles des tissus organiques des Animaux, qu'ils doivent la plupart de leurs propriétés physiques. En effet, Chcvrcul a cons- taté que, par la dessiccation ,ou peut ramener la plupart d'entre eux à un état tel , qu'il est difficile , à la seule inspection , de les distinguer les uns des autres; mais si on les plonge alors dans l'eau , chacun d'eux reprend les caractères physiques qui lui sont pro- pres , et qui suffisent pour le faire ORG reconnaître au premier abord. C'est ainsi que les tendons , en se dessé- chant, diminuent de volume, perdent leur souplesse, leur blancheur et leur éclat satiné , et deviennent demi- transparens , durs , roides , et d'une couleur jaune rougeàtre. En les plon- geant alors dans l'eau , on les voit ab- sorber rapidement ce liquide , et re- prendre, à mesure que cette absorp- tion s'opère , toutes les propriétés qu'ils avaient perdues. Ces change- meus alternatifs peuvent être repro- duits à volonté; aussi nul doute que ce ne soit à l'eau qu'on doive attribuer les propriétés physiques que la plu- part de ces tissus présentent à l'état frais. Sous le rapport de leurs pro- priétés chimiques , ces tissus peuvent présenter des différences assez gran- des; mais il n'en est pas de même de leur texture élémentaire. Nous avons déjà vu que la plupart des principes immédiats qui les constituent , affec- tent les mêmes formes déterminées toutes les fois que , dans nos expé- riences, ils passent de l'état liquide à l'état solide. Il n'est donc pas éton- nant qu'il en soit de même dans l'é- conomie animale, el que, malgré les différences qui peuvent exister dans l'aspect et dans la nature chimique de ces parties, elles soient toutes formées d'élémens organiques sem- blables par leurs propriétés physi- ques. C'est effectivement ce que nous avons constaté par l'examen micros- copique de ces tissus. Partout nous les avons trouvés formés , en der- nière analyse, par des corpuscules arrondis et d'une petitesse extrême , auxquels on a donné le nom de glo- bules. Il est bien difficile de déter- miner avec exactitude la grandeur réelle de ces globules; mais on ne rencontre pas les mêmes obstacles , lorsqu'on cherche seulement à con- naître leur volume relatif; car, pour obtenir ries résultats comparatifs , il suffit de les mesurer, en suivant tou- jours exactement le même procédé. Il serait inutile de rapporter ici tou- tes les recherches que nous avons faites à ce sujet; elles sont consignées, ORG suit daus la publication citée ci-dos- sus , soit daus un Mémoire inséré daus les Archives de Médecine, T. ni, et il nous suffira de dire que le dia- mètre de ces globules élémentaires nous a toujours paru sensiblement le même, quel qu'ait été le tissu ou l'Animal dont ils faisaient partie. La structure globuleuse de certaines par- ties avait élé reconnue depuis bien long-temps; mais il n'en était pas de même pour la plupart des tissus que nous avons soumis à l'examen mi- croscopique, et ce n'est que par des observations nouvelles, extrêmement nombreuses et variées , que nous avons été conduit à regarder cette texture globuleuse comme une des lois les plus générales de l'Orga- nisation des Animaux ; opinion qui coïncide parfaitement avec le résul- tat des recherches de Prévost et Du- mas, et qui a été pleinement confir- mée par les travaux de Dutrocbet. Cette disposition ne semble pas dé- pendre de l'action d'une force parti- culière inhérente à la vie ; car nous voyons les principes immédiats qui constituent ces tissus affecter les mê- mes formes primitives , toutes les fois qu'ils passent à l'état solide. Enfin , bien que ces globules , que l'on peut appeler élémentaires, soient peut- être formés à leur tour de corpuscu- les plus petits , que nos moyens d'in- vestigation ne nous ont point encore permis d'apercevoir, il n'en est pas moins permis de dire qu'ils sont pour tous les tissus organiques des Ani- maux, ce que les molécules inté- grantes des cristallographes sont pour les Cristaux qui résultent de leur agglomération , quelles que soient du reste les formes secondaires qu'ils affectent. Dans les Animaux dont la struc- ture est la plus simple, toutes les parties du corps présentent une tex- ture uniforme, et ne sont formées que d'un seul tissu , que l'on nomme cel- lulaire ; mais à mesure que l'on s'é- lève dans la série des êtres, la com- position des organes devient plus complexe; le tissu cellulaire revêt ORG 555 des formes diverses , et d'autres tis- sus , qu'on ne peut regarder comme des modifications de celui-ci , vien- nent s'y mêler et concourir égale- ment à la formation de ces parties. On pourrait croire, au premier abord, que le nombre de ces tissus élémen- taires est très-considérable , car leur aspect présente les plus grandes va- riétés ; mais une étude plus appro- fondie nous apprend que ces diffé- rences dépendent souvent des con- ditions où se trouvent les parties qui les présentent, et qu'on peut les ra- mener toutes à quatre types princi- paux, savoir : les tissus cellulaire, musculaire, nerveux et glandulaire. Les formes secondaires de l'élément cellulaire sont très-remarquables et très-nombreuses ; aussi , pour bien connaître les propriétés et la struc- ture de toutes les parties qui con- courent à la formation des organes, lie suffit-il point d'examiner les tis- sus que l'on pourrait nommer pri- mitifs , et faut-il étudier aussi ceux qui résultent des modifications les plus importantes qu'ils peuvent pré- senter, savoir : les tissus séreux , muqueux, albuginé, cartilagineux et osseux. De toutes les parties constituantes du corps des Animaux, le tissu cel- lulaire est la plus généralement ré- pandue , et celle dont la structure paraît être la plus simple. Il en- toure tous les organes, réunit leurs diverses parties, et remplit les la- cunes qu'ils laissent entre eux. Ob- servé à l'oeil nu , il présente l'aspect d'une substance molle, spongieuse, blanchâtre, demi - transparente et très-élastique. Suivant les parties où on l'examine, il paraît formé tan- tôt d'une sorte de flocons extrême- ment minces, réunis par une ma- tière visqueuse et semi-fluide; d'au- tres fois de fibrilles et de lamelles d'une consistance assez grande , mais très-extensibles, entrecroisées en di- vers sens, et laissant entre elles des lacunes ou cellules de figure irré- gulière, de gTandeur variable, en communication les unes avec les au- 336 ORG très , et contenant du liquide. En poussant cet examen plus loin et en Y employant un microscope puis- sant, on voit que la substance de ce tissu est entièrement formée de globules réunis en séries irrégulières, qui ne préseutent rien de constant, soit sous le rapport de leur position , soit sous celui de leur longueur appa- rente. Ces séries forment des lignes tantôt plus ou moins tortueuses , tantôt droites ou légèrement cour- bées , dont la direction et la situa- tion relative varient presque pour chacune d'elles. Les globules , ainsi disposés par rangées , ne forment pas un plan continu, mais paraissent placés par couches successives; de manière que les interstices qui exis- tent entre les rangées linéaires de globules placés sur un même plan , laissent apercevoir les séries formant la couche suivante, et les lacunes de celle-ci sont à leur tour en rapport avec l'espèce de réseau globulaire placé au-dessous. Le nombre des glo- bules qui forment ces séries , sem- ble varier entre trois ou quatre , et dix ou même plus. Mais comme une même rangée de globules paraît sou- vent ne pas être placée sur un même plan dans toute sa longueur, on con- çoit facilement qu'en se portant dans une couche plus inférieure, elle est bientôt recouverte par d'autres séries semblables, et qu'ainsi elle échappe à la vue. D'après ce que nous venons de dire, il est évident que les aréoles ou cellules qui existent dans la subs- tance de ce tissu , ne peuvent être disposés d'une manière régulière ni avoir une forme déterminable, com- me quelques auteurs l'ont pensé. Ces cellules ne sont que des lacunes plus ou moins grandes , et doivent toutes communiquer entre elles , puisqu'elles n'ont pour parois qu'u- ne espèce de réseau formé de filamens mouiliformes, entrecroisés d'une ma- nière irrégulière ; enfin , un liquide aqueux, plus ou moins chargé de globules albumineux , humecte tou- tes les parties du tissu cellulaire et remplit les interstices dont il vient ORG d'être question. Lorsque ce tissu n'est point saturé d'humidité, il absorbe l'eau avec une force assez grande, et, de même que tous les corps essen- tiellement poreux, il se laisse facile- menttraverser par les Guides, quelle que soit leur nature. Lorsque le tissu cellulaire se trouve placé dans l'épaisseur des organes , sa texture est lâche; vers leur sur- face, au contraire, il acquiert une consistance plus grande et affecte souvent une disposition membrani- forme; mais les modifications que lui fait éprouver le contact des subs- tances étrangères , sont bien plus grandes ; car alors il acquiert sou- vent toutes les propriétés du tissu muqueux. La pathologie nous offre des exemples très - fréquens de ce genre de transformation. En effet, si à la suite d'une inflammation, il se forme , dans une partie quelcon- que du corps, un abcès dont la marche est lente, le tissu cellulaire qui entoure le foyer purulent ac- quiert bientôt une densité plus gran- de que de coutume, et présente tout l'aspect d'une membrane muqueuse. Des phénomènes analogues se pas- sent à la surface de toutes les parties en rapport avec le monde extérieur , ou avec des quantités considérables de liquides en mouvement; aussi des membranes de la même nature se développent-elles, non-seulement à la périphérie du corps, mais encore à la surface d'un grand nombre de cavités situées dans son intérieur, et notam- ment de celles qui reçoivent les subs- tances étrangères dont l'Animal se nourrit. Considérées d'une manière géné- rale , les membranes muqueuses ne présentent qu'un petit nombre de ca- ractères constans , et cela parce qu'on ne les rencontre que rarement sans mêla âge de tissu glandulaire ou d'au- tres modifications du tissu cellu- laire. Elles ont toujours une certaine épaisseur ; leur tissu est mou et spon- gieux , et leur surface libre n'est point lisse et polie comme celle des membranes séreuses dont nous par- ORG- lerons bientôt. Quant à leurs cou- leurs, elles varient suivant la nature des liquides renfermés dans leur subs- tance. Examinée au microscope, leur structure intime ne diffère pas es- sentiellement de celle du tissu cellu- laire ; mais les séries linéaires de globules qu'on y observe, sont plus rapprochées , et , en général , moins irrégulières. Dans la plupart des Ani- maux des classes inférieures qui vi- vent dans l'eau, l'enveloppe géné- rale du corps ne diffère guère des au- tres membranes muqueuses , pourvu toutefois qu'elle ne renferme pas dans son épaisseur des organes sécréteurs, dont les produits masquent en quel- que sorte ses caractères ; mais loi sque ces êtres vivent au milieu de l'air at- mosphérique , la membrane extérieu- re qui poite le nom de derme, se re- couvre d'une couche plus ou moins épaisse d'épiderme, substance lamel- leuse qui ne paraît point mériter la dénomination de tissu organique , mais devoir être considérée comme produite parla solidification des prin- cipes immédiats contenus dans les humeurs qui lubréfient la surface de cette membrane. En effet, loisque le derme est soustrait pendant long- temps à l'action de l'atmosphère , on le voit souvent se dépouiller d'épi- démie , et présenter, même chez l'Homme, l'aspect des membranes muqueuses; enfin, d'un autre côté , ces membianes se dessèchent, et ne diffèi enl en rien de la pe.iu , lorsque , par suite d'une affection morbide , elles sont soumises à l'influence pro- longée de l'air. ( V. Peau.) Quant aux membranes muqueuses qui ta- pissent les conduits exciéteurs de la plupart des glandes , elles ne pré- sentent rien de remarquable, et ne diffèrent point de celles qui se for- ment , pour ainsi dire sous nos yeux , par le passage du pus dans les con- duits fistuleux , et qui ne résultent évidemment que des modifications que ce phénomène détermine dans le lis u cellulaire. Enfin, il en est en- core de même des tuniques qui ta- pissent l'intérieur des vaisseaux san- TOMI XII. OR G 557 guins dont il sera question par la suite. {V. Sang et Vaisseaux.) Toutes les fois que le tissu cellulaire, éprouve une certaine compression, et qu'il est le siège de mouvemens éten- dus et fréquens , ses niables s'élar- gissent peu à peu ; les cavités plus ou moins grandes qui se forment ainsi , se remplissent d'un liquide visqueux, les lames qui les séparent incomplè- tement finissent par disparaître, et il en résulte une espèce de vessie ou d'ampoule , dont les parois lisses et assez minces se distinguent facile- ment du tissu cellulaire voisin. Ces espèces de poches membraneuses ou bourses synoviales, qui se foi ment souvent d'une manière accidentelle sous l'influence des causes que nous venons d'indiquer, et qui existent toujours dans certaines parties du corps, ne diffèrent guère des cap- sules synoviales articulaires , et les membianes qui forment celles-ci, présentent la plus grande analogie avec les membianes séreuses qui ta- pissent les grandes cavités splauchni- ques , et recouvrent les organes qui y sont contenus. Ce sont toujours des espèces de sacs en général sans ouverture, dont la face interne est partout en contact avec elle-même, et paraît à l'œil nu parfaitement lisse et polie. Les membranes' qui les forment sont très-minces, blanchâ- tres et assez transparentes ; exami- nées au microscope , on voit que leur surface libre n'est pas réelle- ment lisse et polie , comme on le croirait en l'observant à l'œil nu, et que leur texture intime ne diffère que bien peu de celle du tissu cellu- laire proprement dit. L'influence de la pression et du ti- raillement détermine également dans le tissu cellulaire des modifications très-remarquables , mais qui diffèrent de celles que produit la tiietion. En agissant ainsi sur une petite por- tion de cette substance placée au foyer d'un microscope puissant, on voit les fibres moniliformcs tésullant de la réunion linéaire de ses glo- bules élémentaires , changer d'as- SS8 ORG pect et de position ; au lieu d'être tortueuses et de s'entrecroiser dans tous les sens, elles deviennent pres- que droites et se placeut parallèle- ment les unes aux autres. Il en est de même dans l'économie animale; car toutes les fois qu'une tumeur se dé- veloppe lentement dans une partie abondamment pourvue de tissu cel- lulaire , celle-ci forme bientôt autour d'elle une enveloppe membraneuse plus ou moins épaisse , élastique, et de structure fibreuse. Les fascias , ou membranes fibreuses minces, qui en- tourent la presque totalité du corps de l'Homme, et sont situées au-dessous delà peau, reconnaissent la même ori- gine; il est souvent presque impossible de les distinguer du tissu cellulaire voisin ; d'autres fois, au contraire, ils présentent tous les caractères des apo- névroses , qui , à leur tour, ne diffè- rent pas essentiellement des autres membranes albuginées , et condui- sent naturellement à la structure des ligamens et des tendons. La formation de la tunique moyenne des artères pa- raît également dépendre de l'influen- ce mécanique dont nous venons de parler. En effet, lorsque ces vais- seaux commencent à se former, ils ne présentent point de membrane fi- breuse; mais chaque fois que le cœur se contracte , le liquide contenu dans ces canaux les dilate avec plus ou moins de force , pourvu toutefois qu'ils ne soient pas renfermés dans d'autres conduits à parois résistantes et inflexibles ; aussi voit-on bientôt le tissu cellulaire qui entoure ces vaisseaux , former une gaîne fibreuse d'autant plus épaisse, que l'impul- sion dont nous venons de parler esf plus forte ; mais lorsque, au contraire, les artères ne peuvent être distendues, à cause du canal osseux qui les ren- ferme, elles sont réduites seulement à leur membrane interne, ainsi qu'on peut s'en assurer facilement dans la Carpe, par exemple, ou l'aorte pré- sente l'une ou l'autre de ces modifi- cations, suivant qu'on l'examine dans l'abdomen ou dans la queue. Une au- tre considération qui vient à l'appui ORG de cette opinion , c'est que les veine-. n'éprouvent point, comme les ai lères , une distinction brusque et souvent répétée; aussi ces vaisseau . présentent-ils à peine quelques tra- ces de tissu fibreux. Nous voyons donc que les tissu*- séreux et albuginé doivent être re- gardés comme du tissu cellulaiic dont les caractères ont été modifié;; par l'influence de causes toutes mé- caniques. L'examen de ces tissus dan:; les Animaux qui présentent des types divers d'Organisation , l'étude de l'embryogénie , et l'observation des effets produits par certaines altéra- tions pathologiques , conduisent éga- lement à ce résultat, et ne paraissent devoir laisser aucun doute quant à son exactitude. Les tissus cartilagi- neux et osseux , avons-nous dit , son t également formés par l'élément cel- lulaire plus ou moins modifié; mais ici ces changemens ne peuvent être rapportés à des influences du même ordre ; ce sont des phénomènes chi- miques qui les déterminent, car c'est à la nature desproduits déposés dans sa trame que sont dues les proprié- tés nouvelles du tissu cellulaire, ainsi modifié. En effet, les cartilages ne paraissent être que du tissu cellulaire dont la substance est devenue com- pacte et homogène par le dépôt de globules albumineux ou gélatineux dans les interstices que les filameus moniliformes décrits ci-dessus lais- sent entre eux; aussi, parla macéra- tion , les cartilages se transforment-ils en tissu cellulaire ainsi que l'a cons- taté Duveinoy. Enfin , les os ne sont à leur tour que des cartilages ou même du tissu cellulaire, pour ainsi dire incrusté de sels calcaires , comme du reste nous le verrons plus en dé- tail par la suite. {V. Squelette. )^ Le tissu glandulaire n'est peut-être aussi qu'une modification du tissu cellulaire, ayant quelque analogie avec les vésicules séreuses ; mais nos connaissances à ce sujet sont trop bornées et trop incertaines pour que nous nous y arrêtions ; car à peine possédons-nous quelques données sur ORG sa nature iulime. L'examen micros- copique de quelques organes sécré- teurs nous a appris qu'il existe dans certaines parties des espèces de vésicu- les sphériques ou ovoïdes , remplies de liquide, à parois membraneuses, minces, transparentes et formées de rangées linéaires de globules, sem- blables à celles qu'on rencontre dans le tissu cellulaire. Les vésicules adi- peuses laissent apercevoir avec faci- lité cette disposition qui, du reste, se retrouve dans toutes les parties des Végétaux. Ces vésicules sécrétoires sont unies entre elles par une trame cellulaire, et sont en général disposées de manière à circonscrire des cavités communes ayant la forme de cœcums ou de canaux. Tantôt ces petits amas de vésicules glandulaires sont épais et logés dans l'épaisseur des mem- branes muqueuses; d'autres fois ils sont rassemblés en masses plus ou moins considérables et forment ce que l'on nomme des glandes. {V . SÉCRÉTIONS.) Outre le tissu cellulaire, le tissu glandulaire et ceux que l'on doit re- garder comme n'étant que des modi- fications du premier , on trouve dans l'économie animale des élémens or- ganiques qui ne peuvent être rappor- tés ni à l'un ni à l'autre de ces types , et qui constituent des tissus primitifs distincts connus sous les noms de musculaire et de nerveux. De toutes les parties du corps , les muscles sont celles dont on avait étudié , avec le plus de soin et de persévérance , la texture intime; aussi avons-nous eu peu de choses à ajouter sur ce sujet que Leuwenhoek , Black , Swam- merdam, Prochaska , Fontana , B nier et surtout Prévost et Dumas avaient déjà étudié avec le plus grand succès. Il résulte des observations de ces savans , comme de celles que nous avons faites , que les globules élémen- taires du tissu musculaire sont tou- jours réunis en séries linéaires d'une longueur assez considérable , et que, dans la plupart des cas au moins , les rangées monili formes qu'ils consti- tuentsonlà peu près droites et placées ORG 009 toutesparallèlement entre elles. Enfin un certain nombre de ces fibres élé- mentaires réunies entre elles par un tissu cellulaire d'une très- grande iînesse l'orme des faisceaux que l'on appelle fibres secondaires, et qui se réunissent à leur tour pour former d'autres fibres visibles à l'œil nu. Le tissu nerveux présente aussi , dans la plupart des cas , une texture fibreuse; mais il ne nous paraît pas être identique dans toutes les parties d'un même être. Dans les cordons nerveux les globules élémentaires sont toujours disposés en séries li- néaires extrêmement longues, à peu prè.s droites et parallèles entre elles. Dans les ganglions nerveux de cer- tains Animaux, la structure de la substance médullaire nous a paru se rapprocher davantage de celle des or- ganes sécréteurs , ainsi que nous l'a- vons exposé dans le Mémoire déjà cité. Quoi qu'il en soit , le tissu ner- veux est en général d'un blanc lai- teux , opaque , et d'une consistance presque pulpeuse. Chez les Animaux inférieurs , et pendant les premiers temps de la vie des autres, la subs- tance nerveuse est même presque li- quide , et ne doit les formes générales qu'elle affecte qu'aux gaines membra- neuses qui l'entourent. Tels sont les divers élémens orga- niques qui entrent dans la composi- tion des organes dont l'assemblage constitue le corps d'un Animal. Tan- tôt on trouve dans chacune de ces parties plusieurs tissus distincts , d'autres fois elles ne sont formées que d'un seul ; mais leur forme et leur structure diffèrent presque dans chaque être vivant , et les fonctions qu'elles sont destinées à remplir présentent des modifications correspondantes; car le mode d'ac- tion d'un organe ou instrument dé- pend toujours de sa nature intime et de ses diverses propriétés. Dans certains Animaux, le corps présente piriout des caractères iden- tiques , et ne paraît renfermer aucun organe distinct. C'est u»e masse gé- latineuse, renfermant (tes globules 22* 34o ORG qui semblent y former une ?oi te de tissu cellulaire dont les mailles sont remplies de la première de ces subs- tances. Les Polypes d'eau douce (f. Polype) présentent une struc- ture de ce genre. Nous avons vu plus haut qu'une Organisaiion identique suppose nécessairement un mode d'ac- tion semblable ; d'où il suit que chez ces petits êtres, chacune des parties doit concourir à l'entretien de la vie à la manière de toutes les autres , et que la perte de l'une d'elles ne doit entraîner la cessation d'aucun des ré- sulta tsproduits par l'ensemble de tou- tes. Il existe chez ces Polypes une ca- vité destinée à recevoir les substances étrangères dont l'Animal se nourrit, à leur faire subir certaines modifica- tions , et à absorber la matière ainsi élaborée. Mais la surface de cette ca- vité ne diffère ni par sa structure ni par ses propriétés de la surface exté- rieure du corps , et si ses fonctions ne sont pas exactement les mêmes, cela dépend seulement de sa posi- tion; aussi lorsqu'on retourne , com- me un doigt de gant, un de ces êtres singuliers , voit-on la surface ex- terne , devenue interne , «tre le siège dej phénomènes eu question. Cette fonction n'appartient donc pas à une partie plutôt qu'à une autre. Il en est de même de la sensibilité et de la faculté de se contracter; enfin, le pouvoir de reproduire des êtres sem- blables à eux , réside également dans chaque partie de ces êtres. Le corps de ces Animaux peut être comparé à un atelier ou chaque ouvrier serait employé à l'exécution de travaux sem- blables, et où, par conséquent, leur nombre influerait sur la somme , mais non sur la nature du résultat. Aussi l'expérience a-t-elle démontré qu'en divisant un de ces êtres , on ne change point sa manière d'agir ; chaque fragment continue de vivre comme auparavant, et peut former un nouvel Animal. Trembley, dont les observations curieuses sont d'un haut intérêt pour la physiologie et pour la zoSlogie , a ouvert un de ces petits cires •, puis il a étendu et ORG coupé en tous sens la peau simple- ainsi obtenue; il l'a pour ainsi dire hachée , et malgré cet état de divi- sion extrême , chacun des fragmens est devenu bientôt un Animal par- fait. Ce résultat, qui, au premier abord, semblait si contraire à tout ce que l'analogie portait à admettre , et qui , par conséquent , a excité tant d'étonnement , est donc par- faitement d'accord avec les prin- cipes exposés plus haut , et fondés sur des considérations d'un autre ordre. En effet, chaque portion du corps pouvant sentir, se contracter, se mouvoir , se nourrir et repro- duire un nouvel être, on conçoit fa- cilement que, placée dans des cir- constances favorables , chacune d'el- les , après avoir été séparée du reste, peut continuer d'agir comme aupa- ravant, et que non-seulement elle peut sentir, se contracter et se mou- voir , mais aussi reproduire un nou- vel individu. Mais par cela seul que tous les phé- nomènes dont se compose la vie de ces Polypes se produisent également dans chacune des particules de l'A- nimal, il était à présumer que ces mêmes phénomènes devaient être en petit nombre, d'un ordre peu élevé, et c'est effectivement ce que l'obser- vation nous apprend. Lorsqu'au con- traire, la vie commence à se mani- fester par des phénomènes plus com- pliqués , et que le résultat final pro- duit par le jeu des différentes parties du corps devient plus parfait, cer- tains organes offrent un mode de structure particulier et cessent alors d'agir à la manière du tout. La vie de l'individu , au lieu d'être la somme d'un nombre plus ou moins grand d'élémens de même nature, résulte de l'ensemble d'actes essen- tiellement différens et produits par des organes distincts. Les diverses parties de l'économie animale con- courent loiites au même but, mais chacune d'une manière qui lui est propre, et plus les facultés de l'être sont nombreuses et dévelop- pées , plus la diversité de structure et ORG la division du travail j qui en est la suite, sont poussées loin. Considérés sous le rapport des fonc- tions qu'ils sont appelés à remplir, les organes qui constituent le corps des Animaux peuvent être rapportés à trois ordres; savoir : ceux qui ser- vent à la nutrition , à la génération et à la vie de relation. Quant au mou- vement interne de composition et de décomposition qui constitue la pre- mière de ces fonctions , nous ignorons également sa nature et ses causes; aussi ne pouvons-nous parler ici que des moyens à l'aide desquels les subs- tances étrangères à l'Animal sont rendues aptes à la nutrition et por- tées dans 1 épaisseur des parties à l'en- tretien desquelles elles sont destinées. Dans les Animaux dont la structure est la plus simple, et dont la masse est peu considérable , cette fonction ne consiste que dans l'absorption par imbibilion des liquides qui baignent la surface extérieure ou des substan- ces modifiées par l'action de la sur- face interne du corps. Mais lorsque la masse de l'Animal est très-consi- dérable , comme dans les Méduses , ce moyen de transport serait trop lent et trop imparfait , et on trouve alors des conduits qui , de la cavité diges- tive , se rendent dans toutes les par- ties du corps et y portent les matières nutritives. Dans ces Animaux, dont l'organisation est du reste très-sim- ple , nous voyons donc que l'appa- reil nutritif devient différent des au- tres parties du corps et qu'il est seul apte à remplir les fonctions dont il est chargé. En s'élevant davantage dans la série des êtres , on voit les parois de cette cavité devenir dis- tinctes de la masse générale du corps, puis offrir, comme dans les Anne- lides , deux ouvertures , l'une pour l'entrée, l'autre pour la sortie des matières alimentaires. Chez certains Animaux de cette classe, la digestion s'opère dans un tube étendu d'un bout du corps à l'autre ; la sur- face extérieure sert à la respiration ; le transport du fluide nourricier se fait à l'aide d'un système vasculaire; ORG 34 1 la sensibilité devient l'apanage des nerfs , et la contractilité se concentre dans le tissu musculaire. Mais cette localisation des fonctions, si nous pouvons nous exprimer ainsi, n'em- pêche pas certaines portions du corps de représenter en petit tout l'ensem- ble de l'Animal et d'être le siège de toutes les fonctions qui concourent au résultat commun , la vie de l'in- dividu. En effet , l'appareil nutritif, comme nous venons de le dire , est étendu d'une extrémité du corps à l'autre ; le système nerveux n'est qu'un filament , partout semblable à lui-même, et les organes du mouve- ment sont répartis avec la même uni- formité dans toute la longueur del'A- nimal. 11 en résulte que chacun des segmens de ces êtres est la répéti- tion des autres, et représente, jus- qu'à un certain point, l'Animal en- tier; car il renferme tous les organes dont le jeu est nécessaire à l'entre- tien de la vie. Aussi, lorsqu'on divise transversalement ces êtres, chaque fragment continue de vivre , et peut former un Animal parfait. Bonnet, à qui nous devons un grand nombre d'expériences curieuses sur cette ques- tion , partagea un Ver de terre en deux parties , et plaça les deux moi- tiés dans un vase peu profond. « Je remarquai, dit-il, que la première moitié , celle où tenait la tête , se mouvait comme à l'ordinaire, mais ce qui me parut bien autrement re- marquable , c'est que la seconde moi- tié, celle qui n'avait point de tête, se mouvait presque comme si elle en avait une. Elle allait en avant, en s'appuyant sur l'extrémité antérieure de son corps ; elle avançait même avec vitesse. On voyait que ce n'était point un mouvement sans direction, un mouvement produit par une cause telle que celle qui fait mouvoir la queue d'un Lézard après qu'elle a été séparée du tronc, mais un mouve- ment très-volontaire. On l'observait se détourner à la rencontre de quel- que obstacle , s'arrêter , puis se re- mettre à ramper. Lorsque les deux moitiés venaient à se rencontrer , c'é~ *4à ORG tait comme si elles n'eussent jamais formé un même Insecte. Elles ne pa- raissaient ni se chercher ni se fuir. Chacune tirait de son côté , ou si elles allaient de compagnie vers le même endroit, la première devançait ordi- nairement la seconde. Mais celle-ci ne montrait jamais mieux une sorte de volonté que lorsque je l'exposais au soleil; elle hâtait alors considérable- ment sa marche. Deux jours s'élant écoulés , je crus devoir mettre dans la tasse un peu de terre et de lentille aquatique. La première moitié ne tar- da pas à s'y enfoncer ; mais la seconde se contenta de se cacher entre les me- nues racines de la lentille. Dans ce temps-là, j'observai au bout antérieur de celte moitié, une espèce de petit renflement , une sorte de bourrelet analogue à celui qui vient à une bran- che d'Arbre dont on a enlevé circulai- rement une portion d'écorce. Je ne le distinguai pas si bien à l'extrémité postérieure de l'autre. Ce bourrelet semblait lui donner plus de facilité pour ramper; elle ne paraissait plus craindre autant le flottement. Le len- demain, j'aperçus , à chaque moitié, un petit accroissement, reconnais- sable par la différence de la couleur, qui était là beaucoup plus claire que dans le reste du corps. Les jours sui- vans, tout devint plus sensible. En- fin , au bout d'une semaine , chaque moitié fut un Ver complet. La tête , qui avait poussé à la seconde; était précisément telle , quant à sa forme, que celle de la première, et capable des mêmes fonctions; et la nouvelle queue de celle-ci , en tout semblable à celle de la seconde moitié ; le cœur, l'estomac , les intestins , etc., s'étaient prolongés dans l'un et dans l'autre ; de nouveaux anneaux avaient pous- sé à la suite des anciens. En un mot , tout ce que le premier Ver faisait , avant d'avoir été partagé, nos deux Vers, qui en étaient provenus, le faisaient pareillement; même agilité, mêmes inclinations , même façon de vivre et de se nourrir. » Dans d'au- tres expériences , ce savant poussa la division plus loin, et partagea ces Ani- ORG maux en trois , en quatre , en huit , en dix, en quatorze portions, qui tou- tes, ou presque toutes, reproduisi- rent une tête et une queue. Enfin, il a été jusqu'à couper un Ver en vingt- six portions , dont la plupart ont con- tinué de vivre, et dont plusieurs sont devenues des Animaux parfaits Lorsqu'on s'élève davantage dans la série des êtres , on voit l'Organi- sation devenir de plus en plus com- pliquée ; le nombre d'organes dissem- blables qui concourent à l'exécution d'une même série d'actes augmente, et quand l'un d'eux cesse de remplir ses fonctions , la vie de 1 individu est modifiée ou détruite, suivant l'impor- tance du rôle qu'il joue dans l'éco- nomie. Pour terminer cette esquisse de l'Organisation des Animaux, il ne nous reste donc plus qu'à indiquer sommairement les différences princi- pales qu'on observe sous ce rapport dans chacun des grands appareils dont se compose le corps. Dans certaines Annelides, le canal digestif ne consiste, ainsi que nous l'avons déjà dit , qu'en un tube ayant la même structure dans toute sa lon- gueur. Dans d'autres Animaux de la même classe, une portion de ce tube se renfle plus ou moins , et c'est dans ce point que les alimens séjournent le plus long-temps et éprouvent les changemens les plus importans. Des organes destinés à sécréter des fluides de nature à modifier les propriétés des substances nutritives , viennent se grouper autour de cette cavité. Dans les Mollusques , les Insectes et les Crustacés, cet organe, qui porte le nom de foie , acquiert un accroisse- ment considérable et une importance correspondante; mais il n'est pas le seul , et d'autres glandes versent aussi le produit de leur sécrétion dans le canal digestif. Chez les Animaux vertébrés , le nombre des organes différens destinés à cet usage, aug- mente beancoup. En même temps ou trouve près de l'ouverture par la- quelle les alimens pénètrent dans le corps, des instrumens mécaniques qui servent à les broyer. Enfin , lorsque ORG l'appareil digestif est parvenu à sou plus haut degré de complication , comme dans les Ruminans , c'est dans une première cavité, la bouche, que les alimens sont divisés mécanique- ment au moyen des dents , cl imbibés d'un liquide légèrement alcalin , sé- crété par les glandes salivaires ; de-là ils passent dans une seconde .puis dans une troisième cavité où , d'après les recherches de Prévost et Le Royer, ils sont soumis pendant un certain temps à l'action des liquides alcalins sécré- tés par les organes déjà indiqués, et probablement aussi par les parois de ces deux premiers estomacs que l'on nomme la panse et le bonnet. Le bol alimentaire, ainsi modifié , pénètre dans le feuillet , puis dans le caillet ou quatrième estomac destiné spé- cialement à agir sur ces substances , à l'aide du suc acide sécrété par ses parois. L'intestin grêle , qui succède à cette cavité , est le siège d'une autre action exercée par la bile et le suc pancréatique , et enfin le gros intestin peut être considéré comme un réser- voir destiné à contenir pendant un temps plus ou moins long les résidus excrémentiliels de la digestion. Tels sont les moyens divers que la nature emploie pour opérer la transforma- tion des alimens en chyle. Voyons maintenant ceux à l'aide desquels ce liquide pénètre de la cavité digeslive dans l'intérieur du corps , éprouve l'influence de l'air, et se porte dans les différentes parties qu'il est destiné à nourrir. L'imbibition paraîtd'abord être le seul moyen par lequel ce transport s'opère , et c'est à la sur- face générale du corps que se fait la respiration. Dans les Insectes , un système de canaux très-compliqué sert à porter l'air dans l'épaisseur de tou- tes parties. Dans les Mollusques et les Crustacés, ce sont au contraire des vaisseaux sanguins qui portent le li- quide nourricier dans un organe spé- cial , siège de la respiration , et qui servent à le faire pénétrer ensuite dans toutes les parties du corps. ( V. Respiration et Sang. ) Un or- gane contractile nommé cœur lui ORG 3.45 communique le mouvement néces- saire à ce transport. Dans les Ani- maux vertébrés , un nouveau sys- tème de canaux établit une com- munication entre la cavité digestive et l'appareil circulatoire , et sert d'une manière spéciale à L'absorption du chyle. Pour la circulation, la di- vision du travail devient aussi plus marquée , car au lieu d'un seul agent mécanique et d'un seul système de canaux pour porter le sang à l'organe respiratoire et aux diverses parties du corps , comme dans les Poissons, nous trouvons pour chacun de ces actes un appareil vasculaire et un cœur dis- tinct. Enfin , les résidus de la nutri tion qui d'abord ne s'échappaient au dehors que par la surface externe ou interne du corps, sont en majeui e partie éliminés par un appareil spé- cial nommé urinaire, dont la compo- sition se complique de plus en plus comme nous le verrons par la suite. F'. SÉCRÉTIONS. Si nous examinons les organes des- tinés à la vie de relation, nous verrons qu'ils suivent la même loi, et qu'à mesure que l'une des fonctions de cet ordre se perfectionne , les divers actes dont elle se compose sont exécutés dans ces Animaux par des instrumens de plus en plus dissemblables par leur structure et par leurs propriétés. En un mot , c'est toujours d'après le prin- cipe de la division du travail que la na- ture procède pour perfectionner le ré- sultat qu'elle veut obtenir. Dans les Animaux des classes inférieures, la faculté de transmettre les sensations , celle de les percevoir, celle de dé- terminer, sous l'influence de certains excilans , la contraction musculaire , le pouvoir de produire volontaire ment celle excitation , celui de coor- donner les mouvemens, etc. , ne pa- raissent pas résider dans une partie du système nerveux plutôt que dans une autre; mais, chez les Animaux les plus élevés dans la série des êtres, chacune de ces facultés tend à se lo- caliser , cl se perd plus ou moins complètement par la destruction de l'organe spécial qui en devient le 344 ORG siège. En effet , les belles recherches de Rolando, de Flourens, de Ch. Bell, de Magendie et de plusieurs au- tres physiologistes , prouvent ce fait d'une manière évidente. L'appareil locomoteur suit une marche analo- gue, et les divers organes qui le com- posent deviennent de plus dissem- blables et spéciaux. Les sens dont nous avons déjà eu l'occasion de par- ler , et ceux qu'il nous reste à exami- ner, fournissent de nouveaux exem- ples de la division du travail , accom- pagnant toujours le perfectionne- ment du résultat. {P. Nerf ,Oi>obat , Ouïe, OEil, Sens, Toucher, Vi- sion). Enfin , il en est encore de mê- me pour l'appareil reproducteur, car non-seulement celte fonction , qui pouvait d'abord s'exécuter indiffé- remment dans tous les points du corps , se localise et devient l'apa- nage d'une série d'organes de plus en plus compliquée, mais encore les sexes deviennent distincts et le con- cours de deux individus nécessaire à l'accomplissement de l'acte généra- teur. V. GÉNÉRATION. (II. -M. E.) ORGANISTE, ois. Espèce du gen- re Tangara , Pipra musica , La th. V. Tangara. (dr..z.) * ORGANO. pois. Syn. de Trigle- Lyre chez les pêcheurs du golfe de Gênes. (b.) ORGASME, zool. C'est, à pro- prement parler, la tendance vers l'or- ganisation et la nécessité qui la com- plète après l'avoir déterminée. F '. Matière. (b.) ORGE. Hordeum. bot. phan. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie , L. , très- iacile a reconnaître aux caractères suivans : les fleurs sont disposées en un épi simple et serré; les épillets sont distiques et alternes , réunis au nombre de trois sur chaque dent de l'axe ou rachis. Ces épillets sont uni- flores. Dans quelques espèces, les .deux épillets latéraux avortent, à l'exception de leur lépicène, en sorte que Ton trouve six écailles à la base ORG du seul épillet qui reste. La lépicène est à deux valves, lancéolées, ai- guës; la glume à deux paillettes, dont l'inférieure,' est terminée à son sommet par une soie roide et très- longue, et la supérieure entière; le style est profondément biparti , ter- miné par deux stigmates poilus et glanduleux. Le fruit est une cariopse sillonnée, enveloppée dans la glume qui est persistante. Les espèces de ce genre sont annuellesou vivaces. Nous indiquerons les suivantes : Orge commune , Hordeum vulga- re, L, ; Kich. , Bot. Méd. , 1 , p. 64. Cette espèce, abondamment cultivée, est annuelle. Son chaume , haut de deux à quatre pieds , est glabre , noueux , porlantdes feuilles alternes, engainantes, planes, lancéolées, très- aigués, glabres, mais un peu rudes au toucher; fleurs en épi dense et terminal. Les trois épillets de chaque dent de l'axe sont développés, im- briqués , et les arêtes très-longues et rudes au toucher. On ne sait pas po- sitivement quelle est la véritable pa- trie de l'Orge si abondamment cul- tivée aujourd'hui dans toutes les con- trées de l'Europe. Quelques-uns la croient originaire de Sicile, d'autres de l'Inde et de la 'fartai ie ; Olivier l'a trouvée en Perse; d'autres en Géor- gie , etc. Enfin , il en est de l'Orge comme de la plupart des autres Cé- réales dont l'origine primitive est en- core couverte d'un voile impéné- trable. Plusieurs autres espèces du même genre sont encore cultivées , quoique en général inoins abondamment ; telles sont : l'Orge à six rangs, ou Orge carrée , Hordeum he.xastichon , L. , qui ne diffère de la précédente que par ses épis plus gros , plus courts et carrés; l'Orge distique ou à deux rangs , Hordeum distichum , L. Cette espèce se dislingue très- faci- lement des deux précédentes par ses épis , dont chaque dentde l'axe n'offre qu'un seul épdlet fertile ; en sorte que l'épi est comprimé. On cultive encore l'Orge de Russie, Orge faux- Riz ou pyramidale, Hordeum Zeocri- ORG ton , L. Comme la précédente, cette espèce n'a qu'un seul épillet fertile à chaque dent de l'axe; mais les deux épillets latéraux sont visibles ; du reste, l'épi est plus dense et plus g""os- ,, , L'Orge a été connue des les pre- miers temps de l'antiquité. Les Grecs la désignaient sous le nom de xfifiif , et ils lui faisaient subir diverses sortes de préparations. Dépouillée de son en- veloppe, ce qui constitue notre Orge mondée, ils en préparaient une décoc- tion et la désignaient sons le nom de îrnuavï] , d'où est évidemment dérivé notre nom de tisane. Il paraît , par quelques passages d'Athénée, que les anciens préparaient avec l'Orge ger- mée et fermentée , une boisson fort analogue à la bière , et qu'ils dési- gnaient sous le nom de vin d'Orge. L'Orge est une des Céréales les plus faciles à cultiver , et uue de celles qui se développent avec le plus de rapi- dité. Aussi dans les pays de monta- gnes ou la belle saison est si courte , on ne peut cultiver d'autre Céréale que l'Orge , qui sert exclusivement à la nourriture des gens du pays. Mais le pain préparé avec sa faiine est moins blanc et moins nourrissant que celui du Seigle , et à plus forte raison que celui du Froment. L'Orge se cultive comme l'Avoine dans les champs qui ont donné l'année précédente uue récolte de Froment. Il suffit de préparer la terre par un labour fait avant l'hiver, et de semer au prin- temps , sans fumier et sans nouveau labour. Indépendamment de son em- ploi comme aliment dans plusieurs provinces de la France , l'Orge se cultive encore pour servir à la fabri- cation de la bière et pour ses usages médicaux. Avant de l'employer à la fabrication de cette liqueur, d'un si grand usage dans tout le nord de l'Europe , on fait subir à l'Orge une préparation particulière ; elle doit germer dans l'eau et être ensuite sé- chée à l'étuve. Dans cet état, on lui donne le nom de Malt. Quand elle a été moulue, elle porte celui de Prêche. En médecine, on se sert de ORG 345 l'Orge pour faire des tisanes tempé- rantes. La tisane commune des hôpi- taux civils et militaires , est une dé- coction d'Orge et de racine de réglis- se. On se sert soit de Y Orge mondée , c'est-à-dire de celle qu'on a dépouillée de son enveloppe, soit de Y Orge per- lée, qui se compose de graines qui ont été anondies par le frottement. Dans plusieurs pays , et en particulier dans l'Allemagne et l'Italie, on se sert de l'Orge perlée , en guise de Riz , pour faire bouillir dans le bouil- lon et faire d<3 très-bons poiages. On doit au chimiste Proust une analyse de l'Orge, qui se compose de Résine jaune , i ; d'Extrait gommeux sucré , 9 ; de Gluten , 5 ; d'Amidon , 52, et d'Hordéinc , 55. Cette der- nière substance a été rangée par les chimistes parmi les principes immé- diats douteux. Indépendamment des espèces dont nous avons parlé précédemment, on trouve fréquemment dans les prés Y Hordeum secalinum , Y Hordeum pratense , Y Hordeum bulbosum , etc. Ces diverses espèces forment d'assez bons fourrages. (a. r.) ORGLTSSE. bot. phan. L'un des noms vulgaires de 1' ' Astragalus gly- ciphyllos. (b.) ORGUE, ois. L'un des noms vul- gaires du Siffleur. V. Canard. (DR..Z.) ORGUE DE MER. polyp. Nom vulgaire du Tubipora Musica. J^.Tv- E1PORE. (E. D.. L.) *ORGUES GÉOLOGIQUES. gÉol. Mathieu, capitaine d'artillerie fort instruit, qui, dans l'hiver de 1812 à 181 5, visita le plateau de Saint- Pierre de Maëstricht, signala le pre- mier sous ce nom, dans le 201e nu- méro du Journal des Mines, ce que les carriers des bords de la Meuse appellent Aerde- Pyp ( c'est-à-dire nuits de terre), et qu'on retrouve dans les vastes carrières qui pénètrent sous Paris, où les ouvriers nomment Fon- ds ces singuliers accidens. Le nom d'Orgues géologiques nous a paru 346 ORG le meilleur lorsque nous avons, aux mêmes lieux que le capitaine Ma- thieu , examiné ce qu'il décrivit si bien , et nous l'avons adopté dans no- tre histoire du plateau de Maëstricht, intitulée Voyage souterrain. En nous étendant sur ce qui concerne ces sin- guliers caveaux , nous avons consa- cré deux figures à son explication, dont la plus significative sera repro- duite dans l'Atlas du présent Diction- naire, afin d'appeler l'attention des voyageurs sur ce qu'ils pourraient trouver ailleurs d'analogue à ce phé- nomène. Cuvier et Brongniart ont appelé Puits naturels de pareilles ca- vités , « qui , disent-ils , sont assez exactement cylindriques , percent toutes les couches calcaires , et sont exactement remplies d'argile ferrugi- neuse et de silex, roulés et brisés. » Ces savans les ont remarquées dans les carrières des communesde Houille et de Carrière-Saint-Denis , au nord- ouest de Paris. Ils en ont trouvé dans une autre carrière ouverte sur la droite de la route de Paris à Triel. En ce lieu , les puits naturels sont ver- ticaux, à parois assez unies , et comme usés par le frottement d'un torrent ; ils ont environ cinq décimètres de diamètre , et sont remplis d'une ar- gile sablonneuse et ferrugineuse, et de cailloux roulés; ces puits sont assez communs dans le calcaire marin des environs de Paris; il y a même peu de carrières qui n'en présentent.... Il en existe à Sèvres Il y en a un assez grand nombre à la carrière dite du Loup dans la plaine de Nanterre, et tous sont remplis d'un mélange de cailloux siliceux et calcaires dans un sable argilo-ferrugineux. Bosc avait déjà mentionné de tels puits dans les anciennes carrières de Wessegnicours au département de l'Aisne , sur la lisière de la forêt de Saint-Gobin , traversant un banc de calcaire coquil- lierl marin; ils y sont ou verticaux ou légèrement inclinés; leur diamè- tre surpasse quelquefois un mètre ; leurs parois sont assez lisses et en- serrent une terre argileuse , pareille a celle des couches supérieures. Gil- ORG lel-Laumont a trouvé sur les bords de l'Oise , près des communes d'Au- vers et de Méry , des espèces de tuyaux, peu inclinés à l'horizon, de la grosseur du doigt , quelquefois très -nombreux , traversant un banc calcaire grenu, qui contient des co- quilles marines , dont la puissance est de cinq à six mètres; ils sont la plupart remplis d'un sable calcaire siliceux , mêlé de parties très-fines rie chlorite verte ; plusieurs présentent des renflemens qui, avec leurs parois plus compactes* que la masse envi- ronnante , les ont fait prendre par quelques personnes pour des osse- meus fossiles. Ce savant pense avec raison que leur découverte peut jeter quelques lumières sur les puits de terre de Maëstricht ; en effet, les petits cylindres indiqués à Gillet-Laumont comme des ossemens fossiles, ne sont que nos Orgues géologiques en petit, de véritables Aerde-Pyps , propor- tionnés au peu d'épaisseur du banc calcaire qu'ils ont criblé. « Je fus conduit à la colline de Saint-Pierre, dit Mathieu , par Behr, ancien offi- cier au service de Hollande, habi- tant actuellement Maëstricht, ama- teur zélé d'histoire naturelle, qui voulut bien avoir la complaisance de me mener dans les lieux les plus cu- rieux. En parcourant l'extérieur de la colline du côté de la Meuse , je fus singulièrement surpris à l'aspect d'un grand nombre de trous cylindriques , qui me paraissaient partir d'un point où je me trouvais , et aller jusqu'à la surface supérieure de la colline; je les pris d'abord pour des soupiraux faits afin de faciliter les travaux d'exploi- tation ; mais leur nombre, leur rap- prochement dans un même lieu, et bien plus leur position , sans nul rap- port avec les travaux des carrières, me firent bientôt sortir de l'erreur oii je me trouvais ; je remarquai alors que tous les trous se continuaient dans la profondeur de la montagne, et que , dans leur situation verticale , ils affectaient des sinuosités et des renflemens qui me parurent dater d'une époque fort ancienne. J'obser- ORG vai scrupuleusement le grain et les nuances de la surface intérieure de ces cylindres ; la différence de la tex- ture de cette surface avec la masse générale , et de petites aspérités for- mant comme des stalactites légères qui la recouvraient, me prouvèrent que ces trous étaient indubitable- ment 1 ouvrage de la nature. Ces ca- vités cylindriques sont remplies d'un amas de cailloux mêlés de terre, sem- blables à la grève qui couvre le pla- teau de la colline (nommé camp de César): ceux de ces trous qui sont coupés par les souterrains d'excava- tion , sont vidés' dans la partie supé- rieure; le dépôt de cailloux s'y étant naturellement affaissé par son propre poids. 3) Nous avons visité les mêmes lieux que Mathieu avec le digne fils de ce colonel Behr , qui lui servit de guide , et examiné plus de cent de ces puits naturels ou Orgues géologiques ; ils nous ont paru affecter constamment une disposition verticale , quelquefois légèrement oblique et souvent assez sinueuse , pour que des courbures en fissent disparaître une partie, de la surface des rocs dont le brisement met à jour le reste de leur longueur. Ils sont tellement rapprochés en plu- sieurs endroits, que quelques-uns d'entre eux se touchent et circu- lent pour ainsi dire les uns autour des autres; il en est même qui pa- raissent se souder ensemble pour demeurer réunis ou pour se séparer encore. On pourrait les comparer à des cônes excessivement allongés, se terminant constamment en pointe par le bas , et présentant toujours un évasement plus ou moins considéra- ble à mesure qu'on remonte vers le haut ; ils sont généralement cylindri- ques , et laissent souvent sur les pans de rochers qui les ont mis à jour en se partageant d'eux-mêmes, des tra- ces creusées en larges gouttières. Ici la section a été complète sur toute la surface du massif calcaire fracassé; alors il ne reste qu'une trace plus ou moins profonde, munie de légères aspérités, et dégagée de tout corps ORG 347 étranger; ailleurs cette section n'a eu lieu que dans la portion supé- rieure du tuyau d'Orgue, laquelle est demeurée remplie de débris des cou- ches d'en haut ,ou vide dans la par- tie brisée ; mais on voit dans la masse calcaire, le tuyau continuer sa route vers les plus grandes profondeurs , toujours rempli de sable et de galets ; là quelque autre tuyau d'Orgue , mis à jour longitudinalement sur la pa- roi d'une galerie souterraine par quelque imprudent carrier, a laissé échapper, pour en former un petit cône à la base du pilier de supports , desfragmens du sol supérieur, qu'il tenait renfermés dans la longueur de la section, tandis que les portions de ce sol étaient tellement tassées au- dessus du point où commença l'ébou- lement , qu'elles continuent à encom- brer le haut du conduit; une autre part des tuyaux pareils ont été coupés horizontalement dans leur diamètre, et leur tranche , souvent fort consi- dérable , se voit sur les voûtes plates des galeries , sans qu'il en soit résulté d'effondrement, tant la pression des matières qui s'y sont introduites, jointe à quelque ciment calcaire pro- duit par l'infiltration des eaux, a rendu compacte le contour de ces puits ; dans quelques-uns on dirait un véritable Poudingue, une nou- velle pierre indestructible, et comme un bouchon placé par la nature pour empêcher l'enfouissement du sol su- perficiel par des canaux qui sem- blaient n'avoir pas été faits pour que l'homme les vînt intercepter. Les carriers intelligens évitent soi- gneusement les puits naturels ; quand ils en rencontrent ils les tournent, et s'ils ne le peuvent, ils les murent ou leur conservent une sorte d'encais- sement. Lorsque par malheur ou par nécessité ils les ont mis à nu , de ma- nière à redouter un éboulement, ils ne cessent de les observer, et poui- peu que quelques cailloux s'en déta- chent, on les voit fuir avec rapidité ; car l'effet d'un effondrement est sou- vent terrible. Les substances étran- gères , contenues dans des canons 348 ORG verticaux d'un genre si extraordi- naire , pressés de tout le poids des couches supérieures, se précipilant par l'issue qui leur est donnée , selon les lois de la pesanteur qui accélèrent avec Tracas la chute des corps, des cailloux de tous les volumes roulent au loin avec un bruit confus, et rem- plissent en peu d'instans une étendue des galeries proportionnelle au dia- mètre des tuyaux d'Orgue, par le- quel l'effondrement s'opère; il ar- rive cependant que ces effoudre- inens n'ont pas toujours lieu d'une manière également brusque ; ils se forment et s'accroissent aussi peu à peu par l'effet de chaque hiver plu- vieux. Dans tous les cas, il en ré- sulte de ces cavités en forme de cra- tère , qu'on trouve à la surface du plateau de Saint-Pierre, et dont on voit la coupe perpendiculaire, avec celle du sol où ils s'enfoncent, des cryptes et de la roche que percent les tuyaux, dans la planche corres- pondante au présent article. Ces ca- vités , dans notre planche , présentent l'idée de grands horloges à sable où la nature, qui ne tient pas compte de la durée des temps par rapport à son ensemble , mesure cependant ceux qui sont nécessaires pour que le pla- teau de Maastricht descende dans les travaux de l'Homme et les efface. Lors- que tous ces sabliers naturels, dont les Orgues géologiques représentent le conduit de communication , mar- queront l'heure où ces lieux au- ront dû changer de face, le plateau n'aura plus rien de commun avec la description que nous en donnâmes il y a six ans environ; ses vastes gale- ries intérieures seront comblées, les portiques encombrés de ses cryptes , demeureront inconnus à des généra- tions qui peut-être ignoreront l'exis- tence des nôtres; sa surface anfrac- tueuse , creusée, déchirée , dépouil- lée , ne se couvrira plus de riches moissons , et le géologue d'alors, en considérant un tel désordre, n'en pourra deviner les raisons. Un bou- leversement, qui pourrait bien être analogue à celui que nous osons pré- ORG dire, a déjà été observé dans les ter- rains calcaires des provinces illyrien- nes par Omalius d'Halloy. Cet ob- servateur nous apprend que dans les enviions deTiiesle et de Fiume sur- tout, une grande quantité d'enfon- cemens très -considérables renversés donnent au pays un aspect extraordi- naire : ces cavités ne retiennent point les eaux pluviales qu'elles laissent au contraire filtrer ; de sorte que , lorsque les pentes n'en sont pas trop rapides , on y cultive l'olivier. Le sa- vant , qui mentionne cette disposition de terrain , n'a pu se rendre raison de ce phénomène; il s'est borné à nous faire observer qu'il ne peut être attribué à un affaissement local du sol ; car les couches dans lesquelles sont creusés les entonnoirs , ne pré- sentent aucun dérangement particu- lier, et conservent la même disposi- tion que toute la masse du terrain environnant. Il leur soupçonne de l'analogie avec les cavernes dont l'Il- lyrie est remplie; cavernes qui, dit- il, communiquent peut-être avec les entonnoirs. N'est-il pas en effet cer- tain que cette Illyrie si antiquement habitée , était couverte, au temps où les arts fiorissaient en Grèce, de villes populeuses et de monumens. Les hommes , qui élevèrent ces monu- mens et ces cités , en trouvèrent les matériaux dans leur sol calcaire; ils creusèrent celui-ci dans toutes les directions ; et , comme on l'a fait dans le plateau de Saint-Pierre, ils tran- chèrent une multitude d'Orgues géo- logiques , qui ont successivement oc- casioné le transport du sol supé- rieur dans l'intérieur des galeries sou- terraines, galeries qu'on retrouverait à coup sûr sous le sol criblé d'en- tonnoirs , décrit par Omalius d'Hal- loy, si l'on se donnait la peine de les y chercher. 11 est difficile d'apprécier la lon- gueur des tuyaux d'Orgues géologi- ques du plateau de Saint-Pierre; si l'on en croit les carriers, ils traver- sent le grand banc calcaire , dépas- sent les parties inférieures où se voient ces assises de silex dont il a ORG été question au mol Craje, et des- cendent jusqu'au niveau de la Meuse [V. planches de ce Dictionnaire). Nous ne savons sur quelles données s'établit une telle croyance qui aura peut être déterminé Claire , ingénieur des mines , dans un Mémoire sur les terrains des enviions de Maëstricht (Journal des Mines, nQ 2i4, p. i4i et suiv.), à supposer aux Orgues géo- logiques jusqu'à soixante mètres de longueur. Mous avons vainement cherché leurs traces au niveau de la rivière sur ces escarpemens qui la bordent en murs éblouissons de blancheur. Nulle part nous n'avons aperçu le moindre indice qui pût autoriser à penser que les puits naturels descendissent aussi profon- dément dans la masse solide; nous sommes porté à croire qu'ils ne dé- passent pas la région où les bancs siliceux commencent à présenter une stratification continue. Quoi qu il en soit, nous en avons observé de bien formés, c'est-à-dire de ceux qui, descendant depuis la surface du banc calcaire , traversent les cryptes , dont le di imèlre varie prodigieusement, et depuis deux ou trois centimètres jus- qu'à quatre mètres et demi. Plus com- munément ce diamètre égale un ou deux mètres. Les tuyaux qui dépas- sent quatre mètres sont les moins fréquens, ils occasionent ce qu'on peut appeler des efFondremens com- plets; après avoir donné passage aux portions du sol supérieur qui les en- combraient , ils demeureul entière- ment vides ainsi que des évens de mines, et comme pour laisser péné- trer quelque clarté ou divers points de galeries. Les Orgues géologiques, que leur position ou leur mise à nu permet d'examiner, nous ont présenté les aspérités que le capitaine Mathieu compara à des stalactites légères, et les rendemens qu'il y observa , nous les avons trouvés formés d'une croûte dure , plus compacte que le calcaire grossier environnant , et cette croûte, dont l'épaisseur est en raison du dia- mètre de chaque tuyau d'Orgue, for- ORG 54g me un conduit dont la substance par- ticulière se confond extérieurement et graduellement avec la masse qu'il perce. Le plus curieux nous paraît être celui que nous avons figuré en H , de la planche IV de notre Voyage souterrain. Le fracassement du banc calcaire qu'il traversait et qui s'est brisé précisément dans sa longueur, en a respecté les moindres détails. Le pan de rocher par lequel il dut être long-temps caché, et qui, gis— saut couché sur la terre à peu de dis- tance , conserve encore sur un de ses flancs une empreinte demi-cylindri- que, n'emporta dans sa chute qu'une petite portion de la croûte compacte du tuyau d'Orgue révélateur. Ce tuyau est légèrement sinueux; sa cir- conférence intérieure peut avoir (rois mètres au plus , et est faile comme le serait la moitié d'une grosse colonne détériorée , mais taillée d'un seul fût, sur un antique mur de construction cyclopéenue. En approchant de cette saillie on aperçoit bientôt qu'elle est interrompue veis sa base, et cette interruption n'est qu'une brisure en forme de porte, par laquelle on pé- nètre dans l'intérieur du conduit , où l'on peut se tenir debout , et par l'ex- trémité supérieure duquel on aper- çoit le ciel au-dessus de sa tête. Le naturaliste qui , chassant ou herbori- sant dans une vieille forêt , aura cherché un abri dans le cœur d'un arbre en décrépitude, où l'on peut entier par les déchiremens de son tronc eu ruine, se formera une idée très-juste du tuyau d'Orgue géolo- gique dont il vient d'être question. On concevra encore l'effet que pro- duisent sur certaines faces de rochers la confusion et le rapprochement des traces de vingt puits de terre dé- tériorée et mis à jour*, en jetant les jeux sur les murs limitrophes de ces maisons fort élevées et détruites dans une grande cilé , oii, abstraction faite de la suie qui les noircit, divers con- duits de cheminées se croisent ou s'élèvent, tantôt parallèlement , tan- tôt en serpentant d'étage en étage. On dirait alors l'empreinte de Madré- 55o ORG pores gigantesques ou d'énormes tra- ces de ïarets dans le bois vermoulu d'un vaisseau , et nous n'avons pas été surpris à cet aspect que Mathieu, n'ayant eu la possibilité d'examiner ces lieux que supeificiellement , ait pensé qu'on pourrait attribuer la for- mation des Orgues géologiques à quelque Animal monstrueux qui , au temps où la masse des rochers n'avait point acquis la consistance qu'elle présente maintenant, l'eût sillonnée , « ainsi que la Taupe creuse la terre, et que l'Araignée maçonne construit son admirable demeure dans un Gra- nité encore très-dur , quoiqu'en état de décomposition. » Dans cette hypo- thèse , il eût été cependant plus natu- rel d'attribuer les tuyaux d'Orgues géologiques à quelque Pholade colos- sale et détruite comme tant d'autres races puissantes des temps antédilu- viens, puisque les Pholades actuelles creusent sous l'eau , dans une pierre analogue à celle de Maastricht, mais d'un grain plus fin , de véritables Or- gues géologiques eu diminutif. JSi des Lithophages , dont on ne voit point de débris , ni aucun Animal proba- ble, n'eussent pu former les puits de terre ; ce ne dut pas être non plus le dégagement d'un gaz qui aurait autre- fois pénétré de ses bulles ascendantes un sol délayé et presque liquide, ainsi que de l'Hydrogène sulfuré ou car- buré traverse la vase molle des marais en y laissant pour quelques instans les traces cylindriques de son passage. INous douions encore que des torrens ou des courans en puissent expliquer l'origine. On abuse par tiop de pa- reilles explications. En vain Cuvier voudrait-il essayer de rendre raison par ce moyen de la formation d'un conduit qu'il a observé dans les car- rières de Sèvres, et qui, selon lui, ressemblent à un canal oblique sil- lonné par un courant. Il était réservé à Gillet-Laumout d'entrevoir la véri- table cause à la quelle on doit attribuer la formation des puits de terre. ce J'ai regardé , dit ce savant , les tuyaux; observés sur les bords de l'Oise, près d Anvers et de Méry , comme formés ORG par l'infiltration des eaux dans une masse composée de grains peu adhé- rens les uns aux autres ( Journal des Mines, n° 20 , p. 2o5). » Mais pour que cette infiltration ait pu s'opéi er , il n'est pas nécessaire de remonter à l'époque où l'Oise devait être plus élevée qu'elle ne l'est aujourd'hui; des masses d'eaux supérieures , stag- nantes ou coulautes, peuvent y avoir été tout-à-fait étrangères , et non-seu- lement les puits de terre des bords de l'Oise , de la plaine de Mont-Rouge , de Sèvres et du plateau de Saint- Pierre, ont pu se former à une épo- que fort reculée, mais il s'en forme encore tous les jours, et nous avons pris à cet égard la nature sur le fait. En descendant par la plus méridio- nale des entrées de galeries souter- raines de Maëstricht, nousiemarquà- mes dans la paroi droite du chemin de fort petits puits de terre. Il s'en trouvait depuis quelques pouces jus- qu'à quelques pieds de longueur; à mesure que ceux-ci s'allongeaient , leur forme conique se perdait pour passer à celle d'un cylindre dont l'ex- trémité inférieure se terminait tou- jours en pointe. D'abord ces tuyaux naissans ne sont point remplis de sa- ble ou de galets ; le grain de la pierre grossière y prend seul une disposition nouvelle; l'eau qui le pénètre goutte à goutte en sépare les parties, et dis- solvant du carbonate calcaire, dépose latéralement cette substance duicie , en laissant le milieu du tube inéga- lement obstrué d'uue terre bolaire brunâtre, et qui souvent affecte une disposition rubanée avec de petits interstices longitudinaux. Cette dis- position est remarquable dans une moitié d'Orgue géologique, longue de deux mètres environ , et que l'on nous avait annoncé comme un Madré- pore fossile ; son diamètre est de douze à quinze centimètres ; on l'a- perçoit sur le tlauc d'un gros rocher comme suspendu sous Liehtenberg, et qui semble menacer les curieux dune chute que le moindre ébranle- ment suffirait pour déterminer. Après avoir soigneusement exami- ORG ne tous les phénomènes que présen- tent les Orgues géologiques, nous essayâmes de rivaliser avec la nature, et d'en faire comme elle. Pour ne pas trop attendre le résultat de nos expé- riences , nous avons choisi une subs- tance aisément pénétrable par l'eau, et dont la cristallisation confuse, ou l'agglomération des parties offrît quelque rapport avec le calcaire gros- sier de Ma&tricht : ayant fait tomber de l'eau goutte à goutte sur des mor- ceaux de sucre, nous avons obtenu des petits puits naturels. Pour répé- ter nos expériences d'une manière plus concluante, nous avons pris un pain de sucre raffiné , nous l'ayons taillé en carré, long de trois décimè- tres , large de douze centimètres, et, autant que nous l'avons pu , d'un dé- cimètre d'épaisseur. Pour obtenir plus de ressemblance entre le mor- ceau de sucre et le plateau calcaire qu'il devait représenter , nous avons creusé , sur la partie que nous desti- nions à devenir le dessous, de pe- tites galeries de trois à cinq décimè- tres ; de sorte que tout l'ouvrage, posé sur une table de marbre, ressemblait à la moitié supérieure de la coupe représentée dans la planche repro- duite ici. Nous avons ensuite établi au-dessus, à quelques lignes de la surface de notre simulacre, des mor- ceaux de tube d'un thermomètre bri- sé , dont la partie supérieure avait été dilatée en entonnoir par le secours du chalumeau , et nous avons fait couler lentement par ces conduits grêles de très-petites gouttelettes d'eau, car l'eau en trop grande quantité eût détruit nos espérances. Ces gouttelet- tes dissolvant lentement le sucre, aux points seuls sur lesquels nous les fai- sions tomber successivement , y ont pénétré peu à peu ; elles ont formé des cylindres de la grosseur d'un tuyau de plume, quelquefois sinueux, inégaux, rabotteux intérieurement; et quand ils furent secs, leurs parois ta pissées d'une sorte de cristallisation , devenues plus dures que le reste de 'a masse , nous présentèrent de véri- tables Orgues géologiques dont plu- ORG 55i sieurs s'enfoncèrent jusque dans nos petites galeries à travers leurs voûtes plates , ou en crevant quelques-uns de leurs piliers latéraux. Partout oii l'on a observé des Orgues géologiques , on les a trouvées , lors- que des accidens n'en avaient pas vidé les tuyaux, remplies de substan- ces pareilles à celles dont se compose la croûte du sol ; comme si les Orgues d'une formation antérieure avaient été obstruées au moment où les cou- ches extérieures de terre , de sable ou de galets , furent déposées sur les bancs calcaires dans lesquels l'infil- tration les avait percées. Cette anté- riorité est probable pour les plus grands tuyaux du plateau de Saint- Pierre , et généralement pour les tuyaux intacts remplis de corps étrangers qui n'ont pas occasioné , à la surface du terrain, d'entonnoirs en forme de cratère ; mais, comme nous l'avons dit, il se perce continuellement de tels puits ; nous en avons trouve qu'on peut considérer comme en bas âge, et ceux-ci, acquérant avec les siècles des proportions assez considé- rables pour absorber une grande partie des couches supérieures , de- vront occasioner également dans ces couches une déperdition de substan- ces d'où résulteront des entonnoirs cratériformes ; mais les enoudremens futurs se feront probablement peu à peu , tandis que ceux qui proviennent de la coupure inférieure et acciden- telle d'un puits de terre s'opèrent or- dinairement en peu d'instaus et avec fracas. Gillet-Laumont, ayant soupçonné la véritable origine des Orgues géo- logiques , s'est néanmoins rapproché du sentiment de Cuvier, qui crut y voir des conduits dont les parois ont été usés par le frollemcnl d'un torrent. Pour étayer cette opinion difficile à soutenir , il a cité des puits verticaux de trois à cinq mètres de profondeur, observés par Cordier dans le Schiste argilo-quartzeux primitif, sur lequel se précipite la cascade de Saint-Juéry, départementdu Tarn , ainsi que d'au- tres puits d'une très-grande dimen- 35a ORG sion, creusés par le fleuve de Saint- La uretit, entre les lacs Érié et Onta- rio, dans la roche calcaire secon- daire, en bancs horizontaux dont se compose le pays environnant; puits que Maclure , minéralogiste améri- cain , a fait connaître. Patrin expli- que, par le mécanisme d'un agent à pen pi es semblable , l'origine de cette excavation qui se trouve sur la partie la plus élevée du mont Salève, appe- lée Caverne d'Orjobet par Saussure, qui la décrit ainsi : « C'est une espèce de puits immense.... Il est percé dans sa partie intérieure par une ouver- ture semblable à un grand portail qu'on aperçoit de la plaine, et qu'on nomme le creux de Brifault; j'ai ob- servé qu'il est cannelé du haut en bas de sillons larges et profonds, et ces sillons régnent dans toute la cir- conférence intérieure, et dans toute la hauteur qui va à cent soixante pieds. » Nul doute que le puits de Saussure ne soit du genre de ceux qu'ont observés Cordier et Maclure; mais ces puits n'ont aucun rapport avec les Orgues géologiques; ils sont très- fié'] uens dans tous les pays de montagnes, où ils vaiient par leur dimension. Nous en avons trouvé de pareils dans le lit de toute eau torrentueusequisillonne des ruchers, pai ticulièrementdans les Schistes pri- mitifs de la Sierra -IMorena , entre l'Andalousie et l'tCstramadure, ainsi que dans les laves basaltiques com- pactes dont se forment les lits des ra- vines de 1 île de Mascaraigne. Quand ces puits ne sont pas dus à la des- truction de quelques corps étrangers, contenus primitivementdans les subs- tances qu'ils percent, c'est la chute des eaux et leur tournoiement au fond des trous , sur lesquels on les voit se précipiter, qui les formèrent ; ce tournoiement frotte, use et polit le fond des moin.lres cavités , surtout quand des particules de sable et d'au- tres corps durs qu'il met en mouve- ment ajoutent à son action. L'ingénieur Claire parle d'un au- tre phénomène qu'il dit avoir observé dans le calcaire de Maëstricht , et qui, ORG selon lui, «présenterait des caractères particuliers, d'autant plus importans, qu'ils semblent, dit-il , repousser l'i- dée d'uneorigine par fil Ira tion, qu'on est presque forcé d'attribuer aux Or- gues géologiques. » Ce phénomène consiste dans ce que Claire regarde comme une espèce de puits naturel et qu'il décrit de la manière suivante: « La seconde espèce de cavité, qui est autant remarquable par ses for- mes et sa position que par la matière qu'ellecontient , consiste en des trous plus allongés dans un sens que dans d'autres , que j'ai observés clans la couche du milieu, et dont plusieurs n'ont guère que quelques mètres de longueur, tandis que d'autres ont à peine quelques décimètres. Ils pré- sentent une multitude de formes di- verses dans leur coupe; leur position n'a rien de régulier; tantôt ils sont horizontaux, tantôt inclinés, d'autres fois perpendiculaires, etc. Ces trous sont ordinairement remplis de terre végétale, qui quelquefois est mêlée avec des cailloux roulés de même na- ture que ceux qui remplissent les tuyaux verticaux. On remarque que ces amas de terre végétale se rencon- trent souvent à une profondeur de plus de soixante à quatre-vingts mè- tres du sol dans la masse calcaire. » Quelque confiance qu'inspirent les observations de l'auteur que nous venons de cit^r , nous nous trouvons •contraint de douter de l'exactitude de celle-ci ; le phénomène dont il est question eût pu nous échapper sans doute, mais il ne se fût pas soustrait à la sagacilé de nos compagnons de voyage Behr et Dekin. Nous croyons donc qu'on peut douter de l'existence des cavités polymorphes , isolées et remplies de terreau végétal , que Claire croit avoir découvertes, et dont la formation nous paraîtrait comme à lui totalement inexplicable. L introduction du terreau végétal dans des cavités sans issue, au cœur d'un épais roclier , ne nous semble pas plus possible que celle de Repti- les que tous les carriers disent avoir rencontrés dans le centre des pierres ORG les plus dures, mais que personne digue de foi n'y a jamais vus. Nous avons bien observé assez frëquem- nient des amas de terre, de sable et de galets , former sur les parois des galeries ou sur leurs voûtes des figu- res irrégulières dans le genre de cel- les que Claire regarde comme la coupe de ses cavités extraordinaires ; niaia partout nous avons reconnu dans ces amas, des tranches d'Orgues géologiques , verticales ou obliques, isolées ou contiguës , tranches dont la forme varie selon qu'elles sont opérées en travers , en biais ou en long , et plus ou moins profondément - dans l'épaisseur des tuyaux d'Orgues. En faisant dégager de tout son con- tenu l'intérieur de l'une de ces pré- tendues cavités éparses , on se fût aisément convaincu qu'elle appar- tenait à quelque puits de terre si- nueux , irrégulier , et se prolongeant de haut en bas en formant quelque rendement; puits tels que nous en avons vu , dont la tranche, marquée sur le plafond des galeries, corres- pondait à la tranche opposée que nous foulions aux pieds, en laissant des traces de quelque ancien coude sur les parois de certains piliers voi- sins. (JB.) ORGYIA. bot. CRYrT. ( Hydro- phytes.) Les caractères assignés à ce genre établi par Stackhousc dans sa Néréide Britannique, sont ceux que nous avons donnés à notre genre Jga- rum. V. Laminariées. Nous avons donc eu tort dans une substitution de nom, que nous proposons de re- garder comme non avenue , eu adop- tant l'Orgyia de Stackhouse , qui se trouve ainsi déjà traité dans notre Dictionnaire, T. IX, p. 196. (b.) * ORGYE. Orgya. ins. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Faux-Bombyx, établi par Ochsenheimer, et adopté par Laireille (Fam. Nat., etc.). Les caractères de ce genre sont : langue très-courte; antennes tiès-peclinées dans les mâles ; à peine ciliées dans les vénielles. Chenilles couvertes de TOME XII. ORI 555 poils longs, fascicules, se métamor- phosant dans une coque d'un tissu lâche; les mâles des Orgyes volent en plein jour , à la manière du Bom- byx dispar. Les femelles sont pres- que toutes aptères. On connaît quatre espèces de ce genre; la plus commu- ne est : L'Orgye étoïlée, Orgya antiqua, Bombyx antique, Lalr., Fabr., Ross., Ins., 1 , Class. 2, Papil. Noct. , xxxix, la femelle, 111, Cl. 2 , JJap. Noct., xiit, le mâle; celui-ci aies ailes supérieures fauves avec deux raies transverses , noirâtres et une ta- che blanche vers l'angle interne ; la femelle est aptère et son abdomen est très- volumineux ; les autres es- pèces du même genre sont les Bom- byx gorwstigma, Fdh.,B. E/icœ, Gev- mar, et B. Selenetica , Fabr. , le seul dont la femelle soit ailée. (g.) ORIACHLOE. eot. phan. Ancien synonyme à'Eryng/nm. (b.) ORIBA. bot. phan. ( Adanson. ) Syn. & Anémone palmata. Ce genre n'a pu être adopté. (b.) ORIBASIA. bot. phan. (Schreber.) V. NONATELIE. ORIBATE. Oribata. arachn. Gen- re de l'ordre des Trachéennes , fa- mille des Acarides , établi par La- treille et qu'Hermann fils a désigné depuis , dans ses Mémoires aptérolo- giques , sous le nom de Nolaspis. Les caractères de ce genre sont : mandi- bules en pince; palpes très-courts ou cachés; corps recouvert d'une peau ferme , coriace ou écaiîleuse, en for- me de bouclier ou d'écusson ; pieds longs ou de grandeur moyenne. Ces Arachnides se distinguent des genres Troinbidion et Erythrée , parce que ceux-ci ont les palpes saillans et ter- minés en pointe avec un appendice mobile ou une sorte de doigt infé- rieur. Les Gamases et les Cheylètes ont aussi les palpes saillans, mais sans doigt inférieur ; les Uropodes , qui ont le plus de rapports avec les Oribates , en sont distingués par leurs pieds qui sont très courts et par un 23 554 ORI fil qu'ils ont à l'anus el qui leur sert à se fixer sur le corps de quelques Coléoptères; enfin les Eylaïs en sout séparés par leui s pieds propres à la na- tation. Le corps des Oribates est ovoï- de et arrondi ; il est enveloppé d'une peau plus solide que celle des autres Acarides , qui leur forme une espèce de bouclier ou une carapace comme celle des Tortues et de certains Ta- tous. Plusieurs espèces ont les cuisses renflées et en massue. Le nombre des crochets du bout des tarses vaiie, se- lon les espèces , d'un à trois ; enfin le bouclier ofFie des variations très- re- marquables dans sa figure et dans ses proportions. Les Oribates ne sont point parasites, ils vivent sous les écorces et dans les Mousses , et on les trouve errant çà et là , mais avec len- teur, sur les pierres et sur les Arbres. On connaît une douzaine d'espèces de ce genre ; la plus commune est : L'Orirate géniculée , Oiibata ge- niculata, Latr., Oliv.; Accrus cor- ticalis , Degéer; Acarus , etc., Geoff., Ins., t. 2, p. 626, n° 1 1 ; Herm., Mém. aptér., p. 88, pi. 4, f. 7. Long d'un quart de ligne , ovoïde , arrondi pos- térieurement , conique en devant , brun et parsemé de poils très- fins ; pâtes de la longueur du corps ; cuis- ses renflées; tarses ayant trois cro- chets à leur extrémité. On Irouve cette espèce aux environs de Paris et dans toute l'Europe. (g.) ORICHALQDE. Orichalcum et Aurichalcum. min. Le nom Orichal- cum , qui veut dire Cuivre de mon- tagne, a élé donné par les anciens à un Minerai métallique dont la na- ture n'est pas bien connue, et qu'ils regardaient comme une sorte de Cui- vre d'un grand prix. Les commen- tateurs ont cru reconnaître le Platine dans ce Métal , et se fondant sur l'opinion de Platon, qui a prétendu qu'on le trouvait dans son Atlantide détruite , ils en ont inféré que l'At- lantide était l'Amérique. Le nom d' Aurichalcum , Cuivre d'Or, dési- gnait anciennement un alliage artifi- ciel de Cuivre et d'Or, estimé pour ORT son brillant et sa dureté , et qui était analogue au Laiton , ou plutôt au Similor des modernes. (g. uel.) ORICOU. ois. Espèce du genre Pigeon. F '. ce mot. C'est aussi un Vautour dans les Oiseaux d'Afrique de Le Vaillant. (dr..z.) * ORIFLAMME, ois. Espèce du genre Tangara. V. ce mot. (dr..z.) ORIGAN. Origanum. bot. phan. Ce genre, de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie , L. , offre les caractères suivans : ca- lice variable dans sa forme et sa struc- ture, tantôt fermé par des poils pen- dant la maturation, cylindrique et à cinq dents égales, tantôt nu pendant la maturation , divisé en deux lèvres dont la supérieure est grande , à trois dents très-petites , l'inférieure à deux segmens profonds ; corolle dont le tube est comprimé ; le limbe à deux lèvres, la supérieure droite, obtuse et échancrée , l'inférieure à tiois lobes entiers presque égaux ; élamines au nombre de quatre , didynames ; style filiforme , surmonté d'un stigmate bifide; quatre caryopses arrondis, au fond du calice persistant. Le genre Origan ainsi caractérisé est tel que Linné l'a admis, c'est-à-dire composé des genres Origanum et Majorana de Tournefort. Quoiqu'il y eût des dif- férences assez importantes entre ces deux genres , comme par exemple celles qui résultent des formes du calice , Linné les rassembla néan- moins en un seul , à cause de l'i- dentité du port des e:.pèces,qui toutes ont leurs fleurs entourées de bractées souvent colorées et disposées ordi- nairement en corymbes serrés ou en épis prismatiques. Mœnch , auteur de tant de coupes plus ou moins heureuses dans les genres de Linné , n'a pas oublié de rétablir les deux genres Origanum et Majorana. Ce sont les caractères tirés des orga- nes de la végétation , qui distinguent les Origans des Thyms; mais dans une famille aussi naturelle que celle des Labiées, il ne faut pas être ri- 0R£ goureux sur le choix des caractères ; il importe seulement de bien recon- naître les groupes ou subdivisions naturelles, sans prétendre leur as- signer des différences absolument tranchées. Le nombre des espèces d'Origans s'élèveà environ une vingtaine. Com- me la plupart des autres Labiées, ce sont des Plantes herbacées, indigènes des centrées méridionales de l'Europe et du bassin de la Méditerranée. On en trouve surtout dans l'Archipel de la Grèce et sur les côtes de l'Asie- Mineure. Parmi ces espèces nous dé- crirons celles dont les propriétés mé- dicales étaient jadis en grande répu- tation. L'Origan commun, Origanum vul- gare , L. , Bulliard, Herb., tab. 19J, a des tiges hautes d'un pied à un pied et demi, carrées, un peu ra- meuses supérieurement ; elles sont garnies de feuilles pétiolées, ovales , terminées par une pointe mousse , velues principalement sur leurs bords et leur face postérieure , vertes en dessus, et légèrement dentées. Les fleurs petites , d'une couleur rose ten- dre ou blanche, forment des pani- cules très-denses au sommet des ra- mifications de la tige. La couleur rouge des calices et des bractées , mé- langée avec celle des corolles, donne vn aspect fort agréable à cette Plante. Elle est très-abondante dans les bois , le long des haies et suitout dans les localités monlueuses dcl'Europe tem- pérée. On la retrouve aussi dans le Canada et aux Etals-Unis de l'Amé- rique septentrionale. Cette Plante ré- pand une odeur agréable, surtout lorsqu'on la froisse entre les mains , odeur qui est due à une huile vola- tile assez abondante et qui lui com- munique des propriétés toniques et excitantes. L'Origan Marjolaine, Origanum Majoranoides, Willd. et D. C. , Flore Française , est une Plante un peu différente de VOriganum Majurana, L. , avec laquelle Desfontaines l'a confondue. C'est elle que l'on cultive da-as tous les jardins de l'Europe OR1 555 méridionale sous le nom de Marjo- laine , et dont on se sert pour aroma- tiser différens mets. Elle a une ti"e vivace, un peu ligneuse à sa base munie de feuilles pétiolées , ellipti- ques , obtuses, entières, blanchâtres et un peu cotonneuses. Les fleurs dont la corolle est blanche , forment des épis tétragones, arrondis au som- met , cotonneux , et disposés par trois ou quatre à l'extrémité de chaque pé- doncule. Cette Plante est originaire des contrées d'Afrique littorales de la Méditerranée. Il paraît que le vrai Origanum Major ana de Linné se rapporte à une espèce extrêmement voisine de celle-ci, qui est origi- naire du Portugal et de l'Andalousie. Nous sommes néanmoins disposé à croire, avec Smith, que VOriganum Majoranoides n'est qu'une variété de la Plante de Linné. La Marjolaine indépendamment de ses usages cu- linaires comme condiment , entre dans quelques préparations phar- maceutiques dont elle augmente les propriétés stimulantes et toniques. Sa poudre est légèrement sternu- tatoire. L'Origan Dictame , Origanum Die- tarnnus , L. , vulgairement Dictame de Crète. Cette Plante a des tiges cour- tes , à peine ligneuses , velues, giêles et de couleur purpurine; ses feuilles sont arrondies, pétiolées, épaisses, blanches et tomenteuses; les supé- rieures sont presque sessiles et moins velues que celles du bas. Les fleurs dont la corolle est purpurine , for- ment des épis à l'extrémité d'un long pédoncule commun , lequel épi est ordinairement divisé à son sommet en trois autres dont celui du milieu est le plus court; les bractées sont larges, ovales et purpurines. Celte espèce, originaire du mont Ida en Crète , est cultivée depuis long-temps dans les jardins de botanique. C'est à cette Plante que les anciens attri- buaient des vertus merveilleuses, sur- tout pour la guérison des blessures. Homère et Virgile qui partageaient les idées populaires de leur temps, ré- servaient la connaissance exclusive 356 ORI de cet humble Végétal aux sages ou aux héros, et lui ont acquis une célé- brité qui est aujourd'hui bien déchue. Nous ne voyons plus dans le Dictamc de Crète , qu'une Plante inférieure sans doute à la Marjolaine, sa congé- nère, soit qu'on veuille ranimer les forces musculaires par son usage in- térieur, £oit qu'on l'applique exté- rieurement pour la cicatrisation des blessures. Il ne faut pas confondre avec la Plante dont il vient d'être question , VOriganum creticum , L. , espèce qui se rapproche de l'Origan vulgaire , mais qui en diffère suffisamment par la forme de ses épis et par d'autres caractères essentiels. Cette Plante croît non-seulement dans l'île de Crète, mais encore dans toute la ré- gion méditerranéenne proprement dite, et particulièrement dans le midi de la France. On a quelquefois appelé Origan des marais, l'Eupaloire d'Avicène. (G..N.) ORTGERON. bot. phak. Syn. an- cien de Pulsatille. V. Anémone, (e.) ORIGNAL et ORIGNAUX, mam. Syn. de Caribou ou l'Elan chez quel- ques peuplades du Canada. V . Cebf. (b.) ORIGOME. bot. crypt. (Mii-bel.) Pour Orygoma. V. ce mot. (g..n.) ORILLEÏTE. bot. ffian. L'uu des noms vulgaires de la Mâche. V. Valérianelxe. (b.) ORIMANTHIS. bot. crypt. {Hydrophytes). Le genre formé sous ce nom par Rafinesque, qui attri- bue des fructifications en forme de fleurs à des Plantes marines , ne nous est pas connu. On a cru y voir des Alcyonidies dans les Diction- naires précédens ; on pourrait éga- lement y chercher des Spongodies ou des Aspérocoques , mais à coup sûr si ce qu'en dit l'auteur est exact , il ne peut y rentrer aucune espèce d'Llve véritable. Rafinesque en cite deux espèces : i° X Orimanthis ve- siculata en forme de vessie gonflée , ORI voûtée , lobée , onduleuse, difforme, cartilagineuse , d'un brun jaunâtre avec les fleurs éparses sur toute la surface extérieure ; croissant sur les coquilles de Mouie à Païenne ou on la nomme Baretta di Turco; 2° X Orimanthis foliacea en membrane foliacée, plane, onduleuse, blanche du côté inférieur oii se trouvent les cellules fructifères ; elle croît sur les Fucus ou elle est fixée par un point. (B.) ORlNE. bot. priAN. L'Eupàorbia Apios chez les anciens. (b.) ORIOLUS. ois. V. Lobiot. ORION. bot. phan. Nom bizarre- ment francisé du genre Orium de Desvaux. V. Orium. (b.) O RIT ES. ois. Genre créé par Moehring pour y placer la Mésange à longue queue. /^.Mésange. (db..z.) ORITES. bot. phan. Genre de la famille des Proléacées et de la Té- trandrie Monogynie , L. , établi par R. Brown ( Transact. Soc. Linn.,~s., p. 189 ) qui l'a ainsi caractérisé : calice régulier, à quatre folioles re- courbées au sommet; étamines insé- rées au-dessus du milieu des folioles du calice, et saillantes au-delà de celles-ci; quatre glandes hvpogynes ; ovaire sessile, disperme , surmonté d'un style roide et d'un stigmate vertical, obtus ; follicule coriace, uni- loculaire , à une seule loge presque centrale , et contenant des graines ai- lées au sommet. Ce genre se compose de deux espèces , O. diversifolia et O. revoluta, qui croissent sur les sommets des montagnes de la Terre de Dié- men. Ce sont des Arbrisseaux à feuil- les alternes très-entières ou dentées. Leurs fleurs sont disposées en épis courts , axillaires ou terminaux. R cerner et Schultes ont réuni à ce genre , comme troisième espèce , VO/ùina acicularis de R. Brown qui en avait démontré l'affinité. K. Obi- TINA. (G. .N.) ORITHYE. Orithya. crxjst. Gen- re de l'ordre des Décapodes , famil\e oiu des Brachyures , tribu des Orbicu- Iaires , ëlabli par Fabricius et adop- té par Leach et Latreillc avec ces ca- ractères : quatre antennes ; les exté- rieures très-courtes , sctacées ; le pre- mier article fort long, cylindrique ; les autres très-nombreux et fort pe- tits ; les intérieures une fois plus longues , repliées , de quatre articles, ■ dont le second et le troisième plus longs; le dernier très-court , subulé, bifide; corps ovoïde , tronqué en de- vant, déprimé; queue courte , sans feuillets natatoires au bout; dix pâtes; les antérieures en forme de bras , et terminées par une sorte de main di- dactyle; dernière pièce des trois pai- res suivantes conique et pointue ; celle de la dernière paire en forme de lames ou de nageoires. Ce genre a beaucoup de rapports avec les Por- tunes; il en a beaucoup aussi avec les Dorippes, et semble tenir le milieu entre ces deux genres ; cependant il est impossible de le rapprocher du second à cause des pieds postérieurs qui sont placés sur le dos dans ces derniers et qui ne sont pas propres à la natation , ce qui a lieu chez les Orithyes ; il s'éloigne des Portu- nes et des autres genres voisins par la forme du test et par d'autres con- sidérations tirées des parties de la bouche. Les Orithyes , placées par Latreille auprès des Ma Iules et dans la même tribu , en sont séparées par leurs pieds dont les postérieurs seuls sont terminés en nageoires. Les gen- res Coriste , Leucosie , Hépate et Nursie en diffèrent parce qu'ils n'ont point de pieds natatoires. La seule espèce connue de ce genre est : L'Obithye mamii/laire , 0/7- thya mamillaris, Fabr., Lalr., Leach, Dasm.; Cancer bimaculalus , Herbst., Cane. , T. i , p. 224, tab. 18, lig. 101. Elle est longue d'environ quinze li- gnes et un peu moins large; son lest est tubercule , triépineux de chaque côté , avec deux taches rougeâtres , arrondies sur le dos ; le chaperon est avancé, triangulaire, avec cinq de.nls. On trouve ce Crustacé dans l'océan Indien , en Chine. (g.) ORI ôf>7 ORITINA. lot. riiAN. Sous le nom d'Orit/na acicularis , R. Brown ( Transact. o/'t/te Li/in. Soc, vol. x, p. 224) a mentionné un Arbrisseau parfaitement glabre , droit, à feuilles alternes cylindracées , marquées de sillons sur la surface supérieure et mucronées au sommet. Il croît sur les montagnes delà Table, dans l'île de Diémen. Les diverses parties de la fleur uesont pas toutes connues; l'au- teur a cependant examiné un ovaire immédiatement après la fécondation, et qui sans aucun doute renfermait dans l'origine deux ovules ; cet ovaire était entouré à la base de quatre glan- des , et le Calice était probablement régulier. Ces caractères , quoiqu'in- complets , permettaient néanmoins de rapprocher la Plante du genre Oti- tes avec lequel son inflorescence éta- blissait un autre rapport; mais comme le fruit est un follicule coriace, lisse, comprimé, renfermant deux graines ailées aux deux bouts, R. Brown n'a pas voulu le réunir absolument à VOriles , et a préféré lui donner un nom générique provisoire. Rcemer et Schultes ne pouvant , comme l'au- teur anglais, temporiser , puisqu'ils avaient à publier une nouvelle édi- tion de Linné, ont préféré adjoindre la Plante en question au genre Orties, que d'admettre legenre nouveau éta- bli d'après des données insuffisantes. (G..N.) * ORITROPHIUM. bot. piian. Ce nom a été donné par Kunth (Nov. Gêner, et Spec. Plant, œquïn., iv, p. 89) à une section du genre Aster, laquelle comprend trois espèces dont le port est différent de celui des au- tres espèces du genre, mais qui dans les organes floraux en offrent tous les caractères. Deux de ces espèces sont figurées (/oc. cit., tab. 002) sous les noms d'y/, procifolîus et À. repens. Ce sont des Plantes herbacées , cour- tes , à tiges scapiformes., simples, uniflores ; à feuilles étroites, très- entières, coriaces, et à fleurs dont le rayon est blanc. (g..n.) ORIUM. r.oT. phan. Desvaux 353 ORI ( Journ. de Bot. , 5 , p. 162 , t. a5) a constitué sous ce nom un genre de Crucifères siliculeuses , qui a pour typeVj/yssum eriophorum de Pourret et Willdenow- Ce genre a été consi- déré comme section des Clypéoles, par De Candolle (Syst. Veget. Nat., 2 , p. 027), quia caractérisé celle-ci par sa silicule dentée sur les bords , et hérissée de poils longs et mous. Elle ne renferme que l'espèce ci- dessus mentionnée, qui est une pe- tite Plante herbacée, indigène d'Es- pagne. (Gt..N.) * ORIX. mam. ois. Pour Oryx. V. ce mot. (b.) ORIXA. bot. phan. Genre de la Tétrandrie Monogynie, L. , établi par Thunberg (Hor. Japon. , p. 5 ) qui l'a ainsi caractérisé : calice très- court ,monophy lie, à quatre divisions; corolle verdâtre à quatre pétales lan- céolés et étalés; quatre étamines dont les filets sont plus courts que les pé- tales , et les anthères globuleuses ; ovaire supère , surmonté d'un style unique, dressé, plus court que les pétales, et d'un stigmate obtus, ca- pité ; fruit inconnu, mais qui parait être une capsule. Ces caractères se rapprochent heaucoup de ceux d'un autre genre également établi par Thunberg, et qu'il a nommé Ot/iera; aussi Lamarck a-t-il réuni comme espèce l'Or/xa à ce dernier genre ; Sprengel (System. Vegelab. T. 1, S. 4g6) a confondu l'un et l'autre e ces genres avec les Ilex , malgré les descriptions incomplètes ou fau- tives données par Thunberg, des- criptions qui ne peuvent aucunement mettre sur la voie de leurs rapports avec les Houx. Dans son Prodrumus Syst. Veget. , De Candolle ne men- tionne aucunement YOrixa , soit comme synonyme de Ylle.x , soil comme faisant partie de la même fa- mille. Il ajoute seulement dans une note que VOthera , à cause de ses étamines opposées aux pétales , doit être placé dans lesMyrsinées. L'Orixa japonica, unique espèce de ce genre douteux , est une Plante frutescente , ORM flexueuse , glabre et rameuse ; à feuil- les alternes, pétiolées, ovales, entiè- res , vertes en dessus et pâles en dessous. Les fleurs sont disposées en grappes , portées sur des pédoncules velus , et accompagnées de bractées concaves , oblongues et glabres. (G..N.) * ORIZIVORE. ois. Espèce du genre Troupiale. V. ce mot. (db..z.) * ORLAYA. bot. phan. Hoffmann ( Umbellif. , p. 58 ) a séparé des Cau- calides , sous ce nom générique , l'es- pèce remarquable par l'ampleur et la radiation despétales latéraux de l'om- belle, c'est-à-dire le Caucalis gran- dijlora , L. , Plante qui croît dans les champs de l'Europe méridionale. Ce genre n'a pas été adopté. V. Cau- calide. (g..n.) ORME ou ORMEAU. Ulmus. bot. phan. Genre autrefois placé dans la famille polymorphe des Amentacées, mais constituant aujourd'hui le type d'un ordre naturel distinct qui a reçu les noms d'Ulmacées ou Celtidées. P. Ulmacees. Ce genre se compose de grands et beaux Arbres, portant des feuilles simples, alternes, munies cha- cune de deux stipules à leur base. Les fleurs sont très-petites et de peu d'apparence, réunies et groupées à la partie supérieure des ramifications de la tige; et eu général elles s'épa- nouissent avant que les feuilles aient donné aucun signe de développement; chacune d'elles se compose d'un ca- lice monosépale, tubuleux , un peu comprimé, à quatre ou cinq divi- sions obtuses , inégales et souvent ciliés sur leurs bords ; les étamines dont le nombre varie de trois à cinq , sont saillantes; leurs filets qui sont grêles , sont insérés tout-à-fait à la base interne du calice; les anthères sont arrondies , didymes , à deux lo- ges. L'ovaire est libre, comprimé , à une seule loge, qui contient un seul ovule pendant du sommet de la loge. L'ovaire se termine par deux stig- mates, épais, sessiles, non distincts de son sommet, chargés de poils glan- duleux sur toute leur face interne, OHM glabres sur leur côté externe. Le fruit est mince membraneux, à deux ailes entières , quelquefois échancré en cœur à sa partie supérieure. L'Orme ordinaire , Ulmus cam- pestris , L. , que l'on connaît encore sous les noms d'Ormeau , d'Orme py- ramidal , etc. , est indigène de nos forêts. Il peut acquérir des propor- tions gigantesques , quand il est dans un terrain qui lui convient, parce qu'il peut vivre des siècles toujours en s'accroissant; ses feuilles sont al- ternes , courtement pétiolées, souvent distiques, ovales, acuminées, dou- blement dentées , inéquilatérales à leur base , un peu rudes au toueber et légèrement tomenteuses à leur face inférieure. Les fleurs qui s'épanouis- sent avant les feuilles , sortent de petits bourgeons coniques etécailleux, qui s'étaient développés à l'aisselle des feuilles de l'année précédente. Elles sont en général d'un rouge foncé, très-serrées et presque sessiles ; les fruits sont très-planes , membra- neux , réticulés et obeordiformes , en- tiers sur leurs bords et glabres. L'Or- me fleurit à Paris dès les derniers jours de mars , et comme ses feuilles se développent assez tard , il n'est pas très-rare de voir ses fruits presque mûrs avant que ces dernières se soient déroulées. L'Orme est un Arbre très-précieux et que l'on cultive en abondance. Il aime de préférence les bonnes terres , dans lesquelles il réussit mieux , mais néanmoins il vient aussi dans les terres médiocres. On s'en sert surtout pour former des alignemens , des avenues ; ainsi tous les boulevards et la plupart des grandes promenades de Paris sont plantées d'Ormes. 11 a l'avantage de conserver fort long- temps son feuillage , qui résiste très- bien au soleil , à la pluie et à toutes les intempéries de la saison. Le bois d'Orme d'ailleurs est fort précieux ; il est très-dur, très-solide , et néan- moins il se prêle facilement à être coupé et façonné ; aussi est-il fort em- ployé pour les ouvrages de charron- nage. L'Orme est sujet à une ma- OIIM 559 ladic dont on tire avantage ; ce sont ces énormes excroissances qui se dé- veloppent sur les vieux pieds. Elles sont composées intérieurement de fibres entrelacées en tous sens, et comme elles sont fort dures et sus- ceptibles d'un très-beau poli, on en fait de jolis meubles , remarquables par leur grand nombre de veines et de nœuds. L'Orme produit plusieurs variétés; ainsi en le tenant très-bas par une taille fréquente, on peut le réduire à la dimension d'un simple arbuste dont on peut faire des bor- dures ou des charmilles. Une autre variété est celle qu'on connaît sous le nom d'ORME subéreux ou Orme a Liège ( Ulmus suberosa , Willd. ) , regardé comme espèce distincte par quelques botanistes. Ses rameaux sont anguleux , recouverts d'une écorce épaisse fongueuse, irrégulière et cre- vassée. Il est commun dans les bois. ^ On trouve encore dans nos forêts une seconde espèce d'Orme , Ulmus effusa, Willd., très-facile à reconnaî- tre par ses fleurs longuement pédon- culées , ses fruits plus étroits et velus. Il croît dans les mêmes localités que le précédent. Enfin l'Amérique septentrionale nous offre plusieurs espèces d'Ormes, qui par leur port, les qualités et les usages de leur bois, sont en tout sem- blables à nos Ormeaux d'Europe. Nous citerons entre autres Y Ulmus alata , Michaux , remarquable par ses rameaux relevés de deux ailes ou crêtes ligneuses; l' Ulmus americana , connu sous le nom d'Orme blanc ; l' Ulmus rubra , ou Orme rouge , l' Ul- mus fulua , etc. On a quelquefois désigné le Gua- zuma ulmifulia , sous le nom d'OR- ME d'Amérique. (a. r.) * ORMÉNIDE. Ormenis. bot. phan . Genre ou sous-genre de la famille des Synanthérées, et delà Syngéné- sie superflue, L. , établi par Cassini (Bullet. de la Soc. Philom., novem- bre 1818) aux dépens des Anthémis de Linné, et qui se distingue : i° par son réceptacle cylindrique, très-élevé, 56o OR M garni de paillettes coriaces, enve- loppant complètement l'ovaire et la base de la corolle ; 2° par les co- rolles des fleurs du centre dont le tube se prolonge infeiieurement en un appendice membraneux, charnu , en forme de cuiller ou de capuchon, qui emboîte et couvre sans adhérence le côté intérieur de l'ovaire ; cette structure ne s'observe pas dans les corolles de la circonférence, qui sont continues par leur base à l'ovaire. Ainsi chaque ovaire des fleurs cen- trales se trouve complètement en- fermé dans une espèce de sac clos de toutes parts , et constitué d'un côté par une des paillettes du récep- tacle , de l'autre par le prolonge- ment de la base de la corolle. Le type de ce genre est X Anthémis mix- ta, L., que Cassini nomme Ormenis bicolor. Cette Plante herbacée, an- nuelle , est pourvue d'une tige ra- meuse, striée, pubescente , garnie de feuilles alternes , sessiles , inodores , pinnatifides,laciniées et glauques. Les fleurs sont solitaires au sommet des nombreuses ramifications , et douées d'une odeur analogue à celle de la Camomille puante; elles sont jaunes au centre , et blanches à la circonfé- rence. L'auteur pense que Y Anthé- mis coronopifolia de Willdenow doit être réuni à ce genre qu'il a place dans la tribu des Anthémidées-Pro- totypes. (g..n.) ORMIER. moll. (Adanson.)Syn. d'Haliotide. F. ce mot. (b.) ORMIÈRE. bot. pu an. L'un des noms vulgaires de Spirœa Ulmaria, L., ou Reine des prés. (b.) ORMIN. bot. phan. PourHormin. V. ce mot. (B) * ORMISCUS. bot. phan. (De Candolle.) V. Héliophile. ORMOCARPE. Ormocarpum.BOT. phan. Genre delà famille des Légu- mineuses et de la Diadelphie Décan- drie^L., fondé par Palisot-Beauvois ( Flore d'Oware et de Bénin, p. 95 } et présentant les caractères suivans : calice persistant, soutenu par deux ORM petites bractées , divisé en cinq dents aiguës , inégales, et formant presque deux lèvres; corolle papilionacée, dont l'étendard est renversé, large , entier; les ailes simples, ovales, ar- rondies; la carène large, à deux pé- tales terminés infeiieurement par un onglet mince et filiforme ; dix éta- mines diadelphes; légume stipité, ar- qué , à plusieurs articulations ; cha- que article facilement séparable , comprimé, aminci aux deux extré- mités , strié longitudinalement ou chargé de verrues, renfermant une seule graine. Ce genre, qui a été étu- dié de nouveau et confirmé par Des- vaux dans le troisième volume du Journal de Botanique, est placé par De Candolle {Procir. Syst. Veget. , 2, p. 5i4), dans sa tribu des Hédysarées entre les nouveaux genres Pictetia et Amicia. Il se compose d'Arbrisseaux glabres , à feuilles simples , ou plutôt à feuilles imparipinnées dont les fo- lioles latérales ont avorté , en ne laissant subsister que la foliole ter- minale articulée au sommet du pé- tiole. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires. L'espèce qui forme le type de ce genre a été trouvée dans les locali- tés élevées du royaume d'Oware en Afrique par Palisot-Beauvois qui l'a décrite et figurée, loc. cit., tab. 58, sous le nom d'O/mocarpum verni- cosum. Cet Arbuste est remarquable par ses fleurs roses et surtout par son fruit chargé de verrues. C'est le Mullera verrucosa de Persoon. Pa- lisot-Beauvois avait en outre indi- qué comme congénère et nommé Ormocarpum sulcatum , une Plante de Saint-Domingue, également à feuilles simples, mais dont le fruit était seulement strié, sans verrues. Selon le professeur De Candolle qui néanmoins a cité cette espèce, elle semblerait être la même Plante que le Pictetia ternata , quoique le genre Pictetia soit caractérisé par ses lé- gumes non striés ni verruqueux. Desvaux a récemment confirmé ce soupçon dans ses Observations sur les Légumineuses (Ann. des Se. Nat., ORM décembre 1826, p. 4i6). UHedysa- rum sennoides , Willd. , Plante de l'Inde-Orientale , qui a les feuilles imparipinnées , a été réunie à ce gen- re à cause de la forme de ses fruits. \À Ormocarpum cassioides de Dcs- vaux (Ann. Soc. Linn. Paris, 1826, p. ^07), que De Candolle cite avec doute parmi les synonymes de cette espèce, en est très-différente selon les dernières observations de Des- vaux. (C-..N.) ORMOSIE. Ormosia. bot. phan. Genre de la famille des Légumi- neuses , et de la Décandrie Monogy- nie , L., établi par G. Jackson (Transact. of Linn. Soc, vol. 10, p. 358) qui l'a ainsi caractérisé : calice bilabié ; la lèvre supérieure bilobée, l'inférieure à trois lobes profonds ; corolle papilionacée , dont l'éten- dard est presque arrondi , échancré , à peine plus long que les ailes : la carène est de la longueur de celles- ci et se compose de deux pétales ; dix étamines dont les filets sont li- bres , un peu dilatés vers la base ; ovaire presqu'ové , à cinq ou six ovules , surmonté d'un style courbé et de deux stigmates dont l'un est placé au-dessus de l'autre ; gousse ligneuse, large, comprimée, bival- ve , contenant d'une à trois graines colorées et grandes. Ce genre a été fondé sur une Plante de la Guiane qu'Aublet avait nommée Robinia coc- cinea, en lui donnant une synony- mie fort embrouillée. L'auteur du genre Ormosia a le premier reconnu l'affinité de cette Plante avec les gen- res Sophora, Edwardsia et Virgilia ou Podalyria de Lamarck. C'est aussi près de ces genres , dans la tribu des Sophorées , que Y Ormosia a été placé par De Candolle ( Prodrom. Syst. feget., 2, p. 97). Indépendamment de Y Ormosia coccinea , Jacks., loc. cit., tab. 25, l'auteur du genre lui a réuni le Sophora monosperma de Swartz , qu'il a nommé O. dasycar- pa , figuré loc. cit., tab. 26, et il a décrit une nouvelle espèce de la Guiane sous le nom cYO. coarctata, ORM ' 56 1 loc. cit., tab. 27. Ces espèces sont des Arbres dont les rameaux sont couverts de poils d'une couleur fer- rugineuse , les feuilles accompagnées de stipules distinctes du pétiole, et composées de quatre à six paires de folioles ou avec une impaire; ces folio- les sont très-entières. Les fleurs sont terminales , paniculées , bleuâtres ou purpurines. (G..N.) * ORMYCARPDS. bot. phan. Nec- ker {Elem. Bot., n° i4og) a distingué sous ce nom générique le Raphanus Sibiricus , L., qui a été placé par De Candolle dans son genre Ckorispora. y. ce mot. (g..n.) ORNE. bot. phan. Espèce de Frê- ne. V. ce mot et Ornier. (b.) * ORNE. rept. saxjr. et pois. Es- pèce d'Achire et de Tupinambis. V ' . ces mots. (b.) ORNÉODE. Orneodes. ins. Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu des Ptéropho- rites , établi par Latreille et auquel il donne pour caractères : antennes sétacées, simples; trompe courte, presque membraneuse, ou peu cor- née; palpes inférieurs, avancés, plus longs que la tête , avec le second ar- ticle très-garni d'écaillés, et le der- nier presque nu et relevé ; ailes di- visées chacune en six rayons barbus; chenille à seize pâtes ; chrysalide dans une coque peu serrée. Ce genre, que Fabricius avait confondu avec les Ptérophores, en est bien distingué par les palpes inférieurs qui dans ces derniers ne sont pas plus longs que la tête et entièrement garnis d'écail- lés. Les chrysalides des Ptérophores se métamorphosent sans se filer de coque. Les Orneodes sont de petits Lépidoptères à corps grêle et allongé dont les ailes ne présentent que quel- ques grosses nervures longitudinales plus ou moins séparées entre elles , couvertes de petites écailles , mais avant aux deux bords une frange de poils et imitant ainsi des pennes d'Oiseau. Les antennes sont sétacées, simples, un peu plus courtes que le Ô6-2 ORN corps , insérées entre les yeux près du milieu de leur bord interne; la trompe est courte , roulée en spirale , presque membraneuse; les pâtes sont longues et épineuses. Ce genre n'est pas nombreux eu espèces; la seule bien connue est : L'Ornéode hexadactyle , Or- neodes hexadactylus , Latr.; Ptero- pàorus hexadactylus, Fabr.; P/ialœ- na Alucita hexadactyla, L., Scop., Vill. ; le Ptérophore en éventail , Geoff., Ins. Par., t. 2,p. 72,Réaum., Ins., t. i, pi. 19, fîg. 19 21 ; Alucita hexadactyla, Hubn., Lépid., ix, tab. 2, fîg. 10-11; Beitr. 1,1, tab. 4, fig. B; long d'environ six lignes; d'un gris cendré et un peu brun ; les ailes, particulièrement les supérieures, sont traversées par des bandes plus obscu- res ou noirâtres, et ont quelques points d'un gris plus clair ; chacune de ces ailes est divisée, jusqu'à sa naissance , en trois lanières ou côtes principales , dont la première se sub- divise en deux rayons, et la seconde en trois; la troisième est simple. La chenille de cette espèce a seize pâtes , et vit sur le Lonicera Xylosteum dont elle mange les feuilles et les fleurs. Le premier auteur qui l'ait observée paraît être Frisch. Cette Ornéode est commune dans toute l'Europe; on la trouve souvent dans les appartemens aux vitres des croisées ou au plafond. ORNÉOPHILES ou SYLVICO- LES. ins. Duméril , dans la Zoologie Analytique , donne ce noin à une famille de Coléoptères qui renferme les genres Hélops,Serropalpe,Cistèle, Calope, Pyrochre et Horie. Pr. ces mots. (G.) * ORNI. bot. phan. Les Grecs de l'Archipel nomment ainsi les derniè- res figues de l'automne qui ne mû- rissent qu'au printemps. (b.) * ORNIER. Ornus. bot. phan. Quelques botanistes, et entre autres Persoon , ont établi ce genre pour le Fi-axinus Ornus de Linné ou Frêne à fleurs , qui ne diffère des autres Frênes que par la présence d'une co- ORN rolle. Mais ce caractère a paru de trop peu d'importance , et ce genre n'a pas été généralement adopté. V. Frêne. (a. r.) ORNITHIDIUM. bot. phan. Gen- re de la famille des Orchidées, établi par Salisbury {Hort. Soc. Trans., 1, 2g3), et ayant pour type , et jusqu'à présent pour espèce unique, le Cym- bidium coccineum de Swartz, Plante originaire des Antilles. Les caractè- res de ce genre peuvent être énoncés de la manière suivante : les trois di- visions externes du calice sont égales entre elles, dressées, concaves; les deux intérieures un peu plus petites sont également dressées ; le labelle de la même longueur que les divi- sions internes est sessile , concave et soudé avec la base du gynostème. Celui-ci est assez long, arqué , ren- flé vers sa partie supérieure, terminé par une anthère operculiforme , à deux loges , contenant quatre masses polliniques , solides , obliques , et marquées d'un sillon vers leur par- tie postérieure. La seule espèce qui compose ce genre jusqu'à présent , est YOrnithidium coccineum, Salisb., loc. cit., Hooker, Exot. Ilor., t. 58. C'est une Orchidée parasite qui croît aux Antilles et sur le continent de l'Amérique méridionale. Sa tige est plus ou moins allongée, composée d'articulations recouvertes par des gaines alternes , qui ne sont que des bases de feuilles persistantes ; les feuilles sont en général réunies vers le sommet de la tige; elles sont co- riaces, allongées , étroites ; quelques- unes sont renflées en bulbe à leur base. De l'aisselle de ces feuilles nais- sent plusieurs fleurs d'un rouge écla- tant, portées sur de longs pédoncu- les solitaires et articulés. Cette espè- ce est cultivée dans les serres, (a.r.) ORNITHOCÉPHALE. hept. foss. (Sœmmering.) C'est-à-dire Tête d'Oi- seau. Syn. de Ptérodactyle. V. ce mot. (B.) * ORNITHOCÉPHALE. Omitho- cephalus. bot. phan. Genre nouveau I ORN de la famille des Orchidées, établi par Hooker (Exot. FI., t. 127) pour une petite Plante originaire des An- tilles, et dont voici les caractères : les fleurs sont petites , renversées ; les trois divisions externes du calice sont à peu près égales et réfléchies; les deux internes sont dressées et à peu rès semblables aux externes ; le la- jelle est onguiculé, échancré en coeur à sa base, terminé par un appendice très-allongé , qui naît de sa face infé- rieure. Le gynostème est court, ter- miné à sa partie supérieure et anté- rieure par un très-long appendice en forme de bec de Bécasse ; l'anthère est terminale , operculiforme. L'opercule a la même forme que cet appendice , il recouvre à sa base qui est arrondie quatre masses polliniques , solides , implantées sur la face supérieure d'une lame qui a la même forme que l'opercule , et se termine à sa partie antérieure par une sorte de rétinacle ou de glande ovoïde et comprimée. Ce genre offre , comme on voit , des caractères extrêmement tranchés, et la forme de son anthère et de son appendice donnent à cette partie la plus grande ressemblance avec une lêtedeBécasse. YJOrnithocephalusgla- diatus , Hook., loc. cit., est une pe- tite Plante parasite, haute seulement de deux à trois pouces ; sa racine est fibreuse; ses feuilles sont radicales , alternes, falciformes, entières. Ses fleurs, petites et peu nombreuses, for- ment une sorte d'épi anguleux à la partie supérieure d'une hampe un peu plus longue que les feuilles; chaque fleur est accompagnée à sa base d'une bractée cordiforme. (a.r.) ORNITHOGALE. Ornithogalum. bot. phan. C'est-à-dire Lait d'Oi- seau. On appelle ainsi un genre de la famille des Liliacées ou Aspho- délées , et de l'Hexandrie Mono- gynie , L., très-nombreux en espè- ces qui croissent en Europe et dans d'autres parties du globe , et que l'on peut caractériser de la manière sui- vante : le calice est coloré , formé de six sépales généralement égaux , et ORN 363 plus ou moins étalés , dont trois plus internes et trois externes; les étami- nes au nombre de six sont dressées , ayant leurs filets plus ou moins di- latés à leur base , leurs anthères à deux loges introrses et attachées par le milieu de leur dos; l'ovaire est globuleux , à trois côtes obtuses , à trois loges , contenant chacune plu- sieurs ovules attachés sur deux ran- gées à leur angle interne ; le style est simple, mais à trois angles obtus; le stigmate est terminal , très-petit , tronqué et entier. Le fruit est une capsule globuleuse ou trigone , à trois loges , s'ouvrant en trois val- ves septifères sur le milieu de leur face interne. Les espèces de ce genre sont des Plantes bulbeuses et à bulbe à tuniques. Leurs feuilles sont toutes radicales , généralement étroites et rubanées; leurs fleurs blanches, jau- nes ou verdâtres, sont disposées en épis plus ou moins denses qui quel- quefois ressemblent à des espèces de corymbes. Ce genre est extrêmement voisin des Aulx ( Jllium), dont il ne diffère sensiblement que par son in- florescence et la nullité de toute odeur alliacée ; celle-ci étant toujours en sertule ou ombelle simple dans ce der- nier genre et jamais dans le premier. Parmi les espèces indigènes nous re- marquerons les suivantes : Ornithogale A ombelle, Ornitho- galum umbellatum , L. Cette espèce, l'une des plus communes de toutes et l'une des plus généralement répan- dues, est connue sous le nom de Dame d'onze heures. D'un petit bulbe glo- buleux naissent des feuilles linéai- res étroites, étalées sur la terre; la hampe haute de six à huit pouces , plus ou moins ; les fleurs assez gran- des , d'un blanc verdâtre , pédoncu- lées , sont réunies au nombre de six à dix vers le sommet de la hampe où elles forment une sorte de co- rymbe. Ces fleurs ne s'épanouissent que vers dix ou onze heures du ma- tin , et c'est de-là que cette espèce a tiré son nom vulgaire de Dame d'onze heures. Ornithogale des Pyrénées , Or-*- 364 ORN nithogalum Pyrenaicum, Jacq., FI. Austr., 2, t. io5,- O. Jlavescens , Lamk-, FI. Fr. Cette espèce croît non-seulement clans les Pyrénées , mais dans les bois aux environs de Paris , et dans beaucoup d'autres par- ties de la France qui ne sont pas montueuses. Les feuilles sont linéai- res , longues, flasques; les fleurs d'un jaune pâle, formant un long épi cylindrique à la partie supérieure d'une bampe d'un pied à un pied et demi d'élévation ; cbaque fleur est accompagnée d'une bractée membra- neuse, élargie à sa base et terminée par une longue pointe. Ornithogale de Narbonne , Or- nithogalum Narbonense , L. Elle res- semble beaucoup à la précédente par son port; mais elle est plus petite; ses fleurs au contraire plus grandes , blanches et ses feuilles plus larges. Elle croît dans les provinces méri- dionales de la France. Ornithogade d'Arabie , Omitho- galum Arabicum , L., Pied., Lil., t. 65. Cette belle espèce croît sur le rivage de l'Afrique méditerra- néenne et dans l'île de Corse. Les ieuilles sont linéaires , semblables à celle de la Jacinthe des jardins; de leur centre s'élève une bampe d'en- viron un pied de hauteur terminée par un épi de fleurs blanches , grandes et campaniformes, qui par l'allonge- ment des pédoncules inférieurs sem- blent consti tuer une soi te de corymbe. Chaque fleur est accompagnée d'une bractée aussi longue que le pédi- celle. Cette espèce se cultive dans les jardins. Nous devons a jouter que YOr- nilhogalum Arabicum est encore re- marquable par la couleur obscure et vernissée des ovaires qui contraste avec l'éclatante blancheur de ses gran- des fleurs, et que notre collaborateur Bory de Saint-Vincent l'a retrouvée dans les environs de Cadix oii cette Plante est encore l'une de celles de la flore africaine; Y Onûlhogalum nu- tans, L., Jacq. , FI. Austr. , t. Soi ; MOrnith. luteum , L. ; YOrnith. mini- mum., L. ; YOrnith. Jistulosum , Ra- mond , sont les autres espèces cuio- ORN péennes. Parmi les espèces exotiques on cultive surtout : YOrnithogaluiu revolutum , Willd., à fleurs blanches, lavées de jaune, odorantes; YOr- nith. miniatum , Willd., remarqua- ble par ses fleurs en coiymbes et d'un rouge vermillon ; YOrnith. au- reum, Willd., dont les fleurs d'un jaune jonquille sont très-odorantes. Dans les environs du cap de Bonne- Espérance , les Hottentots mangent les bulbes de cette espèce. Ces diver- ses espèces se cultivent sous châssis comme les Ixia. (a. r.) ORNITHOGLOSSE. rois. foss. C'est l'un des noms donnés aux Glossopètres par des oryclograph.es qui prenaient ces corps pour des lan- gues d'Oiseaux fossiles, comme d'au- tres les avaient regardés comme des langues de Serpens. V. Glossopè- tres. (b.) ORNITHOGLOSSE. Omithoglos- sum. bot. phan. Ce genre, de la fa- mille des Mélanthacées de Brown , ou Colchicacées de De Candolle , et de l'Hexandrie Trigynie , L. , a été établi en premier lieu par Sa- lisbury ( Parad. Lond. , 34) , sur une Plante du cap de Bonne-Espérance, placée par Linné et Thunberg dans le genre Melanthium. Willdenow constitua le même genre sous le nom de Lichtensleinia qui n'a pas été adopté ; enfin Sprengel {System. T'e- getabilium, 2 , n. i357) lui a imposé récemment la nouvelle dénomination de Cymation , quoiqu'il ait également admis dans le même ouvrage le genre Ornithoglossum. Ainsi le Cymation de Sprengel ne doit être considéré que comme un double emploi du genre de Salisbury , au moins pour la seconde espèce. Rétablissant le nom primitif, Schlechtendal , auquel on doit une bonne monographie des Mélantha- cées du Cap [Linnœa, janvier 1826, p. 78) , a fixé de la manière suivante les caractères de Y Ornithoglossum . périanthe à six folioles pélaloïdes , lé- gèrementouguiculées, portant les éta- miues à la base , et munis un peu au- dessus de l'onglet d'une fossette nec- OBN tarifère ; six étamincs dont les anthè- res sont cxtrorses; trois styles placés au sommet de l'ovaire et un peu réu- nis à leur hase; capsule triloculaire , à trois valves qui portent sur leur milieu des cloisons , sur le hord in- térieur desquelles sont attachées les graines; celles-ci sont grandes, bru- nes , glohuleuses , un peu anguleuses, munies d'un tégument coriace, étroi- tement uni avec un albumen blanc presque corné, dans lequel existe un embryon elliptique, droit, antiîrope, intraire, dont l'extrémité radiculaire est très-rapprochée du bord. Ce genre ne renferme que deux espèces qui croissent toutes les deux au cap de Bonne-Espérance , dans les terrains arénacés. La première, qui forme le type générique, est Y Or ni- ihogtossum glaiicum, Salisb.; Melan- thiuin virids , L. ; elle a des feuilles glauques , linéaires-lancéolées , cana- liculées , carénées, engainantes; les supérieures plus petites , bractéifor- mes, les inférieures plus longues que la hampe ; celle-ci porte des fleurs en corymbe. La seconde espèce est YOr- nitlioglossum Lichtensteinii , Schiec- tend. , ou Lichtensteinia undidata , Wllld. (G..N.) ORNITHOIDES. kept. Comme qui dirait Faux Oiseaux. Blainville propose de désigner sous ce nom commun les Toi tues , les Lézards et les Serpens auxquels il trouve la plus grande ressemblance avec les volatiles. (b.J ORNITHOLITHES. ois. On a désigné sous ce nom les restes d'Oi- seaux fossiles conservés dans les par- lies superficielles de la croûte ter- restre dont il nous est donné d'explo- rer quelques minces couches, (b.) ORNITHOLOGIE. Ornithologia. zool. Branche de l'Histoire Natu- relle, dont l'étude des Oiseaux est le but, et qui donne les moyens de reconnaître ceux-ci à l'aide des mé- thodes ou des systèmes qui ont été imaginés afin de parvenir à ce résul- tat. L'exposé de tels systèmes doit seul ORN 565 former le sujet de cet article , en ren- voyant au mol Oiseaux, où nous avons essayé de faire connaître l'organisation et l'histoire sommaire des Animaux dont s'occupe l'Ornithologie; il ne nous reste conséquemment plus qu'à resserrer dans un nouveau cadre ré- numération des principaux ouvrages des naturalistes anciens et modernes qui se sont occupés de l'histoire ou de la classification des Oiseaux, soit dans leur ensemble, soit dans quel- ques-unes de leurs parties. Noussui- vrons autant que nous le pourrons la marche et les progrès de la science, et nous présenterons dans ses détails la distribution méthodique que nous avons adoptée et suivie pour la rédac- tion des articles de ce Dictionnaire qui , jusqu'ici, nous furent confiés. Les temps anciens ne nous ont transmis que peu d'ouvrages sur l'Ornithologie ; encore ces ouvrages ne nous sont-ils que d'un faible se- cours , quant aux documens que nous y cherchons, sur l'état où se trouvait alors la science, compara- tivement au point de perfection où de nos jours elle est. arrivée. Les naturalistes ou les philosophes de ces époques reculées, paraissent ne s'être arrêtés, dans cette partiesi essentielle et si importante de l'étude des pro- ductions naturelles , qu'à ce qui pouvait leur être d'une utilité immé- diate sous le rapport d'une économie générale. D'après l'usage qu'ils fai- saient, dans leurs festins, d'Oiseaux que nous voyons repoussés même de la table du pauvre, il nous est permis de croire qu'en amenant tour à tour au joug de la domesticité toutes les grandes espèces qui peuplaient leurs plaines ou leurs étangs, ils n'ont eu en vue que les moyens d'accroître leurs ressources alimentaires. Du reste ils ont assez généralement négligé l'histoire des individus que comprend cette grande classe de la zoologie d'après les rapports des espèces entre elles ; et toutes les fois qu'ils ont voulu les distribuer systématique- ment en ordres , genres et espèces , on s'aperçoit qu'ils ont pris pour ar- 566 ORN river à ce point une route fausse et incertaine; ils ont dédaigué de recourir aux ressources que leur of- fraient les lumières de l'anatomie , lumières qui seules pouvaientles gui- der et les amener à des résultats moins équivoques. Si nous fouillons dans les archi- ves les plus anciennes de l'Ornitho- logie, nous trouvons, dans l'antique Grèce , Arislole essayant une his- toire des Oiseaux, comprise dans celle de tous les Animaux alors connus. Les nombreuses traductions et édi- tions de cet ouvrage , faites depuis 1472 sur des manuscrits plus ou moins exacts, ne sont guère que des monumens des premiers efforts que fit la docte antiquité pour pénétrer les mystères de la nature. Envii on quatre siècles après Aristote, C. Pline , qui fut chez les Romains le seul écrivain qui se soit positivement occupé de l'Histoire Naturelle, traita des Oi- seaux , dans le même ouvrage ou se trouvent compilées toutes les idées fausses ou vraies qu'on avait sur les sciences physiques. On rencontre dans les écrits de cet illustre décla- mateur quelques faits intéressants au milieu d'une multitude d'erreurs. De Pline jusqu'à la renaissance des lettres et drs sciences, à la lin du quinzième siècle, l'Ornithologie de- meura informe et stationnaire ; ce n'est que vers 1 555 que Conrad Ges- ner, médecin de Zurich, et P. Belon, médecin de Henri II et de Charles IX, firent paraître en même temps , le premier une Histoire Naturelle des Oiseaux, imprimée dans sa patrie, et le second son Histoire de la Nature des Oiseaux avec leurs descriptions et naïfs pour! rails , publiée à Paris. Ces deux ouvrages sont enrichis de figures gravées sur bois ; elles don- nent une idée assez exacte de l'or- ganisation externe des diverses espè- ces qui , dans le premier ouvrage, sont décrites dans l'ordre alphabé- tique, et sont soumises, dans le se- cond, à une sorte d'arrangement qui ne saurait mériter le nom de mé- thode , mais où sont déjà forme'es six ORN grandes divisions, basées sur des considérations qui ne feraient pas fortune aujourd'hui , quoiqu'elles indiquent un grand esprit d'obser- vation chez l'auteur. Ces divisions ou classes sont : i° celle des Oiseaux de rapine , où la seule analogie de plu- mage a sans doute fait entrer le Cou- cou. La deuxième comprend les Pal- mipèdes j la troisième, les Grallesou Echassiers , parmi lesquels l'auteur a confondu le Mai tin-Pêcheur , le Guêpier et quelques autres espèces hétéiogènes. Ou trouve dans la qua- trième tous les Oiseaux qui placent leur nid sur la terre ; ici des bases fautives ont laissé une trop grande latitude au méthodiste, et l'on trouve rapprochés le Faisan , l'Alouette et la Bécasse; néanmoins , si des carac- tères différons qu'il n'a pas employés éloignent l'une de l'autre ces espèces, Belon a su , il faut le dire, ne point les confondre dans les groupes. Les Omnivores et les Insectivores, au milieu desquels se trouvent, on ne sait trop pourquoi, les Pigeons, com- posent la cinquième classe; enfin la sixième renferme entièrement les In- sectivores et les Granivores qui fré- quentent habituellement les haies et les buissons. En 1599 Aldrovande commença son grand ouvrage en treize volumes in-folio, dont les trois premiers sont spécialement affectés à l'Ornithologie. Ce n'est au total qu'une répétition de tout ce que l'on trouve dans le recueil de Belon, et souvent l'auteur s'y montre beau- coup moins intelligible. A peu près dans le même temps parut à Chàlons un Traité de l'Epervier, par Gommer de Luzancy. Cet ouvrage qui a pour premier titre r de i ' Autourserie , ren- ferme de bonnes figures de la plupart des Oiseaux de proie , alors dignes compagnons des plaisirs de nos ho- bereaux à parchemins. En i6o5 , Schwenckfeld, naturaliste prussien , donna dans un volume in-4° intitu- lé : Theoriu-Trophei/m Silesiœ , etc. , une histoire particulière des Oiseaux d'Europe, où les espèces, rangées d'après l'ordre alphabétique, sont ORN décrites d'une manière beaucoup trop brève et souvent inexacte. L'Ùccel- liera que fit paraître à Rome , en 1622 , P. G. Olina, n'est remarqua- ble que p.ir quelques bonnes figures d'espèces j usque - là inédites. Il en est de même de la Dissertation sur les Cigognes, les Grues et les Hiron- delles, publiée buit ans après à Spire par J. G. Swalbacius ; de l'Histoire Naturelle de Nierenberg (Anvers, ] 635 ) ; de la Description des Oiseaux des Indes-Occidentales, par J. De Laet 4 Leyde , i65ôj; de l'Histoire des Oiseaux du Brésil , par Marc- graaff de Liebstadt ( Amsterdam , i648); et de celle des Oiseaux du Mexique, par Fernandez ou plutôt Hernandez (Rome, i65i ). L'His- toire Naturelle des Oiseaux que Jonston fil imprimer à Amsterdam eu 1657, est encore une imitation du travail systématique de Belon , dégagée cependant d'une foule de discussions déplacées et souvent étrangères au sujet. Celle que donna plus tard Ruyscb , sous le titre de Tlicatrum universelle Animalium omnium , ne peut être considérée que comme une seconde édition de Jonston. On a eu de Bonlius, en i658, une Histoire Naturelle et Médicale des Indes-Orientales, dans laquelle sont décrits plusieurs Oiseaux nouveaux; en 1661 , Schoochius donna , à Ams- terdam , son Traité sur les Cigognes, qui comprend en outre plusieurs autres Ecliassiers. En 1666, Séba commença son grand ouvrage , dont la médiocrité et l'inexactitude du texte ne répondent pas au luxe des planches. L'année suivante, Perrault, que diverses sciences umblaicnt ré- clamer, inséra dans le. troisième vo- lume des Mémoires de l'Académie , de bons documens pour servir à l'histoire naturelle et à l'étude ana- tomique des Oiseaux, que presque dans le même temps, O. Borrichius et Bartholiu , à Copenhague , pous- saient très-loin en s'occupant spécia- lement , l'un des Aigles , et l'autre des Paons. Le Catalogue des Oiseaux ORN 367 de l'Angleterre , que J. Ray lit pa- raître à Londres, en 1676, fut le prélude de la publication qui se lit deux ans après , par Willugby, d'une Ornithologie à laquelle on n'ignore pas que Ray a pris la plus grande part. Ce travail systématique mémorable, en ce que Linné le prit pendant long-temps pour guide, est basé sur la conformation des pieds et du bec. Les six premières divisions comprennent les Oiseaux de proie; ils sont subdivisés d'abord en Diur- nes ; puis les premiers en grands, tels que les Aigles moyens, comme les Eperviers , et petits, les Pies- Grièches; les seconds en Nocturnes réguliers, les Chouettes ; et en Noc- turnes irréguliers, les Engoulevens. Les petits Oiseaux de proie étrangers se composent improprement des Oi- seaux de Paradis, que des observa- tions récentes ont présenté comme ne se nourrissant que de fruits, et principalement de Muscades. La septième division renferme les Frugi- vores, dont le bec et les ongles sont épais et crochus, tels que les Per- roquets ; la huitième, les Oiseaux à bec fort plus ou moins courbé , dépourvus d'organes propres au vol , les Autruches, Casoars , etc. , etc. ; la neuvième, ceux à bec droit et conique, comme les Corbeaux; la dixième , les Oiseaux de rivage , por- tés ordinairement sur de longues jambes et munis d'un bec plus long que la tête; la onzième, les Gallina- cés; la douzième, les Pigeons; la treizième , les Frugivores à fin bec , comme les Grives et les Merles; la quatorzième, les Insectivores à bec fin, tels que ceux du genre Sylvie; les quinzième , seizième , dix-septiè- me et dix-huitième, les Granivores , à bec assez gros, et qui sont distin- gués en grandes ou moyennes et pe- tites espèces , en indigènes ou exo- tiques , et encore par la présence d'un tubercule osseux à la mâchoire supérieure, comme les Bruans; en- fin dans les dix-neuvième et vingtiè- me divisions sont placés les grands Oiseaux de marais, tels que les Ci - 568 ORN gognes, etc. Les Palmipèdes termi- nent ce Catalogue. Un Recueil in-folio d'Oiseaux les plus rares tirés de la Ménagerie royale, accompagné de vingt-quatre planches dessinées et gravées par N. Robert, fut publié à Paris en 1670, et réimprimé bien long-temps après, en 1776, par Van Merle. Cette com- pilation ne présente aucun intérêt , même relativement à l'époque où elle a paru pour la première fois. Des erreurs répandues par d'igno- rans observateurs, accréditées par des chroniqueurs ou des écrivains crédu- les, tels qu'Esldus, Maiolus, Olaiis, le président Dui et , le comte Maier , etc., ont donné , dans les quinzième et seizième siècles , quelque poids à l'opinion ridicule que les Bernaches , les Macreuses et autres Canards , avaient une origine végétale, et que le développement de leur existence était le produit de la décomposition ou de la transformation des feuilles. Ces erreurs ont été suffisamment ré- futées par Belon , Clusius et Dusin- gius , pour que l'on puisse s'étonner qu'environ un siècle après , en 1680, un docteur de la Faculté de Mont- pellier, Graindorge, ait reproduit ces merveilleuses absurdités dans un Traité spécial sur l'origine des Ma- creuses. En 1680 on réimprima à Rome Y Ucceliera d'Olina , et l'on lit con- naître plusieurs espèces non décrites; vers la même époque, à Edimbourg, Sibbald produisait , sous le titre de Scotia illustrala le Prodrome de la zoologie du Nord. Les migrations hivernales des Ci- gognes ont fait aussi à Copenhague le sujet d'une Dissertation du doc- teur Focius ; elle a été imprimée en 1692. La Pielation d'un Voyage dans les Antilles, publiée à Londres en 1707, par H. Sloane j renferme la Description de plusieurs Oiseaux jusque-là peu connus. En 1709, Hervieu de Cbanteloup donna , à Pa- ris , un Traité des Serins de Canaries. Dans un ouvrage médiocre quoi- que exécuté avec loul le luxe de la ORN typographie et de la gravure, Mai- silli a fait connaître, en 1726, la plupart des Oiseaux observés sur le Danube et ses rives. Albin donna à Londres, en 1751, une répétition fautive de l'ouvrage de Villugby, qu'il accompagna de trois cents plan- ches environ, aussi mal coloriées que mal dessinées et gravées. Tout médiocres que sont les trois volumes in~4° , ils furent cependant, vingt ans après, traduits de l'anglais en français , par Derham qui y ajouta plusieurs observations nouvelles. La réimpression se fit à La Haye. La même année Catesbj' publia à Lon- dres les Figures coloriées , avec la description , des Oiseaux de la Ca- roline et de la Floride ;. les planches y sont au nombre de deux cent vingt. En 1704 Frisch commença , à Berlin, la publication d'une Histoire Natu- relle des Oiseaux , que la mort de son auteur laissa imparfaite; elle fut achevée par une main étrangère qui donna , en 1760, une nouvelle édi- tion de tout l'ouvrage, avec deux cent cinquante-cinq planches. La méthode adoptée par Frisch est inférieure à celle de Ray, ce qui n'établit rien en faveur de la science. Ce fut à la mê- me époque aussi que Séba entama , à Amsterdam , cette énorme compo- sition qu'il intitula pompeusement Locupletissimi rerum naturalium The- sauri , etc. , et que l'on tire rarement de la poussière des bibliotbèques. Enfin, en 1705 , parut à Leyde la première édition du Systema Naturœ, qui annonça dans son auteur un génie extraordinaire , réformateur des pratiques vicieuses introduites dans l'étude delà nature, un véri- table flambeau pour lexplication des phénomènes les plus importans. Douze éditions de cet immortel ou- vrage dans l'espace de trente an- nées, prouvent assez la supériorité de la méthode sur toutes celles qui existaient , et les travaux assidus de l'auteur pour les perfectionner. Nous reviendrons en temps et lieu sur la méthode du grand Linné. Avec son Histoire Naturelle de la ORN France équinoxiale, P. Barrère pu- blia à Paris cl à Perpignan, en 1741 et 1745, nne Méthode oruithologique ; elle fut peu goûtée; les bases étaient en opposition avec celles qui venaient d'être posées par le naturaliste sué- dois. Edwards, à Londres, donna dans l'intervalle le premier volume de son Histoire Naturelle des Oiseaux qui n'avaient pas encore été dé- crits. Cet ouvrage, qui, avec les gravures, forme actuellement sept volumes in-4Q , est encore eslimé par la vérité des figures que représentent les trois cent soixante-deux planches coloriées. On ne peut porter le même jugement sur quelques Oiseaux qui font partie des deux cent quarante planches coloriées produites à Nu- remberg eu 1748 et années suivantes par J.-Dan. Meyer, avec un texte al- lemand en 5 p. in-folio, ayant pour titre : Passe-Temps agréable par 1 examen de la Représentation de toutes sortes d'Animaux, etc. En même temps fut imprimée à Pappenheim la lettre de J.-H. Zorn sur les Oiseaux de la Forêt-Noire, où se trouvent insérées de très- bonnes observations locales, et qui fut imi- téepar F.-E. Brùckmanet J.-H.Biïch- ner qui étendirent celte correspon- dance de manière qu'elle forma trois volumes in-4° avec quarante-cinq planches. Des observations sembla- bles sont encore consignées dans l'Histoire Naturelle de l'Islande et du Groenland qu'Anderson fit paraître à Paris en 1 7 bo , deux volumes in-8°. J.-T. Klein, à son tour , fit impri- mer à Lubeck, en un volume in-4°, le Prodrome d'une histoire des Oi- seaux ; mais au lieu de suivre les pré- ceptes du grand maître, il fonda ses divisions méthodiques sur des bases artificielles, introduisit de nouveau le désordre dans l'étude. On peut faire le même reproche à Mœihiug pour le système qu'il a fait paraître à Brè- me en 1732. Quelques nouvelles es- pèces de la Jamaïque ont été décules et figurées par P. Browne , dans son Histoire civile et naturelle de cette île, et dans les Illustrations de Zoo- TOM£ XII. ORN 36;, logie , Londres, 1756, in-folio. L'His- toire Nat. du Coin walle (Oxford, 1758, in-folio) par le curé W. Borlase, pré- sente quelques bonnes observations sur les Oiseaux île cette contrée. En 1760, M.-J. Brisson publia à Paris son Ornithologie, ouvrage en six vo- lumes, beaucoup plus recherché pour l'exactitude des descriptions, souvent même trop minutieuses , que pour celle des figures. La méthode de clas- sification adoptée par l'auteur repose exclusivement sur la forme du bec, celle des pieds , le nombre des doigts, et la manière dont ces doigts sont unis entre eux, avec ou sans mem- brane. Les douze premiers ordres de cette méthode renferment lesOiseaux qui, ayant les jambes couvertes de plumes jusqu'au talon , présentent trois doigts libres en avant et un seul en arrière. Les caractères qui limi- tent respectivement ces ordres sont tirés de la forme du bec. Les Oiseaux compris dans les deux ordres suivans ont également le bas de la jambe em- plumé, mais ceux du treizième ont deux doigts en avant et deux en ar- rière ; ceux du quatorzième ont trois doigts en avant, mais l'intermédiaire est uni, par une membrane, à l'ex- térieur jusqu'à la troisième articula- tion , et à L'intérieur jusqu'à la pre- mière seulement. Les douze derniers ordres sont composés d Oiseaux dont le bas de la jambe est plus ou moins dégarni de plumes; les quinzième, seizième et dix-septièmeont les doigts libres , et sont divisés par la présence ou l'absence du pouce, par l'étendue ou la conformation des ailes qui ren- dent l'espèce apte à voler ou la pri- vent de cette faculté. Le dix-huitième ordre et les suivans comprennent les Oiseaux dont les doigts sont unis com- plètement, ou seulement eu partie par des membranes; le nombre des doigts, la forme des membranes, celle du bec et la position des jambes en dedans ou en de hors de l'abdo- men , sont les caractères qui établis- sent la séparation de ces derniers or- dres. L'ensemble de la méthode se compose de cent treize genres. 37o ORN L'Ornithologie boréale, publiée à Copenhague, en 1764, par M. -T. Briinnich, celle de la Baltique que fit paraître l'année suivante à Altona , J.-U. Petersen , quoique fort incom- plètes, renferment néanmoins des observations utiles. Celle de Manetti, en cinq volumes in-folio, accompa- gnés de six cents planches passa- blement exécutées et coloriées, s'im- primait à Florence, en 1767 , en mê- me temps qu'à Paris. Dans cette der- nière ville encore , le docteur Sa- lerne était occupé de la sienne que l'on doit considérer comme la traduc- tion du Synopsis de Ray , enrichi de bonnes observations , et de l'addi- tion de diverses espèces qui n'avaient point encore été figurées. En 1766 , Linné donna la douziè- me édition de sa Méthode de classifi- cation. Les Oiseaux y sont distribués en six ordres. Le premier renferme les Accipi- TRÉs (Accipitres) ou Oiseaux de proie dont les caractères principaux consis- tent dans la courbure du bec et la dentelure de l'extrémité de la man- dibule supérieure , des narines très- ouvertes , des pieds robustes et courts, avec des doigts verruqueux en des- sous, et terminés par des ongles très- forts et arqués. Cet ordre comprend les genres fultur , Falco , Strix et JLanius. Le deuxième ordre comprend les Pies (Pz'cœ)dontlebecpeut être droit ou courbé, mais toujours conique et convexe en dessus. Trois divisions principales rangent d'un côté les Pro- meneurs (pedibus ambulatoriis) qui ont trois doigts libres en avant et en arrière; et l'on y trouve les genres : Trochilus, Certhia, Upupa , Bupha- ga, SU ta , Oriolus ,-Coracias , Gra- cula , Coivus elParadisea. Viennent ensuite les Grimpeurs {pedibus scan- soriis) , ayant deux doigts libres en avant et autant en arrière; tels sont les genres : Rhamphastos , Trogo/i , Fsittacus , Crotophaga , Ficus, Yunx, Cuculus et Bucco. Enfin, dans la troisième division se trouvent les Marcheurs (pedibus gressoriis) : ils ORN ont trois doigts en avant et l'intermé- diaire uni à l'extérieur par une mem- brane qui prend plus ou moins d'é- tendue. On y compte les genres Bu- ce/os , Alcedo , Merops et Todus. Le troisième ordre renferme les Palmipèdes (Anseres) qui se distin- guent suffisamment de tous les autres Oiseaux par la membrane des pieds, qui développe tous les doigts. Us ont, ou le bec dentelé sur les bords , comme dans les genres Anas, Mer- gus , Pliaeton et Flotus , ou bien les bords du bec sont unis ou tranchans dans les genres Rhyncops , Viome- dea , Alca , Procellaria , Pelecanus, La/us, Sterna et Colymbus. Au quatrième ordre appartiennent les Echassiers {Grallœ) ; la plupart d'entre eux ont les pieds grêles, éle- Yés, de manière à pouvoir braver la vase qui recèle leur principale nour- riture , les Vers , les Mollusques et certains Reptiles; ils ont quatre doigts ; ce sont les genres : Pkœni- copterus , Platalea , Mycteria , Pala- medœa , Tantalus , jlrdea , Recurvi- rostra , Scolopax , Tringa , Fulica , Parra, Rallus, Psophia et Cancro- ma. Les autres Echassiers qui n'ont que deux ou trois doigts , et dont la plupart ne sont aptes qu'à la course , se trouvent répartis dans les genres Hœmatopus, Charadrius, OtisetStru- thio. Le cinquième ordre , où sont les Gallinacés ( Gallinœ) , offre des pieds propres à la course ; un bec convexe dont la mandibule supérieure recou- vre l'inférieure en forme de voûte, et dont les narines sont recouvertes par une membrane cartilagineuse. L'au- teur y a placé les genres Didus , Fa- vo , Meleagris , Crax , Fhasianus , Tetrao et Numida. Enfin, les Passereaux (Passeres), au bec conique et pointu , aux pieds grêles et aux doigls libres, consti- tuent le sixième et dernier ordre. Ils sont divisés en Cranirostres ; bec fort et gros : tels sont les genres Loxia, Fri/igilla et Emberiza ; en Cuiviros- tres , mandibule supérieure courbée vers le bout, comme les genres C'a- ORN primulgus , Hirundo et Pipra; en Emarginirostres; pointe de la man- dibule supérieure échancrée, ce sont les genres Turdus , Ampelis, Tana- gra et Muscicapa; et en Si mp lie i ros- tres; bec droit et pointu, compre- nant les genres Parus , Motacilla , Alauda , S/urnus et Columba. Telle est la Méthode de Linné , sans con- tredit la plus naturelle, et où les ca- ractères génériques sont établis avec le plus de précision; c'est celle qui a servi de point de départ à tous les vrais observateurs qui , depuis, n'ont fait que l'augmenter de toutes les dé- couvertes acquises. En 1767 et années suivantes, le savant Pallas a décrit dans plu- sieurs ouvrages, et entre autres dans les Spicilegia zoologica ( in-4° , Berlin) , dans la Relation de ses voya- ges (Paris, 1788, cinq volumes in-4°), et dans les Mémoires de l'Académie royale de Pétersbourg, des espèces nouvelles observées par lui dans le nord de l'Europe et de l'Asie. Après cet illustre naturaliste , quatre cent soixante-douze planches , qui ne sont que des médiocres copies de celles d'Edwards et deCatesby, auxquelles a été joint un texte plus médiocre en- core, ont été données en neuf volumes in-fol., à Nuremberg, en 1768, par J.-M. Seligman. Deux ans après, sortit des presses de l'imprimerie royale , la première partie de cette Histoire des Oiseaux qui valut à Buf- fon , son auteur, le surnom de Pline moderne. Buflbn essaya d'y peindre, avec les couleurs les plus vraies et les plus agi'éables , les mœurs et les ha- bitudes des nombreuses tribus ha- bitantes de l'air. Nozemann, auquel s'est joint Sepp, et qui lut remplacé après sa mort par Houltuyn , ont en- trepris à Amsterdam une description générale des Oiseaux des Pays-Bas , avec leurs nids et leurs œufs; l'ou- vrage fut élégamment exécuté, et quoique non totalement achevé, il présente cinq volumes in-fol. , avec deux cent cinquante planches. Un Mémoire de Necker sur les Oiseaux de la Suisse , et qui fait partie du ORN S71 volume des Actes de la Société de Genève, pour 1771 , offre des obser- vations qui ne sont point sans inté- rêt. On dit peu de chose de l'Orni- thologie britannique de Tunstall , in- fol. , imprimée à Londres en français et en anglais. Celle de Hoyes, dans le même format , mais qui n'a eu que quarante planches, elles Illustra- tions Zoologiques de P. Browne , qui parurent quatre à cinq ans après, n'ont guère été jugées plus recom- mandables. Il n'en est pas de même de la Brilish Zoology de Pennant , en deux volumes in-4Q , avec figures coloriées, dont on fait beaucoup de cas , ainsi que des autres ouvrages de ce savant naturaliste; tels sont : son Arctic Zoology, en deux vol. in-4° ; son Iadiaii Zoology , un vol. in-4° , qui fut traduit à Halle par J.-R. Fors- ter en 1781 et 1795 (2e édit.), sous le titre de Zoologia Indica , un vol. in-fol., avec quinze planches colo- riées. Une collection rie nids et d'oeufs a été publiée à Nuremberg par F.-C. Gunther, en soixante-qufuze belles planches accompagnées d'un texte in-fol. L'Histoire Naturelle delà Sar- daigne, en quatre vol. in-12 (1774), par Celli, renferma de bonnes, mais trop brèves descriptions des Oiseaux de cette contrée. Dans la même an- née, une nouvelle Méthode de clas- sification fut publiée à Ratisbonne par J.-Ch. Schœffer , en un vol. in-4°, accompagné de soixante-dix plan- ches : l'ouvrage porte le titre d'Ele- menta Ornithologica. La Méthode re- pose entièrement sur la forme des pieds, et les Oiseaux y sont distri- bués en deux grandes sections : d'un côté les Nudipèdes , de l'autre les Plu- 7iiipèdes. Les caractères secondaires , ceux qui déterminent les ordres et les genres, sont tirés du nombre des doigts , de leur foi nie , de leur posi- tion respective , et de la manière dont ils sont quelquefois unis entie eux. L'auteur n'emploie la forme du bec que lorsqu'il est absolument impos- sible de n'y point recourir pour opé- rer la division des groupes. On sent, d'après cela , quels peuvent être les 2I* 372 ORN embarras elles incertitudes dans les- quels entraîne une semblable mé- thode. Sonnerat, qui avait déjà fait connaître partiellement ,dans le» Re- cueils périodiques, diverses espèces nouvelles d'Oiseaux exotiques , en publiant à Paris , en 1776 et années suivantes, les relations de ses Voya- ges aux Indes , à la Chine et à la Nou- velle-Guinée , les figures et les des- criptions souvent exactes d'un grand nombre d'Oiseaux, a montré com- bien ces régions cachaient encore de trésors en ce genre. Dans son Intro- duction à l'Hist.Natur. publiée à Pra- gue en 1777, Scopoli donna une distri- bution systématique des Oiseaux, ba- sée sur la forme des écailles qui recou- vrent le tarse. Les espèces qui ont la peau des jambes partagée en petites écailles polygones , telles qu'en géné- ral les Accipitres , les Perroquets , les Gallinacés, les Gralles et les Palmi- pèdes , sont , pour Scopoli , des Rete- pèdes ; toutes les autres sont des Scu- tîpèdes , c'est-à-dire qu'elles ont le devant des jambes couvert de demi- anneaux inégaux, aboutissant de cha- que côté dans un sillon longitudinal. Les genres de cette section sont divi- sés en Négligés (les Oiseaux dont la chair ne sert point de nourriture à l'Homme) ; en Chanteurs où sont confondus les Becs-Fins et les Gros- Becs; en Brévipèdes où se trouvent les Hirondelles et les Engoulevens. En 1780, Daubenton commença la publication de son important Re- cueil de planches coloriées , destinées à enrichir les OEuvres de Buffon. Nous parlerons plus tard de la ma- nière avantageuse avec laquelle cette collection se complète. Le Synopsis général que donna Latham à Londres en 1781 (huit vol. in-4°, fig.), estcal- qué sur la méthode de Linné, dont il ne diffère que par quelques légers changemens et par l'addition de plu- sieurs genres. P.-A. Gilius entre- prit, à Rome, la Description métho- dique de tous les objets dont la na- ture a gratifié celte contrée ; mais la partie ornithologique n'a point été achevée ; il n'en a paru qu'un volume ORN in-8° accompagné de vingt-quatre planches. En 1780, Merrhem enta- ma , à Leipzig , la Description de l'I- conographie des Oiseaux les plus ra- res et les moins communs. Nous ne pensons pas que cet ouvrage ait eu plus de quatre cahiers in-4°. J.-F. Jacquin fit paraître l'année suivante à Vienne , un vol. in-4° , accompa- gné de planches , de bons matériaux pour l'Ilistoire des Oiseaux. En même temps , Mauduit commença la partie ornithologique de l'Encyclopédie Mé- thodique qui fut continuée plus tard par Vieillot , et pour laquelle Bonna- terre fit un Système de classification dont il accompagna le volume des planches. La méthode de ce dernier se rapproche beaucoup de celle de Brisson ; dans toutes deux, les divi- sions principales sont fondées sur les caractères que présente la conforma- tion des pieds ; les corps secondaires reposent sur ceux tirés de la forme du bec; néanmoins on l'a jugée infé- rieure à celle de Brisson, en ce qu'elle s'éloigne davantage de l'ordre natu- rel. Le Muséum Carlsonianum que Sparinann , l'un des élèves de Linné , donna en 1786, contient, à quelques petites erreurs près , de bonnes des- criptions d'un assez grand nombre d'espèces nouvelles dont la plupart sont figurées dans les cent planches qui ornent les quatre fascicules in- f'ol. de cet ouvrage. Dans les Mémoi- res de l'Académie des Sciences , im- primés en J787, se trouvent des ob- servations intéressantes de R.-L. Desfontaines sur diverses espèces d'Oiseaux des côtes de Barbarie. En 1787, Martinet, qui avait di- rigé l'entreprise des Oiseaux enlu- minés de Daubenton , voulut aussi publier, pour son compte, un re- cueil exécuté par lui-même ou dans ses ateliers; il y joignit un texte qui fait, avec les figures, neuf volumes in-8°. Ce recueil n'eut aucun succès. Gmelin publia, en 1789 et années suivantes, à Leipzig et à Lyon, la treizième édition du Systema Naturœ de Linné. Un volume et demi y est consacré aux Oiseaux; mais le nou- ORH vu) éditeur n'a fait qu'ajouter quel- ques genres nouveaux à la division méthodique de l'édition précédente. Eu 178g parurent successivement à Londres, les Oiseaux de la Grandc- Ui élague, par Lewin , Imit volumes iu-4° avec trois cent dix-sept plau- v- lies coloriées; cinquante-cinq plan- ches coloriées d'un Voyage du gou- verneur Phillip à Bolany-Bav (partie de l'Histoire Naturelle), avec le texte, par Latham ; les Mélanges d'Histoire Naturelle par Shaw, continuées par Leach, un vol. in-8° avec planches , chaque année; à Paris, la traduc- tion de Moliua, Histoire Naturelle du Chili, par Grave!, in-8°; enfin , lin Spécimen d'Ornithologie par S. Odman , inséré dans les Actes de la Société d'Upsal. Dans la relation de son Voyage en Ahyssinie , etc., qui lut traduite et imprimée à Paris en 1790, Bruce a décrit et figuré plu- sieurs Oiseaux nouveaux découverts dans les contrées qu'il a parcourues à la même époque. Othon Fahricius publiait à Copenhague sa Faune du Groenland , ouvrage remarquable par la concision et l'exactitude des des- criptions; Spalowski , à Vienne , des matériaux pour l'Histoire Naturelle des Oiseaux, par fascicules, in-4° avec pi. coloriées; Latham, à Londres, son Index Ornithologicus , deux vol. in-4° , méthode extrêmement claire à la production de laquelle a concouru la critique judicieuse de toutes celles qui l'ont précédée ; Withe et Hun ter, la Relation d'un voyage à la Nou- velle-Galles du Sud où se trouvent les descriptions et figures de beau- coup d'Oiseaux précédemment incon- nus ; J.-R. Forstcr , enfin , son Spici- legium Zoologiœ indicée rarioris , as- sez répandu pour que nous nous dis- pensions d'appeler l'attention sur ce bon ouvrage. Une histoire des Oi- seaux de l'Angleterre fut ajoutée à celles qui existaient déjà par T. Lord; c'est un volume in-fol., avec cent huit planches coloriées. J.-M.-T. Beseke a aussi rassemblé eu Courlande les élémensde l'Histoire des Oiseaux de cette contrée; il les a fait imprimer ORN J7.> à Millau et a Leipzig en 179a ; qua- tre-vingts planches grand in-fol., f «allaitement coloriées, représentant es figures , accompagnées de descrip- tions des Oiseaux les plus rares et les plus curieux de la ménagerie du parc d'Osterly, sont dues à W. Haye qui les publia à Londres en 179*, tandis que paraissait à Upsal l'Orni- thologie suédoise de Nilsou , et à Newied , sans nom d'auteur, une Ornithologie de la France, en plu- sieurs langues , avec un assez gr.and nombre de planches coloriées , le tout in-4° que l'on reproduisit in-folio l'année suivante. En 1796 parurent à Nuremberg et à Leipzig les deux ouvrages de Bechstein , sur l'Orni- thologie de l'Allemagne, et en 1797, à Londres , l'Histoire Naturelle des Oiseaux de la Grande-Bretagne par P. Bewick. Ces ouvrages sont accom- pagnés de figures, et l'on remarque que celles du dernier, quoique gra- vées sur bois, sont bien supérieures à celles de l'autre eu beauté comme en exactitude. En 1798 , Cuvier donna, dans son Tableau élémentaire d'Histoire Na- turelle, un système de classification des Oiseaux , que , plus tard , il per- fectionna dans la distribution du Règne Animal. La méthode de Lacé- pède , qui date de l'année suivante , partage les Oiseaux en deux grandes sections; la première renferme les Oiseaux dont le bas de la jambe est garni de plumes ; ils ont les doigts gros et forts , deux devant et deux derrière dans une première division ; dans la seconde , leur nombre en avant est de trois , d'un seul et quel- quefois point du tout en arrière. L'autre section se compose des Oi- seaux dont le bas de la jambe est dé- pourvu de plumes , ou dont les doigts sont réunis par une large membrane. Dans la première division , on a rangé les espèces qui ont trois doigts devant, un ou point derrière; dans l'autre, les doigts sont irès-forls et au nombre de deux, trois ou quatre. Lne nouvelle édition des OEuvres de Buffbn , donnée par Sonnini , pré- 3y4 ORN sente des additions nombreuses, sui- te des importantes découvertes faites en Ornithologie depuis ce célèbre historien de la nature; ces additions appartiennent à l'éditeur , qui, pour ce travail , s'est adjoint Virey , dont la faconde s'étend sur toutes les branches de l'Histoire Naturelle in- différemment. Une Table méthodique des Oiseaux a été rédigée par Picot de La Peyrouse; un excellent peintre anglais , Donavan , a entrepris , à Londres, de figurer tous les Oiseaux exotiques connus, et le nombre en fut par la suite assez grand pour former dix vol. grand in-8°; enfin, Levaillant, déjà connu par un voyage qu'il fit aux environs du cap de lionne-Espérance , commença à Paris la publication de grands ouvrages , qui , par le luxe typographique de leur exécution , semblent réservés pour orner les bibliothèques de para- de. Il débuta par l'Histoire Naturelle des Oiseaux d'Afrique , en six volu- mes , des deux formats in-f° et in-4°. En 1800 ont paru 2 vol. in-4° d'un Traité élémentaire d'Ornithologie. La mort prématurée de l'auteur , Daudin , a laissé cet ouvrage incom- plet. Le même naturaliste avait , peu de temps auparavant, donné des observations, iQ sur les Oiseaux f>lacés dans le genre Tanagra , avec a description d'une espèce nouvelle, qui, précisément, s'est trouvée ne pouvoir appartenir a ce genre ; 2" sur le Laniar-ius viridis ( espèce de notre genre Pie-Grièche) ; 3° sur la famille des Colluriens, des Moucherolles et des Tourdes. L'Histoire des Oiseaux dorés ou à reflets métalliques, avec des planches du plus vif éclat, par Audebert et Vieillot , en 2 vol. in-f° ou in-4°, est encore le premier et le plus bel ouvrage en ce genre. On trouve dans le Voyage à la recherche de La Peyrouse , les descriptions de plusieurs espèces nouvelles d'Oi- seaux, qui sont d'un grand intérêt. La Zoologie générale de G. Shaw, à Londres, est un recueil assea mé- diocre pour le texie comme pour les figures; il est continué par Stephem ORN à partir de la dernière moitié du ioe vol. Borckhausen publia, en 1801, à Darmstadt , une Ornithologie alle- mande , in-f° . Levaillant faisait pa- raître sa belle Histoire des Perro- Îuets , en 2 vol. in-4° ou in-f° ; et '.-S. Bock, à Berlin, son Ornitho- logie prussienne. En 1800, Levail- lant donna son Histoire Naturelle des Oiseaux de Paradis, des Toucans, des Barbus , des Promérops , des Guêpiers et des Couroucous , ou- vrage magnifique , en 3 vol. grand in-f°, imprimé par Didot. L'Histoire Naturelle des Tangaras , des Mana- kins et des Todiers, par A.-G. Des- ma rets , Paris, 1 vol. in-f°, ainsi que celle des plus beauxOiseaux chanteurs delaZôneTorride, par Vieillot, sont cequiapproche le plus, pourlabeauté de l'exécution , de l'ouvrage précé- dent. Vient ensuite l'Ornithologie de l'Egypte , par Savigny, digne d'atta- cher son nom au magnifique et glo- rieux ouvrage dont Napoléon or- donna la publicalion pour éterniser la mémoire de l'un des faits les plus étonnans de nos temps moder- nes. L'Histoire des Oiseaux du noid de l'Allemagne , par Naumann , a été publiée par cahiers, avec un certain nombre de figures noires ou colo- riées , à Nuremberg, en 1806. C. Du- méril a , dans sa Zoologie analytique, disposé méthodiquement les Oiseaux dans les ordres Rapaces , Passereaux , Grimpeurs , Gallinures , Echassiers et Palmipèdes ; les ordres y sont sub- divisés en familles , et les familles en genres. S. Girardin, en publiant son Tableau élémentaire d'Ornithologie française , a également adopté une méthode particulière , dans laquelle les masses principales sont distri- buées suivant la forme des doigts ; ainsi, l'on a d'un côté les Fissipèdes proprement dits, qui se composent des Accipitres , des Passereaux , des Grimpeurs et des Gallinacés ; d'un autre , les Fissipèdes riverains , oii sont les Echassiers , et en troisième lieu , les Palmipèdes , qui compren- nent tous les Aquatiques. Un atlas ORN in-4°, où se trouve figurée , au simple trait , une espèce au moins de chaque genre, accompagne les deux vol. in-8° qui forment ce tableau. On est encore redevable à Levaillaut de l'histoire d'une partie des Oiseaux rares ou nouveaux de l'Amérique et des Indes. Cet ouvrage, publié à Paris, ren- ferme 49 planches coloriées. En 1807 et 1808, parurent presque simulta- nément , l'un à Paris , l'autre à Phi- ladelphie , deux ouvrages d'une grande importance et d'une exécu- tion parfaite. Le premier , intitulé Histoire Naturelle des Oiseaux de l'Amérique septentrionale , depuis Saint-Domingue jusqu'à la baie d'Hudson , grand iu-fp, figures colo- riées , par Vieillot, est resté au mi- lieu de sa course, à la 22e livraison; ce qui forme à peu près deux volumes. Le second, qui a pour titre : Histoire Naturelle desOiseaux desEtats-Unis , en neuf parties in-f° ou in-4°, par Wilson , contient la description et les figures de 278 espèces , dont 56 pré- sumées inconnues jusque-là. L'année suivante , Sonninifit paraître à Paris, dans la traduction des Voyages d'A- zara dans l'Amérique méridionale, les observations que ce savant voya- geur a faites sur les Oiseaux du Para- guay et de la Plata , au nombre de 45o espèces environ , décrites par fa- milles , mais sans ordre rigoureuse- ment méthodique. En 1810, Meyer et Wolff , qui , précédemment, avaient entrepris en commun une Histoire Naturelle desOiseaux d'Allemagne , grand in-f°, et qu'ils continuaient à Nuremberg , donnèrent sous le sim- ple titre d'Almanach une édition en 3 vol. in-8" de ce grand ouvrage, enrichie d'observations et de des- criptions d'espèces nouvelles , mais dans laquelle ils ne figurèrent que la tête et un pied d'un individu pour chaque genre. Peu après, Bonelli publia à Turin le catalogue (in-8pJ des Oiseaux du Piémont, et Illiger, à Berlin , son Prodromus ( in-à1' ) du Système des Oiseaux , dans le- quel il range toutes les espèces sous sept ordres : 1 ? les Oiseaux Grim- ORN 37 h peurs, subdivisés en cinq familles; 2V les Marcheurs, en onze familles; 5° les Rapaces, en trois familles; 4? les Sarcleurs, dans lequel sont confondus lesGallinacés, les Pigeons, le Dronte , etc. , en cinq familles ; 5° les Coureurs, en trois familles; 6" les Echassiers, en huit familles ; 7P enfin , les Nageurs, en six familles. En i8i5, C.-J. Temminck fit pré- céder de quelques années sa première édition du Manuel d'Ornithologie, par une Histoire générale et parti- culière des Pigeons et des Gallinacés que madame Knip , née de Cour- celle , orna d'un luxe étonnant de dessin , du moins pour les Pigeons • car cette partie seule a été gravée et coloriée en un volume grand in-f°. En i8i5 , parut en langue alle- mande une description des Oiseaux de la Suisse, par Schinz. Dans la traduction du Voyage de H. Sait en Abyssinie , qui fut imprimée à Paris en 1816 , on trouve de bonnes obser- vations sur les Oiseaux de cette partie de l'Afrique ; elles sont accompagnées de descriptions assez exactes. L'ouvrage de Cuvier, intitulé Piègne Animal , publié en 1817, apparut alors, et doit, après les immortels travaux de Linné , faire époque dans la science ; il renferme la méthode or- nithologique de ce grand naturaliste , qui distribue les Oiseaux en six grands ordres , subdivisés en familles : I. Les Accipitrés ou Oiseaux de proie, constituent le premiei ordre, et se rangent en deux fa- milles : les Diurnes , yeux dirigés sur les côtés , tête moyenne ; les Nocturnes , yeux dirigés en avant , tête très-volumineuse. II. Les Passereaux ont cinq fa- milles : i° Us Dentirostres , bec échancréaux côtés de la pointe; 20 les Fissirostres , bec court, large , aplati horizontalement, fendu très-profon- dément , peu crochu ; 5° les Coni- rostres , bec fort et plus ou moins conique; 4° les Tènuirostres , bec grêle , plus ou moins allongé et ar- qué ; h° les Syiulactyles , qui se dis- tinguent suffisamment de tous les 376 ORN autres par la longueur du doigt ex- terne, qui égale presque celle de l'intermédiaire ; tous deux sont en outre réunis jusqu'à la pénultième articulation. III. Les Grimpeurs , où n'existe qu'une seule et grande famille, en- core que les Perroquets, les Toucans, les Pics et les Coucous, s'y trouvent compris. IV. Les Gallinacés , ordre si na- turel , qu'une famille unique le pou- vait seul remplir. V. Les Eciiassiers sont divisés en cinq familles : i° les Brévipennes, ai- les très-courtes , ne pouvant servir au vol; a° les Pressi rostres, point de pou- ce, ou cet organe , s'il existe , n'est jamais assez long pour toucher la terre , lorsque l'Oiseau y est posé ; bec médiocre , légèrement comprimé ; 3° les Cultrirostres , bec gros , fort et long , souvent pointu et tranchant , quelquefois arrondi et dilaté; 4° les Longirostres , bec grêle , long et fai- ble ; o° les Macrodactyles , doigts , le pouce compris , très-longs, et pro- pres à nager. VI. Les Palmipèdes, qui sont dis- tribués en quatre familles : i° les Plongeursou. Brachyplères , ailes très- courtes; pieds implantés, très en ar- rière du corps; a0 les Longipennes , ailes très-longues ; pouce libre ou nul ; 5° les Totipalmes , tous les doigts et le pouce réunis dans une seule membrane ; 4° les Lamelle- rostres , bec épais , revêtu d'une peau molle, plutôt que d'une matière cor- née, avec ses bords garnis de petites lames disposées en forme de dénis. La Description de 1 île de Java par Rames, qui date aussi de 1817 , con- tient les inscriptions et les figures d'un assez grand nombre d'Oiseauxpropi es à cette îleimmensc ; la plupart étaient ou entièrement inconnus ou mal in- diqués. Brchine et G. Schilling ont exécuté, l'année suivante, un tra- vail dans le même genre , pour quel- ques Oiseaux de l'Allemagne; leur ouvrage a été imprimé à jNeustadt, en 5 vol. in-8Q. La méthode de L.-P. Vieillot est de la même époque, ORN et quoique cet ornithologiste en ait précédemment donné une analyse, ce n'est qu'en 1818 qu'elle a paru avec tous ses développemens , dans le Dictionnaire de Déterville (2e édi- tion); elle y est intercallée comme point de rapport pour toutes les des- criptions partielles , disséminées sui- vant l'ordre qu'exige un ouvrage de cette nature. Les Accipitrés ouvrent la marche; ils sont divisés en Diur- nes, oii se trouvent les familles des Vautourins , des Gypaètes et des Ac- cipitrins; en Nocturnes , qui ne pré- sentent qu'une seule famille. Vien- nent ensuite les Sylvains : ce se- cond ordre se sous-divise en deux grandes tribus ,' celle des Zygodac- tyles et celle des Anisodactyles; les Psittacins , les Macroglosses , les Au- réoles, les Ptéroglosses , les Barbus , les Imberbes et les Frugivores, cons- tituent les sept familles qui appar- tiennent à la première tribu. La se- conde en admet vingt-trois , savoir : les Granivores, les OEgitales , les PéricaUes , les Tisserands , les Lei- monites , les Caroncules , les Manu- codiates , les Coraces , les Bacciuores, les Chélidons , les Myothères , les Col- lurions , les Chanteurs , les Grimpe- reaux , les Antliomyzes , les Epop- sides , les Pelmatodes , les Antriades , les Prionotes , les Porte-Lyres , les Dysodes , les Colombins et les Alco- trides. Les Gallinacés n'admettent que deux familles : les Nudipèdes et les Plumipèdes. On en compte quinze dans les Ëchassiers, qui se subdi- visent en deux tribus : celle des Di- tridactyles et celle des Tétradactyles. Les familles des Mégisthones , des Pédionomps , des yEgialites appar- tiennent à la première tribu ; l'autre se compose des Hélonomes , des Fal- cirostres , des Latirostres , des Héro- dions, des Aèrophones , des Colbo- ramphes , des Uncirostres , des Hylé- bates , des Macronyches , des Macro- dactyles , des Pinnatipcdes et des Palmipèdes. Les Nageurs ont trois tribus : celle des Téléopodes oii sont quatre familles ; savoir : les Syndac- tylcs , les Plongeurs , les Dermu/hyn- ORN çues et les Pêlasgiens ; celle des Atê- /éopodes, dans laquelle on trouve les i.miilles des Siphorins et des Bra- chyp tares; enfin la tribu des Ptilop- tères, qui n'a que l'unique famille des Manchots. En 1820, H. Kuhl , qu'un peu plus tard la mort a moissonné sous le ciel équatorial de Java, et au milieu des plus savantes recherches , a consigné dans le premier volume des Actes de la Société Léopoldine, des observa- tions sur les Perroquets ; il y a joint les descriptions d'un certain nombre d'espèces nouvelles. Temminck et MeitFren-Laugier ont entrepris , à Paris , le magnifique Recueil in-f° et in-4° des Oiseaux coloriés : il fait suite aux planches enluminées de Daubenton , et complète, par uueexc- cution infiniment supérieure , celte collection dont H. Kuhl a encore pu- blié à Groningue une distribution systématique. P.-L. Vieillot s'occu- pait concurremment de l'Iconogra- phie lithographique de tous les Oi- seaux rares et non encore décrits du Muséum d'Histoire Naturelle de Pa- ris. Les auteurs ont ensuite ajouté un texte à ces deux recueils de planches , dont le dernier vient de se terminer par la 82e livraison , composée, ainsi que les autres , de six planches , texte in-4°. Le même naturaliste ( P.-L. Vieillot) devait contribuer à la rédac- tion de la Faune Française, pour la partie ornilhologique ;' mais il n'en a fait paraître que trois cahiers de six feuilles in- 8°, accompagnés de planches coloriées. En i82i,Horsfield a donné à Lon- dres le résultat de ses recherches zoo- logiques à Java ; on y trouve les des- criptions et la classification systéma- tique des Oiseaux de cette île impor- tante de la Polynésie; elles forment huit cahiers in-*°, qu'accompagnent des planches coloriées. Boié , qui est allé remplacer H. Rulh dans cette même île , a fait imprimer à Kiel , en 1822 , un Mémoire in-8°, pour servir à l'Ornithologie de l'Allemagne ; un Prodrome des Oiseaux de l'Islande , par Faber , paraissait en même temps OR1N 377 à Copenhague, et l'année suivante , P.-J.Selby s'occupait de l'impression d'uneOrnithologie britannique in-t°, tandis qu'une Ornithologie vénitien- ne , rédigée par F.-Louis Nuccavi , sortait des presses de Trévise. Nous avons eu, en i8s4 et en 1825, i» des Tables d'observations sur les diflévens Oiseaux de passage aux environs de Manchester , par J. Blackwall; 2« des Observations analogues sur les migrations des Oi- seaux en Angleterre, par Jenner; elles sont insérées dans les Transac- tions philosophiques et dans le Jour- nal de Physique ; 5» un Catalogue raisonné de tous les Oiseaux des en- virons de Metz : on le trouve dans la Faune du département de la Mo- selle, publiée en 1 vol. in-12 par Hollandre; 4P la Description et les figures de toutes les nouvelles es- pèces d'Oiseaux obtenues par les soins de Quoy et Gaimard , qui fai- saient partie de l'expédition autour du monde, commandée par Freyci- net. Cette Description , due à Quoy et Gaimard eux-mêmes, ajoute beau- coup d'intérêt aux découvertes zoo- logiques contenues dans la relation in-f° et in-4? du Voyage ; 5° des Ob- servations sur diverses espèces du genre Pétrel; 6° d'autres sur plu- sieurs Canards ; 70 la Description de quelques espèces nouvelles du genre Fringille, avec des observations sur un assez grand nombre d Oiseaux de l'Amérique septentrionale , dont la place , dans les méthodes , était encore restée incertaine et douteuse ; 8P des Observations critiques sur l'Ornithologie américaine de Wilson, particulièrement sur sa Nomenclature. Ces quatre derniers ouvrages, impri- més à Philadelphie, in-8°, sont de Charles Bonaparte, dontledébut dans la carrière des sciences naturelles semble indiquer que tous les genres de supériorité sont un patrimoine de la famille à laquelle appartient ■ ce jeune savant. Ln travail bien plus important. dont il s'occupe , est un Supplément au grand ouvrage de Wilson , renfermant toutes les esr ^78 ORN pèces omises par cet auteur. La pre- mière partie a paru en 1825 , en un vol. in-f°, accompagnée de planches grave'es et coloriées , d'une exécution parfaite; elle doit être suivie de deux ou trois autres , qui paraissent ne de- voir pas se faire attendre long-temps. La méthode adoptée ou plutôt pro- duite dans la nouvelle Ornithologie américaine, paraît être la plus natu- relle : tous les Oiseaux y sont rangés en deux grandes sous-classes ; la pre- mière se divise en deux ordres : les Accipilrés , qui renferment les fa- milles des Vautourins etdesRapaces, et les Passereaux , qui se composent de deux tribus. La première est celle des Grimpeurs , formée de six fa- milles : les Psiltacins, les Frugi- vores , les Amphibolins , les Sagitti- lingues, les Syndactyles et les Ser- ratiers; la seconde est celle des Mar- cheurs, et comprend douze familles : les Dentirostres, les Anguliroslres, les Patres, les Séricates , les Chéli- dons , les Chanteurs , les Ténuiros- tres, les Authomyzes, les iEgitales, les Passerins, les Colombins et les Passerigalles. L'autre sous-classe se divise en trois ordres . les Gallines, les Gralles et les Ansères. Les Galli- nacés et les Crypturins sont les seules familles du premier ordre; le second en compte neuf : les Struthiones , les Pressirostres , les Alectrides , les Hc- rodieus, les Falcirostres, les Limi- coles , les Macrodactyles , les Pinna- tipèdes et les Hygrobates; enfin, les Longipennes, les Lamellosodentés , les Stéganopodes , les Lobipèdes, les Lygopodes et les Impennes , sont les familles qui constituent l'ordre des Ansères. La méthode de La treille, un des plus savans naturalistes de l'époque , sépare les Oiseaux en deux sections : les Terrestres et les Aquatiques. Cinq ordres sous-divisent les premiers ; ce sont les Râpa ces , les Passereaux , les Grimpeurs , les Passerigalles et les Gallinacés. Les Rapaces ont trois fa- milles : les Vautourins , les Accipi- liins et les OEgoliens. Il y en a cinq dans les Passereaux : les Latirostres , ORN les Dentirostres, les Conirostres , les ïénuirostres et les Syndactyles; six dans les Grimpeurs : les Psittacins , les Pogonorhynques , les Cuculides , les Proglosses , les Grandirostres et les Galliformes. Le quatrième ordre se compose des Dysodes , des Colom- bins et des Alectrides; le cinquième des Télradactyles et des Tridactyles. La section des Aquatiques comprend deux ordres , les Echassiers et les Palmipèdes. On compte dans l'un sept familles : les Brévipennes , les Pressirostres, les Cultrirostres , les Longirostres , les Ptérodactyles , les Macrodactyles et les Pyxidirostres ; dans l'autre quatre : les Lamelliros- tres, les Totipalmes, les Longipen- nes et les Brachyptères. Récemment (1826) Vigors, secré- taire de la section zoologique de la So- ciété Linnéenne de Londres, a publié, dans les Actes de cette Société, un nouveau système de classification des Oiseaux. Suivant l'usage adopté par les naturalistes anglais, et l'on ne sait trop pourquoi, de tout rapporter à un nombre chéri, les espèces y sont dis- tribuées en cinq ordres , susceptibles eux-mêmes d'être divisés en cinq fa- milles , dans lesquelles on trouve sou- vent cinq tribus ; mais comme la na- ture n'est pas toujours disposée à se soumettre au calcul, il en résulte que quelques cases de familles sont en- core vides. Attendons , pour porter un jugement sur cette méthode, que de nouvelles découvertes ornithologi- ques aient mis les auteurs à même de la compléter. Dans l'examen des différens systè- mes de classification que nous ve- vons d'analyser le plus rapidement possible, nous n'avons pu nous dis- simuler l'insuffisance des caractères auxquels, sans le secours de l'ana- lomie , l'on a été forcé de se restrein- dre ; nous voulons parler de ceux tirés du bec et des pâtes ; déjà plu- sieurs savans se sont élevés avec force contre cette restriction , et l'un d'eux particulièrement a démontré avec les plus grands avantages , de quel se- cours peut être l'appareil sternal ORN dans une nouvelle distribution sys- tématique des Oiseaux. Quoique 1 idée de faire servir la considération du squelette de cette nombreuse partie des Animaux vertébrés à leur classification méthodique, soit attri- buée au professeur Blainville , le docteur Lherminier se l'est rendue bien plus propre par ses travaux d'application qu'il a su pousser très- loin et qui ont été couronnés des plus heureux résultats ; nous allons ex- traire de notre correspondance avec ce savant ce qui nous paraîtra pou- voir donner une idée exacte de son système. C'est le 6 décembre 181 5, que dans un Mémoire lu à l'Insti- tut de France , Blainville exposa le fruit de ses recherches sur les moyens d'employer la forme du ster- num et de ses annexes , pour la con- firmation ou pour l'établissement des familles naturelles parmi les Oi- seaux. Dans ce travail aussi recom- mandable par l'idée qui en fait le fond, que par l'exactitude des faits observés et l'importance des résul- tats qui en découlent, le professeur décrit d'abord d'une manière géné- rale le sternum proprement dit , l'os furculaire ou la fourchette dont il prouve la parfaite analogie avec les clavicules des Mammifères , et cet os enclavé de chaque côté , entre le précédent et l'omoplate en avant , le sternum en arrière , qu'il considère comme remplissant à l'égard de l'é- paule , des usages analogues à ceux de l'ischion relativement au bassin , os que Cuvier appelle coracoïde , et que l'on connaît généralement , mais à tort , sous le nom de clavicule ; il examine ensuite , sous le rapport de l'appareil slernal , la série des Oiseaux qu'il partage en neuf ordres. i°. Les Préhenseurs, P/c/ic/ko- res; il se compose des Perroquets qui se servent des pieds pour porter la nourriture à la bouche ; il les com- pare ingénieusement , avec Linné , aux Singes qu'ils représentent parmi les Oiseaux , et reconnaît qu'ils ne se prêtent poiut à la plupart des divi- sions qu'on a voulu établir parmi eux. ORN 379 20. Les Ravisseurs , Raptores ; ils chassent pour se procurer leur nourriture, les uns le jour , les au- tres la nuit ; ils ont été divisés en diurnes et en nocturnes ; ils présen- tent au dedans comme au dehors des différences tellement profondes qu'on pourrait eu former , avec assez de raison , deux ordres distincts. 5Q. Les Grimpeurs, Scansores ,■ groupe peu naturel qui est compris dans les Picœ de Linné. 4°. Les Passereaux, Passeres; il se compose de plus de la moitié du nombre total des Oiseaux connus. 5°. Les Pigeons , Sponsores ; il n'a point de rapports avec l'ordre précédent , mais il en a quelques- uns avec celui qui suit ; les Colombi- Gallines semblent faire le partage des Pigeons et des Gallinacés. 6e. Les Gallinacés, Gradatores ; cet ordre est remarquable par la grance ressemblance qu'ont entre eux les individus qui le composent. 70. Les Coureurs , Cursores ; à cet ordre appartiennent les Autru- ches et les Casoars qui , par la sin- gulière conformation du sternum et de l'épaule, constituent un type tout particulier. 8°. Les Gr allés , Grallatores ; ces Echassiers se partagent en qua- tre sections : les Gallino-Gralles , les Hérons , les Tringas et les Gallinules. 90. Les Palmipèdes , Natatores ; ces Oiseaux qui n'ont pour caractère distinctif que la présence, entre leurs doigts, d'une membrane qui encore varie dans sa disposition , diffèrent autant par la forme de leur bec, que par celle de leur appareil sternal. Sous ce dernier rapport on peut les parta- ger en cinq sections : les Mouettes , les Pétrels , les Pélicans , les Canards et les Plongeons. Telles sont les conséquences aux- quelles l'auteur de cette nouvelle méthode est arrivé en envisageant la science sous un nouvel aspect. Deux nouveaux ordres établis , l'un en faveur des Perroquets , l'autre des Autruches et des Casoars ; les Pi- geons définitivement séparés des. 58o ORN Galhnact!s ; dans les autres ordres des divisions généralement bien éta- blies : voilà sans doute des faits qui ne sont pas sans importance. Marchant sur les traces de son de- vancier , après avoir rassemblé, pen- dant quatre ans, les matériaux dont il a pu disposer, et après avoir exami- né avec une exactitude scrupuleuse la plupart des Oiseaux, le docteur Lherminier a fixé de nouveau l'atten- tion des zoologistes sur un sujet qui paraît plein d'intérêt. Il eût été sans doute bien désirable que sou travail eut embrassé la totalité des Oiseaux connus; il en aurait acquis plus de prix en devenant complet; malheu- reusement il existe plusieurs genres lort mtéressans qu'il n'a pu , malgré tousses efforts, se procurer jusqu'ici, et qui manquent également au cabi- net d/anatomie de Paris. Par une fatalité cruelle , ce sont précisément les Oiseaux qu'il eût été le plus im- portant de connaître , puisque les ornithologistes ne sont point encore d accord sur la place qu'il convient d assigner positivement à quelques- uns d'entre eux ; et il est probable que toute incertitude à cet égard de- vra cesser du moment qu'on aura pu examiner leur organisation profonde; telle est la Lyre que Cuvier et Tem- minck rangent parmi les Insectivo- res , à côté des Merles, d'après la seule considération du bec, tandis qu'en ayant égard à la conformation des pieds , semblables à ceux des Mé- gapodes, à la forme des ailes, ainsi qu'aux habitudes, on pourrait, avec plus de raison, rapprocher ce geni'e des Gallinacés. Tels sont encore les Rupicoles , les Kamichis , le Caria- nia, le Chionis dont personne n'a encore pu fixer irrévocablement les rapports. Nous aurions peut-être dû , avant de parler de ce tvavail , atten- dre que le docteur Lherminier fût en possession de tous les matériaux qui peuvent le compléter; mais ou- tre que nous en aurions manqué 1 occasion , il n'est pas certain que c?^mHleriaux, extrêmement rares et difficiles à rencontrer, se présentent ORN de sitôt ; d'ailleurs rien n'empêchera l'auteur d'exposer les faits complé- mentaires à mesure qu'il sera parve- nu à les recueillir. Après avoir exa- miné et décrit les différentes pièces qui composent l'appareil sternal , le docteur Lherminier envisage leurs formes, leurs dimensions, leurs pro- portions relatives , leurs usages et leurs développemens ; il les compare toujours aux mêmes parties chez les Mammifères qui leur sont analogues; il les termine par l'exposition des difTérens muscles qui s'attachent au sternum et à ses annexes. Dans la seconde partie il examine l'appareil sternal dans les difTérens groupes que constitue la série des Oiseaux. Ici l'auteur est conduit à adopter une classification nouvelle, entièrement différente, dans sa base et dans ses résultats , de toutes celles que les au- teurs ont proposée jusqu'ici en ex- ceptant toutefois le professeur Blain- ville qui a droit à en réclamer la première idée. Amené par la con- viction , à ne considérer ces grandes réunions artificielles auxquelles on a donné le nom d'ordres , que comme des assemblages de groupes distincts qui , loin d'avoir rien de commun , différaient souvent entre eux d'une manière prodigieuse , l'auteur aban- donne les anciens erremens, et suit la marche que les faits eux-mêmes lui tracent. C'est à ces groupes qu'il donne le nom de familles , en atta- chant à ce mot une acception ana- logue à celle des botanistes. Chaque famille se compose d'un certain nom- bre d'Oiseaux qui ont dans la for- mation de leur appareil sternal , une analogie indubitable ; un grand nombre d'entre elles représentent exactement les genres principaux établis par Linné. Elles se subdivi- sent en genres, en espèces et en va- riétés, comme dans tous les systèmes. Après avoir fixé les limites de chaque famille , il voulut mettre de l'ordre dans leur distribution , mais ici un obstacle l'arrêta ; oii placer les Au- truches et les Casoars qui , par la singulière conformation de leur ster- ORN buta dépourvu de crête et semblable au plastron des Tortues , par la réunion des trois os de l'épaule en un seul , connue dans ces Reptiles , et par plusieurs autres caractères non moins nnportans, diffèrent d'une ma- nière notable de tous Jes autres Oi- seaux? Ne pouvant les intercaler nulle part, il s'est décidé à les placer dans un groupe tout-à-fait distinct on les considérant comme des Oi- seaux anomaux qui occupent le der- nier degré de l'échelle ornithologi- que, et s'éloignent du type de leurs congénères, pour se rapprocher de celui des Reptiles et spécialement des Chéloniens. Il commence la série par les Oi- seaux qui jouissent au plus haut de- gré de la faculté de voler , par ceux qui sent en quelque sorte le type de la seconde classe des Vertébrés ; il ies range suivant leur aptitude pour le vol , mais surtout d'après les rap- ports de forme de leur appareil ster- nal $ il termine par ceux qui ne peu- vent plus voler, soit qu'ils aient été destinés à vivre sur les eaux, comme les Manchots , et à se rapprocher ainsi des Poissons par le genre de leur habitation, soit que la dispro- portion qui existe entre leur taille et l'étendue de leurs ailes, leur inter- dise la faculté de s'élever dans les airs, et les attache au sol; tels sont les Autruches et les Casoars. Il divise les Oiseaux en deux sous- classes : les Normaux et les Anor- maux. Dans la première sont com- pris tous les Oiseaux dont le ster- num, quel que soit le nombre des pièces qui le composent , est cons- tamment pourvu d'une crête plus ou moins développée; dont les trois os de l'épaule , toujours distincts , et simplement contigus à toutes les épo- ques de la vie, ne se confondent ja- mais en un seul os , en se soudant à leurs points de contact; dont la cla- vicule est toujours complète et cons- titue un seul os. Celte première sous- classe renferme les trente-trois fa- milles suiv.'inlcs : ire Famille : /tecipitrés; elle se di- ORN 58i vise en quatre sections : a. les Fau- cons; fi.ics Autours où sont compris les Busards , les Buses , les Bondrées les Circaètes, les Milans et les Ai- gles ; y. les Balbuzards où sont aussi les Gypaètes ; £. les Vautours aux- quels sont joints les Cathartes. 2. Serpentaires. Un seul genre le Secrétaire , qui d'après son appa- reil sternal se rapproche également des Accipilrés et des Cigognes , sans néanmoins appartenir exclusivement aux uns ni aux autres. Il semble qu'Illiger ait pressenti cette double affinité en donnant à ce genre le nom de Gypogeranus ( Vautour- Grue). Le Cariama est présumé de- voir faire aussi partie de cette fa- mille. 5. Chouettes. Ces Oiseaux diffè- rent des Accipitrés d'une manière bien tranchée , par la faiblesse de leur appareil sternal. 4. Touracos. Ils ont le sternum et la clavicule conformés comme ceux des Chouettes dont ils diffèrent néan- moins assez grandement par la forme de l'os coracoïde et de l'omoplate. 5. Perroquets. Tous, à l'exception des Kakatoès qui offrent quelques légères différences , ont le sternum conformé presque de même et offrant quelque analogie avec celui des Ac- cipitrés. 6. Colibris. Une lacune très-mar- quée existe ici entre cette famille et celle des Perroquets ; en attendant qu'elle se remplisse , on y a intercale les Oiseaux-Mouches , en se réglant sur leur grande aptitude pour le vol. L'appareil sternal de ces jolis Oi- seaux diffère considérablement de celui des Souimangas auprès desquels on les place ordinairement. Le grand développement de leurs ailes , la brièveté de leurs pieds, indiquent des Oiseaux bien meilleurs voiliers. 7. Martinets. Autant ils s'éloi- gnent des Colibris par la forme du bec et par leur système de colora- tion, autant ils s'en rapprochent par la conformation du sternum et de tes annexes. Sous ce rapport ils ne diffèrent pas moins des Hirondelles 58* ORN que les Colibris sont peu rapprochés des Souimangas. 8. Engoulevens. Quoique assez dif- fe'rens des Martinets , et doués d'une aptitudebeaucoup moins grande pour le vol , ces Oiseaux leur ressemblent bien plus que les Hirondelles. 9. Coucous. Ils se divisent , d'après le nombre des échancrures du ster- num, en deux sections , les Coucous proprement dits et les Malkohas. 10. Couroucous. Ils ont beaucoup plus de rapports avec la famille sui- vante qu'avec celle qui précède. 11. Rolliers. Dans toutes les clas- sifications ornithologiques on place ces Oiseaux dans le genre Corbeau , et particulièrement à côté des Geais avec lesquels ils ont les plus grands rapports extérieurs ; cependant ils en diffèrent complètement par. leur organisation profonde. Les Rolles viendront probablement rapprocher encore les chaînons qui lient les Rol- liers aux Couroucous. 12. Guêpiers. Il est vraisemblable que les Jucumars devront être placés dans cette famille. iô. Syndactyles. Composée des Calaos et des Martins-Pêcheurs ; ces derniers diffèrent toujours des autres par la conformation du bord posté- rieur du sternum, qui présente qua- tre échancrures au lieu de deux. i4. Toucans. Auxquels sont de nouveau réunis les Aracais, dont le sternum ne paraît point différer. i5. Pics. Ils ont les omoplates terminés en crochet arrondi; les Torcols les ont en pointe aiguë, et ce caractère ne suffit point pour di- viser le groupe. 16. Epopsides. Cette famille se compose des Huppes , desPromérops, et vraisemblablement des ïichodro- mes , des Epimaques etdes Picucules. 17. Passereaux. Ce groupe qui, dans tous les systèmes, se compose toujours d'un très - giand nombre d'individus, constitue encore , mal- gré les retranchemens que l'on a pu lui faire subir, la famille la plus considérable. Il renferme les Soui- iuangas , les Sylvies , les Merles , les ORN Corbeaux, les Pies-Grièches, les Mé- sanges , les Gros- becs , les Hirondel- les , etc. Di la manière dont cette la- mille est caractérisée, il n'y a rien de plus facile que de reconnaître les individus qui la composent; tous sont tellement semblables qu'il a été impossible de trouver des caractères qui s'accordassent avec les divisions en cultrirostres , couiroslres, etc.; à plus forte raison avec la subdivi- sion en genres. 18. Pigeons. Il y a encore ici une lacune non moins sensible que celle que l'on a observée entre les Perro- quets et les Passereaux. Cette famille conduit manifestement aux Gallina- cés. 19. Gallinacés. Cette famille se compose des genres Hocco , Péné- lope , Pintade , Dindon , Paon , Epe- ronnier, Lophophore , Houppifère , Coq , Faisan , Tétras , Francolin , Perdrix , Colin et Caille. Tous ces Oiseaux ont au dedans un air de famille non moins frappant qu'an dehors. L'appareil sternal des Gan- gas et des Syrrhaptes est encore in- connu à l'auteur. Il pourrait différer, sous quelques rapports , de celui des Gallinacés , et ressembler davantage à celui des Pigeons. 20. Tinamous. Ces Oiseaux ont été séparés de la famille des Galli- nacés d'après l'inspection du sternum du Tinamou Magoua. La famille des Tinamous , dont l'établissement pa- raît un des résultats les plus impor- tans du travail, se grossira des genres Turnix, Mégapode, Ménure, dont la place était indécise, et peut-être aussi desKamichis, quoique ceux-ci paraissent s'en éloigner davantage. 21. Poules cl eau. L'inspection du sternum des individus de la famille précédente , dont la conformation est véritablement intermédiaire à celle des Gallinacés et des Poules d'eau , a décidé l'érection de ces dernières en famille , et leur rappro- chement des Gallinacés, bien plus qu'on ne l'a fait jusqu'ici. Cette fa- mille comprend les Poules Sultanes, les Poules d'eau, les Foulques, les ORTN Jacanas et les Rallcs. Tous se font remarquer par l'étroitesse extraor- dinaire de leur sternum, qui leur a valu le nom de Compresse que leur donne le professeur Blainville. 22. Grues. La forme de leur ap- pareil slernal rapproche ces Oiseaux des Halles plus que des Hérons et des Cigognes avec lesquels ils ont été confondus. Ils constituent avec les Agamis, une famille bien caractérisée dans laquelle la Grue couronnée doit former tout au moius un seul genre. La Grue commune et la Grue des Indes-Orientales , offrent une dis- position curieuse dans la structure du sternum , dont la crête loge la trachée-artère. a3. Hérudiens. Elle se compose, i° des Hérons; 2° des Cigognes, auxquels viennent se joindre les Tantales et les Becs-Ouverts ; 5° de l'Ombrette qui s'éloigne un peu des précédenspar le défaut d'articulation de la clavicule avec le sternum. 24. Hétérorhynques. Formée des Ibis et des Spatules, différens il est vrai par la forme du bec ; mais telle- ment semblables d'ailleurs qu'ils pourraient être pris pour les espèces d'un seul genre. 2 5. Tacliydromes. Très-nombreuse en espèces, cette famille comprend le reste des Gralles ou Echassiers des auteurs , à l'exception des Autruches et des Casoars qui constituent les Anomaux. L'appareil sternal est presque le même dans tous ces Oi- seaux; en sorte que l'on ne sait vrai- ment par lequel commencer ou finir la série. Toutes les divisions généri- ques établies par les auteurs, corres- pondent à des différences le plus sou- vent très-légères , soit dans la con- figuration générale du sternum , soit dans celle de son bord postérieur. Les Outardes forment l'un des grou- pes les plus distincts de cette famille ; il en est de même des Bécasses et des Courlis. Les Vanneaux se confondent insensiblement avec les Pluviers. Les Bécasseaux se lient aux Chevaliers par les Combattans. Aucune diffé- rence n'a été remarquée entre les ORN 585 Tridactyles et les Tétradactyles. C'est encore à celte famille qu'ap- partiennent les Phénicoptères , les Giaroles [et les Phalaropes. Quant à ces derniers, que Vieillot et Tem- minck placent, l'un dans la famille, l'autre dans l'ordre desPinnatipèdes, avec les Foulques, en raison de la disposition festonnée des membranes des doigts , ils diffèrent de la ma- nière la plus tranchée de ces Oiseaux et ne paraissent pas devoir être sé- parés de cette famille, dans laquelle leur système de coloration et leur organisation profonde leur assignent une place invariable à côté des Sau- derlings ; néanmoins , comme ils sont meilleurs nageurs que tous les autres Tacliydromes , il convient de les placer tout-à-fait au dernier rang et de les rapprocher ainsi , autant que possible , des Mouettes et des Sternes avec lesquelles ils ont quelques points de liaison. 26. Mouettes. A la rigueur cette famille, dans laquelle viennent aussi se ranger les Sternes, les Hhyncops et les Stercoraires , n'aurait pas dû être isolée de la précédente, sans les différences marquées qui, à l'exté- rieur, ont paru suffisantes à la plu- part des méthodistes pour éloigner d'une manière remarquable deux groupes que la conformation du ster- num rapproche si fort. 27. Pétrels ou Siphonorhyniens. Les Pétrels et les Albatros consti- tuent celte famille, que l'on peut sous-diviser en deux tribus : on pla- cerait dans la première les meilleurs voiliers , ce sont les petits Pétrels et les Albatros dont le sternum , forte- ment modifié pour un vol très-sou- tenu, est plein ou seulement par deux légères échancrures en arrière. Les Pétrels, Damier et Puffius qui pré- sentent quatre échancrures , foi nie- raient la seconde tribu. 28. Pélicans. Les Phaétous , les Frégates dont le sternum, par sa brièveté , ne paraît pas en rapport avec l'énergie du vol dans ces Oiseaux , ou diffère à quelques égards du type affecté aux Pélicans proprement dits, 384 ORN et les Fous, composent cette famille dans laquelle ils constituent cinq genres bien distincts. Le dernier de ces genres , par l'allongement du sternum, établit le passage à la fa- mille suivante. 29. Canards. Cette grande famille, l'une des plus naturelles , admet in- distinctement les Harles , les Oies , les Canards et les Cygnes. Les diffé- rences dans la forme du sternum sont à peine remarquables dans clia- que espèce , si l'on en excepte celle du Cygne sauvage dont la trachée- artère se loge dans la crête sternale. Heureusement des caractères exté- rieurs facilitent l'établissement de petites tribus qui rendent moins pé- nible l'étude de ce groupe extrême- ment nombreux. 30. Grèbes. Toutes les espèces eu- ropéennes de cette famille ont dans leurs formes une grande analogie avec les dernières espèces de celle des Canards ; néanmoins , quelle que soit l'étendue latérale du sternum dans celle-ci, jamais on ne pourra les confondre avec les Grèbes. 3i. Plongeons. Ils diffèrent beau- coup des Grèbes par la longueur du sternum, et des Pingouins par la lar- geur de ce même organe , la hauteur de la crête , la forme des os de l'é- paule , etc. ou. Pingouins. Un sternum long et étroit rend cette famille commune aux Guillemots et aux Macareux. La forme du bec peut seule déterminer lus coupes génériques. 53. Manchots. H y a dans cette fa- mille deux genres peu nombreux en espèces ; ce sont les Manchots et les Garfous ou Sphénisques. L'appareil sternal , chez les uns et les autres , n'est guère plus épais que du papier à lettre , et l'omoplate est compa- rativement plus large que dans aucun autre Oiseau. La deuxième sous-classe, celle des Oiseaux anomaux, se compose d'une seule famille à laquelle le docteur Lherminier donne , comme Blain- ville , le nom de Coureurs , en raison de la grande aptitude dont les Oi- ORN seaux qu'elle renferme sont doués pour la marche , ce qui compense leur incapacité pour le vol. Quatre Oiseaux qui constituent chacun un genre distinct , sont jusqu'ici les seuls membres connus de cette fa- mille. Le Nandou ne diffère pas moins de l'Autruche au dedans qu'au dehors ; le Casoar et l'Emou se res- semblent davantage quoique présen- tant des différences encore très-sensi- bles dans la forme de leur appareil sternal. Quand on considère la phy- sionomie hétéroclite de ces Oiseaux, les anomalies singulières qu'ils pré- sentent dans la forme et dans le mo- de d'ossification de leur sternum, dans les connexions et le développe- ment des os de leur épaule et plu- sieurs autres caractères anatomiques non moins importans , on ne peut s'empêcher de croire qu'ils sont dans un état de dégradation , tendant à les rapprocher des premiers Reptiles et non des Mammifères , comme on est disposé à le penser d'abord. On est ainsi tenté de les mettre au nombre de ces êtres intermédiaires et de transition , qui semblent destinés à lier ensemble les différentes parties du règne animal. Ce sont les mo- tifs qui ont engagé l'auteur de ce système à séparer ces Oiseaux de leurs congénères , et à leur assigner une place si différente de celle qu'ils occupent dans toutes les méthodes ornithologiques. Nous nous sommes étendu un peu longuement sur ce dernier système parce qu'il nous a paru tracé d'a- près des vues tout à la fois neuves et piquantes; et quoique la première idée en soit réclamée par Blainville , le développement qui constitue la pro- priété scientifique x^en est pas moins dû à Lherminier. La lettre de ce sa- vant qui accompagne l'envoi de ses derniers documcns est du 3o novem- bre 1826; il nous yprévient,etnousen faisons part aux ornithologistes, que pour perfectionner sa méthode, il re- cevra avec la plus vive reconnaissance le squelette ou seulement l'appareil sternal des Barbus, Brèves, Rupicolcs, ORN Motmots , Chionis, et de beaucoup (1 espèces rares ou de contrées loin- taines qu'il n'a pu encore réussir à se procurer; nous engageons vivement les naturalistes qui en seraient posses- seurs ou qui le deviendraient , à vou- loir les confier à l'auteur de cet im- portant travail, afin qu'il puisse y mettre la dernière main. La méthode que Ranzani a adoptée dans ses Elé- niens de Zoologie (T. ni) publiés à Bologne en 1821, est aussi fondée sur les caractères développés par Blainville. Elle comprend sept ordres dont le premier renferme les genres à sternum dépourvu de carène ; tels sont les genres Autruche et Casoar. Tous les Oiseaux placés dans les au- tres ordres ont le sternum caréné. Le deuxième se compose des Grimpeurs, dont les doigts sont opposés deux à deux. Le troisième ordre est celui des Oiseaux de proie ; leurs tarses sont gros et robustes; leurs ongles crochus , leur mandibule supérieure , aiguë et recourbée. Le quatrième est formé des Gallinacés, dont le tarse est gros et robuste; les ongles non crochus, et la mandibule supérieure courbée en voûte. Le cinquième or- dre, celui des Passereaux , a le tarse mince , médiocre ou court ; la jambe entièrement emplumée. Le sixième ordre admet tous les Oiseaux de ri- vage, ou les Ecbassiers, à tarse plus ou moins long, et dénudé jusqu'au milieu de la jambe. Ces quatre ordres n'ont pas les tarses comprimés , et leurs pieds sont placés à l'équilibre du corps ; il n'en est pas de même du septième et dernier ordre qui com- prend tous les Palmipèdes ; ceux-ci au contraire ont le tarse plus ou moins comprimé et les pieds très en arrière , et hors de l'équilibre du corps. Nous avons réservé pour la fin de cet article l'exposé de la méthode de classification, publiée pir C. J. Tem- ininck , en 1820, dans son Manuel d'Ornithologie. Et pour tenir la pro- messe que nous avons faite au mot Oiseaux, d'accompagner cette mé- thode d'une distribution géographi- TOME XII. ORN 58'. que des créatures qui s'y trouvent classées, sans cependant trop allon- ger cet article, nous ajouterons à la suite des noms de genres une sim- ple indication des lieux qu'habitent leurs espèces. Nous pouvons nous restreindre aussi à cette nomencla- ture puisque les caractères généri- ques .sont exposés fort en détail à chacun de leurs articles respectifs , disséminés dans le présent Diction- naire. Ordre I. — Rapaces , Rapaces. Bec court, robuste , comprimé sur les cô- tés , courbé vers l'extrémité ; mandi- bule supérieure recouverte à sa base pnr une cire; narines ouvertes; pieds courts ou de moyenne longueur, ner- veux , forts , emplumés jusqu'aux ge- noux ou jusqu'aux doigts. Trois doigts en avant et un en arrière, articulés sur la même place, entière- ment divisés ou unis à la base pat- une membrane , rudes en dessous , pourvus d'ongles puissans, acérés, rétractiles et arqués. ier genre : Vautour, T'ultur. Il est répandu sur tout l'ancien con- tinent et paraît être étranger au nouveau. 2. Catharte, Cathartes. Ancien et nouveau continent. a. Gypaète , Gypaetus. Ancien continent. 4. Messager, Gypogeranus. Afri- que. 5. Faucon, lalco. Ancien et nou- veau continent. 6. Chouette , S/rix. Ancien et nouveau continent. Ordre II. — Omnivores, Omnivo- res. Bec médiocre , robuste, tran- chant sur ses bords; mandibules su- périeures plus ou moins échancrées vers la pointe. Quatre doigts; trois en avant et un en arrière. Ailes médiocres ; rémiges terminées en pointe. 7. Sasa , Ophistocomus. Améri- que équinoxiale. 8. Calao, Buccras. Auique, Inde et Polynésie. 386 ORN 9. Molmot , Prionites. Amérique méridionale. io. Corbeau, Corvus. Partout. 11. Casse-Noix, Nucifragus. Eu- rope. 12. Pyrrhocorax , Pyrrhocorax. Ancien continent. îo. Cassican , Barita. Polynésie et Océanie. ( Les espèces compri- ses jusqu'ici dans le genre Vansa , doivent faire partie du genre Cas- sican. ) i4. Glaucope, Glaucopis. Poly- nésie. i5. Mainate, Gracula. Inde. 16. Pique-Bœuf, Buphaga. Afri- que. 17. Jaseur , Bombycivora. Régions septentrionales des deux contincns. icS. Piroll, Kitta. Océanie. 19. Rollier , Coracias. Ancien continent. 20. Rolle, Colaris. Ancien conti- nent. 31. Loriot, O/iolus. Ancien con- tinent et Océanie. 22. Troupiale, Jcterus. Amérique. 25. Etourneau , Sturnus. Partout. 24. Martin, Paslor. Ancien con- tinent , contrées équinoxiales. 25. Para dise , Paradisea. Nou- velle-Guinée et quelques points de la Polynésie. 26. Stourne, Lamp rotor nis. Afri- que et Asie. Ordre III. — Insectivores, Insec- tivores. Bec court ou médiocre , droit, arrondi, peu tranchant ou en alê- ne; mandibule supérieure courbée, échancréc vers la pointe , ordinaire- ment garnie à sa base de quelques poils rudes, dirigés vers la pointe. Trois doigts en avant, un en ar- rière , articules sur le même plan ; l'extérieur soudé à la base ou uni à l'intermédiaire jusqu'à la première articulation. 27. Merle, Turdus. Partout. 28. Cincle , Ci/ic/iis. Europe , Asie et probablement aussi l'Amérique boréale. 29. Ménure ou Porte-Lyre, Me- nurai Océanie. ORN 3o. Myophone , Myophonus. Po- lynésie. Si. Biève, P/tta. Inde. Ô2. Foui milier , Myothera. Amé- rique méridionale. 55. Batara , Tamnophilus. Amé- rique. 54. Pie-Griècbe, Lanius. Partout, l'Amérique méridionale exceptée. 55. Bécarde , Psaris. Amérique méridionale. 56. Bec-de-Fer, Sparactes. Iles de l'océan Pacifique. 07. Langrayen , Ocypterus. Inde et Océanie. 58. Crinon, Criniger. Afrique et Polynésie. 5g. Drongo , Edolius. Afrique et Asie. 4o. Ecbenilleur, Ceblephyris. Afri- que et Asie. 4i. Coracine, Coracina. Amérique méridionale. 4a. Cotinga , Ampelis. Amérique méridionale. 43. Avérano, Casmarhlncos. Amé- rique méridionale. 44. Procné, Procnias. Amérique méridionale. 45. Eurylaimc , Eiuylaimus. Po- lynésie. 46. Rupicole, Ri/picola. Amérique méridionale et Polynésie. 47. Tanmanak, Pkibalura. Brésil. 48. Manakin , Pipra. Amérique méridionale. 4g. Pardalote , Pardalotus. Des contrées équinoxiales des deux con- tincns. 5o. Todier, Todus. Antilles. 5i. Platyrhinque , Platyrhincos. Amérique méridionale. 52. Moucherolle, Muscipeta. Tou- tes les coutrées équatoriales. 53. Drymophile, Drymophila. Ar- chipel des Moluques. 54. Gobe-Mouche, Muscicapa. Par tout. 55. Mérion , Malurus. Afrique, Asie et Océanie. 56. Synallaxe, Synallaxis. Amé- rique méridionale. 57. Sylvie ou Bec-fin, Sylvia. Par tout. OR* 58. Hylophilc,////op/"'^«. Brésil. 5g. Traquet , Sa.vico/a. Ancien continent. 60. Accenteur, Accentor. Ancien continent. 61. Bergeronnette, Moiacilla. An- cien continent. 62. Enicure, Enicurus. . Polyné- sie. 63. Pipit , Aathus. Partout. Ordre IV. Granivores , Grani- vores. Bec court, gros, fort, plus on moins conique, dont l'arête ordi- nairement aplatie s'avance sur le front; mandibule supérieure rare- ment échancrée ; trois doigts en avant et divisés, un en arrière; ailes mé- diocres. 64. Alouette, Alauda. Partout. 65. Mésange, Parus. Partout. 66. Bruant, Emberiza. Partout, l'Amérique méridionale exceptée. 67. Embérizoi Me , Emberizoides. Contrées équatoriales du nouveau continent. 68. Tangara, Tanagra. Amérique. 69. Tisserin, Ploceus. 70. Bec-Croisé, Eoxia. Contrées boréales des deux continens. 71. Psittacin , Psitt irostra. Océa- uie. 72. Bouvreuil , Pirrhula. Contrées tempérées des deux continens. 75. Gros-Bec, Fringilla. Partout. 74. Phytotome, Phytotoma. Afri- que. 75. Coliou , Colius. Afrique. Ordre V. Zygodactyi/f.s , Zygo- dactyli. Deux doigts en avaut et deux en arrière. a.. Bec plus ou moins arqué; doigt externe postérieur, quelquefois ré- versible. 76. Touraco , Musciphaga. Afri- q\e. n. Indicateur , Indicator. Afri- que. 78-Coucou, Cuculus. Toutes les régioncjemp^-ées. 79* j 'a, Cuccyzus. Régions tem- pérées de^eux Continens. ORN 387 80. Coucal , Centropus. Afrique , Polynésie et Océanie. 81. Malcoha , P/iœnicopàœas. Inde. 82. Courol, Leptotumus. Afrique. 85. Scythrops , Scythrups. Océa- nie. 8 t. Aracari, Pteroglossus. Amé- rique méridionale. 8f>. Toucan , Ramphastus. Amé- rique méridionale. 86. Ani, Crotophaga. Amérique méridionale. 87. Couroucou , Trogon. Contrées équatoriales des deux continens. 88. Tamatia, Capilo. Amérique méridionale. 89. Barbu, Eucco. Contrées équa- toriales de l'ancien continent. 90. Barbican, Pogonias. Afrique. 91. Perroquet, Psittacus. Contrées inler - tropicales des deux conti- nens. /3. Bec long, droit, conique et tran- chant, l'un des deux doigts posté- rieurs quelquefois oblitéré. 92. Pic, Picus. Partout. 95. Picumne, Piciimnus. Contrées équatoriales des deux continens. 94. Jacamar, Galbula. Amérique méridionale. 95. Torcol, Yunx. Partout. Ordre VI. Anisodactyles , Ani- sodac/yli. Bec plus ou moins arqué , souvent droit, toujours subulé, ef- filé , grêle et moins large que le front; trois doigts devant; l'externe soudé intérieurement à l'intermé- diaire; un derrière, souvent très- long; tous pourvus d'ongles longs et courbés. 96. Oxyrhinque , Oxyrhincus. Amérique méridionale. 97. Sittelle, Sitta. Régions tempé- rées des deux continens. 98. Onguiculé, Orlkenyx. Océa- nie. 99. Pipicnle, Dendrocolaptes. Amé- rique méridionale. 100. Sittine, Xenops. Amérique méridionale. 101. Grimpart, Anabales. Amé- rique méridionale. 25» 388 ORÏN 102. Ophie, Opetiorhynchos. Amé- rique méridionale. io5. Grimpereau , Certhia. Par- lout. io4. Guit-Guit, Cœreba. Amérique méridionale. io5. Colibri, Trochilus. Amérique méridionale et Antilles. 106. Souimanga, Nectarinia. Con- trées équatoriales des deux conti- ncns. 107. Arachnothère, Arachnothera . Polynésie. 108. Echclet, Climacteris. Océa- nie. 109. Tichodrome , Tic/iodroma. Europe. 110. Huppe, Upupa. Ancien con- tinent. ni. Promerops, Epimachus. Con- trées équatoriales de l'ancien conti- nent. 112. Héorolaire , Drepanis. Océa- nie. 11 5. Philidon, Meliphaga. Poly- nésie et^Océanie. Ordre VII. — Alcyons , Alcyoncs. Bec^long ou de médiocre longueur , acéré , presque quadrangulaire , droit ou faiblement arqué; tarse très-court; trois doigts en avant, réunis à la base; un en arrière. n4. Guêpier, Merops. Régions équatoriales de l'ancien continent. 11 5. Martin - Pêcheur , Alcedo. Partout. 116. Martin- Chasseur , Dacelo. Afrique et Asie. Ordre VUE — Chélidons , Cheli- dones. Bec très-court et déprimé, très- large à sa base ; mandibule supé- rieure courbée vers la pointe; pieds courts ; trois doigts en avant , en- tièrement divisés ou unis à leur base par une courte membrane ; un en arrière, souvent réversible; ongles fort crochus; ailes longues. 117. Hirondelle, Hirundo. Par- tout. 118. Martinet, Cypselus. Partout. 119. Engoulevent, Caprimulgus. Partout. ORN 120. Podarge , Pod argus. Poîv- nésie. Ordre IX. — Pigeons, Columbœ. Bec médiocre , comprimé ; mandibu- le supérieure couverte à sa ba>e d'une peau molle dans laquelle sont percées les narines, plus ou moins courbées vers la pointe. Trois doigts en avant très-divisés ; un en arrière. i2i. Pigeon , Columha. Partout. Ordre X. — Gallinacés , Gallinœ. Bec court , convexe , quelquefois cou- vert d'une cire ; mandibule supé- rieure plus ou moins courbée , soit dès la base , soit vers la pointe seu- lement. Narines latérales , recou- vertes d'une membrane voûtée , nue ou bien garnie de plumes. Tarse al- longé ; trois doigts en avant, réu- nis par une membrane; un en ar- rière s'articulant plus haut que les autres , quelquefois très-petit ou mê- me entièrement oblitéré. 122. Paon,FûPO. Inde. 123. Coq, Gallus. Inde et ses ar- chipels. 124. Faisan, Phasianus. Contrées chaudes de l'Europe et de l'Asie. 125. Lophophore , Lophophorus. Inde. 126. Eperonnier , Polyplectron. Inde. 127. Dindon, Meleagris. Améri- que boréale, mais chaude. 128. Argus, Argus. Polynésie. 129. Pintade , Numida. Afrique. i3o. Pauxi , Pauxi. Amérique méridionale. i3i. Hocco, Crax. Amérique mé- ridionale. i52. Pénélope , Pénélope. Améri- que méridionale. i33. Tétras, Tetrao. Régions froi- des ou tout au plus tempérées des deux continens. i34. Ganga , Pterocles. Contrée* chaudes de l'ancien continent. 1 35. Hétéroclite , Syrrhaptes. r';u'~ tarie. i56. Perdrix , Perdrix. Partut* 107. Cnptonix , Cryptonr ™cs de la Sonde. i38. Mégapode , Mègepoditts. Océauie. 109. TinamoUj Tina/nus. Améri- que méridionale. 110. Turnix , Hemipodius. Con- trées chaudes de l'ancien continent. Ordre XL — Aleclorides , Alecto- rides. Bec aussi long ou plus court que la têle, robuste et dur ; mandi- bule supérieure courbée , convexe , ordinairement crochue vers la pointe. Tarse long et grêle; trois doigts en avant ; un en arrière , articulé plus haut que les autres. i4i. Agami, Psophia. Amérique méridionale. i42. Cariama, Dicholophus. Brésil. 1^5. Glaréole, Glareola. Ancien continent. i44. Kamichi , Palamadea. Amé- rique méridionale. Ordre XII. — Coureurs, Cursores. Bec médiocre ou court; pieds longs , nus au-dessus du genou ; deux ou trois doigts seulement en avant , point en arrière. i45. Autruche, Strulhio. Afrique. i46. Rhea , Rhea. Amérique mé- ridionale et Océanie. 147. Casoar, Casoarius. Inde. i48. Outarde, O/is. Conlrées chau- des de l'ancien continent. 149. Court-Vile, Cursorius. An- cien continent. Ordre XIII. — Gralles , Grallato- res. Forme du bec très-variée , quel- quefois en cône très-allongé , plus souvent droit , comprimé ; rarement déprimé ou aplati. Pieds longs , grêles, plus ou moins nus au-dessus du genou. ~'. Trois doigts en avant ; point en arrière. i5o. OEdicnème , CE die ne mus. An- cien continent. îbi. Sanderling , Calidris. Par- tout. i52. Falcinelle, l'alclnellus. Afri- que. in 3. Echasse , Himantopm. Par- tout. OttlN 589 i54. Huîtrier , Hœntatopus. Par- tout. i55. Pluvier, Chaïadrius. Partout. /2. Trois doigts en avant; un en ar- rière. iâb. Vanneau, Vanellus. Partout. 157. Tournepierre,6'//e/w//«5. Par- tout. i58. Grue, Gras. Partout, l'Océa- nie exceptée. 159. Courlant , Aramus. Améri- que. 160. Héron, Ardea. Partout. 161. Cigogne, Ciconia. Partout 162. Bec- Ouvert , Anastomus. Inde. 160. Ombrelte , Scopus. Afrique. i64. Drome, Dromas. Amérique méridionale. i65. Flammant , Phœnicopterus. Partout. 166. Avocette , Recurvirostra. Par- tout. 167. Savacou , Cancivma. Améri- que méridionale. 168. Spatule, Platalea. Partout. 169. Tantale, Tantalus. Contrées inlertropicales des deux continens. 170. Ibis , Ibis. Partout ou la température ne s'abaisse pas au- dessous de o. 171. Courlis, Numenius. Partout. 172. Bécasseau, Tringa. Partout. 173. Chevalier , Totanus. Partout. 174. Barge, Limosa. Dans toutes les régions froides et tempérées. 175. Bécasse, Scolopax. Partout. 176. Rhynchée , Rhynchœa. Afri- que et Asie. 177. Caurale , Eurypyga. Améri- que méridionale. 178. Ralle , Rallus. Partout. 179. Poule d'eau, GaLliaula. Par- tout. 180. Jacana , Pana. Régions in- ter-tiopicales des deux continens. 181. Talère, Porp/i/rio. Contrées chaudes et tempérées des deux con- tinens. Ordre XIV. — Pinnatipédes , Pin- naiipedes. Bec médiocre, droit; man- dibule supérieure légèrement cour- 0 9° ORN bée vers la pointe. Pieds médiocres ; tarses grêles ou comprimés ; trois doigis en avant, unis par des rudi- mcns de membrane , qui bordent chacun des côtés ; un en arrière, ar- ticulé intérieurement sur le tarse. 182. Foulque, Fulica. Partout. i85. Grcbi- Foulque, Podoa. Amé- rique méridionale et Afrique. 1 84. Phalarope, Phalaropus. Par- tout. i85. Grèbe, Podiceps. Partout. Ordre XV. — Palmipèdes , Palmi- pèdes. Forme du bec très-variée. Pieds courts , plus ou moins retirés dans l'abdomen ; trois ou quatre doigis en avant, réunis dans une membrane entière ou plus ou moins profondé- ment découpée; un en arrière (pour ceux qui n'en ont que trois en avant) articulé intérieurement sur le tarse, ou quelquefois oblitéré. 186. Céréopse, Cereopsis. Océanie. 187. Bec-en-Fourreau , Chionis. Océanie. 188. Bec-en-Ciseaux, Rhynchops. Amérique. 189. Sterne, Stema. Partout. 190. Mouette , Lan/s. Partout. 191. Stercoraires, -Z>es///s. Partout. 192. Pétrel, Proceilaria. Partout. 190. Prion, Pachyptila. Mers in- tertropicales. 194. Pélécanoïde , Haladroma. Mers intertropicales. 195. Albatros, Viomedea. Mers intertropicales. 196. Canard , Anas. Partout. 197. Harle , Mergus. Partout. 198. Pélican , Pelicanus. Partout. 199. Cormoran, Carbo. Partout. 200. Frégate, Tachypetes. Mers intertropicales. 201. Fou , Sula. Partout. 202. Anhinga, P Lotus. Mers in- tertropicales. 200. Paille-en-Queue , Phaeton. Mers intertropicales. 2o4. Guillemot, Uria. Partout. 20.5. Plongeon , Çolymbus. Par- tout. 206. Stariquc , Phaleris. Kamts- ebatka. OKN 207. Macareux , Mormon. Mers du Nord. 208. Pingouin , Alca. Mers du Nord. 209. Spliénisque , Spheniscus. Mers intertropicales. 210. Manchot , Aptenodytes. Mers interlropicales et australes. Ordre XVI. — Inertes , Inertes. Forme du bec variée; corps proba- blement trapu , couvert de duvet et de plumes, a barbes distantes. Pieds retirés dans l'abdomen; tarse court ; trois doigts dirigés en avant:, entiè- rement divisés jusqu'à la base; un en arrière , court, articulé intérieu- rement ; ongles gros et acérés. Ailes impropres au vol. 211. Aptéryx , Aptéryx. 212. Dronte , Vidas. Ces deux genres ont été détruits par l'Homme dans les îles de Rodrigue, de Mau- rice et de Mascareigue. Telle est la méthode de Temminck que nous avons adoptée dans la ré- daction des articles ornilhologiqucs du présent Dictionnaire. Les genres qui ont été ajoutés à celte méthode à mesure que chacun de nos tomes pa- raissait seront traités au Supplément , afin d'éviter cisaddilionsqu'on se per- met ailleurs sans mesure, et qui sont à peu près perdues pour des lecteurs qui ne savent où les détcrier à tra- vers la confusion de l'ordre alphabé- tique violé sous le prétexte de demeu- rer au niveau de la science. (db..z.) ORNITHOMYIE. Omithomyia. INS. Genre de l'ordre des Diptères , famille des Pupipares , tribu des Co- riaces, établi par Latreille aux dé- pens du genre Hippobosca de Linné et ayant pour caractères : antennes insérées à la partie anlérieure et la- térale de la tête, saillantes et s'a- vançant parallèlement de chaque côté de la trompe, très-velues, de deux articles, dont le premier très- petit, le second allongé. Trompe com- posée de deux valvules coriaces , for- mant un tube avancé et recouvrant un suçoir sétiforme, libre, saillant: ORN point do palpes distincts; corps dé- primé , à peau solide et coriace ; cro- chets des (aises fortement tridentés et paraissant triples. Ce genre a les plus grands rapports avec les Hippo- bosques ; comme dans ces derniers , son corps est aplati et revêtu d'une peau écailleuse, luisante et très-co- riace; mais il en diffère principale- ment par les antennes qui sont en forme de tubercules avec une soie sur le dos dans les Hippobosques , tandis qu'elles sont en forme de lames dans le genre dont nous traitons. Les Mé- lophages de La treille s'en distinguent au premier coup-d'œil , parce qu'ils sont privés d'ailes, et que leurs yeux sont peu distincts. La tète des Orny- thomyies est logée dans une échan— crure du corselet. Les yeux sont or- dinairement grands , ovales , latéraux et entiers; l'extrémité antérieure de la tête est échancrée en un demi-cin- tre, oii sont placés les organes de la manducation , fermé en dessous par une membrane, et en dessus par une petite pièce écailleuse ou coriace, en forme de chaperon, échancrée en de- vant, et portant les antennes; au de- vant de ce chaperon est insérée une petite pièce plus ou moins apparente, suivant les espèces , échancrée, et que La treille compare à une lèvre supé- rieure; c'est de l'échancrure de cette pièce que l'on voit sortir la trompe ou la gaine du suçoir , de longueur variable, mais ordinairement saillante. Un petit filet écailleux, avancé au- delà de la trompe , un peu arqué , formé de deux soies réunies, constitue le suçoir de même que dans les Hip- pobosques. L'extrémité postérieure de la tête porte, dans son milieu , trois petits yeux lisses très-rapprochés et disposés en triangle; il n'y a que peu d'espèces qui ne présentent pas ce caractère. Le corselet a , de chaque côté, près du bord antérieur , un stigmate très-distinct. Les ailes sont longues, quelquefois très - étroites , horizontales et peu propres au mou- vement. Dans les individus morts , les ailes sont divergentes , mais Réau- Jii uv qui a observé l'Ornithoinyie ORN S91 aviculaire vivante, dit qu'elles sont cioisées l'une sur l'autre dans le re- pos. L'abdomen est revêtu d'une peau moins solide ou presque membra- neuse; il paraît continu et tient au corselet par uu pédicule assez gros ; sa surface est hérissée de petites pointes ou garni de duvet avec des poils assez longs et recourbés en dedans sur les bords. Les pâtes sont semblables à celles des Hippobos- ques, quant à la forme et à la gran- deur; mais les crochets des tarses sont proportionnellement plus longs que ceux des Hippobosques, et pa- raissent triples étant divisés profon- dément en trois pointes ; ces Dip- tères se trouvent sur différentes es- pèces d'Oiseaux et jamais sur les Mammifères, ce qui prouve qu'ils diffèrent des Hippobosques et for- ment un bon genre. Degéer qui en a observé une espèce {Ornilhomyia i'in'dis), dit qu'elle est d'une gran- de vivacité et qu'elle court très-vile et souvent de côté comme les Cra- bes; elles s'envole facilement. Ou la trouve dans le nid des Oiseaux sur lesquels elle vit; elle s'accroche à leurs plumes avec ses tarses ; ses OEufs , qu'elle dépose dans le nid , ressemblent à de petits grains noirs; ils sont très-luisans et durs. Une au- tre espèce ( O. Hirundinis) a les ailes peu propres au vol ; Réaumur en a trouvé jusqu'à trente individus dans le nid d'une Hirondelle. Latreille pense que les métamorphoses de ces Diptères sont semblables à celles des Hippobosques ; on ne pourra être certain de cette analogie que lorsqu'on aura des observations directes sur ce sujet. Leach , dans une Monographie des Diptères coriaces , a divisé le genre Ornithomyie de Latreille en trois gen- res : ce sont les Oxypterum, Stenop- teryx et Ornithomyia proprement di- tes. Dans le premier de ces genres , il place les espèces dépourvues d'yeux lisses et dont les ailes sont triangu- laires obtuses. Le second renferme celles qui ont des yeux lisses, et dont les ailes , très-étroite; , finissent en pointe ; enfin il laisse dans son genre 3ç>a ORN Ornithomyie, celles qui ayant aussi des yeux lisses, ont les ailes trian- gulaires moins obtuses. Le genre Ornithomyie de Lalreille renferme six espèces dont quatre d'Europe, une de la Nouvelle-Hollande et de l'Ile- de-France , et l'autre de la Caroline; nous citerons : L'Ornithomyie verte , Ornitho- viyia viridis , Latr. ; Hippobusca aui- culaiïa , L. , Fabr. , Oliv. , Kossi , Walk. , Vill. , Schellemb., Dipt., tab. 42, fig. -2,0; Hippobosque des Oi- seaux, Degéer , Mém., Ins. T. vi , p. a85 ,nQ2, pi. 16, fig. 21 , 27. Lon- gue de deux à trois lignes, d'un vert obscur , plus clair sur les pâtes ; yeux grands, d'un brun rougeâtre; une éminence noire , écailleuse , placée sur le derrière de la tête, et portant trois petits yeux lisses ; dessus du cor- selet brun ; ailes vitrées , grandes , ovales, une fois plus longues que le corps, ayant de grosses nervures noi- res et se croisant dans le repos ; cro- chets des tarses accompagnés chacun de deux appendices courts et arron- dis au bout, et d'une pelote ovale et mobile. On trouve celte espèce aux environs de Paris et dans toute l'Eu- rope, sur diverses espèces d'Oiseaux. En corrigeant cet article , nous ap- prenons que Léon Du four vient de découvrir une nouvelle espèce de ce genre. La description qu'il en donne l'ait le sujet d'un Mémoire accompa- gné d'une planche et qui va être pu- blié dans les Annales des Sciences Naturelles. Nous allons donner une description succincte de cette espèce. OrNITHOMYE BILOBEE , Olllilho- myia biloba , Léon Dufour, Ann. des Se. Nat. T. X , pi. 1 1 , fig. 1, a, b, c, d, e. Longue de deux lignes, d'un roussâtre pâle; point d'yeux lisses; bec avancé; abdomen très-velu éebancré au milieu et bilobé poslé- rieu rement, sa base ayant de chaque côté une petite dent obtuse; corselet d'un roux pâle eu dessus ; ailes ovales- oblongues , presque enfumées; pâtes d'un verdâtre livide. Léon Dufour a rencontré une seule fois cette espèce sur l,es vitres de son appartement à OïyN Saint-Sever, dans le mois d'août ORNITHOMYZES ott (G.) RICINS. araciin. Sous ce nom , Duméril dé- signe fZool. Analyt. ) une famille d Aptères composée du genre Ricin de Degéer. F. Rjcin et Parasites. ORNITHOPE. Ornithopus. bo't. Riian. C'est-à-dire Pied d'Oi&eau. Ce genre de la famille des Légumineu- ses, et de laDiadelphie Déeandrie , L., avait été constitué par Tournefort sous l'ancien nom 4). Elle est trian- gulaire, convexe en dessus, concave en dessous , longue d'un peu plus d'un pouce, épaisse de huit lignes, large de trois ou quatre. Elle est lisse, enveloppée d'une membrane mince , mais ferme et composée de plusieurs lobes; sa couleur est brune. Le con- duit excréteur, foimé d'une épaisse membrane , est d'abord assez large; mais il ne larde pas à se rétrécir; il sort vers le milieu du bord posté- rieur, et, couvert par les (ledits- seurs de la jambe, descend derrière celle-ci, à l'extrémité postérieure de la plante , oii il se renfle et formcline vésicule de deux lignes environ de diamètre. Celte vésicule est appliquée sur la base de l'ergot, et c'e.->t de la partie moyenne que sort le petit canal qui pénètre dans cet organe. Meckel, à l'ouvrage duquel nous emprun- tons ces détails , établit ensuite que l'ergot n'e.^t formé que d'une mem- brane et de substance cornée, et qu'il n'entre dans sa composition au- cune partie osseuse, comme l'avaient cru , an contraire, Blainville et Ru- dolphi : cette remarque assez intéres- (l) Celle glande n'est ljîen connue en France que depuis l ouvrage de Meckel publie' en 1826'; mais elle avall déjà clé annoncée en (823. par un des élèves de Meckel, el décrite et figurée, aussi en i823 el à la même époque, pai ' Rudulplii qui en attribue la découverte à l'analomiste anglais Clift. Le docteur Knox avait également vu la glande fémorale en )823. L'existence de celle glande est donc un fait dont il nVst pas permis de douter : remarque qui nous paraît impor- tante à cause de l'opinion de quelques savans aootomist.es qui conservaient encore des doutes ?'l v a peu ùe temps ORIN santé avait déjà été faite dans ce Dic- tionnaire par Desmoulins, auteur de l'article Coiwes (F*, ce mot). Telle est la disposition remarquable de la glande fémorale de rOrnithorhyn- que mâle; glande que les travaux de Meckel ont fait enfin connaître d'une manière très-complèle. 11 ne reste plus maintenant à faire que quelques recherches sur la femelle : ces recherches devront avoir pour but de s'assurer si la glande fé- morale manque entièrement chez elle ; ce que Meckel est porté à croire, à cause des tentatives inutiles qu'il a faites pour rencontrer cet organe , mais ce qu'il n'ose cependant point affirmer: car, ajoute- t-il , ceux qui ont examiné 1 Ornithorhynque avant moi, ont laissé échapper tant de dé- tails bien plus faciles à saisir, bien plus appatens, que je soupçonne qu'un autre, plus heureux que moi , pourra bien quelque jour trouver aussi quelque vestige de cette glande. Quant à l'ergot lui-même , on sait depuis long -temps qu'il manque chez les femelles; mais ce qu'on a long-temps ignoré , c'est qu'il existe chez elles, à la place même qu'occupe l'ergot chez les mâles , un petit trou , ayant environ une ligne de longueur sur deux de profondeur ( r . Allas de ce Dictionnaire , fig. 1 , lettre F de la planche indiquée). La peau , qui est brune sur tout le reste de la plante , est d'une nuance plus claire autour de ce trou et dans celte cavité elle- même. Le célèbre anatomiste alle- mand ajoute qu'elle est sans poils, comme toute Ja partie inférieure des pieds. Toutefois nous avons ordinai- rement trouvé sur l'un des bords de la cavité, quelques longs poils très- gros , partant tous du même point , et représentant un petit pinceau. Meckel pense ( lue. cit. , par. b , fig. 7) qu'il y a un rapport de fonctions entre celte partie et l'ergot du mâle : idée à laquelle il a été conduit par la re- marque que tous deux ont exacte- ment la même position , mais sur la- quelle il ne donne aucun dévelop- pement. Au reste , celte idée , que 0R1N dans tous les cas on devra considérer comme ingénieuse , avait déjà été émise avant Meckel par Everard Home. L'auteur anglais cherche à établir, clans ses Leçons d'Anatotnie comparée, que l éperon du nulle joue un rôle impartant dans l'acte de l'ac- couplement, et qu'il a chez les Mono- trêmes des fonctions analogues à cel- les que remplissent d'autres organes chez plusieurs Animaux , celles de retenir la femelle. Enfin l'opinion des deux zootomistes que nous venons de citer, a aussi été soutenue par un mé- decin de la Nouvelle-Hollande, le doc- leur Palmeter. Cet auteur établit que les mâles emploient leurs ergots pour tenir les femelles immobiles dans l'ac- te de la copulation ; et il a publié sur ce sujet un pelit Mémoire imprimé dans la Gazette de Sidncy, mais qui ne nous est connu que par l'ouvrage zoologique de Garnot et de Lesson. Les idées du docteur Palmeter sont donc ti es- conformes à l'hypothèse d'Everard Home et de Meckel ; et nous employons à dessein ce dernier mot qui exprime un doute. En effet , quelques auteurs combattent vive- ment les idées ae ces deux illustres auteurs, et ils leur opposent plusieurs argumens , dont l'un surtout nous semble réellement important. Un sa- vant anglais très-distingué , le doc- teur Knox, nous apprend, par un Mémoire publié dans \ePhilusopkical Journal d'Edimbourg ( n° d'avril 1826 , p. 100), qu'il a découvert chez l'Echidné femelle un ergot rudimen- taire placé dans le fond d'une cavité semblable à celle que nous avons dé- crite chez lOrnithoi hynque, d'après Meckel. « Je trouvai , dit l'anatomisle d'Edimbourg, sur le talon de l'E- chidné femelle, précisément dans la même position que l'éperon du mâle , ce que j'appellerai un éperon im!i- mentairc, semblable, sous plusieurs rapports , à celui du mâle qu'il pa- raît représenter en miniature. Il est placé dans le fond d'une petite ca- vité , nonassezprofonde pour le sous- traire à In vue, et il est de la même texture cornée que celui du mâle , ORN 599 auquel il paraît entièrement ana- logue. Les anatomisles physiologistes n'auront pas de difficulté à compren- dre que cet organe est à l'éperon du mile , ce que la glande mammaire de l'Homme est à celle de la femelle : dans le premier cas, nous avons un organe entièrement développé et ca- pable d'exécuter ses fonctions; dans le second, un organe rudimenlaire et imparfait. Le reste de l'appareil producteur du poison , semble man- quer chez la femelle. » En s 'appuyant sur cette découverte , Knox réfute les idées d'Everard Home , et il établit que l'ergot du mâle est seulement une arme offensive : or, n'esl-il pas très-probable que cet organe, p:es- qu'exactement semblable chez l'Or- nithoihynqueet chezl'Echidné, rem- plit les mêmes fonctions chez l'un et chez l'autre ? C'est ce que nous n'hé- silons pas à admellre, soit qu'il n'y ait réellement aucun vestige d'ergot chez la femelle du premier, soit, au con- traire, qu'il existe quelques rudimens de cet organe ; ce que l'analogie suffi- rait pour faire regarder comme très- vraisemblable, et ce qui paraît réelle- ment avoir lieu. Ces rudimens sont en effet indiqués dans la figure de l'ouvrage de Meckel , que nous avons reproduite dans l'Atlas de ce Dic- tionnaire ( V. l'Atlas , Anat. de l'Or- nith. , fig. 1 , lettre K) , et surtout dans l'explication de la planche 8. Nous ignorons pourquoi le célèbre anatomisle allemand n'en a point fait mention dans le cours de ses descrip- tions , quoiqu'il donne des détails presque minutieux sur la cavité où ils se trouvent renfermés dans leur position naturelle. Quoiqu'il en soit, on a vu combien les naturalistes sont peu d'accord entre eux au sujet de la glande ab- dominale de l'Ornithoi hynque fe- melle, et de l'éperon du mâle : la même divergence d'opinion a égale- ment lieu pour toutes les questions importantes qu'a soulevées l'étude anatomique du plus singulier de tous les Quadrupèdes. Ainsi, aujourd'hui même, après les' nombreux et impôt- 4oo ORN tans travaux d'Everard Home, de Meckel, de T:edemanu,deBlainville, de Geoffroy Saint-Hilaire, de Carus , d'Oken, de Rudolphi, de Knox, de Van der Hoeven , de Cuvier et de tous les naturalistes qui ont cherché la signification des diverses pièces scapulaires , le problème , à la vérité très-compliqué de cette détermina- tion , ne peut encore être considéré comme résolu avec toute la certitude que comportent les démonstrations anatomiques. Nous avons remarqué ailleurs (/^.Mammifères) que l'é- paule est élémentairement composée de quatre os , l'omoplate, la clavi- cule , le coracoïde et l'acromial , que la théorie des analogues retrouve constamment, mais avec un degré de développement très-variable , sui- vant les classes où on les observe. Ainsi, chez les Mammifères, le co- racoïde et l'acromial , et souvent aus- si la clavicule , sont tombés dans les conditions rudimentaires , et ne rem- plissent plus que des fonctions ou très- secondaires ou même presque entièrement nulles. Lorsque la cla- vicule n'est que rudimentaire, l'é- paule estentièrement séparée du ster- num, comme chez la plupart des Car- nassiers et chez les Herbivores; mais lorsqu'elle n'est pas atrophiée comme chez l'Homme , les Quadrumanes , les Chauve-Souris , etc. , elle s'arti- cule par une de ses extrémités avec l'omoplate , et par l'autre avec le sternum , se trouvant ainsi rappro- chée vers la ligne médiane de sa con- génère, dont elle est d'ailleurs bien distincte et toujours séparée. Ce plan d'organisation a subi quelques modifications chez les Monotrêmes, et leur épaule a beaucoup plus d'a- nalogie et de ressemblance avec celle ries Oiseaux , et surtout avec celle des Lézards , qu'avec celle des Mammi- fères. C'est ce qu'on a montré avec détail au mot EchibnÉ , ou les os , très-singulièrement disposés, qui la forment, ont été décrits avec soin et déterminés d'après Cuvier; et il est inutile que nous revenions ici sur ce Suj'H, d'autant plus que les pièces ORN scapulaires de l'Ornithorhynque res- semblent à celles des Echidnés, à cc\a près de quelques différences de forme et de grandeur proportionnelle. Nous f lasserons également ici sous silence es caractères du sternum et du bas- sin , parties qui ont déjà été décri- tes chez l'Echidné ( V. ce mot) , et qui varient très-peu dans les deux genres du groupe des Monotrêmes. Au contraire , nous devous donner quelques détails sur l'ostéologie de la tète, des membres et dû tronc. Le crâne est principalement remarqua- ble par le petit nombre de sutures que l'on trouve chez les individus adultes , entre les diverses pièces dont il se compose ; circonstance qui contribue encore à augmenter les dif- ficultés que présente son étude , et qui le rapproche sous un point de vue important, de celui des Oiseaux. La tête est légèrement arrondie en ar- rière , déprimée , plus large à sa par- tie postérieure qu'à sa partie anté- rieure , rétrécie entre les fosses orbi- taires , qui sont peu profondes , ou- vertes en haut, en avant et en arriè- re , et réunies aux temporales. Après les orbites, le museau s'aplatit et s'élargit encore , et donne de chaque côté un petit crochet au-dessus du trou sous-orbitaire , puis se divise en deux branches qui, après s'être un peu écartées , finissent en se re- courbant l'une vers l'autre. Les con- dyles occipitaux très-grands, placés presque transversalement , se tou- chent par leur extrémité interne ; disposition qui mérite d'être notée. Les arcades zygomatiques sont rec- tilignes , et présentent sur leur bord supérieur une apophyse post-orbi- taire peu prononcée; c'est sous leur base que sont placées les dents pos- térieures. La iacettegléuoïde est trans- versale. « Les cavités des caisses , re- marque Cuvier, au travail duquel nous avons emprunté une partie des détails précédens (Oss. Foss. T. V, ire partie, p. l47 ) , les cavités des caisses sont très -petites et comme cachées sous une apophyse mastoïde, en forme de petite crête. Je ne vois ORN dans nos échantillons , ajoute l'il- lustre professeur, que deux sutures nettes ; celle qui distingue les cro- chets antérieurs, et celle qui sépare les maxillaires du palatin. La posi- tion, l'implantation dos dents et le trajet du canal sous-orbitaire , don- "ncnt bien l'os maxillaire. Les os en crochet qui s'y enchâssent en avant , semblent les os maxillaires. Il y a entre eux suspendu dans le milieu des cartilages du bec supérieur, un petit os qui a un plan supérieur di- visé en deux par un sillon , un plan inférieur échancré de chaque côté comme un violon, et un plan verti- cal réunissant les deux autres. C'est dans son voisinage que sont percées les narines. On peut croire qu'il re- présente les nasaux et la partie pala- tine des os intermaxillaires. » Quant à la mâchoire inférieure , elle est presque aussi longue que la tête , mais plus étroite , principalement en avant; ses deux branches très-écar- tées en arrière , séparées en avant par un intervalle assez étendu , sont con- tiguës vers leur quart antérieur; ses condvles très-grands , et plus larges transversalement que longitudinale- ment , ont été comparés par Blain- ville à des têtes de clous. Enfin , l'in- térieur du crâne présente aussi quel- ques caractères très-remarquables , tel que celui de l'existence d'une grande faux longitudinale osseuse. Cette disposition , indiquée assez exactement par Blumenbach , a don- né lieu à quelques discussions. En effet , Everard Home pense qu'elle rapproche l'Ornithorhynque des Oi- seaux , chez lesquels queique chose de semblable a lieu pour plusieurs espèces; mais Blainville pense que ce rapprochement est peu fondé , puis- que les Oiseaux n'ont pas tous la faux osseuse , tandis qu'on l'a quel- quefois trouvée chez l'Homme lui- même. On peut même ajouter , sui- vant la remarque de Meckel , qu'elle existe dans l'état normal chez plu- sieurs Carnassiers amphibies , chez quelques Cétacés etchez quelques au- tres Mammifères. Au reste, l'intérieur TOME XII. ORN ^oi du crâne de l'Ornithorhynque res- semble d'une manière plus évidente à celui des Oiseaux sous plusieurs points de vue : la fosse etnmoïdaie est petite , et n'a qu'un seul trou un peu grand pour le passage du nerf olfactif , et peut-être un autie plus petit; les trois canaux demi-circu- laires font en dedans une forte sail- lie, et interceptent un creux très- marqué ( Cuv. , toc. cil. , p. i48 ). Les vertèbres sont peu différentes de celles des Mammifères normaux : leur nombre est de quarante-neuf, savoir : sept pour la région cervicale; dix-sept pour la dorsale ; deux pour la lombaire , deux pour le sacrum , et vingt-une pour la queue. Les côtes, très-remarquables par l'ossification de leur partie sternale , se distin- guent, comme à l'ordinaire, en vraies et en fausses; les premières sont au nombre de six ; les secondes , au nombre de onze. L'humérus est large , aplati en dedans à sa partie supérieure, et en dehors à sa partie inférieure; son condyle interne est percé , comme chez presque tous les Marsupiaux, d'un trou qui donne passage au nerf médian, et, suivant lilaiuville , à l'artère brachiale. Les deux os de l'avant-bras sont bien dis- tincts, mais contigus dans presque toute leur étendue; ils sont disposés de manière que le coude se trouve tourné en dehors. Le radius grêle , arrondi et renflé à ses deux extrémi- tés, est sensiblement plus petit que le cubitus. Le carpe, très court, se compose de huit os dispo;és sur deux rangées. Les os du métacarpe et les phalanges sont également peu allon- gées : celles-ci sont au nombre de deuxpourle pouce, et de trois pour les autres doigts, comme chez pres- que tous les Mammifères. Le fémur est large, fort aplati d'avant en ar- rière , plus petit que l'humérus, et beaucoup plus court que la jambe ; ses deux tiochanters sont presque également saillans. Le tibia , assez fort et arqué, s'articule inférieure- ment avec la moitié interne de l'-as- tragale , l'autre moitié étant unie 26 402 ORN avec le péroné. Celui-ci, bien dis- tinct, et même séparé du tibia, est beaucoup plus long que lui, et le dépasse considérablement en dessus. Le calcanéum et l'astragale sont pla- cés presque sur la même ligne , celui- ci se trouvant en dehors, parce que les doigts sont habituellement diri- gés en arrière. Les autres os du tarse sont, suivant Meckel , au nom- bre de six, dont cinq composant la seconde rangée, et un appartenant à la première : c'est sur celui-ci que s'appuie l'éperon du mâle. Les pha- langes du membre postérieur , à l'exception de celles du pouce et les os du métatarse, sont plus grêles que leurs analogues du membre anté- rieur, et plus comprimés transver- salement. Du reste, en arrière comme en avant, les trois doigts médians sont les plus longs. On doit à Meckel d'importantes re- cherches sur la Myologie de l'Orni- thorhynque; recherches dont les ré- sultats ont été exposés dans le grand ouvrage déjà cité , sous le titre de Descriplio anatomica Onùthorhyn- chi paradoxi. Il nous est impossible de suivre ici cet auteur dans les détails où il a dû entrer : car son travail se composant uniquement de faits exposés d'une manière très-suc- cincte, nous ne pourrions, pour en donner une idée exacte , que le tra- duire dans son entier, et non pas l'analyser. Il est plus facile, et en même temps plus important, d'indiquer les principales modifica- tions des systèmes vasculaire et ner- veux. Le cœur est, par ses formes et par sa position, un véritable cœur de Mammifère. L'aorte forme un arc d'oii naissent trois troncs , savoir : l'artère bracbio-céphalique qui se di- vise bientôt comme à l'ordinaire , la carotide primitive gauche et la sous- clavière gauche : disposition très- remarquable par cela même qu'elle ne présente rien d'insolite, et qu'elle rapproche l'Ornithorhynque , non- seulement de beaucoup de Mam- mifères , mais aussi de l'Homme ORN lui-même. L'aorte descendante n'of- fre rien de remarquable : elle pro- duit successivement la cœliaque et la mésentérique supérieure qui ont tou- tes deux une origine séparée. La pre- mière se divise , comme chez l'Hom- me, en hépatique, splénique et coro- naire stomachique. Les rénales sont simples. Arrivée à la partie supérieu- re du bassin , l'aorte se partage en trois branches, savoir: l'artère cau- dale, qui forme sa continuation, et les iliaques primitives. La veine cave inférieure est simple et placée à droi- te ; elle se dilate considérablement dans le foie, disposition qui se re- trouve également chez les Phoques et chez les Loutres : du reste, elle reçoit les mêmes branches que chez les Mammifères normaux. Enfin le sangdes parties antérieures du corps n'est point ramené au cœur par un seul tronc, mais bien par deux : il y a deux veines caves supérieures, ou plutôt, à cause de la position hori- zontale du corps chez l'Ornilho- rhynque , deux veines caves anté- rieures; caractère très-remarquable, mais qui se trouve également chez plusieurs Mammifères {V. ce mot), et qui ne peut ainsi être considéré comme l'une des nombreuses ano- maliesque présente l'organisation des Monotrêines. Ces remarques fort cu- rieuses sur les systèmes artériel et veineux sont à peu près les seules que nous trouvions dans les auteurs ; mais Meckel donne du cerveau et des nerfs une description beaucoup moins incomplète , comme on va le voir par les détails suivans que nous empruntons encore à l'anatomiste allemand. L'encéphale , qui remplit exacte- ment la cavité crânienne, est d'a- bord entouré d'une membrane fi- breuse, la dure-mère dont une por- tion forme entre le cerveau et le cer- velet une tente non ossifiée. La mem- brane vasculaire ne présente rien de . particulier. Le poids de toute la masse encéphalique est à celui du corps comme un est à cent trente. Le cerveau est presque entièrement lisse OR-N et généralement déprimé; il a un corps calleux, court et partagé en deux moitiés non réunies sur la li- gne médiane : disposition de* plus remarquables, et que la théorie du développement excentrique du pro- fesseur Serres peut seule permet- tre de comprendre dans ses cau- ses et d'apprécier flans ses ell'ets. Le troisième ventricule est étroit , le corps strié , très-allongé, et la com- missure antérieure très-large. Les couches optiques sont très-petites , et se joignent sur la ligne médiane. Les tubercules quadrijumeaux ou lobes optiques sont très-grands et presque bijumeaux, parce que la paire posté- rieure de tubercules est à peine pro- noncée. Le cervelet a sou lobe médian trcs-développé. La moelie allongée est assez développée, et l'éminence olivaire est beaucoup plus grande que la pyramidale. Quant à la moelle épinière, Meckel n'a pu l'examiner, non plus que la plupart des nerfs en- céphaliques et rachidiens ; il donne cependant quelques détails inléres- sans sur plusieurs d'entre eux, et principalement sur l'optique qui est très-petit, et forme, avec celui du côté opposé , un chiasma de forme oblongue; sur l'olfactif qui est volu- mineux; sur les cinq dernières pai- res cervicales et la première dor- sale, qui se réunissent trois à trois en deux plexus , d'où naissent les nerfs des membres antérieurs; sur les pai- res dorsales qui ont cela de particu- lier, que chacune d'elles ne sort pas entre deux vertèbres, mais à travers la vertèbre qui lui correspond , par un trou qui existe à la base de sou arc; sur le plexus lombo-sacré que forment, par leur réunion, les deux dernières paires dorsales, les deux lombaires et la première sacrée , et qui donne les nerfs cruraux, les obturateurs et les sciatiques ; sur les paires caudales , au nombre de huit; sur le nerf pneumogastrique , qui est entièrement séparé du grand sympathique , mais étroitement uni à son origine avec 1 hypoglosse, et qui fournit , comme chez les Mammi- ORN 4oS fères normaux , le récurrent , les cardiaques et les œsophagiens , et forme le plexus pulmonaire ; sur l'ac- cessoire de Willis , le facial et l'acous- tique qu'il nous suffira dénommer; enfin, sur le trijumeau qui est sans contreditle plus remarquabledetous, et qui égale en volume à lui seul, non-seulement tous les nerfs encé- pbaîiques, mais même le système nerveux périphérique tout entier. Il se divise, comme à l'ordinaire, en trois branches , dont l'une est assez petite, c'est l'ophtalmique de Willis, et dont les deux autres sont , au con- traire , très-considérables ; ce sont les nerfs maxillaires supérieur et in- férieur. On voit , par ce qui précède, que l'encéphale de l'Oruithorhynque dif- fère de celui des Mammifères nor- maux par quelques modifications de la plus haute importance : au con- traire, les caractères que présentent, chez ce Monotrême , les nerfs encé- phaliques, et même les nerfs verté- braux, ne sont guère , pour la plu- part, que des caractères purement génériques : toutefois ces derniers sont très-remarquables par leur mode de sortie delà cavité rachidienne. Les organes de la digestion dont nous avons maintenant à parler, ont été décrits , soit dans leur ensemble , soit en partie, par Cuvier , par Blain- ville, et surtout par Everard Home ; néanmoins , on est encore , pour l'a- natomie de ces mêmes organes, re- devable d'un grand nombre de faits nouveaux aux recherches de Meckel. La langue, qui remplit seulement la moitié postérieure de la cavité orale, peut être divisée en deux portions , l'une antérieure, plus étroite et plus longue , terminée par une pointe ob- tuse , la postérieure plus courte , mais beaucoup plus large; un sillon trans- versal la divise profondément. La première de ces deux portions a sa surface hérissée de papilles cornées dirigées en arrière; la seconde est gar- nie de villosités molles, et son bord antérieur a trois fortes papilles poin- tues, cornées et très dures , qui sont 2G* 4o4 ORN dirigées en avant. L'hyoïde, assez grand, est un véritable hyoïde de Mammifère; mais, suivant les obser- vations de Cuvier, « il se lie d une manière singulière avec le cartilage thyroïde qui, lui-même, est divisé d'une façon singulière en quatre lo- bes. » Les glandes salivaires ne sont pas connues. Meckel parle seule- ment de la sous-maxillaire , qui est ovale, non lobuleuse , lisse, assez grande , ayant son conduit excréteur bien visible, et d'un autre corps gland uli forme , deux fois plus grand, placé plus en avant et en dehors , composé de lobes distincts, mais dont le canal excréteur n'a pu être aperçu nettement. Le pharynx n'est pas très-large, et ne surpasse pas de beaucoup en diamètre l'œsophage qui est lui-même assez étroit. L'esto- mac, très-peu étendu, a déjà été dé- crit et comparé à celui de l'Echidné {V. notre article Intestins , T. vin , p. 6of)) , et nous passons de suite à la description du canal intestinal. Sa portion pust-cœcale {V. Intestins) est quatre fois plus courte que la por- tion anti-cœcale, mais en même temps d'un diamètre beaucoup plus consi- dérable, et 1 intestin est lui-même, dans son ensemble , assez ample et assez long ; il est pourvu d'un petit cœcum à l'entrée duquel se trouve , suivant Blainville , une petite val- vule sygmoïde. Le foie , assez grand , s'étend presque autant à gauche qu'à droite, et est presque symétrique: il ne présente d'ailleurs rien de par- ticulier, de même que la véhicule bi- liaire qui est assez ample et de forme arrondie. Le pancréas est composé de plusieurs lobes, et la rate est aussi divisée en deux parties, comme l'a remarqué le premier Everard Home. Les capsules surrénales et les reins {V. Atlas, Anat. de l'Orn. , fig. 4, lettr. R ) sont comme chez les Mam- mifères; mais les uretères (fig. 4', lettr. U), grêles et allongés, vont s'ouvrir (en u) au commencement du canal de l'urètre (fig. 4, lettr. C), al non pas, comme à l'ordinaire, dans la vessie ( fig. 4, lettr. Vj. Celle- OR> ci est ample, un peu arrondie, el placée en arrière du bassin. Les poumons sont assez développés et de forme allongée ; le droit diffère du gauche en ce qu'd est beaucoup plus grand , et en ce qu'il se trouve divisé en plusieurs lobes. Le larynx est peu large , et présente des carac- tères très-remarquables : le cartilage thyroïde grand , et très-étendu trans- versalement, est cartilagineux dans sa partie moyenne, et osseux dans ses parties latérales ; de plus , cha- cune des lames latérales osseuses est divisée en deux pièces , dont l'une se recourbe en dedans, et va presque, derrière le pharynx , se réunir à sa congénère sur la ligne médiane. Le cartilage cricoïde a beaucoup de hau- teur dans ses parties latérales el in- férieures, mais se rétrécit toul-à- coup dans sa partie supérieure. Mec- kel croit que la partie médiane et antérieure de cette pièce est en partie ossifiée. Les cartilages arytënoïdes n'offrent rien de particulier; l'épi— glotte est très-large et recouvre en entier la face supérieure du larynx. Le corps thyroïde est très-petit et di- visé en deux lobes. Les anneaux de la trachée-artère, dont le nombre est de quinze , suivant Meckel , ont beau- coup de hauteur, etse trouvent tel- lement rapprochés qu'ils ne sont pas seulement contigus entre eux, mais qu'ils se recouvrent même un peu les uns les autres ; ils sont d'ailleurs très-peu incomplets , et les espaces membraneux qu'ils comprennent en arrière entre leurs deux extrémités, sont même à peine sensibles. Les bronches qui commencent très-haut , se ramifient dans les poumons, com- me chez les Mammifères normaux . elles sont cartilagineuses à leur ori- gine de même que la trachée-artère ; mais, arrivées près des poumons, leur structure change d'une manière très-remarquable, et leurs anneaux deviennent, suivant Meckel, des os- selets très-durs. L'œil est très-petit et presque ca- ché dans les poils qui a voisinent l'o- rigine du bec ; il a une membrane ORN nictitanlc qui peut, suivant Meckcl , le cacher en entier. L'anatomiste al- lemand ajoute que la sclérotique est cartilagineuse; que la véline est ex- trêmement épaisse; qu'il n'y a aucun vestige de peigne , ainsi que l'avaient déjà remarqué Everard Home, et, d'après lui , Blainville ; que le cris-- tallin est petit, aplati en avant , mais tics-convexe en arrière; que ia cho- roïde est entièrement opaque; que le fiigment est partout très-noir ; que a pupille est arrondie; que les nerfs ciliaires sont assez grands , et en- viron au nombre de dix , comme chee beaucoup de Mammifères; que le nerf optique est petit; enfin , que les muscles du globe sont propor- tionnellement très-larges et très- épais. Le nez est peu différent à l'in- térieur de celui des Mammifères ; Eve- rard Home a trouvé de chaque côté deux cornets. L'oreille manque de conque auriculaire , et la position de l'organe auditif n'est indiquée exté- rieurement que par une petite fente ovale placée en arrière des yeux , et autour de laquelle les poils sont dis- posés de manière à former une sorte d'entonnoir. La membrane du tym- pan , qui est extrêmement large , est placée en dedans d'un canal allongé, formé, suivant Blainville, d'un car- tilage roulé en spirale, s'évasanl vers son extrémité, et formant des cir- convolutions sur les côtés de la tête ; mais Meckel paraît révoquer en doute celte disposition , et affirme avoir inutilement cherché ces circonvolu- tions sur les deux individus qu'il a disséqués. Les osselets sont, suivant Home et Blainville, au nombre de deux , et suivant Meckel , au nombre de trois. Les canaux semi-circulaires sont peu différens de ceux des Mam- mifères. Les organes de la génération dont il nous reste à parler, sont mainte- nant connus d'une manière assez complète par les travaux d'Everard Home, de Cuvier, de Blainville, de Geoffroy Saint-Hilnire , de Knox et de Meckel. Toutefois nous verrons qu'il y a encore, pour beaucoup de ORN 403 points, des doutes à lever et des la- cunes à remplir, et que les recher- ches qui pourront être faites ultéi ieu- rement , seront bien loin d'être inu- tiles , surtout si la science en est re- devable à un anatomiste physiolo- giste, et à un homme qui , possédant plusieurs individus de différens sexes et de différens âges, aura eu à sa disposition toutes les ressources ma- térielles qu'il est possible de désirer. L'organe mâle, dont nous nous oc- cuperons d'abord , a été décrit d'une manière très-complète par Meckel , et les détails suivans sont principale- ment empruntés à l'ouvrage déjà cité de cet illustre zootomiste, et à un Mémoire que Geoffroy Saint- Hilaire a lu tout récemment à l'Ins- titut, sur les appareils sexuels et uri- naires de POrnithorhynque. Les tes- ticules, placés dans l'abdomen au- dessous des reins, étaient chez l'in- dividu observé par Meckel , très-iné- gaux entre eux , le gauche étant de beaucoup plus petit que le droit, et il y avait une différence analogue entre les deux canaux déférens : du reste , la structure du testicule et de l'épididyme est la même que chez les Mammifères normaux. Les canaux déférens s'ouvrent dans l'urètre entre l'oiifice unique de la vessie et les méats des uretères, et viennent concourir à la formation d'un canal qui est l'analogue de celui que Geof- froy Saint-Hilaire a nommé urétro- sexuel : canal dont nous avons ail- leurs {F. Marsupiaux) donné déjà d'une manière générale la détermi- nation , et que nous décrirons en parlant de l'organe femelle. Enfin, le pénis {V. Atlas, Anat. de l'Omit, fig. 2 ,. lettr. P) présente , de même que le clitoris , son analogue chez la femelle , plusieurs particularités très- remarquables que Geoffroy Saint- Hilaire ( lue. cit. ) a notées de la ma- nière suivante. « De la face ventrale du canal urétro-sexuel et tout près de son orifice terminal, proviennent le pénis chez le mâle et le clitoris chez la femelle. Le corps du pénis, eu égard à son tis.-u , à sa structure et à 4o6 ORN son enveloppe , se rapproche plus de ce qu'on voit chez certains Oi- seaux aquatiques que de sa compo- sition chez les Mammifères. La par- tie fibreuse est à nu chez l'Ornitho- rhynque; et le gland seul est dans cette mesure à l'égard des Mammi- fères : mais il est pourvu à l'extrême sensibilité de ce tissu fibreux par l'a- bri d'une bourse générale (fig. . 2 , lett. B) qui enveloppe le pénis dès sa racine, et qui se prolonge même par-delà. Cette bourse, que ses rap- ports nous font connaître comme l'a- nalogue de celle du prépuce, ne res- semble entièrement ni à la bourse péniale des Oiseaux, ni au prépuce des Mammifères; elle se dirige, s'u- nit et se continue comme le vestibule commun, s'ouvrant dans ce dernier compartiment et fort près de la marge de son anus. Ce que je viens de rap- porter du pénis , est, en tout point, applicable au clitoris, sauf que cet organe pénial femelle est réduit au tiers de la longueur de l'organe mâle , sans que pour cela la bourse péniale soit devenue proportionnellement plus petite La composition du pé- nis fut, en 1802 , bien vue et appré- ciée par Everard Home; M. Cuvier qui, trois années plus tard, n'eut sous les yeux qu'un sujet fort altéré , éle- va quelques doutes contraires; mais je crois les faits bien établis par M. Meckel.... , et je n'ai qu'à rappe- ler ce qui est consigné dans les écrits de ces illustres anatomistes. Le clito- ris , organe de condition rudimen- taire , retrace en petit l'organe pénial du mâle, sauf qu'il est imperforé, le pénis étant au contraire canaliculé , et l'on peut ajouter, comme une par- ticularité curieuse, percé de part en Î>art Son canal se partage en deux Manches, comme l'extrémité du pé- nis en deux glands (fig. 2 , lett. GG- ); puis se subdivise de nouveau , com- me l'extrémité des glands en quatre cinq fortes épines (fig. 3 , lett. EE) , creuses elles-mêmes et perforées à leurs pointes. De très-petites épines (fig. ô, lett. DD) sont en outre dis- posées symétriquement, surtout à la ORN surface des glands, par rangées cir- culaires et parallèles. Cet organe pé- nial est, comme celui des Oiseaux, uniquement dévolu aux fonctions gé- nératrices ; mais il y a cette différence que cbez ceux-ci le canal servant de vésicule à la liqueur séminale , est seulement un sillon profond et creu- sé à l'extérieur, et que, chez les Mo- notrêmes , cette route est pleinement fermée ou creusée dans l'intérieur. » Nous passons maintenant à l'exa- men de l'organe femelle, dont la des- cription a été donnée par Home, dans les Transactions Philosophiques ; par Cuvier , dans son Analomie compa- re'e; et par Geoffroy Saint-Hilaiie , dans le second tome de la Philoso- phie Anatomique, et dans le Mémoire précédemment cité. Meckel a aussi donné quelques détails intéressans , mais seulement sur les parties les plus extérieures de l'appareil, les autres organes ayant été enlevés sur le seul individu femelle qu'il ait pu dissé- quer. Les ovaires (fig. 4 , lett. O) sont petits et peu difierens par leur struc- ture de ceux des Mammifères ; mais il paraît, d'après des recherches assez récentes d'Everard Home (ïrans. Phil., 1819 ), qu'on ne trouve de vé- sicules que dans l'ovaire du côté gau- che; ce qui établirait entre l'Orni- thoihynque el. les Oiseaux un rap- port très- remarquable. Les tubes de fallope(fig. 4, lettr. ï) sont égale- ment assez semblables à ceux des Mammifères. A la suite du tube de fallope se trouve de chaque côté un adutérum {V. Mammifères) qui se continue avec lui , et semble, au pre- mier coup-d'oeil , en être un simple renflement. Néanmoins cet organe (fig. 4 , lett. AA)est encore assez sem- blable à celui d'un grand nombre de Mammifères , pour qu'on puisse ad- mettre, sans hésitation, la détermi- nation que nous venons de donner , d'après Geoffroy Saint- Hilaire et Meckel. Quoi qu'il en soit, jusqu'à l'extrémité interne des deux cornes de la matrice, l'appareil sexuel est double , et c'est après ces organes OUN qu'il devient simple : les deux adu- teiums vont s'ouvrir sur les côtes du canal de l'urètre (en a ) entre le méat de la vessie (*>) et les méats des ure- tères (//?/), c'est-à-dire aux mêmes points où s'ouvrent chez le mâle les canaux déférens. llya du rebte , en- tre l'orifice des canaux déférens chez le mâle, et ceux des adulérums chez la femelle , une différence qu'il est important de signaler. Tandis que les premiers ne présentent rien de particulier, les seconds sout divises en deux parties par une petite bride tégumentaire qui s'étend transver- salement d'un de leurs bords à l'au- tre. Nous ne croyons pas devoir exa- miner ici quelles peuvent être l'in- fluence physiologique et la valeur anatomique de cette bride très-remar- quable, dont on doit la connaissance à Geoffroy Saint-Hilaire (Phil. Anat. T. ii, p. 4ai) , et nous passons de suite à la description des organes dont il nous reste à parler. Nous avons vu que les deux canaux défé- rens , les deux uretères, et le col de la vessie , chez le mâle ; les deux adu- térums , les deux uretères et le col de la vessie, chez la femelle, viennent se réunir à l'entrée d'une poche ana- logue à l'urètre, dans sa première portion, et au canal ui étro-sexuel (fig. 4, lett. S} dans la seconde. Ce canal, excessivement allongé chez l'Orni- thorhynque, dépasse en avant le bord antérieur du bassin (fig. 2 et fîg. 4, letl. II), et se prolonge en anière de beaucoup au-delà de son bord postérieur; et ces dimensions consi- dérables forment même l'un des prin- cipaux caractères anatomiques des Monotrèmes. Il est important de re- marquer que les Marsupiaux ont aussi un long canal urétro-sexuel , comme nous l'avons montré ailleurs avec détail. {T-~. Marsupiaux.) Ces Mammifères se trouvent donc, sous ce point de vue , en rapport avec l'Or- nithorhynque ; mais tandis que leur canal urétro-sexuel va s'ouvrir à l'extérieur , celui des Monotrèmes va s'ouvrir (en s) dans le rectum (fig. 4 , lett. X) , ou plutôt se réunir avec le ORN 407 rectum dans une poche (fig. 2 et fig. 4, lett. Z) placée après le bassin , et que les analomistes ont tantôt dési- gnée sous le nom de cloaque, tantôt sous celui de vestibule commun. Il y a donc chez les Marsupiaux deux orifices externes , l'un pour les pro- duits sexuels et les déjections urinai- res, l'autre pour les déjections intes- tinales : il n'y en a qu'un seul (fig. 1 , fig. 2 et fig. 4 , lett. Z) pour les voies génitales, urinaires et intesti- nales chez l'Ornithorh^nque et les Echidnés , comme l'indique ici le nom de Monotrèmes sous lequel on les désigne en commun , d'après Geoffroy Saint-Hilaire. Ce nom de Monotrèmes, qui signi- fie Animaux à une seule ouverture extérieure, se rapporte en effet à ce caractère très -important de l'exis- tence d'un vestibule commun et d'un seul orifice extérieur, caractère qui est à la fois et l'un des plus appareus , et l'un des plus remarquables de l'Ornilhoihyuque et des Echidnés. Toutefois il est ici à ajouter que chez quelques Mammifères de différens or- dres , les deux orifices des voies gé- nilo-urinaires et intestinales sont très- rappiochés l'un de l'autre, et même quelquefois assez incomplètement sé- parés pour se réunir en un seul; et c'est ce qui a lieu particulièrement dans les Castors , chez lesquels quel- ques auteurs ont même admis l'exis- tence d'un cloaque. Une observation assez analogue a été tout récemment faite chez un Chien monstrueux , par Joseph Martin; et plusieurs faits d'un autre ordre, mais qui reproduisent également chez les Mammifères, par anomalie, quelques-unes des condi- tions organiques qui lorment l'état normal des Monotrèmes, ont aussi été recueillis par divers auteurs , chez l'Homme lui-même. (Geoffroy Saint- Hilaire , Philosophie Anatom. T. 11, p. 407; Fournier-Pescay , article Cas rares du Dictionnaire des Sciences médicales , etc. ) Après avoir exposé, dans les para- graphes précédeus , les principaux caractères de l'Ornithorhynque, nous 4o8 ORN pourrions, en présentant un résumé île notre article et en discutant là valeur et le degré d'authenticité des observations transmises aux voya- geurs par les naturels de la Nouvelle- Hollande, rechercher si, dans l'état présent de la science , on peut, avec quelque certitude, regarderies Mo- notrèmes comme des Animaux vivi- pares et comme de véritables Mam- mifères , ou si l'on est fondé à les croire ovipares, et à établir pour eux une nouvelle classe dans l'embran- chement des Animaux vertébrés ;mais nous n'entreprendrons pas ce travail difficile et dont le résultat ne saurait, à uotre avis, être décisif ni dans un sens , ni dans l'autre. Nous nous bor- nons donc à renvoyer à notre article Monotrèmes dans lequel se trouve esquissé le travail que nous venons d'indiquer; et nous nous hâtons de passera l'histoire spécifique de J'Qr- îiithorhyuque. Nous regardons comme un fait démontré, qu'une seule espèce d'Or- nilhoihynque est encore connue, ou plutôt que XOrnithorhynchus fuscus de Pérou et de Lesueur n'est qu'une espèce nominale, et doit être rap- porté comme simple variété d'âge, de sexe ou de saison , à X Ornithorhyn- chus rufusàes mêmes auteurs, c'est- à-dire à XOrnithorhynchus paradoxus de Blumenbach. C'est ce qui a été éta- bli par Oken (Cours de zoologie) , par Meckel ( toc. cil., par. 44, p. 5g ) , et surtout par Geoffroy Saint-Hilaire (Annales des Sciences Naturelles, décembre 1826) qui, ayant pu exa- miner comparativement un très- grand nombre de sujets, a reconnu que toutes les difféiences regardées comme caractéristiques pour les deux prétendues espèces, sont variables et répandues, pour ainsi dire , irrégu- lièrement d'un individu à l'autre, et ne peuvent nullement être con- sidérées comme spécifiques. Nous avons eu «ous-même à notre dispo- sition tous les matériaux sur lesquels Geoffroy Saint-Hilaiie a établi son travail, et de plus un mâle et une femelle d'Qrnithorhynque, que le OHN docteur Busseuil a bien voulu nous communiquer; et nos propres re- cherches nous ont fourni de nouvelles preuves en faveur de l'opinion émise par les savans que nous venons de citer. Il nous semble donc certain que l'Ornithorhy «que brun ne diffère pas de l'Ornithorhynque roux, et que les naturalistes ne connaissent encore d'une manière positive qu'une espèce dans le singulier genre que nous venons de décrire. Il est d'ail- leurs très-possible lorsque l'intérieur de la Nouvelle - Hollande aura été parcouru par les Européens , ou même lorsque ses côtes seront moins imparfaitement connues, que l'on vienne à découvrir d'autres Ornitho- rhynques. Bien plus, on sait même, par le témoignage de quelques An- glais qui ont passé les montagnes Bleues, qu'il existe dans les rivièresde Campbell et de Macquarie, des Orni- thorhynques beaucoup plus grands que ceux apportés en Europe par. di- vers voyageurs; et Desmarest ( Main- mal. , p. 58o) a déjà émis l'opinion que ces Animaux pourraient bien dif- férer spécifiquement de l'Ornitho- rhynque ordinaire. Enfin , ce qui pa- raît plus positif encore, nous trou- vons dans les Mémoires de la Société Wernérienne d'Edimbourg (T. v, p. 5y3), l'annonce d'une seconde es- pèce que Macgillivray croit pouvoir établir sur des caractères certains , .et qu'il nomme Ornithorhynchus crispus. Quoi qu'il en soilj en attendant qu'une seconde espèce soit établie avec authenticité, nous conserve- rons, à celle qui est anciennement connue, le nom d' Ornilhorhynchus paradoxus, Ornithorhynque para- doxal, proposé par Blumenbach, et , adopté par Evcrard Home, Cuvier, Blain ville, Meckel, Geoffroy Saint- Hilaire et plusieurs autres naturalis- tes; et nous rapporterons seulement comme synonymie, celui de P/aty- pus Jnalinus , Sh. {Natur. Miscetl., p. 385; et Génér. zoo/. T. 1); «dui d' Ornithorhynchus rufus, Pér. et Les., et celui XOrnithorhynchus fuscus , que nous avons dit n'avoir été éta- OKiN bli que sur un double emploi. On doit au contraire se garder de con- fondre avec l'Ornilhoihynque para- doxal , Y Ornilhorhynehus hystrix ou acu/ca/us , et Y Ai ter Ornithorhynchus hystrix d'Everard Home, qui sont, l'un , l'Echidné épineux , Echidna hystrix , Geoff. S. -H. , et l'autre . l'E- chidné soyeux, Echidna setosa, Geoff. St.-H. ( Êullet. de la Soc. Pliilom. T. m , p. 126, pi. i5 ). Les caractères spécifiques de l'Or- nithorhynque sont assez faciles à indiquer. Le corps est généralement couvert de poils de deux sortes : les uns laineux , courts et très-fins , sont grisâtres : les autres, soyeux et lustrés , sont en dessus d'un brun qui varie du brun -roux au brun- noirâtre , et en dessous d'une couleur qui varie du blanc-grisâtre au roux. La tête est , comme le corps, brune en dessus, et blanche , rousse ou roussâ- tre en dessous. Les pâtes, nues en des- sous, sont en dessus couvertes de poils d'un gris-jaunâtre : les doigts sont au nombre antérieur, nus supérieu- rement comme sous la plante. La queue est velue en dessus chez les jeunes individus , mais complètement nue chez les vieux ; elle est toujours en dessus couverte de poils bruns , très-rudes et presque épineux , dont la disposition est très-irrégulière , et qui se croisent dans tous les sens. Le poil du dos est au contraire toujours lisse, si ce n'est pendant la mue ; et c'est sans doute pour avoir observé un individu pris dans cet état, qu'on avait attribué pour caractère à l'une des deux prétendues espèces d'avoir le poil un peu crépu (1). Quant aux différences spécifiques que l'on avait cherché à tirer de la forme ou de la grandeur du bec, de lergol du mâle , et de la queue, enfin de la couleur et de la taille , nous ne croyons pas devoir y attacher plus d'importance: car les premières , très-légères si elles existent réellement, sont purement (1) IS'e serait-ce pas aussi sur un individu pris dans la mue, que repose l'espèce de Macgilli- vray, VOrnUhorhynckits erispus? OUN 4o9 individuelles, ou même tiennent uni- quement au mauvais état de prépa- ration de quelques-uns des individus observés ; et c'est ce dont est convenu avec une honorable franchise, v\n des auteurs qui croient le plus fermement à l'existence de deux espèces , Van der Hoeven ( Nov. Act. physico-rned. T. xi , p. 552). 11 en est très- probable- ment de même des différences tirées de la forme delà queue, qui, suivant Van der Hoeven , serait pointue chez l'Or- nithorhynque roux, et élargie à son extrémité chez le brun ; différences que nous n'avons jamais pu aperce- voir. Quant à l'ergot, il est, comme tous les organes cornés , susceptible de s'user , par le contact souvent ré- pété des corps extérieurs , et de-là une multitude de variations de forme et de grandeur. La taille est aussi très-variable chez les Ornithorhyn- ques, même en ne parlant pas des individus non adultes. Nous croyons en effet pouvoir donner comme un fait certain que le mâle est constam- ment plus grand que la femelle ; c'est ce qui résulte des mesures prises sur des individus des deux sexes , par Everard Home {Phil. Trans. , 1802, p. 68), Van der Hoeven {loc. cit., p. 565) et Meckel {loc. cit. , p. 8), et ce que nous avons nous-même vérifié sur les deux sujets décrits par Geof- froy Saint-Hilaire dans les Annales des Sciences Naturelles (déc. 1826) et appartenant à S. A. R. le duc de Chartres , et sur le mâle et la femelle que le docteur Busseuil a bien voulu nous communiquer. Nous donnerons ici le tableau comparatif des dimen-^ sions de ces deux derniers. Longueur lotale. . . ip.8p.-l. ip.6p- "1. de bec. . . 26 2 3 de la queue. 4 ^ 3 il L'Ornithorhynque est désigné par les naturels de la Nouvelle -Galles sous les nom de Mt//lingong , suivant Patrick Hill , ou Mouflengong , sui- vant Garnot et Lesson. Quoique l'es- pèce soit assez commune dans plu- sieurs cantons, ses mœurs ont clé 4io ORN loug-temps très-peu connues : Cuvier se borne à dire qu'elle habite les ri- vières et les marais de la Nouvelle- Hollande, et ce n'est guère que dans les ouvrages très-modernes qu'il est possible de rencontrer des observa- tions un peu détaillées. Nous em- pruntons les suivantes à l'Antho- logie de Florence ( T. xxiv, p. 5o5 , 1826); et nous citons même textuel- lement et presque dans son entier (d'après les Ann. des Se. Nat., fév. 1827) un article très-intéressant , mais malheureusement très-court , publié dans ce recueil sans nom d'auteur : « L'Oruithothynque habite les ma- rais de la Nouvelle-Hollande. Il fait, parmi des touffes de roseaux, sur le bord des eaux , un nid qu'il compose de bourre et de racines entrelacées, et y dépose deux œufs blancs , plus petits que ceux des poules ordinaires ; il les couve long-temps , les fait éclore comme les oiseaux, et ne les aban- donne que s'il est menacé par quel- que ennemi redoutable. Il paraît que pendant tout ce temps il ne mange ni semence ni herbe , et qu'il se contente de vase prise à sa portée, ce qui suffit pour le nourrir : du moins c'est la seule substance qu'on ait trouvé dans son estomac. Lorsque 1 Orni- thorhynque plonge sous l'eau , il v reste peu de temps, et revient bien- tôt à la surface en secouant la tête comme le font les Canards. Il parcourt les rives des marais en marchant, ou plutôt en rampant avec assez de vi- tesse ; ses mouvemens sont prompts , et il est difficile de le prendre , parce qu'il a une vue excellente. Il n'em- ploie ordinairement qu'une narine pour respirer dans l'air. Il se gratte la tête et le cou avec un des pieds de derrière, comme font les Chiens : il cherche à mordre quand il est pris; mais son bec, étant très-flexi- ble et faible , ne peut faire aucun mal. Le mâle, le seul qui soit armé d'un éperon à la jambe de derrière, emploie cette arme contre ses agres- seurs. La blessure qu'il fait pro- duit une iuflammation et une très- vive douleur ; mais il n'y a pas ORN d'exemple qu'elle ait occasioné la mort. » La manière dont se trouve rédigé l'article que nous venons de rappor- ter, le cachet d'originalité qui semble lui être empreint , les détails pleins de vérité qu'il expose , ne permettent pas de rejeter et de considérer comme une assertion sans importance , le témoignage de l'auteur des observa- tions qu'il contient , au sujet de la ponte et de l'incubation de l'Orni- thorhynque. Ce témoignage est d'ail- leurs dans une concordance parfaite avec celui des naturels de la Nou- velle-Hollande et de quelques voya- geurs , et avec les recherches de Hill et de Jamison sur l'Echidné ; recher- ches dont Garnot a fait mention dans le Bulletin de la Société Philomati- que, et d'où il résulterait que les Monotrêmes sont ovipares. Garnot et Lesson disent aussi, comme presque tous les auteurs , que les colons croient les Ornithorhynques ovipa- res; et ils ajoutent que le surinten- dant de la ferme d'Emious -Plains leur affirma positivement avoir vu des œufs de la grosseur de ceux d'une poule , et au nombre de deux. Nous nous bornons ici à faire cette remar- que, sans entrer dans la discussion (l'une question qui nous paraît tou- jours indécise, et dont nous avons déjà dit ne pas vouloir nous occuper dans cet article. Quant à l'innocuité de la piqûre de l'Ornithorhynque , l'asser- tion Y Orobus luteus , L. , dont la tige est droite, anguleuse, ORO élevée de plus d'un demi-mètre, mu- nie de grandes stipules semi-sagit- tées, et de feuilles composées d'en- viron six paires de folioles lancéo- lées et glabres ; les fleurs sont fort grandes et remarquables par leur couleur jaune safraiiée. Cette espèce croît dans les Alpes , le Jura et les Pyrénées. 2° U Orobus vernus , L. ; les folioles de ses feuilles sont gran- des , ovales , pointues et très-glabres , accompagnées de stipules grandes et entières; les fleurs, bleuâtres ou pur- purines , font un effet charmant dans les bois des montagnes de 1 Europe méridionale , ou celte Plante croît en abondance. 5" \J Orobus niger , L. , qui a des feuilles composées de fo- lioles petites , au nombre de huit à douze , ovales, pointues , et d'un vert un peu glauque; les pédoncules axil- laires soutiennent quatre à huit fleurs bleuâtres ou rougeâtres. Cette espèce croît dans certaines localités sylva- tiques de l'Europe méridionale et tempérée. Quelques soins , quelques précautions que l'on puisse apporter dans sa dessiccation, elle noircit tou- jours dans l'herbier, et c'est de cette circonstance que Linné a dérivé le nom spécifique. (g..n.) OROBITES. géol. V. Hammites. * OROBLTIS. ins. Genre de l'or- dre des Coléoptères, section des Té- tiamères, famille des Rhynchopho- res, tribu des Cbaransonites, établi par Germar, et adopté par Lalrcille (Fam. Nat. , etc. ) et Schonherr. Les caractères que ce dernier assigne à ce genre sont : antennes médiocres , un peu grêles, insérées sur le milieu de la trompe, composées de sept arti- cles, dont ceux de la base obeoniques, et les autres leuticulaires; massue des antennes ovale et acuminée; trompe allongée, un peu effilée, cylindrique, arquée et réfléchie ; yeux grands , un peu contigus en dessus ; corselet tiès- court , transverse, rétréci en avant, tronqué à la base et au sommet ; ély- tres arrondies, très-convexes , atté- nuées en arrière et déhiscentes. Ger- mar et Die jean avaient rapporté à ce ORO genre plusieurs espèces qui ne doi- vent pas en faire paitie; Schonherr ne conserve qu'une espèce , c'est Y At- telabus gtobosus de Fabricius, Curcu- lio cyantus de Linné. (g.) * OROBU. ois. Même chose qu'U- rubu. V. Catiiarte. (DR..Z.) OROBUS. bot. phan. V. Orobe. OllONCE. Orontium. bot. tiian. Genre de la famille des Aroïdées et de l'Hexandrie Monogynie, L. , composé de deux espèces qui doi- vent constituer deux genres dis- tincts , et appartenant probablement à deux familles différentes. Voici les caractères de Y Orontium aquati- curn , L. , la première qui ait pot té ce nom : les fleurs sont petites , dis- posées en un épi cylindrique, ter- minal , dense et serré ; celles qui oc- cupent la partie inférieure de la fleur se -composent d'un calice formé de cinq à six sépales dressés , légère- ment carénés , d'un égal nombre d'e- tamines à fllamens planes et couits , à anthères biloculaires. Cesétamines sont insérées tout-à-fait à la base des sépales et en dehors de l'ovaire ; elles sont opposées à ces sépales. L'ovaire est libre, très-aigu, à trois angles obtus, surmonté par un stigmate t:ès- petit, sessileeten forme depoint proé- minent. Le fruitest un akène arrondi , ombiliqué à son sommet et renfer- mant une seule graine. Cette Plante , originaire de l'Amérique septentrio- nale , y croît sur le bord des rivières. Ses feuilles sont radicales, ovales- lancéolées, entières, striées, termi- nées inférieurement par un long pé- liole en forme de gaîne tubuleuse. L épi de fleurs, d'environ un pouce de longueur, est porté sur un long pédoncule radical , presque demi-cy- lindrique, offrant vers sa partie in- férieure une écaille roulée en forme de spathe. La seconde espèce rapportée à ce genre est Y Orontium Japonicum , Willd.,Lamk.,IU., tab. a5i. Celle Plante, que l'on voit assez fréquem- ment dans les jardins , offre les ca- ORO 4i5 raclères suivans : ses fleurs forment une sorte de capitule ovoïde , porté par un pédoncule radical , épais , strié et un peu contourné. Chaque fleur se compose d'un calice monosépale urcéolé , presque globuleux , à six divisions peu profondes , obtuses et recourbées en dedans ; de six éla- mines très-courtes, insérées à une ligue circulaire saillante , qui forme la gorge du calice. Chacune de ces étamines, dont le filet est fort court et l'anthère didyme , à deux loges , s'ouvant par un sillon longitudinal , est placée en face de chaque dent ca- licinale. L'ovaire est libre, ovoïde , à trois angles obtus, terminé supé- rieurement par trois cornes peu sail- lantes, épaisses, obtuses , et dont le sommet tronqué et coupé oblique- ment en dedans , est glanduleux et stigmatique. L'ovaire est à trois loges, contenant chacune deux ovules col- latéraux attachés à l'angle interne de chacune d'elles. Le fruit est ovoïde, fongueux, terminé par un petit ma- melon à son sommet. Il ne contient qu'une seule graine , par suite de l'avortement des cinq autres. Cette graine, irrégulièrement arrondie, se compose d'un tégument mince , re- couvrant un endosperme corné , blanc , contenant vers son sommet un embryon axile , renversé , c'est- à-dire ayant la radicule opposée au bile. Cet embryon est presque cylin- drique, parfaitement indivis , ayant son corps radiculaire comme tron- qué. Dans cette espèce, les feuilles sont radicales , emboîtées et connue roulées les unes dans les autres à leur base. Ces feuilles sont extrêmement roides , épaisses , allongées , aiguës , entières , à bords un peu ondulés. Pour peu que l'on compare les ca- ractères de cette espèce avec ceux de la précédente , on y reconnaîtra de très-grandes différences. Ainsi, dans Y Orontium aquaticum , le calice se compose de quatre à six écailles dis- tinctes ; dans Y Orontium Japonicum , il est monosépale , urcéolé , à six di- visions très-courtes et repliées en de- dans. Les étamines , dans l'espèce 4i6 ORO américaine, sont attachées à la base des sépales: et à la gorge du calice , dans celle du Japon. Dans YOrontium aquaticum , l'ovaire est à une seule loge (du moins tous les auteurs le décrivent ainsi , et sur les échantil- lons desséchés que nous possédons de cette Plante , nous n'avons pu constater ce fait ). Le stigmate est sous la forme d'un point proéminent; damYOrontium Japonicum , l'ovaire est à trois loges , contenant chacune deux ovules attachés à leur angle interne ; il est surmonté de trois stig- mates distincts. Ces différences nous paraissent trop grandes pour que ces deux espèces restent dans 'le même genre. Cette observation est due à mon père qui , dans ses manuscrits , avait fait un genre particulier de YOrontium Japonicum, sous le nom de Nestlera. Mais comme il existe déjà un genre Nestlera , dédié au pro- fesseur Nestler de Strasbourg par le professeur Sprengel , nous nous pro- posons de décrire incessamment ce nouveau genre dans un des recueils d'histoire naturelle. Maintenant, ce genre doit-il rester dans la famille des Aroïdées ? nous ne le pensons pas. Par tous ses caractères , il nous paraît appartenir à la famille des As- paraginées, où il vient se placer non loin des genres Polygonalum et Con- vallaria. (a. R.) ORONGE, bot. crypt. [Champi- gnons.)Nom vulgaire donné à Y Ama- nita auranliaca. On désigne par le nom de Fausse Oronge Y Amanita muscaria. V. Amanite. (ad.b.) ORONTIUM. BOT. PHAN. V. Oronce. Ce nom est également donné à une espèce du geure Antirrhinum. V. MuFEIEIÎ. (B.) *OROPETUM. bot. phan. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., établi par Tri- nius ( Fu/ula/n. Agrostograph.), et ca- ractérisé ainsi : épillets enfoncés dans les fossettes du rachis ; lépicène à une seule valve cartilagineuse ; glume a deux valves, hyalines, garnie de ORO poils à la base; la valve inférieure ventrue; la supérieure plane; caryopse enfermé dans la glume. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce , Oro- petium thomœurn , placée parmi les Nardus par Linné , et parmi les Rot- boella par Willdenow et Roxburgh. C'est une petite Graminée à feuilles linéaires, sétacées, velues , di-posées sur deux rangs , et dont l'épi est fili- forme, droit. Elle croît au Malabar. (G..N.) * OROPHEA. bot. phan. Genre nouveau de la famille des Annoca- cées , établi par Blume ( Bijdragcn tôt déflora van nederlandsck Indie ; Ba- tavia , 1825 , fasc. 1 ) qui l'a ainsi ca- ractérisé : calice à trois divisions pro- fondes ; corolle à six pétales disposés sur deux rangs, les extérieurs plus courts , les intérieurs pédicellés , co- hérens par leur sommet , et formant unesorte décoiffe; six à neuf étamines dont les filets sont très-courts, alter- nes, souvent stériles; les anthères biloculaires , adnées et extrorses ; ovaires , au nombre de trois ou plus rarement de quatre , velus, d'abord rapprochés, mais divergens, biovu- les; stigmates obtus; carpelles en nombre égal à celui des ovaires , ou solitaires par avortement, sessiles , bacciformes , cylindriques , à une ou deux graines superposées. Ce genre est placé à côté des genres Monudora et Asimina , dont il diffère par ses filets d'éta mines et ses graines en nombre défini. Il se compose de deux Arbrisseaux indigènes de l'île de Java; l'un offre toujours six étamines, et l'autre en a neuf. (g .n.) * OROPOGON. bot. phan. Ce genre de JNeckcr, formé aux dépens des Andropogon , n'a pas été admis. (G..N.) OROSTACHYS. bot. phan. Nom générique sous lequel, dans le Cata- logue du Jardin de Gorenki , publié par Fischer, le Sedum spinosum , Willd. , ou Crassula spinosa, L. , et le Cotylédon Ma/a cophy II u m, Willd., sont désignés , mais sans indication des caractères du genre. (g..n.) ORP * OROWAS. mam. /'. Écureuil COMMUN. * OROXYLUM. bot. phan. Ven- lenata établi sous ce nom un genre de la famille des Bignoniacées , qui a été adopté par Kunlh (Revision de la famille des Bignoniacées , p. 7), avec les caractères suivans : calice campanule, légèrement denté; co- rolle irrégulière, dont la gorge est renflée, le limbe à cinq lobes ; cinq étamines fertiles, l'intermédiaire plus courte; stigmate bilamellé; capsule en forme de silique, biloculaire , dont la cloison est parallèle aux valves ; graines munies d'une aile membra- neuse. La Plante sur laquelle ce gen- re encore peu connu a été fondé , est un Arbre à feuilles opposées, bi ou tnpinnées , terminées par une im- paire , à fleurs en grappes termina- les, allongées et munies de bractées. (G..N.) OROZO. mam. Espèce du genre Hamster. V. ce mot. (b.) ORPHE. Orphus. rois. Un Cyprin et un Spare ont reçu ce nom spécifi- que. (B-) * ORPHÉE, ois. Espèce du genre Sylvie. V. Fauvette. (dr..z.) ORPHÈLE. bot. phan. (Dict. de Déterv. ) Pour Ophèle. V. ce mot. (G..N.) ORPHELINE, conch. Dans les an- ciens Catalogues de Coquilles et dans le Dictionnaire conchyliologique de Favart d'Erbigny, on trouve ce nom appliqué à plusieurs Coquilles bivalves de différens genres , à des Vénus , des Pétoncles, des Arches, des Bucardes , etc. , et même à la INucule nacrée de nos côtes. Ce terme n'est plus employé aujourd'hui que par quelques marchands. (fi.. H.) ORPHESIUS. min. Suivant Boëce de Boot , c'est une variété d'Opale blanchâtre, d'une qualité inférieure, dont l'analogue se trouve en Hon- grie. (G. DEL.) ORPHIE, rois. Sous-gcnrc d'E- soce. V. Esoce aiguille. (b.) TOME XII. ORP 417 * ORPHNE. Orphnus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Lamel- licornes , tribu des Scarabéides , di- vision des Arénicoles, établi parMa- cleay ( Horce Entom. , vol. 1 , p. 119) et adopté par Latreille qui le place avec doute à côté des Trox et des Hybosores. Les caractères que Ma- cleay assigne à ce genre, sont: an- tennes de dix articles , le premier grand, peu allongé, conique ; le se- cond presque globuleux ; les cinq suivans très-courts , transversaux ; les autres s élargissant un peu pro- gressivement et formant une massue lamellée , presque globuleuse ; labre presque caché par le chaperon; son bord antérieur seul apparent; man- dibules avancées , arquées , presque triangulaires , épaisses à leur base , arrondies extérieurement , aiguës à leur pointe , unidentées intérieure- ment ; mâchoires non dentées ; der- nier article des palpes labiaux plus grand que les autres , presque ovale; menton presque carré, tronqué à l'extrémité ; chaperon des mâles uni- corne ; élytres ne recouvrant pas l'ab- domen postérieurement ; jambes an- térieures tridentées à leur côté ex- terne. Macleay cite comme type de ce genre YO/p/inus bicolor qui est le Geotrupes bicolor de Fabricius. Il se trouve dans l'Inde. (g.) ORPIMENT, min. Variété ou plu- tôt sous-espèce d'Arsenic sulfuré. K. ce mot. (b.) OP..PIN. Sedum. bot. phan. Ce genre de la famille des Crassulacëes et de la Décandrie Pentagynie , L. est ainsi caractérisé : calice persistant divisé profondément en cinq segmeus aigus ; corolle à cinq pétales insérés sur le calice, égaux entre eux, et larges à la base ; dix étamines, dont cinq plus petites insérées un peu au- dessus de la base des pétales , les cinq autres plus longues, insérées sur le calice; cinq ovaires, surmontés cha- cun d'uu style, sessiles,uniloculaires contenant un grand nombre d'ovules attachés à l'angle interne; écaille si- 27 4,8 ORf' tuée à la base de chaque ovaire , et opposée à chacun des pétales ; cinq capsules entourées par le calice, la corolle et les étamincs qui persistent, terminées en pointe, écartées, uni- loculaùes, déhiscentes longiludina- lenient par l'angle interne où sont attachées les graines. Celles-ci sont très-petites et dépourvues d'endo- sperme; leur tégument extérieur est membraneux , l'intérieur très-mince , diaphane ; l'embryon , conforme à la graine, a ses cotylédons planes , légè- rement convexes , la radicule obtuse, regardant le hile. Les Orpins sont des Plantes herbacées, succulentes, charnues, rarement des sous-Arbris- seaux. Leurs feuilles sont éparses, ra- rement opposées ou verticillées, gras- ses, planes ou cylindracées. Les fleurs sont teintes de couleurs diverses, se- lou les espèces ; il y en a de blanches, de jaunes, d'orangées, de purpurines et de bleues. Elles sont disposées en corymbes , en grappes, ou en pa- nicules, le plus souvent terminales et accompagnées de bractées. Le nombre des parties de la fructifica- tion est quelquefois augmenté ou di- minué d'une unité, c'est-à-dire qu'on voit des fleurs à six ou à quatre divi- sions tant au calice qu'à la corolle, et conséquemment à quatre 01 a six étamines. Les anciens botanistes compre- naient sous le nom de Sedum plu- sieurs Crassulacées qui sont devenues les types de genres distincts. Ainsi , Vaillant y comprenait le Tillœa de Michéli , rétabli par Linné. Tourne- fort v joignait les Plantes dont Linné lit son genre Sempetvivum. D'un au- tre côté, le genre Anacampseros de Tournefort fut réuni par Linné avec son genre Sedum. Le nombre des espèces d'Orpins est a^sez considérable ; il s'élève à plus de quatre-vingts, qui sont distribuées sur une grande étendue du globe , mais qui abondent surtout dans les climats chauds. Elles ont pour sta- tions principales les rochers des mon- tagnes , les murs et les localités sté- riles. Euvirou trente espèces croissent ORP en France, parmi lesquelles nous nous bornerons à en décrire deux qui de- puis long-temps sont des remèdes populaires. L'une est placée dans la section des Orpins à feuilles planes , l'autre dans la section des Orpins à feuilles cylindracées. L'Orpin Reprise , Sedum Tele- p/iium, L. , D. C. , Plantes grasses , tab. 92. Vulgairement Joubarbe des vignes , Grasset , Herbe à la coupure, Herbe aux charpentiers, etc. De sa racine vivace et tuberculeuse , s'élè- vent plusieurs tiges cylindriques, glabres , légèrement rameuses au sommet, hautes d'un pied et plus, garnies de feuilles sessiles , éparses ou opposées , dentées sur leurs bords, un peu succulentes, et d'un vert pâle. Les fleurs de couleur rougeâtre ou blanche forment d'agréables co- rymbes au sommet de la tige et de ses ramifications. Cette Plante croît spontanément dans les vignes et à l'ombre des bois taillis , où elle fleurit en juillet et en août. On la cultive dans quelques jardins comme Plante d'agrément. Les anciens médecins faisaient beaucoup d'usage de celte espèce , soit à l'extérieur pour cicatri- ser les plaies et les ulcères, soit à l'intérieur comme astringente dans la dyssenterie et L'hémoptysie. Elle en- trait dans la composition de l'eau vul- néraire, et on en préparait une eau distdléequine devait posséder aucune propriété , puisque la Plante est com- plètement inodore. Ses noms vulgai- res d'Herbe aux coupures et d'Herbe aux charpentiers, indiquent l'usage que le peuple en fait encore aujour- d'hui pour la guérison des blessures ; et quelle que soit l'opinion qu'on se forme sur son mode d'action , il est certain que l'expérience a prononcé dans une foule de cas en faveur de ce topique. L'Orpin brûlant, Sedum acre, L.r Bulliard, Herb. , tab. 5o. Ses tiges naissent en touffes , au sommet d'une petite racine vivace et fibreuse; elles ne s'élèvent guère au-delà de trois à quatre pouces, et sont garnies de feuilles ovales , cylindroïdes ou un ORS peu triangulaires , charnues , d'un vert clair, alternes et comme imbri- quées. Les fleurs sont d'un jaune de soufre , et rassemblées au sommet des tiges. On trouve abondamment cette petite Plante sur les vieux murs et dans les localités pierreuses de l'Eu- rope. Toutes ses parties, et surtout ses feuilles, sont pleines d'un suc tellement acre, qu'il en devient caus- tique; il serait donc dangereux de s'en servir, soit comme émétique, soit comme purgatif, ainsi que cela se pratiquait imprudemment autrefois. De graves accidens inflammatoires doivent résulter de l'emploi d'un tel médicament, que d'ailleurs on peut facilement remplacer par un grand nombre d'autres substances drasti- ques ou vomitives, qui ne seraient pas aussi corrosives. Nous croyons donc nécessaire de prévenir nos lec- teurs contre l'usage médical de l'Or- pin brûlant , qu'on a , en outre , pré- conisé contre les maladies scorbuti- ques. A cet effet, certains médecins allemands le prescrivaient en infusion dans de la bière. Quelques espèces qui croissent en abondance dans les lieuv spcs, pier- reux et exposes au soleil, ne possè- dent pas les propriétés actives de celles que nous venons de décrire. Nous mentionnerons seulement ici I'Orpin a fleurs blanches {Se.dum album, L.), vulgairement connu sous les nomsdePetitc Joubarbe etTrique- Madame, qui passe pour rafraîchis- sant et un peu astringent. Ses feuilles se mangent en salade clans quelques cantons de la France. (g..n.) ORPIN. min. Même chose qu'Or- piment. V. Arsenic. (b.) ORQUE. Orca. mam. Syn. d'E- paulard , espèce du génie Dauphin. /". ce mot. (jb.) ORRE. mam. T~. Écureuil com- mun. ORSEÏL ou ORSEILLE. bot. crypt. {Lichens. ) On donne ce nom flans la teinture à une espèce du genre Roccella et à la Pareil e ; la ORS 4ic) première est distinguée par le nom d'ORSEiLLE des Canaries; la seconde par celui d'ORSEiLLE terrestre, (b.) ^ ORSODACNE. Orsodama. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères section des Tétramères , famille des Eupodos , tribu des Sagrides , établi par Lalrcille aux dépens du genre C/ioceris de Fabricius , et auquel il donne pour caractères : languette profondément échancrée ; pointe des mandibules entière ou sans échan- crure; antennes simples , allongées presque entièrement composées d'ar- ticles en forme de cône renversé ; dernier article des palpes maxillaires plus grand , presque cylindrique; cuisses à peu près de la même gran- deur. Ce genre se distingue facile- ment des Mégalopes parles antennes qui sont courtes et presque en scie dans ces derniers, et par les palpes. Les Sagres ont les antennes compo- sées comme celles des Orsodacnes , mais à articles inégaux: leurs palpes sont filiformes avec le dernier article ovoïde et pointu ; mais ce qui les sé- pare encore mieux des Orsodacnes, ce sont leurs cuisses postérieures qui sont très-grosses et renflés. Les Do- 5 et les autres genres suivans ne peuvent être confondus avec le genre qui nous occupe , parce qu'ils ont la languetteenlière ou sans éclian- crure notable. La tête des Orsodac- nes est enfoncée dans le corselet; les antennes sont filiformes , composées de onze articles égaux et coniques; la lèvi e supérieure est membraneuse, assez large , arrondie et un peu ciliée. Les mandibules sont cornées, com- primées , arquées , aiguës , munies d'une dent à peine marquée vers l'ex- trémité. Les mâchoires sont bifides, la division extérieure est un peu plus grande que l'autre, comprimée, un peu dilatée à L'extrémité, arrondie et ciliée. La division intéiieure est poin- tue , comprimée, ciliée tout le long du bord interne. Les palpes maxil- laires sont composés de quatre arti- cles dont le premier est petit, court ; le second, le plus long, est conique, 27* 42o ORT le troisième également conique , et le dernier, le plus large de tous, est tronqué à son extrémité. La lèvre in- férieure est avancée, bifide; ses di- visions sont grandes, distantes , ar- rondies à leur extrémité et ciliées. Les palpes labiaux sont courts, detioisar- ticles presque cylindriques. Le corselet est plus étroitque les ély très, et figuré en cœur. Les pâtes sont de grandeur moyenne; le corps est oblong. On ne connaît pas les métamorphoses de ces Insectes ; on les trouve au printemps sur les feuilles des Arbres , tels que le Cerisier , Prunier , etc. ; ils se laissent tomber quand on cherche à les piendre. Ce genre est peu nom- breux en espèces. Les cinq connues sont propres à l'Europe, parmi les- quelles nous citerons : L'Orsodacne chlorotique , Or- sodacna chlorotica , Latr. ; Crioceris chlorutica , Oliv. , Encycl. ; le Crio- cère aux yeux noirs , GeofF. , Ins. T. i , p. 243 , n° 6 ; Crioceris cerasi , 'Fabr. , Syst. Eleuth. , Oliv. ; Crioce- ris ruficoLlis, Fabr., Ent. Syst. : Crio- ceris fulvicollïs, Panz. , Faun. Germ. , fasc 83, tab. 8; Payk. , Faun. Suéd. Long de près de deux lignes et demie. Antennes d'un fauve obscur. Tête d'un fauve pâle avec la partie posté- rieure noire; corselet jaune, pâle, très-finement pointillé. Ecusson noi- râtre; élytresfinement ponctuées, jau- nâtres. Poitrine et abdomen noirâtres. Pâtes pâles. Cette espèce est commune aux environs de Paris et dans toute l'Europe ; on la trouve sur le Ceri- sier, (g.) * ORTALTDES. Ortalides. ins. Famille de Diptères Athéricères , éta- blie par Fallen aux dépens des Mus- cides de Latreille , et embrassant les divisions de la tribu des Muscides du savant français, qu'il désigne sous les noms de Carpomyzes et de Doli- chocères , el une partie de la division des Gonocéphales. Cette famille ren- ferme les genres suivans : Sepedon , Jsoxocera , Mycetomyza , Tephiritis , Ortatis ( M use a vrticœ , vibrons ) ; Sépsis ( M. Vunctum ) , Mycropeza ORT ( Calobate, F abw); Scatophaga (Seat. Jimelaria , Fabr.); Geoniyza (M. combinata , L. ); Sapromysa ( Tep/iri- tisfiava , Fal.) , Lauxania. Plusieurs de ces genres n'ont pas été adoptés par Latreille , soit parce qu'ils ne sont pas suffisamment caractérisés, soit parce que ce savant ne les a pas connus. V. Muscides. (g.) * ORTALIS. Ortalis. ins. Genre de l'ordre des Diptères , famille des Athéricères , tribu des Muscides , éta- bli par Fallen , et placé par lui dans la famille des Ortalides. (V. ce mot.) Ce genre n'a pas été adopté par La- treille , et nous ne connaissons pas les caractères que lui assigne Fallen. (G.) ORTEGIE. Orlegia. bot. phan. Genre de la famille des Caryophyl- lées , et de la Triandrie Monogynie, L. , offrant les caractères essentiels suivans : calice profondément divisé en cinq folioles ovales , membraneu- ses sur leurs bords; corolle nulle ; trois étamines dont les filamens sont courts et les anthères cordiformes ; style unique, sui monté d'un stig- mate capité; capsule uniloculaire cà trois valves ; graines fixées au fond de la capsule. Ce genre fait partie de la tribu des Alsinées de De Candolle, laquelle tribu se distingue des au- tres Caryophyllées par ses sépales libres ou à peine soudés à la base ; le nombre des étamines dans ce genre ne permet pas de le confondre avec aucun des autres genres de la même tribu. On en connaît deux espèces , toutes deux décrites par Linné, qui leur a imposé les noms spécifiques d'/iispa- nica et de dicholoma. Celle-ci , con- fondue par Cavanilles {Icon. î , tab. 47 ) avec la première, n'en est peut- être qu'une simple variété puisqu'elle en diffère uniquement par ses pédon- cules très-courts. Elle croît dans le Piémont , et l'autre se trouve en Es- pagne. Ce sont des Plantes herbacées, à tiges dichotomes et à fleurs dispo- sées en panicules ou eu corymbes. Les feuilles sont accompagnées à la ORT hase et de chaque côté d'une glande noire. (.- FIoll. , p. 016 ) qui l'a ainsi caraclé- 4j* ORT lise : périanthe ringent, dont le cas- que est ovoïde ; les folioles extérieu- res et antérieures dressées , linéaires; les intérieures très petites, sessiles et conniventes; le labelle trifide, sans éperon; anthère parallèle au stig- mate , placée de chaque côté du lobe latéral du gynostème. Ce genre est composé d'une seule espèce (Oriùoce- ras slrictum) , Plante dont les bulbes sont indivis, et qui habile les envi- rons du Poi t-JaeksOii à la Nouvelle- Hollande. L Orlhocéras est voisin du Diuris , dont il se distingue par son périanthe ayant beaucoup plus la l'orme ringente, et par ses folioles in- térieures naines et conniventes , tan- dis qu'elles sont étalées et onguicu- lées dans le genre Diuris. (g..n.) * ORTHOCÉRATES. Orthocerata. Moll. Latreille a proposé cette fa- mille , dans son dernier ouvrage (Fam. N.ttur. duPiègn. Anim., p. 162), pour rassembler toutes les Coquilles cloi- sonnées , droites ou projetées en li- gne droite, après une courbure plus ou moins prononcée. Yoici les carac- tères que donne Latreille et l'arran- gement des groupes qu'd propose : la coquille est percée d'un siphon, le plus souvent centi al , et formant à sa surface extérieure, lorsqu'il est laté- ral, une rainure longitudinale. Elle est ordinairement presque entière- ment solide ou empilée en forme de long cône, dioile, ou bien tantôt un peu arquée, tantôt contournée au sommet , en manière de crosse. Cette tribu se partage en deux sections : la première, la plus considérable, renferme toutes les Coquilles lisses sans nœuds ni articulations annulai- res transverses; la seconde, les Co- quilles noueuses ou annelées trans- versalement dans l'a première sec- tion; les cloisons ont les bords sim- ples ou découpés. Parmi les Coquilles dont les cloisons sont simples , on en trouve qui ont des côtes longitudi- nales ; d'autres, qui en sont dépour- vues, ce qui établit deux groupes dont le premier est encore divisé d'a- près l'existence ou non d'une goul- ORT tière latérale produite par le siphon. Cette division n'est point encore la dernière. Elle se partage en deux au- tres d'après la forme du test. 1. Coquilles coniques. Genres : Bélemnite , Caelirhoé , IciITHYOSARCOLlTHE. 2. Coquilles lancéolées. Genres : Hibolite , Porodrague. Les Coquilles qui n'ont point de gouttière latérale sont divisées égale- ment en deux sections. 1. Un espace étoile au sommet de la Coquille. Genres : Acame, Cétocine, Pa- clite. 2. Point d'espace étoile au milieu de la Coquille. f Coquille droite. Genres : Pirgopole , Téeéboïte , AciIELOÏTE , CHRYSAORE. ff Sommet de la Coquille incliné ou contourné. Genres : Hortole, Lituite, Co- NILITE. Toutes ces sous-divisions et tous ces genres sont compris dans la sec- tion des Coquilles sans côtes longitu- dinales. Les deux genres Nogrobe et Hippurite eu sont pourvus. Nous avons vu qu'une des grandes divi- sions delà famille a été faite d'après la forme des cloisons, dont les unes sont simples, et les autres découpées. Les genres que nous avons cités offrent des cloisons dont les bords sont simples; les quatre suivans ap- partiennent à la dernière division : Batolitc , Tiranile , Baçulite , Ha- mite.La dernière division de cette fa- mille contient les Coquilles noueuses ou ondulées transversalement. Les genres Echidué , Raphanistre , 3Jo- lo>se, Piéophage , Nodosaire et Spi- roline se présentent pour la former. Telle est la composition de cette famille sur laquelle nous avons quelques observations à présenter. D.ms la première section , à côté OHT des Bélemnites , nous trouvons le genre Callirrhoé de Montfort , qui en est un dédoublement inutile. Ce genre , a été fait avec les piles al- véoliques détachées , isolées de l'in- térieur des Bclemnites. Avec ces deux genres qui renferment des Coquilles droites et coniques, Lali cille eu ad- met un troisième qui n'a , avec les Bélemnites, aucun rapport. C'est le genre Ichthyosarcolithe de Dcsma- rest; il est tourné eu spirale, et son test a une structure tout-à-fait parti- culière. Nous voyons que la section suivante ne contient que deux genres de Montfort; on ne saurait les ad- mettre comme genres; ce sont des Bélemnites , il est vrai , d'une forme lancéolée, mais celle forme seule ne saurait suffire pour leur admission dans la Méthode. Il en est de même aussi de ceux de la section sui- vante qui ne sont que des démemhre- mens inadmissibles des Bélemnites. On a toujours beaucoup critiqué Montfort sur la manière peu natu- relle dont il a fait tous ces genres ; le moindre caractère extérieur lui suffi- sait, puisqu'il e?t reconnu depuis long-temps que son travail est géné- ralement mauvais; il ne faudrait en admettre des parties qu'api es les avoir soumises à la critique la plus sévère. La composition de la section suivante fait voir combien cela est nécessaire. Le genre Pirgopole de Montfort est le même que le genre Enta le de De- lrance; c'est un tdyau calcaire ap- partenant probablement aux Auue- lides ou à un Mollusque voisin des Dentales. Nous lavons trouvé trop peu détermina ble pour le comprendre dans la Monographie des Dentales. Le genre Téléboïte ne pouvait non plus être admis qu'avec beaucoup de circonspection. Nous pensons, avec D'Oi bignv , qu'il a eu pour type une tige usée d'Eucrinile. Le genre Ache- tante appartient aux Oi thocératiles telles qucSowerby les comprend. P". ce mot. Le genre Chrvsaore enfin n'est probablement qu'une pile d'al- véoles de Bélemnite. Nous ferons remarquer que le genre Achéolite a OUI 4*;s bcaucoup de rapports avec les Echid- nés; ils doivent entier lous deux dans le même genre, et ici ils se trouvent séparés par toute la série des Co- quilles droites à cloisons découpées, et rapprochés des genres microsco- piques qui en diffèrent bien essen- tiellement. Nous ne voyons pas la liaison qui existe entre les genres que nous venons de citer les derniers et les Ilorloles , les Lituites et les Com- ptes. Ces genres, il faut en convenir, ne sont pointa leur place; c'est près des Spirilles ou des Nautiles qu'ils doivent se trouver. Quantau genre Co- nilite de Lamarck, il est probable- ment le même que celui que Sowerby nomme Orthocera ; il est à peine courbé, et le plus souvent droit; il n'est donc point non plus à sa place. Le genre INogrobe, qui entre dans la section suivante, est fort incertain {V. ce mot), et les Hippurites, comme nous l'avons démontiéà ce mot , sont des Coquilles bivalves. Ce qui e.it ex- traordinaire , c'est que Latreille ait séparé dans un autre groupe les Bato- lites , qui ne sont que des Hippurites plus allongées, et les ait associées aux ïiranites, aux Baculiles, et aux H a mi tes qui ont des cloisons décou- pées comme les Ammonites. La der- nière section, enfin , se compose des six genres suivans:Echirlné dont nous avons déjà parlé; Raphanistre , qui laisse du doule, mais qui n'est proba- blement qu'une Hippurite; Molosse, auquel nous renvoyons , aussi bien qu'aux mots Réophage , Nodosaire et Spiroline, tous trois genres mi- croscopiques qu'il est impossible de laisser dans cette famille. Il ne devra donc y rester que les Bélemnites et leurs sous-divisions, et les Orthocé- ratites. V . ce mot. (d..h.) ORTHOCERA TIÏE . Orthocerati- tes. moll. Ce mol a été employé d'a- bord par Picot Lapeyrouse pour des Coquilles soi-disant cloisonnées que l'on confondit pendant long-temps avec les Polythalames, et qui appar- tiennent, comme nous l'avons dé- montré {V. Hippurite), à la famille 4i4 ORT des Rudistes, où elles se placent à côlé des Radiolites. Lamarck , n'ayant point adopté le nom de Lapeyrouse, y substitua celui d'Hippurite, et comme le motOrthocératite a été em- ployé ensuite pour d'autres Coquilles entièrement différentes des Orthocé- ratiles de Lapeyrouse , il en est ré- sulté une confusion d'autant plus grande , qu'il existait déjà des genres Orthocère et Orthocérate. Nous avons vu à l'article Nodosaire, que le genre Orlhocèredevaiten faire partie , puis- que ce sont des Coquilles foramini- fèi es microscopiques. Quant au genre Orthocérate, il a été proposé par Sowerby , et il devra être conservé tel qu'il l'a présenté, pour qu'on ne le confonde plus à l'avenir avec les deux autres dont nous avons parlé. V. No- dosaire, Orthocère et Orthocé- rate. (D..H.) ORTHOCÈRE. Orthocera. mole. Ce genre a été créé par Lamarck , dès 1801 , dans son Système des Animaux sans vertèbres , et conservé depuis dans ses différens ouvrages. La plu- part des auteurs contemporains l'ont adopté en le mettant clans des rap- ports différens. Il fut établi pour ras- sembler les Coquilles microscopiques polythalames qui sont droites ou ar- quées , un peu coniques , à loges dis- tinctes , formées par des cloisons sim- ples , trausverses et perforées , soit au centre, soit latéralement. Ces ca- ractères , qui ne diffèrent de ceux des Nodosaires que par le renflement des loges , sont insuffisans pour un genre, car, en l'admettant, ce serait baser une coupe aussi importante sur le plus ou moins d'étranglement des loges, ce qui, certes, ne peut être admis. Aussi voyons-nous que les au- teurs qui ont publié leurs travaux, depuis Lamarck, ont rectifié cette er- reur. Férussac , en laissantlesOrtbo- cères de Sowerby avec les Nodosaires s dans sa famille des Oi thocères , a eu soin de rapprocher les Orthocèi es de Lamarck de ce dernier genre , ce qui le rend beaucoup plus naturel, blainville a eu la même opinion ; seu- ORT lement au lieu du genre Nodosaire, c'est le genre Orthocère qu'il a adopté, et auquel il a réuni les Nodosaires , ce qui, au fond, est absolument la même chose. U'Oibigny a préféré , comme Férussac, adopter le genre Nodosaire, et nous avons suivi son exemple : aussi nous renvoyons à l'ar- ticle Nodosaire. (d..h.) ORTHOCÈRE. Orlhocerus. INS. Nom donné par Latreille à un genre de Coléoptères qu'Illiger avait nom- mé Sarrotrie. Latreille , fidèle à ses principes de justice pour les noms donnés par les auteurs antérieurs à lui, a abandonné la dénomination d'Or- thocère pour conserver à ce genre celle qu'Illiger lui avait assignée primi- tivement. V. Sarrotrie. (g.) ORTHOCÉRÉS. Orthocerata.-f.ioJA.. Blainville (Traité de Malac, p. 076) a donné ce nom à la première famille de son ordre des Polythalamacés. Cette famille a quelque analogie avec celle de Latreille , quant aux genres qui y sont compris ; mais ils sont ar- rangés dans un ordre différent; ils sont partagés en deux groupes , d'a- près la forme des cloisons ; les uns ont des cloisons simples, et les autres ont des cloisons découpées. Dans la pre- mière section , nous trouvons les gen- res Bélemnite et ses sous-divisions Conulaire , Conilite ( Orthocère , Sowerb. ) , et Orthocère , dans les- quels on trouve les Nodosaires , les Réophages et les Molosses. La seconde section se compose du genre Baculite lui seul. On retrouve ici le défaut que nous avons déjà fait remarquer ailleurs, du mélange des Coquilles polythalames à siphon, et des Co- quilles polythalames sans siphon {yJsl- p/ionoiclea , De Hann), ainsi que de celles qui ont les cloisons simples avec celles qui les ont découpées. Cette confusion existe chez tous les auteurs dont les écrits sont antérieurs à ceux de De Hann , qui, le premier, a porté une réforme très-utile dans la classification des Coquilles mulli- loculaires. D'Orbigny est venu dans le même temps confirmer les opinions ORT de De Hann , dans son travail géné- ral sur les Céphalopodes , opinions qui ne peuvent manquer d'être géné- ralement adoptées. (D..II.) ORTHOCHILE. Orthochile. ins. Genre de l'ordre des Diptères, fa- mille des Tanystomes , tribu des.Do- lichopodes, établi par Latreille qui le caractérise ainsi : antennes très- rapprochées, fort courtes, de trois pièces , disposées en une tête globu- leuse , avec une soie longue , presque terminale; trompe avancée, très- courte, terminée par deux lèvres dont l'extrémité forme une pointe recouverte en dessus par deux palpes de sa longueur , avancés et presque coniques. Ces Diptères ont les plus grands rapports avec les Dolichopes, mais ils en diffèrent par les palpes qui , dans ces derniers, sont aplatis et étroits; la trompe des Dolichopes n'est pas si avancée et si pointue, et ne se prolonge pas en forme de bec , comme cela a lieu chez les Ortho- chiles. Le genre Callomyie de Meigen en est distingué par ses antennes qui sont notablement plus longues que la tête ; le corps des Orthochiles est oblong; leur tête est verticale et a une forme ti igone , avec les angles obtus; les yeux sont grands; les an- tennes sont insérées entre les yeux , près du milieu de la face antérieure de la tête , plus courtes qu'elle , pres- que contiguës à leur base, élevées , et de trois articles; le premier est un peu allongé, presque cylindrique , un peu plus gros vers le bout, plus grêle que les suivans , et formant au second une sorte de pédicule ; celui- ci est presque cupulaire; le troisième ou le dernier est en cône très-court , avec une soie allongée , avancée , sim- ple, insérée sur le dos et un peu de côté; la trompe est membraneuse, beaucoup plus courte que la tête, très-petite, avancée, et d'une figure conique; les palpes sont de la lon- gueur de la trompe et la recouvrent en s'avauçant et s'inclinant sur elle; le corselet est élevé ; lcsailessont cou- chées horizontalement sur le corps , ORT 4a5 et ressemblent presque , quant à la disposition des nervures , à celles des Dolichopes et de la Mouche domes- tique ; les balanciers sont découverts ; 1 abdomen est conique, comprimé, un peu arqué sur le dos ; les pâtes sont longues et terminées par deux pelotes; elles paraissent proportion- nellement plus grosses et moins lon- gues que dans les Dolichopes. Les métamorphoses de ce genre nous sont encore inconnues. La seule es- pèce connue est : L'Orthochile blvjet , Orthochile nigro-cœruleus , Latr. , Gen. Crust. et Ins. T. iv, p. 289; Encyclop. Long d'une ligne; d'un bleu foncé, avec une teinte violette et du vert sur les côtés de l'abdomen ; antennes noires ; contour inférieur de la tête bordé de petits poils gris ; yeux grands , d'un brun noirâtre; espace compris entre eux tirant sur le vert , et paraissant d'un blanc soyeux et argenté près de la bouche; dessus du corselet ayant quelques poils noirs; ailes sans taches, avec des nervures noires et un reûet doré ; balanciers jaunâtres; abdomen violet en dessus , vert sur les côtés, et garni d'un léger duvet; pâtes noires et un peu poilues. Trou- vé une seule fois aux environs de Paris dans les prairies du Petit-Gen- tilly. (g.) * ORTHOCHOETE. ins. Genre de Coléoptères mentionné par La- treille ( Fam. Nat.) , et très-voisin des Lipares , genre de Charançon, (g.) OPiTHOCLADE. Orthoclada. bot. fhan. Palisot-Beauvois ( Agroslo- graphie, p. 69, tab. i4, fig. 9) a constitué sous ce nom un genre de la famille des Graminées et de la Trian- drie Digynie,L. Il offre les carac- tères suivans : fleurs hermaphio- dites; lépicène à deux valves aiguës, renfermant un épillet de trois à quatre fleurs; valves de la glume aiguës; ovaire gibbeux, terminé par un bec court cylindrique , et accompagné à sa base de deux écailles obtuses ; trois ctamines; deux styles courts, por- tant des stigmates très-longs. Le type 426 ORT de ce genre, que Pallsot de Beauvois rapproche des Poa , est la Plante dé- crite par Lamnrck dans l'Encyclopé- die sous le nom île Panicutn raiijlo- rum. Le chaume s'élève à la hauteur d'un pied et plus; il est garni d'un pe- tit nombre de nœuds, et dans sa par- tie inférieure seulement , de feuilles courtes, ovales -lancéolées, velues sur leurs bords , et rétrécies près de la gaine. Les fleurs forment une pa- nicule très-rameuse et très -lâche. Celte espèce croît à Cayenne et au Brésil. (G..N.) *ORTHOCORYS. ois. (Vieillot.) Syn. d'Hoazin. (DR..Z.) * ORTHODON. mam. Lacépède a décrit sous ce nom une espèce de Physéter , qui n'a été admise qu'avec doute par les ailleurs modernes , et qui a même été rejetée d'une manière absolue par quelques-uns d'entre eux. (is. G. sr.-iij *ORTHODON. bot. crypt. {Mous- ses.) Ce genre, d'abord établi par Bory de Saint- Vincent, qui l'avait découvert dans les îles australes d'A- frique , avait été réuni , par quelques auteurs, au genre Octoblepharum. Brown a depuis rétabli ce genre, et plusieurs muscologistes, eu l'adop- tant, en ont constaté les caractères qu'on peut établir ainsi : fleurs fe- melles terminales; pe'ristome simple, à huit dents droites, marquées de trois stries longitudinales; coiffe cam- panulée , dentée à sa base , poilue ex- térieurement. Fleurs mâles terminales en disque. La forme de la coiffe dis- tingue ce genre des Octoblepharum, et le nombre et la forme des dents le sé- parent des Orthotiichum. On ne con- naît qu'une seule espèce de ce genre. UOrthodon serrât// m ( Octoblepharum serrât ii /n , Brid. ; Iiook , Musc. exot. , tab. 106). C'est une Moussedemoycn- ne taille , à tige droite , peu rameuse , dont les feuilles sont insérées tout au- tour des rameaux , étalées, oblongues, dentelées, traversées par une ner- vure assez forte , et terminées par une pointe acérée; la capsule portée sur ORT un pédicule assez court, plus long cependant que celui de la plupart des Orthotiichum, est droite , lisse, oblon- gue; les dents du péristome sont lar- ges , droites et obtuses , marquées de trois stries longitudinales, qui indi- quent qu'elles sont formées par la soudure de quatre dents, ce qui ra- mène leur nombre à celui qui forme le maximum dans les Mousses à dents libres , c'est-à-dire à trente-deux'. L'espèce unique de ce genre croît dans les îles d'Afrique , au Népal , et probablement dans la plupart des régions équatoriales. (ad. b.) * ORTHOGOMUS. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Pentamères , famille des Carnas- siers , tribu des Carabiques, établi par Dejean dans le Spéciès des Co- léoptères de sa collection , et ayant pour caractères : crochets des tarses dentelés en dessous; dernier article des palpes cylindi ique ; antennes plus courtes que le corps, et filiformes; articles des tarses triangulaires ou en cœur ; pénultième fortement bi- lobé; corps long; tête ovale, peu rétrécie postérieurement ; corselet plus large que la tète, assez court, transversal , et coupé carrément pos- térieurement ; élytres larges , en carré assez allongé. Ce genre se distingue des Lebies et des Copfodera de De- jean, parce que le premier de ces genres a le bord postérieur du cor- selet prolongé dans soin milieu , et que le second a le pénultième article des tarses non-bilobé. Les Plochio- nes se distinguent des Ortbogonius , parce que leurs palpes labiaux sont terminés par un article sécurifornie , ce qui n'a pas lieu chez ces der- niers. Ce crenre , dont le nom signifie rec- tangle , parait , a la première vue , se rapprocher beaucoup des Harpales , mais il s'en distingue facilement. Le corps est large et un peu aplati. La tète des Ortbogonius est ovale , pres- que pas rétrécie postérieurement ; les antennes sont plus courtes que le corps et filiformes 5 le dernier article oivr de tous les palpes est cylindrique; le corselet est plus large que la tête , court , transversal, coupé carrément antérieurement et postérieurement , et arrondi sur les cotés; les ély très sont un peu plus larges que le corse- let , très-légèrement convexes, plus ou moins allongées , et en tonne de rectangle ou de carré long ; les trois premiers articles des tarses sont longs et plus ou moins triangulaires ou en cœur; le pénultième est très-forte- ment bilobé; les crochets des tarses sont fortement dentelés en dessous. Ces Insectes habitent les pays chauds de l'ancien continent. On en con- naît quatre espèces, dont trois vien- nent des ludes Orientales , et une de Sierra-Leoue. Nous citerons : L'Oktiiogonius alternant , Or- thogonius alteinans , De]., Spéciès des Coléopt. , etc. T. i , p. 280 ; P/oc/uu- nus alteinans? Wiedmanu , Zoolo- eisc/ieMagazin, 11, p. 5-j, n. 76. Long de si y à sept lignes et demie; d'un noir un peu brunâtre; tète assez lon- gue , ridée, avec quelques enfonce- mens eptre les y eus ; lèvresupérieurc, bouche , palpes et antennes d'un brun ferrugineux; corselet déprimé plus large que la tète , court , transverse , et coupé carrément en avant et en ar- rière, avec les côtés arrondis, et les angles postérieurs nullement saillans ; ély très plus larges que le corselet, presque en forme de carré long et presque arrondies à l'extrémité ; elles ont chacune neuf stries assez pro- fondes et finement ponctuées ; les in- tervalles sont alternativement plus Larges; les plus étroits sont presque lisses, et l'on aperçoit, sur les plus larges, des points enfoncés, rangés en lignes longitudinales; elles ont en outre plusieurs points enfoncés, dis- tincts entre la sixième et la septième strie. Cette espèce se trouve dans l'île de Java. (g.) * ORTJIOGRAMMA. bot. crypt. ( Desvaux. ) Syn. de Monogramma. /-'. ce mot. (u.) *ORTHOKLAS. mis. Dans le Sys- ORT 427 tème minéralogique de Breithaupt, ce nom désigne l'une des espèces du genre Feldspath , savoir: celle qui est à base de Potasse et d'Alumine. (G. DEL.) * ORTHONIX. ois. Genre établi parTemmink dans son ordre des Ani- sodactyles. Caractères : bec très court, comprimé, presque droit , é chancre à la pointe ; narines placées de cha- que côté du bec , et vers le milieu , ouvertes , percées de part en part et garnies desoies; quatre doigts, trois en avant, l'intermédiaire plus court que le tarse , et d'égale longueur avec l externe ; ongles robustes , plus longs que les doigts, faiblement arqués et cannelés latéralement; ailes très- courtes ; les cinq premières rémiges étagées; la sixième la plus longue; lectrices longues , larges et fortes , terminées par une pointe aiguë. Le Sri nic axjde, Orthonix spiai- caudus , Temm. Parties supérieures d'un brun marron ; sommet de la tête couvert de plumes effilées, for- mant une petite huppe d'un brun sombre , marquées de mèches noires ,- joues grises; nuque et scapulaires brunâtres , marqués sur la barbe in- terne de chaque plume , d'une grande tache noire ; tectrices alaires , traver- sées par deux longues bandes noires et deux plus étroites , d'un gris terne ; gorge el devant du cou d'un rouge vif; un demi-collier noir ; milieu de la poitrine et du ventre blancs ; côtés de la poitrine et flancs d'un brun cendré, nuancé de marron ; tectrices caudales et lectrices d'un brun ter- ne ; celles-ci terminées par unepoinie de cinq à six lignes de longueur, gar- nie latéralement de soies roides ; bec noir; pieds longs et forts , noirâtres ; ongles bruns; taille, sept pouces six lignes. La femelle a le devant du cou d'un blanc pur. Cette espèce, qui n e 1 - te encore que dans le Musée tles Pays-Pas , faisait partie d'une collection envoyée de la Nouvelle- Hollande. On ne sait absolument rien de ses mœurs ni de ses habitudes. d,:..z.) * ORTIIOPLOCLES. QrthopLocta 42S ORT bot. than. De Candolle (Sjst. Veget. Nat. , 2, p. 58i) a ainsi nommé le troisième sous - ordre de la famille des Crucifères, caractérisé par ses co- tylédons condupliqués et incombaus. y. Crucifères. (g..n.) ORTHOPOGON. bot. tu av. Le genre établi sous ce nom par Robert Èrown, est fondé sur les mêmes es- pèces que YOplismenus de Paiisot- Beauvois. V. Oplismène. (g..n.) ORTHOPTÈRES. Orthoptera. ins. Cinquième ordre de la classe des In- sectes dans la méthode de Latreille (Fam. Nat. du Règn. Anim.), ou le sixième (Règn. Anim.), avant pour caractères essentiels : bouche com- posée dorganes propres à la mastica- tion ; deux ailes pliées longitudinale- ment et quelquefois en outre trans- versalement ; recouvertes par de? ély- tres coriaces , souvent chargées de nervures ou réticulées; des yeux lis- ses dans le plus grand nombre ; an- tennes ayant ordinairement plus de onze articles. Ces Insectes se distin- guent très-bien de tous les ordres voi- sins au moyen des caractères que nous venons de présenter ; les Co- léoptères qui en sont très-voisins en sont séparés par leur mode de mé- tamorphoses et par d'autres carac- tères pris dans les organes de la manducation ; on ne peut confondre avec eux les Hémiptères qui en sont les plus rapprochés par leurs méta- morphoses , mais dont la bouche est composée d'organes effilés et formant un suçoir; enfin les autres ordres s'en distinguent tellement au premier aspect qu'il est inutile de faire res- sortir les différences qui existent en- tre eux. Quoique Linné ait placé les Orthoptères parmi les Coléoptères , il avait cependant senti qu'ils en étaient distincts, et il les avait rangés à la fin de cet ordre. Geoffroy, en suivant la méthode de Linné , a fait subir quelques changcmens à l'arrange- ment des genres de cet ordre et l'a inouïs distingué des Coléoptères. C'est Degéer qui, le premier, sépara les Orthoptères des Coléoptères en pro- ORT posant de leur donner le nom de Dermoptères {Dermoptera), et c'est ce nom qui aurait dû être adopté par les entomologistes ; cependant, sans avoir égard à l'antériorité acquise par ce savant, Fabricius désigna le même ordre sous le nom d'Ulonates ( Ulonata ), et Olivier vint encore après lui assigner celui qui a généra- lement prévalu et qui est adopté ac- tuellement. Il n'y a que le genre Fol- licule qui forme pour Kirby et Leach un ordre particulier qu'ils ont nom- mé Dermoptères, mais que Latreille n'a pas cru devoir adopter. Le corps des Orthoptères est gé- néralement allongé , de consistance molle et charnue ; il est composé , comme celui de tous les Insectes , de trois parties que l'on peut envisager séparément et dont nous ferons con- naître les principaux traits : ces trois parties principales sont la tête , le tronc ou thorax et l'abdomen. La tête des Orthoptères varie beaucoup pour la forme , la grandeur et même la position. Elle est grosse, verticale, et offre dans le plus grand nombre deux ou trois petits yeux lisses dont la position varie ; le front se prolonge quelquefois en forme de cône comme dans certaines Truxales et dans quel- ques Mantes ; d'autres fois il porte un appendice charnu qui vient retomber en avant de la tête et que l'on pour- rait presque comparer à une espèce dévoile, comme cela se voit dans un Grillon d'Espagne [Gryllus umbra- ci/Iosus); les yeux occupent les côtés de la tête ; ils sont souvent très- grands , à réseau ; les antennes sont insérées ordinairement au-devant des yeux , et quelquefois au-dessous ou entre eux; elles sont de longueur variable , composées d'un plus ou moins grand nombre d'articles peu distincts ; ces antennes sont filifor- mes, sélacées , en massue, perfo- liées et quelquefois ensiformes ou semblables à une lame d'épée ; la bouche est composée d'une lèvre su- périeure ou labre, de deux mandibu- les cornées , de deux mâchoires , et d'une lèvre inférieure ; le labre est ORT fixé au chaperon par une suture dis- tincte ; il est mobile , toujours exté- rieur, demi-coriace , un peu voûlé et presque demi-circulaire , arrondi en devant ets'avançant sur les man- dibules; celles-ci -sont écailleuses , ti iangulaires , courtes , épaisses , avec le côté extérieur arqué et l'intérieur armé de plusieurs dentelures inéga- les; d'après les observations de Mar- cel de Serres, ces dentelures sont en rapport avec le mode de nourriture de ces Insectes ; il les distingue donc , comme dans les Mammifères , en dents incisives, laniaires ou canines , et molaires. Ces dernières sont les plus grandes et chaque mandibule n'en offre jamais qu'une située à sa base. Ces trois sortes de dents n'exis- tent pas toujours simultanément , et c'est par leur présence , leur absence ou leurs modifications de formes qu'on peut reconnaître la natuie des matières dont se nourrissent les Or- thoptères. Les Mantes et les Empu- ses, par exemples, qui sont entière- ment carnassières n'ont que des dents laniaires. Les espèces qui n'ont que des incisives et des molaires sont uni- quement herbivores. Les omnivores ont des laniaires et des molaires ; mais elles ont des proportions moins considérables. En général les mandi- bules des Orthoptères sont de gran- deur inégale , quand ces organes sont très-rapprochés , les dentelures de l'un se plaçant entre celles de l'autre , comme cela a lieu dans les Animaux supérieurs. Les mâchoires ont beau- coup de ressemblance avec celles des Coléoptères carnassiers ; elles sont très-fortes, cornées au moins à leur partie supérieure qui forme une sorte de dent conique, grande et munie de deux ou trois dentelures ; ces mâ- choires ont , comme dans les Coléop- tères carnassiers , deux palpes , mais celui qui est nommé palpe interne chez ces derniers est ici transformé en une pièce membraneuse, inarti- culée ,• quelquefois cylindrique , d'à li- tres fois triangulaire et dilatée, mais toujours voûtée en dessus et recou- vrant l'extrémité des mâchoires. C'est ORT 4jg celte pièce ou ce palpe maxillaire interne , que Fabricius a nommé Ga- lea , Casque , qu'Olivier a traduit , nous ne savons trop pourquoi, par le mot français Galette. Les palpes maxillaires externes , les seuls ap- pareils , sont composés de cinq ar- ticles, dont les deux premiers sont très-courts , et c'est dans ces pal- pes qu'Olivier et Marcel de Serres Fensent que se trouve le siège de odorat. Ce dernier auteur a vu , dans leur intérieur , deux nerfs se répandant sur la membrane vésicu- leuse qui termine leur dernier arti- cle; il les nomme nerfs olfactifs; l'un est fourni par la cinquième paire qui part des faces inférieures du cer- veau , et l'autre par la première paire des faces latérales et supérieures du premier ganglion situé dans la tète. Entre ces deux nerfs est , suivant Marcel de Serres , une trachée qui , avant d'arriver à la membrane vési- culeuse , commence par former une poche pneumatique ; cette poche se développe entièrement lorsqu'elle a pénétré dans l'intérieur du palpe , et jette de nombreuses ramifications qui se répandent et se distribuent dans la cavité de cet organe. C'est cet appareil qui a fait penser à Marcel de Serres et à Olivier que les palpes étaient le siège de l'odorat. Latreille n'est pas convaincu de ce fait , et dé- sirerait que quelques expériences vinssent à l'appui des observations anatomiques. La lèvre inférieure des Orthoptères ou la languette , est presque membraneuse, allongée, un peu élargie à son extrémité , et divi- sée en deux ou quatre lanières. On voit dans l'intérieur de la bouche , une autre pièce que l'on peut consi- dérer comme une espèce de langue ; elfe est charnue, longitudinale, ca- rénée en dessus , plus large à sa base , un peu resserrée avant son extré- mité antérieure , arrondie, un peu échancrée en ce point , et immobile ; le menton est coriace, en forme de carré transversal et un peu plus étroit au sommet. Les palpes labiaux sont composés de trois articles; le 45o ORT thorax est composé, comme à l'ordi- naire, d'un prothorax, d'un mésotho- rax et d'un métathorax assez grand ; le prothorax est , le plus souvent , le plus grand de tous ; c'est le seul qui soit découvert , il présente des formes variées et quelquefois très-bizarres ; il est prolongé postérieurement en manière de pointe , et c'est ce prolon- gement qui remplace l'écusson. Ce prothorax donne attache aux pates antérieures; les autres segmens du thorax donnent attache aux quatre pates suivantes, aux élytres et aux ailes. Les élytres , dans le plus grand nombre , sont coriaces , minces , flexibles, demi-transparentes vues à la lumière et chargées de nervures ; quelquefois elles sont presque hori- zontales avec la suture droite, com- me tlans les Coléoptères ; mais le plus souvent elles s'inclinent plus on moins en toit, et lorsqu'elles sont couchées sur le corps, leurs bords in- ternes se croisent; les ailes sont plus larges que les élytres , membraneu- ses , très-réticulées , et plissées longi- tudinalement en manière d'éventail ; il n'y a que celles des Forficules qui soient, en même temps, pliées trans- versalement comme celles des Co- léoptères. Quelques femelles, et même quelquefois les deux sexes, sont pri- vés de ces organes. Les élytres de plusieurs mâles sont aussi très-cour- tes et rudimentaires ; en général les ailes et les élytres des Orthoptères sont ornées de couleurs variées et souvent très-agréables. Dans plu- sieurs mâles, une portion du bord interne des élytres ressemble à du talc ou du parchemin , et présente de grosses nervures irrégulières ; le frot- tement réciproque de ces parties pro- duit un bruit monotone ou une es- pèce de chant qu'on désigne sous le nom de stridulation. Quelques es- pèces produisent ce bruit en frot- tant leurs cuisses postérieures , qui agissent comme des archets sur leurs élytres ; les pates sont quelquefois toutes semblables ; quelquefois les antérieures sont ravisseuses et ar- mées d'épines et de pointes propres ORT à saisir la proie; d'autres fois elles sont dilatées, fort comprimées, for- tement dentées en dehors et pro- pres, à creuser la terre. Les pates postérieures sont souvent beaucoup plus grandes que les autres, et pro- pres au saut; les quatre pates posté- rieures sont plus écartées entre elles à leur origine , ou plus rapprochées des cotés de l'arrière- poitrine, que dans les Coléoptères ; le nombre des articles des tarses n'est pas le même dans tous les Orthoptères , et ou pourrait se servir de cette considéra- tion pour diviser cet ordre en sec- tions ; il n'y a point , comme dans les Coléoptères , d'espèces héléromères. En géuéralles articles des tarses sont garnis, en dessous, de pelotes mem- braneuses ; le dernier article est tou- jours terminé par deux crochets. L'abdomen est allongé, ovale , cylin- drique ou conique; il est composé de huit ou neuf anneaux extérieurs et souvent terminé par deî appendices saillans. Dans un grand nombre de femelles , son extrémité postérieure est armée d'une tarière ou oviducle plus ou moins long, en forme de stylet , de sabre ou de couteau , com- posé de deux pièces appliquées l'une contre l'autre, et destinées à enfoncer leurs œufs dans la terre; les stigma- tes sont placés sur les côtés de l'ab- domen. Tous les Orthoptères, dont on a pu faire l'anatomie , ont un pre- mier estomac membraneux ou jabot , suivi d'un gésier musculeux, armé à l'intérieur d'écaillés ou de dents cor- nées , selon les espèces; autour du pylore sont, excepté dans les Forfi- cules, deux ou plusieurs intestins aveugles , munis à leur fond de plu- sieurs petits vaisseaux biliaires ; d'au- tres vaisseaux du même genre, très- nombreux , s'insèrent vers le milieu de l'intestin. Les larves sont organi- sées de même , quant au système di- gestif, que l'Insecte parfait. Les métamorphoses des Orthoptè- res sont incomplètes, et s'opèrent dans l'espace de quelques mois, sous leurs trois états de larve , de nymphe et d'Insecte parfait ; ces Insectes , ORT pendant ces diverses métamorphoses , prennent de la nourriture et jouissent du mouvement ; les larves ne diffè- rent de l'état parfait que par la taille et l'absence totale des ailes ; les nym- phes ont de plus que les larves, les rudiraens des ailes et des élytres. Ces Insectes pullulent beaucoup ; leurs œufs sont souvent très - nombreux , ordinairement fort grands et d'une forme allongée; ils sont quelquefois renfermés dans une capsule bivalve et cornée, comme cela a lieu dans les Blattes. Le plus grand nombre d'Or- thoptères se nourrit de substances végétales; ces Insectes sont d'une ex- trême voracité, et, comme ils sont souvent en quantités innombrables, ils causent des dégâts affreux en dé- pouillant des provinces entières de toute leur végétation. Des nuées de Sauterelles arrivant souvent de lieux éloignés, s'abattent sur les champs ensemencés, et détruisent l'espoir de la récolte en peu d'heures. C'est dans les pays chauds en Afrique , en Asie et dans le midi de l'Europe, que ces Insectes sont très-abondans. Il n'y a que quelques peuples de l'Afrique qui en retirent un avantage, en fai- sant servir les grosses Sauterelles à leur nourriture. Les anciens ont don- né à ces peuples le nom d'Acrido- phages. Cet ordre a été divisé de diverses manières. Duméril (Zool. Anal. ) le partage en quatre familles : les Labi- doures, les Blattes, les Anomidcs et les Grylloïdes. Elles correspondent aux grands genres de Linné. Thun- berg , dans les Mémoires de l'Aca- démie des sciences de Saint-Péters- bourg , place ces Insectes avec les Hémiptères, mais il en fait une divi- sion particulière sous le nom de Mâ- cheiiers {Maxillosa). Latreille, dans le Règne Animal de Cuvicr, divisât les Orthoptères en deux familles. Dans son nouvel ouvrage (Familles Naturelles du Règne Animal ) il a converti ces deux familles en sec- tions , et en a ajouté une qui renferme le genre Criquet de Geoffroy , et il a divisé ces sections ainsi qu'il suit : ORT 45i ire section. (Famille des Coureurs, Règne Anim.) Elytres et ailes horizontales ; pieds uniquement propres à la course. Au- cun individu ne possédant d'organe musical ou stridulant. Familles : Foriiculaires , Beat- taires, Mantides et Spectres. 2' section. (Partie de la famille des Sauteurs, Règne Anim.) Elytres et ailes en toit, excepté dans la première famille; pieds pos- térieurs, dans tous, propres à sauter, leurs cuisses étant fort grandes. Les mâles produisant une sorte de chant ou stridulation en frottant l'une con- tre l'autre, une partie interne de leurs élytres; premier segment abdo- minal n'offrant aucun organe aérien particulier; anus de toutes les fe- melles pourvu d'un oviscapte ou ta- n'ère bivalve , saillante, en forme de sabre , d'épée ou de long stylet. Ces Orthoptères enfouissent leurs œufs sans les envelopper. Familles : Grieloneens et Locus- T AIRES. 5e section. (Partie de la famille des Sauteurs , Règne Anim.) Elytres et ailes toujours en toit; pieds postérieurs propres au saut ; tous les tarses de cinq articles^ Les deux sexes produisant une stri- dulation au moyen d'un frottement alternatif et instantanément réitéré de leurs cuisses postérieures contre les élytres ; élytres semblables dans les deux sexes ; premier segment ab- dominal offrant, de chaque côté, dans le plus grand nombre , une sorte de tambour distingué extérieurement par un opercule membraneux, cir- culaire ou lunule ; tarière composée de quatres pièces crochues et faisant saillie. Famille : Acridiens. V. ce mot et les précédens. (g.) ORTHOPY.XIS. BOT. CRYFT. (Mousses.) Le genre établi sous ce nom par Palisot- Beau vois , se com- pose surtout des espèces de Bryum, 45a ORÏ à capsule droite , tels que les Bryum andrugynum , palustre et plusieurs autres ; il y avait aussi placé des es- pèces qui appartiennent aux genres JSartramia, For tu la , Grimmia, etc. Ce genre , fonde sur des caractères de nulle importance , n'a pas été adopté. (ad. e.) * ORTHORHYNQUE. ois. (Lacé- pède.) Dénomination appliquée aux Oiseaiix-Moucb.es qui se distinguent des Colibris par leur bec droit. V. Colibri. (dr..z.) ORTHOSE. min. Haiiy proposait de substituer ce mot à celui de Feld- spath. V. ce mot. (b.) * ORTHOSELTS. bot. phan. (De Candolle.) V. Héliophile. ORTHOSIE. Orthosia. ïns. Nom donné par Ocbsenbeimer à un nou- veau genre formé aux dépens des Noctuelles. V. ce mot et Noctué- lite. (g.) ORTHOSTEMON. bot. phan. Genre de la famille des Gentianées et de laTétrandrie Digynie, L., établi par R. Brown ( Prodr. lïor. Nov.- Holland. , p. 45i ) qui lui a imposé les caractères suivans : calice tubu- leux, a quatre dents ; corolle marces- cente , dont la gorge est nue , et dont le tube est court , partagé en quatre divisions; étamines égales, saillantes, ayant leurs anthères longitudinale- ment déhiscentes, mutiques au som- met, dressées et roides après la flo- raison ; deux stigmates arrondis. Ce genre tient le milieu entre le Canscora de Lamarck (qui est. le même genre que le P ladera AeSolanàev et deRox- burgh ) et X'Eryikrœa de Richard ; il se distingue du premier par le limbe de la corolle , à divisions égales , et par ses étamines aussi égales entre elles; sa corolle quadripartite et ses anthères droites le distinguent de VErythrœa. Mais ces caractères , d'a- près Robert Brown, sont très-faibles, et peut-être devra-t-on réunir ces trois genres en un seul. Cbamisso et Schlcctendal ont constitué récem- OR'I ment ( Liunœa , i* fasc, p. 196 ) un genre Dejanira, qui a beaucoup de rapports pour les caractères avec YOrthostemotr, cependant les diffé- rences de patrie n'ont pas permis de les réunir. Ce nouveau genre , dont Martius a déjà changé le nom en celui de Callopisma , se rapproche beau- coup plus des Lrythrea. V. Deja- jsira au Supplément. h'O/tâostemon erectum est une Plante herbacée , à tige dressée , à feuilles larges , trinerviées , les inférieures pétiolées , les fleurs pé- donculées en corymbes terminaux. Cette espèce croît à la Nouvelle-Hol- lande , dans la partie située entre les tropiques. Elle a le port de YExa- cum diffusum de Vahl , Genliana dif- fusa de Heynes, qui , d'après la des , cription de Vahl, est une espèce de. Canscora ou de Pladcra. V. ce der- nier mot. (g..n.) ORTHOTRIC. Orthotrichum. bot crypt. {Mousses.) Hedwig, lorsqu'i réforma complètement la classifica tion des Mousses , créa ce genre , l'un des plus naturels de cette famille, malgré les aberrations qu'il présente dans des caractères regardés générale- ment comme importaus. Liuné avait confondu les diverses espèces de ce genresous le nom àeBryum strlatum; mais Adanson en avait déjà formé un genre particulier sous le nom de\Dor- cadion. Depuis la réforme d'Hedwig , d'autres auteurs ont été cependant beaucoup plus loin , et ont séparé quatre ou cinq nouveaux genres de ce- lui-ci; tels sont leiMacrumitrion, V Io- ta, Schlotkeimia , créés parBridel ou parSchwœgrichen, et qui ne diffèrent que par de légers caractères des vrais Orthotrics dont ils ont parfaitement le port. En considérant ce genre comme Hedwig, Hooker , Greville et Ar- nott, on peut le caractériser ainsi : capsule droite , lisse ou sillonnée lon- gitudinalement; péristome externe , formé de seize (lents rapprochées par paires , larges et courtes , déjetées en dehors après l'émission des grai- nes ; l'interne formé de huit ou sciz? ORT cils alternans avec les dents, réflé- chis en dedans , et manquant dans quelques espèces ; coiffe campanulée, le plus souvent lacinièe à sa base et hérissée extérieurementde poils droits et roides. Les fleurs maies , suivant Hedwig , varient de position; elles sont tantôt en têtes terminales , et tan- tôt à l'aisselle des feuilles. Les Orthotrics sont des Mousses à tige droite , rameuse, couvertes de feuilles nombreuses , souvent courtes et obtuses , imbriquées ou étalées. Ils croissent sur les rochers ou plus souvent sur les troncs des Arbres. On en connaît maintenant environ soixante espèces, en réunissant à ce genre ceux que nous avons nommés ci-dessus ; un grand nombre sont exo- tiques , et c'est avec ces dernières qu'avaient été créés les genres Sc/ilo- teimia et MacromUrion. Les Schloteimia ne diffèrent des vrais Orthotrics que par leur péris- tome interne, à lanières plus larges , presque soudées en une membrane plissée, dressée et conique. Les Ma- cromitrion ont été séparés à cause de leur coiffe grande , glabre et la- cinièe à sa base. Enfin, le genre Ulota , que Molir avait établi pour VOrlhotrichum crispum , et quelques autres espèces d'Europe analogues , ne diffère des Orthotrics que par sa coiûe moins velue, divisée à sa base en quelques lobes profonds; ce qui a cependant lieu aussi dans la plu- part des vrais Orthotrics. Ses feuilles longues et crispées lui donnent un aspect assez différent. Les espèces d'Europe ont tantôt le péristome simple ; tels sont les Or- thotiiclium cupulatum et anomalum, et tantôt double, comme on l'ob- serve dans le plus grand nombre. (ad. b.) * ORTHOTRÏCHOIDÉES. Onho- trichoideœ. bot. crypt. ( Mousses. ) Arnolt , qui a indiqué ce groupe na- turel ( Méin. Soc. Hist. Nat. Par. T- ti), le place entre les Splach- noïdées et les Grimmoïdées. Il y rap- porte les genres Tetraphis , Octoble- pharum , Ortkodon , Calymperes , Zy- TOME XII, ORT 453 godon , Qrthotrichum. Celte section de la famille des Mousses a élé l'ob- jet d'un travail spécial de Hooker et Greville , qui en ont mieux défini les caractères et les genres , et les ont limités à ceux que nous venons d in- diquer; les trois premiers cependant ne sont placés qu'avec doute dans ce groupe , et ont beaucoup de rappoi 1s , surtout le premier, avec les Splach- noïdées; aussi , en fondant cette tri- bu , Hooker et Greville ne les y avaient pas placés. K. Mousses, (ao. b.) ORTHRAGUS.pois. (Raflnesque.) Syn. à'Orthagoriscus. f. Moee. (b.) ORTIE. Urtica. bot. phan. Ce genre , qui a donné son nom à la famille naturelle des Urticées , est placé par les auteurs systématiques dans la Monœcie Tétrandrie , L. Ses fleurs sont monoïques , rarement dioïques. Les mâles naissent en grap- pes , et ont un calice à quatre ou ra- rement cinq divisions profondes, ar- rondies et concaves, renfermant qua- tre ou rarement cinq étamines, dont les filets sont courbés avant la florai- son , et placés à la base des folioles calicinales; on voit quelquefois un rudiment de pistil. Les fleurs femel- les forment de petits capitules, et sont composées chacune d'un calice à deux ou quatre divisions profondes ; d'un ovaire supère , surmonté d'un style court et d'un stigmate capité et pubescent ; akène recouvert par le calice persistant. Ce genre est exces- sivement nombreux en espèces ; on en compte aujourd'hui plus de cent vingt , qui sont réparties sur toute la surface du globe. Quelques-unes , en petit nombre , croissent en Europe; la plupart habitent les contrées équi- noxiales , et surtout les Antilles , le continent de l'Amérique méridio- nale , l'Inde-Orientale et les îles de France et de Mascareignc.Les Orties, riantes herbacées dans nos climats , deviennent quelquefois des Arbris- seaux dans les régions équaloriales; leurs feuilles sont tantôt opposées , tantôt alternes , toujours accompa- 28 434 ORT ;^nt:es de Stipules; leurs (leurs sont eri grappes pendantes ou réunies en gloméruies dans les aisselles des feuilles. Parmi les espèces indigènes d'Eu- rope , il en est deux qui infestent les jardins , les haies et les alentours «les habitations rustiques; ce sont les Urtica urens et U. dioica , L. La première offre une tige ra- meuse, haute seulement d'un pied à un pied et demi , garnie de feuilles ovales , profondement dentées , d'uu vert foncé , et hérissées , ainsi que tout le reste de la Plante , de poils irès-piquans. Ses fleurs sont monoï- ques. La seconde produit des tiges quadrangulaires , hautes de deux à quatre pieds , garnies de feuilles pé- tiolées, cordiformes, pointues, den- tées en scie et couverles de poils acérés. Les fleurs sont , ainsi que l'indique le nom spécifique , uni- sexuées et portées sur des individus différens. Personne n'ignore les effets de la piqûre des Orties. Une démangeaison très-incommode, même douloureuse, se fait immédiatement sentir , et il succède à cette première impression une sorte de tuméfaction blanche, au centre de laquelle est la piqûre ; puis après la disparition de cette petite tu- meur , la partie de la peau laisse une tache rouge. On peut considérer cet effet comme un véritable empoisonne- ment produit par l'introduction dans les vaisseaux capillaires du derme , du suc vénéneux contenu dans une petiteglande, sur lequel repose le poil de l'Ortie; ce poil, ayant une poin- te très-acérée , pénètre facilement dans les tissus animaux , s'y rompt et laisse écouler le fluide caustique , au moyen du canal dont il estercusé , et qui est le prolongement de ta ca- vité glandulaire. Lorsque par l'effet de la dessiccation de la Plante, tous ses sucs ont , sinon disparu , du moins se sont concrètes de manière à ne plus s'écouler facilement dans les tissus animaux , on peut toucher impunément l'Ortie; elle ne cause aucun accident ; ce qui prouve que ORT le poil n'est point venimeux par lui- même , et qu'il ne joue le rôle que d'un conduit excrétoire, qui est rem- pli par le suc vénéneux seulement au moment de son écoulement, et où par conséquent il ne peut exister que sous forme de dépôt concret. La douleur occasiouée par la piqûre des Orties de nos climats, est passagère, et disparaît ordinairement sans qu'il soit besoin d'y faire quelques ap- plications ; on se contente tout au plus d'asperger dessus un peu d'eau froide. Mais dans les climats chauds, le suc des poils d'Ortie est telle- ment vénéneux et abondant, qu'il produit de6 douleurs atroces à ceux qui ont le malheur d'en être piqués Leschenault de la Tour ( Mémoires du Muséum d'Histoire Naturelle , T. vx, p. 559) a publié la narra- tion des accidens graves qui lui sont survenus après avoir cueilli saus pré- caution V Urtica crenulata de Rox- burgh, Plante indigène de la pro- vince de Chittagong, dans l'est du Bengale. Ayant été légèrement piqué à la main gauche par une des feuilles, il éprouva peu- de temps après une douleur insupportable , semblable à celle que produirait une lame de fer brûlante qu'on promènerait sur les doigts; il n'y avait cependant à l'ex- térieur aucune tuméfaction ni in- flammation quelconque. La douleur s'irradia successivement le long du bras jusqu'à l'aisselle; puis elle re- monta dans la tète , détermina un violent coryza, enfin une conti action spasmodique de la partie postérieure des mâchoires , qui persista toute une journée. Les douleurs diminuè- rent ensuite progressivement et ne cessèrent que le neuvième jour. Des symptômes semblables et beaucoup plus intenses s étaient déclarés sur un employé du jardin botanique • Calcutta , qui avait été frappé sur les épaules avec des feuilles de la même espèce d'Ortie. Au nombre des Orties dangereuses qui croissent dans l'Inde, Leschenault cite encore V Urtica sti- mu/ans, L. , indigène de Java , et une espèce de Timor, que les habitans ORT nomment Daoun setan, c'est-à-dire Feuille du Diable, et qui leur ins- pire la plus grande terreur. C'est pro- bablement la même Plante ou une espèce très-voisine qui , dans les Mo- luques , porte le nom de Cossir, et qui est aussi très-venimeuse. L'urticalion ou l'irritation pro- duite par les Orties de nos climats , était un moyen dérivatif fort usité par les anciens médecins; mais on n'en l'ail plus d'usage depuis que la thérapeutique, éclairée par l'expé- rience et les saines théories médicales, a su régler convenablement l'emploi des vésicatoires etdes sinapismes. On employait aussi l'Ortie brûlante en infusion ou eu décoction , comme as- tringente dans les hémorrhagies , la dyssenterie,les flueurs blanches, etc.; mais aujourd'hui cet emploi est tota- lement oublié. Les akènes de l'Ortie dioïque ont été vantés comme pur- gatifs et vermifuges ; mélangés avec l'Avoine , ces akènes sont excitans pour les Chevaux ; ce qui les fait em- ployer par les maquignons pour don- ner à leurs bêtes un air vif et un poil brillant. Ou dit aussi que les Poules auxquelles on en fait avaler, pondent plus souvent. Les feuilles de cette même Ortie sont un fourrage usité dans le nord de l'Europe', etc. , par- ticulièrement en Suède , ou on la cultive en grand ; on prétend que les Vaches qui en mangent fournissent un lait très-abondant en crème, et qui donne un beurre jaune et très- agréable. Les mêmes feuilles , vertes et finement hachées , forment la base d'une pâtée avec laquelle on nourrit la volaille. Enfin , pour terminer l'in- dication des usages économiques aux- quels on a fait servir des Piaules en apparence aussi inutiles que les Or- ties, nous ajouterons que leurs fibres offrent assez de résistance pour être soumises au rouissage et converties en fils et en tissus , comme celles du Chanvre et du Lin ; c'est surtout YUrtica cannabina , L. , que l'on emploie sous ce rapport dans la Si- bérie et au Kamtschatka. Loureiro cite encore YUrtica nivea , qui olTre ORT 455 la même utilité aux peuples de la Chine et de la Cochinchinc. (g..n.) On a é:endu le nom d'OitTiE à plu- sieurs Plantes qui n'appartiennent pas au genre qui vient d'être traité. Ainsi ou a vulgairement appelé : Ortie blanche, le Lamier vul- gaire, Lamium album. Ortie Chanvre ou Chanvbine, le Galeopsis Tctrahit. Ortie grièche, YUrtica urens. Ortie mobte , la Mercuriale an- nuelle et le Lamium album. Ortie nègre , le Dalcchampia scandens. Ortie rouge, le Galeopsis Galeob- dolon , etc. , etc. (r.) ORTIE DE MER. acal. Nom vul- gaire, sur nos côtes , des Médusaires et d'autres Animaux analogues qu'on ne manie pas impunément, parce que la plupart causent à la peau une inflammation douloureuse que l'on compare à la piqûre des Orties, (b.) ORTOHDLA. mam. Hernandès {Hist. Nou.-Hisp. , p. 6, cap. 16) désigne sous ce nom une Moufette à pelage noir et blanc avec du fauve sur quelques parties. F~. Moufette, (is.g.st.-h.) ORTOLAN. Emberiza Hortulana. ois. (Linné.) Espèce du genre Bruant fort estimée des amateurs de bonue chère, et dont on fait un commerce as- sez considérable dans certains cantons méridionaux de la France ou l'on eu engraisse beaucoup. On a étendu ce nom à plusieurs autres petits Oiseaux du même génie, et dont le plumage est assez triste ; ainsi on a appelé : Ortolan de Lorraine, le Bruant Fou. Ortolan de la Louisiane , Y Em- beriza Ludoviciana. Obtolan de neige , Y Emberiza nival is. Oiitolan de passage, YEmberiza montana , Gmel. , qui n'est peut-être que le pi'écédent dans l'état de jeu- nesse. Ortolan des Roseaux , le Bruant des Roseaux. V. Bruant. 28* 456 ORU LeCocoliin, du genre Pigeon , a aussi été appelé Ortolan aux An- tilles. (B.) ' * ORTSTELN. min. Nom donne au Fer hydraté limoneux dans le pays de Lnnéhourg. (g.dkl.; ORTYGIS. ois. Dénomination que quelques auteurs , liliger entre autres, ont appliquée à la sous-di- vision du genre Perdrix qui comprend les Cailles. V. Perdrix. (dil.z.) ORTYGODE. oîs. Vieillot (Orni- thologie Elémentaire) avait ainsi nom- mé les Cailles à trois doigts . division qui répond à YOrtygis d'IIliger , et que Bonnaterre avait appelée Tur- nix. Vieillot a depuis adopté cette dernière dénomination. (a.) ORTYGOMETRA. ois. Syn. an- cien de Pvâle de Genêt, que Barrère avait adopté pour désigner un genre composé de la Cane-Petièrei (b.) ORTYON . et ORTYX. ois. La Cadle en grec ancien et moderne. ORUBL1. ois. Pour Urubu. V. ce mot. (b.) * ORUCAR1A. bot. phan. L'E- cluse et J. Bauhinont décrit et figuré sous ce nom une Légumineuse de l'A- mérique méridionale, qui l'ut réunie par Linné fils au genre Pterocajpus, sous le nom de P. lunatus , quoique son fruit formât une exception remar- quable an caractère essentiel, eu ce qu'il était dépourvu d'ailes. Piichard l'avait distingué génériquement dans son herbier , sous le nom de Nephro- s/s, el Jussieu aussi , dansson herbier, lui avait conservé le nom primitif donné par l'Écluse. Ces deux noms n'ayant pas été publiés, le docteur Me\er, dans sa Flore d'Essequebo , lui a imposé celui de Drepanocarpus, qui a été admis par Kunth et De Caudolle. V. Drépanocarpe. Depuis l'impression de ce dernier article , ce genre a été augmenté de quelques espèces indigènes du Mexique et de l'Amérique méridionale. (g..n.) ORVALE. Orvala. bot. phan. Ce nom était appliqué par les anciens ORV botanistes au Sahla Schvca. Linné ( Spec. Plant. , 2 , p. 887 ) s'en servit pour désigner l'ancien genre Papia de Micheli ( Gêner., 20, tabl. i" ); mais il n'en plaça pas moins parmi les Limiers une Plante qui n'est ce- pendant qu'une variété de l'espèce sur laquelle Micheli avait fondé son genre. De Candolle (Flore Française, T. m, p. 55g) a rétabli le genre Or- vala, et l'a distingué du genre I,a- mium , i° par sa corolle, dont la lèvre supérieure est dentelée au sommet, et dont la gorge est bordée de chaque côté d'un appendice à trois lobes ; 20 par ses anthères glabres et non hérissées de poils. L'Orvale Faux-Lamter, Oivala Lamioicles , D. C j La-tnium Orvala , L. , est uue belle Plante qui atteint jusqu'à un demi-mètre de hauteur. Sa tige est simple , presque glabre , munie de feuilles pétiolées , grandes, cordiformes, presque ovales , légère- ment pubescentes , bordées de den- telures inégales , assez profondes , surtout dans la variété figurée par Micheli. Les fleurs sont grandes, dis- posées en bouquets axillaires; le ca- lice est coloré , et la corolle d'un rouge violet pâle , marquée de raies plus foncées sur la lèvre inférieure. Cette Plante croît dans les lieux om- bragés des montagnes de l'Italie et d'autres parties de l'Europe méri- dionale. (G..N.) OR-VER.T. ois. Espèce d'Oiseau- Mouche. V. Co-Lieri. (b.) ORVET. Anguis. rept. oph. Lin- né , qui établit ce genre parmi les Scrpcns, le plaça vers la fin de l'or- dre , en le caractérisant par la pri- vation de plaques ventrales, et par les écailles semblables à celles des parties supérieures du corps qui eu recouvrent les parties inférieures. Les espèces de ce genre avaient été portées à plus de vingt-cinq par le dernier éditeur du Systema Naturel >, elles ont été réduites aujourd'hui en vertu de la formation de quelques genres qu'on a démembrés de celui de Linné, mais qui tous ne sont pas OR Y universellement adoptés. Daudin ne comptait que treize Orvets. Au lieu • ..■.«//•' ORY/OPSIDE SETACEE. ORYZOPSIS SETACEA. Kicli. ORY hexanema , te trac Ai ra , ptirpurca et capcllata. (E. D..L.) ORYX. zool. Une Antilope parmi les Mammifères ( V. Antilope et Li- corne), et un Gros-Bec parmi les Oi- seaux, ont reçu ce nom spécifique, [s.) ORYZA. BOT. PHAN. V. Riz. ORYZAIRE. MOLL. V. MÉLANIE. * ORYZÉES. Oryzeœ. bot. phan. Kunth a donné ce nom à la huitième section qu'il a établie dans la famille des Graminées, section qui a pour type le genre Oryza. V. Graminées et Riz. (g..n.) ORYZOPSIS. bot. phan. Genre de la famille des Graminées , tribu des Slipacées , établi par le profes- seur Richard ( in Michx. FI. Bor. j4m., 1 , p. 5 1), et qui peut être carac- térisé de la manière suivante : fleurs disposées eu panicule; épillets uni- flores ; lépicène à deux valves mem- braneuses , acuminées et terminées en pointe à leur sommet : glume à deux valves, l'extérieure carénée et terminée par une longue arête, qui part d'une légère échancrure; l'in- terne plus petite et simplement ai- guë; la glumelle se compose de deux petites squammules minces et laù- céolées. Les étamines sont au nombre de trois. Le style est simple, assez long, plane, cilié sur les bords , ter- miné par deux stigmates assez courts, glanduleux et poilus. Cegenre ne se composait que d'une seule espèce , Orjzopsis asperifolia , Michx., loc. cit., tab. 9. C'est une Plante vivace , dont le chaume est dressé , nu dans sa partie inférieure ; les feuilles sont roiJes , dressées , rudes et un peu piquantes ; la pani- cule est composée d'un petit nombre de fleurs. Cette espèce croît dans les montagnes de l'Amérique septentrio- nale , depuis la baie d'Hudson jus- qu'au Canada. Nous en possédons une seconde es- pèce entièrement nouvelle , à laquelle nous donnons le nom de Orjzopsis selacea , et dont on trouvera la figure dans l'Atlas de co Dictionnaire. C'est OSB 445 une petite Graminée vivace, ayant assez le port d'une Aita. Ses feuilles sont étroites , dressées , sétacées r roides et réunies en touffe à la base des chaumes. Ceux-ci sont un peu plus longs que lesfeuilles , également dressés , poi tantdeux ou trois feuilles sétacées. La dernière de ces feuilles est plus large et en forme de spathe, qui enveloppe les fleurs avant leur développement. Les fleurs forment une petite panicule resserrée. Les épillets, presque globuleux et uni- flores , se composent d'une lépicène à deux valves, membraneuses, dont l'extérieure est plus grande ; l'une et l'autre sont terminées en pointe à leur sommet. La glume se compose de deux valves ; l'extérieure , co- riace, très-convexe et fortement ca- rénée ,' portant une longue arête un peu flexueuse et velue , qui naît d'une légère échancrure à son som- met ; l'externe est beaucoup plus pe- tite et acuminée ; la glumelle est for- mée de deux paléoles unilatérales , ovales-lancéolées, un peu obtuses, plus longues que l'ovaire; les trois étamines sont dressées. L'ovaire est légèrement stipité , terminé par uu style plane , cilié sur ses bords et sur- monté de deux stigmates très-courts. Cette petite Plante a été trouvée à Montevideo , parCommerson. (a. r.) OS. zool. V. Squelette. OS DE SÈCHE, moll. On a donné ce nom à la coquille poreuse et légère que les Sèches portent dans les tégu- mens du dos. INous parlerons de cette partie à l'article Sèche auquel nous renvoyons. (D..H.) OSANE. mam. ( Geoffroy Saint- Hilaire.) Syn. d' 'Antilope equina. (e.) OSBECKIE. Osbeckia. bot. phan. Genre de la famille des Mélastoma- cées , offrant pour caractères : un ca- lice dont le limbe est à quatre, rare- ment à ciuq divisions peu profondes , persistantes ou caduques , et souvent accompagnées entre chacune d'elles d'une petite dent. Les pétales sont au nombre de quatre à cinq ; les éta- 446 ose mines, qui sont égales entre elles, varient de huit à dix ; les anthères , toutes de même grandeur , sont biau- riculées à leur base , terminées à leur sommet par un petit appendice grêle; l'ovaire semi-iufère ; le stigmate ex- trêmement petit et pouctiforme. Le fruit est une capsule sèche, à quatre ou cinq loges. Ce genre est fort voi- sin du Rhexia. Il se compose d'un petit nombre d'espèces qui toutes croissent dans l'ancien continent , tandis qu'en général les véritables espèces de Rhexia sont américaines. Parmi ces espèces du genre Osbeckia, nous citerons les Osbeckia chinen— sis et Osbeckia zeylanica , déjà dé- crites par Linné. Le professeur Hoo- lier (Èxoiic. Flor. , 3i) a figuré et décrit une espèce nouvelle , à la- quelle il a donné le nom à'Osbeckia Nepalensis. Ses feuilles sont lancéo- lées , à cinq nervures ; le tube de son calice est cilié et muni d'écaillés; son limbe est à cinq divisions qui sont caduques. Cette espèce est originaire du Napaul. On doit encore réunir au genre Osbeckia , le Rhexia glome- rala de Rottboel et Willdeuow. (a.h.) OSCABRELLE. Chitonellus. moll. Genre fait par Lamarck pour des es- pèces d Oscabrions des mers Austra- les , qui ont les pièces lestacées rudi- mentaires et fort petites, relativement au rebord du manteau. Elles sont larviformes , c'est-à-dire beaucoup plus étroites que la plupart des au- tres Oscabrions. Ce genre ne saurait être admis , les caractères sur les- quels il repose étant de trop peu de valeur. V. Oscabrion. (d..h.) OSCABRIOIN. Chiton. moix. Le genre Oscabrion n'a point été connu des anciens , à ce qu'il paraît , car on ne le trouve mentionné nulle part d'une manière claire et précise avant le renouvellement des lettres. La pre- mière figure que l'on en voit est dans Rondelet, mais on n'en trouve pas de description dans le texte quoi- que la même figure soit reproduite à trois reprises différentes dans le OSC cours de l'ouvrage. Aldrovande, dans sa compilation , a copié deux fois la figure de Rondelet , et il n'a rien dit non plus sur les Oscabrions , de sorte que Yalisniéri est le premier qui en ait fait mention sous le nom de Ci- rnex maiinus. Dans le même temps Frankeneau publiait, dans les Actes de la Nature, 1727, p. 63, une obser- vation dans laquelle il présentait un Oscabrion comme la couronne d'un Serpent. Ce fut quelque temps après que l'on donna à ces Animaux le nom d'Oscabrion, emprunté à la langue islandaise, ce qui pourrait faire sup- poser que les auteurs de ce pays ont parlé dune manière particulière de ce genre ; il n'en est rien cependant , car la citation de Wormius faite par Jacobœus a rapport, selon l'opinion de Blainville lui-même , à quelques espèces de Cymothoés , et non à des Oscabrions. Ce nom d'Oscabrion se trouvant consacré, Peliver l'employa pour une grande espèce de la Caro- line. Ruinpliius , dans son Thé- saurus d'Amboine , en figura une espèce , pi. 10, fig. 4, et lui donna le nom de Limaxellarina ; il avait sans doute l'opinion que cet Animal était' de la classe des Crustacés ; car c'est au milieu d'eux qu'il est représenté. Quelque temps après, Adanson fit connaître une petite espèce du Séné- gal ; mais cet auteur, doué à un haut degré de l'esprit de classification, rap- procha les Oscabrions des Patelles : c'est la première opinion raisonnable qui ait été émise jusqu'alors. Linné ne rassembla ces matériaux épars que dans la deuxième édition du Sjs- tema Naturœ; il en fit le genre Chiton qu'il plaça dans la classe des Multi- valves. Ainsi s'établirent deux opi- nions, celle d'Adanson qui les rap- prochait des Patelles, et celle de Lin- né qui les mettait en rapport avec les Balanes et les autres genres de celte classe peu naturelle. L'opinion Lin- néenne fut d'abord adoptée par Bru- guière et abandonnée presque entiè- rement par les auteurs jusque dans ces derniers temps. Ce qui fit préva- loir les rapports indiqués par Adan- ose son, c'est que Cuvier les reproduisit, en 1798, dans son premier ouvrage, Tableau élémentaire d'histoire natu- relle , pag. 691. Quelques années après, Lamarck, tout en adoptant la manière de voir de Cuvier, lui lit subir quelques modifications; il pla- ça en effet les Oscabi ions à la lin des Céphalés mis dans la section de ceux qui rampent sur le ventre après les Doris et les Phyllidies, et il com- mença la section suivante par les Pa- telles. Le genre Oscabrion est donc considéré comme un intermédiaire entre les Cépbalés nus et les Cépha- lés conchilères. On pouvait considé- rer comme bien établie une opinion émise par Adanson et sanctionnée par Cuvier et Lamarck , et 1 on ne devait pas s'attendre à lui voir éprouver de fortes modifications. De Pioissy, dans leBuffon de Sonnini, termine les Gas- téropodes nus par les genres Bulle et Bullée,et commence les Gastéropodes testacés par les Oscabrions , ce qui change très-peu les rapports de La- marck , si ce n'est que les caractères des deux genres Bulle et Bullée sont mieux appréciés. Quelques années après, lorsque Lamarck publia la Phi- losophie Zoologiquc , on trouva les Oscabrions dans la famille des Phylli- diens qui fut composée des six gen- res, Pleurobranche, Phyllidie, Osca- brion , Patelle, Fissurelie, Emargi- nule. Voilà donc les Oscabrions plus intimement encore en rapport avec les autres Mollusques; ces rapports sont établis sur les organes de la res- piration , ce qui aurait dû en éloigner les genres Fissurelie et Emarginule. Cette erreur fui bientôt rectifiée par Lamarck lui-même dans l'Extrait du Cours ; il conserva les Oscabrions dans la famille des Phyllidiens, mais elle ne contient plus les deux genres que nous avons mentionnés; ils for- ment avec quelques autres nouveaux la famille des Calyptraciens. La la- mille des Phyllidiens est partagée en deux sections , la première pour les Pleurobranches et les Phyllidies , et la seconde pour les Oscabrions , les Ombrelles, les Patelles , et avec un OSC 447 point de doute les Haliotides. Ces rapports , plus naturels que ceux établis précédemment, sont le ré- sultat des connaissances acquises en- tre les deux publications de La- marck ; mais on doit remarquer que ces changemens sont des perfection- nemens à l'opinion fondamentale dont la certitude semble s'accroître; naturellement. Celte opinion que nous avons vu prendre sa source dans l'ouvrage d' Adanson , reçut un nou- veau degré de probabilité par les tra- vaux de Cuvier. Mais avant de don- ner une idée des travaux de ce célè- bre zoologiste, nous devons dire que Poli , dans son magnifique ouvrage des Testacés des Deux-Siciles , pré- senta le premier des détails anatomi- ques sur les Oscabrions dont il dis- séqua plusieurs petites espèces, ce qui fut cause qu'il offrit quelques lacunes que le Mémoire de Cuvier ne laissa pas subsister. Poli avait adopte les trois classes de Linné ; les Multi- valves durent comprendre les Osca- brions. Le premier travail de Cuvier, sur les Oscabrious, fut publié d'a- bord dans les Annales du Muséum, et reproduit dans les Mémoires pour servir à l'histoire naturelle des Mol- lusques. Cuvier prouve que ces Ani- maux n'ont que des rapports assez éloignés avec les Phyllidies , que cel- les-ci ont les deux sexes , tandis que les Oscabrions , aussi bien que les Pa- telles , sont complètement herma- phrodites , ce qui a porté Cuvier (Règne Animal) à former sa famille des Cyclobranches, des Patelles et des Oscabrions, et à la mettre la der- nière des Mollusques céphalés. Mal- gré ces justes observations de Cuvier, Lamarck , dans son dernier ouvrasre, persiste toujours dans son premier arrangement modifié, comme nous l'avons vu. Les Oscabrious se trou- vent donc dans la famille des Phyl- lidiens, qui est réduite aux quatre genres, Phyllidie , Oscabrellc, Osca- brion et Patelle. Le genre Oscabrelle est nouveau , il a été démembré des Oscabrions pour les espèces larvi- lormes dont les plaques osseuses sont 448 OSC rudimentaires. Férussac , dans ses Tableaux des Animaux Mollusques, a suivi l'opinion de Cuvier; seule- ment il a élevé au degré d'ordre la famille des Cyclobranches , et il la ose pressions musculaires , latérales ; à l'extérieur elle est convexe, le plus souvent rayormée et en général ornée îles divers accidens qui se remar- quent dans chaque espèce. Les six valves intermédiaires ayant une res- semblance presque parfaite , il nous suffira d'en décrire une pour donner des autres une idée suffisante ; elles ont la forme d'un carré allongé , étroit, ployé dans son milieu en for- me de toit ou simplement courbé en demi-arche; sa face inférieure offre trois sui faces distinctes , triangulai- res , une médiane très-grande , et deux latérales parfaitement symé- triques ; la médiane occupe toute sa partie antérieure; elle est séparée des latérales par une ligne rugueuse oblique qui aboutit latéralement à une échancrure sur les bords en par- lant du sommet. C'est dans cette grande surface et de chaque côté que l'on aperçoit deux impressions mus- culaires; les deux surfaces latérales sont beaucoup plus petites , elles oc- cupent la longueur du bord posté- rieur ; elles partent du sommet, s'é- largissent ou descendent vers les bords latéraux; ces deux surfaces la- térales correspondent aux lames an- térieures d'insertions qui font saillie en dessous du bord antérieur; la face externe présente les trois sur- faces dont nous venons de parler ; elles ont à peu près les mêmes di- mensions; dans la plupart des espè- ces , elles se distinguent non-seule- ment par une légère saillie, mais en- core par la direction différente qu'af- fectent les stries. Le bord antérieur peut se diviser en deux parties dans son épaisseur, l'une externe, cortica- le, presque toujours en ligne droite ou presque droite, et l'autre for- mant deux saillies latérales, minces , tranchantes , qui s'appuient sur les surfaces latérales , internes dont nous avons parlé. Le bord postérieur est mince, tranchant, droit ou presque droit, parallèle au bord antérieur; c'est ce bord qui recouvre les lames du bord antérieur de la valve sui- vante ; les bords latéraux sont aussi OSC étroits que les valves elles-mêmes , ils sont partagés dans leur épais.-ciu en deux parties bien distinctes , lune plus mince, extérieure, l'autre in- terne, plus épaisse, destinée à l'in- sertion des valves dans l'épaisseur du bord du manteau. La valve posté- rieure se distingue facilement de la première en ce que son sommet est antérieur au lieu d'être postérieur, et qu'elle est pourvue à son bord anté- îieur des lames d'insertion des au- tres valves lorsque la première en manque toujours. Telles sont les diverses parties que l'on peut observer sur le plus grand nombre des espèces d'Oscabrions ; un certain nombre d'autres sont toujours lisses et ne présentent aucune surface extérieure ; la face interne aussi ne se f>artage qu'en deux parties parallè- es ; l'une antérieure où se trouvent les impressions musculaires, l'autre postérieure qui correspond à la face externe des lames d'insertion de la valve précédente. Nous avons vu que sur quelques points Cuvier et Blain- ville n'étaient point d'accord; en con- tinuant l'exposé des faits anatomi- ques, nous ferons apercevoir ceux sur lesquels ils sont encore dissidens. Les organes de la digestion sont composés comme dans tous les Mol- lusques; la bouche dont nous avons indiqué la position est le seul organe spécial des sens qui soit à la tête ; elle est percée à peu près au milieu de la lèvre plisséc qui remplace pro- bablement les tentacules; elle com- munique avec une cavité assez gran- de qui est partagée en deux parties , l'une supérieure plus grande , l'autre inférieure plus petite; dans la supé- rieure , on voit deux petits organes dentelés que Blainville considère comme des glandes salivaires. Dans la partie inférieure de la bouche, on voit un petit mamelon antérieur dans lequel on trouve la langue qui est un cordon assez long composé de dents cornées , noires ou bru- nes , comme articulées et reçu, s dans un sac particulier ; c'est rie cette cavité que part un œsophage ose court , qui aboutit à l'estomac ; celui- ci est membraneux, subglobuleux , colle à l'œsophage dont il est sépare par un étranglement; cet organe est très-antérieur dans la cavité viscé- rale ; il est enveloppé par un lobe du foie qui est l'antérieur. L'intestin 3ui naît de cet estomac commence 'abord par rester dans sa direction , mais étant très-long, il fait un grand nombre «le circonvolutions dans les- quelles il est suivi par le foie qui est divisé, dit Blainville, en un grand nombre de petites lanières sembla- bles à des cœcums jaunes, à peu près de la même longueur, qui s'ouvrent successivement dans un grand canal biliaire , lequel s'augmente à mesure qu'il s'avance vers l'estomac où il s'ouvre largement après avoir reçu le vaisseau du lobe antérieur. L'in- testin se termine , comme nous l'avons dit, à un anus médian et postérieur, placé entre le pied et le bord du manteau. Il existe beaucoup d'ana- logie entre les organes respiratoires des Oscabrions, des Patelles et des Phyllidies; ils se composent , comme nous l'avons dit , d'une série de pe- tits appendices pyramidaux, striés transversalement , placés entre le ?ied et le bord du manteau : dans les alelles, ces appendices sont lamel- laires, et on ne peut douter que ce ne soit bien des organes de respira- tion , malgré l'opinion contraire émise par Blainville. Nous disons qu'il est indubitable pour les Oscabrions que ces appendices ne soient les organes de la respiration , puisqu'on voit les veines branchiales en sortir pour donner naissance à un assez gros tronc placé dans le bord du manteau se dirigeant de chaque côté symétri- quement vers l'extrémité postérieure de l'Animal où elle aboutit à l'oreil- lette. Le cœur est composé , comme dans tous les Mollusques, de deux pai lies bien distinctes , ie ventricule et les oreillettes; mais ici il est parfaite- ment symétrique, ce qui ne se voit que bien rarement dans ces Ani- maux ; il est fusiforme ou subglobu- OSC 45 j leux, placé dans la ligne médiane pos- térieurement au-dessous des dernières valves; de son extrémité antérieure naît une artère dorsale qui se distribue aux viscères; son extrémité pos- térieure fournit un autre tronc qui se bifurque , s'enfonce près de la veine branchiale et se distribue d'une manière fort régulière aux bran- chies. Les oreillettes sont symétri- ques , placées à la partie postérieure du cœur; elles sont minces, mem- braneuses, transparentes; leur for- me est triangulaire, la base est vers le cœur, et le sommet est antérieur et interne, placé à l'endroit de la jonction des veines caves. L'entrée des veines dans l'oreillette est simple , mais il paraît que dans plusieurs es- pèces au moins, l'oreillette commu- nique au cœur par deux petites ou- vertures ovales, chacune munie d'un petit bourrelet qui sert de val- vule, tandis que dans d'autres, et blainville en cite un exemple , l'ou- verture de communication est simple. Il n'y a point de faits importons re- lativement aux organes de la circu- lation qui ne soient eu accord dans les travaux de Cuvier et de Blain- ville ; il n'en est pas de même pour ce qui a rapport aux organes de la génération; ni Poli, ni Cuvier lui- même n'avaient point aperçu la dou- ble terminaison de ces organes , ter- minaison dont ou ne trouve pas d'exemples dans les Mollusques, et qui est bien d;ms le cas de modifier l'opinion que l'on a eue jusqu'à ce jour sur les Oscabrions. Nous allons rapporter textuellement cette partie très-importante des observations de Blainville. «L'appareil générateur se compose d'un ovaire considérable un peu tlexueux, qui occupe toute la ligne dorsale , depuis l'extrémité an- térieure du corps jusqu'à la posté- rieure. Il est formé d'une partie lon- gitudinale ou centrale beaucoup plus épaisse au milieu , et amincie aux deux extrémités, de chaque côté de laquelle sont une foule de petits cœ- cums, ou mieux d'espèces de petits arbuscules, qui vont se loger dans 45 2 OSC Jeur développement, dans les inters- tices musculaires jusqu'à la ligne de jonction du manteau avec les bran- chics; leur couleur est d'un blanc grisâtre; l'ovaire lui-même est évi- demment divisé en lobules aplatis , palmés d'une manière fort irrégu- lière, et sa membrane est excessive- ment mince. Outre cet ovaire, on trouve à sa partie postérieure , et presque confondu avec lui , un autre organe que Poli a regardé comme appartenant au sexe mâle, mais que je serais plus volontiers porté à croire l'organe de la glu ou de la viscosité , qui doit entourer tous les œufs avant leur sortie. Cet organe est formé d'un double renflement, séparé par un étranglement dont le postérieur est pyriforme, le renflement en avant, la pointe en arrière , et le tout enve- loppé en très-grande partie dans la membrane ovifère qui lui adhère. Les parois sont extrêmement minces et présentent à l'intérieur un corps ovalaire , roulé comme une coquille de Builée dont la partie renflée est creuse. Toutes les parties de cet or- gane étaient remplies , dans l'individu que j'ai disséqué, par une très-grande quantité d'une matière coagulable, comme muqueuse. La terminaison de l'appareil générateur est réellement fort singulière, en ce qu'elle a lieu à droite et à gauche. L'extrémité pos- térieure de l'ovaire , ou mieux de la partie terminale , arrivée à la pointe antérieure du cœur, se bifurque ou donne naissance à un canal plus étroit que lui, qui se dirige vers le bord du manteau , où il passe dans la mê- me échancrure que l'artère pulmonai- re, pour se terminer à l'un des tuber- cules et peut-être aux deux tubercu- les que nous avons dit exister sous le rebord du manteau.'» Ces tuber- cules sont situés, d'après Blainville, « de chaque côlé à la partie posté- rieure du sillon du manteau , l'un en- tre la racine des deux dernières bran- chies, et l'autre à deux ou trois bran- chies en avant. Ces oriiîces tubercu- leux sont bordés de petites lèvres squammeuses. » OSC Mous citons encore ici Blainville, parce qu'après des recherches minu- tieuses sur plusieurs grands indivi- dus d'Oscabrions conservés dans la liqueur, nous n'avons pu découvrir ces ouvertures ; cependant nous avons tant de confiance dans les observa- tions du savant anatomiste , que nous admettons le fait tel qu'il l'a observé malgré son extrême anomalie. Ainsi , d'après ce que nous venons de rap- porter sur les organes de la généra- tion , il résulte à peu près ce que Cu- vier avait pressenti, c'est-à-dire que les Oscabrions n'ayant point d'orga- ne excitateur mâle sont hermaphro- dites, qu'ils se suffisent à eux-mêmes, mais ces doubles ouvertures, à quel usage sont-elles destinées dans les fonctions de la génération? doivent- elles donner seulement passage aux œufs? Leur position est d'ailleurs si singulière qu'elle n'a rien de com- mun avec celle des autres Mollus- ques qui les ont toujours d'un seul côté et ordinairement vers la têie. L'existence de l'organe mâle reste toujours incertaine, et cetaitla, ce nous semble , le point essentiel à éclairer dans la question ; on peut dire aussi qu'il est extrêmement pro- bable que cet organe n'existe pas puisqu'il a constamment échappé aux savantes recherches d'aussi habiles anatomistes que les Poli , les Cuvier et les Blainville. Pour terminer ce qui a rapport à l'anatomie des Osca- brions, il nous reste à parler du sys- tème nerveux ; Poli n'en a point parlé, et Cuvier l'a connu moins que Blainville; ce sera donc encore à ce savant que nous emprunterons ce que nous allons en dire. « On voit de cha- que côté de la masse buccale, mais non pas appliqué contre elle, un as- sez fort ganglion ou un plexus ner- veux, duquel part un très-gros cor- don médullaire, qui fait le tour du bord antérieur du corps, logé dans une sorte de sillon ; il est cependant réellement au-dessous de l'œsopha- ge. C'est là ce qu'on doit regarder comme le cerveau lui-même. Du bord interne du ganglion latéral naît v\n ose petit cordon qui se porté eu dedans, el qui va se réunir à un très-petit ganglion , place sous la masse buc- cale, et du bord antérieur duquel partent les filets qui vont à la bou- clie. Il y a aussi un filet transversal nui sert à réunir les deux ganglions latéraux , en sorte que l'anneau œso- phagien est complet. 11 part aussi de cet anneau inférieur quelques filets qui vont à l'œsophage. Enfin , de 1 angle postérieur de chaque gan- glion latéral naissent deux gros cor- dons, dont un extérieur est bien plus considérable, suit tout le bord du corps, ou mieux du pied, contenu dans une sorte de gaine comprise entre la peau proprement dite et la couche de fibres Irnusverses , argen- tées. Il se continue aussi tout le long de la racine des branchies , et va pro- bablement se terminer par anasto- mose à la partie postérieure et moyen- ne du corps. Enfin l'autre rameau postérieur est beaucoup plus grêle ; il s'enfonce dans les fibres muscu- laires et presque médianes du pied x auquel il se distribue. » C'est après avoir décrit avec soin les divers organes des Oscabrions que Blainville aborde la discussion relati- vement à la place qu'ils doivent occu- per dans la série; comme il est dans l'opinion que les Oscabrions n'ont aucuns rapports , non-seulement avec les Phyllidies et les Patelles , et n'en ont pas davantage avec les véritables Mollusques, tous ces faits semblent concourir pour lui à la confirmation de son opinion. Il est obligé d'avouer cependant que pour la forme géné- rale, paire et symétrique , il y a une très-grande ressemblance entre les Phyllidies et les Oscabrions ; mais en doit convenir avec lui que les Osca- bnons manquent d'yeux et de ten- tacules , ce qui n'a pas lieu dans les Phyllidies. Quant aux organes du toucher, les Oscabrions en sont cer- tainement pourvus ; la large lèvre plissée doit tenir lieu de la paire in- férieure de tentacules des autres Mol- lusques , et comme un certain nom- bre de Mollusques sont dépourvus < >N, . 453 des points oculaires , et qu'une classe très-nombreuse , les Acéphales , en est toujours privée ; l'absence des yeux ne peut être un motif suffisant pour rejeter les Oscabrions des Mol- lusques. Dès que le test d'un Mol- lusque n'est plus d'une seule pièce, il doit en résulter des modifications très-nombreuses qui doivent se faiie sentir d'abord dans le système muscu- laire; ce motif à lui tout seul est insuf- fisant pour faire rejeter le genre qui nous occupe de l'ordre des Mollus- ques, car que l'on suppose que l'on trouve un jour une Phyllidie avec des pièces détachées semblables à celles des Oscabrions, on n'en sera pas moins forcé de tenir ce genre am- bigu avec les véritables Mollusques, ce qui prouve que cette modification musculaire ne suffit pas; il en est de même de la coquille, car nous pour- rions citer des Mollusques acéphales qui ont des coquilles de plus de deux pièces et qui n'en sont pas moins des Mollusques. Les orifices des orgaues de la digestion sont terminaux et mé- dians; ce caractère, il faut le dire, est d'une grande importance , il suf- firait à lui seul pour éloigner les Os- cabrions des Patelles et des Phylli- dies; quoiqu'il soit rare de rencon- trer des Mollusques qui offrent cette disposition, il en existe cependant , et nous pouvons citer les Dentales qui sont de ce nombre; la masse buccale et la langue ont beaucoup d'analogie avec celle des Patelles; il eu est à peu près de même aussi re- lativement à la disposition du foie qui n'offre pas dans les deux genres de différences considérables , quant à l'appareil de la respiration ; il a beau- coup de ressemblance avec- celui des Phyllidies et des Patelles; quoique pour ce dernier genre Blainville ait une opinion absolument différente. Nous n'entrerons point ici dans cette discussion que nous nous proposons d'approfondir à l'article Patelle au- quel nous renvoyons. La circulation se fait dans les Oscabrions par les mêmes moyens que dans tous les Mollusques", seulement le cœur et le% 454 ose oreillettes sont rejetés bien plus en arrière que dans la plupart d'entre eux, et leur forme, comme l'observe très-judicieusement Blainville, rap- pelle assez bien celle des mêmes or- ganes dans les Bivalves. « L'appareil générateur, dit Blain- ville , ne permet pas de rapprocher les Oscabrions des Phyllidies ou des Patelles. En effet, ces dernières , sous ce rapport, n'offrent aucune dif- férence avec les aulres Mollusques hermaphrodites ; c'est-à-dire qu'il y a un ovaire circonscrit, un oviducte, une sorte de matrice , pour la partie femelle ; un testicule , un canal dé- férent, un organe excitateur pour la partie mâle; les deux parties se ter- minant dans un seul et unique tu- bercule, situé du côté droit, et plus ou moins près du col. Or, y a-t-il rien de cela dans les Oscabrions qui nous ont, au contraire , offert un ovaire non borné , et susceptible d'une extension énorme , comme dans les Bivalves ; à peine et d'une ma- nière douteuse une partie mâle fort incomplète; enfin une double termi- naison , l'une à droite et l'autre à gauche et dont je ne connais d'exem- ples que dans les Octopodes , les Dé- capodes , etc. » On ne peut contester la justesse des observations du savant que nous venons de citer , il est bien certain que les organes de la géné- ration diffèrent tellement, qu'on ne peut laisser les Oscabrions à la place qui leur a été assignée par les au- teurs. Le système nerveux diffère sans doute un peu de celui des Mol- lusques que l'on a voulu rapprocher des Oscabrions; néanmoins l'anneau œsophagien existe ; c'est à Blainville lui-même que l'on doit la connais- sance de ce fait important. Ainsi , en résumant, tout porte à ranger les Animaux qui nous occupent parmi les vrais Mollusques ; ils en ont tous les caractères principaux , et ceux qui peuvent faire exception , ou se trou- vent aussi quoique rarement parmi les Mollusques , ou sont propres aux Oscabrions , et parmi ceux-ci il n'y en a véritablement qu'un qui soit OSG d'une grande importance, c'est la terminaison des organes de la géné- ration ; ainsi on peut dire que les Oscabrions sont des Mollusques , mais il faut convenir qu'ils doivent y occuper une place à part, qu'ils doivent y constituer à eux seuls une famille que l'on devra placer vers la fin des Mollusques céphalés comme un type isolé conduisant aux Cirrhi- pèdes. On ne sait point encore si les Os- cabrions ont un accouplement; il est probable cependant, et c'est l'opi- nion vers laquelle penche Blainville, qu'ils n'en ont point, mais aloi's à quoi sert donc la double issue des organes de la génération? Les moeurs de ces Animaux ne sont point con- nues, on sait seulement qu'ils adhè- rent très-fortement aux corps sous- marins sur lesquels ils vivent; on présume qu'ils se nourrissent de ma- tières végétales plutôt que d'anima- les. Les Oscabrions se trouvent dans toutes les mers , dans celles du pôle comme dans celles de l'équateur; mais ils paraissent moins nombreux et moins grands dans les mers du nord que partout ailleurs, et par cela ils sui- vent la règle commune au plus grand nombre de Mollusques. D'après ce que nous avons vu il est facile de caractérier les Osca- brions; voici de quelle manière Blain- ville le fait : corps plus ou moins allongé , déprimé ou subcylindrique , obtus également aux deux extrémi- tés; abdomen pourvu d'un disque musculaire ou pied propre à ram- per, surtout à adhérer; dos subarti- culé ; bord du manteau dépassant plus ou moins complètement le pied dans toute sa circonférence et recou- vert par une série longitudinale de huit pièces calcaires ou valves im- briquées et demi-circulaires; bouche antérieure et inférieure au milieu d'une masse considérable ; point d'yeux ni de tentacules, ni de mâ- choires ; une sorte de langue étroite , hérissée de denticules dans la cavité buccale; anus tout-à-fait postérieur et médian ; les orgr.nes de la généra- ose non branchiaux el formés par un cordon de petites branchies situées sous le rebord du manteau , surtout en arrière ; les organes de la généra- tion femelle seulement , et ayant une terminaison double de chaque coté entre les peignes branchiaux. Celte caractéristique diffère peu de celle de Lamarck ; le seul caractère important qu'il n'ait pas menlionué est celui des organes de la généra- tion dont la terminaison ne lui était pas connue. Le genre Oscabrelle , de Lamarck, i clé créé pour des espèces singu- lières d'Oscabrions rapportés des mers australes par Pérou et Lesueur ; elles sont étroites, larviformes; les bords du manteau sont très-larges, et les valves très-petites et rudimen- taires , les branchies sont absolument comme dans les Oscabiions ; on peut conclure de la gra'nde ressemblance des Oscabi elles avec les Oscabiions , que c'est un genre inutile que l'on uc peut admettre que comme sous- division générique , comme l'a fait Blainville. Ce savant, dans son Trailé • le Malacologie, a proposé six sous- divisions parmi les nombreuses espè- ces de ce genre, mais il en a aug- menté le nombre dans son article Oscabrion du Dictionnaire des Scien- ces Naturelles; il conserve toujours les divisions principales, mais il les sous-divise de telle sorte qu'il porte à onze les divisions du genre. Nous uc pensons pas qu'il soit nécessaire de les admettre toutes , mais nous croyons que les six principales peu- vent être utiles au groupement des espèces. Nous proposons la distribu- tion suivante : f Espèces à aires latérales distinctes. a. Bord du manteau régulièrement écail/éux. Oscabrion magnifique , Chiton magnificus , Noh. Nous ne trouvons nulle part de ligure ni de descrip- tion qui puissent convenir à l'espèce que nous désignons par ce nom ; elle est ovale , également obtuse aux deux extrémités , les deux valves termi- osc 455 nales sont rayonn,ées ; da somraetà la base , ces stries sont fines, légèrement granuleuses , souvent divisées. Les valves intermédiaires sont assez étroi- tes , bien imbriquées les unes sur les autres , présentant bien distincte- ment les aires latérales séparées par une légère élévation ; elles sont striées du sommet à la base de la mê- me manière que les valves termina- les , tandis que le milieu des valves est recouvert de stries longitudinales très-fines et peu profondes ; le limbe ou bord du manteau est assez large , il est couvert d'écaillés subgranu- leuses , très-serrées ; cet Oscabrion est d'un noir uniforme dans toutes les parties; ce qui le rend très-re- marquable, c'est la grande taille qu'il acquiert parfois, il a quatre pouces de long sur deux de large ; il y a très-peu d'Oscabrions qui parvien- nent à celte taille. On le trouve dans les mers du Chili. f>. Bord du manteau épineux. Oscabrion de Sowerby , Chiton. Sotverbyi, Nob. Celte espèce est fort remarquable; elle conserve les aires latérales, et néanmoins les bords du manteau sont chargés d'épines assez, rares, peu longues, calcaires , non flexibles , irrégulièrement espacées sur le limbe qui est étroit surtout antérieurement et postérieurement ; la valve antérieure présente des gra- nulations rares, assez grosses, dis- posées en rayons qui descendent du sommet à la base; le bord postérieur de cette valve est granuleux aussi , mais les granulations y sont plus ser- rées, très-fines au sommet et bien plus larges vers la base. La valve pos- térieure est presque aussi grande que l'antérieure; elle a un sommet sub- médian, très-prononcé, elle se divise en deux parties presque égales, une postérieure offrant des granulations rayonnantes du sommet à la base, comme dans la valve antérieure , et l'autre antérieure et striée longitu- dinalement. Les valves intermédiaires sout fort remarquables; les aires la- térales sont lisses , séparées par une 456 ose ligne ponctuée qui descend du som- met à la base ; uneautrelignesembla- ble , mais à points plus petits , se voit postérieurement vers le bord qui lui- même est couvert de granulations oblongues ; le reste de la surface est strié longitudinalement ; les stries sont subsquammeuscs , légèrement ondulées; elles diminuent insensible- ment de profondeur et de longueur de la base au sommet qui présente une zone médiane , longitudinale, en- tièrement lisse. Tout cet Oscabrion est d'un brun foncé uniforme; celui que nous possédons n'a qu'un pouce et demi de longueur , il vient de Co- quimbo. C'est dans cette section que doit se placer une espèce curieuse des mers du Pérou , qui non-seulement a des épines sur le limbe, mais en- core d'autres en grand nombre qui sortent entre les valves , de sorte qu'il est tout velu; aussi on pourrait bien lui donner le nom de Chiton hirsu- lus. y. Bord du manteau nu ou à peine poileux. Oscabrion Géant , Chiton Gigas , L., Gmel., p. 0206 , n° 22; Ghemn., Conch. T. vin, tab. 96, fig. 819; Lamk. , Anim. sans vert. T. VI , pag. 3ao, n° 1; Encyclopédie Mélbod., pi. 161, fig. 5. Cette espèce est une des plu»3 grandes du genre; elle ac- quiert jusqu'à quatre pouces de lon- gueur; elle est blanche, teinte de brun dans le milieu des valves qui sont lisses, fortement courbées, ce qui donne à cet Oscabrion une carè- ne assez forte sur le dos. Les aires latérales sont saillantes sur les valves ; elles sont entièrement lisses comme elles ; le bord du manteau sur trois individus que nous avons vus était dépourvu de poils et d'épines. -j-f Espèces qui n'ont point d'aires latérales. a.. Le bord du manteau couvert d'é- pines , de poils ou de tubercules. Oscabrion épineux , Chiton spi- nosus , Bruguière , Journ. d'Hist. OSC Nat. T. 1 , pag. 25, pi. 2, fig. 12, Lamk., Anim. sans vert. T. VI , pag. 021, nQ 4, Sowerby, Gênera of Schells , crème Chiton, fi", i . Cette espèce est tres-remarquabie par la largeur de son limbe ou bord palléal qui est tout couvert de longues épi- nes subcornées , peu flexibles , ar- quées , noires ou d'un brun très-fon- cé comme le reste de la coquille dont les valves sont lisses ou à peine mar- quées par quelques stries d'accrois- sement. La taille ordinaire de celte espèce est de deux pouces ou un peu plus; on la trouve à la Nouvelle- Hollande. 3. Bord du manteau fort large , gar- ni de neuf paires symétriques de faisceaux de soies calcaires. Blainville avait proposé , dans l'En- cyclopédie d'Edimbourg , de faire un petit genre à part des Oscabrions qui portent sur le bord du manteau des fascicules de pqils qui y sont forte- ment implantés Jjjl ce caractère , il en joignait un autre tiré des branchies moins nombreuses , et se terminant beaucoup moins antérieurement que dans les autres espèces; nous pen- sons que ces caractères sont de trop peu d'importance , et Blainville pa- raît lui-même l'avoir senti , puisqu'il n'a pas établi ce genre ni à son arti- cle Oscabrion ni dans son Traité de Malacologie. Oscabrion fascicttlaire , Chiton fascicularis , L., G-mel., pag. 6202, n° 4; Chernnitz, Conch. T. x, tab. 170 , fig. 1688; L. T. vin , pag. 21 , pi. J,fig. 1, Encyclop., pi. i63, fig. 1 5 ; Blainville , Dict. des Scienc. Nat. T. xxxvi , pag. 55i, ibid.; Malac, pag. 600. , pi. 87, fig. 4 ; Sovv-, tlie Gênera of Schells , up 12 , genre Os- cabrion , fig. 5. Nous pensons qu'il y a eu plusieurs'erreurs de commises relativement à cette espèce ; Blain- ville cite une figure de l'Encyclopé- die; Lamarck en cite une autre; Blainville dit qu'il y a de chaque côté dix faisceaux de soies; Linné et les autres auteurs s'accordent pour n'en trouver qu'autant de valves ; ose d'après quelques auteurs , il serait d'une couleur grise uniforme et tout lisse; Sorrerbv le représente agréa- blement coloré de taches rouges , noires et blanches sur un fond ver- dâtre avec la carène lisse seulement ; il semblerait difficile d'accorder ces diverses contradictions ; cependant on peut les expliquer par les divers étals dans lesquels on observe cette espèce qui tantôt est usée et sans couleurs, et tantôt bien conservée; nous croyons néanmoins qu'il y a erreur de la part du dessinateur de l'Encyclopédie , qui a représenté la fig. 11 et 12 de la pi. i63, avec dix fascicules pileux , ce qui aura pu tromper Blainville ; d'après cela nous E ensons que ce savant a fait un dou- le emploi en créant l'espèce qu'il nomme Oscabrion échinote, Chiton echinotus , qui est certainement le même que celui que Sowerby a re- présenté sous le nom de Fasciculaire ; nous soumettons ces observations aux naturalistes ; elles pourront peut- être servir à déterminer d'une ma- nière précise quel est le véritable Oscabrion fasciculaire. -j-ff Espèces larviformes à limbe très- large, les valves rudimentaires. Les intermédiaires qui existent en- tre ces espèces et celles qui termi- nent la section précédente, démon- trent que le genre Oscabrelle était peu nécessaire, comme nous l'avons lait observer et comme Blainville et Sowerby l'ont fort bien senti. Oscai;rion strié . Chiton striatus , Sow. , the Gênera of Schells , genre Chiton , fig. 4 ; Oscabrelle striée , Chitonellus striatus, Lamk. , Anim. sans vert. T. vi , pag. ai?, n° 2, semblable à une larve pour la forme ; cette espèce est remarquable par la largeur des bords du manteau qui ne laissent apercevoir que le sommet des valves qui sont écartées les unes des autres à l'exception des anté- rieures qui se touchent; elle est lon- gue , subcyliudrique , brunâtre , hé- rissée de poils calcaires fort courts. Le pied est fort étroit, ayant dans le OSC 4f>7 milieu un pli longitudinal; les val- ves se touchent à peine; elles n'ont qu'une très-petite surface extérieure qui est couverte de stries rayonnan- tes qui se terminent sur le bord , ce qui le rend crénelé; la valve posté- rieure et dernière est obtuse. Les es- pèces de cette sous-division ne se sont encore trouvées que dans les mers de l'Australasie. (d..h.) OSCANE. Oscanus. moll. Genre douteux propesé par Bosc pour un Animal parasite qui vit sur les bran- chies des Crevettes. La description et la figure données par ce savant sont insuffisantes, et personne depuis n'ayant observé ce genre, il n'a pu être adopté ni tout-à-fait rejeté; la manière dont cet Animal vit, et le peu que Bosc en dit, a fait penser à Blainville qu'il pourrait bien appar- tenir au genre Bopyre ou au genre Lernée. (d..h.) OSCILLAIRE. Oscillaria. psych. Genre type de la famille des Oscilla- riées [F . ce mot) , d'abord confondu avec les Conferves , et dont quelques espèces étaient évidemment ce que Linné appela Conferva fontinalis. Dans le premier opuscule de Bota- nique, que vers l 'âge de quinze ans nous avons présenté à la Société d'Histoire Naturelle de Bordeaux , le genre dont il est question se trouvait déjà indiqué. Bosc l'adopta avec le nom que nous proposions pour le dé- signer, et Vaucher , en le consacrant définitivement dans son excellent Es- sai sur les Conferves d'eau douce , al- longea le mot Oscillaire d'unesyllabe pour en faire Oscillatoire, que, sans égard pour l'antériorité , et malgré une désinence désagréable , la plu- part des auteurs ont employé imita- tivement depuis. Mais Tutpin , dont les dessins font maintenant autorité dans la micrographie , ayant employé le nom d Oscillaire, auquel , du reste, nous ne tenions guère , nous croyons devoir le préférer désormais à tout autre. Adanson , le premier , appela l'at- tention du monde savant sur les '458 OSC étranges créatures qui seront le sujet du présent article. Le premier , il s'aperçut des mouvemens qu'exercent leurs hlamens; le mot Trémelle ayant été employé avant l'époque ou flo- rissait ce botaniste, pour désigner des productions fugaces et gélatineu- ses; il l'étenrlit, dans l'habitude où il était de déplacer la valeur des noms, à l'une des espèces les plus répandues d'Oscillaires , sur laquelle il composa un Mémoire curieux , inséré dans l'Histoire de l'Académie des Sciences. De ce que la prétendue Trémelle d'A- danson devenait une sorte d'Animal , nul naturaliste n'écrivit plus une li- gne où le nom de Trémelle se trouvât employé , qu'il n'y fût question de l'animalité des Trémelles. Vaucher particulièrement , en reconnaissant , de l'une des planches d'Arthrodiéesde ce Dictionnaire). On sent que ceci n'est qu'une illusion d'optique dont il est plus aisé de saisir l'aspect que de définir la cause. Les Oscillaires présentent encore un phénomène de coloration qui sa ose tait principalement remarquer dans l'espèce dédiée au savant JMougeot, et qui se voit d'autant mieux que Jes filamens des espèces sont plus gros, et les niasses qu'ils forment plus épaisses. A certaines époques , on dis- tingue , sur toute leur surface , des teintes sombres , passant peu a peu au rouge, et qui sont dues à une sorte de circulation extérieure résultante de l'émission d'une substance parti- culière, élaborée dans le tube inté- rieur, comme on le voit en f de la fig. 5 citée tout à l'heure. L'Os- cillaria Mougeotii surtout, venant à éprouver au fond des eaux où elle se développe d'abord , certain de- gré d'altération, s'élève à la surface, entraînant un amas de limon; soit par l'action de l'air extérieur, soit par celle du calorique , soit enfin par l'influence de la lumière, il ap- paraît au milieu de la rosette qui ré- sulte du rayonnement des filameus oscillans , une tache couleur de sang , très-éclataute , de consistance mu- queuse, et qui s'étend à mesure que le petit bassin , de plus en plus creusé au milieu , acquiert plus de surface et de profondeur ; cette tache passe ensuite au violet sur ses bords , et se fond par ceux-ci avec une au- réole du plus beau bleu , déve- loppée au pourtour delà rosette. Les nuances résultantes de ces diverses colorations, persistent sur le papier ou l'on prépare l'Oscillaire , et pro- duisent un effet très-singulier dans les échantillons dont un collecteur soigneux embellit son herbier. Cette singulière substance rouge , dont nous ignorons complètement la na- ture , teint d'abord l'eau pure, de la plus belle nuance de carmin , qui passe ensuite au bleu de Prusse, et définitivement au violet. C'est parti- culièrement en hiver qu'on observe ce phénomène, peut-être parce que les bains theimaux où. se développe l'espèce qui le présente le plus visi- blement sont moins fréquentés. Ou voit alors avec admiration la surface des eaux chaudes couvertes de larges plaques au centre desquelles existe OSC 46 1 une tache d'un à deux décimètres de largeur, d'un rouge vif, bordée de violet et de bleu resplendissant. Cette matière colorante provient-elle de la décomposition d'une substance ani- male? Le docteur Grateloup, obser- vateur intelligent, curieux de savoir ce qu'elle était, et frappé de l'odeur ammoniacale fétide qui s'en exhale a fait diverses expériences à ce sujet, et nous donnerons le résultat de ses recherches. Une certaine quantité d'Oscillaircs de Mougeot, placée dans une cornue , et distillée à une douce chaleur, a donné d'abord un liquide qui rougissait le papier bleu , et qui faisait passer au noir du papier qu'on y mouillait après l'avoir trempé dans le sous-acétate de Plomb, ce qui in- diquait la présence de l'Acide hydro- sulfurique. En poussant plus loin la distillation , on a obtenu une eau al- caline ayant uue odeur des plus désa- gréables où se faisait distinguer celle du sous-carbonate d'Ammoniaque. Celte eau faisait repasser au bleu le papier rougi par la première expé- rience. Enfin , l'Oscillaire chauffée plus fortement, a donné un charbon d'une odeur très-fétide, absolument pareille à celle qui s'exhale des subs- tances animales en putréfaction, Des Acides non concentrés font d'abord passer au violet la substance rouge des Oscillaires et finissent par la détruire. Les sous-carbonates alcalins la pous- sent au rouge , quelquefois au bleu , et la détruisent si on les emploie avec excès. Les Alcalis caustiques la dé- truisent complètement et rendent bientôt l'eau, qui en était colorée aussi transparente que si nulle teinte n'y eût jamais existé. Le microscope ne nous a rien appris sur la matière dont il est question , il nous l'a seule- ment fait reconnaître circulant entre les filamens oscillans de plusieurs es- pèces où nous ne la distinguions pas a l'œil désarmé ; nous avons alors vai- nement cherché , en la séparant du reste de la masse, et en la faisant cou- ler sur un point du porte-objet bien nettoyé, à y trouver des globules ou la moindre traced'une molécule particu- 46a OSC lière. Nous n'y avons rien vu de plus que ce que nous eussions observé dans des gouttes d'eau qu'on aurait colorées avec de la Cochenille ou de l'Indigo , et c'est alors que nous avons trouvé une preuve de plus de la di- visibilité prodigieuse de la matière. Le nofnbre des espèces d'Oscillai- resrépandues dans la nature doit être fort considérable si nous en jugeons par celui des espèces qui nous sont connues; mais il est très-facile de les confondre , les caractères réels de la plupart d'entre elles ne pouvant être saisis qu'à l'aide de très-forts gros- sissemens. Souvent ces espèces , assez différentes par leur aspect à l'œil dé- sarmé, deviennent presque identiques à travers les lentilles multipliantes; d'autres fois , au contraire , des Os- cillaires qu'on dirait être les mêmes par tous les caractères qu'elles offrent à la vue simple , deviennent fort dif- férentes , soit par la nature de leurs mouvemens , soit par la proportion de leurs segmens, dès qu'on les soumet au microscope. L'habita! n'y est pas toujours un caractère, puisque des es- pèces thermales continuent à prospé- rer dans l'eau froide, et que plusieurs vivent indifféremment en pleine eau , comme à la surface des pierres ou de la terre simplement humide. Pour se rendre raison des différences sur lesquelles les espèces doivent être éta- blies, il faut donc dessiner soigneu- sement, au grossissement de cinq cents fois , au moins , chacune de ces espèces , en quelque lieu et en quelque saison qu'on les rencontre , et comparer sans cesse les dessins et les descriptions qu'on en a faites. Il faut tenir compte des changemens de port et de teinte qu'y causent l'éduca- tion et le dessèchement. Nulle espèce ne peut être réputée connue si on ne l'a minutieusement analysée, et si l'on n'a tenu compte de ses métamor- phoses ; aussi n'hésitons-nous pas à regarder comme capable de causer les plus fortes erreurs ce qu'Agardh en a entassé dans son Systema Algarum , oii sont mentionnées trente espèces que de simples phrases spécifiques, OSC trop courtes, ne sauraient faire re- connaître. La synonymie de ces tren- te Oscilla ires est confusément établie comme au hasard, si nous en ju- geons par la manière dont la nôtre s'y trouve jetée. Ne tenant conséquem- ment aucun compte de celle informe compilation, les seules espèces que nous avons examinées par uous-mê- me un grand nombre de fois , seront censées constatées dans le présent article, et elles s'élèvent à vingt-neuf. On ne peut pas regarder comme une espèce connue YOscillaria cali- ûto de Kunlh (Sj«. PL orb.nov.T. i,p. 1) récoltée par Bonpland dans les eaux chaudes sulfureuses de Venezuela , qui n'a pas été soumise au micros- cope et qui peut être aussi bien VO. Mougeotïl que le Gratelupii ou qu'une espèce nouvelle. Le savant collabora- teur de Humboldt dit que cette Os- cillaire diffère de toutes les autres, en ce que ses filamens se lissent en une membrane représentant une Ulve cou- leur de Nosîoc; mais il n'est pas une seule espèce d'Oscillaire qui ne puisse présenter le même caractère par la dessiccation, et Kunlh n'a certaine- ment vu la production rapportée d'A • mérique que dans l'état de dessèche- ment sur lequel il est impossible de rien statuer. Thunberg ( Yoy. , chap. m, p. 8) rapporte qu'ayant visité les eaux thermales , non loin de la mon- tagne appelée Stagen-Kup, où les ha- bitans du cap de Bonne-Espérance vont prendre des bains, mais dont il ne mentionne pas le degré de cha- leur, y trouva une petite Conferve croissant en abondance , et qui ne peut être qu'une Oscillariée. Don Simon de Rojas y Clémente, savant botaniste espagnol, nous a communi- qué un échantillon étiqueté Confeiva, recueilli dans des thermes du royau- me de Murcie, lequel appartient au genre Oscillaire s'il n'est une Anabaine , mais qu'il est impossible de mieux reconnaître que 1 Oscillato- ria de Kunlh. Nous en avons vu dans les bains chauds de Lugo et de Cal- das de Rey en Galice , sans que les événemens de guerre, qui nous con- ose duisaient eu ces lieux, nous aient permis de les examiuer. Gaudichaud en a rapporté une espèce des eaux de Hawak , qu'on ne peut décrire dans l'état où la mit le naufrage que fit ce zélé botaniste, mais qu'Agardh, sur la simple inspection de débris qui lu- rent durant plusieurs jours macérés dans la mer, n'hésite pas à regarder comme identique avec une de celles qu'il mentionne , pour l'avoir trouvée lampante à la surface des Mousses de la Suède!... En général, les eaux thermales de tout l'univers nourris- sent des Oscillaires qui restent à dé- terminer. L'algologue de Lund établit enfin un Oscilîatoria are/tari a (p. 6r>, n. 18) qu'il a reçu de Cadix , d'où le chanoine Cabrera nous l'a également adressé, mais qu'il est imprudent de ranger dans le Catalogue des es- pèces connues , tant que sa structure n'aura pas été étudiée au microscope, puisque le soi-disant O. arenariari of- fre aucun caractère qui le distingue à la vuesimpleet dans son étal de dessic- cation, des Oscillaria urbica et Adan- sonii , ni même du Microcoleus mari- timus. Nous avons nous-même signalé dans notre Voyage en quatre îles des mers d'Afrique (T. t , p. 28S) , sous le nom de Coiiferva atrovirens , une Oscillaire trouvée à Mascareigne dans la rivière de Saint-Denis, où elle croît sur le limon et les pierres sous les eaux. Ses lilamens , d'un beau vert noir et très- gélatineux , n'y avaient guère qu'une ligne de longueur. Ne l'ayant pas suffisammentexaminéealors , nous ne savons si l'on doit y voir une espèce nouvelle, ou s'il la faudra rapporter à quelqu'une des espèces connues. Dans la description des espèces constatées , nous commencerons par la plus anciennement décrite , et nous terminerons par celles qui, exami- nées de nouveau , pourront offrir des différences suffisantes pour être éli- minées d'un genre sur lequel nous appelons toute l'attention des natu- ralistes. Oscillaire d Adanson , Oscillaria Idansonii .'représentée par Turpin ose 465 dans le magnifique Atlas de Levrault, fig. 1, de l'une des planches de vé- gétaux élémentaires ) ; Oscilîatoria parietina , Vauch. , p. 196, pi. i5, f. 8 (synonyme mal à propos rap- porté parLyngbye à son Oscilîatoria muralis, et par Agardh , à son Lyng- bia muralis , qui sont l'une et l'au- tre une Confervée, et non pas une Pychodiée ) ; Oscilîatoria autuinna/is , Lyngb. , Tent. , p. 95 (sans figure); Oscilîatoria autumnalis , Agardh , Syst. , p. 62, n. 2 ( qui rapporte mal à propos comme synonymes notre Phytoconis nigricans , qui était l'Os- cillaria urbica, et un Oscillaria sor~ dida , Bory , que nous n'avons ja- mais ni observé ni publié) ; Hair-like insect., Baker, Empl. micr. T. 11 , p. 255 , Plat, xi (où l'Oscillaire rayonne dans un vase de verre , fig. V ) , la véritable Trémelle d'Adan- son , Wém. de l'Acad — Spallanz. , Observ. part. , 1 , p. 297 , pi. 27 , fig. 7-9 ; Conferva gelatinosa omnium tenuissima et minima , aquarum limo innascens, Dillen ,Musc, p. i5. Cette espèce est bien certainement celle à laquelle Adanson donna une certaine célébrité, et qui , par une mutation de nom , introduite dans la science par ce savant , a donné lieu à tant de confusion et d'erreurs répandues sui- tes Trémelles. Il est singulier que Yaucher ait dédié à Adanson une tou- te autre espèce que celle dont ce bota- niste s'occupa. Celle à qui nous res- tituons le nom de son premier obser- vateur , est l'une des plus répandues dans la nature , où elle forme , du- rant la plus grande partie de l'an- née , mais en automne surtout y et dans les hivers doux égale- ment , des plaques noirâtres à la base de certains murs humides , aux joinls des pierres où suinte l'eau des fontaines publiques de nos villes , sur la vase des eaux stagnantes de nos faubourgs , entre les parois des bassins de jardins, dans l'eau qu> persiste sur les toits où des gout- tières eu plomb ou en fer-blanc re- tiennent la pluie. Selon qu'elle est exondée ou inondée . elle présente 464 OSC l'aspect d'uu enduit appliqué, mu- queux et luisant, ou celui de presque toutes les espèces des marais , qui , après s'être propagées en strates sur le limon du fond , viennent à sur- nager en lambeaux bulleux, au- tour desquels rayonnent de nom- breux filamens. Ces filamens , dans l'état normal , excèdent rarement trois h six lignes ; dès qu'on place l'Oscillaire dans l'eau , on les voit s'agiter assez vivement par des mou- vemens rectilignes et anguleux, sou-; vent très-brusques, commes'ils obéis- saient a une détente par ressort, et jamais anguins ni même sinueux. En les conservant dans des assiettes creuses, on en obtient un allon- gement considérable , et nous en avons préparé des rosettes , oii ils acquièrent près de dix-huit lignes. Quelquefois on les distingue fort bien à l'œil désarmé , ou leur cou- leur est d'un vert noir , sordide , qui paraît d'une teinte bien plus belle , et tirant au bleu, sous le microscope. Le milieu des plaques flottantes, ainsi que le centre des rosettes, chargé de limon , est d'un noir foncé, et dans les échantillons préparés sur le pa- pier, ces parties deviennent luisantes comme vernies par un enduit de gomme. En continuant pendant plu- sieurs mois à élever Y Oscillaria Ada/i- sonii dans de grands vases de verre , cette espèce multiplie considéra- blement, et paraît se plaire beau- coup plus à se stratifier le long des parois qu'à flotter en rosettes. Elle voyage vers le côté de la lumière , se tisse en membranes serrées , qu'on dirait, dans les parties décolorées, être du parchemin mouillé. Ces membranes sont d'un vert noir fon- cé , brillant , se décolorent en des- sous , ou l'on dirait des Ulves , et elles présentent quelquefois la dispo- sition aréolaire de Y Oscillaria Ja- uosa , mais d'une façon bien moins distincie. Les filamens sont à peu près du même diamètre que dans celle dernière , avec laquelle nous lui avons trouvé dans quelques-uns de ses états une certaine ressem- OSC blauce. Les segmens paraissent le plus souvent très-rapprochés, comme dans le nigrescens , et d'autres fois à une distance qui fait paraître leurs espaces comme carrés ; ce qui vient des rapports de position dans lesquels se trouvent le tube externe et le tube interne. On n'y voit pas , comme dans les grandes espèces , de ces li- gnes transversales si marquées , dont la position produit plus ou moins d'irrégularité dans la structure ap- parente des filamens. Ceux de YOs- cil/aria Adansonii sont très -obtus et bien arrondis. Dillen avait ob- servé cette espèce dans les environs de Londres; nous l'avons étudiée en Belgique , notamment à Bruxelles , pendant tout un été; à Caen et dans les rues de Dax, durant le mois de septembre; à Paris, toute l'année; à Aix-la-Chapelle et dans toutes les régions rhénanes , où elle (cou- vre d'un enduit noirâtre le chaume humide des habitations rustiques . durant la saison pluvieuse. Desma- zières nous en a communiqué des échantillons , recueillis également sur les chaumières aux environs de Lille en Flandre. Il suffit , pour distinguer au premier coup-d'œil cette espèce de la suivante , qui s'y mêle parfois et habite aux mêmes lieux, de la faire osciller dans des vases ; elle y manifestera , dès ses pre- miers rayounemens , la teinte verdà- tre de ses filamens , taudis que l'autre paraîtra toujours d'un gris noirâtre. Oscjllairedes villes, Oscillaria urbica ( f. planches de ce Dict. , Ar- throdiées , fig. 5 ; a , l'Oscillaire dans 1 état normal , sur un sol humide, h , ayant oscillé dans une assiette pleine d'eau, c, filament grossi de trois cents fois environ) ; Oscillaloriafusca , Va uc h. , p 197, pi. i5, fig. 9; Oscillaria aulumnalis , Chauvin, Al- gues de Normand. , n. 5 ( non Yau~ ////w«fl//sd'Agardh, qui est YAdanso- nii). Cette espèce, peut-être la plus commune de toutes , paraît avoir été confondue avec la précédente, excep- té par Vaucher qui l'a très-bien dé- crite et même passablement figurée. ose Elle habite , comme la précédente , le bas des murs humides dans les villes ; mais on la voit moins souvent persévérer aux lieux où l'eau stagne ; elle préfère ramper à la surface de la terre mouillée ; aussi la voit-on se propager aux interstices du pavé , le long des rues peu fréquentées , dans les cours des maisons et sur les places publiques , du côté que le soleil frappe le moins ; elle forme dans les abreuvoirs , dans les auges, dans les barriques et baquets , où séjourne de temps à autre de l'eau destinée aux arrosemeus , des pellicules qui s'enlèvent en lambeaux par la sé- cheresse , et qui ressemblent à c'u velours noir durant l'immersion ; pour ainsi dire amphibie, et plus communément subterrestre , elle os- cil le cependant avec vivacité quand on l'élève dans des assiettes creuses. Ses filamens , un peu plus fins que chez VAdansonii , acquièrent un allonge- ment considérable. Si quelquefois on ne peut les faire étendre h plus de trois lignes, en d'autres occasions on eu obtient d'un pouce. Ils paraissent d'un brun sale , et jamais verts. Ce- pendant , quand à force de les faire osciller en domesticité , on les a comme contraints à prendre une phy- sionomie aquatique, ils passent au gris , au vert noir et même au bleu en séchant. Nous en conservons des rosettes de cette dernière couleur, ob- tenues de masses nourries plusieurs mois en pleine eau , et que nous avions originairement recueillies à terre dans une rue peu fréquentée. Vus au microscope , les filamens d'un tiers au moins plus grêles que dans l'espèce précédente , paraissent d'un vert d'olive tirant au bleu , plus amincis à l'extrémité , ne jouis- sant pas davantage du mouvement anguin , mais se courbant molle- ment en oscillant par les secousses angulaires ; leurs segmens forment des c.irrés'égaux , dont quelques-uns sont beaucoup plus prononcés et forment des barres noires dedistance en distance. Aucune odeur ne s'en exhale. Il nous est arrivé de la voir TOME XII. OSC 465 se développer en abondance confusé- ment avec V Oscillaria Adansonii , que nous élevions dans des vases , s'y mêler en rayonnant , au point de produire des rosettes ou des expan- sions mixtes , qui prenaient un fa- ciès, qu'on eût été exposé à regarder comme caractérisant une espèce nouvelle , si l'on n'eût emprunté le secours du microscope. Nous avons examiné cette Oscillaire dans les rues de Berlin , de Bruxelles, de Paris et de Bordeaux ; c'est celle que nous appelions, dans nos premiers essais, Phytoconis nigricans. Nous l'avons encore recueillie sur divers murs au pays de Liège, notamment sur ceux de la fontaine froide , à Chaufon- taine, en été. Delastre l'a retrouvée contre la fontaine de Sainte-Barbe , près de Poitiers. Desmazières l'a ob- servée à Lille en Flandre, dans des ba-quets , et sur l'arbre toujours hu- mecté de la roue d'un moulin à eau. Yaucher la décrivit comme des en- virons de Genève. Ce sont des ex- pansions foi niées de cette espèce et de Y Adansonii, qui couvrent les mar- ches du palais de l'Institut, au pied de la colonnade qui est à la façade du nord , vis-à-vis le pont des Arts. Oscillaire de Bory , Oscillaria Boryanci; Oscillaria nigra , /S Bo- ry ana , Agardh , Syst. , p. 64. Cette espèce, que nous communiquâmes au professeur de Lund, avec ses détails grossis à la lentille de demi-ligne , vient d'un ruisseau de Borcette, près d'Aix-la-Chapelle , par où s'écoulent les eaux de l'une des sources chaudes qui attirent les étrangers dans cette ville. Elle y forme , soit contre plu- sieurs murs que le ruisseau baigne , soit contre les piquets qui eu con- tiennent les parois , soit enfin sur les corps étrangers qui s'y trouvent , et même sur la vase , des couches mu- queuses et noirâtres, qui demeurent à sec durant plusieurs heures , ou sont couvertes alternativement d'eau sim- plement tiède et d'eau chaude, à trente degrés au moins. En mai , ces couches ne sont pas fort épaisses; mais en été elles augmentent au 466 ose point que les bulles d'air qui en pé- nètrent la mucosité, rendent leur masse légère; ces couches se déta- chent alors de leur support , et vien- nent flotter à la limite de l'eau, s'ac- crochant aux herbes qui les arrêtent. Elles y prennent diverses figures inégulières , et l'on dirait des Souris noyées. Portée dans des vases oii l'eau devint promptement froide , cette espèce n'a pas cessé de prospé- rer ; elle a oscillé tortueusement ; mais les filamens qui devenaient d'au- tant plus pâles et verdâtres , qu'ils s'éloignaient davantage de la vase, formant le centre des rosettes , n'ont guère que deux lignes de long dans l'état normal , et n'en acquièrent guère que cinq ou six par l'éduca- tion. Yus au microscope, ils n'équi- valent guère qu'au tiers ou au quart du diamètre de ceux de YO. Gratelu- pei, sont d'un vert obscur , mais fort Iransparens ; obtus aux deux extré- mités , les segmens y sont très -dis- tincts sans être fort prononcés , tous égaux , avec leurs intervalles presque carrés. On croirait dans les plus gros discerner une ligne longitudinale au centre du tube , ce qui n'est peut-être qu'une illusion optique , provenant de la forme cy- lindrique parfaite que paraissent avoir ces filamens. Leur mouvement est fort remarquable , en ce qu'il est constamment sinueux. Un Ser- pent qui rampe doucement . avec des ondulations égales, très-douces, de droite à gauche , donne une idée exacte de ce mouvement , qui est aussi celui des Vibrions du Vinaigre, et que notre Oscillatoire se donne con- tinuellement sans paraître exercer de mouvemens angulaires ou d'entrela- cemens. Nous avons observé qu'en élevant la température de l'eau où nous en conservions au moyen d'eau beaucoup plus chaude, l'Osciliaire s'agitait avec plus de vivacité , mais sans jamais changer d'allure. Du- rant l'hiver , sur les parois de la source, ouverte en plein air , qui est au centre deBorcette, contre les pier- res qu'humectent les vapeurs sou- osc vent très-chaudes et fort épaisses,, la même espèce forme hors de l'eau de petites plaques muqueuses noires, où l'on reconnaît que les filamens se pressant les uns contre les autres , n'ont pas un quart de ligne, il est difficile de l'aire osciller et grandir dans des vases ceux qui languissent dans cet état, et dont beaucoup de sable et de malpropreté altèrent les amas. OsCILLAIRE ALVÉOLAIRE , Oscilla- ria favosa. An Oscillatoria nigra ? Lyngb. , Tent. , p. 87 , tab. 26. On a vu que YOscillatoria nigra de Lyng- bye n'était pas celle de Vaucher. La description que le savant danois don- ne de son espèce , et surtout l'excel- lente figure qui l'accompagne, con- viennent parfaitement à celle dont il est ici question. Lyngbye l'a observée dans l'eau lentement agitée d'une usine de Norvège. INous l'avons re- cueillie en août , dans la Vesdre, pe- tite rivière du pays de Liège, cou- vrant les cailloux de couches noires et muqueuses , en un lieu où se dé- gorge l'eau des bains de Chaufon- taine, qui peut avoir en cet endroit de douze à dix-huit degrés de chaleur en tout temps. Cette espèce compose des couches vaseuses , étendues , fort entremêlées , noires , luisantes et glissantes , où les filamens fins , mais visibles à l'œil nu , ont un pouce tout au plus dans l'état nor- mal , mais peuvent s'étendre davan- tage en devenant beaucoup plus lins et bleuâtres , quand on les nourrit dans des vases remplis soit d'eau froide , soit d'eau tiède. Vus au mi- croscope à une demi-ligne du foyer , ils ont la grosseur d'un soie de porc, égalant en diamètre la moitié de ceux del'O. Gralelupeik peu près; leur cou- leur est d'un biun olivâtre, tirant sur le gris ou la terre d'ombre; ils sont ob- tus à leur base, amincis et un peu aigus en avant ; leurs segmens , dont la distance équivaut environ à la moi- tié du diamètre, sont alternative- ment à peine visibles et très-pronon- cés ; ce que Lyngbye a un peu trop fortement exprime. Ces filamens s'a_ use gitent avec assez de vivacité; ils af- fectent une figure courbe , se- plaisant à se déjeter légèrement en tout sens , mais sans se trop tortiller. Nous ne les avons jamais vus bien droits. Se tissant en membranes superposées, ils présentent dans cet élat un phé- nomène remarquable , Tonnant des mailles polygones très - régulières , dans lesquelles on retrouve exacte- ment la figure réticulée d'une Hy- diodictie, quand on les a dépouillés de la vase qui les obstruait. Cette singularité a échappé aux yeux de lynx du savant Lyngbye. Oscillaire Anguine , Oscillaria Anguina. Cette espèce rampe en ta- pis assez épais , muqueux , noirs et luisans sur les pierres , les planches, les piquets inondés , et la vase le long des prises et des conduits de moulins , où l'eau n'est pas trop fortement agitée; les filamensensont courts et serrés; ils oscillent vivement, et présentent dans certains aspects des nuances d'un rouge brun , mêlé à du vert noir , surtout quand on les examine à la clarté du soleil; ils s'é- tendent, comme dans le nigrescens , sur les feuilles flottantes , et nous avons vu cette espèce , notamment dans la Nonnette , petite rivière qui de Chantilly tombe dans l'Oise, former, près de son embouchure, au lieu nommé Touvois , de petites imitations de Queue de Renard noir, sur le Fe.stuca jluitans. Elevée dans des assiettes creuses , l'Oscillaire An- guine a prospéré, en rayonnant tout autour des échantillons préparés sur le papier; les filamens très-fins, et cependant perceptibles à l'œil nu , n'y ont pas dépassé cinq lignes, ne s'y sont pas crispes , et ont pris en séchant une couleur d'un bleu noi- râtre luisant, très-vif; ce qui donne à l'Oscillaire , dans l'herbier, l'air «l'avoir été enduit d'une couche d'eau fortement gommée. Vus au micros- cope , ces filamens se font remarquer ar leur agilité et par la variété de eurs mouvemens rapides; d'un dia- mètre assez fort , ils paraissent d'un beau vert très -foncé, mais néan- OSC 467 l moins transparent, avec des segmens réguliers tellement rapprochés , que trois ou quatre au moins sont néces- saires pour former la figure d'un carré. Le tube interne remplit si bien l'externe dans certains indivi- dus , qu'on ne l'y saurait reconnaître tandis que beaucoup plus étroit, dans d'autres, il laisse entrevoir sur cha- que côté , dans la longueur du fila- ment, une ligne plus diaphane que le reste. L'extrémité antérieure pa- raît tantôt obtuse et droite , tantôt légèrement courbée en crochet ou diversement tordue. Les filamens os- cillent vivement en ligne droite bien roide ; d'autres fois , ils se courbent mollement en divers sens ; on les voit se fléchir en crosse vers leur ex- trémité, ramper au moyen de sinuo- sités fort rapprochées et plus ou moins sensibles ; enfin , se pliant par le milieu, enlacer spiralement leurs deux extrémités d'une manière très- élégante, et qui démontre combien ceux qui veulent absolument que les Oscillaires soient «le simples Végé- taux, ont parlé légèrement de ce qu'ils n'avaient pas suffisamment ob- servé. Oscij,eaire noirâtre , Oscillaria nigrescens , Moug. , Stirp. Vosg. , n. 792 ; Osci/la/oria nigra, Vauch. , p. 11)2 , pi. i5 , fig. 4. Cette espèce , qui n'est pas noire, comme l'indique Vaucher , mais qui est simplement noirâtre , n'est certainement pas cellequeLyngbye(rert/.^/oo/.,p.87, pi. 26 ) a décrite et figurée sous le même nom de nigra. Quant à VOs- cillatoria nigra d'Agardh ( Syst. , p. 63 , n. i7> ), c'est un mélange de synonymes réunis comme au hasard, et saus examen , composé d'après quel- ques échantillons confondus de di- verses espèces, devenus noirâtres par la dessiccation. Le nigrescens dont il est ici question, ne croît pas en stratifi- cations muqueuses au fond des eaux pour en tapisser la vase ; les filamens n'y sont pas rigides, droits, et surtout d'un gris jaunâtre , griseo-lutescenti- bus; les segmens n'y présentent pas la disposition que leur donne l'exact 468 OSC Lyngbye, dans une figure qui con- vient à notre O. favosa, n. 4. Le Psyclioclié dont il est ici question , a ses filamens fins, mais très-visibles à l'œil désarme , ou ils paraissent être d'un noir foncé lustré , ondules , ma- nifestant une certaine tendauce à se crisper mollemeut. Ils ont , dans les marcs qu'ils habitent, de deux à six lignes de longueur, tant qu'ils ne vien- nent pas osciller en rosettes à la sur- face de l'eau. Se tenant d'abord à une certaine profondeur , ils se groupent autour des Plantes inondées , telles que les Potamots , les Renoncules aquatiles , et surtout des Salma- cides et Conferves , qui montent de bas en haut, en s'abandonnant à un faible courant; ils foi ment à la sur- face de ces Plantes un duvet lâche et les enveloppent au point de leur don- ner l'aspect de petites queues ou de lanières de peau de rat, s'allongeant à mesure qu'elles se rapprochent de la lumière ; les extrémités de ces sor- tes de queues parvenues à la surface , l'oscillation en rosette y cotnraen.ee avec activité. Des fragmens que nous eu avons élevés dans des jarres de verre , y ont formé avec une éton- nante rapidité des rosettes rayon- nantes en tous sens , de dix lignes à deux pouces de diamètre , se frisant gracieusement sur les bords , demeu- rant d'un beau noir bleuâtre lustré sur le papier. En prolongeant cette sorte d'éducation, 1 Oscillaire noirâ- tre a fini quelquefois par s'éparpiller en nuages légers sur toute la surface de l'eau. Vus au microscope , ses fila- mens nous ont paru moins forts que ceux du Tenioides , mais plus larges que ceux du Gratelupei; leur couleur toujours brunâtre lirait sur le vert d'i- ris terne et foncé; lessegmensy étaient fort serrés , et peut-être plus que dans toute autre espèce , et parfaite- ment égaux dans beaucoup d'indivi- dus; dans d'autres, ils étaient bien plus sentis , de deux en deux ou de trois en trois; ailleurs, les plus pro- noncés formaient des carrés parfaits, subdivisés en quatre ou six fractions presque imperceptibles par comparai- OSC son, eleommeou le voit plus constam- ment dans le Gratelupei. Ailleurs, ces segmenssi marqués étaient irréguliè- rement épais. L'extrémité antérieure obtuse est d'ordinaire transparente, comme si le tube interne cloisonné qui finit carrément, n'y atteignait pas. A l'extrémité opposée, le fila- ment, quand il se montre exacte- ment de profil , semble coupé net ; s'il se présente en face , dans quelque mouvement de l'Oscillaire, on y re- connaît évidemment un orifice rond , très-distinct , et l'on dirait l'extré- mité ouverte d'une Tubulaire dé- pouillée de son Polype ; mais cet ori- fice ne peut servir au même usaga que dans les Tubuîariées. Nous le considérons comme une sorte de ven- touse , par où chaque individu peut se fixer coutre les corps étrangers ; d'où vient qu'en se touchant les uns les autres par le limbe de cette ven- touse, les associations de l'Oscillaire prennent cette disposition en queue que nous voyons autour des filamens emprisonnés de Conferves. On trouve celte espèce dans les ruisseaux her- beux, dont le cours est fort lent, ainsi que dans les pièces d'eaux pures frnî- cbes et tranquilles. Nous l'avons ob- servée à la fin de septembre et en oc- tobre, aux environs de Bruxelles et de Paris ; aux environs de Lille en Flandre , en décembre, avec Desma- zières ; autour de Ca en, à la fin d'août. Yaucher la décrivit le premier en été ( thermidor ) , à Genève. Nous l'avons trouvée dans l'herbier de Drapai- naud , sous les noms de Confeiva seg~ mentosa et de Confeiva fontinalis , comme recueillie aux environs do Montpellier. Oscillaire Téxioide , Oscillaria 'Tenioides {V. pi. de ce Dict. , Ar- throd. , fig. 5, d, f); Oscillatoria P'rinceps, Vauch.,p. 1.90, pi. iB, fig. 2 ; Ag., Sysl., p. 67, n° 26; Confer- va mucosa , conflagrosis rivulis inces- cens, Dill. musc, tab. 2, fig. 4; le Confeiva Tenioides , et Y Oscillai ia Tenioides de nos premiers Essais sur les Conferves. Si l'on en juge par la. description que Lyngbye (Te/a., p. ose SB) donne sans figure de son Oscil- laluria /imosa, celte Oscillaire csl évi- demment le Tcniuidcs dont il est ici question, mais ou doit alors en ex- clure le synonyme de Dillen (tab. 2 , »■ 5), que le savant danois y rapporte, ainsi que ceux de Roth, et du Flora Danica, qui appartiennent au véri- table 0. limosa. La plus grande des espèces qui nous soit connue , cette Oscillaire habile les eaux pures , fraî- ches, tranquilles des bassins de fon- iainesousesfilamcns rampent au fond sur le limon ou sur les corps eu dé- composition qui peuvent y tomber. Quand ils s'y sont multipliés au point de former uu strate decouleurobscure, épais et muqueux, ils s'élèvent à la surface , surtout après la grande cha- leur du jour, et y flottent en nappes souvent fort considérables et d'un à six pouces de diamètre. On dirait, d'abord en les apercevant, quelque Animal noyé, dont les poils soyeux et noirs onduleraient mollement eu obéissant à la moindre agitation de l'eau ; si l'on tente de les saisir avec la main , ces masses se divisent , fuient, s'éparpillent , se collent en partie aux doigts ainsi qu'à tout autre corps qu'on emploierait pour les pêcher. Nous avons souvent disséminé les flo- cons flottans formés par cette espèce; quelques heures après on en distin- guait les filamens déjà rapprochés au iond de l'eau , et dès le lendemain ils surnageaient en nombreuses associa- tions comme la veille. Assez vivace , on peut l'élever plusieurs jours dans un appartement, soit dans des as- siettes creuses, soit dans des vases de verre ; elle y multiplie beaucoup , mais ne venant pas former des roset- tes à la surface, elle rampe au fond ou contre les parois des vases en rayon- nant par faisceaux dans tous les sens, jusqu'à ce que, fort épaissie , elle s'y élève pour tlotter comme elle ferait dans le bassin d'une fontaine. Ses filamens qui atteignent à la grosseur d'un cheveu humain , sont consé- quemment tous bien visibles ; ils peuvent avoir d'un à deux pouces de long, leur couleur est d'un vert foncé OSC 4^i| noir , avec des rellcts d'un brun bril - lant, quand on la regarde au soleil; ràuqueux et fugaces, ceux qui ne s'y collent pas s'échappent sous les doigts ; ils adhèrent au papier suffi- samment pour ne s'en plus détacher, et y répandent en séchant une forte odeur de marécage qu'on n'y remar- quait pas dans l'état frais. Quand on les laisse croupir , ils émettent une belle teinte bleu indigo qui finit pai colorer assez fortement l'eau des va- ses ou onTélevait. Vus au microsco- pe, ces filamens sont d'un vert d'iris très-foncé passant quelquefois au bleu ; leurs mouvemens d'oscillation sont graves et très-visibles. Leur ex- trémité antérieure est paifailement arrondie, et nous a paru plus obtuse que dans toute autre espèce ; la pos- térieure comme tronquée nous a pré- senté tantôt deux trèf-pelits appen- dices latéraux ainsi qu'on en voit dans les figures Vaucher, tantôt une sorte de déchirure frangée , par où sans doule chaque filament qui est un in- dividu se fixe comme point d'appui. Les segmensdu tube interne sont ex- trêmement rapprochés , de sorte que les articles sont cinq fois environ plus courts que larges. Leur figure varie quelquefois selon que le filament se présente parfaitement de profil ou obliquement. Sur quelques-uns de ces filamens, certains segmens sont plus fortement marqués de distances en distances. Cette espèce d'Oscillairc commence à paraîtie en été et pros- père jusque vers le milieu de l'au- tomne. Nous l'avons observée aux en- virons de Liège , de Bruxelles, de Paris et de Bordeaux. Desmazières nous l'a envoyée de Lille en Flandre, et Brebis'On l'a recueillie à Falaise eu Normandie. Oscillaire de Grateloup, Oscil- laria Gratelupci {V . pi. de ce Dict., Arthr., fig. 5 ,g); Oscillaluria major , Vauch., 192, Agardh, Sysl., pi. 67 , n° 2d. Celte espèce paraît se trou- ver aux Thermes d'Aix où Saussure l'aurait le premier recueillie dans le bassin dit de Saint-Paul. Nous l'avon_, trouvée en abondance, dans les soin - 47o OSC ces de Dax où elle prospère de 3o à 5o degrés de chaleur, et principalement en automne jusqu'à la fin de décem- bre. Elle se développe d'abord, com- me la précédente avec laquelle on lui trouve beaucoup de ressemblance, sur la vase, au fond de l'eau, mais eu couches moins denses. On la voit plus tard flotter à la surface en ro- settes mollement onduleuses , d'un pouce à trois au moins de diamètre selon leur âge, d'abord d'un vert érugineux clair, tirant sur le bleu- ciel , puis devenant d'un vert non- toujours mêlé de teintes claires ; au centre est ordinairement un petit amas de limon muqueux , d'où rayon- nent les filamens qui , plus longs à la fin que dans le Tenioides , sont d'un diamètre moitié moindre quoique en- eore assez fort. Nous avons aisément recueilli de ces rosettes pour l'her- bier , surtout à l'endroit nommé la fontaine de Saint-Pierre ou bain des Pauvres , au pied des remparts de Dax. L'extrémité antérieure des fila- mens se recourbe sur l'un des côtés ; les segmens y sont fort rapprochés; on dirait, sur les deux lignes pa- rallèles que forment les parois du tube externe, La graduation de l'é- ehelledequelquecarte géographique; de distance en distance assez régu- lièrement, et quelquefois avec une régularité parfaite , ces segmens , beaucoup plus sentis , forment de petits carrés longs à la suite des uns des autres , comme seraient des mil- limètres divisés en cinq ou six frac- lions égales très-finement exprimées. Leur couleur au plus fort grossisse- ment est d'un vert bleuâtre. Nous n'y avons pas observé la substance colorante d'un rouge vif, passant au bleu par le violet qu'offre en si grande abondance YOscillaria Mougeotii qui croît quelquefois confusément avec elle. Le nom de major donné à cette espèce était en tout point impropre , car elle n'est pas la plus grande des Oscillaires, et nous avons conservé celui qu'elle portait dans nos collec- tions depuis vingt ans , et que daigna agréer le docteur Grateloup, lors- OSC qu'habitant encore Dax. ce savant nous envoya une excellente figure de celte belle Plante , avec sa descrip- tion très-bien faite. Oscillaire crépue, Oscillariagy- rosa, représentée par Turpin, d'après un dessin que nous lui avons com- muniqué dans le magnifique allas du Dictionn. de Levrault (Végét. élém. , fig. 3). Nous avons, ainsi que notre sa- vant ami Grateloup, trouvé assez abon- damment cette élégante Oseillaire sur les eaux froides stagnantes, particu- lièrement dans celles que contenaient les saignées faites dans le sol humide et qu'on appelle des rigoles. Elle est dans son entier développement durant l'automne , nage à la surface en for- mant de grands tapis noirâtres qui s'attachent aux branchages , aux feuilles mortes , et autres corps étran- gers, tombés dans les mares. Quand l'eau demeure dans un parfait repos, les filamens qui sont onctueux au tact et excessivement fins , s'allon- gent jusqu'à six et dix lignes en se frisant de manière à former sur les bords des rosettes et des expansions qui en résultent des touffes crépues , et comme de petites mèches de che- veux qui convergent vers le centre , où l'Oscillaire s'épaissit en une masse compacte, et d'un hoir brillant ti- rant sur la couleur d'indigo. En se desséchant sur le papier, elle y de- meure fort élégamment crêpée , y passe au bleu turquin et devient plus luisante qu'aucune autre. Ses filamens extrêmement fins paraissent diaphanes et à peine bleus au micros- cope ; les articles y sont assez rappro- chés et si peu marqués qu'on les dis- tingue d'abord difficilement. OsciLXAIÏtE DE MaSCAREIGNE , Os- cillaria Mascarenica j Confeiva [ in- termedia) jilamentis aggregatis , si/n- plicibus , cyiuidricis , atroviridibus fuscis , Voy. dans quatre îles d'Af. T. il, p. 126. Nous avons ancienne- ment recueilli cette Oseillaire clans des trous remplis d'eau saumâtre sur le ri- vage de Mascareignc , tout près de 1» mer vers l'embouchure de la rivière de Saint-Benoît. Elle y formait àl'ar- ose deur du soleil sans nuage de la tor- ride, qui élevait l'eau stagnante à vingt-huit degrés au moins , des mas- ses épaisses llottantcs, d'un beau noir ctqu'oneùtpu prendre, plus que chez toute autre , pour des Taupes noyées. Préparée sur le papier, l'Oscillairc dont il estquestion , y parut être d'un beau vert noirâtre et oscilla vive- ment. Ses filamens acquirent promp- tement jusqu'à un pouce de longueur et se frisèrent à peu près comme le font ceux de l'O. gyrosa. Egalement luisans et un peu moins fins, leurs amas présentent assez de ressem- blance avec ceux de l'espèce sui- vante. Vus au microscope, ils parais- sent de la teinte qu'on nomme vert d'iris , et leurs articles ont à peu près les mêmes dispositions que dans l'O. nigrescens. Oscillaire limeuse , Oscillaria limosa , Flor. Dan. , tab. i54o., fig. 2 (op/ima); Agardh , Syst., p. 66 , n° sa (non le limosa de Lyngbye que nous rapportons au Tenioides); an Oscillatoria Adansonii? Vauch., p. ig4 , pi. i5, fig. 6 ; Conferva gela- tinosa , omnium lenerrima et minima, aquarum lirno innascens , Dill., Musc, tab. 2, fig. 5. Dès le premier prWftemps, cette espèce forme, au fond des étangs, des fossés tranquilles et des retenues d'eau , des couches as- sez épaisses , mais bien moins que celles du Tenioides dont elle affecte le port et les habitmles en diminu- tif. Aux premiers jours chauds d'a- vril , on la voit surgir en masses polymorphes , arrondies , d'un à deux pouces de diamètre, remplies de li- mon au centre et de bulles d'air , répandant une foi te odeur de marais et de camphre. Ces masses llottantes sont souvent si nombreuses que réu- nies en une sorte de tapis considé- rable du côté ou les pousse le vent, joint au mouvement général de l'eau, elles encombrent la surface de cette eau au point qu'on n'y distingue plus que l'Oscillaire. Leur aspect est noir , mais si on les recucilledans des vases, on reconnaît que les filamens longs d'un bon pouce , très-distincts à l'œil ose 471 désai nié , quoique bien plus lins que dans le 'Tenioides et le Gratelupei , y rayonnent en tout sens, et sont de la plus belle couleur verte foncée tirant au bleu d'aigue-marinc ou de verdet. Quand on Tes agite pour les disjoindre , ces filamens tombent au fond des vases , mais ne tardent pas à s'y rapprocher les uns des autres en petites niasses étoilées , formées de faisceaux divergens ; bientôt le dé- sordre est réparé et de nouvelles mas- ses remontent à la surface pour y flotter. On peut , en continuant une espèce d'éducation , leur faire ac- quérir jusqu'à deuxpouces; mais alors ils prennent un aspect gras et luisant qu'ils conservent sur le papier ou leur beau vert s'altère et reluit. Nous n'avons jamais vu s'en échapper de substance colorante rouge ou bleue. Vus au microscope les filamens très- obtus, d'un plus fort diamètre que ceux du nigrescens , s'agitaut vive- ment par oscillations angulaires sans sinuosités longitudinales, ont leurs segmeus un peu moins rapprochés que ceux du Tenioides , et assez régu- lièrement pareils les uns aux autres. Leur couleur est d'un vert d'iris assez sale et beaucoup moins bril- lant que ne le ferait supposer la belle couleur des rosettes qui s'étendent gracieusement sur le papier. Cette es- pèce a été trouvée en Angleterre et en Danemarck ; nous l'avons reçue com- me recueillie à Lunéville par Mou- geot; Vaucher l'a observée en Suisse, Grateloup à Dax. Elle abonde sur- tout aux environs de Bruxelles; her- borisant dans les environs de Lille, en octobre, avec Desmazièrcs, nous la retrouvâmes dans plusieurs grands fossés. C'est l'une des plus commu- nes, aux environs de Paris, dans les eaux tranquilles , particulièrement dans la rivière des Gobelins. OsdELAIRE ARACIINOIDE, Oscilla- ria arachnoidea. Cette espèce que nous avons trouvée à Dax , dans Pété de 1810 , formait, comme l'O. Sma- ragdina, sur le limon des eaux pu- res et stagnantes , si communes dans les Landes, des strates ou tapis ve- 473 ose loutés d'un- vert bleu presque noir, où les filamens Irès-fins, inais per- ceptibles pour de bous yeux , avaient d'une à trois lignes de longueur ; des ulles d airs y mêlaient et en taisaient comme dans tant d'autres espèces surnager quelques lambeaux rayon- nant par les bords. Elevée dans des vases pleins d'eau entretenue fraîche, elle forma rapidement des rosettes d'une excessive ténuité et d'une éten- due considérable, car il y en avait dont le rayon dépassait dix-huit li- gnes; les filamens s'y étendaient tou- jours horizontalement à la surface, en s'y tissant au moyen des faisceaux divergens en éventail qui, partant du centre à la circonférence, sem- blaient se croiser en glissant les lins sur les autres. En s'allongeant ainsi ils ne cessaient point d'être dis- tincts comme dans le Smaragdina , mais en devenant plus fins, ils de- meuraient toujours visibles et subor- donnés ; leur couleur passait au vert d'iris , quelquefois teint de jaunâtre , et ils finissaient par onduler et par se crêper légèrement aux limites de la rosette qui par ce moyen demeu- rait fixement circonscrite. Ces roset- tes ainsi que l'Oscillaire dans son état normal, prennent en séchant sur le papier une couleur charmante de vert foncé tirant au bleu avec un reflet brillant et gommé à la surface , a peu près comme il arrive aux espè- ces du genre Leptomitus d'Agardh , ou dans VOscillatoria majuscula de Lyngbye. qui ne nous paraît pas être une Oscillairc. L'aspect général de cette espèce suffirait pour la distin- guer des mêmes états chez VOscil/aria Smaragdina, qui en est l'espèce la plus voisine , et qui babite les mêmes lieux , quand l'examen microscopique ne viendrait pas rendre la différence évidente. Ici les filamens d*un diamè- tre un peu plus fort sont parfaitement transparens , ils ne paraissent avoir de coloré que leurs contours qui sont d'un vert sombre, obtus, ondulant obscurément , oscillant anguleuse- mentd'uu:; manière brusque. On re- connaît que les intervalles de leurs OSC segmens sont parfaitement carrés , encore que des lignes bien plus tranchées que dans le Smaragdina y allcruent avec d'autres lignes paral- lèles à peine visibles, ce qui fait paraître chaque espace comme rayé transversalement ; on reconnaît à une ligne de foyer , que cette disposition est due à l'alternance des segmens des deux tubes intérieur et extérieur; pbénomène qu'on distingue plus fa- cilement dans YO. arachnoidea que dans toute autre. Quand les filamens sont desséchés sur le verre ou sur le talc du porte-objet, tous les segmens s'y dessinent également; on ne dis- tingue plus ceux qui étaient très-mar- qués des moins visibles qui alternaient avec eux; on n'y trouve alors qu'une série de petits carrés translucide comme dans le Smaragdina vivant. Nous avons découvert cette belle es- pèce oscillant à la surface ombra- gée de pièces d'eaux tranquilles, aux environs de Bruxelles , durant le mois de septembre. OSCILLAIRE EmERAUDINE, OiCÏl- laria Smaragdina ; Oscillatoria vi- ridis, Vauch., p. io,5 , pi. i5, fig. 7 (à un grossissement insuffisant pour y distinguer les articulations) ; Oscil- latoria tenais, Lyngb., Tent. , p. 83 (sans figure); Ag., Sjst., p. 65, n. 20, dont la plupart des synonymes sont faux ; Oscillatoria fle.xuosa , Agardh , Icon. , tab. 10, fig. i-5.(La figure 4 représente une Anabaine et doit être exclue; la troisième offre encore des défectuosités.) Cette espèce, l'une des plus communes et des plus faciles à reconnaître, croît sur le limon, dans les eaux tranquilles et claires de tout marécage ou amas d'eaux, d'où s'ex- hale beaucoup de gaz hydrogène sul- lure; aussi i avons-nous trouvée au- trefois dans la source qui est devenue pour la vallée de Montmorency à Enghien , l'objet de l'une des spécu- lations auxquelles se livrent avec une sorte de fureur certains entrepreneurs de bâtisses. Nous l'avons récoltée abondamment par les grandes cha- leurs d'août sur diverses mares de Flandre et de Zélande , et particu- ose lièrementdans l'île de Sud-Bewland, aux environs de Caen en Normandie dans le mois de septembre , ainsi qu'à Biuxel les, sur la vase des étangs d'Ixel- les et de Saint-Joss-Tenhoude, enfin dès le commencement de l'été dans tous les environs de Bordeaux. Nous l'avons retrouvée dans l'herbier de Draparnaud qui la nommait Conferva tremelloides , comme ayant été récol- tée autour de Montpellier. Elle a été observée par Lyngbye dans le fond des ruisseaux du Danemarck. Elle forme d'abord comme une teinte d'un vert fort pâle qui bientôt pro- duit un duvet du plus beau vert d'herbe devenant de plus en plus serré et brillant; muqueux au tact, il ne tarde pointa retenir des bulles d'air qui, introduisant du limon dans son épaisseur , contribuent à faire surnager en lambeaux souvent assez considérables cette belle espèce, dont la couleur, dans l'état parfait, est celle de l'émeraude foncée, et qui, ne rayonnant pas de toutes parts ail- lant que les espèces noirâtres, n'af- fecte jamais les formes de petits Animaux noyés et demeure toujours souillée des teintes de la. vase dont les tas flottans sont pénétrés en plus grande quantité qu'aucune autre. Quaudon élève cette belle Osciilaire dans des assiettes creuses , ses fila- mens paraissent si fins, qu'on ne les peut guère discerner, et atteignent de deux à six lignes de longueur ; tous ces filamens oscillent çà et là rapidement , et , s'amincissant à mesure qu'ils rayonnent , ils finis- sent par s'éparpiller dans la masse de l'eau, au point que les tas , qu'on dis- pose sur du papier mouillé, et dont on favorise le développement en te- nant ce papier constamment humide, n'y forment bientôt plus que des tein- tes d un beau vert s'ailaiblissant sur le bord des taches , dans lesquelles on ne distingue plus la moindre ap- parence des filamens qui s'y sont dis- persés. Nous ne lui avons pas trouvé cette odeur camphrée ou de marais si forte dans Y Angiiina , le Tenioi- tfes et même le nigrescens. Vus au OSC 47 5 microscope, ses filamens' très -fins paraissent d'un vert bleuâtre des plus suaves et fort transparent. Les seg- mens , dont les espaces sont pres- que carrés, sont situés fort régu- lièrement à des distances égales à leur longueur, mais difficiles à dis- cerner. Il faut un grossissement d'une demi-ligne pour les bien voir; encore peuvent-ils échapper à nos sens aidés du microscope dans les jeunes indi- vidus du commencement de l'été. OsCILLAIBE DE M.OUGEOT , Oscilla- ria Mougeolii ; Oscillatoria major, Moug. , bt'up. Kosg. , n. 5g6 (non ce- lui de Va u cher) ; Matériel viridis ther- marum , Schreb. in Jaca. Collect. 1, pi. 171 (syn. rapporté par Agardh à son Oscillatoria labyrintkiformis, qui est la grande Anabaine du bassin de Dax); Oscillatoria tenuis 0 f calida , Agardh, Sjst. , p. 66. Cette belle es- pèce, l'une des plus faciles à recon- naître, a cependant été confondue avec plusieurs autres , et comme il lui fal- lait un nom, nous lui avons imposé celui du savant et modeste Mougeot , le premier des cryptogamistes de la Fi ance , et le plus infatigable explora- teur des Vosges. Cet excellent natu- raliste, trompé par l'habitat de l'Oscil- laire que nous lui dédions , la prit pour le major de Vaucher {Gratelu- pei , N.)dont il diffère par la prodi- gieuse ténuité de ses filamens, par la disposition arachnoïde de ceux-ci quand ils s'étendent eu rosettes, et par l'abondance de la matière colo- rante rouge et bleue qui s'y développe à certaines époques. Elle abonde dans les eaux de Plombières et d'Aix; nous en avons , dans l'hiver d'Auslerlitz , trouvé des traces à Baden , près de Vienne en Autriche. Les eaux chau- des de Dax nous l'ont surtout pré- sentée en abondance , et c'est en ce dernier lieu que Graîeloup l'a soi- gneusement observée. On l'y trouve nageante à la surface des eaux où elle forme d'abord des toiles de la plus grande ténuité , d'un vert pomme passant au bleu , et semblables , pour la consistance, à des toiles d'Arai- gnées. Dans cet état, elle enveloppe 47* ose tous les corps étrangers du voisinage et s'épaissit bientôt à l'entour; d'au- tres fois , elle tapisse le fond des bains en rampant coutre leurs parois pour s'y tisser en tapis muqueux, toujours minces , et d'une couleur charmante. Les rosettes qu'elle compose sont par- fois très-considérables ; nous en avons obtenu de quatre à cinq pouces de dia- mètre. C'est dans leur vieillesse, au centre des tas de limon qui en for- ment le noyau , que se développe , en si grande quantité, la substance colorante d'un rouge de sang alter- nativement bleue ou violette dont il a été question plus haut. Vus au mi- croscope , les filamens, d'autant plus fins qu'on ne les pouvait discerner à l'œil désarmé , paraissent d'un vert tendre , absolument droits , si ce n'est vers l'extrémité ou ils se courbent eu un petit crochet fort prononcé. Les segmens visibles , quoique très- fins , sont à une distance égale au dia- mètre du filament les uns des autres , ce qui fait paraître leurs intervalles carrés. Nous n'y avons pu distinguer l'interne de l'externe. Celte Oscillai- re, élevée dans des vases pleins d'eau, à la température extérieure, même quand elle est assez froide , a continué de prospérer, et a formé dans des as- siettes creuses , de magnifiques roset- tes qui , sur le papier, sont devenues, par le tissementdes filamens, comme de grandes taches du plus beau vert ; ces rosettes ont fini par s'épais- sir en membranes serrées, semblables à des Ulves , et qui adhèrent bien moins au papier que ne le font les filamens oscillans , lesquels semblent s'identifier avec les feuilles sur les- quelles on les prépare , comme le ferait une teinte de couleur passée avec le pinceau. Quelques échantil- lons sont devenus gris d'ardoise en se desséchant. OsciLXAIRE ÉLÉGANTE , OsCÏllaria formosa ( V. pi. de ce Dict. , Arthr. , fig. 5 , h, au grossissement de trois cents fois sous le nom à'elegans) ; re- £résentée dans le superbe Atlas de levrault , Végétaux élémentaires , fig. 5. Nous avons découvert cette ose charmante espèce au pays de Liège , durant les temps d'exil , le long de la rivière de Vesdre,aulieu ou l'eau cou- rante des Thermes de Chaufontaine s'y dégorgeait ; elle forme sur les pier- res et la vase , aux endroits rapides des petites chutes , des tapis en touffes du vert de gris le plus brillant, avec des parties plus foncées , et tirant au noirâtre. Ces tapis se composent de membranes superposées, pénétrées de bulles d'air remplies de limon, et qui, lorsqu'on les a nettoyées, se montrent d'autant plus décolorées et jaunâtres, qu'elles sont inférieures. Hors de l'eau, l'Oscillaire élégante pa- raît presque noire , et sa surface est comme onctueuse et fort douce au toucher. Elevée dans des assiettes creuses , elle a rayonné avec une telle rapidité , qu'en une nuit du mois d'août , ses filamens se sont étendus à deux pouces tout autour , de sorte que nous avons pu en préparer des rosettes d'autant plus élégantes sur le papier, que leur couleur est celle du vert pomme mêlé à celui d'ai- rain le plus brillant. Vus au mi- croscope , ces filamens , qu'on a peine à suivre d'une extrémité à l'autre , tant ils s'étendent, sont d'un dia- mètre deux fois moindre que ceux de VO. favosa qui croissait aux mêmes lieux. ïrès-transparens , à peine leur reconnaît-on une teinte extrêmement pâle d'émeraude; les segmens, trè.->- difficiles à distinguer , laissent entre eux des espaces carrés; l'extrémité paraît tantôt obtuse , droite et vitrée, tantôt courbée en crochet latéral. Ou distingue , dans la longueur de cer- tains filamens, des interruptions de matière colorante qui forment des es- paces parfaitement vitrés. Leurs mou- vemens sont rapides , ils ont lieu en tous sens, et paraissentd'autant plus remarquables, que la longueur des filamens leur donne parfois quelque chose de l'allure d'un Dragonneau {Gordius) des plus grands. C'est sur- tout ici qu'on voit de ces filamens in- quiets ramper spiralement autour d'un filament voisin qui demeure droit , ou se replier sur eux-mêmes ose pour former des nœuds d'enlacement îbrt gracieux. Cetle espèce nous a paru complètement inodore , et nous ne l'avons pas saisie émettant de substance colorante. Nous n'avons eu occasion de l'observer qu'en etc. OSCILEAIREMEMBRANACEE , Ostil- laria membranacea. Grateloup pense que cetle espèce est la même que le Conferva decorticans de Dillwyn (lab. a5) , ce que nous avons peine à croire , parce que l'auteur anglais donne à sa Plante une fructification qui l'éloigné du genre dont il est question pour la rapprocher des Desmarestelles , et la porter conséquemment dans le do- maine de la botanique. Notre savant correspondant de Dax l'a recueillie en pellicules de consistance trémelloïde , douce au toucher, d'un vert tantôt clair, tantôt foncé, comme diapré et moucheté de diverses teintes, vivant dans les eaux douces où elle recouvrait de vieux troncs , les racines et les tiges inondées et en désorganisation. Nous l'avons recueillie dans plusieurs ruisseaux des environs de Paris, no- tamment au Val, chez la comtesse Regnault de Saint- Jean -d'Angély , non loin des bords de l'Oise. Ses filamens sont longs, diaphanes , à seg- mens moins rapprochés que dans les Tenioides , mais beaucoup plus que dans YO. Smaragdina ; ils se tissent en membranes plus serrées et plus consistantes qu'aucune autre , oscil- lant légèrement sur le bord des mem- branes en une teinte d'un beau vert , mais ne dépassant jamais, dans les oscillations provoquées par la con- servation dans des assiettes creuses, une ou deux lignes de longueur. OSCILLAIRE MARITIME, Oscillaiia œstuaiii , Lyngb. , Tent. , p. 91 , tab. 26 , fig. E ; Lyngbya œruginosa , Ag., Syst. , p. 74 , n. 5. Cette espèce, dont Lyngbye lui-même nous a commu- niqué un échantillon, et qui se trouve parfaitement figurée par cet habile naturaliste danois , forme des expan- sions souvent très-considérables dans les fossés et les amas d'eau saumâtre au bord de la mer ; ses filamens, aussi gros que des cheveux, sont d'un brun OSC 47 5 verdâtre, longs et trcs-cnlremêlés. Vus au microscope, le tube intérieur y est très-distinct, beaucoup plus étroit que l'extérieur sur les côtés du- quel il laisse deux ligues longitudi- nales plus transparentes. Les segmens y sont aussi rapprochés que dans YO. Tenioides avec des interruptions par- faitement transparentes. Elle est fort commune au printemps, le long des côtes méridionales de la Baltique et de la mer du Nord jusque dans la Manche. OsCILLAIRE TROMPEUSE, Oscilla- ria fallax ; Oscillatoria scorigena , Agardh, Syst. , p. 65, n. 17. De tou- tes les Oscillaires , celle-ci est la plus élégante et la plus variable dans les formes qu'affectent ses expansions , lesquelles consistent en une mem- brane brunâtre , muqueuse , sembla- ble à du vieux parchemin mouillé , s'appliquant contre les corps humi- des , et dont les filamens , d'une ex- cessive finesse , rayonnent le long des bords, ou s'allongent en pinceaux et en petites queues du plus beau Verl de gris foncé. Ces filamens investissent souvent les Conferves voisines , au point de leur donner l'aspect d'une Thorée, ce qui nous induisit autrefois en erreur , en nous faisant figurer et décrire sous le nom de T/torea uiridis (Ann.duMus.T. i5,p. i34, pl.xvm, fig. ô) un composé de Conferves et de filamens de l'Oscillaire dont il est question , coloré du vert le plus vit. Nous l'avons trouvée en l'an V de la république , recouvrant des scories submergées dans les cours d'eau ra- pides des forges de Pontens au canton de Mavensin, dans le département des Landes. Nous l'avons depuisretrouvée dans plusieurs ruisseaux où le cou- rant étant assez fort , les filamens , qui obéissaient à sa rapidité, for- maient des traînées longues de plu- sieurs pouces , gracieusement et sans cesse agitées. Nous n'avons pu eu obtenir de rosettes. Nous en possé- dons un échantillon de l'herbier de Draparnaud que ce botaniste , si l'on s'en rapporte à son annotation, avait recueilli dans les environs de Mont- pellier. 476 ose OSCILLAIRE RACCROCHEUSE, Oscil- lariaMeretrix. On Irouve cette Oscil- laire sur les cascades, dans les tor- rens, aux lieux où le courant est le plus rapide , formant des masses épaisses, comme spongieuses, rem- plies de limon qui , s'y amoncelant, finit par déterminer, avec les mem- branes tissées par les filamen.s , des boules mamelonnées , diaprées de vert foncé et de teintes vaseuses jaunâtres. Une chute d'eau, à Oro, sur les bords du Leug , petite rivière des environs de Dax , en est ordi- nairement presque toute couverte. Delastre l'a récoltée en des sites ana- logues , dans les ruisseaux rapides , aux environs de Poitiers. Nous n'a- vons pu parvenir à faire rayonner les filamens autour des masses que nous en avons préparées pour l'herbier; ces filamens sont du même diamètre que ceux de VO. Smaragdina, très- entremêlés , obtus , avec leurs seg- mens éloignés, et formant des es- paces à peu près carrés. OsciLLiYIRE PAPYRINE , Ostillarid papyrina. Nous avons trouvé cette es- pèce sur des pièces de bois et sur les planches des parois , aux écluses des moulins où le courant est le plus ra- pide , mais que l'eau ne lave pas sans cesse. Elle y forme une mem- brane mince comme une feuille de vélin , d'un vert brillant , et n'adhé- rant pas au papier. Nous n'avons jamais réussi à faire rayonner complè- tement ses filamens qui sont courts, obtus, fort entremêlés, se mouvant en lignes courbes , et dont les seg- mens assez distans , forment une suite de petits carrés. Commune aux enviions de Paris et en Belgique, nous l'avons retrouvée dans l'herbier de Draparnaud , comme venant aussi des environs de Montpellier. Oscillaire Toile, OscillariaTela. Nous aurions cru reconnaître dans cette espèce YOscillatoria subfiisca de Vaucher et deLyngbye , si cette der- nière n'était pas représentée , par nos prédécesseurs , totalement dépourvue d'articles. Dans notre Oscillaire qui forme des couches membraneuses OSC très-serrées contre les pierres et le* pièces de bois , dans les canaux de moulins, ics filamens sont bruns, très- enlremêlés, d'un diamètre plus consi- dérable que ceux du nigrescens , et fortement articulés. Leur extrémité est amincie en pointe diaphane ; le tube interne est très-distinct , d'où vient que les articulations sont alter- nativement prononcées ou moins sen- ties. Outre les mouvemens oscil- latoires et de torsion qui s'y recon- naissent facilement, les extrémités se contournent souvent en spirale lâ- che par des mouvemens anguins fort remarquables; ils s'allongent d'une à deux lignes sur les bords des membranes déchirées quand on les élève quelque temps dans des va- ses. L'O. nigrescens s'y mêle parfois , ce qui lui donne alors une physio- nomie particulière dont le microscope rend aisément raison. Oscillaire des rochers, Oscilla- ria rupestris , Agardh , Syst. , p. 65, n. 11 ; Oscillatoria subfus£a,fi , air a, Lyngb., Tent., p. 88. On trouve cette Oscillaire sur les parois des tor- rens , contre les rochers où suinte de l'eau , et quelquefois aux mêmes lieux que YO. Merelrix dans toute l'Europe, depuis la Norvège jusque sur les versans septentrionaux des Pyrénées. Nous l'avons particulière- ment recueillie près du pont d'Or thez, dans le département des Pyrénées-Oc- cidentales , en hiver , la veille de la bataille qui fut donnée sur les hau- teurs de cette ville. Elle forme des plaques muqueuses, luisantes, d'un vert noir, souvent fort étendues , qui se déchirent et tombent par écailles, englobant de la terre et beaucoup de malpropretés. Elle n'adhère que très- imparfaitement au papier. Oscillaire tarf.sseuse, Oscil/aria torpens; Batrachospermitm hématites? De Cand. , Flor. Fr. , Suppl. , p. a , n. i4. Grateloup a remarqué cette espèce dans les environs de Dax; nous l'avons retrouvée aux environs de Paris et en Belgique , dans le cou- rant rapide des torrens et des prises d'eau des moulins. Requien , bota- ose nistc d'Avignon, nous L'a communi- quée comme venant des environs de la ville, que ce savant explore avec autant d'activité que de suc- cès. Elle l'orme , dans l'interstice des pierres, des mamelons d'un beau vert, remplis de vase d'où rayonnent en tous sens des filamens extrême- ment courts qui n'oscillent pas sur le papier où l'on a essayé de les fixer. Ces filamens sont d'un diamètre très- considérable par rapport à leur taille qui est fort courte; ils sont fort obtus ; à peine y peut-on distinguer le moin- dre mouvement; les segmens y sont disposés en carrés , le tube interne s'y distingue aisément de l'externe, et l'orifice inférieur par ou ils se fixent est des plus visibles. Osctllaire Cuir , Osciîlaiia Co- rium ; Oscillatoria Corium , Lyngb. , Tent., p. 89 ; Agard., Syst., p. 64, n. i4. Cette espèce forme , sur les pier- res des ruisseaux et des torrens , dans les contrées montagneuses , des pla- ques serrées , souvent assez étendues , dont le tissu est compacte, plus ou moins épais , comme du cuir ou du parchemin mouillé, d'un bleu noirâ- tre ou verdâlre à la face externe qui offre quelquefois les teintes du cho- colat , et qui n'est pas aussi muqueuse que dans les autres Oscillaires ; elle devient de plus eu plus brunâtre dans l'intérieur et en dessous ou se forment des strates de limon et des membranes dans lesquelles on ne reconnaît plus les moindres traces d'organisation. Les filamens qu'on ne peut que très- difficilement faire osciller dans les as- siettes creuses où n'existe pas le cou- rant nécessaire pour faire prospérer l'Oscillaire, sont très-serrés, fort min- ces, ne paraissant pas plus gros, à demi-ligne de foyer , qu'une soie de porc ou qu'un gros cheveu ; les in- tervalles des segmens y sont presque carrés , peu prononcés et transpa- rens. Leurs mouvemens , très-lents , se bornent à quelques flexions cour- bes, ou de temps en temps , mais ra- rement , on distingue quelques os- cillations brusques. Lyngbye donne \ Oscillaria Corium, comme se tiou- OSC 477 vant en Norvège. Mougeot l'a décou- verte sur les rochers , dans les ruis- seaux des Hautes-Vosges. Nous l'a- vons recueillie et observée aux envi- rons de Spa, en élé , dans le torrent de la Géroustère. OsClLLAIRE LAINEUSE, Oscillaria '.' la/iosa. N'ayant point examiné au microscope cette belle espèce lors- qu'elle était vivante , c'est avec doute que nous la plaçons dans le genre dont il est question; mais, quoique desséchée, elle présente , dans notre collection , toutes les fois qu'on en mouille des fragmens , les caractères des Oscillaires ; on dirait les filamens du Tenioides , pour le diamètre, la couleur, le rapprochement des seg- mens, la disposition des deux tubes externe et interne, le premier étant parfaitement vitré, et le second co- loré absolument comme dans la fi- gure 5 de l'une de nos planches d'Ar- throdiées , qui donne une idée par- faitement exacte du grossissement de notre Oscillaire laineuse. Nous avons recueilli cette belle espèce à l'Ile-de- France, dans le conduit de l'aque- duc qui traverse monument-lement , comme un pont à plusieurs ar- ches, la grande rivière à gauche du grand chemin en allant du Port nord-ouest aux plaines de Wilheins ; elle formait des masses floconneu- ses, du plus beau vert noir, retenues dans les jets de Dufourea tristica , qui croissaient sur les parois à peu près comme le Fontinalis antipyre- tica croît dans nos eaux; nous l'a- vions étiquetée dans notre herbier où Agardh. l'a vue, Conferva barbata, mais nous n'y avions pas écrit que notre prétendue Conferve vînt des rivages de l'île de Mascareigne. C'est pourtant comme marine et de ce pays que l'algologue de Lund la donne pour synonyme de son Lyng- bya crispa {Syst., p. 74), qui est une Plante des mers du Nord. Beaucoup moins muqueuse au tact que les au- tres Oscillaires , sa consistance est néanmoins molle ; ses filamens très- entremêlés ne se collent pas si étroitement aux doigts ou n'adhèren 478 OSC pas aussi fortement au papier; ils pa- raissent devoir être extrêmement longs et fort crépus. N'ayant pas son- gé dans le temps à élever celte espèce dans des vases remplis d'eau, nous ne savons pas si elle y eut oscillé. Les échantillons que nous en avons pré- parés, ressemblent à des flocons de laine très-fine, teinte en vert dragon lustré oii les filamens ondulant, lé- gèrement crépus et entremêlés, ont deux à trois pouces de longueur; elle aurait beaucoup de ressemblance avec la suivante, qui présente la même consistance, si en se dessé- chant elle perdait sa belle couleur érugineuse foncée pour passer au marron noirâtre. Oscileaire drapée , Oscillaria panrwsa. De toutes les Oscillaires où nous avons cru , au premier aspect , reconnaître cette espèce , pas une ne s'est trouvée la même quand nous les avons examinées avec attention. Nous ne la possédons encore que d'une fon- taine très-pure de Montpellier, si- tuée au lieu appelé le Pérou. Elle y abonde vers la fin de l'été et en au- tomne , et y tapisse les pierres en gazons plus ou moins arrondis , très- denses, d'un vert érugineux pendant leur jeunesse, et d'un olivâtre foncé dans leur dernier état. Quelquefois les plaques qu'elle forme sont vertes au centre, et couleur d'olive à la cir- conférence. Les filamens sont assez gros pour être bien visibles à l'œil nu ; longs de deux à cinq lignes , d'un aspect plus rigide que chez toutes les autres espèces; s'appliquant forte- ment par leur base contre la roche pour y osciller, et finissant par se tisser en un feutre épais , extrême- ment compacte, qui, englobant des matières terrestres , devient dur au loucher.Ce feutre peut être détaché en morceaux qui , préparés pour l'her- bier, y prennent la consistance et la couleur d'un drap marron , tirant au noir lustré , au point que , taillés en carré , on les prendrait pour de ces échantillons de drap que les maîtres tailleurs et les fabricans appliquent sur leurs cartes de montre. Vu au OSC microscope, le tube interne est très- distinct et moitié moindre que l'exté- rieur, au milieu duquel il forme une ligne brunâtre où les segmens sont très-rapprochés. Li'Oscillatoria lœvi- gâta de Vaucher ou Retzii d'Agardh est l'espèce, mentionnée par les au- teurs , qui nous paraît avoir le plus de rapports avec celle dont il vient d'être question , mais nous n'osons prononcer sur l'identité. Oscileaire solitaire , Oscillaria solitaris. Nous n'avons pas trouvé les filamens de cette Oscillaùe réunis en tapis muqueux, en plaques feutrées , ni eu membranes ; aussi ne le recon- naît-on point à la vue simple ; le mi- croscope , à de forts grossissemens , nous en a seul révélé l'existence. On l'observe quelquefois sur les tu- bes des Conferves, dans les eaux dou- ces et stagnantes, où la réunion de quelques filamens , rapprochés par leur base , forme de petits faisceaux divergens; mais le plus communé- ment, ces filamens vivent isolés, et on ne les surprend que par hasard sur le porte-objet ; ils ont tout au plus une demi-ligne ou une ligne de lon- gueur; les segmens s'y distinguent très-bien ; leurs intervalles forment des carrés réguliers qui sont alterna- tivement translucides et légèrement colorés. Il est cependant de ces fila- mens qu'on dirait être de verre, tan- dis que d'autres sont entièrement d'un vert pâle. Cette espèce se courbe sinueusemeut en divers sens, elle oscille même parfois, et replie son extrémité assez distinctement, sous l'œil de l'observateur , pour qu'on ne la puisse confondre avec une Con- ferve naissante. Oscileaire Vibrtonide , Oscilla- iia Vibrionides. D'après les descrip- tions que donne Vaucher des Oscil- laloria alba, p. 198, n. 10, et tenuis- sirna , n. 11, l'une et l'autre con- viennent à l'espèce qui va nous occu- per , et n'en paraissent être que di- vers états; les figures qu'a fait graver le savant genevois de ces deux Oscil- laires étant insuffisantes d'ailleurs pour fixer nos doutes. Le nom de ose f ibrionides indique la prodigieuse agilité de l'Oscillaire à qui nous l'avons imposé. De Saussure décou- vrit celle espèce dans les Thermes d'Aix, formant sur les plaques ve- loutées de ce qu'il croyait être la Trémelle d'Adanson , comme une es- pèce de moisissure blanche. C'est ab- solument sous la même apparence que nous l'avons retrouvée à Chau- fontaine , dans le pays de Liège , par- mi les tapis que formait dans l'eau chaude les Oscillaria formosa et/à- vosa. A peine visible , elle ne se ma- nifeste que par une sorte de pénom- bre nuageux ou comme par un en- duit de blanc d œuf , ainsi qu'un du- vet grisâtre transparent, très-court. Vus au microscope , les filamens , excessivement nombreux et pressés dans le moindre fragment qu'on pla- ce sur le porte-objet , ne paraissent pas, au grossissement de cinq cents lois, plus épais que le plus fin cheveu, ce qui, joint à leur diaphanéité com- plète , rend extrêmement difficile l'étude de leur organisation. Ce n'est qu'à l'aide des ombres , qu'une grande habitude du microscope ap- firend à jeter en dessous , en remuant e miroir réflecteur , qu'on parvient à discerner que le tube interne y est manifeste , que les segmens forment au moins des carrés par leur dis- lance, et qu'ils se montrent tantôt très - régulièrement pareils , ou al- ternativement pi us forts ou moins marqués, comme dans quelques gran- des espèces, à cause du défaut de rap- port entre la situation des deux tu- bes quand l'un glisse dans l'autre. Tl arrive que dans certaines positions on croirait apercevoir à l'intérieur de l'Oscillaire Vibrionide une série de petits points noirâtres , mais ce n'est qu'une illusion d'optique. L'a- gilité de cette Oscillaire est surpre- nante, ses filamens s'agitent tantôt par de longues et molles sinuosités, tantôt se courbant en tous sens com- me le ferait un Dragonneau ( Gor- (fit/s) ou les Vibrions de la pâte et du vinaigre; ils semblent vouloir se dégager violemment de la masse dont OSC *79 ils font partie, et de la mucosité qui transsude des grandes espèces entre lesquelles ils vivent. Nous n'avons jamais pu parvenir à en isoler des échantillons qui pussent, sur le pa- pier , donner une idée suffisante de celle espèce, la seule qui soit mal conservée dans notre herbier. Oscillaire de Pharaon , Oscilla- ria Pharaonis. Nous devons à la gé- nérosité du savant Mougeot la con- naissance de cette singulière espèce qui parut, en février et mars de l'an- née i8a5, renouveler dans les lacs de Neufchâtel et de Morat, en Suisse, celle des plaies d'Egypte où les eaux furent changées en sang. De Candolle, qui en eut avis, publia uneNoticesur l'Oscillatoire nouvelle qu'il proposait d'appeler Oscillaria purpurea , nom qui eût entraîné quelque confusion , puisque nous avons vu d'autres es- pèces se colorer en pourpre. Ici notre Psychodié ne se colore pas , mais il colore; ses filamens, dont la struc- ture n'a pas été observée au micros- cope , sont excessivement fins , d'a- bord invisibles à l'œil nu , mais y devenant appréciables en se crêpant sur les bords de plaques et de roset- tes flottantes; ils y ressemblent à de petites mèches onduleuses comme dans VO. gyrosa dont le P/iaraor/is aurait assez l'aspect frisé et luisant, du moins dans l'un des échantillons qui nous furent envoyés, si la cou- leur n'y était toute autre. Il s'en échappe une teinte rougeâtre qui co- lore le papier. Il paraît que, vivante, cette Oscillaire , qu'on n'avait précé- demment pas remarquée, était d'un assez beau rouge, et cette teinte a passé, parla dessiccation, à des nuan- ces de lilas plus ou moins pures. Telles sont les espèces du genre Oscillaire que nous avons observées par nous-même, et dont nous publie- rons incessamment une Monographie avec des figures où seront représen- tés les fil-amens grossis de chacune avec l'ensemble de l'Oscillaire vi- vante dans l'eau, et desséchée dans l'herbier. Nous en avons exclu l'Oscil- laloria Flos-Jquœ des auteurs, et le 48o ose lahy rinthiformis d'Agardh qui sont des Auabaines. Le Cktonoplastes est le type du genre Microcoleus. Quant aux O. torta , dislorta , majuscula , Co/i- fervicola et Zoslericola de Lyngbye, ce sont évidemment des Coufervées. Nous ne terminerons pas cet article sans mentionner le travail d'un pro- fesseur bavarois qui, poussant plus loin que nous l'idée de l'animalité desOacillaires, en a fait des Vibrions, sans avoir peut - être jamais exa- miné un seul de ces Animaux, mais parce que Millier, lors de ses premiers essais sur les Microscopiques, avait son F'ibrio vegetalis qui nous paraît devoir être rapporté à YOécillaiia Adansonii. . (b.) OSCILLARIÉES. psycii. Famille de l'ordre des Arlhrodiées dans la se- conde classe du règne intermédiaire à ,1'animal et au végétal dont nous avons proposé l'établissement sous le nom de Psychodiaire ( T~. ce mot et Histoire naturelle). Les Oscilla- riées ne formaient d'abord qu'une tribu, lorsque avançant prudemment, et comme à tâtons dans l'étude des infiniment pstits, nous n'avions fait des Arthrodiées ( V. ce mot) qu'une simple famille. Les caractères gé- néraux par lesquels on les peut distinguer du reste des Phytozoaires consistent dans les filamens dont se composent leurs espèces; ces fi- lamens sont essentiellement sim- ples, étant un individu cylindri- que , constitué par deux tubes arti- culés , disposés l'un dans l'autre et dont l'intérieur contient une ma- tière colorante plus ou moins in- tense. Les associations que forment les Oscillariées sont toujours péné- trées ou enduites d'une mucosité dans laquelle leurs filamens exercent des mouvemens spontanés très-dis- tincts plus ou moins vifs et variés. Ces mouvemens spontanés , toujours in- dividuels , consistent dans certain mode d'oscilbilion plus ou moins brusque, et de flexion, d'enlacement ou de reptation , qui ne laissent nul doute sur l'animalité des êtres qui les OSC peuvent faire , animalité que con- testent seuls les écrivains qui font de l'histoire naturelle sur ouï-dire, plus que d'après l'examen des objets. On a comparé ces mouvemens à ceux qui singularisent quelques parties de plusieurs Phanérogames, tels que les Hedysarum gyrans, le Dionea musci- jmlaow le Mimosa pudica; mais il suffit d'avoir suivi les Oscillariées dans di- vers états pour juger combien est faus- se une telle comparaison. Les mou- vemens que se donnent les filamens des Oscillariées , finissant par les mê- ler , il en résulte \\e~> tissus feutrés, souvent fort épais et aussi solides qu'un morceau de drap ou qu'un par- chemin mouillé. Ces tissus se com- posent de lames qui se superposent, où tout mouvement cesse , et qui pré- sentent une organisation approchant plusoumoinsdu réseau des Hydrodic- tics et même de feuilles de Végétaux compliqués. On ne connaît point d'Oscdlariée qui ne soit aquatique ou du moins à qui beaucoup d'humidité ne soit indispensable pour vivre. Les eaux douces ou saumàtres en nour- rissent beaucoup, mais il n'existe guère de véritables Oscillariées dans ia mer ou l'agitation considérable des vagues disperserait leurs filamens trop peu liés par le mucus environ- nant. Tandis que la plupart des Oscilla- riées habitent les fontaines trè— froi- des , il en est qui se. plaisent dans les eaux thermales ou elles supportent jusqu'à cinquante degrés de chaleur. Parmi les espèces auxquelles une pa- reille température est habituelle et favorable, il en est cependant qui n'en continuent pas moins à croître dans l'eau refroidie; d'un autre côté , plusieurs de celle» qu'on trouve dans les sources fraîches et dans les marais profonds peuvent prospérer quand on chauffe le fluide qui les nourrît. Aucune espèce d'Oscdlariée ne re- prend l'apparence de la vie quand elle en a été une fois privée. Prépa- rées sur du papier pour l'embellisse- ment de l'herbier , ou desséchées con- tre les rochers et la vase qui leur scr- ose vait de support durant leur vie , ou les remouillerait en vain ; lesfilainens se décomposeraient dans l'eau plutôt que d'y recouvrer leur flexibilité et surtout que d'y osciller jamais. Ce point de leur histoire doit être soi- gneusement noté. Une erreur de Spal- lanzani , qu'ont reproduite sans exa- men la plupart des personnes qui se mêlent de micrographie sans s'être beaucoup servies du microscope ou sans trop savoir s'en servir, fit croire à la résurrection des Rotifères et au- tres Animalcules , et comme l'a plu- part des Agamcs et des Cryptogames, dans la botanique, ont , quand on les mouille, même long-temps après qu'ils lurent desséchés , la faculté de reprendre leur souplesse, on se haie d'en conclure que vers les limites des deux règnes la vie se pouvait ôter et restituer au moyen de quelques gouttes d'eau. On chercha , dans une l'acuité imaginaire, un rapport na- turel entre des choses qui ne pré- sentent pas de rapports. Les Plantes des degrés inférieurs, en paraissant revivre , jouissent d'une propriété qui les rend propres à être élégamment préparées et observées en tout temps, mais dès que le moindre symptôme d'animalité s'est manifesté dans une créature de l'orme phy toïde , le même phénomène n'a plus lieu. La vie y est l'effet de causes tellement complexes, que son apparence même ne peut re- paraître , et c'est l'un des caractères qui séparent le mieux les Psychodiés des Végétaux avec lesquels on les confondait naguère. Les Confervées et les Céramiaires, dont l'aspect a le plus de rapport avec celui desOscil- lariées, sont peut-être, de toutes les Cryptogames , celles qui reviennent le mieux , et leur résurrection fictive n'est pas moius que la privation de mouvemens locomoteurs dans leurs filamens , une manière sûre de les distinguer. D'ailleurs ces Plantes ont besoin pour se développer de s'enra- ciner contre les corps inondés com- me elles , ce qui n'a pas lieu pour les Oscillariées parmi lesquelles on a conséquemmeut mal à propos inter- TOME XII, OSC 48i callé jusqu'ici les espèces que non.-, avons précédemment réunies sous le nom génériquedeDesmarestelles( V . ce mot). Les Desmarestclles parasites des Zostères ressemblent aux Os- cillariées comme les Chauve-Souiis ressemblent auxOiseaux; le vulgaire seul s'anête à ces fausses simili- tudes qui n'ont pas la moindre im- portance scientifique. Quatre genres bien constatés com- posent, dans l'état actuel de nos con- naissances , la famille des Oscillariées telle que nous l'avons établie en 1822 dans le tome ier du présent Diction- naire, p. 5g5; ces genres sont : Dil- wynella , Oscillaria , Microcoleus et Anabaina. Nous ajouterons quelques mots à ce qui a été dit de ceux de ces quatre genres dont l'ordre alphabé- tique appela précédemment l'his- toire. Le nom de Vaginaire, que nous avions imposé au troisième de ces genres , n'a pas dû être adopté , et sur des observations judicieuses d'un naturaliste flamand , nous lui avons substitué celui de Microcoleus qu'il porte maintenant. Desmazières ajoute aux échantillons qu'il donne sous le n. 5 5, dans ses Fascicules, une bonne figure grossie du Microcoleus terres- tris, où les filamens qui se dégagent des gaînes sont représentés très-droits et comme roides. Il peuseque celle que nous avons fait graver dans les plan- ches de ce Dictionnaire , représente ces filamens trop flexueux. Lorsque le Microcoleus terrestris oscille , ces fila- mens sont effectivement rectilignes comme les peint Desmazières. Lorsque leurs faisceaux rampent, les filamens s'y contournent en tous sens et sont très-ffexueux. Quant à la manière plus ou moins marquée dont se terminent les gaînes , il faut savoir que celles-ci furent originairement des filamens , que chaque filament, en se dilatant pour en émettre intérieurement et parallèlement d'autres , deviendra à son tour une gaine, et qu'en raison du temps qui se sera écoulé entre la rupture de cette gaine à son extré- mité et l'émission de ce qu'elle ren- . 3i 48 a OSC fermait, le limbe du déchirement sera plus ou moins détérioré , et con- séquemment plus ou moins arrêté et visible. Ce mode de propagation est un genre d'accouchement. On doit, dans l'intérêt de la science et dans un esprit de vérité , signaler comme détestable la figure grossière que donne F.-F. Chevallier du Mi- crocoleus terrestrU 7 dans le premier volume d'une compilation de Plantes prises comme au hasard dans tous les livres, et qu'il intitule Flore des environs de Paris. En général , tout ce qui , dans les planches de ce mal- heureux Essai , n'a pas été calqué sur Vaucher, sur Bulliard et même sur le vieux Dillen , est aussi faux et mauvais que les planches des Hip- poxylons du même auteur sont exac- tes et belles. La confiance que nous avons dans les observations du savant Vaucher nous avait fait adopter l'idée que l'espèce dont il est question re- prenait au moins l'apparence de la vie quoiqu'elle eût été desséchée, et nous avions reproduit cette erreur dans l'article oii le genre Mlcrocoleus se trouve traité. Nous avons depuis inutilement essayé de rappeler les Microcoleus à leur premier état de fraîcheur. Un Psychodié n'en recou- vre pas même l'apparence, ainsi que nous l'avons dit plus haut. On doit rapporter à notre seconde espèce , Microcoleus maritimus , la figure donnée par Turpin dans le magnifique Atlas de Levrault sous le nom à! Oscillai la triappendiculata, où ce que le savant peintre a regardé comme des appendices , sont les fila- mens internes commençant à sortir des tubes qui deviennent des gaines. Le genre Anabaina s'est accru d'u- ne espèce fort remarquable par le voyage que notre confrère Gay a fait aux Thermes de Néris d'où ce botanis- te nous a rapporté une substance mu- queuse, formée de lames superposées, étroitement appliquées les unes con- tre les autres, parallèles, membra- neuses , rampant à la surface des corps inondés au fond des sources chaudes , en masses épaisses qui se OSC mamelonnenl, se bossellent , s'élèvent ou se creusent en forme de petites chaînes aufractueuses que nous ne pouvons mieux comparer, pour les formes, qu'à cette Suisse en relief dont il a été question dans notre ar- ticle Montagne (T. xr, p. 167); aussi proposerons-nous d'appeler l'es- pèce rapportée par G^ Anabaina mon- ticulosa. La surface extérieure y est du beau vert éi ugineux , propre à la plupart des autres Oscillariées; cette couleur se dégrade dans l'in- térieur de l'Anabaine dont les cou- ches inférieures sont jaunâtres, trans- parentes , et comme seraient des frag- mens de cartilages bien mouillés , après avoir été long-temps desséchés. Vus au microscope, les filamens très- fins et serrés présentent une grande ressemblance avec ceux de Y Anabai- na tliennalis de Dax. Ce Psychodié encombrerait les eaux du lieu qui le produit si l'on ne s'en servait confu- sément avec la boue qui le supporte pour frotter le corps des malades que leurs rhumatismes appellent aux bains. On éprouve , dit-on , les plus salutaires effets d'une telle pratique. Desmazières, dans ses Fascicules cryptogamiques du nord de la Fran- ce , a donné , avec ses échantillons de notre Anabaina terrestris sous le n° 54 , une fort bonne figure des fila- mens grossis de cette espèce ; mais nous croyons qu'il est dans l'erreur lorsqu'il dit qu'on n'y trouve pas des articles plus renflés de distance en distance puisque lui-même en repré- sente de tels. En effet , les pénultiè- mes articles qui sont renflés dans plusieurs des filamens grossis de Des- mazières devaient, si leur croissance n'eût été interrompue , se trouver suivis de dix à douze globules de taille ordinaire après lesquels serait venu un article renflé. Le botaniste de Lille a prononcé sur l'examen d'individus qu'il n'a pas suivis jus- qu'à leur dernier développement ; quoi qu'il en soit, nous le répétons, la figure de Desmazières est fort bonne et doit être conséquemment adoptée. ose Od ne peut admettre dans la fa- mille des Oscillariees les genres Ca- lothrix ', Ly ngby a , Bangia et Sphœro- plea , qu'Agardh range à la suite de ses Oscillatoires dans sa tribu des Oscilla tonnées , parce que de tels groupes se composent à tort ou à tra- vers de Plantes véritables fixées par des racines ou empâtemens à des supports contre lesquels on les voit former, non des feutres, mais des gazons où. nul mouvement spontané n'a jamais lieu. (B.) OSCILLATOIRE. Oscillatoria. psych. Nom substitue par Vaucher à celui d'Oscillaire , Oscillaria, qui avait été précédemment donné au genre dePsychodiés qui est devenu le type de la famille des Oscillariees. V. ce mot. (b.) * OSCILLATORINÉES. Oscilla- torinœ. psych. En 1824, dans son pe- tit Systema Algarum , Agardhaainsi dénaturé le nom que nous avions im- posé à la famille des Oscillariees quand nous l'établîmes en 1822. C'est ainsi qu'au moyen de l'addition ou de la soustraction d'une ou deux lettres dans un nom précédemment adopté , F. -F. Chevallier a imaginé , dans un Catalogue de Cryptogames entassés au hasard, sous le titre de Flore des environs de Paris, de substituer la lettre N., comme litre de propriété à l'initiale de tous les botanistes dans les ouvrages desquels il puisa les ma- tériaux de sa compilation. (b.) OSCINE. Oscinis. ins. Genre de l'ordre des Diptères , famille des Athéricères, tribu des Muscides, éta- bli par Latreille et auquel il donne pour caractères : trompe membra- neuse, bilabiée , rétractile, portant deux palpes presque filiformes; an- tennes en palettes , comprimées , plus courtes que la face de la tête , insé- rées au sommet du front , écartées , avancées , un peu inclinées, de trois articles ; le second et le troisième presque de la même longueur ; celui- ci presque ovoïde ou presque orbi- culaire, arrondi au bout, avec une OSE étifi soie simple sur le dos ; corps et pâtes peu allongés ; balanciers découverts ; ailes grandes, couebées l'une sur l'autre ou peu écartées; sommet de la tète paraissant seul être coriace ou écailleux , et en forme de trian- gle. Ce genre, qui appartient à la famille des Micromyzides deFallen, est très-difficile à circonscrire , et La- treille a beaucoup varié à son égard dans ses divers ouvrages; il se dis- tingue des Calobates, parce que ceux- ci ont le corps allongé avec les pâtes grêles , et que leur tête est ovoïde ou globuleuse. Les Téphrites en sont séparés par leur tête, par les propor- tions des antennes, et surtout parce que les femelles ont à l'abdomen, une tarière propre à introduire les œufs dans les Végétaux; enfinlegenre Otite , que Latreille avait réuni aux Oscines, en est séparé par des carac- tères tirés de la consistance plus ou moins coriace de la tête et de la forme de cette tête. Les Oscines res- semblent beaucoup aux Mouches tant par leur forme et leur port ' que par leurs habitudes; leur corps est un peu plus allongé et peu velu ; leur tête est moins arrondie et plus avancée, et leurs cuillerons sont très- Eetits. On les rencontre sur les Ar- res et sur les feuilles de divers Vé- gétaux. Les larves de quelques espè- ces attaquent les substances les plus utiles à l'Homme, telles que les Plan- tes céréales , et font éprouver de grands dommages à l'agriculture. Ce genre est assez nombreux en espèces; mais peu sont bien connues. Nous ci- terons : L'Oscine rayée , O. Uneata , Fabr. ; Musca saltatrix , L. ; Musca lineata, Schellemb., Dipt., t. 4, f. 1 ; longue de deux lignes ; corps pres- que entièrement jaunâtre; corselet rayé de noir; dernière pièce des an- tennes presque orbiculaire, beau- coup plus grande que la précédente, avec une soie menue et noirâtre. Cette espèce est très-commune aux environs de Paris. (g.) OSEILLE, bot. phan. Sous la dé- Si* 484 OSK nomination d'Acetosa , Tournefort constitua un genre qu'adopta Linné , en lui opposant le nom de Rumex. F~. ce mot. L'Oseille des Jardins ou Grande Oseille , Rumex Ace- tosa , L. , n'en est qu'une espèce qu'on trouve sauvage dans nos prés , ainsi que la Petite Oseille , qui est le Rumex Acetosella, et qui croît aux lieux stériles. On à étendu ce nom d'Oseille à beaucoup d'autres Plan- tes, etc. , et appelé : Oseille de Brebis , le Rumex multifidus. Oseille des Bois, ou simplement Oseille dans les Colonies , diver- ses Bégones. Oseille de Bûcheron et Petite Oseille , YOxalis Acetosella , L. Oseille de Cerf , le Rhexia Ali- fanus. Oseilt.e de Guinée , l'Hibiscus Sabdariffa , et le Basella rubra. Oseille du Malabar , uue Bé- gone. Oseille ronde , le Rumex scu- tatus. Oseille rouge et sanguine , les Rumex colorés en sang. Oseille de Saint-Domingue, YOxalis frulescens. Oseille a trois feuilles , diver- ses autres Oxalides , notamment l'Alleluia ou Petite Oseille, etc. (b.) OSIER, bot. fhan. Nom vulgaire des Saules, dont les rameaux flexi- bles sont employés à divers usages agricoles , comme pour faire des pa- niers , des liens , etc. On a appelé Osier bleu le Salix Hélix , et Osier fleuri , YEpilobium angustifolium , L. (b.) OSILIN. moll. ( Adanson, Sénég., pi. 12.) Syn. de Trochus tessellatus , L. (B.) OSKAMPIA. bot. phan. Mœnch avait imposé ce nom générique à une Borraginée placée dans les Lycopsis par Lamarck, et dans les Ancliusa par divers auteurs. De Candolle en a fait une espèce de son genre Nonea , sous le nom de Nonea lutea. V. Nonée. (G..N.J OSM OSMANTHUS. bot. phan. Lou- reiro (Flor. Cockinchin., i , p. 5 ô) éta- blit sous ce nom un génie qu'il plaça dans la Diandrie Digynie, L., et qui ne comprenait qu'une espèce cultivée dans les jardins de la Cochinchine. Dans une observation placée à la suite de l'établissement de ce genre , l'a uteur lui-même avoue que sa Plante pourrait bien se rapporter au Molsei de Kœmpfer {Amœnit. exol., p. 844), dont Tbunberg (.F/or. Japon., p. 18) a fait son Olea fragrans. Ce rappro- chement, que Loureiro n'a pas adop- té à cause du style double de YOs- manthus , a été confirmé par Willde- now et les auteurs modernes. En con- séquence Y Osmanthus fragrans de Loureiro est définitivement syno- nyme à.' Olea fragrans, Thunb. , loc. cit. V. Olivier. (g..n.) * OSMAZOME. chim. org. Le principe aromatique du bouillon de la viande avait été signalé autrefois par Thouvenel ; mais c'est le célèbre chi- miste Théuard qui l'a fait connaître sous le nouveau nom d'Osmazome, sans néanmoins l'avoir amené à l'état de pureté. On l'obtient en traitant par l'Alcohol concentré, la viande écra- sée dans un mortier , et en laissant évaporer spontanément la liqueur filtrée. L'Osmazome est sous forme d'extrait, ayant l'odeur de la viande et contenant des matières étrangères au principe odorant , qui le colorent et lui donnent la propriété de préci- piter le nitrate d'argent. Proust a rapproché l'Osmazome de l'Acide caséique ; il a observé entre ces substances une grande similitude , et il a considéré la première comme un Acide tout formé dans les viandes rouges fraîches. (g..n.) OSMERUS. pois. V. Éperlan. OSMIE. Osmia. ins. Genre de l'or- dre des Hyménoptères, section des Porte- Aiguillons, famille des Melli- fères , tribu des Apiaires , division des Apiaires solitaires dasigastres , établi par Panzer et adopté par La- treille, avec ces caractères : antennes filiformes, à peine plus grosses vers OSM leur extrémité , presque coudées , plus courtes que le corselet clans les femelles ; mandibules très - fortes , triangulaires dans les femelles; mâ- choire et lèvre longues , formant , réunies, une fausse trompe fléchie en dessous; languette longue et li- néaire. Quatre palpes ; les maxil- laires très-petits , presque coniques , de quatre articles ; les labiaux sem- blables à des soies écailleuses, de quatre articles, dont les deux pre- miers très-grands et les deux de l'ex- trémité très-petits. Labre en carré , long et perpendiculaire ; premier ar- ticle des tarses postérieurs très-grand, comprimé, garni de dvivet au côté interne. Abdomen des femelles pres- que ovoïde, convexe en dessus, garni en dessous d'une brosse soyeuse et pollinifère. Ailes supérieures, ayant une cellule radiale , allongée, et deux cellules cubitales, dont la seconde reçoit les deux nervures récurrentes. Les Osmies se distinguent des Céra- tines , Chélostomes, Hériades et Sté- lides , parce que ces genres ont le corps étroit et allongé , avec l'abdo- men oblong, tandis que les Osmies sont plus courtes et plus ramassées. Les Anthidies s'en distinguent par leurs palpes maxillaires , qui ne sont composés que d'un seul article. Les Mégachiles diffèrent des Osmies, par- ce que leurs palpes maxillaires n'ont jamais que deux articles , et par d'au- tres caractères tirés des ailes et de la forme du corps. Les antennes des Os- mies prennent leur insertion vers le milieu de la hauteur de la face anté- rieure de la tête et un peu sur les cô- tés ; elles sont filiformes ou à peine et insensiblement plus grosses vers le bout , coudées ou rejetées sur les cô- tés , et formant un angle au second article; jamais plus longues que le corselet, même dans les mâles, et leur extrémité ne dépassant pas l'ori- gine des ailes. Le nombre de leurs articles est de treize dans les mâles , et de douze dans les femelles. Les yeux sont ovales ou elliptiques; les petits yeux lisses sont rapprochés en triangle sur le vertex. Le chaperon OSM 485 des mâles offre souvent une touffe de poils blancs ou grisâtres. Le labre est crustacé, tombe perpendiculairement entre les mandibules et recouvre et garantit la fausse trompe. Les man- dibules sont cornées , grandes , avan- cées , triangulaires, raboteuses ou striées , et souvent pubescentes en- dessus. La tète est verticale , arron- die, épaisse, mais plus petite dans les mâles. Le corselet est presque glo- bulaire , un peu plus long que large, et tronqué aux deux bouts ; l'abdomen a la forme d'un ovoïde tronqué et excavé en-dessus, à sa base; il est convexe en-dessus, plane eu dessous, et plus ou moins courbé à son extré- mité postérieure : le ventre des fe- melles est tout garni en dessous de poils épais, soyeux, droits, mais in- clinés en arrière, disposés par ran- gées transverses , et composant une sorte de brosse que l'Insecte passe et repasse sur les étamines des fleurs afin d'enlever ainsi leur pollen. Ces femelles sont armées d'un aiguillon très-fort. Les pâtes sont de longueur moyenne , mais assez robustes , el toujours plus ou moins garnies de petits poils. Les deux postérieures ont deux épines très-fortes; à leur extrémité, les autres n'en ont qu'une. Les tarses sont longs , avec le premier article beaucoup plus grand, com- primé , en carré long , garni intérieu- rement de poils fins , courts et nom- breux, ou d'une sorte de duvet. Le genre Osmie avait été compris par Linné dans son grand genre Apis. Kirby, dans son travail sur les Abeil- les d'Angleterre , l'en a distingué mais ne l'a considéré que comme une coupe de son genre Apis. Fabricius , dans son système des Piézates, con- fondit les Osmies dans son genre Anthophore, que La treille avait nom- mé , bien avant lui , Mégachile; Ju- rine, se servant du caractère tiré des ailes supérieures , a confondu les Os- mies , les Anthophores de Fabricius, ses Anthidies , ses Dasypodes et quel- ques Eucères , sous le nom de Tra- chuse ; Panzer a le premier séparé des Anthophores , les espèces qui 486 OSiVi forment aujourd'hui le geure doul nous nous occupons; Klug a formé avec les Osmies de Panzer trois gen- res : Jnthophore , Oplilis elAmblys, dont deux n'ont pas été adoptés. Les mœurs des Osmies ont été ob- servées par Réaumur, Degéer, Spi- nola et Latreille ; en général , plu- sieurs sont maçonnes , et ont sou- vent deux ou trois cornes sur le cha- peron , qui paraissent leur être de quelque usage dans la construction de leurs nids; elles cachent ces nids dans la lerre, les fentes des murs, les trous des portes ou autres boiseries des maisons , et quelquefois même dans des coquilles d'Hélix. Ces nids sont toujours bâtis avec un mortier que l'Osmie femelle va chercher , quelquefois très-loin du lieu où elle les construit , et qu'elle humecte avec une liqueur gommeuse qu'elle rend par la bouche. D'autres Osmies cou- Sent des pétales de fleurs et en font es cellules. Toutes placent au fond de leur cellule une quantité de pâtée suffisante pour la nourriture d'une larve , déposent leur oeuf dessus et bouchent la cellule avec le même mortier qui a servi à la construire. La pâtée qu'elles mettent dans ces cellules est composée d'un mélange de pollen de fleurs et de miel. Ces observations ont été faites sur quel- ques espèces de France que nous al- lons citer, en donnant plus de dé- tails sur leurs habitudes. Latreille divise ce genre ainsi qu'il suit : f Chaperon des femelles cornu. Osmie cornue , Osmia cornuta , Latr. , Gen. Crust. et Ins. ; Mega- chile cornuta , ibid. , Hist. Nat. des Ins., etc.; Apis bicolor , Vill. ; Apis bicornis , Oliv. ; Apis rufa , Rossi , le mâle; Apis bicornis, id. , la femelle, Piéaum. , Méni. T. vi, E. 86 , tab. 8 , f. n , la femelle, ongue d'environ sept lignes , noire , très-velue, avec l'abdomen bronzé, tout couvert de poils roux ; chaperon relevé au bord antérieur , et présen- tant deux cornes pointues, situées une de chaque côté , simples et ar- OSM quées. Mâle avant les antennes pres- que aussi longues que la tête et le corselet. Devant de la tête et pre- mière paire de pâtes ayant des poils blancs et les mêmes couleurs que la femelle. Cette Osmie construit son nid dans la cavité de quelque pierre ou d'un mur; elle ne se sert pas d'un mortier très- dur, parce 3u'il lui est inutile , puisque les en- roits où elle construit son nid sont à l'abri de la pluie. Elle recouvre de terre les parois de la cavité qu'elle a choisie , et n'y laisse de vide que l'es- pace nécessaire pour contenir la pro- vision de pâtée devant servir à l'ac- croissement de la larve qui doit naître de l'œuf qu'elle confie à cette cel- lule. Comme l'entrée des cavités qu'elle choisit n'est jamais exacte- ment juste de la grandeur de son corps, l'Osmie femelle la rétrécit en attachant de la terre à son bord in- térieur , et laisse au milieu un trou bien circulaire. La pâtée a la consis- tance de bouillie; le miel a un goût fort agréable. Chaque cellule étant fournie suffisamment de pâtée , et renfermant un œuf, est fermée avec le même mortier qui a servi à la construire. L'Insecte parfait paraît dans les premiers jours du printemps. Il est très-commun aux environs de Paris. Une autre espèce très-voisine et aussi commune que la précédente ( Osmia bicornis ) , construit son nid dans les trous du bois , dans les troncs d'arbres, les planches, etc. Réaumur l'a observée dans une porte de la cui- sine de sa maison de campagne à Charenton ; il fut étonné de son peu de timidité. Cette Osmie s'empara d'un trou qui avait servi autrefois à laisser passer une grosse vis qui te- nait la serrure; elle y apporta de la terre, dont elle se servit pour enduire les parois internes , pour remplir une Fartie de la capacité et pour rétrécir entrée du trou qu'elle avait trouvée trop grande. Il lui était indifférent que le battant de cette porte fut ou- vert ou fermé ; le mouvement des domestiques qui entraient et sortaient ne l'inquiétait nullement, cl elle ve- OSM nait toujours à sou trou comme si elle avait été privée. Quand elle eut rempli sou tru de pâtée , elle le scella par les eux bouts , après y avoir déposé ses œufs. ff Chaperon sans corne dans les deux sexes. Osmie bleuâtre , Osmia cœrules- cens, Latr. , Panzer, J'aun. Gerrn., fasc. 55, tabl. 18 , la femelle ; Apis cœrulescens, L. ; Anthophura cyanea , Fabr. , la femelle; Andrœna cœru- lescens , Fabr. , la femelle ; Antho- p/iora œnea , Fabr., le mâle; Abeille maçonne , etc. , Degéer , Mém. T. 11 , p. 75i , tab. 5o, f. 25, la femelle, et tabl. 52 , f. 1, le mâle. Longue de quatre lignes , d'un bleu foncé ou violet, avec des poils blanchâtres; dessus de l'abdomen presque nu , avec des raies blanches , en partie interrompues ; brosse du ventre noire et épaisse. Le mâle est d'un vert bronzé foncé et luisant , avec les poils de la tête et du corselet d'un gris jau- nâtre; les autres tirent sur le blanc. L'abdomen est presque globuleux , plus nu et plus luisant; le bord pos- térieur de l'avant-dernier anneau est arrondi et entier ; l'anus est armé de trois épines assez longues, droites, parallèles , écartées et presque égales. Cette espèce construit son nid avec de la terre et sur les murs exposés au soleil. Degéer trouva plusieurs de ces nids dans les inégalités d'un mur bâti de grosses pierres de granit; ils avaient la forme de plaques ovales, 1 élevées en bosse, et ayant la couleur de l'argile. En les examinant de près , il s aperçut qu elles étaient compo- sées de terre et de sable mêlés en- semble, et formant une masse assez solide ; mais qu'on les détachait assez facilement avec la pointe d'un cou- teau , et qu'elles tombaient en pous- sière pour peu qu'on les touchât trop rudement. Ayant ouvert un de ces nids au mois de mai , il vit dans son intérieur deux ou trois cellules , rem- plies chacune d'une coque ovale de soie . d'un blanc sale , et qui renfer- ma' t uneOsmie pleine de vie et prête OSM 487 à quitter sa coque. Ces nids avaient été construits l'année précédente. Il trouva un autre nid fait de la même manière , dans une couche épaisse d'argile, mêlée de chaux , dont on a coutume , dans le pays , d'enduire les parois des maisons de bois. Ce nid renfermait dans une grande cavité intérieure , une larve sans pâtes , d'un bleu jaunâtre , ayant le corps gros et court, la tête écailleuse , ar- rondie et armée de deux petites dents, à extrémité brune. Le derrière de cette larve était gros , arrondi , et marqué d'un petit trait brun et trans- versal , que Degéer soupçonne être l'anus. Cette larve passa tout l'hiver sous cette forme , et ne se transforma en nymphe qu'au commencement de juin de l'année suivante. Cette nym- phe était entièrement d'un blanc de lait; son corps était court, gros, dodu, avec l'abdomen un peu courbé en dessous. Les antennes et les pâtes étaient arrangées régulièrement sous le corps. Les fourreaux des ailes et la trompe étaient très-apparens. La- treille a rencontré souvent le nid de cette Osmie à Meudon et à Montmar- tre , aux environs de Paris , dans les terrains coupés à pic. Osmie du Pavot , Osmia Papa- veris , Lalr. , Gen. Cnist. et Ins.; Jflegacliile Papaoeris , Latr., Hist. Nat. des Ins. , etc. ; l'Abeille Tapis- sière ( Apis Papaveris) , Latr. , Hist. Nat. des Fourmis , et Mém. , p 3o2 , tab. 12, f. i,la femelle ; Coqueb. , II- lust. , etc., déc. 5, tab. 21, f. i4; Réaum.T. vi ,p. i3i etsuiv., pi. j 5- fig. î-ri ; Anthophora bikamata , Panzer ; Andrène Tapissière , Oliv. Longue d'un peu plus de quatre li- gnes, noire; mandibules tridentées ; tète et corselet hérissés de poils d'un gris roussâtre ; abdomen gris soyeux en dessous ; anneaux bordés de gris en dessus; le second et le troisième ayant en devant une ligne imprimée et transversale. Cette espèce , une des plus intéressantes à connaître , à cau- se de son industrie admirable , avait échappé aux recherches des natura- listes , parce que Réaumui ne s'était 488 OS M pas assez attache" à la décrire exacte- ment dans son immortel ouvrage. Lalreille sentant bien qu'on ne pou- vait découvrir cette espèce qu'en re- nouvelant les observations de Réau- mur , et en la trouvant dans son nid , fit des recherches aux environs de Paris , et ne larda pas à rencontrer, dans un champ peuplé de Coqueli- cots, quelques trous bordés de rouge ; il se mit en embuscade près de ces trous , et vit bientôt arriver l'Abeille Tapissière dont Réaumur a si élé- gamment tracé l'histoire. « Le pre- mier travail de l'Abeille Tapissière , dit Latreille, est de creuser dans la terre un trou perpendiculaire , qui m'a paru n'avoir que trois pouces de profondeur , quoique Réaumur lui en donne plus de sept, cylindrique à son entrée , puis évasé et ventru au fond , ressemblant à une espèce de bouteille. Le terrier une fois préparé , l'Abeille le consolide, pour éviter l'é- boulement, avec des pièces en demi- ovale qu'elle a coupées , par le moyen de ses mandibules, sur des pétales de fleurs de Coquelicots , et qu'elle a transportées à son habitation. Elle y fait entrer ces pièces en les pliant en deux, les développe, les étend le plus uniment possible, et les applique sur toutes les parois intérieures de la cavité , même avec une apparence de superfluité, puisque cette tapisserie en déborde l'ouveiture de quelques lignes , et forme tout autour un ruban 'couleur de feu. La tenture achevée, une espèce de pâtée, com- posée de poussière d'étamines , de fleurs de Coquelicot , mêléed'un peu de miel , est déposée avec l'œuf d'où naîtra la larve , qui doit la consom- mer dans le fond de cette retraite. L'extrémité antérieure de la tapisse- rie qui débordait , est repliée en de- dans et refoulée; le nid est fermé; un monticule terreux le recouvre, et à la faveur de cet ingénieux artifice, l'habitant solitaire de cette maison croîtra tranquillement jusqu'à ce qu'il quitte sa sombre demeure pour aller jouir de l'éclat du jour, et faire pour d'autres ce qu'on a fait pour OSM lui. L'Abeille ne creuse pas toujours un trou pour chaque petit. J'ai vu qu'elle met très-souvent un second nid sur le premier ou celui du fond, qui se raccourcit par cette pression, et n'a guère que cinq lignes de lon- gueur. On trouvecommunément cette Osmie autour de Paris , sur les hau- teurs de Gentilly , à Meudon , etc. » Les mœurs d'une autre espèce de la même division ( Osmia galla- rum), ont été observées par Spi- nola , et diffèrent tellement de cel- les des espèces que nous venons de faire connaître , qu'elles méritent que nous en disions un mot : elle vit dans le midi de la France et en Ita- lie, s'empare de la cavité qu'une es- pèce de Cynips laisse dans des galles fongueuses qu'il a produites sur une espèce de Chêne , et en fait le domi- cile de sa postérité. L'habitation pri- mitive du Cynips étant trop petite, l'Osmie l'agrandit considérablement et en polit l'intérieur. Le local ainsi préparé, elle y fait son nid, consis- tant en plusieurs petites cellules presque cylindriques , placées con- fusément, et dont chacune renferme un œuf. Le nombre de ces cellules est de douze à quinze; quelquefois, mais rarement, il est porté à vingt- quatre. Des brins de feuilles de Chêne, agglutinées au moyen d'une matière résineuse , en forment les parois in- térieures. Le genre Osmie se compose d'à peu près trente espèces , toutes propres à l'Europe. Si l'on ne considérait que leurs habitudes, on pourrait les divi- ser en deux groupes, dont l'un renfer- merait celles qui sont maçonnes, et l'autre celles qui coupent les feuilles. (G.) OSMITES. bot. phan. Linné fon- da sous ce nom un genre qui appar- tient à la famille des Synanthérées et à la Syngénésie frustranée. Il le composa de plusieurs espèces que l'on ne regarde plus aujourd'hui comme congénères. En effet VOsmites belli- diastrum, L. , est devenu le type du genre Relhania de l'Héritier , ou La- peyrousia de Thunberg ; \'Osfni/es OSM farnphorina , L., est restée seule dans le genre Osmites; YO. astericoides, L., indiqué déjà par Gaertner comme un genre particulier, a été nommé Os- milopsis par Cassini. Ainsi réformé , le genre O smites offre pour caractères principaux : involucre composé de folioles imbriquées , scarieuses ou herbacées ; réceptacle légèrement con- vexe , muni de paillettes linéaires- oblongues et concaves; calathide ra- diée, dont le centre se compose de fleurons hermaphrodites et fertiles , et la circonférence de demi-fleurons stériles , à languette lancéolée très- entière ; akènes petits , ovoïdes , com- primés et bordés par une légère mem- brane , couronnés d'une aigrette for- mée de plusieurs paillettes courtes et pointues. Cassini a placé ce genre dans la tribu des Anthcmidées. L'Osmites camphorina , L. , Lamk., 111., tab. 865, fig. 1; Séba, Mus., 1, tab. 90, f. 2, a une tige haute d'environ un pied , simple , ligneuse , garnie de feuilles sessiles , alternes , assez nombreuses , étroites, lancéolées , un peu dentées à leur base , couvertes , de même que la tige, d'un duvet fin et cotonneux. La calathide est soli- taire au sommet de la tige ; son dis- que est jaune , ses rayons blancs et les paillettes du réceptacle tein- tes de bleu à leur sommet. Toutes les parties de cette Plante exhalent une forte odeur de camphre , d'où Linné a dérivé les noms générique et spé- cifique. Elle croît au cap de Bonne- Espérance. La saveur piquante et l'o- deur forte de YOsmiles camphorina , sont des qualités physiques tellement prononcées qu'on serait tenté de croire aux vertus merveilleuses at- tribuées à cette Plante par les mé- decins du cap de Bonne-Espérance. On l'applique en sachets sur les parties enflammées , particulière- ment sur l'estomac dans les co- liques. Thunberg assure même l'a- voir employée avec succès dans l'apoplexie et la paralysie. On en prépare une teinture qui est usitée, sous le nom d'Esprit de Pâquerette , contre la toux et l'aphonie. Comme OSM 489 cette Plante est assez rare , on lui substitue YO. astericoides , qui pos- sède des propriétés moins énergi- ques. (G..N.) OSMTOPSIS. eot. tuas. Genre de la famille des Synanthérées , et de la Syngénésie frustranée , L., établi par Cassini (Bulletin de la Société Philom., octobre 1S17, p. i54) qui l'a placé dans la tribu des Anthémi- dées , et l'a ainsi caractérisé : invo- lucre égal aux fleurs du disque, com- posé de folioles placées à peu près sur trois rangs , et ovales ; les exté- rieures plus grandes ; réceptacle con- vexe garni de paillettes nombreuses, aussi longues que les fleurs ; cala- thide radiée , dont le centre est com- posé de fleurons nombreux , régu- liers , hermaphrodites , et la circon- férence de demi-fleurons stériles ; akènes privés d'aigrette , pourvus seu- lement d'un bourrelet ou rebord qui entoure un grand nectaire placé sur le sommet de chaque akène; la base du tube de la corolle s'élargit consi- dérablement après la fécondation , phénomène qui se présente dans plu- sieurs autres Anlhémidées. C'est par labsence de l'aigrette que le genre Osrnitopsis diffère surtout de YOsmi- les. 11 a pour type YO. astericoides, L., et Burm., Fiant, afric, p. 161, tab. 58; Séba, Mus., 1, tab. 16, f. 4. C'est un Arbrisseau élevé d'envi- ron un mètre , dont les branches nues . épaisses et cylindriques , se di- visent en d'autres plus petites, coton- neuses , garnies de feuilles éparses , sessiles, un peu épaisses, lancéolées, aiguës , dentées vers le sommet , cou- vertes de poils jaunâtres , un peu glanduleux à la base. Les calathides sont sessiles à l'extrémité des ra- meaux ; elles ont le disque jaune et les rayons blancs. Cette Plante croît au cap de Bonne-Espérance. (g..n.) OSMIUM, min. Ce Métal, décou- vert par Tennant , qui n'a pu l'obte- nir que sous la forme d'une poudre d'un noir bleuâtre , existe dans la nature à l'état de combinaison avec Y Iridium , et se rencontre en petits 4go OSM grains bi illans parmi ceux de Plaline brut du Choco , en Amérique , et de Kuschwa , dans les monts Ourals en Sibérie. V. Iridium Osmiuré. (g. del.) OSMODIUM. bot. phan. (Rafines- que. ) Syn. à'Onosmodium. V. ce mot. (e.) OSMONDARIA. bot. crypt. {Hy- drophytes. ) Genre établi par Lamou- roux, dès i8i3 , dans les Annales du Muséum, pour une Fucacée très-rare de la Nouvelle-Hollande, dont les ca- ractères sont : fructifications fort pe- tites , oblongues, pédicellées , situées au sommet des feuilles; feuilles entiè- rement couvertes de mamelons, pédi- cellés, épineux, se touchant presque tous. Lamouroux ajoute à cette phrase caractéristique la description suivan- te : ce Si les Plantes phanérogames de la Nouvelle-Hollande nous étonnent chaque jour par la singularité de leur forme , la mer qui baigne les côtes de cette cinquième partie du globe , aussi riche que la terre, nous offre également des Thalassiophytes qui se refusent à 'toutes nos classifica- tions : ce genre, composé d'une seule espèce, en est un exemple. D'une tige anguleuse et rameuse , fixée aux rochers par une racine à empâtement, sortent des feuilles pétiolées , planes , dentées , lancéolées , partagées par une nervure longitudinale , de la- quelle s'élèvent de nouvelles feuilles semblables aux premières par leur forme quoique plus petites. Elles sont entièrement couvertes, excepté sur la nervure, de petits mamelons épi- neux, pédicellés, se touchant pres- que tous, et rendant la surface des feuilles semblable à celles des Os- mondes. Les fructifications allongées en forme de siliques, situées en plus ou moins grand nombre au sommet des feuilles , sont si petites , qu'on les confond quelquefois avec les mame- lons. Cette petitesse m'a empêché de voir si les graines qu'elles renfer- maient , étaient des tubercules ou des capsules? La couleur delà Plante vivante m'est inconnue; la dessicca- OSM tion l'a rendue noire. Sa grandeur varie d'un à trois décimètres ; elle paraît être bisannuelle ou vivace. »> La seule espèce du genre est ï'Os- mondaria proliféra , représentée dans la pi. n, fig. 4-6 de l'Essai sur les Thalassiopbytes. Agardh , sans motifs suffisans, a substitué le nom de Polyphacum à celui à'Osmonda- ria , mais l'antériorité doit l'empor- ter, et l'innovation de l'algologue de Lund ne nous paraît pas heureuse. (B.) OSMONDE. Osmunda. bot. crypt. {Tougeres.) Ce genre , d'abord créé par ïournefort pour l'Osmonde roya- le, reçut de Linné une grande exten- sion et devint l'un des plus hétéro- gènes de la Cryptogamie. Toutes les Fougères , en effet , dont les frondes fertiles plus ou moins déformées, étaient en grande partie couvertes de capsules , se rangèrent dans ce genre Osmunda sans égard ni à la dispo- sition réelle de ces capsules , ni à leur structure. Swartz , Smith , et quelques autres botanistes modernes, en établissant les genres parmi les Fougères sur des caractères plus pré- cis et plus naturels, ont débrouillé ce chaos. Plusieurs espèces dont les cap- sules sont pourvues d'un anneau élastique se sont rangées parmi les divers genres de la tribu des Poly- podiacées; tels sont Y Osmunda crispa qui est ou un Ptéris ou un genre par- ticulier voisin des Ptéris ; ['Osmun- da spicans qui appartient au genre Blechnum ou plutôt au Lomaria; l'Osmunda Struthiopteris , type du genre Struthiopteris ,• d'autres sont devenues le type de genres parti- culiers dans la tribu même des Osr mondacées , et forment les genres Anémia ,- Lygodium , Todea , Mok- ria; enfin plusieurs espèces com- posent le genre Botrychium de la tribu des Ophioglossées. Les vérita- bles Osmondes sont des Fougères dont les capsules lisses , sans aucune trace d'anneau élastique ni de disque strié , se divisant jusqu'à moitié eu deux valves , sont portées sur un très- eourt pédicelle et réunies en très- OSM grand iiombrc sur des frondes donl le limbe est avorté ; elles forment ainsi des panicules rameuses, dans lesquelles on ne reconnaît le plus souvent que la disposition générale des frondes sans trouver de trace de l'expansion membraneuse qui les loi me dans l'état stérile; quelque- fois cependant des pinnules à peine déformées portent des capsules nom- breuses sur leur bord comme on l'observe quelquefois sur YOsmunda regalis. Toutes les espèces du genre Osmunda ainsi limité sont propres à l'hémisphère boréal et aux régions froides ou tempérées de cet hémi- sphère. 1* Osmunda regalis est com- mune dans presque toutes les parties de l'Europe ; c'est sans aucun doute la plus belle de nos Fougères indi- gènes ; elle croît en touffe épaisse, formant une sorte de corbeille ou de gerbe dans les marais un peu tour- beux; ses feuilles, deux ou trois fois pinnées , sont plus grandes que celles d'aucune autre espèce de nos con- trées ; une partie de ces frondes se terminent par des grappes rameuses , formées de capsules nombreuses d'a- bord d'un jaune verdâtre, ensuite d'un brun marron. Deux espèces très-peu différentes entre elles et de celles qui habitent nos climats ont été trouvées par Thunberg au Japon. L'Amérique septentrionale en pos- sède quatre dont une, YOsmunda spectabilis, diffère très -peu de l'espèce d'Europe ; les trois autres s'éloignent beaucoup plus , par leur taille et par la forme de leurs frondes, de YOsmun- da regalis. Les genres qui ont le plus d'analogie avec les Osmondes sont : les Todea que R. Brown réunit mê- me aux Osmunda et qui n'en diffè- rent qu'en ce que les capsules sont insérées à la face inférieure de la fron- de non déformée ; les Anémia, dont les capsules sont surmontées d'une calotte striée , et ne sont insérées que sur les deux divisions inférieures dé- formées des frondes ; enfin les Botry- chium dont l'aspect a quelque ana- logie avec les Osmunda, mais qui en diffèrent essentiellement par leur cap- OSP 4gi suie sessile, cl même en partie plon- gée dans le tissu de la fronde, dou- blée par une membrane particulière, enfin par le mode de développement tout-à-fait différent de celui des au- tres Fougères et analogue à celui des Ophioglosses. V. ces mots, (ad.b.) * OSMUNDULA. bot. cr-ctt. (Plumier.) Syn. de Lastrea calcarea , N. , qui était le Polypodium calcareum des auteurs. (b.) OSMYLE. Osmylus. ins. Genre de l'ordre des Névroptères , famille des Planipennes , tribu des Hémérobins , établi par Latreille aux dépens du genre Ilemerobius de Linné et de Fa- bricius et n'eu différant que parce que le dessus de la tête porte trois petits yeux lisses, tandis que les Hé- mérobes n'en ont pas. Les articles des antennes sont un peu plus cy- lindriques dans les Osmyles que dans les Hémérobes ; enfin le dernier ar- ticle des palpes est un peu plus allon- gé. Ce genre ne renferme qu'une es- pèce ; c'est : L'Osmyle tacheté , Osmylus ma- culatus, Latr. ; Ilemerobius fulvice- phalus , Will., Ent. , t. 2, tab. 7, f. 7; Ilemerobius macula/us , Fabr. Cette espèce est une fois plus grande que l'Hémérobe Perle; son corps est noirâtre avec la tête et les pâtes rou- geâtres ; les ailes sont grandes , ve- lues ; les supérieures et la côte des inférieures sont tachetées de noir. On trouve celte espèce aux environs de Paris , dans les lieux aquatiques, (g.) * OSORITJS. ins. Genre de Co- léoptères Brachélytres, de la tribu des Lougipalpes, mentionné par Latreille ( Familles Naturelles du Règne Ani- mal), et dont les caractères ne sont pas encore publiés. Ce genre avoi- sine les Oxytèles. (g.) O S P II R O N È M E. Osphronemus. rois. Genre de la famille des Squam- mipennes, dans l'ordre des Acan- thoptérygiens de la méthode îchthyo- logique de Cuvier , caractérisé par les écailles qui couvrent , non-seule- ment la base de loules les nageoirei- 4ga OSP verticales , mais encore les membra- nes branchiostéges et la tête entière ; la bouche est petite avec des dents très-courtes , disposées en velours , mais très-courtes; leur préopercule et leur sous-orbitaire sont finement dentelés sur leurs bords; enfin, et c'est ce qui les fait reconnaître, un des rayons de leurs ventrales forme une soie articulée aussi longue que tout leur corps, et semblable à l'an- tenne de certains Insectes : « Nous conservons aux OspbronèmesJ dit La- cépède (Pois. T. ni, p. n7), le nom générique qui leur a été donné par Commerson dans les manuscrits du- quel nous avons trouvé la descrip- tion et la figure de ce Thoracin. » H. Cloquet , dans le Dictionnaire de Levrault, dit que ce nom vient du grec et signifie odorer , mais il ne dit pas ce qu'odorer veut dire; nous ne trouvons ce mot dans aucun livre écrit en français. Deux sous-genres contiennent le peu d'Osphronèmes connus. f Osphronèmes, où se remarquent plusieurs épines à la dorsale , et une à chaque ventrale en dehors du long brin. Le Gouramy , écrit Goramy et Gorany dans quelques ouvrages ; Os- phronemus olfax , Lac, loc. cit., pi. 8 , f. 2. Ce Poisson est originaire de la Chine ; il se trouve , dit-on , égale- ment dans les eaux douces des îles de la Sonde, notamment à Batavia; il paraît n'être pas étranger aux étangs du Bengale, mais il y serait rare si l'on s'en rapporte , dit toujours La- cépède , « à l'excellent citoyen Cos- signy. » La délicatesse de sa chair dé- termina quelques gastronomes du siè- cle dernier à transporter le Gouramy dans les eaux de l'Ile-de-France ; il y a vécu, cts'y est reproduit assez abon- damment , pour fournir de beaux in- dividus à la poissonnerie du port Nord-Ouest , mais de notre temps les Gouramys n'étaient poiut naturalisés dans le-pays , on n'en trouvait pas dans les rivières, et Mascareigne en manquait absolument. Les plus gros Poissons de cette espèce , dont nous OSP ayons mangé notre part sur les ta- bles recherchées , n'étaient guère plus gros qu'une forte Carpe du Rhin ; mais on assure que dans les grandes eaux de sa patrie originaire le Gouramy acquiert jusqu'à six pieds. Nous avons peine à le croire ; quoi qu'il en soit, la réputation de délica- tesse qu'a méritée si bien cet Animal, ayant fait du bruit en Europe, on trouve dans le Dictionnaire de Le- vrault (T. xxxvn, p. i4)que a M. le chevalier Moreau de Jonnès, membre correspondant de l'Académie royale des sciences , a proposé à S. E. Mon- seigneur le ministre de la marine d'envoyer des Gouramys aux colo- nies d'Amérique , où le climat sem- ble propre à en laisser perpétuer la race. Cette idée a été accueillie avec rapidité. En effet vers la fin de l'an- née de 1819, cent individus de cette espèce de Poissons ont été embar- qués. Pendant la traversée beaucoup d'entre eux sont devenus aveugles , mais il n'en est mort que vingt-trois. Cayenne a ainsi reçu vingt-cinq de ces Poissons, le reste a été partagé entre la Guadeloupe et la Martini- que. Dans la première et la dernière de ces colonies ils ont déjà multi- plié. «Cependant le nom du véritable bienfaiteur de l'humanité qui porta , le premier, en Europe, la Pomme de terre, demeure ignoré , mais la pos- térité saura que le chevalier Moreau de Jonnès eut le premier l'idée de proposer à S. E. Monseigneur le ministre de la marine de porter des Poissons de luxe aux Antilles ; elle saura, selon l'expression de H. Clo- quet (p. i4), « qu'un vœu fait dans des intentions si pures a été réa- lisé ; disons plus, ajoute l'écrivain qui attache une si haute impor- tance à ce que les Gouramys d'eau douce voyagent sur mer , quels avantages inappréciables n'en retire- ront point les malades dans les hô- pitaux! Tout fait espérer que bientôt on en pourra distribuer abondam- ment la chair aux hôpitaux militaires dans les contrées où les feux d'un soleil toujours ardent, etc., etc. » OSP PouL eu applaudissant aux sentimens philanthropiques dont les phrases que nous venons de citer sont l'ex- pression fleurie, nous doutons que la chair de Gouramy soit jamais un objet de distribution dans les hôpi- taux de Ca^enne et de Saint-Pierre. Les riches amateurs de bonne chère seulement en pourront goûter, et com- me ceux de l'Ile-de-France ils paieront un Gouramy aussi cher qu'on paie à Paris une belle Alose de six à huit livres. Lorsque le Grand-Frédéric , qui fut aussi grand connaisseur dans l'art d'eGrimod de la Reynière,que grand maître dans celui des combats, fit transporter des Lavarets du lac du BourgeJ, dans les lacs delaPoméranie où ces Poissons ont pris Je nom de Marènes , il n'eut point l'idée d'en faire une ressource pour les hôpi- taux militaires de Colberg ou de Stetin , mais simplement une addi- tion à ses philosophiques soupers de Postdam , et nous pensons qu'il se- rait beaucoup plus digne de la solli- citude d'un gouvernement raisonna- ble d'essayer l'introduction des Vi- gognes dans nos Pyrénées , que d'or- donner l'empoissonnement de quel- ques rivières américaines. Encore que nous aimassions beaucoup la chair de Gouramv, durant notre sé- jour à l'Ile-de-France, il ne nous vint pas dans l'idée de nous exposer à la privation d'un verre d'eau pour en rapporter de vivant, mais nous fîmes l'offre , en 181 5 , au ministère qu'effarouchait notre présence, d'uti- liser notre injuste exil , en nous exposant aux périls que pourrait en- traîner la recherche dans leur pays, et le transport dans le nôtre des pré- cieux Chameaux du Nouveau-Monde. Le ministre de la marine, ne jugeant sans doute pas que de tels domesti- ques, dont la chair n'est pas si déli- cate que la toison , valussent des Gouramys , ne daigna pas répondre à notre proposition , mais il a ac- cueilli celles du chevalier Moreau de Jonnès ; il y a conséquemment eu compensation. Le corps du Gouramy est très-com- OSP 4g 5 primé et très-haut surtout postérieu- rement; il y a ensuite un abaissement rapide vers la queue , ce qui produit une sorte de bosse en arrière ou se ter- mine la dorsale qui , de même que l'anale, est longue et s'élargit prodi- gieusement en finissant. Le dessous du ventre et de la queue présente une carène aiguë. Les écailles sont larges comme celles des Carpes et bril- lantes , mais brunâtres, surtout au dos, avec des reflets argentés en des- sous, et des nuances rougeàtres sur les nageoires. Commerson a pris pour l'ethmoïde les os pharyngiens de ce Poisson, b. 6, d. 1S/12 , p. i4, "V. i/o , a. 10/20, c. 16. Lacépède rapporte au genre Os- phronème sous le nom à' Osphrone- rnus Gallus, le Scarus Gallus de Fors- kahl , qui est le Labrus Gallus de Gmelin , Poisson de la mer Rouge, que nous ne croyons pas avoir été figuré, dont les couleurs sont très- belles, mais dont la chair passe pour être vénéneuse, ce qui fait dire au poétique ichthyologisle: «S'il est dan- gereux de manger la chair du Gai, il doit être fort agréable de voir cet Osphronème ; il offre des nuances gracieuses, variées et brillantes; et ces humeurs funestes, dérobées aux regards par des écailles qui resplen- dissent des couleurs qui émaillent nos parterres, offrent une nouvelle image du Poisson que la nature a si souvent placé sous des fleurs. » b. 5 , d. 8/i4 , p. i4, v. i/5 , a. .1/12 , c. i5. f f Tbicfiopode , Trichopodus, qui diffèrent de ceux que Cuvier appelle Osphronèmes propres par le défaut d'épines aux ventrales, lesquelles ad- hèrent un peu plus en avant. Le Tbichoptère , Trichopodus Tri- chopterus, Lac, Pois. T. ht , p. 129; Labrus Trichoplerus , Gmel., Sysl. Nat., xiii, T. 1, p. 1286; Labre Crin , Encycl. M'éth. , Pois. , pi. 99 , fig. 4o6. Celte espèce est des mers de l'Inde; elle n'atteint guère que qua- tre pouces ; sa couleur est ondée de brunâtre , avec une grande tache ronde noirâtre de chaque côté du corps , et une autre pareille de cha- 494 OSP que côté de la queue. B. 4/i 1 , p. 9 , v. 1 , a. 4j24 , c. 16. LeMENTONNiER, Trlchopodus men- tum, Lac., /oc. cit., p. 126, pi, 8, f. 5. C'est encore d'après un dessin de Commerson que Lacépède a établi cette espèce , à laquelle il étend im- proprement , selon nous, les noms de Gouramy et deGouramie, que nous n'avons jamais entendu appli- quer qu'à Y Osphronemus olfax. La tête singulièrement conformée de ce Poisson présente une sorte de profil humain mal dessiné; le rapproche- ment grossier, qu'une imagination un peu vive peut faire entre les deux silhouettes, est devenue pour l'émule de Buffon le sujet de plusieurs de ces périodes , regardées comme des modèles d'éloquence par certains imitateurs. On y lit entre autres belles choses , « que cette tête est le produit bien plutôt singulier que bizarre d'une de ces combinaisons de formes plus rares qu'extraordi- naires Elle présente d'une ma- nière frappante les principaux carac- tères de la plus noble des espèces , les traits les plus reconnaissables de la face auguste du suprême domina- teur des êtres ; elle rappelle le chef- d'œuvre de la création; elle montre en quelque sorte un exemplaire de la figure humaine — Toutes les parties de la tête du Mentonnier se réunis- sent pour produire celte image du visage de l'Homme , aux yeux de ceux surtout qui regardent ce Tri- chopode de profil ; mais cette image n'est pas complète. Les principaux linéamens sont tracés; mais leur en- semble n'a pas reçu de la justesse des proportions une véritable res- semblance Ce n'est donc pas une tête humaine que l'imagination place au bout du corps du Poisson Men- tonnier ; elle y suppose plutôt une têle de Singe ou de Paresseux; et ce n'est même qu'un instant qu'elle peut être séduite par un commence- ment d'illusion , etc. , etc. » La chute de toutes ces phrases, péniblement ordonnées , et au fond complètement contradictoires , est que de tous les OST traits qui rapprochent le Poisson Mentonnier de l'être privilégié , la mâchoire inférieure seule présente tant soit peu de ressemblance avec un menton , et que le mot Trichopode, qui le doit désigner scientifiquement, signifie un pied en forme de filament; or , nous ne trouvons pas qu'une nageoire ventrale , formée d'un seul rayon , ressemble plus à un pied que le profil du Mentonnier ne ressem- ble à une face auguste. Une troisième espèce de Tricho- pode , le Fascié , est devenue pour Schneider (pi. 36), le genre Tricho- gaster, que Cuvier n'admet point, (b.) * OSPHYA. ins. Nom donné par Illiger au genre déjà désigné sous le nom de Nothus. V. ce mot. (g.) OSSA. mam. (La Hontan.) Syn. de Sarigue. F . Didelphe. j (b.) OSSEUX, pois. Nom collectif don- né par opposition à Cartilagineux ou Chondroptérygiens aux Poissons mu- nis d'arêtes , c'est-à-dire à squelette solide. V. Poissons. (b.) OSSIFRAGE et OSSIFRAGUE. zool. Une espèce du genre Corbeau , l'Orfraie et un Labre. V. ces mots. (B.) OS TARDE, ois. Vieux nom fran- çais de l'Outarde. V. ce mot. (b.) OSTÉOCARPON. bot. phan. (Plu- kenet.) Syn. d'Ostéosperme. P". ce mot. (b.) OSTÉOCOLLE. min. On a donné ce nom à des concrétions calcaires cylindroïdes, dont la cavité intérieu- re est vide , ou remplie d'une autre matière calcaire à l'état terreux et pulvérulent , ce qui leur donne quelque ressemblance avec la struc- ture des os. On leur supposait pour cette raison , dans l'ancienne méde- cine, la vertu de faciliter le cal des os fracturés, ou l'ossification des en- fans, (g. DEL.) OSTEOCOLLON. bot. phan. (Da- léchamp.)Syu. A'Ephedra distachia, L. (B.) OSTEODERMES. rois Dans sa OST Zoologie Analytique , Duméril ap- pelle ainsi une famille de l'ordre des Cartilagineux Téléobranches , dont les branchies sont garnies d'un opercule et d'une membrane, mais qui sont dépourvues de ven- trales , et dont la peau est recouverte d'une cuirasse ou de grains osseux. Elle contient les genres CofFie , Té- trodon , Diodon , Mole , Syngnathe , Hippocampe, Ovoïde et Sphéroïde. (B.) OSTÉOLITHES. géou. Les oryc- tographes ont ainsi nommé les Osse- mens fossiles. F^. Fossiles , Ani- maux perdus, etc. (b.) *OSTÉOMÈLES. bot. phan. Gen- re de la famille des Rosacées , section des Pomacées, établi par J. Liudlcy {Traits. Lin//. Soc, i5, p. 98, tab. 8), et caractérisé de la manière sui- vante : calice turbiné-campanulé , dont le limbe offre cinq dents; co- rolle à cinq pétales planes et très-ou- verts ; environ vingt étamines dres- sées ; ovaires au nombre de cinq ou très-rarement de trois, soudés en- semble et avec le fond du calice , à loges qui chacune renferment un seul ovule ascendant , surmontés de styles aussi longs que les étamines et velus inférieurement; pomme lanugineuse, couronnée par les dents calicinales , renfermant cinq osselets monosper- mes. L'auteur de ce genre l'a fondé sur un Arbrisseau qui croît aux îles Sandwich. Smith l'avait décrit dans l'Encyclopédie de Rées sous le nom de Pjr/ts anthyllidifolia. Ses feuilles sont pinnées , à folioles très-entières ; le calice est supporté par des bractées opposées et subulées. En adoptant le genre Osteomelcs , Kunth (Nov. Gê- ner, et Spec. Plant., vol. 6 , p. 211, tab. 553 et 554), y a réuni trois es- pèces indigènes de l'Amérique du sud , sous les noms à'O. glabrata , ferruginea et latifolia. La première est très-voisine du Cratœgus oblusifo- lia de Persoon , qui est aussi, selon Kunth, une espèce à'Osteomeles et qu'il a nommée YO. Persoonii. L'O. ferruginea al le Cratœgus ferruginea OST 49f) de Persoon. Lindlcy et De Gandollc ont placé les deux Plantes de ce der- nier auteur dans le nouveau genre Eiiobotrya. Enfin YO. latifolia est une Plante décrite et figurée pour la première fois par l'auteur des Noua Centra. (g..n.) * OSTEOPERA. mam. Un crâne de Rougeur, trouve il y a environ trente ans sur les bords de la Dela- vvare , et conservé dans le Musée de Philadelphie, a donné lieu à l'éta- blissement du genre Osteopera, pro- posé par Harlan dans sa Faune Amé- ricaine , et déjà rejeté par Desma- rest. Notre savant compatriote a , en effet , démontré (Bulletin des Scien- ces Naturelles , 1826, T. 1) que le crâne de la Delaware n'est autre qu'un crâne de Paca fauve , et qu'on doit supprimer le prétendu genre Osteopera et la prétendue espèce Os- teopera placephala. (is. g. st.-ii.) OSTÉOPHILE. Osteophilus. lift. Rafinesque a donné ce nom à un genre d'Insectes voisin des Podures, et qu'il caractérise ainsi : tête arron- die ; corps obovale , obtus , mutique , sans articulations ; antennes clavifor- mes; sis jambes égales. La seule es- pèce de ce genre est l'Ostéophile blanche de Rafinesque. (g.) OSTÉOSPERME. Osteospermum. bot. phan. Ce genre , de la famille des Synanthérées , Corymbifères de Jussieu , et de la Syngénésie néces- saire , avait été nommé autrefois Mo- nilifera par Vaillant. Linné changea cette dénomination , peu conforme aux règles de la glossologie, et réu- nit au genre Osteospermum plusieurs espèces, toutes indigènes de la partie intra-tropicale et orientale de l'A- frique, principalement des environs du cap de Bonne-Espérance. Ces es- pèces sont les types de plusieurs genres établis par H. Cassini, et qui ne diffèrent entre eux que par des caractères excessivement légers. V. Eriocxine, Garueeon et Gibbaire. Le genre Osteospermum fait partie de la ti ibu des Calendulées, et il a donne son nom à une sous-section , nom- 496 OST mée par Cassini Calendulées-Ostéos- permées. Voici les caractères essen- tiels du genre : involucre composé de folioles disposées sur un petit nombre de rangs , inégales , courtes , ovales- oblongues, aiguës, un peu ciliées et cotonneuses; réceptacle nu; cala- thide radiée, composée au centre de fleurons réguliers et mâles avec un rudiment d'ovaire, et à la circonfé- rence de demi-fleurons femelles , fer- tiles , à languette longue ; akèneg presque globuleux , glabres , lisses et drupacés. Les fleurs mâles ont un disque épigyne ou nectaire , en forme de barillet , sur lequel est appuyée la base d'un style rudimentaire , et qui n'existe point dans les fleurs femel- les. La consistance osseuse des akènes d'où est dérivé le nom du genre, en est le caractère distinctif. Les auteurs ont décrit un grand nombre d'espèces sous le nom géné- rique à' Osteospermum; c'est à Linné et surtout à Tbunberg que l'on doit la distinction de la plupart de ces Plantes qui croissent toutes aux en- virons du cap de Bonne-Espérance; mais les descriptions laissées par ces auteurs sont trop succinctes ou faites sur des Plantes trop en dehors de leurs rapports naturels , pour qu'on puisse adopter le genre Osteosper- mum tel qu'il était anciennement composé. Ayant donc égard aux modifica- tions de ce genre proposées par Cas- sini , et que nous avons fait connaître aux mots que ce botaniste a créés , nous mentionnerons ici comme es- pèce fondamentale Y Osteospermum moniliferum , L. , Lamk. , Illustr. , tabl. 7i4. C'est un sous-Arbrisseau de trois ou quatre pieds de haut , dont les rameaux sont rapprochés par quatre à six , de distance en distance. Les feuilles sont éparses , nombreu- ses , ovales , dentées , portées sur des pétioles linéaires et ailés. Les cala- thides de fleurs sont jaunes , pédon- culées et terminales. Cette Plante , indigène de l'Afrique australe , est cultivée en Europe dans les jardins de botanique. (g..n.) OST OSTEOSTOME. pois. Dans sa Zoologie Analytique', Duméril don- ne ce nom , qui signifie bouche os- seuse, à une famille du sous-ordre des Holobranches Thoraciques, dont les caractères sont : branchies mu- nies d'un opercule et d'une mem- brane; ventrales sous les pectorales; corps épais et comprimé ; mâchoires enlièrementosseuses. Les genres dont cette famille se compose sont : Leio- gnathe , Scare et Ostorhinque. V. ces mots. (b.) OSTÉOZO AIRES, zool. Nom donné par Blaiuville à ce qu'il ap- pelle le premier type de son premier sous-règne , et qui contient les Ani- maux vertébrés. (b.) *OSTERDAMIA. bot. phan. Nec- ker ( Elem. Bot. , n. i373) a donné ce nom à un genre qui a pour type VAgrostis Matrella, L. Persoon l'a nommé Mat relia, et WilldenowZoj- sia. C'est cette dernière dénomination qui a été généralement adoptée. V . Zoysie. (G..N.) OSTERDYKLi. bot. phan. Le genre auquel Burmann a donné ce nom , et qui a été formé sur une Plante nommée Antholyza Cunonia par Linné , n'a pas été adopté. \J An- tholyza lui-même n'est plus considéré comme genre distinct du Gladiolus. V. Glayeul. (g..n.) *OSTERICDM. bot. phan. C'était le nom sous lequel Tragus et C. Bau- hin ont désigné une Plante de la famille des Ombellifères, sur laquelle Hoffmann (Umbellif. Gen. , p. i6i) a établi un genre particulier. Besser {Flor. Gallic. , i, p. 2i4) a décrit cette Plante sous le nom à' Impera- toria sylvestiùs. Marshall-Bieberstein et Sprengel l'ont réunie au genre An- gelica , et lui ont donné le nom spé- cifique de pratensis. Le genre Oste- ricum d'Hoffmann était, en effet, fondé sur des caractères trop faibles pour mériter d'être adopté. (g..n.) OSTERITIUM. bot. phan. Les anciens botanistes donnaient ce nom osr à YAstrantia major. V. Astrantie. (G..N.) OSTIA. iîot. phan. C'est ainsi que , par erreur typographique, on a écrit dans le Supplément de l'Ency- clopédie, à l'article Spielmanne ,1e nom du genre Oftia d'Adanson. Cette orthographe vicieuse a été reproduite par divers compilateurs. (g..n.) * OSTODES. bot. phan. Genre de la famille des Euphorbiacées et de la Diœcie Polyandrie, L., nouvellement établi par Blumc {Bijdragen tôt de Floravan Nederlandsc/i Indie,\>. 6 j 9), qui l'a ainsi caractérisé : Heurs dioï- quesj les mâles ont un calice divisé peu profondément en deux ou trois parties; cinq pétales; des étamines nombreuses , dont les filets sont in- sérés sur un disque glanduleux, et les anthères à loges distinctes. Les Heurs femelles se composent d'un ca- lice à cinq sépales imbriqués, iné- gaux, caducs; de cinq pétales plus longs que le calice ; d'un ovaire velu , triloculaire , entouré d'un rebord cré- nelé, charnu, surmonté d'un style à trois branches bipartites , tor- tueuses et divariquées. Le. fruit est sphérique , .marqué de six sillons , compose intérieurement de trois co- ques osseuses et monospermes. Ce genre est , au rapport même de l'au- teur, extrêmement voisin de YElœo- cocca de Commerson , et de Y Ahu- rîtes de Forster . Il ne renferme qu'une seule espèce (Ostodes paniculata, Bl., /oc. cit.), Arbre à feuilles alternes, celles des petiies branches ramassées , longuement pétiolées , munies de deux glandes à la base , bordées de dents glanduleuses, coriaces, glabres, pubescentes en dessous et aux anas- tomoses des veines. Les fleurs sont disposées en panicules dans les ais- selles des feuilles. Cet Arbre croît dans les forêts des montagnes de Sa- lak , de Burangrang et de Tjérimai , dans l'île de Java, où il fleurit en octobre , et ou il porte le nom vul- gaire de Kirendong. (g. .n.) OSTOME. Ostoma. ins. Lachar- ting donne ce nom au genre de Co- TOME XII. OST 497 léoptère queFabricius a désigné sous celui de Wilidule. r. ce mot. (g.) OSTORHINQUE. Oslorhinchus. pois. Cuvier n'a pas cru devoir adop- ter le genre formé sous ce nom par Lacépède , et qui , voisin desScares, n'était formé que d'api es un dessin de Commerson , à peine accompagné de description, puisque l'émule de Bufl'on n'en donnantaucunc, se borne à énumérer le nombre des rayons de nageoires, en établissant de la ma- nière suivante les motifs qui l'ont dé- terminé à donner le nom d'un con- seiller d'Etat à un Poisson. « J'ai pensé qu'une espèce découverte dans le grand Océan équinoxial , par un habile observateur, et pendant le voyage de notre Bougainville , de- vait être choisie pour rappeler par sa dénomination spécifique la recon- naissance de ceux qui s'intéressent aux progrès des sciences envers mon célèbre confrère et ami, le citoyen Fleurieu, de l'Institut de France, pour tous les ouvrages dont il a en- richi les navigateurs , etc..» (b.) OSTRACÉES. Ostracea. moix. Le genre Huître de Linné renfermait un grand nombre de Coquilles qui fu- rent successivement séparées en gen- res qui, pour la plupart , présentant beaucoup d'affinités entre eux, furent reunis en famille sous le nom d'Os- tracées. Les démembremens du genre Huître furent presque tous proposés par Lamarck, et successivement adop- tés; c'est dans la Philosophie Zoolo- gique de cet auteur que l'on trouve pour la première fois cette famille ; elle renferme les genres Radiolite , Calcéole, Cranie, Anomie , Placune, Vulselle, Huître, Gryphée, Plica- tule, Spondylc et Peigne. Dans l'Ex- trait du Cours cette famille n'éprou- va aucun changement; elle ne com- mença à subir quelques modifica- tions que dans l'ouvrage de Cuvier qui y fit entrer un très-grand nom- bre de genres ; il la sous-divisa, com- me Blainville l'a fait également de- puis, en deux parties, les Ostracées 4g8 OST à un seul muscle qui comprennent les genres Huître, Anomie , Placu- ne, Spondyle, Marteau, Vulselle, Peine, et les Ostracées à deux mus- cles dans lesquels sont rassemblés les genres , Aronde, Jambonneau et Arche) ces genres contiennent eux- mêmes plusieurs sous-genres, com- me on peut le voir à chacun de ces mots en particulier. Bientôt après, Lamarck , dans son dernier ouvrage , partagea les Ostracées en deux fa- milles; les Rudistes {V. ce mot) se composèrent des genres Sphérulite, Radiolite, Calceole, Birostrite, Dis- cine et Crauie. Les Ostracées se trou- vèrent réduites aux genres Gryphée, Huître, Vulselle, Placune et Ano- mie. Blainville , dans son Traité rie Malacologie , a conservé la famille des Ostracées , à peu près telle que Lamarck l'avait faite, c'est-à-dire que l'on y trouve les genres Ano- mie, Placune, Huître et Gryphée , les Vulselles ayant été, avec juste raison , reportées à côté des Mar- teaux ; telles sont les modifications que cette famille a éprouvées; nous pensons qu'elle peut rester composée des genres que Blainville y a admis en exceptant cepeudant le genre Harpace qu'il a reconnu , d'après nos observations, devoir faire partie des Plicatules. Cette famille pourra être alors caractérisée de la manière sui- vante : Animal ayant les lobes du manteau entièrement séparés et li- bres dans presque toute leur circon- férence , si ce n'est vers le dos ; ab- domen caché par la réunion des la- mes branchiales dans toute la ligne médiane , et sans prolongement au pied. Coquille plus ou moins grossiè- rement lamelleuse, irrégulière, iné- quivalve , inéquilatérale , sans appa- reil régulier d'articulation , et avec une seule empreinte musculaire subcentrale. (d..h.) OSTRACIAS et OSTRACITES. ross.? Le nom de ces Pierres , dési- gnées par Pline comme très-dures , assc>; semblables à l'Agate, venait de OST leur forme qui rappelait celle d'une écailledlluîtreoud'un tesson de pot. On s'en servait en guise de Ponce pour lisser et polir la peau. Le cré- dule compilateur leur attribue de grandes piopriétés curatives. (u.) OSTRACINS ou BITESTACl'S crust. Duméril désigne ainsi la fa- mille de Crustacés entomostracés , dont les jeux sont sessilcs, le corps protégé par deux valves de substance calcaire ou cornée, en forme de co- quilles. Cette famille comprend les genres Daphnie, Cvpris , Cythérée et Lyncée ; elle répond à celle que La- treille désigne sous le nom d'Ostra- code. V. ce mot. (g.) OSÏRACION. Ost ration, pois. Genre de la famille des Sclérodermes , dans l'ordre des Pleclognathes , le premier de la sous-classe des Poissons osseux , dans la Méthode de Cuvier , placé par Linné parmi ses Bran- chiostéges , et dans la famille des Os- téodermes par Duméril. Ses caractè- res consistent dans une enveloppe très-dure , composée , au lieu d'écail- lés , par des compartimens réguliers , soudés en une sorte de cuirasse in- flexible , qui leur revêt la lé^e et le corps, en sorte que les Ostracions n'ont de mobile que la queue , les nageoires , la bouche , et une sorte de petite lèvre qui garnit le bord de leurs ouïes , par des trous de cette cuirasse, d'où est dérivé le nom d'Os- traciou, qui doit être scientifiquement préféré à celui de Coffre , emprunte du langage des matelots , lesquels appellent Poissons Coffres, les espèces du genre qui fera le sujet de cet ar- ticle. Le plus grand nombre des ver- tèbres y sont soudées ensemble , com- me dans les Tortues , avec la carapace desquelles l'enveloppe dure des Os- tracions a un certain rapport, mai> dont elle diffère par sa nature qui tient de celle des écailles des autres Poissons. « Lacépède cependant, dit Bosc (Diction, de Déterv. T. xxiv , p. 225), pense que cette enveloppe est osseuse, mais il suffit de l'exami- ner avec attention , et de la compare-.- OST avec celle de quelques autres l'ois- sons, remarquables par l'épaisseur et la dureté fie ces parties, telles que cel- les de l'Esoce Ca\man, pour être convaincu que Lacépède se trompe. » L'enveloppe des Ostracions n'en a pas moins l,i dureté des os, et sa compo- sition n'en dill'ère que par la propor- tion. C'est toujours du calcaire uni à la gélatine; mais la première de ces substances n'y entre qu'en très-petite quantité, tandis qu'elle prédomine dans les os proprement dits. Cette enveloppe est donc formée d'écaillés ordinairement hexagones , réunies par leurs bords , saillantes dans leur milieu, et ravonnées de tubercules de diverses grosseurs selon les espè- ces. Elle a beaucoup d'analogie avec celle des Balistes, genre fort voisin des Ostracions sous un grand nombre de rapports. On ne voit aux ouïes de ces Poissons qu'une fente garnie d'un lobe cutané, mais à l'intérieur elles montrent un opercule à six rayons. L'os du bassin manque ainsi que les nageoires ventrales; la dorsale et l'a- nale, situées très en arrière , et qui se correspondent à peu près lune sur l'autre, sont très-petites. On n'en connaît pas d'espèces où la caudale soit échancrée ou en croissant. Une sorte d'épiderme mince règne sur tou- te la cuirasse; les mâchoires sont ar- mées chacune de six a douze dents coniques, fortes, et auxquelles on a attribué le caractère d'incisives. Le coffre des Ostracions peut être aussi comparé à celui des Insectes et des Crustacés, mais il contient encore moins de chair; aussi ces Poissons , presque pleins d'air, sont-ils très-lé- gers et se conservent fort aisément; à peine les doit-on vider ; il suffit d'en faire sortir par la bouche ou par l'a- nus, le foie, qui est fort gros et qui donnerait beaucoup d'huile, pour que le tout se sèche sans se défor- mer, et sans qu'il soit nécessaire d'y introduire de colon ou autre subs- tance dont on rembourre ordinaire- ment les peaux destinées à l'ornement des Musées. Cette facilité de conser- vation, et la bizarrerie des formes , OST . 499 fait que dès les premières navigations lointaines, dont on rapporte quelques raretés, les Coffres fuient an nombre de celles qui se répandirent le plus en Europe, et dont on trouvait des individus suspendus au plafond des boutiques d'apothicaire. L'estomac est membraneux et assez grand. Nous l'avons constamment trouvé 1 empli de débris de Coquilles, de Madré- pores et de Crustacés ; ils sont uni- quement carni voies. Quoique de- vant vivre longtemps, puisqu'ils sont revêtus d'une arme défensive qui les met à l'abri de tous les dan- gers , ils ne viennent pas trop gros. Ils passent pour être vénéneux. Ce- pendant, au rapport de Browne, l'Os- tracion lisse fournit , à la Jamaïque , un mets fort recherché sur la table des riches. Lacépède demande , à ce sujet, si les Coffres dépourvus d'é- pines , et dont la chair est savou- reuse, ne seraient pas les femelles, tandis que ceux dont la chair est co- riace et qui sont armés, seraient les mâles , les cornes étant , selon l'é- loquent écrivain , les attributs du sexe masculin? Les Ostracions se tiennent le long des rivages ; on n'en a du moins jamais , que nous sachions , trouvé en pleine mer. Leur patrie est sous la ligne , du moins la plupart s'en éloignent peu, et l'on n'en connaît encore que deux espèces qui sortent d'entre les tropiques. On peut répartir les Ostracions en quatre sous-genres d'après la forme de leur corps. f Cylindracés , dont la cuirasse ne présente aucune arête anguleuse. L'AgonÉ, Ostracion Jgonus. Rafi- nesque a fajtconnaître,sous le n. 292, celte espèce pêchée en Sicile , dans le golfe de Catane; elle diffère de toutes les autres par la rotondité de son corps allongé en ellipse. Des di- visions rhomboïdales marquées d'une ligne sadlante au centre forment son armure ; sa couleur est brunâtre ; une grosse épine, implantée sur le dos , a sa pointe dirigée vers la tête ; une autre, qui lui correspond sous r.oo osï le ventre, est au contraire tournée vers la queue qui est ronde. f-j- Comprimés, ou plutôt seplan- gulaires, l'abdomen étant caréné. On en connaît peu d'espèces dont l'une est originaire de la Nouvelle-Hol- lande, et qui offre des épines éparses. C'est le Coffre à quatorze piquans de Lacépède , Ann. du Mus. T. iv, pi. f>8 , iîg. i ; VOstracion auritus de Schneider, pi. 176, dont on trouve une excellente figure dans l'Atlas de Levrault. fff Triangulaires , où le ventre plat l'orme dans la coupe du Poisson le petit côté du triangle dont le dos devient le sommet. Ou peut établir quatre coupes dans ce sous-genre d'a- près l'absence , la présence et la si- tuation des épines qui, saillantes sur quelques parties de la surface , ont été appelées cornes quand elles ar- maient la tête. * Espèces triangulaires mu tiques. Le Coffre lisse, Ostracion trique- ter, L., Gmel. , Syst, Natur. xm , T. 1 , p. i44i , n. i; Bloch , pi. 100 ; Séba , T. 111 , lab. 24 , fig. 6 , 12 , dont on trouve une figure excel- lente dans l'Atlas de Levrault. Celle qui est gravée dans l'Encyclopédie Méthodique, pi. 12, fig. 4o , est passable, mais il n'est pas possible d'en imaginer une plus mauvaise que celle de Lacépède (T. 1 , pi. 20, fig. 2). Celle-ci est tellement dé- fectueuse qu'on croirait y voir une espèce toute différente, si le nom n'é- tait gravé au bas. Les pièces hexago- nales de la cuirasse sont relevées en bosses, comme des boucliers du cen- tre desquels rayonnent des lignes de petits tubercules semblables à des perles. La teinte générale est d'un brun rougeâtre, et les nageoires jau- nes; il atteint jusqu'à quinze et dix- buit pouces de longueur. On le trouve aux Antilles et dans les mers de l'Inde. Ainsi que le chevalier Morcau de Jonnès s'est immortalisé dans le Dictionnaire de Levrault , pour avoir proposé à S. Ex. monseigneur le mi- OST nistre de la marine de transporter des Gouramys [Tr. Ospiironème) de l'Inde aux Antilles, Lacépède, dans son Histoire des Poissons , propose d'acclimater le Coffre , que la délica- tesse de sa chair fait rechercher sur les bonnes tables de la Jamaïque, non-seulement dans nos mers, mais encore dans nos rivières d'eau douce. Lacépède indique sérieusement la manière dont il faudrait s'y pren- dre. D. 10, p. 12 , a. 10, c. 10. U Ostracion concatenatus de Bloch, p. 101 , représenté dans l'Encyclopé- die Méthodique, pi. i4 , fig. 46 , ap- pât tient à celte division mulique des Coffres triangulaires. Il est des mers des Antilles, et acquiert jusqu'à quinze pouces de longueur, n. 10 , P. 12 , a. 9 , c. 8. ** ylrmées d'épines en arrière de £ abdomen et point au front. Le Coffre trigone , Ostracion tri- gonus , L. , Gmel. , Sjst. Nat. xiu, T. 1, p. i44i , n. 2 ; Bloch, pi. 1 55 , Encyclop. , Pois., pi. 10, fig. i4. Cette espèce, des mers du Brésil , fait entendre, quand OH la saisit, une sorte de grognement qui lui a valu le nom le Cochon de nier. d. i4 , P. 10 , A. f) , c. 7. L' 'Ostracion bicaudalis , L.,Gmel., loc. cil. , n. 5 , représenté , dans l'En- cyclopédie Méthodique, sous le nom de Coffie chagriné à deux épines, pi. i.î, fig. 42, appartient encore à cette division. Il est assez commun sur les rivages d'Haïti, n. 10, p. 12 , a. jo, c. 10. *** Ayant en outre des épines au front. Le Qu adricor ne , Ostracion qua- dricornis , L. , Gmel. , loc. cit. , n. 5 ; Bloch, pi. io4; Coffre triangulaire à quatre épines, Encyclop., pi. i5, fig. 45. Cette espèce , qui se trouve en Guinée, sur les côtes d'Afrique, et aux Grandes-Indes , acquiert un pied de longueur. D. 10, p. 11, A. 10, c. 10. h' Ostracion tricornis , L. , Gmel. , loc. cit. , p. 442 , n. 4; Séba, 5 , tab. OST »4 , tig. (); le Lister de Lacépède, T. i , pi. a5 j fig. 9 , rentre dans cette section. Un aiguillon solitaire im- planté sur la partie postérieure mo- bile , oii s'implante la caudale , carac- térise cette espèce dont la patrie n'est point inconnue , comme on l'a répété dans le Dictionnaire de Levrault , mais qui vient de l'Inde , et dont nous avons vu un individu desséché à l'Ile-de-France, qu'on nous as- sura avoir été péché sur la côte. Il atteint jusqu'à un pied de long. D. 9, p. 10, A. 10, c. 10. **** Où les épines sont répandues sur les arêtes ou angles saillans du corps. L'Etoile, Ostraciou stelUJ'er , Schn. , tab. 98; O. bicuplis de 13 lu- incnbach. Cette espèce américaine, et de petite taille, a son dos arqué, armé de deux aiguillons ; il en existe ileux autres au-dessus de chaque œil , et quatre sur chaque côté de l'abdo- men ; les pointes de tous ces aiguil- lons sont tournées vers la queue. Le Chameau marin, Encyclop. Méthod. , pi. i4 , fig. 47; Ostraciou iurritus, L., Gmel., loc. cit., n. i44a; Bloch , pi. 106. Cette espèce nous paraît devoir se ranger ici; sa coupe n'est certainement pas qua- drangulaire, mais à quelques sinuo- sités près, véritablement pyramidale vers le 'dos et le ventre , y forme le plus petit côté d'un grand triangle. Du reste, sa forme est très-bizarre. Une bosse s'élève sur le dos ; un fort aiguillon la termine; quatre autres sont distribuées sur les côtés infé- rieurs aux saillies anguleuses du ven- tre , il en existe un droit sur chaque orbite; un réseau à maille triangu- laire diapré la surface du corps, avec quelques taches noires dispersées , dont deux sur la queue. On trouve ce singulier Poisson dans l'Inde et dans la mer l\ouge. Il y atteint jus- qu'à dix-huit pouces de longueur, n. 9, P. 10, a. 9,c 10. ttft QuADBANGLLAIHES , OU la coupe verticale du Poisson présente un carré dont les angles sont plus ou OST 5oi moins vifs. Comme parmi ceux du sous-genre précédent, l'absence, la présence ou la distribution des épi- nes sur le corps , peuvent fournir di- verses coupes pour la répartition des espèces. * Espèces quadrangulaires mu ti- ques. Le Cofjfrt;, Tigre , Encycl . Méth., pi. i4 , fig. 45 ; Ostraciou cubicus, L., Gmel. , loc. cit. , p. 1 443 , n. 9 ; l'Os- tracion moucheté, Lacép. , Pois. T. I, pi. 22, fig. 1 (mauvaise). Nous avons eu occasion- d'examiner fort souvent cette espèce qui est l'une des plus communes dans les mers de l'Inde et de l'Ile-de-France , et qu'a- vait déjà figurée Se'ba. On la retrouve dans la mer Rouge. On assure qu'elle acquiert plus d'un pied de longueur. Les plus grands individus que nous ayons pris avaient de six à huit pou- ces , et nous n'avons pas remarqué qu'on fût très-friand de leur chair ; cependant Lacépède rapporte « que le Moucheté qui vit dans les mers chaudes, particulièrement à l'Ile-de- France , a sa chair exquise , et qu'on le nourrit avec soin , le conservant dans des bassins et dans des étangs. » Il y devient , selon Renard , si fami- lier, qu'il accourt à la voix de ceux qui l'appellent , vient à la surface de l'eau , et prend sa nourriture jusque dans la main qui la lui présente, d. 9, p. 10 , a. 10, c. JO. L' Ostraciou lentigiosus , ou le Pointillé de Lacépède, T. 1 , pi. 21 , fig. 1 , que nous avons fréquemment péché à l'Ile-de-France , et qui est le JJeleagis de Schaw , et le Lentigiosus de Schneider; le Tuberculatus , L. , Gmel. , loc. cit. , n. 7 , des mers de l'Inde, et le Nasus, sont les autres Ostracions constatés de cette section. Le dernier, figuré par Bloch, dans sa planche i38, l'a été sous le nom de Coffre à bec, par Bonuatcrre, dans l'Encyclopédie Méthodique, n. i5, fig. 38, et dans Lacépède, T. 1 , pi. 21 , fig. 2. C'est une espèce fort re- marquable , en ce qu'elle est la seule qui persiste hors des tropiques, et 5oj OST qu'on trouve dans notre Méditerra- née , à l'embouchure du Nil , que ce Poisson remonte assez avant. Lacé- pède n'y voit rie remarquable que la forme de son museau qui pourtant n'est ni trop allongé ni en bec , et ne dit pas un mot de son singulier habitat. Il est piob.ible qu'on retrou- vera YOslraciv/i Nasus dans li mer l\ouge. Rafinesque le mentionne au nombre des Poissons de Sicile. ** Armées d'épines au front el der- rière l'abdomen. Lie TAUREAU marin, Oslracion cor- nutus , L.jGmel., /oc. cit., n. 6; Bloch , pi. i35; le Coiïre quadran- gulaire à quatre épines, Encyclop. Pois., pi. i4, fig. 4i;Lacép., T. i, pi. 21 , iig. 3 (médiocre). Cette espèce est l'une des plus anciennement con- nues , et Séba l'avait déjà figurée. C'est aussi l'une des plus réparidues dans les collections, les marins pou- vant la rapporter d'un plus grand nombre d'endroits, car il est constant que le Coffre se trouve aux Antilles où sa chair et le foie surtout sont réputés vénéneux. Nous l'avons pé- ché sur les côtes des îles de France et de lMascareigne. Il esteommun à Java, et c'est l'espèce lapins répandue dans la Méditerranée. Il acquiert jus- qu'à un pied de long. En ayant sur- pris un petit individu de deux pou- ces seulement , embarrassé parmi des Sargasses flottantes , par le travers du cap de Bonne-Espérance, nous l'avons conservé vivant durant près d'un mois dans un vase oii l'eau de mer était soigneusement entretenue dans son état de fraîcheur ; nous l'a- vons ensuite lâché dans un vivier , à l'Ile-de-France , oii le changement d'habitation ne parut pasl'avoir beau- coup incommodé; au bout de trois ou quatre jours , nous l'y aperçû- mes encore nageant avec les mêmes allures qu'il affectait dans le bocal où il avait été transporté. D. n , P. 9, a. 9,c. 10. *** Où les épines sont distribuées sur les angles saillans ou arêtes du corps. OST Ayant transporté Y Oslracion turri- tus dans le sous-genre des Trian- gulaires, il ne reste dans celle sec- tion que Y Oslracion diaphanus de Schneider, petite espèce de quatre pouces de long qui a la queue courte, avec trois épines sur le milieu du dos, autant de chaque coté de l'abdomen .' et deux cornes au front. Il paraît que Y Oslracion gibbosus , L. , Gmel., loc. cit., n. 8, n'est point une espèce véritable ; elle n'est éta- blie que sur une mauvaise figure qu'Artédi avait déterrée dans Aldro- vande. (B.; OSTRACITES. conch. foss. Les oiyctographesont désigné les Huîtres fossiles sous ce nom que Pline avait également employé. W~. Ostracias. On a appelé les Crantes Ostbacites DE BlAKEMBOXJRG. (B.) OSTRACODES. Ostracodes. crïtst. Famille, auparavant tribu, de l'or- dre des Lophiropodes , établie par Latreille 'Fam. Nat. du Règn. Anim.) et correspondant à sa troisième sec- tion des Branchiopodes , celle des Lophiropes , du Règne Animal de Cuvier. Celte famille est ainsi carac- térisée : tous les pieds uniquement propres à la natation , mais simple- ment garnis de poils, tantôt simples, tantôt branchus ou en forme de ra- mes ; test, soit plié en deux, soit formé de deux valves réunies par une charnière, et renfermant le corps. Ces petits Crustacés sont ex- cessivement communs et remplissent nos eaux dormantes. Latreille divise cette famille ainsi qu'il suit : I. Test plié en deux; point de charnière ; plus de six pieds. Genres : Polyphèjie , Daphnie , Lyncée. II. Deux valves ; une charnière ; six pieds. ( Ordre des Oslrapodes , Strauss.) Genres : Cypris , Cytiiérée. T' . tous ces mois. (g.) OSTRACOMORPHITES. conçu. ross. Même chose qu'Ostraciles. K. ce mot. (b.) OST . * OSTRAGUS. MHS. U.dinesque, dans son hht/iyologia Sicula, éta- blit sous ce nom un genre dont le Tetrodun Mola de Lioiié est le type. V . MoLK. (II.) * OSTRAPODES. Ostrapoda. cm 8ï. Strauss (Mcm. du Mus. d'Hist. Nat. de Paris , t. b, paç. 58o) donne ce nom à un ordre qui correspond à la deuxième division de la famille des Ostracodes de LatreiMé (Fam. Nat. du Règn. Anitn.). f. Ostra- codes. (g.) OSTREA. conch. r . Huître. OSTKEITE. conçu. Eoss.Pour Os- tracites. /". ce mot. (R.) OSTRÉOCAMITES et OS- TREOPECTINITES. conçu, foss. Noms barbares employés par les oryc- tologisles pour désigner les Coquilles fossiles des genres Came et Peigne. (B.) OSTRUTHIUM. rot. pu an. Nom scientifiquement spécifique d'une es- pèce d'Impératoire. V. ce mot. (r.) OSTRYA. rot. niAN. Nom em- ployé par Théophraste pour désigner, suivant les uns, le Sorbier des oise- leurs, suivant d'autres le Lilas , et enfin , d'après L'Ecluse et*Cordius, le Charme. Micbeli a fait d'qae espèce de ce dernier genre, un genre particulier auquel il a donné le nom & Ostrya. Linné et la plupart des autres bota- nistes l'ont de nouveau réuni au Charme, sous le nom de Carpinus Ostrya. Néanmoins ce genre présente quelques particularités que nous al- lons noter ici. Ses fleurs sont uni- sexuées , monoïques , disposées en chatons séparés les uns des autres. Les chatons mâles sont cylindriques , composés d'écaillés d'abord imbri- quées et portant chacune un nombre plus ou moins considérable d'étami- nes dont les filamens, irrégulière- ment rameux , soutiennent plusieurs anthères. Les chatons femelles sont également allongés et cylindriques, composés de petites écailles. Chaque écaille porte dans son aisselle deux fleurs sessiles et dressées , offrant OST 5o5 l'organisation suivante : elles sont enveloppées chacune dans une ^ortc de vésicule ovoïde très-allongée, , ve- lue , rétrécic à son sommet en un pe- tit col percé d'une très-petite ou- verture. La fleur est placée au fond de cette écaille qui correspond exac- tement à l'écaillé bi ou trilobée des fleurs femelles du Charme ordinaire. La fleur elle-même offre un ovaire complètement infère, terminé à son sommet par le limbe calicinal, qui forme un petit rebord irrégulièrc ment déchiqueté. Cet ovaire es! à deux loges contenant chacune uu seul ovule pendant ; il est surmonté d'un style assez court que terminent deux stigmates glanduleux , cylin- driques, subtiles, très-longs et dres- sés. Le fruit est une sorte de petit gland renfermé dans l'écaillé vésicu- leuse et contenant une seule graine par suite de l'avortement constant du second ovule. Cette graine se compose d'un gros embryon dicoly- lédon immédiatement recouvert par son tégument propre. Ce caractère d'une écaille florale en forme de vé- sicule , qui recouvre entièrement la fleur &t le fruit, est le seul qui dis- tingue V Ostrya du Carpinus. L'Os- trya vulgaris , Willd., Sp., est un Arbre originaire des contrées méri- dionales de l'Europe. On le cultive assez souvent dans les jardins comme le Charme dont il offre le port. (A.R.) * OSTRYER. On a proposé ce nom francisé pour désigner le genre Os- trya. V. ce mot. (R.) *OSTRYODIUM. rot. phan. Des- vaux (Journal de Botanique, 5, p. 1 19, tab. 4 , f . 2 ) a constitué sous ce nom un genre de la famille des Légumi- neuses , qui a pour type Y Hedy- sarum strobiliferum , L. Riais cette Plante ayant déjà été réunie au genre Flemingia de Roxburgh , par Aiton ( 7/o/7. Kew. , éd. 2 , vol. iv , p. 55o ), De Candolle en a formé une section de ce dernier genre. Les noms de Lou/ea et de Moghanla imposés plus tard au même genre par Jaume Saint- 5o4 OSY Hilaire, sont par conséquent super- flus. V. Flemingie. (g..n.) * OSYRICERA. bot. phan. Genre de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Diandrie, L. , établi ré- cemment par Bl urne ( Bijdragen tôt de Flora van Nedeilandsch Indie , i , p. 307) qui l'a ainsi caractérisé : périanthe dont les sépales extérieurs sont plus grands , un peu soudés in- férieurement , les latéraux presque jusqu'au sommet ; labelle renflé , in- divis , articulé avec l'onglet calleux du gyuostème, ayant le limbe con- vexe et glanduleux ; gv nostème court, muni au sommet de deux ailes tricus- pidées ; anthère terminale, semi-bi- loculaire , prolongée antérieurement comme une lame glanduleuse ; mas- ses poliiniques au nombre de deux , ovales , pulpeuses-céréacées, rappro- chées du bord du stigmate. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce (Osyricera crassifulia) , Herbe parasite sur les Arbres, et que l'on trouve au mont Salak dans l'île de Java. Ses feuilles sont linéaires , lan- céolées, sortant de bulbes monili- formes. Les fleurs sessiles , rougeâ- tres , forment des épis radicaux. (G..N.) * OSYRIDEES. bot. phan. La fa- mille ainsi nommée par Jussieu est celle que Robert Brown appela Santalacées. V. ce mot. (a. k.) OSYRIS. bot. phan. Genre placé par Jussieu dans sa famille des Eléagnées , mais qui fait aujourd'hui parlie du groupe des Santalacées. Voici les caractères de ce genre : ses fleurs sont très-petites et dioïques. Les fleurs mâles sont nombreuses , réunies plusieurs ensemble , au som- met de ramuscules très-courts et formant ainsi une espèce de petit sertule , environné de bractées en même nombre que les fleurs qui sont légèrement pédicellées. Le calice est monosépale comme campanule à trois divisions égales , larges, trian- gulaires. Le fond de la fleur est ta- pissé par une sorte de disque char- nu ; à la base et en face de chaque OTA lobe du calice est attachée une éfa- raine à filet très -court, à anthèie ovoïde introrse et à deux loges pres- que didymes. Les fleurs femelles sont solitaires et terminales environnées de trois à quatre feuilles verticillées , semblables aux autres et lui formant une sorte d'involucre. Le calice dont le limbe est semblable à celui des fleurs mâles, se termine inférieure- ment en un tube cylindrique allon- gé , adhérent avec l'ovaire qui est infère; la partie du calice qui sur- monte l'ovaire est tapissée par un dis- que charnu analogue à celui des fleurs mâles , et les trois étamines existent également, mais elles sont moins développées que dans les in- dividus mâles. L'ovaire est infère , ainsi que nous lavons dit. Il est à une seule loge qui contient trois ovules pendans. Le style est très- court , surmonté d'un stigmate tri- lobé. Le fruit est une sorte de petite drupe ombiliquée à son sommet, con- tenant une seule graine globuleuse. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce, Osyris alba, L., vulgai- rement connue sous le nom de Rou- vet. C'est un petit Arbuste buisson- neux, très-commun dans les lieux incultes àts provinces méridionales de la FraïAe , sur le bord des gran- des routes, etc.; ses rameaux sont striés , les plus jeunes sont anguleux ; ses feuilles sont alternes , très-petites, elliptiques , lancéolées , aiguës , en- tières , très-glabres et un peu co- riaces. Les fruits sont rouges et de la grosseur d'une petite cerise. " (a. b.) * OTANTHUS. bot. phan. Link a imposé ce nom générique , adopté par Sprengel , à l' Athanasia mariti- ma, L. , que Desfontaines a depuis long-temps érigé en un genre parti- culier, sous le nom de Diutis. Ce changement de nom est motivé par les auteurs allemands, sur ce qu'ils admettent d'après Schreber le nom de Diotis , pour un genre delà famille îles Atriplicécs, et qui a été nommé Ceratospermum par Persooa. F. Dio- TIDE Ct CÉRATOSFKTTME, (g..N.) OTH OTARDE et OTARDEAU. ois. Anciens noms de l'Outarde adulte et jeune. (b.) * OTARIA. bot. piian. Kunth (Synopsis F tant. Orbis novi , 2, p. 377) a proposé d'ériger en un geure particulier la Plante qu'il a décrite et figurée [Nou. Gênera et Species Plant, œquin. T. 111, p. 191 , tab. 228) sous le nom à'sJsclepias auriculata. Ce genre, très-voisin du Gomphocarpus , se distinguerait principalement par les oreillettes géminées qui se voient à la base des feuilles de la couronne staminale, et par le port de l'espèce qui est une Herbe dressée, à feuilles opposées, et à ombelles interpétio- laires. Au reste, voici les caractères essentiels de ce nouveau genre : ca- lice divisé profondément en cinq par- ties ; corolle également à cinq divi- sions profondes et réflécbies ; cou- ronne placée au sommet du tube des filets staminaux , à cinq folioles en capuebon , du fond desquelles sort un processus eu forme de corne , munies intérieurement et à la base de deux oreillettes ; antbères terminées par une membrane ; masses pollini- ques comprimées , fixées par le sommet qui est atténué, pendantes ; stigmate concave, mutique; fruit inconnu. (g..n.) OTARIE. Otaria. mam. V. Pho- que. OTHERA. bot. phan. Thunberg ( Flora Japonica , p. 4 ) a fondé sous ce nom un genre delaTétrandric Mo- nogynie , L. , auquel il a imposé les caractères suivans : calice glabre , persistant, divisé profondément en quatre segmens ovales ; corolle à quatre pétales blancs, ovales et ob- tus ; quatre ctamines dont les filets sont insérés à la base des pétales et deux fois plus longs que ceux-ci ; les anthères didymes, à quatre sillons ; ovaire supère , glabre , couronné d'un st\le unique et sessile; fruit inconnu, peut-être une capsule. Ce genre, en- core imparfaitement déterminé, fait partie, selon De Candolle, de la fa- OTH 5o5 mille des Myrsinées. Cependant il a été fondu par Sprengel [Sysl. Veget. T. i,p. 496) dans le genre Ilex , qui appartient à la famille desRbamnées. Une seule espèce ( Othera Japonica, Thunb., loc.cit. , p. 61) le constitue; c'est un Arbrisseau qui croît au Ja- pon, et dont les branches striées, rouges, sont garnies de feuilles al- ternes, pétiolées , ovales, obtuses, entières , glabres et coriaces. Les Heurs sont pédonculées et groupées dans les aisselles des feuilles. (g..N.) OTHONNE.. Othonna. bot. phan. Genre de la Éiniile des Synanthé- rées , Corymbneres de Jussieu , et de la Syngénésie nécessaire, L. Il fait partie de la tribu des Sénécionées de Cassini , et il olfre les caractères es- sentiels suivans : involucre composé de folioles nombreuses, aiguës, fo- liacées et disposées en verticille sur une seule rangée ; réceptacle nu ; calathide radiée, composée au centre de fleurons nombreux, réguliers , à cinq divisions , et à la circonférence de demi-fleurons lancéolés , un peu élargis , femelles et fertiles ; akènes glabres, oblongs, cylindracés , sur- montés d'une aigrette soyeuse et blan- châtre. Ce genre renferme plus de trente espèces , dont le port très-élé- gant se rapproche de celui des Ciné- raires et des Séneçons ; elles sont ori- ginaires de l'Afrique, et pour la plu- part du cap de Bonne- Espérance. Parmi celles que l'on remarque dans les jardins de botanique de l'Europe, nous décrirons la suivante, parce qu'en même temps qu'elle est le type du genre, elle est aussi la plus belle de toutes les espèces, la plus facile à cultiver, et couséquemmenl très- répandue dans les jardins. L'Othonne a feuille de Giko- feée , Othonna cheirifolia , L., Du- ham. , Arb. , 2 , p. g4, tab. 17 , est une Plante sous-frutesceute , dont les tiges sont longues d'environ deux pieds, couchées à leur base, rameu- ses, garnies de feuilles sessiles, glau- ques, alternes, spatule'es, un peu char- nues, cartilagineuses sur leurs boidj ; 5o6 OTI les inférieures obtuses, les supérieu- res aiguës. Les fleurs sont radiées , d'une couleur jaune , d'environ deux pouces de diamètre , terminales et solitaires au sommet de longs pé- doncules simples , un peu renflés dans leur partie supérieure. Celte Plante croît dans l'Afrique orien- tale , au nord de la ligne ; elle a été trouvée par le professeur Desfontai- nes jusque sur les côtes maritimes du royaume de Tunis, oii elle était en fleur pendant l'hiver. Celte belle es- pèce , dont les feuilles sont persis- tantes , mériterait d^tre propagée comme Plante d'ornarfient pour les bosquets d'hiver, n'eront point dé- licate sur la nature du terrain ; elle supporte d'ailleurs facilement les ge- lées et se multiplie par les graines et les marcottes. Nous nous bornerons à citer les autres espèces que l'on cultive pour leur beauté, mais qui sont plus rares que la précédente. Ce sont les Oth. coronopifolia , L. et Lamk , II- lustr. , tab. 7i4; Oth. tenuissima , L. , Jacq. , Hort. Schœnbr. , vol. il , tab. 009 ; Oth. arborescens, L., Dill., Hort. Ëlth. , tab. 100 ; Oth. pecti- nata , L. , Miller, Icon. , tab. 19*; et Oth. retrofrecta ,Willd. et Jacq. , /oc. cit. , 3, tab. 376. (c.N.) OTHRYS. bot. phan. Du Petit- Thouars ( Nov. Gène?-. Madag. , n. 44) a établi sous ce nom un genre de la famille des Capparidées , mais qui n'est pas distinct du Cratœva. Il est fondé sur la même Plante que Yabl ( Syrnb. , i, p. 161 ) a nommée C. obovata. V. Cratévieb. (g..n.) * OTIDEA. bot. crypt. ( Champi- gnons. ) Nom donné par Persoon à une section des Pezizes, qui com- prend des espèces assez grandes, dont la capsule est mince , assez irrégu- lière , et dont les bords sont enroulés en dedans. V. Pezize. (ad. e.) OTIDÉS. Otidca. mole. Celte fa- mille a été proposée par Blainville , dans son Traité de Malacologie , pour rassembler les genres Haliotide cl OTI Ancyle; elle commence le troisième ordre des Paracéphalophores herma- phrodites consacré aux Scutibran- ches. On a toujours été fort embar- rassé pour placer convenablement le genre Ancyle; il semblait peu pro- bable cependant qu'il dût se réunir aux- Haliotides sur lesquelles il n'a point existé de variation pour leurs rapports; on devait d'autant moins le penser, que l'organisation des Au- cyles est fort peu connue , et qu'd existe des obstacles réels pour que de long-temps encore on ne puisse rien statuer à leur égard; leur pe- titesse et la mollesse extrême de leurs organes s'opposent à leur dissection complète; aussi nous pensons, avec Lamarck et Gray , que ce genre est beaucoup plus naturellement placé près des Limnées, des Planorbes et des l'hyses , que partout ailleurs ; quant au genre Haliotide, Cuvier le range dans les Sculibranchcs non symétriques , ce que Blainville a adopté. (d..h.) * OTIDIA. bot. phan. Genre éta- bli par Sweet, aux dépens de l'im- mense genre Pelargonium , de Bur- mann et de l'Héritier. Il a pour type le P. ceratophyllutn , et comprend en outre cinq espèces indigènes de la pointe australe de l'Afrique. Les cou- pes génériques établies dans le genre Pelargonium par Sweet , n'ayant pas encore reçu la sanction générale \ nous passons sous silence les carac- tères de l'Oiidia, pour lequel nous i*en vo vous à l'article Pelabgonitjm. (O..N.) * OTI OC ERE. Otiocerus. ins. Genre de l'ordre des Hémiptères , section des Homoptères , famille des Cicadaires, tribu des Fulgorelles, éta- bli par Ivyrby( Trans. 0/ Lin. Soc, t. Xlii , p. 12 , pi. 1), et adopté par La- treille (Fam. Nat. du Règu. Anim.). Les caractères de ce genre sont : an- tennes insérées sous les yeux , allon- gées , d'une seule pièce composée d'une infinité d'anneaux et ayant une soie au bout ; base des antennes ayant un et quelquefois deux appendices OTI ou oreillettes antcnniformes, allon- gées et tortueuses; \eux rénifoimcs ; point d'yeux lisses ; tête comprimée, presque triangulaire avec deux ca- rènes en dessus et en dessous; front avancé , presque en forme de bec , un peu relevé; corps oblong , sans rebords , petit ; pates assez longues , «vec le tarse composé de trois arti- cles; élytres du douille plus longues que le corps , membraneuses et d'une consistance de parchemin; ailes plus larges, presque de la même consistan- ce que les élytres ; abdomen presque triangulaire , avec une carène en des- sus. Ces Insectes ont beaucoup de rapports avec les Fulgorcs et les Del- phax; ils se rapprochent des pre- miers par leur front prolongé en pointe, et des derniers par les 3 eux rénifoimes et les antennes allongées; ils se distinguent ensuite des uns et des autres par plusieurs caractères particuliers dont quelques-uns sont vraiment remarquables; tels sont, par exemple, la tête comprimée avec une double crête en dessous; les an- tennes sans articulations et seule- ment très-annelées, présentant à leur base un et même deux appendices ou oreillettes , longs et tortueux , circonstance qui ne se rencontre dans aucun des genres de la famille d^à Cicadaires ; enfin l'absence des yeux- lisses, très-visibles dans les Fulgo- rcs et les Deiphax , ainsi que la structure différente de l'appareil anal des sexes. Kirby décrit huit es- pèces de ce genre , toutes originaires de la Géorgie. Nous allons donner la description d'une de ces espèces en renvoyant , pour les autres et pour plus de détails, au Mémoire ori- ginal ou aux Annales àes Sciences Naturelles ou Ton a reproduit ce Mé- moire. Otiocére de Coquebert , Oiioce- rus Coquebertii , Kirby, loc. cit., et Ann. des Se. Nat. T. 1, p. 196, pi. j4, fig. i4. Corps long de trois li- gnes , pale; élytres ayant une bande rouge de sang, fourchue à son ex- trémité , et un point de la même cou- leur vers leur milieu. (g.) OTI 507 OTION. Otion. ciKRii. Blain- villc décrivit le premier ce genre dans le Dictionnaire des Sciences Na- turelles (T. m , pag. i54, duSuppl.) sous le nom d'Aurifère ; déjà bru- guière l'avait indiqué dans la des- cription du Lepas aurita de Linné , ayant fort bien apprécié la différence qui existe entre ce singulier Animal et les autres Anatifes. D'un autre côté Leach sentit la nécessité d'éta- blir aussi un genre pour y placer le même Animal; c'est ce qu'il fit, en lui donnant le nom d'Otion , que Lamarck (Anim. sans vert. T. v, pag. 4o8) adopta en conservant la seconde espèce donnée par Leach. Férussac adopta aussi ce genre dans ses Tableaux systématiques; Latrcille fit de même dans ses Familles Na- turelles du Règne Animal ; mais Blainville (Traité de Malacol. , pag. 690) en conservant justement un genre, que le premier il avait pro- posé, ne lui laissa ni le nom qu'il lui avait imposé d'abord, ni celui donné par Leach ; le mot Gymno- lèpe , Gymnolepas , fut celui qu'il préféra. Les Otions sont fort singuliers ; ils vivent de la même manière que les Anatifes dont ils ont à peu près la forme , fixés aux rochers en groupes quelquefois très-nombreux. Ce sont , parmi les Cii rhipèdes , ceux qui ont la coquille la plus rudimentaire ; clic se compose de cinq pièces , mais très-petites , les trois postérieures sur- tout. Comme l'Anatife , l'Otion est composé de deux parties distinctes, un tube ou pédicule qui supporie le corps de l'Animal ; le pédicule est cylindrique, entièrement nu; le corps est ovalaire et se renfle subite- ment sur le pédicule; il est ouvert antérieurement et supérieurement; derrière l'ouverture se voient deux appendices auriformes , assez grands, tubuleux , percés au sommet , et qui communiquent à l'intérieur; du reste l'organisation des Otions est sem- blable à celle des Anatifes. Lamarck a caractérisé ce genre , d'après la persuasion ou il était qu'il 5o8 OTI n'existait que deux valves; cepen- dant, d'après Sowerby, elles sont au nombre de cinq. Ce genre peut être caractérisé de la manière sui- vante : corps pédoncule , tout-à-fait enveloppé d'une tunique membra- neuse, ventrue supérieurement ; deux tubes en tonne de corne , dirigés en arrière, tronqués, ouverts à leur extrémité et disposés au sommet de la tunique ; une ouverture latérale un -peu grande ; plusieurs bras articulés , ciliés , sortant par l'ouverture laté- rale ; coquille composée de cinq piè- ces toujours séparées, deux semi- lunaires, les plus grandes placées près de l'ouverture , une médiane dorsale extrêmement petite, et deux autres un peu plus grandes termi- nales. On ne connaît encore que deux espèces dans ce genre. Otion de Cuvier , Otion Cuvieri , Leach , Cirrliip., CampïLozomata , pi. F. ; Lepas aurita , L. , Gmel., pag. 021 2, n° i4; Lepas leporina, Poli, Test, des Deux- Siciles , tab. 6, fig. 21; Otion Cuvieri, Lamk., Anim. sans vert. T. v, pag. 4io , n° 1. Cette espèce est d'une couleur uni- forme, violâtre , ce qui, joint à une plus grande taille, la distingue de l'espèce suivante. Otion de Blainville , Otion Blainvillii , Leach , ibid. , pi. F. ; Conchoderme , Olfers,' Magasin de Berlin, i8i4. Cette espèce, qui vient des mers de Norvège, a le corps et les appendices auriculaires couverts de taches; elle est plus petite que la précédente. (d..h.) OTIOPHOPvES. Otiophori. ins. Nom donné par Latreille ( Gen. Crust. et Ins. ) à une famille qu'il composait avec les genres Dryops , Macronyche et Gyrin , parce que ces Insectes ont un des articles inférieurs des antennes dilaté extérieurement et présentant l'apparence d'une es- pèce d'oreille. Cette famille n'a pas été conservée par son auteur , et il place les genres qui la composaient dans deux de ses tribus. f'~. GyitlNl- TES et MACRODACTYLES. (G.) OTO * OTIORHYNQUE. Otiorhynektts. ins. Latreille (Fam. Nat. du Règn. Anim., p. 591) cite ce nom comme synonyme du genre Brachyrhine , sans dire de quel auteur est ce nom V. Brachyrhine. (,g.) OTIS. ois. (Linu.) F. Outarde. OTITE. Otites, ins. Genre de l'or- dre des Diptères , famille des Athé- ricères , tribu des Muscides, établi par Latreille , réuni par lui à son genre Oscinis , et qu'il en a séparé dans ces derniers temps (Fam. Mat.). Ces Diptères ont tous les caractères des Oscines {V. ce mot), mais ils en difterent en ce que tout le dessus de leur tète paraît être de la même con- sistance et coriace , tandis que le sommet seul est de cette consistance dans les Oscines. Le port , les mœurs et probablement les métamorphoses de ces Diptères sont les mêmes que dans les Oscines. Les espèces qui composent ce genre sont très-peu connues; nous citerons : L'Otite élégante, Otites elegans, Latr., Hist. Nat. des Crust. et des Ins., t. i4, p. 583; Oscinis elegans , Latr., Gêner. Crust. et Ins. , et En- cycl. ; Scatophaga ru/iceps , Fabr. , Syst. AntL. , p.. 209, n° 2 + ?; longue de quatre lignes ; corps noir, ailes tachetées; des lignes sur le corselet et des bandes sur l'abdomen cen- drées. On trouve celte espèce au prin- temps , sur le tronc des Chênes , aux environs de Paris. (g.) * OTITES, bot. r-HAN. Section du genre Silène, ayant pour type le Cu- cubalus Otites, L. V. Silène, (a.r.) OTITES, bot. crypt. ( Champi- gnons. ) Fries a désigné par ce nom une section des Téléphores , qui ren- ferme des espèces sessiles, attachées par le côté demi-circulaire , et res- semblant par leur forme à nueorcille. P~. TÉLÉPHOIÎE. (AD.B.) OTOBA. bot. phan. Nom vul- gaire , dans la république de Colom- bie , d'une espèce de Muscadier [31 y - ristica Otoba), décrite et figurée par OTO Humboldt et Bonpland , Piaules éqûinoxiales , 62, p. 98, lab. îoT). (O..N.) OTOLICNUS. mam. Nom proposé pair (lliger pour le genre Gatàgo. (IS. G. ST. -H.) OTOLITHE. Otolithcs. pois. Gen- re de la grandi; famille des Percoïdes , de l'ordre des Acanthoplérygiens , daus la Méthode ichthyologique de Guvier , démembré du Joânius de Bloch ; genre qui n'a point été adop- té , et qui diffère des Sciœnes , dont il a les dentelures à peine sensibles, en ce que le museau n'y est pas ren- flé, que les dents de la rangée ex- terne sont plus fortes , et qu'il y en a surtout deux beaucoup plus longues à la mâchoire supérieure. Les Joh- iiitts ruber et regulis de Schneider rentrent dans le genre Otolithe, au- quel, dit Cuvier, on doit aussi rappor- ter le Pèche-Pierre , Poisson de Pondi- chéry, ainsi nommé des grosses pier- res qu'il a dans les oreilles, comme le genre Sciœnc. (n.) * OTOMYS. mam. r. Rat. * OTOPTERA. bot. niAN. Ce gen- re, de la famille des Légumineuses , récemment établi par De Candolle [Prodrum. Syst. Treget. , 2, p. a4o), sera probablement placé par les bo- tanistes systématiques avec la plupart des genres de Légumineuses, dans la Diadelphie Décandrie, L., quoique ses étamiues soient monadelphes. Voici ses caractères : calice dont le lube est court , rétréci intérieure- ment , divisé en cinq lobes aigus , dont les deux supérieurs sout si rap- prochés , qu'on les prendrait pour une lèvre indivise; des trois autres lobes, celui du milieu est plus long que les deux autres ; corolle papi- lionacée; l'étendard grand, arrondi , muni d'un onglet très- court; les ailes oblongues , obtuses, rétrécies en un onglet assez long, muni vers le milieu d'une oreillette crochue ; la carène à deux pétales libres et onguiculés à la base , soudés au sommet , courbés sur le dos , acu- minés , inunis de petites oreillettes OTT 5o9 à la base du limbe ; élamincs au nombre de dix, monadelphes; ovai- re droit, linéaire, comprimé, gla- bre, renfermant cinq à six ovules, surmonté d'un style recourbé , un peu plus épais au sommet, et d'un stigmate à deux lèvres , dont la su- périeure est plus grande et arrondie; légume inconnu. Ce genre se rap- proche par son port à certains égards des Clitoria, et à d'autres des Fso- ralea. Il s'éloigne des premiers sur- tout par la monadclphic des étami- ues, et des seconds par la présence de petites stipules aux folioles, par l'absence totale de glandes sur la lige , les feuilles et le calice, et par son ovaire linéaire , renfermant plu- sieurs ovules. L'auteur , d'abord in- certain sur la place que ce genre de- vait occuper dans les diverses tribus des Légumineuses , s'est décidé a le ranger près des Clitoria, dans la tribu des Lotées. YÏOtoptera Buichellii, D. C, loc. cit. , et Me m. sur les Légumineuses , p. 25o , tab. 4a, est un sous-Ar- brisseau qui a été rapporté du cap de Bonne-Espérance par Burchell. Sa lige est glabre, filiforme, cylin- drique, allongée, et semble , d'après le sec , avoir été grimpante ; les sti- pules sont oblongues , presque fixées par le centre, c'est-à-dire ayant un limbe oblong , un peu aigu , dressé, prolongé inférieur ernent en une oreil- lette aussi grande que le limbe lui- même et de même forme. Le pétiole anguleux porte des feuilles compo- sées de trois folioles , oblongues, lan- céolées, acuminées, et d'un vert pâle; la terminale est munie à la base de deux slipellcs longues et aiguës, les deux latérales situées par paire , et munies chacune d'une seule stipelle. *OTRËLITE. min. Nom donné par les Allemands à une variété de Dial- lage en petites lames noirâtres, dis- séminées dans un schiste talqueux des environs de Spa , près du village d'Otré , en Belgique. (g. del.) 0TTÉL1E. Ottelia. bot. i>han. ftio OTT Genre de la famille des Hydrochnri- dees , établi par Persoon , pour le Stratiotes al ismoides , L., adopte par le professeur Richard dans son tra- vail sur cette famille (Mém. del'Inst., année 1811, deuxième part.). Voici ses caractères : la spathe est pédon- culée, relevée d'appendices en forme d'ailes sur ses côtés, ovoïde, bifide à son sommet , contenant une saule fleur hermaphrodite. Celle-ci a le limbe de son calice à six divisions, trois extérieures oblongues, trois in- térieures pétaloïdes plus larges, obo- vales , et offrant à leur base interne un tubercule obtus. Les étamines va- rient de six à douze ; leurs filets sont dressés, assez longs; leurs anthères linéaires. L'ovaire est de la longueur du tube de la spathe, très-étroit et allongé; les stigmates au nombre de six profondément bifides, sont li- néaires et étroits. Cette espèce croît en Egypte et dans l'Inde. Elle a été décrite par Willdenow sous le nom de Damasonium Indicum et figurée sous ce nom par Roxburgh , Corom., 2, p. 45, t. i85. C'est une herbe aquatique, iiès-glabre, sans tige, ayant des feuilles radicales longue- ment pétiolées , presqu'arrondies , profondément et largement échan- crées en cœur à leur base, à bords entiers ou légèrement sinueux , pour- vues de neuf à onze nervures princi- pales, (a. r.) *OTTOA. eot. phan. Genre de la famille des Ombellifères , et de la Penlandric Digynie, L., établi par Kunth( in Humb. et Bo/ipl. Nou. Gen. e/ Sp., 5, p. 21) qui le carac- térise de la manière suivante : les fleurs sont polygames; J^ limbe du calice n'est pas distinct; les pétales sont égaux, acuminés, subulés et infléchis à leur sommet. Les éta- mines sont au nombie de cinq ; les deux styles sont surmontés cha- cun d'un petit stigmate capitulé. Le fruit (avant sa matuiité) est oblong , comprimé latéralement, glabre, of- frant des côtes membraneuses. Ce genre est voisin de l'OEnanthc , dont OUA il diffère surtout par son limbe cali- cinal non marqué. Il se compose d'une seule espèce, Ottoa œnanthoi- des, Kunth, loc. cit., t. 4a5. C'est une Plante vivace, ayant ses tiges simples; ses feuilles cylindriques et fistuleuses; son ombelle terminale composée, sans involucre ni involu- cellcs, et ses fleurs blauches. Elle croît dans les lieux mentueux et om- bragés entre San-Vicente et Villa de Ibarra , dans le royaume de Quito , à une hauteur de douze cents toises au- dessus du niveau de la mer. (a ,r.) * OTTONIA. bot. piiA.N. Dans 1 édition du Systema P'egetabilium que vient de publier Sprengel , uti genre de la Tétrandrie ïétragynie , L. , a été constitué sous ce nom et caractérisé ainsi : fleurs disposées eu chatons ou en grappes, chacune dis- tante de la petite écaille qui la sou- tient ; calice et corolle nuls ; anthères biloculaires; akène quadrangulaire. Ces caractères n'étant éclaircis ni par des figures ni par une description plus détaillée qui puisse suppléer à ce qu'ils offrent de vague et d'incom- plet, on ne peut être certain de la famille naturelle à laquelle on doit rapporter ce genre. jNous ne pensons pas que le nom à'Ottonia doive sub- sister; car il est évidemment trop conforme à celui à'Hottonia, imposé par Boerhaave à une de nos plus bel- les Plantes aquatiques. Adanson au- rait-il pu différencier ces mots avec sa bizarre orthographe? h'Ot/o/ûa Anïsum , Sprengel, loc. cit., 1, p. 5oo, est une Plante frutes- cente, indigène du Brésil, à feuilles alternes, oblongues, lancéolées, très- entipres , à grappes de fleurs oppo- sées aux feuilles. Toutes les parties de cette Plante exhaleut une odeur d'Anis. (g..n.) OÏUS. ois. (Linn.)Nom scientifi- que du Moyeu-Duc. V. Chouette. (DR..Z.) OUAICARI. mam. L Aï, à la Guia- ne, selon Barrère. (b.) * OUALIRE. r. Fourmit/ier a DET'X DOIGTS. CDU OUANDEROU. mam. Espèce «lu genre Macaque. V. ce mot. (b.) OUANTOD. ois. Espèce du genre Pic. J~. ce mot. (dr..z.) * OUAOU. MAM. V. FOURMILIER A DEUX DOIGTS. ODARI et OURAL bot. piian. Nom de pays du fruit de l'Icaquier. F~. CllRYSOBALANE. (b.) OUARINE. mam. V. Hurleur au mot Sapajou. * OUARNAK. pois. Espèce du genre Raie , sous-genre des Mou- lines, (b.) OUATIRI-OUAOU. mam. V. Fourmilier a deux doigts. OUATTE ou OUATTIER. bot. piian. Syn. d'Apocyn de S3 rie. (b.) * OUAVAPAYI. mam. r. Sa- pajou. OUAYCHO. ois. (Laët.) Syn. de Ramphastos Tucanus, L. V. Tou- can, (b.) OUBLIE, moll. Nom vulgaire et marchand du Bulla lig/iaria. (b.) OUBOUÉRI. bot. piian. Même chose que Jakoïkachi. V. ce mot.(B.) OUBRON. bot. piian. L'un des noms vulgaires du Carpinus Ostrya, L. , dans certains cantons de la Fran- ce. F '. OsTRYA. (B.) OUCLE. bot. pban. Arbuste grim- pant de l'Inde dont on se sert pour faire des cercles, et que Yalmont de Bomare soupçonne, selon Bosc , être un Pisonia. (b.) * OUDNEYA. bot. phan. Génie nouveau de la famille des Crucifères, iribu des Arabidées , établi par R. Brown [App. Voy. Denham.) et ayant pour type et jusqu'à présent pour unique espèce, Yllesperis nitens de Viviani (ïlor. Lyb. , p. 58 , tab. n , fig. 5). Voici les caractères de ce nou- veau genre : son calice est dressé , of- frant deux petites bosses à sa base ; les filets staminaux sont distincts et sans dents; les stigmates soudés entre eux OUI DU à leur base sont seulement distincts dans leur partiesupérieure; la silique est sessile , linéaire , terminée par un petit appendice à son sommet; les valves sont planes et offrent une seule nervure; les podospermes sontadhé- rens et la cloison est dénuée de ner- vure. Les graines sont disposées sur une raugée et leurs cotylédons sont accombaDS. Une seule espèce compose ce genre : Oudneya aj 'ricana , R. Brown, loc. cit. ; Hespeiïs nitens , Viv.) , loc. cit. C'est un petit Arbuste glabre dans toutes ses parties , très-rameux , offrant des feuilles entières, sessiles , sans nervures; les inférieures obova- les; les supérieures presque linéaires. Les fleurs, de grandeur médiocre, dépourvues de bractées, et ayant la lame de leurs pétales ovale et veinée , forment des épis terminaux. Cette es- pèce , qui croît en Lybie, a été trou- vée dans les nombreuses vallées , en- tre Tripoli et Mourzouk , par le doc- teur Oudney , l'un des compagnons du major Denham. Ce genre diffère des Hesperis par ses cotylédons accombans, et se dis- tingue des Arabis par la forme de son stigmate, par sa silique terminée par un bec , etc. Le genre Parrya offre aussi des rapports avec le genre Oud- neya, mais il en diffère par sa cloison offrant deux nervures rameuses, par son calice étalé, par la forme de sa silique , et ses graines disposées sur deux rangées. (a. r.) OUDRE. mam. (Belon.) Syn. de Dclphinus Tu/sio. V . Dauphin, (b.) * OUETTE. mam. (Duhamel.) f. Dauphin Marsouin. OUETTE. ois. Espèce du genre Cotinga. ï^. cemot. (dr.. z.) OUÏE. zool. V. Oreille. OUÏES, pois. V. Poisson. OUILLA.R.D. ois. L'un des noms- vulgaires de la Maubèche. V . Bécas- seau. (DR..Z.) * OUIPROUIL. ois. Nom vulgaire 5l2 OUI de pays de l'Engoulevent criard. V . Engoulevent. (db..z.) * OUIRA-ODASSOU. ois. V. Faucon, sous-genre Autour. OUISTITI. Jacchus. imam. Genre de Quadrumanes, formant, dans le groupe des Singes du Nouveau-Mon- de, ou des Platyrrhinins, une section particulière sous le nom d'Arctopi- thèques, selon la classification de Geoffroy Saint-Hilaire , et se rappor- tant , suivant Buffon , à la famille des Sagouins , c'est-à-dire d'après la dé- finition de l'illustre auteur de l'His- toire Naturelle, à la famille des Singes américains à queue entièrement ve- lue, lâche et droite. Les Ouistitis ont ainsi été placés par Buffon, près des Callithiiehes et des Sakis , et ran- gés dans le même groupe que ces der- niers; et ce rapprochement a été ad- mis par quelques zoologistes : cepen- dant il nous semble qu'd doit être re- gardé comme peu exact, et que Geof- froy , en admettant parmi les Sa- gouins , deux sections , l'une pour les Callithiiehes et les Sakis sous le nom de Géopithéques , et l'autre pour les Ouistitis, sous celui déjà indiqué d'Arctopithèques , a bien mieux in- diqué leurs véritables rapports. Peut- être même , en se conformant rigou- reusement aux principes qui doivent présider à rétablissement de toute bonne méthode naturelle , devrait-on faire de ces derniers une coupe d'un ordre plus élevé que ne l'a fait Geof- froy lui-même , et , par exemple , par- tager immédiatement la grande fa- mille des Singes en trois groupes: l'un pour les genres de l'Ancien-Monde, ou les Catarrhinins , et le second pour tous les genres américains , moins les Arctopithèques qui composeraient à eux seuls le troisième ; le second serait ensuite subdivisé à son tour en deux sections, celle des Sapajous ou des Hélopithèques, et celle des véri- tables Sagouins ou des Géopithéques. Nous verrons en effet que les vérita- bles Sagouins, et cela est vrai des Sakis eux-mêmes, se rapprochent beaucoup plus des Sapajous placés , OUI dans l'état présent de la science, dans une autre division , que des Ouis- titis , ranges par Buffon dans le même genre ; et on peut dire même que ces dernières espèces, si remarquables par leur petite taille, par leurs for- mes gracieuses et par la beauté des couleurs dont elles sont presque tou- jours parées, le sont plus encore, aux yeux des naturalistes, par l'état d'a- nomalie ou elles présentent tous les caractères propres à la famille des Singes , et par le passage qu'elles for- ment de ce groupe sur les limites du- quel elles se trouvent placées, aux groupes inférieurs. Un examen com- paratif des modifications de leurs principaux organes extérieurs suffira pour démontrer ce que nous venons d'avancer. Les caractères principaux de la fa- mille des Singes sont : d'avoir quatre incisives verticales à chaque mâchoi- re ; les ongles plats à tous les doigts , et les fosses orbitaires complètement séparées des temporales par une cloi- son osseuse. Or, sur ces trois carac- tères , un seul se retrouve chez les Ouistitis, celui d'avoir la cloison or- bitaire externe complète comme chez l'Homme; et les deux autres , quoique d'une haute importance , ont subi des modifications essentielles. Ainsi les incisives , et surtout les supérieures , au lieu d'être verticales , sont obliques et proclives ; et les ongles, au lieu d'être plats, sont tellement compri- més, arqués et crochus, .qu'ils re- présentent de véritables griffes sem- blables à celles de plusieurs Carnas- siers : c'est même ce dernier caractère qui a valu aux Ouistitis , les noms de Singes à ongles d'Ours et d'Arctopi- thèques. Nous verrons bientôt quelle influence ont sur les habitudes de ces Animaux, ces variations très-remar- quables. Si maintenant nous comparons les Ouistitis avec les autres Singes du Nouveau-Monde, nous apercevrons entre eux d'autres différences non moins remarquables et non moins im- portantes que celles que nous venons de noter. Les Platyrrhinins ont gé- OUI néralement trente-six dents, savoir : deux incisives , une canine , et six molaires de chaque côté et à chaque mâchoire. Au coutraire , les genres de l'ancien continent ou les Catar- rhinius n'ont jamais que trente-deux dents, savoir : deux incisives et une canine, nombre constant pour tous les Singes , et cinq molaires, de cha- que cote et a etiaque mâchoire , com- me cela a également lieu chez l'Hom- me. Or, c'est de ces derniers que les Ouistitis se rapprochent par le nom- bre de leurs molaires , quoiqu'ils ap- partiennent, comme les premiers, à la grande tribu des Platyrrhinins par leurs narines ouvertes latérale- ment, comme par leur patrie; eL c'est même une chose fort remarquable que de voir , au milieu des modifica- tions aussi importantes que nombreu- ses dont nous venons de parler , se conserver avec autant de constance ce caractère des narines latérales; caractère qui semblait devoir n'être considéré que comme d'un ordre bien secondaire , mais dont ijuffon avait jugé tout autrement lorsqu'il établit , a l'égard de la famille des Singes, sa belle loi de géographie zoologique. Ces considérations sur les caractè- res généraux des Ouistitis sont pro- pies à faire apprécier d'une manière exacte leurs véritables rapports : quel- ques détails sui leurs principaux orga- nes sont maintenant nécessaires. Leurs dents , semblables pour le nombre , à celles des Catarrhinins , sont très- différentes par leurs formes. Nous avons déjà dit que les incisives mé- dianes sont un peu obliques et pro- clives , ce qui a lieu surtout d'une manière très - prononcée à l'égard des supérieures : il est à ajouter que celles-ci , convexes à leur face anté- rieure , et fortement excavées à la pos- térieure , arrondies sur leur bord in- térieur et légèrement échancrées sur l'externe, sont remarquables parleur largeur; les inférieures sont très-al- longées, mais beaucoup plus étroites que les supérieures. Les incisives la- térales ont quelques rapports de forme avec les médianes, mais elles sont TOME XIT. OUI 5iî beaucoup plus courtes. Les canines présentent quelques variétés peu im- portantes. Les fausses molaires, au nombre de trois , ont une pointe à leur bord externe et un talon à leur bord interne : les inférieures sur- passent un peu les supérieures en volume, et parmi celles-ci, la pos- térieure est la plus grande. Enfin, les deux arcades dentaires sont de chaque côté terminées en arrière par deux vraies molaires , ayant à la mâchoire inférieure , quatre tuber- cules , et à la supérieure, trois seule- ment, dont l'un interne , et les deux autres externes. Il est à remarquer que ces formes commencent déjà à se montrer dans la dernière fausse mo- laire. Ce système de dentition a , comme on peut le remarquer, quelque ana- logie avec celui des Sakis, mais il en diffère aussi sous un très-grand nom- bre de rapports ; et la somme des dis- semblances l'emporte tellement sur celle des ressemblances , qu'il doit être considéré comme absolument propre au premier de ces genres, et comme caractéristique pour lui. L'examen des membres fournit un semblable résultat. Nous avons déjà vu que les Ouis- titis méritent à peine le nom de Sin- ges, en ce sens que presque tous les caractères de la famille des Singes, sont chez eux altérés de la manière la plus remarquable. On peut ajou- ter que si l'on s'en tenait rigoureuse- ment au sens précis du mot Quadru- manes, ils ne mériteraient pas même ce dernier nom. En effet, leurs extrémi- tés antérieures ne sont pas terminées par de véritables mains, non pas par l'effet de la même modification qui a lieu chez les Atèles (V. Sapajous) et les Colobes(/^. Guenon), c'est-à-dire par l'effet de l'absence ou de l'état rudimentaire du pouce, mais parce que ce doigt est chez eux très-peu libre et très-peu mobile, et qu'il ne peut ainsi être opposé aux autres. Il est à ajouter qu'il est armé d'une vé- ritable griffe et non pas d'un ongle plat. Au contraire , au membre posté- 35 5i4 OUI rieur , le doigt interne assez court , et par conséquent de peu d'usage, mais du moins libre et bien mobile , a l'ongle aplati, comme cela a géné- ralement lieu pour tous les doigfs chez les autres Singes ; et il se trouve ainsi avoir conservé les caractères d'un véritable pouce, aussi bien par la forme de son ongle que par sa mo- bilité. Les membres postérieurs sont d'ailleurs, dans leur ensemble , beau- coup plus longs que les antérieurs, disposition que nous avons déjà re- marquée être constante à l'égard des Animaux qui exécutent facilement des sauts étendus. La queue , tou- jours plus longue que le corps, est entièrement velue; elle n'est jamais prenante, de même que chez loutesles espèces américaines placées par Buf- fon parmi les Sagouins et chez toutes celles de l'Ancieu-Monrle. Les oreil- les sont grandes, membraneuses et presque nues , et les narines sont ou- vertes de même que chez tous les Platirrhinins , sur les côtés, et non pas à la face inférieure du nez. Les poils, ordinairement peints de cou- leurs très-gracieuses et bien nuan- cées, sont généralement longs, touf- fus et très-doux au toucher ; ce que l'on remarque sur toutes lespartiesdu corps , excepté sur les mains et la tète où ils sont courts et peu abondans. Les Ouistitis vivent sur les Arbres, comme la plupart de? Singes : privés , pour ce genre de vie, des ressources que les Sapajous trouvent dans l'or- ganisation de leur queue devenue pour eux comme unecinquièmemain , et lesSinges de l'Ancien-Monde, dans les callosités de leurs fesses, ils en trouvent de non moins puissantes dans la forme aiguë de leurs ongles : ils s'accrochent en effet au moyen de leurs griffes, l'extrême petitesse de leur corps leur permettant de se soutenir par ce seul secours; et ils parviennent ainsi très-facile- ment jusque sur les branches les plus élevées des Arbres, comme le font également , et de la même manière, les Ecureuils avec lesquels ils ne sont pas sans avoir de nombreux rap- OUI ports , par leurs habitudes, par leurs formes , par leurs couleurs même et par leur taille. Il n'est pas besoin , à l'égard de ce dernier rapport, de montrer qu'il devait néces?^ircment exister, puisqu'un semblable genre de vie suppose une légèreté qui ne pourrait se concilier avec un plus grand volume. Leurs mœurs, dans l'état de na- ture, sont peu connues, et l'on ne trouve en effet, dans les ouvrages des voyageurs qui ont parcouru l'A- mérique méridionale , presque aucun détail qui méiite d'être rapporté. Au contraire , plusieurs espèces ayant été fréquemment transportées en Europe, et s'y étant même reproduites, les naturalistes ont pu faire sur elles d'intéressantes observations. Fr. Cu- vier, dans son Histoire Naturelle des Mammifères de la Ménagerie, en a figuré trois, le Tamarin nègre, le Marikina et l'Ouistiti vulgaire, et nous avons nous -même vu vivantes ces deux dernières dans la Ménagerie du Muséum. Edwards a également eu occasion d'étudier sur un assez grand nombre de sujets les mœurs du Jac~ chus vulgaris , comme on peut le voir dans ses Glanures d'Histoire Natu- relle, T. I, p. i5;etles remarques qu'il a fûtes s'accordent assez bien avec celles de Fr. Cuvier. Enfin , notre collaborateur Audouin , ayant possédé pendant long-temps deux individus de cette dernière espèce très-bien apprivoisés et très - fa- miliers , a pu aussi faire de nom- breuses observations qu'il a bien voulu nous communiquer, et dont quelques-unes sont véritablement très-curieuses. Chacun sait, par l'ex- périence journalière, qu'un Chien, placé devant un miroir, ne recon- naît pas dans l'image qui se pré- sente à ses yeux, celle d'un Animal de son espèce , et qu'à bien plus forte raison, la vue d'un tableau ne pro- duit sur lui aucune impression parti- culière. Il en est bien autrement des Ouistitis : Audouin s'est assuré, par des expériences plusieurs fois répé- tées, que ces Singes savent très-biert OUI OUI 61 5 reconnaître dans un tableau , non pas vaient rien à redouter , qu'ils se pré- seulement leur image, mais même ci pilaient sur lui avec un avide em- celle d'un autre Animal. Ainsi , pressement, le saisissaient à l'instant l'aspect d'un Chat, et ce qui semble même, et le dévoraient avec délices, plus remarquable encore, l'aspect Us aimaient aussi beaucoup le sucre d'une Guêpe leur causent une la pomme cuite et les œufs qu'ils sa' frayeur manifeste , tassait autour d'eux, et on aurait pu eur croire de la pénétration , à n'en juger que par leurs grands yeux tou- jours en mouvement, et par la viva- cité de leurs regards. Cependant ils distinguaient peu les personnes , se méfiaient de toutes, et menaçaient indifféremment de leur morsure, cel- les qui lesnourrissaientetcelles qu'ils voyaient pour la première fois. Peu susceptibles d'affection, ils l'étaient beaucoup de colère. La moindre con- trariété les irritait, et lorsque la crainte s'emparait d'eux , ils fuyaient se cacher en jetant un petit cri, court, mais pénétrant ; d'autres fois , et sans motifs apparens, ils poussaient un sifflement aigu qu'ils prolongeaient singulièrement sur le même ton. Ils avaient besoin de déposer souvent de l'urine goutte à goutte, et ils le fai- saient toujours au même endroit en s'accroupissant. Leurs mouvemens n'avaient pas une très-grande viva- cité , et ils étaient peu agiles. Ce n'é- tait pas sans précautions qu'ils mon- taient, et descendaient dans leur cage. A cet égard, les Ecureuils, qui me paraissent d'ailleurs avoir avec eux beaucoup de rapports , leur sont bien supérieurs, et ils ne sont pas loin de les égaler pour l'intelligence. » Le genre adopté par tous les zoo- logistes modernes , tantôt sous le nom de Jacchus, Geoff. St.-tL, tantôt sous celui à'Hcpale, Illig., a été subdi- visé en plusieurs groupes secondai- res ; ainsi Geoffroy Saint-Hilaire et Kuhl ont établi parmi les Ouistitis deux petits genres , qu'ils ont nom- més , l'un Jacchus ou Hapalf (Ouis- titis proprement dits), l'autre Midas (Tamarins); et tout récemment Mi- kan , dans son grand ouvrage sur la Faune et la Flore du Brésil (De- lectus Florœ et Faunae Brasilienais), a OUI partagé ces Singes en trois sections , caractérisées par la disposition de leurs poils , et dont il suffira de dire qu'elles ont pour types, la première l'Ouistiti ordinaire et l'Ouistiti à pin- ceau , la seconde le MariUina , la troisième, le Tamarin. C est, au con- traire, sur la forme des dents et du crâne que Geoffroy Saint-Hilaire a établi ses groupes secondaires , les Jacchus ayant les incisives inférieures inégales et cylindriques , et le front peu apparent , et les Midas ayant au contraire les incisives inférieures éga- les et en bec de flûte, et le front ren- du très-apparent par la saillie en avantdes bords supérieurs de l'orbite. Ces dernières coupes sont, comme on le voit, fondées sur des caractères assez importans; toutefois, comme les dents sont susceptibles d'un assez grand nombre de variations dans le genre Ouistiti, et que quelques espèces forment véritablement un passage entre les Midas et les Jacchus, nous ne conserverons ces noms que comme ceux de simples sous-genres , suivant en cela l'exemple du professeur Des- marest et de Ranzani. * Ouistitis proprement dits , Jacchus , Geoff. L'Ouistiti vulgaire , Jacchus vulgaris , Geoff. St.-H. ; l'Ouistiti, Buff. T. xv, pi. i4; le Sanglin ou Cagui miuor, Edwards, Glanures, T. i , chap. vin , et Simia Jacchus , L., est l'espèce la plus commune, et, comme on le voit, celle qui a donné son nom au genre. Tout le dessus du corps est couvert de poils assez longs , annelés de jaune , de noir et de blanc dans l'ordre suivant ; la racine est noire, puis viennent une zone de couleur jaune, et une noire; celle- ci est plus étroite que la précé- dente , mais elle s'étend presque jus- qu'à la pointe, qui est blanche; dis- position d'où il résulte que le dos présente une série de bandes alter- natives noires et blanches , qui don- nent à l'Animal un aspect très-gra- cieux. La queue est aussi , dans son ensemble, annelée de noir et de blanc; OUI mais les bandes de cette région sont beaucoup plus distinctes que celles du dos, et tout au contraire de ce qui a lieu pour celles-ci, c'est le noir qui domine , parce que la zone de couleur jiuue esta peine sensi- ble, ou même, comme ou le voit chez beaucoup d'individus , manque complètement. On compte , sur la queue, environ une vingtaine de ces bandes noires, et autant de blancbes. La portion supérieure des membres est de même couleur que le dos; mais la portion inférieure de la jam- be , et surtout celle du bras sont seulement d'un brun tiqueté de blanc, parce que les poils de cette région sont entièrement bruns avec la pointe blancbe. Les mains et les pieds sont couverts de poils ras , bru- nâtres chez beaucoup d'individus , grisâtres chez d'autres. Le ventre est comme la partie interne des cuisses , d'un brun tiqueté de blanc. Le col et la tête sont généralement brunâ- tres à l'exception d'une tache blan- che placée sur la partie médiane du front, entre les yeux, et de très- longs poils disposés en demi-cercle autour de l'oreille ; les longs poils qui forment sur les côtés de la tête une parure très-gracieuse , sont pres- que entièrement blancs ; seulement leur extrême pointe est noirâtre. En- fin on voit aussi quelques poils blancs à la paitie inféiieure de la face qui est généralement nue et de couleur de chair. Il en est de même de la paume et de la plante ; les on- gles sont brunâtres. Cette jolie es- pèce a environ huit pouces de lon- gueur sans comprendre la queue qui est un peu plus longue que le corps. Le jeune , âgé de quelques mois , diffère principalement de l'a- dulte en ce que les bandes dorsales sont moins distinctes , et en ce que la tête est grisâtre. Au contraire vers l'époque de la naissance la tête et le col sont presque entièrement noirs, et, ce qui est très-remarquable, le point où se trouve chez l'adulte la tache frontale , est d'un noir plus foncé que les parties environnantes ; OUI 5i7 la queue couverte de poils ras pré- sente des bandes alternatives aussi marquées que celles d'un Mococo ou d'un Coati, mais elle est noire vers son extrémité; enfin le corps et les quatre membres sont d'un gris rous- sâtre. L'Ouistiti vulgaire se trouve à la Guyane et au Brésil où il est com- mun ; 1 espèce a été très-lréquem- ment apportée en Europe , et s'y est même , comme nous l'avons dit , plu- sieurs fois reproduite. La femelle fait ordinairement un , deux ou trois pe- tits, auxquels elle donne des soins que le mâle partage avec elle: celui- ci porte très-souvent ses petits, les prenant quelquefois pour soulager sa femelle, mais d'autres fois aussi les lui arrachant de vive force. L'Ouistiti a pinceau, Jacchus pe- nicillatus, Geoff. Sl.-H.,est une espè- ce très-voisine, mais (du moins se- lon nous) bien distincte de la précé- dente ; elle diffère de celle-ci par la gorge et le ventre qui sont rous- sâlres et non pas brunâtres, par l'étendue un peu plus considérable de la tache blanche frontale, par la nuance plus éclaircie du dos , et sur- tout par le caractère assez remarqua- ble qui lui a valu le nom de Jacchus penicillatus. Les longs poils blancs qui ornent les côtés de la tête chez 1 Ouistiti vulgaire , n'existent pas , et sont remplacés par un pinceau de longs poils noirs , naissant au-devant de l'oreille. Chez quelques individus on voit aussi de longs poils à l'occi- put et surtout à la partie postérieure de l'oreille. Cette espèce, que Geof- froy a le premier décrite , de même que plusieurs des suivantes , habite le Brésil ; ses mœurs ne sont pas connues. L'Ouistiti a tête blanche , Jac- chus leucocephalus , Geoff. St.- H.; Sirnia Geoffroy 'i, Humboldt, Observ. de Zool., est encore une espèce assez voisine de l'Ouistiti vulgaire. Il a , comme le Jacchus penicillatus, un pin- ceau de poils noirs ; mais la tête et la gorge sont entièrement blanches , caractère qui ne permet de le con- fondre avec aucun de ses congénè- Si8 OUI res. Nous ajouterons que cette espè- ce , un peu plus grande que les pré- cédentes , a le derrière du col et la fiai lie inférieure du dos, couverts de ongs poils d'un beau noir, et que le dos a une nuance jaunâtre trés- piononcéc, parce que les zones noire et blanche qui terminent les poils , sont très- étroites, et que la zone de couleur jaune est au contraire très- étenduc. Cette espèce habite le Bré- sil. Auguste de Saint-Hilaire en a rapporté plusieurs individus de la capitainerie des Mines, mais il n'en a jamais vu dans les bois vierges. L'Ouistiti oreillard , Jacchus aitri/i/s, Geoff. St. -H., est de même taille que l'Ouistiti vulgaire, dont il s'éloigne d'ailleurs à plusieurségards; il n'a plus sur le dos que des bandes rousses et des bandes noires , à peine distinctes , ces dernières étant sur- tout très-peu prononcées , parce que les poils sont noirs , avec une bande jaune très-rapprochée de leur pointe. Le ventre , les flancs et la gorge sont noirs, et les membres sont couverts de poils ras noirâtres et grisâtres ; la fa- ce et le menton sont blancs, et le dessus de la tête est d'un roux jaunâtre. Enfin ce qui distingue particulière- ment celte espèce , c'est qu'il y a au- devant de l'oreille un pinceau de poils blancs , beaucoup plus court que le pinceau noir du Jacchus peni- cillatus. Le jeune de l'Ouistiti oreil- lard est généralement couvert de poils annelés ele noir et de roux ; la calotte Î "aune n'existe pas. Celte espèce habite e Brésil , comme les précédentes. L'Ouistiti Camail, Jacchus hu- meralijer , Geoff. St. -H., s'éloigne encore davantage de l'Ouistiti vul- gaire; il a les bandes caudales assez peu distinctes, et le dos couvert de poils blancs dans leur milieu , noirs à leur origine et à leur extrémité , d'où résulte une teinte générale noi- râtre. Le dessus delà tête est aussi à peu près de celte couleur; mais le3 cuisses sont d'un brun tiqueté de blanc, et les bras, la partie anté- rieure du dos , le col et presque toute la région inférieure du corps, sont ODI blancs , de même que de très-longs poils, qui naissent, non plus comme dans les espèces précédentes, près de la conque aui iculaii e , mais bii n sur ses faces antérieure et postérieure. Cette espèce, un peu plus peliicque L'Ouistiti vulgaire, a laqucue pro- portionnellement plus longue. Elle habite le Brésil. L'Ouistiti mélanure , Jacchus melanurus , Geoff. St. -H. Dans cette espèce, la queue n'est même plus annelée , comme dans les précéden- tes ; elle est entièrement d'un noir biunâtre. Le corps et ies membres sont généralement d'un brun clair, avec les parties inférieures et les cuisses d'un blanc -roussâtre. Les pieds et les mains sont biuns. Cette espèce eslde la taillede l'Ouistiti vul- gaire ; elle paraît habiter le Brésil , de même que les précédentes. Le Mico , Buff. T. xv, pi. iS, Jac- chus argentatus , Geoff. St.-H., est une espèce de la taille de l'Ouistiti vul- gaire, qui habite le Para; son pelage est généralement blanc, à l'excep- tion de la queue qui est noire. Est-il certain qu'on doive rapporter au Jacchus argentatus , le Mico à queue blanche , décrit par Kuhl , et indi- qué d'après lui par Desmarest ? et ne serait-il pas possible que l'un et l'autre ne fussent que des variétés albinos du Mélanure ?. ** Les Tamarins, Midas, Geoff. Le Tamarin, Buff. T. xv, pi. i3; Jacchus Mie/ as ,- Si/nia Midas., L. ; Midas rujimanus , Geoff. St.-H.; Jac- chus rujimanus , Desm., est géné- ralement noir avec les pieds et les mains d'un roux doré et le dos an- nelé de noir et de gris jaunâtre. Celte espèce qui habile la Guiane, oii on la rencontre par grandes lioupes, a communément sept à huit pouces de long , sans compter la queue qui a plus d'un pied. Le Tamarin nègre , Buff, Suppî., 7, pi. Ô2; Jacchus ursulus , Desm.; Midas ursulus , Ge-off. St.-H. ; Sagui- nus. ursula, Hoffm. Naturf,, ne dif- OUI fèrc guère du Jacchus Midas que par les mains noires , comme le reste des membres , et par la région inférieure du dos, qui tire sur le roux. Celte espèce, commune au Para, est du nombre de celles qui ont été quel- quefois transportées vivantes en Eu- rope. Fr. Cuvier a eu quelques jours sous les yeux une femelle qu'il a fi- gurée dans son grand ouvrage sur les Mammifères ( livraison 9e ). Cette femelle était Irès-irritable , et mor- dait avec violence quand on la tou- chait. L'Ouistiti labié , Jacchus îabia- ttis , Des m. Cette espèce que Geoffroy Saint-Hilaire a fait connaître le pre- mier, sous le nom de Midas labiatus , est très-remarquable par son systè- me de coloration. Le dos et la face externe des cuisses et des bras , sont d'un brun tiqueté de blanc roussâ- tre ; les pieds, les mains, la queue et la tête , sont noirâtres ; et la face interne des membres, la partie infé- rieure de l'origine de la queue , et le dessus du corps, sont d'un beau roux; enfin la nuque est d'un fauve rous- sâtre, et la bouche est entourée d'un cercle de poil ras de couleur blan- che , qui forme un contraste frappant avec le noir des parties environnan- tes. Cette espèce , plus petite que le Tamarin, habite le Brésil, et c'est à elle qu'il faut rapporter, suivant Temminck ( septième livraison des Monographies de Mammalogic ), les Midas fuscicollis , nigricollis et mjs- tax de Spix. Le Pinche, Buff. T. xv, fig. 17 , Jacchus OEdipus , Desm. ; Simia OEdipus , L. ; Midas OEdipus, Geoff. St. -H., est une espèce remarquable par de très-longs poils blancs qui couvrent tout le dessus de la tête , et qui simulent la chevelure d'un vieil- lard ; tout le dessous du corps, la face interne des cuisses et des jam- bes , les pieds et les membres anté- rieurs tout entiers, sont également blancs. La partie externe des cuisses et les fesses sont d'un beau roux fer- rugineux ; la queue est aussi de cette couleur dans la première moitié , OUI 5ig mais elle est noire dans la seconde ; le dos est couvert de poils noirs , a pointe d'un jaune olivâtre , et qui forment des bandes alternatives de ces deux couleurs ; mais ces bandes sont très-peu marquées. Cette espèce un peu plus grande que le Tamarin , et chez laquelle la queue est aussi longue que le corps , a été trouvée à Carthagène, à l'embouchure du Rio- Sinu, et à la Guiane où elle est assez rare. Le Léoncito , Jacchus leoninus , Desm.; le Léoncito de Mocoa , Simia leonina, Humb., Observ. Zool.; Mi- das leoninus , Geoff". St. -II. Cette es- pèce , découverte par Humboldt , a été caractérisée à peu près de la ma- nière suivante par l'illustre voya- geur : taille du Tamarin ; face noire ; une tache blanchâtre près de la bou- che et du nez. Le pelage d'un brun olivâtre avec une crinière de même couleur; le dos varié de taches et de stries d'un blanc jaunâtre. Queue de même longueur que le corps , noire en dessus , brune en dessous. Mains et pieds d'un noir profond ; ongles noirs. « Le Léoncito , dit Humboldt (Obs. Zool. T. 1, p. iô), est très-rare même dans son pays natal. Il habite les plaines qui bor- dent la pente orientale des Cordil- lères , les rives fertiles du Putumayo et du Caqueta ; il ne monte jamais jusqu'aux régions tempérées. C'est un des Singes les plus petits et les plus élégans que nous ayons vus ; il est gai , joueur, mais, comme la plu- Eart des petits Animaux , très-irasci- le. Lorsqu'il se fâche, il hérisse le poil de la gorge , ce qui augmente sa ressemblance avec le Lion d'A- frique. Je n'ai pu voir que deux individus de ce Singe très-rare , c étaient les premiers qu on eut por- tés vivans à l'ouest de la Cordillère ; on les tenait dans une cage , et leurs mouvemens étaient si rapides et si continuels que j'eus beaucoup de peine à le dessiner. On m'a assuré que dans les cabanes des Indiens de Mocoa , le Léoncito se multiplie dans l'état de domesticité. Ce ne se- îao OUI rait que par la voie du grand Para et de la rivière des Amazones qu'on pourrait se le procurer en Europe. » Le Marikina, Buff. T. xv, pi. 16; Jacc/ius Rosalia, Desm. ; Simia Rosa!ia,h.; Micias Rosalia , Geo ff. St. -H. Cette jolie espèce, connue vul- gairement sous le nom de Singe- Lion , a , de même que le Léoncito , une longue crinière , qui est, comme tout le pelage, d'un beau roux jau- nâtre doré. Elle a été quelquefois ap- portée vivante en Europe; et la mé- nagerie du Muséum en possédait il y a quelques années deux individus. Il est à remarquer que ces Animaux qui avaient, à leur arrivée en France, tout le pelage d'une belle couleur d'or , n'étaient plus à l'époque de leur mort que d'un jaune blanchâ- tre, et il est à croire qu'ils seraient devenus entièrement blancs s'ils eussent vécu plus long-temps. L'Ouistiti Chrysomèle , Jacchus Chrysomelas , Desm. ; Micias Chryso- melas , Kuhl, est généralement noir avec le fiont et le dessus de la queue d'un jaune doré, et l'avant-bras , les genoux , la poitrine et les côtés de la tête d'un roux marron. Ce Singe ha- bite les grandes forêts du Brésil et du Para. — Doit-on rapporter à cette espèce , l'Ouistiti que le prince Maximilien de INeuwicd a rapporté du Brésil , et qu'il a désigné sous le nom de Chrysurus ? C'est ce que le peu de notions que nous pos.->é- dons sur le Chrysomelas , ne nous permet pas de décider , mais néan- moins , ce qui est très-vraisembla- ble, comme le montrera une courte description de l'espèce du prince de Neuwied , faite d'après un individu rapporté du Brésil par ce savant zoo- logiste lui-même. Le dessus du pied dans la portion qui correspond au métatarse, tout l'avant- bras et la main, enfin le dessous de la queue dans sa première moitié, sont d'un beau roux doré. Les poils qui entou- rent la face et ceux de la gorge sont très-longs ; leur couleur est généra- lement d'un jaune doré, tirant plus ou moins sur le roux; mais ceux qui OUR avoisinent la conque auriculaire sont de couleur marron. Cette nuance se retrouve aussi sur le coude , et même sur la poitrine oix des poils noirs se trouvent mêlés avec des poils d'un roux marron. Tout le reste du pelage est d'un beau noir. L'individu qui a servi de type à cette description est à peu près de la taille du Tamarin; sa queue est d'un quart environ plus longue que le corps. L'Ouistiti aux fesses dorées , Jacchus chrysvpygus, Na Itérer, et Mi- Ion, Delecl. Flor. et Faun. Bras., fasc. in , fig. color. , se distiugue par son pelage généralement noir avec les fesses et la partie interne des cuisses d'un jaune doré , et le fiont jaunâtre; par l'existence d'une lon- gue crinière noire qui tombe de la tête jusque sur les bras, et par sa queue qui forme plus de la moitié de la longueur totale. Cette espèce , très - bien caractérisée par ce sys- tème de coloration , a dix pouces neuf lignes du bout du museau à l'origine de la queue , celle-ci ayant quatorze pouces cinq lignes (mesure de Vienne). L'Ouistiti aux fesses do- rées ne nous est connu que par une description et une belle figure que Miknn vient de publier dans son ouvrage sur la Flore et la Faune du Brésil ; ce naturaliste nous apprend que l'espèce a été découverte au Bré- sil par Natterer, dans la capitainerie de Saint-Paul. (is.g. st.-h.) * OULAR. rept. ofh. Ce mot , dans la langue malaise , entre dans ia composition du nom de plusieurs Serpens. OuLAR-CoRON. V. AcROCHORDE. Oular-Limpé. V. Hydre , sous- genre Chershydre. Oular - Sawa. V. Couleuvre , sous-genre Python. (b.) * OULOTRIQUES. mam. Pour Dlotriques. V. ce mot et Homme. (B.) OURAPTERIX. ins. Leach dési- gne ainsi un genre de Lépidoptères composé de quelques Phalènes à OUR queue, telles que la Phalena sambu- caria et quelques autres analogues. Ce genre n'a pas été adopté. (g.) * OURAQUE. zool. V. Allan- toïde et Arrière-Faixï OURAÏEA. bot. phak. Sous le nom à'Ouralea guianensis , Aublet (Plantes de la Guiane, vol. i,p. 097, tab. i5j) a décrit et figuré une Plante qui a été rapportée au genre Gomphia par Richard père ( Act. Soc. Hist. JVat. de Paris, vol. 1 , p. 168). Cette espèce croît à Cayenne , sur le bord de la crique des Galibis. C'est un Arbre de soixante pieds de haut , dont le tronc est droit , revêtu d'une écorce épaisse , rougeâtre et rabo- teuse. Le bois est blanc et tendre. Les branches nombreuses , étalées , portent des feuilles simples , alternes, pétiolées , roides , glabres , très-gran- des , ovales-oblongues et entières. Les fleurs sont disposées en une panicule lâche , terminale , qui répand au loin une odeur très-agréable , approchant de celle du Gérotlier. Pour les carac- tères génériques, f. le mot Gomphie. (G..N.) ODRAX. ois. Syn. de Pauxi. *T. ce mot. (dr..z.) OURET. bot. than. C'était ainsi qu'Adanson désignait un genre fondé sur M Achyranthes laiiata , L. , et que Forskahl a nommé JErua. V. ce mot. (O..N.) * OURIE. ois. (Salerne.) Nom an- cien du Corymbus septentrionalis , L. A". Plongeon. (dr..z.) ODRIGODRAP. ois. (Levaillant.) Syn. du Catharte Alimoche. f. Ca- THARTE. (DR..Z.) * OURIKINAS. ois. Espèce du genre Perdrix. V. ce mot. (dr..z.) OURIL ou URILE. ois. Espèce du genre Cormoran. V. ce mot. (b.) OURISIE. Ourisia. bot. phan. Genre de la famille des Scrophulari- nées et de la Didynamic Angiosper- mie , L. , établi sur une Plante du détroit de Magellan , par Jussieu , d'après Commerson, et ainsi carac- OUR bu térisé : calice presque bilabié , à cinq lobes courts , légèrement inégaux ; corolle campan ulée, courbée , dont la gorge est renflée ; le limbe à cinq divisions courtes , obtuses et presque égales; quatre étamines didynames, à filets recourbés; ovaire didyme, surmonté d'un style et d'un stigmate bilobé ; capsule à deux loges et à deux valves, qui portent les cloisons sur leur milieu ; graines couvertes d'un lest lâche en forme d'arille. Linné fils avait décrit sous le nom de Chetone ruelloides , la Plante qui forme le type de ce genre ; mais l'ab- sence d'un cinquième filet stérile devait empêcher de la placer dans le genre Chelone , qui appartient à une autre famille. Persoon a fait en- trer dans le genre Ourisia, comme seconde espèce , le Dichroma cocci- nea de Cavanilles ( Icon. rar. 6 , p. 67, 582), malgré les différences que cette Plante, qui croît au Chili, présentait dans son port et dans quel- ques caractères; aussi le genre Di- chroma est-il conservé par Sprengel dans la nouvelle édition du Systema Vegetabilium qu'il vient de publier. Enfin, R. Biown (Prodrom. Flor. Nov.-Holl. , p. 458), adoptant le genre Ourisia , en a fait connaître une troisième espèce , de l'île de Diémen à la Nouvelle - Hollande , sous le nom d'O. integrifolia; mais il a fait observer qu'étant différente de la Plante magellanique par son port, ainsi que par son calice et sa corolle, elle pourrait peut-être for- mer un genre distinct. Ces considé- rations nous engagent à ne décrire que la Plante îapportée par Commer- son , sur laquelle le genre Ourisia a été fondé. L'Ourisia de Magei/lan , Ourisia Magellanica, Pers. , Gaertner fils, Carp. , tab. i85; Chelone ruelloides , L. fils,Suppl.,p. 279, a des liges cou- chées ou inclinées , à peine plus lon- gues que les feuilles radicales ; celles- ci , au nombre de deux , sont ovales, dentées, portées sur de longs pétio- les , crénelées et dentées en scie ; les feuilles caulinaiies sont opposées . Saa OUR amplexicaules et bractéiformcs. Les pédoncules sont axillaires , opposés , allongés , et portent une seule fleur , dont la corolle est purpuiine. On trouve celte Fiante à la terre de Feu , dans le détroit de Magellan. (g..n.) OURISSIA. ois. ( Nieremberg. ) Syn. d'Oiseau -Mouche. V- Colibri. (DR..Z.) OURITE. moll. Les Poulpes sont ainsi appelés à Madagascar , d'oii les Nègres ont introduit le nom d'Ouri- tes aux îles de France et de Masca- reigne. (b.) OURLON. ins. L'un des noms vulgaires du Hanneton dans certains déparlemens du nord de la France. (B.) OUROUA. ois. V. Aura. OUROU- COUCOU, ois. Espèce très-peu connue et que Stadman place parmi les Chouettes. (dr..z.) OUROUPARIA. bot. pu an. Le genre ainsi nommé par Aublet et que Schreber appelait Uncaria , JNecker Jgylophora , a été réuni par Jussieu au Nauclea dont il ne diffère pas. T^. NaucXée. (a. r.) OUROVANG . ois. Espècedu genre Merle. V. ce mot. (dr..z.) * OURROUCOUAI. ois. Espèce du genre Couroucou. V. ce mot. (B.) OURS. Ursus. mam. Genre de Carnassiers, appartenant, suivant la méthode de Cuvier, à la famille des Carnivores et à la tribu des Planti- grades ( V. le second des tableaux synoptiques de notre article Mammi- fères). Les Ours sont remarquables entre les Carnivores plantigrades par leur taille très-considérable; et on peut dire même qu'ils sont les plus grands de tous les CarnassWs, en exceptant deux ou trois espèces de Chats et quelques amphibies. Se trou- vant ainsi doués d'une force à la- quelle la plupart des Animaux ne sauraient résister , ils sont cependant peu dangereux, et ne font que rare- ment usage de leurs puissans moyens OUR d'attaque, parce que l'organisation de leur appareil digestif les rend plutôt Frugivores, ou , si l'on veut, plutôt Omnivores que Carnivores. Leurs mo- laires, bien loin d'être tranchantes et disposées de tnanièic à se rencontrer par leurs faces latérales et à agir en- tre elles comme le font les deux bran- ches d'une paire de ciseaux , sont larges , aplaties , tuberculeuses et dis- posées de manière à se rencontrer par leurs couronnes avec celles de l'autre mâchoire , et à agir sur elles comme le fait le pilon sur son mortier, d'où il suit qu'elles sont très -propres à écraser et à broyer des matières végétales , mais qu'elles ne peuvent que difficilement couper ou déchirer de la chair. C'est ce que montrera d'une manière plus évidente la description de l'appareil de la mastication chez les Ours. Les mo- laires sont, à la mâchoire supérieure, au nombre de six de chaque côté, savoir: trois fausses molaires, une car- nassière et deux tuberculeuses; ce qui, avec la canine et les trois incisives qui existent chez tous les Carnassiers plantigrades et digitigrades , donne dix dents de chaque côté. Les dents de la mâchoire inférieure ne diffèrent numériquement de celles de la su- périeure que par l'existence d'une fausse molaire de plus de chaque côté ; ce qui porte le nombre total des dents à quarante-deux , savoir : vingt supérieures et vingt-deux inférieures ; c'est-à-dire deux de plus que chez les Ratons et les Coatis, six déplus que chez les Blaireaux, et quatre ou huit de plus que chez les Gloutons. Les Ours diffèrent d'ailleurs d'une manière notable de ces deux derniers genres par les formes de leurs mâ- choires , et même par celles de leurs incisives et de leurs canines. Ces dernières dents sont, aux deux mâ- choires , très-grosses , arrondies , mais un peu plus étendues d'avant en ar- rière que transversalement, légère- ment recourbées sur elles-mêmes , et garnies antérieurement d'une petite crête très-peu saillante. Les incisives sont assez petites ; les supérieures OUR «ont séparées de chaque Coté de la canine par un intervalle vide, à la vérité très-peu étendu, tandis que les inférieures sontcoutiguësaux cani- nes, entre lesquelles elles se trouvent comme entassées; leur forme et leur disposition son (d'ailleurs susceptibles de quelques variations suivant les es- pèces oii on les examine. Les fausses molaires, peu différentes decellcs des autres Carnivores, sont généralement as^ez petites, et quelques-unes d'entre elles manquent fréquemment chez les individus adultes. Quant aux vérita- bles molaires , il est nécessaire de les faire connaître d'une manière plus détaillée , parce que leurs formes sont caractéristiques pour le genre; et nous croyons même devoir citer presque dans son entier la descrip- tion qu'en a donnée Fr. Cuvier dans son ouvrage sur les dents des Mam- mifères ; description qu'il serait d'ail- leurs impossible d'abréger sans la tronquer. « La carnassière supérieure, dit ce savant zoologiste, est réduite, aux plus petites dimensions : exté- rieurement on y remarque le tuber- cule moyen qui est propre à cette espèce de dent dans les genres précé- dens , et le tubercule postérieur ; mais le lobe antérieur est presque effacé ; à son côté interne se trouve postérieurement un tubercule plus petit que les précédens, qui l'épais- sit. Celte position particulière du tu- bercule interne , que nous avons toujours vu jusqu'à présent à la par- tie antérieure des carnassières supé- rieures , tandis que c'est à commencer par leur partie opposée que les fausses molaires deviennent tuberculeuses, me ferait pencher à regarder celte dent , que je viens de décrire pour une carnassière, comme étant seule- ment une fausse molaire ; mais alors la carnassière supérieure aurait en- tièrement disparu , et la seule fausse molaire normale qui existerait, rem- plirait les fonctions de carnassière. La dent suivante présente à son bord externe les deux tubercules princi- paux des premières tuberculeuses ; à son côté interne sont deux tubercules OUR 5a5 parallèles aux deux premiers, mais sé- parés l'un de l'auli e par un tubercule plus petit. Cette dent est à peu près le double plus longue que large. La dernière molaire, d'un tiers plus grande que la piécédeute , présente sur son bord externe , à sa par- tic antérieure, deux tubercules qui semblent avoir leurs analogues dans la dent précédente , mais qui sont un peu plus petits. Au bord antérieur de cette même partie, est une crête divisée irrégulièrement par trois piin- cipales éebancrures , et tout 1 inté- rieur de la couronne est couvert de petits sillons , de petites aspérités qui sont propres aux Ours. A la ma- eboire inférieure , la quatrième fausse molaire a seule la forme nor- male. Après elle vient une dent étroite comparativement à sa lon- gueur , mais non tranchante. On y remarque antérieurement un tuber- cule, puis un autre à sa face externe, et deux plus petits à la face interne , vis-à-vis le précédent. Ces quatre tubercules forment à peu près la moitié de la dent; après eux vient une profonde échancrure , et la dent se termine en arrière par une paire de tubercules. La mâchelière sui- vante , qui est la plus grosse des dents de celte mâchoire , est fort ir- régulière quant à la distribution de ses saillies et de ses creux , de ses tuber- cules et des vides, ou des dépressions qui les sépareut. On y distingue ce- pendant deux tubercules principaux à sa moitié antérieure , l'un à la face interne , l'autre à la face externe , qui sont réunis par une crête transver- sale; mais ces tubercules sont subdi- visés , l'interne surtout , par de petites échanciures qui se partagent en deux ou trois autres. La dernière dent, encore moins susceptible d'être dé- crite que la précédente pour les dé- tails , est plus petite qu'elle, a une forme elliptique , est bordée dans son pourtour d'une crête irrégulièrement dentelée , et garnie dans son intérieur de rugosités plus régulières encore. Dans leur position réciproque, toutes les dents sont opposées couronne à 6aé OUR couronne , excepté la première mo- laire inférieure. » Les Ours présentent aussi quel- ques caractères génériques assez re- marquables dans les formes trapues et les proportions un peu lourdes de leur corps ; dans l'extrême briè- veté de leur queue; dans leurs mem- bres assez courts et tous terminés Î>ar cinq doigts peu inégaux ; dans eurs ongles allongés, crochus, très- forts et propres à fouir ; dans leur marche entièrement plantigrade ; dans leurs oreilles courtes et ve- lues sur leurs deux faces ; dans leurs yeux assez petits ; dans leur langue très-douce; dans leurs na- rines très - ouvertes et entourées d'un mufle soutenu par un cartilage très-mobile ; enfin dans leur épaisse fourrure toujours composée de très- longs poils. Leur tête est allongée, large en arrière , et terminée en avant par un museau assez fin, mais d'ail- leurs d'une forme assez variable sui- vant les espèces chez lesquelles on l'examine : c'est ce qu'ont rendu très-sensible les auteurs de la Ména- gerie du Muséum d'Histoire Natu- relle , par une belle planche , dans laquelle ils ont présenté en regard la tête de trois espèces, VU /sus mariti- mus , Wrsus Arctos et Wrsus ameri- canus. Enfin les Ours offrent quel- ques pai ticularitcs analomiques qui ne doivent pas êlre omises ici. Le cerveau (Serres , Atlas de l'Anat. du cerv., fig. a3o et 23i , pi. 1 1) est vo- lumineux , et ses circonvolutions sont assez nombreuses. L'estomac est de grandeur moyenne , et l'inleslin esta peu près de même diamètre dans presque toute sa longueur : du i-este il n'y a point de cœcum, de même que chez les autres Plantigrades. L'os pé- nial est assez grand et recourbé en S. Les testicules sont suspendus dans un scrotum , comme chez la plupart des Carnassiers; et les vésicules séminales n'existent pas, au contraire de ce qui a lieu dans quelques genres voisins. La crosse de l'aorte ne fournit que deux artères , savoir : la sous-cla- vière gauche et un tronc d'oii pro- OUR viennent les deux carotides primi- tives, et la sous-clavière droite. Enfin, et ce caractère anatomique nous sem- ble le plus remarquable et le plus curieux de tous, les reins sont tel- lement divisés et se trouvent com- posés de lobules tellement dictincts , qu'on peut, avec Cuvier, comparer ces glandes à des grappes de raisin. Le genre Ursus est ti ès-remai qua- ble, non-seulement en ce qu'il offre une combinaison de caractères zoo- logiques qui lui est propre, et que l'on peut regarder comme très-singu- lière , mais aussi (et c'est même sous ce point de vue qu'il nous semble surtout intéressant) par la concor- dance parfaite que nous obser- vons entre les modifications organi- ques de ses organes digestifs et cel- les de ses membres, entre ses goûts et les moyens qu'il a de les satis- faire. De tous les Carnassiers pro- prement dits, ou, si l'on veut, de tous les Carnivores, les Ours sont en même temps ceux qui ont le moins d'appétit pour la chair , et ceux qui réussissent, avec le plus de difficulté, à se procurer une proie vivante et à la déchirer. En effet , leur marche Îtlantigrade, et la presqu'égalité de eurs membres antérieurs et des postérieurs , excluent nécessairement cette rapidité de course et celte faci- lité de saut dont plusieurs genres assez voisins offrent des exemples remarquables; et leurs dents plûtes et garnies de tubercules mousses , sont plutôt propres à broyer des Végétaux qu'à déchirer de la chair. Aussi les Ours peuvent-ils être consi- dérés comme Omnivores , et s'accou lu- men t-ils également bien à un régime végétal et à l'usage des substances animales , qu'ils viennent à bout de découper avec leurs incisives. Kn domesticité , on les nourrit à la fois de pain , de carottes et de viande; et dans l'état de nature, ils vivent prin- cipalement de racines et de fruits, mangent souvent aussi de jeunes pousses , et paraissent surtout aimer Je miel qu'ils ne craignent pas d'aller chercher dans les ruches, redoutant OUR peu les piqûres des Abeilles, dont ils sont en partie préservés par leur épaisse fourrure. Du reste, ce n'est guère que lorsqu'ils sont pressés par la f.iim , qu'ils se décident à attaquer les Animaux, se montrant alors très- hardis et très- courageux , malgré la circonspection et l'extrême pru- dence qui semblent présider ordinai- rement à toutes leurs actions. Celte prudence et le développement très- remarquable de leur intelligence les tient toujours en garde contre les pièges ; et il est même assez difficile de prendre vivans des individus adul- tes. C'est cependant ce qu'on réussit à faire par différentes ruses, dont l'une, assez singulière, consisterait, disent quelques auteurs, à enivrer l'Ours, au moyen de miel arrosé d'eau-de-vie. Plusieurs procédés, ou, si l'on peutemployercetteexpression, plusieurs méthodes sont aussi usitées pour la chasse aux Ours ; chasse qui n'est pas sans danger à cause du cou- rage opiniâtre avec lequel se défen- dent ces Animaux , et de leur force extrême. Il est cependant des con- trées où l'on ne craint pas de les attaquer, sans autre secours que celui d'un pieu que l'on cherche à leur enfoncer dans le ventre, pro- fitant du moment où. ils se dres- sent sur leurs pales de derrière pour lutter, avec plus d'avantage, con- tre leur ennemi, et pour l'étouffer entre leurs bi as , selon leur habitude la plus ordinaire. Celte chasse est, comme on le pense bien , très-péril- leuse , el l'on peut même ajouter que l'usage des armes à feu est presque le seul moyeu qui mette le chasseur à l'abri de tout danger réel. Néanmoins on tue annuellement un grand nom- bre d'Ours pour se procurer leur fourrure et leur graisse , qui sont , comme chacun le sait, employées à divers usages, et qui ont quelque va- leur dans le commerce. Leur chair est aussi estimée dans quelques con- trées , principalement à l'automne, et leurs pâtes passent même pour un mets assez délicat. Le genre Ours est l'un de ceux que OUR jjj l'on peut regarder comme cosmopo- lite : il se trouve répandu sous tou- tes les latitudes et dans presque toutes les contrées du globe , et il existe même à la fois plusieurs es- pèces dans certaines régions. Ainsi, sans compter Wrsi/s maritimus qui appartient également à l'Europe, à l'Asie et à l'Amérique, on connaît de la manière la plus authentique , et on peut même voir réunis dans la Ménagerie ou dans les collections du Muséum , des Ours de diverses par- ties de l'Europe , de l'Asie méridio- nale , de l'Asie septentrionale et des deux Amériques. Quant à ceux de l'Afrique septentrionale et de l'Afri- que centrale , leur existence est tiès- douteuse , malgré les témoignages de Shaw, de Dapper et de Poucet, sui- vant lesquels le genre se trouverait en Barbarie, au Congo et en Nubie; il paraît tout-à-fait certain qu'il n'existe point d'Ours dans l'Afiique méri- dionale , si bien connue des zoolo- gistes par les recherches de l'infa- tigable voyageur Delalande, non plus que dans la Nouvelle-Hollande et les terres voisines. Nous passons maintenant à la des- cription des espèces du genre Ours , qui sont , comme on va le voir , assez nombreuses , surtout si l'on croit devoir adopter définitivement toutes celles que Fr. Cuvier a établies dans son Histoire Naturelle des Mammi- fères et dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles. * Espèces européennes. L'Oubs brun d'Eukope , Ursvs Jrctos, L. ; BufF. T. vm, pi. 3i , et Cuv. , Ménag. du Mus. T. i , est la plus commune , la plus ancienne- ment connue , et cependant l'une des plus obscures des espèces de notre continent. Il a communément de quatre à cinq pieds de longueur to- tale , et atteint même quelquefois une taille plus considérable encore. Son pelage est le plus ordinairement d'un brun-marron , plus foncé sur le dos et la partie supérieure des membres, plus clair sur les côtés de la tête et Ia6 OUFl du corps. Son poil est partout long, touffu et très-épais, excepté sur les pâtes et le museau oii il est court , selon la disposition la plus habituelle chez les Mammifères. Ou doit ajouter comme caractère de l'espèce, que la tète est tics-large en arrière, que le museau se rétrécit presque subite- ment , que la plante des pieds de derrière est moyenne et entièrement nue; enfin que les jeunes diffèrent des adultes par l'existence d'un col- lier blanc ou blanchâtre plus ou moins complet. Celle espèce vit , comme la plupart de ses congénères , dans les montagnes boisées, cl elle leur ressemble presqu'à tous égards par ses mœurs. Nous croyons utile, pour celte raison même, de donner sur ses habitudes quelques détails que nous empruntons au travail de G. Cuvier (Ménagerie du Muséum, T. i) : « lilumcnbach assure , dit l'il- lustre auteur du Règne Animal , que l'Ours se contente de matières végé- tales dans sa jeunesse, et qu'il de- vient plus carnassier lorsqu'il passe trois ans. Il est certain qu'on peut le nourrir de pain seulement; ceux de notre Ménagerie ne mangent pas au- tre chose, et quoiqu'ils n'en reçoivent que six livres par jour, ils se por- tent très-bien ; l'un d'eux a même vécu quaranle-sept ans à ce régime dans les fossés de Berne oii il était né. Ils mangent aussi volontiers des légumes , des racines , des raisins ; mais ce qu'ils aiment le mieux , c'est le miel ; ils renversent les ruches , grimpent dans les arbres creux, et s'exposent à la piqûre des Abeilles Îto'ur s'en rassasier. Ils recherchent es Fourmis, sans doute à cause de leur acidité', car ils aiment tous les fruits acides , et surtout les baies d'Ëpine-Vinelte et de Soibicr. Lors- que la faim les presse , ils dévorent les cadavres et les voiries les plus infectes. Les nôtres boivent chacun un demi-seau d'eau par jour; ils la hument à peu près comme le Cochon. Leurs excrémens sont jaunâtres et très-liquides; ils urinent en avant et sans lever la cuisse. L'Ours n'attaque OUR jamais l'Homme, mais quand on le provoque, il est fort dangereux ; la femelle surtout défend ses petits avec fureur. Cet Animal cherche à écraser sou ennemi avec ses pales ou à l'é- touffer entre ses bras. 11 emploie aussi ses ongles avec avantage, mus il se sert peu de ses dénis. Il attaque les Quadrupèdes en leur sautant sur le dos, et il paraît que les Chevaux et les Taureaux même ne sont pas tou- jours en sûreté devant lui. Sa démar- che ordinaire est lente et traînante, il ne couit jamais bien, et ne peut nager long- temps ; mais il giiinpe aisément aux arbres, et peut se te- nir debout sur les larges plantes de ses pieds; il descend à reculons tant des arbres que des montagnes un peu rapides. L'Ours est naturelle- ment triste et sauvage ; il mène une vie silencieuse et solitaire, et ne se rappioche de sa femelle que d.ms la saison d'amour. Il commence à en- gendrer dès l'âge de cinq ans , et en- tre en chaleur au mois de juin : l'ac- couplement dure fort long-temps , et se fait par dfs mouvemens tiè.-.-vifs avec des intervalles de repos. Après avoir fini , le mâle se bai«ne tout le corps. Ce qu'on a dit de la fureur amoureuse de la femelle , de ses avor- temens volontaires , de sa position renversée d;ms l'accouplement , sont aulant de fables. La femelle porte sept mois, et non pas trente jours, comme le croyait Aristote ; elle met bas dans sa retraite d'hiver, et fait de- puis un jusqu'à trois petits ; leur poil court et Juslré les fail paraître beau- coup plus jolis que les adultes. Ils restent un mois les yeux fermés, et la mère les allaite pendant plus de trois. Un Ours femelle a encore mis bas à plus de trente-un ans. L'Ours ne dort pas toujours dans sa re- traite d'hiver ; mais la quantité de graisse qu'il a accumulée pendant la belle saison lui rend l'abstinence pos- sible et même nécessaire. Cette re- traite commence et finit avec les grandes gelées. L'Ours choisit un tronc d'arbre creux ou un antre sou- terrain , ou quelque trou de roche ; 0U1\ et lorsqu'il ne trouve aucune cavité naturelle , il se f;iit une hutte avec des biauches et des feuillages qu'il garnit soigneusement de mousse en dedans. » Nous ajouterons , d'après Fr. Cuvier, que l'Ours ne tombe point en lélhaigie lorsque l'hiver est doux , et que son sommeil est au contraire assez profond quand il est très-rigoureux; l'on sait d'aiilems qu'en captivité, il est presque aussi éveillé pendant l'hiver que pendant le printemps ou l'été. Les habitudes de 1 Ours , comme on Je voit, sont connues d'une manière assez com- pletedims 1 état présent de la science: au contraire, il est très - difficile , ou plutôt il est entièrement impos- sible d'indiquer avec précision les contrées dans lesquelles se trouve ré- pandue l'espèce. Les Ours des Py- rénées , ceux des montagnes de la Norvège, de la Pologne, de la Bo- hême , delà Hongiie, de la Tlirace, ceux de la Russie et de la Sibérie sont-ils de même espèce que ceux des Alpes ? doivent-ils être rappoités, comme ces derniers , au véritable Ours brun, à Y Ursus Arctos? C'est ce que pensent plusieurs naturalistes distingués, et particulièrement Des- marest, suivant lequel V Ursus Jrctos se trouverait à la fois dans les Alpes, dans les Pyrénées, dans les Vosges , dans les Crapacks , et même dans le mont Atlas, dans les principales chaî- nes de l'Asie tempérée et méridiona- le et dans les parties occidentales de l'Amérique du Nord. Tout au contrai- re , Fr. Cuvier, dans un travail tout récent, l'article Ours du Diction- naire des Sciences Naturelles , sépare l'Ours brun ordinaire, ou, comme il 1 appelle, l'Ours des Alpes , de l'Ours des Astnries , de l'Ours de Norvège et de l'Ours de Sibérie qu'il consi- dère comme autant d'espèces distinc- tes. Suivant celte manière de voir, l'Ours des Asiuries , ou , comme il a été aussi appelé par Fr. Cuvier, l'Ours des Pyrénées [U. Pyrenaicus), serait caractérisé par sa taille moin- dre que celle de l'Ours des Alpes , et par sa couleur qui est généralement OUR 6a7 le blond jaunâtre sur le corps et le noir sur les pieds , et l'Ours de Sibé- rie {Ursus collaris) se reconnaîtrait à son pelage généralement brun , avec les membres noirs et h s épaules cou- veites d'une bande blanche. Quant à l'Ours de Norvège ( Hist. Nat. des Mamm., liv. 7 , aviil 1819 ) , il n'est connu que par un jeune individu, âs>é de cinq semaines , et qui était d'un brun terre d'ombre, sans au- cune trace de collier blanc. 11 nous suffira ici d'avoir indiqué, d'après Fr. Cuvier , ces espèces ou variétés ; les obseivations que nous avons pu ajouter par nous-ir.ême à celles que ce savant a publiées, et celles même que nous trouvons dans les ou- vrages des naturalistes, sont en effet trop peu nombieuses pour que nous puissions nous prononcer pour ou contre son opinion. Remarquons seu- lement qu'il s'en faut de beaucoup que tous les Oins d'une même con- trée Soientsemblahles entreeux : c'est ce dont il est facile de se convaincre en lisant les descriptions que Dau- benton (Hist. Nat. de Buflbn, T. vin, pag. 265 et s64 ) a données de 1 1 ois Ours des Alpes , dont deux avaient été pris en Savoie , et le troisième en Suisse. Il existe aussi , principale- ment dans les paities septentrionales de l'Europe, des Ours entièrement blancs, que l'on doit bien se garder de confondre avec l'Ours blanc po- laire , Ursus maritimus , L. , et qui doivent être considérés comme de simples variétés albines : tel est l'individu dont BufTon a donné une figure, T. vin, planche 22 , sous le nom d'Ours blanc terrestre. Tl parait que l'on ne doit rap- porter à aucune des espèces ou va- riétés précédentes ( si ce n'est peut- être à l'Ours de Norvège ), celle que BufTon avait indiquée sous le nom d Ours noir d'Europe , et que G. Cuvier ( Oss. Foss. T. IV ) distin- gue aussi de l'Ours brun ordinaire. Suivant cet illustre naturaliste , ce dernier serait caractérisé par son crâne bombé de toutes parts en des- sus , et par son poil brun foncé à la .5 aS OUR base et fauve à la pointe. L'Ours com- mun de» Alpes , de Suisse et de Sa- voie , l'Ours des Pyréuées, auquel se rapporterait l'Ours doré, et plusieurs races qui existent dans la Pologne , sont autant de variétés de celle es- pèce. L'Ours noir d'Europe, beau- coup plus rare que le précèdent , au- rait au contraire la partie frontale du crâne aplatie et même concave sur- tout en travers , et le pelage d'un brun noirâtre avec le dessus du nez d'un fauve clair et le reste du tour du museau d'un brun roux. Cuvier ne connaît cette espèce que par un seul individu , dont on iguore la pa- trie , et par un squelette et quelques crânes qui existent au cabinet d'a- natomie du Muséum. Ces crânes sont figurés dans l'ouvrage sur les Oss. Foss. T. iv, pi. 20 et 21. ** Ours de V Asie septentrionale. On connaît dans le nord de l'Asie deux espèces, dont l'une, déjà in- diquée, sous le nom d'Ours de Sibé- rie, n'est, suivant quelques auteurs, qu'une simple variété de l'Ursus Aie- tos d'Europe, et dont l'autre est le fa- meux Ours polaire , si célèbre par les récits des voyageurs , et si redouté des babitans des pays les plus septen- trionaux de notre bémisphère. Nous décrirons cette seconde espèce avec quelques détails. L'Ours polaire, the polar Bear, Penn., Syn. Quadr., n. 1 ôg; U. mariti- mus, L. ; U. marinus, Pall. , Spic. ZoL, fasc. xiv. A l'exemple de Pennant, de Cuvier et de quelques autres au- teurs, nous adoptons, pour cette espè- ce , le nom d'Ours polaire, beaucoup plus exact que ceux d'Ours blanc et d'Ours de mer ou maritime qui lui ont été donnés par la plupart des na- turalistes , et principalement par Buf- fon, T. xv, p. 128, et Suppl. T. 11. En effet , ces noms , appliqués à l'Ours polaire, pourraient produire une vé- ritable confusion; le premier ayant été donné aussi à la variété albine de l'Ursus Arctos, et le second, à une espèce très-remarquable de Carnas- siers amphibies , le Pkoca Ursina de OUR Linné ou Otaria Ursina de Desma- rest. Au reste , Buffon a lui-même prévenu ses lecteurs contre cette dou- ble cause d'erreur, soit à l'article de l'Ours brun (T. vin , loc. cit.), soit dans la description du Phoque Ours marin (Suppl. vi , p. 346). — L'Ours polaire est une espèce tiès-remar- quable par la couleur de son pelage qui est entièrement blanc, soit en hiver, comme chez la plupart des Mammifères des pays très-froids, soit même en été; par la couleur du bout du museau et des ongles qui sont noirs; et par celle des lèvres et de l'intérieur de la bouche , qui tire sur le violet noirâtre. La plante et la paume sont en grande partie velues dans cette espèce; mais ce qui la dis- tingue peut-être d'une manière en- core plus précise de tous ses congé- nères , ce sont ses proportions. Comme si la remarque que Blain- ville a faite d'une manière générale sur l'allongement du corps des Ani- maux aquatiques [f. Mammifères, p. 76) , était aussi bien applicable aux espèces comparées entre elles qu'aux genres, aux familles et aux ordres, ce qui caractérise plus par- ticulièrement l'Ours polaire, c'est la longueur du corps , du cou , et sur- tout de la main et du pied. Ainsi , cette dernière partie, qui fait à peine la dixième partie de la longueur du corps , chez l'Ours brun , est seule- ment chezl'Ours polaire d'un sixième plus court que le corps , ce qui donne en plus chez celui-ci une différence considérable. De plus , une autre mo- dification organique que présentent également la plupartdes espèces aqua- tiques, l'aplatissement du crâne se re- trouve aussi chez l'Ours polaire qui a cette partie sensiblement plus apla- tie et plus mince que chez l'Ours brun. Une autre différence doit en- core être notée ; c'est que chez le pre- mier, la tête est terminée supérieu- rement par un bord presque unifor- mément convexe sur toute son éten- due , tandis que chez l'Ours brun et la plupart de ses congénères, on remar- que entre le front qui est bombé et le OUR museau qui est recliligne, unenion- cemeut assez profond ; eu sorte que le bord, supérieur de la tète est alterna- tivement convexe , concave et recli- ligne. Suivant quelques auteurs , l'Ours polaire parvient à une taille très-considérable : les Hollandais de la troisième expédition pour la recherche d'un passage aux Indes par le Nord , affirment même avoir tué un individu dont la peau avait jusqu'à treize pieds de longueur : as- sertion que plusieurs naturalistes ont révoquée en doute , en se fondant sur ce fait, que tous les individus amenés en Europe ou décrits par des voya- geurs dont le témoignage est le plus authentique avaient moins de sept pieds de longueur totale. Cette espèce n'habite pas seulement les régions les plus froides de l'Asie ; elle est répan- due dans la partie septentrionale de l'Amérique et dans la baie d'Hud- son, se retrouve aussi au nord de l'Europe , et vient quelquefois , porté par les glaces , sur les côtes d'Islande et même de Norvège; en sorte qu'on peut, d'une manière générale, lui as- signer pour patrie , la mer Glaciale et les terres qui avoisinent le cercle polaire arctique. « Pendant les lon- gues nuits du commencement et de la fin de l'hiver, il s'écarte quelque- fois des rivages, dit Cuvier (Ménag. du Mus. T. i), mais jamais il ne passe l'été dans les terres , et il n'ar- rive jamais jusqu'aux régions boisées situées au sud du cercle arctique , tandis que l'Ours brun craint de s'é- lever au nord de ce cercle. La partie de la Sibérie , où l'on trouve le plus d'Ours blancs , est celle qui est située entre les embouchures de la Lena et du Jénissey. Il y en a moins entre ce dernier fleuve et l'Obi , et entre l'Obi et la mer Blanche, parce que la Nou- velle-Zemble, leur offrant un asile commode , ils ne viennent guère jus- qu'au continent. On n'en voit point sur les côtes de la Laponie. C'est au mois de septembre, ajoute l'illustre auteur , que l'Ours blanc , surchargé de graisse , cherche un asile pour pas- ser l'hiver. Il se contente pour cela TOIÇE XTI. OUR 5j9 de quelque fente pratiquée dans les rochers , ou même dans les amas de glace ; et sans s'y préparer aucun lit , il s'y couche et s'y laisse ensevelir sous d'énormes masses de neige. Il y passe les mois de janvier et de fé- vrier dans une véritable léthargie.. .. C'est dans leur asile d'hiver et au mois de mars que les femelles mel- tentbas. Elles portent par conséquent au moins six à sept mois. Le nombre de leurs petits est ordinairement de deux; ils suivent leur mère partout , et vivent de son lait jusqu'à l'hiver qui suit leur naissance. On dit même que la mère les porte sur. son dos lorsqu'elle nage. A cet âge le poil est plus fin et plus blanc : il jaunit tou- jours plus ou moins dans les adultes. » L'Ours polaire vit très-bien en capti- vité , même dans notre climat, quoi- qu'il souffre beaucoup de la chaleur. Dans les ménageries , on est obligé, surtout pendant l'été, de lui jeter, presque à chaque instant , des seaux d'eau sur le corps pour le rafraîchir. Du reste, soumis au même régime que les autres Ours, il s'y habitue très- bien , et se laisse , comme eux , appri- voiser avec assez de facilité. Dans l'état de nature , il se nourrit de la chair des Oiseaux d'eau , des Pois- sons , des Cétacés et des Phoques qu'il poursuit très-bien à la nage , se jette quelquefois sur les cadavres , et ne craint pas, lorsqu'il est affamé , d'attaquer les Morses , les Dauphins les mieux armés et l'Homme lui- même. Il paraît que cette espèce n'é- tait pas inconnue aux anciens. Cuvier pense en effet que c'est un Ours po- laire que Ptolémée Philadelphe fit voir à Alexandrie , et dont parlent Calixène le Rhodien et Athénée. *** Ours de l'Asie méridionale. L'Ours aux grandes lèvres , Ur- sus labiatus , Blainv. ; Ursus longî^ rostris, Tiedem. ; l'Ours jongleur de Fr. Cuvier; Càondror/ijncàus, Fisch.; Melursus, Mey.; Prochilus , Illig. , a été l'objet de l'une des plus singu- lières méprises qu'aient jamais faites les naturalistes. Un individu de cette 34 55o OUR espèce , privé de toutes ses incisives, soit par l'effet de l'âge , soit par quel- que autre circonstance individuelle, fui amené en Europe , vers 1790, par des montreurs d'Animaux; il fut exa- miné à celte époque par plusieurs na- turalistes et décrit par eux avec soin. L'espèce pouvait dès-lors êlre bien connue : mais ces naturalistes ne comprirent pas que l'absence des in- cisives pouvait être accidentelle, et, grands admirateurs de la méthode linnéenne , ils se trompèrent , pour avoir suivi à la lettre un immortel ouvrage sans en avoir pénétré l'esprit. Le nouvel Animal manquant d'inci- sives , appartenait nécessairement , suivant eux , à l'ordre des Bruta , que caractérise la phrase suivan- te : Dentés primo/es nulli utrinquè ; ainsi , quoiqu'il eût le port , la phy- sionomie, les doigts, et tous les ca- ractères extérieurs des Ours, il fut placé dans le genre Bradypus. On se fondait, pour ce dernier rapproche- ment , sur l'existence , chez le nouvel Ours, d'ongles très-allongés et de Çoils assez semblables à ceux des aresscux , et sur celte autre con- sidération purement négative, qu'il s'éloigne des autres genres de l'or- dre des Brûla, beaucoup plus encore que des Bradypes. On se rappelle en effet que cet ordre, qui correspond à peu près à celui que l'on désigne au- jourd'hui sous le nom d'Edentés {V. Mammalogie ) , comprenait les gen- res Bradypus, My rmecophaga , Ma- nis , Dasypus , Rhinocéros, Elephas et Tricliechus. C'est ainsi que VUr- sus labiatus fut décrit par divers au- teurs sous les noms de Bradypus Ur- sinus (Sh., Gen. Z00L); de Paresseux ursiforme ( Ursijbrm Sloth, Penn. ) , de Paresseux Ours, et de Paresseux à cinq doigts. Plus tard, quelques auteurs, sans comprendre encore ce qu'était le Bradypus Ursinus, com- prirent du moins qu'il n'était pas un véritable Paresseux, et ils créèrent pour lui un genre nouveau qui fut nommé Proclulus par Illiger et Me- lursus par Meyer. On doit à Bucha- nan à et Sonnini d'avoir annoncé les OCR f)iemiers , à Blainville ( Bull. Se. Phi- om., 1817) et à Tiedemann, d'avoir démontré que le prétendu Paresseux n'est qu'un Ours, à la vérité remar- quable par la présence de quelques caractères particuliers. La lèvre infé- rieure dépasse un peu la supérieure, et le museau est , dans son ensemhie , très-allongé , et en même temps assez gros; son extrémité est soutenue par un cartilage nasal, mohile et très- large ; la tête est petite , et les 01 eilles assez grandes. Le pelage est partout d'un noir profond, si ce n'est sur la poitrine où se voit une tache blanche en forme de V majuscule, et sur le museau qui est blanchâtre : il se compose, du moins chez les adultes , de poils excessivement longs , prin- cipalement sur les cotés de la tête et sur la partie antérieure du corps où il existe même une sorte de crinière comparable à celle du Lion. Cetle es- pèce , qui a ordinairement un peu plus de quatre pieds de longueur to- tale , est, suivant Duvaucel, assez commune au Bengale, particulière- ment dans les montagnes du Silhet, auxenvirons des lieux habités, où elle passe pour êlre exclusivement frugi- vore. Douce et intelligente, elle se laisse facilement dresser par les jon- gleurs de l'Inde à divers exercices. L'Ours du Thieet, Ursus Thibe- tanus , Cuv., Ossem. Foss. T. iv, p. 325 , et Fr. Cuv. , Mammif. lithogr. , a été découvert à peu près dans le même temps au Népaul par Wallich , et dans le Silhet par Duvaucel. Il se distingue par la grosseur de son col et la forme de sa tête terminée supé- rieurement par un bord presque rec- tiligne; par ses ongles petits; par sou pelage lisse et généralement noir , avec la lèvre inférieure blanche et une tache en forme d'Y sur la poi- trine. Sa taille n'est pas connue d une manière exacle; on sait seulement 3u'il est plus petitque l'espèce précé- ente , et plus grand que la suivante. L'Ours malais, Ursus rnalay anus , Raff. , Trans. Linu. T. 111 , Hors» field, Zool. reseach. in Java, est assez commun dans quelques-unes des îles OUR fie la Sonde , et se retrouve dans le Pégu, suivant Duvaûcel. Sa taille est Fins petite d'un sixième que celle de U/sus labiatus. Sa tête est ronde; son front larges son museau assez court, et son pelage noir et luisant. Les jeunes ont au-dessus des jeux une tache d'un fauve |»;Ue ; le museau est également d'un fauve pâle ; la poi- trine est couverte d'une laclie de mê- me couleur , représentant à peu piè~, par la forme , un large cœur. **** Ours de l'Amérique méridionale. L'Ours des cordillères du Chili, Ursus ornatus , Fr. Cuv., Hisl. des Mamuiif. , liv. 5o. Celte espèce, la seule que l'on ait encore découverte dans l'Amérique méridionale , si elle ne diffère pas de celle que Garcilasso et Àcosta disent exister au Pérou, n'est connue que par un jeune indi- vidu avant trois pieds de longueur totale, que le Muséum a possédé vi- vant. Ejle a quelques rapports , par la nature et les couleurs de son pe- lage, avec les deux espèces précé- dentes et avec la suivante. Elle est généralement noire avec la mâchoire inférieure, le dessous du col et la poitrine d'un blanc assez pur ; le mu- seau d'un gris roussàtre, et une laclie fauve sur le fiont : celle-ci, remar- quable par sa disposition , commence entre les yeux et se divise à la partie antérieure du front pour se porter à droite el à gauche, en décrivant sur le front deux arcs presque demi-cir- culaires que leur position permettrait de comparer à des sourcils, s'ils se .trouvaient plus rapprochés des yeux. Cette espèce remarquable , maii en- core très-peu connue, habite les Cor- dillères du Chili. ***** Ours de l'Amérique septen- trionale. L'Ours notr d'Amérique , Cuv. , Ménag. du Mus. T. n ; Ursus ameri- canus , Pall. , Spic. Zool. , fasc. i4. Celte espèce , un peu plus petite que l'Ours brun d'Europe , est générale- ment couverte de poils d'un noir bril- lant et de médiocre longueur; ceux du museau sont cependant très- OUR 55i courts et d'un roux grisâtre; et on remarque au-dessus de chaque œil une tache fauve. Les oreilles sont à peu près rondes et plus écartées l'une de l'autre que chez i U/sus Arctos-, le front, qui est aussi moins bombé, est presque en ligne droite, et le museau esl plutôt convexe que concave; les ongles sont très-comprimés, et la plante est assez petite cl étroite. Cette espèce , très-commune dans pi usieurs cantons de l'Amérique du nord, se retrouve dans quelques parties de l'Asie septentrionale, et particulière- ment au Kimtschatka. Elle s'établit pour sa retraite hibernale, dans des troncs d'Arbres creux, el quelque- fois dans la neige. Elle passe pour être presque exclusivement frugivore, et elle se nourrit en effet principalement de fiuits sauvages et cultivés, et de légumes : elle aime beaucoup aussi le Poisson, et surtout le miel qu'elle se procure avec beaucoup d'adresse. Sa voix , très-différente de celle de VUr- susjlrctos, consiste dans des hurle- mens aigus qui ressemblent à des pleurs ; observation qui avait été faite assezanciennement par Pallas, et que Cuvier a vérifiée depuis sur les indi- vidus qu'a pos édés la Ménagerie du Muséum. Les jeunes sont à leur nais- sance entièrement gris et sans col- lier, comme on a eu occasion de le vérifier à la Ménagerie du Muséum où l'espèce s'est reproduite. L'Ours terriisle, Ursus ferox , Lew. et Cl. ; Ursus horribi/is , Ord. ; Say, Exp. aux Mont. Roch. ; God- man , Mast. ; a été aussi désigné sous le nom d'Ours gris, Ursus ci- nereus , par Warden , Desmarest , Sabine , Harlan et quelques autres naturalistes, « C'est, dit Warden ( Description des Etats-Unis, T. v) le plus grand et le plus féroce du genre. Il habite les parties élevées de la contrée du Missouri et la chaîne des montagnes Rocheuses. Sa force musculaire est si grande qu'il tue faci- lement les plus grands Bisons. Il pèse de huit à neuf cents livres. On em- ploie sa fourrure pour faire des man- chons et des palatines, et sa peau se 53a OUR vend de vingt à cinquante dollars. Cet Ours est d'une couleur grise ou grisâtre , quelquefois tirant sur le brun et le blanc. Il est beaucoup plus grand, plus fort et plus léger que le plus grand Ours brun. L'un de ces Animaux , tué par les compagnons de Lewis et de Clark, pesait entre cinq et six cents livres. La longueur de son corps était de huit pieds sept pouces et demi. Sa circonférence avait cinq pieds dix pouces , et le tour du milieu de ses jambes de devant , vingt-trois pouces. Ses griffes avaient quatre pouces trois huitièmes. Sa queue était plus courte que celle de l'Ours com- mun ; son poil plus long, plus beau et plus abondant, surtout sur le der- rière du cou. 5) Telle est, d'après Warden, cette espèce encore très- peu connue des naturalistes euro- péens, et dont il n'est point encore absolument certain que l'on doive distinguer l'Ours brun d'Amérique. On peut encore moins affirmer que ce dernier diffère spécifiquement de l'Ursus Arctos auquel l'ont rapporté , mais avec doute , Desmarest et quel- ques autres auteurs : en effet , Har- lan n'a fait que traduire une descrip- tion que Fr. Cuvier a donnée de l'Ours brun des Alpes, en l'appli- auant à l'Ours brun de l'Amérique u Nord ; et Warden nous apprend seulement que l'Ours rôdeur (c'est l'un des noms" de l'Ours brun améri- cain) ressemble à l'Ursus americanus par ses formes générales , mais que ses jambes et son corps sont plus longs, qu'il émigré vers le sud en hiver , et se retire à l'époque des pre- mières neiges dans les cavités des ro- ches ou dans les creux d'Arbres où il reste dans un état d'hibernation j usqu'à la fin de la saison froide. « On ne sait , dit en terminant l'auteur américain , s'il diffère de l'Ours d'Eu- rope. » Le petit nombre de matériaux que possède la science, ne nous per- mettent pas de chercher à résoudre cette question , et celle non moins difficile, suivant nous, de l'identité spécifique de l'Ours gris et de l'Ours brun d'Amérique. Nous nous bor- ODR nerons à donner ici une description succincte d'un jeune Ours que pos- sède en ce moment la Ménagerie du. Muséum , et dont elle est redevable à la générosité de l'illustre général La Favette. Cet individu a le front et la nuque d'un brun noir; le mu- seau d'un gris roussâtre; le dessous de la mâchoire inférieure noirâtre ; les oreilles noires , avec une tache d'un fauve roussâtre sur leur face convexe , et une autre tache longitu- dinale de même couleur, sur chacun des côtés du museau; les poils du. dessus de la tête , du cou et du corps d'un noir brun , avec la pointe rous- sâtre ou grisâtre; la poitrine et les flancs d'un fauve roussâtre; l'iris d'un brun clair; les ongles d'un gris jaunâtre; le mufle noirâtre et la lan- gue rose : les ongles sont longs et très-forts, et la tête, assez semblable à celle d,e VUrsus Arctos, nous a paru proportionnellement moins large en arrière. L'individu que nous venons de décrire est évidemment le jeune d'une très-grande espèce ; car, quoi- que sa taille soit déjà presque égale à celle de l'Ours brun d'Europe, il a encore des vestiges très-sensibles du demi-collier blanc, et on sait d'ail- leurs, d'une manière positive, qu'il n'a que deux ans environ. Ses ha- bitudes sont très-analogues à celles des autres Ours, et il s'est, comme eux , laissé apprivoiser avec assez de facilité. Tel est à peu près, dans l'état pré- sent de la science , le grand genre des Ours, l'un de ceux qui ont le plus occupé les naturalistes de tous les temps , et cependant l'un de ceux dont l'étude offre encore le plus de difficultés. Ce genre, dans lequel Gmelin ne comptait que huit espèces, en y comprenant, d'après Linné, les Ratons, les Blaireaux et les Glou- tons, et Desmarest seulement cinq , après l'exclusion de ces derniers, est maintenant composé de huit espèces bien déterminées , sans compter quel- ques autres que l'on doit considérer encore comme douteuses. Il est vrai- semblable que ce nombre sera en- OUR cote augmenté parles recherches des voyageurs; mais nous doutons que les nouvelles acquisitions de la science viennent confirmer l'opinion de quelques naturalistes qui croient de- voir subdiviser le genre Ursus, tel que nous l'avons admis, en plusieurs autres. Ainsi Horsfield (Zool. Journ., n. 6) a proposé d'établir sous le nom d'Helarctos , un nouveau groupe où il place l' Ursus malayanus qu il ap- pelle Helarctos malayanus , et une au tre espèce, Helarctos eu ryspilus, ca- ractérisée de la manière suivante : He- larctos ater, pectore plaga ampla, au- rantla , superne profit nde emarginata, pedibus fascia transversa ciiierea.CettC espèce habiterait Bornéo. Un autre zoologiste anglais, Gray (Ann. Phi- losoph., juillet i8a5) a encore été plus loin : en effet , il adopte le genre Prochilus d'Illiger où il place l'Ours aux grandes lèvres ( Prochilus labia- tus , Gray) , et l'Ours malais {Prochi- lus malayanus , Gr.), et il en établit deux nouveaux , l'un pour l'Ours po- laire, sous le nom de Thalarvtos; l'autre pour l'Ours terrible sous le nom de Danis. Tous ces genres ne nous paraissent pas admissibles par plusieurs raisons qu'il est inutile d'indiquer : mais nous pensons qu'on peut approuver la division que Gray a faite des Ours en trois sections éta- blies par lui de la manière suivante : i°. Ours à griffes courtes, coniques, recourbées; ce sont : Ursus Arctos , Ursus collaris , Ursus pyrenaicus , et Ursus americanus ; 2° Ours à griffes longues et comprimées , Ursus horri- iilis , Ursus labiatus , Ursus malaya- nus, et Ursus thibetanus ; 5° Ours à griffes courtes , peu recourbées , Ursus maritimus. Ours fossiles. Un très-grand nombre d'auteurs ont décrit et figuré avant Cuvier, des os- semens fossiles d'Ours ; mais la plu- part d'entre eux n'avaient pas même su les rapporter à leur véritable gen- re , tandis que d'autres naturalistes avaient détermiué comme apparte- nant aux Ours , les débris de plu- OUR 533 sieurs Animaux très-différens. Es- per et surtout le célèbre Camper et Rosenmùller sont presque les seuls que l'on puisse consulter avec fruit , jusqu'à l'époque où parut le grand ouvrage de Cuvier. Cet illustre na- turaliste (daus sa seconde édition) admet , mais avec quelque doute , quatre espèces que nous indique- rons succinctement. ia. Ursus spe- lasus , espèce indiquée assez ancienne- ment par Blumeiibach , sous ce nom que Rosenthal et Cuvier ont depuis adopté. Elle est d'un quart plus grande que notre Ours brun d'Europe , et est principalement caractérisée par" son front très-élevé au-dessus de la ra- cine du nez, et présentant à sa partie antérieure deux bosses convexes. On trouve en abondance ses débris fossiles dans les cavernes de la Hon- grie, des montagnes du Hartz , de la Franconie et de plusieurs autres par- ties de l'Europe ; q° Ursus arctoi- deus , Blum. , Cuv. (loc. cit.). Celui- ci , de même taille que le précédent , a le crâne moins bombé ; les crêtes temporales moins promptement rap- prochées ; la première molaire séparée de la canine par un intervalle un peu plus grand , et celle-ci sensible- ment plus petite. Cette espèce , assez rapprochée, suivantCuvier, de l'Ours noir d'Europe, se trouve ordinaire- ment dans les mêmes lieux que l' Ur- sus spelœus , mais elle est moins com- mune; 3° Ursus priscus , Goldfuss, Cuv. (loc. cit.). Cette espèce , beau- coup plus petite que la précédente , a beaucoup de rapports avec l'Ours brun des Alpes par les formes de sa tête. Son crâne , qui est cependant un peu plus déprimé, a sa plus grande convexité à l'endroit de la suture frontale ; le front est plane dans tous les sens , et s'unit aux os du nez sans concavité sensible ; la mâchoire in- férieure a les apophyses coronoïdes un peu plus larges et plus élevées ; les intervalles des molaires aux ca- nines un peu plus longs , et le bord inférieur plus droit que chez l'Ours brun. On voit les alvéoles de la petite dent derrière la canine aux deux ma.- 534 UDR choires , et de la première des molai- res en se'rie à la mâchoire supérieure qui manquent presque toujours dans les autres Ours des cavernes. On doit à Goldfuss la connaissance de cette espèce qu'il a décrite {Nov. Act. Acad. Cœs.) sur un crâne trouvé dans les parties les plus prafondes de la ca- verne de Gaylenrcuth ; 4° enfin Cu- vier {loc. cit. , p. 58o) a donné le nom d' Ursus etruscus à une quatrième es- pèce encore peu connue dont on a trouve quelques fragmens dans le val d'Aruo. En outre de ces quatre espèces dé- crites ou indiquées par L'illustre pro- fesseur que nous venons de citer, on a annoncé récemment l'existence de quelques autres ; dans le grand nom- bre d'ossemens fossiles trouvés en 1825 , 1826 et 1827 en Auvergne près d'Issoire, on a découvert des débris de plusieurs Carnassiers parmi les- quels il existerait au moins deux Ours nouveaux. V. Devèze et Bouillet, Essai Géol. sur la mont, de Boulade; et Bravard , Croiset et Jobert , Rech. sur les Corps organ. Foss. de la mont, de Perrier. Les noms d'Ours et d' Ursus ont été quelquefois appliqués à des Carnas- siers voisins des Ours , et même à des Animaux de genres et d'ordres très- différens. Ainsi Linné et la plupart des auteurs systématiques plaçaient parmi les Ours la plupart des Car- nassiers plantigrades {f. Blaireau, Glouton et Raton); et l'on a même quelquefois désigné le Kinkajou sous le nom d'Ours à miel , et les Four- miliers Tamanoir et Tamandua ,sous ceux d'Ours mangeurs de Fourmis ou d'Ours Fourmiliers, (is. G. st. -H.) OURSAGNE. bot. phan. On don- ne ce nom , dans les Pyrénées , à di- verses Graminées , particulièrement à une petite Festuque , parce qu'on dit que les Ours s'en forment des litières pour passer l'hiver dans les grottes; mais le fait est loin d'être constaté. (b.) OURSE, mam. La femelle de l'Ours. V- ce mot. (b.) OUR OURSIN. MAM. Ce nom a quelque- fois été donné à une Otarie. V. ce mot à l'article Phoque, (is. g. st.-ii.) OURSIN. Echinus. échin. Genre de l'ordre des Pédicellés, ayant pour caractères: corps régulier, enflé, or- biculaire, globuleux ou ovale, hé- rissé , à peau interne solide , teslacée, garnie de tubercules imperforés , sur lesquels s'articulent des épines mo- biles , caduques. Cinq ambulaires complets , bordés chacun de deux bandes multivoies , divergentes , qui s'étendent en rayonnant du sommet jusqu'à l'ouverture centrale inférieu- re. Bouche inférieure centrale, ar- mée de cinq pièces osseuses sut com- posées postérieurement. Anus supé- rieur vertical. Les Oursins, connus vulgairement sous le nom de Héris- sons ou Châtaignes de mer à cause des fortes épines dont leur corps est cou- vert, se distinguent facilement des autres Echinodcrmes par la présence de ces fortes épines et parce que leur anus est vertical et diamétralement opposé à la bouche. D'api es La- marck on doit distinguer les Oursins des Cidarites parce que les tubercules de ceux-ci sont perforés à leur centre , et que leurs ambulaires sont plus étroits, plus réguliers que ceux des Oursins. Le corps des Ouisins est renflé, globuleux, hémisphérique, presque conique et même ovale sui- vant les espèces, toujours aplati plus ou moins en dessous; il consiste en une coque calcaire en général peu épaisse , formée d'une infinité de pe- tites pièces polygones , régulières ou irrégulières qui se joignent exacte- ment par leurs bords; celte espèce de structure en mosaïque a été nom- mée parquetage ; elle se dislingue quelquefois à l'extérieur par des li- gnes enfoncées qui correspondent aux points d'union des pièces entre elles. Les espèces offrant cette disposition ont été particulièrement appelées parquetées , mais , que cette structure soit apparente ou non à l'extérieur, elle existe toujours , et tous les Our- sins sont véritablement parquetés. Le OUR sommet de la coque calcaire est percé d'un trou plus ou moins grand; pen- dant la vie, il est bouché par une membrane couverte de pièces calcai- res qui ne se joignent pas aussi exac- tement que celles du corps; aussi manquent - elles souvent dans les échantillons desséches et conserves avec peu de soin. Au centre de celte membrane existe une ouveiture où vient aboutir l'intestin, et à sa cir- conférence cinq petits trous béants auxquels se terminent les ovaires. Au milieu de la base ou face infé- rieure du test calcaire l'on voit une ouverture arrondie ou subpentagone , toujours plus grande que la supé- rieure qui lui est opposée verticale- ment ; elle est également fermée daus l'état frais par une membrane con- tractile , couverte de très-petites écail- les calcaiies imbriquées; au milieu se trouve la bouche qui laisse voir cinq dents dont sont armées les mâ- choires. A la surface externe de la coque calcaire l'on aperçoit dix ban- delettes poreuses qui se rendent de l'ouverture supérieure à l'inférieure comme les méridiens d'un globe ; elles circonscrivent ainsi dix espaces d'étendue inégale et qui alternent régulièrement; les plus étroits sont nommés ambulaires , les plus grands aires interstitiales. Les bandelettes poreuses sont percées d'une infinité de petits trous qui traversent l'épais- seur de la coque et qui se voient également à la surface interne. Cha- cune d'elles est formée de deux , trois, quatre, cinq et même six ran- gées longitudinales de trous, dispo- sés par paires transversales ou obli- ques; ces bandelettes sont droites, sinueuses , festonnées , suivant les es- pèces et souvent d'une manière fort élégante. Tous les trous ne traver- sent pas directement l'épaisseur de la coque calcaire; plusieurs sont obliques, de sorte que l'espèce de dessin qu'ils forment à l'extérieur est presque toujours plus compliquée qu'à l'intérieur. Pendant la vie , l'A- nimal fait sortir par ces trous une infinité de petits tentacules charnus , OUR 535 rétractiles , susceptibles de s'allon- ger autant que les épines ; il paraît qu'ils servent à l'Animal à se fixer sur les corps solides. La surface ex- terne des ambulaires et des aires in- terstitiales est garnie de tubercules plus ou moins gros, plus ou moins nombreux et presque toujours dis- posés avec une certaine régularité, mais variant beaucoup suivant les espèces. Le sommet de ces tubercu- les est formé par une surface arron- die , circonscrite, très-lisse, sur fa- quelle s'articulent les épines dont fa base présente une facette concave qui s'adapte pai failement sur le som- met des tubercules. Les épines sont de nature calcaire ; leur forme et leur volume varient beaucoup; il y en a de longues, de courtes, d'aiguës, d'obtuses, de striées, de denticu- lées, etc. Leur grosseur est en géné- ral proportionnée à celle des tuber- cules, et chaque espèce en a de di- verses dimensions. Ce sont surtout les Oursins à test ovale où l'on voit les disproportions les plus grandes. Chaque épine présente à sa base un rétrécissement circulaire en forme de gorge étroite surmontée d'un rebord saillant. La surface externe du coips des Oursins est couverte pendant la vie par une membrane contractile dans tous ses points , exactement appliquée sur le test, et percée d'autant d'ouver- tures qu'il y a de trous aux ban- delettes poreuses et de tubercules sur les ambulaires et aires interstitiales. Les trous correspondant aux bande" lettes poreuses, laissent passer les ten- tacules charnus, et ceux qui corres- pondent aux tubercules embrassent circulairement le rebord situé au- dessus de la portion articulaire des épines; c'est par la contraction de cette membrane que les épines peu- vent se mouvoir et servir à la loco- motion de l'Animal ; ce mouvement progressif est fort lent. Les mâchoires dans ces Animaux sont fort singulières, très -compli- quées , et composées de trente pièces calcaires articulées, formant par leur 536 OUR assemblage une espèce de cône ren- versé que l'on désigne vulgairement sous le nom de lanterne d'Aristote. Elles sont armées de cinq dents (comprises dans le nombre des trente pièces) allongées, dont les pointes fort dures sont seules visibles par l'ouverture de la boucbe. Cet assem- blage de pièces est fixé par des muscles, à cinq lames calcaires qui bordent intérieurement l'ouverture infcirieure du corps. L'intestin est 4prt long et attaché en spirale aux parois intérieures du test par un mé- sentère ; un double système vascu- laire règne le long de ce canal, et s'élève en partie sur le mésentère; on trouve également dans l'intérieur des Oursins cinq ovaires qui viennent aboutir aux cinq ouvertures situées autour de l'anus. Les Oursins se trouvent dans tou- tes les mers', et fossiles dans presque toutes les formations; leurs espèces sont nombreuses et difficiles à dis- tinguer entre elles; Lamarck en a fait deux sections , les Oursins à test orbiculaire , et ceux à test ovale ; dans la première on trouve les Echi- nus esculentus , venir icosus , granu la- ris , virgatus , globi/ormis , fasciatus , pilecolus , Melo , sardicus , acutus , pentagonus , obtusangulus , polyzo- nalis, macullatus , variolaris , marga- ritar.œus , sculptas tpunctulalus , Ovum, pallidus , subangulosus , variegatus , subcœruleus , pustulosus , neglectus , miliaris , rotularis , lividus , tubercu- latus , bigranularis ,• dans la seconde les Echinus , atratus , mamillatus , trigonarius. (£. D..L.) OURSINE. Arctopus. bot. phan. Ce genre fondé par Linné sur une Plante fort remarquable d'Afrique , a été placé par les auteurs dans la Pentandrie Digynie , quoique ses fleurs fussent unisexuées. C'était sans doute pour ne pas l'éloigner des gen- res qui, au milieu de la Pentan- drie , forment un groupe compacte appartenant aux Ombellifères , fa- mille où se range naturellement aussi Y Arctopus près de YEryngium et de OUR YEchinophora. La description de Tu- nique espèce qui constitue ce singu- lier genre , en fera mieux reconnaî- tre les principaux caractères que si nous essayions de les exposer à part et d'une manière abrégée. L'Ocjrsine d'Afrique, Arctopus echinalus , L. , Hort. Cliff. , 4g5 ; Burin., Plant, afric. Dec, tab. 1 , copiée dans les Illustrations de La- marck, pi. 85ô, a une souche souter- raine, très-grosse , noueuse, brune, résineuse, perpendiculaire, terminée inférieurement par une racine ram- pante et divisée en fibres radicellaires. De cette souche qui reste à fleur de terre, sortent des feuilles réunies au nombre de huit à dix en une touffe étalée ; les extérieures sont les plus grandes. Ces feuilles sont pétioîées , larges , planes , épaisses , marquées de nervures , découpées en sinus pro- fonds, garnies sur leurs bords de cils longs et bruns qui les font paraître comme frangées. C'est cette forme générale des feuilles qui a suggéré à Linné le nom A' Arctopus , mot qui si- gnifie pied d'Ours. A l'angle de cha- que échanciure , est un faisceau d'é- pines jaunâtres très-aiguës , et dispo- sées en étoile. Les pétioles sont élar- gis , membraneux , blancs et engaî- nans à leur base. Les fleurs disposées en ombelles naissent au centre du faisceau que forment les feuilles. Dans certaines ombelles les fleurs sont toutes mâles par avortement de l'ovaire; dans les autres, elles sont androgynes , c'est-à-dire que les om- belles ont de nombreuses fleurs mâ- les , au centre , et quatre à cinq fleurs femelles à la circonférence. Jamais ces deux sortes d'ombelles ne se ren- contrent sur le même pied; c'est pourquoi la plupart des auteurs ont donné pour caractères essentiels à Y 'Arctopus , des fleurs dioïques-poly- games. Thunberg ( Ilor. Cap. , 2 , p. 197) dit, dans sa Description, que les fleurs sont parfaitement dioïques, et il n'admet point d'ombelles andro- gynes. Les ombelles mâles sont lâ- ches et portées sur d'assez longs pé- doncules. Leurs rayons sont très- OUR longs, inégaux, et supportent des ombelles courtes, uniformes et pour- vues de fleurs nombreuses. L'invo- lucre est composé de cinq folioles sessiles , oblongues, pointues, plus courtes que les pédoncules. Les in- volucelles sont monophy lies , divisées très-profondément en cinq découpu- res entières, ou bifides et même tri- fides , lancéolées et épineuses. Cha- que Heur mâle offre un calice très- petit à cinq divisions; cinq pétales, infléchis au sommet , entiers , égaux, et du double plus longs que le calice ; cinq étamines dont les filets sétacés et plus longs que la corolle , soutien- nent des anthères ovées et purpuri- nes ; à la place de l'ovaire avorté , deux styles sétacés , purpurins , à stigmates simples , aigus. Les ombel- les androgynes ont l'involucre com- me dans les fleurs mâles; les fleurs sont sessiles , disposées dans un invo- lucelle monophy lie, très-grand, per- sistant , ouvert, fendu en quatre ou cinq parties , qui s'accroît considéra- blement et devient épineux sur ses bords. Au centre de l'involucre sont les fleurs mâles et à la circonférence les fleurs femelles, en très-petit nom- bre. Celles-ci ont un calice et une corolle comme dans les fleurs mâles , à l'exception que la corolle est com- posée de pétales rouges , très-petits puisqu'ils ne dépassent pas le calice. Les étamines manquent complète- ment. Le fruit consiste en un double akène , dont les deux portions sont acuminées. Selon ïhunberg , il n'y a que des fleurs femelles dans l'invo- lucelle épineux que nous venons de décrire pour les ombelles androgy- nes. L'Oursine d'Afrique croît dans les localités sablonneuses et les plai- nes de l'Afrique australe , surtout aux environs du cap de Bonne-Espéran- ce. Thunberg ( Voyage , vol. 1 , p. i63) dit que cette Plante est impré- gnée d'une résine blanche. Elle est usitée en décoction comme dépurati- ve dans les maladies syphilitiques. (G..N.) OURSININS. maji. Nom proposé par Daubenton et Yicq-d'Azyr, et OUT 5o7 adopté par Desmarest , pour une famille de Carnassiers , qui corres- pond au genre Ursus de Linné. V- Ours. (is. g. st.-h.) OURSON, mam. Lepetilde l'Ours. V. ce mot. On a aussi appelé de ce nom l'Alouate. (B-) OUTARDE. Otis. ois. Genre de l'ordre des Coureurs. Caractères : bec de la longueur de la tête au plus , droit , conique , comprimé latérale- ment ; mandibule supérieure un peu voûtée à la pointe, dépassant l'infé- rieure qu'elle recouvre de ses bords; narines ovales , situées vers le milieu du bec, rapprochées l'une de l'autre et ouvertes; pieds longs, nus au- dessus du genou ; trois doigts en avant, courts, réunis à leur base et bordés par des membranes; peint de pouce; ailes médiocres; la première rémige de moyenne longueur, la deuxième un peu plus courte que la troisième qui est la plus longue. Pour le volume du corps et pour leur taille ramassée , il serait sans contredit plus convenable de laisser les Outardes au milieu des Gallinacés , ainsi que l'ont fait Linné et beaucoup d'autres na- turalistes , que de les placer parmi les Coureurs; néanmoins certains ca- ractères, les mêmes que ceux qui dis- tinguent les Oiseaux de ce dernier ordre, et surtout de grands rappro- chemens d'habitudes n'ont pas per- mis que l'on suivît plus long-temps les anciens erremens. En général toutes les espèces du genre sont pe- santes et beaucoup plus aptes à la course qu'au vol; lorsqu'elles sont forcées de se livrer à ce dernier usage de leurs facultés , elles paraissent le faire avec crainte et plus près possi- ble de la surface des terres qu'elles effleurent néanmoins avec assez de rapidité. Elles se tiennent constam- ment dans les grandes plaines cou- vertes de moissons ou dans les brous- sailles les moins fréquentées. Leur nourriture consiste en graines , her- bes tendres et Insectes. Un mâle suffit à plusieurs femelles qui se retirent et reprennent la vie solitaire dès qu'elles 538 OUÏ ont été fécondées. Aucuue de celles connues ne contient d'autre nid qu'un trou creusé en terre et dans lequel sont déposés les œufs ordinairement peu nombreux. Tout porte à croire qu'elles sont assujetties à deux mues par année. On distingue facilement les mâles à quelques ornemens par- ticuliers et à beaucoup plus d'éclat ïV^6 '"S'nmires daiJs le plumage. L Outarde est un gibier des plus suc- culens et très-recherché des gastro- nomes. Le nouveau continent n'a encore offert aucune espèce de ce genre. Outarde d'Afrique , Otls afra , L- Parties supérieures d'un brun noi- râtre, irrégulièrement rayé et strié de roux ; sommet de la tête brun avec des raies et des stries blanches ; un large trait blanc de chaque côté de la tête , plus une tache sur l'oreille ; rémiges primaires noires, moins lon- gues que les secondaires qui ont une large bande blanche sur toute la lon- gueur de l'aile ; cou et parties infé- rieures noirâtres, un demi -collier blanc sur le premier ; un anneau blanc sur la jambe; bec noirâtre; pieds jaunes; ongles noirs. Taille, vingt-sept pouces. La femelle n'a que de petites lignes blanches sur la tête et le cou qui sont noirs ; elle n'a point non plus de collier ni de taches sur les oreilles. Du cap de Bonne- Espérance. Outarde d'Arabie, Otls a rais , L. Parties supérieures variées de noir et de marron; front blanchâtre; tête noire garnie d'une huppe pointue, couchée en arrière ; une tache blan- che de chaque côté ; rémiges pri- maires noires, les secondaires tache- tées de noir et de blanc; rectrices latérales blanchâtres , le.s intermé- diaires blanches , traversées de ban- des noires; gorge et devant du cou bleuâtres rayés de brun ; parties in- férieures blanches. Bec grisâtre f pieds brunâtres. Taille, vingt-quatre pouces. Outarde barbue. V. Grande Outarde. Outarde blanche. Espèce dou- OUT teuse que l'on prétend habiter l'île de Chypre. Outarde bleuâtre, Otls cœru- lescens. Parties supérieures roussâ- tres, pointillées et rayées de noir; cou, poitrine et parties inférieures d'un blanc bleuâtre. Celte espèce a été observée par Levaillant et par Barrow dans l'Afrique méridionale au pays des Cafres. Outarde Cane-Petière , Otis Te- trax , L., Buff. ,pl. enl. 10 et a5. Paities supérieures variées de fauve , de blanchâtre et de zig-zags noiiâtres avec quelques taches noires assez grandes ; plumes de la tête noires ayant à leur centre une tache longi- tudinale fauve, rougeâtre; joues et menton cendrés; la majeure partie du cou noire ; un double collier blanc au bas de la gorge et sur la poitrine dont le haut est noir; tectrices alai- res variées de roux et de noirâtre en zigzags; rémiges variées de noir et de blanc; lectrices blanches, traver- sées de bandes noirâtres , les quatre intermédiaires fauves; parties infé- rieures blanches; bec gris ; iris oran- gé ; pieds bruns. Taille, dix -huit pouces. La femelle se dislingue du mâle par le haut de la tête , le cou et la poitrine qui , au lieu d'une teinte noirâtre , uniforme , présente un mé- lange de zig-zags blanchâtres , fau- ves et gris , sans aucune trace de collier; les parties supérieures sont plus chargées de noir; la gorge est blanche de même que toutes les par- ties inférieures; seulement vers le haut du ventre el sur les flancs se font remarquer quelques lignes noires ondulées en forme d'écaillés. De l'Europe méridionale d'oii elle émigré périodiquement vers les régions tem- pérées de cette partie du continent. Les voyages se font assez ordinaire- ment en petites troupes de six à dix ; mais aux lieux de séjour chacun se disperse, pour ne se réunir qu'au dé- part. Ces Oiseaux sont défians et mê- me farouches; ils quittent rarement les guérêts et les broussailles , volent et courent avec rapidité; leur ponte consiste en quatre ou cinq œufs d'uu. OUT vert brillant. La mère élève ses pe- tits à la manière des Gallinacés. Outarde du Chili. Nom donné par Molina à un Oiseau qui ne peut appartenir à ce genre, puisqu'il lui donne quatre doigts. Outarde Ciiukge, Olis Bengalen- sis, Lalh. Parties supérieures variées de fauve , de brun et de noir; som- met de la tête, cou et parties infé- rieures noirs; collet de la tête et au- réole des yeux d'un roux fauve ; une large ceinture des couleurs dorsales sur la poitrine ; rémiges variées de noir et de blanc, tei minées de gris foncé ; lectrices variées de blanc , de brun et de noir; bec et pieds biuns. Taille, vingt-quatre pouces. La fe- melle a les nuances généralement plus claires ; la tête , le cou et le ven- tre sont d'un cendré pâle assez pur. De l'Inde. OUTARDE A GORGE BLANCHE , Olis indica , Lalb. Parties supérieures bru- nes, variéesdezig zagsuoirset blancs; tête noire; lectrices noirâtres; gorge blanche; parues inférieures jaunâtres, presque blanches vers les flancs; bec et pieds bruns. Taille , dix-huit pu- ces. De l'Inde. Espèce douteuse. Grande Outarde, Otis Tarda, L., BuQ'., pi, cnl. 245. Parties supé- rieures variées de taches et de bandes transversales , brunes et fauves sur un fond jaunâtre; tête, cou et poitrine d'un cendré clair; un faisceau de plumes effilées , en forme de mous- tache de chaque côté du bec et près des angles ; auréole des veux blanche; grandes rémiges noiiâtres ; les autres variées de noir et de blanc ; lectrices roussâtres, traversées de deux ban- des noires; parties inférieures blan- ches, légèrement lavées de fauve; bec d'un gris brun; iris orangé; pieds cendrés. Taille , trente-huit à quarante pouces. La femelle est plus petite de près de moitié ; sou plumage est en général plus brun , elle est privée de moustache. L'Outarde est plus commune en Italie et dans le Piémont que dans toute autre contrée de l'Europe; elle abonde aussi en Andalousie selon Bory de Saint-Vin- OUT 559 cent. Soumise à des émigrations très- irrégulières et dont on ne connaît aucunement la direction, elle ne pa- îaît en France que de loin en loin et assez ordinaiiement pendant l'hiver; elle se noun il d'herbes et de graines; quand rien n'excite son inquiétude, elle se promène gravement, et c'est piobablement de cette lenteur natu- relle dans la maichc, que vient le nom A'Jvis Tarda que lui donnaient les Romains et dont nous avons for- mé celui d'Outarde; quand au con- traire elle se voit découverte ou pour- suivie , elfe fuit avec une telle vitesse que les meilleurs Chiens l'atteignent difficilement , et soit qu'elle ne puisse prendre son essor qu'à l'aidçdu vent, soit qu'elle craigne, d'être aperçue du chasseur, on a beaucoup de peine à la faire lever. La ponte n'est que de deux a>ufs d'un vert olivâtre, tache- lés de brun. Outarde Houbaba, Otis Hovhara, Lath. Parties supérieures jaunâtres , tachetées et finement rayées de brun ; front et côtés de la tête d'un roux cendré , finement pointillés de brun ; cou garni de longues plumes effilées , blanchâtres et siriées de noir; occiput, joues et menton blancs rayés de brun ; rémiges blanches et noires ; lectrices roussâtres, traversées par trois larges bandes cendrées; parties inférieures blanches ; bec d'un brun noiiâlie ; pieds verdâlres. Taille , vingt-cinq pouces. Les jeunes mâles ont les parties supérieures roussâtres , variées de zig-zags blancs et bruns ; les côtés de la tête plus fortement rayés, et les plumes blanches du sin* ciput plus courtes et coupées vers la pointe par de fines raies cendrées et rousses ; celles des côtés du cou mé- langées de brun foncé; enfin le des- sous du corps d'un gris blanchâtre. Les femelles diffèrent des jeunes mâ- les en ce qu'elles sont privées de lon- gues plumes sur le cou. En Turquie et en Barbarie. Outarde huppée d'Afrique. pr. Outarde d'Arabie. Outarde de l'île de Luçon , Olis Luzoniensis , Sonncrat, Yoy. à la .*>4o OUT Nouvelle-Guinée, pi. 49. Parties su- périeures cendrées, rayées de brun; tête , cou et poitrine gris , rayés de noir; occiput garni d'une huppe noire , traversée de bandes grises ; poignet blanc avec l'extrémité des plumes grise ; parties inférieures blanches ; bec noirâtre ; pieds verdâ- tres. Taille , trente-quatre pouces. Latham considère cette espèce com- me identique avec l'O/is Houbara. Outarde Korhaan. V. Outarde d'Afrique. Outarde Lohong. V. Outarde d'Arabie. Outarde moyenne des Indes. V. Outarde Churge. Outarde a oreilles. V. Outar- de Passarage. Outarde Passarage, Olis aurita , Lath. Parties supérieures noires va- riées de brun ; tête , cou , poitrine et ventre noirs ; une tache auriculaire blanche; une bande blanche entre le cou et le dos ; occiput garni de huit plumes étroites, étagées , termi- nées en fer de lance et dont les plus longues atteignent environ quatre pouces; grandes tectrices alaires blan- ches; bec long, grêle et brun; pieds d'un jaune pâle. Taille , dix-sept pou- ces. De l'Inde. Espèce douteuse , en- core peu connue et qui paraît même ne devoir pas appartenir à ce genre. Petite Outarde. V. Outarde Cane-Petière. Petite Outarde d'Afrique. V. Outarde Houbara. Outarde Piouquen. V. Outarde du Chili. Outarde Rhaad , Otis Rhaad , Lath. Parties supérieures fauves , ta- chetées de brun; tête noire; occiput garni d'une huppe d'un noir bleuâ- tre ; lectrices brunes rayées transver- salement de noir ; parties inférieures blanches; bec noirâtre; pieds robus- tes, bruns. Taille, vingt-cinq pou- ces. De la Barbarie. Temminck pense que cette Outarde est au plus une va- riété de l'Houbara et qu'elle doit lui être réunie. (dr..z.) Les gros Oiseaux des Malouines OUT mentionnés dans le Voyage de Bou- gainville comme des Outardes, dont on ne trouve pas la moindre trace dans ces îles , étaient deux espèces d'Oies , celle des Malouines et l'Oie antarctique. Pr. Canard. (b.) OUTARDEAU. ois. Le petit de l'Outarde. (b.) OUTASED ou OUTATAPASEU. ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (dr..z.) OUTAY ou JOUTAY. bot. phan. Même chose qu; Oulea. V. ce mot. (B.) ODTEA. bot. phan. Genre établi par Aublet(Pl. Guian., 1, p. a8) et appartenant à la famille des Légumi- neuses. Willdenow en avait fait une espèce de son genre Macrolobium , mais le professeur De Candolle l'a rétabli comme genre distinct ( Pro- drom. sysl., 2, p. 5io)et y a ajouté deux nouvelles espèces. Voici les ca- ractères de ce genre : son calice est à cinq divisions peu profondes, ac- compagné extérieurement de deux bractées latérales , opposées ; les pé- tales sont au nombre de cinq dont quatre sont extrêmement petits; le cinquième au contraire est très-grand, ondulé et comme plissé ; l'ovaire est pédicellé ; le style est très-long ; le fruit est comprimé, uniloculaire , mo- nosperme. Les espèces de ce genre, dont une seule était connue jusqu'à présent , sont des Arbres à feuilles paripinnées , à fleurs disposées en grappes et dont deux sont originaires de la Guiane française , savoir Outea guianensis , Aubl. , loc. cit. , 9 , et Macrolobium pinnatum , Willd. , dont les feuilles son bijuguées ; les fo- lioles elliptiques, oblongues, obtuses ; les élamines au nombre de quatre , dont une stérile et velue. Une secon- de espèce a été nommée Outea multi- juga, par D. C, loc. cit. Les feuilles sont composées de trois à cinq pai- res de folioles obovales , réniformes oblongues, très-obtuses et émargi- nées à leur sommet. Comme la pré- cédente elle est originaire du la ouv Guiane française. En fia il a réuni à ce genre comme troisième espèce le Macrolobium bijugum de Colebrook (Trans. Lin. Soc, vol. 12), qui croît dans les Indes-Orientales. (A.n.) OUTIAS. MAM. V. C.VPROMYS. * OUTRE DE MER. moix. Nom vulgaire donné par quelques pê- cheurs aux Ascidies. y. ce mot. (b.) OUTREMER, ois. Syn. de Com- basou. y. Gros-Bec. (dr..z.) OUTREMER, min. V. Luzulite. * OUVI. bot. piian. Ce mot , dans la langue malégache, désigne en gé- néral les Plantes tubéreuses , et par- ticulièrement l'Igname, dont les va- riétés sont désignées par les noms d'Ouvi-FouTcm , d'OuVI-HAVRES , etc. Ce mot entre dans la composition de beaucoup d'autres noms de Plan- tes , tels que : Ouvi-Passo , un Dolic des bords de la mer. Ouvi-Dambou , une Vigne sau- vage. Ouvi-Lassa, un Liseron très-pur- gatif. Ocvi-Vaye, le Flagelîaria in- dica, etc., etc. (b.) OUVIER. ois. Syn. vulgaire de Vanneau - Pluvier. V. Vanneau. (DR..Z.) OUVIR ANDRA. bot. phan. Gen- re de la famille des Saururées , éta- bli par Du Petit -Tbouars (Gêner. Madagasc. , p. 2 ) , et que Persoon a fort mal à propos nommé Hydroge- ton, nom d'un genre de Loureiro qui n'a pas été adopté. Ce genre se compose d'une seule espèce , Ouvi- randra madagascariensis , Du Petit- Thouars, ou Hydiogetonfenestrale, Persoon. C'est une Plante vivace , croissant dans l'eau. Sa racine est un gros tubercule oblong , charnu , aux dépens duquel naissent des fibres cy- lindriques. Les feuilles sont radicales et bien remarquables par leur organi- sation ; elles sont pétiolées , ellipti- ques , allongées , obtuses , percées de OVA 54i trous très-rapproebés, en forme de pa- rallélogrammes , de manière qu'elles sont réduites en quelque sorte à leur réseau vasculaire , qui est d'une très- grande élégance. La hampe est radi- cale, cylindrique, plus grande que les feuilles, renflée dans sa partie moyen- ne, terminée supérieurement par deux à cinq épis digités de petites fleurs roses et odorantes ; chaque fleur offre un calice formé de cinq sépales colo- rés ; six élamines dressées , ayant leurs filets dilatés à la base; les an- thères presque globuleuses, didymes. Au fond de la fleur , on trouve trois pistils sessiles, composés d'un ovaire ovoïde, aune seule loge , contenant deux à trois ovules dressés. Le fruit se compose de trois capsules allon- gées, s'ouvrant par leur côté interne, et contenant chacune deux graines dressées. Ces graines , qui sont pres- que globuleuses , renferment un em- bryon monocotylédon sans endo- sperme. Ce genre est très-voisin de l'Apo- nogeton , par son port, la disposi- tion de ses fleurs et leur structure ; mais il en difTère par ses fleurs mu- nies d'un véritable calice , et n'ayant que six élamines; tandis que dans 1 Aponogeton , chaque fleur consiste dans une grande écaille, qui porte à sa base de douze à quatorze étamines. V. Aponogeton. (a. r.) OVAIRE, zool. et bot. y. Géné- ration , OEuf , Ovule et Pistil. * OVAIRES ( Pierres ). géol. Même chose qu'Oolithe, et des poin- tes d'Oursin fossiles chez quelques oryetographes. (b.) * OVALES. Oualia. crust. Fa- mille de l'ordre des Lœmodipodes , établie par Latreille ( Fam. Nat. du Règn. Anim.) , et à laquelle il donne pour caractères : corps ovale , avec les segmens transversaux; pieds forts et de longueur moyenne. Quatrième et dernière pièce des antennes simple et sans articles. Pieds des second et troisième segmens imparfaits , ter- minés par un article fort long, cy- 54a OVI lindrique et mutique , avec une vé- sicule allongée à la base de chacun d'eux; il n'y a point de corps ana- logue à Ja base des autres. Celte fa- mille ne renferme qu'un genre; c'est celui des Cyaines ( Cyamus) de Ln- treille. V. ce mot. (o.) OVÉOLITES. polyp. foss. r. OvULITES. OVIBOS. MAM.Blainville (Bulletin de la Société Philomatique , 181 3 ) a proposé sous ce nom un genre qu'il caractérise de la manière suivante : cornes simples, lisses; brosses nulles; pores inguinaux? queue courte; ma- melles au nombre de deux ; poils longs , laineux ; point de mufle. Ce genre, adopté par la plupart des au- teurs modernes, et qui se tiouve in- termédiaire entre les Moutons et les Bœufs, ne se compose que d'une seule espèce, le Bos muschatus des auteurs, dont l'histoire a déjà été faite dans ce Dictionnaire. V. Boeuf. (JS. G. ST.-H.) OVICAMELUS. mam. On trouve dans les premiers auteurs qui écri- virent sur l'Amérique et sur les pro- ductions du double continent , ce nom donné aux Llamas. V. Cha- meau, (b.) OVIDUCTE. Oviductus. zool. jr. OEuf. OVIEDA. Ovieda. bot- fhan. Linné constitua sous ce nom un genre de la Didynamie Angiosper- niie , dont il décrivit deux espèces, qu'il nomma Ovieda rnitis et O. spinosa. Ce genre , identique avec le f^aldia de Plumier et d'Adanson , fut d'abord placé parmi les Caprifo- Jiacécs par A.-L. Jussieu , qui bien- tôt reconnut ses véritables affinités avec les Veibénacées. Plus tard, notre célèbre botaniste ( Anu. du Muséum, vol. vu, p. 65 t s'appuyant sur les obseï valions de Gaerlner relative- ment au fruit de Y Ovieda mitis , fut convaincu que cette Piaule et le Si- phunanthus indica , L. , étaient la même espèce, et il se. contenta de citer l'opinion deGaertner sur \'0- OVI vieda spinosa ; opinion suivant la- quelle cette Plante devait constituer un genre distinct. Cependant , il ad- mit le genre Ovieda, et lui ajouta une espèce indigène de Pondichéry » dont il donna la de.-cription {/oc. cit., p. 76) sous le nom A' Ovieda ova- lifolia. R. Biown, après un examen approfondi de quelques genres de la famille des Veibénacées , tels que le Clerudcndron et le If olkameria , réunit le genre Ovieda de Linné au Clerodendron. Cette opinion a été em- brassée par tous les auteurs moder- nes , et particulièrement par Kunth et Spreugel. Ce dernier auteur trou- vant le nom A' Ovieda sans emploi , l'appliqua à un genre de la famille des Iridées et de la Ti iandrie Mono- gynie, L. Ce genre est composé de plusieurs espèces indigènes du cap de Boune-Espérance, placées aupa- ravant clans les genres Giadiolits , Ixia et Galaxia. L'une d'elles {O. anceps , Spreng. ; Ixia corj/nbosa , L. ) avait été indiquée autrefois com- me type du genre Lapeyrousia par Pourret. Il serait donc convenable de rétablir cet ancien nom géné- rique; mais comme le genre Lapey- rousia de Pourret n'avait pas été admis généralement , Thunberg a formé un aulre génie Lapeyrousia , qui se place dans la famille des Sy- nantliéiées , et qui a été admis par Cassini. V. Lapeyrousie , pour les caractères du genre Ovieda de Spren- gel. (g..n.) OVILLA. bot. phan. (Adanson.) Syn. de Jasione. V. ce mot. (b.) OVIPARES, zool. C'est-à-dire Animaux qui engendrent des OEufs. Quelquefois les œufs, au lieu d'être pondus extérieurement , éclosent dans l'intérieur de l'organe sexuel . les Animaux qui présentent ce phé- nomène sont appelés Ovovivipares , ou, par abréviation, Ovovipares. V. OEUF. (IS. G. ST.-H.) OV1S. mam. V. Mouton. * O VIVAU. bot. phan. L'Arbre de Madagascar, cité par Flacourt sous ovo ce nom, n'est pas déterminé; les na- turels tirent de son amande une huile doul ils oignent leurs cheveux, (b.) OVIVORE. kept. oph. Espèce du genre Couleuvre. (b.) OVOÏDE, pois. Lacépède , qui se plm à établir des genres de Pois- son d'après des figures laites en Chine par des peintres dont la ré- putation de fidélité n'est pas trop bien établie , ne devait pas laisser échapper l'occasion d'en formeravec des peaux rembourrées, quelque pa- tente qu'en lût la mutilation. Il créa donc , contre toutes les règles de la nomenclature, son Ovoïde d'après Commerson , qui lui-même soupçon- nait d'autant plus l'altération de l'in- dividu qu'il esquissa , qu'on n'y trou- vait pas la moindre trace de queue à la partie postérieure d'un corps rond comme un œuf ou l'anus s'ouvrait en remontant vers le dos. Autant vaudrait admettre dans un catalogue des êtres naturels , ces Basilics que des charlatans façonnaient avec de petites Raies achetées au marché, que d'y conserver l'Ovoïde dont La- cépède a fait graver le bizarre por- trait sans plus de difficulté dans la planche 25, fig. 2 de son premier volume. Un simple cnup-d'œil , jeté sur cette représentation , suffit pour faire reconnaître un Diodon arrangé de façon à en faire une mystification ichthyologique. (b.) * OVOÏDES. Ovatœ. mou. La- treille a divisé la famille des Enroulés de Lamarck en deux autres : les Oli- vâtres et les Ovoïdes. Celte dernière comprend seulement les deux genres Porcelaine et Ovule. Nous avons dit à notre article Olive pour quels mo- tifs nous n'avions pas admis cette di- vision dans une série simple et uni- que. (D..11.) OVOVIVIPARES, zooL. V. Ov.i- pares. Lacépède, dans son Histoire des Poissons , appelle ainsi l'espèce de Blennie , généralement connue sous le nom adopté de Vivipare. V. Blennie. (b.) OVt) 545 OVULE. Ovula, moll. Ce genre a été établi par Bruguière dans les planches de l'Encyclopédie , où il est placé entre les Porcelaines et les Bulles. La plupart des espèces de ce genre étaient confondues par Linné parmi les Bulles. On ne doit donc pas être étonné que Biuguière , tout en modifiant Linné, en ait conservé les rapports, lorsque plus tard Cu- vier, dans son premier ouvrage (Ta- bleau élémentaire d'Hist. Natur. , p. 098), n'a point opéré ce changement. Aussi le genre Ovule ne fut consacré que par les premiers travaux de La- marck où l'on tiouve déjà ce genre, placé dans ses rapports naturels , en- tre les Porcelaines , les Tarières , non loin des Olives, des Ancillaires et des Cônes. De Roissy (Bufion de Son- nini , T. v des Mollusques, p. 419) admet les rapports indiqués par La- marck, et fait observer judicieuse- ment que l'Animal doit êtie bien voi- sin de celui des Porcelaines , ce qui se conçoit par les rapports intimes qui existent entre les Coquilles. Ces rapports ne pouvaient que se confir- mer de plus en plus. Aucun auteur ne les a contestés, et pour le plus grand nombre, ils ont admis la fa- mille des Enroulés telle que Lamarck l'a proposée dans sa Philosophie Zoo- logique. L'examen de l'Animal, il est vrai , manquait encore pour faire changer en ceititude les probabilités que l'on avait pour rapprocher les Ovules des Porcelaiues; mais ces doutes n'existent plus depuis la pu- blication du Voyage de Freycinet , pendant lequel Quoy et Gaimard ont recueilli l'Animal de l'Ovule OEuf, qu'ils donnèrent à Blainville. Ce sa- vant publia ses observations dans l'ouvrage que nous venons de citer. On y a joint une bonne figure de l'Animal que l'on peut facilement comparer avec celui des Poicelaines, l'Animal de la Porcelaine Tigre s'y trouvant aussi représenté. N'ayant pas vu l'Animal de l'Ovule, nous pensons ne pouvoir mieux faire que de rapporter ce qu'en a dit Blainville. Il offre la plus grande ressemblance 544 OVD avec celui de la Porcelaine Tigre , comme pouvait le faire présumer le grand rapprochement des Coquilles; sa forme générale est tout-à-fait la même ; le manteau , qui enveloppe le corps , se termine également dans sa circonférence par deux lobes laté- raux presque égaux, un peu moins grands cependant que dans les Por- celaines , et dont les bords sont moins extensibles; au-delà de cette bande marginale, en est une autre, plus épaisse , évidemment plus musculaire, et qui est garnie à l'intérieur de pe- tits cirxhestentaculaires , pédicules et un peu renflés en champignon à l'ex- trémité; ils sont un peu moins nom- breux , et d'une autre forme que dans les Porcelaines; en avant et en ar- rière , les deux lobes du manteau sont réunis, ou mieux, se continuent, sans former de canal proprement dit , si ce n'est en avant , oii l'on voit qu'à cet endroit le bord du manteau est grossi par un rudiment de tube, ou plutôt par une expansion musculaire venant du faisceau columellaire. Le pied est tout-à-fait coniforme , comme dans les Porcelaines , c'est-à-dire fort grand , ovale , à bords minces ; l'an- térieur étant également traversé par un sillon marginal. Dans le seul in- dividu que nous ayons disséqué, il y avait en outre, dans le milieu de la partie antérieure du pied , une sorte de ventouse assez profonde, à bords épais, plissés, et assez réguliers; niais nous ne saurions assurer que ce fût une disposition normale. La tête ressemble entièrement à celle des Por- celaines, ainsi que les tentacules et les yeux qui étaient cependant évi- demment plus petits ; la bouche , éga- lement à l'extrémité d'une petite trompe labiale, nous a paru suscep- tible de se dilater en pavillon. Nous avons vu distinctement un rudiment de dent labiale supérieure en forme de fer à cheval , fort étroite , et collée à la peau , de manière, sans doute, à n'avoir pas une grande action dans la mastication. La masse linguale est «paisse , ovale , s'avance en partie libre dans la cavité buccale, et se OVD prolonge dans la cavité viscérale; elle est , du reste , armée de petits cro- chets comme à l'ordinaire ; l'anus est aussi , comme dans les Porcelaines , à l'extrémité d'un petit tube flottant, dirigé en arrière dans la partie tout- à-fait postérieure de la cavité bran- chiale; celle-ci est réellement énor- me , puisqu'elle occupe tout le der- nier tour de la Coquille ; elle est pourvue , comme il a déjà été dit , d'un rudiment de tube à son extré- mité antérieure ; les branchies sont encore, comme dans les Porcelaines, au nombre de deux , l'une grande et l'autre petite; la première , dont les lames sont très-nombreuses et très- longues, constitue une sorte de fer à cheval ouvert en avant et dans les branches duquel est la seconde blan- chie , en forme de petite plume , tout- à-fait à l'entrée du tube. En arrière de la grande branchie , sont toujours les plis muqueux , au nombre de sept à huit, et qui accompagnent le rec- tum et l'oviducte. Celui-ci se termine par un tube libre flottant dans la ca- vité branchiale, et dirigé d'arrière en avant. Le reste de l'organisation est encore plus semblable à ce qui existe dans les Porcelaines. Le système ner- veux offre un ganglion latéral de la locomotion bien évidemment séparé par un cordon d'un demi-pouce de long du cerveau lui-même, placé et composé comme à l'ordinaire. Les Ovules ont donc une grande analogie avec les Porcelaines sous tous les rap- ports. Il sera cependant encore né- cessaire de confirmer toute l'analogie par l'étude des Animaux de différentes sections du genre , parce que l'on peut présumer qu'il existe plus de diffé- rences entre l'Ovule ovi forme et l'O- vule navette, qu'il n'y en a entre le premier et les Porcelaines. Les carac- tères de ce genre peuvent être expri- més ainsi : Animal presque en tout semblable aux Porcelaines ; coquille bombée, atténuée et subacuminée aux deux bouts ; à bords roulés en dedans ; ouverture longitudinale , étroite , versante aux extrémités , non dentée sur le bord gauche ovu OVTJLE DES MoLUQUES , Ovula Ovi- formis , Lamk., Anim. sans vert. T. vu, p. 366, n. 1; Bulla Ovula, L., Gmel., p. 34:22, n. i;List., Couch., t. 711 , fig. 65 ; Fav. , Conch. , pi. 5o , fig. n ; h'ncycl. , pi. 558 , fig. 1 , \, b. C'est la plus ventrue des espèces de ce genre , et en même temps la plus grande ; elle est de couleur blanc de lait à l'extérieur, et en dedans d'un orange rongea tre ou brunâtre. Ovule Navette, Ovula Volva , Lamk. , ibid» , p. 870, n. 12 ; Bulla î'olva, L. , Gmel., p. 5422, n. 2; Martini, Conchyl. T. 1, tab. 20, fig. 210; Encyclop. , pi. 357 , fig. 5, a, b. Coquille fort remarquable, renflée dans le milieu. Elle se termine, de chaque côté , par un canal long et grêle, cylindracé. Elle est rare et fort recherchée dans les collections. Elle vient de la mer des Antilles. Il existe dans ce genre plusieurs espèces fossiles dont la plus remar- quable est, sans contredit, celle des environs de Paris. Elle a quatre pou- ces et demi de long , et elle porte sur le dos plusieurs gros tubercules , ce qui lui a fait donner , dans la collec- tion de Duclos, le nom d'OvuLE tu- berculeuse , Ovula tuberculusa ; elle est encore extrêmement rare dans les collections. Elle fut découverte , d'a- bord, dans les enviions de Laon , et depuis , on l'a retrouvée aux enviions de Soissons , dans le terrain qui con- tientles grosses Nérites. (d..h.) OVULE, bot. ehan. On appelle ainsi la jeune graine encore renfer- mée dans l'ovaire , avant ou à 1 épo- que de la fécondation. Le nombre et la position des Ovules contenus dans chaque loge de l'ovaire , avant la fé- condation, est,. comme on sait, un point de la plus haute importance dans la botanique philosophique , pour l'établissement des rapports na- turels. Nous en dirons quelques mots en parlant du pistil. L'organisation de l'Ovule avant l'imprégnation dif- fère beaucoup du même organe, lors- que la fécondation s'est opérée. Cette fonction y introduit des chnnge- TOME XII. OVU 545 meus notables ; en même temps qu'elle y développe de nouveaux or- ganes , elle en détruit d'autres, dont souvent il ne reste plus tard pres- que aucune trace. La structure de l'Ovule antérieurement à l'imprégna- tion , a été traitée avec beaucoup de Snofondeur par notre savant ami lober t Brown {ylppcuclics botanique du Voyage à ta Nouvelle-Hollande , par le capitaine King. V. ylniu Scierie. JS'at., 8 , p. 21 1). Nous expo- serons brièvement ici le résultat des observations de ce profond botaniste sur ce sujet important. Avant l'imprégnation , l'Ovule se compose de deux membranes et d'une amande. La membrane extérieure ou le testa , présente quelquefois près du hile , d'autres fois dans un point plus ou moins éloigné, une petite ouver- ture poncliforme , déjà aperçue par quelques observateurs anciens , et à laquelle Turpin a donné le nom de micropyle. Cette ouverture n'a au- cune communication directe et im- médiate avec les parois de l'ovaire, ainsi que quelques auteurs l'avaient avancé. Robert Brown la considère comme la véritable base de l'Ovule, tandis que jusqu'à présent c'était le hile ou point d'insertion de l'Ovule qui servait à indiquer la base de cet organe; le point diamétralement op- posé à cette ouverture , est le sommet de l'Ovule. Les vaisseaux nourriciers du péricarpe qui arrivent à 1 Ovule par le hile , rampent dans l'épaisseur du testa, jusque vers son sommet, où ils forment une sorte d'épanouis- sement, communiquant avecla mem- brane interne, et qu'on nomme c/ia- laze. Cette membrane interne , à la- quelle on peut conserver le nom de tegmen , présente une direction op- posée à celle du testa , c'est-à-dire qu'elle s'insère par une base assez large au sommet de celui-ci , seul point par lequel ces deux membranes soient en communication l'une avec l'autre; car, du reste , elles ne con- tractent ensemble aucune autre ad- hérence. Le sommet du tegmen qui correspond à la base du testa , est 35 546 OVU percé d'une ouverture qui est en rapport avec celle de la membrane externe. Ces deux membranes sont donc ainsi perforées, l'une à sa base , et l'autre à son sommet; et par leur position relative, qui est inverse, les deux ouvertures se correspondent exactement. Dans cet état , les deux tégumens de l'Ovule ne sont pas de simples membranes minces ; elles sont plus ou moins épaisses et cel- luleuses. L'amande est renfermée dans l'intérieur des deux tégumens de l'Ovule ; c'est un corps celluleux , ayant constamment la même direc- tion que la membrane interne ou tegmen , c'est-à-dire inséré à sa base ou au point opposé à sa partie per- forée. L'amande se compose elle- même de deux parties , l'une épaisse , celluleuse, que Malpighi a nommée chorion, l'autre intérieure, formant une sorte de petit sac celluleux , sou- vent rempli d'un lluide d'abord mu- eilagineux; c'est l'amnios et sa li- queur. C'est dans ce sac intérieur que l'embryon commence d'abord à se montrer. Sa radicule correspond toujours au sommet de l'amande , c'est-à-dire à l'ouverture ou base du tégument e\terne de l'Ovule. L'a- mande envoie quelquefois , à travers l'ouverture des deux tégumens de l'Ovule, un prolongement particu- lier, qui se trouve en quelque sorte mis directement en contact avec le tissu conducteur des granules fécon- dans; tissu qui vient aboutir à l'ou- verture des enveloppes. Ce prolon- gement, selon notre collaborateur Ad. Brongniart , sous la forme d'un tube membraneux et délié, vient s'appliquer contre le placenta ou tro- phosperme , et puise à sa surface les granules spermatiques pour les por- ter dans l'intérieur même de l'Ovulé, et y déterminer le développement de l'embryon. Lorsque la fécondation s'est opé- rée , l'embryon commence à se mon- trer dans l'intérieur du sac amnio- tique. Celui-ci , avant l'imprégna- tion, n'était rempli que de globules transpar«ns , mucilagineux , et en OVU quelque sorte inorganiques ; mai» bientôt il se remplit de globules verts, lesquels se îéunissent en une masse qui quelquefois remplit plus ou moins complétementlesacde l'am- nios, et constitue le jeune embryon. Mais ces granules qui se réunissent ainsi pour constituer l'embryon, ne remplissent pas toujours toute la ca- vité del'amnios , ainsi que l'a remar- qué R. Brown. Quelquefois, en effet, après la formation de l'embryon , il reste encore dans le petit sac une certaine quantité de tissu cellulaire, qui enveloppe plus ou moins com- plètement l'embryon , se développe , se remplit de granules amylacés, et constitue, quand la graine a acquis toute sa maturité , l'endosperme. Ce développement du tissu amniotique a lieu aux dépens de celui de l'a- mande, qui est graduellement ab- sorbé. Assez souvent aussi la mem- brane propre de l'amnios s'oblitère , et est remplacée , soit par celle de l'a- mande ou par la tunique interne de l'Ovule , soit lorsque ces deux der- nières disparaissent aussi par le testa lui-même; mais l'endosperme n'est pas toujours formé par le tissu cellu- laire de l'amnios. Assez souvent, au contraire, il provient du tissu de l'amande , qui se remplit d'une ma- tière granuleuse. Ainsi donc, l'en- dosperme n'a pas toujours la même origine primitive. Tantôt, en effet , il est formé par un dépôt de matière granuleuse dans les utricules de l'am- nios , tantôt dans celles de l'amande , et même il y a certains cas où il a à la fois ces deux origines , ainsi qu'on peut l'observer dans les Scita- minées ; mais pour bien la recon- naître , il faut nécessairement étudier les développemens successifs de l'O- vule , depuis le moment qui précède la fécondation , jusqu'à celui où la graine a acquis toute sa maturité. (A.R.) * OVULITES. Ovulites. poiat. Genre de l'ordre desMiliéporéesdans la division des Polypiers entièrement pierreux , ayant pour caractères : Po- lypier pierreux, libre, ovuliforme oxa ou cylihdracé, creux intérieurement, souvent percé aux deux bouts ; pores très-petits, régulièrement disposés à la surface. LesOvulites sout de petits corps très-remarquables par la régu- larité de leurs formes ; les uns sont ovoïdes, d'autres allongés; leur in- térieur est creux, leurs parois très- minces et très-fragiles; ils sont pres- que toujours percés aux deux extré- mités de leur grand diamètre; leur surface externe , vue à la loupe , pa- raît criblée d'une infinité de petits pores régulièrement disposés ; c'est d'après ce caractère qu'on les a con- sidérés comme des Polypiers. Les Ovulites ne sont connues qu'à l'état fossile. On en trouve deux es- pèces à Grignon ; l'une très-connue , ovoïde , est YOvulites margarilula ; l'autre allongée, plus rare, est VO- vuliles elongata. (r.. ï>..:l.) * OXALATES. chim. org. Sels provenant de la combinaison de l'A- cide oxalique avec les bases. L'exis- tence de cet Acide fut annoncée , en 1776, par Bergmann qui l'obtint en traitant le Sucre par l'Acide nitri- que. Schéele prouva , eu 1784, que l'Acide du Sel d Oseille était iden- tique avec l'Acide sacebarin de Ber- gmann , et il démontra la présence de l'Oxalate de Chaux dans plu- sieurs écorces et racines de Plantes. L'Oxalate de Potasse fut reconnu dans le Bananier par Vauquelin , qui observa ensuite l'Oxalate de Sou- de dans les Plantes du genre Salsola. Soumettant à un nouvel examen les combinaisons de l'Acide oxalique avec la Potasse , le docteur Wollaston évalua les proportions d'Acide conte- nu dans les trois Oxalates de Potasse; il reconnut qu'elles étaient multiples les unes des autres , et il fit connaître en même temps les propriétés du Quadroxalate de Potasse. Enfin plu- sieurs chimistes , parmi lesquels nous citerons Thompson , Bérard , Berzélius etDulong, publièrent des recherches importantes sur la com- position de l'Acide oxalique et des Oxalates. INous allons présenter un OXA 5 4 7 résumé succinct de leurs travaux. L'Acide oxalique obtenu, soit par l'action de l'Acide nitrique sur le Su- cre , soit par la décomposition de Sel d'Oseille, est susceptible de se su- blimer en cristaux, que Bérard con- sidéra comme privés d'eau , ainsi que l'Oxalate de Chaux ; mais Berzélius observa, en 1812, que l'Acide oxa- lique sublimé contient 21 centièmes d'eau qu'il ne perd pas en totalité dans sa combinaison avec la Chaux, mais qu'il perd quand il s'unit au Plomb. Berzélius indiqua eu outre , daus l'Oxalate de Plomb , une quan- tité si minime d'Hydrogène , que Dulong ayant répété les expériences du chimiste suédois, et approfonJi la nature de l'Acide oxalique, fut con- duit à ne pas admettre la présence de cet Hydrogène On peut expliquer, suivant deux théories, tous les phénomènes qui accompagnent la formation des Oxa- lates. i°. L'Acide oxalique sublimé peut être considéré comme composé : d'une part, à'Acidecarbonei/x, c'est- à-dire d'Oxigène et de Carbone, en des proportions qui sont moindres que celles qui constituent l'Acide carbonique, inalâ supérieures à celles de l'Oxide de Carbone , ou, ce qui revient au même, d'un mélange à parties égales d'Acide carbonique et d Oxide de Carbone ; et d'autre part , d'une certaine quantité d'eau. Ainsi l'Acide oxalique serait un Hydrate d'Acide carboneux. 20. L'Acide oxa- lique peut être regardé comme un Hydracide d'une nature analogue à celle de l'Acide hydrochlorique c'est-à-dire composé d'Hydrogène et d'Acide carbonique, celui-ci fai- sant fonction de principe comburant. Suivant la première de ces théories les Oxalates de Baryte, deStrontiane, de Chaux, d'Argent, de Cuivre et de Mercure , sont des Carbonites hydra- tés , renfermant toute l'eau conte- nue dans l'Acide oxalique , taudis que les Oxalates de Plomb et de Zinc sont des Sels anhydres , ou des Carbonites secs. En effet, les premiers de ces Sels donnent à une haute tera- 35* M 8 OXA pérature des produits hydrogènes, et un résidu deSous-Carbonateainsique du Charbon, lorsque la base est in- décomposable par la chaleur et le Carbone, et qu'elle est en outre sus- ceptible de former un Sous-Carbo- uale qui résiste à la chaleur rouge naissante; ils donnent de l'Eau , de l'Acide carbonique et du Métal , lors- que les bases sont réductibles par la chaleur et le Carbone. Mais au con- traire, les Oxalates de Plomb et de Zinc ne donnent pas de produits hydrogénés; conséquemment ils ne contiennent ni Eau ni Hydrogène. D'après la seconde théorie , c'est- à-dire , celle qui considère l'Acide oxalique comme un hydracide ( A. hydro-carbonique ), les Oxalates de Bary te, de Strontiane, de Chaux, d'Ar- gent, etc., se forment sans décompo- sition des élémens de cet Hydracide; ce sont des Hydro-Carbonates. Mis en contact avec les Oxides de Plomb et de Zinc, tout l'Hydrogène de l'A- cide s'unit à l'Oxigènede la base pour former de l'eau qui se dissipe , tandis que l'Acide carbonique se porte sur le Plomb et sur le Zinc métallique, et forme avec eux des composés que Dulong a proposé de nommer Car- bonides. En admettant cette explica- tion , il est difficile de concevoir comment un Acide oxigéné, tel que l'Acide carbonique, peut s'unir à des Métaux non oxigénés. Néanmoins il est certain que lorsqu'on distille les Oxalates ou Carbonides de Plomb et de Zinc, il y a dégagement de Gaz oxide de Carbone , et production de Proloxide de Plomb ou de Zinc ; conséquemment le Gaz oxide de Car- bone ou l'Oxigène des Oxides étaient les élémens de l'Acide carbonique , existant dans les Oxalates. Tous les Oxalates sont décoin po- sables par le feu. La plupart sont peu solubles dans l'eau ; ce sont surtout ceux qui ont pour base des Oxides métalliques peu solubles , tels que la Chaux , la Baryte, les Oxides de Bis- muth , de Cobalt , de Mercure , de Nickel , etc. Les diverses proportions d'Acide intluenl aussi sur la solubili- OXA té de ces Sels; ainsi les Binoxalates et les Quadroxalates sont moins so- lubles que les Oxalates neutres. Quelques Oxalates existent tout formés dans diverses Plantes. Nous avons parlé de l'Oxalate de Potasse neutre que Vauquelin a découvert dans le Bananier; ce Sel à l'état de Binoxalate ou de Quadroxalate, c'est- à-dire contenant une quantité dou- ble ou quadruple d'Acide , se trouve dans quelques espèces A'Oxalls et de Rumex , notamment dans l'Oxalis AcetuscUa , L. , et le Rumex Jcetosa, L. , connu sous le nom d'Oseille. L'Oxalate de Chaux abonde dans la racine de Rhubarbe, et dans la plu- part des racines et des bois de nos fo- rêts. L'Oxalate de Fer a été décou- vert par Rivero dans quelques Miné- raux. L'Oxalate d'Ammoniaque que l'on prépare avec facilité eu saturant l'A- cide oxalique par l'Ammoniaque , est un Sel soluble dans l'eau, pres- que insoluble dans l'Alcohol , et qui cristallise en prismes tétraèdres, terminés par des sommets dièdres. Il est surtout employé pour préci- piter la Chaux de ses combinaisons salines. Le Binoxalate de Potasse , vulgai- rement nommé Sel d'Oseille , se pré- pare soit directement par la combi- naison de l'Acide oxalique avec la moitié de la Potasse qu'il faudrait pour neutraliser celle-ci, soit par un procédé plus économique , et qui consiste à l'extraire du Rumex Jcetosa ou de ÏOxalis Jcetosella. C'est surtout dans la partie de l'Alle- magne contiguë à la Suisse, aux en- virons de la Forêt - Noire , qu'on exécute en grand cette préparation. A cet effet, on écrase la Plante dans un grand mortier carré avec un pi- lon qui a la forme d'un marteau , et qui est mis en mouvement par une roue de moulin. On laisse macérer pendant quelques jours le suc et le marc, puis on les soumet à la pres- se ; on lave le marc avec de l'eau jusqu'à ce qu'on l'ait épuisé du Sel qu'il peut contenir. Tous les < )\A sucs obtenus el réunis , on les fait légèrement chauffer clans une grande • uve , puis on y ajoute de l'Argile nue délayée dans de l'eau. Après avoir agiié la liqueur , on la laisse en repos pendant 24 heures : en- suite on la décante et on la filtre sur des étoiles de laine. Celle liqueur est soumise à une douce évaporât ion dans des chaudières de cuivre étainé, jusqu'à ce qu'il se forme une pelli- cule à la surface. On la verse alors dans des vases de grès , et on la laisse eu repos pendant un mois. Il se l'orme alors une grande quantité de Cristaux d'Oxalate acidulé que l'on purifie par une nouvelle dissolution dans l;eau, par la filtra tion et l'évapo- ration. La saveur du Sel d'Oseille est très - acide , légèrement acre et amère. Il se dissout dans environ 10 parties d'eau bouillante. Avec le Péroxide de Fer, il forme une combinaison inco- lore; c'est ce qui le fait employer pour enlever les taches d'encre et de rouille de dessus le linge. (g..n.) OXALIDE. Oxalis. bot. piian. Genre qui , autrefois placé dans la famille des Géraniacées , est devenu pour quelques botanistes , et en par- ticulier pour le professeur De Gan- dolle , le type d'un ordre naturel nouveau , sous le nom d'OxAUDÉES. Ce genre peut être caractérisé de la manière suivante : le calice est à cinq divisions profondes , dres- sées , quelquefois un peu inégales et persistaiites ; la corolle se com- pose de cinq pétales onguiculés , égaux entre eux , libres ou légèrement cohérens entre eux au-dessus de leur onglet, et tombant tous ensemble, de manière à ressembler en quelque sorte à une corolle monopétale ; les étamines sont au nombre de dix , dont cinq alternes , plus petites et opposées aux pétales ; toutes sont monadelphes par leur base, et leurs anthères sont introrses et à deux loges , s'ouvrant par un sillon lon- gitudinal; ces étamines sont insérées à la base de l'ovaire, ainsi que les OXA 5*9 pétales. L'ovaire est libre, dressé , à cinq côtes saillantes et à cinq loges, contenant chacune plusieurs ovules pendans , attachés à l'angle interne de chaque loge , et disposés sur une seule rangée longitudinale. A son sommet , l'ovaire se termine par cinq styles généralement persistans , plus ou moins velus , et offrant à leur sommet un stigmate capitulé ou bi- fide, et quelquefois comme lacinié. Dans quelques espèces, les styles se soudent ensemble à leur base, el ne sont distincts qu'à leur partie supé- rieure. Le fruit est une capsule dune forme variable, à cinq loges s'ouvrant en dix valves par le dé- doublement des cloisons. Les graines sont peu nombreuses ; leur tégument propre est charnu extérieurement et crustacé à sa partie interne. La por- tion charnue se fend quelquefois ré- gulièrement, et s'enlève elle-même avec élasticité, et a été considérée à tort par un grand nombre d'auteurs comme un arille. Dépouillée de cette enveloppe charnue , la graine est gé- néralement anguleuse et marquée de stries transversales et irrégulières. Le hile est un peu latéral ; l'em- bryon, dont la radicule est cylin- drique et assez longue, tournée vers le hile, est placée au centre d'un en- dosperme charnu. Les espèces de ce genre sont ex- trêmement nombreuses. Dans son Prodrome , le professeur De Can- dolle en mentionne cent cinquante- quatre , auxquelles i\ faut encore ajouter les espèces brasiliennes nou- velles, décrites par Aug. Saint-Hi- laire dans sa Flore du Brésil, et dont le nombre n'est pas moindre de trente. Ainsi donc on peut estimer à. envi- ron deux cents les espèces de ce genre aujourd'hui connues. Parmi ces es- pèces , quatre seulement croissent en Europe; deux à la Nouvelle -Hol- lande, une dans l'Inde, et toutes les autres se trouvent en nombre à peu près égal dans les diverses parties de l'Amérique méridionale et du cap de Bonne-Espérance. Lés Oxalides sont des Herbes avee 55o OXA ou sans tige, ou de petits Arbustes. Leur racine est quelquefois tubé- reuse, d'autres fois fibreuse et diver- sement ramifiée. Leurs feuilles sont alternes , généralement pétiolées , composées de deux, très-souvent de trois ou d'un plus grand nombre de folioles digilées ou paripinnées; dans un petit nombre d'espèces , les feuil- les sont simples ou nulles , et les pé- tioles dilates , simulent des feuilles simples, comme dans les Acacias à feuilles simples de la Nouvelle-Hol- lande. Les folioles sont toujours en- tières, sessiles et souvent obeordi- ibrmes. Les fleurs sont tantôt soli- taires et pédonculées, tantôt elles sont disposées en une ombelle sim- ple ou sertule; elles offrent presque toutes les nuancesdes couleurs jaune, rouge ou blanche. Dans le premier volume de son Prodromus Sjslematis naturalis , le professeur De Candolle a proposé sous le nom de Biophytupi, la formation d'un genre distinct pour les espèces à feuilles pinnées , telles que les Oxalis Sensitiva, L. , et Oxalis den- droides , Kunth, in Hurnb. Les carac- tères de ce uouveau genre, qui le distingueraient des véritables Oxa- lides , consisteraient en des étamines libres, des stigmates bifides et une capsule ovoïde, globuleuse; mais ces caractères se retrouvent également dans plusieurs autres espèces à feuil- les non pinnées, et comme l'a fort bien observé Aug. Saint- Hilaire (/'/. Bras., 1 , p. 106) dans V Oxalis dendroides , rangé par De Candolle dans son genre Biophytum, les éta- mines sont manifestement monadel- phes. Il suit de ces remarques, que le genre Biophytum ne saurait être adopté. Jacquin a publié une excellente monographie du genre qui nous oc- cupe , et où un très-grand nombre d'espèces sont parfaitement figurées. Parmi les espèces d'Oxalides , un nombre considérable est cultivé dans les serres ou les jardins. Ce sont particulièrement les espèces du cap de Bonne-Espérance. Toutes les Oxa- OXA lides sont remarquables par leur sa- veur très-acide , mais agréable , qui est due à l'Acide oxalique qu'elles contiennent en abondance. Ce genre étant très-nombreux en espèces, le professeur De Candolle y a établi plusieurs coupes ou sections natu- relles que nous allons indiquer. §Ier. Mimosoïdées. Cette première section renferme les espèces dont le professeur De Candolle avait fait son genre Biophytum. Nous croyons inu- tile d'en reproduire ici les caractè- res. Outre les deux espèces que nous avons déjà mentionnées , on doit en- core y ajouter Y Oxalis mimosoides , Saint-Hil. , loc. cit. , p. 107, tab. 22. § II. Hedysaroïdées. Pédoncules multiflores; tiges souvent frutescen- tes et feuillées ; feuilles trifoliolées; folioles ovales-lancéolées , non cordi- formes; celle du milieu pétiolée; lo- ges de l'ovaire ordinaiement mono- spermes. Toutes les espèces de cette section appartiennent à l'Amérique méridionale. Nous citerons entre au- tres les Ox. pentanlha , Jacq. , Ox. , tabl. 1 ; Ox. spora livides , Kunth , m Humb., 5, p. 246, tab. 4;o; Ox. glauca , id. , tab. 471 ; Ox. rosellala , Saint-Hil. , loc. cit. , tab. 32 ; Ox. fulva, id. , PI. Usv tab. 44, et beau- coup d'autre?. § III. Corniculées. Tiges non bulbeuses à leur base , herbacées , très-rarement sous-frutescentes ; pé- doncules rarement uniflores , le plus souvent à deux ou un grand nombre de fleurs ; feuilles à trois folioles , sessiles et obeordiformes. Telles sont les Ox. corniculata, L., Jacq., tab. 5 ; Ox. stricta , L. , Jacq. , tab. 4 : l'une et l'autre originaires d'Europe; Ox. repens , Thunb. , Jacq. , tab. 78 , f. 1 , etc. § IV. Sessilifoliées. Tiges allon- gées, bulbeuses à leur base, à feuil- les éparses, sessiles , trifoliolées , ve- lues et non glanduleuses; pédoncules uniflores et axillaires. Par exemple Ox. rubella , Jacq. , tab. 1 6 ; Ox. mul- tiflora , id. , tab. i5; Ox. hirtclla , id. , etc. , etc. § V. CA,tTLiFEOR.ÉES. Tiges allou- OXA gëes , feuillées; feuilles supérieures pétiolées, à ti ois ou cinq folioles; pédoncules axillaires et uniflores. Exemples : O.v. virginica, Jacq. , Hort. Vind. , tab. 71 , etc. § VI. Caprinées. Point de tige, on lige très-courte , feuillée à son sommet , ou feuilles radicales , pétio- lées, à trois ou plusieurs folioles; pédoncules uniflores ou multiflores. Exemples : O.v. decaphylla , Kunth, loc. ci/., tab. 468; O.v. tetraphylla , Cavan. , Je. , tab. 2^7 , etc. § VII. Simpetcifoliées. Point de tige, ou rarement caulescentes; feuil- les simples , pétiolées. Exemples : O.v. monophylla , L. , Jacq. , tab. 79 ; O.v. lepida, Jacq. , tab. 21 ; O.v. bu- plevrifolia , St.-Hil. , loc. cit., tab. 23 , etc. § VIII. Ptéropodées. Pointde tige ; feuilles glabres , à deux ou trois fo- lioles : pétiole dilaté ; pédoncules uniflores. Exemples : O.v. crispa , Jacq. , tab. 23 ; O.v. leporina , id. , tab. *b; O.v. lanceœfolia , id. , tab. 24 , etc. § IX. Acétoselléf.s. Point de tige, ou tige très-courte; feuilles pétiolées, à trois folioles , non glanduleuses ; pé- doncules radicaux et uniflores. Cette section est, sans contredit, la plus nombreuse en espèces. C'est ici que vient se ranger notre Oxalis ylceto- sella, L. , Jacq. , tab. 82 , f. 1 , com- mune dans les lieux ombragés de l'Europe. § X. Adénopiiyi/lées. Tiges rare- ment nues , ou portant des feuilles tantôt éparses , tantôt réunies à leur sommet; feuilles pétiolées , à trois ou cinq folioles , linéaires , portant à leur sommet de petits tubercules glanduleux ; pédoncules uniflores. Exemples : O.v. glabra , Thunb. , Jacq. , tab. 76 , f. 5 ; O.v. tenuifolia , Jacq. , tab. 58, etc. § XI. Palmatifoliées. Point de tige, ou tige très-courte et nue; feuilles pétiolées , composées de cinq à treize folioles, sans glandes; pé- doncules uniflores. Ici se trouvent oxe m les O.v. lupimfolia , Jacq. , tab. 72; O.v. /lava, id. , tabl. 75; O.v. flabcl- li/olia,id., tab. 74, etc., etc. (A.R.) * OXALIDÉES. Oxalideœ. bot. piian. C'est, comme nous l'avons dit dans l'article Oxalide, une famille de Plantes formée principalement et presque exclusivement par le gen- re Oxalis, autrefois placé parmi les Géraniacées. Les caractères qui dis- tinguent les Oxalidées des vraies Gé- raniacées , nous paraissent d'assez peu d'importance; en effet, il n'y a de différence marquée entre ces deux familles, que la présence d'un endosperme charnu dans les pre- mières , qui manque entièrement dans les secondes, et que l'absence des stipules, qui, comme on sait, existent dans les Géra»iacées. Nous ne sommes donc pas éloigné de con- sidérer les Oxalidées comme une simple tribu de la famille des Géra- niacées. C'est, au reste , l'opinion de plusieurs excellens observateurs , tels que Kunth et Auguste de Saint-Hi- laire. Outre le genre Oxalis , ie pro- fesseur De Candolle place encore dans les Oxalidées, les genres Aver- rhoa , L. , et Ledocaipum de Desfon- taines. (A.R.) * OXALIQUE, chim. org. f. Acide et Oxalates. OXALIS. bot. piian. V. Oxa- lide. OXËE. Oxœa. ins. Genre de l'or- dre des Hyménoptères, section des Porte-Aiguillons, famille des Melli- fères , tribu des Apiaires , division des Cuculines, établi par Kliïg , et ne comprenant jusqu'à présent qu'une seule espèce qu'Illiger avait d'abord réunie aux Centris et dont il avait formé son genre Dasyglosse. Le genre Oxée a été adopté par Illiger et par tous les entomologistes avec ces ca- ractères : labre court, presque demi- circulaire ou semi-ovale ; paraglos- ses presque aussi longues que les. palpes labiaux; antennes courtes, filiformes; mandibules cornées, ar- quées, pointues, unidentées à leur 55 a OXE partie interne. Point de palpes maxil- laires. Ce genre se distingue des Pa- sites , Epéoles et Nomades, par les paraglosses qui sont plus courles que les palpes labiaux dans ces der- niers genres. Les Crocises et les Mé- lectes en sont séparées , ainsi que tous les autres genres de la tribu, parce qu'ils ont des palpes maxil- laires, ce qui n'a pas lieu cbez les Oxées. Les antennes des Oxées sont insérées à la partie antérieure de la tête et à peine de sa longueur ; elles sont composées de douze arti- cles dans les femelles et de treize dans les mâles : le premier est un peu allongé ; le second très-court , le troi- sième aminci à sa base, et les suivans courts et cylindriques. Les yeux sont grands et ovales , et on voit en- tre eux et à la partie supérieure de la tête , trois petits yeux lisses placés sur une ligne courbe. La lèvre supé- rieure est linéaire, comprimée, cor- née , un peu plus courte que les mâ- choires. Les mandibules sont cor- nées, fortes, arquées, et munies d'une dent obtuse vers le milieu de leur partie antérieure. Les mâchoires sont droites, cornées , plus longues 3ue la lèvre supérieure , divisées en eux parties dont la première est une fois plus longue que l'autre, et celle-ci est terminée en pointe. Elles n'ont point de palpes selon Kliig. La langue ou lèvre inférieure est également divisée en deux parties , dont l'une, cornée, porte les deux Îjalpes à son extrémité, et l'autre est ongue, sétacée , plus courte que la pièce précédente. Les palpes lahiaux sont courts et composés de trois arti- cles dont le dernier est pointu. Le corselet est arrondi, convexe, un peu plus large que la tête. Les ailes supérieures sont un peu plus longues que l'abdomen ; elles ont une cellule radiale, allongée et étroite , et trois cellules cubitales, presque carrées et petites. Les pâtes sont de longueur moyenne , celles de derrière sont un f»eu plus longues. L'abdomen est plus ong que le corselet , presque coni- que et terminé en pointe. Les moeurs OXE et les habitudes de la seule espèce connue de ce genre , nous sont en- tièrement inconnues ; c'est : L'Oxée jaunâtre, Oxea flaves- cens , Kliig , Berlin Mag. nat. cur. , 1807, p. 262, tab. 7, fig. 1. — 1810, p. 44 et 45 , Latr. ; Centris aqui- lina, Illig. ; Mag. eut., 5, p. i44, n° 12 , le mâle ; Centris chlorogaster, Illig., loc. cit., n° 11, la femelle; corps d'un jaune roux, velu. Abdo- men d'un vert bleuâtre dans le mâle, noir dans la femelle , avec le bord des anneaux poli , d'un vert doré. Cet Insecte a été trouvé à Bahia de Gomez , clans le Brésil. (g.) * OXERA. bot. phan. Genre nouveau , établi par Labillardière {Se//, austro-caledon. , p. 25, t. 28 ) qui lui assigne les caractères suivans : calice à quatre divisions profondes et scarieuses ; corolle monopélale, tubu- leuse à sa base , dilatée à sa partie supérieure , dont le limbe est dressé, à quatre lobes inégaux; quatre éla- mines dont deux stériles et plus courtes, déclinées; ovaire profon- dément divisé en quatre lobes , très- déprimé à sou sommet, appliqué sur un disque hypogyne très -saillant ; cet ovaire est à quatre loges contenant chacune un très-grand nombre d'o- vules attachés à un réceptacle cen- tral. Le style qui part du sommet déprimé deï'ovaire est décliné comme les étamines et terminé par un stig- mate bifide. Le fruit, qu'on ne con- naît pas à son état de maturité, paraît devoir être charnu. Ce genre se compose d'une seule espèce, Oxerapulchella , Labill., loc. cit., t. 28. C'est un petit Arbuste à rameaux rugueux, cylindi iques,glau- ques, portant des feuilles opposées , ovales, oblongues ; des fleurs en grap- pes axillaires. Il a été trouvé par La- billardière à la Nouvelle-Calédonie. Il est assez difficile de déterminer exactement la place que ce genre doit occuper dans la série des ordres na- turels. Son ovaire le rapproche néan- moins assez des Viticées , auprès des- quelles il doit être placé. (a. b) 0X[ * OXICÈDRE. bot. pji.vn. pour Oxycèdre. V. ce mot. (b.) OXIDATION. chim. ORG. et inoug. V. OXIGÉNATION. OXIDES. chim. org. et inohg. L'Oxigène, en se combinant avec les corps simples, donne naissance à deux sortes de produits. Les uns ont la fa- culté de faire passer au rouge les cou- leurs bleues végétales, et sont doués d'une saveur aigre, plus ou moins Frononcée; ce sont les composés que on a désignés sous le nom d'Acides. Les autres, qui ont été nommes Oxi- des , possèdent des propriétés con- traires; loin de rougir les couleurs végétales, ils les verdissent , et ramè- nent à leur couleur primitive, celles qui ont été rougies par les Acides; ils ont une saveur plus ou moins acre, urineuse, quelquefois nulle, mais jamais aigre; enfin, lorsqu'on les met en contact avec les Acides , ils en neutralisent les propriétés , se com- binent avec eux et donnent naissance à de nouveaux corps qui ont reçu le nom de Se/s. C'est sur celte pro- priété de se saturer réciproquement qu'est fondée la distinction des Aci- des et des Oxidcs , car la faculté d'altérer diversement les couleurs bleues végétales , et les caractères tirés de leur saveur aigre ou non aigre , ne sont pas des propriétés tel- lement constante? qu'elles puissent faire reconnaître la nature acide ou alcaline de certains corps. On connaît des Acides qui ne possèdent pas ou qui possèdent à peine les qualités at- tribuées autrefois à cette classe de corps , mais que cependant on est convenu de nommer Acides, puis- qu'ils saturent d'autres corps oxi- génés. En effet, la saveur et la fa- culté de faire virer au rouge les cou- leurs bleues végétales , propriétés qui caractérisent certains Acides, sont d'autant plus intenses que ceux-ci sont plus solubles; elles sont au con- traire complètement nulles, lorsque les corps considérés comme Acides sont insolubles. Ainsi Ion a rangé la Silice parmi les Acides , quoique cette 0X1 553 substance n'ait aucune saveur , et qu'elle n'altère point la teinture de tournesol ; mais elle se combine avec les Alcalis et donne lieu à des com- posés qui ont tous les caractères des Sels. D'un autre côté , certains Oxides très-oxigénés se rapprochent telle- ment des Acides, et parleurs qualités physiques, et par leurs propriétés cbi- miques , qu'il est difficile de leur assi- gner une place constante dans la série des composés. Ils présentent même ceci de particulier qu'ils sont tantôt de véritables Oxidcs par rapport à quelques corps , tantôt des Acides f»ar rapport à d'autres. Par exemple , es Deutoxides d'Etain, d'Arsenic, d'Antimoine , d'Or , etc., semblent jouer le rôle d'Acides dans certains cas , et on leur a donné les noms d'A- cides stannique , arsénieux , antimo- nieux , orique , etc. On ne peut donc plus établir de distinction absolue en- tre les Acides et les Oxides, puisque non-seulement les caractères attri- bués à chacune de ces classes de corps s'évanouissent ou se nuancent , mais encore puisque ces corps peuvent, suivant la nature des substances aux- quelles ils se combinent , passer faci- lement d'une classe à l'autre. Le temps n'est peut-être pas fort éloigné où l'on abandonnera tout-à-fait ces dénominations déjà vieillies d'Acides et d'Oxides pour les remplacer par d'autres plus en harmonie avec les Fhénomènes dont elles doivent être image. En effet, plusieurs chimistes ne voient dans les affinités par les- quelles s'effectuent les combinaisons des corps , que des états particuliers d'électricité dans lesquels ils se cons- tituent lorsqu'on les met en contact; d'où résultent deux principales séries de corps, suivant lesquelles on peut classer tous les corps , et surtout les composés d'Oxigène. Ceux que l'on nomme Acides sont toujours électro- négatifs vis-à-vis des Oxides qui de- viennent alors électro-positifs , c'est- à-dire que les premiers se constituent dans un état d'électricité négative, qu'ils tendent à neutraliser l'électri- cité positive des seconds , et récipro- 564 OXI quement. En se saturant ainsi , les. corps cloues d'électricités opposées , contiennent des quantités propor- tionnelles d'Oxigène, de telle sorte que , dans les Sels , l'Oxigène de l'Oxide est toujours un multiple par un nombre entier de celui de l'Aci le , et lorsque le Sel est à l'état â'Hy- rlrate , il y a aussi un rapport déter- miné entre l'Oxigène de l'Eau , et celui de l'Oxide. V. Sels. Nous ne fausserons pas plus loin l'examen de a théorie électro-chimique, intéres- sante question pour l'éclaircissement de laquelle convergent toutes les re- cherches des chimistes contempo- rains, et particulièrement de Berzé- lius , Dulong, Gay-Lussac, Wollas- ton, Becquerel, etc.; il nous suffit d'indiquer en ce moment l'applica- tion de cette théorie à la nature des corps oxigénés. Mais, pour être com- pris de tout le inonde, nous conti- nuerons à désigner ces corps sous les noms d'Acides et d'Oxides. On ne peut assigner aux Oxides des propriétés générales physiques et chimiques bien tranchées ; car on trouve ces corps dans tous les états et sous toutes les formes ; il en est de solides , de liquides et de gazeux, de colorés et d'incolores, de visibles et d'invisibles , de très-pe- sans et d'excessivement légers , de très-sapides , même d'acres et caus- tiques , et d'insipides, de solubles et d'insolubles, etc. Une foule de corps simples sont sus- ceptibles de plusieurs degrés d'Oxi- dation. On nomme Protoxide, le com- posé qui contient la moindre quantité d'Oxigène ; Deutoxide , celui qui con- siste en une double proportion d'Oxi- gène que dans le protoxide, Tritoxide, celui où cette portion est triple ; et Pê- roxide , le corps oxide dans lequel le nombre des atomes d'Oxigène est à son maximum. Ainsi, par exemple, l'Eau est un Protoxide d'Hydrogène, et l'Eau oxigénée de Thénard en est le Deutoxide; le Fer est susceptible de trois degrés d'Oxidation : protoxi- de , deutoxide et tritoxide , etc. Nous ne ferons point ici l'histoire OXI des nombreux Oxides qui existent dans la nature. Plusieurs de ces corps, ont reçu depuis long-temps des dé- nominations dont l'emploi a prévalu malgré les changemens survenus dans les théories chimiques. Le Protoxide d'Hydrogène ou 1 Eau , conservera toujours son ancienne dénomination vulgaire; les Alcalis et les Terres ont passé dans la classe des Oxides métalliques; la Silice est considérée comme un Acide ; mais ou n'en a pas moins continué de désigner ces Oxides sous les noms de Potasse, Sou- de, Chaux, Magnésie, Baryte, Strou- tiane , Silice , etc. ; parce que le sens attaché à ces mots est bien déterminé, et que d'ailleurs ils n'induisent pas en erreur sur leur nature chimique, il n'y a que les chimistes rigoureux sur la nomenclature qui se servent des mots Deutoxide de Potassium , de Sodium, de Magnésium; Protoxide de Barium , de Strontium, Acide si- licique, etc. Nous renvoyons donc aux mots anciens sous lesquels sont traités minéralogiquemenl et chi- miquement les Oxides métalliques qui constituaient autrefois la classe des Terres et des Alcalis. Quant aux Oxides qui ont pour bases les autres corps simples métalliques , c'est aux articles concernant ces derniers corps que nous donnons dans ce Diction- naire l'histoire des divers Oxides qu'ils sont susceptibles de former, et sur- tout ceux qui se rencontrent tout for- més dans la nature ou qui sont d'une importance majeure pour les arts. (G..N.) OXIGElNATION. chtm. org. et inorg. Ce mot exprime l'acte par le- quel l'Oxigèue se combine aux au- tres corps , quelles que soient les propriétés des composés qui en ré- sultent. Parmi les corps oxigénés, on distingue les Acides et les Oxides (V '. ces mots); d'oii il suit que l'Acidifi- cation et l'Oxidation sont des cas par- ticuliers dc-1'Oxigénalion. Cependant il faut observer que tous les Acides ne sont pas engendrés par l'Oxigène, et que la faculté de les produire, c'est-à- dire le pouvoir acidifiant, appartient encore à d'autres principes , tels que l'Hydrogène et le Chlore. La combus- tion , la respiration \V. ce mot) et la chaleur animale,sont des phénomènes intimement liés avec l'Oxigénation , ou du moins qui ont leur principale source dans celle-ci. Les Végétaux, en exhalant del'Oxigène qu'ils sépa- rent de l'Acide carbonique répandu dans l'atmosphère par l'effet des phé- nomènes précédens , opèrent une vé- ritable désoxigéuation. (g..n.) OXrGÈNE. ciiiM. oeg. et inorg. Aux articles Atmosphère et Gaz, on a t'ait connaître les propriétés essen- tielles de ce principe vivifiant de la nature, sans lequel tout être animé périrait , tout corps combustible en ignition s'éteindrait, en un mot, dont l'absence replongerait les élémens dans le chaos , et couvrirait la nature entière d'un deuil éternel. Quant aux combinaisons qu'il est susceptible de former avec la plupart des corps , f ' . les mots Acidis et Oxides. (g..n.) *OXIGOINES. Oxigona. mole. Fa- mille proposée par Latreille dans ses Familles naturelles du Règne Ani- mal, p. 211. Elle est à peu près l'é- quivalent de celle que Lamarck a créée sous le nom de Malléacées. On remarque quelques différences dans l'arrangement et le nombre des gen- res. Les caractères de cette famille sont exprimés ainsi par Latreille. Le ligament cardinal est marginal , long, étroit , fortement prolongé sur le cor- selet, ou même, et le plus souvent, il s'étend uniquement, ou presque uniquement sur cette partie de la coquille. Cette famille est divisée en deux sections principales. f Ligament cardinal crénelé. a. Point de byssus. Genres : Mullerie, Crénatule, Gervieie. fi Un byssus. Genre : Perne. +i Ligament cardinal continu, ou point entrecoupé par des créne- lures. OXY 5.r.5 Marteau, Pintadinj;, Aviculb, PlNNE. (D..H.) * OXINOE. Oxinoe. moll. Genre douteux , proposé par Rafinesque , dans le Journal de Physique , T. exxxix , p. 1 5a , pour un Animal qui paraît voisin des Sigarets, mais qui est trop peu connu pour l'admettre ou le rejeter définitivement. Il fuit attendre, à son égard , de nouvelles observations. (d..h.) * OXISMA. coNcn. Rafinesque a proposé ce genre dans le Journal de Physique, 1819, p. 417 , pour une Coquille fossile bivalve, dont il ne dit pas la localité , qui paraît fort peu différer des Jambonneaux; la char- nière est membraneuse et plissée ; ce sont les seuls caractères positifs qu'il donne. Ils nous semblent insuflisans pour l'adoption de ce genre. (D..11.) * OXOPHYLLUM. bot. pu an. Pour Ozophyllum. V. ce mot. (b.) * OXURE. Oxurus. ins. Genre de J'ordne des Coléoptères, mentionné par Latreille (Fam. Nat. du Règne Anim.), etqu'ilplace à côté des Btaps. Les caractères de ce genre nous sont inconnus. (g.) OXYA et OXYISE. bot. phan. Le Hêtre chez les Grecs. Ces mots sont entrés comme racines dans la composition de beaucoup de noms de Végétaux. (b.) OXYACANTHA. bot. ph,an. Les anciens donnaient ce nom à divers Arbres épineux. Celui que Galien dé- signait ainsi était l'Epine-Vinette , Berberis vulgaris , L. ; YOxyacantha de Dioscoride était l'Aubépine ou Epine blanche, CraiœgusOxyacantha, L., qui avait été placée dans le genre Mespilus par Tournefort , et main- tenue dans ce genre par les auteurs de la Flore Française, mais qui , selon Lindley , doit rester parmi les Cra- tœgus ou Alisiers. V. ce mot. (g. .n.) OXYANTHUS. bot. fiian. Genre de la famille des Rubiacées et de la Pentandrie JVIonogynie, L. , établi par De Candolle (Annal, du Mus. T 556 OXY ix , p. 218) qui l'a ainsi caractérisé : calice dont le tube est adhérent à l'o- vaire, resserré au sommet ; le limbe à cinq divisions petites et très-aiguës ; corolle infundibuliforme, ayant le tube extrêmement long, le limbe à cinq lobes très-aigus; cinq anthères scssiles sur l'entrée du tube de la co- rolle, très-aiguës et saillantes hors de celle-ci; ovaire ovoïde, surmonté d'un style et d'un stigmate; fruit bi- loculaire, polysperme. Ce genre est placé par son au leur dans la tribu des Cinchonées; il est très- voisin du To- coyena et surtout du Posoqueria. Il diffère de l'un et de l'autre par son stigmate simple, par les lobes très- pointus de son calice et de sa corolle , par son fruit couronné par le calice et par son inflorescence latérale. C'est de cette forme aiguë de toutes les par- ties de la fleur qu'est dérivé le nom générique. La longueur du tube de la corolle est un caractère très-re- marquable dans ce genre et qui le dislingue du Gardénia avec lequel on avait associé l'unique espèce dont il se compose. L' Oxyanthus speclosus , De Cand. , /oc. cil.; Bot. Magazine , tab. 199s ; Gardénia tubiflora, Andrews, But. Repos. , tab. iS5; est un Arbuste ori- ginaire de Sierra-Leone en Afrique , d'où il a été rapporté en 1789 et in- troduit dans les jardins d'Angleterre. Il croît à la hauteur d'environ deux pieds et porte de grandes feuilles lar- ges , elliptiques-lancéolées , aiguës , marquées d'une forte nervure média- ne, de laquelle partent d'autres pe- tites nervures latérales accompagnées de grandes stipules inlerpëliolaires. Les fleurs sont odorantes et naissent par trois ou quatre à la fois dans les aisselles des feuilles. Celte insertion latérale des fleurs est au nombre des caractères qui, selon De Candoile , distinguent Y Oxyanthus des genres voisins; cependant, la figure donnée par le Botanical Magazine fait voir un groupe de fleurs qui est terminal. h' Oxyanthus speciosus est une Plante d'ornement qui semultiplie facilement parla greffe, et qui fleurit, dans les OXY serres, aux mois de juillet et d'août, (G..N.) OXYARCEUTIS. bot.phan. C'est- à-dire Genévrier aigu. Un des anciens noms du Juniperus Oxycedrus, L. Tr. Genévrier. (g..n.j OXYBAPHE. Oxybaphus. bot. than. Genre de la famille des Nyc- taginées , et de la Triandrie ou de la Télrandrie Monogynic , L. , éta- bli par L'Héritier et ainsi caracté- risé : involucre monophylle , cam- panule , quinquéfide , renfermant tantôt une seule fleur, quelquefois, mais plus rarement, deux à quatre; calice corolloïdc , infundibuliforme , dont le limbe est à cinq lobes; trois ou quatre étamines,- akène recouvert par la base endurcie du calice, et entouré par l'involucre qui s'est con- sidérablement agrandi. Ce genre a été confondu avec le Mirabilis ou Nycta- go, par Cavanilles , et il a été repro- duit par Ruiz et Pavon , ainsi que par Ortcga , sous le nom de Calyxhy- menia que Persoon a modifié en celui de Calymenia. Il renferme plusieurs espèces , toutes originaires de l'Amé- rique méridionale , principalement de la république de Colombie et du Pérou. On en cultive quelques-unes en Europe , dans les jardins de bota- nique , parmi lesquelles nous citerons comme type du genre, Y Oxybaphus viscusus, Vahl , Enum. , 2 , p. 5g , ou Mirabilis viscosa , Cavan. , Icon. , 1 , p. i5, tab. 19. Ce sont des Plantes herbacées, assez élevées, dont les branches supérieures sont dicho- tomes; leurs feuilles sont opposées, et les fleurs , ordinairement de cou- leur rouge, peu apparentes, sont réunies en corymbes au sommet des rameaux. (g..n.i OXYBÈLE. Oxybelus. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section des Porte-Aiguillons , famille des Fouisseurs , tribu des Nyssoniens , établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes avec ces caractè- res : labre entièrement caché ou peu découvert ; mandibules non échan- gées inférieurement; yeux entiers , OXY une seule cellule cubitale fermée ; xntenncs un peu plus grosses vers le bout , coudées , contournées et très- courtes ; jambes épineuses; une à trois pointes en forme de dents à fè- cusson. Ce génie a beaucoup de rapports avec ceux de la tiibu des Lar rates, mais il en est bien séparé par les mamlibules qui, dans ces der- niers, sont profondément échanciécs intérieurement. Les genres Astate , Nysson et Pison en sont distincts f>arce qu'ils ont trois cellules cubila- es; enfin le genre Nytèles'en distin- gue en ce qu'il n'a pas de dents en pointes à l'écusson. Linné n'avait connu qu'une espèce de ce genre , et il la plaçait parmi les Guêpes; Fa- bricius les a rangés avec les Frelons et les Abeilles , et ensuite il les a con- fondus avec son genre Nomade. Ces Insectes sont d'assez petite taille; leur tête est plus large que longue; elle tient au corselet par un col très-court. Les yeux sont peu saillans, oblougs. Ils ont trois petits yeux lisses. Les an- tennes sont filiformes, un peu rou- lées en spirale, à peine plus longues que la tête et composées de douze ar- ticles dans les femelles et de treize dans les mâles. La lèvre supérieure est cornée, fort courte et ciliée anté- rieurement. Les mandibules sont cornées, allongées, minces, poin- tues et munies d'une dent peu sail- lante vers le bord interne. Les mâ- choires sont cornées , comprimées à leur base , minces et fléchies du mi- lieu à l'extrémité. Les palpes maxil- laires sont filiformes , composés de cinq articles. La lèvre inférieure est cornée à sa base , allongée , étroite , presque membraneuse ensuite, jus- qu'à l'extrémité qui est échancrée ; ses palpes sont presque aussi longs que les maxillaires et composés de quatre articles. Le corselet est court, épais et presque globuleux. L'écus- son porte des appendices en forme de pointes , ordinairement au nombre de trois , et disposées en triangle ; l'inférieure est plus longue, en forme d'épine et canaliculée en dessus , les deux latérales ressemblent à de pe- OXY 5ft7 tites écailles. Les pales sont courtes , mais robustes, avec les jambes épais- ses , dentées ou épineuses extérieure- ment; les tarses sont terminés par une grande pelote. Les ailes supé- rieures dépassent à peine l'abdomen ; elles ont une cellule radiale allongée, accompagnée d'un petit appendice , et une cellule cubitale très grande qui reçoit une nervure récurrente. L'ab- domen est court, de forme conique; les anneaux sont bien emboîtés les uns dans les autres, et ne présentent pas les incisions qu'on remarque dans les genres voisins de celui-ci. On trouve ordinairement les Oxy- bèles sur les fleuis où il9 récoltent le suc mielleux propre à les nourrir. Ils font leur nid dans les lieux sa- blonneux et exposés au soleil ; c'est là que les femelles creusent des trous dans lesquels elles déposent des cada- vres de divers Insectes qu'elles ont été chasser, et particulièrement de Mus- cides. Elles pondent leurs œufs sur ces corps d'Insectes , et les larves qui en sortent se nourrissent de cette proie. On connaît une vingtaine d'es- pèces de ce genre : elles ont toutes le corps varié de jaune et de noir. Nous citerons parmi les espèces qui se trouvent en France : L'OxYBÈLE MUCEONÉE , O.rjbe/us mucronatus , Latr. , Fabr. , Panz. , Faun. Germ., fasc. 73, tab. 19; Cra- bro mucronatus , Fabr. Corps noir , tacheté de jaune; écusson armé de deux dents et d'une épine tronquée; pâtes jaunes avec les cuisses noires. (G.) OXYCARPUS.bot. phan. Le genre fondé sous ce nom par Loureiro , dans sa Flore de Cochinchine, a été réuni par Du Petit-Thouars à son genre Brindonia. V. ce mot. Choisy (Mém. de la Sociét. d'Hist. Natur. de Paris, T. 1, p. 225) n'a considéré le Brindonia que comme une section du genre Garcinia. f. Garcinie. F. Hamilton , dans ses Commen- taires sur les Plantes de Y Herbarium J mboinense de Rumph ( in Mem. of the J Te mer. Society, vol. 5, p. 546), admet le nom générique d'Oxycar- 558 OXY pus , et en de'crit avec soin une nou- velle espèce qu'il a observée sur le vivant dans les forêts de Magadha , au sud du Gange. Il lui a donné le nom d'O. Gangetica , et il la croit différente de YO. Celebica, espèce an- ciennement connue. (G..W.) OXYCÈDRE. Oxycedrus. bot. i'han. Espèce du genre Genévrier. y~. ce mot. (b.) OXYCÉPHAS.. pois. Rafinesque , dans son Indice (f Iltiologia Siciliana, indique sous ce nom un genre nou- veau , dont il figure l'espèce unique , 1ab. 1, fig. 2, O. scaber. C'est le Juepidoleprus tracliirhinus de Risso. f^. LÉl'lUOLÈPRE. (B.) OXYCÈRE. Oxycera. ins. Genre de l'ordre des Diptères, famille des ÏN'otacanlhes, tribu des Slratiomydes , établi par Meigcn aux dépens du gfeflrè Stratiornys de Geoffroy , et adopté par tous les entomologistes avec ces caractères : antennes plus courtes que la tête; les deux premiers articles courts, cylindriques, velus ; le troisième fusiforme-ovalaire, à qua- tre divisions; style sétiforme, de deux articles , inséré soit à l'extrémité , soit uu peu sur le côté; yeux légère- ment velus dans les mâles; trompe très-courte, membraneuse, terminée par deux grandes lèvres saillantes devant la tête , non avancée en ma- nière de bec, portant les antennes. Les Oxycères,qui étaient confondues ainsi que le genre Clitellaire de Mei- gen, dans le genre Stratiome , en dif- fèrent cependant assez par les anten- nes qui sont beaucoup plus longues dans les Stratiomes, et qui ont leur dernier article allongé , composé de cinq divisions , et manquant de style. Les Némotèles qui ont assez de rap- ports avec ces Diptères en diffèrent par leur trompe qui est longue et forme une saillie en forme de bec. La tête des Oxycères est plus large que longue ; elle porte deux grands yeux a réseau placés à sa partie latérale, et trois petitsyeux lisses fort rapprochés et disposés en triangle sur le vertex. Le corselet est peu élevé, arrondi , OXY presque cylindrique , termine par uu écusson un peu élevé, ordinairement armé de deux épines aiguës , presque droites ou légèrement arquées. L'ab- domen est déprimé , trancbant sur les côtés, aussi large que long, ou même plus large et terminé en pointe obtuse. Les ailes sont un peu plus longues que l'abdomen ; les pâtes sont simples , de longueur moyenne , terminées par deux ou trois petites pelotes spongieuses et par deux cro- chets. Les mœuis de ces Diptères et leurs métamorphoses sont encore in- connues ; on les trouve, comme les Stratiomes , dans les lieux humides , sur les fleurs et les feuilles des Plan- tes. On connaît cinq à six espèces de ce genre, parmi lesquelles nous cite- rons : L'Oxycère Jcli, Oxycera puchel- la, Meig. ; Oxycera hypoleon , Meig. Klass., tab. 8, f. 5 , mas , Lalr., En- cycl. T. vin, p. 2, p. 6oo ; Macquart, Dipt. du Nord de la France , p. 118. Long de trois ligues. Mâle: h y pos to- me noir, à poils d'un gris blanchâ- tre; front à deux pointes argentées; antennes noires ; yeux à bande pour- pre; thorax noir ; une bande jaune depuis l'épaule jusqu'à la base de l'ade où elle se prolonge en dessous ; entre cette base et I'écusson , une ta- che jaune, triangulaire; écus=on jau- ne ; pointes à extrémité noire; ab- domen noir; une tache d'uu beau jaune , allongée, dirigée en avant, de chaque côlé des troisième et qua- trième segmens ; cinquième à ta- che jaune, triangulaire au milieu; ventre noir ; deuxième et troisième segmens jaunes au milieu ; pieds jau- nes ; cuisses noires dans leur partie supérieure; balanciers jaunes ; ailes hyalines à nervures , brunes. Fe- melle : hypostome et front jaunes , à bande noire ; vertex noir; bord postérieur des yeux jaune; premier segment de l'abdomen à tache jaune sous I'écusson. Cette espèce est assez commune dans toute la France , en Suisse et en Allemagne. (g.) OXYCEROS. bot. priAfc. Loureiro OXY {Flor. Codiinch. , 1 , p. 186) a établi sous ce nom un genre qui appartient à la famille des Rubiacées , et à la Pentandrie Monogynie. Ce genre offre les caractères suivans : calice à cinq dents dressées; corolle hypocraléti- fornie , dont le tube est du double plus long que le calice; le limbe grand , à cinq découpures ovales , un peu réfléchies ; cinq anthères filifor- mes, presque sessiles sur l'entrée du tube de la corolle; ovaire arrondi , surmonté d'un style de la longueur du tube et d'un stigmate à plusieurs rayons; baie presque arrondie, pe- tite, couronnée par le calice persis- tant, biloculaire et polysperme. Ce genre , que Willdenow regardait comme voisin des Psycholria et des Rv/ideletia, a élé réuni au ïiandia par Rœmcr clSchultes. Il se compose de deux espèces, savoir : i° Oxyceros horrida , Lour. , lue. cit. , Arbrisseau dont la tige est dressée, et s'élève à environ huit pieds ; ses branches sont longues , étalées, terminées par des rameaux nombreux, courts et fourchus; elles sont couvertes d'ai- guillons très-grands, opposés, fort aigus et en forme de cornes. Les feuilles sont ovales, lancéolées , très- entières , glabres , opposées. Les fleur» sont blanches, disposées en grappes trichotomes presque terminales. Les baies sont noires, et ne sont em- ployées à aucun usage. Cette Plante croît dans les forêts de la Cochiu- chine. a0 Oxyceros sinensis , Lour., loc. cit. Cet Arbrisseau est dressé , très-branchu , et ne s'élève qu'à en- viron cinq pieds; il est couvert d'ai- guillons nombreux, courts, aigus et obliques. Ses feuilles sont lancéolées, très-entières, glabres et marquées de nervures. Les fleurs sont blanches , disposées en grappes courtes et ter- minales. Celte espèce est sauvage aux environs de Canton. (g..n.) * OXYCHEILE. Oxyckeila. jns. Genre de l'ordre des Coléoptères, sec- tion des Pentamères, famille des Car- nassiers, tribu desCicindelètes, établi par Dejcan ( Species des Coléoptères OXÎ y.59 de sa Collection, T. i, p. i5) et ayant pour caractères : les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâ- les dilatés, allongés, ciliés égale- ment des deux côtés, les deux pre- miers grossissant vers l'extrémité , le troisième presque en cœur ; palpes labiaux allongés, aussi longs que les maxillaires ; le premier article allon- gé , saillant au-delà de l'extrémité supérieure de l'échancrure du men- tou; le second très-court; le troisiè- me très-long, c\lindiique et légère- ment courbé, et le dernier sécuri- forme; lèvre supérieure tiès-grande , avancée en pointe et recouvrant les mandibules. Ce genre, formé avec le Cicindelatristis de Fabricius, et aug- menté depuis peu , se dislingue des Ciciudèles par les palpes labiaux qui n'ont pas le dernier article sécuriforme chez ces dernières; la lèvre supérieure des Ciciudèles est beaucoup moins avancée et moins pointue; les palpes maxillaires des Oxyclieiles sont plus allongés , et leur dernier article est légèrement sécuriforme ; les labiaux sont sem- blables à ceux des Mégacéphales ; ils sont cependant un peu moins longs et ne dépassent pas les Maxil- laires { la lèvre supérieure est très- grande , triangulaire , et recouvre fuesque entièrement les mandibules; a tête n'est pas très-grosse , elle est u?i peu allongée et presque plane; les yeux sont assez saillans latérale- ment , mais nullement en dessus ; les antennes sont minces, déliées, à peu Frès de la longueur des deux tiers de Insecte ; le corselet est à peu près de la largeur de la tête ; son bord pos- térieur est sinué et presque trilobé, et il recouvre presque entièrement l'écusson dont la pointe dépasse à peine la base des élylres ; celles-ci sont du double plus larges que le cor- selet , assez allongées , peu convexes, et elles s'élargissent un peu posté- rieurement; l'avant-dernier anneau de l'abdomen des mâles est assez fortement échancré; les pâtes sont grandes et allongées ; les trois pre- miers articles des tarses antérieurs 56a OXY des mâles sont dilatés et un peu plus larges que dans les Cicindèles; les deux premiers vont en grossissant un peu vers l'extrémité , le troisième est presque en forme de cœur allongé , et ils sont également ciliés des deux côtés. On ne connaît jusqu'à présent que deux espèces de ce genre; celle qui lui sert de type est : L'OxTCHElLE TRISTE , Oxjc/ieila tristis, Dej. , loc. cit. ; Cicindela tris- tis, Fabr.,Latr.,01iv., 11, 53, p. i5, n° 55, t. 5, fig. 25, Schon. Longue de neuflignes et demie à dix 1 ignés; d'un noir obscur, Irès-légèremeut bronzé en dessus ; élytres fortement ponc- tuées depuis la base jusqu'au milieu, ayant chacune au milieu une tache jaune assez grande et irrégulière ; dessous du corps d'un noir plus bril- lant que le dessus et un peu bleuâtre; pâtes grandes et d'un noir obscur. Cette espèce est assez commune au Brésil ; l'autre espèce d'Oxycheile est formée de la Cicindela tripustulata , que Latreille a décrite dans le n° i3, t. 16 , fig. i et a du Voyage de Hum- boldt. (G.) OXYCOCCOS et OXYCOCCUS. bot. phan. J. Bauhin, Mentzel et d'autres anciens botanistes donnaient le nom à'Gxycoccus à la Hante qui fut depuis nommée Vaccinium Oxy- coccos par Linné. Tournefort , dans >es Insdtuiiones Rei heibariœ , avait admis le genre Oxycuccus qui fut ré- tabli sous ce dernier nom par Per- soon , et sous celui de Schollera par Roth. TVous ne pensons pas que cette dernière dénomination puisse subsis- ter , puisque le nom à' Oxycuccus était connu très-anciennement et consacré par l'illustre botaniste qu'on regarde universellement comme le fondateur «les genres , et peut être comme ce- lui qui savait le mieux en peser la valeur. D'ailleurs, il y a d'autres Schollera proposés par Willdenow et Rohr. V. ce mot. \S Oxycoccus de Persoon se com- pose de trois ou quatre espèces dont le port est très-différent des espèces du genre 7raccinium dans lequel Lin- OXY né les avait placées. Elles en diffèrent surtout par la forme de la corolle et par le nombre des é la raines qui est de huit, tandis qu'il est de dix dans les T^accinium. L'Oxycoccus palus- tris , Persoon , T' accinium Oxycoc- cos , L. , vulgairement nommé Can- neberge , est une jolie petite Plante à tiges filiformes, rampantes, et à feuilles très-entières, ovales et rou- lées sur leurs bords; sa corolle est rosée ,à quatre découpuresprofondes, linéaires, recourbées; les étamines ont leurs filets connivens et les an- thères tubuleuses bipartites. On trou- ve cette Plante parmi les Sphaignes dans les marais tourbeux de plusieurs contrées d'Europe, surtout dans la partie occidentale et boréale. Les au- tres espèces O. macrocarpus , hispi- dulus, erythrocarpus , sont indigènes de l'Amérique septentrionale. (g..n.) *OXYDE!NIA, bot. phan. Le genre de Graminées, constitué sous ce nom, par Nuttal (Gênera of North Americ. Plants , •vol. 1 , p. 76 ), a été réuni par tous les auteurs au Leptoc/iloa de Pa- lisot-Beauvois. K. ce mot. (g..n.) OXYDES et OXYGÈNE, chim. Pour Oxidcs et Oxigène. V. ces mots. (g..n.) * OXYGNATHE. Oxygnathus. INS. Genre de l'ordre des Coléop- tères, section des Pentamères , l'a- mille des Carnassiers , tribu des Ca- rabiques , établi par Dejean dans le Species des Coléoptères de sa belle Collection, et auquel il donne pour caractères : menton articulé , presque plane et trilobé ; lèvre supérieure très-courle et peu distincte; mandi- bules avancées, arquées, très-aiguës et non dentées intérieurement; der- nier article des palpes labiaux pres- que cylindrique ; antennes monili- formes; le premier article assez long; les autres beaucoup plus petits, ar- rondis et grossissant vers l'extrémité ; corps allongé et cylindrique ; cor- selet presque carré; jambes antérieu- res palmées. Ce genre est très-voisin des Oxystomes de Latreille; mais il en diffère par le menton qui est près- que plane, tandis qu'il est très-con- cave clans les Oxyslomes. Les arti- cles des antennes fournissent aussi quelques caractères distinctifs ("titre ces deux genres : les mandibules sont grandes, avancées , couibées , tranchantes intérieurement et très- aiguës; elles se croisent vers l'extré- mité, et elles n'ont point de dents sensibles intérieurement. Les palpes sont assez allongés; les labiaux sont un peu plus courts que les maxil- laires, et le dernier article des uns et des autres est allongé , très-légère- ment ovabire et presque cylindii- quc. Les antennes sont monilifor- mes et plus courtes que la tète et les mandibules réunies ; leur premier arliclc est à peu près aussi long que les trois suivans réunis , et va un peu en grossissant vers l'extrémité ; tous les autres sont presque égaux , assez courts et grossissentsensiblementvers l'extrémité ; le second et le troisième sonl presque coniques et un peu plus allongés que les autres qui sont ar- rondis; la tète est assez grande, al- longée et presque carrée ; le corse- let est presque carré; les élytres sont allongées , parallèles, cylindriques et arrondies à l'extrémité; les jambes antérieures sont assez fortement pal- mées. On ne connaît qu'uneespèce de ce genre , c'est : L'UXYGNATHE ALLONGE , O.XJgnd- thus elongatas, Dej., Spec. des Col., etc. T. h, Supp. , p. 475; Scarites elo/igati/s, Wiedemann, Zoologisches Magazin , 11 , 1 , p. 58 , n° b-2. Il est long de cinq lignes, noir, cylin- drique ; ses mandibules sont avan- cées ; les jambes antérieures ont trois dents sur le côté extérieur; les pos- térieures n'ont qu'une petite épine; les élytres sont allongées , parallèles , sillonnées avec des points enfoncés dans chaque sillon ; les antennes et les pâtes sont d'un brun ferrugineux plus ou moins rougeâtre. Cette espè- ce se trouve aux Indes -Orientales. (G.) OXYLAPATHLM. bot. phan. Ce nom, qui dans Discoride désignait le Rumex acutus, L. , a été étendu jus- tomk xu. OXY 56 1 qu'au Potamot denté par Daléchamp, et à la Bette vulgaire. (b.) OXYLOBIUM. bot. phan. Genre de la famille des Légumineuses, éta- bli par Andrews ( Bot ait. Reposit. , n. 492), adopté par Kob. Brown {Ilort. Kew., éd. 2, vol. m, p. 9) et par De Candolle (Prodr. Syst. f^e- get. , 2 , p. io4 ) , qui l'a placé dans la tribu des Sopborécs , et l'a ainsi caractérisé : calice divisé profondé- ment en cinq découpures , formant presque deux lèvres ; corolle papilio- nacée, dont la carène est comprimée , de la longueur des ailes ainsi que de l'étendard qui est aplati; étamines insérées sur un torus ou au fond du calice ; style ascendant ; stigmatesim- ple ; légume sessile ou presque sesT sile , polysperme , renflé , ové et aigu. Ce genre est excessivement voi- sin du Callistachys , précédemment établi par Ventenat, dans son grand ouvrage sur les Plantes de la Mal- maison; il n'offre même d'autre dif- férence essentielle que celle de son fruit sessile ou presque sessile , tan- dis qu'il est stipité dans le Callista- chys. Les étamines de ce dernier genre ont l'apparence d'être hypo- g\ nés ; mais une nouvelle espèce dé- crite par De Candolle ( Mém. sur les Légumineuses , p. 1 70 ) , sous le nom d'O. Pulteneœ , a ses étamines qui offrent aussi 1 insertion en apparence hypogyne. D'un autre côté, une es- pèce d'Oxylobium est munie d'un ovaire légèrement stipité; ce qui in- firme encore la valeur des carac- tères du genre Oxylobium. Les cinq espèces décrites jusqu'à ce jour, sont des Arbrisseaux ou sous - Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Leurs feuilles sont en- tières, verticillées par trois ou par quatre; les fleurs sont jaunes , sal'ra- nées ou purpurines , et disposées en corymbes. U Oxylobium cordifolium, Andr. , loc. cit. , doit être considéré comme le type du genre. R. ÎSrown lui a réuni le Gompkalobium ellipti- eu m de Labillardière ( Nov.-Holl. Spec. , 1, p. 166 , tab. 1 55), queVen- 56 !6a OXY tenat plaçait dans à son genre Callis- tachys. Enfin, De Candolle a publié deux espèces nouvelles , sous les noms du. spinosum et O. Pulleneœ. La première a du rapport avec YO. cordifolium , dont elle diffère par ses feuilles acumiuées en pointe épi- neuse ; la seconde , à raison de quel- ques différences importantes , devra peut-être former un genre distinct. (O..N.) OXYMYRSINE. bot. phan. Syn. de Ruscus aculeatus. V . Fbagon. (b.) * OXYNOTUS. pois. Rafinesque , dans son Indice d'Ittiologia Sici/ia/ia, forme sous ce nom et aux dépens des Squales, un genre qui ne contient qu'une espèce , O. Centrina, le Pois- son Massepain des Siciliens , dont le corps est triangulaire, avec le dos en carène; ce qui en établit la seule différence générique. (b.) OXYOIDES. bot. phan. Sous ce nom, Garcin avait distingué l'Oxa- lis Se/isi/iua de ses congénères , parce que cette Plante est munie de feuilles pennées au lieu d'être trifoliées com- me la plupart des autres Oxalides. Mais cette organisation des feuilles se rencontre également dans un grand nombre d'autres espèces , surtout dans celles qui ont été récemment découvertes en Amérique. L'impro- priété du mot Oxyoides aurait d'ail- leurs suffi pour le faire rejeter. Le genre Biuphytum de De Can- dolle est fondé sur la même Plante. V . Oxalide. (g..n.) OXYOî'E. Oxyopes. abachn. Genre de l'ordre des Pulmonaires, famille des Aranéides, section des Dipneu- mones , tribu des Ciligrades , établi par Latreille et correspondant par- faitement au genre Sphasc de Walke- naër. Les caractères de ce genre sont : huit yeux disposés deux par deux sur quatre ligues transverses , et formant, par leur réunion , un triangle dont la base est arquée et occupe l'extrémité antérieure du corselet, et dont la pointe est tronquée ; les yeux de la se- conde ligneetceuxdela troisième plus gros et plus écartés entre eux 5 lèvreal- OXY longée, étroite, dilatée et arrondie à son extrémité, plus étroite à sa base ; mandibules perpendiculaires termi- nées par un crochet replié sur leur cote interne; mâchoires cylindriques, allongées , étroites , arrondies à leur extrémité, les deux côtés formant une ligne dioite; palpes filiformes, insérés près de la base externe des mâchoires et composés de cinq arti- cles ; pâtes allongées , fines; la pre- mière paire la plus longue , la seconde et la quatrième presque égales, la troisième sensiblement plus courte que les autres. Ce genre, qui a de grands rapports avec les Clènes, s'en éloigne cependant en ce que ces derniers ont les jeux disposés sur trois lignes , dont la premièie composée de deux yeux Irès-éloignés entre eux; la se- conde en ayant quatre, etla troisième deux très-rapprochés; les mâchoires des Ctènes ne sont pas cylindriques et arrondies à l'extrémité; elles sont coupées obliquement et légèrement échancrées à leur côté interne. Les Lycoses et les Dolomèdes s'en éloi- gnent aussi parla dispositiondesyeux et par d'autres caractères tirés des pro- portions relatives des pâtes. Le corps des Oxyopes est oblong , peu velu ; le corselet a une forme ovoïde ; il est étroit et tronqué antérieurement; l'abdomen est ovoïdo-conique. Ces Arachnides se trouvent dans les pays chauds de l'Asie , de l'Amérique et de l'Europe. Leurs moeurs ne sont pas encore bien connues. On en con- naît cinq espèces : celle d'Europe (O. pariegatus) a été trouvée, par La- treille , dans le midi de la France ; elle était placée sur l'extrémité dessé- chée de la Plante appelée Carline et au-dessus du cocon renfermant ses œufs. Ce cocon est blanc, orbicti- iaire et aplati. Suivant l'observation de Bosc , une espèce de la Caroline (O. fussana) se renferme dans des feuilles qu'elle rapproche pour pon- dre ses œufs. Cette espèce court après sa proie. Nous citerons comme type du geure : L'Oxyope bigabbé , Oxyopes i-a- riegaius , Latr. , Gen. Crus/, et Ins. o\v T. i, p. 116; Aranea eterophtalma , Latr. , Hist. Nat. des Crus t. et des 1ns. T. vu, p. 280; Walkenaër, Hist. Nat. des Aran. , fasc. 3, t;il). 8j Tableau des Aran., p. 19, "p« 2. Cette espèce est longue de près de quatre lignes; son corps est gris mc- langé de noir et de roux; ses pâtes sont d'un roux pâle et tachetées de . noirâtre; les épines îles jambes sont allongées; le corselet est presque aussi long que l'abdomen, et gris ; l'abdomen est ovoïdo-conique , rou- geâtre; il a en dessus un ovale plus pâle, étroit et peu visible; les côtés du ventre sont recouverts de poils gris , formant quatre raies longitudi- nales , dont les latérales plus larges; ces raies sont séparées par trois lignes étroites de couleur carmélite. La- treille a trouvé cotte espèce aux en- virons de Brive (Corrèzc). (g.) * OXYOSÏOMUS. rois. Genre for- mé par Railnesque, dans son Indice d'IÛiologia Siciliana , et qui contient une seule petite espèce d'An guiforme, d'un pied de long, nommée scienti- fiquement kyalinus , à cause de sa grande transparence. C'est le Lepto- tephalus Spallanzani de Risso, qui est un Sphagebrancbc. P^. ce mot. (b.) OXYPET ALtLM. bot. pu an. Genre de la famille des Apocynées , section des Asclépiadées, et de la Pentandrie Digynie, L. , établi par R. Brown , et présentant les caractères suivans : calice divisé profondément en cinq parties ; corolle dont le tube est court, urcéolé; le limbe divisé en cinq grandes lanières ligulées ; couronne staminale, à cinq folioles charnues , insérée au sommet du tube des filets des étamines; anthères terminées par une membrane ; masses polliniques linéaires , cylindracées , pendantes et fixées par le sommet à la courbure des appendices quifinissent en pointe ascendante ; stigmate terminé par une pointe allongée, cylindrique, bifide au sommet. Le genre Gulho- frecla de Vcnlenat (Choix de Plan- tes, p. S,, tab. 60 ) doit être réuni à l 'Oxypetalum , qui se compose d'Ar- OXY 563 brisseaux volubilcs, à feuilles oppo- sées , cordiformes, à fleurs douées d'une odeur agréable, portées sur des pédoncules interpétiolaires. Les es- pèces de ce genre , encore peu nom- breuses , croissent dans les contrées équinoxiales. Kunlh ( A'uv. Gêner, et Spec. Fiant. œquin.,\o\. ni, p. 197) en a décrit une nouvelle sous le nom à' Oxypetalum ripariurn, qui ci oit sur les rives du fleuve M.ayo<, dans la ré- publique de Colombie. Ses feuilles sont ovales, acuiniuées , cordiformes et pubescentes; les pédoncules bi ou triflores sont de la longueur de la feuille. (<;..n.) OXYPH7ERIA. bot. piian. D'a- près le Numenclator Botanicus de Steudel, ce nom a été proposé pour remplacer celui deCalu/neria de Ven- tenal, sous prétexte qu'il était une charade grecque , formée avec le nom de Bonaparte; nous nous en pommes tenu à l'antériorité. V. Calomérie. (g..n.) OXYPHYLLUM et OXYTRI- PHYLLUM. bot. phan. Plusieurs Plantes à feuilies trifoliées , d'une sa- veur acide, telles que diverses espèces de Trèfles, de Lotiers, et XOxalis Ace- tosella , étaient désignées sous ce nom par d'anciens auteurs. (g..n.) * QXYPOGOX. bot. phan. La Plante que Ralinesque (Journal de Physique, août 1819, p. 98 j a dé- ciite sous le nom A'O.rypogon ele- gans, paraît être le Lalliyrus venosus de Miihlenbcrg et Willdenow. Celte espèce est remarquable par son ovaire stipilé et sa gousse en forme de faux. (G..N.) OXYPORE. Oxyporus. un. Gen- re de l'ordre des Coléoptères , sec- tion des Peu tanières, famille des Brachélytres., tribu des Fissilabres , établi par Fabricius aux dépens du grand genre Staphylinus des entomo- logistes anciens, et dans lequel il comprend plusieurs espèces dont Gra- venhorst a formé le génie Tachine. Tel qu'il est restreint actuellement, le genre Oxypore a pour caractères : tête entièrement dégagéeetdistinguée 56* s#i OXY du corselet par une espèce de col ; labre profondément échancré; anten- nes en massue perfoliée; palpes maxil- laires filiformes ; les labiaux terminés par un article grand et arqué en crois- sant. Ce genre a beaucoup de rap- ports avec les Astrapées, mais il en diffère parce que ces derniers ont tous les palpes termines par un article en croissant. Les Stapliylins et autres genres voisins s'en éloignent , parce qu'ils ont tous leurs palpes filiformes. La tête des Ox\ pores est grande , un peu emboîtée dans le corselet; les yeux sont arrondis et saillans ; les an- tennes sont insérées à la base exté- rieure des mandibules; elles ne sont guère plus longues que la tête, et leurs cinq ou six derniers ailicles forment une massue allongée et per- foliée ; la lèvre supérieure ou labre est cornée , large , courte , échancrée antérieurement et ciliée; les mandi- bules sont cornées, gi audes, arquées, très-pointues et sans dents intérieu- res ; les mâchoires sont presque cor- nées et bifides. La division intérieure est courte et pointue , l'extérieure est beaucoup plus grande , comprimée et arrondie ; les palpes maxillaires sont composés de quatre articles fili- formes; la lèvre inférieure est petite, étroite, presque échancrée et coria- ce ; ses palpes sont aussi longs que les maxillaires, composés de trois ar- ticles dont le premier est court, Je second très-allongé, un peu renflé à son extrémité et le troisième court, très-large , figuré en croissant ; le menton est presque carré et corné ; le corselet est arrondi, peu convexe, plus étroit que les élytres , et muni d'un léger rebord ; l'écusson est pe- tit; les élytres sont dures , très-cour- tes , elles cachent deux ailes membra- neuses pliées; les pâtes sont de lon- gueur moyenne; les jambes sont ve- lues. On trouve les Oxypores dans les Champignons pourris ; leur démar- che est très-vive, et ils s'enfoncent dans la matière molle du Champi- gnon avec beaucoup de célérité ; leur larve est blanche et passe sa vie dans OXY les mêmes Champignons. Le genre Oxypore est composé de huit ou neuf espèces ; cellequisertde type au genre est : L'Oxypore fauve , Oxyporus ru- fus , Fabr. ; Staphylinus ru/us, L. , Fourc. , iaun. Germ. , fasc. 16 , tab. 19; Staphylinus flavus , etc. , Geoff. , lus. Paris, T. 1 , p. 370 , n. 22. Long de trois à quatre lignes: antennes fauves a leur base, noirâtres à leur extrémité ; palpes fauves ; tète noire; corselet fauve , lisse, légèrement re- bordé; élytres noires, avec une grande tache fauve à la base; abuomen fauve, avec l'extrémité noire ; pâtes fauves , avec la base des cuisses noire. Cette espèce se trouve dans toute l'Europe. On la rencontre assez fréquemment aux environs de Paris , dans les bois. (G.) OXYPTERE. Oxyplerus. mam. Sous-genre de Dauphins proposé par Rafinesqie , et caractérisé par l'exis- tence de deux nageoires dorsales. L'espèce type de ce genre , Delphinus Mongitori , Raf. (Préc. de Somiol. ) n'est encore connue que par un seul individu que Rafinesque a vu dans la Méditerranée, près des côtes de Si- cile, et sur lequel il n'a donné au- cun détail. Lesson (Manuel de Mam- malogie , p. 4n) pense que l'on doit aussi rapporter au genre Oxyptère le Dauphin Rhinocéros deQuoy etGai- mard {V. Dauphin); et il le décrit, sous le nom A' Oxyplerus Rhinocéros , à la suite de l'espèce de Rafinesque, qu'il appelle Oxyplerus Mongitori. (IS. G. ST. -H.) * OXYPTÈRE. Oxypterum. ins. Genre de l'ordre des Diptères , famille des Pupipares, tribu des, Coriaces , établi par Leach , et réuni par La- treille à son genre Ornithomyie. V. ce mot. (g.) * OXYRHINQUE. Oxyrhinchus. ois. Genre de l'ordre des Anisodacty- les. Caractères : bec court , droit, trian- gulaire à sa base, effilée eu alêne vers la pointe; narines placées de chaque côté du bec et près de sa base ; quatre doigts, trois en avant , l'intermédiai- ' OXY re presque aussi long que le tarse, les latéraux égaux , l'externe soudé a sa base, l'interne divisé; la première rémige nulle, deuxième et troisième plus courtes que les quatrième el cin- Îuième qui sont les plus longues, usqu'à ce jour , on ne connaît en- core des deux espèces de ce genre que les dépouilles qui sont même assez rares dans les collections. Les deux espèces sont de l' Amérique méridio- nale. OXYRHINQUE EN FEU , Oxyrhiu- c/ius flammiceps , Teinm. , Ois. col. , pi ia5. Parties supérieures d'un vert assez pur ; sommet de la tète gai ni de plumes fines , longues, à barbes dé- composées qui s'élèvent en buppe ; cette buppe est variée de rouge de l'eu et de noir; joues, lorum, sourcils,' cou et gorge blanchâtres , rayés de verdâtre; rémiges et reclrices d'un brun noirâtre ^ bordées extérieure- ment de vert ; parties intérieures d'un vert blanchâtre , parsemées de taches triangulaires d'un vert-olive foncé ; bec et pieds d'un gris bleuâtre. Taille, sept pouces. Du Brésil. OxYRHINQTJE VERDATRE , Oxy- rhinchus virescens.Varùes supérieures verdâtres: rémiges et rectrices d'un vert-olive foucé , bordées de vert jau- nâtre ; gorge et partie du cou jau- nâtres variées de vert; parties infé- rieures d'un blanc verdâtre, tache- tées de brun noirâtre : bec et pieds gris. Taille, sept pouces. Du Brésil. (DR..Z.) OXYRHINQUE. Oxyr/ùnc/ius. rois. Ce nom , donné par les ancieus au Poisson réputé le meilleur du Nil , est celui d'une espèce de Mormyre. Pr. ce mot. On l'a aussi spécifique- ment appliqué à un Corégone, ainsi qu'à une Raie. V. ces mots. (b.) * OXYRHINQUE. Oxyrhinchus. INS. Genre de l'ordre des Coléoptères , section des Télramères, famille des Rhynchophores, tribu des Charanso- uites , établi par Schœnher et men- tionné par Latreille (Fam. Nal. du Règn. Anim.). Ces Insecte» ont, comme les Calandres, les jambes ter- OXY 56» minées par un fort crochet , les an- tennes de huit articles , dont le der- nier formant la massue ; mais ils s'en distinguent par leurs antennes droi- tes , tandis qu'elles sont coudées dans les Calandres et autres genres voisins. L'espèce qui sert de type au genre est le Calandra discors de Fabricius. Cette espèce se trouve aux Indes- Orientales et à Java. (g.) OXYRHINQULS. Oxyrhinclu. crust. Ce nom a été donné par La- treille à une fanVlle de Crustacés dé- capodes. Cette famille a servi à en for- mer plusieurs autres dans les derniers ouvrages de ce savant; actuellement les principaux genres qui la compo- saient font partie de sa tribu des Triangulaires , et les autres sont dis- persés dans diverses autres tribus. Telle qu'elle était adoptée par La- treille avant la publication du Règne Animal , elle comprenait les genres Dorippe, Myctyre, Leucosie, Coryste, Lithode, Maja, Macrope, Orithyie, Matute et Ranine. V. ces mots. Du- méril , dans sa Zoologie Analytique , a établi une famille sous le même nom et avec les mêmes principes ; mais elle offre quatre genres de moins, ce sont ceux de Myctyre , Coryste , Lithode et Macrope. (g.) * OXYRIA. bot. fhan. Ce genre , de la famille des Polygoneés et de l'Hexandrie Digynie,L. , avait été proposé autrefois par Hill ; mais il n'avait pas été assez bien caractérisé pour mériter d'être adopté. Il était fondé Sjirr une Plante que Linné avait placée dans le genre Rumex , et que DeCandolle (Flore Franc., vol. ni, p. 079) avait rangée à part, comme formant une section du genre Ru- mex. R. Brown ( in Ross. Voyage , éd. 2, vol. 11, p. 192 , et in Chlor. Melvilliana,^. 23), fut le premier qui le distingua nettement , et en fixa ainsi les caractères : périanthe à quatre folioles sur deux rangs ; six examines; deux styles; stigmates en pinceaux; akène lenticulaire, membraneux, ailé de chaque côté, ceint inférieurement par lepérianthe; embryon central. 566 OXY Ces caractères ont été adoptés par Campdera dans sa Monographie des Rumex , et par Hooker , dans sa Flore d'Ecosse. D'après les observations de R. Brown , il se rapproche encore davantage du genre Rheum que du Rumex; niais U se distingue suffi- samment de l'un et de l'autre. Il dif- fère du Rheum par le nombre binaire des parties du périanthe et des styles, par ses stigmates en pinceaux (capi- te's dans les Rhubarbes) et par la tex- ture de l'akène; il s'en rapproche par le nombre proportionnel et par la position des étamines ( une placée devant chaque foliole intérieure du périanthe , et deux réunies par paire devant chaque foliole extérieure); par son péricarpe entouré seule- ment à la base et ailé; enfin, par son embryon central. Le genre Oxyria ne peut rester uni au genre Rumex, qui a toutes les parties de la fleur en nombre ternaire , le fruit nucamentacé , non ailé, recouvert par les folioles intérieures du péri- carpe et l'embryon latéral ; mais dans les deux genres, les stigmates sont semblables. La seule espèce qui constitue ce genre, a été nommée Oxyria reniformis. C'est le Rumex cli- gyuus, L. , et le Rheum digynum de Wahlemberg. Celle Plante est pour- vue d'une souche courte, rameuse, épaisse, d'où sortent des feuilles ré- niformes , qui semblent radicales , et dont la saveur est très-aigrelette. Les fleurs forment une grappe sim- ple et allongée an sommet d'une hampe nue, qui s'allonge pendant la maturation. On trouve celte pe- tite Plante près des neiges éternelles, dans les Alpes et les Pyrénées. Elle croît aussi dans les contrées po- laires. (G..N.) * OXYPiUS. pois. Et non Oxyure. Rafinesque indique sous ce nom , dans son Ittiologia Siciliana, un genre à la suite à'Ophisurus , dont il cite une seule espèce, le vermifor- mis , appelée Ver-de-Mer dans le pays. Nous n'en trouvons pas davan- tage sur ce Toisson. («.) OXY OXYS. bot. phan. Syn. ancien d'Oxalide. V. ce mot. (b.) OXYSTELME. Oxystelma. bot. niAN. Genre de la famille des As- clépiadées et de la Pentandiie Mo- Dogynie, L. , établi par R. Biown ( Transact. ïf'erner. Suc, i , p. 4o) qui lui a imposé les caractères sui- vans : coiolle presque rolacée , à lube très-court ; colonne saillante hors de la corolle; couronne staminale , à cinq folioles comprimées , aiguës et indivises ; anthères terminées par une membrane; masses pollini- ques comprimées , pendantes, fixées par la partie supérieure amincie; stigmate mutique ; follicules lisses; graines aigrettées. Ce genre se com- pose de Plantes herbacées vivaces , ou de sous - Arbrisseaux volubiles et glabres , à feuilles opposées et à fleurs disposées en grappes ou en ombelles in ter [ éliolaires. Le type de ce genre est Y Oxystelma carnosutn, R. Br., P/vdr. Ylor. Nov.- Holl. , p. 462 , Plante dont les fleurs forment des faisceaux pédoncules en forme d'ombelle. Ses feuilles sont charnues, presque ovales, mucro- nées et glabres. Elle croit dans la partie de la Nouvelle- Hollande si- tuée entre les tropiques. R. Brown indique comme seconde espèce le Peripluca esculenta , L. , Suppl. , etRoxb. , Corom. , j , p. i5, tal>. ii, qui cependant diffère beau- coup de la Plante de la Nouvelle Hol- lande, et peut-être devra en être sé- parée génériquemenl. Le nom spé- cifique 6? esculenta vient de ce que , d'après le rapport de divers voya- geurs, elle sert d'aliment aux indi- gènes de l'Inde-Orien taie. Ceite qua- lité alimentaire est très-remarquable dans une Plante qui appartient à une famille composée de Végétaux acres et toniques. (g..n.) OXYSTOMA. bot. cbypt. (Li- chens. ) Genre formé par Eschweiler [Syst. Lichen. , p. i4), et placé dans sa cohorte de Graphidées. Il est ca- ractérisé ainsi : thalle crustacé , atta- ché, uniforme; apothécie allongé, OXY linéaire, rameux , presque sessile, à périthécium cylindrique , dont le micle'um est comprimé longîtudina- lement vers sa partie supérieure, et aigu vers son centre. Kschwcder croit que Y Opegrapha cylindrica de Raddi (_-///. de la Societa Italiana délia Scienze , 1820, p. 54, t. 11 , iig. 1 ), doit rentier dans ce genre. Il donne comme type du genre l'Oxjs- toma connatum (tab. uniq. , 6g. 5). Nous pensons que le genre n'est point susceptible d'être conservé. S'il en était autrement , ce nom généri- que devrait être changé*, les entomo- logistes l'ayant appliqué à un genre de Coléoptères. V. Oxytstome. Meyer réunit avec raison VOxystotna à son genre Graphis. (a-T.) OXYSTOME. Oxystojnus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères , sec- tion des Pentamères , famille des Car- nassiers , tribu desCarabiques , établi par Latreille(Fam. Nat. , etc.) et ainsi caractérisé par Dejean , dans le Spe-- cics général des Coléoptères de sa collection : menton articulé, très- concave et trilobé; lèvre supérieure courte et tridentée ; mandibules gran- des , très-avancées , aiguës , non den- tées intérieurement; dernier article des palpes labiaux allongé et pointu ; antennes moniliformes ; le premier article très-grand; les autres beau- coup plus petits et presque égaux; corps très-allongé et cylindrique; cor- selet presque carré ; jambes antérieu- res palmées. Ce genre se distingue fa- cilement des Scarites et de tous les genres voisins par la forme allongée et cylindrique de son corps. Le genre Oxygnathe en est plus voisin , mais son menton plane et d'autres carac- tères l'on distinguent suffisamment. Les mandibules se croisent et n'ont aucune dent sensible intérieurement; les palpes labiaux sont presque aussi longs que les maxillaires ; Itur pénul- tième article est allongé , cylindrique et un peu courbé , et il se termine en pointe assez aiguë; la tèteest allongée, assez grande et presque ovale; le cor- selet est presque carré ; les élytres sont OXY 5G7 allongées , parallèles et arrondies à l'extrémité ; les pâtes sontplus courtes que celles des Scarites; les jambes antérieures sont assez fortement pal- mées ; les intermédiaires ont plusieurs dents ou épines sur leur côté exté- rieur, tandis qu'il n'y en a plus que deux dans les Scarites. Ce genre ne se compose que de deux espèces : l'une , faisant partie de la Collection de De- jean , est décrite dans son ouvrage , l'autre est conservée au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, et a été rapportée du Brésil par Auguste Saint-Hilaire. Elle est inédite. Nous allons donner la description de celle de Dejean qui sert de type au genre. OXTSTOME CYLINDRIQUE , OxyS- tomus cylindticus, Dej., Spec. des Coléopt. T. 1 , p. 4io. Il varie de lon- gueur depuis neuf ligne? jusqu'à neuf lignes et demie ; son corps est noir , cylindrique et très-allongé; les man- dibules sont très-avancées; ses jambes antérieures ont quatre dents au côté extérieur; ses élytres sont allongées, parallèles, avec des sillons profonds et longitudinaux. Il se trouve au Bré- sil. (G.) * OXYSTOMES. Oxystomœ. moll. Blainville a constitué cette famille, la cinquième et dernière de son second ordre, les Asiphouobrancbes , pour un seul genre qui a toujours été fort embarrassant à bien placer; nous voulons parler de celui des Jantbi- nes. Nous renvoyons à ce mot , parce que nous y avons traité la question à sa place dans la série. (d..h.) * OXYSTOPHYLLUM. bot. phan. Sous ce nom, Blume (Bijdragen tôt de Flora van nederlandsch Indië , 1 , p. 554) a constitué un genre qui ap- partient à la famille des Orchidées, et à la Gynandrie Diandrie , L. Ce genre offre les caractères suivans : sépales du périantheouverts et un peu redres- sés , les extérieurs pluslarges que les intérieurs, soudés légèrementpav leur partie inférieure; les latéraux obli- quement insérés à l'onglet du gynos- tème , embrassant le labelle par sa base, et simulant un éperon obtus; 568 OXY labelle fixé au large onglet du gyuos- tème , indivis , étalé , ayant un petit renflement ou tubercule en dessous ; gynostème muni d'une dent dorsale allongée et anthérifère; anthère ter- minale , convexe , biloeulaire ; masses polliniques solitaires dans chaque loge , presqueglobuleuses, farineuses- pulpeuses, adnées au bord du stig- mate. Ce genre renferme trois es- pèces qui ont reçu les noms à'Oxyslo- phyllum rigidum , camosum et exca- vation. Ce sont des Herbes parasites sur les Arbres , et qui croissent dans les forêts de la montagne de Salak à Java. Leurs tiges sont réunies en touffes etmunies de feuilles distiques, ensiformes , engainantes à la base , ri- gides ou charnues. Les fleurs sont réunies en capitules, sessiles clans les aisselles des feuilles , et entourées de paillettes. (g..n.) OXYTÈLE. Oxytelus. ins. Genre de l'ordre des Coléoptères^ section des Pentamères , famille des Bi aché- lytres, tribu des Aplatis, établi par G ra venhorst et ayant pour caractères : antennes insérées devant les yeux, sous un rebord , plus grosses vers le bout ; palpes terminés en alêne; jam- bes épineuses , du moins les deux pre- mières , du côté extérieur , plus étroi- tes et échancrées à leur extrémité; tarses se repliant sur le côté extérieur des jambes. Ce genre se distingue de tous les autres genres de la famille , par ses tarses repliés sur la jambe , et dont les quatre premiers articles sont extrêmement courts, tandis que le cinquième est une fois plus long que tous les autres pris ensemble. La tête des Oxytèles est arrondie, déprimée , ordinairement raboteuse ; dans quel- ques mâles, elle porte en avant deux appendices en forme de cornes. Les antennes sont un peu plus courtes que le corselet et vont un peu en grossis- sant; les derniers articles sont bien distincts, presque cylindriques; ils vont un peu en grossissant, et parais- sent enfilés par le milieu ; le dernier est plus gros et terminé en pointe ; la lèvre supérieure ou labre est entière , OXY cornée, et ciliée antérieurement ; les mandibules sont fortes et terminées dans quelques-uns par deux dents inégales; les mâchoires sont coria- cées , bifides ; la division extérieure est grande et arrondie ; l'intérieure est courte , obtuse , toute couverte , à sou bord interne, de cils courts, très- serrés ; les palpes maxillaires sont composés de quatre articles dont le dernier étroit et terminé en pointe; la lèvre inférieure est coriace , bi- fide; les divisions sont égales, avan- cées et un peu distantes entre elles; les palpes sont composés de trois ar- ticles , dont le dernier est plus mince ; le corselet est presque demi-circu- laire , ou en carré, arrondi postérieu- rement; les élytres sont courtes , cor- nées, dures, presque carrées; elles cachent les ailes qui sont membra- neuses et pliées ; l'abdomen est allon- gé , nu , déprimé , rebordé et formé de plusieurs anneaux bien distincts ; les quatre jambes antérieures sont épineuses au côté extérieur, rétré- cies en pointe ou échancrées à leur extrémité; les tarses se replientconlre la jambe. Les Oxytèles se trouvent dans les fientes d'Animaux et les excrémens humains ; quelques-uns aiment les lieux humides , d'autres vivent sous la mousse , les tas d'herbes pourries et les pierres; on en trouve aussi dans les fleurs. Ils volent souvent en gran- de quantité aux environs des tas de fumier; ce sont eux qui entrent quel- quefois dans les yeux des personnes qui se promènent le soir, et leur cau- sent une douleur si vive. Leurs lar- ves ne sont pas connues, mais elles ne doivent pas différer de celles des autres Slapnyliniens. Ce genre est assez nombreux en espèces ; on en connaît une trentaine , presque toutes d'Europe; il est probable qu'on en découvrirait beaucoup dans les pays équatoriavx , mais leur petitesse les a toujours fait négliger des voyageurs. Nous citerons parmi les espèces des environs de Paris : L'Oxytèle caréné , Oxytelus ca- rinatus , Grav. Long d'une à deux ox\ lignes; uoir luisant; ély très noirâ- tres ; corselet avec trois sillon.-. OXYTÈLE TRICORNE , OxytelllS tli- cornis, Grav. , Latr. Long de trois lignes ; noir ; deux cornes cour- tes , obtuses , avancées sur la tête dans le mâle; deux simples tuber- cules à la place , dans la femelle ; cor- selet presque en cœur , avec une ligne enfoncée dans sou milieu ; celui du mâle est armé d'une pointe dirigée en avant , et presque aussi longue que la tète ; ély très d'un rouge brun , avec tous les bords ou leur majeure partie noirs ; pâtes brunes. Cette espèce est assez rare. (g.) * OXYTRÊME. Oxy tréma, moll. Quelques Coquilles fluviatiles qui pa- raissent voisines des Néiites , ont servi à Rafinesque pour l'établisse- ment de ce genre qui est trop peu caractérisé pour qu'on puisse l'adop- ter ; Blainville cependant le range parmi ses Pleurocères (P~. ce mot; dont il forme une sous-division. (D..H.) * OXYTRIPHYLLUM. bot. phan. ( Lebouc. ) Syn. d'Oxalide. V. ce mot. (b.) OXYTROPIDE. Oxylropis. bot. phan. Genre delà famille des Légu- mineuses et de la Diadelpbie Dëcan- drie, L., établi par De Candolle {As- tragalogia , p. 5 et 19) qui en a ainsi exprimé les caractères : calice cylin- drique ou campanule , à cinq dents aiguës et presque égales ; corolle papilionacée , dont l'étendard est ovoïde, obloug ou arrondi, plus long que les ailes; celles-ci sont sti- Sitées, à limbe oblong , obtus, muni 'une oreillette à la base ; la carène a deux pétales soudés supérieure- ment , ou , si l'on veut, à un seul pétale fendu à la base , plus court que les ailes , et terminé supérieu- rement en une pointe aiguë; éta- mines diadel plies . dont neuf sou- dées par leurs filets , jusque pies du sommet , à anthères ovées et bilo- culaires ; ovaire sessile , oblong ou ovoïde ; style courbé en dedans à sa base , ou plus souvent à son mi- OXY Ô69 lieu , surmonté d'un stigmate simple , linéaire , velu intérieurement ; lé- gume biloculaire ou presque trilo- culaire par l'introflexion de la suture supérieure. Ce genre a été formé aux dépens du grand genre ylstragalus de Linné ; la carène aiguë des Légu- mineuses qui le composent en est un des caractères essentiels, et c'est de cette forme que le nom générique a dérivé; d'un autre côté, l'intro- flexion de la suture supérieure des gousses le distingue suffisamment des véritables Astragales dans lesquelles c'est la suture inférieure qui se re- plie au dedans des gousses pour les partager en deux loges. Le nombre des Oxylropides est très-considérable. Primitivement por- té à trente-trois , dans l'Astragalogie, il s'est élevé à cinquante dans le Prodromus SystemaUs F'egetabiliu.-n. Ce sont des Plantes herbacées, qui ne diffèrent pas extérieurement des vrais Astragales , et qui , comme ceux-ci, croissent pour la plupart dans les pays montueux de l'ancien continent. Mais c'est principalement dans les régions orientales de l'em- pire russe , c'est-à-dire dans le vaste espace du globe , connu en géogra- phie sous les noms de Sibérie et de Daourie , que se trouvent presque toutes les espèces. Quelques-unes se rencontrent dans les Alpes de la Suisse et de la Savoie, ainsi que dans les contrées polaires, par exemple , à l'île Melviile et dans la Norvège. Les feuilles des Oxytropides sont im- paripinnées ; les fleurs disposées en épis portés sur des pédoncules axil- laires ou radicaux. Quelques espèces ont des fruits renflés , vésiculaires , de couleur rougeâtre ou d'un blanc sale , ayant quelques rapports avec ceux des Phaca et des Colutca ; aussi le célèbre Pallas , qui a publié un grand ouvrage sur les Astragales, avait-il réuni au genre Phaca un grand nombre d'Oxytropides. Comme les nombreuses espèces de ce genre ne sont employées à aucun usage spécial , il n'en est point qui puisse mériter de fixer l'attention de:» 6ço OXY personnes qui ne se vouent pas par- ticulièrement à l'étude de la botani- que. Cependant nous citerons ici les cinq espèces qui croissent dans les Alpes, les Pyrénées et les hautes montagnes de la France. h'Oxytropis montana , D. C, /oc. cit., Astraga/us montanus , L., est une jolie petite espèce assez fréquente dans les prai- ries sèches et assez élevées des mon- tagnes. Sa racine ligneuse et ram- pante se divise au collet en quelques souches courtes, garnies de stipules écailleuses ,et desquelles partent des feuilles qui ont vingt-une à vingt- cinq folioles ovales, oblongues , un peu velues ; les pédoncules sont droits, longs, et portent un épi de sept à douze fleurs purpurines ou violettes , auxquelles succèdent des gousses droites , ohlongues , renflées, cartilagineuses et velues. V Oxytropis uralcnsis , D. C. , est, de même que la précédente espèce , une Plante acaule , soyeuse , à folioles ohlongues, lancéolées , à pédoncule plus long que la feuille , à calice hérissé et laineux, et à fleurs nomhrcuses , dis- posées en capitules ovoïdes. Cette jolie Plante , qui a reçu son nom spé- cifique des monts Ourals oii elle croît en abondance, se rencontre aussi, mais eu certaines localités seulement, dans les Alpes et les Pyrénées; on dit qu'elle a été trouvée en Ecosse , mais peut-être l'a-ton confondue avec l'Oxytropis campestris, D. C, espèce qui n'est pas rare dans les prairies sèches et découvertes des montagnes. L' Oxytropis fœlida , D. C, ressem- ble beaucoup à cette dernière , mais elle est glabre, un peu visqueuse et d'une odeur fétide. On la trouve dans les lieux pierreux des Alpes. Enfin V Oxytropis pi/osa , D. C, possède des tiges droites , simples , garnies de poils mous et blanchâtres ; ses folioles sont lancéolées, aiguës, au nombre de vingt-une à vingt-cinq , et les fleurs d'un blanc jaunâtre , forment des épis ovoïdes oblongs. Cette Plante croît parmi les rochers des monta- gnes dans les contrées méridionales de l'Europe. (g..n.) OXY OXYURE, pois. (Dict. de Déter- ville.) Pour Oxyrus. V. ce mot. (b.) OXYURE. Oxyuris. int. Genre des Wématoïdcs , ayant pour caractè- res : corps cylindrique, élastique, subulé en arrière (dans les femelles seulement); bouche orbiculaire; or- gane génital mâle extérieur, enveloppé dans une gaîne. Le nom générique qui signifie queue aiguë , par lequel les Oxyures sont désignés, ne con- vient qu'aux femelles de ces Animaux, car les mâles ont toujours la queue plus ou moins obtuse. Ces Veis se distinguent des ïrichocéphales en ce que ceux-ci sont amincis antérieure- ment; c'estle contraire pour lesOxyu- res. Ils se distinguent également des Ascarides parce que leur tête n'est point garnie de trois tubercules comme ces derniers. Il est probable néanmoins que, parmi les petites es- pèces d'Ascarides de Rudolphi, ils'en trouve plusieurs qui devront être rap- portées aux Oxyures , et déjà Bremser a réuni à ce genre les Ascaris vermi- cu/aris et obvelata qui n'ont point de tubercules distincts à la tête. Notre collaborateur Bory de Saint-Vincent, dans son article Vibrion de l'Ency- clopédie Méthodique, trouve beau- coup de rapports entre ces Animaux microscopiques et les Oxyures. Quoi qu'il en soit, les Oxyures dont l'organisation générale est celle de tous les Nématoïdes, ont le corps cylindrique et épais antérieurement; leur bouche est une petite ouverture ronde à bords unis ou crénelés. Quel- ques espèces ont , sur les côtés de la tète , la peau renflée en manière de vésicules; l'intestin présente quel- ques dilatations dans son trajet, et se termine à l'anus qui est situé plus près du bout de la queue dans les mâles que dans les femelles; celles-ci ont cette partie mince, subulée et droite ; une portion des ovaires y est logée , et l'on peut apercevoir les œufs au travers de la double enveloppe de la peau et des ovaires. La queue des mâles n'est point subulée , mais assez grosse, obtuse et fortement infléchie; OXY on a observé que l'organe génital mâle, qui a paru simple, est enve- loppé dans une gaine membraneuse analogue à celle que l'on voit, dans les Trichocépbales. Du reste les mâles sont infiniment plus rares que les fe- melles ; il y a des espèces très- com- munes dont les mâles ne sont pas connus. Ce genre n'est composé que d'un petit nombre d'espèces qui habitent le gros intestin de quelques Mammifè- res; ce sont : les O. cunula, alata, ambigua, vennicularis »', obvelata. (e. D..Ii.) OMUKES.Oxyuri. ras. Tribu de l'ordre des Hyménoptères , section des Térébrans, famille des Pupivorcs, établie par Latreille (Fam. INat.) , et qu'il caractérise de cette manière : leurs ailes inférieures n'ont au plus qu'une nervure; les supérieures n'of- frent jamais de cellule discoïdalc fer- mée , et manquent , dans plusieurs , de cellule radiale; les antennes sont composées de dix à quinze articles, toujours filiformes ou un peu plus grosses vers le bout dans les femelles et dans plusieurs mâles ; celles des autres individus rie ce dernier sève sont en massue ; les palpes maxil- laires de plusieurs sont longs ; le se- cond ou rigoureusement le troisième anneau de l'abdomen est souvent fort grand; la tarière est tubulaire , for- mée par l'extrémité de l'abdomen, mais sans aiguillon au bout; tantôt interne, exserlile et sortant par l'a- nus comme un aiguillon , tantôt constamment extérieure et formant une sorte de queue ou de pointe ter- minale. La plupart vivent à terre. La- treille divise ainsi cette tribu : I. Des cellules ou des nervures brachiales (basilaires); palpes maxil- laires saillans ; antennes filiformes ou presque filiformes dans les deux sexes. l. Les uns ayant le prothorax al- longé, presque triangulaire; les au- tres ayant le thorax formé de deux nœuds , et les tarses antérieurs ravis- seurs ou terminés par deux crochets fort longs , dont l'un se replie. OYS 57ï Genres : Bùtiiyee (O malus, Ju- rine), Dryine. 2. Thorax continu; son premier segment court et transversal ; tarses antéi leurs toujours simples. Genres : Antéon, Hélore, Proc- totrupe ( Codrus, Jur.) , Cinète , BÉ- EYTE. II. Point de cellules ni de nervures brachiales; palpes maxillaires très- courts dans plusieurs; antennes or- dinairement coudées; celles de plu- sieurs femelles en massue; abdomen déprimé dans la plupart. 1. Antennes insérées sur le front; palpes maxillaires saillans. Genre : Diaprie (Psilus , Jur.). 2. Antennes insérées près de la bouche. Genres : Cérapiiron , Sparasion , TÉLÉAS , ScELLION et PeATYGASTRE. V. tous ces mots. Latreille rapporte à ce dernier genre le Psile de Bosc, de Jurine, sur lequel Léon Leclère de Laval a donné des observations très- curieuses. Selon Jurine, les antennes des Psiles sont composées de douze ou treize anneaux ; ce caractère exclu- rait cette espèce du genre Platygas- Ire auquel Latreille le rapporte ; mais Jurine ne paraît pas avoir donné beau- coup d'attention à ces organes et à leur insertion. Il est aisé de voir qu'à cet égard , le Psile de Bosc rentre par- faitement dans le genre précédent. (G.) OYAT. rot. ru an. Dans quelques cantons maritimes des Côtes-du-Nord et de la Manche , on donne ce nom à XArundo arenaria , L., dont on se sert pour fixer les dunes. (b.) OYE et OYSON. ots. L'Oie et l'Oison en vieux français, f. Ca- nard, (b.) * OYÈNE. pois. Espèce du genre Labre. (b.) * OYSAMTE ou OISANITE. min. De Laméthérie, Théorie de la terre, T. 11 , p. 269, désigne sous ce nom 57* OZE l'Anatase, dont le principal gisement est au bourg d'Oysans, dans les Alpes dauphinoises. V. Titane Anatase. (g. del.) OZEILE. bot. i'han. Pour Oseille. V. ce mot. (b.) OZENE. Ozœna. it\s. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères , famille des Carnassiers , tribu des Carabiques , établi par Oli- vier et adopté par Latreille et De- jean ; ce dernier le caractérise ainsi , dans le Species général des Coléop- tères de sa collection : menton arti- culé, presque plane et fortement tri- lobé ; lèvre supérieure légèrement échancrée ; dernier article des palpes labiaux court , tronqué et presque sécuriforme ; antennes plus courtes que la moitié du corps , à articles ser- rés , peu distincts et grossissant vers l'extrémité; corps aplati et plus ou moins allongé ; corselet presque car- ré ; jambes antérieures non palmées. L'espèce sur laquelle Olivier a établi le genre Ozène ne fait pas partie de la collection de Dejean , et les carac- tères que nous rapportons ont été firis sur trois espèces nouvelles , ayant es plus grands rapports avec celle d Olivier. Ce dernier auteur dit que les mâchoires de l'espèce qu'il décrit sont cornées , presque cylindriques, un peu arquées à leur extrémité , et garnies tout le long de leur partie interne de cils très-nombreux et très- serrés. Ces Insectes ont beaucoup de rapports avec les IMorions, mais ils en difièrent par les antennes qui dans ces derniers ne vont pas en grossissant vers l'extrémité et ne sont pas terminées par un article plus gros. Les Morious ont plus d'analo- gie avec les Scariles, tandis qu'à la première vue ou prendrait les Ozè- nes pour des Ténébrions. Le men- ton des Ozènes est un peu avancé , et il paraît moins libre que dans les genres voisins quoiqu'il soit séparé delà tête par une suture assez dis- tincte; la lèvre supérieure est assez étroite, peu avancée et légèrement échancrée ; les mandibules sont cour- OZO tes , aâsez fortes, un peu arquées, et pointues à l'extrémité ; les palpes sont peu avancés; leurs articles sont courts et assez gros ; le dernier des labiaux est assez large, tronqué et presque sécuriforme; les antennes sont plus courtes que la moitié du corps ; leur premier article est un peu plus long que les suivans; tous les autres sont presque égaux; la tête est assez allongée ; les yeux sont assez saillans ; le corselet est pres- que corné et assez fortement rebor- dé; les élytres sont plus ou moins allongées, et arrondies à l'extrémité; les pâtes ne sont pas très-grandes ; les jambes antérieures sont forte- ment échancrées intérieurement. Ce genre se compose à présent de qua- tre espèces toutes propres à l'Amé- rique méridionale; la seule connue par Olivier est : L'Ozène dentipède, Ozena Jea- tipes, Oliv. , Encycl. Méth. , L»tr. Long de dix lignes; corps noir, lui- sant , tirant un peu sur le brun ; tête plane , inégale , ponctuée ; corselet pointillé, marqué dune ligue longi- tudinale enfoncée avec les bords lar- ges et un peu raboteux; élvtres irré- gulièrement striées avec quelques petits points enfoncés entre les stries ; jambes antérieures munies , à leur partie interne, d'une petite dent au- dessous de laquelle sont des cils courts , placés dans une légère en- taille. Cette espèce se trouve à Cayen- ne. Dejean décrit trois autres espèces nouvelles dont deux de Cayenne et la dernière des îles de l'Amérique méridionale. (g.) * OZIUS. cnusT. Nom donné par Leach , dans un travail qui n'est pas publié, à un genre qu'il dé- membre des Crabes proprement dits, et dont nous ne connaissons pas les caractères. (g.) OZOLE. Ozolus. crust. Genre établi par Latreille (H>st. Nat. des Crust. et des Ins.), et qu'il a reconnu appartenir au genre Argule de Mill- ier. V. Argule. (g.) * OZOMUM. bot. crypt. [Mitcédi- ozo nées.) Ce genre, établi par Link, appartient à la section des Byssinées et diffère même peu des vrais Byssus ; il a les caractères suivans : filameus rameux, décombans , entrecroises, les principaux épais, non cloison- nés, les secondaires minces et cloi- sonnés. Les espèces qu'il renfeimc étaient placées auparavant soit parmi les Byssus , soit parmi les lliman- tia. Ces espèces ont en général une couleur jau/ne ou fauve; elles forment des masses plus ou moins étendues dont les fil a mens secs et très-enlre- croisés ont l'aspect d'une sorte de bourre. Ces Plantes croissent en gé- néral dans les lieux obscurs , soit sur les bois morts entre les feuilles tom- bées , soit dans le- caves et dans l'in- térieur des mines. Le Byssus inter- texta de De Gandolle, et le Byssus fuira, Humb. , qui croissent dans ces dernières localités , appartiennent à ce genre. (ad. b.) OZOPHYLLUM. bot. pjian. (Scbreber.) Et non Oxophyllum. Syn. de Ticorea d'Aublet. V. ce mot. (b.) OZOTHAMNUS.bot.phan. Genre de la famille des S^nanthérées , Co- rymbifères de Jussieu , et de la Syn- génésie superflue , L., établi par R. Brown {Observations on the Com- posites , p. 125) qui l'a ainsi caracté- risé : involucre composé de folioles imbriquées, scarieuses , colorées ; ré- ceptacle glabre et dépourvu de pail- lettes; fleurons, en nombre moindre que vingt , tubuleux , tous herma- phrodites, ou quelques-uns, en très- peiit nombre, femelles, plus étroits et placés à la circonférence ; antbères incluses , munies de deux soies à la base ; stigmates obtus presque tron- OZO 573 qués et hispdules au sommet; akè- nes couronnés par une aigrette ses- sile , poilue , quelquefois en pin- ceau , persistante. Les Plantes qui composent ce nouveau genre sont des Arbrisseaux odorans, cotonneux, qui croissent dans la Nouvelle-Hol- lande et dans la Nouvelle Zélande ; quelques espèces se trouvent peut- être dans l'Afrique australe. Leurs feuilles sont épaises, très-entières, ordinairement a bords roulés en des- sous. Les fleurs sont disposées en faisceaux ou en corymbes terminaux. Les involuci es blancs ou cendrés ont leurs écailles intérieures tantôt sem- blables entre elles et conniventes , tantôt composées de lames étalées , blancbes comme de la neige et for- mant un rayon court et obtus. Les corolles sont jaunes, et l'aigrette est blancbe. L'auteur de ce genre lui assigne pour type le Calea pinifolia de Forster , PÎante de la Nouvelle- Hollande, à brandies étalées, co- tonneuses, à feuilles linéaires, aiguës, glabres, étalées et rassemblées en faisceaux, et à corymbes terminaux. Il lui adjoint plusieurs espèces ran- gées par les auteurs dans les genres Eupatorium et Chrysocoma, telles que les Eupatorium rosmarinifolium etferrugineum de Labillardière, ainsi que le Chrysocoma cinerea de cet auteur. Toutes ces Plantes sont réu- nies au genre Chrysocoma par Spren- gel dans son édition du Systema Ve- getabilium de Linné ; mais comme il ne donne point d'explication pour justifier cette réunion , on doit con- tinuer à regarder comme distinct le genre Ozothamnus. Il a été admis par Cassini , mais seulement pour l'espèce type. (g..n.) PAC PAC P. x ACA. Cœ loge nus ou Cœlogenys. mam. Genre de Rongeurs, apparte- nant à la division des Nou-Clavicu- lés , et dont le type est un Quadru- pède de L'Amérique méridionale , in- diqué par les auteurs sous le nom de CauiaPaca.Qc genre , maintenant composé de deux espèces , ressemble par son organisation générale et par son système dentaire , aux Agoulis ou Chloromys , mais se distingue au premier aspect de ceux-ci, et même de tous les Rongeurs non-clavicules , par ses pieds tous pentadaclyles : caractère auquel on ne doit pas , au reste , attacher une grande impor- tance , parce que ceux des doigls des, Pacas, qui n'ont pas leurs analogues chez les Agoutis, sont tous très- petits et presque sans usage. Ce qui rend suitout remarquable le genre Cœlogenus , et ce qui lui a valu le nom qu'il porte scientifiquement, c'est l'existence des poches très-sin- gulières des joues. Ces poches ont clé décrites pour la première fois par Geoffroy Saint- Hilaire ( Ami. du Mus. T. iv, i8o4). « Uaubenton , dans sa Description du Squelette , dit ce zoologiste , s'est borné à remar- quer que l'arcade zygomatique était très-large et descendait très-bas. Cette partie du crâne ne présente cette ano- malie , que parce que l'os de la pom- mette est d une éteudue très-consi- dérable. C'est une particularité qui mérite d'être décrite avec détail. Dans un crâne d'un décimètre et demi de long, cet os a , de devant en arrière , six centimètres sur qua- tre de hauteur ; sa forme est celle d'un demi- ellipsoïde allongé; de manière qu'indépendamment de sa grandeur , il contribue encore , par sa convexité , à donner à la tête une largeur considérable. 11 est, par son bord postérieur, aiticulé avec une branche del'os temporal. Depuis long- temps nous avions i emarqué celte or- ganisation dans notre squelette de Paca , sans soupçonner quel en pou- vait être l'objet. Nous fûmes donc très-étonnés, lorsque nous pûmes, à notre aise, examiner un Paca qui venait de mourir, de découvrir une large fente au-dessous de la saillie des pommettes. Nous appiîmes, en sondant , que cette ouverture con- duisait à une cavité assez profonde , et nous vîmes que cette bourse était formée par un large repli des tégu- mens communs. En effet, la peau , api es avoir recouvert los delà pom- mette à sa surface extérieure , se re- pliait vers le bord libre de celte pièce osseuse pour l'enfermer dans sa presque totalité , ou pour en aller du moins tapisser la face interne; elle revenait ensuite sur elle-même pour contribuer à former la lèvre su- périeure. Indépendamment de cette poche, qui s'ouvre au dehors, et à laquelle il est difficile d'assigner un usage, le Paca est pourvu d'aba- joues; elles sont si grandes , que lors- qu'elles se trouvent gonflées par la présence de quelques corps élrau- geis,elles remplissent tout l'espace compris sous l'os de la pommette. » Une particularité non moins remar- quable de l'organisation des Pacas, c'est la forme du pénis du mâle. Cet organe , cylindrique dans la plus grande partie de sa longueur et ter- miné par un cône obtus, est hérissé, en dessus et latéralement, d'un grand PAC nombre de papilles , et garni en des- sous d'un fort ligament qui occupe toute sou étendue. Le gland n'est séparé du reste de la verge que par un sillon transversal situé eu dessus à la base du cône ; et l'orifice de l'u- rètre, qui est aussi placé en dessus , est perpendiculaire à ce sillon. Enfin, il existe sous le pénis, parallèlement au ligament que nous avons indiqué, deux crêtes osseuses, mobiles à la volonté de l'Animal, et garnies de dentelures dirigées en arrière. Ces dentelures ont nécessairement pour effet de retenir la femelle pendant l'acte de l'accouplement, ainsi que l'a remarqué Fr. Cuvier, auquel nous avons emprunté les détails que nous venons de donner sur l'organe mâle. Les autres caractères du genre Paca consistent dans l'absence pres- que complète du prolongement cau- dal , qui n'est composé que d'un très- petit nombre de vertèbres , et qui ne paraît à l'extérieur que sous la l'orme d'un petit tubercule; dans les na- rines ouvertes en travers au bout du museau; dans la forme arrondie des oreilles, qui sont très-plissées et de grandeur moyenne ; clans l'existence de deux mamelles pectorales et de deux inguinales; enfin dans la na- ture du pelage , composé de poils courts , roiiles et très-peu aboncians. C'est à Frédéric Cuvier ( Annales du Muséum, T. x, 1807) que l'on doit l'établissement de ce genre, pour lequel il a proposé le nom de Cœlugenus , c'est-à-dire Animaux à joues creuses. Ce nom est maintenant généralement adopté des naturalistes français et étrangers ; seulement , quelques-uns de ces derniers lui ont fait subir, d'après llliger , une lé- gère modification, et l'écrivent Cœ- logenjs. Avant Fr. Cuvier, lesPacas avaient été placés par presque tous les auteurs dans le genre Cavia, dont on doit en effet les considérer comme voisins. Le Paca brun ou Paca noir , Cœ- logenus subniger, Fr. Cuvier, a été décrit ou indiqué par plusieurs au- PAC 575 leurs , et particulièrement parBuffou ( Suppl. 4U, p. 2o3) , sous le nom de Paca, et par Azara (Ilist. Nat. du Paiag. T. 11 j , sous celui de Pay.On l'appelle encore dans diverses parties de l'Amérique méridionale, Ourana, Pak ou Pag, et Cuttie. Son pelage est généralement brun en dessus , avec neuf ou dix bandes blanches longitudinales , formées de tacbes placées eu série, et tantôt bien sé- parées, tantôt continues entre elles; le ventre, la poitrine , la gorge et la face interne des membres , sont d'un blanc sale ; les moustaches , très- longues , sont noires et blancbes. Celle espèce, qui a communément un pied de bailleur eu avant, et un peu plus en arrière, sur un pied neuf pouces de longueur totale, se trouve au Brésil, au Paraguay, à la Guiane et aux Antilles. La chair du Paca est fort estimée dans toute l'Amérique méridionale, et principalement aux Antilles, où il est devenu extrême- ment rare , à cause de la grande des- truction que les chasseurs ont faite de l'espèce. Il se creuse des terriers à plusieurs issues , d'oii il ne sort guère que la nuit; c'est alors qu'il cherche sa nourriture, qui consiste principalement en fruits et en ra- cines. £11 domesticité, il mange de tout ce qu'on lui donne , comme du pain, des légumes, du sucre, des écorces et même de la viande; ce qui résulte des ob-ervations faites par Buffon sur un individu qu'il a possédé vivant. Cet illustre natura- liste pense que le Paca pourrait être naturalisé en Europe, et que cette acquisition pourrait être avantageuse. En effet , cet Animal , dont la chair est très-délicate , e^t facile à nour- rir, et ne paraît pas beaucoup redou- ter le froid. La même idée a aussi été émise par Fr. Cuvier. Le Paca fauve , Cœlogenus fui- vus , Fr. Cuvier, long-temps con- fondu sous le nom de Cavia Paca avec le Paca brun , diffère de celui-ci par plusieurs caractères importans : ses arcades zygomatiques sont exces- sivement écartées, et sa tête osseuse 576 PAC est couverte de fortes rugosités, qui sont indiquées eu dehors par les ir- régularités de la peau : l'espèce pré- cédente a , au contraire , le crâne en- tièrement lisse. Enfin , chez le Cœ- logenus fulvus , le fond du pelage est fauve, et non pas brun , comme l'in- dique le nom donné à l'espèce. Ou reste, les 'deux .Paca s ont la même taille et la même disposition de cou- leurs, et sont ainsi liés entre eux par les rapports les plus intimes. Tous deux ont aussi la même patrie et les mêmes habitudes. On ne connaît encore que par l'ouvrage de Laët ( Histoire du Nou- veau-Monde ) , les Pacas à pelage blanc , qui existent clans quelques parties de l'Ainéiiquc méridionale; et l'on ne peut conséquemment dé- terminer l'espèce à Inquelle appar- tient cette variété albitie. On peut, au contraire, dès à présent admettre comme très-vraisemblable l'opinion deDesmarest, qui rapporte au Paca fauve le genre Osteopera proposé par Richard Harlan. V. Osteopera. (IS. G. ST.-H.) * PACAES. BOT. PII AN. V. Gua- BAS. PACAL. bot. than. Monardez, cité par J. Bauhin , mentionne sous ce nom un Arbre du Pérou , renommé par ses vertus médicinales, qu'on a comparé à l'Orme , mais qui n'est pas encore déterminé. (b.) * PACANE. bot. piian. Fiuit du Pacanicr. V\ ce mot. (b.) PAC AN 1ER. Juglans olivœformis. bot. piian. Espèce américaine du genre Noyer. V. ce mot et Carye. (B.) PACAPAC. ois. Espèce du genre Cotinga. V. ce mot. (b.) PACASSE. mam. D'anciens voya- geurs ont mentionné sous ce nom un Ruminant du Congo comparé au Buffle , et que Buffon a supposé être le Coudons, A. strepsiceros. V. An- tilope, (b.) * PACAYES. bot. piian. Ce que PAC d'anciens voyageurs ont désigné sous ce nom pourrait bien être la Pacane. f. ce mot et Gtjabas. (b.) * PACHACA. bot. niAN. Nom vulgaire chez les habitans de la côie de Cumana , d'une espèce de Câprier ( Capparis Pachaca ), décrite par Kunth (Aov. Gen. et Species Fiant, œauin. T. v, p. çp). Cette Plante est remarquable par son calice, dont le fond est charnu , et ressemble à l'o- vaire infère des Myrlacées. (g..n.) PACHIRTER. Pachira. bot. rriAN. Genre de la famille des Bom- bacées , dans la grande tribu des Malvacées, établi pnr Aublet, adop- té par Jussieu , et que Linné (ils a nommé à toit Carulitiea , le nom im- posé par Aublet, à cause de son an- tériorité, devant être seul adopté. Ce genre peut être caractérisé de la ma- nière suivante : le calice est monosé- palc, campanule , persistant, à bord entier ou à peine denté. La corolle se compose de cinq grands pétales linéaires, très longs , égaux, un peu recourbés en dehors. Les étamines sont très-nombreuses ; leurs filets sont réunis par leur partie inférieure en un tube cylindrique , et supérieure- ment ils forment plusieurs faisceaux dichotomes, qui se divisent ensuite en autant de filets simples et filifor- mes qu'il y a d'anthères. Celles-ci sont étroites , recoin bées en rein ; l'ovaire est libre , à cinq angles , ter- miné supérieuiement par un style grêle de la longueur des filets stami- naux, que surmontent cinq stigmates linéaires et divergens. Le fruit est une grande capsule à parois coiiaces et presque ligneuses, à une seule loge contenant un très-grand nombre de graines anguleuses , et s'ouvrant naturellement en cinq valves. Ce genre est peu nombieux en espèces. On n'en connaît encore que quatre à cinq. Ce sont toutes de grands et beaux Arbres originaires des diver- ses parties de l'Amérique méridio- nale. Leurs feuilles sont alternes , très-grandes, digitées, composées or- dinairement de cinq à huit folioles. PAC Leurs fleurs sont des plus grandes qu'on puisse voir, puisque dans le Carolinea insignis de Svvartz , les pé- tales ont quelquefois jusqu'à douze et treize nonces-- de longueur. Ces fleurs sont constamment axillaires et solitaires. La première espèce connue et celle qui forme le type du genre est le Pachira aquatica , Ai.blet, Guian. , 2 , p. 726 , t. 291 et 292 , ou Carolinea Princcps , L., Suppl. Dans la Guianc où il est assez commun sur les bords des fleuves, on le dé- signe communément sous le nom de Cacao sauvage. C'est un Arbre de moyenne grandeur, mais d'un beau port. Ses feuilles sont alternes, por- tées sur de longs pétioles accompa- gnés à leur base de deux stipules. Ces feuilles se composent de cinq à sept grandes folioles digitées , ellipti- ques, acuminées, entières, glabres et un peu coriaces. Les fleurs sont soli- taires à l'aisselle des feuilles et pres- que sessiles; leur calice est campa- niforme et tronqué ; leur corolle for- mée de cinq pétales tomenteux et jaunâtres extéiieurement , un peu ondulés sur leurs bords , linéaires , étroits et longs de huit à neuf pouces. Cet Arbre croît à la Guiane. Hum- holdt et Bonpland l'ont trouvé dans les lieux inondés des Missions du llaut-Orénoque , sur les rives du Pi- michin. Kuuihl'a mentionné sous le nom de Pachira nitida. Une seconde espèce est celle que Swai tz a décrite sous le nom de Carolinea insignis , et que l'on cultive aux Antilles, sous le nom de Châtaignier de la côle d'Espagne. C'est un Arbre très- élevé , qui par son port ressemble assez à l'Hippocastane ou Marron- nier d'Inde. Ses feuilles sont al- ternes, plus rapprochées vers l'extré- mité des rameaux; les folioles sont au nombre de six à huit , longues quelquefois de douze à quinze pou- ces. Les fleurs sont excessivement grandes , d'une odeur peu agréable , solitaires et axillaires. Le fruit est ovoïde , presque ligneux , uniloculai- re , à cinq valves ; intérieurement il contient une pulpe qui recouvre les tome xii. PAC 577 graines. Celles-ci sont fort nombreu- ses , presque noires , disposées sur deux rangées longitudinales et atta- chées au milieu de la face interne de chaque valve. Cette belle espèce a été décrite et figurée par Cavauilles , Diss. 5 , p. 295 , t. 1 54 , sous le nom de Bombax grandi florum. Le genre Pachira est très-voisin» du genre Bombax , dont il diffère par les fila- inens de ses étamines d'abord mona- delphes, puis divisés en faisceaux, par son fruit uniloculaire et non à cinq loges , et par ses graines envi- ronnées de pulpe et non d'une bour- re soyeuse , comme dans les espèces de Bombax. (a. r.) •PACHLYDE. Pachlys. ins. Genre de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères, famille des Géoco- rises , tribu des Longilabres, établi par Lepelletier de Saiut-Fargeau et Serville, dans l'Encyclopédie Métho- dique , et auquel ils donnent pour ca- ractères : antennes non coudées , insérées à nu sur la partie supérieure de la têle, composées de quatre arti- cles; le premier long , cylindrique; le second long , toujours cylindrique, du moins à sa base ; le troisième pi us court que les autres, comprimé, di- laté , surtout à l'extrémité; le qua- trième long , cylindrique , arqué; bec court , atteignant à peine l'origine des cuisses intermédiaires , renfermant un suçoir de quatre soies ; tête petite ; yeux très-saillans, deux petits yeux lisses, saillans , assez éloignés l'un de l'autre, placés sur la partie supé- rieure de la tête , près des yeux à ré- seau ; corps épais ; corselet élevé pos- térieurement, s'abaissant peu à peu vers le devant; écusson triangulaire; abdomen composé de segmens trans- versaux dans les deux sexes; anus des femelles sillonné longitudinale- ment dans son milieu , celui des mâles entier, sans sillon longitudinal; pâ- tes fortes; cuisses postérieures tou- jours renflées , celles des femelles l'é- tant moins; jambes postérieures ar- mées d'une épine au moins dans les mâles; tarses de trois articles, le se- 57 f,78 tac coud plus court , le dernier terminé par deux crochets recourbés ayant une pelote bilobéc dans leur entre- deux. Ce genre, établi aux dépens du genre Ligœus de Fabricius , s'en dis- tingue facilement par les antennes qui , dans ce dernier , ont le premier article court , dépassant à peine l'ex- trémité de la tête, tandis que ce même article , chez les Pachiydes , est beaucoup plus long et dépasse notablement l'extrémité de la tête. Les Néides , Alydes et Corées s'en distinguent par leurs antennes dont tous les articles sont simples. Les Ho- lyménies, nouveau genre dont nous donnerons les caractères au Supplé- ment, s'en distinguent en ce que les second et troisième articles de ses an- tennes sont en palette; les mêmes considérations servent à distinguer d'autres genres voisins tels que ceux nommés Anisoscèle et INématope. Le genre Pachlyde se compose d'Hémip- tères très-grands; ce sont ceux qui tiennent le premier rang, sous ce rapport, dans la famille des Géoco- rises. Toutes les espèces connues de ce genre sont originaires de l'Amé- rique méridionale. On ne connaît pas leurs mœurs. Les auteurs de ce genre le divisent ainsi qu'il suit : •j- Abdomen beaucoup plus large que les élytres; corselet un peu plus étroit que l'abdomen, anguleux pos- térieurement , maissans épines; ayant toujours une impression transversale plus ou moins prononcée. Pachlyde de Pharaon, Pachlys Pharaonis , Lepell. et Scrv. , Encycl. Méthod. T. X , p. 62 ; Lygœus Pha- raonis, Fabr. , Syst. Rhyngot. , n. 20; Stoll.,Cicad.;, tub. 3, fig. ^o. Corselet denté en scie, noir , avec des lignes rouges; élytres brunes , avec des stries rouges ; corps noir, avec deux lignes rouges; pâtes noire;}. On trouve cette espèce dans l'Amérique méri- dionale. ff Abdomen ne surpassant guère les élytres en largeur; corselet plus large que l'abdomen , ses angles pos- PAC teneurs prolongés en épines; point d'impression transversale. Pachlyde a double massue, Pa- chlys ùiclauatus , Lepell. et Serv. , Encycl. Met h. T. x, p. 62 ; Lygœus biclavalus , Fabr. , Syst. Rhyng. , n. 22 ; Sloll. , Punaises , pi. 10 , fig. 67. Corselet épineux, noir, avec des li- gnes jaunes; les deux avant-derniers articles des antennes jaunes à la base, avec l'extrémité épaisse et comprimée. Elle se trouve dans le même pays que la précédente. (g.) * PACHYDERMA. bot. fhan. B\ume{JBijdragen totdeFloravan ne- dertandsch Indië, p. 682) a constitué sous ce nom un genre de la famille des Jasminées , et de la Diandrie Mono- gynie, L., auquel il a imposé les ca- ractères suivans : calice infère, à quatre dents peu prononcées; corolle globuleuse , coriace , dont l'entrée est semi-quadrifide ; deux étamines très-courtes , insérées sur la corolle près de la base ; ovaire à deux loges qui renferment chacune deux ovules ; stigmate presque sessile , obtus ; baie sèche, ne contenant qu'une graine dont l'albumen est charnu, et l'em- bryon renversé. Ce genre est extrê- mement voisin de l'Olivier dont il diffère par sa corolle globuleuse , son stigmate indivis et son fruit en baie. Le Pachyderma javanicum est un Arbre à feuilles opposées , portées sur de courts pétioles , oblongues- lancéolées , acuminées, très-entières, glabres et légèrement veinées , à Heurs disposées en panicules termi- nales de la longueur des feuilles. Il croît à Java dans les forêts du mont Salak ou il fleurit en décembre. Les habitans lui donnent le nom de Pat- jar-Ganiing. (g..n.) PACHYDERMES, mam. Sixième ordre de la classe des Mammifères , suivant la méthode du Règne Ani- mal. On a vu ailleurs {V . Mamma- logue) que tous les Mammifères ter- restres ont été divisés par Cuvier en deux groupes secondaires , celui des Onguiculés et celui des Ongulés. Ce dernier groupe a été à son tour sub- PAC divisé en deux sections , l'une com- prenant toutes les espèces qui rumi- nent , c'est l'ordre îles Ruminans ; l'autre, toutes les espèces qui ne ru- minent pas , c'est l'ordre des Pach\- dermes. De ces deux ordres d'On- gulés , l'un est établi sur une modi- fication organique d'une hante im- portance; aussi est-il éminemment uaturel: l'autre au contraire est basé sur un caractère purement négatif ; aussi e^t-il si peu naturel que nous ne saurions, après avoir dit des Pa- chydermes qu'ils ne ruminent pas , ajouter quelque chose qui soit appli- cable à tous à la fois. Parmi eux le nombre des doigts varie de un à trois, quatre et même cinq; les dents sont tantôt de trois sortes , et tantôt (1e deux seulement; la peau, le plus souvent presque nue , est quelque- fois couverte de poils épais; l'esto- mac est tantôt simple, et tantôt di- visé en plusieurs poches ; parmi eux se trouvent avec de très-petites es- pèces , les plus grands de tous les Mammifères , et avec des genres très- rapprochés à tous égards des Rurui- nans , d'autres que la bizarrerie de leurs formes et les anomalies nom- breuses de leur organisation , signa- lent entre tous à l'attention du na- turaliste. En un mot , l'ordre des Pa- chydermes réunit le Daman au Mas- todonte , le Cheval au Rhinocéros , le Sanglier à lEléphant. Ces diffé- rences énormes entre les genres de l'ordre des Pachydermes , ont molivé sa subdivision en plusieurs groupes d'un ordre inférieur , que Cuvier nomme des familles , et que plu- sieurs naturalistes ont considérés comme de véritables ordres ( V . Mammalogie). Ces groupes sont , suivant le Règne Animal : i° celui des Proboscidiens , comprenant les Eléphans et les Mastodontes; 2° ce- lui des Pachydermes ordinaires, com- prenant les Hippopotames , les Co- chons , les Phacochères, les Pécaris, les Anoplothénums, les Rhinocéros , les Damans , les Paléothéiiums et les Tapirs ; 5Q celui des Solipèdes com- prenant le seul genre Cheval. Re- PAC 67g marquons que dans le travail ou l'ordre des Pachydermes a été pro- posé pour la première fois , travail composé en commun par Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire , et publié en 1-9;"), dans le Magasin encyclopé- dique { T. 11 ) , les Solipèdes for- maient un ordre à part; ordre que Cuvier avait aussi adopté dans son Tableau de l'Histoire Naturelle , publié en 1790, et qui sera peut- être avec avantage rétabli dans la méthode. En effet, le seul genre Equus séparé des Pachydermes , cet ordre devient beaucoup plus natu- rel , et il devient possible de lui assi- gner quelques caractères généraux : tel est celui de l'épaisseur de la peau , qui a fourni à Cuvier et Geof- froy le nom même de Pachydermes ; tel est encore celui de l'existence de poils soyeux et rudes , mais peu abon- daus, et quelquefois même très-rares, qui tantôt sortent du milieu des poils laineux , et tan lot existent seuls. Ce dernier caractère n'a encore été aperçu par aucun auteur ; nous le croyons cependant important, et on verra qu'exprimé comme nous ve- nons de le faire , il existe constam- ment chez les Pachydermes , malgré l'exception que quelques personnes croiront trouver dans le genre Hyïax ou Daman. Rien de plus différent à la première vue qu'un Daman et un Rhinocéros , l'un très-petit et cou- vert de poils épais , l'autre très- grand et presque entièrement nu ; et cependant il est difficile de ne pas admettre l'opinion de Cuvier, qui regarde le Daman comme une sorte de Rhinocéros en miniature. Ce rap- port est démontré par l'organisation interne des Hjrax, et indiqué mê- me à l'extérieur par plusieurs carac- tères bien connus depuis quelques années , tels que celui des sabots , etc. A ces caractères , nous croyons pou- voir en ajouter un , tiré de la nature même du pelage ; c'est celui de l'existence de soies semblables à cel- les des Pachydermes, c'est-à-dire, rudes, longues, très-peu nombreu- ses , et éparses sur diverses régions 57* 3«o PAG fin corps et principalement sur le rlos , absolument comme chez les Eléphans. Ces soies seront évidentes pour quiconque se donnera la peine d'examiner un Daman ; car elles sont remarquables à la fois et par leur extrême longueur et par leur couleur différente de celle du reste du pelage. H y a d'ailleurs cette différence entre les Damans et la plupart des Pachy- dermes, que, chez les premiers , au lieu d'exister seules , elles naissent au milieu de poils courts , très- abondans et de nature laineuse; or n'est-ce pas là une disposition très- analogue à celle que présente l'Elé- phant fossile lui-même, dont le corps était, comme chacun le sait, couvert de deux sortes de poils, les uns lai- neux, assez courts , les autres soyeux, beaucoup plus longs et en même temps moins abondans? (is.g. st.-h.) PACHYGASTRE. Pachygaster. ins. Nom donné par Meigen aux Dip- tères que Latreille désigne sous le nom de "Vappe. V. ce mot. Le nom de Pachygaster a été assi- gné par Dejean (Gâtai, des Coléopt. ) à un genre de Charançons dont il n'a pas publié les caractères. Ce genre n'a pas été adopté. (g.) * PACHYMÈRE. Pachymerus. ins. Genre de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , famille des Géocorises , tribu des Longilabres , établi, par Lepelletier de Saint-Far- geau et Serville , aux dépens du genre Lygœus de Fabricius et auquel ils donnent pour caractères : antennes ordinairement filiformes, insérées à la partie antérieure des côtés de la tête, composées de quatre articles cylindriques , le premier beaucoup plus court que le second , dépassant à peine l'extrémité de la tête , le der- nier quelquefois un peu plus gros que les autres; bec de longueuvmoyenne, composé de quatre articles , et ren- fermant un suçoir de quatre soies ; tête petite; yeux petits; deux ocelles peu saillans , écartés l'un de l'autre , placés près des yeux à réseau, sur la partie de la tête qui est derrière ceux- PAC ci; corps ovale; corselet ordinaire- ment plat et sans rebords, peu rétré- ci en avant; écusson triangulaire, assez grand; élytres de même lon- gueur que l'abdomen , le couvrant en entier ; abdomen composé de segmens transvcrsauxdansles mâles ,les avant- derniers segmens rétrécis dans leur milieu , posés obliquement et en foi me de chevrons brisés, le dernier s'élar- gissatit et s'étendant souvent dans son milieu jusqu'à la moitié de la lon- gueur du ventre dans les femelles; anus de celles-ci sillonné longitudi- ualement; ce sillon renfermant une tarière longue, comprimée, ployée en deux sur elle-même dans le repos et pouvant eu être retirée; anus des mâles entier, court, sans sillon lon- gitudinal; paies de longueur moyen- né 5 cuisses antérieures toujours ca- naliculées et souvent épineuses en dessous , ordinairement renflées ; tar- ses de trois articles, le second plus court que les autres ; crochets recour- bés , munis d'une pelote bilobée dans leur entre-deux. Ce genre aies plus grands rapports avec les Lygées, mais il s'en distingue par la forme des cuis- ses antérieures qui n'ont jamais d'é- pines ni de sillon en dessous dans ces derniers; l'abdomen des Lygées est composé d'anneaux transversaux dans les deux sexes , tandis que les femelles des Pachymères ont ces mêmes seg- mens rétrécis dans leur milieu et for- mant des espèces de chevrons. Les Saldes s'en distinguent par leurs yeux très-grands et rejetés sur les côtés du corselet; les Myodoques ont un long cou , ce qui n'a pas lieu dans le genre qui nous occupe. On ne connaît pas les mœurs de ces Insectes. Toutes les espèces connues sont propres à l'an- cien continent , et la plupart à l'Eu- rope. Nous citerons : Le Pachymère de la Vipérine, Pachymerus Echii, Lep. deSt.-Farg. et Serville (Encycl. Méthod. T. X, p. 5^3; Lygœus Echii , Fabr. , Sysi. Rliyng.; Panz., Paun. Germ., fasc. 72, tab. 22. Corps tout noir, sans taches; cuisses antérieures ayant trois dents courtes et aiguës; les quatre jambes PAC postérieures assez épineuses* Ceite es- pèce se trouve en Allemagne. Le nom de Pachymère a été donné par Latreille (Fam. Natur. du Règn. Anim. , p. 586) à un genre de Coléop- tères démembrés des Bruclics et ren- fermant les espèces exotiques qui ont les cuisses postérieures très-grosses. Le nom de ce gcure doit être changé. (G.) * PACHYMYE. Pachymya. moi/l. INous ne connaissons ce nouveau gén- ie que par l'ouvrage de Sowerby {Minerai Conchology , n. 87) , dans le- quel il est proposé la première ibis pour une Coquille pétrihée fort gran- de et fort épaisse , qui a de l'analogie avec les Modioles, quant à la forme , ainsi qu'avec quelques espèces du genre Mye. Elle paraît différer cepen- dant de l'un et l'autre genre , quoi- que , par les caractères qui lui sont donnés , on ne puisse pas les juger exactement. Les voici : coquille bi- valve , allongée transversalement , fort épaisse , sub-bilobée , les deux crochets vers l'extrémité antérieure, le ligament en partie caché et fixé à des nymphes saillantes. « La grande analogie, dit Sowerby, qui existe entre ce genre et les Modioles , vient de la position des crochets , de la forme allongée des valves, ainsi que de la séparation de la partie anté- rieure , en un lobe peu prononcé; » mais par un examen plus approfondi , on peutle rapprocher aussi des Cypri- cardes ou de plusieurs autres genres qui ont uu ligament court, mais fixé sur des parties épaisses et saillantes qui bordent la coquille en dedans. C'est par cela que cette Coquille a aussi des rapports avec les Moules. La grande épaisseur des valves , leur profondeur, ainsi que l'obliquité des crochets, servent à distinguer ce genre des autres , indépendamment des dents de la charnière qui ne sont point connues. « Il est probable, ajoute le même auteur , que plusieurs Coquilles fossiles , décrites dans le genre Modiole , devront se placer dans le nouveau genre. » D'après ce que nous venGiis de PAC .S: dii e , il es: facile de \oir que ce genre est loin d'être suffisamment connu. On ne peut donc rien encore statuer à son égard. Il nous semble que si la charnière ne diffère pas notablement de celle des Modioles, comme cela paraît probable , ce sera dans ce genre que l'on devra reporter la Coquille dont il est question. Paciiymyf. géante, Pachymya gi- gas , Sow. , Minerai Conchol. ,n., 87 , p. 1 , pi. fio4 et 5o5. On né connaît encore qu'une espèce de ce genre , et de cette espèce un seul individu seulement qui a été trouvé à Lime- Regis par de Labèche, géologue dis- tingué qui la communiqua à Sower- by. Cette Coquille est longue de six pouces ; elle est transversalement oblongue , modioliforme ; ses cro- chets, très-antérieurs, sont obliques, peu saillans ; toute la coquille est très-bombée , épaisse ; les valves en sont conséquemment profondes. D'a- près la figure que nous venons de citer, il semblerait que le test est composé de fibres perpendiculaires comme dans les Calillus et les Pin- nigèues de Saussure. S'il en était ainsi, ce que ne nous indique ni la caractéristique , ni la description , on pourrait alor3 faire de nouvel- les conjectures. Il est à désirer que Sowerby donne à cet égard de nou- veaux renseignemens. (d..h.) PACHYNÈME Pachynema. bot. phan. Genre de la famille des Diiié- niacées et de la Décandrie Digynie , L., établi par Rob. Brown [in De Cand. Syst. veget. , 1, p. 4n), et offrant les caractères suivans : calice à cinq sépales presque arrondis , con- caves et persistans; corolle nulle; étamines au nombre de sept à dix , dont les filets sont droits, très-épais à la base, atténués au sommet, et les anthères ovoïdes, à loges distinctes conniventes ou parallèles , adossés à l'extrémité amincie des filets 5 deux ou trois ovaires ovés se prolongeant en styles subulés ; fruit inconnu. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, Pachynema complanatum, R. T>82 PAG Brown. , lue. cit. Delessert , leun. Se- lect. , i , tab. 73. C'est un sous-Ar- brisseau dressé , dont les jeunes ra- meaux sont comprimés, fasciés, munis sur leurs deux bords de dents aiguës courtes et distantes; ce sont des vesti- ges de feuilles. Les vieilles branches sont presque cylindriques et ne por- tent point de feuilles , à l'exception des organes dentiformes qui se voient sur elles aussi bien que sur les jeunes branches. Les fleurs naissent des ais- selles des petites dents foliaires ; elles sont solitaires ou géminées; les pé- dicelles ne supportent qu'une seule fleur, et sont plus courts que celle- ci et très-grêles. Celte Plante croît dans la Carpeutarie à la Nouvelle- Hollande. (G..N.) * PACHYNOTUM. bot. phan. (De Candolle.) V. Matthiole. * PACHYPE. Pachypus. ms. Gen- re de l'ordre des Coléoptères , section des Pen lanières, famille des Lamel- licornes , tribu des Scarabéides-phyl- lophages , mentionné par Latrcille (Fana, du Règn. Anim.), et compre- nant les Hannetons qui ont neuf ar- ticles aux antennes. Ces Insectes ressemblent du reste entièrement aux Hannetons proprement dits , mais ceux-ci en sont distincts parce qu'ils ont un article de plus aux antennes. Pr. Hanneton (g.) PACHYPHYLLLM. bot. phan. Genre de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie , L. , établi par noire savant collaborateur Kunth ( in Humb. Nov. Gen. , vol. 1 , p. 55g.) etauquel il donne les caractè- res suivans : le calice est formé de six sépales, dont cinq sont presque égaux et semblables, un peu étalés et charnus ; le labelle est un peu plus long que les autres divisions calici- nales , dépourvu d'éperon , marqué sur sa face interne de deux ligues lon- gitudinales saillantes , qui se termi- nent à leur sommet par deux tuber- cules arrondis. Du reste le labelle est articulé avec la base du gynos- tème ; celui-ci est canalicuîé sur sa PAC face antérieure, et ses bords sont mem braneux supérieurement. L'anthère est terminale, operculiforme , conte- nant deux masses poil iniques solides* simples et libres. Ce genre ne se compose que d'une seule espèce , Pachyphyllum disti- ckum , Kunth , loc. cit. , t. 77. C'est une Plante parasite, dont la tige ram- pante porte des rameaux redressés et de six à dix pouces de hauteur; les feuilles sont très-rapprochées , alter- nes, distiques, courtes, charnues, ensifortnes, engainantes à leur base. Les fleurs sont pédicellées, verdâtres , distiques, disposées en petits épisaxil- laires; chaque fleur est accompagnée d'une petite bractée de manière qu'un épi ressemble en petit par la forme et la disposition des bractées à un des rameaux de la lige. Cette Plante croît au Pérou entre Loxa et Gonzanama. (a. r.) PACHYPTILA. ois. Genre formé par Illiger aux dépens des Pétrels , Procellaria; Lacépède en l'adop- lant l'a traduit par le mot français Prion. V. ce mot. (dr..z.) * PACÏÏYRIZE. Pachyrizus. bot. phan. Ce genre, qui appartient à la famille des Légumineuses et à la Dia- delphie Décandrie , L. , avait été in- diqué par Loureivo. Du Petil-Thouars l'établit dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles , sous le nom de Cacara , terme dont , au rapport de Rumphius , les Indiens se servent pour désigner les diverses Plantes qui composent ce genre. Cenombaibare n'a pas été admis par De Candolle qui lui a préféré celui de Pachyrizus, employé depuis long-temps par Ri- chard dans sou herbier , et qui expri- me un des caractères du genre , d'être composé de Plantes à racines tubé- reuses et comestibles. Les Pachyrizes ont le calice urcéolé à quatre lobes , dont le supérieur échancré au som- met est formé par la soudure de deux. Les pétales sont légèrement conués à la base ; l'étendard est presque loud, étalé, sans callosités , mais muni à la base de deux plis qui en- PAC veloppeut les pédicelles des ailes. Ln-s étaruines sont diadelphes, ayant leur gaine épaisse à la base et ouverte par une large fente. L'ovaire a le pé- dicelle entouré par une pelite gaîne cju î naît du tronc ; il est surmonté «l'un style imberbe, recourbé et un peu renflé au sommet. La gousse est comprimée, allongée, et renfermesept à buit graines réuifonnes. Le genre Pacliyrizus fait partie de la tribu des l'haséolées , et se compose de trois espèces placées par Linné et Loureiro dans le genre Dolichos. On considère comme type, le Pachyrizusangulatus, Kich. et D. C. , figuré par Rumphius {Herb. Amboin., 5, tab. 102). C'est le Dolichos bulbostts, L. ; sa racine, dans la jeunesse de la Plante, est comes- tible, tubéreuse , en forme de Rave , tantôt simple, tantôt multiple. Cette Plante croît dans les Moluqueseten di- verses contrées des Indes-Orientales ; on la cultive à l'Ile-de-France. Le Pachyrizus trilobus , D. C. , Dolichos Irilobus , Loureiro ( Flor. Cocbincb. , 2 , p. 555), est également cultivé en Chine et en Cocbiuchine , pour ses racines tubéreuses cylindriques, lon- gues de plus de deux pieds , et qui se mangent après qu'on les a fait cuire. Enfin le P. montanus, D. C, Dolich. mont anus , Lour., loc. cit., qui croît dansles montagnes de la Cochinchine, a des racines tubéreuses, fasciculées et très -dures. Ces Plantes sont pour- vues de tiges volubiles, sous-frutes- centes, à feuilles pinnées, trifoliolées , à fleurs violacées , purpurines ou bleuâtres. (g..n.) PACHYSANDRE. Pachysandra. bot. phax. Ce genre, de la famille des Eupborbiacées et de la Monœcie Tétrandrie, L. , a été établi par Ri- chard ( in Michx. Flora Borcali- îmer., p. 177) et ainsi caractérisé par Adrien De Jussieu (Euphorb. , p. i5) : fleurs monoïques, ayant un calice divisé profondément en quatre parties , dont deux intérieures et deux extérieures alternes. Les fleurs mâles offrent quatre éta mines insérées sous un pistil rudimentaire très -petit; PAC 585 leurs filets sont saillans, larges, apla- tis , surmontés d'anthères adnées , introrses , arquées après leur déhis- cence. Les fleurs femelles se compo- sent d'un ovaire court , à trois loges qui contienuentehacunedeux ovules, surmontées de trois styles recourbés , épais, glanduleux et sillonnés à leur face interne. Le fruit est capsulaire , presque globuleux , terminé par Ici trois styles persistans , à trois coques dispermes. Ce genre est placé près du Buis dont il se distingue surtout par le port de l'unique espèce qui le com- pose. Celle-ci, Pachysandra procurn- bens (Micli., loc. cit., tab. 45), est une Plante herbacée dont les tiges sont couchées , à feuilles alternes, glabres, ovales , crénelées au sommet. Les fleurs forment des épis placés à la base de la tige, entourés de bractées écailieuses et imbriquées. Les fleurs mâles occupent le sommet de l'épi et ne sont soutenues que par une seule bractée; les femelles en plus petit nombre, se trouvent à la partie inférieure de l'épi, et sont accompa- gnées chacune de trois bractées con- formes aux sépales. Cette Plante est originaire des monts Alléghanis dans l'Amérique septentrionale. On la cul- tive en Europe dans les jardins de botanique. (G..N.) * PACHYSTEMOIN. bot. phak. Genre de la famille des Eupborbia- cées , et de la Diœcie Monandrie , L. , nouvellement établi par Blume ( Bij- clragen tôt de Flora van nederlandsch Indïè , p. 626) qui l'a ainsi caracté- risé : fleurs dioïques; les mâles ont un calice tubuleux à trois dents ; une seule étamine libre dont le filet est épais et ne fait pas saillie hors du ca- lice ; l'anthère est terminale, déhis- cente par un pore. Les fleurs femelles ont un calice urcéolé , non découpé; un ovaire globuleux marqué de cinq à six sillons , à cinq ou six loges ren- fermant chacune un ovule; cinq à six stigmates subulés , soudés jusque vers leur milieu. Le fruit est charnu , globuleux, sillonné, à cinq ou six loges qui s'ouvrent en autant de val- 584 PAG ves. Ce genre est voisin de l'H/ppo- manes , et il se rapproche du Mappa par le port. Il ne renferme qu'une seule espèce {Pachystemon trilobum), Arbre à feuilles alternes , portées sui- de longs pétioles, peltées , trilobées , nerveuses, glanduleuses, denliculées, accompagnées de grandes stipules géminées et caduques. Les fleurs sont disposées en épis axillaires et rameux, munis de bractées qui sont unifloies dans les femelles et multiflores dans les mâles. Cet Arbre croît dans les montagnes de l'île de Java , ou il fleurit en septembre, et porte les noms vulgaires de Marra, Marra-Ben ru m et Marrum-Burrum. (g..n.) *PACHYSTOMA. bot. phan. Gen- re de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Diandrie , L. , établi par Blume ( Bijdragen tôt de Flora van nederlandsc/i lnd'iê ', p. 376) qui lui a imposé les caractères suivans : pé- rianthe à cinq sépales un peu dressés ; les latéraux extérieurs embrassant à leur base le labelle; les intérieurs plus étroits que les extérieurs ; labelle formant un éperon court, oblus à la base , concave , dressé , épais à l'in- térieur et pubescent , à limbe dressé , semi-trilobé; gynostème courbé en dedans, en massue, muni au sommet d'une cavité pollinifère ; anthère terminale , à deux loges formant quatre petites loges incomplètes ; quatre masses poîliniques ovées , comprimées , farinacéo -pulpeuses , se déposant élastiquement sur le bord du stigmate visqueux. Ce genre ne renferme qu'une seule es- pèce , Pacàystor/ia pubescens , Plante herbacée pourvue d'une racine tu- béreuse , d'une hampe dressée , sans feuilles ou garnie simplement de gaînes paléiformes , lancéolées , por- tant à son sommet plusieurs fleurs penchées, rougeâlres , pubescentes, disposées en épis et accompagnées de bractées. Cette Plante croît parmi les Graminées dans la province Krawang de l'île de Java. (g..n.) PACHYSTOME. Pachystomus. ins. Genre de l'ordre des Diptères , PAC famille des ïanystomes, tribu des Sicaires, auparavant tribu des Rha- gionides, établi par Latreille aux dé- pens des genres Rhagio et Empis de Panzer, et auquel il donne pour ca- ractères : palpes avancés; antennes cylindriques, insérées sur une élé- vation, épaisses , avec le dernier arti- cle divisé en trois anneaux. Ce genre se distingue facilement des Cœno— layies, de la même tribu, parle troi- sième article des antennes qui dans ces derniers est divisé en huit an- neaux, et par d'autres caractères tirés des palpes et de la foi me du corps. Quoique les Pacbyslomes aient quelque ressemblance avec les Rbagions , ils s'en distinguent cepen- dant d'une manière bien nette, par leurs antennes et par beaucoup d'au- tres caractères. La trompe des Pa- chystomes est portée en avant , cour- te, bilabiée; elle porte deux palpes de sa longueur, ovoïdes , comprimés et glabres; les antennes sont insérées sur une éminence , cyliudracécs , grosses , un peu arquées , de la lon- gueur de la tête, de trois articles presque cylindriques, dont le troisiè- me plus long, un peu aminci vers l'extrémité et divisé en trois anneaux sans soie; la tête est plus large que longue , un peu plus étroite que le corselet et de forme triangulaire; les yeux sont grands, arrondis et sail- îans; il y a trois petits yeux lisses rapprochés et disposés en triangle sur le vertex ; le corselet est ovale , un peu convexe, terminé postérieu- rement, comme dans les Rbagions , par un écussou assez grand et arron- di ; l'abdomen est allongé , conique ; il est terminé, dans la femelle, par un tube articulé, dont les anneaux décroissent progressivement et ren- trent les uns dans les autres; le dernier est pourvu de deux crochets arqués et aigus; les pâtes n'ont rien de remar- quable; les ailes sont assez grandes, transparentes ; les balanciers sont portés sur un pédicule long et mince, et les cuillerons sont petits et arron- dis. Ces Diptères sont rares; on les trouve dans les bois; la larve d'une PAC, espèce (P. syrphuidcs) a été tiouvée sous l'écorce d'un Pin ; la nymphe a des rapports avec celle des Taon? ; ses anneaux sont ciliés transversale- ment ; le dernier est resserré près de sa base, épineux sur les côtés, et terminé par deux pointes; les an- tennes sont détachées ou libres et rejetées latéralement. On ne connaît que deux espèces de ce genre, qui sont : Le Pachystome syrfhojde , Pa- chystomi/s syrphoides , Latr.; Rhagio syrphoides, Panz., Faun. Gerrn., fisc. 77i lab. 19. Long de six lignes, noir; partie supérieure de l'abdomen et pales rougeàtres. Cette espèce se trou- ve en Allemagne , aux environs de Ma v en ce et de Bareulh. Le Pachystome subtile , Fachys- tornus subulatus , Latr. ; Ernpis subit- lata, Panz. , Faun. Germ. , fasc. 54, tab. 25. Long de quatre lignes ; noir avec toutes les cuisses fauves et les quatre jambes antérieures jaunes. Il se trouve en Allemagne. (G.) * PACIIYSTYLCM. bot. ïhan. (De Candolle.) Sous-genre d'Hélio- phile. V. ce mot. (b.) *\>A.CUYTE.Pac/iyfos. moll* foss. Défiance est le créateur de ce nou- veau genre qu'il a proposé pour dé- membrer des Plagiostomes, plusieurs espèces fossiles, auxquelles cet habile observateur a trouvé des caractères différens de ceux qu'offrent celles qui doivent rester à l'avenir dans le genre Plagiostome. Ce genre était nécessaire, et il n'est pas douteux quil ne soit adopté généralement. Blainville l'a admis dans son Traité de Malacologie, mais par une inversion qu'il a lui- même corrigée dans ses additions , il avait donné le nom de Pachyte aux vé- ritables Plagiostomes, et nommé Pla- giostome le nouveau genre qui nous occupe. Il suffit de comparer le Pla- giostome épineux, par exemple, ou toute autre espèce provenant de la Craie avec le Plagiostome semi-lu- naire , pour s'assurer de la grande différence qui existe entre ces Co- quilles. Les unes, les Plagiostomes , PAC bftô sont iuéquilatérales , subauriculées , légèrement bâillantes latéralement pour le passage d'un byssus j la co- quille est libre, équivalve; sa char- nière est droite, et ne présente sur chaque valve qu'une fossette large et peu profonde pour l'insertion du ligament. Dans la plupart des espè- ces, les crochets sont écartés , taillés en biseau absolument comme dans les Limes. Les Plagiostomes sont si voisins des Limes , qu'il ne serait pas étonnant qu'api es un examen appro- fondi on réunît ces deux genres; mais les Pacifies, qui sont des Co- quilles équilatérales , épineuses, avec une ouverture triangulaire sous le crochet, comme dans les Dianchores et quelques Térébratules , doivent être rapprochés de ces deux genres. Yoici les caractères que Défiance donne à ce nouveau genre : coquille bivalve, régulière , équilatérale , dé- pourvue de dents à la charnière ; cette dernière, en ligne droite sur une valve , et dans l'autre profondément coupée par un sinus qui présente une ouverture triangulaire , et qui a pu servir pour le passage d'un pédicule tendineux pour attacher la coquille. Defrance n'indique encore que deux espèces dans ce genre; il en existe cependant un plus grand nombre , et sans doute que ce nombre s'aug- mentera encore par la suite. Pachyte épineux , Pachytos spi- nosus , Defr. , Dictionn. des Sciences INatur. T. xxxvn , p. 207 ; Plagios- tuma spinosa , Sowerb. , Miner. Con- cholog. , pi. 78 , fig. 1 , 2,3; Brong., Géologie des envir. de Paris , pi. 4 , fig. 2 , A , B , c. Il est bien à pré- sumer que l'espèce que Defrance nomme Pachytos striatus n'est qu'u- ne variété de celui-ci. Celte variété se reconnaît par son manque d'é- pines , soit sur les deux valves, soit sur l'inférieure seulement. Pachyte fragile , Pachytos ho- peri , Defr. , loc. cit. ; Plagiostome, hoperi , Sowerb. , loc. cit. , pi. 58o ; Mantel , Geolog. ofSussex , 2o4 , tab. 26 , fig. 2,0, 1 5 . Cette espèce se rap- proche beaucoup des Peignes par sa 586 PAC forme suborbiculaire,le peu de con- cavité des valves , et leur peu d'épais- seur , ce qui lui donue quelque res- semblance avec le Peclen solea. Elle est presque lisse, offrant des stries divergentes du sommet à la base , peu profondes, à peine ponctuées. Elle paraît particulière à l'Angleterre. C'est à Graveseud et à Northfleet qu'elle se trouve. (d..h.) * PACHYTE. Pachyla. ins. Nom donné par Dejean (Cat. de Col.) à un genre de Coléoptères que Latreille réunit aux ïoxotes. V. ce mot et aussi Lepture. (g.) * PACINIRA. BOT. phan. (Su- rian.) Nom de pays du Maranta arun- dinacea. Il pourrait bien venir de Pacivira qui chez les Brasiliens dé- signait le Canna angustifolia , espè- ce du genre Balisier. V. ce mot. (b.) PACLITE. Paclites. moll. Genre proposé par Denis Monfort (Conchyl. System. T. 1 , p. 3 18) pour un corps que l'on s'accorde aujourd'hui à ran- ger parmi les Bélemnites. La manie qu'avait Montfort de faire des genres, le portait à saisir la plus mince occa- sion pour satisfaire sou goût. Déjà plus d'une fois nous avons adressé ce reproche à ses ouvrages , et ici nous la retrouvons encore. Le Paclite n'est autre chose qu'une Bélemnite courbée probablement par accident au sommet, et offrant quelque usure. <->e genre , d'après les propres pa- roles de l'auteur, est pourtant un de ceux a qui se dessinent purement et avec fermeté. » Personne , malgré cela, ne l'a adopté. V. Bélemnites. (D..H.) PACO. mam. D'où Alpaco , qui signifie proprement le Paco. Syn. de Vigogne et non de Llama, selon Té- ran , auteur espagnol d'un excellent Mémoire sur ces Animaux. V. Cha- meau, (b.) PACO-CATINGA et PACOCA- TINGA. bot. phan. Ces noms sont cités dans Pisou et Marcgniaff, com- me désignant au Brésil un Arbre PAC qui paraît être un Cocoloba. V. ce mot. (b.) PACOEIRA. bot. phan. V. Pac- QUO. PACOS. min. C'est un mot péru- vien qui veut dire rouge , et par le- quel on désigne au Pérou un Minerai d'Argent, mêlé d'une grande quan- tité d'Oxide de Fer. Il contient , d'après une analyse de Klaproth , i4 parties d'Argent, 71 d'Oxide brun de Fer, 4,5 de Silice et 8,f> d'Eau. (g. DEL.) PACOURIEFl. Pacouria. bot. phan. Genre établi par Aublet , Guian., 1, p. 268, et faisant partie de la famille des Apocynées et de laPen- tandrie Monogynie,L., qui offre pour caractères : uu calice mouosépale à cinq divisions aiguës, piolondes et charnues ; une corolle monopétale hypocratériforme , à tube court , à limbe étalé et à cinq lobes arrondis et ondulés. Les cinq étamines sont très-courtes , insérées à la base du tube et ayant les anthères sagittées. L'ovaire est globuleux , surmonté d'un style court, tétragoue , que ter- mine un stigmate épais, ovoïde, di- visé 011 deux pointes et appliqué sur une sorte de disque circulaire. Le fruit est une grosse baie charnue , de la grosseur du poing, py ri forme , uniloculaire et contenant un grauil nombre de graines , éparses dans une pulpe jaune, d'une odeur agréa- ble. Le Pacourier de la Guiane , Pa- couria guianensis , Aublet , loc. cit. , p. 269. t. n5 , est uu Arbrisseau à branches noueuses et sarmeuteuses, qui s'enroulent autour des Arbres voisins et s'élès'ent quelquefois ainsi à une hauteur considérable. De ces branches naissent des rameaux pen- dant , portant des feuilles opposées , entières, ovales, aiguës, ondulées sur leurs bords , coriaces et glabres. Les fleurs sont jaunes, disposées eu grappes axillaires , portées sur de longs pédoncules , souvent roulés eu forme de vrillas. Cette Liane croît aux environs de PAC Cayenne. Les Garipons la nomment Pacourirana. (a. R.) PACOURINE. Pacourina. jîot. ïhan. Aublet (Plantes de la Guiane , q, p. 800) a établi sous ce nom un genre de la famille des Synauthérécs et de la Syngéuésie égale , L. , auquel il a imposé les caractères suivans : .involucre ovoïde , composé de plu- sieurs folioles imbriquées, presque arrondies , aiguës ; réceptacle chai nu, chargé de paillettes presque rondes , concaves , plus longues que les akè- nes entre lesquelles elles sont pla- cées; calathide composée de fleurons hermaphrodites, égaux, dont la co- rolle est tubuleuse, infundibuli- forme, à limbe divisé en ciuq laniè- res aiguës; cinqétamines à filets ca- pillaires et à anthères réunies en un tube cvlindracé ; ovaire conique , oblong, surmonté d'un style de la longueur de la corolle et d'un stig- mate bifide , réfléchi ; aliènes solitai- res, ovoïdes, oblongs, couronnés par une aigrette simple , poilue. Ces caractères ont été modifiés , relative- ment au réceptacle, par Kunth qui attribue au Pacourina un réceptacle nu. Cassini a critiqué cette rectifica- tion , parce que, dit-il, Kunth n'a pu observer le type du genre d'Au- Llct, et que la nouvelle espèce , dé- crite dans ses Nova Gênera, appar- tient à un genre voisin du Pacourina , mais qui s'en distingue suffisamment par la structure de ce réceptacle. Il est impossible, ajoute-t-il, qu' Au- blet , ainsi que les auteurs moder- nes qui ont vérifié les caractères im- posés au Pacourina, se soient mépris sur la question de savoir si ce genre possède un réceptacle muni ou dé- pourvu d'écaillés ; et parce qu'au contraire ils lui en assignent positi- vement un pourvu de paillettes, il faut bien que la Plante de Kunth , ;iiusi qu'une autre, examinée par Cassini , dans l'Herbier de Desfon- laines, soient les types d'un genre distinct pour lequel il proposelcnom de Pacourinopsis. Celte discussion ayant piqué notre curiosité, nous PAC 587 avons voulu vérifier, sur une Piaule de la Guiane rapportée par Poiteau sous le nom de Pacourina d' Aublet et conservée dans les collec'.ions de B. Delessert, l'existence des pail- lettes; mais malheureusement les In- sectes avaient en partie dévoré les réceptacles ; cependant les portions intactes nous ont démontré l'absence des paillettes. De plus , nous nous sommes convaincu que cette Plante était identique, non-seulement avec le Pacourina edulis d'Aublet, loc. cit. y tab, 016 , mais encore avec la Plante nommée par Cassini Pacouri- nopsis integrifolia. C'est ce qui résulte de la comparaison de la Plante que nous avons étudiée avec l'excellente description que Cassini a donnée de son Pacourinopsis , et avec la ligure publiée par Aublet , qui , toute gros- sière qu'elle est, ne peut laisser de l'incertitude à cet égard. Mais com- ment peut-ou se rendre compte du caractère assigné au réceptacle par Aublet? En examinant, par une dis- section attentive , la structure de la calathide du Pacourina , nous avons reconnu que l'involucre est composé de folioles nombreuses disposées sur plusieurs rangées dont les plus inté- rieures occupent presque le centre de la fleur, ce qui diminue considéra- blement le diamètre du réceptacle; les folioles intérieures ne sont pas entiè- rement conformées comme les exté- rieures ; elles ont l'aspect de grandes paillettes, et cl les ressemblent parfaite- ment à la paillette isolée que l'on voit, dans Aublet , sur la figure du Pacou- rina ec/«//5.Lenombre considérable de folioles intérieures et paléiformes au- ra , sans aucun doute , induit en er- reur Aublet , et lui aura fait prendre pour des paillettes du réceptacle ce qui est une dépendance de l'involu- xre. Au reste , la distinction de ces organes n'est intéressante que sous le rapport de la nomenclature et pour fixer les caractères assignés aux genres, car les paillettes du récepta- cle et les folioles de l'involilcre sont des organes fort analogues sous le rapport physiologique D'après ce que ■i88 PAC nous veuous d'exposer, le genre Pa- courinopsis de Cassini ne peut subsis- ter, el dès-lors le Pacuurina ne ren- ferme que deux espèces : l'une type du genre, Pacourina edulis, Aubl., ainsi nommée parce que l'on mange non- seulement les réceptacle? , mais en- core toute la Plante qui est vivace, à plusieurs tiges presque rameuses , à feuilles alternes, ovales , oblongues, aiguës, bordées de quelques petites dentelures très-fines. Elle croît à la Guiane , dans les lieux humides. L'autre espèce , Pacourina cirsiifolia , Kunlli , est une Plante à feuilles oblongues, munies de fortes dents épineuses. Elle a été trouvée au Pé- rou, près de Guayaquil. Sprengel a réuni au Pacourina l' Tlololepis pe- dunculata , D. G. {Ann. Mus., vol. XVI , tab. 6 ), Plante décrite sous le nom générique de Serralula dans le Synopsis de Persoon. Cette Plante, en effet, se rapproche du genre Pacou- rina , tant par le port que par les ca- ractères. Scopoli et Wilîdenow ont injuste- ment proposé les noms de Mcisteria et de Haynea en remplacement de celui de Pacourina. Il est fâcheux que Sprengel et la plupart des auteurs allemands aient sanctionné cet inu- tile changement. . (g..n.) PACOORINOPSIS. bot. phan. Ce genre, proposé par H. Cassini dans le Bull, de la Sociét. Philomat. , doit rentrer dans le Pacourina d'Aublet. V. Pacourine. (g..n.) PACQUIRES. mam. (Encyclopé- die. ) Probablement le Pécari dans l'île de Tabago. V. Cochon. (b.) * PACQUO. bot. phan. D'où peut- être Pacueira des Portugais , et Pac- guovere en Amérique. Syn. chinois de Bananier. V. ce mot. (a.) PACTOLE. Pactolus. crust. Gen- re de l'ordre des Décapodes , famille des Brachyures , tribu des Triangu- laires , établi par Leach et adopté par Latreille (Fam. Nat. du Règne Ani- mal ). Les caractères assignés par Leach à ce srenre sont : abdomen PAC composé de cinq articles dans les femelles; les deux pieds antérieurs dépourvus de pinces; les quatre pos- térieurs didactyles. Ce genre se dislingue des autres de la même tribu par ses quatre pâtes postérieu- res en pinces ; les antennes extérieu- res ont leur premier article long et cylindrique; les yeux sont assez gros , situés derrière les antennes , et toujours saillans hors de leurs fos- settes. La carapace offre une seule pointe derrière chaque orbite. Les pieds sont médiocrement longs et assez épais , les deux antérieurs sont plus courts que les autres; ils ne sont pas terminés par une main, mais seulement pourvus d'un ongle cro- chu; ceux de la seconde paire sont semblables; on n'a pas vu comment se terminent les troisièmes pieds parce qu'ils étaient cassés dans l'individu sur lequel le genre a été établi. Lss pieds des quatrième et cinquième paires sont didactyles ; la carapace n'est pas épineuse en dessus , elle est triangulaire, allongée, assez en- flée de chaque côté en arrière , et terminée en avant par un rostre fort long, aigu, mince et entier, sem-^ blableà celui des Leptopodies ; l'ab- domen de la femelle est composé de cinq feuillets, dont le premier étroit, les trois suivans transverses , linéai- res , et le cinquième très-grand , pres- que arrondi. On ne connaît qu'une espèce de ce genre , c'est : Le Pactole de Bosc , Pactolus Boscii , Leach, Zool. Miscel. T. u , tab. 68; Desm., Dict. des Se. INat. et Consid. sur les Crust., tab. 23, f. 2. Il est long d'un pouce huit lignes , mais le rostre prend à peu près la moitié de cette longueur; ce rostre porte sur ses côtés de petites épines dirigées obliquement en avant ; la ca- rapace est lisse , brunâtre ; les pieds sont variés de roux et de blanchâtre. On ne sait pas d'où vient l'individu qui a servi à cette description, (g.) * PACURERO. bot. phan. Les habilans delà Nouvelle-Andalousie, dans l'Amérique méridionale , don- PAD nent ce nom à une espèce de Piso- nia nouvellement décrite par Kunth sous sou nom vulgaire ainsi devenu spécifique. V . Pisonie. (g..n.) PACU-UTAN. bot. niAN. C'est le nom malais d'une Plante que Rumph {Herb. Amboin. , 6 , p. 62 , lab. 87) ;< figurée sous celui de Palmijilix. Elle a une tige herbacée ou presque li- gneuse , simple, haute d'environ douze pieds, et couverte d'écaillés formées par les bases persistantes des anciennes feuilles. Le sommet de la tige est garni d'un grand nombre de feuilles bi ou tripinnées , à folioles lisses en dessus , et couvertes en des- sous d'un duvet ou d'une poussière rousse. Est-ce une Fougère dit genre jicrostichum ? c'est ce que la descrip- tion et la figure ne permettent pas d'établir positivement. Rumph ajoute qu'on mange les feuilles avant leur développement, après les avoir cou- pées en petits morceaux et les avoir assaisonnées. (g..n.) PADA. bot. piian. Dans son Hor- tus Malabaricus, Rhéede cite ce mot comme employé par les Brames pour désigner des Arbres ou des Arbustes qui n'ont entre eux que des analo- gies fort éloignées. Néanmoins il pa- raît être un de ces termes génériques sous lesquels les peuples de l'Inde rangent des objets qui, sans doute, présentent quelque chose de com- mun, et pour les distinguer entre eux, les Brames ajoutent au mot Pada, un autre mot du pays qui en détermine la signification. Ainsi on nomme dans l'Inde : Pada-Cali, Vlxora coccinea , L. , qui est le Schelti des Malais. Pada-Daltqui , un petit Arbre à feuilles opposées , qui, par ses carac- tères incomplets , semble appartenir à la famille des Nyctaginées , entre le Boenhaavia et le Pisonia. C'est le Kauri-Vetti des Malais. Pada-Kalengtj et Pada-Valli , le Cocculus peltatus , D. C. Pada-Mactu , une espèce indéter- minée de Nuphar ou de Nymp/iœa, PAD 58g que les Malais nomment Tamara. Pada-Nirvuli, YEupkorbia anti- quorUm , L. Paha-Valam , le Trichosanthcs cu- cu mer in a , L. Pada-Vaeli, V. Pada-Kelengu. Pada-Vaba , une espèce indéter- minée de Morinda ; elle est figurée dans Rhéede (Hort. Malab. T. vu, pi. 27). (O..N.) PADDA. ois. Espèce du genre Gros-Bec. V. ce mot. (dr..z.) * PADERE. rept. oph. Espèce du genre Couleuvre, f. ce mot. (b.) PADINE. Padina. bot. crypt. (Hyd/opàytes.) Adanson sentit le pre- mier combien ce que l'on appelait de son temps Fucus Pavonius ou Vl\>a Pavunia était déplacé dans les genres Ulva et Fucus. Il en forma le type d'un getire très-bon, adopté de- puis par Palisot-Beauvois , et dont Lamouroux fit d'abord une simple section de son genre Dictyota, lequel, plus tard, devint le type d'une fa- mille des Dictyotées, où dès 1S24, dans le tome cinquième de noire Dic- tionnaire , ce savant avait adopté le genre d'Adanson , en renvoyant au mot Pabine pour en traiter. Agardh, sans égard pour l'antériorité et la propriété du nom de Dictyota, a for- mé, des Plantes qui le portaient, un genre Zonaria , monstrueux assem- blage des Hydrophy tes les plus dispa- rates, et placé par l'algologue suédois tout proche des Laminaires qui en seront peut-être les Plantes les plus éloignées dans tout ordre raisonnable qu'on tentera d'introduire dans l'his- toiredes Végétaux de la mer. Singula- risé par son élégant faciès dans la famille des Diclyoté?s , le genre Pa- dine a pour caractères la disposition flabellaire qu'affectent les filamens longitudinaux d'un tissu serré , mem- braneux , où d'autres filamens en- trecroisés forment transversalement des lignes concentriques , entre les- quelles les gongyles apparaissent en fa scies plus foncées , très-minces, et qui contribuent à diaprerélégamment 5go PA.D des froudes déjà remarquables par une forme particulièie. Les espèces de Padines qui nous sont connues pour les avoir étudiées sur la na- ture , et que nous possédons en her- bier , sont au nombre de huit entre lesquelles la plus anciennement dé- crite abonde dans nos mers. On peut répartir ces espèces en trois sous- genres. f Pavonies, dont les expansions plus minces sont toujours diaphanes , au moins sur leurs bords, que garnit une sorte de duvet blan- châtre , d'une extrême finesse , for- mant dans l'eau , autour de la Plante , une auréole nuageuse et vague qui , dans certaines inflexions des rayons lumineux , décompose ceux-ci comme le ferait un prisme. Ce duvet court n'a point encore été examiné au mi- croscope, et nous nous reprochons une telle négligence, lorsque nous avons eu si souvent occasion d'ob- server des Pavonies; il adhère au papier par la dessiccation, et forme une teinte d'un blanc jaunâtre pâle au limbe des échantillons ainsi pré- parés. C'est dans ce sous-genre que se rangent plusieurs Padines con- fondues jusqu'ici sous le nom de Pauonia, et qui, cependant, pré- sentent des caractères essentiels fort différens; savoir -. i° le Padina tc- nuis , N. , recueilli d'abord par Com- înerson vers l'embouchure de la grande rivière à l'Ile-de-France , et que nous avons depuis retrouvée sur les mêmes rivages à l'île aux Ton- neliers. C'est le Zonaria Pauonia tendent à quatre et six pouces, se lissent jusqu'à leur base et parais- sent alors comme rameuses; y P. O. multifida que Draparnaud n'avait pas trouvée dans la Méditerranée PAU comme le dit Agardh, mais que nous avions rapportée de Ténériffe ou nous la découvrîmes , et que nous commu- niquâmes au naturaliste de Montpel- lier. La fronde de celle-ci , plus cu- néiforme encore et inférieurement bien plus mince qu'aucune autre, se fisse profondément en lanières min- ces qui ne se dilatent jamais en éven- tail. Ces lanières atteignent de deux à quatre pouces. — 4°. Le Padina Dur- villœi. Belle espèce que nous dé- dions au savant marin qui nous l'a rapportée de la Conception au Chili. Elle a jusqu'à six pouces de lon- gueur. Son stipe, assez large, se di- late en une expansion lobée, d'une belle couleur brun- marron. — 59. Padina vatïegata, Lamx. , Ess. , pi. 5 , fig. 7-9. Celle-ci vient des mers des Antilles. ff Padines squammeuses , dont les expansions sont très-coriaces , à peine transparentes , fortement colo- rées , avec un duvet drapé qui s'é- tend sur presque toute la page su- périeure de la fronde. Ce sous-genre se compose : 6°. dnPadinasquamaria, Lamx. ; Zonaria squamaria d'A- gardh , dont il existe deux variétés fort distinctes : et sanguinea , qui est celle dont on trouve une détestable figure dans Gmelin {Fuc. , tab. 20, fig. 2). C'est la plus commune dans la Méditerranée ; elle n'est jamais que lobée, et sa couleur est d'un rouge plus ou moins foncé en dessous ; $ nigrescens , c'est celle des côtes océa- nes; nous l'avons trouvée depuis Bayonne jusqu'à Cadix, d'où feu Ca- brera nous en a envoyé , sous le nom de deusta, des échantillons presque rameux , fort épais et lomenteux en dessus, noirs ou noirâtres en dessous. La planche 244 de ïurner la repré- sente fort bien. fff Padines rameuses. Celles-ci s'éloignent des précédentes par leur faciès , qui les rapproche des Dic- tyoptères; un stipe rameux y soutient les frondes qui sont simplement cu- néiformes ou sublinéaires. Nous en connaissons deux : 70 le Padina in- l'AIJ Sgi temipta de Lamouroux (Essai, tab. C , fig. 1) ; charmante Hydrophyte de Mascareigne si bien représentée par Turner dans sa planche 245. Elle a également été retrouvée à Madagas- car et à la Nouvelle-Zélande. — 8° le Padina Tournefortii de Lamouroux j Zonaria /lava d'Agardh , Sjst. , p. i5o, dont Tournefort seul a donné une excellente figure dans ses Insti- tutiones Rei Herbariœ, tab. 556. Cetlc magnifique Plantea ses tiges souvent grosses comme le pouce , formées de lilamens d'un brun brillant , extrê- mement fins et serrés , comme spon- gieux; longue de trois à six pouces et plus, très-rameuses , avec des fron- des inférieurement allongées en coin, dilatées , arrondies et diversement lo- bées et déchirées à leur extrémité ; leur consistance est légèrement sca- rieuse; leur couleur est d'un vert roux et brillant qui prend un aspect soyeux par la dessiccation. Cette Pa- dine est assez commune à Cadix. Nous l'avons trouvée à Ténérifle. Chamisso paraît également l'avoir re- cueillie au Brésil. Nous ne regardons pas comme ap- partenant à ce genre, les Zonaria. rosea, collaris et adspersa. Quant au deusta , il ne nous est pas connu. L'espèce que Cabrera nous a souvent envoyée sous ce nom , d'après l'auto- rité d'Agardh lui-même, n'est que le squamosa (3. fB\ PADOLLE. Padoilus. mole, Gen- re toul-à-fait inutile proposé par Montfort pour une espèce d'Halio- tide, qui ne diffère de ses congénè- res que par une rigole décurrente qui se voit sur le dos de la Coquille , suivant la direction de la spire qui est bien visible dans cette espèce. L'Haliotis canaliculatus , Lamk. , a servi de type à ce genre inadmissible. V. Haeiotide. (d..h.) PADOTA. bot. phan. Adanson distinguait sous ce nom générique le Marrubium Alyssum, L., qui offre de légères différences dans la lèvre supérieure de la corolle. Ce genre n'a pas été adopté. (g..n.) PÀDRI. BOT. FUAN, V. BOVATTI. PADUS. bot. piian. Nom scienti- fique d'une espèce de Prunus de Linné , placée maintenant parmi les Cerisiers. V. ce mot. (b.) P.KDËRE. INS. V. PÉDÈRE. PjEDERIE. Pœderia. bot. phan. Genre de la famille des Rubiacées et de la Peutandrie Monogynie, L. , offrant les caractères essentiels sui- vans : calice petit, à cinq dents; corolle infundibuliforme , hérissée en dedans et à cinq lobes; cinq éta- mines, dont les anthères sont oblon- gttes, presque sessiles et non sail- lantes hors de la corolle; baie pe- tite, ovée , fragile et disperme. Ce genre se coin pose d'Arbustes sarmen- tcux, souvent dinïques par avorte- ment, ayant leurs fleurs disposées en grappes axillaires. On en a séparé quelques espèces, que l'on a réunies au genre Variais de Commerson , dont le fruit est capsulaire. V. Da- naïde. Le Pœderia a, en outre, de grandes affinités avec les genres Co- prosma et Disodea. La Plante que l'on doit considérer comme type du genre , est le Pœderia fœtida, L. et Lamk. , 111. , tab. 166; c'est le Gentiana scandeus , Loureiro , Flor. Cochinch., et le Daun-Contu de Rumph {Herb. Amboin. , 5, p. 456, tab. 160). Ses tiges , ligneuses infé- rieurement , poussent des sarmens longs, grêles, rameux, et qui s'en- tortillent autour des Arbrisseaux qu'ils rencontrent. Les feuilles sont pétiolées , lancéolées , presque cor- diformes à la base , molles , entières , aiguës, glabres et vertes des deux côtés. Elles exhalent une odeur forte et puante lorsqu'on les froisse avec les doigts. Les stipules interpétio- laires sont petites , aiguës, élargies à la base. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires , courtes , peu gar- nies, munies de bractéoles aux divi- sions du pédoncule. Cette Plante croît dans les Indes-Orientales et aux Moluques. Elle est cultivée en Europe dans les jardins de botanique. (g..n.) PIE PjEDEROTE. Pœderota. bot. piian. Ce genre, de la famille des Scrophularinées, section des Rhi- nanthacées, et de la Diandrie Mn- nogynie , L. , offre les caractères sui- vons : calice divisé piofondément en cinq découpures linéaires , su- bulëes, persistantes; corolle mono- pétale, dont le tube est plus court que le calice , et le limbe bilabié , bâillant; la lèvre supérieure entière ou échancrée , l'inférieure trifide; deux étamines à filets un peu cour- bés, de la longueur de la corolle, et à anthères arrondies; ovaire ovoï- de , surmonté d'un style filiforme et d'un stigmate capité ; capsule ovale, oblongue, un peu comprimée, bdo- culaire et polyspeime. Ce genre, dont le nom a été inutilement changé par Scopoli en celui de Bonaruta , qui avait été anciennement proposé par Micheli, est voisin des Véroniques. Il ne renferme que trois ou quatre espèces légitimes , lesquelles se ré- duisent à deux seulement , selon Sprengel; la plupart de celles que Linné et d'autres auteurs avaient décrites sous le nom générique de Pœderota , ont été transportées dans d'autres genres , ou en ont formé de nouveaux. Ainsi, le Pœderota Bonœ Spei , L. , fait partie du genre Hc- mimeris; le P. minima , Retz et Sa- vigny , est placé dans le Mic/ocarpœa de R. Biown ; le P. nidicaulis , Lamk. , Illustr. , tab. j5 , f. 2 , est le type du genre Tf'ulfenia de Jac- quin et Smith. V. tous les noms génériques à leur ordre alphabétique. La Plante qfte nous regardons comme espèce fondamentale , avait d'abord été rapportée aux Véro- niques par Linné. C'est le Pœde- rota Bonarota , qu'il ne faut pas con- fondre avec des Plantes voisines , mais distinctes , qui ont reçu le même nom. Cette espèce a des tiges hautes de six à huit pouces , grêles , faibles , cylindriques , légèrement pubescentes, distantes les unes des autres , ovales , pointues et fortement dentées; celles du bas de la tige sont beaucoup plus petites que les autres. PAG Les fleurs sont bleues , pédicellées , et disposées en épi lâche et terminal. Elles sont munies de bractées li- néaires, placées sous les calices et Çlus longues que les corolles. Cette lante croît dans les Alpes de l'Au- triche et de l'Italie supérieure. L'au- tre espèce ( Pœderota jlgeria , L. ) se trouve dans les Alpes de la Car- niole et se distingue à peine de la pré- cédente ; ses corolles jaunâtres lui ont valu le nom de P. littea , imposé par Lamarck. (g..n.) PÏELOBIE. ins. Nom donné par Schœnher et Leach au s;enre Hygro- bia de Latreille. V . Hygrobie. P/EONIA. bot. piiax. T' . Pivoine. PAERSIERE FOLLE, ois. L'un des syn. vulgaires de Friquet. V. Gros-Bec. (dr..z.) PAGALA. ois. L'un des noms de pays du Pélican blanc. V . Pélican. (DR..Z.) PAGAMEA. bot. pnAN. Y. P.\- GAM1ER. (A. H.) ♦PAGAMETTA. bot. phan. Un Arbre d'Amboine a été figuré sous ce nom par Rumph {Htrb. Âmb.y tab. io3), et décrit trop imparfai- tement pour qu'on puisse détermi- ner positivement à quel genre il ap- partient. I! a un tronc bas et épais , des feuilles alternes, des fruits en petites grappes axillaires , gros com- me une Noisette , contenant une Noix raboteuse à l'extérieur , et se partageant en deux ou quatre seg- me.ns. Ces caractères le rapprochent du genre Elœocarpus, L., qui a pour sy nomme le Ganilrus de Rumph et Gaertner, dont deux espèces sont fi- gurées par Rumph , lue. cit. , tab. 101 et 102. Le bois de Pagamelta contient un suc visqueux , qui le rend dur et pesant ; mais ces qualités s'évanouissent par la dessiccation. (G..N.) PAGAMIER. Pagamea. bot. phan. C est un genre de Plantes établi par Aub'et , et qui appartient à la famille des Rubiaeées et à la Tétrandrie Mo- TOME XII. PAG 59:> nogynie. Ce genre se compose jus- qu'ici d'une seule espèce, et comme son organisation n'a encore été qu'im- parfaitement décrite, nous la ferons connaître ici avec quelques détails. Le J'agamea guianensis , Au blet , est un Arbrisseau qui peut s'élever jus- qu'à une douzaine de pieds ; ses ra- meaux sont dicholomes, divariqués , feuilles seulement dans leur partie supérieure. Les feuilles sont oppo- sées , très-rapprocliées , ovales , lan- céolées, acuminées , entières, rélré- ciesàleurbase en un pétiole. Les deux stipules sont entières , tronquées , soudées ensemble et formant eh dedans des pélioles une gaîne courte et lâche. Les fleuissonl petites, ses- siles , d'un blanc sale, disposées en petites grappes pédonculées , qui naissent de l'aisselle des feuilles su- périeures. Le calice est fort petit , mo- nosépale, campanule à cinq dents, quelquefoisà quatre seulement ; la co- rolle est monopélale , régulière , pres- que campanulée, profondément di- visée en quatre lobes linéaires , obtus et égaux , garnie de poils sur sa face interne. Les élamines au nombre de quatre plus courtes que les lobes de la corolle, et insérées à leur base, ont leurs filets grêles, leurs anthères allongées, obtuses. L'ovaire est pres- qu'entièrement libre (caractère fort remarquable dans une Rubiacëe ! ), c'est-à-dire qu'il est inséré par une base large au fond du calice, où il est entouré par un disque annulaire et périgyne. 11 est presque globuleux , terminé supérieurement par deux renflemens opposés , entre lesquels s'élève un sly le grêle, sétacé , ter- miné par un stigmate biparti. Le fruit est environné à sa base par le calice , qui est persistant , s'est durci et accru , et forme une sorte de cu- pule à la base du péricarpe. Celui-ci est une drupe noirâtre , ombiliquée à son sommet, offrant quatre sillons longitudinaux et par conséquent lé- gèrement quadrilobée. Elle contient un ou quelquefois deux petits noyaux très- durs, qui renferment chacun une seule graine. Cet Arbrisseau est 38 5g4 PAG assez commun dans les savanes et au voisinage des forêts dans la Guiane. (A. H.) PAGANELot; PAG ANELLE. pois. Espèce du genre Gobie. V. ce mol. (p..) PAGAPATE. bot. phan. (Sonne- rat.) V. Bagatbat. PAGARA. pois. ( Delà roche. ) Syn. de Pagre aux Bale'ares. V. Spare. (p.) PAGE. ins. Nom marchand du Papilio Protestions, L.,qui appartient maintenant au genre Uranie. V. ce mot. (b.) PAGEL. pois. Espèce du sons- genre Pagre , dans le genre Spare. P '. ce mol. Aux Baléares on donne ce nom, suivant Delaroche, au Spa- rus Erythrynus. (b.) PAGESIA. bot. phan. Kafinesque ( Flor. Ludovic, p. 49) a formé sous ce nom un genre de la famille des Scrophularinées et de la Didyna- mie Angiospermie , L. , auquel il at- tribue les caractères essentiels sui- vans : calice à cinq divisions inéga- les ; corolle monopétale , dont le tube est renflé au sommet; le limbe étalé, à deux loges; la supérieure plane , réfléchie , échancrée , trilo- bée; style et stigmate simples; cap- sule à deux valves et à deux loges polyspermes. Ce genre se rapproche beaucoup du Gerard/a, peut-être même des Chelone et Peiitslemon ; mais l'insuffisance des caractères ci- dessus exposés, empêche de pronon- cer sur cette question. Il ne renferme qu'une seule espèce, Pagesia leu- cantha , Plante herbacée , dont les tiges sont faibles, quadrangulaires , rameuses , munies de feuilles ses^i- les, opposées, glabres, ovales, oblon- gues et déniées en scie. Les fleurs sonl blanches, portées sur de longs pédoncules , disposées en grappes. Cette Plante croît dans la Louisiane. (G..N.) *PAGLIERIZ. ois. (Aklrovande.) Syn. du Bruantcommun. V. Bruant. (DR..Z.) PAG * PAG NON. ois. L'un des syn. vul- gaires de Sterne Pierre-Garin. F'. Sterne, (b.) PAGODE, conch. Nom vulgaire cl marchand du Turbo Pagodus ,L., et d'une espèce de Toupie, qui est devenue le type du genre Tectahe de Montfort. V. Tectaire. (a. r.) PAGODIDE. min. V. Glyphite et ÏAEC. PAGRE. Pagrus. pois. Espèce de Spare, type d'un sous-genre. F. Spa- re. (b.) * PAGRE, poeyp. ross. Defrance a proposé ce nom , déjà employé en ich- I biologie, pour un genre de Polypier fossile, qu'il caractérise delà manière suivante : Polypier pierreux fixé , orbiculaire, peu épais, convexe et poreux en dessus , concave en des- sous , avec des lignes concentriques ; pores nombreux, placés irrégulière- ment. On en connaît deux espèces , savoir : le Pagre élégant, Pagrus cle- gans , Defr., Dict., qui a été trouvé dans les couches de Craie , aux envi- rons de Néhou , département de la Manche. Il adhère en général à des branches d'autres Polypiers; il a cinq à six lignes de diamètre, et conserve sa forme orbiculaire. La seconde es- pèce , le Pagre changeant, Pagrus Protœus, Defr., est fort variable dans sa forme el sa grosseur; il paraît quelquefois sans adhérence et ses po- res sont toujours plus grands et moins réguliers que dans le Pagre élégant. On l'a trouvé à Meudon , à Beau- vais, etc. (a. r.) PAGURE. Pagurus. crtjst. Genre de l'oidre des Décapodes, famille des Macroures, tribu des Paguriens, établi par Fabricius, et restreint par Leich et par Latreille qui lui donne pour caractères : Animal vivant dans une coquille ; antennes intermédiaires courbées , notablement plus courtes que les latérales, avec les deux fi- lets courts; division antérieure du thoracide carrée ou en forme de triangle renversé el curviligne; tho- (' I,'w//iti r vàkt-et Jfr I ..... Fig.i . PAGURE SANGUINOLENT. PtGlIU S S WGl TNOWWOS. o..»v et Gaim. Bic.2. PAGURE MOUCHETÉ. PAGURUS GVTTATUS . Oliv. pa.G racide ovoïde-obloug; post-abdomen long , cylindracé , rétréci vers le bout avec un seul rang de fdets ovifères. Ce genre se distingue au premier coup - d'oeil du genre Bir- gue , parce que celui-ci a les anneaux de l'abdomen couverts d'une écaille crus'acée, et que sou thorax est eu l'orme de cœur renversé. Le genre Cénobite en est séparé par les anten- nes intermédiaires qui sont aussi lon- gues que les extérieures et par d'au- Ires caractères; enfin le genre Pro- pliylace s'en éloigne par son corps grêle, étroit et linéaire, par sou post - abdomen droit, simplement coin bé en dessous , avec tous les seg- mens distincts , recouverts d'une peau coriace , et ayant en dessous deux rangs d'appendices ovifères. Les antennes extérieures des Pagures sont à peu près de la longueur des pinces. Leur pédoncule est composé de trois articles apparens : le premier est le plus court ; il porte à son extrémité interne un appendice en forme de longue épine ; ces antennes sont ter- minées par un filet quatre fois plus long que le pédoncule ; ce filet est sétacé et finement articulé ; les an- tennes intermédiaires sont composées d'un pédoncule long , coudé, de trois articles, et d'une pièce terminale di- visée jusqu'à sa base en deux petits filets sétacés, pluriarticulés , et dont le supérieur est plus gros et très-cilié inférieurement ; les yeux sont situés à l'extrémité de deux pédoncules cy- lindriques. Le tronc ou le thoracide est en forme de carré long, arrondi aux angles et plus lai ge postérieure- ment, faiblement crustacé ; son dos est divisé en deux poitions par une impression transverse et arquée dont l'antérieure représente la tête; la queue est fort molle, contournée, en forme de sac vésiculeux, cylindrique, avec le dessus des deux premieis et des trois derniers anneaux plus so- lide ; elle n'a point de feuillets nata- toires à son extrémité , ses deux ap- pendices latéraux sont petits, d'iné- gale grandeur et formés d'un article commun portant deux autres articles PAG i)9Îi en forme de doigts, chagrinés exté- rieurement ou divisés, dans une par- tic de leur surface, en petites écailles très-nombreuses , régulières, imitant une râpe ; l'un de ces doigts est plus petit que l'autre; les six pâtes anté- rieures sont beaucoup plus grandes que les autres , conliguës et rappro- chées à leur naissance; les deux pre- mières sont eu pince, ordinairement inégales , rapprochées et avancées au- dessus de la bouche ; les quatre sui- vantes sont terminées par un tarse simple et pointu ; enfin les quatre der- nières sont petites , repliées, le plus souvent fendues à leur extrémité ou terminées par une petite pince; le doigt immobile ou inférieur est cha- griné extérieurement en forme de râ- pe ; la troisième paire de pâtes est ordinairement la plus longue de tou- tes. Tous les Crustacés de ce genre vivent dans des coquilles vides, et en changent à mesure qu'ils pren- nent de l'accroissement; les femelles déposent leurs oeufs dans des lieux ou il s'accumule des petites coquilles vides, afin que ces petits, aussitôt après leur naissance , puissent se choisir un gîte convenable; Risso nous apprend que les jeunes indivi- dus s'emparent d'abord des Colom- belles , des Toupies , des Sabots et même des Bulimes d'eau douce, qui ont été jetés daus la mer; ensuite ils s'emparent des Buccins , des Céri- thes , des Rochers, et ils changent ainsi à mesure qu'ils croissent. Ce genre est assez nombreux en espè- ces ; on en connaît plus de trente, parmi lesquelles nous citerons : Le Pagure Bernard , Pagurus Bernard us , Fabr. ; Pagurus stre- blanyx , Leach , tab. 26, f. i-4 ■ Jstacus Bernardus , Degéer ; Cancer Bernardus , Herbst , Cancr. T. 11 , p. i4 , tab. 22 , f. 6 ; communément appelé Bernard-J'Hermite. Il varie beaucoup de grandeur selon l'âge; les plus grands individus ont le corps long d'environ un pouce et demi ; ses pinces sont chagrinées et mu- riquées, la droite est plus grande que la gauche ; le dessus du corps , et 38* 5g6 PAG l'extrémité des bras et des pieds des seconde et troisième paires sont épi- neux; les ongles sont un peu tordus sur eux-mêmes , épineux en des- sus. Cette espèce est commune sur toutes dos côtes. Le Pagure anguleux , Pagurus augulatus , Ki:>so, Crust., p. 58, pi. 1, i'. 8; Pagurus elatus , Fafor.; Plan- cus, de Cvnc. minus nolis , Appencl., t. 4 , A ; Herbst , Cane. , lab. uô , f. 8 ; cette espèce est remarquable en ce que ses pinces sont pom vues en des- sus de trois carènes longitudinales fort saillante* , avec le coi ps rugueux et épineux; la piuce droite est plus grosse, le corps e-t inégaux et servant simplement à l'Animal à s'accoehei ou à se fixer; thoracide et surtout post-abdomen plus ou moins mous ou faiblement crustacés ; Animal parasite et vivant dans des Coquilles univalves maiines ou terrestres vides , et quelquefois dans des Alcyons. Les Paguriens ont quelques rapports avec les Eci evisses, taDt par les organes de la mandu- cation que par ceux de la reproduc- PAG tion. Dans les uns comme dans ies autres, les parties génitales du mâle sont pareillement siiuées à l'article radical des pieds postérieurs. Les Pagures ont été connus des anciens ,el leur singulière manière de vivie les a toujours fait remarquer. AristOte (Hist. des Auim. , liv. 4, ch. 4, et liv. .'), ch. 1 5j fait mention de ces Crustacés; il place le Pagui e à la suite des .Mollusques, et il ditqu'on peut le considérer comme un T'estacc ou comme un Ci ustacé. Il donne à l'espèce dont il parle le nom de petit C-mcre; il observe, pour le diitin- guer de^ Mollusques, qu'il n'est pas attaché à sa coquille, comme les Pompies et les Buccins , et qu'il est facile de l'en détacher. Il en distin- gue plusieurs espèces. Il avait ob- servé que ces Crustacés n'adhéraient pas à la coquille qu'ils habitent et qu'ils n'ont aucun muscle pour les retenir. Rondelet, belon et plu- sieurs autres naturalistes anciens sont du même avis, mais Swammerdam pense !out autrement ; il affirme avoir vu les tendons qui servent à attacher ces Gustacés à leur coquille : il les déciit, et il conclut que la coquille des Pagures ne leur est pas moins propre et ne leur sert pas moins de peau que celle du Limaçon [Bibtia N'ititr. , p. 196). Les anciens ne don- naient pas le nom de Pagure aux Crustacés auxquels il a été appliqué par Fabricius. Aii^ote dé.-ignait ainsi (liv. 4 , chap. a) un gros Ci us- tacé qu'il place parmi ses Cancres , à la suite de ses filaia. Il est probable que c'est le Cancer Pagurus des au- teuis mo iernes; ils donnaient le nom de Carcinion aux Pagures proprement dits. Les Latins les connaissaient sous le nom de Cancelli; enfin, les mo- dernes leur donnent les noms d'Her- mite, de Bernard-l'Hcrmite ou de Soldat, parce que ces Crustacés vi- vent seuls dans une coquille comme dans une cellule ou dans une guérite. Les antennes desPaguriens sont an nombre de quatre; les extérieures sont placées ordinairement sur la même ligne que les yeux , composées PAG de quatre articles dont le dernier fort long et multiarticulé , et ayant sou- vent un appendice en forme de lon- gue épine à la partie intérieure du premier article; les intermédiaires sont insérées au-dessous des yeux, coudées, composées également de quatre articles; le dernier est divisé en deux filets multiai lieulés dont le supérieur est plus long et plus gros que l'inférieur et divisé en un grand nomlire d'anneaux distincts; les pé- dicules oculaires sont très-rappro- chés ou contigus , cylindriques, avancés parallèlement, avec un ap- pendice à leur base; les yeux sont situés à leur extrémité ; la bouche de ces Crustacés a les plus grands rap- ports avec celle des Ecrc visses; la tige interne de leurs pieds-mâchoires ex- térieurs est formée de six articles dont le premier court et inégal , le second court , anguleux et dentelé intérieu- rement, et le troisième un peu plus étroit et plus long , supportant les trois derniers qui sont grands, linéai- res, aplatis e( ciliés. Les mœurs des Paguriens sont en- core peu connues; quelques auteurs ont avancé qu'ils faisaient périr le propriétaire naturel de la coquille dans laquelle ils voulaient s'établir. Celle assertion est fausse, et on sait très-bien qu'ils ne s'emparent que de celles qui sont vides ; ils ont donc dû choisir celles dont le sommet finit en spirale , afin de pouvoir s'y cram- ponner facilement. Ils changent de coquille une fois par an , et c'est à l'époque de la mue qu'a lieu ce changement , parce que leur corps grossit , et qu'ils ne peuvent plus tenir dans leur ancienne habita- tion. Ce n'est qu'après avoir essayé leur abdomen dans un grand nom- bre de coquilles, qu'ils parviennent à en trouver une dont la capacité leur convient. Lorsque ces Crustacés sont jeunes, il-; s'enfoncent presque entièrement dans leur coquille , et on aperçoit à peine l'extrémité de leurs pâtes ; en avançant en âge, ils prennent plus de volume; leurs ser- res et leurs pales grossissent, et ils PAG 597 sont alors obligés de les laisser sor- tir. Ceux qui ont les pinces inégales , se servent de la plus grosse pour boucher . leur coquille , comme le ferait un Mollusque avec son oper- cule. Il est bien reconnu que la même espèce de Pagure se loge dans des coquilles d'espèces différentes ; et quoique Olivier ait pensé que le Pa- gure qui a passé une partie de sa vie dans une , ne peut se replacer que dans un individu de la même e-pèce , mais plus grand, il est bien certain que la forme du corps des Pagures ne s'adapte pas si inti- mement à celle de la coquille , et qu ils peuvent se loger dans des es- pèces bien différentes, pourvu qu'el- les soient analogues pour la forme. Les Pagures se meuvent très-bien au fond de la mer au moyen de leurs pales. Ils sortent quelquefois de l'eau et muchent sur le sable ou sur les rocheis; mais ils ont la démarche lente, et paraissent traîner difficile- ment leur coquille. Les Pagures doi- vent en sortir pour s'accoupler. On a pensé qu'ils en sortaient pour cher- cher leur proie; mais ils peuvent très-bien saisir les petits Mollusques dont ils se nourrissent , sans sortir pour saisir ainsi et sans s'exposer à être eux-mêmes dévorés par leurs ennemis et pris sans défense. Ulloa dit que le Pagure qui a quitté sa co- quille , court vite vers le lieu où il l'a laissée , aussitôt que quelque danger le menace , y rentre proinptement à reculons, et tâche d'en fermer l'en- trée avec ses pinces. Suivant le même auteur, la morsure que les Pagures font avec leurs pinces, produit les mêmes accidens que la piqûre du Scorpion. Il est certain que cette as- seition est une erreur grossière, et que l'auteur s'en esl laissé imposer par de faux rapports. Les Paguriens portent leurs œufs sous la queue, comme les autres Crustacés déca- podes; ils sont attachés à de petits filets barbus ou fausses pâtes. La- treille a observé que ces appendices ovifères n'occupent qu'un seul rang d'un côté de l'abdomen. Risso nous, 598 PAG apprend que ces Crustacés fout deux pontes par an ; ils ont soin de s'ap- procher des endroits peu profonds de la mer, où sont accumulées des petites coquilles vides, afin que les petits puissent se choisir un gîte con- venable après leur naissance. L'opi- nion d'Aristole sur la génération des Pagures est assez plaisante; mais ses observations sui leur accroissement et sur leur changement de coquilles, sont parfaitement justes. « Le pelitCancre, dit-il , liv. f> , ch. 5, se forme origi- nairement de la terre et de la vase ; il se revêt ensuite d'une coquillevide. Devenu plus gros , il change de co- quille et passe dans une plus grande, telle quecelle du Nérite, de la Trompe et autre semblable; souvent il se loge dans les petits Buccins. Il porte avec lui sa nouvelle coquille , et il s'y nourrit jusqu'à ce que le volume de son corps augmenté l'oblige à pas- ser une seconde fois dans une co- quille plus vaste. » Risso dit que les Pagures ne cessent de remuer leurs antennes et leurs pates , quand ils marchent dans l'eau ou sur la terre ; aussitôt que l'on vient les Saisir j ils se retirent dans leur retraite et se laissent tomber dans l'eau. La plu- part de ces Crustacés vivent en socié- tés, et ils se réunissent en grand nom- bre pour dévorer les corps morts quand ils en rencontrent sur le rivage. Quelques Paguriens sont entière- ment terrestres; plusieurs auteurs en avaient parlé, mais aucun n'en avait donné dé description , de sorte que leur existence restait encore dans le doute. Nous avons reçu de notre ami Poey , naturaliste instruit et zélé , habitant de Cuba .plusieurs individus formant un genre parti- culier ( Cœnobiia , Latr. ) , et qui vivent dans les bois à de grandes distances de la mer; ils se rappro- chent , quant à quelques caractères tirés des anteunes , du Birgus Latro , qui est presque terrestre. Le Père Nicolson , dans son Essai sur l'Histoire naturelle de Saint-Domingue , en a fait mention, mais très-vaguement ; Maugé , qui a visité les Antilles , PAG avait parlé à Litreilie de ces Pagure- terrestres; enfin, Bosc en a fait aus-i mention. Nous nous proposons de faire connaître ces Crustacés dans un Mémoire particulier, et au mot Cé- nobite du Supplément de cet ou- vrage. Les Paguriens ne sont pas recher- chés pour la nourrituie de l'Homme, et nous n'en avons pas vu manger un seul , quoique nous ayons habile le port de Toulon pendant plus de vingt ans : cependant, au rapport de no'.e collaborateur Bory de Saint- Vincent , les habita us des côies du dé- partement du Calvados les emploient pour leur nourriture; le savant que nous citons en a mangé plusieurs fois et paraît les trouver fort bons. Le Birgue Larron et quelques autres sont rn.mgés aussi dans les colonies, et Piochefoi t dit que les habitans des Anliiles en mangent quelquefois, comme on mange, dans quelques contrées de l'Europe, les Limaçons. L'abdomen des Pagures sert souvent au pêcheur comme appât. L'étude de ces Crustacés est assez difficile , et les descriptions que les auteurs ont données des diverses espèces, sont très-incomplètes ; souvent même les figures manquent de détails et peu- vent convenir à diverses espèces. En général , on ne peut bien observer ces Animaux qu'en les avant dans l'e=prit-de-vin. Latreille divise ainsi celte tribu : I. Thoracide en forme de cœur renversé ; post-abdomen régulier , suborbiculaire. Les deux pieds pé- nultièmes simplement un peu plus petits que les deux précédens; les deux derniers repliés , cachés , reçus à leur extrémité dans un enfonce- ment de la base du prseslernum ; leurs doigts , ainsi que ceux de la paire précédente, simplement velus ou épi- neux. Crustacés se retirant dans des trous et pouvant courir. Le genre Birgue. V. ce mot au Supplément. H. Thoracide ovoïde ou oblong ; post-abdomen long, cylindracé, ré- l'Ai tréei Vers le bout , avec uu seul rang d'appendices ovifères dans la plu- part. Les quatre pieds postérieurs beaucoup plus courts que ceux de la troisième paire , à doigis courts cl granuleux. Animaux vivant dans des coquilles uuivalves , ordinairement turbinées ou turriculécs. Les genres Cénobite , Pagure , PRoniYEACE. V. ces mots. (g.) * PAGUROIDE. crust. Espèce du genre Crabe. V. ce mot. (b.) * l'AICA etPASOTE. bot. m av. Noms vulgaires de l'Ansérine Am- broisine ( Chenopodium Jmbrosiui- des , L ) cbez les habitans du Pé- rou. Pr. Ansérine. (g..n.) * PAILLE, ois. Espèce du genre Gobe-Moucbe. V. ce mot. (dr..z.) PAILLE, bot. pu an. Ce mol dé- signe, dans 1 économie domestique et industrielle, les Chaumes dessé- chés de plusieurs Graminées, et no- tamment des Céréales , telles que le Froment, le Seigle, l'Orge, le Riz , le Mais , l'Avoine , etc. P. tous ces mois , ainsi que Chaume et Grami- nées. (G..N.) PAILLE-EN- QUEUE. Fhaetvn. ois. Genre de l'ordre des Palmi- pèdes. Caractères : bec gros, dur, robuste, tranchant , irès-comprimé , pointu , faiblement incliné , de la lon- gueur de la tête ; bords des mandi- bules élargis à la base , comprimés et dentelés dans le reste de la longueur; narines placées de chaque côté delà base du bec et percées de part en part , couvertes en dessus par une membrane nue; pieds très-courts, retirés dans l'abdomen ; quatre doigts engagés dans la même membrane ; le pouce court et articulé intérieure- ment; ailes longues ; la première ré- mige dépassant (outes les autres ; queue courte , garnie de deux brins ou filets très-longs, formés d'une tige presque nue, garnie seulement de très-petites barbules. De même que les Albatros , les Frégates et autres Oiseaux grands l'Ai !>99 voiliers, les Paiiles-en-Queue ont le vol rapide cl assez soutenu , pour se porter à de grandes dislances de toute terre. Soit l'effet d'une modi- fication particulière dans leur orga- nisation, soit habitude pure et sim- ple , ou même le seul résultat de l' instinct qui leur suscite les moyens de ménager leurs forces et d'éviter de trop grandes fatigues, ces Oi- seaux parvenus, selon leur manière de voler , à une hauteur extrême , modèrent tout-à-coup leurs mouve- incns de progiession et s'abandon- nent pour ainsi dire à leur propre poids ; mais arrivés près de la sur- face des flols , ils s'élancent de nou- veau par un vol oblique , et malheur alors aux petits Poissons qui se trou- vent à leur portée ; en un clin-d'œil ils sont saisis et avalés. On trouve dans quelques voyageurs les Pailles- en-Queue appelés Oiseaux des tro- piques , parce qu'on les voit rare- ment s'écarter de la zone torride. Les cimes des rochers caverneux pa- raissent être les abris oii ils se livrent au repos ; quelquefois malgré la pal- mure de leurs pieds , ils se perchent , comme les Cormorans , sur le som- met des Arbres les plus élevés, et quand , surpris par le déclin du jour, avanl d'avoir pu regagner le rivage , ils sont forcés de descendi e sur l'eau , on dit qu'ils s'y endorment en toute sécuiité. Ces mêmes rochers reçoivent aussi les pontes que l'on assure se lenouveler jusqu'à deux fois dans l'année ; les œufs au nombre de (rois et d'un blanc-jaunâtre , tachetés de brunâtre, sont déposés dans des cre- vasses ou le père et la mère accumu- lent quelque duvet. Les jeunes sont d'abord couverts de petites plumes du- veteuses d'un blanc de neige , qui tar- dent assez long-temps à être rempla- cées par les véritables plumes. Toutes les mers inter-tropicales sont égale- ment fréquentées par les Pailles-en- Queue; on les rencontre souvent eu troupes dans le voisinage des îles et des archipels. Paille-en-Queue a bec et tieds noirs, Phaetonmelanorhyncos, La th. 6oo PAI V. Paille-en-Queue A BRINS rou- ges , jeune. Paille«ex-Queue blanc ; Leptu- rus candides , Briss. ; Paille-en- Queue de l'île de l'Ascension , Bull. , pi. enl. Ô69. Plumage d'un blanc mat de même que les brins de la queue ; sourcils noirs; des tacbes de cette couleur sur les scapulaires et les rémiges ; bec et pieds jaunâtres ; membrane qui entouie les doigts et ongles noirs. Taille , vingt-buit pou- ces. Océan Atlantique. PaILLE-EN-QuEUE A BRINS ROUGES , Phaelun phœnicurus , La th. , Bull., pi. enl. 979 et 998. Tout le plumage d'un blanc satiné avec un léger re- flet rosaire; quelques taches noires à l'extrémité des plumes scapulaires et des rémiges ; un trait arqué au-des- sus de l'œil ; les deux brins de la queue d'un rouge de rose, de même que la base; pieds noirs. Taille, trente à trente-six pouces , de l'extré- mité du bec à celle des brins. Dans le moyen âge , les parties supérieures sont plus ou moins ornées de taches arquées noires , et le blanc du pi li- mage n'est point nuancé derose; le bec et les pieds sont rouges. Les jeu- nes ont la taille d'un bon tiers plus petite , et toutes les parties supérieu- res couvertes de stries noires , les inférieures et le front sont noirs ; un trait de cette couleur passe en des- sous des yeux et s'étend de chaque côté du cou ; le bec et les pieds sont noirs. Habite les rives tropicales et la surface des mors qui les baignent. Patlle-en-Queue de Cayenne.^. Paille-en-Quece a brins rouges (moyen âge). Pailee en-Queue grand Phaé- ton , Phaetua œihereus , La th. P'. PAIELE-EN-Q L'EUE A BRINS ROUGES (moyen âge). PAILLE-EN-QUEUE DE LIEE DE l' Ascension, f^. Paille-en-Queue BEANC. Paille -en -Queue de l'Ile-de- France. V. Paille-en-Queue a brins rouges. Paille-en-Queue Mélanoryn- que , Phaeton Melanorhynchus. F". PAI Paille en-Queue, a brins rouges, jeune. Paille-en-Queue petit Phaeton. V. Paille-en-Queue a brins rou- ges (moyen âge). (dr..z.) Le nom de Paille-en-Queue et de Paille-en-Cul, a été appliqué quel- quefois aux Poissons du genre Tri- chiure. V. ce mot. (b.) PAILLERET. ois. Syn. vulgaire de Bruant commun. /^. Bruant. (DR..Z.) PAILLETTE, ins. Nom donné par Geoffroy à une espèce du génie Al- tise : c'est l' A Itica atricapilla , com- mun dans les jardins des environs de Paris. (g.) PAILLETTES. Paleœ. bot. phan. On nomme ainsi certains organes fo- liacés ou scarieux qui existent dans les fleurs de divers Végétaux , et que l'on ne peut assimiler positivement aux organes sexuels ou à leurs an- nexes tels que la corolle et le ca- lice. Cependant, on observe la plus grande ressemblance entre les Pail- lettes qui recouvrent le léceplaclc d'un grand nombre de Synanthé- rées, cl qui fournissent souvent un bon caractère pour distinguer les fleurs; on observe, disons- nous , beaucoup de rapports enîrc ces or- ganes et les folioles de linvolucre. On nomme Paillettes dans les tieurs de Gi aminées , tantôt les membranes scarieuses qui forment les envelop- pes florales, organes que l'on dési- gne pi us ordinairement sous les noms de Lépicène, de Balle et de Glumes; tantôt deux petits corps héiéromor- phes souvent glanduleux , qui se trouvent à la base de l'ovaire. Le mot de Paillettes ne désignant point d'organe spécial , ne devrait point être employé isolément dans les des- criptions des Plantes, c'est-à-dire que loisque l'on donne le nom de Pail- lettes à certains organes de Végétaux, on doit deciire leur forme , leur con- sistance, leur couleur, en un mot. toutes les qualités physiques qui leur sont particulières. (g..n.) PAl PAIN, zool. bot. On a donné ce nom , emprunté de la boulangerie , à divers corps naturels, soit à cause de leur consistance et figure, qui rappellent les formes de notre ali- ment le plus habituel , soit parce que divers Animaux en l'ont leur nour- ture de prédilection ; ainsi , l'on a appelé : Pain des Anges (Bot.), le Ilolc/tus saccharatus. Pain blanc ( Bot. ) , la variété du Viburnum Opulus , vulgairement nommé Boule de Neige. Pain D£ Bougie ( Annel.), diver- ses Serpules. Pain de Coucou (Bot. ), YOxalit Acetosclla. Paix de Crapaud (Bot.), YAlisma Plant ago et divers Bolets suspects. Pain d'épice (Moll.), le Nerita Albumen . Pain fossile ( Min.) , même ebose que Ludus Heimontii V ' . Jeux de Yaxlillmont. Pain dk Hanneton (Bot), les fruits de l'Orme, aussi appelés vul- gaii ement Deniers. Pain de Hottentot ( Bot. ) , le Zamia ejeadis et Y Arum esculen- tmn. Pain des Indes ( Bot. ) , l'Igname. Pain de Lapin (Bot. ), Y Orubanche major. Pain de Lièvre (Bot.), Y Arum maculai um. Pain de Loup ( Bot.), divers Aga- rics suspects. Pain mollet (Bot.) , même chose que Pain blanc. Pain d'Oiseau (Bot.) , le Sedum acre. Pain pétrifié (MiuO , même chose que Pain fossile. V . aussi Artho- litiie. Pain de Poulet (Bot.) , le La- mi u m purpurcum. Pain de Pourceau (Bot. ), le Cy- clamen europeum. Pain de quatre sous (Min.), des masses de Stionliane sulfatée , argi- lifère et terreuse, d'une forme ar- rondie, comme des miches, et com- munes à Montmartre près de Paris. PAK 60 1 Pain de Saint-Jean ( Bot. ) , les Caroubes , fruits du Ceratonia si- ligua. Pain de Singe (Bot.), le fruit du Baobab. Pain de Vache ( Bot.) , le Mélam- pyre des champs , et dans Paulet, un Agaric de sa famille des Bassets à crochets , etc. (b.) PAINA-SCHYLLT. bot. than. (Rhéedc, Ilort. Malab. , tab. 48). Nom vulgaire à la cote de Malabar de Y Acanthus ilicifolius , L. , ou Dili- varia ilicifolia île Jussieu. V. Dili- vaire. (g..n.; * PAI-PAROEA bot. PiiAN. V. COURADI. PAISSE, ois. Nom vulgaire de diverses espèces d'Oiseaux, qui, ac- compagné de différentes épilhètes , désigne le Pinson d'Aï denne , appelé Paisse dis Bois; le Pégot, appelé Paisse Buissonnilre et Paisse pri- vée; le Friquet, appelé Paisse de Saule; le Meile solitaire , appelé Paisse solitaire ou sauvage , etc. Paisse , purement et simplement , ct;iit anciennement leMoineau franc , d'où l'on nomme encore cet Oiseau Paisserelle en divers cantons de la France occidentale. (b.) * PAJEROS ou CHAT PAMPA. MAM. V. ClIAT. *PAJOUl. bot. PHAN.Leshabitans de la côte de Cumana nomment ainsi le Bumelia buxifulia de Humboldt et Bonpland , décrit et figuré par Kunth {Nov. Gen. et Spec. Plant. œguin. T. vu, p. 211 , tab. 647). (G..N.). PAK. mam. V. Paca. PAKEL. moll. Dans son Voyage au Sénégal', pi. 7 , fig. 5, Adanson nomme ainsi une Coquille du genre Pourpre de Lamarck , adopté en par- tie de celui d' Adanson {V,. Pouri're). Celte Coquille , fort commune, n'est autre chose que le Buccinum patu- lum de Linné , Pourpre antique , Pur- purea patula de Lamarck. (d.h.) 602 PAL PAKIRI. mam. L'un des noms de pays du Paca. V . ce mot. (b.) PAKIS-GALAR. bot. cRYFT.(Les- chenault.) Syn. de Fougère en arbre chez les Javanais. (b.) PAKOSEROK A. bot. phan. (Adan- son. ) Syn. barbare d'Amome. V. ce mot. (b.) PAL. fo;s. L'un des noms vul- gaires de l'Emissole. V. Squale. (B.) PALA. pois. L'un des noms vul- gaires du Lavaret. V. Saumon, (b.) PALA. bot. ru an. Pline a men- tionné sous le nom de Pala- Aliéna, une Plante de l'Inde produisant un fruit plus gros que la Pomme et d'un goût plus agréable, qui servait de nourriture aux peuples religieux et phytophages de cette région ; ses feuilles étaient longues de quelques coudées. Ces courts renscignemens s'appliquent bien au Bananier : aussi C. Bauhin a cru reconnaître cette Plante dans le Pala- Aliéna de Pline. Néanmoins , dans la citation d'une espèce de Grenadierà fruit très- gros et indiquée par Dodcens sous le nom de Malus aurea , il a rapporté l'opinion de ce dernier auteur qui pa- raît y voir la Plante de Pline. Cette opinion est moins vraisemblable que la première. Belon a cilé aussi sous le nom de Palek., la Raquette ou Fi- guier d'Inde (Cactus Opuntia, L.) V. Cierge. Rhéede (Hort. Malab., vol. 1, tab. 45 ) a décrit et figuré sous le nom de Pala, une Apocynée qui a pour synonyme le Lignum scholare figuré par Rumph (Hcrb. Amboin-, 2, tab. 82), ou Echiles scholaris , L. Cette Plante a été érigée en un genre dis- tinct voisin du Neriitm , par R. Brown dans son excellent travail sur les As- clépiadées et les Apocynées, inséré parmi les Mémoires de la Société Wer- nérienne d'Edimbourg. Il lui a donné le nom à'jils/onia resté saus emploi depuis que le genre Alstonia de Mutis a été réuni au Symplocos. Mais comme à l'article Alstonia , il n'a été ques- PAL tion que de ce dernier genre , nous renvoyons au même mot du Supplé- ment pour faire connaître le genre nouveau de R. Brown. Suivant Les- chenault , les mots Pala, Palak , Palay et Palavayrainou , désignent le Nerium tinctorium , espèce qui donne un fort bel indigo et que l'on a récemment tenté d'introduire à Mas- careigne. Il est placé dans le genre ft "rigthia de Brown. Vr. ce mot. Enfin le mot Pala ou Palala est appliqué à d'autres Végétaux de l'In- de. Rumph cite cinq variétés du Mus- cadier ordinaire sous les noms de Pala-Boy , Pala-Pantsjueri , Pala- radja, Pala-Puti et Pala-Domine. Il parle encore d'autres espèces de Muscadiers à fruits plus ou moins al- longés et plus ou moins gros , qui portent les noms vulgaires de Pala- Lacli et Pala- Kitsjul. V. Musca- dier. (g..n.) PALJEOTHER1UM. mam. foss. Sous ce nom , qui signifie Animal ancien, Cuvipr a réuni dix espèces d'Animaux Mammifères , dont les os- semens fossiles ont été trouvés , soit dans la pierre à plâtre des environs de Paris , soit dans des dépôts cal- caires ou sablonneux du même âge, de diverses localités. Les Palœothe- rium forment , dans l'ordre des Pa- chydermes, un genre très-naturel , voisin des Tapirs , auxquels , d'après les portions de squelettes que l'on a pu étudier, ils ressemblaient pro- bablement , par leur forme générale, par celle île leur tête, et notamment par l'espèce de petite trompe mo- bile, dont la brièveté de leurs, os du nez annonce qu'ils étaient pour- vus : ils avaient en même temps quelques rapports d'organisation aveis les P.hir.océros, par la forme de leurs dents molaires et parla di- vision de chacun de leurs pieds en trois doigts , caractère qui les éloi- gnait des Tapirs , dont les pieds du devant sont divisés eu quatre. La plupart des espèces de Palœotherium. vivaient à la même époque et dans les mêmes contrées qu'un grand PAL nombre de Mammifères Pachyder- mes, dont les mêmes ossemens se tiouvent confondus avec les leurs dans les mêmes terrains. C est au profond savoir de l'auteur des Re- cherches sur les Ossemens Fossiles , que l'on doit la découvcrle et la dis- tinction de près de quarante espèces d'êtres qui habitaient ensemble les mêmes lieux, et dont les races au- jourd'hui entièrement éteintes, ont donné lieu à la création de plusieurs genftea distincts, qui ont reçu les noms A'Adapis , de Clieropotamc , à'slntracothcrium, d'Anopéol/terium , de Lophiudon , et enfin de Palœothe- rium. Comme l'histoire de quelques- uns de ces diflerens groupes n'a pu être faite , et que celle des autres ne l'a été qu'incomplètement dans les premiers volumes du Dictionnaire qui ont paru avant la dernière édi- tion de l'ouvrage de Cuvier, nous prendrons occasion de compléter celle histoire, en exposant ici d'une manière comparative les caractères zoologiques de chacun d'eux. Génie Palœclhcrium. Quarante- quatie dents, dont six incisives à chaque mâchoire. Quatre canines saillantes. Sept molaires de chaque côté et à chaque mâchoire ; celles de la mâchoire supérieure carrées; celles de 1 inférieure en forme de doubles croissans. Nez prolongé, mobile et formant une petite trompe. Trois doigts distincts a chaque extrémité. t°. Palœoilierium magnum-, cin- quante-quatre à cinquante-cinq pou- ces de hauteur au garrot ; taille in- iériïure à celle du Cheval ordinaire ; corps plus trapus; tête plus massive; jambes plus grosses et plus courtes. 2P. Palœotherium médium; tarife d'un Cochon de moyenne grandeur; trente à trente-deux pouces au gar- rot ; jambes plus longues, plus grêles en proportion que dans l'espèce pré- cédente. Peut-être aussi avait-il une trompe plus longue et plus mobile, à en juger par la brièveté des os du nez. 3°. Palœotherium crassum ; formes semblables à celles du P. magnum, PAL Bo5 mais différant de celte espèce par sa grandeur moindre de moitié , et qui égalait presque celle du P. médium , dont il se distinguait par ses pieds plus courts et plus larges. 4y. 7}alœotherium latum; de même dimension que les deux précèdent , mais pieds encore plus larges et sur- tout plus courts que dans le dernier. 5g. Palœotherium curtum ; de la taille d'un Mouton, mais bien plus basse; pieds encore plus larges et plus courts, en même proportion que dans l'espèce précédente. 6°. Palœotherium minus. On a trou- vé à Pantm , près Paris, un squelette presque complet de cetteespèceau mi- lieu d'un bloc de Gypse, et les formes générales par conséquent assez bien connues , ont pu servir de point de comparaison pour l'établissement des autres espèces, dont il a fallu choisir et rapprocher les diverses parties épnrses ou confondues au milieu de la roche qui les enveloppe. Lî P. mi- nus avait environ seize ou dix-huit pouces de hauteur; il égalait à peu près la taille d'un petit Mouton ; ses pieds grêles avaient les doigts laté- raux plus courts. 7°. Palœotherium minimum; res- semblait au précédent , mais il n'était pas plus grand qu'un Lièvre. Les ossemens de toutes les espèces précédentes ont été trouvés ensemble dans la masse même de pierre à plâ- tre des enviions de Paris , à Sanois , Montmorency , Triel , et dans un grand nombre de localités , avec des portions de squelettes de beaucoup d'autres Animaux Mammifères Pa- chydeimes, et aussi avec ceux de quelques Carnassiers , avec des os d'Oiseaux , de Reptiles et de Pois- sons, dont les races également per- dues rappellent des Animaux des eaux douces particuliers aux cli- mats plus chauds que le nôtre; d'au- tres contrées de la France ont égale- ment fourni des vestiges fossiles , qui se rapportent au genve Palœotherium, et tout porte à croire que de nou- velles recherches seront encore sui- vies de nombreuses découvertes. Les 6o4 PAL environs du Puy en Velay, ont pro- curé une espèce, P. velaunum, très- semblable au P. médium, mais qui cependant offre quelques différences d'organisaiion, principalement dans quelques détails de la mâchoire in- iérieure. Les ossemens ont élé trou- vés dans des lits d'une marne gyp- seuse, de même âge probablement que leplâtrede nos environs, comme on peut le voir par la description spéciale que Bertrand-Roux a don- née de cette contrée intéressante. Le calcaire d'eau douce desft enviions d'Orléans contient aussi les débris u une ou peut-être de deux espèces; le P. aurelianense se distinguerait des autres, parce que ses molaires infé- rieures ont l'angle rentrant de leur croissant fendu en une double pointe, et par quelques différences dans les collines des molaires supérieures. Le long des pentes de la Montagne-Noire, auprès d'Issel , on a trouvé encore , dans une couche de gravier ou de sable argileux , une espèce (P. Isse- lanum) qui offre les mêmes carac- tères que celle d'Orléans , mais dont la taille est plus petite; enfin , dans le raidi de la France, dans les for- mations argilo-sablonneuscs du dé- partement de la Dordogne , on a eu l'occasion de constater que les Pa- lœotheriurn se trouvent en abondance non moins grande qu'aux environs de Paris. Les os que l'on a extraits d'une seule fouille, dans un parc du duc de Cazes, et qui ont élé trouvés avec ceux deTrionyx, de Toi tues d'eau douce, de Crocodiles , se rap- porteraient peut-être à trois espèces différentes de celles pièce lemment décrites, dont deux se rapproche- raient par leur dimension des P. mi- nus et c rassura , et dont la troisième se placerait par sa taille entre ce der- nier et le P. magnum. Genre Anoplotherium ( V. ce mot). Toutes les espèces ont , comme dans les Palœotherium , les dents au nombre de quarante - quatre ; mais elles sont en série continue, les canines étant semblables aux incisives et non saillantes ; dispo- PAL sition qu'indique le mot Anoplothe- rium , et qui ne se voit que dans l'Homme. Les pieds de devant, ainsi que ceux de derrière, sont terminés par deux doigts , comme dans les Rumiuans , avec cette différence que les os du métacarpe et du métatarse sont séparés et distincts. Tandis que les différentes espèces qui composent le genre Palœotherium ont 1rs plus grands rapports, et qu'avec les mê- mes dents et le même nombre de doigts, elles diffèrent principalement par leur taille; les Anoplotherium oflrcut des différences spécifiques as- sez grandes, qui ont autorisé à les répartir dans trois sous-geuies dis- tincts. 1 g. Les Anoplotherium propremen t dits, à dents molaires antérieures assez épaisses , les postérieures delà mâchoire d'en bas ayant leurs crois- sans à crête simple ; ils comprennent l'An, commune et l'An, secunda- rium. JP~. Anoplotherium. 2°. Les Xiphoduu , dont les mo- laires antérieures sout unies et tran- chantes, dont les postérieures d'en bas ont, vis-à-vis la concavité de chacun de leurscroissans, une pointe qui pi end aussi , en s' usant , la forme d'un croissant , eu sorte qu'alors les croissant sont doubles , comme dans les Rumiuans ; tel est. Y An. gracile, décrit sous le nom à' An. médium , au mol ANOPLOTHEItlUM. 3*?. Les Dichobunes, dont les ar- rière molaires offrent des croissans extérieurs , qui sont aussi pointus d mis le commencement, et ont ainsi des pointes disposées par paires. L' An. leporinum , de la grosseur d'un Lièvre , et décrit sous le nom à' An. minus, entre dans cette di- vision , ainsi que deux autres espèces, de la taille d'un Cochon d Inde ou d'un Rat, An. murinum elyln. obli- qua m. Genre Cheropotarne , établi sur quelques portions de tête , qui suffi- sent pour caractériser un Pachy- derme différent de tous ceux connus , et faire voir qu'il était plus voisin des Cochons que les Anoplotherium , PAL mais dont la place précise ne pourra être assignée que lorsque l'on con- naîtra la tonne de toutes les dents et des pieds de la seule espèce dont on a trouvé très-rarement quelques dé- bris dans Les plâtres île Montmartre. Les poitions de squelette que l'on a recueillies annoncent un Animal de la taille d'un Cochon de Si a m , dont les molaires postérieures étaient car- rées en haut, rectangulaires en bas, ayant quatre éminences coniques , entourées d'éminences plus petites; les molaires antérieures avaient la forme de cônes courts, légèrement comprimés; les ''dits canines étaient peiites, mais saillantes. Le génie Adapis est également fondé sur plusieurs portions de tête et de mâchoire, lesquelles indiquent l'existence d'un Animal de la gros- seur d'un Lapin ou d'un Hérisson, qui vivait avec les Palœotkerium et les Anoplolherium , etqui , très-voisin de ces derniers par la forme de ses dents molaires, paraît en devoir être distingué par le nombre des incisives, qui était de quati cà chaque mâchoii e, et surtout par des canines coniques, un peu plus saillantes que les autres dents. Le genre A nthracothei ium , inter- médiaire entre les Cochons, les fJa~ lœutherium et les Anoplolherium , se compose de plusieurs espèces qui, par la forme de leuis dents mâche- licres, avaient beaucoup de 1 apports avec ces derniers, mais qui en ddfé- 'raient par des canines saillantes. Deux espèces ont été tiouvées à quelque dislance de Sa von e , dans les li- gniles de Cadibona, qui ont été re- gardées par q elques naturalistes comme des Houilles , mais dont la position géologique paraît devoir les faire rapporter à une époque de beau- coup plus récente, et même, d'après Brongniart , à la formation des ter- raii s tertiaires supérieurs des col- lines subapennines. Auprès du vil- lage de Hautevigne, dans le dépar- tement de Lot-et-Garonne, en Al- sace, à Lobsau , près Wissembourg, dans les environs du Puy en Vclay, PAL 6o5 ou a recueilli divers fragmens qui indiquent l'existence du genre An- thraco/herium à l'état fossile dans ces divers lieux , mais qui semblent aussi annoncer des espèces différentes, qui, provisoirement , ont été désignées sous les noms d' ' Anihracotherium mi- nus , A. minimum, A. alsaticum , A. vulaunum. Genre Lophiodon ; ayant avec les Tapirs encore plus d'analogie que n'eu ont les Palœolhcrium , en ce que les molaires de leur mâchoire inférieure ont des collines Iran s ver- ges. Quoique Cuvier soit parvenu ,au moyen de l'examen comparatif des parties, à distinguer jusqu'à douze espèces de Lophiodon, qui présentent quelques différences d»ns les détails de la structure des dents de chacune, il n'a pu encore acquérir de connais- sance certaine sur le nombre des doigts qui terminaient leurs mem- bres; la plus grande espèce appro- chait du Rhinocéros par sa taille ; elle n'est connue que par quelques os trouvés aux enviions d'Orléans, avec ceux d'une espèce plus petite, et avec ceux du Falœolhe/iutn aure- lianense. Les enviions de Montpel- lier et ceux de Laon en ont fourni chacun une espèce; deux ont été re- connues drtnsdes terrains d'eau dou- ce , auprès de Buchsweiicr , et c'est à celle-ci que l'auteur des Recherches sur lesOssemens Fossiles avait donné dans les premières éditions de son ouvrage , les noms de Palœotherium tapi roi des et de P. buxoviUanum ; enfin, dans une marnière des envi- rons d'Argentan , exploitée à ciel ouvert pour l'amendement des ter- res , et qui a été creusée jusqu'à vingt pieds de profondeur, sans qu'on ait atteint le fond, lequel dépôt païaît remplir une cavité allongée dans le terrain oolithique, on a reconnu par- mi des osseiEv-^s ù? Anoplolherium et de Palœotherium , et avec des Co- quilles analogues à nos Coquilles ter- restres ou lacustres, assez de frag- mens de squelettes de Lophiodon pour établir d'après eux cinq es- pèces , dont une avait précédemment 6o6 PAL été trouvée près Issel , département de l'Aude, avec deux autre?. Une autre espèce rie très-grande dimen- sion a été observée près de Gannat. J^ . pour le gisement de ces divers genres d'Animaux fossiles , le mot Terrain. (c.P.) PALiEOZOOLOGIE. mam. Blain- ville propose de former sous ce nom une science nouvelle,dont l'étude des Animaux fossiles serait l'objet, (b.) * PALAFOXIA. bot. fiïan. La- gasca ( Gtnera et Species Plantarum , Madrid, 1816) publia sous ce nom un genre de la famille des Synan- tbérées, fondé sur Y Jgeratum lineare deCavanilles (Icon. et Descr. , vol. 5, p. 5, tab. 2o5). Dans le Bulletin de la Société Pbilomatique , décembre 1816 , Cassini proposa le même genre sous le nom de Paleolaria qui a été adopté. V. Paléoi.aire. (g. .S.) PALAIOPTÈFAE. min. (Saussure.) V. NÉOPTÈRE. PALAIS. Palaitum. zool. bot. C'est la partie supérieure de la cavité de la bouche , formée par les apophyses palatines des os maxillaires et pala- tins , réunis par une suture médiane et recouverts d'une membrane épais- se , souvent plissée et contenant un grand nombre de follicules muqueux. fr. Bouche. En botanique on donne ce nom , dans une corolle monopétale person- née , au renflement de la lèvre infé- rieure qui cache l'entrée de la co- rolle. F. ce mot. (a.r.) PALALA. bot. fhan. (Rumph.) Syn. des Myristica rnicrocarpa et sa- licifolla , Willd. (g..n) PALALACA. ois. Espèce du genre Pie. f~. ce mot. (dr..z.) PALAMDIE. pois. Pour Pélamide. V. ce mot et Scombre. (b.) PA.LAMEDEA. ois. V. Kamichi. PAL ARE. Palatus. ins. Genre de l'ordre des Hyménoptères, section PAL des Porte - Aiguillons , famille des Fouisseurs, tribu des Larrates, éta- bli par Latreille, et auquel il donne pour caractères : antennes grossis- sant uu peu et insrnsiblcment vers leur extrémité, plus courtes que la tète et le corselet; mandibules épe- ronnées , arquées, presque sansdents au côté interne ; lèvre supérieure , très-petite, à peine saillante; mâ- choires courtes , coriaces, terminées par uu lobe presque ovale ; lèvre inférieure droite, renfermée en par- lie dans une gaîne allongée, cy- lindrique; son extrémité supérieure évasée , à deux divisions arrondies et ciliées; palpes filiformes de la même longueur ; les maxillaires com- posés de six articles ; les labiaux de quatre; trois cellules cubitales, fer- mées aux ailes supérieures. Ce genre se distingue des genres Miscophe et Dinèle , parce que ceux-ci n'ont que des cellules cubitales auxaiies supé- rieures. Les Larres et les Lyrops se distinguent du genre Palare, parce qu'ils ont les antennes filiformes , et par d'autres caractères tirés des ailes et des mandibules. Ces In- sectes ont reçu de Jurine le nom de Gonius ; Panzer ne les a pas dis- tingué des Philanthes. La tête des Pal ai es est orbiculaire , transversale et plus large que le corselet ; les yeux sont ovales , allongés et convergeant postérieurement ; le chaperon e_-t convexe ; les antennes sont séparées par une petite carène ; elle» sont presque filiformes , un peu plus gros- ses vers leur extrémité , de la lon- gueur de la tète et de la moitié du corselet. Elles sont composées de treize articles dans les mâles, et de douze dans les femelles. Le premier est turbiné , épais , à peine aussi loug que le troisième; le second est très- court; les autres, jusqu'à lavant- dernier inclusivement , sont cylin- driques; le troisième est un peu plus long; les suivans sont courts, serres, uu peu dilatés inférieuremeut , et comme légèrement en scie ou noueux; dans les mâles, le dernier est conique et terminé en pointe. La lèvre supé- PAL rieure est petite , à peine saillante , coriace, en triangle transversal , en- tière et un peu ciliée. Les mandibules sont cornées , plus étroites , arquées vers le bout, et terminées en pointe obtuse; près du milieu du côté infé- rieur est une écbaucrure ou une en- taille assez profonde , comme dans les Laires. Les mâchoires sont cour- tes , coriaces , comprimées , et ter- minées par un lobe grand, presque ovale , d'une consistance un peu moins solide , transparent et comme membraneux sur les bords , cilié et un peu voûté. Les palpes maxillaires sont plus courts que les màchohcs ; ils sont insérés sur leur dos, vers le milieu de leur longueur, et composés de six articles. La lèvre inférieure est courte , membraneuse et renfermée , presque aux deux tiers de sa lon- gueur , dans une gaîne étroite, al- longée , presque cylindrique et non dentée au milieu de son bord supé- rieur. La languette présente deux lobes assez grands. Les palpes la- biaux sont plus couitsque la lèvre, insérés sur la face antérieure , immé- diatement au-dessus de la gaîne ; ils sont composés de quatre articles de la même longueur. Le sommet de la tète porte trois petits jeux lisses , disposés en triangle. Le corselet a la forme d'un ovoïde court et tronqué; le métathorax est ridé , court , avec une ligne imprimée , représentant un V ; l'abdomen est conique , cour- bé , tronqué et échancré en devant ; il est armé d'un aiguillon rétractile dans les femelles ; les jambes et les tarses sont épineux ; les tarses an- térieurs sont ciliés postérieurement ; les ailes supérieures ont une cellule radiale appendicée et trois cellules cubitales, dont la seconde , plus pe- tite , triangulaire , pétiolée , recevant les deux nervures récurrentes. On connaît trois espèces de ce genre, toutes propres aux contrées chaudes de l'Europe et de l'Afrique. Nous citerons : Le Pal are flavipède, Palarus flavipes , Latr. ; F kilanthus flavipes , Panz. , Faim. Ins. Germ. , fasc. 84, PAL t>07 tab. 24 , mâle ; Crabrojlavipes, Fabr.; ilos. , Faun. Etrust. Mant. , 1 , p. 206, n. 5oi ; Frelon llavipède , Oliv. ; (luiiius flavipes , Panz., llévis. des ll\m. , p. 178 ; Jurine , Nouv. Méth. declass., les Hym., p. 208 , pi. 10 , genre 1*4. Cet Insecte a près de cinq lignes de long; il est noir; ses an- tennes sont toutes noires ; le rebord du segment antérieur du corselet, le bord postérieur de l'écusson , une ligne en dessous , et les anneaux de l'abdomen, leur base exceptée, sont jaunes; les pâtes sont d'un jaune fauve, avec les hanches et une tache sur les cuisses , noires. Les ailes sont presque transparentes. Cette espèce se trouve dans le midi de la France et en Italie. Olivier a découvert le Falarus fuU'iveutris de La treille dans les déserts de l'Arabie; l'autre es- pèce ( Palarus rujipes ) a été rappor- tée de Barbarie par le célèbre pro- fesseur Deslontaines. (g.) "PALASS.bot. phan. Marsdencite sous ce nom un Arbrisseau de Suma- tra , dont la fleur ressemble à celle de l'Aubépine et en a l'odeur. Ses feuil- les , d'une rudesse extraordinaire , servent à polir les ouvrages de bois et d'ivoire. Le Dclima sarmentosa , L. , possède cette propriété , car selon Hermann [Mus. Zeylaa. , 19) on la nomme Koroswael , mot tiré d'un verbe qui signifie polir ; et il dit po- sitivement qu'on se sert de ses feuilles pour lisser les matières dures. Il est donc extrêmement probable que c'est la Plante citée par Marsden. (o..N.) PALATINE, mam. Syn. de Diane, espèce de Guenon. V. ce mot. (b.) PALATINS, zool. V. Crâne. PALAVA ou PALAVIA. bot. phan. Cavanilles a le premier établi sous ce nom un genre de Plantes ap- partenant à la famille des Malvacées. Plus tard Ruiz et Pavou , dans leur Flore du Pérou et du Chili , ont donné le même nom à un autre genre que Jussieu place dans les Hypérici- nées , et Kuntb dans les Ternstrcemia- cées. Le même genre a été nommé 608 PAL Saurauja par Willdenow. Gomme le genre de Cavauilles a le premier porté le nom de Palava, il doit aussi le conserver seul, et celui de Ruiz et Pavon sera décrit sous le nom de Sau- rauja qui lui a été donné par Will- denow. INous ne décrirons donc ici que le genre Palava de Cavauilles. Pr. Saurauja.. Le genre Palava offre pour carac- tères : un calice simple et nu , à cinq divisions profondes ; une co- rolle composée de cinq pétales égaux; des étamines nombreuses et mona- delphes; et pour fruit des petits cai- pelles capsulaires monospermes, réu- nis en ordreet formant un capitulegio- bulèux. Ces caractères ont beaucoup de rapports avec ceux du genre Sida, dont le genre Palava ne diffère que par ses carpelles plus nombreux et réunis en capitule. Ainsi il existe entre ces deux genres les mêmes rap- ports et les mêmes différences qu en- tre les genres Mal ope et Malva. Deux espèces seulement composent ce genre : Palava mah œfulia , Ca- van., Uiss. 1, p. 4o , t. 2, f. 4. C'est le Malupe parvijlora de L'Héi it. , Stirp., 1 , p. io5, t. fio. C'est une Plante annuelle, qui croît dans les lieux sa- blonneux aux enviions de la ville de Lima au Pérou. Elle est glabre, éta- lée; ses fleurs sont petiies, purpuri- nes j portées sur des pédoncules qui sont à peu près de la longueur des pétioles. La seconde espèce , Palava mos- chata, Cav., loc. cit., t. j 1 , f. 4, croît dans les mêmes Hélix; mais ses liges sont dressées, lomenteuses et les pé- doncules de ses Heurs plus longs que les feuilles. (a. r.) *PALAV1ER. noT. phan. Pour Palavia. V. ce mot et Saurauja. (a. R.) * PALAY. jjot. phan. V. Pala. PALE et PALETTE, ots. Syn. vulgaires de Spatule blancbe. r. Spatule. (dr..z.) * PALE. rept. oph. Espèce du genre Couleuvre. (b.) PAL PALEE. pois. LeCorrégone, ainsi nommé sur les bords du lac deNeuf- chàtel, paraît être le Lavaret. V. Saumon. (r.) PALEMC Palœmon. crust. Genre de l'ordre des Décapodes , fa- mille des Macroures, tribu des Sali- coques, établi par Fabricius , et adop- té, à quelques ebangemens près , par tous les entomologistes avec ces ca- ractères : quatre antennes; les exté- rieures longues, sétacées , accompa— gnées à leur base latérale d'une écail- le large, ciliée intérieurement; les intermédiaires formées de trois soies de longueur inégale portées sur un pédoncule de trois articles dont le premier est dilaté; les quatre pieds antérieurs didaclyles. Ce genre se distingue des Pénées et des Sténopes en ce que les pieds didactyles de ces deux genres sont au nombre de six. Les Alphées , Nika , etc., qui ont, comme les Palémons, les quatre pieds antérieurs didactyles , s'en distin- guent par leurs antennes intérieures qui ne sont composées que de deux- filets ; les Palémons font partie de la division des Crustacés que les Grecs nommaient Karis, nom rendu, parles Latins, par le mot Squilla. Aristote a distingué trois espèces de Karis, les bossus , les Oranges et ceux de la petite espèce ; les caractères qu'il assigne à ses Crnnges paraissent convenir aux Squilles des auteurs modernes; les deux autres espèces renferment les Palémons et des es- pèces de plusieurs genres voisins. Les Palémons sont connus dans les ports de France , sous les noms de Chevrette, Cievelle et Sdicoque. On les confond avec les Cranguis et avec d'autres genres qui en diffèrent fort peu , et qui se trouvent aux mê- mes époques et dans les mêmes loca- lités. Le corps des Pa'émons est recou- vert d'un lest et de plaques minces , beaucoup moins solides que les légu- mens des autres Animaux du même ordre ; il est comprimé, arqué, com- me bossu , allongé et rétréci en ar PAL vicie. Le lest se termine de chaque coté; eu devant, par deux dents ai- guës; de la partie antérieure du mi- lieu du dos, s'élève une carène qui se détache et s'avance ensuite à la manière d'un bec comprimé en forme de lame d'épée , dont la tranche est perpendiculaire avec une arête ou côte de chaque côté, et les bords supé- rieur et inférieur aigus, ordinairement dentelés en scie et ciliés. Les yeux sont presque globuleux, portés sur un pédicule court ; ils sont assez gros , rapprochés , insérés de chaque côté à l'origine du bec, avancés et reçus, en partie, dans la concavité de la base du premier article du pé- doncule des antennes intermédiaires. Les antennes latérales ou intérieures sont plus longues que le corps ; elles sont insérées sur un pédoncule court, de quatre articles, dont le second donne attache à une forte écaille ovale, allongée, pourvue à son ex- trémité et en dehors d'une dent bien prononcée ; les antennes intermé- diaires sont formées de trois filets ; les deux plus longs sont sétacés , mul- tiarticulés, et le troisième est très- court, assez-gros et enté sur la base de celui des deux premiers qui est situé supérieurement ; ces antennes sont portées sur un pédoncule de trois articles , dont le premier , ou le plus grand , est dilaté , comprimé ex- térieurement, avec une échaucrure en dessous pour recevoir la partie in- férieure de l'œil ; la bouche est fermée par les pieds-mâchoires extérieurs qui sont avancés et se prolongent jusqu'un peu au-delà des pédoncules des antennes intermédiaires; ils sont presque filiformes , amincis vers leur extrémité, étroits, comprimés et ve- 1 us ; leur second article , le plus grand de tous, est concave ou échancré au côté intérieur , et plus large à son extrémité; le dernier est très-petit, en forme d'onglet écailleux ; le palpe flagelliforme est petit, membraneux, sétacé, sans articulations bien dis- tinctes , avec quelques soies allon- gées vers le bout; les autres parties de la bouche ne présentent pas de tome xti. l'AL 609 particularités remarquables ; elles ressemblent en général à celles des au- tres Macroures, mais les mandibules ont une organisation particulière qui a été observée par Fabricius, et qui mérite une description; leur extré- mité supérieure est bifide et comme Fourchue j son côté antérieur présente une excavation assez forte et se di- late près de l'origine de cet enfonce- ment, pour former une petite lame comprimée, presque carrée ou peu arquée en dessus, dentelée au bout , se dirigeant vers la bouche et que Fabricius compare à une dent inci- sive; on peut considérer avec lui, comme une dent molaire, échancrée aiigulairement à son extrémité, l'au- tre branche de la mandibule ou celle qui la termine et qui est opposée à la précédente. On remarque quelques légères différences dans ces mandi- bules. Elles portent chacune un pal- pe court , grêle , presque sétacé , terminé en pointe , triarticulé , inséré au-dessus de l'origine de la dent in- cisive , s'appliquant contre son bord supérieur , mais n'atteignant pas tout- à-fait son extrémité. Les pâtes des Palémous sont rapprochées à leur naissance , généralement longues, grêles et coudées en arrière à la jointure des quatrième et cinquième articles ; les quatre antérieures sont terminées en une pince allongée et didaetyle; celles de la seconde paire sont les plus grandes de toutes , et contrastent souvent , sous ce rapport, avec les autres ; les deux premières sont pliées en deux, de sorte que leurs pinces sont cachées entre les pieds-mâchoires extérieurs , et que souvent on ne les aperçoit pas au premier coup-d'œil ; l'article qui pré- cède la pince est simple ou sans ces petites divisions annulaires que l'on observe dans quelques genres de la même tribu. Les six pâtes posté- rieures sont terminées par un arti- cle conique, comprimé, au bout du- quel est un onglet écailleux ; les deux dernières sont un peu plus lon- gues; les quatre autres et celles de la paire antérieure sont presque de 59 6io PAL la même longueur; aucune d'elles n'ofl're de division ou d'appendices à leur base. La queue est plus longue que le test, très-comprimée, cour- bée en dessus , avec les extrémités latérales des plaques dorsales de ses premiers anneaux , celles du second surtout, élargies et arrondies; les quatre feuillets de la nageoire termi- nale sont ovales , ciliés sur leurs bords , minces et demi-transparens; la côte des deux feuillets extérieurs est cependant plus épaisse ou plus crustacée, et se prolonge en pointe aiguë près du sommet; vue à la lu- mière, 1 extrémité de ces mêmes feuil- lets présente une division linéaire et arquée qui semble les partager en deux portions; la pièce intermédiaire de la nageoire est étroite , allongée , et finit insensiblement en pointe tronquée , au bout de laquelle sont, deux pointes mobiles ; on voit près du milieu de son dos quatre petites épines disposées par paires. Les deux fausses pâtes ou appendices natatoi- res , qui garnissent sur deux rangs le dessous de la queue, consistent cha- cune en deux lames membraneuses , étroites, allongées , ayant de chaque côté un rebord épais , strié transver- salement , ciliées et portées sur un article commun , creux le long de sa face postérieure ou presque demi-tu- bulaire. Les Palémons forment un genre assez nombreux en espèces ; elles sont presque toutes marines et plu- sieurs sont comestibles ; on désigne les dernières par divers noms que nous avons rapportés plus haut. Leur chair cuite et salée est très-estimée tant dans les pays des bords de la mer que dans ceux de l'intérieur. Dans le Levant on sale les grandes es- pèces et on les conserve dans des paniers faits de feuilles de Palmier. On les envoie ainsi dans toutes les villes de la Turquie. Leur chair est tendre et très-agréable au goût; on la regarde comme très-nourrissante et de digestion facile , et on en re- commande l'usage aux personnes me- nacées de phthisie. PAL Les Palémons vivent en grandes sociétés, et chaque troupe abandon- ne rarement l'endroit qu'elle a choisi pour demeure. Leur natation est très- vive et ils s'arrêtent un moment après chaque élan. C'est au moyen des fausses pâtes placées au-dessous de la queue , que ces Animaux exécu- tent leurs mouvemens progressifs. Dans le danger ils accélèrent prodi- gieusement leurs mouvemens en se servant de leur abdomen et des feuil- lets de l'extrémité de leur queue. Alors ils prennent toutes les direc- tions qui leur conviennent , ils vont surtout en arrière au moyen de cette queue qui paraît principalement des- tinée à cet usage. Les lames des an- tennes servent aussi à la natation, elles contribuent par leurs mouve- mens, à faire tourner l'Animal com- me le ferait un gourvernail. Beau- coup de Poissons se nourrissent de ces Crustacés. Rondelet a dit que leur rostre leur servait à se défen- dre des Poissons; Latreille pense, avec raison, que cette arme n'est pas destinée à lutter contre de pareils adversaires ; cependant elle empê- che le Poisson d'avaler sa proie par la tête, car Risso a observe que les Poissons qui se nourrissent de Palé- mons sont forcés de les faire descen- dre dans leur estomac à reculons , et qu'on les trouve toujours dans cette situation. Ces Crustacés se trouvent sur toutes nos côtes; on a remarqué qu'ils étaient en plus grand nombre à l'embouchure des neuves et des rivières et dans les parages voisins. On en trouve aussi dans les marais salés et saumâtres ; en général ils s'approchent beaucoup des rivages et se tiennent de préférence sous les Fucus et les autres herbes marines , soit attachées au fond , soit flottantes. Les espèces comestibles de nos côtes ne sont pas de grande taille; on en connaît trois; nous citerons : Le Palémon Porte-Scie, Palœ- mon seiralus , Leach , Malac. Brit., tab. 43, f. 1-10; Astacus serratus , Penn., Herbst., Cancr., tab. 27, f. 1; Palœmon xiphias , Risso ? Long de VAL trois à quatre pouces ; rostre ti es— prolongé eu pointe, relevé à son ex- trémité , pourvu sur sa tranche su- périeure et près de la base, de six , sept ou huit dentelures, et sur l'in- férieure de quatre , cinq ou six dents pareilles. Doigts aussi longs que la main; couleur générale, le rouge pâle, devenant plus vit' sur les an- tennes , le bord postérieur des seg- mens de l'abdomen et les lames na- tatoires de la queue. Celte espèce est très-commune sur les côtes de France et d'Angleterre ; on la vend à Paris pendant presque toute l'année. C'est sur elle que l'on trouve le genre Bopyre (f. ce mot). Palémon Squiele , Palœmon Squilla, Leach , ièid., tab.45,fig. 1 1- i5; Cancer Squilla, L.; de moitié plus petit que le précédent; rostre plus court, plus droit, échancré au bout, pourvu sur la tranche supérieure , et dans presque toute son étendue, de sept ou huit dents , et sur l'infé- rieure de deux ou trois seulement. Commun dans les mêmes localités que le précédent. Plusieurs Palémons exotiques at- teignent une assez grande taille, et ont la seconde paire de pinces très- grande ; ils avaient été réunis par Linné et ensuite par Fabricius sous le nom de Carcinus. Nous citerons : Le Palémon Cancre , Palœmon Carcinus, Fabr. ; Aslacus Carcinus, Fabr. , Rumpb , Barei , Kam. , tab 1 , fig. b. Long de sept à huit pouces; rostre prolongé, d'abord infléchi et ensuite relevé vers sa pointe qui est aiguë ; pourvu de onze dents sur sa tranche supérieure , et de neuf beau- coup plus petites sur l'inférieure ; seconde paire de pieds très-allon- gée, plus grande que le corps, li- néaire , hispide et terminée par une maiu longue à doigts minces et ar- qués. Couleur généralement bleue. Cette espèce habite la mer des Indes. Fabricius l'indique à tort comme propre aux fleuves de l'Amérique. PALEOLAIRE. Paleolaria. bot. ïtian. Genre de la famille des Sy- PAL 811 nanthéi ées , tribu des Adénostylées et de la Syngénésie égale, L. , établi par Cassini ( Bullet. de la Soc. Phi- loni. , décembre 1816, et mars 1818), qui l'a ainsi caractérisé : involucre plus court que les Heurs, oblong, cylindracé , formé de folioles peu nombreuses , presque sur un seul rang, appliquées et linéaires ; récep- tacle petit, plane et sans paillettes ; calathide oblongue , cylindracée , sans rayons, composée de fleurons nombreux, épais, réguliers et her- maphrodites ; les corolles ont le tube court, le limbe long , divisé en cinq segmens oblongs, très-divergens, ar- qués en dehors, couverts de paillet- tes à leur face iuterne; les étamines sont pourvues de filets glabres sou- dés avec la corolle jusqu'au sommet du tube; les articles anthérifères sont courts , presque globuleux; les an- thères soudées, pourvues au sommet d'appendices obtus, nus à la base. Le style est comme celui des autres Adé- nostylées ; il se divise en deux bran- ches longues , grêles , demi-cylin- driques , arrondies au sommet, rou- lées en dehors pendant la floraison, ayant leur face extérieure convexe , hérissée de grosses papilles , et leur face intérieure plane , munie de deux gros bourrelets stigmatiques con- fluens au sommet, demi-cylindriques, colorés en rose et à peine garnis de papilles. L'ovaire est long, grêle, presque cylindracé ou un peu tétra- gone, hérissé de longues soies, sur- monté d'une aigrette presque aussi longue qne lui, et qui se compose d'environ huit à dix paillettes sur un seul rang , contiguës à la base , iné- gales, ordinairement lancéolées, ai- guës , membraneuses , diaphanes , munies d'une très-forte nervure mé- diane. Le genre Paleolariaa été démembré du Stei'ia et de 1' Ageratum , dans les- quels Cavauilles avait successivement placé l'espèce qui le constitue. Il en diffère essentiellement par la struc- ture du style , différence qui fut seu- lement appréciée par Cassini, et qui le détermina à créer le genre dans le 6ia PAL courant de l'année 1816. A la même- époque , Lagasca décrivit , dans ses Nova Gênera et Species P lanlarum , un genre Palafoxia fondé sur la mèmePlanteque celleqni fait le type du Paleolaria; mais il se contenta de caractériser ce nouveau genre par la structure de \ involucreet celle de l'aigrette, qui ne permettent pas de le confondre avec 1 Ageratum ou le Sie- iia. Le style n'a pas été pris en consi- dération par Lagasca; cependant c'est cet organe qui , selon Cassini , oflre la différence la plus importante. En conséquence , le genre Paleolaria doit être placé parmi les Adénosty- lées , sur la limite de cette tribu et de celle des Eupatoriées-Agératées , où se trouve rangé le Stevia , qui , d'ail- leurs , a beaucoup d'affinités avec le nouveau genre. La Paeéoeaire a fleurs roses , Paleolaria carnea , Cass. , loc. cit. , mars 1818 , p. 47; Palafoxia linea- ris, Lagasc. , loc. cit. , p. 26 ; Stevia linearis , Cavan. , Desciipt. , n. 464 ; Ageratum lineare , Cavan., Icon. , vol. m, p. 3, tab. 20.5 ; a une tige haute d'environ trois pieds, ligneuse, presque sarmenteuse , grêle , cylin- drique , pubescente et rameuse. Ses feuilles sont presque toutes alternes; quelques-unes , dans la partie infé- rieure de la tige , sont opposées ; elles sont presque sessiles, linéaires, lancéolées , très - entières , un peu charnues , pubescentes et marquées d'une seule nervure. Les calathides sont disposées en corymbe lâcbe , aux extrémités de la tige et des ra- meaux ; elles se composent chacune de douze à vingt fleurs , d'un rose clair et à anthères rougeâtres. Cette Plante est originaire du Mexique ; on la cultive en Europe dans les jardins de botanique. (g..n.) * PALÉOLES. Paleolœ. bot. piiak. Ce mot, qui est un diminutif de Paillette , s'emploie plus particulière- ment pour désigner les petites écail- les glanduleuses ou pétaloïdes qui forment la glumelle de Richard et qui existent à la base de l'ovaire PAL de certaines Graminées. V . ce mot. (G..N.) PALETTE. INS. On a désigné ainsi l'extrémité des antennes de quelques Diptères, ainsi que l'extrémité des balanciers de ces mêmes Insectes, (g.) PALETTE DE LÉPREUX. conçu. Nom vulgaire et marchand du Sport- dylus Gœderopus. (c.) PALÉTUVIER, bot. l'HAN. On désigne sous ce nom , dans les con- trées équinoxiales , divers Arbres qui croissent sur les bords de la mer, et dont les pieds sont baignés par ses eaux. Les Rhizophora , ordinaire- ment nommés Mringliers, ont aussi reçu le nom de Palétuviers. Comme ce genre n'a pas été traité au mot Manglier , trop facile à confondre avec Manguier {Mangifera) pour qu'on le puisse adopter scientifique- ment , nous renvoyons , pour sa des- cription , à l'article Rhizophore. L'Héritier et Lamarck ont décrit sous le nom latin de Bruguicra , un genre démembré des Rhizophora , qu'il ne faut pas confondre avec le Bru- guiera de Du Petit-Thouars [F. Bru- guière) , et auquel on réserve exclu- sivement le nom assez vague de Pa- létuvier ; c'est celui que nous décri- rons dans cet article. Quant, aux au- tres Palétuviers , ils se rapportent à des Arbres très-différens les uns des autres. Ainsi , on a nommé Palétu- vier gris, Y Avicennia nitida ; Palé- tuvier blanc du Sénégal , V Avicennia tomentosa ; Palétuvier de montagne , le Clusia vertasa ; Palétuvier solda t de Cayenne , le Conocarpus racemosa , L. , ou Sphœnocarpus de Richard ; Palétuvier Flibustier, le Conocarpus e/ec/a, etPalétuvier sauvage de Cayen- ne , le Mimosa Bourgoni d'Aublet. Le Palétuvier des Indes , Bru- guiera gymnorhiza , Lamk. , Illustr., tab. ^97; Rhizophora gymnorhiza , L. ; Mangium celsum, M. digitatum , et M. Candelarium, Rumph , Herb. Amb. , tab. 68 , 70 et 71 ; Çandel , Rhéede, Hort. Malab., tab. 5i et 02, est un Arbre des Indes-Orientales, qui croît dans les lieux salés et meréca- PAL gcux , ou il est souvent inofidé par les eaturdela mer. Son tronc, d'une hau- teur médiocre (dix à douze pieds en- viron), est tortueux, inégal , revêtu d'une écorce épaisse , brune , ru- gueuse et crevassée. Ses rameaux sont fort nombreux et s'étendent en tous sens. Du tronc et des branches inté- rieures descendent un grand nombre de jcls nus , cylindriques , souples , flexueux, dont les extrémités se plon- gent dans la terre , s'y enracinent et produisent quelquefois de nouveaux troncs; ces jets forment, par leurs bifurcations et leurs entrelacemens , des lacis impénétrables. Les feuilles sont opposées , portées sur de courts pétioles, ovales , acuminées , épais- ses , vertes, lisses, très- entières , plus pâles en dessous et marquées d'une forte nervure médiane , de laquelle naissent latéralement des nervures grêles et anastomosées. Ces feuilles sont très-grandes et ne sont jamais ponctuées comme celles des Rhizophores. Avant leur évolution , les jeunes feuilles forment des bour- geons cylindriques très - allongés , pointues à peu près de même que dans les Figuiers. Les fleurs sont so- litaires , axillaires ou latérales , pen- dantes , d'un jaune verdâtre et d'un assez grand diamètre (environ un pouce ) ; elles sont soutenues par de longs pédoncules et accompagnées de deux bractées. La structure de ces fleurs est très-singulière : le ca- lice est persistant, partagé peu pro- fondément en dix à douze divisions linéaires , carénées en dehors , con- caves en dedans , acuminées , un peu charnues. La corolle se compose de dix à douze péiales , opposés aux divisions calicinales , plus courts que celles-ci , oblongs , bifides au som- met , pointus , plies en carène et comme bivalves , ciliés et velus à leur base. Les élamines sont en nom- bre double de celui des pétales , sa- voir: deux à la base de chaque pé- tale et cachées dans sa concavité ; l'o- vaire est semi-infère, un peu arrondi, surmonté d'un style triangulaire , terminé par trois stigmates. Le fruit PAL <>i.î est une capsule semi-infère, ovale , chargée du style persistant , uuilo- culaire et monosperme. La graine germe d'une manière particulière dans la capsule même , et lorsque la germination est assez avancée , le pro- pre poids de cette graine germ.ée l'entraîne hors de la capsule et la fait tomber dans la vase où la radi- cule continue à se développer. Ce phénomène s'observe aussi, dans les vraies Rhizophores , avec lesquelles îe genre Bruguiera de L'Héritier est d'ailleurs étroitement lié, puisque ses différences réelles ne reposent que- sur une augmentation dans le nom- bre des parties de la fleur. Peut-être jugera-t-on nécessaire de les réunir, attendu le peu de gravité de ce carac- tère , ainsi que le petit nombre des espèces qui n'exige pas, pour leur distinction , qu'on multiplie les cou- pes génériques. Quoi qu'il en soit, le Bruguiera était placé par Richard et Jussieu dans la famille des Loran- théees ; mais il en a été retiré par R. Brown pour former, avec le Jihizo- phora, la nouvelle famille des Rhizo- phorées. Il a été placé par les auteurs systématiques dans la Dodécandrie Monogynie , L. Le Palétuvier des Indes a un bois rougeâtre , dur , pesant, exhalant à l'état frais une forte odeur qui tire sur celle du soufre, et répandant lorsqu'il est sec une vive lumière par sa com- bustion. Son écorce sert aux Chinois dans la teinture en noir. Les Indiens mangent son fruit , après l'avoir fait cuire dans du vin de Palmier; quel- ques-uns se contentent de ses feuilles et même de son écorce, dont la saveur leur paraît agréable. (g..n.) * PALÉTUVIERS, bot. phan. Dans l'Encycl. Mélhod. , Savigny a proposé d'ériger sous ce nom , en une famille , les genres Rhizophore et Pa- létuvier {Bruguiera, L'Hérit.). C'est la même famille qui a été mieux dé- finie plus tard par R. Brown sous le nom de Rhizophorées , admis par De Candolle. Tr. Rhizophorées. (g..n.\ PALÏAVENA. bot. phan. Vandel- 6i4 PAL li, dans sa Flore du Brésil , avait décrit sous ce nom , mais très-incompléte- ment, un genre qui fut nommé pos- térieurement Gloxinia par L'Héri- tier. Ce dernier nom a été générale- ment adopté. V. Gloxinxe. (g..n.) PALICOURotj PALÏKOUR. ois. Espèce du genre Fourmilier. P". ce mot. (DR..Z.) PALICOURE. Palicourea. bot. phan. Ce genre de Plantes, établi par Aublet (Guian., i, p. 70), appar- tientà la famille des Rubiacées , et à la PentandrieMonogynie, L. Jussieu l'a- vait réuni au Simira; Schreber , dans sa manie de changer les noms , l'avait appelé Stephanium. Swartz et Will- denow , croyant qu'il n'étaitpas diffé- rent du Psychotria, l'y avaient réuni ; mais le professeur Richard et notre sa- vant collaborateur Kunlh ont rétabli le genre d'Aublet dans tous ses droits en prouvant qu'il se dislinguait des autres genres de la famille des R.ubia- cées par quelques caractères qui lui sont propres : son calice soudé avec l'ovaire infère a son limbe libre , ur- céolé , à cinq divisions; la corolle est monopétale, tubuleuse, obliquement renflée et gibbeuse à sa base, barbue à sa face interne au-dessous de sa partie moyenne; le limbe est grand , à cinq divisions réfléchies ; les élami- nes, au nombre de cinq, sont sail- lantes; l'ovaire est infère, surmonté d'un style simple que termine un stig- mate bifide. Le fruit est charnu , ovoïde ou globuleux , couronné par le limbe calicinal et sillonné; il ren- ferme deux petits noyaux coriaces et monospermes! Ce genre se compose d'un assez grand nombre d'espèces , qui ont, en grande partie, été découvertes par Humboldt et Bonpland dans les diverses parties de l'Amérique méri- dionale qu'ils ont visitées. Ce sont des Arbres ou des Ai bustes qui, par leur port , se rapprochent beaucoup des Psychotria dont ils diffèrent sur- tout par leur corolle renflée à sa base et barbue intérieurement. Leurs feuilles sont opposées , très-entières ; PAL leurs stipules soudées et bifides , et leurs fleurs forment des panicules ou plus rarement des corymbes. L'espèce la première connue est celle qui a été décrite et figurée par Aublet sous le nom de Palicourea guianensis , /oc. cit., p. 175, lab. 66. C'est un Arbrisseau de sept à huit pieds d'élévation, remarquable par ses feuilles ovales, lancéolées, aiguës, coriaces, longues de plus d'un pied et larges souvent de cinq à six pouces. Il croît dans les forêts de la Guiane. Dans son magnifique ouvrage (No- va Gênera et Spec. Ami œquin.) , le professeur Kunth en a décrit dix es- pèces nouvelles. (a. r.) * PALIMBIA. bot. r-HAN. Sprengel cite ce nom générique comme syno- nyme de son Si 1er saisi/ m ou Siurn nudicaule , Lamk. Ce genre paraît avoir été fondé par Besser, mais nous n'en connaissons pas les caractères. (G..N.) PALINURE. Falinurus. cbust. Ce nom a été donné par Olivier au genre Langouste. F~. ce mot. (g.) * PALITHOÉ. FOLYP. Pour Paly- thoë. V. ce mot. (1:.) PALIURE. Paliurus. bot. phan. ïournefort établit ce genre, qui ap- partient à la famille des Rhamnées , et à la Pentandrie Trigynie , L. Il fut réuni au Rhamnus par Linné , mais il a été rétabli par Gaertner, Desfontai- nes, De Candolle et tousles botanistes modernes. Dans le Mémoire sur la fa- mille des Rhamnées que vient de pu- blier notre collaborateur Adolphe Brongniart, voici les caractères assi- gnés à ce genre : calice dont le tube est très-déprimé, presque plane; le limbe à cinq découpures peu pro- fondes, étalées , ovales , aiguës, lé- gèrement carénées à leur face in- terne; corolle à cinq pétales obo- vales, presque spathulés , onguicu- lés, insérés sur le bord dn disque; étnmines opposées aux pétales et plus longues que ceux-ci , à filets cylin- driques, comprimés à la base, et adnés aux onglets des pétales; à an- thères introrses , ovées , biloculaircs, PAL s'ouvrant Iongitudinalemeut; disque charnu, plane, remplissant le tube calicinal , ceignant étroitement l'o- vaire, et adné à la base de celui-ci; ovaire libre supérieurement, à trois loges qui renferment chacune un ovule dressé , surmonté de trois styles coniques , peu distincts de l'ovaire , et de trois stigmates oblongs ; fruit sec, spongieux, coriace, hémisphé- rique, ayant la forme d'un petit cha- peau aplati, d'oii le nom de Porte- Chapeau donné à l'Arbrisseau type du genre. Cette forme du fruit est produite par l'expansion du disque qui s'étale circulairement et prend une consistance membraneuse. Il renferme une noix ligneuse, globu- leuse , à trois loges monospennes. Les graines sont dressées, solitaires dans chaque loge comprimées , obo- vées , couvertes d'un test crustacé , très -lisse, munies d'un petit endo- sperme charnu , d'un grand embryon à cotylédons planes , à radicule co- nique et inférieure. Les détails de l'organisation que nous venons de décrire sont représentés avec beau- coup d'exactitude et de clarté dans la planche ire du Mémoire d'Adolphe Brongniart, et font voir, d'une ma- nière comparative, les différences du genre Paliurus avec les genres voi- sins , dont il se distingue surtout par la forme de son fruit; car, sans ce caractère, il se confondrait aisément avec le genre Zizyphus. On ne con- naît avec certitude que deux espèces de Paliurus , l'une qui croît dans la région méditerranéenne, et l'autre dans le Népaul. Le Paliure a aiguillons , Paliu- rus aculeatus ,Lamk.; Paliurus aus- tralis , Gaertu., lab. 43; Rhamnus Paliurus , L. ; Zizyp/ins Paliurus , Willd., est un Arbrisseau dressé, très-rameux , à branches effilées , si- nueuses , un peu pubescentes, à feuilles alternes , ovales , acuminées , finement dentées, très-glabres, à irois nervures , munies à la base de deux épines stipulaires dont l'une est dressée, subulée, l'autre plus courte, étalée et crochue. Les fleurs PAL Gi. forment de petites ombelles axil- laires. Le Paliure est connu sous les noms vulgaires d'Argalou,de Porte- Chapeau et d'Epine du Christ . La for- me deson fruitluia valu la secondede ces dénominations , et il a été nommé Epine du Christ , parce qu'on a cru que c'était avec les branches épi- neuses de cet Arbrisseau que les juifs avaient couronné Jésus-Christ avant de le crucifier. Cependant , quelques commentateurs pensent que le Zizy- phus Spina Christi , autre Rhamnée garnie d'épines très-acérées, est le véritable Arbrisseau qui a fourni la couronne du Dieu-Martyr. D'après ce que dit Pline du Paliurus qui croît dans la Cyrénaïque, dont le fruit à noyau est rouge , comestible , et dont on fait plus de cas que du Lotus , il paraîtrait que ce Paliurus est un Zi- zyphus, peut-être même le Z. Spina Christi. Virgile et Coluinelle ont aussi donné le nom de Paliurus à une Plante épineuse qu'ils désignent assez vaguement et qu'ils signalent avec une sorte de mépris et seulement comme propre à former des haies Tout porte à croire que ces auteurs ont voulu parler de notre Paliure qui n'est pas un Arbrisseau d'orne- ment , à moins quon ne le plante dans les jardins pittoresques où l'on cherche à répandre un peu de variété dans les formes des Plantes cultivées, et où le Paliure peut plaire à cause de ses épines même , ainsi que par la beauté et la viridité de son feuillage. Il se multiplie facilement de graines que l'on sème dans une bonne terre , mais cependant assez sèche , et il ne craint que les fortes gelées du cli- mat de Paris. La seconde espèce, Paliurus vir- gatus, Don, Prodr. Flor. Népal., 189, et Bot. Magaz. , tab. 2555 , diffère de la précédente par ses rameaux très-gîabres , ses feuilles cordées obliquement , ses fruits dont les bords sont entiers et non crénelés. Le Paliurus Aublctia de Schultes , admis avec doute par De Candolle , est une espèce fondée sur X Aubletia ramosissima de Lourciro; son fruit 6i6 PAL étant imparfaitement connu , on ne suit si elle doit être plutôt rapportée au genre Paliu rus qu'au genre Zizy- p/lUS. (G..N.) * PALIXANDRE. eut. piian. V. Bois de Paeixandre. PALLADIA. bot. imian. Sous le nom de Palladio, , Lamarck (Illustr. des genres, tab. 285) a figuré les fleurs d'une Plante de l'hémisphère austral trop imparfaitement connue pour qu'on puisse être certain de ses affinités. On l'a rapportée à la famille des Gentianées , mais la structure de son fruit l'en éloigne évidemment , et le ferait plutôt associer aux Apo- c nées. C'est le Blackwellia anlarc- ïicaàe Gaerlner [de I/ucl. , tab. 117). Ses fleurs offrent un calice coloré , infundibuliforme , ayant un tube court, et le limbe partagé en qua- tre découpures ovales; une corolle aussi infundibuliforme, à tube long, marqué de huit plis, et le limbe divisé en huit lanières oblongues; huit étamines à filets roides , per- sistons, adnés au tubç de la co- rolle dans plus de la moitié de leur longueur ; deux ovaires appliqués par leur face interne contre un style sim- ple , comprimé , denté sur ses bords , et terminé par deux stigmates diver- gens. Le fruit est formé de deux cap- sules oblongues, renflées au sommet , minces, coriaces, légèrement angu- leuses d'un côté, profondément sil- lonnées de l'autre , s'ouvrant longi- tudirialement en deux valves qui se contournent sur elles-mêmes. Les graines sont nombreuses, petites, îoussâtres, fixées à un réceptacle spongieux qui s'attache à la suture interne. Mœnch a établi un autre genre Palladio, qui n'a pas été adopté. Il était fondé sur le Lysimac/da atru- pûrpurea , dont les filets des étamines sont libres par lobes, tandis qu'ils sont légèrement soudés par la base dans les autres Lysimachia. V. Ly- BJMA.Q.UE. (G..N.) PALLADIUM. MIN. Substance métallique d'un blanc éclatant , trés- l'AL malléable , pesant spécifiquement ii,5; soluble dans l'Acide nilro-hv- diochlorique , d'où elle n'est point précipitée par les Sels de Potasse. On ne l'a encore trouvée que dans les sables platiuifères du district des mines d'Or, au Brésil. C'est le doc- teur Woilaston qui l'a découverte eu i8o3. Elle se présente en petites paillettes d'un gris de plomb , à structure fibreuse , dans lesquelles elle est toujours alliée avec une petite quantité de Platine et d'Iridium. On en trouve aussi quelquefois dans les lingots d'Or qui viennent du même pays. (g. del.) Le Palladium , par la facilité qu'il a de s'unir à différens Métaux et de former avec eux des alliages très- durs et d'une couleur d'uu gris blanc , et par son inaltérabilité dans l'eau et l'air humide, est un Métal précieux pour la fabrication des lim- bes de certains instrumens d'astro- nomie. Parties égales de Palladium et d'Or combinés forment un alliage gris, dont la dureté est égale à celle du Fer forgé ; il s'aplatit sous le marteau, mais il est moins ductile que l'Or ou le Palladium pur. Lors- qu'on le frappe long-temps, il finit par se rompre , et il présente une cassure grenue. Sa densité est de 11,070. L'alliage de Platine et de Palladium , à parties égales, est gris , moins malléable que le précédent , et pèse spécifiquement i5,i4i. En- fin le Palladium forme avec l'Elain, le Bismuth et le Cuivre, des alliages très-cassans.Ou ne connaît qu'un seul Oxide de Palladium , composé , selon Berzélius, d'Oxigène 12,44, et de Pal- ladium 87,56. On l'obtient en expo- sant à une douce cbaleur le Nitrate de ce Métal. Cet Oxide privé d'eau a l'éclat métallique de l'Ovide de Manganèse cristallisé; il est réduc- tible par la chaleur seule. Le Palladium s'unit au Chlore et forme un Chlorure qui se prépaie comme le Chlorure d'Or, c'est-à-dire en dissolvant ce Métal dans l'Acide h\ dro~chlo)'o nitrique et en faisant pal évaporer doucement et jusqu'à siccilé la solution. 11 est d'un brun rou- geâtre , peu soîuble dans l'eau et tor- me des Chlorures doubles avec les Chlorures de Sodium et de Potas- sium. Il est également susceptible de s'unir à l'Hydrochlorate d'Ammo- niaque. La clialeur le réduit en Cblo- re cl en Mêlai. D'après des expérien- ces récentes de Ch. Gmelin , le Chlo- rure de Palladium est un poison très- actif pour les Chiens et les Lapins, Surtout quand il est introduit dans le système circulatoire. On forme un Sulfure de Palladium, en projetant du Soufre sur ce Métal chauffé au rouge; au moment ou les corps s'unissent il y a émission de lumière. Ce Sulfure est composé, se- lon Berzélius , de Soufre sS,5 , et de Palladium roo; et d'après Vauqueliu do Soufre 24, et de Palladium, 100. Il est beaucoup plus fusible que le Palladium, plus blanc et très-cassant. Lorsqu'on le chauffe au contact de l'air, le Soufre se brûle elle Palladium reparaît à l'état métallique. (G..N.) PALLAS. zool. On a donné ce nom spécifique à divers Animaux : à une Céphalote parmi les Mammi- fères [V. Roussette); à un Ery- cine parmi les Insectes ( TT. Ery- CJNe); enfin à un Bouvreuil et à un Hétéroclite parmi les Oiseaux. ^". Bouvreuil et Hétéroclite. (b.) PALLASIA. bot. niAN. Plusieurs genres de Plantes ont été dédiés au célèbre naturaliste Pallas; mais par une singulière fatalité, tous ont été retranchés. Ainsi L'Héritier, Aiton et Willdenow ont donné le nom de Pallasia au genre Encelia d'Aclanson et de Jussieu. Le Pallasia de Scopoli n'est autre que le Crypsis , genre de la famille des Graminées; celui de Houttuyn est un double emploi du Calodendrum de Thunberg. Enfin , le Pallasia de Linné est un nouveau nom imposé au Plsrococcus de Pallas lui-même, lequel diffère si peu du CaUigotuini , qu'il lui a été réuni par L'Héritier et Willdenow. V. tous ces mots. (G..N.) PAL 61? * PALLAS1US. cnusr. Leach avait désigné sous ce nom un genre qu'il a réuni au genre [dotée de Fabricius. V. InoTÉE. (G.) * PALLENIS. bot. niAN. Genre de la famille des Synanlhérées , et de la Syngénésie superflue , L. , établi par Cassini (Bulletin delà Société Philo- matique, novembre 1818) qui l'a ainsi caractérisé : involucre beau- coup plus grand que les fleurons du centre de la calathide, composé de folioles imbriquées et disposées sur un petit nombre de rangées, appli- quées , coriaces , et surmontées d'un grand appendice étalé et spinescent. Réceptacle plan , garni de paillettes aussi longues que les fleurons , demi- embrassantes , coriaces , acuminées , spinescentes. Calathide radiée, com- posée au centre de fleurons nom- breux, réguliers et hermaphrodites , et à la circonférence de demi-fleurons ligules , femelles, et placés sur deux rangées ; ovaires des fleurons du cen- tre comprimés des deux côtés , obo- voïdes, légèrement hispides, surmon- tés d'une aigrette eu forme de cou- ronne membraneuse et laciniée ; ceux de la circonférence orbiculaires , munis d'une aile , et portant une ai- grette en forme de couronne , tron- quée obliquement , membraneuse et denticulée; les corolles des demi-fleu- rons de la circonférence ont le tube épais, coriace, large, quelquefois muni à l'intérieur d'un long appen- dice laminé qui simule une languette intérieure opposée à la vraie lan- guette; celle-ci est étroite, linéaire, et tridentée au sommet ; les corolles des fleurons du centre ont le tube très-épais, coriace, charnu, muni aussi d'un appendice longitudinal et en forme d'aile. Ce genre , qui est un démembrement du Buphtalmum , s'en distingue essentiellement par les fleurs de la circonférence nom- breuses et sur deux rangs; par les folioles longues et spinescentes de son involucre; par son réceptacle plan ; par ses ovaires hispidules et comprimés ; enfin , par ses corolles des fii 8 PAL fleurs centrales dont le tube est épais , muni d'un appendice aliforme. Il diffère du Nauplius , autre genre for- mé aux dépens des Buphtalmum, par la forme de son aigrette , par ses ovaires ailés, et par les caractères qu'offrent les corolles, et que nous venons d'exprimer. Le type du genre Pallenis est le Buphtalmum spirwsum , L. , Plante herbacée dont la tige , haute d'envi- ron un pied, est dressée , dure, ve- lue et rameuse; les feuilles radicales sont étalées , longues, étroites vers la base, obtuses au sommet , dentelées sur leurs bords ; celles de la tige sont alternes, embrassantes , lancéolées et velues; les calalhides sont solitaires, terminales ou axillaires , et compo- sées de ûeurs jaunes. Cette Plante croît sur le bord des champs , dans la région méditerranéenne. (g.jj.) * PALLTOBRANCKES. Pallio- branchlata. moll. C'est ainsi que Blainville désigne, dans son Traité de Malacologie, p. 5og, la classe de Mol- lusques acéphales à laquelle Dumé- ril avait le premier donné le nom de Branchiopodes, V. ce mot. Ce mot était devenu classique, puisque La- înarck et Cuvier l'avaient adopté; mais il ne pouvait convenir au sys- tème de terminologie de Blainville, qui cherche toujours des mots qui expriment le caractère essentiel de la classe ou de l'ordre. L'ordre des Palliobranches est le premier de la troisième classe de-; Mollusques, les Acéphalophores (Acéphales des au- teurs); il est divisé en deux sections : la première ne contient que les gen- res à coquilles symétriques ; ce sont les suivans : Lingule , Térébratule , Thécidée , Strophomène , Pachyle , Uianchore et Podopside ; la seconde renferme les coquilles non symé- triques , irrégulières, constamment adhérentes. On y trouve les deux genres Orbicule et Cranie. V. ces mots. (d..u.) PALMA. rot. phan. Sous ce nom générique , qui , eu langue espagno- le, signifie Palmier, les habitans de PAL l'Amérique du sud désignent cette multitude de Palmiers qui sont l'or- nement des contrées équinoxiales , et que les botanistes ont distribués en plusieurs genres bien caractérisés. Pour distinguer ces divers Arbres, ils leur ajoutent une épithètequi est ordinairement un nom propre de pays ; ainsi ils nomment : Palma almendrov , c'est-à-dire Palmier Amandier, X Atlalea arnyg- dalina , Kunlh. Palma Barrigona , c'est-à-dire Palmier ventru , le Cocos crispa , Kunth. Palma Corozo , le Martinezia ca- ryotœfolia , Kunth. Dans la Nouvelle- G renade , on donne encore le nom de Corozo à Y AlfonsiaoleiferaAe Kunth, genre excessivement voisin de Y Etais. Palma de Covija, Palma redon- da et Palma de sombrero (Palmier chapeau), le Corypka tectorum , Kunth. Palma de Cuesco et Palma de vino , le Cocos butyracea. En quel- ques contrées, on le nomme aussi Palma dulce , mais il ne faut pas con- fondre ce Palmier avec le suivant. Palma dulce ou soyale , le Co- rypka clulcis , Kunth. Palma Sancona , YOreodo.xa San- cona , Kunth. Nous ne citeronspas les autres Pal- ma des habitans de l'Amérique mé- ridionale, parce que ces dénomina- tions n'ont pas été appliquées avec certitude aux espèces bien connues de Palmiers. Quelques botanistes n'ayant pu dé- terminer à quels genres de Palmiers devaient se rapporter les Plantes qu'i Is décrivaient, se sont servis du molPal- ma comme nom générique ; mais la plupart de ces Plantes sont encore restées indéterminées ; il en est même quelques-unes qui n'appartiennent pas à la famille des Palmiers. Le Pal- ma altissima de certains auteurs , est Y Etais guianensis ; le P. Cocos se rapporte au Cocos nucifera; le P. dactylifera au Phœnix dactylifera ; le P. Draco au Dracœna Draco ; les P. gracilis et P. spinosa au Bactris PAL minor, le F. polypodiifolia de Miller au Cycas circinalis ; le P. prunifera au Chamœrops humitis ; et le P. pu- mila au Zarnia furfuracea. Enfin on ne sait pas positivement à quels Pal- miers appartiennent les Palma ame- ricana et oleosa de Miller; P. ar- gentea de Jncquin.; P. maripa et Ulu- caya d'Aublet. (g..n.) PALMA -CHRISTI. bot. than. Synonyme vulgaire de Ricin. V. ce mot. Les anciens se servaient aussi de ce mot pour designer quelques es- pèces d'Orchidées à racines palmées , telles que YOrchis latifolia et le Sa- tyrium nigrum , L . (g . . N . ) * PALMAIRE. Palmarium. mole. Il est surprenant que depuis Mont- fort personne n'ait vu la Coquille qui fait le sujet de ce genre qu'il a éta- bli sous ce nom ; son abondance sur les plages de la Martinique aurait pu fournir l'occasion de l'étudier, mais nous sommes à son égard dans un doute que l'observation seule pourra détruire. Le Palmaire a des rapports avec les Emarginules, mais il offre cette singularité d'avoir le sommet dirige vers la fente, cequiestPinverse dans les Emarginules; aussi celte anomalie jointe au peu d'épaisseur de la coquille et à sa transparence ont fait penser à Blainville qu'elle pour- rait bien appartenir à son ordre des Thécosomes. V. ce mot. (a. r.) PALMAIRES, mam. Storr a par- tagé sa tribu des Mammifères à mains ou Manuali {f^. Mammalogee), en trois sections, savoir : ip. Les Pal- maires , qui n'ont de mains qu'aux membres antérieurs ; c'est le genre Homme. 2°. Les Palmoplanlaires , qui ont des mains aux membres an- térieurs et postérieurs-, ce sont les Singes , les Makis , les Tarsiers et les Galéopithèques. 5°. Les Plantaires, qui n'ont de mains qu'aux membres postérieurs ; ce sont les Didelphes. (IS. G. ST.-H.) * PALMANGIS. bot. phan. Du Petit-ïhouars a figuré (Histoire des Orchidées des îles Australes d'Afri- i; PAL 619 que, tab. 67 et 68) sous ce nom une Piaule de l'île de iMascareigne qui, suivant la nomenclature linnéenne , serait nommée Jngrœcum pal m if or- me. C'est une belle espèce qui s'élève à plus de deux pieds et demi , et dont la tige très-grosse porte , au sommet , de grandes feuilles rubanées , échan- crées , naissant très-rapprochées les unes des autres. Les (leurs sont blan- ches , grandes , et sont portées sur des petites branches qui partent île la tige , au-dessous des feuilles. * PALM ARIA. bot. crypt. {Hy- drophytes.) On ne voit pas pourquoi Liuk , qui est à la vérité un ti ès-sa- vant naturaliste , mais qui n'a peut- être jamais examiné un Jucus , a exhumé ce nom de Tabernœmonta- nus, qui l'appliquait à un Saxifrage , pour le substituer à celui de JLamina- ria , proposé par Rmissel , consacré ar Lamouroux , et adopté par tous es botanistes pour désigner un genre d'Hydrophytes qui s'est, dans le pré- sent Dictionnaire, élevé au rang de famille. L'innovation de Link ne nous paraît pas heureuse. Nous lisons, dans le Dictionnaire de Levrault (T. xxxvu, p. 278), que Lamouroux avait aussi créé un genre Palmaria pour y placer le Fu- cus Filicinus de Turner . Nous ne con- naissons aucun écrit de Lamouroux , qui fut notre intime ami, avec lequel, la veille de sa mort, nous correspon- dions encore sur les Hydrophytes , ou le genre Palmaria soit même indiqué, et quant à la Plante à laquelle on pré- tend qu'il l'appliquait, nous présu- mons qu'elle n'est citée dans Levrault que pour revenir sur le genre Grate- Loupia d'Agardh , qui avait été omis à sa place alphabétique , et que toute personne qui aura regardé seulement vingt Plantes marines jugera inad- missible, (b.) *PALMATIFOLIÉES. bot. phan. (De Candolle.) V. Oxalide. * PALME, bot. phan. On appelle vulgairement ainsi la feuille du Dat- tier que l'antiquité appelait Palma , 6-2o l'AL et dont elle avait fait le symbole de la gloire. On portait des Palmes devant Je triomphateur aux siècles ou le triomphe était la plus grande récom- pense que pût ambitionner celui qui avait rendu de grands services à la patrie. Quand le christianisme s'in- troduisit, on imagina que les anges accueillaient dans le ciel , avec des Palmes à la main, les saints qui mou- raient pour témoigner de la loi , d'oîi l'on dit encore les Palmes du mar- tyre. Aujourd'hui , où les tableaux d église sont conséquemment toujours bien fournis de Palmes , on n'en voit plus en réalité qu'à la procession dans es Pa)'s catholiques riverains de la Méditerranée où croît l'Arbre aux feuilles glorieuses et sain tes. Une jolie ville d'Elché, au royaume de Murcie, n a guère d'autres revenus , pour en- tretenir dans l'aisance quinze mille habitans environ. Elle en vend pour «les sommes énormes, principalement à l'approche du dimanche des Ra- meaux. Après que ces Palmes ont été bénies , et qu'elles ont contribué à la pompe d'un cortège religieux , elles sont suspendues aux balcons ou bien au grillage des croisées; elles déco- rent aussi le petit oratoire particulier que chacun consacre dans son ap- partement au saint ou à la sainte de sa dévotion, et si l'on s'en rapporte au témoignage des habitans d'Elché et des prêtres espagnols , le diable n'entre jamais dans les maisons où se trouvent de ces Palmes consacrées. * PALMELLE. Palmella. bot. crypt. {Chaodinées.) Genre de la tri- bu des ïrémellaires, dans la famille des Chaodinées (F~. ce mot mal à pro- pos écrit Cahodinées), institué par Lyngbye qui le définit fort bien en ces termes : masse gélatineuse, demi- transparente , remplie de globules so- litaires. En adoptant ce genre; nous u en éliminer les espèces qui n'en offraient pas les caractères , mais nous n'avons imprimé nulle part, comme on nous le fait dire dans le Dictionnaire de Levrault (T. xxxvn , p. 28 1 ) que le Palmella myosurus que PAL nous en détachons , dût entrer dans notre genre Chaos ; nous n'y avons pas non plus renvoyé d'autres espè- ces que Léman nous y fait mettre. Ce Palmella myUrus ou myosurus de nos prédécesseurs est devenu pour nous le type d'un genre Cluzclle décrit dans le présent Dictionnaire où l'on peut conséquemment véri- fier, à chaque instant , combien quel- ques personnes qui ne lisent guère ce qu'elles citent , semblent se plaire à nous prêter des choses auxquelles nous n'avons jamais songé. Quoi qu'il en soit , les Palmeîles informes ne se présentent souvent que sous l'aspect d'une glaire à peine colorée d'une teinte plus ou moins terne. Elles ne consistent que dans l'intro- duction d'une molécule dans un mu- cus primordial. Nous citerons parmi les espèces les plus communes celle qui nage au printemps dans les bas- sins des jardins publics et des fon- taines de Paris particulièrement , après s'être détachée des parois ou du fond, en fragmens informes ; on di- rait, au premier coup-d'œil , celte albumine avec laquelle on a , dans certaines fabriques , purifié quelques'' liquides , et qu'on rejette ensuite chargée d'impuretés. Les Palmella adnata, alpicola et hyalin a sont fort bien représentées par Lyngbye dans sa planche 69. Le genre Arthrodie de Rafinesque où l'on ne saurait trouver le moindre rapport avec des Oscillaires , ren- trera peut-être parmi les Palmeîles , dont on trouve indifféremment les es- pèces dans les eaux douces ou salées, ainsi qu'à la surface des rochers , des Mousses et de la terre très-humide. * PALMES, zooi,. On dit des doigts des Oiseaux, des Mammifères et des Reptiles , qu'ils sont palmés lors- qu'ils sont engagés dans une mem- brane, depuis leur origine jusqu'aux ongles. Ils sont semi-palmés quand la membrane n'atteint pas à leur ex- trémité. (DR..Z.) PALMEÏTE. Palme/la. bot. Es- PAL pèce du genre Sphœrococcus , dont Lamouroux faisait une Délesseric. On a austi appelé- Palmelte , le Chamcëropi hiimilis. (j:.) PALMIERS. Palmœ. bot. yu\s. Les Palmiers constituent une famille très-naturelle de Végétaux monoco- Vylédones à étamines périgynes , re- marquables , et par l'élégance de leur l'orme , la variété de structure de leurs organes, et les services nom- breux qu'ils rendent aux habituas des contrées ou ils croissent. Les an- ciens botanistes désignaient tous les Palmiers sous le nom général de Palrna, et en faisaient un genre uni- que. Linné le premier commença à les distinguer, et en forma dix gen- res, auxquels il donna les noms de Charaœrops } Borassus, Coryptta, Cy- cas, Cocos , l'hœnix , Areca, Etale, Zamia et Caryota. De ces dix genres deux doivent cire portés ailleuis; sa- voir : Cycas et Zamia qui constituent la famille des Cycadées , laquelle forme le passage entre les Monoco- tylédones et le Dicotylédones. Les huit autres genres contenaient cha- cun une espèce seulement. Plus tard il forma deux autres genres qu'il nomma Calamus et Etais. Dans son Gênera .Plan/arum , Jussieu men- tionne quatorze genres de Palmiers , savoir : les dix établis par Linné , auxquels il ajoute le Nipa de Rum- phius , le Licuala de Thunberg , le Latania de Commerson , et le Mau- ritia de Linné fils. Le nombre des Palmiers s'est ensuite accru par le grand nombre de voyages faits dans presque toutes les contrées du globe , à la fin du dernier siècle et au com- mencement de celui-ci. Mais l'étude de ces Végétaux présente les plus grandes difficultés. Tous à l'exception d'un seul sont étrangers à l'Europe; ce sont, pour la plupart, de très- grands Arbres , dont les fleurs et les fruits ne se développent que tout-à- fait au sommet, et sont par consé- quent difficiles à atteindre. Ils crois- sent souvent au milieu des forêts vierges, dans les endroits les plus PAL 6*1 fourrés ; un grand nombre d'espèces sont dioïques. De toutes ces difficul- tés il résulte que les Palmiers , jus- qu'en ces derniers temps, étaient fort incomplètement connus. On pos- sédait dans les collections un assez grand nombre de fruits, mais fort souvent on manquait de détails précis sur la patrie, la forme des feuilles, et sur tous les autres caractères des espèces auxquelles ils appartiennent ; et bien qu'on cultive un assez grand nombre de Palmiers dans nos serres, ils y végètent si difficilement, qu'à peine compte-t-on quelques espèces qui y fleurissent et dont les fruits parviennent à leur maturité. La fa- mille des Palmiers était donc du petit nombre de celles dont on ne peut bien faire l'histoire que dans les lieux mêmes où ils croissent. Le professeur Martius de Munich, qui a récemment parcouru la plus gran- de partie des provinces du Brésil , vient d'entreprendre une histoire complète de la famille qui nous oc- cupe. Il a publié, en avril 1824, un tableau de tous les genres de celte famille connus jusqu à présent, et dont il porte le nombre à environ cinquante. Déjà quatre fascicules contenant 107 planches grand in-fo- lio, ont paru de son Histoire des Palmiers du Brésd , auxquels il joint souvent quelques espèces recueil- lies dans d'autres parties de l'A- mérique méridionale. Comme ce grand et bel ouvrage est sur le point d'être achevé, il est à désirer que Martius le complète en y joignant l'histoire de tous les autres Palmiers de l'Inde et de l'Afrique. Cet ouvra- ge, vivement attendu par tous les na- turalistes , remplirait un vide im- mense dans l'Histoire de la Science des Végétaux. Après avoir tiacé les caractères de la famille des Palmiers , • nous exposerons ensuite la méthode de classification des genres teJle qu'elle a été adoptée par le savant professeur de Munich. Les Palmiers sont tantôt de grands et beaux Arbres, dont la hauteur at- teint et surpasse quelquefois cent f>22 PAL pieds; d'un port tout particulier; tantôt, mais plus rarement, ils for- ment de petits Arbustes , quelquefois tout-à-fait dépourvus de tige et dont toutes les feuilles partent d'une sorte de plate;m qui surmonte la racine. Quelques espèces par leur tige grêle ressemblent à des Graminées gigan- tesques. Leur tige, qui a reçu les noms de stipe , de fronde ou de tige à colonne, est généralement simple, dressée , cylindrique , nue excepté ù son sommet ou elle est couronnée par une énorme touffe de feuilles. Cette tige , dépourvue de véritable écorce, mais présentant l'empreinte des feuilles qui l'ont successivement formée par leur agglutination , offre une organisation intérieure que nous avons déjà fait connaître au mot Mo- nocotylédons. Les feuilles naissent toutes du sommet de la tige; elles sont généralement très-grandes , pé- tiolées , tantôt simplement pinnées ou digitées, tantôt décomposées, tou- jours persistantes pendant plusieurs années , et les folioles qui les com- posent sont roides et coriaces. Les fleurs sont tantôt hermaphrodites, tantôt et plus souvent unisexuées , dioïques ou polygames : elles for- ment généralement de vastes grap- pes rameuses , désignées sous le nom de régimes et qui, avant leur épa- nouissement , sont renfermées dans de grandes spathes coriaces et quel- quefois ligneuses , monophylles ou polyphylles ; d'autres fois les fleurs forment de simples épis ou des cha- tons. Le périanthe est à six divi- sions disposées sur deux rangées , l'une interne et l'autre externe , de sorte qu'il paraît y avoir un calice et une corolle qui persis- tent. Les trois divisions extérieu- res sont généralement plus cour- tes et plus larges; les trois intérieu- res plus grandes sont souvent sou- dées par leur base et représentent nue corolle monopétale à trois divi- sions. Les étamines sont au nombre de six dans la plupart des genres ; cependant on en compte quelquefois un plus grand nombre ou bien seu- TAL lemeut trois dans quelques genres. Ces étamines sont tantôt libres et tantôt monadelphes , insérées à la base du périanthe et opposées à ses divisions. Dans les fleurs hermaphro- dites ou femelles on trouve un seul ou trois pistils distincts. Dans le pre- mier cas le pistil unique est tantôt formé de la réunion de trois pistils uniloculaires et monospermes , qui se sont plus ou moins intimement soudés, en sorte qu'il présente trois loges monospermes; tantôt deux des pistils ont avorté , et celui qui reste est à une seule loge et à un seul ovu- le. Chaque pistil est terminé à son sommet par un style simple et par un stigmate plus ou moins allongé. L'ovule renfermé dans chaque ovaire naît du fond de la loge. Le fruit est une drupe charnue ou fibreuse et coriace , contenant un noyau osseux , très-dur, à une ou trois loges mo- nospermes; la graine, outre son té- gument propre , se compose d'un en- dosperme ordinairement cartilagi- neux , mai bré et comme cérébri- forme intérieurement , quelquefois charnu et offrant intérieurement une cavité centrale ou latérale , souvent remplie d'un liquide mucilagincux. L'embryon est monocotylédon, très- petit relativement à la masse de l'amande, cylindrique ou déprimé, contenu horizontalement dans une petite fossette latérale de l'endo- sperme , et plus ou moins éloigné du hile ou point d'attache de la graine. Dans son énumération des genres qui composent cette famille , le pro- fesseur Martius les a divisés en six sections naturelles , dont il a tiré les principaux caractères des spathes polyphylles ou monophylles , de l'o- vaire simple ou au nombre de trois et de la nature du fruit. Nous allons faire connaître ces sections et les genres qui y ont été rapportés : ie,e. Section. — Sabalinées. Plusieurs spathes incomplètes ; ovaire triloculaire ; baie ou drupe contenant d'une à trois graines. PAL * Feuilles pinnatifides. Vhamœdorea , Willd. ** Feuilles palmées. Thrinax , L., Supp. Sabal , Adans., Ucuaia , Rumphius. 2. Section. — Corymiinées. Plusieurs spathes incomplètes ; trois pistils soudés par leur côté in- terne , mais un seul parvenant à ma- turité par l'avortement des deux au- tres; baie ou drupe monosperme. * Feuilles pinnatifides. Mo renia , Ruiz et Pavon. ** Feuilles flabelliformes. Rhapis , Aiton , C/tamœrops , L., Lh'istona , Rob. Brown , Coryvha , L., Taliera , Martius. *** Feuilles pinuées. Phœnix , L. 5. Section. — Lépidocaryées. Plusieurs spatbes incomplètes ; fleurs disposées en chatons ; ovaire triloculaire ; baie monosperme et écaillcuse. * Feuilles flabelliformes. Lcpicl oc aryum , Martius , Mauritia, L , Suppl. ** Feuilles pinnées. Calamus , L., Sagus , Rumph., Nipa , Thunb. 4. Section. — Borassées. Plusieurs spathes incomplètes ; fleurs disposées en chatons; ovaire à trois loges; baie ou drupe conte- nant trois graines. * Feuilles flabelliformes. Borassus, L., Lodoicea , Labill. ** Feuilles pinnées. Latania , Commers., Hyphœne , Gaertn. 5. Section. — Aréctnées. Point de spathe ou une ou plu- sieurs spathes complètes ; ovaire à trois loges ; baie monosperme. PAL «93 * Point de spathe. Leopoldinia , Martius. ** Une ou plusieurs spathes. a. Feuilles pinnatifides. Hyospathe , Martius, Geonoma , Willd. b. Feuilles pinnées. Psychosperma , Labill., Kunthia , Ilinnl)., Areca , L., Obnocarpus , Martius, Eulerpe , Gacrtner, Seafoi- thia, R. Brown, Iriartea, Ruiz et Pavon , Jf'allkhia , Uoxburgh. c. Feuilles bipinnées. Cary o ta , L. 6. Section. — Cocoinées. Une ou plusieurs spathes complè- tes; ovaire à trois loges; diupe con- tenant une ou trois graines. * Feuilles pinnées. ff Drupe monosperme. a. Stipe épineux. Desmonckus , Martius , Elœis , Jac- quin. , Bac/ris , Id. , Guilielma , Mail. , Acrocomia , Id. , Martinezia , Ruiz et Pavon , Astrocaryum , Meyer. r. Stipe non épineux. Syagrus, Martius, Elate, Aiton, Cocos , L., Jubœa, Humb., Ma.ximi- liania , Mart., Diplothemium , Id. ff Drupe à trois graines. Attalea , Humb., Areng., Labill. ** Feuilles simples. Manicaria , Gaertn. Les Palmiers sont les plus beaux ornemens de la végétation inter- tropicale. En effet, ce sont les régions tropicales qui peuvent être considérées comme le berceau et la véritable patrie de ces Végétaux in- téi essans. Selon la remarque du pro- fesseur Martius , dans l'hémisphère boréal , ils ne dépassent pas le trente- cinquième degré , tandis qu'ils descen- dent jusqu'au quarantième dans l'hé- misphère austral. Chaque espèce de Palmier a en général ses limites fixes, au-delà desquelles on la voit rare- 6it PAL ment s'étendre. Aussi dans chaque partie du globe trouve-ton des es- pèces particulières de Palmiers, qui loi ment en quelque sorle un des ca- ractères de sa végétation. Cepend.int un petit nombre d'espèces , surtout parmi celles qui croissent sur les bords de la mer , paraissent en quel- que sorte cosmopolites; tels sont, par exemple, le Cocotier, le Borassus , YAcrocomia sclerocarpa , et quelques autres. Le professeur de Munich es- lime qu'il n'existe pas moins de mille espèces différentes de Palmiers dans toutes les régions du globe ou ces Végétaux peuvent croître , non pas qu'on en connaisse déjà un nombre aussi considérable , mais il espère que les recherches plus exactes des voyageurs les feront facilement dé- couvrir. Quelques Palmiers croissent dans les lieux humides, sur le bord deà sources et des fleuves ; d'autres se plaisent sur les plages sablonneuses et maritimes ; quelques-uns préfèrent les vastes plaines et y vivent soit isolés, soit réunis en société; enfin plusieurs croissent sur les montagnes plus ou moins élevées. Cette famille renferme des Végétaux non-seulement très-remarquables par la beauté , l'élégance de leurs formes , mais de la pi us haute importance poul- ies services nombreux qu'ils rendent aux habitans des contrées où ils crois- sent. Plusieurs même sont des Arbres de la première nécessité et dont les fruits sont l'aliment presque exclusif de certains peuples. Ainsi les fruits du Dattier pour les habitans de tout le bassin méridional et occidental de la Méditerranée , le Cocotier, le Chou palmiste pour les habitans de l'Inde, de l'Amérique et des îles de l'océan Pacifique, sont un aliment aussi abondant que nécessaire ; on mange aussi les fruits de X Areca , de XElate. Plusieurs espèces de celte famille fournissent une fécule amila- cée, très-pure, connue sous le nom de Sagou , et que l'on tire princi- palement du Sagus farinacea, du Phœnix farinacea , etc.; d'autres un principe astringent , une sorte de sang PAL dragon , comme le Calamus Rolang. (Quelques-uns fournissent de l'huile grasse , comme XElœis guineensis. Enfin ces Arbres offrent encore aux habitans des régions équatoriales dos bois de construction pour leurs mai- sons, de larges feuilles pour les re- couvrir, des fibres résistantes pour faire des lignes et des filets. La sève d'un assez grand nombre d'espèces est susceptible de passer à la fer- mentation spiritueuse et donne par la distillation une liqueur alcoholi- que. Envisagée sous le rapport bota- nique, la famille des Palmiers consti- tue un groupe parfaitement distinct par son port et la structure de son périanthe et celle de sa graine. Elle se rapproche des Graminées par plu- sieurs caractères extérieurs , mais c'est avec la famille des Joncées qu'elle a les rapports les plus intimes, sur- tout avec les genres Xerotes et 77a- gellaria. Mais néanmoins les carac- tères que nous avons indiqués pré- cédemment suffisent pour les en dis- tinguer, (a.r.) PALMIPÈDES, zool. En Mam- malogie , Illiger a donné ce nom à un groupe assez naturel qu'il com- posait des Castors et du Myopotame; mais dans un sens plus général on désigne par ce mot tous les Ani- maux dont les pieds sont palmés r c'est-à-dire chez lesquels les doigîs sont réunis entre eux par une mem- brane. Tels sont les Crocodiles et un grand nombre de Chéloniens et de Batraciens, parmi les Reptiles; les Phénicoptères , les Canards , les Mouettes , les Cormorans et une foule d'autres parmi les Oiseaux ; les Lou- tres, les Phoques et plusieurs autres genres parmi les Mammifères. Le nom de Palmipèdes s'applique le plus or- dinairement aux groupes que nous venons de désigner, c'est-à-dire aux Animaux aquatiques des trois classes supérieures; et il conviendrait égale- ment aux Poissons qui presque tous sont véritablement palmés, et même à quelques Animaux qui, bien loin PAL de fréquenter les eaux , vivent habi- tuellement sur les Arbres ou dans les cavernes. Tels sont, parmi les Mammifères , les Galéopothèques et les Chauve-Souris : celles-ci ne dif- fèrent en effet des Quadrupèdes et des Oiseaux désignés ordinairement sous le nom de Palmipèdes , que par l'immense étendue de leur palma- ture. Réciproquement, pauni les Animaux aquatiques on connaît quel- ques genres chez lesquels il n'existe aucune trace de membrane entre les doigts; tels sont , parmi les Reptiles, les Tupinambis; et cependant quel- ques-uns de ces Lézards nagent avec la plus grande facilité, se tiennent le plus souvent dans l'eau , et se laissent même fréquemment pécher comme des Poissons, ainsi que nous l'avons remarqué, dans le grand ouvrage sur l'Egypte , à l'égard de l'espèce du Nil. (i. g. st.-ii.) En Ornithologie , Temminck appelle Palmipèdes , le quinzième ordre de sa méthode, dout les carac- tères sont : bec de forme variée; pieds courts, plus ou moins retirés dans l'abdomen ; doigts antérieurs à moitié garnis de membranes découpées ou totalement enveloppées par ces mem- branes qui comprennent aussi quel- quefois le pouce; ordinairement ce- lui-ci est articulé intérieurement sur le tarse; plusieurs genres en sont dépourvus. Habitans des mers, des fleuves ou des marais , les Palmipèdes ne les quittent que pour se retirer sur les rives qui les baignent , et dont ils s'écartent bien rarement pour se ha- sarder clans l'intérieur des terres ; il en est même qui n'y pénètrent ja- mais ; vivant presque continuelle- ment à la surface des eaux, ils ne viennent à terre que pour y déposer leurs œufs et les couver. Les uns sont doués de la faculté de voler et de nager avec une égale vitesse, d'au- tres plongent et nagent avec la même facilité entre deux eaux , comme à la surface. Presque tous se nourris- sent de Poissons , de Mollusques et de Vers: ils établissent leurs nids dans tomi: XII. PAL 62 5 des trous , sur les rochers , au milieu des Joncs et des broussailles maiéca- geuses , et quelquefois tout simple- ment sur la grève; quelques-unes, malgré la palmature de leurs pieds , s'éîablissent au sommet des Aibres sur lesquels il n'est pas rare de les voir perchés. Tous ont le plumage épais et serré; les plumes sortent d un duvet extrêmement moelleux que les arts ont su mettre à profit pour la confection de certaines four- rures Irès-rccherchées. Dans la plu- part des genres de cet ordre , la mue est double et la robe des femelles très-différente de celle des mâles. Pendant les deux ou trois premières années, les jeunes ont aussi un pluma- ge inceitain qui , au premier abord , rend assez embarrassante la division des sexes. On trouve des Palmipèdes sur tous les points du globe. (dr..z.) PALMISTE, zool. On a donné ce nom à un Ecureuil , à un Oiseau du genre Tachyphore (te Vieillot , ainsi qu'aux larves d'une grosse espèce de Coléoptère du genre Calandre. V. tous ces mots. (b.) PALMISTES, bot. pu an. V. Arec On ne voit pas pourquoi ce nom a élé déplacé pour désigner le genre Chamœrops dans le Dicl. de Levrault. (B.) PALMO - PLANTAIRES. m.ui. (Storr.) V. Palmaires. * PALMULAIRE. Palmularia. polyp. ross. Nom donné par Dé- fiance à un genre nouveau de Poly- piers fossiles , qu'il caractérise de la manière suivante : corps fixé , solide, plat, linéaire, uni sur l'une de ses faces; l'autre garnie de côtes arron- dies , partant du centre et allant se terminer obliquement sur les bords. Une seule espèce compose ce genre , Palmularia Soldanii , Defr., Dict. Ce sont de petits corps d'environ deux lignes de longueur, sur moins d'une ligne de largeur, plaues, lisses sur une face, élargis d'un bout. L'une des faces est couverte d'environ vingt à trente petites côtes , parlant d'un 4o Ga6 PAL centre commun , comme les nervures d'une feuille ; ils sont du reste pleins, solides et sans pores. On les a trouvés dans la falunière d'Orglandes , dé- partement de la Manche. (a. r.) PALMYRE. Palmyra. annel. Sa- vigny a décrit sous ce nom (Syst. des Annel., p. 16) un genre de sa famille des Aphrodiles dans l'ordre des Né- réidées , dont les caractères sont : le manque des écailles dorsales ; cirres tentaculaires au nombre de cinq dont ]a paire externe est plus grande ; une seule paire d'yeux et des mâchoi- res demi-cartilagineuses ; point de tentacules à l'orifice de la trompe. La seule espèce décrite par Savigny est la Palrnyre aurifère, Palmyra au- rifera , Savig., loc. cit., qui a été ob- servée sur les côtes de l'Ile-de-France. Son corps , composé de trente anneaux et de trente paires de pates, est obtus à ses deux extrémités; ses branchies sont à peine visibles ; les soies qui naissent en faisceaux sur les rames dorsales , sont plates , recourbées en palmes voûtées , et brillantes d'un éclat métallique. V. Aphbodites. (a. r.) * PALOEOBALISTUM. pois. On lit dans le T. ix , p. 70 , du Diction- naire de Levrault, que les Fossiles vulgairement appelés Yeux de Ser- pens ont le plus grand rapport avec les plaques maxillaires du Sparus au- ratus ou de Y '/tnarrkicas Lupus, mais que « M. de Blainville pense qu'on pourrait plutôt les rapporter à celles d'une espèce de Poisson fossile trou- vée au mont Bolaca , et auquel il a donné le nom de F alœobalistum. » Dans ce même ouvrage ou le pro- fesseur Blainville pataît étendre sa suprématie sur le règne animal, ce savant n'a pas traité de son Palceo- balistum, qu'il reste conséquemment à faire connaître, pour qu'on puisse juger de la solidité de son opinion sur les Yeux de Serpens. (b.) PALOMBE. Palumla. ois. V. Pi- geon. PALOMET. bot. crypt. Ce qui PAL signifie petite Palombe dans le patois du département des Landes où l'on appelle ainsi un petit Agaric que Thore a décrit dans sa Chloris des Landes , et qui est l'un des mets les plus agréables que puisse offrir la classe entière des Champignons. On le nomme aussi Palomette. (b.) PALOMMIER. bot. phan. V. Gaultherie. * PALOMYDES. Ins. V. Myodai- RES. PALOURQE. conch. Nom vulgai- re de diverses grosses Coquilles bi- valves, en diverses parties de la France; sur les côtes océanes, c'est le Cardium ruslicurn. Dans le midi , ce sont les Unio. (b.) PALOURDE, bot. phan. Variété de Courge qu'on donne aux bes- tiaux en quelques cantons de la France. (b.) * PALOVE. Palovea. bot. phan. C'est un genre de Plantes de la fa- mille des Légumineuses et de l'En- néandrie Monogynie, L., établi par Aublet (Guian., 1, p. 565, t. i4i) pour un petit sous-Arbrisseau originairedes lieux humides de la Guiane, et qu'il nomme Palovea guianeitsis ; sa tige est grêle et peu rameuse; ses feuilles alternes, simples, à peine pétiolées , elliptiques, oblongues , acumiuées , entières, glabres et coriaces. Les fleurs sont grandes , terminales, ra- rement axillaires, réunies en petit nombie; elles sont purpurines , à fi- lamens cramoisis; chacune d'elles est accompagnée d'une écaille concave; et en outre d'un involucre ou cali- cule extérieur monophylle , bifide et recouvrant la base du véritable ca- lice. Celui-ci est tubuleux , verdâtre , presque cylindrique, divisé supé- rieurement en quatre lobes allongés, obtus et réfléchis; le supérieur et l'inférieur sont plus grands que les deux latéraux. La corolle se compose de cinq pétales, savoir : trois plus grands, dont un supérieur , dressé , allongé, le plus grand: les deux in- férieurs sont extrêmement petits, à PAL peine visibles et ont jusqu'ici (Échap- pé à l'attention de tous les observa- teurs qui ont décrit la corolle comme formée de trois pétales seulement. Les et aminés au nombre de neuf sont très - longues , insérées ainsi que la corolle , à la gorge du calice ; les filets sont distincts, capillaires et firesqu'égaux; les anthères obtuses à eurs deux extiémités sont comme transversales. L'ovaire est longue- ment pédicellé à sa base, recourbé , et décliné , terminé par vin style ca- pillaire et devenant très-long et par un stigmate capitulé. Le fruit est une gousse plane, allongée, aiguë, contenant uu petit nombre de grai- nes, (a. r.) PALPES. Ins. V. Bouche. PALPEURS. Palpatores. ins. Tii- bu , auparavant famille, de l'ordre des Coléoptères , section des Penla- mères , famille des Clavicornes , éta-' blie par La treille , et qu'il caractérise ainsi (Fam. i\at. du Kègn. Anim.) : tête ovoïde , dégagée ou séparée du corselet par un étranglement; extré- mité antérieure du corselet rétrécie et plus étioite que la tête; palpes maxillaires toujours rendes vers leur extrémité , très-saillans et de la lon- gueur au moins de la tête; abdomen ovalaire ou subovoïde , embrassé in- férieurement par les élyties; anten- nes presque filiformes ou grossissant insensiblement vers leur extrémité , plus ou moius coudées ; palpes la- biaux courts; leur dernier article ( maslige ) ou celui des maxillaires (scydinène) très-petit, pointu. Ces Insectes sont de petite taille; on les trouve dans les lieux humides, sous la pierre ou dans les herbes. Cette tribu comprend deux genres. V. MA3TIGE et ScYDMENE. (O.) PALP1CORÎNES. Palpicornes. uns. Famille de l'ordre des Coléoptères , section des Penlamèies, établie par Lalreillc et ainsi caractérisée par ce savant (Fam. Nat., etc.) : antennes composées de six ou neuf articles , insérées dans une fossette profonde , PAL 6jy sous les bords latéraux et avancés de la tête, se terminant par une massue perfoliée ou solide, guère plus lon- gues ou même plus courtes que les palpes maxillaires; menton grand en lorme de bouclier; palpes maxillai- res longs. Plusieurs de ces Insectes vivent dans l'eau ; ils ont pour cela des pieds natatoires et leurs taises paraissent n'avoir que quatre arti- cles , le premier étant très-court et souvent peu distinct ; en général ces Coléoptères , quand ils sont dans l'eau , ne laissent paraître que leurs palpes, qui sont si longs qu'on les prendrait pour des antennes ; au con- traire quand ils sortent de l'eau , leurs palpes sont cachés sous la tête , et alors les antennes sont mises en avant et semblent leur servir à tou- cher les corps environnant et à diri- ger leur marche. Latreille divise celte famille en deux tribus. V. les mots Hydrophiliens et Sphéridiotes. (G.) PALQDIN. rot. fhan. (Feuillée.) Nom de pays du Budleja globosa. V. Budleie. (b.) PALTORIA. rot. phan. Ruiz et Pavon , dans leur Flore du Pérou et du Chili , ont décrit et figuré sous ce nom générique une Plante qui a été réunie au genre llex par Jussieu et par tous les auteurs modernes. V. Houx. (g..n.) PALUDAPIUM. rot. phan. (Ta- bernœmontanus.) Syn. à! Apium gra- i-eo/ens , L. V. Ache. (b.) * PALUDELLA. rot. crypt. [Mousses.) Ce genre a été créé par Bri- del qui y rapporte le Bryum squarro- si/m de Linné; il lui donne les caractè- res suivans : urne terminale; périslo- me double, l'externe composé de seize dents lancéolées , aiguës ; l'interne formée par une membrane divisé eu seize dents courtes , séparées par un point proéminent; la coifïe est incon- nue , mais se fend latéralement com- me dans les vrais Bryum, dont ce génie diffère à peine ; en eflét il ne s'en distingue que par la brièveté des divisions de son péristome interne et G38 PAL par l'absence des cils de ce périslo- me , caractères qui le rapprochent surtout des Pohlia. Plusieurs auteurs confondent ce genre ainsi que plu- sieurs autres avec les Bryum; c'est l'opinion des muscologistes anglais ; les botanistesallemands au contraire , qui en général subdivisent davanta- ge les genres , admettent assez géné- ralement le genre Paludella. On ne connaît, jusqu'à présent, qu'une seule espèce de ce genre , Paludella squarrosa de Bridel ( Bryum squar- rosum , L. , Hedv. , Spec. Musc. , t. 44 , fig. 6-1 1; Hypnum Paludella , Web. et Mohr ); c'est une Mousse assez grande, à tige droite , peu ra- meuse , à feuilles ovales , pointues , étalées ou réfléchies , dentelées vers leur extrémité ; l'urne est terminale , oblongue , penchée, portée sur une soie assez longue. Elle croît dans les marais du nord de l'Europe, en Suède , en Laponie , en Russie et dans le nord de l'Allemagne, (ad.b.) * PALUDINE. Paludlna. moll. Les anciens conchyliologues avaient séparé, avec quelque exactitude, les Coquilles terrestres de celles qui vi- vent dans l'eau. Les divisions d'A- ristote reposaient même sur l'habita- tion , ce qui a été long-temps imité par le plus grand nombre des au- teurs, et entre autres par le célèbre Lister. Cet auteur, cependant, n'a point séparé les Paludines de ses au- tres Buccins lluviatiles. Ce genre doit être attribué à Guettard. Il l'a proposé sous les noms de Vigneau , Demoiselle, Limaçon, Vivipare, Flu- viatile , dans son Mémoire intitulé: Observations quipeuvent servir à for- mer quelques caractères de Coquil- lages , publié le 29 mai 1726, parmi les Mémoires de l'Académie des Scien- ces , p. ibi. Ce qui est remarquable, c'est qu'à celte époque Guettard don- na l'exemple , bien rare avant lui , et long-temps négligé après lui de ti- rer les caractères du genre d'après les Animaux ; cette méthode si natu- relle parut oubliée, car jusqu'à Linné, nous ne comptons guère qu'Adanson PAL et Geoffroy qui l'aient suivie ; mais cedernier est le seul qui , sous le nom de Vivipare à bandes , ait parlé d'une espèce de Paludine qu'il a laissée dans son genre Nérite. Linné, on ne sait pourquoi, confondit le gpnre de Guettard avec les Hélices , ce qui éta- blissait des rapports évidemment faux. Millier ne lit pas la même faute, et se rapprocha davantage de la vé- rité, en rangeant les Paludines dans son genre INéritc ; au moins n'est-ce pas comme dans Linné un mélange de Coquilles terrestres et lluviatiles. Si Bruguière n'a pas placé les Palu- dines dans son genre Bulime, d'au- tres ont eu soin de le faire, et nous pouvons citer Poiret. On ne sait lors- que Cuvier et Lamarck publièrent leurs premiers travaux , quelle a été l'opinion de ces deux savans sur ce genre, puisqu'on ne le trouve nulle part mentionné clairement. Drapar- naud , conduit par la seule analogie des Coquilles, se laissa entraîner hors des principes qu'il s'était tracés , et revintà l'idée de Linné en confon- dant les Paludines avec des Coquilles terrestres ,lesCyclostomes. L'opinion de Draparnaud fut la seule adoptée jusqu'en 1808, que Cuvier publia son Mémoire sur la Vivipare d'eau douce, Mémoire où les faits anatomiques dé- montrent la nécessité de séparer dans deux genres distincts les Cyclostomes terrestres des fluviatiles. Aussi , bien- tôt après , Lamarck proposa , dans sa Philosophie Zoologique, le genre Vi- vipare qu'il plaça dans sa famille des Orbacées , entre les Cyclostomes et les Planorbes. L'année suivante , Moutfort adopta le genre Vivipare dans sa Conchyliologie systématique, et ce ne fut qu'un peu plus tard que Lamarck changea la dénomination de Vivipare en celle de Paludine, et après une étude plus approfondie , changea avantageusement les rap- ports de ce genre en l'associant aux Valvées et aux Ampullaires dans la famille des Péristomiens. Cuvier ( Rè- gne Animal ) ne suivit pas l'exemple de Lamarck , mais conséquent avec les conclusions de son Mémoire ans- PAL loinique que nous avons déjà cité , il plaça les Paludines dans sa grande famille des Pectinibranches dans le genre Sabot, et seulement à titre de sous-genre entre les Valve'es et les Monodontes, tout près des Cyclosto- mes. Cette opinion de Cuvier, toute juste qu'elle est , pouvait recevoir d'heureuses modifications en admet- tant des rapports que ce savant n'a- vait pas appréciés, tel que celui des Ampullaires , par exemple , qui est si naturel. Lamarck l'indiqua le pre- mier , comme nous l'avons vu , et le conserva dans son dernier ouvrage où on retrouve la famille des Péristo- miens composée comme dans l'Ex- trait du Cours. La première modification que nous rencontrons dans les auteurs qui sui- virent Cuvier, est celle de Gray (Clas- sification naturelle des Mollusques) qui , pour les divisions des Pectini- branches de Cuvier , se servant judi- cieusement de l'opercule, arrive à des coupes fort naturelles, et celle des Paludines, la quatrième de l'or- dre, se rapproche de l'arrangement de Lamarck , puisqu'elle renferme les Paludines et les Ampullaires. Vient ensuite l'opinion de Férussac , imitée en partie de Cuvier. Les Palu- dines , dans les Tableaux de cet au- teur, sont placées eu tête des Pectini- branches dans la première famille du premier sous-ordre , avec les genres Turritelle, Vermet, Valvée et Na- tice, séparées des Ampullaires et dans une série qui ne nous semble pas fort naturelle. Le genre Paludine se trouve divisé par Férussac en cinq sous-genres dont les rapports ne pa- raissent pas mieux justifiés que ceux qui rassemblent les genres de la fa- mille oii se rencontrent celui-ci. Le premier sous-genre contient les Pa- ludines proprementdites , c'est-à-dire les espèces que Lamarck a décrites lui-même dans son genrePaîudine : le second renferme les Mêlâmes ; le troi- sième le genre Omphémis de Rafi- nesque, qui est encore très-incertain ; le quatrième contient le genre Risso nui est marin: et le cinquième enfin PAL 629 est proposé par Férussac sous le nom de Littorine pour la plupart des pe- tites espèces, soit lacustres, soit des eaux saumâtres. Les Mélanies et les Risso sont des genres suffisamment distincts pour qu'ils soient sé|>;n<:s des Paludines. Le genre Omphémis étant incertain, on trouve le sous- genre Littorine qui peut rester , mais suivant notre opinion seulement , à titre de sous-division dans le genre. Si l'on adoptait celle de Blainville, on conserverait le genre Littorine comme établissant le passage entre les Paludines et les Mélanies. Dans le dernier ouvrage du savant que nous venous de citer, les Paludines font partie de la famille des Cricostomes [y. ce mot au Supp.), dans laquelle ne se trouvent pas les genres qui ont beaucoup d'analogie avec les Palu- dines; savoir : les Littorines et les Ampullaires ; aussi cet arrangement , certainement peu naturel, a été con- tredit par Blainville lui-même à l'ar- ticle Paludine du Dictionnaire des Sciences Naturelles, puisqu'il dit(T. xxxvii, p. 5oi) : « Ce genre n'est pas aussi facile à séparer des Ampul- laires que des Cyclostornes, et l'on peut même à peu près assurer qu'ils devront être réunis, tant il y a de ressemblance entre l'Animal et l'o- percule. Il n'y a donc que la forme plus ventrue et ombiliquée de la co- quille qui puisse servir à distinguer les deux genres dont les Animaux ont, du reste , les mêmes habitudes, et vivent également dans les eaux douces. L'opinion que Blainville ma- nifeste ici , et qui est la mieux fon- dée, est, nous le répétons, en con- tradiction avec la méthode où l'on voit les Paludines et les Ampullaires dans deux familles différentes. Latreille ( Familles Naturelles du Règne Animal ) imita à peu près Fé- russac, car sa famille des Péristo- miens , divisée en deux sections , ren- ferme les genres Paludine et Valvée dans la première, et dans la seconde- les genres Vermet , Dauphinule et Scalaire. Les Ampullaires sont aussi rejetées dans la famille suivante. 65o PAL L'organisation des Paludines a élé le sujet d'une dissertation de Lister qui a développé assez bien l'anatomie de ces Animaux , en y laissant cepen- dant plus d'une lacune que Swam- merdam lui-même ne put remplir. Cuvicr , dans son savant Mémoire inséié parmi ceux du Muséum , don- na le premier une anatomie com- plète de ce genre. Nous ne répéterons pas ce que ce savant analomiste a dit de ce genre curieux, sous le rapport de L'organisation , parce que cela est connu de tous les naturalistes. Il en est fort peu qui n'aient eu l'occasion de l'étudier par eux-mêmes, les Pa- ludines étant répandues dans pres- que toutes les rivières de France, et les grandes espèces dans les fleuves et les grandes rivières. Les Paludines sont particulières aux régions tempé- rées du globe dans les pays chauds ; elles sont remplacées par les Ampul- lafres, et cela dans les deux conti- nens. Voici les caractères que l'on peut assigner à ce genre : Anima! spiral ; le pied trachélien ovale , avec un sillon marginal antérieur; tête proboscidiforine; tentacules coniques, obtus , contractiles , dont le droit est plus renflé que le gauche et percé a sa base pour la sortie de l'organe excitateur mâle; yeux portés sur un renflement formé par le tiers infé- rieur des tentacules; bouche sans dents , mais pourvue d'une petite masse linguale hérissée; anus à l'ex- trémité d'un petit tube au plancher de la cavité respiratoire; organes de la respiration formés par trois ran- gées de filamens branchiaux et con- tenus dans une cavité largement ou- verte, avec un appendice auriforme inférieur à droite et à gauche; sexes séparés sur des individus diflerens ; l'appareil femelle se terminant par un orifice fort gi and dans la cavité bran- chiale ; l'organe mâle cylindiique très-gros, se renflant quand il est ren- tré; le tentacule droit et sortant par un orifice situé à la base ; coquille épidermée, conoïde , à tours de spire arrondis; le sommet mamelonné; ouverture arrondie , avale, plus lon- PAL gue que large, anguleuse au som- met; les deux bords réunis, trau- chans , jamais recourbés en dehors; opercule corné, appliqué, squam- meux , ou à élémens imbriqués ; le sommet subcentral. On connaît déjà un assez grand nombre d'espèces de ce genre à l'état fossile , quoique Défiance n'en ait signalé quecinq dans son Tableau des coi ps organisés fossiles. INous pour- rions, aux quinze espèces que nous avons décrites dans notre ouvrage des Environs de Paris, en ajouter au- tant au moins de diverses autres loca- lités, soit de France, d'Allemagne ou d'Italie. Quant aux espèces vi- vantes, elles paraissent moins nom- breuses, à en juger au moins d'après ce qui existe dans nos collections. Paludine vivipare , Faludina vivipara, Lamk., Anim. sans vert. T. VI, p. 17.S , n. 1 ; Hélix v lui para , L. , Gmel. , p. 3646 , n. 100 ; Nerita vivipara , Miill. , Verm. , p, 182 , n. 070 ; Cyclustoma viuiparum , Drap., Mollusq. terreslr. et il u via t. , pi. 1 , fig. 16; Lister , Conchyl. , tab. 126, fig. 26 ; Favanne, Conchyl., pi. 61 , fig. d, 9. pAiiUDTNE Agathe ,Pa LiiUii a acha- tina , Lamk. , ibid , n. 2 ; Nerita fas- ciata, Mù\l. , Venu. ,p. 182 , n. 56g ; Hélix fhsciata, L. , Gmel. , p. 5646, n. 106; Enc\clop. , pi. 458, fig. i , a, b. Elle se trouve avec la précé- dente dans la Seine et les eaux douces du Midi. (d..h.) PALUMBA. ois. /^.Palombe. PALYTHOÉ. Palythua. polyp. Genre de l'ordre des Alcyonées dans la division des Polypiers sarcoïdes , ayant pour caractères : Polypier en plaque étendue, couverte de mame- lons nombreux , cylindriques , de plus d'un centimètre de hauteur, réunis entre eux; cellules isolées, presque cloisonnées longitudinale- menl et ne contenant qu'un seul Po- lype. Sous celte dénomination La- niouroux a cru devoir distraire du genre Cahotique des Alcyons deux productions marines figurées et dé- PAM crites par Solander et Ellis , comme faisant partie de ce dernier genre et que les auteurs n'en ont point dis- tingue non plus. Ces Polypiers com- poses de mamelons de deux à trois lignes de diamètre sur cinq à sept lignes de hauteur , forment des nap- pes ou croûtes peu considérables re- couvrant les corps marins; les ma- melons sont réunis et adhèrent en- semble presque jusqu'à leur extrémi- té qui est saillante et percée au cen- tre d'une ouverture arrondie ou éloi- lée ; l'intérieur des mamelons est creux et les paiois sont marqués en dedans de dix à douze lames caillan- tes , Longitudinales. Desséchés, leur couleur est d'un gris terreux et leur consistance analogue à celle de la plupart des Alcyons desséchés. Les Animaux ne sont pas connus. Les espèces de ce genre adhèrent sur les rochers des côtes des Antilles. Ce sont les Palytkoa stellata et ocel- lata. (r. n..E.) PAMBORE. Pamborus. ins. Gen- re de l'ordre des Coléoptères, sec- tion des Penlamères, famille des Car- nassieis, tribu des Carabiques ab- dominaux, établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes. Dejean , dans le Species des Coléop- tères de sa collection , caractérise ainsi ce genre : tarses semblables dans bs deux se^ei ; dernier article des palpes fortement sécuril'oi me ; corselet presque cordiforme; élytres en ovale allongé. Ce genre se dis- tingue des Tefflus , Procères , Ca- rabes et Calosoines , par les mandi- bules qui, dans ceux-ci, n'ont pas de dents notables au côté interne; les Cychres , Scaphinotes et les Spiic- rodères de Dejean , s'en éloignent parce que leurs élytres sont caré- nées latéralement et qu'elles em- brassent l'abdomen , ce qui n'a pas lieu dans les Painbores; ta tête des Pambores est assez allongée , plane en dessus , et rétrécie postérieure- ment ; la lèvre supérieure est bilo- bée à peu près comme dans les Ca- rabes ; les mandibules sont peu avan- PAM C5i cées, très-courbées , et très-fortement dentées intérieurement ; le menton est assez grand , presque plan , re- bordé, et légèrement échancré en arc de cercle; les palpes sont très- saillans ; leurs premiers articles vont un peu en grossissant vers l'extrémité; les antennes sont filiformes , et un peu plus courtes que la moitié du corps; le corselet est assez grand; les élytres sont un peu convexes j les pâtes sont à peu près comme celles des Carabes; mais les jambes antérieures sont terminées par deux épines un peu plus fortes , surtout l'intérieure , et l'échancrure entre les deux épines se piolonge un peu sur le côté interne; les tarses sont semblables dans les deux sexes. Ou ne connaît encore qu'une seule es- pèce de ce genre; c'est : LeP.VMBORE ALTERNANT, P(Wlbo- rus alternans, Latr., Encycl. Méth., t. 8. p. 678,11. 1 ; Ins., Dej., Species des Col. T. 11, p. 19. Cet Insecte est long de treize lignes et large de quatre lignes trois quart. Il est noir avec les côtes du corselet d'un bleu violet; les élytres sont sillon- nées , et d'une couleur bronzée foncée; les sillons sont coupés par des impressions transverses et pré- sentent chacun une rangée de tuber- cules ou de graines élevées. On trou- ve ce bel Insecte à la Nouvelle-Hol- lande, (g.) PAMEA. BOT. PHAN. V. Pamier. PAMET. mole. Nom qu'Adanson (Voy. au Sénég., pi. 18) à donné à une Coquille de son genre Telline ; genre qui correspond en tout aux Donaces des auteurs (/^. ce mot). Gmelin a confondu celte Coquille avec le Douax rugosa , mais c'est une espèce distincte ; Lamarck la nomme Donace allongée , Donax elongala. (d..u.) PAMIER. Parnea. bot. phan. Au- blet (Plantes de la Guiane, p. g46, tab. 359) a décrit sous le nom de Pa- mier de ea Guiane , Pamea guia- nensis , un Arbre de la Polygamie 65a PAM Moaœcie, L., qui croît dans les fo- rêts de la Guiaue, et qu'il dit avoir beaucoup de rapports avec le Ca- tappa de Rumph {Herb. Amboin., vol. 1, tab. 68 ) , et \'J damaram de Rhéede (Ilort. Malab., vol. 4 , tab. 5 et 4), Fiantes dont Linné a fait une espèce de Terminalla. D'après une note d'Aublet ajoutée à la fin de sa description , où il est dit que l'on cultive le même Arbre à l'Ile-de- France, sous le nom de Badamier , Lamarck a proposé, dans l'Encyclo- pédie , de réunir le Pamea gulanen- sis au Terminalla maurltlana ; mais il nous semble qu'on a mal inter- prété la note en question. Elle se rapporte à l'Arbre des Moluques , et non à celui de Cayenne. Eu consé- quence le Pamea , quoique peut-être congénère du Terminalla maurltla- na , n'est probablement pas identi- que avec lui. Les différences de pa- trie autorisent notre soupçon. En attendant qu'on ait une nouvelle description du Pamea , voici en abré- gé celle qu'en a laissée Aublet : le tronc de cet Arbre s'élève à plus de trente pieds ; il est composé d'un bois blanc cassant , revêtu d'une écorce grisâtre , lisse et gercée. Sou sommet se divise en branches dont les unes sont droites, les autres in- clinées, presque horizontales, s'éta- ïant au loin et en tous sens. Ces branches se subdivisent en petits ra- meaux ; elles portent des nœuds es- pacés et garnis de plusieurs rangs de feuilles, placées très-près les unes des autres. Celles-ci sont entières , oblon- gues, ovales, lisses, vertes, ondu- lées sur les bords et terminées en pointe. Elles sont très-grandes , pé- tiolées et partagées par une nervure médiane, saillantes en dessous. Les fleurs n'ont pu être observées. Cha- que fruit est attaché au calice qui e-:t divisé en trois parties larges et ob- tuses; c'est une baie oblongue et triangulaire , épaisse , renfermant une amande oblongue, dicotylédone et comestible. Les fruits sont ramas- sés en grappes portées sur de longs pédoncules axillaires. (g..n.) PAM PAMPA, mam. Syn. de Pajeros , espèce du genre Chat. V. ce mot. (b.) PAMPELMOUSSE. bot. phan. Pour Pamplemousse. V. Oranger. (E.) PAMPHALEE. bot. phan. V. PanpiialÉ£. PAMPHILIE. Pamphllus. nw. Gen- re de l'ordre des Hyménoptères , sec- tion des Térébrans, famille des Porte- Scies, tribu des Tenthrédines, établi par Latreille, et ayant pour carac- tères : labre caché ou peu saillant ; antennes de seize à tiente articles, simples dans les deux sexes ; tête grande , paraissant presque carrée vue en dessus; mandibules grandes, arquées, croisées, terminées par une pointe forte, avec une entaille et une dent robuste au côté interne; ailes supérieures ayant deux cellules ra- diales fermées, dont la première pres- que demi-circulaire, et trois cellules cubitales complètes , dont ia seconde et la troisième reçoivent chacune une nervure récurrente ; abdomen par- faitement sessile ; celui des femelles ayant une tarière composée de deux lames dentelées en scie , et reçue dans une coulisse de l'anus. Les Pamphilies se distinguent des Cimbex , Teuthrèdes , H\lotomes, Lophires et autres genres voisins , parce que ceux-ci ont le labre appa- rent , ce qui n'a pas lieu dans les pre- miers. Les Mégalodontes , qui ont le labre caché comme les Pamphilies , s'en distinguent par leurs antennes qui sont en scie ou en peigne. Les Cé- phus ont les antennes plus grosses vers le bout et leur tarière e;>t sail- lante, caractère qui sépare aussi des Pampliiliesles genres Xièle etXiphy- drie. Le corps des Pamphilies ressem- ble beaucoup à celui des Tenlhrèdes, il est peu allongé ; la tête est très- grande, large et très-obtuse en de- vant ; les ailes sont grandes relative- ment au corps ; l'abdomen est dépri- mé , et les jambes postérieures épi- neuses sur les côtés. Ces Hyménoptères ont été distin- gués des Tenthrèdes par Linné qui pam pau 6:>:> les a placés dans une division parti- ces tuyaux sont renfermés dans le pa- culière de ce genre. Après que Li- qnet des feuilles. Ces larves ne mar- trcjlleeutdonùéà ces Insectes le nom client pas; c'est par des mouvement de Pain phi lie , Fa br ici us leur substi- de contraction qu'il les parviennent à tua celui de Lvdi quia c adopta avancer, elles s'appuient aux paroi s de par KJug, dans les Arles des curieux leur tuyau pour exécuter ce nimivc- de la nature, et par Lepclletier de nient. Quand elles veulent a'ier plus Saint - Fargeait , dans sa Monogra- loin .elles sont obligées de (iler pour phie des Tenlhié Unes. J urine a aussi allonger leur tuyau , afin de n'en pas établi ce môme genre sous le nom de sortir et de trouver toujours un point Cep/taleia en y réunissant les Mëga- d'appui. Une des particularités les lodnntes de La treille. Le genre Pain- plus remarquables de leur allure, philieesl nombreux en espèces , mais e'e->t qu'elles sont loujoui s placées sur toutes sont assez rares. Latreillepgnse le dos lorsqu'elles veulent ebanger que la durée de leur vie est lies- de place ou "lisser eu avant ou eu ar- courte. rière. Si l'on relire une de ces fausses Les mœurs et les métamorphoses chenilles de sou nid, et qu'on I*a- de quelques espèces de ce genre ont b andonne à elle-même sur une fei.il- été étudiées par Fricb , Bergman et le, elle se pose sur le dos et coin- Degéer. Les larves diffèrent des au- inence à tendre tout autour de son très fausses cbenilles , puce qu'elles corps îles arcs de soie, qu'elle fixe n'ont point de pâtes membraneuses , contre le plan de position ; elle cons- et que leur derrière est terminé par trait ainsi une voûte soyeuse dans deux espèces de cornes pointues. Les laquelle elle peut se glisser en se con- trois premiers anneaux du corps por- tractant Quelquefois ces fuisses dic- tent chacun deux parties coniques et nilles se laissent glisser à terre en se écailleuses, analoguesaux pâtes ccail- tenant à une soie qu'elles filent îns- leuses des chenilles, mais qui sont tanlanément : ceci n'a rien d'cxlraor- presque inutiles dans le mouvement , dinaire , mais c'est leur manière de de manière que Bergman cl 1 1 q le ces remonter qui est remarquable cl nié- larves sont dépourvues de pâte-,. Le rite l'admiration. Li fausse clicuille corps de ces fausses clienjles est al- qui veut monter à L'endroit qu'elle a longé et nu. Leur premier anneau a, quitté, se courbe et applique sa tète de chaque colé , une piaque écail- au milieu du corps pour y attacher te leu■-:•' ly / YSO CARDE Coeur /y .■ CORBEILLE FJhnd». /;./.>. GLYCYMEBJJ SOùau*. Jy 4. TRACIE CriuMirme ISO CARDIA (vr f /..un j COUSIS Peùmcuhrt* (/..<„, J GLTCIMSRIS .'•,/„,„,, TI1H ACl.i lorbuli/ôrrnit. (iï.-l-J JE*.'**.* « m S M % *# ■3* > ^a