ee LR LED Ha nr ee RE VE ne S Dar du + D « l LE F5 e je DICTIONNAIRE CLASSIQUE DES SCIENCES NATURELLES. TOME SIXIÈME. DICTIONNAIRE CLASSIQUE DES SCIENCES NATURELLES. PRÉSENTANT LA DÉFINITION, L’ANALYSE ET L'HISTOIRE «ft INT des Entozoaires, les Nématoides, pourrait être rappro- chée des Annélides, et le reste rejeté 2x chaoticum regnum Zoophytorum , sans leur assigner de place particulière. Enfin Blainville forme plusieurs classes des Vers intestinaux, et les rattache à différents types de la série animale. La première, ceile des Entomo- zoaires apodes, est réunie au type troisième du pre- mier sous-règne; la deuxième, celle des Subannéli- daires ou Gastrorhyzaires, au deuxième sous-règne; la troisième, celle des Monadaires, est placée dans le troi- sième sous-règne. Les auteurs de classifications générales des animaux et ceux de traités particuliers sur l’helminthologie, ont divisé les Entozoaires en différents ordres et genres, et se sont efforcés avec plus ou moins de succès à rendre ces divisions et subdivisions naturelles et faciles pour l’étude. Les bornes imposées à cet article s’oppo- sant à ce que toutes les méthodes puissent être pré- sentées ici de manière à les faire apprécier, on se bornera à mentionner celle qu’a suivie Rudolphi dans son Synopsis; elle semble la plus simple, la plus com- mode, la meilleure enfin pour l'étude. Dans cette divi- sion empruntée à Zeder, les Entozoaires sont répartis en cinq ordres. I. Les Néwaroïnes. — Vers à corps allongé, cylindri- que, élastique, ayant un canal intestinal avec deux orifices : un antérieur ou bouche, un postérieur ou anus; les organes sexuels mâle et femelle sur des indi- vidus différents. Cet ordre renferme les genres : Filaire, Trichosome, Trichocéphale, Oxyure, Cucullan, Spi- roptère, Physaloptière, Strongle, Ascaride, Ophiostome et Liorhynque. II. Les ACANTOCÉPHALES. Vers à corps cylindroïde, utriculaire, élastique, ayant à leur extrémité anté- rieure une trompe rélractile, garnie de crochets cor- nés; les organes sexuels mâle et femelle sur des indi- vidus différents. Cet ordre ne renferme que le seul genre Échinorhynque. III. Les TRÉMATODES. Vers dont le corps est mou, aplati ou cylindroïde ; ils ont des suçoirs en forme de cupule, dont le nombre et la position varient suivant les genres; les organes sexuels mâle et femelle sont distincts, mais réunis sur le même individu. Cet ordre renferme les genres : Monostome, Amphistome, Dis- tome, Tristome, Pentastome et Polystome. IV. Les Cesroïves. Vers dont le corps est allongé, aplati, mou, articulé ou non articulé; quelques-uns ont la tête ornée de franges ou lèvres; dans la plupart elle est munie de suçoirs en forme de fossette ou de cupule, dont le nombre est de deux ou de quatre; les organes génitaux sont réunis sur le même individu. Cet ordre renferme les genres : Giroflé, Scolex, Gymnorhynque, Tétrarhynque, Sigule, Triénophore, Botriocéphale et Cœnia. V. Les CysrTicERQuESs. Vers dont le corps, aplati ou cylindroïde, est muni en avant de fossettes, de cupules ou de quatre trompes garnies de crochets, et se ter- mine en arrière, par une vésicule remplie d’un liquide incolore et transparent. Point d'organes sexuels dis- tincts. Cet ordre renferme les genres : Floriceps, Cysti- cerque, Cœnure et Échinococque. INT 91 On trouvera aux mots respectifs qui les expriment. la description détaillée des ordres, et surtout des genres; on pourra y prendre une idée exacte de la structure des animaux qu’ils réunissent, de leurs formes, de leurs fonctions et du degré d’analogie qui peut exister entre les êtres de ce groupe. Un des points les plus obscurs dans l’histoire des Vers intestinaux, c’est de savoir comment ils parviennent dans le corps d’un animal, s’ils viennent du dehors ou s’ils se forment dans les animaux, et, dans ce cas, s'ils peuvent se communiquer d’un animal à un autre. Ces questions, difficiles à résoudre, sont traitées avec soins et détails dans l’ouvrage de Rudolphi, intitulé : Ento- zoorum Historia Naturalis, et dans le Traité des Vers intestinaux de l'Homme, par Bremser (traduction française). Quiconque voudra approfondir la matière, doit nécessairement consulter ces deux excellents ou- vrages. On se contentera de rapporter sommairement ici les principaux arguments qui peuvent servir à baser une opinion à cet égard. Les Entozoaires sont-ils des animaux extérieurs? On a prétendu que les mêmes Vers qui vivent dans les animaux se trouvent également sur la terre ou dans l’eau. Un examen superficiel a pu seul conserver celle méprise, à l'égard de quelques Néma- toïdes qui présentent l’apparence de certaines Anné- lides, et pour quelques Distomes que lon aura confon- dus avec des Planaires; mais la plupart des Entozoaires ont des formes, et tous une structure intérieure, parti- culières, qui ne permeltent pas de les confondre avec les Vers externes. On les trouverait en abondance sur la terre ou dans l’eau, puisqu'ils ne seraient qu’acci- dentellement dans les animaux; et cela n’est pas. Tous les Vers extérieurs, introduits dans les voies digestives, meurent promptement et sont constamment digérés. On a supposé encore que les Vers extérieurs, intro- duits dans le corps des animaux, soit développés, soit à l’état de germe, y subissaient des transformations et prenaient l'aspect et l’organisation que l’on reconnaît aux Vers intestinaux. Cette hypothèse, qui pourrait s’é- tayer sur ce qui arrive à la plupart des insectes et à quelques Reptiles, n’est prouvée, pour les Entozoaires, par aucune observation directe. Il est de fait que tous les animaux de la classe des Vers externes ne subissent point de transformations, dans le cours de leur exis- tence. Les helminthologistes de Vienne, qui ont dissé- qué plus de cinquante mille animaux dans le but de découvrir les Entozoaires, Rudolphi, Eudes Deslon- champs à qui est dù cet article, et beaucoup d’autres helminthologistes qui ont fait également, dans ce but, un grand nombre de dissections, n’ont jamais rencon- tré, dans les animaux, de Vers vivants qui n’eussent tous les caractères des vrais Entozoaires; jamais ils n’en ont rencontré un seul pendant l'œuvre d’unetrans- formation quelconque. Comment des Vers venus du de- hors pourraient-ils s’introduire au milieu d’organes qui n’ont aucune communication avec l'extérieur ?..…. Certains genres et espèces d'Entozoaires ne se trouvent jamais que dans les mêmes organes. Les Vers intesti- naux se conservent et engendrent au milieu des or- ganes où ils sont placés ; ils meurent presque aussitôt qu’ils en sont sortis, etc. elc. 52 INT Les œufs d'Entozoaires, sortis du corps des animaux, soit après la destruction de ceux-ci, soit par leurs dé- jectiohs, peuvent-ils se communiquer à d’autres par la voie des aliments, des boissons ou de la respiration ? Cette hypothèse ne peut être soutenue, si l’on veut tenir compile des observations suivantes. D'abord il est des Vers intestinaux qui n’ont point d'œufs ni de moyens de reproduelion connus. Les animaux carnassiers ne sont pas plus exposés aux Vers que ceux qui se nour- rissent de plantes et qui broient avec soin leur nourri- ture. Comment les œufs des Entozoaires, si délicats et qui se pourrissent si prompltement par l'humidité, pourraient-ils se conserver dans les eaux qui servent de boisson aux hommes et aux animaux? Comment pourraient-ils, étant desséchés par l’air, être encore susceptibles d’éclore? Comment pourraient-ils rester suspendus dans l’atmosphère, eux qui sont spécifique- ment plus pesants que l’eau? Comment pourraient se transmettre les espèces d’Entozoaires vivipares? Par quelle voie enfin pourraient s’introduire ceux qui ne doivent se développer que dans les organes sans com- munication avec l'extérieur? De lous les Hommes, ceux qui étudient et dissèquent les Vers intestinaux de- vraient, sans contredit, être les plus exposés à en être affectés. Il n’est point d'exemple qu'aucun helmintho- logiste s’en soit plaint. On à nourri pendant quelque temps des animaux avec des Entozoaires seulement; on les à tués, ils se sont trouvés exempts de Vers, etc., etc. Les animaux reçoivent-ils de leurs parents, soit par l'acte de la génération, soit par la nutrition dans le sein de leur mère ou par l'allaitement, les germes des Vers qu’ils pourront offrir par la suite? Pour soutenir cette hypothèse, il faut d’abord admettre que les pre- miers animaux créés renfermaient en eux toutes les espèces de Vers particuliers à leur race, et si l’on con- sidère combien d’espèces on rencontre chez quelques animaux, les parents primitifs de ceux-ci auraient été de véritables magasins d’Entozoaires. Comme il est d'observation que l’on ne rencontre certains Vers que bien rarement, il faudrait admettre que leurs germes eussent pu passer, sans se développer, dans le corps de plusieurs individus, pendant plusieurs générations successives. Pour qu'ils pussent être transmis par l’acte de la génération, il faudrait qu'ils existassent dans le sperme du mâle. Et comment pourraient-ils s’intro- duire au travers des membranes de l’œuf fécondé? Comment y parviendraient les espèces d’Entozoaires vivipares et celles qui n’ont point de germes? Pour supposer que les Vers proviennent de la mère et sont portés à son embryon ou dans ses ovaires, il faudrait admettre que les œufs des Vers qui peuvent séjourner dans les différents organes de la mère, seraient d’abord absorbés par ses vaisseaux lymphatiques, portés en- suite dans le torrent de la circulation, puis exhalés à la surface du placenta , absorbés ensuite par les vais- seaux de cet organe, portés dans le système circula- toire du fœtus, et après tout ce tortueux circuit, arri- ver enfin dans les organes où ils devront se développer plus tôt ou plus tard. Cette théorie spécieuse jusqu’à un certain point, en l’appliquant aux animaux qui font leurs petits tout formés, devient bien plus impro- INT bable pour les animaux ovipares. Mais la plupart des Entozoaires ont des œufs d’un volume assez considé- rable pour être aperçus facilement à la vue simple. Comment pourraient-ils (traverser les vaisseaux exha- lants, dont le diamètre est infiniment plus petil que celui de ces œufs? Les Entozoaires vivipares présentent dans celte théorie une difficulté insurmontable. Enfin on ne pourrait s'empêcher d'admettre qu’il n’y aurait que le plus petit nombre d'œufs absorbés qui parvien- draient à leur destination; il devrait y en avoir beau- coup dans les fluides cireulatoires ; ils sont assez volu- mineux pour qu’on puisse les y apercevoir. Jamais on n’en a vu dans le sang ou dans la lymphe; les mêmes difficultés se présentent dans toute leur force pour la communication par l'allaitement, encore ce mode de communicalion ne pourrait-il avoir lieu que chez les Mammifères, etc., etc. Aucune de ces hypothèses ne peut donc rendre raison de l’origine et de la communication des Vers intestinaux; il en est une dernière admise presque généralement : c’est la génération spontanée ou primitive, à laquelle on est pour ainsi dire amené par l'exclusion nécessaire des autres. Cette question, l’une des plus hautes et des plus ardues de la physiologie transcendante, ne se rap- porte pas seulement aux Entozoaires, mais à plusieurs autres groupes des derniers êtres organisés. IL est à peu près impossible d'isoler la part qui peut se rap- porter aux Vers intestinaux, et il deviendrait nécessaire d'entrer dans des développements qu’interdit cet ou- vrage; il faut recourir aux auteurs originaux, tels que la Biologie de Tréviranus, la Dissertation de Brown sur l’origine des Vers intestinaux, l'Histoire des Ento- zoaires de Rudolphi, le Traité des Vers intestinaux de l'Homme par Bremser, etc. ! On a beaucoup exagéré les maladies occasionnées par la présence des Vers intestinaux. Tous les jours on découvre, en ouvrant des animaux, des quantités énor- mes de Vers qui ne paraissent les incommoder en au- cune façon. Cependant ils occasionnent souvent chez l'Homme des accidents assez graves, qui réclament toute l’attention des médecins. Dans tous les cas, leurs efforts doivent tendre à chasser et à prévenir la mul- tiplication de ces hôtes incommodes et quelquefois dan- gereux. Chaque espèce de Vers nécessite presque tou- jours un traitement prophylactique et curatif parti- culier ; et une infinité de moyens ont été proposés ou employés pour parvenir à ce double but. INTESTINS. z0oL. Ce nom désigne communément cette portion du tube digestif contenue dans l'abdomen. Peut-être vaudrait-il mieux étendre son acception à l’ensemble du canal alimentaire, organe caractéristique de la presque totalité des animaux, et pourtant si di- versement configuré chez les différentes tribus qui en sont munies. Il ne sera done pas uniquement question ici du canal intestinal, mais de ce qui concerne l’esto- mac et l’œsophage, dont l’histoire a été renvoyée à cet article. Laissant de côté ces êtres équivoques, où nos sens, aidés même d'instruments grossissants, n’ont pu dé- couvrir de traces d’Intestins, nous disons que le prin- cipal caractère de tout animal compliqué est d'avoir A INT une cavité digérante, où des substances venues du dehors, soumises à l’action de la vie, finissent par fournir des principes qui entretiennent ou excitent celle-ci. Tout être vivant, en effet, s’accroil, s’use et se répare, tout être vivant recoit en lui de nouvelles molécules, et rejette hors de lui d’autres molécules, détachées, on ne sait comment, pour le mouvement de la vie : voilà ce qu’on appelle la nutrition, laquelle n’est qu’un continuel rajeunissement des organes, dès que ceux-ci ont cessé de s’accroitre. Les végélaux puisent dans le sol qu’ils pénètrent, les sucs qui les abreuvent, dans l'atmosphère, les fluides qui les excitent et les nourrissent; leurs racines etleur écorce font en eux l'office d’Intestins. Ils n’ont pas plus besoin de mouvement pour atteindre leur nourri- ture, qu’ils n’ont besoin d’une cavité intérieure pour la préparer. Mais la chose est bien différente pour les animaux : isolés à la fois du sol qui les supporte et des corps dont ils doivent se nourrir, c’est dans leur inté- rieur même qu’ils ont un réceptacle pour leurs ali- ments, possédant en outre la faculté de les discerner avec des organes propres à se les approprier. Ils sen- tent, ils se meuvent, ils digèrent; ils ont conséquem- ment des Intestins. Nous avons dit que l’Intestin varie jusqu’à l'infini dans les diverses classes d'animaux : effectivement, s’il est l’organe essentiel et à peu près unique du Ver et du Polype, dont le but aussi presque exclusif est de vivre en se nourrissant, cet Intestin ne semble plus qu’un corps accessoire dans une organisa- tion compliquée comme celle des Oiseaux et des Qua- drupèdes. Encore bien que toutes les fonctions ne fas- sent que dériver de la digestion, la digestion ici ne semble plus qu’un moyen d’une vie plus ample et plus parfaite. Mais alors le but est évidemment pris pour le moyen. Nous savons bien qu’on est tenté de penser que l'estomac est fait pour des sens aussi parfaits, pour des mouvements si savamment coordonnés. Nous savons encore qu'il serait peut-être consolant d'oublier que les nerfs et les muscles, quelque admirables qu’en soient l’accord et le concours, ne sont que les serviles instruments d’un estomac dont ils aident à satisfaire les appétits. Là où l’Intestin est à lui seul presque tout l'animal, il est aussi à peu près le même dans toute son étendue : il travaille, il digère pour lui seul le plus simplement et avec le moins de frais et de temps possible; mais l'organe devient plus diversifié, plus compliqué, et ses fonctions moins uniformes, à mesure qu'on s'élève dans l'échelle animale. Le tube digestif semble se compli- quer à proportion de l’organisation tout entière dont il est la base. Des organes variés et nombreux deman- dent des sucs mieux élaborés. De là, dans les animaux déjà élevés dans l'échelle, cette division du canal ali- mentaire en Æstomac qui altère les aliments, en Pha- rynæ, Bouche, OEsophage, qui les reçoivent, les divisent, les humectent de sucs et les conduisent à l'estomac, en Zntestins qui les élaborent, les analy- sent partiellement, les absorbent, et finalement en re- jettent les débris; de là aussi les différents noms donnés aux différentes portions de l’Inteslin, d’après sa forme, sa position, sa texture et ses fonctions. INT 95 On pourrait faire l’histoire de l’organisation tout en- tière à propos des seuls Intestins. Tout , en effet, sem- ble, en dernier résultat, se rapporter à eux dans le corps d’un animal compliqué : tous les organes qu’on pourrait nombrer semblent n'être que des vassaux de l'estomac; depuis les glandes salivaires , qui donnent un fluide auxiliaire à la digestion, jusqu’au foie dont la bile la parachève; depuis les membres qui saisissent les aliments, jusqu'aux vaisseaux laetés qui traînent loin de l'estomac le chyle qu’il a formé; depuis les sens qui découvrent les aliments, enfin depuis le cerveau qui les veut, les désire et les choisit, jusqu'aux Intestins qui rejettent machinalement leurs débris, jusqu'aux poumons, jusqu'aux branchies ou trachées qui puri- fient le chyle en le mêlant à l'air, jusqu’au cœur, même, qui le répand sans profusion et le distribue sans par- tialité à toutes les parties du corps. En un mot, point d'organe dont l'estomac ne soit tributaire, comme aussi nul organe dont l’action n’aboutisse à l'estomac ou n’en dérive; point de fonction dont la digestion ne soit fina- lement ou le but exprès ou le moyen nécessaire. Tout est si bien enchaîné dans les corps vivants, si grande est l'influence des Intestins sur le reste des or- ganes, qu’on peut juger des autres parties et préconce- voir les autres fonctions d'après une connaissance bien acquise du tube digestif et de la digestion. Réciproque- ment, de l’étude approfondie des autres organes, pour- rait se déduire, jusqu’à certain point, la constitution du tube intestinal, comme aussi les mœurs et les be- soins, les penchants et les passions, le caractère et le degré d'énergie de l’animal qu’on aurait intérêt de connaître. 11 suffit, par exemple, de savoir qu'un ani- mal a des formes grêles, que son Intestin est court,son estomac peu charnu, pour prédire qu’il est carnassier, qu’il est vigoureusement armé, qu’il est vif dans ses mouvements et terrible en ses entreprises, qu'il est plein de passions et de vices, fertile en ruses pour élu- der le combat, ou doué d’une puissance qui l'y fait souvent trouver la victoire. On sait également que les animaux herbivores ont généralement l'estomac et les Intestins plus amples, des formes plus massives, des mouvements plus lents, el une vie moins active. Divisions du canal alimentaire. Quand l'appareil digestif ne consiste pas, comme chez les derniers ou les plus simples des animaux, dans un sac percé d’une seule ouverture qui fait à la fois l'office et de bouche et d’anus, il a assez ordinairement la forme d’un canal museulo-membraneux, à peu près cylindrique, présentant, en un point de son étendue, un renflement : c’est par exemple ce qui s’observe chez l'Homme. De cette disposition résulte la division du canal alimentaire en trois portions, savoir : le segment qui précède le renflement, ou celui par lequel les ali- ments y pénètrent, ce renflement lui-même, et enfin le segment qui le suit, ou par lequel les aliments en sortent : ces trois parties sont : l'OEsophage, l'Esto- mac et l’Intestin. Rien de plus facile que de retrouver cette division, établie d’abord par l'anatomie humaine, chez beaucoup d'animaux, chez les plus voisins de l'Homme par exem- ple : mais il n’en est pas de même chez beaucoup d’au- 94 INT tres. Tantôt en effet le renflement disparait : c’est le cas d’une partie des animaux invertébrés. Tantôt, au contraire , au renflement stomacal s'ajoutent d’autres renflements, en sorte qu'il devient difficile de le recon- naître. Ces renflements accessoires sont connus sous divers noms, et se rencontrent dans plusieurs classes très-différentes. Des trois segments du canal alimentaire, le plus con- sidérable par son étendue est l’Intestin proprement dit, nommé aussi Canal intestinal, parce qu’on l’a consi- déré comme un canal particulier, ayant lui-même ses subdivisions. D'après des considéralions purement spé- cifiques et particulières à l'Homme et à quelques ani- maux très-voisins, puisqu'elles ne portent que sur des différences dans les dimensions ou la disposition de quelque partie, on l’a subdivisé en six segments nom- més Duodenum, Jejunum, Ileon, Cœcum, Colon, Rectum. Les trois premières de ces six portions for- ment ce qu'on a nommé l’{nteslin grêle, et les trois dernières, le gros Intestin. Cette autre division, éta- blie aussi par l’anatomie humaine, ne l’est pas arbitrai- rement comme la première. On voit, par les noms mêmes donnés aux deux segments de l’Intestin, qu’ils se distinguent par une différence de volume. Très- bonne sans doute pour l'anatomie de l'Homme, elle peut cependant difficilement, et il en est de même de toute division fondée sur des différences de forme ou de dimensions, être adoptée par l'anatomie comparée. C’est ce qu’indique particulièrement la nouvelle Théo- rie de Geoffroy Saint-Hilaire, suivant laquelle, lors- qu’il s’agit de rapports généraux el philosophiques, il faut s'attacher aux connexions, et négliger les consi- dérations de forme et de volume, qui spécifiquement sont au contraire de toute importance. C’est d’après ces vues que ce professeur a divisé l’Intestin en deux portions : l’une qui s’étend de l'estomac au cœcum; c’est l’Intestin antérieur ou anté-cœcal, et celle qui s’é- tend de ce même cœcum à l'anus, c’est l’Intestin posté- rieur ou post-cæcal (Phil. anat., t. 11, p. 270). Cette nouvelle division, en même temps qu’elle est fondée sur le principe des connexions, l’est aussi sur le mode de développement de l’Intestin. Siructure du canal alimentaire. Les parois du canal alimentaire sont formées de plu- sieurs tuniques qui sont, en comptant de l’intérieur à l'extérieur, la muqueuse, la nerveuse ou celluleuse, la rnusculeuse et la séreuse ou péritonéale. Mais celle-ci n’existe pas, comme les {rois premières, dans toute son étendue : c’est une simple expansion du péritoine qui recouvre seulement presque Loute la por- tion contenue dans la cavité de l’abdomen. La tunique nerveuse, rejetée par plusieurs anatomistes, est un tissu lamineux, assez dense, qui unit la muqueuse et la musculeuse, et qui contribue pour beaucoup à déter- miner la forme du canal. La musculeuse est générale- ment composée de deux couches plus ou moins minces de fibres musculaires : l'une longitudinale, lPautre cir- culaire. Mais, dans certaines portions du canal, comme dans le gésier ou l'estomac des Oiseaux, elle est rem- placée par des muscles considérables, ou plutôt ces muscles, ordinairement membraniformes et minces, INT sont alors portés à leur maximum de développement. La membrane muqueuse est nommée aussi villeuse : elle présente à sa surface de nombreuses papilles, de petites glandes et des orifices de vaisseaux exhalants et de vaisseaux absorbants, siéges d’une perspiration et d’une absorption considérables. Chez les animaux inférieurs, l'organe digestif ne con- siste que dans une simple duplicature de la peau; et s’il n’en est pas tout à fait et identiquement de même chez les animaux supérieurs, on peut voir, par ce qui vient d’être dit, qu’il y a du moins la plus grande ana- logie entre ces deux membranes. On remarque, dans certaines parties de la surface interne du canal, divers replis qui prennent, selon leur importance et leur structure, tantôt les noms de val- vules, tan{ôl ceux de replis et de rides. Les valvules sont des replis des trois membranes internes. On en trouve généralement une (valvule pylorique) au Py- lore, c’est-à-dire à l’ouverture de l'estomac dans l’In- testin, et une autre (valvule de Bauhin) à l'embou- chure de l’Intestin grêle ou anté-cœæcal dans le gros Intestin ou Intestin post-cœcal. Les replis et les rides ne contiennent plus, dans leur épaisseur, la membrane musculeuse : ils diffèrent en ce que les replis sont con- stants, et que les rides n’existent que momentanément. Telles sont les rides de l’estomac et de l’œsophage, qui disparaissent dès qu’ils sont distendus par les aliments. De nombreux replis existent dans l’Intestin grêle : on les nomme improprement valvules conniventes. - Telle est la structure générale du canal alimentaire; mais celte structure varie suivant les régions, et, dans les mêmes régions, suivant les classes où on l’observe. Nous avons déjà eu l’occasion d'indiquer les variations de la membrane musculeuse, tantôt d'une extrême té- nuité; et tantôt si épaisse, qu’on ne peut véritablement plus lui donner ce nom. Nous ajouterons quelques au- tres détails. L'aspect de la membrane muqueuse, à sa face interne, varie beaucoup : elle est tantôt lisse et comme veloutée , tantôt hérissée de papilles, quelque-” fois extrêmement considérables, comme chez le Rhino- céros; tantôt creusée, au contraire, ou d’une infinité de fossetles, comme chez certaines Tortues et chez l’Es- turgeon, ou de petits sillons, comme chez le Crocodile et la Grenouille. Mais elle présente surtout des modi- ficatiens extrêmement remarquables dans l'estomac des Ruminants, modifications dont il sera traité en détail dans un autre article. 77. RUMINANTS. Nous devons dire ici quelques mots des annexes du canal alimentaire. Le principal est le Foie, énorme glande qui sécrète la bile et la verse dans le duodénum. Le foie est un des viscères qui se retrouvent le plus constamment dans la série du règne animal; seule- ment dans beaucoup d’espèces il n’a plus, comme dans les animaux supérieurs, une poche qui sert de réser- voir pour la bile; poche qu’on a nommée vésicule bi- liaire ou vésicule du fiel. Le Pancréas est une autre glande d’un volume moins considérable, et qui sécrète une liqueur particulière, connue sous le nom de suc pancréatique, versée aussi dans le duodénum, et tout près de l’orifice des vaisseaux biliaires, par un ou par plusieurs conduits. Quelquefois le conduit pancréatique INT et le conduit biliaire se réunissent pour former un seul canal. Le pancréas existe moins constamment que le foie, et sa structure varie beaucoup. Disposition du canal alimentaire. Chez l'Homme et chez les Mammifères, la cavité du corps est divisée en deux grandes cavités nommées Pec- torale et Abdominale, parle Diaphragme, muscle con- sidérable tendu horizontalement au-dessous du cœur et des poumons. L’œsophage est placé dans la première de ces cavités; el tout le reste du canal alimentaire, avec ses annexes, est situé dans la cavité abdominale, qu’il remplit presque entièrement. C’est sur cette seconde portion qu’on observe la tunique péritonéale qui existe à peu près sur tous les points. Mais il n’en est plus ainsi, ni dans les classes infé- rieures, ni chez les embryons même des Mammifères, où le diaphragme, au lieu de ces petits trous qui, chez l'Homme par exemple, donnent passage aux vaisseaux et à l’œsophage, présente au centre une énorme ou- verture. Seulement cette ouverture, qui diminue rapi- dement chez l'embryon du Mammifère, à mesure qu'il se développe, conserve d’une manière permanen(e, chez les Ovipares, un diamètre presque égal à celui du corps lui-même; et tellement qu’on à dit tous ces animaux privés de diaphragme; au lieu de dire, comme on le devait, qu'ils ont un diaphragme rudimentaire, et existant seulement vers la circonférence. De cette disposition, qu’explique parfaitement la belle et si fé- conde loi du développement excentrique des organes, découverte par Serres, résultent la non distinction des cavités pectorale et abdominale, et, par suite, plusieurs effels. Ainsi, une grande portion des viscères abdomi- naux, chez beaucoup d’Ovipares, et même le foie, chez les embryons de Mammifères, remontent vers la cavité pectorale. C’est aussi par un effet de cet état rudimen- taire du diaphragme, que le péritoine, chez les Oiseaux, tapisse la dernière portion de l’œsophage, et qu’enfin, dans cette même classe et dans d’autres, il se confond avec la plèvre. Au reste, ce diamètre considérable de l'ouverture du diaphragme, comme aussi presque tous les caractères des classes inférieures, ne s’observe pas seulement chez les embryons, dans la classe des Mam- mifères, mais aussi chez des monstres. Ainsi, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a vu un monstre humain, chez lequel le diaphragme était ouvert dans une grande étendue, ce qui avait permis à une portion du foie et des Intestins de passer dans la poitrine : cet enfant avait vécu quinze jours. Il s’est présenté plus récem- ment (Journ. des Scienc. Médic., août 1825) un cas semblable où l'estomac était passé dans la poitrine. Enfin, plusieurs fois même, on a vu le diaphragme manquer entièrement. Quoi qu'il en soit, l’Intestin diffère du reste du canal alimentaire en ce qu'il forme, du moins dans la plupart _des animaux supérieurs, de nombreux replis ou enrou- lements sur lui-même, et c’est ce qu’on a nommé cir- convolutions. Cette disposition permet au canal ali- mentaire d'acquérir des dimensions considérables : il a, par exemple, chez certains Herbivores, plus de trente fois la longueur du corps. Pour bien concevoir ce qu'est le cœcum, on peut le LNT 95 considérer comme un Intestin à part, sur lequel vien- nent s’enter l’Intestin anté-cœcal et l’'Inteslin post-cœ- cal, et qui leur sert ainsi de point de réunion. L’Intestin post-cœcal se continue avec lui; aussi le cæœcum est-il souvent considéré comme un simple segment de celui- ci; tandis que l’Intestin anté-cœcal s’insère à quelque distance de son autre extrémité, en sorte qu’il reste, entre cette insertion et l'extrémité du cœcum, un es- pace particulier, sorte de cul-de-sac, de cavité aveugle, d’où le nom de cœcum. Tous les anatomistes ont atta- ché à ce cœcum une grande importance, les uns, comme nous lavons vu, sous le rapport de ses connexions, d’autres à cause des fonctions qu'ils lui attribuaient, d’autres enfin à cause de vues particulières sur la for- mation de l’Intestin. Nous ne ferons aucune remarque sur celte dernière opinion, ce qui nous mènerait à la question aussi difficile qu’importante, de la formation de l’Intestin, pour laquelle nous renvoyons aux ou- vrages d'Oken et de Meckel. Mais, quant à la question de l'importance physiologique du cœeum, nous remar- querons que plusieurs familles très-naturelles, renfer- ment à la fois des genres pourvus de cœcum, et d’autres qui en sont privés. Variations générales du canal alimentaire dans le Règne Animal. Le canal alimentaire offre de grands rapports chez tous les animaux qui ont le même genre de nourriture, quelle que soit la classe à laquelle ils appartiennent; fai- sant donc abstraction de cette considération, nous les diviserons simplement en Cä&rnivores, Herbivores et Omnivores; et même, quant à ces derniers, parmi les- quels l'Homme se trouve compris, nous nous bornerons à remarquer qu'ils sont généralement intermédiaires entre les deux autres classes. La principale différence est celle d’une ampleur, et surtout d’une longueur beaucoup plus considérable dans les Intestins, chez les Herbivores. Nous avons dit que chez quelques-uns de ceux-ci, le canal alimentaire est trente fois aussi long que le corps; chez certains Carnivores il n’est que trois fois aussi long, ou, en d’autres termes, il est dix fois moindre proportionnel- lement. Cette variation de longueur, suivant le genre de nourriture, est si vraie, el si généralement vraie, que chez certains insectes, dont les larves sont très- frugivores, et qui ne le sont plus à l’état d'insecte par- fait , les Intestins diminuent sensiblement dans la mé- tamorphose. Une autre observation fort curieuse et fort peu remarquée, c’est que le Chat sauvage a l’In- testin presque de moitié plus court que le Chat domes- tique, rendu par la domesticité plus omnivore. En même temps que les Intestins s’allongent, l'estomac prend une structure beaucoup plus compliquée, et un volume beaucoup plus considérable, comme cela a lieu principalement chez les Ruminants. Cette observation est aussi très-ancienne. Mais Cuvier paraît être le pre- mier qui ail remarqué que, chez quelques Herbivores où la longueur des Intestins est moins considérable que chez d’autres, ce défaut de longueur est suppléé par une plus grande largeur, et par la présence de val- vules et d’étranglements plus nombreux. Réciproque- ment, le contraire a lieu chez les Carnivores, et surtout 96 INT chez ceux dont l’Intestin a une longueur proportionnelle un peu plus considérable : c’est ainsi que même le cœ- cum et la distinction en gros Intestin et en Intestin grêle viennent à disparaître. Tous ces faits montrent qu'il est faux qu’on puisse dire d’une manière absolue, que l'appétit carnassier d’un animal est en raison in- verse de la longueur de son canal intestinal : on voit que d’autres considérations modifient ce rapport. L’Inlestin des Carnivores el celui des Herbivores ne diffèrent pas seulement par leurs dimensions; ils diffè- rent aussi par leur structure. Chez les premiers, la membrane péritonéale est très-épaisse, et la muqueuse très-mince ; tandis que chez les Herbivores, celle-ci a une épaisseur considérable, la péritonéale étant au contraire d’une extrême ténuité. On doit la connais- sance de ce fait intéressant, et encore peu connu, à Labarraque, auteur de la belle et utile découverte des moyens de désinfection par le chlorure de soude. Bé- clard paraît aussi avoir découvert le même fait qu'il mentionne dans son Anatomie générale. Le canal alimentaire varie beaucoup aussi suivant les âges, et nous rapporlerons ici quelques observations à ce sujet. L’estomac de l'Homme est, comme on sait, un estomac simple ; mais il n’en est pas de même chez son embryon. Chez celui-ci, on observe, vers le milieu de l'estomac, un étranglement qui le partage en deux poches très-distinctes, et même il n’est pas très-rare d'observer encore chez les adultes quelques vestiges de celte division. Alors aussi, le duodénum, qui n’est point encore fixé, et qui ne présente pas trois courbures, comme dans l’adulte, est, de même que l'estomac, di- visé en deux cavités par un collet formé à l'insertion des vaisseaux biliaires. Ainsi il existe à celte époque, à l’entrée du canal intestinal, quatre poches bien dis- tinctes. Un autre fait très-remarquable, c’est qu’à la même époque le grand cul-de-sac de l'estomac est de beaucoup surpassé en étendue par le petit cul-de-sac qui mériterait alors véritablement le nom contraire. Le grand cul-de-sac n’acquiert ses dimensions normales que lorsque le lobe gauche du foie perd, par la série des développements, le volume considérable qu'il avait d'abord. Toutes ces observations, dues à Serres, sont d’un grand intérêt {ant pour l’anatomie humaine que pour l'anatomie comparée. L’Intestin post-cœæcal, nommé ordinairement gros Intestin, ne mérite nulle- ment celte dernière qualification, pendant les deux pre- miers tiers de la gestation; car il n’a alors qu’un vo- lume fort inférieur à celui de l’Intestin anté-cœcal : c’est alors véritablement l’Intestin grêle qui est le gros Intestin : nouvelle confirmation de ce qui a été dit sur le peu de constance des formes et des dimensions. D’au- tres observations fort curieuses du même anatomiste, sont celles qui concernent les rapports du cæcumavecle testicule droit. On sait que, pendant la première période de la gestation, les parois de l'abdomen n’étant pas en- core formées, les Intestins flottent extérieurement, l'embryon réalisant alors les conditions des monstruo- sités nommées éventrations : quand les téguments viennent à se former, le cæcum se place vers l’ombilic; plus tard il se porte peu à peu à droite, et va se placer au-dessus du testicule de ce côté; puis à mesure que le "1 INT testicule descend, il descend également, le suivant tou- jours; et il ne se fixe dans la fosse iliaque, à la place qu’il doit conserver, que lorsque le testicule est arrivé dans les bourses. Ces rapports sont si constants, que Serres, ayant eu occasion de disséquer plusieurs sujets chez lesquels le testicule n’était pas tout à fait des- cendu dans les bourses, a reconnu que le cæœcum s'était aussi arrêlé dans sa progression, el n’avait pas la po- sition qu’il offre dans l’état normal. Enfin, le savant anatomiste a observé des rapports analogues, chez la Femme, entre le cæœcum et l'ovaire. On à remarqué fort anciennement que l’Intestin était beaucoup plus long chez le Tétard que chez le Batra- cien qui doit en provenir. Meckel a reconnu que les embryons ont aussi des Intestins proportionnellement très-longs; et Serres, en vérifiant ces observations, a reconnu que cela était vrai, même des embryons de Ruminants ; nouvelle preuve sans réplique qu’il n’est pas exact de dire que plus un animal est herbivore, plus ses Intestins ont de longueur. De l’état rudimentaire du gros Intestin, chez les Oiseaux. Les Mammifères ont généralement un cœcum, et les Oiseaux en ont deux. Geoffroy Saint-Hilaire vient d’ar- river, à l'égard du second cœcum, à une conclusion très-remarquable, et qui mérite qu’il en soit parlé avec quelque développement. On sait que le canal intestinal est nourri par deux grosses artères, naissant de l'aorte abdominale, et nom- mées mésentériques supérieure el inférieure. L'infé- rieure nourrit seulement la dernière portion de l’In- testin post-cœcal ; la supérieure nourrissant son autre partie en même temps que l’Intestin anté-cœcal. Tous les anatomistes sont bien d'accord sur l’analogue de celle-ci chez les Oiseaux; mais le célèbre Tiedemann avait considéré comme représentant l’inférieure, une artère considérable comme elle par son calibre, et se portant, comme elle aussi, sur la terminaison de l’In- testin, maïs naissant, non plus au-dessus, mais au-des- sous des iliaques. Geoffroy Saint-Hilaire, d’après ses principes de détermination (7. l'article ANALOGUE), a pensé que celte artère ne représentait qu'un de ces petits rameaux, si faibles et si ténus chez l'Homme, qui se portent de l'artère sacrée moyenne, à la terminaison du rectum, la mésentérique inférieure s'étant au con- traire atrophiée. L’effet naturel de cette atrophie était la non existence de Ia portion inférieure de l’Intestia post-cœcal. Aussi Geoffroy a-t-il conclu de ces faits, que le second cœcum des Oiseaux représente la portion de l’Intestin post-cœcal qui est nourrie par la mésen- térique supérieure. La portion de l’Intestin placée après l'insertion du cœcum, et qui est nourrie par la prétendue artère mésentérique inférieure, représente seulement l’anus des Mammifères et ses annexes, éle- yés ainsi à un grand développement, à cause du grand développement de l’artère nutricière. C’est ainsi que Geoffroy Saint-Hilaire, guidé par ses deux principes des Connexions et du Balancement des organes, est arrivé à découvrir les véritables rapports des diverses parties de l’Intestin des Oiseaux, et à ramener à l'Unité de composition un fait important. L'étude d’une nou- INT velle monstruosité à double cœcum, qu’il a nommée Aspalasome (F. Ann. des Sc. natur., t. v), réalisant complétement, quant à son Intestin, les conditions or- . nithologiques, garantit la certitude de ces déductions : car l’'Aspalasome, semblable aux Oiseaux par son Intes- tin, leur était semblable aussi par l’atrophie de l'artère mésentérique inférieure. La seconde portion de l’Intestin post-cœcal ne se formant pas chez les Oiseaux, il en résulte beaucoup plus de brièvelé pour la terminaison du canal intesti- nal qui, par suite, n’a plus assez de longueur pour aller s’ouvrir extérieurement et en arrière, comme chez les Mammifères. Le bassin formant d’ailleurs une muraille osseuse d’une grande étendue, l’Intestin ne peut plus que descendre en devant, et déboucher dans l'emplacement le plus voisin et le plus accessible : c’est ainsi qu’il débouche dans la Vessie urinaire chez l’Au- truche, et dans la Bourse génito-urinaire chez les autres Oiseaux. Des divers segments du Canal alimentaire, dans le Règne Animal. De lOEsophage. Après avoir indiqué ces grandes variations dans le canal alimentaire, il nous resterait à descendre à l’his- toire des différences plus ou moins importantes, que présente chaque classe : c’est ce qu’il est impossible de faire dans un article tel que celui-ci : nous ne pour- rions d’ailleurs que répéter ce qui a été dit ou ce qui le sera à l’histoire des classes, des ordres et des genres. Aussi ne nous proposons-nous ici que de montrer, par quelques exemples pris dans les diverses classes, entre quelles limites s'étendent les variations. On conçoit qu’il doit y avoir, et il y a en effet un rapport constant entre la longueur de l’œsophage, et celle du col : nous n'insisterons pas sur ce point. Ce canal présente des modifications très - remarquables chez les Oiseaux, classe dans laquelle il diffère beau- coup de celui de l'Homme et des Mammifères par la présence de deux renflements, dont le premier, situé vers la région inférieure du col, est nommé jabot, et le second, nommé ventricule succenturié, est situé près de l’estomac proprement dit ou gésier. Le jabot n’est qu’une simple dilatation de l’œsophage, auquel il ressemble en effel par sa structure. 11 a beaucoup de capacité chez les Granivores, comme on peut s’en con- vaincre en examinant un Pigeon qui vient de prendre sa nourriture : le jabot est alors distendu, et fait saillie à l'extérieur. Cette dilatation manque chez une grande partie des Échassiers el chez quelques autres Oiseaux : parmi eux, nous ne citerons que l’Autruche, parce qu’elle est granivore. Quand le jabot vient à manquer, il est suppléé par une capacité plus grande dans le ven- tricule succenturié, comme cela se voit chez l’Autruche par exemple. Cette seconde dilatation a aussi reçu le nom de jabot glanduleux, parce qu’on remarque dans l'épaisseur de ses parois, un grand nombre de petites glandes dont les orifices s’ouvrent dans sa cavité. Dans l’Autruche, le ventricule est divisé par une échancrure, peu profonde à la vérité, en deux poches dont la seconde est très-peu glanduleuse. On ne trouve pas de semblables renflements chez les autres Vertébrés; mais chez la plupart des Ophidiens INT 97 et chez beaucoup de Poissons, l’œsophage (out entier se renfle au point d'acquérir alors un volume égal à celui de l'estomac; de sorte qu'il n’est souvent pas pos- sible de déterminer sa limite. Chez les Tortues de mer sa surface interne est hérissée de longues et fortes pa- pilles qui se dirigent en arrière, L’æœsophage, si prodigieusement dilaté dans les plus inférieurs des Vertébrés, nous conduit naturellement à l’'œsophage encore plus dilaté de certains Invertébrés, des Crustacés décapodes, par exemple. Chez eux, l’es- tomac est beaucoup plus petit que l’œsophage : ce qui a fait regarder ce qu’on peut nommer le jabot des Crus- tacés comme leur estomac. Geoffroy Saint-Hilaire re- jette au contraire cette dernière analogie, et ne voit dans ce prétendu estomac qu’un simple œsophage, qu'un simple jabot. Et en effet, ce n’est pas la digestion qui s'opère dans cette cavilé, mais seulement une sorte de mastication préparatoire, faite au moyen de cinq dents dures et mobiles, portées par plusieurs pièces osseuses qui rendent cet organe véritablement très-remar- quable. De l’Estomac. Il présente chez les Mammifères de nombreuses et importantes modifications : nous indiquerons les prin- cipales. Chez les Chauves-Souris frugivores, l’æœsophage s’ouvre dans une petite poche globuleuse, séparée par un étranglement des deux culs-de-sac; le gauche, de forme allongée, offre des fibres musculaires très-pro- noncées; le droit, deux fois plus long, forme un long boyau à parois minces, avec plusieurs légers étrangle- ments. L’estomac des Phoques et des Morses n’a qu’un seul cul-de-sac. Chez le Didelphe Manicou, les deux orifices sont très-voisins ; le grand cul-de-sac est énorme. Cette disposition est un peu différente chez d’autres Didelphes. Le Potoroo présente un estomac très-remarquable ; il est formé de deux poches com- muniquant par une ouverture assez large. L’œsophage s'ouvre précisément à la réunion de ces deux poches, mais en communiquant plus particulièrement avec la première. La seconde est un long cul-de-sac présentant un grand nombre d’élranglements. La membrane mu- queuse offre un aspect très différent dans l’une et dans l’autre de ces poches. L’estomac des Kanguroos ne pré- sente, au contraire, qu’une seule poche. Chez les Ron- geurs et chez les Édentés, l'estomac est tantôt simple et tantôt multiple; mais la complication devient très- grande chez les Pachydermes et les Ruminants. (7. ces mots.) Les Dauphins ont quatre estomacs placés en série : il est important de remarquer celle disposition. Parmi les Monotrêmes, l’estomac de l'Échidné est très- ample, tandis que celui de l'Ornithorhynque est très- petit et n’a qu’un seul cul-de-sac. Dans cette classe les modifications sont très-nombreuses, comme on le voit, mais loujours l’estomac reste membraneux. Chez les Oiseaux, au contraire, il devient tout à fait muscu- leux; on y trouve deux muscles d’une épaisseur sou- vent très-considérable, et dont les fibres charnues s’in- sèrent autour de deux tendons placés latéralement. Du reste, le Gésier (car c’est le nom qu’on lui a donné dans cette classe) varie peu pour sa forme. Il n'a point de valvule pylorique. Il a son maximum de développe- 98 INT ment chez les Granivores, qui mème ont généralement le soin d’aider encore à son action, en avalant de petites pierres : il a une épaisseur beaucoup moins considé- rable chez les Oiseaux dont la nourriture est la plus différente, chez les Oiseaux de proie. Dans beaucoup de Reptiles et de Poissons, l’estomac ne se distingue pas de l’œsophage; chez plusieurs Poissons même, il ne se distingue pas non plus de l'Intestin ; il est géné- ralement membraneux dans ces deux classes. Chez les Insectes (7. ce mot) l'estomac varie beau- coup; il est tantôt simple, tantôt multiple, tantôt membraneux, tantôt musculeux ; les Orthoptères sont ceux où il présente la plus grande complication. De semblables variations s’observent chez les Mollusques où il est souvent un véritable gésier. Dans la plupart des animaux plus inférieurs il n’y a plus d'estomac distinct, et cependant chez quelques-uns on en trouve un extrêmement dilaté, comme chez certains Vers. De Intestin. Le volume de l’Intestin est souvent à peu près le même dans toute son étendue, en sorte qu’il n’est pas possible de le diviser en Intestin grêle et en gros In- teslin, et même quelquefois la dernière partie de l’In- testin est, quant à son diamètre, moins considérable que la première. Ces variations se voient même dans la classe des Mammifères, chez beaucoup de Carnas- siers sans cœcum, et chez plusieurs Marsupiaux où cel appendice se retrouve ; la même chose a lieu aussi, et beaucoup plus généralement, dans les autres classes. Le cæœcum varie beaucoup chez les Mammifères : les Orangs et le Phaséolome ont, comme l'Homme, un cœcum et un appendice vermiforme ; mais le plus gé- néralement , le cæœcum existe seul. L'appendice existe au contraire quelquefois seul, comme chez l’Échidné : enfin on ne trouve ni cœcum, ni appendice chez les Édentés (à l'exception des Fourmiliers qui ont deux très-petits cœcums), les Chauves-Souris, la plupart des Carnassiers Plantigrades, les Cétacés, et les Loirs parmi les Rongeurs, quoique cet ordre ait généralement le cœcum très-développé. Nous avons déjà parlé des deux cœcums des Oiseaux : ces cœcums, souvent (rès-consi- dérables, comme chez les Granivores, les Oiseaux de proie nocturnes, elc., sont souvent aussi très-rudimen- taires, ou même manquent entièrement, comme chez les Diurnes et chez les Alouettes, les Cormorans, et dans quelques autres genres. Il n’y a parmi les Reptiles, de véritable cœcum que chez l’Iguane. Le cœcum n'existe pas non plus chez les Poissons, ou du moins il est chez eux très-rudimentaire. Au contraire il y a fré- quemment dans celte classe, vers l’origine de l’Intes- tin, plusieurs appendices aveugles qu'on à nommés aussi Cœcums, quoiqu’ils ne présentent aucun rapport avec le véritable cœcum. Ces appendices varient beau- coup pour le nombre et la forme : ainsi ils sont tantôt courts et gros, tantôt longs et grêles ; tantôt simples, tantôt ramifiés. On n’en trouve point chez les Chon- droptérygiens, les Apodes, et chez beaucoup d’autres. Quand ils existent, leur nombre varie beaucoup : cer- {aines espèces n’en ont qu’un, d’autres en ont jusqu’à soixante-dix ; au reste leur nombre est très-variable dans un même genre, qui même contient souvent à la fois des espèces qui en sont privées el d’autres qui ne le sont pas. Enfin, chez les Insectes on trouve souvent encore d’autres sortes de cœcums. Chez les larves de Hannetons, par exemple, et il en est de même des genres voisins, l'estomac, de forme cylindrique, est entouré d’une triple couronne de petits appendices aveugles ou cœcums. La longueur du canal intestinal est généralement plus considérable chez les Mammifères que dans les autres classes : elle diminue ensuite encore davantage des Oiseaux aux Reptiles et aux Poissons. Mais cette diminution n’est ni aussi générale, ni aussi considé- rable qu’on le dit communément; ainsi, le canal ali- mentaire, suivant les observations des savants voya- geurs Quoy et Gaimard, est quinze fois plus long que le corps chez le Manchot; fait d'autant plus emar- quable qu’il s’agit ici d’un Oiseau piscivore. Isid. Geof- froy Saint-Hilaire a fait de semblables observations à l'égard de certaines Tortues. Chez une grande partie des Invertébrés, et même dans quelques espèces de ces dernières classes de Vertébrés, le canal alimentaire finit par n’être plus qu’un canal droit, qui s'étend de la bouche à l’anus. Ce dernier orifice très-diversement placé chez les animaux inférieurs, où on le voit quelquefois situé très-près de la bouche, occupe constamment chez les supérieurs la partie postérieure du corps. Mais du reste, quant à sa terminaison, le canal intestinal pré- sente chez ceux-ci de grandes variations, que l’on fera connaître dans l’histoire de chaque classe. Ainsi l’anus qui s'ouvre à l'extérieur, comme on le sait, chez les Mammifères, s'ouvre intérieurement chez les Oiseaux, dans une poche particulière, nommée CLoAQUE (7. ce mot), où se font aussi les excrélions urinaires el géni- tales. Une disposition analogue a lieu également chez quelques Reptiles et chez les Monotrèmes (7. ces mots), comme l'indique le nom même de ces derniers. Telles sont les principales modifications que pré- sente le canal alimentaire, qui finit par être réduit à un simple canal, sans aucune dilatation, et dont les deux orifices sont placés immédiatement l’un à côté de l’autre. De cette disposition, on passe, mais en fran- chissant une énorme distance, à une autre fort remar- quable, c’est-à-dire à celle où l'appareil digestif n'est plus qu’un sac, qui d’ailleurs n’est pas toujours égale- ment simple. Ainsi,chez les Astéries, ce sac a dix appen- dices extrêmement subdivisés, et dont deux sont con- tenus dans chaque branche du corps. Mais chez les Polypes,cesrestes de complication disparaissent encore. La cavité de l’animal ne renferme plus que l’Intestin ; il n’y a plus de prolongements vasculaires dans les diver- ses parties du corps: la nutrition nes’opère plus que par imbibition. Enfin les Microscopiques les plus inférieurs ne présenteraient absolument aucune trace d'Intestin, ni d’orifice quelconque, qui puisse être comparé à une bouche.Ceneserailconséquemmentque parl'absorption cutanée que de tels animaux se pourraient alimenter. INTIGÉ. por. Synonyme d’Acaule. 7. ce mot. INTODISCAL. Zntodiscalis. 8oT. Qualification don- née, par quelques botanisies, aux étamines quand elles sont insérées en dedans du disque. INT INTORSION. Zntorsio. or. On qualifie ainsi le phé- nomène que l’on observe dans certaines plantes qui, pour s’élever, serrent étroitement les végétaux placés dans leur voisinage, en roulant autour d'eux leurs tiges flexibles, soit à droite, soit à gauche. INTRACRESCENT. Zntracrescens. Bot. Corolle dont la force d’accroissement est plus grande sur la face interne que sur la face externe. INTRAFOLIÉ. Zntrafoliatus. Bot. C'est-à-dire qui naît entre les feuilles; par exemple la hampe qui s’é- lève du sein des feuilles radicales. INTRAIRE. Zntrarius.moT.On dit l'embryon Intraire quand il est renfermé dans l'abdomen. INTRAMARGINAL. Zntramarginalis. Bot. Les ner- vures sont Intramarginales quand elles s’arrêtent vers les bords des organes sur lesquels elles se dessinent. INTRANSMUTABLE. Zntransmnutabilis. 1001. On donne cette épithète aux animaux articulés, qui ne sont point assujettis à des métamorphoses, avant d'arriver à l'état parfait. INTRAVERTÉBRÉ. Zntravertebratus.z001.Geoffroy Saint-Hilaire, dans son système qui ramène à un type analogue d'organisation les animaux articulés et les animaux vertébrés, donne à ceux-ci la qualification d'Intravertébrés parce que leur appareil osseux est placé à l’intérieur du corps, tandis que, chez les autres, il est extérieur et le recouvre ou l'enveloppe. INTRICAIRE. Zntricaria. poryr. Genre de l'ordre des Milléporées, dans la division des Polypiers entière- ment pierreux et non flexibles, à cellules petites, per- forées, presque tubuleuses, non garnies de lames. Ses caractères sont : Polypier pierreux, solide intérieure- ment, à expansions composées de rameaux cylindriques anastomosés en filets; cellules des Polypes hexagones, allongées, à bords relevés et couvrant toute la surface des rameaux. Ce genre a été établi par Defrance, pour une seule espèce à laquelle il donne le nom d'Znéri- caria Bajocensis, à cause de sa localité. Elle lui à été envoyée par Gerville, naturaliste de Valognes, qui l’a trouvée à Saint-Floxel près de Bayeux. Ce Poly- pier était déposé dans une Ochre ferrugineuse, conte- nue dans une cavité de Calcaire oolithique. Le frag- ment envoyé à Defrance avait un pouce de longueur sur neuf lignes de diamètre; il était composé de ra- meaux anastomosés en différents sens et formant un réseau à mailles d’une à cinq lignes d'ouverture. Ces rameaux , d’une demi-ligne de diamètre, étaient cou- verts de cellules moitié plus longues que larges, à bords relevés et formant une sorte d’écorce raboteuse. La forme du Polypier, celle des cellules et leur position rapprochent les Intricaires des Eschares, mais la consis- tance solide de la masse du Polypier ne permet pas de les séparer des Milléporées, principalement du genre Millépore dont la différence ne consiste que dans la forme hexagonale des cellules. Ce Polypier paraît très- rare, on ne le connaîl que par la figure et la description qu’en a données Defrance. INTRIT. min. Nom donné par Pinkerton aux Roches mélangées dont les fragments sont empâtés dans un Ciment qui les unit. INTRORSES. Zntrorsa. Bot. Celle expression s'em- INU 99 ploie pour désigner les élamines dont la face est tour- née vers le centre de la fleur. On s’en sert par opposi- tion à celle d'Extrorses. F. ÉTAMINES. INTSIA. 8or. Du Petit-Thouars (Gener. Nov. Mada- gasc., p. 22) a indiqué sous ce nom un genre de la famille des Légumineuses, de Jussieu, et de l’'Ennéan- drie Monogynie, de Linnée. La plante qui le constitue est un grand arbre à feuilles ailées et composées de cinq folioles. Les fleurs, disposées en corymbes, se composent d’un calice campanulé à sa base, et dont le limbe est partagé en quatre lobes; d’une corolle for- mée d’un seul pétale onguiculé; de neuf étamines à filets inégaux, trois seulement étant fertiles ; légume oblong, comprimé, renfermant {rois ou quatre graines allongées et séparées par une sorte de moelle. L'auteur a rapproché de celte plante le Caju Bessi de Rumph (Herb. Amb. 5, p. 21, tab. 10). Le nom d’Zntsia est cité par Rhéede comme dési- gnant, au Malabar, une espèce du genre Acacie. INTUMESCENCE. Zntumescentia. ot. On donne ce nom à une tumeur en forme d’articulation qui se trouve à la base du pétiole de certaines feuilles, telles que cel- les du Mimosa pudica. INTURIS. or. L'un des synonymes de Caprier. INTUSSUSCEPTION. Zntussusceptio. 1001. 80T. Acte par lequel les matières qui doivent être assimilées, sont introduites dans l’intérieur des corps organisés, pour y être absorbées et servir à la nutrition et à l’accrois- sement. INTYBELLIE. Zntybellia. 07. Genre de la famille des Synanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syn- génésie égale, L., élabli par H. Cassini (Bullet. de la Société Philomat., 1821, p. 124), qui l’a ainsi caracté- risé : involucre presque campanulé, formé d’écailles égales, sur un seul rang, appliquées, oblongues, mem- braneuses sur les bords, et accompagnées à leur base de petites écailles surnuméraires, inégales et irrégu- lièrement imbriquées; réceptacle plan, garni de pail- lettes très-longues; calathide sans rayons, composée de plusieurs fleurs en languettes et hermaphrodiles ; akènes oblongs, striés, glabres, surmontés d’une ai- grette blanche, légèrement plumeuse; les corolles sont pourvues de poils longs, fins et flexueux. Ce genre a des affinités avec le Péerotheca, établi par Cassini sur le Crepis Nemausensis. L'auteur l’a décrit d’après des individus cultivés au Jardin des Plantes de Paris, sans indication d'origine. Il ne faut point confondre ce genre avec celui que Monnard a appelé du même nom, qui appartient à la même famille et dont De Candolle a fait une section du genre Crepis, sous le nom d’Intybel- lioïdes. INTYBELLIE PURPURINE. /ntybellia purpurea, Cass.; Hieracium purpureum, Willd.; Crepis purpurea, Bieb.; Lagoseris purpurea, Slev.; Myoseris purpu- rea, Link.; {ntybellia Taurica, Less. C’est une plante herbacée, vivace, rameuse et feuillée au colle; ses tiges sont nues et souvent rameuses; ses feuilles sont pinna- tifides, pétiolées, un peu glauques et pubescentes dans leur jeunesse ; ses fleurs sont d’un rouge pourpré. INTYBUM Er INTYBUS. BOT. /. CHICORÉE. INULE. Znula. BoT. Genre de la famille des Synan- 109 INU thérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie superflue, L. Tournefort le confondait avec les Astères, et celte erreur a été reproduite par Haller, Allioni et Moœnch. En le distinguant des Astères, Vaillant lui donna des caractères imparfaits, et le nomma Æe/enium. Le nom d'Znula fut substitué à celui-ci par Linné, qui saisit bien la note essentielle du genre, c’est-à-dire celle de ses anthères pourvues d’appendices basilaires. Les caractères génériques ont été, au langage près, exprimés par Cassini de la manière suivante : involu- cre composé d’écailles imbriquées, appliquées, les exté- rieures larges, coriaces, surmontées d'un appendice étalé et foliacé; les intérieures étroites, inappendi- eulées et presque membraneuses; réceptacle nu, plan eu convexe; calathide radiée, dent les fleurs centrales sont nombreuses, régulières, hermaphrodites, et celles de la circonférence sur un seul rang, en languettes, longues, tridentées au sommet et femelles ; anthères munies de longs appendices basilaires plumeux ; ovai- res cylindracés, surmontés d’une aigrette simple, légè- rement plumeuse. Ces caractères excluent plusieurs espèces placées par Linné, dans le genre Znula. Ainsi, l’'Inula crithmoides, dont les folioles de l’involucre sont dépourvues d’appendices, forme le genre Lim- barda d’Adanson, adopté par Cassini. Ce dernier au- teur a également admis le Pulicaria de Gærtner, re- marquable par son aigrelte double, et qui a élé établi sur l’Znula Pulicaria, L. Il a en outre constitué plu- sieurs genres aux dépens des Znula : Lels sont les Di- plopappus, Myriadenus, Helerotheca, Duchesnia et Aurelia. V. ces mots. Dans la première édition de la Flore parisienne, p. 528, le docteur Mérat a érigé l'Inula Helenium, L., en un genre distinct, qu’il a nommé Corvisartia, et qu’il a caractérisé par les fo- lioles extérieures de son involucre, larges, ovales, tra- pézoïdes; les intérieures linéaires et colorées; par le stigmate entier des fleurs femelles de la couronne, et par les anthères dépourvues d’appendices basilaires. H. Cassiniaffirme que ces deux derniers caractères n’exis- tent point; et quant aux folioles de l’involucre, elles sont absolument conformées de même dans plusieurs espèces laissées parmi les véritables Znula. En conséquence, le genre Corvisarlia ne semble pas à H. Cassini devoir être adopté. Nous pourrions en dire autant des genres Limbarda et Pulicaria, fondés sur des caractères d'une bien faible importance. L'Znula de Linné n'est donc pas susceplible d’être subdivisé en aulant de groupes qu'on l’a proposé, ou bien si on regarde la moindre différence d'organisation, comme un signe distinctif, on sera peut-être obligé de morceler ce genre beaucoup plus encore que ne l’ont fait Adanson, Nec- ker, Gærtner, Cassini et Mérat. Si l’on retranche du genre Znula, L., les espèces de l'Amérique et du cap de Bonne-Espérance, qui constiluent des genres particu- liers ou qui rentrent dans quelques autres précédem- ment établis, on trouve qu’il est composé d’une tren- taine d'espèces indigènes du bassin de la méditerranée et des contrées d’Asie, contiguës à la mer Noire el à la mer Rouge. Parmi celles qui croissent en France, on distingue la suivante : L’INULE HÉLÉNION, Znula Helenium, L.; vulgaire- Pi Lois INU ment nommée Aunée ou Enula campana. Les liges de cette plante sont hautes de plus d’un mètre, dres- sées, rameuses et pubescentes. Les feuilles radicales ont d’énormes dimensions; elles sont lancéolées et longue- ment pédonculées. Les feuilles caulinaires diminuent de grandeur en se rapprochant du sommet de la tige. Les calathides, composées de fleurs jaunes, sont très-larges et solitaires au sommet des tiges et des rameaux. On trouve cette plante dans les bois montueux de l'Eu- rope, et particulièrement à Monimorency, aux envi- rons de Paris. Sa racine, amère et aromatique, jouit de propriétés toniques très-prononcées; on en fait un grand usage dans la médecine vétérinaire. INULÉES. Znuleæ. 2oT. Nom de la douzième tribu établie par H. Cassini dans la famille des Synanthérées. Ce botaniste en a publié les caractères et les divisions dans une série de mémoires qui ont paru de 1812 à 1819, soit dans le Bulletin de la Société Philomati- que, soit dans le Dictionnaire des Siences naturelles. La tribu des Inulées comprend un si grand nombre de genres, qu’il a été nécessaire de la partager en trois sections principales, et de subdiviser celles-ci d’après la considération de quelques caractères en général d’une assez faible importance. En donnant la liste suivante des genres qui composent les Inulées, nous croyons utile d'exposer les caractères de ces sections et ceux de leurs subdivisions, d’après H. Cassini. TRIBU DES INULÉES. (I. INuLÉES-GNarnaLiées (Znuleæ Gnaphalieæ) : involucre scarieux; stigmatophores tronqués au som- met; tube anthérifère long ; chaque anthère surmontée d’un appendice obus, et munie à sa base d’un long ap- pendice sans pollen. + Aigrette coroniforme, paléacée ou mixte. Genres : Relhania, Pers.; Rosenia, Thunb.; Lapeyrousia , Thunb.; Leysera, Neck.; Leptophylus, Cass.; Long- champia, Willd. ++ Corolles très-grêles. Genres : Chevreulia, Cass.; Lucilia, Cass.; Facelis, Cass.; et Podotheca, Cass., ou Podosperma, Labill. +++ Involucre à peine scarieux. Genres : Syncar- pha, De Cand.; Faustula, Cass. +tt+ Involucre peu coloré. Genres : Phagnalon, Cass.; Gnaphaliuin, R. Brown; Lasiopogon, Cass. ++tt+Réceptacle muni de paillettes. Genres : l{loga, Cass.; Piptocarpha, R. Brown; Cassinia, R. Br.; Zx0- dia, R. Br. +ttttt Involucre pétaloïde. Genres : Lepiscline, Cass.; Anaxeton, Gærtn.; Edmondia, Cass.; Argy- rocome, Gærtn.; Æelichrysum, Cass.; Podolepis, Labill.; Antennaria, R. Br.; Ozothamnus, Cass.; Pe- talolepis, Cass.; Metalasia, R. Br. +tttttf Calathides rassemblées en capitules. A. Tige ligneuse. Genres : Endoleuca, Cass.; Sha- wia , Forst.; Perotriche, Cass.; Seriphium, L.; Ely- tropappus, Cass. B. Tige herbacée. Genres : Si/oxerus, Labill.; Æir- nellia, Cass.; Gnephosis, Cass.; Angianthus, Wendl.; Calocephalus, R. Br.; Leucophyta, R. Br.; Richea , Labill., ou Craspedia, Forsk. et R. Br.; Leontonyæ, Cass.; Leontopodium, Pers. LES INV SIL. InuLées PRoTOTYPES (Znuwleæ archelypæ.) Invo- lucre non scarieux ; stigmatophores arrondis au som- met; tube anthérifère long, chaque anthère surmontée d’un appendice obtus et munie à la base d'un long ap- pendice non pollinifère. + Réceptacle couvert de paillettes sur une partie seu- lement. Genres : Filago, Willd.; Gifola, Cass.; Logfia, Cass.; Micropus, L.; Oglifa, Cass. ft Réceplacle entièrement nu. Genres : Conyza, Cass.; Znula, Gærtn.; Limbarda, Adans.; Duchesnia, Cass.; Pulicaria, Gærtn.; T'ubiliuin, Cass.; Jasonia, Cass.; Myriadenus, Cass.; Carpesium, L.; Denekia, Thunb.; Columella, Jacq.; Pentanema, Cass.; Zphio- na, Cass. ++} Réceptacle pourvu de paillettes. Genres : Rhan- terium, Desf.; Cylindrocline, Cass.; Molpadiu, Cass.; Neurolæna, R. Br. HI. Inuuées BupaTALMÉES (/nuleæ buphitalmecæ). Involucre non scarieux; stigmatophores arrondis au sommet; tube anthérifère court, chaque anthère munie au sommet d’un appendice aigu, et à la base d’un ap- pendice court et pollinifère. + Réceptacle pourvu de paillettes. Genres : Buphtal- mum, L.; Pallenis, Cass.; Nauplius, Cass.; Ceruana, Forsk. +t Réceptacle dépourvu de paillettes. Genres : Egle- tes, Cass.; Grangea, Adans.; Centipeda, Lour. ff Calathides rassemblées en capitules. Genres : Sphæranthus, Scop.; Gymnarrhena, Desf. INULINE. Bor. Substance immédiate des végétaux, découverte par Rose de Berlin, dans la racine d'Inula Helenium , L. Elle se rapproche beaucoup de l'Ami- don, dont elle diffère surtout en ce qu’au lieu de faire colle avec l’eau bouillante, elle se précipite sous forme d'une poudre grise. Thénard l’a placée au rang des principes immédiats douteux. Elle existe probablement dans la plupart des racines tubéreuses de la famille des Synanthérées corymbifères. La Dahline, trouvée par Payen et Chevalier dans les racines de Dahlia (Geor- gina) et de Topinambour (Æelianthus tuberosus), est, selon Braconnot, d’une nature identique à celle de l'Inuline, que Guibourt a nommée Inulite. INUUS. mam. 7. Macot. INVERSE. Znversus. BoT. C'est-à-dire renversé en dedans. Cette qualification s’applique assez souventaux anthères, quand la suture des loges est tournée vers la circonférence de la fleur. Les stigmates sont Inverses, quand étant plusieurs dans la même fleur, ils sont tous dirigés vers le centre. INVERTÉBRÉS. z00L. Lamarck divise les animaux en deux grandes coupes, les VERTÉBRÉS et les INVERTÉ- BRÉS : plusieurs naturalistes, et Cuvier en particulier, n’ont pas adopté cette distinction. Ce dernier (Règne Anim.) partage les animaux en VERTÉBRÉS, MOLLUS- QUÉS, ARTICULÉS et RAYONNÉS. 7”. ces mots. INVOLUCELLE. Znvolucellum. Bot. Nom donné à l'assemblage de petites folioles que l’on remarque à la base des ombellules ou ombelles partielles, dans un grand nombre de genres de la famille des Ombellifères. V: INvOLUCRE el OMBELLIFÈRES. INVOLUCRAIRE. Znvolucraria. BoT. Genre de la 6 DICT. DES SCIENCES NAT. NE Y 101 famille des Cucurbitacées, institué par Seringe, dans les Mémoires de la Société de Genève (vol. 5, pars 2), pour une plante nouvelle du Népaul, offrant pour ca- ractères génériques : fleurs monoïques; les mâles en ombelle, sessiles, accompagnées de bractées arrondies comme des reins, et formant une sorte d’involucre, dentées et frangées supérieurement; le pédoncule com- mun est très-long, muni d’une bractée oblongue à sa base; le bouton ressemble assez à celui des Roses; le tube du calice est obconique, et le limbe est formé de sépales linéaires, aigus. Les fleurs femelles sont soli- taires, longuement pédonculées dans la même aisselle que les fleurs mâles. INVOLUCRAIRE DE WALLICH. {nvolucraria Pallichi, Ser. Feuilles profondément découpées en cinq lobes ovato-oblongs, grossièrement dentés; cirrhes à cinq divisions. Ainsi qu’on le voit, celte espèce est encore trop imparfaitement connue, pour que l’on puisse ac- corder une grande confiance au genre. INVOLUCRE. Znvolucrum. Bot. On appelle ainsi un assemblage de plusieurs folioles ou bractées disposées régulièrement autour d’une ou de plusieurs fleurs. Ainsi, dans la vaste famille des Synanthérées, cet as- semblage d’écailles, que les anciens désignaient sous le nom de calice commun, est un véritable Involucre. Cassini lui donne le nom de Péricline. Il en est de même des folioles qui existent à la base du capitule des Dipsacées, à la base des ombelles de la Carotte, de l'Ammi, de l’Astrantie et d’une foule d’autres Ombelli- fères. Dans ces dernières, le nom de collerette a été donné quelquefois à l’Involucre. Certains Involucres ont reçu des noms particuliers : c’est ainsi qu’on nomme Cupule celui du Chêne, du Châtaignier, du Noisetier, en un mot des genres qui forment la famille des Cupu- lifères; Spathe, celui d'un grand nombre de plantes monocotylédonées : la lépicène et la glume des Gra- minées sont également de véritables Involucres et non des enveloppes analogues au calice et à la corolle. Dans les plantes acotylédonées, plusieurs parties ont égale- ment reçu le nom d’Znvolucre. Dans la famille des Marsiléacées, on appelle ainsi l'enveloppe générale et indéhiscente qui recouvre les graines. Il en est de même dans la famille des Hépatiques : on a nommé Involucre l'organe qui renferme leurs séminules. 7, HÉPATIQUES el MARSILÉACÉES. INVOLUTÉ. Znvolutus.8oT. Qui est roulé en dedans : les feuilles et les sépales des fleurs sont les organes qui offrent le plus fréquemment cette disposition. INVOLUTIVE. por. On dit que les feuilles sont Involutives lorsqu'elles ont les bords roulés en de- dans. INVOLYÉ. Involvatus. mor. Épithète que l’on donne aux Coquilles univalves, lorsque l’enroulement du cône spiral se fait transversalement ou de gauche à droite, en suivant sa marche sur l’animal. INVOLVULE. Znvolvulus. 1Ns. Coléoptères tétra- mères ; ce genre avait élé érigé par Schrank, dans la famille des Rhynchophores; mais il n’a point été adopté | par Schoonherr qui, dans sa monographie des Curcu- lionides, en a disséminé les espèces dans ses genres Rhynchites, Attelabus et Apoderes. Sù 102 10D 10. 1Ns. Lépidoptère du genre Vanesse, vulgairement nommé Paon de jour. IOCASTE. Jocasta. or. Genre de la famille des Sy- nanthérées, tribu des Sénécionides, établi par E. Meyer qui lui assigne pour caractères : capitule multiflore, hétérogame ; fleurons de la circonférence en très-pelit nombre, ligulés el femelles, ceux du disque formant un groupe de douze ou quinze, hermaphrodites, tubu- leux et à cinq dents ; involucre formé de deux ou trois rangées de squames imbriquées, dont les intérieures sont ciliées et subscarieuses au sommet; réceptacle nu; styles rameux, sans appendice au sommet; akènes cy- lindracés, striés et marqués de huit à dix côtes obtuses, glanduleux, un peu raboteux, chauves, un peu crénulés au sommet qui est tronqué. Le professeur De Candolle, dans son Prodromus, a substitué sans motif exprimé, le nom de Oligoglossa à celui de Zocasta. IOCASTE ACICULAIRE. Jocasla acicularis, Meyer; Oligoglossa acicularis, DC., Prod. 6, 76. Arbrisseau rameux, glabre, à écorce cendrée, à ramifications striées ; les feuilles sont éparses, dressées, linéari-su- bulées et très-entières ; les capitules sont pédicellés, ovales, un peu chlongs, composés de fleurs jaunes et rassemblés à l'extrémité des rameaux en corymbe lâche. Cet arbrisseau se trouve dans les collines de sable de l'Afrique méridionale. IODATES. Sels provenant de la combinaison de l’A- cide iodique avec les bases salifiables. IODE. Zodes. Ce corps est un de ceux que, dans l’é- tat actuel des connaissances chimiques, on considère comme simples. Il fut découvert avant 1812 par Courtois, chimiste français, dans les eaux mères des cendres de Fucus. Clément et Desormes annoncèrent cette décou- verte à l’Institut dans sa séance du 29 novembre 1815. Quelques jours après, Gay-Lussac lut un Mémoire sur cette nouvelle substance pour laquelle il proposa le nom d’Iode, dérivé d’un mot grec, qui signifie violet, en raison de la plus saillante de ses propriétés, celle de se réduire en vapeur d’une belle couleur violette. Ce chimiste aperçut de prime abord les rapports que l'Iode offrait avec le Chlore, par la manière dont il se comportait avec l'Oxygène et l’Hydrogène, et dès lors la théorie dans laquelle le Chlore était consi- déré comme corps simple, fut pleinement confirmée. D’autres chimistes, et en particulier H. Davy, s’occu- pèrent à cette époque de l’Iode; ils obtinrent des résul- tats semblables à ceux de Gay-Lussac, et en peu de temps ils épuisèrent, pour ainsi dire, toutes les con- naissances qu’il était possible d'acquérir sur la com- binaison de l’Iode avec les autres corps. Il est solide à la température ordinaire; il se présente sous la forme de paillettes micacées, d’un gris noirâtre, ou de lames rhomboïdales, très-brillantes, et d’octaèdres allon- gés. Sa densité est de 4.348. Il se liquéfie à 107 degrés, et entre en ébullition à 175, en produisant la belle vapeur violette dont nous avons parlé et qui, d’après le calcul, a une densité de 8,695. En contact avec la peau, l’Iode y produit une tache brune, qui devient jau- nâtre et se dissipe assez promptement à l’air. Son odeur est analogne à celle du Chlore étendu d’eau, el sa saveur est très-âcre, même caustique; aussi est-il considéré 10D comme un poison violent. Avec les autres corps sim- ples, l’Iode forme plusieurs combinaisons : ainsil’Acide iodique est le produit de son union avec l’Oxygène dans certaines circonstances favorables, c’est-à-dire au moment où celui-ci cesse de faire partie de quelques composés. L'Acide hydriodique s'obtient en exposant à une chaleur rouge l’Iode et l'Hydrogène. L’Acide chlo- riodique est le résultat d’une union semblable avec le Chlore. Les autres combinaisons de l’Iode avec les corps simples ne jouissent pas de propriétés acides; on les nomme simplement des Zodures, et leur composition, ainsi que leurs propriétés, son( analogues à celles des sulfures, des chlorures, etc. Le Bore et le Carbone n’ont pas encore pu être combinés avec l’Iode, tandis qu’on a obtenu avec facilité des Iodures d’Azote, de Soufre, de Potassium, de Sodium, de Zinc, de Fer, d’Élain, d’Antimoine, de Cuivre, de Mercure, d'Argent, etc. Pen- dant la combinaison de l’Iode avec le Potassium ou avec d’autres mélaux, il se dégage de la chaleur et quel- quefois de la lumière. L'eau n’a qu’une action très- faible sur l'Iode; elle n’en dissout que 0,007 de son poids, et la solution est jaune. Celle-ci se décolore par l’ébullition, et ne contient plus que des Acides hydrio- dique et iodique résultants de la décomposition d’une petite quantité d’eau. Une des propriétés chimiques les plus remarquables de lIode, c’est celle de former un composé bleu lors- qu'on le met en contact avec l’Amidon. Jusqu’à ces der- niers temps, on s'était accordé à considérer ce composé comme un Iodure d’Amidon, c’est-à-dire comme une combinaison intime de l’Iode avec l’Amidon qui était alors regardé comme une substance simple, dans sa nature organique. Mais il en est tout autrement, se- lon les expériences de Raspail, expériences dont il a lu le précis devant la Société Philomatique, le 6 août 1825. Cet observateur s’est assuré par des recherches microscopiques et chimiques, que la couleur bleue, que prend l’Amidon par l'action de l’Iode, n’est due qu’à la superposition de cette dernière sur la surface des granules de fécule dont il a décrit les formes di- verses. Ces granules, qu’il compare à des perles de Nacre, plus ou moins grosses et plus ou moins irré- gulières, après avoir été enduits, pour ainsi dire, d’un vernis d’Iode, peuvent être décolorés par le sous-car- bonate de Potasse, sans perdre leurs formes ou leur transparence. Ces faits tendent à prouver que l’Amidon se compose d’un tégument susceptible d’être coloré par l'Iode et d'une matière gommoïde, contenue à l’inté- rieur. Ainsi que le Chlore, l’Iode décolore les teintures végétales. Cette décoloration paraît due à une décom- position de l’eau qui tient en solution les matières or- ganiques ; l'Oxygène de celle-ci s’unit au Carbone et à l'Hydrogène des substances colorantes, tandis que son Hydrogène se porte sur l’Iode. On retire l’Iode des eaux mères des cendres de Fucus et d’autres Algües marines. Il y existe à l’état de com- binaison saline, c’est-à-dire que ces eaux contiennent des hydriodates de Potasse et de Soude. On les intro- duit dans une cornue tubulée, à laquelle sont adaptés une allonge et un récipient. L’affusion intermittente d’un excès d’Acide sulfurique concentré, détermine la TON décomposition de Fhydriodate. Il se forme des sulfales de Soude ou de Potasse, et de l’Acide sulfureux, parce que l'excès d’Acide sulfurique a cédé une portion de son Oxygène à l’Hydrogène de l’Acide hydriodique. L'Iode est donc mis en liberté, et par l’ébullition il passe dans le récipient en même temps que les autres produits gazeux. On le lave et on le rectifie en le dis- tillant de nouveau avec une solution étendue de Po- tasse. Il est alors sous forme de lames brillantes, qui ressemblent au Carbure de fer, et que l’on dessèche entre des feuilles de papier Joseph. Ce n’est pas seulement des plantes de la famille des Algues qu’on pourrait extraire l’Iode. Plusieurs autres corps marins, et particulièrement les Éponges, en con- tiennent une certaine quantilé. On l’a retrouvé dans quelques sources d’eau minérale, et, tout récemment, le savant professeur Vauquelin à lu, à l’Académie des Sciences, une note sur une mine d’Argent des environs de Mexico, qui en contenait à peu près dix-huit pour cent. L’Iode y existe à l’état d’Iodure. (Ann. de Phys. et de Chimie, 1824, p. 99.) Nous avons parlé plus haut de l'importance que la découverte de l'Iode a eue pour la chimie, en ce qu’elle a jeté un grand jour sur un point de doctrine sujet à controverse. Par les nombreuses combinaisons que ce corps est susceptible de contracter avec les autres sub- stances, on est parvenu à produire une foule de com- posés intéressants pour les chimistes, mais dont les usages techniques sont encore très-bornés. Cependant on a employé avec succès l’Iode ou plutôt ses sels (hy- driodates iodurés de Potasse et de Soude) dans le trai- tement du goître. Le docteur Coindet, de Genève, a le premier fait connaître son efficacité dans ce cas, et en a obtenu des succès très-nombreux. Malheureusement, quelques médecins ignorants en chimie, l’ont adminis- tré sans employer les précautions convenables, et il en est résullé de très-graves accidents. L'usage de ce médi- cament a conséquemment perdu de son crédit aux yeux du vulgaire, qui s’enthousiasme toujours pour les nou- veautés, et qui les proscril avec autant de facilité si par hasard des hommes inexpérimentés en abusent. IL est constant, néanmoins, que l’'Iode a guéri, en Suisse, une foule d’individus affectés de la difformité du goître; mais on doit observer que son emploi irréfléchi peut avoir des suites très-dangereuses. C’est par l’Iode con- tenu dans les Éponges carbonisées que l'emploi de celles-ci a produit la guérison d’un nombre très-consi- dérable de goîtreux, avant qu’on eût soupçonné le principe actif de ce médicament. L’Iode, formant un composé bleu avec l’Amidon, est un réactif excellent pour reconnaître la présence de cette substance dans les végétaux. IODES. BoT. 7’. Tone. IODIDE. min. Berzélius donne ce nom aux combi- naïisons de l’Iode avec des corps moins électro-négatifs que lui, et dans lesquelles les rapports atomiques sont les mêmes que dans les Acides. IOLITHE. min. (Werner.) Y. DICHROÏTE. ION. Bor. La Violette chez les anciens, d’où les noms d’Iode, d’Iolithe, etc. IONE. Zone. crusr. Genre de l’ordre des Amphi- TION 105 podes, famille des Hétéropodes de Latreille (Fam. nat. du Règn. Anim.), ayant pour Caractères essentiels : quatorze pieds, tous sans ongles, en forme de lanières arrondies à leur extrémité, et simplement propres à la natation; branchies très-ramifiées; queue terminée par deux longs appendices presque semblables aux pieds; des antennes distincles. Ce genre, établi par Latreille qui le plaçait (Règ. Anim., t. 111) dans l’ordre des Isopodes, a été formé aussi par Leach sous le nom de Cœlino. Desmarest (article MaLAcosrRACÉs du Dic- tionnaire des Sciences naturelles) le réunit aux Pranizes dont il diffère cependant par des caractères assez tran- chés, tirés surtout du nombre et de la forme des pattes; il s'éloigne des Apseudes par la forme et l'usage de celles-ci. On ne connaît encore de ce genre qu’une seule espèce : IONE THORACIQUE, lone thoracicus, Onis- cus thoracicus, Montagu (7'rans. Linn. Soc.,t.1x, 1V, 5), figurée dans l'Encyclopédie méthodique (Crust. et Ins., (ab. 556, fig. 28). IONÉSIE. lonesia. V. JoNËsiE. IONIA. BoT. Nom que l’Yvette (Z'eucriuwm Chamcæ- pytis, L.) portait chez les anciens. IONIDES. BoT. Synonyme de Caprier. 7. ce mot. IONIDIER. Jonidium. pot. Genre établi par Vente- nat, pour quelques espèces de Violettes exotiques, el qui a été adopté depuis par tous les bolanistes. Ce genre, qui appartient à la famille des Violacées, avait été créé auparavant sous le nom de Pombalia, par Vandelli; néanmoins, l’usage a consacré le nom de Ventenat, bien qu'il soit postérieur à celui du botaniste portugais. Dans son Mémoire sur la famille des Viola- cées, et dans le premier volume du Prodromus Syste- matis du professeur De Candolle, le botaniste De Gin- gins a voulu rétablir le genre Pombalia de Vandelli, comme distinct de l’/onidiummn. Mais Aug. de Saint- Hilaire (Plant. usuell. des Brasiliens, n° x1) a réfuté victorieusement cette opinion, en prouvant que les caractères assignés au Pombalia se retrouvaient évi- demment dans plusieurs espèces faisant partie du genre ZJonidium. Le même auteur a fait une observation semblable pour le genre Æybanthus de Jacquin, qui doit être réuni à l'Zonidium. Voici les caractères qu’il assigne au genre Zonidium : calice profondément quin- quéparlite, dont les divisions ne sont ni prolongées au-dessous de leur base, ni entièrement séparées. Pé- tales au nombre de cinq, périgynes ou plus rarement hypogynes, très-inégaux, l’inférieur plus grand, on- guiculé, sans éperon, à onglet ordinairement plus large et concave à la base, rétréci au sommet. Étamines au nombre de cinq, insérées comme les pétales et alternes avec eux; filets libres ou soudés, le plus souvent courts, quelquefois nuls ; anthères aplaties, membraneuses au sommet, attachées par la base, immobiles, tournées vers le pistil, biloculaires et s’ouvrant longitudinale- ment; les connectifs ou les filaments des anthères infé- rieures le plus souvent munis d’un appendice plus ou moins sensible. Style courbé, épaissi au sommet, per- sistant. Stigmate un peu latéral. Ovaire libre, sessile, olygosperme ou polysperme; ovules attachés à trois placentas pariétaux. Capsule entourée du calice, uni- | loculaire, s’ouvrant en trois valves élalées, portant les 104 TON semences sur le milieu deleur face. Celles-cisont petites, horizontales, ovoïdes, globuleuses, creusées au sommet d’une chalaze orbiculaire et ridée, quelquefois relevées d’un côté d’une ligne proéminente (raphé) ; ombilic un peu latéral , rarement tout à fait terminal; tégument propre double : l'extérieur crustacé, l’intérieur mem- braneux, adhérent à l’endosperme qui est charnu. Em- bryon axile, droit, ayant presque la même longueur que l’endosperme; cotylédons plans; radicule tournée vers l’ombilic. Les espèces de ce genre sont en général de petits arbustes rameux, à feuilles alternes, entières, accom- pagnées de deux stipules à leur base. Les fleurs sont pédonculées et placées à l’aisselle des feuilles supé- rieures. L’une des espèces les plus intéressantes de ce enre est l’Zonidium Ipecacuanha de Ventenat ou Pombalia Ipecacuanha de Vandelli. Dans l'ouvrage que nous avons cité précédemment, Aug. de Saint- Hilaire a prouvé que le 7’zola Tloubou d’Aublet n’est qu’une simple variété du Pombalia de Vandelli. Ainsi, celte espèce croît à Cayenne et sur la côte du Brésil, depuis le fleuve des Amazones jusqu’au cap Frio ; mais on ne l’a pas retrouvée au midi de ce cap. Elie se plaît en général dans les lieux bas et sablonneux. C’est une plante extrêmement variable, dont la tige rameuse, est tantôt étalée, tantôt ascendante, longue de six à vingt- quatre pouces, couverte de poils quelquefois très-longs et très-rapprochés. Ses feuilles sont alternes, ovales, lancéolées, dentées en scie et amincies en pointe à leurs deux extrémités, et chargées de poils épars. Les divi- sions du calice sont semi-pinnatifides. La racine de cette plante, qui est grosse à peu près comme une plume à écrire, un peu tortueuse, grisâtre et striée en dehors, blanche en dedans, est connue au Brésil sous les noms de Poaya, de Poaya da Praia et de Poaya branca. Elle sert à remplacer, dans quelques parties du Brésil, le véritable Ipécacuanha fourni par le Ce- phœælis Tpecacuanha ; on le désigne sous le nom d’Ipé- cacuanha blanc. Aug. Saint-Hilaire a encore décrit (Plant. usuelles des Brasiliens, n° 1x), sous le nom d’Zonidium Poaya, une autre espèce nouvelle, voisine de la précédente, qui a élé trouvée à l’ouest du Rio-San-Francesco, dans la pro- vince de Minas-Geraes, et dont la racine est également employée parles habitants commeun puissant émétique. IONOPSIDE. Zonopsis. rot. Genre de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie, L., établi par Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. Gen., 1, p. 548), et qui peut être caractérisé ainsi : calice à six divi- sions disposées sur deux rangs : les trois divisions exté- rieures sont ovales, lancéolées, aiguës, égales entre elles ; les deux inférieures forment, en se réunissant à leur base, une sorte de petit sac obtus. Les deux divi- sions internes et supérieures sont obliques, ovales, un peu obtuses. Le labelle est onguiculé à sa base qui forme une gouttière; il est beaucoup plus grand que les autres parties de la fleur, inférieur et obcordiforme. Le gynostème est court, stigmatifère à sa face anté- rieure, terminé supérieurement par une anthère oper- culiforme, à deux loges : chaque loge contient une masse pollinique, ellipsoïde; ces masses viennent s’at- LUN: 1 | TION tacher l’une et l’autre à la partie supérieure d’une pe- tite lame qui se termine inférieurement par un réli- nacle allongé, formant une sorte de bec disposé à angle droit, à l'extrémité de la petite lame. Kunth a trouvé le nom de ce genre dans l’assemblage de deux mots grecs voy, violet, et oÿes, aspect. Celte dénomination serait fort exacte si toutes les espèces que l’on pourra décou- vrir par la suite, offraient, comme les quatre qui sont connues, des corolles d’une nuance constamment vio- lette; mais il est si rare qu’une dénomination générique puisse trouver une application juste et convenable à toutes les espèces, qu’il est généralement préférable qu’elle n’exprime aucune qualité. Des quatre espèces connues, deux de l’île de la Trinité, Zonopsis utricu- larioides, Hook.,et Zonopsis pallidiflora, Hook., mal- gré les difficultés de transport qui naissaient de leur extrême délicatesse, sont, à force de soins, parvenues vivantes en Europe, il y a déjà plusieurs années; l’Z0- nopsis tenera a été envoyée de la Havane; et l'Zonopsis meniculata a été observée par Descourtils, dans la province de Saint-Paul, au Brésil. TONOPSIDE DÉLICATE. onopsis tenera, Lindi., Botan. Regist. 1904. Son pseudobulbe est très-petit, enveloppé d'écailles spathiformes, assez épaisses, membraneuses et brunes sur leurs bords; les feuilles, ordinairement au nombre de quatre, sont engaînantes à leur base, oblongues-lancéolées, striées, pointues au sommet, lon- gues de deux à quatre pouces, et larges de six à huit lignes; d'un vert assez intense. La hampe est mince, grêle, articulée, haute de huit à dix pouces, terminée par une panicule de dix ou douze fleurs, portées cha- cune sur un pédicelle fort délicat. Les sépales sont petits, surtout les deux latéraux, qui sont à peine visi- bles; les pétales sont un peu plus grands, oblongs, obtus et de même que les sépales d’un rouge pourpré tendre. Le labelle est large et grand, à deux lobes assez profonds, d’un blanc violâtre , finement veiné de vio- let. Le gynostème est dressé, aptère, terminé en une sorte de bec dans lequel est nichée l’anthère qui n’a u’une seule loge, renfermant deux masses polliniques : q 5 sillonnées postérieurement; la caudicule est linéaire, incluse, et la glandule ovalaire. Le professeur Richard possède une autre espèce nou- velle de ce genre, à laquelle il a donné le nom d’/0- nopsis distichophylla, à cause de la disposition de ses feuilles qui sont plus larges que dans l'espèce précé- dente; elle s’en distingue encore par sa hampe deux fois plus élevée et rameuse, par ses fleurs plus petites et son labelle cilié. Elle a été découverte à la Martini- que par Richard père, qui l'y a trouvée parasite sur le Café. Plusieurs autres Orchidées, mieux étudiées, de- vront encore rentrer dans ce genre; tel est par exemple le Dendrobium utricularioides de Swartz. Le nom d’Zonopsis a été appliqué à une section du genre Cochléaria, par De Candolle (Sysé. Regn. Veg. nat., L. 11,p. 571) qui, en raison de l’existence du genre établi par Kunth, a changé depuis sa terminaison en celle d’Zonopsidium. IONOPSIDIER. Zonopsidiumn. Bot. La section for- mée sous ce nom par le professeur De Candolle dans le genre Cochlearia, famille des Crucifères, a, depuis, , IPE élé érigée en genre distinct, par Reichenbach, avec les caractères suivant(s : calice à quatre divisions con- caves, égales à leur base; corolle composée de quatre pétales hypogynes et entiers ; six étamines hypogynes, tétradynamiques et privées de dents; silicules compri- mées sur les côtés, un peu arrondies, très-courtement échancrées, déhiscentes, à valves carénées, un peu ren- flées, aptères au dos, à cloison étroitement oblongue, terminée par un style court; plusieurs semences dans les loges, à funicules libres; embryon sans albumen; cotylédons plans et couchés. On ne connaît jusqu'ici qu'une seule espèce de ce genre. IONOPSIDIER SANS TIGE. Jonopsidium acaule, Reich.; Cochlearia acaulis, De Cand.; Cochlearia pusilla, Brot. Petite plante annuelle, glabre, à racines fibreuses, à tige très-courle ou souterraine; les feuilles radicales sont longuement pétliolées, rondes ou un peu cordées, entières, quelquefois trilobées; les pédoncules radicaux sont scapiformes et très-rarement axillaires, filiformes, mous, portant une petite fleur blanche ou purpurine et quelquefois bleue. Dans le midi de l’Europe. IORA. ors. 77. JorA. IOTA. 1ns. Espèce de Lépidoptère nocturne. du genre Noctuelle. IOTÈRE. Zoterium. 1Ns. Nom donné par Kirby, à l'organe sécréteur de la matière caustique, qui fait con- sidérer certains insectes comme vénéneux. IPÉCACUANHA. Bor. On désigne sous ce nom, un grand nombre de Racines appartenant à des végélaux de genres et de familles différentes, mais qui toutes jouissent de la propriété de déterminer le vomissement. C’est Marcgraaff et Pison qui, les premiers, parlèrent de l’Ipécacuanha dans leur Histoire naturelle et médi- cale du Brésil, publiée vers le milieu du dix-septième siècle. Ils donnèrent une description et une figure de la plante qui, au Brésil, fournit la racine connue sous ce nom. Mais cette figure et la description qui l’accom- pagne sont tellement vagues et imparfaites, que nul botaniste ne put rapporter la plante mentionnée par ces auteurs à aucun des genres alors connus. Conséquem- ment chacun, s’appuyant sur quelque supposition plus ou moins fondée, attribua la racine d’Ipécacuanha du commerce à quelque genre connu. C’est ainsi que Rai, dans son Histoire générale des Plantes, crut l’Ipéca- cuanha fourni par une espèce du genre Paris, de la fa- mille des Asparaginées. Morison, Plucknet, Linné lui- même, dans la première édition de sa Matière Médicale, pensaient qu’elle était produite par une espèce de Chè- vrefeuille; plus tard celui-ci l’attribua à une espèce de Violette. En un mot, les opinions les plus opposées furent émises sur l’origine et la nature du végétal au- quel on devait l’Ipécacuanha. De cette obscurité naquit un autre inconvénient qui n’a pas peu contribué à aug- menter la confusion déjà si grande à cet égard : c’est que n'ayant aucune donnée certaine sur la plante qui fournissait le véritable Ipécacuanha, on appliqua ce nom à toutes les Racines exotiques, douées d’une pro- priété émétique plus ou moins marquée; et bientôt cha- que pays eut en quelque sorte une espèce particulière d'Ipécacuanha. La cupidité dut profiter de celle ignorance pour ac- IPÉ 105 créditer les incertitudes qui convraient ce médicament. Comme la véritable espèce d'Ipécacuanha , celle dont Marcgraaff et Pison avaient les premiers donné la des- cription, était assez rare, Ics marchands américains y mélangèrent bientôt plusieurs autres racines plus com- munes et souvent presque inertes, qui d’un côté accru- rent la confusion, et d’un autre côté contribuèrent à diminuer la réputation de la racine du Brésil, dont les vertus se trouvaient ainsi masquées et en quelque sorte dénaturées par cette sophistication. Dès lors l’Ipéca- cuanha du commerce ne fut plus qu'un mélange hété- rogène de racines différentes entre elles, non-seulement par les plantes dont on les retirait, mais encore par le lieu d’où elles provenaient. Cependant l'opinion que la racine d’Ipécacuanha était celle d’une Violette, prévalut pendant fort long- temps; mais on n’était pas d'accord sur l'espèce à la- quelle il fallait Pattribuer. Ainsi quelques auteurs pen- saient que c’était le 7/iola Tpecacuanha de Linné fils, onu Pombalia Ipecacuanha de Vandelli; d’autres, le Viola diandra, L.; quelques-uns le Viola parviflora, L.; ceux-là le Viola Itoubou d’Aublet. Tel était l’état d'incertitude qui régnait sur ce médicament, quand le célèbre Mutis, directeur de l’expédition botanique de Santa-Fé de Bogota, dans le royaume de la Nouvelle- Grenade , fit parvenir à Linné, en 1764, la description et la figure du végétal qui, au Pérou, produisait la racine d’Ipécacuanha. Ces renseignements ne furent publiés qu’en 1781 par Linné fils, qui, dans son supplé- ment, décrivit la plante de Mutis sous le nom de Psy- chotria emelica, que lui avait donné le botaniste es- pagnol. Il crut, mais à tort, que cette espèce était la même que celle décrite longlemps avant par Marcgraaff et Pison, en sorte que, depuis cette époque, on pensa généralement que c’étail la même plante qui, au Pérou et au Brésil, fournissait l’Ipécacuanha. Don Avellar Brotero, professeur de botanique à l’université de Coimbre, en Portugal, fil connaître en 1800, dans les Actes de la Société Linnéenne de Londres, la plante qui, au Brésil, produit l’Ipéca- cuanba. Cette plante, quoiqu’appartenant à la famille des Rubiacées, comme le Psychotria du Pérou, en est génériquement différente; il la nomma Cullicocca Ipe- cacuanha. Ces travaux jetaient un grand jour sur l'histoire de ce médicament. Néanmoins, on tomba dans une nouvelle erreur en croyant que toutes les racines que le commerce fournissait sous le nom d’Ipé- cacuanha étaient celles du Psychotria ou du Cal- licocca. Ce fut pour détruire cette opinion erronée que De Candolle publia, en 1802, un Mémoire dans lequel il démontra que, loin d'être uniquement produites par les deux seuls végétaux décrits par Mutis et Brotero, les divers Ipécacuanhas provenaient d’un {rès-grand nombre de plantes, de genres et de familles quelquefois fort éloignés. Plusieurs observations publiées depuis celte époque, et en particulier les faits nouveaux insérés dans l'ouvrage sur les Plantes usuelles des Brasiliens, rédigé par Aug. St-Hilaire, ont confirmé cette assertion de De Gandolle. Il est donc utile d’énumérer ici rapi- dement les diverses plantes dont les racines ont reçu le nom d’Ipécacuanha. 106 1PÉ Famille des Rubiacées. C'est à cette famille, déjà si intéressante par le grand nombre de médicaments im- portants qu’elle fournit, qu’il faut d’abord rapporter les deux espèces réellement officinales, savoir: celles que l’on désigne sous les noms d'Ipécacuanha annelé et d'Ipécacuanha strié. Outre ces deux espèces principa- les, cette famille en offre encore plusieurs autres dont les racines sont employées sous le nom d'Ipécacuanha dans diverses contréesdel’Amérique méridionale. Ainsi, au rapport d’Auguste Saint-Hilaire, on emploie dans diverses parties du Brésil , les racines du Spermacoce Poaya et du Spermacoce ferruginea ; celles du Ri- chardsonia rosea et du Richardsonia scabra. Cette dernière a même beaucoup de rapports avec l'Ipéca- cuanha annelé; mais les anneaux qu’elle offre sont beaucoup plus larges que ceux de cette espèce, et sa saveur est moins âcre. Selon Dandrada, on ferait éga- lement usage des racines du Psychotria herbacea. Famille des Violariées. Les Ipécacuanhas, fournis par les plantes de cette famiile, ont, en général, une couleur blanchâtre, et sont beaucoup moins énergi- ques. L'espèce principale est l’Zonidium Ipecacuanha de Ventenat ou Pombalia de Vandelli, à laquelle il faut réunir le Viola Itoubou d'Aublet qui n’en est pas spé- cifiquement différent. Cette plante croît à Cayenne. On la trouve également par intervalles sur le littoral du Brésil, depuis le fleuve des Amazones jusqu’au cap Frio; mais on ne la retrouve pas au midi de ce cap. Ces racines, employées fréquemment à Cayenne et au Brésil, sont d’un blanc pâle, cylindriques, allongées, quelquefois rameuses, grosses comme une plume à écrire, un peu tortueuses, offrant quelquefois des étran- glements et des intersections plus ou moins marquées. L’axe ligneux est en général plus épais que la couche corlicale , et plus jaune; la cassure est assez nelle, peu résineuse; son odeur est manifestement herbacée et nauséeuse; sa saveur est comme amylacée, d’abord fai- ble, mais bientôt un peu amère, et surtout d'une âcreté remarquable. Auguste Saint-Hilaire a fait connaître une espèce nouvelle, qu’il nomme Zonidium Poaya, et que les habitants des provinces intérieures du Brésil em- ploient pour remplacer l'Ipécacuanha annelé. On peut en dire aulant du F’iola parviflora de Linné fils, qui appartient au genre Zonidium. On la désigne aussi au Pérou sous le nom d’Ipécacuanha blanc. Cette propriété émétique des Violariées exotiques se retrouve également dans les racines de nos Violettes indigènes, mais avec moins d'énergie. Famille des Apocynées. Les genres de cette famille sont généralemént remarquables par le suc blanc et laiteux qu’elles renferment, ce qui leur donne des qua- lilés âcres et plus ou moins irrilantes ; aussi plusieurs fournissent-elles des racines que l’on désigne, dans les pays où elles croissent, sous le nom d’Ipécacuanha. Tels sont : 1° le Cynanchum vomitorium de Lamarck ou le Cynanchum Tpecacuanha de Willdenow, qui croît à Ceylan el à Java, et qu’on cultive à l’Ile-de- France; 2 le Crnanchum Maurilianum de Commer- son, aux îles de France et de Bourbon; 5° le Cynan- chum lœvigatum de Retz, au Bengale ;.4° le Cynan- chum tomentosum de Lamarck, dont les racines sont EK IAE employées sous le nom d’Ipécacuanha dans les hôpitaux de Ceÿlan; 5° aux Indes Orientales, on emploie aussi les racines du Periploca emetica de Retz; Go enfin, aux Antilles, les racines de l’Asclepias Curassavica , L., appelé Ipécacuanha blanc ou bâtard, et de plusieurs autres espèces du même genre, sont employées comme émétiques et désignées sous le nom de faux Ipéca- cuanha brun. Famille des Euphorbiacées. De même que les Apo- cynées, les plantes de cette famille contiennent un suc laiteux d’une extrême âcreté, et les racines de plusieurs Euphorbes sont employées comme émétique ; telle est celle de l’Euphorbia Ipecacuanha dans l'Amérique septentrionale, de l’£Euphorbia Tirucalli de Linné, aux grandes Indes, etc. Il serait facile de citer encore ici un grand nombre d’autres végétaux dont les racines ont été employées comme succédanées de l’Ipécacuanha; mais un pareil développement serait superflu dans cet article qui ne doit avoir pour objet que les Ipécacuanhas généra- lement en usage. Dans le commerce, on distingue deux espèces prin- cipales d’Ipécacuanha. L'une, beaucoup plus com- mune que l’autre et en quelque sorte la seule que l'on emploie généralement en Europe, vient du Brésil. Elle offre les caractères suivanis : racines ordinaire- ment de la grosseur d’une plume à écrire , allongées, irrégulièrement contournées el coudées, simples ou rameuses, formées de petits anneaux saillants, in- égaux, très-rapprochés les uns des autres, ayant envi- ron une ligne de hauteur, séparés par des enfoncements circulaires moins larges, formés de deux parties, savoir : un axe ligneux plus ou moins grêle, et une couche corticale beaucoup plus épaisse. Ces racines sont lourdes, compactes, cassantes ; leur cassure est brunâtre, manifestement résineuse dans sa partie cor- ticale; leur saveur est herbacée, un peu âcre et amère; leur odeur faible, mais nauséabonde. La seconde espèce vient du Pérou; mais on ne la rencontre que rarement dans le commerce. Voici quels sont ses caractères distinctifs : racines cylindra- cées, le plus souvent simples, rarement rameuses, de la grosseur d’une plume à écrire, peu contournées, non rugueuses, offrant de distance en distance des sortes d’étranglements ou d’intersections circulaires, profondes, éloignées les unes des autres; épiderme d’un brun foncé, formant des stries longitudinales plus ou moins marquées; cassure brune, noirâtre , faible- ment résineuse; couche corticale moins friable, moins cassante que dans l'espèce précédente; odeur presque nulle; saveur fade, nullement amère, offrant à peine une légère âcreté, après une application longtemps pro- longée. Telles sont les deux espèces d’Ipécacuanha du com- merce. On avait donné à la première , qui est la racine du Callicocca Ipecacuanha de Brotero, le nom d’Ipé- cacuanha gris, et à la seconde, que l’on retire du Psy- chotria emetica de Mutis, celui d’Ipécacuanha brun ou noir. Mais A. Richard a fait voir, soit dans le Bul- letin de la Société de la Faculté de Médecine de Paris, soit dans sa Dissertation sur l’Ipécacuanha du com- | ni IPÉ merce, que le caractère tiré de la coloration extérieure ne saurait être employé avec avantage pour distinguer ces deux espèces , el qu’il était même la cause de nou- velles confusions. Il a au contraire proposé de tirer les caractères distinctifs de ces deux espèces, de leur orga- nisation qui est fort différente dans chacune d'elles, et qui n'offre aucune variation. Ainsi il a donné à la ra- cine du Callicocce, qui est irrégulièrement contournée el formée de petits anneaux saillants el superposés, le nom d’Zpécacuanha annelé , et celui d’Zpécacuanha strié aux racines du Psychotria, qui n’offrent nulle- ment ces anneaux, mais de simples étranglements écartés les uns des autres, avec des stries longitudi- nales. Quant à la couleur des racines, elle n’est plus devenue qu’un simple caractère pour former des va- riétés dans ces deux espèces. Ainsi on distingue dans le commerce, deux espèces d’Ipécacuanha, l’annelé et le strié. . Cet Ipécacuanha annelé, comme il a été dil précé- demment, est fourni par le Callicocca Ipecacuanha de Brotero. Mais il est à remarquer que le genre Cal- licocca, établi par Schreber, est le même que le Ce- phœælis établi longtemps avant par Swartz. Le genre de Schreber ne doit donc pas être adopté, et c’est pour cette raison que, dans les deux travaux cités précédem- ment, on a nommé Cephælis Fpecacuanha l’arbuste qui produit l’Ipécacuanha annelé. (7. pour sa des- cription et celle du Psychotria emetica, les mots Cé- PHÆLIDE et PSYCHOTRIE.) L'Ipécacuanha annelé présente trois variétés prin- cipales de couleur, savoir : 1° Ipécacuanha annelé BRUN : c’est la plus commune et la plus abondante; c’est elle aussi qui paraît jouir des propriétés les plus énergiques. Son épiderme est d’un brun plus ou moins foncé, quelquefois même presque noir; c'est dans cet état qu'on la désignait autrefois sous le nom de Psychotria emetica, quand on croyait pouvoir dis- tinguer ces deux espèces uniquement par la couleur. Mais son organisation prouve évidemment qu’elle n’est que la racine du Cephælis; 2° Ipécacuanha annelé GRIS : épiderme d’un gris blanchâtre, anneaux moins rapprochés, moins saillants. Cette variété n’est pas très-commune. Elle se trouve parfois mélangée avec la précédente; 5° Ipécacuanha annelé ROUGE : elle est presque aussi commune dans le commerce que l’Ipéca- cuanha annelé brun. Son épiderme est d’un brun rou- geâtre, couleur de rouille. Quant aux Ipécacuanhas blancs, ils sont fort varia- bles, et l’on a donné ce nom aux racines d’un grand nombre de plantes; telles sont : l’Zonidium 1peca- cuanha, l’'Ionidium parviflorum, le Cynanchum vomilorium, et une foule d’autres. Mais ces espèces ne sont jamais répandues dans le commerce. Aussi est-il moins important de distinguer ces diverses racines les unes des autres. Les Ipécacuanhas ont été, dans ces derniers temps, l’objet de travaux très-importants de la part des chi- mistes. C’est à Pelletier que l’on doit une connaissance exacte des divers principes constituants de ces racines. Il y a trouvé : 1° une matière grasse, huileuse, très- odorante, d’une couleur brune, qui parait communi- IRPAÉ 107 quer à celte racine son odeur et sa saveur nauséabon- des ; 20 une substance particulière, simple de sa nature, dans laquelle réside la propriété émétique des Ipéca- cuanhas, et à laquelle il a donné le nom d'Émétline ; 5° de la Cire végétale; 4° de la Gomme en assez grande quantité; 5° presque la moitié du poids total d’Ami- don ; 6° du Ligneux; 70 enfin, quelques traces d’Acide gallique. L'Æmétine ou le principe actif se trouve également dans l’Ipécacuanha annelé et dans l’Ipécacuanha strié. Pelletier l’a trouvée dans les racines du Cynanchummn vomitorium qu’il a analysées sous le nom de Y’iola emetica, et Richard en a constaté l’existence dans les racines de l’Zonidiuin Ipecacuanha où Poaya branca du Brésil. Mais ce principe n'existe pas en égale quan- tilé dans ces quatre espèces d’Ipécacuanha. Ainsi dans les racines du Cephœælis ou Ipécacuanha annelé, on trouve de 14 à 16 pour cent d'Émétine; dans celles du Psychotria ou Ipécacuanha strié, on en trouve environ 8 pour cent ; dans le Cynanchum vomitorium, 5 pour cent; et environ 5 pour cent dans les racines d'Zoni- dium Ipecacuanha. Il résulte de là nécessairement que l’Ipécacuanha annelé mérite la préférence sur tous les autres, puisqu'il renferme beaucoup plus du prin- cipe actif. Quant aux propriétés médicales de l’Ipécacuanha, on a déjà vu que Marcgraaff et Pison furent les pre- miers qui, vers le milieu du dix-septième siècle, firent connaître en Europe l'Ipécacuanha, et signalèrent ses propriétés médicales principalement dans la diarrhée. Malgré les éloges qu’ils prodiguèrent à cette nouvelle substance, son introduction fut lente et rencontra beau- coup d'obstacles. En 1672, un médecin, nommé Le- gras, qui avait fait trois fois le voyage d'Amérique, en rapporla une certaine quantité d'Ipécacuanha, qu’il déposa chez un pharmacien alors fort en vogue. Mais celui-ci Payant administré à des doses trop fortes, nui- sit à son débit, plutôt qu’il ne servit à en répandre l'usage. L’ignorance du marchand et le peu de succès qu’il retira de l'administration du nouveau médica- ment, {ournèrent en quelque sorte contre la substance elle-même, et les incrédules saisirent ce nouveau pré- texte de douter de son efficacité. Environ quatorze ans après ces essais infructueux, vers l’année 1686, un négociant français, nommé Grenier, revenant d'Es- pagne, rapporta à Paris près de cent quarante livres d'Ipécacuanha. Pour favoriser la vente de cette sub- stance, el en retirer plus d'avantages, il s’adjoignit Adrien Helvétius, médecin renommé de la ville de Reims, qui se chargea d’en surveiller avec soin l’admi- nistration. Les premiers essais d'Helvétius ayant eu des succès, il obtint de Louis XIV la permission de les con- tinuer à l'Hôtel-Dieu de Paris, où, par de nombreuses expériences, il constata l'efficacité de la racine du Bré- sil, surtout dans le traitement de la diarrhée. Ce remède avait été tenu secret jusqu’à ce moment. Le roi, voulant répandre dans la société les avantages qu'il offrait dans le traitement de plusieurs maladies, en fit l’acquisilion, moyennant une somme d’argent considérable. Nous ne rapporterons pas ici les détails de la querelle qui s’éleva alors entre le marchand et le 108 IPH médecin, le premier voulant partager la récompense magnifique dont Louis XIV avait couronné les succès des tentatives d'Helvétius. Le Parlement et le Châtelet décidèrent qu’elle appartenait entièrement à celui dont l’habileté et les connaissances avaient pu mettre si avan- tageusement en usage une substance jusqu’alors dépré- ciée, et la venger en quelque sorte de l'oubli dont on avait voulu la couvrir dès son origine. Ce fut depuis cette époque que l’usage de l’Ipécacuanba fut introduit en France. Bientôt après il se répandit en Allemagne, en Angleterre, et dans les autres contrées de l’Europe. L’Ipécacuanba est un médicament extrêmement pré- cieux et dont i’emploi est en quelque sorte journalier. Son action émétique est une de celles pour lesquelles on l’emploie le plus fréquemment. On peut donner ce médicament comme émétique, dans deux intentions différentes: 1° comme simplement évacuant ; 2 comme évacuant et dérivatif. Ainsi, par exemple, dans l’em- barras gastrique, il agit simplement comme évacuant, en débarrassant l'estomac des matières bilieuses et mu- queuses qui y sont amassées. Mais dans d’autres cir- constances, son action ne se borne pas à l’estomac. Ainsi l’on voit souvent des ophthalmies, des angines,des pneumonies et des pleurésies très-intenses céder comme par enchantement à l'administration d’un vomitif. La dose à laquelle on administre la poudre d’Ipécacuanha comme émétique varie suivant l’âge, le sexe et le tem- pérament. Chez les enfants très-jeunes, un seul grain suffit souvent pour produire d’abondants vomisse- ments; chez les jeunes sujets de huit à dix ans, la dose est de cinq à huit grains; pour les jeunes gens et les femmes on porte cette dose à quinze et dix-huit grains; enfin, on en donne vingt, vingt-cinq ou même trente grains aux sujets vigoureux et adultes. Nous avons déjà dit précédemment que c'était à cause de l’action tonique qu’il exerce sur le canal intestinal, dans le cas de diarrhée chronique, que ce médicament avait d’abord été recommandé aux médecins européens par Marcgraaff et Pison. Depuis que son usage a été introduit dans la thérapeutique, il a constamment jus- tifié sa réputation dans le traitement de cette maladie. Mais on doit bien se garder de l’employer dans la dys- senterie, quand cette maladie est accompagnée desymp- tômes d’une irritation aiguë; car alors il aggraverait l’inflammation de la muqueuse des gros intestins, au lieu d’y porter remède. On a encore fait usage de ce médicament donné à petites doses souvent répétées dans la fièvre puerpérale, dans les rhumes ou catarrhes pul- monaires chroniques, etc. IPÉCUTIRI. ojs. Espèce du genre Canard. 7. ce mot. IPHIDE. Zphis. crusr. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Brachyures, tribu des Orbiculaires, établi par Leach et que Latreille n’a pas adopté (Fam. natur. du Règne Anim.) ; il le réunit (Règne Anim. de Cuvier) au genre Ixa de Leach (7. ce mot), dont il ne diffère que parce qu’il a, de chaque côté, une grosse et lon- gue épine transverse. L'espèce qui servait de type à ce genre, estle Cancer septem-spinosus (Herbst, Cancr., t. 1, tab. 20, fig. 112). 7. Ixe et LEUCOSIE. IPHIONE. Zphiona. Bot. Genre de la famille des Sy- nanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngéné- 1PO sie égale, L., établi par H. Cassini (Bullet. de la Société Philom., octobre 1817) qui lui a donné les caractères suivants : involucre formé d’écailles imbriquées ; récep- tacle nu, planiuseule; calathide sans rayons, composée de fleurons égaux, nombreux, réguliers et hermaphro- dites; anthères munies d’appendices basilaires ; akènes cylindracés, hispides, surmontés d’une aigrette légère- ment plumeuse. Les deux plantes surlesquelles ce genre a été constitué diffèrent entre elles par quelques carac- tères. L'une d’elles (Zphiona punctata, Cass.) est ori- ginaire de Galam en Afrique; la seconde (Zphiona ju- niperifolia, H. Cass., Dict., ou Zphiona dubia, Cass., Bullet. Philomat.) croît en Égypte, aux environs du Caire. C’est le Cony sa pungens de Lamarck, le Chry- socoma mucronata de Forskahl, et le Séæhelina spi- nosa de Vahl. IPHIPE. Zphipus. 1xs. Coléoptères tétramères. Genre de la famille des Rhynchophores, élabli par Schoonherr pour un insecte récemment découvert au Brésil et qui présente pour caractères : antennes assez courtes, mais fortes, coudées , composées de douze articles dont les deux premiers obconiques, plus longs que les cinq sui- vants qui sont tronqués à l'extrémité; le dernier est très-grand, mais la massue dont il fait partie est courte et ovale; trompe allongée, presque cylindrique et mé- diocrement arquée ; yeux déprimés; corselet légère- ment bisinué à sa base, avec les côtés arrondis et la partie antérieure brusquement rétrécie; écusson ar- rondi, distinct ;.élytres ovales-oblongues, un peu con- vexes en dessus, avec les épaules proéminentes; pieds courts, forts; jambes aplaties à leur extrémité, armées d’un crochet sur la face interne. IPHIS. rs. Espèce européenne de Lépidoptères diur- nes du genre Satyre. 7. ce mot. IPHISE. REpr. Daudin a donné ce nom à une Cou- Jeuvre qui paraît être le Serpens siamensis de Séba, Thes. 11, tab. 54, fig. 5. IPHYON. 8oT. Synonyme d’Asphodèle jaune. IPHYSIE. Zphysia. soT. Genre de la famille des As- clépiadées, établi par Wight et Arnolt qui lui assignent pour caractères : calice à cinq divisions ; corolle rota- cée, quinquéfide; couronne staminale composée de cinq folioles charnues, brusquement rétrécies au som- met; anthères terminées par un appendice membra- neux; masses polliniques renflées, pendantes au sommet du filament qui se prolonge par une sorte de rétrécis- sement ascendant; stigmate mutique. La fructification consiste en des follicules lisses, terminées en bec, ren- fermant plusieurs semences chevelues vers l’ombilic. Les Iphysies sont de petits arbustes dressés ou volu- biles, à feuilles opposées; à ombelles interpétiolaires, simples et agrégées, ou presque sessiles aux cour- bures du pédoncule. Ces plantes sont originaires de l'Inde. IPO gt UPAS. or. Poison qui passe pour le plus vio- lent de tous ceux que fournissent les végétaux. Les voyageurs ont raconté des choses incroyables de sa violence; Leschenault, dans un Mémoire fort étendu sur les plantes vénéneuses de Java (Annal. du Mus., t. XVI, p. 459), a prouvé que ses effets n'avaient pas besoin d’être exagérés pour être terribles. Il a re- bu I1PO connu que les deux poisons employés, sous les noms d’Ipo et d'Upas, par les habitants des archipels de l'Inde dans le but de rendre leurs armes plus sûrement meur- trières, provenaient des arbres décrits et fisurés par lui (loc. cit., pl.25 et 22) sous les noms de Sfrychnos T'ieute et Antiaris toxicartia. IPOMÉE. Zpomœæa. BoT. Genre de la famille des Con- volvulacées, Pentandrie Monogynie. Ce genre, ainsi que l'indique son nom formé de exos, liseron, el omvos, semblable, est dû au démembrement du genre Convol- vulus. Il a été institué par Linné qui avait parfaite- ment saisi toutes les difficultés que présentent à l’étude les genres trop nombreux. Malheureusement il n’est pas moins vrai que, souvent, pour éviter un embarras, on tombe dans un autre, et c’est ce qui est particuliè- rement arrivé dans la séparation des Liserons et des Ipomées; la limite des caractères respectifs de ces deux genres est si faiblement tracée, que bien des métho- distes n’oseraient affirmer que des espèces placées parmi les Ipomées ne soient pas réellement des Lise- rons, tandis que d’autres qu’ils ont fait passer dans le genre plus nouveau, n’eussent pas dù naturellement rester à leur première place. Linné, en formant le genre Ipomæa, ne le distinguait que par un stigmate à (rois lobes et une corolle infundibuliforme ; plus tard Kunth a circonscrit ce genre d’une autre manière; il y a placé toutes les espèces qui ont la corolle tubuleuse, infun- dibuliforme, et les étamines saillantes au-dessus du tube de la corolle. On peut, en dernière analyse, consi- dérer comme appartenant au genre Zpomæa, toutes les Convolvulacées qui offrent un calice monosépale, à cinq divisions profondes, nu et persistant ; une corolle monopétale, régulière, tubuleuse, infundibuliforme, avec son limbe divisé en cinq lobes plissés; einq éta- mines saillantes au-dessus du tube de la corolle; un ovaire libre, à deux ou trois loges renfermant chacune deux ovules, surmonté d'un style simple, saillant, ter- miné par deux ou trois stigmates globuleux et rap- prochés les uns contre les autres. Quant au fruit, c’est une capsule ordinairement globuleuse, en partie re- couverte par le calice, offrant deux ou trois loges avec une ou deux graines dans chacune. Quoique produit par un démembrement, ce genre n’admet guère moins de deux cents espèces, qui appartiennent aux contrées chaudes des deux continents; une seule croît sponta- nément dans le midi de l'Europe; un grand nombre d’entre elles y sont néanmoins cultivées et concourent à l’ornement des serres et des orangeries. Ce sont en général des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, et la plupart volubiles. Celles qui n’ont qu’une existence de courte durée peuvent être semées en place à une exposition chaude et abritée; les autres réclament pour leur germination le secours de la température de la bâche ou de la serre chaude; on les repique en pots, lorsqu'elles en sont susceptibles, el on enfonce les pots dans la (année. La terre qui paraît leur être le plus fa- vorable consiste dans un mélange de deux parties de terre substantielle et légère, et d’une partie de terreau de bruyère. IPOMÉE POURPRÉE. Jpomœæa purpurea, Pers., SyYn., 1, 185; Convolvulus purpureus, Linn. Ses tiges sont | I1PO 109 herbacées, grimpantes, velues, un peu anguleuses, garnies de feuilles ovales, cordées, acuminées, veinées, et même réticulées, d’un vert intense et glabres en des- sus, d’un vert jaunâtre et pubescentes en dessous; elles sont portées sur des pélioles contournés, demi-cylin- driques, sillonnés en dessus et d’un vert nuancé de pour- pré; leur étendue en tout sens est d'environ quatre pouces. Les fleurs sont réunies quatre ou cinq, au som- met de pédoncules axillaires, accompagnés de petites bractées linéaires et longues de trois à quatre lignes; la corolle est ordinairement d’un bleu pourpré, nuancé de teintes alternativement plus intenses et plus claires, susceptibles d’une extrême mutabilité. Elle est origi- naire de la Guyane. IPoméE JaLAP. /pomœæa Jalapa, Pursh; Zpomæa | Macrorhiza, Michaux; Convolvulus Jalapa, Linn. Cette belle espèce, si réputée dans la thérapeutique, pour la propriété purgalive de sa racine, est cultivée en Europe depuis 1755; elle tire son nom de celui de Xalapa, l’une des principales villes du Mexique, aux environs de laquelle Houston l’a observée; elle croît également sur plusieurs autres points du Mexique et de l'Amérique méridionale. On doit l'introduction en Europe de sa culture à Ph. Miller qui, ayant reçu des graines de cette plante, les sema dans le jardin des pharmaciens de Londres et en communiqua aux bota- nistes du continent. L'Ipomée Jalap fleurit au mois d’août. C’est une plante vivace dont la racine, très-vo- lumineuse, est fusiforme, charnue, blanche, lactescente et recouverte d’une écorce brune. Les tiges sont sar- menteuses, volubiles, herbacées, cylindriques, striées, rameuses, d’un vert nuancé de pourpre. Les feuilles sont grandes, alternes, cordiformes, entières et quel- quefois lobées, nervurées, glabres, d’un vert foncé, longues de cinq à six pouces, portées sur des pétioles cylindriques, de la moitié de leur longueur. Les pé- doncules sont axillaires, pubescents, un peu plus longs que les pétioles terminés par une ou plusieurs fleurs accompagnées de petites bractées, ovales et caduques. La corolle est grande, d'un pourpre foncé à l’intérieur et d’un beau pourpre clair extérieurement, jaunâtre à sa base ; le limbe est rose avec les plis lobulaires plus pâles, terminés de jaune-verdâtre. IPOMÉE VEINÉE. /pomœæa venosa, Rœm. et Sch.: Convolvulus venosus, Spreng. Originaire de Masca- reigne, celle Ipomée y fut découverte par Commerson; mais les envois qu’il en fit en Europe n’y sont point parvenus; ce n’est qu’en 1820 que Noisette en reçut des graines et les cultiva dans son jardin, à Paris; elle fleurit en abondance vers l’automne.-Sa racine est vivace, tuberculeuse, arrondie et noirâtre à l’extérieur; ses tiges sont grêles,sarmenteuses, volubiles,rameuses, jaunâtres ou rougeâtres, et verruqueuses. Les feuilles sont alternes, pétiolées, composées de trois à cinq fo- lioles ovales-oblongues, aiguës, d’un vert gai, luisantes en dessus, fortement veinées, d’un vert plus pâle en dessous. Les pédoncules sont plus longs que les pétioles, axillaires, cylindriques, portant de trois à cinq fleurs etsouvent plus, formant une belle grappe terminale. La corolle est large de deux pouces et demi, d’un blanc verdâtre à la base, d’un blanc pur vers le limbe. 110 PA IroméEe Nic. Zpomæa Nil, Linn.; Convolvulus cœru- leus, Bauh. Cette espèce que l’on a pendant longtemps attribuée à l'Arabie, appartient néanmoins à l'Amérique du sud; et le nom spécifique qu’on lui a conservé ou préféré, ne tend qu’à perpétuer l'erreur. Elle est cul- tivée dans nos jardins depuis 1597, et y fleurit régu- lièrement pendant les mois de juillet, août et septembre. La plante est annuelle et grimpante; ses tiges sont grêles, cylindriques, rougeâtres, couvertes de poils courts, glanduleux, durs, ce qui en rend la surface rude et àpre. Les feuilles sont cordiformes, à trois lobes aigus, dont l'intermédiaire beaucoup plus grand; elles sont veinées et réliculées, péliolées, couvertes de poils un peu rudes, d’un vert obscur en dessus, plus pâle, mais également lerne en dessous, longues de trois à quatre pouces, iarges de deux. Les pédoncules sont moins longs que les pétioles, ils n’ont guère plus de huit à dix lignes et sont terminés par une et rarement deux fleurs grandes de plus de deux pouces de dia- mètre; le calice est d’un vert rougeàtre surtout au sommet; le tube de la corolle est d’un blanc rosé; son limbe est plissé, d’un bleu pourpré : les cinq plis Iobu- laires sont d’une nuance purpurine claire. IPOMÉE PANDURIFORME. /pOm&Q pandurata, Sweet; Convolvulus panduraltus, Linn. La Caroline est la patrie de cette Ipomée que l’on cultive, dans les jar- dins, depuis plus d’un siècle et qui cependant exige encore, pour sa conservation, l'abri de l’orangerie pen- dant la saison rigoureuse. Elle fleurit pendant les mois de juillet, août et septembre. Sa racine est épaisse, charnue, allongée, blanche, revêlue d’un épiderme noirâtre. Ses tiges sont grêles, grimpantes, cylindri- ques et velues. Les feuilles sont éparses, distantes, cordées, pointues, à bords lobés et sinués, imitant la forme d’un violon; les plus rapprochées du sommet de la tige ont leurs découpures moins profondes ; toutes sont d’un vert jaunâtre, veinées, réticulées, pubes- centes, longues de trois pouces, larges de dix-huit lignes; le pétiole est de moitié plus court, pubes- cent, d’un vert rougeàlre ainsi que la nervure médiane qui n’est que son prolongement. Les pédoneules sont axillaires, glabres, portant deux ou trois fleurs, plus souvent une seule. Le calice est d’un vert gai, à bords pourprés. La corolle est large de deux pouces et demi, avec le tube pourpré intérieurement, blanchâtre à l'extérieur ainsi que le limbe, dont les plis lobulaires sont rayés de rose. IPOMÉE REMARQUABLE. Jpomæa tnsignis, Lindl.; Convolvulus insignis, Sprengel. Cette Ipomée, vé- ritablement remarquable, est connue depuis 1812; elle a été admise à cette époque dans les serres de M. Veres à Kensington, qui en avait reçu des graines de l’Inde où elle a été observée par le Dr Wallich. Sa racine est un tubercule allongé, charnu, d’un blanc jaunâtre intérieurement, noirâtre à l'extérieur; il s’en élève plusieurs tiges herbacées, rameuses, grimpantes, cylindriques, vertes, de deux à trois lignes de diamètre. Les feuilles sont alternes, pétiolées, glabres, d’un vert luisant en dessus, d’un vert plus clair en dessous, pal- mées, partagées au delà de moitié, en cinq ou sept lobes quelquefois en trois seulement, ovales-lancéolés. Les So Ÿ ES IPO fleurs sont grandes, disposées en cyme paniculée, d'un pourpre clair, tirant un peu sur le bleuâtre, avec le tube entièrement purpurin. Iromée piGNonioïpe. /pomœæa bignonioides, Bot. Mag., 2645. Herbert a reçu de Cayenne, en 18953, celte Ipomée, qu’il a nommée Bignonioïde, à cause de la ressemblance qu'offre sa fleur avec celle de la plupart des Bignones. Elle fleurit dans les mois de juillet et d’aoûl. Sa racine est tuberculeuse, charnue ; il s’en élève une ou plusieurs tiges herbacées, cylindriques, grimpantes, de la grosseur d’une plume à écrire et d'un vert brunâtre. Les feuilles sont cordiformes, à trois lobes médiocrement profonds, traversés de ner- vures el de veines jaunâtres, d’un vert obscur en des- sus, plus pâles et un peu glauques en dessous, longues de deux pouces et demi sur un peu moins de largeur. Les fleurs sont d’un bleu pourpré fort intense, et de plus d’un pouce de diamètre. IPOMÉE A DEUX COULEURS. /pomœæa bicolor, Sweet, Horl.; Convolvulus bicolor, Botan. Magaz., 2205. Cette Ipomée, qui paraît se trouver également à l’île Maurice comme au Bengale, a élé découverte dans cette dernière région par le professeur Wallich, qui la cultiva d’abord dans le Jardin des Plantes de Calcutta, en 1815. Elle fleurit, dans les serres, au mois de juillet. Ses tiges sont herbacées, cylindriques, grêles, pubes- centes et volubiles. Les feuilles sont cordiformes, à trois lobes aigus, peu prononcés et ciliés, elles sont longues de deux pouces et d’un vert gai; les pétioles sont cylindriques, un peu plus courts que les feuilles, de la grosseur des rameaux et pubescents. Les pédon- cules sont solitaires, axillaires, supportant deux ou trois fleurs blanchâtres, garnies de deux bractées li- néaires, étroites, lancéolées. IPOMÉE A FLEURS COULEUR DE SANG. JPOMŒG San- guinea, Nahl; Convolvulus sanguineus, Spreng. On cultive celte espèce dans les collections européennes, depuis 1812, qu’elle a été reçue des Antilles. Elle est vivace, à tiges fort grèles, grimpantes, volubiles, ra- meuses et frutiqueuses; ses feuilles ont environ trois pouces de longueur, elles sont profondément décou- pées en trois lobes, dont l’intermédiaire lancéolé, et les deux latéraux à trois divisions inégales et pointues; leur surface supérieure est marquée de fortes nervures jaunâtres et de veines plus obscures ou d’un vert intense; elles sont en dessous d’un vert glauque, glabres, avec les nervures et les veines relevées et saillantes; les pétioles ont au moins la longueur des feuilles; ils sont contournés, filiformes et glabres. Les pédoncules sont axillaires, longs, terminés par une panicule de huit à dix fleurs, d’un rouge sanguin, très-vif, portées sur des pédicelles rameux, avec bractées très-petites, lan- céolées et aiguës. IPOMÉE ÉCARLATE. /pomæa coccinea, Linn.; Con- volvulus coccineus, Plum. L’Ipomée à fleurs écarlates croît naturellement aux Antilles et particulièrement à Saint-Domingue d’où elle a été apportée en 1715. Sa fleuraison commence en juin et se prolonge, dans nos climats, jusqu’à l'extinction de la plante qui arrive en automne. Les tiges sont grèles, cylindriques, glabres, volubiles et rameuses; les feuilles qui les garnissent I1PO ont une forme cordée, elles sont anguleuses à leur base, terminées en pointe aiguë, longues de près de deux pouces et un peu moins larges, d’un vert assez intense, plus pâle en dessous où les nombreuses veines et nervures sont beaucoup plus apparentes : celles qui pendent à la partie supérieure de la tige sont plus ar- rondies, presque ovales, plus lisses et moins étendues ; le pétiole ne les égale pas en longueur; il est cylin- drique, un peu sillonné en dessus. Les fleurs, au nombre de cinq à six, sont d'un beau rouge écarlate et grou-- pées au sommet d'un pédoncule axillaire droit, plus long que les feuilles ; les pédicelles uniflores sont beau- coup moins longs et plus grêles. Ipomée QuamocLir. Zpomœæa Quamoclit, L. , Wild. Sp. 1, p. 879. Cette espèce, que l’on désigne sous É nom vulgaire de Fleur du cardinal, est originaire de l'Inde. On la trouve aussi dans l'Amérique méridio- pale. Elle s’est naturalisée aux îles de France et de Mas- careigne. Elle est annuelle; sa tige est volubile, et ses feuilles sont pinnatifides et découpées en lobes linéaires et presque sétacées. Les fleurs sont d’un rouge écla- tant, portées sur des pé@onceules biflores, plus longs que les fleurs. IPomMÉE BONNE-NuIT. Zpomæa Bonanox, L., Cavan., Icon.5, p.52, tab.500. Cette belle espèce est également annuelle et oubiee mais ses feuilles sont entières, ovales, arrondies, acuminées au sommet, échancrées en forme de cœur à leur base, et glabres. Les fleurs sont rouges, portées sur des pédoncules axillaires et multiflores, plus longs que les feuilles. Elle est origi- naire de l’Amérique méridionale. IPOMERIA. 8or. Le genre ainsi nommé par Nuttal (Gen. of north Amer. Planis) est le même que Ipo- mopside. IPOMOPSIDE. Zpomopsis. BoT. Genre de la famille des Polémoniacées, Pentandrie Monogynie, Linn., ca- ractérisé par un calice à cinq divisions acuminées ; une corolle infundibuliforme, brillante, beaucoup plus lon- gue que le calice et décidue; cinq élamines insérées dans le tube de la corolle; une capsule à trois loges oligospermes. Le nom d'Zpomopsis vient de la ressem- blance que ce genre affecte avec celui des Ipomées, qui du reste s’en éloigne assez pour ne point appartenir à la même famille. On ne connaît jusqu'ici qu’une seule espèce du genre nouveau. IPOMOPSIDE ÉLÉGANTE. /pomopsis elegans. Michaux, dans sa Flore de l’Amérique boréale, rédigée par le professeur Richard, a, le premier, fait connaître cette plante que de profonds botanistes placèrent successi- vement dans plusieurs genres différents. Néanmoins elle leur fut reconnue parfaitement étrangère, quand la possession de la plante vivante permit d’en étudier soigneusement toutes les parties; l'opinion de Michaux, qu’elle devait décidément former un genre nouveau. Douglas a retrouvé l'Ipomopside | élégante sur la côte nord-ouest de l'Amérique, et des | graines en furent envoyées par lui, en Angleterre, vers | la fin de 1827. Elle a été cultivée avec assez de succès pour que, maintenant, on la trouve dans les princi- ! pales collections de l’Europe où on la voit en pleine fleuraison pendant le mois de juillet. et alors prévalut | IPS 111 Sa tige, qui est sous-frutescente, s’élève à la hauteur d'environ deux pieds, et se divise, vers sa partie supé- rieure, en plusieurs ramifications; elle est garnie de feuilles alternes, sessiles, très-rapprochées, étalées, pinnatifides , à divisions écartées , étroites et presque linéaires; elle est Llerminée par une sorte de panicule pyramidale de fleurs d'abord dressées, puis pendantes. Ces fleurs sont rouges; leur calice est presque cylin- drique, à cinq divisions peu profondes , dressées et ai- guës; leur corolle est monopétale , régulière, infundi- buliforme, ayant son limbe divisé en cinq lobes obtus ou un peu acuminés. Les cinq étamines sont inégales et légèrement saillantes ; leurs anthères sont globuleu- ses, à deux loges qui s'ouvrent par un sillon longitudi- nal. L’ovaire est allongé, assis sur un disque bypogyne, annulaire; il offre trois loges qui contiennent chacune de six à dix ovules insérés sur deux rangs alternatifs. Le style est simple, saillant, terminé par un stigmate à trois divisions linéaires, recourbées en dessous. Le fruit est une capsule ovoïde , allongée, à trois côtes, terminée supérieurement par une pointe formée par le style. Cette capsule, qui est enveloppée par le calice persistant, se compose de trois loges contenant cha- cune de six à dix graines insérées sur deux rangées à l'angle interne , et portant une pointe à leur sommet. Les graines sont attachées par le milieu d’une de leurs faces. Sans présenter de grandes difficultés, la culture de l’Ipomopside élégante entraine cependant à des soins particuliers qu’exigent peu des plantes rustiques de l'Amérique septentrionale. Il est bon, si on veut la conserver plusieurs années de suite, de lui choisir un terrain froid, humide et tout à la fois abrité par un mur; un sol substantiel et léger ne prolongerait guère son existence au delà d’un an. Le seul moyen de pro- pagation employé jusqu’à ce jour, est le semis que l’on opère dansles premiers jours du printemps, en terrine placée sur couche chaude; dès que les jeunes plantes ont acquis cinq ou six feuilles, on les repique à l’en- droit qu’elles ne doivent plus quitter. IPOTARAGUAPIN. Bot. Lœfling a cilé, sous ce nom, un arbrisseau de l'Amérique méridionale, dont il n’a décrit que le fruit qui se compose d’une noix à deux loges monospermes, recouvertes par un brou un peu allongé. Les feuilles opposées de cet arbrisseau, ses épines également opposées el axillaires, ses stipules intermédiaires, et ses fruits pédonculés, axillaires, ont fait supposer que c'était une Rubiacée voisine du genre Canthium. IPREAU. BorT. Espèce du genre Peuplier. 7. ce mot. IPS. Zps. ins. Genre de l’ordre des Coléoptères, sec- tion des Pentamères, famille des Clavicornes, tribu des Peltoïdes (Latr., Fam. natur. du Règne Anim.), ayant pour caractères : élytres tronquées; tarses à articles allongés et grêles; massue des antennes étroite; extré- mité postérieure de l'abdomen nue. Ce genre a subi un grand nombre de changements, et il n’en est pas un dont la synonymie soit aussi embrouillée. Nous allons laisser parler Latreille à ce sujet. On désignait ancien- nement, sous le nom d’Ips, dit ce savant, des Insectes * qui rongent la corne et le bois. Degéer, en 1775, ap- 112 PIS pliqua cette dénomination à un genre de Coléoptères, qu’il détacha de celui des Dermestes de Linné, et très- voisin de celui des Scolites de Geoffroy. Fabricius, dans son Mantissa Insectorum, comprit sous le nom gé- nérique d’Ips, nos Nitidules à forme oblongue, nos Dacnés, des Tritomes de Geoffroy, ou des Mycéto- phages et d’autres Coléoptères analogues. Les Ips de Degéer devinrent pour lui des Bostriches. Olivier les réunit aux Scolites, et son genre Ips fut composé de quelques Coléoptères désignés ainsi par Rossi, et de quelques Dermestes de Linné; il le plaça dans la sec- tion des Pentamères; mais plusieurs espèces qu'il y rapporta appartiennent à d’autres sections. Fabricius ensuite (Actes de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, Entom. Systémat.) le divisa en plusieurs genres, mais sans presque rien changer à la coupe qu’il avait ainsi nom- mée, et à laquelle il conserva la même dénomination. Herbst, dans son ouvrage sur les Coléoptères, éclaircit encore ce sujet par l'établissement de quelques autres genres et par la description de plusieurs espèces in- édites. Paykull (Faun. Suec.) forma avec les Ips de Fabricius, le genre Engis (Dacne), et plaça dans la seconde division de celui des Cryptophages d'Herbst, nos Ips proprement dits, Insectes qu’il avait aupara- vant confondus avec les Dermestes. Fabricius enfin, dans un ouvrage postérieur (Syst. Eleuth), adopta le genre Engis, el réunit les Cryptophages du précédent, soit aux Mycétophages, soit aux Dermestes. Les Ips, tels qu’ils sont adoptés par Latreille, se distinguent des Dacnés et des Bytures (7. ces mots), par les élytres qui recouvrent tout l'abdomen dans ceux-ci, el qui sont arrondies postérieurement ; ils diffèrent des Nilidules et des autres genres voisins, par des caractères de la même valeur. Ce sont, en général, de petits insectes qui se trouvent sous les écorces des arbres, sur le bois et même dans nos habitations où on les voit courir, dans toutes les saisons de l’année, sur les châssis et les vitres de nos fenêtres. Leurs larves, qui vivent proba- blement dans le bois, sont inconnues. L'espèce qui sert de lype à ce genre et qui se trouve le plus communé- ment à Paris; est : IPs CELLERIER. Zps cellaris, Oliv. (Entom., t. 2, n° 18, pl. 1, f. 3, a-b); Dermestes cellaris, Scopoli; le Dermeste du fumier, Geoffroy ; Cryplophagus cel- laris, Payk.; Cryplophagus crenatus, Herbst; Der- mestes fungorum, Panz.(Faun.Ins.Germ.,fase.39, fig. 14). Il est très-petit, d’un brun fauve, pubescent, pointillé, avec deux dents de chaque côté du corselet. IPSÉE. Zpsea. BoT. Genre de la famille des Orchi- dées, Gynandrie Monandrie, institué par Lindley, qui lui assigne pour caractères : folioles extérieures du périgone (sépales) pubescentes, planes, étalées, éga- les, les latérales obliques à leur base, soudées avec le pied du gynostème, simulant une sorte de bourse; les intérieures (pétales) presque égales; labelle pourvu d’un onglet court et concave, articulé au gynos- tème par sa base, lui étant parallèle, trilobé et la- mellé; gynosième allongé, demi-cylindrique, un peu en massue ; anthère biloculaire, membraneuse, ayant intérieurement, à sa base, deux tubercules charnus; huit masses polliniques réunies par paire sur quatre nié. és IRÉ caudicules, chaque paire est alternativementplus haute et plus basse. Ce genre ne se compose encore que d’une seule espèce, apportée de l’île de Ceylan. C’est une plante herbacée, épigée, à racine charnue, subbilobée, donnant des filets latéraux ; les feuilles sont ensiformes, pliées ; la hampe est simple, vaginée, terminée par une fleur solitaire et pubescente. IPSIDA. ors. Pour Ispida. F. ce mot. IPSIDES. Zpsides. ins. Division établie par Latreille (Gen. Crust. et Ins., t. 11, p. 19) dans la famille des Clavicornes, et renfermant les genres Ips et Dacné. V. ces mots. IPSUS. por. Synonyme de Liége. 77. CHÈNE. IRASSE. Bot. Bosc cite sous ce nom un Palmier peu connu de l'Amérique méridionale, qu’il croit appartenir au genre Martinèze. 7. ce mot. IRÈNE. Zrena. o1s. Horsfield a séparé du genre Drongo, l'espèce appelée par Temminck, Drongo azuré, Edolius puellus, pour en former un genre distinct, dont les caractères sont trop faiblement tranchés pour qu'il ait obtenu l’assentiment de tous les ornitholo- gistes. Du reste, voici ces caractères tels qu’ils ont été produits par le naturaliste anglais : bec médiocre; mandibule supérieure un peu crochue ayec l’arêle re- courbée, élevée, carénée entre les narines, et les côtés un peu relevés; narines basales, arrondies, recouvertes de soies roides et de plumes veloutées; ailes plus cour- Les que la queue ; deuxième et sixième rémiges externes échancrées, les troisième et sixième plus longues et à peu près égales; première et deuxième très-courtes ; queue médiocre, rectiligne; tarses et doigts courts, à demi scutellés; ongles très-grêles, très-recourbés. Si ce genre était adopté, il devrait faire le passage des Lo- riots aux Drongos. IREON. got. Synonyme de Sauvagesia. V. ce mot. Le nom d’Zreon à été donné comme générique par Scopoli, à une plante qui est le Lobelia parviflora de Bergius. Ce genre n’a pas été adopté. IREOS. BoT. Synonyme d’Iris de Florence. IRÉSIE. Jresia. 1Ns. Genre de Coléoptères penta- mères, institué par Dejean dans la famille des Cicinde- lètes, pour un insecte trouvé dans les environs de Rio- Janeiro. Caractères : palpes labiales très-allongées, plus longues que les maxillaires; le premier article allongé, saillant au delà de l'extrémité supérieure de l’échan- crure du menton; le deuxième très-court, le troisième long, cylindrique et légèrement courbé; le dernier très-allongé,sécuriforme.Lèvre supérieure très-grande, en demi-ovale et recouvrant les mandibules. Les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles di- latés, allongés, ciliés également des deux côtés; les deux premiers grossissant très-légèrement vers l’extré- mité et presque cylindriques; le troisième plus court et triangulaire. L'/resia Lacordairei est vert,avec les élytres très-brillantes, chatoyantes en bleu; le labre est d’un brun testacé; la poitrine, l’abdomen et les cuisses sont roux. Taille, six lignes. IRÉSINE. Jresine. Bot. Genre de la famille des Amaranthacées, et de la Diæcie Pentandrie, établi par Linné, adopté par les auteurs modernes, et ainsi ca- ractérisé par Kunth (Nov. Gener. et Species Plant. PRO æquinoct., vol. 11, p. 198) : fleurs dioïques; calice à cinq divisions profondes et régulières; dans les mâles, cinq étamines dont les filets sont soudés par la base, et les anthères à deux loges; dans les fleurs femelles, un seul style surmonté de deux stigmates; capsule mono- sperme fendue transversalement. IRÉSINE CÉLOSIOÏDE. Zresine celosioides, Lin. C’est le type du genre; plante herbacée qui croît dans les lieux inondés, pendant l'hiver, de la Virginie et de la Floride, Elle a des feuilles ponctuées, scabres : les infé- rieures oblongues, acuminées, les supérieures ovales, lancéolées; la tige est glabre, cannelée et rameuse; ses fleurs sont très-petites, disposées en une panicule ra- meuse et serrée. On cultive cette plante dans les jar- dins de botanique. Willdenow, Poiret et Kunth ont décrit une dizaine d’autres espèces croissant pour la plupart dans l'Amérique du Sud. IRIA. BOT. 7”. IRIE. IRIARTÉE. Zriartea. BoT. Genre de la famille des Palmiers, Monœcie Polyandrie, L., établi par Ruiz et Pavon (71. Peruv. et Chil. Prodr., p. 159, t. 32), et adopté par Martius (Palmarum Genera, p. 17) qui l’a ainsi caractérisé : fleurs monoïques, réunies dans le même spadice; plusieurs spathes complètes, imbriquées; fleurs sessiles, sans bractées ; les mâles ont un calice triphylle, une corolle à trois pétales, douze étamines ou un plus grand nombre, et un pistil rudimentaire ; les fleurs femelles se composent d’un calice et d’une corolle comme dans les fleurs mâles, d’un ovaire trilo- culaire, surmonté de trois stigmates très-pelits. Le fruit est une baie renfermant une seule graine pourvue d’albumen et d’un embryon basilaire. L'Zriartea del- loidea à un stipe cylindrique, annelé, d’où pendent plusieurs racines épigées; ses frondes sont lerminales, à pétioles engaînants et à pinnules trapézoïdales. Les fleurs sont jaunes, disposées en régimes simplement rameux, et placés au-dessous des frondes. Ce genre a été réuni par Kunth au Ceroxylon de Humboldt et Bon- pland; mais, selon Martius, ces genres offrent entre eux quelques différences. 7. CÉROXYLE. IRIBIN. Daptrius. o1s. Genre institué par Vieillot pour y placer le Falco aterrimus de Temminck, Ois. color., pl. 57, qu’il a séparé des Caracaras de cet au- teur et de Cuvier. Ÿ. Faucon, division des Cara- CARAS. IRIBLE. Bot. Syn. vulgaire d’ARROCHE. /’. ce mot. IRIBU-ACABIRAY. o1s. Synonyme de Catharte Aura. PV, CATHARTE. IRIDAPS. BoT. Synonyme d’Artocarpe. IRIDATION. min. C’est la propriété qu'ont certains minéraux de produire sur l’organe de la vue l’impres- sion de la série des couleurs de l'iris, soit à cause d’une substance étrangère, qui se trouve appliquée à leur sur- face, soit en raison d’une altération survenue dans leur structure, par l'effet ou de fissures ou d’un écarte- ment de leurs lames. IRIDÉE. Jridea. B0T. Genre de la famille des Algues, établi par Stackhouse (Néréide Britan., 2% édition, pl. 17), et auquel il rapporte son Fucus fluitans, qui se fait remarquer par sa fronde cartilagineuse, cylin- drique, très-rameuse, à rameaux opposés, plusieurs IMROT 115 | fois découpés, et à divisions capillaires. Lamouroux pense que ce genre ne peut être admis. IRIDÉES. /rideæ. 8or. Famille naturelle de plantes monocotylédones, à étamines épigynes, dont le genre Iris est le type et le plus nombreux en espèces. La fa- mille des Iridées forme un groupe extrêmement natu- rel et très-facile à distinguer. Toutes les plantes qui le composent sont remarquables par la grandeur ou l'é- clat de leurs fleurs : aussi une multitude d’entre elles forment-elles l’ornement de nos serres et de nos jar- dins; telles sont les Iris, les Ixies, les Glaïeuls, les Safrans , les Bermudiennes et beaucoup d’autres. Les Iridées sont toutes des plantes herbacées, générale- ment vivaces, ayant leur racine tubéreuse et charnue, quelquefois cependant fibreuse. Leur tige, qui est assez rarement sous-frutescente à sa base, est cylindrique ou comprimée, portant des feuilles alternes, planes, ensiformes ou cylindracées, devenant jaunâtres dans l’herbier. Les fleurs sont constamment enveloppées, avant leur épanouissement, dans une spathe membra- neuse, souvent mince, sèche et scarieuse, formée d’une seule, de deux ou de plusieurs pièces. Ces fleurs sont tantôt solitaires, tantôt diversement groupées. Leur calice est généralement tubuleux, adhérent par sa base, ‘| avec l'ovaire qui est infère. Son limbe est à six divi- sions profondes, dont trois intérieures et trois exté- rieures, quelquefois inégales et dissemblables. Les éta- mines sont constamment au nombre de trois naissant du sommet du tube; tantôt les filets sont libres et dis- tincts, tantôt ils sont soudés et monadelphes. Les an- thères ont leur face tournée vers le centre de la fleur. Elles sont à deux loges qui s'ouvrent par un sillon longitudinal. L’ovaire est constamment infère, à trois loges, contenant chacune plusieurs ovules attachées sur deux rangées alternalives, à l'angle rentrant. Le style est simple , terminé par trois stigmates simples, bifides , découpés ou minces, membraneux et péta- loïdes. Le fruit est une capsule à trois loges polysper- mes , el à trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines se composent d’un tégument propre et d’un embryon parfaitement@ndivis, placé dans un endosperme charnu ou légèrement corné. Les genres qui composent, selon Gawler ou Bellenden- Ker (Zridearum Genera, Brux., 1827) la famille des Orchidées, sont les suivants : Æitsenia, Thunb.; 7a- peinia, Commers.; Sophronia, Licksteinst; Aristea, Ait.; Patersonia, R. Br.; Pardanthus, Ker; Marica, Ker; Sisyrhinchium, L.; T'igridia, Juss.; Reneal- mia, R. Br.; Ferraria ,L.; Bobartia, L.; Moræa, L.; Diplarrhena, Labill.; Zris, L.; Galaxia, Thunb.; Cro- cus, L.; Trichonema, Ker; Geissorhiza, Ker; Æes- perantha, Ker; Sparaxis, Ker; Ixia, L.; Morphitia, Ker; Lapeyrousia, Ker; Anomatheca , Ker; Trito- nia, Ker; Watsonia, Juss.; Gladiolus, L.; Babiana, Ker; Antholyza, L.; Melasphærula, Ker. Dans ces genres rentrent ceux qui avaient été dési- gnés sous les noms de Cipura, Aubl.; Diasia, De Cand.; Monbretia, De Cand., et Vieusseuxia, Delaroche. Quant aux Dilatris, Xiphidium et #achendorfia, placés par Jussieu à la suite des Iridées dans son Genera, cet illustre botaniste en a fait plus récem- 114 IRI ment une famille nouvelle sous le nom de Dilatridées. IRIDINE. Jridina. mor. Genre proposé par La- marck, que Férussac et Blainville considèrent comme sous-genre des Anodontes. }. ce mot. IRIDION. 8oT. On a rapporté au Roridula dentata, L., la plante nommée par Burmann (Prodr. 6) Iridion verticillatum. IRIDIUM. min. Le docteur Wollaston à découvert ce métal à l’état d’alliage avec l'Osmium en des propor- tions encore inconnues. Il se rencontre en grains blancs métalliques avec ceux du Platine natif, et présente des indices de cristallisation d’après lesquels on croit pou- voir rapporter sa forme à celle d’un prisme hexaèdre régulier. Les grains d’Iridium osmiuré ressemblent beaucoup à ceux du Platine par leur couleur ; mais ils sont sensiblement plus durs. Leur pesanteur spécifique est d'environ 17,95. Ils sont insolubles dans tous les Acides, et donnent, par la calcination dans un tube ouvert, une odeur analogue à celle du Chlore. On les sépare du Platine brut en traitant le sable platinifère par l’Acide nitro-hydrochlorique. Le Platine se dissout et l’osmiure d’Iridium reste avec les matières pier- reuses. IRIDORCHIDE. 8or. Nom donné par Du Petit-Thouars (Hist. des Orchidées des îles australes d'Afrique) à un groupe de la section des Épidendres et qui correspond au genre Cymbidium de Swartz. Il offre pour carac- tères essentiels : une seule masse pollinique dans chaque loge de l’anthère; labelle plan, élargi, denté au som- met; fleur renversée. 11 ne se compose que d’une seule espèce (Cymbidium equitans), plante des îles de France, de Mascareigne et de Madagascar. Du Petit- Thouars l’a figurée (/oc. cit., Lab. 91) sous le nom d’Æ- quitiris. IRIDOSMINE. min. Synonyme d'Iridium osmiuré. PV. IRIDIUN. IRIDOSMINE. min. Même chose qu’iridium. 7. ce mot. IRIDROGALVIA. Bot. Pour Isidrogalvia. 7. ce mot. IRIE. Zria. Bot. Le professeur Richard a proposé ce nom (ix Persoon. Syn. Plant. 1, p. 65) pour un sous- genre dont le Cyperus monostachyos de Linné est le type. Ses caractères consistent : en un épi simple, com- posé d’écailles distiques et imbriquées , dont les supé- rieures sont serrées les unes contre les autres, et les inférieures se terminent par une arête. Chaque fleur se compose d’une seule étamine, d’un ovaire surmonté de deux stigmates. Le fruit est un akène mutique. Ce sous-genre se compose de deux espèces; l’une, Tria Caribæa, Rich., estle Cyperus monostachyos de Linné, qui croît dans l'Amérique méridionale; l’autre, Iria Indica, Rich., est le Cyperus monostachyus de Rottbol, qui croît dans l'Inde, et se distingue du pré- cédent par sa touffe épaisse, dressée, et ses écailles inférieures aristées. IRINE. Zrina. pot. Genre de la famille des Sapinda- cées, de la Pentandrie Monogynie de Linné, établi par le docteur Blume, pour quelques grandes espèces ar- borescentes, qu’il a observées dans l’ile de Java. Les caractères qu'il assigne à ce genre nouveau sont les suivants : fleurs polygames par avortement; calice à IRI cinq divisions, persistant; cinq pétales nus intérieure- ment et de la longueur du calice; disque échancré, en- tourant les organes reproducteurs; cinq élamines rap- prochées du pistil et très-longues dans les fleurs mâles; ovaire didyme, à deux loges unispores ; un style cou- ronné par un stigmate oblus; un seul carpelle par avortement, coriace, sec, indéhiscent; semence soli- taire, dépourvue d’arille; cotylédons épais, allant en diminuant vers la radicule qui est descendante. IRINE GLABRE. Jrina glabra, BI. Arbre de cent pieds et plus d’élévation, à feuilles ailées, composées de sept à neuf paires de folioles opposées, oblongues, grandes, glabres, et grossièrement dentées aux bords; fleurs réunies en une panicule divariquée. Dans les forêts primitives des monts Gede et Sallak. IRINE TOMENTEUSE. Jrina tomentosa, BI. Arbre de cinquante pieds de hauteur, à feuilles ailées, compo- sées de trois à neuf paires de folioles presque opposées, oblongues, grossièrement dentées sur les bords, avec les nervures en dessous, les pétioles et les panicules recouverts d’un duvet roussâtre. Celte espèce se trouve avec la précédente. j IRINE TRÈS-ENTIÈRE. /rina inétegerrima, BI. Feuilles brusquement ailées, composées de cinq paires de fo- lioles presque opposées, oblongo-lancéolées, pointues aux deux extrémités, très-entières, très-glabres; pani- cule terminale divariquée. Dansles forêts montagneuses de Meygamedoeng. IRIO. BorT. Ge nom, employé par Linné comme spé- cifique d’un Sisymbrium, a été donné par De Can- dolle (Syst. V’eget. Nat., t. 11, p. 465) à la quatrième section qu'il a établie dans cegenre. P. SISYMBRE. IRION. BoT. Ce mot, dont on a fait Irio, était celui par lequel les anciens désignaient la Moutarde des champs, et jusqu’au Polygonum Fagopyrum. IRIS. z00L. #. OErr. IRIS. ins. Lépidoptère du genre Nymphale, vulgai- rement nommé Grand Mars changeant. IRIS. Zris. BOT. Genre de la famille des Iridées, de la Triandrie Monogynie, L., caractérisé de la manière suivante : calice tubuleux, adhérent par sa base avec l'ovaire qui est complétement infère; limbe à six divi- sions très-profondes, dont trois extérieures, plus gran- des, quelquefois dressées, quelquefois réfléchies, ordi- nairement marquées sur le milieu de leur: face interne d’une rangée longitudinale de poils glanduleux; les trois divisions intérieures, plus petites que les trois au- tres, sont dressées quand celles-ci sont réfléchies, ou réfléchies quand les autres sont dressées; trois étamines insérées au sommet du tube du calice; leurs filets sont libres, et leurs anthères allongées, à deux loges et ex- trorses. Chaque étamine est placée en face de chacune des divisions calicinales externes, el recouverte par un des stigmates. Style ordinairement triangulaire, tantôt libre, tantôt soudé avec le tube du calice qui est épais et charnu; il se termine par trois stigmates pétaloïdes, allongés, voûtés, recouvrant immédiatement chaque élamine, bilobés à leur sommet, avec une petite lan- guette placée à la face inférieure de la fente qui sépare les deux lobes, et marqués d’une rainure glanduleuse, formée par la prolongation de celte fente; ovaire infère, TRI à trois loges contenant chacune un assez grand nombre d’ovules attachés à l’angle interne et sur deux rangées longitudinales, mais alternes. Le fruit est une capsule ovoïde, allongée, quelquefois un peu triangulaire, acu- minée à son sommet, à trois loges, contenant plusieurs graines disposées sur deux ou sur une seule rangée. Cette capsule s'ouvre en trois valves septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines, qui sont glo- buleuses ou planes, déprimées el discoïdes, contien- nent dans un endosperme blanc et corné, un embryon dressé et cylindrique. Le nom d’Iris date de loin; il fut employé poétique- ment, dans la mythologie, pour désigner celle des dées- ses qui, dans le céleste aréopage, remplissait les fonc- tions de messagère. Son vêtement consistait en une simple écharpe; mais celte écharpe brillait de toutes les couleurs que l’on obtient du rayon de lumière qui se décompose à travers le prisme; et l'imagination des botanistes, quelquefois non moins ardente que celle des poëtes, trouvant réunis dans quelques belles fleurs, l'éclat et la vivacité des couleurs de l’arc-en-ciel, fit d’un modeste ornement de nos jardins, de l'iris, le sym- bole du phénomène météorique le plus admirable. Le genre auquel l’Zris xiphioides, qui paraît être l'espèce la plus anciennement connue ou cultivée, a donné son nom, est encore, malgré les modifications qu’il a éprou- vées, le plus nombreux dela famille des Iridées; toutesles espèces qui le composent sont généralement des plantes herbacées , vivaces , à racines tubéreuses et charnues, rarement fibreuses, à tiges simples ou rameuses, ordi- pairement cylindriques ou comprimées , rarement an- guleuses, garnies de feuilles alternes, planes, ensifor- mes ou cylindracées, engaînantes à leur base, portant d'une à cinq grandes et belles fleurs terminales, accom- pagnées de spathes scarieuses. La plupart de ces plan- tes se cultivent en pleine terre, et y acquièrent une vigueur extrême; elles se plaisent surtout dans les ter- res douces et un peu fraîches; elles se propagent avec la plus grande facilité, par la séparation des racines, que l’on pratique en toute saison, mais sans aucun danger en automne et en hiver. Quelques espèces, un peu plus tendres, exigent l'abri de l’orangerie pendant la saison rigoureuse. IRIS A FLEURS PALES. Zris pallida, Willd. Il paraît que c’est à Clusius que l’on est redevable de l’introduc- tion de cette belle Iris dans nos cultures ; il la recut de Constantinople, vers la fin du seizième siècle, el la pro- pagea dans le jardin botanique de Leyde, que l’Uni- versité avait, quelques années auparavant, confié à ses soins. L’Iris à fleurs pâles entre en fleuraison au mois de mai. Sa racine est tubéreuse, charnue, horizontale, et noduleuse ; elle produit une tige droite, presque nue, dépassant de beaucoup la hauteur des feuilles qui sont radicales, ensiformes, droites, glabres, d’un vert glau- que et longues de douze à quinze pouces. Les fleurs terminent la tige ; elles sont alternes, distantes, les su- périeures tout à fait sessiles, les inférieures un peu pé- donculées ; toutes sortent de spathes membraneuses, très-minces, blanchâtres et transparentes, qui les en- veloppent avant l'épanouissement. Les fleurs sont très- grandes, douées d’une odeur suave ; les trois divisions TARA 115 extérieures de la corolle sont réfléchies, d'un pourpre clair, finement veinées de bleu, avec la base blanchâtre, garnie d’une raie médiane de barbes d’un beau jaune doré; les trois autres divisions sont d’un bleu pourpré pâle, veinées et ovalaires ; les stigmates sont de cette dernière couleur. IRIS A ODEUR DE SUREAU. {ris sambucina, Lin. Cette espèce est originaire du midi de l’Europe et fleurit au mois de juin. Ses feuilles radicales sont ensiformes, glabres, droites, striées, verdâtres, hautes de deux pieds environ et larges d’un pouce et demi. La tige est droite, cylindrique, plus élevée que les feuilles, termi- née par plusieurs fleurs alternes, entourées d’une spa- the verdâtre à la base, membraneuse et jaunâtre au sommet; les trois divisions extérieures de la corolle sont réfléchies, d’un beau violet dans leur milieu, vei- nées à leur base ainsi que sur tous les bords; les divi- sions internes sont d’une couleur brunâtre, pâle, avec une teinte bleuâtre au milieu. Les stigmates sont d’un blanc bleuâtre. TRIS VEINÉE DE JAUNE SALE. {ris squalens, Lin. Cette Iris fut d’abord regardée comme une simple variété de la précédente ; mais la reproduction constante des deux espèces distinctes par les semis successifs, a fini par éloigner toute idée d’analogie, malgré l'opinion de Sprengel et de quelques autres botanistes. Ses feuil- les sont ensiformes, larges, courtes, droites, glabres, striées, vertes et pourprées à leur base; la tige est cy- lindrique, beaucoup plus haute que les feuilles, termi- née par trois ou quatre fleurs assez grandes ; la spathe est verdâtre à la base, jaunâtre et membraneuse au sommet ; les trois divisions extérieures de la corolle sont réfléchies, d’un pourpre foncé élégamment strié de blanc, et jaunâtres à leur base; les trois autres sont redressées, d’un gris jaunâtre, livide. IRIS A DEUX FLEURS. /ris biflora, Lin. Ses feuilles sont ensiformes, glabres, courbtes en dehors, striées et d’un vert assez pâle; la lige est cylindrique, simple, haute de six à sept pouces, dépassant de très-peu la lon- gueur des feuilles ; deux et rarement trois fleurs la ter- minent. Les divisions intérieures de la corolle sont très- grandes, d’un violet foncé, veintes de noirâtre; les divisions extérieures sont réfléchies, de la même nuance que les autres, mais avec une large raie barbue et blan- châtre à la base; les accotements de cette raie sont blan- châtres, élésamment parés de larges veines d’un noir pourpré. Elle a pour patrie l’Europe méridionale. IRIS NAINE. Zrès pumnila, Lin. Ses racines présentent, par leur réunion, une souche horizontale d’où partent des fibres cylindriques, et d’où s'élèvent des tiges sim- ples, hautes de quatre pouces au plus et dont la lon- gueur ne dépasse jamais celle des feuilles. La fleur est solitaire , assez grande et terminale; les divisions ex- térieures de la corolle sont réfléchies, d’un bleu violet foncé, avec les bords beaucoup plus pâles; l'onglet est blanchâtre, barbu sur une ligne centrale, avec une aréole striée de pourpre obscur; les divisions internes sont dressées, d’un pourpre foncé plus uniforme; le tube est grêle, toujours saillant hors de la spathe qui est verte et membraneuse. Elle se trouve dans toute l'Europe tempérée. 116 IMROI 1ris TRÈS-FÉTIDE. Zris fœltidissima, Lin. L’Iris très- | fétide, connue plus vulgairement des jardiniers sous le nom d’/ris gigot ou à odeur de gigot, se trouve dans presque tous les vallons frais et ombragés de l’Europe centrale; elle fleurit en juin dans les jardins où elle se propage avec la plus grande facilité. Ses tiges s'élèvent à la hauteur de deux pieds ; elles sont imparfaitement cylindriques, munies latéralement d’un angle émoussé, chargées de feuilles alternes dont les supérieures cour- tes, vaginales et spathacées; les feuilles radicales, un peu moins longues que les tiges, sont ensiformes, assez étroites, dressées, glabres, striées et d’un vert sombre. Les fleurs sont petites, Lerminales, au nombre de deux à quatre; les divisions de la corolle sont d’un bleu pourpré assez livide, les extérieures sont plus foncées avec la base faiblement barbue et striées de blanc-jau- nâtre; ces stries forment à l'extérieur des sortes de rides ou de plis jaunes, rehaussés de pourpré. IRIS JAUNATRE. /ris lutescens, Willd. L'introduction de cette espèce date de près d’un siècle, et on la prit d’abord pour une variété de l’Iris naine. Elle a les feuil- les ensiformes, larges de sept ou huit lignes, hautes de quatre à six pouces et d’un vert un peu glauque; la tige s’élève du milieu de ces feuilles et présente elle- même quelques feuilles beaucoup plus courtes, et à côtes aplaties; elle est terminée par une seule fleur; Ja spathe est d’un vert blanchâtre, les divisions exter- nes de la corolle sont réfléchies et d’un jaune assez vif, striées de brunâtre ; les divisions internes sont beaucoup plus pâles et veinées de violâtre. IRIS GERMANIQUE. ris germanica, Lin. Cette Iris, l’une des plus anciennes que l’on connaisse, a ses ra- cines tubéreuses, charnues et noduleuses ; ses feuilles sont ensiformes, planes, glabres, vertes, succulentes, larges d’un pouce et demi, longues d’un pied et demi, droites, distiques et engainantes à la base; la tige qu’elles entourent est un peu plus haute, droite, cylin- drique , feuillée, triarticulée souvent un peu rameuse ; elle est terminée par deux ou trois grandes fleurs, d’un pourpre violet intense dans les divisions extérieures et réfléchies de la corolle; plus pâle dans les divisions inté- rieures, et redressées ; toutes sont larges, arrondies et un peu ondulées ; on voit à la base des extérieures, au centre de l'onglet, une raie barbue, jaunâtre, et de lar-- ges stries latérales de la même nuance; les stigmates sont violâtres, mêlés de blanc, avec leurs sommets pointus. IRIS PANACHÉE. ris variegata, Lin. Sa tige est un peu plus haute que les feuilles radicales qui l'entourent, nue dans sa partie supérieure , terminée par deux ou trois fleurs pédonculées et assez grandes. Les feuilles sont ensiformes, cannelées ou ridées, vertes, avec la base légèrement pourprée; leur longueur dépasse rare- ment un pied et leur largeur dix lignes. Les divisions extérieures de la corolle sont réfléchies et pendantes, d’un pourpre pâle dans la partie antérieure du limbe, avec de grosses veines d’une teinte très-foncée, les bords sont blanchâtres, et l’onglet jaunâtre intérieu- rement, vert à l'extérieur ; les divisions internes sont droites et entièrement jaunes. FRIS DE FLORENCE. Jris Florentina, Lin. Distinguée HR l’une des premières, cette Iris fut presque aussilôt ap- pliquée, soit à la préparation de certains médicaments, soit à celle de parfums qui doivent tenir lieu de l’odeur de la violette. Ses propriétés résident entièrement dans ses racines qui sont charnues, tubéreuses, noduleuses et blanches. Ses tiges s'élèvent à plus d’un pied, elles sont un peu contournées, cylindriques, épaisses et feuil- lées, entourées de feuilles radicales, ensiformes, droites, glabres, plus courtes qu’elles, striées et d’un vert tirant sur le glauque. Les fleurs, ordinairement au nombre de deux, sont blanches el terminales, sortant d’une spathe membraneuse, scarieuse, et d’un brun pâle; elles ré- pandent une odeur douce et agréable; les trois divi- sions externes de la corolle sont réfléchies et même pendantes, spathulées et veinées de bleu pourpré; une forte raie barbue et jaune fait saillie à la base; les divi- sions intérieures sont grandes, ovales, ondulées, un peu chiffonnées , bombées , et entièrement blanches. De l'Europe méridionale. IRIS BULBEUSE. Zris Xiphium, Linn. Cette espèce est originaire de l'Espagne; elle est, depuis la fin du seizième siècle, cultivée dans nos jardins, où elle s’est faite à toutes les températures. La culture a procuré des variations de couleurs qui augmentent l'effet que produit au commencement de juin, la floraison de celte jolie espèce. Sa tige est droite, haute de deux pieds en- viron, garnie de feuilles linéaires, renflées, pointues et striées ; les feuilles radicales sont aussi longues que la tige, striéés, un peu arrondies et subulées. Les fleurs, presque toujours au nombre de deux, terminent la tige; elles sortent d’une spathe verdâtre, allongée, foliacée; les trois divisions externes de la corolle ont l'onglet jaunâtre et le limbe d’un bleu violâtre; les divisions internes sont dressées, el d’un bleu violet foncé; les stigmates sont pétaliformes et presque aussi grands que les divisions externes de la corolle, qu'ils semblent re- couvrir en partie. IRIS XIPHIOIDE. Jris æiphioides, Willd. Elle croît en grande abondance dans la chaîne des Pyrénées; et de- puis très-longtemps on la cultive dans les jardins d’Eu- rope; elle y fleurit aux mois de juin et de juillet. Sa racine est bulbeuse, solide, de la grosseur d’une noix ; elle donne naissance à des feuilles linéaires, striées, glabres, aiguës et canaliculées; elles entourent ‘une tige cylindrique, haute d‘un pied environ, surmontée par une ou deux grandes fleurs dont la corolle est pro- fondément divisée en six segments inégaux; les trois extérieurs sont largement spathulés et réfléchis, l’on- glet est d’un bleu verdâtre; le limbe est blanc à son origine, et largement strié de pourpre très-foncé, il y a en outre une raie jaune, et la circonférence est d’un violet presque noir; les trois segments intérieurs sont lancéolés, redressés et d’un bleu pourpré, foncé et uni- forme; cetle nuance est aussi celle des stigmates. IRIS VÉNÉNEUSE. Zris brachy cuspis, Fischer. Le pro- fesseur Adams a découvert cette Iris, dans la Sibérie orientale, sur les bords de la rivière Lena; il en a rap- porté des graines qu’il a communiquées au conseiller d’État Fischer, directeur du Jardin impérial de St-Péters- bourg. Ses racines sont tubéreuses, un peu aplaties et charnues, il s’en élève des feuilles longues d’un à deux IRI pieds, linéaires, lancéolées, droites ou repliées et fort aiguës; la tige dépasse la longueur des feuilles et porte une fleur assez grande, dont les divisions externes de la corolle sont réfléchies, d’un bleu pourpré, veinées de bleu plus intense, avec l'onglet blanchâtre ; les divi- sions internes sont très-courtes et d’un pourpre foncé. Les stigmates sont pétaliformes et roulés en spirale. IRIS VERSICOLORE. /ris versicolor, Linn. Elle s'élève à la hauteur de deux pieds, et ses tiges, cylindriques, épaisses et un peu rameuses à l'extrémité, dépassent à peine les feuilles. Celles-ci sont ensiformes, un peu étroites, vertes et recourbées au sommet. Les spathes sont membraneuses, desséchées, acuminées et bordées de jaunâtre; il en sort deux fleurs de moyenne éten- due; les divisions extérieures de la corolle sont d’un pourpre très-foncé, veinées de noir pourpré : l'onglet est blanchâtre avec une raie médiane, jaune, pointillée de pourpre; les divisions internes sont assez pelites, d’un pourpre très-pâle, avec la côte médiane, jaunâtre; les stigmates sont pétaliformes, blanchâtres, jaunes, entourés de rose à l'onglet. De Pensylvanie. Iris pe Perse. /rès Persica, Linn. Le nom spécifique de cette Iris indique son origine; mais on ne connaît guère la date préeise.de son introduction en Europe. Elle y a été constamment cultivée comme une très- jolie plante d'ornement, qui donne ses fleurs la pre- mière de.toutes ses congénères, vers la fin de février. Sa racine est un bulbe d’où s'élèvent cinq ou six feuilles linéaires, canaliculées, droites, d’un vert un peu glau- que, disposées en un faisceau distique et longues de trois pouces environ, à l’époque de. la floraison. La hampe est fort courte, presque nulle, supportant une grande et belle fleur dont'la corolle a ses trois divisions externes élalées, avec le limbe d’un blanc bleuâtre et l'onglet jaune, marqué de quelques points et d’une ligne médiane d’un brun orangé, l'extrémité intérieure du limbe est d’un beau bleu purpurin; les divisions internes sont très-petites, réfléchies en dehors, laci- niées, presque frangées, pliées en gouttière et blanches. Les stigmates sont grands, blancs, avec une ligne mé- diane bleue. IRIS TUBÉREUSE. ris tuberosa, Linn. La Perse est encore la patrie de cette espèce que l’on a aussi trouvée dans l'Arabie et dans presque toutes les contrées que l’on désigne par le seul nom de Levant. Sa racine est composée de deux ou trois tubérosités oblongues, ir- régulièrement adhérentes; il en pousse quelques feuil- les étroites, linéaires, canaliculées, tricarénées, tétra- gones, glabres, plus longues que la tige, susceptibles même d'atteindre à quinze ou dix-huit pouces. La tige ne s'élève pas à plus de huit pouces; elle est cylindri- que, garnie de feuilles plus petites que les radicales, et terminée par une fleur, qui sort d’une spathe foliacée et renflée. Les divisions extérieures de la corolle sont d’un noir pourpré avec les bords ondulés etverts, ainsi que l’onglet ;.les intérieures sont entièrement vertes. IRIS DE SIBÉRIE. Zris Siberica, Linn. Quoique cette Iris ait reçu le nom de la contrée où elle fut primilive- ment observée, on ne doit point croire qu’elle y soit ex- clusive, car non- seulement elle se trouve dans toutes les parties de la Russie, mais encore dans toute l’Europe 6 DICT. DES SCIENCES NAT, IR ul 117 tempérée, en Autriche, en Hongrie, en Bohême, en Suisse, en France et vraisemblablement encore ail- leurs; et l’on sent, d’après cela, que l’une des premiè- res, elle a dù être connue des botanistes. Ses racines sont fibreuses et tuberculeuses tout à la fois ; elles don- nent naissance à des tiges qui s’élèvent à la hauteur de deux ou trois pieds, qui sont droites, fistuleuses, cylin- driques et presque nues dans leur partie supérieure, elles sont entourées de feuilles droites, linéaires, angu- leuses, pointues, fort étroites, d’un vert assez obseur, et de plus d’un pied de longueur. Les fleurs, au nombre de trois ou quatre, sont portées sur des pédoncules in- égaux en longueur, terminant les tiges; les divisions externes de la corolle sont réfléchies ; l'onglet est d’un jaune orangé, le limbe est d’un blanc bleuâtre, surtout vers les bords, marqué de veines et de ramifications d’un brun pourpré; les divisions internes sont d’un brun violet foncé, veinées de noir pourpré. Les stigma- tés sont de la même couleur, mais plus courts que les divisions internes de la corolle. IRIS DE SUZE. {ris Suziana, Vahl, Red., Lil., t. 18. Cette belle espèce que l’on connaît, dans les jardins, sous les noms d’Zris deuil et d’ris tigrée, est origi- naire de Perse, des environs de Constantinople. Ses feuilles sont très-étroites ; sa tige, haute d’environ deux pieds dans les individus cultivés, est simple, sillonnée, et se termine, en général, par une seule fleur. Celle-ci est très-grande, d’un brun foncé, mêlé de brun clair et de blanc avec des veines pourpres. Cette espèce, qui est assez délicate, doit, pendant l'hiver, être recouverte d’une cloche et de fumier, afin de la préserver du froid. RIS DE LA CHINE. ris Chinensis, Cav.; Iris fim- briata, Vent., Jard. Cels., 1.9; Red., Lil., t. 152. Cette espèce est une des plus belles du genre; ses racines sont tubéreuses, traçantes et horizontales. Ses feuilles sont distiques, glauques, ensiformes, plus courtes que la tige, laquelle est élevée d’un pied et demi à deux pieds, rameuse dans sa partie supérieure où elle porte de trois à huit fleurs de grandeur moyenne, d’un bleu pâle, ayant les divisions calicinales jaunâtres dans leur contour. Les divisions extérieures sont plus larges, marquées de taches jaunes. Les stigmates sont bleus et frangés. Cette Iris est assez délicate. On doit la rentrer en orangerie pendant l'hiver. IRIS DES MARAIS. {ris Pseudo-Acorus, L., Red., Lil., t. 255. Sa racine ou souche est horizontale et charnue; sa tige dressée, un peu comprimée, lisse, glabre et glauque, haute d'environ deux pieds, offrant des nœuds à l’attache de chaque feuille. Celles-ci sont ensiformes, allongées, aiguës, amplexicaules. Les fleurs sont jau- nes, grandes, au nombre de quatre à cinq, pédoncu- lées à la partie supérieure de la tige. Les trois divi- sions internes sont dressées, spathulées et très-pelites. La capsule est ovoïde, allongée, à trois loges, conte- nant chacune un très-grand nombre de graines planes, discoïdes, appliquées les unes sur les autres. Cette es- pèce croît en abondance sur le bord des marais et des | ruisseaux, aux environs de Paris, où elle fleurit en mai | et en juin. On ne la cultive pas dans les jardins. Ses | graines torréfiées ont une saveur amère et une odeur 8 113 IRR aromatique assez prononcée. On a proposé de les sub- stituer à la graine du Café, à une époque où la guerre avait interrompu les communications commerciales. IRIS BERMUDIENNE. ris Sisyrinchium, L., Red., Lil., t. 29 et 458. Originaire d’Espagne, de Naples et de Barbarie, celte espèce a une racine bulbeuse, des feuilles canaliculées, arquées et quelquefois contour- nées, deux fois plus élevées que la tige. Celle-ci, haute d'environ cinq à six pouces, se termine, en général, par trois fleurs dont le tube est grêle et très-long. Les divisions sont bleues, les extérieures marquées d’une tache jaune, et les intérieures plus courtes et réflé- chies. IRIS. min. Ÿ’. PIERRE D'IRIS. IRISÉ. Zrinus. min. C'est-à-dire réfléchissant à la fois diverses couleurs, ainsi que le fait en grand l’arc- en-eiel que les mithologistes adoptent pour écharpe de la messagère des dieux. Le reflet, ainsi qu’on l’observe dans quelques cristaux de Quartz, peut être lancé éga- lement de l’intérieur comme de la surface, alors il dé- pend de la disposilion des molécules cristallines; mais dans certaines substances combustibles ou métalliques, douées d’un brillant particulier, il existe toujours à la surface, et se trouve produit par la présence d’un corps étranger qui s’y est attaché ou combiné. IRLBACHIE. Zrlbachia. Bot. Genre de la famille des Gentianées, Pentandrie Monogynie, L., établi par Mar- tius dans ses Nov. Gen. et Sp. PI. Bras. 1xxir, et qu'il a dédié au comte d’Irlbach, savant botaniste, et membre de la Société royale de Ratisbonne. Caractères : calice campanulé, à cinq divisions droites; corolle infundi- buliforme, égale, avec la gorge nue et le limbe quin- quéfide ; filets des étamines filiformes, aplatis et pour ainsi dire ailés : anthères en fer de lance, avec l’extré- mité souvent roulée extérieurement ; style cylindrique; stigmate divisé en deux branches également cylindri- ques; capsule bivalve, polysperme. Ce genre, qui a beaucoup d’affinité avee celui des Lisianthes, ne ren- ferme encore qu’une seule espèce : Zrlbachia elegans. C’est une plante haute de dix-huit pouces environ, à tige droite, tétragone et glabre; à feuilles lancéolées, aiguës, pétiolées, opposées; à fleurs bleues très-jolies, alternes, disposées en panicules dont les pédoncules sont dichotomes. Elle est originaire du Brésil où elle croît dans les prés et les bois de la province de Rio-Negro. IRLIN. o1s. Synonyme vulgaïre de Bergeronnette du printemps. IROUCANA. BOT. 77. CASEARIA. IROUDA. os. Synonyme vulgaire d'Hirondelle. 7. ce mot. IRPÈCE. Zrpex. 80T. Genre de Champignons hyméno- mycètes, établi par Fries qui lui reconnaît pour carac- tères : hyménion infère, subulé, à pointes disposées en lignes dessinant une sorte de réseau, pliées et entre- lacées à leur base. Ces Fongosités habitent toutes les parties ligneuses, croissent à leur surface, formant des plaques membraneuses, plus ou moins coriaces, assez souvent recouvertes de poils à la face extérieure. IRRITABILITÉ. zoo. et or. Il est extrêmement dif- ficile, dans l’état actuel de la physiologie, de faire con- naitre d’une manière précise le sens que l’on doit atta- IRS cher à ce mot. Les différents auteurs qui l’ont employé aux diverses époques de la science, sont loin deluiavoir donné la même acception. Ainsi, Glisson, qui le pre- mier l’a introduit dans le langage physiologique, ap- pelle Zrritabilité la force particulière dont sont doués nos organes, force qui préside à tous leurs mouve- ments, et sans laquelle leurs fonctions ne pourraient s’exécuter. Celte théorie fut adoptée par J. Gorter, qui fit l'application des principes émis par Glisson, aux mouvements qu’exécutent les végétaux, et chercha : ainsi à démontrer que tous les êtres organisés sont doués, seulement à des degrés différents, de cette pro- priété spéciale que Glisson avait nommée Irrilabilité. Ce fut depuis cette époque que l’on cessa de ne voir dans les plantes que des mouvements mécaniques, et que ces mouvements furent rapportés à l’action vitale, qui est le caractère distinctif de la matière organisée. Mais Haller donna une définition tout à fait différente de l’Irrilabilité. Suivant Glisson et Gorter, l’Irritabilité existant dans toutes les parties des êtres organisés, celle propriété pouvait agir sans que l'organe mani- festât aucun mouvement appréciable : telle est, par exemple, celle qui préside à certaines fonctions, comme l'absorption, la nutrition, etc. Haller, au contraire, restreignit de beaucoup le sens de ce mot. « J’appelle Irrilabiülité, dit-il, cette force ou propriété inhérente à certains Lissus, et en vertu de laquelle ils se meuvent sous l’influence des agents extérieurs. Ainsi, une parlie sera d'autant plus trrilable , qu’elle se raccourcira ou se contractera davantage, quand un corps extérieur viendra à la toucher ou à agir sur elle. » On voit que l'Irritabilité de Haller, sur laquelle ce grand physiolo- giste à fait un si grand nombre de belles expériences, est la même chose que ce que, plus lard, on a généra- lement appelé contractilité musculaire ou Myotilité. Outre celte action énergique et vitale, Haller admeltait encore, dans certains tissus tels que les aponévroses, les tendons, les membranes, une force morte, une sorte d'élasticité organique, en vertu de laquelle ces organes tendent à se raccourcir, à revenir sur eux-mêmes. Cette force qui se manifeste dans ces tissus, même longtemps après la mort, doit être soigneusement distinguée de l'Irritabilité, propriété essentiellement vitale, qui s’é- teint peu de temps après que l’animal a cessé de vivre. Cela suffit pour faire voir que le sens du mot Irritabilité est loin d’être rigoureusement défini, surtout depuis que Haller et ses disciples lui ont donné une significa- tion tellement différente de celle que Glisson lui avait d’abord imposée. Néanmoins nous partageons l'opinion du médecin anglais, réservant les noms de contractilité musculaire ou de myotilité pour les phénomènes que Haller désignait sous le nom d’Irritabilité (7. Musczes, MYorTiLiTÉ). Et comme l'Irritabilité de Glisson a été généralement attribuée au système nerveux, nous ren- voyons aux mots CÉRÉBRO-SPINAL, NERFS et SENSIBILITÉ, pour examiner à fond cette fonction et discuter les opinions diverses qui ont été émises à son égard. Quant à l’Irritabilité dans les végélaux, 7. au mot FEUILLES. IRSIOLA. Bot. La plante désignée sous le nom d’Zr- siolia scandens,par Patrick Browne(Jamaïc., 47, t,4, fig. 1,2), est rapportée au Cissus smilacina de Will- denow. IRUBI. o1s. Synonyme vulgaire de Catharte papa. IRUNGUS. 8oT. Synonyme ancien d'Æryngium. V. PANICAUT. IRUSCULE. BoT. Synonyme vulgaire d'Euphorbia characias, L. ISABELLE. z0o1. On a donné ce nom spécifique à un Oiseau du genre Sylvie, à un Squale, à une Libellule du genre Agrion, ainsi qu’à une Coquille du genre des Porcelaines. /. ces mots. ISACANTHE. Zsacantha.1ns.Coléoptères tétramères; genre de la famille des Rhynchophores, tribu des Cha- ransonites, élabli par Hope qui lui assigne pour carac- tères : antennes composées de onze articles granuleux et plus épais vers le bout, insérées au delà du milieu de la trompe qui est allongée; corselet cylindrique un peu renflé; élytres arrondies à la base et vers le corselet ; pieds antérieurs très-grands; cuisses armées de deux dents égales. L’Isacanthe rhinolioïde est long de sept lignes, entièrement gris, avec les élytres chargées de points. Il se {rouve à la Nouvelle-Hollande. ISACHNÉ. Zsachne. 80T. Genre de la famille des Gra- minées et de la Triandrie Digynie, établi par R. Brown (Prodr. FI. Nov.-Holl.,t. 1, p. 196) qui le caractérise ainsi : fleurs disposées en panicules; lépicène biflore, à deux valves égales, membraneuses et obtuses ; chaque fleurette est composée de deux paillettes chartacées; la fleurette extérieure est mâle, l’inférieure femelle, ac- compagnée de deux paléoles hypogynes. Les étamines sont au nombre de trois; l'ovaire est surmonté de deux styles que terminent deux stigmates plumeux. Le fruit est enveloppé dans les deux valves de la glume, qui se sont durcies. Ce genre se compose d’une seule espèce, TIsachne australis, Brown, loc. cit. Plante glabre qui croît dans les lieux inondés, aux environs de Port-Jack- son, à la Nouvelle-Hollande. Ses feuilles sont planes, avec une ligule formée de poils. Selon R. Brown, le genre Isachne est très-voisin du Panicum. L’Isachne australis a même la plus grande ressemblance exté- rieure avec le Panicum coloratum. ISADELPHE. Zsadelphus. Bot. Épithète donnée aux plantes qui ont les étamines diadelphes et partagées en deux paquets égaux. ISAIRE. BoT. Pour Isarie. 7. ce mot. ISANTHE. Zsanthus. BoT. Genre de la famille des Labiées, et de la Didynamie Gymnospermie, L., éta- bli par Richard (in Michx. Flor. bor. Am. 2, p. 4, tab. 50), et ainsi caractérisé : calice campanulé, quin- quéfide; corolle à cinq divisions ovées, presque égales, le tube droit et étroit; quatre étamines presque égales; style terminé par deux sligmates linéaires réfléchis ; quatre noix globuleuses occupant la cavité du tube agrandi du calice. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce, Zsanthus cæœruleus, qui croît dans certaines localités crétacées de la Caroline et de la Virginie. C’est une plante herbacée, dont les tiges visqueuses et pubescentes sont garnies de feuilles ovales lancéolées, atténuées aux deux extrémités, el à trois nervures lon- gitudinales. Les fleurs, d'un bleu clair, sont opposées et portées sur des pédoncules axillaires. Cette plante à et [dp > 119 l'aspect de la Sarrielte des jardins. Il ne faut pas con- fondre avec ce genre, celui que Lesson a nommé de même (Linnæa, 1850, p. 558) et qui se trouve être le même que le genre Berniera, précédemment établi par le professeur De Candolle. Allmann donne lépithète d'Isanthe à toutes les plantes qui ont les périgones ou téguments de toutes leurs fleurs semblables. ISANTHERA. BoT. Genre de la famille des Solénacées, établi par Nées Van Esenbeck, qui lui assigne pour ca- ractères : fleurs polygames ; les hermaphrodites ont le calice à cinq divisions, la corolle rotacée, quinquéfide, plus courte que le calice, cinq élamines à anthères uniloculaires, déhiscentes longitudinalement par une ouverture verlicale,entourées d'un connectif demi-cir- culaire; l'ovaire consiste en deux carpidies inclinés vers un axe commun , ce qui forme une cloison bila- mellée, régnant diagonalement et sur le bord de la- quelle sont attachés les ovules; stigmate tronqué; cap- sule biloculaire, à quatre réceptacles lamelliformes, renfermant plusieurs petites semences. Les fleurs fe- melles sont privées de corolle et n’ont que des rudi- ments staminaux tuberculiformes; l'ovaire est en tout Semblable à celui des fleurs hermaphrodites. Les Isan- theras sont des plantes encore très-peu connues, et que l’on trouve dans l'Inde; l’espèce d’après laquelle ont été tracés les caractères génériques, offre une tige dressée, fort abondante en matière médullaire, à écorce tendre, spongieuse, blanchâtre, recouverte d’un épais duvet brunâtre; ses feuilles sont alternes, obovato-cu- néiformes, aiguës, atténuées en péliole, marquées de côtes et de nervures, d’un tissu lâche, vertes en dessus, parsemées de quelques poils laineux; couvertes en des- sous d’un duvet blanc; les fleurs naissent dans les ais- selles des feuilles ; elles sont agglomérées, fasciculées, penchées; le calice est laineux à l'extérieur, mais les corolles sont glabres. ISANTHÈRE. Zsantherus. ot. Se dit des plantes qui ont leurs anthères égales ou semblables. ISARD ou YSARD. mam. Même chose que Chamois. V”. ANTILOPE. ISARIE. /saria. not. Ce genre, créé de Mucédinées par Persoon, est l’un des plus remarquables de cette famille par son mode de développement; il est composé de filaments étroitement entrecroisés, formant ainsi une sorte de pédicule, et qui s’écartent vers le sommet de manière à donner à tout le Champignon la forme d'une massue. Ce pédicule se ramifie quelquefois, et les filaments portent vers leurs extrémités des sporules qui paraissent éparses à la surface du capitule. Presque toutes les plantes de ce genre naissent sur les Insectes morts ou sur leurs chrysalides; quelques-unes croissent sur les bois pourris, mais moins fréquemment; elles sont la plupart blanches, grises ou jaunâtres, et assez fugaces. Ce genre, comme on peut le voir d’après la description qui vient d'en être donnée, appartient à la dernière section des Mucédinées, à laquelle on peut donner le nom d’Zsariées, et comme l’un des plus an- ciennement connus, il peut aussi donner l’idée la plus juste de ce groupe. Par l’accroissement de leurs fibres, ces plantes indiquent déjà un certain passage aux Ly- 120 TASAC coperdacées; mais les sporules, au lieu d'être contenues dans le tissu formé par ces fibres entrecroisées , sont éparses à leur surface extérieure. ISATIDÉES. Zsatideæ. por. C’est ainsi que De Can- dolle (Syst. Regn. Veget., t. 11, p. 565) a nommé la dixième tribu de la famille des Crucifères, à laquelle il a aussi donné le nom de Notorhizées Nucamentacées, en raison de la structure de leurs silicules et de leurs graines. Le genre Zsatis ou Pastel est considéré comme le type de cette tribu qui forme une association très- naturelle, composée d'herbes glabres, plus ou moins glauques , à feuilles entières ou dentées, les radicales pétiolées, celles de la tige sagittées à la base. 7. Cru- CIFÈRES el PASTEL. ISATINE. BoT. Même chose que Indigotine. ISATIS ou RENARD BLEU. mam. Espèce du genre Chien. 7. ce mot. ISATIS. BOT. /. PASTEL. ISAURE. /saura. poryr. Genre de l’ordre des Acti- paires, dans la division des Polypiers sarcoïdes, plus ou moins irritables, sans axe central, proposé par Sa- vigny qui en a figuré plusieurs espèces (PI. 2, Poly- pes, an, Zoologie) dans le grand ouvrage sur l'Égypte. ISAURE. Zsaura. Bot. Genre de la famille des Asclé- piadées et de la Pentandrie Digynie, L., établi par Commerson , et reproduit sous le nom de S{ephanotis par Du Petit-Thouars (Nov. Gener. Madagasc., p.11) qui l’a ainsi caractérisé : calice court, à cinq divisions étalées; corolle tubuleuse, ventrue à la base, dont le limbe est à cinq lobes tordus; cinq étamines comme dans le genre Asclépias ; corpuscules à deux cornes; ovaire double, surmonté d’un style court; deux folli- cules horizontaux, acuminés, épais; semences aigret- tées. Ce genre a été réuni au Ceropegia par Jussieu et d’autres auteurs. L’Zsaura Allicia, Commers. et Poiret (Encyclopéd. Supplément.), arbrisseau de l’île de Madagascar, est la seule espèce de ce genre. Cepen- dant Du Petit-Thouars indique le Ceropegia acumi- nata de Roxburgh comme congénère de son Séepha- notis. ISCA où ISKA. BorT. L'un des noms anciens du Bolet amadouvier, Boletus igniarius. . POLYPORE. ISCHAS. BoT. On nommait ainsi anciennement le fruit séché du Figuier cultivé. ISCHÈME. Zschœmum. BoT. Genre de la famille des Graminées, établi par Linné, adopté par la plupart des agrostographes, et qui peut être caractérisé de la manière suivante : fleurs polygames et monoï- ques, disposées en épis solitaires ou géminés, ayant leur axe ou rachis articulé, portant deux épillets à chaque articulation, l’un sessile, placé horizontale- ment, l’autre pédicellé, mâle ou neutre. L’épillet sessile est biflore ; sa lépicène se compose de deux valves un peu coriaces; l’extérieure est un peu plane, l’intérieure est naviculaire. Chaque fleurette se compose de deux paillettes membraneuses et incluses : la fleurelte ex- terne est mâle, rarement neutre, l’intérieure est her- maphrodite; la glumelle se compose de deux paléoles; les étamines sont au nombre de trois; les deux styles sont surmontés de deux stigmates plumeux. Ce genre, ainsi que le remarque R.Brown (Prodr.F1. Nov.-Hol., ee un Où & 1, p. 204), est très-voisin de l’Andropogon et du Saccharum ; il en diffère seulement par la fleurette extérieure de l’épillet sessile, qui est bivalve et le plus souvent mâle; quant au Rottboella, il n’en diffère que par un de ses épillets, qui est pédicellé; en conséquence, le Æottboella digitata de la Flore grecque est une es- pèce du genre Ischème. R. Brown pense encore que l’on doit réunir au genre Ischème les genres Schima de Forskahl et Colladoa de Cavanilles. Palisot de Beauvois, dans son Agrostographie, sépare encore le Colladoa comme genre distinct, en conve- nant néanmoins du peu de valeur des caractères d’après lesquels il a été établi. Le même auteur forme un genre Meoschium des espèces d’Ischème qui ont la paillelte inférieure de la glume dans la fleur hermaphrodite, bifide à son sommet et portant une arête tordue. 1”. MEoscHiux. Les espèces du genre Ischème sont toutes exotiques. R. Brown, dans son Prodrome, en décrit six espèces nouvelles qu’il a observées dans diverses parties de la Nouvelle-Hollande. ISCHIADELPHIE. Zschiadelphia. 2001. 7. Monstre. ISCHION. Zschion. z001. Nom que l’on donne à deux pièces situées de chaque côté du métathorax des in- sectes, que l’on considère comme analogues des pubis el iléons. ISCHOEMON. Bot. L’un des anciens noms du Zri- licum repens. V. FROMENT. ISÉE. Zsea. crusr. Genre la famille des Décapodes Macroures, voisin des Pagures, et formant le passage de ce genre à celui des Thalasines. IL a été établi par Guérin pour un Crustacé rapporté des îles Mariannes. Caractères : abdomen symétrique, corné et mou comme le reste du corps, divisé en anneaux qui supportent des appendices ovifères, placés sur un seul rang, au nombre de trois ou quatre, et terminé par une nageoire cau- dale de forme ordinaire ; antennes portées sur des pé- doncules de trois articles; les internes plus courtes, terminées par deux filets égaux, dont le supérieur est claviforme, les externes finissant en un long filet séti- forme; pattes des deux premières paires plus grandes et didactyles; celles de la troisième paire monodactyles, les cinquièmes très-petites, également monodactyles. ISÉE ALLONGÉE. /sea elongata, Guér. Elle est bru- nâtre, avec quelques parties plus claires et même trans- parentes; elle a environ quatorze lignes; la carapace en a trois. Elle se trouve aux îles Mariannes. Ce genre n’est pas le même que celui établi par Edwards sous un nom semblable, et aussi dans le même ordre d'animaux, mais dans le groupe des Amphi- podes. L’Isea montagni d'Edwards ressemble forte- ment aux Crevettes, et ses antennes supérieures se ler- minent également par deux appendices annelés, mais au lieu de n’avoir que les paties des deux premières paires préhensibles, ces Crustacés les ont toutes termi- nées par une griffe mobile, qui se reploie sur le bord de l’article précédent. ISÉRINE. min. Titane oxydé ferrifère, Haüy. Variété de Titanate de Fer, trouvée en masses roulées, dans un sable granitique, près de la source de la rivière Iser, dans le Reisengebirge et dans le lit de la rivière Don, ISI dans l’Aberdeenshire, en Écosse. Elle est composée, suivant Klaproth, de 72 parties d’oxydule de Fer et de 28 parties d'oxyde de Titane. F. TITANE OXYDÉ. ISERTIE. Zsertia. Bot. Genre de la famille des Ru- biacées, Pentandrie Monogynie, Lin., institué par Schreiber qui lui assigne pour caractères : tube du calice presque globuleux, avec le limbe court, persis- tant, divisé en cinq ou six dents; tube de la corolle très-long, plus grêle vers le milieu, son limbe a six lobes courts, obtus, dressés, un peu contournés vers le sommet avant l’inflorescence, couverts intérieurement d’un duvet doré assez dense; six étamines incluses; fruit en baie globuleuse, couronnée par le calice, ren- fermant six nucules fragiles, polyspermes,triangulaires et sillonnés; semences presque globuleuses, tronquées à leur base; albumen charnu. Ce genre, composé jus- qu'ici de quatre espèces, dont une avait été placée mal à propos dans le genre Guettarda, appartient origi- nairement à l'Amérique du Sud. Ce sont des arbres à rameaux striés; à feuilles ovales, acuminées aux deux bouts, courtement pétiolées, recouvertes en dessous d’un duvet velouté, et accompagnées de stipules égale- ment acuminées aux deux extrémités, lancéolées, su- bulées; les fleurs, généralement rouges, sont rassem- blées en thyrse terminal ou en épi paniculiforme, por- tées sur des pédoncules opposés. ISERTIE A FLEURS PONCEAU. Jsertia coccinea, Vahl; Ecl. Am., 2, p.27; Guettarda coccinea, Aubl., 1, p. 517. Ses feuilles sont ovales, aiguës; son thyrse est oblong et paniculé, pourvu de fleurs dont la corolle a au delà d’un pouce de longueur, à pédicelles courts et dichotomes. De la Guiane. Vahl à ajouté au genre une seconde espèce qui a été trouvée à l'ile de la Tri- nité, et qu’il a nommée Zsertia parviflora. ISIDE. Zsis. poryr. Genre de l’ordre des Isidées, dont les caractères sont : Polypier dendroïde; articula- tions pierreuses, blanches, presque translucides, sé- parées par des entre-nœuds cornés et discoïdes, quel- quefois inégaux; écorce épaisse, friable dans l’état de dessiccation, n’adhérant point à l'axe, et s'en délachant avec facilité; cellules éparses, non saillantes. Les Isides varient peu dans leur forme, elles sont toujours cylin- driques, avec des rameaux épars. Leur couleur n'offre point de grandes différences; elle est blanchâtre dans le Polypier revêtu de son écorce : celle de l’axe pré- sente deux nuances bien tranchées; dans les articu- lations calcaires elle est blanche, semblable au marbre salin ou à l’albâtre par son éclat et par sa demi-trans- parence ; dans les articulations cornées, elle est brune plus ou moins foncée, quelquefois presque noire, d’au- tres fois jaunâtre. Leur grandeur varie d’un à cinq dé- cimètres. Ces Polypiers, répandus dans toutes les mers, se trouvent sur les côtes d'Islande, ainsi que sous l'équateur; la majeure partie des auteurs les indiquent comme originaires de l’océan Indien; cependant les espèces connues sont peu nombreuses. Ils sont em- ployés par les insulaires des îles Moluques et d’Am- boine, dans une foule de maladies qui pourraient faire regarder les Isis comme un remède universel, si l'usage qu’en font ces peuples ne prouvait leur ignorance en médecine. ISI 121 ISIDÉES. Zsideæ. vozyr. Ordre de la première divi- sion des Polypiers flexibles ou non entièrement pier- reux, dans la section des Polypiers corticifères, com- posés de deux substances : une extérieure et envelop- pante,nommée écorce ou encroûtement, l’autre appelée axe, placée au centre et soutenant la première. Ce sont des Polypiers dendroïdes, formés d’une écorce ana- logue à celle des Gorgoniées, et d'un axe à articula- tions alternativement calcaréo-pierreuses, cornées el solides ou spongieuses, presque subéreuses. Linné, dans son ÆHortus Cliffortianus, à le premier établi le genre Isis, auquel il avait réuni le Corail rouge, sous le nom d’Zsis nobilis. Pallas et quelques autres zoologistes ont suivi l'opinion du naturaliste suédois, et l’on voit en- core, dans les cabinets où l’on a conservé l’ancienne nomenclature, les Isidées sous le nom de Coraux arti- culés, pour les distinguer du vrai Corail qui n’est point articulé. Cette différence n’est pas la seule qui existe entre ces deux groupes de Polypiers; la substance tant interne qu’externe, le port, la couleur, etc., en offrent d’autres, également bien caractérisées. Les Isidées sont composées, comme tous les Polypiers corticifères, de deux parties : une centrale qui porte le nom d’axe, et une enveloppe charnue qu’on appelle écorce, comme dans les Gorgoniées. L’axe est formé d’articulations alternativement pierreuses el cornées, variant dans leur grandeur et leur diamètre : les pre- mières sont blanches, un peu translucides, marquées de sillons plus ou moins profonds et longitudinaux, quelquefois plus grandes, souvent plus petites que les secondes articulations ou les cornées. Ces dernières, toujours opaques, d’une couleur foncée et brunâtre, se séparent des premières, avec une grande facilité, à cause de la différence qui existe dans leur composi- tion. Elles semblent destinées à donner aux Isidées les moyens de se prêter aux mouvements des eaux de la mer, et suppléer par un peu de flexibilité à la solidité qui leur manque : cette flexibilité disparait lorsque ces Polypiers sont desséchés, et leur fragilité est telle qu’il est impossible de les fléchir pour les conserver dans un herbier. En général les Isidées sont d’autant plus fra- giles qu'il y a plus de différence entre les deux substan- ces qui composent l'axe. L’écorce ou l’enveloppe exté- rieure est d’une consistance molle et charnue dans le Polypier vivant; par la dessiccalion elle devient cré- tacée et friable, en général n’adhérant point à l’axe et s’en séparant avec tant de facilité, que des auteurs ont prétendu que l'écorce des Isidées n'était jamais en- tière. Il est très-rare en effet d’en trouver de telle dans les collections ; mais dans la nature il n’en est pas ainsi : la tige et les rameaux de ces Polypiers articulés sont garnis, dans toute leur étendue, d’une enveloppe charnue, vivifiée par une foule de petits animaux à cou- leurs brillantes. Cette enveloppe ou écorce est quelque- fois très-épaisse, d’autres fois elle est très-mince, elle varie souvent par l'exposition à l’air et par la dessic- cation; il n’est pas inutile de remarquer dans les Isidées une particularité que nous présentent également les Gorgoniées, c’est que dans les espèces à écorce mince, celle-ci adhère toujours à l’axe; elle s’en sépare avec d'autant plus de facilité qu’elle est plus épaisse. Ainsi, 122 ISI les Isis et les Plexaures , les Gorgones et les Mélitées, offrent une grande analogie, sous le double rap- port de l'épaisseur de l'écorce et de son adhérence avec l'axe. Il est difficile d'expliquer la manière dont s’opère la croissance des Isidées : chaque articulation doit-elle être considérée comme une famille particulière, isolée des autres, ou bien tous les Polypes communiquent-ils entre eux comme dans la majeure partie des Polypiers coralligènes flexibles ? Cuvier dit que «lorsque l’arbre » des Isis grandit, les articulations cornées de la tige » disparaissent, parce que l’animal les recouvre de » couches pierreuses, en sorte qu'il n’en reste plus » qu'aux branches. » Lamouroux a observé générale- ment le contraire dans les nombreuses Isidées qu’il a examinées , à l'exception toutefois de l’Jsis elongata , à laquelle la description de Cuvier semble appartenir. En effet, les articulations cornées manquent dans les parties inférieures de ce Polypier. Rien n'indique qu’elles aient existé, et l'on n’en voit aucune trace dans les coupes longitudinales ou transversales des tiges. Ainsi, ou les Polypes changent avec le temps la matière cornée en malière calcaire, ce qui est contraire à ce que l’on observe sur les Isidées en général, ou bien il existeune vie très-active dans les tiges; de toutes les hypothèses, la plus probable est que l'écorce et la tige possèdent une vie particulière, indépendante de celle qui appartient à chaque Polype; que cette vie existe essentiellement dans la membrane placée entre l'écorce et l’axe, que c’est elle qui renferme les organes destinés à l'accroissement et à la formation de la partie solide interne, et qu’enfin, quoique l'écorce des par- ties inférieures des Polypiers soit dépourvue de Polypes, la vie n’y existe pas moins el d’une manière très-éner- gique. Au moyen de cette hypothèse on explique avec la plus grande facilité, l'accroissement des tiges et ra- meaux, ainsi que celui de l’empâtement. Si les Polypes étaient placés par séries transversales sur les Isidées, on pourrait attribuer à chacune de ces séries la forma- tion d’une articulation pierreuse et d’une cornée; mais ces animaux sont épars et placés d’une manière si uni- forme, que souvent rien n'indique sur l'écorce les par- ties correspondantes aux disques cornés ou calcaires. Lorsque l’on examine avec attention ce squelette poly- peux, on ne peul s'empêcher d’être élonné que des animaux regardés comme très-simples dans leur orga- nisation, puissent sécréter des matières aussi nom- breuses que celles dont il est composé, ou mieux encore puissent modifier les substances animales de manière à former une écorce épaisse et charnue, et une tige com- posée dé parties alternativement pierreuses et cornées, les premières quelquefois d'une dureté assez grande pour recevoir un beau poli. La transition de l’une à l’autre ne se fait pas graduellement, elle est subite ; il semble même que ces deux corps n’adhèrent entre eux que par leur surface, et qu’ils n’ont aucune communi- cation, car on ne découvre aucun vaisseau, aucune fibre qui pénètre dans leur intérieur; quelquefois ce- pendant les disques cornés paraissent composés de fais- ceaux de fibres, qui s'arrêtent à la surface des disques pierreux ; c’est peut-être par eux que se sécrèle la ma- ISi tière calcaire ? Au reste, dans l’état actuel des connais- sances, on ne peut donner une explication satisfaisante de la manière dont croissent les Isidées. Il est facile de bâtir des hypothèses sur un sujet aussi intéressant; mais tant que l’on ne connaîtra pas parfaitement l’or- ganisalion interne et la manière de vivre des Polypes qui construisent les Polypiers, on sera exposé à des erreurs sans nombre. On peut diviser le genre Isis des anciens auteurs en trois groupes faciles à distinguer par la nature de l’écorce ou de l'enveloppe charnue, et par la forme de l’axe et de ses articulations. Mais il faut conserver le nom d'Isis à celui qui renferme l’es- pèce la plus anciennement connue, l’Zsis Hippuris de Linné. On ne connaît point les Polypes des Isidées; les auteurs qui en ont parlé, les ont regardés comme les mêmes que ceux du Corail, parce qu'ils plaçaient dans le genre Isis cette production brillante de la mer. Ainsi, el quoiqu’aucun naturaliste n’ait publié la description des animaux des Isidées, on peut les regarder comme analogues à ceux des Gorgones; ils peuvent offrir des différences génériques, mais ils se ressemblent par les rapports généraux qui doivent lier entre eux les Poly- piers corticifères. Leur écorce est-elle sèche ou molle lorsque les Polypes sont vivants? Quoiqu’animée, elle peut, suivant Lamouroux, avoir une apparence de mort; alors la vie sensible n'existe que dans la membrane qui se trouve entre l’axe el l'écorce, et qui se prolonge dans chaque cellule, comme le Cambium et le Liber entre les couches corticales et l’Aubier. Il n’y aurait de Po- lypes que dans la partie de l'écorce encore molle, les Polypes disparaîtraient à mesure qu’elle se dessèche, mais la membrane dont nous avons parlé, porle la vie et la nourriture depuis la base jusqu’au sommet, les Polypiers continueront de croître et de grossir. Cette hypothèse semble la plus probable et peut s’ap- pliquer à tous les Polypiers corticifères. Defrance dit avoir trouvé des Isidées fossiles. Ces Polypes, pourvus de leur écorce, ont tant de ressemblance avec les Gor- gones, qu'il est facile de confondre les unes avec les autres; mais privées de celte enveloppe, la différence de l’axe est telle qu’il n?y a pas d’autre rapport que celui de la forme, la composition de cet axe offrant les plus grandes dissemblances. Ces Polypiers ne se trouvent que dans la zone équa- toriale et dans le voisinage des tropiques, à l'exception de l'Zsis Hippuris que des naturalistes ont indiqué dans presque toutes les mers : en Islande, en Norwège, dans la Méditerranée, dans la mer des Indes, en Amé- rique, etc. L'ordre des Isidées se compose des FO Mélitée, Mopdé et Iside. 7. ces mots. ISIDIUM. 8oT. Genre de Lichens créé par Acharius (Lichenogr. Univers., p. 110, tab. 11, fig. 7-10), adopté par De Candolle (Flore franç.) et par A. Fée (Essai sur les Cryptogames des écorces, etc., Intro- duction, p. 80) qui l’a ainsi caractérisé : thallus crus- tacé, uniforme, muni de podétions (podetia) ou ra- meaux solides et courts; apothécions orbiculés, formés d'une lame proligère, placés au sommet des podétions du thallus, presque enfoncés sur les bords dans celui-ei, proéminents au centre, épais, hémisphériques, plans et sessiles en dessous, intérieurement homogènes. Fée ISM a placé ce genre dans les Sphérophores, parmi les Lichens ramifiés, à thalle solide, dont l’apothécion devient hémisphérique. Plusieurs espèces d’Zsidium ont été décrites par Hoffman, Schrader et par Acha- rius lui-même, sous les noms génériques de Sfereo- caulon, Verrucaria, Lepra et Lepraria.Ellesse trou- vent sur les rochers et les vieilles écorces, dans les deux continents. On distingue dans le nombre l’Zsi- dium corallinum, Ach.. qui croil en Europe, sur les pierres et les rochers. Les rameaux ou podétions de ce Lichen imitent les branches du Corail (Zsis nobilis, L.), d’où on a formé les noms générique el spécifique. ISIDORÉE. Zsidorea. 2oT. Richard a institué ce genre pour une plante des Antilles, que Lamarck et Poiret, d’après une description fautive, avaient placée dans le genre Ernodea. Voici les caractères assignés au genre nouveau, tels que De Candolle les à adoptés : tube du calice turbiné, à cinq côtes, le limbe est divisé en cinq découpures dressées, carénées, lancéolato-tubulées ; co- rolle tubuleuse, pentagone, à gorge nue, à limbe quin- quéfide, dont les découpures sont triangulaires, courtes et aiguës; étamines insérées tout à fait à la base de la corolle, de la même longueur qu’elle, à filaments ca- pillaires, velus vers l’origine, et monadelphes par leur soudure entre eux; style grêle, de la longueur de la corolle; stigmate composé de deux lamelles oblongues et obtuses; capsule subglobuloso-pentagone, tronquée au sommet, couronnée par les divisions du calice, bilo- culaire, à coques déhiscentes et polyspermes; les se- mences sont nombreuses, irrégulièrement polyèdres par l’effet de la pression qu’elles exercent l’une sur l’autre dans les coques, entourées à leur base d’une membrane cupuliforme. ISIDORÉE AGRÉABLE. {sidorea amæna, Rich.; Erno- dea pedunculata, Poir. C’est un arbuste rigide, à feuilles opposées, linéaires, rigides, roulées à leurs bords; les stipules sont subulées, entières dans leur jeunesse et plus tard bipartites; les fleurs sont soli- taires, terminales et presque sessiles. ISIDROGALVIA. Bor. Ruiz et Pavon ( F'lor. Peruv. et Chil., t. x, p. 69) ont établi sous ce nom un genre de l’Hexandrie Monogynie, L., qui est le même que le Narthecium de Jussieu ou Toffieldia de Smith. L’'in- spection de la figure de l’Zsidrogalvia foliata, Ruiïz et Pav. (Loc. cit., tab. 302, fig. 6), suffit pour justifier ce rapprochement. D'ailleurs, les auteurs de ce genre lui assignent comme congénère l’Anthericum calycu- latum, L., qui est le type du genre T'ofjieldia. F. Tor- FIELDIE et NARTHÈCE. ISIKA. BoT. Adanson nommait ainsi un genre que Mœnch (Method. Nov. Plant.) a adopté, el dans le- quel ce dernier faisait entrer les Lonicera alpigena et cærulea de Linné. Aucun auteur n’a admis ce genre. PV. CHÈVREFEUILLE. ISIS. pozyr. ’. IsiDE. ISKA. BoT. 7”. Isca. ISMÉLIE. Zsmelia. Bot. Ce genre est dû à H. Cassini, l’un des botanistes qui se sont occupés le plus spécia- lement de l'immense famille des Synanthérées; et dans le beau travail qu'il a laissé sur cette importante fa- mille, on la trouve divisée en sept cent dix-neuf genres, C2 | ISM 12 dont la moitié environ de sa création. Le genre 7sme- lia, définitivement adopté par les botanistes anglais, fait partie de la quatrième division de la première sec- tion de la tribu des Anthémidées, qui est la onzième de la famille. Il a pour caractères : corolles du rayon femelles, à lingule oblongue, celles du disque fertiles, cylindriques et à cinq dents; styles rameux, exappen- diculés; akène conforme, anguleux et ailé; aigrette ample et coroniforme. IsuéLiEe DE Mapère. Zsmelia Maderensis, Cass.r Pyrethrum Maderiense, Weeb. Sa tige est droite, ligneuse, branchue, haute d’un à deux pieds et recou- verte d’une écorce brunâtre; ses feuilles sont sessiles. alternes, étendues, pinnatifides à segments linéaires, lancéolées, un peu cunéiformes, d’un vert glauque, longues de deux à trois pouces au plus, et larges du tiers environ. La calathide est radiée ; le pédoncule est long de deux pouces environ, glabre, filiforme, sup- portant un involucre hémisphérique, composé d’é- cailles imbriquées, obtuses, légèrement bombées, d’un vert intense, terminées de pourpre obscur; le récep- tacle est conique; les fleurons de la circonférence ou femelles, au nombre de vingt, sont étroits, ligulés, striés, tridentés au sommet, longs d’un pouce, d’un jaune assez pâle; ceux du disque sont d’un jaune doré, tubuleux, hermaphrodites, courts, campanulés avec leur limbe divisé en cinq lobes aigus. Les étamines ont leurs filaments grêles, capillaires et glabres, couronnés chacun par une anthère introrse. L’ovaire offre trois angles membraneux ou ailés. Le style est filiforme, linéaire, tronqué et recourbé. L’akène est en forme . de coin, à trois faces larges, membraneuses et un peu translucides vers les bords ou les angles. On tient cette plante en serre tempérée pendant l'été. Weeb l’a découverte à Madère, l’une des îles Canaries, et l’avait placée dans sa collection, sous le nom de Pyrethrum Maderense; mais elle diffère bien évi- demment, par ses principaux caractères, de ceux assignés au genre Pyrèthre. Cette jolie plante s’est ré- pandue depuis quelques années chez les amateurs, et on la voit fleurir au commencement du printemps. ISMÈNE. Zsmnene. por. William Herbert a séparé du genre Pancratium, quelques espèces dont la place avait, depuis longtemps, paru douteuse, pour en former un genre nouveau, auquel il a donné un nom susceptible d'attirer l’attention des hellénistes ou des historiens plutôt que des botanistes; c’est celui de la seconde fille d'OŒEdipe roi des Thébains, dont les mal- heurs et le grand caractère ont fait le sujet de bien des narrations qui nous sont parvenues ornées de tous les prestiges de la poésie. Les caracières du genre nou- veau, dont la place reste toujours dans la famille des Amaryllidées, Hexandrie Monogynie, L., consistent dans une hampe solide, une couronne staminifère, un tube floral incliné ou courbé, et cylindrique, des fila- ments staminaux courts, dont trois courbés, forment la couronne, des semences charnues, arrondies el verdâtres. ISMÈNE A GRAND NECTAIRE. /smene calalhiformis, Herb.; Pancralium calathiforme, Redouté, Lil. 555. Sa hampe est flexueuse, à deux angles, haute d’un pied 124 ISO au plus; elle a sa base enveloppée par les gaînes des feuilles, placées sur deux rangs opposés; les feuilles sont linéaires, larges de deux pouces, assez longues, glabres el un peu obtuses; les fleurs, au nombre de deux sur la hampe, sont terminales et sessiles, enve- loppées avant l'épanouissement, par une spathe à deux folioles lancéolées, aiguës; le tube extérieur de la co- rolle est triangulaire, plus long que les divisions du limbe qui sont blanches, linéaires-lancéolées : les trois extérieures vertes à leur sommet, un peu calleuses, munies d’une pointe velue; le tube intérieur est très- grand, en cône renversé, de la longueur de la corolle, à six lobes arrondis, échancrés et dentelés; du fond des échancrures naissent les filaments qui sont fléchis à leur base; les anthères sont allongées; le style est plus long que le nectaire. Du Brésil. On doit ajouter à cette espèce l’Zsmene nutans ou Pañncratium calathinum de Hooker, Bot. Mag.,1561, et le Pancratium amancaes du même auteur. La variété sulphurea de celte dernière, produite dans le Botan. Reg. 1665, est une Hybride qui parait être le résultat du mélange du pollen de l’Zsmene amancaes avec celui de l’Zsmene calathiformis ou calathina. ISNARDIE. Zsnardia. mor. Ce genre, de la Tétran- drie Monogynie, L., rapporté d’abord aux Salicariées, a été définitivement placé dans la famille des Ona- graires par Jussieu (Ann. du Mus. d'Hist. natur., {. 111, p. 475) qui l’a ainsi caractérisé : calice adhérent à l’o- vaire, tubulé, et à quatre divisions; corolle nulle; quatre étamines insérées sur le sommet du tube; style simple, terminé par un seul stigmale ; capsule quadri- loculaire, entourée par le calice, el polysperme. Ces caractères étant absolument conformes à ceux des es- pèces de Ludwigia, dépourvues de pétales, Jussieu a proposé de réunir ces plantes aux Zsnardia. Cette ré- union a été opérée par Poiret, ainsi que par Rœmer et Schultes, qui ont décrit six espèces de ce dernier genre, savoir : {snardia palustris, L.; Isnardia mollis, Poiret, ou Ludwigia mollis, Michx.; Zsnardia hir- suta ou Ludwigia hirsuta,Lamk.; Isnardia hastata, Ruiz et Pavon; Jsnardia microcarpa, Poiret, ou Ludwigia microcarpa, Michx.,et glandulosa, Pursh; Isnardia trifolia, Poiret, ou Ludwigia trifolia de Burmann. Ces plantes sont de petites herbes aquati- ques, qui habitent l'Amérique septentrionale, à l’excep- tion de la première que l’on rencontre aussi en Europe sur le bord des endroits marécageux, et de la dernière qui, selon Burmann, croît dans l’île de Java. ISOBRIÉ. Zsobriatus. BoT. Épithète donnée par Cas- sini aux embryons dicotylédonés, pour exprimer que les forces d’accroissement sont égales des deux côtés. L’adjectif Isobrié est dérivé des mots «cos, égal, et Bptaw, jouir d’une puissance. ISOCARDE, Zsocardia. concu. Ces Coquilles faisaient autrefois partie des Cames ou des Pétoncles des anciens auteurs. Lorsque Linné institua des genres, il le fit avec une grande réserve et il dut souvent réunir dans une même coupe des matériaux assez hétérogènes. Son genre Bulle en est un exemple; ses Cames pourraient en être un autre. C’est avec ces dernières qu’il con- fondit les Coquilles qui nous occupent. Bruguière, qui ISO le premier s’occupa de l’examen des genres de Linné, sentit que des Coquilles aussi régulières que les Iso- cardes ne pouvaient rester dans.le même genre que dés Coquilles adhérentes, irrégulières et de formes dif- férentes. Il saisit très-bien leurs rapports en lesplaçant parmi les Cardites. Il marqua leurs affinités avec les genres environnants; cependant le‘genre Cardite de Bruguière avait besoin lui-même de réformes; La- marck les opéra, et l'une d’elles a été consacrée à l’éta- blissement du genre Isocarde. Caractérisé d'abord sur les Coquilles seules, il fut admis par presque tous les zoologistes et depuis confirmé par les savantes recher- ches de Poli, dans-son grand ouvrage des Testacés des Deux-Siciles où l’on en trouvera une bonne description et d'excellentes figures. C’est sous le nom de Glosso- derme qu’on le trouvera décrit. Quoique l’on puisse remarquer dans l'ouvrage de Klein (Tent. Meth, Ostrac., p. 158) un genre antérieurement établi sous le nom d’Zsocardia, on serait fortement dans l’erreur si l'on croyait qu’il y a des rapports avec celui-ci ou que c’est le même, car Klein y réunit toutes les Coquilles bivalves présentant à l'œil la forme d’un cœur : aussi il ne renferme presque uniquement que des Bucardes, presque toutes les espèces connues du temps de cet auteur, et accidentellement une seule espèce d’Isocarde, l’Zsocardia Cor des auteurs; il y aurait done de la mauvaise foi ou de l'ignorance à dire que Klein est le créateur du genre Isocarde. Il a ras- semblé sous cette dénomination des Coquilles cordi- formes de quelques genres qu'elles fussent, et La- marck a établi le genre Isocarde tel qu’on l'entend aujourd’hui. Quant à la place que les auteurs systéma- tiques ont assignée aux Isocardes, elle a assez varié. Lamarck l’a d’abord mis dans la famille des Cardia- cées, avec les Bucardes, les Cardites, etc. Cuvier (Règne Anim., p. 478) les considère comme formant un sous- genre du genre Came, Chama, ce qui rompt les rapports établis par les autres auteurs. L'opinion de Férussac est différente de celle qui vient d’être rapportée, mais elle se rapproche davantage de celle de Lamarck; en con- servant la famille des Cardiacées de ce dernier, il en a éloigné les Cardites, les Cypricardes et les Hyatelles, dont il a fait avec les Vénéricardes sa famille-des Car- dites. [1 n’a conservé dans les Cardiacées que les Bu- cardes, les Hémicardes et les Isocardes. Blainville, dans son article Mozrusque du Dictionnaire des Sciences naturelles, a conservé à peu près la manière de voir de Cuvier, c’est-à-dire que les Isocardes sont dans la famille des Camacées avec les Cames, les Dicérates, les Éthéries, les Tridacnes et les Trigonies. L’opinion de Latreille (Familles Naturelles, p. 217) est entièrement la même que celle de Lamarck, seulement il réunit avec juste raison le genre Vénéricarde à ceux qui composent les Cardiacées. Voici les caractères qui peuvent servir à faire reconnaître le genre Isocarde : animal à corps fort épais : les bords du manteau finement papillaires, séparés dans la partie inférieure moyenne seulement, et réunis en arrière par une bande transverse, percée de deux orifices, entourée de papilles radiaires ; pied pelit, comprimé, tranchant; les appendices buccaux ligulés (Blainv.). Coquille équivalve, cordiforme, ven- ISO true, à crochets écartés, divergents, roulés en spirale. Deux dents cardinales, aplaties, intrantes, dont une se courbe et s’enfonce sous le crochet ; une dent latérale, allongée, située sous le corselet; ligament extérieur fourchu d’un côté. Le nombre des espèces connues d’Isocardes est peu considérable ; celle qui est le plus répandue est l’Iso- CARDE GLOBULEUSE, /socardia Cor, Lamk. (Anim. sans vert., {. VI, p. 51, n° 51); Chama Cor, L., Gmel., p. 3299; Cardita Cor, Bruguière, Dict. Encycl., n° 1, et pl. 252, fig. 1, a,.b, c, d ; Poli, Test. des Deux-Siciles, t. 11, (ab. 95, fig. 1,2; Chemnitz, Conch., t. vix, pl. 48, fig. 483; Brocchi, Conch. Foss. subapp., t. 11, p. 519; Scilla, de Corporib. marinis lapidescentibus, tab. 16, fig. a, a; Zsoc. fraterna, Say, Mém. sur les Fossiles du Maryland dans le Journal de l’Académie de Philadelphie, t. 1, pl. 11, fig. 1. Lamarck en mentionne une variété à crochets.plus courts et moins divergents. Cette espèce est très-répandue dans les collections; elle y porte vulgairement le nom de Cœur de Bœuf, de Cœur à volute; on la trouve vivante dans les mers d'Europe et notamment dans la Méditerranée. Son analogue identique se rencontre dans presque tous les lieux où il y a des fossiles, en Italie et en Calabre. Ce qui doit surprendre, c’est que l’analogue fossile se retrouve parmi ceux du Maryland, en Amérique. La variété est particulière aux environs de Bordeaux, quoiqu’elle se rencontre aussi en Italie. Les autres espèces vivantes sont l'ISOGARDE DES GRAN- DES Inpes, Zsocardia moltkiana, Lamk., loc. cit., no 5; Cardita moltkiana, Brug., Encycl., pl. 255, fig. 1, a, b, ce, d, qui est extrêmement rare el très-distincte de la précédente, et l'ISOCARDE DEMI-SILLONNÉE, Zsocar- dia semi-sulcata, Lamk., loc. cit., no 4, espèce non moins rare que la précédente et qui vient des mers de la Nouvelle-Hollande. On ne peut rapporter avec certi- tude qu’une seule espèce fossile à ce genre, c’est le Chama arietina de Brocchi, Isocardia arietina, Lamk., Brocchi, Conch. subapp., t. 11, p. 668, pl. 16, fig. 15. Les autres espèces, telles que l’Zsocardia baso- chiana, Def. (Dict. des Sc. nat.), n'étant que des mou- les intérieurs, ne peuvent s’en rapprocher que par ana- logie de formes et non sur les caractères de la char- nière que l’on ne connail pas; c’est pour cette raison que les espèces figurées par Sowerby dans son Mineral Conchology , pl. 295, ne doivent être admises qu’avec doute. ISOCARPHE. Zsocarpha. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L., établi par R. Brown (Observ. on the Compositæ, p. 77) qui l’a ainsi caractérisé : récep- tacle conique, garni de paillettes séparées, semblables entre elles, les extérieures constituant l’involucre; fleu- rons tubuleux, uniformes , hermaphrodites ; anthères mutiques à la base; stigmates munis d'un appendice allongé, hispidule et aigu; akènes prismatiques dépour- vus d’aigrettes. Les plantes de ce genre sont herbacées et indigènes de l'Amérique méridionale. Leurs feuilles sont opposées ou alternes, indivises. Les fleurs blan- châtres forment des calathides -ovoïdes, terminales, ternées ou solitaires. IS0 125 L'espèce sur laquelle ce genre a été fondé est le Calea opposilifolia, L.; mais les caractères précédents ont été arrangés de manière à y comprendre le Spi/anthus atriplicifolius, L., qui diffère du Calea opposilifolia, surtout par ses feuilles alternes, ses calathides soli- taires, la texture el la forme des paillettes du récep- tacle. R. Brown n'a jamais observé les trois ou quatre petites barbes qui. selon Swartz, forment l’aigretle du Calea oppositifolia. Outre les deux espèces qui vien- nent d’être citées el qui ont été décrites par H. Cassini (Dictionn. des Scienc. natur., tab. 24) sous les noms d’Zsocarpha oppositifolia et Isocarpha alternifolia, cet auteur à réuni au genre en question le Spilanthus leucantha de Kunth (Nov. Gener. et Spec. Plant. æquinoct., t. 1V, p. 210), pour lequel il a proposé le nom d’Zsocarpha Kunthii. Il en a aussi rapproché, maisavec doute,le Pyrethraria dichotoma de Persoon. ISOCÈRE. Zsocerus. xs. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, établi par Megerle et adopté par Dejean (Cat. des Col., p. 66). Latreille réunit ce genre à celui des Pédines. 7. ce mot. ISOCHILE. Zsochilus. nor. Ce genre de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie, de Linné, a été établi par R. Brown (Æort. Kew., éd. 2, vol. 5, p. 209); il a pour type l'Epidendrum li- neare de Linné, ou Cymbidium lineare de Swartz. Ce genre offre les caractères suivants : les trois divisions externes et les deux divisions internes et supérieures du calice sont égales entre elles et conniventes; le labelle a la même forme; il est creusé à sa base et dé- pourvu d’épercn; le gynostème est dressé, demi-cylin- drique, terminé par une anthère operculée, contenant quatre masses polliniques, solides et parallèles. Ce genre se compose de trois espèces. Ce sont des plantes herbacées, vivaces, parasites, toutes originaires de l'Amérique méridionale. Leur tige est simple ou ra- meuse, non bulbeuse à sa base, portant des feuilles alternes, distiques et linéaires; des fleurs axillaires, solitaires ou terminales, et disposées en épis. Ces trois espèces sont : Zsochilus linearis, Brown, loc. cit., qui se distingue par sa tige simple, ses feuilles distiques, linéaires, émarginées au sommet, ses fleurs terminales et en épis. 20 Zsochilus graminifolius, Kunth, in Huinb. Nov. Gen., 1, p. 540, t. 78; espèce nouvelle ayant la tige rameuse, les feuilles distiques, linéaires, acuminées, les fleurs axillaires et solitaires. Elle croît dans les Andes de Popayan. 5° Zsochilus prolifer, Brown, Loc. cit.; Cymbidium proliferum, Willd., Sp. Sa tige est prolifère, portant à l’aisselle des feuilles qui sont distiques, lancéolées, oblongues, des bulbes surmontés de deux feuilles. Les fleurs sont axillaires. ISOCHIRUS. crusr. Genre établi par Leach, et dont les caractères sont peu connus. ISOCYNIS. Bor. Nom donné par Du Petit-Thouars (Hist. des Orchidées des îles australes d’Afr.) à une plante placée dans le groupe que cet auteur a nommé Cynosorchis, et qui correspond au genre Orchis de Linné. Cette plante est l'Orchis fusligiata, indigène des iles de France, Mascareigne et Madagascar. Du Petit-Thouars l’a figurée, Loc. cit., Lab. 15. 126 ISO ISODACTYLES. o1s. Mème chose que Zigodactyles. ISODON. ma. Pendant que Desmarest faisait con- naître en France son genre Capromys, Thomas Say publiait à Philadelphie le même genre sous le nom d’Isodon. L'espèce qui a servi de type à ce nouveau genre (Capromys Furnieri, Desm.) a reçu du savant américain le nom d’Zsodon pilorides. I1 faut encore rapporter à cette même espèce l’animal auquel on a donné le nom de Æoutias ou Hutias Congo. V. Ca- PROMYS. Il ne faut point confondre l’Isodon avec l'Isoo- don qui est un animal à bourse. 7, PÉRAMÉLE. ISODYNAMES. Zsodynamni. Bot. Cassini a proposé ce mot, composé de t8os pareil, et duvau:s puissance, pour désigner les embryons dicotylédonés, dont les forces d’accroissement sont égales des deux côtés; il en résulterait alors que ce mot est synonyme d’Iso- brié. ISOÈTE. Zsoetes. Bot. Les botanistes ne sont pas d’ac- cord sur la famille naturelle dans laquelle on doit ran- ger ce genre que Linnæus place dans la Cryptogamie. L'Zsoetes présente une fructification double, située à la base des frondes et entre leurs deux membranes, dans des sortes d’involucres oblongs et obtus. Les involu- cres, qui sont à la base des frondes extérieures, con- tiennent de petits corps cylindriques, transversaux, et une poussière abondante el blanche; c’est ce que Smith, Adanson, et autres, considèrent comme l’anthère. L'au- tre fructification est située à la base interne des frondes extérieures, et consiste en des capsules ou involucres comme ceux ci-dessus, membraneux, indéhiscents, uni- loculaires, selon Willdenow, biloculaires, selon Smith, qui contiennent un grand nombre de petites séminules (selon Adanson) blanches, arrondies, chagrinées à la surface, marquées de trois côtes divergentes, qui par- tent de leur point d’insértion, et leur donnent inférieu- rement une forme de pyramide triangulaire : elles tiennent à plusieurs filaments. Cette seconde fructifica- tion serait l'organe femelle, selon Linnæus, Smith et Adanson. D’après celtestructure dela fructification del’Zsoetes, Smith se demande s’il ne serait pas convenable de le placer dans la Monœcie Monandrie, en le faisant sor- tir de la Cryptogamie; c’est à peu près ce qu'Adanson avait déjà fait, en rejetant l’Zsoetes dans sa famille des Arum, près du Æuppia, du Zostera, du Calla, etc. De Candolle juge que l’Zsoctes appartient à la famille des Lycopodiacées, 1° par ses fructifications axillaires, et non pas proprement radicales; 20 par l'existence des deux genres de coques, que l’on retrouve dans plu- sieurs Lycopodes, savoir : les coques à poussière, et les coques qui portent les globules chagrinés, munies de trois côtes rayonnantes à leur base. D’une autre part, l’Zsoetes a beaucoup de rapport, par sa manière de croître et par son port, avec les genres Pilularia, Marsilea, Salvinia, lesquels forment la famille des Rhizospermes, qui, comme l’Zsoetes, avait été placée dans la famille des Fougères. Linnæus même l’avait d’abord réuniau Marsilea (Flor. Suec.). Enfin Richard pensait qu’il doit constituer une famille, celle des Ca- lamariées. ISOÈTE DES LACS. Zsoetes lacustris, Linn.; Lamk., ISO Tliustr., pi. 862; Bolt., Ftl., tab. 41; Flor. Dan., tab. 191; Engl. Bot., lab. 1084; Schkuhr, Crypt., tab. 175; Spreng., Anleit., 5, tab. 5, fig. 41; Calama- ria, Dill., Musc., tab. 80; Subularia seu Calamis- trum, Raï, Synops., éd. 1, pag. 210, tab. 2. Tubercule radical vivace, épais, charnu, compacte, radicifère en dessous, portant une touffe de sept à vingt frondes et plus, droites, en forme d’alène, demi-cylindriques , articulées, quadriloculaires, glabres, à base ditatée et contenant les fructlifications cachées d’abord par l'épiderme : l'organe mâle, ou présumé tel, à la base interne des frondes du centre de la touffe, et l’organe femelle à la base interne des frondes extérieures. On trouve cette plante au fond et sur les bords des lacs, en France, en Allemagne, en Suède, en Norwége, en Écosse, en Angleterre, etc. On en distingue plusieurs variétés que quelques botanistes considèrent, et peut- être avec raison, comme des espèces distinctes. La pre- mière variété, que l’on pourrait nommer l’Zsoeles cras- sa, a son bulbe plus gros, ses frondes plus larges, lon- gues de trois pouces, droites, arquées, et les séminules contenues dans des capsules ou involucres biloculaires, de la grosseur d’un pois. Celte variété est figurée dans Dillenius, Æist. musc., tab. 80, fig. 1. Elle croît parti- culièrement en Écosse. La seconde, qu’on peut nommer Tsoetes selacea, se distingue par son tuberëule plus pe- tit; ses radicales plus fines el plus courtes; ses frondes nombreuses (quinze à vingt-cinq), très-longues (de cinq à six pouces), sétacées, droites, molles, un peu arquées seulement à l’extrémité, et les capsules séminifères, uniloculaires, plus petites qu’un pois. Cette variété est représentée dans Dillenius, Æist. musc., pl. 80, fig. 2. Elle se trouve partout, et particulièrement dans le midi de la France. Une troisième variété, l'Zsoetes te- nella, croit en Danemark; elle offre un très-petit tubercule, d'où partent six ou huit frondes sétacées, molles, longues de trois pouces environ. Elle est figu- rée, planche 191 de la Flore danoise. ISoèTE Du CoRoMANDEL. Zsoetes Coromandelina, L., Supp. Frondes filiformes, cylindriques. Cette espèce ressemble beaucoup à la variété setacea et l’Isoète des lacs; ses capsules sont également uniloculaires. Elle croît sur la côte de Coromandel, dans les endroits humides et dans les temps de pluie. ISOLÉPIDE. Zsolepis. 8or. Famille des Cypéracées, Triandrie Monogynie, L. Robert Brown (Prodr. F1. Nov.-Holl., t. 1, p. 221) a fait un genre particulier, sous ce nom, de toutes les espèces de Scirpus de Linné, qui n'ont pas de soies hypogynes autour du fruit ; il en trace les caractères de la manière suivante : épillets multiflores, hermaphrodites; paillettes imbri- quées sur tous les points, les plus inférieures entière- ment vides; périgone nul, trois étamines; ovaire sur- monté d’un style trifide, quelquefois, mais rarement, simplement bifide, décidu, avec la base simple ou un peu épaissie en forme de bulbe; caryopse crustacée, trigone, comprimée, mutique ou mucronulée. Ce genre contient un assez grand nombre d'espèces dont la plu- part appartiennent au cap de Bonne-Espérance, à la Nouvelle-Hollande et aux Indes-Orientales; on en trouve aussi, mais en moindre abondance, en Amérique et en 160 Europe. Ce sont des plantes herbacées, à chaumes sim- ples ou en gazons, feuillés à leur base, à épillets termi- naux el latéraux, involuerés, solitaires ou aggrégés, capités, réunis en ombelles ou en corymbes. ISOLÉPIDE FLOTTANT. /solepis fluitans, R. Br.; Scir- pus fluitans, Willd. Ses racines sont composées de fila- ments très-fins, presque capillaires; les tiges sont ram- panies ou flottantes, très-grêles, simples, filiformes, allongées, s’enracinant aux articulations inférieures ; les supérieures portent des feuilles en faisceau, très- étroites, glabres, planes, linéaires, aiguës, en forme de glaive à leur hase ; il s'élève d’entre les aisselles des feuilles, des pédoncules nus, filiformes, droits, un peu divergents, lerminés chacun par un pelit épi solitaire, très-grêle, court, ovale, à peine aigu, un peu blan- châtre, composé d’un très-petit nombre de fleurs, garni à sa base de deux écailles plus courtes que les fleurs. Les graines sont petites, blanchâtres, un peu triangu- laires ou nues. En Europe. Les Scirpus setaceus, holoschænus et beaucoup d’autres pelites espèces de nos marais, appartiennent à ce genre. ISOLUS. crusr. Genre établi par Leach qui n’en a pas publié les Caractères. ISOLYSINE. or. Nom donné par Peschier à un Alca- loïde qu’il a obtenu de l'analyse chimique du Polygala Senega. ISOMÉRÈRE. IN. Nom donné à un ordre de Roches à parties anguleuses, liées entre elles par une aggré- galion cristalline, sans base de ciment homogène sen- sible. ISOMERIUM. 8or. Le genre institué sous ce nom, par R. Brown, dans la famille des Protéacées, tribu des Conospermées, a été considéré comme ne différant pas essentiellement du genre Conospermum de Smith. 1. CONOSPERME. ISOMORPHE. Zsomorphus. min. Épithète par la- quelle on exprime une sorte d'identité de formes, el qui ne peut pas être prise dans un sens rigoureux, car le plus souvent elle indique seulement une analogie très-grande, les formes des minéraux dits Isomorphes ne différant que très-peu par leurs angles. ISONÈME. Zsonema. Bot. R. Brown (Mem. Wern. Soc., 1, p. 65) a établi sous ce nom, un genre de la fa- mille des Apocynées, et de la Pentandrie Monogynie, L., auquel il a donné les caractères suivants : corolle hypocratériforme, dont le limbe est à cinq divisions ; cinq étamines ayant leurs filets simples au sommet, les anthères sagittées, adhérentes au stigmate par leur milieu; point d’écailles hypogynes ; deux ovaires; style unique, filiforme; stigmale épais et obtus. L'espèce sur laquelle ce genre a été fondé, est un arbrisseau de l'Afrique équinoxiale, qui est velu et muni de feuilles opposées. Ses fleurs sont disposées en corymbes termi- naux. Le tube cylindrique de la corolle est barbu inté- rieurement. Rœmer et Schulles ont appelé cette plante TIsonema Smeathmanni, du nom de celui qui l’a ap- portée d'Afrique. Postérieurement à l'établissement du genre Zsonema de R. Brown, H. Cassini a employé la même dénomi- nation pour un nouveau genre de Synanthérées (Bul- 1S0 127 letin de la Société Philomatique, septembre 1817 ), qu'il a ainsi caractérisé : involuere hémisphérique, formé de folioles imbriquées, lancéolées, appliquées, membraneuses sur les bords et spinescentes au sommet; réceptacle plan, alvéolé ; les cloisons des alvéoles mem- braneuses et laciniées, calathide sans rayons, compo- sée de fleurons nombreux, presque réguliers et herma- phrodites ; ovaires pentagones, glabres, glanduleux, munis de bourrelets basilaire et apicilaire, et surmon- tés d’une aigrelte longue, blanche et légèrement plu- meuse. L'auteur de ce genre l’a placé dans la tribu des Vernoniées-Éthuliées. 11 n’en a décrit qu’une seule es- pèce, sous le nom d’Zsonema ovata, Cony za Chinen- sis, L. et Lamk., que De Candolle a placée dans son genre Cyanopis. ISOODON. mam. Ÿ. PÉRAMÈLE. ISOPÉTALE. Zsopetalus. Bot. Une fleur est Isopétale quand toutes les parties de cet organe de la plante sont égales entre elles. ISOPHLIDE. Zsophlis.ro1yr.? Raffinesque (Car. Gen. et Sp., tab. 20, fig. 5, À, B.) désigne sous ce nom un genre de productions marines, dont il ne décrit et ne figure qu’une espèce. C’est, dit-il, une substance géla- tineuse, transparente, plane, presque arrondie, garnie sur presque toute sa partie supérieure de séminules en partie enchâssées, rondes, siluées en lignes circulaires et concentriques. Elle a été observée sur les côtes de Si- cile. Si on la compare aux autres productions marines, sans considérer l'opinion de l’auteur, qui la regarde comme une plante, on sera forcé, à cause de ses carac- tères, d'en faire un Zoophyte de l’ordre des Polyclinées dans la division des Polypiers sarcoïdes; les rapports que l’Isophlide présente avec ces êtres sont si nom- breux, qu'il ne forme peut-être qu’une espèce d’un des genres établis par Savigny, dans cette famille encore peu connue. Raffinesque donne le nom d’Zsophlis con- centrica à l'espèce qu’il a trouvée. ISOPHYLLE. Zsophyllus. Bot. Une plante est Iso- phylle quand elle à toutes ses feuilles semblables. ISOPHYLLUM. 8or. Le genre Buplevrum, L., ayant été subdivisé en trois genres distincts par Hoffmann (Plant. Umnb. Gen., 1, p. 112), cet auteur a donné à l’un d’eux le nom d’Zsophyllurn, renouvelé de Cordus qui l’employait pour une espèce, et il l’a ainsi carac- térisé : involucre général et involucelles à plusieurs folicles inégales, lancéolées; pétales infléchis; akènes oblongs, cylindriques, à cinq côtes. L’Isophyllum n'est en réalité qu’une simple division du genre émi- nemment naturel Buplevrum ; il se compose des es- pèces suivantes : Buplevrumm petrœuin, Buplevrum caricifolium, Buplevrum falcatum, Bupletrum jun- ceum, Buplevrum Gerardi et Buplevrum baldense. Mais un autre genre IsopnyLLum a été plus récemment institué par Ed. Spach, dans les Suites à Buffon, pour une plante de la famille des Hypéricées, à laquelle Drummond avait primitivement donné le nom de FÆ0- rida. Les caractères du nouveau genre de Ed. Spach, sont : calice à quatre sépales presque égaux et linéai- res; corolle composée de quatre pétales décidus, cu- neato-obovés et Lerminés en pointe courte; étamines nombreuses el persistantes ; ovaire uniloculaire ; trois 128 1S0 styles filiformes, dressés et connivents; stigmates ponctiformes. L’IsoPHYLLE DE DRuMMoND, Zsophyllum Drummondii, est une plante herbacée, à feuilles lan- céolées, à rameaux florifères axillaires, raccourcis et uniflores. ISOPODES. Isopoda. crust. Cinquième ordre de la classe des Crustacés, ayant pour caractères essentiels : mandibules sans palpes ; pieds uniquement propres à la locomotion ; deux paires de mâchoires recouvertes par deux pieds-mâchoires représentant, par leur ré- union, une lèvre inférieure; pieds antérieurs portés par un segment distinct de la tête; branchies situées sous la queue; corps déprimé; tronc divisé communé- ment en sept segments ; quatorze pieds; un à six seg- ments postérieurs, formant une queue. Latreille divi- sait cet ordre en deux familles : les Phytibranches et les Ptérygibranches. Dans le Règne animal de Cuvier, il l’a divisé en trois sections sous les noms de Cytibran- ches, Phytibranches et Ptérygibranches; enfin dans son nouvel ouvrage (Fam. natur. du Règne animal) il fait passer les deux premières sections, celles des Cytibranches et des Phytibranches, dans l’ordre des Amphipodes, et ne laisse dans les Isopodes que ceux compris dans sa section des Plérygibranches, Les Isopodes s’éloignent des Amphipodes, par la forme lamellaire ou vésiculaire des appendices inférieurs du post-abdomen, par leurs mandibules dénuées de palpes et par l’absence de corps vésiculeux à la base des pieds. Ges Crustacés ont le corps ordinairement composé d’une tête portant quatre antennes, dont les deux laté- rales, au moins, sont en forme de soie; ils ont deux yeux grenus. Leur tronc est formé de sept anneaux, ayant chacun une paire de pattes ; leur queue, dont le nombre des anneaux varie d’un à sept, est garnie, en dessous, de lames ou de feuillets disposés par paires, sur deux rangs, portant ou recouvrant les branchies, et servant aussi à la nalation. Les organes sexuels mas- culins d’un petit nombre d'espèces où on les a décou- verts, sont doubles et placés sous les premiers feuillets de la queue, où ils s’annoncent par des filets ou des crochets. Les femelles portent leurs œufs sous la poi- trine, soit entre des écailles, soit dans une poche ou sac membraneux qu’elles ouvrent afin de livrer pas- sage aux pelits qui, en naissant, ont la forme propre à à leur espèce, et qui ne font que changer de peau en grandissant. Latreille divise cet ordre en deux grandes sections : la première, celle des Aquatiques, se com- pose des Isopodes qui sont munis de quatre antennes très-distinctes, dont les antérieures ont au moins trois à quatre articles; les autres sont dépourvus de cet or- gane. Les appendices inférieurs du post-abdomen sont ordinairement vésiculeux et sans ouvertures particu- lières pour l'entrée de l'air. Gette section comprend les familles des Épicarides, des Cymothoadées, des Sphéro- mides, des Aselloles et des Idotéides. (7. ces mots.) La seconde section, celle des Terrestres, renferme les genres dont les deux antennes intermédiaires sont très- petites, à peine visibles et de deux articles au plus; elles avaient échappé à l'observation de la plupart des naturalistes. Les premiers feuillets de ceux qui vivent constamment hors de l’eau renferment des pneumo- 1S0 branchies ou des branchies aériennes, faisant l'office de poumons; l’air y pénètre au moyen de petits trous disposés sur une ligne transverse. Cette section ren- ferme la famille des Cloportides. 7. ce mot. ISOPOGON. JZsopogon. Bot. Genre de la famille des Protéacées et de la Tétrandie Monogynie, L., établi par R. Brown, dans son beau travail sur ce groupe na- turel de végétaux ( Trans. Lin. Soc., t. x, p. 71), et qu’il caractérise de la manière suivante : le calice est quadrifide, son tube est grêle et persistant ; le style est caduc en totalité, surmonté par un stigmate fusiforme ou cylindrique; il n’y a pas de soies hypogynes autour de l'ovaire. Le fruit est une noix sessile, renflée, toute couverte de longs poils. Ce genre se compose d’arbustes roides, ayant les feuilles glabres, planes ou filiformes, divisées ou très-entières ; les fleurs forment des capi- tules terminaux ou axillaires; tantôt ces fleurs sont très-serrées, imbriquées, et représentent un cône glo- buleux; tantôt elles sont simplement fasciculées, ré- unies sur un réceptacle commun, plan, entouré d’un involucre formé d’écailles caduques et très-serrées. L’'Zsopogon est très-voisin du Petrophila, dont il dif- fère par son calice entièrement cadue, par son style persistant à sa base, et par son fruit qui n’est qu’en partie recouvert de poils. R. Brown pense qu’on pour- rait le diviser en deux genres, d’après le mode d’inflo- rescence que nous venons d'indiquer. Dans sa Flore de la Nouvelle-Hollande, il en décrit douze espèces, toutes originaires de cette vaste région. À ce genre il rapporte le Protea anethifolia de Salisbury (Parad., t. 48), ou Protea acufera de Cavanilles, et le Protea anemone- folia de Salisbury , ou Protea tridactylites de Cava- nilles. ISOPYRE. Zsopyrum. BoT. Ce genre de la famille des Renonculacées, section des Helléborées, et de la Polyandrie Polygynie, L., a été caractérisé de la ma- nière suivante par tous les botanistes, et en particulier par De Candolle (Syst. Nat. Vegel., {. x, p. 325) : ca- lice coloré, pétaloïde , formé de cinq sépales caducs; corolle composée de cinq pétales égaux entre eux, tu- buleux, bilabiés, plus courts que les sépales , ayant la lèvre extérieure plus longue et bifide; étamines au nom- bre de quinze à vingt; ovaires au nombre de deux à vingt, surmontés chacun d’un style stigmatifère à son sommet et sur sa face interne. Les fruits sont des cap- sules sessiles, uniloculaires, polyspermes, comprimées, membraneuses. Ce genre ne se compose que de deux espèces : Zsopyrum thalictroides, L., DC., loc. cit., t. 1, p. 523, et Zsopyrum fumarioides, L., DC., loc. cit., t.1, p. 524. Mais une analyse soignée de ces deux espèces a convaincu Richard que les caractères assi- gnés au genre 1sopyrum ne conviennent qu’à une seule de ces deux espèces, savoir, à l’Zsopyrum fu- marioides ; tandis que l’on peut former un genre nou- veau et distinct de l’Zsopyrum thalictroides. Ce genre, que l’on pourrait appeler Thalictrella, se distingue de l’Zsopyrum par les caractères suivants : ses éla- mines sont au nombre de trente à quarante, tandis qu’on en compte seulement de dix à quinze dans l’Iso- pyre; ses pétales sont simplement unilabiés, entiers, au lieu d’être bilabiés et bifides; enfin ses pistils et ses ISO capsules ne sont jamais qu’au nombre de deux , tandis qu’on en comple constamment de huit à seize dans l'Isopyrum fumarioides. ISOPYRE. Zsopyrus. min. Substance vitreuse, d’un noir grisâtre ou noir de velours, opaque, translucide sur les bords, agissant faiblement sur l'aiguille aiman- tée. Sa pesanteur spécifique est 2,9. Elle est difficile- ment attaquée par les Acides. Son analyse, par Turner, a donné : Silice 48, Peroxyde de Fer 21, Alumine 14, Chaux 15, Oxyde de Cuivre 2. Cette substance, qui a de l’analogie avec l’'Obsidienne par les caractères exté- rieurs, a été observée en petites masses amorphes, dans le granite de la partie occidentale du Cornwall. ISORA. BoT. Nom d’une espèce du genre Hélictères, dont Schoot et Endlicher ont formé un genre nouveau, qu'ils ont compris dans les descriptions monographi- ques de leur famille des Sterculiacées. 7. HÉLIGTÈRE. ISORHIPIDE. Zsorhipis.1ns. Coléoptères pentamères. . Lacordaire a créé ce genre, dans la famille des Ster- noxes, tribu des Eucnémides, aux dépens du genre Melasis, pour une espèce qui lui a offert les carac- tères distinctifs suivants : antennes libres, écartées à leur naissance, un peu plus longues que le prothorax, avec le premier article très-grand, renflé et légèrement arqué; le deuxième très-court, subcylindrique; le troi- sième presque aussi long que le premier, comprimé, dilaté à son sommet, et légèrement prolongé en pointe à son angle supérieur interne, les suivant(s très-courts, transversaux, envoyant chacun intérieurement un long rameau linéaire et comprimé dans le mâle, et une forte dent obtuse dans la femelle; prothorax presque carré, non rétréci à sa base, avec les angles postérieurs pro- longés en pointe; prosternum libre ; pattes longues, très-grêles, avec les cuisses un peu renflées et compri- mées; les jambes et les tarses cylindriques; hanches postérieures fortement dilatées; trochanters des cuisses postérieures assez grands, en carré allongé, coupé obli- quement à son extrémité; corps très-allongé, subpa- rallèle, légèrement déprimé en dessus. ISORHIPIDE DE LEPAGE. Zsorhipis Lepagei; Melasis Lepagei , Dej. Il est d’un brun noirâtre, peu brillant, revêtu d’une pubescence grise; sa Lête est arrondie, lé- gèrement déprimée sur le front, assez fortement ru- gueuse et villeuse; palpes testacées ; antennes ferrugi- neuses; prothorax un peu plus long que large, coupé carrément à sa partie antérieure, avec les angles de la base pointus; écusson assez grand, triangulaire; ély- tres finement ponctuées; pattes brunes, tarses rou- geâtres. En France. ISORINQUE. 7sorinchus. 1Ns. Coléoptères tétramè- res; Schoonherr a institué ce genre dans la famille des Rhynchophores, pour un insecte du Cap, que Gmelin avait placé parmi les Charansons, sous le nom de Curculio pudicus. Les caractères qui ont déterminé Schoonherr à former un genre particulier de celte es- pèce sont : antennes médiocres, presque grêles, cou- dées, composées de douze articles dont les trois pre- miers sont les plus longs et obconiques; les suivants sont {rès-courts, noduleux, etla massueest ovale-oblon- gue; trompe allongée, cylindrique et médiocrement arquée ; yeux presque ronds, convexes et rapprochés ; = un e 129 corselet subconique, légèrement échancré en avant, tronqué postérieurement et faiblement convexe en des- sus; élytres ovales, un peu réfléchies à leur base, ar- rondies à l'extrémité; pieds assez courts; cuisses un peu renflées au milieu, avec une petite dent en des- sous ; jambes cylindriques et droites; dernier article des tarses armé d’un double crochet. ISOS. BoT. C’est, selon Adanson, le Groseiller dans Théophraste. ISOSTÉMONES. Zsostemones. por. Le professeur De Candolle donne cette épithète aux fleurs dans les- quelles le nombre des étamines est égal à celui des pé- tales. " ISOSTIGMA. Zsostigma. 80T. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, établi par Les- son (Linnæa, 1851, p. 515) qui lui assigne pour carac- tères : capitule multiflore, radié; languettes femelles oblongues, disposées sur un seul rang; fleurons du disque hermaphrodites, tubuleux , à cinq dents ; invo- lucre campanulé, formé de deux ou trois rangs d’écail- les libres, les extérieures très-courtes et très-élroites ; réceptacle plan et paléacé; style rameux, se prolon- geant, dans les fleurs femelles,en une sorte d’appendice linéaire-filiforme, très-long et hispide; akène linéaire, strié, plan ou faiblement convexe, subailé, terminé par un bec; les ailes sont prolongées en deux arêtes ou épines lisses et divergentes. Les Isostigmas sont des plantes herbacées, vivaces, très-glabres, à rhizome li- gneux, subhorizontal; les tiges sont nues, dressées, monocéphales et très-simples; les feuilles sont ou al- ternes el alors indivises, ou divisées en deux ou plu- sieurs sections, mais à lobes entiers. Les capilules sont grands et remarquables. Toutes ces plantes appartien- nent au Brésil. ISOSTIGMA A FEUILLES DE PEUCEDAN. /sostigma Peu- cedanifolium, Less. (Linnæa, 1851, p. 514). Le sommet de sa tige est nu et cylindrique; les feuilles sont découpées en une multitude de segments trigones, canaliculés en dessus; les arêtes de l’akène sont diver- gentes et n’atteignent point la largeur de l'ovaire. Dans la province de Rio-Grande. ISOTÈLE. Jsolelus. crusr. Genre de Trilobites, formé par Dekay, aux dépens du genre 4saphus, pour deux espèces fossiles qu’il a trouvées dans le groupe de Grawake, de la cascade du Trenton. Il a nommé ces deux espèces : {sotelus gigas ( Asaphus plaltycepha- lus, Stokes.) et Zsotelus planus. Les caractères du genre ne sont pas encore bien connus. ISOTHÉCIER. /sothecium. BoT. Genre de la famille des Mousses, tribu des Bryacées, établi par Bridel avec les caractères suivants : coiffe en capuchon; sporange latéral, égal à sa base; opercule conique, souvent en bec; péristome double : l'extérieur à seize dents aiguës et réflexibles; l’intérieur formant une couronne mem- braneuse sillonnée, divisée en seize parties, munies d’un semblable nombre de poils ou soies. Les Isothéciers sont des Mousses hypnoïdes et vivaces, que l’on trouve dans les contrées tropicales; plusieurs d’entre elles vivent aussi dans les parties méridionales de l’Europe. Ce genre a été formé aux dépens du genre Æypnum d'Hedwig. 150 ISO ISCTOMA. Bor. Le genre ainsi nommé par Lind- ley, dans la famille des Lobéliacées, n’a pas paru assez distinct du type de cette famille pour l'en sépa- rer; en conséquence l’Zsotoma axillaris, Bot.reg.,964, est devenu Lobelia senecionis pour la plupart des bolanistes. Cette plante est originaire de la Nouvelle- Hollande. ISOTRIA. BoT. Raffinesque (Journal de Botan. 1, p. 220) a publié sous ce nom, un genre de la famille des Orchidées, et de la Gynandrie Digynie, L., auquel il a donné les caractères suivants : périanthe à six di- visions, les trois extérieures égales, linéaires; les trois intérieures plus courtes, oblongues, presque égales; deux anthères; un style; une capsule filiforme. Ces caractères, si incorrects et si incomplets, doivent faire ajourner l’adoption de ce genre dont l'espèce unique, Tsotria verticillata, croît dans les Élats-Unis de l’'Amé- rique. ISOTROPIDE. Zsofropis. BoT. Genre de la famille des Légumineuses , institué par Benlam, qui en a ex- posé les caractères dans Angels Enum., p.et pl.28.Il n’en décrit qu’une seule espèce : ISOTROPIDE STRIÉE, /50- tropis striata, Bent. Elle est originaire de la Nouvelle- Hollande, et a été observée sur les bords de la rivière Swan. C’est un joli petit arbrisseau toujours vert; sa tige est grêle, tendre et légèrement cotonneuse ; ses feuilles sont ovales, pointues, convexes, avec les bords roulés. Les fleurs sont papilionacées, d’un jaune-orange clair, veinées et striées de rouge cramoisi. Cette plante, lorsqu'elle sera plus commune, sera l’un des beaux or- nements des serres tempérées. ISOTYPE. Zsotypus. Bot. Genre de la famille des Carduacées, tribu des Onoséridées, établi par Kunth (in Humb. Nov. Gener. 4, p.11),et qui tient le milieu entre les genres Onoseris et Siæhelina. Voici ses ca- ractères : involucre campanulé, turbiné à sa base, formé d’écailles lâchement imbriquées, planes, linéai- res, lancéolées, subulées à leur sommet , un peu sca- rieuses sur les bords, et d'inégale grandeur , les exté- rieures étant plus courtes; réceptacle plan, couvert de poils courts et serrés. Les fleurons sont au nombre de dix environ, tous tubuleux, hermaphrodites, ayant leur limbe à cinq divisions égales, lancéolées et éta- lées. Le tube anthérifère est formé de cinq anthères, portant chacune deux appendices subulés à leur base; il se termine au sommet par cinq appendices très- longs. Les fruits sont des akènes allongés, linéai- res, à cinq angles terminés par une aigrette poilue et sessile. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce, Isotypus onoseroides, Kunth, loc. cit., p. 12, tab. 507. C’est une plante vivace, ayant le port de l’'Onoseris Purpurata; ses feuilles sont pinnatifides et lyrées, blanchâtres et argentées à leur face inférieure; ses fleurs sont roses , disposées en corymbes et portées sur des pédoncules tout chargés de bractées. Elle a été trouvée dans la province de Venezuela, sur les rives du fleuve Tuy. Le genre Isotype diffère de l'Onoseris par ses fleurons, {ous tubuleux, hermaphrodites, et par son réceptacle garni de poils; il se distingue du Stæhe- lina, par son réceptacle portant des poils et non des pail- lettes, par son aigrette poilue et par sa tige herbacée. IST ISPIDA. o1s. Syn. de Martin-Pêcheur. 7, ce mot. ISQUIERDA. 8oT. Pour Izquierdia. 7. ce mot. ISSALOU. 8orT. L’un des noms vulgaires du Boletus edulis. V. Boet. ISSE. Zssus. 1ns. Genre de l’ordre des Hémiptères, section des Homoptères, famille des Cicadaires, tribu des Fulgorelles, établi par Fabricius et adopté par La- treille (Fam. natur. du Règne Anim.) qui l’avait réuni au genre Fulgore dans ses ouvrages antérieurs. En effet, ce genre n’en diffère que par des caractères très- secondaires; leur tête n’est point avancée comme celle des Fulgores; ils ont les élytres dilatées, arquées à la base el rétrécies ensuite; leur corps est court, et le se- cond segment du corselet n’est guère plus étendu que l’antérieur ; il a la forme d’un triangle renversé, dont la base est appliquée contre celle du premier segment. Ces insectes vivent sur divers végétaux; leurs habitudes sont à peu près les mêmes que celles des autres Cica- daires. Les uns sont ailés, les autres sont aplères; parmi les premiers, se trouve : IssE BosSuE. Zssus coleoptratus; Cigale bossue, Geof- froy. Elle est longue d'environ deux lignes et demie ; son corps est cendré verdâtre ; son front a deux im- pressions noirâtres à son extrémité; ses élytres sont un peu transparentes, chargées de grosses nervures entre lesquelles on observe de petites veines ou lignes noi- râtres; près du milieu de chacune d'elles, on voit une petite {tache ou un point noir. Elle se trouve en France. Parmi les Isses aptères, on peut citer : IssE GRYLLOÏDE. Jssus grylloides, Fabr. Elle est jaunâtre, avec les élytres mélangées de noirâtre. Elle se trouve en France et en Espagne où Léon-Dufour en a rencontré une variété entièrement roussâtre. ISTHMES. Bor. Espaces rétrécis ou étranglements qui, dans les fruits articulés, comme certaines Gousses, séparent les articulations. ISTHMIÉ. Zsthmiatus. 1xs. Cette épithète est em- ployée par quelques entomologistes pour désigner des insectes qui ont le prothorax séparé des élytres par un rétrécissement fort sensible. ISTHMIE. Zsthmia. rot. Genre d’Algues diatoma- cées, caractérisé par Agardh de la manière suivante : individus libres, rigidiuscules, obliques, tapissés inté- rieurement de cellules disposées symétriquement et diversement cohérentes par leurs extrémités. ISTHMOCARPE. Zsthmocarpus. Bot. Nom donné au fruit des plantes légumineuses, lorsque ce fruit offre un rétrécissement à la partie moyenne. ISTIOPHORE. Zstiophorus. pois. Sous-genre de Xi- phias. F7. ce mot. Dans son Essai d’une division en groupes, de la fa- mille des Vespertilionides, publié dans le Zoolog. Journ., t. 11, p. 249, n° 6, John Edw. Gray a établi, d’après Spix, sous le nom d’Istiophores, Zstiophori, une section qui comprend les Chauves-Souris qui ont une membrane en forme de feuille sur le nez, et des dents molaires à tubercules aigus. ISTIURE. Zstiurus. rerr. Ce genre de la famille des Sauriens, tribu des Iguaniens, avait primitivement reçu de Gray, qui en est le créateur, le nom de Lophura que Cuvier a jugé avoir trop de ressemblance avec Lo- ITÉ phyrus pour éviter toute confusion. Les espèces qui le composent ont pour caractère distinctif, une crête éle- vée et tranchante, qui s'étend sur une partie de la queue et qui est soutenue par de hautes apophyses épineuses des vertèbres; celte crête est écailleuse comme le reste du corps; les écailles du ventre et de la queue sont pe- tites et approchent un peu de la forme carrée; les dents sont fortes et comprimées, sans dentelures; ils n’en ont pas au palais; les cuisses portent une rangée de pores; la peau de la gorge est lâche, sans former de fanon. ISTIURE D'AMBOINE. /stiurus Amboinensis; Lacerta Amboinensis, Gm.; le Porte-crête, Lacép. Sa taille est de quatre pieds environ; il n’a de crête que sur l’ori- gine de la queue, et porte des épines sur le devant du dos; sa tête est un peu tuberculeuse en dessus, et cou- verte d’écailles rondes; la mâchoire supérieure se ter- mine presque carrément; la lèvre inférieure ou l’extré- mité de cette partie de la mâchoire est arrondie obli- quement et couverte ainsi que l’autre, d’écailles presque carrées et plus grandes que celles de la tête; ouvertures des narines situées sur les côtés de la mâchoire infé- rieure, ovales, un peu saillantes; mâchoires garnies de chaque côté d’une rangée de dents serrées et pointues, dont les dernières sont les plus grandes; cinq doigts onguiculés à tous les pieds; ils ont des deux côtés un rebord aigu, denté comme une scie, mais plus apparent sur les doigts des pieds de derrière. La couleur de la tête et du collier est verdâtre, striée de blanc; celle du dos et de la queue est brune; la crête est d’un brun pâle; le ventre est gris; tout le corps a des lignes et des taches blanchâtres. Ce reptile vit dans l’eau ou sur les arbrisseaux qui la bordent; il se nourrit de graines et de vers ou d'insectes. Sa chair est bonne à manger. ISURUS. rois. Genre formé par Raffinesque (Zchthyol. Sic., p. 45) aux dépens des Raïies. #7. ce mot. ITABIRITE. mix. Nom donné par quelques minéra- logistes et géologues, à une Roche compose de Quartz et de Fer oligiste. Cette Roche paraît ne pas différer de celle que Brongniard appelle Sidérocriste. ITACOLUMITE. min. Roche quartzeuse, micacée et schisteuse, d’une texture particulière, qui constilue une formation indépendante, au-dessus des dépôts deschiste argileux, au pic d’Ilacolumi au Brésil. Cette Roche est remarquable par la présence du Fer oligiste, de l’Or et du Soufre. ITÉE. Jtea. Bor. Le nom d'Ilea, qui, dans l’anti- quité, désignait le Saule, a été appliqué, par Linné, à un genre de plantes de la famille des Cunoniacées, et - de la Pentandrie Digynie, L., qui peut être caractérisé de la manière suivante : son calice est monosépale, court, campanulé, à cinq divisions étroites et dressées; la corolle se compose de cinq pétales linéaires, aigus, étalés dans leur moitié supérieure, et insérés au calice à la hauteur de ses divisions; les étamines, au nombre de cinq, sont dressées, introrses, alternant avec les pé- tales. L’ovaire est libre, pubescent, allongé, profondé- ment marqué sur chacune de ses faces, d’un sillon qui semble annoncer qu’il se compose de deux pislils réunis; ce sillon se prolonge sur le style qui se termine par un sligmate capitulé et bilobé. Le fruit est une capsule ovoïde, oblongue, terminée par le style qui est persis- IN O 151 tant, et qui offre deux loges contenant chacune un grand nombre de graines attachées à la cloison. Cette capsule se sépare à sa maturité en deux parties ou valves, par le moyen des deux sillons longitudinaux dont il vient d’être parlé. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce : Zlea Virginica, L., Lamk., II., tab. 147. C’est un arbrisseau élégant, pouvant ac- quérir une hauteur de quatre à cinq pieds. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, aiguës, presque glabres. Ses fleurs sont petites, blanches, disposées en grappes terminales. Il croît dans l’Amérique septentrionale, et on le cultive dans les jardins d'ornement. L’Ilea Cyrilla de l'Héritier forme un genre distinct. V. CYRILLA. ITHYCÈRE. Zthycerus. 1xs. Coléoptères létramères; Dalman a considéré comme devant former le Lype d’un genre de la famille des Rhynchophores, le Curculio punctulatus de Fabricius, Olivier, etc., et que Herbst avait placé parmi les Rhynchites; Schoonherr a adopté l'opinion de Dalman, et dans sa monographie des Cur- culionides, il donne pour caractères au genre nouveau: antennes courtes, implantées dans une fossette pro- fonde, vers l’extrémité de la trompe; ces antennes sont composées de douze articles obconiques, dont les huit premiers vont graduellement en diminuant de gros- seur, les quatre derniers forment la massue qui est pe- tite, ovalaire et acuminée; {trompe courte, presque cylin- drique, plus épaisse au bout; corselet oblong, un peu cylindrique, tronqué aux deux extrémités; écusson grand, triangulaire; élytres ovales, convexes en dessus avec les épaules rectangulaires. L'Ithycère curculio- noïde, Curculio punctulatus, Fab., est originaire de l'Amérique septentrionale. ITHYPHYLLE. Zthyphyllus. Bot. Désignation des végétaux qui ont les feuilles droites. ITHYPORE. Zthyporus.1ins. Coléoptères tétramères; genre de la famille des Rhynchophores, institué par Schoonherr qui le caractérise ainsi : antennes médio- cres, fortes, coudées el composées de douze articles : les deux premiers les plus longs, et presque coniques, les cinq suivants petits, lenticulaires et grossissant in- sensiblement jusqu’à la massue qui est ovale; trompe assez longue, forte, cylindrique, et médiocrement ar- quée; yeux placés plus bas, ovales et un peu déprimés; corselet oblong, arrondi sur les côtés, rétréci antérieu- rement, se prolongeant et s’arrondissant en arrière; élytres oblongues, légèrement échancrées à la base, avec les épaules obtusément anguleuses, convexes en dessus et plus relevées en bosse vers l'extrémité; pieds robustes; cuisses en massue et dentées en dessous; jambes bisinuées intérieurement, avec un fort crochet courbé à l'extrémité. Le Rhynchænus stolidus de Fab., Cryptorhynchus Capensis, Dej., est le type de ce genre qui compte encore une autre espèce afri- caine. ITIANDENDROS. por. Synonyme ancien de Prêle. V. ce mot. ITOUBOU. Bor. Espèce de Violette de la Guiane, se- lon Aublet. 7. Ionipion et IPÉcAcUANHA. Le nom Ca- raïbe Ztoubou a été appliqué par Surian à diverses Fougères, * 152 IUL ITTERBITE. mix. Même chose que GADOLINITE. 7. ce mot. ITTNERA. Bot. Le genre établi sous ce nom par Gmelin, appartient à la famille des Naïadées, et a été postérieurement réuni au genre Caulinia de Will- denow. ITTNÉRITE, min. Substance particulière, cristallisée en prisme hexagone régulier, ou peut-être en dodé- caèdre rhomboïdal; elle est susceptible de rayer le verre; sa pesanteur spécifique est 2,5; elle donne de l’eau par la calcination, puis se fond en verre transpa- rent; elle est soluble en gelée dans les Acides, et sa so- lution précipite un peu par l’oxalate d’'Ammoniaque, en laissant d’ailleurs un résidu alcalin après le traitement par le carbonate d’Ammoniaque, l’évaporation et la calcination. L'analyse a donné à Gmelin : Silice 51; Alumine 28,5; Soude 10,5; Chaux 5,5; Polasse 1,5; oxyde de Fer 0,5; sulfate de Chaux 5,5; hydrochlorate de Chaux 1,5; Eau 15,5. D’après celle analyse, l’Ittnérite serait une Népheline hydratée, constituant en réalité une es- pèce distincte. On la trouve dans les Roches basalliques du Brisgaw. ITYPHALLUS. Bor. Nom donné par Fries à un genre formé aux dépens du genre Phallus, el qui n’a pas été adopté. ITYS. o1s. L’un des synonymes anciens de Phasia- nus colchicus. V7. FAIsAN. IUCA. BoT. 7. Yucca. IULACÉ. Zulaceus. got. Nom que l’on donne à cer- {ains organes lorsqu'ils affectent la forme d’un chaton. Lamarck a établi sous ce même nom, une famille qui a pour type le genre Zule. IULE. Zulus. ins. Genre de l’ordre des Myriapodes, famille des Chilognathes, établi par Linné et ayant pour caractères : corps cylindrique et fort long, se roulant en spirale, composé d'un grand nombre d’anneaux presque tous portant deux paires de pattes; point de saillie en forme d’arête ou de bord tranchant sur le côté des anneaux. Linné et tous les auteurs jusqu’à Latreille réunissaient sous ce nom des animaux dont les formes différaient essentiellement entre elles; La- treille en a formé les genres Gloméris, Polydème et Polyxène, 7”. ces mots, et il a conservé le nom d’Iule à ceux qui ont les caractères exposés plus haut. Ce genre se distingue de tous les autres par ses anneaux qui sont parfaitement cylindriques et dépourvus d’a- rêles. 11 s’éloigne de celui des Scolopendres par les anneaux qui, dans celui-ci, ne portent qu’une seule paire de pattes, et par d’autres caractères aussi tran- chés, tirés de la bouche et des antennes. Latreille (Règne Anim. et autres ouvrages) plaçait ces animaux dans la classe des Insectes, et en faisait le premier or- dre, celui des Myriapodes; il a détaché dernièrement (Fam. nat. du Règne Anim.) cet ordre de la classe des Insectes et en a fait sa classe des Myriapodes. 7. ce mot. La forme générale des lules est fort allongée, cylin- drique, et la substance qui compose le grand nombre d’anneaux de ce corps est dure, un peu calcaire et unie. Ces anneaux varient en nombre, suivant les-espèces; ils sont égaux, à l'exception de deux ow'trois, à chaque I U L extrémité ; ils portent chacun en dessous deux paires de pattes contiguës ou très-rapprochées à leur nais- sance. Leur tête est de-la largeur du corps, plate en dessous, convexe et arrondie en dessus postérieure- ment, un peu plus étroite et presque carrée ensuite, à partir des yeux; le bord antérieur est échancré au mi- lieu. Les yeux sont ovales, plans et formés de petits grains à figure irrégulièrement hexagonale; ils se con- fondentavec la surface de la tête et ne sont point sail- lants. Les antennes sont insérées tout près de leur côté interne; elles ne sont guère plus longues que la tête, assez grosses, de sept articles, dont le premier très- court, les quatre suivan{s presque coniques ou cylin- driques et amincis insensiblement à leur base; le cin- quième un peu plus gros; le sixième également un peu plus gros, conico-ovalaire, tronqué, et au bout duquel on aperçoit l’extrémité pointue d’un septième article qui est fort petit. La bouche est composée : 1° de deux mandibules formées d’une tige écailleuse à l'extrémité de laquelle -est un article également écailleux et sur- monté d’une pièce où sont implantées {ransversalement de petites parties cornées, tranchantes, qui sont autant de dents; le dos de chaque mandibule est en outre emboîté extérieurement dans une capsule écailleuse, grande, articulée à sa base, anguleuse, comme formée de deux plans, dont l'extrémité de chacun est échan- crée; 2 d’une grande pièce cruslacée ou sorte-de lèvre inférieure que Savigny considère comme deux paires de mâchoires réunies. Cette pièce est divisée par plu- sieurs sutures ou lignes imprimées; on voit inférieure- ment et au milieu une pièce dont les bords sont angu- leux, au-dessus de laquelle s'élèvent parallèlement deux pièces étroites et en carré long, contiguës à leur bord interne, et dont l’extrémité est obtusément rebordée; de chaque côté, à partir de la ligne commune servant de base, s'élève, dans le sens des précédentes, une pièce écailleuse de la même figure que les deux du milieu , mais plus grande, un peu élargie et arrondie sur le côté extérieur, au sommet; elle a, vers l’angle interne, deux petits tubercules que l’on prendrait pour deux palpes, La pièce généralé est plate, et ressemble, étant très-minee, à un feuillet membraneux. Les deux premiers anneaux du corps ne forment pas le-cerele ; ils sont ouverts inférieurement, et les deux premières paires de pattes et même encore les secondes sem- blent être appliquées sous la bouche; les deux pre- mières paires ont un support membraneux, particulier, quiremplit les intervalles que les anneaux laissent entre eux en dessous. Ces-paites remplacent les deux paires supérieures de pieds-mâchoires des Crustacés. Le pre- mier anneau, qui est très-ouvert et-en forme de pla- que, est une fois plus long que les autres; c’est une sorte de corselet. Le troisième anneau, quoique for- mant presque un (our entier, est cependant ouvert et n’a qu’une seule paire de pattes, insérées de même que les précédentes; le quatrième est plus fermé que le (roi- sième, mais n’a encore qu’une paire de pattes; ce n'est qu’au cinquième segment qu’on en trouve deux paires; celte disposition continue ainsi sans interruption dans les femelles; mais dans les mâles le septième anneau en est dépourvu, ou n’en a qu’une paire, les organes IUL sexuels entraînant un changement dans cetle partie. Les deux derniers anneaux, dans les deux sexes, sont entièrement dépourvus de pattes, l’avant-dernier a le milieu de son bord postérieur avancé en pointe; il reçoit en partie le segment terminal, qui est formé de deux valves arrondies au bord interne, appliquées l’une contre l’autre, et s’ouvrant pour laisser passer les ex- crémeni{s et les œufs. Les pattes sont très-petites, dis- posées sur deux séries très-rapprochées l’une de l’autre, et dans un sens horizontal à leur base, faisant ensuite le crochet; elles sont composées de six petits articles et d’une pointe conique et cornée. Savi, professeur de botanique à Pise, a fait des ob- servationstrès-curieuses surun Iule(Zulus communis, Savi) qui diffère sensiblement du Zulus terrestris et du Zulus sabulosus avec lesquels on l’a toujours con- fondu. Il a environ trois pouces el demi de longueur, el semble se rapprocher davantage des Zulus fuscus et Tulus Indus qui sont de l'Inde. Les pores latéraux des segments, qu’on a regardés comme les stigmates, ne sont que des orifices par lesquels s'écoule une li- queur acide et d’une odeur désagréable, qui parait servir à la défense de ces animaux ; les vrais stigmates sont deux petites ouvertures placées sous la pièce ster- nale de chaque segment, et qui communiquent inté- rieurement à une double série de poches pneumatiques, disposées en forme de chapelet, tout le long du corps et d’où partent les branches trachéennes qui vont se ré- pandre sur les organes. Quoique ces animaux aient un très-grand nombre de pattes, ils n’en sont pas plus agiles; au contraire, ils marchent très-lentement et semblent glisser comme des Vers de terre. Leurs pattes agissent l’une après l’autre, régulièrement et succes- sivement; chaque rangée forme une sorte d’ondula- tion ; ils remuent en même temps leurs antennes, sem- blant s’en servir pour tâter le terrain et le corps sur lequel ils se promènent. Ils roulent leur corps en spi- rale dans le repos et placent leur tête au milieu. Les lules sont ovipares, et Latreille s’en est assuré en ou- vrant plusieurs femelles qui lui ont toujours présenté des ovaires remplis d'œufs plus ou moins développés. Au sortir de l’œuf, d’après Savi, les lules ont un corps en forme de rein et parfaitement uni, sans appendices. Dix-huit jours après leur naissance, ils subissent une première mue, et alors seulement ils prennent la forme des adultes; mais ils n’ont encore que vingt-deux seg- ments en tout, el vingt-six paires de pattes et non trois, comme l’a dit Degéer; mais dix-huit paires servent seules à la locomotion ; après la seconde mue, le corps a vingt-trois segments et trente-six paires de paltes; et ces nouvelles parties semblent se développer à la partie postérieure du corps; à la troisième mue l’ani- mal prend trente segments et trente-six paires de pat- tes; et ainsi successivement, de manière que chez les adultes le corps est composé de cinquante-neuf seg- ments dans les mâles et de soixante-trois dans les fe- melles. Degéer n’a jamais aperçu de vestiges de dé- pouilles; mais Savi a été plus heureux, il a vu que les Jules muent à peu près de mois en mois depuis leur naissance, qui arrive en mars, jusqu’en novembre où l’auteur a cessé de les observer; leur dépouille se com- 6 DICT. DES SCIENCES NAT. IVO 15 Qt pose, non-seulement de toute la tête, mais encore de la membrane qui tapisse intérieurement le canal alimen- taire et les trachées. Les organes de la bouche sont les seules parties que Sayi n’ait pas retrouvées. Deux ans après leur naissance ils changent encore de peau, et c’est alors seulement que les organes génitaux devien- nent apparents. Les Iules vivent à lerre, particulièrement dans les lieux sablonneux, les bois, etc.; ils répandent une odeur désagréable; d’autres, plus petits, habitent sous les écorces d'arbres, dans la Mousse, etc. ; ils se nour- rissent de substances animales, mais mortes ou décom posées, de fruits, de racines, de feuilles, de plantes potagères, elc.; ils aiment en général les lieux un peu humides et sombres. Degéer à vu un lule ronger une larve de Mouche et la manger en partie, ce qui porterait à croire que ces animaux sont carnassiers. Cependant le sentiment le plus commun est qu'ils se nourrissent , en général, de terreau. Ce genre est peu nombreux en espèces. Les environs de Paris en pré- sentent plusieurs ; l'Amérique et l'Afrique en donnent de très-grandes. IULE TERRESTRE. Julus terrestris, L. Fabr., Geoff., Oliv. (Encyclop. Ins., t. vir, p. 415, n° 10). En Europe. IULE TRÈS-GRAND. Julus maximus, L., Fab., Oliv., Latr. Il est jaune obscur; il a plus d'un pouce d’épais- seur, et cent trente-quatre paires de pattes. Il habite l'Amérique méridionale. IULIS. pois. 7”. GIRELLE. IULUS. 106. 7”. IuLE. IVE ov IVETTE. Zva. 8oT. Genre de la famille des Synanthérées, et de la tribu des Xanthiacées, ayant néanmoins aussi quelques rapports avec les Armoises, et que l’on peut caractériser ainsi : involuere hémi- sphérique, composé de trois à six folioles unisériées, à réceptacle plan, garni desquammes lancéolées; fleurons du disque mâles, ayant leur corolle infundibuliforme, régulière, à cinq lobes; fleurons de la circonférence femelles, ayant la corolle courte et urcéolée ; les akènes sont dépourvus d’aigrette. Ce genre se compose de cinq espèces, toutes originaires de l'Amérique. Trois ont été observées dans l'Amérique septentrionale, savoir : va frutescens, L.; [va imbricata et Iva ciliata, Michx. Les deux autres croissent dans l'Amérique méridionale, savoir : Zva annua, L.; et Zva cheiranthifolia, Kunth. Les anciens botanistes ont donné le nom d’Ive et d’Ivette à des plantes fort différentes les unes des au- tres : ainsi l’'Zva moschata de Lobel est le Z'eucrium Tva de Linné; l'Zva Cotinga de Barère est le Cotinga Moschata d'Aublet; l’Zva Pecanga, du même, n’est qu'une espèce de Smilax, dont la racine est employée comme celle de la Salsepareille. IVETTE. BoT. 7”. ve. IVIRA. Bot. Le genre établi sous ce nom par Aublet, et adopté par Cavanilles, a été réuni au genre S/erculia de Linné par Swartz. Ainsi l’Zvira pruriens, Aublet (Guian., tab. 79), ou Zvira crinita, Cav. (Dissert. 5, t. 162), est maintenant le Sferculia Ivira de Swartz (FL. Ind. occid., 2, p. 1160). 7. STERCULIE. IVOIRE. ma. 7. DENT, ÉLÉPHANT et Os. IVOIRE. mo. Synonyme d’Eburne. 7. ce mot. 9 IX A IVRAIE ou YVRAÏIE. Lolium. or. Ce genre, de la fa- mille des Graminées, et de la Triandrie Digynie, L., se compose de plantes dont la connaissance remonte aux temps les plus reculés. Il est, en effet, question d’Ivraie dans la Bible et dans les productions des plus anciens poètes. Le Lolium des anciens, et particulièrement celui de Virgile, paraît être la plante qui a formé le type du genre établi par Linné, et qui est ainsi caractérisé : épil- lets distiques, multiflores et parallèles à l’axe de l’épi; lépicène univalve, mais le plus souvent à deux valves inégales; glumes à deux valves lancéolées, l’extérieure mulique ou aristée au-dessous du sommet ; ovaire sur- monté de deux stigmates plumeux; caryopse oblongue, convexe d’un côté, aplatie et sillonnée de l’autre. Ce genre se distingue essentiellement du Froment (7riti- cum) par la position de ses épillets qui regardent l’axe par une de leurs faces et non par un de leurs côtés. On connaît une dizaine d’espèces d’Ivraies, parmi les quelles les deux suivantes sont communes en Europe : IVRAIE ENIVRANTE. Lolium temulentum, L., vulgai- rement nommée Zizanie et Herbe d'Ivrogne. C’est une plante annuelle dont le chaume dressé, haut de plus d’un demi-mètre, est muni de quelques nœuds ainsi que de feuilles engainantes, très-longues, planes, assez larges, un peu rudes au toucher; leur gaine, fendue, offre à son orifice une membrane tronquée. Une va- riélé de cette plante, dont la glume extérieure est mu- tique, a été élevée au rang d'espèce, et nommée Lolium arvense. L'Ivraie enivrante est une herbe que les au- teurs ont présentée sous Les couleurs les plus sinistres, comme un vérilable fléau pour les moissons et pour la santé de l'Homme. Elle pullule, en effet, parmi les blés, lorsque les étés sont très-humides. Ses graines alors sont très-abondantes dans les Froments et occasion- nent divers accidents, tels que des nausées, des vomis- sements et l'ivresse aux personnes qui mangent du pain fait avec la farine de ces graines. Toutefois, on a beaucoup exagéré les principaux effets de l’Ivraie, effets qui paraissent dus à un principe susceptible d'être enlevé, ainsi que Parmentier l’a enseigné, par la dessiccation au four, avant que les graines n'aient été réduites en farine. L'autre Ivraie, indigène d'Europe, est le Lolium perenne, L., plante excessivement commune sur les bords des chemins et dans les lieux incultes. Cette Gra- minée est un fourrage excellent, mais très-peu pro- ductif; elle ne convient guère dans les prairies des- tinées à être fauchées; elle est, au contraire, fort avantageuse dans les pâturages. On en forme des tapis de verdure dans les jardins paysagers où elle porte les noms de Ray-Grass et de Gazon anglais. IXA. Ixa. crusr. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Brachyures, tribu des Orbiculaires, établi par Leach, el ne différant des Leucosies que parce que le test produit, de chaque côté, une grosse proéminence cylindrique et mousse, qui le rend trois fois plus large que long. Latreille (Règ. Anim. de Cuv.) avait adopté ce genre, mais il l’a supprimé dans son nouvel ouvrage (Fam. natur. du Règ. Anim.). L'espèce qui servait de type à ce genre, est le Cancer cylindrus de Herbst. F’. Leucosie et Ipnis. IXI IXAUCHÈNE. Zxauchenus. 8oT. Genre de la famille des Synanthérées, établi par H. Cassini et placé par De Candolle dans sa tribu des Astéroïdées. Voici les caractères qui lui sont assignés par son auteur : cala- thide radiée; disque multiflore, régulariflore, andro- gyni-masculiflore; couronne bisériée, multiflore, ligu- liflore, feminiflore; péricline subhémisphérique, égal aux fleurs du disque, formé de squames nombreuses, inégales, plurisériées,lâchement appliquées, oblongues, obtuses, uninervées, foliacées, à bords membraneux, un peu denticulés; clinanthe large et nu; ovaires de la couronne obovales-oblongs, comprimés, glabres, sur- montés d’un col court, épais, glulineux et privés d’ai- grelle; ovaires du disque analogues à ceux de la cou- ronne, mais incomparablement plus petits ; corolles de la couronne articulées sur les ovaires, à tube court, pubescent, à languette très-longue, entière au sommet et point de couleur jaune; corolles du disque articulées sur les ovaires, à cinq divisions. IXAUCHÈNE suBLYRÉ. Jxauchenus sublyratus, Cas- sini. Plante herbacée, glabre, à tige scapiforme, simple, grêle, haute d'environ trois pouces; feuilles alternes, inégales, un peu lyrées, ayant une partie inférieure très-longue, étroite, linéaire, pétioliforme, demi-em- brassante à la base, munie vers le sommet de deux petits lobes presque opposés, variables; partie supé- rieure beaucoup plus courte, large de près de trois lignes, obovale, arrondie au sommet, aiguë à la base, bordée supérieurement de larges crénelures el infé- rieurement de quelques grandes dents; calathide ter- minale et solitaire, large d'environ cinq lignes, avec son disque jaune et sa couronne blanche; péricline de squames vertes, à bords blanchâtres. De la Nouvelle- Hollande. IXÉRIDE. Ixeris.oT. Genre de la famille des Synan- thérées et de la tribu des Chicoracées ou Lactucées, établi par H. Cassini aux dépens du genre Z'araxa- cum, L. Voici ses principaux caractères : involucre formé de folioles oblongues, lancéolées, disposées sur un seul rang, et à la base desquelles sont cinq petites écailles membraneuses; réceptacle nu et plan; cala- thides composées de demi-fleurons hermaphrodites ; akènes oblongs, marqués de dix côtes longitudinales, excessivement saillantes en forme d'ailes linéaires ; le sommet du fruit prolongé en un col plus court que lui; aigrette blanche et plumeuse. Les caractères différen- tiels de ce nouveau genre résident, comme on le voit, dans le fruit et l’involucre. Les Ixérides sont en outre pourvues d’une vraie tige, garnie de feuilles et de plu- sieurs calathides en corymbe, tandis que les véritables espèces du genre Z'arazacum ont une hampe aphylle, ne portant qu’une seule calathide. Le professeur De Candolle, en adoptant le genre Zxeris, y admet trois espèces : Zxeris polycephala, Ixeris fontinalis, Ixeris versicolor, toutes originaires de l'Inde et du Népaul. Ce sont des plantes annuelles, glabres, rameuses, à feuilles allongées, très-entières ou pinnatifides; les tiges ont leur sommet nu, couronné par un corymbe de plusieurs capitules composés de fleurs jaunes, mais susceptibles de varier du blanc au pourpré. IXJANTHE. Zrianthes. Bot. Genre de la famille des IXI Scrophularinées; Didynamie Angiospermie, L., établi par E. Meyer qui lui assigne pour caractères : calice à deux lèvres, la supérieure bi ou tridentée, l’inférieure distincte et bipartite ; corolle hypogyne, avec son tube : ample, décliné et subascendant au sommet, son limbe est diyisé en cinq parties planes; quatre étamines in- sérées au tube de la corolle, incluses, didynames et ascendantes; anthères à deux loges épaisses et diva- riquées; ovaire biloculaire, à placentaires multiovulés, soudés à la cloison; style simple; stigmates très-cour- tement émarginés; capsule ovale, aiguë, biloculaire, s'ouvrant par deux valves coriaces, subbifides au sommet. IxIANTRE Du Car. Zxianthes Capensis. C'est un arbrisseau à rameaux dressés, velus, à feuilles ramas- sées et verticillées au nombre de quatre ou cinq, presque sessiles, dressées, rigides, lancéolées, aiguës, dentées au sommet, très-entières à la base qui est rétrécie, coriaces, glabres ou légèrement pubescentes dans leur jeunesse. Les pédoncules sont axillaires, uniflores, bibractéolés, plus courts que les feuilles; les fleurs ont le calice sillonné et glabre ; la corolle a en- viron dix lignes de longueur, elle est oblique et velue à l’extérieur; les capsules ont près d’un demi pouce. IXIE. Zxia. por. Genre de la famille des Iridées, et de la Triandrie Monogynie, L. La fable dit qu'un roi des Lapithes fut, par une faveur insigne du maître des dieux, reçu dans le ciel et admis au divin banquet; mais l’ingrat, ayant eu la témérité de se vanter d’une faveur plus grande encore, Jupiter, à la sollicitation de Junon outragée, le précipita dans le tartare el le fit attacher, par les Euménides, sur le contour d’une roue qu’elles devaient tenir sans cesse en mouvement. C’est à cause de la ressemblance de la corolle de cer- taines Ixies avec une roue que Linné a fait revivre, dans le genre de plantes qui nous occupe, le nom du jeune et imprudent Ixion. Ce genre ne se composait primitivement que de deux espèces. Dans une disser- {ation spéciale intitulée : Specimen Botanicuin inau- gurale, etc., Leyde, 1766, Daniel de la Roche soumit à un nouveau travail le genre Zxia, et en porta le nombre des espèces à quatorze. En 1785, Rung de Stockholm pu- blia, sous la présidence de Thunberg, une dissertation botanique surles Zxia, dont il fit connaître vingt-quatre espèces. Depuis ce temps, les divers auteurs ont donné les descriptions d'une si grande quantité de plantes de ce genre, que le nombre s’en est élevé à plus de cent, et que l’on s’est vu contraint d'en modifier considé- rablement les caractères. Bellenden-Ker s’est chargé de celte tâche, dans sa monographie des Iridées, pu- bliée en 1827. Voici les caractères génériques déter- minés par ce botaniste : inflorescence en épi; spathe bivalve; corolle tubuleuse, hypocratériforme ; régu- lière, presque égale, dressée, avec son tube grêle, quel- quefois extrêmement court, et le limbe à six divisions; filaments distincts quoiqu’ils soient souvent aussi min- ces qu’un cheveu, dressés, insérés à l’orifice du tube ou un peu en dessous, et toujours plus courts que le limbe; anthères introrses, mobiles, rarement didymo- globuleuses ; stigmates étroits, recourbés; capsule membraneuse, ovalaire, presque trigone, polysperme; I1XI 155 semences arrondies, glabres, disposées sur deux rangs. Ker ne conserve, parmi les Ixies, que vingt el une espèces, encore près de la moitié lui paraissent-elles incertaines. Il répartit les autres dans les genres #it- senia, Tapeinia, Aristea, Pardanthus, Marica , Bobartia, Morœæa, Galaxia, Trichonema, Geisso- rhiza, Hesperantha, Sparaxis, Morphixia, Lapey- rousia, Anomatheca, Tritonia, W'atsonia et Ba- biana. Toutes les Ixies sont originaires des contrées les plus méridionales de l'Afrique et principalement des environs du cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes herbacées, s'élevant d’une racine bulbeuse, à feuilles engainantes, qui entourent une tige un peu plus élevée qu’elles, terminée par un bel épi de fleurs nuancées des couleurs les plus vives. Leur culture n’exige d'autre condition essentielle que l'abri, dans les cas de gelée. On plante leurs bulbes, en automne, dans des pots remplis de terreau de bruyère, et qu’on place près du jour, sur les tablettes de la serre tem- pérée. On peut également les planter en planche, mais il faut avoir soin de les recouvrir d’un bon châssis sous lequel on puisse toujours, au moyen de réchauds de fumier, entretenir la température à quelques degrés au-dessus de 0; c’est alors une sorte de bâche qu’on peut enlever au printemps. On arrange la couche de manière à ce qu'il ne puisse y régner une {rop grande humidité, ce à quoi l’on parvient aisément à l’aide d’une paillasse en fascine, disposée à un demi-pied environ au-dessous de la surface du sol, ou d’un lit de graviers au fond des pots. IXIE COLUMELLAIRE. {via columellaris, Spreng. Quoi- que celte Ixie ait une grande ressemblance avec l'Ixie monadelphe, il n’est cependant pas possible de con- fondre les deux espèces, ainsi que l'ont fait plusieurs botanistes ; assez de caractères bien prononcés les dif- férencient. Elle fait, depuis une quarantaine d'années environ, partie des collections cullivées en Europe. Son bulbe est arrondi, roussâtre, un peu déprimé ? sa tige est grêle, droite, simple, glabre, garnie à sa base de quatre ou cinq feuilles linéaires, presque ensiformes, pointues, engaînantes, terminée par un ou plusieurs épis courts et serrés, composés de quatre ou cinq fleurs. Le tube de la corolle est grêle, allongé, entouré de deux petites bractées spathiformes, pointues; le limbe ou plu- tôt les six divisions du limbe sont étalées, oblongues, ligulées, d’un pourpre tirant sur le violet, avec la base d’un brun obseur, formant une grande tache entourée d'un cercle brunâtre pourpré. Les étamines ont la par- tie inférieure de leurs filaments noirâtre, le reste est brun et les anthères d’un pourpre verdàtre; elles sont tellement serrées entre elles qu’elles se présentent comme une petite colonne aussi longue que la corolle et saillante au centre, lorsque la fleur est épanouie. IXIE CONIQUE. Zria conica, Spr. Son bulbe a le vo- lume d’une noisette ordinaire; il donne naissance à une tige cylindrique, grêle, droite, glabre, haute d’un pied et demi environ, entourée à sa base de quelques feuilles linéaires, ensiformes, engaïnantes et droites ; l'épi est terminal, il se compose de quatre à cinq fleurs rapprochées en tête serrée; la corolle est jaune, avec 156 IXI une large tache brune qui occupe le centre; le tube est grêle et cylindrique. Les étamines ont leurs filaments bruns, très-rapprochés et insérés à la partie supérieure du tube; les anthères sont jaunes. L’ovaire est ovoïde, triangulaire, enveloppé de la spathe et surmonté d’un style droit qui dépasse le tube. IXIE MONADELPHE. Zæia monadelpha, Lar. Cette es- pèce, l’une des plus élégantes du genre, est cultivée dans nos jardins depuis 1792; elle fleurit tout au com- mencement du printemps. Son bulbe est arrondi, dé- primé, enveloppé d’une tunique roussâtre ; sa tige est grêle, droite, glabre, simple el un peu comprimée in- férieurement; les feuilles sont linéaires, striées, acu- minées, engaînantes el atteignant au plus les deux tiers de la tige qui a douze pouces. Les fleurs sont disposées en épi terminal, court, serré, au nombre de deux à cinq; chacune d’elles est munie de deux bractées spa- thiformes, qui entourent l'ovaire, et qui se terminent par deux ou trois dents aiguës. La couleur de la corolle varie du pourpre au bleu d'azur; l’onglet est toujours d’une nuance beaucoup plus foncée et souvent bru- nâtre; le tube est grêle, égal en longueur aux divi- sions du limbe. Les filaments des étamines sont réunis, au moins jusqu’au milieu de leur longueur, en un fais- ceau cylindrique et droit; les anthères sont droites, linéaires, rapprochées et d’un vert violet. L'ovaire est arrondi, inférieur, surmonté d’un style droit, filiforme, terminé par trois stigmates étalés. Ix1E TACRÉE. Jia maculata, Willd. La facilité avec laquelle cette Ixie se dépouille de ses couleurs pour en adopter d’autres, a longtemps fait considérer ses va- riétés comme autant d'espèces différentes; et cette ten- dance à varier a pu d’autant plus induire en erreur qu’elle ne se borne pas seulement à la couleur des corolles, mais à leur étendue et à la forme des lobes qui sont quelquefois ovalaires et obtus, d’autres fois lan- céolés et aigus. La tige est droite, cylindrique, simple, haute d’un à deux pieds; sa base est entourée de feuil- leslinéaires , étroites, glabres, marquées de stries ou nervures longitudinales. Les fleurs, en général assez grandes, forment un épi ou un corymbe terminal; elles sont blanchâtres, jaunes, vertes ou bleuâtres, très-ou- vertes, avec le limbe plus ou moins profondément divisé en six lobes arrondis ou aigus; le tube est grêle, long de deux à trois lignes, et d’une nuance opposée à celle du limbe, ce qui forme une grande tache ronde au centre de la corolle. Les filaments suivent les modifica- tions de couleurs de la corolle, c’est-à-dire qu’ils sont à leur base d’une nuance analogue à la tache centrale, et supérieurement semblables au limbe. Due pressée. Zxia erecta,Thunb.; Zxia polystachia, Lin. Son bulbe est arrondi, blanchâtre, de la grosseur d'une aveline; sa tige est grêle, haute de quinze pou- ces, entourée à sa base de quatre ou cinq feuilles droi- tes, de moitié plus courtes que la tige ou hampe, en- gainantes sur un de leurs bords, comprimées en forme de glaive, entières, pointues et nervurées. Les fleurs sont réunies, huit à douze, en épi terminal; la corolle est d’un jaune doré, avec les divisions du limbe très- ouvertes, ovales-oblongues, marquées d’une tache pur- purine à leur base interne; le tube est grêle, d’un jaune IXI pâle, trois fois plus long que la spathe qui n’a guère plus de deux lignes et dont les folioles sont vertes : l’extérieure lancéolée, l’intérieure bidentée. XIE A FLEURS ODORANTES. /æia odorata, Ker. Cette espèce, reconnue comme bien distincte del’Ixiedressée, fut très-vraisemblablement introduite avec elle gp Eu- rope. Elle y fleurit à la même époque, dans le courant de maï et de juin. Son bulbe est de la grosseur d’une noisette, ovale, recouvert d’une tunique fibreuse et brunâtre; il s’en élève ordinairement trois feuilles étroites, linéaires, ensiformes, aiguës, engaînantes et nervurées, qui entourent une tige ou hampe beaucoup plus élevée, terminée par un épi oblong formé de plu- sieurs fleurs éparses. La corolle est hypocratériforme, avec le tube entièrement enveloppé par la spathe dont la foliole extérieure est subulée, pointue; la couleur du limbe est comme celle du tube, le jaune doré bril- lant; les lobes sont étalés, presque égaux, oblongs- elliptiques, un peu concaves et rétrécis à leur base. Les élamines sont de moitié moins grandes que la co- rolle ; leurs filets supportent, dans une direction pres- que droite, des anthères linéaires, sagittées et d’un jaune vif. IXIE A FLEURS ÉVASÉES. /via crateroides, Spr. Son bulbe est brunâtre extérieurement, globuleux et de la grosseur d’une noix; sa tige ou hampe est droite, grêle, simple, environnée à sa base de plusieurs feuilles linéaires, ensiformes, étroites, aiguës, engaînan(es inférieurement, uninervurées et plus courtes que la hampe. Les fleurs sont terminales, presque toujours au nombre de deux, pédicellées ou campanulées, d’un rouge pourpré, vif et brillant, à tube très-court, à limbe divisé en six lobes égaux, ovales et obtus; les spathes sont scarieuses, guère plus longues que le tube de la corolle : la supérieure striée et presque divisée en trois dents aiguës. IXITE HYBRIDE. {via hybrida, Ker. Son bulbe est petit et arrondi; il s’en élève trois ou quatre feuilles lancéolées, sans nervures apparentes; la tige qu'elles entourent est cylindrique, terminée par un épi lâche d’une vinglaine de fleurs bleuâtres. Les spathes sont linéaires, de la longueur du tube qui est fort grêle et assez semblable à un pédicelle; la corolle est penchée, en forme de cloche, divisée en six lobes égaux, oblongs : les inférieurs ont la surface interne parsemée de ta- ches très-petites et plus obscures. Les étamines ont leurs filaments dressés, leurs anthères longues, in- trorses et mobiles. La capsule est membraneuse, ovale- arrondie, avec trois élévations; elle renferme plu- sieurs semences. Ix1E OUVERTE. via patens, Willd. Celte espèce, l’une des plus remarquables du genre, a sa tige haute de quinze à dix-huit pouces; elle est entourée inférieu- rement de quatre à cinq feuilles linéaires, ensiformes, engaînantes. Les fleurs, réunies au nombre de six à huit, sont ordinairement d’un beau rouge pourpré, qui cependant se dégrade quelquefois jusqu’au blanc. La spathe est formée de deux folioles scarieuses; la co- rolle a son tube grêle, un peu verdâtre, son limbe par- tagé en six lobes très-ouverts. Les étamines ont leurs filaments droits, insérés dans le haut du tube, très- IXI rapprochés, terminés par des anthères linéaires, d’un jaune doré; l'ovaire est infère, ovoïde, presque triangu- laire, caché dans la spathe, surmonté d’un style fili- forme, terminé par trois stigmates divergents. IXIE FLEXUEUSE. via fleæuosa, Lin. Son bulbe est fort déprimé, arrondi, enveloppé d’une tunique blan- châtre, adhérent à une callosité de semblable vo- lume, produit d’une végétation antérieure. Sa tige est grêle, glabre, haute de quinze à dix-huit pouces et ter- minée par un épi fort souvent ramifié. Les feuilles sont planes, glabres, lancéoltes-linéaires, de moitié moins longues que la tige. Les fleurs sont terminales ou axil- laires sur les rameaux ou sur l'extrémité de la tige; le tube est grêle, filiforme, verdâtre, accompagné à sa base de deux écailles membraneuses, luisantes, à deux ou trois divisions; le limbe est d’un rose pâle, profon- dément divisé en six lobes presque égaux, étalés un peu en cloche. Les trois étamines sont d’un blanc ver- dâtre, avec les anthères allongées et jaunes. Le style est filiforme, blanc, terminé par trois stigmates arqués, ouverts, un peu renflés au sommet; il surmonte un ovaire arrondi à trois angles obtus. IXTE FARDÉE. Jia fucata, Rœm. et Sch. Son bulbe a beaucoup de ressemblance avec celui de l'espèce précédente, seulement il est un peu plus allongé; les feuilles qui en naissent ont quatre pouces; elles sont fort étroites, d’un vert glauque et beaucoup plus cour- tes que la tige ou la hampe dont le sommet n’est jamais garni de plus de deux ou trois fleurs d’un blanc un peu sale à l’intérieur, rougeâtres extérieurement. Les fo- lioles de la spathe atteignent à peine en longueur la moitié du tube de la corolle; elles sont striées de rouge et chacune des stries se termine par une dent aiguë. Les six lobes de la corolle sont elliptiques, plus courts que le tube et alternativement recourbés en dehors et en dedans. Ix1E À BARBES. {xia aristata, Thunb. Le bulbe de cette espèce est réticulé, arrondi, gros comme une noi- selle ordinaire; sa tige est simple, droite, cylindrique, glabre, haute d’un pied environ; les feuilles sont li- néaires, aiguës, droites, glabres, de moitié plus courtes que la tige, à cinq nervures dont l'intermédiaire plus épaisse, ainsi que les bords. Les fleurs sont unilatérales, d’un pourpre pâle; les spathes sont presque membra- neuses ; elles ont leurs dents garnies de filets ou de barbes d’une longueur remarquable, EE BurBocone. Zwia Bulbocodium, L., Redouté, Liliac., 2, tab. 88. Elle se distingue de toutes ses con- génères par sa hampe simple, uniflore et plus courte que les feuilles, par les deux bractées vertes qui ac- compagnent sa fleur, et par son stigmate dont chaque division est profondément bifurquée. On en connaît deux variétés, une à grande, et l’autre à petite fleur, que quelques auteurs considèrent comme deux espèces distinctes. Cette plante, dont le bulbe est d’un goût agréable, croit dans les terrains sablonneux de tout le bassin de la Méditerranée. IXIOLÈNE. Zæiolæna. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, établi par Ben- tham (Æugel Enum., p. et pl. 66), pour une plante re- cueillie à la Nouvelle-Hollande, sur les bords de Swan- IX O 157 River. Voici les caractères assignés au genre nouveau : capitule multiflore, homogame ; involucre cylindrique, composé de squames nombreuses, vertes, linéaires, dressées, à bords scarieux, terminées au sommet par une petite lame pétaloïde, qui, dans l’ensemble de l’in- volucre, le fait paraître rayonnant ; réceptacle alvéolé, courtement fimbrillifère; corolles tubuleuses, à petites dents; styles rameux, pénicillés au sommet; akènes cylindracés, sans bec, hispidules; aigrette garnie de soies dentelées en scie. IXIOLÈNE VISQUEUSE. Zwiolæna viscosa, Bent. Plante herbacée, dressée, dure, rameuse, couverte de poils laineux , lâches et très-visqueux; feuilles inférieures oblongues, linéari-spatulées, subdécurrentes ; capitules au nombre de trois ou quatre par chaque rameau, vis- coso-pubescents; bords de l’involucre blancs. IXIOLIRION. Zxiolirium. 80T. Genre de la famille des Amaryllidées, tribu des Anomalées; la création en est due au conseiller Fischer qui en trace les caractères de la manière suivante : périgone corollin supère, di- visé en six parties étalées, presque en cloche : les trois extérieures plus étroites et mucronulées; six étamines incluses, insérées à l'extrémité inférieure des folioles du périgone : leurs filaments sont subulés, allernati- vement plus courts les uns que les autres; anthères oblongues, fixées par leur base et ensuite roulées; ovaireinfère, triloculaire, renfermant plusieurs ovules; style filiforme, surmonté de trois stigmates élalés et recourbés; capsule oblongue, rétrécie à sa base, striée. triloculaire et trivalve ; semences nombreuses, ovales- oblongues. IXIOLIRION DES MONTAGNES. Zviolirium montanum, Fisch.; Amaryilis montana, Labill. Sa tige est grêle, élancée, garnie de feuilles linéaires, un peu rameuse vers le sommet; elle est entourée à sa base par cinq ou six feuilles radicales plus courtes qu’elle, engaînées el enveloppées à leur tour dans leur partie inférieure par une gaine commune, membraneuse et brunâtre ; ses fleurs sont terminales, d’un bleu purpurin, dispo- sées en panicule ou ombelle irrégulière, et supportées par des pédoncules simples ou rameux; des bractées semblables et en nombre égal à celui des pédoncules forment une colerette autour de l’ombelle. On trouve cette plante dans les montagnes du Liban. IXOCARPEIA.Bor. Synon. de Schizolæna.V.ce mot. IXODE. Zæodes. ARACHN. Genre de l'ordre des Tra- chéennes, famille des Tiques, établi par Latreille (Fam. nalur. du Règne animal), qui, précédemment (Règne animal) le rangeait dans la famille des Holètres, tribu des Acarides, division des Tiques, avec ces caractères : corps aptère sans distinction d’anneaux, et n'ayant qu'une pelile plaque écailleuse, eccupant son extrémité antérieure; huit pattes simplement ambulatoires ; pal- pes engainant le suçoir et formant avec lui un bec avancé, court, tronqué et un peu dilaté au bout. Ce genre était confondu dans le grand genre Mite ou A4ca- rus de Linné et des anciens auteurs. Latreille a été obligé de subdiviser le genre Acarus en plusieurs au- tres, basés sur l’organisation des parties de la bouche. Hermann, dans ses Mémoires aptérologiques, avait bien senti la nécessité de diviser le genre Acarus, el 158 IX0O il fit, avec ceux que Latreille nomme Ixodes, son genre Cynorhæstes; d'anciens naturalistes les désignèrent en latin sous le nom de Ricinus que Degéer avait affecté déjà à un genre formé avec des Poux qui vivent sur les Oiseaux. Le corps des Ixodes est presque orbiculaire ou ovale, très-plat quand l’insecte est à jeun, mais d’une gros- seur démesurée quand il s’est repu. Leur bec est obtus en devant; il consiste en un support formé d’une petite pièce écailleuse, servant de boîte à la base du suçoir, et reçue dans une échancrure pratiquée au-devant du corselet; en une gaine de deux pièces fort courtes, écailleuses, concaves au côté interne, arrondies, et même un peu pius larges à leur extrémité; chacune de ces pièces, vue à la loupe, paraît coupée transversale- ment, et il est facile de voir que ce sont deux palpes qui se sont allongées et qui ont été transformées en gaîne. Enfin, la bouche présente entre ces deux palpes ou pièces de la gaîne, le suçoir qui est composé de trois lames cornées, très-dures, coniques, dont les deux la- térales sont plus petites, et en recouvrement sur la troisième qui est grande, large, moins colorée, un peu transparente , obtuse au bout, mais remarquable en ce qu’elle porte un grand nombre de dents en scie et très-fortes. C’est au moyen de ces dents que l’insecte s’attache fortement à la peau des animaux qu’il suce ; cette lame a un sillon dans son milieu, et ses côtés ainsi que toute sa surface inférieure sont armés de dents. De chaque côté du bec sont placées les pattes à peu près à égale distance les unes des autres; elles augmentent insensiblement de grandeur à partir des premières ou antérieures. Ces pattes sont composées de six articles, dont les deux derniers forment un tarse conique, qui est terminé par une pelote et garni de deux crochets au bout; cette partie est d’un grand secours à ces insectes pour se fixer sur les animaux qui se trou- vent à leur portée. Le dessous de l'abdomen présente un petit espace circulaire et écailleux, qui paraîtrait indiquer les organes de la génération. Les Ixodes ne marchent pas vite, leur démarche est lente et pesante, mais ils ont une grande facilité à s’at- tacher, avec leurs pattes, aux objets qu’ils rencontrent, même au verre le plus poli; quand ils sont posés sur des végétaux, ils se tiennent dans une position verti- cale, accrochés simplement avec deux de leurs pattes et tenant les autres étendues. Un animal quelconque vient-il à s'arrêter dans leur voisinage, ils s’y accro- chent avec les pattes qui restent libres, et quittent faci- lement la branche où ils n'étaient fixés que par deux de leurs pattes. Latreille a observé que les Ixodes d’Eu- rope habitent de prédilection les Genêts, mais on en trouve aussi sur d’autres plantes. En Amérique, ces Arachnides attaquent l'Homme : ils se trouvent dans les bois en quantités innombrables, et se Liennent sur les plantes, les buissons, et surtout sur les feuilles sè- ches dont le sol est couvert. Si l’on s'arrête un instant dans ces endroits, et qu’on s’asseoie sur des feuilles, on en est bientôt couvert, et ils cherchent aussitôt à fixer leur suçoir dans le corps pour pomper le sang. Les Ixodes sont connus en France sous le nom de Ti- ques ; celui qui tourmente les Chiens de chasse est dési- IX 0O gné par les piqueurs sous le nom de Louvette ou Tique des Chiens. Un autre nuit beaucoup aux Bœufs et aux Moutons, si on le laisse multiplier; c’est le Reduvius de quelques auteurs. Ils pullulent tellement sur les Bœufs, que Latreille à vu un de ces animaux rongé par eux au point qu’il en succombait presque, tant il était maigre et affaibli. Aussi les bergers doivent-ils visiter avec soin leurs bestiaux, afin de les débarrasser de ces Arachnides, s'ils ne veulent pas les voir se multiplier à l'infini et nuire à la santé de leurs troupeaux. Degéer a trouvé sous le ventre de l’Ixode Réduve, un autre individu de la même espèce, mais tout noir et beaucoup plus petit, n’ayant que la grandeur d’une graine de Navet; il embrassait le ventre del’autrelxode avec ses pattes et se tenait là renversé, dans un parfait repos, entre les pattes postérieures et jamais ni plus haut ni plus bas. Sa têle se trouvait placée vis-à-vis l'endroit du ventre où se trouvent les organes de la génération dans les femelles. Cet auteur a vu ce petit individu y enfoncer sa trompe, et il est présumable que c’est le mâle qui était accouplé avec sa femelle. Les Ixodes pondent une prodigieuse quantité d'œufs, et Chabrier prétend qu'ils sortent par la bouche. Les Ixodes ont la vie très-dure, et ils donnent même des signes d’existence longtemps après qu’on leur a re- tranché des parties qui semblent être essentielles à la vie. Les moyens qu’on peut employer pour détruire ces Arachnides sont à peu près les mêmes que ceux dont on se sert pour détruire les Poux, mais les pré- parations mercurielles sont les plus efficaces. Les principales espèces de ce genre sont : Ixope Ricin. Zxodes Ricinus, Latr.; Acarus Rici- nus, L., Fabr.; la Tique des Chiens, Geoffroy; Mite Réduve, Degéer (Mém., {. vi, p.101, pl. 6, fig. 1, 2}; Hermann (Mém. Apt., t. v, tab. 19). D’un rouge de sang foncé, avec la plaque écailleuse plus foncée; côtés du corps rebordés, un peu poilus ; palpes engai- nant peu le suçoir. Dans toute l’Europe, dans les bois. Il s'attache aux Chiens. Ixope RÉTICULÉ. Jxodes reticulatus, Latr.; Acarus Reduvius, Schranck; Acarus reticulatus, Fabr., Rœmer, Hermann. C’est cette espèce qui s'attache aux Bœufs, aux Moutons et autres animaux domestiques. Ixope Nicua. Zxodes Niqua, Acarus Nigua, Deg.; ACarus Americanus, L. Long d'environ trois lignes et demie, ovale, aplati, rouge, avec une tache blanche sur le dos, et les jointures des pattes blanches. Cette espèce se trouve dans l'Amérique septentrionale. Kalm dit avoir vu un Cheval dont le dessous du ventre et d’autres parties du corps étaient si couverts de ces animaux, qu’il en succomba et mourut dans de grandes douleurs. IXODIE. Zrodia. Bot. Genre de la famille des Sy- nanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngé- nésie égale, L., établi par R. Brown (in Hort. Kew., édit, 2, vol. 4, p. 517 ), et qui présente les caractères suivants : involucre campanulé, formé d’écailles im- briquées appliquées, oblongues, les extérieures arron- dies au sommet, et munies, sur la face externe, d’une bosse charnue, les intérieures surmontées d'un grand appendice étalé, pétaloïde et hygrométrique; récep- JAB tacle légèrement conique, garni de paillettes analogues aux écailles intérieures de l’involucre; calathide sans rayons, composée de fleurons égaux, nombreux, régu- liers et hermaphrodites; akènes dépourvus d’aigrettes, oblongs et hérissés de papilles. Ce genre est placé, dans l’Aort. Kewensis, entre le Cœsulia et le Santo- lina, qui appartiennent l’un à la tribu des Hélianthées, et l’autre à celle des Anthémidées de Cassini. Cet auteur pense qu’il en doit être éloigné et rangé parmi les Inulées-Gnaphaliées, près des genres Cassinia et Le- piscline. IXoDIE ACHILLÉOÏDE. /rodia achilleoides, R. Brown, loc. cit., et Sims, Bot. Magaz., vol. 37, n° 1534. C’est un arbuste indigène de la côte australe de la Nouvelle- Hollande; il est cultivé maintenant dans plusieurs jar- dins d'Europe. Il est très-rameux, entièrement glabre, et toutes ses parties vertes sont enduites d’un vernis gluant; ses branches anguleuses sont garnies de feuilles alternes épaisses, sessiles et décurrentes. Les fleurs sont disposées en corymbe au sommet des rameaux; leurs corolles ont le tube verdâtre, le limbe rougeâtre infé- rieurement et jaunâtre supérieurement. Le nom d’Zxodia avait été donné par Solander à un genre nommé ÆZydropellis par Michaux. 7. ce mot. IXORE. Zrora. 80oT. Genre de la famille des Rubia- cées et de la Tétrandrie Monogynie, établi par Linné et ainsi caractérisé : calice quadrifide, très-petit; corolle munie d’un tube long et grêle, et d’un limbe à quatre divisions cbtuses; anthères presque sessiles, saillantes hors du tube; stigmate épais, légèrement bifide; baie biloculaire renfermant une seule graine dans chaque loge. Ce genre est tellement voisin du Pavelta, que Lamarck les a réunis en un seul, ainsi que le Chomelia de Jacquin. Jussieu (Mém. sur la Fam. des Rubiactes, p. 9) pense qu’on doit également placer dans les Zxora, le Lonicera corymbosa de Linné, dont l'Héritier avait fait une espèce de Loranthus. Si l’on n’admet pas la fusion proposée par Lamarck, du Pavetta dans l’Ixora, ce dernier genre sera encore composé d’une dizaine d'espèces qui sont des arbrisseaux indigènes des Indes- JABET. mozL. Adanson (Coquillages du Sénégal, pl. 18, fig. 8) appelle ainsi une petile espèce d’Arche que Linné a désignée sous le nom d’Arca afra. JABIK. moLz. Linné a rapporté à son Murex Gyri- nus, avec quelque doute, la Coquille ainsi nommée par Adanson. Le Murex Gyrinus, qui est une Ranelle de Lamarck, a été désigné par ce dernier auteur sous le nom de Ranelle granifère. Des changements dans la Synonymie ont été nécessaires, et Lamarck en a rejeté les figures qui, comme celles d’Adanson, laissent du doute. Le Jabik se trouve dans le même cas que beau- coup de Coquilles d’Adanson, qu'il est difficile de rap- porter aux espèces publiées par les conchiliologues sys- tématiques, JAB 159 Orientales et de l'Amérique équinoxiale. La plupart sont des plantes d'ornement, remarquables par leurs fleurs nombreuses et ornées des couleurs les plus vives. Parmi ces espèces, il en est une assez intéressante pour mériter d’être mentionnée avec quelques détails. IXORE ÉCARLATE. /rora coccinea, L.; Schetti, Rhéede (Hort. Malab., 2, 1. 15). C'est un bel arbrisseau dont la tige atteint un mètre et demi de hauteur; elle se di- vise en plusieurs rameaux qui, dans leur jeunesse, sont légèrement comprimés vers le sommet. Ses feuilles sont opposées, à peine pétiolées, ovales, cordiformes, poin- tues, aiguës et entières. Les fleurs, d’un rouge écarlate très-éclatant, forment une sorte d’ombelle presque ses- sile et terminale. La côte du Malabar est la patrie de cet arbuste. L’élégance de ses fleurs le fait rechercher dans la foule des végétaux qui ornent cette contrée; les habitants du pays en décorent les temples de leur divinité. C’est le nom de celle-ci (Zxora) que Linné a transporté dans la botanique, en l’appliquant au genre qui nous occupe. L’Ixore écarlate est cultivé dans les serres chaudes des jardins d'Europe, où il exige une grande chaleur, beaucoup d'humidité et de l’ombre. On le multiplie par marcottes et par boutures que l’on fait au printemps sur couches et sous châssis, mais qui ne réussissent pas toujours. IZÉMIEN. Zzemianus. min. Épithète donnée par Brongniard aux terrains formés par voie de sédiment. IZQUIERDIA. BoT. Ruiz et Pavon (System. Flor. Peruvian., 1, p. 278) ont donné ce nom à un genre de la Tétrandrie Monogynie, L., auquel ils ont assigné les caractères suivants : fleurs hermaphrodites ou dioïques par avortement; calice monophylle quadri- denté; corolle à quatre pétales; quatre étamines; ovaire surmonté d'un stigmate sessile. Le fruit non par- venu à l’état de maturité, est une drupe monosperme. L'Izquierdia aggregata, unique espèce de ce genre peu déterminé, est un arbre haut d’environ dix mètres et qui croît dans les grandes forêts du Pérou. Ses feuilles sont ovales, acuminées, et ses pédoncules agrégés, uniflores. JABIRU. Mycteria. o1s. Espèce du genre Cigogne dont plusieurs auteurs ont fait le type d’un genre parti- culier avec les caractères suivants: bec longicône, lisse, robuste, comprimé, pointu ; mandibule supérieure tri- gone et droite, l’inférieure plus épaisse et retroussée; tête et cou plus ou moins dénués de plumes; doigts antérieurs unis à la base par une membrane. D'après ces caractères, les Jabirus ne différeraient des Cigognes que par le renflement vers en haut de la mandibule in- férieure; du reste, les mœurs et les habitudes sont tout à fait semblables. Ce genre ne se composerait que de cinq ou six espèces. 7. CIGOGNE. JABOROSE. Jaborosa. Bor. Genre de la famille des Solanées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par 140 JAGC Lamarck (Encycl. méth.) qui l’a ainsi caractérisé : ca- lice court, à cinq découpures; corolle tubuleuse, cam- panulée, le limbe à cinq lobes aigus; cinq étamines attachées au sommet du tube, à anthères courtes ; ovaire supérieur; style simple; stigmate capité; fruit inconnu. Le nom donné à ce genre, est tiré d’un mot arabe qui désigne la Mandragore dont le Jaborosa est voisin et par le port et par les caractères. Les deux es- pèces qui le constituent sont : 1° le Jaborosa integri- folia, Lamk., Encycl. méth. et Zllustr. Gen., tab. 114; 20 et le Jaborosa runcinata, Lamk., Encyel. Elles ont été découvertes aux environs de Buénos-Ayres et de Montevideo par Commerson. Ces plantes sont pourvues de tiges herbacées, de feuilles toutes radicales et de hampes uniflores. JABOT. Zngluvies. o1s. Plusieurs Oiseaux grani- vores, mais plus spécialement les Gallinacés, sont mu- nis de deux estomacs, le Jabot et le Gésier. Le premier est composé de deux portions : l’une mince, membra- neuse, très-dilatable, où les aliments sont simplement déposés, et qui est si visible dans les Poules et les Pi- geons; l’autre à parois musculeuses, garnies intérieu- rement d’une membrane muqueuse, el où commence la digestion. 77. INTESTINS. JABOTAPITA. BoT. Synonyme d'Ochna. 7. ce mot. JABOTEUR. o1s. Nom donné par Levaillant à un Merle d'Afrique, qui paraît être le même que le Merle brun du Sénégal. JABOTI. ReprT. Synonyme de Z'estudo tubulata, Sch. V7. TORTUE. JABOTIÈRE. o1s. Nom vulgaire du Cygne de Guinée. V. CANARD. JACAMACI. o1s. Espèce du genre Jacamar. 7. ce mot. JACAMAR. Galbula. o1s. Genre de la seconde famille de l’ordre des Zygodactyles. Caractères : bec long, droit ou légèrement incliné vers la pointe, grêle, qua- drangulaire, non échancré; narines placées de chaque côté du bec et à sa base, ovalaires, couvertes dans leur moitié postérieure par une membrane nue; pieds très- courts; trois ou quatre doigts ; toujours deux en avant; réunis jusqu’à la troisième articulation; ailes médio- cres : les trois premières rémiges étagées, moins lon- gues que les quatrième et cinquième ; douze rectrices : les deux latérales plus courtes. L'histoire des Jacamars est encore peu connue, et leur synonymie offre beau- coup d’obscurité ; il serait à désirer qu’un naturaliste- voyageur songeât à s'occuper d’une monographie de ce genre qui paraît d’autant plus facile à entreprendre que le nombre des espèces sur lesquelles elle s’étendrait est peu considérable et que toutes habitent des contrées rapprochées dont elles ne franchissent point les limites. Un semblable travail dissiperait beaucoup d’incerti- tudes relativement aux mues périodiques auxquelles ces Oiseaux doivent être assujettis, si l’on en juge d’après les différences que l’on observe sur des indi- vidus de mème espèce et de même sexe, rapportés à des époques différentes, de leur patrie natale. Tout ce que l’on sait des mœurs et des habitudes des Jacamars se réduit à quelques notions générales assez vagues. Ces Oiseaux se tiennent, à ce que l’on assure, dans les JAC retraites les plus sombres des forêts, où l’épaisse feuil- . lée les dérobe aux regards et aux recherches des chas- seurs ; leur vie solitaire leur permet à peine de souffrir la société d'une compagne ; perchés sur une branche, ils y demeureraient immobiles pendant des journées entières, si le besoin de pourvoir à leur subsistance ne les forçait à s'élancer de temps à autre sur les petites proies qui volligent autour d'eux. Leur vol est assez rapide, mais peu élevé, très-intermiltent et comme par secousses, ce qui les fait alternativement monter et des- cendre, toujours dans une seule direction. Quatre œufs verdâtres, largement tachetés de brun, trouvés dans un nid étranger où couvait une femelle de Jacamar vert, feraient croire que cette espèce, semblable à notre Cou- cou d'Europe et à plusieurs autres Oiseaux; ne se donne pas la peine de construire un nid particulier, mais qu’au moment de la ponte, elle s'empare de l’un de ceux qu’elle trouve sur son passage, y dépose le fruit de ses amours, qu’elle ne quitte plus jusqu’à ce que la jeune famille soit éclose et parvenue au point de pouvoir se passer des soins maternels. Du reste, on ne pourrait encore assurer que cette observation, qui n’a peut-être pas élé renouvelée, soit applicable aux autres espèces. Le chant de ces Oiseaux est extrêmement borné, c’est tout au plus un petit sifflement cadencé, qui ne se fait entendre que dans la saison des amours. Les Jacamars sont des Oiseaux propres à l'Amérique méridionale ; ils y habitent lesrégions voisines de l'équateur, vers le tro- pique. Ce genre se sous-divise en deux sections, division basée sur le nombre des doigts. + Quatre doigts, deux devant et deux en arrière. JACAMAR A BEC BLANC. Galbula albirostris, Lath.; Galbula flavirostris, Vieill. Parties supérieures d’un vert doré-cuivreux, très-brillant; front et région ocu- laire d’un brun-noirâtre irisé; grandes rémiges brunes avec la base des barbes internes fauve; rectrices éta- gées, les deux intermédiaires d’un vert doré, toutes les autres rousses; menton blanchâtre; gorge rous- sâtre; poitrine d’un vert cuivreux; parties inférieures d’un roux vif; bec jaunâtre à la base, noir vers l’extré- mité. Taille, huit pouces. La femelle a toutes les teintes plus sombres. JACAMAR COMMUN. Ÿ. JACAMAR VERT. JacamaR JAcAmACI. Galbula grandis, Lath., Ois. dor., pl. 6; 4lcedo grandis, L. Parties supérieures d'un vert doré-cuivreux; premières rémiges brunes; tectrices caudales supérieures vertes, les inférieures cendrées, irisées en violet; plumes de la base des man- dibules d’un rouge cuivreux; menton blanc; gorge et parties inférieures rouges; bec et pieds noirs. Taille, dix pouces. JACAMAR JACAMARICI. Ÿ. JACAMAR A BEC BLANC. JACAMAR A LONGUE QUEUE. Galbula paradisea, Lath., Buff., pl. enl., 271; 4{cedo paradisea, L. Parties supé- rieures d’un brun noirâtre irisé; sommet de la tête brun; menton, côtés du cou, poitrine et parties infé- rieures noirâtres ; gorge et taches de chaque côté de l'abdomen blanches; rémiges et rectrices d’un noir- violet irisé; celles-ci étagées, avec les deux intermé- diaires très-longues ; bec et pieds noirs. Taille, onze pouces. La femelle a les couleurs ternes et sans reflets; 3 er JAC les rectrices intermédiaires sont aussi beaucoup plus courtes que celles du mâle. JACAMAR A QUEUE ROUSSE. Galbula ruficauda, Cuv., Lev., pl. 50; Galbula macroura, Vieill., Gal., pl. 29. Parties supérieures el ceinture pectorale d’un vert doré très-brillant; gorge blanche; poitrine, ventre el rectrices d’un roux très-vif. Taille, sept pouces. De l’île de la Trinité. JACAMAR VENETOU. /”. JAGAMAR A BEC BLANC. JACAMAR A VENTRE BLANC. Galbula leucogastra, Vieill. Parties supérieures d’un vert doré; côlés de la têle d’un vert sombre, bleuâtre; rémiges el rectrices vertes, dorées, bordées de bleu irisé; gorge et ventre blancs; le reste des parties inférieures d’un vert doré; bec et pieds noirs. Taille, huit pouces. JaAcamar VERT. Galbula viridis, Lath., Buff., pl. enl., 258; Alcedo Galbula, L. Parties supérieures d'un vert doré brillant; front et région oculaire d’un brun noirâtre, irisé; sommet de la tête, bord des rémiges et des rectrices d’un vert bleuâtre foncé; premières ré- miges noirâtres; menton cendré; gorge blanche; poi- trine d'un vert doré cuivreux; parties inférieures rous- ses. Taille, huit pouces. Cetle espèce varie dans la couleur de la gorge, qui est quelquefois semblable à celle du ventre. 1 Trois doigts, deux en avant, un seul en arrière. JACAMAR TRIDACTYLE. Galbula tridactyla, Vieill.; Jacamar alcyon, Levail., pl. 50. Parties supérieures d’un brun noirâtre, irisé en vert; sommet de la tête et base du bec noirâtres, avec le bord des plumes qui sont assez longues , d'un roux cendré; grandes rémiges et rectrices brunes, bordées extérieurement de vert doré; moyennes rémiges brunes, liserées de fauve; côtés du cou d’un brun cendré; menton fauve; gorge noire; mi- lieu de la poitrine et du ventre d’un blanc roussâtre; flancs et tectrices caudales inférieures noirâtres, fran- gées de roussâtre; bec et pieds noirâtres. Taille, sept pouces. JACAMARALCYON. o1s. Synonyme de Jacamar tri- dactyle. 7. ce mot. JACAMARICI. o1s. Espèce du genre Jacamar. 7. ce mot. JACAMEROPS. o1s. Nom que plusieurs auteurs ont appliqué à une division du genre Jacamar, ayant deux doigts devant et deux derrière, mais dont le bec est sensiblement courbé. Celle division ne présenterail que le seul Jacamar Jacamarici. 7. JACAMAR. JACANA. Parra. o1s. Genre de l’ordre des Gralles. Caractères : bec d’une longueur médiocre, ne dépas- sant pas celle de la tête, droit, grêle, comprimé légè- rement, renflé vers la pointe, déprimé à sa base, qui se dilate sur le front en plaque ou se relève en crête; man- dibules d’inégale longueur, l’inférieure un peu courte et formant avec ses bases un triangle un peu plus ou- vert; narines placées sur les côtés et vers le milieu du bec, ovales, ouvertes, percées d’outre en outre; pieds très-longs , grêles, avec la majeure partie de la jambe nue; quatre doigts très-longs et très-minces, entière- ment divisés, munis d'ongles droits et fort acérés; le pouce portant à terre sur plusieurs articulations, un peu moins long que l’ongle qui le termine; ailes ar- JAC 141 mées d’un éperon corné et très-pointu; première ré- mige presque égale aux deuxième et troisième qui sont les plus longues. Le nom imposé à ce genre est celui que l'espèce principale, qui fut longtemps la seule con- nue des ornithologistes, porte au Brésil ; on eût pu le changer depuis que l'on a trouvé des Jacanas dans toutes les contrées chaudes et humides des deux conti- nents; mais comme à ce nom ne se rallachail aucune application particulière, rien ne s’opposail à ce qu’on l'eût conservé. Il n’en était pas de même avec celui de Chirurgien, que les pointes acérées dont les ongles et les poignets de ces Oiseaux sont munis leur avaient, comparativement avec des lancettes, fait appliquer vul- gairement. j Les Jacanas , au moyen des longs doigts qui termi- nent leurs jambes élevées et grêles, se soutiennent aisé- ment sur les plantes aquatiques dont les feuilles s’éten- dent à la surface des eaux dormantes ; ils courent avec une extrême légèreté d’une feuille à l’autre pour saisir les petits insectes qu'ils savent apercevoir de très-loin. Cette agilité, jointe à beaucoup de défiance naturelle, rend très-rares l'approche et la surprise des Jacanas. Ces Oiseaux, quoique armés de manière à devenir re- doutables, soit dans l’attaque, soit dans la défense, ont cependant l'humeur très-pacifique; tous les observa- teurs qui sont parvenus à les approcher et à les éludier dans l'état de liberté, s'accordent à dire qu'ils n’ont trouvé les Jacanas aucunement querelleurs et mé- chants; ils les ont vus, au contraire, très-familiers entre eux, et se prodiguant entre époux, qui semblent être réciproquement fort attachés, les témoignages d'une vive affection. Lorsque, pressé d'échapper à quelque danger, l’un des deux à dû fuir d’un vol pré- cipité, on l’entend, après avoir donné en partant le signal d'alarme par un cri bref et aigu. rappeler bien- tôt l’objet de sa tendresse par un sifflement plaintif. Tout porte à croire que chez ces Oiseaux les unions sont durables. Ils établissent leurs nids au sein des herbes les plus élevées, dans le voisinage des marais dont ils s’éloignent rarement; il arrive même quelquefois que ces nids, composés de jones et de brins d'herbes entre- lacés , sont portés par ces larges feuilles que l’on voit surnager dans tous les lieux où se trouvent de grandes mares. La ponte est de quatre à cinq œufs verdâtres, tiquetés de brun foncé. Les Jacanas ont le vol rapide, mais peu élevé; très-silencieux pendant le jour, ils font, la nuit, retentir les airs de cris de rappel, qui s’en- tendent de très-loin, et portent partout des impressions désagréables. JACANA AGUAPEAZO. Parra Chilensis, Var., Lath. vulgairement AGUAPECACA. Parties supérieures d’un rouge de carmin; front, tête, cou, poitrine, abdo- men et grandes tectrices alaires d’un noir pur; flancs, croupion, tectrices caudales et rectrices d’un rouge vif; rémiges nuancées de jaune et de vert, terminées de noir; petites tectrices alaires noirâtres, terminées de blanc; tectrices alaires inférieures roussâtres; barbes des plumes généralement désunies ; bec jaune, couvert sur la moitié de sa longueur par une membrane rouge, qui s'étend jusqu’à l'angle de l’œil, puis remonte sur la tête où elle forme deux lobes arrondis, non adhérents; 142 JAC cette membrane descend ensuite circulairement sous le bec; pieds d’un gris de plomb; ongles flexibles et élas- tiques, noirâtres. Taille, dix pouces. Sonnini prétend que cette espèce est identique avec le Jacana Thégel, De l'Amérique méridionale. JAcANA BRONZÉ. Parra œnea, Cuv.; Parra mela- nochloris, Vieill., Gal., pl. 264; Parra superciliosa, Horsf. Parties supérieures d’un vert bronzé, avec les tectrices alaires vertes ; croupion, tectrices caudales et rectrices d’un roux sanguin ; corps noir, irisé de brun et de violet ; une tache blanche derrière l’œil. Du Ben- gale et de Java. JACANA CANNELLE. Parra Africana, Gmel., Lath. Parties supérieures d'un brun roux; derrière du cou, nuque et rémiges d’un noir pur ; sourcils blancs; gorge blanche; poitrine jaune, tachetée et rayée de noir comme les côtés du cou; parties inférieures d’un brun foncé; bec noirâtre, avec la pointe cendrée; plaque frontale bleue, qui devient noirâtre après la mort; pieds d’un noir verdâtre; épine humérale petite et noire. Taille, neuf pouces. D’Afrique. JACANA commun. Parra Jacana, L.,Buff., pl. enl. 522. Parties supérieures d’un brun marron, les inférieures d’une teinte plus obscure ; tête, gorge, cou et poitrine d'un noir irisé; rémiges d’un vert jaunâtre, bordées de noirâtre; bec jaune; membrane frontale non adhé- rente, jaune et divisée en trois lobes; deux barbillons charnus descendant de chaque côté de la mandibule supérieure, d’un jaune rougeàlre ; pieds d’un gris ver- dâtre ; épine humérale grande, conique et blanchâtre. Taille, dix pouces. Les jeunes (Buff., pl. enl. 846) ont, en général, du blanc à la {ête et aux parties inférieures; les teintes de noir, de brun marron et de vert sont moins foncées; ils sont aussi d’une taille un peu moindre. JAcaNA Couney. Parra Indica, Lath. Parties supé- rieures d’un brun cendré, les inférieures ainsi que la tête et le cou d’un noir bleuâtre; rémiges d’un violet noirâtre; sourcils blancs ; bec jaune, avec la base de la mandibule supérieure d’un bleu noirâtre; une tache rouge à l'angle des mandibules ; pieds brunâtres. Taille, neuf lignes. Du Bengale. GRAND JACANA VERT A CRÈTE. Parra cristata, Vieill. Parties supérieures d’un vert bronzé; tête, cou, haut du dos, poitrine et ventre d’un vert sombre; un large sourcil blanc; grandes tectrices alaires et rémiges d’un vert noirâtre; croupion, flancs, abdomen et rectrices d’un brun rougeûtre; bec jaune; membrane frontale relevée en crête charnue, lisse, d’un rouge cramoisi ; pieds et doigts verts; ongles bruns. Taille, dix pouces. De Ceylan. JAcANA A CRÊTES. Parra gallinacea, Temm., Ois. color., pl. 464. Cette espèce diffère de toutes les autres par le nombre d’appendices membraneux dont la base du bec et le front sont ornés; trois petites crêtes, ré- unies inférieurement, sont placées à la file, sur l’arête de la mandibule supérieure; celle postérieure, la plus grande el la plus développée des trois, vient s’unir à une large plaque détachée, qui couvre le front; ces ca- roncules, la peau des fosses nasales et les deux tiers des mandibules sont d’une belle teinte souci; la pointe JAC du bec est noire; sommet de la tête, une large bande qui suit la direction de la nuque, côtés et devant de la région thoracique, ainsi qu’une partie du ventre, d’un pourpre noirâtre; dos et ailes d’un brun-olivâtre bronzé; joues, côtés et devant du cou d’un jaune vif; abdomen, cuisses et tectrices caudales inférieures d’un blanc jaunâtre; pieds d’un vert bleuâtre. Taille, onze pouces. Des îles Moluques. JACANA HAUSSE-COL DORÉ. Parra cinnamomea, Cuy. Parties supérieures d’un brun marron, les inférieures d’un brun foncé ; tête noire ; bas du cou blanc ; poitrine roussâtre; bec jaunâtre, avec la membrane frontale d'un gris bleuâtre; pieds verdâtres. Taille, onze à douze pouces. Du Sénégal. / JACANA A LONQUE QUEUE. Parra Luzonensis, Lath., Sonner.; Parra Sinensis, Lin. Parties supérieures d’un brun rougeâtre, les inférieures d’un brun pourpré foncé; tête, gorge et devant du cou blancs, encadrés de noir; occiput noir; derrière du cou d’un jaune doré brillant; tectrices alaires blanches; grandes rémiges noires, les moyennes blanches, bordées de noirâtre, les suivantes entièrement blanches, enfin les plus rap- prochées du corps d’un brun marron, quelques-unes d’elles terminées par un appendice pédiculé, formant une petite rame allongée; rectrices noires, les quatre intermédiaires dépassant de beaucoup les autres par une courbure élégante; bec bleuâtre; point de plaque frontale; pieds verts; épine humérale moyenne et de couleur de corne. Taille, dix-huit à vingt pouces. Les jeunes ont le sommet de la tête d’un brun foncé; un sourcil blanc, puis une ligne qui borde le cou et des- cend jusqu’à l'épaule; cette ligne est blanche, liserée de brun, et dégénère en jaunâtre; les parties supé- rieures brunes ; la gorge et le ventre blancs; le milieu de la poitrine brunâtre, rayé de noir; les grandes ré- miges noires, les autres blanches, les trois extérieures ont les appendices pédiculés ; le bec grisâtre; les pieds noirâtres. De l'archipel des Indes. JACANA NOIR. Parra nigra, Lath. Parties supé- rieures noires; les inférieures et les tectrices alaires brunes ; rémiges vertes, bordées de noirâtre ; rectrices noires; bec jaune; membrane frontale rouge; pieds cendrés. Taille, dix lignes. Du Brésil. Celte espèce, dis- tinguée par plusieurs auteurs, paraît n’être qu’une va- riété du Jacana commun. JACANA A NUQUE BLANCHE. Parra albinuca, Is. Geoffr. Parties supérieures d’un roux marron; derrière du cou blanc, ainsi que la plus grande partie des tectrices alaires; gorge et devant du cou noirs, avec quelques plumes d’un jaune doré, qui, existant à la fois en avant et latéralement, sont disposées en demi-cercle, ce qui forme un demi-collier très-peu apparent; point de crête membraneuse ni sur le bec ni sur le front; tête et presque toute la face supérieure du crâne entière- ment nues; éperon alaire, consistant en une petite tu- bérosité osseuse qui revêt un petit ongle. Taille, dix pouces; la longueur du bec est de quatorze lignes. De Madagascar. JAcANA PEca. Parra Brasiliensis, Lath. Tout le plumage d’un vert obscur, avec les ailes brunes; rec- trices d’un noir verdâtre ; bec jaune; point de plaque JAC frontale; pieds d'un gris verdâtre; épine humérale droite, très-pointue et jaune. Taille, onze pouces. De l'Amérique méridionale. JAGAN% À POITRINE DORÉE. Ÿ. JACANA CANNELLE. JacanA THÉGEL. Parra Chilensis, Lath. Parties su- périeures d’un brun violet; tête, gorge et portion de la poitrine noires; rémiges et rectrices d’un brun noi- râtre; ventre blanc; bec très-long, noirâtre; plaque frontale épaisse, charnue, divisée en deux lobes rouges; pieds d’un noir verdâtre ; doigts médiocrement longs; épine humérale grande et jaune. Taille, douze pouces. De l’Amérique méridionale. Il paraît que c’est cette espèce, d’un naturel criard et querelleur, qui a fait penser que toutes les autres, partageaient les mêmes habitudes. Molina, qui a observé ces Oiseaux pendant son séjour au Chili, dit que jamais ils ne quittent les prairies voisines des savanes noyées, qu'ils y sont constamment appariés, qu’ils ne témoignent pas une grande défiance, si ce n’est lorsqu'on cherche à s’em- * parer de leurs nids; alors ils entrent en fureur, se jet- tent sur l’agresseur et défendent leur progéniture avec un courage extraordinaire. Leur ponte est de quatre œufs fauves, picotés de noir. Jacana verT. Parra viridis, Lath. Parties supé- rieures d’un vert noirâtre; tête, gorge, cou, poitrine, rémiges et rectrices noirâtres, irisés en violet ; base du bec rouge, l'extrémité jaune; plaque frontale ronde et bleue ; pieds verdâtres; épine humérale petite et grise. Taille, douze pouces. JACAPA. Ramphocelus. o1s. Espèce du genre Tan- gara, dont Vieillot a fait le type d’un genre particulier. PV. TANGARA. JACAPANI ou JAPACANTI. o1s. Espèce du genre Trou- piale. 7. ce mot. JACAPAS. o1s. Dénomination donnée par Desmarest à sa troisième division des Tangaras. JACAPU. o1s. Synonyme de Jacapa. 7. ce mot. JACAPUCAYA. 8oT. Espèce brésilienne du genre Le- cyihis. JACARANDA. Jacaranda. 30T. Genre établi par Jus- sieu (Gen. Plant.) dans la famille des Bignoniacées et qui offre pour caractères : un calice monosépale, cam- panulé, à cinq dents; une corolle monopétale, tubu- leuse, infundibuliforme ou subcampanulée, ayant son limbe à cinq lobes inégaux, disposés en deux lèvres; quatre élamines inégales et didynames, avec le rudi- ment d’une cinquième avortée; un style terminé par un stigmale formé de deux lamelles rapprochées. Le fruit est une capsule allongée, comprimée, ligneuse, à deux loges et à deux valves, portant chacune la moitié de la cloison sur le milieu de leur face interne. Les graines sont striées, bordées d'une aile membraneuse. Ce genre a été formé aux dépens du genre Bignonia, dont il diffère surtout par le mode de déhiscence et la forme de sa capsule, qui est allongée, siliquiforme, avec la cloison opposée aux valves, tandis qu’elle leur est parallèle dans les véritables espèces de Bignones. Au genre Jacaranda se rapportent les Bignonia cæ- rulea el Bignonia Jacaranda, L., ainsi que trois espèces nouvelles, croissant également en Amérique, savoir : Jacaranda acutifolia et Jacaranda obtusi- JAGC 145 folia de Kunth (in Humb. Nov. Gen., 5, p. 145), et Jacaranda rhumbifolia de Meyer (F1!. Essequeb.). Ce sont toutes de grands et beaux arbres, ayant le port des Mimosa, des feuilles opposées, pinnées, et dont les fleurs, en général violettes, sont axillaires ou termi- nales, quelquefois disposées en panicules. JACARATIA. BoT. Les tiges desséchées d'un Cierge bré- silien désigné sous ce nom par Pison, servent de flam- beau aux naturels pendant leurs voyages. L'espèce n’en est pas déterminée. JACARINI. o1s. Espèce du genre Gros-Bec, dont Les- son a fait le {type d’une section de ce genre. F. GRos- BEC. JACCHUS. ma. Synonyme d’Ouistiti. 7. ce mot. JACÉE. Jacea. 8oT. Tournefort fonda un genre Jacea qui fut adopté par Vaillant, mais que Linné réunit au Centaurea. Jussieu, formant de nouvelles coupes dans ce dernier genre, rétablit le Jacea, mais il en élimina une espèce fort remarquable (Jacea pratensis) qu'il relégua parmi les Rhaponticuin. Enfin plusieurs au- teurs adoptèrent la séparation des Jacées d’avec les Centaurées; mais ces auteurs n’ont ni bien caractérisé ni bien composé les groupes qu'ils ont proposés. Du moins tel est le sentiment de Cassini qui fait remarquer que le caractère essentiel des Jacées réside dans la structure de l’appendice des folioles intermédiaires de l'involucre, lequel n’est point spinescent au sommet, ni décurrent sur le bord de la foliole. Il ajoute que le Jacea diffère du Cyanus par le style dont les branches stigmatiques sont plus ou moins soudées, tandis qu’elles sont complétement libres jusqu’à la base dans les Cya- nus. Le genre Jacea qui doit renfermer le Centaurea pratensis éloigné mal à propos par Jussieu et Mœnch, fait partie de la tribu des Gentaurées de De Candolle et Cassini. Il en a été fait mention à l’article CENTAURÉE de ce Dictionnaire, où tous les groupes formés aux dé- pens de ce genre vaste et très-naturel, sont considérés comme de simples sections. La Violette a quelquefois été nommée JACÉE DE PRIN- TEMPS; le Zychnis dioica, JACÉE DES JARDINIERS, et le Serratula tinctorit, JAGÉE DES BOIS. JACINTHE. Zyacinthus. Bot. Ce genre, dela famille des Liliacées ou Asphodélées, et de l’'Hexandrie Monogy- nie, L., se compose d’un grand nombre d'espèces qui toutes sont des plantes à racine bulbeuse tuniquée, ayant toutes les feuilles radicales étroites, les fleurs disposées en épi à la partie supérieure de la hampe. Chaque fleur se compose d’un calice tubuleux, un peu renflé vers sa partie inférieure, ayant son limbe évasé, à six divisions recourbées et égales. Les étamines sont au nombre de six, incluses, attachées à la paroi interne du calice; leurs filets sont très-courts; les anthères in- trorses, allongées et à deux loges. L’ovaire est libre, sessile, ovoïde ou globuleux, à six côtes, à trois loges contenant chacune environ huit ovules attachés à l’an- gle interne sur deux rangées longitudinales. Le style est d’une longueur variable, à trois angles oblus, ter- miné par un stigmate à trois lobes. Le fruit est une capsule ordinairement triangulaire, quelquefois dé- primée vers son centre, offrant trois loges et plusieurs graines dans chacune d'elles. Elle s'ouvre en trois valves JAC septifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont ovoïdes ou globuleuses, offrant quelquefois à leur point d’attache un renflement caronculiforme; elles contiennent sous un tégument propre noirâtre, un en- dosperme blanc et charnu vers la base duquel se trouve un embryon dressé, presque cylindrique. Quelques auteurs, à l'exemple de Miller, ont retiré du genre Jacinthe les espèces qui ont le calice globu- leux, resserré à sa partie supérieure, pour en former le genre Muscari; telles sont l’AÆyacinthus Muscari, l'Hyacinthus racemosus, l'Hyacinthus comosus, l’Æyacinthus botryoides de Linné. 7. Muscat. Le genre Æyacinthus est extrêmement rapproché par ses caractères et par son port du genre Scilla. Mais dans ce dernier, le calice est formé de six sépales dis- tincts les uns des autres jusqu’à leur base et plus ou moins étalés, tandis que dans les Jacinthes les six sé- pales sont tellement soudés que le calice paraît mono- sépale. La plupart des espèces de Jacinthes sont des plantes d'agrément. Mais, parmi toutes ces espèces, il en est une surtout qui est cultivée en abondance, c’est la Jacinthe des Jardiniers, ou Jacinthe d'Orient, Hya- cinthus Orientalis, L. Beaucoup de plantes, dans les catalogues, ne se re- commandent que par des fleurs plus ou moins agréa- bles, sans qu'aucun souvenir, aucun usage, aucune propriété, en rehaussent l'éclat; ce reproche ne peut s'étendre à la Jacinthe ou Hyacinthe : aux agrémen(s d’une forme élégante, aux charmes d’un doux parfum et d’une richesse de couleurs peu commune, vient se joindre le mérite de rattacher son histoire à celle des dieux et des héros des temps fabuleux. La Jacinthe est une plante célèbre dans la mythologie, et l'imagination brillante des poëtes s’est attachée à embellir son ori- gine par des récits merveilleux. Ainsi le jeune Hyacinthe était tendrement aimé d’Apollon qui se plaisait à pren- dre part à ses jeux ; un jour qu’ils s’exerçaient au pa- let, celui du dieu frappa malheureusement à la tête son jeune ami, qui tomba et expira dans les bras de son divin meurtrier. Désespéré d'avoir causé la mort d'Hya- cinthe, Apollon voulut perpétuer le souvenir de sa dou- leur, et tout à coup, à la place où le sang teignait le gazon, naquit une fleur des plus éclatantes, qui reçut le nom d’Hyacinthe. Pline rapporte que l’'Hyacinthe était déjà célèbre au temps de la guerre de Troie. En effet, Homère en parle comme d’une belle fleur, lorsqu'il raconte l'entretien que Jupiter eut avec Junon sur le mont Ida, quand la déesse se proposa d’endormir entre ses bras son immor- tel époux, pour procurer pendant ce temps la victoire aux Grecs qu’elle favorisait. Le fils de Saturne, dit le poëte, prend son épouse entre ses bras; la terre fait naître autour d'eux un gazon verdoyant , émaillé des fleurs du Lotos , de l’'Hyacinthe et du Safran qui s’élè- vent et s’entrelacent mollement. Ce que Théophraste (Hist. Plant., liv. 4, chap.7) dit de l'Hyacinthe, se réduit à peu de chose; c’est qu’il en existe deux espèces, l’une sauvage et l’autre cultivée. Dioscoride (Liv. 1v, chap. 58) ne décrit cette plante que d’une manière très-incomplète ; elle a, selon cet auteur, une racine bulbeuse, une tige plus mince que JAC le petit doigt, haute d'une palme, et des fleurs de couleur purpurine, inclinées et disposées en grappe. Comme Pline, il lui assigne pour pätrie la Gaule où elle croît principalement, où on l’emploie dans la tein- ture pour imiter la pourpre ; quelques autres proprié- tés qu'ils lui attribuent ensuite, sont encore moins pro- pres à la faire reconnaître; el tout ce que l’on a vujusqu’à présent sur l’'Hyacinthe des anciens est loin d’être assez positif pour déterminer à quelle espèce, connue de nos jours, on doit rapporter la plante de l'antiquité. Cepen- dant un assez grand nombre de botanistes du moyen àge, Matthiole, Gesner, Clusius, Dodonœus, Gamera- rius, Cæsalpin, etc., n’ont fait aucune difficulté de la reconnaître dans notre Hyacinthe orientale, et Linné a consacré le mot ZZyacinthus pour un genre de plantes dont cette espèce fait partie. Malgré l’autorité des auteurs célèbres que nous venons de citer, plusieurs autres ont rejeté cette opinion, et non-seulement ils ont regardé comme une chose très-douteuse que l’Hyacin- the de l’antiquité pût être notre Jacinthe orientale, mais encore quelques-uns ont pensé que l'ùxxb60 des Grecs était différent del’ Æyacinthus des Latins, etenfin que, chez les Grecs et les Romains, on donnait le nom d'Hyacinthe à plusieurs plantes différentes. Nous n’en- trerons pas ici dans des détails critiques, qui nous con- duiraient trop loin, nous dirons seulement que, dans celte divergence d'opinions, il y a eu sept ou huit plantes autres que la Jacinthe d'Orient, auxquelles on a rap- porté l'Hyacinthe des anciens, et que, parmi ces plan- tes, on compte deux autres Jacinthes, le Lis martagon, deux Iris, une Scille, le Pied d’alouette des jardins et le Glayeul commun. La Jacinthe orientale est üne plante herbacée, dont la racine est un bulbe arrondi, formé de plusieurs tuniques écailleuses, qui s’enveloppent exactement les unes les autres, et que l’on nomme vulgairement ognon. Cette racine produit immédiatement quatre à six feuilles linéaires-lancéolées, canaliculées, glabres, d'un vert assez foncé et luisant, du milieu desquelles s'élève une hampe cylindrique, haute de huit à dix pouces, garnie, dans sa parlie supérieure, de six à dix fleurs disposées en grappe simple, et munies cha- cune, à la base de leur pédoncule, d'une bractée courte, membraneuse. La corolle est monopétale, tu- bulée et renflée dans sa partie inférieure, partagée dans la supérieure en six découpures oblongues, très-ou- vertes et même un peu réfléchies en dehors. Les éla- mines, au nombre de six, sont insérées sur le milieu du tube et plus courtes que lui. L’ovaire est supérieur, arrondi, surmonté d’un style cylindrique, court, ter- miné par un stigmate à trois lobes peu prononcés. Le fruit est une capsule à trois valves et à trois loges con- tenant chacune plusieurs graines arrondies et noires. Cette plante croît naturellement dans le Levant et en Asie ; dans ces derniers temps elle a été trouvée sauvage aux environs de Nice et de Toulon. Les couleurs ordi- naires aux fleurs de Jacinthe, dans son état de nature, paraissent être le blanc et surtout le bleu; mais celte plante est peut-être celle que la culture a fait le plus varier; on a aujourd’hui des Jacinthes bleues, depuis la teinte la plus foncée et approchant un peu du noir, CA TAC jusqu’au bleu le plus tendre; on en a de pourpres, de rouges, de couleur de feu, d’incarnates, de roses, de blanches de toutes les nuances, de jaunes; dans les unes les couleurs sont uniformes, dans les autres elles sont mêlées plusieurs ensemble. Outre la diversité dans les couleurs, ces fleurs offrent encore des différences (rès- remarquables; élles sont simples, semi-doubles, doubles ou entièrement pleines. Les tiges des belles Jacinthes doubles portent de 15 à 20 et même 95 fleurs, et 12 en- viron si elles sont très-larges ; on a vu des fleurs très- doubles avoir vingt lignes de diamètre et même davan- tage; il y en a de simples dont la grappe se compose de 50 à 50 fleurs. Les Jacinthes simples fleurissent quinze à vingt jours avant les doubles. Dans notre cli- mat, la floraison de ces plantes commence dans le courant de mars et se termine à la fin d’avril. Il n'y a guère plus de deux siècles que les Jacinthes doubles sont recherchées des amateurs ; avant ce temps elles étaient peu estimées, et on négligeait même de les multiplier; mais depuis on a bien changé à leur égard, et aujourd’hui on leur trouve des beautés dont les sim- ples n’approchent pas. C’est aux Hollandais, et surtout aux fleuristes de Har- lem et des environs, qu’on doit la plus grande partie de toutes les Jacinthes qui se cultivent dans les différents jardins de l’Europe, et c’est en semant chaque année les graines des plus belles variétés qu'ils continuent encore à obtenir des variétés nouvelles. Le nombre de celles qu’on connaît aujourd'hui est vraiment prodi- gieux, il s'élève à plus de deux mille. Les fleuristes donnent le nom de conquêtes à toutes les Jacinthes qu’ils obtiennent de semis, et chaque an- née ceux de Harlem dressent des listes de toutes les nouvelles conquêtes qu’ils ont gagnées, avec les noms qu’ils leur ont imposés. Rarement ces noms expriment les qualités de la fleur, ils ne sont le plus souvent que de pure fantaisie; tels sont ceux empruntés aux divi- nités et aux héros de la fable, aux rois, aux princes, aux hommes et aux femmes célèbres. Ainsi des Jacin- thes ont été nommées Pollux, Hercule, Alexandre, Coriolan, Charlemagne, Napoléon, Reine Anne, Aspaste, etc. D'autres ont reçu les noms les plus em- phatiques et les plus propres à faire croire qu’elles l’'emportent en beauté sur toutes les autres fleurs : dans ce cas elles sont appelées #10onarque du monde, merveille de Flore, prince des fleurs, beauté inex- primable. Enfin, leur couleur a fourni quelquefois le sujet de leurs noms, et alors c’est la grande blanche, la pourpre de Tyr, V'indigo, le bleu céleste, etc. Les meilleurs fleuristes savent l’origine et la date des plus belles variétés. La beauté d'une nouvelle va- riété contribue beaucoup à lui donner du prix; mais le plus souvent on en paie encore bien plus la nou- veaulé et la rareté. Certaines Jacinthes ont été payées un prix qui paraîtra excessif; quelques-unes ont passé de beaucoup mille florins; mais, il fait l'avouer, l’âge d’or de cette florimanie est passé. Quand on n’a vu que les Jacinthes cultivées dans nos jardins en général, on n’a qu’une idée bien imparfaite des beautés de ces plantes; c’est dans les jardins des fleuristes de Harlem qu'il faut aller les admirer, c’est JAC 145 là que ces fleurs forment un coup d'œil magnifique et vraiment éblouissant. On y voit des dizaines d’arpents couverts de Jacinthes doubles comme simples, sans nul intervalle que celui des sentiers indispensables pour leur culture. À Harlem, dès que les Jacinthes commen- cent à fleurir, les jardins des cultivateurs ne désemplis- sent pas chaque jour d'amateurs, de curieux, d’étran- gers et de gens oisifs. On se fait une fête de se prome- ner dans leurs jardins, et ces promenades sont aussi courues que les théâtres d'Italie en carnaval. Les fleuristes de Harlem donnent à leurs plus belles variétés de Jacinthes des soins particuliers ; ils com- posent pour elles une terre particulière avec du fumier de vache, du terreau de feuilles et du sable, et ils en font des couches sur lesquelles ils plantent leurs ognons dans un ordre régulier, en distribuant les couleurs de manière à produire le coup d'œil le plus agréable possi- ble. Pendant l'hiver, ces couches sont couvertes de châs- sis, et lorsque le froid devient trop vif,onles abrite de la gelée par des couvertures de paille, de feuilles sèches ou de fumier; et on n’enlève ces couvertures que lorsque les froids ne sont plus à redouter. Alors on commence à donner de l’air aux couches pendant quelques heures chaque jour, et on les referme la nuit. En France, où les froids sont généralement moins forts et moins prolongés qu’en Hollande, où d’ailleurs on donne moins de soins aux Jacinthes, on se contente le plus souvent de les planter en pleine terre, en leur choisissant seulement un lerrain convenable. Autant qu’il est possible, la terre doit être légère, mais un peu substantielle. C’est à la fin de septembre ou dans le courant d'octobre qu’on y plante les ognons, à trois ou quatre pouces de profondeur et à quatre ou cinq de distance. Si le froid est peu rigoureux pendant l’hiver, on peut se dispenser de les couvrir; mais si le thermo- mètre descend à plus de 5 à 6 degrés au-dessous de glace, sans qu’il y ait de neige sur la terre, il devient néces- saire de les mettre à l'abri d’unfroid quipourraitdevenir encore plus rigoureux, en recouvrant les plates-bandes où ils sont plantés avec de la paille, de la fougère ou des feuilles sèches. Quand les plus fortes gelées sont passées, on enlève ces couvertures, et les Jacinthes ne tardent pas longlemps à se montrer. Nous avons parlé du temps où elles fleurissent; si on est curieux de conserver les fleurs plus longtemps, et que dans ce mo- ment le soleil soit trop ardent, on les préserve de ses rayons qui les feraient passer promptement, au moyen de grandes toiles tendues au-dessus des plates-bandes. Les ognons de Jacinthes sont du nombre de ceux que les fleuristes relèvent chaque année de terre, lorsque les feuilles, qu’ils nomment fanes, sont sèches, ce qui arrive ordinairement vers la fin de juin. On profite pour cette opération d’un beau temps, et on nettoie bien les ognons en coupant jusqu’au vif les parties attaquées de pourriture. On les place ensuite dans un endroit sec, un peu aéré et sur des tablettes, en les mettant le cul en l’air ou de côté, et en les espaçant assez pour qu’ils ne se touchent point. On les laisse ainsi jusqu’au moment de les planter, dont nous avons déjà fixé l'époque. Pour avancer les fleurs des Jacinthes, on plante les 146 TANC ognons dans des pots; on peut en mettre {rois dans un pot de six pouces de diamètre, et selon qu’ils seront placés dans une serre chaude ou dans une chambre plus ou moins chauffée, ils fleuriront en janvier ou en février. On arrose ces pots de temps en temps jusqu’au moment de la floraison, et lorsqu'elle est passée on ne leur donne de l'eau que rarement, et même plus du tout quand on voit que les feuilles vont se des- sécher. On fait encore fleurir les ognons de Jacinthes en les mettant sur le haut de carafes faites exprès, qu’on remplit d’eau de rivière ou de pluie, de manière à ce que le cul de l’ognon soit toujours baigné dans l’eau. On place ordinairement ces carafes sur les cheminées, afin que la chaleur fasse fleurir les ognons plus promp- tement; cependant, lorsque la chaleur est trop forte, elle dessèche la fleur avant qu’elle soit épanouie; pour éviter cet inconvénient, il est bon de mettre les carafes dans une partie de l’appartement où elles soient ex- posées à un moindre degré de chaleur. Dans le com- . mencement où les ognons sont dans les carafes, il faut que celles-ci soient remplies tous les jours, ou au moins tous les deux jours. Quand ces ognons ont fleuri, on est dans l'habitude de les jeter ; on peut cependant les conserver , en les laissant un peu sécher à l’air libre, mais à l'ombre, pendant un jour ou deux, et en les plantant ensuite en pleine Lerre, où on les laisse jusqu’à ce qu'ils se soient refaits. Mais jamais les ognons forcés, soit dans les carafes, soit dans les pots, ne récupèrent leurs premières qualités. Lorsque l’on veut obtenir des variétés de Jacinthes, il faut nécessairement adopter la méthode des semis; pour cel effet, on choisit les plus belles plantes pour porte-graines, el on laisse mürir avec soin les capsules; lorsqu'elles sont parfaitement jaunes, et qu’en s’en- {r'ouvrant elles laissent apercevoir les graines tout à fait noires, on enlève les capsules avec les sommités des tiges, et on les fait sécher à l’ombre, hors de l’at- teinte de toute humidité. Vers le mois d'octobre, on monde ces graines, et on les sème sur un sol bien pré- paré el recouvert de deux pouces du terreau composé avec la bouse de vache, dont nous avons parlé plus haul ; on recouvre d’une couche légère du même ter- reau, distribuée au tamis. On à soin de préserver le plant de la gelée, en couvrant le semis avec des pail- lassons ou simplement avec de la bonne litière. Au printemps, les graines entrent en germination, et l’on voit paraître une feuille ; la seconde ne se développe que l’année suivante ; et à la {roisième année seulement on s'occupe de relever les ognons. Il arrive quelquefois que l’on obtient des fleurs au bout de quatre ans, mais alors les tiges sont maigres et grêles ; il vaut infiniment mieux ne voir fleurir les plantes qu'après les quatre années de semis. Si les amateurs désirent de plus amples renseigne- ments concernant l'histoire et la culture des Jacinthes, nous les engageons de recourir à un ouvrage sur celte matière, qui a été présenté, dans le temps, à l’Académie de Berlin, el qui a pour titre : Des Jacinthes, de leur anatomie, reproduction el culture. Amsterdam, 1768. Ce livre, quoique un peu ancien déjà, présente un ré- TT A PA JA C sumé fort exact de tout ce qui a été dit et fait quant à l’objet dont il traite. Parmi les espèces indigènes de l’Europe, on peut si- gnaler les suivantes : JACINTHE DES Bols. Æyacinthus non scriptus, L.; Scilla nutans, DC., FI. Fr. Celte espèce est excessi- vement commune dans quelques bois, au printemps. Son bulbe est petit, globuleux ; ses feuilles linéaires ; sa hampe, haute d’environ un pied, porte un épi de fleurs d’un beau bleu de ciel et renversées. C’est à tort qu’elle a été placée par quelques auteurs dans le genre Scélla. JACINTHE DE Rome. Æyacinthus Romanus, L. Cette espèce croit en abondance dans les champs incultes de la campagne de Rome, où on peut la recueillir en fleur vers la fin de mars; elle vient également dans le midi de la France. Son bulbe est très-gros; ses feuilles sont linéaires, étroites; ses fleurs d'une teinte grise, sombre, forment un épi très-serré à la partie supérieure de la hampe. JACINTHE TARDIVE. Ayacinthus serotinus, L. Cette espèce ressemble à la précédente par la couleur sombre de ses fleurs. Ses feuilles sont plus étroites et comme canaliculées ; ses fleurs forment un long épi unilatéral, les trois lobes externes du calice sont recourbés en de- hors. Elle eroît dans le midi de la France; on la trouve aussi en Barbarie. JACK. mam. Synonyme vulgaire de YACKk. 7. BoEur. JACKAL. mam. Même chose que Chacal. F. CHIEN. JACKIE. REPT. Espèce du genre Grenouille. F. ce mot. JACKIE. Jackia. BoT. Genre de la famille des Rubia- cées, et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Wallich (F1. Ind. 2; p. 321) qui lui attribue les carac- tères suivants : calice adhérent avec l'ovaire infère, à limbe unilatéral, trifide; corolle monopétale, infundi- buliforme, à tube filiforme , à limbe campanulé quin- quéfide ; anthères filiformes sessiles et incluses; style très-long, terminé par un stigmale bilobé. Capsule cou- ronnée par le limbe du calice unilatéral et développé, à une seule loge contenant une graine. Ce genre ne se compose encore que d’une seule espèce : Jackia or- nata, loc. cit., grand arbre (rès-touffu et ramifié, qui croîtaux environs de Singapore, dansl’Inde; ses feuilles sont opposées et presque décussées, obovales, ellepti- ques, acuminées, courtement pétiolées; les fleurs for- ment de grandes panicules axillaires, opposées el pen- dantes. JACKSONIE. Jacksonia. Bot. Genre de la famille des Légumineuses et de la Décandrie Monogynie, L., établi par R. Brown (Æort. Kerw., 2e éd., vol. 5, p. 12) qui l’a ainsi caractérisé : calice à cinq divisions pro- fondes et presque égales; corolle papilionacée, dont les pétales sont caducs, ainsi que les étamines qui ont leurs filets libres; ovaire à deux ovules, surmonté d’un style subulé et d’un stigmate simple. Le fruit est un légume un peu renflé, ové ou oblong, à valves pubes- centes inférieurement ; graines dépourvues d'’arilles calleux (Sérophiolæ). Ce genre a d'abord été constitué sur une plante que Labillardière (Nov.-Holl. Spec., 1, p. 107, t. 156) avait décrite et figurée sous le nom de Gompholobium spinosum. Outre celle espèce, Brown JAC en a publié une autre sous le nom de Jacksonia sco- paria. De Candolle (Prodrom. Syst. Regn. Veg., t.n, p. 107) vient d'augmenter ce genre de trois espèces, savoir : Jacksonia horrida, nouvelle espèce ; Jackso- nia furcellata ou Gompholobium furcellatum, Bonpl. (Nov., 50, 1.11), et Jacksonia reliculata ou Daviesia reticulata de Smith (7rans. Linn. Soc., 9, p. 256). Les Jacksonies sont des arbrisseaux particuliers à la Nouvelle-Hollande, presque dépourvus de feuilles lors- qu’ils ont pris leur accroissement, ayant les branches souvent anguleuses, el les ramuscules foliiformes. Les fleurs sont jaunes. JACO. o1s. Nom vulgairement donné à la plupart des Perroquets réduits en domesticilé, et qui est de- venu, pour Lesson, celui de l’une des sections ou races qui partagent ce grand genre. Le Perroquet cendré, Psittacus erythacus, est le {ype des Jacos. F. PER- ROQUET. JACOBÆA. BOT. 7. JACOBÉE. JACOBÆASTRUM. BorT. Ayant subdivisé le genre Jacobæa de Tournefort, Vaillant donna le nom de Jacobæastrum au groupe dont les espèces étaient pourvues d’un involucre simple, de fleurs mâles et de demi-fleurons femelles. Comme ce nom était contraire aux règles imposées par Linné dans sa Philosophie bo- tanique, il le changea en celui d'Ofhonna. F. ce mot. JACOBÆOIDES. or. Ce nom avait été donné par Vaillant à l’un des genres qu’il avait formés aux dé- pens du Jacobæa de Tournefort. Linné le changea en celui de Cineraria. V. CINÉRAIRE. JACOBÉE. Jacobæa. Bor. Sous ce nom Tournefort distinguait des Senecio les espèces dont les demi- fleurons marginaux étaient très-apparents; mais il y confondait plusieurs Corymbifères dont on a fait de- puis les genres Cineraria et Othonna. Vaillant subdi- visant le Jacobæa de Tournefort, sépara ces deux derniers sous les noms de Jacobæoïdes et de Jaco- bæœastrum qui n’ont point été admis, vu leur désinence contraire aux règles de la glossologie botanique. Le caractère essentiel du Jacobæa ne parut point assez important à Linné pour être employé comme géné- rique; en conséquence ce genre ne devint plus à ses yeux qu’une section du Senecto. La plupart des au- teurs se sont rangés à l'avis de Linné, et avec d'autant plus de raison qu’il devenait fort difficile de connaître les limites du Jacobæa. En effet, ceux qui ont admis ce genre s'accordent très-peu sur sa composition. Vail- lant en avail séparé sous le nom de Solidago, les espèces à feuilles entières; celles-ci lui furent réunies par Adan- son, auxquelles il adjoignit les plantes formant le Jacobæoides ou Cineraria de Linné. Gærtner, en excluant ces dernières, s’est conformé à peu près au sentiment de Vaillant. Necker imagina inutilement le nouveau mot de Senecio pour désigner le groupe en question. Les genres Senecio et Jacobæa de Mæœnch sont distingués comme ils l’étaient par Tournefort, mais ce botaniste a créé en outre sur le Senecio cernuus,L., un genre Crassocephalum, L., qui n’a pas été adopté. Enfin, et comme pour augmenter la confusion, Thun- berg a changé les anciens noms, donnant au Jacobæa celui de Senecio et au Senecio celui de Jacobæa. Cet JAC 147 exposé sommaire de versatilités des auteurs touchant le genre Jacobæa ne nous semble pas inutile; il doit pré- munir contre les innovations failes d’une manière in- considérée ou par un système de subdivision, qui tend de plus en plus à rompre certains groupes très-naturels, quoique ceux-ci présentent de légères modifications dans la structure de leurs divers organes. Il pa- raît donc plus convenable aux intérêts de la science d’en revenir, relativement au Jacobæa, aux idées de Linné, c’est-à-dire de ne point le séparer complétement du Senecio. C'est ce qu’a fait H. Cassini qui ne l’'admet que comme un simple sous-genre; néanmoins il en a tracé des caractères tellement circonstanciés qu’on se- rait disposé à lui donner une grande importance. C’est à l’article SENECON que nous donnerons ceux qui seront nécessaires pour distinguer ce sous-genre. On a quelquefois appelé JACOBÉE MARITIME le Cine- raria marilima, L. JACOBÉES. Jacobeæ. por. Dans ses Familles natu- relles des Plantes, Adanson donnait ce nom à l’une des dix sections suivant lesquelles il partageait les Com- posées; mais la manière artificielle dont il l’a caracté- risée, et l'exclusion du genre Senectio, si étroitement lié avec le Jacobæa que Linné les a réunis, ont em- pêché d'admettre la tribu formée par Adanson. Le nom de Jacobeæ a été récemment donné parKunth (Nov. Gener.et Spec. Plant. œquinoct., t.1v, p.154) à la quatrième section qu’il a établie dans les Synan- thérées de l'Amérique équinoxiale, et qu’il a composée des genres suivants : Perdicium, Dumerilia, Kleinia, Cacalia, Culcitium, Senecio, Cineraria, Werneria, Tagetes et Bæbera. V. ces mots et SYNANTHÉRÉES. JACOBIN. o1s. Ge nom est synonyme de Morillon, espèce du genre Canard. On a aussi appelé JAcoBIN HUPPÉ la femelle du Coucou Edolio. JACODE. o1s. Synon. vulgaire de Draine. #. MERLE. JACOSTA. B0oT. Pour Zocasta. V. 1ocASTE. JACOU. o1s. 7. MaRaAIL et YACOU. JACQUEMONTIE. Jacquemontia. Bot. Dans la nar- ration de son voyage aux Indes, le naturaliste Belanger dédie, sous ce nom, un genre de la famille des Synan- thérées, tribu des Sénécionides, à la mémoire de l’in- fortuné naturaliste Victor Jacquemont, mort dans sa trente-unième année, au relour d’un voyage dans l’in- térieur de l’Inde, qui avait duré trois ans et demi. Dans celte course si pénible, Jacquemont avait recueilli assez d’observations pour illustrer plusieurs vies; et quoique la fatigue et le climat aient détruit un corps qui paraissait devoir les braver, ils n’ont rien pu sur des facultés plus grandes qu’eux : Jacquemont les a conservées telles jusqu’au dernier moment. Le gou- vernement de Bombay a rendu les plus grands hon- neurs aux restes mortels du jeune naturaliste qui, par l'étendue de son savoir et l’'aménité de son caractère, sut se concilier la bienveillance et l’amitié du plus puissant souverain de l'Inde. Les caractères du genre Jacquemontie n’ont point encore été publiés, etle professeur De Candolle, jugeant de ce genre par la figure du Jacquemontia ericæfolia, qui a paru, croit que cette plante doit faire partie de son genre Psilothamnus. 148 JAC Un autre genre Jacquemontia a été proposé par Choisy, dans sa révision de la famille des Convolvu- lacées; les espèces qu’il y a groupées sont extrême- ment voisines des vrais Convolvulus et Ipomæa, et néanmoins s’en distinguent, selon lui, suffisamment pour n’être point confondues, en ce que les deux lobes du stigmate ne sont ni capités, ni cylindriques, mais aplalis et elliptiques. Les étamines sont incluses; l'ovaire a deux loges dispermes. JACQUEROTTE. Bot. Synonyme vulgaire de Gesse tubéreuse. 7. ce mot. JACQUIER. BoT. Pour Jaquier. 7. ce mot. JACQUINIE. Jacquinia. 80T. Genre de la famille des Myrsinées, et de la Pentandrie Monogynie, L.; il offre les caractères suivants : le calice est monosépale, per- sistant, à cinq lobes incombants par leurs parties laté- rales; la corolle est monopétale, subcampanulée. Son limbe est à dix lobes, cinq alternes plus petits, en gé- néral dressés, et cinq plus grands, réfléchis et exter- nes. Les étamines, au nombre de cinq, sont insérées à la base de la corolle. L’ovaire est uniloculaire, conte- nant un assez grand nombre d’ovules attachés à un trophosperme basilaire. Cet ovaire est surmonté d'un style très-court, que termine un stigmate obtus. Le fruit est une baie sèche, globuleuse, apiculée à son sommet, environnée à sa base par le calice persistant, conte- nant d’une à six graines attachées à sa base. Ce genre se compose de huit espèces, toutes originaires du con- tinent ou des îles de l'Amérique méridionale. Ce sont des arbrisseaux ou des arbustes, ayant leurs feuilles tantôt éparses, Lantôt opposées ou verticillées, tou- jours très-entières. Les fleurs sont Lerminales, disposées en épis ou en grappes, rarement solitaires. La création du genre Jacquinia est un hommage rendu, par le célèbre Linné, à l’industrieuse activité, au profond savoir du baron N. J. Jacquin, né à Leyde le 16 février 1727, et mort le 24 octobre 1817, direc- teur des Jardins Impériaux de Vienne et de Schœn- brunn. Sorti des rangs du simple plébéin, Jacquin est entré par son seul mérite, et en pays étranger, dans les classes élevées de la société; il a illustré sa longue carrière par une multitude de travaux. Il avait voyagé pendant sa jeunesse dans les Antilles et sur le continent de l'Amérique. À son retour en Europe, il commença par publier l’énumération des plantes qu’il avait dé- couvertes dans ses voyages, et il enrichit les jardins, dont la direction lui fut confiée, de beaucoup d'espèces qu'il avait rapportées vivantes ou en graines. Secondé par les souverains de l'Autriche, il rendit ces jardins, et surtout celui de Schænbrunn, les plus beaux de l'Europe. Nul auteur, jusqu’à présent, n’a publié une si grande quantité de beaux ouvrages que Jacquin; ils forment une collection de plus de trente volumes pres- que tous in-folio, contenant au delà de deux mille figures magnifiquement coloriées. # Le genre Jacquinia avait été placé par Jussieu dans la famille des Sapotées. Mais aujourd'hui il fait partie du nouveau groupe des Myrsinées ou Ardisiacées. Il faut en exclure le Jacquinia venosa de Swartz, qui est une plante de la famille des Rubiacées, à laquelle Vahl a donné le nom de Psychotria megalosperma. JAD JACQUINIE A FLEURS ORANGÉES. Jacquinia auran- tiaca, Ait. C’est un arbrisseau de deux à trois pieds, se divisant en rameaux brunâtres, abondamment chargés d’un duvet court et serré. Ses feuilles sont éparses, oblongues, cunéiformes et rétrécies à leur base, mu- cronées à leur sommet, glabres des deux côtés, coriaces, persistantes, d’un vert foncé et luisantes en dessus, munies, à leur base, de petites slipules brunâtres, caduques. Les fleurs sont d’un beau jaune orangé, dis- posées, cinq à six ensemble, par petits corymbes portés sur des pédoncules plus longs que les feuilles, et dis- posés vers le sommet des rameaux. Chaque fleur est composée, 1° d’un calice de cinq folioles ovales-arron- dies, concaves, persistantes, plus courtes que le lube de la corolle; 2° d’une corolle monopétale, à tube court et ventru, à limbe partagé en dix découpures, dont cinq intérieures, moitié plus courtes que les ex- térieures ; 5° de cinq étamines à filaments plus courts que la corolle, insérés presque à sa base, devant ses grandes divisions, portant à leur sommet des anthères ovales, à deux loges ; 4° d’un ovaire supérieur, ovale, chargé d’un style court, terminé par un stigmate en tête. Le fruit est une baie arrondie, à une loge conte- nant une seule graine de même forme. IL faut tenir la Jacquinie à fleurs orangées en serre chaude et l’arroser assez fréquemment si on veut la voir fleurir; sa multiplication par boutures étouffées, dans le terreau de bruyère pur, n’est pas très-difficile; mais on doit attendre assez longtemps avant d’en avoir des plantes failes. Les semis que l’on opère au prin- temps et sur couche: chaude, réussissent assez bien lorsqu'on a pu se procurer des graines du pays natal. JACUAGANGA. Bor. Synonyme de Costus speciosus, PV. Coste. JACULA LAPIDEA. ross. Synonyme de Bélemnite. JACULUS. man. Espèce du genre Gerboise. 7. ce mot. JACULUS. REPT. 7. ERIX. JACUTA. o1s. Synonyme vulgaire et ancien de Geai. V7. CORBEAU. JADE. min. Ce nom ne se rapporte à aucune espèce minérale bien déterminée; il à été donné à des sub- stances très-différentes, Lelles que le Feldspath tenace, la Prehnite, et des roches composées de Pétrosilex et de Talc, de Feldspath compacte et de Diallage, etc. Ces substances ont en général des teintes verdâtres ou blanchâtres, et à cause de leur dureté elles suppléent souvent à l'emploi des matières métalliques chez les peuples peu civilisés. On en distingue trois variétés principales : Le JADE NÉPHRÉTIQUE, OU la NÉPBRITE, Vulgairement appelé Jade oriental. Il paraît être un mélange de Pé- trosilex et de matière talqueuse. Il est très-dur, et pèse spécifiquement 2,95. Il fond en émail blanc, par l’ac- tion du chalumeau. Sa cassure est écailleuse, et sa transparence imite celle de la cire. On le travaille dif- ficilement, et le poli qu’il reçoit a toujours quelque chose de gras. Ses couleurs sont le verdâtre, l’olivâtre et le blanchâtre. Il nous vient de la Chine, sous la forme d'objets sculptés et travaillés à jour avec beaucoup de délicatesse. Il est composé, suivant une analÿse de JÆR Karstner, de : Silice 50,50; Alumine 10,00; Magné- sie 51,00; Oxyde de Fer 5,50 ; Oxyde de Chrome 0,95; Eau 2,75. Cette variété de Jade est du nombre des sub- slances minéralesqu’onemployait anciennement comme amulettes, c’est-à-dire que l’on portait sur soi pour se soulager ou se préserver de certains maux. C’est parce qu’on là croyait propre à guérir la colique néphrétique qu'on lui a donné les noms de Pierre néphrétique et de Pierre divine. On trouve cette substance en masses rou- lées dans le lit des torrents qui descendent de la grande chaîne de l'Himalaya en Asie. Il paraît que ce sont ces masses détachées qui fournissent aux artistes chinois la plus grande partie du Jade qu’ils travaillent. Le JADE ASCIEN Ou AXINIEN. Beëlstein, Wern. , vul- gairement Pierre de hache. Très-dur; à cassure écail- leuse; couleur d’un vert olivâtre ; susceptible de poli. Il existe à Tavaï-Punama, île méridionale de la Nou- velle-Zélande. Il tire son nom de Pierre de hache dela forme sous laquelle les sauvages l’ont façonné, pour l'employer aux mêmes usages que nos haches et nos coins. On lui a donné aussi les noms de Casse-tête et de Pierre de la circoncision. On trouve de ces Pierres de hache dans beaucoup d’autres pays, et même en Europe : elles se rapportent à différentes espèces de roches, l'Ophite, la Serpentine, etc. Le JADE DE SAUSSURE ( Voyages dans les Alpes, no 112 et113);Saussurite, Théodore de Saussure. Très-lenace; couleur blanchâtre, verdâtre ou bleuâtre. Susceptible d’allération, comme le Feldspath des Granites. Saus- sure en faisait une variété du Jade; mais la plupart des minéralogistes le réunissent au Feldspath compacte. 1’. Fecpspatu. C’est un des principes composants de l'Euphotide. JADELLE, JODELLE ou JOUDARDE. o1s. Synonymes vulgaires de Foulque Macroule. 7. Fourque. JÆGERIE. Jœgeria. rot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngé- nésie superflue, L., établi par Kunth ( Nov. Gener. et Spec. Plant. æquin., t. 1v, p. 277) qui l’a placé dans la tribu des Hélianthées, et l’a ainsi caractérisé : invo- lucre campanulé, composé de cinq folioles égales, dont les bords sont roulés en dedans; réceptacle conique, couvert de paillettes; fleurons du disque tubuleux, nombreux, hermaphrodites ; ceux de la circonférence en languettes et femelles; akènes oblongs-cunéiformes, dépourvus d’aigrettes. C’est par ce dernier caractère que ce genre se distingue du //iborgia ; il diffère de l'Unzxia par son réceptacle conique et paléacé. Le Jæ- geria mniotides, Kunth (/oc. cit., tab. 400), est une petite plante herbacée, dont la lige est simple, ordinai- rement à un seul capitule, rarement à plusieurs. Ses feuilles sont opposées, entières, sessiles, ovales-allon- gées, marquées de trois nervures et très-légèrement ve- lues des deux côtés. Les fleurs sont petites, pédonculées et jaunes. Cette plante croît dans les lieux tempérés près d’Ario, au Mexique. JÆRE. Jœæra. crusT. Genre de l’ordre des Isopodes, famille des Asellotes, institué par Leach, qui lui assi- gne pour caractères : antennes intermédiaires et supé- rieures plus courtes que l’article terminal et sétacé des extérieures; yeux assez gros et peu écartés l’un de 6 DICT. DES SCIENCES NAT. JAL 149 l'autre; crochets des quatorze pates bifides ; point de stylets au bout de la queue, maïs deux simples tuber- cules. On ne connaît jusqu'ici qu’une seule espèce de ce genre, qui a été nommée : JÆRE A FRONT BLANC, Jœra albifrons, Leach. Elle est très-commune sur les côtes d'Angleterre, sous les pierres, parmi les va- recs. JAGO. o1s. 7. Coo. JAGON. moL. Il est difficile, pour ne pas dire impos- sible, de rapporter cette espèce d’Adanson (Coquil. du Sénég., pl. 18) à son véritable genre ; mais il est pro- bable que c’est un Cardium , puisque dans sa descrip- tion il est dit que la charnière est semblable à celle du Kaman qui est bien certainement un Cardium. JAGUACAGUARA. pois. Synonyme de Moucharra, es- pèce du genre Glyphisodon. F. ce mot. JAGUAR ET JAGUARÈTE. mam. Espèces du genre Chat. F, ce mot. JAGUAR. pois. Espèce brésilienne du genre Bodian. VF, ce mot. JAGUARUNDI. mam. Pour Yaguarondi, espèce du genre Chat. F. ce mot. JAIS. min. Ÿ. LIGNITE. JAISSO. or. Synonyme vulgaire de Gesse. JAKAMAR. o1s. Pour Jacamar. F. ce mot. JALAMBICEA. BoT. Ce genre de la famille des Hydro- charidées, tribu des Stratiolidées, établi par Llave et Lexarz, pour une plante de l'Amérique septentrio- nale, n’a pas paru différer assez du genre Limnobium pour en être distingué. JALAP. Jalappa. rot. On désigne sous ce nom la racine d’une espèce du genre Liseron (Convolvulus Jalappa, L.), qui est fort employée en médecine. Le Jalap vient du Mexique et de l'Amérique septentrio- nale. Ainsi qu’on la trouve dans le commerce, la racine de Jalap esten morceaux globuleux ou hémisphériques, quelquefois en rouelles de deux à trois pouces de dia- mètre. Sa surface externe est d’un brun sale; son inté- rieur est d’une couleur moins foncée, marqué de zones ou de couches concentriques emboîlées les unes dans les autres, comme les couches ligneuses dans la tige des arbres dicotylédonés ; sa cassure est irrégulière, offrant quelques points brillants de matière résineuse. Son odeur est désagréable et nauséabonde, surtout quand il est réduit en poudre; sa saveur est àcre el ir- ritante. On doit au docteur Félix Cadet-Gassicourt, une analyse très-soignée de cette racine, publiée dans son excellente Dissertation sur le Jalap. Ce chimiste a trouvé sur 500 parties de cette racine : Résine 50; Eau 24; Extrait gommeux 220; Fécule 12,5; Albumine 12,5; Phosphate de Chaux 4; Muriate de Polasse 8,1; et quel- ques autres Sels. Le principe le plus actif du Jalap est sans contredit la Résine, qui forme environ la dixième partie de son poids total : aussi en employant cette Ré- sine est-on sûr d'obtenir des effets plus constants que par l’usage de la racine elle-même. Le Jalap est un mé- dicament puissamment purgatif, qui, donné à une dose un peu élevée, peut déterminer des superpurgations violentes, l’inflammalion des intestins et d’autres acci- dents lrès-graves. Son usage convient surtout aux in- dividus chez lesquels prédomine le système lympha- 10 150 JAM tique, et à ceux dont la susceptibilité nerveuse est presque nulle. Ainsi plusieurs médecins en ont retiré d'heureux effets dans l’hydropisie ascite essentielle, dans les scrophules, et pour combattre les Vers intesti- naux. On doit au contraire s’en abstenir toutes les fois qu’il y a fièvre ou irritation locale violente. La dose du Jalap en poudre est d’environ trente à quarante grains pour un adulte. Il est presque toujours préférable d’em- ployer la Résine que l’on donne à la dose de quatre à huit grains. JALAPINE. por. Principe particulier obtenu par le docteur Hume de la macération de la racine de Jalap (Convolvulus Jalappa) dans l’Acide acétique et du trai- tement du liquide par l’Ammoniaque. Il en résulte, à ce qu’on assure, un précipité cristallin, blanchâtre, insipide, incolore, peu soluble dans l’eau chaude, moins encore dans l’eau froide, et point du tout dans l'éther. Ces propriétés tendraient à faire considérer cette matière comme assez peu importante. JALOUSIE. goT. Nom vulgaire donné simultanément à la Balsamine des jardins, à l’Amaranthe tricolore el à une variété de Poires. JAMACARU. BoT. Nom donné par Pison à quelques Cactées du Brésil, et dont la plupart font partie du genre Cereus. V. CIERGE. JAMAICINE. Bot. Alcaloïde obtenu de l'écorce du Geoffroya jamaicensis. Il est fauve, opaque, cristal- lisé en parallélipipède, fusible à la température de 80, brülant ensuite sans laisser de résidu. JAMAIQUE. mor. Nom vulgaire et marchand du 7’e- nus Pensylvanica. JAMAR. mozr. Linné avait rapporté le Cône Jamar d'Adanson (Coquil. du Sénég., pl. 6, fig. 1) à son Co- nus Genuanus; mais ce Cône ne pouvait être admis par la synonymie, car on voit qu’il y a confondu plu- sieurs espèces distinctes. Ce serait au Cône papilionacé de Lamarck qu’il se rapporterait, mais il est douteux que le Jamar soit la même espèce. JAMARALCION. o1s. Même chose que Jacamaralcion. V. ce mot. JAMBE. concu. Nom vulgaire et marchand de l'Os- trea isognomon. à JAMBIERS. por. Paulet a établi, sous ce nom, une fa- mille d’Agarics, dont l’un est le JAMBIER BLANC, et l’au- tre le Champignon Réglisse. De tels noms ne sauraient être adoptés. JAMBLE. mozr. L'un des noms vulgaires des Patelles. JAMBOLANA. Bor. La plante désignée par Rumph sous ce nom qui a été reproduit par Adanson, semble être une Myrtée et même une espèce d’Æugenia ou de Myrtus. Cependant Linné eut en vue une toute autre plante, lorsqu'il constitua son genre Jambolifera, au- quelilassigna pour synonyme le Jambolana de Rumph: car la plante de Linné est une Rutacée. 7. JAMBOLIFERA. JAMBOLIFERA. Bot. Sous ce nom, Linné établit un genre qu’il décrivit d’une manière fort obscure et au- quelil assigna pour synonymele Jambolana de Rumph. Celui-ci fut reconnu pour une Myrtée, tandis que l’au- tre fut placé dans les Rutacées et décrit par Gærtner (de Fruct., 1, p. 280) sous le nom de Cyminosma. Les auteurs et particulièrement De Candolle ( Prodromus JAN Syst. Regn. Veg., 1, p. 722) ont adopté le nom substi- tué par Gærtner. PV. Cymivosme. Le mot de Jamboli- fera fut de nouveau appliqué à la plante de Rumph par Gærtner qui en fit un genre distinct. Mais Kunth a dé- montré (Mém. de la Soc. d'Hist. natur. de Paris, t. 1, p. 524) que ce genre devait être réuni au Myrtus, con- jointement avec l'Eugenia, le Sisygium, le Greggia et le Caryophrllus. V. MyrTE. JAMBOLIN. or. L’un des noms du fruit de l'Euge- nia jambos. V. MYRTE. JAMBON. concu. Nom vulgaire et marchand du Pinna saccala. V. PINNE. JAMBONNEAU. moLr. Nom sous lequel Adanson a réuni plusieurs genres, tels que Moules, Modioles et Pinnes, et qui n’a pas été admis. On donne plus parti- culièrement le nom de Jambonneau aux Coquilles du genre Pinne. F. ce mot. JAMBOS, JAMBOSA ET JAMBOSIER. 80oT. Noms fran- çais empruntés du malais, pour désigner le genre Eugenia qui, d'après Swartz et Kunth, doit être réuni au Myrtus dont il ne diffère nullement, mais dont, selon Lamarck, une partie pourrait être conservée comme genre distinct. 7. MYRTE. JAMESONIE. Jamesonia. Bot. Genre de la famille des Polypodiacées, établi par W. Hooker aux dépens du genre Pleris de Swartz, avec les caractères sui- vants : sporanges rassemblés à l’origine de la côte mé- diane, formant une sore subglobuleuse, couverte de poils ; indusie formant une sorte de prolongement du bord de la fronde et le dépassant, libre, introrse et en- veloppant la sore. JAMESONIE IMBRIQUÉE. Jamesonia tmbricata, Hook. Sa hauteur est d'environ un pied ; sa fronde est ailée, à découpures réniformes ; les nervures inférieures et le stipe sont poilus. Du Pérou. JAMESONITE. min. On trouve dans le Cornouailles et en Hongrie un minéral que Mohs a nommé Axoto- inen antimonglanz, et Haidinger Jamesonile. Ge mi- néral est composé, selon Rose, de Soufre, 22,2; Anti- moine 54,5; Plomb 40,9; Fer 02,5 ; Cuivre 00,1. Le rapport dans lequel l’Antimoine et le Plomb se combi- nent au Soufre, est celui de 0,1287 à 0,0635 ou de2 à 1; le Soufre excédant provient du Fer et du Cuivre qui ne peuvent être considérés comme principes essentiels. Plusieurs minéralogistes, ignorant le nom imposé par Haïdinger à la substance dont il vient d’être ques- tion, ont réuni, sous une dénomination semblable, les deux substances qui ont été décrites jusqu'ici sous les noms d’Andalousile et de Macle. JAMROSE, JAMROSADE. BoT. Synonymes vulgaires d'Eugenia jambos. V. MYRTE. JANDIROBE. BoT. Pour Nandirobe. 7. ce mot et FEUILLÉE. JANIE. Jania. voryr. Genre de l’ordre des Coralli- nées, dans la division des Polypiers flexibles ou non entièrement pierreux, de la section des Calcifères, c’est-à-dire de ceux dans lesquels la substance cal- caire, mêlée avec la substance animale ou la recou- vrant, est apparente dans tous les élats. Ses caractères sont : Polypier muscoïde, capillaire, dichotome, arti- culé; articulations cylindriques; axe corné; écorce 4 OS JAN moins crétacée que celle des Corallines. Tous les z00- logisles ont réuni les Janies aux Corallines, sans en faire même une section particulière; cependant ces deux groupes de Polypiers diffèrent par des caractères bien tranchés et qui n’offrent point d'anomalies. Les Corallines sont constamment trichotomes, les Janies se divisent loujours par dichotomies; les premières ont leurs articulations plus ou moins comprimées, sont deltoïdes, cylindriques seulement sur quelques parties des Polypiers, tandis que les secondes offrent ces mê- mes articulations d’une forme cylindrique depuis la base jusqu'aux extrémités. La position des Polypes est peut-être différente. Seraient-ils placés au sommet des ramifications comme dans les genres précédents? Dans les Corallines, loin d'indiquer ee caractère, ils sem- blent, au contraire, couvrir toute la surface du Polypier sous forme de filaments (rès-courts, et visibles seule- ment au microscope, sur les individus que la mer n’a jamais découverts, il est vrai, mais doués d’un mouve- ment qui ne peut être dù qu’à la vie. Les Janies se rap- prochent des Corallines par la substance, et surtout par les corps ovoïdes, que l’on regarde comme des ovaires, et qui offrent une analogie parfaite dans ces deux groupes; ils se lient naturellement l'un à Pautre par le Jania corniculata qui présente quelquefois tous les caractères d’une vraie Coralline dans sa partie infé- rieure, tandis qu’il ne s’en trouve aucun dans la partie supérieure. Ainsi, ces Polypiers sont intermédiaires en- tre les Corallines et les Galaxaures, sans appartenir ni aux unes ni aux autres. Les Janies ne varient point dans leur forme générale; la longueur des articula- tions, le plus ou moins de divergence des rameaux, la forme des ovaires, la grandeur et l'habitation fournis- sent seules les caractères spécifiques, qui sont très- difficiles à apercevoir, à cause de la petitesse de ces êtres. Dans quelques espèces, le nombre des variétés est considérable; peut-être ces variétés sont-elles de véritables espèces qui se perpétuent et qui ne varient jamais; mais tant de caractères les lient à leurs congé- nères, qu’il est presque impossible de les définir d’une manière bien exacte. Ces Polypiers, danslesein des mers, paraissent d’un violet verdâtre ou rosâtre; cette cou- leur se change en un rose ou un rouge brillant, plus ou moins foncé, qui devient d’une blancheur éclatante par l’action de l’air et de la lumière. Leur grandeur n’est pas considérable et ne dépasse jamais quatre cen- timètres, il en existe de deux à trois millimètres de hauteur. On les trouve à toutes les latitudes, à toutes les profondeurs, en général parasites sur toutes les plantes marines qu’elles couvrent quelquefois entière- ment de leurs touffes épaisses. Certaines espèces, sem- blables à un grand nombre d'insectes, ne viennent que sur la plante marine qu'elles semblent affectionner ; il en est même que l’on ne trouve que sur quelques parties du végétal et point sur les autres. Le Jania pu- mila en offre un exemple; on ne le voit jamais que dans la concavité des feuilles du Sargassum turbi- natum. Ces Polypiers peuvent remplacer la Coralline officinale ; et il n’est pas rare de voir, dans les meil- leures pharmacies, de la Coralline de Corse entière- ment composée de Janies de différentes espèces. JAUN JANIPHA. BoT. Genre de la famille des Euphorbia- cées, et de la Monœcie Polyandrie, L. Il présente des fleurs monoïques el un calice campanulé quinquéparti, sans corolle. Dans les fleurs mâles, on trouve dix éta- mines libres, insérées sur le contour d'un disque charnu, et qui sont alternativement plus longues et plus cour- tes; dans les femelles, un style court, trois stigmates à plusieurs lobes qui sont réunis ensemble en une seule masse parcourue par des sillons irrégulièrement si- nueux et profonds; un ovaire porté sur un disque charnu, à trois loges contenant un ovule solitaire. Le fruit est une capsule à trois coques bivalves. Les es- pèces de ce genre sont des arbres ou des arbrisseaux remplis d'un suc lactescent, à feuilles alternés et pal- mées; les fleurs sont disposées en grappes paniculées, axillaires ou terminales. Ces espèces appartiennent aux régions tropicales de l'Amérique, et ont été sépa- rées du genre Médicinier, à cause de leurs fleurs pour- vues d’un seul calice et de leurs étamines libres. La plus importante d’entre elles et la plus répandue, procure, dans sa racine, une substance alimentaire qui est la principale nourriture des naturels. JANIPHA MANIHOT. Janipha manihot, Linn., Spec., Pluken., 4lmag., tab. 205, fig. 1; J. Bauh., ÆHist., 9, page 794; Icon., Merian, Surin., 4, fig. 4, 5; Sloan., Jam. Hist., 1, lab. 85; vulgairement Manwioc, MA- NIOQUE, MaGnoc. Arbrisseau originaire des contrées chaudes de l'Amérique, extrêmement intéressant par ses racines alimentaires, lorsqu'elles ont été convena- blement préparées ; elles sont charnues, tubéreuses, au moins de la grosseur du bras, remplies d’un sue lai- teux, poison mortel, très-violent. Sa tige est ligneuse, tortueuse, glabre, pleine de moelle, haute de six à sept pieds ; les rameaux sont garnis de feuilles alternes, pé- tiolées, profondément palmées, de trois à sept lobes lan- céolés, aigus, entiers, longs de cinq à six pouces ; les fleurs sont disposées en grappes lâches, pédonculées ; le calice et la corolle sont rougeâtres ou d’un jaune pâle ; l'ovaire est presque globuleux, surmonté de trois stigmates presque sessiles et bifides. Le fruit est une capsule sphérique , un peu trigone, à six angles ou crêtes un peu saillantes, glabre, un peu ridée, à trois coques renfermant chacune une semence luisante, de la grosseur de celles du Ricin. Cet arbrisseau, originaire de l'Amérique, est aujour- d'hui répandu, par la culture, depuis la Floride jusqu’à la Terre Magellanique, ainsi que dans plusieurs contrées de l'Asie et de l'Afrique. On en distingue un grand nom- bre de variétés relatives à la grosseur des racines, à la couleur des tiges et des fleurs, à la qualité de la fécule qu’on en obtient. On paraît préférer les variétés qui ont une teinte de rouge ou de violet, ce qui en rend la cul- ture plus commune. L'intérieur des racines est toujours d'une grande blancheur; il est rempli d’un suc laiteux très-abondant, poison très-subtil, mais qui disparaît entièrement par la cuisson. La multiplication du Ma- nioc est facile, sa croissance rapide, son produit abon- dant. On le multiplie plutôt de boutures que de graines que l’on place à trois ou quatre pieds les unes des au- tres, dans une terre très-meuble et profonde, afin d’en obtenir de plus grosses racines. Il faut au moins un an 159 JAN pour qu’elles soient parvenues à loute leur perfection : on ne peut guère les conserver en terre plus de deux ans; alors elles deviennent dures ou se pourrissent. Elles acquièrent la grosseur et la longueur de la cuisse, quand la terre est bonne, la saison favorable et la cul- ture convenable. Au reste, le Manioc s’accommode assez bien de tous les terrains, pourvu qu'ils soient bien aérés; il est bien moins sujet que le blé, le maïs, le riz, etc., aux variations de l’atmosphère et aux ra- vages des animaux : cependant les Fourmis et quelques autres insectes lui sont souvent nuisibles. Le poison dangereux dont les racines du Manioc sont pénétrées, aurait dû éloigner toute idée de l’employer comme substance alimentaire; mais l’industrie hu- maine a su convertir ces racines en une production précieuse, en préparant avec elles une nourriture abon- dante et salubre, après avoir trouvé le moyen de les dépouiller du suc vénéneux qu’elles renferment. Dès que le temps de faire la récolte du Manioc est arrivé, on ébranche sa lige, on donne quelques coups de pioche autour des racines, et, sans beaucoup d’ef- forts, on les enlève avec la main et on les sépare de leurs tiges ; on les racle d’abord avec un couteau, puis on les lave et on les râpe. Dans les premiers temps, avant l’usage du fer, les indigènes de l'Amérique méri- dionale râpaient le Manioc sur des pierres hérissées d’aspérités, le plus souvent sur des laves volcaniques; depuis on a substitué à ces pierres des râpes de fer. Aujourd'hui on fait usage d’un moulin de bois, allant à bras d’'Homme ou par le moyen d’un Cheval. Les meules sont garnies de clous à tête pointue et quadran- gulaire ; quelquefois ce sont deux ou trois cylindres de bois, tournant en sens contraire par un mouvement commun : leur surface est également garnie de clous, ou d’une feuille de tôle disposée en râpe. L'essentiel, dans cette opération, est que le Manioc soit prompte- ment réduit en parcelles très-petites. On met l'espèce de pâte qui en résulte dans des sacs faits avec des nattes ou de la toile, et on la soumet, pendant plusieurs heures, à l’action d’un forte presse, qui en exprime presque tout le suc. Ce qui reste se nomme Cassave, laquelle, séchée convenablement, peut se conserver longtemps, mais à laquelle on fait ordinairement subir de suite une des deux préparations suivantes. La première, et en même temps la plus simple, tend à former ce qu’on appelle Farine de Cassave, Farine de Manioc, Couaque. Pour la fabriquer, on met dans une bassine plate de cuivre, de quatre pieds de large et de sept à huit pouces de profondeur, placée sur un feu un peu vif et égal, de la râpure de Manioc, et on la remue continuellement. Cette râpure se réduit en gru- meaux, perd toute son humidité, cuil et se colore. L’odeur savoureuse qui s’en exhale, et sa couleur un peu roussâtre, annoncent la fin de l'opération. Alors on diminue le feu ; on enlève rapidement la farine de Cassave avec une pelle, et on l’étend sur des toiles, où elle se refroidit; puis on la renferme dans des barils, et on la conserve pour l’usage. Elle est encore bonne au bout de quinze ou vingt ans, quand on la tient à l'abri de l'humidité. On la mange en la faisant bouillir un instant dans du bouillon de viande ou de poisson, JAN dans du lait, ou simplement, comme le font les Nègres, en la délayant dans de l’eau chaude et en y ajoutant quelques grains de sel : elle gonfle prodigieusement. Il en faut au plus une demi-livre pour nourrir l’homme le plus vigoureux pendant une journée. Mais la préparation la plus usitée du Manioc est celle qui consiste à former le pain de Cassave, ou la Cas- save proprement dite. Cette préparation s'exécute en couvrant de deux doigts d'épaisseur de Cassave fraîche un disque de fer monté sur trois pieds, et en la com- primant avec une spatule de bois, puis en mettant ce disque sur un feu doux. Les grains de râpure, qu'il ne faut pas remuer, s’attachent les uns aux autres en cui- sant; leur épaisseur diminue de plus de moitié; ils prennent la forme d’une galette ou d’un large croquet, qu’il faut avoir soin de retourner, afin de donner aux deux surfaces un égal degré de cuisson. Lorsque la ga- lette est suffisamment cuite, on l’enlève de dessus le disque au moyen d’une lame de couteau, et on la laisse refroidir à l’air, où elle achève de prendre une consis- tance sèche, ferme, aisée à rompre par morceaux : elle se mange sans sel, comme le pain, avec les viandes, le poisson, les fruits, etc. Plus la Cassave est mince, plus elle est délicate et devient croquante : elle est plus savoureuse lorsqu'on lui laisse prendre une couleur rouge. Les femmes créoles la mangent de préférence au pain de Froment, lorsqu'elle est sèche, mince et bien unie. La farine de Cassave, mêlée par égale portion avec celle de Fro- ment, donne un pain plus blanc, plus savoureux que celui qui est de Froment pur : le même mélange est également propre à faire un biscuit très-bon à embar- quer. On apprête encore avec la Cassave un mets nommé Langon : on le trempe un peu dans l’eau froide, et on le jette ensuite dans de l’eau bouillante. On remue le tout, et il en résulte une sorte de pâte ou de bouillie, qui est la nourriture la plus ordinaire des esclaves noirs; elle est saine et légère. On nomme Matelé du Langon dans lequel on mêle du sucre ou du sirop; on en donne aux Nègres quand ils sont ma- lades. La préparation connue plus particulièrement sous le nom de galette de Manioc, est mauvaise, et devrait être tout à fait abandonnée : ce n'est autre chose qu’une espèce de Cassave épaisse el mal cuite, susceptible de se moisir promptement, et de contracter un goût désagréable. On donne le nom de Cipipa à une sorte de fécule très-fine que fournit le Manioc, et qui est entraînée avec le suc des racines lorsqu'on les presse; elle est de la plus grande finesse, d’un très-beau blanc, : on l’em- ploie pour empeser le linge. On la nomme aussi WMous- sache. Pour l'obtenir, il ne s’agit que de décanter l’eau, après l'avoir laissée reposer quelque temps, et de laver à plusieurs-eaux la substance amilacée qui en occupe le fond. On en compose des sortes d'Échaudés et des Massepains, en y mêlant du sucre. Quelques personnes font encore, avec le Cipipa ré- cent et mouillé, des galettes très-minces ; elles y mêlent un peu de sel, puis les font cuir au four, enveloppées de feuilles de Bananier ou de Balisier : ces galettes sont d’un goût très-délicat, aussi blanches que la neige. On JAN en fabrique aussi de la poudre à poudrer : pour cela on le laisse sécher à l'ombre, en forme de pains, comme l’Amidon ; on l’écrase ensuite, et on le passe à travers un tamis fin : mais cette poudre, dit-on, détruit les cheveux à la longue. Il s'emploie encore, en guise de Farine, à frire le Poisson, à donner de la liaison aux sauces, el à faire de bonne colle à coller le papier. On a encore trouvé moyen d'obtenir de la racine du Manioc la base de plusieurs boissons que les Galibis nomment Vicou, Cachivi, Paya, Vouapaya. Le Vicou est une liqueur acide, agréable à boire, et même nourrissante, qu’on fait en mêlant de l’eau avec une pâte en état de fermentation, composée de Cassaves et de Patates râpées : on ajoute du sucre à cette boisson. Le Cachivi est enivrant, et a presque le goût du poiré. On prépare cette liqueur en faisant bouillir ensemble, dans de l’eau, la râpure fraîche d’une variété de Ma- nioc nommée Cachivi, quelques Patates, et souvent un peu de jus de Canne à sucre, puis en laissant fermenter ce mélange environ quarante-huit heures. Gelte bois- son, prise avec modération, passe pour apérilive el diurétique. Le Paya est une boisson fermentée, que son goût rapproche du vin blanc. On la compose avec des Cassaves récemment cuites, qu'on amoncèle pour qu’elles se moisissent, qu’on pétrit ensuite avec quel- ques Patates, et auxquelles on ajoute une quantité d’eau suffisante : ce mélange doit fermenter au moins pendant deux jours. Enfin, le 7’ouapaya est une autre liqueur assez analogue aux précédentes. Pour la faire#on prépare la Cassave plus épaisse qu’à l'ordinaire, et quand cette Cassave est cuite à moitié, on en forme des mottes qu’on empile les unes sur les autres, et qu’on laisse ainsi en(assées jusqu’à ce qu’elles acquièrent un moisi de couleur purpurine : on pétrit quelques-unes de ces motltes avec des Patates; puis on délaie la pâte dans de l’eau, et on laisse fermenter ce mélange pendant vingt-quatre heures. La liqueur qui en résulte, est pi- quante comme le cidre, el provoque des nausées ; plus elle vieillit, plus elle devient violente el plus elle eni- vre. Souvent on se contente, ainsi que pour le Vicou, de préparer la pâte, de la délayer dans de l’eau, quand on à besoin de se désaltérer. On peut faire provision de cette pâle pour un voyage de trois semaines. On compose encore, avec le suc de Manioc, un con- diment pour l’assaisonnement des mets. On le nomme Cabiou ou Capiou. On le prépare de Ja manière sui- vante. Après avoir retiré la fécule et le parenchyme, on prend l’eau, on la fait bouillir et réduire à moitié, en l’écumant continuellement ; lorsqu'elle ne rend plus d’écume, on la retire du feu, et on la passe à travers un linge; en y ajoutant une cuillerée de Cipipa. On fait rebouillir le tout jusqu’à ce qu’il ail acquis la consis- tance de sirop épais;.on y ajoute du sel et quelques baies de piment : dès lors il a perdu toute sa faculté vénéneuse. On le verse dans des bouteilles, où il se conserve longtemps. Ce Gabiou est excellent pour as- saisonner les ragoûts, le rôti, el surtout les Oies et les Canards : il aiguise l'appétit. Cet exposé est plus que suffisant pour faire apprécier l'importance de la culture du Manioc, et toutes les res- JAN 155 sources qu’il fournit aux habitants de l'Amérique. Ro- chefort assure qu’un arpent de terre planté en Manioc peut nourrir un plus grand nombre de personnes que six arpents qui seraient ensemencés du meilleur Fro- ment. Les feuilles de Manioc, hachées et cuites dans l'huile, se mangent, dit-on, en manière d'Épinards, dans les Indes et en Amérique. La râpure de la racine, toute fraiche, passe pour résolutive el propre à guérir les ulcères. Le suc exprimé de la racine râpée du Manioc est un poison des plus violents : il ne faut que quelques mi- nutes pour qu’il agisse et donne la mort. On rapporte que les Indiens, persécutés par les Espagnols, s’en ser- vaient pour se faire mourir. Fermin a présenté, en 1764, à l’Académie de Berlin, des expériences faites à Suri- nam sur le lait exprimé des racines de Manioc. Ce mé- decin a fait périr, dans l'intervalle de vingt-quatre minutes, des Chiens et des Chats auxquels il a donné ce suc*en une dose médiocre, telle que celle d’une once et demie. Les symptômes qui précédaient une mort si prompte, étaient des envies de vomir, des anxiétés, des mouvements convulsifs, la salivation, et une éva- cualion abondante d'urine et d’excréments. Ayant ou- vert l'estomac de ces animaux, Fermin y trouva la même quantité de suc qu’ils avaient avalée, sans aucun symptôme d’inflammation, d’altération dans les vis- cères, ni de coagulation dans le sang : d’où il conelut que ce poison n’est ni âcre ni corrosif, et qu’il n’agil que sur le genre nerveux; ce qui fut encore confirmé par une expérience faite sur un esclave empoisonneur, auquel il fit prendre trente-cinq gouttes de ce suc, qui furent à peine descendues dans son estomac, qu’il poussa des hurlements affreux, et donna le spectacle des contorsions les plus violentes, suivies d'évacuations et de mouvements convulsifs, dans lesquels il expira au bout de six minutes. Trois heures après, le cadavre fut ouvert : on n’y trouva aucune partie offensée ni enflammée ; mais l'estomac s'était rétréci de plus de la moitié : d’où il paraît que le principe vénéneux réside essentiellement dans une matière volatile, qui dispa- raît lorsque la racine a subi l’action du feu. JANIPHA DE LÆæFLING. Janipha Lœæflingii, Kunth in Humb. et Bonpl., Nov. Gen., 2, page 107; Jatropha Janipha, Linn., Læfl., Ztin. ed germ., 597 ; Jacq., Ainer., lab. 162, fig. 1. Cet arbrisseau contient un suc glutineux qui a l'odeur des feuilles du Noyer. Ses feuilles sont remarquables par les sinuosités dont sont creusés leurs lobes latéralement. Cette plante croît dans les environs de Carthagène. Sa racine est tubé- reuse comme celle des Asphodèles. JANIPHA FÉTIDE. Janipha fœtida, Kunth, L. c.; vul- gairement MERCYMARONA. Grand arbre du Mexique, dont le bois est blanc, l'écorce cendrée, les rameaux pourpres, garnis de feuilles glabres, membraneuses, en cœur, à trois découpures oblongues, aiguës, en- tières; les grappes mâles sessiles, presque simples, terminales, chargées de fleurs pédicellées, exhalant une odeur fétide. Les capsules sont ovales, longues d’un pouce, à trois coques monospermes; les semences brunes. JANIPHA A FEUILLES DE MARRONNIER. Janipha æsculi- JAN folia, Kunth, L. c., tab. 109. Arbre de la baie de Cam- pèche, dont les rameaux sont glabres, presque cylin- driques, les feuilles longuement pétiolées, palmées, divisées en sept lobes ovales-oblongs, très-glabres et entiers : les deux extérieurs très-petits; fleurs verdà- tres, pendantes, pédicellées, unilatérales, de la gran- deur de celles de la Perce-Neige, disposées en épis axillaires, solitaires, longs d'environ deux pouces. Les fruits sont ovales-globuleux et pendants. JANIPHA PIQUANT. Janipha urens, Poir.; Jatropha urens, Linn.; Jaeq., Æort., tab. 21; Pluken., Phyt., tab. 220, fig. 5. Espèce remarquable par les poils roides et piquants dont toutes ses parties sont héris- sées. Sa tige est droite, médiocrement ligneuse, haute de deux à quatre pieds; ses feuilles sont en cœur, parta- gées en cinq lobes ovales, acuminés, dentés en scie; les fleurs sont blanches, médiocrement pédicellées, dispo- sées en cimes assez lâches vers l’extrémité des rameaux. Cette espèce croît dans l'Amérique méridionales Il existe encore plusieurs autres espèces de Janipha, mentionnées dans les auteurs sous le nom de Jatropha : elles sont ou moins connues, ou moins importantes sous le rapport de leur emploi. JANIRA. 1Ns. Synonyme de Myrtile, espèce euro- péenne du genre Satyre. V. ce mot. JANIRE. Janira. AcAL. Genre de l’ordre des Acalè- phes libres, dans la classe des Acalèphes, proposé par Ocken, dans son Système de Zoologie, aux dépens des Béroés, pour deux espèces de ce groupe, qui ont des nageoires longitudinales, la bouche pédiculée et deux tentacules branchiaux ; ce sont les Beroes priscus et hexagona qui appartiennent, du moins le dernier, aux Callianires de Lesueur. JANNETTE. Bot. Synonyme vulgaire de Narcisse. V. ce mot. JANOUARA Er JANOUARE. mA. Premiers noms sous lesquels le Jaguar fut connu en Europe, suivant l’opi- nion d'anciens voyageurs. JANSOUNA. BoT. Synonyme de grande Gentiane, Gentiana lutea, L. JANTHE. 1ns. Espèce européenne du genre Satyre. JANTHINE. rEPT. Espèce du genre Couleuvre. 7. ce mot. ‘ JANTHINE. Janthina. mozr. Connu depuis long- temps, ce genre n’en à pas moins resté vacillant dans les méthodes; on peut le caractériser de la manière suivante : animal de forme ovale, spiral, pourvu d'un pied circulaire, concave, en forme de ventouse, ac- compagné d’une masse vésiculaire, subcartilagineuse, et de chaque côté, de sortes d’appendices natatoires; tête fort grosse ; tentacules subulés, peu contractiles; les yeux portés au-dessous de l'extrémité; d’assez longs pédoncules situés au côté externe des tentacules et. paraissant en faire partie; bouche à l'extrémité d’un mufle fort gros, proboscidiforme entre deux lèvres verticales, subcartilagineuses, garnies d’aiguillons qui se continuent jusqu’à la base d’un petit renflement lin- gual ; organes de la respiration formés par deux peignes branchiaux; l'ovaire se Lerminant dans la cavité res- piratoire; l'organe excitateur mâle assez petit el non rétractile (Blainv.). Goquille ventrue, conoïdale, mince, JAN transparente; ouverturetriangulaire ; columelledroite, dépassant la base du bord droit; celui-ci ayant un sinus dans son milieu ; opercule remplacé par une masse vé- siculaire, subeartilagineuse, attachée sous le pied. Le. nombre des espèces de Janthine est peu considérable. Lamarck en a indiqué deux seulement dans ses Ani- maux sans vertèbres. Blainville en a ajouté deux au- tres sur lesquelles il s'élève quelques doutes, surtout pour celle qu’il nomme globuleuse, qui ne diffère de la Janthine nain de Lamarck, que par un peu moins d’élévation dans la spire. La Janthine prolongée du même auteur est décrite d’une manière trop abrégée pour pouvoir la reconnaître avec exactitude ; les prin- cipales différences sont dans la columelle qui se pro- longe un peu plus en un angle saillant, ce qui allonge un peu l’ouverture, ainsi que dans une suture plus pro- fonde. Ces légères nuances suffisent-elles pour établir une espèce ? JANTHINE COMMUNE. Janthina communis, Lamk., Anim. sans vert., t. VI, p. 206, no 1; Janthina fragi- lis, Lamk., Encyclop., pl. 4, 5, 6, fig. 1, A,B; Æelix Janthina, L., Gmel., p. 3645, n° 105; Lister, Conchyl., tab. 5, 7, 2, fig. 24; Cuvier, Ann. du Mus., t. 11, p. 193. Cette espèce était la seule connue avant les travaux de Lamarck; elle acquiert un grand volume, elle a une belle couleur violette, moins foncée vers la spire; quel- quefois la carène arrondie, qui existe constamment dans le milieu du dernier tour, sert de point de par- tage dans la distribution de la couleur, se trouvant souvent presque blanche en dessus, et tout à fait vio- lette en dessous; dans quelques individus, une zone unique, violette, se remarque dans le milieu du dernier tour ; une partie de la base el la spire d’un blanc vio- lâtre. Cette Coquille est trochiforme; son ouverture est subtriangulaire ; la columelle, qui est droite, légère- ment torse vers son milieu, forme un des côtés du triangle ; le bord droit, qui est très-mince et très-tran- chant, forme un sinus plus ou moins profond à l’en- droit de la carène. Cette espèce, la plus commune, se trouve presque partout, dans la Manche, la Méditer- ranée, l’océan Atlantique, la Jamaïque et le Chili. JANTHINE NAINE. Janthina exiqua, Lamk., Anim. sans vert., {. vi, p. 206, n° 2; Lamk., Encyel., pl. 4, 5, 6, fig. 2, A, 8. Petite espèce bien caractérisée par son volume aussi bien que par les stries lamelleuses et lon- gitudinales qui ornent toute sa surface; l’'échancrure est aussi plus profonde que dans l'espèce précédente ; ses tours de spire plus arrondis; la suture plus en- foncée; el le sommet qui est aigu est transparent, sub- vitreux. Elle se trouve au Chili. JANTHOCINCLE. Janthocincla. o1s. Genre de l’or- dre des Inseclivores, famille des Mérulées, élahli par Gould (Proceed.ofthe Zool. Soc. of Lond., part. xxx, 47) qui lui donne pôur caractères : bec assez robuste, presque droit, arrondi à la base qui est garnie de poils à la mandibule supérieure; narines basales, ovales et ouvertes ; ailes courtes, concaves et arrondies; rémiges flexibles, les sixième et septième les plus longues; queue assez allongée, concave, arrondie, composée de rémiges flexibles; tarses allongés et robustes; pouce aussi long que le doigt intermédiaire, et muni comme Re JRAS IN lui d’un ongle fort. Les Janthocincles sont des Oiseaux de moyenne taille, très-voisins des Merles; ils habitent les montagnes de l'Himalaya, vers les confins de l’Inde; et l’on ne sait presque rien touchant leurs mœurs et leurs habitudes. Gould en décrit huit espèces dont trois, déjà connues, avaient été placées par Vigors dans son genre Cinclosome, dont celui-ci diffère au reste assez peu. JANTHOCINCLE OCELLÉ. Janthocincela ocellata, Gould; Cinclosoma ocellatum, Vig. 1 à le front, les côtés de la tête et les parties supérieures d’un brun roussâtre ; nuque et cou d’un brun noirâtre; poitrine d’un blanc roussâtre, rayée de noir; abdomen d’un roux très-pâle; haut du cou, dos, tectrices alaires et caudales marqués de taches ocellées noires et blanches ; rémiges et rec- trices latérales, d’un gris brun; bec et pieds jaunàtres, la pointe du premier de ces organes est brune. Taille, quatorze pouces. JANTHOCINCLEVARIÉ. Janthocincla variegata, Gould; Cinclosoma variegatum, Vig. Sommet de la tête, nu- que et parties supérieures d’un gris brunâtre; un trait noir, qui s’étend de la commissure du bec jusqu’à l'œil; le menton et le cou de la même couleur, ainsi qu’une tache sur le milieu des ailes; une bande sur les rec- trices dont la base est également noire; front, trait en dessous des joues et poitrine, d’un blanc roussâtre; bande alaire, abdomen et croupion roux; bord des rémiges et extrémité des quatre rectrices intermé- diaires d’un gris cendré, les quatre rectrices latérales ont le bord externe jaunâtre et l’extrémité blanche ; bee noir; pieds rouges. Taille, onze pouces. JANTHOCINCLE À TÊTE ROUGE. Janthocincla erythro- cephala, Gould ; Cinclosoma erythrocephalum , Vig. Parties supérieures cendrées , lavées de rougeâtre ; les inférieures beaucoup plus pâles; tête et plaque alaire d’un brun-rouge foncé ; ouverture de la bouche et ta- ches auriculaires noires; des taches semblables mais en demi-lune et plus grandes sur la nuque et la poi- trine; bec et pieds jaunes. Taille, neuf pouces. JANTHOCINCLE ÉGAILLÉ. Janthocincla squammata , Gould. Il a le plumage brun, et chaque plume est ter- minée par une lunule noire; croupion d’un brun-rou- geâtre sale; ailes el queue noires, avec une tache d'un jaune ocreux à l'extrémité de chaque rectrice; bec et pieds bruns. Taille, neuf pouces. JANTHOCINCLE CHRYSOPTÈRE. Janthocincla chrysop- tera, Gould. Son plumage est assez généralement d’un gris cendré; les ailes sont traversées par une bande d’un brun marron; le front, les joues, la gorge et les oreilles sont d’un cendré blanchâtre; le derrière de la tête el la nuque sont d’un noir ferrugineux; les scapu- laires et la poitrine sont d’un gris rougeâtre, avec une lunule brune à l'extrémité de chaque plume; les reo- trices sont en dessus d’un jaune olivâtre et brunes en dessous; les rémiges sont bordées extérieurement d’un verdâtre brillant; bec et pieds bruns. Taille, dix pouces. JANTHOGINCLE A GORGE ROUSSE. Janthocincla rufo- gularis, Gould. Les parties supérieures sont d’un gris olivâtre, teinté de roux vers le bas du dos, avec l’ex- trémité de chaque plume noirâtre ; derrière de la têle, JAQ 155 et bande médiane des ailes noirs; un trait blanc par- tant de la commissure du bec et s'étendant jusqu’à l'œil; gorge et croupion roux; poitrine d’un blanc sale, tachetée de brun noirâtre; abdomen d’un brun cendré; rectrices d’un brun châtain, rayées de noir vers l’extré- mité; bec d’un brun jaunâtre ; pieds bruns. Taille, dix pouces. JANTHOCINGLE À GORGE RLANCHE. Janthocincla albo- gularis, Gould. Parties supérieures et poitrine d'un cendréolivâtre; les inférieures d’un brun orangé; queue arrondie, avec l'extrémité des rectrices latérales blan- che; bec et pieds bruns. Taille, onze pouces. JANTHOCINCLE PECTORAL. Janthocincla pectoralis, Gould. Son plumage est en général d’un brun cendré ; sommet de la tête olivâtre; les côtés sont ferrugineux; des plumes d’un cendré clair, avec les tiges noires, cou- vrent les oreilles; une ligne noire, partant de la base de la mandibule inférieure, se dirige vers l’oreille qu’elle entoure. el vient se joindre sur la poitrine avec la ligne opposée et y dessine une grande lunule; parties infé- rieures blanches; rémiges brunes avec le bord exté- rieur cendré; queue arrondie, cendrée, avec une bande médiane noire; les trois rectrices extérieures sont ter- minées de blanc et les autres d’olivâtre ; bec et pieds bruns. Taille, douze pouces. JANUS. 1xs. Lépidoptlère du genre Bombyce. 7. ce mot. JAOUBERT. BoT. Synonyme vulgaire d’Apium pe- troselinum, Ache Persil. F. ce mot. JAOUBERTASSE. BoT. Nom vulgaire de la grande Ciguë, Conium maculatum, L. JAPACANTI. o1s. 77, JACAPANI. JAPARANDIBA. BoT. Adanson, d’après Marcgraaff, appelle ainsi un arbre de la famille des Myrtacées qu’Aublet regarde comme son genre Pirigara. F. ce mot. : JAPONAIS. rois. Espèce du GE Cotte. 77, ce mot, sous-genre ASPIDOPHORE. JAQUEROTTE. por. Nom dire de la Tubéreuse. JAQUES. os. Un des noms vulgaires du Geai, Corvus glandarius. V. CORBEAU. JAQUET. o1s. Syn. vulgaire de Sourde. 77. BÉCASSE. JAQUETTE. o1s. Nom vulgaire de la Pie. 7. Cor- BEAU. JAQUIER. Artocarpus. Bot. Genre de la famille des Urticées, section des Arlocarpées , et de la Monœæcie Monandrie de Linné, qui se compose de plusieurs es- pèces arborescentes, toutes fort intéressantes à cause de leurs fruits qui sont un aliment extrêmement pré- cieux dans les pays où elles croissent, ce qui les a fait désigner sous le nom vulgaire d'Arbres à pain. Voici les caractères du genre Jaquier : les fleurs sont uni- sexuées el monoïques, disposées en chatons placés à l’aisselle des feuilles supérieures. Les chatons mâles sont cylindriques, un peu renflés vers leur partie supérieure, longs de douze à quinze pouces sur un diamètre d’à peu près deux pouces. Le$ fleurs sont extrêmement nombreuses el serrées sur l’axe du chaton. Chacune d'elles se compose d’un calice monosépale tronqué à son sommet , à trois angles obtus, el d’une seule éta- mine dont le filet, long et grêle, naît de la base interne 156 JAQ du calice. Les chatons femelles sont globuleux ou ovot- des, également pédonculés et placés à l’aisselle des feuilles. Leur axe est très-épais et renflé, tout couvert de fleurs excessivement serrées les unes contre les au- tres. Chaque fleur offre un calice allongé, bifide, au fond duquel on trouve un petit ovaire libre, surmonté d’un style très-long, un peu latéral, grèle, terminé par deux stigmates filiformes et divariqués. Chaque chaton et la feuille à l’aisselle de laquelle il est placé, sont d’abord entièrement enveloppés dans une spathe rou- lée, foliacée et très-caduque. Le fruit est tout à fait ana- logue à celui du Mürier, mais il est plus grand, c’est- à-dire queles calices deviennent excessivement charnus, épais, se soudent et s’entregreffent entre eux , et finis- sent par former une sorte de baie composée, dont la surface externe présente une infinité de petites saillies irrégulièrement hexagonales, formées par le sommet de chaque fleur. Le centre de cette baie est occupé par un axe très-renflé et fibreux. JAQUIER A FEUILLES INCISÉES. Ar{OCarpus incisa, L., Supp., Lamk., ZUL., t. 744. Vulgairement Rimna ou Arbre à pain d’Otaiti. C’est un arbre dont le tronc, de la grosseur d’un Homme, acquiert une hauteur de quarante à cinquante pieds. Son bois est mol, jaunâtre et léger; son écorce est luisante et fendillée. Toutes ses parties, lorsqu'on les entame, laissent échapper un suc blanc, laiteux et visqueux. Ses rameaux se réunis- sent à la partie supérieure du tronc, en formant une tête presque globuleuse. Les feuilles sont grandes, al- ternes, pétiolées, ovales, aiguës, comme pinnatifides et fendues dans leurs deux tiers supérieurs, en sepl ou neuf lobes lancéolés, aigus, séparés par des sinus obus. Les chatons mâles et femelles sont portés sur le même rameau, et placés à l’aisselle des feuilles supérieures. Les fruits sont globuleux, à peu près de la grosseur de la tête d’un Homme. Leur surface est raboteuse el cou- verle de petites saillies anguleuses verdâtres. Leur pulpe est blanche, farineuse, légèrement fibreuse, de- venant jaunâtre et succulente à leur parfaite maturité. Le réceptacle ou axe central est claviforme, charnu et très-fibreux. L’Arbre à pain est originaire de l’Inde, de la côte du Malabar et des Archipels de la mer du Sud, où il croit en abondance. Les Européens l’ont ensuite transporté dans d’autres parties du globe. Ainsi on le cultive depuis longtemps à l'Ile-de-France, à Cayenne et dans la plupart des Antilles. Sonnerat et Forster nous ont transmis des renseignements très-intéressants sur cet arbre. Il présente deux variétés principales, l’une stérile et entièrement privée de graines, l’autre en contenant au milieu de la pulpe charnue du fruit. Cette dernière variété est celle que décrivirent Rumph et Sonnerat. Selon Forster et plusieurs voyageurs mo- dernes, on la trouvait-aussi autrefois à Taïti; mais elle en a tout à fait disparu, parce que les habitants se sont uniquement occupés de cultiver la variélé sans grai- nes, qui est plus productive et plus agréable à manger. Ces graines, à peu près de la grosseur de nos châtai- gnes, sont oblongues, anguleuses, aiguës à leurs deux extrémités, recouvertes de tuniques. Dans les îles Cé- lèbes les habitants les font cuire à l’eau ou sous la cen- dre chaude pour s’en nourrir. Quant à la variélé sans JAR graines, on la trouve aux îles Mariannes où croît éga- lement la seconde variété, aux nouvelles Hébrides et dans l'archipel des Amis, aux Sandwich, mais nulle part plus abondante qu’à l'archipel des îles de la So- ciété; ses fruits, bien mûrs, sont pulpeux et d’une saveur douce et agréable, mais ils se putréfient facilement. Un peu avant leur maturité ils sont farineux, et lorsqu'ils ont été cuits dans un four ou sur le feu, ils ont une saveur agréable qui rappelle à la fois le pain de Fro- ment, les tubercules de la Pomme de terre ou du Topi- nambour. Ils sont alors un aliment aussi sain que nour- rissant. Les habitants de Taïti et des îles adjacentes s’en nourrissent pendant huit mois de l’année , et pen- dant les quatre autres mois, c’est-à-dire de septembre à décembre, époque où l'arbre fteurit etmàrit ses fruits, ils mangent une sorte de pulpe cuite préparée encore avec ses fruits. On dit que les fruits de trois arbres suf- fisent pour nourrir un Homme pendant une année. Ce n’est pas le seul avantage que l’on retire de l’Arbre à pain ; son écorce intérieure est formée de fibres extré- mement tenaces, et l’on s’en sert pour tisser des étoffes dont leshabitants se font des vêtements. Une autre espèce non moins intéressante, d’abord placée dans ce genre, est l’Aréocarpus integrifolia. Mais cette espèce, qui porte exclusivement le nom de Jaquier dans les colonies, est devenue le type du genre Silodium de Banks, sous le nom de Sifodium cauli- florum. Elle est figurée dans Rhéede, Roxburgh et Gærtner. F7. SIToprER. JAR. o1s. Nom vulgaire de la Poule. 7. Coo. JARACATIA. BoT. Ce nom se rapproche beaucoup de celui de Jacaratia donné par Pison à une plante épi- neuse du Brésil, laquelle paraît être une espèce du genre Opuntia. Maregraaff s’en est servi pour désigner une plante également épineuse, mais dont les feuilles sem- blent être digitées. D’après les caractères qui lui sont attribués, on présume qu’elle a quelque affinité avec le Papayer, Carica Papaya, L. JARAVÆA. BoT. Ce nom a été donné par Scopoli et Necker aux espèces de Mélastomes dont le fruit est bac- ciforme à deux ou trois loges. Ÿ. MÉLASTOME. JARAVE. Jarava. Bot. Le genre de Graminées, décrit sous ce nom par Ruiz et Pavon, est une vérilable espèce du genre Stipa. JARBUA. pois. Espèce de Perche du sous-genre Téra: pon. 7. PERCHE. JARDIN DE BOTANIQUE. Æortus botanicus. L'étude des plantes, la propagation de celles qui par leur uti- lité ou leur beauté contribuent au bonheur ou aux jouis- sances de l'Homme civilisé, ont dû leurs plus grands progrès à l'établissement des Jardins de botanique. Mais il fallait que la botanique fût élevée au rang de science pour qu’on eût l’idée de cultiver, dans un même lieu, le plus grand nombre possible d'espèces diverses, dont l'étude servit à l'enseignement, indépendamment des avantages qu’on pouvait en tirer sous le rapport de l'utilité et de l'agrément. Quoique les arts, dans l'antiquité, eussent en général atleint une haute perfection, celui de la culture des plantes était resté fort en arrière. Les Jardins des Grecs et des Romains se réduisaient à des polagers destinés à JAR la culture des plantes culinaires, à de grands vergers pour celle des arbres fruitiers, ou bien c’étaient des bos- quets plus enchanteurs à leurs yeux, par la verdure et la fraicheur des ombrages, que par la variété et la beauté des arbustes qui y croissaient. Trop de soins d’ailleurs étaient nécessaires aux anciens, ettrop peu de connaissances leur étaient acquises pour qu'ils eussent essayé de naturaliser les plantes des climats chauds, lors même qu'ils auraient pu se les procurer par leurs fréquentes communications avec les peuples de l’Afri- que, de l’Asie-Mineure et des Indes-Orientales. Cependant leur goût pour les belles fleurs était poussé souvent jusqu’à l'excès. On dit que le sénat ro- main crut nécessaire de réprimer par des lois, la passion dont les citoyens s’éprirent pour les couronnes et les guirlandes. On dit aussi que sous les empereurs dont la lâcheté et la mollesse égalaient la cruauté, les Ro- mains, imitateurs de leurs tyrans, ne se contentaient plus de ces tresses de fleurs, mais qu’ils les entassaient dans leurs lits et leurs appartements comme pour se procurer une sorte d'ivresse. Il y a lieu de croire que ces fleurs étaient celles des champs, si nombreuses et si brillantes sous le beau ciel de l'Italie, ou bien qu’elles appartenaient à quelques espèces seulement, cultivées en grand pour l'usage des Sybarites de cette époque. Pline, en effet, citant les plantes cultivées dans les Jar- dins de son Lemps, ne parle, à propos de fleurs d’orne- ment, que de Roses et de Violettes. Dans les peintures brillantes, que les poëles ont tracées des fameux Jardins des Hespérides, de Sémiramis et d’Alcinoüs, ils n’ont point dit, pour en augmenter les délices, qu’ils fussent embellis de fleurs, et tout fait présumer que ces Jardins n'étaient que des retraites ombragées, arrosées de ruis- seaux et décorées de divers monuments. Le nombre des plantes cultivées soit pour l’orne- ment, soit pour l'utilité, ne s’augmenta pas en Europe durant toute la période barbare du moyen âge. Mais au treizième siècle, lorsque les Croisés furent obligés d'abandonner aux Sarrasins l’objet de leurs pieuses conquêtes, ils en reçurent, par une sorte de compensa- tion, de légères connaissances, les seules que ces preux mais ignares voyageurs étaient susceptibles d'acquérir; avec quelques notions d’Horticulture, ils rapportèrent de l'Orient plusieurs graines de plantes utiles (7. l’ar- ticle FAGOPYRuM), en même temps qu’un certain nom- bre de fleurs d'ornement qui furent conservées dans les couvents des moines, dont elles charmaient la solitude et l’oisiveté. Ainsi, pendant que l'Europe ne possédait encore aucun Jardin remarquable par ses cultures, un goût très-vif pour les végétaux d'agrément, pour les par- terres de fleurs et pour les arbres fruitiers, dominait chez les Orientaux et surtout chez les Persans. À la vé- rité, celte passion n’a pas eu d'aussi beaux résultats que chez les nations occidentales dont la perfectibilité est un caractère essentiel. Le plus grand plaisir pour les Persans, au rapport de Kæmpfer, est de se retirer dans leurs Jardins, d’en construire de nouveaux jusque dans les lieux les plus écartés, d'en tracer eux-mêmes le plan el de diriger leurs cultures. Mais, de même que les Chi- nois, peuple éminemment stationnaire dans la civili- JAR 157 sation , ils se bornent à cultiver un certain nombre de plantes qu’ils affectionnent, sans ajouter à leurs ri- chesses celles qu’ils pourraient facilement faire venir d’autres climats qui, malgré leur éloignement, ont beaucoup d’analogie avec le leur. Vers le milieu du seizième siècle, la botanique ayant fait quelques progrès, des Jardins furent consacrés à son enseignement. Mais comme cette science était, pour ainsi dire, fondue dans la médecine, on n’y cul- tiva d’abord que certaines plantes sur les propriétés vraies ou imaginaires desquelles cette dernière science fondait ses principaux moyens thérapeutiques. Les pro- fesseurs, sous le titre de Simplicistes, y démontraient les Simples el en commentaient les vertus d’après Dios- coride. Rarement leur attention se portait sur des plan- tes qui n'auraient pas eu d'application médicale ; mais comme heureusement il régnait une croyance univer- selle, que chaque plante était douée d’une vertu parti- culière, on s’efforçait d’en connaître de nouvelles afin de trouver de nouveaux moyens curatifs; et ce fut ainsi qu’un préjugé servit à l'avancement des connaissances en botanique. À cette époque cependant, plusieurs princes ou riches particuliers en Italie se passionnè- rent pour la culture des plantes. Ils établirent des Jar- dins où rien n’était épargné pour se procurer les végé- taux les plus rares et les plus beaux. Cet exemple fut suivi par les Allemands, les Belges, les Français et les Anglais qui surpassèrent bientôt les Italiens. Il est même remarquable que la culture des fleurs est maintenant presque entièrement négligée dans cette Italie qui en fut le berceau ainsi que celui des plus belles institutions. Parmi les Jardins publics que possède la France et qui sont presque en aussi grand nombre qu’il y a de villes un peu considérables, celui de la capitale domine et par sa vaste étendue et par les soins dont il est l’objet de la part d’une savante administration. Cet établisse- ment a reçu, depuis Buffon qui en fut l’intendant, une extension telle qu’on a dû en changer le nom et le dé- corer du titre de Muséum d'Histoire naturelle. La bota- nique n’en est plus qu’une partie; mais dirigé par des hommes aussi profonds qu’honorables, le Jardin des Plantes de Paris offre tous les moyens possibles d’in- struction. De vastes serres y nourrissent en abondance les végétaux des tropiques; une école de botanique y présente plus de six mille espèces disposées sui- vant les familles naturelles; d'immenses carrés sont destinés à cultiver les plantes d'ornement, les végétaux utiles, et à reproduire en abondance les nombreuses variétés que la culture a fait naître. C’est de ce Jardin que sont sorties la plupart des plantes remarquables par leur utilité ou leur élégance. Le Cafeyer qui fait la richesse des Antilles, les Robiniers, les Érables, les Pavias, les Marronniers, en un mot presque tous les arbustes qui décorent les bosquets, ont encore leurs vieux pères dans quelques coins du Jardin des Plantes de Paris. Les arbustes de la Nouvelle-Hollande et de l'Amérique septentrionale y ont singulièrement pros- péré. Plusieurs sont cultivés en pleine terre et ne sem- blent pas beaucoup souffrir de l’inelémence des saisons. Parmi les plantes des pays chauds, il en est même quelques-unes qui ont réussi bien au delà de ce qu'on 158 JAR avait lieu d’espérer, car jamais, dans leur patrie, elles matteignent d'aussi grands développements. Tels sont les Chameærops placés devant l’amphithéâtre, le Cactus Peruvianus pour lequel on a construit une maison, le Cèdre du Labyrinthe, etc., etc. Le Jardin de Montpellier, aîné de celui de Paris, a l’avantage de nourrir également des plantes très-rares ; et l'on peut en dire autant de tous les Jardins publics des autres villes de France, qui entretiennent le zèle de la science chez quelques amateurs et la propagent jusque dans les classes inférieures. ë En Angleterre, les Jardins publics ne sont pas nom- breux, mais en revanche lesétablissements particuliers, d'une grande somptuosilé, ont beaucoup contribué à répandre dans ce pays le goût de l’horticulture. L’Alle- magne, la Belgique et la Hollande ne le cèdent point à la France et à l'Angleterre, quant au nombre et à la” beauté des Jardins, soit publics, soit particuliers. On doit placer, en première ligne, le Jardin de Berlin, qui est probablement le plus riche en espèces de {ous les Jardins publics. D’après la première partie du Ca- talogue publié par Link, il est à présumer que le nom- bre s’en élève à près de douze mille. Ce serait encore plus qu’en Angleterre où, si l’on s’en rapporte au Catalogue de Sweet pour tous les Jardins des environs de Londres, le nombre est à peu près de onze mille. Le Jardin de Bruxelles est surtout remarquable par la magnificence des serres et par les soins qui président à la culture des espèces rares et exotiques. La Hol- lande, en raison de la passion que ses habitants ont toujours eue pour les fleurs, a possédé de tout temps des Jardins splendides, qu’enrichissaient continuelle- ment les relations de ce peuple marchand avec tout l'univers el surtout avec les Indes-Orientales et la Chine. Aussi les Jardins de Leyde et d'Amsterdam peu- vent-ils être considérés comme les pépinières de tous les autres Jardins du continent. Dans le grand nombre de Jardins particuliers, qui se remarquaient en Hol- lande , il en est un qui a acquis une grande célébrité par la publication d'un des premiers ouvrages de Linné; c'est celui de Cliffort à Harticamp près Harlem. L'Allemagne est de toute l’Europe, la partie où la Bota- nique élémentaire est le plus universellement répandue. Elle doit cette supériorité d'instruction primaire à ses nombreuses universités qui toutes sont pourvues de Jardins publics, destinés à la démonstration des plantes par des professeurs spécialement chargés de ce soin. Indépendamment de ces Jardins universitaires, un grand nombre de princes et de riches particuliers ont fondé des Jardins plus ou moins remarquables. Dans celui de Schœænbrunn, l’empereur François Ier poussa au plus haut degré le luxe et l’art de la culture des plantes étrangères. Les dépenses qu’il fit pour l’enri- chir de plantes exotiques, furent excessives. De très- grands arbres, des Palmiers, furent expédiés des An- tilles par Jacquin, sur un vaisseau frété exprès, puis transportés avec toutes les précautions imaginables de Livourne à Schænbrunn. L'ouvrage publié par Jacquin, sous le titre d'Zorlus Schænbrunnensis, répond bien par le luxe qu'on y a déployé, à la magnificence du Jardin dont il fait connaître les productions. JAR Quelqu’austère que soit le climat des contrées sep- tentrionales de l’Europe, la culture des plantes exoti- ques n’y à pas néanmoins été négligée. En Suède, sous la direction de Linné, le Jardin d'Upsal fut un des plus florissants de son époque. Dans le Danemark, celui de Copenhague a été, vers ces derniers temps, considé- rablement enrichi par les soins de Hornemann, et par les envois du docteur Wallich, La Russie, dont la civi- lisalion a été si tardive, n’a plus rien à envier aux régions de l'Europe, plus favorisées de la nature. Le Jardin de Pétersbourg est placé sous la direction du conseiller d’État Fischer qui a été longtemps à la tête du beau Jardin de Gorenki. On dit que le plan en est admirable et gigantesque, et qu’une étendue de plus de cent cinquante mètres en longueur est affectée aux serres chaudes seulement. Il est vrai que, sur les bords de la Néva, la plupart des plantes ont besoin d’une chaleur artificielle, car telle est la rigueur du climat, que le Peuplier d'Italie ne peut y passer l'hiver sans être abrité. Les pays méridionaux de l’Europe où l’horticulture a pris naissance, sont aujourd’hui fort en arrière, si on les compare aux contrées septentrionales. Ainsi les Jardins d'Italie ne pourraient entrer en parallèle avec ceux de France, d'Angleterre et d'Allemagne. Cepen- dant celui de Naples est remarquable par la beauté de certaines plantes exotiques, qui paraissent n’y pas beaucoup souffrir de leur transportation. Le Jardin de Madrid, celui de Coïmbre en Portugal, étaient naguère très-florissants; on leur doit la propa- gation d’une foule de végétaux curieux de l'Amérique méridionale et du Mexique, végétaux qui font aujour- d’hui les ornements des parterres somptueux du riche, de la chaumière du'pauvre et de la modeste croisée de l'artisan; tels sont, entre autres, le Dahlia et le Cobæa. Nous venons de passer rapidement en revue les prin- cipaux établissements de l’Europe. Il en est encore de très- considérables que nous désirerions mentionner ici, mais celte énumération nous entrainerait au delà des bornes que nous nous sommes prescrites. C’est ce motif qui nous empêche de parler des Jardins de botanique fondés par les Européens dans leurs colo- nies américaines, asiatiques et africaines; de ceux de l'Ile-de-France, de Calcutta, de Pondichéry, de Cayenne, de Botany-Bay, du cap de Bonne-Espérance, de Ténériffe, de Mexico, de Philadelphie, ete. D’ail- leurs nous n’avons sur ces établissements que des do- cuments imparfaits, si ce n’est pour celui de Calcutta qui, suivant les rapports des voyageurs, n’a pas son pareil dans tout le globe. Voici ce qu’en dit Leschenault dans une lettre en date du 50 novembre 1819, adressée au professeur de Jussieu. « Ce Jardin, situé sur les bords du Gange, a plus de deux lieues de Lour; le sol en est d’une grande fécondité. Le docteur Wallich, qui le dirige, reçoit tous les moyens de l’enrichir, et il y met toute son application. Le nombre des personnes attachées au Jardin est.de trois cent quarante-cinq. Il a des collecteurs sur tous les points de l'Inde, qui lui envoient des semences, des plantes vivantes et des plantes sèches. Il possède une belle bibliothèque; qua- torze dessinateurs sont sans cesse occupés à augmenter JAR la collection des dessins coloriés, qui esi sans doute une des plus complètes et des plus belles qui existent. Ces dessins sont d’un grand format et d’une rare per- fection. » Après l'aperçu que nous venons de donner sur les Jardins de botanique existants, il est convenable d’of- frir quelques considérations sur les modifications qu’on doit apporter dans la disposition de chacun d’eux, d’après la nature de leur institution et l'étendue qu’on veut leur assigner. En instituant des Jardins de bota- nique, les anciens avaient pour but presque exclusif, de procurer la connaissance des plantes médicinales. Guy de la Brosse, qui fit paraître en 1641 le Catalogue du Jardin des Plantes de Paris, dit expressément que ses fonctions étaient d’administrer par charité des plantes aux malades, et d'enseigner leurs vertus à plus de deux cents écoliers accourus de toutes les provinces. Ce médecin annonçait pourtant la culture de beaucoup d’espèces nouvelles des Indes, lesquelles (suivant ses expressions) «il falloit connoistre par la veue avant que la main se meslat de leur application. Que si vous hochez la teste, ajoutait-il, pour n’en savoir pas les propriétés, attendez que l'expérience les ait descou- vertes, et puis on vous les enseignera.» Ces dernières réflexions prouvent que le Jardin des Plantes de Paris fut, dès son origine, consacré à la science lors même qu’il avait pour but apparent d’être uniquement des- tiné à secourir les malades. Aujourd'hui, il n’y a plus de spécialité absolue dans l'établissement des Jardins de botanique; on veut que la science des végétaux profite, aussi bien que la médecine et les arts, des tra- vaux de l’horticulture. Peut-être pourrait-on repragher aux fondateurs modernes de donner dans un autre excès, de vouloir atteindre une perfection que les cir- constances locales ne leur permettent pas d'espérer. En agissant ainsi, ils restent, d’une part, toujours au- dessous des nécessités de la science, et de l’autre, ils privent les végétaux importants des soins qu'ils pro- diguent’à des plantes à peu près inuliles. Dans une grande capitale, où les trésors de l’État ne sont point épargnés pour tout ce qui tend à son embel- lissement, la plus grande extension doit être donnée à un Jardin de botanique, pourvu que son administration en soit confiée à des professeurs instruils et à des jar- diniers intelligents, chez lesquels cependant l’abon- dance des objets ne soil pas une source d'erreurs et de confusion. Mais il est nécessaire que le directeur du Jardin de botanique d’une ville peu considérable, mo- dère son ambition ; il ne faut pas qu’il s'imagine l’em- porter sur les grands établissements, pour la culture de toutes les espèces par exemple, de tel genre, quand il sera privé des représentants d'une foule d’autres genres dont la connaissance est presque indispensable à celui qui veut étudier la botanique; car on ne doit pas perdre de vue que l’enseignement de la science est le principal objet de l'institution. Celte passion pour la culture d’un seul genre est au contraire très-louable dans les établissements particuliers. C’est elle qui en- richit la science d'espèces nouvelles, ou ce qui vaul mieux encore, qui porte la lumière dans le chaos des grands genres, sépare les espèces confusément réunies, JAS 159 + etrassemble celles que l’arbitraireoul’ignoranceavaient disjointes. Lorsque les Jardins publics sont affectés à des éta- blissements spéciaux, comme ceux des écoles de méde- cine et de pharmacie, des hôpitaux d'instructions de la marine ou de la guerre, ils doivent être régis sous le double point de vue de l'enseignement des principes de Botanique et de la connaissance approfondie des plantes usuelles. C’est ici qu’il serait important de s’at- tacher préférablement à la culture, non-seulement des espèces utiles, mais de celles qui sont nuisibles, et sur- tout d'apporter le plus grand soin dans leur détermi- nation. Le nombre de ces plantes est d’ailleurs assez considérable pour que leur étude suffise aux besoins de l'enseignement élémentaire. Avant de terminer cet article, nous devrions, peut- être, énumérer les avantages que la science des végé- taux et l’économie publique ont retirés des Jardins de botanique; mais chacun de nos lecteurs a déjà pres- senti et apprécié ces avantages. Nous aurions voulu présenter quelques observations sur le régime intérieur de ces établissements, si nous n’avions réfléchi que ces observations ne pourraient être générales et qu’elles | devraient se modifier suivant une foule de circonstan- ces variables d'un pays à un autre, et trop nombreu- ses, par conséquent, pour que nous puissions les indi- quer ici. JARDINIER. o1s. L’un des noms vulgaires de l’Orto- lan. F7. BRUANT. JARDINIÈRE. 1ns. Le Carabe doré, la Courtilière et d’autres insectes qui attaquent les racines potagères, soit à l’état parfait, soit à celui de larves, portent vul- gairement ce nom dans la plupart des départements de la France. JARDINIÈRE. moLz. Synonyme vulgaire d’Xelix hor- tensis. JARET. pois. L'un des noms vulgaires du Sparus Mœna, L. PF. SpARE. ‘ JARGON. min. 7. ZIRCON. JARNOTE., Bot. 7. ERNOTE. . JAROSSE. Bor. Nom vulgaire de la Gesse chiche, Lathyrus cicera. l. GessE. JARRA. 8or. L’un des noms vulgaires du Genêt et de la Gesse cultivée. JARRE. 2001. Nom que l’on donne à des poils longs, gros et durs, luisauts et droits, qui percent à travers la fourrure de certains quadrupèdes et notamment de la laine des Brebis de race commune. JARRETIÈRE. pois. 7. LÉPIDOPE. JARRI-NÉGRIER. por. Synonyme vulgaire de Quer- cus T'oza, espèce du genre Chêne. JARRUS. Bor. L'un des noms anciens de l’Arum ma- culaiumn, L. F. GOuET. JARS. o1s. On appelle ainsi communément le mâle de l'Oie domestique. #7. CANARD. JARUBA. 5or. Synonyme de Cécropie. #, ce mot. JASERAN. BorT. Ancien synonyme d'Oronge vraie. JASEUR. Bombycivora. o1s. Genre de l’ordre des Omnivores. Caractères : bec court, droit, élevé ; man- dibule supérieure dentée, faiblement arquée vers l’ex- trémité; narines placées à la base du bec, ovoïdes, re- 160 JAS couvertes de poils rudes, dirigés en avant;quatredoigts, « trois en avant : l'extérieur soudé à l'intermédiaire; un pouce ; ailes médiocres; première et deuxième rémiges les plus longues. Les ornithologistes avaient confondu successivement parmi les Merles, les Pie-Grièches et les Cotingas, les trois seules espèces qui, jusqu’à présent, composent tout ce genre. Quoique la séparation eût été depuis longtemps indiquée par Schwenckfeld, elle n’a été faite que récemment par Vieillot; Temminck et Cuvier l'ont ensuite confirmée en l’adoptant. D’après le nom latin imposé à ce genre, il semblerait que les Jaseurs dus- sent faire une consommation habituelle de Lépidoptè- res nocturnes et autres insectes ailés; cependant ils ne les chassent que lorsque leur nourriture favorite, qui consiste en baies et en fruits, vient à manquer absolu- ment. Ces Oiseaux sont voyageurs, et quoique l’on eût appelé Jaseur de Bohême l'espèce européenne, on ne la trouve pas plus fréquemment dans ce pays que partout ailleurs, sous la même latitude; il paraît qu’elle réside de préférence et plus longtemps dans les contrées sep- tentrionales, qu’elle s’y occupe de sa reproduction dont les détails sont encore peu connus; elle ne quitte ces lieux que lorsqu'un excessif abaissement de tempéra- ture en rend le séjour inhabitable, et c’est à ces intem- péries locales que nous devons de voir accidentellement ces jolis Oiseaux dans nos provinces tempérées. Quoique l’on assure que les migrations des Jaseurs nous amè- nent ordinairement ceux-ci en troupes si nombreuses que le ciel en paraît obseurei, jamais nous n’avons vu ces troupes se composer de plus de cinq ou six indi- vidus : du reste, il ne serait pas impossible que, dans les pays du Nord, ces Oiseaux aient des mœurs plus socia- bles, et il est même assez probable que les forêts bo- réales, formées d'arbres résineux, dont quelques espèces offrent en abondance des fruits charnus, sont des points de réunion pour les Jaseurs qui peuvent encore ne re- noncer à la vie sociale que lorsqu'une circonstance for- tuite contrarie totalement leurs habitudes, et les oblige à se disperser. Le nom français, donné à ces Oiseaux, n’est pas plus heureux que le synonyme latin; en effet, il semblerait que les Jaseurs se fissent remarquer par un caquet soutenu; cependant leur prétendue jaserie se borne à un petit cri, à un gazouillement très-ordi- naire, qui n’est pas plus souvent répété que celui des autres Oiseaux. Peut-être ce gazouillement, plus ac- centué au temps des amours, époque peu connue et dont aucun auteur ne parle, aura-t-il paru à piusieurs ob- servateurs une sorte de caquetage, en raison du nom- bre d’Oiseaux réunis qui le faisaient entendre simulta- nément. C’est sur quoi nous n’avons pas élé à même de nous éclairer. Quelques auteurs prétendent aussi que ces Oiseaux sont un excellent gibier; il est possible que, dans les contrées où ils sont aussi communs que les Merles et les Grives le sont ici, leur chasse présente les mêmes avantages. $ GRAND JASEUR. Ampelis Garrulus, Gmel.; Bomby- cilla Bohemica, Briss.; Bombycivora poliocælla, Meyer; Bombycivora Garrula, Buff., pl. enl. 261. Parties supérieures d’un ceudré vineux; les inférieu- res d’une (einte un peu plus claire ; plumes de la nuque JAS longues et disposées en huppe; front, bandeau, sourcils et gorge noirs ; rémiges noires, lerminées par une ta- che angulaire blanche et jaune, les secondaires blan- ches à l'extrémité qui se termine par un prolongement cartilagineux en forme de palette et d’un rouge vif; tec- trices caudales inférieures d’un brun marron; rectrices noires, terminées de jaune; bec jaunâtre, avec la pointe et la mandibule inférieure noires; pieds noirâtres. Taille, sept pouces el demi. La femelle a moins de noir à la gorge, et seulement quatre ou cinq petites palettes rouges aux rémiges. D'Europe. Perit Jaseur. Bombycilla Cedrorum, Vieill.; Gar- rulus Americanus, Dum.; 4mpelis Garrulus, var. Lath., Ois. de l’Amérique septentrionale, p. 57. Parties supérieures d’un cendré roussâtre; les inférieures moins foncées en couleur ; huppe composée de plumes effilées, moins longues et moins soyeuses que celles du grand Jaseur ; bande noire du front entourant les yeux et ve- nant se terminer sur les joues; gorge noire; croupion d’un gris ardoisé ; rémiges cendrées, frangées de gri- sâtre, dont quelques -unes des plus rapprochées du corps sont lerminées par une étroite palette rouge; rectrices terminées de jaune; menton blanc; poitrine d’un gris roux; ventre jaunâtre ; abdomen et tectrices caudales inférieures gris; bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces trois quarts. Dé l'Amérique septentrionale où celte espèce niche dans les forêts, sur les Cèdres.On assure que la ponte qui se fait d'ordinaire en juin, se renouvelle en août. JASEUR PHÉNICOPTÈRE. Bombycilla phœænicoptera, Temm., Ois. color. pl. 450. La découverte de cette troisième espèce est due au docteur Siebold, qui a pu la bien observer et étudier, pendant sa captivité au Japon. Ce petit Jaseur ressemble plus par ses formes et par sa taille au Jaseur de l'Amérique septentrionale; mais il diffère des deux autres espèces connues par la nudité des narines qui ne sont point cachées par les petites plumes du front, trop courtes pour pouvoir couvrir celles-ci. Il se fait encore distinguer par la longueur de sa huppe et par les belles plumes noires dont elle est garnie, puis par l’absence de palettes cartilagineuses aux ailes. Les parties supérieures et les tectrices alaires sont d’un brun cendré; le tour du bec est encadré par une bande noire; la gorge est d’un noir profond; la huppe est longue, composée d’une rangée de plumes d’un cendré roussâtre, reposant sur une autre rangée de plumes noires, qui entoure l’occiput et forme une bande aboutissant aux yeux; une bande rouge coupe l'aile vers le milieu ; rémiges d’un cendré noirâtre, ter- minées de noir, avec l’extrémité de la pointe blanchä- tre; rectrices d’un cendré noirâtre, terminées de rouge vif; poitrine d’un cendré obscur; milieu de l’abdomen d’un blanc jaunâtre ; tectrices caudales inférieures d’un brun marron. Bec el pieds bruns. Taille, six pouces el demi. JASIONE. Jasione. BoT. Genre de plantes de la fa- mille des Campanulacées et de la Pentandrie Monogy- nie, mais que Linné avait placé dans la Syngénésie Monogamie, parce que les anthères sont légèrement soudées entre elles par leur base. Ce genre se compose de trois à quatre espèces annuelles ou vivaces, ayant # À JAS leurs fleurs disposées en capitules globuleux, environ- nés, à la base, d’un involucre polyphylle, dont les fo- lioles sont quelquefois disposées sur deux rangs. Cha- que fleur offre un calice soudé par sa partie inférieure : ou son tube, avec l'ovaire qui est infère, ayant son limbe découpé en cinq divisions étroites; une corolle monopétale, fendue presque jusqu’à sa base en cinq la- nières étroites, linéaires et dressées ; cinq étamines in- sérées tout à fait à la base de la corolle, beaucoup plus courtes qu’elle, ayant les filets grêles et dressés, et les anthères à deux loges bilobées à leur base où elles sont légèrement soudées entre elles. L’ovaire est infère; il offre, dans sa coupe transversale, deux loges contenant chacune un très-grand nombre d’ovules attachés à deux trophospermes hémisphériques, placés sur le milieu de la cloison. Le style est long, renflé dans sa partie supérieure où il se termine par un stigmate allongé, glanduleux, velu et bilobé. Le fruit est une capsule globuleuse, couronnée par les lobes du calice, s’ouvrant seulement par son sommet, au moyen d’une fente trans- versale. Trois espèces de ce genre croissent en France, savoir : Jasione montana, L., très-commun dans les lieux secs el sablonneux, aux environs de Paris; Ja- sione perennis et Jasione humilis, l'un et l’autre vi- vaces. JASIONIDÉES. Jasionideæ. BoT. Famille de plantes distraite des Campanulacées par Dumortier, et qui ne comprend que le seul genre Jasione. Elle se distingue des Campanulacées par ses étamines syngénèses, son fruit uniloculaire, et ses fleurs capitées, caractères qui la rapprochent des Synanthérées, dont elle diffère par son fruit polysperme. JASIUS. is. Espèce européenne de Lépidoptères diurnes du genre Satyre. 7. ce mot. JASME. BoT. Synonyme d’Androsace villosa, L. JASMIN. Jasminum. Bot. Ce genre de la Diandrie Monogynie, L., forme le type de la famille des Jas- minées. Les auteurs modernes y réunissent le genre Mogorium de Jussieu, qui n’en diffère que par le nom- bre des divisions du calice et de la corolle. Les Jasmins, dont on compte aujourd’hui au moins une quarantaine d'espèces, sont des arbustes quelquefois sarmenteux et grimpants, originaires des Indes-Orientales, d'Afrique, de la Nouvelle-Hollande ou du littoral de la Méditer- ranée. Leurs feuilles sont opposées, très-rarement al- ternes, simples ou composées. Leurs fleurs , qui géné- ralement répandent une odeur agréable, sont blanches, quelquefois jaunes ou roses, pédonculées et placées soit à l’aisselle des feuilles, soit à l'extrémité des rameaux. Chaque fleur offre l’organisation suivante : un calice monosépale, turbiné, à cinq ou huit divisions plus ou moins allongées, quelquefois très-courtes (Jasminum odoratissimum); une corolle monopétale, hypocraté- riforme, à tube long et grêle, à limbe plan, à cinq ou huit lobes, d’abord emboîtés les uns dans les autres et tordus en spirale avant l'épanouissement de la fleur ; deux étamines sessiles, attachées à l'intérieur du tube; un ovaire libre, presque globuleux, à deux loges con- tenant chacune deux ovules suspendus et apposés. Le style est ordinairement long et grêle, terminé par un stigmate renflé et bifide. Le fruit est une baie profon- JAS 161 dément bilobée ou didyme, à deux loges contenant cha- cune une ou deux graines ; l’une des loges avorte quel- quefois, et alors la baie semble déjetée d'un côté. Les graines contiennent un embryon dressé, renfermé dans un endosperme mince, dont la plupart des botanistes ont méconnu l'existence. Un grand nombre d’espèces de Jasmins sont culli- vées dans les jardins. Voici les plus intéressantes. Fleurs jaunes. JASMIN FRUTIQUEUX OU A FEUILLES DE CYTISE. Jasmi- num fruticans, L. Originaire des parties centrale et méridionale de la France et de l'Espagne, cette espèce forme une touffe ou buisson de trois à quatre pieds d’élévation. Sa tige est dressée, rameuse; ses rameaux verts portent des feuilles persistantes, composées de trois folioles vers la partie inférieure , réduites à une seule foliole vers la partie supérieure des rameaux. Les fleurs sont jaunes, inodores, placées au nombre de deux à trois à l’aisselle des feuilles supérieures. Ses baies sont didymes, noirâtres. On la cultive dans les jardins où elle fleurit pendant la plus grande partie de l'été. Quoique peu délicate sur la nature du terrain, cette espèce préfère une terre légère. Elle craint les hivers rigoureux, pendant lesquels elle doit être recouverte. On la multiplie de marcottes ou de rejetons. JASMIN ODORANT. Jasminum odoratissimum, L. On l'appelle encore Jasmin Jonquille, à cause de la cou- leur et de l'odeur de ses fleurs, assez semblables à celles du Narcisse Jonquille. Cette belle espèce, qui nous vient de l'Inde, forme un petit arbrisseau de trois à six pieds de hauteur. Ses feuilles sont persistantes, alternes, com- posées d’une seule ou de trois folioles assez grandes, luisantes et d’un vert agréable. Ces folioles sont ovales- obtuses. Les fleurs sont grandes, d’un beau jaune, d’une odeur extrêmement suave, portées sur des pédoncules triflores, qui naissent du sommet de la tige. Cette espèce doit être rentrée en orangerie pendant l'hiver. On la multiplie de graines ou de marcottes. JASMIN ROULÉ. Jasminum revolutum , Sims.; Bolt. Magaz, n.ett. 1751. Ce Jasmin à pour patrie l’In- dostan et la Chine, d’où il a été importé en Europe en 1814. Lorsque cette plante était nouvelle et rare, on la tenait dans la serre chaude; ensuite on l’a fait passer dans l’orangerie; enfin, on a reconnu qu'elle était assez robuste, et nos jardiniers en ont risqué quelques pieds en pleine terre, où ils ont déjà passé plusieurs hivers sans éprouver d’accident sensible; tout ce qu’on pourrait craindre d’un froid trop rigoureux, c’est qu’il entrainât la perte des tiges; et alors il est vraisemblable que comme chez diverses autres espèces, il repousse- rait de leurs racines de nouveaux jets qui remplace- raient bientôt ceux que la gelée aurait fait périr. Ses tiges sont hautes de cinq à six pieds et plus, divi- sées en rameaux nombreux, cylindriques, légèrement anguleux, d’un vert clair, garnis de feuilles alternes, ailées avec impaire, composées de cinq à sept folioles (quelquefois de trois seulement), ovales-oblongues, aiguës, d'un vert gai. Ses fleurs sont d'un beau jaune, d’une odeur agréable, assez grandes, disposées au nombre de dix à douze ou plus sur des pédoncules ra- meux, placés le plus souvent en opposition avec la 162 jAS feuille supérieure, et formant au sommet des rameaux une sorte de corymbe étalé en panicule. Le Jasmin roulé se plaît dans une terre se Me et convena- blement entretenue; on le multiplie aisément par le marcoltage des branches inférieures, qui sont bien enra- cinées au bout de la seconde années. On peut aussi es- sayer le moyen de la greffe sur le Jasmin officinal; mais il arrive assez ordinairement que le sujet, par ses reje- tons, emporte la séve de la greffe, qu’insensiblement celle-ci dépérit et finit par sécher. On peut aussi re- courir aux boutures, mais on a observé qu’elles éprou- vaient beaucoup plus de difficultés dans leur reprise, que celles de toutes les autres espèces de Jasmin; enfin il faut en ménager la taille qui ne doit porter que sur les bois gourmands trop élevés. ++ Fleurs blanches ou rosées. JASMIN OFFICINAL OU ORDINAIRE. Jasminum ofjici- nale, L. Sous-arbrisseau dont la hauteur varie beau- coup. Ses rameaux sont longs, effilés et glabres. Ses feuilles sont opposées, profondément pinnatifides, et pa- raissent composées ordinairement de sept folioles ova- les-aiguës, entières, les trois supérieures étant souvent confluentes entre elles par leur base. Les fleurs, blan- ches et d’une odeur très-forte et très-suave , sont dis- posées par petits bouquets axillaires et pédonculés. Chaque fleur elle-même est ensuite pédicellée. Son calice offre cinq lanières linéaires, aiguës, dressées. Le Jasmin est une plante indienne, naturalisée depuis un temps immémorial dans toutes les contrées de l’Eu- rope, où on la cultive non-seulement comme plante d'ornement, mais aussi pour extraire le principe odo- rant de ses fleurs. C’est particulièrement en Pro- vence que le Jasmin est ainsi cultivé pour l'usage de la parfumerie. On en voit des champs entiers, aux en- virons de Grasse et de Nice. Autrefois très-employées comme anti-spasmodiques. les fleurs de Jasmin sont aujourd’hui presqu’entièrement inusitées en médecine. Il en est de même de leur eau distillée que l’on faisait entrer à la dose d’une ou deux onces dans les potions calmantes. Celte espèce se cultive en pleine térre ; quel- quefois on la place le long des murs et des habitations, qu’elle ne tarde pas à recouvrir de ses rameaux longs et flexibles. En le taillant et l’arrosant souvent, le Jasmin donne des fleurs pendant presque toute la belle saison. JASMIN À GRANDES FLEURS. Jasminumgrandifiorum, L. Cette belle espèce, qui vient de l’Inde et qu’on dési- gne vulgairement sous le nom de Jasmin d’Espagne, a beaucoup de ressemblance avec la précédente. Comme elle, c’est un sous-arbrisseau à rameaux longs et flexi- bles. Ses feuilles se composent de sept folioles ovales- obtuses : les trois supérieures souvent confluentes par leur base. Les fleurs sont beaucoup plus grandes que dans l’espèce précédente, blanches en dedans, rou- geâtres à leur surface externe; les lobes de la corolle sont obovales-obtus. Ces fleurs répandent une odeur très-agréable. On cultive aussi cette espèce en Provence pour en retirer le principe aromatique. Le Jasmin d’Es- pagne se multiplie en le greffant en fente sur le Jasmin ordinaire. JASMIN DES AÇORES. Jasiminum Azoricum, L. L'une TRANS des plus jolies et des plus agréables espèces de ce genre; elle forme un buisson de trois à quatre pieds d’élévation, dont les rameaux sont garnis de feuilles opposées, com- posées de trois folioles cordiformes, grandes, s#labres, d’un vert agréable et luisantes à leur face supérieure. Les fleurs sont blanches et forment des bouquets à la partie supérieure des ramifications de la tige. Ce Jas- min, qui demande à être rentré dans l’orangerie, se multiplie de graines et de marcottes. On cultive encore plusieurs autres espèces de ce genre; telles sont les Jasminum humile d'Italie, Jas- ininum volubile du Cap; Jasminum maurilianum de l'Ile-de-France ; Jasminum geniculatum des îles de la mer du Sud ; Jasminum triumphans, etc., etc. Le nom de Jasmin a été étendu, par des voyageurs peu instruits et par des jardiniers, à d’autres arbustes qui n’y ont aucun rapport, comme le Lycium afrum, qu'on appela JASMIN D'AFRIQUE ; le Gayac, JASMIN D’A- MÉRIQUE; le Plumeria rubr&, JASMIN EN ARBRE; le Philadelphus coronarius, JASMIN BATARD OU BLANC; une Clématite et le Lilas, JasmIN BLEU; le Gardenia florida, Jasuin pu Cap; le Bignonia radicans, Jas- MIN DE VIRGINIE, etc., etc. JASMIN DE MER. poryr. Quelques marchands d’ob- jets d’histoire naturelle donnent ce nom au Millépore tronqué. 7’. MILLÉPORE. JASMINÉES. Jasmineæ. 8oT. Famille extrêmement naturelle, appartenant à la classe des plantes dicotylé- dones monopétales hypogynes, et que l’on peut carac- tériser de la manière suivante : les fleurs sont générale- ment hermaphrodites, excepté dans le seul genre Frêne où elles sont polygames. Le calice est monosépale, tur- biné dans sa partie inférieure, divisé en quatre, cinq ou huit lobes; la corolle est monopétale, régulière, à quatre, cinq ou huit lobes, tantôt incombant(s et légè- rement Lordus., tantôt se touchant seulement par les bords avant leur épanouissement ; quelquefois elle est fendue jusqu’à sa base, de manière qu’elle est formée de quatre à cinq pétales distincts (Chionanthus). Elle manque quelquefois entièrement ainsi que le ca- lice (Fraxinus, Adelia ligustrina). Les étamines sont généralement au nombre de deux, insérées à la corolle, ayant leur filet court et leur anthère introrse, à deux loges, s’ouvrant par un sillon longitudinal. L’ovaire est libre, sessile au fond de la fleur, à deux loges contenant chacune deux ovules suspendus, c’est- à-dire naissant de la partie supérieure de la cloison et pendants dans la loge. Le style est simple, terminé par un stigmate bilobé. Le fruit offre d’assez grandes dif- férences dans les différents genres par suite d’avorte- ments presque constants. Il est tantôt sec, déhiscent ou indéhiscent, à une seule ou à deux loges, qui contien- nent une ou deux graines; ou bien il est charnu, à une ou à deux loges quelquefois osseuses. Les graines se composent d’un tégument propre, membraneux, mince ou quelquefois épais et charnu, d’un endosperme blanc, charnu ou légèrement corné, quelquefois très-mince et comme membraneux, et d’un embryon dont la radi- cule cylindrique, quelquefois très-courte, correspond au hile. Les Jasminées, telles qu’elles ont été circon- scriles par Jussieu , sont des arbustes, des arbrisseaux JRAES où même de très-grands arbres dont les feuilles, géné- ralement opposées, très-rarement alternes, sont sim- ples ou composées. Les fleurs sont ou placées à l’ais- selle des feuilles ou formant des grappes pyramidales à l'extrémité des rameaux. Jussieu (Gener. Plant.) avait formé deux sections dans sa famille des Jasminées, suivant que ses genres ont le fruit sec et capsulaire ou charnu. A la première de ces sections appartiennent les genres Myctanthes, Lilac, Hebe et Fraxinus; à la seconde, les genres Chionanthus, Olea, Phillyrea, Mogorium , Jasni- num et Ligustrum. Ventenat (Tableau du Règne Vég.) fit deux familles distinctes des deux sections établies par Jussieu. Il nomma Lilacées celle qui renferme les genres à fruit capsulaire, et retint le nom de Jasminées pour celle dont les genres ont le fruit charnu. Link et Hoffmansegg, dans leur Flore du Portugal, firent une famille des Oléinées, dont le genre Olea de- vint le type. Cette famille fut adoptée et mieux carac- térisée par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holland.) qui ne laissa parmi les Jasminées que les seuls genres Nyctanthes et Jasminum, réunissant à ce dernier le genre Mogorium de Jussieu. Mais Richard a prouvé (Mém. de la Soc. d'Hist. nat., {. 11) que ces deux fa- milles ne sauraient être séparées l’une de l’autre , et qu’elles n’en forment réellement qu’une seule, ainsi que l’avait établi l’illustre auteur des Familles natu- relles. En effet, les caractères que l’on a donnés pour distinguer ces deux groupes sont erronés. Ainsi on a dit que, dans les Jasminées, les loges sont monospermes et les graines dressées, tandis qu’elles sont dispermes et que les graines sont suspendues dans les Oléinées. Mais il est certain que, dans l’ovaire des Jasminées, on trouve deux loges contenant chacune deux ovules ren- versés, aussi bien que dans les Oléinées. L’endosperme, que l’on avait dit manquer dans les Jasmins, y existe toujours, quoiqu'il soit plus mince, et dans l’un et l’au- tre groupe, la pointe de la radicule est constamment dirigée vers le hile, c'est-à-dire vers la base de la graine. Il n'existe done aucune différence marquée en- tre les Oléinées et les Jasminées, qui doivent être ré- unies en une même famille. Les genres qui forment la famille des Jasminées peuvent être partagés en deux sections, suivant que leur fruit est sec ou charnu. Ire SECTION. — Fruit sec. (LiLACÉES, Vent.) Lilac,Tourn., Juss.; Rangiuin, Juss.; Hebe, Comm., Juss.; Fontanesia, Labill.; Schrebera, Roxb.; Fraæi- nus, L.; Nyctanthes, L. Ile SECTION. — Fruit charnu. (Jasminées, Vent.) Chionanthus, L.; Notelæa, Vent.,R.Brown; Borya, Willd.; Noronhia, Du Petit-Thouars; Olea, L.; Phil- lyrea, L.; Tetrapilus, Lour.; Ligustrum, L., et Jas- minum, L. JASMINET. BoT. Synonyme vulgaire de Bignonia sempervirens. V. BIGNONE. JASMINOIDES. BoT. 7”. CESTREAU. JASMINUM. 80T. /. JASMIN. JASONIE. Jasonia. Bot. Sous-genre du Pulicaria, J AS 165 de la section des Inulées-Prototypes, établi par Cassini, et dont voici les principaux caractères : involucre com- posé d’écailles imbriquées et linéaires ; réceptacle plan, fovéolé ou alvéolé; calathide dont le disque se compose de plusieurs fleurs régulières, hermaphrodites , et la ‘couronne de demi-fleurons sur un seul rang, en lan- güeltes et femelles ; ovaires hispides, surmontés d’une aigrette double : l’extérieure courte, composée de poils distincts, l’intérieure longue, composée de poils in- égaux et légèrement plumeux. L'espèce qui peut être considérée comme {ype de ce sous-genre, a été nom- mée par l’auteur Jasonia radiala; c'est l’'Erigeron tuberosum , L., ou Inula tuberosa de la Flore fran- çaise. Cette plante croît dans les montagnes du midi de la France. Une seconde espèce a élé ajoutée à la pré- cédente sous le nom de Znula discoidea. JASPE. min. Quartz Jaspe de Haüy. Substance ré- sultant du mélange de la matière quartzeuse avec dif- férentes matières colorantes, ayant une cassure {erne et compacte et des couleurs plus ou moins vives, jointes à l’opacité. Les variétés rouge et jaune doivent leurs couleurs à l’oxyde et à l’hydroxide de Fer; la variété verte est colorée tantôt par l’oxyde de Nickel et tantôt par la Chlorite ou la Diallage; d’autres sont redevables de leurs teintes à des matières argileuses. Les Jaspes noirs ou Phtanites doivent la leur à l’Anthracite. Les Jaspes sont susceptibles de poli et s’emploient dans les arts d'ornement et la bijouterie. — On trouve ces sub- stances dans les terrains anciens, en forme de couches de peu d'épaisseur, divisées par les fissures naturelles en fragments à peu près rhomboïdaux. Elles sont quel- quefois mélangées de Manganèse oxydé et d’Argile, et se décomposent lorsqu'il y a surabondance de Fer et de Manganèse. — On trouve aussi du Jaspe dans les ter- rains modernes, mais seulement en amas et non en couches. Il s’y rencontre ordinairement dansles Argiles sablonneuses ou les sables argilifères. On à distingué par des noms particuliers les différentes variélés de Jaspe, d’après les couleurs qu’elles présentent, surtout lorsqu'elles sont taillées. JASPE AGATHÉ. Mélange de Jaspe et d’Agathe dans le même morceau. JASPE ÉGYPTIEN, ou Caillou d'Égypte, offrant des bandes contournées d’un brun foncé sur un fond d’un jaune brunâtre. On le trouve sous la forme de cailloux roulés dans le désert, à l’est du Caire. JASPE FLEURI, offrant des taches et des mélanges de plusieurs couleurs, parmi lesquelles le vert domine. JASPE ONYX et JASPE RUBANNÉ. Composé de bandes successives diversement colorées, tantôt circulaires et tantôt parallèles. JASPE PANACHÉ. Mélange de couleurs distribuées sans ordre. JASPE PORCELAINE OU PORCELLANITE. Thermantide jaspoïde , Haüy. Substance ayant l’apparence d’un Jaspe, mais qui est d’une toute autre nature. C’est une malière argileuse, qui a été altérée par le contact des roches pyrogènes. JASPE SANGUIN. Jaspe ou plutôt Agathe d’un vert obscur dont le fond est parsemé de petites taches d’un rouge foncé, Ÿ”. HÉLIOTROPE. 164 JEC JASPE SCHISTOÏDE, JASPE NOIR OU PHTANITE, H, Coloré par l’Anthracite. Il fournit des Pierres de Touche qui ne sont pas très-estimées, à cause de leur trop grande dureté. JASPÉ. Jaspideus. C'est-à-dire mélangé de plusieurs couleurs disposées par petites taches. JASPOPALE. min. Même chose que Opale. F. ce mot. JASSE. 1Ns. 7. IASSE. JASSE. Jassa. crusT. Genre de l’ordre des Amphi- podes, famille des Crevettines, établi par Leach qui lui assigne pour caractères : antennes inférieures beau- coup plus longues que les supérieures, avec le pédon- cule de quatre articles; dernier article des pieds sim- ple; yeux non saillants. Les autres caractères se rap- portent à ceux des Crevettes. Leach n’admet qu’une seule espèce de Jassa qu’il nomme pulchella. Elle se trouve sur les côtes d'Angleterre. JATARON. Jataronus. concu. C’est le nom géné- rique qu’Adanson a proposé (Coq. du Sénégal, pl. 15) pour des Coquilles que Lamarck a réunies sous le nom de Cames. 7. ce mot. Le même auteur a nommé Came annelé, Chama crenulata, l'espèce décrite et figurée par Adanson. JATOU. mozz. Adanson (Coquilles du Sénégal, pl. 9, fig. 21) a ainsi nommé une Coquille du genre Murex; c’est le Murex gibbosus de Lamarck et le Murex Lin- qua vervecina de Chemnitz. #7. MUREXx. JATROBDELLA. ANx. Nom donné par De Blainville au genre Sangsue. F7. ce mot. JATROPHA. BOT. 77. MÉDICINIER. JAUGUE. Bot. Synonyme vulgaire d'Ulex Europœus. V7, AJONC. JAUMEA. BoT. Le genre ainsi nommé par Persoon est le même que le genre Xleinia, décrit précédemment par Jussieu. 7. KLEINIE. JAUNEAU. Bot. L'un des noms vulgaires de Ja Fi- caire. JAUNE ANTIQUE. min. Sorte de Marbre employé par les anciens. 7. MARBRE. JAUNE DE MONTAGNE. min. Espèce d’Ocre. 7. ce mot. JAUNET. pois. Nom vulgaire du Doré, espèce du genre Cheilion. 7. ce mot. . JAUNET D'EAU. por. L’un des noms vulgaires du Nymphæa lutea. V. NÉNUPHAR. JAUNGHILL. ors. Espèce du genre Tantale.#.ce mot. JAUNOTTE. B0T. }”. BLANCHETTE. JAUSSARD. o1s. Nom vulgaire du Rouge-Gorge. V7, SYLVIE. JAVARI. mam. Synonyme de Pécari. JAVELOT. RErT. Espèce du genre Erix. /. ce mot. JAVUS. pois. Espèce du genre Sidjan. 7. ce mot. JAYET. min. 7. LIGNITE. JAYON. o1s. Syn. vulgaire de Geai. 7. CoRBEAu. JEAN-LE-BLANC. o1s. Espèce du genre Faucon, sous- genre Aigle. F7, ce mot. JEANNETTE. BoT. Synonyme de Varcissus poeli- cus, L. V7. NARCGISSE. JEAUNELET. Bot. L'un des noms vulgaires du Me- rulius Cantarellus. JECKO. REPT. Pour Gecko. F. ce mot. JES JECORARIA. Bot. L’un des noms anciens du Mar- chantia polymorpha, L. F. MARCHANTIE. JEFFERSONIE. Jeffersonia. Bot. Genre établi par Barton (Act. Soc. Am., 5, p. 554) pour le Podophyl- lum diphyllum de Linné, et qui fait partie de la fa- mille des Podophyllées et de l’Octandrie Monogynie, L. Ce genre se compose d’une seule espèce, Jeffersonia binata, Barton, loc. cit. cum icone, ou Jeffersonia Bartonis, Michx., ou Jeffersonia diphylla, Persoon. Plante vivace, originaire des vallées ombragées de l'Amérique septentrionale. Ses feuilles sont toutes ra- dicales, longuement pétiolées, subcordiformes, fendues du sommet à la base en deux lobes aigus et un peu obliques; elles sont très-glabres et d’une teinte glauque à leur face inférieure. Les pédoncules radicaux sont simples, dressés, un peu plus longs que les feuilles et uniflores. Le calice est formé de trois à cinq folioles lancéolées, un peu concaves et caduques; la corolle de huit pétales assez semblables aux sépales du calice. Les étamines, au nombre de huit, opposées aux pé- tales, hypogynes comme eux, ont leurs filets très- courts, leurs anthères à deux loges s’ouvrant par une sorte de valve qui s'élève de la partie inférieure vers la supérieure, comme dans les Berbéridées. L’ovaire est libre, allongé, à une seule loge, contenant un assez grand nombre d’ovules attachés à un trophosperme longitudinal. Le style est court, terminé par un stig- mate pelté et à quatre lobes. Le fruit est une capsule ovoïde, terminée à son sommet par une pointe mousse, offrant à l'extérieur une ligne longitudinale, saillante, qui correspond au point d'insertion des graines, et s’ouvrant vers sa partie supérieure par une scissure transversale incomplète. JEFFERSONITE. min. Variété de Pyroxène augite, découverte dans les États-Unis d'Amérique par le pro- fesseur Keating. JEJUNUM. 2001. ”.INTESTIN. JEK. REPT. Le Serpent brésilien, mentionné sous ce nom par Ruysch qui en rapporte des choses extraordi- naires, paraît être une Cœæcilie exagérée. /. COECILIE. JELIN. mocz. Adanson (Coquill. du Sénég., pl. 11, fig. 6) rapporte à son genre Vermet, un tube testacé qui semble être une véritable Serpule. Linné l’a placé dans ce genre sous le nom de Serpula intestinalis. V”. SERPULE et VERMET. JELSEMINUM. 8orT. Synonyme de Jasminum, dans quelques botanistes anciens. JENAC. mozc. Nom sous lequel Adanson a décrit une petite espèce de Crépidule que Linné a désignée sous le nom de Patella Gorensis, et qui n’est probablement qu’une variété de la Crépidule unguiforme de Lamarck. JENITE. min. Même chose que Yenite. 7. ce mot. JENKINSONIA. BoT. Le genre proposé sous ce nom par Sweet, qui l’a formé aux dépens du genre Gera- nium, n’a point encore été adopté par les botanistes. JENSEN. o1s. Espèce du genre Canard. 7. ce mot. JERNOTE. BoT. Même chose qu'Ernote. 77, ce mot. JEROSE. Bor. On a proposé ce nom pour désigner en français le genre Anastatica. V. ce mot. JESES. pois. ”. Jesse et ABLE. JESITE. Jesiles. mor. Montfort a placé parmi ses JOD Polythalames (Conchil. Syst., t. 1, p. 102) un corps adhérent enroulé comme un Spirorbe, mais divisé par plusieurs cloisons. Soldani avait déjà fait connaître ce corps; il est figuré dans le Zestaceæ Microscop. de cet auteur, pl. 50, vas. 145, x, également parmi les Polythalames. Quoique l’on sache aujourd'hui que plu- sieurs espèces de Céphalopodes vivent adhérentes à la manière des Spirorbes, celui-ci en a si bien le port et Ja structure que l’on doit rester dans le doute jusqu’à ce que des observations nouvelles viennent confirmer ou détruire l'opinion de ces auteurs. On sait d’ailleurs qu'il existe un assez grand nombre de Serpules qui se cloisonnent par suite des accroissements de l'animal; plusieurs Siliquaires sont dans ce cas; il n’est donc pas impossible de penser que ces petits corps appartiennent à des Annélides qui se sont irrégulièrement cloisonnées. JESON. mor. (Adanson, Coquill. du Sénég., pl. 15, fig. 8.) Synonyme de Cardita crassicosta, Lamarck. JESSE. Jeses. pois. Synonyme de Chevanne, espèce du genre Able. 7, ce mot. JET D'EAU MARIN. AcaL. Quelques auteurs ont donné ce nom aux Ascidies, à cause de l’eau qu’elles lancent lorsqu'on les comprime. Cette eau est quelquefois irri- tante et produit, dit-on, des pustules ou d’autres érup- tions sur les parties du corps qu’elle frappe. JEUX DE VAN HELMONT. Ludus Helmonti. mix. Concrélions pierreuses, renfermant dans leur intérieur des prismes courts à quatre pans, qui, brisés, ressem- blent à des cubes ou dés à jouer. Van Helmont les avait appelés Ludus Paracelsi, et leur attribuail de très-grandes propriétés. Elles sont composées ou de calcaire marneux gris de fumée, très-compact et même susceptible de poli, ou de Fer carbonaté lithoïde et argileux, et les cristaux calcaires sont souvent fer- rifères et magnésiens. On remarque quelquefois dans les interstices des cristaux de Quartz, de Baryte, de Fer spathique, etc. Enfin ces concrétions sont remar- quables par la constance de ces particularités et par leur disposition en lits dans les couches d’Argile schis- teuse des mines de Houille, et des terrains de Calcaire alpin. 77. ConcRÉTIONS. JTRASEKIA. roT. L’Anagallis tenella, L., a été érigé, sous ce nom, en un genre distinct par Schmidt (in Uster. Ann., 2, p.224); mais ce genre n’a pas été adopté. JOACHIMIA. Bor. Le genre de Graminées ainsinommé par Tenore, dans sa Flore de Naples, est le même que le Beckmannia qui, ayant l’antériorité, ne peut changer de nom. 7”. BECKMANNIE. JOANNEA ET JOANNESIA. BoT. Sprengel et Persoon (Sysé. Veg., t. 111, p. 382, et Enchirid., L. 11, p. 385) ont surchargé inutilement de ces nouveaux mots la nomenclature, en les substituant, sans motif, à celui de | Johannia, Willd., qui lui-même était superflu, puis- qu'il désignait un genre nommé antérieurement Chu- quiraga par Jussieu. F. ce mot. JOANNETTE. gor. Nom vulgaire de l'OŒnanthe Pim- pinelloïde. F7, ce mot. JOCKO. ma. F. ORANG. JODAMIE. mozr. Defrance, dans le Dictionnaire des | JOï— 165 les plus grands rapports avec les Sphérulites, et qui sera mentionné en traitant de cegenre. 7. SPHÉRULITE. JODE. Jodes. Bot. Le docteur Blume, dans le premier cahier de son Bydragen tot de Flora van Nederl.Ind., a établi, sous ce nom, un genre qu'il désigne comme voisin de la famille des Ménispermées, si toutefois il ne lui appartient pas, et qu’il caractérise de la manière suivante : fleurs dioïques : les mâles composées d’un calice à cinq divisions; corolle divisée en cinq parties; cinq élamines monadelphes à leur base, allernes avec les pétales ; anthères insérées au sommet des filaments, biloculaires et déhiscentes latéralement. Les fleurs fe- melles ont leur calice et leur corolle assez semblables à ces organes dans les fleurs mâles, mais souvent divisés en six parties au lieu de cinq; ovaire simple, ovato- globuleux et monosperme; stigmate sessile, orbiculé, échancré en rayons. Blume ne décrit qu’une seule espèce : JonEe ovALE, Jodes ovalis; c’est un arbuste sarmenteux qui croît à Java, dans les plaines calcaires de cette grande ile. JODELLE Er JOUDARDE. o1s. Noms vulgaires de la Foulque macroule. #. ce mot. JOEL. pois. Espèce du genre Athérine. 7. ce mot. JOGLANS..BoT. Synonyme de Juglans. 7, Noyer. JOHANNIA. por. Le genre Chuquiraga de Jussieu a recu de Willdenow ce nouveau nom qui n’a pas été adopté. 7. CHUQUIRAGA. JOHANNITE. min. Substance nouvelle, découverte par W. Haidinger à Joachimstad en Bohême, accom- pagnant des cristaux de Chaux sulfatée aciculaire, et recouvrant des minerais d'Urane.Les formes cristallines de ce minéral appartiennent au système hémi - prisma- tique. L'auteur à observé seulement deux variétés dont il donne les figures; elles portent l'empreinte d’un octaèdre rectangulaire, dont les angles sont : a sur a = 1110; a sur b = 118; b sur c — 19280 52’. Les cris- taux élant fort petits, le clivage n’est pas facile à ob- server; cependant on en remarque des traces dans deux directions, une parallèle aux faces a, et l’autre parallèle à un plan qui remplace l’arête commune aux faces b et c. Les faces sont striées parailèlement à quelques-uns des bords d’intersection. Ce minéral a un éclat vitreux; sa couleur est le vert de pré; il est demi- transparent; il est facile à couper, et sa dureté est égale à 2,5; sa pesanteur spécifique est de 5,19; ilest soluble dans l’eau et a une saveur plutôt amère qu'astringente. D'après quelques essais chimiques, ce minéral appar- tiendrait à l’ordre des sels uraniques, et serail composé d'oxyde d'Urane, d'oxyde de Cuivre, d’Acide sulfu- rique et d'Eau. rs JOHN. Johnius. pois. Genre de Poissons acanthopté- rygiens, de la famille des Sciénoïdes, institué par Bloch aux dépens du genre Sciæna et adopté par Cu- vier. Les espèces qu'ils y admettent se distinguent d’en- tre leurs congénères par la seconde dorsale qui est très- longue; elles ont en outre seulement la seconde épine anale plus faible et plus courte que les rayons mous qui la suivent. Ge sont des Poissons des Indes, à chair légère et blanche, qui entrent pour beaucoup dans la nourriture des habitants. Les espèces qui font partie Sciences naturelles, a établi ce genre qui semble avoir | du genre Johnius sont : Johnius maculatus, Bl.; Sari- 6 DICT. DES SCIENCES NAT. 11 166 JUONH kulla, Russ.; — Johnius cataleus, Cuv.; Bola chaptis, Buchan; Luljan diacanthe, Lacép.; — Johnius aneï, BL.; —Johnius karutta,Bl.; —Johnius pama,Buchan; — Johnius Senegalensis, Cuv.; —Johnius humeralis, Cuv.; Labrus obliquus,Mittchill; Perca undulata, L.; — Johnius Xanthurus, Léiostome queue jaune, La- cép.; — Johnius saxatilis, B1., Schn.; — Johnius Be- langeri; Corvina Belangeri, Cuy.; — Johnius sinus; Corvina sina, Cuy. JOHNIE. Johnia. BoT. Genre de la Triandrie Mono- gynie, L., nouvellement établi par Roxburgh (in Flor. Tnd., 1, p. 172) et adopté par De Candolle (Prodrom. System. Reg. Veget., t.1, p.571) qui l’a placé dans la famille des Hippocratéacées, et lui a donné pour carac- tères essentiels : trois anthères sessiles au sommet de lPurcéole; fruit en baie, à cinq loges et à un ou deux ovules dans chaque loge avant la maturité, ne con- tenant qu'un petit nombre de graines lorsqu'il est mûr. Ce genre est composé de deux espèces, savoir : 10 Johnia salacioides, indigène du Bengale, et remar- quable par ses fleurs orangées, et sa baie bonne à manger, à deux ou trois graines ; 20 Johnia Coroman- deliana, qui croît dans les forêts des montagnes du Coromandel. Cette espèce a des baies monospermes, semblables à de petites cerises. JOHNITE. min. Ÿ. TURQUOISE. JOHNIUS. pois. 7. Joux. JOHNSONIE. Johnsonia. rot. Genre de la famille des Asphodélées, et de la Triandrie Monogynie, L., établi par R. Brown (Prodr. Fl. Nov.-Holl., p. 287) qui l’a ainsi caractérisé : périanthe à six divisions égales, pétaloïdes, marcescentes et décidues; trois éla- mines dont les filets sont insérés à la base des divisions intérieures du périanthe, dilatés et connés inférieure- ment; ovaire à loges dispermes, surmonté d’un style filiforme, et d’un stigmate obtus; capsule triloculaire à trois valves qui portent les cloisons sur leur milieu; deux graines dans chaque loge, ayant leur ombilic muni de strophioles : l’une d’elles pendante, fixée au sommet d’une colonne centrale grêle plus courte que la capsule. L'auteur a placé la plante qui constitue ce genre auprès du Borya. Elle en diffère par le port, l’inflorescence et la structure de la fleur, mais elle s'en rapproche par plusieurs caractères. Cette plante, Johnsonia lupulina, R. Br., croît sur les côtes méri- dionales de la Nouvelle-Hollande. C’est une herbe vi- vace, ayant une racine fibreuse, des feuilles distiques, linéaires, dilatées et demi-engaînantes à la base. La hampe est très-simple et ne porte vers son sommel qu’un seul épi oblong, dont la forme imite les fleurs du Houblon, Humulus Lupulus (d’où le nom spéci- fique), et qui se compose de bractées imbriquées co- lorées; les inférieures petites et stériles, les autres uniflores el persistantes. Les fleurs sont petites, ses- siles ; chacune d’elles est accompagnée d’une bractée intérieure et latérale. Le nom de Johnsonia avait été donné à divers gen- res qui n’ont point été adoptés : ainsi le Johnsonia de Miller rentre dans le Callicarpa de Linné; celui de Necker n’est qu’une division des Solanum ; enfin Adan- son a nommé Jonsonia le Cedrela, L. JOL JOHRÉNIE. Johrenia. sor. De Candolle a établi ce genre dans la famille des Ombellifères, pour y placer une plante recueillie par Labillardière au mont Liban, et que l’on avait considérée d'abord comme devant faire partie du genre Æippomarathrum. Noici les ca- ractères que lui assigne le professeur de Genève: dents du calice peu saillantes et {rès-obtuses; stylopode court, conique et faiblement sillonné; styles courts, diver- gents, et promptement décidus; fruit ovale, très-gla- bre, lenticulari-comprimé sur le dos, subspongio-tu- béreux , à bords lisses et grossis, avec la face dorsale plane et un peu colorée; trois paires de côtes minces et élevées sur les méricarpes, les deux latérales souvent dilatées et peu distinctes du bord; entre ces côtes des. lignes ou traits roussâtres; commissure fongueuse et bilinée ; carpophore bipartite; semence plane. Ce genre a été consacré à la mémoire de Conrad Johrenius, mé- decin hessois, professeur à l’université de Rinthel, qui le premier introduisit en botanique, la méthode dicho- tomique. JOHRÉNIE DICHOTOME. Johrenia dichotoma, De Cand.; Hippomarathrum critlvmi, Vaill., Herb. Plante her- bacée, très-glabre, à tige cylindrique et dichotome; feuilles inférieures bipennées, à découpures opposées avec impaire, distantes : les segments, au nombre de trois à cinq, sont adhérents par leur base, linéaires et aigus ; les feuilles supérieures sont divisées en trois lobes allongés, linéaires et très -entiers ; la dernière près de la sommité se réduit à une sorte de gaîne étroite et allongée; ombelle composée de sept à huit rayons; involucre nul ou monophylle; involucelle formé de quatre à cinq folioles linéaires et sélacées. JOL. BoT. Synonyme vulgaire d’Ivraie. 7. ce mot, JOL. mozr. Tel est le nom qu’Adanson a donné à une petite espèce de Buccin de la section des Nasses; mais le peu de netteté de la figure ne permet pas de pouvoir la rapporter à une des espèces décrites par les auteurs. JOLIBOIS. BoT. Synonyme vulgaire de Daphne Me- zereum, étendu quelquefois à d’autres Lauréoles. JOLIFFÉE. Joliffæa. mor. Genre de la famille des Cucurbitacées, institué par Bojer, professeur à l’île Maurice, et adopté par Delille qui lui assigne pour ca- ractères : dans les fleurs mâles, calice campanulé, profondément divisé en cinq parties; cinq pétales frangés ; cinq étamines; anthères à lobes distincts; dans les fleurs femelles, calice supère, très-petit, à cinq dents; cinq pétales frangés ; ovaire cylindrique, sil- lonné; style court; stigmate à cinq lobes. Le fruit consiste en une baie très-grande, oblongue, profondé- ment sillonnée ; à cinq ou six loges remplies de pulpe; semences grandes, orbiculaires, comprimées, tubercu- lées, revêtues d'une tunique coriace et disposées par rangées horizontales. JOLIFFÉE AFRICAINE. Joliffæa Africana, Boj.; Jolif- fia pedata, Delil.; Feuillæa pedata, Smith; T'elfairia pedata, Hook., Bot. Mag., 2751. Sa tige est anguleuse; elle s'élève en grimpant et s’attachant au moyen de ses vrilles; ses feuilles sont alternes, pédalées, c'est-à-dire composées de cinq folioles dont l'intermédiaire est en- tière, lancéolée, à pointe contournée d’un côté, à bords sinueux, grandement et irrégulièrement dentés : les / À 4 JON latérales unies par un pétiole partiel et bifurqué, de celles-ci l’intérieure est semblable à l'intermédiaire et l’extérieure est irrégulière, bilobée, à lobe externe plus court; toutes sont d’un vert obscur, marquées de veines et veinules réticulées; de chaque aisselle part une vrille qui de distance à autre se contourne en spirale com- posée d’un assez grand nombre de (ours. Les fleurs sont solitaires, axillaires, portées sur un pédoncule strié ou cannelé et recourbé. Le calice est supérieur, tubuleux, strié, allongé, d’un vert foncé, découpé à son limbe en cinq divisions d’un brun pourpré; la corolle est campanulée, composée de cinq pétales distincts, cunéi- formes, avec le limbe découpé en une multitude de la- nières profondes, imitant une frange velue en ses bords; ils sont verts à l'onglet, d’un pourpre obscur vers le milieu, et d’un blanc jaunâtre, pointillé de pourpre aux découpures; le style est épais, verdâtre, couronné par un large stigmale à cinq lobes jaunes. De Mada- gascar. JOLITE. min. Pour lolite. 7. ce mot. JOMARIN. BoT. Pour Jonc-marin, synonyme d’Ulex. V. AJonc. JOMBARBE. BOT. //. JOUBARBE. JONC. Juncus. Bot. Type de la famille des Joncées, ce genre, tel qu’il à été limité par Adanson et De Can- dolle, n’est pas le même que le Juncus de Linné;ilen diffère par ses feuilles cylindriques et par sa capsule polysperme. Voici quels sont ses caractères : le calice se compose de six sépales écailleux et glumacés, dispo- sés sur deux rangs; les étamines sont au nombre de six, attachées à la base du calice, quelquefois il n’y en a que trois seulement. L’ovaire est ovoide, plus ou moins triangulaire , à une ou trois loges incomplètes contenant plusieurs ovules. Le style est simple, ter- miné par trois stigmates filiformes et velus. Le fruit est une capsule uniloculaire, polysperme, s’ouvrant en trois valves. Les graines sont ovoïdes; elles contien- nent un embryon basilaire dans un endosperme charnu. Les espèces de ce genre sont vivaces, {rès-rarement annuelles. Les tiges sont nues ou feuillées, quelquefois articulées, munies de feuilles cylindriques. Les fleurs sont généralement petites et disposées en panicule; ra- rement elles sont grandes et solitaires. De Candolle a retiré du genre Juncus de Linné, tou- Les les espèces qui ont les feuilles planes et la capsule uniloculaire, pour en former un genre particulier sous le nom de Luzula. Desvaux, dans le Journal de Bota- nique, a divisé le genre Juncus de De Candolle en quatre genres, savoir : Marsipospermum qui a pour type le Juncus grandiflorus ; Rostkovia, le Juncus Magellanicus; Cephaloxis et enfin Juncus. Mais les différences sur lesquelles ces genres sont fondés sont trop peu importantes pour que ceux-ci aient pu être adoptés. Dansune Monographie publiée par De Laharpe, de Lausanne, on trouve la description de soixante-dix- neuf espèces. Réparties sous toutes les zones, dit ce botaniste, et à des hauteurs variables, alpines sous l'équateur, préférant les plaines et les montagnes sous la zone tempérée, les diverses espèces de ce genre habitent particulièrement les lieux marécageux de l'Europe , des deux Amériques et de la Nouvelle - Hol- JON 167 lande ; quelques-unes n’abandonnent jamais les bords de la mer et des grands lacs; d’autres ne peuvent vivre et se reproduire qu’à côté des glaciers des Alpes et des neiges du pôle; certaines enfin, vraies cosmopolites, se rencontrent partout sous les pas du botaniste. Parmi les nombreuses espèces actuellement connues, trois seulement habitent indistinctement toutes les zones el tous les climats : ce sont les Juncus communis, marilimus et Bufonius. L'Europe en contient trente el une espèces; l’Amérique méridionale, quatorze ; l'Amérique septentrionale, vingt-six; la Nouvelle-Hol- lande, douze; la Barbarie et les îles Canaries, quatorze; l'Asie, huit ; le cap de Bonne-Espérance, sept ; les hau- tes Alpes et la Laponie, dix; enfin quatorze sont com- munes à l’Europe et à l'Amérique septentrionale. Aucune des espèces de ce genre n’est cultivée dans les jardins. On fait avec les feuilles de plusieurs espè- ces et particulièrement du Juncus glaucus, des liens fort employés dans le jardinage. On a étendu le nom de Jonc à des plantes qui n’ap- partiennent pas à ce genre; ainsi l’on a vulgairement appelé : Jonc CARRÉ, un Souchet dont la tige présente quatre angles. JON DES CHAISIERS, le Scirpus lacustris. JoNC À COTON Où DE Sole, les Linaigretles ou Ério- phores. Jonc D’Eau, les Scirpes, Schænus, etc. JoNG ÉPINEUX OU MARIN, l'Ulex Europœus. Jonc D'ESPAGNE, le Spartiurn junceum. Jonc D'ÉTANG, le Scirpus lacustris, L. Jonc FAUX, les Triglochins. Jowc FLEURI, le Bulomus umbellatus, L. Jonc pes Ines, le Rotang. Jonc MARIN, le Jonc épineux. Jonc À Moucnes, le Senecio Jacobœus, L. Jonc pu Nix, le Cyperus Papyrus, L. Jonc opoRANT, l’Andropogon Schænanthe et l’Aco- rus verus. Jonc DE LA PASs1oN, la Massette (7pha). JONC DE PIERRE. Juncus Lapideus. roryr. Mer- cati donne ce nom à une Caryophyllie fossile, tandis que d’autres oryclographes l’appliquent à des Tubi- pores pétrifiés. JONCAGINEES. Juncagineæ. 80T. Famille naturelle de plantes monocotylédones, à étamines hypogynes, instituée par le professeur Richard (Mém. Mus., 1, p. 565) pour quelques genres autrefois placés dans la famille polymorphe des Jones de Jussieu. Les Joncagi- nées, qui se composent des genres Z'riglochin, Scheu- chzeria et Lilæa, peuvent être caractérisées de la manière suivante : les fleurs sont hermaphrodites ou unisexuées, munies d’un calice ou nues. Dans les fleurs hermaphrodites on trouve ordinairement six élamines à filaments très-courts, à anthères cordiformes et bilo- culaires. Le centre de la fleur offre de trois à six pistils réunis entre eux el plus ou moins soudés par leur côté interne. Leur ovaire est libre, à une seule loge conte- nant un ou deux ovules dressés ; le sligmate est ordi- nairement sessile. Dans les fleurs unisexuées, les mâles se composent d’une seule élamine accompagnée d’une 163 JON écaille, et les fleurs femelles d’un pistil nu. Le fruit est un akène ou une capsule renflée et déhiscente, qui con- tient une ou deux graines dressées. Ces graines se com- posent d’un tégument propre et d’un embryon dressé, ayant la même direction que la graine, c’est-à-dire dont la radicule correspond au hile. Cette pelite fa- mille uniquement composée des genres précités, ha- bite exclusivement les lieux aquatiques; elle n’of- fre en général que de petites plantes vivant sur le bord des étangs et dans les endroits marécageux. On pourrait considérer l’organisation des deux genres Triglochin et Scheuchzeria sous un autre point de vue, et regarder leurs fleurs comme étant également unisexuées et monoïques. En effet, dans les espèces de Triglochin, les six étamines pourraient être regardées chacune comme autant de fleurs mâles monandres, et les six pistils comme autant de fleurs femelles. Cette opinion paraît d'autant plus vraisemblable, que ces six élamines ne sont pas placées sur le même plan et qu’il y en à trois plus intérieures et trois plus exté- rieures. //. les mots TRIGLOCHIN el SCHEUCHZERIA. Les Joncaginées viennent naturellement se placer en- tre les Nayades et les Alismacées. Elles se distinguent des premières par leurs graines dressées et leur em- bryon ayant la même direction que la graine, tandis que dans les Nayades la graine est renversée et l’em- bryon a une direction opposée à celle de la graine; dans les Alismacées, les graines sont suturales et l’em- bryon est recourbé en fer à cheval. JONCÉES. Junceæ. gor. Celte famille. telle qu’elle a été limitée par De Candolle et plus récemment par R. Brown (Prodr. FI. Nov.-Holl., 1, p. 257), appar- tient au groupe des plantes monocotylédones, à éta- mines périgynes, el peut être ainsi caractérisée : fleurs hermaphrodites, rarement unisexuées et monoïques. Calice profondément divisé en six lanières glumacées, disposées sur deux rangées. Étamines au nombre de six, attachées à la base des divisions du calice, quel- quefois, mais plus rarement, au nombre de trois seu- lement qui répondent aux trois divisions du calice. Ces étamines ont leurs filets subulés et leurs anthères à deux loges. L’ovaire est libre au fond de la fleur. Il est tantôt à une, tantôt à trois loges contenant cha- cune une ou plusieurs graines. Il se termine à son sommet par un style simple, que surmontent trois slig- mates filiformes ou un stigmate unique et trilobé. Le fruil est sec, capsulaire, à une ou trois loges, s’ou- vrant en trois valves seplifères sur le milieu de leur face interne. Quelquefois il est indéhiscent et mo- nosperme par avortement. Les graines sont revê- tues d'un tégument propre, membraneux, qui, selon R. Brown, n’est jamais crustacé, ni de couleur noire. Elles contiennent un endosperme charnu ou cartilagi- neux dans lequel est renfermé un embryon presque cylindrique. Les Joncées sont des plantes annuelles ou vivaces, nues ou feuillées, ayant en général les feuilles engai- nantes, planes ou cylindriques. Les fleurs sont généra- lement peliles, disposées en grappes, en panicules ou en cimes. Les genres qui appartiennent à cette famille sont : JON Juncus, DC.; Luzula, DC.; Abama, Adanson. Ro- bert Brown y a joint les suivants : Xerotes, Dasypo- gon et Calectasia qui sont nouveaux. Il a ajouté à la fin de cette famille comme ayant de l’affinité avec elle, les genres Flagellaria, L.; Philydrum, Banks, et Burmannia, L. De Laharpe a envoyé à la Société d'His- toire naturelle de Paris (Mém., vol. 111), un mémoire fort intéressant contenant une monographie détaillée des genres Juncus, Luzula et Abama qui, selon lui, sont les seuls qui entrent dans la famille des Joncées. JONCIER. BorT. L'un des noms vulgaires du Spartium Junceum, L. JONCINELLE. BOT. Ÿ. ÉRIOCAULON. JONCIOLE. BOT. Ÿ’. APHYLLANTHE. JONCOIDES. BoT. Synonyme de Joncées. On a aussi proposé ce nom pour désigner le genre Luzule. 7. ce mot. JONCQUETIA, BoT. Schreber appelle ainsi le genre Tupura d’Aublet. }, TAPURE. JONCS. Junci. Bor. Famille qui, telle qu’elle avait été établie par Jussieu dans son Genera Plantarum, a été divisée, par suite des travaux de plusieurs bota- nistes modernes, en plusieurs autres très-distinctes. Ainsi, dans la première section renfermant les genres à ovaire unique, à capsule triloculaire et à calice glu- macé, on trouve les genres Æriocaulon, Restio et Xyris qui forment la famille des Restiacées de Robert Brown; dans la deuxième section, dont le calice est semi-pétaloïde, sont les genres Callisia, Commelina, T'radescantia formant avec quélques autres les Com- mélinées de R. Brown; dans la troisième section, le genre Butomus forme le type des Butomées du profes- seur Richard, les genres Damasonium, Alisma et Sagittaria les vraies Alismacées. Parmi les genres de la quatrième section, le Cabomba est devenu le type des Cabombées du professeur Richard, le Schenchzeria el le T'riglochin appartiennent aux Joncaginées, et enfin les genres Narthecium, Helonias, Melanthium, Veratrum et Colchicum constituent la famille des Colchicacées de De Candolle. Il résulte de là que les genres qui formaient la famille des Jones de Jussieu, constituent aujourd'hui huit familles naturelles dis- tinctes, savoir : les Restiacées, les Commélinées, les Butomées, les Alismacées, les Cabombées, les Jonca- ginées, les Golchicacées et les Joncées proprement dites. 7. chacun de ces mots. JONDRABA. BOT. //. BISCUTELLE. JONÉSIE. Jonesia. Bot. Genre de la famille des Lé- gumineuses et de l'Heptandrie Monogynie, L., établi par Roxbourg ( Asiatic. Research. 4, p. 555), et ainsi caractérisé : calice à deux folioles; corolle infundibu- laire, dont le tube est charnu et fermé, le limbe qua- drilobé ; appendice annuliforme, inséré sur l’orifice du tube de la corolle et supportant sept étamines; légume pédicellé, en forme de sabre el contenant de quatre à huit graines. Le docteur Roxbourg dit que la plante arborescente qui est le type de ce genre, croît en abon- dance dans l’intérieur du Bengale, et qu’on la cultive communément dans les environs de Calcutta. Ce qui paraît non moins certain, c’est qu’elle existe pareille- ment sur plusieurs points de la côte du Malabar, dans JON l'île de Java, et que même de très-beaux exemplaires en ont été observés à l’île Maurice, par le botaniste Tel- fair. Le nom qu’a imposé à ce genre le docteur Rox- bourg, est un hommage de reconnaissance envers sir William Jones, zélé cultivateur, protecteur ardent de tous ceux qui se livrent à l’étude de la botanique, et lui-même très-profond dans cette branche des sciences naturelles. Le professeur De Candolle, dans son Pro- dromus systèmatis naluralis regni vegetabilis, in- dique une seconde espèce de Jonesia, sous le nom de Scardens, mais sans lui assigner d'autre caractère spécifique que celui tiré de la volubilité de sa tige; il la cite d’après Roxbourg comme originaire de l'ile de Sumatra. JonÉsiE AsJocan. Jonesia Asoca, Roxb.; Jonesia pinnata, Willd.; Asjocan. Æort. Malab. Des graines de ce magnifique végétal ont été envoyées en 1796, de Serampore, par le docteur Carey, à messieurs She- pherd, de Liverpool; et ces habiles cullivateurs ont eu la satisfaction de voir leurs soins couronnés du plus heureux succès, car une des plantes provenant de leurs semis, a fleuri dans leurs serres, au mois de mai 1850. C’est un arbre de médiocre grandeur, dont le tronc se couronne de rameaux cylindriques, brunâtres, assez étendus; les feuilles qui les garnissent, sont allernes, pétiolées, composées de dix folioles opposées, ovales, lancéolées, pointues, entières, giabres, veinées, d’un vert très-agréable en dessus, un peu glauque en des- sous, veinées, longues de cinq à six pouces, larges de quinze à seize lignes, séparées du pétiole par un pétio- ‘ lule renflé presque articulé; le pétiole est cylindrique, accompagné à sa base, de stipules lancéolées et déci- dues. Les fleurs sont réunies en une panicule serrée, formant une cyme arrondie, portée sur un pédoncule axillaire; chacune d’elles est pédicellée, d’un rouge orangé très-vif, munie à sa base d’une bractée colorée, sessile, oblongue, pointue et concave; le calice est co- loré, tubuleux, divisé antérieurement en deux lanières oyalaires et obtuses. La corolle est infundibuliforme, avec son tube allongé, son limbe profondément par- tagé en quatre lobes arrondis et réfléchis extérieure- ment. Les étamines, au nombre de six et quelquefois sept, sont insérées sur l’orifice du tube de la corolle, où leur base qui se prolonge cireulairement, présente une sorte de bourrelet; leurs filaments, aussi longs que la corolle, s’élancent beaucoup au delà; ils sont cylindriques, filiformes et d'un rouge pourpré, ter- minés par des anthères oblongues, biloculaires, jaunes, attachées transversalement. L’ovaire est linéaire, lan- céolé, comprimé,rougeâtre, légèrement velu, surmonté d’un style allongé, recourbé, que termine un stigmate en tête. Le fruit consiste en une gousse aplatie, longue d'environ huit pouces, et large de quinze lignes, brune, dolabriforme, pédicellée, renfermant six à huit graines orbiculaires et aplaties. On cultive cet arbre en serre chaude et dans une terre douce et substantielle; il demande beaucoup de chaleur et plus encore de lumière, aussi est-on obligé, lorsqu'on veut accélérer son développement, de le tenir le plus près possible des vitraux, sans néanmoins lui faire quitter la tannée. Quand on le dépote, il faut bien JOR 169 éviter de blesser les racines, car cela nuiraïit considé- rablement à son accroissement; elles doivent toujours être dans la terre où elles demandent en hiver comme en été, des arrosements fréquents. Les sujets que l’on a obtenus jusqu'ici l'ont été de semis effectués sur couche chaude et dans des terrines de la manière indi- quée pour les Mimoses el autres Légumineuses à fruils cornés. JONGERMANNE. BOT. 7. JUNGERMANNE. JONGIE. BoT. /. JuwGrs. JONIDIE. 80T. 7”. IONIDIER. JONOPSIDIUM. BoT. Synonyme de Ionopsidier.#. ce mot. JONOPSIS. por. Pour Ionopside. 7. ce mot. JONQUILLE. BoT. Espèce du genre Narcisse. 7. ce mot. Paulet appelle JonqQuiLrE DE CHÈNE un Cham- pignon de sa famille des Oreilles, qui est simplement un Agaric. JONSELLE. o1s. Nom vulgaire de la Bernache. #. Ca- NARD. JONSONIA. 0oT. Synonyme de Cédrèle. 7. ce mot. JONTHLASPI. por. Les anciens botanistes et même Tournefort donnaient ce nom à une petite Crucifère qui est devenue le type du genre Clypeola de Linné. Be Candolle l’a employé pour désigner la première seelion qu’il a établie dans ce genre. F7, CLYPÉOLE. JOPPE. Joppu. 1xs. Genre de l’ordre des Hyménop- tères, famille des Pupivores, tribu des Ichneumonides, établi par Fabricius et adopté par Latreille (Fam. Natur. du Règne Anim.). Ses caractères sont : bouche point avancée en manière de bec; palpes maxillaires de cinq articles très-inégaux et dont le troisième est en forme de hache; palpes labiales de quatre articles ; extrémité des mandibules distinctement bidentée; an- tennes sétacées, composées d’un grand nombre d’arti- cles; tarière cachée. Les Joppes étaient des espèces du grand genre Ichneumon de Linné; leurs habitudes sont celles des Ichneumons; ils ont le chaperon court, corné. arrondi et entier; les mâchoires unidentées et la lèvre membraneuse, comprimée et plus épaisse au bout. L’abdomen est pétiolé, ovoïde, voûté en dessus ; leur corps est orné de couleurs jaunes sur un fond noir. La plupart des espèces viennent de l'Amérique méridionale. Ÿ. IcHNEUMON et ICHNEUMONIDES. JORA. Jora. o1s. Genre de l’ordre des Insectivores, établi par Horsfield pour un nouvel Oiseau de Java et pour quelques espèces dont la place a été jusqu'ici fort incertaine dans les méthodes ornithologiques. Caractères : bec allongé, comprimé sur les côtés, un peu robuste, plus ou moins incliné, à crête convexe, à base élargie, à pointe mousse, à bords membraneux et lisses; ailes médiocres : première rémige moins lon- gue que les suivantes qui toutes sont pointues ; queue moyenne, échancrée; tarses médiocres. Ce genre peu nombreux en espèces, n’a de représentants que dans les parties les plus chaudes de l’ancien continent, et leurs mœurs participent de celles de tous les petits Carnassiers de ces contrées. JORA A SCAPULAIRE. Jora scapularis, Horsf.; Tur- dus scaputaris, Raffles ; Scapular wagtail, Lalh. Parties supérieures d’un vert jaunâtre, avec une large 170 J0S bande verte sur le manteau; rémiges d’un vert noi- râtre, bordées de jaune-verdâtre; tectrices alaires noi- râtres, frangées de vert; parties inférieures, gorge, cou et poitrine d’un vert assez pur; abdomen et cuisses d’un jaune nuancé de vert olive; bec et pieds bruns. Taille, quatre pouces huit lignes. De Java. Jora Car-NèGcre.Jora Nigricapilla, 4. Parus Nigri- capillus ? Levaill., Ois. d'Afrique, pl. 140; Ægithina atricapilla, Vieill. Front, sommet de la tête et nuque d’un noir assez vif; parties supérieures d’un vert oli- vâtre, les inférieures jaunes; rectrices latérales termi- nées de blanc. Taille, cinq pouces; la femelle est un peu plus petite, et ses couleurs ont moins de vivacité. Cette espèce, décrite par Levaillant, à la suite de ses Mésanges d'Afrique, se trouve dans l’Inde et à Ceylan. JORA QUADRICOLORE. Jora quadricolor, H. Parus quadricolor ? Lev., Ois. d'Afrique, pl. 141. Sommet de la têle et derrière du cou noirs; dos et scapulaires d’un vert assez vif; rémiges noires, liserées de jaunâtre ; tectrices alaires noires, frangées de blanc à l'extrémité; rectrices égales, noires, bordées extérieurement de jaune; gorge, devant du cou, poitrine, flanes et cou- vertures inférieures de la queue d’un beau jaune pâle, qui se nuance de verdâtre aux cuisses et à l’abdomen; bec noir; pieds bruns. Taille, cinq pouces. La femelle est un peu moins grande ; elle a les parties supérieures d’un vert olivâtre, et les inférieures d’un jaune moins pur que chez le mâle; les bords des rémiges sont d’un jaune grisâtre ; le dessus de la queue est verdâtre. De Ceylan. JoRA VERT ET JAUNE. Jora T'yphia,H. Motacilla Ty- phia, Gmel., Brown's illust., pl.56. Parties supérieures, tête et nuque, d’un vert jaunâtre; les inférieures d’un jaune pur; rémiges d’un vert olivâtre, liserées de blanc; tectrices alaires d’un vert olive; rectrices d’un vert olive foncé et terne; bec noirâtre; pieds bruns. Taille, quatre pouces trois lignes. De l’Inde. JORENA. BoT. Ce nom a été donné par Adanson, à un genre formé sur l’A/sinoides de Lippi, et placé près du Suriana dont il diffère par ses feuilles opposées et ses graines ovoïdes, assez grosses. JOSÉPHIE. Josephia. Bot. Knight et Salisbury, dans leur Mémoire sur les Protéacées, ont ainsi désigné un genre que R. Brown, qui d’abord avait adopté ce nom, a changé depuis en celui de Dryandra. F. ce mot. On s’est récrié contre ce changement de nom, sans ré- fléchir qu’il y avait abus de dédier deux genres très- voisins à un seul individu (Joseph Banks), quelque grands qu’aient été les services qu’il a rendus à la science. Les noms de Josephia et de Banksia rappe- lant le même personnage et étant placés dans la même famille naturelle, semblaient trop un concert de dédi- caces, et, ce qui pis est, pouvaient introduire de la confusion. JOSÉPHINIE. Josephinia. Bot. Genre établi par Ventenat (Jard. de Malmaison et Mém. Inst. Sc. Phys., 1806, p. 71) et adopté par R. Brown qui l’a placé dans sa famille des Pédalinées. Les caractères de ce genre sont : calice à cinq divisions dressées et égales ; corolle monopétale ayant un tube court et un limbe évasé et campanulé, à cinq lobes inégaux, disposés en deux JOS lèvres, l'une supérieure, redressée et bifide, l’autre inférieure, à trois lobes, celui du milieu étant plus long que les autres; étamines, au nombre de quatre, didy- names et plus courtes que la corolle; il y a le rudiment d’une cinquième étamine avortée. L’ovaire est libre, appliqué sur un disque hypogyne, formant un bour- relet circulaire. Cet ovaire est surmonté d’un style que termine un stigmate quadrifide. Le fruit est un drupe hérissé de pointes, à quatre ou huit loges monosper- mes. Les graines sont attachées à la base des loges. Elles contiennent un embryon dressé, dépourvu d’en- dosperme. Ce genre ne se compose encore que de deux espèces. Ce sont des plantes élégantes, vivaces, rameuses, à feuilles très-entières et à fleurs purpurines. L’une et l’autre sont originaires de la Nouvelle-Hollande. La première qui ait été connue et décrite, est la Josephi- nia Imperatricis, Vent., Malmais., (ab. 105. Sa tige, cylindrique dans sa partie inférieure et tétragone supé- rieurement, s'élève à environ deux pieds. Elle est ra- meuse et couverte de feuilles opposées, pétiolées, ovales, cordiformes et rabaltues. Les fleurs, d’un gris rose, tachées de points pourpres, naissent dans l’ais- selle des feuilles supérieures et forment un épi allongé au sommet de la tige. Cette espèce a fleuri pour la première fois dans le jardin de la Malmaison, où l’im- pératrice Joséphine accordait de si puissants encou- ragements à la botanique. Elle provenait de graines rapportées par le capitaine Hamelin, commandant la corvelte Le Naturaliste, dans l'expédition dont Péron et Freycinet ont fait connaître les résultats. La seconde espèce, caractérisée par Robert Brown (Prod. Flor. Nov.-Holl., 1, p. 520), porte le nom de Josephinia grandiflora. JOSIUM. BoT. Synonyme de Jasmin jaune. JOSOZE. roT. Nées Von Esenbeck a formé, sous ce nom (Wallich, PI. as. rar., 11, p. 65), un genre au- quel il a substitué le nom de Actinodaphne, en y ajou- tant plusieurs espèces qui ont été décrites dans le même ouvrage, sous cette dernière dénomination. Quoi qu’ilen soit, le genre reste toujours nouveau et présente pour caractères : fleurs dioïques, sortant plusieurs à la fois d’une gemme imbriquée ; périgone à six divisions éga- les, membraneuses, persistantes ou décidues jusqu’à la base. Les fleurs mâles offrent neuf étamines disposées sur trois rangs, et toutes fertiles : six extérieures nues à leur base, et trois intérieures sessiles ou stipités, avec deux glandes chacune; anthères oblongues, introrses, quadrilocellées, déhiscentes par des valvules ascen- dantes; un rudiment d'ovaire. Les fleurs femelles ont les étamines stériles, spatulées, demi-sagittées ou péla- loïdes ; l'ovaire est uniloculaire, uniovulé; le style est un peu épais ; le stigmate discoïde, étalé; le fruit est une baie monosperme, imposée sur le tube cyathiforme du périgone et entourée des vestiges du limbe. Les Josozes ou les Actinodaphnes sont des arbres de la famille des Laurinées, de l’Inde, dont les feuilles, rare- ment alternes, sont le plus souvent aggrégées par in- tervalles, ou vériicillées, à plusieurs nervures; les fleurs sont en panicule, ou en grappe, ou fasciculées en forme d'ombelle. NP Te JOU JOSSINIE. Jossinia. BoT. Genre de la famille des Myrlacées, proposé aux dépens des Eugénies, par Com- merson qui ne l’a point publié, puis après, adopté par De Candolle dans son Prodomus. Voici les caractères du genre tels qu’ils ont été trouvés dans les manuscrits de Commerson : tube du calice turbiné, presque glo- buleux, le limbe divisé presque jusqu’à sa base en quatre parties distinctes même dans le bouton; quatre pétales; étamines nombreuses, libres, insérées sur un disque étendu; fruit charnu, turbinato-subglobuleux, polysperme, couronné par les lobes du calice. Les Jos- sinies sont des arbres et des arbrisseaux des grandes îles africaines où ils sont vulgairement appelés bots de Nèfle par les colons; en général leurs feuilles sont rigides, à pédoncules axillaires, unifiores etbractifères; leurs fruits sont mangeables. Les espèces que, selon De Candolle, on devrait admettre dans ce genre encore peu suffisamment connu, sont les Æugenia mespiloi- des, Eugenia lucida, Eugenia orbiculata, Eugenia elliptica, Eugenia tinifolia, Eugenia buxifolia, Eu- genia cotinifolia, Eugenia cassinoides. V. EUGÉNIE. JOTA. o1s. Le Vautour décrit sous ce nom, par Mo- lina, paraît être le même que l’Aura. 7. CATHARTE. JOUALETTE. Bot. Synonyme vulgaire d'OFnanthe pimpinelloides. JOUANNETIE. Jouannelia. morr. ross. Genre de Conchifères de la famille des Tubicoles de Lamarck, établi par Desmoulins. Ce genre, très-curieux, a été dé- couvert par Jouannet auquel il a été dédié par l’auteur; il se place auprès des Tarets. Caractères : réunion des deux valves formant une sphère parfaite à l'exception d'un appendice caudiforme, qui part du bord d’une seule des valves, d’où vient le nom de Jouannetia semi- caudata, que Desmoulins a donné à l'espèce qui est le type du genre. Cette curieuse coquille se trouve dans l’intérieur des Polypiers fossiles et des morceaux roulés de calcaire, qui se trouvent en abondance dans Le dépôt de Falun de Mérignac. JOUBARBE. Sempervivum. ot. Genre de la famille des Crassulacées et de la Dodécandrie Dodécagynie, L., offrant un calice monosépale, persistant, divisé en six, huit ou douze lanières; une corolle de six à dix-huit pétales lancéolés, quelquefois légèrement réunis entre eux par leur base; des étamines en nombre double de celui des pétales, à insertion périgynique; des pistils au nombre de six à dix-huit, disposés circulairement au centre de la fleur. En dehors de l’ovaire, on trouve quelquefois des appendices de forme variée, qui sont des étamines avortées. Chaque ovaire est allongé, à une seule loge contenant plusieurs ovules attachés à un trophosperme longitudinal. Le style est simple, ter- miné par un stigmate capitulé. Le fruit est une capsule allongée, s’ouvrant par une suture longitudinale, et renfermant plusieurs graines insérées à un tropho- sperme sutural. Les espèces de ce genre, au nombre d'environ une trentaine, ont des feuilles épaisses et charnues , quelquefois disposées en rosette à la base de la tige, d’autres fois placées sur les ramifications de la tige. Celle-ci est simple ou rameuse. La plupart des espèces croissent en Europe, aux Canaries, aueCap de Bonne-Espérance. JUA 171 JouBARBE DES TOITS. Sernpervivum leclorum, L. Elle croît en abondance sur les vieux murs et le chaume des masures. Ses feuilles sont épaisses, charnues, im- briquées, ovales, pointues et ciliées, disposées en ro- settes. Du centre de ces rosettes, dont un grand nom- bre restent stériles, s'élève une tige d'environ un pied de hauteur, cylindrique, épaisse, charnue, écailleuse, rougeâtre, terminée par un épi de fleurs rougeâtres et assez grandes, pédonculées et tournées du même côté. On en cultive dans les jardins un assez grand nom- bre d'espèces, telles que les Sempervivum arboreum, canariense, aizoides, glandulosum, etc.; elles sont d’orangerie. On a appelé vulgairement PeriTe Jouparee le Seduin album; Jouparge DES Viqnes, le Sedumn T'elephiun ; JOUBARBE PYRAMIDALE, un Saxifrage ; JOUBARBE AUX VERS, le Sedum acre, ete. JOUBARBES. B0T. //. CRASSULACÉES. JOUDARDE Er JOUDELLE. ots. /”. JODELLE. JOUES CUIRASSÉES. pois. Nom imposé par quelques auteurs à une famille de Poissons de l’ordre des Acan- thoptérygiens, et qui comprend les genres Trigle, Prio- note, Malarmats, Dactyloptère, elc. JOUGAU. o1s. Espèce du genre Chouette. 77. ce mot. JOUGRIS. o1s. Espèce du genre Grèbe. JOURDIN. pois. Espèce du genre Luljan. JOURET. moir. Gmelin a rapporté à la F’enus ma- culata (Cytherea maculata, Lamk.) le Jouret d’Adan- son (Coquil. du Sénég., pl. 17) qui semble une espèce bien distincte, que les auteurs n’ont point encore men- tionnée d’une manière satisfaisante. JOUTAI. BOT. /”. OUTEA. JOUZION. rois. L’un des noms vulgaires du Squalus Zygœæna. JOVELLANA. 8oT. Genre de la Diandrie Monogynie, L., établi par Ruiz et Pavon (71. Peruv., 1, p.15, t. 18, fig. 1 et 6), et qui a été réuni par Smith et Lamarck au Calceolaria. Persoon (£nchirid., 1, p. 15) en a fait une section du genre Bæa de Jussieu, en lui conser- vant le caractère essentiel, ainsi tracé par les auteurs de la Flore. .du Pérou : capsule ovée-conique, à deux sillons, biloculaire, s’ouvrant au sommet en deux val- ves bifides. JOXYLON. 8oT. Nom donné par Raffinesque à un genre de la famille des Moréacées, qu’on n’a pas jugé différer suffisamment du genre Maclura de Nuttal. 1. MACLURE. JOYEL. moLL. 7, CHoeL. JOZELLE. o1s. Même chose que Jodelle. 7”. Fovrque. JOZO. pois. Espèce du genre Gobie. 7. ce mot. JUANULLOA. or. Les auteurs de la Flore du Pérou ont donné ce nom à un genre qu'ils ont dédié à la mé- moire de don George Juan et de don Antoine Ulloa , auteurs d’un voyage au Pérou renfermant des obser- valions d'Histoire naturelle. Persoon (Sy #0p., 1, p.218) a changé ce nom complexe en celui de U/{loa. Ce chan- gement a été justifié par De Candolle (Théor. élém. de la Botanique, 2e édition, p. 265), en rappelant aux bo- tanistes qu'ils ne doivent pas établir des noms géné- riques composés de ceux de deux personnes. 7. ULLOA. 172 JUC JUB. J'uba. pois. Espèce du genre Pristipome. F. ce mot. JUBA. BoT. Nom qu’on appliquait autrefois à la pa- nicule lâche de certaines plantes de la famille des Gra- minées. : JUBARTE. mAm. Espèce du genre Baleine. 7.ce mot. JUBÉE. Jubæa. 2oT. Genre de la famille des Pal- miers, établi par Kunth (in Æumb. Nov. Gen., 1, p. 508, tab. 96) qui le caractérise ainsi : fleurs her- maphrodites ; calice double, l'un et l’autre tripartis: l'extérieur beaucoup plus court que l’intérieur ; éta- mines en très-grand nombre, ayant les filets libres, les anthères sagittées; ovaire à trois loges, surmonté de trois stigmates; drupe sèche, ovoïde; noix percée de trois trous à son sommet; endosperme creux. Ce genre se compose d’une seule espèce, Jubæa spectabilis, Kunth, /oc. cit. Ce beau Palmier est originaire du Chili. On le cultive dans les jardins, jusqu'aux environs de Popayan où on le nomme Coquito de Chile. Son stipe est nu, sans épines, couronné par des frondes pinnées. Ses régimes de fleurs sont rameux, renfermés d’abord dans une spathe monophylle. Cet arbre parait avoir beaucoup de rapports avec le Cocos Chilensis de Mo- lina. JUBIS. BoT. Nom que l’on donne à une espèce de Rai- sins séchés. JUBULE. Jubula. 807. Genre de la famille des Jun- germanniacées, institué par Dumortier, qui lui assigne pour caractères : colésule triangulaire; capsule quadri- valve jusqu’à la base ; élatères solitaires au milieu des valves et persistants. Ce genre, formé aux dépens du Jungermannia de Linné et de Sprengel, ne se com- pose encore que de trois espèces, savoir : JuBuLE DE HUTCHINSIE. J'ubula Hulchinsiæ, Dumort.; Jungermannia Hutchinsiæ, Hook., Sprengel. Ses feuilles sont ovales, dentelées, planes, auriculato-épe- ronnées, celles du périchèze profondément bilobées à divisions linéari-lancéolées et dentées; colésule lisse et presque cordée. Elle se trouve en Europe, dans les terrains rocailleux de l'Irlande. JUBULE DILATÉE. Jubula dilatata, Dumort.; Junger- mannia dilatata, Lin. Feuilles orbiculaires, convexes, très-entières ; stipules ovales el bifides; colésule ovale et tuberculée. En Europe sur les troncs d'arbres. JuBuLE pu TAMARIX.J'ubula Tamarisci, Dum.;Jun- germannia Taimarisci, Lin.; Jungermannia nigri- cans, Lam. Ses feuilles sont ovales-arrondies, con- vexes, très-entières; celles du périchèze sont lancéolées, oblongues et dentées, à stipules subquadrangulaires, échancrées; colésule ovale et lisse. En Europe, sur les rochers et les troncs d’arbres. JUCA ET JUCCA. BOT. F7. Yucca. JUCHIA. Bot. Necker (Ælemn. Bot. 1, p. 135) a éta- bli, sous ce nom, un genre aux dépens des Lobélies de Linné, et qu’il caractérisait par sa corolle régulière, ses anthères conntes, son stigmate bilabié et sa cap- sule biloculaire. Ce genre est remarquable par la régu- larité de la corolle (caractère que présente aussi le genre Cyphia également formé aux dépens du Lobe- lia); cependant le Juchia de Necker était trop incom- plétement connu pour pouvoir être adopté. #. LOBÉLIE. JUG JUDAIQUES ou PIERRES JUDAIQUES. éÉcain. On a donné ce nom à des pointes d'Oursins fossiles, ainsi qu’à des articulations d’Encrine. JUDELLE. o1s. Même chose que Jodelle, 7. FouLQuE. JUEIL. 8oT. L’un des noms vulgaires de l’Ivraie. JUGÉOLINE. 2oT. L'un des noms vulgaires du Sé- same, dans les colonies françaises. Ce mot paraît, ainsi que le Gigeri de Saint-Domingue, une corruption de GANGILA qui désigne la même plante, au Congo. JUGLANDÉES. Juglandeæ. Bot. Le genre Noyer, Juglans, d'abord placé dans la famille des Térébin- thacées, en diffère tellement par un grand nombre de caractères importants, qu’il en a été retiré et est de- venu le {ype d’un ordre naturel nouveau, qui porte le nom de Juglandées. Les Juglandées ont des fleurs mo- noïques. Les mâles sont disposées en chatons simples ou composés. Chaque fleur offre une écaille calyci- forme, partagée latéralement en deux ou six lobes plus ou moins profonds; des étamines en nombre indéter- miné, ayant les filets extrêmement courts et les anthères à deux loges. Ces chatons mâles naissent constamment vers la partie supérieure des rameaux de l’année pré- cédente. Il n’en est pas de même des fleurs femelles qui, au contraire, se développent à l'extrémité des rameaux de l’annce. Chaque fleur femelle se compose d’un calice double, adhérent avec l'ovaire infère ; rarement le ca- lice est simple, à quatre divisions. L’ovaire est infère, uniloculaire, contenant un seul ovule dressé. Il est sur- monté par deux stigmates très-épais, ou par un style court et un stigmate quadrilobé. Le fruit est un drupe peu charnu, globuleux ou allongé, quelquefois muni de deux ailes latérales, contenant une noix à deux ou quatre valves. La graine est bosselée et comme crébriforme à l’extérieur, plus ou moins quadrilobée à sa partie inférieure, recouverte d’un tégument propre, membraneux, sous lequel on trouve un gros embryon ayant les cotylédons charnus et bilobés; la radicule est supère. Le genre Noyer, qui formait à lui seul cette famille, a été, depuis, divisé en trois genres, savoir : lo Noyer proprement dit qui a pour type le Juglans regia; 90 Carya de Nuttal, dans lequel on place les Juglans olivæformis, alba, sulcata, aquatica, elc.; 5° Péero- carya de Kunth, ou Juglans Pierocarya de Michaux. A ces trois genres, Kunth ajoute le genre Decostea de Ruiz et Pavon, qu’il rapproche avec doute de la fa- mille des Juglandées. 77. Noyer. JUGLANS. pot. /.NoyEr. JUGOLINE. 8or. Pour Jugéoline. 7. ce mot. JUGULAIRES. pois. Second ordre de la classe des Poissons, dans le Systema naturæ de Linné, qui répond exactement aux Auchénoptères de Duméril. ÿ. ce mot. Il était caractérisé par la position des na- geoires abdominales situées sous la gorge, en ayant des pectorales. JUGULUM. 2001. Illiger a donné ce nom à la partie de la région antérieure du cou, comprise entre le la- rynx et la poitrine, chez les Mammifères et les Oiseaux; et Kirby l’a limité, pour les Insectes, à la partie de la surface inférieure du corps, qui est située entre les tempes. JUJ JUIDA. o1s. Espèce du genre Merle, T'urdus aura- tus, dont Lesson a formé le type d’un sous-genre où se trouvent également les Turdus aureus et nitens. V. MERLE. JUIF. os. Nom vulgaire du Bruant de roseaux et de l'Hirondelle Martinet. JUIF. pois. L’un des noms vulgaires du Squalus Zi- gæna. On le donnait anciennement à l’Ichthyocolle, espèce du genre Esturgeon. JUJUBE. J'ujuba. ot. Fruit du Jujubier. JUJUBIER. Zizyphus. BoT. Ce genre, de la famille des Rhamnées, et de la Pentandrie Digynie, L., établi par Tournefort, avait élé réuni par Linné au genre Rhamnus. Mais Jussieu, Lamarck et presque tous les auteurs modernes l’ont distingué de nouveau comme genre particulier. Voici ses caractères : calice étalé, à cinq divisions; corolle formée de cinq pétales très- petits, dressés; cinq étamines à filets courts, placées en face des pétales, et insérées ainsi que ces derniers au- tour d’un disque périgyne, qui tapisse le fond du calice et environne l'ovaire; celui-ci est à deux loges, sur- monté de deux stigmates. Le fruit est un drupe charnu contenant un noyau à deux loges. Les Jujubiers sont des arbrisseaux ou de petits arbres épineux, ayant des feuilles alternes, accompagnées à leur base de deux stipules subulées, persistantes, se changeant en épines. Leurs fleurs sont hermaphrodiles et très-petites. Parmi ces espèces, on distingue les suivantes : JuJUBIER Commun. Zézyphus vulgaris, Lamk., IlL., tab. 185, fig. 1. Arbrisseau de quinze à vingt pieds d’é- lévation, offrant sur ses branches des petits rameaux filiformes, verts, qu’il renouvelle tous les ans, et sur lesquels se développent les feuilles et les fleurs. Ces feuilles sont alternes, presque sessiles, ovales, obtuses, acuminées; celles de la base sont arrondies; toutes obseurément dentées, glabres, luisantes, marquées de trois nervures longitudinales. On trouve à leur base deux stipules subulées, très-aiguës, persistantes el de- venant des aiguillons. Les fleurs sont petites, jaunà- tres, rassemblées par petits glomérules, à l’aisselle des feuilles. Le fruit est un drupe ovoïde, rougeàtre, lisse, de la grosseur d’une Olive, contenant un noyau osseux, à deux loges monospermes. Le Jujubier est originaire d'Orient et particulièrement de la Syrie. Selon Pline, il a été introduit en Italie par Sextus Papirius. Aujour- d’hui il y forme un arbre indigène aussi bien qu’en Espagne et dans le midi de la France. Les fruits du Jujubier, ou Jujubes, lorsqu'ils sont frais, ont une chair ferme, mais sucrée et agréable. On les mange en cetétat dans les provinces où cet arbre est cultivé. Ceux que l’on emploie en médecine, ont été séchés au soleil. Unies aux Dattes, aux Figues et aux Raisins secs, les Jujubes forment les fruits pectoraux et béchiques, {rès- employés dans le traitement des maladies de poitrine. Jusugier Lortos. Zizyphus Lolus, Desf., FI. At. 1, p. 200; Act. Acad., 1788, tab. 21. Celte espèce ne forme qu’un arbrisseau buissonneux qui ne s'élève guère à plus de quatre ou cinq pieds; ses rameaux sont irrégu- liers, tortueux, blanchâtres, armés d’épines binces; les feuilles sont alternes, petites, ovales, obtuses, à peine dentées, offrant trois nervures longiludinales. Les JQUXL 175 fleurs, d'un blanc pâle et très-petites, sont groupées à l’aisselle des feuilles. Les fruits qui leur succèdent sont des drupes globuleux, arrondis, d’une couleur brune, de la grosseur d’une Merise. Leur chair est pulpeuse et agréable. Cet arbrisseau croît sur les côtes de la Bar- barie et surtout de la Cyrénaïque; ses fruits sont une des espèces de Lotos que mangeaient les anciens. Déjà l'Ecluse et J. Bauhin avaient soupçonné que le Lotos des anciens Lotophages élait un Jujubier, mais c’est Desfontaines qui, dans un excellent mémoire consigné dans ceux de l’Académie des Sciences pour l’année 1788, a mis celle vérité dans tout son jour. 7. Loros. Ce genre renferme encore plusieurs autres espèces dont on mange les fruits; tels sont le Zizyphus spina Christi, qui croit en Égypte, en Barbarie et dans l’A- rabie; le Zizyphus Jujuba, Lamk., des Indes-Orien- tales, etc. Le nom de JuyJuBIER BLANC à élé donné par Daléchamp au Melia Azedarach, et par l'Eciuse à l'Elœagnus angustifolius. ; JULAN. mozz. Nom donné par Adanson (Coquil. du Sénég., pl. 10) à une petite espèce de Pholade indiquée par Linné sous la dénomination de Pholas striata. JULE. J'ulus. pois. Espèce du genre Able. 77. ce mot. JULE. ins. Pour Iule. 7. ce mot. JULIA. pois. Synonyme de Girelle. 7, ce mot. JULIBRISIN. por. Espèce du genre Acacie. 77. ce mot. JULIE. iNs. Espèce du genre Æsne. 7. ce mot. JULIENNE. pois. L’un des noms vulgaires de la Lin- gue-Gade du sous-genre Lotte. JULIENNE. ZZesperis. 80T. Genre de la famille des “Crucifères et de la Tétradynamie siliqueuse, L. Il fut établi par Tournefort et adopté par Linné et tous les auteurs modernes; ceux-ci l'étendirent plus ou moins et y firent entrer des plantes qu’on en a depuis séparées pour constituer de nouveaux genres ou pour réunir à d’autres déjà établis. Ainsi l'Æesperis Alliaria de La- marck ou Ærystnum Alliaria, L., est devenu le type du genre 4{liaria.R. Brown, dans le quatrième volume de la deuxième édition de PÆortus Kewensis, a con- stiluéles genres Matthiolael Malcomia,dontla plupart des espèces étaient placées par Linné et Lamarck parmi les Hesperis. Le genre Andrzeioskia de De Gandolle (Prodrom.Syst.nat. Veget.,{.1, p.190) a été formé sur les Æesperis glandulosa et pinnata de Persoon. Nous passerons sous silence les erreurs des autres auteurs relativement à des plantes qui font maintenant partie des genres Zleliophila, Chorispora, Arabis, ete., et qu’ils avaient réunies au genre dont il est ici question. Ces fausses transposilions sont {rop nombreuses pour qu’il soit convenable d’en faire ici l’énumération. Dans le second volume de son Sys/ema Vegetabiliun, le professeur De Candolle a débrouiilé la synonymie de toutes les plantes rapportées au genre /Zesperis, eLil a ainsi fixé les caractères de celui-ci : calice fermé, dont les sépales sont connivents el dont deux sont bossus en forme de sac à la base; pétales onguiculés, ayant un limbe étalé, obtus ou échancré; étamines libres, les latérales munies à leur base de glandes vertes et à peu près en forme d’anneau; silique droite, presque tétra- gone ou comprimée, terminée par deux sligmates droils, 174 JUL sessiles et connivents; graines oblongues, pendantes et disposées sur un seul rang, pourvues de cotylédons plans et incombants. Ce genre est placé dans la tribu des Sisymbrées ou Notorhizées siliqueuses de De Can- dolle. II a beaucoup de rapports avec plusieurs autres genres de Crucifères et surtout avec le Cheiranthus et V£rysimum; mais la structure de son sligmate le diffé- rencie suffisamment. Il s'éloigne en outre du Cheiran- thus par ses cotylédons incombants; de l’'Erysimum par sa silique qui- n’est pas exactement tétragone; du Sisymbrium par son calice à deux bosses; enfin des Matthiola et Malcomia qu’on a formés à ses dépens, par son stigmate sans appendices, très-épais et obtus. Les plantes qui composent ce genre sont herbacées, an- nuelles, bisannuelles ou vivaces, à racines fibreuses, à tiges dressées ou étalées. Leurs feuilles sont ovales, lancéolées ou oblongues, dentées ou lyrées. La plupart des espèces sontcouvertes de poils, lesunslymphatiques, simples ou rameux, les autres, surtout vers le sommet, glanduleux etsécrétant une humeur visqueuse. Les fleurs sont disposées en grappes droites, terminales et sans bractées. Elles sont tantôt blanches, (tantôt purpurines, quelquefois versicolores, et elles répandent une odeur agréable. Toutes les Juliennes croissent dans l’hémi- sphère boréal. Les champs cultivés et les haies sont leurs Stations habituelles. Sur les vingt espèces décrites jus- qu’à ce jour, une habite l'Amérique septentrionale, six l'Europe et treize l'Afrique boréale, l'Orient et l'Asie tempérée. De Candolle les à distribuées en deux sec- tions qu’il a nommées Æesperis et Deilosma. La pre- mière est caractérisée par le limbe des pétales linéaire, rougeâtre el odorant, par la silique à deux côtés tran- chants, à valves carénées et à cloison fongueuse. La seconde se distingue , au contraire, par le limbe des pétales obové et par sa silique cylindracée ou à peine tétragone, à cloison membraneuse. C’est dans cette sec- tion que se trouve l’espèce suivante, remarquable par la beauté et l'odeur agréable de ses fleurs. JULIENNE DES DAMES, //esperis matronalis, L. Sa tige est cylindrique, velue, presque simple; elle s’é- lève jusqu’à six décimètres. Ses feuilles sont ovales- lancéolées, pointues et dentées. Les fleurs sont termi- nales, portées sur des pédicelles de la longueur du ca- lice; illeur succède des siliques dressées, glabres et dont les bords ne sont point épaissis. Cette espèce croît natu- rellement dans les lieux couverts et cultivés, dans les vignes et le long des haies et des buissons de l’Europe méridionale. On la cultive dans les jardins comme fleur d'ornement sous les noms de Julienne, Cassolette, Beu- rée, Damas, etc. Elle y produit plusieurs variétés de cou- leur, ainsi que des monstruosités dont la plus curieuse est celle que l’on à nommée folüiflora, et dans laquelle les pétales, les étamines et le pistil sont convertis en feuilles d’un vert tendre. La Julienne des dames est une plante de pleine terre, qui demande peu d’arrose- ments, un sol substantiel, léger, et une exposition au midi. Les variétés à fleurs doubles se multiplient par la séparation de leurs boutures dans le mois de septem- bre. Elles prennent aisément racine lorsqu'elles sont dans un terrain favorable. JULIFÈRES. or. Syn. d’Amentacées. 7. ce mot. JUL JULIS. pois. /’. GIRELLE et LABRE. JULODITE. Julodis. 1xs. Coléoptères pentamères; genre de la famille des Serricornes, tribu des Bu- prestides, institué récemment aux dépens du grand genre Bupreste d'Olivier et de Fabricius, avec les ca- ractères suivant(s : palpes maxillaires de trois arti- cles un peu coniques et presque égaux en longueur; le dernier est légèrement cylindrique; palpes labiales de deux articles assez courts et un peu coniques ; labre presque carré, velu, échancré antérieurement au mi- lieu, avec les angles antérieurs arrondis; menton court, tronqué et un peu échancré en avant; languelte de grandeur moyenne, offrant en avant trois lobes et laté- ralement deux appendices cornés et de forme variable; mandibules assez grandes, très-fortes, très-épaisses, terminées par une dent obtuse, et offrant une autre petite dent de chaque côté; antennes de onze articles : le premier presque de la longueur du troisième et renflé, le deuxième court, le troisième grêle et le plus long, le quatrième conique, les autres courts, compri- més, élargis extérieurement en dent de scie, le dernier presque carré, tronqué obliquement à l'extrémité; les quatre premiers articles des tarses presque triangu- laires et spongieux en dessous, le quatrième en carré allongé; crochets médiocres. Ce genre fort nombreux en espèces se présente sur toutes lescontrées de l’ancien continent; il a été établi par Eschscholtz, dans la partie entomologique du voyage de Kotzebue, puis adopté par Solier qui y a ajouté un bon nombre d'espèces, anté- rieurement décriles comme Buprestes; enfin d’autres es- pèces nouvelles, produites par plusieurs autres entomo- logisles, en ont porté le nombre à cinquante environ. JULODITE FASCICULAIRE. Julodis fascicularis, Sol.; Buprestis fascicularis, Lin., Fab., Oliv. Il est d’un vert cuivreux; sa tête est grande, presque ronde, pen- chée en avant, rugueuse, offrant quelques poils jaunes; ses yeux sont assez petits et presque ronds; son cor- selet est convexe, arrondi latéralement, prolongé au milieu et en arrière, inégal, parsemé de très-gros points serrés, et offrant des faisceaux de poils jaunes, dis- posés longitudinalement ; ses élytres sont convexes, ar- rondies sur les côtés, un peu rugueuses, très-ponctuées, avec denombreux faisceaux de poilsjaunes, assez pelils, et formant des séries longitudinales; dessous du corps d’un cuivreux obseur, un peu pubescent, avec trois faisceaux de poils jaunes de chaque côté du thorax, et un autre plus petit à chaque extrémité des segments de l'abdomen; corps épais; pattes assez fortes et cuivreuses. Taille, quatorze lignes. Du cap de Bonne-Espérance. Juzopire p’Anpré. Julodis Andreæ, Esch.; Bupres- tis Andreæ, Fab., Oliv. Ses antennes sont noires; sa tête est d’un bronzé obscur et raboteuse ; son corselet est bronzé, inégal, avec quelques points lisses ; ses ély- tres sont d’un bronzé bleuâtre, raboteuses, avec quatre lignes longitudinales, enfoncées et blanches sur cha- cune d'elles ; le dessous du corps est d’un violet foncé, cuivreux, avec quatre points blanchâtres de chaque côté de l'abdomen; les pattes sont d’un violet noirâtre. Taille, vingt-deux lignes. On le trouve dans l'Amérique septentrionale. Juzonite veLu. Julodis hirta, Esch.; Buprestis Bi: EN JUN hirta, Fab., Oliv. Ses antennes sont noires; sa tête et son corselet sont d’un vert bronzé, couverts d’un duvet blanchâtre; ses élytres sont testacées, un peu velues, avec trois lignes longitudinales, élevées, vertes ou bleuâtres, qui ne vont pas jusqu’à l'extrémité; le des- sous du corps est d’un vert bronzé; les pattes sont tes- tacées. Taille, huit lignes. On le trouve fréquemment au cap de Bonne-Espérance. Les Buprestis cirrosa, Schon., hirsuta, Lin., va- riolaris, Fab., œæquinoctialis, Oliv., pilosa, Fab., onopordi, Lin., {omentosa, Herbst, elc., font aussi partie de ce genre. JUMEAUX. por. Petite famille dans laquelle Paulet place deux Champignons qu’il nomme NomBRIL-BLANC et CHAPEAU-CANNELLE. Ce sont des Agarics. JUMENT. mam. Femelle du Cheval. 7. ce mot. JUNCAGINÉES. 20T. 7. JONCAGINÉES. JUNCAGO. Bot. Synonyme de Triglochin. 7. ce mot. JUNCARIA. BoT. Synonyme d’Orfegia hispanica. JUNCELLUS. Bor. Ce nom désigne quelquefois les petites espèces du genre Scirpe. JUNCKERITE. min. Substance nouvellement trouvée à la mine de Poullaoen, en cristaux octaèdres rectan- gulaires, dont les faces arrondies à la manière des cris- taux du Diamant, sont presque égales. La surface de ces cristaux est male, circonstance qui, jointe à la con- vexité des faces, ne permet pas de mesurer les angles. Sa couleur est le gris jaunâtre; sa cassure est nette et éclatante; elle est rayée par la Chaux phosphatée et susceptible d’être attaquée par tous les Acides, à l’aide d’une faible chaleur. Sa pesanteur spécifique est 5,815. Les cristaux, très-pelils, tapissent de petites veines de Quartz, qui traversent la Grauwake, dans laquelle est pratiqué le puits de la minière. Son analyse, faite par Dufrenoy, a donné : protoxyde de Fer 49; Acide carbo- nique 50; Silice 17 ; Magnésie 4 : ce qui tend à ranger la Junckerite parmi les minerais de Fer carbonaté. Sa cristallisation peut-être serait peu en harmonie avec celle de ces minerais en général; mais n’observe-t-on pas une anomalie semblable entre la Chaux carbonatée et l’Arragonite ? JUNCUS. 80T. 7. Jowc. JUNDZILLIA. 8oT. De Candolle (System. Veget.,t.11, p. 529) mentionne un genre établi sous ce nom par Andrzeiowski, mais qui, basé sur le Cochlearia Draba, L., doit être réuni au Lepidium. Desvaux (Journ. de Bot., 5, p. 165) avait déjà proposé l'établissement du même genre qu’il nommail Cardaria. V. LEPIDIUM. JUNGERMANNE. Jungermannia. por. Genre fondé par Ruppius et admis par Linné et par tous les auteurs jusqu’à Dumortier qui l’a élevé au rang de famille sous le nom de Jungermanniacées ( voir ce mot). Ce genre présentait les espèces les plus hétéroclites; on y ren- contrait des plantes munies de feuilles, comme les Mousses, et d’autres ne présentant que de simples fron- des aplaties, comme les Algues. Malgré les réductions qu'il a subies, le genre Jungermanne est encore au- jourd’hui le plus considérable de la famille, et il com- prend à lui seul plus du tiers des plantes dont elle se compose. Dans son Sylloge, Dumortier l’a caracté- risé ainsi : colésule imposée, libre, saillante, arron- JUN 175 die, glabre, excédant la calyptre, dentée à l'orifice. Élatères géminés, nus, caducs. Ce genre se compose de neuf sections, savoir : {re Série. Périchèze oligophylle. Phylles périchétiales, entières. . . ApPLOZIA. Phylles bilobées, concaves, gla- bres aux bords. . . .. . ... GYMNOCOLEA. Phylles bilobées, condupliquées, glabres aux bords. . . . . . . . DrPLoPHYLLUM. Phylles bilobées, ciliées sur les DOrds. SR RNA MERE «+ BLEPHAROZIA. Phylles 5-multifides, colésule den- LÉGER cie eee ei LOPHOZIA. Phylles mullifides, colésule en CTÉLO MR ie Een LOPHOCOLEA. 2e Série. Périchèze polyphylile. Phylles dissectées. . . . . . . .. CEPHALOZIA. Phylles palmées. . . . . ..... ANTHELIA. Phylles ciliées, articulées. . . . . BLEPHAROSTOMA. Dans ses observations sur les Jungermanniacées, Du- mortier a élevé la section nommée Lophocolea, au ca- ractère d’un genre. JUNGERMANNIACÉES ou JUNGERMANNIDÉES. por. Famille de plantes Cryptogames, établie par Dumortier pour les genres Jungermannia et Blasia de Linné. Le genre Jungermannia, fondé par Ruppius, deman- dait une révision soignée. Déjà Vaillant, Micheli et Necker avaient voulu le subdiviser d’après les carac- tères de la végétation; mais leurs genres n’avaient pu être admis, vu l’absence de caractères tirés des organes de la fructification. Hooker ayant découvert la fructi- fication du Blasia, avait même reconnu que ce genre devait être rapporté aux Jongermannes. En 1820, ma- demoiselle M. A. Libert, botaniste distinguée à Mal- medy, publia dans les Annales générales des Sciences physiques, un Mémoire sur le genre Lejeunia élabli par elle aux dépens des Jongermannes, et ayant pour typele Jungermannia serpyllifolia.Peu après, Dumor- tier entreprit de diviser le grand genre linnéen d’après les caractères de la fructification. À cet effet, il forma des genres Jungermannia et Blasia de Linné sa fa- mille des Jungermanniacées à laquelle il assigna le ca- ractère suivant : plantes cryptogames, munies de calyp- tre à péricarpe solitaire, quadripartite ou quadrivalve, privé de columelle centrale et renfermant des élatères entremélées aux semences. Cet auteur s’est beaucoup occupé de cette famille, d’abord dans ses Commenta- tiones botanicæ , puis dans son Sylloge jungermanni- dearum Europæ, enfin dans ses Recueils d'observations sur les Jungermanniacées, el a présenté une série de genres nombreux, établis aux dépens du genre linnéen primitif, lesquels sont répartis en tribus et sous-tribus. Voici l'exposé de ces genres, d’après le SyZloge junger- mannidearum : Tribu 1. Lejeuniaceæ. — Capsule univalve quadri- dentée. Sous-tribu 1. Codonieæ. — Capsule irrégulièrement déhiscente. 1. Codonia, Durr. Périchèze monophylle. Sous-tribu 2. Lejeunieæ. — Capsule régulièrement déhiscente. 176 JUN 2. Madotioeca, Durx. Élatères caducs; colésule tronquée. 3.Lejeunia, Lrr. Élatères persistants; colésule dentée. Tribu 2. Jungermanniaceæ. — Capsule quadri- valve; périchèze polyphylle. Sous-tribu 1. Jubuleæ.— Colésule dressée; élatères engainés, persistants. 4. Phragmiconea, Durt. Colésule comprimée ; éla- tères géminés. 5. Jubula, Durrt. Colésule trigone; élatères soli- taires. Sous-tribu 2. Jungermannieæ. — Colésule dressée ; élatères libres, caducs. 6. Radula, Durr. Colésule glabre, comprimée. 7. Jungermannia, Durr.Colésule glabre, arrondie, plus longue que la calyptre, 8. Thricolea, Durr. Colésule velue. 9. Chiloscyphus, Corpa. Colésule glabre, cupuli- forme, plus courte que la calyptre. 10. Pleuroschisma, Durr. Colésule glabre, latérale- ment fissile. Sous-tribu 3. Saccogyneæ. — Colésule pendante. 11. Cincinnulus, Dmrr. Colésule velue de toutes parts; capsule spirale. 12. Calypogia, Rapor. Colésule velue à la base. 15. Saccogy na, Durr. Colésule très-glabre. Sous-tribu 4. Acoleæ. — Colésule nulle. 14. Mniopsis, Durr. Calyptre saillante. 15. Acolea, Durt. Calyptre incluse; feuilles péri- chétiales libres. 16. Schisma, Durr. Calyptre incluse; feuilles péri- chétiales connées. Sous-tribu 5. Mesophylleæ. — Colésuie adhérente au périchèze. 17. Marsupia, DurT. Périchèze en urcéole à la base. 18. Alicularia, Corp. Feuilles périchétiales soudées par deux. 19. Mesophylla, Durr. Feuilles périchtiales insérées sur la colésule. Tribu 5. Blasiaceæ. — Capsule quadrivalve; péri- chèze monophylle. Sous-tribu 1. Blasieæ. — Colésule enfoncée, interne. 20. Blasia, MicHeLr, Lin. Périchèze utriculiforme. Sous-tribu 2. Diplolæneæ. — Colésule saillante. 21. Diplolæna, Durr. Colésule fissile (Diplolæna, genre de Brown, dans la famille des Rutacées). Sous-tribu 3. Scopulineæ. — Colésule nulle. 22. Echinogy na, Durr. Calyptre hérissée. 25. Aneura, Durt. Calyptre glabre ; élatères termi- naux nus. € 24. Scopulina, Durr. Calyptre glabre; élatères axiles, engainés. JUNGHANSIA ou JUNGHAUSIA. por. Le genre établi sous ce nom, par Gmelin (Sysé. Feget., p. 259), est le même que le Curlisia d’Aiton, fondé sur une espèce de Sideroxylon, de Burmann. 7. CuRTISIE. JUNGIE. Jungia. roT. Genre de la famille des Sy- nanthérées et de la Syngénésie séparée, L., élabli par Linné fils (Suppl. Plant., p. 590) qui le dédia à la mé- moire de Jungius, auteur d'ouvrages estimés et ren- fermant, selon Du Petit-Thouars, les premiers fonde- JUR ments des méthodes de classification des plantes. Adoplant ce genre, Cassini l’a placé dans la tribu des Nassauviées, près du genre Dumerilia dont il diffère à peine, et lui a donné les caractères suivants : invo- lucre cylindracé, formé de folioles à peu près sur un seul rang, égales, oblongues et obtuses; réceptacle planiuscule, garni de paillettes analogues aux folioles de l’involucre; calathide sans rayons, composée de plusieurs fleurons bilabiés et hermaphrodites; ovaires oblongs, grêles, anguleux, surmontés d'une aigrette longue et plumeuse. Les calathides sont réunies par trois el quatre en capitules entourés chacun d’un in- volucre général, formé de bractées analogues aux fo- lioles des involucres partiels. Le Jungia ferruginea est l'unique espèce du genre. C’est une plante de l’Amé- rique méridionale, dont les tiges sont ligneuses, cou- vertes d’un duvet couleur de rouille. Les feuilles sont alternes, pétiolées, arrondies, échancrées en cœur à la base et divisées en cinq lobes obtus; les capitules de fleurs sont petits et disposés en une panicule terminale très-ramifiée. Cette espèce n’a été observée depuis Linné fils par aucun botaniste. Cependant Gærtner, qui n’a fait que transcrire la description du genre, a changé arbitrairement son nom en celui de 7'rinacle. Quant au Jungia de Gærtner, 7. ESCALLONIE. JUNIA. 2oT. Synonyme de Clethra, L. F. ce mot. JUNIPÉRITES. Juniperites. or. Foss. Dans son Pro- drome d’une histoire des Végétaux fossiles, Ad. Bron- gniart donne ée nom à un genre de Conifères qui se rapporte au Genévrier vivant. JUNIE. Junia. Bot. Genre de la famille des Champi- gnons, établi par Dumortier, dans ses Commentatio- nes botanicæ, aux dépens du genre Phallus de Bron- gniard , dont il diffère par le chapeau non réticulé. Le genre Junie a pour type le Phallus hadriant. JUNIPERUS. BOT. Ÿ’. GENIÈVRE OU GENÉVRIER. JUNSA. BoT. La plante désignée sous ce nom par Linscot, paraît être l’Arachide. - JUPURA. o1s. Espèce du genre Troupiale. }. ce mot. JURASSIQUE. mix. Brongniard qualifie ainsi les ter- rains pélagiques ou neptuniens, composés de différentes Roches, et qui se trouvent dans une position géogno- stique analogue à celle de la chaîne du Jura. JURGENSIE. Jurgensia. Bot. Sprengel a donné ce nom au genre Medusa de Loureiro. #7. MÉDUSULE. JURINÉE. Jurinea. Bot. Genre de la famille des Sy- nanthérées, Cinarocéphales de Jussieu, et de la Syngé- nésie égale, L., institué par Cassini dans la tribu des Carduinées. Caractères : involucre formé de folioles imbriquées, appliquées, oblongues, coriaces : les inté- rieures sans appendices, les extérieures surmontées d’un appendice étalé et spinescent; réceptacle planiu- scule, hérissé de paillettes inégales et subulées; cala- thide sans rayons, formée de fleurons à corolle oblique, nombreux, égaux el hermaphrodites; akènes obovoï- des, tétragones, glabres, striés, présentant une alvéole basilaire, très-oblique et intérieure, une aréole apici- laire, entourée d’un rebord cerénelé, et portant une cu- pule qui s’accroit beaucoup par la floraison, et devient un corps épais, tubuleux, hémisphérique ou cylindracé, qui se détache après la maturité du fruit; aigrette blan- TRUNS che et légèrement plumeuse, attachée autour du bord externe et inférieur de la cupule. Cette cupule forme le caractère essentiel du genre Jurinea, qui diffère seu- lement en cela et par la structure de l’involucre, du Carduus et du Serratula; H. Cassini en a donné une description longue et minutieuse, et l’a regardéecomme formée par la réunion intime du plateau et de l’anneau, parties du fruit des Carduinées qui ordinairement ne s’accroissent point après la floraison, mais qui, dans le genre dont nous nous occupons, changent au contraire de forme, en sorte que l’anneau ou la partie extérieure, considérablement augmenté, se détache du fruit après la maturité et emporte avec lui le plateau ou la partie centrale, qui n’a pas participé à l'accroissement. L'auteur du genre Jurinea en a fait connaître deux espèces, savoir : 10 Jurinea alata, H. Cass., ou Serra- tula alata, Desf., Cat. Jard. Paris; Serratula cyanot- des, Gærtn.? 20 Jurinea tomentosa, Cass., ou Car- duus mollis, Marsch., F1. Taur.-Cauc.? Cette der- nière plante est originaire du Caucase, et il est douteux que ce soit le Carduus mollis de Linné. L'autre est cultivée au jardin de Paris, sans indication d’origine. H. Cassini présume que c'est le Carduus polyclonos, Willd., ou Serratula polyclonos, DC. JURIOLA. pois. Syn. de Zrigla Lyra, L. V. TRIGLE. JURTINA. 1Ns. Lépidoptère diurne du genre Satyre. V. ce mot. JUSÈLE et JUSGLU. pois. Noms vulgaires de la Men- dole. 7. SPARE. JUSIOUVO. 8oT. Synonyme vulgaire de Narcisse. JUSQUIAME. Æyosciamus. 8oT. Genre de la famille des Solanées, et de la Pentandrie Monogynie, L., of- frant des caractères extrêmement tranchés, qui le font reconnaître facilement. On peut le caractériser ainsi : calice tubuleux, subcampaniforme, à cinq lobes ; co- rolle infundibuliforme; limbe oblique à cinq lobes obtus, inégaux ; cinq étamines déclinées vers la partie inférieure de la fleur ; style terminé par un stigmate capitulé simple ; le fruit est une pywide, c’est-à-dire une capsule allongée, un peu ventrue à sa base, bilo- culaire, s’ouvrant horizontalement en deux valves su- perposées, enveloppée par le calice qui est persistant; les graines sont brunes, réniformes et tuberculées. Les Jusquiames, dont on compte une quinzaine d’es- pèces, sont toutes des plantes herbacées annuelles, bisannuelles ou vivaces, ayant la tige généralement velue et visqueuse, les feuilles alternes, d’un vert pâle; les fleurs assez grandes, disposées en une sorte d’épi unilatéral au sommet de la tige. Toutes ces espèces sont des plantes narcotiques el vénéneuses. La plus importante à connaître et en même temps la plus com- mune dans notre climat, est la JUSQUIAME NOIRE, //y05- ciamus niger, L.(Rich., Bot. méd., 1, p.296.) C’est une plante annuelle, très-commune sur le bord des chemins et dans les lieux incultes. Sa tige, haute de dix-huit pouces à deux pieds, est cylindrique, un peu recourbée en arc,rameusesupérieurement, toute couverte de poils longs et visqueux, qui existent également sur les feuil- les; celles-ci sont alternes, éparses ou quelquefois opposées sur le même pied ; elles sont sessiles, grandes, ovales, aiguës, profondément sinueuses sur les bords et JUS 177 molles. Les fleurs presque sessiles, tournées d’un seul côté, et disposées en longs épis, sont d’un jaune sale, veinées de lignes pourprées. Le calice est à cinq dents écartées el aiguës ; la corolle infundibuliforme. Le fruit s’ouvre par un opercule hémisphérique. L'aspect de la Jusquiame noire et son odeur nauséabonde suffiraient seuls pour en faire soupçonner les propriétés délétères; ses feuilles flasques, d’un vert terne, hérissées de poils visqueux ; ses fleurs, d’un jaune sale, parcourues de lignes rougeâtres,sont autant d'indices de ses mauvaises qualités. En effet, la Jusquiame noire est un poison nar- cotique, âcre, dont on combat les accidents par l’usage de l’émétique, et ensuite par les boissons acidules. Mal- gré cette action délétère, la Jusquiame est quelquefois employée en médecine. Elle agit à peu près de la même manière que la Belladone. C’est principalement en l’ad- ministrant contre les affections du système nerveux, que l’on en a retiré quelqu'avantage; ainsi dans le tic douloureux de la face, dans les névralgies sciatiques, la paralysie, plusieurs auteurs ont célébré ses bons effets. C'est ordinairement sous forme d'extrait qu’on administre ce médicament à la dose d’un à deux grains. Les mêmes propriétés se retrouvent dans la Jusquiame blancheet la Jusquiame dorée, autres espèces qui crois- sent également dans la France méridionale. JUSSIÉE. Jussiæa. por. Genre de la famille des Onagrées et de l'Octandrie Monogynie, L., très-voisin du genre Onagre, dont il diffère par les caractères suivants : le calice est tubuleux inférieurement où il adhère avec l'ovaire; son limbe est à quatre ou cinq divisions étalées et persistantes. La corolle se compose de quatre à cinq pétales insérés au calice. Les élamines sont en nombre double des pétales et insérées comme eux sur le calice. Le style est surmonté d’un stigmate à quatre ou cinq lobes peu marqués. Le fruil est une capsule allongée, à quatre ou cinq loges et à autant de côtes, couronnée par le limbe du calice persistant. Cette capsule s'ouvre entre chaque côte, par une fente longitudinale. Chaque loge contient un grand nombre de graines altachées à leur angle interne. Les espèces de ce genre sont des plantes herbacées, très-rarement des sous-arbrisseaux originaires du continent des deux Amériques ou des grandes Indes, où elles vivent en général dans les lieux marécageux; quelques-unes sont rampantes ou nagent à la surface des eaux. Leurs feuilles sont alternes et le plus souvent très-entières ; leurs fleurs sont pédonculées, solitaires à l’aisselle des feuilles. Le plus souvent elles sont jaunes, très-rarement blanches. Ce genre, dédié par Linné à l’illustre auteur des Familles Naturelles, a été nommé Jussia par Adan- son, Jussieva par Schreber. Quant au Jussieua de Houston, c’est le genre Jatropha de Linné. Kunth (in Humb. Nov. Gen., 6, p. 96) a décrit dix espèces nou- velles de ce genre, recueillies par Humboldt et Bon- pland, dans les parties de l'Amérique visitées par ces deux illustres voyageurs. Il en a figuré quatre sous les noms de Jussiæa salicifolia, loc. cit., p. 99, t. 550; Jussiæa maypurensis, loc. cit., p.100, t. 551; Jus- siæa pilosa, loc. cil., p. 101, t. 532; J'ussiæa macro- carpa, loc. cit., p. 102, t. 55. JUSSIEUA. Bot. Synonyme de Jatropha. F. ce mot. 178 JUS JUSSIEVA. BoT. Pour Jussiæa. V. Jussiée. JUSTICA. BoT. Pour J'usticia. V. Jusricte. JUSTICIE. J'usticia. 20oT. Vulgairement CARMANTINE. Genre très-nombreux en espèces, qui fait partie de la famille naturelle des Acanthacées et de la Diandrie Monogynie, L. Il se distingue par les caractères sui- vants : son calice est à cinq divisions profondes, et souvent accompagné d’un calicule extérieur. La corolle est monopétale, irrégulière, tubuleuse ; son limbe est à deux lèvres, dont la supérieure est échancrée et l’infé- rieure à trois lobes. Les étamines sont généralement au nombre de deux, saillantes hors de la corolle et insérées à son tube. Dans un assez grand nombre d'’es- pèces les deux loges sont écartées l’une de l’autre, de manière à représenter quatre étamines soudées deux à deux par leurs filets. Les espèces où l’on observe cette disposition, constituent le genre Dianthera de Linné qui ne doit être considéré que comme une simple sec- tion du genre Justicia. L’ovaire est porté sur un disque annulaire, hypogyne, qui forme un cercle saillant à sa base. Coupé transversalement, il présente deux loges qui contiennent chacune environ huit ovules attachés sur deux rangs, à leur angle interne. Le style est simple et se termine par un stigmate à deux lobes inégaux. Le fruit est une capsule globuleuse ou allongée, quel- quefois un peu comprimée latéralement, à deux loges et à deux valves qui s’écartent l’une de l’autre avec élasticité, emportant sur le milieu de leur face interne la moitié de la cloison, en sorte qu’elles représentent chacune deux demi-loges. Les graines, ordinairement globuleuses, sont attachées par le moyen d’un podo- sperme court et en forme de crochet. Les Justicies sont en général des arbustes élégants ou des plantes herbacées, dont la tige est cylindrique ou anguleuse ; les feuilles opposées, rarement ternées ou alternes. Les fleurs, qui offrent souvent les couleurs les plus vives, sont accompagnées chacune de deux ou trois bractées, quelquefois assez rapprochées pour former une sorte de calicule ou un épi écailleux. Ces fleurs sont assez ordinairement en épis axillaires, d’autres fois elles sont presque solitaires et portées sur des pédoncules dichotomes, qui naissent de l’aisselle des feuilles supérieures. Toutes ces espèces sont exoti- ques et croissent dans les régions chaudes du nouveau et de l’ancien continent. Jussieu a séparé de ce genre immense un certain nombre d'espèces distinctes par la structure de leur capsule, et dont il a formé le genre Dicliptera. V. DicziprÈRe. Nous mentionnerons quel- ques-unes des espèces les plus remarquables du genre Justicie, surtout parmi celles que l’on cultive le plus communément dans les jardins : JUSTICIE EN ARBRE. Juslicia Adhaloda, L. Cette espèce, qui est originaire de l’Inde, et qui porte aussi le nom de Noyer des Indes et de Ceylan, est une de celles que l’on voit le plus souvent en Europe. Elle forme un arbuste qui peut s'élever à dix ou douze pieds. Sa lige est ligneuse; ses rameaux sont nombreux et redressés, portant des feuilles opposées, ovales, lan- céolées, aiguës, pubescentes, d’un vert clair. Les fleurs sont grandes, blanches, veinées de pourpre, réunies en épis axillaires écailleux. La corolle offre deux lèvres : JYN l’une supérieure et échancrée, l’autre inférieure et à trois lobes inégaux. Cet arbrisseau craint peu le froid, et ne demande, pendant les hivers, à Paris, que la chaleur de l’orangerie. Onle multiplie de boutures ou de marcottes. JUSTICIE PECTORALE. Justicia pectoralis, L. Ses tiges sont herbacées, tétragones, d'environ un pied de hau- teur, glabres et noueuses; ses feuilles sont opposées linéaires, lancéolées, entières et glabres. Les fleurs sont purpurines, et forment des épis dichotomes groupés en une sorte de panicule terminale. Leur calice, qui offre à sa base trois bractées, est à cinq divisions profondes. Leur corolle est tubuleuse et bilabiée. Cette espèce, qui est commune dans les Antilles, y est fort employée: le suc que l’on en exprime est appliqué avec avantage sur les coupures et autres plaies récentes, dont il fa- vorise la cicatrisation ; de là le nom vulgaire d’Xerbe aux charpentiers, qui lui est donné aux Antilles. On en prépare aussi un sirop fort agréable, et que l’on emploie aux mêmes usages que le sirop de Capillaire en Europe. JUSTICIE ÉCARLATE. J'usticia coccinea, Cavanil. Ori- ginaire de la Guiane, ce joli arbuste peut s’élever à une hauteur de six à huit pieds. Ses feuilles sont opposées lancéolées, aiguës, marquées de nervures assez sail- lantes. Ses fleurs, d’un rouge éclatant, constituent de longs épis, dont les fleurs se succèdent presque tout l'été. Elle demande les mêmes soins que la première espèce et se multiplie de la même manière. Elle passe l'hiver en pleine terre, dans le midi de la France. JUSTICIE PEINTE. J'usticia picta, L. Indigène des Indes-Orientales, cet arbuste élégant peut s’élever à sept ou huit pieds. Ses jeunes rameaux sont carrés et portent des feuilles opposées, persistantes, ovales, aiguës. Ses fleurs sont grandes, d’une belle couleur rouge, souvent marquées de taches jaunes, disposées en épi foliacé, tétragone. Cette espèce, qui se multiplie de graines, demande la serre chaude pendant l’hiver. JuSTICIE EN ENTONNOIR. J'usticia infundibuliformis, L. Salisbury, qui a figuré cette plante dans le Paradi- sus Londinensis, tab. 12, lui a donné le nom de Cros- sandra undulæfolia. C’est un charmant arbuste qui croît dans l'Inde, et dont les feuilles sont opposées ovales, aiguës, ondulées, d’un vert foncé. Ses fleurs, d’un jaune safrané, forment de longs épis axillaires et pédonculés. Elle se cultive en serre chaude. JuSTICIE A FEUILLE D'HYsope. Justicia Hyssopifolia, L. Cet arbuste croît naturellement à Madère. Sa tige, haute de trois à quatre pieds, est en tout temps ornée de ses feuilles, qui sont presque sessiles, lancéolées, épaisses, glabres. Les fleurs sont jaunâtres, le plus sou- vent solitaires à l’aisselle des feuilles. JUXTAPOSITION. mozc. On entend par Juxtaposi- tion l'accroissement résultant, chez les Mollusques, de l’adjonction incessante de molécules calcaires ou cor- nées, transsudantes du manteau, du corps ou du pied des Mollusques testacés ou coriacés; ce sont ces molé- cules qui forment, par des couches souvent répétées, les enveloppes ou coquilles, les opercules, les écussons et autres pièces solides que l’on observe chez ces ani- maux. JYNX. o1s. Synonyme de Torcol. KAD KABASSOU. maw. Syn. de Tatou à douze bandes. KABELIAU. pois. Même chose que Cabéliau et Cabil- lau. 7. ces mots. KACHIN. mo. Nom donné par Adanson (Voyage au Sénég., p. 187, pl. 12) à une Coquille du genre 7'r0- chus. Linné en a fait son Z'rochus Pantherinus en y confondant, à tort, une autre espèce d’Adanson qui en est bien distincte. Cette espèce paraît être le Troque Turban, Trochus T'uber de Lamarck. KAD. BoT. 7. Cap. KADALEF. BOT. 7. CADALI. KADELÉE. or. Même chose que Cadelium. F. ce mot. KADSURA. or. Genre établi par Jussieu (Ann. Mus., 16, p. 540), et dont l’Uvaria Japonica de Thunberg, ou Kadsura de Kæmpfer, t. 477, est le type. Ce genre, adopté par Dunal ( Anon., p. 57) et par De Can- dolle (Syst. Nat. Veg. 1, p. 465), a été placé, mais avec doute, dans la famille des Anonacées, dont il s’é- loigne surtout par sa tige volubile et ses feuilles den- tées en scie. Voici du reste les caractères qui ont été attribués à ce genre : son calice est à trois divisions profondes; sa corolle composée de six pétales ovales, obtus; les étamines sont nombreuses et ont leurs filets très-courts. Les pistils, au nombre de trente à quarante, sont réunis sur un gynophore charnu, ovoïde, globu- leux, prenant de l’accroissement après la fécondation. Les fruits sont charnus, agglomérés sur le gynophore, uniloculaires et contenant deux graines dont on ne connaît pas encore l’organisation, circonstance qui empêche de pouvoir déterminer bien exactement si ce genre appartient réellement à la famille des Anona- cées. KapsuRA Du Japon. Kadsura Japonica, Dunal, loc. cit., p. 57. C’est la seule espèce de ce genre; elle forme un petit arbuste étalé, rameux, dont la tige est brune et verruqueuse, les feuilles courtement pétiolées, ova- les-oblongues, amincies en pointe à leurs deux extré- mités, épaisses, coriaces, glabres, dentées en scie ou sinueuses sur leur bord. Les fleurs sont blanches, pé- donculées, solitaires, opposées aux feuilles. Les car- pelles sont charnus , rouges, placés sur un gynophore blanc et charnu. KADUE. Kadua. pot. Genre de la famille des Rubia- cées, élabli par Chamisso et Schlectendal, pour six es- pèces recueillies par le premier de ces botanistes dans son Voyage autour du monde. Voici les caractères as- signés au genre Kadua, dans le Linnea de 1829, p. 157: tube du calice hémisphérique, son limbe à quatre divi- sions et à quatre dents; corolle glabre intérieurement, coriace, hypocratériforme, avec son tube allongé et son limbe quadrifide; organes générateurs inclus; anthères linéaires ou oblongues, presque sessiles sur l’orifice du tube; style tiliforme, bifide au sommet qui est plus épais, avec ses ramifications papilleuses en dedans; capsule globuleuse, ou un peu ellipsoïde, à deux loges, KÆM 179 K presque soudée au calice, quelquefois charnue, chez d’autres espèces presque sèche et le plus souvent cou- ronnée par les divisions du calice persistant ; les loges s’ouvrent verlicalement et renferment des semences nombreuses, très-petites, anguleuses, attachées au cen- tre d’un placentaire fongueux. Les Kadues sont de petits arbrisseaux glabres, à feuilles opposées, accom- pagnées de stipules solitaires, pointues aux deux extré- mités et entières ; leurs fleurs sont terminales, réunies en corymbe ou axillaires et alors solitaires et pédoncu- lées. KADUE DE Cook. Kadua Cookiana, Cham. et Schl. Ses rameaux sont opposés et cylindriques, garnis de feuilles linéaires, aiguës, avec leurs bords roulés; les fleurs, en petit nombre, sont terminales ; la capsule se termine en bec. Dans les endroits les plus découverts de l’île de Wahu. On trouve dans la même île et dans celle de Romanzoffles Kadua cordata, AMenziesiana, Romanzofjiensis, acuminata et offinis. IL n’est pas bien certain que cette dernière espèce ne doive pas former un genre distinct. KADULA Er KADUTAS. 80T. (Théophrasie.) Syno- nyme de Cuscule. 7. ce mot. KÆMPFÉRIE. Kæmpferia. 2oT. Genre de la famille des Scitaminées ou Amomées, et de la Monandrie Mono- gynie, L., offrant pour caractères : un calice tubuleux, double, à six divisions dont trois extérieures longues, linéaires et étalées, trois intérieures dressées, dispo- sées comme en deux lèvres: l’une supérieure composée de deux divisions, l’autre inférieure formée d’une seule division profondément bilobée. L’anthère est simple, dilatée, membraneuse et pétaloïde à son sommet qui est bifide. Le style est long et grêle, terminé par un stigmate orbiculaire, concave et cilié. Le fruit est une capsule triloculaire, trivalve et polysperme. Les espèces de ce genre, au nombre de cinq ou six, sont originaires des Indes-Orientales. Leur racine est tubéreuse, char- nue, quelquefois fasciculée. Elles sont dépourvues de tiges; les feuilles sont généralement assez larges, et les fleurs radicales. Tantôt ces dernières naissent au milieu de l'assemblage des feuilles, tantôt elles nais- sent à côlé. En instituant le genre Kæmpferia, Linné a voulu rendre hommage à la mémoire d’un célèbre voya- geur, le docteur Engelbert Kæmpfer, né à Lemgo , en Westphalie, le 15 septembre 1651. Ce savant, aussi pro- fond que modeste, préféra aux honneurs et à la for- tune, les dangers que courent ordinairement ceux qui vont recueillir eux-mêmes, dans les régions lointaines, les matériaux de leur instruction. Il sollicita un simple emploi attaché à l'ambassade suédoise en Perse, afin de pouvoir, avec plus de temps et de facilité, explorer une contrée regardée comme la terre classique des sciences naturelles et médicales. Après avoir employé deux années à satisfaire une aussi louable curiosité, il désira passer sur la flotte hollandaise, destinée pour les 180 KÆM Indes; il y fut reçu en qualité de chirurgien en chef, et c’est par ce moyen qu’il lui fut possible de pénétrer dans le royaume de Siam et au Japon, pays rigoureu- sement fermés aux étrangers, et sur lesquels on n’avait eu jusque-là que des notions fort incertaines. Kæmpfer y fit une instructive moisson dans toutes les branches des connaissances utiles, et, à son retour, après dix années de périlleuses recherches, il s’occupa de la pu- blication de ses découvertes, de ses travaux les plus importants, parmi lesquels on remarque surtout : Amænitates exoticæ, in-4°; Herbariwm ultra-gan- geticuwm ; Histoire de l’empire du Japon, 2 vol. in-fol.; enfin un recueil de tous ses autres voyages, en deux voluines in-folio. KÆMPFÉRIE RONDE. Kœ@mpferia rotunda , L., Red., Lil. 1, t. 49. La racine de cette plante est composée de trois ou quatre tubercules oblongs, charnus, qui, de leur collet, produisent quelques fibres blanchâtres; elle donne immédiatement naissance à des feuilles ovales- oblongues, grandes, vertes en dessus, rougeàlres en dessous, traversées par une nervure longitudinale, et roulées sur elles-mêmes, avant leur développement. Les fleurs naissent aussi immédiatement des racines et,rap- prochées en faisceau, au nombre de cinq à sept, elles paraissent tantôt avant la naissance des feuilles, et tantôt en même temps; mais elles ne se développent que successivement, et de manière qu’il n’y en a ordi- nairement que deux d’épanouies en même temps; elles ont une odeur douce et agréable. Chaque fleur est en- vironnée, à sa base, par une spathe monophylle, mem- braneuse, d’une couleur purpurine claire, Le calice est monophylle, tubulé inférieurement, partagé à sonlimbe en trois découpures linéaires, un peu plus iongues que la corolle. Celle-ci est composée de trois pétales insé- rés dans le haut du tube du calice : les deux supérieurs sontlancéolés et blancs, l’inférieur, plus large, est d’une couleur purpurine et partagé, jusqu’à moitié, en deux lobes ovales. Il n’y a qu’une seule étamine dont le fila- ment est attaché à l’orifice du tube du calice devant les deux pétales supérieurs; ce filament est élargi dans une partie de son étendue, replié sur ses bords de manière à former une sorte de gaîne cylindrique, à travers la- quelle passe le style, et il se prolonge au delà de ce dernier en une lame partagée en deux divisions lan- céolées; c'estau-dessous de celte lame qu'est placée l’an- thère qui est à deux loges longitudinales, adnées dans toute leur longueur à la paroi interne et supérieure du filament. L'ovaire est infère, ovoïde, caché sous la terre, surmonté d’un style blanc, filiforme, enveloppé, dans sa partie supérieure, par l’étui formé par le fila- ment de l’étamine; le sligmate qui Le termine est évasé, aplati et d'un assez grand diamètre. La Kæmpférie ronde, étant originaire des contrées les plus chaudes, exige le séjour constant dans la serre; il lui faut une terre substantielle, mêlée de terreau de bruyère, des arrosements copieux el fréquents en été, beaucoup plus ménagés en hiver, jusqu’à l’apparition des fleurs. Sa multiplication s'opère par la séparation des drageons qu’elle pousse du collet de ses racines, et qui, placés dans des pots, sur couche chaude, ne tardent pas à reprendre et deviennent, l’année suivante, des KAH plantes faites. Son introduction dans nos serres date de 1768. Elle fleurit en mai et juin. KÆMPFÉRIE GALANGA. Kœmpferia Galanga, L., Red., Lil. 5, t. 144. Cette espèce, qui croît dans les forêts sombres de l’Inde, a sa racine composée d’une touffe épaisse de tubercules allongés, fusiformes, quel- quefois renflés. De cette racine naissent deux à trois feuilles rétrécies en un pétiole engaînant; ces feuilles sont ovales, larges, ondulées sur leur bord, aiguës au sommet, glabres en dessus, un peu pubescentes à leur face inférieure. Les fleurs au nombre de trois à quatre, plus petites que dans l’espèce précédente, naissent du collet de la racine, au milieu des feuilles; les fleurs sont blanches, marquées de deux taches violettes. KÆMPFÉRIE A FEUILLES LONGUES. Xæmpferia longi- folia, Willd., Red., Lil. 7, t. 389. Cette espèce res- semble beaucoup à la précédente. Maïs sa racine est formée de tubercules globuleux ; ses feuilles sont plus allongées, blanches inférieurement. La division interne et inférieure des calices est d’une teinte violette foncée. Elle est aussi originaire de l'Inde. KAGENECKIE. Kageneckia. BoT. Ce genre, de la Diœcie Polyandrie, et non dela Polygamie Monœæcie,L., a été établi par Ruiz et Pavon (Ælor. Peruv. Syst. Veget., p. 290). En le rapportant à la tribu des Spi- réacées, de la famille des Rosacées, Kunth (7 Æumb. et Bonpl. Nov. Gener., 6, p. 257) en a ainsi exposé les caractères : fleurs dioïques ; les mâles ont un calice hémisphérique dont le limbe est à cinq divisions pro- fondes, régulières, et se recouvrant par les bords avant l'ouverture de la fleur; cinq pétales orbiculés, égaux, sessiles sur l'entrée du tube calicinal; seize à vingt élamines, ayant la même insertion et sur un seul rang, à filets subulés, libres, et à anthères oblongues, bilo- culaires et déhiscentes longitudinalement. Les fleurs femelles sont composées d'un calice et de pétales comme ceux des fleurs mâles ; d’étamines avortées; de cinq ovaires libres, renfermant chacun vingt ovules fixés sur deux rangées à l’angle interne, surmontés de einq styles et de stigmates dilatés. Le fruit est formé de cinq capsules coriaces, en forme de sabot, disposées en éloile, uniloculaires, déhiscentes longitudinalement et par le dessus. Chacune renferme environ vingt graines déprimées, ailées au sommet, disposées transversale- ment et se recouvrant un peu les unes les autres. Ces graines ont un double tégument : l'extérieur très-mince, l'intérieur plus épais et adhérent ; elles sont dépourvues d'albumen; leur embryon est droit; la radicule et les cotylédons sont elliptiques. Ce genre, très-voisin, mais assez distinct du Quillaja de Molina (Smegmadermos, Ruiz el Pavon), se compose de deux espèces auxquelles les auteurs de la Flore du Pérou ont donné les noms de Kageneckia lanceolata et Kageneckia oblonga. Ce sont des arbres indigènes du Pérou et du Ghili. Leurs feuilles sont éparses, simples, entières, accom- pagnées de stipules géminées et très-petites. Les fleurs sont terminales; les mâles disposées en corymbes; les femelles solitaires. KAHAU. ma. Espèce du genre Guenon. }. ce mot. KAHICA. Am. Synonyme vulgaire d'Orang-Outang. V, ORAKG. — KAL KAHIRIA. 8oT. Forskahl (Flora Ægypt.-Arab., p. 155) a établi, sous ce nom, un genre qui est le même que l'Ethulia de Linné. 7. ÉTRULIE. KAIAMA. 807. Synonyme de Caryota urens. V. Ca- RYOTA. KAIMAN. REPT. 77. CAIMAN. . KAINCA. Bot. Synonyme de Chiococca racemosa. 1. CHIOCOQUE. KAINITO. BoT. 7. CAINITO. KAJAN. BorT. Pour Cajan. 7. ce mot. KAKADOE. o1s. Synonyme de Cacatoès. 7. ce mot. KAKAITSEL. pois. Espèce du genre Glyphisodon. V. ce mot. KAKATOËS. Cacatua. o1s. P. CACATOËS. KAKELIK ou KAKERLIK. o1s. Espèce du genre Per- drix, qui n’est peut-être qu'une variété de la Perdrix rouge. 77. PERDRIX. KAKERLAQUE. 1Ns. Même chose que Gancrelat. KAKILE. BoT. Même chose que Cakile. 7. ce mot. KAKLA. BOT. Ÿ. CACHLA. KAKOXÈNE. min. Le professeur Steiman a trouvé dans la mine de Fer de Herbeck, en Bohême, une sub- stance brune, cristalline, déposée dans des fissures qui traversent la mine. Cette substance peut être facile- ment confondue avec le Carpolithe et présente comme lui une disposition rayonnée dans les fissures; quel- quefois les cristaux filamenteux se groupent en forme de touffes. D’après l’analyse qu’a faite Steiman de ce minéral nouveau, il l'estime composé de Silice 8,9; Acide phosphorique 17,8; Alumine 10; Oxide de Fer 56,4; Chaux 1,1; Acide fluorique et Eau 25,8. . KALABA. BoT. /. CALABA. KALABURA. 8oT. Même chose que Calabure. 7. Mux- TINGIE. à KALAGRIOCHTENI. concs. Même chose que Chteni. KALAMAGROSTIS. BorT. Synonyme de Roseau, d’où Calamagrostis. Ÿ. ce mot. KALAN. mozc. Nom qu'Adanson (Sénég., p. 107, pl. 9) a donné à un Strombe qui est le Sérombus len- tiginosus, de Linné, et que l’on pourrait rapporter à d’autres espèces, si l’on s’attachait à toute la syno- nymie donnée par Adanson qui cite des figures que Linné et d’autres ont appliquées à des espèces bien différentes. /. STROMBE. KALANCHÉE ou KALANCHOE. Kalanchoe. Bo. V. CALANCHOE. KALANIOS. 5or. Synonyme d’Arundo, L. F. Ro- SEAU. KALBFUSSIE. Kalbfussia.BoT.Genre dela famille des Synanthérées, tribu des Chicoracées, établi par Schultz (Flora, 1855, p. 725) qui lui assigne pour caractères : capitule multiflore; involucre unisérial, dont les squam- mes ont souvent un appendice à leur base; réceptacle à fossettes et nu; akènes cylindriques, tuberculato-mu- riqués : ceux des fleurons de la circonférence sont nus et sans bec au sommet, ceux du disque ont un prolon- gement en forme de bec; aigrette du rayon nulle, celle du disque est double : l’extérieure très-petite et squam- melleuse, l’intérieure consistant en dix paillettes seca- rioso-dilatées à leur base, et plumeuses dans le reste de leur étendue. Les Kalbfussies, dont on connaît 6 BICT. DES SCIENCES NAT. KAËL 181 deux espèces : Kalbfussia Salzmanni et Kalbfussia Mulleri, sont des plantes herbacées, qui croissent sur les bords incultes de la Méditerranée, dans la Mauri- tanie, et que l’on retrouve quelquefois dans l’île de Sardaigne; elles ont leurs feuilles radicales oblongues, glabres, sinuato-dentées; les hampes sont glabres, ra- meuses et du double plus longues que les feuilles ; les rameaux sont monocéphales, quelquefois écailleux vers le sommet; les fleurs sont jaunes, avec les écailles de l'involucre poilues sur le dos. KALERIA. por. Genre formé par Adanson (Fam. des Plant.), et qui répond au Si/ene de Linné. KALI. por. Espèce du genre Soude. KALIFORMIA. BoT. Le genre d'Hydrophytes formé sous ce nom, par Stackhouse, dans sa Néréide britan- nique, rentre dans le genre Gigartina de Lamouroux. KALIMÉRIDE. Kalimeris. Bot. Le genre Aster de Linné ayant été divisé en plusieurs sous-genres par H. Cassini, ce botaniste a désigné l’un d’eux sous le nom de Kalimérides. Parmi les caractères qui servent à le distinguer des autres sous-genres, voici les plus essentiels : involucre orbiculaire turbiné, composé de folioles à peu près égales, sur un ou deux rangs, oblongues et lâchement appliquées : réceptacle élevé, presque conique; ovaires aplatis, munis d’une bordure cartilagineuse sur chacune des deux arêtes extérieure et intérieure; aigreltes extrèmement courtes et plu- meuses. Suivant un usage qui lui est particulier, l’au- teur de ce sous-genre a décrit une espèce en lui impo- sant la dénomination nouvelle comme nom générique. Cette plante (Xalimeris platycephala) est cultivée dans les jardins, où on la nommait Aster Sibiricus. KALISALPÈTRE. min. Synonyme de Potasse nitratée. V, ce mot. KALISON. moLz. Le Kalison d’Adanson (Sénég., p.49, pl. 2) est un petit Oscabrion que Linné et Lamarck n'ont point rapporté dans leur synonymie; il paraît bien distinct de toutes les espèces connues, et l’on ne saurait, avec Blainville, le confondre comme variété du Chiton fasciculaire de Linné. KALLIADE. Xallias. BoT. D'après Adanson, ce nom, dont l’étymologie grecque signifie beauté, élait appli- qué à une belle espèce d’Anthémide. H. Cassini s’en est servi pour désigner un sous-genre de l’ÆZeliopsis, el il l'a caractérisé par ses fruits à péricarpe drupacé et ridé, ainsi que par les corolles des fleurs marginales qui ne sont point articulées, mais continues avec l’o- vaire. Quoique l’auteur de ce genre n’ait point prétendu le séparer complétement du genre Æeliopsis, il n’en a pas moins décrit l'espèce sur laquelle il l'a établi, avec la dénomination de Kallias. Il est à craindre que ce nouveau mot ne fasse prendre le change aux bota- nistes, et qu'ils ne le considèrent comme un nom géné- rique. Le Kallias ovata, Cass., avait déjà été rapporté au genre ZZeliopsis per Dunal (Mém. du Muséum, t. v, p. 57) qui l'avait nommé Æeliopsis buphial- moides. Peut-être ce dernier nom doit être seul admis, parce qu’il a la priorité sur celui de Cassini et qu'il rappelle l’Anihemis buphtalmoides dont Jacquin a donné une belle figure (Æort. Schænbrunn., vol. 11, p. 15, tab. 151). Ortéga, auquel on doit la première 19 182 K AL connaissance de cette plante, la plaçait aussi dans le genre Anthemis et la nommait Anthemis ovalifolia. Enfin, Persoon (Ænchirid., 2, p. 475) lui donnait le nom d’Acmella buphtalmoides. C’est une belle plante herbacée, dont les tiges, très-rameuses, portent à leur extrémité de grandes calathides jaunes. Elle est culti- vée, sans exiger beaucoup de soins, dans le Jardin Botanique de Paris. L'Heliopsis canescens de Kunth (Nov. Gen. et Spec. Plant. æœquin., 4, p. 212) est peut-être une variété de la précédente. Cassini en a formé une seconde espèce de son sous-genre, en la nommant Xallias dubia. KALLSTROEMIA. 8oT. Scopoli a nommé ainsi un genre nouveau qu'il a formé sur le 7’ribulus maxi- mus. f. HERSE. Î KALMIE. Xalmia. Bot. Genre de la famille des Rho- doracées et de la Décandrie Monogynie, L. Caractères : calice étalé, à cinq divisions; corolle monopétale, dé- primée et renflée, ayant son limbe à cinq lobes courts et réfléchis et offrant vers sa partie inférieure dix pe- lites fosseltes; élamines au nombre de dix, insérées tout à fait à la base de la corolle, et placées horizon- talement, de manière que le sommet de chaque anthère est reçu et engagé dans l’une des dix petites fossettes dont il vient d’être parlé; ovaire libre, globuleux, à cinq loges polyspermes, surmonté d’un style assez long, au sommet'duquel est un stigmate déprimé, à cinq lobes à peine marqués. Le fruit est une capsule globu- leuse à cinq loges, s’ouvrant en cinq valves par le mi- lieu des cloisons. Le genre Kalmie, institué par Linné, fut un hom- mage éclatant de l'estime de ce grand maitre envers Pierre Kalm, Suédois, l’un de ses élèves les plus distin- gués, qui s’est en outre acquis des droits à la recon- naissance de tous les naturalistes, par le voyage de re- cherches qu'il fit dans l'Amérique septentrionale. C’est de cette partie du nouveau continent que sont origi- naires les cinq espèces connues jusqu’à ce jour; ce sont des arbustes ou des arbrisseaux qui en toutes sai- sons se maintiennent feuillés. KALMIE A LARGES FEUILLES. Xalmia latifolia, L. On trouve cette plante dans les forêts humides et ombra- gées de la Virginie et de la Pensylvanie, depuis la chaîne des Alleghanys, qui borne le Tennessée et la Caroline septentrionale, jusqu’au Canada. Cette Kalmie garnit presque entièrement le côté de ces montagnes qui re- garde le nord, et sur des surfaces non interrompues de trois à quatre cents acres; elle s’y élève ordinairement à la hauteur de douze à quinze pieds, et comme ses ra- meaux, lorsqu'ils sont fleuris, présentent une réunion considérable de corymbes aussi riches qu’éclatants, il en résulte que l'aspect des montagnes garnies de Kal- mies est des plus agréables et des plus riants. La Kalmie à larges feuilles fut connue en Angleterre, en 1754, époque où elle y fut apportée par P. Collinson. Elle s’est parfaitement acclimatée dans nos jardins, où sa constilulion robuste lui permet de braver en pleine terre, le froid des hivers. Cette Kalmie fleurit en juin et juillet; et pendant tout le temps que ses fleurs res- lent épanouies, elles font, par leur éclat et leur élé- gance, un des plus beaux ornements des jardins. Elles KAL présentent un phénomène remarquable dansla manière dont la fécondation s’accomplit chez elles : leurs dix élamines, divergentes autour du pistil comme les rayons d’une roue, ont leurs anthères nichées dans autant de petites fossetles creusées dans la corolle; lorsque le moment de lémission du pollen est arrivé, ces anthères sortent successivement de leurs niches avec une sorte d’élasticité, s’inclinent sur le stigmate pour y répandre leur poussière fécondante, et reviennent ensuite vers le bord de la corolle. Les corymbes fleuries de cette espèce ont environ sept à huit pouces de diamètre, et forment des bouquets d'autant plus remarquables qu’ils sont ordinairement très multipliés. La Lige se divise en rameaux nombreux, un peu rougeâtres, garnis de feuilles alternes ou quelquefois presque opposées, pé- tiolées, ovales-oblongues ou ovales-lancéolées, coriaces, persistantes, glabres des deux côtés, luisantes et d’un vert foncé en dessus. Ses fleurs sont assez grandes, blanchâtres ou d’un rose vif et portées sur de longs pédoncules poilus et visqueux, rassemblés au nombre de douze à quinze, et davantage. Cette plante, dont la racine est garnie d’un chevelu assez épais, sg plaît beaucoup mieux en pleine terre que resserrée entre les parois d’un pot ou d’une caisse; elle demande seulement un abri contre les grands vents, et une terre légère, substantielle, aussi semblable que possible à celle où elle a crû originairement : un mé- lange de terreau de bruyère, de sable et d’un peu d’ar- gile lui convient parfaitement; on remplit de ce mé- lange un trou qu’on à pratiqué dans le terrain, et dont le diamètre est proportionné à l'étendue des racines; on place au milieu le pied de l’arbrisseau, et l’on recouvre ses racines ayec précaution et en entassant légèrement la terre dont on regarnit le pied à mesure qu’il prend de l’étendue ; on tient le sol constamment frais, en évi- tant une trop grande humidité. Les efforis qu’on a faits jusqu’à ce jour dans nos contrées pour multiplier par le semis, le Kalmie à larges feuilles, paraissent avoir été complétement infructueux; il faut donc se conten- ter de la méthode de propagalion au moyen des seules marcoltes, moyen assez long et qui ne réussit bien qu’en y sacrifiant exclusivement une plante-mère des plus vigoureuses. Du reste l’arbrisseau est dur, robuste et rustique ; il tient parfaitement sa place parmi les ar- bustes toujours verts, qui donnent encore un air de vie à nos parterres, quand les frimats y répandent le deuil et la tristesse. KALMIE A FEUILLES EN coIN. Kalmia cuneata, Mich. Feuilles éparses, sessiles, allongées, rétrécies en coin à leur base, glabres en dessus et un peu pubescentes en dessous ; fleurs en corymbe; corolle blanche en de- hors, purpurine intérieurement, vers la base. De la Caroline. ’ KALMIE VELUE. Kalmia hirsuta, Walt. Petit arbris- seau à tiges grêles, faiblement ligneuses, diffuses, ra- meuses, hautes de dix pouces environ; rameaux velus et hispides; feuilles presque sessiles, petites, alternes, ovales-laricéolées, hispides, roulées en dessous, longues de quatre lignes; fleurs axillaires, solitaires, pédon- culées ; capsules glabres, petites et globuleuses. De la Caroline. KAM KALMIE A FEUILLES ÉTROITES. Kalmia angustifolia, L. Un peu moins grand que le précédent dans toutes ses parties, cet arbrisseau porte des feuilles verticillées par trois, quelquefois simplement opposées, elliptiques, allongées, un peu obtuses, d’un vert clair à leur face supérieure, légèrement glauques inférieurement, en- tières et très-glabres. Leurs fleurs-sont pédicellées, fort petites, disposées par petites grappes à l’aisselle des feuilles supérieures, de manière à former une sorte de corymbe terminal; quelquefois un jeune rameau s’é- lève au-dessus du corymbe, qui alors n’est plus termi- nal. Cette espèce fleurit en juin etjuillet. KALMIE GLAUQUE. Kalnia glauca, L. Petit arbuste buissonneux, d’un pied à un pied et demi d’élévation, ra- meux. Ses feuilles sont sessiles, opposées, lancéolées, ai- guës, glabres, entières et à bords recourbés en dessous, d’un vert clair, luisantes à leur face supérieure, très- glauques inférieurement. Les fleurs roses etlonguement pédicellées, forment des bouquets corymbiformes, vers la partie supérieure des rameaux. Ces quatre espèces, originaires de l'Amérique septentrionale,se cultiventen pleine terre sous le climat de Paris. Elles doivent être placées dans les plates-bandes de terre de bruyère, qu’elles ornent, par leur feuillage toujours vert, et surlout par leurs bouquets de belles fleurs roses. On les multiplie de rejetons ou de boutures; mais les plus beaux individus sont ceux qui proviennent de graines. _ KALOPHYLLODENDRUM. Bor. Même chose que Ca- dophylluim. V. CALOPHYLLE. KALOSANTHES. BoT. Le docteur Hawordt, dans son Revis. Succul. plants, p. 6, a cru devoir séparer du genre Crassulæ, quelques espèces qui se distinguent par leur inflorescence en forme de capitules environ- nés d’un involucre, par le tube de leur corolle infun- dibuliforme, trois fois plus long que les divisions du limbe, enfin par quelques autres caractères également bien tranchés, mais d’une moindre importance; il en a formé un genre distinct que De Candolle n’a point adopté, mais dont il a fait néanmoins une section {Franciscea) de son genre Rochea. Ces espèces, au nombre de huit, sont toutes originaires du cap de Bonne-Espérance; ce sont des arbustes peu élevés, dont les feuilles sont imbriquées en croix, vertes, ordi- nairement allongées et ciliées de poils roides sur leurs bords ; leurs fleurs sont très-nombreuses, ayant géné- ralement la même forme que celles du Jasmin; leur couleur est blanche ou rouge. On remarque parmi ces espèces : le KALOSANTHE ROUGE, Kalosanthes cocci- nea, Haw., p. 8; c’est le Larochea coccinea, DC. Arbuste de deux à trois pieds, à feuilles imbriquées, très-rapprochées les unes contre les autres; ses fleurs, d’une belle teinte éclatante, forment un corymbe dicho- tome au sommet des ramifications de la tige. Le KaALo- SANTHE TRÈS-ODORANT, Xalosanthes odoralissima, Haw.,p.7; Crassula odoratissima, Andrews, Repos., t. 26, a ses fleurs presque roses el répandant une odeur très-forte, analogue à celle de la Tubéreuse ; ses feuilles sont linéaires, lancéolées, obltuses. KAMAIIKISSOS ET KAMAILEUKE. BoT. Synonymes de Gléchome. ,. ce mot. KAM 185 KAMAN. concu. C’est ainsi qu'Adanson (Voyage au Sénégal, p. 245, pl. 18) nomme une espèce de Bucarde fort remarquable, qui est le Cardium costaltum de Linné ou la Bucarde exotique des marchands de Co- quilles. KAMARON. BoT. Synonyme d'Æuphorbia Maurita- nica. V. EUPHORBE. KAMBEUL. mor. Adanson (Sénég., p.14, pl. 1, fig. 1) a donné ce nom à une Coquille terrestre, que Lamarck a désignée sous le nom de Bulimus Kambeul à l'imi- tation de Bruguière. Férussac l’a fait figurer de nou- veau dans les excellentes planches qui accompagnent son ouvrage sur les Mollusques. KAMICHI. o1s. Palamedea. Genre de l’ordre des Alectorides. Caractères : bec court, conico-convexe, droit, très-courbé à la pointe, comprimé dans toute sa longueur; mandibule supérieure voûtée, l'inférieure plus courte, obluse; fosse nasale grande, couverte d’une peau nue : narines éloignées de la base du bec, ovalaires, ouvertes sur les côtés; tête très-petite, duve- teuse; pieds courts et gros ; quatre doigts : Les trois in- térieurs {rès-longs, les latéraux égaux, l’externe uni à l'intermédiaire par une membrane; ongles médiocres, pointus; pouce allongé portant un ongle plus long que celui des autres doigts et tout à fait droit; ailes très- amples : les deux premières rémiges plus courtes que la troisième et la quatrième qui sont les plus longues ; deux forts éperons à chaque bord. Jusqu'ici on n’est point encore parvenu à pénétrer les véritables intentions de la nature lorsqu'elle a pourvu le poignet de certains Oiseaux, d’éperons ou aiguillons forts et pointus ; il semblerait qu’elle les ait destinés à des combats opiniâtres dans lesquels ils eus- sent pu faire usage de ces armes puissantes, et cepen- dant presque tous ceux de ces Oiseaux, dont les mœurs nous sont connues, se font remarquer par leur douceur, par un caractère paisible et même crainlif; on ne les a jamais vus, par des attaques dirigées contre les autres animaux au milieu desquels ils vivent, troubler ainsi la tranquillité de leurs demeures habituelles. Tous les auteurs qui ont pu observer les Kamichis, soit sau- vages, soit en domesticité, s'accordent à leur prêter des qualités qui les rapprochent des Gallinacés, avec les- quels, d’ailleurs, ils ont de grandes analogies de for- mes. Tranquilles habitants des savanes nrärécageuses ou des plaines riveraines des fleuves qui coupent en tout sens la partie méridionale du nouveau monde, ils y sont uniquement occupés de la recherche de leur nourriture qui se compose d’hérbes tendres, de graines et autres matières végétales; lorsqu'ils ont subi le joug de la domesticité, non-seulement ils se familiarisent avec le maitre qui pourvoit à leurs besoins, mais ils lui rendent de petits services par leur exactitude docile, par leur intelligente vigilance à prévenir et empêcher la perte ou la fuite des autres volatiles de la basse-cour. Les Kamichis vivent en société; ils sont naturellement défiants, mais peu sauvages; ils ont la voix forte et sonore; ils se tiennent assez souvent à terre dans les broussailles, quelquefois on les trouve perchés à la cime des arbres élevés qui forment çà et 1à des bouquets iso- | és sur les tertres des plaines marécageuses. C'est au 182% KAN KAN milieu des buissons abrités qu'ils établissent, à peu d'é- | indigène de l’Arabie heureuse, et qui a été rapportée lévation, un nid spacieux dans lequel la femelle pond deux œufs proportionnés à la taille de l’une ou l’autre des deux espèces qui composent tout le genre. Les jeu- nes naissent couverts de duvet, et sont bientôt en état de pourvoir à leur subsistance, sous la conduite des parents, ce qui élablit encore un point de ressemblance avec les Gallinacés. Kamicur cornu. Palamedea cornuta, L., Buff., pl. enl., 451. Parties supérieures d’un noir cendré ou ar- doisé, parsemées de quelques taches grises; tête garnie de petites plumes duveteuses, variées de blanc et de noir; abdomen blanc; tectrices alaires inférieures roussâtres; rectrices égales, ce qui rend la queue carrée. Bec d’un jaune brunâtre ; sommet de la tête surmonté d’une corne droite et grêle dont la base est revêtue d’un four- reau semblable à un tuyau de plume; jambes et pieds recouverts d’une peau écailleuse, noirâtre ; longueur du doigt intermédiaire, quatre pouces. Taille, trois pieds. Kamicur CnaAïA ou CnaAJaA. Palamedea Chavari, Temm., pl. color., 219. Parties supérieures d'un noi? ardoisé, avec les plumes frangées de brunâtre ; sommet de la tête d’un bleu d’ardoise {acheté de noir; nuque garnie de plumes longues et effilées d’un bleu noirâtre, avec l’une des barbes plus claire; front, joues, gorge et haut du cou garnis de plumes duveteuses, blanches ou d’un blanc bleuâtre; un collier presque nu, d’un blanc rougeûtre, suivi d’un autre beaucoup plus large et plus épais, garni d’une foule de petites plumes ser- rées, noires; le reste du cou et les parties inférieures d’un bleu ardoisé, varié de teintes un peu plus foncées; abdomen blanchâtre ; bec noirâtre, avec sa base rouge; aiguillons des ailes jaunes ; auréole des yeux et pieds rouges; ongles noirs. Taille, trente-deux pouces. — Cette espèce est le type du genre Chauna d'Illiger (Pro- dromus Mammalium et Avium), reproduit dans ce Dictionnaire (vol. 2, p. 519) sous le mot français Cha- varia. D'exactes observations faites au Brésil, depuis l'impression de ce volume, ont confirmé les doutes sou- levés à l’article Chavaria, sur la nécessité du genre établi par Illiger. En effet, les descriptions rédigées par les ornithologistes, d’après des assertions de voyageurs, ont été reconnues très-fautives, et l'espèce nommée Chavaria fidèle, qui n’était qu'une variété d'âge du Cha- varia Chaïa, est entrée dans le genre Kamichi. Consé- quemment il faudra rayer de la méthode le genre Cha- varia. KAMPMANNIA. Bot. Synonyme de Zanthoxylum tricarpumm, Michx. 7. ZANTHOXYLE. KANAHIE. Kanahia. Bot. Genre de la famille des Asclépiadées et de la Pentandrie Digynie, L., établi par R. Brown (Hem. Wern. Soc., 1, p.59) qui lui a donné les caractères suivants : corolle campanulée, à cinq divisions profondes; colonne à moitié renfermée dans la corolle; couronne staminale placée au sommet du tube des filets, à folioles subulées, dilatées par leur partie inférieure, simples en dedans; masses polliniques pen- dantes; follicules grêles, striées; graines aigrettées? Le type de ce genre est l’Asclepias laniflora de Forskahl et de Vahl (Sy mb., 1, p. 25, tab. 7), plante récemment par Salt de l’Abyssinie. En adoptant le nom générique imposé par Brown, Schultes (Sysé. Veget., 6, p. 94) nomme cette plante Kannahia Kannah. KANDELIA Er KANILIA. Bot. Divisions du genre Rhi- zophora. V. RHIZOPHORE. KANDIS. BoT. Adanson (Fam. des Plant., 11, p. 422) a désigné sous ce singulier nom générique, le Lepi- dium perfoliatum, L. KANÈVE. gor. L'un des noms vulgaires du Chanvre. KANGURCO. Kangurus. maAm. Ce genre, l’un des plus remarquables, à tous égards, de la famille des Mar- supiaux, a recu de Shaw et d'Illiger, les noms de Ha- cropus et d'Zalmaturus. Mais ces noms, tirés de la langue grecque, conviennent tout aussi bien à d'au- tres Marsupiaux, tels que ceux du genre Potoroo , et même à beaucoup de Rongeurs, des genres Gerboise, Gerbille, Mérione et autres : aussi faut-il adopter de préférence, avec Lacépède, Desmarest, Tiede- mann, Quoy et Gaimard, le nom de Kangurus fort anciennement proposé par Geoffroy Saint-Hilaire. — Dans ce genre, le membre antérieur, fort petit et assez peu remarquable en lui-même, a cinq doigts, dont les deux latéraux sont les plus petits et terminés par des ongles assez forts; la paume de la main est nue, et le radius permet à l’avant-bras une rotation entière. Quant au membre postérieur, il s'éloigne tellement de l’antérieur, soit sous le rapport de ses formes, soit sous celui de ses dimensions, qu’il n’y a point de genre où la différence soit aussi prononcée. Les pieds sont (étra- dactyles; le doigt externe est assez gros et allongé, mais il n’est nullement comparable au doigt voi- sin, dont les dimensions dépassent toute proportion; son ongle, qui est un véritable sabot, et son métatar- sien, sont surtout remarquables par leur volume. Cet os est six fois aussi long que le plus long des métacar- piens; fait d'autant plus digne d’attention, que le mé- tacarpe conserve très-généralement les mêmes rap- ports de grandeur dans toute la série des Mammifères, comme on peut le voir, par exemple, chez tous les Car- nassiers, à deux seules exceptions près. Toutes les phalanges digitales, surtout les premières, sont pareil- lement très-grosses et très-allongées. Les deux doigts internes sont confondus ensemble jusqu’à l’ongle, en sorte qu’à l'extérieur ils font l'effet d’un seul doigt ter- miné par deux ongles. Ils ont aussi beaucoup de lon- gueur, mais ils sont d’une extrême ténuité; leurs mé- tatarsiens, par exemple, n’ont qu’un diamètre douze fois environ moindre que celui du grand doigl; ce qui forme une différence de volume véritablement énorme. Enfin, toutes les autres portions du membre postérieur présentent des dimensions considérables ; les deux os de la jambe sont près de deux fois aussi longs que ceux de l’avant-bras, et leur épaisseur, du moins celle de lun d’eux, est aussi fort grande; disposition au reste qu'il est facile de prévoir à cause des nombreuses frac- tures qui, autrement, ne pourraient manquer d’être causées par les sauts prodigieux qu’exécutent les Kan- guroos. — L’extrême allongement du pied est ce qui a valu à ces animaux le nom de Macropus : celui qu'ils ont reçu d’Illiger se rapporte à l’usage qu'ils font de KAN leur queue pour le saut. Ce prolongement caudal, si peu utile chez la plupart des Mammifères, et qui n’est même, chez beaucoup d’entre eux, qu’un organe rudi- mentaire, simple vestige qui semble ne plus exister que pour témoigner de l’unité du plan général de la nature, est ici un organe de haute importance, on peut dire, véritablement un troisième membre. Le nombre des vertèbres caudales est ordinairement de vingt environ; mais il augmente encore dans certaines espèces, et il en est où il arrive même à former la moitié du nombre total des vertèbres. Toutes, à l'exception des dernières, présentent toujours des dimensions considérables, et sont comme hérissées de larges et longues apophyses, tellement qu’on trouverait difficilement ailleurs la ver- tèbre dans un plus grand état de complication. Il est facile de juger, d’après ces détails, de la force des mus- cles auxquels elles donnent attache. Au reste, la simple inspection de la pelleterie de l’animal suffit pour indi- quer ce que prouve l'étude du squelette. On voit en effet que la queue, d’ailleurs couverte de poils dans toute son étendue, est d’une force et d’une épaisseur considérables. Enfin, la présence de la bourse chez la femelle, et de testicules extrêmement développés chez le mâle; celle de l’os marsupial aplati et assez long, et surtout les proportions du corps, beaucoup plus gros vers la région inférieure que vers la supérieure, d’où résulte pour l’ensemble de l’animal une forme presque conique, achèvent de démontrer la richesse extrême du développement de tout le train postérieur. Le même fait, qui s’observe d’une manière plus ou moins dis- tincte chez tous les Marsupiaux, et le mode particulier de génération de ces animaux, tiennent à une seule cause, à l'absence d’une artère, comme Geoffroy Saint- Hilaire est parvenu à le découvrir, et comme il sera démontré avec détail dans un’autre article. Y. Mar- SUPIAUX, — Les Kanguroos ont la têle assez allongée (surtout dans les grandes espèces); les oreilles de forme variable, et les moustaches peu développées ; leur verge n’est point fourchue comme celle de plu- sieurs autres Marsupiaux. Leur système dentaire est très-remarquable par l'absence des canines et par la disposition des incisives inférieures; celles-ei, au nombre de deux seulement, sont très-longues, très- fortes, et ont une direction tout à fait horizontale; les supérieures, qui sont au contraire au nombre de six, sont larges, disposées sur une ligne courbe, ont une direction verticale, et sont, du moins dans la plupart des espèces, à peu près égales ; du reste, aux deux mâ- choires, les incisives sont séparées des autres dents par un espace assez considérable. On a cru longtemps que les molaires étaient au nombre de cinq de chaque côté et à chaque mâchoire chez tous les Kanguroos, mais on avait {trop généralisé ce que l'observation avait montré seulement à l'égard de quelques espèces. Fré- déric Guvier a reconnu qu'il existe seulement, chez plu- sieurs, quatre mâchelières, au lieu de cinq; il a même pensé, à cause de cette différence dans le système den- taire, devoir subdiviser le genre Kanguroo, et il a proposé d'adopter pour les premiers, le nom d’Illiger, Halmaturus, et pour les seconds, celui de Shaw, Ma- Cropus. Le même zoologiste avait plus anciennement KAN 185 partagé le genre d’après la considération de la présence ou de l’absence d’un mufle; mais il n’a pu encore vé- rifier si ces deux modes de division se correspondent. La Nouvelle-Hollande et les îles environnantes sont la patrie des Kanguroos, mais ils vivent très-bien dans nos contrées et peuvent même s’y reproduire. Ce sont des animaux essentiellement frugivores, mais qui man- gent sans répugnance tout ce qu’on leur donne, comme l'ont constaté Quoy et Gaimard, qui, ayant possédé vivant un de ces animaux, l'ont vu manger plusieurs fois de la viande et même du cuir. L'animal buvait aussi du vin et de l’eau-de-vie. Dans l’état de liberté, les Kanguroos habitent les lieux boisés, et vont or- dinairement en troupes peu nombreuses. Ils se tien- nent habituellement dans la situation verticale, posant sur toute la longueur de leurs pieds de derrière et sur leur queue qui fait véritablement l'office d’un troisième membre. Ils peuvent, dit-on, franchir d’un saut, une distance de près de trente pieds, ce qui ne paraîtra pas incroyable, si l’on se rappelle la force prodigieuse de leurs membres postérieurs et de leur queue. Ils em- ploient souvent aussi pour la progression leurs mem- bres antérieurs, et même avec assez d'avantage, parce qu’alors une succession plus rapide des mouvements compense leur peu d’étendue. Quoy et Gaimard, qui ont assisté à plusieurs chasses aux Kanguroos, ont même remarqué « que lorsqu'ils étaient vivement poursuivis par les Chiens, ils couraient toujours sur leurs quatre pieds, et n’exécutaient de grands sauts que quand ils rencontraient des obstacles à franchir.» Au reste, pour la course comme pour le saut, ils ne tirent pas moins d'avantage de la richesse de développement de leur queue : dans le saut, elle leur sert tour à tour de res- sort et de baïancier ; dans la course, ils l’appuient sur le sol, et enlevant avec force leurs membres postérieurs, ils les rapprochent avec rapidité de ceux de devant; d'où résulte un mode de progression analogue, à quel- ques égards, à celui d’un Homme qui marche sur des béquilies. Leur queue ne leur est pas moins ulile dans les combats qu’ils se livrent entre eux; soutenus sur elle, et s'appuyant par leurs membres antérieurs sur leur adversaire lui-même, ils lui lancent de violents coups de pieds, et lui font, au moyen des ongles de leurs grands doigts, de profondes et dangereuses bles- sures. On a vu même quelquefois à la ménagerie du Muséum de Paris, où l’on nourrissait, il y a quelques années, de grands Kanguroos, ces animaux attaquer de cette manière leurs gardiens eux-mêmes. Les espèces de ce genre sont nombreuses, el il est à penser qu’il en reste plusieurs encore à découvrir. Celles que l'on a connues d’abord, ont été, jusqu’à Geoffroy Saint-Hilaire, confondues sous les noms de Kanguroo Géant, Didelphis Gigantea, Gmel.; Macro- pus major, Geoffroy Saint-Hilaire, parce que les cou- leurs générales de leur pelage sont généralement à peu près les mêmes; mais néanmoins elles se distin- guent, on peut dire, par de nombreux caractères. KanGuroo ERUN ENrumé. Kangurus fuliginosus, Geoff. St.-Hil. II a quelquefois six pieds de hauteur. Il est généralement d’un brun fuligineux en dessus, gris roux en dessous, roux sur les flancs ; ces couleurs se 186 KAN fondant sur leurs limites l’une avec l’autre : les quatre pattes, une portion de l'extrémité du museau, le der- rière du coude, sont d’un brun noirâtre; les oreilles, brunes sur leur face convexe, sont bordées de poils blancs; enfin, la queue, rousse en dessous, est en dessus d’un brun d’abord clair, mais qui devient très-foncé, et passe même au noir, vers son extrémité. KANGUROO À MousrTACRES. Xangurus labiatus, Geoff. St.-Hilaire. Il est moins grand que le précédent. Son pelage est plus clair en dessus : le dessous de son corps, la face interne de la jambe et de l’avant-bras, le tarse, une grande portion du dessous de la queue, sont d’un gris roussâtre. Les oreilles sont brunâtres sur leur face convexe, blanches sur l’autre. Aux membres antérieurs les doigts sont noirâtres; aux postérieurs, leur face supérieure est noire, avec du roussâtre tout autour de chaque lache noire. La queue, d’abord grise, passe dans son dernier tiers environ, au brun noirâlre en dessus et sur les côtés, au roux en dessous. Enfin le bout du museau est blanc, et l’on remarque sous le menton deux lignes brunes parallèles en devant, mais qui se réunissent en arrière. Cette espèce habite, ainsi que la précédente, la Nouvelle-Hollande. KANGUROO GRIS-ROUX. Kanqgurus rufo-griseus, Geoff. St.-Hil. Il est encore moindre que le Kanguroo à moustaches : il n’a que trois pieds et demi. Il est géné- ralement d'un gris-roux tirant sur le blond; cette cou- leur devient très-pâle en dessous, et le dessous du corps est même blanc sur sa partie médiane; mais elle est beaucoup plus foncée en dessus : elle passe au gris brunâtre sur les quatre extrémités, et au brun noirâtre sur la dernière partie de la queue. Les oreilles sont plus arrondies que dans les espèces précédentes. La Nouvelle-Hollande est également la patrie de cette es- pèce. KAnwGuRoOo À coc Roux. Kangurus ruficollis, Geoff. St.-Hilaire. IL est encore beaucoup plus petit : il est d’un gris plus ou moins roussâtre en dessus el sur les flancs; mais la région postérieure du col est rousse. La face interne des membres est blanche, ainsi que la partie médiane du dessous du corps; mais cette partie blanche n’a qu’une très-petite largeur, et n’est presque, pour ainsi dire, que linéaire. Ce caractère, non encore remarqué, est cependant un de ceux qui facilitent le plus la distinction de cette espèce. Le dessus de la queue est gris roussâtre, le dessous blanchâtre. Les oreilles sont de même couleur que dans les premières espèces, et de même forme que dans le Kanguroo gris-roux. Les paties de devant sont noires ; les doigts des posté- rieures sont gris brunâtres ; mais avec du roussâtre en devant. Le tour de l’œil est roux, et celui de la bouche blanc; cette dernière tache se prolonge un peu vers l'œil. Cette espèce a été trouvée à l'ile King. F. Cuvier a décrit sous le nom de Kanguroô vineux un Kan- guroo qui présente tous ces caractères, mais dont le pelage est plus gris, et la tache labiale blanche un peu plus prononcée : le Muséum de Paris possède aussi un autre individu qui est au contraire plus roux : mais un troisième fait si bien le passage de celui-ci au Kan- guroo vineux, qu’il est difficile de ne pas les considérer comme appartenant à la même espèce. KAN KANGUROO DE L'ILE EUGÈNE. Péron; Kangurus Eu- genti, Desm. Cette espèce a été découverte par Péron dans les îles de Saint-Pierre, où on la rencontre en grandes troupes; elle paraît ne pas exister dans le con- tinent. On prendrait au premier coup d'œil ce Kan- guroo pour un jeune âge de l'espèce précédente, à cause de ses couleurs qui sont fort peu différentes, et de sa petite taille; en effet, il n’a qu’un peu plus d’un pied et demi : mais il se distingue par l'épaisseur et le moelleux de sa fourrure, par la largeur de la partie blanche du dessous de son corps, et par quelques au- tres différences dans sa coloration : mais il faut avouer que ces petits caractères n’autoriseraient pas à le re- garder comme une espèce à part, si Péron ne donnait la certitude de ce fait, en affirmant qu’il vit en troupes nombreuses. KANGUROO A BANDES. Kangurus fascialus, Pér. et Les. Il est généralement gris-roussâtre; mais la moitié inférieure du corps est en dessus rayée transversale- ment de gris, de roux et de noir, de manière à produire un effet très-agréable ; d’où le nom de Kanguroo élé- gant, qu'on a aussi donné à cette espèce. Le dessous du corps est gris; les flancs, les membres et le museau sont, au contraire, plus roux que le reste du corps. La queue est grise avec son extrémité noire. Le museau est court, et la tête globuleuse. Cette espèce vient de l’île Bernier et des îles voisines. KanGuroo FILANDRE. Kangurus Philander, Geoff. Cette espèce qui a reçu aussi les noms de Didelphis asia- tica, Pall., Didelphis Bruni, Gen., Kangurus Bru- nii, Desm., habite les îles d’Aroé, de Solor, et quelques autres de celles de la Sonde. Il ést gris-brun en dessus, et gris-fauve en dessous ; la partie interne des membres est d’un roux fauve bien prononcé; le museau et les doigts sont noirâtres ; la queue est noire, avec un peu de blanc à son extrémité. Les oreilles sont brynâtres, avec du roux à leur base. On l'élève en domesticité à Batavia, sous le nom de Pelandoc ou Pelandor Aroé, ou Lapin d’Aroé : il a environ deux pieds et demi de hauteur. KANGUROO DE LABILLARDIÈRE. Kangurus Billar- dierii. Desmarest à donné ce nom à une espèce décou- verte à la terre de Van-Diémen par Labillardière; elle ressemble beaucoup pour sa coloration à l'espèce pré- cédente, mais elle s’en distingue par ses mains qui sont d’un brun roux, et sa queue de même couleur que le corps, c’est-à-dire brunâtre en dessus et roussâtre en dessous. À ces caractères on peut joindre les suivants : une ligne jaune se remarque sur la lèvre supérieure, et se prolonge en arrière un peu au delà de la commissure des lèvres. Les ongles sont très- comprimés, au lieu d'être déprimés, comme dans l’es- pèce précédente; et toutes les incisives supérieures sont presque égales : les deux inférieures sont larges et allongées. F. Cuvier est le premier qui ait regardé celte espèce comme distincte du Filandre, et qui l'ait décrite. Desmarest lui a depuis donné le nom du voyageur auquel on en doit la connaissance. Au reste l'individu que possède le Muséum pourrait bien n'être qu’un jeune Âge, soit de quelque espèce encore incon- nue, soit même de l’espèce précédente. KAN KAO 187 KANGUROOLAINEUX. Kanguruslaniger.Ia été décou- | mard, une fort petite espèce rapportée également de vert et décrit sous ce nom par Quoy et Gaimard, et c’est un des objets les plus précieux dont leur beau voyage ait enrichi la zoologie. Cette espèce, nommée aussi par Desmarest Kangurus rufus, est de même taille à peu près que le Kanguroo brun enfumé ; elle est d’un beau roux sur la tête, le col, les flancs, le dos, la face externe des bras et des cuisses, et le dessus de la queue, dans sa première partie : lereste du pelage estblanc à l'exception des oreilles qui sont couvertes en dehors de poils grisà- tres, et des doigts qui sont d’un brun roussâtre. Mais ce Kanguroo est surtout remarquable par ses membres encore plus allongés qu’ils ne le sont dans les autres espèces, et par son pelage qui rappelle celui de la Vi- gogne, tant par la nature de ses poils doux au toucher, frisés et véritablement laineux, que par sa belle cou- leur. L’individu rapporté par Quoy et Gaimard, leur a été donné au port Jackson; mais il venait des environs du port Macquarie. KANGUROO A QUEUE COURTE. Kangurus brachyurus, Quoy et Gaim., Voy. de l’Astrolabe, p. 114, tab. 19. Sa tête est grosse,courte et conique ; son museau est obius, nu, brun et garni de quelques soies courtes; ses oreilles sont arrondies et plus courtes que dans aucune autre espèce du genre; les extrémités sont peu longues et assez grêles; sa queue est proportionnellement très- courte et grêle; tout le pelage est d’un roux jaunâtre, avec des nuances noires, plus marquées sur le dos et les flancs; les poils qui recouvrent les oreilles sont d’un brun roux à l’exlérieur, et de couleur dorée en dedans de la conque; le dessus de la têle et le haut du cou sont plus roux que toutes les autres parties ; le mé- lange de roux et de noir est plus régulier à la base de la queue ; la gorge et le ventre sont d’un jaunâtre clair; les poignets et les tarses sont bruns, revêtus de poils rudes qui recouvrent en partie les ongles dont l’extré- mité est blanchâtre; le grand ongle du milieu des pieds de derrière est presque droit, un peu comprimé et couvert de poils jusqu’à la pointe. Taille, vingt-cinq pouces. Du port du roi Georges, à la Nouvelle-Hol- lande. KANGUROO D’AROË. 7”. KANGUROO FILANDRE. KANGUROO DE PARRY. Kangurus Parryi; Macropus Parryi, Bennet. Celte espèce, figurée dans la troisième partie du premier volume des Transactions de la So- ciété zoologique de Londres, a été rapportée de la Nou- velle-Galles du Sud par le capitaine Parry, auquel on l’a dédiée ; elle diffère de toutes celles connues par les caractères suivants : museau large; oreilles allongées et peu garnies de poils; ceux de la queue sont rigides, courts et couchés, et un peu moins longs que ceux du reste du corps. La couleur du pelage est sur le corps d’un gris cendré; elle est plus pâle sur le ventre; il y a sous l'abdomen une raie blanche; la plus grande partie de la queue est aussi de cette couleur, avec l’ex- trémité noire. Ses formes générales sont à peu près les mêmes que dans le Kanguroo brun, et sa longueur to- tale de l’extrémité du museau au bout de la queue est de quatre pieds et demi. Il habite le voisinage du port Stephens. Desmarest a décrit sous le nom de Kanguroo Gai- la Nouvelle-Hollande par Quoy et Gaimard. Ces savants voyageurs la regardaient également comme une espèce du genre Kanguroo, et se proposaient de lui donner le nom de Lepturus : mais ayant ensuile retrouvé son crâne, ils ont reconnu qu’elle n’était autre que le Kan- guroo-Rat, espèce qu'on a séparée avec raison des Kanguroos, sous le nom de Poloroo. #.ce mot. KANNELSTEIN. min. C'est-à-dire Pierre de Cannelle. Nom sous lequel les Allemands ont décrit les pierres connues, dans le commerce, sous le nom d’Ayacin- thes, et qui, pour la plupart, se rapportent à l'Essonite d'Haüy. Quelques-unes cependant, comme celles de Porto-Rico et du Groenland, sont des Zircons. 7. Esso- NITE €t GRENAT. KANTA. BoT. Ce genre de Champignons, établi par Adanson (Famille des Plantes, 11, p.35), figure dans la deuxième section de la famille des Byssus ; il se carac- térise ainsi : filaments cylindriques, ramifiés au sommet et réunis en bas, dans une grande partie de leur lon- gueur, en une masse spongieuse, substance humide ou aqueuse, se desséchant en peu de temps à l'air sec en une substance spongieuse. Ainsi circonscrit, le genre Kanta n’est qu'une division du Byssus de Micheli el de Dillen. Adanson n'ayant point fait de Species, il de- vient assez difficile de préciser les espèces de plantes auxquelles il faut rapporter le genre Kanta. I paraît à peu près certain que l’une est le Racodium cellare de Persoon et l’autre le Dematium strigosum du même auteur. Le genre Kanta n’a point été adopté. KAOLIN. min. Feldspath décomposé presque à l'état d'argile, d’un beau blanc, infusible à la chaleur la plus élevée des fours, et ne s’y colorant point, qualité essentielle pour la fabrication de la porcelaine. Le Kaolin fait difficilement pâte avec l’eau; il est formé de quantités à peu près égales d’Alumine et de Silice; il résulte souvent de la décomposition des roches feld- spathiques ;. ainsi, il appartient aux terrains primitifs. On le trouve au milieu des bancs de granits, où il est mélangé de Quartz et de Mica; il provient immédiate- ment du Feldspath, dont quelques-uns de ses morceaux conservent la forme. Le Feldspath est un des matériaux des granits, et parmi les éléments qui le composent, la Potasse ou la Soude est un des plus remarquables. Par suite de la décomposition que le Feldspath éprouve pour se convertir en Kaolin, ce minéral est complétement privé de son Alcali, dont on ne retrouve aucune trace dans le Kaolin. Des couches d'une étendue considé- rable, d’une grande épaisseur, se trouvent, comme par enchantement, dénuces jusqu’à leur centre de tout l’Al- cali qu’elles contenaient à l’état de Feldspath. Ce phé- nomène, qui, depuis longtemps cause la surprise des naturalistes, est resté jusqu’à présent sans explication satisfaisante. D'après les belles expériences de M. Bec- querel sur l'influence de l'électricité dans les combi- naisons et les décompositions chimiques, on serait tenté d'attribuer à l’action de ce fluide le phénomène de dé- composition qui convertit le Felspath en Kaolin, en le dépouillant de son Alcali, et cette conjecture ne parail pas dénuée de vraisemblance. Le Kaolin n'étant point fusible par lui-même, on a recours, pour la fabrication 188 KAR de la porcelaine, à un fondant qui est le péfun-zé. On | nomme ainsi les fragments d’une roche feldspathique quartzeuse, composée de Silice et de Chaux, et au mi- lieu de laquelle on rencontre souvent le Kaolin. On rencontre principalement le Kaolin à la Chine, en Saxe, en Angleterre, et dans beaucoup d’endroits en France; celui de St-Iriès, près de Limoges, réunit toutes les qualités qu’on y recherche; c’est celui que l’on préfère dans presque toutes les fabriques. KAPIRAT. pots. /. CAPIRAT et CLUPE. KARABÉ. min. Synonyme de Sucein. 7. ce mot. KARABÉ DE SODOME. Même chose qu'Asphalte. , ce mot. KARABIQUE. min. 77. SUCCINIQUE au mot ACIDE. KARAKAL. mau. Même chose que Caracal, espèce du genre Chat. 7, ce mot. KARAPA. BOT. 77. CARAPA. KARARA. o1s. Synonyme d’Anhinga. F7. ce mot. KARAT. BoT. et IN. 7. KuARA. KARATAS. Karatas. BoT. Genre de la famille des Broméliacées et de l’Hexandrie Monogynie, L., proposé par Plumier, réuni par Jussieu au G. Bromelia, mais qui,néanmoins, mérite de rester distinct. Ses fleurs for- ment des sortes d’épis ou des grappes rameuses; elles sont accompagnées de bractées très-grandes qui, quel- quefois, les cachent entièrement. Leur calice est soudé par sa base avec l'ovaire infère ; son limbe, légèrement tubuleux, est à six divisions, quelquefois inégales et un peu obliques : trois sont extérieures, trois inlé- rieures, plus ou moins minces e{ plus colorées, semblent être en quelque sorte une corolle formée de trois pé- tales. Les élamines, au nombre de six, ont leurs filets courts, leurs anthères sagiltées. L’ovaire est infère, à trois loges polyspermes; le style est terminé par trois stigmates oblongs et obus. Le fruit est une baie quel- quefois presque sèche, à trois loges polyspermes. Ce genre se distingue surtout du Bromelia par ses fleurs distinctes les unes des autres, souvent disposées en grappes ou en panicules, et par ses fruits également distincts. Il faut y rapporter les Bromelia Karatas, Bromelia Pingquin, etc. KARBENI. Bor. Adanson (Fam. des Plant., 2, p.116) a donné ce nom à un genre qui a pour type le Centau- rea benedicta, L. V. CENTAURÉE. KARELINIE. Karelinia. Box. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées, établi par Lesson, aux dépens du genre Serratula, avec les caractères suivants : capitule multiflore, hétérogame ; fleurons de la circonférénce disposés sur plusieurs rangs, femelles, filiformes, tronqués; ceux du disque, au nombre de huit à dix, hermaphrodites et quinquéfides ; réceptacle nu, plan; involucre cylindrique, formé de squammes serrées, ovato-lancéolées et rigides; style des fleurons femelles grêle, glabre, à lobes divergents, allongés; dans les fleurons hermaphrodites il est inclus, longue- ment hispidule, à lobes courts et dressés; akènes pri- vés de bec, cylindriques ; aigrette des fleurons femelles unisériale, à soies très-menues, allongées et capillaires : celle des fleurs hermaphrodites a plusieurs rangées de soies barbellées. KARELINIE DES BORDS DE LA MER CASPIENNE. Xarelinia KAR Caspia, Less. C'est une plante herbacée, dressée, ra- meuse et glabre; ses feuilles sont sessiles, oblongo- lancéolées, entières, un peu scabres sur les bords; ses capitules en corymbe sont cylindriques. KARETTA-AMELPODI. Bot. (Rhéed., Mal., 5, p. 65, lab. 55, fig.2.) Arbrisseau incomplétement connu, qui croît dans les terrains pierreux el sablonneux de la côte de Malabar. Ses fleurs pentandres sont réunies en paniculescorymbiformes, aux entrémités des rameaux; leur couleur est blanche, rayée de rose en dessous, et formée d’une corolle à cinq divisions ouvertes en étoile; les anthères sont rouges ainsi que le style qui est four- chu. Le fruit est une capsule arrondie et verdâtre. KARGILLA. BoT. Genre proposé par Adanson (Fam. des Plantes, 2, p. 150) qui y réunissait le Chrysogo- num, L., le Melampodium, L., le Wedelia de Jac- quin, et des plantes placées dans les genres Chrysan- themum et Bidens par d'anciens auteurs. Ce genre n’a pas été adopté. KARIA. 1NS. V7. CARIA. KARIBOU. maw. Pour Caribou. 7. CERF. KARIL. BOT. 7. ZALIKO. KARINE. o1s. Synonyme de Corbine. 7. CORBEAU. KARINTHINE. min. L'un des synonymes d’Amphibole. V, ce mot. KARPATON. BoT. Genre de la famille des Caprifolia- cées et de la Diandrie Monogynie, L., élabli par Raffi- nesque (lor. Ludov., p.79) qui lui a donné les ca- ractères suivants : calice adhérent, quadridenté; corolle tubuleuse, divisée au sommet en quatre segments for- mant deux lèvres; deux étamines à anthères écartées ; style placé sous la lèvre supérieure de la corolle; stig- male simple; capsule couronnée par le calice (unilo- culaire?), contenant quatre graines. Ce genre, impar- faitement connu, paraît avoir quelques rapports avec le Diervilla. Il ne renferme qu’une seule espèce, Karpa- ton hastatun, Raffin., loc. cit. C’est un arbrisseau indigène de la Louisiane, ayant des tiges anguleuses, divisées en rameaux sessiles, à feuilles opposées, has- tées, glabres et inégalement dentées vers leur base. Les fleurs sont petites, axillaires, agglomérées, sessiles et verticillées. KARPHOLITE.min. Karpholithet Strohstein, Wern. Minéral en fibres soyeuses’et rayonnées, d'un jaune de paille, avec un éclat légèrement nacré, donnant de l’eau par la calcination, et l'indice du Manganèse par la fu- sion avec la soude. Pesanteur spécifique, 2,95. Il est composé, d’après une analyse de Stromeyer, de Silice, 56,15; Alumine, 54,67 ; Oxyde de Manganèse, 19,16; Eau, 5,99; Oxyde de Fer, 2,29; Chaux, 0,27; Acide fluorique, 1,47. La Karpholite a été trouvée dans le Granite à Schlackenwald en Bohême. KARPHOSIDÉRITE. min. Nom donné par le profes- seur Breithaupt, à un minéral du Groenland, qui lui a offert pour caractères : structure amorphe, rarement granuleuse; masses uniformes ; cassure éclatante, ré- sineuse; dureté assez grande; pesanteur spécifique, 2,5; couleur jaune. Traité au chalumeau , :il noircit sur le charbon et par un feu prolongé, il fond en un globule atlirable à l’aimant; il se dissout dans le Verre de borax; ayec les sels phosphoriques il produit une scorie noi- KEE râtre. Il est composé d'Oxyde de Fer, d’Acide phospho- rique, d’Oxydes de Manganèse et de Zinc en petite quantité; l'Eau entre dans sa composition en quantité notable. Le nom que lui a donné provisoirement le doc- teur Breithaupt est tiré de sa couleur qui approche de celle de la paille. KARRAK. pois. Nom vulgaire adopté par quelques auteurs, pour une espèce d’Anarhique. 7. ce mot. KARSTÉNITE. min. Synonyme de Chaux anhydro- sulfatée. KARUKA. o1s. Espèce du genre Gallinule. 77, ce mot. KARWINSKYE. Karwinskya. 2oT. Genre de la fa- mille des Rhamnées, établi par Zuccarini, dans les Mé- moires de l’Académie de Munich, pour 1832. L'auteur donne au genre nouveau, qu’il dédie audocteurKarwin- sky, qui a exploré pendant plusieurs années le Mexique et à fait connaître une foule de plantes nouvelles, les caractères suivants : calice à cinq divisions décidues, soudées à la base persistante du ärupe ; cinq pétales squammiformes et bifides, entourant les filaments des étamines; anthères biloculaires; disque pentagone, con- cave ; ovaire bi ou triloculaire; style simple, terminé par deux ou trois stigmates; drupe recouvert par la base persistante du ealice : il est charnu, osseux, ren- fermant un noyau à deux ou trois loges monospermes ; semences dépourvues de sillon. Le Xarwinskya est un arbrisseau à feuilles opposées, pétioïces, très-entières, ornées de veines et de côles ; toute la plante est cou- verte de points glanduleux. On la trouve au Mexique. KASARKA. o1s. F. CASARCA. KASCHOUÉ. pois. 7. MorMYRE. KATRAKA. o1s. Espèce du genre Pénélope, Phasia- nus Moimot, L. De l'Amérique méridionale. 7. PÉNé- LOPE. KAULFUSSIE. Kaulfussia. Genre de Fougères, de l’ordre des Maratliacées, établi par le docteur Blume, qui lui reconnaît pour caractères : sporanges placés aux anastomoses des veines, réunis en un point central, puis divergents en rayons, formant ainsi des sores presque rondes; ils ont une crevasse au sommet, en forme d'ouverture; indusie nulle. KAULFUSSIE A FEUILLES DE MARONNIER D'INDE. Kawl- fussia æsculifolia, BI. Fronde ternée, coriace, glabre en dessus, offrant en dessous une poussière blanche, éparse; folioles presque sessiles, elliptico-oblongues, acuminées, celles du milieu plus longues, les latérales obliquement atténuées à leur base et toutes profondé- ment bipartiles ou géminées; stipe purpurescent et rude. De l’île de Java. Nées d’Ésenbeeck (Horæ Physicæ Berolinenses, p. 55) a décrit, sous ce même nom, un genre de la fa- mille des Synanthérées, que Cassini avait fait connaître antérieurement sous celui de Charieis. PV. CHARIÉIDE. KEERLIE. Keerlia. BoT. Ce genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées, a élé institué par le professeur De Candolle qui lui a assigné pour carac- tères : capitule multiflore, radié ; fleurons de la circon- férence au nombre de quinze à vingt-cinq, femelles, linéaires et disposés sur une ou deux rangées, ceux du disque sont hermaphrodites ou mâles par avortement, à cinq dents el courts; involucre largement campanulé, KEN 189 formé de plusieurs rangées de squammes imbriquées, lancéolées, acuminées, un peu membraneuses sur les bords ; réceptacle plan et nu; styles de la circonférence courts et obtus, ceux du disque dressés et un peu pu- bescents au dos; akènes glabres, obpyramidés ou cylin- driques, le plus souvent longitudinalement: sillonnés; aigrelte formée de plusieurs paillettes aiguës, un peu courtes à leur base, formant par leur réunion une sorte de couronne très-mince. Quelques espèces de ce genre avaient été placées par Lesson dans celui qu’il a nommé Brachyoconus.Toules celles connues jusqu'ici appar- tiennent au Mexique; ce sont des plantes herbacées, glabres ou légèrement pubescentes, dressées et rameu- ses ; leurs feuilles sont allernes, oblongues ou en coin, sessiles ou demi-embrassantes, entières ou dentées au sommet ; les rameaux sont nus au sommet, portant un seul capituie; les fleurs sont blanches ou jaunes. Ce genre est dédié à F. W. Keerl, voyageur allemand, qui a apporté la première espèce. KEERLIE A FEUILLES LINÉAIRES. Keerlia linearifolia, De Cand. La plante est glabre; les tiges sont subradi- cantes, un peu sous-ligneuses à l'extrême base; les feuilles sont linéaires, aiguës et très-entières ; l’invo- lucre est composé de quinze à dix-huit squammes co- riaces; un pareil nombre de fleurons ovali-oblongs constitue la couronne. KEFFÉKILITHE. min. Substance minérale, trouvée près de Kaffa en Crimée, et ainsi nommée par Fischer qui la regarde comme une Lithomarge endurcie. On a donné aussi ce nom à une Pierre argileuse, compacte, d’un rouge brun, à cassure conchoïde et à grains fins, trouvée à Wellin sur la Saal. Elle a l’apparence du Jaspe sans en avoir la dureté. KEITHIE. Keithia. BoT. Genre de la famille des Cap- paridées, Octandrie Monogynie de Linné, établi par le professeur Sprengel, pour une plante récemment obser- vée sur plusieurs points de l'Amérique méridionale, et qui lui a offert pour caractères : calice caduc, mono- sépale, irrégulièrement découpé; corolle composée de cinq pétales; huit élamines libres, à filaments très- courts; anthères allongées et pointues; ovaire sili- queux, subpédicellé, couronné par le style qui est assez court. Le type du genre a été nommé Ketthia Brasi- liensis, et c’est encore la seule espèce bien connue. KEKLIK. pois. Espèce du genre Labre, F. ce mot. KÉKUSCHKA. o1s. Espèce du genre Canard. . ce mot. KELP. por. L’un des noms vulgaires de la Soude car- bonatée impure, provenant de la combustion des Va- recs. }”. SOUDE. KÉMAS. mam. Genre nouveau proposé par Ogilby, pour quelques espèces d’Antilopes. KÉNIGIE. gor. Pour Kœnigie. Ÿ, ce mot. KENNÉDIE. Kennedia. por. Genre de la famille des Légumineuses, et de la Diadelphie Décandrie, L., éta- bli par Ventenat (Jard. Malm., p.104) pour quelques espèces de Glycine, originaires de la Nouvelle-Hollande, et qu’il caractérise ainsi : calice bilabié; lèvre supé- rieure émarginée, lèvre inférieure à trois divisions égales; corolle papilionacée; étendard redressé et re- courbé vers la base de la fleur, maculé vers sa partie 190 KEN inférieure; ailes étroites, rapprochées contre la carène qui est éloignée de l’étendard ; étamines diadelphes ; Style long, terminé par un stigmate oblus; gousse al- longée; plane, séparée en plusieurs loges par de fausses cloisons membraneuses et transversales, à peu près comme dans les Casses; graines solitaires dans chaque loge. Ce genre se compose de quatre à cinq espèces, qui sont de petits arbustes sarmenteux, à lige volubile; les feuilles sont alternes, pétiolées, composées de trois ou rarement d’une seule foliole coriace, articulée avec le pétiole. Les fleurs sont tantôt axillaires et tantôt termi- nales, portées sur des pédoncules simples ou multiflo- res. Quelques-unes des espèces de ce genre sont culli- vées dans les jardins ; telles sont les suivantes : KENNÉDIE PURPURINE. Kennedia rubicunda, Vent., doc. cit., p.104, tab. 104; Glycine rubicunda, Willd., Sp. Ge joli arbuste a ses tiges volubiles, ses feuilles pé- tiolées, composées de trois folioles ovales, aiguës, très- entières ; ses fleurs, grandes el purpurines, sont placées à l’aisselle des feuilles et portées sur des pédoncules rameux. Gelte espèce fleurit pendant la plus grande partie du printemps et de l'été. On la cultive en oran- gerie. KENNÉDIE ROUGE. Kennedia coccinea, Vent., loc. cit., tab. 105. Cette espèce se distingue de la précé- dente par ses feuilles dont les folioles sont obovales, très-obtuses et un peu émarginées ; par ses fleurs beau- coup plus petites, d’un rouge écarlate, ayant l’étendard marqué de deux taches jaunes à sa base. Ces fleurs sont réunies au nombre de sept à huit, au sommet d’un pédoncule long et grêle. KENNÉDIE MONOPHYLLE. Kennedia monophylla , Vent., loc. cit., tab. 106. Cette jolie espèce est fort dis- tincte des deux premières, par ses liges ligneuses à leur origine, puis herbacées, cylindriques, grêles, cher- chant un appui auquel elles puissent s'attacher en s’en- tortillant; ces tiges se divisent en rameaux alternes, donnant naissance à des feuilles alternes aussi, réflé- chies, longues, lancéolées, très-entières, en cœur à leur base, un peu obtuses à leur sommet, d’un vert foncé en dessus, soutenues par un pétiole des trois quarts moins long qu'elles, renflé et articulé à sa base, où se trouvent des stipules fines et aiguës, courbé à son som- met qui est aussi muni de stipules. Des aisselles des feuilles situées aux extrémités des rameaux, et du som- met des rameaux eux-mêmes, sort une grappe souvent simple, quelquefois composée, mais toujours droite, de fleurs papilionacées, à calice persistant, bilabié, dont la lèvre supérieure est échancrée et l’inférieure termi- née par trois dents. La corolle, attachée à la base du calice, consiste en cinq pétales violets, à onglets blan- châtres. Des dix élamines, l’une est isolée et libre, les neuf autres, réunies par leurs filets, forment une sorte de gaîne autour du germe qui devient un légume tron- qué à son sommet, contenant souvent jusqu'à cinq graines, séparées, brunes, luisantes, un peu cylindri- ques et bien marquées dans leur milieu par le vestige du cordon ombilical. La Kennédie monophylle réussit très-bien dans un mélange de terre franche et de ter- reau de bruyère; on la tient en pot pour pouvoir la KEN placer à une bonne exposition pendant l’été, et la ren- {rer en orangerie dès que la mauvaise saison commence à se faire sentir. On la propage par ses graines qui, semées sur couche tiède et sous châssis, au printemps, ne tardent pas à donner des fleurs. KENTAURIS. BoT. 7. CENTAURION. KENTIA. BOT. Adanson avait établi, sous ce nom, un genre aux dépens des 7’rigonella spinosa et polyce- rala, L. Ce genre n’a été adopté par aucun botaniste, si ce n’est par Mœnch qui a changé son nom en celui de Buceras dont Allioni et Haller se servaient pour désigner le genre Trigonelle. 7. ce mot. KENTRANTHUS. BOT. 77. CENTRANTHE. KENTROPHYLLE. Kentrophyllum. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Cynarées, établi par Necker (Ælem. Bot., n° 155), et adopté par De Candolle. Le genre Kentrophyllum se compose d’es- pèces que Linné a placées parmi les Carthamus, et qui ont été réunies aux Atractylis par Adanson, Sco- poli, Gærtner et Mæœnch. De Candolle (Flore fr.) les avait rapportées au genre Centaurea ; mais, dans son pre- mier Mémoire sur les Composées, il adopta le Kentro- phyllum de Necker, dont il fit un des genres de ses Centaurées. Mœnch avait bien observé que tous les fleu- rons de la calathide sont réellement hermaphrodites. Sous ce rapport, le Kentrophyllum est réellement distinct des Centaurea qui ont les fleurs marginales de la calathide stériles ou neutres. Par le reste de l’or- ganisation et surtout par la structure des étamines, il se rapproche beaucoup des Carthamrus et Carduncel- Lus. Voici les caractères du genre tels qu’ils sont tra- cés par De Candolle : capitule homogame, multi et æqualiflore ; involucre ovale, dont les squammes exté- rieures sont foliacées, pinnatilobées et épineuses ; les intérieures sont oblongues, à peine subdentées et acu- minato-épineuses; réceptacle épais, frangé; corolles quinquéfides et régulières : celles de la circonférence peu nombreuses, filiformes et ordinairement stériles ; filaments des étamines hispides, avec un bouquet de poils au centre, qui entoure chacun d'eux comme une manchette; anthères obtuses, terminées par un appen- dice; stigmates concrets; fruit épais, obovato-sublé- tragone, glabre, ruguleux et denticulato-crénelé au sommet; aréole oblique; aigrette nulle ou presque nulle dans les fleurons marginaux, composée dans les autres de paillettes imbriquées, disposées sur plusieurs rangs : les supérieures membraneuses, ciliées sur les bords, obtuses, sensiblement plus longues et plus ai- guës que les inférieures qui forment un seul rang et sont tronquées et dentées. Les Kentrophylles sont des plantes annuelles, dressées, rameuses, portant plusieurs capitules ; les feuilles caulinaires sont semi-amplexi- caules, ovales-lancéolées, inciso-dentées, se prolon- geant au sommet par une épine bien apparente, qu’ac- compagnent quelques dents plus fortes que les autres; les fleurs sont ou blanches, ou jaunes, ou purpures- centes, De Candolle les partage en trois sections qu'il nomme Atraxile, Odontagnathia et Thamnacantha. A la première appartiennent les Carthamus lanatus, Linn.; Carthamus creticus, Linn., dont De Candolle fait un Kentrophyllum tauricum elun Kentrophyl- KÉR lum leucocalon ; enfin le Carthamus glaucus de Rie- ber. La deuxième section ne comprend quele Cartha- mus dentatus de Vahl, êt la troisième le Carthamus _arborescens de Linné, et le Carthamus mareoticus de Delille. KEPPLERIE. Keppleria. Bot. Genre de la famille des Palmiers, institué par Martius, avec les caractères suivants : fleurs dioïques, dans un spadice qui est en- touré de deux ou plusieurs spathes membraneuses, ba- silaires et complètes; les mâles ont le calice triphylle et la corolle composée de trois pétales; six étamines à filaments distincts, avec des anthères linéaires ; un ru- diment d’ovaire. Les fleurs femelles ont le calice et la corolle semblables à ces mêmes organes dans les fleurs mâles; six étamines privées d’anthères ; ovaire à trois loges, surmonté de trois stigmates sessiles. Le fruit est un drupe monosperme, enveloppé d’un sarcocarpe fibroso-ligneux ; l'endocarpe est papyracé et le noyau sillonné; l'embryon est subbasilaire, l’albumen solide. Les Keppleries sont des Palmiers de l'Inde, à tiges minces, arundinacées, à frondes pinnées. KEPTUSCHA. o1s. Espèce du genre Bécasseau. 7, ce mot. KÉRAMION. 8or. Adanson (Fam. Plant., L.11, p.15) a formé, sous ce nom, un genre qui répond à celui que Donati appelle Ceramianthemum. V. CÉRAMIAN- THÈME. KERANTHUS. Bor. Le genre proposé sous ce nom, par Loureiro, doit être réuni, selon Endlicher, au genre Dendrobium, de la famille des Orchidées. KÉRARGYRE. mIN. Synonyme d'Argent muriaté ou chloruré. /. ARGENT. KÉRASELMA. Bor. Necker (Ælem. Bot., n° 1154) a créé, sous ce nom, un genre aux dépens de l'Euphor- bia, L,, mais dont les caractères étaient d’une impor- tance si faible que les auteurs (Adr. de Jussieu et Rœper) qui ont travaillé récemment les Euphorbes, n’en ont pas même fait une section de ce genre. KÉRASINE. mix. Même chose que Plomb muriaté ou chloruré. F. Proms. KÉRATELLE. Keratella. ir. Genre de la famille des Brachionides dans l’ordre des Crustacés, caractérisé par un organe de cirres vibratiles, se développant en rotatoire complet, à test capsulaire, postérieurement denté ou armé et dépourvu de queue. On n'en connaît qu’une seule espèce déjà trouvée par Müller dans l’eau des étangs ; elle y vogue avec rapidité, sans qu’on voie par quels moyens. Sa forme serait celle d’un carré un peu allongé, si deux sortes de cornes ou de pointes presque aussi longues, se voyant par derrière aux deux côtés opposés, droites et parallèlement allongées aux côtés du test, ne lui donnaient une forme particulière. Cest le Brachionus quadratus, Müll., Znf., tab. 49, f. 12-15; Encycl. Vers, pl. 28, f. 17, 18. KÉRATITE ou KÉRATILITE. min. Pierre de corne. Nom donné par Lamétherie au Néopètre de Saussure, Silex corné de Brongniart, et Hornstein des Alle- mands. KÉRATOPHYLLITE. min. Synonyme d’Actinole. F.ce mot. KÉRATOPHYTES. rouyr. Ce nom, qui signifie Plante KER 191 de Corne, a été donné par les naturalistes du moyen âge, à la plupart des Polypiers flexibles, et spéciale- ment aux Antipates et aux Gorgones. 7. ces mots et CÉRATOPHYTES. KÉRATOPLATE ou CÉRATOPLATE. Keratoplatus. ins. Nom donné par Bose à un genre de Diptères. V”, CÉROPLATE. KÉRAUDRENIE. Keraudrentia. 2oT. Genre nouveau établi par Gay dans sa Monographie des Lasiopétalées (Mém. du Mus. 7, p. 451), et qui fait partie de la fa- mille naturelle des Buttnériacées. Ses fleurs sont dis- posées en corymbes opposés aux feuilles, les pédicelles sont articulés vers le milieu de leur longueur. Le calice est pétaloïde, étalé, persistant. Il n’y a pas de corolle; les étamines, au nombre de einq, toutes fertiles et dis- tinctes, ont leurs filets élargis par la base, rapprochés et se recouvrant latéralement; les anthères à deux loges s'ouvrent par un sillon longitudinal. L’ovaire est globuleux, à trois côtes saillantes et à trois loges con- tenant chacune plusieurs ovules attachés à l’angle in- terne. Les styles longs et grêles, au nombre de trois, sont quelquefois soudés entre eux par leur base. Le fruit est une capsule globuleuse, hérissée, ordinaire- ment à une seule loge par avortement, s’ouvrant en trois valves. Les graines, presque toujours au nombre de deux, sont recourbées, réniformes. Ce genre ne se compose encore que d’une seule es- pèce, Keraudrenia Hermanniæfolia, Gay, loc. cit., tab. 8. C’est un arbuste roide, ayant le port d’un Æer- mannia. Ses feuilles sont alternes, très-courtement pétiolées, ovales, elliptiques, sinueuses, rugueuses el hispides, accompagnées à leur base de deux stipules sétacées, denticulées, persistantes. Les fleurs, de gran- deur moyenne, forment des corymbes pédonculés, op- posés aux feuilles. Get arbuste a été recueilli à la baie des Chiens-Marins, sur la côte occidentale de la Nou- velle-Hollande, par Gaudichaud, naturaliste attaché à l'expédition de l’'Uranie commandée par le capitaine Freycinet. KÉRIE. Keria. BoT. 7”. KERRIE. KERMÈS. Chermes. 1vs. Genre de l’ordre des Hé- miptères, section des Homoptères, famille des Gallin- sectes, établi par Geoffroy, et réuni par Latreille au genre Cochenille, dont il ne diffère que par le corps des femelles dont la peau est tellement distendue, qu’elle ne présente pas le moindre vestige d’anneaux, tandis que, dans les Cochenilles proprement dites, on voil toujours des apparences d’articulations qui rap- pellent l'existence des anneaux. Linné et Geoffroy ont donné ce nom à des insectes bien différents : le pre- mier désigne ainsi les Hémiptères que Latreille nomme Psylles (F. ce mot), et que Degéer nomme faux Pu- cerons. Geoffroy donne ce nom, avec plus de raison, aux Gallinsectes de Réaumur, parmi lesquels se trouve la Cochenille qu’on connaît vulgairement sous le nom de Graine d’écarlate. Les mœurs des Kermès, que Geoffroy désigne sous le nom de Gallinsectes, tandis qu’il nomme Progallin- sectes les Cochenilles, sont absolument les mêmes que dans ces derniers. Les insectes de ces deux genres ont les mêmes habitudes, les mêmes caractères, les mêmes e 192 KER différences entre les sexes etles mêmes métamorphoses; la femelle vit de même sur les végétaux, s’y fixe, y pond ses œufs et meurt après avoir gonflé son corps outre mesure, de manière à recouvrir ses œufs comme le fait la Cochenille. Ces insectes vivent sur les arbris- seaux et les plantes qui passent l'hiver. La durée de leur vie est d’un an; c’est pourquoi elles ne peuvent exister que sur des végétaux qui vivent au moins ce laps de temps. Arrivés à la dernière période de leur vie, ces insectes ressemblent à de petites boules atta- chées contre une branche, et dont la grosseur varie de- puis celle d’un grain de poivre jusqu’à celle d’un petit pois ; mais le plus grand nombre ressemble à un bateau renversé, et leurs couleurs sont assez variées. Ces ani- maux attaquent surtout les arbres fruitiers, et l’on voit quelquefois, au printemps, des Pêchers tellement cou- verts de ces Kermès oblongs et en petits grains, que leurs branches en sont toutes galeuses. Ce genre se compose d’une vinglaine d'espèces; l’une d’elles est employée en teinture, pour faire de l’écarlate; on en faisait surtout un grand commerce ayant la découverte de la Cochenille du Nopal. KERMÈS DU PETIT CHÈNE. Chermes Ilicis, N., Coccus Tlicis, L., Fabr. Femelle sphérique, d’un rouge luisant, légèrement couverte d’une poussière blanche. Elle se fixe sur les tiges et quelquefois sur les feuilles d’une petite espèce de Chêne à feuilles épineuses, qui croît dans les parties chaudes de l'Europe méditerranéenne, surtout dans le midi de l'Espagne, où les pentes de quelques chaînes telles que la Sierra Morena, en sont couvertes. Beaucoup d'habitants du pays de Murecie n’ont d'autre moyen d'existence que d'y venir récolter le Kermès. Arrivé à son dernier degré d’accroissement, ce Kermès a une couleur rouge-brun. Les personnes qui font la récolte de cet insecte, le considèrent sous trois états différents : dans le premier qui a lieu au commencement du printemps, il est d’un très-beau rouge et enveloppé d’une sorte de coton qui lui sert de nid, il a la forme d’un bateau renversé. Dans le deuxième état, le Kermès est parvenu à toute sa croissance, et le coton qui le couvrait, s’est étendu sur son corps sous la forme d’une poussière grisâtre ; enfin dans son troisième élat, qui arrive au milieu ou à la fin du prin- temps de l’année suivante, on trouve sous son ventre dix-huit cents à deux mille petits grains ronds qui sont les œufs. La récolte des Kermès a quelquefois lieu deux fois dans l’année; ce sont des femmes ordinairement qui vont les arracher avec leurs ongles. On arrose de vinaigre le Kermès destiné pour la teinture, on ôte la pulpe ou poudre rouge, renfermée dans le grain, on lave ensuite ces grains dans du vin, et après les avoir fait sécher au soleil, on les lustre en les frottant dans un sac où on les renferme en les mêlant avec une quan- tité de poudre basée sur le produit de ces grains : leur cherté dépend du plus ou moins de poudre qu'ils ren- dent. Le vinaigre altère la couleur du Kermès ; mais on en use pour détruire sa postérité. KERMÈS OBLONG pu PÈcnER. Chermes Persicæ oblon- gus, Geoffr., Hist. des Ins., t. 1, p. 506, pl. 10, Ê. 4; Chermes Persicæ, Fabr. La femelle est oblongue, très-convexe, d’un brun foncé; le mâle est d’un rouge KÉR obscur; ses ailes sont blanches, plus longues que le corps, bordées extérieurement d’un peu de rouge; son abdomen est terminé par deux filets oblongs, entre les- quels est une sorte de queue recourbée en dessous. On le trouve en Europe. Voyez, pour les détails d’or- ganisation el de métamorphoses, au mot COCHENILLE. On appelle aussi KermÈs, en quelques cantons, le Chêne (Quercus coccifera) qui nourrit l’insecte dont il vient d’être question. KERMÈS MINÉRAL. On nomme ainsi un sulfure an- timonique d’un rouge brun, que l’on trouve ordinai- rementen cristaux, dans les filons d’Antimoine sulfuré. On le prépare artificiellement en traitant du sulfure antimonique ordinaire par de la Potasse caustique ; on obtient par le refroidissement de la dissolution, un précipité d’un brun velouté, qui est le Kermès des off- cines. KERNÈRE er KERNÉRIE. Kernera. Bot. Genre de la famille des Crucifères, établi par Médikus (Zn Ust. Neu. Ann. 2, p. 42) pour le Myagrum saxatile de Linné, dont De Candolle, à l'exemple de Lamarck, fait une espèce de Cochlearia, employant le nom de Xer- nera pour celui de la première section de ce genre. 17. CocHLÉARIA. Ce nom de Kernera a également été donné à d’au- tres plantes. Ainsi Willdenow avait fait un genre Ker- nera du Zostera Oceanica, Linn., de la famille des Nayades. Mœnch en avait formé un autre, sous le même nom, du Bidens pilosa, dans la famille des Synan- thérées. KÉROBALANE. Kerobalana. ir. Genre de Micros- copiques proposé par Bory dans la famille des Urodiés, mais où, suivant l’auteur, il ne peut être placé qu’ar- tificiellement. Les formes des espèces qui le compose- raient ne diffèrent pas de celles des Urcéolaires. Ce sont de véritables godets, de petits sacs vivants, mais abso- lument dépourvus de cirres ou d'organes vibratiles quelconques. La privation totale de ces parties les re- jetle conséquemment parmi les Gymnodés, quand on serait tenté, d’après leur forme, de les placer parmi les Urcéolariés. Cet aspect devrait encore lesrapprocher des Bursaires, puisque, de même que ces animaux, ils pré- sentent, dans certaines positions, la figure de bourses ouvertes; mais outre que leur corps ne s’allonge jamais à la manière de celui des Kolpodes et des autres genres voisins, deux appendices en manière de queue ou de cornes ajoutent à la bizarrerie de leur structure. Bory indique comme espèces, le Y’orticella cirrata, Müll., Inf., pl. 37, f. 18, 19; Encycl., pl. 20, f. 14, 15; et le Kérobalane de Joblot, Kerobalana Jobloti, N., Bourse ou Pot-au-Lait, Jobl., Micr., part. 2, p.67, pl. 68, f. 10. La première vit dans les eaux pures, la seconde dans les infusions de paille de Blé, où elle n’est pas fort rare. KÉRODON. Kerodon. ma. Genre de Rongeurs ainsi nommé par Fr. Cuvier, dans son ouvrage sur les dents des Mammifères, où il en a fait connaître, avec détail, le système dentaire. Les dents sont en même nombre que dans le genre Cobaie, dont le Kérodon se rapproche à beaucoup d’égards; c’est-à-dire qu’il y a quatre mo- laires de chaque côté et deux incisives à chaque mà- KÉR choire; mais les molaires ont une forme différente. Les supérieures sont toutes semblables entre elles, et composées de deux parties triangulaires, réunies du côté externe, et séparées du côté interne de la dent : chacune de ces parties est entourée de son émail propre, et l’angle de leur réunion forme une échan- crure en partie remplie par du cément. A la mâchoire inférieure les molaires sont de même forme qu’à la supérieure, mais elles sont relournées, la portion qui constitue le côté externe des unes faisant le côté interne des autres. La première molaire est d’ailleurs formée de trois triangles, et non pas, comme les autres, de deux seulement. Les doigts sont au nombre de trois au mem- bre postérieur, et de quatre à l’antérieur, de même encore que chez le Cobaie; mais les jambes sont pro- portionnellement plus hautes, les doigts plus gros et plus séparés ; et les ongles sont larges, courts, assez aplatis, au contraire de ce qui se voit dans ce genre; en sorte, et c’est un fait remarquable, que les dents et les doigts, quoique identiquement les mêmes, quant au nombre, dans deux espèces qui appartiennent à la même famille, soient néanmoins, sous tous les autres rapports, assez dissemblables pour autoriser leur sé- paration en deux genres distincts. Du reste, la tête est assez grosse, très-allongée, de forme conique, avec le chanfrein presque tout à fait droit; les oreilles sont à peu près hémisphériques et présentent en haut une lé- gère échancrure, mais ressemblent à celles du Cochon d'Inde. Les moustaches, dirigées en arrière, sont d’une longueur si considérable qu’elle dépassent l’occiput. D’autres poils, très-longs aussi, quoique bien moindres que les moustaches, mais de même nature et direc- tion, naissent des parties supérieure et surtout pos- térieure de l’orbite de l'œil; la plante du pied est nue; on aperçoit seulement quelques poils très-courts sous les premières phalanges des doigts ; la queue est comme chez le Cobaie, nulle, du moins à l'extérieur; car il est très-probable qu’il existe, comme dans ce genre, quel- ques vertèbres coccygiennes. K£éronon Moco. Kerodon Sciureus, Geoff. Il est un peu plus grand que le Cochon d'Inde; il a neuf pouces environ de longueur, et quatre pouces et demi de hau- teur. Son pelage est gris, piqueté de noir et de fauve en dessus, blanc en dessous et à la région interne des membres; et enfin, roux sur leurs parties externe et antérieure, ainsi que sur les parties latérales de la tête, et sur la face convexe des oreilles ; les moustaches sont entièrement noires. L'Amérique méridionale est la patrie de cette espèce. C’est à Auguste Saint-Hilaire que l’on en doit la connaissance ; on ne possédait en effel, avant son voyage dans ces contrées, que le crâne seulement. Cet animal paraît cependant ne pas être très-rare au Brésil, d’où Auguste Saint-Hilaire en a envoyé plusieurs individus au Muséum; il est connu des naturels du pays et a reçu d’eux le nom de Æ/oco. Celui de Kerodon Sciureus se rapporte à la nature et au système de coloration de son pelage qui ressemble d’une manière véritablement remarquable à celui de plusieurs espèces d'Écureuils, soit pour les couleurs, soit surtout à cause de l'abondance et même de la douceur et du moelleux du poil; la ressemblance est KÉR 195 telle sous ce dernier rapport, qu’en touchant une peau de Kérodon on croirait véritablement toucher une four- rure d'Écureuil. On sait que tous les animaux de la même famille, le Cabiai, le Cochon d'Inde, les Agoutis ont, au contraire, le poil roide, cassant, dur au tou- cher et très-peu abondant. Kéronow DE KinGr. Kerodon Kingii, Bennett. Son pelage est gris, avec l'extrémité de chaque poil anne- lée de jaune et de noir, ce qui fait paraître ce pelage très-finement pointillé des deux couleurs précitées ; une tache près des oreilles et un trait près du bord de la mâchoire inférieure blancs. Taille, neuf pouces. Cet animal habite le littoral oriental de la Patagonie, au- près du port Désiré. KÉRONE. Kerona. ir. Genre formé par Müller, adopté par Bruguière ainsi que par Lamarck, qui sen- tit la nécessité d’y réunir les Himantopes du même auteur ; ses caraclères sont : corps déprimé, muni de cirres vibratiles sur l’un de ses côtés ou tout autour, avec des appendices en dentelures aiguillonnées et rigides, ou en manière de soies flexueuses. Les Kéro- nes rentrent conséquemment dans l’ordre des Tricho- dés et comprennent plusieurs espèces de Trichodes de Müller. Néanmoins on doit en détacher le Kerona Rostellum de cet auteur, qui, dépourvu d’organes quelconques et de cirres vibratiles, doit être renvoyé dans l’ordre des Gymnodés. Les cornes, appendices en dents de scies et en herses, que Losana, naturaliste italien, a donnés à plusieurs des Microscopiques qu’il a récemment figurés comme des Kolpodes, dans les Mémoires de Turin, font supposer que ces animaux, quand leur existence sera constatée par de plus am- ples descriptions et par des dessins moins impar- faits, pourront bien appartenir au genre Kérone. Ces animaux vivent peu ou point dans les infusions ; on les trouve en général dans les eaux douces ou dans l’eau de mer, mais la plupart sont rares. Ils sont ex- trêmement petits; quelques-uns peuvent à peine se distinguer à l'œil nu; étranges par leur forme et par les appendices qui les garnissent, agiles, nageant de diverses manières, plusieurs présentent quelques rap- ports d’aspect avec d’'imperceplibles Crustacés.L’agita- tion que certaines espèces donnent à leurs cirres vibra- tiles les rend souvent brillantes, et il en est qui semblent former un passage à ces Acalèphes libres ou bien à ces Aphrodites et à ces Amphinomes qui sont munis d’ap- pendices singuliers ou de cils dontles mouvements dé- composent si élégamment les couleurs de la lumière. On en connaît une vingtaine d'espèces distribuées en deux sous-genres : + KéRoNES proprement dites, ayant des appendices en aiguillons et en crocs, parmi lesquelles les plus remarquables sont : Kerona Silurus, Encycl. Vers. Il., pl. 18, fig. 15-16, toute hérisséé en dessus comme une herse; Kerona Histrio, Encycl., pl. 17, fig. 7-8, qui nage en sautillant; Kerona Haustrum, Encycl., pl. 17, fig. 17, 11-15, ronde, dont la moitié est d’une transparence vitrée et garnie de cirres vibratiles très- longues et nombreuses, tandis que l’autre est obscure, avec cinq ou six cornes; Kerona rostrata, qui était un Trichode dans Müller et dans l'Encyclopédie, pl. 17, 19% KER fig. 1-5, et qui vit dans l’eau où croît la Lenticule. fŸ Himanrores, Æimantopus, Müll.; ayant leurs appendices fins et allongés en soies. Les Æimantopus Sannio, Encycel., pl. 18, fig. 4, et Ludio, fig. 3, don- nent une idée de la forme bizarre de ces animaux qu’on trouve dans l’eau des marais ou dans celle qui demeure stagnante à l’ombre des grands bois. KERPA. nor. Synonyme vulgaire de Zmperata cy- lindrica. V. ce mot. KERRIE. Kerria. BoT. Genre de la famille des Ro- sacées, établi par De Candolle, pour une plante que Thunberg observa pendant son séjour au Japon et dont il rapporta des exemplaires secs. Le célèbre voyageur, induit en erreur par les apparences, n’avait soupçonné à la plante qu’un seul ovaire et l’avait placée dans le genre Korchorus; mais Linné, à qui Thunberg avait communiqué son herbier, découvrit bientôt, par ses sa- vantes investigations, la multiplicité des ovaires, et {ransporta la plante de Thunberg du genre Corchorus au genre Aubus, ainsi qu’on le voit dans le Mautissa plantarum generum et dans la Monographie du genre AÆRubus, publiée par Smith, d’après l'Herbier de Linné, dont il était devenu possesseur. Plus tard d’autres botanistes assignèrent au Corchorus Japoni- cus, une place dans le genre Spiræa. Enfin le pro- fesseur De Candolle, fatigué de toutes ces incertitu- des et dans l'espoir d'y mettre un terme, se rendit à Londres et obtint de voir et d'analyser la plante dans l’Herbier même de Linné : il a constaté d’abord la mul- tiplicité des ovaires, mais il a reconnu ensuite que les pétales n'étaient pas insérés sur le réceptacle, ainsi qu’on l’avait cru, mais bien sur le calice même. D’après cela, il a pensé que la plante était bien placée dans la famille des Rosacées, mais qu'elle ne pouvait apparte- nir au genre Aubus parce que ses fruits n'étaient nul- lement disposés à devenir charnus; et l’unité des grai- nes, dans chaque ovaire, s’opposait à ce qu’elle restât dans le genre Spiræa. Il a donc fallu recourir à la création d’un genre nouveau ; De Candolle en posa les caractères et lui donna le nom de Kerria, de celui de William Kerr qui, en 1804, avait introduit en Europe le premier pied de ce bel arbuste. Mais ce pied était une variété à fleurs pleines, de sorte qu’il ne put être pro- pagé autrement que par boutures ou par la séparation des rejelons, moyens qui réussirent avec une égale fa- cilité; conséquemment les myriades de Kerries qu’on a observées dans les jardins, où elles sont un si bel or- nement, ont dû, à partir de 1804, jusqu’à l’époque toute récente, où Reeves a apporté au jardin de Chel- sea une plante à fleurs simples, arrivée directement de la Chine, provenir toutes du pied introduit par Kerr. Les caractères du genre Kerrie sont : calice à cinq lobes ovales, trois obus et deux terminés par une légère pointe, ayant une estivation imbriquée; cinq pétales orbiculés, insérés sur le calice, et alternes avec ses lobes; environ vingt étamines filiformes, insérées sur le calice, à anthères ovées; cinq à huit ovaires chacun renfermant un ovule attaché latéralement, li- bres, glabres, globuleux et surmontés d'autant de sty- les; capsules globuleuses (selon Thunberg). KeRRIE DU JAPON. Kerria Japonica, De Cand.; Cor- KET chorus Japonicus, Thunb. C’est un arbuste à tiges grêles, menues, très-élancées, presque sarmenteuses, dont les rameaux cylindriques, verts, luisants et alter- nes, Sont garnis de feuilles ovales, oblongues, lancéo- lées, acuminées, à nervures pennées, à bords découpés en larges dents, elles-mêmes dentelées, d’un beau vert intense en dessus, plus pâles et pubescentes en dessous, longues de trois pouces, larges de quinze à seize lignes; le pétiole a trois ou quatre lignes et une cannelure sur sa face supérieure; les stipules sont linéaires, lancéo- lées, très-aiguës et d’un rouge bai. Les fleurs sont ter- minales, solitaires, portées sur un pédoncule du dou- ble de la longueur des pétioles; le calice est glabre, vert, partagé profondément en cinq segments ovales elaigus. La corolle est composée de cinq pétalesoblongs, elliptiques, obtus, alternes avec les divisions du calice et d’un beau jaune doré. Les étamines sont nombreu- ses, insérées et disposées en cinq séries, sur le bord du calice; leurs filaments sont déliés, glabres, supportant des anthères arrondies et le tout de la même couleur que les pétales. Les pistils, au nombre de cinq, ont leurs insertions au fond du calice, et les cinq ovaires, renflés et glabres, renferment autant d’ovules uniques ; les styles sont filiformes, glabres el jaunes; les stig- males simples et obliques. Cette plante résiste aux hivers rigoureux; elle affectionne les terres légères, et pour offrir une belle végétation, elle doit être expo- sée au levant. Dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Paris, 1, p. 25, on lit une note qui fait connaître l'opinion de Desvaux sur le Corchorus Japonicus. Sans faire mention du Mémoire de De Candolle, ce botaniste rap- porte la plante en question au genre Spiræa. Cette opinion a été embrassée par Cambessèdes (Ann. des Sc. natur., t. ï, p. 589) qui, dans sa Monographie des Spirées, a constitué la cinquième section de ce genre avec le Kerria Japonica. KERSANTON. in. Nom donné en Bretagne, dans les environs de Brest, à un Granite siénitique noirâtre, à petits grains, et susceptible d’un beau poli. L’Amphi- bole est d’un noir grisâtre; le Quar(z blanchâtre; le Mica brun; le Feldspath est peu abondant. Cette roche est facile à tailler, et s'emploie dans la sculpture et la décoration des monuments. Elle est solide et inalté- rable. De Cambry en a cité une carrière aux environs de Saint-Pol; mais Bigot de Morogues prétend qu’on ne la trouve qu’en morceaux roulés, sur le bord de la mer. KESSUTH. Bot. Synonyme de Cuscute épithyme. V, ce mot. KETMIA. BoT. 7. KETMIE. KETMIE. Æibiscus. BoT. Au temps de Dioscorides, et suivant ce qu’il rapporte au chapitre 146 du livre troisième de sa matière médicale, il paraîtrait qu’on nommait 16x05, la Mauve sauvage, Malva sylvestris; cependant on trouve plus communément, pour syno- nyme grec du nom de celte plante, le mot uælaxn, ce qui ne donne pas un très-grand poids à l'interprétation faite par quelques auteurs des opinions de Dioscorides, qui a pu aussi vouloir parler d’une autre plante que la Mauve sauvage, mais qui en partageait les propriétés. KET Pénétré vraisemblablement d’une idée analogue à celle-ci, Linné a conservé le nom de Malva au genre dans lequel il a placé notre Mauve sauvage, et il a ap- pliqué celui de Æibiscus à un genre voisin, qui ren- ferme de belles et nombreuses espèces. Les botanistes. français, au lieu de traduire littéralement ce dernier nom, lui ont substitué celui de Ketmie donné par les Arabes à la Mauve sauvage; ce fut sans doute au grand déplaisir de ceux qui aiment, avec raison, de trouver en toutes nomenclatures la plus grande exactitude et la transmission la plus fidèle possible. Le genre Ketmie appartient donc à la famille des Malvacées, el à la Mo- nadelphie Polyandrie de Linné ; il peut être ainsi carac- térisé : ses fleurs sont environnées d’un calicule poly- phylle, très-rarement composé d’un petit nombre de folioles soudées entre elles. Le calice est monosépale, à cinq divisions; la corolle formée de cinq pétales, quelquefois auriculés d’un seul côté à leur base. Les étamines forment un long tube central. Les pistils sont au nombre de cinq; ils finissent par se souder et par former une capsule à cinq loges polyspermes, rare- ment monospermes, s’ouvrant en cinq valves septifères sur le milieu de leur face interne. Ce genre est encore voisin du Aalvaviscus, qui en diffère surtout par son fruit charnu. De Candolle (Prodr.Syst., 1, p. 446) en mentionne cent dix-sept espèces, originaires de toutes les contrées chaudes du globe et qu’il divise en onze sections. Voici les caractères abrégés de ces sections, et l'indication des espèces les plus curieuses que cha- cune d’elles renferme. 10 Cremontia. Pétales de la corolle roulés, non au- riculés; loges du fruit polyspermes. KETMIE A FLEURS DE Lis. /Zibiscus lilitfiorus, Ca- van., Diss. 5, p. 154, (ab. 57, fig. 1. Cette belle espèce, originaire des forêts montueuses de l’île de Masearei- gne, est vivace ; ses feuilles sont lancéolées, oblongues, entières, rarement trifides. Ses fleurs sont grandes, rouges ou jaunes, pédonculées et groupées vers le som- met de la tige; sa corolle est évasée et ses pétales sont velus et tomenteux extérieurement. KETMIE GENÈVE. Aibiscus Genevii, Boj. On doit la connaissance de cette brillante Ketmie au professeur Bojer, à l'ile Maurice où il l’a découverte dans les fo- rêts qui bordent la rivière Noire. C’est un petit arbre de quatorze à quinze pieds de hauteur, dont la tige principale et les branches sont recouvertes d’une écorce grise et glabre. Les feuilles sont alternes, pétiolées, arrondies, presque ovales, entières sur les bords laté- raux, avec le sommet aigu et accompagné de chaque côté de deux ou trois dents larges, inégales et pro- fondes; elles sont d’un vert agréable en dessus, un peu plus pâles en dessous, marquées, sur les deux faces, de cinq nervures distantes et inégales, d’où s’échappent de chaque côté des ramifications d’un vert blanchâtre; leur longueur est de trois à quatre pouces, et leur lar- geur de deux à trois. Le péliole est cylindrique, un peu plus épais aux deux extrémités, long d’un pouce et demi environ, d’un vert nuancé de pourpre. Les pé- doncules sont axillaires, solitaires, de la longueur des pétioles. Le calice est vert, ample, campanulé, divisé un peu au delà de moilié, en cinq segments lancéolés, KET 195 aigus; il à à sa base cinq ou six folioles linéaires, étroites, acuminées, étalées, réfléchies, longues de six à sept lignes, formant une sorte d’involucre. La co- rolle a six pouces d’étendue; elle consiste en cinq péta- les irréguliers, ovales, atténués à leur base, sinueux sur leurs bords, d’un blanc rosé, avec des lignes ou stries purpurines, souvent interrompues; l'onglet est d’un pourpre très-foncé, avec deux taches d’un rouge de rose. Les élamines forment un long tube central, rougeâtre ; les anthères, rassemblées au sommet, sont globuleuses et jaunes. Les pistils sont au nombre de cinq, libres d’abord, mais finissant par se souder et former une capsule à cinq loges polyspermes, s’ou- vrant en cinq valves; les stigmates sont capités, aplatis el jaunes. 20 Pentaspermum. La corolle est étalée; les loges de la capsule sont monospermes. Dans cette section, on trouve les ÆJibiscus ovalus, hastatus acuminatus de Cavanilles, l'Æibiscus Pentacarpon de Linné qui croît en Toscane el aux environs de Venise. 5° Manihot. Loges de la capsule polyspermes ; invo- lucelle composé de quatre à six folioles; graines gla- bres ; calice à cinq dents, se fendant longitudinalement d’un seul côté. KETMIE A FEUILLES DE MANIHOT. /libiscus Manihot, Willd. Cette belle espèce a été envoyée de la Chine et du Japon, en 1795, à la Société royale de Londres, qui en a fait la remise au jardin de Chelsea, où elle a été cultivée et d’où elle s’est répandue dans toutes les col- lections. Elle fleurit en août et septembre. Sa tige est droite, un peu rameuse,ligneuse inférieurement, moins épaisse et comme herbacée dans la partie supérieure, élevée de trois à quatre pieds; la base est glabre et d’un brun rougeâtre, mais le sommet est pubescent et vert. Les feuilles sont alternes, pétiolées, longues de quatre pouces; les inférieures sont un peu moins grandes, palmées, à cinq lobes aigus, dentés ou cré- nelés sur leurs bords; les supérieures sont plus profon- dément découpées el partagées presque jusqu'à leur base en cinq ou sept digitalions étroites, dentées in- également sur les bords, d’un vert obscur en dessus, plus pâles en dessous, avec des côtes et des nervures épaisses, d’un vert blanchâtre. Le pétiole est long de deux pouces, articulé et vert à la base, rouge pourpré et pubescent. Les fleurs sont axillaires, grandes de près de trois pouces, jaunes, veinées, avec l'onglet d’un brun pourpré, portées sur des pédoncules velus, soli- taires, un peu courts, inclinés. Le calice est pubescent, à cinq divisions, entouré à sa base de six folioles invo- lucroïdes, ovales-oblongues et concaves. Le tube sta- minal est peu épais, blanchâtre, garni d’anthères jaunes; les cinq styles ou plutôt leur sommet le sur- passent; ils sont épais, rougeâtres, terminés par des stigmates bruns et velus. Le fruit consiste en une cap- sule oblongue, atténuée au sommet, à cinq côtes, à cinq loges polyspermes. 40 Ketmia. Loges du fruit polyspermes ; graines gla- bres, corolle étalée; involucre de cinq.à sept folioles ; calice à cinq lobes, ne se fendant pas longitudinale- ment. Cette section offre deux espèces très-souvent cultivées dans les jardins : l'une, Æibiscus Syria- 196 KET cus, L., Cavan., loc. cit., est originaire de la Syrie et de la Carniole. C’est un arbrisseau haut de huit à dix pieds, portant des feuilles obovales, cunéiformes, à trois lobes dentés, des fleurs très-grandes, tantôt blan- ches, tantôt roses ou panachées, simples ou doubles; ces fleurs ont un calicule formé de six à sept folioles. Cette espèce se cultive en pleine terre sous le climat de Paris. L'autre, /libiscus Rosa-sinensis, est une es- pèce charmante qui vient de l'Inde et qu’on cultive en abondance dans les serres. Sa tige est ligneuse; ses feuilles ovales, acuminées, glabres, luisantes, en- lières à leur partie inférieure, très-profondément den- tées à leur partie supérieure. Les fleurs sont solitaires, très-grandes, ordinairement d’une belle couleur pon- ceau, quelquefois blanches ou même jaunes, simples ou doubles. Bo Furcaria. Les carpelles sont polyspermes; les graines glabres; les folioles de l’involucelle sont bifur- quées au sommet, ou munies d’une grosse dent laté- rale. À cette section appartiennent les Zibiscus fur- catus, Roxb.; scaber, Michx.; bifurcatus, Cavan., tab. 51, fig. 1, etc. 6° Abelmoschus. Carpelles polyspermes; graines gla- bres ou marquées d’une ligne velue sur leur dos; co- rolle étalée; involucelles composés de huit à quinze folioles entières. Cette section est fort nombreuse. De Candolle y rapporte trente-cinq espèces, parmi les- quelles : KETMIE COMESTIBLE. Æ/ibiscusesculentus,L.,Cavan., Diss. 5, tab. 61, fig. 2. Celte espèce, connue sous le nom vulgaire de Gombo, est annuelle. Elle croît dans les deux Indes où elle est cullivée avec soin, parce qu’on emploie ses fruits mucilagineux dans le Calalou. V. ce mot. Ses tiges sont dressées, cylindriques, velues, hautes de deux à trois pieds. Ses feuilles sont cordi- formes, à cinq lobes obtus et dentés, portées sur des pétioles plus longs que les fleurs. Celles-ci sont axil- laires, solitaires, courtement pédonculées; leur corolle est mélangée de jaune et de pourpre. Ses fruits, par- venus à leur maturité, sont des capsules pyramidales, longues de trois à quatre pouces, terminées en pointe un peu recourbée au sommet, marquées de dix sil- lons longitudinaux séparés par autant de crêles sail- lantes, qui se fendent suivant leur longueur, et dont les bords se roulent en dehors. KETMIE ABELMOSCH OU AMPBRETTE. {ibiscus Abelmos- chus, L., Cavan., loc. cit., 3, ab. 69, fig. 2. Elle res- semble beaucoup à la précédente pour le port; mais sa tige est ligneuse et sous-frutescente à sa base; ses feuilles sont presque pellées, cordiformes, à sept lobes acuminés et dentés ; sa tige est hispide ; ses fleurs sont portées sur des pédicelles plus longs que les pétioles; sa capsule est velue; ses graines sont petites, réni- formes, exhalant une odeur très-agréable de muse et d'ambre. On les emploie dans la parfumerie. L’Abel- mosch croît naturellement dans l'Inde. On le cultive aux Antilles. KETMIE A FEUILLES DE CHANVRE. {/ibiscus Canna- binus, Lin. Cette Ketmie, remarquable par la manière dont ses feuilles sont découpées, a été apportée de l'Inde en 1759, et cultivée depuis dans les serres, en KE T Europe ; néanmoins elle était connue bien antérieure- ment à cette époque, puisque G. Commelin en a fait mention dans son Hort. Malab. sous le titre de Alcea Benghalensis spinosissima, etc. Elle fleurit aux mois de juin et de juillet. Sa tige a cinq ou six pieds de hau- teur, elle est droite, herbacée, rameuse, verdâtre, cy- lindrique, parsemée de quelques épines ou aiguillons assez courts. Les feuilles sont alternes, pétiolées, d’un vert assez agréable en dessus el jaunâtres en dessous: les inférieures sont ovales, presque cordiformes, quel- ques-unes'faiblement trifides ; les supérieures sont pal- mées, digitées et profondément divisées en cinq décou- pures lancéolées, pointues, dentées en scie et hérissées sur les bords, avec de fortes nervures rougeâtres à leur origine ; le pétiole est long de deux pouces, ac- compagné à sa base de deux stipules subulées et héris- sées. Les fleurs sont grandes de plus de deux pouces, presque sessiles et axillaires; le calice est épineux, verruqueux et tomenteux, entouré à sa base de neuf folioles subulées et hérissées. La corolle est divisée en cinq parties ou pétales, arrondies, un peu cunéiformes, à bords légèrement découpés, rétrécies à leur base, d’une couleur jaune de soufre,avec l’onglettrès-grand, d’un brun pourpré, formant un large disque au centre de la fleur, quand elle est étalée. Le tube staminal est court, tapissé d’anthères jaunes. Les cinq styles sont jaunes, avec les stigmates arrondis et pourprés. La capsule est ovale, pointue, velue, à cinq loges renfer- mant un grand nombre de graines. KETMIE MiLiTAIRE. AHibiscus Militaris, Willdenow. Cette Ketmie est originaire de l'Amérique septentrio- nale; Pursh l’a trouvée en abondance sur les bords des rivières de la Louisiane, et l’a introduite en Angle- terre en 1804. Elle fleurit au mois d’août. C’est une plante vivace, qui réclame pendant la saison rigou- reuse, l'abri de la serre tempérée, ou celui d’une bonne litière lorsqu'elle se trouve en pleine terre, favorable- ment exposée. Ses tiges ont de trois à six pieds de hau- teur ; elles sont herbacées, cylindriques, glabres, lisses, d'un vert assez obscur, garnies de feuilles alternes, pétiolées, glabres, dentées, longues de quatre à cinq pouces; les inférieures sont cordées, pointues, avec un angle court de chaque côté; les supérieures sont divi- sées assez profondément, en trois lobes pointus, dont l'intermédiaire plus grand et fort allongé; les pétioles sont arrondis, longs de trois pouces. Les pédoncules sont axillaires, solitaires, uniflores, épais, articulés, un peu plus longs que les pétioles. Les fleurs sont campa- nulées ; elles ont au delà de trois pouces d’étendue; le calice est tubulé, divisé supérieurement en cinq parties aiguës, renflé à sa base, qui est entourée d’un involuere de douze à seize folioles étroites, linéaires, subulées ; les pétales, au nombre de cinq, sont larges, arrondis au sommet, blancs, parsemés de veines ramifiées, qui partent de l'onglet, qui est d’une belle couleur purpu- rine; ils ont leurs bords sinueux et leur base sensi- blement rétrécie. Le tube staminal est court; les an- thères sont jaunes de même que les styles et les stig- mates; ceux-ci sont trilobés et globuleux. La capsule est oblongue, à cinq loges polyspermes. KETMIE ÉLÉGANTE. Hibiscus speciosus, De Cand. La KET Ketmie élégante, originaire de la Caroline, a été en- voyée en 1778, au docteur John Fothergill, qui l’a répandue dans toutes les collections eurcpéennes. Ses fleurs paraissent en été, el sont un des plus beaux orne- ments de la serre tempérée. Ses tiges sont herbacées, rameuses, cylindriques, glabres, garnies de feuilles alternes, pétiolées, palmées, glabres sur les deux faces, longues de quatre pouces environ, d’un vert un peu obseur en dessus, plus pâle en dessous, divisées en cinq lobes profonds, lancéolés et aigus : l'intermédiaire plus grand que les latéraux qui déclinent en longueur; le pétiole est cylindrique, vert et long de deux pouces. Les pédoncules sont axillaires, simples, lisses, arrondis, uniflores et un peu plus longs que les pétioles. Le ca- lice est glabre, divisé vers la moitié de sa longueur en cinq parties aiguës, et entouré de dix à douze folioles involucroïdes, étroites, linéaires, aiguës, coudées et redressées, longues de huit à neuf lignes. La corolle est très-étalée, ses divisions ou pétales sont grands de deux pouces et demi, arrondis, ovalaires, et un peu sinueux au sommet, rétrécis à la base, d’un incarnat ponceau très-brillant, avec des veines longitudinales pourprées. La colonne staminale est rouge, allongée, courbée, garnie d’anthères pédicellées el blanchâtres. Les cinq styles sont rouges, avec leurs stigmates annu- laires et blanchâtres. La capsule est ovale, pentagone, à cinq loges polyspermes. C’est encore à celte section qu’appartiennent l’Æi- biscus palustris, L., fort belle plante des marais de l'Amérique septentrionale, et l’Aibiscus roseus dé- couvert par Thore, qui ressemble beaucoup à l’Æibis- cus palustris, L., et qui est particulier aux bords de l’Adour, dans le département des Landes. 70 Bombicella. Carpelles polyspermes; graines cou- vertes d’un duvet lanugineux; corolle le plus souvent étalée ; calicule de cinq à dix folioles. Tels sont les Æ1- biscus gossypinus, Thunb.; Hibiscus micranthus, Hibiscus clandestinus de Cavanilles, etc. 80 Trionum. Carpelles polyspermes; graines gla- bres; corolle étalée; involucre polyphylle; calice deve- nant vésiculeux et renfié. KETMIE TRIFOLIÉE. /Jibiscus trionum, Linné. La Ketmie trifoliée est connue, décrite et cultivée depuis deux siècles et demi environ. On la trouve fréquem- ment en Italie, dans les vallées un peu ombragées. Elle fleurit pendant tout l'été. C’est une plante annuelle, que l’on sème et repique chaque année en plate-bande. Ses tiges s'élèvent à la hauteur d’un pied ou un peu plus ; elles sont herbacées, hispides et d’un vert obscur, nuancées de brun purpurin. Les feuilles sont pétiolées, d’un vert sombre, avec les nervures verdâtres; les infé- rieures sont divisées en {rois lobes, qui sont eux-mêmes trilobés : l'intermédiaire plus grand et assez régulier, les latéraux irréguliers, resserablant plutôt à de sim- ples dents; près de la base sont de chaque côté deux rudiments d’un quatrième et cinquième lobe; Les supé- rieures sont à trois lobes jusqu’au pétiole, très-étroits, avec les bords irrégulièrement dentés; ces feuilles sont glabres, excepté sur leur nervure postérieure ; le pé- tiole est court, velu ou hispide. Les pédoncules sont axillaires, solitaires, hispides, articulés, un peu plus 6 DICT. DES SCIENCES NAT. KE T 1 Le) + longs que les pétioles. Le calice est grand, ovale, vési- culeux, anguieux, d’un vert presque transparent, divisé en cinq parties ovales-lancéolées, avec quatre ou cinq côtes garnies de poils brunâtres; il est entouré à sa base de dix ou douze folioles involucroïdes, acuminées, linéaires et pubescentes; la corolle a dix-huit ou vingt lignes d’étendue ; elle est divisée en cinq pétales obronds, rétrécis à leur base, d’un blanc jaunâtre, lé- gèrement veiné, avec l'onglet d’un pourpre violel, très- foncé. Le tube staminal est fort court; les anthères sont globuleuses et d’un jaune doré. La capsule est ovale, renflée et velue; elle est à cinq loges renfermant un assez grand nombre de graines arrondies et assez grosses. KETMIE RESPLENDISSANTE. //ibiscus splendens, Gra- ham. Celte superbe Ketmie est originaire de la Nou- velle-Hollande; elle atteint, selon Fraser, qui en a fait la découverte, une hauteur de vingt-deux pieds. Sa tige et ses rameaux sont dressés, verts, pubescents, armés de nombreux aiguillons calleux et glanduleux à leur base. Les feuilles ont six à sept pouces de longueur; elles sont étendues, palmées, à trois ou cinq lobes in- égaux, lancéolés, dentés, acuminés, d’un vert agréable, marqués d’une forte nervure longitudinale, avec des ramifications latérales; le pétiole est long de deux pouces, ayant à sa base deux stipules linéaires, subu- lées et acuminées. Les pédoncules sont solitaires, axil- laires et semblables aux pétioles, à l'exception de la longueur qui est double. Le calice est d’un vert jau- nâtre, campanulé et divisé en cinq segments angu- laires et aigus; sa base est environnée d’un involucre composé de quinze à seize folioles subulées, pointues, pubescentes et aussi longues que le calice. La corolle a de cinq à six pouces d’étendue; les cinq pétales qui la constituent, sont cunéiformes, à bords ondulés, d’un beau rouge de rose, avec l'onglet blanchâtre, d’où par- tent une multitude de stries blanchâtres, acuminées, qui s'étendent jusqu'aux deux tiers du pétale; en des- sous de l'onglet est un espace circulaire, purpurin, qui forme une sorte de couronne ou d’anneau central par la connivence des pétales. Les étamines, nom- breuses, ont leurs filaments soudés, formant un tube très-court; les anthères sont d’un pourpre foncé très- intense. Les cinq styles sont réunis et soudés; ils s’é- lancent au dehors du tube staminal, et présentent cinq stigmates globuleux et accolés. Jo Sabdarijfu. Loges de la capsule polyspermes ; graines glabres ; involucelle monophylle, multidenté; plantes herbacées et annuelles. Cette section a pour type l'Aibiscus Subdariffa, L., Cavan., loc. cit. 5, tab. 198, fig. 1, vulgairement connu sous le nom d'Oseille de Guinée, parce que ses feuilles ont la sa- veur acidule de notre Oseille. 100 Azana. Celle section ne diffère de la précédente que par ses tiges arborescentes. Parmi ses espèces, on comple les Æibiscus tricuspis, Gavan., tab, 55, fig. 2; Hibiscus circinnaius, Willd.; Hibiscus elatus, Swartz, etc. 1190 Lagunaria. Involucre presque nul ou composé d’une seule foliole. Ici se rapporte le genre Lagunæa de Sims et de Ventenat, sous le nom d’'Aibiscus Pater- 13 KIB sonii. Cette espèce est originaire de l’île de Norfolck. L’Hibiscus populneus, L., est devenu le type du genre T'hespesia de Corréa et de De Candolle. 7. ce mot. KETUPA. os. Espèce de Chouette, du sous-genre Hibou. KEULIA. BoT. Le genre institué sous ce nom par Molina, pour une plante du Chili, a été reconnu iden- tique avec le genre Gomortiga de Ruiz et Pavon, qui lui-même n’est autre que le genre Adenostemon de Persoon. 7, ce mot. KEUPRIQUE. min. Nom que prennent les terrains Neptuniens ammonés, comprenant plusieurs systèmes de roches qui ont élé désignées sous le nom de Keu- per, par les Allemands. KEURA ou KEURVA. BorT. L’arbre déerit sous le nom de Keura odorifera par Forskahl (Ælor. Ægypt. Arab., p. 172), est le même que le Pandanus odora- tissimnus, L. fils. 7. VAQuors. KEVEL. mam. Espèce du genre Antilope. #. ce mot. KEVEL. min. On désigne sous ce nom, ainsi que sous celui de Cawk, un minéral compose de sulfate de Ba- ryle, de carbonate et de fluate de Chaux, et qui sert le plus souvent de gangue au minerai de Plomb du Der- byshire. KEWER. 8oT. Mème chose que Cahouar, espèce du genre Savonier. KHAYA. Khaya. nor. Genre de la famille des Mélia- cées, établi aux dépens du genre Swietentia de De Can- dolle, par Guillemin et Perrotet. Caractères : calice à quatre divisions, alternativement imbriquées; quatre pétales ; huit étamines dont les filets sont réunis à leur base en un tube renflé; un ovaire oblong, à quatre loges renfermant chacune seize ovules; un style court el épais, couronné par un stigmate discoïde, à quatre rayons. Le fruit est une capsule globuleuse, à quatre loges, s’ouvrant supérieurement par quatre valves épaisses et ligneuses. Les graines sont presque orbicu- laires, un peu aplaties, bordées d’une membrane, et attachées par double série imbriquée à un axe central. Le KHaAyYA DU SÉNÉGAL (77. Senegamb., t. 52), Sivie- tenia Senegalensis, DC., Prodr., 1, 625, est un arbre de cent pieds d’élévation, à feuilles alternes, compo- sées de six folioles paripinnées, opposées, ovales-oblon- gues, glabres; les fleurs sont nombreuses, terminales et axillaires, réunies trois sur un pédicelle en panicule lâche. Cet arbre est un des plus grands et des plus beaux parmi ceux qui ornent les bords de la Sénégam- bie où il est très-abondant ; son tronc, qui a plus de trois pieds de diamètre, est droit et se débite en plan- ches utiles à la menuiserie; le bois, par sa couleur, est presque semblable à l’Acajou; mais il est un peu plus tendre et d’un grain moins serré. KIAMPTAL. BOT. Ÿ. CIAMPTAL. KIBARA. Xibara. Bot. Genre de la famille des Thy- mélacées, tribu des Monimites, établi par Endlicher qui lui assigne pour caractères : fleurs monoïques ; périgone turbiné, bibractéolé à sa base, formé à son orifice par quatre écailles presque conniventes; éla- mines au nombre de cinq à sept, insérées sur les parois du périgone : leurs filaments sont courts et nus et leurs anthères biloculaires, longitudinalement débiscentes, KIE attachées par leur base. Les fleurs femelles ont un pé- rigone semblable à celui des fleurs mâles, plusieurs ovaires uniloculaires, pyramidés, insérés à la partie interne du périgone; ovule unique, suspendu; stigmate sessile, obtus. Le fruit consiste en baies monospermes, rassemblées en ombelle, et s’élevant au-dessus du péri- gone dont elles sortent par une fissure; la graine est inverse et droite dans l'axe charnu de l’albumen; la radicule est supère. K1BARA CORIAGE. Kibara coriacea , Endl.; Pron- gniarlia coriacea, Blume, Bydr., 455. C’est un arbre élevé, à feuilles subopposées, elliptico-oblongues, lar- gement dentées vers l’extrémilé; à rameaux axillaires ou latéraux composés. On le trouve dans l’île de Java. KIBERA. por. Celte dénomination avait été employée par Adanson (Fam. des Plantes, t. 11, p. 417) pour un genre particulier établi aux dépens du Sisymbrium de Linné. Le professeur De Candolle s’en est servi pour désigner la cinquième section qu’il a établie dans ce- lui-ci (Syst. Veget. nat., vol. 11, p. 477). V. SisyuBre. KIBESSIE. Kibessia. BoT. Genre de la famille des Mélastomacées, établi par le professeur De Candolle, pour une plante nouvelle de l’Inde, que le docteur Blume avait placée d’abord parmi les Mélastomes. Ca- ractères : limbe du calice décidu, en forme de coiffe; quatre pétales ; huit étamines à filaments courts el lar- ges; anthères déhiscentes longitudinalement, épaisses et charnues sur le dos ; ovaire garni de soies rameuses; fruit indéhiscent ; placentas ascendants, fixés à l’angle interne des loges, vers leur base. KiBessie AZURÉE. Kibessia azurea, DC.; Melastoma azurea, Blume, Bydr. Fi. Ind., 1079. Sa tige est li- gneuse; ses feuilles sont trinervurées, ovales-oblon- gues, glabres, très-entières, atténuées aux deux extré- mités; les fleurs sont ordinairement solitaires, portées sur un pédoncule axillaire ou terminal. KICKXIE. Kickæia. BoT. Dumortier a créé ce genre aux dépens de celui des Mufliers, qui fait partie de la famille des Scrophularinées de Jussieu, et l’a placé dans sa famille des Rhinanthidées. Voici les caractères qu’il assigne à ce genre nouveau : calice à cinq divi- sions; corolle en masque, munie d’un éperon à sa base, son limbe est formé de deux lèvres dont la supérieure bifide et réfléchie, l’inférieure à trois divisions : l’ori- fice est fermé par la partie moyenne de la lèvre supé- rieure; étamines au nombre de quatre et didynames, avec le rudiment d’une cinquième; stigmate obtus; chacune des loges de la capsule est déhiscente par une grande ouverture privée de dent, qu'on aperçoit sur- tout après la chute de la valvule qui se détache cir- culairement. Ce genre, dédié à Kickx, botanographe belge, se compose de deux espèces indigènes en Bel- gique: Kickxiaelatine, Dum.; Antirrhinum elatine, L., qu’on trouve assez abondamment dans les terrains argileux. Kickæia Spuria, Dumort.; Antirrhinum Spurium, L., elle accompagne souvent la précédente mais elle est beaucoup plus rare. KIÉBOUL. 8or. Mème chose que Ciéboul. 7. ARISTIDE. KIELMEYÈRE. Kielmeyera. 8oT. Famille des Tern- strœmiacées, Polyandrie Monogynie, L.; ce genre créé ‘ par Martius, dans son Nova Genera et Spec. plant. KIÉ Bras., a pour caractères : un calice à cinq divisions; une corolle composée de cinq pétales inégaux, ova- laires, sinueux; des étamines nombreuses, hypogynes, à filets libres, filiformes, droits, à anthères oblongues et biloculaires; un ovaire supère, triloculaire, à style simple, terminé par un stigmate à trois ou cinq lobes; une capsule trigone, triloculaire, trivalve, renfermant un assez grand nombre de semences comprimées, orbi- culaires ou oblongues, attachées par série double, à un axe central. Martius a décrit et figuré cinq espèces de ce genre, qu'il a trouvées dans les diverses provinces du Brésil qu’il a eu la faculté de parcourir; ce sont des arbustes ou des arbres de faible élévation, ornés de feuilles élégantes, quoique simples, entières et presque toujours ovalaires, d’inflorescences paniculaires et ter- minales, d’un blanc plus ou moins rosé. L'espèce typi- que a été nommée : KELMEYÈRE ROSE, KXelmeyera ro- sea, Martius; ses rameaux sont étalés, couverts, du moins chez les anciens, d’une écorce crevassée, d’un brun cendré; les jeunes sont purpurescents, marqués de cicatrices indiquant les feuilles tombées, suintant une résine brunâtre; les feuilles sont alternes, éparses ou rapprochées presque en fascicules, courtement pétio- lées, lancéolées, obtuses ou mucronées, très-entières, glabres des deux côtés, avec une nervure saillante et rougeâtre en dessous, laquelle se ramifie en veinules parallèles et réticulées ; les fleurs sont terminales et réunies deux ou trois; elles ressemblent, pour la.forme et l'étendue, à celles de la Ketmie rose de Chine. Elle eroît dans les vallées de la province de Minas Geraes, au Brésil. KIESELCHIEFER. min. Synonyme de Jaspe schisteux de Brongniart, ou Phtanite d'Haüy. KIÉSELGUBR. min. (Klaproth, Annal. Chim. , t. v.) Minéral que ce chimiste avait reçu sous le nom de Cendre volcanique, de l'Ile-de-France. Il est d’un blanc grisâtre ou jaunâtre, friable et terreux, tendre au tou- cher et happant à la langue. Sa pesanteur spécifique est de 1,37. Il est composé de Silice, 72; Eau, 21; Alu- mine , 4,5; Fer oxydé, 2,5. Il se rapproche beaucoup du Tuf du Geiser, dont il ne diffère que par une pro- portion d’eau plus considérable. KIESELKUPFER. min. (John, Recherch. Chim., t. 11, p. 252.) F”. CUIVRE HYDRO-SILICEUX. KIESELMALACHIT. min. (Hausmann, t. 111, p. 1029). Variété de Cuivre dioptasique, composée de vingt-deux parties de Silice, cinquante-quatre d'Oxyde de Cuivre, et vingt-quatre parties d'Eau. KIESELSINTER &r KIESELTUFF.min. Tuf du Geiser, Quar(z-Agathe concrétionné, Thermogène, Haüy. Va- riété de l'Opale hyalite, Beudant. KIÉSELSPATH. min. Nom d’un minéral décrit par Hausmann, et qui a, selon ce minéralogiste, un tissu feuilleté, semblable à celui du Feldspath. Ses parties se séparent en grains; il est transparent et offre un éclat intermédiaire entre ceux du Verre et de la Nacre. D’a- près l’analyse qu'en a faite Stromeyer, il est composé de Soude, 0,09 ; d’Alumine, 0,20 ; de Silice, 0,70, et de quelques traces de Chaux, de Fer et de Manganèse. Ce minéral a été trouvé près Chesterfield, dans le Massa- chussets, États-Unis d'Amérique. id KIG 199 KIÉSERIE. Xteseria. 2oT. Genre de la famille des Légumineuses, Diadelphie Décandrie, L., institué par le professeur Reinwardt, pour un arbrisseau qu'il a observé dans l’île de Java, et qui lui a offert les carac- tères distinetifs suivants : calice campanulé, gibbeux à sa base, avec son limbe divisé en cinq dents dont l’in- férieure plus longue et carénée; élendard orbiculé ; carène plus courte que les ailes; pistil velu antérieu- rement; le fruit consiste en une gousse uniloculaire, polysperme, linéaire, comprimée, recourbée en cro- chet au sommet. On ne connaît jusqu'ici qu’une seule espèce de ce genre. KIÉSERI£ SOYEUSE. Kteseria sericea, Reinw. C'est un arbrisseau tomenteux, garni de feuilles ailées; les fleurs sont blanches, réunies en grappes au sommet des rameaux. KIÉVIT. o1s. Nom vulgaire du Vanneau commun, üré de l’un de ses cris les plus habituels. 7, VANNEAU. KIGGELLAIRE. Xtggellaria. rot. Genre établi par Linné, et placé par De Candolle dans la famille des Fla- courlianées, mais qui à d’une autre part des rapports avec les Samydées. Ses fleurs sont dioïques. Les mâles sont pédonculées et disposées par faisceaux ou bou- quets; leur calice est concave, à dix divisions très-pro- fondes, cinq intérieures plus minces et comme péta- loïdes, offrant à leur base une petite lamelle épaisse et glanduleuse,qui provient d’un disque périgyne, tapis- sant le fond du calice; étamines au nombre de dix à vingt, dressées, placées sur deux rangs circulaires, à la base des divisions calicinales ; leurs filets sont très- courts; leurs anthères presque cordiformes, à deux loges, s'ouvrant par un petit orifice terminal. Dans les fleurs femelles qui sont pédonculées, solitaires à l’ais- selle des jeunes rameaux, le calice et le disque sont les mêmes que dans les fleurs mâles; l'ovaire est globu- leux, sessile, uniloculaire, contenant des ovules atta- chés à cinq trophospermes pariétaux. Ces ovules, qui sont pendants, sont au nombre de deux à trois pour chaque trophosperme. Les styles sont au nombre de cinq ou de deux, terminés chacun par un stigmate bi- fide. Le fruit est une capsule globuleuse, coriace, s’ou- vrant par sa partie supérieure en cinq valves épaisses, inégales, soudées entre elles par leur base, et portant chacune sur le milieu de leur face interne deux ou trois graines dont quelques-unes avortent fréquemment. Ces graines sont irrégulières et anguleuses, charnues exté- rieurement, et se composent d’un endosperme blanc et charnu, renfermant un embryon dont la radicule est inférieure, assez longue et cylindrique; les deux co- tylédons sont plans et courts. Ce genre ne se com- pose que de deux espèces, originaires de l'Afrique méridionale. L'une, Kiggellaria Africana, L., Sp., Lamk., Z{l., t. 823, est un arbuste ayant ses feuilles dentées en scie, presque glabres à leur face supérieure; les fleurs mâles à dix étamines, lesfemelles à cinq styles. La seconde, Xïggellaria integrifolia, Jacq., Coul., 2, p. 296, Ze. rar., t. 628, qui croît au cap de Bonne-Espé- rance, a ses feuilles entières, velues des deux côtés; des fleurs mâles à vingt étamines, et des fleurs femelles dont l'ovaire porte seulement deux styles. KIGGELLARIÉES. Xiggellarieæ. Bor. De Candolle 200 KIN (Prodr. Syst., 1, n° 257) appelle ainsi sa (roisième tribu de la famille des Flacourtianées, composée des genres Kiggellaria, Melicytus et Hydnocarpus. V7. FLACOURTIANÉES. KIKI. por. Synonyme vulgaire de Ricin. #7. ce mot. KILLAS. mix. Nom donné par les mineurs du Cor- nouailles à un Schiste argileux plus ou moins fissile, et suivant Brongniart, à toutes les roches fissiles de ce pays, qui contiennent les filons de Cuivre et d'Étain. KILLINGA. por. Ce genre d'Ombellifères, formé par Adanson (Fam. des Plant., 2, p. 51), est le même que l'Athamantha de Linné. 7. ce mot. KILLINGE. Bor. Pour Kyllingie. #7. ce mot. KILLINITE ou KILLÉNITE. min. Substance d’un vert pâle, mêlé de brun ou de jaune, ayant un éclat vitreux, une structure lamelleuse, donnant par le clivage un prisme quadrangulaire d'environ 155. Elle est fusible au chalumeau. Sa pesanteur spécifique est 2,70. Elle est composée, d’après le docteur Barker : de Silice, 52,49 ; Alumine, 24,50; Potasse, 5,00; Oxyde de Fer, 9,49 ; Oxyde de Manganèse, 0,75; Eau, 5,00; Chaux et Magnésie, 0,50. On la trouve dans des veines de Gra- nite qui traversent le Micaschiste, à Killiney, près de Dublin en Irlande. Elle y est associée au Triphane, avec lequel elle a quelque analogie d'aspect. KINA. Bor. Rhéede (Æort. Malab.)et Hermann (Mus. ZeylL.) ont décrit, sous ce nom, un arbre d'où découle une gomme blanche, transparente et sans odeur. Si, comme Rhcede l'indique, cet arbre était son Z'sjerou- Panna, on devrait le rapporter au Calophyllum Ca- laba. Burmann (7'hes. Zeyl.) a aussi fait mention d’un Kina qu'il a placé dans le genre Znophyllum, qui est le même que le Calophyllum. V. CALOPHYLEE. Plusieurs auteurs ont écrit Kina pour Quinquina. V. ce mot. KINATES. Combinaisons de l’Acide kinique avec les bases salifiables. KINGIE. Kingia. Bot. Genre de la famille des Jon- cacées, établi par R. Brown qui lui assigne pour carac- tères : périgone divisé en six parties, glumacé et per- sistant; six étamines insérées en dessous du périgone et à sa base; filaments filiformes; anthères biloculaires, attachées par la base et longitudinalement déhiscentes; ovaire à troisloges renfermant chacun un ovule dressé, fixé à l'angle interne, près de la base; style trigone; trois stigmates denticuliformes; péricarpe monosperme, sec, indéhiscent, entouré du périgone; semence obo- vale, entourée d’un test membraneux; albumen con- densé, charnu ; embryon subglobuleux, à demi plongé dans la base de l’albumen, à bec un peu aigu. Les Kin- gies sont des plantes frutescentes, d’un port tout par- ticulier, et propres à la Nouvelle-Hollande ; leur tige est arborescente, droite, très-simple, conservant dans sa partie inférieure les cicatrices que laissent les feuilles après leur chute; les feuilles rassemblées au sommet sont serrées, allongées et linéaires, subtriangulaires, ordinairement étalées; les pédoncules sont beaucoup plus courts que les feuilles, avec leur origine entourée de bractées engainantes; le capitule est dense, globu- leux, terminal, composé de fleurs qu'accompagnent trois bractées. KIN KINGSTONIE. Kingstontia. or. Le genre établi sous ce nom par Gray, Brilann., 2, p. 551, ne diffère pas du genre Æirculus de Hawordt, que n’a point adopté le professeur De Candolle pour quice genre est une simple division de celui des Saxifrages. KININE. caim. 77. QuiniNe. KINIQUE. cnim. 7. ACIDE. KINK. o1s. Buffon a figuré sous ce nom, pl. 617, un Oiseau qui pourrait bien être une variété de sexe du Loriot varié. KINKAJOU. Cercoleptes. mau. Genre de Carnassiers Plantigrades, ayant aussi quelques rapports, par ses caractères zoologiques, soit avecles Singes et les Makis, soit avec plusieurs Insectivores, soit même avec certai- nes Chauves-Souris, et qui mériterait, suivant Frédéric Cuvier, à cause des combinaisons remarquables des caractères qu’il présente, de constituer à lui seul un ordre particulier. Son système dentaire n’est pas tout à fait celui des Carnassiers; il est encore moins celui des Quadrumanes, mais il tient de l’un et de l’autre. Les incisives sont, comme chez les Carnassiers, au nombre de six à l’une et à l’autre mâchoire, et les ca- nines au nombre de deux. Il y a cinq molaires de cha- que côté el à chaque mâchoire. Les deux premières, séparées des canines par un petit intervalle, sont, aux deux mâchoires, petites et à une seule pointe : ce sont de véritables fausses molaires. Les trois dernières ont la couronne tuberculeuse ; celle du milieu est la plus grande à la mâchoire supérieure. A l’inférieure, toutes les trois sont de forme elliptique : la première présente deux pointes, mais les autres n’offrent qu’une surface unie, et elles sont opposées couronne à couronne. Les quatre pattes sont pentadactyles ; et chaque doigt est terminé par un ongle un peu crochu et très-comprimé. Le pouce est beaucoup plus court que les autres doigts, aux pieds de derrière; le troisième et le quatrième sont les plus allongés. Aux pieds de devant, les trois doigts du milieu sont à peu près de même longueur, les deux latéraux sont les plus courts. La queue, couverte de poils dans toute son étendue, est longue el suscep- tible de s’enrouler autour du corps; ce qui a suffi pour porter quelques naturalistes à rapprocher le Poltot des Quadrumanes, parce que c’est principalement parmi les Singes que l’on trouve des espèces à queue pre- nante; mais ce rapprochement, motivé d’ailleurs à quelques égards, ne l’est nullement sous ce point de vue; car ce même caractère d’une queue prenante se retrouve, quoique beaucoup plus rarement à la vérité, dans plusieurs familles, comme chez les Rongeurs, les Marsupiaux et les Garnassiers eux-mêmes. La tête est globuleuse; les yeux sont grands, les oreilles très- simples, sans lobule, de forme à peu près demi-circu- laire ; les narines ouvertes sur les côtés d’un mufle; la langue, très-douce, est d’une longueur considérable; les mamelles sont inguinales et au nombre de deux. Le poil est touffu et généralement laïneux. Ce genre est formé d’une seule espèce, placée d'abord par la plupart des auteurs systématiques parmi les 7’iverra, sous le nom de Fiverra caudivolvula, par quelques autres zoologistes parmi les Makis. Cuvier est le premier qui en ait formé, sous le nom de Kinkajou, un genre par- . C'E dl KI N ticulier auquel Geoffroy Saint-Hilaire a donné le nom latin de Pottos.Le nom de Caudivolvulus a depuis été donné au même genre par Duméril et Tiedemann. KinkaAsou Porror.Cercoleptes caudivoluulus, Geoff. Saint-Hilaire. Il est à peu près de la taille du Chat do- mestique. Il est généralement d’un roux vif en dessous et à la face interne des quatre jambes, d’un roux brun à leur face externe et en dessus ; les pattes et l’extrémité de la queue sont même presque tout à fait brunes. Le tour de la bouche est couvert aussi de quelques poils bruns. Au reste la coloration de cette espèce est assez variable : il y a des individus beaucoup plus clairs que celui d'après lequel cette description a été faite; et il en est chez lesquels une portion de la patte posté- rieure, et particulièrement le troisième et le quatrième doigt, sont de couleur fauve; chez d’autres on distin- gue sous la gorge quelques taches de couleur plusclaire que le fond du pelage. Le Pottot habite de préférence les contrées solitaires ; c’est un animal nocturne, d’une démarche lente, qui se tient habituellement sur les arbres, en s'aidant de*sa queue qu’il enroule autour d’une branche. Elle parail en effet avoir beaucoup de force, et il l’'emploie souvent, dit-on, pour tirer des fardeaux assez considérables. Il atteint avec beaucoup de dextérilé de petits animaux dont il fait sa proie, et il est même à redouter pour les Oiseaux de basse-cour, qu’il saisit sous l’aile, et dont il boit le sang avec une grande avidité, suivant les récits des voyageurs. Il est cependant bien loin d’être uniquement carnivore; il se nourrit. volontiers de malières végétales; il aime beaucoup aussi le miel, et détruit, pour s’en procurer, un grand nombre de ruches, d’où le nom d’Ours des ruches ou d’Ours du miel, qu'il porte dans quelques provinces. Il habite l'Amérique méridionale, et paraît même exister aussi dans la partie méridionale de l’Amé- rique du nord. 11 se trouve abondamment répandu en plusieurs lieux, et il est bien connu des Américains, dont il a reçu divers noms, tels que ceux de Cuchumbi et de Manaviri. KINKINA. g0T. Pour Quinquina. Ÿ. ce mot. KINNA. BoT. 77. CINNA. KINO. por. Substance végétale astringente, d’un brun rougeâtre foncé, que l’on obtient par la décoction des tiges et des feuilles du VNauclea Gambir, et l'évapora- tion à siccilé du produit liquide. 7. NAUCLÉE. KINOSTERNON. repT. Spix a donné ce nom à diver- ses Tortues qu’il a découvertes au Brésil et qu’il distin- gue de leurs congénères par la mobilité du sternum. On est maintenant assez généralement d'accord que, dans ces reptiles, le sternum est formé de trois pièces ou lobes qui correspondent aux paires de plaques. Dans le genre Kinosternons le lobe central est tout à fait soudé aux côtés, les lobes antérieur et postérieur pou- vant se mouvoir sur lui, au moyen de ligaments qui y sont articulés. Les espèces décrites par Spix sont au nombre de trois : Kinosternon shavianum, Kinoster- nonlongicaudatumn et Kinosternon brevicaudatums, auxquelles Thomas Bell a depuis ajouté les Z'estudo Pensylvanica de Say, Amboinensis de Merrhem, et subnigra de Latreille. KINOVIQUE. por. Pelletier et Caventou ont ainsi KIT 201 appelé un Acide particulier, qu’ils ont découvert dans l'écorce appelée China nova, dont l’origine est encore peu connue, KINSON. o1s. Synonyme vulgaire du Pinson, espèce du genre Gros-Bec. 7. ce mot. KIODOTE. man. 7. ROUSSETTE. KIOLO. o1s. Espèce du genre Gallinule. 7, ce mot. KIRACAGUERO. LOT. /. CURARE. KIRGANÉLIE. Kirganelia. or. Genre de la famille des Euphorbiacées, et de la Monœcie Pentandrie, L., caractérisé par des fleurs monoïques, à calice quin- quéparti. Dans les mâles on trouve cinq étamines, dont deux plus courtes que les autres, leurs filets soudés en une colonne; dans les femelles un ovaire, entouré à sa base d’un petit disque auinquélobé et sur- monté de trois styles profondément bipartis, à trois loges biovulées. Le fruit est une baie triloculaire, et c’est là ce qui distingue ce genre du Phyllanthus, avec lequel il a du reste les plus grands rapports. Il com- prend plusieurs arbrisseaux à feuilles pinnatifides et à fleurs fasciculées. KIRGHISITE. MIN. Nom donné au Cuivre dioplase, qui se trouve en cristaux maclés, dans le pays des Kir- ghis. F7. Cuivre. KIRSCHEN-WASSER. por. Eau-de-vie obtenue des Cerises par la distillation. 7. CERISIER. KISET. mozz. Dénomination sous laquelle Adanson (Voyage au Sénég., p. 192, pl. 15) a désigné une pelite espèce de Nérite marine, que Linné a nommée Werita Magdalenæ, parce qu’elle se trouve surtout aux en- virons des îles Magdeleine. KISKIS. o1s. Espèce du genre Mésange. 7. ce mot. KITAIBELIE. Xttaibelia. Bot. Genre de la famille des Malvacées et de la Monadelphie Polyandrie, établi par Wilidenow (Nov. Act. Scrut. Ber., 2, p. 107, t.4, f, 4), et qui présente pour caractères : un calice envi- ronné d’un calicule monophylle à sept ou neuf lobes ; une corolle évasée, formée de cinq pétales soudés par la base; des capsules globuleuses, monospermes, ré- unies en capitule. Ce genre se compose d’une seule espèce, Atlaibelia vilifolia, Willd., Waldst. et Kik., PI. Hung.1,p.929,t. 51. Cette plante vivace, qui croît en Hongrie et que l’on cultive dans les jardins, a ses tiges droites, hautes de deux à trois pieds, cylindri- ques, striées, couvertes de poils blancs; ses feuilles al- ternes, pétiolées, cordiformes, velues sur les deux faces, à cinq ou sept lobes aigus et dentés. Les fleurs sont blanches, axillaires, solitaires ou géminées, por- tées sur des pédoncules simples. Les capsules sont noi- râtres et hérissées. Ce genre est très-voisin des Mauves et des Guimauves dont il diffère surtout par la disposi- tion de ses capsules qui sont gM@upées en capitule et non réunies circulairement comme dans les deux au- tres genres. KITRAN ET CHITRAM. BOT. 77. ALKITRAN. KITTE. Kitta. ois. Genre de l’ordre des Omnivores, établi par Lesson, aux dépens du genre Pirol de Tem- minck. Caractères: bec court, comprimé et voüté; man- dibule supérieure convexe, armée d’une forte dent à la pointe; narines basales, transversales, recouvertes par des plumes soyeuses et serrées; quelques petites soies 202 KIX à la commissure de la bouche qui est déjetée ; ailes al- longées, aiguës : quatrième rémige la plus longue; queue légèrement échancrée, composée de douze rec- trices assez courtes; tarses moyens, robustes et scu- tellés. Parmi les trois espèces qui, jusqu’à ce jour, constituent ce genre nouveau, deux appartiennent à l'Océanie, et leurs mœurs aussi bien que leurs habi- tudes ont constamment échappé aux investigations des voyageurs qui ont pu pénétrer dans l’intérieur de cette cinquième partie du globe. La troisième a été observée en Nubie par Ruppel, qui n’a pu procurer sur cet Oi- seau que des notions aussi peu étendues qu'incer- taines. KITTE VELOUTÉ. Külla holosericea, Temm., Ois. color., pl. 595 et 422; Ptilonorhynchus holosericeus, Kubl. Plumage d’un bleu noirâtre irisé, très-brillant ; rémiges et rectrices d’un noir mat; une double rangée de plumes soyeuses et veloulées, d’un noir bleuâtre lustré, à la base du bec qui est jaune ainsi que les pieds. La femelle a les parties supérieures d’un vert olivâtre, avec les rémiges et les rectrices d’un brun roussâtre; les tectrices alaires sont variées de brun et d’olivâtre; les parties inférieures sont verdâtres, rayées de noi- râtre; la gorge est blanchâtre, avec le bord des plumes noirâtre et celles du devant du cou ont des taches lan- céolées, blanches, bordées de noir. Taille, treize pouces. Ce bel Oiseau est fort timide, il vit solitaire dans les districts du comté de Cumberland et dans les forêts qui avoisinent le port Macquarie; au temps des amours il se réunit en troupes peu nombreuses, dans les champs de Froment où les habitants de la Nouvelle-Hollande le connaissent sous le nom de Oijseau-Salin, et lui font‘la chasse. $ KITTE VERDIN. Xtfla virescens, Temm., Ois. color., pl. 596; Ptilonorhynchus Smithii, Trans. Soc. Lin., t. xx, page 264. Parties supérieures d’un vert pur; sommet de la tête vert, avec le bord des plumes d’une teinte plus foncée; région des joues composée de pe- tites plumes vertes, variées de taches jaunâtres et brunes; dessous du cou vert, parsemé de petites stries blanches : tectrices alaires vertes, terminées par une tache blanche; rémiges vertes, bordées extérieurement de bleuâtre, avec les barbes internes brunes; rectrices * vertes,terminées, à l'exception des deux intermédiaires, par des taches blanches; gorge blanche, tiquetée de noir; parties inférieures verdâtres, avec des taches triangulaires, blanches, entourées de jaunâtre; bec d’un blanc corné; pieds d’un gris de plomb. Taille, onze pouces el demi. De la Nouvelle-Hollande. KiITTE À BEC BLANC. Kttla albirostris; Plilonorhyn- chus albirostris, Ruppell, Faun. Abyssin., page 922, pl. 9, fig. 1 et 2. Toffk le plumage d’un noir profond, avec de magnifiques reflels bleus; premières rémiges d’un brun ferrugineux, avec l'extrémité noire; grandes tectrices et rectrices noires; bec blanchâtre; pieds noirs. La femelle a la tête, le cou et la poitrine d’un cendré obscur. Taille, sept pouces et demi. De la Nubie. KIVITE. o1s. Même chose que Kievit. Ÿ. ce mot. KIXIE. KXixvia. BoT. Genre de la famille des Apocy- nacées, établi par Le docteur Blume, avec les caractères suivants : calice à cinq divisions ; corolle hypogyne, | K L  subinfundibulaire, avec le tube resserré au milieu, l'orifice nu, le limbe campanulé, à cinq divisions con- tournées ; cinq étamines exsertes, insérées sous l’orifice de la corolle; anthères cuspidées, calleuses au dos, cohérentes avec le milieu du stigmate; deux ovaires environnés d’un cercle charnu, renfermant plusieurs ovules attachés à la suture centrale; style filiforme ; sligmate en massue; follicules distincts, allongés; plu- sieurs semences ayant une touffe de poils stipités vers l'extrémité opposée à l’ombilic ; embryon dépourvu d'albumen; cotylédons roulés longitudinalement ; ra- dicule supère, rapprochée de l’ombilic. Les Kixies sont de très-beaux arbres à feuilles opposées, ovales, acu- minées aux deux bouts, glabres en dessus, pubérulentes en dessous; à fleurs axillaires, fasciculées, grandes et d'un blanc jaunâtre. Ils se trouvent dans l’ile de Java. KLAAS. o1s. Espèce du genre Coucou. 7. ce mot. KLAPROTHIE. Klaprothia. Bot. Genre constitué par Kunth (in Humb. et Bonpl. Nov. Gener., t. vI, p. 195, tab. 537), qui l’a dédié à la mémoire du cé- lèbre chimiste Klaproth et l’æ placé dans la famille des Loasées. 11 appartient à la Polyandrie Monogynie, L., et ses caractères sont les suivants : calice supère, persistant, à quatre divisions profondes, ovales et égales entre elles; quatre pétales insérés sur le limbe et plus longs que lui, concaves et légèrement ongui- culés ; étamines nombreuses, ayant la même insertion que les pétales; les unes par faisceaux de quatre ou de cinq, opposées aux pétales, et fertiles; les autres par cinq, opposées aux divisions calicinales, stériles, poi- lues, dilatées en membrane au sommet, et irréguliè- rement lobées; anthères biloculaires, émarginées de chaque côté; ovaire presque turbiné, uniloculaire, renfermant quatre ovules pendants, surmonté d’un style quadrifide au sommel; baie à trois ou quatre graines. Ce genre tient le milieu entre le Loasa et le Mentzelia ; il se distingue du premier par la structure de l'ovaire, du second par ses étamines extérieures sté- riles, de l’un et de l’autre, par le nombre des parties de la fleur, ainsi que par la forme des élamines stériles. KLAPROTHIE MENTZELIOÏDE. Klaprothia mentzelioi- des, K. C’est une plante herbacée, volubile, à rameaux couverts de gros poils rebroussés; ses feuilles sont op- posées, dentées et hérissées. Les fleurs, en petit nombre, de couleur blanche et accompagnées de bractées, sont portées sur des pédoncules terminaux, qui deviennent axillaires et presque dichotomes. Gette plante croît dans les Andes de Quindiu, près de Los Volcancitos, dans l'Amérique méridionale. KLAPROTHITE. min. Lazulith'de Klaproth; Azurite, Tyrolite, Woraulile. Substance bleue, cristallisant en prisme droit, rhomboïdal, d'environ 1210 50; rayant la Chaux phosphatée; pesanteur spécifique, 3,0; infu- sible. Elle parait être un mélange de phosphate d’Alu- mine, avec du phosphate de Magnésie et du phosphate de Fer. L'analyse de Fuchs à donné : Acide phospho- rique, 41,81; Alumine, 55,75; Magnésie, 11,66; Oxyde de Fer, 2,64; Silice, 2,10; Eau, 6,06. On la trouve dans des veines de Quartz, traversant le Micaschiste ou le Gneiss, à Worau en Slyrie, ou à Werfen dans le pays de Salzbourg, KLE KLAPTMUTSEN. 8or. Synonyme de Sargassum bac- ciferum. KLEBSCHIEFER. mix. Nom donné par Werner à l’Argile schisteuse happante de Ménil-Montant, au mi- lieu de laquelle se trouve la Ménilite. KLEINHOFIE ou KLEINHOVIE. Æleinhovia. BoT. Genre de la famille naturelle des Byltnériacées, aupa- ravant placé parmi les Malvactes, et dont les caractères sont : un calice à cinq divisions profondes; une co- rolle de cinq pétales, dont un plus long que les autres est échancré à son sommet; des étamines monadelphes, formant un urcéole, divisé en cinq branches portant chacune trois anthères; chacune de ces branches est placée devant un des pétales. L’ovaire est stipité à cinq côtes et à cinq loges contenant quatre ovules. Le style est simple, terminé par un stigmate crénelé. Le fruit est une capsule turbinée, renflée, vésiculeuse, à cinq loges monospermes par avortement. Les graines sont globuleuses; elles contiennent un embryon dont les cotylédons sont roulés en spirale autour de la ra- dicule. KLEINHOVIE HOSPITE. K/eënhovia hospila, L., Cav., Diss. 5, p. 188, €. 146. C’est un arbre de moyenne gran- deur, qui croît naturellement aux Moluques, à Java, aux Philippines, et que Rumph a décrit et figuré sous le nom indien de Cati-Marus. Ses feuilles sont alter- nes, péliolées, cordiformes, acuminées, entières el vei- nées ; ses fleurs sont purpurines et disposées en grappes axillaires ou terminales. KLEINIE. Xleinia. pot. Trois genres différents ont successivement porté ce nom. Ainsi Linné nomma d’a- bord Xleinia un genre que plus tard il appela Cacalia, nom qui a été adopté par tous les botanistes. Jacquin en 1765 appliqua le nom de Xleinia au genre Poro- phyllum de Vaillant, qui avait d’abord été conservé sous ce nom par Linné. Jussieu (Ann. Mus., 2, p. 424), pensant avec juste raison, que le genre établi par Vail- lant devait conserver le nom de Porophyllum, se servit du nom de Xleinia pour désigner un genre nouveau de la famille des Synanthérées. Cependant Persoon, se rangeant à l'avis de Willdenow, nomma Jaumea le genre de Jussieu. Néanmoins il parail que c’est ce der- nier genre qui doit seul retenir le nom de Xleïnia. Voici ses caractères : les capilules sont globuleux; leur involucre est hémisphérique, composé de grandes écailles obtuses, imbriquées et disposées sur trois rangs. Le réceptacle est nu; tous les fleurons sont her- maphrodites et réguliers. Les fruits sont couronnés d’une aigrette courte, sessile el plumeuse. On n'y trouve encore qu’une seule espèce. KLEINIE A FEUILLES LINÉAIRES. Æleëntia linearifolia, Juss., Ann. Mus., 2, p. 424, L. 61, f. 1. Petit arbuste à feuilles opposées, linéaires, connées par la base, sim- ples, entières, portant des capitules terminaux et soli- taires dont les fleurs sont jaunes. Cette plante a été recueillie par Commerson vers l'embouchure du fleuve de la Plata. Le genre He, doit être placé dans les Tagétinées. KLEISTAGNATHES. Kisistagnatio. CRUST. Fabri- cius désigne ainsi son neuvième ordre de la classe des Insectes; il correspond à la plus grande partie des KLU 203 Crustacés Décapodes que Latreille nomme Brachyures. V’. ce mot. KLETHRA. BoT. Pour Clethra. V. CLÉTHRE. KLINGSTEIN. min. Syn. de Phonolithe. 7. ce mot. KLOMIUM. sort. Ce genre, établi par Adanson, dans la famille des Carduacées, n’a pas été adopté. KLOTSCHIE. Xlotschia. 8or. Genre de la famille des Ombellifères, institué par Chamisso pour une plante qu'il a observée au Brésil, et qui lui a offert pour carac- tères : tube du calice uni, son limbe est divisé en lobes foliolés ; pétales connivents, ohovales, à découpures entières et d'égale longueur; styles connivents; fruit comprimé sur le dos, Let de deux méricarpes, à cinq paires de côtes, dont les trois dorsales rappro- chées, non rayées, et les deux marginales contiguës, unirayées, peu saillantes, avec la commissure planius- cule; le carpophore est soudé aux semences par toute sa longueur. Les Klotschies sont des plantes annuelles et glabres; les feuilles sont rapprochées, pétiolées, peltées, à cinq lobes doublement dentés, d'un vert obscur en dessus, plus pâle en dessous, avec des veines anastomosées, parfaitement réticulées et saillantes ; les rameaux sont terminés par une panicule garnie à sa base d’une bractée lancéolée ; les fleurs, en petit nom- bre, sont ou mâles ou femelles : les premières environ- nant les autres qui occupent le centre, et assez souvent iln’y a qu'une seule femelle, rarement trois, et toujours elles sont sessiles; on voit en outre une sorte d’invo- lucelle polyphylle, à folioles étroites, linéaires, aussi grandes que les pédicelles des fleurs mâles. KLUGIE. Alugia. vor. Genre de la famille des Gesné- riacées, établi par Schlechtendal, presque en même temps que Klein publiait son genre Glossanthus qui lui est tout à fait analogue. Ses caractères sont : calice lèche et tubuleux, inégal à sa base, à cinq faces et à cinq divisions ; corolle hypogyne, personée, avec son tube dune son orifice fermé, la lèvre supé- rieure de son limbe raccourcie, bilobée, et l’inférieure allongée et entière ou faiblement trilobée ; quatre éta- mines incluses, insérées au tube de la corolle, quatre sont fertiles et didynames, et l’on aperçoit le rudiment d’un cinquième filament ; les anthères sont biloculaires, réniformes, cohérentes en couronne; l'ovaire, entouré d'un disque annulaire complet, est uniloculaire, mais avec deux placentaires pariétaux que sépare une lame étroite, peu élevée et sur laquelle sont attachés d’un côté comme de l’autre un assez grand nombre d’ovules; style filiforme, simple; stigmate déprimé, en tête, non divisé ; capsule ovale, incluse dans le calice, unilocu- laire, à deux valves portant au milieu une lame fissile, plane, bilobée, sur les deux faces de laquelle sont dissé- minées des semences elliptiques-oblongues, sillonnées et transversalement ruguleuses. KLuGtE pe Noro. Klugia Noloniana, Sch.; Ful- fenia Notoniana, Wall. Plante annuelle, herbacée, à feuilles incisées, à corolles bleues. On la trouve dans l'Inde et au Japon. Le Mexique produit une seconde espèce de Klugie, qui ne diffère de celle-ci que parce que les quatre étamines fertiles s'y DONEUt rarement toutes. KLUKIA. Bot, Le professeur De Candolle (5ys/. KNE Veget. nat., vol. 11) mentionne un genre établi sous ce nom par Andreziowski, aux dépens du Sisymbrium de Linné. Des quatre espèces dont il est composé, trois entrent dans la cinquième section dont Adanson avait autrefois formé son Kibera; ce sont les Sisymbrium supinuin, polyceratium et rigidum. L'autre est le Sisymbrium ofjicinale, DC., ou Erysimum offici- nale, L. Ce genre ne paraît pas devoir être adopté. V, SISYMBRE. KNAPPIA. por. Le genre élabli sous ce nom, par Bauer, dans la famille des Gesnériacées, a été reconnu ne point différer du genre Loxotis de Robert Brown. Un autre genre Knappia, formé par Smith, dans la famille des Graminées, a presque en même temps reçu le nom de Chamagrostis qui lui est resté. 77. CHAWA- GROSTIDE. KNAUTIE. Knautia. Bot. Linné établit ce genre de la famille des Dipsacées, et de la Tétrandrie Monogynie, sur des plantes que Vaillant réunissait au Scabiosa. Adopté par Jussieu, il présente les caractères suivants: calice propre double, l'un et l’autre supère, l'extérieur dentelé ou presque entier, l’intérieur urcéolé très-petit, cilié ou plumeux sur son bord; corolle dont le tube est oblong, le limbe à quatre lobes inégaux, l'extérieur plus grand; quatre étamines ; stigmate bifide; akène couronné par le calice cilié ou plumeux; calice commun ou involucre renfermant un petit nombre de fleurs égales entre elles, cylindrique, composé de folioles conniventes, disposées sur un seul rang ; réceptacle petit, velu; fleurs {erminales. Dans son Mémoire sur les Dipsactes, Th. Couller a retiré de ce genre les espèces linnéennes, dont le calice est aigretté sur son bord, et il en a formé le genre Pterocephalus. VF. ce mot. D’un autre côté, il y a fait entrer le Scabiosa arvensis, L., qui avait été constitué par Schrader (Cat. Sem. Gott., 1814) en un genre distinct sous le nom de Trichera. Ainsi réformé, le genre Xnautia esl com- posé des espèces suivantes : 1° Knautia orientalis, L., espèce assez jolie, qui eroît dans l'Orient et que l’on cultive dans les jardins de botanique ; 2° Xnautia pro- pontica, L.; 5 Knautia Urvillæi, Coult., espèce nou- velle, découverte par d’Urville dans l’île de Léros, et que ce savant navigateur (Ænum. 14, n° 119) avait confondue avec le Knaulia orientalis; 4° Knautia arvensis, Coult., ou Scabiosa arvensis, L. Cette es- pèce est subdivisée en quatre variétés qui comprennent plusieurs Scabieuses des auteurs ; telles sont entre au- tres les Scabiosa canescens, Balb.; tntegrifolia, L.; pubescens, Willd. ; bellidifolia, Lamarck; sylvatica, L.; longifolia, Waldst. et Kit., elc., etc.; 5° Knaultia hybrida, Goult.,ou T'richerahybrida, Rœm.etSchult. KNÉBÉLITE.mn. Lenz et Dobereiner, Phillips, p. 206. Substance grisàtre ou bleuâtre, opaque, tenace et trou- vée seulement à l’état massif. Sa cassure est imparfai- tement conchoïde, et son éclat est assez vif. Sa pesan- teur spécifique est de 5,714. Elle est composée, d’après Dobereiner, de Silice, 32,5; protoxyde de Fer, 52,0; protoxyde de Manganèse, 35,5. KNEIFFIE. Knetiffia. Bot. Genre de la famille des Onagrariées, instilué par Spach dans sa monographie de cette famille, aux dépens du grand genre Ænolhera, KNÉ avec les caractères suivants : {ube du calice plus long que l'ovaire, cylindracé, tétragone, renflé à la gorge, avec le limbe divisé en segments presque aussi longs que le tube, concaves et striés; pétales obcordés, étalés, plus longs que les étamines; anthères oblongues, ob- tuses, échancrées à leur base; ovaire stipité, court, té- traèdre, à quatre côtes, à quatre loges renfermant des ovules placés horizontalement et attachés par un court cordon; style plus long que le tube du calice; capsule en massue ovale ou subglobuleuse , courte, slipitée ou presque sessile, cartilagineuse, sublucide, tronquée, édentulée, le plus souvent rétuse, à quatre angles cré- tés, à quatre côtes, à quatre loges, à quatre valves; cloison papyracée; placentaires carrés, filiformes au sommet qui est dépourvu de graines; celles-ci ovales ou oblongues, petites, inappendiculées, lisses, spadi- cées, horizontales, superposées; axe filiforme; épi- sperme membraneux; embryon semblable à la semence; cotylédons elliptiques ou oblongs ; radicule centripète, conique et obtuse. Les Kneiffies dont Spach décrit une dizaine d'espèces réparties en deux sections, sont des plantes herbacées, simples ou rameuses dans leur par- tie supérieure, à feuilles très-entières ou légèrement dentées : les radicales alternées en pétiole; les cauli- naires presque sessiles el éparses ; à fleurs diurnes peu ou point odorantes, et plus souvent disposées en épis denses, dressées et rapprochées des premières feuilles qui sont assez semblables à des bractées. Toutes ces espèces appartiennent à l'Amérique septentrionale. I. Pétales grands, plus longs du double et même da- vantage que les étamines ; style dépassant les élamines; tube du calice presque aussi long que les segments et deux ou trois fois plus long que l'ovaire; valves de la capsule réluses. KNELFFIE GLAUQUE. Kneiffia glauca, Spach; Æno- thera glauca, Mich. Ses feuilles sont largement ovales ou ovalo-oblongues, obluses, un peu mucronées et fai- blement dentelées, glauques, à rameaux très-glabres ; les fleurs sont disposées en corymbes terminaux. 11. Pétales petits, un peu plus longs que les segments du calice et que Les élamines ; style dépassant les éla- mines; tube du calice plus court que l'ovaire. KNEIFFIE À FEUILLES DE Lin. Xneifjia Linifolia, Sp. Tiges herbacées, grêles, presque glabres, rigides et simples inférieurement; feuilles très-entières, glabres, obtuses, les radicales oblongues ou lanceolato-spathu- lées, celles du bas de la tige sont lanceolato-linéaires ou lincari-spatulées et celles du haut lineari-filiformes ; épis floraux, longuement pédiculés, avec les fleurs dressées et alternes, bractéolées et pubescentes; cap- sules oblongues et un peu en massue, courlement sli- pitées. KNÉMA. por. Loureiro (Flor. Cochinch., éd. Willd., p. 741) a formé sous ce nom, un genre de la Diæcie Monandrie, L., auquel il a assigné les caractères sui- vants : fleurs dioïques; dans les mâles, le calice est nul ; la corolle est monopétale, tubuleuse; le limbe à trois divisions conniventes, aiguës, extrêmement lai- neuses; dix à douze anthères disposées circulairement sur un filet dilaté (androphore). Les fleurs femelles ont un calice infère, très-court; une corolle comme dans KNÉ les fleurs mâles; un ovaire arrondi, velu, surmonté d'un stigmate sessile et lacinié. Le fruit est une baie ovale, succulente et renfermant une graine pourvue d’un arille. KNÉMA A GROSSE ÉCORCE. Knema corticosa, Lour. C’est un grand arbre des forêts de la Cochinchine, dont l'écorce est épaisse, les rameaux ascendants, les feuil- les lancéolées, très-entières, glabres, alternes et pétio- lées. Les fleurs, disposées sur des pédonculesterminaux, ont la corolle brune à l'extérieur et d’un jaune rougeà- tre intérieurement. KNÉPIER. Melicocca. 20T. Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des Sapindées, de l’Octandrie Monogynie de Linné, offrant pour caractère essentiel : un ca- lice persistant, à quatre ou cinq divisions ; autant de pétales, quelquefois nuls, insérés sur le disque qui en- vironne l'ovaire à sa base ; huit étamines avec la même insertion; un ovaire supérieur, souvent à trois loges; un style; un stigmate en têle ; le fruit est un drupe re- couvert d’une écorce, souvent uniloculaire et mono- sperme par l’avortement d’une ou de deux loges; les semences sont attachées à l'angle intérieur des loges; il n’y à point de périsperme. Ce genre renferme des arbres ou des arbrisseaux à feuilles alternes, simples ou ailées, entières, quelque- fois dentées. Les fleurs sont petites, axillaires ou ter- minales, disposées en épis, agglomérées ou paniculées, quelquefois polygames. KNÉPIER BIJUGUÉ. Melicocca bijuga, Linn.; Lamk., II. gen., tab. 306; Commel., ÆZort., 1, t. 94; Meli- cocca carpoodea, Juss., Meim. Mus., 5, pag. 187, tab. 4. Grand et bel arbre de la Jamaïque, toujours vert, d’un beau port, à cime rameuse et touffue. Ses feuilles sont alternes, ailées, sans impaire, composées de deux paires de folioles ovales, entières, aiguës, dont le pétiole commun est quelquefois ailé, d’autres fois simplement aplati; les fleurs sont petites, nombreuses, blanchâtres, disposées en grappes terminales ou axil- laires; elles répandept quelquefois une odeur fort agréa- ble, et paraissent polygames ; leur calice est à quatre divisions profondes, ovales, concaves, obtuses, persis- tantes; les pétales oblongs, obtus, entièrement réflé- chis; l'ovaire ovale; le style très-court; le stigmate large, oblique, ombiliqué. Le fruit est un drupe co- riace, uniloculaire, ne renfermant qu’une seule se- mence, enveloppée d'une pulpe visqueuse ou gélati- neuse. Cette plante est cultivée dans plusieurs jardins en Amérique. La pulpe de ses fruits est d’une saveur douce, mêlée d’un peu d’acidité et d’une légère astric- tion : on la mange crue; on en mange aussi les semen- ces, mais après les avoir fait cuire ou rôtir comme les Châtaignes. Sa culture, en Europe, exige une {erre à demi consistante, et des arrosements fréquents en été. IL faut la tenir toute l’année dans la serre chaude : on n’a pas encore pu parvenir à la multiplier par marcot- Les et par boutures. Il faut l’élever de graines tirées des colonies; d’où il résulte qu’elle est peu cultivée. KNÉPIER APÉTALE. Melicocca apetala, Poir., Encycl., Suppl.; Pluk., 4lmag., tab. 207, fig 4; Melicocca di- versifolia, Juss., Mem. Mus., 1. c. lab. 7; vulgaire- KNÉ 205 ment Bois de Gaulettes. Arbre de grandeur médiocre, très - remarquable par l'extrême variété de ses feuilles glabres, coriaces, luisantes, très -entières : les unes grandes, simples, lancéolées, aiguës ; d’autres plus pe- tites, ovales ou en ovale renversé, rétrécies en coin à leur base : souvent ces mêmes feuilles se divisent en folioles géminées, ternées ou quinées; d’autres sont ailées, à folioles nombreuses, très-petites. Les fleurs sont petites, dépourvues de pétales, disposées en pe- tites grappes courtes, axillaires, touffues, un peu jau- nâtres; leur calice un peu pubescent, à cinq divisions concaves. Le fruit est un drupe sphérique, renfermant deux semences. Cet arbre croît à l'Ile-de-France. Son tronc est peu considérable : ses dernières ramifications sont droites, minces, très-longues, propres à faire des Gaules ou Gaulettes (d’où lui est venu son nom de Bots de Gaulettes), des cannes, des toises, des lignes de pè- cheur, des baguettes de fusil, des manches de cognée, des arcs, des flèches, que les Nègres nomment Sagaye, d'où vient encore le nom de Pois de Sagaye, donné à cet arbre dans les colonies. Les charpentiers s’en ser- vent aussi pour cheviller leurs pièces d'assemblage; on en fait encore des pieux, des échelles, parce qu’il est dur, élastique et qu'il subsiste assez longtemps avant de se décomposer. KNÉPIER TRIJUGUÉ. Melicocca trijuga, Juss., Mem. Mus., 1. c., tab. 8; Schleichera trijuga, Willd., Spec., 4, p. 1096; vulgairement Conghas. Grand arbre des Indes, dont les rameaux sont cylindriques, de cou- leur cendrée, pubescents dans leur jeunesse; les feuilles allernes, ailées, composées de trois paires de folioles glabres, ovales, oblongues, obluses, entières, luisantes en dessus, réticulées en dessous, assez grandes; les fleurs disposées en épis lâches, filiformes, axillaires et terminaux, souvent polygames : leur ealice est fort petit, à cinq découpures profondes, ovales, aiguës ; point de corolle ; les filaments de six à neuf, parsemés de quel- ques poils ; l'ovaire ovale. pileux; le stigmate, pelté, à trois ou quatre lobes. Le fruit est un drupe bon à man- ger, sphérique, revêtu d’une écorce friable, à deux ou trois loges, renfermant autant de semences. KNÉPIER PANICULÉ. Melicocca paniculaia, Juss., Mem. Mus.,1.ce., (ab.5. Arbre ou arbrisseau recueilli à Saint-Domingue par Poiteau. Ses feuilles sont gran- des, ailées, composées, de deux paires de folioles sans impaire ; les fleurs axillaires el terminales, disposées en corymbes paniculés ; leur calice partagé en cinq divi- sions profondes; les pétales en même nombre. Le fruit est un drupe sphérique, monosperme. KNÉPIER A FEUILLES DENTÉES. Melicocca dentata, Juss., Mein. Mus., 1. c., lab. 6. Cette espèce a ses feuilles composées de cinq ou six paires de folioles pe- tites, dentées ou crénelées à leur sommet ; les pédon- cules axillaires, peu garnis de fleurs; leur calice par- {agé en cinq divisions profondes; la corolle composée de cinq pétales. Le fruit est un drupe sphérique, très- petit, monosperme. Cette plante a été découverte à l'Ile- de-France par Sonneral. On trouve, dans le Nova Genera, elc., de Humboldt et Bonpland, rédigé par Kunth, une nouvelle espèce de Knépier, sous le nom de Melicocca olivæformis. Ses 206 KNO feuilles sont ailées, composées de deux paires de fo- lioles, grandes, coriaces, elliptiques, aiguës, d’un vert glauque; les pédoncules rameux el terminaux; les fruits elliptiques, tuberculés, monospermes. Celte plante croît à la Nouvelle-Grenade. KNIFA. BoT. Adanson a formé sous ce nom un genre composé des Millepertuis à deux styles. KNIGHTIE. Knightia. Bot. Genre de la famille des Protéacées et de la Tétrandrie Monogynie, L., établi par R. Brown dans son excellent travail sur cette fa- mille (Lin. Trans., 10, p. 193). Voici les caractères de ce genre : calice régulier, formé de quatre sépales rou- lés en dehors; élamines en même nombre, attachées vers le milieu de la face interne des sépales; ovaire très-allongé, appliqué sur un disque hypogyne, formé de quatre corps glanduleux, à une seule loge contenant quatre ovules ; style très-long; stigmate renflé en mas- sue allongée, strié longitudinalement. Le fruit est un follicule simple, allongé, coriace, terminé par une lon- gue pointe formée par le style persistant, à une seule loge contenant quatre graines membraneuses et ailées dans leur partie supérieure seulement. Une seule es- pèce compose ce genre qui a beaucoup de rapports avec le Rhopala, dont il diffère par ses graines au nombre de quatre, ailées seulement à leur partie suptrieure. KNIGTIE ÉLEVÉE. Knightia excelsa, Brown, loc. cit., t. 11. C’est un grand et bel arbre originaire de la Nou- velle-Zélande. Ses feuilles sont coriaces , éparses, pé- tiolées, oblongues, dentées en scie. Les fleurs sont géminées, très-longues, formant des épis axillaires, presque globuleux. Les fruits, d'environ trois pouces de longueur, sont velus. KNIKOS. or. Même chose que Cnique. 7. ce mot. KNIPHOFIA. BoT. Ce genre est le même que celui précédemment établi par Ker, sous le nom de Triloma. V, ce mot. KNOT. mix. On donne vulgairement ce nom au Plomb sulfuré impur, disséminé en parties ordinaire- ment très-fines dans des sols arénacés, de diverses épo- ques de formation. KNOWLTONIE. Knowltonia. Bot. Ce genre, établi par Salisbury (Prodr., 572) pour quelques espèces du genre Adonis de Linné, a élé nommé Thebesia par Necker el Anumenia par Ventenat, Mais le nom de Salisbury est généralement adopté. Les cinq espèces qui composent ce genre sont toutes originaires du cap de Bonne-Espérance ; elles sont vivaces, et par leur port elles ressemblent beaucoup plus à des Ombelli- fères qu’à des Renonculacées , bien qu’elles appartien- nent réellement à cette dernière famille. Leurs racines sont fasciculées ; leurs feuilles sont radicales, simples ou divisées en lobes nombreux et pinnatifides, roides:. et coriaces. La hampe est dressée, rameuse surtout vers la partie supérieure où elle forme une sorte d’om- belle composée, accompagnée d’un involucre irrégu- lier, formé de plusieurs folioles simples ou découpées. : Le calice est pentasépale, régulier; la corolle formée de cinq à quinze pétales étalés, sans appendice à leur on- glet ; lesgtamines et les pistils sont fort nombreux ; ces derniers sont placés sur un réceptacle globuleux. Ils se composent d’un ovaire ovoïde, comprimé, unilocu- K O A laire, monosperme; d’un style long et grêle et d’un sligmate très-petil et simple. Les fruits sont autant de cariopses monospermes, un peu charnues en dehors. Ce genre tient le milieu entre l’AÆydrastis et l'Adonis; il a les fruits charnus du premier et les fleurs du second. Toutes les espèces de Knowltonia sont âcres ct vési- cantes. KNOXIE. Knoxia. Bot. Ce genre de la famille des Rubiacées, et de la Tétrandrie Monogynie, L., a été établi par Linné et ainsi caractérisé par Jussieu (Mém. sur les Rubiacées, p. 5) : calice quadrifide; corolle tu- buleuse, filiforme, dont le limbe est quadrifide; quatre étamines; fruit divisible en deux coques presque arron- dies, acuminées, planes d’un côté, convexes de l’autre, attachées par leur partie supérieure à un axe filiforme. Le type de ce genre est le Knoxia Zeylanica, Linné, nommé ’issadali par Hermann et Adanson. L'autre espèce (Xnowia coryimbosa) est aussi une plante des Indes - Orientales, dont Gærtner a figuré le fruil (de ÆFruct. x, t. 25). Ce sont des herbes à fleurs terminales ou axillaires, disposées en épis ou en corymbes. Jussieu pense que les espèces d’Æoustonia, qui ont les loges de l'ovaire monospermes, sont congénères du Xnoxia. Rœmer et Schultes (Syst. Veget.5, p.532) ont, d’après les manuscrits de Willdenow, décrit deux plantes de l'Amérique méridionale, sous les noms de Xnoxia sim- plex et de Knoxia dichotoma, que Kunth (Nov. Gen. el Spec. 5, p. 541 et 548) a fait rentrer dans le genre Spermacoce de Linné. F. ce mot. KOALA. Phascolarctos. ma. Blainville a donné le nom de Phascolarctos (c’est-à-dire Ours à poche) à un genre fort remarquable de la grande tribu des Mar- supiaux, qu’il a eu l’occasion de voir à Londres il y a quelques années, qu’il a fait dessiner et qu’il a le pre- mier décrit (Bulletin de la Société Philomatique, t. v, 1816, p. 108). « Intermédiaire, dit ce savant zoolo- gisle, aux genres Phalanger, Kanguroo et Phascolome, ses caracières principaux sont : six incisives supé- rieures, les deux intermédiaires beaucoup plus longues; deux inférieures comme dans les Kgnguroos; cinqdoigis en avant, séparés en deux paquets opposables, l’inté- rieur de deux; cinq en arrière, le pouce très-gros, op- posable , sans ongle; les deux suivants plus petits et réunis jusqu’à l’ongle; la queue extrêmement courte. De la grosseur d’un Chien médiocre, cet animal a le poil long, touffu, grossier, brun-chocolat; il a le port et la démarche d’un petit Ours; il grimpe aux arbres avec beaucoup de facilité : on le nomme Co/ak ou Koala dans le voisinage de la rivière Vapaum dans, la Nouvelle-Hollande. » Le dessous du corps et la partie interne du membre antérieur sont blancs, ainsi que la face concave des oreilles, qui est couverte de très-longs poils. La tête est peu allongée, assez globuleuse; les na- rines presque Lerminales et entourées d’un mufle assez étendu vers le front; les oreilles sont arrondies, et l'œil est à peu près châtain : Blainville note cette couleur parce qu’elle se retrouve également sur toutes les figu- res du Phascolarctos qu'il a vues. Il paraît certain qu’il n'existe de canines qu'à la mâchoire supérieure; mais on n’est pas d'accord sur leur nombre, non plus que sur celui des molaires. Cuvier a décrit et même KOGC figuré ce genre dans son Règne Animal, en lui conser- vant son nom de pays, Koala. Il dit que le Koala passe une partie de sa vie sur les arbres, l’autre dans des tanières qu’il se creuse à leur pied, et que la mère porte longtemps son petit sur son dos; ce qui s’accorde bien avec ce que rapporte Blainville, et ce qui le confirme entièrement; mais que penser de ce qu’ajoute l’illustre professeur ? Suivant lui, le pouce manquerait au pied de derrière, et le pelage serait de couleur cendrée. Cette dernière circonstance peut assez bien s'expliquer par la supposition que les deux naturalistes ci-dessus men- tionnés auraient connu deux espèces différentes, l’une cendrée, l'autre brune; supposition qui même ne serait pas sans quelque fondement, d'autant plus que les oreilles ont une forme beaucoup moins arrondie dans la figure de Cuvier que dans celle de Blainville. On re- marquera d’ailleurs que le Vélin du Muséum représente le Koala de couleur cendrée, et c’est aussi cette couleur que lui a supposée Goldfuss en le figurant (Mammif., 5° cah., 1817) sous le nom de Lipurus cinereus : réunion de circonstances qui ne permet pas de douter de l’exis- tence de Koa#@#tendrés. Quoi qu’il en soit, on a encore beaucoup plus de peine à concevoir une dissidence d’o- pinions sur un carac ère aussi important et aussi tran- ché que celui de l’absence ou de la présence du pouce, surfgut quand, suivant Blainville, ce doigt aurait un volume considérable. L'auteur du dessin d’après lequel Cuvier a fait sa description, aurait-il omis le pouce, el causé ainsi une erreur ? Il est difficile de croire à une pareille inexactitude. Mais comment imaginer aussi que le pouce ait pu être ajouté dans la figure de Blain- ville, figure exécutée avec un grand soin? Une addition ne serait-elle pas encore beaucoup moins vraisembla- ble qu’une omission, si grave qu’elle püt être? On n’ad- mettra pas d’ailleurs qu’un naturaliste aussi exact que Blainville ait pu, au sujet d’un animal qu’il a vu lui- même, commeltre une aussi grave erreur. Aussi, à moins de vouloir que le Koala et le Phascolarctos soient des animaux tout à fait différents, et de genres entiè- rements distincts, ce qui ne paraît guère plus vraisem- blable, il semble difficile de ne pas se ranger à l'opinion de Blainville, et de ne pas admettre avec lui que le genre Koala ou Phascolarctos ait un pouce assez gros, opposable aux autres doigts, et non onguiculé. KOATI. mam. Ÿ. CoaTI. KOB. ma. Espèce du genre Antilope, différente du Koba, mais qui habite aussi le Sénégal, où elle est connue sous le nom de petite Vache brune. #. Anri- LOPE. KOBEZ. o1s. Espèce du genre Faucon. 7. ce mot. KOBOLDINE. min. Même chose que Cobalt sulfuré. V7. CoBALT. KOBRESIA. B0T. 7. COBRÉSIE. KOBUS. gor. Le genre institué sous ce nom par J. Banks, a été réuni au genre Magnolia. KOCBIE. Kochia. Bot. Genre de la famille des Ché- nopodées, et de la Pentandrie Digynie, L., établi par Roth (in Schrad. Journ., 1800, 2, p. 507, t. 11) et adopté par Brown (Prodr. F1. Nov.-Holl., p. 409) qui l’a ainsi caractérisé : périanthe monophylle, quinqué- fide, avec les découpures appendiculées; cinq étamines L K OE L 207 insérées à la base du périanthe; utricule déprimé, ren- fermé dans celui-ci; graine horizontale, à tégument simple, dépourvue d’albumen, ou n’en contenant seu- lement qu’une faible quantité ; embryon courbé, non spiral. Ce genre, constitué aux dépens des Salsola de Linné, est susceptible, selon R. Brown, d’être subdivisé en deux, savoir : Kochia, dont les appendices du pé- rianthe sont subulés, épineux, et la graine dépour- vue d’albumen ; F’illemetia, dont les appendices sont membraneux et dilatés, et les graines munies d’un al- bumen peu abondant. Ces divisions n’ont été employées que comme sections d’un même genre par Schultes (Syst. Veget., 6, p. 244). Cet auteur en a décrit, d’après Roth, Schrader et Brown, douze espèces dont plusieurs avaient appartenu au genre Chenopodium. Ce sont des plantes herbacées, qui croissent dans les lieux sablonneux, humides, et en général salés, de l'Europe et de la Russie asiatique. KOEBERLINIE. Koeberlinia. BoT. Genre de la famille des Pittosporées, établi par Zuccarini, dans les mé- moires de l’Académie de Munich, pour 1832. Ce genre a pour caractères : calice infère, à quatre sépales; co- rolle également infère, composée de quatre pétales ; huit étamines libres, insérées au torus,ovaire substi- pité, biloculaire et mulliovulé, à cloison placentifère; style"Simple; stigmate obtus. La seule espèce connue de Xoeberlinia est un arbuste très-rameux, à rameaux terminés en de fortes épines. Cet arbuste a de grands rapports avec le genre Bursaria de Cavanilles. KOŒLÈRE. Kœlera.80T. Willdenow (Sp., pl. 4,p. 750) a fait sous ce nom un genre nouveau que Poiteau avait décrit auparavant sous celui de Rumea. Persoon s’est servi du nom de Xœleria, pour désigner un genre de Graminées qui, par son port, se rapproche des Phléoles et des Vulpins, tandis que par ses autres caractères, il a de l’analogie avec les Aira et les Avoines. Sa lépicène est à deux valves comprimées en carène, contenant de deux à cinq fleurs; leur glume se compose de deux valves : l’extérieure, qui est entière à son sommet, porte un peu au-dessous de sa pointe une petite arête courte; l’intérieure est bifide. Le fruit est nu, c’est-à- dire non enveloppé par la glume. Persoon a réuni dans ce genre peu naturel, le Poa cristala de Linné, l’Aira vallesiaca d’Allioni , le Festuca phleoides de Villars, l’'Aira pubescens de Vahl. De Candolle y a ajouté le Festuca calycina de Lamarck et deux espèces nou- velles qu’il a nommées Xœleria albescens et Kæleria macilenta. Beauvois y a également joint quelques au- tres espèces prises dans les genres Poa, Phalaris et Festuca. KOELLEA. BOT. Biria, dans sa Dissertation sur les Renonculacées, publiée en 1811, a nommé ainsi un genre qui était établi depuis 1807 par Salisbury, sous le nom d'Æ£ranthis. Le genre Robertia de Mérat (Flore Paris., 1812) est encore le même que celui-ci. 7. ERAN- THIS. KOELLIA. por. Le Z'hymus Virginicus, L., était nommé Xœllia capilata, par Mœnch.;mais cette plante a été placée par Michaux (For. Boreali-Amer. 9, p. 6) dans legenre Brachystemum, que l’on a réuni au Pycnanthemum du même auteur. 7. PYCNANTHÈME. 208 K OE N KOELPINIA. Bot. Pallas à constitué, sous ce nom, un genre qui à été réuni au Lampsana par Linné fils et au RAhagadiolus par Schreber et Willdenow. H. Cas- sini s’est servi de ce mot pour désigner la plante de Pallas, comme un sous-genre auquel il a assigné des caractères que l’on trouvera au mot RHAGADIOLE. KOELREUTERA. BOT. 7. FUNAIRE. KOELREUTÉRIE. Koelreuteria.BoT. Genre de la fa- mille des Sapindacées et de l'Octandrie Monogynie, L., établi par Laxmann (Nov. Comm. Petrop., 16, p.561, L. 18) pour le Supindus Chinensis de Linné fils. Ce genre offre un calice monosépale, campanulé, à cinq divisions très-profondes ; une corolle de quatre pétales étalés, onguiculés et appendiculés au-dessus de leur onglet, disposés de manière qu’il semble que le cin- quième manque; huit étamines dressées , appliquées sur un disque hypogyne et sinueux; anthères introrses, à deux loges s’ouvrant par un sillon longitudinal; ovaire allongé, à trois angles saillants, à trois loges contenant chacune deux ovules superposés, attachés à l'angle interne. Le style, qui se confond insensiblement avec le sommet de l'ovaire, se termine par un stigmate à trois branches allongées et presque sétacées. Le fruit est une capsule vésiculeuse, très-renflée, à trois loges contenant chacune une ou deux graines globuleuses, renfermant un embryon roulé circulairement sûr lui- même. Le Koelreuteriapaniculata,Lamx.,loc.cit.,l'Hérit., Sert. Angl., t. 19, est un petit arbre originaire de la Chine et de l'Afrique. Il peut s’élever à une hauteur de quinze à vingt pieds. Ses feuilles sont alternes, pétio- lées, imparipinnées, composées ordinairement de treize à quinze folioles ovales, très-profondément et inégale- ment dentées; ses fleurs sont jaunes, assez petites, for- mant une panicule ou grappe rameuse à l'extrémité des jeunes rameaux. Cet arbre est naturalisé dans nos jardins où on le cultive en pleine terre. Il se plaît dans les lieux ombragés et un peu humides. On le multiplie de graines, de marcoties ou de rejetons. Ses fleurs s'épanouissen£t en juin. Persoon avait établi une seconde espèce de Koelreu- teria sous le nom de Koelreuleria trifida, mais cette espèce fait aujourd'hui partie du genre Urvillea de Kunth. Le nom de Koelreuteria avait encore été donné à d’autres plantes. Hedwig nommail ainsi un genre de Mousses qu’il a appelé plus tard Funaria, et Murray avait donné le même nom au Gisekia de Linné. KOENIGIE. Kœnigia. BoT. Genre de la famille des Polygonées, et de la Triandrie Trigynie, L., composé d’une seule espèce, Kænigia Islandica, L., Lamk.,Ill., t. 51. C’est une pelite plante herbacée, annuelle, qui croît sur les bords maritimes de l'Islande et des mers polaires. De sa racine partent deux ou trois tiges grêles, d’un à deux pouces de longueur, dressées ou étalées, glabres, ainsi que les autres parties de la plante; chaque tige porte dans sa longueur une ou deux feuilles alternes, obovales-obtuses, rétrécies à la base, et deux ou (rois autres simultanément rappro- chées au sommet de la tige, où elles forment une sorte d’involucre. A la base de ces feuilles on trouve deux KOH stipules très-larges, minces et scarieuses. Les fleurs sont fort petites, réunies en assez grand nombre à l’aisselle des feuilles supérieures. Leur calice est régu- lier, profondément triparti. Leurs étamines, au nombre de trois, sont insérées à la base des divisions calici- nales. L'ovaire est surmonté de deux ou trois stigmates sessiles. Le fruit est un akène enveloppé dans le calice. KOENIGITE. mis. Parmi un grand nombre de sub- stances minérales des plus intéressantes, qu’a obser- vées Levy dans la collection de Heuland, il a remarqué des petits cristaux transparents, d’un vert d’émeraude ou plus obscur, dont la forme-:était celle d'un prisme rhomboïdal droit, modifié diversement sur ses arêtes longitudinales. Ces cristaux se divisent très-aisément parallèlement à leurs bases qui sont très-éclatantes. Les pans sont mats et légèrement courbés, et l’allon- gement des cristaux a lieu principalement dans le sens de leur axe. L’angle d'incidence des faces latérales n’a pu se mesurer que d’une manière approximative, et la mesure paraît indiquer pour forme primitive, un prisme droit, rhomboïdal, de 1050, Cette substance dont la du- reté est voisine de celle du Gypse, se lisse rayer avec la plus grande facilité. Ses cristaux sont disséminés dans un oxyde de Cuivre ferrugineux et massif qui provient de la mine de Verchoturie en Sibérie. La Kæ- nigite, analysée par Wollaston, s’est trouvée composée principalement d’Acide sulfurique et d’oxyde de Cuivre; conséquemment pour celui qui n’attache aucun prix à la création d’un nom nouveau, ce minéral n’est qu’une simple modification du Cuivre sous-sulfaté. KOES-KOES. mam. 7. PHALANGER. KOGO. o1s. Espèce du genre Philédon. 77. PHILÉDON. KOGOLCA. o1s. Espèce du genre Canard. 77. ce mot. KOHAUTIE. Kohautia. Bot. Genre de la famille des Rubiacées, établi par Chamisso et Schlechtendal, pour sept plantes nouvelles, recueillies par le premier de ces botanistes, dans son voyage autour du monde. Ca- ractères : tube du calice oboval: les dents du limbe, peu apparentes au commencement de l'épanouissement de la fleur, deviennent ensuite très-larges et bien dis- tinctes; tube de la corolle long et cylindrique : les lobes du limbe sont ovales-lancéolés, souvent mucronés et garnis de pointes; anthères sessiles, incluses sous l’ori- fice du tube de la corolle; style fort court, bifide au sommet. Le fruit consiste en une capsule globuleuse, membraneuse, biloculaire, couronnée par les dents du calice, et loculicido-déhiscente; semences nombreuses, très-pelites, globuleuses, courtement pédicellées, à demi enfoncées dans les fossettes du placentaire. Les Kohauties sont des plantes herbacées, à tiges rameuses et glabres, ayant l'aspect des aspérules ; leurs feuilles sont opposées, linéaires ou linéari-lancéolées; les sti- pules sont petites et les fleurs réunies en corymbe ter- minal formant assez souvent un épi lâche. La grande majorilé de ces plantes appartient à l'Afrique centrale; une seule a été observée au Népaul. Les espèces dont on avait eu connaissance avant Chamisso, avaient été confondues avec celles du genre Æedyotis. KOHAUTIE RACCOURCIE. Kohautia stricta, Cham. et Schlecht.; Æedyotis stricta, Smith. Ses feuilles sont linéaires, un peu roulées vers les bords; stipules étroi- KOL tes, unies par paire au pétiole ; fleurs disposées tricho- tomiquement en corymbe; lobes de la corolle oblongo- linéaires. Du Sénégal. KOKERA. Bor. Adanson nommait ainsi un genre de la famille des Amaranthacées, et dont l’Achyranthes altissima était le type. C’est le même que le Digera de Forskahl. 7. DIGÈRE. KOKO. o1s. Espèce du genre Ibis. 7. ce mot. KOLA. BoT. Même chose que Cola. 7. ce mot. KOLAH. mam. /. KoaALaA. KOLBÉE. Kolbea. por. Genre de la famille des Mélan- thacées, établi par le docteur Schlectendal, aux dépens du genre Tulipa de Linné, et dédié à Kolbe qui a publié de précieux documents sur la flore du cap de Bonne- Espérance. Les caractères principaux du genre Xolbea sont : périanthe hexaphylle, pétaloïde, avec chacune de ses parties onguiculée à sa base qui porte une étamine, point de nectaire; six étamines terminées par des an- thères extrorses; point de style; trois stigmates étalés, recourbés, très-courts, persistants dans les angles de l'ovaire ; capsule cylindrique, à trois loges, divisible en trois parties, à trois valves, déhiscente supérieure- ment et à l’intérieur. Les graines sont attachées longi- tudinalement à l’axe ou colonne médiane de la cap- sule, et forment dans cet angle de la loge une double rangée. KoLBÉE DE BREYNE. Xolbea Breyniana, Schl.; Tulipa Breynium, Linn., Willd.; Sisyrinchium Breynium, Cent. {. 56. Sa tige est multifiore et polyphylle, garnie de six ou sept feuilles alternes, lineari-lancéolées, les supérieures sensiblement plus courtes; les fleurs sont au nombre de trois ou quatre au sommet de la tige; les pétales sont étrécis à leur base. De l'Afrique australe. KOLBIE. Kolbia. or. Genre établi par Palisot-Beau- vois (Flore d'Oware et de Benin, vol. 2, p. 91, t. 120) qui l’a placé dans la famille des Cucurbitacées et dans la Diœcie Pentandrie, L., avec les caractères suivants : fleurs dioïques ; les mâles ayant un calice à cinq lobes; une corolle à cinq divisions profondes, bordées de glandules ; appendice formé de cinq lanières lancéo- lées, pétaliformes, de couleur bleue, bordées de longs cils plumeux, alternes avec les divisions de la corolle; cinq étamines libres, insérées sur le bord de la cou- ronne, à filets courts et à anthères conniventes. Les fleurs femelles ne sont pas connues. KOLBIE ÉLÉGANTE. Kolbia elegans, Palisot-Beauv. C’est une belle plante à tiges sarmenteuses, pourvues de vrilles et de feuilles alternes, pétiolées, très-glabres, ovales, aiguës, entières et échancrées en cœur à la base. Elle a des fleurs rouges, portées sur des pédicelles qui partent d’un pédoneule commun et axillaire. De Benin en Afrique. Le Kolbia d’Adanson est synonyme de Blairia. V. ce mot. KOLLYRITE. mix. Substance minérale particulière, qui ressemble à de la gomme; elle a sa cassure vitro- résineuse ; elle se laisse rayer par l’ongle; elle est infu- | sible; elle se décompose en partie à l’air; elle est formée | d’un atome de trisilicate d’Alumine combiné avec dix- | huit atomes d'Eau. Elle donne beaucoup d'Eau par la | calcination. On la trouve en pelits filons, dans les Dio- K OL 209 rites porphyriques du Stephani-Schact, à Chemnilz, en Hongrie; dans les mines de plomb de la montagne d’Esquera, aux Pyrénées, etc. KOLMAN. or. Le genre formé sous ce nom par Adanson qui le plaçait parmi les Champignons, répond au genre Collema de Fée. KOLOTES. rertT. Synonyme de Calotes ou Galéote. Les anciens désignaient ainsi le Gecko. 7’. ce mot. KOLOWRATIE. Kolowratia.BoT.Genre de la famille des Scytaminées, Monandrie Monogynie, Linn., insti- tué par Thadæus Haenke, pour une plante recueil- lie par lui dans l’île de Luzon. Ce genre est caractérisé de la manière suivante : calice tubuleux, cylindri- que, garni d’un calicule à deux ou trois dents, et divisé longitudinalement dans sa partie supérieure; corolle à trois divisions inégales ; labelle dressé, étalé vers le sommet, à trois lobes, avec une dent à la base de chacun d'eux; anthère double; filet plan, large, plus long que l’anthère et arrondi au sommet ; style fili- forme; stigmate infundibulaire ; capsule lineari-lancéo- lée, acuminée,biloculaire, à deux semences linéaires. Ce genre ne se compose encore que d’une seule espèce; c’est une plante herbacée, à tige dressée, couverte par les gaînes des feuilles distiques ; la grappe qui la ter- mine est très-simple, pendan(e , garnie de fleurs dis- tantes, qu'accompagnent des bractées. KOLPODE. Kolpoda. 1Nr. Genre de l’ordre des Gymnodés, dans la classe des Microscopiques, établi par Müller, adopté par Bruguière et par Lamarck, et dont les caractères réformés sont : corps membra- neux, plus ou moins transparent, offrant des globules plus gros que sa molécule constitutive, atténué au moins vers l’une de ses extrémités, plus ou moins va- riable, mais sans divergence, ni replis membraneux, ni cavité creusée en bourse dans son étendue. Les Kol- podes seront ainsi distingués des Amibes dont ils n’ont pas les prolongements rayonnés qui en changent si fort la physionomie, des Paramæcies dont ils n’ont point les replis, des Bursaires qui sont excavées. On en connaît plus de vingt espèces dont le plus grand nombre vit dans les infusions; quelques-unes se trouvent dans l’eau des marécages, il en est peu ou point de marines, encore que l’eau des Huîtres en fournisse, mais il faut que cette eau soit déjà corrompue. Ce sont des mem- branes vivantes, translucides, variables, nageant avec plus ou moins de gravité en glissant sur les objets ou entre deux eaux. Les Kolpodes se subdivisent naturel- lement en deux sous-genres : VIBRIONIDES, ayant leur corps plus ou moins spa- tulé et allongé d'un côté, comme en bec ou en forme de cou auquel il manquerait une tête. La plupartétaient auparavant des Vibrions; mais n’offrant pas le moin- dre rapport de forme ou d'organisation avec les An- guilles du vinaigre, qui sont le type de ce genre, Bory les en a éloignés. Les Kolpoda truncata, B.; Vibrio utriculus, Müll., Inf., (ab. 19, f. 15, Encycl., Vers. HL., p.4,f.98,et fasciolaris,B.; Vibrio fasciola, Müll., Inf., pl. 19, f. 18-19, Encycl., pl. 4, f. 29, 50, donnent une idée de la forme des animalcules qu’il en rap- proche. ++ KOLPODES PROPREMENT DITS, qui, quoique alténués 210 KON antérieurement, ne se prolongent jamais de manière à s'éloigner de la forme anguleuse ou de poire. Ce sont en général les plus variables. Les espèces remarqua- bles sont: Kolpoda cosmopolila, que Bory a rencon- tré très-fréquemment dans toule sorte d’infusions et auquel on doit rapporter une multitude d’animalcules des anciens micrographes, représentés dans les figures 8 et9 de la planche 98 de Gleichen, 1, a b c d, et 24 de la planche 4 de Joblot, etc., etc. Il faut bien distin- guer celte espèce terminée antérieurement en bec assez aigu, de celles qui sont obtuses, beaucoup plus diffor- mes, et que ces auteurs nomment Cornemuses dorées etPandeloques; celles-ci sont des Amibes.— Le Kolpode Pintade n’est pas une espèce moins singulière de ce sous-genre; on en avait confondu deux autres avec elle. Bory les a ainsi distinguées : 1° Ko/poda Meleagris, Müll., pl.14,f. 1-6, Encycl., pl. 6, Ê. 17-2; — 20 Ko/poda hirudinacea, B.; Meleagris, Müll., pl. 15, f. 1-5, En- cyel., pl. 6, f. 23-95; — 50 Kolpoda Zigæna, B.; Me- leagris, Müll., pl. 15, f. 4-5, Encycl., pl. 6, f. 26-27. Le Kolpode Rein, Kolpoda Ren, Müll., Inf., tab. 14, f. 20-21, Encycl., pl. 7, f. 20-22, appartient encore à ce sous-genre. Cette espèce presque arrondie, plate, translucide, nage gravement dans l’eau où l’on met tremper des queues de bouquets au bout de peu d’heu- res d’infusion; on la rencontre aussi dans les infusions de Foin, et dans les ruisseaux qui bordent les prairies. KOLUMBITE. min. Même chose que Baierine. 7. ce mot. KOLUPA. BoT. (Adanson.) Syn. de Gomphrène. KOMANA. gorT. Adanson avait formé ce genre avec l'Hypericum monogy num ; il n'a pas été adopté. KONDEA. ors. Espèce du genre Couroucou. 7. ce mot. KONDYLIOSTOME. Kondyliostoma. 1xr. Genre de la classe des Microscopiques-et de l’ordre des Tricho- dés, formé par Bory, aux dépens des Trichodes de Mül- ler, et ainsi caractérisé: corps cylindracé, avec un orifice buccal latéralement situé à la partie antérieure amincie, garnie tout autour de cils vibratiles, plus longs que ceux qui se montrent tout autour ou sur quelque autre partie de l'animal. Les deux espèces qui compo- sent ce genre se trouvent dans l’eau de mer, et même dans l’eau douce longtemps gardée. La première, Kon- dyliostoma Lagenula, B.; T'richoda patula, Müller, Inf., p. 181, pl. 20, f. 5-5; Encycl., pl. 51, f. 25-95, est ventrue, épaissie dans la partie postérieure , amincie mais obtuse en avant, et serait une véritable Bursaire, si des poils très-fins n’en garnissaient tout le pourtour et si elle n'avait de longs cils vibratiles autour de l’ori- fice. La seconde, Kondyliostoma Limacina, B.; T'ri- choda patens, Müll., Inf., p. 181, pl. 26, f. 19; Encycl., pl. 15, f. 21-99, est allongée, amincie en queue que animal contourne vivement pour se retourner, avec l’orifice buccal s’élargissant un peu en forme de cure- oreille. Elle paraît glabre, si ce n’est sur ce qu’on peut nommer les lèvres où se voient des cils très-prononcés et brillants. KONIGE. Koniga. or. Adanson (Fam. des Plantes, 11, p. 420) avait formé, sous ce nom, un genre aux dé- pens des 4/yssum de Linné. Ce genre qui n’est consi- KID déré que comme une section par le professeur De Can- dolle (Syst. Veget. nat., t. 11, p. 518), est aussi connu sous le nom de Lobularia que lui a donné Devaux. Robert Brown pense que le genre d’Adanson doit être conservé avec les caractères suivants : calice étalé; pétales très-entiers ; huit glandules hypogynes; tous les filaments unis et sans dentelures ; silique presque ovale, à valves planiuseules, à loges polyspermes, avec les cordons ombilicaux adhérents à la cloison; semences le plus souvent rebordées ; cotylédons appliqués de ma- nière que la radicule redressée correspond à la fente qui les sépare. Ce genre offre entre autres particula- rités celle d’avoir huit glandes hypogynes, qui doivent être considérées comme des filets avortés. Les cordons ombilicaux sont adhérents à la cloison, caractère que l’on retrouve dans un grand nombre de plantes de la famille des Crucifères et que R. Brown ne considère pas comme fort important pour distinguer les genres. R. Brown réunit dans la composition du genre Koniga à l'Alyssum maritimum le Lunaria Libyca de Vi- viani. La principale différence qui distingue ces deux espèces, c’est que la silicule de la première est mono- sperme, tandis que celle de la deuxième est polysperme; mais dans ce dernier cas, le nombre des graines varie et n'excède pas six. KONILITE. min. Nom donné par Macculoch à une substance qui paraît n’être autre chose que de la Silice pulvérulente. KONITE. min. 7’. CONITE. KONOKARPOS. Bot. Synonyme de Conocarpe, 7. ce mot. KOOKÏA. BoT. Pour Cookia: 7. ce mot. KOON. Bor. Sous ce nom, Gærtner (de Fruct., vol. 2, p. 486, t. 180) a décrit un fruit originaire de Ceylan. Ce fruit est composé de coques ovales, compri- mées, indéhiscentes et munies de deux petits tuber- cules près de leur point d'attache. Chaque coque est uniloculaire et ne renferme qu’une seule graine sans albumen, dont la radicule occupe une moitié de la loge partagée par un prolongement de l’ombilic, tandis que les cotylédons repliés en hameçon occupent l’autre moi- tié. Gærtner présumait que ces coques avaient été ras- semblées sur un réceptacle commun, et qu’elles devaient appartenir au genre Ochna. Ce rapprochement ne pa- raît pas avoir été admis. KOPSIE. Kopsia. 8oT. Genre de la famille des Apo- cynacées, établi par le docteur Blume, qui lui assigne pour caractères : calice persistant, à cinq dents; co- rolle hypogyne, hypocratérimorphe, à tube renflé dans sa partie suptrieure, avec son orifice resserré et velu: les cinq divisions du limbe sont élalées et assez souvent réfléchies ; cinq élamines incluses, insérées au tube de la corolle; style filiforme, inclus; stigmate oblong, en- tier et pubescent en dessus. Le fruit consiste en deux drupes dont l’un avorte le plus souvent; ils sont sépa- rés intérieurement par une sorte de cloison, el de cha- que côté se trouve une graine dont l'embryon est privé d’albumen et inverse. Les Kopsies sont des arbres ou des arbrisseaux qui paraissent particuliers à l’île de Java ; ce sont des arbres ou des arbustes lactescents comme les Cerbera, à feuilles opposées, à cymes pédon- KRA culées, terminales ou axillaires et pourvues de brac- tées. é Dumortier, dans ses Commentationes botanicæ, p.17, a aussi dédié à l’auteur du Flora Batava, un genre Kopsia, formé aux dépens des Orobanches de Linné ; mais ce genre ne paraît point avoir été adopté par les botanistes, et Endlicher en fait une section du genre Phelipæa de Desfontaines. Du reste voici les ca- ractères différentiels de ce genre, tels qu’ils sont expo- sés dans les Commentationes botanicæ, p. 16 : calice monophylle, à quatre dents; corolle à cinq divisions; capsule uniloculaire et bivalve. Les espèces dont Du- mortier compose ce genre sont : Orobanche race- mosa, Lin.; Orobanche arenaria, Bieb.; Orobanche cœærulea, Vill.; Orobanche interrupta, Pers., et Oro- banche longiflora, Pers. KORALLION. poLyP. /. CORAIL. KORDÉRA. por. Ce genre, établi dans la cinquième section de la famille des Champignons d’Adanson, n’a point été adopté, non plus que la circonscription vi- cieuse de la famille entière telle que l'avait établie cel auteur. Adanson rapportait à ce genre le Corallofun- gus de Vaillant, Bot. Paris. tab. 8, fig. 1. C’est le He- senterica argentea de Persoon, Merulius argenteus de Fries, Byssus parietina de De Candolle. KORÉITE. min. Synonyme de Pagodite ou Pierre de Lard. KORENBI. BoT. Espèce du genre Guatterie. KORKIR. 807. Adanson a placé ce genre dans la se- conde section de sa famille des Champignons. Il répond aux genres Opegrapha, Graphis, Lecidea, Variola- ria, Verrucaria et Parmelia d’Acharius. Ce genre n’a point été adopté. KORROS. REPT. Reinwardt, naturaliste hollandais, a imposé ce nom au Coluber cancellatus. KORSAC. mar. Pour Corsac, espèce du genre Chien. V. ce mot. KORUND. min. 7. CORINDON. KOSARIA. BoT. Le genre établi sous ce nom, par Forskahl (Flor. Ægypt.-Arab., p. 164), est le même que le Dorstenia de Linné, et l'espèce qui le constitue (Kosaria Forskahlei, Gmel.) doit être rapportée au Dorstenia radiata, Lamk. #. DoRSTÉNIE. KOTTOREA. o1s. Espèce du genre Barbu. /. ce mot. KOULIK. o1s. Espèce du genre Aracari. F. ce mot. KOUPHOLITHE. miN. Nom donné à une substance minérale d’un blanc jaunâtre ou verdâtre, cristallisée en petites lames qui ne sont que des cristaux plus ou moins altérés dans leur forme, et où l'on a fini par reconnaître un prisme droit, rhomboïdal, d'environ 102 50’ et 770 50’. L'analyse faite par Vauquelin, lui a donné : Silice, 49; Alumine, 24; Chaux, 25; Oxyde de Fer, 4. D’après cela, les minéralogistes ont dû pro- noncer la réunion de la Koupholithe à la Préhnite. On la trouve aux Pyrénées et en Suède. KRAMÉRIE. Krameria. BoT. Genre établi par Lœ- fling, ayant de grands rapports avec la famille des Po- lygalées, et faisant partie de la Tétrandrie Monogynie, L. Ses caractères sont : un calice profondément qua- driparti, à divisions presque égales, colorées à leur face interne et marquées de veines anastomosées; une co- KRI 211 rolle de deux ou de trois pétales situés à la partie supé- rieure de la fleur, redressés, longuement onguiculés et soudés ensemble par leur base; trois ou quatre étamines placées immédiatement au-dessous des pétales, vers la partie supérieure de la fleur et composées d’une an- thère uniloculaire, appendiculée à son sommet, à peu près conique, bilobée inférieurement et s’ouvrant par un petit orifice terminal; cette anthère est continue ou arliculée avec le sommet. Au-dessous des anthères, mais sur le même plan,on trouve deux appendices écail- leux, très-obtus, pressant l'ovaire latéralement. Celui- ei est libre, ovoïde, comprimé, à une seule loge conte- nant deux ovules opposés et suspendus. Le style est en général de la longueur des étamines, recourbé et ter- miné par un stigmale très-petit et à peine bilobé. Le fruit est sec, globuleux, hérissé de pointes épineuses à une loge contenant une ou deux graines suspendues. Celles-ci se composent d’un tégument propre, recou- vrant un gros embryon dont la radicule est terminée vers le hile, et dont les cotylédons sont très-épais et très-obtus. On compte sept espèces de ce genre, qui toutes sont originaires de l'Amérique méridionale : ce sont des arbustes rameux, portant des feuilles alternes, simples ou trifoliolées, des fleurs sessiles ou pédoncu- lées, placées à l’aisselle des feuilles des jeunes rameaux. Les racines de plusieurs des espèces de ce genre et entre autres celles des Xr'ameria triandra et Krame- ria ixioides, qui croissent au Pérou, sont employées en médecine sous le nom de Ratanhia. Ces racines sont rameuses, ligneuses, d’un brun rougeàtre, d’une saveur très-astringente. On les emploie surtout dans le traite- ment de la diarrhée chronique. , KRAMÉRIQUE. nor. Acide particulier, découvert par Peschier dans la racine du Xrameria triandra. KRANHIA. Bor. Raffinesque a formé ce genre pour le Glycine frutescens, mais il n’a pas été adopté sous ce nom. /”. GLYCINE. KRASCHENNINIKOWIA. BoT. /7, DIOTIDE. KREIDEK. 80oT. Adanson a formé, sous ce nom, un genre composé de la réunion du Scoparia et du Ca- praria de Linné. F. ces mots. KREUZSTEIN. min. 77. HARMOTOME. KREYSIGIE. Kreysigia. Bot. Genre de la famille des Mélanthacées, établi par Reichenbach, pour une plante récemment apportée de la Nouvelle-Hollande. Voici les caractères que l’auteur assigne à son genre : périgone corollin, à six divisions ou folioles onguiculées, ré- unies par leur base en forme de cloche et décidues ; six étamines insérées à la base des folioles du ptrigone, accompagnées de staminodes très-courts et trifides au sommet; anthères extrorses ; ovaire subglobuleux, à trois loges, surmonté d’un style trifide. Ce genre à beaucoup de rapport avec le Schelhammera de Ro- bert Brown, mais il s’en distingue suffisamment par ses appendices staminaux ou staminodes. KRIGIE. Xrigia. Bot. Genre de la famille des Synan- thérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L., établi par Schreber et adopté par Willde- now, Cassini et la plupart des auteurs. Il est ainsi ca- ractérisé : involucre dont les folioles sont presque sur un seul rang, égales, appliquées, oblongues, lancéo- 219 KRU lées, membraneuses sur les bords; réceptacle absolu- ment nu; calathide composée de demi-fleurons nom- breux el hermaphrodites ; akènes courts, pentagones, noirâtres, comme tronqués au sommet, munis de côtes longitudinales,striéstransversalement,surmontés d’une aigrette double, l’extérieure courte, composée de cinq paillettes membraneuses, presque arrondies; l’inté- rieure longue, formée de cinq soies capillaires, légère- ment plumeuses. Le Krigia vérginica, Willd., ou Hyoseris virginica, L., est le type de ce genre. C'est une petite plante herbacée, qui à le port des Taraxa- cum, et qui croit aux États-Unis de l'Amérique septen- trionale. Cassini a proposé d'y joindre l'Æyoseris mon- tana de Michaux, qui, par les caractères de sa fleur, concorde avec le Krïgia virginica. KRINIS. o1s. L’un des synonymes de Bec croisé. V. ce mot. KROCALITE. min. Synonyme de Crocalite. 7. MÉso- TYPE. KROCKERIA. BoT. Necker (Ælem. Bot., no 1097) a donné ce nom à un genre qui rentre dans l’'Unona de Linné. Mœnch a aussi employé la même dénomination pour un autre genre formé sur le Lolus edulis, L. Se- ringe (in De Cand. Prodr. Syst. Veget., 2, p.209) en a constitué la première section du genre Lotus. F. Lo- TIER. KROKIDOLITE. min. Stromeyer a donné ce nom à une substance particulière que l’on a trouvée primitive- ment sur les bords de la rivière Orange, en Afrique, et que depuis on a observée sur plusieurs points des con- trées méridionales de la Norwège. Elle offre pour ca- ractères : des fragments à texture fibreuse, qui se divisent facilement en fibres extrêmement fines, flexi- bles et d’une ténacité remarquable; sa pesanteur spé- cifique est de 5,20 ; elle raye la Chaux carbonatée et se laisse rayer par la Chaux phosphatée; elle est douce au toucher; ses fibres sont transparentes, lisses et lui- santes comme de la soie; sa couleur est le bleu plus ou moins foncé ; elle se fond aisément en émail noir, et devient alors (rès-attirable à l’aimant ; elle est pres- que inattaquable par les acides, même à chaud. Elle est composée de Silice 50; oxyde de Fer 55; Soude 7; Manganèse 2; Magnésie 2,5; Eau 5,5. KRUBÈRE. Krubera. got. Genre de la famille des Ombellifères, formé aux dépens du genre Z'ordylium de Linné, par Hoffman qui, dans sa monographie des Ombellifères, 1, p. 105 et 202, lui donne pour carac- tères : bord du calice divisé en cinq dents; pétales obovales, échancrés, avec l’une des découpures incli- née; fruit lenticulari-comprimé sur le dos ; méricarpes épais, plissés et crénelés, les trois plis ou côtes inter- médiaires élevés, carénés et obtus, les deux latéraux arrondis; carporphore bifide ; semence planiuscule an- térieurement. KRUPBÈRE LEPTOPHYLLE. Kruberaleptophylla, Hoffm.; Tordyliuim peregrinum, L.; Conium dichotomum, Desf.; Capnophyllum dichotomum, Lagasca; Ca- chrys dichotoma, Sprengel; Ulospermum dichoto- num, Link. Ses tiges sont droites, herbacées, glabres, dichotomes, à rameaux divariqués; ses feuilles sont glabres, deux et trois fois ailées, à folioles inégales, K U H courtes, pelites, étroites, aiguës; pétioles en gaîne à leur base; ombelles terminales ou placées dans la bi- furcation des rameaux, sessiles ou médiocrement pé- donculées ; ombellules distinctes ; involucres à trois ou cinq folioles courtes, subulées, inégales, quelquefois nulles; fleurs blanches. KRUEGERIA. por. (Necker, Ælem. Bot., n° 1589.) Synonyme de 7’ouapa d'Aublet. , ce mot. KRUSENSTERNE. Xrusenslerna. poryr. Genre de l’ordre des Milléporées dans la division des Polypiers entièrement pierreux et dont les caractères sont : Po- lypier dendroïde, en forme de coupe ou d’entonnoir, à expansions grossièrement treillissées, couvertes en des- sus de protubérances planes, irrégulières, criblées de pores, lisses ou légèrement striées en dessous. Il a été établi par Lamouroux dans son exposition méthodique des Polypiers, et il ne renferme encore qu’une espèce qui ne parvient qu’à une taille médiocre. D'une sorte d'empâtement par lequel le Polypier se fixe aux ro- chers, s'élève une ou plusieurs expansions aplaties, ir- régulièrement contournées, formées d’un très-grand nombre de rameaux courts, épais, anastomosés et re- présentant un réseau grossièrement maillé. Chaque pe- tit rameau est comprimé latéralement, lisse ou légère- ment strié en dessous, plus ou moins onduleux sur ses côtés, et sa surface supérieure est couverte de grosses verruesaplaties, tantôt séparées par une sinuosité assez profonde, tantôt confluentes entre elles; chaque verrue est criblée de petits pores anguleux, inégaux, qui sont les orifices de cellules tubuleuses perpendiculaires au Polypier et qui pénètrent Loute sa substance, de sorte que celle-ci est très-légère et fragile. La couleur de ce Polypier est d’un blanc grisàtre lorsqu'il est desséché, elle est verte ou rosâtre pendant la vie des Polypes. L'espèce unique de ce genre est le Xrusensterna ver- rucosa, qui vit dans la Méditerranée, la mer des Indes, celles du Groenland et du Kamtschatka. KRYOLITE. miw. Synonyme de Cryolithe. 77. ALUMINE FLUATÉE ALCALINE. KRYSOLITHE. min. Synonyme de Chrysolithe. 7. Pé- RIDOT. KUBISITE.min. Même chose qu’Analcime. 77. ce mot. KUEMA. Bot. Ce genre de Champignons, formé par Adanson, répond à l’Agaricus alneus de Linné el pa- rail être le Schizophyllum de Fries. 7. ce mot. KUHLIE. Xuhlia. Bot. Genre de la famille des Bixéacées et de la Polyandrie Monogynie, institué par Kunth qui lui assigne pour caractères : calice campa- nulé, à six ou huit divisions cachées, persistantes : les internes les plus grandes; corolle nulle; anthères à deux loges; stigmate oblus ; fruit uniloculaire et poly- sperme. Les deux espèces connues jusqu'ici appartien- nent à l’Amérique méridionale. KUHLIE GLAUQUr. Kullia glauca, Kunth. Arbuste dont les feuilles sont oblongues, aiguës, plus étroites de moitié et entières à leur base, ensuite denticulées, avec les dents dirigées vers le sommet, d’un vert luisant en dessus, glauques en dessous. Les fleurs sont réunies en faisceau ou en panicule. De la Nouvelle-Grenade. KUHLIE À FEUILLES D'ORME. Xwhlia Ulnuifolia, Kunth. Feuilles oblongo-lancéolées, acuminées, grossièrement KUH dentelées, et de même couleur en dessus comme en dessous; fleurs réunies en panicule. Des Alpes de Po- payan. Un autre genre Kuhlia a été institué presque en même temps par Herbert et Reinwardt; et celui-ci, qui appartient à la famille des Bignoniacées, à la Pentan- drie Monogynie de Linné, devra recevoir une autre dé- nominalion. Du reste, voici les caractères que lui ont reconnus les auteurs précités : calice à cinq découpures imbriquées, persistantes; corolle infundibulaire, à limbe divisé en cinq parties égales ou presque égales ; cinq étamines exsertes, portant des anthères penchées et bifides à leur base; style dressé; stigmate en tête. Le fruit est une baie en forme d'olive, à cloison char- nue, consistant en des lobes séminifères, roulés; se- mences nues. Une seule espèce est décrite sous le nom de Kuhlia morindæfolia, Herb., Reinw. C’est un ar- brisseau rameux , à feuilles opposées, ovales, aiguës aux deux extrémités, très-entières, coriaces, glabres et nues. Les fleurs sont réunies en une panicule termi- nale et penchée. On trouve cet arbuste sur les monts Salck, à Java. KUHNIE. Xuwhnia. 8oTt. Ce genre appartient à la fa- mille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, etil a été placé dans la Pentandrie Monogynie, par Linné à qui on en doit l’établissement. Ses caractères, d’a- près H. Cassini, sont : involucre cylindracé, formé de folioles irrégulièrement imbriquées : les extérieures courtes, lancéolées ; les intérieures longues, linéaires; réceptacle petit, plan et nu; calathide sans rayons, composée de plusieurs fleurons égaux, réguliers et her- maphrodites; ovaires cylindracés, hispidules, striés et surmontés d’une aigrette plumeuse. Les corolles sont glanduleuses, et les anthères sont libres ou très-fai- blement soudées entre elles, surmontées d’un appen- dice arrondi. La liberté des anthères est une structure assez remarquable dans la famille des Synanthérées ; cependant on ne doit pas, ainsi que l’observe Cassini, lui attacher une trop grande importance, puisque plu- sieurs espèces des genres Æclipta, Zinnia, Helian- thus, Artemisia, etc., ont aussi leurs anthères non cohérentes , sans que pour cela on ait songé à les dis- traire de la Syngénésie. Jussieu a indiqué la réunion du genre Xuhnia avec le Liatris, el Gærtner a placé dans le genre Critonia, la seule espèce connue de son temps. Cependant Kunth (Nov. Gener. et Spec. Plant. œæquin., L. 1V, p. 104) l’a conservé en lui ajoutant une | nouvelle espèce. Cassini le place dans la tribu des Eu- patoriées, près du genre Coleosanthus. L'espèce qui a servi de type à Linné est le XKwuhnia Eupatorioides, plante herbacée, indigène de la Pensylvanie, en Amé- rique. Michaux a rapporté à celle espèce, sous le nom de Crilonia Kuhnia, que lui avait imposé Gærtner, une plante qui en a été séparée par Cassini et appelée Kuhnia paniculata. L'Eupalorium canescens d'Or- téga, indigène de l’île de Cuba, a été réuni au Kuhnia par Ventenal, et nommé Kuhnia rosmarinifolia. En- fin Kunth (loc. cit., p. 105, tab. 359) a donné le nom de Kuhnia arguta à la nouvelle espèce qui a été trou- vée, par Humboldt et Bonpland, près de la ville de Po- payan dans l'Amérique méridionale, GO DICT. DES SCIENCES NAT, KUR 215 KUHNISTERA. BoT. Synonyme de Petalostemuim. r. ce mot et DALÉA. KULA. BoT. Même chose que Cola. F. ce mot. KUNDMANNIA. Bot. Le Sium siculum, L., dont les pétales sont jaunes, le fruit cylindrique et les involucres polyphylles, a été séparé sous ce nom gé- nérique par Scopoli. Antérieurement, Lagasca avait constitué ce genre sous le nom de Campderia. V. ce mot. KUNKUR. win. Nom que l’on donne vulgairement à des concrétions calcaires, qui se trouvent dissémi- nées dans une Argile durcie. Le sol de l'Inde offre assez abondamment cette espèce de Roche. KUNTHIE. Kunthia. Bot. Genre de plantes Phané- rogames dédié à C.-S. Kunth par Humboldt et Bonpland (Plant. Équinox. 2, p. 128, t. 122). Ce genre qui fait partie de la famille des Palmiers, offre les caractères suivants : fleurs hermaphrodites et fleurs femelles, pla- cées sur des régimes différents, sur le même individu. Les fleurs hermaphrodites ont un calice double, l’un et l’autre à trois divisions profondes : l'extérieur plus court; les élamines au nombre de six, ayant les filets libres; un ovaire à trois loges, surmonté d’un style épais et trifide. Le fruit est une baie globuleuse et mo- nosperme, dont l'embryon est placé à la base de l’en- dosperme. Les fleurs femelles ont leur calice extérieur simplement tridenté, et leur ovaire surmonté de trois styles. Le Kunthia montana, H.etB., loc.cit., est un Palmier de moyenne grandeur, dont le stipe, grêle, s’é- lève à vingt ou vingt-quatre pieds, tandis que son dia- mètre est d’à peine un pouce. Ses frondes sont pinnées; ses régimes rameux d’abord renfermés dans des spathes polyphylles. Il croit dans les lieux montueux et (em- pérés du royaume de la Nouvelle-Grenade, et se retrouve jusqu’à une hauteur de huit cents toises au-dessus du niveau de la mer. Les habitants le connaissent sous le nom vulgaire de Cana de la Vibora. KUNZIE. Xwnzia. Bot. Le genre que Sprengel a établi, sous ce nom, dans l’Icosandrie Monogynie, est identique avec celui que De Candolle a précédemment formé sous le nom de Purshia. V. ce mot. KUPFERINDIG. min. (Breithaupt, Hoffmann, Æ/andb. der Min., t. 1V, p. 178.) Substance tendre, opaque, d’un bleu Indigo, tirant quelquefois sur le bleu noi- râtre , se présentant en masses aplaties ou en rognons sphéroïdaux, à surface cristalline, ayant une cassure conchoïdale, un éclat faiblement résineux, une pesan- teur spécifique de 5,81. Au chalumeau, elle brûle avant le degré de la chaleur rouge, avec une flamme bleue, fond en un globule qui est fortement agité, et donne, à la fin, un bouton de Cuivre. Léonhard la regarde comme une variété du Bunt-Kupfererz ou Cuivre pyri- teux hépatique. On la trouve à Sangershausen, en Thu- ringe, et à Leogang, dans le Salzbourg. KUPHEA. Bot. Pour Cuphea. 7. ce mot. KURKA. BoT. Même chose que Curcas. 7. ce mot. KURTE. Xurtus. pois. Genre de la famille des Squam- mipennes, dans l’ordre des Acanthoptérygiens de Cu- vier, formé par Bloch, adopté par le professeur Gme- lin, et caractérisé ainsi : corps ovale, comprimé, caréné en dessus et comme bossu (d’où le nom de Kurte); 14 24 KYD mâchoire inférieure plus courte que la supérieure; dorsale moins étendue que l’anale et placée plus avant; dents en velours; les écailles plus fines que dans Îes genres voisins. Cè genre est encore peu nombreux, et peut-être même une seule espèce y doit être placée avec certitude; c’est le KurTE BLocniEN, Xurtus [n- dicus, Bloch, pl. 169, magnifique espèce qu’on dirait une lame d'argent poli de dix pouces à un pied de lon- gueur, avec des taches d’or sur le dos, et quatre mar- ques d’un beau noir sur la même partie qui se relève en bosse ; les pectorales dorées sont bordées de rouge, les autres nageoires sont d’un bleu céleste éclatant, liserées de jaune ou de blanc. Il n'existe que deux rayons à la membrane branchiostége; la caudale est fourchue et l'anus rapproché de la gorge. p. 17, p. 15, v. 6, A. 52, c. 18. Ce n’est qu'avec doute qu’on peut rapporter à ce genre le Bodian-CEillère de Lacépède, originaire d'Amboine, qui est le Xurtus palpebrosus de Schneider. Cuvier pense que ce singulier Poisson, mieux observé qu'il ne l’a été jusqu'ici, pourra devenir le type d’un genre nouveau. KUTCHUBÉE. Kuéchubæa. pot. Genre de la famille des Rubiacées, établi par Fischer pour un arbrenouveau, découvert dans les Savanes de la Guiane française. Les caractères du genre, dédié par l’auteur au ministre russe Koutchoubé, sont les suivants : tube du calice turbiné; le limbe est tubuleux, tronqué, plus long que l'ovaire ; Lube’'de la corolle cylindrique, beaucoup plus long que le calice, avec l’orifice velu, et le limbe divisé en huit parties lancéolées, acuminées ; l’estivation est contournée ; huit anthères presque sessiles, oblongues, aiguës, insérées parmi les poils de l’orifice de la corolle; style filiforme; stigmate gros, épais, en massue, à deux lobes plissés, velus extérieurement et convexes, plans et glabres à l’intérieur. Ce genre se rapproche beau- coup des Cassupe et Gercipayer ; il diffère de celui-ci par le tube de la corolle beaucoup plus long que le ca- lice , et de l’autre par son calice tubuleux et son stig- mate en massue ; en outre le nombre des divisions de ces organes n’est pas semblable dans l’un comme dans l’autre. On ne connaît jusqu'ici qu’une seule espèce de ce genre. KUTCHUBÉE REMARQUABLE. Kutchubæa insignis, Fisch. C’est un fort bel arbre, glabre et à rameaux cylindriques ; ses feuilles sont obovales, subobtuses et courtement pétiolées ; les stipules sont ovales, larges, courtes, concrètes, persistantes et ordinairement bifi- des ; la corolle, dont le tube à trois pouces de longueur, est coriace, purpurine à sa base et blanchâtre au som- met; la réunion des fleurs portées chacune sur un pédicelle , forme à l'extrémité des rameaux, un ma- gnifique corymbe. Cet arbre croît dans les forêts ma- récageuses ; il a été observé près de la route de Kaw, non loin de la savane Gabrielle. KYANITE. min. Synonyme de Cyanite. f’oy. THÈNE. KYBERIA. por. Necker (Ælem. Bot., n° 81) a séparé, sous ce nom générique, l'espèce de Bellis, L., dont la tige est caulescente. Ce genre n’a pas élé adopté. F7. PAQUERETTE. KYDIE. Kydia. Bot. Genre établi par Roxburgh (P/ Dis- KYR Cor. 5, p. 11) et rapproché, par De Candolle, de la famille des Dombéyacées. Son calice est campanulé, à cinq dents, environné par un involucelle de quatre à six folioles soudées avec le calice; sa corolle formée de cinq pétales étalés obliquement, obcordiformes, plus longs que le calice; ses étamines réunies par les filets en un tube cylindrique, qui se divise supérieurement en cinq branches portant chacune quatre anthères à leur sommet. L'ovaire est simple, surmonté par un style trifide que terminent trois stigmates dilatés; la capsule est globuleuse, triloculaire, trivalve, contenant dans chaqueloge une graine dressée. Ce genre se compose de deux espèces, Kydia calycina, Roxb., loc. cit., t. 215, et Xydia fraterna, loc. cit., t. 216. Ge sont deux beaux arbres originaires de la côte de Coromandel et de l'Inde, portant des feuilles alternes, pétiolées, à cinq lobes aigus et à cinq nervures. Les fleurs sont blanches, disposées en panicules. KYLLINGIE. Xyllingia ou Kyllinga. Bot. Genre de la famille des Cypéracées, et de la Triandrie Monogynie, L., qui tient en quelque sorte le milieu entre les genres Mariscus et Cyperus, dont il se dis- tingue à peine. Ses épillets sont réunis en un ou plu- sieurs capitules globuleux; ils sont comprimés, al- longés, contenant une ou deux fleurs, dont une est rudimentaire; les deux écailles extérieures sont plus petites et roides; les deux intérieures sont carénées, renfermant une fleur hermaphrodite, et quelquefois une seconde fleur munie d’une seule écaille neutre ou mâle. Les étamines sont au nombre de trois; l’ovaire est lenticulaire, surmonté d’un style bifide et de deux stigmates filiformes. Le fruit est un akène comprimé, nu, c’est-à-dire dénué de soies hypogynes. Les espèces de ce genre sont des plantes herbacées, ayant leur chaume triangulaire, sans nœuds, garni inférieurement de feuilles engainantes. Les espèces croissent dans l'Inde, l'Amérique, etc. L’une des plus communes est le Xyllingia monocephala, Rottb., Gram. 15, t. 4,f. 4, ainsi nommée parce que ses épillets forment un seul capitule globuleux au sommet du chaume, accompagné d’une ou deux feuilles linéaires, formant un involucre. Elle croît dans l’Inde, aux îles de France et de Bour- bon, et à Port-Jackson de la Nouvelle-Hollande. C'est celte espèce que Forster (Gen. 65) a indiquée sous le nom de T'hryocephalon nemorale. KYNODON. repr. Klein, dans son Z'entamen her- pelologiæ, a formé, sous ce nom, un genre qui répond aux véritables Vipères. KYPHOSE. Kyphosus. rois. Ce genre douteux, éta- bli par Lacépède sur un dessin de Commerson, se trouve le même que celui sur lequel le continuateur de Buffon avait déjà établi le genre Dorsuaire, et qui est reproduit à la planche 8 du tome rr1 de son Ichthyolo- gie. Cuvier, qui conserve le genre Kyphose avec doute, le place dans la famille des Squammipennes, de l’ordre des Acanthoptérygiens. 7. DORSUAIRE. KYRSTENIA. Bor. Genre établi par Necker (Elem. Bot., n° 146) aux dépens des Æupatorium de Linné. Il correspond, selon Cassini, au Batschia de Mœnch, genre qu'il ne faut pas confondre avec d’autres du même nom, établis par Gmelin, Thunberg et Vahl. LAB LABARIA. mozz. Nom donné par Adanson (Voyage au Sénég., p. 105, pl. 7, fig. 2) à une très-belle espèce de Pourpre qui est le Purpurea coronata de Lamarck. LABATIE. Labatia. BoT. Le genre constitué sous ce nom, par Swart{z, est le même que le Pouteria établi auparavant par Aublel. 7. POUTÉRIE. LABBE. o1s. Synonyme de Stercoraire. 7. ce mot. LABDANUM. 8oT. /. LADANUM. LABE. pois. Espèce du genre Cyprin. 7. ce mot. LABELLE. Labellum. Bot. On appelle ainsi, dans la famille des Orchidées, la division interne et inférieure du calice, qui offre en général une forme et un aspect tout à fait différents des autres parties de la fleur. On la désigne aussi quelquefois sous le nom de Tablier. V7, ORCHIDÉES. LABEN. or. L'arbre de Madagascar, qué Rochon désigne sous ce nom, paraît appartenir au genre Calo- phylle. /. ce mot. LABÉON. Labeo. rois. Sous-genre de Cyprins. F. ce mot. LABER. por. L'un des synonymes d’Aloës dans Séra- pion, selon quelques-uns de ses traducteurs. LABERDAN. pois. L'un des noms vulgaires de la Morue. 7. GADe. 4 LABERIS.REPT. Espèce du genre Couleuvre.”.ce mot. LABIATIFLORES. Labiatifloræ. 2or. Ce nom a été donné par De Candolle (Ann. du Mus. d'Hist. natur., t. x1x) à un groupe de la famille des Synanthérées, que Lagasca (Amenidades Natur. de las Espanas) a pu- blié de son côté, sous le nom de Chænanthophoræ. C’est en 1808 que le botaniste français a fait connaitre à l’Institut le résultat de ses travaux, mais il ne l’im- prima qu’en 1812. Lagasca avait rédigé ses observa- tions dès 1805, mais il les avail conservées en manus- crit jusqu’en 1811. Quoi qu’il en soit de la priorité du nom donné à ce groupe, les deux botanistes sus-men- tionnés sont assez d'accord sur sa composition. L'un et l’autre y réunissent les Synanthérées dont le carac- tère essentiel consiste dans le limbe de la corolle divisé en deux lèvres, l’extérieure plus large que l'intérieure. Le professeur De Candolle place ses Labiatiflores entre les Chicoracées et les Cinarocéphales de Jussieu; il y distingue trois sortes de corolles : 1° celles à lèvre extérieure quadridentée, l’intérieure réduite à un seul filet ; 2° celles à lèvre extérieure tridentée, l’intérieure profondément divisée en deux filets; 5° celles à lèvre extérieure tridentée, l’intérieure bidentée. Cependant quelques calathides de Labiatiflores ont leurs corolles centrales régulières, et les marginales n’ont point de lèvre intérieure. Ces diversités dans la structure des corolles de ce groupe, ont paru assez importantes à l’auteur pour que, d’après leur considération, il ait par- tagé les Labiatiflores en quatre sections. La première se compose des genres Barnadesia et Bacazia, dont les corolles offrent la première sorte de structure ci- dessus désignée. La deuxième section, caractérisée par LAB ses corolles à lèvre intérieure partagée en deux lanières filiformes, est subdivisée d’après la considération de l’aigrette. Les genres à aigrette plumeuse et sessile, sont au nombre de trois, savoir : Mulisia, Dumeri- lia, Chabrœæa. Les Chœtanthera, Homoïanthus , Plazia, Onoseris, Clarionea, Leucæria et Chap- talia, composent la subdivision dont laigrette est poilue et sessile. Celle-ci est stipitée et poilue dans le Dolichlasium. C'est encore d’après la considération de l’aigrette qu'est subdivisée la troisième section, celle dont les corolles offrent la troisième sorte de structure ci-dessus mentionnée. Les genres Perdi- cium, T'rivis, Proustia et Nassauvia, possèdent une aigrelte poilue, elle est plumeuse dans les Sphœæroce- phalus, Panagyrum, T'riptilium et Jungia; enfin, elle n’existe pas dans le Pamphalea. Les Labiatiflores douteuses sont les genres Denekia, Disparago, Polya- churus, Leria. Tous ces genres sont indigènes du nouveau monde, et même de l'Amérique méridionale, excepté le Chaptalia. Selon H. Cassini, le groupe des Labiatiflores fait partie (sauf quelques genres dont la structure de la corolle a été mentionnée) des deux tri- bus qu’il a établies sous les noms de Mutisiées et de Nassauviées. 7. ces mots. Mais comme plusieurs Muli- siées croissent en Afrique, il s'ensuit que les Labiati- flores ne sont pas des plantes dont les limites géogra- phiques soient aussi marquées que le professeur De Candolle l’a prétendu. Les Onoséridées (Onoseridæ) de Kunth (Nov. Gen. et Sp. Plant. æquin., t. 1v, p. 4), qui font partie de la section qu’il nomme Carduacées, contiennent, d’après leur auteur, la plupart des Labiatiflores. 7. ONosért- DÉES. LABICHÉE. Labichea. or. Genre de la famille des Légumineuses, que Gaudichaud a formé pour une plante nouvelle, qu’il a observée dans la partie occidentale de la Nouvelle-Hollande, non loin de la baie des Chiens- Marins. Les caractères assignés au genre Labichée sont: calice à cinq divisions si profondes qu’elles présentent en quelque sorte des sépales : les lobes sont acuminés, presque inégaux, el celui du bout est recourbé; cinq pétales ovalaires, arrondis; deux étamines à anthères presque sessiles, dont l’une plus courte et fertile, autre plus longue et remarquable en ce que sa base est pol- linifère, et qu’elle devient ensuite tout à coup stérile vers le sommet qui paraît en quelque sorte operculé; ovaire comprimé, ovale-lancéolé, courtement stipité, à une loge renfermant deux ovules, et terminé par un style subulé et ascendant. Les semences sont ovales et oblongues. Gaudichaud a consacré ce genre à la mé- moire d’un officier de marine de l’expédition du capi- taine Freycinet, et qui mourut à bord de la corvette l'Uranie, dans le voisinage des iles Moluques. LABICHÉE CASSI0ÏDe. Labichea cassioides, Gaud. Bot. du Voy. de l’Uranie, pl. 112. C’est un arbrisseau inerme, à feuilles alternes impari-pennées par paires d'une à 216 L A B trois folioles opposées, lancéolées, mucronées el co- riaces; les stipules sont pétiolées et petites ; les grappes sont terminales, composées de plusieurs fleurs alternes, pédicellées et bractéolées à leur base. LABIATION. Labiatio. or. On désigne par ce mot, l'ensemble des considérations relatives aux divisions du calice ou de la corolle en lèvres, et c’est dans ce sens qu'on emploie ce mot quand on dit que la Labiation en- traîne toujours irrégularité dans les parties de la fleur. LABIDE. Labidus. ins. Genre de l’ordre des Hymé- noptères, section des Porte-Aiguillons, famille des Hé- térogynes, tribu des Mutillaires, établi par Jurine et adopté par Latreille avec ces caractères : mandibules très-arquées; palpes maxillaires aussi longues au moins que les labiales, composées de quatre articles; antennes insérées près de la bouche. Les Labides diffèrent des Doryles, dont ils sont cependant très-voisins, par les mandibules qui sont plus grêles et plus longues dans ceux-ci, par les palpes maxillaires qui sont très-courtes et composées de deux articles chez les Doryles, et par les cellules cubitales qui sont en plus petit nombre dans ces derniers. Ces Hyménopières sont propres à l'Amérique, tandis que les Doryles n’habitent que l’Inde et l’ancien continent. La cellule radiale des ailes supé- rieures des Labides est ovale et allongée; elles ont en outre trois cellules cubitales, dont la première est pres- que carrée, la deuxième plus pelite et recevant la pre- mière nervure récurrente, et Îa troisième grande, atteignant le bout de l’aile et ne recevant point de ner- vure récurrente. Le premier segment de l'abdomen a ses côtés relevés, et il a la forme d’une selle à Cheval. Les jambes vont en s'élargissant vers leur extrémité, el les épines qui sont placées au bout des quatre dernières, ainsi que le premier article des tarses postérieurs, sont dilatés et plus épais à leur base. On ne connaît pas les habitudes et les métamorphoses de ces insectes. La seule espèce connue jusqu’à présent est : LABIDE DE LATREILLE. Labidus Latreillei, Jurine. Il a huit lignes de long, son corps est rougeâtre, pu- bescent ; sa tête est transverse, petite et noirâtre; les mandibules et les antennes sont de la couleur du corps; les trois yeux lisses sont grands comparativement à ceux des autres Hyménoptères; ils sont jaunâtres, lui- sants et disposés en triangle. Les ailes ont une teinte brunâtre claire, avec les nervures brunes; l’abdomen est allongé et courbé en dessous, à son extrémité. On le trouve à Cayenne. LABIDOPHORE. Labidophorus. z001. Cette épithèle se donne aux animaux qui portent des tenailles à l’ex- trémité de l'abdomen. LABIDOURES ou FORFICULES. ins. Nom donné par Duméril, à une famille qui ne renferme que le genre Forficule. }. ce mot. LABIÉ, LABIÉE. Labiatus, Labiata. 80T. On dit d’un calice ou d’une corolle, qu’ils sont labiés ou mieux bi- labiés quand leur limbe est partagé en deux lèvres, l'une supérieure et l’autre inférieure ; quelquefois la lèvre supérieure manque ou est très-courte; dans ce cas, la corolle est unilabiée, comme dans les genres Ajuga, Teucrium, etc. La corolle labiée, proprement dite, se distingue de la corolle personnée, qui offre éga- L A3 , lement deux lèvres, en ce que ses deux lèvres sont écar- tées l’une de l’autre , tandis qu’elles sont rapprochées dans la corolle personnée. 7. COROLLE et CALICE. LABIÉES. Labiatæ. por. L'une des familles les plus naturelles du règne végétal, appartenant aux plantes dicotylédones monopétales hypogynes, et dont Linné a dispersé les genres dans la deuxième et la qualorzième classe de son système. Les Labiées sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, plus rarement des ar- bustes ou des arbrisseaux. Leur tige est quadrangu- laire, rameuse, à rameaux opposés; les feuilles sont simples, également opposées; les fleurs sont générale- ment placées à l’aisselle des feuilles supérieures, et for- ment par leur réunion des épis, des grappes, des pani- cules ou des capitules accompagnés de bractées qui manquent quelquefois. Le calice est monosépale, tu- buleux ou campariforme, à cinq ou à dix divisions plus ou moins profondes, égales ou inégales, quelque- fois disposées en deux lèvres. La corolleest monopétale, tubuleuse, le plus souvent bilabiée, rarement à une seule lèvre, ou même régulière; la lèvre supérieure, généralement bilobée, embrasse et recouvre la lèvre inférieure avant l'épanouissement de la fleur. La lèvre inférieure présente trois lobes généralement inégaux, celui du milieu étant plus grand que les deux lobes latéraux. Les étamines, au nombre de quatre, didy- names, c’est-à-dire deux plus grandes et deux plus pe- tiles, sont ordinairement rapprochées par paires et placées sous la lèvre supérieure; quelquefois elles sont . au contraire déclinées vers la partie inférieure de la fleur, ou même écartées les unes des autres et presque égales entre elles. Dans quelques genres, les deux éta- mines les plus courtes avortent ou sont réduites à l’état rudimentaire. Les anthères sont à deux loges distinctes ou même quelquefois écartées l’une de Pautre par un conneclif plus ou moins long. L’ovaire est appliqué sur un disque hypogyne ou gynobase épais et plus large que l'ovaire lui-même, autour duquel il forme un re- bord plus ou moins saillant. Cet ovaire est profondé- ment partagé en quatre lobes qui forment chacun autant de loges contenant un ovule dressé. Le style naît du centre commun ou de l’axe extrêmement déprimé de l'ovaire; il est long, grêle, simple, terminé par un stig- mate à deux divisions allongées el inégales. Le fruit se compose de quatre coques monospermes ou akènes réunis sur le disque, et enveloppés par le calice. Quel- quefois un ou plusieurs de ces akènes avortent. Chaque akène renferme une graine dressée, dont le tégument propre recouvre un embryon à radicule courte et tour- née vers la base de la graine. Dans quelques genres néanmoins il y a un endosperme très mince. Cette famille est tellement naturelle, qu’on pourrait, en quelque sorte, la considérer comme un grand genre. En effet, les différentes coupes génériques qui y ont été établies sont généralement fondées sur des nuances d'organisation extrêmement minutieuses, en sorte que la formation des genres est tout à fait artificielle. C’est au reste ce que l’on doit également observer dans toutes les autres familles extrêmement naturelles, telles que les Ombellifères, les Graminées, les Légumi- neuses, etc. Comme ces genres sont fort nombreux, ne L ÂÀ B nous y établirons plusieurs divisions, ainsi qu’on le verra par le tableau suivant : Ire SECTION. — Deux élamines. Lycopus, L.; Amethystea, L.; Cunila, L.; Zizi- phora, L.; Monarda, L.; Rosinarinus, L.; Salvia, L.; Collinsonia, L.; Jestringia, Smith; Microcorys, Brown. Ile SECTION. — Quatre élamines. A. Corolle unilabiée. Ajuga, L.; Teucrium, L. B. Corolle bilabiée, + Étamines divergentes. Mentha,L.; Hyssopus, L.; Perilla, L.; Satureia, L. tt LÉtamines réunies sous la lèvre supérieure. « Calice régulier, à cinq ou dix dents. Nepeta,L.; Lavandula, L.; Glechoma, L.; Lamium, L.; Betonica, L.; Marrubium, L.; Ballota, L.; Leo- nurus, L.; Anisomeles, Brown; Phlomis, L.; Leucas, Burm.; Leonotis, Pers.; Hemigenia, Brown; He- miandra, Br.; Isanthus, Rich.; Pycnanthemum , Rich.; Brachystemum, Rich.; Pogostemon, Desf.; Barbula, Lour.; Bistropogon, l'Hérit.; Sideritis, L.; Galeopsis, L.; Galeobdolon, All.; Stachys, L.; Ziete- nia, Gledit.; Motucella, L.; Rizoa, Cavan. £ Calice bilabié. Thymus, L.; Origanum, L.; T'hymbra, L.; Me- lissa, L.; Dracocephalurn, L.; Melittis, L.; Hormi- num; Prunella, L.; Lepechinia, Willd.; Scutella- ria, L.; Coleus, Lour.; Chilodia, Br.; Cryphia, Br.; Prostanthera, Labill.; Clinopodiuin, L.; Gardoquia, Ruiz et Pavon; Perilomia, Kunth; Prasium, L.; Pla- tostoma, Beauv.; Trichostemma, L.; Phryma, L. +++ Étamines déclinées. Ocymum, L.; Plectranthus, V'Hérit.; Hyptis, Jacq. Dumortier a proposé une méthode de classification pour la famille des Labiées, basée sur l’absence ou la présence d’un pédoncule commun et des bractéoles qui accompagnent parfois la fleur. Par là les genres de Labiées sont coordonnés en tribus et sous-tribus de la manière suivante : * Fleurs unilabiées. Tribu 1. TEUGRIEZ. Ÿ. AJUGEÆ. 4 élamines. Ajuga, Lin.; Chamæpitys, Teucrium, Lin.; Scorodonia, Anisomeles, Brown ; Trichostema, Lin. — (\. CoziNsonieæÆ. 2 étamines. Collinsonia, L.; Ameihystea, L. ** Fleurs bilabites segrégatiflores ou sans pédoncule commun. Tribu 2. SALVIEÆ. 2 étamines, — Sclarea, Salvia, L. Tribu 5. MELITTIDEÆ. 4 étamines didynames ; pas de bractéoles. — \. Scu- TELLARIEÆ. Calice bilabié. édenté. Scutellaria, L. — We PRUNELLEÆ. Calice denté, stigmales conformes. Prunella, L.; Melittis, L.; Pracium, L.; Hormi- num, L.; Phryma, L.; Trixugo. — \\i. SiperiTI- bEÆ. Sligmates dissemblables. — Sideritis, L.; He- siodia. Tribu 4. STACHYDEÆ. 4 étamines didynames; fleurs bractéolées. —— Ÿ. Be- TONICEÆ. Gorge de la corolle cylindrique. Betonica, LAB 217 L.; Stachys, L.; Zietenia, Gledit. — (\. Grreorsi- DEÆ. Gorge de la corolle renflée. Orvala, Lamiu, L.; Galeopdolon, All.; Galeopsis, L. *** Fleurs bilabiées, aggrégatiflores ou sur un pédon- cule commun. Tribu 5. LEONUREÆ, Bractéoles éparses horizontales. — . MARRUBIEZÆ. Galice sessile, bractéolé à sa base. Leonurus, L.; Wo- lucella, L.; Chaiturus, Marrubium, L.; Ballota, L.; Phlomis, L.; Leucas, Burm.; Leonotis, Pers. — (\. Crinoropeæ. Calice pédicellé; bractéoles à la base des pédicelles. Clinopodium, L.; Monarda, L. Tribu 6. NEPETEZÆ. Bractéoles opposées; corymbules dichotomes. — \. CATARIEÆ. Bractéoles lâches ; calice égal. Satureia, L.; Pycnanthemun, Rich.; #esteringia, Smith; Bistro- pogon, l'Hérit.; Æyssopus, L.; Elsholtzia, Nepete, L ; Glechoma, L.; Zizyphora, L.; Cunila, L.; He- deoma.— \\. MeLisseæ. Bractéoles lâches, calice bila- bié. Dracocephaluin, L.; Lepechina, Wilid.; Melissa, L.; ZT'hyinus, L.; Acinos, Calamintha, Thymbra, L.; Prosthanthera, Labill.; Rosmarinus, L. — \\\. Ort- GANEÆ. Bractéoles en chaton. Origanum, L.; Majo- rana. Tribu 7. OCYMEÆ. Étamines déclinées. — Ocymunn, L.; Plectranthus, l'Hérit.; Æyptis, Jacq.; Glecon, Moschosma (Lum- nilzera, J. non W.), Pycnostachys. *#** Fleurs non labiées. Tribu 8. MENTREÆ. Fleurs presque régulières. — Mentha, L.; Pule- zium, Lycopus, L.; Perilla, L.; Isanthus, Rich. LABIGASTRE. Labigastra. 1xs. Diptères; genre de la famille des Athéricères, tribu des Muscides, formé aux dépens des Tachines de Meigen, par Macquart, dans son Essai des Diptères du nord de la France (Recueil des trav. de la Soc. de Liile; an. 1855, p. 244). Caractères : corps étroil; face nue, presque verticale; épistome peu saillant; antennes assez courtes; troi- sième article double du deuxième; premiers articles du style non distincts; abdomen cylindrico-conique ; point de soies au milieu des segments; deux crochets légèrement velus à l'extrémité, dans les femelles; pre- mière cellule postérieure des ailes entr’ouverte, à ner- vure externo-médiaire droite après le coude. Dans ce genre sont réunies les Tachinaires qui portent à l’extré- mité de l'abdomen, deux crochets que l’on n’observe dans aucune autre Muscide et auxquels le nom géné- rique fait allusion; ces crochets offrent la singularité d’être l’attribut des femelles, tandis que les organes sexuels de cette nature, appartiennent ordinairement aux mâles, qui paraissent ici dépossédés d’une partie du rôle qui leur est assigné. La composition de ces sortes de tenailles n’est pas aussi simple qu’on le juge- rait d’abord ; elles présentent deux articulations : l’une près de la base, l’autre à peu de distance de l'extrémité, qui leur donnent la faculté de se rapprocher, de s’éloi- gner l’une de l’autre, et de remplir ainsi leur destina- tion. Sous la base de ces organes, on aperçoit deux autres appendices plus petits, fort velus et terminés en pointe. Ce genre diffère particulièrement des Rhino- 218 LAB phores, par l'angle facial et par la première cellule postérieure des ailes qui est entr’ouverte; des Érébies par les yeux nus, et par l’absence de soies au milieu des segments de l'abdomen. LABIGASTRE A TENAILLES., Labigastra forcipala, Macq.; T'achina forcipatla, Meigen; Dionœæa forci- pata, Rob. D., no 1. Elle est d’un noir luisant, avec la face blanche, les côtés du front dorés; thorax anté- rieurement blanchâtre, à lignes noires; abdomen à bandes de reflets blanes; ailes à base jaunâtre. Taille, trois à quatre lignes. Du nord de la France. LABIGASTRE AGILE. Labigastra agilis, Maca.; Clelia agilis, Rob. D., n° 1. D'un noir luisant ; palpes jaunes; face blanche ; thorax un peu cendré; abdomen à reflets blanchâtres ; cuillerons d’un blanc de lait; ailes jau- nâtres. Taille, deux à trois lignes. Europe. LABIO. mor. Ocken, dans son Système d'histoire nalurelle, à proposé, sous ce nom, un genre démembré des Turbo de Linné ou des Z'rochus. Ce démembre- ment n’a pas été adopté. 7. Trocuus et TurBo. LABIUM. 1Ns. Nom sous lequel on désigne la lèvre inférieure des insectes, par opposition au mot Labrum qu'on applique à la lèvre supérieure. La lèvre infé- rieure ou simplement la lèvre est assez compliquée, et résulte de Ia jonction plus ou moins intime de deux mâchoires qui font suite aux mâchoires proprement dites. F,. BOUCRE. LABIUM Er LABRUM VENERIS. port. L’un des syno- nymes anciens du Dipsacus sylvestris. V. ABREUVOIR et CARDÈRE. LABLAB. 8oT. Ce genre, que Linné et Gærtner ont réuni au Dolichos, en avait été séparé primitivement par Adanson (Fam. des Plantes, 2, p. 525). Il a été ré- tabli par Mœnch et adopté, en ces derniers temps, par Savi et par De Candolle (Prodr. Syst. univ. Veget., 2, p. 401) qui en ont distingué six espèces. 7. DoLic. LABOITE. min. L'un des synonymes d’Idocrase. 7. ce mot. LABORDIE. Labordia. Bot. Genre de la famille des Loganiacées, établi par Gaudichaud, pour une plante qu'il a observée aux îles Sandwich, pendant son voyage de circumnavigation sur la Corvette l’Uranie. Voici les caractères de ce genre dédié à la mémoire de M. Delaborde, officiér de marine que la mort a enlevé dans le cours de ce voyage : calice campanulé, à cinq divisions lancéolées, presque inégales; corolle hypo- gyne, infundibulaire, à base renflée, son limbe est quinquéfide, avec les découpures lancéolées, valvées avant l'épanouissement, étalées ensuite, couvertes inté- rieurement de villosités; cinq étamines incluses, insé- rées à la gorge de la corolle, à filaments très-courts; anthères cordées, dressées; ovaire trigone, à trois loges à l'angle central desquelles sont des placentaires charnus, soutenant plusieurs ovules ; style court, épais, pubescent ; stigmate triangulari-conique. Le fruit pa- raît être une capsule triangulaire, polysperme. LABORDIE FRAGRÉOÏDÉE. Labordia [ragræoidea, Gaud. Arbrisseau glabre à rameaux opposés, cylindri- ques, garnis de feuilles également opposées, péliolées et entières, à stipules axillaires soudées au dos des pé- tioles et vers leur base; fleurs terminales, pédonculées, L AB réunies en ombelle; les pédoncules médians sont ac- compagnés de bractées linéaires; calice d’un jaune verdâtre; corolle d’un blanc jaunâtre. LABRADOR (PIERRE DE). MIN. Ce nom a été donné au Feldspath opalin, trouvé sur les côtes de ce pays, dans l’ile de Saint-Paul, et dont plusieurs minéralo- gistes font aujourd’hui une espèce particulière, sous ce même nom, ou sous celui de Labradorite. On a aussi donné le nom de Hornblende du Labrador à une variété d'Hypersthène qu’on avait méconnue: 7. FEeLDsPATH et HYPERSTHÈNE. LABRADORA. os. Synonyme de Macareux Moine. V. ce mot. LABRADORISCHE -HORNBLENDE. min. Synonyme d'Hyperstène. 7. ce mot. ie LABRADORITE. min. Synonyme de Pierre de La- brador. LABRAX. pois. Synonyme de Bars. LABRE. Labrus. vois. Ce genre, l’un des plus nom- breux en espèces, s’il n’est pas celui qui en renferme davantage, fut établi par Artédi, adopté par Linné dans son ordre des Thoraciques, et devint, dans la Méthode de Cuvier, le type de la famille des Labroïdes. Les dou- bles lèvres charnues des Poissons qui le composent lui méritèrent le nom sous lequel les ichthyologistes l'ont désigné. Ses caractères consistent dans les ouïes ser- rées, à cinq rayons; les dents maxillaires coniques dont les miloyennes et antérieures plus longues, les pharyngiennes cylindriques et mousses, disposées en forme de pavé, les supérieures sur deux grandes pla- ques, les inférieures sur une seule qui correspond aux deux autres. L’estomac n’est pas un cul-de-sac, mais se continue avec un intestin sans cœcum, qui, après deux replis, se termine en un gros rectum ; la vessie aérienne est simple et robuste; l’une des deux lèvres tient immé- diatement aux mâchoires, et l’autre aux sous-orbicu- laires. Les Labres sont de taille moyenne, agiles, d’une forme qui est celle qu’on attache le plus naturellement à l’idée de Poisson. Ils vivent de Crustacés et de Mollus- ques, dont l'appareil robuste de leur système dentaire leur permet de broyer jusqu'aux: parties dures. Leur chair est savoureuse ; cependant on en porte rarement sur nos marchés. Ils habitent presque toutes les parties du giobe depuis le Groenland jusque sous la ligne, mais en plus grand nombre dans les climats chauds et non loin des rivages de la mer. Tous sont revêtus des plus somptueuses livrées; leurs écailles resplendissent de l'éclat des métaux polis, du feu des pierres pré- cieuses el des teintes les plus vives. La Méditerranée en nourrit plusieurs des plus élégants; la Polynésie en possède d'une incroyable beauté; mais la plupart des espèces, qui se ressemblent beaucoup par la forme, n'ayant été établies que sur les couleurs sujettes à va- rier, ou qui se détériorent par la mort, il y règne une grande confusion; pour s’y reconnaître, on à dû y former les coupes ou sous-genres suivants : + Lagres proprement dits, qui n’ont ni épines, ni dentelures aux opercules et aux préopercules, avec le corps oblong, la queue sans appendices, les joues et opercules couverts d’écailles, la ligne latérale droite ou à peu près. Ce sont eux que l’on trouve en plus grand . LAB nombre dans la Méditerranée, où plusieurs sont dé- signés sous le nom vulgaire de Tourds et Tourdous. LABRE VIEILLE. Labrus vetula, L., Bloch, pl. 295. La nageoire caudale est:arrondie; ce Poisson atteint un peu plus d’un pied de long; ses couleurs sont l’o- rangé le plus vif et le bleu le plus beau; sa tête est | rougeâtre; les pectorales, l’anale et la caudale sont bordées de noir; la dorsale est couverte de petites ta- ches; l’iris est azuré. Celte espèce est des mers de l'Europe boréale ; on la trouve depuis les côtes de Nor- wège jusqu'en Bretagne où on la nomme Crabhatte et où l’on en prend suffisamment pour en faire des sa- laisons. LABRE BEEGYLTE. Labrus maculatus, Bloch, pl. 293. Sa nageoire caudale est arrondie; le dernier rayon de l’anale et de la dorsale est plus long que les autres ; sa couleur générale est le brunâtre velouté, avec des raies d’un beau brun foncé et, de plus, disposées alternative- ment sur la poitrine; les nageoires, d’un jaune teinté de violet, sont tachetées de brun luisant, l'iris est doré. Cetle espèce des mers du Nord atteint jusqu’à quinze pouces; sa chair est grasse et exquise. Lagre Cock. Labrus Coquus, L., Gmel., Syst. Nat., xt, t. 1, p. 1297. Petite espèce extrêmement commune sur la côte de Cornouailles ; elle est d’un pourpre obscur, varié de bleu foncé, avec le ventre jaunâtre et la queue arrondie. LABRE Paon. Encycl. Mét., Pois., pl. 51, fig. 137; Labrus Pavo, L., Gmel., Syst. Nat., xuir, t. 1, p. 1988. .Assez commun dans la Méditerranée, depuis Gibraltar jusqu’en Syrie, et y atteignant neuf ou dix pouces de longueur. Ce Poisson passe pour être le plus beau de la mer; et pour le reconnaître entre tous les autres, on n'aura qu’à imaginer le Lapis-Lazuli, le Rubis, le Sa- phir, l’'Émeraude et l'Améthyste incrustés dans l'or des écailles polies d’un Poisson élégamment conformé. Sa chair est médiocre. LABKkE MÉRoO. Labrus marginalis, L.,Gmel., loc. cit., p. 1288. Celle espèce est d’un beau brun velouté, cha- toyant dans toutes ses parties, avec un large liseré jaunâtre autour de toutes ses nageoires, qui la singu- larise. Sur les côtes de la Corogne, en Galice. LABRE CÉNOT. Labrus trimaculatus, L. Gmel., Loc. cit., 1294. Celte petite espèce se trouve dans l'Océan et jusque sur les côtes de la Norwège. Sa couleur est le rouge-Il est caractérisé par deux taches d’un beau noir à la base de la dorsale, et une entre cette nageoïire et la caudale. LABRE TANCHE DE MER. Labrus Tinca, L. Ce Labre habite les lieux les plus profonds sur les côtes d’Angle- terre où il est le plus commun. Sa couleur est d’un rouge sale foncé; il est élégamment marqué de nom- breuses lignes de bleu, de rouge vifet de jaune. LABRE PERROQUET. Labrus Psittacus, L., Gmel., loc. cit., p. 1285. Sa couleur est d’un beau vert d'Éme- raude, excepté sous le ventre ‘qui est jaunâtre; une bande d’un beau bleu règne de chaque côté, de la têle à la queue, On trouve ce Labre dans la Méditerra- née et dans les mers d'Arabie. LABRE Tourp. Labrus Turdus, L., Gmel., loc. cit., p. 1291. Cette espèce, l’une.des plus communes dans la LAB 219 Méditerranée où l’on en trouve plusieurs variétés, n’at- teint guère que neuf pouces de long. On lui a donné le nom qu’elle porte et qui désigne également la Grive, parce qu'ainsi que cet Oiseau elle est couverte de pe- tites taches blanchâtres, brunes, rouges ou bleues, semées sur les diverses parties du corps et les na- geoires, et toujours en opposition avec la couleur du fond. Les Labrus punctatus, Bloch, pl. 295; Microlépi- dote, Labrus microlepidotus, Bloch, pl. 292; Rayé, Labrus tessellatus, Bloch, pl. 291; Labrus guttalus, Bloch, p.287, f. 9; Labrus punctatus, Bloch, pl. 295; Ariste de Lacépède; Hassek, Labrus inermis de Fors- kahl; Labrus ferrugineus; Labrus occellaris, L.; Labrus Luscus, L.; Labrus Cornubius, L.; Labrus mixtlus, L.; Échiquier, Labrus centiquadralus de Lacép.; Labrus Paroticus, L.; Bergsnyltre de Lacé- pède, Labrus Suillus, L.; Double-Tache, Labrus bi- maculatus, L.; Ossiphage, Labrus ossiphaqus, L:; Onite, Labrus Onitis, L.; Pentacanthe de Lacép.; La- brus lunulatus, Torskahl; Canude, Labrus Cydneus, L.; Ballan, Zabrus Ballan de Pennant; Perruche de Plumier; Keklik, Labrus Perdica de Forskahl; Labrus Comber, L.; Aurite de Daubenton, Labrus auritus, L.; Labrus Oyena, Forskahl; Labrus Melagaster, Bloch, pl. 296, fig. 1; Cappa, Lepisme et Grison de La- cépède, etc., sont quelques-unes des espèces de ce sous-genre, plus remarquables encore que le reste, par l'éclat de leurs teintes. TT GIRELLES, J'ulis, Cuv., qui ont une seule dorsale, la têle entièrement lisse et sans écailles, non plus que les joues et les opercules, ce qui les distingue surtout du sous-genre précédent; la ligne latérale est fortement coudée vers la fin de la dorsale. On en trouve plusieurs espèces dans nos mers tempérées. Gaimard en a sur- tout rapporté de la Polynésie et des Philippines dont la beauté surpasse tout ce qu’on eût pu concevoir. L'é- légante richesse de ces Poissons est cause que les ich- thyologistes, Bloch entre autres, ont pris plaisir à en figurer un certain nombre. | LABRE GIRELLE, Encycl., pl. 52, fig. 199; Labrus Julis, L., Gmel., Syst. Nat., xrir;t. 1, p. 1288; Bloch, pl..287; £. 1. C’est l’un des plus jolis Poissons qui exis- tent : il se tient par bandes ctincelantes de reflets bril- Jants, parmi les rochers de la Méditerranée, de l’Archi- pel et de la mer Rouge. Il ne dépasse guère six pouces de longueur. Sa couleur générale est un violet écla- tant, relevé de chaque côté par une bande en zigzag, de l’orangé le plus vif; les nageoires anales et dorsales sont peintes de trois bandes : l’une jaune, l’autre rouge, et la dernière bleue. Sa chair est en outre délicate. Il mord aisément à la ligne. Il en existe plusieurs varié- tés; on distingue, dit-on, les mâles des femelles à deux taches noires, situées l’une au-dessus de l’autre, sur le premier rayon de la nageoire du dos. p. 21, p. 14, v.6, A 16:10:12; Les Labrus pictus de Schneider, pl. 55; Labrus. Brasiliensis, L., Bloch, pl. 280; Labrus lunaris, L., Bloch, pl. 281; Labrus viridis, Bloch, pl. 282; Labrus cyanocephalus, L., Bloch, pl. 286; Labrus hebraicus, Lacép., Pois., & 111, pl. 29, fig. 5; Labrus chlorop- 220 LAB terus, Bloch, pl. 288; Labrus Malapterus, Bloch, pl. 286, f. 2; Malaptéronote, Lac., 111, pl. 51, fig. 1; Par- terre, Lac., 117, pl. 29, fig. 2; Ténioure, Lac., 111, pl. 29, f. 1; Labrus bifasciatus, Bloch. pl. 188; Labrus bivittatus et Macrolepidotus, Bloch, pl. 284,f. 1 et 2; Spare hémisphère, Lac., 111, pl. 15, f. 5, et Bra- chion, pl. 18, f. 3, sont les espèces constatées de ce sous-genre. Les Coris de Lacépède, dit Guvier (Règne Anim., t. 11, p. 262), d’après les dessins de Commerson, se sont trouvés des Girelles, où le dessinateur avait négligé d'exprimer la séparation du préopercule el de l’oper- cule. L'espèce appelée Angulé paraît même n'être que le Labrus malapterus. Les Hologymnoses du même auteur ne sont encore que des Girelles. TT CRÉNILABRES, Crenilabrus, qui ont le corps oblong, une seule dorsale soutenue en avant par de fortes épines, garnies le plus souvent chacune d’un lambeau membraneux; et les bords des préopercules dentelés, ce qui les distingue surtout des vrais Labres, dont ils ont d’ailleurs les joues écailleuses. Ils avaient été mal à propos et malgré leurs doubles lèvres, con- fondus pour la plupart avec les Lutjans, dont Cuvier a senti la nécessité de les séparer pour les rapporter à leur véritable place. LABRE MÉLors. Labrus Melops, L., Gmel., Syst. Nat., xur, L. 1, p. 1290. Cette belle espèce, qui n’a guère que six pouces, et qui se trouve sur les côtes de la Méditerranée, particulièrement à Nice où on l’ap- pelle Fournié, varie selon les sexes. Le mâle est d’un rouge de Corail, avec des lignes bleues, qui s'étendent jusqu’à la nuque; la tête est traversée en dessous de bandes d’outremer; les lèvres sont blanches ; une tache de la même teinte a sur les yeux la forme d’une paire de lunettes. La femelle porte ces divers ornements sur un fond noisette. LABRE MERLE. Labrus Merula, Lin., Gmel., Syst. Nat. xuni, t. 1, p. 1298. Sa taille est d’environ un pied ; sa couleur, d’un bleu foncé tirant sur le noir, est cha- toyante, ce qui en relève la nuance uniforme, et comme si les Labres devaient nécessairement présenter sur quelque partie de grandes oppositions de teintes, les yeux sont d’un rouge vif, avec l'iris d’or. Les anciens ont célébré ce Poisson et chargé son histoire de ces fables absurdes, qui leur étaient si familières. Ils fai- saient grand cas de sa chair qui est encore fort estimée dans la Méditerranée. LABRE Lapins. Labrus Lapina, L., Gmel., loc. cit., p. 1295; Lutjanus, Lacép. L’ÆHassum des Arabes. On le trouve dans la mer Rouge, dans la Méditerranée et surtout dans la Propontide; il est le plus grand des Labres et atteint dix-huit pouces. Ses arêtes deviennent verdâtres par la cuisson. La caudale est arrondie et bleuâtre, tachetée de rouge, ainsi que l’anale, la dor- sale marbrée de jaune et de rouge, piquetée de bleu céleste ; les autres nageoires sont d’un beau bleu. Le corps est verdâtre avec trois lignes de taches d’un beau rouge, disposées en zigzag. Les Lutjanus Chrysops, Bloch, pl. 248; Erythrop- | | lés; elle en est assez souvent la partie la plus avancée, terus et notatus, id., 249; Linkii, id., 259; virescens, id., 254; et Verres, id., 255; rupestris, id., 250 ; bi- dens, id., 256; les Labrus quinquemaculatus, Bloch, LAB p- 292, f. 2; Norwegicus de Schneider, griseus, cor- nubius, guttatus, viridis, occellaris, fuscus, occel- latus, olivaceus, unimaculus de Linné; les Poissons de mer de Nice, décrits par Risso sous le nom générique de Lutjans; les Perca scripta et Mediterranea de Linné, sont encore des Crénilabres, parmi lesquels ren- trera peut-être le Labrus Tinca dont il a été question plus haut. +irtt Suezers, Coricus, Cuv., qui joignent aux ca- ractères des Crénilabres, une bouche protractile à peu près comme celle des Filous qui sont le sixième sous- genre des Labres. Ce sont de fort pelits Poissons de la Méditerranée, que Risso a décrits sous les noms de Lut- jan verdâtre et de Lutjan Lamarck. +titt ChÉILNES, Cheilinus, qui ont la tête écail- leuse, et dont les dernières écailles de la queue s’avan- cent sur les bases de ses rayons. La ligne latérale est interrompue vis-à-vis la fin de la dorsale. Lacépède avait établi cette division comme genre, auquel on peut rapporter sa Chéiline trilobée, t. r11, pl. 51, f. 3; les Sparus fasciatus, pl. 257, et Chlorourus, pl. 260, etle Sparus radiatus de Schneider, pl. 56. Le Chéiline Scare de Lacépède, qui est le Labrus Scarus, L., Gmel., Syst. Nat., xx, €. 1, p. 1285, n’avait été établi par Artédi et Linné, dit Cuvier, que sur une description équivoque et sur une figure de Belon, où l’on ne peut même voir de quel genre est le Poisson dont il veut parler. La figure et la description de Rondelet, Zb. vx, cap. 11, p. 184, que l’on cite ordinairement avec celle de Belon, appartient à un Poisson tout différent, du genre des Spares, et qui fut très-célèbre dans l’anti- quité. Fa tTtittt Firous, Epibulus, Cuv., qui peuvent don- ê ner à leur bouche une extension considérable , et en 5 faire une sorte de tube capable d'atteindre, au loin, ; les petits Poissons qui passent à proximité, au moyen d’un mouvement de bascule de leur maxillaire, qui s’o- père en faisant glisser en avant leur intermaxillaire. On n’en connaît qu’une espèce, originaire des mers des Indes, le Sparus insidiator, L., Gmel., Syst. nat., XII, t. 1, p. 1975; Encyel. Pois., pl. 49, fig. 789. Ce Poisson acquiert jusqu’à dix pouces de long, son corps a la figure de celui d’un Cyprin, ses écailles sont larges, grandes, d’un vert d’airain, et le dernier rang empièle sur l’anale ainsi que sur la caudale, comme dans les Chéilines; la ligne latérale est interrompue de même. TITITTT Goupnoses, Gomphosus., qui sont des La- bres à tête entièrement lisse, et dont le museau prend encore la forme d’un tube par le prolongement des intermaxillaires et des mandibulaires que les tégu- ments lient ensemble, jusqu’à la petite ouverture de la bouche. On en connait deux espèces de la mer des Indes, les Gomphosus cœruleus el variegatus, Lac., Pois., {. 111, pl. 5, fig. 1 et 2. LABRE ou LÈVRE SUPÉRIEURE. Labrum. ins. On désigne sous ce nom une petite pièce impaire, qui entre dans la composition de la bouche des animaux articu- et s'articule avec le chaperon. On la voit dans les in- LAC sectes et on la retrouve avec des formes peu différentes dans les Crustacés et les Arachnides. 7’oy. Boucne. LABRELLE. Labrella. ot. Ce genre, qui appartient aux Champignons de la famille des Pyrénomycètes, tribu des Xylomacées de Fries, a été établi par cet au- teur qui en a tracé les caractères ainsi qu'il suit : pé- rithécion inné, arrondi, difforme, déhiscent par une erevasse qui s'ouvre au sommet; sporidies plongées dans une masse gélatineuse. Les Labrelles se trouvent sur les tiges et les feuilles de différentes plantes. LABROIDES. pois. Troisième famille de l’ordre des Acanthoptérygiens, dans la méthode de Cuvier : ce sont de beaux Poissons caractérisés par une forme assez semblable, de grandes écailles brillantes, une seule dorsale soutenue en avant par des épines forles, gar- nies le plus souvent chacune d’un lambeau membra- neux, et les mâchoires couvertes de grosses lèvres charnues. Cette famille contient les genres Labre, Ra- son, Chromis, Scare el Labrax. F7. ces mots. LABRO-PALATIN. Labro-palatinus.is.Épithèle par laquelle on désigne une large apophyse que produit le bord supérieur du labre, et qui se prolonge sur le chaperon, où elle se trouve contenue dans la mem- brane du palais. LABRUS. pois. //. LABRE. LABRUSCA. por. Ce nom, qui chez les anciens dési- gnait la Vigne sauvage, indigène de l'Europe méridio- nale, a été improprement transporté par Linné à une Vigne de l'Amérique septentrionale. F. ViGne. On a quelquefois écrit Lasnbrusca. LABURNUM. BoT. Nom scientifique du Cytise Faux- Ébénier, qui pourrait n'être pas le Laburnum de Pline et des anciens, dont le bois était blanc. LABYRINTHE. mor. Espèce du genre Hélice. 7. ce mot et CAROCOLLE. LABYRINTHE. 80oT. mozr. Ce nom, qui désigne une Cryptogame exotique du genre Glyphide, était employé dans la nomenclature de Paulet, pour désigner des Champignons du genre Dæœdalea où cet auteur men- tionne les Labyrinthes Chapeau, Étrille et Rocher. 7. DæpaALEA. En conchyliologie, le Labyrinthe est syno- nyme de Cadran ou Solarium. V. ce mot. LAC. Géoc. En géographie physique, science qu’on peut regarder comme une branche de la géologie, on entend par ce mot une étendue d’eau située dans l’in- térieur des terres, c’est-à-dire le contraire d'’île, puis- que les îles sont des étendues de terre environnées d’eau. Il en est d’eau douce el d'eau salée; Les premiers sont plus particulièrement appelés Lacs, les autres, pour peu que leur étendue soit considérable, sont des Caspiennes ou mers intérieures; mais Loutes ces dis- tinctions sont en général fort arbitraires. On a recher- ché quelle est la cause de la salure de ces Caspiennes, et posé en principe que toute étendue d’eau intérieure, qui ne s’épanchait pas dans la mer par quelque fleuve ou autre canal, devait être salée : c’est une erreur, il y a des Lacs d’eau douce qui ne communiquent avec au- cune mer. Les Lacs, soit salés, soit d’eau douce, pré- sentent évidemment le fond de plus grandes masses d’eau dont l’évaporation ou l'écoulement enlevèrent une grande partie, el la plupart des grands bassins de LAC fleuves, où l’on trouve des brisures perpendiculaires aux cours d’eau, furent d'anciens Lacs. 7. Bassins. À mesure que les eaux se retireront par leur diminu- tion progressive, beaucoup de golfes deviendront des Lacs; els seront un jour en Europe, le Zuyderzée, par exemple, dont le Texel et les îles voisines préparent la fermeture; sur les côtes d’Asie les mers de Chine, de Corée, du Japon et d’Okotsk; en Amérique le golfe du Mexique et la mer des Antilles. Ces parages seront d’a- bord comme de vastes lagunes, communiquant encore avec la mer, et longtemps saumâtres ; car les lagunes, ordinairement séparées de la mer par des langues de terre, comme le Frich-Haff et le Curischaff dans la Bal- tique ou comme les lagunes de nos côtes de Provence, diffèrent seulement des Lacs par la qualité de leurs eaux. Les étangs ne sont que des Lacs plus petits en- core, souvent créés artificiellement par la retenue de quelque cours d’eau dont on intercepte la vallée par “une digue. Les Dunes (#7. ce mot) déterminent la for- mation d'élangs semblables sur les côtes, dont elles in- terrompentlacommunication des pentes avec l’intérieur du pays. C’est ainsi que dans les Landes aquitaniques on voit une longue chaîne d’étangs au revers des sables amoncelés; ces étangs et les lagunes ont des plantes et des Poissons qui leur sont propres. Dans les pays intertropicaux , ils ont des Coquilles plus solides que celles du reste des eaux douces. Les Lacs de montagne, entre lesquels on doit citer ceux de Genève et de Con- stance en Suisse, de Halstadt dans la Haute-Autriche, sont des fonds de vallées, traversés par des cours d’eau, qui pourront se vider un jour par le creusement des rivières qui les traversent. Quand cela aura lieu pour les Lacs du fleuve Saint-Laurent, dans le nouveau monde, le bassin de ce fleuve sera comme celui du Danube où l’on peut reconnaitre encore aujourd’hui un ancien enchaîrement de Lac. Du reste les Lacs ten- dent à rompre leurs parois par infiltration, du côté le plus profond où porte le poids des eaux. #. LANDES. LACARA. BoT. Sprengel (Veue Endt., 5, p.56) a établi sous ce nom un genre de la famille des Légu- mineuses, et de la Décandrie Monogynie, L., auquel il a imposé les caractères suivants : calice campanulé, à cinq dents; cinq pétales inégaux, onguiculés, marqués de nervures, le supérieur et l'inférieur concaves; dix étamines libres, insérées sur la partie inférieure du calice, velues à la base, plus longues que les pétales ; antbères oscillantes ; capsule velue. Ce genre n’a pu être classé à cause de son fruit inconnu. De Candolle (Prodrom. Syst. Feget., vol. 2, p. 525) le relègue à la fin des Légumineuses, parmi les genres non susceptibles d’être classés. Le Lacara triplinervia, Spreng. (loc. cit.), est un arbrisseau du Brésil pourvu de feuilles très-grandes , alternes , pétiolées, oblongues, très-en- lières, coriaces, inégales et à triple nervure. Les grap- ges de fleurs sont axillaires. LACATANE. por. Variété de Banane fort estimée aux Philippines. LACATHA. BoT. Et non Lacara. Dans Théophrasie, c’est l’arbrisseau désigné par Pline sous le nom de Vaccinium, qui ne convient pas à l’Airelle, mais au Mahaleb. V. PRUNIER. 222 LAC LACATHEA. Bot. Sälisbury (Parad. Lond., t. 56) a séparé, sous ce nom générique, le Gordonia pubes- cens. Ce genre n’ayant pas été adopté, De Candolle (Prodr. Syst. Veget. univ., t. 1, p. 528) s’esl servi du mot Lacathea, pour désigner la troisième section qu’il a établie parmi les Gordonies. 77. ce mot. LACCA. 1x5. et BoT. Synonyme de Laque. F”. ce mot. LACCIN. BorT. Principe particulier qui tient tout à la fois de la Cire et de la Résine, sans que ses propriétés puissent l’assimiler à l’une ou à l’autre. Il a été décou- vert par Funke, dans la Laque en bâtons. LACCIQUE. Bor. Acide particulier obtenu par John de l’analyse chimique de la Laque. 7”. ce mot. LACCOBI. Laccobius. 1ns. Coléoplères pentamères ; famille des Carnassiers, tribu des Hydrophilins; ce genre a encore été formé aux dépens des pelites es- pèces d’Hydrophiles, qui ont fourni au docteur Erich- son pour caractères distinctifs : les antennes compo- sées de huit articles ; les jambes postérieures non ciliées ; les tarses menus et ciliés. Quant aux autres ca- ractères, ils rentrent tous dans ceux des Hydrophiles. Le type, et la seule espèce encore bien connue, est le Laccobius minutus; Hydrophilus bipunciatus ou striatulus, Fab.; Chrysomela minuta, L. Il a envi- ron une ligne de longueur et quelquefois un peu plus ; il est noir, avec la tête et le disque du corselet bron- zés; les élytres sont d’un gris jaunâtre, chargées de stries rapprochées et finement ponctuées. Il se trouve dans les mares d’eau stagnante, en Europe. LACCOPHILE. Laccophilus. 1Ns. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Hydrocanthares, établi par Leach et dont les caractères ne diffèrent de ceux des Colymbètes qu’en ce que l’é- cusson est couvert ou caché; les antennes sont, en outre, extrêmement minces; et les pieds postérieurs ont les ongles ou crochets des tarses inégaux : le su- périeur fort avancé et fixe. Son type est le Dytiscus minutus de Fabricius, Dytiscus marmoreus d'Oli- vier, elc., qui se trouve à Paris; on lui adjoint les Dy- liscus minulus et variegatus, des mêmes localités. LACELLIE. Lacellia. Bot. Genre de la famiile des Synanthérées, établi par Viviani (or. Lyb. Spec., Gênes, 1824) qui l’a dédié au docteur Della Cella, au- teur d’un voyage dans la Cyrénaïque pendant lequel il a recueilli un grand nombre de plantes qui croissent dans cette contrée peu connue. Ce genre appartient à la tribu des Carduacées, et se rapproche des Centau- rées. Voici ses caractères essentiels : réceptacle paléacé, soyeux; fleurons du disque réguliers et à cinq dents; demi-fleurons de la circonférence tubuleux, filiformes et allongés; akènes denticulés, surmontés d’une ai- grette plumeuse, et couronnés de plusieurs appendices. L’espèce unique de ce genre, Lacellia libyca, a les feuilles radicales pinnatifides, celles du sommet en- tières ; les fleurs sont petites et disposées en panicules. De Candolle, dans son Prodromus, n’admet pas ce genre; mais il conserve le nom de Lacellia pour une division de son genre A4mberdoa, dont le Lacellia . dibyca est le type sous la dénomination d’4mberdoa crupinoides. LACÉPÉDÉE. Lacepedea. vor. Genre de la famille | LAC des Hippocratéacées, établi par le professeur Kunth (in Humb. Nov. Gen. 5, p. 142) et auquel il assi- gne les caractères suivants : calice à cinq divisions profondes, elliptiques, concaves et inégales; corolle de cinq pétales courtement onguiculés, obovales, allon- gés; cinq étamines insérées entre le disque sur lequel est appliqué l'ovaire et le calice; leurs filets sont libres, égaux et distincts les uns des autres ; les anthères sont cordiformes, à deux loges s’ouvrant par un sillon lon- gitudinal. L’ovaire, appliqué sur un disque hypogyne . dont le bord annulaire est à dix 1obes, offre trois loges contenant chacune huit ovules insérés sur deux rangs à l’angle interne. Le style est dressé, à trois stries, ter- miné par un sligmate trilobé. Le fruit est une baïe ovoïde, trifide au sommet, à trois loges dans chacune desquelles on trouve de deux à trois graines réniformes. Ce genre a beaucoup de rapports avec le 7'rigonia, mais il s’en distingue par le nombre de ses étamines, ses filets libres et son fruit charnu. Il ne se compose que d’une espèce, LACÉPÉDÉE REMARQUABLE , Lacepe- dea insignis, Kunth, loc. cit., tab. 444; c’est un arbre portant des feuilles opposées, dentées en scie, accompagnées de deux stipules pétiolaires. Les fleurs sont blanches, pédicellées, disposées en panicules ter- minales et rameuses, dont les rameaux sont opposés, accompagnés de bractées.On letrouve au Mexique, près de Xalapa. LACÉPÉDIEN. pois. Espèce du genre Gymnètre. V, ce mot. LACERON. 8or. L’un des noms vulgaires du Laitron commun.” LACERT. pois. Synonyme de Callionyme lisse. LACERTA. REPT. 7. LÉZARD. LACERTIENS. repr. Seconde famille de l’ordre des Sauriens, caractérisée par une langue mince, exten- sible et terminée par deux longs filets comme celle des Couleuvres et des Vipères; le corps des animaux qui la composent est allongé. Tous les Lacertiens ont cinq doigts munis d’ongles séparés, inégaux, surtout ceux de derrière. Leurs mouvements sont agiles; leurs écail- les sont disposées, sous le ventre et autour de la queue, par bandes transversales et paraïlèles ; leur tympan est à fleur de tête et membraneux; une production de la peau fendue longitudinalement, qui ferme par un sphincter, protége l'œil. Sous l’angle antérieur est un vestige de troisième paupière; leurs fausses côtes ne forment point de cercle entier; les mâles ont une double verge, l'anus est une fente transversale. Deux genres composent celte famille très-nombreuse en espèces : es Monitors ou Tupinambis, et les Lézards. F. ces mots. LACERTOIDES. REPT. Synonyme de Lacertiens. LACET. pois. L’un des nos vulgaires des Rémores. LACET DE MER. BoT. 7. BOYAU DE MER. LACHANODE. Lachanodes. 2oT. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, institué par De Candolle qui lui assigne pour caractères : capitulé composé de quatre à quinze fleurs tantôt monogames, et alors toutes tubuleuses, hermaphrodites et à cinq dents, tantôt hétérogènes, el dans ce cas, celles de la circonférence femelles, disposées sur un seul rang; ré- ceptacle rétréci, alvéolaire et nu; involucre consistant L À C en une simplerangée de cinq à sept squammes membra- neuses, dressées; il est entouré de quelques petites brac- téoles, formant un calicule à l'extrémité du pédicelle ; tube de la corolle corné, conique, épaissi à sa base, son limbe est divisé en cinq lobes lancéolés, linéaires et nervurés au milieu; anthères écaudatées; style bulbeux à sa base; stigmates longs, roulés, lineari-filiformes, finissant en cône court et pubère dans les fleurons her- maphrodites; akène oblong, glabre, sessile, dépourvu de bec et strié; aigrelle formée de plusieurs rangs de poils presque scabres, plus courts que le tube de la corolle, ou l’égalant à peine en longueur. Ce genre comprend deux ou probablement trois arbres de l’île de Sainte-Hélène, à fleurs blanches, et dont le tronc a une consistance un peu molle, qui leur a fait donner par les Anglais le nom de Cobbage- 7 ee, nom qui est traduit par celui de Lachanode. LACHANODE A FLEURS DE PRÉNANTHE. Lachanodes Prenanthiflora, DC.; Mikania arborea, Roxb. Cette espèce est glabre, à feuilles pétiolées, ovati-lancéolées, pointues aux deux extrémités, planes, membraneuses, grossièrement dentées; les fleurs sont réunies en co- rymbes lâches, formés de capitules quadriflores. LACHANODE LEUCADENDRE. Lachanodes leucaden- dron, DC. Feuilles oblongues-lancéolées, atténuées en un court pétiole à leur base, en coin, obtuses au sommet, irrégulièrement dentées et calleuses sur les bords, glabres en dessus, (omenteuses en dessous ; co- rymbe composé de plusieurs capitules serrés à l’ex- trémité des rameaux, laquelle est anguleuse. LACHE. pois. Même chose que Callique. 7. ce mot. LACHÉNALIE. Lachenalia. Bor. Ce genre de la fa- mille des Asphodélées, et de l'Hexandrie Monogynie, L., offre pour caractères : un périanthe tubuleux, co- loré, pélaloïde, double : l'extérieur moitié plus court, à trois divisions égales, l’intérieur également à trois di- visions très-profondes. Les étamines, au nombre de six, sont insérées chacune sur une des divisions du calice. Leurs filets sont longs et grêles, leurs anthères à deux loges. L’ovaire est à trois côles très-saillantes et à trois loges polyspermes. Le style, de la longueur des étami- nes, est terminé par un stigmate épais et trilobé. Le fruit est une capsule à trois loges et à trois valves, dont les graines sont planes et membraneuses. Toutes les espèces de ce genre assez nombreux sont originaires du cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes bul-' beuses, dont le bulbe est formé de tuniques emboîtées ; les feuilles sont toutes radicales ; la hampe nue se ter- mine par un épi de fleurs pédicellées et souvent pen- dantes. Plusieurs de ces espèces sont cultivées dans les jardins, parce que généralement leurs fleurs sont d’une couleur agréable. LACHÉNALIE À FLEURS PENDANTES. Lachenalia pen- dula, Willd.; Redouté, Lil. 52. Son bulbe est blanchä- tre, arrondi, un peu pyramidal, d'environ un pouce de diamètre, accompagné de racines peu nombreuses et ana es Il en sort deux feuilles, à peu près égales, longues de plus de six pouces, assez larges, entières, lan- céolées, aiguës, luisantes, et d’un beau vert. La hampe sort du milieu des feuilles qui l'embrassent à sa base; elle est de la grosseur d’un tuyau de plume, à troisangles LAC 223 peu prononcés, ou presque cylindrique, verte el sans ta- che jusqu'aux fleurs où elle prend une teinte rouge, mar- quée de points plus foncés de même couleur. Les fleurs sont inodores, au nombre de dix à vingt, en grappe simple et terminale, d’abord droites, puis (rès-pendan: tes, suspendues à un pédicule court et rougeâtre sous lequel est une bractée membraneuse , large, courte et pâle, assise ainsi que le pédoncule sur un avancement de la hampe; celle-ci est couronnée par une grande quantité de feuilles vertes et de rudiments de fleurs qui avortent. Corolle tubuleuse, couverte d’une sorte de poussière, et longue d’un pouce et demi; ses six divi- sions sont très-profondes, avec les trois extérieures plus courtes, d’un beau rouge, bordées de vert à leur extrémité; les trois intérieures sont cachées sous les autres, si ce n’est qu’elles les dépassent par leur som- met qui est crénelé, marqué de vert et de violet. Les étamines et les anthères sont violâtres avec le pollen couleur de soufre. Le style est blanchâtre. LACHÉNALIE A FLEURS JAUNATRES. Lachenalia luteola, Willd.; Lachenalia flava, Andr.; Lachenatia tricolor, Var., Ker. Son bulbe est ot blanchâtre et petit, ‘eu égard à sa production : il pousse des feuilles qui sont ordinairement au nombre de deux, d’abord droi- tes, puis réfléchies vers le tiers de leur longueur qui est à peu près d’un pied, l'extérieure beaucoup plus large, l’intérieure presque linéaire, toutes deux termi- nées par une pointe mousse. De leur milieu s'élève une tige ferme, droite, cylindrique, nue, verte à la base, mais prenant une teinte rougeâtre à l’endroit où com- mence la grappe : celle-ci est simple, et se compose d’un assez grand nombre de fleurs pendantes par la manière dont elles sont attachées à leur pétiole qui, presque horizontal et grêle, prend naissance dans l’ais- selle d'une bractée étroite, aiguë et rougeâtre. On au- rait pu donner l’épithète de mutabilis à cette espèce, attendu que ses fleurs, entièrement d’un assez beau rouge, lorsqu'elles ne sont qu’en bouton, changent de couleur à mesure qu’elles grandissent et qu’elles s’ou- vrent. Les trois divisions extérieures, d’un bon tiers plus courtes que les intérieures, avec lesquelles elles sont allernes et soudées à la base, deviennent d’un jaune assez franc, que fait ressortir la tache verte de leur sommet qui est épais, tandis que les divisions in- térieures devenant presque vertes, n’ont de jaune pur qu’à leur extrémité. Elles dépassent les étamines dont les filets blanchâtres portent des anthères jaunes. L’o-- vaire se présente comme une capsule à trois loges. LACHÉNALIE PONCTUÉE. Lachenalia punctata, Del. ; Drimia lancæfolia, Spr.; Hyacinthus revolulus, Ait. Le bulbe est arrondi, gros en proportion des autres parties de la plante, et d'un rouge brunâtre extérieu- rement; il en sort plusieurs feuilles ovales-lancéolées, un peu charnues, glabres, d’un vert assez foncé, mar- quées çà et là de taches d’un pourpre obscur, un peu concaves ou creusées en goultière à leur nas et éla- lées en rosetle. Du milieu de ces feutlles, et de l’aisselle de quelques autres qui occupent la partie intérieure de la rosetle, naissent une ou deux hampes nues dans leur moitié inférieure, redressées ou un peu couchées, longues de quatre à cinq pouces, portant, dans leur 224 LAC partie supérieure, vingt-cinq à trente fleurs assez pe- tites, pendantes, attachées sur des pédoncules trois fois plus longs qu’elles, et disposées en grappe. Leur corolle est monopétale, verdâtre et cylindrique à sa base, partagée jusqu’aux deux tiers de sa hauteur en six divisions oblongues, obtuses, rougeûtres, étalées, et même réfléchies. Les étamines portent à leur som- met des anthères d’un pourpre foncé, à pollen jaune. LACHÉNALIE TRICOLORE. Lachenalia tricolor, Jacq. Son bulbe est arrondi, blanchâtre, garni inférieure- ment de plusieurs fibres cylindriques; il donne nais- sance à deux, trois ou quatre feuilles lancéolées, pointues, étalées, glabres, d’un vert assez foncé, mar- quées, en dessus et vers leur sommet, de taches brunâ- tres; elles ont cinq à six pouces de longueur; de leur milieu s'élève une hampe cylindrique, glabre, verte, marquée de taches oblongues de la même couleur que celles des feuilles, haute de six à huit pouces, portant, dans sa moitié supérieure, quinze à vingt fleurs pédon- culées, pendantes, paraissant tubuleuses, munies, à la base de leur pédoncule, d’une bractée lancéolée, aiguë, et disposée en grappe simple; les pétales sont jaune- orangé; les trois extérieurs calleux et verdâtres à leur sommet, et les trois intérieurs, presque de la moitié plus longs et en même temps plus minces, avec leur sommet teint de rouge pourpre. Les anthères sont ro- ses, et deviennent violettes après la fécondation. Dans nos climats, ces plantes ne peuvent être culti- vées qu’en pot, car ne résistant point au froid de nos hivers, il faut absolument les abriter pendant cette sai- son, soit dans l’orangerie, soit dans la serre tempérée. Une terre légère et sablonneuse, mêlée d’un quart de terreau de bruyère, forme le sol le plus favorable au développement du bulbe que l’on a soin de tenir au sec pendant son repos de végétation. On ne dépote que tous les deux ans pour renouveler la terre et recueillir les caïeux que l’on replante aussitôt dans des pots séparés. Ce moyen de propagation est le seul usité, parce qu'il arrive très-rarement que les graines parviennent, dans nos serres, à parfaite maturité. LACHÉSIS. ins. Espèce européenne du genre Satyre. V, ce mot. LACHÉSIS. Repr. Le genre formé par Daudin, sous ce nom, n’a pas été adopté et rentre dans le genre Scy- tale. F.ce mot. LACHET A. BoT. Synonyme vulgaire de Laitron.”. ce mot. LACHNAGROSTITE. Lachnagrostis. Bot. Trinius, (Fund.128) a établi, sous ce nom, dans la famille des Graminées, un genre que l’on a reconnu ne point dif- férer du genre Deyeuxia de Palisot-de-Beauvois. LACHNANTHE. Lachnanthes. Bot. Genre de la fa- mille des Hæmodoracées, de la Triandrie Monogynie, Lin., établi par Stephen Elliott, dans la flore de la Caro- line du sud, pour une plante regardée jusque-là comme appartenant au genre Æeriliera, et que Persoon a cru devoir placer dans le genre Dilatris. Voici les carac- tères qu'Elliott assigne à son genre : corolle supère, avec son limbe divisé en cinq parties inégales; stig- male à peine divisé en trois découpures ; capsule à trois loges, tronquée et polysperme. La seule espèce connue LAC a pris le nom de Lachnanthes tinctoria ; Heritiera Gmelini,Michaux; Dilatris heritiera, Pers. LACHNÉA. BoT. (Champignons.) Nom de la seconde section proposée par Fries (Syst. Mycolog., t. 11, p.77) dans le genre Pezize. 7. ce mot. LACHNÉE. Lachnea. por. Genre de la famille des Thymélées, et de l’Octandrie Monogynie, L., ayant un calice tubuleux, grêle, évasé dans sa partie supérieure où il se termine par un limbe à quatre divisions in- égales. Les étamines, au nombre de huil, sont saillantes au-dessus du tube ; le style est long, grêle, terminé par un stigmate simple, composé de glandes très-saillantes. Le fruit est ovoïde-allongé, sec, monosperme et indé- hiscent. Les deux seules espèces de ce genre, dont Linné ait eu connaissance, ont toutes les parties de leur inflorescence, et le pistil surtout, garnies de poils assez longs, fort épais; et la réunion des fleurs au sommet des tiges, présente des capitules tellement pubescents qu’ils en prennent un aspect laineux. C’est ce qui a in- spiré au créateur du genre, le nom très-significatif, au moins pour ces deux espèces, de Lachnæa, dérivé du mot grec Xæyvn, qui signifie laine. Le genre Lachnée se compose maintenant de cinq espèces que plusieurs botanistes, et Sprengel entre autres, confondent, mal- gré la différence bien établie dans les caractères, avec les espèces du Passerina qui, en effet, est très-voisin du genre Lachnæa, dans la famille des Thymélées. Les Lachnées sont en général de jolis petits arbustes qui ne sontpointsans intérêt dans les orangeries; et toutes sont originaires des environs du cap de Bonne-Espérance. LACHNÉE ÉRIOCÉPHALE. Lachnœæa eriocephala ; Pas- serina eriocephala, Thunb. Cette plante, qui fleurit dans les mois de juin et juillet, a sa tige d’un pied en- viron, divisée en rameaux redressés, rapprochés les uns des autres, pubescents dans leur jeunesse, garnis de feuilles linéaires, coriaces, persistantes, presque demi-cylindriques, convexes, glabres et luisantes en dessous, plus pâles et ponctuées de blanc en dessus, ciliées à leurs bords quand elles sont encore jeunes : ces feuilles sont sessiles, opposées en croix, {(rès-nombreu- ses, médiocrement ouvertes, el elles paraissent imbri- quées sur quatre rangs. Ses fleurs, portées sur de très- courts pédicules, sont inodores, blanches, disposées au nombre de vingt à trente, en têtes terminales, munies à leur base d’un involucre de quatre à cinq folioles arrondies, ciliées en leurs bords. Le calice est mono- phylle, pétaloïde, infundibuliforme, à tube très-grêle,: allongé, velu dans toute sa longueur; à limbe partagé jusqu’à l’orifice du tube en quatre divisions ovales- oblongues un peu inégales, une d’elles plus étroite, en- tièrement réfléchie sur le tube. Les étamines, au nom- bre de huit, sont inégales, plus courtes que le limbe; elles ont leurs filaments blancs comme le calice, insé- rés à l’orifice du tube, el terminés par des anthères jaunes, ovales-oblongues, à deux loges. L’ovaire est supérieur, oblong; il porte, dans sa partie supérieure et un peu latéralement, un style filiforme , pubescent, de la longueur du tube, et terminé par un stigmate en pinceau. Le fruit consiste en une graine ovale, allon- gée, sèche, presque bacciforme, indéhiscente, envi- ronnée par la base du calice qui est persistante. On LAC cultive cet arbuste en pot, planté dans le terreau de bruyère pur, et on le tient en orangerie ou en serre tempérée. jusqu’à ce qu'il n’ait plus à redouter les nuits quelquefois un peu trop froides; alors on le sort de son abri d'hiver et on le laisse en plein air jusqu’au retour de la froide saison. On le multiplie assez facilement par le moyen des boutures ainsi que par le marcottage. LACHNOBOLUS. Bor. Le genre institué sous ce nom par Fries, dans la famille des Champignons gastéro- mycètes, n’a pas paru différer du genre 4rcyria de Hill. LACHNOLAIME. Lachnolaimus. pois. Genre de l’or- dre des Acanthoptérygiens, famille des Labroïdes, in- stilué par Cuvier, pour quelques espèces des mers américaines. Ces Poissons ont les caractères des Labres proprement dits, mais leurs pharyngiens n’ont de dents pavées qu'à leur partie postérieure; le reste de leur étendue, ainsi qu’une partie du palais, est garni d’une membrane villeuse. Ils se reconnaissent dès l'extérieur, parce que les premières épines de leur dorsale s'élèvent en longs filets flexibles. Les espèces citées par Cuvier sont Lachnolaimus suillus, Cuv., donnée déjà par Catesby, II, xv; Lachnolaimus caninus, Cuv.; Parra, pl.3, fig. 2. Ces Poissons que Cuvier nomme aussi Capi- laines, ont une chair peu agréable. LACHNOPHORE. Lachnophorus. 1xs. Coléoptères pentamères ; genre de la famille des Carnassiers, tribu des Trichides, établi par Dejean, avec les caractères sui- vants : antennes filiformes, ou un peu plus grosses vers le bout, atteignant le tiers des élytres; palpes termi- nées en pointe, avec le dernier article plus grand que le précédent et tout à fait distinct : celui-ci en cône renversé, plus large à l'extrémité qu’à la base. Ce genre est très-voisin du genre Bombilion. LACHNOPHORE IMPRESSIONNÉ. Lachnophorus tinpres- sus, Brullé, Hist. nat. des Ins., pl. 7, fig. 4. Il est d’un noir légèrement bronzé et cuivreux, violet sur les ély- tres, plus obscur sur la tête et le corselet, brillant sous le corps; les quatre premiers articles des antennes et les pattes sont roussâtres, les autres sont bruns, de même que les palpes; tête et corselet fortement ponc- tués ou rugueux; élytres marquées de stries formées par des points gros et profonds; on observe trois im- pressions profondes dans le troisième intervalle des stries. Taille, deux lignes. De Cayenne. LACHNOSPERME. Lachnospermum. 8oT. Genre de la famille des Synanthérées, Cinarocéphales de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L., établi par Willdenow (Sp. Plant., t. x11, p. 1787) qui lui a donné les carac- tères suivants : involucre cylindracé, composé de fo- lioles imbriquées, appliquées, ovales, tomenteuses, surmonté d’un appendice étalé, subulé; réceptacle garni de poils très-longs; capitule composé de fleurons nombreux, égaux, réguliers et hermaphrodites; akènes velus, dépourvus d’aigrette. Le Lachnospermum eri- cifolium, Willd., a été originairement décrit sous le nom de Sfæhelina fasciculata, par Thunberg (Prodr. Plant. Capens.) qui l'a rapporté du cap de Bonne-Es- pérance. Poiret (Encycl. Méth.) en a fait une espèce de Serratula.Les affinités de ce genre sont indéterminées, quoique Jussieu l'ait placé entre le Xeranthemum et le Tessaria. Cassini est indécis s’il doit le ranger dans L À C 19 19 CS la tribu des Carlinées ou dans celle des Inulées. Cepen- dant il est probable, ajoute-t-il, qu’il appartient à la première. LACHNOSTOME. Lachnostoma. BoT. Genre de la famille des Asclépiadées de R. Brown., et de la Pen- tandrie Digynie, L., établi par Kunth (Nova Gen. et Sp. Plant. æquin. 3, p. 199, t. 252) qui l’a ainsi ca- ractérisé : calice à cinq divisions profondes; corolle presque hypocratériforme, dont le tube est court et le limbe à cinq divisions élalées; orifice barbu; cou- ronne insérée à l’entrée de la corolle, composte de cinq folioles à deux lobes charnus et en forme de croissant; akènes terminés par une membrane; masses pollini- ques comprimées, pendantes et attachées latéralement par leur sommet rétréci; stigmates mutiques; follicules inconnus. Ce genre qui se rapproche du Cynanchum, se compose d’une seule espèce, Lachnostoma Tigri- num, Kunth, loc. cit., plante à tige volubile, à feuilles opposées, oblongues, elliptiques et acuminées. Ses fleurs, parsemées de taches en réseau, sont disposées en grappes ombelliformes et longuement pédonculées. Elle croît près de Santa-Fé de Bogota. LACHNUM. BoT. (Champignons.) Le Peziza virgi- nea, Batsch, a été séparé sous ce nom générique, par Retz, dans la seconde édition de son Flora Scandina- vica, p. 529. Fries et Persoon n’ont pas entièrement adopté cette séparation. Le premier de ces auteurs (System. Mycolog., t. 11, p. 77) a donné le nom de Lachnea dérivé de Lachnum, à une section du genre Pezize. F. ce mot. LACHOUSCLO. Bot. Synonyme vulgaire d'Euphorbe. V. ce mot. LACHTAK. mam. Le Phoque du Kamschatka, indiqué sous ce nom par Krascheninnikow, paraît être le Phoca barbata selon Erxleben. LACHUGA. BoT. Synonyme vulgaire de Laitue. LACHUGUETA. BoT. Nom vulgaire de la Valériane mâche. LACIANA. mOLL. 77. CAME. LACINIÉ. Laciniatus. BoT. On dit d’un organe plan qu'il est Lacinié, lorsqu'il est découpé inégalement en lanières atlongées, plus ou moins étroites et irrégu- lières. LACINIFORME. Laciniformis. 1ns. Épithèle par la- quelle on désigne les tégules des insectes quand elles sont longues, irrégulières et qu’elles ressemblent à une petite frange, de chaque côté du tronc. LACINIURE. Découpure étroite et profonde d’un or- gane quelconque, soit végétal soit animal. LACINULAIRE. Lacinularia. 1Nr. Genre de la fa- mille des Flasculaires, division des Schizotroques cui- rassés, dans la classification méthodique d'Ehrenberg. V7. INFUSOIRES. LACINULE. Lacinula. 8oT. On appelle ainsi la pointe infléchie des pétales des Ombellifères. LACIS. Bor. Synonyme de Mouréra. #. ce mot. LACISTEMME. Lacistemma. Bot. Ce genre décrit par Swartz (F1. Ind.-Occid. 2, p. 1091), est le même que le Nematosperma, publié auparavant par le pro- fesseur Richard, dans les Actes de la Société d'Histoire naturelle de Paris. 7, NÉMATOSPERME. 226 LAC LACMUS ou LACMOUS. Bor. Nom vulgaire du Tour- nesol en tablettes. LACQUE. 8or. Pour Laque. 7. ce mot. LACRIMAIRE. Lacrimaria. nr. Ehrenberg, dans sa méthode de classification des Infusoires, a créé, sous le nom de Lacrimaria, un genre qu’il place dans la fa- mille des Enchelies, division des Eniantiotrètes nus. PV. INFUSOIRES. LACRYMARIA. 8oT. Synonyme de Coix. /. ce mot. LACRYMATOIRE. Lacry matoria. 1nr. Genre de Mi- croscopiques de l’ordre des Gymnodés, dans lequel il termine la famille des Moléculaires, comme pour faire par l'allongement du corps cylindracé des espèces qui le composent, le passage aux Vibrionides. Ses caractères consistent dans l’allongement, en forme de cou, de la partie antérieure que termine un renflement sensible, en manière de têle ou en forme de spatule ou de bou- ton. Le 7’ibrio Olor de Müller doit rentrer dans le genre dont il est ici question, et dont la forme des espè- ces, quand elles prennent leur entier développement, rappelle celle de ces pelits vases en verre, connus des antiquaires sous le nom de Lacrymatloires, et que l’on retrouve fréquemment dans les tombeaux des anciens. On en connaît environ sept espèces qui, dans leurs habitudes et leur manière de nager, présentent quel- ques rapports avec les Planaires. Les V’ibrio Acus, Müll., Inf., pl. 8, f. 9,10 ; Encycl. Vers, pl. 4, f. 8; Sa- gilta, Müll., pl. 8, f. 11-12, Encycl., pl. 4, f. 9, ainsi que les Enchelis retrograda, Müll., pl. 5, f. 4, 5, En- cycl., pl. 2, f. 19, et Æpistomium, Müll., pl. 5, f. 1-9, Encycl., pl. 2, f. 17, qui est le FLAcoN de Gleichen, Dis., pl. 19, f. C. 111, appartiennent au genre Lacryma- toire. - LACTAIRE. Lactaria.BorT.(Champignons.) Quelques auteurs ont donnéce nom aux Champignons remplis d’un suc blanc, épais, ordinairement vénéneux et à stype central nu. Persoon et De Candolle ont fait un sous- genre des Agarici lactarii, adopté par Fries (Systema Mycologicum) sous le nom grec de Gallorheï; cet au- teur en fait connaître quarante et une espèces, dont la plupart sont européennes. Ce sous-genre est lui-même subdivisé en Gallorhei, Tricholomoidei, Limacini, Rivulares, Proprii. Cette dernière section renferme les Poivrés laiteux de Paulet. 77. LAITEUX. LACTÉ. Lacteus ou Galactites. Bot. C'est-à-dire of- frant la couleur blanche du lait. à LACTERON. BoT. Ce nom d’où pourrait bien être dé- rivé celui de Laitron, est employé par Pline pour dési- gner probablement la même plante. LACTESCENT. Lactlescens. BoT. Se dit d’un organe qui sécrète un fluide blanc comme du lait. LACTIFÈRE. Lactiferus. Bot. Se dit d’un végétal dont on peut obtenir un suc blanc, épais, semblable à du lait. LACTIQUE. 7. Acipe. LACTIVORE. mau. Geoffroy Saint-Hilaire nomme ainsi (7. art. Marsupraux du Dict. des Sc. nat.) la période de développement qui succède, chez le Mam- mifère, à celle dite fœtale. Comme le nom même de Lactivore l'indique, cette période comprend le temps durant lequel le jeune Mammifère est allaité par sa EL k 43 LAD mère. Elle commence souvent, comme chez les Rumi- nan{s, à l’époque même de la naissance; mais il s’en faut bien qu’il en soit toujours de même : les jeunes Marsupiaux, par exemple, naissent, non-seulement avant d’être Lactivores, mais même avant d’être par- venus à la période fœtale. 7. MammirÈREs et MARSu- PIAUX. LACTUCA. BoT. 7. LAITUE. LACTUCÉES. Lactuceæ. Bot. La tribu de Synan- thérées ainsi nommée par H. Cassini, est la même que celle appelée Chicoracées par d’autres botanistes. 7. CHICORACÉES. LACUNE. Lacuna. moLr. Genre proposé par le doc- teur Turton, dans la famille des Gastéropodes pulmo- nés, dont le type serait l’Æelix Lacuna de Montaigu. Selon Turton, ce genre se distingue de tous ceux de la même famille, par une coquille mince et en général demi-transparente; par un épiderme mince, qui re- couvre la coquille; par un sillon qui s'étend le long de la columelle, et se termine en une cavité à l'extrémité supérieure. LACUNES. Lacunœæ. vor. On trouve fréquemment dans le tissu cellulaire de certaines plantes, et en par- ticulier dans celles qui vivent dans l’eau, des espaces vides plus ou moins considérables, et qu'on avait jus- qu’à présent attribués à la rupture des cellules du tissu aréolaire. Ce sont ces espaces auxquels on donne le nom de Lacunes. Le professeur Amici de Modène, au- quel on doit d'excellentes observations sur l’organisa- tion des parties élémentaires des végétaux, pense que les Lacunes ne proviennent pas du déchirement du tissu cellulaire. Ce sont, selon lui, des espaces plus ou moins réguliers, contenant de l'air. Quelquefois elles offrent sur leur paroi interne des poils d’une nature particulière, en forme de ‘houppe ou de pinceau, qui ont été vus par Mirbel et Amici. On peut distinguer deux espèces de Lacunes : les unes ont pour orifice ex- térieur, un des pores corticaux, et communiquent avec l'air extérieur; les autres n’ont aucune communication externe. Il est probable que ces dernières, qui existent surtout dans les plantes qui manquent de tubes poreux, sont dues au déchirement du tissu cellulaire. LACUSTRALES ou LACUSTRES. BoT. Épithète don- née aux plantes qui croissent dans les marais, autour des lacs et des élangs. LACUTURRIS. por. C’est, dans Dodoens, la variété de Chou comestible, que l’on désigne ordinairement sous le nom de Chou de Milan. LADANUM. por. Pline nommaïit ainsi une plante commune dans les champs, et qui appartient au genre Galéopside (Galeopsis Ladanum , L.). V. GALÉOPSIDE. On a réservé ce nom à une substance gommo-résineuse extraile des Cistus ladaniferus, creticus, laurifo- lius, etc. Quant à l'extraction de cette gomme-résine, il est inutile de reproduire ce qui a été dit à Particle © CisTE. Ÿ. ce mot. Le Ladanum ou Labdanum existe très-rarement à l’état de pureté dans le commerce de la droguerie. On en distingue deux sortes : l’une est le Ladanum en pain, qui se présente sous la forme de masses d’ün brun noirâtre, poisseuses et enveloppées dans des vessies. L'autre est en morceaux roulés et LÆM tordus, plus secs, durs et cassants; c'est le Ladanum in tortis. Lorsque le Ladanum est pur, il exhale une odeur balsamique, très-agréable; sa saveur est amère et aromatique; insoluble dans l’eau, il se dissout pres- que en totalité dans l’Alcool. Projeté sur les charbons arden(s , il répand une fumée blanche et d’une odeur agréable. Les pharmaciens le font entrer dans quel- ques-unes de leurs préparations officinales; mais la médecine a presque entièrement abandonné cette sub- stance dont les propriétés sont d’ailleurs très-faibles. LADANY. BoT. Dans l’île de Chypre on nomme ainsi le Cistus creticus , L., dont on extrait le Ladanum. F. ce mot. LAEGAM ou LAEGAN. ma. Synonymes vulgaires de Glouton. 7. ce mot. LÆLIE. Lœælia. ot. Adanson (Fam. des PI.,2, p. 495) avait formé, sous ce nom, un genre adopté depuis par Desvaux (Journ. de Botan., t. 111, p. 160), et qui avait pour type le Bunias orientalis, L. Le même nom a été employé par Persoon (Ænchirid., 2, p. 185) pour désigner un genre de Crucifères, qui diffère de celui d’Adanson. 1l y rapportait le Bunias prostrata de Des- fontaines, le Bunias cochlearioides, Willd., et le Myagrum iberioides de Brotero. De Candolle (Sys£. Veget. nat., 2, p. 647) a distribué ces plantes dans les deux genres Muricaria et Calepina. V. ces mots. Quant au Lælia d'Adanson et de Desvaux, il forme la seconde section du genre Bunias. Conséquemment le nom Lœælia étant encore une fois devenu disponible, le professeur Lindley l’a appliqué à une plante (Bota- nical register, avril 1855, t. 1751) de la famille des Orchidées, et qui est devenue le type d’un genre nou- veau. Cette plante, originaire du Mexique, nele cède en beauté à aucune de celles du genre si remarquable des Catlleya, avec lequel elle offre de grands rapports. LÆLIE DOUBLE. Lœælia anceps, Lindl. Cette plante est herbacée; son rhizome est rampant, écailleux; les pseudo-bulbes sont ovales, séparés, quadrangulaires, longs de deux pouces et revêtus, dans leur jeunesse, d’écailles acuminées. Les feuilles sont ordinairement solitaires, quelquefois au nombre de deux, lancéolées, aiguës, coriaces, d’un vert très -intense, larges d'un pouce et longues de cinq. La tige naît de l'extrémité du pseudo-bulbe, elle à quinze à dix-huit pouces ; elle est grêle, enveloppée, à distances, d’écailles membra- neuses, carénées, engainantes el aiguës; elle se termine par deux belles fleurs d’un rouge de lilas. Les sépales sont membraneux, lancéolés, très-ouverts, longsde deux pouces et larges de cinq lignes; les pétales sontoblongs- lancéolés, à peu près de la même longueur, mais larges de douze à treize lignes. Le labelle est en forme de capuchon, à trois lobes dont les latéraux, arrondis, réfléchis, d’un violet assez pâle extérieurement et d’un jaune veiné de pourpre à l’intérieur; le lobe intermé- diaire est allongé, plan, un peu ondulé, aigu, d'un pour- pre foncé, avec la base blanche. Le gynostème est demi- cylindrique, adhérent par sa base avec le labelle. L’an- thère est à huit loges renfermant autant de masses cylindriques, insérées deux par deux à l'extrémité de quatre caudicules. LÆMMERGEYER, o1s. Synonyme de Gypaèle barbu. LÆT 297 LÆMIPODES ou LÆMODIPODES. Lœæmodipoda. crusT. Nom donné par Latreille à un ordre de Crus- tacés qu’il a converti (Règne Anim. de Cuv.) en une section de l’ordre des Isopodes, sous le nom de Cysti- branches. 7. ce mot. LÆMOSACE. Læœmosaccus. ins. Coléoptères tétra- mères; genre de la famille des Rhynchophores, établi par Schoonherr, aux dépens du genre Rhynchænus de Fabricius. Caractères : antennes courtes el arquées, ainsi que la massue ; les deux premiers articles les plus longs, obconiques, les six suivants rétrécis et perfoliés, la massue grande et formée des quatre derniers seule- ment; trompe assez courte, cylindrique, forte et droite; yeux assez rapprochés, arrondis, grands et peu con- vexes; corselet bombé, trilobé à sa base, arrondi sur les côtés, profondément et largement échancré infé- rieurement, derrière la bouche; élytres oblongues, un peu quadrilatères, linéaires, chacune d’elles prolongée à sa base vers la suture, avec un lobe élevé au-dessus de la surface du corselet, el arrondies à l'extrémité; pieds robustes, courts; jambes armées d’un crochet au bout de la surface extérieure. Le Rhynchænus plagia- tus, Fab., est le type de ce genre; il est originaire de l'Amérique septentrionale; on lui a adjoint une autre espèce du Brésil. LÆNE. Lœna.1ns. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires, établi par Megerle, et adopté par La- treille (Fam. nat. du Règne Anim.) qui ne donne pas ses caractères. La seule espèce qui forme ce genre est le Lœna pimelia, Meg., Helops pimelia, Fabr., Scau- rus Viennensis, Sturm.; elle se trouve en Autriche. LAENNÉCIE. Laennecia. Bot. H. Cassini a proposé sous ce nom, cher aux sciences médicales, un genre de la famille des Synanthérées et de la Syngénésie su- perflue, L. Il l’a constitué sur le Cony za gnaphalioides de Kunth (Nov. Gener. et Spec. Plant. æquin.,t.xv, p.75, Lab. 127). Les caractères que l’auteur de ce genre lui attribue sont empruntés à la description de Kunth et aux détails d'analyse qui accompagnent la figure de la plante; il en a même admis quelques-uns dontil a sup- posé l'existence malgré l'opinion contraire de Kunth. Ainsi, parmi ces caractères que l’on se dispensera de re- produire ici, Cassini assigne des fleurs mâles au disque des calathides, tandis que Kunth les décritcomme herma- phrodites. L'existence d’une petite aigrette extérieure est à la vérité bien exprimée dans la figure, mais l’au- teur n’en à pas fait mention dans le texte. Le genre Laennécie, fondé seulement sur des caractères proba- bles, ne peut être admis définitivement. Son auteur le place entre les genres Dimorphantes et Diplopappus; il diffère du premier par son aigrette double, et du se- cond par sa calathide discoïde. LÆTIE. Lœtia. Bot. Genre établi par Lœfling, placé d’abord dans la famille des Tiliacées, mais porté par Kunth dans sa nouvelle famille des Bixinées. Voici les caractères de ce genre : calice coloré à quatre ou cinq sépales; corolle de cinq pétales ou nulle; étamines très- nombreuses et hypogynes, ayant leurs filets libres,leurs anthères elliptiques, biloculaires, s’ouvrant par une fente longitudinale. L’ovaire est libre, sessile, à une #” 298 LAF seule loge, contenant un très-grand nombre d’ovules attachés à trois trophospermes pariétaux. Le style est court, terminé par un stigmate capité. Le fruit est une capsule légèrement charnue, uniloculaire, polysperme, s’ouyrant en trois, quatre ou rarement cinq valves. Les graines sont membraneuses, recouvertes d'un arille charnu. Ce genre se compose d'environ six espèces. Ce sont des arbrisseaux tous originaires de l'Amérique méridionale. Leurs feuilles sont alternes, très-entières, parsemées de points translucides, et accompagnées de deux stipules. Les fleurs sont blanches, pédoneulées, placées au nombre de deux ou trois, et quelquefois beaucoup plus, à l’aisselle des feuilles. Linné n’en a connu que deux espèces qu'il a décrites sous les noms de Lœtia apetala et Lœtia completa. SWartz en a dé- crit deux autres qu’il a nommées Lœætia guidonia et Lœtia Thamnia. Enfin Kunth (in Humb. Nov. Gen., V, p. 555-556) en a fait connaître deux nouvelles es- pèces, savoir : Lœælia hirtella et Lœlia quazumeæ- folia. LAETJI. BoT. Synonyme de Litchi Chinensis, Son- nerat, ou Æuphoria punicea, Lamk. F. EuPnorrA. LAFOEE. Lafæa. poLyr. Genre de l’ordre des Cella- riées, dans la division des Polypiers flexibles, établi par Lamouroux, dans son exposilion des genres des Polypiers, et dont les caractères sont : Polypier phy- toïde, rameux; tige fistuleuse, cylindrique; cellules éparses, allongées en forme de cornet à bouquin. Ce genre placé entre les Eucratées et les Aétées, n’est com- posé que d’une seule espèce à tige un peu rameuse, creuse intérieurement et de la grosseur d’un gros crin de Cheval; les cellules sont très-rameuses, éparses, vi- sibles à l’œil nu, plus étroites à leur origine qu’à leur extrémité libre où l’on voit une ouverture circulaire sans aucune dentelure; la substance de ce Polypier est tout à fait cornée et flexible, sa couleur est olivâtre. L'espèce unique a été nommée par Lamouroux Lafæa cornula; elle à été trouvée sur le banc de Terre- Neuve. LAFOENSIE. Lafoensia. BoT. Genre de la famille des Lithrariées, Icosandrie Monogynie, L., établi par le professeur Vandelli, dans un opuscule publié à Coim- bre, en 1788, et ayant pour titre : #lora Lusitania et Brasiliensis. Ce genre, dédié au duc de Lafoens, pré- sident de l’Académie royale de Lisbonne, ne renfermait qu'une seule espèce; c'était un arbre peu élevé, assez commun dans les forêts vierges du Brésil, et dont, mal- gré l’antériorité de Vandelli, Ruiz et Pavon, dans leur Prodrome de la flore du Pérou et du Chili (Madrid, 1794), ont fait leur genre Calyplectus. Le Lafoensia de Van- deili, pas plus que le Calyplectus de Ruiz et Pavon, n'a trouvé grâce devant la plupart des botanistes qui n'ont pas jugé les caractères de ce genre suffisamment distincts de ceux du genre Munchausia de Linné; mais, à son lour, ce dernier étant devenu l’objet d’un examen plus attentif, a subi sa fusion dans le genre Lagerstrænia; de sorte que, par ces réunions succes- sives, le genre de Vandelli était tombé dans un oubli profond, quand le docteur Pohl, en parcourant les pro- vinces les plus reculées du Brésil, trouva lPoccasion de bien étudier ce genre sur des sujets vivants, de recon- + L''ANF naître qu’il avait été parfaitement bien vu par Vandelli, de constater nettement ses caractères distinctifs, d’ap- puyer enfin sa réintégration dans la méthode, déjà effectuée par le professeur De Candolle, sous le nom primitif, et de le charger de deux espèces nouvelles, co-habitantes des mêmes forêts brésiliennes. LAFOENSIE A PETITES FEUILLES. Lafoensia micro- bhylla, Pohl, PI. Bras., 2, 145, t#199; Lafoensia Vandelliana, De Cand.; Prodr., 2, 94. Le docteur Pohl a observé cette espèce qui lui a paru être celle décrite par Vandelli, parmi les arbres que l’on trouve dans les environs de la ville de St-Jean, capitainerie de Rio-de-Janeiro; elle était en fleur au mois de février 1819. Son tronc est cylindrique, revêtu d’une écorce lisse, garni de rameaux étendus, opposés , d’un brun rougeâtre. pourvus de feuilles décidues, coriaces, épais- ses, simples, opposées en croix, distantes, étalées, presque ovales, entières, à bords un peu réfléchis, ob- tuses, marquées d’une nervure intermédiaire et sail- lante, d’un vert noirâtre et brillant en dessus, d’un jaune verdâtre et luisant en dessous; pétioles très- courts, demi-cylindriques , canaliculés et glabres. Les fleurs, réunies en grappes axillaires et terminales, sont opposées, ouvertes, portées sur des pédoncules linéai- res, arrondis, étalés, glabres, longs de près d’un pouce et annelés en bourrelet et à l’extrémité. Les bractées sont d’un brun rougeâtre et décidues. Le périanthe est infère, décidu, simple, monophylle, inégal, plus court que la corolle, coriace, épais, lisse, d’un brun rougeà- tre, droit, hémisphérico-campanulé, divisé en dix dents ondulées, réfléchies extérieurement, et accompagnées d’un appendice jaune, acuminé en forme de queue. La corolle est simple, égale, régulière, composée de dix pétales étalés, décidus, insérés au calice, oblongs, ré- trécis à la base, obtus au sommet, irrégulièrement échancrés, ondulés, veinés et onguiculés. Les étami- nes, au nombre de vingt, ont leurs filaments très- longs, filiformes, insérés vers le milieu du calice et dépassant de beaucoup la corolle au-dessus de laquelle | ils forment une belle couronne verdâtre dont le som- met est doré par la nuance des étamines qui sont li- néaires-oblongues, arquées, versatiles, biloculaires et attachées par le milieu. L’ovaire est supère, libre, ar- rondi, glabre, surmonté d’un style qui dépasse un peu les élamines, et que termine un stigmate simple et ob- tus. Le fruit est une baie sphérique, recouverte d’une enveloppe lisse et glabre; elle est à deux loges, renfer- mant plusieurs semences ailées, oblongues-elliptiques, imbriquées dans le sens de leur longueur, au fond du fruit, sur un réceptacle plat et concave. LAFOENSIE À FLEURS RAMASSÉES. Lafoensia densi- | flora, Pohl, PI. Bras., 2, 149, tab. 197. C’est un arbre | de moyénne élévation; son tronc est droit, recouvert d’une écorce grisätre, un peu ridée, avec les rameaux cylindriques, étalés, lisses, glabres et brunâtres; les feuilles sont décidues, coriaces, simples, épaisses, op- posées en croix, elliptiques, entières, un peu roulées | sur les bords, terminées par une dent obluse, planes, veinées d’un vert noirâtre et luisant en dessus, d’un jaune verdâtre , également luisant ou brillant en des- sous. Les pétioles sont épais, renflés et longs d’une LAG ligne au plus. Les fleurs sont rassemblées en une grappe dense et serrée, terminale ou axillaire; cha- cune d’elles portée sur un pédoncule cylindrique, long d’un pouce environ, brusquement renflé au point d’in- sertion du calice, en bourrelet annulaire. Le calice est accompagné à sa base de deux bractées décidues, presque rondes, convexes, glabres, oppostes, sessiles et d’un brun rougeâtre; il est infère, décidu. simple, coloré, coriace, épais, lisse, parsemé de points jaunes, campanulé, divisé supérieurement en douze petites dents, presque aiguës et repliées extérieurement. La corolle est simple, à douze pétales réguliers, oblongs, rétrécis vers le point d'insertion sur le calice, obtus au sommet, irrégulièrement échancrés, ondulés et veinés, dressés ou étalés suivant la période de floraison, munis à leur base d’un onglet plan, de la longueur des dents du calice, longs d’un pouce, larges de cinq lignes, et blanes. Les étamines sont au nombre de vingt-quatre, attachées sur deux rangs vers le milieu du calice; leurs filaments ont deux pouces et trois lignes de longueur et sont terminés par des anthères fertiles, oblongues, un peu aiguës, versaliles, posées transversalement et s’ouvrant en deux loges dans le sens de leur longueur interne. L’ovaire est libre, presque rond; le style grêle, filiforme, de la longueur des étamines; le stigmate simple et obtus. La baie présente une forme presque sphérique, apiculée, glabre, se déchirant d’une ma- nière inégale, pour laisser une libre sortie aux graines, qui sont réparties en deux loges, sur un réceptacle la- mellé, qui occupe le fond de la baie. LAFOENSIE REPLIÉE. Lafoensia replicata, Pohl, PI. Bras., 2,144, t. 198. On trouve cette Lafoensie dans les forêts voisines des fleuves qui baignent la province de Minas Geraes, principalement aux environs de Guarda Mor. Son tronc est plus élevé que celui des deux espèces précédentes ; ses rameaux sont aussi plus nombreux et plus étendus, recouverts d’une écorce d’un vert blanchâtre, garnis de feuilles décidues, co- riaces, simples, opposées en croix, courlement pétio- lées, ovales-elliptiques, entières, un peu ondulées et roulées en leurs bords. Les fleurs présententune grappe serrée, à l'extrémité des rameaux; elles sont portées sur un pédoncule un peu plus allongé que dans les autres espèces, el toujours avec l’anneau en bourrelet, près du point d'insertion du calice. LAFUENTÉE. Lafuentea. gor. Le docteur Mérat a substitué le nom de Durtiena à ce genre, établi par Lagasca dans la famille des Scrophularinées; ainsi le Lafuentea rotundifolia est devenu Duriena spicata. V. ce mot. LAGANITE. ross. J. VÉGÉTAUX FOSSILES. LAGANUM. £caix. Nom donné par Gualtiéri à un Échinite fossile, très-déprimé, discoïde et sans doute appartenant au genre Clypéastre ou au genre Scutelle. V. ces mots. LAGAR. Mozz. Dénomination imposée par Adanson (Voy. au Sénég., pl. 15), à une espèce de Nérite dont Gmelin, dans la treizième édition de Linné, a fait son Nerita promontorii. Cette Coquille pourrait bien n'être qu’une des nombreuses variétés du Nerita polita. LAGARINTHE. Lagarinthus. 5oT. Genre de la fa- 6 DICT. DES SCIENCES NAT, + L À G à Li] mille des Asclépiadées, institué par E. Meyer qui lui assigne pour caractères : calice à cinq divisions; co- rolle quinquéfide, subrotacée, ondulée sur les bords; couronne staminale composée de cinq folioles en capu- chon et simples intérieurement ; anthères terminées par un appendice membraneux; masses polliniques comprimées, pendantes, attachées par le sommet qui est amoindri, presque effilé; stigmate mutique et dé- primé. Le fruit consiste en des follicules rendus pres- que toujours solitaires par avortement, grêles, lisses, à bec, un peu renflés à leur base ; semences assez nom- breuses et chevelues vers l’'ombilic. Les Lagarinthes sont des plantes du Cap, les unes herbacées, d'autres sous-ligneuses, dressées ou ascendantes, grêles, à feuilles opposées, étroites, souvent roulées à leur bord, portant des fleurs réunies en ombelle interpétiolaire. LAGASCA. Lagasca. BoT. Genre établi par Cava- nilles, dédié au premier des botanistes espagnols, et auquel on doit, selon H. Cassini, réunir le Noccæa du même auteur. Ce genre qui fait partie de la famille des Synanthérées, paraît devoir être placé dans la tribu des Échinopsidées. Cassini le range dans sa tribu des Vernonites. Ses caractères sont : fleurs formant un capitule hémisphérique environné d’un involucre com- mun, composé de plusieurs folioles unisériées ; récep- tacle très-étroit et nu; chaque fleuron hermaphrodite, fertile, contenu dans un involucelle monophylle, tubu- leux, à cinq divisions; corolle infundibuliforme, à tube très-court, à cinq divisions égales et régulières; tube staminal surmonté de cinq petites dents membraneuses; style renflé dans sa partie supérieure, terminé par deux stigmates allongés et roulés en dehors; akène allongé, couronné par une aigrelte sessile, membra- neuse, très-courte el fimbriée. Les espèces de ce genre, au nombre de cinq, sont des plantes herbacées ou sous- frutescentes, à feuilles opposées, le plus souvent roides et coriaces; les fleurs sont blanches ou rouges, for- mant des capilules terminaux. Toutes ces espèces sont originaires de l'Amérique méridionale. La plus com- mune et celle que l’on cultive quelquefois dans les jardins, est la Lagasca mollis, Cavan., Ann. Sc. nat. 6, p. 553, t. 44. C'est une plante herbacée, vivace, origi- naire de l’ile de Cuba. Ses feuilles inférieures sont opposées, les supérieures alternes, péliolées, ovales- aiguës, à peine dentées, et poilues; les capitules sont longuement pédonculés et terminaux. On doit à Kunth la description de trois espèces nouvelles de ce genre, savoir : Lagasca rubra, Kunth, Nov. Gen. À, p. 24, t.511; Lagasca helianthifolia, loc. cit., p. 25, et La- gasca suaveolens, loc. cit., p. 25. LAGÉCIE. por. Pour Lagoécie. , ce mot. LAGENA. moLr. Genre proposé par Klein (7'ent. Meth. Ostrac., p. 49) pour des Coquilles du genre Buccin, principalement pour celles qui, selon lui, ont la forme d’une bouteille. On ne doit pas être étonné qu'un genre pareil n’ait été adopté de personne. LAGENAGA. Bot. Synonyme de Bourrache. 7. ce mot. LAGÉNAIRE. Lagenaria. Bot. Genre de la famille des Cucurbitacées, créé par Seringe, dans sa mono- graphie des Courges, pour les espèces de ce dernier 15 250 LA G * de genre dent les fleurs sont blanches et {rès-ouvertes. I a ajouté à l'espèce vulgaire déjà décrite dans ce dic- tionnaire sous le nom de Courge calebasse, plusieurs variétés obtenues par la culture et trois espèces nou- velles de l'Inde : Lagenaria vittata, Lagenaria his- pida et Lagenaria idolatrica, que le docteur Blume a fait connaître dans son Zydrag. Flor. Javæ. LAGÉNIADE. Lagenias. 8oT. On doit à E. Meyer, la création de ce genre qu’il a placé dans la famille des Gentianées. Il offre pour caractères : calice à cinq di- visions un peu carénées sur le dos; corolle hypogyne, marcescente, à tube subampullacé, à limbe quinqué- parlite; cinq étamines incluses, insérées au tube de la corolle; anthères hastées, uniglandulées au sommet et biglandulées à la base, déhiscentes longitudinalement ; ovaire valvulaire, à bords repliés intérieurement, à deux loges fixées à un placentaire central, et renfer- mant plusieurs ovules; style filiforme; stigmate sub- orbiculé; capsule biloculaire, déhiscente par deux val- ves, renfermant plusieurs graines très-petites. LAGÉNIADE PUSILLE. Lagenias pusilla, Mey.; Sebæa pusilla, Ecklon. Petite plante herbacée, à feuilles ra- dicales ramassées, celles de la tige étant opposées; à fleurs réunies en une sorte de corymbe. Du cap de Bonne-Espérance. LAGÉNIFÈRE. Lagenifera. Bot. P. LAGÉNOPHORE. LAGÉNIFORME. Lageniformis.poT. Épithète donnée à certains fruits dont la forme se rapproche de celle d’une bouteille. LAGÉNITE. roryr. ross. Ce nom désigne, dans les anciens oryctographes, des Alcyons fossiles, qui ont effectivement quelque chose de la forme de petites bouteilles. On l'étendait aussi à des concrélions ou agglutinations arénacées, de la même figure. LAGENIUM. Bor. Le genre de Mousses, établi sous ce nom par Bridel, dans la famille des Bryacées, est le même que le genre Pohlia de Hedwig. LAGÉNOCARPE. Lagenocarpus. or. Le genre éta- bli, sous ce nom, par Nées Von Esenbeck, dans la fa- mille des Cypéracées, a été reconnu ne point différer essentiellement du genre Becquerelia, et lui a en con- séquence été réuni. Alors, ce nom générique devenant sans destination, Klostch l’a appliqué à un groupe de la famille des Éricacées, qui lui a présenté les carac- tères suivants : calice quadrifide ; corolle hypogyne, petite, urcéolato subglobuleuse, à limbe courtement quadrifide, dressé ou connivent; huit élamines insé- rées sous un disque hypogyne, à filaments soudés, à anthères réunies latéralement, et dont les loges sont déhiscentes par un trou latéral du sommet; ovaire en forme de bouteille, uniloculaire, à un seul ovule pen- dant au placentaire pariétal; style court; sligmate grand, peltato-cyathiforme. Ce genre se compose de plantes ligneuses, ayant l’aspect des bruyères; les feuilles sont par verticilles de trois, courtes et dres- sées; les fleurs sont petites, solitaires au sommet des rameaux ou sessiles dans les aisselles des feuilles. Elles sont originaires du cap de Bonne-Espérance. LAGÉNOPHORE. Lagenophora..8or. Genre de la famille des Synanthtrées, Corymbifères de Jussieu, proposé par H. Cassini (Bull. de la Société Philom., F MMS ee * ds LAG décembre 1816) sous ie nom de Lagenifera, qu'il a changé depuis en celui de Lagenophora. Voici ses principaux caractères : involuere irrégulier, dont les folioles sont un peu inégales, disposées sur deux rangs, oblongues, aiguës, appliquées et coriaces dans leur partie inférieure, étalées, membraneuses et colorées à leur sommet; réceptacle plan et dépourvu de pail- lettes; calathide radiée; fleurons du centre en petit nombre, réguliers et mâles; fleurons de la circonfé- rence sur un seul rang, en languettes et femelles ; ovaires de la circonférence {rès-grands, comprimés des deux côtés, obovales, prolongés en un col court, ter- minés par un bourrelet sans aigrette. Ce dernier carac- tère, qui donne aux fruits l'apparence de petites bou- teilles à goulots, et qui a fait imaginer le nom géné- rique, est un de ceux qui distinguent le Lagenophora du Bellis, de l'Aster et du Calendula. Cassini le place dans la tribu des Astérées, non loin du Bellis. Il se compose des deux espèces suivantes : 1° Lagenophora Comnrersonii ou Calendula Magellanica, Willd. Cette petite espèce a élé découverte au détroit de Ma- gellan par Commerson qui lui donnait, dans ses manus- crits, le nom d’Aster nudicaulis. Du Petit-Thouars l’a retrouvée dans l’île de Tristan d’Acugna, et l’a nommée Calendulapusilla.2° Lagenophora Billardieri, plante recueillie à la terre de Van-Diémen par Labillardière qui l’a décrite (Nov.-Holland. Plant. spec.) sous le nom de Bellis stipitata. LAGÉNULE. Lagenula. woz.? Montfort a proposé de former ce genre (Conchyl. Syst., t. x, p.511) pour un pelit corps fort singulier, figuré depuis longtemps dans le bel ouvrage de Soldani ( Test. microsc., t. 120, vas. 248). Il ressemble à un petit œuf supporté par un pied composé de plusieurs petits calices ajustés les uns aux autres. Il est fort douteux que ce corps, qui se trouve dans les sables de la mer Adriatique, doive être conservé parmi les Mollusques. Néanmoins Montfort le caractérise de la manière suivante : coquille libre, univalve, cloisonnée, droite, intersectée, pyriforme; sommet aigu; base aplatie; bouche ronde; cloisons inégales, unies; siphon inconnu. La seule espèce de ce genre est la LAGÉNULE FLEURIE, Lagenula floscu- losa, Montf. LAGÉNULE. Lagenula. 1nr. Genre de la famille des Cryplomonadines, suivant le système de classification d’Ehrenberg. ”,. INFUSoIRES. LAGÉNULE. Lagenula. Bot. Genre de la Tétrandrie Monogynie, L., établi par Loureiro (Ælor. Cochinc., édit. Willd., p. 5) qui l’a ainsi caractérisé : calice in- fère, persistant, à quatre folioles ovales, oblongues, réfléchies ; corolle nulle; nectaire à quatre lobes char- nus, dressés et connivents; quatre étamines dont les filets sont subulés et les anthères ovées, incombantes; ovaire caché par le nectaire, surmonté d’un style épais, plus court que les étamines, et d’un stigmate simple; baie petite, en forme de bouteille dont le col est res- serré, biloculaire et disperme. Ce genre présente quel- que affinité, selon Willdenow, avec le Sirium de Linné ; il s’en éloigne cependant par son ovaire supère, tandis qu’il est infère dans le Siriuwm myrtifolium qui, d’ailleurs, a été réuni au Santalum. L ER L A G LAG QE C1 is LAGÉNULE PÉDALÉ. Lagenula pedata, Lour. C'est un | long onglet, et insérés entre les divisions du calice; arbrisseau de médiocre grandeur, qui croît dans les montagnes de la Cochinchine. Sa tige est grimpante, rameuse et munie de vrilles. Ses feuilles sont pédalées, composées de cinq folioles ovales, crénées et coton- neuses. Les fleurs, disposées en grappes làches, ont une couleur verte blanchâtre. LAGERSTROEMIE. Lagerstræmia. ot. Genre de la famille des Salicariées et de la Polyandrie Monogynie, qui présente les caractères essentiels suivants : calice campanulé à six divisions; corolle composée de six pé- tales ondulés et pourvus d'un onglet filiforme ; étami- nes nombreuses, dont six extérieures plus longues, à anthères orbiculées ; fruit capsulaire à six loges poly- spermes. Les Lagerstræmies sont des arbrisseaux à feuilles simples, ayant la forme de celles du Grena- dier; les inférieures sont opposées; les supérieures alternes, et dans leurs aisselles s'élèvent des pédoncules portant plusieurs fleurs disposées en panicules. Quatre et probablement cinq espèces sont, jusqu’à ce jour, tout ce qui compose le genre Lagerstræmie, institué par Linné et dédié à la mémoire de l’un des plus ardents protecteurs de l'Histoire naturelle, Lagerstræm, direc- teur de la compagnie des Indes de Suède. Toutes ces es- pèces sont originaires de l'Inde, de la Chine, de la Co- chinchine ou du Japon; la première est toujours fort recherchée par les Orientaux, les plus soigneux d’entre tous les peuples, dit-on, pour la décoration et l’orne- ment des jardins. La Lagerstræmie des Indes est aussi la seule qu’admit dans ce genre l’immortel auteur du Système sexuel. Transportée en Europe vers 1759, elle est encore aujourd’hui assez peu répandue dans les serres des amateurs; on ne peut attribuer cet abandon qu’à la difficulté d'obtenir de cette plante les magnifi- ques panicules qui couronnent sa tige, lorsqu'on a le bonheur de la faire fleurir. On n’y parvient que dans les années les plus chaudes ; et, quoiqu’alors ses bou- quets soient abondamment garnis, on ne se croit pas assez dédommagé d'être si longtemps privé de ses fleurs, car elles sont réellement superbes. LAGERSTROBMIE DES INpes. Lagerstræmia Indica, L.; T'sjinkia, Rumph, 4mb. Herb.,7, p. 61, tab. 28. C’est un grand arbrisseau dont les nombreux rejetons s’élançant des racines, forment un buisson épais et touffu. Lorsque sa croissance a été gênée de manière à ne laisser croître qu’une seule tige, celle-ci, au collet, est susceptible d'acquérir un diamètre de cinq à six centimètres et plus, et de s'élever à la hauteur de quatre à cinq mètres. Ses rameaux sont rougeâtres, légère- ment anguleux, ailés dans leur jeunesse; ils sont garnis de feuilles sessiles, le plus souvent opposées, ovales, aiguës à leur sommet, un peu coriaces, très-glabres, luisantes et d’un vert foncé en dessus. Ses fleurs sont pédonculées, grandes, d’un rouge éclatant, et disposées en une panicule terminale, dont les ramifications infé- rieures sortent des aisselles des feuilles supérieures. Chacune de ces fleurs est composée, 1° d’un calice mo- nophylle, campanulé, à six divisions beaucoup plus courtes que les pétales ; 2° d’une corolle de six pétales ovales ou presque carrés, un peu en cœur à leur base, ondulés et même crépus en leurs bords, portés sur un 5° d’un grand nombre d’étamines, dont six plus grandes que les autres, à filaments plus épais, interposés éga- lement entre les filaments plus courts, et les partageant en six faisceaux; 4° d’un ovaire supérieur, enveloppé dans le calice, surmonté d’un style filiforme, et terminé par un stigmate tronqué. Le fruit est une capsule à six valves et à six loges polyspermes. Dans nos climats, celte plante exige impérieusement l'orangerie où elle doit même passer la majeure partie de l’été; ce n’est pas qu’elle soit délicate, puisqu'on la voit en espalier au Jardin des Plantes à Paris, abritée seulement par un simple paillasson; mais, sans le se- cours d'une assez forte et constante élévation de (empé- rature, elle serait réduite à la condition de ces tristes végétaux dont la floraison n’est jamais pour nous la récompense de soins ordinaires. Les fleurs commencent ordinairement à paraître vers le mois d'août; elles tiennent longtemps et se succèdent sans interruption jusqu’à la fin d'octobre; elles font, dans la serre ou dans l’orangerie, l'effet le plus délicieux, et si cet ar- buste pouvait être planté dans nos jardins à côté des Lilas, il effacerait bientôt la splendeur de ces thyrses majestueux. La facilité d'obtenir de nouveaux pieds par les rejetons enracinés, a dispensé sans doute de tenter d'autres moyens de multiplication : en effet, il suffit d’un seul pied de ce charmant végétal, pour se trouver, après quelques années, dans la position d’en pourvoir toutes les collections du voisinage. Il pousse non-seu- lement du collet, mais encore de toutes les racines, une infinité de jets que l’on est même forcé de retrancher, car ils nuisent à l’accroissement et à la vigueur de la tige principale. On fait reprendre ces rejetons, après les avoir détachés au printemps, en les mettant dans des pots qu’on place ensuile sur une couche chaude ou sous un châssis ombragé; deux mois suffisent pour assu- rer la reprise et pouvoir placer les nouvelles plantes à l'orangerie. La terre doit être substantielle et les arro- sements bien ménagés, surtout en hiver, saison pendant laquelle l’arbrisseau se dépouille de ses feuilles, qui ne reparaissent au printemps qu’assez tard. On ne peut guère espérer de floraison sur les tiges qui n’ont point atteint leur quatrième année. Les Lagerstræmies glabre (Lagerstræmia regin®æ, Roxb.) et velue (Lagersiræmia hirsuta, Willd.), ré- unies antérieurement en un genre particulier, sous le nom d’Adambé, Adambea, genre qui a été établi par Van Rhéede dans son Æorius Indicus Malabaricus, où elles ont été figurées pour la première fois; la La- gerstræmie de Munchausier (Lagerstræmia Mun- chausia), qui formait aussi à elle seule un genre de Linné, sous le nom de Munchausia speciosa, avant que Lamarck l’eût réunie à celui-ci; et enfin la Lager- strœmie à petites fleurs, qui n’est bien connue que depuis 1816, sont sans contredit toutes plantes à envier par les véritables amateurs; mais il est à craindre que de longtemps encore, ces objets de leurs désirs ne leur soient accordés, à moins que l’art ne parvienne à ame- ner ces charmants végétaux à une acclimalation moins pénible. 19 CA 19 LA G LAGET. Lagelta. BoT. Genre de la famille des Thy- mélées et de l’Octandrie Monogynie, L., établi par Jus- sieu et très-voisin des Daphne dont il diffère par les caractères suivants : calice tubuleux, épais, coriace, rétréci vers sa gorge où il présente quatre glandes; limbe à quatre divisions; huit étamines presque ses- siles, attachées au tube du calice et incluses; ovaire surmonté d'un style et d’un stigmate simple. Le fruit est globuleux, pisiforme, velu en dehors, monosperme et recouvert par la base du calice qui est persistante. Lacer Bois-bENTELLE. Lagetta lintearia, Lamk., Illustr., t. 289. Cette espèce, qui a été réunie au genre Daphné par Swartz, sous le nom de Daphne Lagetta, est un arbrisseau de douze à quinze pieds d'élévation, à tige rameuse, portant des feuilles alternes, ovales, allongées, aiguës, glabres sur leurs deux faces, longues d'environ trois pouces. Les fleurs forment des grappes | ou panicules rameuses et terminales. Il croîl commu- nément sur les montagnes à Saint-Domingue et à la Jamaïque. Le nom de Bois-dentelle, sous lequel cet ar- brisseau est communément désigné, vient de l’organi- sation particulière de son écorce. Lorsqu'on a enlevé la partie externe, composée de l’épiderme et de l'enveloppe herbacée, on trouve les couches corticales formées d’un grand nombre de feuillets superposés, qui se composent de fibres entrelacées et anastomosées ensemble, de ma- nière à former un réseau ou une sorte de tissu qu’on a comparé à celui d’une dentelle. Ce tissu offre assez de solidité pour qu’on puisse en faire, dans le pays, des ornements de toilette, des fichus, des garnitures, etc. LAGETTO. por. Synonyme de Laget. 7”. ce mot. LAGGION ou SCHEUGGIO. pois. Synonyme de Labre dans le golfe de Gènes. LAGIDIER. Lagidium. mam. Le docteur Meyer a publié, dans les Mémoires de l’Académie de Bonn, le résultat de ses recherches zoologiques, pendant un voyage de cireumnavigation; et il y établit, sous le nom de Lagidium, un genre nouveau de la petite famille des Chinchilliens, lequel ne présente rien de bien parti- eulier, quant à la disposition de l'appareil dentaire; les pattes de devant ont quatre doigts et celles de derrière trois, avec le rudiment d’un quatrième du côté externe. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce que l’auteur a nommée Lagidium Peruanum. LAGOCÉPHALE, pois. Espèce du genre Gobie. 7. ce mot. LAGOCHILE. Lagochilus. Bot. Genre de la famille des Labiées, institué par Bunge qui lui assigne pour caractères : calice tubuloso-campanulé, presque à cinq nervures, avec l’orifice égal ou oblique, à cinq dents presque égales, ou seulement les supérieures un peu plus longues, avec le sommet subépineux; tube de la corolle subexserte, annelé intérieurement, son limbe à deux lèvres, dont la supérieure oblongue, bifide à l'extrémité, l’inférieure à trois lobes : les latéraux courts, dressés, aigus, l'intermédiaire étalé; quatre étamines ascendantes, les inférieures les plus longues; leurs filaments édentés; anthères rapprochées par paire, à loges parallèles ou divergentes, ciliées sur les bords; style bifide au sommet, à lobes presque égaux, subulés, et leur extrémité tenant lieu de stigmate ; akènes secs, BAG triangulaires, tronqués au sommet, avec leurs angles aigus. LAGOCHILE REMARQUABLE. Lagochilus insignis, Bunge; Yermolofia insignis, Belang. C’est une plante herbacée, très-glabre, rigide, dont la souche allongée et dressée, produit une multitude de rameaux grêles, triangulaires et en quelque sorte articulés; de chaque articulation s’élance un verticille composé de feuilles inciso-lobées, à lobes spinescents; les fleurs sont axil- laires dans les verticilles et accompagnées de bractées subulées. On la trouve aux Indes. LAGOECIE. Lagæcia. Bot. Genre de la famille des Ombellifères, et de la Pentandrie Monogynie, établi par Linné, et ainsi caractérisé : calice à cinq décou- pures mullifides et capillaires ; cinq pétales bicornes et plus courts que le calice ; cinq étamines de la lon- gueur de la corolle; ovaire inférieur surmonté d’un seul style et d’un stigmate simple; akène unique cou- ronné par les découpures calicinales; ombelle simple; involucre général formé de huit à neuf rayons pecti- nés, pinnatifides et réfléchis; involucres partiels à quatre folioles capillacées, ciliées et enveloppant les petites fleurs. unité d’ovaire, de style et de stigmate est une structure tellement exceptionnelle à celle qui caractérise les Ombellifères, que Jussieu n’a placé le genre Lagæcia qu’à la fin de cette famille. Il serait intéressant de rechercher les causes physiologiques qui ältèrent ainsi, dans ce genre, la symétrie de la fa- mille, ou, en d’autres termes, de s’assurer si le Lagæ- cia à un seul fruit par l’effet d’un avortement ou d’une soudure naturelle. LAGOECIE CUMINOÏDE. Laÿæcia cuminoides, L. C’est une assez jolie plante herbacée, dont les feuilles sont pinnées, glabres et pétiolées. Les fleurs sont disposées en ombelle pédoneulée, solitaire et formant une tête abondamment velue et munie à sa base d’un involucre rayonné très-remarquable. Elle croît dans les îles de Parchipel Grec et dans l'Orient. On la cultive au Jar- din des Plantes de Paris. LAGOMYDE. Lagomys.wam. Pallas a le premier dis- tingué des Lièvres proprement dits, les trois petits ani- maux qui constituent ce genre, et il en avait formé (Glires, p.28), sous le nom de Lepores ecaudati, une section à part, dont Cuvier a fait depuis, avec raison, un genre sous le nom de Lagomys. Leurs principaux | caractères sont d’avoir les oreilles petites, les jambes à peu près égales, le trou sous-orbitaire simple, les cla- vicules presque complètes, et la queue nulle. Le sillon de leurs grandes incisives supérieures est beaucoup plus prononcé encore que chez les Lièvres, de sorte que chacune d’elles paraît double. Les molaires,comme Fr. Guvier l’a constaté, ne sont qu’au nombre de cinq de chaque côté, à chaque mâchoire, la dent postérieure des Lièvres venant à manquer. Enfin la dernière mo- laire inférieure n’a sa couronne formée que d’une seule surface elliptique, sans aucun sillon, et les membres sont plus courts que chez les Lièvres. Tous les Lago- mydes ont été trouvés en Sibérie. LAGOMYDE SULGAN. Lagomys pusillus, Desm.; Le- pus pusillus, Pall., Gl., pag. 51. Sa taille est de six pouces neuf lignes; son pelage, (rès-doux, très-fourni, LA G très-long , est mélangé de brun et de gris, avec l’ex- trémité des pieds d’un jaunâtre pâle, le dessous du corps d’un blanc sale, et la gorge, les lèvres et le nez tout à fait blancs. Les oreilles à peu près triangulaires sont bordées de blanc. Ce petit animal vit solitaire et si retiré qu'on le prend très-difficilement, et qu'il est même très-rare de le voir, malgré les cris aigus qu'il fait entendre au coucher et au lever du soleil, el qui décèlent ainsi sa présence. Il habite le plus souvent la lisière des bois, el se nourril particulièrement des fleurs, des feuilles et de l'écorce du Cyrtisus supinus, du Aobinia frutescens et du Cerasus pumila , ainsi que du Pommier sauvage. LAGOuYDE Pixa. Lagomys alpinus, Desm.; Lepus alpinus, Pall., Glir., p. 45. Il est en général d’un roux jaunâtre,avec quelques longs poils noirs; le des- sus du corps est d’un fauve pâle, le tour de la bouche cendré, le dessous des pieds brun, et les oreilles ron- des et de couleur brune. Sa longueur est de neuf pou- ces sept lignes. Cette espèce, très-commune et très- connue des chasseurs de Sibérie, n’avait échappé aux recherches des naturalistes avant Pallas, que parce qu’elle habite les montagnes les plus escarptes et les rochers les plus inaccessibles, choisissant toutefois des lieux boisés, humides, et où elle trouve en abondance de l'herbe. Ces animaux vivent soit dans des terriers qu'ils se ereusent, soit dans les fentes des rochers, soit même dans des troncs d'arbres. Ils vivent tantôt deux ou plusieurs ensemble, tantôt, au contraire, seuls. Vers le milieu du mois d’août, ils préparent et font sécher avec grand soin, pour leur provision d'hiver, de l'herbe et des feuilles qu’ils entassent ensuite, el mettent à abri, soit sous des rochers, soit dans des troncs d’ar- bres. Ils se réunissent ordinairement plusieurs pour ce travail, et proportionnent la quantité de leurs pro- visions au nombre des individus qui doivent s’en nour- rir. Les tas qu’ils forment ainsi ont souvent la hauteur d’un homme, et un diamètre de plus de huit pieds. Cet instinct admirable, ce soin de l’avenir ont rendu ces petits animaux célèbres dans toutes les contrées qu’ils habitent, Au reste, il arrive souvent que leur travail presque incroyable, et la peine immense qu’ils se sont donnée pour la préparation et le transport d’une aussi grande quantité d’herbages, sont tout à fait perdus pour eux ; car ces amas sont, à cause de leur hauteur, très-fréquemment découverts par les chasseurs qui vont à la recherche de la Zibeline, et fournissent alors à la nourriture de leurs chevaux. LAGONYDE OcorTon. Lagomys Ogotona, Desm. ; Le- pus Ogotona, Pall., GL., p. 59. Il est généralement d’un gris pâle, avec les pieds jaunâtres el le dessous du corps blanc. Les oreilles sont ovales ; on remarque à leur base quelques poils blancs. Cette espèce, un peu plus grande que le Sulgan, se trouve particulièrement au delà du lac Baïkal, dans la Mongolie et dans les montagnes pierreuses de la Sélenga. Elle sort rare- ment pendant le jour. Son cri est un sifflement très- aigu, qui se distingue très-facilement de celui du Pika et de celui du Sulgan. Elle se nourrit d’écorce d’Aubé- pine et de Bouleau, mais surtout de diverses plantes qui croissent dans les sables, el d’une espèce de Véro- [Ke] QI CA LA G nique, qui végèle même sous la neige. Comme l’espèce précédente, elle fait des provisions pour l'hiver, for- mant des tas de forme hémisphérique d’un pied envi- ron de hauteur. On en voit dès le mois de septembre une grande quantité; mais au printemps, lors de la fonte des neiges, tous ont disparu, et il reste à peine quelques débris. Ce petit animal fait, dit Pallas, la principale nourriture du Chat Manul. Il a aussi pour ennemis diverses espèces d’Oiseaux de proie diurnes €L nocturnes, et plusieurs petits Quadrupèdes carnassiers, comme l’Hermine. Lagomys fossiles. Cuvier (Oss. Foss., t. 1v) a décrit divers ossements fossiles de Lagomydes, trouvés dans les brèches osseu- ses de Corse et de Sardaigne. On a trouvé dans les pre- mières un crâne ressemblant beaucoup à celui du Pika; cependant l'orbite du Lagomyde fossile est plus grand et le crochet de la base antérieure de l’arcade zygo- matique plus saillant. Dans celles de Sardaigne on à trouvé des dents et des portions de mâchoire annon- çant une espèce plus grande que l'Ogoton, mais un peu moindre que le Pika et le Lagomyde fossile de Corse. Il était naturel de soupconner qu’elle ne différail pas de cette dernière ensevelie dans une île voisine; mais iln’en est rien. Les parties supérieures de la tête ne sont pas semblables, non plus que le trou sous-orbitaire ; et l'arcade zygomatique n’est pas inclinée de même. Croizet et Jobert citent des vestiges fossiles de La- gomydes qu’ils ont observés dans les sables d’eau douce, les argiles et le calcaire, regardés par eux comme ayant été recouverts par les premières coulées basaltiques, en Auvergne. On avait encore placé parmi les Lièvres les Rongeurs dont on a depuis formé le genre Zagomys, et quel- ques animaux encore peu connus, qui doivent être rap- portés à des genres bien différents. Tels sont le Cuy, petit animal du Chili, de la taille d’un petit Rat, à queue presque nulle, qui aurait bien les dents des Liè- vres, mais qui n’a que quatre doigts aux pieds de de- vant, et qui en a, au contraire, cinq à ceux de derrière; le Pampa, qui est un véritable Chloromyde; et le Vis- cache, Quadrupède fort répandu dans l'Amérique méri- dionale, et qui n’a, comme le Pampa, que quatre doigts en avant et trois en arrière (77. Viscacue). Enfin l’'Hé- lamys du Cap a recu le nom de Lièvre sauteur, ef l'Alagtaga celui de Lièvre volant. Le Lièvre des Indes parait être le Gerbo (7., pour tous ces mots, GÉRBOISE), et le Lapin d’Aroé est le Kanguroo Filandre. (7. Kan- GURO0.) LAGON. céor. 77. LAYoN. LAGONDI. BoT. Rumph (//erb. Amb., Vol. 4, p. 48 et 50) a désigné sous le nom générique de LAGONDIUM, tiré du mot malais Lagondi, deux plantes des Indes- Orientales que Linné et Burmann ont rapportées au genre Vilex. Le Lagondium vulgare et le Lagon- diuin littorewm de Rumph, appartiennent, selon Linné, l'un au f’itex trifolia, qui a pour synonyme le Cara Nosi de Rhéede (/Zort. Malab., deuxième partie, p. 15, f. 11), Pautre au V’ilex Negundo, qui est le Bem Nosi | de Rhéede (loc. cit., p. 15, f. 12). Lamarck (Encycl. | Méth.) a prouvé depuis que le Cara Nosi et le Bem 254 L A G Nosi de Rhéede ne sont que des variétés de la même plante, et cette opinion a été partagée récemment par Hamilton (7ransact. of Linn. Soc., t. x1v, p.186).Il a réuni le V’itex Nequndo de Linné au Vitex trifolia, dont le Lagondiwm vulgare de Rumph est un syno- nyme, el il a établi le 7itex paniculata, auquel il a rapporté le Lagondium littoreum. F. Vitex. LAGONI. céoL. Plusieurs localités célèbres, des envi- rons de Volléra, de Sienne et de Toscane, présentent un phénomène géologique remarquable, que l’on dési- gne, dans le pays, sous le nom particulier de Lagoni. On voit des vapeurs très-chaudes, blanchâtres et qui répandent une forte odeur de Soufre, d'Hydrogène sul- furé et de Bitume, s'élever continuellement, et souvent avec beaucoup de force et de bruit, du sein d’amas plus ou moins considérables d’eaux noires el bourbeu- ses; quelquefois, mais rarement, les vapeurs sortent immédiatement des fentes des rochers, qui sont alors peu éloignés des amas vaseux; tout porte à faire croire que les vapeurs qui, en traversant l’eau, la font parai- tre en ébullition, sont produites par une cause qui gît profondément dans le sein de la terre, et dont le foyer est placé dans des couches au moins inférieures aux terrains secondaires ; celte cause, sans doute analogue à celle qui produit les volcans, n’en diffère peut-être que parce que la chaleur souterraine ne s'élève pas assez pour fondre les substances minérales et les reje- ter en dehors à l’état liquide. L'analyse des eaux pro- venues des vapeurs condensées, a fait reconnaître dans celles-ci la présence de sulfates de Fer, de Chaux, de Magnésie, d’Ammoniaque, et notamment celle de l’Acide boracique , quoique les terrains dont paraissent sortir les vapeurs ne contiennent pas tous les éléments de ces substances. Ces lerrains sont principalement compo- sés d’une sorte de Psammite calcaire, connu sous le nom de Macigno , de Calcaire compacte brun, coupé par des lits interrompus de Silex corné et d’Argile schis- teuse, qui ne paraissent renfermer aucuns vestiges de corps organisés. Suivant Alex. Brongniart qui a visité quelques Lagoni de la Toscane, l’eau et l'humidité qui se rencontrent dans les mêmes lieux, est plutôt le résul- tat de la condensation des vapeurs sorties du sein de la terre, qu’elle n’est une des causes du phénomène. Le même observateur a fait remarquer que les parois des fissures, par lesquelles les vapeurs se dégagent, sont corrodées et altérées, de manière à donner l’idée de la formation des pierres réniformes des environs de Flo- rence. Il paraît aussi que contre l’assertion contraire de Patrin, les Lagoni ne sont pas dans des terrains vol- caniques, ni anciens ni modernes; non loin des lieux où on les rencontre, on voit en même temps des amas boueux, plus ou moins considérables, qui font remonter l'existence du même phénomène à une époque très-an- cienne. LAGONYCHIER. Lagony chium. 80T. Genre de la fa- mille des Légumineuses et de la Décandrie Monogynie, L.. proposé par Marschall de Bieberstein (#1. Taurico- Caucas. Suppl.288) et adopté par De Candolle (Prodr. Syst. Veget. 2, p. 448) avec les caractères suivants : fleurs hermaphrodites, avortées pour la plupart; calice à cinq dents; pétales libres; dix étamines hypogynes, L À G à filets non soudés et à anthères dépourvues de glandes; style tordu au sommet; légume stipité, indéhiscent, ové-cylindracé, presque didyme, rempli de pulpe, un peu courbé, obtus, uni et ne pouvant se diviser en au- cune manière. Ce genre a été réuni par Kunth, avec le Prosopis. Son fruit ayant beaucoup de ressemblance avec celui de l'Acacia Farnesiana, Steven le regarde comme congénère de celui-ci. Une seule espèce le con- stitue; elle a été nommée Lagonychium Stephania- num, et elle croit dans les plaines arides, entre le Cau- case el la mer Caspienne. Michaux l’a trouvée aussi en Perse, entre Mossul et Bagdad. | LAGOPÈDE. Lagopus. o1s. Espèce du genre Tétras, dont Vieillot a fait le type d’un genre particulier, avec les caractères suivants : bec couvert de plumes à sa base, convexe en dessus, un peu comprimé, un peu obtus, courbé vers le bout; mandibule inférieure pres- que trigone à l’origine; sourcils nus; tarses et doigts vêlus; pouce ne portant à terre que sur l’ongle; queue courteetrectiligne. Ainsiles Lagopèdes ne différeraient des Tétras qu'en ce que les doigts de ceux-ci sont nus; ce qui ne paraît pas suffisant pour effectuer la sépara- tion. 77. TÉTRAS. LAGOPHTALMUS. Bor. L'un des synonymes de Bé- noite. 77. ce mot. LAGOPODA. 1x5. Linné donne ce nom spécifique à la femelle de la Mégachile du Rosier (Apis centuncula- ris, L.). PV. MÉGACHILE. LAGOPODE. Lagopodus. 80T. On désigne ainsi quel- ques organes recouverts d’un duvet aussi abondant que celui qui garnit les pattes du Lièvre. LAGOPSIDE. Lagopsis. Bot. Le genre établi sous ce nom, par Bunge, dans la famille des Labiées, n’a point été adopté par les botanistes , mais le nom a été appliqué par Endlicher à une section des Marrubes. V,. ce mot. LAGOPUS. o1s. 77. LAGOPÈDE. LAGOPUS. Bot. Ce qui signifie Pied de Lièvre. Nom scientifique d’un Plantain, donné par les anciens bota- nistes à plusieurs autres plantes, telles qu'un Lotier, l’Anthyllide vulnéraire, le Trèfle des champs et le Gna- phale dioïque. Cette dernière plante est le Lagopyrum (Blé de Lièvre) d'Hippocrate. LAGOPYRUM. Bor. L’un des synonymes du Gnapha- lium dioicumn. F. GNAPHALE. LAGOSÉRIDE. Lagoseris. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syn- génésie égale, L., établi par Marschall de Bieberstein (Centur. Plant. rar. Ross.) et caractérisé, dans le troisième volume de sa Flora Taurico-Caucasica , d’une manière aussi brève que la suivante : réceptacle couvert de paillettes capillaires; involucre ceint d’un calicule; aigrelte poilue, sessile. L'auteur de ee genre l’a composé du Crepis Nemausensis de Gouan et de l’'ÆHieraciuin purpureum de Willdenow. Ces deux plantes, d’après l'opinion de Cassini, forment deux genres distincts quoique très-rapprochés : dans l’un, les fruits sont uniformes, aigrettés et non ailés ; dans l’autre, les fruits marginaux sont dépourvus d’aigretles, munis d'ailes longitudinales, et ne ressemblent point aux fruits du centre qui sont aigrettés. En conséquence, diet: L A G et avant qu’il eût connaissance de l'établissement du Lagoseris de Marschall, il en avait formé deux genres : l’un, Pterotheca, pour le Crepis Nemausensis, et l’autre, {ntybellia, pour l’Aieracium purpureum. V. PTÉROTHÈQUE el INTYBELLIE. LAGOSTOME. Lagostomus. ins. Coléoptères tétra- mères; genre de la famille des Rhynchophores, institué parSchoonherr, pour une dizaine d'insectes nouveaux, apportés l’un du Japon, et les autres de Java. Carac- tères : antennes assez courtes, mais fortes, insérées vers le milieu de la trompe, coudées, garnies de quel- ques poils rigides, composées de douze articles dont le premier allongé, épais, les deuxième et troisième les plus longs, obconiques, les cinq suivants turbinés, enfin les quatre derniers formant la massue qui est ovale; trompe guère plus longue que la tête, épaisse, un peu anguleuse, séparée du front par une strie transverse, assez profonde de même que la fossette qui, de chaque côté, se fait remarquer au bas de l’œil, avec une échan- crure profonde et triangulaire à l'extrémité; yeux la- téraux, arrondis et saillants; corselet plus étroit anté- rieurement, bisinué à sa base, avec les côtés presque droits, un peu obliques; élytres oblongues-ovales, ar- rondies de chaque côté, vers le milieu, avec les épaules presque réluses, obliquement angulaires; pieds robus- tes, subégaux ; cuisses un peu renflées ; jambes anté- rieures courbées, les autres droites, el toutes armées d’un petit crochet. LAGOSTOMUS. maAw. Genre formé par Brookes, pour un Quadrupède qu’il a figuré dans le {tome xvr des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, que Cuvier a cru reconnaître pour être l’analogue de la Viscache, Callomys Viscacia, Geoff. St-Hil. et d'Orb., et qui à paru à d’autres naturalistes ne pas différer de la Gerboise géante, Dipus maximus, Desm. }. CAL- LOMYDE et GERBOISE. Depuis, Lesson a été à même d'étudier mieux qu’on ne l’avait fait jusqu'alors, la Vis- cache dans un individu vraisemblablement bien com- plet que lui a procuré le préparateur Cannivet, lequel l'avait reçu de Buenos-Ayres, et il assure que le genre Lagostomus, proposé par Brookes, doit être conservé; qu'il est le représentant, dans les pampas de l'Amérique, des Gerboises de l’Asie et de lPAfrique, en faisant le passage des Dipus aux Lepus et aux Cavia, tandis que les deux espèces de Chinchilla constitueront le véri- table genre Callomys. D’après cet arrangement, le genre Lagostomus res- terait caractérisé de la manière suivante, d’après Brookes : quatre incisives très-longues, accolées, triangulaires, lisses en devant, épaisses, taillées en biseau égal, les inférieures un peu plus courtes que les supérieures; seize molaires obliques, à couronne en lame simple; tête courte, bombée, à front très-élevé, à nez oblus, à narines en fentes étroites et en demi- cercle; soies longues, rigides, partant toutes du même point, et formant faisceau à leur base; joues très-ren- flées; oreilles médiocres, nues en dedans, poilues en dehors, triangulaires, dilatées à leur base qui est bordée en arrière par un renflement; membres antérieurs courts, grêles, à face palmaire nue, terminés par quatre doigts peu égaux; l’interne et l’externe un peu plus » 5! LAG 19 courts que les deux médians; ongles courts, rudes, re- couverts de poils mous à leur racine; membres posté- rieurs robustes, du double plus longs que les antérieurs, à tarses longs, dénudés à l’articulation et à la nais- sance des doigts; ceux-ci au nombre de trois, le moyen plus long que les latéraux; les ongles s’insérant au mi- lieu de la phalange onguéale; ils sont énergiquement puissants, surtout celui du milieu qui est très-long ; ils sont droits, aigus, concaves en dessous, convexes en dessus, le médian est recouvert par une brosse de poils très-rudes, très-serrés, égaux. LAGOTHRICHE. Lagothrix. maAm. Genre de Quadru- manes établi par Geoffroy Saint-Hilaire (Annales du Muséum , t. xix) dans la division des Singes Platyrbi- nins ou Sapajous. Ce genre se distingue des Atèles et des Ériodes par ses membres beaucoup moins longs, et surtout par ses mains antérieures pentadactyles, comme chez les Hurleurs et les Sajous : c’est à ces derniers qu'il ressemble par ses proportions. Les doigts sont de longueur moyenne, et le second d’entre eux, ou l’indi- cateur, est même court. Les ongles des mains antt- rieures sont un peu comprimés, même ceux des pouces, el ils tiennent ainsi le milieu, par leurs formes, entre ceux des Atèles et des Ériodes; ceux des mains posté- rieures sont, à l'exception de ceux des pouces, plus comprimés encore, et ressemblent davantage à ceux des Ériodes; ce qui est surtout apparent à l'égard des trois derniers doigts, La tête des Lagothriches, qui est arrondie, et surtout leurs poils doux au toucher, très-fins et presque aussi laineux que ceux des Ériodes, les rapprochent encore de ces derniers; mais leurs in- cisives et leurs narines sont comme chez les Alèles. Leur angle facial est de 50°, et leurs oreilles très-pe- tites. Quant aux conditions organiques que présente le clitoris, Geoffroy n’a pu rien savoir à leur égard, à cause de l’état des pelleteries qu’il a examinées, et du défaut absolu de renseignements dans les ouvrages des voyageurs. : C’est à Humboldt qu'est due la découverte de ce genre encore peu connu, soil dans son organisation, soil dans ses mœurs. Humboldt dit seulement que les Lago- tbriches vivent par bandes nombreuses, qu'ils parais- sent d’un naturel très-doux, et qu’ils se tiennent le plus souvent sur ieurs pieds de derrière. Spix, qui de- puis a retrouvé ce genre au Brésil, et qui l’a décrit sous le nom de Gastrimarqus, ajoute que le son de leur voix ressemble à un claquement, et qu'ils sont très-gour- mands. C’est à cette dernière remarque que se rapporte le nom de Gastrimarqus, que l’on n’a pas adopté. Geof- froy a préféré à Lous égards celui de Lagothrix, qui est à la fois le plus ancien et le plus convenable, et qui, malgré une assertion tout à fait erronée de plusieurs auteurs allemands, n’a jamais été appliqué à l’Hy- poxanthe par ies naturalistes du Musée de Paris. LAGOTHRICHE DE HuuBoLor. Lagothrix Humboldtii, Geoff. St.-Hil., Ann. du Mus., tt. x1x. Il a été décrit pour la première fois par Humboldt sous ie nom de Caparro, Sinia Lagothricha. 1 est haut de deux pieds deux pouces et demi; son pelage est uniformément gris, les poils étant blancs, avec l'extrémité noire. Le poil de la poitrine est beaucoup plus long que celui du dos, et 230 LAG de couleur brunâtre; celui de la têle est au contraire très-court et de couleur plus claire que le reste du pe- lage. La queue est plus longue que le corps. C’est sans doute par erreur que Humboldt, auquel ces détails sont empruntés, ajoute que les ongles sont tous apla- tis. Celle espèce habite les hords du Rio Guaviare, et paraîl se trouver aussi près de l'embouchure de l’Oré- noque. LAGOTHRICHE GRISON. Lagothrix canus, Geoff. Saint- Hilaire. Il est d’un gris olivàtre sur Le dessus du corps et la partie supérieure des membres, et d’un brun plus ou moins cendré sur la tête, la queue, les parties infé- rieures du corps et la portion inférieure des membres. Sa taille est un peu inférieure à celle du Caparro. Cette espèce habite le Brésil. On doit très-probablement lui rapporter le Gastrimarqus olivateus deSpix (loc. cit., pl. 28), et sans doute aussi un jeune Lagothriche que possède le Muséum, et dans lequel le gris olivâtre est remplacé, sur le dos, par le gris argenté et le brun, principalement sur la tête, par le noir. LAGOTHRICHE ENFUMÉ. Lagothrix infumatus; Gas- trimarqus infumatus, Spix, loc. cit., pl. 29. Cette espèce, qui paraît n'être encore connue que par la description et la figure de Spix, et que Temminck re- garde comme un double emploi, est tout entière d’un brun enfumé; elle habite le Brésil. LAGOTIDE. Lagotis. Mau. Genre de la famille des Rongeurs, institué par Bennelt, pour quelques animaux nouveaux qu’il a observés dans l'Amérique du sud. Il lui donne pour caractères : incisives au nombre de quatre, deux en haut, et deux en bas; elles sont très- aiguës ; huit molaires à chaque mâchoire : quatre de chaque côté, consistantes chacune en trois lames com- plèles et obliques; crâne arqué en dessus el postérieu- rement; cellules supérieures du timpan peu remarqua- bles; quatre doigts à tous les pieds; point de pouce; ongles petits, un peu en faux; oreilles très-longues, de même que la queue. LAGOTIDE DE CUVIER. Lagotis Cuvieri, Benn. Oreilles aussi longues que la tête; pelage long et gris; soies de la queue variées de blanc et de noir; pieds cendrés. Taille, seize pouces. Du Pérou. LAGOTIDE A PIEDS PALES. Lagotis pallipes, Benn. Oreilles plus courtes que la tête; pelage court et gris; soies de la queue ferrugineuses; ventre fauve; pieds d'un gris brunâtre. Taille, quinze pouces. Des mon- tagnes du Chili. LAGOTIS. por. Ce genre, établi par Gærtner (Ac. Peirop. 14, p. 555, t. 18), est le même que le Gym- nandra de Pallas, fondé sur le Rhinanthus Diandra, L. Selon Jussieu, on doit le réunir au Bartsia; il dif- fère particulièrement du Rhinanthus, en ce qu’il a deux étamines au lieu de quatre. F. BARTSIE et Rui- NANTHE. LAGRIAIRES. Lagriariæ. 1ns. Tribu de l’ordre des Coléoptères, section des Hétéromères, famille des Tra- chélides, établie par Latreille (Fam. natur. du Règne Anim.), et ayant pour caractères : le pénultième article des tarses bilobé; corps allongé, plus étroit en devant, avec le corselet cylindracé ou carré; palpes maxillaires terminées par un article plus grand, triangulaire; an- L AG tennes simples , filiformes, ou grossissant insensible- ment vers le bout, le plus souvent et du moins en partie grenues et terminées, dans les mâles au moins, par un article plus long que les précédents. Les mœurs de ces insectes sont encore inconnues. Latreille dit que Svaudoner à observé les métamorphoses d’une espèce du genre Lagrie, mais il n’a pas publié cette observa- tion. Cette tribu se compose des genres Lagrie et Sta- tyre. 7. ces mots. LAGRIE. Lagria. ins. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Hétéromères, famille des Trachélides, tribu des Lagriaires, établi par Fabricius, et ayant pour caractères : pénultième article des tarses bilobé; mandibules bidentées à leur extrémité; mâchoires mem- braneuses, à deux divisions presque égales; palpes maxillaires terminées par un article en forme de hache; les labiales beaucoup plus petites, grosses à leur extré- mité; labre échancré; menton fort court, transversal ; antennes presque grenues, grossissant vers leur extré- mité et insérées à nu, près d'une échancrure des yeux. Ces insectes ont été confondus avec divers genres, dont ils se distinguent cependant beaucoup, par Linné qui en avait placé un (Lagria hirta) avec les Ghryso- mèles. Geoffroy l'avait placé avec les Cantharides, et Degéer avec les Ténébrions. Ce genre se compose d’un nombre d'espèces assez limité; le corps de ces insectes est oblong, avec la têle et le corselet plus étroits que l'abdomen ; leurs élytres et même tout le reste du corps est ordinairement mou, flexible et souvent pubescent; les antennes sont composées de onze articles ordinai- rement assez courls; dans les mâles, le onzième est plus long; les yeux sont échancrés; le corselet est quelquefois carré comme dans une espèce exotique (Lagria tuberculata, Fabr.), mais le plus souvent il est cylindrique, plus étroit que l'abdomen et sans re- -bords ; les élytres sont assez convexes, plus larges pos- térieurement; l’écusson est très-pelil; leurs jambes sont assez allongées, grêles, sans épines bien distinctes à leur extrémité; l’avant-dernier article des tarses s’é- largit en forme de cœur, et les deux crochets du der- nier sont simples. Ces insectes se distinguent des Mélan- dryes, par les palpes maxillaires qui sont très-grandes et en forme de triangle renversé dans ceux-ci; ils s’é- loignent des Nofhus et des Calopus, par la lèvre qui est profondément échancrée dans ces deux genres. Dejean (Cat. des Col., page 72) mentionne huit espèces de ce genre; ia plus commune en France et celle qui sert de type est: LAGRIE HÉRISSÉE, Lagria hirta, Fabr., Oliv., t. 5, no 49, pl. 1, fig. 2, a, b, c; Chrysomela-hirtla, L.; la Cantharide noire à étuis jaunes, Geoff., Ins., t. 1, p. 544; Ténébrion velu, Geoff. Celte espèce se trouve aux environs de Paris. Fabricius a formé avec la fe- melle une espèce qu’il nomme ZLagria pubescens. L'Afrique, l'Amérique et la Nouvelle-Hollande présen- tent plusieurs espèces de ce genre. 7. Olivier, Fabri- cius, Latreille, Schoonherr, etc. LAGROLA. o1s. L’un des noms vulgaires de la Cor- neille. 7. CORBEAU. LAGUNA. 50T.Ce nom donné par Cavanilles ( Diss., 5, p. 175, t. 71, f. 1) à un genre de la famille des Malva- L  G cées, a été modifié par Schreber et Willdenow en celui de Lagunœæa qui a prévalu. F. LAGUNÉE. LAGUNCULARIA. BoT. Genre établi par Gærtner fils (Carp., p. 209, t. 217) pour le Conocarpus racemosa de Swartz; il appartient à la famille des Combréta- cées et à la Décandrie Monogynie, L. On peut caracté- | riser ce genre de la manière suivante : calice adhérent avec l'ovaire infère, dont le limbe est court et à cinq dents; corolle formée de cinq pétales très-pelits, insérés à la base des incisions du calice; élamines au nombre de dix, libres et dressées. Ovaire infère un peu com- primé, surmonté d’un style de la même hauteur que les étamines, el d’un sligmate simple. Le fruit est com- primé, strié, couronné par le limbe du calice; il est indéhiscent, uniloculaire et monosperme. La graine est oblongue, formée d’un épisperme mince et membra- neux, recouvrant un embryon dont les cotylédons sont roulés en spirale autour de la radicule. Le Laguncularia racemosa, Gærtn., loc. cit., est un arbusle rameux, diffus, de six à neuf pieds d’éléva- tion. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, très- entières, obtuses, très-glabres. Les fleurs sont petites, tomenteuses, formant des grappes rameuses, lâches, allongées, grêles el disposées à l’aisselle des feuilles ou à l'extrémité des rameaux. Cet arbuste croit aux An- tilles et à Cayenne, sur les bords de la mer. Dans cette dernière colonie, il est connu sous le nom vulgaire de Palétuvier soldat. LAGUNÉE. Lagunœæa ou Lagunea. 80T. Genre de la famille des Malvacées et de la Monadelphie Polyandrie, L., établi par Cavanilles ( Dissert., 5, p. 571) sous le nom de Laguna dont la désinence à été modifiée par Schreber et Willdenow. Il est ainsi caractérisé : calice nu, à cinq dents; anthères placées au sommet et à la superficie du tube staminal; cinq stigmates ; capsule à cinq loges et à cinq valves portant les cloisons sur leur milieu, séparables et laissant au centre un axe central filiforme. De Candolle (Prodrom. Syst. Regn. Veget., t. 1, p. 474) place ce genre à la fin de la famille, et il fait remarquer qu’il offre les mêmes rapports avec l'Hibiscus que le Sida avec le Malva. Le Solandra de Murray et le Triquera de Cavanilles en sont con- génères. On connaît quatre espèces de Lagunœæa, sa- voir : 1° Lagunœa lobata, Willd., Hibiscus Solandra, l’'Hér., Séirp.- Nov., 1, t. 49; 920 Lagunœæa sinuata, Hornem.; 5° Lagunœæa ternata, Cav.; 4° et Lagunœæa aculeala, Cav., sur laquelle le genre a été constitué. La première et probablement la seconde sont indigènes de l'île de Mascareigne, la troisième du Sénégal et la quatrième de Pondichéry. Quant au Lagunea squam- mea, Venten., Malm., t. 42, il a été replacé par De Candolle dans le genre Æibiscus, sous le nom d’AHi- biscus Patersonii, et y forme le Lype de la 2e section sous le nom de Lagunaria. V. KeTMiE. Un autre genre Lagunœæa, établi par Loureiro, doit rentrer dans le genre Renouée. 7. ce mot. LAGUNES. Go. Les graviers, les sables et les li- mons chariés par les cours d’eau qui viennent débou- cher dans le fond du golfe Adriatique, et notamment par la Brenla, l’Adige et le Pô, s'accumulent à l’em- bouchure de ces fleuves par l'effet de la résistance L'AG 257 qu’oppose à leur marche l’action en sens opposés des vagues de la mer; sur plusieurs points de la côte cette accumulation de matières a reculé les rivages, et elle a produit de nombreux bancs et fonds sablonneux, qui ne sont plus séparés que par des canaux sinueux et peu profonds; ce sont ces flaques d’eau marine entou- rant des terres basses et formées d’un sol d’atterrisse- ment, que l’on désigne spécialement aux environs de Venise, sous ie nom de Lagunes; celle ville célèbre, qui semble s'élever du sein de la mer, est construite sur un terrain de cette nature. La formation des La- gunes est comme celle des atterrissements, un phéno- mène géologique, qui n’a pas cessé de se produire; on possède beaucoup de documents historiques, qui attes- tent que des lieux qui sont aujourd’hui plus ou moins éloignés de la mer, étaient autrefois baignés par ses eaux. Le port d'Hatria, maintenant Adria, se trouve, par exemple, à 25,000 mètres de la côte, suivant Prony dont le beau travail met à même de suivre siècle par siècle, la marche des atterrissements sur ce point. Beau- coup de faits de ce genre ont été cités à tort en preuve de la diminution des eaux de la mer. 7. MER. On peut surtout donner comme un indice certain de celte diminution et sans arguer de la citation banale d’Aigues-Mortes où s’embarqua le roi saint Louis, la côte méridionale de la péninsule ibérique où se voient encore des Lagunes, connues sous le nom d’Albuferas, et qui furent jadis bien plus nombreuses qu’elles ne le sont maintenant. Au temps de Strabon, si rapproché de nous, en comparaison de l’époque où les continents commencèrent à prendre la figure qu'ils conservent aujourd'hui, diverses Lagunes de ce genre se voyaient surtout vers la baie de Cadix, dont l’île était beaucoup plus distante de la côte ferme qu’elle ne l’est actuelle- ment : le Guadalèle a métamorphosé tous ces lieux en atterrissements, et Cadix n’est plus séparé du continent que par un simple chenal, appelé de Santi-Pétri. Il en est de même de l'embouchure du Rio-Tinto, où la baie d’Huèlva ne présentera bientôt plus que des Lagunes, et où le port de Palos, célèbre par l’'embarquement de Christophe Colomb, est aujourd’hui assez loin du ri- vage. Le reste des côtes de l’Europe présente les mêmes phénomènes en beaucoup d’endroits. On trouve des Lagunes en dedans des dunes, 7. ce mot, le long des Landes aquilaniques où le bassin d'Arcachon, qui se ferme, deviendra bientôt une Lagune pareiile. Le Zui- derzée en Hollande doit éprouver le même sort, ainsi que le Frischaff et le Curichaff, dans la Baltique, mer qui doit à son tour devenir un lac ou plutôt une cas- pienne. On appelle encore LAGuNES, les amas d’eaux intérieures, plus grands que des étangs et plus petits que des lacs. C’est surtout lorsqu'ils n’ont pas de dé- gorgeoir qu'on leur donne ce nom. LAGUNEZIA. Bot. Nom substitué par Scopoli à celui de Racoubea qu’Aublet avait donné à un genre réuni depuis à l’ÆZomalium. V. ce mot. LAGUNOA ou mIEUX LLAGUNOA. BoT. (Ruiz et Pa- yon.) Genre de la famille des Sapindacées, section des Dodonéäcées de Kunth, nommé plus tard Amirola par Persoon et qui se distingue par les caractères suivants : fleurs monoïques ; les mâles ont un calice quinquéfide, 958 LAG l’'incision inférieure étant plus profonde ; point de co- rolle; huit étamines insérées au centre de“la fleur, saillantes par l’incision inférieure ; leurs filets sont li- bres, attachés sur un disque hypogyne et orbiculaire. L'ovaire est à l’état rudimentaire. Dans les fleurs fe- melles, on trouve un calice persistant, semblable à celui des fleurs mâles; des vestiges d’étamines, pas de disque, un ovaire libre, à trois angles et à trois loges dispermes. Le style est subulé, marqué de trois sillons longitudinaux, terminé par un sligmate obtus. Le fruit est une capsule presque globuleuse, à trois angles et comme formée de trois coques, chacune uniloculaire, monosperme par avortement, s’ouvrant par une fente longitudinale. Les graines sont globuleuses, dures, lui- santes, composées d’un tégument propre, qui recouvre immédiatement un embryon roulé en spirale et dont la radicule est tournée vers le hile. Ce genre se com- pose de trois espèces qui croissent dans l’Amérique mé- ridionale. L'une a été décrite par Ruiz et Pavon sous le nom de Lagunoa nitida; les deux autres sont dé- crites dans les Nova Genera de Humboldt et Kunth sous les noms de Lagunoa prunifolia et Lagunoa mollis. Ce sont des arbres à feuilles alternes, simples ou ternées, dentées en scie et membraneuses. Leurs fleurs sont portées sur des pédoncules axillaires; les mâles et les femelles sont souvent réunies sur un même pédoncule. LAGURE. Lagurus. got. Genre de la famille des Graminées et de la Triandrie Digynie, L., que l’on re- connaît à ses fleurs disposées en une panicule cylin- drique et spiciforme; épillets uniflores; lépicène à deux valves très-longues, étroites, velues sur leurs bords; glume à deux valves, l’inférieure terminée par deux soies à son sommet, et portant un peu au-dessus de son dos une arête tordue à sa base; la supérieure entière et mulique. Étamines au nombre de trois; glu- melle composée de deux paléoles entières, glabres, un peu renflées à leur base. Fruit allongé, nu, non mar- qué d’un sillon. LAGURE OVALE. Lagurus ovatus, L. Son chaume est grêle, d'environ un pied à dix-huit pouces de hauteur aux lieux humides ; ses feuilles sont velues; sa pani- cule est très-resserrée et forme une sorle d’épi ovoïde, blanchâtre et très-velu. Bory de Saint-Vincent dit en avoir trouvé, dans les lieux arides des côtes méridio- nales de la France, une jolie variété, dont l’épi, qui ne laisse pas d'être assez gros, est soutenu par un chaume qui n'excède jamais dix-huit lignes ou deux pouces de hauteur. Communs au midi de l’Europe. LAGURIER. BoT. Même chose que Lagure. 7. ce mot. LAGUROSTÉMON. Lagurostemum. 2oT. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Cynarées, établi par H. Cassini, qui lui assigne pour caractères : cala- thide grande, incouronnée, équalifiore, multiflore, ré- gulariflore, androgyniflore; péricline subcampanulé, très-inférieur aux fleurs, formé de squammes paucisé- riées, imbriquées, ayant toutes une partie inférieure, appliquée, large, subcoriace, velue en dehors, glabre en dedans, et une partie supérieure suffisamment dis- tincte de l’inférieure, appendiciforme, inappliquée, LAH étroite, aiguë, foliacée, velue sur tes deux faces, gra- duellement plus longue sur les squammes extérieures ; clinanthe large, garni de fimbrilles plus longues que les ovaires, très- inégales, laminées , subulées, mem- braneuses, scarieuses, plus ou moins entregreffées in- férieurement et formant ainsi des faisceaux ou des lames fendues ; ovaire oblong et glabre; aigrette dou- ble : l’extérieure beaucoup plus courte, composée de squammellules peu nombreuses, unisériées, inégales, libres, contiguës ou distancées, caduques, grêles, fili- formes, barbulées; l’intérieure longue, persistante, composée de squammellules égales, unisériées, entre- greffées à la base, fortes, filiformes, un peu laminées vers la base, hérissées de barbes longues et très-fines ; corolle glabre, à tube long, à limbe très-distinct, beau- coup plus large, profondément divisé en cinq lanières longues, étroites et linéaires; étamines à filaments très-glabres; anthères exsertes, longues, pourvues de longs appendices apicilaires, entregreffés et uninervés inférieurement, libres et calleux supérieurement, oblus au sommet, avec des appendices basilaires, très-longs, libres, simples, linéaires et membraneux à leur ori- gine, laeiniés, du reste, en une multitude de filaments très-longs et très-fins, flexueux, formant ensemble une grande houppe laineuse, très- remarquable; style gla- bre, portant deux stigmatophores non articulés sur lui, libres, divergents, demi-cylindriques, oblus au som- met, glabres sur la face interne plane, tout hérissés de très-petils collecteurs sur la face externe convexe. Le type de ce genre est le LAGUROSTÉMON PYGMÉE, Lagurostemum pygmœum , H. Cass., que le profes- seur De Candolle laisse dans le genre Saussurea en en formant, avec plusieurs autres espèces de ce dernier genre, une coupe sectionnaire à laquelle il applique le nom que Cassini donne au genre nouveau. Gette plante avait été précédemment rapportée au genre Cnicus par Linné et Serratula par Jacquin, puis au Saus- surea par d’autres botanistes ; elle diffère générique- ment des vraies Saussurées par son péricline dont les squammes sont véritablement appendiculées, quoique leur appendice soit très-distinct, et se confonde avec la squamme proprement dite, aux yeux des observateurs superficiels. Elle diffère aussi des T'heodorea par la forme, la substance, la couleur et la grandeur des ap- pendices du péricline. Elle est herbacée; sa tige est très-simple, dressée, haute d'environ un pouce et demi, couverte de longs poils laineux. Les feuilles de la sou- che sont comme imbriquées, celles de la tige sont moins rapprochées, alternes, sessiles; le péricline est hérissé de poils laineux et les corolles sont purpurines. On la trouve dans les montagnes de la Carniole el de la Slyrie. LAGURUS. mam. et por. Comme qui dirait Queue de Lièvre. F. CAMPAGNOL À COURTE QUEUE et LAGURE. LAHAUJUNG. o1s. Espèce du genre Héron. 7. ce mot. LAHAYA. or. Le genre Æagea, de Ventenat, a été désigné par Schultes sous cette dénomination qui, en effet, est plus conforme au nom du jardinier Lahaye auquel la plante a été dédiée. Mais ce changement n’é- tant pas absolument indispensable, on est générale- ment convenu de ne pas l’adopter. 77. HAGée. L A [ LAICHE. Carex. 8oT. L'un des genres les plus consi- dérables de la famille des Cypéracées et de la Monœæcie Triandrie, L., très-facile à reconnaître par ses fleurs unisexuées, ordinairement monoïques, très-rarement dioïques, disposées en chatons globuleux, ovoïdes ou cylindriques et allongés, tantôt unisexués, mâles ou femelles, tantôt androgynes, c’est-à-dire composés de fleurs mâles vers leur sommet et de fleurs femelles à la base; plus rarement les chatons mâles et les chatons femelles sont portés sur deux individus. Les fleurs mâ- les se composent de deux ou trois étamines placées à l’aisselle d’une écaille. Les fleurs femelles sont formées d’une écaille à l’aisselle de laquelle on trouve un pistil triangulaire ou comprimé, renfermé dans un utricule tronqué et bidenté à son sommet. Le style est court, terminé par deux ou trois stigmates filiformes ou ve- lus. Le fruit est un akène trigone ou lenticulaire, en- tièrement renfermé dans l’utricule. Les Laiches sont des plantes herbacées, généralement vivaces el souvent munies d’un rhizome ou souche horizontale rameuse, pouvant s'étendre à de très-grandes distances. Leur chaume est simple, presque constamment à trois an- gles très-aigus; leurs feuilles sont allernes, engaînan- tes, munies d’une gaine entière. Dans les espèces mo- noïques, les chatons mâles occupent la partie supérieure du chaume et les chatons femelles sont placés au-des- Sous. Le nombre des espèces de ce genre est extrême- ment considérable. Elles se plaisent dans les lieux marécageux, sur le bord des étangs et des ruisseaux ; quelques-unes viennent dans les lieux secs et sablon- neux, d’autres s'élèvent à une hauteur assez considé- rable. Presque toutes sont originaires de l'hémisphère boréal et surtout de l'Europe septentrionale. Parmi ces espèces, la LAICHE DES SABLES, Carex arenaria, L., Rich., Bot. méd., 1, p. 56, mérite une attention particulière. Cette espèce est remarquable par la longueur de sa racine qui est une souche hori- zontale, rampante, grosse comme une plume de Cygne, noueuse et enveloppée de gaînes des feuilles desséchées et devenues brunâtres. Ses rameaux sont redressés, triangulaires, hauts de six à dix pouces, rudes sur les angles ; les feuilles sont engaïînantes, étroites, aiguës, très-rudes au toucher. Les fleurs sont roussâtres, dis- posées en une grappe formée de cinq à six épillets ovoïdes, allongés; les épillets inférieurs sont formés de fleurs femelles, les supérieurs de fleurs mâles et femel- les entremêlées. Les écailles sont ovales, lancéolées, très-aiguës, plus longues que les fruits qui sont trian- gulaires et terminés par deux petites pointes. Cette espèce croît communément dans les lieux sablonneux. On la sème souvent sur les bords de la mer et dans les dunes où ses longues racines rampantes, qui s'étendent rapidement et en tout sens, servent à fixer la mobilité des sables. Ses racines ont une saveur légèrement aro- matique, qui a quelque analogie avec celle de la Salse- pareille. Aussi l’a-(-on proposée comme succédanée indigène de cette racine, et est-elle désignée sous le nom de Salsepareille d'Allemagne. On l'emploie en dé- coclion dans le traitement de la maladie syphilitique. Les feuilles de la plupart des grandes espèces de Laiches si communes au bord des marais, coupent sou- L'AI 259 vent par leur tranchant comme des couteaux, étant très-finement et très-durement dentées. Les botanistes ne doivent pas s’y prendre inconsidérément pour se pencher à la surface des eaux dans lesquelles ils vou- draient atteindre quelque plante éloignée du bord. Dans certains marais des Landes aquitaniques, ces Laiches coupent au point que les bottes des chas- seurs de Canards en sont promptement mises hors d’u- sage. LAIDION. 1ns. Espèce européenne de Lépidoptères diurnes, du genre Satyre. 77. ce mot. ! LAIE. mau. La femelle du Sanglier. 7. CocHon. LAINE. Y. Porr. LAINE DE FER. min. Nom donné par quelques na- turalistes à des flocons blancs et laineux d'oxyde de Zinc, qui se subliment pendant la fusion de certains minerais de Fer, entre autres ceux des mines d’Auriac et de Cascatel en Languedoc. LAINE PHILOSOPHIQUE. min. Nom que l’on donnait autrefois à l’oxyde de Zinc. . ce mot. LAINETTE. 8oT. (Mousses.) Nom français proposé par Bridel pour le genre Lasia. V. ce mot. LAISSERON. BoT. Synonyme vulgaire de Laitron. LAIT. Lac. maAu. BoT. el caix. Fluide dont la nature a gralifié toutes les femelles des Mammifères, pour la nourriture première de leurs petits. En ne le considé- rant ici que sous le rapport de sa composition chimique et de ses propriétés, on recourra, pour son histoire aux mots MAMMIFÈRES, MAMELLES el SÉCRÉTIONS, c’est- à-dire pour tout ce qui concerne l’organisation animale qui préside à sa formation, et pour son utilité dans l’éco- nomie commune. La composition et les propriétés soit physiques soit chimiques du Lait des différents Mammi- fères, sont tellement variables, qu’on ne peut exprimer avec exactitude d’une manière générale sa pesanteur spécifique, sa couleur, sa saveur, etc. Tout ce que l’on peut dire de ce liquide en général, c’est qu’il est toujours opaque, d’un blanc plus où moins pur, plus dense que l’eau, d’une saveur douce et d’une odeur qui varie suivant les animaux et les substances dont ils se nourrissent. Le Lait de la Vache, celui dont l'Homme fait la plus grande consommation, va prin- cipalement fixer l'attention, et l’on fera connaître suc- cinctement les diversités que ce liquide offre dans les femelles de quelques autres animaux, comme dans la Femme, la Jument, l’Anesse, la Brebis et la Ghèvre. LAIT DE VACBE. Sa couleur est d’un blanc légèrement bleuâtre. Sa densité varie d’après les quantités de beurre et de fromage qu'il contient, et ces quantités ne sont pas constamment les mêmes sur le même indi- vidu, quand on retire son Lait à des intervalles de temps entre lesquels les rapports de l’animal avec les corps extérieurs subissent de nombreux changements. En général il est formé : 10 de Beurre ; 20 de matière caséeuse ou fromage pur; 5° d'Eau en très-grande proportion; 4 d’un Acide libre (lactique, suivant Schéele et Berzélius; acélique, selon Fourcroy, Vau- quelin et Thénard ); 5° de Sucre de Lait; 6° de plu- sieurs Sels neutres, tels que le lactate de Fer, l’acétate et le phosphate de Potasse, les phosphates de Chaux et de Magnésie et le chlorure de Potassium. 240 LAI Si on l’abandonne à lui-même et à une température de dix à douze degrés, il se sépare en deux parties. La crême, qui y était tenue seulement en suspension, vient occuper la partie supérieure où elle forme une couche plus ou moins épaisse. Le Lait écrêmé ne tarde pas à s’aigrir, surtout si la température est augmentée, et il se divise de nouveau en deux portions dont l’une est un coaquluim assez consistant, et l’autre un liquide légèrement jaune-verdâtre, auquel on a donné les noms de sérum et de pelit-Lait. C’est de la crême que l’on obtient une plus grande quantité de la matière grasse ou du Beurre. 7. ce mot. Lorsque par l’agitation on en a séparé celui-ci, il ne reste que le Lait battu ou Lait de Beurre qui se compose de sérum et de fromage. Ce der- nier peut facilement en être extrait, soit spontanément par l’acescence du liquide, soit par l’action des Acides, de l’Alcool et de l'Éther qui coagulent le Lait, les pre- miers en se combinant avec la matière caséeuse, les autres en exerçant sur elle une légère action, ou plutôt en s’emparant de l’eau qui la tenait en solution. Les Alcalis, au contraire, ne le coagulent point; ils redis- solvent même le fromage qui a été séparé par les Acides. Une chaleur élevée graduellement jusqu’à l’ébullition du Lait, ne produit sur lui, s’il est récent, qu’un bour- soufflement qui résulte de la formation de plusieurs pellicules à sa surface; mais si ce liquide est extrait depuis quelque temps, l'élévation de la température atmosphérique suffit pour le coaguler. Ce phénomène s’observe fréquemment pendant les chaleurs de l'été. Il faut toutefois prendre en considération l’état élec- trique de l’atmosphère qui parait aussi exercer une influence très-marquée sur la coagulation du Lait. La saveur du sérum ou pelit-Lait dépend de l’Acide lactiquelibre et desSels neutres qu'iltientendissolution. Sa transparence est altérée par une portion de fromage qu'on enlève en y mêlant du blanc d’œuf et en faisant bouillir le liquide, puis le passant à travers une feuille de papier. LAIT DE Femme. Moins épais, moins caséeux que celui de la Vache; il ne se coagule, suivant Parmentier et Deyeux, que par les Acides concentrés. Il a une sa- veur très-douce,etilest visqueux, mais non gélatineux ni tremblant. Lait D'ANESSE. De même que le précédent, il ne contient que très-peu de fromage. Sa crême, d’une faible consistance, donne un beurre blanc, mou et fade. LAIT DE JUMENT. Îl est moins fluide que les Laits de Femme et d’Anesse. On n’y trouve néanmoins que de faibles proportions de fromage et de beurre, et il con- tient de plus du sulfate de Chaux, d’après Parmentier et Deyeux. On sait que certaines hordes tartares en font un grand usage non-seulement comme aliment, mais encore par la liqueur alcoolique qu’ils en obtien- nent et qui leur tient lieu d’eau-de-vie. LaiT DE BREBIS. Sa densité est, en général, un peu plus grande que celle du Lait de Vache. Le beurre qu'il contient est plus abondant et plus fusible, et son fromage plus gras. 11 a en outre une odeur particulière qui le fait aisément reconnaître. LAIT DE CHÈVRE. Le beurre qu’il fournit est ferme, NU 4 OP LAI blanc et moins abondant que dans les Laits de Vache et de Brebis. Son fromage est gélatineux et a plus de consistance que celui de ces derniers animaux. L’odeur de Chèvre qui le caractérise est due, selon Chevreul, aux Acides caproïque et caprique, que ce chimiste y a découverts en assez fortes proportions. Il ajoute qu’en général le Lait des divers animaux est odorant en rai- son du développement de ces Acides contenus dans le beurre. D’autres Quadrupèdes donnent un Lait d'assez bonne qualité pour que l’Homme en ait fait son profit. Le plus remarquable est le Lait de la femelle du Chameau qui forme la base principale de la nourriture des Arabes et des autres tribus errantes des déserts de l'Afrique. LAIT VÉGÉTAL. Un grand nombre de végétaux ont un suc propre, dont l'aspect est absolument semblable au Lait des animaux, mais qui, le plus souvent, est doué de qualités amères et odorantes qui décèlent des prin- cipes âcres et délétères. Tel est principalement le Lait des Euphorbiactes, des Asclépiadées, des Sapotées, des Urticées, des Papavéracées, etc. L'existence de ce Lait dans toutes les plantes d’une même famille, l’a fait em- ployer comme caractère essentiel par les botanistes ; il est en effet l'indice d’une structure particulière d’or- ganes, qui détermine toujours la nature laiteuse de leur suc propre. Il arrive quelquefois que ce Lait est coloré de diverses manières ; par exemple, il est orangé dans les Chélidoines. Le Lait de quelques Euphorbiacées et Apocynées s’é- paissit à l’air et se change en une matière particulière à laquelle on a donné le nom de Caoutchouc. 7. ce mot. De tous les Laits végétaux le plus célèbre est celui de l’Arbre ou Bois de la Vache, Palo del Vacca, sur lequel Humboldt a donné les premiers renseignements dans les Annales du Mus., t. 11, p. 180. L’arbre qui le produit forme un genre nouveau qui a été nommé Galactodendrum par Kunth (in Humb. et Bonpl., t. vit, p. 165) et placé dans la famille des Urticées. V. GALACTODENDRON. Boussingault et Rivero ont publié un Mémoire sur la composition chimique de ce Lait. Voici le résultat de leurs expériences : 1° Cire en très-grande quantité; 90 Fibrine; 5° un peu de Sucre; 4 un Sel à base de Magnésie, mais qui n’est pas un acétate; 5° une ma- tière colorante. Il ne renferme ni Albumine ni substance caséeuse. /. pour plus de renseignements, le Mémoire original imprimé à Santa-Fé de Bogota en 1825, et la traduction qui en a été faite dans les Annales de Chi- mie et de Physique, t. xxui, p. 219. Plusieurs plantes ont, à cause de la blancheur de quelques-unes de leurs parties ou du suc qu’elles don- nent, reçu du vulgaire le nom de Lait. Ainsi l’on a appelé : LAIT D’ANE, le Laitron commun. LAIT DE Cocuon, l'Hyoseris radicata. La1T DE COULEUVRE, l'Euphorbia Cyparissias. Lair D'Oiseau, l'Ornithogale blanc. LaiT Doré, l’Agaricus deliciosus. LAIT DE SAINTE-MARIE, le Carduus marianus, elec. DA On a aussi étendu le même nom à des substances minérales, et appelé : Lair DE Chaux, de l'Eau dans laquelle on fait dis- soudre une certaine quantité de Chaux. LAIT DE MONTAGNE, la même chose qu’Agaric mi- néral. Lair DE SOUrRE, le liquide opaque et blanc que l’on obtient en versant un Acide dans une dissolution aqueuse d'hydro-sulfate de Potasse, de Soude ou d’Am- moniaque, assez étendue pour tenir quelque temps le Soufre en suspension. Les anciens minéralogistes ont donné le nom de Lait de Lune à une variété pulvérulente de Chaux carbona- tée, appelée Bergmilch par les Allemands. F7. CHaux CARBONATÉE. LAIT BATTU ou LAIT DE BEURRE. /. LAIT DE VACHE. LAIT DE TIGRE. BoT. ( Champignons.) Jacques Breyne, botaniste de Dantzich, donne ce nom à un Champignon qu’on appelle 7'o-Emi à la Chine. Celte plante a été nommée Lac-T'igridis à cause du préjugé qui veut qu’elle soit produite par l'urine du Tigre, qui se coagule sur le sable. On croit, mais sans fondement, que ce Champignon est voisin de la Truffe à Champi- gnon d'Italie. 7. TRUFFE. LAITANCE. 1carayoL. C’est ainsi qu’on nomme gé- néralement et d’une manière collective, les testicules des Poissons, autres que les Raies et les Squales, tes- ticules dont la structure est bien différente de celle des organes analogues dans les classes supérieures des animaux. Ils se présentent sous l’aspect de deux grands sacs, en partie membraneux, en partie glandu- leux, de forme régulière, cylindriques, coniques ou divisés en lobes, dont le volume augmente singulière- ment dans le temps du frai, et qui sont remplis, à cette époque, d’une matière blanchâtre, opaque et laiteuse. Ils ne paraissent essentiellement composés que de cel- lules dont les parois, formées d’une membrane très- délicate, sécrètent le fluide séminal. Ils se réunissent par leur extrémité postérieure, el s'ouvrent au dehors, par un orifice commun, situé en arrière de celui de l’a- nus, et par lequel sort également l'urine. Examinée au microscope, la Laitance des Poissons paraît composée d’une multitude de globules arrondis et d’une telle quantité d’animalcules, que Leuwenhæck a estimé que la Laite d’une seule Morue en contenait environ 150,000,000,000 vivants, et différents pourtant des animalcules du sperme des autres Poissons. La double Laitance de beaucoup de Poissons à sou- vent, comme on le voit dans la Carpe, par exemple, des dimensions considérables eu égard au volume absolu du corps; elle est presque constamment placée le long du dos, de manière à ce que chacun de ses deux lobes égale presque la longueur de l'abdomen. Pour être plus simples en apparence que les testicules des autres animaux vertébrés, ceux des Poissons n’en ont pas moins une influence remarquable sur toute l’économie. Comme par la castration, on rend plus délicate la chair des Mammifères et des Oiseaux, de même, en enlevant la Laitance aux Poissons, on les engraisse, el on leur donne une meilleure saveur. C’est LAI 241 une opération qu’a imaginée un pêcheur anglais, nom- mé Samuel Tull, et sur laquelle Hans Sloane à consi- gné des détails dans les Transactions philosophiques de la Sociélé royale de Londres. L'occasion se présen- tera pour revenir sur ce sujel, à l’article Poissons; mais il est facile de concevoir comment la tuméfaction de ces organes au moment du frai doit, en concentrant sur eux les forces de la vie, en accumulant dans leur intérieur les produits de la nutrition presque tout en- tiers, enchaîner une partie des forces des Poissons, émousser quelques-unes de leurs facultés, diminuer la masse des autres organes de leur économie. Dans beaucoup de Poissons, la Lailance est un ali- ment très-estimé. On sait communément quel prix les gourmets attachent à celle des Carpes, des Harengs, des Maquereaux. L'analyse que Fourcroy et Vauquelin ont faite de la Laite de Carpe, est remarquable en ce qu’elle a offert le premier exemple d’une matière organique dont le Phosphore est un des éléments. La Laile est formée d'Oxygène, d’Azote, de Phosphore, de Carbone et d'Hydrogène. Elle contient en outre une faible proportion de Phosphate de Chaux, de Magnésie, de Potasse et de Soude. Elle ne cède à l'Eau ni Acide phosphorique ni phos- phate d’Ammoniaque; elle est sans action sur le papier tournesol. Lorsqu'on la distille dans une cornue de Grès, elle donne, outre les produits des malières organiques azo- tées, une quantité notable de Phosphore. Enfin, calci- née dans un creuset de Platine, elle fournit un Charbon qui brûle en produisant de l’Acide phosphorique. On peut séparer cet Acide du Charbon qui n’est pas con- sumé, au moyen de l'Eau chaude. Le résidu lavé, ex- posé de nouveau au feu, donne une nouvelle quantité d’Acide, et la proportion qu’on en obtient surpasse beaucoup celle qui est nécessaire pour neutraliser les bases salifiables de la Laïite. LAITERON. BoT. 7. LAITRON. LAITEUX. 80T. Synonyme de Lactescent. — Paulet a surnommé Laiteux, un groupe de Champignons qui laissent échapper une humeur laiteuse. LAITIER. BoT. L'un des noms vulgaires des Poly- gales, que des botanistes français ont proposé pour désigner ce genre dont aucune espèce n’est cependant laiteuse. LAITIER. min. On donne ce nom, dans les forges, à une matière vitreuse, opaque et brunâtre, plus fusible et moins pesante que la fonte, et qui recouvre celle-ci dans le creuset, à mesure que la fusion s'opère. Elle est formée de Chaux, deSilice, d’Alumine; d’un peu d’oxyde de Fer, et quelquefois d’un peu d'oxyde de Manganèse. Par analogie, les minéralogistes ont donné le nom de Lailier des volcans aux Obsidiennes, et à des laves vitreuses de couleur noire ou brunâtre, qui avaient l'apparence des Laitiers de forge. LAITON. min. Alliage formé d’environ deux parties de Cuivre et une de Zinc. 7. Cuivre. LAITRON. Sonchus. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syngé- nésie égale, L., établi par Tournefort qui y réunissait [Le] ESS 19 L'AI des plantes séparées ensuite par Vaillant sous des noms génériques qu’on a cru devoir remplacer par ceux de Picridium et d'Urospermum. VF. ces mots. Cepen- dant Linné, n’adoptant point les distinctions opérées par Vaïülant, plaça d’abord le Picridium parmi les Sonchus, mais plus tard il l’en éloigna, etcommit une erreur plus grave en unissant ce Picridium au Scor- zonera. Le genre Sonchus, lrès-voisin du Lacluca, puisqu'il n’en diffère que par ses fruits dépourvus de col, est ainsi caractérisé par Cassini : involucre cam- panulé, composé de folioles imbriquées, appliquées, oblongues-lancéolées, obtuses, un peu membraneuses sur les bords; réceptacle légèrement concave, tantôt absolument nu, tantôt alvéolé ou garni de papilles; calathide dont les fleurons sont nombreux, en lan- guette et hermaphrodites ; ovaires obovales, compri- més, {oujours dépourvus de col, quelquefois munis - d’une bordure sur chacune des deux arêtes, surmontés d’une aigrelte légèrement plumeuse. Ce genre se com- pose d’une trentaine d'espèces, en général très-lactes- centes, pour la plupart indigènes du bassin dela Médi- terranée. Quelques-unes sont répandues et communes dans toute l'Europe; tels sont les Sonchus arvensis et oleraceus, L. On trouve dans les Alpes, les Pyrénées et les Vosges, deux belles espèces remarquables par leurs calathides de fleurs bleues ou lilas. Ge sont les Sonchus Alpinus et Plumieri, L. Les îles Canaries en nourrissent une espèce (Sonchus frulicosus, Willd.) dont la tige est ligneuse et les fleurs d’un jaune doré, grandes el disposées en larges corymbes au sommet des rameaux. On la cultive en Europe où il faut avoir la précaution de la tenir dans les serres d'orangerie, pen- dant l'hiver. LAITUE. mozz. Nom vulgaire et marchand du Murex saxatilis, espèce du genre Rocher. 7. ce mot. LAITUE. Lactluca. or. Genre de la famille des Sy- nanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L., ainsi caractérisé par H. Cassini : involucre presque cylindracé, composé de folioles imbriquées, appliquées, les extérieures ovales, les intérieures oblon- gues; réceptacle plan et sans appendices; calathide composée de demi-fleurons nombreux et hermaphro- dites ; ovaires comprimés, orbiculaires ou elliptiques, quelquefois munis d’une bordure sur les deux arêtes, toujours pourvus d’un col articulé par sa base, d’abord court et gros, terminé par un bourrelet, puis long et grêle, surmonté d’une aigrette légèrement plumeuse. Vaillant a le premier fait connaître le caractère essen- tiel de ce genre, lequel réside dans le fruit prolongé supérieurement en un col, caractère qui le distingue principalement du Sonchus dont il est très-voisin. Les Laitues sont au nombre d’une vingtaine d’espèces, in- digènes des climats tempérés de l'hémisphère boréal. LAITUE CULTIVÉE. Lactuca sativa, L. C'est une plante herbacée, annuelle, ayant la tige dressée, cylindrique, épaisse, simple inférieurement, ramifiée supérieure- ment. Ses feuilles inférieures sont sessiles, embras- santes, obovales, oblongues, arrondies au sommet, ondulées sur les bords; les supérieures sont graduelle- ment plus petites, cordiformes et denticulées. Les fleurs sont d’un jaune pâle, petites, nombreuses et disposées L'AI en corymbes. Cette espèce n’a encore été rencontrée nulle part à l’état sauvage. Quelques bolanistes pen- sent qu’elle est le résultat de la culture de certaines espèces (Lactuca quercina ou Lactuca virosa) qui, de vénéneuses et narcotiques, sont devenues, à la lon- gue, douces et salubres, surtout dans leurs parties qui ne contiennent point de suc laiteux, où semble résider le principe vireux. Cette opinion est vraisemblable, car les variétés que la culture a fait naître sont extrême- ment nombreuses, et prouvent combien cette plante est sujette aux dégénérescences, et comme il est difficile de reconnaître son véritable type. Les cent cinquante variétés de Laïtue cultivée peuvent être rapportées à trois races principales qui se perpéluent par leurs graines. LAITUE POMMÉE. Lactuca sativa capitata.Ses feuilles inférieures sont très-nombreuses, pressées les unes contre les autres et formant une tête arrondie comme dans le Chou; celles qui occupent l’intérieur étant étiolées, sont blanches ou légèrement jaunâtres, ten- dres et très-aqueuses. LAITUE FRISÉE. Lacluca sativa crispa. Elle a des feuilles découpées, crépues sur les bords, ne formant pas une têle arrondie comme dans les variétés de la première race. On regarde comme une variété de la Lailue frisée la plante cultivée aux environs du Mans, sous le nom de Laitue-Épinard ou Laitue-Chi- corée, qui est appelée par quelques botanistes, Lactuca laciniala où palmata. LAITUE ROMAINE. Lactuca sativa longifolia. Elle se reconnaît facilement à ses feuilles allongées, non bos- selées ni ondulées, dressées, et formant un assemblage oblong, peu compacte. . Les usages culinaires des Laitues sont si vulgaires qu’il serait oiseux de les indiquer. C’est un aliment très-rafraîchissant, qui convient surtout aux tempéra- ments robustes. Quoique étiolée et remplie de sues aqueux et innocents, la Lailue jouit cependant de pro- priétés narcotiques assez marquées. L'eau distillée de Laitue est souvent prescrite par les médecins dans les potions anodines et calmantes. La culture des Eaïtues demande quelques soins. Elles craignent le froid et veulent une terre meuble, chaude et amendée avec du terreau de couches. Afin de retarder le développement de la tige, et pour favoriser l’étiolement des feuilles intérieures, les jardiniers les serrent avec un lien de paille. Parmi les autres espèces de Laitues qui eroissent en France, on remarque le Lactuca sylvestris, De Cand., Flor. Franc., plante qui vient dans les lieux incultes ainsi que le ZLactuca virosa, et qui jouit comme celle-ci de propriétés narcotiques, assez dangereuses. Le Lactuca perennis, L., est une belle espèce à fleurs bleues ou violettes que l’on trouve dans les champs cultivés. On a étendu le nom de Lailue à des plantes qui n’en sont pas; ainsi l’on appelle quelquefois vulgairement : LAITUE D’ANE, les Cardères et divers Chardons. LAITUE D'ANGUILLES, les Ulves à expansions linéaires, l'intestinalis particulièrement, qui se trouve dans cer- tains étangs saumâtres des salines de France. LAL LarTuE DE BreBis, les Mäches ou Valérianelles. LarTue DE CRÈVRE, les petites espèces d'Euphorbes ou Tithymales. LAITUE DE CHIEN, le Chiendent ou le Pissenlit vul- gaire. LAITUE DE COCHON ou DE Porc, l'Hypochéride félide. LAITUE DE GRENOUILLES, le Potamot crépu. LAITUE DE LiÈVRE, le Laitron commun. LAITUE MARINE, les Ulves à expansions larges, et quelquefois les Euphorbes des rivages, ou la Criste, Crithmum. LAITUE DE MURAILLE, le Sisymbrium Trio, des Pre- nanthes et des Laitrons. LAITUES. por. Adanson, dans ses Familles des Plantes, nommait ainsi la première des dix sections qu’il a établies dans les Synanthérées. Cette section correspond aux Chicoracées de Vaillant et de Jussieu. V. ce mot. LAIUS. Laius. 1xs. Ce genre de Coléoplères penta- mères appartient à la famille des Serricornes, tribu des Malachiens. Il a été établi par Guérin, qui lui as- signe pour caractères : antennes dentées, avec les deux premiers articles plus gros que les autres qui sont sim- plement grenus, ce qui distingue éminemment les Laius des Pelécophores et des Prionicères ; ensuite les palpes sont ovalaires. Quant aux autres caractères, ils se rap- portent entièrement à ceux des Dasyles. On ne connait de ce genre qu’une seule espèce. Le Laius BLEU, Laius cyaneus, Guérin, Voyage de Duperrey, Ins., pl. 2, fig. 10, est d’un bleu foncé et brillant, avec les jambes, les tarses et les antennes d’un bleu plus pâle : les trois premiers articles de ces dernières sont d'un brun fauve; la tête et le corselet sont très-finement pointillés; il y a également des points sur les élytres, mais ils sont moins rapprochés. LAK. pois. Ÿ’. ÉLOPE. LAKMUS. 8oT. Même chose que Lacmus. 7. ce mot. LALAGE. Lalage. 807. Lindley a proposé l’institu- tion de ce genre pour une plante légumineuse apportée récemment de la côte sud -ouest de la Nouvelle -Hol- lande, et qui lui a offert un ensemble de caractères hors de tout rapprochement avec aucun des genres connus. Gelte plante a fleuri dans la collection de Knight à Nursery, au mois d'avril 1854. LALAGE ORNÉE, Lalage ornata , Lind., Bot. Reg., 1722. C’est un ar- brisseau de moyenne élévation, qui se divise en une multitude de rameaux cylindriques d’un vert obscur et soyeux. Les feuilles sont larges, ovales, pointues, vei- nées et réticulées, d’un vert foncé, un peu rudes et couvertes en dessus de poils très-courts, soyeuses en dessous ; les pélioles sont courts et arrondis, garnis à leur base de stipules sétacées, linéaires, scarieuses, pu- bescentes et qui les égalent en longueur. Les fleurs sont réunies deux à deux, dans les aisselles des feuilles, portées sur des pédicelles dont la base est entourée de bractéoles filiformes, d’un vert jaunâtre, velues et de la longueur du calice ; celui-ci est vert extérieurement et couvert de poils; l’intérieur est coloré. La corolle est composée d’un étendard presque rond, plan, échan- cré, d’un jaune tirant un peu sur l’orangé, ayant à sa base une tache ronde, d’un rouge sanguin, entourée LA M 245 d’une bande semi circulaire d’un violet pourpré fort obscur. Les ailes sont linéaires, oblongues et d’un brun pourpré très-obscur ; la carène qui leur est parallèle renferme les organes générateurs, elle est un peu ren- flée, obtuse, denticulée et d'un pourpre vif. Les étami- nes sont blanches à leur base, avec l'extrémité purpu- rine, couronnée parune anthèreovaleet obtuse. L’ovaire est très-velu, surmonté d’un style ascendant, subulé et glabre, terminé par un stigmate capité. On tient cette plante en orangerie el on la cultive dans le terreau de bruyère pur. On la propage soit au moyen de ses grai- nes, soit par boutures. LAMA. mam. Pour Llama. 7”. ce mot et CHAMEAU. LAMAN. BoT. 7”. BRÈDES. LAMANTIN. Manatus. ma. Genre de Cétacés her- bivores, caractérisé par l'existence de chaque côté et à chaque mâchoire de neuf molaires : les supérieures sont à peu près carrées, les inférieures un peu plus allongées; mais toutes ont leur couronne formée de deux collines transversales qui présentent trois mame- lons; en outre chaque dent à deux petits talons, qui sont, à la mâchoire supérieure, de grandeur à peu près égale, tandis qu’à l’inférieure, l’un d’eux, le postérieur, est très-considérable, le second venant au contraire à disparaître presque entièrement. Il n’y a ni incisives ni canines. Au reste, ce système de dentition varie beaucoup avec l’âge. Ainsi les mamelons, et ensuite les collines elles-mêmes, s'usent par la mastication, et il n’en existe plus de traces chez les individus avancés en âge. Les molaires antérieures viennent même à tomber, et c’est, suivant Cuvier, à mesure que les postérieures acquièrent du développement. Ainsi beaucoup d’indi- vidus ont seulement trente-deux molaires, ce qui ex- plique le peu d'accord des zoologistes sur le nombre des dents du Lamantin, el concilie très-bien beaucoup d'observations qui paraissaient contradictoires. C’est ainsi que Cuvier avait lui-même, dans son Règne Ani- mal, caractérisé le genre par l'existence de trente-deux dents seulement. Un autre fait très-remarquable, et que l’analogie pouvait faire soupçonner, c'est que le Lamantin n’est pas, à toutes les périodes de sa vie, privé d’incisives. Suivant les observations de Blainville et de Cuvier, on en trouve deux petites à l'une et à l’autre mâchoire. Les membres antérieurs, véritables nageoires, où l’on découvre néanmoins sans peine, sous la peau qui les enveloppe, les cinq doigts composés chacun de trois phalanges, sont Lerminés par quelques ongles plats et arrondis, et qui ont ainsi une ressem- blance grossière avec ceux de l'Homme. Ces ongles sont ordinairement au nombre de quatre, le pouce n'étant pas onguiculé; mais on en trouve fréquemment trois et même deux seulement, tandis que sur quelques individus il en existerait, au contraire, jusqu’à cinq. Les membres postérieurs et le bassin paraissent man- quer entièrement. C’est en vain que Daubenton en a cherché les vestiges dans un fœtus qu’il a disséqué; et aucun squelette ne les présente non plus, quoique l’a- nalogie dût porter à croire qu’on les trouverait de même que chez le Dugong. Le corps, de forme oblon- gue, et qu’on a plusieurs fois comparé à une outre, est terminé par une queue plate, large, comme tronquée, Le] = CSS LAN et dont la forme rappelle celle d’un éventail. La tête est terminée par un museau charnu, où l’on voit, vers la partie supérieure, les narines très-pelites et dirigées en avant. La lèvre supérieure, éèhancrée à sa partie médiane, est garnie de poils roides et assez abondants. L’œil est très-pelit; il n’y a point de conque auditive, et le trou auriculaire ne s'aperçoit que difficilement; la langue est étroite et assez petite. Les mamelles sont pectorales, ordinairement peu visibles; elles devien- nent, au contraire, très - proéminentes au temps de la gestation et de l’allaitement. Buffon a dit, on ne sait trop sur quel fondement, que la vulve n’est pas située comme dans les autres animaux au-dessous, mais au- dessus de l'anus. Cuvier a constaté qu'il n’y a à cet égard aucune anomalie. Quant à l’organisation in- térieure , tout l’appareil digestif est bien celui d’un Herbivore; les intestins sont boursoufflés, et l'estomac est divisé en deux parties et en deux petites poches aveugles. Enfin les dents sont, comme on a pu le voir dans cette description, tout à fait appropriées au régime végétal, et tellement, qu’elles sont presque entièrement semblables à celles de certains Pachydermes. Le col n’a que six vertèbres, comme l’a dit Daubenton, et encore ces vertèbres sont-elles très-courtes. Il y à seize paires de côtes ; mais deux seulement s'unissent au sternum. Les mœurs des Lamantins ne sont pas moins curieu- ses que leur organisation. Ces êtres miloyens, placés au delà des limites de chaque classe, suivant l’expres- sion de Buffon, ne sont point encore, comme les Dau- phins et les Baleines , des animaux véritablement ma- rins. On ne les trouve pas dans la haute mer, mais seulement au voisinage des iles et des côtes, et vers l'embouchure des fleuves, où ils remontent même quel- quefois jusqu’à des distances considérables. La plupart des voyageurs affirment qu'ils restent constamment dans l’eau : il paraît cependant qu’ils viennent à bout de se trainer à terre. Ils vont ordinairement en troupes, serrés les uns contre les autres, les jeunes étant placés au milieu. Ils n’ont aucune défiance, du moins dans les contrées où ils n’ont point encore appris à redouter la puissance de l'Homme. Ils se laissent approcher, tou- cher même sans aucune crainte, levant la tête hors de l’eau, et il faut, dit-on, les frapper très-rudement pour qu’ils prennent le parti de s'éloigner. La chair de ces animaux ressemble, suivant plusieurs voyageurs, à celle du Bœuf, suivant d’autres à celle du Veau; leur graisse est pareillement très-bonne. Aussi la pêche du Lamantin se fait-elle très -fréquemment. « Pour le prendre, dit un voyageur qui a vu cette pêche sur les côtes de Saint-Domingue, on tâche de s’en ap- procher sur une racelle ou un radeau, et on lui lance une grosse flèche attachée à un très-long cordeau; dès qu'il se sent frappé, il s'enfuit, et emporte avec lui la flèche et le cordeau à l'extrémité duquel on a soin d’atlacher un gros morceau de liége ou de bois léger pour servir de bouée et de renseignement. Lors- que l’animal à perdu par cette blessure son sang et ses forces, il gagne la terre; alors on reprend l'extrémité du cordeau; on le roule jusqu’à ce qu'il n’en reste plus que quelques brasses; et à l’aide de la vague on tire peu à peu l’animal vers le bord, ou bien on achève de LAM le tuer dans l’eau à coups de lance. » L’attachement de ces animaux pour leurs compagnons fournit alors un spectacle touchant; ils cherchent à délivrer le blessé du harpon, et on en a vu souvent suivre constamment le cadavre de leur mère ou de leur femelle, pendant qu'on le traînait vers le rivage. On conçoit combien la pêche de ces animaux est rendue facile par leur peu de dé- fiance. Aussi les pêcheurs exercés peuvent-ils en un jour se procurer un très-grand nombre d'individus. L'intelligence du Lamantin, son instinct social et doux, font avec ses formes grossières un contraste vé- ritablement bien remarquable, et qui a frappé tous ceux qui lui ont donné quelque attention. « Ces ani- maux, dit Buffon, quoique informes à l'extérieur, sont à l’intérieur très -bien organisés, et si l’on peut juger de la perfection d'organisation par le résultat du sentiment, ces animaux seront peut-être plus par- faits que les autres à l’intérieur. » Au reste les voya- geurs, toujours amis du merveilleux, ont encore exa- géré l'intelligence déjà si étonnante du Lamantin, sans doute pour avoir cru trop facilement à de faux récits; mais d’autres ont encore été plus loin. En se rappelant tout ce qu’on a débité sur l’existence des Hommes marins, en songeant au nombre de ceux qui ont dit avoir vu de ces êtres merveilleux, à la manière pleine d'assurance, au ton de vérité dont ils le soutien- nent, il est difficile de se persuader que le seul désir de tromper ait donné naissance à toutes leurs asser- tions. Demaillet, dans le but de prouver l’origine aquatique de l’espèce humaine, à particulièrement, dans son ouvrage intitulé Telliamed, rassemblé un grand nombre de témoignages attestant la vérité de semblables récits. Il est bien prouvé maintenant que ces fables ont leur source, quelques-unes dans de cou- pables supercheries, mais la plupart dans quelques res- semblances grossières de l'Homme avec les Lamantins el avec cerlaines espèces voisines, comme le Dugong. Les longs poils de la lèvre supérieure, qui de loin pou- vaient être pris pour des cheveux; la forme des ongles; surtout les mamelles situées sur la poitrine, et à peu près arrondies comme chez la Femme; l'habitude qu'ont ces animaux d'élever hors de l’eau la partie antérieure de leur corps; sans doute aussi leur peu de défiance, leur douceur, leur intelligence, ont suffi pour faire attribuer les formes humaines à des ani- maux si peu semblables à l'Homme; confusion qui peut paraître bien étonnante, mais qui n’en est pas moins certaine (7. Cuvier, Oss. Foss., {. 1V). Qu’on lise la description d’un de ces Hommes marins, quelle que soit la manière dont on ait exagéré les ressem- blances, on retrouvera presque toujours, avec de l’at- tention, les caractères d’un Lamantin ou d’un Du- gong. Au reste, celte remarque ne tend point à faire excuser une erreur aussi grossière, prenant ces ani- maux pour de véritables Poissons à cause de leur sé- jour habituel dans la mer, on ne pouvait manquer d’être vivement surpris de leur voir des poils, des on- gles, des mamelles; et si l'Homme les éleva jusqu’à lui, c’est surtout parce qu'il les voyait sortir ainsi des limites de leur classe. Le nom de Poisson-Femme, donné en plusieurs lieux au Lamantin, prouve la vérité RS À aie LAM de cette remarque. Le nom de Lamantin lui-même a vraisemblablement une origine analogue : ce mot est dérivé par corruption, comme l’a démontré Buffon, du nom de Manati ou Manate que les Galibis et les Caraïbes, habitants de la Guiane et des Antilles, don- naient, dans leur langue, au Lamantin d'Amérique. De ce nom, en y réunissant l’article, les Nègres des îles françaises d'Amérique ont fait Lamanati, puis La- manti. Quant à ce nom de Manati, il paraît avoir été emprunté des Espagnols, et donné au Laman- tin, à cause de ses ongles qui donnent à la termi- naison de ses nageoires quelque ressemblance avec une main, ressemblance qui a dû nécessairement pa- raître fort singulière chez un animal que l’on considé- rait comme un Poisson. Les noms de Bœuf, de Vache et de Veau marins ont aussi été donnés en divers lieux au Lamantin, de même qu’au Dugong. Il est vraisem- blable que ces dénominations doivent lenir à la remar- que qu’on aura faite de quelques ressemblances gros- sières dans les formes, plutôt qu’à la similitude du régime entre ces Ruminan(s et le Lamantin. En effet, à moins que le genre de nourriture d’un animal ne présente quelque singularité, le vulgaire le remarque à peine; et, au contraire, tout ce qui frappe ses yeux ne manque pas de fixer son attention. Il est bien certain d’ailleurs que quelques peuples ont trouvé de la res- semblance entre la tête du Bœuf et celle du Lamantin, et même au point d’avoir attribué à l’un des cornes semblables à celles de l’autre. On sait-enfin, d’un autre côLé, que les Phoques, animaux carnassiers, ont aussi, et même beaucoup plus généralement, reçu les mêmes noms. On a beaucoup hésité sur la place que doivent occu- per les Lamantins dans la série animale. Presque tous les zoologistes sont seulement tombés d'accord sur un point : la nécessité de la réunion du Lamantin et du Morse, quoique celui-ci soit quadrupède et carnas- sier. Ce rapprochement, contraire à tous les rapports naturels, semblait si heureux, et on était tellement persuadé de sa justesse, que Rai, plaçant le Morse parmi les Carnassiers, à la suite des Chiens, crut de- voir y placer aussi le Lamantin; que Klein alla jusqu’à affirmer qu’on devait s'être trompé en refusant à ce Cétacé des pieds de derrière; et que tous les auteurs systématiques, et Linné lui-même, dans quelques-unes des éditions de son Syslema Naturæ, placèrent en- semble, dans un même genre, le Lamantin, le Dugong et le Morse. Lacépède fut le premier qui sépara enfin ces {rois animaux, dont il fit avec juste raison des gen- res particuliers ; et Cuvier, adoptant les (rois genres Morse, Dugong et Lamantin de Lacépède, en ctablit en outre, sous le nom de Stellère, un quatrième com- prenant l'animal de Sleller d’abord confondu aussi avec les Lamantins. De cette manière, le genre La- mantin reste composé de deux espèces seulement dont l’une habite l'Amérique méridionale, et la seconde l’A- frique. LAMANTIN D'AMÉRIQUE. Cuv.; Aanalus America- nus, Desmar.; le grand Lamantin des Antilles, Buff.; le Manale de quelques auteurs. Cuvier a fait connaître avec détail l’ostéologie de cette espèce dans son grand G DICT. DES SCIENCES NAT. LAM = Le ouvrage sur les Ossements fossiles. Elle se trouve ré- pandue dans une partie du littoral de l'Amérique méri- dionale; elle a quelquefois plus de vingt pieds de lon- gueur, et pèse huit milliers. Il y a un peu moins du quart de la longueur totale entre l'insertion des na- geoires et le museau. Toute la peau est grise, légère- ment chagrinée; quelques poils isolés se voient en di- vers points, et surtout vers la commissure des lèvres et à la face palmaire des nageoires, où ils sont un peu plus abondants. LAMANTIN DU SÉNÉGAL. Adans.; Manatus Senega- lensis, Desmar. Cette espèce se trouve dans presque toutes les rivières de la côte occidentale d'Afrique. La plupart des caractères qui lui ont été attribués appar- tiennent égatement au Lamantin d'Amérique, ou sont erronés. Adanson seul en à donné une description exacte. La longueur du Lamantin du Sénégal n'excède pas huit pieds, et son poids huit cents livres; sa cou- leur est cendrée-noire ; l'iris est d’un bleu foncé, et la prunelle noire. Les femelles ont deux mamelles plutôt elliptiques que rondes, placées près de Paisselle; la peau est un cuir épais de six lignes sous le ventre, de neuf sur le dos et d’un pouce et demi sur la tête. Les nègres Oualofes ou Yolofes appellent cel animal Le- reou. Cuvier a (rouvé d’autres caractères dans la tête osseuse, moins allongée à proportion de sa largeur que dans le Lamantin d'Amérique, dans la fosse nasale plus large, les orbites plus écartées, les fosses temporales plus larges et plus courtes, les apophyses zygomati- ques du temporal beaucoup plus renflées, enfin dans la partie antérieure de la mâchoire, courbée et non droite comme dans l’autre espèce. On n’a point encore bien distingué d’autres espèces de Lamantins. Cependant deux crânes récemment trou- vés sur les côtes de la Floride orientale, el décrits (Journ. Ac. Se. Nat., Philadelphie, vol. 5; et Faun. Améric.) par Harlan, sembleraient indiquer une nou- velle espèce que ce zoologiste propose de nommer Ha- nalus latirostris, dans le cas où son existence se trouverait confirmée ultérieurement. Quant au grand Lamantin de la mer des Indes, de Buffon, il n’est autre que le Dugong; son Lamantin du Kamtschatka est le Stellère; et, suivant Cuvier, son petit Lamantin d’Amé- rique ne serait qu’un double empioi du grand Laman- tin des Antilles. LAMANTINS FOSSILES. Des ossements fossiles de La- mantins se trouvent répandus, en assez grande abon- dance, sur diverspoints de la France. Renou, professeur d'histoire naturelle, à Angers, en a particulièrement découvert un grand nombre dans le département de Maine-et-Loire, dans les couches de Calcaire coquillier, situées près de la rivière de Layon. Ordinairement mu- tilés, et quelquefois même un peu roulés, ces ossements ont éLé trouvés avec d’autres débris d'animaux marins, de Phoques el de Célacés. Ils consistent en des frag- ments de membres, de vertèbres, de côtes et de crà- nes. Cuvier, qui les a décrits et figurés dans son ou- vrage sur les Ossements fossiles, où il démontre qu'ils appartiennent à une espèce différente de celles au- jourd’hui connues, a représenté aussi plusieurs au- tres fragments {rouvés aux environs de Bordeaux. 15 246 LA M d'Étampes, de Mantes, à l'ile d'Aix et dans quelques autres localités : lui-même en a découvert quelques uns à Longjumeau. « Il est donc bien certain, dit Cuvier en terminant son important Mémoire sur les Lamantins fossiles, qu’un animal du genre des Lamantins, genre aujourd'hui propre à la zone torride, habitait l’an- cienne mer qui à couvert l’Europe de ses coquillages, à une époque postérieure à la formation de la craie, mais antérieure à celle où se sont déposés nos Gypses, et où vivaient sur notre sol les Paléothériums et les genres leurs contemporains. » LAMARCHÉE. Lamarchea. not. Genre de la famille des Myrtées, institué par Gaudichaud, dans la Botani- que du Voyage del'Uranie, avec les caractères suivants : calice hémisphérique, dont le limbe est décidu , divisé en cinq parties régulières; corolle formée de cinq pé- tales insérés sur le limbe du calice; ils sont obovato- spatulés, ciliés et frangés, réunis en cloche et ne dé- passant pas le limbe du calice; étamines connées en tube, insérées comme les pétales, monadelphes , plus longues que la corolle; tube staminal un peu arqué et divisé à partir du milieu en cinq faisceaux ; ovaire sub- globuleux et libre; style unique, couronné par un stig- mate subeapitellé ; capsule globuleuse, renfermée dans le tube persistant et grossi du calice, papyracée, à trois loges et à trois valves septicides; trois placentaires fixés au fond de la capsule, près de l’axe; tube du calice glo- buleux, épais, coriace et même un peu ligneux, mar- qué au sommet de cinq cicatrices légères; semences criblées, arquées, en coin ou un peu lancéolées, trian- gufraires. LAMARCHÉE À FEUILLES D'AKEA. Lamarchea akeæfo- lia, Gaud. C'est un arbre mutique, à feuilles éparses, lineari-lancéolées, très-entières, coriaces et à trois ner- vures; les fleurs sont axillaires, solitaires, sessiles et d’un brun rougeàtre. Il se trouve aux environs de la baie des Chiens-Marins, dans la partie occidentale de la Nouvelle-Hollande. LAMARCKEA. Bot. Le professeur Richard, dans les Actes de la Société d'Histoire naturelle de Paris, fit en l'honneur du célèbre auteur de la Flore française, de l'Histoire des Animaux sans vertèbres, etc., un genre de Solanées qu’il nomma Marckea. C'est le même genre que Persoon et Poiret appellent Lamarckea. V. Marc- KEA. D'un autre côté, le professeur Kæler, séparant le Cynosurus aureus des autres espèces du même genre, en a fait un genre nouveau sous le nom de Lamarc- kea ; mais ce genre a été nommé Chrysurus par Per- soon. LAMARCKIE. Lamarckia.Bot. Moench aussi a voulu à son tour honorer la mémoire de l’un des plus grands botanisies français, en lui dédiant ce genre de la fa- mille des Graminées, qu’il a caractérisé de la manière suivante : épillets fertiles et stériles, mêlés et pressés les uns contre les autres : les fertiles à deux fleurs écartées, l'une hermaphrodite et l’autre rudimentaire, munie d’une arête à sa base; deux glumes lanceolato- subulées , pressées contre la fleur; deux paillettes : la supérieure bicarénée, l’inférieure roulée en cylindre, à sommet bifide, munie d’une arête droite; deux squam- mules très-petites; un ovaire sessile et glabre, surmonté CT NUE LANM de deux styles que terminent des stigmates pubescents; une caryopse oblongue, comprimée, adhérente à la paillette supérieure; des épillels stériles, formés de cinq à neuf fleurs-très-serrées; elles ont deux glumes lunu- lato-subulées, pressées contre elles ; une paillette ovale, arrondie, concave, mutlique, eroso-denticulée au sommet. LAMARCKIE DORÉE. Lamarckia aurea, Moench; Cy- nosurus aureus, Lin. Ses tiges sont articulées, feuil- lées, hautes de sept pouces environ; ses feuilles sont glabres, garnies d'une membrane blanche à l'entrée de la gaine; l’épi est une sorte de panicule étroite, lon- gue de deux à trois pouces, d’un aspect soyeux, com- posée d’épillets menus, très-nombreux, fasciculés sur les ramifications, la plupart inclinés ou pendants et d’un vert-jaunâtre luisant; les pédicules des épillets sont très-velus. Cette plante se trouve en abondance sur les bords de la Méditerranée. LAMARKIA. por. Le genre d’Hydrophytes formé sous ce nom par Olivi, est devenu le Spongodium de La- mouroux. }”, ce mot. LAMAS. max. Même chose que Llama, espèce du genre Chameau. F. ce mot. LAMBARDE. pois. L'un des noms vulgaires du Squale Rousselte. LAMBDA. ins. Espèce du genre Noctuelle. 7. ce mot. LAMBERTIE. Lambertia. Bot. Genre de la famille des Protéacées et de la Tétrandrie Monogynie, L., éta- bli par Smith et aujourd’hui adopté par tous les bota- nistes modernes. Il se compose de jolis arbustes à ra- meaux verlicillés, portant des feuilles alternes, le plus souvent très-entières; des fleurs réunies en capitules terminaux, solitaires, composés de sept fleurs, environ- nés d’un involucre dont les folioles sont colorées. Cha- que fleur est composée d’un calice tubuleux, à quatre divisions recourbées et tordues en spirale, portant cha- cune une étamine. L’ovaire est environné de quatre écailles hypogynes, distinctes ou soudées en une pelite gaine. Cet ovaire est à une seule loge, et contient deux ovules; le stigmate est allongé, subulé. Le fruit est un follicule uniloculaire, coriace et presque ligneux, cu- néiforme et quelquefois terminé par deux pointes à son sômmet ; il contient des graines membraneuses sur les bords. Toutes les espèces de Lambertia croissent à la Nouvelle-Hollande. Plusieurs sont cultivées dans les jardins; telle est surtout la suivante : LAMBERTIE ÉRGANTE. Lambertia elegans, Smith, Linn. Trans., 4, p.214, t. 20. Cette jolie espèce est originaire de la côte orientale de la Nouvelle-Hollande; elle croît aux environs de Port-Jackson, dans les lieux découverts et rocailleux. Elle peut s'élever à la hauteur de cinq à six pieds; ses rameaux sont courts, ordinai- rement ternés, ainsi que ses feuilles qui sont étroites, allongées, cuspidées au sommet, coriaces, persistantes, très-entières, glabres etluisantes à leur face supérieure, tomenteuses et ferrugineuses inférieurement, à bords réfléchis. Les fleurs sont rouges, réunies au nombre de sept dans un involucre écailleux et imbriqué. Le fruit est cunéiforme et terminé par deux cornes écartées | lune de l’autre. Celle espèce fleurit en général au mois L'AM d'avril. On la cultive en terre de bruyère; et elle doit être abritée dans l’orangerie. On la multiplie facile- ment de boutures. Une autre espèce de ce genre est remarquable par ses involucres constamment uniflores. Robert Brown l’a nommée pour cette raison Lambertia uniflora. LAMBICHE. o1s. Synonyme vulgaire de Guignette. V. CHEVALIER. LAMBIS. mozc. Nom sous lequel.les marchands dési- gnent particulièrement une espèce de Ptérocère, Ple- rocera Lambis de Lamarck; ils donnent aussi le nom de LAMBIS DE LA GRANDE ESPÈCE au S{rombus lalissi- mus, Lin., de LAMBIS AILÉ DE LA MOYENNE ESPÈCE au Strombus Gigas, Lin., de LAMBIS MARBRÉ au Sérom- bus lentiginosus, L., et enfin de LAMBIS NON AILÉ DE LA GRANDE Espèce au Sfrombus lucifer, L. LAMBOURDO. Bor. Synonyme vulgaire de Massette. V. cemot. LAMBRUS £r LAMBRUSQUES. por. De Lambrusca, par corruption de Labrusca. Noms vulgaires de la Vigne sauvage. LAME. Lamina. por. On désigne sous ce nom, dans les corolles polypétales, la partie évasée qui ne peut être confondue avec la partie contractée que l’on dis- tingue sous le nom d'Onglet. En minéralogie c’est un solide plan, très-mince, plus ou moins étendu. LAME PROLIGÈRE. Lamina proligera. BoT. (Li- chens.) Acharius, en donnant le nom de Lame proligère à un organe mince, coloré, caduc par vétusté, lisse, que l’on observe dans les apothécions scutelloïdes, dont il forme le disque, a semblé croire qu’il rempiis- sait dans les Lichens le rôle que le placenta remplit dans les Phanérogames. Quoiqu'il ne soit pas prouvé que la Lame proligère renferme exclusivement les gon- gyles reproducteurs, il est certain néanmoins que la nature a pris un soin extrême de sa conservation. Des observations particulières ont prouvé, contre l’o- pinion d’Acharius, que la Lame proligère n'était pas seulement dans les fruits scutellés, mais qu’elle pouvait s’observer aussi dans les apothécions de tous les genres de Lichens, sous des formes très-variées. Elle est nue dans les Lécidées, les Opégraphes et les Gyrophores, entourée et défendue des chocs extérieurs par un péri- thécion dans les Verrucariées, et par une marge dans les Lécanores, les Parmélies, etc. Elle constilue quel- quefois l’apothécion tout entier, comme dans les Ento- graphes, les Hélérographes, les Opégraphes et les Léci- dées, mais elle n’en fait qu'une partie dans la plupart des autres genres. Cet organe serait, suivant Fée, une sorte d’ovaire stérile, la nature n'ayant pu atteindre son but entièrement, et les hommes qui étudient les êtres organisés savent très-bien que la nature a ses ébauches. Ce qui fortifie celte assertion, c'est que les autres parties de la plante paraissent en être dépen- dantes et avoir pour fonction principale, celle de con- courir à sa conservation. Le thalle la reçoit dans la jeunesse et la préserve de tout frottement; la marge des scutelles, le périthécion des Verrucaires, ne paraissent pas avoir d’autre rôle que celui d'empêcher les chocs L A M 247 quelquefois dans une double enveloppe, va toujours chercher la lumière en déterminant dans l’apothécion une dilatation plus ou moins complète. Acharius ne re- connaît de Lame proligère que quand cette dilatation est compièle, comme cela a lieu dans les fruits scutel- lés ou patellulés; tel n’est point l’avis de Fée. On peut regarder l’apothécion d’une Pyrénule, par exemple, comme une scutelle non déhiscente, et en effet, sup- posez que la nature en dilate le sommet, alors le péri- thécion devient le corps de la scuteile et le nucleum de la Lame proligère; il en est de même pour tous les genres à apothécion globuleux, et cette thtorie peut aussi s'appliquer aux fructifications linéaires. On con- çoit, d’après cette explication, que le nom de Lame proligère n’est plus convenable; mais il faut attendre pour le changer que de nouvelles observations aient confirmé et fortifié l'opinion de Fée. La Lame proligère existe dans tous les apothécions scutelloïdes verrucu- leux, et dans le genre Plectocarpon qui appartient au groupe des Parmélies, ordre des Stictées. 77. NucLEUm et PLECTOCARPON. LAMELLAIRE. Lamellaris. min. On qualifie de cette manière, tout agglomérat composé de cristaux fort étendus ét d’une épaisseur trop minime pour que l'on puisse en déterminer géométriquement la forme. Ces assemblages de petits cristaux entrelacés présentent à l’intérieur de la masse une multitude de petites facettes diversementinelinées. LAMELLE. Lamella.BoT.On donne particulièrement ce nom aux appendices pétaloïdes, qui naissent sur cer- taines corolles : par exemple, dans le Laurier-Rose, les Lychnides, plusieurs Borraginées, ete. Le mot de Zu- nella est aussi employé par les auteurs de Mycologie, pour désigner la partie des Champignons qu’on à nom- mée en français feuillet, parce qu’elle y est disposée comme les feuillets d’un livre. 7. FEUILLET et AGARIC. LAMELLÉ ou LAMELLEUX. Lamellatus. C'est-à-dire composé de petites lames réunies comme des feuillets. LAMELLIBRANCHES. mozr. C’est à Blainville que l’on doit la création de cette nouvelle dénomination pour rassembler en une seule division tous les animaux mollusques, dont les branchies, par paires très-larges et en lames aplaties, sont placées entre le corps et le manteau; presque tous les Conchifères ou Coquilles bivalves doivent rentrer dans cette division dont il sera reparlé à l’article MozLusque auquel il faut re- courir. LAMELLICORNES. Lamellicornes. 1Ns. Grande fa- mille de l'ordre des Col£optères, section des Penta- mères. C’est une de celles qui renferment les insectes les plus nombreux et les plus grands, et le trait ento- mologique le plus saillant qui la distingue des autres est d’avoir les antennes terminées en une massue, soit feuilletée, c’est-à-dire composée d'articles en forme de lames disposées en éventail ou à la manière des feuil- lets d’un livre, s'ouvrant et se fermant de même ; soit en peigne et dont les feuillets sont perpendiculaires à l’axe, ou bien composées d’articles cupulaires et em- boîtés; le premier ou l'inférieur de la massue étant en forme d’entonnoir, tronqué obliquement et renfermant extérieurs, et l'on remarque que cet organe, renfermé | concentriquement les autres. 248 LAN La lêle des Lamellicornes se prolonge en avant, et cette partie avancée est ce qu’on appelle Chaperon; plusieurs des insectes que cette famille comprend, sont remarquables par leur taille, les éminences en forme de cornes, de tubereules, que présentent, dans les mâles, la tête, le corselet, ou ces deux parties simul- tanément. Leur corps est, en général, ovale ou ovoïde; les antennes sont ordinairement composées de neuf à dix articles, et insérées dans une cavité sous les bords de la tête; les yeux s'étendent plus en dessous qu’en dessus, et sont peu saillants ; la bouche varie, mais la lèvre est le plus souvent couverte par le menton qui est grand et corné; les deux premières jambes, et sou- vent d’autres, sont dentées au côté extérieur et propres à fouir; les articles des tarses sont toujours entiers. Les Lamellicornes se nourrissent, soit de matières vé- gétales décomposées, comme les fientes, le fumier, le tan, elc., soit de feuilles et de racines des végétaux, soit enfin du miel des fleurs ou des liqueurs exsudées par les arbres; ceux qui vivent de matières végétales altérées ont presque tous une teinte noire ou brune; quelques-uns sont même nocturnes; les autres recher- chent la lumière; ils sont ornés de couleurs métalli- ques ou varices, et très-agréables. Leur démarche est en général lourde et leur vol souvent étourdi comme celui des Hannetons. Le canal alimentaire des Lamelli- cornes se compose en général d’un œsophage très-court, qui se dilate aussitôt en un jabot de formes très-variées suivant les genres; d’un ventricule chylifique, plus ou moins long, ayant quelquefois sur toute sa surface des papilles conoïdes ou claviformes, ou des traces de plis- sures, el étant toujours replié sur lui-même un nombre de fois plus ou moins grand, suivant sa longueur rela- tivement à celle de l’animal entier. Il donne toujours attache à quatre vaisseaux hépatiques de longueur très-variable, et finit par un intestin grêle, filiforme, terminé par un cœcum plus ou moins distinct. Les larves des Lamellicornes ont un estomac cylindrique, entouré de trois rangées de petits cœcums; unintestin grêle très-court; un colon énormément gros, bour- soufflé, et un rectum médiocre. Les trachées de l’in- secte parfait sont presque vésiculaires. Les larves des insectes de cette famille se ressem- blent presque toutes. Leur corps est long, presque demi-cylindrique, charnu, mou et ridé; il est blan- châtre, divisé en douze anneaux, et la tête est écail- leuse, munie de fortes mandibules. Ces larves ont six pieds écailleux, bruns ou roussâtres; de chaque côté du corps on voit neuf stigmates, el l'extrémité postérieure, plus épaisse, et de couleur bleuâtre fon- cée, est courbée en dessous; elles se tiennent ca- chées dans la terre ou dans le tan des arbres, et se nourrissent de cette dernière matière ou de ter- reau; d’autres vivent d’excréments et de fumier; un grand nombre se nourrit des racines de divers végé- taux, et sont quelquefois très-nuisible en attaquant ceux que l’on cultive et emploie, ou en les déraci- nant. Ces larves se font toutes, dans leur séjour, une coque ovoïde avec la terre ou les débris des matières qui leur ont servi de nourriture, et qu’elles lient en- semble ayecune substance glutineuse qu'elles font sortir LAM de leur corps. Quelques-unes de ces larves ne se chan- gent en nymphes qu’au bout de trois ou quatre ans. Dans le Genera Crust. et Ins. de Latreille, ces in- sectes formaient plusieurs familles; dans ses Familles naturelles du Règne Animal, ce savant auteur a divisé les Lamellicornes en deux tribus. Ce sont les Scarabéi- des qui répondent aux Lamellicornes ou Pétalocères de Duméril, et les Lucanides ou Serricornes Priocères du même. 7”. SCARABÉIDES €t LUCANIDES. LAMELLIFÈRE. Lamellifer. Bo. Organe portant des lameiles. L'orifice des corolles est assez souvent Lamellifère. LAMELLINE. ZLasnellina. 1vr. Nom proposé par Bory, pour l’un de ses genres d'animaux invisibles à l'œil nu, et dont les caractères consisteraient dans l’a- platissement du corps qui est homogène, plus ou moins approchant de la forme d’un carré long, tronqué aux deux extrémités, de manière à présenter quatre angles droits. Le Monas Lamellula, Müll., Inf., p.7, tab. 1, f. 16, 17, Encycl. Vers IlL., pl. 1, fig. 8, ferait partie de ce genre, ainsi que les deux êtres singuliers repré- sentés par Joblot, part. 2, p. 55, f. 2, M. etc., p. 18, pl. 5, fig. R. L. Tous vivent dans les infusions végé- tales; on dirait de petites lames de verre vivantes; la première se trouve aussi dans l’eau de mer gardée. Le Gomiwm pulvinatum de Müller apparliendrait aussi à ce genre. LAMELLIROSTRES. o1s. (Cuvier.) Famille d'Oiseaux qui renferme la plupart des Palmipèdes, et dont le caraclère principal consiste en un bec épais, revêtu d'une peau molle plutôt que d’une corne. ÿ LAMELLOSODENTÉS. Lamellosodentati. o1s. Iili- ger, dans son Prodromus systematis animalium et avium, à formé une famille des Lamellosodentati, qui comprend les genres Anas, Anser et Merqgus, de l'ordre des Palmipèdes ou Nageurs. 7. ces mots. LAMENTIN. mau. Pour Lamantin. 7. ce mot. LAMEO. pois. Synonyme vulgaire de Requin. 7. SQUALE. LAMIAIRES. Lamiariæ. 1vs. Tribu de l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères, famille des Lon- gicornes, établie par Latreille (Fam. natur. du Règne Anim.), et ayant pour caractères : dernier article des palpes ovalaire et rétréci en pointe vérs le bout; tête verticale. LAMIASTRUM. BoT. Synonyme de Galeopsis Galeob- dolon, L. F. GALÉOPSIDE. LAMIE. Larmia. vois. Espèce du genre Squale, de- venue type de l’un des sous-genres établis par Cuvier. PV. SQUALE. LAMIE. Lamia. 1Ns. Genre de l’ordre des Coléoptè- res, section des Tétramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Fabricius, aux dépens du grand genre Cerambyx de Linné. Ce genre a été partagé, depuis Fabricius, en plusieurs sous-genres ba- sés sur des caractères très-secondaires ct tirés pour la plupart de la forme et des proportions du corps. La- treille, dans tous ses ouvrages, s’élait servi de ces genres pour établir des divisions dans les Lamies de Fabricius. Ce n’est que dans ces derniers temps (Famil- lesnatur. du Règne Anim.) qu'il a adopté quelques-uns RES > ÊrET, LAN des nombreux genres formés par Thunberg, Megerle et Schoonherr; mais comme son ouvrage (loc. cit.) ne présente que les caractères des familles, qu’il ne fait qu’énumérer les genres qui entrent dans chacune d’elles, et que la plupart des auteurs qui les ont éta- blis ne l’ont fait que dans leurs collections, on doit les considérer comme n'étant point encore publiés et ne les présenter que comme divisions du genre La- mie. Les caractères essentiels de ce genre, dans toute l'extension qu’on peut lui donner, sont : labre très- apparent, s’avançant entre les mandibules ; palpes fili- formes, terminées par un article ovalaire ou presque cylindrique ; antennes quelquefois sélacées, quelque- fois composées d'articles très-courts, presque grenus, avec la base environnée par les yeux qui sont allongés en forme de reins; tête verticale; corselet épineux ou rugueux, plus ou moins long ; corps cylindrique dans quelques-uns, aplati dans d’autres. Ces insectes se dis- tinguent des Priones par la forme du labre qui est très- petit et peu apparent dans ceux-ci; ils s’éloignent des Callichromes et des Cerambyx par leur tête qui est ver- ticale tandis qu’elle est penchée en avant dans ceux-ci, et que le dernier article de leurs palpes est plus grand et en forme de cône renversé. Ces insectes avaient été placés par Linné avec les Cerambyx; les caractères que Fabricius leur a assignés en les en séparant, ne les distinguent presque pas du genre précédent, ainsi que de ceux des Saperdes et des Gnomes qu’il a aussi éta- blis. Tous ces Coléoptères ont la languette en forme de cœur, avec une échancrure plus ou moins profonde au milieu du bord supérieur. Les mâchoires sont pareille- ment terminées par deux lobes dont l’intérieur plus petit et en forme de dent. Le tube digestif des Lamies a bien plus d’étendue que dans les autres Longicornes. Léon Dufour (Ann. des Sciences nat., t. 1V, p. 112, pl. 6, fig. 5) dit qu’il a quatre fois la longueur de l’'in- secte (Lamia T'extor); il n’a pas trouvé de jabot dis- tinct de l'œsophage qui atteint à peine le commence- ment du corselet ; le ventricule chylifique en est séparé par un bourrelelt prononcé, sitge d’une valvule; il égale en longueur la moitié de tout le tube alimen- taire; il est cylindroïde et se replie en deux grandes circonvolutions maintenues par des brides trachéennes excessivement multipliées; sa surface externe est cou- verte de points papilliformes que la loupe rend à peine sensibles et dont la saillie varie suivant le degré de contraction de l'organe; l'intestin grêle est filiforme; il se renfle en un cœcum allongé ; le rectum, distinct de ce dernier par une contracture valvulaire, est long dans la femelle et renfermé dans un étui qui lui est commun avec l’oviducte ; il est coudé à son origine, et ce coude est maintenu par deux brides musculaires distinctes, destinées sans doute à faciliter ou à régler ses mouvements lorsque l’oviducte s’allonge pour la ponte. Les Lamies font entendre, comme tous les Lon- gicornes, un bruit aigu, produit par le frottement des parois intérieures du corselet contre la base du méso- thorax. Les larves de la plupart des espèces vivent dans le bois, à la manière de celles des autres Longi- cornes; c’est là, et surtout dans les chantiers, que l’on trouve l’insecte parfait. Ce genre est très-nombreux | | LANM 249 en espèces ; elles sont répandues dans toutes les parties du monde, et surtout dans les pays boisés, entre les tropiques. LAMIE TRISTE. Lamia tristis, Cerambyx tristis, Oliv., toit, pl. 9, f. 62. Elle a un peu plus d’un pouce de long; son corps est noir, avec une légère teinte cendrée ; les élytres sont grises, chagrinées, avec deux très-grandes (aches noires sur chaque. On Ia trouve dans le midi de la France el en Autriche, sur le Cyprès. LAMIER. Lamium. BoT. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, établi par Linné et ainsi caractérisé : calice tubuleux à dix stries, à cinq dents inégales el très-aiguës; corolle dont Îe tube est long, évasé à son orifice, la lèvre supérieure entière, en forme de voûle, et recouvrant les étamines, la lèvre inférieure à trois lobes, deux latéraux plus petits et comme appendiculés, celui du milieu plus grand, un peu concave et échancré; quatre élamines didynames, à anthères velues ; ovaire quadrilobé, sur- monté d'un style bifide à son sommet. Une quinzaine d'espèces de Lamiers ont été décrites par les auteurs. Elles se trouvent{ toutes dans l'hémi- sphère boréal : une croît dans l'Amérique septentrio- nale, et les autres en Europe et dans l'Orient. Parmi celles qui sont très-communes en France, dans les champs, les haies et les lieux ombragés, la plus remar- quable est le Lamium album, vulgairement nommé ORTIE BLANCHE, que l’on employait autrefois en méde- cine contre les scrophules, la leucorrhée, etc. Les Abeilles se plaisent particulièrement à butiner sur ses fleurs. Les autres espèces françaises, Lamium ant- plexicaule, Lamium maculatum, sontdes plantesher- bacées, à petites fleursrouges el presque sans agrément. LAMINAIRE. Laminaria. Bot. Ce genre d'Hydro- phytes fut d'abord distingué sous le nom de Lamina- rius par Roussel, dans sa Flore du Calvados, mais si mal caractérisé qu’on pouvait le considérer comme douteux. Stackhouse l’adopta sans le mieux définir, en lui donnant le nom de Gigantea qui ne pouvait être adiis. C’est Lamouroux qui le constitua définitivement en lui assignant d'abord pour caractères : racines fibreuses, rameuses. Cette définition n'étant pas suffi- sante, Agardh la reforma de la sorte : fronde fibreuse, munie de racines et stipitée, membraneuse ou coriace; fructification en graines pyriformes, disposée dans les lames de la fronde. Il faut ajouter que les frondes sont dépourvues de côtes, ce qui éloigne des Laminaires proprement dites les Larmènaria Agarum, esculenta, costata, elc., etc. Le F'ucus saccharinus des auteurs est le (ype de ce genre, dans lequel se rangent beau- coup des plus considérables Hydrophytes de la mer. Les Laminaires peuvent être réparties provisoirement en trois sous-genres qui devraient peut-être constituer par la suite autant de genres différents et dont presque toutes les espèces sont propres aux mers septentrio- nales de l'hémisphère boréal; plusieurs y sont com- munes aux côtes du nouveau et de l’ancien continent. Ce sont des plantes coriaces, d'un vert foncé ou rous- sàätre, muqueuses à leur surface et remplies d'un prin- cipe gélatineux et sucré, qui se manifeste en efflores- cences farineuses et blanchàtres à la surface de la 230 LAM fronde quand on les dessèche sans avoir la précaulion de les laver dans l’eau douce avant de les préparer. Toutes demeurent longtemps hygrométriques après la dessiccalion. FIsTuLAIRES. Racines fibreuses; stipe fisluleux, entièrement vide. Elles forment le passage aux Ma- crocystes où les pétioles de chaque feuille, qui ne sont que des frondes partielles, peuvent être également considérés comme des stipes fistuleux, et de même absolument vides. LAMINAIRE TROMPETTE, Laminaria buccinalis, Lamx.; lucus buccinalis, L., Turn., Fuc., pl. 159, dont le stipe énorme, fistuleux, vide, acquiert souvent plusieurs toises de longueur, et plusieurs pouces de diamètre; aminci vers sa base, il se renfle en s’allon- geant. La fronde ou lame qui s'y insère est allongée, pinnée ou pinnalifide, épaisse, coriace, noirâtre, avec ses divisions ou pinnules, aiguës. Il y a cependant des échantillons où ces pinnules, élargies vers l'extrémité, y sont obluses. Jetés à la côte, les stipes, en s’y dessé- chant, sont quelquefois comme de gros Lubes cornés, qui imitent la forme de trompettes ou plutôt de cornets à bouquins. Cette plante, qui se trouve sur les côtes de la pointe méridionale de l'Afrique, y fut remarquée par les navigateurs dès l’époque où l’on doubla le cap de Bonne-Espérance; et les anciens botanistes l'appelaient T'rombæ marinæ, J.B.H., 5, p.88, ou Arundo in- dica fluilans, C. B. P. 19. LAMINAIRE OPHIURE, Laminaria Oplhiura, Bory, espèce des plus remarquables, rapportée de Terre- Neuve par des bateaux de pêcheurs et que Lapylaie a appelée longicruris. Sa lame ou fronde serait à peu près celle de la Sucrière, si elle n’étail beaucoup moins ondulée et plus mince, étant comme du parchemin; elle acquiert jusqu’à six ou huit pieds de long, sur quatre à huit pouces de large. Son stipe fistuleux, ab- solument vide, de six à dix-huit lignes de diamètre, est cylindrique, ridé, noirâtre, souvent long de quatre pieds, et ressemblant à une Couleuvre. + SACCHARINES. Racines fibreuses, rameuses ; stipe solide, corné, devenant comme ligneux. * Fronde constamment simple et entière. LAMINAIRESUCRIÈRE.Larninariasaccharina,Lamx.; Fucus saccharinus, L. On a confondu sous ce nom plusieurs espèces fort distinctes, et généralement toutes celles de la section qui nous occupe. Mais quand on examine ces végétaux avec altention, les différences deviennent frappantes. La véritable Laminaire Sucrière est commune sur les côtes atlantiques, au cap Finistère, en Galice, à la baie de Saint-Jean-de-Luz et Biarils, au rocher de Cordouan, à Belle-Ile et sur les côtes de Bre- tagne, enfin jusqu’à celles du Calvados et de Picardie. On la retrouve sur les côtes d'Angleterre et jusqu’en Norwège. Son slipe, arrondi, de la grosseur du doigt, court parallèlement à la longueur de la lame, qui est membraneuse, un peu coriace, d’un roux verdâtre, ovoïde, oblongue ou sublinéaire, atteignant jusqu’à six et neuf pieds de long, lancéolée, aiguë, fort on- dulée, même frisée sur les bords, arrondie ou même subcordée au point d'insertion sur ce stipe. On en con- naîl trois variétés principales : «. La Laminaire Su- L  M crière à fronde obronde, très-large par rapport à sa longueur. 8. Celle qui est oblongue, mais non absolu- ment linéaire. y. Celle qui est linéaire et fort étroite. Il en existe encore une variété à. monstrueuse el qui présente sur l’une de ses pages, vers le centre, et longi- tudinalement une superfétation ondulée, crépue, im- plantée sur l’une des faces de la lame. LAMINAIRE LONGIPÈDE. Laminaria longipes, Bory. Confondue avec la précédente, elle a son stipe bien plus long, sur lequel la lame s'implante en s’allongeant de manière à être aussi aiguë par en bas que par son ex- trémité supérieure. Sa substance est d’ailleurs beau- coup plus mince, et comme un fragile parchemin. Elle acquiert la même longueur, demeure toujours plus étroite et se trouve, mais beaucoup plus rarement, sur les côtes atlantiques. LAMINAIRE CORNÉE. Laminaria cornea, Bory. Tou- jours confondue avec la Sucrière, elle n’est jamais aussi large, et dépasse fort rarement plus de deux pieds de longueur ; elle a sa fronde arrondie vers son insertion sur le stipe, el sa substance est très-épaisse, dure et comme de la corne quand elle est desséchée; elle est aussi moins mucilagineuse, plus verte, très-dure, à peine ou point ondulée, et sa solidité fait que des Flus- tres se fixent plus volontiers à sa surface. On en con- naît trois variétés : «. entière, plus pelite et la plus commune; 8. plus longue, plus verte, moins dure et ayant sa fronde comme étranglée aux deux tiers de sa longueur. Turner a figuré cette variété comme l’un des deux états de son Laminaria saccharina. y. La Mons- trueuse, qui porte une superfétation crépue, mais peu distincte et ordinairement sur l’un des côtés de la fronde. LAMINAIRE DE LaAmouroux. Laminaria Lamou- rouæxii, Bory. Au premier coup d'œil elle est facile à confondre avec d’autrés espèces, mais elle ne dépasse guère dix-huit pouces à deux pieds, ayant son slipe allongé, sa fronde lancéolée, elliptique, également at- ténuée, vers son insertion el vers sa pointe. Elle n’est que légèrement crépue sur ses bords. ** Frondes simples dans leur jeunesse, se divisant et se palmant dans l’état adulte. LAMINAIRE PAPYRINE. Laminaria papyrina, Bory. Elle est à fronde entière, ovoïde, oblongue, aiguë, d’un beau vert, se partageant à son extrémité en deux, trois ou quatre divisions aiguës, peu profondes; elle a son stipe un peu comprimé, très-court et d’un beau vert pâle. Cette espèce, fort mince et transparente, pourrait bien être le Laminaria debilis d’Agardh. LAMINAIRE DIGITÉE. Larninaria digitata, Lamx.; lucus digitatus, L., Turn., Fuc., pl. 152. Sa fronde est d’abord cordée, très-entière et d’une consistance cornée, épaisse, brunâtre. Elle se divise très-profondé- ment par son extrémité. Son slipe est court. Elle de- vient généralement brune ou noire en se desséchant. Cette espèce est commune sur les côtes Ccéaniques. LAMINAIRE PALMÉE. Laminaria palmatla, Bory. Confondue avec la précédente et habitant les mêmes côtes, elle devient beaucoup plus grande; sa couleur est plus verte, son stipe est toujours très-long, souvent de la grosseur du pouce et égal à la fronde qui se di- = ar x. LAN vise en une multitude de lanières, et qui se réfléchit des deux côtés, vers l'insertion, de manière à présenter une dilatation considérable, et à se réfléchir par les côtés, sur le stipe. LAMINAIRE CONIQUE, Laminaria conica, Bory, con- fondue encore avec le Laminaria digitata, elle a sa fronde conique et rétrécie vers l'insertion sur le stipe qui est plus long que chez cette plante, mais plus court que dans la précédente. Ses divisions sont des lanières minces et très-profondes. La figure de cette espèce est à peu près celle d’un éventail ouvert, dont les branches seraient séparées. Elle est moins fréquente que les autres sur les côtes de l'Océan. *** Frondes constamment divisées. LAMINAIRE BIRONCINÉE. Laminaria biruncinala, Bory. Cette belle espèce, découverte récemment par Durville, sur les côtes du Chili, à la Conception, a son stipe plein, court, de la grosseur d’une plume d’Oie; sa lame est cornée, épaisse, oblongue, obtuse, et produit sur les bords des pinnules nombreuses, roncinées, in- également dentées. LAMINAIRE DES BUVEURS. Laminaria polatorum, Lamx.; lucus potaiorum, Lab., Nov.-Hol., L. 11, pl. 257, Turn., Fuc., pl. 242. Cette espèce est d’une con- sistance cornée; ses frondes sont extrêmement épaisses, divisées irrégulièrement jusqu’à leur base. Ses expan- sions solides deviennent assez larges et sont assez s0- lides pour que les sauvages de la Nouvelle-Hollande en fassent des vases propres à conserver et à transporter de l’eau. Elle a été observée au cap de Van-Diémen. +11 CéÉpoines. Racines bulbeuses. La plupart des espèces de ce sous-genre avaient été confondues sous le nom de Fucus bulbosus. LAMINAIRE BULBEUSE. Laminaria bulbosa, Lamx.; Fucus bulbosus, L. À stipe comprimé, épais, fort allongé, simple, partant d’un bulbe creux, souvent énorme, se dilatant en une fronde conique, flabelli- forme, profondément divisé en lanières fort longues et linéaires. Cetle espèce ne commence guère à se trouver qu’à partir du golfe de Gascogne, pour s'élever vers le nord. Elle devient fort grande. Son stipe, très-allongé etuni, outre son énormité, la distingue suffisamment de la suivante. LAMINAIRE DE TURNER. Laminaria T'urneri, Bory; Fucus bulbosus, Turner, Fuc., pl. 155. Confondue avec la précédente, elle en diffère cependant beaucoup par son bulbe bien plus gros et déformé, son stipe court, très-dilaté, ailé ou lobé marginalement au point d’en être entièrement difforme, et par sa fronde en éventail très-ouvert, se réfléchissant latéralement des deux côtés et plus large que longue. Elle est rare; on ne la trouve guère en France qu'aux environs de Cherbourg; mais elle devient plus abondante sur les bords des îles con- tenues dans l’angle formé par la Normandie et la Bre- tagne, ainsi que sur les côtes d'Angleterre, LAMINAIRE PONCTUÉE. Laminaria punctata, Bory, ou brevipes? Agardh. Bory a découvert cette espèce sur les côtes de Belle-Ile, au sud de la Bretagne, dans l'été de 1800. Bonnemaison paraît l'avoir retrouvée sur celles de Quimper dans le Finistère. Sa racine est un petit bulbe semblable à une Ciboule; son stipe est fort LA M 251 court, dépassant rarement une à trois lignes de lon- gueur. La fronde est d’abord ovoïde, plus ou moins large et amincie aux deux extrémités; elle se divise avec l’âge en deux ou trois lanières. Sa consistance à demi papyracée et membraneuse la rend remarquable, ainsi que sa couleur jaunâtre, sa transparence et l’as- pect ponctué que lui donnent les fructifications éparses sur toute sa surface. Elle ne dépasse guère dix à quinze pouces de long, sur deux à cinq de large. Le Laminaria Belvisii d'Agardh, Ulva bulbosa, Beauv.,Owareet Ben.,pl.15,appartient à cette section. LAMINAIRE. Laminaris. min. Il est difficile dans un aggrégat minéralogique, d'établir une limite entre les tissus lamellaires et Laminaires; on peut néanmoins entendre que les facettes dont se composent ces der- niers ont une étendue de plus du double que l'épaisseur. LAMINARITE. Laminarites. Bot. ross. Nom donné par Brongniart, dans son Histoire des Végétaux fos- siles, à une empreinte de Cryptogame, trouvée dans le terrain de Glauconie sablonneuse, et qui se rapporte aux Laminaires vivantes. LAMINARIUS. BoT. F7. LAMINAIRE. LAMINÉ. Laminatus. En forme de lame aplatie. LAMIODONTES. pors. ross. C'est-à-dire dents de Lamie. V. GLOSSOPÈTRES. LAMIUM. BoT. 7”. LAMIER. LAMNUNGUIA. mam. Illiger a donné ce nom à une famille du cinquième ordre des animaux mammifères, dans son Prodromus systematis Mammalium et Avium; cette famille renferme les genres Lipura el Hyrax. VF. ces mots. LAMOUROUXELLE. BOT. V”. CONFERYE. LAMOUROUXIA. Bor. Le genre de Thalassiophytes, de la classe des Floridées, qu'Agardh a établi sous ce nom, S$ynops., XIV, ne diffère pas assez du genre Claudea de Lamouroux, pour pouvoir en être distin- gué. V. CLAUDÉE. LAMOUROUXIE. L&mourouxia. Bot. Genre de la famille des Rhinanthacées et de la Didynamie Angio- spermie, L., établi par Kunth, et offrant les caractères suivants : calice campanulé, à peu près égal, à deux divisions latérales el bifides; corolle monopétale, à tube court, à gorge très-allongée, renflée et compri- mée; limbe à deux lèvres : la supérieure entière et en forme de casque, l’inférieure plus étroite et à trois lobes presque égaux : quatre étamines didynames, dont les deux plus courtes sont parfois rudimentaires ; an- thères réniformes ; capsule ovoïde, comprimée, à deux loges contenant des graines membraneuses, recouver- tes d’un réseau celluleux. Ce genre se compose de sept espèces originaires de l'Amérique méridionale, et qui toutes y ont été observées et recueillies par Humboldt et Bonpland. Ce sont des plantes herbacées, dressées et rameuses, dont les feuilles sont opposées, dentées en scie ou même pinnatifides. Leurs fleurs sont rouges, grandes, axillaires et solitaires. Sur les sept espèces décrites par Kunth dans l'ouvrage cité précédemment, trois ont été figurées. Ce sont les Lamourouxia vir- gata, Kunth, loc. cèt., 2, p.536, t. 167; Lamourouxia serratifolia, Kunth, loc. cit., t. 168, et Lamourouxia rhinanthifolia, Kunth, loc. cit., t. 169. LAM LAMPADE. mor. Genre établi par Montfort ( Con- chyl. Syst., t. 11, page 242) pour une petite Coquille microscopique, très-voisine des Cristellaires de La- marck. Férussac, dans ses Tableaux systématiques, ne l’a point admise comme genre; il l’a placée dans son genre Lenticuline, dans la sous-division des Cristellées. PV, LENTICULINE et NUMMULITE. LAMPAS. mozz. Nom vulgaire que l’on donne à plu- sieurs espèces de Strombes. 7”. ce mot. LAMPAS. 8or. D'où Lampette, qui désigne l’Agros- temma Githago,L., nom par lequel les anciens dési- gnaient les espèces communes du genre Lychnis. LAMPE. morc. Nom sous lequel on désigne vulgaire- ment plusieurs espèces du genre PATELLE. Ÿ. ce mot. LAMPE ANTIQUE. morr. Espèce du genre Hélice. V’. ce mot el CAROCOLLE. LAMPÉTIDE. Lampelis. is. Genre de la famille des Sternoxes, institué par Dejean qui le caractérise ainsi: antennes filiformes , en scie, composées de onze arti- cles; mandibules cornées; palpes filiformes; tête large, à côtes réticulées ; corselet plus large que haut, coupé droit en avant, arrondi postérieurement et élargi sur les côtés; écusson très-pelit, transverse ; élytres dimi- nuant insensiblement vers l'extrémité; cuisses courtes; jambes postérieures plus longues, avec deux épines au sommet; tarses triangulaires, velus, creusés en des- sous. Le petit nombre des espèces de ce genre appar- tient à l'Amérique du sud. LAMPÉTIE. is. Espèce européenne de Lépidoptères diurnes, du genre Polyommate. 7. ce mot. LAMPETRA. pois. Synonyme vulgaire de Lamproie. V. PETROMYZON. LAMPETTE. por. !”. Lampas. On élend aussi ce nom, et par la même raison, au Lychnis Flos-Cuculi, L. PF. LYCHNIDE. LAMPILLON. pois. Pour Lamproyon. #. ce mot. LAMPIQUE. Acide qui se produit par l’action d’un fil de platine que l’on maintient incandescent par la flamme d’une lampe à esprit de vin; cet acide paraît être une combinaison de l'acide acétique avec une par- tie des éléments de l'alcool dont, jusqu'ici, on n’est point parvenu à le séparer. LAMPOCARPE. Lampocarpus. or. Épithète qui ex- prime, dans les graines, une enveloppe luisante. LAMPOCARYE, Lampocarya. Bot. Genre de la fa- mille des Cypéracées, établi par R. Brown (Prodr. F1. Nov.-Holl.,1, p.258) qui lui assigne pour caractères : des épillets uniflores, composés d’écailles imbriquées en tout sens, dont les extérieures sont vides : lenombre des étamines varie de trois à six, et leurs filets sont persis- tants; l'ovaire est dépourvu de soies hypogynes, sur- monté d’un style trifide et de trois stigmates indivis. Le fruit est une noix osseuse, lisse, mucronée à son sommet par la base du style qui est persistante. Ce genre établit le passage entre les genres Cladium et Gahnia, et diffère du premier par ses filets staminaux persistan(s, et par son style formant une pointe sur le fruit; et du second par son fruit constamment lisse. A ce genre R. Brown rapporte deux espèces : l’une, Lam- pocarya aspera, est tout à fait nouvelle; l’autre, Lampocarya hexvandra, est le Gahnia trifida de La- L À M billardière. Ces deux espèces croissent à la Nouvelle- Hollande. LAMPORNIDE. Lampornis. ots. Genre nouveau, proposé par Swainson, pour quelques Oiseaux de la famille des Trochilidées, qui se distinguent par le bec recourbé et la queue courte, égale et ronde. Les espèces de ce genre seraient : T’rochilus mango, L.; Trochi- lus puella, L.; Trochilus niger, Sw., elc. LAMPOTTE. mozc. Nom donné vulgairement aux petites Patelles que les pêcheurs mangent, ou dont ils emploient la chair comme appt. LAMPGURDE. Xanthium. BoT. Genre d’une orga- nisation singulière, formant avec l’Ambrosia, l’'Iva et le Zransera une petite famille voisine, quoique suf- fisamment distincte, des Synanthérées. Ce genre pré- sente les caractères suivants : les fleurs sont unisexuées el monoïques; les mâles forment des capitules globu- leux, placés vers la partie supérieure des rameaux; leur involucre est composé d’écailles imbriquées sur plusieurs rangs; le réceptacle est ovoïde; chaque fleur est accompagnée d’une écaille de forme variable; son calice manque; sa corolle est tubuleuse, évasée de la base au sommet, à cinq dents et à cinq nervures longi- tudinales, qui se bifurquent à leur sommet pour suivre chacun des bords des dents. Les étamines, au nombre de cinq, sont monadelphes, et leurs filets réunis for- ment un tube cylindrique, inséré tout à fait à la base de la corolle; les anthères sont généralement saillantes au-dessus de la corolle, rapprochées les unes contre les autres, mais libres. Les fleurs femelles sont gémi- nées, très-rarement solitaires, placées à l’aisselle des feuilles, dans un involuere ovoïde, qui paraît formé de la soudure de deux involucres renfermant chacun une fleur. Cet involucre se rétrécit supérieurement où il se termine par deux petits cols à travers lesquels on voit sortir et saillir les stigmates. La face externe de cet in- volucre, qui est persistant, est toute hérissée de poils, dont quelques-uns, beaucoup plus grands, deviennent épineux. Chaque fleur femelle se compose d’un ovaire infère, ovoïde, allongé, dont le limbe est nul ou formé de trois divisions étroites el rapprochées contre le style. La corolle manque entièrement. Le style est d’une longueur variable, très-simple, continu avec le sommet de l'ovaire et terminé par deux stigmates li- néaires, divergents, glanduleux sur leur face interne. Le fruit est un véritable akène allongé, terminé en pointe à son sommet, ordinairement marqué de dix lignes ou stries longitudinales. Ces akènes sont entière- ment renfermés deux à deux dans les involucres qui se sont accrus et dont une partie des poils sont deve- nus épineux. Chaque akène contient une graine dres- sée, portée sur un funicule assez long. Elle se compose du tégument propre, qui est mince et membraneux, el d’un embryon homotrope, dont la radicule est co- nique. Ce genre renferme cinq espèces : ce sont des plantes herbacées annuelles ou vivaces, à liges rameuses, quel- quefois épineuses, à feuilles alternes, plus ou moins profondément incisées. De ces cinq espèces, trois crois- sent en France, dans les lieux inculles ou dans les vignes, savoir : Xanthium strumarium, Xanthium LAM spinosuim et Xañthium orientale. Ces deux dernières se rencontrent surtout dans les provinces méridionales de la France; des deux autres l’une, Xanthium echi- natum, Murray, est encore peu connue; on ignore sa patrie; l’autre, Xanthium catharticum, Kunth (in Huinb.), a été trouvée au Pérou, dans les environs de Quito. 7. XANTHIACÉES. LAMPRA. Lampra. 1xs. Coléoptères pentamères; genre de la famille des Sternoxes, tribu des Bupres- tides, établi aux dépens du genre Buprestis, par Me- gerle, qui lui assigne pour caractères : premier article des palpes maxillaires allongé, obconique, le deuxième court, subeylindrique, etle dernier sécuriforme; palpes labiales très-courtes, avec le dernier article subcylin- drique; labre court; mandibules courtes, épaisses, ar- quées et obtuses à l'extrémité; menton corné, grand, transversal, rétréci antérieurement; yeux grands, très- écartés ; antennes de la longueur de la moitié du pro- thorax, grêles, fortement comprimées, avec les quatre premiers articles très-courts, égaux, subovalaires, les autres diminuant insensiblement de longueur; front plan ou déprimé; épistome échancré; écusson très-court et large; élytres rétrécies et dentées à l'extrémité, fai- blement denticulées sur le bord extérieur; pattes mé- diocres, grêles ; tarses assez longs ; le premier article des quatre postérieurs de la longueur au moins des deux suivants réunis; corps médiocrement convexe. LampRA ÉCLATANT. Lamprarutilans, Meg.; Bupres- tis rutilans, Fab. Ses antennes sont noirâtres; sa tête est d’un vert doré, un peu raboteuse; son corselet est également raboteux, d’un vert bleuâtre, avec les côtés d’un vert doré et quelques points d’un violet noirâtre; ses élytres sont striées, tridentées, d’un vert bleuâtre, avec les côtés dorés et plusieurs points d’un noir violet. Le dessous du corps et les pattes sont d’un vert bleuà- tre, brillant. Taille, cinq lignes. Europe. Le Bupreste plébéien d'Olivier, que l’on trouve aussi dans les envi- rons de Paris, fait également partie de ce genre. LAMPRE. Lampra. Bot. Le genre proposé sous ce nom par Lindley, dans la famille des Ombellifères, n’a pas été admis par le professeur De Candolle qui l’a réuni à son genre Didiscus. V. DIDISQUE. LAMPRIE. Lamprias.1xs. Genre de l’ordre des Co- léoptères, section des Pentamères, famille des Carnas- siers, tribu des Carabiques, division des Troncatipen- nes, établi par Bonelli et ayant pour caractères : palpes extérieures finissant par un article dont la forme se rap- proche de celle d’un cône renversé ou d’un cylindre, et qui est tantôt un peu plus gros que le précédent, tantôt de la même épaisseur; erochets des Larses pecti- nés en dessous; pénultième article de tous les tarses simple ou point divisé en deux lobes; corselet plus large que long. Les Cimindes diffèrent des Lampries par des caractères tirés des articles des palpes. Les Lé- bies s’en distinguent par les tarses. Enfin les Dromies elles Démétries s’en éloignent par la forme de leur cor- selet. Ces insectes vivent en général sous les écorces des arbres, quelquefois ils viennent courir sur les feuil- les et sur les liges, et alors, si on en approche, ils se laissent tomber à {erre et ont bientôt disparu aux yeux du chasseur qui ne peut les prendre qu'en dépouillant | LAM 259 tout le sol de ses herbes et des petites pierres sous les- quelles ils se cachent. LAMPRIE CYANOCÉPHALE. Lamnprias Cyanocephala, Bonell.; Lebia cyanocephala, Latr.; Carabus, Fabr., Panz., Faun. Ins. Germ., xxxv, 5. Elle est longue de près de deux lignes et demie; son corps el sa tête sant bleus, son corselet est rouge ainsi que les pattes qui n’ont que les genoux de bleus. Elle se trouve en Europe sous les écorces des arbres. Il en existe une espèce très- voisine en Suède, que Dufsmidt a nommée CAloroce- phala; elle ne diffère de la précédente que par les pat- tes qui n’ont pas les genoux noirs. LAMPRILLON. pois. Même chose que Lamproyon. V. ce mot. LAMPRIME. Lamprima. 115. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des La- mellicornes, tribu des Lucanides, établi par Latreille et ayant pour caractères : antennes coudées, compo- sées de dix articles; point de labre apparent; lan- guette divisée en deux pièces allongées et soyeuses; mâchoires découvertes en dessous jusqu’à leur base; mandibules grandes et comprimées dans les mâles; corps convexe, surtout dans les mâles. Ces insectes diffèrent des Lucanes et des Platycères par leur men- ton qui est très-petit et ne recouvre pas les mâchoires, tandis qu’il est grand et ne les laisse pas apercevoir dans ces deux genres; ils s’éloignent des Sinodendres et des OEsales par des caractères de la même valeur et par la forme du corps. Fabricius a placé la seule espèce qu'il a connue de ce genre, avec les Lethrus (Lethrus æneus). Schreber a donné (Trans. de la Soc. Linn. de Londres, t. vi, p. 185) une description complète du même insecte et l’a rangé avec les Lucanes. C’est, en effet, de tous les genres de la famille des Lamelli- cornes, celui avec lequel ces Coléoptères ont le plus de rapports. Les Lamprimes ont une tête bien découverte, armée de deux mandibules comprimées, droites, diri- gées en avant, dentées à leur partie intérieure et supé- rieure, et très-velues en dedans. Leurs mâchoires sont insérées en dessous; leur lobe terminal est petit et pointu, el elles portent chacune une palpe filiforme. Les antennes sont composées de dix articles, les quatre derniers forment la massue; mais le premier article de cette massue est beaucoup plus petit et en forme de dent; elles sont insérées au-dessus des mandibules, en avant des yeux et sous une petite éminence du devant de la tête. Les yeux sont assez grands et se prolongent un peu au-dessous. Le corselet est très-grand, deux fois plus large que long, convexe, légèrement rebordé et dilaté de chaque côté, vers son milieu. L’écusson est arrondi postérieurement ; les élytres sont moins lon- gues que le corselet, convexes, et vont en se rétrécis- sant jusqu’à l'extrémité. Le sternum du mésothorax est avancé en pointe dirigée vers le prothorax. Les jambes - antérieures sont courtes et larges, et offrent au côté intérieur près de l'épine souvent élargie qui les ter- mine, un petit pinceau de poils réunis, pointu et sem- blable lui-même à une autre épine; les autres pattes sont moins fortes, à peu près de la même longueur. Ces insectes sont très-brillants et paraissent jusqu'à présent propres à la Nouvelle-Hollande et à l'ile de 254 LAM Norfolk, de la mer Pacifique. Leurs mœurs sont encore inconnues, mais elles doivent être les mêmes que celles des Passales. L'espèce qui sert de lype à ce genre est : LAMPRIME BRONZÉE. Lamnprima ænea, Latr.; Lethrus œneus, Fabr.; Lucanus œæneus, Schreb. (Trans. of Linn. Societ., t. vr, pl. 20, fig. 1). Cette espèce est longue de près d'un pouce; ses mandibules sont beau- coup plus longues que la tête, très-velues intérieure- ment, obliquement tronquées et simplement bidentées à leur extrémité, avec une troisième dent sans échan- crure remarquable au bord interne; le corps est vert; les élytres sont de la même couleur, plus brillantes, un peu ridées. Les jambes antérieures sont armées de huit dents au côté extérieur; l’épine est en demi-croissant, pointue au bout, avec des dentelures extérieures; le sternum est moins avancé que dans le Lamprima aurata où Lucanus œneus, var., Schreb. Le Lam- prima cuprea a les mandibules beaucoup plus courtes et presques glabres. Ces trois espèces ont le bord anté- rieur de la têle transversal, un peu échancré ou con- cave. Son vertex offre une dépression triangulaire. LAMPRIS. pois. f. CHRYSOTOSE. LAMPROCARPUS. Bor. Le genre établi sous ce nom par le docteur Blume, ne paraît pas différer du genre Pollia de Thunberg. 7. ce mot. LAMPROCARYE. Lamprocarya. pot. Genre de la famille des Cypéracées, établi par Robert Brown pour quelques plantes de l’Australasie, que Labillardière avait considérées comme devant appartenir au genre Gahnia. Caractères : épillets à une seule fleur qui est hermaphrodite et terminale; paillettes diversement imbriquées; périgone nul; étamines ordinairement au nombre de quatre et quelquefois de trois ou de six: leurs filaments sont toujours allongés et contournés; ovaire couronné par un style trifide, que terminent des stigmates entiers ; caryopse osseuse, placée immédiate- ment sous la base du style, avec sa coque plus épaisse au sommet, noyau lisse, ordinairement un peu étranglé et raboteux vers le milieu. Les Lamprocaryes sont des plantes herbacées, à chaumes feuillés, à épillets serrés et paniculés; souvent la panicule est accompagnée de feuilles. LAMPROGLÈNE. Lamproglena. crust. Ce genre de l’ordre des Branchiopodes, a été établi par Nordmann, qui lui donne pour caractères : tête petite, faiblement divisée en sept lobes, ayant en dessus un œil médian, et en avant une paire d'antennes très-rapprochées de la ligne médiane : en dessous de ces organes se trouve une paire d’appendices styliformes, qui ressemblent à une seconde paire d’antennes, mais qui paraissent être plutôt les analogues des pattes ancreuses de la pre- mière paire. Autour de la bouche on voit deux autres paires de pales ancreuses, qui sont assez grosses. Les quatre premiers segments thoraciques sont réunis en une seule pièce, et ne se distinguent entre eux que par des étranglements; ils portent chacun une paire de pattes rudimentaires, situées près de leur bord latéral, et terminées par les vestiges de deux rames, Le dernier anneau thoracique est beaucoup plus petit que les deux précédents, et présente deux orifices générateurs, entre lesquels se voient deux tubercules qui paraissent re- LAM présenter les membres de ce segment. Enfin l'abdomen . est très-long et bifurqué à son extrémité. Ce genre se rapproche de celui des Dichélestes, mais il conduit vers les Lernées, à raison de l’état rudimentaire de toutes les pattes thoraciques ; il se compose jusqu'ici de trois espèces que Nordmann a nommées Lamproglena pul- chella, Lamproglena lichiæ et Lamproglena hem- prichi. LAMPROIE. pois. Espèce du genre Pétromyzon. 7. ce mot. On a aussi appelé LAMPROIE AVEUGLE, la Myxine. V. ce mot. LAMPROPE. Lampropus.B0oT. On exprime par cette épithète les végétaux qui ont le stipe brillant. LAMPROPTÈRE. Lampropiera. 1xs. Hémiptères; genre de la famille des Cicadaires, auquel Germar qui l’a créé, aux dépens du genre Centrote, donne pour caractères : têle perpendiculairement inclinée, trigone, aiguë, avec l’occiput élevé et fourchu; élytres repliées, ornées de quatre cellules qui occupent le bord posté- rieur; pieds grêles el assez longs ; jambes cylindriques; tarses égaux. Ces insectes ont l’écusson grand, avec une dent dressée à l'extrémité; leurs élytres sont très- luisantes; le milieu du corselet est armé d'une corne. On en compte jusqu'ici deux espèces : LAMPROPTÈRE CHEVREUIL. Lamproptera Capreolus; Centrotus Capreolus, Mag. d’'Entom. Il a deux cornes à l’occiput, et deux autres dressées et comprimées sur le dos; il est noir, avec les élytres blanches, marquées de trois bandes noires. Du Brésil. s LAMPROPTÈRE VACBE. Lamproplera Vacca, Centro- tus Vacca, Mag. Il a deux cornes à l’occiput et deux sur Le dos ; ces dernières sont convergentes; il est noir, avec les élytres blanches à l’exception de la base et de l'extrémité qui sont aussi noires. Du Brésil. LAMPROSOME. Lamprosoma. 195. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères, famille des Cycliques, tribu des Chrysomélines, établi par Kirby (Trans. of Lin. Soc.) et adopté par Latreille (Fam. naturelles du Règne Anim.). Les caractères de ce genre sont : antennes courtes, pectinées et en scie, insérées au-devant des yeux et distantes les unes des autres. Ces insectes se distinguent des Chlamydes et des Clytres par des caractères tirés de la forme du corps, des pat- tes et des antennes; ils sont en général de petite taille, globuleux; leur tête est entièrement cachée sous le cor- selet qui est très-bossu el penché en avant; celui-ei est beaucoup plus large postérieurement et finit en pointe joignant l’écusson qui est très-petit. Les élytres sont courtes, extrêmement bombées; elles ont de légères stries de points enfoncés. On ne connaît pas les habi- tudes de ces insectes qui habitent toutes les contrées chaudes de l’Amérique méridionale. Ils sont ornés des couleurs les plus brillantes. Dejean (Cat. des Col., p. 125) en mentionne cinq espèces. LAMPROSOME BRILLANTE. Lamprosoma fulgida, Dei. Elle est, en dessus, d’un beau rouge métallique, extrè- mement luisant, changeant en jaune, bleu, violet et rouge vif, suivant les angles sous lesquels on présente l'animal aux rayons lumineux; le dessous est bleu. Taille, deux lignes. De Cayenne. LAMPROSTACHYS. BoT. Le genre ainsi nommé par LAN Bojer, d’après l'examen d’une plante de Madagascar, de la famille des Labiatées, a été reconnu identique avec le genre Achyrospermum du docteur Blume. PV. ACHYROSPERME. LAMPROTAT. Lamprotalus. 1Ns. Hyménoptères; genre de la famille des Pupivores, tribu des Chalcidites, établi par Westwood qui lui assigne pour caractères : tête médiocre; antennes assez épaisses, composées de six articles dont le deuxième plus court que le premier, le troisième très-pelit, les quatrième et cinquième plus longs que le sixième qui est grand et ovale; corps très- brillant; abdomen plus court que le corselet, convexe, ovale et impressionné à sa base; pieds grêles et de mé- diocre longueur. LAMPROTAT BRILLANT.Lamprotatus splendens,West- wood. Cette espèce est entièrement d’un vert doré, avec les pieds fauves, bronzés à leur base; ses antennes sont noires. Taille, deux lignes environ. En Angle- terre. LAMPROTIS. BoT. Bentham avait établi sous ce nom, dans la famille des Éricacées, un genre distinct pour l’Ærica rubella de Don; mais le professeur De Candolle, dans le vol.7 de son Prodromus, p.650, n’a point conservé ce genre, il en a seulement pris le nom pour désigner l’une des sections de son genre Erica. LAMPROTORNIS. o1s. Synonyme de Stourne. Y. ce mot. LAMPROYON. pois. On appelle ainsi, et à peu près indifféremment, les petites espèces du genre Pétromy- Zon, ainsi que les jeunes Lamproies. F7. PÉTROMYZON. LAMPSANE. Lampsana. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syn- génésie égale, L., établi par Tournefort, et adopté par Linné qui a modifié arbitrairement sa dénomination en celle de Lapsana. Voici ses caractères : involucre formé de huit folioles oblongues, appliquées, accompagnées à la base de quelques écailles surnuméraires, appliquées et ovales; réceptacle nu et plan; calathide composée de demi-fleurons nombreux et hermaphrodiles; ovaires obovoïdes, oblongs, un peu comprimés, glabres, lisses, striés et dépourvus d’aigrettes. En constituant ce genre, Tournefort n’y comprenait qu’une seule espèce, le Lampsana communis. Linné y réunit, mais à tort, les plantes qui font partie des genres Hedypnois, Rha- gadiolus et Zacintha. D'un autre côté il en avait sé- paré le Lampsana fœtida, qu’il avait placé, d’après Vaillant, parmi les Æyoseris. Haller, Lamarck et De Candolle, ont réuni aux Lampsana, l'Hyoseris mi- nima de Linné, qui est devenu le type du genre 4rno- seris de Gærtner. Les genres Rhagadiolus, Zacintha et Arnoseris, détachés du Lampsana, ont été admis par Cassini qui a placé celui-ci, malgré ses akènes dé- pourvus d’aigrettes, dans la section des Crépidées de la tribu des Lactucées. Il l’a composé des quatre espèces suivantes : 1° Lampsana communis, L.; 2 Lamp- sana glandulifera, Cassini, ou Lampsana lyrata, Willd.; 5° Lampsana virgata, Desfont.; 4° Lampsana fœtida, le type du genre T'araxaconastrum de Vail- lant, ou Leontodontoides de Micheli. Ce sont des plantes herbacées indigènes de l'Europe, des bords de la Médi- LAM 255 terranée et de la mer Caspienne. La première est très- commune dans les lieux incultes et cultivés de toute l’Europe, où elle fleurit pendant tout l'été. Les habitants de Constantinople la connaissaient autrefois, au rap- port de Belon, sous le nom générique aujourd'hui adopté, et ils en faisaient usage comme aliment. On lui a donné le nom vulgaire d'Herbe aux mamelles, parce que son suc était, dit-on, efficace contre les gerçures qui surviennent au sein des nourrices. : Pline et Dioscoride donnaient le nom de Lampsana, au Raphanus Raphanistrum; quelques auteurs des premiers âges de la botanique, Cæsalpin et Daléchamp, l'appliquaient aussi à des Crucifères, comme, par exemple, à la Moutarde sauvage, Sinapis arvensis. Enfin Lobel et Dodæns l’ont réservé à la plante de l’or- dre des Chicoracées, qui forme le type du genre dont il est question dans cet article. LAMPT ou LANT. mam. Cet animal africain paraît être le Zébu, selon Buffon. LAMPUGE ET LAMPUGNE. pois. Synonymes vulgai- res de Liche, espèce de Gastérostée, 7. ce mot, et du Pompiie. 77. CORYPHOENE. LAMPYRE. Lampyris. 1Ns. Genre de l’ordre des Co- léoptères, section des Pentamères, famille des Serri- cornes, division des Malacodermes, tribu des Lam- pyrides, élabli par Linné et adopté par tous les entomologistes, avec ces caractères : corselet en demi- cercle et cachant entièrement la tête, ou en carré trans- versal; bouche très-petite; palpes maxillaires terminées par un article finissant en pointe; extrémité postérieure de l’abdomen phosphorique ; yeux très-gros, dans les mâles surtout. Ces insectes se distinguent des Lycus, avec lesquels ils ont beaucoup d’affinité, par la tête qui est rétrécie et prolongée en bec dans ceux-ci; ils s’éloignent des Omalisus en ce que leurs palpes finissent en pointe, tan- dis qu’elles sont terminées par un article tronqué dans ces derniers; enfin les Téléphores et les Malthines en sont séparés par des caractères tirés des palpes. Le nom de Lampyris a élé donné par les Grecs à tous les insectes qui répandent, pendant la nuit, une lumière phosphorique; les Latins donnaient à ces insectes les noms de Cicindela, Noctiluca, Lucio, Luciola, Lu- cernuta, Incendula. Avant que Fabricius eût bien distingué ce genre et lui eût assigné les caractères qui lui sont propres, on l'avait longtemps confondu avec ceux de Téléphores et de Malachies, sous le nom de Cantharis. Geoffroy, en les séparant des Téléphores, les a néanmoins associés avec les Lycus, et Linné les a encore confondus avec les Lycus et les Pyrochroa. Ces insectes, dont quelques femelles sont connues sous le nom de Vers luisants, et que les voyageurs appellent Mouches lumineuses, Mouches à feu, etc., ont le corps très-mou , particulièrement l'abdomen qui est comme plissé; il est oblong, ovale, déprimé; la tête est enfon- cée et comme enchâssée dans le corselet; les antennes sont très -rapprochées à leur base, filiformes, pecti- nées, plumeuses ou en scie dans plusieurs mâles, avec le troisième article de la longueur du suivant; la bou- che est pelite et sans saillie; les palpes maxillaires sont sensiblement plus grandes que les labiales, avec le 256 LAN dernier article ovoïde et pointu; les yeux sont globu- leux, arrondis, assez grands; le corselet forme une plaque très-grande, plate, demi-circulaire, rebordée, qui cache entièrement la tête, et qui est à peu près aussi large que les élytres; l’abdomen est composé d’anneaux qui forment autant de plis et qui sont ter- minés latéralement en angles aigus; les élytres sont coriaces, un peu flexibles ; quelques-uns les ont très- courtes, les femelles de quelques autres en sont tout à fait dépourvues ainsi que d'ailes, et telles sont les es- pèces du nord de l’Europe. D’après Dufour (Ann. des Scienc. nat., t. 5, p. 225), le Ver luisant, qui est la fe- melle aptère d’un Lampyre d'Europe, a un cänal ali- mentaire dont l’élendue a environ deux fois celle de tout le corps. L’æsophage est d’une brièveté qui le rend imperceptible ; il se dilate aussitôt en un jabot court. Le ventricule chylifique est séparé du jabot par un étranglement valvulaire; il est fort long, lisse, c’est-à- dire dépourvu de papilles, mais boursoufflé et cylin- droïde dans ses deux Liers antérieurs, intestiniforme dans le reste de l'organe. L'intestin grêle est fort court; celui qui est destiné au séjour des matières fécales en est brusquement distinct; il est flexueux et offre un renflement, peut-être inconstant, qui représente le cœcum el qui dégénère en un rectum allongé. On a fait, sur la matière lumineuse de ces insectes, plusieurs expériences qu’il serail trop long de rappor- ter ici. Beckerhiem en a publié dans les Annales de Chimie (t. 4, p. 19); Carradori a fait des expériences sur le Lampyre italique, et Tréviranus a observé plu- sieurs espèces de ce genre. Il résulte de toutes ces ob- servalions que les Lampyres vivent très-longtemps dans le vide et dans différents Gaz, excepté dans les Gaz acides nitreux, muriatique et sulfureux, dans les- quels ils meurent en peu de minutes. Leur séjour dans le Gaz hydrogène le rend, du moins quelquefois, dé- tonant. Privés, par mutilation, de cette partie lumi- neuse du corps, ils continuent encore de vivre, et la même partie, ainsi détachée, conserve pendant quelque temps sa propriété lumineuse, soit qu’on la soumette à l’action des différents Gaz, soit dans le vide ou à l'air libre. La phosphorescence dépend plutôt de l’état de mollesse de la matière que de la vie de l’insecte; on peut la faire renaître en ramollissant cette matière dans l’eau. Les Lampyres luisent avec vivacité dans l’eau tiède et s’éteignent dans l’eau froide, il paraît que ce liquide est le seul agent dissolvant de la ma- tière phosphorique. Toutes les espèces de Lampyres brillent pendant la nuit. La partie lumineuse est pla- cée au-dessous des deux ou trois derniers anneaux de l'abdomen, qui sont ordinairement d’une couleur plus pâle que les autres, et y forment une tache jaunâtre ou blanchâtre. La lumière qu'ils répandent est plus ou moins vive, d’un blanc verdâtre ou bleuâtre, comme celle des différents Phosphores: il paraît qu’ils peuvent varier à volonté son action, ce qui a lieu surtout lors- qu’on les saisit. Ces insectes sont nocturnes; on voit souvent les mâles voler, ainsi que des Phalènes, au- tour des lumières, ce qui peut porter à conclure que la lumière les altire et que la nature a doué leurs fe- melles de cette propriété, afin que les mâles puissent 1 LAM les apercevoir dans la nuit, et se livrer à l'acte de l’ac- couplement. Pendant le jour, ces insectes restent ca- chés sous l'herbe ; mais si l’on se promène en été après le coucher du soleil, on les aperçoit au pied des buis- sons, répandant une lumière plus ou moins vive qui, dans des temps où l'ignorance régnait à un haut degré en France, a causé de grandes frayeurs à des voyageurs qui prenaient ces pelits animaux pour des revenants, des feux follets, etc. En Amérique, et mème en Italie, les Lampyres produisent un spectacle d'autant plus curieux, que les deux sexes sont ailés; on voit alors l'air sillonné en mille sens divers par des lumières qui vont tantôt s'arrêter sur des arbres, tantôt se joindre ou bien se perdre dans des buissons ou dans l'herbe. La larve des Lampyres ressemble beaucoup à la fe- melle de l’insecte parfait; elle est munie de six pattes écailleuses, placées sur les trois premiers anneaux; la tête est de forme ovale, très-petile et munie de deux antennes coniques, assez grosses, courtes et divisées en trois articles. La bouche porte deux longues dents écail- leuses, minces, courbées et très-pointues. Le corps est composé de douze anneaux; il est plus large dans son milieu qu'aux extrémités, et sa partie postérieure est tronquée transversalement. La nourriture de cette larve se compose d'herbes et de feuilles de différentes plantes; elle marche fort lentement en s’aidant de la partie postérieure de son corps, retire sa Lête, et reste immobile dès qu’on la touche. Quand cette larve veut se transformer en nymphe, sa peau se fend de chaque côté du corps, et dans toute l'étendue des trois premiers anneaux ; leur partie supérieure se délache tout à fait de dessous, et la larve Lire sa tête hors de la peau qui la couvre, à peu près comme on tire la main hors d’une bourse; les deux fentes latérales donnant à l’insecte un espace très-grand pour sortir de sa vieille peau, il en vient aisément à bout dans peu de minutes. La nymphe a le corps courbé en arc ou en demi-cercle; on lui voit encore remuer el allonger la tête, de même que les an- tennes et les pattes. Suivant Degéer, les larves et les nymphes des Lampyres de notre pays jouissent de la propriété d’être lumineuses ; on a dit que quelques mâ- les n'avaient pas cette propriété; mais ils en jouissent encore, quoique faiblement. Les femelles des Lampyres d'Europe, observées par Degéer, pondent, sur le gazon ou sur l’herbe où elles vivent, un très-grand nombre d'œufs assez gros, de forme ronde et d’un jaune citrin, enduits d’une matière visqueuse, qui sert à les attacher sur les plantes. Le nombre d'espèces de Lampyres connus se monte à peu près à soixante. Dejean (Cat. des Col., p. 56) en mentionne trente-huit espèces. Celles qu’on peut con- sidérer comme les {ypes du genre sont : LAMPYRE LUISANT. Lampy ris noctiluca, Lin., Panz., Faun. Ins. Germ., x11, 7. Le mâle est long de qua- tre lignes et noirâtre ; antennes simples; corselet demi- circulaire , recevant entièrement la tête, avec deux taches transparentes en croissant; ventre noir; der- niers anneaux d’un jaune pâle. C’est la femelle de cet insecte qui est vulgairement désignée par les campa- gnards sous le nom de Ver luisant; elle se trouve dans toute l’Europe, d’une extrémité à l’autre. LAM LAMPYRE D'ITALIE. Lampyris Italica, Lin., Oliv., Col. 11, 28, 12. Nommé dans le pays Lucciola. Corse- let ne recouvrant pas toute la tête, transversal, rou- geàlre, ainsi que l’écusson, la poitrine et une partie des pieds; tête, éluis el abdomen noirs, les deux der- niers anneaux du corps jaunâtres. Les femelles sont ailées. f., pour les autres espèces, Fabricius et Olivier, Col. r1, n° 28. LAMPYRIDES. Lampyrides. 1xs. Tribu de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Serricornes, division des Malacodermes, établie par Latreille qui lui donne pour caractères (Familles natu- relles du Règne Animal) : corps droit, mou, avec le cor- selet plat, tantôt demi-cireulaire, tantôt carré ou tra- pézoïde,avancésur la tête qu’il recouvre totalement ou postérieurement. Les palpes maxillaires au moins sont plus grosses vers leur extrémité. Les mandibules sont généralement petites, déprimées, pointues et entières au bout dans la plupart, unidentées au côté interne dansles autres. Le pénultième article des tarses est bilobé; les crochets du dernier ne sont ni dentés ni appendiculés. Les femelles de quelques-uns sont aptères, ou n’ont que des élytres très-courtes. + Antennes très-rapprochées à leur base; bouche pe- lite; tête des uns avancée en museau, celle des autres cachée entièrement ou en majeure partie par le corselet, avec les yeux très-grands dans les mâles; extrémité postérieure de l'abdomen phosphorescente dans plu- sieurs. Genres : LYCUS, OMALISE, PHENGODE, AMYDÈTE et Lanw- PYRE. /. ces mots. +} Antennes séparées à leur base par un écart nota- ble ; tête point avancée en manière de museau, obtuse ou arrondie en devant , simplement recouverte à sa base avec la bouche et les yeux de grandeur ordi- naire. Genres: DRILE, TÉLÉPHORE et MALTHINE. /”. ces mots. LAMUTA. Bot. Synonyme de Cynomètre. F. ce mot. LAMYRE. Lamyra. or. Dans le Bulletin de la So- ciété Philomatique de novembre 1818, H. Cassini a pro- posé, sous ce nom, l'établissement d’un genre de la fa- mille des Synanthérées, qu’il a formé aux dépens du Cirsium. Ayant ensuite constitué plusieurs autres gen- res avec des espèces rapportées à juste titre à celui-ci, il ne l’a plus considéré que comme un sous-genre ; néanmoins il a continué à lui assigner des caractères distinctifs et à donner à ses espèces le nom générique de Lamyra. Les détails de l’organisation de ce sous- genre sont les mêmes que dans le Cirsium; en voici les caractères essentiels : folioles extérieures et inter- médiaires de l’involucre munies d’un appendice qui offre à sa base interne une protubérance calleuse, tu- béreuse, charnue ou fongueuse; akènes lisses, arron- dis, sans bourrelel apicilaire, et pourvus d’un péricarpe très-épais et dur après la maturité; leur aréole basi- laire large, orbiculaire et point oblique; laigrette blan- che, formée de poils plumeux, à peu près égaux; corolles presque régulières. Cassini place dans ce sous-genre huit espèces indigènes des régions méditerranéenne et orientale : 10 Lamyra triacantha, Cass., ou Carduus Casabonæ, L. Cette belle plante croît dans l'Europe LAN 257 australe, et notamment aux îles d'Hyères; 2° Lamyra undulata, Cass., ou Carduus hispanicus, Lamk., Encycl. Méth.; 5° Lamyra diacantha, Cass., ou Car- duus diacanthus, Labillardière (Zcon. Pl. Syriac. rar., déc. 2, p.7, t. 5); Cnicus afer, Willd.; 4° La- myra angustifolia, Cass.; Cnicus echinocephalus, Willd. Cette espèce croît sur le Caucase; 5° Lamyra pinnatifida, Cass., ou Cirsium horridum , Lagasca, Gen. et Sp. PL., p. 24. Cette plante que Lagasca a trouvée en Espagne, dans le royaume de Grenade, n’est rapportée qu'avec doute au groupe des Lamyra; 60 La- myra stipulacea, Cass., ou Carduus stellatus, L.; 70 Lamyra alata, H. Cass.; 80 Lamyra glabella, Cass. Ces deux dernières espèces sont originaires du royaume de Naples. LAMYXIS. poT. Raffinesque-Schmaltz a proposé ce genre des Cryptogames, dans les Annales de la Nature (1820), pour un Champignon qui se trouve sur les Hètres, dans les monts Catskille, aux États-Unis ; il le dit intermédiaire entre le Sistotrema et le Bolet, dont il diffère par ses pores inégaux, polygènes et lacérés ; son stipe est latéral, très-court; son chapeau est glo- buleux, blanc en dessus, avec des taches d’un brun rouge briqueté en dessous, et muni vers son bord d’un sillon concentrique. Raffinesque, en donnant à cette plante le nom de Sislotrema globularis, fait douter de la validité de ce genre. LANARIA. BoT. Plusieurs plantes ont reçu cette dé- nomination, soit à cause du duvet laineux qui les couvre, soit en raison de l'emploi qu’on en fait pour dégraisser les étoffes de laine. Ainsi, dans le premier cas, le Bouillon blanc (Ferbascum Thapsus, L.), ct dans le second, le Gypsophila Struthium, L., de même que la Saponaire, ont élé nommés Lanaria par les anciens. Le genre Argolasia a été nommé Lanaria par Aiton (Hort. Kew.). F. ARGOLASIE. LANARKITE. min. Synonyme de Plomb carbonaté cristallisé. #7. PLoms. LANCE DE CHRIST. por. L'un des noms vulgaires de l’'Ophioglosse vulgaire et du Lycope commun. LANCE DE ROI. BoT. Synonyme vulgaire d’Asphodèle jaune, Asphodela lutea. V. ce mot. LANCEOLARIA. BOT. /. HÉLIOPHILE. LANCÉOLÉ. Lanceolatus. 2001. BoT. On emploie cet adjectif, soit en zoologie, soit en botanique, pour désigner toute partie de plante ou d’animal qui pré- sente la forme d’un fer de lance. LANCERON ou LANÇON. pois. Nom vulgaire des jeunes Brochets. /’. Ésoce. LANCETTE,. pois. Espèce du genre Gobie. LANCISIA. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, établi, en 1719, par Pontédéra, sur une plante assez mal décrite pour que les auteurs qui ont adopté postérieu- rement le nom proposé par Pontédéra, ne se soient pas accordés relativement à l’espèce de Cotula qui lui a servi de (ype. Adanson a cru que c'était le Cotula coronopifolia de Linné, et cette opinion est aussi celle qui résulte, selon Cassini, de l’obseure description du botaniste ilalien. Gærtner a donné pour type au Lancisia le Cotula turbinata, L., dont on a fait le 258 LAN . genre Cenia. Persoon a composé son Lancisia, de plantes qui appartiennent au Lidbeckia de Bergius. Au milieu de ces changements et de ces fausses appli- cations d’un mot ancien à des choses qui sont d’ailleurs assez convenablement nommées, le meilleur parti est de le rayer des registres de l’histoire naturelle. LANCISTÈME. gor. Pour Lacistème. #. ce mot. LANÇON. pois. L'un des noms vulgaires de l'Équille. V. ce mot. On l’étend aussi au jeune Brochet. EANCRÉTIE. Lancretia. Bot. Genre de la famille des Hypéricinées et de la Décandrie Polygynie, L., établi par Delile (F1. d'Égypte, p. 69, t. 25) qui l’a ainsi carac- térisé : calice à quatre ou cinq sépales égaux entre eux; quatre ou cinq pétales; dix étamines libres, dont cinq plus courtes et opposées aux pétales; quatre à cinq styles. Le Lancretia suffruticosa, Delile (loc. cit.), est l'unique espèce de ce genre : c’est un sous-arbris- seau à feuilles simples, dentées ou crenées, et à fleurs terminales. Il avait été trouvé autrefois en Égypte par Lippi qui, dans ses manuscrits que possède le profes- seur de Jussieu, l'avait nommé Ascyroides Africa- num. Lors de l'expédition d'Égypte, Delile retrouva cette plante dans les mêmes lieux, et on crut alors qu’elle était particulière aux contrées arrosées par le Nil. Il n’en est pourtant pas ainsi : l'Égypte est la der- nière limite du Lancretia, qui a pour véritable patrie tout l’intérieur de l'Afrique compris entre la mer Rouge et les côtes occidentales de l'Océan. Cette plante, peu répandue dans l'Égypte, est au contraire très-com- mune au Sénégal, d’où J. Gay en a reçu plusieurs échantillons. LANDARIUS. os. Synonyme de Busard Saint-Martin. V. FAUCON. LANDES. Géo. Élendues de terrain généralement unies, dont le sol arénacé est rendu noirâtre par un peu de détritus végétal que n’emportent point les eaux pluviales, ordinairement stagnantes à leur surface et ne se dissipant guère que par l’évaporation; elles sont stériles ou revêtues seulement de quelques plantes courtes, qui en formentlasombre et misérable verdure. L’ingratitude de la terre, qui ne paierait par aucune récolte abondante les soins que l'Homme se donnerait pour leur culture, fait ordinairement des pays de Landes des solitudes, mais non ce qu’en géologie ainsi qu’en géographie physique on appelle Désert. #. ce mot. Dans les Landes, le sol n’est point composé d’une arène mobile que soulèvent les vents comme ils le font des vagues de la mer, et qui ne présente plus, quand le sable a disparu, qu’une surface dépouillée, formée de pierres et de rochers. Le terrain des Landes est plus consistant, et s’il n’est pas propre à toutes sortes de Végétaux, c’est peut-être moins à sa stérilité qu’à son peu de profondeur qu’il le doit; en effet, à quelques pieds au-dessous de sa surface, à quelques pouces même, on trouve une couche dure et compacte, brunâtre, fon- cée, épaisse de plusieurs pouces à plusieurs pieds. La végélation des Landes est ordinairement formée par les Erica cinerea, scoparia, tetralix el ciliaris, avec des UÜlex si communs qu’ils en ont pris le nom de Landier.DansleMidi,quelques Cistes s’y mêlent déjà; des Graminées courtes et rigides, le Festuca ovina, entre IAUN: autres, y fournissent une maigre nourriture à des Mou- tons chétifs. Les Lichens scyphiphores et coralloïdes y sont fort communs aux lieux tourbeux, fréquents dans ces Landes. On y trouve encore la végétation propre aux tourbières, et sur les bords des lagunes, quelques plantes particulières, telle que le Lobelia Dortmanna; regardé jusqu'ici comme exclusivement du Nord. LANDIA. BoT. Commerson nommait ainsi un genre de Rubiacées, qui ne diffère du Mussænda que parce que toutes les divisions du calice sont égalesentre elles. Cette légère différence ne paraît pas suffire pour dis- tinguer un genre; elle exige seulement qu’on en mo- difie le caractère générique. 7. MussæÆNDA. LANDIER. BorT. Synonyme vulgaire d’Ajonc. F. ce mot. LANDOLPHIE. Landolphia. Bot. Genre de la famille “des Apocynées, et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Palisot-Beauvois (Flore d'Oware et de Benin, t. 1, p. 54, t. 55), dédié au capitaine Landolphe, com- mandant le vaisseau qui porta Beauvois en Afrique. Ce genre est ainsi caractérisé : calice persistant, composé de cinq à six folioles coriaces, écailleuses, imbriquées, les intérieures plus petites; corolle monopétale, tubulée, le limbe à cinq divisions égales, obliques, le tube velu à son orifice; cinq étamines alternes avec les divisions de la corolle, insérées à l’orifice du tube, à filets courts et à anthères oblongues; style filiforme; stigmate pres- que divisé; ovaire presque globuleux, comprimé, mar- qué sur son pourlour, de dix stries ; baie charnue, presque globuleuse, déprimée, uniloculaire, renfermant plusieurs graines aplalies , attachées à un axe central. Ce genre offre, selon Beauvois, des ressemblances avec le Gynopogon de Forster, mais il en est suffisamment distingué par le fruit. LANDOLPHIE D'OWARE. Landolphia Owariensis, Beauv., loc. cit. C’est un arbrisseau qui croît dans l’intérieur des terres du royaume d’Oware. Ses feuilles sont opposées, ovales-oblongues, entières, lisses et ai- guës. Ses fleurs sont (erminales, disposées sur une pa- nicule en forme de corymbe. LANDSOME. Bor. Matière résineuse, d’une saveur amère, d’une odeur forte et pénétrante, d'une consis- tance analogue à celle du Copahu, et d’une couleur jaunâtre. Elle est apportée de la Chine où l’on prétend qu’elle découle de l'Augia Sinensis, Lour. LANDTIE. Landtiu. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Cynarées, établi par Lesson pour quelques plantes du cap de Bonne-Espérance, dont une d’elles,observée par Thunberg, avait été considérée comme devant appartenir au genre Perdicium.Carac- tères : capitule radié;..fleurons de la circonférence li- gulés et femelles, ceux du disque tubuleux, à cinq dents ethermaphrodites; réceptacle nu et plan; squammes de l'involucre mullinervées, paucisériales : les extérieures acuminées et scarieuses, les intérieures obtuses el sè- ches; filaments des étamines lisses; akène privé d’ailes, prismatico-tétragone , sillonné et velu tout à la base; aigrette unisériale , paléacée; paillettes très-minces et diaphanes. Les espèces de ce genre, dont trois ont été décrites, sont des plantes herbacées, vivaces, à rhizome assez épais et voisin du collet; leurs feuilles radicales LAN sont penninervées, pétiolulées, oblongues - elliptiques et couvertes, en dessous, d’un duvet blanc; leurs tiges sont monocéphales, plus courtes que les feuilles, avec les fleurs jaunes. LANDTIE NERVEUSE. Landtia nervosa, Less.; Perdi- cium nervosuin, Thunb., F1. Capens.589; Leriïa ner- vosa, Spreng. Ses feuilles sont glabres en dessus, très-entières ou subdenticulées ; ses capitules sont de moyenne grandeur. LANFARON. 1vs. L'un des noms vulgaires de l’Atlé- labe de la Vigne. LANGAHA. reprT. Genre de la famille des vrais Ser- pents munis de crochets à venin, dans l’ordre des Ophi- diens, établi par Lacépède pour un Serpent découvert à Madagascar par Bruguière qui le fit connaître dans le Journal de Physique, en 1784. Ses caractères sont : des plaques en forme d’anneaux et faisant le tour de la queue, derrière l’anus; de petites écailles seulement vers l'extrémité de la queue; tête et ventre garnis de grandes plaques “anus simple, transversal et sans ergot; dents aiguës; des crochets venimeux; naseau long et pointu. On n’en connaît qu’une espèce, c’est le Langaha Ma- dagascariensis, Lacépède; Amphisbæna Langaha, Schneid. Ce Serpent, rougeâtre sur le dos, et qu'on dit être fort à craindre, acquiert trois pieds de long. LANGÉOLE. 8oT. L'un des noms vulgaires de l’Eu- phraise officinale. : LANGEVELDIE. Langeveldia. 8oT. Genre de la fa- mille des Urticées, institué par Gaudichaud, dans la Botanique du Voyage de l’Uranie, pour une plante connue par Commerson et que divers botanistes ont placée successivement dans différents genres. Gaudi- chaud caractérise le genre nouveau de la manière sui- vante : fleurs monoïques, pédicellées : les mâles et les femelles renfermées dans des capitules distincts de la même plante. Les fleurs mâles ont leur calice divisé en cinq parties muliques et accompagnées de trois brac- tées à leur base; elles ont cinq étamines et le rudiment d’un pistil ovale; les fleurs femelles reposent sur une grande bractée; elles ont leur calice incomplet, divisé en quatre parties et chacune d'elles est mucronato- aristée à sa base. LANGEVELDIE ACUMINÉE. Langeveldia acuminata, Gaud.; Procris acurminata, Poiret, Enc. Elatostema acuminatum, F. Ses tiges sont divisées en rameauxal- ternes, effilés, glabres, garnis de feuilles glabres, alter- nes, presque sessiles, vertes en dessus, pâles en dessous, lancéolées, longues d’un pouce et plus, larges de six à sept lignes, crénelées à leur bord, vers le sommet, ré- trécies à leur base, terminées par une longue pointe subulée. Les fleurs forment dans l’aisselle des feuilles de très-petits paquets sessiles, globuleux et rapprochés. De Java. LANGIT. BoT. Syn. vulgaire d’Aylanthe. #. ce mot. LANGLEÏIA. 2oT. Syn. de Casearia. V. ce mot. LANGODIUM. 8or. Pour Lagondium. P.ce mot. LANGOU. 8or. L’un des noms vulgaires du Boletus Juglandis, L., qu'on mange en plusieurs cantons de la France. LANGOUSTE. Palinurus. crusr. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Macroures, tribu des Lan- TAN 259 goustines (Latr., Fam. natur. du Règne Anim.), établi par Fabricius, et ayant pour caractères : queue termi- née par une nageoire composée de feuillets presque membraneux, à l'exception de leur base, et disposés en éventail; pédoncule des antennes intermédiaires beau- coup plus long que les deux filets articulés de leur ex- trémité; tous les pieds presque semblables, terminés simplement en pointe ou sans pince didactyle; thorax cylindrique ; antennes latérales sétacées, fort longues, hérissées de piquants; yeux grands, presque sphéri- ques, situés à l'extrémité antérieure du thorax; leurs pédicules insérés aux extrémités latérales d’un support commun, fixe et transversal. Les Langoustes diffèrent des Scillares par les an- tennes et par les yeux; elles s’éloignent des Écrevisses par des caractères de la même valeur. Les antennes ex- térieures des Langoustes sont, proportions gardées, beaucoup plus grosses que les correspondantes des autres Macroures : elles sont portées sur un grand pédoncule, très-hérissées de poils et de piquants, et fort longues. Les intermédiaires ont essentielle- ment la figure des antennes analogues des Brachyu- res, et n’en diffèrent que parce qu’elles sont plus grandes; elles sont placées un peu au-dessus des précédentes. Les pieds-mâchoires extérieurs ou les derniers ressemblent à de petits pieds avancés et dont les articles inférieurs sont dentelés et velus au côté interne. Le thorax ou le corselet est soyeux , par- semé d’un grand nombre d’épines très-aiguës et d’as- pérités. Les épines sont beaucoup plus fortes antéricu- rement, elles sont en forme de dents, comprimées et très-acérées, surtout les deux qui sont placées derrière les yeux. La poitrine forme une sorte de plastron triangulaire, inégal ou tuberculé, sur les côtés duquel sont insérées les pattes qui, à raison de la figure trian- gulaire de cette pièce, s’écartent graduellement de de- vant en arrière. Ces pattes sont courtes, assez fortes, et se terminent toutes par un doigt simple, crochu, garni de petites épines ou de poils. Elles n’ont point de pin- ces : les antérieures sont plus courtes que les quatre suivantes et que celles surtout de la troisième paire. Les segments de la queue sont ordinairement traversés par un sillon dans leur largeur; ils se terminent laté- ralement en manière d'angle dirigé en arrière et sou- vent dentelé ou épineux; en dessous, les anneaux sont unis les uns aux autres par une membrane. Ce qui dis- tingue les femelles des mâles, c’est que ceux-ci ont, aux quatre anneaux du milieu de la queue, deux filets membraneux ovales, auxquels les œufs s’attachent après la ponte. Suivant Aristote, la Langouste (Cara- bus) femelle diffère du mâle en ce qu’elle a le premier pied fendu. Comme d’après la manière de compter de ce naturaliste, la première paire de pieds est celle qui est la plus voisine de la queue, son observation est exacte, et effectivement, les femelles ont, vers la base du doigt de ces pieds, une sorte d’ergot qui manque dans le mâle. Les Grecs ont donné le nom de Carabos, à l’espèce de Langouste la plus commune de nos mers; c’est celle que les Latins nommèrent Locusta. Belon, Rondelet | et Gesner l’ont mentionnée sous ce dernier nom. De 269 LAN là, l'origine du mot de Langouste par lequel on désigne dans notre langue cette espèce. Latreille a préféré em- ployer ce mot, pour désigner ce genre, plutôt que celui de Palinure qui n’est que la traduction littérale du nom assez impropre que Fabricius a donné à ce genre. Les femelles de Langoustes que l’on trouve dans nos mers, pondent depuis le mois de mai jusqu’en août; leurs œufs, que l’on nomme corail, sont disposés dans l’in- térieur de leur corps en deux masses allongées, de la grosseur d’un tuyau de plume-’et d’un très-beau rouge; ils se dirigent, en divergeant, vers deux ouvertures situées, une de chaque côté, vers la base des pattes in- termédiaires; ces œufs sont très-petits en sortant du corps de la mère, mais ils croissent insensiblement, pendant une vingtaine de jours qu’ils demeurent atta- chés aux feuillets du dessous de la queue; ce temps écoulé, ils se détachent tous ensemble de leur enve- loppe, et on les trouve souvent fixés contre des rochers, ou erran(s et abandonnés aux courants ou aux vagues. Ce n’est qu’une quinzaine de jours après, que ces œufs éclosent. Suivant Aristote, la femelle replie la partie large de la queue pour comprimer ses œufs au moment où ils sortent de son corps, et elle allonge les feuillets inférieurs afin qu’ils puissent les recevoir et les retenir. Après celte ponte, les Langoustes en font une seconde en se débarrassan( totalement de leurs œufs ; alors elles sont maigres et peu estimées, et l'on ne recherche que les mâles. L’accouplement a lieu au commencement du printemps. Aristote décrit aussi les mues qu’il avait très-bien observées, et il dit qu’elles se font au prin- temps et quelquefois en automne. Les Langoustes abandonnent les côtes vers la fin de l’automne ou au commencement de l'hiver, et alors elles gagnent la haute mer et vont se cacher dans les fentes des rochers à de très-grandes profondeurs. Elles vivent de Poissons et de divers animaux marins, et parviennent, au bout de quelques années, à la lon- gueur d’un pied. Ces Crustacés peuvent vivre très-long- temps, el s’ils parviennent à se réfugier dans quelques lieux peu favorables à la pêche, ils atteignent une gros- seur très-considérable. D'après Risso, les mâles vont à la recherche de leurs femelles en avril et en août; dans l'accouplement, les deux sexes sont face à face, el se pressent si fortement, qu’on a de la peine à les séparer, même hors de l’eau. Sur les côtes de Nice on pêche ce Crustacé avec des nasses. On met dans des paniers, des pattes de Poulpes brûlées, de petits Poissons, des Cra- bes, etc., on les descend pendant la nuit dans des en- droits rocailleux où les Langoustes se plaisent beau- coup, et on prend, le lendemain matin, celles qui sont dedans. On fait une grande consommation de ces Crus- tacés sur les tables, et on les envoie dans l’intérieur et à Paris où ils sont très-recherchés. Pour les faire voyager, on les fait cuire, sans quoi ils se gâleraient en route. En 1804, Latreille a débrouillé (Annales du Mus. d'Hist. nat. de Paris, 17e cahier) le chaos qu'of- fraient à l'égard des espèces les ouvrages antérieurs. Olivier (Encyclopédie Méthodique, art. PALINURE) a encore jeté quelque lumière sur ce genre qui se com- pose de huit à neuf espèces : la principale et celle qui se trouve le plus fréquemment en France, est: LAN LANGOUSTE COMMUNE. Palinurus vulgaris, Latr.; Palinurus Locusta, Oliv.; Palinurus quadricornis, Fabr., Leach (Malac. Brit., 50); Langouste, Belon ; Palinurus Langouste, Bosc. Elle est d’un brun rougeà- tre, avec le test hérissé de piquants, garni de duvet, et armé, à sa partie antérieure, au-dessus des yeux, de deux dents très-fortes, avancées, comprimées et den- telées en dessous ; la queue est tachetée ou ponctuée de blanc-jaunâtre; les segments ont un sillon transversal et interrompu. Les pieds sont entrecoupés de jaunâtre et de rougeâtre. Ÿ., pour les autres espèces, Latreille et Olivier (loc. cit.). LANGOUSTINES. Palinuri. crus. Tribu de l’ordre des Décapodes, famille des Macroures, établie par La- treille (Fam. natur. du Règne Anim.) qui en avait fait une famille dans ses autres ouvrages. Cette tribu, telle qu’il adopte (loc. cit.), a pour caractères : tous les pieds presque semblables, à tarses coniques; aucun d’eux ne se terminant par une main parfaitement di- dactyle; les antennes latérales sont sétacées, longues et épineuses. Cette tribu ne renferme que le genre Langouste. F. ce mot. LANGOUZE. Bor. Nom vulgaire, à Mascareigne, du Cardamome de Madagascar, qui croît aussi dans celte île. LANGRAYEN. Ocypterus. o1s. Genre de l’ordre des Insectivores. Caractères : bec court, conique, arrondi, comprimé à la pointe, un peu élargi à la base; mandi- bule supérieure inclinée vers l’extrémité qui est un peu échancrée ; base du bec entourée de soies fortes et lon- gues; narines placées assez près de la base du bec, ovoïdes, ouvertes; pieds courts; quatre doigts : trois en avant, l'intermédiaire plus long que le tarse, les latéraux inégaux, l’externe uni à l'intermédiaire jus- qu’à la première articulation; l’interne seulement à l'origine; ailes assez longues, dépassant quelquefois l'extrémité de la queue; les trois premières rémiges étagées, les quatrième, cinquième et sixième les plus longues. L'histoire particulière de ces Oiseaux est en- core fort obscure; aucun des voyageurs qui eussent pu la procurer ne s’en est occupé, et tout ce que l’on en sait se borne à des faits qui sont communs aux Oiseaux de plusieurs autres genres, etparticulière- mentaux Hirondelles. Sonnerat dit que les Langrayens se rapprochent aussi des Pies-Grièches par le cou- rage et la témérité qu’elles mettent dans l'attaque ou la défense, luttantsouvent contre des Oiseaux d’une taille et d’une force bien disproportionnées à la leur. Les Langrayens sont habitants de l'Inde et de l'Océanie. LANGRAYEN A VENTRE BLANC. Ocyplerus leucogaster, Valenciennes, Mém. du Mus., £. vi, pl. 7, fig. 9; Lanius leucorhynchus,Gmel.; Lanius Dominicanus, Gmel.; Pie-Grièche de Manille, Buff., pl. enlum. 9, fig. 1. Parties supérieures brunes; tête el cou ardoisés; ré- miges et rectrices d’un gris ardoisé en dessus, blan- châtres en dessous; parties inférieures blanches; queue faiblement fourchue; bec bleu; pieds noirâtres. Taille, six pouces. De Timor et Manille. LANGRAYEN BRUN. Arlamus fuscus, Vieill. Front bordé de noir; plumage généralement d’un gris rem- bruni, plus clair sur la poitrine et les parties inférieu- LAN res, à l'exception des rémiges qui sont noires ; queue grise en dessous et terminée de blanc sale sur les rec- trices latérales; bec bleuâtre, noir à la pointe; pieds bruns. Taille, six pouces et demi. Cette espèce pourrait bien être la même que la suivante. : LANGRAYEN ENFUMÉ. Ocypterus fuscatus, Valenc., . Mém. du Mus., t. vi, pl. 9, fig. 1. Plumage d’un brun enfumé; joues noirâtres; rémiges et rectrices d’un bleu ardoisé; tectrices caudales noires; extrémité des barbes internes des deuxième, troisième et quatrième rectrices, blanche, ce qui forme en dessus une bande- lette blanchâtre; bec bleu; pieds noirs. Taille, six pou- ces trois lignes. Des Moluques. LANGRAYEN Gris. Ocyplerus cinereus, Valencien., Mém. du Mus., t. vr, pl. 9, fig. 2; Arlamus cinereus, Vieill. Partiessupérieures d’un gris bleuâtre; tête grise; joues noires ; rémiges ardoisées , d’un blanc grisâtre en dessous, n’atteignant pas l'extrémité de la queue qui est arrondie; rectrices noires , terminées de blanc à l’exceplion des deux intermédiaires; parties infé- rieures d’un brun très-clair; bec bleu, noir à la pointe; pieds bruns. Taille, sept pouces trois lignes. De Timor. LANGRAYEN LEUCORHYNQUE. /. LANGRAYEN A VENTRE BLANC. LANGRAYEN DE MANILLE. /”. LANGRAYEN A VENTRE BLANC. LANGRAYEN A LIGNES BLANCHES. Ocypterus albo- viltatus , Cuv., Règne Anim., t. 1v, pl. 5, fig. 6; Val., Mém. du Mus., t. vi, pl. 8, fig. 1. Parties supérieures d’un brun noirâtre; têle et parties inférieures d’un brun plus clair; rémiges d’un bleu ardoisé, avec les barbes externes des seconde, troisième et quatrième rémiges blanches; rectrices noires, les latérales plus longues, de manière que la queue est fourchue, mar- quées, à l'exception des intermédiaires, d’une tache blanche à l'extrémité; bec bleu; pieds noirs. Taille, six pouces et demi. Les jeunes ont la majeure partie du plumage roussâtre, tacheté de blanc; les petites tec- trices alaires terminées par une tache noirâtre, avec un point blanc; la tache blanche des rectrices est lise- rée de noir; bec blanc, avec la pointe brune. De Timor. LANGRAYEN PETIT. Aréainus minor, Vieill. Plumage d’un brun roux foncé, avec les joues et le menton noi- râtres; rémiges el rectrices noires, ces dernières termi- nées de blanc; bec bleuâtre ; pieds noirs. Taille, cinq pouces. Des terres Australes. LANGRAYEN TcHA-CHERT. Lantius viridis, L.; Arta- mus viridis, Vieill., Buff., pl. enlum. 50, fig. 2. /. PrE- GRIÈCHE TCHA-CHERT. LANGRAYEN A VENTRE ROUX. Ocypterus rufiventer, Valenc., Mém. du Mus., t. vi, pl. 7, fig. 1. Parties supé- rieures d’un brun lavé de grisâtre; tête cendrée; ré- miges aussi longues que les rectrices, ardoisées; tec- trices alaires terminées de blanc; queue arrondie; rectrices d’un bleu noirâtre, terminées de blanc-gri- sâtre; parties inférieures roussâtres; bec bleu; pieds noirs. Taille, six pouces. Du Bengale. LANGRAYEN SANGUINOLENT. Ocyplerus sanguino- lentus, Tem., Ois. color., pl. 499. Plumage d’un noir lustré, avec quelques reflets bronzés; un plastron rouge- ponceau sur le milieu du ventre, et une petite tache de 6 DICT. DES SCIENCES NAT. LAN 261 cette couleur sur l’aile : le duvet de cette plaque est blanc. Bec bleu; pieds noirs. Taille, sept pouces et demi. La femelle est entièrement noire, avec le bec et les pieds bruns. Les jeunes sont d’un noir terne, nuancé de brun qui est la couleur de la poitrine. De Java. LANGSDORFIE. Langsdorfia. Bot. Genre de la fa- mille des Balanophoracées, tribu des Cynomoriées, institué par le professeur Martius, Nov. Gener. et Sp. 1, 181, t. 299, pour une plante particulière au Brésil, qui lui a offert les caractères suivants : fleurs mono- dioïques, portées sur des stipes distincts : les mâles sessiles entre des paillettes en massue, liées et disposées entre elles de manière à donner au plateau qui les soutient l'apparence d’un gâteau d’abeilles; périgone tubuleux , à tube filiforme, à limbe trifide; trois éta- mines symphysandres, avec leurs synemas soudés à l’o- rifice du périgone, et leurs anthères connées, extrorses, à deux loges égales, déhiscentes par touteleurlongueur; un rudiment d’ovaire. Les fleurs femelles imparfailes, sont serrées les unes contre les autres, sétiformes, sub- connées à leur base, bulloso-granuleuses au milieu et au sommel; les organes des fleurs femelles parfaites sont encore peu connus. LANGSDORFIE DE Rio-JAnEIRo. Langsdorfia Janeï- rensis, Rich. C’est une plante herbacée, succulente, à rhizome hypogé, un peu épais, rampant, subrameux, d’où partent les racines et les filets radicinaux; pédon- cules dressés, aphylles, écailleux; réceptacles flori- fères, presque cylindriques ou déprimés et privés de squammes. LANGUARD. o1s. Synonyme vulgaire du Torcol. V. ce mot. LANGUAS. BOT. /”. HELLÉNIE. LANGUE. 2001. Généralement l'organe du goût, la Langue peut encore, par l’effet de la complication de structure qu’elle vient alors à acquérir, el principale- ment par le grand développement des muscles qui en- trent dans sa composition, remplir d’autres fonctions plus ou moins importantes : ainsi chez l'Homme, par exemple, elle contribue à la formation de la parole, à la déglutition et à la mastication. Sa structure deve- nant au contraire plus simple chez les animaux infé- rieurs, elle perd son volume, sa mobilité, se réduit presque à une simple membrane, et les fonctions dont elle s’acquittait secondairement, ou sont transmises à d’autres organes, ou même ne s’exécutent plus. La Langue est une des parties qui fournissent les meilleurs caractères au zoologiste, soit à cause de son importance physiologique, soit à cause des variations sans nombre qu’elle présente souvent d’un genre à l’autre, sous le rapport de son volume, de sa forme, de sa structure, du degré de liberté dont elle jouit, du nombre et de la disposition de ses papilles; soit enfin parce que sa position, presque externe, la rend un des organes les plus facilement accessibles à l'observation. Aussi, diverses particularités plus ou moins remarqua- bles de son organisation ont-elles servi à caractériser une multitude de genres, et même valu à plusieurs des noms, tels que ceux de Ptéroglosse, de Glossophage, de Microglosse, etc. Il est à regretter, pour la jus- tesse comme pour la précision des systèmes et des mé- 17 262 LAN thodes, que, souvent molle et charnue, comme chez ia plupart des Mammifères, elle ne puisse être toujours conservée par les voyageurs, et manque ainsi très-fré- quemment dans les collections zoologiques. On trouvera la description des muscles qui compo- sent la Langue, dans les Mémoires assez récemment pu- bliés (1822 et 1823) par Baur, par Blandin et par Gerdy. Le nombre de ces muscles, la manière dont ils se con- fondent en plusieurs points, ont longtemps arrêté les anatomisles : on n’avait pu ni bien indiquer leur dispo- sition, ni même déterminer exactement leurs limites, et on avait déclaré le tissu de la Langue véritable- ment inextricable. Au reste, les résultats où sont par- venus les anatomistes cités plus haut, montrent on ne peut mieux la difficulté du sujet. Gerdy a en effet trouvé le nombre de ces muscles ou faisceaux muscu- laires plus considérable encore qu’on ne l’'imaginait : ainsi, il a distingué un muscle lingual superficiel, deux linguaux profonds, des linguaux transverses, des lin- guaux verticaux, qui forment les muscles intrinsèques; les extrinsèques sont les deux stylo-glosses, les deux hyo-glosses, les deux génio-glosses, les deux glosso- staphylins, sans parler des faisceaux hyo-glosso-épi- glottiques qui ne sont pas constants. La membrane du dos ou de la face supérieure de la Langue, ou la membrane gustative, est une continua- tion de la muqueuse qui tapisse toute la cavité orale, et elle n’en diffère guère que par le développement plus considérable des papilles. Ces papilles sont de plusieurs sortes : les Coniques, ainsi nommées à cause de leur forme, couvrent toute la face supérieure de la Langue; il y a même deux sortes de papilles coniques, les unes toujours molles, flexibles, très-fines, vasculaires, et, selon Blainville, probablement nerveuses; elles occu- pent surtout la pointe et le bord de la Langue : les au- tres, plus fermes, plus grosses; c’est au milieu qu’elles se trouvent le plus souvent. Les Fungiformes, ainsi nommées à cause de leur forme qui rappelle celle d’un Champignon, sont plus grandes que les coniques, mais peu nombreuses : c’est vers le bout qu’elles se trouvent en plus grand nombre. Enfin les papilles Caliciformes ou à calice, dont le nom indique suffisamment la forme, sont encore en bien moindre nombre, et ne se voient qu’à la partie postérieure de la Langue, où elles se dis- posent, sur deux lignes obliques, d’une manière ordi- nairement symétrique. D’autres anatomistes ont aussi divisé les papilles en Filiformes, Fungiformes ou Co- niques, el Lenticulaires. La plupart des Mammifères ressemblent beaucoup à l'Homme pour la structure de la Langue : seulement, les papilles sont de forme et quelquefois de nature dif- férentes. C’est ainsi qu’on trouve chez les Chats, et dans quelques autres genres, des papilles revêtues d'é- tuis cornés assez semblables à de petits ongles : ce sont ces papilles cornées qui donnent à la Langue du Chat la dureté que chacun lui connaît, et qui, lorsque l’ani- mal vient à lécher, lui fait produire sur la peau l'effet d’une râpe. La Langue du Porc-Épic a, sur les côtés, de larges écailles terminées par plusieurs pointes; dans d’autres genres, chez plusieurs Cétacés, par exemple, les papilles sont peu ou ne sont point distinctes; mais LAN les Fourmiliers et les Échidnés ont une Langue véri- tablement bien différente, mince, allongée, et suscep- tible d’une extension considérable ; elle ressemble ainsi à celle de plusieurs Oiseaux et de beaucoup de Reptiles; mais le mécanisme de son extension est tout autre, et la ressemblance est plutôt apparente que réelle. Le caractère classique de la Langue, chez les Oiseaux, est d’être soutenue par un ou par deux os qui en tra- versent l’axe, os que les anatomistes ont généralement regardés comme des éléments nouveaux d'organisation, mais dont Geoffroy Saint-Hilaire a trouvé les analogues dans les cornes postérieures de l’hyoïde. Ces os de la Langue, ou, suivant la nomenclature de cet anato- miste, les glossohyaux, ne manquent réellement dans aucune classe : on voit toujours en effet une ou deux pièces en rapport avec la Langue, et en même temps appuyées sur le basihyal ou le corps de l’os hyoïde ; ces pièces ne sont autres que les glossohyaux, qui con- servent ainsi constamment les mêmes connexions. Les Mammifères ont deux glossohyaux; mais, chez beau- coup d'Oiseaux et chez les Poissons, rien ne s’interpo- sant plus entre ces deux pièces, à cause de l'état rudi- mentaire des muscles linguaux, elles se rapprochent et se confondent sur la ligne médiane; et il n’y a plus qu’un seul glossohyal. La disposition particulière du glossohyal des Oiseaux tient à l'allongement du col et de toutes les parties cervicales dans cette classe : on conçoit en effet comment la longueur considérable du basihyal et du glossohyal, oblige cette dernière pièce à s’avancer profondément dans la Langue. La Langue des Oiseaux est d’ailleurs très-rudimen- taire et très-peu épaisse. Le glossohyal, quoique très- grêle lui-même, en forme une grande partie, et n’est recouvert que de quelques muscles très-minces et des téguments; et même si, dans quelques genres, comme chez les Perroquets et les Phénicoptères, elle est volu- mineuse, et parait un peu plus semblable à celle des Mammifères, c’est encore une simple apparence tenant à la présence d’un amas de tissu cellulaire et de graisse. La Langue du Flammant passe même, à cause de cette _structure graisseuse, pour un mets très-recherché. On sait que l’empereur Héliogabale entrelenait constam- ment des troupes chargées de lui procurer en abon- dance des Langues de Flammants ; et aujourd’hui même, il paraît que ces Langues sont encore, en plu- sieurs lieux, recherchées avec une égale avidité, quoi- que dans un autre but. Ainsi Geoffroy Saint-Hilaire a souvent vu en Égypte le lac Menzaleh (à l’ouest de Da- miette) couvert d’une multitude de barques pleines de Flammants: les chasseurs se procurent ainsi, en arra- chant et en pressant les Langues, une substance grais- seuse qui remplace, pour eux, le beurre avec avantage. La Langue est pareillement assez épaisse chez les Perroquets, ou du moins chez une partie d’entre eux : car, dans cette famille, généralement caractérisée par le volume plus considérable de cet organe, ilestun petit genre qui en est presque entièrement privé : il est ici question de la section des Microglosses de Geoffroy Saint-Hilaire, ou Aras à trompe de Levaillant; celui- ci, saisissant un rapport qui n'avait véritablement rien de réel, leur avait donné ce nom, parce que, mis El LAN disait-il, leur Langue est une sorte de trompe avec laquelle ils prennent leur nourriture, à l'instar de l’Élé- phant. Mais Geoffroy ayant eu l’occasion de voir vivant un de ces Aras, a reconnu que cet organe, considéré par Levaillant comme la Langue, était formé de l’ap- pareil hyoïdien et de ses dépendances; la véritable Langue ne consistant plus que dans une petite tubéro- sité, de forme ovale et d'apparence cornée (Mém. du Mus., t. x). L'Autruche n’a pareïllement qu'une Langue très-courte, et tellement même qu’on a douté de son existence ; il n’y a d’ailleurs aucune papille, de même que chez le plus grand nombre des Passereaux et des Gallinacés; mais l’ordre des Grimpeurs est sans contredit celui qui présente les modifications les plus remarquables. Quant aux Perroquels, il faut ajou- ter seulement qu'ils ont des papilles assez sembla- bles aux papilles fungiformes des Mammifères. Les Toucans ont la Langue étroite et garnie de chaque côté de longues soies qui lui donnent l’apparence d’une véritable plume, d’où le nom de ?P{eroglossus, qu'on a donné au sous-genre Aracari. Celle des Pics n’est pas moins singulière, soit par la présence de plu- sieurs épines placées sur les bords, soit par une dispo- sition toute particulière de l'hyoïde, dont les cornes antérieures ont acquis un développement prodigieux ; d’où résulte, par un mécanisme qu’on fera connaître ailleurs, la possibilité dont jouit le Pic, de faire sortir de son bec sa Langue tout entière. On trouve dansla Languedes Reptiles autant de varia- tions que chez les Oiseaux. Elle est le plus souvent char- nue, soit en grande partie, soit même dans son entier. Elle manque, à dit Hérodote, chez le Crocodile, et ce Quadrupède est le seul qui présente cette particularité ; depuis, la même observation a été faite également par Aristote et par tous les voyageurs. Les anatomistes de l'ancienne Académie des Sciences ont cependant montré qu’elle existe réellement, mais qu’elle est attachée au palais sur toute sa circonférence, et ils ont accusé d’in- exactitude l'historien grec. Son observation est cepen- dant très-juste, comme Geoffroy Saint-Hilaire l'a con- staté : la Langue n’est nullement apparente à l’exté- rieur sur le vivant, et n’existe véritablement que pour lanatomiste. « Toute la peau, dit Geoffroy St-Hilaire (Ann. du Mus., tt. 11), comprise entre les branches de la mâchoire inférieure se trouve revêtue en dedans d’une chair spongieuse, épaisse et mollasse, qui y est insépa- rablement attachée dans toute son étendue; mais ce muscle ou celte Langue est en quelque sorte masquée à l'extérieur par une continuation des enveloppes gé- nérales; c’est une peau jaunâtre, chagrinée, et entiè- rement semblable à celle du palais.» Cet état rudimen- taire de la Langue du Crocodile est même précisément ce qui lui rend nécessaires et ce qui explique les ser- vices qu’il reçoit d’un petit Oiseau, qui, dit Hérodote, entre dans sa gueule qu'il tient ouverte, et mange les insectes qui lui sucent le sang : fait véritablement sur- prenant, et souvent révoqué en doute, mais dont Geof- froySt-Hilaire a eu, en Égypte, plusieurs fois l'occasion de vérifier l'exactitude. Il a constaté que cet Oiseau, qu'Hérodote désigne sous le nom de Z'ochilus, n’est autre que le Charadrius Ægyptius d'Hasselquist, et LAN 265 que les petits animaux dont il délivre le Crocodile sont des insectes suceurs, et non pas des Sangsues, comme on avait généralement traduit par erreur. Chez les Salamandres, la Langue est adhérente | comme chez le Crocodile, mais seulement par sa pointe et non par ses bords. On sait qu’elle est libre, très- extensible et bifurquée vers sa pointe dans la plupart des Sauriens et des Ophidiens. Les Crapauds et les Gre- nouilles ont la Langue en partie fixée à la mâchoire inférieure, el sa portion libre est, du moins dans l’état ordinaire, repliée dans la bouche. Chez beaucoup de Poissons, la Langue ne consiste plus que dans une simple saillie à la partie inférieure de la bouche, et sa membrane dorsale ne diffère pas ordinairement de la muqueuse qui tapisse tout le reste de la cavité orale : enfin chez d’autres, comme les Car- tilagineux, la Langue semble manquer entièrement. C’est sur les bords, et surtout vers la pointe de la Langue, que réside le sens du goût. Ce sens n’a point, comme les autres sens spéciaux, la vue, l’odorat et l’ouïe, un nerf sensilif particulier. Celui qui transmet à l’encéphale les sensations du goût, le nerf Lingual, n’est en effet qu’une branche de la cinquième paire; et l’on sait que ce nerf envoie également un rameau à chacun des autres sens : rameau dont la destruction, suivant les expériences de Magendie et les observations pathologiques de Serres, entraine même celle du sens auquel il appartient. En raison de la figure plus ou moins ressemblante de certains êtres des règnes organiques, ou de quel- ques-unes de leurs parties avec la Langue, on a vul- gairement appelé : LANGUE D’AGNEAU. (Bot.) Le Plantago media, L. LANGUE D’ANoLis. (Bot.) Le Melastoma ciliatum, Rich. LANGUE DE Bogur. (Boi.) L’Anchusa officinalis, L.; le Pothos cordatus, L., et la Fistuline, genre de Cham- pignons. LANGUE DE CERF. Linqua Cervina. (Bot.) Le Scolo- pendrium officinale, L., et la plupart des Fougères à frondes entières, même le Botrychium Lunaria, SW. LANGUE DE CHAT. (Moll.) Une Telline, Zellina Linqua Felis. (Bot.) Le Bidens tripartita, L.. et l'Eupato- rium atriplicifolium, Vahl. LANGUE DE CHEVAL. (Bot.) Le Auscus Hyppoglos- sum, L. LANGUE DE CHIEN. (Bot.) La Cynoglossuim officinale, L., et d’autres Borraginées, telle que le Myosotis Lap- pula, L. LANGUE DE NOYER et LANGUE DE POMMIER. (Bot.) Di- vers Agarices parasites, à pédicule latéral. LANGUE p'Or£. (Bot.) Le Pinguicula vulgaris, L. LANGUE D'OISEAU Où ORNITHOGLOSSE. (Bot.) Le fruit du Frêne et le S{ellaria holostea, L. LANGUE D'Or. (Moll.) La Telline foliacée. LANGUE DE PASSEREAU. (Bot.) Le Polygonum avi- culare, L. LANGUE DE SERPENT. (Bot.) L'Ophioglossum vulga- tu, L., et les Clavaires de Linné, dont on a com- posé le genre Geoglossum, ce qui signifie Langue de terre, 26% LAN LANGUE DE SERPENT OU DE TERRE. (Foss.) De petites Glossopètres. LANGUE DE TIGRE. (Moll.) Une espèce du genre Vénus, Venus tigrina. LANGUE DE VACHE. (Bot.) Le Scabiosa arvensis, L., le Symphytum officinale, L., le Talinum polyan- drum, R. et P. LANGUETTE. pois. Espèce du genre Pleuronecte. V, ce mot. LANGUETTE. Zigula. 1Ns. MoLz. On désigne sous ce nom une partie de la lèvre inférieure des insectes; elle fait suite au support ou menton. et donne insertion aux palpes, aux paraglosses, etc. F7. BoucRE. Chez les Mollusques, la Languette est une pièce tes- tacée, intérieure, adhérente à la coquille et formée en langue. LANGUETTE. Liqula. pot. Plusieurs organes des végélaux ont été nommés ainsi par les botanistes. On appelle Languettes ou fleurons ligulés les demi-fleu- rons des Synanthérées dont le tube est court et épa- noui en un limbe oblong, unilatéral, ordinairement terminé par quelques pelites dents. Jacquin a donné le nom de Languettes ( Ligulæ) aux appendices qui, dans les Stapelia, partent du bas du capuchon, alternent avec les cornes et sont étalés sur la corolle. Dans les Graminées, l’appendice membraneux qui couronne la gaine de la feuille est nommé Languelte (Ligula, Collare). Le genre Aizoon est quelquefois appelé vulgaire- ment LANGUETTE. LANGURIE. Languria. 1Ns. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères, famille des Cla- vipalpes, élabli par Latreille, aux dépens du genre Trogossite dans lequel Fabricius l'avait placé, et ayant pour caractères : dernier article des palpes maxillai- res allongé, plus ou moins ovalaire; massue des an- tennes de cinq articles; corps linéaire. Ces insectes se distinguent des Clypéastres et des Agathidies par les tarses et par d’autres caractères; ce qui a déterminé Latreille à placer ces derniers dans la famille des Xylo- phages, quoiqu’ils se rapprochent, sous bien des rap- ports, du genre Phalacre qui appartient à la famille des Clavipalpes. Les Érotyles, les Triplax et les Tri- tomes s’en distinguent par leurs palpes maxillaires en hache et par la forme de leur corps; enfin les Phala- cres ont la massue des antennes de trois articles et le corps globuleux. Les Languries ont les antennes plus courtes que le corps, insérées devant les yeux, et com- posées de onze articles, dont les cinq derniers forment une massue allongée, comprimée et perfoliée. Leur labre est corné, peu avancé et presque échancré. Les mandibules sont cornées, avancées et terminées par deux dents aiguës. Les mâchoires sont cornées, bifides, avec le lobe extérieur coriace, un peu velu à sa partie supérieure, et le lobe intérieur plus court et bifide; elles portent chacune une palpe filiforme composée de quatre articles : le premier est très-petit, les deux sui- vants égaux et le dernier un peu plus long, plus épais, de forme ovale. Les palpes labiales sont composées de trois articles petits et le dernier est un peu plus long et un peu en massue. La lèvre est presque cordiforme, LAN entière; le menton est en carré transversal, beaucoup plus large que la lèvre, un peu rétréci et arrondi supé- rieurement. Le corps des Languries est linéaire; leur corselet est arqué et convexe; l’écusson arrondi posté- rieurement, et les élytres longues, recouvrant les ailes et l'abdomen. Les pattes sont grêles, assez longues; leurs tarses ont leurs deux premiers articles allongés, triangulaires; le troisième est plus large, bifide, et le dernier est allongé, un peu arqué et terminé par deux crochets. Les mœurs des Languries sont entièrement inconnues; il est fort probable que ces insectes vivent dans les Bolets et dans le boispourri, commeles Triplax, les seuls de cette famille qui se trouvent en France et dont on connaît les métamorphoses. Les Languries sont assez rares dans les collections, et le genre ne se compose que de cinq ou six espèces. LANGURIE BICOLORE. Languria bicolor, Latr., Oliv., Col., t. v, no 88, pl. 1, fig. 1. Elle est noire, avec le corselet fauve, à l'exception de son dos qui est noir. Cette espèce se trouve à Cayenne. 7., pour les autres, Olivier (/oc. cit.) et Latreille (Gener. Crust. et Ins.). LANIADÉES. os. La famille ornithologique que Les- son a formée sous ce nom, comprend les genres Pie- Grièche, Ramphocène, Manikup, Bagadais, Crinon et Bécarde. 7. ces mots. LANIAGRE. Laniagra. o1s. Alcide d'Orbigny a pro- posé, sous ce nom, la formation d’un genre nouveau dans la famille des Pies-Grièches, Lantadæ, ordre des Insectivores, pour le Z'anagra Guyanensis de Linné et de Gmelin, qui fait partie du genre Tangara. Y. ce mot. LANIAIRES. ma. /. CANINES et DENTS. LANICTÈRE. Lanicterus. o1s. Genre de l’ordre des Insectivores, institué par Lesson, avec les caractères suivants : bec convexe, légèrement dilaté, recourbé, denté et crochu à la pointe de la mandibule supérieure, dont les bords sont lisses, légèrement rentrés ; l’infé- rieure est déprimée, à bords lisses, à pointe aiguë et dentée au sommet; fosses nasales couvertes de petites plumes cachant les narines; une rangée de plumes ter- minées en soies fines, à l'angle du bec; ailes dépassant le croupion, aiguës; troisième, quatrième, cinquième et sixième rémiges égales et les plus longues; queue médiocre, formée de dix rectrices, dont six presque égales, deux plus courtes et les deux plus externes les moins longues de toutes, ce qui donne à la queue une forme étagée et arrondie; {arses scutellés et courts; doigts antérieurs faibles, avec les ongles moins forts que celui du pouce. Ces Oiseaux ont, à l'exception du bec, toutes les formes des Troupiales, dont ils ont aussi les mœurs et les habitudes. Leur plumage est doux et soyeux, offrant de grandes parties à reflets métalliques et même brillants. Les deux espèces connues jusqu’à ce jour sont africaines. LANICTÈRE TRouPIALE. Lanicterus Xanthornoïdes, Less. Son plumage est noir, luisant, à reflets verts; l'épaule est recouverte d’une plaque allongée d’un jaune-orangé très-vif; les rémiges sont d’un noir vif et soyeux; pieds noirs; bec corné, avec le bord charnu et d’un beau jaune. Taille, sept à huit pouces. Des bords de la rivière Gambie. LANICTÈRE DE SWAINSON. Lanicterus Swainsonit, LAN Less. Plumage d’un noir profond, avec le côté externe des rémiges et des rectrices irisé de vert-bleuâtre ; des- sous des rémiges gris ; l’externe la plus courte, les deuxième, troisième et quatrième un peu plus courtes que les deux suivantes; bec corné, à commissure rouge; pieds noirs.Taille,septpouces.De l'Afrique méridionale. LANIER. o1s. Espèce du genre Faucon. 7. ce mot. LANIÈRE. BoT. On donne quelquefois ce nom aux fragments déchirés des feuilles de Palmiers. LANIFÈRE ou LANIGÈRE. Lanifer sew Laniger. Épithète qui exprime une surface chargée de laine ou de villosité. LANIGÈRE. /. LANIFÈRE. LANIO. o1s. 7”. LANION. LANIOGÈRE. Laniogerus. mors. C’est à Blainville qu'ondoit la création de cenouveau genre. Dès 1816 il fut connu par l'extrait qui en a été publié dans le Bulletin de la Société Philomatique pour cette année. Férussac, dans ses Tableaux systématiques des Animaux mol- lusques, a adopté ce genre et l’a placé dans les rap- ports indiqués par son créateur, c’est-à-dire qu’il l’a rangé dans les Gastéropodes, famille des Polybran- ches à côté des Éolides et des Glauques, entre les quels il sert de passage. Blainville a reproduit ce genre dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, où il est figuré ; il en a montré les rapports à l’article MozLus- QuE du même ouvrage en le rangeant tout près des Glauques et des Cavolines. Voici les caractères que Blainville assigne à ce genre : corps nu, allongé, con- vexe en dessus, plan en dessous, terminé par une sorte de queue, la tête assez distincte ; quatre tentacules fort petits; les branchies en forme delongueslanières molles, flexibles, disposées en un seul rang, de chaque côté du corps ; l'anus et les organes de la génération à droite, dans un tubercule commun. Si l’on veut comparer ces ca- ractères à ceux du genre Glauque, on verra que les Lanio- gères s’en distinguent très-bien, quoique très-voisines. On n’en connaît encore qu’une seule espèce que Blain- ville a vue dans le Muséum britannique; il la nomme : LANIOGÈRE D'ELFORT, Laniogerus ÆElfortianus, Blainville, Dict. des Se. nat., t. xxv, p. 245, planches du même ouvrage, douzième cahier, fig. 4 à 6; an Laniogerus Blanvillii, Féruss., Tab. syst. ? @ LANION. Lanio. o1s. Sous-genre établi par Vieillot, dans l’ordre des Insectivores, avec les caractères sui- vants : bec robuste, à mandibule supérieure munie sur les côtés d’une dent tronquée; mandibule inférieure courte, échancrée à la pointe qui est aiguë et retrous- sée; narines rondes, bordées d’une membrane ; queue moyenne, un peu échancrée. On voit que ces caractères ne sont point suffisan(s pour déterminer la séparation des deux espèces qu’il renferme, Lanio atricapillus et Lanio Guyanensis, du genre TangaTa où on les trouvera. F. ce mot. LANIPÈDE. Lanipes. 2001. Animal qui a les pieds garnis de laine. + LANIPILE. Lanipila. Bot. Ce genre, de la famille des Synanthérées, avait été proposé par Burchell, mais il n’a pas été adopté par De Candolle qui l’a réuni à son genre Lasiospermum dont il constitue une simple sec- tion. P. LASIOSPERME. Lie LAN 265 LANISTE. Lanistes. Moi. Genre proposé par Mont- fort (Conchil. Syst., t. 11, p. 195) pour une Coquille du genre Ampullaire. 7. ce mot. LANIUS. o1s. Synonyme de Pie-Grièche. 7. ce mot. LANNÉE. Lannea. pot. Genre de la famille des Sa- pindacées, Décandrie Pentagynie, L., établi par Perro- tel, pour de grands arbrisseaux qu’il a découverts sur les rives sablonneuses et arides de la Gambie, où néan- moins on ne les rencontre qu’assez rarement. Caractè- res : fleurs unisexuées ; calice à quatre divisions réunies par leur base ; quatre pétales ; huit étamines; un seul ovaire; quatre styles très-courts; fruit presque dru- pacé, à peine charnu, oblique, comprimé, au sommet duquel sont les vestiges divariqués des quatre styles persistants; un noyau monoloculaire, monosperme. Les LANNÉE ACIDE, Lannea acida, et LANNÉE VELOUTÉ, Lannea velutina, Perr. (Flore de Sénégambie, t. 42), ont quinze pieds environ de hauteur ; leurs feuilles sont imparipinnées, composées de quatre à six folioles oppo- sées, obovales, pointues. La première espèce a les fleurs mâles très-petites et blanches ; elles sont presque ses- siles et réunies par un très-petit pédicelle à épi grêle; le pédicelle des fleurs femelles est beaucoup plus al- longé et couvert d’un duvet ferrugineux. Les fleurs du Lannée velouté ont une teinte jaunâtre et sont fort odorantes ; toutes les parties de l'arbre sont recouvertes d’un duvet roussâtre; les fruits ont une saveur acide qui est beaucoup plus caractérisée dans la première espèce. Ce genre est très-voisin du Spondias; il en est distingué par la forme et la structure du fruit dont le péricarpe est à peine charnu dans les Lannées; le noyau, comprimé, n’a qu’une seule loge et se Lermine par quatre petites cornes distincles, formées par les styles persistants. LANNERET. o1s. Nom vulgaire du Lanier mâle. PV. Faucon. LANSAC. Bot. Pelite et jolie variété de Poire d’au- tomne. LANSIUM. 8oT. Rumph (Æerb. Amb., 1, p. 151, t. 54 et 55) a décrit et figuré sous ce nom plusieurs arbres de l'archipel Indien, qui ont été rapportés au genre Coo- kia de Sonnerat. 7. ce mot. Cette détermination parait n'avoir pas été connue du docteur Jack, puisqu'il a pu- blié dans le quatorzième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, une notice sur le genre Lansium, sans mentionner comme synonyme le genre Cookia ; il l’a placé dans la famille des Mélia- cées, et lui a attribué des caractères un peu différents de ceux assignés au Cookia par les auteurs. Ces carac- tères sont : un calice à cinq divisions profondes; une corolle à cinq pétales arrondis; le tube staminifère urcéolé , ayant l’orifice entier ; dix anthères incluses; ovaire à cinq loges, surmonté d’un style court, en co- | lonne,et d’un stigmate plan, à cinq rayons; baie coriace kAl extérieurement, à cinq loges et à cinq graines qui avor- lent dans presque toutes les loges, excepté dans une ou deux seulement ; semences enveloppées d’un tégument pulpeux et sapide; albumen nul; cotylédons inégaux et peltés. Le Lansiuin domesticum, figuré par Rumph (loc. cit., t. 54), plante des îles Malaises, est la seule espèce que le docteur Jack admette, quoiqu'il semble “ 266 LAN disposé à lui adjoindre encore le Lansium monta- num de Rumph (/oc. cit., t. 56); néanmoins celui- ci offre quelques différences dans les parties de la fleur, et paraît être congénère du Milnea de Rox- burgh. LANT. mam. V. Lampr. LANTANIER. Lantana. or. Genre de Ia famille des Verbénacées et de la Didynamie Angiospermie, L. Ca- ractères : calice très-court, tubuleux, à quatre dents peu marquées; corolle dont le tube oblique, renflé au milieu, est beaucoup plus long que le calice, et dont le limbe est horizontal, à quatre lobes inégaux ; quatre étamines didynames, non saillantes; style indivis; drupe bacciforme, à un seul noyau; celui-ci partagé en deux loges dont chacune est monosperme. Le genre Lantanier qu’institua le père Plumier pour une plante observée par lui en Amérique, où les indigènes la dési- gnent sousle nom de Camara, que plusieurs botanistes ont persisié à employer génériquement, se compose de vingt-six espèces, dont les sept huitièmes appartien- nent au climat de l'Amérique méridionale; les autres sont originaires de l'Arabie et de la Cochinchine. Ce sont rarement des plantes herbacées, presque toujours des arbustes à rameaux anguleux, quelquefois munies d’aiguillons, dont la plupart se font remarquer par une odeur agréable et des nuances éclatantes et variées dans les fleurs. Le bois, surtout les jeunes branches, est extrêmement flexible, el sert, dans le pays, à for- mer des liens; c’est probablement de cel usage qu’est venu le nom Lantana, qui serait alors une modifica- tion de lentus, pliant. LANTANIER A FEUILLES MOLLES. Lantana mollissima, Plum. 11 a été apporté des iles Philippines au Jardin des Plantes, à Paris, en 1814, et douze ans après les Anglais l’ont reçu de Mexico, où il croît aussi sponta- nément. Il fleurit en juin, juillet et août. C’est un ar- brisseau de six à huit pieds de hauteur, dont la tige se divise en rameaux effilés, légèrement tétragones, gri- sâtres, chargés de poils courts, nombreux, garnis de _feuilles ovales-oblongues, finement dentées et ciliées en leurs bords, opposées, pétiolées, d’un vert assez foncé, ridées et presque glabres en dessus, chargées en dessous de nervures très-saillantes et velues; ces feuilles sont d’ailleurs molles au toucher, et elles ont une odeur forte et aromatique. Les fleurs, petites, d’une couleur purpurine claire ou lilas avec le centre jaune, sont rassemblées en assez grand nombre, formant des têtes ovales-oblongues, portées sur de courts pédon- cules placés’'dans les aisselles des feuilles; chaque fleur est munie, à sa base, d’une petite bractée ovale, aeu- minée, ciliée, plus longue que le calice; celui-ci est eomposé de deux folioles arrondies, velues ; la corolle est monopétale, très-irrégulière, à tube allongé, un peu recourbé et à limbe plan, partagé en cinq lobes dont l’inférieur beaucoup plus grand que les autres; les élamines, au nombre de quatre, ont leurs anthères presque sessiles, insérées dans le haut du tube, deux d’entre elles étant placées un peu plus haut que les au- tres; l'ovaire est supère, ovoïde, surmonté d’un style simple sur lequel le stigmate est inséré obliquement; le fruit est un drupe bacciforme, enveloppé dans le ca- LAN lice persistant; il est à un seul noyau partagé en deux loges dont chacune est monosperme. , LANTANIER TRIFOLIÉ. Lantana trifoliata, L.; Ca- mara trifolia, Plum. Sa tige est herbacée, un peu dure, striée, hispide, presque cotonneuse, branchue, haute de deux ou trois pieds; ses feuilles sont ovales- cordées, pointues, dentées en scie, ridées, rudes au toucher, d’un vert blanchâtre, pétiolées, ordinairement disposées trois par trois à chaque nœud; il arrive aussi quelquefois qu’il y en a quatre. Les fleurs sont d’un pourpre pâle, disposées d’abord en capilules courts, portés sur des pédoncules axillaires, mais ces capitules s’allongent ensuite en épis que les bractées font parai- tre feuillés. De l'Amérique méridionale, où l’on mange ses baies qui sont purpurines et ont une saveur fort analogue à celle des fruits du Mürier noir. LANTANIER A FLEURS VARIÉES. Lantana Camara, L.; Camara flore non spinoso, Plum., Gen., 39, Ic., 71, f. 1. C’est un arbrisseau d’environ un mètre de hauteur, dont le tronc tortueux se divise en rameaux dépourvus d’aiguillons. Ses feuilles sont opposées, pé- tiolées, ovales, aiguës, un peu velues et ridées. Ses fleurs sont d’abord jaunes, mais elles passentensuite au rouge écarlate. Les feuilles de cet arbrisseau sont aro- matiques, et l’on s’en sert, en Amérique, pour les mêmes usages auxquels nous employons celles de la Mélisse dont elles offrent la forme, la saveur et l’odeur. LANTANIER PIQUANT. Lantana aculeata, L. Il est un peu plus élevé que le précédent, mais il se distingue surtout par les aiguillons crochus qui couvrent ses branches. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, ovales presque en cœur, aiguës, crénelées, ridées et rudes au toucher. Les fleurs sont semblables à celles du Lan- tana Camara. Get arbrisseau est, ainsi que le précé- dent, originaire de l'Amérique méridionale. D’autres espèces de Lantana se font remarquer par l'odeur agréable et la jolie couleur des fleurs. Telles sont entre autres les Lantana odorata et tnvolu- crata. Ces plantes exigent en Europe la serre chaude ou tempérée. Quoique d’une texture fibreuse, peu suc- eulente el par conséquent peu délicate, elles ne peuvent supporter la moindre gelée. Cependant on a remarqué que le Lantana aculeata n’était pas aussi sensible au froid que les autres espèces. Une terre bonne et consis- tante, ainsi que des arrosements fréquents leur sont né- cessaires. On a soin de les dépoter deux fois par an, à cause de leur grande quantité de racines dont l’accrois- sement est très-rapide. Lorsqu'on les met à l'air, pen- dant l'été, il faut leur donner une exposition ombragée. Leur multiplication est facile, soit par le moyen des graines semées en pots et sur couche, soit par les bou- tures qui reprennent aisément lorsqu'on les fait dans une terre peu légère, et dans des pots placés dans une couche tempérée et ombragée. LANTERNE. cones. Nom vulgaire et marchand de la Mye tronquée et des Anatines. LANTERNE ROUGE. Bor. L’un des noms vulgaires du Clathre cancellé. LANTERNÉE. Lanternea. 8oT. (Champignons.) Ce genre établi par Poiteau et Turpin, pour une plante qu’ils ont observée à l’île de la Tortue, a reçu de ces “E. dal. & 4 LA UP naturalistes les caractères suivants : volva de forme oyoïde, se déchirant en deux ou trois lobes; trois bran- ches ou petites colonnes cylindriques, réunies par leur sommet; conceptacle en forme de cul de lampe, situé au-dessous de la voûte produite par la rencontre dela partie supérieure des branches, servant de placenta aux corps reproducteurs. Ce genre se compose d’une seule espèce nommée par les auteurs Lanternea tris- capa; il a des rapports d'organisation avec les Clathres et notamment avec le genre Colonnaria, établi par Raffinesque-Schmaltz. La grandeur de ce singulier Champignon est de deux pouces et demi sur deux de diamètre ; il a la forme d’un trépied sacré; les bran- ches, blanches à leur base, se teignent dans leur partie supérieure, ainsi que le cul de lampe qui en dépend, d’un beau rouge vermillon, semblable à celui qu'on remarque sur les Clathres. Cette plante, d’une sub- slance sèche et spongieuse, se trouve à l'ombre des grands arbres, sur les débris de végétaux. Plusieurs mycologues n’ont pas admis ce genre qu'ils rangent parmi les Clathres. LANUGINEUX. Lanuginosus. pot. Organe qui a l'apparence de la laine. Cette épithète s'applique aux parties des végétaux, qui sont chargées de poils doux et frisés. LANUGO. 8or. Tournefort désigne sous ce nom, l’ai- grelte des fleurs, dans la famille des Synanthérées. LAOMÉDÉE. Laomedèa. pozyr. Genre de l’ordre des Sertulariées, de la division des Polypiers flexibles, qui a pour caractères : Polypier phytoïde, rameux; cellules stipitées ou substipilées, éparses sur les tiges et les ra- meaux. Il renferme une dizaine d'espèces dont les for- mes générales n’ont pas toujours beaucoup d’analogie entre elles; le seul caractère fondamental consiste dans _le peu de longueur du pédoncule qui supporte les cel- lules ; plusieurs même ont ce pédoncule assez allongé, ce qui les rapproche des Clyties dont quelques Laomé- dées diffèrent à peine. Les unes ont des tiges roides, branchues, se fixant aux rochers par des radicules filiformes ; d’autres sont volubiles, grimpantes et pa- rasites sur les Thalassiophytes el autres productions marines; il y en a d’articulées, d’autres qui ne le sont pas. La forme des cellules varie suivant les espèces; elles sont en général campaniformes, à ouverture en- tière ou dentée; deux ou trois espèces ont leurs cellules presque tubuleuses. Les pédoncules sont simples, anne- lés ou contournés en vis. Les ovaires sont gros, vési- culeux et presque toujours axillaires, La substance des | Laomédées est membrano-cornée , quelquefois légère- ment crélacée; leur grandeur varie beaucoup; leur couleur est fauve ou brunâtre. Elles se trouvent dans toutes les mers.Les espèces rapportées à ce genre, sont: Laomedea antipathes, Sauvagii, simplex, Lairii, dichotoma, spinosa, geniculata, gelatinosa, murt- cata et reptans. LAPAGÉRIE. Lapageria. BoT. Genre de la famille des | Asparaginées, et de l'Hexandrie Monogynie, L., dédié par Ruiz et Pavon (Flor. Peruv.5, p.64) à l'épouse de | Napoléon, née Joséphine Lapagerie, qui encouragea par son exemple la culture des végétaux exotiques, dans ses beaux jardins de Malmaison. Ce genre offre un | LA P 267 calice coloré , pétaloïde, campaniforme, formé de six sépales égaux; six étamines attachées à la base des sé- pales ayant les filets subulés; les anthères dressées, oblongues, aiguës; l’ovaire libre, allongé, à trois côtes, à une seule loge, contenant un grand nombre d’ovules attachés à trois trophospermes longitudinaux et dis- posés sur deux rangées; le style est allongé, peu-dis- tinct du sommet de l'ovaire, terminé par un stigmate renflé et légèrement trilobé. Le fruit est une baie ovoïde, allongée, triangulaire, marquée de trois sillons longi- tudinaux, qui correspondent aux trois trophospermes. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce. LAPAGÉRIE ROSE. Lapageria rosea, Ruiz et Pavon, loc. cit., p. 65, tab. 297. C'est une plante sarmenteuse et grimpante, dont la Lige est rameuse, cylindrique, noueuse, nue vers sa partie inférieure, portant supé- rieurement des feuilles alternes, cordiformes, aiguës, très-entières, marquées de trois ou cinq nervures lon- gitudinales. Les fleurs sont (rès-grandes, d’une belle couleur rose, axillaires et portées sur un pédoneule assez long et tout couvert d’écailles. Cette belle plante eroit dans les forêts du Chili, aux environs de la Con- ception. Les habitants mangent ses fruits dont la pulpe est douce et agréable. Ses racines, fibreuses el fasci- culées, sont employées aux mêmes usages que la Salse- pareille, c’est-à-dire qu’elles sont sudorifiques el diuré- tiques. LAPAROCÈRE. Laparocerus. 1Ns. Coléoptères Létra- mères; genre de la famille des Rhynchophores, établi par Schoonherr qui lui donne pour caractères : an- tennes longues et grèles, coudées, composées de douze articles dont les deux premiers les plus longs, les cinq suivants graduellement plus courts et obconiques, avec la massue oblongue; trompe fort courte, plane en des- sus, échancrée profondément et triangulairement au bout, avec la fossette oblongue et large; yeux presque ronds et médiocrement saillants; corselet tronqué en avant et en arrière, avec les côtés dilatés et arrondis; écusson distinct, obtusément-trigone; élytres oblon- gues-ovales, tronquées à la base et convexes en des- sus; pieds médiocres, presque égaux en longueur, avec les cuisses renflées au milieu et les jambes cylindriques, un peu arquées; larses longs, spongieux en dessous, avec le pénullième article large et bilobé, le dernier courbé en faux et bi-onguiculé. LAPATHON er LAPATHUM. por. Les anciens don- naient ce nom à plusieurs plantes potagères ou à d’autres qui jouissaient de propriétés laxatives. Telles étaient plusieurs espèces que les botanistes modernes ont rapportées au genre Rumex; ils nommaient en- core ainsi l'Épinard et le Bon-Henri ( Chenopodium Bonus-Henricus).Le genre Lapathum de Tournefort a été réuni par Linné au Æumex. Dans la Monogra- phie de ce dernier genre, publiée en 1819 par Camp- déra,le Lapatlhum de Tournefort est considéré comme un sous-genre caractérisé par le calicule naissant de l'articulation du pédoncule, el n'ayant jamais ses divi- sions réfléchies. 7. PATIENCE et RUMEX. LAPEREAU. mam. Le petit du Lapin. LAPEYROUSIE. Lapeyrousia. BoT. Deux genres de plantes ont reçu ce nom. Le premier a cté formé par 268 LAP l'abbé Pourret (Act. Tolos.) sur des plantes de la fa- mille des Iridées, el dont le Gladiolus denticulatus et l’Zxia corymbosa, L., sont les types. Ce genre, auquel on avait assigné pour caractères essentiels : une corolle hypocratériforme, le limbe à six divisions plus courtes que le tube, trois stigmates bifides, une capsule mem- braneuse et polysperme, n’a pas été généralement adopté. En conséquence ses espèces doivent rentrer dans les genres Glayeul et Ixie. 77. ces mots. En 1800, Thunberg publia dans la seconde partie de son Prodromus Plantarum Capensium, un genre de la famille des Synanthérées et de la Syngénésie frustrante, L., auquel il donna le nom de Lapeyrou- sta. Adoptant ce genre, Cassini en a ainsi tracé les ca- ractères, d’après les descriptions imparfaites de Linné fils et de Thunberg : involucre formé d’écailles disposées sur plusieurs rangs, imbriquées, scarieuses supérieu- rement ; les intérieures surmontées d’un grand appen- dice étalé, lancéolé et scarieux; réceptacle plan et garni de papilles; calathide dont les fleurs du centre sont nombreuses, régulières, hermaphrodites; celles de la circonférence en languettes et neutres; akènes surmontés d’une aigrette très-courte, mince et annu- laire. Cassini place avec doute ce genre dans la tribu des Inulées, près des genres Rosenia et Leysera. Il a pour type une plante découverte au cap de Bonne-Es- pérance par Thunberg, laquelle ayant été communi- quée à Linné fils, fut nommée par celui-ci Osmiles calycina. L'Héritier (Sert. Angl.) l'a décrite de nou- veau en la rapportant au genre Relhania. LAPHI. mAM. 77. CERF CONMUN. LAPHIATI. Repr. Même chose qu’Aulique, espèce du genre Couleuvre. F. ce mot. LAPHRIE. Laphria. 1xs. Genre de l’ordre des Dip- tères, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques, éta- DK par Meigen, et ayant pour caractères : épistome ‘barbu; tête point globuleuse, ni entièrement occupée par. les yeux, même dans les mâles; {arses terminés par deux pelotes et deux crochets; dernier article des antennes presque ovale, sans stylet saillant. Ces insec- tes diffèrent des Asyles et des autres genres de la même famille, en ce que ceux-ci ont tous le dernier article des antennes terminé par un stylet ou par une soie. Les Laphries.ont la tête transversale; on voit entre les yeux et au-dessus de la trompe, qui est dirigée en avant.et en haut, un paquet de poils roides. Les an- tennes sont plus longues que la têle, en massue com- posée de trois articles dont le premier plus long que le deuxième, et le dernier presque ovale, en forme. de pa- lette; les yeux sont grands, saillants. Le corselet est très-grand, convexe, presque toujours velu; il se ré- trécit en avant et forme un cou qui supporte la tête. Les ailes sont grandes; l’insecte les porte couchées horizontalement sur l'abdomen; dans le repos, elles le dépassent. Les pattes sont très-fortes, surtout les cuis- ses qui sont quelquefois dentées intérieurement; les jambes sont arquées, elles supportent un tarse com- posé de cinq articles dont le premier est grand, les trois suivants beaucoup plus petits, et le dernier, pro- fondément bilobé, est terminé par deux crochets et deux pelotes. Tous ces organes sont très-velus. L’abdomen ‘& LAP est moins large que le corselet et très-velu dans quel- ques espèces. Les mœurs de ces insectes ne sont pas connues ; il est probable que leurs larves ressemblent à celles des Asyles et qu’elles vivent comme elles dans la terre. Ce genre se compose de sept à huit espèces. LAPHRIE DORÉE. Laphria aurea, Fabr., Coqueb., Illustr. Icon. Ins. Dec.5, Lab. %5, fig. 9. Cette belle espèce a dix lignes de long; sa tête est couverte de longs poils d’un jaune doré; le corselet est noir, avec des poils bruns; l'abdomen est brun, avec l’extrémité des anneaux bordée, en dessus, de poils d’un jaune doré. Les ailes sont d’un brun jaunâtre le long du bord ex- térieur. Les pattes sont grandes, velues; les cuisses sont noires ou brunes; les jambes et les tarses sont jaunes, excepté le dernier article qui est brun. Cette espèce se trouve en Europe et aux environs de Paris. LAPIDIFICATION. min. Même chose que Pétrifica- tion. /. ce mot. . LAPIEDRA. BoT. Le genre formé sous ce nom par Lagasca, dans la famille des Amaryllidées, Hexandrie Monogynie, Lin., pour le Crinum martineziti, n’a pas été adopté. LAPIN. mam. Espèce du genre Lièvre. F7. ce mot. On a étendu ce nom à des animaux fort différents. Ainsi l’on a appelé: Lapin, le Sirix Cunicularia, Chouette à terrier; un Poisson de l’île de Tabago, selon Lachesnaye-des- Bois, et une Coquille du genre Porcelaine, Cypræa stercoraria. LAPIN D'ALLEMAGNE, le Souslik. LAPIN D'AMÉRIQUE, l'Agouti. LAPIN D’AROE, le Kanguroo Philandre. LAPin DE BAHAMA, le Monax. È Lapin pu Brésit, le Cobaie Apéréa ou Cochon d’Inde. Lapin DE NorRwÈGE, le Lemming. LAPIS-LAZULI. min. #7. LAZULITE. LAPIS LYNCIS. moL. Foss. Synonyme de Bélemnite. V. ce mot. LAPLACÉE. Laplacea. soT. Genre de la famille des Ternstræmiacées, et de la Polyandrie Monogynie, éla- bli par Kunth (in Humb. Nov. Gener.5, p. 208) qui lui a donné pour caractères : un calice persistant, composé de quatre sépales orbiculaires et imbriqués, dépourvu de bractées; une corolle de neuf pétales hy- pogynes et presque égaux; des étamines en très-grand nombre, disposées sur trois rangs, insérées à la base des pétales et ayant leurs filets libres et distincts; un ovaire sessile et supérieur, à cinq loges contenant cha- cune trois ovules; les styles, au nombre de cinq, sont réunis entre eux; la capsule est à cinq loges, s’ouvrant en cinq valves septifères sur le milieu de leur face in- terne; chaque loge contient trois graines pendantes et attachées à l’axe central; ces graines sont Surmontées d’une aile allongée. Ce genre est très-voisin des Z'erns- trœmia et des Freziera, dont il-se distingue surtout par son calice de quatre sépales, sa corolle de neuf pé- tales et ses graines ailées. II ne se compose encore que d’une seule espèce. LAPLACÉE BRILLANTE. Laplacea speciosa, Kunth, loc. cit., 5, p. 209, tab. 461. C’est un grand et bel arbre qui croit au Pérou, dans les forêts, entre Gonzanama LAP et Loxa. Ses rameaux sont terminés chacun par un bourgeon roulé; ses feuilles sont éparses, très entières, coriaces et non ponctuées. Ses fleurs sont blanches, très-grandes, odorantes, pédonculées et solitaires à l’aisselle des feuilles. LAPLYSIE. mor. /. APLYSIE, et pour LAPLYSIE VERTE, //. ACTÆON. : LAPORTÉE. Laportea. Bot. Genre de la famille des Urticées, formé par Gaudichaud, aux dépens du genre Urtica, avec lescaractères suivants : fleurs monoïques : les mâles composées d’un calice.à cinq divisions, de cinq élamines et d’un pistil rudimentaire et globuleux. Les fleurs femelles ont un calice à quatre divisions irré- gulières, dont deux beaucoup plus grandes; leur stig- mate est allongé, subulé et le plus souvent velu; l’akène est obliquement ovale, un peu comprimé et presque tuberculeux. LAPoRTÉE Du CANADA. Laportea Canadensis, Gaud.; Urtica Canadensis, Lin. Sa tige est droite, cylindri- que, haute de deux à trois pieds, garnie d’un petit nom- bre de feuilles alternes, longues d'environ trois pouces, ovales, presque coudées ou cordées, pétiolées, rudes sur les deux faces, ridées, à plusieurs nervures longitu- dinales et dentées en scie. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires et terminales. Les autres espèces comprises dans ce genre par Gaudichaud sont : Urtica Amnericana, Deless.; Uriica Carolinensis, Deless. ; Urtica gigantea, Poir., Encyc.; Urtica crenulata, Lesch.; Urtica atrox, Lesch., dont Gaudichaud a changé le nom en celui de Laporlea peltata. LAPOURDIER, LAPPETAS. 8oT. Noms vulgaires de la Bardane, Arctium lappa, L. LAPPA. BoT. Les anciens botanistes, tels que Ma- thiole, Daléchamp et C. Bauhin, nommaient ainsi la plante que l’on désigne en français sous le nom de. Bardane. 7. ce mot. Tournefort admit le nom géné- rique de Lappa en excluant toutefois les plantes que les anciens avaient mal à propos associées à la Bar- dane , et qui constituent le genre Xanthium. Cepen- dant-Linné préféra rétablir le nom d’Arctium, par lequel Dioscoride et les Grecs désignaient le Lappa. Cette dernière dénomination a été adoptée par Jussieu, Lamarck et De Candolle, parce que c’est un terme de comparaison pour les fruits chargés d’aspérités cro- chues, semblables à celles des folioles de l’involucre | de la Bardane, fruits qu’on nomme lappacés (/ructus lappacei.) LAPPACÉ. Lappateus. 8oT. Cette épithète désigne les bractées qui se courbent en pointe d'hameçon et font office de crochets, comme dans la Bardane offci- nale. = LAPPAGO. 807. Le genre de Graminées ainsi nommé par Schreber, a pour {ypele Cenchrus racemosus de Linné. Haller l’avait antérieurement nommé Z'ragus, nom qui a été adopté par Palisot de Beauvois dans son Agrostographie. 7. TRAaGus. On trouve aussi, dans quelques ouvrages, le nom de LappAco appliqué au Grateron, Galium aparine. V. GAILLET. À PPAGUE. 8or. Pour Lappago et Tragus. 7. ces mots. LAPPULA. gor. Plusieurs plantes dont les fruits sont LAR 269 hérissés de pointes, et plus ou moins ressemblants avec les calathides dela Bardane (Lappa), avaient été nom- mées Lappula par les anciens. Linné employa ce nom comme spécifique pour diverses espèces, et entre au- tres pour un Myosotis dont Moench constilua le genre Lappula. Ce genre a été rétabli par Lehmann et Rei- chenbach sous le nom d'EcChinospermum. V. ce mot. LAPPULIER. por. Quelques botanistes français ont employé ce nom pour désigner le genre Z'riumfetta. V. ce mot. LAPSANA. BOT. 7. LAMPSANE. LAQUE. BoT. 1Ns. On appelle ainsi une substance ré- sineuse qui découle de plusieurs arbres lactescents, ori- ginaires de l’Inde, par suite de la piqûre d’un petit in- secte nommé Coccus Lacca. Les arbres sur lesquels on récolte la Laque sont les Ficus Indica, Ficus reli- giosa, Croton lacciferum el plusieurs autres. C’est afin d'y déposer ses œufs que le Coccus Lacca perce les jeunes branches de ces arbres lactescents; on en voit bientôt sortir un suc résineux qui se concrète en formant une croûte irrégulière. Dans le com- merce, on distingue trois sortes de Laque : celle en bâton, celle en grains el celle en plaques ou Laque plate. La première, ou la Laque en bâton, est celle qui est encore adhérente aux branches de l'arbre; elle forme une croûte irrégulière, plus ou moins épaisse ; lorsqu'on l’en détache, on voit que sa partie interne est garnie d'un grand nombre de petites cellules dans lesquelles il n’est pas rare de trouver encore le petit insecte qui l’a formée. Elle est rouge, semi-(transpa- rente, à cassure très-résineuse, d’une saveur un peu ‘astringente, el répandant une odeur assez agréable quand on la brûle. Selon Hatchett, qui en a fait l’ana- lyse, elle se compose : de Résine, 68; matière colo- rante , 10; Cire, 6; Gluten, 5,5; corps étrangers 6,5; perte, 4,0. La seconde variété, qu'on nomme Laque en grains, est celle que l’on à détachée des branches; elle est généra- lement en petits fragments, d'une couleur moins foncée que la précédente. On y a trouvé: Résine, 88,5; ma- tière colorante, 2,5; Cire, 4,5; Gluten, 9; perte, 2,5. Enfin, la Laque plate est celle que l’on a fondue dans l'eau bouillante et qui a été ensuite coulée sur des pierres lisses et polies. Hatchell y a trouvé : Résine, 90,9; matière colorante, 0,5; Cire, 4; Gluten, 2,8; perte, 1,8. Cette Résine élait autrefois employée en médecine comme tonique et astringente. Mais son usage est de- puis longtemps abandonné. Aujourd’hui on s’en sert pour la préparation des poudres dentifrices, pour la fabrication de la cire à cacheter dont elle est une des parties constituantes. On déhne aussi le nom de Laque à une matière colo- rante, d’un rouge cramoisi magnifique, que l'on obtient, par divers procédés, des Cochenilles. F. ce mot. : LAR. maAm. Synonyme de Gibbon. F. ORANG. LAR. o1s. Synonyme ancien de Mouette. 7. MAUVE. LARBRÉE. Larbrea. Bor. Genre de là famille des Paronychiées, établi par Aug. Saint-Hilaire pour le Stellaria aquatica de Linné, qui diffère essentielle- 270 LAR nent du genre Sfellaria par l'insertion périgynique de ses étamines, caractère qui semblerait l’éloigner de la famille des Caryophyllées. Ce genre peut être ainsi ca- ractérisé : calice tubuleux, urcéolé à sa base, divisé en cinq lobes ; corolle formée de cinq pétales bipartis et périgynes, de même que les étamines qui sont au nom- bre de cinq; ovaire uniloculaire et polysperme, conte- nant des graines attachées à un trophosperme central ; capsule s’ouvrant à son sommet en six valves. LARBRÉE AQUATIQUE. Larbrea aquatica, St.-Hilaire. C’est une petite plante vivace, dont les tiges sont ra- meuses, les feuilles opposées, les fleurs très-petites, blanches, pédonculées et axillaires. Elle croît dans les lieux tourbeux, aux environs de Paris, et en beaucoup d’autres lieux de l'Europe. LARD. mam. Nom que porte la couche de graisse pla- cée entre les muscles et la couenne du Cochon. LARD. BoT. Nom que l’on donne vulgairement à la pellicule intérieure ou la couche de liber, qui précède le liége dans le Quercus suber. V. LiËGE. LARD ET LARES. mozc. Noms vulgaires et marchands du Murex Melongena, L., espèce du genre Pyrule de Lamarck. LARDÈRE, LARDERELLE Er LARDIER. os. Noms vulgaires de la petite Mésange bleue, qu’on nomme aussi Larderiche, Lardeire et Lardoire. LARDITE. min. Ou Pierre de lard; Pierre à magots, synonyme de Pagodite. On a aussi donné ce nom à des pierres d’une autre nature, qui, par leur aspect et leurs veines blanches et rouges avaient quelque res- semblance avec le lard. Tels sont certains morceaux de Quar{z que l’on trouve dans les montagnes du Forez. LARDIZABALE. Lardizabala. BoT. Ce genre de la famille des Ménispermées, et de la Diœcie Monadelphie, L., a été établi par Ruiz et Pavon (71. Peruv. Prodr., p. 143, t. 57), et adopté par De Candolle (Syst. Veget. univ., t.1, p. 511) qui l’a ainsi caractérisé : fleurs dioïques ou polygames; calice dont les sépales sont dis- posés sur deux ou trois rangs, allernes : les extérieurs plus grands; six pétales, sur deux rangs, plus petits que le calice, placés sur un réceptacle qui s'élève un peu du fond du calice. Les fleurs mâles ont des élami- nes dont Les filets sont réunis en cylindre, el portent six anthères ovées, distinctes et déhiscentes extérieure- ment. Les fleurs femelles ont leurs anthères avortées, mais les étamines y sont cependant distinctes; elles renferment trois à six ovaires distincts, surmontés de stigmates sessiles, capités et persistants; ces ovaires de- viennent des baies charnues, oblongues, à six loges po- lyspermes. Ce genre se compose de trois espèces indi- gènes des forêts du Chili et du Pérou. Ce sont des arbrisseaux grimpants, glabres, dont les feuilles deux ou trois fois ternées, sont portées sur un pétiole arti- culé dans ses ramifications. Les fleurs mâles forment des grappes axillaires ou des faisceaux rameux; les pé- doncules des fleurs femelles sont uniflores. La pulpe de leurs baies est douce et comestible. Le Lardizabala biternata, R. et Pav., a élé très-bien figuré dans le Voyage de Lapeyrouse, t. vr, p. 265, t. 67, et 8. On peut en dire autant des Lardizabala triternata, Ruiz 4 LAR et Pav., et Lardizabala trifoliata, dont les figures 91 et 92 du premier volume des Zcones Selectæ de Benj. Delessert. sont excellentes. LARDIZABALÉES. Lardizabaleæ. or. Dans son Prodromus Regni Vegetabilis, t. 1, p. 95, De Can- dolle à ainsi nommé la première section de la famille des Ménispermées, section caractérisée par les fleurs le plus souvent dioïques, le nombre symétrique des par- ties des fleurs mâles, les carpelles distincts, nombreux, polyspermes, pluriloculaires, et par les feuilles com- posées. Depuis, dans.-un Mémoire présenté à l’Académie des Sciences de Paris, en 1838, Decaisne a élevé ce petit groupe au rang des familles naturelles. Les végé- taux qui composent la nouvelle famille se trouvaient dispersés dans des familles fort éloignées, dont les principaux genres étaient réunis à la famille des Mé- nispermées, el qui, malgré leur affinité avec cette der- nière famille, présentent cependant des caractères très-essentiels, et dont l’un surtout ne se montre que rarement dans le règne végétal. Robert Brown avait déjà signalé, en 1821, les rapports qui existent entre les deux genres Lardizabala et Stauntonia, et le ca- ractère remarquable qui, en les distinguant des Méni- spermées, pouvait permettre d’en former une famille particulière. De Candolle en admettant, en 1824, ce groupe comme tribu de la famille des Ménispermées, y joignit le genre Burasaia de Du Petit-Thouars. - Enfin à la même époque Wallich faisait eonnaître le genre Æolboellia, dont il indiquait les rapports avec le Séauntonia; mais le caractère distinctif de cette tribu était établi d’une manière imparfaile, car il était tiré essentiellement de la pluralité des graines dans chaque carpelle, et le genre Burasaia n’en offre qu’une, tandis que le caractère essentiel, l'insertion des ovules sur toute la paroi interne de l’ovaire dans tous les genres multi-ovulés, était généralement né- gligé, et tenait par conséquent éloignées du groupe, des espèces qui devaient le grossir. La petite tribu des Lardizabalées, qui ne comprenait que trois genres et cinq espèces dans le Prodromus, se trouve actuellement former une famille bien dis- tincte, renfermant sept genres et onze espèces. La famille des Lardizabalées offre pour caractères : fleurs unisexuelles par avortement, monoïques ou dioi- ques; calice formé de trois folioles, et le plus souvent de six alternant sur deux rangées, libres, caduques; estivation le plus souvent valvaire ou subalternative; six pétales disposés sur deux rangs et opposés aux fo- lioles du calice; les intérieurs un peu plus petits ou glanduliformes, hypogynes et quelquefois nuls. Les fleurs mâles ont constamment six étamines opposées aux pétales, avec leurs filaments soudés en tube, ou bien quelquefois entièrement libres et alors cylin- dracés; les anthères sont”extrorses ou très-rarement introrses, biloculaires, déhiscentes par une fente longi- tudinale, attachées par un connectif épais; il y a au centre les rudiments de deux ou trois (fort rarement au delà) ovaires charnus. Les fleurs femelles sont un peu plus grandes que les mâles, avec six étamines libres, très-petites el absolument dépourvues de pollen; trois ovaires distinc{s et quelquefois de six à neuf, sil- MR RE Le Po. LAR lonnés en dedans, surmontés chacun d’un style court, que termine un stigmate papilleux, simple, pelté, obtus ou conique; il n’y a quelquefois qu’un seul ovule dans chaque loge, ordinairement il y en a plusieurs. Les carpelles sont sessiles ou courtement pédicellés, succu- lents, polyspermes et rarement oligospermes ou mo- nospermes; quelquefois ils sont folliculaires et déhis- cents longitudinalement. Les semences sont revêtues d’un tégument cartilagineux, munies d’un périsperme carnoso-corné, ample et blanc ; l'embryon est très-petil et la radicule est infère, tournée vers le hile. Les Lardizabalées sont des arbustes volubiles, gla- bres, gemmifères, à rameaux cylindriques, striés, à écorce subéreuse ou rugueuse selon l’âge; leurs feuil- les sont alternes, exstipulées, trifoliolées, digitées, bi ou triternées, à folioles entières ou dentées, trinervées, coriaces et le plus souvent mucronulées. Leur inflo- rescence est en grappes axillaires ou solitaires, qui sortent d’un groupe d’écailles nues ou bractéolées à la base. Leurs fruits sont mangeables. Le caractère le plus remarquable des Lardizabalées consiste dans leurs ovaires, dont la cavité renferme presque toujours des ovules nombreux qui, au lieu d’être attachés des deux côlés de la suture interne du carpelle, sont fixés sur toute la surface intérieure de ces carpelles et le plus souvent dans des dépressions profondes de celte surface, dépressions qui finissent assez ordinairement par constituer autant de petites loges qu’il y a de graines. À celle organisation toute particulière, qui les distingue des Ménispermées à car- onospermes, s’ajoute encore une différence nota Ans le développement du périsperme qui, peu considérable ou nul dans les Ménispermées, prend un grand développement dans les Lardizabalées. Decaisne divise cette famille en trois tribus; il place dans la première les Lardizabalées qui ont des fleurs dioïques, des folioles disposées sur deux ou trois rangs, des étamines monadelphes, des anthères exirorses ; elles sont toutes de l'Amérique et constituent les genres Lardizabala et Boquila, Decais. La deuxième tribu renferme des plantes à fleurs mo- noïques, disposées sur un, deux ou trois rangs, à éta- mines monadelphes ou libres, à anthères extrorses. Tels sont les genres Parvaria, Decais.; Sfauntonia, De Cand.; Zolboellia, Wall; et Akebia, Decais., com- posés de plantes d’Asie. Enfin dans la troisième tribu sont les Lardizabalées à fleurs dioïques, disposées sur deux ou trois rangs, à éta- mines inférieurement monadelphes, pourvues d’anthè- res introrses, à drupe monosperme, à cotylédons plans et divariqués. Un seul genre, Burasia, Du P.-Th., la compose, et il appartient à Madagascar. LARDOIRE. o1s. /. LARDÈRE. ARE. o1s. Traduction du mot Larus. Synonyme de Mauve. 7. ce mot. LARES. moLL. #7. LARD. LARÉTIE. Lareltia. Bot. Genre de la famille des Om- bellifères, établi par Gillies et Hooker qui lui assignent pour caractères : limbe du calice persistant, à quatre dents; pétales ovales, entiers; fruit elliptico-tétraptère; méricarpes subconvexes, privés de rayes, à cinq côtes LAR 271 nerviformes, dont trois dorsales et deux latérales bor- dant les ailes ; commissure très-étroite. LARÉTIE sans TIGE. Laretia acaulis, G. et H.; Seli- num acaule, Cavan.; Mulinum acaule, Persoon. C’est une plante herbacée, qui forme un épais gazon; ses feuilles sont étalées et serrées en rosace, oblongues, taillées en coin, très-entières, engaînantes à la base; l'ombelle est terminale, pauciflore, sessile; l’involucre est court, polyphylle; les fruits sont grands relative- ment à l’ensemble de la plante. Elle est originaire du Chili. LAREX. BoT. On trouve, dans quelques anciens ou- vrages, ce nom employé pour Larix. #. MéLÈzE. LARGUP. o1s. Espèce des genres Cormoran et Huppe. V. ces mots. LARICIO. BoT. 77. PIN DE CORSE. LARIN. Larinus. 1xs. Coléoptères tétramères ; genre de la famille des Rhynchophores, institué par Germar, aux dépens du genre Rhynchænus deFab. Caractères : antennes courtes et fortes, coudées, composées de douze articles, dont les deux premiers assez courts et obconiques, les cinq suivants transverses et tronqués au bout; au septième commence la massue qui est ovale-oblongue et acuminée ; trompe cylindrique, assez épaisse, arquée, marquée dans toute sa longueur, d’une fossette linéaire courbe ; yeux perpendiculaires, allongés et un peu déprimés; corselet profondément bisinué à sa base, rétréci antérieurement,avec les côtes obliques ; écusson petit et triangulaire; élytres ova- laires, un peu plus larges que le corselet; chacune d'elles s’avance en s’arrondissant vers la suture, et a l'épaule obtusément anguleuse; pieds robustes; cuisses en massue et mutiques.Ce genre, nombreux en espèces, en produit dans toutes les contrées du globe. LARIX. BoT. 7. MÉLÈZE. LARMAIRE. Lacrimæformis. 2oT. On qualifie ainsi les graines qui, étant orbiculaires à leur base, se rétré- cissent insensiblement vers leur sommet, pour se ter- miner en une pointe allongée. LARME. ir. Espèce du genre Cercaire. F. ce mot. LARME DE CHRIST Er LARMES DE JOB. Bot. Ces noms vulgaires du Coix ont été quelquefois étendus aux graines de Staphylier. 7, ce mot. LARME DE LA VIERGE. 8oT. Nom vulgaire de l'Or- nühogalum Arabicum. LARMES. Lacrymœæ. 100L. Humeur qui se forme dans une glande assez volumineuse, située sous la voûte de l'orbite, derrière la partie externe du bord de cette cavité, et au-dessous du globe de l'œil. Cette humeur fluide, blanche et limpide, se compose d’eau tenant en dissolution quelques millièmes de matière animale et des sels qu’on retrouve dans tous les liquides de l’économie animale. LARMES DE GÉANTS. poLyp. ross. Ce nom a été donné par d’anciens auteurs à des articulations de la colonne des Crinoïdes ou Encrines. 7. CRINOÏDE. LARMES MARINES. aAnN£L. Nom sous lequel Dicque- mare a décrit et figuré, dans le Journal de Physique pour l’année 1776, de petites masses gélatineuses, de la grosseur d’un grain de raisin, terminées par une lon- gue queue, el ressemblant assez bien à des Larmes 272 LAR bataviques. Ces corps singuliers renfermaient des ani- maux filiformes, qui paraissaient être de petites Anné- lides. Bosc à supposé que les Larmes marines étaient le frai de quelque Poisson ou de quelque Mollusque ; l’observalion pourra seule éclaircir ce point; mais, àen juger par l’analogie, on pourrait croire que ces vessies glaireuses ne sont autre chose que les cocons de quel- que Annélide, dans l’intérieur desquels vivaient pen- dant un assez long temps les jeunes individus, comme cela se remarque dans les Sangsues et les Lombrics (7. Annal. des Sc. nat., t. 1V el v). Ces corps ont été trouvés au Hâvre; ils adhéraient, par leur pédicelle, à des plantes marines. LARMIER. Bor. L’un des noms vulgaires du genre Coix. 7. ce mot. LARMIERS. mam.Sacs membraneux, à parois garnies de follicules sécrétant une humeur épaisse, onctueuse et noirâtre ; ces sacs sont silués dans une fosse sous-orbi- taire de l'os maxillaire, et s'ouvrent dehors, par une : fente longitudinale de la peau. On n’observe les Lar- miers que dans certaines espèces de Cerfs. LARMILLE. BoT. On appelle vulgairement Larmille des champs, le Grémil officinal; et Larmille des Indes, le Coix Larme de Job. LAROCHÉE. Larochea. Le professeur De Candolle a formé ce genre aux dépens du Crassula, de la fa- mille des Crassulacées, et en a tracé ainsi les carac- tères qui ont été adoptés par Haworth dans son Revis. succul. plants : calice à cinq divisions; corolle mono- pétale, régulière, infundibuliforme ; tube court et seulement de la longueur du limbe qui est à cinq divi- sions; fleurs en corymbes terminaux, sans involucre. LaRocHÉE EN FAUX. Larochea falcata, De Candolle, Plant. grass., t. 103; Crassula falcata, Botan. Mag., 2055; c’est un arbuste légèrement ligneux à sa base, portant des feuilles glabres, opposées, presque connées et réfléchies en forme de faux; ses fleurs sont rouges, disposées en corymbes, et portées sur des pédoncules dichotomes. Du cap de Bonne-Espérance. LARONDE. Larunda. crust. Genre établi par Leach et correspondant à celui de Cyame. F. ce mot. LARRATES. Larratæ. 1xs. Nom donné par Latreille à une tribu de l’ordre des Hyménoptères, famille des Fouisseurs, à laquelle il donne pour caractères (Fam. natur. du Règne Anim.) : labre entièrement caché ou peu découvert; abdomen ovoïdo-conique ou conique; mandibules ayant une profonde échancrure au côté intérieur. Cette tribu (auparavant famille) se distingue de toutes les autres par l’échancrure que présente le bord inférieur des mandibules, qui, à raison de la saillie en forme de dent ou de pointe d’un de leurs angles, ont reçu de Jurine le nom d’éperonnées. Leurs antennes ne sont guère plus longues que la tête et sont . insérées à la base d’un chaperon court et transversal ; elles sont de treize articles dans les mâles, et de douze dans les femelles; les mandibules sont fort étroites, allongées, arquées, croisées, avec l’extrémité pointue etentière; les palpes sont filiformes : les maxillaires ont six articles et les labiales quatre; la languette est évasée en forme de cœur, échancrée ou bifide, et offre sou- vent de chaque côté une petite division; la tête est # LAR large et aplatie en devant, et les yeux ovales, entiers et souvent convergents, au moins dans les mâles. Tous ont trois yeux lisses très-distincts; le corseletestallongé, tronqué ou très-obtus postérieurement; les ailes supé- rieures offrent deux ou trois cellules cubitales com- plètes; l'abdomen est porté sur un très-court pédicule; les pieds sont courts, garnis de petites épines et propres à fouir la terre. Les femelles sont armées d’un aiguillon assez fort. Ils sont très-vifset très-agiles, et on les trouve sur le sable et sur les fleurs. A. Trois cellules cubitales fermées. Les genres : PALARE, LARRE et LYROPs. B. Deux cellules cubitales fermées. Les genres : MiscoPge et DiNÈèTE. Ÿ”. ces mots. LARRE. Larra. 1vs. Genre de l’ordre des Hyménop- tères, section des Porte-Aiguillons, famille des Fouis- seurs, tribu des Larrates, établi par Fabricius. Ses caractères sont : ailes supérieures ayant une cellule ra- diale petite, légèrement appendiculée, et trois cellules cubitales, dont la première plus grande, la deuxième recevant les deux nervures récurrentes el la troisième presque demi-lunaire, n’atteignant point le bout de l’aile; antennes ayant la même forme dans les deux sexes; le second article presque en forme de cône ren- versé; côLé interne des mandibules sans saillie ni dents; languette sans divisions latérales distinctes. Les Larres ressemblent beaucoup aux Pompilles, tant par leurs formes générales et leurs couleurs, que par leurs habi- tudes; ils s’en distinguent cependant par leur tête qui est plus large, par leurs mandibules et par leurs pattes qui sont plus courtes; ils se rapprochent encore plus des Astates, mais ceux-ci sont beaucoup plus dset leurs mandibules n’offrent point d’éperon. Illiger avait déjà observé que les Larres de Fabricius ne sont point les insectes que Latreille nomme ainsi, avec la plupart des enlomologistes; mais les Hyménoptères qui forment son genre Stize. Jurine a fait aussi la même remarque ; Fabricius a séparé des Larres, de Latreille, quelques espèces très-semblables aux autres quant à la physio- nomie, mais dont la bouche présente quelques diffé- rences ; c’est le genre Lyrops, Jurine ne l’a pas admis. Ces Hyménoptères se trouvent dans les terres sablon- neuses des pays chauds, ils affectionnent les fleurs d’Ombellifères, et surtout celles des Carottes. Les fe- melles piquent fortement. LARRE ICHNEUMONIFORME. Larra Ichneumonifor- mis, Fabr.,Panz. (Faun. Ins.Germn., fase. 76, tab.18, mas.). Il a près de huit lignes de long; son corpsest d’un noir obseur, sans taches : son abdomen est d’un noir luisant, avec les deux premiers anneaux fauves. Coque- bert (ZI!. Icones Insect., deuxième décad., pl. 12, fig. 10) en a donnéunebonne figure. Le Larra anathemade la même planche n'en est peut-être qu’une variété. LARREA. BoT. Genre de la Décandrie Monogynie, L., appartenant à la première section des Rutacées le Jussieu ou aux Zygophyllées de Brown, très-voisin des Fabagelles. Il présente les caractères suivants : calice à cinq divisions profondes et inégales ; cinq pétales al- ternes, plus longs et onguiculés; dix étamiies, dont les filets s’insèrent chacun en dehors et à la base d’une écaille bifide ; ovaire sur un court support, globuleux, LAR marqué de cinq sillons peu apparents, à cause du poil qui couvre sa surface, à cinq loges dont chacune ren- ferme cinq ou six ovules suspendus à l’angle interne; cinq styles soudés en un seul, pentagone et aigu, mais qui finissent par se séparer et se réfléchir au sommet. Le fruit, à cinq angles, se sépare à la maturité en au- tant de coques indéhiscentes, qui renferment une graine solitaire par avortement, ovoide-oblongue, lisse et pendante; l'embryon, verdâtre, est enveloppé d’un périsperme blanc, plus épais que lui, et offre une radicule tournée en haut. Les espèces de ce genre, au nombre de (rois, croissent dans l'Amérique méridio- nale, dans les États de Buenos-Ayres. Ce sont des ar- brisseaux à feuilles opposées et munies à leur base d’une double stipule, tantôt découpées jusqu’au pétiole en plusieurs folioles, tantôt simples et divisées plus ou moins profondément en deux lobes. Leurs fleurs jaunes sont portées sur des pédoncules, qui, solitaires à cha- que nœud, naissent entre deux stipules. On peut les voir toutes trois figurées dans les Zcones de Cavanilles, tab. 559 et 560. LARUNDA. CRUST. /”. CYAME. LARUS. o1s. 7. MAUvE. LARVA. o1s. 77. MACAREUX. LARVAIRE. Larvaria. pozyr. Foss. Genre apparte- nant à l'ordre des Milléporées ou peut-être à celui des Escharrées, et dont les caractères sont : Polypier libre, cylindrique, percé dans son centre, diminuant de gros- seur aux deux bouts, couvert de pores simples, dispo- sés par rangées circulaires et régulières, et composés d’anneaux qui tendent à se détacher les uns des autres. Defrance a établi ce genre pour de petits corps cylin- driques, poreux, fragiles, percés dans leur centre, que l’on trouve fossiles dans les couches du Calcaire gros- sier des environs de Paris, à Bracheux et près de Beau- vais, au milieu d’un sable quartzeux, rempli de Coquil- les analogues à celles du Calcaire grossier. Ces corps ne paraissent point avoir été adhérents et semblent être formés d’anneaux qui tendent à se détacher à la manière des pièces articulaires de la colonne des Cri- noïdes. Leur surface externe est couverte de pores dis- posés régulièrement par rangées circulaires. Ces pores traversent l'épaisseur du polypier et s’aperçoivent éga- lement dans l’intérieur du canal qui le parcourt sui- vant sa longueur. Ce genre renferme trois espèces décrites par Defrance : ce sont les Larvaria reticu- lata, limbata, merinula. LARVES. Larva. 1Ns. Nom sous lequel on désigne les insectes dans leur second âge ou à leur sortie de l'œuf. Les Chenilles et toute espèce de Ver qui devien- dra un jour insecte sont des Larves. L'œuf est le pre- mier degré du développement , la Larve est le second état, la nymphe le troisième et l’insecte parfait le qua- trième ou dernier. Quelque variées que soient les for- mes dans ces quatre états, on reconnaît qu’elles sont dues au développement successif des parties, comme cela se voit dans tous les animaux, qu’ils soient ovi- pares ou vivipares. 77. MÉTAMORPHOSES. LARVICOLE. Larvicola. 2001. Animal vivant dans l’intérieur des larves et se nourrissant à leurs dé- pens. LAR 275 LARVIFORME. Larviformis. Ayant l'aspect d'une larve d’insecte. LARY. mam. Nouvelle espèce du genre Écureuil. V, ce mot au supplément. . LARYNX. 2001. L’anatomie humaine a défini le La- rynx l'appareil de la voix, et cette définition a passé dans plusieurs ouvrages d'anatomie comparée, quoi- qu'elle ne fût nullement admissible pour une grande partie des Vertébrés eux-mêmes. Dans la grande classe des Oiseaux la voix ne se produit pas à l’origine de la trachée-artère, mais à sa terminaison, et cette classe est précisément celle dont la voix a le plus d’étendue, de force et d'éclat. Une autre classe, celle des Poissons, est entièrement muette. On serait donc conduit, par cette définition, à supposer que l'appareil laryngien manque chez les Poissons, et se trouve transposé chez les Oiseaux. Or, il est bien certain que le Larynx existe chez les Oiseaux, comme partout ailleurs, à l'origine de la trachée-artère, quel que soit le lieu de la forma- tion de la voix ; et Geoffroy Saint-Hilaire est parvenu à démontrer qu’il ne manque nullement chez les Pois- sons, et que si on l’a méconnu dans cette classe, c’est en partie à cause de son développement plus considé- rable. Ainsi il s’en faut bien qu’on puisse regarder l’ap- pareil laryngien comme un organe spécial pour la voix : tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il offre dans un grand nombre, mais non dans la totalité des animaux, une réunion de moyens favorables à la voix. La con- clusion est celle où mène toujours l'étude d’un organe quelconque. Rien de fixe dans l’organisation, rien de constant hors la connexion : la forme, la fonction même sont toujours fugitives d’un animal à l’autre; si ce n'est lorsqu'elles viennent à dépendre de la con- nexion, comme il arrive fréquemment, et comme on en a un exemple dans le Larynx lui-même. Ainsi les rapports de position de cet organe en font une dépen- dance de l'appareil respiratoire, et constamment, en effet, on le voit concourir plus ou moins directement à la respiration; une autre fonction, celle de la produc- tion de la voix, venant seulement à s'ajouter à celle-ci, et devenant même la principale dans certains cas, ceux particulièrement où les fonctions respiratoires du La- rynx sont moins importantes et moins directes. Geof- froy Saint-Hilaire a de même montré qu’une grande partie des organes de l’audition n’étaient que des orga- nes appartenant essentiellement à la respiration, mais tombés hors d'usage; ainsi, les deux fonctions de la production et de la perception de la voix, qui s’opèrent par un mécanisme si merveilleux et par des appareils si admirablement combinés, ne sont l’uneet l’autre que des fonctions comme surajoutées à la respiration, et exécutées par des portions de l'appareil respiratoire, devenues inutiles, et tombées dans les conditions rudi- mentaires. Il suffit, dans cet article, d’avoir démontré que le Larynx n’est point proprement l'organe de la voix, et qu’ainsi son existence est possible chez les ani- maux même dont la respiration n’est pas aérienne; et lon doit se borner ici à ces considérations générales. L'histoire anatomique du Larynx chez les Oiseaux et chez les Poissons, se lie trop intimement à celle de la trachée-artère pour que l’on puisse les séparer, 274 LAS sans s’exposer ou à faire de nombreuses répétitions, ou à mettre de l’obscurité dans l’exposition. D'ailleurs, comme l’a dit Geoffroy Saint-Hilaire, et comme il suit de ce qui précède : « En nous dépouillant de tout pré- jugé pour nous en rapporter au témoignage de nos sens, nous ne pouvons apercevoir, dans cet organe, qu’une première couronne de la trachée-artère, à la vérité dans un ordre si régulier et dans un système si bien combiné, que toutes ses parlies tendent à devenir, au profil de l'appareil respiratoire, le vestibule de ce- lui-ci. » 7”. TRACHÉE-ARTÈRE: LASALLIA. BoT. Ce genre de Lichens a été consacré à la mémoire de feu Lasalle, jardinier de Fontainebleau, par le docteur Mérat, dans sa Flore des environs de Paris, où il est ainsi caractérisé : feuille cartilagineuse, entière, lacuneuse, attachée inférieurement par une sorie de pédicule central, portant des scutelles d’abord concaves, puis plans, à disque uni, pourvus d'un re- bord analogue à la croûte. Le genre Lasallia corres- pond au genre Umbilicaria de Fée. 7. GYROPHORÉES. Une seule espèce croît en France : c’est le Lasallia pustulata, Lichen pustulatus, Linn.; Umbilicaria pustlulata, Hoffmann. Il abonde sur les rochers de Fontainebleau, et dans plusieurs autres localités de la France. LASCADIUM. BoT. Genre de la famille des Euphor- biacées et de la Monœæcie Polyandrie, L., établi par Raffinesque-Schmal{z ( Flor. Ludov., p. 114) qui l'a ainsi caractérisé : fleurs monoïques; calice dont le limbe est entier; corolle nulle; fleurs mâles offrant environ douze étamines, dont les filets sont courts, les anthères épaisses; fleurs femelles ayant un ovaire tri- lobé, surmonté d’un style à trois divisions profondes; capsule ovée, lisse et à trois graines. Ce genre, adopté par Adrien de Jussieu (Æuphorbiacearum Genera, p. 62), demande une description plus complète du fruit et de la graine. Il ne se compose que d’une seule es- pèce, Lascadium lanuginosum, Raf., qui croît dans la Louisiane. C’est un arbrisseau rameux et lanugineux sur toute sa superficie. Ses feuilles sont alternes, por- tées sur de longs pétioles ; ses fleurs sont terminales, les mâles en grand nombre, groupées autour d’une feuille qui occupe le centre. LASCENO. BoT. Synonyme vulgaire de Myagrum perenne, L. LASCHIE. Laschia. BoT. Genre de Champignons de la famille des Hyménomycètes, établi par Friès qui lui assigne pour caractères : réceptacle gélatineux, étendu en une sorte de demi-chapeau, sans hyménion distinct, avec la face inférieure favoso-réticulée, portant les organes de la fructificalion. LASCHIE DE GUINÉE. Laschia Guineensis, Fr. C’est une production lignatile; son chapeau est semi-orbi- culaire, soudé par son bord postérieur et roussâtre. LASER. Laserpitium. Bot. Ce genre, de la famille des Ombellifères, et de la Pentandrie Digynie, L., pré- sente les caractères suivants : calice à peine percep- tible, à cinq petites dents; corolle à cinq pétales presque égaux, ouverts et pliés à leur sommet de manière à paraitre échancrés en cœur ; diakène ovale ou oblong, garni de huit ailes membraneuses et longitudinales LAS placées entre les stries ou côtes primaires des fruits. Les fleurs forment une ombelle composée, grande et bien garnie. L’involucre et les involucelles sont poly- phylles. Ce genre a beaucoup de rapports avec les Zi- gusticum ; aussi a-t-on transporté réciproquement et comme promené plusieurs espèces d’un genre à l’autre. Mœnch en a séparé le Laserpitium Siler, L., pour former le genre Siler qui n’a pas été admis. Celui que Crantz et Gærtner ont constitué sous ce dernier nom, a pour type l’Angelica aquilegifolia, Lamk., que plu- sieurs auteurs avaient placé parmi les Laserpiliurn. Sprengel (Umbell. Spec., p. 41) avait d’abord réuni au Cnidium , sous le nom de Cnidium Fontanesii, le Laserpitium peucedanoides, Desf.,etle Laserpitium atlanticum de Poiret, mais dans la suite (in Schult. System. F'eget., p.555) il fit de cette plante une espèce de Ligusticum. Le genre Aciphylla de Forster (Char. Gen., p. 156, tab. 68) avait été réuni aux Lasers par Linné fils, malgré les différences notables que four- nissaient ses caractères. Sprengel en a fait encore une espèce de Ligusticum. V. LivÈècue. Après tous ces changements et beaucoup d’autres qu’il est inutile d'indiquer ici, le genre Laserpitium se trouve réduit à une quinzaine d'espèces qui croissen{ presque toutes dans les pays montueux du midi de l’Europe. Parmi celles qui sont indigènes de France, on distingue : le Laserpilium latifolium, L., que l’on trouve dans la forêt de Fontainebleau, sur le côteau près de la Seine; le Laserpitium Siler, L., plante dont les feuilles, deux ou trois fois ailées, sont remarquables par leur longueur, el qui est fort commune dans les fentes des rochers des Alpes, du Jura et des départements méri- dionaux. On rencontre aussi dans les Alpes deux autres espèces, Laserpilium hirsutum, Lamk., et Laser- pitium Pruthenicum, L., qui se distinguent par l’élé- gance de leur feuillage découpé en pinnules extrême- ment fines, pointues, trifides ou pinnatifides. LASIA. BoT. Le genre publié sous ce nom, par Lou- reiro, (Ælor. Cochinchin., éd. Willd.) doit être réuni au genre Pothos. F. ce mot. LASIA. BOT. /7. LASIE. LASIAGROSTITE. Lasiagrostis. BOT. Genre de la famiile des Graminées, établi par Link, qui lui donne pour caractères : épillets à une fleur courtement sti- pitée; deux glumes membraneuses, mutiques, dépas- sant la fleur : la supérieure plus courte, roulée en dedans et binervurée; l’inférieure subcarénée, velue extérieurement, bifide au sommet, et garnie d’une arêle entre les divisions; cette arête est simple, inarti- culée à sa base, un peu ployée vers le milieu; trois squammules subeultriformes, membraneuses, adnées au support de l'ovaire : l’inférieure est lancéolée; trois étamines ayant leurs filaments soudés également au support de l'ovaire; anthères à loges distinctes, bar- bues à l’extrémité, mucronées à la base; ovaire stipité, bilobé, avec le sommet glabre; deux styles terminaux et courts; stigmates plumeux intérieurement, à poils simples. Le fruit consiste en une caryopse fusiforme, sillonnée intérieurement, mais d’une manière peu vi- sible, et libre entre les paillettes. LASIAGROSTITE BRILLANTE. Lasiagrostis Specios@, LAS Link; 4rundo speciosa, Schrad.; Calamagrostis spe- ciosa, Host. Sa tige est élevée, lisse, articulée ; ses feuilles sont planes ; ses panicules rameuses et diffuses. On la trouve sur les bords de la Méditerranée et dans l'Asie tempérée. LASIANDRE. Lasiandra. BoT. Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Osbeckies, formé par le professeur De Candolle, aux dépens d’un assez grand nombre d’espèces du genre Rhexia de Schrank et Mar- tius, et pour quelques autres observées plus récemment dans diverses contrées de l’Amérique du sud. Carac- tères : calice divisé en cinq lobes étroits et acuminés, avec son tube ovalaire; corolle formée de cinq pétales arrondis, presque ovales; dix étamines à filaments poi- lus, couronnées par des anthères allongées, à bec très-court , et dont le connectif est renflé et biauriculé à sa base; ovaire soyeux au sommet; style ordinaire- ment poilu; capsule sèche, à cinq loges dans lesquelles sont sept ou huit semences concaves, en cuiller, légè- rement anguleuses, avec le hile arrondi, suborbiculé et basilaire. Les Lasiandres sont des arbrisseaux à rameaux serrés, soyeux et scabres ; les feuilles sont courtement pétiolées ou sessiles, à trois ou cinq nervures, très- entières , ciliées, chargées en dessus de soies serrées , dirigées régulièrement entreles nervures, vers la partie médiane; en dessous elles sont également velues ou soyeuses, mais les poils ou les soies sont beaucoup plus épaisses entre les nervures. Les fleurs sont nom- breuses, le plus souvent disposées en grappe ou en panicule terminale, el accompagnées dans leur jeu- nesse, de deux bractées décidues et un peu roulées. Ce genre diffère du Pleroma, créé par le même botano- graphe, en ce que les organes reproductifs de ce der- nier sont glabres, que son ovaire est adné au calice et que son fruit est une baie et non une capsule sèche. L'étymologie du nom Lasiandra se trouve dans deux mots grecs Aacuos, velu, et «pos, mâle ; en effet l’or- gane mâle, dans toutes les espèces du genre, est entiè- rement couvert de poils. Toutes les Lasiandres, dont on porte le nombre à vingt-cinq, sont exotiques et appartiennent, à l’exception d’une seule qui est péru- vienne, aux différentes provinces du Brésil. + Calice armé de soies un peu rigides. LASTANDRE FRIGIDULE. Lasiandra frigidula, De Cand. Rhexia frigidula, Sch. et Mari. Rameaux un peu com- primés et presque glabres; feuilles sessiles, subcordées à leur base, ovales-oblongues, aiguës, très-entières, à trois nervures parfaitement glabres ; fleurs portées sur des pédoncules axillaires et trichotomes, disposées en thyrse ou en panicule. Du Brésil. jf Calice revêtu de soies douces et serrées. LASIANDRE DE THEREMIN. Lasiandra Thereminiana, De Cand. C’est un arbuste à rameaux cylindriques, couvert de soies courtes et serrées; ses feuilles sont pétiolées, ovales, aiguës, très-entières, à sept nervures soyeuses en dessus et chargées en dessous de poils blanchâtres; les fleurs sont solitaires, terminales, ac- | compagnées de deux bractées ovales. Les soies du ca- | lice sont pluslongues aux divisions du limbe. Du Brésil. LASIANDRE ARGENTÉE. Lasiandra argentea, DeCand. | Pleroma holosericeum, Don; Rhexia holosericea , | glabres en dessus, et ses bractées lancéolées. Cet nt 7 er Le] tt LS Bonp.; Melasioma clavata, Pers. Ses tiges s'élèvent, au Brésil, à la hauteur de dix pieds, mais on parvient ra- rement à les faire arriver à plus de la moitié de cette hauteur sous la température factice des serres; elles se divisent en rameaux opposés, quadrangulaires, pubes- cents, garnis de feuilles pareillement opposées, ovales, acuminées à leur sommet, échancrées en cœur à leur base, toutes couvertes, en dessus et en dessous, de poils courts et soyeux, et traversées dans leur longueur par sept nervures, dont trois principales sonttrès-saillantes en dessous. Les fleurs sont d’une belle couleur bleue, larges de quinze à seize lignes, portées sur des pé- doncules opposés, bifurqués, et disposées, au nom- bre de quinze ou plus, en une panicule d’un char- mant aspect. Chacune de ces fleurs est munie, à sa base, de deux bractées ovales-oblongues, semi-mem- braneuses, redressées et appliquées contre le calice. Celui-ci est monophylle, cylindrique, velu, découpé à son limbe en cinq divisions ovales-lancéolées , moitié plus courtes que les pétales, et caduques. La corolle est composée de cinq pétales arrondis, insérés dans le haut du tube du calice et alternes avec ses divisions. Les élamines, au nombre de dix, sont également insé- rées dans le haut du tube calicinal, et un peu plus lon- gues que la corolle. Leurs filaments forment une sorte d’articulation avec les anthères, qui sont linéaires, inclinées, légèrement arquées, d'un bleu violet et à deux loges parallèles. L’ovaire est supérieur, oblong, anguleux, glabre inférieurement, velu dans sa partie supérieure, surmonté d’un style cylindrique, d’une couleur purpurine, un peu plus court que les étamines, et terminé par un stligmate simple. Le fruil est une capsule oblongue, membraneuse, renfermée dans le tube du calice persistant, divisée intérieurement en cinq loges qui s'ouvrent par le sommet en cinq valves, et qui renferment chacune un grand nombre de graines fixées sur un axe central à cinq angles saillants et for- mant les cloisons qui séparent les loges. Les Lasiandres se cultivent en serre chaude, et l’on tient les vases constamment plongés dans la tannée. On leur donne ordinairement le terreau de bruyère pur, mais ces plantes paraissent se mieux trouver d’un mélange de ce terreau avec une terre douce et substan- tielle ; il leur faut des arrosements fréquents, surtout vers la période florale; l’un des plus sûrs moyens de les propager ce sont les marcottes ou les boutures étouf- fées. LASIANTHE. Lasianthus. BoT. Genre de la famille des Rubiacées et de la Tétrandrie Monogynie, L., éta- bli par le docteur Jack (Z'ransact. of the Linn. Soc., vol. 14, p. 195) qui lui a donné pour caractères essen- tiels : un calice à quatre divisions profondes et linéai- res; une corolle infundibuliforme, poilue; quatre éla- mines ; quatre stigmates linéaires, épais ; baie à quatre noyaux. Ce genre se compose de deux sous-arbrisseaux à fleurs axillaires, à bractées opposées, et à fruits en baies bleues. Le Lasianthus cyanocarpus, Jack, qui se distingue par ses bractées grandes et cordiformes, | croît sur la côte ouest de Sumatra. L’autre espèce, La- sianthus atlenualus, Jack, a ses feuilles atténuées, 276 LAS arbrisseau est indigène de l’intérieur de Bencoolen. Le nom de Lasianthus avait été employé par Linné pour désigner un arbrisseau de l'Amérique septentrio- nale, dont il fit ensuite une espèce d'Æypericum, mais qu'il plaça définitivement dans le genre Gordonia. De : Candolle (Prodr. Syst. Univ. Veget., 1, p. 528) s’est servi de ce mot pour la première section qu’il a établie dans ce genre. 7. GORDONIE. Zuccarini s’est servi du même nom générique dans la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, dont De Candolle, pour éviter toute confusion, a fait Lasianthæa. V. LASIANTHÉE. LASIANTHÉE. Lasianthæa. Bot. Ce genre, créé par Zuccarini dans la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, sous le nom de Lasianthus, employé précédemment par Jack pour une plante de la famille des Rubiacées, a été caractérisé, par le professeur De Candolle, de la manière suivante : capitule multi- flore, radié; fleurons de la circonférence ligulés, fe- melles et disposés sur un seul rang, ceux du disque hermaphrodites, longuement tubuleux, divisés supé- rieurement en cinq lobes couverts d'un duvet épais; involucre campanulé, formé de plusieurs rangées de squammes imbriquées, ovales, obtuses, dont les exté- rieures ciliées; réceptacle plan, à paillettes membra- neuses et compliquées; styles des fleurs hermaphro- dites rameux, avec l'extrémité barbue; anthères sur- montées d’un appendicelinéari-lancéolé; akènes glabres, ceux de la circonférence tri-ailés, et tri-aristés, ceux du disque comprimés, bi-ailés et tri-aristés ; les arêtes de la circonférence et du disque alato-dilatées à leur base. LASIANTHÉE HÉLIANTHOÏDE. Lasianthœæa helianthoi- des, Zucc. Arbrisseau di ou trichotome, à rameaux cylindriques, recouverts d’une pubescence assez rude; feuilles opposées, courtement pétiolées, ovales, sub- lancéolées, à peine dentées, avec quelques poils en dessus disposés par stries, veloutées, nervurées el ré- ticulées en dessous. Les capilules, ordinairement au nombre de cinq, forment une grande ombelle à l’extré- mité des rameaux; ils sont portés sur de courts pédi- celles; les fleurs sont jaunes. Du Mexique. LASIANTHÈRE. Lastanthera. goT. Palisot-Beauvois (Flore d'Oware et de Benin, 1, p. 85, t. 51) a décrit et figuré, sous le nom de Lasianthera Africana, une plante dela Pentandrie Monogynie,L.,sous-frutescente, sarmenteuse, dont les feuilles sont ovales-oblongues, entières el cuspidées. Les fleurs sont portées sur des pédoncules axillaires, divisés en quatre ou cinq rayons inégaux, en ombelle et formant une petite tête globu- leuse ; elles ont un calice fort petit, à cinq dents, el ac- compagné d’une ou deux petites bractées subulées; la corolle est un peu plus longue que le calice; son tube est court, et le limbe à cinq lobes profonds, lancéolés; cinq étamines insérées à la base de la corolle, dont les filets sont larges et alternes avec les lobes de celles-ci; les anthères oblongues, couvertes de longs poils blan- châtres; style court. Le fruit est inconnu. L'auteur de ce genre l’avait rapporté à la famille des Apocynées; mais ce rapprochement n'étant justifié par aucune con- sidération déduite de la structure de la fleur, De Can- dolle (Prodr. Syst. univ. Regn. veg., t. 1, p. 636) en LAS a formé le second genre des Lééacées, seconde tribu de la famille des Ampélidées. 7. LÉÉAGÉES. LASIE. Lasius. 1xs. Genre de l’ordre des Hyménop- tères, détaché par Fabricius du genre Fourmi, mais que Latreille y réunit en le considérant comme une di- vision de ce dernier genre. Un autre genre Lasie, Lasia, a été institué par Wie- demann, dans l’ordre des Diptères, et Latreille (Famil- les naturelles, p. 491) l'a placé dans la dixième tribu de sa famille des Tanystomes, où il forme avec les genres Ploas, Bombyle et Usie une section des Bom- byliers; mais dans ces trois derniers genres, la trompe n’est pas à beaucoup près aussi longue que dans les Lasies. Voici du reste les caractères distinetifs de ce genre : antennes avancées, rapprochées, étroites, lancéolées, comprimées, composées de trois articles : le premier cylindrique, le deuxième discoïdal et le troi- sième lancéolé; trompe beaucoup plus longue que le corps, dirigée horizontalement en avant; trois ocelles distincts dans les femelles; ailes étalées, recouvertes à leur base par une grande écaille; corps hérissé de poils. LASIE BRILLANTE. Lasia splendens, Wied. Corselet cuivreux; écusson et abdomen d’un violet d’acier. Taille, trois lignes. Du Brésil. LASIE. Lasia. BoT. Genre de Mousses établi par Pa- lisot de Beauvois dans le Prodrome de l’OŒthéogamie, p. %5. Il est caractérisé par une coiffe velue et hérissée de longs poils; un opercule conique, aigu; seize dents simples, lancéolées, membraneuses; une urne droite, ovale, à tube médiocre, droit; gaine tuberculeuse, en- veloppée dans un périchèse.Le Lasia a été créé aux dé- pens du genre Pterygynandrum de Bridel, qui est le Pierogonium de Schwægrichen. Tel qu'il a été con- servé par les auteurs, le Lasia renferme cinq espèces : le Lasia acicularis, Macromitrium aciculare de Bridel, qui est devenu le Schlotheiïmia acicularis du même auteur, et dont la patrie est l'Ile-de-France; le Lasia marginata de Bridel, aussi de l'Ile-de-France ; le Lasia Smithii de Bridel, c’estle Leptodon Smithii de Mohr, Aypnum Smithii de Dickson, et deux autres. LASIOBOTRYS. BoT. (Æypoxylées.) Sprengel et Kunze ont créé ce genre. Il est basé sur le Dothidea Loniceræ de Fries, dont il ne semble pas devoir être séparé, les différences qu'il présente avec ses congé- nères ne semblant pas suffisantes. Ÿ. DoTHipÉE. LASIOCAMPE. Lasiocampa. 1xs. Schranck donne ce nom à un genre de Lépidoptères, formé aux dépens des Bombyx, et il a donné à l’espèce principale le nom de LASIOCAMPE À BEC, Lasiocampa nasulta. Ses ailes sont cendrées, nullement dentées : les supérieures avec deux lignes transverses, un point intermédiaire et une ran- gée de petits points vers l'extrémité, noirs; ses palpes sont allongées en forme de hec. Cette espèce a vingt lignes d'étendue, et se trouve à la Nouvelle-Hollande; elle a le port des Feuilles-Morles. LASIOCARPE. Lasiocarpus. Bot. Portant des fruits velus. LASIOCÉPHALE. Lasiocephalus. Bot. Végétal dont les fruits forment, par leur réunion, une tête velue. Ce nom est devenu générique pour Schlechtendal qui l’a “dl LAS appliqué à un groupe nouveau de la famille des Sy- nanthérées, dont les caractères, bien qu’il en ait été fait mention dans le Magasin d'Histoire naturelle, pu- blié à Berlin en 1818, sont encore tracés d’une manière trop vague pour qu'ils puissent trouver place ici. LASIOCÈRE. Lastocera.1ns.Coléoptères pentamères; genre de la famille des Carnassiers, tribu des Brachi- nides, institué par Dejean pour un insecte nouveau, qui lui a offert les caractères suivants : antennes hérissées de poils disposés en verticille, à l’extrémité de chaque article ; palpes terminées par un article ovalaire; cor- selet presque globuleux, plus étroit en arrière; têle triangulaire, avec un rétrécissement postérieur, for- mant un cou assez court; yeux gros el saillants; élytres presque plates, allongées, tronquées, un peu échancrées au bout; tarses cylindriques. LASIOCÈRE NITIDULE. Lasiocera nitidula, Dej. Dessus du corps, tête et corselet d’un vert bronzé, couverts de gros points enfoncés, qui font paraître ces parties un peu rugueuses; élytres d’un vert très-foncé le long de la suture : chacune d'elles a une bande jaune, irrégu- lièrement dentée sur les bords, qui en occupe presque toute la longueur; elles sont striées et ponctuées; des- sous du corps noir, ainsi que les cuisses dont le bout est néanmoins jaunâtre; antennes, jambes et tarses d'un brun obscur. Taille, deux lignes et demie. Du Sénégal. LASIOCHLOA. Lasiochloa. 807. Genre de la famille des Festucacçées,Triandrie Digynie, L., établi parKunth, en1831, pour quelques plantes nouvelles, recueillies au cap de Bonne-Espérance. Caractères : épillets composés de trois à quatre fleurs distiques, calteuses à leur base, exlérieurement concaves et papilloso-hispides; paillette inférieure herbaceo-membraneuse, mucronée, ornée de neuf nervures; glumes herbacées, l’inférieure garnie d’une arête. Kunth en a décrit huit espèces, parmi les- quelles : LASIOCHLOA CILIAIRE. Lasiochloa ciliaris, K. Ses chaumes sont diffus, garnis de feuilles planes, à l’in- térieur d’un vert bleuâtre et velues ou soyeuses, à l’ex- térieur couvertes de poils, principalement vers leur gaîne; épillets portant trois fleurs. LAsIoCHLOA HÉRISSÉE. Lasiochloa hirta, Kunth. Ses feuilles sont convoluto-sétactes, rigides, extérieure- menttuberculoso-poilues, intérieurement scabriuscules; ses épis sont composés de quatre fleurs. LASIOCORYDE. Lasiocorys. 80T. Genre de la famille des Labiatées, institué par Bentham qui lui assigne pour caractères : calice subcampanulé, égal, à dix nervures et à cinq dents ovales; quelquefois, mais (rès- rarement, on voit cinq autres dents plus petites, entre les autres, dans les sinus. Tube de la corolle inclus, annelé intérieurement; son limbe à deux lèvres, dont la supé- rieure est entière, concave. dressée et très-velue exté- rieurement; l'inférieure est étalée, à peine plus longue, trifide : la découpure médiane est échancrée, presque égale avec les latérales. Quatre étamines ascendantes, les deux inférieures plus longues; filaments nus à la base; anthères rapprochées par paire sous la lèvre su- périeure, à deux loges divariquées; style bifide au som- met, à lobes subulés dont l’inférieur plus court et stig- Ü DICT. DES SCIENCES NAT. LAS 277 mateux vers le sommet; akènes secs, triangulaires, obtus au sommet. Les Lasiocorydes sont des arbrisseaux dont toutes les parties sont couvertes d’un duvet blan- châtre; les feuilles sont fasciculées aux rameaux,oblon- gues ou cunéiformes, très-entières ou dentelées au bout; les fleurs sont en verticilles. On les trouve äu Cap et dans l’Abyssinie. LASIONÈME. Lasionema. pot. Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Cinchonées, institué par Don quiluiassigne pour caractères : {tube du calice obovale, soudé avec l'ovaire; son limbe est supère, persistant, très-court, à cinq dents; corolle supère, à tube court, à limbe partagé en cinq découpures imbriquées dans l’estivation, étalées lors de l'épanouissement, oblon- gues, obtuses; cinq élamines insérées au lube de la corolle, sous son orifice et presque exsertes; filaments filiformes,barbus vers leur milieu; anthères oblongues, penchées, bifides à leur base; ovaire infère, à deux loges renfermant plusieurs ovules peltés , attachés soit au placentaire, soit à la cloison; style simple; stigmate bifide, à lobes obtus. Le fruit est une capsule à deux loges, couronnée par le limbe persistant du calice; se- mences assez nombreuses, pellées et bordées par une membrane. LASIONÈME AUSTRALE. Lasionema australis, Don; Exostemma australe, StHilaire. C’est un arbre de moyenne élévation, à feuilles ovales, nervurées, un peu velues en dessous; les fleurs sont blanchâtres, ré- unies en une panicule terminale et sessile. Du Pérou. LASIONITE. min. (Fuchs, Journal de Schweigger, t. xvInr, p. 286, et t. xx1V, p. 121.) Substance en cris- taux capillaires, trouvée dans les fissures d’une mine de Fer hydroxidé, à Saint-Jacob, près d’Amberg (Haut- Palatinat). Elle est composée, suivant une analyse de Fuchs : de 56,56 d’Alumine; 54,72 d'acide phospho- rique et 28,72 d'Eau. Ce n’est probablement qu’une va- riété d’hydro-phosphate bi-alumineux ou Wavellite. V. ce mot. LASIOPE. Lasiopus. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syn- génésie superflue, L., établi par H. Cassini (Bull. de la Soc. Philom., sept. 1817) qui l’a ainsi caractérisé : in- volucre formé de folioles lancéolées et irrégulièrement imbriquées; réceptacle ponctué, plan et absolument nu; calathide dont les fleurs du centre sont nombreuses, égales, labiées et hermaphrodites; celles de la circon- férence sur un double rang : les intérieures non ra- diantes et femelles, les extérieures radiantes, à deux languettes et femelles; anthères munies, au sommet et à la base, de longs appendices; ovaires cylindracés, hérissés, surmontés d’une aigretle plumeuse. Ce genre a été placé, par son auteur, près du Chaptalia, dans la tribu des Mutisiées. Il est remarquable par la diver- sité des corolles de la calathide; celles du milieu du disque sont presque régulières, tandis que les autres du même disque, mais plus excentriques, sont profon- dément labiées. Les fleurs du rang intérieur de la cir- conférence sont intermédiaires, par leur structure, entre celles du disque et celles de la rangée extérieure; elles possèdent des rudiments d’étamines; celles-ci manquent totalement dans les fleurs extérieures dont 18 LAS les corolles présentent deux languettes : l’une très- longue el à peine tridentée, l’autre petite et bifide. Le style du Lasiopus est celui des autres Mutisiées, c’est- à-dire divisé au sommet, en deux languettes extrême- ment courtes et semi-orbiculaires. LASIOPE AMBIGU. Lasiopus ambiqguus, Cass. Cette plante est remarquable par les poils laineux dont le collet de la racine ainsi que la hampe sont hérissés. Ses feuilles radicales sont elliptiques, obtuses, légèrement sinuées sur les bords, glabres en dessus, tomenteuses en dessous. Ses fleurs forment une grande calathide ‘ terminale, jaune au centre el orangée à la circonfé- rence. Du cap de Bonne-Espérance. LASIOPE. Lasiopus. 1x. Coléoptères télramères; ce genre de la famille des Rhynchophores, avait été formé par Sahlberg et adopté par Steven; mais il a été re- poussé par Schoonherr qui en a placé la seule espèce dans son genre Hypsonolus. LASIOPÉTALE. Lasiopetalum. got. Genre établi par Smith (Lin. Soc. Trans., 4, p. 216), d'abord placé dans la famille des Éricinées, puis rapproché des Rham- nées, mais qui aujourd'hui fait partie du groupe des Lasiopétalées, dans la famille des Buttnériacées. Gay, dans son Mémoire sur cette famille, a limité les carac- tères du genre Lasiopétale; et plusieurs espèces qui y avaient été rapportées, sont devenues les types de deux genres nouveaux, sous les noms de 7'homasia et de Seringia. Voici les caractères du genre Lasiopétale, tels qu'ils ont été donnés par cet observateur. Ce sont des arbustes peu élevés, à rameaux effilés. Leurs feuil- les, dépourvues de stipules, sont allernes, pétiolées, linéaires, allongées, entières, à bords roulés en des- sous, ayant la face supérieure glabre et l'inférieure pubescente. Les fleurs sont disposées en épis ou en grappes opposées aux feuilles. Chacune d’elles porte une bractée tripartite et persistante, appliquée contre son calice. Le calice est coloré, pétaloïde, persistant, subcampanulé, à cinq divisions. La corolle se compose de cinq pétales très-petits et presque glanduliformes. Les élamines, au nombre de cinq, ont leurs filetslibres, leurs anthères ovoïdes, allongées, à deux loges s’ou- vrant chacune par une petite fente terminale. L’ovaire est simple, sessile, à trois loges contenant chacune deux ovules redressés, attachés à la partie inférieure de l’angle interne. Le style est court et se termine par un stigmate trilobé. Le fruit est une capsule recouverte par le calice persistant; elle est à trois loges et à trois valves dont les bords rentrants forment les cloisons. Ce genre, ainsi caractérisé, ne renferme plus que deux espèces, originaires de la Nouvelle-Hollande, savoir : Lasiopetalum ferrugineum, Smith, et Lasiopetalum parviflorum, Rudge. LASIOPÉTALE FERRUGINEUX. Lasiopelalum ferrugi- neum, Smith, Gay, Las., 16, {. 5. C'est un arbuste de trois à cinq pieds d’élévation, qui croît à différenteslati- tudes, sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. Ses feuilles sont allernes, quelquefois très-rapprochées et comme opposées, linéaires, lancéolées, aiguës, très-entières, à bords réfléchis, glabres en dessus, tomenteuses el fer- rugineuses à leur face inférieure, longues d'environ {trois à quatre pouces, larges de quatre à cinq lignes. LAS Les fleurs sont blanchâtres, disposées en épis opposés aux feuilles. Celle espèce se cullive dans la terre de bruyère. Elle doit être rentrée dans l’orangerie pen- dant l'hiver. Parmi les diverses espèces d’abord rapportées à ce genre, quatre appartiennent aujourd’hui au genre Thomasia, de Gay, savoir : Lasiopelalum purpu- reum, Ail.; Lastopetalum solanaceum, Sims; La- siopetalum triphyllum, Labill.; et Lasiopetalum quercifolium, Andrews.Uneautre constituelenouveau genre Seringia du même auteur, c’est le Lasiopeta- luin arborescens d’Aiton. 7’. SERINGIE et THOMASIE. LASIOPÉTALÉES. por. Section ou tribu établie par Gay (Mém. Mus., t. vri) dans la famille des Byttnéria- cées , el qui se compose des genres Seringia, Lasio- petalum, Thomasia, Guichenotia et Keraudrenia. V. BYTTNÉRIACÉES. LASIOPOGE. Lasiopogon. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, el de la Syngénésie superflue, L., établi par Cassini (Bull. de la Soc. philom., mai 1818) qui l’a ainsi caractérisé : in- volucre formé d’écailles presque sur un seul rang, ap- pliquées, linéaires, coriaces, membraneuses sur les bords, surmontées d’un appendice élalé, très-obtus, scarieux, luisant et coloré; quelques bractées foliacées, dont le sommet est arrondi ou tronqué, forment une sorte de second involucre extérieur; réceplacle plan, nu et fovéolé ; calathide dont les fleurs centrales sont en petit nombre, régulières et hermaphrodites, celles de la circonférence sur plusieurs rangs, nombreuses, tubuleuses et femelles; ovaires ovoïdes, un peu com- primés, très-glabres, surmontés d’une aigretle dont les poils sont excessivement plumeux. Ce dernier ca- raclère est ce qui distingue surtout le Lasiopoge du Gnaphale dont il est très-voisin. La plante sur laquelle ce genre a Cté constitué fut décrite et figurée par Des- fontaines (Flor. atlant., L. 11, p. 267, t. 251), sous le nom de Gnaphalium muscoides. Cassini l’a nommée Lasiopogon lanatum. Elle est herbacée, toute couverte de poiis laineux; sa tige est très-courte, grêle, fili- forme, rameuse supérieurement, garnie de feuilles al- ternes, sessiles, linéaires, spathulées et très-entières; ses fleurs sont solitaires au sommet des ramuscules. Elle a été trouvée dans le royaume de Tunis. LASIOPTERA. BoT. Les Z'hlaspi campestre et hir- tum, L., ont été séparés, sous ce nom générique, par Andrzeiowski. Brown et De Candolle ont placé ces deux plantes parmi les Lepidium. V. ce mot. LASIOPTÈRE. Lasioptera. 1ns. Diptères; genre de la famille des Némocères, tribu des Tipulaires, inslilué par Meigen qui lui assigne pour caractères: Lête en forme de bec; antennes séliformes, composées de plus de quinze articles ovales ; palpes recourbées, cylindriques, dont les quatre articles sont égaux entre eux ; yeux lunulés; point d’ocelles; corps assez gros dans les femelles; corselet globuleux; ailes velues, à bords frangés, cou- chées l’une sur l’autre dans le repos ; n’ayant que deux nervures dont aucune n’est bifurquée; abdomen de huit segments, cylindrique dans les mâles, terminé en pointe dans les femelles; pattes longues et grêles, les intermédiaires plus courtes. LAS LASIOPTÈRE ALBIPENNE. Lastoptera albipennis, Meig. Le mâle est d’un noir luisant; ses antennes ont dix-huit articles ; ses cuisses et ses jambes sont comprimées, avec du blanc luisant à la base des postérieures; pre- mier article des tarses fort court ; ailes blanches, avec le bord extérieur obscur de la base au milieu, ensuite un point blanc, le reste pâle. Taille, une ligne. En Bel- gique. LASIOPTÈRE. Lasiopterus. 2001. Animal dont les ailes sont velues. LASIOPUS. 8oT. Synonyme de Lasiope. LASIOPYGE. Lasiopyga. ma. Division proposée par Iliger dans le genre Guenon. Elle était caractérisée principalement par l'absence des callosités aux fesses, comme l’indique le nom même de Lasiopyge,el cepen- dant elle renfermait avec la Guenon Douc qui seule mérite ce nom, d’autres espèces; aussi cetle division, fondée d'ailleurs sur un caractère sans importance, n’a-t-elle pas été adoptée. 77. GUENON. LASIORHIZE. Lasiorhiza. Bot. Le genre institué sous ce nom, par Lagasca (#mæn. esp. 1, p.52), dans la famille des Synanthérées, tribu des Nassauviacées, n'ayant point paru différer suffisamment par ses carac- tères du genre Chabræa, De Candolle le lui a réuni en le distinguant seclionnairement sous le nom adopté par Lagasca. . CHABRÉE. LASIOSPERME. Lasiospermum. por. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie superflue, L., établi par Lagasca (Gen. et Sp. PL., p. 51) et adopté par Cassini, avec les caractères suivants : involucre hémisphérique, formé d’écailles régulièrement imbriquées, appliquées,ovales ou oblongues, très-obtuses, coriaces, membraneuses sur les bords; réceptacle légèrement plan, garni de paillettes oblongues, lancéolées; calathide dont les fleurs centrales sont nombreuses, régulières, herma- phrodites; celles de la circonférence non radiantes, sur un seul rang, en languettes et femelles; akènes subglobuleux, hérissés de longs poils et dépourvus d'aigretle. Cassini place ce genre dans la tribu des Anthémidées, près de l'Anacyclus dont il diffère par ses fruits hérissés de longues soies. Le Lasiospermum pedunculare, Lagasca, Santolina eriosperma,Pers., est l'unique espèce de ce genre. Cette plante herbacée a une tige rameuse, haute de trois à quatre décimè- tres ; ses feuilles sont sessiles, linéaires el bipinnées ; ses calathides sont très-petiles, jaunes et solilaires au sommet de la tige et des rameaux. Elle est originaire de certaines montagnes de l'Italie. Fischer (Catalogue du jardin de Gorenki, 1812) a in- diqué un aulre genre de Synanthérées sous le nom de Lasiospermum. C'est le Lasiospora de Cassini. 7. La- SIOSPORE. LASIOSPORE. Lasiospora. 8oT. Ce genre de la fa- mille des Synanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L., a été indiqué par Fischer (Ca- talogue du jardin de Gorenki, 1812) sous le nom de Lasiospermum ; mais comme Lagasca a employé la même dénomination pour un genre dont il a de plus donné les caractères, Cassini a cru convenable de mo- difier le nom imposé par Fischer en celui de Zasios- LAS 279 pora. Voici les caractères qu’il lui à imposés : involucre presque cylindracé ou campanulé, formé d’écailles ap- pliquées et disposées sur deux rangs : les extérieures courtes, ovales, lancéolées, coriaces, supérieurement appendiculées; les intérieures longues, lancéolées, ca- rénées sur le dos, membraneuses sur les bords; récep- tacle plan, fovéolé, absolument nu; calathide dont les demi-fleurons sont étalés en forme de rayons, nom- breux et hermaphrodites, akènes légèrement stipités, oblongs, cylindracés, non prolongés en un col, munis de côtes longitudinales ; hérissés de très-longs poils laineux, simples et appliqués, surmontés d’une aigrette plumeuse. Ce genre tient le milieu entrele Scorzonera et le Gelasia ; il a l’aigrette du premier et l'involucre du second ; mais la principale différence réside dans les longs poils qui couvrent ses fruits. Les Scorzonera eriosperma et ensifolia de Mars- hall-Bieberstein, 71. Taur.-Cauc., et Scorzonera hir- suta, DC., F1. Fr., sont les espèces admises par Fischer dans son genre Lasiospermum. Cassini les a nom- mées Lasiospora angustifolia, ensifolia el hirsuta; il leur à joint le Scorzonera crelica de Willdenow, sous le nom de Lasiospora cretica. Les deux premiè- res croissent au Caucase et dans les régions com- prises entre cette chaîne et la mer Caspienne ; la troi- sième habite les lieux pierreux du midi de l'Europe; enfin la quatrième a été trouvée dans l'ile de Crète, par Tournefort. LASIOSTACHYDÉ. Lastostachydalus. nor. Yégétal dont les fleurs sont velues et disposées en épis. LASIOSTÈME. Lasiostemum. got. Genre de la fa- mille des Rutacées, section des Cuspariées, établi par Nées d’Esenbeeck et Martius dans leur travail sur le groupe qu’ils nomment Fraxinellées (4cf. Cur. nal. Bonn., 11, p. 149). Ce genre offre pour caractères : un calice monosépale, à cinq divisions profondes, ai- guës et étalées; une corolle campaniforme, formée de cinq pétales libres; cinq étamines hypogynes, alternes avec les pétales, dressées, presque égales, trois seule- ment étant fertiles et anthérifères, deux autres stériles et privées d’anthères. Ovaire hémisphérique, à cinq lobes, entouré par un disque hypogyne:; style filiforme, terminé par un stigmate très-petit et obtus. Le fruit se compose de cinq carpelles ou coques monospermes. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce : LASIOSTÈME SAUVAGE. Lasiostemum sylvestre, Nées et Mart., loc. cit., L. 26. C’est un arbre ou un arbris- seau à feuilles alternes, pétiolées, composées de trois folioles digitées, glanduleuses et ponctuées, el à fleurs disposées en grappes simples, longues et pédonculées. Il a été rapporté du Brésil par le prince de Neuwied, Auguste de Saint-Hilaire, dans son travail sur les Ru- tacées (Mém. du Mus., x, p. 580 et suiv.), ayant exa- miné avec un grand soin les différents genres mention- nés par Nées et Martius dans leurs Fraxinellétes, a prouvé que leur genre Lasiostemum était une véri- table espèce de Galipea, qui devait retenir le nom de Galipea sylvestris, et se placer entre les Galipea fe- brifuga et Galipea heterophylla. F. GALPEA. LASIOSTOMA. Bor. Schreber a donné ce nom au genre Rouhamon d’Aublet, et Sprengel y a ajouté une 280 PVASS plante de Sumatra, qui forme le genre Z/ydnophytum de Jack, et une autre d'Amboine, qui est le type du genre Mymecodia du même Jack. Il ne pourrait donc à la rigueur rester dans le genre Lasiostoma de Schre- ber que le Lasiostoma divaricatum, de Meyer, el le Lasiostoma cornifolium, de Sprengel, deux plantes de l'Amérique méridionale. Ce genre, s’il est admis, offrira pour caractères : un calice à quatre divisions; une co- rolle infundibulaire, à limbe quadrifide, dont l’orifice du tube, velu intérieurement, sert d’attache à quatre étamines ; le fruit consiste en une capsule à deux grai- nes. Le genre Lasiostome appartiendrait à la famille des Rubiacées et aurait pour type : LASIOSTOME DIVARIQUÉ. Lasiostoma divaricalum , Meyer. C’est un arbre assez élevé, à rameaux divari- qués, dont les feuilles sont obovales-oblongues, atté- nuées à leur base et triplinervurées; les aisselles sont cirrhifèrés; les fleurs sont réunies en corymbes axil- laires et pédonculés. Du Brésil. LASIPÈDE. Lasipes. 001. Qui a les pieds velus. LASS. Bot. Le genre Pavonia de Cavanilles avait élé désigné par Adanson sous ce nom usité au Sénégal. V. PAVONIE, LASTHÉNIE. Lasthenia. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, Syngénésie Polygamie superflue de Linné, établi par Cassini, pour quelques espèces dé- couvertes par Douglas, en Californie. Caractères : involucre monophylle, à plusieurs dents et privé de bractées ; réceptacle conique et à fossettes; fleurons de la circonférence femelles et ligulés; ceux du disque hermaphrodites et infundibulaires ; anthères appendi- culées au sommet, muliques à leur base; stigmates rhombeo-lancéolés et barbus aux angles; aigrette nulle ; akènes comprimés, lisses, mucronés au sommet qui forme une sorte de disque demi-cylindrique. Les Lasthénies sont des plantes herbacées, glabres ou légè- rement pileuses, dressées et rameuses. Ce genre a de laffinité avec celui des Gamolépides, par l’involucre gamophylle; mais il en diffère par son capitule sub- homogame, et par son aigrette paléacée; il ressemble également aux Tagétinées, si ce n’est qu’il parait dé- pourvu de glandules. On considère comme type du genre, l'espèce suivante : LASTHÉNIE A FEUILLES LISSES. Lasthenia glabrata, Lindl., Botan. regist., 1780. Ses tiges sont diffuses, entièrement glabres, d’un vert jaunâtre, garnies de feuilles opposées, amplexicaules, allongées, assez étroiles, épaisses, à bords ordinairement entiers, mais quelquefois, surtout dans les feuilles supérieures, di- visés par quelques larges dentelures fort superficiel- les ; leur couleur est le vert jaunâtre, luisant, presque translucide. Les fleurs sont solitaires, terminales, por- tées sur un long pédoncule; l’involucre est nu; les fleurons de la circonférence sont au nombre de douze ou treize, profondément échancrés au sommet, et d’un jaune d’or très-vif; ceux du disque sont en entonnoir et de la même nuance. Les anthères sont d’un jaune rougeâtre. Cette plante est annuelle; on la sème en place, dans un terrain meuble et substantiel, ou sur couche pour repiquer les jeunes plantes, lorsqu'elles n'ont plus rien à redouter de la gelée. LAS LASTRÉE. Lastræa. 8oT. Bory a proposé l'établis- sement de ce genre de Fougères, en le dédiant à De- lastre de Châtelleraut, botaniste rempli de sagacité, auquel on doit des observalions microscopiques parfai- tement bien faites et de la plus haute importance. Ce genre pourra faciliter l'étude de ces nombreux Poly- podes entre lesquels il devient indispensable d'établir des coupes, et dès qu’on en aura saisi les caractères, il paraîtra des plus naturels dans la famille des Po- lypodiacées, telle que Bory la circonscrit. Sa fruc- tification consiste en sores parfaitement nues, c’est- à-dire dépourvues d’induse quelconque, el consti- tuées par des paquets arrondis, implantés sur les nervures des pinnules, mais jamais à leur extrémité. Dans le genre Polypodium, au contraire, de tels pa- quets sont constamment terminaux, c’est-à-dire qu'ils se développent à l'extrémité d’une nervure fructifère et toute particulière, plus courte que les nervures stériles. De cette différence d'implantation des soies, qui pourra peut-être paraître un caractère bien léger, résulle cependant une organisation totalement dif- férente dans les végélaux où elle se fait remarquer. En effet, que l’on considère scrupuleusement un Poly- pode, on y trouvera des nervures stériles, disposées en un réseau particulier, s’anastomosant les unes aux autres, qui, présentant conséquemment vers le bord des frondes une limite au parenchyme celluleux, ne lui permettent guère de s’extravaser, s’il est permis d’em- ployer cette expression, pour varier à l'infini la forme des frondes. Il arrive ici ce qui a lieu chez certaines Phanérogames, où les nervures limitent les feuilles comme condamnées à demeurer entières ou à se lober tout au plus, ainsi que dans les Passiflores par exemple, où lorsque le parenchyme tend à se répandre en dehors des nervures, celles-ci le contiennent et le gènent au point de produire ces avortements par lesquels le feuil- lage de certaines espèces présente des formes si bi- zarres. Les Polypodes, soumis aux mêmes lois, ont, en général, leurs frondes entières, lobées ou tout au plus pinnatifides; ils n’en ont guère de tripinnées que lors- que la pinnule stipitée représente la répétition de la fronde entière. Ce réseau de nervures stériles contient, entre certaines de ses mailles, une nervure simple, s’échappant d’un angle des anastomoses, et portant à son extrémité, qui n’aboutit à aucune autre, la fructi- fication terminale, ce qui représente un pédoncule axil- laire. Dans les Lastrées, au contraire, les nervures sont ou simples, ou allernes, mais libres par leur ex- trémité, jamais anastomosées, et conséquemment ne formant nul réseau limitant, qui force le parenchyme cellulaire à se renfermer dans des circonscriptions dé- terminantes de la forme. Aussi peut-il s’étendre libre- ment le long de ces nervures indépendantes et les accompagner, au point que nulle des deux parties con- stitutives de la fronde n’apportant le moindre obstacle à son développement, celle-ci peut varier à l'infini. On n’y voit jamais de nervures dont l'extrémité supporte les sores et qui représentent un pédoncule; on pourrait dire que la fructification est fixée aux ramules mêmes de la plante. En effet les sores des Lastrées se trouvent indifféremment vers le milieu des nervures. LAT Suivant Bory, les espèces de Lastrées sont fort nom- breuses; celles que produit l'Europe sont l'Oreopteris, le Thelipteris, le Phægopteris, le Dryopteris et le Calcarea. Parmi les exotiques, il cite celle que, d’après Linné, on nomma Polypodium unitum, et deux belles espèces dont l’une lui a été communiquée par Poiteau et l’autre par Balbis. 1° Lastræa Poiteana, à fronde bipinnatifide ; pinnules secondaires légèrement recour- bées en croissant, libres seulement vers leur extrémité, connées et unies par leur base au point de n’y être distinguées que lorsqu’on regarde la Fougère à travers le jour. Les nervures tertiaires supportent les fruits vers le milieu de leur longueur; elles sont parfaitement simples, opposées et légèrement arquées. Cette espèce est originaire de la Guiane.20 Lastræa Balbisiana, B., à stipe long de huit à quinze pouces, nu, tétragone, sil- lonné sur une ou deux de ses faces; fronde subquin- quangulaire, bipinnée; pinnules primaires opposées; pinnules secondaires alternes, les inférieures pinnatifi- des, les supérieures confluentes ou simplement profon- dément dentées, à divisions aiguës; nervures {ertiaires opposées, les quaternaires alternes, dont la première, et rarement la seconde, supportent un petit paquet de sores, vers le milieu de leur étendue. Cette espèce élé- gante et d’un beau vert, se trouve dans les Antilles. Endlicher a appliqué le nom de Lastræa à une sec- tion du genre Polypodium. LASYNÉMA. 8oT. Pour Lysinema. V. ce mot. LATANIER. Latania. Bot. Ce genre, de la famille des Palmiers et de la Diœcie Monadelphie, L., se re- connaît aux caractères suivants : ses fleurs sont dioï- ques; les fleurs mâles sont enveloppées dans une spathe formée de plusieurs folioles imbriquées. Le spadice est rameux; chaque rameau, environné à sa base d’une écaille spathiforme, se divise à son sommet en plu- sieurs épis ou chatons cylindriques, écailleux. Chaque écaille porte une fleur à son aisselle. Le calice est ses- sile, à six divisions profondes, dont trois extérieures plus courtes; les étamines sont au nombre de quinze à seize, ayant leurs filets monadelphes réunis en un tube épais, et leursanthères oblongues etbiloculaires;le fruit est globuleux,un peu charnu, contenant trois noyaux triangulaires. La graine renferme un endosperme corné, plein, contenant un très-petit embryon placé dans sa partie supérieure. Gærtner a décrit ce genre sous le nom de Cleophora. Mais le nom de Latania donné par Commerson et adopté par Jussieu el par Lamarck, doit être préféré comme étant le plus ancien. Ce genre se compose de deux ou trois espèces origi- naires des îles de France et de Mascareigne. LATANIER DE BourBoN. Latania Borbonica, Lamk., Dict. C’est un Palmier dont le stipe cylindrique, droit, assez élevé, se couronne d’une belle touffe de grandes feuilles pétiolées, palmées en forme d’éventail; les fo- lioles sont nombreuses, roides, ensiformes, aiguës, glauques, pubescentes sur leur côte longitudinale et souvent pliées en deux suivant leur largeur. Celle es- pèce croît aux lieux maritimes et sablonneux de Mas- careigne. Il est très-probable que le Latania Chinensis de Jacquin, Fragm. Bot., 1, p. 16, t. 11, f. 1, est la même espèce. On en connait encore deux autres, sa- LAT 281 voir : lo Lalania rubra, Jacq., loc. cil., t. 8, que Gærtner à décrit et figuré sous le nom de C/eophora lontaroides (De Fr. et Sem., 2, p. 185, t. 120, F. 1); 90 et Latania Commersonii, Sprengel. LATAX. man. Synonyme de Loutre. LATÉPORE. Latepora. poLyr. ross. Genre de l’or- dre des Tubiporées, division des Polypiers entière- ment pierreux, établi par Raffinesque dans le Journal de Physique (1819, tome 88, 429) pour des corps pier- reux, composés de tubes cloisonnés; cloisons à plu- sieurs rangs réguliers de pores latéraux. L'auteur n’en mentionne qu’une espèce, le Latepora alba, dont le nom indique la couleur, qui a ses tubes soudés, lisses, à cinq ou six côtés; il l’a découverte aux États-Unis d'Amérique. LATÉRALISÈTES ou CHÉLOTOXES. ins. Duméril nomme ainsi une famille de Diptères dont les carac- tères sont d’avoir le suçoir nul ou caché, une trompe rétractile dans une cavité du front, des antennes avec un poil isolé, latéral, simple ou barbu. Gette famille comprend une grande partie des Diptères athéricères de Latreille. LATÉRIFOLIÉ. Laterifolius. por. Les fleurs Latéri- foliées sont celles qui naissent à côté des feuilles non opposées. LATÉRIGRADES. Laterigradæ. aArAcHn. Tribu de l'ordre des Pulmonaires, famille des Dipneumones, établie par Latreille et ayant pour caractères : les quatre pieds antérieurs toujours plus longs que les autres, tantôt la seconde paire surpassant la première, tantôt les deux presque de la même longueur. L'animal les étend dans toute leur longueur, ainsi que les quatre autres, et peut marcher de côté, à reculons ou en avant. Les mandibules de ces Aranéides sont ordinairement petites, et leur crochet est replié transversalement. Leurs yeux sont toujours au nombre de huit, souvent très-inégaux et formant, par leur réunion, un segment de cercle ou un croissant; les deux latéraux postérieurs sont plus reculés én arrière ou plus rapprochés des bords latéraux du corselet que les autres. Les mâchoi- res sont, dans le grand nombre, inclinées sur la lèvre. Le corps est d'ordinaire aplati, en forme de Crabe, avec l’abdomen grand, arrondi ou triangulaire. Ces Araignées portent le nom d’Araignées-Crabes, parce qu’elles marchent souvent à reculons ou de côté comme ces Crustacés; elles se tiennent tranquilles, les pieds étendus sur ies végétaux; elles ne font point de toiles, et jettent simplement quelques fils solitaires, tendant à arrêter leur proie, sur laquelle elles se jettent ; elles se forment une habitation entre les feuilles, dont elles rapprochent, contournent et fixent les bords avec de la soie. Leur cocon est orbiculaire et aplati, et elles le gardent assidûment entre quelques feuilles, jusqu’à la naissance des pelits. Cette tribu se compose des genres Thomise, Philodrome, Micromate et Sténélope, 7. ces mots. LATÉRINERVÉ. Laterinervus. Bot. Organe, soit feuille ou pétale, dont les nervures, parlant de la mé- diane, se dirigent vers le sommet. LATERNEA. or. Genre créé par Turpin, dans la famille des Champignons Gastéromycètes, mais qui 282 LAT parail, suivant Endlicher, ne devoir former qu’une sec- tion du genre Clathrus. LATERRADÉE. Laterradæa. 8oT. Genre de Champi- gnons de la famille des Gastéromycètes, institué par Raspail qui lui assigne pour caractères : champignon à chair cotonneuse, portant au sommet des différents lobes, des masses d’une substance gélalineuse, qui de- vient cassante par la dessiccation, et qui renferme les gongyles. Ce genre doit être placé à côté des genres Lycoperdon, Geastrum, Reticularia, etc., et ne se compose que d’une seule espèce, LATERRADÉE POLYMOR- PBE, Laterradæa polymorpha, trouvée sur une poutre, dans les Champs-Élysées, près Paris. Elle a quatre à cinq lignes de haut; sa surface est lisse, blanche, avec une teinte rose; sa chair est blanche et molle, composée d’une foule de lobes épais, partant d’une masse com- mune, affectant des formes plus ou moins bizarres, chargée de masses gongylifères au sommet. LATES. pois. Synonyme de Varioie. F. ce mot. LATEX. Latex. BoT. Nom donné aux sucs vitaux, aux sucs propres des plantes, qui se distinguent par une couleur spéciale. Ces sucs avaient depuis longtemps attiré l’attention des bolanistes et des philosophes, et cela était facile à expliquer, surtout à l'époque où la circulation du sang fut découverte dansles animaux; et, en effet, Grew, phylotomiste si ingénieux, compara le suc laiteux des plantes au sang, et le suc lymphati- que au chyle des animaux. Quand on coupe une plante laiteuse, il sort aux deux extrémités de la coupe une quantité de suc laiteux, et l'extrémité de la partie supé- rieure en montre une plus grande quantité, quoique le nombre des vaisseaux dans lequel ce sue se meut et cir- cule, soit le même aux deux extrémités. Dans le suc lui-même se trouve une force qui le met en mouvement et domine même la capillarité. En 1820, Schultz, à Ber- lin, découvrit que le suc laiteux et les autres sucs colorés peuvent être observés immédiatement , dans leur mou- vement, soit à l’aide du microscope composé, lorsque celui-ci reçoit directement les rayons du soleil, soit en séparant le vaisseau dans lequel le mouvement a lieu, des pellicules qui l’enveloppent, de manière que l’on peut considérer alors ce vaisseau comme demi trans- parent ; il s’aperçut que les sucs colorés montaient dans les vaisseaux verticaux de la tige des plantes, qu’ils descendaient dans les vaisseaux contigus, et qu’un mé- lange fréquent des sucs avait lieu dans les feuilles et dans les racines par l’anastomose multipliée des vais- seaux, au moyen de son propre mouvement; d’où il con- clut qu'une circulation des sucs avait lieu ici. Ces sucs qu’il ne faut pas confondre avec les huiles, les résines, les gommes, elc., ont donc été désignés sous le nom générique de Latex. En général le Latex est vis- queux, insoluble dans l’eau, souvent opaque, coloré en blanc, en jaune, enrouge, en brun, etc., etsouvent aussi presque transparent et incolore, différences qui résul- tent dela plus ou moins grande quantité des grains ou globules organisés qui, selon Schultz, constituent la partie vivante du Latex. Les globules sont doués d’un mouvement oscillatoire, et, de même que les globules du sang, ils se coagulent et la partie liquide devient tout à fait transparente. On a remarqué il y a longtemps Ï 4 A Tr que, communément, le Latex abonde dans les jeunes pousses, et disparaît dans les vieilles; mais celte loi souffre des exceptions qui dépendent de la nature des espèces et des climats sous l'influence desquels elles croissent. Considérés sous le point de vue le plus général, les vaisseaux du Latex sont des tubes grêles, membraneux, transparents, délicats, mous, flexibles, parfaitement clos, cylindriques quand ils sont isolés, anguleux, po- lygones quand ils sont serrés les uns contre les autres, susceptibles de se contracter, communiquant souvent entre eux par des anastomoses et des embranchements. Indépendamment que ces vaisseaux ne sont pas tout à fait semblables dans toutesles plantes, ils varient encore par l'effet de l’âge dans le même individu, si bien qu’ils offrent des différences telles qu’on serait tenté d'y voir plusieurs organes divers, quoique ce soit toujours le même organe. Pour faire ressortir plus nettement ces modifications, Schultz les place sous trois titres : 10 vais- seaux en état de contraction; 2 vaisseaux en état d’ex- pansion ; 5° vaisseaux articulés. Dans la première jeunesse les vaisseaux extrêmement déliés, rapprochés en faisceaux, ayant de très-minces parois pellucides, semblent des filets droits de Latex coa- gulé. Tels sont lesvaisseaux en état de contraction; souvent il est difficile deles observer à causede la délica- tesse de leur membrane, qui ne permet aucune prépara- tion de dissection ou de macération. Quelquefois cepen-" dant ils ont une certaine élasticité, et peuvent s’allon- ger sans se rompre. Ces vaisseaux prennen( une grande expansion par l’affluence du Latex; mais si une cause quelconque fait qu'ils se vident, leurs parois se resser- rent à l’instant même, et ils redeviennent grêles comme ils étaient d’abord. Tant qu’ils sont groupés en fais- ceaux, leurs anastomoses ne sont guère visibles ; mais elles sont très-apparentes silôt que, par l'effet de la végétation, ils s’écartent les uns des autres, et que leurs embranchements se développent. Dans un âge plus avancé, les vaisseaux, plus gros, offrent fréquemment des ramifications et des anastomoses si multipliées qu'ils forment une sorte de réseau. Tels sont les vaisseaux à l’élat d’expansion. Le Latex très-abondant qu’ils contiennent s’amasse quelquefois de distance en dis- tance, et les intervalles vides, tantôt se contractent et tantôt restent dilatés. Il arrive aussi que la paroi s'é- paissit dans l’intérieur, à ce point que, sans qu’il y ait contraction du vaisseau, le canal diminue insensi- blement, et même se ferme tout à fait. Dans la vieil- lesse, les vaisseaux, privés d’embranchements, sont coupés de loin à loin par des articulations, et on les prendrait volontiers pour une suite d’utricules allon- gées, se tenant bout à bout; mais il n’y à pas de dia- phragmes qui divisent lacavité, le canal est seulement plus étroit à l'endroit de chaque articulation. Tels sont les vaisseaux articulés. Get élal marque le terme de l’activité vitale. Que les vaisseaux soient dilatés ou contractés, désormais ils ne changeront plus de forme. Le Latex qu'ils contiennent se meut avec une extrême lenteur, et finalement leurs articles se disjoignent. Les vaisseaux du Latex existent dans la généralité des espèces monocolylédonées et dicotylédonées. LAT Les tubes spiraux et les vaisseaux du Latex se trou- vent presque toujours réunis dans les mêmes plantes, en sorte que la présence ou l’absence des uns est ordi- nairement le signe certain de la présence ou de l’ab- sence des autres. Parmi les plantes phanérogames dans lesquelles Schul{z n’a pu découvrir ni trachées ni vais- seaux, sont les Vallisnériacées, les Podostemées, les Cératophyllées, les Fluviales, les Zostérées, les Lemna- cées, les Patomocées; mais dans les plantes de ces mêmes familles il a observé le mouvement de rotation que Corti a reconnu le premier dans le Chara flexilis etle Najas sninor. Au nombre des espèces cryptoga- mes ou agames qui n’ont ni fubes spiraux ni vaisseaux du Latex, sont les Mousses, les Hépatiques, les Lichens, les Algues et les Conferves. Quelques Agaricées lactescentes et entre autres l’4- garicus deliciosus, ont un appareil vasculaire qui ressemble beaucoup aux vaisseaux du Latex; mais le suc se meut de bas en haut, dans une seule direc- tion. Ainsi le mouvement diffère de la rotation ob- servée dans le Chara, et de la sorte decireulation qui existe dans la plupart des plantes pourvues de tubes spiraux. Toutes les parties des plantes pourvues de tubes spi- raux, fendus, etc., telles que les racines, les tiges, les pétales, les pédoncules, les fleurs, etc., peuvent offrir l'appareil vasculaire du Latex. Dans les tiges des -Monocotylédonées, dont le bois est divisé en filets, les vaisseaux du Latex sont réunis à ces filets; mais dans les tiges des Dicotylédonées, où le bois se superpose en couches concentriques, les vaisseaux {antôt se répan- dent isolément dans la masse du tissu utriculaire, cor- tical, tantôt (ce qui est le cas le plus ordinaire) forment autour du corps ligneux une enveloppe continue ou bien des faisceaux rangés circulairement, ou encore des faisceaux épars. Il n’est pas sans exemple qu'on trouve aussi ces vaisseaux dans la moelle, et alors ils entrent ordinairement dans la composition de vaisseaux ligneux semblables à ceux des Monocotylédonées. En général, les filets ligneux présentent à leur superficie un tissu d’utricules allongés, qui renferme, comme dans un élui, deux faisceaux : l’un, plus intérieur, composé de tubes spiraux, fendus, ete. ; l’autre, plus extérieur, composé de vaisseaux. Dans une lame mince d’écorce ou mieux encore dans certains organes entiers, très-minces, lorsque le tissu est transparent, les vaisseaux jeunes, bien développés et le Latex abondant en globules visibles, il est souvent facile de constater le mouvement de translation du fluide, et d'apprécier sa vitesse par le temps que les globules mettent à parcourir un certain espace. Il n’en est pas ainsi lorsque le tissu manque de transparence, que la délicatesse des vaisseaux ne permet pas qu'on les mette à nu, soit par la dissection, soit par la macéra- tion, el que le Latex est privé de granules visibles. Dans ce cas on n’a d’aulre indice du déplacement progressif du Latex que Papparition soudaine des gouttelettes qui s’'échappent par l’orifice des vaisseaux coupés; mais ce fait qui, autrefois, laissait incerlains beaucoup d’obser- vateurs, devient aujourd’hui une preuveconvaincante, parce quel’on ne peut douter qu’ilnesoil la conséquence LAT 285 d'un mouvement intestin. Les courants se dirigent en tout sens. Dans des vaisseaux parallèles et voisins, les uns montent, les autres descendent. Dans des vaisseaux d’embranchement et de communication, les uns se por- tent de gauche à droite, d’autres de droite à gauche, et d’autres encore, après s'être dirigés dans un sens, se portent tout à coup dans le sens opposé. Des vaisseaux se tarissent, se contractent et se font si grêles qu’ils en deviennent invisibles, puis de nouveau ils se remplis sent, grossissent et rétablissent les communications interrompues. Souvent, quand de grands courants se forment, de petits disparaissent. Si un courant est près de s'arrêter, on le voit osciller un instant en avanteten arrière. Quand les globules s’amassent dans un endroit, il y a obstruction : la partie fluide du Latex ne passe plus. Le mouvement peut durer de cinq à dix minutes dans des lamelles où beaucoup de vaisseaux ont été endommagés ; mais il persiste quelquefois pendant une demi-heure et même auelquefois plus, si les vaisseaux ont peu souffert. Les végétaux n'ayant ni veines, ni cœur, ni arlères, le mouvement du Latex ne saurait être assimilé à la circulation du sang, dans les animaux qui ont un ou plusieurs cœurs ; mais il semble (rès-naturel de com- parer le mouvement du Latex, au mouvement du sang dans les animaux d’un ordre inférieur ou dans les ani- maux d’un ordre plus élevé, avant la formation du cœur. Des fœtus de poulet, où le cœur n'existait pas encore, ont offert un phénomène observé déjà par Mal- pighi et Wolff: le sang se mouvait spontanément dans un appareil vasculaire. Les vaisseaux sanguins du ÆVe- phelis vulgaris ressemblent beaucoup aux vaisseaux du Latex, et le mouvement du sang y à lieu sans con- traction apparente de la membrane vasculaire. Il en est de même dans les Planaires, le Nais probosci- dea, le Diplozoon paradozum. Si l'on coupe en deux ce dernier, le mouvement du sang continue pendant trois ou quatre heures, dans les deux tronçons, ce qui établit un nouveau point de rapprochement avec les plantes. LATHAGRIUM. BoT. Acharius a donné ce nom au cinquième sous-genre de son genre Collema. Il est ainsi défini : thalle foliacé; lobes membraneux, larges, lâches, nus, d’une couleur vert-noirâtre. Les Collema nigrescens, flaccidum, dermatinum, ete., rentrent dans ce sous-genre. 77. COLLEMA. LATHAME. Lathamus. o1s. Sous-genre formé par Lesson et Swainson, dans le genre Perroquet, pour les espèces dont le bec est petit, mince, court, à arête con- vexe, à pointe peu saillante, à mandibule inférieure arrondie, avec les bords lisses; les tarses sont grêles et courts, les ailes courtes, la queue médiocre, com- posée de rectrices inégales, étagées, étroites, roïdes, pointues et affectant une disposition cunéiforme. Les Psiltacus pulchellus, discolor, pusillus, concinnus et Sparmanni, toutes de la Nouvelle-Hollande, font partie de ce sous-genre. 7. PERROQUET, division des Perruches. LATHIRE. mozz. Nom que Denis-Monfort donne aux Fuseaux quand ils sont pourvus d'ombilic comme le Murex vespertilio. V. Fuseau. 281 LAT LATHONIA. 1Ns. Lépidoptère; espèce européenne du genre Argynne. F7, ce mot. LATHRÆA. BOT. 77. CLANDESTINE. LATHROBIE. Lathrobium. 1ns. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Bra- chélytres, tribu des Fissilabres, établi par Gravenhorst, et ayant pour caractères : tête entièrement dégagée et distinguée du corselet par un étranglement en forme de col; labre profondément échancré; palpes filifor- mes, Lerminées brusquement par un article beaucoup plus petit que le précédent, pointu, souvent peu dis- tinct, les maxillaires beaucoup plus longues que les la- biales; antennes insérées au-devant des yeux, en dehors du labre et près de la base des mandibules; tarses an- térieurs dilatés. Ces insectes, qui ont les plus grands rapports avec les Staphylins proprement dits, s’en dis- tinguent par l'insertion des antennes et par la forme du corps; ils s’éloignent des Pœdères, auxquels ils semblent réunir les Staphylins, par la forme du labre qui n’est pas échancré dans ceux-ci, et par leurs pal- pes. Les Lathrobies vivent sous les débris de matières animales et végétales, sous les pierres et dans les lieux frais et humides ; ils se nourrissent de débris de végé- taux et d'animaux, sont très-agiles el fuient en rele- vant leur abdomen comme pour en menacer leur ennemi. Dejean (Cat. des Col., p. 24) mentionne vingt- sept espèces de ce genre; elles sont toutes propres à l'Europe. LATHROBIE ALLONGÉ. Lalhrobium elongatum, Gray. (Col. Micropt., p. 55), Latr.; Slaphilinus elongatus, Lin.; Pœderus elongatus, Fabr., Panz. (Faun. Ins. Gerin., fase. 9, fig. 12). Il est noir, brillant; les ély- tres sont d’un roux sanguin à leur extrémité; les pattes sont d’un roux pâle. 7., pour les autres espèces, Gra- venhorst (loc. cit.), Fabricius, Olivier, ete. LATHYRIS. BoT. Espèce du genre Euphorbe. F7. ce mot. LATHYROIDE. Bot. Espèce du genre Orobe. 7. ce mot. LATHYRUS. B0T. 7”. GESSE. LATIALITE., min. Même chose que Haüyne. 7. ce mot. LATIPÈDE. Latipes. ot. Genre de la famille des Graminées, établi par Kunth, dans ses Nov. Gen. et Sp. PI., de Humboldt et Bonpland, sur une plante du Sé- négal, qui a le port du 7’ragus racemosus. Caractères : épillets uniflores , quaternés, portés par paires sur un ramille aplati et bifide au sommet; l’autre se dessé- chant, et tenant ainsi lieu de glume inférieure, dont la fleur est privée ; glume supérieure coriace, acumi- née, canaliculée, hérissée de tubercules à l'extérieur ; lépicène à deux valves plus courtes que la glume : l'inférieure ovale, naviculaire, carénée, ciliée sur ses bords, membraneuse, brillante, quelquefois mucronée au sommet; la supérieure plus courte de moitié, lan- céolée, hyaline; écailles hypogynes, au nombre de deux, membranaceo -hyalines, tronquées en deux lobes et glabres; trois élamines; anthères elliptiques; ovaire glabre; deux styles libres et terminaux, à stigmates garnis de poils simples; caryopse oblongue, compri- mée, glabre, libre, enveloppée dans les écailles. L’uni- que espèce connue a éténommée Latipes Senegalensis. LAT LATIRE. Lalirus. Mois. Démembrement des Fuseaux établi en genre, par Montfort (Conehyl. Syst., t. xr, p. 551), sur le simple caractère d’un ombilic infundi- buliforme, plus grand qu’il ne l’est ordinairement dans les Fuseaux. 7. ce mot. LATIROSTRE. Latirostris. os. C'est-à-dire pourvu d’un bec large. LATONIE. repr. (Élaps, Daudin). Espèce du genre Vipère. Ÿ. ce mot. f LATOSATIS. Bor.DuPetit-Thouars (Hist. des Orchid. des iles australes de l’Afriq.) a nommé ainsi une es- pèce de son genre Saforchis, laquelle, dans le langage linnéen, serait nommée Satyrium lalifolium. Cette Orchidée est indigène de l’île de Mascareigne, et elle est figurée par l’auteur (loc. cit., t. 10). LATREILLÉE. Latreillea. Box. Ce genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, a été dédié par De Candolle à l’illustre auteur de la méthode la plus parfaite de classification des insectes; ce genre se compose de plusieurs plantes brésilliennes, et offre pour caractères : capilule monoïque, multiflore; fleurons de la circonférence femelles, au nombre de trois ou qua- tre, tous ceux du disque mâles; réceptacle subspici- forme, involucre composé d’une à trois rangées de squammes dont les extérieures, courtes, ne sont peut- être que des bractées, et les intérieures plus grandes et concaves; réceptacle à paillettes largement ovales, suborbiculées, ciliées et placées entre les feuilles; co- rolles de la circonférence courtes, tubuleuses, un peu tronquées, portant des poils articulés extérieurement; celles du disque ont cinq dents glabres; anthères con- crètes, dépourvues d’appendice ; style des fleurons ra- diaires bifide, à rameaux épais, glabres, acuminés, in- térieurement sillonnés, celui du disque simple, inclus, abortif; akènes du rayon gros, glabres et un peu com- primés, ceux du disque abortifs. Les Latreiïllées ont le rhizome ligneux, la tige herbacée, striée à sa base qui est glabre, puberule ou hispide au sommet; les feuilles opposées, sessiles, oblongues, les inférieures glabres, les supérieures un peu velues, le corymbe courtement tri- fide, velu, à trois ou cinq capitules ovales. LATREILLÉE DENTELÉE. Latreillea serrulata, De Cand. Sa tige est dichotome, glabre à sa base, pubérulente au sommet ; ses feuilles sont oblongues, lancéolées, pour- vues de dents calleuses vers le sommet. Les fleurs sont blanches. LATREÏILLIE. Latreillia. crusT. Ce genre, établi par Roux, dans la famille des Trigonés de Lamarck,:a pour type un Crustacé de la Méditerranée, à pattes longues et filiformes, ressemblant assez à une Leptodie qui se- rait privée de son rostre, et qui serait munie de pédon- cules oculaires d’une longueur extrême; la carapace, de forme triangulaire, n’atteint pas le niveau du bord postérieur du thorax, et se termine antérieurement par deux grandes cornes divergentes. Le troisième article des pieds-mâchoires externes est ovalaire; la tige mo- bile des antennes externes s’insère en avant du niveau des yeux. Le lype de ce genre nouveau a été nommé par Roux, Latreillia elegans; il est figuré pl. 22 des | Crustacés de la Méditerranée, publiée par ce natura- | liste. LAU LATRIDIE. Latridius. 1Ns. Genre de l’ordre des Co- léoptères, section des Tétramères, famille des Xylopha- ges, tribu des Trogossitaires, établi par Herbst, et dont les caractères sont: palpes lrès-courtes, les maxillaires très-peu saillantes; mandibules petites, point saillantes; antennes notablement plus longues que la tête, compo- sées de onze articles, dont le deuxième est plus grand que les suivants ; massue des antennes de trois articles; articles des tarses entiers; corps étroit et allongé. Ces insectes sont en général très-pelits ; leur corps est étroit en devant et s’élargit jusqu’à la partie postérieure de l'abdomen. Ils diffèrent des Sylvanus de Latreille par leurs antennes, par les formes du corps ; ils s’éloignent des Méryx du même, par les palpes maxillaires qui sont saillantes dans ceux-ci. Ces insectes vivent sur les vieux bois, sur les murs, dans l’intérieur des maisons. Ils ont été placés, par Paykull et Fabricius, parmi les Der- mestes, et parmi les Ips par Olivier. LATRIDIE DES FENÈTRES. Latridius fenestralis, Latr.; Latridius longicornis, Herbst (Col. 5, tab. 44, fig. 1). Il est d’un fauve obscur, pubescent, avec les antennes et les pieds fauves; la poitrine et l'abdomen sont noi- râtres ; le corselet est plus étroit, arrondi postérieure- ment, avec une fossette au milieu; les élytres sont striées ; les stries sont formées de points enfoncés et alignés. Olivier l’a décrit (Col., t. 2, n° 18, pl. 5, fig. 21) . Sous le nom d’Ips enfoncé. LATROBITE. min. Substance particulière, ainsi nom- mée par Brooke (Annals of phylosophy, tom. 5, Nov. Ser.), qui lui a reconnu les caractères suivants : cris- taux dérivant du prisme rhomboïdal d'environ 93° 50’; pesanteur spécifique 2,8; ne rayant pas le verre; blan- chissant au feu et fondant difficilement sur les angles ; composée, selon C. G. Gmelin qui en a fait l'analyse, de : Silice 44,1; Alumine 55,5 ; Chaux 8,2; Potasse 6,5; oxyde de Manganèse 5,1; Magnésie 0,6; Eau 2,0. Cette substance, qui a quelque rapport avec la Carpholite, se trouve dans une roche formée de Feldspath mica et calcaire cristallin, sur la côte du Labrador, dans le voisinage de l’île d’Amitok. LATRODECTE. Lairodectus. AraAcan. Nom donné par Walckenaer à un genre d’Araignées, que Latreille réunit au genre Théridion. 7. ce mot. LATUSCULES. Latusculæ. Bot. Nom que l’on donne quelquefois aux faces latérales, par lesquelles se réunis- sent les deux akènes qui composent le fruit, dans la fa- mille des Ombellifères. LAU. pois. L’un des noms vulgaires du Zeus Faber. 1”, Zés. LAUGÈLE. pois. Synonyme vulgaire de Vaudoise, espèce d’Able. 7. ce mot. LAUGÉRIE. Laugeria. pot. Ce genre, de la famille des Rubiacées et de la Pentandrie Monogynie, L., a été établi par Jacquin (4n., 64, t. 177); mais, suivant Schrader, Persoon et Kunth, il ne diffère pas sensible- ment du G. Guetltarda et doit y être réuni. En effet, les seules différences qui ont été signalées entre ces deux genres consistent dans le nombre des divisions de la corolle, des étamines et des loges du noyau, caractères d’une faible importance dans la vaste famille des Ru- biacées. Dans son Prodromus, De Candolle a donné le LAU 285 nom de Laugeria à la quatrième section de son genre Guetlarda. VF. ce mot. LAUMONITE. min. Zéolithe efflorescente, Zéolithe de Bretagne. Substance minérale, d’un blanc légère- ment nacré, tendre et fragile, pesant spécifiquement 2,5, et divisible en prismes rhomboïdaux d'environ 860 50’, dont la base est inclinée sur l’arêle aiguë de 1130 50’. C’est un silicate double d’Alumine et de Chaux, avec Eau; contenant en poids 22 parties d’Alu- mine, 52 de Silice, 9 de Chaux, et 17 d'Eau. Elle donne de l'Eau par la calcination, et se résout en gelée dans l’Acide nitrique. Ses cristaux sont susceptibles de s’al- térer par leur exposition à l’air, et finissent même par tomber en poussière. Au chalumeau , ils se boursouf- flent en commençant à fondre, et donnent un émail | blanchâtre, qui, par un feu prolongé, se transforme en un verre demi-transparent. Ses formes les plus ordi- naires sont le prisme primitif, et le même terminé par des sommets dièdres ou modifié sur les arêtes latérales. Ses varictés de structure sont la bacillaire, la lamel- laire et l’aciculaire. Ce minéral a été observé pour la première fois par Gillet de Laumont, dans la mine de Plomb d’Huelgoët en Bretagne, dont le filon traverse un terrain intermédiaire. On le trouve aussi, avec la Chaux phosphatée limpide, au Saint-Gothard, dans la Wacke à Schemnitz en Hongrie et dans les Roches amygdaloïdes du Vicentin, de Feroë, d'Islande et d’É- cosse. LAUNAYE. Launœa. B0T. Genre de la famille des Synanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syngé- nésie égale, L., établi par H. Cassini, qui l’a ainsi ca- ractérisé : involucre formé de folioles régulièrement imbriquées, appliquées, obluses au sommet, membra- neuses sur les bords : les extérieures ovales et les in- térieures oblongues; réceptacle plan et nu; calathide dont les demi-fleurons sont au nombre de douze envi- ron et hermaphrodites; akènes (non encore mûrs) très-allongés, non sensiblement amincis vers le haut, pourvus d’un bourrelet apicilaire pubescent, et sur- montés d’une longue aigrette composée de poils très- légèrement plumeux à leur partie supérieure. L'auteur de ce genre l’a placé entre le Picridium et le Son- chus, en faisant observer que celte place est encore incertaine, puisque ses caractères essentiels distinctifs ne sont établis que sur des fruits non parvenus à l’état de maturité. Le Launœæa bellidifolia, H. Cass., est l’u- nique espèce du genre. Cette plante a été recueillie à Madagascar, par Commerson. Elle est herbacée, entiè- rement glabre; sa tige, couchée horizontalement, est simple, très-longue, grêle, pourvue d’articulations très-éloignées les unes des autres, et à chacune des- quelles existent deux petites feuilles en forme d’écailles, exactement opposées. Dans l’aisselle de l’une de ces petites feuilles, naît un rudiment de rameau portant une roselte d'environ cinq feuilles inégales et analo- gues à celles du Bellis perennis, L. Dans l'aisselle de l’autre petite feuille ou bractée squammiforme, s'élève un rameau pédonculiforme, garni d’écailles et terminé | par la calathide. LAUPANKE ou PANKE. BoT. Synonyme de Francoa. LAURADIA. Bor. Pour Lavradia. V. ce mot. 286 LAU LAURÉLIE. Laurelia. sort. Jussieu a nommé ainsi le genre Pavonia de Ruiz et Pavon, parce qu'il existait déjà un autre genre dédié à Pavon par Cavanilles. Ce genre Laurelia appartient à la famille des Monimiées et à la Monœcie Dodécandrie, L. Les fleurs mâles et les fleurs femelles réunies pêle-mêle sont pédonculées et forment des grappes courtes et axillaires. Elles se composent d’un calice ou plutôt d’un involucre mono- sépale, campanulé, très-évasé et presque plan dans les fleurs mâles, où il se divise supérieurement en une dizaine de lobes réguliers et disposés sur deux rangs; dans les fleurs femelles il est plus allongé, ses divisions sont beaucoup plus nombreuses, très-inégales, dispo- sées sur quatre ou cinq rangs. Les étamines sont au nombre de quinze, ayant la plus grande analogie avec celles des Lauriers ; leurs filets sont courts, épais, munis vers leur base d’une grosse glande sur chacun de leurs côtés; leur anthère est cordiforme, allongée, introrse, à deux loges s’ouvrant chacune par toute leur face interne au moyen d’une valve qui s’enlève de la base vers le sommet. Dans l’involucre femelle on trouve un nombre extrêmement considérable de pistils filiformes qui en garnissent presque entièrement la paroi interne. Ces pistils, recouverts de longs poils soyeux, se com- posent d’un ovaire très-allongé, à une seule loge con- tenant un ovule dressé, surmonté d’un très-long style que termine un stigmate glabre. Après la fécondation, les divisions ou lobes externes de l'involucre se déta- chent, et on le voit se resserrer vers son sommet contre la partie supérieure des styles qui est saillante. Quand les fruits sont tout à fait mürs, cet involucre péricar- poïde se rompt irrégulièrement en quatre ou cinq valves. Les fruits sont encore filiformes, très-velus, munis du style qui est persistant; ils sont monospermes et indéhiscents. Leur graine contient, dans un endo- sperme charnu, un très-petit embryon dressé, placé vers sa base. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce. LAURÉLIE AROMATIQUE, Laurelia aromatica, Juss., Aun. du Mus., 14, p. 119; Pavonia sempervirens, Ruiz et Pavon, Syst. C’est un grand arbre originaire du Chili. Ses feuilles sont opposées, persistantes, co- riaces, ellipliques, aiguës, irrégulièrement dentées, glabres et d’un vert clair. Les fleurs sont rougeâtres, disposées en grappes et portées sur des pédoncules to- menteux. Au Chili on se sert du bois de Laurel pour faire des planches et des charpentes. Ses feuilles, frois- sées entre les doigts, répandent une odeur très-aroma- tique. LAURELLE. BoT. Synonyme de Cansjère. 7. ce mot. On l’applique, en quelques parties de la France méri- dionale, au Nérion. LAUREMBERGIA. BoT. Synonyme de Serpicule. LAURENCIE. Laurencia.Bot. Genre d'Hydrophytes, établi par Lamouroux dans son Essai sur les Thalas- siophyles, el qu’on reconnaît à sa fructification formée de tubercules globuleux, un peu gigartins, situés à l'extrémité des rameaux ou de leurs divisions, et for- mant parfois des dilatations obtuses et renflées en massue ou en grappe tuberculeuse. Il arrive souvent, dit Lamouroux, qu’à l’époque de la maturité des grai- nes, les enveloppes du tubercule se déchirent, et que LAU les capsules sont mises à nu. Ce genre appartient à la famille des Floridées, où il est si naturel et si bien tranché qu’on a peine à concevoir comment Agardh ne la point adopté et a pu surtout en placer les espèces dans son genre Chondria, formé sur des caractères si vagues el d'espèces tellement disparates, qu'on ne le saurait adopter, du moins tel que le présente l’algo- logue suédois. Les Laurencies ont quelque chose de gélatineux tant qu’elles sont dans l’eau, aussi la plu- part adhèrent d’abord au papier quand on les prépare, mais elles acquièrent ensuite quelque chose de corné, reviennent quand on les mouille, se ramollissent et se détériorent, mais ne se dissolvent pas aussi facilement en gelée que les Iridées, les Gélidies, etc. On prétend en outre qu’elles ont, à certaines époques de l’année, une saveur très-poivrée, même âcre et brûlante, qui les rend propres, chez certains peuples du Nord, à remplacer le Piment des pays chauds, dans les gros- siers assaisonnements de leurs mets. Sur vingt espèces environ qui sont connues, trois ou quatre paraissent être propres à la Méditerranée, autant aux côles océa- niques, le reste est distribué dans les mers tempérées des deux mondes. LAURENCIE DE CHAUVIN. Laurencia Chauvini, B. D'un jaunâtre tirant sur le rose; assez rigide dans l’état de dessiccation; expansions de deux à cinq pouces de long, grêles, munies de rameaux alternes qui décrois- sent de longueur vers l'extrémité de la plante, comme ailés à leur tour par les ramules également alternes, or- dinairement simples, de longueur égale etsensiblement renflés à leur extrémité; même lorsque la fructification ne s’y est pas encore développée, cette plante a quelque chose d’hypnoïde. La base des tiges est ordinairement dépouillée de rameaux, et produit quelquefois des expan- sions tout à fait simples. Elle croît sur les coquilles et sur les rochers de la baie de Bahama. L'AURENCIE PINNATIFIDE. Laurencia pinnalifida, Lamx.; Fucus pinnalifidus, Turn., pl. 20. C'est la plus commune sur nos côtes, et dont le Fucus osmunda de Gmelin n’est pas une variété comme on l’a cru, cette plante étant une autre Laurencie bien distincte. Le Fucus obtusus, parfaitement représenté dans Tur- ner, pl. 21, qui, répandu sur toutes les côtes, a été re- trouvé jusqu’à la Nouvelle - Hollande; le Fucus cya- nospermus de Delile, Flore d'Égypte, appartiennent encore à ce genre. LAURENTEA. por. Synonyme de Sanvitalia. V. ce mot. LAURENTIE. Laurentia. Box. La plante que Micheli avait décrite et figurée sous ce nom, a été réunie au genre Lobeliapar Linné.Adanson,ayant séparé celui-ci endeux genres, a conservé le nom employépar Micheli, pour les espèces dont le fruit est biloculaire. Depuis, le professeur de Candolle, dans le tome7, page 409 de son Prodomus, a rétabli, dans la famille des Lobéliacées, le genre Laurentia, avec les caractères suivants : calice à cinq dents ou divisions; tube de la corolle entier, cylindrique et droit: son limbe à deux lèvres, dont les deux lobes de la supérieure sont très-petits et le plus souvent dressés; lèvre inférieure plus grande et or- dinairement à trois lobes pendants; filaments libres LAU à la base, et soudés depuis le milieu jusqu’au sommet ; anthères incluses et glabres, les deux inférieures un peu poilues seulement au sommet, ou bien terminées par des soies ; capsule obovoïde, infère; semences très- petites. LAURENTIE DE MicueLr, Laurentia Michelit, Dec. Ses tiges sont ascendantes, rameuses, garnies de feuil- les courtement pétiolées, ovales-oblongues, crénelées el obtuses; les fleurs sont portées sur des pédicelles terminaux et axillaires, allongés, grêles et bractéolés; les lobes du calice sont lancéolés et de moitié plus courts que la corolle. On la trouve sur les bords des lacs du nord de l'Afrique. LAURÉOLE. Laureola. BoT. F. DAPHNÉ. LAURET. mam. Même chose que Caubet. 7. BOURRET. LAURIER. Laurus. Bot. Très-grand genre, type de la famille des Laurinées, appartenant à l’Ennéandrie Monogynie, L., et dont les espèces nomhreuses font l’ornement et souvent la richesse des pays qu’elles ha- bitent. Ces espèces, qui sont des arbres ou des arbris- seaux généralement ornés, dans toutes les saisons, d’un épais et vert feuillage, croissent principalement dans l’archipel Indien, le continent et les îles de l'Amérique équatoriale et les diverses contrées de l'Asie. Il est peu de genres qui offrent autant d'intérêt que celui des Lau- riers, soit à cause de la beauté des espèces qui le com- posent et dont plusieurs sont cullivées dans les jardins, soit surtout à cause de l'utilité et de l'importance d’un grand nombre d’entre elles, dans l’économie domes- tique, les arts et la thérapeutique. En effet, c’est à ce genre que l’on est redevable du Camphre, de la Can- nelle, du Sassafras, des baies de Pichurim, du fruit de l’Avocatier et d’une foule d’autres produits non moins intéressants. Il est indispensable d’entrer dans des détails assez étendus sur ce genre et d’en décrire quelques espèces remarquables. 11 faut étudier d’abord lescaractères génériques des Lauriers. Leurs fleurs sont hermaphrodites ou incomplétement unisexuées, c’est- à-dire que l’on retrouve toujours les rudiments du sexe qui avorte. Le calice est monosépale, subcam- paniforme ou étalé, à quatre ou cinq divisions pro- fondes, généralement concaves. Les étamines sont au nombre de neuf, quelquefois de six seulement ou de douze, insérées à la base des divisions calicinales. Les filets sont libres, plans, offrant à leur base un ou deux appendices irréguliers, d'apparence glandulaire et le plus souvent stipités. Les anthères sont adnées, à deux logesintrorses,s’ouvrant chacune par un ou deux petits panneaux qui se roulent de la partie inférieure vers la supérieure. L’ovaire est libre, ovoïde ou allongé, à une seule loge contenant un ovule pendant. Le style est un peu oblique et recourbé, marqué d’un sillon longitudinal et glanduleux qui vient aboutir à un stig- mate latéral, évasé et un peu concave. Le fruit est un drupe sec ou charnu, souvent accompagné du ca- lice qui forme à sa base une sorte de cupule. La graine est renversée. Son (égument est mince, son embryon est sans endosperme, ayant ses deux cotylédons extrême- ment épais ; sa radicule est conique, très-courte, quel- quefois recouverte et cachée par deux prolongements de la base des cotylédons. comme on l’observe, par LAU 287 exemple, dans le Laurier ordinaire. Les Lauriers sont ou de grands arbres ou des arbrisseaux d’un port élé- gant. Leurs feuilles alternes et généralement persis- tantes sont lisses et répandent, lorsqu'on les froisse entre les doigts, une odeur très-aromatique. Leurs fleurs sont, en général, verdâtres, petites et de peu d'apparence, tantôt placées à l'aisselle des feuilles, tantôt diversement réunies à l'extrémité des rameaux. Ce genre est très-polymorphe. On doit lui réunir les genres Ocotea, Aniba et Ajovea d’Aublet qui sont de véritables espèces deLaurier, ainsi que le genre Persea, dePlumier, comme Linnél'avait déjà fait précédemment. En effet, le caractère principal qui a servi à distinguer les genres Ocotea et Persea, conservés par plusieurs botanisies modernes, consiste surtout dans l’anthère que l’on dit être à quatre loges. Mais dans ces deux genres, l’anthère n’est réellement qu’à deux loges qui, s’ouvrant chacune au moyen de deux panneaux super- posés, ont fait croire à un grand nombre d’observa- teurs que l’anthère était à quatre loges. Plus récemment le célèbre R. Brown a proposé (Prodrom. Flor. Nov.- Holl., 1) de faire un genre particulier du Laurus Cinnamomum, qui fournit la Cannelle, sans indiquer toutefois les caractères de ce genre. Les nombreuses espèces du genre Laurier peuvent être réparties en deux sections, suivant que leurs feuilles sont persistantes ou caduques. Ÿ I. Feuilles persistantes. LAURIER D'APOLLON. Laurus nobilis, L., Lamk., lil., t. 521, f. 1. Cette espèce, la seule qui soit indigène de l'Europe, est un arbre élégant, toujours vert, acqué- rant de vingt-cinq à trente pieds de hauteur et même plus dans les contrées méridionales. Ses feuilles sont alternes, elliptiques , lancéoltes, aiguës, courtement pétiolées, sinueuses sur les bords, fermes, luisantes, glabres, d’un vert assez vif en dessus, plus ternes à la face inférieure. Les fleurs sont unisexuées el dioïques, Les mâles sont axillaires, disposées par pelits faisceaux de deux à quatre, portées sur un pédoncule commun et court. Chaque faisceau offre un involucre composé de quatre bractées squammiformes, concaves, obtuses, brunes et caduques, Le calice est monosépale, à qua- tre divisions profondes, obtuses, étalées, concaves ; douze élamines à peu près de la longueur du calice, disposées sur trois rangées : quatre extérieures oppo- sées aux divisions calicinales, quatre moyennesalternes et enfin quatre plus intérieures. Les fleurs femelles of- frent la même disposition que les mâles. Les fruits sont des drupes ovoïdes, de la grosseur d’une petite Cerise, charnus extérieurement, d’une couleur rouge et pres- que noire quand ils sont parvenus à leur état parfait de maturité. Le Laurier d'Apollon est surtout très-com- mun en Orient, dans les iles de la Grèce et sur les côtes de Barbarie; des forêts en sont formées aux Canaries. Il s’est parfaitement naturalisé en Italie et même dans les provinces du midi de la France. Il est peu d'arbres quiaient été autant célébrés par les poètes de l'antiquité. Ovide peint la nymphe Daphné changée en Laurier pour se dérober aux transports amoureux d’'Apollon. Depuis ce temps le Laurier fut consacré au dieu de | Ta poésie et de la musique. On en ceignait la tête des 288 LAU poèles, des triomphateurs et des athlètes vainqueurs dans les jeux olympiques; et, dans le moyen âge, l'usage de ceindre d’une couronne de Laurier muni de ses baies, la tête des jeunes docteurs, a fait donner à cette cérémonie le nom de Baccalauréat (Bacca Lauri). Le Laurier est utile en médecine. Ses feuilles, froissées entre les doigts, exhalent une odeur agréa- ble, et lorsqu'on les brûle, elles répandent une fumée suave. Maintenant on ne les emploie guère que pour aromatiser les ragoûts. Quant aux fruits ou baies de Laurier, leur péricarpe contient une assez grande quantité d’Huile volatile, très-odorante; tandis que leur amande fournit par l'expression une Huile grasse que l’on emploie quelquefois pour pratiquer des em- brocations sur diverses parties du corps. Elle est ver- dâtre, d’une consistance butyreuse, et son odeur rap- pelle faiblement celle des feuilles de Laurier. LAURIER CANNELLIER. Laurus Cinnamomum , L.; Rich., Bot. Méd., 1, p. 181. Le tronc du Cannellier s'élève, dans un bon terrain, jusqu’à une hauteur de vingt-cinq ou trente pieds; il a quelquefois dix-huit pouces de diamètre. Son écorce extérieure est grisâtre; elle est presque rouge en dedans. Ses feuilles sont oppo- sées, courtement pétiolées, ovales, lancéolées, longues de quatre à cinq pouces, larges d'environ deux pou- ces, fermes, coriaces, très-entières, glabres et luisantes à leur face supérieure, cendrées en dessous, marquées de trois à cinq nervures longitudinales et parallèles. Les fleurs sont petites, jaunâtres, disposées en une sorte de panicule rameuse, lâche et placée à l’aisselle des feuilles supérieures. Le fruit est un drupe ovoïde, de la grosseur d’une petite noisette, entouré à sa base par le calice persistant, de sorte qu’il ressemble un peu à un petit gland de Chêne environné de sa cupule. Le Cannellier habite l’ile de Ceylan, où on le cultive dans un espace d'environ quatorze lieues, qui s’étend entre Matusa et Negambo et qu’on nomme pour cette raison champ de la Cannelle. Il croît aussi à la Chine et au Japon. Sa culture s’est également introduite aux îles de France et de Mascareigne, aux Antilles, à Cayenne et dans quelques autres parties du nouvêau monde. Poivre assure qu’il existe à la Cochinchine une espèce de Cannelle supérieure même à celle de Ceylan. Le Cannellier vient d’être introduit en Égypte. Il y a quelques années que Mehemed Ali Pacha, vice-roi du pays, fit acheter à Paris, dans le magnifique jardin de Boursaut, deux très-beaux pieds de Cannellier, qui furent transportés au Caire. Ils s’y sont si bien multi- pliés, qu'ils y ont donné naissance à des plantations considérables, qui bientôt pourront verser leur produit dans le commerce. Le Cannellier ne fournit pas seule- ment l’écorce aromatique et excitante, connue sous le nom de Cannelle, ses racines et ses grosses tiges ren- ferment une très-grande quantité de Camphre entière- ment semblable à celui qu’on extrait du Laurier Cam- phrier. LAURIER CAMPHRIER. Laurus Camphora, L.; Rich., Bot. Méd.,1, p. 184. C’est un arbre assez élevé, ayant à peu près le port d'un Tilleul; il croit dans les lieux montueux des régions orientales de l'Inde et particu- lièrement au Japon et à la Chine. Ses feuilles sont al- LAU ternes, pétiolées,ovales,arrondies, acuminées,entières, coriaces, glabres et luisantes en dessus, glauques en dessous. Les fleurs, disposées en corymbes longuement pédonculés, sont d’abord renfermées dans des boutons écailleux, strobiliformes, axillaires, ovoïdes, composés d'écailles scarieuses, rousses, pubescentes, obtuses, terminées par une petite pointe, et frangées sur les bords. Les fruits ressemblent à ceux du Cannellier, mais ils sont un peu plus petits. Le Camphre, qui est une Huile volatile concrète, d’une nature particulière, existe en abondance dans toutes les parties de cet ar- bre. Au moment où l’on vient de l’en extraire par la distillation , il est impur, en grains irréguliers, d’une couleur grise et assez semblable au sel marin. C’est dans cet état qu’on le transporte en Europe pour y être purifié. Longtemps la Hollande fut en possession exclu- sive de rafiner le Camphre; mais aujourd'hui cette opération se fait également en France. Le procédé consiste à mêler le Camphre avec de la Chaux et à le faire sublimer dans un appareil convenable. Dans son état de pureté, le Camphre est une substance concrète, blanche, hyaline, légère, grasse au toucher, eristalli- sable en prismes hexaèdres, d’une odeur très-péné- trante et sui generis. Semblable aux Huiles volatiles dans sa composilion, il jouit aussi des mêmes proprié- tés chimiques. Ainsi il se volatilise à l’air et finit par disparaître sans laisser aucun résidu. Soumis à l’ac- tion du feu, il se fond, puis se change en une vapeur dont la tension et la densité sont peu considérables ; il se dissout facilement dans l’Alcool, les Huiles et les Gaz acides. L'Eau le précipite de sa solution alcoolique, mais en retient elle-même une petite quantité en sus- pension, Par l’action de l’Acide nitrique, le Camphre se transforme en un Acide particulier que Bouillon- Lagrange a nommé Acide camphorique. Le Camphre entre souvent dans les préparations officinales, dont l'Eau est le véhicule; mais comme il n’y est que très- peu soluble, on l’y rend miscible par l’intermède d’un jaune d’œuf ou d’un mucilage. Le Camphre est un médicament extrêmement précieux et très-énergique. IT est à la fois excitant et sédatif. On l’emploie surtout dans les affections spasmodiques el nerveuses, dans les fièvres putrides, etc. Il s’administre tantôt en poudre, tantôt en suspension dans un liquide quelconque: Sa dose varie suivant l'âge du malade et les effets qu’on se propose de produire. LAURIER ROUGE. Laurus borbonia , L. Cette espèce est originaire de l'Amérique septentrionale, où elle ne forme qu’un arbre de petite taille, dont les feuilles sont alternes, elliptiques, lancéolées, aiguës, vertes el glabres supérieurement, d’une teinte glauque à leur face inférieure. Les fleurs sont petites, formant des grappes ou panicules axillaires, dont les pédoncules sont rouges. Les drupes sont d’une teinte bleuâtre, en- veloppés en partie par le calice qui est rouge, épais et cupuliforme. On cultive quelquefois cette espèce dans les jardins. Elle demande à être rentrée dans l’oran- gerie, pendant l'hiver. Son bois est dur et susceptible d’un beau poli; on l’emploie à la fabrication des meu- bles. LAURIER AVOCATIER. Laurus Persea, L.; Persea LAU gratissima, Gærtner fils, de Fruct., 5, p. 222. Cette | espèce est connue sous le nom vulgaire d’Avocatier ou de Poirier Avocat. Elle est originaire du continent de l'Amérique méridionale, et a été transporlée succes- sivement aux Antilles, à l'Ile-de-France, etc. C’est un arbre qui peut atteindre une élévation considérable, et dont les branches et les rameaux forment une vaste eime. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, rapprochées les unes des autres, à la partie supérieure des jeunes rameaux, ovales, acuminées, un peu sinueuses, vertes et lisses en dessus, glauques et blanchâtres en dessous, longues de quatre à six pouces et larges de deux à trois. Les fleurs sont petites, verdâtres, formant à l’ais- selle des feuilles, des grappes plus courtes que les feuilles. Ces fleurs sont hermaphrodites. Il leur suc- cède des fruits charnus, longuement pédonculés, ayant la forme et la grosseur d’une poire de beurré, mais plus allongés. Leur noyau est ovoïde et très-gros. Ces fruits sont très-recherchés. Leur écorce est assez épaisse, leur chair fondante, absolument semblable au beurre pour la consistance, d’une saveur loute par- ticulière, qui, dit-on, approche à la fois de celle de l’ar- tichaut et de la noisette. On sert en général ces fruits en même temps que le bouilli; on les coupe par tran- ches ou quartiers. Quelquefois on les assaisonne avec du jus de citron, des épices ou des aromates, d’autres fois avec du sucre. A cette première section appartiennent encore plu- sieurs autres espèces non moins intéressantes, mais qui peuvent êlre seulement indiquées ici; telles sont les suivantes : LAURIER Casse, Laurus Cassia, L., qui croit aux Indes-Orientales, et que pendant longtemps on n’a con- sidéré que comme une simple variété du Cannellier. Son écorce est connue en Europe, sous les noms de Cassia lignea, de Xylocassia ou de Cannelle du Ma- labar. Elle est moins aromatique, moins agréable et moins estimée que la Cannelle de Ceylan. Néanmoins elle fait partie de plusieurs préparations pharmaceu- tiques, très-compliquées. LAURIER A LONGUES FEUILLES OU MALABATHRUM. LQu- rus Malabathrum, Lamk. Également originaire de l'Inde, ce Laurier avait aussi été confondu avec le vrai Cannellier ; mais il en diffère surtout par ses feuilles extrêmement longues et plus étroites que celles du Cannellier. Ce sont ces feuilles que l’on trouve men- tionnées dans les anciennes pharmacopées, sous les noms de Malabathrum et de foliumm Indicum. Elles sont aromatiques et excitantes. LAURIER CULILAWAN. Laurus Culilavan, L. Il croît aux Moluques, à Amboine et dans quelques autres parties de l’Inde. Son écorce, désignée par Rumpbius sous le nom de Cortex caryophylloides, est connue dans le commerce sous celui de Cannelle Giroflée. Elle est moins estimée que la Cannelle de Ceylan. LAURIER Picaurim. Laurus Pichurim, Rich. Pen- dant fort longtemps on n’a su à quel arbre rapporter les fruits connus dans le commerce, sous les noms de Muscades de Para ou Fèves Pichurim. Mais on s’est enfin assuré que ces fruits sont ceux de cette espèce de Laurier, qui croît dans l'Amérique méridionale. ALT 289 Ÿ Il. Feuilles caduques. LAURIER SASSAFRAS. Laurus Sassafras, L.; Rich., Bot. Méd., 1, p. 182. Arbre de trente à quarante pieds de hauteur, originaire des forêts de l'Amérique septen- trionale, mais qu’on cultive très-bien en pleine terre, sous le climat de Paris, où il acquiert une hauteur presque aussi considérable. Son port est à peu près celui d’un Érable. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, gran- des, pubescentes, d’une figure très-variée, tantôt ova- les, presque obtuses, atténuées vers la base et entières, tantôt à deux ou trois lobes, et cordiformes. Elles sont vertes supérieurement et blanchâtres à leur face infé- rieure. Les fleurs sont dioïques, jaunâtres, formant de petites panicules qui partent du centre d’un bourgeon renfermant aussi les feuilles. Le fruit est un petit drupe ovoïde, de la grosseur d’un pois et de couleur violette, entouré à sa base par le calice qui est persis- tant. C’est principalement la racine de cet arbre, et surtout son écorce, que l’on emploie en médecine, sous le nom de Sassafras. Le commerce l’apporte en mor- ceaux de la grosseur du bras, brunâtres et comme ferrugineux à l’extérieur, d’une saveur et d’une odeur aromatiques, plus développées dans l’écorce que dans le bois. On fait aussi usage de l’écorce des jeunes bran- ches. Le Sassafras est un médicament sudorifique, que l’on emploie dans la goutte, la syphilis, le rhumatisme et les maladies chroniques de la peau. On l’administre ordinairement en infusion, en le mêlant aux autres médicaments sudorifiques. LACURIER FAUX BENJOIN, Laurus Benzoin. L. Il est originaire de l'Amérique septentrionale. Pendant long- temps on a cru qu’il fournissait le Benjoin, que l’on sait aujourd'hui provenir du S{yrax Benzoin. On a étendu le nom de Laurier à divers végétaux dont les feuilles présentent par leur consistance ou leur forme, quelques rapports avec celles des arbres dont il vient d’être question; ainsi l’on a appelé : LAURIER ALEXANDRIN, chez les anciens, le Ruscus Hypoglossum. VF. FRAGON. LAURIER-AMANDIER, le Prunus Lauro-cerasus, L., parce qu’on emploie ses feuilles pour donner, par in- fusion, au lait un goût d'amande amère. LAURIER AROMATIQUE,le Bresillet du genre Cœsalpinia. LAURIER-CERISE, le Prunus Lauro-cerasus. V. CE- RISIER. LAURIER ÉPINEUX, une variété du Houx, lex. LAURIER-ÉPURGE, le Daphne Laureola. LAURIER GREC, le Melia Azedarach. LAURIER IMPÉRIAL OU AU LAIT. Même chose que Lau- rier-Cerise. LAURIER Des IRoQuois, le Laurus Sassafras. LAURIER A LANGUETTE. Même chose que Laurier Alexandrin. LAURIER D'ESPAGNE, le Prunus Lauro-cerasus, d'autant plus improprement que cet arbre, originaire des bords de la mer Noire, très-cultivé dans le midi de la France, est absolument étranger à la péninsule Ibé- rique. On n’en a encore rencontré que quelques pieds cultivés au jardin de botanique de Madrid, et à Saint- Iidefonse, où ils passaient pour avoir été introduits au temps de Philippe V. 299 LAU LAURIER DE MER, le Phyllanthus montanus. LAURIER NAIN, le Vaccinium uliginosum; de Si- bérie. LAURIER DE PORTUGAL, le Prunus Lusitanica, es- pèce du genre Cerisier. LAURIER-ROSE, le Nerium Oleander et aussi l'Epi- lobiuin spicatum, L. LAURIER-ROSE DES ALPES, le Rhododendrum alpinum. LAURIER ROUGE OU ODORANT, le Plumeria rubra. F. FRANCHIPANIER. LAURIER DE SAINT-ANTOINE, l’Æpilobium spicatum. V. ÉPILOLE. LAURIER SAUVAGE, le Myrica cerifera. LAURIER-T1n, le Viburnum Tinus. LAURIER DE TRÉBISONDE, le Prunus Lauro-cera- sus, L. LAURIER-TULIPIER OU TULIPIFÈRE, diverses espèces du genre Magnolier. LAURIFOLIA. BoT. Ce nom irrégulier a été donné par les anciens botanistes, à divers arbres exotiques, particulièrement au //’interania aromalica, au Sy- deroxylum mite, au Garcinia Mangostana, etc. LAURINE. port. Variété d'Olive. C'est aussi le nom qu’a donné Bonastre à une substance particulière qu’il a trouvée dans les baies de Laurier. LAURINÉES. Laurineæ. Bot. Famille naturelle de plantes Dicotylédones Apétales , à élamines périgynes, qui a emprunté son nom et ses principaux caractères au genre Laurier. Les plantes qui forment cette famille sont toutes des arbres ou des arbrisseaux à feuilles al- ternes, très-rarement opposées, entières ou lobées, persistantes ou caduques. Le seul genre Cassytha s’é- loigne des autres genres de celte famille par sa tige herbacée, rampante et dépourvue de feuilles. Les fleurs sont généralement petites, verdâtres et de peu d’appa- rence, hermaphroditles ou unisexuées, disposées en pa- nicules ou en ombelles simples. Leur calice est mono- sépale, offrant de quatre à six divisions, quelquefois à peine marquées et imbriquées avant leur épanouisse- ment. Les étamines, généralement au nombre de douze, sont périgynes et disposées sur deux rangs ; quelques- unes de ces étamines avortent ou sont stériles; leurs filets offrent ordinairement à leur base une ou deux grosses glandes globuleuses et pédonculées. Les an- thères sont adnées à la partie supérieure des filets; elles sont à deux loges s’ouvrant chacune par un ou deux panneaux ou valves, qui s’enlèvent de la base vers le sommet. L’ovaire est libre, globuleux ou ovoïde, à une seule loge, contenant un ovule pendant du sommet de la loge; Le style est simple, terminé par un stigmate simple, dilaté et souvent membraneux. Le fruit est une sorte de baie sèche ou de drupe, contenant une graine dépourvue d’endosperme, dont les deux cotylédons sont excessivement épais et charnus. La radicule est (ournée vers le hile. Les genres qui appartiennent à cette fa- mille sont les suivants : 10 Laurus, Linn., auquel on doit réunir, comme il a été dit à l’article LAURIER, les genres Ocotea, Aniba, Ajovea d’Aublet, et Per- sea de Plumier; 2 Agatophyllum ; 5° Euryandra, R. Brown; 4 Cryplocarya, Br.; 5° Litsæa de Jussieu, qui comprend le T'etranthera de Jacquin, l'Æexan- LAU thus de Loureiro, et le 7omex de Thunberg; 6° le Pterygium de Correa auquel on doit réunir le Shorea de Roxburgh, le Dryobalanops et le Dipterocarpus de Gæriner fils; 70 le Cassytha, malgré son port qui est celui d’une Cuscute. On rapproche encore de cette famille le Gomortega de Ruiz et Pavon, malgré son fruit qui est une noix à trois loges monospermes, et le Gyrocarpus de Jacquin. Quant aux genres Myristica et J’irola, d’abord placés dans cette famille, ils en ont été retirés pour former un ordre naturel, particulier, sous le nom de Myristicées. Ÿ. ce mot. LAURIOL. o1s. Nom ancien du Loriot d'Europe. LAUROPHYLLE. Laurophyllus. 8oT. Une grande incertitude règne encore sur la place que doit occuper dans les méthodes tant naturelle qu’arlificielle, le genre Laurophyllus, créé par Thunberg, pour un arbre qu’il à découvert, non loin du cap de Bonne- Espérance, dans les forêts des Hottentots, et dont il paraît n'avoir pu étudier les caractères que très-su- perficiellement, puisqu'il l’a placé dans la Tétran- drie Monogynie, quoiqu'il soit bien évidemment une plante polygame ou dioïque et probablement de la faille des Térébinthacées. Il est assez vraisemblable que Thunberg n’a vu que des individus d’un seul sexe, et dont la floraison était trop peu avancée pour l’ame- ner à la conviction d’un point fort important dans lé- tude et l’analyse des végétaux phanérogames, et le porter à la recherche de l’autre sexe. Mais une autre particularité non moins singulière, c’est que le seul pied du Laurophylle qui ait été introduit en Europe soit un individu à fleurs mâles, conséquemment du sexe opposé à celui qu’a observé Thunberg. On est redeva- ble de ce pied à G. Hibbert, amateur zélé de la culture des végétaux; il l’a reçu en 1801, et l’a fait multiplier de manière à pouvoir en enrichir les autres collections de l’Angleterre ei du continent. Il est fort douteux que, depuis, aucun autre exemplaire de cet arbre soit arrivé du pays originaire, ce qui tendrait à faire croire qu'il n’y est pas abondant. Sprengel a substitué au nom générique Laurophyllus (feuille de Laurier) celui de Daphnitis qui exprime à peu près la même chose, et dont l’élymologie est entièrement grecque; mais en évitant le reproche, sans doute bien fondé, d’inconve- nance à puiser une étymologie dans deux langues diffé- rentes (Laurus et guloy), ne tombe-t-il pas dans l’in- convénient d'augmenter les difficultés de la synonymie. LAUROPHYLLE DU Car. Laurophyllus Capensis, Thunb.; Daphnitis Capensis, Spreng. C’est, au pays natal, un arbre élevé; dans les serres ce n’est qu'un arbrisseau de quatre à cinq pieds de hauteur; ses feuil- les sont ovales-lancéolées, alternes ou plutôt éparses, glabres des deux côtés, d'un vert assez foncé en des- sus, plus pâle en dessous, dentées en leurs bords, et portées sur des pélioles rougeâtres, légèrement canali- culés. Ses fleurs sont jaunâtres, très-petites, mais fort nombreuses, disposées au sommet des rameaux en une panicule (rès-rameuse. Ces fleurs sont polygames : les unes hermaphrodites, et les autres mâles sur des pieds différents. Les fleurs mâles ont un calice mono- phylle, à cinq découpures ovales ou faiblement oblon- gues; une corolle de cinq pétales allernes avec les LA V divisions du calice, égaux à elles en longueur, plus étroits, insérés sur le calice et réfléchis; cinq étamines à filaments plus longs que les divisions calicinales, placés devant elles, attachés à leur base, et chargés à leur sommet d’anthères ovales-arrondies, à deux loges : à la place de l'ovaire le centre de la fleur est occupé par un petit corpssemi-globuleux, comprimé etcharnu. On cultive le Laurophylle du Cap en pot ou en caisse pour l’abriter, pendant l’hiver, dans l’orangerie ou plu- tôt dans la serre tempérée; on lui donne pour sol le terreau de bruyère, mélangé de bonne terre franche, et on l’arrose lorsque le besoin s’en fait remarquer. On le multiplie par le marcottage. LAUROSE. por. Nom substitué par quelques bota- nistes à celui de Nérion. 7. ce mot. LAURUS. BOT. Ÿ. LAURIER. LAUTE. mozc. Synonyme de Pyruse. 7. ce mot. LAUTON. man. 7. GUENON MAURE, au mot GUENON. LAUVINES où LAVANGES. GÉOL. }”. AVALANCHES. LAUXANIE. Lauxania. 1Ns. Genre de l’ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, établi par Latreille et Fabricius, et ayant pour carac- tères : antennes plus longues que la tête, avec le der- nier article plus allongé que les précédents et linéaire; cuillerons petits ; balanciers nuls; ailes couchées sur le corps qui est peu allongé et arqué. Les Lauxanies diffèrent des Sépédons et des Loxocères, par des carac- tères tirés de la forme des antennes etde celle du corps : ils s’éloignent des Tétanocères par des caractères de la même valeur. Le corps de ces Diptères est court, arqué en dessus, avec la tête comprimée transversale- ment; leur abdomen est triangulaire et aplati ; le pre- mier article de leurs antennes est plus long que le sui- van{; elles ne sont point insérées sur la partie la plus élevée de la têle; les ailes sont plus longues que le corps et courbées postérieurement. Ces insectes habi- tent les bois; leurs larves et leurs habitudes sont encore inconnues. Fabricius en a décrit trois espèces, dont deux habitent l'Amérique méridionale, et la troisième l’Europe. LAUXANIE RUFITARSE. Lauxania rufitarsis, Lal.; Lauxania cylindricornis, Fabr., Coqueb. (Zllustr. Icon. Ins., déc. 5, (ab. 24, fig. 4). D'un noir luisant, poilu, avec les ailes et les tarses d’un roux jaunâtre. Taille, deux lignes. Allemagne. LAVAGNON. MoLL. 7. LAVIGNON. LAVANDE. Lavandula. Bot. Genre de la famille des Labiées, et de la Didynamie Gymnospermie, L., qui se compose d’un grand nombre d’espèces très-odorantes, généralement sous-frutescentes, portant des feuilles entières ou plus ou moins profondément découpées, des fleurs violacées, disposées en épis cylindriques et pédonculés. Ces fleurs offrent un calice tubuleux, strié, denté au sommet, accompagné d’une petite brac- tée arrondie; la corolle est à deux lèvres : la supérieure émarginée, l’inférieure à trois lobes obtus; les étami- nes sont courtes et renfermées dans l’intérieur de la corolle. Plusieurs espèces de Lavandes croissent en France ou sont cultivées dans les jardins. Telles sont les suivantes : LAVANDE OFFICINALE. Lavandula vera, DC., Flore L'A V 291 Fr., Suppl., 598. C’est un petit arbuste d'un à deux pieds d’élévation, ayant sa tige frutescente à sa base et sesrameauxherbacés, grêles, pubescents etblanchâtres, portant inférieurement des feuilles opposées, sessiles, lancéolées, étroites, aiguës, pubescentes ; ils sont termi- nés supérieurement par un pédoncule nu, dont la par- tie antérieure est garnie de verticilles très-rapprochés de petites fleurs violettes, formant un épi cylindrique. Chaque verticille est accompagné de deux bractées ob- ovales-obtuses, longuement mucronées. La Lavande est originaire des provinces méridionales de la France; elle est surtout très-commune en Espagne où elle couvre de vastes espaces de terrains arides. On la cul- tive dans les jardins. Cetle plante a une odeur forte et camphrée; c’est avec elle qu’on prépare l’eau spiri- tueuse de Lavande, principalement employée dans la toilette. LAVANDE Sric. Lavandula Spica, DC., loc. cit. Cette espèce, bien distinguée de la précédente par les bota- nistes anciens, lui avait été confondue par les moder- nes. Mais De Candolle a de nouveau prouvé qu'elle de- vait en être séparée. Elles ont l’une et l’autre le même port, mais la Lavande Spic se fait remarquer par ses feuilles élargies au sommet et comme spalulées, par ses calices non cotonneux et par la forme de ses brac- tées. On la cultive également dans les jardins. Les par- fumeurs de la Provence en retirent une huile volatile très-odorante, connue sous lenom vulgaire d'huile d’As- pic; elle est fort commune en Espagne. LAVANDE STécHaAs. Lavandula Stæchas, L. Celte es- pèce croît dans les contrées méridionales de la France, dans les endroits pierreux et incultes ; l'Espagne et les Canaries en sont couvertes. Elle y forme un arbuste de deux à trois pieds de hauteur. Ses feuilles sont persis- tantes, linéaires, étroites. Ses fleurs forment un épi ovoïde, dont les bractées, surtout celles du sommet, sont beaucoup plus grandes que les fleurs et colorées en violet. LAVANDE A FEUILLES D'AURONE. Lavandula abrota- noides, Willd.; Lavandula Canariensis, Mill. Sa tige est un peu ligneuse inférieurement, haute de deux pieds ou un peu plus, divisée en rameaux tétragones, légèrement velus, nus et verdâtres dans leur partie supérieure, garnis, inférieurement et dans leur partie moyenne, de feuilles opposées, assez brièvement pétio- lées, deux fois ailées, presque glabres, vertes, à décou- pures menues, un peu confluentes à leur base. Les fleurs sont bleuâtres, ou un peu violettes, disposées au sommet des rameaux en un épi allongé, terminal, au-dessous duquel se trouvent, à quelque distance, quelques autres épis latéraux, plus courts et op- posés par paires. Le calice est monophylle, glabre, ovale-cylindrique, à cinq dents courtes, accompa- gné à sa base d’une bractée ovale, pointue, concave, glabre, marquée, sur le dos, de cinq stries colorées et saillantes. La corolle est monopétale, à tube plus long que le calice, et à limbe irrégulier, rarement renversé, partagé en cinq lobes un peu inégaux, dont l'inférieur plus grand et échancré. Le fruit consiste en quatre graines placées au fond du calice persistant. IL faut rentrer dans l’orangerie la Lavande à feuilles 292 L' A V d’Aurone aussitôt que le froid commence à se faire sentir; et là on lui donne les soins qui lui sont indis- pensables, c’est-à-dire, beaucoup de lumière et peu d’arrosements. Du reste, elle se contente d’une terre ordinaire et même médiocre. On la multiplie de grai- nes semées en terrines et sur couche, et l’on repique les jeunes sujets dès qu'ils peuvent supporter la trans- plantation. Ses boutures reprennent avec facilité; mais ce moyen ne procure jamais des plantes aussi belles que celles qui sont produites par le semis. On cultive encore dans les jardins, les Lavandula pinnata et Lavandula multifidu, dont les feuilles sont profondément découpées et multifides. LAVANDIÈRE. os. Nom vulgaire de la Bergeronnette grise dans son plumage d'été. /. BERGERONNETTE. LAVANDIÈRE. pois. Synonyme de Callionyme Lyre. 1, CALLIONYME. LAVANDULA. B0T. V7. LAVANDE. LAVANÈSE. BOT. P. GALÉGA. LAVARET. pois. Espèce du genre Corégone. 7, ce mot. LAVATÈRE. Lavatera. Bor. Genre de la famille des Malvacées, et de la Monadelphie Polyandrie, établi par Linné, et ainsi caractérisé : calice intérieur divisé en cinq folioles soudées par la base; calice extérieur, ou involucre, composé de trois ou six folioles soudées jus- qu’à leur milieu, ou, si l’on veut, involucre mono- phylle, à trois ou six découpures peu profondes; co- rolle à cinq pétales cordiformes, plans, ouverts, plus grands que le calice et adhérents entre eux par la base ainsi qu’au tube staminal; étamines nombreuses, à filets monadelphes inférieurement; fruit multiple, composé de dix à vingt carpelles capsulaires, monospermes, disposés circulairement autour d’un axe plus ou moins développé. Les Lavatères sont des arbrisseaux ou des herbes très-élevées, garnies de poils étoilés, très-nom- breux; les fleurs sont axillaires blanches ou rougeâtres. Dans son Prodromus Syst. Vegetab., t. 1, p. 458, le professeur De Candolle en a fait connaître vingt-six espèces qu’il a disposées en quatre sections et de la manière suivante : I. Srecra. Cette première section était considérée dans la Flore Française, comme un genre distinet. Le réceptacle ou l’axe du fruit se développe en un disque qui recouvre les ovaires. Des deux espèces qui la con- stiluent, l’une d’elles (Zavatera trimestris, L., Slegia Lavatera, DC., F1. Fr.) est une plante très-élégante, haute de trois décimètres, à feuilles alternes, pétiolées, presque arrondies, cordiformes, les supérieures très- anguleuses. Ses fleurs sont fort grandes, d’un rouge vif, quelquefois de couleur de chair, avec des raies pourprées. Elle croît dans les lieux chauds du bassin de la Méditerranée, la Syrie, l'Espagne, quelques loca- lités du midi de la France, etc. Ÿ IL. OLBra. Cette section a été élevée au rang de genre par Médikus et Mœnch. Le réceptacle du fruit, central, conique et saillant, la caractérise facilement. Elle se compose de quatre espèces appartenant pour la plupart à la région méditerranéenne. Plusieurs croissent( aux Canaries, et une seule (Lavatera Julii) a été trouvée, par Burchell, au cap de Bonne- Espérance, LA V Parmi les belles plantes que renferme cette section, on peut citer : 1° le Lavatera Olbia, L., arbrisseau d’un aspect charmant, lorsqu'il est en fleur, et qui, sous ce rapport, convient à la décoration des jardins où il peut passer toute l’année en pleine terre. Ses tiges sont hautes de plus d’un mètre, et.se divisent en rameaux longs, effilés, et garnis de feuilles alternes, pétiolées, assez grandes, molles, blanchâtres et un peu coton- neuses; les inférieures à cinq, les supérieures à trois lobes dont celui du milieu est fort grand et pointu. Les fleurs sont purpurines ou vivlettes, presque sessiles, et solitaires dans les aisselles supérieures des feuilles. Cette plante croît dans le midi de l’Europe. 2° Le La- vatera Thuringiaca, L.; sa tige est herbacée, droite, cotonneuse, haute de six à sept décimètres. Ses feuilles sont pétiolées, légèrement cotonneuses : les inférieures à cinq lobes, les supérieures à trois, dont celui du mi- lieu est le plus long. Ses fleurs sont portées sur des pédoncules solitaires, deux fois plus longs que le pé- tiole. Cette espèce est indigène de l'Europe méridionale. Durville l’a égalementrecueillie aux environs d’Odessa. Le Lavatera acerifolia est encore une jolie espèce de la même section, qui croît naturellement à Ténériffe, et que l’on cultive avec assez de succès dans les jardins. C'est un arbuste de quatre à cinq pieds, dont la tige se divise en rameaux cylindriques, glabres, recouverts d’une écorce grisâtre; ses feuilles sont éparses, pélio- lées, arrondies, échancrées profondément à leur base, glabres en dessus et en dessous, d’un vert peu foncé, partagées jusqu’à moitié, en sept lobes aigus, inégale- ment dentés, et dont les deux latéraux sont beaucoup plus petits que les autres. Ses fleurs sont grandes, blan- ches, très-légèrement teintes de rose, marquées, vers la base de chaque pétale, d’une grande tache purpurine, solitaires dans les aisselles supérieures, portées sur des pédoncules plus longs que les pétioles, et coudés, ou comme articulés, dans leur partie supérieure. Le ca- liceest glabre, double: l’extérieur monophylle, partagé profondément en trois découpures ovales, plus courtes que le calice intérieur, qui est également monophylle, presque campanulé, découpé à son bord en cinq dents aiguës. Les cinq pétales sont en cœur renversé, ouverts, adhérents ensemble par leur base et avec la colonne staminifère. Les étamines, qui sont nombreuses, ont leurs filaments réunis inférieurement en un tube cy- lindrique, en forme de colonne, libres et distincts dans leur partie supérieure, et terminés chacun par une anthère réniforme. L’ovaire est supérieur, arrondi, surmonté d'un style cylindrique, divisé dans sa partie supérieure, en quatorze ou quinze stigmates filiformes et de couleur purpurine. Le fruit consiste en qua- torze ou quinze capsules monospermes, s’ouvrant en deux valves par leur côté intérieur, agglomérées sur un réceptacle commun, et rangées en cercle autour de la base du style. Cette Lavatère se cullive en pot, dans une bonne terre franche, mêlée de terreau gras; on l’arrose assez fréquemment, car elle souffre vite de la sécheresse. Elle craint les gelées; aussi faul-il la retirer dans l’o- rangerie, pendant l'hiver. Comme ses graines parvien- nent maintenant en maturité dans nos climats, sa mul- L A V tiplication par le semis est devenue beaucoup plus facile; on l’opère assez tard, dans le courant d’avril, sur couche de l’année précédente et couverte d’un châssis. On repique les jeunes plantes lorsqu'elles of- frent six feuilles; si on attendait plus longtemps, la reprise serait infiniment plus pénible. Les pots qui les contiennent sont placés, pendant le premier mois, à abri de l'intensité du soleil. On peut encore propager la Lavatère à feuilles d'Érable par marcottes et par boutures; mais ces moyens ne valent pas celui du semis. $ III. Axocopna. Le réceptacle se termine en autant de crêtes membraneuses qu’il y a de carpelles au fruit. Cette section ne renferme que trois espèces dont la plus remarquable est le Lavatera maritima, figuré par Cavanilles (Dissert. 2, t. 52, f. 5). Cette plante croît sur les rochers de la France méridionale et de l'Espagne. IV. ANTHEMA. Sous ce nom, Médikus a encore fait un genre distinct, mais ce n’est qu’une simple section caractérisée par son réceptacle petit, fovéolé, non sail- lant, ni développé en forme de crête. Cinq espèces, essentiellement méditerranéennes, c’est-à-dire, indi- gènes des îles ou du littoral de la Méditerranée, con- stituent cette section. On distingue, parmi ces plantes, le Lavatera arborea. Cette espèce a une tige arbores- cente, des feuilles anguleuses, pliées, un peu coton- neuses, des fleurs portées sur des pédicelles axillaires plus courts que le pétiole. Elle sort des limites géo- graphiques qui ont été assignées aux plantes de cette section, car on prétend qu’elle se trouve aussi en An- gleterre et aux Canaries. LAVAUXIE. Lavauxia. BoT. Genre de la famille des Onagrariées, institué par Spach, qui lui assigne pour caractères : tube du calice très-long, épais, tétragone, cylindracé, renflé vers la gorge, avec les segments du limbe beaucoup plus courts que le tube, et corniculés au sommet; pétales obcordés ou flabelliformes, avec cinq ou sept nervures palmées à la base; étamines plus courtes que la corolle, avec les filaments plus longs que les anthères qui sont échancrées à la base et ob- tuses au sommet; ovaire obovale ou oblong, courte- ment stipité, à quatre côtes, à quatre angles crétés, épais, à quatre loges renfermant des ovules criblés d’une multitude de petits trous, sessiles, superposés horizontalement sur deux rangs. Style décline, très- long, surpassant de beaucoup les étamines; capsule ligneuse, ovale ou obovale, acuminée, rugueuse trans- versalement, à quatre dents, à quatre côtes, simple- ment tétragone inférieurement et crétée dans la partie supérieure, à quatre loges, à quatre valves, à placen- taire tétragone et filiforme à l'extrémité qui est dé- pourvue de graines; celles-ci criblées, assez grosses, superposées comme les ovules, mutuellement compri- mées, avec leur tégument externe crustacé, un peu épais, et varié. Embryon subovale; cotylédons ellip- tiques; radicule très-courle, conique et obtuse. Les Lavauxies, dont Spach décrit quatre espèces, sont des plantes vivaces ou annuelles, caulescentes, en gazon ou rameuses, à feuilles dentées ou pinnatifides, et lon- guement pétiolées. Les fleurs sont grandes, axillaires, Ô DICT. DES SCIENCES NAT, L A V 295 odorantes, nocturnes et fugaces. Le tube du calice est toujours dressé, et la coroille ordinairement blanche, quelquefois un peu rougeâtre ou d’un jaune orangé. Toutes ces plantes appartiennent à l'Amérique. LAVAUXIE DE NuTTAL. Lavauxia Nuttaliana, Spach; OEnothera rhizocarpa, Spreng. Ses liges sont très- courtes et dressées ; ses feuilles sont pubérulentes sur les bords, glabres en dessus et en dessous, lancéolées, eroso-denticulées : les unes simplement incisées, d’au- tres pinnatifides, à lobe terminal lancéolé, rhomhovale, allongé, aigu, les lobes latéraux sont linéaires ou triangulari-lancéolés, aigus, denticulés ou très-entiers; capsule longue d’un pouce environ. La plante, origi- naire de l'Amérique septentrionale, est annuelle ou bisannuelle. Les autres espèces décrites par Spach sont nommées cuspidata, mutica et centaurifolia. LAVE. min. On comprend sous ce nom, toutes les substances minérales en masse, qui ont éprouvé l’ac- tion des feux volcaniques, et sont sorties de la terre en se répandant à sa surface, sous la forme de courants embrasés. Il désigne, non une roche particulière, mais un ensemble de roches provenant d’un même mode de formation et ayant entre elles des rapports remarqua- bles de composition et de structure. Les Laves, sous le point de vue minéralogique, c’est-à-dire relativement aux caractères spécifiques qu’elles empruntent, soit de la contexture, soit de la nature de leurs parties com- posantes, doivent être étudiées dès le moment de leur formation; il faut conséquemment se reporter à leur origine et, sinon l'expliquer, du moins essayer de s’en faire une idée. Ier. Des Laves à l’état liquide. Terrains d’où elles sortent. — Les Laves ne se sont jamais vues (du moins pour celles qui en ont les caractères évidents), que dans des VoLcans ou dans des TERRAINS VOLCANIQUES (voyez ces mots); c’est-à-dire | qu’on n’a jamais vu sortir ou qu’on n’a jamais eu une connaissance bien certaine qu’il soit sorti des matières minérales en liquéfaction ignée, ni du granite, ni des schistes, ni d'aucun calcaire, depuis que la surface de la terre a pris les formes qu’elle présente actuellement. Les Laves, renfermées dans le sein des montagnes ou des terrains volcaniques, en sortent ou par l'ouverture supérieure nommée cratère, ou par les flancs de la montagne, et quelquefois même très-près de sa base. Dans le premier cas, la masse fondue s'élève peu à peu dans le cratère, atteint ses bords, el s'épanche par-des- sus la partie de la circonférence la moins élevée. Dans le second cas, il se fait à la base ou sur le flanc de la montagne, une fente ou plusieurs ouvertures peu éten- dues, desquelles la Lave s’écoule. Phénomènes de l’écoulement des Laves. — Celte masse incandescente est douée d’une liquidité pâleuse, analogue à celle des scories qu’on voit s’écouler par- dessus la dame des hauts-fourneaux. Elle ressemble, lorsqu'elie sort en petite quantité par une ouverture latérale de la montagne, à une masse de pâte qu’on ferait sortir d’un vase au moyen d’une pression exer- cée sur cette masse. Elle s’écoule lentement. La partie qui est à la surface, douée de plus de vitesse que celle 19 294 LAV du fond, mais aussi moins liquide, s’avance en recou- vrant des parties déjà presque solides, et en les sur- montant dans divers sens. Elle hérisse ce courant, à quelque distance de sa source, d’une multitude de sail- lies de toutes sortes de formes, offrant des tables, des plaques à bords déchirés, des plaques dont la surface présente de nombreux sillons, des rides ou côtes trans- versales, des cordes, ete. En avançant ainsi, sa surface incandescente se noircit par le refroidissement, se durcit même à peu de distance de son origine, au point de ne plus laisser pénétrer dans son intérieur des pierres de quelques décimètres cubes qu’on y jette, et au point de supporter, sans être enfoncée, le poids d'un homme qui la traverserait. Cependant, la masse intérieure du courant est encore incandescente, car elle l’est toujours tant qu'elle coule : on le voit pen- dant la nuit, on le voit surtout dans le fond des cre- vasses naturelles qui s’y forment, ou des ouvertures qu'on y pralique. En avançant ainsi, le courant, ayant peu de vilesse, a aussi peu de puissance, et il tourne ou surmonte les obstacles qu’il rencontre, plutôt que de les renverser. La viscosité qu’il possède est une in- dication de l’adhérence de ses parties; et comme il tient le milieu entre un corps parfaitement liquide et un corps solide, qu’il contracte une sorte d’adhérence avec le sol, il n’agit pas sur ces obstacles avec tout le poids de sa masse, multiplié par sa vitesse, comme le ferait un cours d’eau, et par conséquent, il est loin d'en exercer les dégâts. Aussi voit-on souvent, au mi- lieu même des courants de lave les plus puissants, d’as- sez frêles édifices restés debout, quoiqu’entourés de toutes parts par la Lave, des murs surmontés et comme franchis, sans avoir élé renversés, etc. Chaleur des Laves.— La chaleur des courants de Lave a été le sujet de beaucoup de discussions, el on a presque toujours confondu la chaleur nécessaire pour fondre la matière même de la Lave, et la chaleur ré- pandue par la masse entière du courant. La première doit être déterminable, et peu susceptible de varier. Elle ne parait pas nécessaire pour fondre, pour la pre- mière fois, un mélange terreux dans des proportions déterminées. Et, malgré ce qu’en a dit un naturaliste justement célèbre (Dolomieu), qu’il y ait dans les Laves une cause ou une matière particulière qui les fasse fondre et rougir à une température plus basse que toute autre matière minérale de même composilion; il est possible de faire voir que ses idées à ce sujet n'a- vaient pas toute l'exactitude que l’état actuel des scien- ces réclame. Si l’on croit généralement que la moindre chaleur nécessaire pour faire fondre les Laves est la même , et toujours la même que celle qu’exige le mé- lange terreux qui les constitue, on n’en dit pas autant de celle de la masse. Celle-ci peut être extrêmement va- riable, parce qu’elle est influencée par un grand nom- bre de causes, telles que la température à laquelle la Lave aura été élevée, la masse de cette Lave, sa pro- priété plus ou moins conductrice de la chaleur, la forme du courant, et surtout les parties déjà figées et refroidies qui l'entourent ou la recouvrent. Sans en- trer dans des détails trop considérables à ce sujet, dé- tails qu’il sera facile de suppléer, on peut examiner les LAV circonstances qui doivent donner à ces courants la plus basse et la plus haute température. Sile courant est petit, que la Lave, par sa viscosité, indique qu’elle n’a été élevée que précisément à la tem- pérature nécessaire à sa fusion pâteuse ; qu’il soit re- couvert, en {out ou dans un grand nombre de places, de parties déjà figées et presque refroidies; enfin, qu'on l’examine à son plus grand éloignement de sa source, il réunira toutes les circonstances de la plus basse tem- pérature; il ne sera pas capable de fondre du cuivre, et, cependant, la partie liquide et incandescente de son centre aura la température nécessaire à la pre- mière fusion du mélange terreux qui compose cette Lave. Si, au contraire, ce courant est puissant, qu’il ait été porté à une tempéralure plus haute que celle qui est nécessaire à la fusion du mélange terreux; qu’en raison de ces mêmes circonstances, il soit peu recouvert de parties condensées et refroidies, il répandra au loin et pendant longtemps, une chaleur considérable qui de- viendra d'autant plus insupportable qu’ons’approchera plus près de sa source. On sent qu’une multitude d’au- tres circonstances tirées de la densité des matières fon- dues, de leur propriété plus ou moins conductrice, peuvent modifier cette expansion de calorique, et qu'on pourra soutenir, avec une suite de raisonnementfs d’une même valeur, que la température des Laves est très- considérable, ou que ces corps fondent à une tempé- rature très-basse. Il n’est donc nullement nécessaire de recourir à des suppositions gratuites ni à des causes inconnues, pour expliquer cetle fusion à basse tempé- rature. Il est une autre circonstance qu'il est important de remarquer, et qui n’est bien appréciée que depuis les expériences de Halles, Dartigues et Fourmy : c’est qu’un corps terreux, tenu longtemps en fusion et à la même température, se dévitrifie, c'est-à-dire que ses parties se combinent dans des proportions différentes, se réunissent et cristallisent au milieu de la masse vitrifiée, et qu’alors il faut, pour les fondre, une (em- pérature beaucoup supérieure à celle qui les a tenues en liquéfaction pour la première fois. Cela explique très-simplement pourquoi il a fallu, pour refondre cer- taines Laves, les exposer dans nos fourneaux à une température qui paraissait de beaucoup supérieure à celle qu’elles avaient lors de leur éruption hors du sein de la terre. On a cru aussi que les Laves avaient la propriété par- ticulière de conserver leur température pendant beau- coup plus de temps que les autres minéraux pierreux fondus; on cite à cette occasion la Lave de l’Etna, de 1669, qui était encore chaude au bout de huit ans, celle du Vésuve, qui enflammait du bois trois ans après son éruption. Il est telle circonstance de combustion qui, en se continuant longtemps après l’éruption dans l’in- térieur de là Lave, pourrait y entretenir de la chaleur. On a vu, dit-on, des flammes sortir des courants de Lave; ce qui indique dans leur masse quelques matières combustibles. Le soufre, dont la présence dans les vol- cans est indubitable, paraît même suffisant pour pro- duire ce phénomène; mais on n’a pas encore d'ob- dd'ifr 4, "HORS LA V servations exactes, faites avec les précautions et les connaissances convenables, propres à établir les faits avec cerlitude. Vapeurs des Laves.— Les Laves, en élat de fusion et d’incandescence, bouillonnent; il se dégage, dans ce bouillonnement, des vapeurs qui sont en grande partie aqueuses, mais qui ne sont cependant pas de l’eau pure; la couleur et l'apparence de la fumée qu’elles produi- sent, et qui sont très-différentes de celles de la vapeur de l’eau, l’indiquent déjà. La condensation d’une partie de ces vapeurs sur les parois des fissures de la croûte de la Lave refroidie, en fait connaître une des parties: c’est ordinairement du sel marin qui se présente sous l’aspect d’une poussière blanche sublimée. Mais la com- posilion de cette fumée n’est pas encore complétement connue. De Gimbernat a commencé au Vésuve une série d'expériences propres à la déterminer; et comme il n’y a pas de doute qu’elle ne ressemble, sous beaucoup de rapports, à celle qui se dégage des cratères et des fissu- res volcaniques, la connaissance de celle-ci, plus facile à acquérir, éclairera sur la nature de l’autre, sans ce- pendant pouvoir la dévoiler exactement : car on re- marquera que la fumée qui se dégage des Laves incan- descentes, vient uniquement de cette malière, tandis que celle qui émane des fentes volcaniques, peut avoir une origine moins simple et une composition plus compliquée. II. Des Laves à l’état solide. Forme et structure des coulées. — Les Laves re- froidies, el ayant pris par conséquent un état perma- nent, offrent un sol d’une forme et d’une structure par- ticulières. On l’a désigné sous le nom de coulée, et on lui a donné pour caractère général de présenter une masse de terrains inclinés, plus étroite et plus convexe dans le sens de la largeur à son extrémité supérieure, et plus large, plus plane, plus puissante souvent à son autre extrémité, qui est quelquefois presque horizon- tale. Les coulées ont souvent une très-grande étendue. On cite celle de l’Elna, qui a parcouru une distance de quatorze milles : elles remplissent quelquefois des val- lées d'un terrain d’une tout autre nature, comme on le voit à Volvic en Auvergne, et se répandent dans les plaines. Le terrain de Lave est toujours plus ou moins cellu- leux : les cellules ont des formes diverses, suivant la nature de la Lave. et la place où on les observe. Elles sont généralement allongées dans l'intérieur de la coulée, et surtout vers sa partie la plus déclive, plus rondes et plus nombreuses vers sa surface el vers son origine. Cette disposition, et surtout la grandeur et le nombre de ces cellules, sont sujets à un grand nombre de modifications et d’exceptions. La structure d’une coulée de Lave, assez souvent liée avec sa nature, présente cependant des dispositions qui sont assez générales. Ainsi, elle est plus dense, d'une texture et d’un aspect plus terne, ce que les minéralo- gistes appellent plus lithoïde, dans sa partie moyenne ct inférieure que vers sa surface; vers cette parlie, elle est beaucoup plus poreuse, d’une texture souvent plus vitreuse, et elle dégénère en une autre disposition de LA V 295 formation qu’on appelle ordinairement Scorie ou Lai- tier des volcans. La surface des coulées est toujours très-irrégulière, hérissée d'une multitude de petits monticules à crêtes tranchantes, à sommets aigus et comme déchirés; et cette disposition est très-variable, suivant les différentes parties de la coulée. Il y en a même quelques-unes qui sont assez planes; ce cas est fort rare. Aussi ces terrains sont-ils très-difficiles à parcourir, et quelquefois même à traverser. Les Laves modernes ne prennent, en se consolidant par refroidissement, aucune forme générale qui soit déterminable; elles n’offrent aucune structure en grand qui soit régulière; elles ne présentent aucun retrait prismatique, à la manière des basalles. C’est donc en vain qu’on a voulu chercher, dans les Laves des vol- cans actuels, des rapports qui expliquent ce phénomène propre aux produits des volcans de l’ancien monde. D'ailleurs la formation des basalles, par coulée ou comme Lave, n’est pas évidente pour tous les géologues, et il paraît que, dans toute hypothèse, elle a eu lieu sous l'influence de circonstances très-différentes de celles qui ont accompagné l'émission des Laves, non seulement des volcans actuels, mais de beaucoup de volcans éteints. Structure des Laves. — Mais ces roches formées par fusion, sont très -rarement homogènes; elles ren- ferment, au contraire, un très-grand nombre de mi- néraux différents qui y sont disposés suivant des lois particulières, et qui ont aussi une origine très-dif- férente. Tantôt ces minéraux sont des corps qui ont été arrachés du sein de la terre et enveloppés par la Lave : ce sont souvent des granites ou roches grani- toïdes, des fragments de calcaire saccaroïde plus ou moins volumineux, quelquefois gros , au plus, comme une noix, quelquefois plus gros que la tête d’un homme. Il ne peut y avoir ici de doute que ces corps ne soient étrangers à la Lave. Celte conséquence paraît si simple, qu’il est inutile de s’épuiser en raisonnements pour le prouver. Le second cas, encore plus commun que le premier, a été l’objet d’une discussion animée et pro- longée jusqu’à l’époque actuelle, entre les minéralo- gistes-géologues. On voit dans la masse même de la Lave, disséminés et enveloppés dans sa pâte, des mi- néraux divers cristallisés nettement en cristaux plutôt isolés que groupés, et qui sont assez également répan- dus dans la coulée. Ces cristaux sont principalement des pyroxènes-augiles, des amphigènes, des feldspaths vitreux, des péridots-chrysolithes, etc. On remarque que ces cristaux sont très-nets, que leurs arêtes sont vives, qu'ils sont quelquefois groupés, et qu’ils se pénètrent mutuellement; qu’ils sont souvent extrêmement nombreux et aussi également répandus dansles Laves que les cristaux de feldspath dans le por- phyre; que quelques-uns de ces minéraux sont presque aussi fusibles et même plus fusibles que la Lave qui les enveloppe, tels que certains pyroxènes et principale- ment le feldspath; enfin, que plusieurs de ces cristaux, el notamment les feldspaths et les amphigènes. renfer- maient dans leur intérieur, et souvent même à leur centre, ou parallèlement à leur axe de cristallisation, la matière même de la Lave. . LAV Théories de la structure des Laves. — Les théories qu’on a proposées pour expliquer la présence de ces cristaux dans les Laves, peuvent se réduire à deux. Dans l’une, on suppose que les minéraux cristallisés existaient dans les roches et terrains où se trouve le foyer volcanique; que ces cristaux, garantis de la fu- sion qu'ont éprouvée les autres parties de la roche qui ont fourni la base de la Lave, ont été enveloppés et entraînés par elle hors du sein de la terre; que sion ne voit aucun de ces minéraux dans les roches qui forment la croûte du globe, du moins, dans l’état sous lequel on les voit dans les Laves, c’est que le foyer des volcans est situé dans une partie de la terre dont les roches sont différentes de celles de la surface; enfin, les partisans de cette théorie expliquent la présence du feldspath, minéral si fusible, au milieu des Laves sans y montrer la moindre altération dans ses arêtes, en admettant, comme Dolomieu, que la fusion des Laves étail opérée à une chaleur très-basse, el que le calorique n’y con- courait pas seul; ce qui est loin d’être prouvé. Dans l’autre théorie, on suppose que les minéraux cristal- lisés, et la plupart de ceux qui se trouvent dans les Laves avec les mêmes circonstances, se sont formés dans la masse de la Lave en fusion, soit dans le foyer volcanique, soit même après sa sortie du sein de la terre, par voie de combinaison chimique et de cristal- lisation, comme on voit des cristaux se former au mi- lieu de masses de verre dans les creusets des verreries, comme les cristaux de feldspath se sont formés et réunis dans la pâte du porphyre, ceux du grenat dans la pâte de l’amphibole ou de la serpentine, etc. L’abondance et l’égale dissémination de ces cristaux dans certaines Laves, la netteté des arêtes, de ceux même qui sont fu- sibles, leur groupement et leur pénétration mutuelle, enfin la présence de la matière même de la Lave, au milieu des cristaux de feldspath et d’amphigène, sont des faits qu’ils apportent en faveur de leur opinion. Les Laves lithoïdes à structure presque cristallisée sont, dans cette théorie, des Laves cristallisées confusé- ment, et les expériences de Halles et de Fleuriau de Bel- levue, sur l'effet d’une fusion à haute pression, ou d’un refroidissement lent, sont des faits très-favorables à cette hypothèse. Aussi a t-elle maintenant beaucoup de partisans , elle est la plus vraisemblable , sans cepen- dant établir que tous les cristaux qu’on trouve dans les roches volcaniques aient été formés ainsi. Il y en a, au contraire, qui paraissent avoir été dégagés des roches granitiques qui les renfermaient, et avoir été enveloppés par les Laves, sans presque aucune altéra- tion ; tels sont les zircons , les corindons, etc., qui s’y trouvent quelquefois. $ IL. Détermination des sortes de roches qui com- posent les Laves. Toul ce qui vient d’être exposé peut se rapporter à peu près également à toutes les roches qui se sont épan- chées à la surface de la terre, en état de liquéfaction ignée, et qui portent, à cause de ce mode de forma- tion, le nom de Laves ou coulées; mais ces roches ne sont pas de la même nature ; il s’en faut de beaucoup. Leur structure est aussi très-variable, et quelques-unes même ne présentent, en aucune manière et dans au- LA V eune de leurs parties, cette texture vitreuse, et en même temps cellulaire, qui est un indice presque certain de l’action du feu. PE Il faut donc maintenant chercher à distinguer ces différents mélanges fondus, et à les grouper d’après leurs rapports les plus importants. Tableau des roches simples et composées qui for- ment les Laves ou coulées volcaniques: * SORTES A BASE DE FELDSPATH. LEUCOSTINE (Cordier). Pâte plus ou moins translucide, à cassure souvent écailleuse, de couleur grisâtre, rosâtre, et jamais noire pure ni verte foncée; facilement fusible en émail ou verre blanc, pur ou piqué de noir ou de vert. Des cristaux de feldspath disséminés dans la pâte. LEUCOSTINE COMPACTE. — (Lave pétrosiliceuse, pho- nolite, hornstein volcanique.) Exemple : Le rocher de Sanadoire en Auvergne, d'Hohentwiel près Schaffhouse, etc. Observation. En comparant la définition et les ca- ractères de cette roche avec celle que A. Brongniard a nommée eurile compacte, on verra queces deux sortes peuvent subsister, et queles exemplesseulement doivent être parlagés entre elles d’une manière plus exacte. LEUCOSTINE PORPHYROIDE. — (Lave porphyroïde, A.B. Class. Min. des roches mélangées.) Exemple : Les Laves pétrosiliceuses des monts Eu- ganéens. LEUCOSTINE ÉCAILLEUSE (Cordier). — (Graustein, Wern.) Observation. Cette roche est très-voisine de l’eurite et du trachyte; et a presque la même base, c’est-à-dire un feldspath compacte, pénétré de minéraux divers en cristaux microscopiques. Beaucoup de géologues refu- sent de l’admettre comme Lave. On ne peut y laisser la domite qui ne présente aucun caractère apparent d’avoir été formée par fusion ignée. PUMITE (Cordier). Pâte vitreuse, poreuse, boursouflée, fibreuse même, blanchâtre, grisâtre, verdâtre, mais jamais noire; fa- cilement fusible, et souvent avec boursouflement en verre blanc, bulleux. Des cristaux de feldspath disséminés. (Lave ponceuse. A. B. Æssai d’une Class. Min. des roches mélangées.) Observation. D'après les principes de classification minéralogique des roches mélangées, adoptés par A. Brongniard, les pumites seront pour lui des Laves à base de ponce, et cette base ou la ponce des minéralo- gistes, sensiblement pure, restera parmi les minéraux en masse homogène. Les variétés sont très-nombreuses : on y reviendra à l’article PumiTe. PUMITE PORPHYROIDE. — Pâte de ponce enveloppant des cristaux de feldspath vitreux. Exemple : Des égroulets au Mont-d’Or; des Iles Ponces, etc. OBSIDIENNE. Roche sensiblement homogène, noire, verle,rougeà- tre; texture vitreuse; fusible en émail ou verre blan- châtre et boursouflé; ne donnant point d’eau dans le tube de verre. LA V Observation. C’est une véritable Lave, qui est sou- vent la base d’une roche et qu’il faudra séparer des stigmites, comme il faut séparer l’obsidienne du reti- nite, La première ne présente que des variétés de cou- leur, mais point la texture résineuse, cette texture indiquant toujours la présence de l’eau dans un miné- ral. Cependant Cordier ayant eu égard à cette considé- ration, et ayant néanmoins établi sa variété smalloïde sur des obsidiennes de cette sorte qu’il a observées à Ténériffe, A. Brongniard l’admet d’après ce géologue qui, dans la question actuelle, est une autorité d’un grand poids. Le retinite n’est point une Lave dans l’acception de ce mot, telle qu’elle est prise; car non-seulement on ne l’a jamais vu couler d'aucun volcan, mais il donne abondamment de l’eau dans le tube de verre, ce qui paraît prouver qu'il n’a pas été formé par fusion ignée simple, mais par une voie qui, pour être très-diffé- rente, n’en était peut-être pas moins volcanique. Les sligmites seront réduits à ne comprendre que les ro- ches d’aspect porphyroïde ou amygdaloïde, à pâte de retinite, dont les cristaux ou les noyaux sont feldspa- thiques. TÉPHRINE (De la Métherie). (Lave téphrinique. A. B. Class. des roches mélan- gées.) Roche quelquefois d'apparence homogène, à texture grenue ou même terreuse, mais toujours rude au tou- cher, d’une couleur grisâtre, montrant beaucoup de vacuoles. De petits cristaux de feldspath et quelquefois d’am- phibole disséminés. Fusible en émail blanc piqueté de noir ou de verdâtre. TÉPHRINE PAVIMENTEUSE. — Texture d'apparence ho- mogène, cristaux étrangers très-petits, elc. Exemple : Lave de Volvic, d’Andernach sur les bords du Rhin, du Vésuve de 1794, etc. Observation. A. Brongniard n’a pas cru pouvoir changer la signification fort claire et la spécification utile que De la Métherie à données à la téphrine, el qu'il avait déjà adoptées en 1815, dans sa Classifica- tion des roches mélangées. TÉPHRINE FELDSPATHIQUE.— Des cristaux de feldspath vitreux disséminés. Exemple : Lave de l'Etna..….. TÉPHRINE PYROXÉNIQUE. — Des cristaux de pyroxène verdâtre, disséminés, etc. Exemple : Lave du Vésuve de 1794, etc. TÉPHRINE AMPHIGÉNIQUE. — Des cristaux d’amphigène plus ou moins gros, disséminés. Exemples : Laves du Vésuve de diverses époques; celle de juin 1820, montre l’amphigène en très-petits cristaux; sa texture est subvitreuse, et sa surface sco- riacée. TÉPHRINE SCORIACÉE.— Plus de vide que de plein, etc. ** SORTES À BASE DE PYROXÈNE. BASANITE (A. B.). Roche à base de basalte, renfermant des cristaux de pyroxène, disséminés, plus ou moins distincts. Texture compacte, celluleuse ou scoriacée; couleur noire, noirâtre, grisàtre, brunätre, rougeâtre, verdâtre. LA V 297 Fusible en émail noir. Minéraux accessoires disséminés. — Péridot olivine, fer titané, feldspath rare. (Voyez au mot BASANITE les autres caractères de cette roche.) Observation. À. Brongniard distingue le basalte du basanite; c'est une conséquence nécessaire des principes de classification qu’il a adoptés. Le basalte est une roche d'apparence homogène, un minéral compacte, dont la composition mécanique est très-difficile à reconnaître même par les moyens employés par Cordier. Il faut que ce minéral homogène soit déterminé, décrit et nommé avant d'entrer dans la composition d’une roche mélangée dont tous les composants doivent être con- DUS. Le Basanite est, au contraire, une roche distincte- ment mélangée, dont A. Brongniard n’a pas laissé la composition indéterminée, comme il l'avait fait précé- demment, mais qui est caractérisée par la présence du minéral qui lui est essentiel. L'espèce basanite, considérée comme roche, est de- venue encore plus nécessaire à conserver, en la traitant comme on le fait, depuis qu'ayant supprimé la mauvaise espèce Lave, on a distribué, avec Cordier, les varié- tés qui y étaient renfermées et qui n'avaient d’autres rapports entre elles que d’avoir coulé; conséquemment depuis qu’on les a distribuées en plusieurs espèces; car on fait entrer dans le basanite des roches auxquelleson n’a jamais et on ne pourra jamais se décider à donner le nom de basalte; on a vu ces roches couler, on n’a jamais vu le basalte couler par fusion ignée, quoique ce soit très-présumable. Ces roches, suivant Cordier, ont toutes la même composition, et c’est pour être con- séquent au principe de composition, qu'il faut suppri- mer également l’espèce scorie, mot qui indique une manière d’être, un mode de formation, et non une substance particulière, soit composée, soit simple, etc. A. Brongiard en réparti les diverses variétés de com- position aux sortes de roches auxquelles elles doivent appartenir par ce caractère. BASANITE PYROXÉNIQUE. — Le pyroxène, en cristaux très-distincis, dominant. Exemple : De Limburg en Brisgaw, du Puy-de- Corent et de la vallée de Vic en Auvergne, de Pohlberg en Saxe. BASANITE PÉRIDOTIQUE. —- Le péridot olivine, en grains très-distincts, dominant. Exemple : D'Unkel près Cologne, de Thueys vallée de l'Ardèche, etc. BASANITE VARIOLITIQUE. — Des cavités rondes, rem- plies de calcaire, de mésotype, etc. Exemple : Recoaro près Vicence, Gergovia, etc. BASANITE LAVIQUE. — Pâte compacte, dure, lithoïde ; de nombreuses cavités ovoïdes et allongées. BASANITE LAVIQUE PÉRIDOTIQUE. — Les péridots do- minants. Exemple : Lave de Volvic. BASANITE LAVIQUE FELDSPATHIQUE. — Quelques cris- taux de feldspath. Exemple : Du Puy-de-Côme près le Puy-de-Dôme. BASANITE LAVIQUE PYROXÉNIQUE. — Le pyroxène, en cristaux, dominant. 298 L A V Exemple : Du Kaiserstuhl en Alsace. BASANITE SCORIACÉ. — Plus de vide que de plein. BASANITE SCORIACÉ PYROXÉNIQUE. — Le pyroxène en cristaux distincts, etc. Exemple : Le Puy-de-Corent en Auvergne, etc. GAULINAGE (Cordier). Roche sensiblement homogène. Texture vitreuse. Couleur noire ou noirâtre, rougeâtre, ete. Fusible en émail noir. Ne donnant pas d’eau dans le ballon de verre? GALLINACE COMPACTE PARFAITE (Cordier). — Obsi- dienne fondant en verre noir (De Drée). GALLINACE COMPACTE SMALLOIDE (Cordier). — Noire, ou d’un rouge sombre. GALLINACE COMPACTE IMPARFAITE (Cordier). — Tex- ture presque lithoïde. GALLINACE SCORIFIÉE (scorie, Cordier). — Texture boursouflée. GALLINACE SCORIFIÉE GRANULEUSE (Cordier). — Aspect lithoïde. GALLINACE SCORIFIÉE PESANTE (Cordier). — Scorie pe- sante (Dolomieu). On voit, par ce tableau, que les roches simples ou composées, qui ont éprouvé l’action du feu des volcans, au point d’être fondues et de couler, ou, ce qui revient au même, les roches principales, qui entrent dans la composition des courants de Laves connues, se rédui- sent, pour le moment, à huit sortes déterminées par leur nature : les Leucoslines , les Ponces, les Pumites, les Obsidiennes, les Téphrines, les Basalles, les Basa- nites et les Gallinaces. La plupart des matières qui ont coulé en Lave peu- vent se rapporter à l’une de ces huit sortes de roches qui, dans la classification générale des roches mélan- gées, doivent être placées dans le genre auquel elles se rapportent par la nature de leur partie dominante. LAVENÏA. BorT. Le genre que Sweet a formé sous ce nom, dans la famille des Synanthérées, est le même que celui précédemment établi par Forster, sous le nom de Adenostemma. l.ce mot. LAVER. BoT. Synonyme d'OEnanthe fistulosa. (Do- dæns.) Synonyme de Cresson et de Sium lalifolium, L. LAVETTE ou LAYETTE. o1s. Synonyme vulgaire d’Alouette commune. LAVIGNON. Lavignonus. conca. Cuvier a proposé, sous cette dénomination, un sous-genre de Mactres qui réunit plusieurs des Lutraires de Lamarck. 7. Lu- TRAIRE. Férussac, dans ses Tableaux Systématiques, a élevé ce sous-genre au titre de genre, dans la famille des Mactracées. Ce nom de Lavignon est emprunté au jargon des pêcheurs, qui le donnent vulgairement aux mêmes coquillages, que l’on trouve enfoncés dans le sable. LAVIQUE. Lavicus. min. Brongniart désigne par ce nom, les terrains volcaniques qui sont le résultat d’une liquéfaction souterraine, d’où proviennent les coulées que l’on observe à des distances plus ou moins prolon- gées de la bouche des volcans. LAVISANUS. BoT. Pour Levisanus. 7. ce mot. LAVOIR DE VÉNUS. por. Synonyme vulgaire de Car- dère. L AV LAVOISIÈRE. Lavoisiera. Bot. Genre de la famille des Mélastomacées , formant le type d’une tribu, et créé par le professeur De Candolle qui lui assigne pour caractères : tube du calice turbinato-oblong, son limbe a de cinq à dix divisions; la corolle est composée de cinq à dix pétales ovales ou ovalaires; les étamines sont au nombre de dix à vingt, surmontées d'anthères ovales, à bec court et obtus, dissemblables, à connectif alternativement court et prolongé en forme d’appen- dice presque bilobé vers l'articulation; ovaire nu au sommet; capsule à cinq ou dix loges, renfermant des semences anguleuses. Les Lavoisières que l’auteur par- lage en quatre sections qu’il nomme Cafaphractæ , Mucorosæ, Carinatæ et Gentianoideæ, sont des ar- brisseaux originaires du Brésil, presque entièrement glabres, à feuilles sessiles, planes ou carénées, très- entières et rarement garnies à leurs bords de quelques soies rigides, uni ou multinervurées. Les fleurs sont terminales, solitaires et sessiles. Le nom du genre rap- pelle assez le savant illustre et infortuné auquel il a été dédié. LAVOISIÈRE CATAPHRACTÉE. Lavoisiera cataphracta, DC. Arbrisseau di ou trichotome, à rameaux subtétra- gones, et loriqués; feuilles sessiles, demi-amplexi- caules , carénées, à nervure médiane, à bord nervi- forme , garni de soies roides et dentées; fleurs termi- nales , sessiles et solitaires ; tube du calice ovale, à six divisions lancéolées. Du Brésil. LAVRADIE. Lavradia. Bot. Ce genre, de la famille des Violactes, et de la Pentandrie Monogynie, L., fut établi par Vellozo dans l’ouvrage que Vandelli, profes- seur à Coimbre, publia sous le titre de F/oræ Lusita- nicæ et Brasil. Specimen ; il fut dédié par le premier de ces botanistes, au marquis de Lavradio qui, vers 1774, gouvernait le Brésil en qualité de vice-roi. Ce genre, dont les caractères étaient fort imparfaitement tracés, fut longtemps négligé ou confondu par la plu- part des auteurs systématiques, et l’orthographe du nom altérée par plusieurs d’entre eux, contribua beau- coup à étendre la confusion. Elle ne cessa que lorsque Robert Brown, dans ses observations sur les plantes du Congo, en donnant une nouvelle preuve de la sagacité qu’il porte dans {ous ses jugements, eut fixé les incer- titudes sur le genre Lavradia, et indiqué sa véritable place, dans la méthode naturellé, parmi les genres de la famille des Violacées. Telle était la somme des con- naissances acquises sur le Lavradia au moment où A. Saint-Hilaire rapporta du Brésil la plante découverte par Vellozo, ainsi que plusieurs espèces nouvelles, dues à ses courageuses investigations. L'un des premiers travaux qui signalèrent le retour du savant voyageur, fut une monographie du genre Lavradia, insérée dans le 11me volume des Mémoires du Muséum, faisant suite aux Annales. Voici la manière dont il l’a caracté- risé : calice à cinq divisions profondes, étalées, persis- tantes et fermées dans le fruit; cinq pétales extérieurs, hypogynes, égaux, très-ouverls, ovés ou ovales-lan- céolés, caducs; point de filets hypogynes ; corolle inté- rieure monopétale, ovée, conique, dentée au sommet, persistante, insérée sur un très-court gynophore; cinq élamines ayant la même insertion, opposées aux divi- LA V sions calicinales , alternes avec les pélales extérieurs, ayant leurs filets très-courts, adhérents à la base de la corolle intérieure, les anthères fixées par la base, ellip- tiques, biloculaires, et s’ouvrant latéralement par une suture longitudinale; style terminal, dressé, terminé par un très-petit stigmale; ovaire supère, uniloculaire dans la partie supérieure, triloculaire inférieurement; capsule enveloppée par les divisions du calice de la co- rolle intérieure et par les étamines, ovée, aiguë, à trois valves, uniloculaire et vide dans la partie supérieure, triloculaire par l’introflexion des valves, et polysperme; graines disposées sur deux rangs, très-peliles, pour- vues d’un Légument crustacé, d’un périsperme charnu, d'un embryon droit, axile, dont la radicule est plus grande que les cotylédons et regarde l’ombilic. Ce genre diffère du Sauvagesia par la forme conique de ses corolles extérieure et intérieure dont les pétales sont lancéolés au lieu d’être obovés; par l’absence de filets placés au-dessus des pétales dans le Sauvagesia; par ses anthères elliptiques, quelquefois membraneu- ses, tandis que celles de l’autre genre sont étroites et linéaires; enfin, par la singulière organisation du fruit. Les Lavradies sont de petits arbrisseaux très-gla- bres, à feuilles simples, assez petites, pétiolées, stipu- lées, ciliées et persistantes; les fleurs sont blanches ou roses, axillaires ou terminales, disposées en grappe ou rarement en panicule, et toujours accompagnées de bractées. Ces sous-arbrisseaux sont tous propres au Brésil; quelques-uns, tels que les Lavradia mon- tana et Capillaris, sont limités à la chaine de monta- gnes marécageuses ou plutôt aux pâturages tout à la fois marécageux et élevés, qui occupent un grand es- pace dans la province de Minas Geraës, à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et que l’on a dé- signé sous le nom de Serra do Espinhagço; les autres, au contraire, croissent partout, dans les lieux secs et très-élevés. Cette anomalie dans la géographie botani- que du genre Lavradia est vraisemblablement la cause des difficultés que l’on a rencontrées dans la culture artificielle de ces plantes dans les serres, où l’on a peu d'exemples de réussite. Les plantes vivantes qui ont été envoyées par feu le P. Leandro, n’ont pu sup- porter au delà de deux années, les différents essais de sol auxquels on les a soumises, et les semis que l’on à faits de graines bien récoltées, n’ont produit qu’un très-petit nombre d'individus, encore sont-ils faibles et languissants; c’est dommage, car ces plantes sont véritablement aussi jolies pour l'amateur qu’intéres- santes pour la science des végétaux. Les fleurs parais- sent au printemps. LAVRADIE DES MONTAGNES. Lavradiamontana, Mart., Gen. et Sp. pl. Brasil., 55; Lavradia glandulosa, St.-Hil., Mém. du Mus., 11, p. 112. Sa racine est pivo- tante, ligneuse, fibreuse, jaunâtre à l’intérieur, bru- nâtre en dehors; la tige s'élève à la hauteur d'environ trois pieds, et se divise, dès sa base, en rameaux droits, cylindriques, recouverts d’une écorce brune, que les ci- catrices des feuilles anciennes rendent rugueuse, Les feuilles sont alternes, rapprochées, dressées el étalées, obovales, arrondies et mucronées au sommet où le LAV 299 prolongement de la nervure médiane forme une épine, marquées de veines latérales, parallèles, régulières et très-rapprochées, bordées et finement dentées, glabres et d’un vert brillant sur les deux faces, longues de douze à quinze lignes. Les stipules sont persistantes, dressées, pinnatifides, capillaires, avec la terminale la plus longue. Les fleurs sont réunies en grappe ter- minale, portées sur des pédicelles filiformes qu’ac- compagnent des bractées ovales, lancéolées, sessiles , aiguës, bordées de glandes, à dentelures fines el rou- geâtres. Le calice a ses divisions ovales -lancéolées, pointues, glanduloso-ciliées et glabres. La corolle ex- térieure est d’un rose qui prend une nuance de pour- pre vers l’onglet ; la corolle interne ou le tube péta- loïde est conique, resserré ou arrondi à la base, tronqué et presque frangé au sommet, glabre, strié, aussi long que les pétales et d’un pourpre très-intense. LAVRADIE CAPILLAIRE. Lavradia capillaris, St-Hil., Mém. du Mus., 11, p. 115. Sa tige est élevée de deux pieds environ, très-rameuse, garnie de feuilles nom- breuses, rapprochées, alternes, stipulées, lancéolées, aiguës, rétrécies en pétiole court, dentées et un peu calleuses sur les bords, veinées, longues de cinq à huit lignes. Les fleurs, grêles el plus ou moins divergentes, sont réunies en panicule terminale, et portées sur un long pédoncule, très-droit, glabre, filiforme, rouge, accompagné d'une très-petite bractée subulée, presque stipulée et scarieuse ; les pédicelles ressemblent au pé- doncule, excepté qu'ils sont moins longs et uniflores. Les cinq divisions du calice sont presque membraneu- ses, glabres, ovales-lancéolées et acuminées. La corolle extérieure consiste en cinq pétales caducs, hypogynes, très-ouverts, glabres, alternes avec les divisions du calice, mais trois fois plus grands, ovales, lancéolés, très-aigus, très-entiers et d'un beau rouge de rose; la corolle intérieure est un peu moins longue, et d’un rouge pourpré. LAVRADIE ALPESTRE. Lavradia alpestris, Mart., Gen. et Sp. pl. Bras. 32, tab. 22; Lavradia ericoides, St- Hil., Mém. du Mus., 11, p. 108. Celte espèce ne s'élève pas à plus de deux pieds; ses tiges sont glabres et d'un brun noirâtre, couvertes de feuilles allernes, linéaires, nombreuses, très-serrées, étalées, stipulées et très- courtement pétiolées; leurs bords sont roulés et leur couleur d’un vert obscur; elles ont de trois à quatre lignes de long. Les stipules sont latérales, géminées, subulées, très-acérées, avec la pointe quelquefois re- courbée. Les fleurs forment au sommet des rameaux des panicules lâches et diffuses; chacune d'elles est portée sur un pédicelle rameux, fort grêle et rougeà- tre. La corolle extérieure est d’un rouge de rose fort pâle; la corolle intérieure est d’un rouge purpurin. LAVRADIE TRÈS-ÉLÉGANTE. Lavradia elegantissimu, St-Hil., Mém. du Mus., 11, p. 109; Sauvagesia elegan- tissima, St-Hil., Mém. du Mus., 9, p. 325. Cette Layra- die qui a beaucoup de ressemblance avec l’espèce qui précède, n’est guère plus élevée qu’elle; cependant ses tiges sont moins rameuses et les feuilles qui les gar- nissent, moins longues el beaucoup plus serrées, ce qui donne à la plante l'aspect d’un Lycopode ou d’une Jdungermaine. Les feuilles n’ont pas plus d’une ligne 300 LAX et demie; elles sont ovales-elliptiques, fasciculées, presque sessiles, obtuses, très-entières, concaves, gla- bres, d’un vert foncé, mais luisant; les stipules sont subulées, très-aiguës, aciculaires et groupées par fais- ceaux. Les grappes sont terminales et ont un pouce el demi environ de longueur ; les pédicelles sont simples, filiformes, nus, longs de six à huit lignes, rougeûtres, garnis à leur base de petites bractées peu apparentes. Le calice est petit, glabre, presque membraneux, pro- fondément divisé en cinq parties ovales; les cinq pé- tales formant la corolle extérieure sont hypogynes, très-ouverts, ovales, obtus, très-entiers, quatre fois plus grands que le calice et d’une belle couleur de chair; la corolle intérieure est monopétale, ovale-co- nique, rétrécie au sommet qui se divise en dix dents; elle est impressionnée de cinq sillons et d’un rouge pourpré qui s’éclaircit à l'extrémité. Les cinq étamines sont hypogynes, glabres, insérées à la base du tube pétaloïde, à filaments très-courts, à anthères immo- biles, elliptiques, aplaties, fixées par leur base, bilo- culaires et déhiscentes latéralement. L’ovaire est ovale, pointu, glabre, surmonté d’un style filiforme, purpu- rin et d’un stigmate très-petit. La capsule ressemble en tout à celle de la Lavradie alpestre. LAWSONÏIA. BOT. 7. HENNÉ. LAXICOSTÉ. Laæicostatus. BoT. Organe dont la surface est garnie de côtes écartées. LAXIFLORE. Laæiflorus. Bot. Panicule, thyrse ou épi dont les fleurs qui le composent sont fort écartées les unes des autres. LAXMANNIE. Lazmannia. Bot. Plusieurs genres ont été désignés sous ce nom par les botanistes. Forster le donna primilivement à un genre de Composées qui fut réuni au Bidens et au Spilanthus par Roxburgh. Rob. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holland., p. 285), admettant cette réunion, nomma Laxmannia un genre de la famille des Asphodélées et de l'Hexandrie Mono- gynie , L. Ayant reconnu plus tard que le genre de Forster méritait d’être conservé, au lieu de le rétablir sous son ancien nom, il préféra lui imposer celui de Petrobium. D’autres Laxzmannia ont encore été pro- posés. Celui de S.-G. Gmelin était fondé sur le Crucia- nella stylosa. Fischer a voulu aussi séparer sous ce nom générique le Geum potentilloides dont Seringe (in De Cand. Prodrom. Syst. Veget., t. 11) à fait le type de la section qu’il a nommée S/ictogeuim. Enfin, selon Steudel,le nom de Luxmannia a été employé par Raeusch pour une autre plante qu’il a nommée Laxzmannia anuenda. Quoique le genre de R. Brown n'ait pas l’antériorité sur celui de Forster, il devient nécessaire, dans l'intérêt de la science, de l’admettre seul sous le nom de Laxmannia, parce qu’il a été dé- crit avec loute l'exactitude désirable, ce que l’on ne peut dire du genre de Forster. En conséquence, on aura recours aux mots PETROBIUM, BENOITE et CRUCIA- NELLE pour les autres Lazmannia, et voici les ca- ractères donnés par l’illustre auteur du Prodromus Flor. Novæ-HHollandiæ : périanthe à six divisions colorées, conniventes à la base et persistantes; six éla- mines dont les filets sont subulés, glabres, insérés sur les divisions du périanthe, et les anthères peltées, pres- LAZ que arrondies; ovaire n'ayant qu’un pelil nombre de loges; style simple; stigmate obtus; capsule renfermée dans le calice persistant, à trois loges et à trois valves portant les cloisons sur leur milieu; graines pellées, à ombilic nu; embryon dorsal parallèle à l’ombilic. Ce genre est voisin du Sowerbea et de l’Aphyllan- thes. Il se compose de deux espèces qui croissent au port Jackson et sur les côtes méridionales de la Nou- velle-Hollande. R. Brown les a nommées Laæmannia gracilis et Laxmannia minor. Ge sont des plantes herbacées, vivaces, ayant le port des Polycarpæa ou Hagea. Leur racine est fibreuse; leurs tiges sont rameuses, filiformes et garnies de feuilles pointues; les radicales agglomérées ; les caulinaires allernes et comme insérées sur le milieu d’une gaîne courte, sca- rieuse, laineuse sur les bords et fendue au sommet. Ses fleurs sont presque sessiles, petites, pourprées ou blanches, et pourvues d’une bractée; leur capitule est petit, porté sur un pédoncule terminal el en forme de hampe. LAYIE. Layia. 801. Genre de la famille des Synan- thérées, Corymbifères de Jussieu, établi par Hooker qui lui assigne pour caractères : capitule multiflore, radié ; fleurons de la circonférence ligulés et femelles, ceux du disque tubuleux et hermaphrodites; involucre hémisphérique, formé de squammes oblongues:, ai- guës, enveloppant la base des fleurons de la circonfé- rence et leurs akènes; réceptacle plan, portant plu- sieurs rangées de paillettes linéaires disséminées entre les fleurons du disque et du rayon ; styles rameux, re- courbés et appendiculés; akènes oblongs, atténués à leur base, ceux de la circonférence glabres et chauves, ceux du disque poilus, garnis d’une aigrelte persis- tante, plumeuse et rigide à la base. Les Layia sont des plantes herbacées, et couchées que le botaniste-voya- geur Douglas a observées en Californie; ces plantes sont étalées, rameuses, poilues, avec leurs tiges et ra- meaux monocéphales; les feuilles sont alternes, linéari- lancéolées, les inférieures pinnatifides et lessupérieures entières ; les fleurs sont jaunes. L'espèce bien connue a élé nommée Layia gaillardoides. Hooker propose d’ajouter à ce genre le Madia glomerata, le Madia elegans et l’Axigura chrysanthemioides, dont les caractères s’y rapportent entièrement. LAZIONITE. min. Même chose que #avellile. V. ce mot. LAZULITE. min. Vulgairement Lapis-Lazuli et Pierre d'azur, Lazurstein, W. Substance minérale, d’un bleu d’azur, opaque, fusible, soluble en gelée dans les Aci- des, composée de six atomes de silicate d’Alumine et d’un atome de silicate de Soude, ou en poids, de Silice, 44; Alumine, 55; Soude, 21 ; ayant pour forme primi- tive un dodécaèdre rhomboïdal. Sa cassure est mate, à grain très-serré; sa dureté suffisante pour qu’elle étincelle par le choc du briquet. Sa pesanteur spéci- fique est de 2,76 à 2,94. Les seules variétés connues sont : le Lazulite cristallisé, le granulaire et le com- pacte. Il est souvent entremélé de veines blanches de Feldspath, de Chaux carbonatée, et de veines jaunes de Fer pyriteux. Cette substance appartient au sol pri- mordial. On la trouve en filons dans le Granite et 1 des ‘ns 2e VAÉNA Calcaire granulaire en Sibérie, près du lac Baïkal; dans la petite Bukarie, le Thibet, la Chine, et enfin dans le Chili. Le Lazulite, lorsqu'il est d’un beau bleu et exempt de taches blanches, est recherché par les arlistes qui taillent et polissent les Pierres; on en fait des coupes, des tabatières, des plaques pour être em- ployées en revêtement. Mais son principal usage est de fournir à la peinture cette belle couleur bleue, con- nue sous le nom d’Outremer, qui est presque inalté- rable. Pour la préparer, on broie cette Pierre, et on la réduiten poudre fine qu’on mêle avec de la résine pour en former une pâte. Puis à l’aide du lavage, on extrait de ce mélange une poudre qui, étant desséchée, donne l’Outremer. LÉACHIE. Leachia. moLL. Ÿ. CALMARET. LÉACHIE. Leachia. 8oT. Genre de la famille des Sy- nanthérées, Corymbifères de Jussieu et de la Syngé- nésie frustranée, L., établi par H. Cassini ( Dict. des Sc. nalur., t. 25, p. 358) qui lui a imposé des carac- tères très-détaillés, parmi lesquels on peul considérer les suivants comme étant les plus essentiels : involucre * double : l'extérieur plus court, étalé, dont les folioles, soudées à la base, un peu coriaces, ovales, lancéolées et obtuses, sont placées presque sur un seul rang; l'intérieur campanulé, formé de folioles appliquées, soudées à leur base, égales, larges, ovales, lancéo- lées, colorées, coriaces à la base, membraneuses sur les bords; fleurons du centre de la calathide nom- breux, réguliers, hermaphrodiles; ceux de la circon- férence neutres, au nombre de huit, sur un seul rang, en languettes cunéiformes et tridentées ; réceptacle hémisphérique, garni de paillettes linéaires, membra- neuses et colorées; ovaires obovoïdo-comprimés, ar- qués en dedans, surmontés de deux squammellules opposées, très-courtes, larges, charnues et irrégulière- ment barbellulées; akènes pourvus sur chaque côté d’une bordure cartilagineuse, irrégulièrement décou- pée et qui s’est développée après la fleuraison. Mœnch avait autrefois distingué ce genre du Coreop- sis et lui avait imposé la dénomination vicieuse de Co- reopsoides. Le Coreopsis lanceolata, L.,en estle type. On cultive au Jardin des Plantes de Paris cette jolie espèce qui est originaire de la Caroline. C’est une plante herbacée, à tiges dressées, hautes de près d’un mètre, el garnies de feuilles opposées, presque sessiles, lancéolées et très-entières. Les calathides des fleurs sont jaunes, solitaires au sommet de longs pédoncules terminaux. Cassini lui à adjoint deux espèces décrites par Linné et par Persoon sous les noms de Coreopsis auriculatla et de Coreopsis crassifolia. La première est main- tenant le Leachia trifoliala, la seconde le Leachia crassifolia, Cassini. LÉADHILLITE. min. Même chose que Plomb carbo- naté cristallisé. 7, PLome. LÉÆBA. BoT. Ce genre, établi par Forskahl (Flora Ægypliana, p. 172), a été réuni au Menispermum par Delille (F1, Ægypt. illustr., 50, L. 51, f. 2). De Candolle (Sys£. Veget., 1, p. 529) a placé cette espèce dans le genre Cocculus. LEANDRE. Leandra. 807. Genre de la famille des LEA 501 Mélastomacées, institué par Raddi, dans les Mémoires de la Société Italienne pour 1820, et dédié par lui au père Leandro, directeur du Jardin Botanique de Rio- Janeiro. Caractères : tube du calice ovale, urcéolé, presque en forme de bouteille et s’élevant au-dessus de l'ovaire; les lobes, qui ont le double de sa longueur, sont ordinairement de quatre à six externes et subulés, de six internes, ovales, membraneux, disposés en avant des précédents et serrés contre leurs dilatations basi- laires; quatre à six pétales linéari-lancéolés; huit à douze étamines surmontées d’anthèreslinéaires, à peine obtusément auriculées à leur base; style filiforme, ex- serte et velu inférieurement ; stigmate ponctiforme. Le fruit paraît consister en une baie sèche, à trois ou quatre loges, renfermant des semences anguleuses, subovalai- res, brillantes, à hile linéaire. Le genre Leandra, par- tagé en deux sections, se compose de plusieurs arbus- tes placés précédemment par Schrank et par Martius dans le genre Mélastome dont ils s’éloignent sensible- ment, ainsi qu’on a pu le voir d’après l'exposé des ca- raclères. Ces arbustes appartiennent lous originaire- ment au Brésil; leurs rameaux sont plus ou moins velus ; leurs feuilles, à triple nervure, sont ciliées el dentées; leurs fleurs sont disposées en tête et souvent accompagnées de bractées. LÉANDRE AMPLEXICAULE. Leundra amplexicaulis, DC. Rameaux tétragones; feuilles ovales-oblongues, acuminées, sessiles à leur base qui est cordée, marquées de trois nervures; bractées obluses et échancrées. De la province de St-Paul. LÉANDRE. ins. Espèce européenne de Lépidoptère diurne du genre Satyre. #. ce mot. LÉANGIER. Leangium. Bot. (Champignons.) Ce genre, d’abord créé par Link, a ensuite été réuni au Didymiun qui diffère à peine du Diderma, auquel quelques auteurs le réunissent. Son principal caractère était d’avoir un péridium composé d’une enveloppe simple, mais un examen attentif a démontré qu’elle était double dans les Diderma floriforme et stellare, types du genre; c'est pourquoi Link l'avait fait dispa- raître. Nées, Ehrenberg et d’autres cryptogamistes l'ont rélabli depuis, après s'être assurés, d’abord, que l'enveloppe était simple dans le Diderma physaroïdes, et que dans les deux autres Diderma que l’on vient de nommer, les graines étaient portées sur une colu- melle qui n’élait point une deuxième enveloppe, mais bien un organe particulier, qui simulait une double membrane, fait qui explique l'erreur de Link. LÉARD. or. Nom vulgaire du Peuplier noir. LÉATHÉSIE. Leathesia. Bot. Genre d’Algues de la famille des Nostachinées, établi par Gray, pour plu- sieurs plantes rapportées par quelques auteurs au genre Clavatella, mais qui en diffèrent en ce que leur fronde est moins foliacée, plus gélatineuse, renflée, à fila- ments subrameux, plus épais vers le sommet, partant d’un point central et divergeant en rayons. Ces plantes sont marines. LEAVENWORTHIE. Leavenworthia. Bot. Genre de la famille des Crucifères, établi par Torrey, dans les Annales du Lycée de New-York (t. 111, p. 87, fig. 5), pour une pelite plante annuelle, trouvée par lui aux 302 LÉB États-Unis, et qui lui a offert pour caractères généri- ques : calice à trois divisions presque droites et égales | à leur base; corolle composée de quatre pétales hypo- gynes, cunéiformes, tronqués ou échancrés; six éta- mines hypogynes, tétradynames et sans dents; style distinct ou presque nul; stigmate petit et bidenté. Le fruit est une silique oblongo-linéaire, comprimée, un peu renflée et contractée dans les espaces que laissent les graines ; valves nervurées; cloison à une seule ner- vure ; semences disposées sur un seul rang, largement ailées sur leurs bords, à funicules libres; embryon dé- pourvu d’albumen, avec ses cotylédons bombés, sa ra- dicule très-petite, conique et presque obliquement ascendante contre les bords des cotylédons. LEAVENWORTHIE À UNE FLEUR. Leavenworthia uni- flora, Torr.; Cardamine uniflora, Willd. Toute la plante est de peu d’élévation; ses feuilles sont lyrato- pinnatifides; ses tiges sont lâches et ne forment en quelque sorte que des pédoncules supportant chacun une fleur jaune. LEBBECK. BoT. Espèce du genre Acacie. /’. ce mot. LÉBECKIE. Lebeckia. Bot. Genre de la famille des Légumineuses, constitué par Thunberg et placé par les auteurs systématiques dans la Diadelphie Décandrie, L., quoiqu'il ait des élamines monadelphes. Voici ses caractères essentiels : calice découpé en cinq lobes aigus, presque égaux et à sinus arrondis; dix élamines toutes réunies en une gaîne fendue antérieurement ; légume cylindrique. Les Lébeckies sont des arbrisseaux ou arbustes indigènes du cap de Bonne-Espérance, ayant le port des Genêts, à feuilles simples ou trifo- liées, quelquefois nulles. De Candolle ( Prodr. Syst. Veget., 2, p. 156) en a décrit onze espèces dont plu- sieurs étaient placées dans les genres Spartium et Ge- nista par Linné; telles sont les Lebeckia contami- nata et sepiaria. Lamarck a réuni aux Cytises, sous les noms de Cytisus sericeus et de Cytisus capensis, les Lebeckia sericea et Lebeckia cytisoides. Ce der- nier a, d’un autre côté, élé placé par Linné dans son genre £benus. LÉBERFELS. min. Roche hépatique. D'après Beurard, Trapp intermédiaire pénétré de Fer oxydé. LÉBÉRIS. REP. Espèce du genre Vipère. 7. ce mot. LÉBERKISE. mix. C'est-à-dire Pyrite hépatique. Nom donné par Werner à certaines variélés de Fer sulfuré, passant à l’état d’hydrate; et par Léonhard, au Fer sulfuré magnétique. LÉBÉROPAL. min. Synonyme de Ménilite, Opale ré- sinite de Ménil-Montant, près de Paris. LÉBERSPATH. miv. Variété de Baryte sulfatée péné- trée de matière bitumineuse. 7. BARYTE SULFATÉE FÉTIDE. ; LÉBÉTINE. REPT. Espèce du genre Vipère. f. ce mot. LÉBÉTINE. Lebetina. Bor. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syn- génésie superflue, L., établi par Cassini (Dict. des Sc. nat.,t. XXV, p. 594), et placé par ce botaniste dans la tribu des Tagétinées. Voici ses principaux caractères: involucre double : l'extérieur plus court, composé d’en- viron douze bractées presque sur un seul rang, dres- sées, linéaires, subulées, pinnatifides et glanduleuses ALAN 1 LÉ B sur la nervure; l'intérieur cylindracé, un peu élargi de bas en haut, formé d’environ vingt folioles égales, presque sur un seul rang, soudées inférieurement, ap- pliquées, glanduleuses et appendiculées au sommet; ré- ceptacle conoïde, alvéolé, garni de fimbrilles courtes, épaisses et charnues; calathide dont les fleurons du cen- tre sont nombreux, hermaphrodites, à corolle un peu irrégulière, ceux de la circonférence au nombre de douze, en languettes et femelles ; ovaires cylindracés, striés, velus et surmontés d’une aigrelte double: l’exté- rieure courte, composée d'environ dix pailletLes oblon- gues, spatulées; l’intérieure composée d'autant de pail- lettes filiformes, légèrement plumeuses dans leur partie supérieure. Le genre Lebetina est très-voisin du Disso- dia, maisil en diffère suffisamment par la structure de l’involucre, du réceptacle et de l’aigrette. L'espèce sur laquelle il a été constitué, a reçu le nom de Lebetina cancellata. C'est une plante herbacée, très-odorante, commeles Z'agetes, dont la tige est dressée, rameuse et garnie de feuilles éparses, sessiles el profondément pin- natifides.Ses fleurs sontjauneset accompagnées de brac- tées qui forment un assemblage analogue à l’involucre de l’Atractylis cancellata. Cette plante est cultivée, sansindication d’origine, au Jardin des Plantes de Paris. Cassini propose, avec doute, de joindre à cette espèce les Dissodia porophylla, coccinea et Cavanillesii de Lagasca. Cette dernière plante a été érigée en un genre distinct, nommé par les uns F’illdenovia, Adenophyl- lum et Schlechtendalia par les autres. F. ces mots. LÉBIADE. Lebias. pois. Genre établi par Cuvier (Règ. An., t. 11, p. 799) dans la famille des Cyprins, qui est celle des Cysnidrosomes de Duméril. Ses caractères consistent dans les dents comprimées el dentées; leur corps est aplati, très-déprimé, couvert d’écailles ; la bouche est petite; la membrane branchiostège a cinq rayons; une seule dorsale. Le genre Lebias forme avec les genres Pæcilia, Fundulus, Cyprinadou et Moline- sia, un petit groupe qui a reçu le nom de Cyprinoïdes, à cause de l’affinilé que ces Poissons ont avec les vérila- bles Cyprins, dont ils se distinguent néanmoins par des dents aux deux mâchoires, par la disposition des na- geoires dorsale et anale, et par le nombre des rayons branchiostèques. La majeure parlie des espèces du genre Lébiade appartient au nouveau monde. Les deux suivantes, qui sont tout à fait nouvelles, ont été observées par Wagner dans les eaux de la Sardaigne. LÉBIADE A LIGNES PONCTUÉES. Lebias lineato-punc- tata, Wagn. Corps un peu cylindrique, faiblement dé- primé vers le dos, traversé par douze ou quinze lignes noires; des taches el des points noirs sur la queue; nageoire caudale un peu tronquée. Taille, deux pouces. Ce petit Poisson habite les ruisseaux et les eaux salées des environs de Cagliari. p. 10, p. 15, v.7, A. 10, c. 24. ! LÉBIADE SARDE. Lebias sarda. Corps un peu com- primé, argenté, ceint de douze à seize lignes d’un gris bleuâtre; dos noirâtre; nageoire caudale tronquée. Ce Poisson est un peu plus petit que le précédent; il se trouve aux mêmeslocalités. p.10,P.16, v.7,A.10, c. 24. Ces deux espèces se distinguent facilement de celles que Valenciennes a décrites, par la caudale qui est LÉB tronquée ou terminée en ligne droite; la dorsale et l'anale sont en outre plus grandes. L'espèce que Lesueur a observée vivante dans les eaux douces de la Floride, a été nommée par ce naturaliste Lebias ellipsoides. ». 11, p. 11, v. 10, À. 10, c. 20. LÉBIE. Lebia. is. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques troncatipennes, établi par Latreille et ayant pour caractères : crochets des tarses dentelés en dessous; le dernier article des palpes filiforme ou pres- que ovalaire, tronqué à son extrémité, mais jamais sécuriforme; antennes filiformes; articles des tarses presque triangulaires ou cordiformes, le pénultième bifide ou bilobé; corps court et aplati; têle ovale, peu rétrécie postérieurement; corselet court, transversal, plus large que la tête, prolongé postérieurement dans son milieu; élytres larges, presque carrées. Latreille avait divisé ce genre en trois sections basées sur les proporlions du corselet, et la considération du pénul- tième article des tarses. Bonelli a converti ces divisions en autant de genres nouveaux, auxquels il en a ajouté un de plus; les quatre genres qu’il a établis sont : Lébie, Lamprie, Dromie et Démétriade; ces genres furent adoptés par Latreille, dans l’Iconographie des Insectes d'Europe et dans ses Familles naturelles du Règne animal. Dejean (Catal. général des Col., etc., t. 1, p. 255) a réuni les deux premiers genres de Bonelli, ceux de Lébie et de Lamprie. parce que les caractères que cet auteur donnait à ces genres pour les distinguer, n'existent pas dans toutes les espèces; ainsi Bonelli donnait pour caractères au genre Lamprie d’avoir le pénultième article des t(arses simple, les antennes li- néaires et le dernier article des palpes tronqué; les caractères qu'il attribuait à son genre Lébie, étaient d’avoir le pénultième article des tarses bifide, les an- tennes plus minces à leur base, et le dernier article des palpes moins tronqué que dans les Lampries. Dejean, qui possède vingt-trois espèces de ces deux genres, en les examinant toutes attentivement, s’est convaincu qu'il était impossible d'admettre le genre Lamprie, car même dans le Lamprias cyanocephala, qui est le type du genre, le pénultième article des tarses n'est point simple, comme le dit Bonelli, mais distinctement bifide, et il y a des espèces où il est difficile de décider s’il est bifide ou bilobé, mais il n’est simple dans au- cune; et quant aux autres caractères ils sont si peu sen- sibles qu'il ne croit pas qu’ils soient suffisants pour servir de caractères à un genre. Celui-ci, tel qu’il est restreint par Dejean (Loc. cit.), se distingue des Dromies et des Démétriades, par le corselet qui est presque aussi long que large dans ces derniers genres, tandis qu’il est toujours plus large que long dans le premier ; il se distingue des Cymindes par la forme des palpes, et des Brachynes par leur languette, leur corps très-aplali, el l'absence de ces organes de crépi- tation qui sont particuliers à ces derniers Carabiques. Les Lébies ont le dernier article des palpes filiforme ou presque ovalaire, plus ou moins tronqué à l'extrémité, mais jamais sécuriforme; leurs antennes sont filiformes el plus courtes que le corps qui est large et aplati; leur tête est ovale et peu rétrécie postérieurement, le LE C 905 corselet est court, transversal , plus large que la tête, et prolongé postérieurement dans son milieu; ce carac- tère est tout à fait particulier à ce genre, el il le distin- gue de tous ceux avec lesquels il a quelques rapports; les élytres sont larges, légèrement convexes, (ronquées à l'extrémité et en forme de carré peu allongé. Les mâles ont les trois premiers articles des tarses anté- rieurs dilatés et garnis en dessous de poils assez courts et serrés. Ces insectes se trouvent en général sous les écorces. On en rencontre quelquefois sous des pierres. Presque toutes les espèces connues sont d'Europe ou d'Amérique. Celle qui sert de type au genre, est : LÉBIE PETITE CRoIx. Lebia Crux minor, Latr.,Gyl., Dej. (oc. cit., p.261); Carabus Crux minor, Fabr.; Carabus Crux major, Oliv., 117, 55, p. 96, no 152, (.4, f. 4, a,b; le Chevalier rouge, Geoff. Elle est longue de deux lignes et demie à deux lignes {rois quarts; noire, avec la base des antennes et le corselet fauves ; les élytres sont d’un fauve pâle, avec une tache scu- tellaire et une grande bande postérieure transverse et dilatée à la suture, noires; les pieds sont fauves, avec les genoux et les {(arses noirs. Elle se trouve en Europe, mais elle est rare à Paris. 7. pour les autres espèces, Latreille, Fabricius, Olivier , et l'ouvrage du comte Dejean, déjà cité plus haut. LEBRETONIE. Lebretonia. Bot. Genre de la famille des Malvacées, et de la Monadelphie Polyandrie, L., établi par Schrank (Plant.rar. Hort. Mon., lab. 90), adopté et ainsi caractérisé par De Candolle (Prodrom. Syst. Regn. Veget. 1, p. 446) : calice à cinq divisions profondes, entouré d’un petit involuere à cinq divisions profondes et plus courtes que celles du calice intérieur; cinq pétales (ordus pendant l’estivation , à limbe étalé ; dix styles; carpelles au nombre de cinq ou de quatre par avortement, monospermes , indéhiscents. Ce genre est, selon De Candolle, très-voisin de la seconde section des Pavonia, qui se compose de plantes indigènes, comme le Lebretonia, de l'Amérique équinoxiale. La plante qui a servi de type au genre a été nommée Le- bretonia coccinea par Schrank. Ses fleurs sont gran- des, d’un rouge écarlate; ses feuilles ovées, acuminées, dentées en scie, sont pubescentes en dessus el cotonneu- ses en dessous. Nées et Martius (Nov. Act. Bonn. xt, p. 98) en ont publié une seconde espèce à laquelle ils ont donné le nom de Lebretonia latifolia. Enfin De Candolle à réuni, avec doute, au Lebretonia,le Schou- wia semi-serrala de Schrader (Gætting. Ann., 1821, p.717). LECANACTIS. BoT. Ce genre a été fondé par Esch- Weiler dans son Sys{ema Lichenum, pag. 14, et placé dans la cohorte des Graphidées. Il est ainsi caractérisé : | thalle crustacé, attaché, uniforme ; apothécion oblong et allongé d’une manière difforme, immergé, noir ; pé- rithécium infère et latéral, avec une marge concrète formée par le thalle, à nucléum nu, à disque plan, un peu convexe; thèques fusiformes, cylindriques, en an- neau. Le type de ce genre est l'Opegrapha astroidea de l’'English Bot., vol. 26, (ab. 1847. L'Arlhonia lyn- cea, que l’on trouve si fréquemment dans les envi- rons de Paris, rentre dans le genre Lecanactis, qui semble bien voisin des Arthonies. Eschweiler en pos- 304 LÉ C sède six espèces nouvelles toutes américaines ; il ne donne les caractères spécifiques d'aucune d'elles, et il nomme l'espèce figurée Lecanactis lobata. LÉCANANTHE. Lecananthus. BoT. Genre établi par W. Jack (Mal. Mis. 2) et adopté par W. Carey et Wal- lich dans le Flora Indica, 2; p.519. Ce genre, qui fait partie de la famille des Rubiacées et de la Pentandrie Monogynie, offre les caractères suivants : calice adhé- rent avec l’ovaire, élargi, campanulé, coloré, et à cinq divisions inégales; corolle monopétale, à tube court, à limbe à cinq divisions; ovaire à deux loges contenant un petit nombre d'ovules attachés à un trophosperme convexe, qui tient à la cloison; style bifide surmonté de deux stigmates linéaires. Ce genre se compose d’une seule espèce. LÉCANANTHE ROUGEATRE. Lecananthus erubescens, Jack, loc. cit. C’est un petit arbuste dressé, ayant à peu près le port d’un Cephælis. La tige est à quatre angles dont deux plus saillants; les feuilles opposées, ovales, lancéolées, rétrécies et aiguës aux deux extré- mités, entières; les stipules sont larges et ligulés. Les fleurs sont réunies en une sorte de capitule, entouré d’un involucre. Cette plante à été trouvée par Wallich aux environs de Seringapore. LECANARIA. Bot. (Lichens.) C'est le nom donné par Acharius à la première section du genre Parmelia tel que cet auteur l’avait d’abord établi dans sa Méthode ; ellerenfermaitles Parmélies àthalle crustacé, uniforme, dont la marge de l’apothécion est discolore. Ce sous- genre constitue en entier le genre Lécanore de Fée, mais ne fait qu’une partie du Lecanora d’Acharius, qui renfermait les espèces à thalle figuré en folioles sou- dées ou en squammes. 7. SQUAMMARIÉES el LÉCANORE. LÉCANIDION. Lecanidion. Bot. Genre de la famille des Champignons Pyrénomycètes, institué par End- licher qui lui assigne pour caractères : périthécion patelliforme,marginé, ouvert, couvert d’une enveloppe mince et confluente avec le noyau; disque ordinaire- ment pulvérulent, par la rupture des thèques annelés. Les Lécanidions sont de petits Champignons épiphytes, d’une consistance gélatineuse ou coriace. LÉCANOCARPE. Lecanocarpus. Bot. Genre de la famille des Amaranthacées, et de la Monandrie Mono- gynie, L., récemment établi par Nées d’Esenbeeck ( Plant. Hort. med. Bonn. Icon. Select., p. 1,4) qui lui a imposé les caractères essentiels suivants : fleur hermaphrodite; calice pentaphylle, herbacé; co- rolle nulle ; une ou deux étamines opposées aux folio- les calicinales ; anthères didymes; style simple, per- sistant, surmonté de deux stigmates ; caryopse (cystis) orbiculaire, déprimée, bordée; graine unique, hori- Zontale. Ce genre est voisin de l'Amaranthus, mais l’hermaphroditisme de ses fleurs, le nombre de ses éta- mines, et la structure de son fruit l'en distinguent suffisamment. 11 ne renferme qu’une seule espèce qui croit dans le Napaul. C’est le Lecanocarpus cauliflo- rus, Nées (loc. cit.), dont voici la synonymie : 4ma- ranthus cauliflorus, Link, Enum. Hort. Berol., vol. 11, p. 589; Amaranthus diandrus, Spreng., Neue. Entd.5, p.20; Agroglochin chenopodioides, Schrad., Catal. Hort. Gœtt.; et Blitanthus Nepalen- LÉC sis, Reichenbach, Cat. Hort. Dresd. C'est une plante herbacée, verte, à feuilles alternes, pétiolées, sans sti- pules, à fleurs disposées en capitules axillaires, sessiles dans les angles que font les divisions dichotomiques des capitules ; ceux-ci sont {rès-petits au moment de la floraison; les fruits se développent beaucoup dans leur maturation. L'auteur a joint à la description très- détaillée de cette plante une bonne figure qui repré- sente l’espèce et l’analyse complète de ses organes. LECANOCÉPHALE. Lecanocephalus. inresr. Genre d’Entozoaire de l’ordre des Trématodes de Rudolphi, établi par Moritz Diesing (Ann. des Wien. Mus., 1839) pour un Ver particulier trouvé par le naturaliste voya- geur Natterer dans l’œsophage du Vastré géant, Su- dis gigas, Poisson des rivières du Brésil. Les carac- tères du genre nouveau sont : corps cylindrique, élas- tique, plus épais aux deux extrémités, dont l’antérieure est obtuse et la postérieure effilée en pointe; chacun des anneaux dont le corps se compose, est couvert de petites épines simples; tête obluse, presque triangu- laire, très-distincte, en forme de patelle; bouche com- posée de trois lèvres; la queue des mâles est ordinaire- ment recourbée, munie d’un crochet et de deux petites épines; celle des femelles est droite et subulée. LECANOCÉPHALE A PETITES ÉPINES. Lecanocephalus spinulosus, Mor., loc. cit., pl. xtv. Il est blanc et mou, composé d’une multitude de petits anneaux dont le bord inférieur est garni de petites épines couchées. Sa grosseur est celle d’un crin de Cheval, et sa longueur est d’un à deux pouces. LEGANOPTÉRIDE. Lecanoptertis. BoT. Le genre qu’a créé Reinwardt, sous ce nom, dans la famille des Fou- gères polypodiacées, ne paraîl nullement différer du genre Adenophorus de Gaudichaud (Voyage de l’Ura- nie, Bot., 565); mais comme il existe déjà un genre Adénophore dans les Hydrophytes, peut-être convien- drait-il d'adopter la dénomination du professeur Rein- wardt. Du reste voici les caractères du genre : écailles caulinaires lancéolées, articulées; celles des feuilles sont glanduleuses ; sores situés au sommet épaissi, presque bilobé, de la nervure médiane et simple des lobes, et légèrement recouverts par le bord supérieur du limbe; un seul faisceau médulliforme, sillonné, dans la coupe des pétioles. Gaudichaud fait la description de quatre espèces du genre 4denophorus, qu'il a nommées pin- natifidus, minutus, bipinnatifidus et tripinnati- fidus.Toutes ces espèces appartiennent aux îles Molu- ques et à la Polynésie. LÉCANORE. Lecanora. not. (Lichens.) Le genre Lécanore, tel que Fée l’a restreint, se compose de Li- chens à thalle crustacé, tartareux ou lépreux, sous- cartilagineux, uniforme, avec et sans limites; l’apo- thécium est orbiculaire, épais, sessile, marginé, à disque plan ou convexe, à marge discolore; la lame proligère est colorée. Ainsi caractérisé le genre Leca- nora exclut les Patellaires à marge concolore de De Candolle; il rejette aussi les Lecanora d’Acharius, dont le thalle est figuré; celles-ci rentrent dans le groupe des Squammariées. L’habitat des Lecanora est très-varié. Elles envahissent les parois, les murs, les pierres, les rochers, la terre, l’épiderme des troncs LÉC d'arbres, les vieux bois et même les feuilles vivantes de certains arbres exotiques. On peut porter à environ cent cinquante le nombre des espèces connues de ce genre; Fée en a décrit treize nouvelles, qui sont figu- rées dans son Essai sur les Cryptogames des écorces exotiques officinales. Environ une cinquantaine de Lécanores se trouvent en France. Parmi les espèces inédites on distingue les suivantes : LÉGANORE ÉCARLATE. Lecanora coccinea, Fée, Essai sur les Cryptogames des écorces exotiques officinales, tab. 27, fig. 7, p. 120. Thalle granuleux, fendillé dans la partie fructifère seulement, sans limites, d’un blanc grisâtre ; apothécions sous-immergés, pressés; à dis- que concave, de couleur écarlate, à marge (rès-épaisse. Cette belle plante a le port d’une Urcéolaire, mais son organisation ne permet pas de la séparer des Lécano- res. Elle croît en Amérique, sur l'écorce de divers Fi- guiers. LÉCANORE ÉPIPHYLLE. Lecanora epiphylla, Fée, l. c., tab. 1, fig. 28, p. 95. Thalle interrompu, sous-squam- muleux, blanchâtre, assez épais; apothécions à marges très-épaisses, ferrugineuses, à disque creusé, pâle. On trouve cette plante sur les feuilles des arbres de Cayenne. LÉCANORE TARTAREUX. Lecanora tartarea, Ach., Syn. Meth. Lich., pag. 172; Verrucaria tartarea, Hoffm., F1. Germ., p. 175; Patellaria tartarea, De Cand., F1. Fr., Sp.989. Thalle tartareux, granulé, d’un blanc cendré; apothécions épars, à disque plan, un peu convexe, ruguleux, couleur de brique pâle, à marge infléchie, ensuite flexueuse. C’est cette espèce, si com- mune sur les roches et sur la terre, qui sert, dans le Nord, à teindre les étoffes. LÉCANORÉES. got, cryrr. (Lichens.) Cette tribu renferme les Lichens dont l’apothécion est patellulé, sessile, muni d’un rebord et d’une lame proligère colo- rée, et dont le thalle est crustacé, amorphe et adhérent. Ce support est ordinairement limité, assez souvent or- biculaire, d’une épaisseur variable. Les Lécanorées vivent sur les écorces, les vieux bois et les pierres, s’é- tendent sur la terre humide, incrustent les Mousses et les débris de végétaux. Les feuilles vivantes de plu- sieurs arbres exotiques en nourrissent un pelit nombre d'espèces très-remarquables. Cinq genres composent ce groupe; ce sont les genres Myriotrema, Urceola- ria, Echinoplaca, Lecidea et Lecanora. V. ces mots. Les Lécanorées se lient aux Variolaires et aux Squam- mariées par le genre Lécanore. LÉCHÉE ou LÉQUÉE. Lechea. BoT. Ce genre, établi par Linné, qui le plaçait dans la Triandrie Trigynie, avail été rapporté à la famille des Caryophyllées par Jussieu. Dunal (in De Cand. Prod. Syst. Veg., 1, p. 285) l’a réuni aux Cistinées, et en a ainsi tracé les caractères : calice à trois sépales, accompagné de deux bractées ou sépales extérieurs; trois pétales lancéolés; étamines variant en nombre depuis trois jusqu’à douze, mais offrant ordinairement le nombre ternaire; ovaire à peu près trigone; trois stigmates à peine distincts; capsule à trois valves qui portent sur leur milieu les cloisons ou de fortes nervures, auxquelles sont atta- chées des graines en petit nombre, et munies d’un al- bumen charnu, d’un embryon dorsal droit, à radicule LEC 305 infère et à cotylédons ovés oblongs. Ce genre renferme six espèces, toutes indigènes de l’Amérique septen- trionale, parmi lesquelles nous citerons le Lechea minor, Pursh, Lamk., Illustr., t. 52, el le Lechea ra- cemulosa, Michx. Lamarck (llustr., t. 281, f. 5) a donné de celui-ci une bonne figure, sous le nom de Gaura. Ce sont des plantes herbacées, à fleurs nom- breuses et petites et à rameaux inférieurs différents des florifères. Le Lechea Chinensis de Loureiro paraît être, selon De Candolle, une espèce de Commélinée. LECHEGUANA. 198. Nom donné par les Brésiliens et par Félix d’Azzara à une Guèpe qui se trouve au Brésil et au Paraguay, et dont le miel a quelquefois des pro- priétés délétères. Auguste de St-Hilaire, qui a failli être empoisonné par ce miel, donne les détails de son em- poisonnement dans les Annales des Sciences naturelles (t. 1v, p. 54). Cette Guèpe est le Polistes Lecheguana de Latreille. LÉCHENAULTIE. Lechenaullia. Bot. Genre de la fa- mille des Goodénoviées, établi par R. Brown (Prour.1, p. 581) en l'honneur du botaniste et voyageur français Léchenaull de la Tour. Il se compose de quatre espèces, toutes originaires de la Nouvelle-Hollande. Ce sont de petits arbustes ou quelquefois des plantes herbacées, vivaces, glabres, portant des feuilles étroites et très- entières, des fleurs soit axillaires, soit terminales. Leur calice est adhérent; leur corolle, monopétale, est fendue longitudinalement d’un côté. Les anthères sont cohérentes entre elles au moment de l'épanouissement des fleurs. Les grains de pollen sont composés. Le stig- mate est caché au fond d’un indusium bilabié. La cap- sule est prismatique, biloculaire, à quatre valves dont deux opposées portent la moitié de la cloison sur leur face interne. Les graines sont cubiques ou cylindracées et dures. Ce genre est très-voisin de l’'Anthotium, mais il en diffère, ainsi que de tous les autres genres de cette famille, par son pollen composé de quatre petites masses sphériques. LECHEOIDES. BOT. /”. HÉLIANTHÈME. LÈCHEPATTE, mam. L'un des noms vulgaires de J'Unau, espèce du genre Bradype. LECHRIOPS. 1xs. Coléoptères tétramères ; ce genre, de la famille des Curculionoïdes, a été institué par Schoonherr pour un insecte très-voisin du 2hynchæ- nus sciurus de Fabricius; mais les caractères de ce genre nouveau n'ayant pas élé reconnus suffisamment distincts, par la majorité des entomologistes, na pas été adopté. LÉCHUZA. ots. Synonyme vulgaire de Chevèche. V. CuouETTE. LÉCIDÉE. Lecidea. vor. Ce genre de Lichens, de la famille des Lécanorées, a été fondé par Acharius dans son Methodus Lichenum, et conservé sans modifica- tion importante dans les autres ouvrages de cet auteur; il figure dans l’ordre premier des Lichens Idiothalames homogènes, et est ainsi caractérisé : réceptacle uni- versel, variable, crustacé, étendu, attaché, uniforme, non figuré, foliacé, stuppeux; réceptacle partiel, scu- telliforme, sessile, couvert en entier par une membrane carlilagineuse, contenant un parenchyme solide et si- milaire dans toutes ses parties; disque marginé. Fée a 506 LE C cru devoir modifier ces caractères : il ne considère comme Lecidea que les Lichens à thalle difforme dont l’apothécion patellulé est muni d’une marge de la même couleur que le disque. Il écarte ainsi de ce genre les Lécidées d’Acharius dont le thalle est figuré en folioles libres ou soudées. Il forme avec ces plantes son genre Circinaria, et il rétablit le genre Placodium. Il exclut ainsi les espèces renfermées dans le sous-genre Lepi- doma. F. ce mot. Il a eu entre les mains, sous le nom de Cyrtelia, plusieurs Lichens venant d’Acharius; ils lui ont prouvé que ce lichénographe avait songé à dé- membrer le genre Lecidea dont il aurait distrait les espèces à apothécions immarginés, qui de noirs quand ils sont secs, deviennent rubiconds lorsqu'on les hu- mecte. Les Lécidées naissent sur les écorces, les vieux bois, les pierres, la terre humide, etc.; leur thalle est fort variable; elles aiment l'humidité, et leur consis- tance est plus molle que celle des Lécanorées. Eschwei- ler place ce genre parmi les Verrucariées; mais ce rapprochement ne semble point heureux; l’organisa- tion des Lecidea ne permet pas de les isoler des Léca- norées, avec lesquelles elles ont, par leur scutelle et par leur structure, un rapport très-intime. LÉCIDÉE AURIGÈRE. Lecidea aurigera, Fée, Essai sur les Crypt. des Écorc. exot. officin., tab. 98, fig. 1, p.106. Thalle membraneux, cendré, limité de brun, couvert de tubercules ovoïdes, lisses, couleur gris cendré à l’ex- térieur, jaune doré à l'intérieur, s’ouvrant dans la vieillesse de la plante; apothécions noirs, épars, ronds, souvent difformes; à disque concave, un peu plan, nu, ayant une marge épaisse. Cette belle espèce se fixe sur les écorces des Quinquinas de l'Amérique du sud. LÉCIDÉE DE Du Perir-Taouars. Lecidea T'houarst, Fée. Thalle sous-orbiculaire, mollasse, à laciniures ar- rondies el incisées, crustacé vers le centre, stuppeux vers ses extrémités, roussâtre ; apothécions globuleux, difformes, couleur de brique pâle, immarginés. La Léci- dée d’Aubert Du Petit-Thouars a été trouvée par ce bo- taniste , dans les lieux montueux de l’île de Mascarei- gne, incrustant les Mousses et les Fougères des genres Trichomanes et Hymenophyllum. LÉCIDÉES. Bor. Deuxième sous - ordre de la famille des Lichens Gastérothalames, de la Méthode proposée par Fries (Act. de Stockh., 1821). Ce groupe renferme les T'rachylia, Lecidea, Opegrapha, Gyrophora. Il correspond presque exactement aux Lichens Idiothala- mes homogènes, à apothécions marginés d’Acharius. Le mot Gastérothalames signifie apothécions ventirus ou bombés. LECISCIUM. 8or. Ce nom a élé donné par Gærtner fils (Curpologia , p. 221) à un genre qui ne peut être admis définitivement, dans l'ignorance absolue où l’on est des parties de la fleur. Le fruit, qui est un drupe, a été figuré (loc. cit., t. 220, f. 5) sous le nom de Lecis- cium drupaceum. Gærtner l’avail reçu du professeur Desfontaines, et l'avait nommé Chrysophyllum, dans sa collection. LECOKIE. Lecokia. Bot. Genre de la famille des Ombellifères, érigé par De Candolle pour une plante que Lamarck avait placée dans le genre Armarinte et Sibthorp dans le genre Cerfeuil. Cette plante a paru LEC devoir former un genre distinct sous les caractères sui- vants : bords du calice divisés en cinq dents très-peti- tes; pétales ovales, entiers, roulés ou courbés au som- met; deux disques épigynes, distincts, persistants, exsertes el coniques; styles subulés et divergents; fruit ovale, didyme, à commissures étroites; méricarpes demi-cylindriques, sillonnés par cinq côtes élevées, et obtuses quelquefois muriquées; semence ornée de raies nombreuses ; albumen roulé; placenta orbiculaire. LECOKIE DE CRÈTE. Lecokia cretica, De Cand.; Ca- chrys cretica, Lam.; Scandix latifolia, Sibt.; Ftor. Græca, t. 284. C’est une plante vivace, du port de l’An- gélique; ses racines sont tuberoso-fasciculées; sa tige est haute de deux pieds et demi, cannelée, garnie de feuilles deux fois ailées, à folioles lancéolées et dentées en scie. LECONTÉE. Lecontea. Bot. Genre de la famille des Rubiacées, créé par A. Richard, dans les Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Paris (5, p. 195, pl. 20, fig. 1et2), pour quelques arbrisseaux grimpants, rap- portés de Madagascar. Caractères : limbe du calice par- tagé en cinq lobes subulés et persistants ; tube de la corolle longiuscule et cylindrique, son limbe a cinq divisions ; cinq étamines presque sessiles insérées sur l'orifice du tube de la corolle; anthères oblongues, exsertes; style simple ; stigmates au nombre de deux, linéaires et recourbés; ovaire à deux loges et à deux semences. Le fruit est comprimé, couronné, substrié, revêtu d’une écorce membranaceo-coriace, envelop- pant des nucules comprimées, ailées sur les bords, monospermes, attachées par un filament qui pend du sommel; la semence est dressée dans chaque loge; l'embryon est implanté perpendiculairement dans un albumen charnu; la radicule est courte, et les cotylé- dons plus grands et obtus. LECONTÉE DE Boyer. Lecontea Bojeriana, Rich. Feuil- les opposées, pétiolées, cordiformes, brusquement poin- tues el tomenteuses; stipules entières; fleurs presque sessiles, réunies en faisceaux très-courts et roulés, axil- laires, chacune d’elles portée sur un pédicelle qui se rat- tache à un pédoncule commun ; fruit suborbiculaire. LECONTÉE ARGENTÉE. Lecontea argentea, Rich. Feuil- les ovales, brusquement acuminées, obluses à leur base el couvertes en dessous, d’un duvet blanchâtre argenté; fleurs en épis dressés, allongés et fasciculés ; fruit oblong-ovale. LECOSTOMON. Lecoslomon. BoT. Genre de la fa- mille des Rosacées, institué par les auteurs de la Flore Mexicaine, qui lui assignent pour caractères : calice à cinq divisions ovales-lancéolées, aiguës, élalées, colo- rées et décidues; la partie inférieure, persistante, est circulaire, glanduleuse et staminifère; point de pétales; étamines au nombre de vingt environ, insérées sur le disque du calice; les filaments sont très-courts, et les anthères très-longues, dressées el insérées par leur base; ovaire libre, ovale, pubescent, à cinq sillons, surmonté d’un style filiforme, aigu. LECOSTOMON A TROIS FLEURS. Lecostomon ternifio- rum, DC. Arbrisseau à feuilles ovales, entières el pen- ninervées; deux stipules subulées; pédoncules trifides, portant trois fleurs d’un brun pourpré. Au Mexique. LE C LECRISTICUM. BoT. Synonyme d'Agnus-castus. V. | VITEX. LECUS. BoT. Synonyme de Plateau. LÉCYTHIDÉES. Lecythideæ. or. Petite famille de plantes, voisine à la fois des Myrtées et des Malvacées, et qui se compose des genres Lecythis, Couroupila, Couraiari, Pirigara et Bertholletia. Elle offre les caractères suivants : le calice turbiné adhérent par sa base avec l'ovaire; son limbe offre de quatre à six di- visions persistantes; la corolle est formée de quatre à six pétales un peu inégaux, élargis par leur base où ils se soudent latéralement, de manière à représenter une corolle monopétale, rotacée. Les élamines sont exces- sivement nombreuses, monadelphes, formant un ur- céole monophylle, très-grand, d’abord circulaire, percé dans son centre d’un trou pour le passage du style, et déjeté d’un côté en une languette très-grande, élargie, concaye, découpée et frangée à son sommet qui est très-obtus, ayant toute sa face supérieure recouverte d’anthères cordiformes et biloculaires. L’ovaire est adhérent au calice par ses deux tiers inférieurs; son tiers supérieur est libre, conique, recouvert d’une cou- che épaisse, jaunâtre, en forme de disque épigyne. Le style est épais, très-court, terminé par un stigmate lobé. Coupé transversalement, l'ovaire présente de deux à six loges, chacune contenant une ou plusieurs grai- nes dressées ou attachées à l'angle interne de la loge. Le fruit est une capsule ligneuse, souvent d’un volume considérable, d’une forme variable suivant les espèces et les genres, quelquefois remplie intérieurement d’une sorte de pulpe fibreuse, ordinairement à deux, quatre ou six loges contenant une ou plusieurs graines; cel- les-ci se composent d’un tégument propre, recouvrant un gros embryon dont l’organisation varie dans les cinq genres qui composent celte famille. Ainsi dans les genres Couroupita et Couratari, la radicule est cylindrique, très-longue, recourbée autour des deux cotylédons qui sont plans et chiffonnés. Dans le Piri- gara la radicule est excessivement courte et les deux cotylédons très-épais. Dans le Lecythis et le Berthol- letia l'embryon est tout à fait indivis et semble mono- cotylédon. S. chacun de ces genres. LECYTHIS. BoT. Genre placé par Jussieu dans la famille des Myrtées dont il se rapproche en effet beau- coup, mais qui en diffère néanmoins par plusieurs caractères qui ont engagé le professeur Richard à en former un groupe particulier, sous le nom de Lécythi- dées. /. ce mot. Les Lecythis sont tous des arbres ou des arbrisseaux à feuilles alternes, persistantes, très- entières, non parsemées de points glanduleux. Leurs fleurs, qui sont parfois très-grandes, blanches ou pur- purines, forment des sortes de grappes simples ou rameuses, placées soit au sommet des ramifications de la tige, soit à l’aisselle des feuilles. Elles offrent un calice turbiné, adhérent par sa base avec l'ovaire in- fère, divisé supérieurement en six lanières étroites. La corolle se compose de six pétales un peu inégaux, ob- tus. soudés ensemble par leur base,au moyen des filets staminaux, et représentant ainsi une corolle monopé- tale, rotacée. Les étamines sont extrêmement nombreu- ses, monadelphes, formant un urcéole circulaire, dé- LÉ D 507 jeté d’un côté en une languette large et concave, dont Loute la face supérieure est garnie d’anthères presque sessiles, et dont le sommet est découpé et frangé. L’o- vaire est semi-infère, à deux, quatre ou six loges con- tenant chacune une seule graine, très-rarement plu- sieurs. Le style est court, épais, terminé par un stig- mate lobé. Le fruit est une capsule ligneuse ou une pyxide, ovoïde, déprimée, offrant, vers la réunion de ses deux tiers inférieurs avec son tiers supérieur, une ligne circulaire sur laquelle on remarque les six lobes du calice s’ouvrant en cet endroit par un opercule formé de toute la partie supérieure, et dont la face in- férieure est conique et présente quatre enfoncements qui correspondent aux loges dont ils sont la paroi su- périeure. Les graines sont ovoïdes, allongées. Elles se composent d’un épisperme membraneux, qui recouvre un embryon dont l’organisation singulière a été dé- crite de la manière suivante par le professeur Richard, dans son Analyse du fruit, p. 84 : l’amande du Lecy- this est un corps charnu, amygdalin, tellement solide et homogène, qu’il est extrêmement difficile d'en dis- tinguer les deux extrémités, c’est-à-dire de reconnaître la radicule et le corps cotylédonaire. Par la germina- tion, un des bouts forme d’abord une petite protubé- rance qui, après avoir rompu l’épisperme, se prolonge ensuite en racine; l’autre donne naissance à une gem- mule écailleuse, qui, en se développant, forme la tige. La ressemblance de cette amande avec celle du Pekea porte Richard à la regarder aussi comme un gros corps radiculaire ou comme un embryon qui semble consis- ter dans la seule radicule. Ce corps, après la germina- tion, paraît comme un rentlement bulbiforme ou tubé- reux du bas de la jeune tige. L'amande de la graine du Bertlholletia, nommée Tonka par les Cayennois, res- semble à celle du Lecythis. Les espèces de ce genre que l'on nomme vulgairement Quatela, au nombre d’envi- ron huit à dix, sont toutes originaires de l'Amérique méridionale, à l'exception d’une seule, Lecytihis lan- cælata, Poiret, qui croît à Madagascar. Leurs fruits, qui sont très-solides, durs et épais, forment des vases ou gobelets que l’on désigne sous le nom vulgaire de Marmite de Singe. Willdenow a réuni à ce genre le Couroupila d'Aublet, sous le nom de Lecythis brac- teata, mais ce genre doit rester distinct. 7. Courou- PITA. LECYTHOPSIS. 8oT. Le genre institué sous ce nom, par Schrank, dans la famille des Myrtacées, est identi- que avec le genre Couratari, d’Aublet. 7. ce mot. LÉDA. Leda. 001.2 got.? Genre d’Arthrodiées de la division des Conjugées, établi par Bory, pour des êtres ambigus, dont les espèces connues avaient été confon- dues parmi les Conferves, el plus tard dans le genre Zygnéma des algologues modernes. Les espèces en se- ront facilement reconnues par les deux propagules ovoiïdes, contenues dans chaque locule proligère. Le vé- ritable Conferva ericetorum, souvent confondu avec le nebulosa, qu’on a regardé à tort comme sa variété totalement aquatique, rentre dans ce genre où un véri- table accouplement a lieu comme dans les autres Con- jugées, par l’union de deux filaments.— Le Zygnema dipunciatum B, Lyngbye, est le type du genre. 508 LÉD LÈDE. or. Pour Lédon, 7. ce mot. On appelle quel- quefois vulgairement LÈpe le Ciste ladanifère. LÉDEBOURIE. Ledebouria. Bot. Genre de la famille des Mélanthacées, établi par Roth qui lui assigne les ca- ractères suivan(s : périgone corollin, à six divisions ou folioles sessiles, desséchées à leur base et unies en cloche, étalées au sommet et décidues ; six étamines in- sérées à la base des divisions du périgone; anthères extrorses ; ovaire substipité, triloculaire; style central et simple; stigmate à trois lobes peu sensibles; capsule tripartible et à trois loges dont deux manquent le plus souvent, par avortement; graine solitaire dans chaque loge, et subglobuleuse. Ce genre, dédié à l’auteur du Voyage aux mon(s Allaïques el de la Floredecesrégions, Flora Altaica, G.-F. Ledebour, ne se compose encore que d’une seule espèce; elle à été découverte dans les terrains marécageux des environs de Madras, aux pre- miers jours de 1850, par le docteur Boyle. LÉDEBOURIE HYACINTHINE. Ledebouria hyacinthina, Roth, Botan. magaz., 5226. Son bulbe est ovalaire, de la grosseur d’une petite noix, recouvert d’une enve- loppe membraneuse et brunâtre, garni inférieurement de racines fibreuses et blanches; de sa partie supérieure s'élèvent cinq ou six feuilles lancéolées, ondulées, en- tières, glabres, d’un vert foncé, marquées à leur partie supérieure de taches ou gros points d’un vert {rès- obscur et striées de la même nuance à leur base qui est rétrécie et d’un vert beaucoup plus pâle : le dessous est d’un vert glauque; du milieu de ces feuilles, sort une hampe d’un tiers plus longue qu’elles, terminée par une belle grappe de fleurs portées sur des pédicelles d’un rouge pourpré. Le périanthe est composé de six pétales étalés, blancs, marqués d’une bande longitudinale et intermédiaire avec leur base rougeâtre; ces pétales sont oblongs et pointus. Les six élamines, réunies en fais- ceau autour du pistil, ont leurs filaments filiformes et rouges, leurs anthères presque globuleuses, bilocu- laires et jaunes. L’ovaire est arrondi, surmonté d'un style filiforme, droit et rouge, que termine un st#g- mate obtus et blanchâtre. Cette jolie plante bulbeuse n’a encore fleuri que dans la serre chaude ; mais tout porte à croire que, s’accli- matant insensiblement , elle finira par se passer d’une température aussi élevée. Sa tendance à la propagation est très-remarquable : les extrémités de ses feuilles, en s’inclinant vers le sol humide, y prennent racine et produisent presque aussitôt les rudiments d’une mulli- tude de bulbes nouveaux. LÉDOCARPE. Ledocarpon. or. Ce genre, de la Dé- candrie Pentagynie, a été établi par le professeur Des- fontaines (Mém. du Mus. d'Hist. nat., t. 1V, p. 250, tab. 15) qui l’a placé dans la famille des Géraniacées, et lui a imposé les caractères suivants : calice persistant, profondément découpé en cinq segments ovales, lan- céolés et aigus, entouré d’un involucre composé de feuilles subulées bi ou trifurquées; corolle hypogyne, étalée, à cinq pétales arrondis au sommet, alternes avec les divisions calicinales; dix étamines plus courtes que la corolle, cinq alternativement un peu plus lon- gues que les autres, à filets persistants et à anthères oblongues obtuses, biloculaires, déhiscentes longitudi- HUÉOD nalement; ovaire supère, soyeux, surmonté de cinq styles épais; capsule ovale, obtuse, soyeuse, à cinq loges, à cinq valves bifides, portant les cloisons sur leur milieu; graines nombreuses, attachées à l’axe cen- tral des loges. L'auteur de ce genre a reconnu de grands rapports avec son organisation et celle des Oxalis; c’est ce qui l’a déterminé à le placer parmi les Géra- niées. Il a toutefois exprimé l’analogie du port de la plante avec celui de certains Hélianthèmes qui s’en dis- tinguent cependant par leurs feuilles toujours en- tières. LÉpocaRPE DU Cuii. Ledocarpon Chiloense, Desf. (loc. cit.) Elle est jusqu'ici la seule espèce du genre. C’est un arbrisseau à tige droite, divisée en rameaux grêles, portant des feuilles opposées ou plutôt vertlicillées, sans stipules, soyeuses, partagées jusqu’à la base en trois parties étroites, aiguës et repliées sur les bords. Les fleurs sont terminales au sommet des rameaux. LÉDON. Ledumn. 2oT. Genre de la famille des Rho- doracées et de la Décandrie Monogynie, L., offrant pour caractères : un calice très-petit, étalé, à cinq dents; une corolle formée de cinq pétales sessiles ; dix étamines, rarement cinq, ayant des anthères allongées, dressées, à deux loges, s’ouvrant chacune par un pôre. L’ovaire est ovoïde, appliqué sur un disque hypogyne, à cinq lobes, à peine distinct de la base de l’ovaire.. Celui-ci offre cinq loges contenant chacune un très- grand nombre d’ovules attachés à un trophosperme axillaire et saillant. Le style est long, cylindrique, ter- miné par un stigmate très-pelit, à cinq mamelons ob- tus. Le fruit est une capsule ovoïde. à cinq loges poly- spermes, souvrant de la base vers le sommet, en cinq valves dont les bords rentrants forment les cloisons. Les graines sont très-grêles et comme filiformes. Ce genre se compose de deux espèces originaires des con- trées boréales de l’Europe et de l’Amérique, el qui, l’une et l’autre, sont cultivées dans les jardins pour leur élégance. LÉDON DES MARAIS. Ledum palustre, L. Il croît en Allemagne, en Pologne et dans le nord de la France. C’est un petit arbuste rameux, d'environ un pied de hauteur, portant des feuilles éparses, très-rapprochées, linéaires, lancéolées, courtement pétiolées, à bords ra- battus en dessous, glabres et un peu bombées à leur face supérieure, toutes couvertes inférieurement d’un duvet tomenteux et roussâtre. Les fleurs sont blanches, longuement pédonculées, réunies en grand nombre au sommet des ramifications de la tige. La capsule est ovoïde, allongée, surmontée par la base du style, et à cinq loges polyspermes. LÉDON A LARGES FEUILLES. Ledwin latifolium, L. Cette espèce, qui est originaire de l’Amérique septen- trionale, est vulgairement connue sous le nom de 7'hé de Labrador. Elle est plus grande que la précédente, dont elle offre le port. Ses feuilles, rapprochées les unes des autres, vers la sommité des branches, sont ovales, lancéolées, à bords rabattus, glabres en dessus, tomen- teuses et rousses à leur face inférieure. Les fleurs sont plus grandes, disposées comme dans l'espèce précé- dente, vers le sommet des rameaux. L’infusion des feuilles a une saveur astringen£e et aromatique; on la LÉÉ substitue au Thé dans quelques parties de l'Amérique septentrionale. Le Ledum thynuifolium forme un genre distinct sous le nom de Leiophyllum. V. Létopayire. LÈDRE. Ledra. 1xs. Genre de l’ordre des Hémip- tères, section des Homoptères, famille des Cicadaires, tribu des Cicadelles, établi par Fabricius, et adopté par Latreille (Règne Anim.) qui lui donne pour caractères : les deux premiers articles des antennes presque de longueur égale; corselet dilaté uniquement sur les côtés. Ce genre se distingue de l’Ætalion de Latreille, par l'insertion des antennes qui sont inférieures dans le dernier et frontales dans le premier. Il s'éloigne des Membraces de Fabricius par la forme du corselet; la têle est aplatie, formant une sorte de chaperon à trois pointes mousses, dont une dans le milieu, et les deux autres sur les côtés; elle porte deux antennes insérées entre les yeux; l’écusson est distinct; le corselet est dilaté sur les côtés; le bord postérieur est anguleux, concaye à la base de l’écusson; l'abdomen est allongé. LÈDRE A OREILLES. Ledra aurita, Fabr., Latr.; Ci- cada aurita, Linn.; la Cigale grand Diable, Geoff. (Ins:, t. 1, p. 499, pl. 9, fig. 1), Panz., Schæff. Cet insecte est long de près de cinq lignes; il est d’un brun verdâtre, pointillé de noir, lavé d’un peu de rouge. Le dessus du corps et les paltes sont d’un jaune verdâtre; les élytres sont transparentes, avec les nervures bru- nes. On trouve cet insecte sur le Chêne, aux environs de Paris et en Allemagne; il est assez rare. LEDUM. BoT. 7. LÉDON. LÉÉACÉES. Leeacecæ. por. C’est le nom que De Can- dolle (Prodr. Syst. Veg. univ., 1, p. 655) a donné à la seconde tribu qu'il a établie dans la famille des Am- pélidées ou Viniférées, el qu’il a caractérisée ainsi: corolle monopétale; étamines alternes? avec les pé- tales, et souvent monadelphes; fruits et graines dont la structure est peu connue; les pédoneules des fleurs ne se convertissent point en vrilles. Cette tribu ne ren- ferme que les deux genres suivants : Leea, L., et La- sianthera, Beauvy. Ÿ”. ces mots. LÉÉE. Leea. nor. Ce genre, établi par Linné, a été placé dans la famille des Ampélidées ou Viniférées par De Candolle (Prodr. Syst. Veg., 1, p. 655) qui l’a ainsi caractérisé : calice à quatre dents; corolle à cinq petites divisions recourbées en dehors ; élamines for- mant un urcéole quinquélobé, à l'extérieur duquel les filets sont soudés et placés entre les divisions de la corolle; anthères ovées et glabres ; style simple; baie à quatre ou six loges, dont quelques-unes avortent; grai- nes solitaires (selon Gærtner) dans les loges, dresstes, munies d’un albumen cartilagineux, quinquélobé, el d’un embryon cylindrique, acuminé, arqué, légèrement excentrique. De Candolle réunit à ce genre l’Aquilicia de Linné, que Jussieu plaçait dans les Méliacées; l’ur- céole staminifère dont il est pourvu, justifie en effet ce dernier rapprochement, ou du moins établit une grande affinité entre les Méliactes et les Viniférées. On con- naît sept espèces de Leea, toutes indigènes des Indes- Orientales. LÉÉLITE. iv. (Clarke, Annales de Philos.. 1818.) Substance minérale encore peu connue, {trouvée à Gry- G DICT. DES SCIENCES NAT. Le 509 phylta en Wesimannie; elle est de couleur rouge et d’un éclat semblable à celui de la corne. Sa pesanteur spécifique est de 2,71. Elle est formée, d’après Clarke, de Silice, 75; Alumine, 22; Manganèse, 2,5; Eau, 0.50. LEERSIA. BoT, Ce genre de Mousses, créé par Hed- wig, n’a point été conservé, le nom de Leersia ayant été précédemment employé par Swartz, pour un genre de la famille des Graminées. 7”. EncALYPTA et LÉERSIE. LÉERSIE. Leersia. por. Genre de la famille des Gra- minées, et de la Triandrie Digynie, L., établi par Swartz, nommé d’abord Asprella par Schreber, et plus antérieurement Æomalocenchrus par Haller. Le nom de Leersia, qui rappelle un botaniste dontles tra- vaux ont eu une heureuse influence sur les progrès de l'agrostographie, a été plus généralement adcpté. Le Leersia se distingue facilement à ses épillets uniflores, uniquement composés d’une glume bivalve sans lépi- cène. La valve externe est plus grande, comprinée, carénée el en forme de nacelle; l’intérieure est étroite, également très-comprimée. L'ovaire est surmonté de deux stigmates plumeux. Le nombre des élamines varie d’une à six dans le petit nombre d'espèces qui forment ce genre. L'espèce la plus commune est le Leersia oryzoides, Swartz, ou Phalaris oryzoides de Linné. C’est une plante vivace et rampante, qui croît dans le voisinage des eaux, et qui a été observée en Europe, en Asie et dans l'Amérique septentrionale. Ses chaumes, dont les nœuds sont veius, ont une hauteur d'environ deux pieds. Ses fleurs forment une panicule dressée. LEEUWENHOEKIA. BoT. /”. LÉVENHOOKIE. LÉFLINGE. 8or. Pour Lœflinge. Ÿ. ce mot. LEGNOTIS. por. Syn. de Cassipourier. #7. ce mot. LEGOUZIA. BOT. 7”. PRISMATOCARPE. LÉGUME. Legumen. nor. On appelle ainsi le fruit des Légumineuses, plus généralement désigné en fran- çais sous le nom de Gousse. LÉGUMINAIRE. Leguminaris. B0T. Richard désigne ainsi la déhiscence qui s'effectue par une suture mar- ginale. LÉGUMINEUSES. Leguminosæ. Bot. Famille de plantes Dicotylédones polypétalées, à étamines péri- gynes. Lorsqu'on ne considère les Légumineuses qu’en masse, celle famille paraît être, au premier abord, une des plus naturelles du règne végétal. Mais, lorsqu'on l'examine plus attentivement, lorsqu'on étudie en dé- tail l'organisation particulière des genres nombreux qui la composent, on est frappé des différences remar- quables qu’ils présentent, et dès Iors disparaît cette uniformité qu’on avait cru apercevoir dans ce groupe de végétaux. Sans entrer dans des détails que ne com- porte pas la nature de cet ouvrage, on peut néanmoins essayer de faire connaître assez exactement l’organi- sation générale des Légumineuses. On peut rapporter à trois types principaux la struc- ture des fleurs dans la famille des Légumineuses, ce qui forme {rois grandes sections ou tribus désignées sous les noms de Papilionacées, de Cæsalpiniées ou Cas- siées et de Mimosées. Il faut commencer par étudier successivement l’organisation de chacun de ces trois groupes. 20 510 IÉUG 10 PAPILIONACÉES. — Le calice est monosépale, tubu- leux ou turbiné, ordinairement à cinq dents ou à cinq divisions plus ou moins profondes, quelquefois inégales et comme disposées en deux lèvres; quelquefois le ca- lice est accompagné extérieurement d’une ou de plu- sieurs bractées; il est généralement persistant. La co- rolle est composée de cinq pétales cnguiculés, inégaux, et a reçu le nom de coroile papilionacée. L'un de ces pétales est supérieur, en général plus grand que les autres qu’il embrasse et recouvre avant l’épanouisse- ment de la fleur; il porte le nom d’étendard; deux sont latéraux, égaux et semblables, {anlôt appliqués contre les deux inférieurs, tantôt ouverts, ce sont les ailes ; deux enfin sont inférieurs, rapprochés l’un con- tre l’autre, de même forme, souvent soudés par leur bord inférieur ; on les appelle la carène. Quelquefois la soudure des pétales est plus grande, et ils sont {tous les cinq réunis en tube par leur partie inférieure, de manière à représenter une corolle monopétale; c’est ce qu’on observe entre autres dans plusieurs espèces de Trèfles et en particulier dans le Trèfle des prés. Les étamines, au nombre de dix, sont généralement diadel- phes, c’est-à-dire soudées par leurs filets en deux fais- ceaux : l’un inférieur, composé de neuf filets, formant un tube fendu supérieurement; l’autre, supérieur, composé d’une seule élamine; rarement les étamines sont monadelphes ; plus rarement encore elles sont en- tièrement libres et distinctes les unes des autres. Les anthères sont cordiformes ou globuleuses, à deux loges s'ouvrant chacune par un sillon longitudinal. L'insertion des élamines et des pétales est, en général, périgynique dans un grand nombre de genres de la famille des Légumineuses, c’est-à-dire qu’elle se fait à la paroi interne du calice qui forme un tube quelque- fois allongé, et au sommet duquel se fait l'insertion ; mais un nombre non moins considérable de genres présentent une insertion évidemment hypogynique. Dans le genre Dalea, les ailes et les deux pétales infé- rieurs sont attachés à la partie supérieure du tube sta- minal. L'ovaire, dont la forme varie beaucoup, est à une seule loge, et contient depuis une jusqu’à un nom- bre très-considérable d’ovules attachés à un tropho- sperme qui occupe la suture supérieure du fruit. Le style est plus ou moins allongé, oblique et formant quelquefois un angle plus ou moins aigu avec le som- met de l’ovaire. Le stigmate est simple, glanduleux, quelquefois accompagné d’un bouquet de poils plus ou moins volumineux. Le fruit est une gousse dont nous indiquerons plus loin l’organisation et les variétés. 90 CÆSALPINIÉES. — Le calice est à trois, quatre ou cinq divisions profondes, étalées, caduques : la corolle se compose de cinq pétales inégaux ou quelquefois presque égaux, et ne formant jamais une corolle papi- lionacée. Quelquefois les pétales manquent entière- ment. Les étamines, au nombre de dix, sont, en géné- ral, libres et distinctes ; assez souvent plusieurs de ces étamines avortent ou sont stériles et à l’état rudimen- taire. Le fruit est généralement une gousse. 5° Mimosées. — Le calice est monosépale , tubuleux ou campanulé, régulier, à quatre ou cinq dents ou à quatre où cinq divisions quelquefois très-profondes, DÉC | colorées et pétaloïdes. Il est accompagné extérieure- ment d’un calicule cupuliforme à quatre ou cinq dents, ou simplement d’une ou de plusieurs bractées régu- lières ou irrégulières. La corolle manque. Les étamines sont extrêmement nombreuses, rarement au nombre de cinq ou de dix, monadelphes par la base de leurs filets ou libres et distinctes. Les anthères sont ordinai- rement globuleuses, didymes, à deux loges. L’ovaire est souvent stipité à sa base. Le fruit est une gousse. Le caractère qui vient d’être tracé des Mimosées diffère de celui qu’on en donne généralement. Tous les au- tres botanistes décrivent les plantes de ce groupe comme pourvues d’un calice monosépale et d’une corolle mo- nopétale régulière. Mais Richard croit que cette ma- nière d'envisager l’organisation des Mimosées est peu nalurelle et contraire à ce qu'on observe dans les deux autres groupes de cette famille. En effet, le pré- tendu calice, qu’il considère comme un calicule, man- que quelquefois ou du moins ne consiste qu'en une seule écaille ou bractée, ainsi qu’on le voit dans le Mimosa pudica; or, dans les autres groupes, il a fait remarquer qu’on trouve quelquefois en dehors - du véritable calice une bractée calicinale. Quant à la prétendue corolle monopétale régulière, elle lui paraît devoir être assimilée au calice. En effet, on n’a pas d’autre exemple de corolle monopétale régulière dans aucun des genres nombreux qui forment les deux autres sections. Quant à la corolle pseudo-monopétale de quelques espèces de Trèfle, elle ne peut être citée comme une preuve d'analogie, car la réunion des pé- tales, par leur base, en un tube, n’a lieu que par l'inter- médiaire du tube staminal, ce qui n’a pas lieu pour les Mimosées. Dans la manière de voir de Richard, les Mi- moses seraient donc apétales. Or, c’est ce qui a lieu pour plusieurs genres appartenant aux Papilionacées ou aux Cæsalpiniées. Les fruits des Légumineuses, qu'on nomme le plus souvent gousses, offrent les différences les plus gran- des, et c’est principalement d’après ces différences que sont établis la plupart des genres de la famille. Ainsi généralement les gousses sont allongées, comprimées, uniloculaires, polyspermes et bivalves. Mais quelque- fois elles sont globuleuses et monospermes; d'autres fois elles sont cylindriques et presque filiformes. Dans certains genres, elles offrent un grand nombre d’arti- culations qui se séparent les unes des autres, à l’époque de la maturité. Dans d’autres, elles sont partagées en deux ou en un très-grand nombre de loges par de faus- ses cloisons. Quelquefois l’intérieur des gousses est rempli d’une substance pulpeuse et charnue. D’autres fois elles restent indéhiscentes. Les graines des Légu- mineuses sont ou globuleuses, ou lenticulaires, réni- formes ou anguleuses. Leur tégument propre recouvre une amande qui tantôt se compose uniquement de l’em- bryon, et {tantôt se compose d’un endosperme charnu, quelquefois simplement membraneux, qui recouvre en totalité l'embryon. Celui-ci a sa radicule tantôt droite et tantôt recourbée sur la fente qui sépare les deux co- tylédons. Les Légumineuses ne varient pas moins dans leur port et Ja disposition de leurs organes de la végé- {ation, que dans ceux de la fructification. Ainsi depuis BEC le Pois et la Lentille, qui sont des herbes annuelles, jus- qu'aux Robinia, aux Gymnocladus, elc., qui sont de grands arbres , on trouve dans cette famille tous les degrés intermédiaires de grandeur et de durée. Les feuilles sont alternes, très-rarement opposées, articu- lées, simples ou le plus souvent composées et offrant tous les degrés et toutes les modifications possibles. Ces feuilles sont accompagnées de deux stipules, qu’on re- trouve également à la base des folioles, dans les feuilles composées. C’est surtout dans cette famille qu'on ob- serve ces mouvements d’irritabilité si remarquables et si connus dans la Sensitive, el ceux qui paraissent être sous l'influence de la lumière, et que Linné a dési- gnés sous le nom de sommeil des plantes. Dans des Mi- mosées, surtout celles de la Nouvelle-Hollande, les feuilles manquent et sont réduites à leur pétiole qui est dilaté, foliiforme, et ressemble tout à fait à une feuille simple. #. Acacra. Les Légumineuses peuvent présenter en quelque sorte tous les modes d’inflorescence. Ainsi leurs fleurs sont axillaires ou terminales, solitaires, géminées, fasciculées, en épis, en grappes ou en pani- cules. Les genres de cette famille sont extrêmement nom- breux. De Candolle, dans le second volume de son P70- dromus, en compte 285, auxquels se rapportent plus de 5,000 espèces. Les botanistes ont donc dû chercher de (out temps à grouper ces genres pour en faciliter Ia recherche et la classification systématique. Ainsi, Jus- sieu, qui a décrit quatre-vingt-dix-huit genres de cette famille (Genera Plant.), les a divisés en onze sections dont les caractères sont tirés de la régularité ou de l'irrégularité de la corolle, de la disposition des étami- nes et de la structure de la gousse. Rob. Brown, dans ses General Remarcks, a divisé les Légumineuses en trois grands groupes, ainsi qu’il a été exposé plus haut par Richard, savoir : les Mimo- sées, les Lomentacées ou Cæsalpiniées et les Papi- lionacées. Cette division a également été adoptée par Kunth dans le sixième volume des Vova Genera. Ce botaniste a de plus subdivisé les Papilionacées en plu- sieurs autres sections naturelles. A peu près à la même époque le docteur Bronn a publié une très-bonne dis- sertation sur les Légumineuses, où il étudie les dif- férentes modifications d'organisation que présentent leurs diverses parties et une classification naturelle des genres. Mais la classification la plus récente et à la fois la plus complète est celle que le professeur De Can- dolle a présentée dans le second volume de son Pro- dromus. Voici cette classification ainsi que l’indica- tion des genres dont se compose chacun des groupes qui y ont été établis. Dans le nombre des genres caractérisés et décrits par De Candolle, plusieurs sont nouveaux et établis par le savant professeur de Genève. Il divise la famille des Légumineuses en quatre sous-ordres, savoir : 10 les Papilionacées; 20 les Swarlziées; 5° les Mimosées; 40 les Cæsalpiniées. Chacun de ces sous-ordres, mais particulièrement le premier et le dernier, est ensuite subdivisé en plusieurs tribus doni chacune offre des sous-tribus. C’est en mullipliant ainsi le nombre des divisions et des subdivisions que le professeur De Can- LÉ G 511 dolle arrige à une classification, au moyen de laquelle on parvient assez facilement aux genres excessive- ment nombreux, qui forment cette famille. Ier Sous-ordre. — PAPILIONACÉES. 1re Tribu : SOPRORÉES. Myrospermunn, Jacq.; Sophora, L.; Edwardsia, Salisb.; Ormosia, Jacks.; Virgilia, Lamk.; Macrotro- pis, DC.; Anagyris, Tourn.; T'hermopsis, R. Brown; Baptisia, Vent.; Cyclopia, Vent.; Podalyra, Lamk. ; Chorizema, Labill.; Podolobium, R. Brown ; Oxylo- bium, Andr.; Callistachys, Vent.; Brachysema , R. Br.; Gompholobium, Smith; Burtonia, R. Brown; Jacksonia, R. Brown; V’iminaria, Smith; Sphærolo- bium, Smith; Aotus, Smith; Dillwynia, Smith; Zu- taxia, R. Brown; Sclerothamnus, R. Br.; Gastrolo- bium, R. Br.; Euchilus, R. Br.; Pultenæa, Smith; Daviesia, Smith; Mirbelia, Smith. 2e Tribu : LOTÉES. Génistées. Hovea, R. Br.; Platylobium, Smith; Plaëychilum, Delaunay ; Bossiæa, Vent.; Goodia, Salisb. ; Scottea, R. Br.; T'empletonia, R. Br.; Rafnia, Thunb. ; V’as- coa, DC.; Borbonia, L.; Achyronia, Wendl.; Lipa- ria, L.; Priestleya, De Cand.; Hallia, Thunb.; Hey- landia, DG.; Crotalaria, L.; Hypocalypius, Thunb.: Viborgia, Snrengel, Tzugesta, SIMS; Dichilus, De üuand.; Lebeckia, Thunb.; Sarcophyllum, Thunb.; Aspalaihus, L.; Ulex, L.; Stauracanthus, Link; Spartium, L.; Genista, L., Lamk.; Cylisus, De Cand.; Adenocarpus, DC.; Ononis, L.; Requientia, DC.; 4n- thytllis, L. T'rifoliées. Medicago, L.; Trigonella, L.; Pocockia, Sering.; Melilotus, L.; T'rifolium, L.; Dorycnium, Tourn.; Lotus, L.; T'etragonolobus, Scop.; Cramopsis, DC. Clitoriées. Psoralea, L.; Indigofera, L.; Cliloria, L.; Neuro- carpuin, Desv.; Martiusia, Schull.; Cologania,Kunth; Galactia, Brown; Odonia, Bertoloni; F’ilmorinia, DC.; Grona, Lour.; Collæa, DC.; Oloptera, DC.; Pueraria, DC.; Dumasia, DC.; Glycine, DC.; Chæ- tocalyx, DC. Galégées. Petalostemum, Rich.; Dalea, L.; Glycyrhiza, L.; Gaiega, Lamk.; T'ephrosia, Pers.; Amorpha, L.; Ey- senhardtia, Kunth; Nissolia, Jaeq.; Mullera, L.; Lonchocarpus, Kunth; Robinia, DC.; Poitæa, Vent.; Sabinœæa, DG.; Coursetia, DC.; Sesbania, Pers.; Agati, Rhéed.; Glottidèum, Desv.; Piscidia, L.; Dau- bentonia, DC.; Corynella, DC.; Caragana, Lamk.; Halimodendron, Fisch.; Diphysa, Jacq.; Calophaca, Fisch.; Colutea, R. Br.; Sphærophysa, DC.; Swain- sona , Salisb.; Lessertia, DC.; Sutherlandia, R. Br. Astragalées. Phaca, L.; Oxytropis, DC.; Asitragalus, DC.; Guldenstædiia, Fisch.; non Neck.; Bisserula, L. 5e Tribu : HÉDYSARÉES. Coronillées. Scorpiurus, L.; Coronill&, Neck.; Astrolobium, Desv.; Ornithopus, Desv.; Hippocrepis, L.; Securti- ! gera, DC. 512 L Æ6G Euhédysarées. » Diphaca, Lour.; Pictetia, DC.; Ormocarpum, Beauv.; 4micia, Kunth; Poiretia, Vent.; Myriade- nus, Desv.; Zornia, Gmel.; S/ylosanthes, Swarlz; Adesmia, DC.; Æschynomene, L.; Shi , Ait.; Lourea, Neck.; Uraria, Desv.; Nicholsonia, DC.; Desmodium, DC.; Dicerma, DG.; Taverniera, DC.; Hedysarum, L.; Onobrychis, Tourn.; Eleiolis, De Cand.; Lespedeza, Rich.; Ebenus, L.; Flemingia, Roxb. Alhagées. Alhagi, Tourn.; Alysicarpus, Neck.; Bremon- liera, DC. 4e Tribu : VICIÉES. Cicer, L.; Faba, Tourn. ; Vicia, Tourn.; Ervusm, L,: Pisum, Tourn.; Lathyrus, L.; Orobus, L. 5e Tribu : PHASÉOLÉES. Abrus, L.; Swectia, DC.; Macranihus, Poir.; Ro- thia, Pers.; Teramnus, Browne; Amphicarpæa, El- liot; Kennedya, Vent.; Rhynchosia, Lour.; Fagelia, Neck.; Pisteria, Nuttal; Apios, Boerh.; Phaseolus, L.; Soja, Mœnch; Dolichos, L.; Vigna, Savi; Lablab, Adans.; Pachyrhizus, Rich.; Parochetus, Hamilt.; Dioclea, Kunth; Psophocarpus, Neck.; Canavalia, DC.; Mucuna, Adans.; Cajanus, DC.; Lupinus, L.; Cytlista, Ait; £ryinrunu, 2; Rudnlphin. Willd.; Bu- tea, Roxb. Ge Tribu : DALBERGIÉES. Derris, Lour.; Endespermum, Plum.; Pongamia, Lamk.; Dalbergia, L.; Plerocarpus, L.; Drepanocar- pus, Meyer; Ecastaphyllumn, Rich.; Amerimnuin, Browne; Brya, Browne; Deqguelia, Aublet. Ile Sous-ordre. — SWARTZIÉES. Swartzia, Willd.; Baphia, Afzélius. IIIe Sous-ordre. — MImosÉEs. Entada, Adans.; Mimosa, Adans.; Gagnebina, Neck.; Znga, Pium.; Schrankia, Willd.; Darlingto- nia, DC.; Desmanthus, Willd.; Adenanthera, L Prosopis, L.; Lagonychium, Bieb.; Acacia, Willd. IVe Sous-ordre. — CÆSALPINIÉES. re Tribu : GÉOFFRÉES. Arachis, L.; loandzeia, Du Petit-Thouars; Peral- tea, Kunth; Brongniartlia, Kunth; Andira, Lamk. ; Geoffroya, Jacq.; Brownea, Jacq.; Dipterix, Schreb. 2e Tribu : CASSIÉES. Moringa, Burm.; Gleditschia, L.; Gymnocladus, Lamk.; Anoma, Lour.; Guilandina, Juss.; Coulteria, Kunth; Cæsalpinia, Plum.; Poïnciana, L.; Mezo- neuron, Desf.; Reichardia, Roth.; Æoffinanseggia, Cav.; Melanosticta, DC.; Pomaria, Cav.; Hæmatoxy- lon, L.; Parkinsonia, Plumier; Cadia, Forsk.; Zuc- cagnia, Cav.; Ceratonia, L.; Hardwickia, Roxb.; Jonesia, Roxb.; T'achigalia, Aubl.; Baryæylum, Lour.; Moldenhavera, Schrad.; Humboldtia, Vah]; Heterostemon, Desf.; Tamarindus, L.; Cassia, L.; Labichea, Gaudichaud ; Metrocynia, Petit-Thouars; Afzelia, Smith; Schotia, Jacq.; Copaifera, L.; Cyno- metra, L.; Intsia, Petit-Thouars; Æperua, Aubl.; Parivoa, Aubl.; Anthonota, Beauy.; Outea, Aubl.; V’ouapa, Aubl.; Aymenœa, L.; Schnella, Raddi; Bau- hinia, Plum.; Cercis, L.; Palovea, Aubl.; Aloexylon, 5 DEC Lour.; 4maria, Mutis; Bowdichia, Kunth; Crudya, Willd.; Dialium, Burm.; Codarium, Soland.; Fa- tairea, Aubl. 5e Tribu : DÉTARIÉES. Detarium, Juss.; Cordyla, Lour. Genres obscurs. Phytllolobium, Fisch.; Amphinomia, DC. ; Sarco- dum, Lour.; J’arennea, DC.; Crafordia, Raffin.; 4m- modendron, Fisch.; Lacara, Spreng.; Æarpalyce, Mocino; Diplaprion, Viv.; Riveria, Kunth. Après avoir tracé les caractères des Légumineuses et des groupes qui y ont été établis, après avoir énuméré les genres qui composent chacun de ces groupes, il est nécessaire de dire quelques mots des Légumineuses considérées sous les rapports économique el médical. Cette famille, par le grand nombre de médicaments et de substances nutritives qu’elle fournit, mérite un in- térêt particulier de la part du médecin et de l’écono- miste. Dans l’exposition des caractères de la famille, on a dû remarquer les différences souvent fort tran- chées qu’elle présente; ces différences, on les retrouve également dans les propriétés médicales des Légumi- neuses et dans leur mode d’action sur l’économie ani- male. En effet, il y a dans la famille des Légumineuses : io des médicaments purgatifs; 2° des substances toni- ques et astringentes; 5° des résines et des baumes; 4° des agents aromatiques et excilan(s; 5° des principes sucrés; Go des matières colorantes; 70 des huiles ; 8° des gommes ; 9° et enfin des matières nutritives. La propriété purgalive est celle que l’on observe le plus généralement dans les Légumineuses, et en même temps celle qui existe dans le plus grand nombre de leurs organes. Les feuilles et les fruits des Cassia obo- vala, Cassia acutifolia, et Cassia lanceolata, for- ment les espèces de Séné du commerce. La pulpe douce et sucrée, contenue dans Les gousses du Canéficier (Cas- sia fistula, L.) et du Caroubier, est un des laxatifs les plus doux; celle des Tamarins est légèrement acide, mais agit de la même manière. Presque toutes les au- tres espèces de Casses possèdent cetle vertu purgative, et dans les différentes contrées où elles croissent on les substitue au Séné d'Égypte. L'analyse chimique que Lassaigne et Chevallier ont faite du Séné de la Palte a fait connaître que son action purgative est due à un principe particulier, extractiforme, que ces chi- misies ont nommé Cathartine. Il serait curieux de re- chercher si celte substance existe dans les feuilles du Baguenaudier qui jouissent des mêmes propriétés, et qui souvent sont mélangées aux Sénés. Les principes astringents ne sont pas rares dans celle famille. La plupart des espèces du genre Acacie, lors- que leurs gousses sont encore vertes, fournissent un extrait d’une saveur fort astringente, en grande partie composé de tannin; tels sont le Cachou et le suc d’A- cacia. C’est à cette classe qu’appartiennent encore le Sang-Dragon, le bois de Campêche employé dans la teinture, el qui, à cause de sa saveur astringente, a été recommandé par les médecins anglais, comme un ex- cellent tonique. On pourrait également citer ici le Pois- Chiche, à cause de l’Acide oxalique qu’il exsude natu- rellement, s’il n’était pas rationnel de le ranger parmi LÉG L EI les substances nutritives. L’écorce d'un grand nombre g et servent utilement à la nourriture de l'Homme. Qui de Légumineuses à une saveur amère el astringente, et jouit de propriétés toniques. Les diverses espèces du genre Geoffræa sont dans ce cas. On les a employées soit dans le traitement des fièvres inltermittentes, soit comme anthelmintiques. Si maintenant on passe aux principes résineux et balsamiques, on les trouve abon- dants dans plusieurs végétaux de cette famille. Les baumes du Pérou el de Tolu découlent de deux espèces du genre Myroxylon; la Résine Animé est produite par | l'Hymnenœa Courbaril. Plusieurs Légumineuses sont remarquables par leur odeur forte et leur saveur aromatique, et doivent être placées parmi les agents excitants. Les différentes es- pèces de Mélilot, ie Fénugrec, sont très-odorantes et employées surtout comme sudorifiques edétersives. La Fève Tonka, qui répand une odeur si agréable, est la graine d’une Légumineuse américaine, nommée par Aublet Coumarouna odorata. La racine de quelques espèces est diurétique et sudorifique; telles sont celles de Bugrane et d’Astragale sans tige. La racine de la Réglisse a une saveur douce, sucrée et mucilagineuse, que l'on retrouve aussi dans celle de l’Abrus precato- rius en Amérique, qui porte le nom de Réglisse des Antilles et dont les graines luisantes et dures, d’un beau rouge, marquées d’une tache noire, servent à faire des colliers , des bracelets et d’autres ornements. Cette saveur sucrée existe encore dans la racine du Trèfle des Alpes, dans les feuilles de l'Astragalus gly- cyphyllos, ete. L'Æedysarum Alhagi, qui croit en Égypte, se couvre d’une exsudalion sucrée, que l’on recueille, et qui porte le nom de Manne Alhagi. La gomme existe dans un grand nombre de Légumineuses, des genres Astragale el Acacie. Ainsi la gomme Adra- gante est produite par les Astragalus gumimifer, Labill.; Aséragalus creticus, L., et Astragalus verus d'Olivier. La gomme Arabique et la gomme du Sénégal découlent spontanément des Acacia vera, Acacia Arabica, Acacia Senegal, et probablement de plu- sieurs autres espèces encore mal connues. On peu faire la même remarque à l’égard de l'huile grasse qui se trouve en abondance dans les graines de l’Arachis et du Moringa oleifera. La famille des Légumineuses est riche en principes colorants. Le plus précieux de tous est, sans contredit,” lIndigo, que l’on retire des espèces du genre Zndigo- fera, mais qui existe aussi dans d’autres plantes de la même famille et même de familles différentes. On doit encore mentionner ici les différents bois de teinture, tels que le bois du Brésil et le bois de Sapan, produits par deux espèces du genre Cæsalpinie, le bois de Cam- pêche par l’Æcæmatoxylon, el le Santal rouge par le Pterocarpus Santalinus. Ces différents genres appar- tiennent à la section des Cæsalpiniées et fournissent un principe colorant rouge. Les diverses espèces de Genêt, au contraire, donnent une belle teinte jaune. La famille des Légumineuses n’est pas moins impor- tante par le grand nombre de substances alimentaires qu’elle nous fournit. En effet, les graines de toutes leses- pèces de cette famille quiontles cotylédonsépaisetchar- ! aus, sont, en grande partie, formées de fécule amilacée ignore en effet queles Pois, les Haricots,les Fèves, etc., appartiennent à celte famille? Enfin, si on récapitule les différents matériaux qui existent dans les Légumineuses; si l’on fait attention aux différences qu’ils présentent dans leur nalure et leur mode d’action, on ne pourra s'empêcher de con- clure que cette famille doit être comptée parmi celles qui s’éloignent des lois générales de l’analogie entre la structure des organes et les propriétés médicales. LÉGUMINODE. Leguminodium. Bot. Nom donné par Agardh à un fruit, comme celui du Cæsalpinia digyna, composé de plusieurs légumes attachés sur une seule base. LEHMANNIE. Lehimannia. BoT. Genre de la famille des Solanacées, établi par Sprengel qui lui assigne pour caractères : calice tubuloso-campanulé, inégalement bi-quinquéfide; corolle infundibuliforme, à {ube court, à Jimbe campanulé, un peu obliquement tronqué; in- également plissée et à cinq dents; cinq étamines ascen- dantes, insérées au tube de la corolle; anthères longi- tudinalement déhiscentes; ovaire biloculaire à pla- centaires multiovulés et soudés à la cloison par une ligne dorsale; style simple, exserte; stigmate capité; capsule biloculaire, environnée du calice persistant, s’ouvrant par deux valves entières, qui maintiennent des placentaires séparés. Les semences sont très-petiles et nombreuses; l'embryon est un peu arqué, dans un axe d’albumen charnu. LENMANNIE TOMENTEUSE. Lehmannia tomentosa. Arbrisseau un peu visqueux, rameux au sommet, à feuilles alternes, décurrentes, lancéolées, aiguës, très- entières, tomenteuses en dessous et marquées de veines purpurines ; les fieurs sont d’un rouge sale, réunies en panicule à l’extrémilé des rameaux. Il se trouve Pérou. LÉIA. Leia. 1ns. Diptères; genre de la famille des Némocères, institué par Meigen, qui lui donne pour caractères : trompe irès-courtle; trois ocelles ou petits yeux lisses, rapprochés, dont l’antiérieur plus petit; “ailes couchées l’une sur l’autre; antennes de seize arti- cles simples, filifommes, de la longueur de la tête et du corselet; celui-ci élevé en bosse, sans ligne transver- sale enfoncée; écusson petit; ailes obtuses, couchées pa- rallèlement sur le corps, dans le repos, n'ayant qu’un nombge médiocre de nervures; balanciers découverts; abdomen cylindrique, composé de sept segments; pat- tes assez courtes; cuisses fortes, comprimées ; jambes terminées par deux épines , les intermédiaires et les postérieures finement épineuses à leur partie exlé- rieure. LÉIA mi-PARTIE. Leia dimidiata , Meig. Son corps est jaune; ses ailes sont transparentes, noirâtres depuis le milieu jusqu’à l'extrémité. Taille, uneligneet demie. En Belgique. LÉIANITE. min. Nom donné par Delamétherie à une roche qui est le Polierschiefer des minéralogistes alle- mands. LÉIANTHÈRE. Leiantherus. or. Épithète qui ex- prime que les anthères sont lisses. LÉIBLINIE, Leiblinia. BoT. Ce genre de la famille des LEI LETI Confervacées , établi par Endlicher, comprend la plu- g LEIGHIE. Leighia. Bot. H. Cassini a proposé, sous part des Algues que Bory a réunies sous la dénomina- tion de Desmarestella. V. ce mot. LEIBNITZIE. Leibnitzia. not. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie superflue, L., élabli par H. Cassini (Dict. des Scienc. nat.,t. xxv, p. 420) qui l’a placé près du Leria dans ia tribu des Mutisiées. Voici ses principaux caractères : involucre ovoïde, cachant entièrement les fleurs, formé d’écailles très-inégales, imbriquées, ap- pliquées, étroites, oblongues-lancéolées, épaisses, co- riaces, carénées, membraneuses sur les bords, obtuses et colorées au sommet; réceptacle large, plan et nu; calathide dont les fleurons du disque sont nombreux, hermaphrodites, à deux lèvres : l’extérieure tridentée, l’intérieure divisée en deux jusqu’à la base; ceux de la circonférence presque sur un seul rang, biligulés et femelles; akènes oblongs, comprimés, allongés en col, surmontés d’une aigrette composée de poils très légè- rement plumeux. Le Leibnitzsia cryptogama, H. Cass., T'ussilago Anandria, L., est une plante herbacée, qui croît dans les champs montueux, près du fleuve Jénisée en Sibé- rie. De sa racine s'élèvent immédiatement des hampes et des feuilles. Celles-ci varient de forme et de gran- deur; les unes sont lyrées, les autres non lyrées. Les hampes, hautes de deux à trois décimètres, portent des calathidessolitaires, dont les folioles de l’involucre sont rougeàtres au sommet. Cette plante fut d’abord nom- mée Anandria par Siegesbeck qui, n'ayant pas apercu ses étamines, en tira un argument contre la théorie de la fécondation sexuelle. Cependant, quelques années plus tard, Tursen, un des disciples de Linné, publia, sous sa présidence, dans les Aménités Académiques, une @ssertation sur cette plante, où il prouva l'existence des étamines, el proposa de la réunir au T'ussilago. Linné inséra, dans son Æortus Upsaliensis, de nou- velles observations sur l’Anandria. 11 prétendit que cette plante, exposée au soleil et dans un (errain plus sec, changeait de caractères et qu’elle devenait sem- blable à l'espèce décrite par Gmelin (72. Sibirica, 1. 112 p. 145, t. 67, f. 2). En conséquence il en fit deux va- riélés dépendantes, selon lui, de lexposition plus ou moins chaude et de la nature du terrain. Néanmoins l’auteur de la Flore de Sibérie fil connaitre des obser- vations toutes contraires à celles de Linné, etgjouta comme une preuve de plus en faveur de la diversité des deux espèces, la différence des contrées de la Sibé- rie qu’elles habitent. La plante de Gmelin est indigène des environs d’Irkutsk et d’Okotsk. Elle a été adoptée comme espèce distincte, par Willdenow, sous le nom de T'ussilago lyrata, et par Cassini sous celui de Leëb- nilzia phænogama. Celui-ci a confirmé les observa- tions de Tursen, relativement à la présence des étami- nes dans les plantes de ce genre; il est vrai qu’elles sont d'une petitesse extrême et analogues à celles d’une es- pèce d’Eupatoire, nommée par Cassini Æupatorium microstemon, en raison de l’exiguilé de ses organes mâles. LEICHE. Scymnus. pors. Sous-genre de Squale. /”, ce mot, ce nom, un sous-genre des Æelianthus, caractérisé d’après la structure de l’involucre et de l’aigrette. Le premier de ces organes est formé de folioles régulière- ment imbriquées, appliquées, surmontées chacune d’un grand appendice très-étalé, analogue aux feuilles. L’aigrelte est composée de squammellules sur un seul rang, persistantes, dont deux grandes opposées, tri- quètres, filiformes, et les autres petites et en forme de paillettes. Ce sous-genre a, selon l’auteur, beaucoup d'affinité avec le 7’iquiera de Kunth. Il renferme les espèces suivantes : 10 Leighia elegans , H. Cass., qui est peut-être l'ÆZelianthus squarrosus de Kunth (Nov. Gener. et Spec. Æquin., t. 1v, p.229, t. 577) ou l’Æe- lianthus linearis de Cavanilles. On cultive cette plante au Jardin gu roi à Paris. 2° Leïghia bicolor, Cass.; Helianthus angqustifolius, L. et Michx., espèce indi- gène de la Virginie. 3° Leighia mnicrophylla, Cass. ; Helianthus microphyllus, Kunth (loc. cit., t. 1v, p. 220, t. 575. Cette espèce a été trouvée au Pérou par Humboldt et Bonpland. LEIMANTHIUM où LEIMANTHEMUM. 8oT. Nom donné par Willdenow au $enre formé précédemment par Ri- chard (in Michaux, Flor. Bor. Amer. À, 214, {. 99), avec quelques espèces placées par les botanistes dans les genres Helonias et Melanthium. F. ZYGADÈNE. LEIMONITES. o1s. Famille qui comprend les genres Stourne, Étourneau et Pique-Bœuf, dont les espèces se distinguent par le bec droit, très-entier, oblus à l’ex- trémité qui est un peu aplatie et renflée. LEINCHERIA Er LEINKERIA. Bot. Scopoli et Necker ont substitué ces noms à celui de Roupala , employé par Aublet, et que Schreber, R. Brown et Kunth ont encore changé en celui de Rhopala. V. ce mot. LÉIOBATE. Leiobatus. pois. PV. RAIE. LÉIOCARPE. Leiocarpus. BoT. Genre de la famille des Euphorbiacées, de la Diœcie de Linné, institué par le docteur Blume qui lui assigne pour caractères: fleurs femelles : calice petit, à quatre ou cinq et quelquefois six dents, persistant ; ovaire à trois loges biovulées; trois stigmates persistants, presque soudés el enfoncés dans la fossette de l'ovaire ; fruit capsulaire, creux au sommet, recouvert d’une écorce, renfermant trois co- ques papiracées, dans chacune desquelles sont deux graines. LÉIOCARPE ARBORESCENT. Leiocarpus arboreus, Blume. Le tronc s’élève à la hauteur de soixante pieds environ et se couronne de nombreux rameaux garnis de feuilles assez grandes, ovales-oblongues, obliuscu- les, coriaces, glabres, aiguës au sommet. Il croit dans les forêts montagneuses de Salak, à Java. LÉIOCARPE ARBUSTE. Leiocarpus frulicosus, BI. Ses feuilles sont oblongues, acuminées aux deux extré- mités, avec le pétiole et les veines pubérulents. Les fruits sont globuieux. On le trouve sur les monts cou- verts de broussailles, à Java. On emploie généralement le mot Leiocarpus dans la désignation des fruits lorsqu'ils sont lisses. LÉIOCÈRES. mam. Sous-genre d’Antilope. 7. ce mot. LÉIOCNÉMIDE. Leiocnemis. 1ns. Coléoptères penta- mères; genre de la famille des Carnassiers, tribu des LÉIH Féronides, établi par Zimmerman, aux dépens du grand genre Amare. Les espèces placées dans ce genre, sui- vant l’auteur, se distinguent des véritables Amares, en ce que les jambes intermédiaires sont mutiques ou sans dents intérieurement. LÉIODE. Leiodes. 1ns. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Hétéromères, famille de Taxicornes, section des Crassicornes (Latr., Fam. natur. du Règne Anim.), établi par Latreille et ayant pour caractères : antennes découvertes à leur insertion ou n’ayant point la base cachée par le bord latéral et avancé de la tête, et terminées par une massue de cinq articles; jambes épineuses; articles des tarses entiers; corps presque hémisphérique. Ces insectes avaient d’abord été con- fondus avec les Sphéridies qui sont des Pentamères; Latreille en a, le premier, formé un genre propre. Il- liger, n'ayant pas connaissance de son travail, a donné au même genre le nom d'Anisoloma, et y a compris les Phalacres de Paykull. Fabricius a réuni les Léiodes, les Phalacres et les Agathidies sous la même dénomina- tion d’Anisotome. Ce genre, tel qu’il est restreint par Latreille, diffère de celui des Épitrages de cet auteur, par la position des antennes et par d’autres caractères tirés des mandibules et des mâchoires; il s'éloigne des Tétratomes, par les antennes qui, dans ceux-ci, ont la massue composée seulement de quatre articles. Les Léiodes ont les mandibules avancées au delà du labre; les palpes courtes; le dernier article des maxillaires est presque cylindrique, et le même des labiales est presque ovoïde; les mâchoires ont deux lobes dont l’externe étroit, linéaire et presque en forme de palpe. Les in- sectes de ce genre habitent les Champignons, les vieux bois et les écorces d'arbres morts. Ils sont assez rares. LÉIODE FERRUGINEUX. Leiodes ferruginea, Latr.; Anisotoma ferruginea, Fabr.llestentièrement rouge, jaunâtre; les élytres sont striées. 7”., pour les autres espèces, Fabricius, Panzer et Latreille. LÉIODERME. Leioderma. 8or. Genre de la famille des Hyménomycètes, créé par Persoon, pour des Cham- pignons que l’on avait jusque-là confondus avec les Tremelles. Les caractères du genre nouveau sont : ré- ceptacle confondu avec l’hyménion et lui étant adné, presque plan, lisse, très-mince, humide, mou, presque gélatineux, devenant coriace par la dessiccation ; spo- ridies plongées dans le réceptacle. Les Champignons qui composent ce genre, sont épiphytes et ont de très- grands rapports avec ceux du genre Sclerotium. LÉIODERMES. 2001. Animaux dont la peau est lisse, sans poils ni écailles qui la recouvrent. LÉIODINE. Leiodina. nr. Genre de Microscopiques, formé de quelques espèces détachées du genre Cercaire de Müller. Il appartient à l'ordre des Gymnodées, et fait partie de la famille des Urodiées. Déjà avancées dans l'or- ganisation, les Léiodines ont une ouverture buccale bien prononcée, mais cette ouverture est dépourvue de cirres. Une queue bifide termine le corps qui se com- pose d’une sorte de fourreau lâche et comme muscu- laire, se contractant ou s’allongeant au moyen d’an- neaux peu distincts, mais qui ne leur ont pas moins mé- rilé chez d'anciens micrographes le nom de Chenilles | aquatiques. Bory citetrois espèces de ce genre : 1° Leto- LÉI C1 Le 7 dina Crumena; Cercaria Crumena, Muill., Inf., tab. 20, f. 4-6; Encycl., pl. 9, f. 19-21. Elle est ventrue; sa partie antérieure est ouverte en forme de cône, sans aucune trompe ni organe qui en sorte, mais avec un organeinterne, antérieur et cordiforme, toujours agité, qui paraît servir à la respiration. Elle habite l’eau de mer. 2 Leiodina vermicularis; Cercaria vermicu- laris, Müll., pl. 20, f. 8, 20; Encycl., pl. 9, f. 50-32. Des eaux douces où croît la Lenticule, et dans les infu- sions d’écorce. 5° Letodina forcipata; Cercaria forci- pata, Müll., pl. 20, f. 21-95 ; Encycl., pl. 9, f. 55-55. Ces deux dernières projettent hors de l’ouverture buc- cale une sorte de trompe rétractile et bifide, mais nue et sans apparence de cirres ni d'organes rotaloires. Morren ne partage point l'opinion de Bory sur la place que doit occuper, dans la classification des animal- cules microscopiques, le genre Leiodina, dont les es- pèces sont pourvues d’un orifice buccal, et offrent un degré d'organisation assez élevé, ce qui n'existe point chez les Gymnodées en général. Sans néanmoins s’oc- cuper du choix de cette place, il se borne à l'examen plus particulier des trois espèces qui composent le genre et trouve que la différence de structure qui existe entre elles, nécessite une dislocation; en effet, l’une présente un organe battant comme un cœur, dans l’in- térieur de son enveloppe musculaire, el une simple ou- verture buccale nue ; les deux autres manquent du pre- mier organe ou n’en ont qu’un très - faible et toujours très-difficile à apercevoir ; mais elles possèdent des ap- pendices tentaculaires à leur ouverture buccale. Selon Morren, de telles différences permettent de séparer ces espèces en deux genres; d'autant plus qu’il a découvert dans les étangs des environs de Bruxelles, quatre autres espèces qui doivent y être réparties. Il conserve dans le genre Leiodina, le Cercaria Crumena de Müller, et y ajoute une espèce nouvelle qu’il a nommée Leio- dina capilala. Xl propose pour les deux autres, dont la composition est supérieure, la création d’un genre dont il a été donné le caractère des espèces et fait leur énumération au mot DEKINIE. LÉIOGNATHE. Leïognathus. pois. Le genre formé sous ce nom, par Lacépède, ne saurait être conservé, se- lon Cuvier. L'espèce qu’y rapportait le continuateur de Buffon pourrait bien n'être qu’un double emploi de son Cœsio Poulain, et doit rentrer dans le genre Zée. #. ce mot. LÉIOLÉPIDE. Leiolepis. repr. Genre de Sauriens, de la famille des Iguaniens, institué par Cuvier, pour un Lézard de la Cochinchine, qui lui a offert les caractères suivants : (ête médiocrement renflée, couverte ainsi que les autres parties du corps d’écailles très-pelites, lisses et serrées; dents maxillaires fines et aiguës, il n’y en a point au palais; peau de la gorge lâche, plissée en travers et susceptible de renflement. LÉTOLÉPIDE A GOUTTELETTES. Leiolepis quitatus, Cuv. Il est bleu; sa queue est longue, avec des raies el des taches blanches. LEIOLOBIUM. 8or. De Candolle (Prodr. Syst. Veget. univ., 2, p. 545) à ainsi nommé la seconde section du genre Æedysarum. V. SAINFoIN. LÉIONOTE. Leionolus. 1ns. Coléoptères pentamères. 516 lk É 1 Kirby a proposé sous ce nom la formation d’un genre nouveau dans la famille des Carnassiers, tribu des Hy- drocanthares, aux dépens du genre Dylique, pour les Dyliscus conformis et circumcinclus, espèces observées en Angleterre, et publiées par Stephens. Ce genre n’a point encore été adopté par les entomolo- gistes. LEIOPALÆA. por. Sous-genre de Verrucaires. 7. ce mot. LÉIOPHLÉE. Leiophlœus. 1ns. Ÿ. Liopurée. LÉIOPHRON. Leiophron. ins. Hyménoptères; genre de la famille des Braconides, tribu des Polymorphes, institué par Nees - Von-Esenbéeck qui lui assigne pour caractères : antennes composées d'articles cylindriques, étroilement unis ; labre caché; abdomen sessile, ovale, convexe, jamais tronqué au bout; tarière courte, à val- ves larges, coniques ou squammiformes, repliées sous le ventre, avec l'extrémité en avant; radius gagnant la côte en ligne courbe; deux cellules cubitales, la pre- mière recevant la nervure récurrente; cellule dis- coïdale interne entr’ouverte à l'extrémité; deuxième nervure humérale effacée ; bord interne des ailes infé- rieures légèrement échancré près de la base; pieds assez épais. LÉroPnRoN Noir. Leiophron ater, Nees. Antennes de la longueur du corps, un peu plus courtes dans la fe- melle, d’un brun testacé, pâle; tête noire et luisante; face élevée en carène dans le milieu; mandibules, pal- pes el chaperon testacés; corselet noir; un espace lisse, très-brillant de chaque côté de la base du métatho- rax, et un autre à l'extrémité; abdomen noir : premier segment surmonté, de chaque côté, d’une carène plus ou moins distincte, qui longe les bords, et quelquefois d’une troisième médiane, qui n’atteint ni la base, ni l'extrémité; à une pelile distance de la base et de cha- que côté, un tubercule un peu relevé et saillant; ailes transparentes, avec le Stigmate obscur; pieds testacés; tarses postérieurs noirâtres. Taille, une ligne. Europe. LÉIOPHYLICA. por. Nom donné par De Candolle ( Prodr. Syst. Veget., 2, p.57) à la seconde section qu'il a établie dans le genre Phylica.F.ce mot. LÉIOPHYLLE. Leiophyllum. pot. Ce genre, de la fa- mille des Rhodoraccées et de la Décandrie Monogynie, &., a été établi par Persoon pour le Ledum thy mifo- lium. Plus tard Desvaux ( Journ. de Bot.) l’a nommé Dendrium, et Pursh Ammyrsine. Mais le nom de Persoon doit être préféré, à cause de son antériorité. Voici quels sont ses caractères : le calice est à cinq di- visions très - profondes et régulières; la corolle est comme campanulée, formée de cinq pétales simplement contigus par leur base. Les étamines, au nombre de dix, sont dressées et saillantes; les anthères sont pres- que globuleuses, à deux loges s'ouvrant par un sillen longitudinal. L’ovaire est prismatique, appliqué sur un disque hypogyne lobé. Il offre trois loges contenant chacune un grand nombre d’ovules attachés à l'angle interne. Le style est un peu oblique, terminé par un stigmate très-petit, à trois mamelons obtus. Le fruit est une capsule ovoïde, presque globuleuse, terminée à son sommet par le style persistant, enveloppée en partie par Le calice et s’ouvrant en {rois valves par le sommet. Ce 2 af ÉI genre diffère des Lédons, 1° par son calice à cinq di- visions profondes; 20 par ses anthères globuleuses, s’ou- vrant par un sillon longitudinal et non par un pore; 5° par son ovaire à (rois loges et son style oblique; 4° par sa capsule à trois loges et à trois valves, s’ouvrant par le sommet et non par la base. Il ne se compose en- core que d’une seule espèce. LÉIOPHYLLE A FEUILLE DE THYM. Leiophyllum thy- mifolium, Pers.; Ledum thymifolium, Ait., Ain- myrsine buxifolia, Pursh. C'est un petit arbrisseau ayant le port d'un Diosma, rameux, élevé d’environ un pied, dontles feuilles sontéparses, petites, obovales, obtuses, coriaces, glabres et luisantes sur les. deux faces. Les fleurs sont très-petites, blanches, pédoncu- lées, réunies en grand nombre au sommet des rameaux, Il croît dans les lieux humides de l'Amérique septen- trionale. LÉIOPOMES. pois. Famille établie par Duméril dans l’ordre des Holobranches, sous-ordre des Thoraciques, que caractérisent les ventrales au-dessous des pecto- rales; un corps épais, comprimé; les mâchoires gar- nies de dents et les opercules lisses. Des espèces mari- times la composent et y sont distribuées dans les genres Chéiline, Labre, Girelle, Rason , Chromis, Plésiops, Ophicéphale, Chéilion, Chéilodiptère, Hologymnose, Monodactyle, Trichopode, Osphronème, Hiatule, Coris, Gomphose, Filou, Plectorhynque, Pogoniade, Spare, Diptérodon et Mulet. LEIOPOTERIUM. por. Nom donné par De Candolle (Prodr. Syst. Veget., 2, p. 549) à la première section qu’il a établie dans le genre Poterium. V. ce mot. LEIOREUMA. por. Un Lichen, l’Opegrapha Lyellii (English Botan., vol. 27, lab. 1876), a servi à établir ce genre. Eschweiler, qui en est l’auteur (Syséema Li- chenusm, p.15), le caractérise de la manière suivante : (halle crustacé, attaché, uniforme (souvent coloré); apothécion allongé, linéaire, oblong, immargé, sous- ramuleux; périthécium latéral, plan, élargi, faisant corps avec la marge formée par le thalle; nucléum à quatre faces, à disque plan, canaliculé (noir), voilé de blanc dans la jeunesse; thèques grandes dans plusieurs espèces, ovales-cylindriques, en anneaux. Ce genre n’a pas été admis par Endlicher qui le considère comme tout à fait analogue au genre Graphis de Fries. LÉIOSÉLASME. Leioselasma.rerr. Lacépède a formé sous ce nom, dans les Annales du Muséum, t. 1v, p. 210, un genre d'Ophidiens de la famille des Hydres, qu’il a ainsi caractérisé : queue garnie d’écailles semblables à celles du dos, très-comprimée, mince, élevée et con- formée comme une nageoire; une rangée longitudinale de petites plaques sous le corps el sous la queue. La- cépède n’en décrit qu’une seule espèce qu'il a nommée Léiosélasme striée, Leioselasma striata ; elle est de la Nouvelle-Hollande et d’après la description de l’auteur, elle paraît devoir être placée parmi les Hydres hydro- phydes. F. ce mot. LÉIOSOME. Leiosoma. 1ns. Coléoptères tétramères; genre de la famille des Curculionides, établi par Kirby, qui lui assigne pour caractères : antennes coudées, composées de douze articles assez courls, ceux qui composent la tige n’atteignant pas la hauteur des yeux; bÉI massue formée de sept articles allongés à leur base, , obconiques, dont le second ou septième de l’antenne assez court, les autres un peu plus longs, transverses et graduellement plus épais; rostre courbé, robuste, assez long et strié dans le sens longitudinal; yeux ovales ; corselel oblong, arrondi et tronqué à la base comme au sommet; écusson petit, triangulaire; élytres lisses, ovales, fortement poncetuées avec les points dis- posés en siries; cuisses en massue; jambes armées d'un crochet vers le bas; tarses ovales; point d'ailes. LÉIOSOME PONCTUÉ. Leiosoma punciata, Slep.; Cur- culio punctatus, Marsh. Il est noir, avec le corselet ponctué; les élytres ont des siries de points assez rap- prochés. On le trouve en Angleterre. LÉIOSPERME. Leiospermus. Bor. Nom que l’on donne à la graine quand elle est recouverte d’un tégu- ment parfailement lisse. LÉIOSPERME. Leiospermum. 80T. Famille des Cu- noniacées; Octandrie Digynie, L. Ce genre dont la créa- tion appartient à D. Don, est fondé sur les /’einman- hia racemosa de Murray, et ///einmannia parvifiora de Forster, plantes qui croissent dans la Nouvelle-Zé- lande. Caractères : calice quadrifide, décidu; quatre pétales; huit étamines; disque hypogyne, plan et en- tier; capsule d’une déhiscence septicide par le som- met, à loges polyspermes ; semences oblongues et gla- bres. LÉIOSPERME A GRAPPES. Leiospermum racemosuin, D.; einmannia racemosa, Mur. C’est un arbrisseau dont les rameaux sont glabres, cylindriques, divisés en d’autres beaucoup plus petits, d’égale forme, garnis de feuilles opposées, pétiolées, très-simples, ovales- elliptiques , obluses à leur sommet , un peu rétrécies à leur base, glabres à leurs deux faces, dentées au con- tour; pétioles dépourvus de stipules ; fleurs latérales, situées à l’aisselle, disposées en grappes solitaires ou géminées, souvent terminales, fort longues, très-gla- bres; un pédicelle court, presque sélacé, soutenant chaque fleur. LÉIOSPERME A PETITES FLEURS. Leiospermuin parvti- florum; Weinmannia parviflora, Forst. Cette espèce ne diffère de la précédente que par ses rameaux pubes- cents, par ses feuilles médiocrement pétiolées, oblon- gues, acuminées à leur sommet; par ses grappes pu- bescentes et par ses fleurs quatre fois plus petites. LÉIOSTOME. pois. /. SCiÈNE. LEIOSTROMA. 8orT. (Champignons.) Nom employé par Fries pour désigner une section du genre 7'hele- phora. LEIOTHECA. got. Ce genre de Mousses, instilué par Bridel, a été réuni au genre Macromitrion du même auteur, et dont les espèces ne différaient pas sensible- ment. LÉIOTULE. Leiotulus. por. Genre de la famille des Ombellifères, établi par Ehrenberg, dans le Linnea de 1829, p. 599, avec les caractères suivants : dents du calice très-peu saillantes; pétales arrondis, entiers, rou- lés en dedans, à découpure large et rétuse; fruit plan, comprimé, à bord dilaté, épais et lisse, les trois paires de côtes intermédiaires rapprochées, les deux paires latérales plus distantes vers le bord; vallécules à une LÉ I 317 raie filiforme, distante dans la commissure. Les Léio- tules sont de petites plantes herbacées, hautes de six à sept pouces, à feuilles bipinnatifides, sans involucre, à involucelles très-petits et entiers. LÉIOTULE D'ALEXANDRIE. Leiotulus Alexandrinus, Ehrenberg. Ses fleurs sont jaunes. On la trouve en Égyple, entre Alexandrie et Roselte, sur le revers des collines. LEIPHAIMOS. or. Le genre institué sous ce nom, par Schlechtendal, dans la famille des Gentianées, n’a été considéré que comme une section du genre Voyra. y, ce mot. LÉIRE. Leirus.1ns.Genre de Coléoptères pentamères de la famille des Carnassiers, {ribu des Carabides, insti- tué par Zimmerman, qui lui donne pour caractères essentiels : une tête courte, arrondie postérieurement, non rétrécie en forme de cou; mandibules fortes, trian- gulaires ; languette coriace; palpes filiformes ; corse- let presque quadrangulaire ou dilaté postérieurement jusqu’à la largeur des élytres; jambes postérieures des deux sexes lisses intérieurement; celles du milieu bi- dentées chez le mâle. Zimmerman place dans ce genre nouveau les Amara aulica, torrida, alpina, mela- nogastrica de Dejean el plusieurs autres espèces in- édites. LÉIRE. Leirus. pois. Genre de Poissons acanthop- térygiens, de la famille des Squammipennes, établi par Lowe pour une seule espèce observée dans les eaux de Pile de Madère. Il assigne pour caractères au genre nouveau : corps elliptique, comprimé, couvert de pe- tites écailles décidues; têle petite, nue et déclive ; bou- che petite;mâchoire supérieure très-obtuse; l'inférieure plus courte et tronquée ; une rangée de dents très-pe- tites et simples à chaque mâchoire; point de palatines; bords de l’opercule dentés; nageoires dorsale et anale plus larges postérieurement et garnies d’écailles; mem- brane brachiostège composée de sept rayons. Ce genre a beaucoup d’affinité avec celui des Brames, de Block; mais il en diffère surtout en ce qu’il n’a point de dents palatines et en ce que la nageoire caudale est profon- dément bilobée. Lowe a donné le nom spécifique de Bennett à l'espèce qu’il a observée. LÉISTE. Leistes. o1s. Sous-genre formé par Vigors aux dépens du genre Troupiale, à propos d’une espèce nouvelle, découverte par Quoy et Gaymard dans leur premier voyage de circumnavigation. Caractères : bec un peu plus long que la tête, pointu, comprimé sur les côtés, à bords de la mandibule supérieure un peu di- latés, puis fléchis en dedans; première rémige très- longue; queue ample, presque égale ou rectiligne. Léisre Gasquer. Leisies Gasquet; Leistes suchit, Vig.; Xanthornus Gasquet, Quoy et Gaym., Zool. du Voyage de l'Uranie, pl. 24. Tète d’un brun tirant sur le noirâtre ; cou, poitrine, dos, ailes el queue d’un brun plus clair; rémiges bordées de grisàtre ; croupion, pe- tites tectrices formant le pli de Paile, bas de la poitrine et abdomen d’un jaune d'or brillant; bec noir; pieds rougeâtres. Taille, neuf pouces environ. Cet Oiseau habite les rives de Rio de la Plata; il fréquente les prairies; mais on ne le rencontre jamais en troupes nombreuses. 518 LÉM LÉISTE DRAGON. Leistes Draco; Oriolus Draco, Cuv.; Agelaius virescens, Vieill. Parties supérieures d’un brun noirâtre; tête, rémiges et rectrices noirâtres; croupion d’un brun verdâtre; moyennes et petites tec- trices alaires jaunes, ainsi que les parties inférieures; bec brun; pieds noirs. Taille, huit pouces et demi. Du Brésil et des environs de Monte-Video. LÉISTE A CALOTTE NOIRE. Leistes melanocephalus; Oriolus citrinus, Spix; Oriolus Mexicanus, Gmel. Il est jaune à l'exception du sommet de la tête, des rémiges et des rectrices qui sont d’un noir pur; les petites tec- trices alaires et les moyennes rémiges sont bordées de blanc ; bec et pieds bruns. Taille, neuf pouces. LéISTE D'or. Leistes aureus. Il est entièrement d’un jaune d’or pur, avec les rémiges et les rectrices d’un jaune très-pâle, presque blanchâtre; bec et pieds rou- ges. Taille, neuf pouces environ. De l'Amérique méri- dionale. LÉISTE. Leistus. 1ns. Nom donné par Frælich au genre Pogonophore de Latreille. . ce mot. LEJEUNIA. BorT. cRYPT. (//épatiques.) Ce genre a été créé dans les Annales des Sciences physiques (tome 6, p. 572), par mademoiselle Libert qui, à Malmédy, s'oc- cupe avec succès des parties les plus difficiles de la botanique. Il est fondé sur deux Jungermannes parfai- tement figurées dans le recueil précité, l’une était le Jungermannia minutissima de Hooker, l’autre le Jungermannia serpillifolia de Dickson, qui toutes deux croissent dans les Ardennes, sur l'écorce des ar- bres. LEJICA. BoT. Le genre créé sous ce nom par Hill, ne diffère aucunement du genre Zinnia. V. ZiNNIE. LÉLIE. BOT. Ÿ. LOELIE. LÉLIONURE. Lelionurus. Bot. Genre de la famille des Rhamnées, institué par le docteur Blume pour un arbuste qu’il a observé dans les forêts de la partie occi- dentale de l’ile de Java, et qui lui a offert les carac- tères distinctifs suivants : fleurs monoïques par avor- tement; calice infère, pelit, coloré, très-entier ; corolle profondément partagée en quatre divisions étalées ; quatre étamines opposées aux divisions de la corolle el insérées à sa base; filaments très-courts; ovaire en- vironné d’un rebord court et charnu; quatre stigmates sessiles, aigus; le fruit est une baie drupacée, char- nue, avec un noyau monosperme; embryon albumi- neux, inverse. LÉLIONURE DES FORÊTS. Lelionurus sylvestris, BI. Ses feuilles sont allernes, oblongues, très-entières et glabres; épis axillaires, penchés avant l’inflorescence, pourvus de bractées imbriquées, recouvrant chacune trois fleurs. LEMA.Lema.1xs. Genre de Coléoptères, élabli par Fa- bricius, el correspondant à celui de Criocère. }.ce mot. LÉMALE. Lemalis. Bot. Genre de Champignons de la famille des Hyÿménomyctes, établi par Fries qui lui re- connaît pour caractères : réceptacle ceracé-gélatineux, rarement Coriace, cupuliforme, et un peu échancré; hyménion supère et lisse, ensuite pruineux à cause des sporidies qui surviennent. On trouve ces Champignons sur les vieux bois. LÉMANÉE. Lemanea. Bot. Genre de Cryplogames, LEM institué par Bory aux dépens des Conferves de Linné, et qui a été adopté avec les caractères suivants : fila- ments membraneux, rigides, cylindriques, articulés, avec nodulosités; entre-nœuds inégaux et renflés, soil à leur extrémité, soit vers le milieu, contenant inté- rieurement des flocons monoliformes et pénicellés. Ces plantes croissent dans les eaux vives; elles exhalent l'odeur marécageuse. Le genre Lémanée, dédié à l’un des plus savants et des plus modestes naturalistes fran- çais, se compose du Lemanea Corallina, Bory, qui est le Conferva fluviatilis de Linné; du Lemanea incurvata qui fut le Conferva torulosa des auteurs; et du Lemanea fucina, espèce fort rare et certai- nement très-distincte de toutes les autres, encore qu’Agardh ait paru la confondre avec le Corallina. Agardh, dans son Systema, en ajoute deux espèces sous les noms de subtilis et de vartegata : la première originaire des rivières d’Ostro-Gothie, el la seconde des fleuves du nord de l'Amérique. LÉMANINES. Bot. Sous-genre de Batrachospermes. V’. ce mot. LÉMANITE. min. Jade de Saussure, des bords du lac Léman. V. JADE. LÉMIE. Lemnia. 8or. Le genre de la famille des Por- tulacées, qui a été institué par Vandelli, sous le nom de Lemia, dans la Flore du Brésil, a été postérieure- ment reconnu pour ne différer dans aucun de ses ca- ractères avec le genre Portulaca des autres botanistes. V, Pourpier. LEMING. MAM. Ÿ. LEMMING. LEMITHOCORTHON. 8or. Mème chose que Helmin- thochorton. 7. ce mot. LEMMA. Bor. (Marsiléacées.) Quelques auteurs ont voulu substituer ce nom, emprunté de Théophraste, à celui de Marsilée, Marsilea. On ne peut guère deviner ce qu'était le Lemma des anciens; il paraît devoir son origine à quelque Fucacée ou Ulve croissant sur les écailles d’Huître. LEMMATIER. Lemmatium. 807. Ce genre créé d’a- bord par Lesson sous un nom déjà employé (Caleacle), a été appelé ainsi par le professeur De Candolle qui le place dans la tribu des Sénécionides, de la famille des Synanthérées, avec les caractères suivants : capitule de six ou sept fleurs hétérogames ; celles de la circonfé- rence, au nombre de trois et ligulées, sont femelles, les autres, implantées sur le disque, sont hermaphrodi- tes, tubuleuses, à cinq lobes longiuscules, aigus et gla- bres ; involucre cylindrique, à squammes imbriquées, oblongues : les extérieures subfoliacées, les intérieures membraneuses; réceptacle étroit, à paillettes roulées, linéaires-oblongues, enroulant les fleurons dans toute leur longueur ; styles rameux, exappendiculés; akènes “trigono-prismatiques, velus sur les angles; aigrelte membraneuse,engainante, dentée au sommet, à squam- melles concrètes, égalant l’orifice de la corolle. LEMMATIER À FEUILLES RONDES. Lemmatium roton- difolium, De Cand.; Caleucte rotundifolia, Less. Ar- brisseau à Liges cylindriques, ou anguleuses, recou- vertes d’un duvet épais et court; feuilles opposées, ses- siles, presque rondes à la base, larges de deux à trois pouces, crenalo-dentées, coriaces, pubérulentes en des- e LÉM sus, marquées de trois nervures et même plus, réticu- lées et couvertes de poils rudes en dessous ; capitules presque sessiles, formant par leur réunion un ample corymbe ou un faisceau de fleurs jaunes, entourées de quelques bractées foliacées. Du Brésil. LEMMING. Lemimus. mam. Cuvier a formé sous ce nom un sous-gettre de Campagnols dont le Campagnol Lemming, Mus Lemmus, est le type. Ce sous-genre, très-peu différent du genre Spalax d'Erxleben, qui est devenu ensuile Aspälax, a aussi été nommé Geory- chus par Eversman. 7. CAMPAGNOL. LEMNA. BOT. 7. LENTICULE. LEMNESCIA. 8or. Schreber et Willdenow ont inuti- lement proposé ce nom pour remplacer celui de 7an- tanea employé par Aublet. 77. ce mot. LEMNISOME. Lemnisoma. pois. Genre d’Acanthop- térygiens, de la famille des Scombéroïdes, institué par Lesson, d’après une espèce {trouvée dans la mer du Sud. Caractères : corps très-comprimé; lignes supérieure et inférieure droites à parlir de la tête; museau très-long, pointu et aigu; mâchoire inférieure dépassant notable- ment la supérieure, coupée obliquement à son sommet qui se déjette vers en bas, et qui est pointu; gorge et palais dépourvus de dents; maxillaires supérieurs mu- nis de trente dents, l’inférieur en a environ quarante; préopercule et opercule lisses, à bords entiers, arron- dis, échancrés légèrement vers en haut; branchies en houppes régulières; point de carène sur la queue; cavité abdominale très-réduite, plissée, paraissant pouvoir se distendre. : LEMNISOME THYRSOÏDE. Lemnisoma thyrsoides, Less. Son œil est arrondi, ouvert près du sommet de la tête, entouré d’un cercle d'argent; parties supérieures et la- térales d’un bleu noir, mêlé de pourpré; dessous du corps, flancs, opercules, bords de la bouche plaqués de lamelles très-minces, argentées; peau partout luisante, lisse et non écailleuse, du moins en apparence; nageoire dorsale blanchäâtre : la caudale, les ventrales et l’anale d’un brun pourpré. LEMNISQUE. Lemniscus. poLyr. Genre d’Acalèphes libres, établi par Quoy et Gaymard dans leur Voyage autour du monde (Zoologie de l’Uranie, p. 582 et pl. 86, fig. 1). Il est caractérisé ainsi qu'il suit : corps libre, gélatineux, transparent, rubané, très-allongé, aplati sur les côtés, entièrement lisse, homogène, sans ouverture ni canal dans son intérieur, sans cils ni franges sur ses bords. La seule espèce connue à été nommée par les auteurs précités, LEMNISQUE A BORDS ROUGES, Lemniscus marginatus; elle forme une sub- slance animalisée d'environ deux pieds de longueur, sur un pouce el demi environ de largeur; elle est ho- mogène dans toutes ses parlies et ne laisse apercevoir ni pores ni ouverture apparente; on distingue sur ses bords, deux filets rougeâtres, nullement striés. LEMNISQUE. rRerT. Espèce du genre Couleuvre. F. ce mot. LS LEMNOS. min. . TERRE. LEMONIATIS. min. La pierre précieuse ainsi nommée chez les anciens, notamment dans Pline, est l'Éme- raude selon Wallerius. LÉMONIE. Lemonta. gor. Sous ce nom générique LÉN 519 l’abbé Pourret (Act. Tolos., vol. 5, p. 15) a séparé les espèces de Gladiolus dont le périanthe est campanulé, le tube court, légèrement courbé, les divisions presque égales et ovales. Persoon n’a fait de ce genre qu’une simple division du Gladiolus. V. GLAYEUL. LÉMOSTHÈNE. Læmosthenus.1ns. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques Thoraciques, établi par Bonelli pour une seule espèce, Læmosthenus cœ- ruleus, que Dejean a réunie à son genre Pristonyque, sous le nom de Pristonychus venustus. LEMTOPÈZE. Lemtopeza. 1Ns. Genre nouveau de Diptères, faisant partie de la famille des Hybotides de J. Macquart, proposé par cet entomologiste dans sa description des Diptères du nord de la France. Il lui assigne pour caractères : corps grêle, allongé, velu; trompe plus courte que la Lête, épaisse, conique, dirigée obliquement en avant; lobes terminaux nullement dis- tincts; lèvre supérieure menue; palpes cylindriques, de la longueur de la trompe; antennes composées de deux articles distincts : le dernier court, ovale, conique, pointu, avec le style terminal, allongé; abdomen long; pattes allongées et velues; jambes postérieures légère- ment renflées; cellules discoïdales antérieures des ailes assez grandes : trois postérieures, un rudiment de ner- vure à la pointe extérieure de la discoïdale postérieure; cellule ananale formée postérieurement par une cour- bure; nervure anale n’atteignant pas le bord de l’aile. Le {ype de ce genre nouveau est : LEMTOPÈZE FLAVIPÈDE. Lemtopeza flavipes, Macq.; Hybos flavipes, Fab.,Meig. Celte espèce est noire, avec les pieds antérieurs jaunes; les ailes sont transparentes. Elle est assez commune en Europe. LÉMUR. MaM. /. LÉMURIENS et MAKt. LÉMURIENS. Lemurint. mam. Seconde famille de l’ordre des Quadrumanes, établie par Geoffroy Saint- Hilaire : elle comprend les genres Indri, Maki, Loris, Nyctièbe, Galago, Tarsier, et en général tous ces ani- maux connus sous le nom vulgaire de faux Singes, à cause de leurs nombreux rapports avec la première fa- mille de l'ordre, ou celle des vrais Singes. On a déjà, dans ce Dictionnaire, remarqué plusieurs fois que Linné, le législateur de la zoologie, guidé par un sen- timent exquis des rapports des êtres, avait comme de- viné tout ce qu’une étude approfondie a révélé à ses successeurs. La famille des Lémuriens correspond en effet exactement au genre Lemur de Linné, de même que celle des Singes à son genre Simtia. Les Lémuriens se distinguent facilement par leurs dents incisives qui ne sont plus, comme chez les Singes, au nombre de quatre à chaque mâchoire, par l’ongle de leur deuxième doigt des pieds de derrière, qui est en alène, et par leurs narines terminales et sinueuses, d’où le nom de Strepsirrhinins donné aussi à cette famille par Geof- froy Saint-Hilaire. LENA-NOEL. Bor. C'est-à-dire Bois de Noël, et qu’on prononce Legna. Nom du Convolvulus scoparius qui donne le bois de Rose aux Canaries. LENDOLA. pois. L'un des synonymes vulgaires d'Exo- cel. #7. ce mot. LÉNIDIE. Lenidia. 2oT. Le genre de Dilléniacées, 320 LEN ainsi nommé par Du Petit-Thouars, avait déjà été nommé #’ormia par Roth. Ce dernier nom paraît de- voir être conservé. 7, WoRMiE. LENNEL. pois. Nom vulgaire d’une espèce du genre Perche, Perca scandens, Daldorf. LÉNOK. pois. Espèce de Saumon des torrents de la Sibérie orientale. LENS. ins. 7. LENTE. LENS. BOT. /. LENTILLE. LENTAGINE. Bot. L’un des noms vulgaires du 7/i- burnum Tinus.. VIorns. LENTAGO. 8or. Espèce du genre Viorne; le profes- seur De Candolle , dans son Prodromus, en a fait le type de la première section de ce genre. LENTE. Lens. ins. Nom donné aux œufs du Pou de la tête de l'Homme. 7. Po. LENTE. gor. L’un des noms vulgaires du Medicago falcata. LENTIBULARIA. BoT. Synonyme d’Utriculaire. 7. ce mot. LENTIBULARIÉES. Lentibulariæ. 8or. Petite famille appartenant à la classe des plantes Dicotylédones mo- nopétales hypogynes, établie par le professeur Richard, adoptée par Poiteau et Turpin (F1. Paris., 1, p. 26) et par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holland., 1,p. 429). Cetle famille, qui ne se compose que des seuls genres Utriculaire et Pinguiculaire jusqu'alors placés dans les Primulacées, offre les caractères suivants : le calice est persistant, monosépale, à deux ou trois divisions disposées en deux lèvres; la corolle est monopétale, irrégulière , éperonnée, à deux lèvres. Les étamines, au nombre de deux, sont insérées (out à fait à la base de la corolle et incluses. Les anthères sont terminales et uniloculaires. L’ovaire est sessile, à une seule loge, contenant un grand nombre d’ovules très-serrés les uns contre les autres, sur un trophosperme globuleux, central et dressé. Le style est simple et très-court ; le stigmate est membraneux, composé de deux lamelles inégales. Le fruit est une capsule uniloculaire, poly- sperme,ayant un trophosperme ou placenta central et s’ouvrant soit par son sommet, au moyen d’une fente longitudinale, soit comme une boîte à savonnette, c’est- à-dire par le moyen d’un opercule. Les graines sont très-peliles, dépourvues d’endosperme et renfermant un embryon ordinairement indivis et comme monoco- tylédon. Les plantes qui composent cette famille sont de pe- tites herbes qui vivent au milieu des eaux ou dans les lieux humides, (ourbeux ou inondés. Leurs feuilles sont disposées en rosette, à la base des tiges, ou cauli- naires, divisées en lobes capillaires, radiciformes et vésiculeuses. Cette pelite famille se distingue surtout des Primulacées par son port, par ses élamines qui ne sont pas opposées aux lobes de la corolle et par ses graines dépourvues d’endosperme. LENTICELLE. Lenticella. mor. De Candolle désigne sous ce nom, de petites taches ovales ou arrondies, qui se voient aux arbres sur l'écorce des branches. Sous l'épiderme couvert par ces taches, existe un amas pul- vérulent d'où, selon De Candolle, sortent les racines auxquelles les branches donnent naissance, soit natu- LEN rellement à l'air, soit quand on les plonge dans l’eau on qu’on les enfonce dans un sol humide, ce qui con- stitue l'opération du bouturage. LENTICULA. Bor. Synonyme de Lenticule.7.ce mot. LENTICULAIRES ou PIERRES LENTICULAIRES.moLL. Nom que l’on donne quelquefois aux Lenticulites et aux Nummulites. On donne particulfèrement le nom de Pierres lenticulaires à celles qui contiennnent un grand nombre de ces corps agrégés par un circuit s0- lide. * En minéralogie on désigne par Lenticulaire (oute forme qui résulte d’une cristallisation gênée; alors les arêtes des cristaux s’oblitèrent ou s'émoussent, de ma- nière à faire prendre de la convexité aux surfaces, et les cristaux soit libres, soit groupés, se présentent sous la forme de lentilles plus ou moins aplaties, suivant l'espèce de minéraux. LENTICULE. Lemna. Bot. Il n’esl personne qui n’ait remarqué à la surface des eaux dormantes, dans les fossés et les marres, ces petites eMlorescences d’un vert clair, ayant à peu près la forme de Lentilles, et que pour cette raison on nomme vulgairement Lentilles d’eau. Ce sont autant de petites plantes Phanérogames, qui forment un genre particulier dans la famille des Nayades, lequel a reçu successivement les noms de Lenticula, Hydrophace et Lenna.Comme ces plantes sont d'une grande téruité et que l’organisation de leurs fleurs, à cause de leur extrême petilesse, est encore fort peu connue, il est nécessaire de la décrire avec quelque détail, après une étude complète de toutes ses parties, dans une des espèces qu’on rencontre le plus communément. Le Lemna gibba, L., Sp. 1377, est une pelite plante anpuelle, flottante à la surface des eaux où elle res- semble en quelque sorte à de petites feuilles lenticu- laires, dépourvues de Lige et de pélioles; {antôt elles sont isolées, tantôt elles sont réunies et groupées. Ces petites frondes qui composent toute la plante, remplis- sent à la fois les usages de tiges et de feuilles. Elles sont, comme on l’a vu, lenticulaires, très-renflées et gibbeuses à leur face inférieure qui est séparée de la supérieure par un rebord mince et saillant. Vers la partie la plus étroite de la fronde on observe, de chaque côté du rebord, une fente ou fissure par la- quelle on voit sortir soit une autre fronde, de laquelle il doit en partir une troisième un peu plus tard, soit les fleurs et quelques radicules qui descendent perpendi- culairement. Les fleurs sont,monoïques el renfermées d’abord complétement dans une spathe sessile, mono- phylle, comprimée, irrégulièrement cunéiforme, mince, membraneuse et comme réticulée. Gette spathe se fend sur l’une de ses faces pour laisser saillir les élamines et le style. Chacune d'elles renferme une fleur femelle, qui se compose d’un pistil unique et d’une à deux fleurs mâles, également composées d’une seule étamine. Ces étamines ou fleurs mâles offrent un filet cylindrique, plus long que le pistil, terminé à son sommet par deux anthères juxtaposées, globuleuses, uniloculaires et s’ouvrant chacune par un sillon longitudinal. Le pistil offre un ovaire ovoïde, comprimé, à une seule loge contenant de deux à cinq ovules dressés. Le style est gros, cylindrique, (terminé par un stigmate tronqué et concave. Le fruit est une petite capsule arrondie, quel- : quefois comprimée, contenant une ou plusieurs graines, et restant indéhiscente. Ces graines qui sont ovoïdes- arrondies, marquées d’une suture saillante ou raphé, secomposent d’un tégument propre, assez épais, et d’un embryon monoco{ylédon, qui forme à lui seul toute la masse de l’amande. Plusieurs autres espèces de ce genre croissent également dans les eaux dormantes; telles sont les Lemna trisulca, Lemna minor, Lemna polyrhiza qui est la plus grande, et Lemna arhiza qui est plus petite. LENTICULINE £r LENTICULITE. mo. Ce genre, que l’on confondaitautrefois avec les Camérines ou Nummu- lites, a été créé par Lamarck, pour de petits corps lenti- culaires, polythalames, quine diffèrent des Nummulites que par les eloisons qui s'étendent jusqu’au centre de la coquille, et par l’ouverture qui reste visible lorsque celle des Nummulites disparaît constamment. Ces ca- ractères onL paru suffisants à la plupart des zoologistes pour conserver les deux genres et les placer dans des familles différentes. Une étude comparative des espèces de ces deux genres, et surtout de celles qui ne sont pas pétrifiées, aurait fait apercevoir une structure absolu- ment semblable dans les deux genres ; si quelques lé- gères différences se remarquent quelquefois, elles se lient toujours par des nuances insensibles. 7. Numnu- LITES. LENTIGO. mozr. Klein (Method. Ostrac., p. 100) propose de réunir dans le genre qu’il nomme ainsi, toutes les Coquilles dont les tubercules aplatis et arron- dis ressemblent plus ou moins à des Lentilles. De pa- reils genres ne méritent pas même d’être examinés. LENTILIER. Lenticulus. pois. Synonyme d’Achire. V’. ce mot. LENTILLAC. pors. L'un des noms vulgaires de l’Émis- sole, espèce de Squale. 7. ce mot. LENTILLADE. pois. Ce nom s'applique, sur les côtes de la Méditerranée , à plusieurs espèces de Raies, par- ticulièrement à l’Oxyrinque. LENTILLE. Lens. por. Ce genre, établi par Tourne- fort, a été réuni par Linné aux espèces d’Ers (£rvuwm) dont il ne diffère que par sa gousse plus comprimée, à une ou deux graines lenticulaires et non globuleuses. PV. Ers. LENTILLE D'EAU ou LENTILLE DE MARAIS. por. Nom vulgaire de la Lenticule. 7. ce mot. LENTILLEN. 8or. L'un des noms vulgaires du La- thyrus sativus. V. GESSE. LENTINUS. goT. Genre de la famille des Champi- gnons, établi par Friès, pour une espèce brésillienne, qui croit sur le vieux bois et qu’il a nommée Lentinus Berterii, Epicrisis hymenomya, p. 588. LENTISQUE. Lentiscus. Bor. Espèce du genre Pista- chier. On a quelquefois improprement appelé l'individu mâle, LENTISQUE pu Pérou, et le Phyllirea angustifo- lia LENTISQUE BATARD OU FAUX LENTISQUE. LENTOS. 80T. Synonyme vulgaire d'Ononis Natrix. PV, ONONIDE. LENZINITE. mn. Substance blanche, d’un aspect mat et terreux, tendre, légèrement translucide et opaline, LE E O 521 douce au toucher et happant à la langue. Pesant spé- cifiquement 2,10, elle est composée, suivant John de Berlin, de Silice, 58; Alumine, 57, et Eau, 25. Elle est regardée par Brongniart comme une variété de son espèce Collyrite. On la trouve en morceaux isolés à Kall, dans l’Eifeld. LEO. am. 7. Lion au mot CHAT. LEOCARPUS. Bor. Petits Champignons presque glo- buleux, munis d’un péridium simple, membraneux ou crustacé, fragile, et qui s’ouvre pour donner passage aux séminules; celles-ci sont entassées sur des filaments fixés intérieurement et à la base. Ce genre a été créé par Link qui, quelque temps après, l’a réuni au Physa- sum dont il est en effet très-voisin, ainsi que du Di- derma.V. ces mots. LÉODICE. Leodice. ANNËÉL. Genre de l’ordre des Néréi- dées, famille des Eunices, établi par Savigny (Syst. des Annélides, p. 15 et 48) aux dépens du genre Eunice de Cuvier qu'il a érigé en famille, et ayant pour carac- tères distinctifs : trompe armée de sept mâchoires, trois du côté droit, quatre du côté gauche; les deux mâchoires intérieures et inférieures très-simples. An- tennes découvertes : les extérieures longues, filiformes: les mitoyennes et l’impaire de même. Branchies pecti- nées. Front à deux ou à quatre lobes. Ce genre offre plusieurs traits de ressemblance avec ceux de Lysidice, d’Aglaure et d'OŒnone; il diffère essentiellement des deux derniers par un nombre moindre de màchoires,. et il se distingue des Lysidices par la longueur des an- tennes, les branchies pectinées et le front lobé. Un examen plus attentif fournit encore d’autres carac- tères : le corps des Léodices est linéaire, cylindrique, composé de segments courts et nombreux; le premier segment n'étant point rétréci ni saillant sur la tête, et le second étant plus court que le troisième. Les pieds sont dissemblables, c’est-à-dire qu’on voit des cirres tentaculaires, allongés, subulés, non articulés, rare- ment nuls, et des pieds proprement dits ambulatoires, pourvus de cirres; ces pieds ont deux faisceaux dis- tincts, outre un paquet de soies coniques, qui sort de la base du cirre supérieur; les soies sont simples ou terminées par un appendice. Quant aux cirres ils ont plus ou moins de saillie ; les supérieurs sont plus poin- tus, et les inférieurs généralement gibbeux à leur base extérieure. La dernière paire de pieds diffère essentiellement des autres, en ce au’elle est convertie en deux filets terminaux. Les branchies sont filiformes, légèrement annelées, pectinées d’un côté, surtout vers le tiers ou le milieu du corps; les dents qui les com- posent sont longues et filiformes; elles décroissent par degrés de la base au sommet de Ja tige commune; elles sont tournées du côté de la rame. La tête est plus large que longue, rétrécie par derrière, divisée par devant en quatre ou deux lobes, parfaitement libre, et décou- verte ainsi que les antennes. Les yeux sont grands et situés entre les antennes mitoyennes et les antennes extérieures. Les antennes sont complètes, plus longues que la tête : les mitoyennes grandes, filiformes, com- posées quelquefois d'articles grenus; l’impaire exac- tement semblable aux mitoyennes, plus longue; les extérieures ressemblant de même exactement aux mi- 522 LEO toyennes mais plus courtes. La bouche offre une trompe qui ne dépasse pas le front, et qui est pourvue de mâ- choires, au nombre de sept, trois à droite et quatre à gauche; les extérieures s'appliquant complétement sur les intérieures dans le repos. Les deux premières, à commencer par les intérieures ou les postérieures, sont semblables l’une à l’autre, étroites, avancées, non dentées, pointues, crochues à leur bout, exactement opposées et articulées sur une double tige plus courte qu’elles ; les secondes sont encore presque semblables entre elles, larges, aplaties, obtuses, profondément cré- nelées, opposées, ou à peu près, et articulées sur le dos des premières, dont elles ne dépassent pas le bout lors- qu’elles sont fermées; les troisièmes sont demi-cir- culaires, concaves, profondément crénelées; celle du côté droit est plus petite, plus finement crénelée, plus rentrée que sa correspondante, et siluée aussi un peu plus haut, presque vis-à-vis de la quatrième et dernière mâchoire du côté gauche, qui est également demi-cir- culaire, crénelée et courbée en voùte. La lèvre infé- rieure est beaucoup plus large que la première paire de mâchoires. Ces mâchoires, si compliquées, et la dou- ble tige qui les supporte, ne répondent visiblement, suivant Savigny, qu'aux deux mâchoires supérieures des Aphrodites ; la lèvre, par sa position, serait l’ana- logue de leurs mâchoires inférieures. Savigny décrit huit espèces qu’il range dans deux tribus, de la ma- nière suivanl£e : + Deux cirres tentaculaires derrière la nuque. Cirres supérieurs de tous les pieds, beaucoup plus longs que les rames, peu ou point dépassés par les branchies. re Tribu : Leodicæ simplices. LÉODICE GIGANTESQUE. Leodice gigantea, Sav., ou l’'Eunice gigantea, Cuv., qui est la même espèce que le Nereis aphroditois, de Pallas (Nova Act. Petrop., t. 11, p. 229, tab. 5, fig. 1-7). C’est la plus grande des Annélides connues; son corps est long de quatre pieds et davantage. On la trouve dans la mer des Indes. LÉODICE ANTENNÉE. Leodice antennata, Say. (Des- cription de l'Égypte, pl. 5, fig. 1). Elle est très-com- mune , sur les côtes de la mer Rouge, dans les cavités des Madrépores, des Coquilles, etc. Les autres espèces de cette tribu sont : les Zeodice gallica, Sav.; Leodice Norwegica, Sav., ou le Nereis Norwegica de Linné; Leodice pinnata, Sav., ou le Nereis pinnala de Müller; et Leodice hispanica, Say. +1 Point de cirres tentaculaires. Cirres supérieurs aussi courts ou plus courts que les rames, dépassés de beaucoup par les branchies. 2e Tribu : Leodicæ marphysæ. LÉODICE OPALINE. Leodice opalina, Sav.,oule Nereis sanguinea de Montagu (7Zrans. Linn. Soc., t. xx, p.26, tab. 5, fig. 1). On la trouve sur les côtes de l'Océan. LÉODICE TUBICOLE. Leodice tubicola, Sav., ou le Nereis tubicola de Müller (Zoo!. Dan., part. 1, p. 60, tab. 18, fig. 1-6). Elle a été trouvée dans les mers du Nord, et offre cette particularité remarquable d'habiter constamment des tubes solides el transparents comme de la corne. LEONICENIA. or. Scopoliel Necker (Ælem.Bot., 784) LÉO ont donné ce nom générique à une plante rapportée au Fothergilla par Aublet, et que l’on doit, selon Jussieu, placer dans les Mélastomées. 77. DIPLOCHITE. LÉONIE. Leonia. Bot. Genre de la Pentandrie Mono- gynie, L., établi par Ruiz el Pavon (Zlor. Peru. et Chil. 2, p. 69, t. 222), et ainsi caractérisé : calice très- court, à cinq dents arrondies, scarieuses sur les bords et caduques; corolle six fois plus grande que le calice, à cinq pétales concaves et obovales; urcéole membra- neux, très-pelil, à cinq dents, chacune surmontée d’une anthère biloculaire ; style très-court, terminé par un stigmate aigu; baie ou drupe globuleux, à plu- sieurs loges monospermes. Le professeur De Jussieu (Ann. du Mus. d'Hist. nat., 15, p. 349) pense que ce genre doit être réuni au 7'heophrasta, et par consé- quent qu’il doit prendre place à la fin de la famille des Apocynées. LÉONIE A FRUITS DOUX. Leonia glycicarpa, Ruiz et Pav., loc. cit. C’est un arbre de douze à quinze mètres de haut, qui croit dans les forêts des Andes du Pérou. Son tronc est cendré; ses branches, formant une cime épaisse, sont couvertes de feuilles alternes, très-gran- des, ovales, oblongues, acuminées, coriaces, très-en- tières, fortement veinées en dessous, luisantes supé- rieurement. Les fleurs sont disposées en grappe ou en panicule pendante, et munies de bractées très-petites, ovales et membraneuses. LÉONIE À CYME. Leonia cymosa, Martius. Cette se- conde espèce ne diffère de la précédente que parce que ses fleurs sont réunies en panicule axillaire. Brésil. LEONICEPS. ma. (Klein.) Synonyme de Pinche. LÉONOTIDE. Leonotis. Bot. Famille des Labiées, Didynamie, Gymnospermie, L. Persoon (Ænchirid., 2, p.127) a donné ce nom à une section du genre Phlomis, qui a été élevée au rang de genre par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl. et in Hort. Kew., 2e édit., 5, p.409) qui, en outre, a formé aux dépens des Phlomis un troisième genre nommé Leucas. Le genre Leonotis offre un calice ovale, à dix nervures, à huit ou dix dents obliques, avec la gorge nue intérieurement; le tube de la corolle est exserte, celle-ci à deux lèvres : la supé- rieure dressée, allongée et en forme de voüle, l’infé- rieure très-courte, étalée, réfléchie, trifide et marces- cente; les étamines, au nombre de quatre, sont ascen- dantes sous la lèvre supérieure; les anthères ont leurs loges divariquées, confluentes, de sorte qu’elles paraïis- sent presque uniloculaires; le lobe supérieur du style est très-court; les akènes sont lisses et desséchés. Ce genre correspond à l’ancien genre Leonurus de Tour- nefort; il se compose de trois espèces originaires du cap de Bonne-Espérance et des Indes-Orientales. LÉONOTIDE QUEUE DE Lion. Leonotis Leonurus, Br.; Phlomis Leonurus, L.; Leonurus Africana, Mill. Ses tiges sont droites, un peu ligneuses, hautes de : quatre à six pieds, divisées en plusieurs rameaux op- posés, garnis de feuilles lancéolées, rétrécies à leurs deux extrémilés, un peu obtuses au sommet, inégale- ment dentées sur les bords, pubescentes, un peu sca- bres, portées sur de courts pélioles et plus longues que les entre-nœuds. Les fleurs sont sessiles, verticillées par étages et nombreuses dans chaque verticille, munies à à TE) leur base de bractées linéaires, un peu piquantes et formant une sorte d’involucre, La corolle est (rès- longue et d’un rouge de feu. Cette plante magnifique est cultivée depuis longtemps en Europe, pour l’orne- ment des parterres; mais elle exige l’orangerie; elle se multiplie fort aisément de boutures faites au prin- temps, en pot, sur couche ombragée. Comme elle pousse beaucoup de racines, on doit la placer dans un grand vase; sans cette précaulion elle devient languis- sante et ses fleurs avortent en partie. Il ne faut pas non plus forcer sa floraison par le moyen des couches et des châssis; il vaut mieux la laisser pendant l'été en plein air, lui prodiguer alors les arrosements, et la mettre dans une bonne exposition en automne, saison pendant laquelle la plante fleurit.-Du cap de Bonne- Espérance. LÉONOTIDE VULGAIRE. Leonotis vulgaris; Phlomis Leonotis, L. Elle appartient aux mêmes contrées que la précédente dont elle diffère assez peu. Ses tiges sont frutescentes et presque quadrangulaires, garnies de petites feuilles pétiolées, ovales, obtuses, courtes, lar- gement el irrégulièrement crénelées à leurs bords, op- posées et comme fasciculées par les feuilles récentes des rameaux non développés, d’un vert foncé en dessus, d’un blanc roussâtre et légèrement pubescentes en dessous. Les fleurs sont nombreuses et verticillées, avec des bractées ou folioles très-étroites, même sétacées, formant une collerette à la base de chaque verticille. La corolle offre, mais en plus petit, les mêmes carac- tères que celle du Leonotis Leonurus. LÉONOTIDE A FEUILLES DE CHATAIRE. Leonotis nepe- tifolia ; Phlomis nepetifolia, L. Cette espèce est re- marquable par ses grandes feuilles ovales, aiguës, presque glabres et minces. Quant au reste, elle à la plus grande ressemblance ayec le type du genre. Elle est originaire de l'Inde. LÉONTICE. Leontice. ot. Genre de la famille des Berbéridées, composé d’un petit nombre d'espèces her- bacées vivaces, qui croissent en Orient ou dans l’Amé- rique septentrionale. Leur calice est caduc, composé de six sépales disposés sur deux rangs et alternative- ment plus petits; leur corolle de six pétales ovales, dépourvus de glandes, mais munis sur leur onglet chacun d’une petite écaille; les étamines, au nombre de six, ont les filets très-courts; l'ovaire est libre, sur- monté d’un style ovoïde, allongé, court, oblique, que termine un stigmate simple. Le fruit est une capsule vésiculeuse, ovoïde, mince et membraneuse, à une seule loge contenant trois à quatre graines globuleuses, insérées au fond de la capsule qui est tantôt indéhis- cente, et tantôt se rompt irrégulièrement. Les graines se composent, outre le tégument, d’un endosperme charnu, creux dans son centre et contenant un em- bryon dressé. Les Léontices ont ordinairement une souche charnue, tubéreuse, d'où s’élévent des feuilles radicales pétiolées, divisées en lobes nombreux. Leur tige porte une ou plusieurs feuilles. Leurs fleurs for- ment des épis ou des panicules. Le professeur Richard, dans la Flore de Michaux, avait retiré de ce genre le Leontice thalictroides, pour en faire un genre parti- culier sous le nom de Caulophyllum. Mais ce genre, LÉO 52 Qt qui a été adopté par Willdenow et Nuttall, ne l’a pas été par De Candolle qui en fait simplement une section du genre Léontice. LÉONTICE DES MONTS ALTAÏ. Leontice Albaica, Poll, Sa tige est droite, épaisse, verte, tirant sur le pourpré à sa base; les feuilles radicales sont portées sur un pétiole qui se divise en trois pétiolules, terminés chacun par trois folioles inégales, elliptiques, lancéolées, très- entières, la plupart obtuses; les feuilles caulinaires sont ordinairement réunies trois par trois en verlicille. Les fleurs forment une grappe droite et terminale; elles sont d’un jaune serin, pédonculées, accompagnées à la base de chaque pédoncule, d'une bractée ovale et obtuse; le calice est caduc, composé de six sépales disposés sur deux rangs et allernativement plus petits; les pétales sont munis, sur un onglet, chacun d’une petite écaille; les étamines ont leurs anthères bilocu- laires et d’un jaune orangé. Quoique de pleine terre, celte plante n’est pas d’une culture ni d’une conserva- tion faciles; on la sème en terrine, au printemps, et on favorise la germination au moyen d’un châssis; quand les jeunes plantes sont assez fortes, on les place en demeure dans les plates-bandes, où l’on a soin de ne pas trop les humecter. LÉONTICOIDES. BoT. Nom donné par De Candolle (Syst. Veget. Nat., 2, p.114) à la première section du genre Corydalis, laquelle renferme seulement les Corydalis verticillaris et Corydalis oppositifolia, indigènes de la Perse et de l’Asie-Mineure. LÉONTOBOTANOS. goT. Synonyme d'Orobanche. V’, ce mot. LÉONTODON. Bor. 7’. LIow-DENT. LÉONTODONTOIDÉES ou FAUX LION-DENTS. 8oT. Première section établie par De Candolle (Syn., p.258. et Flor, Fr.,t. 1v, 17) dans le genre Æieracium, si nombreux en espèces. /. ÉPERVIÈRE. Ce nom est re- nouvelé de Micheli et de Séb. Vaillant. LÉONTONYCE. Leontonyæ. BoT. Genre de la fa- mille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie superflue, L.?, établi par Henri Cassini qui l’a ainsi caractérisé : involucre ovoïde, un peu allongé, formé de folioles imbriquées, ap- pliquées, oblongues, lancéolées, coriaces, membra- neuses, terminées par un appendice oblong, tubulé, arqué en dehors, roide, épais et coriace; réceptacle plan et nu; calathide oblongue, composée de fleurons égaux, nombreux, réguliers, hermaphrodites, offrant à la circonférence trois ou quatre fleurs femelles, à corolle plus grêle et tubuleuse; ovaires cylindriques, ornés de papilles, surmontés d'une aigrette longue et formée de poils légèrement plumeux dans leur partie supérieure. Les calathides sont nombreuses, et forment un capitule irrégulier, entouré d’un involucre de brac- tées foliacées. Ce genre, constitué aux dépens du Gna- phalium de Linné, a de grands rapports avec celui-ci, ainsi qu'avec le Leontopodium, autre démembrement du Gnaphalium ; il se rapproche également des ÆZeli- chrysum. VF. ces mots pour la comparaison des carac- tères génériques. Les deux espèces qui composent ce genre sont : 1° Leontonyx tomentosa, Cass., ou Gnaphalium É O C1 1S ES bd Le squarrosum, L.; 2 Leontonyx colorala, Cass., ou Gnaphalium tinctum , Thunb. Elles croissent au cap de Bonne-Espérance. LEONTOPETALON ou LEONTOPETALUM. por. C'é- tait le nom employé par les anciens botanistes pour désigner la plante de PItalie et de l'Orient à laquelle Linné donna celui de Leontice Leontopetalum. Tour- nefort l'avait admis comme nom générique, et il y avait réuni le Chrysogonum de Dioscoride, mais la dénomination de Leontice quoique postérieure, a pré- valu. Le mot de Zeontopelalum est employé par De Candolle (Syst. Veget. Nat., 2, p. 24) pour désigner la première section de ce genre. LÉONTOPHTALME. Leontophtalmum. rot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jus- sieu, et de la Syngénésie superflue, L., établi par Will- denow ( Magaz. der nat. freund. zu Berl., 1,Jahr. 1807, p. 140) et ainsi caractérisé par Kunth (Moov. Gener. et Spec. Plant. æquin., t. 1V, p. 296) : invo- lucre accompagné à sa base de quatre bractées coriaces etinégales, composé de folioles imbriquées, oblongues, arrondies au sommet, scarieuses et striées; réceptacle garni de paillettes lancéolées, carénées, un peu plus longues que l'ovaire, et découpées en deux, trois ou quatre dents; calathide dont les fleurons du centre sont nombreux, tubuleux , hermaphrodites, et ceux de la circonférence en languettes cunéiformes et femelles; akènes surmontés d’une aigrette formée de paillettes nombreuses, linéaires, subulées , scarieuses, blanchà- tres, planes, égales et persistantes. Kunth a placé ce genre dans la tribu des Hélianthées à laquelle Cassini l'a également rapporté. Le Leontophialmum Peru- vianui, Kunth, loc. cit., tab. 409, en est l’unique es- pèce. Elle à été rapportée du Pérou par Humboldt et Bonpland. C’est un arbuste à feuilles opposées, entiè- res, coriaces, à fleurs terminales, solitaires, jaunes et longuement pédonculées. Le genre Leontophtalmum n’a point été adopté par le professeur De Candolle qui n’en à conservé que le nom, pour l'appliquer à une sec- tion de son genre Calea. LÉONTOPODE. Leontopodium. BoT. Sous ce nom, employé par les anciens pour désigner des plantes de familles diverses, parmi lesquelles on remarque quel- ques Synanthérées, Persoon avail formé un sous-genre parmi les Gnaphalium. En 1817, R. Brown proposa de l'élever au rang de genre, mais il n’en donna point les caractères. Voici quels-sont ies plus essentiels parmi ceux qui ont élé tracés par Cassini d’abord dans le Bulletin de la Société Philomatique, de septembre 1819, puis rectifiés dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, vol. 25, p. 473 : involucre arrondi, composé de folioles inégales, imbriquées, appliquées, ovales- oblongues, coriaces, laineuses extérieurement, glabres intérieurement, pourvues d’une large bordure sca- rieuse el irrégulièrement découpée ; réceptacle hémi- sphérique, profondément alvéolé, à cloisons charnues, tronquées au sommet; calathide globuleuse dont les fleurons du disque sont réguliers, mâles avec un rudi- ment d’ovaire; les fleurons de la circonférence sont tu- buleux et femelles. Le faux ovaire des fleurs mâles est privé d’ovule, oblong, grêle, un peu pubescent, pourvu LÉO d'un bourrelet basilaire, surmonté d’une aigrette lon- gue, composée de poils légèrement plumeux. L’ovaire des fleurs femelles de la circonférence a une forme à peu près semblable à celle du faux ovaire, seulement il est obovoïde et comprimé; son aigrette est égale- ment longue et composée de poils soudés par la base, légèrement plumeux dans leur partie supérieure. Le capitule de fleurs offre au centre une calathide qui est sessile ; il renferme dans son milieu un grand nombre de fleurons, et n’a qu’un seul rang de fleurs femelles, tandis que les calathides extérieures sont portées sur de courts pédoncules, que les fleurons de leur disque sont peu nombreux, et que ceux de la circonférence for- ment plusieurs rangées. En proposant d'établir le genre Leontopodium, R. Brown l'avait placé entre le genre Antennaria où il avait été confondu par Gærtner, et le genre Gnaphalium. Mais quand ce dernier eut été subdivisé de nouveau par Cassini, les démembrements qui en ont résulté, tels que les Leontonyx, Filago, ele., présentèrent surtout de grandes affinités avec le genre en question. Le genre Leontopodiun fait partie de la tribu des Inulées, et ne se compose que d’un petit nom- bre d'espèces. On en comptail cinq dans le sous-genre formé par Persoon, mais R. Brown el Cassini n’admet- tent que les deux espèces suivantes : 10 Leontopodium Alpinum, Cass.; Filago Leontopodium, L.; Anten- naria Leontopodium, Gærin.; Gnaphalium Leonto- podium , Pers. Cette plante est herbacée, cotonneuse et remarquable par les trois bractées, dont une très- grande, qui entourent le capitule des fleurs. Elle est assez abondante sur les sommets des Alpes, des Pyré- nées et du Jura. 2 Le Leontopodium Sibiricum, H. Cass.; Gnaphalium leontopodioides, Pers., a été con- fondu avec la précédente espèce, mais il s’en distingue surtout par son capilule composé seulement de trois calathides, par ses bractées linéaires, lancéolées, et par ses aigrettes plus grandes et plus fortes. Cette espèce croît en Sibérie, près du lac Baïkal. LEONTOSTOMON. por. Synonyme d’Ancolie des jar- dins. LÉONURE. Leonurus. por. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, L., ainsi caractérisé par R. Brown (Prodrom. Flor. Nov.-Hol- land., p. 504; etin Aiton Hort. Kew., 2e édit., vol. 3, p. 405) : calice à cinq dents; corolle dont la lèvre su- périeure est entière, l’inférieure à trois découpures, celle du milieu indivise; anthères à lobes parallèles et rapprochés; stigmates à deux divisions égales. Le Leo- nurus est très-voisin des genres Phlomis, Leucas et Leonotis, car il n’en diffère essentiellement que par la structure du stigmate qui, dans ces derniers, n’offre qu’une très-courie division supérieure, et par le rap- prochement des lobes des anthères, lesquels, au cen- traire, sont très-écartés dans les genres qui viennent d’être cités. Tournefort avait constitué sous le nom de £eonurus un genre différent de celui dont il est question ici, et qui a été établi par Linné. Ce genre de Tournefort est maintenant le Leonotis de Persoon et de Robert Brown. . ce mot. C’est sans doute ce qui a engagé Lamarck, dans la première édition de la Flore Française, à rétablir pour celui-ci le nom de Cardiaca, LÉO anciennement admis par Tournefort. Mœnch l’a sub- divisé en trois genres nommés Cardiaca, Chaiturus et Panzeria; mais les deux premiers ne sont considé- rés par De Candolle (Flore Française, 2e édit.), que comme de simples sections. Environ dix espèces de Leonorus ont été décrites par les auteurs. Ce sont des plantes herbacées, assez élevées, et qui croissent pour la plupart dans l'Europe orientale et la Russie asia- tique. LÉONURE CARDIAQUE. Leonurus Cardiaca, L., vul- gairement Agripaume. C’est une plante haute de six à neuf décimètres et même davantage, lorsqu'on la cul- tive. Sa tige, un peu rameuse, porte des feuilles pétio- lées, d’un vert foncé en dessus, les inférieures larges, presque arrondies et partagées en trois lobes princi- paux dentés ou incisés sur les bords. Les supérieures sont plus étroites, découpées en lobes simples et poin- tus; enfin celles qui occupent le haut de la tige sont quelquefois entières. Les fleurs, d’un rouge clair, mêlé de blanc, forment des faisceaux très-denses en forme de verlicilles dans les aisselles des feuilles. La lèvre supérieure de la corolle est velue. Cette plante croît dans les lieux incuites et le long des haies de l’Eu- rope. Son nom de Cardiaque vient de ce qu’elle était employée autrefois pour guérir la cardialgie des en- fants. LÉONURE HÉTÉROPHYLLE. Lecnurus helerophyllus. Cette autre espèce, récemment introduite en Eu- rope, et non moins remarquable, est originaire du Brésil. LÉOPARD. Leopardus. Mau. Espèce du genre Chat. V. ce mot. LEOPARD. moz. Ÿ. Boucae p’ARGENT et TurBo. Les marchands de Coquilles donnent aussi ce nom à une Porcelaine ainsi qu’à un Cône. LÉOPOLDINIE. Leopoldinia. Bot. Genre de la fa- mille des Palmiers, et de la Monœæcie Hexandrie, L., nouvellement établi par Martius (Gen. el Sp. Palm. Brasil., p. 58, t. 52 et 55) qui l’a ainsi caractérisé : fleurs monoïques rassemblées sur un même régime paniculé et très-rameux, sessiles dans de petites fos- settes, et accompagnées de bractées; spathe nulle. Les fleurs mâles sont pourvues d’un calice à trois folioles imbriquées, d’une corolle à trois pétales, et de six éta- mines. Les fleurs femelles ont un calice et une coroile, comme dans les mâles, un ovaire triloculaire, des stig- males sessiles, excentriques. Le fruit est une baie dru- pacée, sèche, à fibres réticulées, ne contenant qu’une seule graine munie d’un albumen égal, et d’un em- bryon latéral et presque basilaire. Le Palmier sur le- quel ce genre a été constitué, est indigène du Brésil. Sa tige, revêlue d’un réseau de fibrilles, n’est pas très- élevée ; son bois est tendre, rougeâtre. Il a des frondes pinnées, non épineuses, un régime très-rameux, cou- vert d’un duvet ferrugineux. Les fleurs sont petites, rougeâtres, et les fruits d’un vert jaunâtre. LEORIS. ma. 7. Loris. LÉOTIE. Leotia. not. Hill est le créateur de ce genre de Champignons; Persoon, dans sa Mycologie Euro- péenne, le caractérise ainsi : chapeau ovale ou orbi- culaire, dont le hord élevé entoure le stipe. Cet auteur : G DICT. DES SCIENCES NAT. L'ÉR NE] 1 SS décrit neuf espèces dont voici les principales : 1° Leotia circinans, Pers., charnue (grande), roux-cannelle, à chapeau orbieulaire, convexe. Cette plante se trouve dans les pineraies, en Allemagne et en Suisse; elle croil sur la terre et se groupe circulairement. Le chapeau des jeunes espèces est sous-visqueux, pâle-livide, de trois à quatre lignes de largeur; à marge sous-ondulée; le stipe est couleur de suie; à base noirâtre. 20 Leotia Clavus, Pers.; chapeau assez grand, hémisphérique, jaune-rouge; stipe fuligineux, verdâtre ou sous-oli- vâtre, atténué en dessous; la substance en est un peu ferme; le chapeau sous-globuleux, assez grand com- parativement à la grandeur du stipe; celui-ci est lisse, couvert de quelques squammes en fort petit nombre; il noircit par la dessiccation. Mougeot et Nestler l'ont trouvé sur le bois de Sapin, au bord des ruisseaux. Le genre Leotia de Hill, qui comprenait plusieurs Helvelles et des Pezizes, a été réuni au premier de ces genres par quelques auteurs. D’autres botanistes l’ont partagé et ont eréé comme genres les trois principales coupes ou sous-genres formés primitivement par Per- soon, savoir : Mitrula, Leotia el Verpa. LÉPACHYS. por. Sous ce nom, Raffinesque (Journ. de Physique, août 1819) a établi un nouveau genre de la famille des Synanthérées. Les caractères qu’il lui a imposés sont trop vagues pour qu’on puisse le distin- guer du Rudbeckia, aux dépens duquel il a été formé. H. Cassini propose d’en faire une section de ce dernier genre, sous le nom de ZLepachys ou d’Obelistheca (autre dénomination employée par Raffinesque pour le même genre), section qui serait caractérisée par l’ab- sence de laigrette. De Candolle a nommé Lepachys la première section de son genre Obeliscaria. LÉPADELLE. Lepadella.1xr. Genre de la famille des Brachionides, proposé par Bory, dans l’ordre des Crusto- dés ; caractères : test univalve en carapace, indifférem- ment denté, ou échancré par derrière; organes diges- tifs obscurs, mais rapprochés de la partie antérieure quand ils sont distincts, les ciliaires ne formant pas de rolifères radiés complets; queue terminale bifide. Ce genre faisait partie des Brachions de Müller, mais il ne pouvait demeurer confondu sous un même nom, avec des espèces bivalves ou utriculaires, non plus qu'avec des Anourelles, ou espèces sans queue, car une queue ne laisse pas que d’être un caractère fort considérable, lorsqu'elle s'articule déjà, ce qui marque une compli- cation d'organisation importante à signaler. Les Lépa- delles vivent dans les eaux douces, parmi les Lenticules et les Charagnes. Protégées par une pelite carapace translucide, elles y nagent avec rapidité à la manière des petits Crustacés. Le Brachionus lamellaris, Müll., p. 540, tab. 47, fig. 8-11, Encycl., pl. 27, fig. 22-95; le Z'richoda cornuta, Müll., p. 208, tab. 50, f. 1-5, Encycl., pl. 15, f. 24-96, et le Brachionus patella, Müll., p. 541, pl. 48, f. 18-19, Encycl., pl. 27, f. 26-50, sont les espèces qui peuvent le mieux donner l’idée de ce qu'on doit entendre par Lépadelle. LÉPADITES. MOLL. Foss. /”. BALANE. LÉPADOGASTRE. Lepadogaster. pois. Genre formé par Gouan, adopté par tous les ichthyologistes, placé par Cuvier dans la famille des Discoboles, de l’ordre 21 526 L'ENP des Malacoptérygiens Subbrachiens, et par Duméril dans sa famille des Plectoptères, de l’ordre des Téléo- branches. Ses caractères sont dans l’ampleur des pec- (orales descendues à la face inférieure du tronc, où elles prennent des rayons plus forts, se replacent un peu en avant, et s'unissent l’une à l’autre, sous la gorge, par une membrane transverse, dirigée en avant; une autre membrane transverse, dirigée en arrière, adhé- rente au bassin, et se prolongeant sur les côtes pour s'attacher au corps, leur tient lieu de ventrales. Du reste le corps est lisse et sans écailles ; la tête est large et déprimée, le museau saillant et extensible ; les ouïes sont peu fendues, garnies de quatre ou cinq rayons. Les Lépadogastres sont de pelits Poissons marins, qui n'ont qu’une dorsale molle, vis-à-vis une anale pareille. Leur intestin est court, droit, sans cœcum; la vessie natatoire manque; cependant, dit Cuvier, ils n’en na- gent pas moins avec vivacité le long des rivages. Ils sont fort voisins des Cycloptères. Les espèces sont ré- parties en deux sous-genres. + PorTE-ÉcuLces de Cuvier, Lépadogasières de La- cépède, Lepadogaster, Gouan, où la membrane repré- sentant les ventrales règne circulairement sous le bas- sin, et forme un disque concave, et chez qui, d’un autre côté, les os de l'épaule forment en arrière une légère saillie qui complète un second disque avec la mem- brane qui unit les pectorales. La plupart se trouvent près des côtes d'Europe. * Où la dorsale et l’anale sont distinctes de la caudale. LÉPADOGASTRE DE GOUAN. Lepadogaster Gouantü, Lacép., Pois., t. 1, pl. 23, f. 5-4; le Porte-Écuelle, Encycel. Pois., pl. 86, fig.556; Lepadogaster rostratus de Schneider. Il a deux filaments déliés auprès des na- rines; le corps verdâtre, couvert de petits tubercules bruns, ayant la tête en cœur, plus grosse que le corps, où entre de gros yeux se voient, en dessus, deux taches brunes, en forme de croissant. Cette espèce atteint de dix pouces à un pied de long, et se tient dans les galets des rivages du golfe de Lyon et de Gènes. Le Lépadogastre Balbisien figuré par Risso, pl. 4, fig. 9, et le Lepadogaster Candolii du même auteur, petit Poisson qui n’a guère que trois pouces, complè- tent cette section. ** Ou les nageoires dorsale, caudale et anale n’en font qu’une. LÉPADOGASTRE DE WILLDENOW. Lepadoguster Will- denowit, fort bien figuré par Risso, pl. 4, f. 10. Très- petit Poisson de la mer de Nice, dépourvu d’appendice aux narines; c’est la seule espèce connue de cette sec- tion. La couleur de son dos est celle de la feuille morte, nuancée de brunâtre, avec de très-petits points rouges. +t Gogrésoces, Gobiesox de Lacépède, qui n’ont point ces doubles rebords par lesquels les ventrales et les pectorales forment un double disque. Ils ont une seule dorsale, et leur anale, distincte de la caudale, est courte. On en connaît quatre espèces : LÉPADOGASTRE TESTAR. Lepadogaster cephalus; Go- biésoce de Lacépède, t. 117, pl. 19, f. 1; Cyclopterus nudus? L. Il a la tête beaucoup plus grosse et plus large que le corps, arrondie par devant et un peu dé- | LÉP primée dans sa parlie supérieure; les yeux sont très- rapprochés l'un de l’autre, les lèvres doubles et exten- sibles; on aperçoit une légère concavité sur la nuque, et l’on remarque, sur le dos, un enfoncement semblable; le ventre est saillant et très-gros; la nageoire dorsale, très-courte, est placée fort près de la caudale. Sa couleur générale est le roux, plus foncé sur le dos que sur la partie inférieure; on ne distingue ni raies, ni bandes, ni taches proprement dites. Il habite les fleuves de l'Amérique méridionale. Le Lepadogaster dentex de Schneider, Poisson peu connu, médiocrement représenté par Lacépède, d’après un dessin de Plumier ; originaire des rivières de l'Amé- rique méridionale; le Cyclopterus bimaculatus de Pennant ou Bouclier à double tache, Encycl. Pois. , pl. 86, fig. 555, très-pelite espèce des côtes d’Angle- terre, et le Cyclopterus littoreus de Schneider, com- plètent ce sous-genre. LÉPALE. Lepalum. ot. Dunal nomme ainsi des écailles qui existent à la base des organes mâles, dans certaines plantes, et dont l’ensemble constitue le Lé- pisme. 7. ce mot. LÉPANTHE. Lepanthes. ot. Genre de Ja famille des Orchidées, établi par Swartz (For. Ind.-Occid., 3, p. 1557) pour quelques espèces auparavant placées dans le genre Æpidendrum, dont elles diffèrent par les caractères suivants : les trois divisions extérieures du calice sont ovales, acuminées, un peu concaves, étalées et soudées ensemble par leur base; les deux intérieures sont très-pelites, difformes, rapprochées du gynostème. Le labelle est nul; mais le gynostème qui est cylindrique, présente deux petiles ailes falciformes, placées à son sommet ou à sa base; le stigmate est une pelite fossette glanduleuse située au-dessous de l’anthère; celle-ci est terminale, operculée, à deux loges contenant chacune une seule masse pollinique solide et globuleuse. Le fruit est une capsule pédicellée, arrondie et trigone. Ce genre paraît avoir de grands rapports avec le Sfelis. Il se compose de petites plan- tes parasites, croissant sur l'écorce des arbres. Leur tige est simple, courte, monophylle; les fleurs très- petites, disposées en un épi qui naît de la gaîne de la feuille. Dans sa Flore des Indes-Occidentales, Swartz décrit quatre espèces de ce genre, observées par lui à la Jamaïque. Ces quatre espèces avaient d’abord été signalées par le même auteur comme faisant parie du genre Épidendre, dans le Prodrome de sa Flore. LÉPAS. mou. Nom des Balanes dans Linné. /”. BA- LANE. Les marchands de Coquilles nomment LÉPAS EN BATEAU, le Patella rustica; Lépas FENDU, l'Enargi- nula fissura; LéÉpas DE MAGELLAN, le Fissurella picta; LÉPAS EN TREILLIS, le Fissurella græca, etc. F. Pa- TELLE. LÉPECHINIE. Lepechinia. 8or. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, L., établi par Willdenow (Ænumer. Hort. Berol., n° 21) qui lui a donné pour caractères essentiels : un calice dont la lèvre supérieure est bifide, l’inférieure divisée en trois lobes presque égaux; deux étamines écartées. Ce genre, qui a été réuni à l’Æorminum de Linné par Persoon. se compose de deux espèces, savoir : Lepe- LÉP chinia spicata et Lepechinia clinopodifolia. Celle-ci croît en Sibérie; la première, qui était cultivée au jardin de Berlin, et dont Willdenow a donné une bonne figure, a été rapportée du Mexique par Humboldt et Bonpland. LEPÉOCERCITE. Lepeocercis. or. Genre de la fa- mille des Graminées, établi par Trinius qui lui assigne pour caractères : épillets biflores, géminés; fleur in- férieure neutre, unipaléacée, la supérieure sessile, hermaphrodite dans l’épillet ét mâle dans le pédicelle; une glume ovale et tronquée; deux paillettes dont l’in- férieure, dans la fleur hermaphrodite, se termine en arête tortillée; elle est mutique dans les fleurs mâles; trois squammelles. LEPÉOCERCITE DENTÉE EN SCIE. Lepeocercis serralus, Trin.; Andropogon serratus, Retz. LEPÉOPHTHÉIRE. Lepeophtheirus. crusr. Ce nom a été donné par Nortmann à un genre de Crustacés parasites, qui ressemblent beaucoup aux Caliges, par leur forme générale, mais qui ont un œil unique au milieu du front, et qui n’ont pas, comme les Caliges, un appendice frontal impair. Le type de ce genre est le Lepeophtheirus pectoralis, Nortm.; Lernea pecto- ralis, Müller. LÉPÉOSTÉGÈRE. Lepeostegeres. por. Le genre in- stitué sous ce nom, par le docteur Blume, n’a pas été adopté par De Candolle qui en a réuni les espèces à son genre Loranthus. V. LORANTHE. LEPERIZA. BorT. Ce genre, institué par Herbert dans la famille des Amaryllidées pour une espèce du genre Pancratium (Pancratium latifolium), n’a point été adopté par la majorité des botanistes. LÉPIA. BoT. Nom donné par De Candolle à la cin- quième section du genre Lepidiumn. V. LÉpiniER. Des- vaux (Journ. de Bot., 5, p. 165) s’en était servi pour désigner un genre composé d'espèces appartenant, pour la plupart, à cette section. Dans Hill (Exof,, n° 20) ce nom est synonyme de Zinnia pauciflora, L. LÉPICAUNE. por. Lapeyrouse (Histoire abrégée des plantes des Pyrénées) à donné ce nom à un genre de la famille des Synanthérées, établi antérieurement par Mœænch sous celui de Catonia. De même que ce dernier auteur, il lui donnait pour types les Zieracium blat- tarioides et amplexicaule, L.; mais il y faisait aussi entrer plusieurs autres espèces d’ÆAieracium, tels que les Hieracium intybaceum, grandiflorum, prunel- lœfolium, etc. Ce genre a été adopté par Cassini, qui en a exclu plusieurs de ces espèces et l’a restreint aux Hieracium blattarioides et grandiflorum. Ne lui trouvant aucune affinité avec les Épervières, il l’a placé entre le Barckhausia et le Crepis. V, Éper- VIÈRE. LÉPICÈNE. Lepicena. BoT. Le professeur Richard a donné ce nom aux deux écailles les plus extérieures de chaque épillet dans la famille des Graminées. C’est la même partie que Linné nommaiïit calice, Jussieu, glume et Palisot de Beauvois bale. La Lépicène con- tient une, deux ou un nombre plus considérable de fleurs. En général elle est formée de deux écailles ou BÉP 327 seule. Enfin cet organe peut offrir un grand nombre de modifications dans sa forme, sa consistance, sa lon- gueur, relativement aux fleurs qu’il recouvre, la pré- sence ou l’absence de soies ou d’arêtes. Ces diverses modifications ont été mises en usage par les agrosto- graphes pour l'établissement des genres, dans la vaste famille des Graminées. 7. ce mot. LÉPICÉPHALE. Lepicephalus. BoT. Ce genre établi par Lagasca (Gen. et Spec. 1816, p. 7), dans la famille des Dipsacées, a été reconnu ne point différer suffisam- ment du genre Cephalaria, précédemment publié par Schrader. V. CÉPHALAIRE. LÉPICLINE. por. Même chose que Lépiscline. LÉPIDAGATHIDE. Lepidagathis. port. Genre de la famille des Acanthacées et de la Didynamie Angiosper- mie, L., proposé par Willdenow (Species Plant. {. 111, p.400) qui l’a ainsi caractérisé : calice polyphylle, im- briqué; corolle dont la lèvre supérieure est très-pelite, Pinférieure tripartite; capsule triloculaire. Ce genre, très-voisin des Acanthes, a été constitué sur une plante des Indes-Orientales dont les échantillons n'étaient pas en bon état. Aussi a-t-il besoin d’une révision at- tentive avant d’être admis définitivement. Le Lepida- gathis crislata, W., a une tige ligneuse, des feuilles opposées, sessiles, linéaires, obtuses et très-entières; ses fleurs sont agglomérées en capitules. LÉPIDANTHÉ. Lepidantheus. 8oT. Plante garnie ou pourvue d'écailles. LÉPIDANTHE. Lepidanthus. or. Genre de la fa- mille des Restiacées, établi par Nees Von-Esenbéeck, (Linnea, v. 665) qui lui assigne pour caractères : fleurs dioïques ; les mâles à périgone glumé, bi ou tribrac- téolé; trois étamines opposées aux glumes; anthères bi- loculaires et versaliles. LÉPIDANTHE DU Cap. Lepidanthus Capensis, Nées. Chaumes très-simples, dépourvus de feuilles; fleurs mâles rassemblées en épis terminaux. LÉPIDAPLOA. or. Nom donné par Cassini à l’un des groupes qu’il a formés dans le genre Vernonia , et qui a été adopté par De Candolle. LÉPIDÉILÈME. Lepideilema. port. Genre de la fa- mille des Graminées, Triandrie Monogynie , Lin. , au- quelsont assignés les caractères suivan(s : axe en forme de caducée; épillets solitaires, linéari-lancéolés ; invo- lucelle coriace el double : l'extérieur formé de quatre à six écailles très-courtes, l’intérieur de deux à trois, mais allongées, ou d’une seule longuement prolongée en queue ; deux glumes. Le périanthe est bivalve : un seul style trifide : trois étamines. La seule espèce connue de ce genre a été nommée Lepideilema lanci-. folium ; elle est originaire du Brésil. Ce genre, établi par Trinius (Act. Petropolit. 1850 , 1, 95), ne paraît point différer du genre Streptochaeta, précédemment formé par Nees (in Mart. Fl. Bras. 11, 536). LEPIDIASTRUM. BorT. Sous ce nom, De Candolle a désigné la septième section du genre Lepidium. F. Lé- PIDIER. LÉPIDIE. Lepidia. ANNÉL. Savigny (Syst. des Anim... p. 45 , note) propose ce nom pour désigner un nouveau genre qu’il suppose pouvoir être établi sur une espèce valves; mais quelquefois elle ne se compose que d'une ! d’Annélide, le Nereis stellifera de Müller (Zoo!. Dan., 528 LÉP part. 2, tab. 69, fig. 1-3). Savigny n'a pas vu l'animal, mais il juge, d’après la figure et la description, qu’on de- vrail trouver des antennes; il existe en outre une grosse trompe couronnée de tentacules, deux mâchoires cor- nées, des cirres tentaculaires au nombre de six, des cirres supérieurs en forme d’écailles elliptiques , ap- pliquées transversalement sur le dos, deux faisceaux de soies, ou plutôt deux lames réunies pour chaque pied, et les cirres inférieurs très-courts. Ce genre offre plusieurs points de ressemblance extérieure avec les Aphrodites. 11 appartient, dans la Méthode de Savigny, à l’ordre des Néréidées et à la famille des Néréides. LÉPIDIER. Lepidium. por. Genre de la famille des Crucifères et de la Tétradynamie siliculeuse , L., ainsi caractérisé par De Candolle (Syst. Veg. Nat., 2, p. 527) : calice à quatre folioles égales; quatre pélales entiers; six étamines létradynames, libres, et dont les filets ne présentent aucune dent; silicule ovale, dépri- mée, dfhiscente, à valves carénées, tantôt ne présen- tant aucun appendice , tantôt ailée vers le sommet, à cloison membraneuse, étroite, égale aux valves ou quelquefois plus courte que celles-ci, et alors la silicule est échancrée, surmontée d’un style filiforme, ordinai- rement très-court; graines solitaires et pendantes dans chaque loge, triquètres ou comprimées, à cotylédons oblongs ou linéaires, incombants. Ce genre est le type de la neuvième tribu établie par De Candolle, sous lenom de Lépidinées ou de Notorhiztes angustiseptées. Les auteurs l'ont souvent confondu avec le 7'hlaspi ou en ont fort mal défini les caractères. Dans la seconde édition de l'Æoritus Kewensis, R. Brown a fixé les li- mites du Lepidium et y a réuni des espèces que Linné plaçait dans les genres 7'hlaspi et Cochlearia. En adoptant cette réforme , De Candolle y a fondu les gen- res Kandis d'Adanson, Cardaria et Lepia de Desvaux. Le Lepidium se distingue facilement du Z'hlaspi par ses loges constamment monospermes et par ses coly- lédons incombants au lieu d’être accombants; il diffère du Sencbiera par ses silicules déhiscentes , à valves ca- rénées, tandis qu’elles sont indéhiscentes et à valves concaves dans ce dernier genre; enfin ses loges mono- spermes empêchent de le confondre avec l'Eunomia dans lequel les loges sont dispermes. Les Lépidiers sont des plantes herbacées ou à peine sous-frutescentes. Leurs tiges sont cylindriques, rameu- ses, à feuilles simples, de formes diverses ; ils ont de petites fleurs blanches, disposées en grappes termina- les, longues et dressées. Plus que la plupart des autres Crucifères, ces plantes se trouvent dispersées sur toute _la surface du globe, car dix espèces croissent en Eu- rope, quinze dans les provinces d'Asie, voisines de l’Eu- rope, sept au cap de Bonne - Espérance, neuf dans la Nouvelle-Hoilande , et onze en Amérique. Ces espèces ont été distribuées de la manière suivante, en sept sec- tions, par le professeur De Candolle. $ 1. Carparta. Desvaux (Journal de Bot., 5, p. 165) en avait fait un genre. Elle est caractérisée par une sili- cule ovale en cœur, presque déprimée, à valves conca- ves sans ailes sur le dos, et surmontée d’un style fili- forme. Elle forme le passage, au moyen du caractère fourni par la concavité des valves, du Senebiera au LÉP Lepidium; mais le port, semblable à celui de ce der- nier genre, est une raison pour ne pas l’en éloigner. L'unique espèce qui la constitue estle Lepidium Draba que Linné, dans sa seconde édition, avait transporté parmi les Cochlearia. Cette plante, qui est très-com- mune dans les champs cullivés de l’Europe australe, se rencontre aussi à Montmartre et à la plaine des Sa- blons dans les environs de Paris; mais elle y est peu abondante. $2. EczirsaR1A. La silicule est elliptique, à valves ca- rénées, el surmontée d'un style filiforme. Les espèces de cette section ressemblent par leur port à celle de la précédente; leur silicule ne diffère de la silicule des Lepia, une des sections suivantes, que parce qu’elle est slylifère ; au reste, les ÆEllipsaria servent de lien entre le Cardaria et les autres Lepidium. Quatre es- pèces, dont trois sont indigènes du bassin de la Médi- terranée, el une de la Sibérie, composent cette section. En voici la nomenclature : Lepidium Chalepense, L.; Lepidium oxyotum, Labill.; Lepidiumn glastifolium, Desf., For. At., t. 147; Lepidium amplexicaule, Willd. $5.Brapyriprum. Celte section offre une silicule el- liptique, entière ou presque échancrée, à valves caré- nées, munie d’un style court, à peine saillant; le ca- lice est persistant ou ne tombe que très-tard; les feuilles caulinaires ne sont ni amplexicaules, ni auriculées. Elle renferme trois espèces, savoir : Lepidium cæspi- tosurn, Desv., indigène d'Arménie; Lepidium coropo- nifolium, Fisch., de la Russie orientale, et Lepidium Humboldtii, DC., qui croît dans les hautes monta- gnes du Pérou, près de Chillo, et qui a été réuni par Kunth au Senebiera, sous le nom de Senebiera Dubia. $ 4. Garpamon. Le genre Nasturtium de Boerhaave etde Médikus, qu’il ne faut pas confondre avecun autre genre de Crucifères formé par Brown el qui a reçu la même dénomination, compose cette section. Elle est caractérisée par sa silicule presque orbiculée, échan- crée au sommel, à valves carénées-naviculaires et un peu ailées sur le dos, munie d’un style très-court caché dans l’échancerure; cotylédons divisés en trois lobes. On ne compte que deux espèces dans cette section, savoir : le Lepidium sativum, L.; etle Lepidium spinescens, DC. La première offre assez d'intérêt pour mériterune courte description. Le LÉPIDIER CULTIVÉ , Lepidium sativum , L., vul- gairement Cresson alénois et Nasitort, esl une petite plante annuelle dont la tige est dressée, cylindrique, glauque, rameuse, haute d'environ trois décimètres. Ses feuilles inférieures sont pétiolées , bipinnatifides, glabres et glauques, à segments incisés; les supérieures sont presque simples et sessiles. Les fleurs sont blan- ches, très-petites, portées sur de courts pélioles, formant des épis courts à l’extrémité supérieure des rameaux. Cette plante croit naturellement en Perse et dans d’autres contrées de l'Orient. On la cultive dans les jardins potagers de l’Europe, d’où elle s'échappe et naîl spontanément aux environs. Une variété dont les feuilles sont sinueuses et crépues, est forl commune partout. La saveur du Cresson alénois est chaude, lé- gèrement àcre et piquante. C’est un antiscorbutique et LÉP un assaisonnement agréable dans les salades; quelque- fois même on le mange sans mélange d’autres herbes potagères. 5. Lepra. Cette section, dont plusieurs espèces for- maient un genre auquel Desvaux donnait le nom ci-dessus employé, el qui a été désigné sous celui de Lasioptera par Andrzeiowski, offre les caractères sui- vants : silicule presque orbiculée, échancrée au som- met, à valves naviculaires, munies au sommet d’ailes souvent adnées au style, lequel est très-court et ren- fermé dans l’échancrure; cotylédons entiers. Les Lepi- dium campestre el hirtum, qui croissent en Europe, étaient des Z'hlaspi de Linné. Les Lepidium leiocar- pum, DC., et Lepidiumm spinosum, L., se trouvent dans l'Orient; le Lepidium rotundum est une plante indigène de la Nouvelle-Hollande. 6 6. Drcerrium. Ce nom est emprunté à Raffinesque- Schmaltz (Zlor. Ludovw., p. 85) qui a fait un genre particulier de cette section. Elle est caractérisée par une silicule presque elliptique, échancrée au sommet, à valves carénées, non ailée sur le dos ni au sommet, el n'ayant presque point de style. Les fleurs sont très- petites, quelquefois à deux ou quatre étamines, ou plus rarement manquant de pétales. On y compte plus de vingt espèces indigènes de toutes les parties du monde, et parmi lesquelles on peut indiquer comme les plus remarquables : le Lepidiumn Virginicuin, L., de l’A- mérique septentrionale; le Lepidium ruderale, qui se trouve dans les lieux stériles de presque toute l’Eu- rope, depuis l'Italie et la France méridionale jusqu’à Pétersbourg, et depuis l'Angleterre jusqu’à Constanti- nople; le Lepidium perfoliatum de l'Europe orientale et de l’Asie qui lui est contiguë. Cette espèce est facile à distinguer : ses feuilles inférieures sont multifides, tandis que les supérieures sont très-entières et amplexi- caules; le Lepidium piscidium desiles dela mer duSud, qui sert aux habitants à enivrer le Poisson; enfin plu- sieurs espèces indigènes de la Nouvelle-Hollande, du cap de Bonne-Espérance et de l'Amérique méridionale, telles que les Lepidium hyssopifolium, foliosuim , Novæ-Hollandiæ, subdentatum, Chichicara, Bona- riense, etc. $ 7. LepipiasTrum. La silicule est ovée ou elliptique, très-entière et nullement échancrée, terminée en pointe par le stigmate presque sessile, à valves carénées et sans appendices. Cette section se compose de onze es- pèces, parmi lesquelles on distingue le Lepidium lali- folium et le Lepidium Iberis, indigènes d'Europe, et le Lepidiuwm oleraceum , Forst., de la Nouvelle-Zé- lande. La saveur de cette espèce est légèrement âcre et même agréable, approchant de celle de l’Épinard ou de la Laitue. Ce fut à l’aide de cet antiscorbutique que l'équipage du capitaine Cook fut guéri de la maladie qui le désolait pendant une longue traversée. Plusieurs espèces de Lepidium établies par Linné sont devenues les types des genres Eunomia, T'ees- dalia, Hutchinsia de De Candolle et R. Brown. 7”. ces mots. LÉPIDINÉES. Lepidineæ. or. C'est le nom donné par De Candolle (Sysé. Feget. Nat., vol. 2, p. 521) à la neuvième tribu des Crucifères. Elle est ainsi carac- DEP 529 térisée : silicule oblongue, ovée, didyme ou obcordée, à cloison très-étroile, à valves carénées ou très-con- caves; graines solitaires ou en petit nombre dans cha- que loge, ovées, non bordées; cotylédons plans, rare- ment trilobés ou découpés, incombants. D'après ce dernier caractère et celui de la cloison très-étroite des silicules, cette tribu a été encore nommée Notorhizées angustiseptées (Notorhizeæ angustiseptæ). Par la structure des cotylédons et la forme des graines, elle est voisine des Thlaspidées. Elle se lie aussi avec les Camélinées et les Isatidées, au moyen des genres Sene- biera et Æthionema. - LEPIDION. pois. Espèce du genre Gade. LÉPIDION. gor. Synonyme de Passerage ou Lépi- dier. }’.ce dernier mot. LÉPIDIOPTÈRES. V. LÉPIDOPTÈRES. LEPIDIUM. BoT. /”. LÉPIDIER. LÉPIDOCARPODENDRON. 8or. Synonyme de Pro- téa. V. ce mot. LÉPIDOCARYER. Lepidocaryuim. 8oT. Genre de la famille des Palmiers, et de la Polygamie Diœcie, L., nouvellement établi par Martius (Gen. et Spec. Palm. Brasil, p. 49, t. 45-47) qui lui a imposé les caractères suivants : régime (Spadix) enveloppé de plusieurs spathes incomplètes; fleurs distiques, disposées en cha- tonslégèrement comprimés,el accompagnées de petites spathes. Les fleurs mâles sont composées d’un calice campanulé, à trois petites dents ; d’une corolle à trois pétales; de six étamines dont les anthères sont ovées- oblongues, et adnées par leur dos au filet. Dans les fleurs hermaphrodites le calice est comme dans les mâ- les; la corolle monopétale, trifide ; six étamines; trois stigmates connés, linéaires , dressés; une baie drupa- cée, renfermant une seule graine munie d’un albumen homogène et d’un embryon latéral logé dans la fossette circulaire ombilicale. Le {ype de ce genre est un Pal- mier du Brésil, dont le stipe est pelit, composé à l’in- térieur d’un bois dur et rougeâtre, revêtu des débris des pétioles, à frondes terminales, flabelliformes, irré- gulièrement fendues; les régimes placés entre les fron- des, portant des fleurs roses et rougeâtres. Les fruits sont en forme de cônes, et d’une couleur brune-rou- geâtre. Martius l’a nommé Lepidocaryum gracile. LÉPIDOCÈRE. Lepidocerus.ins. On qualifie ainsi les antennes lorsqu'elles sont garnies de poils fins et courts, qui ont l'aspect d’écailles. LÉPIDOCROCITE ou LÉPIDOKROKITE. min. Variété de Fer hydraté en petits rognons, à texture fibreuse et écailleuse, d’un éclat métalloïde et d’un brun-rougeà- tre, accompagnant, dans quelques localités, le Fer hy- draté aciculaire ou fibreux. Le Lépidokrokite de Hol- lerterzug, analysé par Brandes, lui a donné : peroxide de Fer, 88; oxyde de Manganèse, 0,5; Silice, 0,5; Eau, 11. LÉPIDODENDRE. Lepidodendron. vÉGéT. Foss.Bron- gniard a donné ce nom à un genre de végétaux fossiles dont il a observé les débris dans les formations houil- lères; ce sont des troncs dichotomes, à sommet épaissi, couverts de feuilles linéaires et des cicatrices qu’elles laissent après leur chute, offrant des formes régulières | rhomboïdales ou orbiculaires. Labèche, dans son Ma- 550 L'ÉP nuel géologique, cite et nomme quarante espèces de Lépidodendres. Sterneberg avait appelé ces mêmes fos- siles Lepidoflay os. : LÉPIDOGENYDE. Lepidogenys. o1s. Ce genre nou- veau, formé récemment par Goult, dans la famille des Accipitres, ne diffère point de celui proposé par Les- son, sous le nom de Lophotes. F. LoPROTE. LÉPIDOLÈPRE. Lepidoleprus. pois. Genre formé par Risso , et voisin des Gades, adopté par Cuvier, qui le place, sous le nom de Grenadier, dans la première fa- mille de l’ordre des Malacoptérygiens Subbrachiens. Ses caractères consistent dans les sous-orbiculaires s’unissant en avant entre eux et avec les os du nez, pour former un museau déprimé qui avance au-dessus de la bouche, et sous lequel celle-ci conserve sa mobilité. La tête entière el tout le corps sont garnis d'écailles dures el hérissées de petites épines. Les ventrales sont pe- tites et un peu jugulaires; les pectorales médiocres; la première dorsale est courte et haute, la seconde dorsale et l’anale sont très-longues et s'unissent en pointe à la caudale. Les dents aux mâchoires sont fines et courtes. Les deux espèces connues de ce genre vivent dans les plus grandes profondeurs de la Méditerranée. LÉPIDOLÈPRE TRACHYRINQUE. Lepidoleprus trachy- rinchus, Riss. Tête grosse et déprimée; yeux grands, ovales, argentés, avec des points rouges, et comme couverts d’une membrane transparente; iris doré; pru- nelle bleue; dos d’un gris blanchâtre, qui passe au vio- let vers la queue; première dorsale noirâtre, la seconde grise, liserée de noir. Taille, de quinze à dix-huit pouces. LÉPIDOLÈPRE COELORHINQUE. Lepidoleprus cœlorin- chus, Riss. Museau festonné et surmonté d’une protu- bérance; préopercule portant une longue prolubérance osseuse; opercule finement dentelée; première dor- sale très-haute, en forme de harpe; caudale pointue; teinte générale grise, nuancée de rouge-violâtre; na- geoire anale liserée de noir. Taille, de six à neuf pouces. LÉPIDOLITHE ou LILALITHE. mix. Variété de Mica, en masses composées de petites écailles ou lamelles, ordinairement de couleur violette, et dont on faisait une espèce particulière, avant que Cordier eût démon- tré son identité avec le Mica. LEPIDOMA. 8orT. Sous-genre du Lecidea de la Mé- thode lichénographique d'Acharius ; il est caractérisé par un (halle crustacé effiguré; il correspond au genre Psora du même auteur, genre que Fée a cru de- voir rétablir. Le sous-genre Lepidoma du Synopsis Lichenum et de la Lichénographie universelle, a reçu de l'extension et renferme les espèces du sous-genre Saphenaria, qui est le Circinaria de Fée. LEPIDONEMA. 8oT. Le genre institué sous ce nom, par Fischer et Meyer, dans la famille des Synanthérées, Ann. des Sciences natur., 1856, Bot., p. 121, ne diffère point, selon le professeur De Candolle, du genre Mi- croseris, antérieurement élabli par Don. F. MICROSÉ- RIDE. LÉPIDONOTE. Lepidonota. ANNËL. Genre établi par Leach, aux dépens des Aphrodites de Linné, et ayant pour type l’'Aphrodila squammala, L. Savigny l'avait LÉP précédemment distingué sous le nom de Polynoé. 7. ce mot. LÉPIDOPAPPE. Lepidopappus. 2oT. Ce genre qui a été créé dans la famille des Synanthérées, par les au- teurs de la Flore du Mexique, ne diffère pas du genre Hymenopappus de L’héritier, que Kunth a réuni au genre Zlorestina. V,. FLORESTINE. LÉPIDOPE. Lepidopus. pots. Genre établi par Gouan, adopté par Cuvier, sous le nom de Jarretière, dans la famille des Tœnioïdes, de l’ordre des Acanthoptléry- giens, et par Duméril qui le place dans sa famille des Pétalosomes. Ses caractères consistent dans l’allonge- ment du corps qui est aplati et garni d’une dorsale fort prolongée. Les mâchoires sont pointues, et les dents aussi fortes et aiguës que dans les Trichiures. L’anale est fort remarquable, étant composée d’un seul rayon ; elle est courte et située vers l'extrémité de la queue. Deux petites écailles pointues, mobiles, situées sous les pectorales, y tiennent lieu de ventrales. On en connaît deux espèces qui furent d’abord confondues; l’une et l’autre vivent dans la Méditerranée. LÉPIDOPE DE GOUAN. Lepidopus Gouanianus, Lac., Pois., t. 11, p. 520; la Jarretière, Encycl. Pois., pl. 84, f. 564. Il a sa mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure où sont trois longues dents crochues, outre celles qui la garnissent. Cette espèce n’atteint jamais deux pieds de longueur; sa couleur générale est ar- gentée, avec des reflets azurés et la nuque bleue. L’anus occupe le milieu du corps. 8. 7, D. 53, v. 1, A. 1. La seconde espèce connue a été décrite plusieurs fois comme espèce nouvelle, et chacune sous des noms nouveaux; elle est bien plus grande (atteignant plus de quatre pieds) et resplendissante de la plus belle teinte d'argent. Risso l’a dédiée à Péron; c’est le Tri- chiurus caudatus d'Euphrasen et ensiformis de Van- delli; le Jandellius lusitanicus de Shaw el le Zipho- theca tetradens de Montagu. LÉPIDOPHORE. Lepidophorum. or. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, formé par Necker aux dépens du genre Anthemis, pour une plante des montagnes sablonneuses du Portugal et de l'Estramadure. Caractères : capitule multiflore, hété- rogame; fleurons de la circonférence disposés sur un seul rang, ligulés et neutres; ceux du disque tubuleux, à cinq dents et bisexuels ; réceptacle convexe, garni de paillettes acuminato-aristées, placées entre les fleurons, plus longues que les corolles à l'instant de leur épanouissement; involucre largement campanulé, formé de plusieurs rangées d’écailles imbriquées, pres- que rondes, roussâtres et scarieuses au sommet; an- thères écaudatées , appendiculées et incluses; style inclus dans le tube des anthères; deux stigmates, fai- blement séparés, à peine tronqués el barbulés au som- met; akène glabre, tétragone, sans bec, ceux de la circonférence et quelquefois ceux du disque surmontés de quatre paillettes dont deux très-aiguës, le plus sou- vent ces derniers sont chauves. LÉPIDOPHORE RECOURBÉ. Lepidophorum repandum, Neck., De Cand.; Anthemis repanda, Linn.; Chrysan- themum lusitanicum, Tournef.; Verbesina repanda, Pers. Plante herbacée, glabre, simple, monocéphale; LÉP feuilles alternes, crenato-dentées et sessiles, les radi- cales sont spatulées et les caulinaires oblongues; les fleurs sont jaunes. LÉPIDOPHYLLE. Lepidophyllum. 8or. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu et de la Syngénésie superflue, L., établi par Cassini (Bulletin de la Soc. Philom., décembre 1816) qui l’a ainsi caractérisé : involucre oblong, cylindracé, formé d’écailles imbriquées, appliquées : les extérieures ova- les, les intérieures oblongues, très-obluses, coriaces, à bords membraneux, ciliés ou frangés; réceptacle petit, plan et nu; calathide cylindracée, dont le disque ne se compose que d’un petit nombre de fleurs (4à 6) régulières, hermaphrodites; la circonférence de deux ou trois fleurs distantes, en languettes et femelles; oyaires oblongs, striés, surmontés d’une aigrelte lon- gue, formée de poils inégaux, paléiformes el plumeux. Ce genre est placé, par son auteur, dans la tribu des Astérées, près du Baccharis, avec lequel il a beaucoup d’affinité ; il se rapproche aussi du Brachyris de Nut- tall, dont il est peut-être congénère. Une seule espèce le constitue : c’est le Lepidophyllum cupressiforme, Cass., Baccharis cupressiformis, Pers., arbrisseau rapporté dela Patagonie par Commerson, et qui est sur- tout remarquable par ses feuilles extrêmement petites, rapprochées et disposées sur quatre rangées longitu- dinales. LEPIDOPILUM. Bor. (Mousses.) Sous-genre établi dans le genre Pilotrichum de Palisot-Beauvois, pour les espèces dont la coiffe est hérissée de paillettes. Le Pilotrichum scabrisetum de Richard et de Schwæ- grichen, qui croit sur les arbres de la Guiane, est la seule espèce qui figure dans ce sous-genre. 7. PILo- TRICHUM. LÉPIDOPODE. rerr. Espèce du genre Hystérope. 7. ce mot. £ LÉPIDOPOGON. por. Ce genre formé par Tausch (Flora, 1851), dans la famille des Synanthérées, est analogue au genre Cylindrocline , précédemment éla- bli par Cassini. /. CYLINDROCLINE. LÉPIDOPOMES. pois. Famille de Poissons osseux, Holobranches, de l’ordre des Abdominaux, et dont les caractères correspondent exactement à ceux des genres Mugil et Exocetus de Linné. Duméril, dans sa Zoolo- gie analytique, compose cette famille des genres Exocet, Mugilomore, Chanos, Mugiloïde et Muge. LÉPIDOPTÈRES. Lepidoptera. ins. Ordre d'insectes établi par Linné, et auquel Fabricius a donné le nom de GLossATES (Glossata). Il formait, dans tous les ou- vrages de Latreille, le dixième ordre; mais depuis que ce savant a converti ses Myriapodes en classes (Fam. nat. du Règne Anim.), il ne forme plus que le neuvième ordre de la classe des Insectes; il est ainsi caractérisé : quatre ailes membraneuses, couvertes d’une poussière farineuse, formée de petites écailles; une trompe roulée en spirale à la bouche. Les Lépidoptères sont les insectes les plus beaux et ceux que la nature a le plus favorisés sous le point de vue des ornements ; ces animaux sont, parmi les insec- sectes, ce que les Oiseaux-Mouches et les Colibris sont | parmi les Oiseaux. Doués d’une très-grande facilité CE 551 pour le vol, ils semblent destinés à régner sur les fleurs, et l’on dirait qu’à eux seuls est attribué le droit de choisir leur nourriture dans leur corolle, en pompant, avec leur longue trompe, le suc qu’elle contient. Leurs ailes sont, en général, ornées des couleurs les plus va- riées et les plus brillantes : l'or, l'argent, l’azur, l’éme- raude et la pourpre s’y mélangent de mille et mille manières, pour produire des dessins de la plus grande beauté, et, tandis que la nature n’a donné aux ailes des autres insectes que la surface rigoureusement né- cessaire à l'exécution de leurs mouvements, il semble qu’elle s’est plu à s’écarter de cette règle en faveur des Lépidoptères, en augmentant beaucoup l'étendue de leurs ailes, afin d’avoir la faculté de produire des dessins plus grands et d'exercer davantage son pin- ceau. Elle a employé, pour l’ornement de ces insectes privilégiés, un genre de peinture que l’on connaît sous le nom de mosaïque. Des écailles en nombre infini, diversement colorées, implantées sur les deux surfaces de leurs ailes et disposées par imbrication, comme les tuiles d’un toit, avec une harmonie admirable, compo- sent, par leur réunion, ces dessins si diversifiés et si élégants qui surprennent et charment les regards; enfin la nature a été si prodigue d’ornements à l'égard des Lépidoptères, qu’elle a voulu, contre son habitude, que ces animaux en eussent jusque dans leur enfance, ou sous la forme de chenille, et souvent encore sous celle de chrysalide. II semble que cette sorte de supré- mälie que la nature paraît avoir donnée aux Papillons, aitdirigé Degéer et Olivier dans leurs distributions mé- thodiques des insectes, puisqu'ils ont placé les Lépi- doptères à la tête de la classe des Insectes. La bouche des Lépidoptères ne diffère pas organi- quement de celle des insectes broyeurs ou pourvus de mâchoires. Savigny et Latreille ont démontré qu’elle élait composée des mêmes pièces, mais que ces pièces étaient appropriées aux fonctions qu'elles étaient des- tinées à remplir; ainsi, plusieurs sont restées rudimen- taires, tandis que d’autres ont pris un accroissement excessif. Cette bouche est composée d’un labre souvent presque invisible, conique ou subulé; de deux mandibu- les cornces, très-petites, rudimentaires, poilues ou gar- nies de petites écailles, fixes et d'aucun usage connu; de deux mâchoires cornées, en forme de filets tubulaires, ordinairement fort longs, soudés inférieurement et à demeure, jusqu’à la naissance des palpes, avec la lèvre pareillement fixée et fermant la cavité buccale, se ré- unissant au delà, par leur bord interne, pour former une trompe ({ingua, Fab.) ou, pour la distinguer no- minalement des autres parties désignées ainsi, nom- mée par Latreille spiritrompe ({rompe en spirale), dont l'intérieur présente trois canaux; de deux palpes maxil- laires souvent presque imperceptibles, d’un à trois ar- ticles insérés près du coude des mâchoires, et de deux palpes labiales ou inférieures, de trois articles très- garnis de poils ou d'écailles, remontant de chaque côté de la spiritrompe et lui formant une sorte d’étui. La lèvre est formée d’une seule pièce plate et triangu- laire. Les antennes des. Lépidoplères sont variables el Loujours composées d’un grand nombre d'articles ; LEP elles sont toujours simples dans ceux qui volent le jour, c’est-à-dire les Diurnes, et elles se terminent par un bouton plus ou moins renflé. Dans les espèces qui font le passage des Diurnes aux Nocturnes, elles prennent la forme d’une massue allongée ou d’un fu- seau, et lorsqu'on arrive aux espèces qui ne paraissent que la nuit, elles ressemblent à un fil ou à une soie tan- tôt simpleet tantôt pectinée, etsouventmême plumeuse, soit dans les deux sexes, soit dans les mâles seule- ment. On découvre, dans plusieurs espèces, deux yeux lisses, cachés entre les écailles, et situés entre les yeux ordinaires; its sont plus ou moins saillants, demi-sphé- riques, à facettes et souvent assez grands. La trompe manque quelquefois dans plusieurs Lépidoptères cré- pusculaires ou nocturnes. Les trois segments dont le tronc des insectes Hexapodes est composé, se réunissent ici en un seul corps; ils sont intimement unis, et l’an- térieur est très-court et transversal, comme cela a lieu dans la plupart des Hyménoptères el des Diptères; il ne varie jamais de forme, et les différences que les Lépidoptères présentent, tant sur leur dos que dans les autres parties, proviennent des écailles et des poils du dos, qui imitent quelquefois une huppe ou une crête. L’abdomen est composé de six à sept an- neaux: il est attaché au corselet par une très-petite portion de son diamètre, et n'offre ni aiguillon ni {a- rière comme les Hyménoptères; il n’y a que quelques femelles comme celles des Cossus qui aient les der- niers anneaux rétrécis et prolongés pour former un oviducte en forme de queue pointue et rétractile. Le dessus de l’abdomen offre, dans quelques espèces, des écailles et des poils relevés, formant des sortes de doublures. Les quatre ailes des Lépidoptères sont sim- plement veinées, de grandeur et de position variables : les premières ou les supérieures sont toujours plus grandes que les inférieures; dans plusieurs espèces une portion de ces organes, plus ou moins spacieuse, est tout à fait nue et transparente. Les écailles sont implantées, au moyen d’un pédicule, sur leur surface et disposées en recouvrement avec une symétrie remar- quable; leur figure n’est pas constamment la même, et le plus souvent ces écailles sont oblongues, arrondies à leur base du côté du pédicule qui les attache à l'aile, et tronquées à l’autre extrémité avec plusieurs petites dents. Les ailes inférieures sont souvent plissées à leur bord interne et semblent former un canal propre à re- cevoir et à garantir l'abdomen. Les quatre sont quel- quefois relevées perpendiculairement dans le repos, et c'est ce qui a lieu pour les Papillons diurnes; dans d’autres, elles sont horizontales ou inclinées en ma- nière de {oit : c’est le cas des Lépidoptères crépuscu- laires et nocturnes, La nature a pourvu ces insectes d’un organe propre à retenir les ailes dans celtesitua- tion : c’est une espèce de frein ou de crochet attaché aux ailes inférieures et passant dans une boucle des supérieures. Les pattes des Lépidoptères sont au nombre de six; les Larses sont composés de cinq articles et terminés par deux crochets; dans plusieurs Lépidoptères diur- nes, les deux pieds antérieurs sont beaucoup plus pe- tits, inutiles au mouvement et repliés de chaque côté, LÉ P sur la poitrine, en manière de cordons ou de palatines; ils sont terminés par des tarses gros, velus, dont les articles sont moins distincts et sans crochetsapparents au bout. Quelquefois ce caractère n’est propre qu’à l’un des sexes. Les Lépidoptères qui ont les pattes antérieu- res ainsi organisées ont été nommés Tétrapes ou Té- trapodes. Les Lépidoptères ne présentent jamais que deux sortes d'individus, des mâles et des femelles; ils sont toujours ailés, et l’on ne peut en excepter que très-peu dont les femelles sont aptères. Les mâles des Lépidoptères, surtout parmi les nocturnes, découvrent leurs femelles d’une distance très-considérable, et à l’aide de l’odorat, qui paraît être chez ces animaux d’une finesse exquise. Les deux sexes restent pendant quel- que temps unis; souvent la femelle, qui est toujours plus grosse, entraîne dans les airs le mâle qui reste attaché à elle. Celles-ci pondent leurs œufs, souvent très-nombreux, sur les substances ordinairement vé- gétales, dont leurs larves doivent se nourrir, et elles périssent bientôt. L’intestin des Lépidoptères est com- posé d’un premier estomac latéral ou jabot, d’un se- cond estomac boursouflé, d’un intestin grêle assez long el d’un cœcum près du cloaque. Les larves des Lépidoptères, que l’on connaît sous le nom de Chenilles, sont composées de douze anneaux non compris la tête; elles ont de chaque côté neuf stig- males, elles sont munies de six pieds écailleux ou à crochets, qui correspondent à ceux de l’insecte parfait ; elles ont, en outre, quatre à dix pieds membraneux, dont les deux derniers ou les postérieurs sont situés à l'extrémité du corps et près de l’anus. Le corps de ces larves est en général allongé, mou, presque cylin- drique et coloré diversement, tantôt hérissé de poils, de tubercules, ou d’épines, et tantôt nu ou ras; leur tête est revêlue d’un derme corné ou écailleux ; on voit, de chaque côté, six petils grains luisantis, qui parais- sent être de petits yeux lisses; elle a, de plus, deux antennes très-courtes et coniques, et une bouche com- posée de deux fortes mandibules, de deux mâchoires, d’une lèvre et de quatre palpes; comme ces larves sont destinées à vivre de matières coriaces, telles que des feuilles, des racines et même du bois, la nature les a pourvues d'organes assez forts pour remplir ces fonc- tions pendant qu’elles sont dans cet état; mais aussitôt que ces animaux sont appelés par elle à devenir habi- {anis des airs et à se nourrir du nectar des fleurs et de matières fluides, elle change ces fortes mandibules et ces mâchoires dures et puissantes en longs filets, min- ces el déliés, réunis entre eux, formant une trompe tortillée sur elle-même et dont la fonction n’est plus que de sucer. La matière soyeuse dont elles font usage, s’élabore dans deux vaisseaux intérieurs, longs et tor- tueux, dont les extrémités supérieures viennent, en s’amincissant, aboutir à la lèvre; la filière qui donne issue aux fils de la soie, est un mamelon tubulaire et conique, situé au bout de la lèvre. Les chenilles qui n’ont, en tout, que dix à douze pieds, ont été appelées à raison de la manière dont elles marchent, Géomè- tres ou Arpenteuses. Elles se cramponnent avec leurs pattes écailleuses au plan de position, et, élevant les articles intermédiaires du corps en forme d’anneau ou LÉP de boucle, elles rapprochent les dernières pattes des précédentes, dégagent celles-ci, s’accrochent avec les dernières, et portent leur corps en avant pour recom- mencer la même manœuvre. Quelques-unes de ces che- nilles dites en bâton, se fixent, dans le repos, aux bran- ches des végétaux par les seuls pieds de derrière, se tiennent immobiles et ressemblent à une petite branche. D'autres chenilles, ayant quatorze à seize pattes dont quelques-unes des membraneuses intermédiaires sont plus courtes, portent le nom de demi-Arpenteuses ou fausses Géomètres. Les pieds membranreux des chenilles sont souvent lerminés par une couronne plus ou moins complète de petits crochets. Leur intestin est com- posé d’un gros canal sans inflexions, dont la partie an- térieure est quelquefois un peu séparée en manière d’estomac, et dont la partie postérieure forme un cloa- que ridé ; il donne attache à quatre vaisseaux biliaires très-longs et s’insérant fort en arrière. f., pour plus de détails, l’article MéramorPpnoses et les ouvrages de Lyonnet sur l'anatomie dela Chenille du Cossus, et de Hérold (Hist. du Développ. des Pap.,1815). La plupart des chenilles se nourrissent des feuilles des végétaux; d’autres en rongent les racines, les boutons, les fleurs et les graines ; les parties ligneuses les plus dures des arbres ne résistent pas à quelques espèces et entre au- tres à celles qui produisent le genre de Nocturnes qu'on nomme Cossus. D'autres chenilles rongent les draps et les étoffes de laine; elles n’épargnent pas même le cuir, le lard, la cire et différentes graisses. Plusieurs vivent exclusivement d’une seule matière, mais d’au- tres s’accommodent indifféremment de plusieurs sortes de nourritures, et ont mérité le nom de Polyphages. Quelques chenilles se réunissent en société sous une tente de soie qu’elles filent en commun; d’autres se fabriquent des fourreaux fixes ou portatifs; plusieurs se Jogent et se creusent des galeries dans le paren- chyme des feuilles. Toutes ces chenilles sortent la nuit, mais le plus grand nombre se plait à la lu- mière. Les chenilles changent ordinairement quatre fois de peau avant de passer à l’état de chrysalide ou de nymphe. 7. ces mots. La plupart filent alors une coque où elles se renferment; une liqueur souvent rougeâtre, que les Lépidoptères jettent par l’anus au moment de leur métam6rphose, attendrit un des bouts de lacoqueet facilite leur sortie; communémentencore, une des extrémités du cocon est plus faible ou présente une issue propice par la disposition des fils. Quelques chenilles lient avec leur soie des molécules de terre, des feuilles ou les parcelles des substances où elles ont vécu, el s’en forment ainsi une coque grossière. Les chrysalides des Lépidoptères diurnes sont à nu et fixées par l'extrémité postérieure du corps. Toutes ces chry- salides ou nymphes de Lépidoptères offrent un carac- tère particulier; elles sont emmaillotlées ou en forme de momies. Ces chrysalides éclosent en peu de jours; souvent même les Lépidoptères donnent deux généra- tions par année; quelques autres passent l'hiver, et l’insecte ne subit sa dernière métamorphose qu’au prin- temps ou dans l'été de l’année suivante. L’insecte par- fait sort de la chrysalide à la manière ordinaire oupar | une fente qui se fait sur le dos du corselet. | LÉ P 555 Les larves des Ichneumonides et des Chalcidites, ainsi que celles de quelques Diptères, détruisent beaucoup de chenilles et de chrysalides, et purgent ainsi les jardins de ces insectes qui, sous leur état de chenilles, y font de grands dégâts surtout aux arbres frui- tiers. Il serait trop long d'exposer ici les différentes méthodes qu'on a employées pour faciliter l'étude des Lépidoptères; aucune d'elles n’est satisfaisante, et les organes de la manducation étant beaucoup plus sim- ples que dans les autres ordres, offrent moins de res- sources; il serait à souhaiter que les naturalistes fissent aux ailes des Lépidoptères l’application des principes établis par Jurine, relativement à celles des Hyménop- tères. Les auteurs iconographes qu’on peut consulter pour la détermination des espèces d'Europe, sont Esper, Hubner, Engramelle, Godard, etc. Quant aux exotiques ils ont été traités par Cramer, Stoll, Donovan, Abbot, Lewin, Harris, Godard, Fabricius, Valh. Ochsenheimer esttrès-important pour l’épuration de la synonymie, et quoiqu'il ait établi un grand nombre de genres sans en donner les caractères, il n’en est pas moins recomman- dable. Latreille partage les Lépidoptères en trois fa- milles qui correspondent aux trois genres composant cel ordre, dans la méthode de Linné : ce sont les Diur- nes, les Crépusculaires et les Nocturnes. 7. ces mots. LÉPIDOSIRÈNE. Lepidosirena. REPT., pois. ? Genre nouveau, qui se rapproche d’une part des Reptiles ich- thyoïdes et des Poissons anguilliformes de l’autre. Il a été établi par Natterer, dans les Annales de la Société d'Histoire naturelle de Vienne (t. 2, 1837), pour un animal trouvé dans les flaques d’eau et dans les fossés des environs de Bahia, au Brésil, qu’il a nommé Lepido- sirena paradoxa, et qu’il décrit de la manière sui- vante : corps long de près d’un pied , très-allongé, plus fort que chez aucun des Reptiles ichthyoïdes con- nus; tête pyramidale, courte et obtuse ; bouche petite, garnie en haut et en bas, de lèvres molles, en forme de bourrelet; langue molle, épaisse, charnue, adhé- rente au plancher de la bouche et libre seulement sur les côtés, un peu en avant; mâchoires garnies de chaque côté de deux dents soudées au bord dentaire, grandes, plates, comprimées de dehors en dedans; leur sommet offre un bord droit et tranchant; leurs faces externe et interne sont marquées d’un léger sil- lon qui, se prolongeant jusqu’au bord libre des dents, donne à ce bord un aspect bidenté, disposition qui rap- pelle celle des dents des Mammifères ou des Congres; au-devant des dents de la mâchoire supérieure sont deux petites dents coniques, dirigées obliquement en dehors; narines s’ouvrant immédiatement derrière le bord de la mâchoire; œil caché derrière la peau; une ouverture ovale et assez grande derrière la tête : on y remarque quatre ares branchiaux denticulés, et de chaque côté un appendice conique, soutenu par une tige cartilagineuse : ce sont des sortes de membres impropres à la locomotion et à la natalion; une paire d’appendices analogues, saille en arrière, sur les côtés de l'anus; ils sont un peu plus forts seulement que les appendices antérieurs; il arrive quelquefois que l’un desappendices est un peu plus fort d'un côté que de l’au- tre. Une crête membraneuse, droite, qui s'étendle long 534 LÉP du dos et vient aboutir, en décroissant, au-devant de l'anus; queue conique, légèrement comprimée; une ligne longitudinale, de chaque côté du corps, qui se ramifie en diverses parties de son étendue; tout le corps couvert d’écailles fines, minces et arrondies à leur bord postérieur; chacune d’elles est composée de petits compartiments polygones et plats. En 1858, Owen a fait la description d’une seconde espèce de Lépidosirène, trouvée dans la rivière de Gam- bie, en Afrique, et à laquelle il a donné le nom de Lepi- dosirena annectens. Ses yeux sont très-petits et adhé- rents à la peau qui passe dessus sans former aucun repli; sa tête est plus longue que celle du Lepidosirena paradoxza, quoique sa taille soit moindre des trois quarts; ses nageoires comparées au tronc peuvent être considérées comme rudimentaires. A l'égard de cette espèce, le docteur Owen est entré dans de grands et minutieux détails tant anatomiques que physiologiques, sur le nouveau genre de Natterer, et il fait ressortir surtout le caractère tiré de l’organe de l’odorat, qui consiste dans deux sacs membraneux, ovales, plissés intérieurement; ces sacs s'ouvrent au dehors séparément, au-dessus de la lèvre supérieure, mais ils n’ont aucune communication avec la cavité buccale, ce qui prouve d’une manière formelle que les Lépidosirènes sont de véritables Poissons, les autres preuves qu’on a de la nature ichthyologique de ces ani- maux résultant simplement d’un concours de carac- tères moins décisifs. Voici quels sont ces caractères : les grandes écailles arrondies, qui recouvrent la peau; les conduits muqueux de la tête et de la ligne latérale; les rayons mous, multiarticulés, qui supportent les na- geoires pectorales et ventrales rudimentaires; la co- lonne vertébrale cartilagineuse, articulée antérieure- ment avec toule la portion basilaire de l’occipital et non ayec les deux condyles, comme chez les Batra- ciens; l'existence d’un os préoperculaire ; la mobilité des intermaxillaires ; la mâchoire inférieure dont cha- que branche ne se compose que d’une pièce post-mandi- bulaire et d’une pièce dentaire; la présence d’une double série d’apophyses épineuses, dont l’une supérieure, l’au- tre inférieure à la colonne vertébrale; la couleur verte des portions ossifiées du squelette; l'intestin droit et la valvule spirale qu’il offre à son intérieur ; l’absence des poumons et de la rate; l’orifice péritonéal unique; la position de l’anus; l'oreillette unique du cœur ; le nombre des arcs branchiaux, et ce fait que les bran- chies sont à l’intérieur ; l'existence d’une longue paire latérale nerveuse; unlabyrinthe acoustique renfermant de grands otolithes. Ces caractères paraissent démon- trer suffisamment que ces animaux sont des Poissons et non des Reptiles perennibranchés. Après les avoir ainsi placés dans la classe des Poissons, Owen les con- sidère comme formant le passage des Cartilagineux aux Malacoptérygiens. LÉPIDOSPERME. Lepidosperma. 2oT. Genre de la famille des Cypéracées, voisin des genres Cladium et Scleria, établi par Labillardière et adopté par Robert Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl.) qui en a décrit un grand nombre d’espèces nouvelles. Toutes sont des plantes herbacées, vivaces, originaires de la Nouvelle- DEP Hollande, ayant des chaumes simples, dépourvus de feuilles, excepté à leur base. Leurs fleurs forment des panicules, plus rarement des épis divisés et terminaux. Les épillets contiennent une ou deux fleurs et se com- posent d’écailles imbriquées en tout sens et dont un grand nombre sont vides. Autour de l’ovaire on trouve six squammelles hypogynes, planes, un peu épaissies et légèrement soudées par leur base. Le style est caduc. Le fruit est un akène renflé et obtus. Ce genre ne dif- fère des Cladium que par la présence de ses soies hy- pogynes, et des Scleria que par le nombre de ses soies ou écailles hypogynes, par ses épillets toujours her- maphrodites. Dans la Flore de la Nouvelle-Hollande, Labillardière a décritel figuré sept espèces de ce genre, savoir : Lepidosperma elatior, t. 11; Lepidosperma gladiata, t. 12; Lepidosperma longitudinalis, t. 15; Lepidosperma globosa, t. 14; Lepidosperma fiifor- mis, t. 15; Lepidosperma squammata, t. 16; Lepi- dosperma tetragona, t. 17. Le nombre des espèces caractérisées par R. Brown est de dix-neuf. LÉPIDOSTROBE. Lepidostrobus. 2oT. Brongniard a donné ce nom à un genre de végétaux fossiles de la famille des Sélagines, qu’on trouve dans les formations houillères, et qu’on reconnaît aux écailles rhomboï- dales, slipitées, qui recouvrent les fragments de troncs cylindriques, et qui sont insérées perpendiculairement à l'axe de ces mêmes troncs. Caractères : stipe inverse, py- ramidé,membranaceo-ailé; disque planiuseule, excavé. LÉPIDOTE. Lepidotus.1ns. Coléoptères pentamères; genre proposé dans la famille des Élatériens, par Me- gerle qui considère l’£later murinus, Fab., comme devant en être le type. LÉPIDOTE. Lepidotus. por. C'est-à-dire garni d’'é- cailles. LÉPIDOTIDE. Lepidotis. Bot. Le genre créé sous ce nom, par Palisot-de-Beauvois, dans son OEthéogamie, pour quelques espèces du genre Lycopodium de Linné, a pour caractères différentiels : fleurs mâles rénifor- mes, sessiles, bivalves, éparses dans des épis distincts et terminaux, cachées sous des bractées jaunâtres et différentes des feuilles. Tiges couchées, traînantes ou rampantes, simples, dichotomes ou rameuses ; feuilles éparses; épis sessiles ou pédonculés, simples ou gémi- nés; bractées lancéolées, ovales, aiguës, souvent den- telées.-Ce genre se compose d'une dizaine d'espèces que l’auteur divise en quatre sections. I. Épis sessiles, simples. LéPiDOTIDE ROULÉE. Lepidotis convoluta, Palis. Sa tige est rampante, donnant naissance à des drageons droits et rameux ; ses feuilles sont éparses, décurrentes, oblongo-lancéolées, convoluto-pliées; ses épis sont ter- minaux. Elle croît dans l'Inde. Les autres espèces sont : Lycopodium obscurum, L.; Lycopodium annoti- num, L., et Lycopodium cernuum, L. II. Épis sessiles, divisés. LÉPIDOTIDE FLEGMAIRE. Lepidotis flegmaria, Palis. ; Lycopodium flegmaria, L. II. Épis pédonculés simples. LÉPIDOTIDE DE MAGELLAN. Lepidotis Mangellania, Palis. Tige rampante, avec des drageons rameux et presque droits; feuilles linéari-lancéolées, aiguës, im- LÉP briquées, éparses; épis terminaux ; bractées lancéo- lées, aiguës, à bords membraneux et ondulés. LÉPIDOTIDE DE LA CAROLINE. Lycopodium Caroli- nianum, L. IV. Épis pédonculés, doubles ou géminés. LÉPIDOTIDE TRIANGULAIRE. Lepidotis triquetra, Pal. Les autres espèces sont : Lycopodium clavatum, L., et Lycopodium complanatum, L. LEPIDOTOSPERMA. BoT. Pour Lépidosperme. 7. ce mot. LÉPIDURE. Lepidurus. crusr. Le docteur Leach a séparé du genre 4pus (de l’ordre des Branchiopodes, section des Phyllopes) les espèces qui-ont une lame entre les filets de la queue, pour en former un genre distinct, qu'il a nommé Lepidurus. Quant aux autres caractères, ils ne diffèrent en aucune manière de ceux des Apus. LEPIGONUM. 2oT. Sous ce nom générique, Wahlen- berg a séparé les espèces d’Arenaria dont la capsule est à trois valves, les feuilles munies de stipules. Quel- ques-unes, qui croissent dans les endroits salés, sont des plantes grasses, et Haworth en a constitué son genre Sfipularia. Persoon et Seringe (in De Cand. Prodr., 1, p. 400) ne considèrent ce genre que comme une section des Arenaria, seclion qu'ils nomment Spergularia. V. SABLINE. LEPIMPHIS. pois. Raffinesque, dans son Zliologia Siciliana, établit, sous ce nom, un genre voisin des Co- ryphœnes, qu’il caractérise par un corps conique et comprimé ; la Lêle comprimée el anguleuse en dessus; une seule dorsale ; les ventrales falciformes et réunies à leur base par une lame écailleuse. 11 en existe deux espèces dont l’une, commune dans le golfe de Palerme, y est nommée Pesce Capone; c’est le Lepimphis Hip- puroides, qui acquiert jusqu’à dix-huit pouces de long; l’autre est le Lepimphis ruber, et n’a guère qu’un pied; on le nomme Munacada dans le pays. LEPIOTOE. Bot. Synonyme d’Agaric. Adopté pour un sous-genre par Persoon et par Fries. F. AGARIC. LEPIPTERUS. pois. Raffinesque (Z#iol. Sic., p. 16) . établit, sous ce nom, un genre qu’il avait appelé Lepte- rus dans un ouvrage précédent et qui paraît devoir rentrer dans les Holocentres. Il ne contient qu’une es- pèce nommée Fetola, et qui appartient à la famille des Percoïdes ; elle se trouve dans la mer de Catane où sa chair est peu estimée. LÉPIRE. Lepirus. 1Ns. Genre de Coléoptères tétra- mères, proposé par Germar dans la famille des Rhyn- chophores. Le Curculio Colon de Fabricius en serait le type. LÉPIRONIE. Lepironia. 80T. Genre de la famille des Cypéracées et de l'Hexandrie Monogynie, L., établi par le professeur Richard dans le Synopsis Plantarum de Persoon, avec les caractères suivants : les fleurs for- ment un épi latéral, sessile, ovoïde, allongé, pointu, composé d’écailles imbriquées très-étroitement,cartila- gineuses, les plus inférieures vides et sessiles, les supé- rieures uniflores ; chacune de ces écailles, qui est large et obtuse, renferme environ seize paléoles, très-rare- ment douze ou quatorze, dont les deux extrêmes, plus larges, comprimées et carénées , forment une sorte de = LÉ Qt C1 © glume qui enveloppe les autres ; celles-ci sont planes, étroites, d’une largeur inégale , et paraissent être en quelque sorte des étamines avortées. Le nombre des éta- mines varie de trois à six; leurs filets sont courts; lesan- thères très-longues, linéaires, surmontées d’une petite pointe. L'ovaire est comprimé, lenticulaire; le style est court, surmonté de deux stigmates filiformes. Le fruit est un akène lenticulaire, osseux, terminé en pointe. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre, Lepironia mucronata, Rich., loc. cit., plante vivace, originaire de Madagascar, ayant ses chaumes simples, dépourvus de feuilles, hauts de deux à trois pieds, articulés inté- rieurement comme ceux de plusieurs espèces de Joncs, terminés à leur sommet par une pointe roide et très- aiguë, et portant latéralement un seul épi de fleurs, à environ un pouce au-dessous de leur sommet. LÉPISACANTHE. Lepisacanthus. pois. Genre de la famille des Percoïdes à dorsale double, dans l’ordre des Acanthoptérygiens; fort remarquable en ce qu’il tient aux Sciènes, aux Trigles et aux Gastérostées par divers points de conformation. Le corps est court, gros et en- tièrement cuirassé d'énormes écailles anguleuses, âpres et carénées; quatre ou cinq grosses épines tiennent lieu de la première dorsale; les ventrales sont compo- sées d'une énorme épine chacune, à la base interne de laquelle se trouvent quelques rayons mous, presque imperceptibles; la tête est grosse, cuirassée; le front bombé, la bouche grande, les mâchoires garnies seu- lement d’un velours très-ras au lieu de dents. La mem- brane branchiosiège est à huit rayons, et l’on distingue quelque apparence de dentelures aux opercules. On n’en connaît qu’une espèce des mers du Japon, qui fut décrite pour la première fois par Houttuyn comme un Gasterosteus, ensuite par Thunberg sous le nom de Sciæna cataphracta, et figurée par Schneider, pl. 24, sous le nom de Monocentris carinala. Sa taille n’est que de cinq à six pouces, et ses grandes écailles ciliées sont terminées par un aiguillon. LÉPISANTHE. Lepisanthes. 8oT. Genre de la famille des Sapindacées, de l’Octandrie Monogynie de Linné, établi par le docteur Blume qui le caractérise de la manière suivante : calice à quatre ou cinq sépales in- égaux, imbriqués; quatre ou cinq pétales un peu plus longs quele calice, avec un même nombre de squammes à l’intérieur; disque échancré, entourant les organes reproducteurs; huit étamines très -courtes, rappro- chées du pistil ; ovaire trigone, à trois loges unispores; style presque nul, avec le stigmate obtus. Le fruit est une sorte de drupe tétragone, à noyau triloculaire dont les loges sont monospermes. LÉPISANTHE DE MONTAGNE. Lepisanthes montana, BI. C’est un arbre de médiocre élévation, dont les feuilles sont brusquement ailées, à folioles presque opposées, oblongues, acuminées au sommet, obtuses, presque cordées à la base; les fleurs sont réunies en grappes simples, axillaires ou latérales et tomenteuses. Des monts Sallak, dans l'île de Java. ( LÉPISCLINE. Bot. Genre de la famille des Synanthé- rées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie égale, L., établi par Cassini (Bull. de la Société Philo- | mat., février 1818) qui l’a caractérisé ainsi : involucre 336 LÉP ovoïde, cylindracé, formé d’écailles imbriquées, appli- quées”: les extérieures ovales et scarieuses, les intérieu- res oblongues et coriaces inférieurement, arrondies, concaves, scarieuses et colorées supérieurement ; ré- ceptacle petit, plan, garni d'écailles oblongues, larges, obtuses, tronquées ou dentées au sommet; calathide oblongue, composée de fleurs nombreuses, égales, ré- gulières et hermaphrodites ; offrant très-souvent à la circonférence une ou deux fleurs femelles, dont la co- rolle est plus grêle ; ovaires oblongs, pourvus d’un bourrelet basilaire, surmontés d’une aigrette dont les poils sont légèrement plumeux. Ce genre est placé par son auteur dans la tribu Ges Inulées, section des Inulées- Gnaphaliées. Il se compose de deux espèces rapportées par Linné à son genre Gnaphalium, savoir : 1° Lepis- cline cymosa, Cav., ou Gnaphalium cymosum, L.; 20 Lepiscline ? nudifolia, Cass., ou Gnaphalium nu- difolium, L. Ces deux plantes croissent au cap de Bonne-Espérance. La dernière avait été placée par Gærtner dans son nouveau genre Anaxeton, mais Cas- sini prétend que celui-ci est formé de plantes qui ne sont nullement congénères, que le type (Gnaphalium fœtidum) , de l’aveu mème de Gaertner, lui est même étranger par les caractères, que son Anaæxeton arbo- reum est la plante sur laquelle Necker avait constitué son genre 4rgyranthus, etc. Ces motifs ont déterminé Cassini à ne point adopter le nom générique donné par Gærtner, et à le réserver pour un genre particulier, qui serait composé uniquement de l’Anaxeton cris- pum de cet auteur. 7. ce mot. LÉPISIE. Lepisia. 1vs. Coléoptères pentamères ; genre de la famille des Scarabéides, institué par Lepel- letier et Serville qui lui reconnaissent pour caractères distinctifs : antennes velues, surtout à leur base, com- posées de neuf articles : le premier assez long , en mas- sue; le second gros, globuleux, le sixième très-pelit, cupulaire ; les trois derniers formant une massue ovale- globuleuse, un peu velue; labre et mandibules cachés; dernier article des palpes maxillaires assez long, pres- que cylindrique; tête en carré long ; chaperon séparé dela têle par une ligne transverse, peu apparente, avec le bord arrondi, portant dans son milieu antérieur une petite dent relevée (au moins dans les mâles); yeux assez grands; corps un peu déprimé en dessus, entière- ment garni d’écailles; écusson de grandeur moyenne, triangulaire ; élytres déprimées en dessus, ayant un tu- bercule huméral assez prononcé, recouvrant des ailes et laissant à nu la partie postérieure de l'abdomen; pattes assez longues; jambes un peu comprimées : les antérieures munies d’une forte dent au côté externe ; dernier article des tarses le plus long de tous; deux crochets inégaux à tous les tarses : les antérieurs et in- termédiaires bifides, les autres entiers. Les Lépisies appartiennent pour la plupart à l'Afrique australe. Leur corps couvert d’écailles en dessus comme en des- sous, leur donne quelque ressemblance avec les Hoplies, mais elles en diffèrent évidemment par les crochets des tarses postérieurs, au nombre de deux. LÉPISIE RUPICOLE. Lepisia rupicola, Lepel.; Melo- lontha rupicola, Fab. Son corps est un peu pubescent ; sa tête est noire ; son corselet et ses élytres sont cou- LÉP verts d’une poussière écailleuse et verte; l’écusson est petit et triangulaire ; tout le dessous du corps est d’un gris argenté; taille, quatre lignes. Du cap de Bonne- Espérance. LÉPISME. Lepisma. ins. Genre de l’ordre des Thysa- noures, famille des Lépismènes, établi par Linné, et adopté par tous les enlomologistes. Les caractères de ce genre sont : yeux très-petits, fort écartés, composés d’un petit nombre de grains; corps aplati el terminé par trois filets de la même longueur, insérés sur la même ligne et ne servant point à sauter. Les Lépismes ont le corps allongé et couvert de petites écailles souvent ar- gèntées et brillantes; il est mou et déprimé. Leurs an- tennes sont en forme de soie et partagées, dès leur base, en un grand nombre d'articles. La bouche est composée d’un labre, de deux mandibules presque membraneuses, de deux mâchoires à deux divisions avec une palpe de cinq à six articles, et d’une lèvre à quatre découpures et portant deux palpes de quatre ar- ticles. Le tronc est de trois pièces ; l'abdomen, qui se rétrécit peu à peu vers son extrémité postérieure, a, le long de chaque côté du ventre, une rangée de petits appendices portés sur un court article et terminés en pointe soyeuse ; les derniers sont plus longs; de l'anus sort une sorte de stylet écailleux, comprimé et de deux pièces : viennent ensuite les trois soies articulées qui se prolongent au delà du corps. Les pieds sont courts, avec les hanches (rès-grandes, fortement com- primées en manière d’écailles. Ces insectes se distin- guent des Machiles de Latreille (F7. ce mot) par des ca- ractères tirés de la forme du corps, et surtout en ce que ces derniers ont la faculté de sauter, ce que ne peuvent faire les Lépismes. Ce sont de pelits animaux qu’Aldrovande et Geoffroy avaient nommés .Forbici- nes, et que l’on compare à de petits Poissons à raison de la manière dont ils se glissent en courant, et des cou- leurs brillantes de quelques espèces ; ils se cachent or- dinairement dans les boiseries, les fentes des châssis qu’on n’ouvre que rarement, ou sous les planches un peu humides, etc.; d’autres se tiennent sous les pierres. Ces petits animaux courent très-vite, et il est difficile de les saisir sans enlever une partie des écailles dont leur corps est couvert ; ils paraissent fuir la lumière. La mollesse des organes masticateurs de ces insectes annonce qu’ils ne peuvent ronger des matières dures ; cependant Linné et Fabricius ont dit que l'espèce com- mune se nourrit de sucre et de bois pourri : suivant le premier, elle ronge les livres et les habits de laine; Geoffroy pense qu’elle mange les individus du Psoque pulsateur, connu sous le nom de Pou de bois. LÉPISME DU SUCRE. Lepisma saccharina, Lin., Fab., Latr.; la Forbicine plate, Geoff. ([ns. x. xx, 5), Schæff. (Élém. Entom. Lxxv). Long de quatre lignes, d’une couleur argentée et un peu plombée, sans tache. Il est très-commun en Europe et est originaire d’Amé- rique. LÉPISME. Lepisma. Bot. De Candolle (Théorie élé- ment. de la Botan., p. 408) donne ce nom à une sorte d’écailles membraneuses ou un peu charnues, qui se trouvent à la base des ovaires dans les Pivoines, les Ancolies,etc., et qui paraissent être tantôt des étamines LÉ P avortées, tantôt des expansions du torus. Dans ce der- nier cas, les Lépismes très-développés entourent quel- quefois les ovaires en entier, par exemple, dans la va- riété du Pœnia Moutan appelée papaveracea. LÉPISMÈNES. Lepismenæ. 1ns. Famille de l’ordre des Thysanoures, établie par Latreille, et renfermant le genre Lépisme de Linné. Les caractères de cette fa- mille sont : antennes divisées, dès leur naissance, en un grand nombre d’articles; des palpes très-distinctes et saillantes à la bouche; abdomen muni de chaque côté, en dessous, d’une rangée d’appendices mobiles, en forme de fausses pattes, et terminé par des sojes arti- culées, dont trois plus remarquables. Ces insectes se tiennent cachés dans les lieux où la lumière du jour ne pénètre pas; ils sont très-agiles, quelques-uns exécu- tent, à l’aide de leur queue, des sauts assez longs. Les Lépismènes renferment les genres Machile et Lépisme. y’. ces mots. LÉPISMIER. Lepismium. 80T. Genre de la famille des Cactéacées, établi par Pfeiffer aux dépens du genre Cereus de quelques auteurs. Voici les caractères de ce genre nouveau : sépales soudés à l’ovaire presque nu et pyriforme , rassemblés en un tube très-court : les extérieurs au nombre de quatre ou cinq, presque im- briqués, les intérieurs au nombre de cinq à sept, péta- liformes, lancéolés, aigus, étalés, recourbés en dehors, d’un blanc ordinairement rosâtre ; étamines filiformes, disposées sur plusieurs rangs : les externes plus lon- gues, soudées à la base des pétales; anthères petites et réniformes; style assez épais et colonnaire, plus long que les étamines internes; quatre à cinq stigmates dis- posés en rayons. Le fruit consiste en une baie subglo- buleuse, lisse, couronnée par le calice marcescent, et contenant une pulpe dans laquelle sont logées les graines; cotylédons larges, pointus et foliacés. Ces plantes se distinguent encore des Cierges par leur fa- cies général; ce sont des arbustes charnus, pourvus d'un axe ligneux, allongés, articulés, jetant assez sou- vent des filets radicinaux, anguleux et munis de quatre ou cinq crénelures sur les angles; ces crénelures sont inermes, mais écailleuses ou insérées sur une petite foliole aiguë et marcescente; les aréoles axillaires sont nues dans leur jeunesse, puis se garnissent de quel- ques poils et deviennent enfin florifères, et alors sont environnées d’un bouquet de poils qui, avant la sortie du bouton, forme une sorte de pinceau qui s’élance de la fissure de l’aisselle. Les fleurs, fort petites, se déve- loppent successivement, au nombre de deux ou trois; le tube est entièrement caché par les poils qui l’entou- rent, le limbe seul se fait apercevoir. LÉPISMIER VULGAIRE. Lepismium commune, Pfeiff.; Cereus squammulosus, DC.Sa tige, qui s'élève au delà d’un pied, est presque droite, articulée, subradicante, épaisse d’un à deux pouces de diamètre, el divisée en rameaux divergents; les articulations sont d’un vert gai, souvent purpurescentes, triangulaires, et ordi- nairement tortillées ; les sinuosilés sont larges, les bords aigus, les crénelures remontées, l’écaille ovale- aiguë et foliacée; les poils sont d'un brun cendré; les sépales sont d’un blanc verdâtre et les pétales d’un jaune rosâtre;la baie est globuleuse, comprimée, trans- LÉP 337 lucide et rouge. La plante est originaire du Brésil et surnommée élégante par les jardiniers. Les autres espèces indiquées comme faisant partie de ce genre sont les Cereus myosurus, Salm.; Cereus Knightii, Parm., et Cereus plerocaulis, Hort., tous du Brésil. LÉPISOSTÉE. Lepisosteus. pois. Genre très-remar- quable de la famille des Clupes, dans l’ordre des Mala- coptérygiens abdominaux selon la méthode de Cuvier, et de la famille des Siagonotes de Duméril. « De tous les Poissons, dit Lacépède (t. v, p. 555), les Lépisostées sont ceux qui ont reçu les armes défensives les plus sûres. Les écailles dures, épaisses et osseuses, dont toute leur surface est revêtue, forment une cuirasse impénétrable à la dent de presque tous les habitants des eaux, comme l’enveloppe des Ostracions, le bou- clier des Acipensères, la carapace des Tortues, et la cou- verlure des Caïmans. À l’abri sous leur tégument privi- légié, plus confiants dans leurs forces, plus hardis dans leurs attaques queles Ésoces, les Synodes et les Sphyrè- nes avec lesquels ils ont de très-grands rapports, les Lé- pisostées ravagent avec plus de sécurité le séjour qu’ils préfèrent ; ils exercent sur leurs victimes une {yrannie moins contestée; ils satisfont avec plus de facilité leurs appétits violents; ils sont d’autant plus voraces, et por- teraient dans les eaux qu'ils habitent une dévastation à laquelle très-peu de Poissons pourraient se dérober, sices mêmes écailles défensives, qui par leur impénétra- bilité ajoutent à leur audace, ne diminuaient aussi par leur grandeur et leur inflexibilité, la rapidité de leurs mouvements, la facilité de leurs évolutions, l’impétuo- sité de leurs élans, et ne laissaient pas ainsi à leur proie quelque ressource dans l'adresse et l’agilité. Mais cette même voracité les livre souvent entre les mains de leurs ennemis; elle les porte à mordre sans précaution à l’hamecçon préparé pour leur perte; et cel effet de leur tendance naturelle à soutenir leur existence leur est d'autant plus funeste par son excès, qu'ils sont très-recherchés à cause de la bonté de leur chair.» Les caractères du genre Lépisostée consistent dans un museau très-prolongé, formé de la réunion des inter- maxillaires, des maxillaires et des palatins, au vomer et à l’ethmoïde; la mâchoire inférieure l’égale en lon- gueur, et l’un et l’autre, hérissés sur toute leur surface intérieure de dents en râpe, ont le long de leur bord une série de longues dents pointues. Leurs ouïes sont réunies sous la gorge par une membrane commune qui a trois rayons de chaque côté. Ils sont revêtus d’é- cailles d’une dureté pierreuse; la dorsale et l’anale sont vis-à-vis l’une de l’autre et fort en arrière. Les deux rayons extrêmes de la queue et les premiers de toutes les autres nageoires sont garnis d'écailles qui les font paraître dentelés. Leur estomac se continue en un in- testin mince, deux fois replié, ayant au pylore beau- coup de cœcums courts; leur vessie natatoire est cel- luleuse; elle occupe la longueur de l’abdomen (Cuvier, Règ. Anim. 2, p. 181). Ce sont des Poissons d’eau douce très-forts et presque inattaquables. Il est très- douteux qu'il s’en trouve dans l’Inde comme on l’a avancé. Leur patrie constatée est jusqu'ici les fleuves et les lacs de l'Amérique; on en connaît trois espèces 538 LÉP LÉPISOSTÉE GAVIAL. Lepisosteus Gavial, Lac., Pois., L. v, p. 533; Caïman, Encycl. Pois., pl. 71, f. 299; Æsox osseus, L., Gmel., Syst. Nat, xru1, t. 1, p. 1389. Ce Poisson présente une grande ressemblance avec le Crocodilien dont on lui a donné le même nom spéci- fique. On dirait le Gavial privé de pattes; tout son corps est couvert d’écailles rhomboïdales, qui semblent avoir été disposées par l’art; sa longueur est de deux pieds et plus; sa couleur est verdâtre en dessus, violâtre en dessous; les nageoires tirent sur le rougeâtre. p. 6, P. 11, v. 6, À. 5,7, c. 12. LÉPisosTÉE SPATULE. Lepisosteus Spatula, Lac., Pois., loc. cit., p. 6, f. 2. L’extrémité du museau de ce Poisson est plus large que le reste des mâchoi- res; la longueur de sa tête est à peu près égale à celle de la moitié du corps; les opercules sont rayon- nés et composés de trois pièces. Le palais est hérissé de petites dents; chaque mâchoire est garnie de deux rangées de dents courtes, inégales, crochues et serrées. L’œil est très-près de la bouche. Outre les deux rangs de dents de chaque mâchoire, celle d’en haut est armée de deux séries de dents plus longues, sillonnées, éloi- gnées les unes des autres et distribuées irrégulière- ment. Ces dents, plus longues, sont reçues dans une cavité opposée où elles s’implantent. Au-devant des orifices des narines, deux de la mâchoire inférieure transversent la supérieure, de sorte que lorsque la bouche est fermée elles montrent leur pointe au-dessus du museau. p. 15, v.7. LéPrsostTÉE RogLo. Lepisosteus Roblo, Lac., Pois., loc. cil., p. 559; Esox Chiliensis, Gmel., loc. cit., p. 1592. Il habite les côtes du Chili, et acquiert jusqu’à un mètre selon Lacépède. Sa chair est délicate et fort transparente. Les Chiliens le font saler, et il devient alors l’objet d'un certain commerce. 8. 10, n. 14, p. 11, v. 6, À. 8, c. 22. LÉPISTEMON. 8oT. Genre de la famille des Convol- vulacées, élabli par le docteur Blume pour une plante de l’Inde, que l'on avait d’abord placée parmi les Lise- rons. Caractères : calice à cinq divisions; corolle hy- pogyne , tubuleuse, renflée au milieu, rétrécie à la gorge ou à l'orifice; le limbe est étalé, plissé, à cinq lobes; cinq élamines insérées au bas du tube de la co- rolle, incluses, à filaments dilatés à la base et formant en quelque sorte des voûtes conniventes au-dessus de l'ovaire; celui-ci est à deux loges, renfermant chacune deux ovules; style simple; stigmate capitato-bilobé; capsule à deux loges et à deux valves, renfermant quatre semences dressées. LÉPISTEMON BINECTARIFÈRE. Lepistemon binectari- ferum, Bl. C’est une plante herbacée, poilue, à tige grimpante, à feuilles allernes cordato-ovales, très-en- tières ou (rilobées, courtement pétiolées, à cymes axil- laires formées de plusieurs fleurs ramassées et ser- rées. LÉPISTOME. Lepistoma. 2or. Genre de la famille des Asclépiadées, institué par le docteur Blume qui lui as- signe pour caractères : calice turbiné, à cinq dents; corolle en roue, avec son tube renflé au milieu, et cinq écailles charnues qui entourent les organes généra- teurs; son limbe est oblique et à cinq divisions; cinq E EP anthères incluses, ovales, pubescentes sur le dos, in- sérées au tube de la corolle, au-dessus de sa base, et appuyées contrele stigmate; dix pédicelles pollinifères, linéaires, cornés, dressés, déhiscents en dehors et longitudinalement, appuyés sur les corpuscules de la base et appliqués contre les sillons du stigmate; ovaire didyme; style épais; stigmate pentagone, marqué de cinq sillons. L'espèce qui constitue ce genre appartient à l’île de Java; c’est un arbrisseau volubile, à feuilles opposées, elliptico-oblongues , un peu aiguës, veinées, glabres, plus pâles en dessous, à pédoncules interpé- tiolaires et bifides. LÉPISURE. pois. Espèce du genre Diacope. Y. ce mot. LÉPITRICE. Lepitrix. 1vs. Genre de Coléoptères pentamères de la famille des Scarabéides, établi par Lepelletier et Serville, aux dépens des genres Trichius et WMelolontha de Fabricius, avec les caractères dis- tinctifs suivants : antennes composées de neuf articles avec la massue de trois feuillets libres; dernier article des palpes maxillaires allongé; lobe terminal des mâ- choires très-petit, en forme de triangle court. Le corps est ramassé avec le corselet plus étroit que l’abdomen, presque carré, un peu rétréci postérieurement; abdo- men large; pattes postérieures grandes, avec un seul crochet aux tarses, ceux des autres pattes sont inésaux et bifides. LEPIURE. Lepiurus. 80oT. Genre de la famille des Graminées, Triandrie Monogynie, établi aux dépens du genre ÆRottbolla de Linné, par Dumortier qui lui assigne pour caractères : axe de l’épi scrobiculé, lo- geant dans chaque fossette, une lépicène à deux val- ves dont l’extérieure longue et très-aiguë, l’intérieure membraneuse; trois étamines plus courtes que les val- ves de la lépicène; style filiforme, court, terminé par un stigmate simple; caryopse petite et linéaire. Ces plantes sont herbacées ; elles habitent les plages mari- times, souvent inondées. LEPIURE COURBÉE. Lepiurus incurvaius, Dumort. ; Rottbolla incurvata, Lin. Ses racines sont fibreuses et capillaires; il s’en élève plusieurs tiges noueuses, gé- niculées, grêles, un peu couchées à leur base, glabres, haules de huit à dix pouces, articulées, garnies de feuilles planes, fort étroites et plus couries que les chaumes; elles sont terminées par des épis presque filiformes, longs d'environ six pouces, subulés, arqués. Les épillets sont sessiles; le calice n’a qu’une seule valve coriace, subulée, acuminée, fendue en deux pres- que jusqu’à sa base, et renfermant deux fleurs. LÉPOCÈRE. Lepocera. roLyr. Genre de l’ordre des Caryophyllaires, dans la division des Polypiers entiè- rement pierreux, établi par Raffinesque (Journ. de Phys., 1819, {. Lxxxvirt, p. 429) qui le caractérise par une écorce très-distincte, et par sa bouche qui est à peine radiée. Le naturaliste américain fait mention des espèces suivantes : Lepocera amblocra, xylopris, ru- gosa , lævigata; il n’en donne point la description. Il est présumable qu’elles se trouvent dans les Élats- Unis. LEPODUS. pos. Raffinesque a proposé sous ce nom, aux dépens des Scares, un genre qui contiendrait l’es- EE P pèce appelée smperialis par Cupani, et Saragus dans le voisinage des mers de Sicile. LÉPORINS. max. Famille de Rongeurs, établie par Desmarest dans le vingt-quatrième volume de la pre- mière édition de Déterville, qui contient seulement les deux genres Lièvre et Pika. 7. ces mots. LEPOSMA. Bor. Même chose que Lépistome. 7. ce mot. LÉPOSOME. Leposoma. rerr. Genre de Sauriens, de la famille des Iguaniens, établi par Spix, pour une es- pèce de la Cochinchine; ce genre ne paraît différer en rien de celui précédemment établi par Boié, sous le nom de T'ropidasaurus.". ce mot. LÉPRAIRE. Lepraria. Bot. Pour Lèpre, Lepra. V. ce mot. LÈPRE. Lepra. or. (Lichens.) Avant que le genre Lepra fût fixé, le mot qui sert à le désigner fut em- ployé par Haller, Wiggers, Persoon et De Candolle pour nommer des plantes dont les unes sont placées maintenant dans les Collema, les Urcéolaires, les Lé- canores, les Isidium et les Lécidées, et les autres relé- guées dans des genres qui ne figurent plus dans la famille des Lichens. 7. PALMELLA et SPOROTRICHUM. Acharius, dans sa Méthode, avait fait deux genres du Lepra, le Pulveraria pour les espèces à thallus pul- vérulent ou nul (considérant alors les gongyles comme des apothécions), et le Lepraria pour les espèces à thal- lus crustacé. Plus tard, dans la Lichénographie et le Synopsis, il les a réunis, et c’est ce genre qu’il a nommé Lepraria. Caractères : thalle crustacé, uni- forme sans limites; apothécion nul; gongyles nus, libres et agglomérés, épars sur la surface de la plante. Bien que plusieurs espèces de Lepra aient été réparties dans les Lécanores et les Lécidées et que plusieurs au- tres aient figuré dans les Conferves, il serait hasardeux d’en conclure que toutes doivent disparaître du genre. Les Lèpres se trouvent sur les murs, les pierres et les vieilles écorces; on les rencontre rarement sur les écorces d’arbres sains; elles se plaisent dans les lieux sombres et humides; plusieurs sont odorantes. Le thalle, si l'on peut donner ce nom à l’agglomération des gongyles, est d’une consistance molle et spon- gieuse, il varie beaucoup : sa couleur est ordinaire- ment assez vive; voici l'ordre des nuances par degré de fréquence : jaune et jaune-soufre, verte, blanche, grise, rose el blanchâtre. Le Lepra est le Pulina et le Conia d’Adanson; son nom lui a été donné à cause de la ressemblance de cette sorte de Lichens avec les af- fections cutanées connues sous le nom de dartres. LÈPRE JAUNE. Lepra flava, Fée; Phytoconis can- dellaris, Bory; Lepraria flava, Ach., Lich. untv., p. 663; Pulveraria flava de Floerke ; Lichen flavidus de Schreber, etc. Croûte effuse, égale, mince, un peu ridée, très-jaune, composée de granules globuleux et nus. D’un grand nombre de régions du globe. LEPRONCUS. Bor. Ce genre, créé par Ventenat sur une des divisions du genre Lichen de Linné, renferme les Lichens lépreux de cet auteur. Il est ainsi caracté- risé : poussière éparse sur une croûte lépreuse (organe mâle selon quelques naturalistes); tubercules ordinai- rement convexes, sphéroïdes, linéaires, oblongs (or- LEP 359 ganes femelles); il renferme les Opégraphes, les Patel- laires, etc.; enfin, tous les Lichens à thalle adhérent, amorphe, ayant des tubercules ou des scutelles dont la marge est peu prononcée. Le genre Leproncus n’a pu être adopté. LEPROPINACIA. B0oT. Genre proposé par Ventenat dans la famille des Lichens; il renferme des Patellai- res, des Urcéolaires et même des Verrucaires. F. ces mots. à LEPROPUS. 1xs. Coléoptères tétramères; genre de la famille des Rhynchophores, que Schoonherr, qui l’avait formé, a ensuite réuni à son genre Astycus qui ne lui a pas paru en différer. LEPROSIS. Bot. Necker avait proposé ce nom pour remplacer celui de Lichen. #. ce mot. LEPTACANTHE. Leptacanthus. BoT. Genre de la famille des Acanthacées, établi par Nees Von-Esen- beck, pour une plante de l'Inde, qui avait été placée parmi les Ruellies. Ce genre offre pour caractères : calice à cinq divisions étroites, dont la médiane est la plus longue et les deux latérales les plus courtes ; co- rolle hypogyne, infundibuliforme, dont le limbe est partagé en cinq divisions inégales : les deux posté- rieures plus grandes et ascendantes; quatre étamines incluses, didynames, insérées au tube de la corolle; anthères biloculaires, cordées, puis semi-ovales, à lo- ges parallèlement contiguës par devant; ovaire à deux loges et à quatre ovules orbiculés, avec leurs rétina- cles épais, étendus en dessous. LEPTACANTHE RUBICOND. Leptacanihus rubicundus, Nees; ARuellia rubicunda, Wight. Plante herbacée, à tige dressée, presque simple, à feuilles opposées, pé- tiolées et oblongues : celles qui se rapprochent des fleurs sont ovato-acuminées et très-pelites; la pani- cule terminale est trichotome, composée de fleurs gran- des et brillantes. LEPTADÉNIE. Leptadenta. pot. Dans son travail sur les Asclépiadées, publié dans le premier volume des Mémoires de la Société Wernérienne, R. Brown appelle ainsi un nouveau genre de cette famille, qui se com- pose de deux ou trois espèces volubiles, cendrées, à feuilles planes et opposées, et à fleurs disposées en om- belles placées latéralement à côté des pétioles. Leur calice est à cinq divisions profondes; leur corolle mo- nopétale, presque rotacée, ayant le tube très-court, la gorge munie d’écailles; les étamines sont libres, à an- thères simples à leur sommet; les masses polliniques sont droites, attachées par leur base et rétrécies à leur sommet. Le fruit n’est pas connu. LEPTALEUM. por. Genre de la famille des Cruci- fères, établi par De Candolle (Syst. Feget. Nat., 2. p- 510) qui l’a ainsi caractérisé : calice fermé, composé de sépales linéaires, égaux à la base; pétales linéaires, du double plus longs que le calice; quatre étamines alternes avec les pétales, dont deux plus longs ; silique cylindracée, indéhiscente ? biloculaire, à valves con- vexes, et à cloison étroite; deux stigmates aigus, ré- unis en un seul ; semences nombreuses disposées en un seul rang. Ce genre fait partie de la tribu des Sisym- briées de De Candolle. Il est caractérisé par un aspect très-grèle, particulier, et par ses quatre étamines for- 540 LEP mées peut-être chacune par la soudure de deux, une dernière étant ayortée. En adoptant cette théorie, on n'éloignerait pas le Leptaleum de la Tétradynamie de Linné, classe qui renferme toutes les autres Crucifères. Par ses fleurs il ressemble au Malcomia, par son stig- mate à l’Æesperis, et par son calice et sa silique au Sisymbrium. Deux espèces, dont l’une était placée dans ce dernier genre, constituent le Leplaleum. De Candolle les a décrites sous les noms de Lepialeum filifolium et Leptaleum pygmæum , et elles ont été figurées dans les Zcones Selectæ de Benj. Delessert (t. 11, Lab. 68). La première croit en Sibérie et la se- conde en Perse. LEPTAMNIUM ET LEPTAMNUS. 8or. Ces noms ont été donnés par Raffinesque-Schmaltz à un genre formé aux dépens des Orobanches, et qui est le même que l'Epifagus de Nuttall. . ce mot et OROBANCHE. LEPTANDRE. Leptandra. Bot. Nultall (Gen. of North Amer., 1, p.7) a proposé d'établir un genre nouveau pour le Veronica V’irginica de Linné, genre qui, selon ce botaniste, se distinguerait des Véroniques par son calice à cinq divisions, sa corolle tubuleuse, campanulée, ses élamines très-saillantes et sa capsule dont les loges sont polyspermes. Mais ces différents caractères sont de fort peu d'importance et d’ailleurs se rencontrent soit isolément, soit réunis dans plu- sieurs autres espèces qui appartiennent sûrement au genre Véronique. LEPTANTHE. Leptanthus. port. Ce genre, de la Triandrie Monogynie, L., voisin du Pontederia, a été établi par Richard (in Michx. Flor. Boreali-Amer., 1, p. 24); mais il est identique avec le genre Heteran- thera, constitué antérieurement par Beauvois, dans le 4e volume des Actes de Philadelphie. F7. HÉTÉRAN- THÈRE. Le Leplanthus gramineus se distingue des autres espèces par des caractères qui ont paru suff- sants pour en former un genre particulier, auquel Willdenow a donné le nom de Schollera. V. ce mot. LEPTARRHÈNE. Leptarrhena. Bot. Genre de la fa- mille des Saxifragacées, que Robert Brown a formé de deux plantes apportées du Kamtschatka, et que Don avait placées provisoirement parmi les Saxifrages. Voici les caractères génériques tracés par R. Brown : calice composé de cinq sépales plus ou moins soudés entre eux et avec l'ovaire; corolle de cinq pétales en- tiers et courtement onguiculés; dix étamines dont cinq opposées aux pétales et cinq aux sépales; anthères uniloculaires, bivalves, à cloison incomplète et paral- lèle; deux carpelles à peine réunis par la base; se- mences très-menues, irrégulières; test recouvrant un noyau ovale. LEPTARRHÈNE À FEUILLES DE PYROLE. Leplarrhena Pyrolifolia, Br. Tige ligneuse à son origine qui est garnie de rudiments de feuilles imparfaites et flétries; feuilles ovales, coriaces, péliolées, glabres, brillantes en dessus, réliculées el crénelées sur leurs bords; fleurs réunies en panicule serrée, et portées sur des pédicelles glutineux ainsi que le calice. LEPTASEA. BorT. Le genre proposé sous ce nom par Hawordt, dans sa monographie des Saxifragacées, LE P pour une variété du Saxifraga aizoides, n'a point été adopté. LEPTASPIDE. Leplaspis. Bot. C’est un genre des Graminées établi par R. Brown (Prodr., 4, p. 211) et qui offre des fleurs monoïques. Les mâles ont une lé- picène uniflore, bivalve, une glume plus grande, com- posée de deux paillettes membraneuses; l‘externe ovale et concave, l’interne plus étroite, linéaire et plane; point de soies hypogynes. Les fleurs femelles ont la lépicène semblable à celle des mâles; la valve externe de la glume est très-renflée, presque globuleuse, avec une petite ouverture à son sommet; l’interne très-petite et linéaire. Point de soies hypogynes; le style est (erminé par trois stigmates velus. Le fruil est renfermé dans la valve externe de la glume qui est vésiculeuse. La seule espèce connue de ce genre est : LEPTASPIDE DE Banks. Leplaspis Banksii, Brown, loc. cit. Cette plante, originaire de la Nouvelle-Hol- lande, à le port du Pharus latifolius, dont elle se rapproche aussi beaucoup par son organisation, n’en différant que par la forme de la valve externe de sa glume. LEPTE. Lepta. pot. Loureiro (Flor. Cochinchin., édit. Willdenow, 1, p. 104) a établi sous ce nom un genre de la Tétrandrie Monogynie, L., auquel il a donné les caractères suivants : calice très-petit, à qua- tre divisions profondes, étalées; quatre pétales presque triangulaires, striés, courbés en dedans; quatre étami- nes à filets subulés et insérés sur les angles du récep- tacle; ovaire presque arrondi; style à peu près nul; Stigmate obtus; baie à quatre lobes monospermes. Ce genre est à peine connu, ce qui l’a fait rapporter à divers autres genres par les auteurs. Ainsi Jussieu l’a réuni au Skimmia de Thunberg, Sprengel à l’Zlex, Smith au Vüitis et Poiret à l'Ofhera. Dans le second volume de son Prodromus Syst. Veget., De Candolle l’a placé à la fin de la famille des Célastrinées. Une seule espèce le constitue; c’est le Lepta triphylla, Lour., arbrisseau très-rameux, à feuilles ternées, lan- céolées et très-entières. Ses fleurs sont blanches, pe- tites et disposées en grappe axillaire. Il croît dans les forêts de la Cochinchine. LEPTE. Leptus. ARACHN. Genre de l’ordre des Tra- chéennes, famille des Microphthires de Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.), auquel ce savant donne pour caractères : six paltes; un suçoir avancé; des palpes ap- parentes, courtes et presque coniques ; corps très-mou et ovale. Ces Arachnides ont le corps ovale et renflé; la partie antérieure présente comme une têle, ayant de chaque côté un point noir, les yeux probablement ; la peau qui couvre le corps est souple, bien tendue et luisante ; l'animal la fronce et la ride quelquefois. Ce genre s'éloigne des Coris par le corps qui est mou, tandis qu’il est écailleux dans ces derniers; il diffère des Atomes, en ce que ceux-ci n’ont point de suçoirs ni de palpes visibles. Ces petites Arachnides sont parasites. LEpTE Du Faucueur. Leptus Phalangii. Il vit sur le Faucheur (Phalangium Opilio), et souvent ne s'y tient fixé que par son suçoir. ï LEPTE AUTONNAL.Leptusautumnalis, Latr.; Acarus autumnalis, Shaw (Miscell. Zool., t. 2, pl. 42). ILest LEP très-petit et d’une couleur rouge; il grimpe et s'insinue dans la peau, à la racine des poils, et cause des déman- geaisons très-vives; il est très-commun en automne sur les Graminées. Les habilants des campagnes le nomment vulgairement Rouget. LEPTEMON. 80or. Synonyme de Crotonopsis. 7. ce mot. LEPTÈNE. Leptæna. Mozr. Genre de Mollusques Brachiopodes, de la famille des Térébratulines, établi par Dalman pour quelques coquilles fossiles, trouvées en Suède, et qui présentent pour caractères distinelifs: charnière dentée, comprimée, droite, excédant sou- vent la largeur de la valve; crochets imperforés, écar- tés; fosselte nulle. Dalman décrit plusieurs Leplènes dont les plus remarquables sont : LEPTÈNE RUGUEUSE. Leptæna rugosa, Dalm., Mem. Acad.Stock., an. 1827, p. 85; Anomites rhomboidalis, Wahlenb., Act. Ups. Coquille striée longitudinalement, avec le bord renflé et replié brusquement; disque plan, demi-cireulaire, avec des sillons raboteux et con- centriques. On trouve celte espèce dans les montagnes schisteuses de Mosseberg, et dans la craie de l'ile Gothland. z LEPTÈNE TRANSVERSALE. Leplæna transversalis, Dalm.; Anomites transversalis, Wahlenb. Coquille semi-orbiculaire, finement striée, avec des sillons et des côtes en très-grand nombre, et disposés longitudi- nalement; la valve la plus petite est concave, relevée à sa base, la plus grande convexe, un peu renflée à son origine. De l’île Gothland. LEPTÉRANTHE. Lepieranthus.gor. Necker (Elem. Bot., n° 150) a proposé de distinguer, sous ce nom générique, toutes les espèces linnéennes de Centaurées, dont les écailles de l’involucre sont recourbées, plu- meuses des deux côtés, el dont les akènes fertiles sont pourvus d’une aigrelte soyeuse. La section des Cen- taurea, à laquelle Persoon donne le nom de Phrygia, correspond à ce genre de Necker, qui a pour type le Centaurea Phrygia de Linné, espèce qui croît dans les hautes montagnes de l'Europe. Cassini a adopté ce genre, ainsi que le Jacea, formé aux dépens des Cen- taurées. Non-seulement ces deux genres ne sont pour Guillemin qu’un seul et unique groupe, mais ils ne lui semblent pas devoir être séparés du Centaurea. V.ce mot. LEPTERUS. pois. 7’. LEPIPTERUS. LEPTICA. por. Le genre établi sous ce nom, par Meyer, dans la famille des Synanthérées, tribu des Mutisiacées, aux dépens du genre Gerbera, n’a point été adopté par De Candolle, mais ce botaniste a appli- qué le nom générique à une section de son genre Ger- bera. V. ce mot. LEPTIDE. Leptis. ins. Genre de l’ordre des Diptères, que Fabricius nomme ainsi dans son Système des An- tliates et qu’il appelait auparavant Rhagio. Latreille, qui a établi un genre d’Arachnides, sous le nom de Lepte, n’adopte pas la première dénomination de Fa- bricius et continue d'appeler Rhagion (Rhagio) les insectes du genre Leptis de Fabricius. Ÿ. RHAGI1ON. LEPTIDIUM. Bor. Nom donné par de Gingins (in De Cand. Prodr., 1, p. 504) à la cinquième section Ô DICT. DES SCIENCES NAT, LE P 941 qu’il a établie dans le genre Violette. #. ce mot. LEPTINELLE. Leptinella. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie nécessaire, L., établi par H. Cassini (Bullet. de la Soc. Philomat., août 1822) qui l’a ainsi carac- térisé : involucre hémisphtrique, formé d'environ dix écailles appliquées, sur deux ou trois rangs, très- larges, membraneuses et scarieuses sur le bord supé- rieur; réceptacle nu, conoïde; calathide tantôt uni- sexuelle, {antôt monoïque; le disque composé de fleurons nombreux, réguliers et mâles; la circonfé- rence composée de fleurs en languettes et femelles. Les fleurs mâles renferment un rudiment d’ovaire qui est petit, dépourvu d’aigrette, et surmonté d’un style long, simple, terminé au sommet par une troncature orbiculaire. L'ovaire des fleurs femelles est grand, obovale, avec une bordure sur les deux côtés; il est dépourvu d’aigrette; le style est long, surmonté de deux stigmates larges et divergents. H. Cassini a placé ce genre dans la (ribu des Anthémidées, près des genres ippia, Cotula et Gymnostyles ou Soliva. NH en a dé- crit deux espèoes : Leplinella scariosa et Leptinella pinnata, qui sont de très-petites plantes herbacées ; leur patrie est inconnue. Il a indiqué avec doute, comme congénères de son Lepiinella, les Hippia peduncu- laris et Bogotensis de Kunth. LEPTINITE. min. Nom que l’on a donné à une roche composée d’Orthose granulaire, lamellaire, ou com- pacte, et de Mica; c’est en quelque sorte un Gneiss dans lequel le Quartz a disparu. On conçoit par consé- quent, qu’il y a beaucoup de passages d’une roche à l’autre, et beaucoup de variétés que l’on ne sait sou- vent à quel type rapporter. LEPTOCARPE. Leptocarpus. 80T. R. Brown appelle ainsi un nouveau genre qu’il a établi dans la famille des Restiacées et qu’il caractérise de la manière sui- vante : fleurs unisexuées et dioïques; périanthe formé de six écailles glumacées. Dans les fleurs mâles on compte trois étamines, dont les anthères sont simples el peltées; dans les fleurs femelles, un ovaire uniloeu- laire, monosperme, surmonté d’un style simple et de deux ou trois stigmates filiformes. Le fruit est un akène crustacé, couronné par la base du style. Ce genre se compose d'espèces qui croissent à la Nouvelle-Hoi- lande et au cap de Bonne - Espérance. Ce sont des plantes herbacées, dont les chaumes, dépourvus de feuilles, sont simples et environnés à leur base de gaines fendues. Les fleurs sont disposées en faisceaux ou en chatons, différence qui doit entrainer quelques autres dans l’organisation, et pourrait, selon Robert Brown, déterminer à former un genre parliculier de chacun de ces groupes. Dans son travail, R. Brown donne les caractères de sept espèces de ce genre, observées par lui à la Nouvelle-Hollande. Parmi ces espèces, on remarque le Leplocarpus simplex qui est le Æestio simplex de Forster, et le Leplocarpus tenax ou Schænodum tenax fœmina de Labillar- dière, Nouv.-Holl., t. 229. Selon Brown, le Schœæno- dun tenax mas du même auteur appartient à un autre genre qu'il nomme Zyginia. Il faut encore rapporter au genre Leptocarpus les Restio imbricatus de 29 542 LEP Thunberg, distachyos de Rottboel, et quelques autres espèces également originaires du cap de Bonne-Espé- rance. LEPTOCARPÉE. Leptocarpæa. por. Le professeur De Candolle, dans le second volume de son Systema legetabilium, appelle ainsi un genre nouveau, qu’il forme dans la famille des Crucifères, pour le Sisym- brium Loeselit, L. Ce genre a pour caractères : une silique très-grêle et cylindrique, dressée ; un stigmate sessile et bilobé; un calice étalé, formé de quatre sépa- les égaux; des graines fort petites, disposées sur une ou deux rangées. Les fleurs sont jaunes et inodores; les cotylédons sont probablement incombants. Ce genre ne paraît pas assez bien caractérisé pour devoir être adopté. LEPTOCARPHE. Leptocarpha. or. Genre de la fa- mille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées, institué par le professeur De Candolle pour une plante péru- vienne, que Poeppig avait placée dans le genre /felian- thus, et dont elle diffère néanmoins d'une manière évi- dente, ainsi qu’on peut en juger par les caractères suivants, assignés au nouveau genre : capitule multi- flore, hétérogame; fleurons de la circonférence ligu- lés, neutres et disposés sur un seul rang; ceux du disque hermaphrodites, à cinq dents; squammes de l’involuere sur deux rangs, égales, lancéolato-linéaires; récepta- cle subconvexe, à paillettes peu nombreuses, linéaires, très-étroites et décidues; corolles du disque à tube cy- lindrique, pubère extérieurement, l’orifice est à peine dilaté; styles à rameaux courts, linéari-ligulés, pu- bères sur le dos; akènes comprimés, obovales, mem- braneux, pubescents, subglanduleux, couronnés, vers les angles, par deux arêtes courtes et menues. LEPTOCARPHE DES RIVAGES. Leptocarpha rivularis, De Cand.; Helianthus rivularis, Poepp. Sous-arbris- seau très-glabre et dressé, à feuilles pétiolées, ovato- lancéolées, dentées en scie, obtuses à la base, pointues au sommet, membraneuses, penninervées, les infé- rieures opposées et les supérieures alternes. Les capi- tules sont pédicellés, réunis ordinairement au nombre de trois en corymbe, formés de fleurs jaunes à anthè- res brunes. LEPTOCARYON. por. Synonyme de Noiselle. LEPTOCAULE. Leptocaulis. BoT. Végétal pourvu d’une tige grêle. LEPTOCAULIDE. Leptocaulis. BorT. Le genre formé sous ce nom par Nuttal, dans la famille des Ombellifè- res, appartient à la Pentandrie Digynie, L., et se com- pose de quatre espèces recueillies par ce naturaliste en Californie. Il lui assigne pour caractères, tels qu’ils ont élé adoptés par le professeur De Candolle : bords du calice entiers; pétales elliptiques , entiers; styles per- sistants et courts; fruit ovale, comprimé sur les côtés; méricarpes à cinq côtes à peine saillantes; vallécules unirayées? semences planiuscules, extérieurement con- vexes; carpophore bifide au sommet. Les Leptocaulides sont des plantes herbactes, annuelles, glabres, dressées et fort minces, à tiges cylindriques, à feuilles multi- fides, dont les lobes sont linéaires; les ombelles sont pédonculées, opposées aux feuilles ou terminales, com- posées d’un petit nombre de rayons et sans involucre LEP apparent; les ombellules ont aussi leurs rayons peu nombreux, inégaux, avec un involucelle court et oli- gophylle. Les fleurs sont blanches et petites. Aux qua- tre espèces que Nuttal a nommées Leptocaulis diffu- sus, patens, echinatus et inermis, le professeur De Candolle a ajouté le Daucus divaricatus de Walter, que les botanistes ont promené successivement dans plusieurs genres, et qui paraît devoir définitivement rentrer dans celui-ci. LEPTOCÉPHALE. Leplocephalus. poxs. Genre établi par Gronou, placé dans l’ordre des Malacoptérygiens apodes, et conséquemment de la famille des Anguifor- mes, qui est la seule qu’on y trouve. Ses caractères consistent dans l’ouverture des branchies situées de chaque côté, en partie sous la gorge ; dans la pelitesse de la dorsale et de l’anale qui sont à peine visibles, et s'unissent à la pointe de la queue; dans le corps qui est comprimé comme un ruban. La têle est extrême- ment petite, ayant le museau pointu; on n’en connaît encore qu’une espèce. LEPTOCÉPHALE MoRRISIEN, Lac., Pois. t. 11, p. 5, f. 2; Leptocephalus Morrisii, Gmel., Syst. Nat. XIII, €. I, p. 1150; vulgairement le HAMEÇON DE MER, petit Pois- son des côles d'Angleterre, long de quatre ou cinq pouces et d’une forme bizarre, lancéolé aux deux extré- mités. Le Leptocephalus Spallanzani de Risso appar- tient aux Sphagébranches. 7. ce mot. LEPTOCERAS. B0T. R. Brown (Prodr. Flor. Nov.- Holl., p. 325) a ainsi nommé la seconde section du genre Caladenia, qui, par ses caractères assez sail- lants, sera probablement par la suite érigée en genre distinct. 77. CALADËNIE. LEPTOCÈRE. Leptocera. 1ns. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Cérambycins, établi par Dejean (Catal. des Coléopt., p. 108) et dont il ne donne pas les caractères. La seule espèce qui forme ce genre est le Ceramby x scriptus de Fabricius. Il se trouve à l'Ile- de-France. Le même nom a aussi été donné à un genre de Cha- rançons, mentionné par Latreille (Familles naturelles du Règne Animal) et que Schoonherr a ensuite réuni à son Naupactus, dans sa Monographie nouvelle des Curculionidés. 7. NAUPACTE. LEPTOCEREUS. Bot. Le genre formé sous ce nom par Raffinesque (Journ. de Phys., vol. 89, p. 26), dans la famille des Graminées, a été réuni au genre Lepéu- rus de Rob. Brown. 7”, LEPTURE. LEPTOCHILE. Leptochilus. 8oT. Genre de Fougères établi par le docteur Kaulfuss, dans son Enuwmeratio Filicum collect. a Chamisso, dont le type est l'Acros- tichum axillare de Swartz. Ce genre a pour carac- tères : sporanges disposés en sores linéaires, conti- nues, réunies décurremment de chaque côté contre la côte médiane; indusion ayant la texture bivalve de la fronde; l’une des deux valvules marginale, l’autre cos- tale. Ces Fougères croissent parasites sur les arbres des îles Philippines; la fronde stérile est oblongue, lancéo- lée; la fertile est axillaire, linéaire et stipitée. LEPTOCHIRE. Leptochirus. ins. Coléoptères tétra- mères; genre de la famille des Brachélytres, tribu des à £ 1 LE P Axyléliens, fondé par Germar qui lui assigne pour ca- ractères : antennes sélacées, distinctement monoli- formes et nullement coudées; tête très-petite, suppor- tant des mandibules fort épaisses à l'extrémité où elles présentent plusieurs dents placées sur une même ligne verticale; palpes filiformes; angles du corselet tron- qués; un sillon longitudinal dans son milieu et une sinuosité de chaque côté de sa base; paltes courtes et fortes; jambes ciliées. La seule espèce connue est le LEPTOCHIRE CORIACE, Leptochirus coriaceus, Germ.; il a la tête plus étroite que le corselet et du double plus large que longue, noire, luisante, plane en dessus, ca- naliculée, convexe en dessous, avec le labre concave, en carré transverse, bordé; les antennes noires et poi- lues; les yeux petits, globuleux, exsertes et glauques; le corselet noir, carré, plan, canaliculé, avancé sur l'écusson et tronqué; les élytres sont à peine plus courtes que le corselet, mais un peu plus. étroites, planes, tronquées , avec une strie près de la suture, et d’un noir luisant ; les pieds noirs avec les tarses roux. Ce singulier insecte a près d’un pouce de longueur et se trouve au Brésil. LEPTOCHLÈNE. Leptochlæna. V. LEPTOLÈNE. LEPTOCHLOA. BorT. Genre de la famille des Grami- nées, et de la Triandrie Digynie, L., établi par Palisot- Beauvois (Agrostographie, p. 71, tab. 15, f. 1) qui l’a ainsi caractérisé : panicule simple, à épillets alternes et simples, et à locustes disposées d’un même côté; lé- picène (glume, Palis.) renfermant trois à cinq fleurs, et dont les valves sont lancéolées, aiguës et presque égales aux fleurs ; glume inférieure (paillette, Beauv.) naviculaire et aiguë, la supérieure bifide et dentée ; ca- ryopse libre, sillonnée. Ce genre est, selon Beauvois, un de ceux qui ont le plus de rapport avec le Poa, dont il se distingue par le port, sa panicule simple , ses ra- meaux grêles et ses locustes disposés du même côté. Les espèces qui lui ont été rapportées par l’auteur sont au nombre de trois, savoir : 1° Leptochloa capilla- cea, Beauv., ou Cynosurus capillaceus; 2° Lepto- chloa filiformis ; 5° et Leptochloa virgata. Chr. Godofr. Nées d’Esenbeck (Sy/loge Plantarum novarum, Ralisbonne, 1824), en donnant la descrip- tion très-détaillée d’une nouvelle espèce, Leptochloa procera, que le prince de Neuwied a rapportée du Brésil, et qui est cultivée au jardin de Bonn, a fait en même temps une petite monographie de ce genre. Il a indiqué comme synonymes génériques le Leptosta- chys de Meyer et l’'Oxydenia de Nuttall. Quelques es- pèces placées dans le #habdochloa par Palisot-Beau- vois doivent encore faire partie du Leptochloa; et, d’un autre côté, on doit éliminer de celui-ci les Leplo- chloa cynosuroides, tenerrima et monostachya de Rœmer et Schultes. En définitive, il a composé le Lepto- chloa des plantes suivantes : 10 Leptochloa filiformis; 20 Leptochloa procera, Nées, qui a peut-être pour synonyme le Festuca filiformis de Lamarck; 5° Lep- tochloa virgata; 4° Leptochloa Chinensis, Nées; 5° Leptochloa Domingensis, Nées, ou Rhabdochloa Domingensis, Palis.-Beauv.; 6o Leptochloa gracilis, Nées, ou Chloris gracilis, Kunth; 7° Leptochloa dubia, Nées, ou Chloris dubia, Kunth; 8° Lepto- | LEP 945 chloa digitaria, Nées, ou Chloris digitaria , Kunth. LEPTOCOME. Leplocoma. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées, établi par Les- son (in Linnea, 1851, p. 150) pour une plante du Né- paul, que Wallich avait considérée comme une espèce du genre Lavenia. Caractères : capitule mulliflore, hérétogame; fleurons de la circonférence très-pelits, femelles, ligulés, entiers et disposés sur plusieursrangs; ceux du disque sont en petit nombre, tubuleux et à cinq dents; réceptacle plan, garni de fimbrilles très- courtes; involucre campanulé, formé d’un double rang irrégulier de squammes elliptiques et aiguës; style des fleurons femelles bifides, de la longueur des languettes corollaires, celui des fleurons hermaphro- dites, court et inclus; disque petit, plan et calleux ; akènes comprimés, très-glabres, avec une côte échan- crée; ceux de la circonférence ont un bec, ceux du centre en sont dépourvus; aigrelte consistant en deux ou quatre soies très-minces, flexueuses et décidues. LEPTOCOME À GRAPPE. Leplocoma racemosa, Less. ; Lavenia rigida, Wallich. Plante herbacée, dressée, rigidule, à peine pubère, garnie de feuilles alternes, courtement pétiolées, elliptico-lancéolées, pointues aux deux bouts, très-entières ou çà el là dentelées et cal- leuses, avec quelques poils épars sur une triple nervure en dessus, pubérules en dessous avec des points glan- duleux sur les nervures; les pédoncules sont axillaires, distants, monocéphales, les plus jeunes courts et réflé- chis, les adultes plus longs, étalés, constituant une grappe foliacée, rigide et terminale, composée de pe- tites fleurs blanches. LEPTOCONQUE. Leptoconchus. mozr. Genre de la classe des Gastéropodes pectinibranches, établi par Ruppel, pour un Mollusque qu’il a trouvé enclayé dans la masse calcaire des Polypiers et ne communiquant avec la mer que par une ouverture médiocre. Carac- tères : tête à trompe allongée, mais qui est entièrement rétractile ; bouche sans armure apparente; deux ten- tacules aplatis, triangulaires, courts, réunis à leur base interne, portant les yeux à la moitié de leur longueur, sur le côté externe; pied médiocre, musculeux, sans opercule; manteau à bord circulaire, sans aucun orne- ment, avec un faible prolongement du côté gauche. Cavité branchiale à ouverture assez large, la branchie composée d'un seul peigne formé de lames triangu- laires, serrées les unes contre les autres ; au fond de la cavité branchiale se trouve l’orifice des ovaires, dont les œufs sortent par paquets nombreux, enveloppés chacun dans un sac visqueux, aplati et de forme ellip- tique; au milieu de la cavité branchiale du côté droit, est l’orifice de l’anus ; sur le côté droit du cou, un peu en avant du tentacule du côté droit, il y a un autre orifice qui pourrait être en relation avec les organes mâles de la génération. La coquille est de forme sub- globuleuse; elle est mince, très-fragile, translucide, à spire basse, presque effacée par le surcroisement des lames du dernier tour; ouverture grande, de forme subovale, les deux extrémités contournées en sens op- posé, de sorte que l’ouverture a quelque ressemblance avec un S retourné ; les deux bords non réunis, le droit mince à tout âge et un peu évasé antérieurement, 544 TEA comme dans les Janthines adultes ; la columelle tron- quée et contournée; couleur, le blanc un peu impur. La seule espèce connue de ce genre a été trouvée dans la mer Rouge, par Ruppel, et nommée Leptocon- chus striatus. LEPTOCORISE. 1x8. Genre de l’ordre des Hémiptè- res, section des Hétéroptères, famille des Géocorises, tribu des Longilabres, mentionné par Latreille, dans ses Familles du Règne Animal, p. 421. Il est voisin du genre Alyde. LEPTOCORYPHIUM. BoT. Le genre institué sous ce nom par Nées (Mart. F1. Bras., 11, 85), dans la famille des Graminées, ne diffère point du genre Hi- lium de Linné. LEPTOCRAMBE. 8or. Nom donné par De Candolle à la seconde section du genre Crabe, laquelle corres- pond au genre Rapistrum de Médikus et de Mœnch. V7, CRANBE. LEPTODACTYLE. Leptodactyla. 1Ns. Coléoptères pentamères; ce genre de la famille des Carnassiers, tribu des Brachinides, formé par Baulé, est le même que celui publié un peu auparavant par Klug sous le nom de Miscelus. V. MIscÈLeE. LEPTODACTYLES. Leptodactyla.maw.llliger forme sous ce nom une petite famille entre les Makis et les Marsupiaux pour le genre Aye-Aye. F7, ce mot. LEPTODAPHNÉ. Lepfodaphne. 8oT. Genre de la fa- mille des Laurinées, établi par Nées Van Esenbeck, qui lui assigne pour caractères : fleurs hermaphro- dites ou dioïques par avortement; périgone infundibu- laire, avec son limbe divisé en six parties égales et décidues ; neuf élamines disposées sur trois rangs : six extérieures fertiles, trois intérieures stériles, quelque- fois même peu visibles ; anthères ovales, introrses, à quatre loges superposées par paire, déhiscentes par autant de valvules ascendantes; toutes les étamines stériles sont stipitées, biglanduleuses en dessous du sommet, quelquefois rudimentaires et presque imper- ceptibles; ovaire unioculaire, uniovulé; style court; stigmate en tête comprimée, presque à quatre lobes. Le fruit est une baie monosperme, enfoncée dans le tube du périgone, qui est troncato-cyathiforme, très- entier et un peu charnu à sa base. Les Leptodaphnés appartiennent au Brésil; ce sont des arbres de moyenne élévation, à feuilles alternes, veinées et réticulées, à panicules lâches, nues et axillaires. LEPTODERMIDE. Leptodermis. 80%. Genre de la fa- mille des Rubiacées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Wallich (in F1. Ind., 2, p. 191) qui lui donne les caractères suivants : calice supérieur; corolle monopétale, infundibuliforme; étamines courtes et in- eluses ; ovaire accompagné d’une bractée caliciforme, tubuleuse et bilobée; cet ovaire est à cinq loges con- tenant chacune un seul ovule dressé. Le stigmate est à eingq lobes. Le fruit est une capsule à cinq loges mono- spermes, s’ouvrant en cinq valves. Ce genre ne se com- pose que d’une seule espèce : LEPTODERMIDE LANCÉOLÉE. Leplodermnis lanceolata, Wall., loc. cit, C'est un arbrisseau à feuilles opposées, presque décussées, lancéolées, aiguës, entières, portées sur un court pétiole. Les fleurs sont blanches, inodores, BE P ternées et placées au sommet des rameaux. Il croît dans les montagnes du Népaul. LEPTODON. 8or. (Mousses.\ Weber et Mobr ( 7'ab. Syn. Musc.) avaient proposé ce nom pour le genre Lasia de Palisot - Beauvois; ce dernier nom ayant la priorité, a dû prévaloir. 7. Last. LEPTOENE. Leplœæna. mor. ross. Ce genre, de la famille des Térébratulites, à été institué par Dalman, dans une Monographie de cette famille, qu’il publia en 1828, peu de jours avant sa mort. Ce genre com- prend des espèces des genres Productus de Sowerby, Ammontites de Wablenberg, Gryphites et Anomites de Schloth., Euteles de Fischer, Sfrigocephalus de Defrance; il offre pour caractères : Lest presque in- équivalve, équilatère, aplati, avec le bord comprimé et courbé ; bord cardinal transverse, rectiligne, très- large, dépourvu d'ouverture; l’une des valves présen- tant deux dents cardinales obtuses. Les principales es- pèces décrites par Dalman, sont : Leplæna rugosa, depressa, englypha et transversalis. LEPTOGASTER. 1Ns. Syn. de Gonype. 7. ce mot. LEPTOGIUM. Bor. ( Lichens.) Sixième sous-genre établi parmi les Collémas par Acharius; il est ainsi ca- ractérisé : thalle foliacé; lobes arrondis, membraneux, d’une consistance très-tendre, nus, d'un gris cendré, presque diaphanes ; apothécions sous-pédicellés. Il se- rait bien désirable qu’un lichénographe habile fit une monographie du genre Collema dont la France pos- sède un grand nombre. Pouzolz a récollé en Corse, à San-Bonifacio, le Collema azureum de Swartz, qui n'avait encore été trouvé qu’à la Jamaïque par ce der- nier botaniste, et par Fée sur les Quinquinas péruviens. Ce beau Lichen rentre dans la section dont il est ici question. LEPTOGLOTTIDE. Leptoglotiis. Bot. Genre de la famille des Légumineuses, institué par De Candolle qui lui assigne pour caractères : fleurs polygames ; ca- lice coloré, à quatre dents ; estivation valvaire; quatre pétales caduques accidentellement; huit étamines à filaments libres, liguliformes, planes et stériles dans les fleurs inférieures, et filiformes, crispées, anthéri- fères dans jes fleurs supérieures ; style filiforme. Les Leptoglottides sont des plantes herbacées, dressées, glabres, armées de petites épines en crochet sur latige, les pétioles et les pédoncules, à stipules subulées, à feuilles bipennées, composées de cinq ou six paires de folioles découpées, oblongues, mucronées, marquées en dessous de quelques nervures anastomosées, éle- vées, distinctement et diversement réticulées; les fleurs sont blanches. LEPTOGLOTTIDE DE NutraL. Leptoglottis Nuttalii. Celte espèce, l'unique du genre, a été apportée par Nuttal de la Californie. LEPTOGYNE. Leplogyne. 30T. Ce genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées, établi par Elliott, pour le Coniza bifrons de Linné, n’a pas été adopté par De Candolle qui a placé cette plante dans son genre Pluchea. LEPTOHYMÉNIER. Leptohymenium. ot. Génre dela famille des Mousses bryacées, institué par Schwae- grichen qui lui donne pour caractères : sporange la- LEP téral, égal à sa base; opercule en bec; péristome dou- ble : seize dents courtes et distinctes à l'extérieur, un même nombre à l’intérieur, mais les dents y sont unies par une légère membrane, de manière qu’on en aper- çoit à peine les extrémités. Ces Mousses appartiennent au Népaul; elles sont en gazon et se trouvent sur le tronc des arbres. LEPTOLÈNE. Leplolæna. Box. Du Petit-Thouars, dans son Histoire des Végétaux des îles australes d’Afri- que, p. 41, appelle ainsi un genre nouveau de plantes, qu’il établit dans sa petite famille des Chlénacées. Ce genre se compose d’une seule espèce, Leptolæna mul- tiflora , loc. cit., t. 11. C’est un petit arbuste élégant, originaire de Madagascar. Ses rameaux sont grêles ; ses feuillesalternes, courtement pétiolées, ovales-oblon- gues, entières, un peu ondulées sur les bords, glabres, accompagnées à leurbasededeuxstipules très-caduques. Les fleurs sont blanches, réunies en corymbe terminal. Chaque fleur offre un involucre monophylle, épais, à six dents; le calice est plus long que l’involucre, formé de trois sépales concaves ; la corolle est composée de cinq pétales rétrécis à leur base, et rapprochés de manière à former un tube. Les étamines, au nombre de dix, sont monadelphes par leur base où elles constituent un urcéole entier. L’ovaire est à trois loges contenant chacune deux ovules; le style est épais, terminé par un stigmate trilobé. Le fruit est une capsule unilocu- laire et monosperme par avortement, entièrement re- couverte par l’involucre qui est charnu. La graine se compose d’un tégument propre qui est coriace, d’un endosperme corné et d’un embryon dont la radicule cylindrique est tournée vers le hile. Cet arbrisseau, commun autour de Foulepointe, fleurit en août. Le genre Leptolæna est très-voisin du Sarcolæna; cepen- dant il en diffère : 1° par le calice plus long que l’in- volucre; 20 par ses étamines seulement en nombre double des pétales ; 5° et par son fruit uniloculaire et monosperme. LEPTOLOBIER. Leptolobium. BoT. Genre de la fa- mille des Légumineuses, institué par Bentham, aux dé- pens du genre Glycine de quelques auteurs et pour diverses espèces récemment observées à la Nouvelle- Hollande. Caractères : calice campanulé quinqué- fide, subbilabié; étendard de la corolle orbiculé ou obovale, plus long que les ailes qui sont oblongues ; carène obluse, presque droite, plus courte que les ailes et leur adhérant; étamines monadelphes à leur base, toutes presque égales et fertiles; ovaire sessile, renfer- mant plusieurs ovules ; style courbé, glabre ; stigmate capité et terminal; légume linéaire, comprimé, submul- üiloculaire entre des isthmes celluleux; semences estro- phiolées. Les espèces de ce genre sont des plantes herba- cées ou sous-frutescentes, el volubiles; leurs feuillessont divisées en trois folioles stipulées, opposées, avec une impaire distante; les pédoncules sont axillaires, à ra- meaux simples et grêles, les inférieurs les plus courts, portant de 1 à 4 fleurs, les supérieurs allongés el mul- tiflores. Chaque fleur est solitaire dans l’aisselle de sa bractée. LEPTOLOBIER A PETITES FEUILLES. Leplolobium mi- crophyllum; Glycine minima, De Cand.; Kennedya LEP 945 microphylla, Sieber. Sa tige est filiforme, très-glabre, à folioles oblongues ou lancéolées, les supérieures li- néaires, obtiuscules, glabres, à peine plus courtes que le pédicelle du calice qui est presque glabre; les divi- sions du limbe du calice sont plus courtes que le tube, et les semences ont leur tégument rugueux et ponctué. LEPTOMÈRE. Leptomera. crusr. Genre de l’ordre des Læœmodipodes, famille des Filiformes (Latr., Fam. natur. du Règne Anim.), établi par Latreille et ayant pour caractères : pieds au nombre de quatorze, dispo- sés en une série continue depuis la tête jusqu’à l’extré- mité postérieure du corps, y compris les deux premiers qui sont annexés à la tête. Ces pieds sont très-grêles; corps composé d’une tête et de six segments. Ces Crus- tacés se distinguent des genres Proton et Chevrolle, parce que ceux-ci n’ont que dix pieds : les premiers en série continue, et les seconds en série interrompue. Le Crustacé qui forme le type de ce genre est le Squilla ventricosa de Müller (Zool. Dan., tab. 56, fig. 1-5); Herbst (Cancer., t. xxxvi, fig. 11). Latreille rapporte aussi à ce genre l'espèce représentée par Slabber (Mém., tab. 10, fig.2),qui a un appendice en forme de lobe à tous les pieds, les deux premiers exceptés, etle Cancer pedatus, Montagu (Trans. Linn.,tl. x1, pl. 9; fig. 6), qui en a tous les pieds pourvus, moins ceux de la pre- mière et des trois dernières paires. LEPTOMÉRIDE. Leptomeris. ns. Hémiplères; genre de la famille des Réduvites, institué par Delaporte qui lui assigne pour caractères : antennes fortes, un peu courtes, composées de quatre artieles dont le pre- mier très-court, le deuxième plus long que les suivants qui sont égaux en longueur, le quatrième presque ovale; rostre court, un peu arqué, se prolongeant seulement jusqu’à la première paire de pattes; yeux gros, saillants; corselet aplati, sillonné transversale- ment vers le milieu ; écusson triangulaire; corps ova- laire, un peu élargi; hémélytres grandes; pattes cour- tes, surtout les antérieures; tarses grêles, peu allongés et composés de deux articles; ongles simples. Ce genre contient un assez grand nombre de petites espèces indigènes, qui ont été réunies par beaucoup d’entomo- logistes avec les Sténocéphales, malgré des différences bien frappantes. LEPTOMÉRIDE PEINTE. Leplomeris picta, Delap. Elle est noire, avec la base des antennes, celle des hémé- lytres et les pieds testacés ; la partie membraneuse des hémélytres est brune, avec une tache et l'extrémité brunâtres. Taille, deux lignes. LEPTOMÉRIE. Leptomeria. got. Genre de a famille desSantalacées,très-voisindes 7'hesiwm, établi par Rob. Brown(Prodr.,1, p.555), et qui peut être ainsi carac- térisé : calice adhérent avec l'ovaire, infère el terminé par un limbe rotacé à quatre ou cinq divisions pro- fondes et persistantes ; disque épigyne à quatre ou cinq lobes ; étamines au nombre de cinq, insérées en dehors des lobes du disque; stigmate lobé. Le fruit est un drupe couronné par le limbe du calice. Ce genre se compose de pelits arbustes à feuilles éparses, petites et quelquefois nulles. Leurs fleurs sont également fort petites, disposées en épis. Le genre Comandra pro- posé par Nutltall, pour le T'hesium umbellalum, 546 LEP paraît devoir être réuni à ce genre. Le Leptomeria aü- quel Brown réunit le T'hesium drupaceum de Labil- lardière, diffère des Z’hesium par la présence d’un disque épigyne. LEPTOMITUS. Bor. (Confervées?) Genre récemment établi par Agardh (Syst. Alg., p. 25 et 49), qui lui donne pour caractères : des filaments hyalins ou peu colorés, arachnoïdes, obseurément aciculés, libres, droits, et non entrelacés. Ce sont, au dire de l’auteur, les ébauches de la végétation sur les corps inondés. Il en mentionne dix espèces, toutes excessivement petites, à peine visibles à l'œil désarmé, et ne se manifestant guère que comme un duvet pâle. Les unes croissent sur les Hydrocharides de l’eau douce, d’autres sur les Céramiaires de la mer. Mademoiselle Libert en a dé- couvert une espèce fort élégante dans les environs de Malmédy, et à laquelle on a donné le nom spécifique de Liberliæ. LEPTON. Bor. La plante désignée sous ce nom dans Pline, paraît être la petite Centaurée. . ÉRYTHRÉE. LEPTONÈME. Leptonema. 2oT. Genre de la fa- mille des Euphorbiacées, et de la Diœcie Pentan- drie, Linn., nouvellement établi par Adrien de Jus- sieu (De E‘uphorb. Generib., p. 19, pl. 4, f. 12) qui l’a ainsi caractérisé : fleurs dioïques; calice à cinq divisions profondes. Les fleurs mâles sont pourvues de cinq ou rarement six étamines dont les filets sont libres, capillaires, saillants, les anthères grosses, cour- bées, à loges distinctes pendant la préfleuraison et en- suite redressées. Les fleurs femelles présentent trois à cinq styles profondément divisés en deux, surmontant un ovaire à trois ou cinq loges dispermes. Le fruit est capsulaire, globuleux, déprimé, à trois ou plus fréquem- ment cinq coques bivalves et dispermes. Le placenta porte trois à cinq cloisons, et forme supérieurement autant d’expansions (#rassulæ) pendantes dans les loges, et sous lesquelles on voit les funicules qui sus- pendent les ovules. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce que Poiret (Dict. Encycl.) avait décrite sous le nom d’Acalypha venosa. C’est un arbuste de Madagascar, à feuilles alternes, stipulacées, longue- ment pétiolées, presque entières el velues. Les pédon- cules des fleurs sont solitaires et axillaires, plus longs et uniflores dans les individus femelles, multiflores dans les mâles, et accompagnés de plusieurs bractées linéaires. LEPTONIA. Bor. Quinzième sous-genre d'AgariC, dans la méthode de Fries. }. AGARIC. LEPTONYQUE. Leptonychus.1ns. Coléoptères hété- romères; genre de la famille des Mélasomes, institué par Chevrolat qui lui assigne pour caractères: antennes filiformes, presque de la longueur des élytres, compo- sées de dix articles, dont le troisième plus long, et les derniers formant une massue allongée; labre caché par le chaperon ; languette fourchue et tronquée ; mandi- bules cornées, perpendiculaires, larges, planes, très-ar- quées, avec deux dents recourbées vers l'extrémité; mà- choires droites, membraneuses, obliquement tronquées au bout, avec le bord inférieur plus petit; palpes maxil- | laires allongées, avec le premier article conique, le deuxième renflé, le troisième fort court, le quatrième LEP ovale, formant massue; palpes labiales resserrées sous le labre inférieur. Une seule espèce compose jusqu'ici ce genre; c’est : LEPTONYQUE ÉRODIOÏDE. Leptonychus erodioides, Chev. Sa tête est irrégulièrement rugueuse, lisse au front, peu inclinée et comme tronquée, saillante près du corselet; les antennes sont logées dans une cavité formant un coude triangulaire, elles ont le premier article arrondi, l'extrémité de la massue et une partie des côtés d’un gris argenté, mat; corselet ponctué, abaissé en avant et sur les bords, marginé, excepté en arrière, avec les côtés arrondis; élytres gibbeuses, soudées en dessous, couvertes d’un assez grand nom- bre d’aspérités, guillochées en arrière; elles ont une strie de l'épaule à leur extrémité; cuisses antérieures un peu plus grosses que les suivantes, avec les tro- chanters petits; jambes grêles, munies près de l’inser- tion des tarses de deux épines roides; crochets des tarses divergents. Taille, quatre à cinq lignes. Du Sé- négal. LEPTOPE. Leptopus. 1xs. Genre de l’ordre des Hé- miptères, section des Hétéroptères, famille des Géoco- rises, tribu des Oeulées, établi par Latreille, et ayant pour caractères: bec court, arqué et épineux en des- sous; antennes en forme de soies; cuisses antérieures grandes et épineuses. Ce genre se distingue de celui de Salde par le bec qui est long dans ce dernier. Les Pélogonies de Latreille s’en distinguent par les anten- nes et par la forme du corps. L'espèce sur laquelle Latreille à établi ce genre est : LEPTOPE LITTORAL. Leptopus littoralis, Latr. 11 est long de deux lignes, ovale, d’un cendré obscur, avec quelques taches sur les élytres et leur bord extérieur, blanchâtres. Leurs appendices membraneux sont pâles avec les nervures obscures, les pieds sont d’un jaunà- tre pâle. Cette espèce a été trouvée en Espagne par Léon Dufour. Le Leptopus lapidicola en est très-voisin; il a été découvert dans le département du €alvados par Basoches. LEPTOPE. Leptopus. crust. Genre de la famille des Trigonés, établi par Lamarck, avec les caractères sui- vants: quatre antennes courtes ; yeux globuleux, assez rapprochés de la bouche, séparés par un front sub- denté, à pédoncules courts; corps petit; test arrondi, trigonoïde; rostre nul ou très-court; dix pattes on- guiculées: les deux antérieures chélifères, plus courtes, les autres fort longues, très-grêles, subfiliformes. Les Leptopes se rapprochent des Sténorhynques, et ont comme eux l'aspect des Faucheurs, par leur corps pe- tit, leurs grandes pattes grêles, très-longues et très- menues; mais ils n’offrent pas un rostre allongé, portant les yeux et les éloignant de la bouche. Le pé- doncule de leurs yeux est droit, et non perpendiculaire à l'axe longitudinal du corps. Edwards pense que ce genre ne doit pas être séparé de celui des Égéries de Leach, et que tous deux doivent former un petit groupe distinct des autres Décapodes brachyures de la famille des Axyrhynques de Latreille, par la longueur extrême de leurs pattes, par la forme de leurs pieds- mâchoires externes, dont le troisième article est pres- que carré, et donne inserlion à l’article suivant à son LEP angle interne, par leurs yeux parfaitement rétractiles, par leur carapace presque cylindrique, etc. LEPTOPE LONGIPÈDE. Leptopus longipes, Lam.; Ma- cropus longipes, Latr.; Inachus longipes, Fab.; Can- cerlongipes, Lin. Test épineux ; mains ovales etrudes; pattes postérieures très-longues. De l’octan Indien. LEPTOPÉTALE. Leptopetalus. BoT. Plante dont les pétales sont fort étroits. LEPTOPHINA. REPT. Groupes de Serpents, qui com- prend les genres Dryinus de Merrhem, et Leptophis de T. Bell. LEPTOPHYLLE. Leptophytlus. pot. Épithète par la- quelle on désigne les plantes qui ne portent que de petites et minces feuilles. LEPTOPHYTE. Leptophytus.poTt.Cenomaété donné par H. Cassini (Bullet. de la Société Philom., jan- vier 1817) à un sous-genre formé aux dépens du Ley- sera; il se distingue des espèces considérées comme types de celui-ci par sa calathide discoïde au lieu d’être radiée, par son involucre oblong, cylindracé, formé d’écailles dressées, entièrement appliquées, non ap- pendiculées, très-aiguës au sommet, tandis que les vrais Leysera ont l’involucre campaniforme, à écailles sur- montées d’un appendice étalé et arrondi au sommet. Le Leptophytus diffère en outre du Leysera par satige her- bacée. L'auteur de cesous-genre a donnéunetrès-longue description de tous les organes floraux, dans le Diction- naire des Sciences naturelles, tome xxvI, p.77. Une ‘ seule espèce le constitue; c’est le Graphalium leyse- roides, Desf., Flor. Atlant., auquel Cassini a donné le nom de Leptophytus leyseroides. C’est une plante her- bacée , annuelle, basse, à tige grêle, roide, cylindri- que, pubescente, très-rameuse dès la base, à rameaux très-divergents, élalés horizontalement, garnis de poils capités; les feuilles sont très-irrégulièrement et très- diversement disposées, alternes, opposées, verticillées ou fasciculées, sessiles, semi-amplexicaules, longues de cinq à dix lignes, très-étroites, linéaires-subulées, un peu laineuses en dessous, ciliées sur les bords; calathides étroites , solitaires au sommet de pédon- cules terminaux et latéraux, nus, grêles, roides, gla- bres, lisses, bruns et criniformes; péricline glabre; corolles jaunes : celles de la couronne au nombre de quinze environ. De Barbarie. LEPTOPODE. pois. Sous-genre de Coryphæne. 7, ce mot. LEPTOPODE. Leptopoda. rot. Genre de la famille des Synanthérées et de la Syngénésie superflue, L., établi par Nuttall (Gener. of North Amer. Plants) qui lui a donné les caractères suivants : involucre court, formé de folioles aiguës, disposées sur un seul rang ; réceptacle nu et hémisphérique ; fleurs du disque nombreuses, régulières, hermaphrodites, ayant une corolle à tube court, et à limbe glanduleux, quadri ou quinquédenté; un ovaire cylindracé, glabre, surmonté d’une aigretle composée de huit à dix paillettes oblon- gues, obtuses, un peu découpées; fleurs des rayons nombreuses, neutres, disposées sur un seul rang, et présentant une corolle à languette tridentée et élargie vers le sommet. Ce genre est Lrès-voisin del’ Æelenium, dont il ne diffère que par un involucre simple et par A1 ESS =Ù LEP les fleurs neutres de la circonférence. Il a aussi beau- coup de rapports avec les genres Gaillardia ou Ga- lardia et Balduina, mais il en est suffisamment dis- tincet par des caractères que les limites de cet article ne permettent point d’énumérer ici; il suffira de jeter les yeux sur les descriptions de ces genres. 7. BaL- DUINE €t GALARDIE. Lepropope HÉLÉNION. Leplopoda Helenium, Nuttall; Galardia fimbriata, Michx. C’est une plante herbacée dont la tige est simple, haute d'environ un mètre, garnie dans sa partie moyenne de feuilles décurrentes, les inférieures très-longues, linéaires, lancéolées, les supérieures moins longues, sessiles et linéaires. La calathide, composée de fleurs jaunes, est solitaire au sommet de la tige. Cette plante croît dans les terrains marécageux et découverts de la Caroline et de la Géorgie. LEPTOPODIE. Leptopodia. cRusT. Genre élabli par Leach. F. MACROPODIE. LEPTOPODITE. Leptopodites.1xs. Nom donné à une section de Diptères remarquables par la longueur et la ténuité des pattes postérieures. Les Mouches qui en font partie, se tiennent sur les plantes; plusieurs fré- quentent les lieux aquatiques. LEPTOPORA. Bot. Genre formé aux dépens des Bo- lets ; il renferme les espèces qui ont leurs pores silués à la partie supérieure de la plante, et Raffinesque, créa- teur du genre, en fait connaitre plusieurs nouvelles. Ce genre est encore mal caractérisé : les Leptopora nivea, stercoraria et difformis, de l'Amérique bo- réale, en sont les types, suivant Raffinesque. LEPTOPS. 1xs. Coléoptères tétramères ; genre de la famille des Rhynchophores, institué par Schoonherr qui l’a caractérisé ainsi : antennes longiuscules et fortes, coudées, composées de douze articles obconi- ques, presque égaux à l'exception des quatre derniers qui forment une massue ovale-oblongue et acuminée; trompe plus longue du double que la tête, assez épaisse, cylindrique, un peu fléchie, renflée à l’extré- mité, carénée ou sillonnée en dessus, avec un trait en- foncé de chaque côté en avant des yeux; ceux-ci allon- gés, perpendiculaires et déprimés; corselet presque cylindrique, bisinué à sa base, avec ses côtés presque droils, à peine rétréci postérieurement et avancé en lobes sous les yeux; élytres ovalaires, convexes surtout vers l’extrémité, avec les épaules obliques. Les deux espèces connues de ce genre, Leptops robustus et tu- berculatus, ont été apportées de la Nouvelle-Hol- lande. LEPTOPYRUM. por. Le genre établi sous ce nom, par Raffinesque, dans la famille des Graminées, a été réuni au genre Avena. V. AVOINE. LEPTORAMPHE. o1s. Division formée par Duméril (Zool. An., p. 47) parmi les Passereaux, pour ceux qui ont le bec long, étroit, sans échancrure et souvent flexible. LEPTORCHIS. Bor. Sous ce nom, Du Petit-Thouars (Hist. des Orchidées des îles australes d’Afr.) à établi un genre qui correspond au Malaxis de Swartz. Les deux espèces dont il se compose et qui croissent dans les îles de France et de Bourbon, ont été nommées par a 94 ) LEP Le l’auteur, selon sa nomenclature particulière, Flavi- leptis et Erythroleptis. V. ces mots. Ë LEPTORHYNQUE. Leptorhynchus. o1s. Genre de l'ordre des Échassiers, établi par le baron Dubus de Ghysignies, sur la dépouille d’un Oiseau qu'il a reçue de la Nouvelle-Hollande, et qui lui a offert pour carac- tères distinelifs : bec très-long, droit, grêle, comprimé à sa base, déprimé vers son extrémité, lisse, terminé en pointe obluse; mandibules sillonnées latéralement jusqu'aux trois quarts de leur longueur; narines lon- gitudinales, étroites, linéaires, percées à la base du sillon supérieur; ailes ne dépassant pas la queue et pointues : la première rémige la plus longue; queue courte, arrondie, composée de douze rectrices; jambes nues en grande partie; pieds très-grêles, réticulés, à tarse fort allongé : les trois doigts antérieurs réunis par une membrane natatoire échancrée dans le milieu; point de pouce visible; ongles courts, en forme de faux, celui du doigt intermédiaire subitement crochu à son extrémité. L'Oiseau qui fait le type de ce nouveau genre à beaucoup de rapports avec les Avocelles dont il à la plupart des caractères; comme elles il a le bec aminei, déprimé et lisse; il a aussi les Larses très-longs, les doigts palmés, etc.; mais il en diffère essentiellement parce que son bec est étroit el non terminé en pointe aiguë, parce qu'il est dépourvu de pouce ou de doigt postérieur, car ce n’est qu’en examinant fort attenti- vement l'organe, qu'on distingue à la partie postérieure du tarse, un peu au-dessus du podium, une très-petite protubérance qui pourrait faire supposer l'existence de quelque rudiment de pouce sous-cutané; du reste l'Oiseau n’en est pas moins tridactyle. Les mœurs des Leptorhynques sont encore totalement inconnues. LEPTORHYNQUE A POITRINE ROUSSE. Leplorhynchus pectoralis, Dub. Tête, cou, partie antérieure de la poitrine, dos, flancs et abdomen blancs; une large bande transversale rousse, bordée antérieurement de noir, occupe le centre de la poitrine, et se termine en avant du pli de l'aile; grandes scapulaires, tectrices alaires et rémiges d’un brun noirâtre; ces dernières terminées de blanc; rectrices blanches, à l'exception des quatre intermédiaires qui sont brunâtres; milieu du ventre marqué longitudinalement de noir fuligi- neux, qui descend jusqu'à la région anale. Longueur totale depuis l'extrémité du bec jusqu’à celle de la queue, environ quinze pouces; le bec a près de trois pouces; la hauteur des jambes est de cinq pouces et demi. LEPTORHYNQUE. Leptorhynchos. or. Ce genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, a été formé par Lesson, aux dépens des genres ÆZelichry- sum de Cassini, Chrysocoma, Labillardière el J’iraya, Gaudichaud ; il a été adopté par le professeur De Can- dolle, avec les caractères suivants : capitule multi- flore, homogame ; réceptacle entièrement bractéolé et plan ; squammes de l’involucre imbriquées sur plu- sieurs rangs, serrées, acuminées, desséchées et sca- rieuses au sommet; corolles tubuleuses, à cinq dents; stigmates capitellés au sommet; akène comprimé, sub-aigretté, grêle, prolongé à l'extrémité en un bec, LEP tantôt court, tantôt allongé, et que termine une aréole; aigrette à dix ou douze soies unisériales, serrato-sca- bres, un peu concrètes à la base. Les Leptorhynques sont des plantes herbacées, grêles et ascendantes; les rameaux sont dépourvus de feuilles et monocéphales au sommet; les feuilles sont alternes, sessiles, oblon- gues-linéaires, très-entières, avec leurs bords plus ou moins roulés; l’involucre est sublomenteux; les co- rolles sont jaunes. Toutes appartiennent à la Nouvyelle- Hollande. LEPTORHYNQUE ÉCAiLLEUX. Leptorhynchos squamo- sus, Less.; ÆHelychrysum Dubium, Cass.; Chryso- coma squanata, Labil. Feuilles inférieures oblongo- elliptiques, acuminées, les supérieures linéaires, (o- menteuses en dessous; les plus voisines de l'extrémité de la tige sont scarieuses ; involucre turbiné à sa base. De la terre de Diémen. LEPTORIMA.roLYr.? Raffinesque établit sous ce nom un genre qu’il est impossible de rapporter avec certi- tude, soit au règne végétal parmi les Hydrophytes, soit au règne animal, mais qu’on peut supposer appartenir aux Polypiers jusqu'à ce qu’il ait été de nouveau examiné. L'auteur le dit voisin de son genre Phytelis (7. ce mot) et le caractérise ainsi : corps parasite, irrégulier, coriace, crustacé, friable, poreux en dessus. Il en mentionne trois espèces : Leptorima undulata, rose, lobé, ondulé, à pores rouges, très-petits et égaux ; Lepiorima nivea, blane, lisse, à pores pelils et in- égaux; Leplorima oculata,rougeûtre, lisse, à bord convexe et sans pores, mais garni au milieu de grands pores inégaux, plus grands, entourés d'un cercle blanchâtre. Ces trois espèces des mers de Sicile sont parasites sur les Zostères et les Fucacées. LEPTORKIS. por. Pour Leptorchis. 7. ce mot. LEPTORMUS. Bor. Sous-genre d'Héliophile. 7. ce mot. LEPTOSCÉLIDE. Leploscelis.1ns. Hémiptères; genre de l’ordre des Hétéroptères, famille des Anisoscelites, créé par Delaporte, aux dépens du genre Lygdus de Fabricius et Latreille. Caractères : antennes très-lon- gues; le premier article plus court que les autres; tête triangulaire, pointue en avant, légèrement rétrécie derrière les yeux; ceux-ci gros et saillants; corselet triangulaire, élargi et élevé en arrière; abdomen al- longé; cuisses postérieures ordinairement épineuses ; premier article des tarses grand, les ongles insérés sur une membrane; pattes postérieures longues et grêles. LEPTOSCÉLIDE HÉMORRHOÏDALE. Leptoscelis hemor- rhoidalis, Delap.; Lygœus hœæmorrhoidalis, Fabr.; Cimex hœæmorrhous, Lin. Cette espèce est noire, avec les hémélytres jaunes, {achetées de noir; le corselet est épineux; l'abdomen est roux. Taille, huit lignes. De Cayenne. LEPTOSÈME. Leplosema. Bot. Genre de la famille des Légumineuses, établi par Bentham, qui lui assigne pour caractères : calice profondément bilabié; lèvre supérieure très-courte el bifide, l'inférieure à trois di- visions; étendard de la corolle courtement onguiculé et lancéolé; ailes semi-sagittées, presque égales en ul LEP longueur avec l’étendard; carène droite, obtuse, plus longue et plus large que les ailes; dix étamines libres avec les anthères uniformes ; ovaire à plusieurs ovules; style filiforme, courbé en crochet; stigmate petit; légume ovale, avec la suture vexillaire aiguë, la ca- rène séminifère un peu courbée et la section transver- sale cordiforme; semences réniformes estrophiolées. Ce genre ne se compose que d’une espèce : LEPTOSÈME BOSsiÆoïne. Leplosema bossiæiodes, Benth. C’est un arbuste à rameaux glabres et ailés entre les gemmes qui n’ont quelquefois qu’une seule bractée et tantôt portent un capitule serré, formé de six à huit fleurs; bractées lancéolées, un peu scarieuses et roussâtres; ovaire à quatre ovules; légume velu. Cette plante se trouve dans les plaines sablonneuses de la partie septentrionale de la Nouvelle-Hollande. LEPTOSIPHON. Leptosiphon. BoT. Une plante nou- velle, rapportée de la Californie par Douglas, a fourni à Bentham les caractères d’un genre nouveau de la Pentandrie Monogynie, et qu’il a placé dans la famille des Polémoniacées. Ces caractères sont : calice infun- dibulaire, dont le limbe est divisé en cinq lobes égaux, linéari-subulés, aigus, réunis jusqu’au sinus par une légère membrane; corolle hypocratériforme, à tube très-grêle, long et exserte, à limbe campanulé, divisé en cinq lobes ovales, oblus et très-entiers; cinq éta- mines courtes, exsertes, insérées sur l’orifice de la co- rolle ; anthères oblongues, à base sagitiée; ovaire petit, oblong, à trois loges polyspermes, surmonté d’un style grêle, capillaire, couronné par un sligmate à trois divisions obtuses, égales et fort étroites. LEPTOSIPHON ANDROSACÉ. Leptosiphon androsaceus, Bent. C’est une plante annuelle, droite, de la hauteur de huit à dix pouces, rameuse, noduleuse, couverte de poils assez roides; sa tige est cylindrique, d’un rouge pourpré; ses feuilles sont opposées, distantes, sessiles et digitées; les découpures, dont le nombre varie de trois à dix, sont linéaires, acuminées et ciliées; les feuilles supérieures forment, par leur réunion en faisceau, un involucre (rès-dense pour les fleurs qu’elles enveloppent jusqu’au limbe. Les cinq divisions du ca- lice sont égales, triangulari-subulées et poilues. La corolle est longue d’un pouce, d'un blanc pourpré, tirant sur le violet, avec son tube allongé, jaunâtre et couvert d'une pubescence glanduleuse; le limbe est entièrement glabre. Les étamines sont purpurines el les anthères ou plutôt les masses polliniques jaunes. L’ovaire est d’un vert obscur. On sème le Leptosiphon androsacé sur place, à la fin de février; il ne parait pas difficile sur la qualité du terrain. Il est pour les parterres une fort belle acqui- sition, car ses fleurs sont très-abondantes depuis le mois de juin jusqu’en septembre. LEPTOSOLÈNE. Leptosolena. Bot. Genre de la fa- mille des Scytaminées, Monandrie Monogynie, Lin., institué par Thadæus Haenke, pour une plante nou- velle, qu’il a rapportée de l’île de Luzon. Voici les ca- raclères assignés à ce genre : calice tubuleux, à deux dents; corolle à tube très-long, avec l’orifice étalé, divisé en trois parties ; labelle grand, plan, pendant et entier; anthère double, avec ses sommets divergents; LEP 349 filament très-court, beaucoup plus que l’anthère, muni à sa base et postérieurement d’une écaille ovale et diaphane; style dressé, plus long que le filament; stigmate infundibulaire et cilié ; capsule à trois loges. La seule espèce connue a reçu le nom de Leptosolena Hœntki. LEPTOSOMA. 1vs. Genre de Lépidoptères, établi par Bois-Duval, dans la Faune de l'Océanie, pour quelques Phalénides de la Sonde, des Molluques et de la Nou- velle-Guinée. Ce genre a pour type le Geometra co- leltta de Gramer : les espèces décrites par Bois-Duval, au nombre de cinq, appartiennent loules à la Nou- velle- Guinée; il les a nommées Leptosoma annu- latum, Leplosoma œres, Leptosoma baulus, Lepto- soma agagles et Leplosoma artemis. Cette dernière a les ailes supérieures noirâtres, avec une partie du bord interne, une tache allongée vers la base, une autre grande, arrondie, discoïdale, et trois vers l’extré- milé, blanches; les ailes inférieures sont blanches, avec une bordure noire assez large, marquée de deux taches blanches ; le corselet est jaune, ponctué de noir; son étendue est de vingt lignes. LEPTOSOME. Leptosoma. crusr. Le genre que Risso a établi sous ce nom, dans la famille des Crustacés Asellides, ne diffère guère de celui des Idotés, que par la soudure complète des anneaux abdominaux, en une seule pièce qui est grande et pointue. La seule espèce que renferme ce genre, est le Leplosoma appendicu- lata, décrit dans l'Histoire naturelle de l’Europe méri- dionale, t. 5, p. 107; pl. 5, fig. 25. LEPTOSOME. Leplosomus. 1Ns. Coléoptères tétra- mères; genre de la famille des Rhynchophores, établi par Schoonherr, pour uninsecte de la Nouvelle-Zélande, que Fabricius avait placé dans son genre Curculio et auquel Schoonherr a reconnu pour caractères distinc- tifs : antennes médiocres, coudées, composées de douze articles presque égaux, turbinés, avec la massue ovale, allongée, formée des cinq derniers; tête assez allonge, étroite, avancée, cylindrique; trompe beaucoup plus courte que la tête, et plus épaisse à l'extrémité; yeux arrondis et peu saillants; corselel oblong et étroit; élytres également oblongues, mais plus larges de moitié que le corselet à sa base, faiblement échancrées anté- rieurement, vers la suture, avec les épaules obtusé- ment anguleuses et l'extrémité prolongée en épine. Le Leptosomus acuminatus, Fab., Syst. El. 11,555; Oliv. Ent. v, 85, p. 551, t. 11, fig. 159, est d’un brun assez obscur, avecles pattes ferrugineuses; ses élytres offrent des stries profondes et ponctuées. LEPTOSOMES. pois. Famille de l’ordre des Holo- branches thoraciques, composée d'espèces à branchies complètes, ayant les ventrales situées sous les peclo- rales; le corps très-mince, aussi haut que long; les yeux sont latéraux. Cette famille comprend les genres Chœtodon, Zée, et tous ceux qu’en ont formés les ichthyologistes. LEPTOSOMUS. o1s. Synonyme de Courol. 7, ce mot. LEPTOSOMUS. 1xs. Coléoptères tétramères; genre de la famille des Curculionides, institué par Schoon- herr, pour un Charanson de la Nouvelle-Zélande, encore très-rare dans les collections entomologiques : Leplo- 930 LEP somus acuminalus; il est brun, très-allongé, comme les Brentes; son corselet est cylindrique et granulé; ses élytres sont acuminées, marquées de stries ponc- tuées et de trois points assez gros et jaunes. Sa taille est d'environ quatre lignes. LEPTOSPERME. Leptospermum. BoT. Genre de la famille des Myrtinées, el de l’Icosandrie Monogynie, L., composé d’un assez grand nombre d'espèces qui sont toutes des arbustes ou des arbrisseaux originaires de la Nouvelle-Hollande, ayant les feuilles générale- ment petites, coriaces, persistantes, allernes, poin- tillées et odorantes; les fleurs sont terminales, soli- taires ou groupées au sommet des tiges. Leur calice est turbiné à sa base où il adhère avec l'ovaire infère; son limbe est à cinq divisions égales ou régulières ; la corolle se compose de cinq pétales égaux, étalés en forme de roue et oblus. Les étamines sont nombreuses, un peu réunies ensemble par la base de leurs filets. L’ovaire est infère, à cinq loges contenant chacune un grand nombre d’ovules; le style est simple, terminé par un stigmate un peu élargi, déprimé et à peine bilobé. Le fruit est une capsule globuleuse, ligneuse, ombiliquée, couronnée par le limbe calicinal, à trois, quatre ou cinq loges, contenant chacune un très-grand nombre degraines allongées,très-menues, et s’ouvrant par son sommet en autant de valves septifères sur le milieu de leur face interne. Ce genre très-rapproché des Melaleuca en diffère surtout par ses élamines non réunies en plusieurs faisceaux, par son fruit capsulaire et non charnu. Forster l’institua pour quelques plantes qu'ilavait découvertes dans l’Australasie, lors du voyage autour du monde qu'ilfitavecsir J. Banks etle capitaine Cook. Plus tard, Smith en fit une monographie com- plète, dans laquelle il comprit non-seulement les es- pèces observées et décrites par Forster, mais toutes celles publiées postérieurement par d’autres botanistes; et De Candolle, dans son Prodrome, en a dernièrement élevé le nombre à vingt-six. Le nom Leptospermum, formé de deux mots grecs, Xenros, pelit, et onepua, graine, a rapport à cette partie de la plante, qui est effectivement très-menue. Quoique plusieurs Lepto- spermes soient susceplibles de parvenir à une taille arborescente, on les considère en général comme des arbrisseaux ; ils ont le port et l’aspect fort élégants, et développent un arome très-agréable, fort pénétrant lorsque la plante est froissée. On en cultive beaucoup d'espèces dans les jardins. LEpTosPERME THÉ. Leptospermumm Thea, Willd. Petit arbuste d’un à deux pieds d’élévation, rameux et quelquefois étalé. Ses feuilles sont éparses, très-rap- prochées, petites, linéaires, allongées, entières, aiguës, coriaces, persistantes, glabres et ponctuées. Les fleurs sont blanches, petites et axillaires. Les capsules sont déprimées, à cinq côtes, à cinq loges s’ouvrant en cinq valves par leur moitié supérieure. Les feuilles de celte espèce ont une saveur et une odeur aromatiques et agréables. À la Nouvelle-Hollande on les emploie en infusion théiforme, et Cook dit que leur usage a été fort utile pour les gens de son équipage. LEPTOSPERME SOYEUX. Leptospermum sericeum , Labill., Nouv.-Holl., 2, t. 147. C’est un arbrisseau de dog: LEP cinq à six pieds d’élévation, dont les feuilles éparses ettrès-rapprochées, sont obovales, aiguës, petites, cou- vertes, sur leurs deux faces, de poils blancs et soyeux. Les fleurs sont grandes et blanches. La capsule est également soyeuse. LEPTOSPERME A BALAIS. Leptospermum scoparium, Forst.; Melaleuca scoparia, Wendi. Cette espèce est originaire de la Nouvelle-Zélande, et a été introduite en Europe par les soins de J. Banks, en 1779; elle fleu- rit en juin et juillet. C’est un arbrisseau de trois ou quatre pieds de hauteur; sa tige se divise en rameaux grêles, redressés, garnis de feuilles alternes, sessiles, persistantes, roides, lancéolées, acuminées, sans ner- vures sensibles, glabres et d’un vert gai en dessus, lé- gèrement pubescentes en dessous, parsemées sur leurs deux faces, de points qui sont transparents étant vus à contre-jour. Les fleurs sont blanches, petites, soli- taires au sommet de très-petits rameaux disposés laté- ralement dans la longueur des rameaux principaux. Le calice est monophylle, supérieur à l'ovaire avec lequel sa base se confond, découpé à son bord en cinq dents caduques, presque triangulaires, deux fois plus courtes que les pétales, à peu près de la même couleur et de la même consistance qu'eux, et parsemées aussi de points glanduleux et transparents. La corolle est composée de cinq pétales arrondis, un peu rétrécis en onglet à leur base, insérés sur le bord du calice et alternes avec ses divisions. Les étamines, au nombre de vingt à vingt- quatre, de moitié plus courtes que les pétales, ont leurs filaments insérés sur le calice, et terminés par des an- thères arrondies, à deux loges. L’ovaire est inférieur, turbiné, convexe et un peu saillant au dedans du calice en sa partie supérieure, surmonté d’un style cylindri- que, de la longueur des élamines, terminé par un stig- mate élargi, à cinq lobes plus ou moins distincts. La capsule est presque globuleuse, couronnée par la par- tie persistante du calice, à cinq valves et à cinq loges qui contiennent des graines oblongues, menues et nom- breuses. Ces plantes se cultivent dans un compost de terre franche et substantielle et de terreau de bruyère; on les place en pot afin de les rentrer dans la serre tem- pérée, avant l’arrivée des froids dont elles auraient beaucoup à souffrir. On les multiplie de graines que l’on a eu la précaution de laisser sur la tige pendant dix-huit mois, espace de temps nécessaire pour qu’el- les aient atteint leur maturité; et comme ces graines sont très-fines, il faut les répandre à la surface du ter- reau que contient le vase destiné à recevoir le semis : les arrosements qu’on donne aux graines suffisent pour lesenterrer; la germination s’opèreordinairement deux mois après le semis. On peut encore multiplier les plan- tes par les marcottes et les boutures, mais, dans ce dernier cas, il faut les étouffer, et assurer la reprise sur la couche et sous le châssis. LEPTOSTACHYA. Bot. Synonyme de Phryma. 7. ce mot. LEPTOSTACHYS. Bor. Le genre de Graminées con- stitué sous ce nom par Meyer (Æssequeb., p. 73), est le même que le Leptochloa de Palisot -Beauvois. #7. ce mot. LEP LEPTOSTEGIA. Bor. Le genre institué sous ce nom par D. Don, dans la famille des Fougères, n’a pas paru différer du genre Onychium de Kaulfuss, et lui a en conséquence été réuni. LEPTOSTELMA. 8oT. Ce genre, que David Don a éta- bli dans la famille des Synanthérées, a été réuni par le professeur De Candolle à son genre Erigeron. LEPTOSTEMME. Leptostemma. BoT. Genre de la famille des Asclépiadées, établi par Blume, qui lui donne pour caractères : calice à cinq dents; corolle tubuleuse , avec son orifice contracté, nue ou garnie d’écailles ou de faisceaux de poils : son limbe est semi- quinquéfide ; couronne staminale pentaphylle, à fo- lioles cordées ou sagitlées, indivises; anthères termi- nées par un appendice membraneux; masses polliniques attachées par leur base et dressées ; stigmate mutique. Le fruit consiste en follicules lisses, renfermant plu- sieurs semences chevelues à l’ombilic. Les Leplostem- mes sont des plantes herbacées, particulières à l’île de Java; elles croissent sur les racines des arbres; leurs feuilles sont opposées ou verticillées et charnues. Les fleurs sont réunies en ombelle. LEPTOSTOME. Leptostomum. Bot. Ce genre créé par R. Brown, dans les Actes de la Soc. Linnéenne de Londres, 10, pag. 150, t. xxrIt, f. 2, el conservé par Schwægrichen dans la deuxième partie du premier Supplément d'Hedwig, p. 546, figure dans la troisième classe : Mousses à péristome, ordre premier, Acrocar- pes de la Méthode de Bridel. Le péristome est simple, membraneux, annulaire, plan, indivis, prenant nais- sance de la membrane interne de la capsule; celle-ci est oblongue, amincie à sa base en une sorte d’apophyse conoïde; sa coiffe est glabre, lisse et caduque. Cinq es- pèces de Mousses, qui toules croissent sur les rochers, aux États-Unis et à la Nouvelle-Hollande, composent ce genre qui n’a pas été adopté par la totalité des bo- tanistes. Hooker place les quatre premières espèces, celles dont les poils des feuilles sont simples, parmi les Gymnostomes, et l'unique espèce qui forme la section dont les poils des feuilles sont rameux parmi les Brys; on est certain que ie genre Leptostomum a de l’ana- logie avec les Brys et les Gymnostomes ; néanmoins il en est distinct, puisqu'il est muni d’un péristome qui manque dans les Gymnostomes, et que ce péristome, indivis dans le genre dont il est ici question, est divisé dansles Brys.Il paraîtdonc que le genre Leptostomedoit être conservé. Les deux espèces suivantes sont très- remarquables : 1° Leptostome grêle, Leptostomum gracile (Menzies, Brown, Brid.), feuilles ovales- oblongues, un peu aiguës; poil simple égalant la moi- lié de la feuille; capsules oblongues, équilatérales, inclinées; on la trouve dans les ombrages humides de la Nouvelle-Zélande près de la baie de Duski ; 20 Lep- tostome de Menzies, Leptostomum Menziesii (Brown, Brid.); Gymnostomum Menziesii (Hook.), feuilles oblongues, lancéolées, aiguës; poil simple, quatre fois plus court que les feuilles; capsules oblongues inclinées, recourbées en arc. Cette Mousse se forme des touffes d’un vert agréable sur la terre, dans diverses parties des États-Unis. Menzies est le premier qui l’a fait connaitre. LEP 591 LEPTOSTROMA. 8oT. (Hypoxylées.) Fries a établi ce genre (Class. 11, Ord. 11, 16) qui est fort voisin de l’'Aysterium. Il n’en diffère que par ses conceptacles sans ouvertures, ne renfermant point de liquide géla- tineux. Parmi les dix espèces qui ont été décrites, on peutciterle Leptostroma filicinum, qui se trouve dans la Flore Française, sous le nom de Æypoderma striæ- forme avec sa variété qui croît sur la Fougère femelle, variété qui fait partie des Cryptogames de la belle col- lection de Mougeot et Nestler, où elle a reçu le nom de Sclerotium Plteridis, et le Leptostroma vulgare, nommé Sclerotium nitidum dans le même recueil. Ebrenberg a aussi un genre Leptostroma; mais Fries ne pense pas que ce soit le sien, el propose pour ce Leptostroma le nom d'Æctrouroma, caractérisé par ses conceptacles contigus. Ce dernier botaniste croit que le genre Schizoderma d’'Ehrenberg est son genre Leptostroma. V. SCHIZODERME. LEPTOSTYLE. Leplostylus. BoT. C'est-à-dire qui a le style mince et grêle. LEPTOSYNE. Leptosyne. or. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, établi par De Candolle pour une plante rapportée de la Californie par Douglas. Caractères : capitule multiflore ; fleurons de la circonférence, ligulés et femelles ; ceux du dis- que tubuleux, à cinq dents, bisexuels et stériles par avortement; involucre formé de squammes disposées sur deux rangs : les extérieures que l’on peut considé- rer comme bractées sont en pelit nombre, linéaires, foliacées, et un peu plus longues que le disque, les in- térieures elliptiques, à peine aiguës, submembraneuses, égalant la longueur du disque; réceptacle garni de paillettes membraneuses, lancéolées et persistantes; ligules larges, ovalaires, arrondies; orifice du tube de la corolle obconique, un peu barbellé à sa base ; an- thères écaudées ; style bifide, obtus, celui des fleurons du rayon à peine exserte, celui des fleurons du disque inclus, à branches capillées formant un cône large, court et hispide ; akènes comprimés, glabres, subulés vers le bord, chauves ou surmontés d’une aigrette très- petite, en forme de couronne unisériée, s'étendant pres- que jusqu’au sommet. LEPTOSYNE DE DouGLas. Leplosyne Douglasii, De Cand. Petite plante herbacée, annuelle et glabre; sa racine est grêle et simple; les feuilles radicales sont dressées, linéaires et très-étroiles, les autres sont divi- sées en lobes petits et linéaires; la tige est cylindrique, nue, grêle, monocéphale, trois ou quatre fois plus lon- gue que les feuilles; les fleurs sont jaunes, avec le dis- que un peu plus obscur. LEPTOTE. Leptotes. Genre de la famille des Orchi- dées, Gynandrie Monandrie, Lin., institué par Lindley qui lui a assigné pour caractères : sépales et pétales linéaires, étalés et presque égaux; labelle à trois lo- bes, posé en arrière et parallèle avec le gynostème autour duquel s’enroulent les petits lobes latéraux, dont les bords sont réfléchis ; gynosième court, épais et demi-cylindrique; six masses polliniques couchées, dont les deux supérieures comprimées, obliques en forme de poire, et les quatre inférieures beaucoup plus petites, très-minces et inégales. Ce genre ne ren- QT XX [Ve] LEP ferme encore qu’une seule espèce qui a été rapportée assez récemment du Brésil. LEPTOTE À DEUX COULEURS. Leptotes bicolor, Lindi., Botan. reg., 1695. Ses tiges, distinguées des pédon- cules et pédicelles, n’ont guère plus d’un pouce; elles sont cylindriques, enveloppées à leur base, d’écailles membraneuses, pointues, qui leur servent de fourreau et quelquefois les cachent entièrement. On n’observe qu’une seule feuille à chaque tige; elle est longue de trois à quatre pouces, roide, cylindrique, sillonnée en dessus et d’un vert foncé. Les fleurs, au nombre de trois, sont portées sur autant de pédicelles qui sont sé- parés de la tige par un pédoncule moins long qu’elle et que le pédicelle. Les sépales et les pétales sont blancs, égaux, linéaires, étalés ; le labelle à les deux divisions latérales blanches, linéaires-ovales, obtuses, et l’inter- médiaire d'un pourpre sanguin avec les bords et l’ex- trémité d’un blanc pur. La colonne est verte. Les mas- ses polliniques, au nombre de six, sont d’un jaune brillant. Cette plante paraît se plaire dans le gravier et les débris de poteries, entremèlés de mousse et de matières végélales en décomposition. Quoique petite, elle végète vigoureusement et fait beaucoup d'effet dans la serre chaude. LEPTOTHAMNE. Lepiothamnus. Bot. Ce genre ap- partient à la tribu des Astéroïdées, de la famille des Synanthérées, ou à la Syngénésie de Linné; il a été créé par le professeur De Candolle avec les caractères suivants : capitule mulliflore, hétérogame; fieurons de la circonférence filiformes, tronqués, femelles, dispo- sés sur un seul rang, ceux du disque tubuleux, à cinq dents et hermaphrodites; réceptacle sans bractées, plan, à peine subalvéolé; squammes de l’involucre un peu plus courtes que les fleurons, imbriquées, acumi- nées et ordinairement disposées sur trois rangs; style des fleurons de la circonférence bifide au sommet, celui des fleurons du disque inclus et indivis; akène de la circonférence grêie et glabre, celui du disque obovato- oblong et velu; aigrette poilue, décidue, à une seule rangée de soie pour celle de la circonférence, à deux et même plus pour celle du disque. Ce genre ne se com- pose encore que d’une seule espèce qui à été recueillie aux environs du cap de Bonne-Espérance. LEPTOTHAMNE CILIAIRE. Leplothannus ciliaris, De Cand. Arbrisseau grêle, rameux et dressé; feuilles éparses, serrées, linéari-sibulées, douées d'une ner- vure proéminente en dessous, el entourées de cils assez roides; sommet des rarneaux pourvu de poils scabres ; involucre glabre ; fleurs d’un jaune purpurescent. LEPTOTHECA. BoT. (MWousses.) Genre établi par Schwægrichen (Spec. Musc. suppl., 2, p. 155, t. 157) qui l’a ainsi caractérisé : péristome double, à seize dents; l'intérieur muni de cils très-courts. Ce genre est très-distinct par son port; mais, selon l’auteur, il se rapproche tellement du Leplostomum, qu’on ne peut l'en distinguer que par un caractère artificiel. Il ne se compose que d’une seule espèce trouvée près du port Jackson dans la Nouvelle-Hollande, par Gaudichaud, et nommée en son honneur Leptotheca Gaudichaudi. Walker Arnott (Mém. Soc. Hist. nat., t. 11) place cetle Mousse parmi les Bry um. LYEVP LEPTOTHÈRE. Leptotherum. ma. ross. Lund, l’un des plus zélés investigateurs des sciences naturelles, explore depuis cinq ou six ans le vaste empire du Brésil, et parmi les nombreux Mammifères qu’il est parvenu à rélablir d’après leurs débris fossiles, on re- marque le genre nouveau des Leptothères, qui, d’a- près ses formes sveltes et élégantes, doit se rapprocher des Cerfs plus que de tout autre genre de l’ordre des Ruminants, auquel il appartient également. Les deux espèces de ce genre, reconnues par Lund, ont recu les noms de Leptotherum majus et Leptothérum minus. LEPTOTHRIER. Leptothrium. Bot. Genre de la fa- mille des Graminées, institué par Kunth (Agros. 470) qui lui assigne pour caractères : épillets à une fleur sessile; deux glumes acutato-subulées : l’inférieure plus courte, un peu carénée, inéquilatère, la supérieure roulée, un peu comprimée sur les côtés; deux paillettes : la supérieure trois fois plus courte que l’inférieure qui est ovale, subcarénée, uninervurée; deux squammel- lules tronquées et glabres ; trois élamines; ovaire gla- bre et sessile, terminé par deux styles distincts que couronnent des stigmates en pinceau. LEPTOTHRIER RIGIDE. Leplothrium rigidum, Kunih ; Zoysia rigida, Willd. Plante herbacée, en gazon, ri- gide, glabre, à feuilles roulées en dedans et ciliées; les épis sont simples et leur axe est triangulaire, flexueux; les épillets sont courtement pédicellés, alternes, avec le pédicelle articulé à l’axe. De l'Amérique tropicale. LEPTOTHYRIUM. BoT. (Æypoxylées.) Ge genre est intermédiaireentreles genres Leptostromaet Xyloma. Il a été fondé par Kunze. Persoon pense qu’il doit être réuni au Xyloma. La seule espèce connue est le Lep- tothyrium Lunariæ qui se fixe sur les feuilles de la Lunaire, dont le réceptacle, en forme d'écusson, sil- lonné longitudinalement, recouvre des sporidies fu- siformes. LEPTOTRACHÈLE. Leptotrachelus.1ns. Coléoptères pentamères; genre de la famille des Carnassiers, (ribu des Brachinides, établi par Latreille dans la deuxième édition du Règne Animal; il a depuis été indiqué par Eschscholtz sous le nom de Rhagocrepis, et par Sai sous celui de Spheracra. La figure que donne le pre- mier de ces entomologistes, représente un insecte dont le corselet est plus étroit aux deux bouts; mais les ca- ractères généraux qu’il emploie s'accordent parfaite- ment avec ceux des Leplotrachèles : ongles simples; palpes aiguës; avant-dernier article des tarses bilobé; élytres arrondies à l'extrémité; corseletrétrécien avant. Tous les Leptotrachèles connus se trouvent en Améri- que; ce sont des insectes rares, qui habitent sur les feuilles où ils se tiennent immobiles jusqu’à ce que l’on essaie de les saisir, alors ils s’enfuient rapidement. Les principales espèces du genre sont : LEPTOTRACHÈLE DoRSAL. Leptotrachelus dorsalis, Latr.; Odacantha dorsalis, Fab., Syst. Elent. Son corps est d’un brun ferrugineux, avec la tête plus foncée et même quelquefois d’un noir brillant; les antennes sont testacées ; les élytres brunâtres avec la suture ornée d’une large bande noirâtre, qui n’atteint pas tout à fait leur extrémité; elles sont couvertes de stries longitudinales que forment des points enfoncés et BYE P très-rapprochés. Taille, trois lignes. De l'Amérique du Nord. LEPTOTRACHÈLE SUTURAL. Leptotrachelus suluralis, Delap. Il est d’un jaune brunâtre, avec la tête noire et le corselet d’un rouge obscur; les élytres ont des stries longitudinales, formées par des points enfoncés; leur suture est noirâtre; le dessous du corps estbrun. Taille, trois lignes et demie. De Cayenne. LEPTRINIE. Leptrinia. Bot. Genre de la famille des Portulacées, établi par Raffinesque, avec les ca- ractères suivants : calice à trois divisions elliptiques et obluses; point de corolle; trois étamines hypogynes et alternes avec les divisions du calice; ovaire ovale; trois styles courts et aigus; capsule uniloculaire, à trois valves, à trois semences attachées au centre. Tels sont les caractères donnés à ce genre nouveau, dans le Journal de Physique du mois d'août 1819, p. 96. Raffi- nesque ne décrit qu’une seule espèce qu’il a nommée LEPTRINIE AUTOMNALE, Leptrinia autumnalis; c’est une très-petite plante herbacée et glabre; les feuilles radicales, au nombre de trois, sont linéari-lancéolées, aiguës; la tige porte une fleur et ne dépasse point la hauteur des feuilles. De l'Amérique boréale. LEPTUBERIA. or. Raffinesque-Schmaltz a proposé ce genre pour des Lichens à thalle crustacé, amorphe. LEPTURE. Leptura. is. Genre de l’ordre des Co- léoptères, section des Tétramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Lepturètes, établi par Linné qui y comprenait beaucoup d'insectes appartenant à présent à d’autres genres. Fabricius a beaucoup restreint ce genre, et Latreille l’a adopté avec ces caractères : yeux un peu échancrés, n’entourant pas la base des anten- nes ; tête rétrécie en manière de cou, immédiatement après les yeux; antennes longues, grêles, à articles cylindracés; corselet rétréci de la base à l'extrémité, uni, Ou n'ayant ni épines ni tubercules. Les Leptures, telles qu’elles sont caractérisées ici, diffèrent des Des- mocères et des Vespères (77. ces mots), en ce que les insectes de ces deux genres ont la tête prolongée, mais non rétrécie en arrière; elles se distinguent des Sten- cores (Rhagium, Fabr.), par leur corselet qui est lisse et mutique, tandis qu’il porte de chaque côté un tuber- cule en forme d’épine dans ce dernier genre. Enfin elles diffèrent des Toxotes et des Pachytes par la forme de leur corps qui est allongé, tandis qu’il est court et pour ainsi dire triangulaire dans ces derniers genres et que leur corselet porte de chaque côté un tubercule bien distinct. Le genre Lepture de Linné comprenait tous les in- sectes dont Geoffroy a formé depuis son genre Sten- core et quelques Callidies et autres genres voisins. Geoffroy a signalé d’une manière précise les coupes génériques, qui appartiennent à la famille des Longi- cornes; la coupe à laquelle il donne le nom de Lepture est composée des Saperdes, des Callidies, des Clytres et d’une partie des Molorques de Fabricius. Degéer s’est rapproché, à cet égard, de Linné; il a épuré le genre Lepture en n’y laissant que les espèces dont les anten- nes sont posées devant les yeux. Il réunit les Leptures et les Priones de Geoffroy en autant de petits groupes dont Fabricius à converti plusieurs en autant de gen- LEP res; mais il ne confond pas, comme l'avaient fait tous les précédents, les Donacies avec ces espèces. Les Leptures ont la tête ovale, penchée, plus large postérieurement que l'extrémité antérieure du corse- let, ou distinguée de cette partie par un étranglement, Leurs yeux sont entiers ou légèrement échancrés, sail- lants ; les antennes sont insérées entre eux, filiformes, de la longueur du corps. Les palpes sont courtes et ont le dernier article presque triangulaire et comprimé ; le lobe extérieur de leurs mâchoires est allongé et rétréci à sa base, et la languette profondément bifide. Le corps des Leptures est allongé; leur corselet est conique, rétréci en devant, plus étroit que l'abdomen. Les ély- tres diminuent de largeur depuis la base jusqu'à l’ex- trémité; elles sont aussi longues que l'abdomen. Enfin les pattes sont longues. Le canal digestif des Leptures est composé d’un très-court jabot; le ventricule chyli- fique débouche presque aussitôt de la tête; il est à peu près droit, hérissé de papilles courtes et obluses, assez prononcées, surtout à sa partie antérieure; l'intestin gréle est replié sur lui-même et filiforme; il se renfle en un cœcum oblong, terminé par un court rectum. Les vaisseaux hépatiques sont au nombre de six; ils s’in- sèrent séparément à la base du ventricule chylifique, font un grand nombre de circonvolutions, el vont se réunir en deux faisceaux de trois chaque, qui aboutis- sent au commencement du cœcum. Les larves des Lep- tures vivent dans le bois pourri, et ressemblent essen- tiellement à celles des autres Longicornes; les insectes parfaits se trouvent dans les bois, sur les fleurs et sur les troncs des arbres. Dejean (Cat. des Col., p. 112) mentionne quarante-six espèces de Leptures, presque toutes d'Europe. LEPTURE TOMENTEUSE. Leplura tomentosa, Fabric., Oliv. (Col., t. 1v, n° 69, pl. 2, fig. 15). Elle est noire; son corselet est couvert d’un duvet jaunâtre. Les ély- tres sont teslacées, avec l'extrémité noire et tronquée; les pattes sont noires. 7., pour les autres espèces, La- treille, Fabricius, Olivier, Gylhenhal, etc. LEPTURE. Lepturus. Bot. Genre établi par Robert Brown dans la famille des Graminées, pour le Rott- boella repens de Forster, et qu’il caractérise ainsi : fleurs disposées en épi cylindrique, articulé ; chaque article portant une seule fleur placée dans une petite fossette du rachis. La lépicène est univalve, cartilagi- neuse, contenant une ou deux fleurs, et quelquefois le rudiment d’une troisième. La glume est incluse, mem- braneuse, mutique, à deux valves : lorsqu'il y a deux fleurs, l’une et l’autre sont hermaphrodites, mais l’ex- terne est pédicellée, chacune offre deux petites paléo- les, trois étamines, deux styles portant chacun un stig- mate plumeux. Le Leplurus repens est une petite Graminée rampante sur les rivages sablonneux de la Nouvelle-Hollande. Ses rameaux sont ascendants, ses feuilles distiques, linéaires el rigides. LEPTURÈTES. Lepturetæ.1ns. Tribu de l’ordre des Coléoptères, famille des Longicornes, établie par La- treille qui la caractérise ainsi : antennes insérées hors des yeux qui sont entiers ou simplement un peu échan- crés, mais non étroits, allongés et lunulés. Ces insectes ont, en général, la tête ovoïde on ovalaire, rétrécie LÉP O1 CS brusquement à sa base, en manière de col; le corse- let est conique ou trapézoïde. L’abdomen est ordinai- rement presque triangulaire. Le corps est souvent ar- qué, avec les pattes longues. Les antennes sont fré- quemment rapprochées entre les yeux. Latreille divise ainsi cette tribu : I. Tête prolongée derrière les yeux, avant le cou, en conservant la même largeur; yeux toujours un peu échancrés ; antennes souvent courtes, à articles obco- niques ; abdomen plus carré que triangulaire. A. Corselet mutique ou sans tubercules pointus sur les côtés. Les genres : DESMOCÈRE, VESPÈRES. 8. Un tubercule pointu, en forme d'épine sur le mi- lieu des côtés du corselel. Le genre : STENCORE. II. Tête rétrécie en manière de cou immédiatement après les yeux; antennes longues, grêles, à articles cylindracés ; abdomen presque triangulaire. Les gen- res : ToxoTE (7'orote et Pachyte, Dejean), LEPTURE. V. tous ces mots. LEPTURUS. o1s. Synonyme de Phaéton. . ce mot. LEPTURUS. BOT. }. LEPTURE. LEPTYNITE. min. Nom donné par Haüy à une Roche composée de Feldspath subgranulaire dans un état d'atténuation qui lui donne un aspect analogue à celui du Grès. C’est le Weisstein des minéralogistes alle- mands. Elle a beaucoup de rapports avec la Pegma- tite. Ses teintes sont ordinairement blanches, quelque- fois verdâtres. Le minéral qui s’y trouve le plus fré- quemment disséminé est le Grenat. On y trouve aussi le Mica, et plus rarement l’Amphibole et le Corin- don. LEPUROPÉTALON. Lepuropetalum. Bot. Genre de la Pentandrie Trigynie, L., établi par S. Elliot (Sketch of Bolany of South-Carolina and Georgia), et carac- térisé de la manière suivante : calice à cinq divisions profondes, ovales, obtuses; son tube est turbiné, soudé avec l'ovaire, son limbe est semi-supère; la corolle est composée de cinq petits pétales pérygynes, squammi- formes et persistants; cinq étamines insérées comme les pétales, alternant avec eux et incluses : les fila- ments sont filiformes et les anthères biloculaires, sub- globuleuses, longitudinalement déhiscentes ; ovaire semi-infère , uniloculaire, à trois placentaires parié- taux, bilamellés, multiovulés; trois styles courts avec des stigmates en tête ; capsule libre supérieurement, uniloculaire et bivalve. LEPUROPÉTALON SPATHULÉ. Lepuropelalon spathula- tum, Ell.; Pyxidanthera spathulata, Muhlemberg , Catal. C’est la seule espèce du genre; on la trouve dans le sud des États-Unis d'Amérique et au Chili; c’est une petite plante glabre, en gazon, rameuse, à feuilles al- ternes, sessiles, spathulato-lancéolées , obtuses , très- entières. Les fleurs sont petites, blanches et termi- nales. LEPUS. mam. 7. LIÈVRE. LEPUSCULUS. mam. Synonyme de Lapin. LÉPYRE. Lepyrus. 1ns. Coléoptères tétramères ; genre de la famille des Rhynchophores, établi pour deux insectes européens, qui faisaient partie du genre Rhynchœnus et auxquels Germar a reconnu des carac- tères distinctifs suffisants pour ne point permettre de LÉR les laisser dans le genre où ils avaient été placés d’a- bord. Ces caractères sont : antennes médiocres, cou- dées, composées de douze articles dont les deux pre- miers sont les plus longs et obconiques, les cinqsuivants sont turbinés et augmentent insensiblement d'épais- seur de la base jusqu’à la massue qui est ovalaire et acuminée; trompe plus longue du double que la tête, assez mince el cylindrique, grossissant un peu vers la pointe; yeux arrondis, peu convexes; corselel subco- nique , beaucoup plus étroit antérieurement, peu ar- rondi sur les côtés, tronqué aux deux extrémités; écus- son petit et triangulaire; élytres oblongues, ovales, échancrées antérieurement, avec les épaules obtusé- ment anguleuses et quelquefois arrondies, mais tou- jours relevées. Les Rhynchænus Colon et binotatus, Fab., sont encore les seules espèces du genre. LÉPYRODIE. Lepyrodia. or. Genre de la famille des Restiacées, établi par Rob. Brown, et caractérisé par des fleurs hermaphrodites ou unisexuées, et dioïques ; un calice formé de six écailles glumacées, presque égales, saillant au-dessus de la bractée, à l’aisselle de laquelle il est placé. Dans les fleurs mâles on compte trois étamines, à anthères simples et peltées, avec un rudiment de pistil. Dans les fleurs femelles l'ovaire est surmonté de trois styles, et le fruit est une capsule tri- loculaire, à trois lobes et à trois angles saillants par lesquels elle s'ouvre. Chaque loge contient une seule graine. Ce genre est rapproché de l'Elegia du même auteur, et par son calice accompagné de bractées, et par ses fleurs mâles dont le calice est semblable à celui des fleurs femelles. Il se compose de quatre espèces qui ont été observées à la Nouvelle-Hollande. LÉPYROPHYTE. Lepyrophytum. Bot. Nom adopté par Necker comme synonyme de Conifère. LÈQUÉE. Bot. /. LÉCRÉE. LERCHÉE. Lerchea. Bot. Genre de la Monadelphie Pentandrie, établi par Linné qui lui a donné pour ca- ractères essentiels : un calice à cinq dents; une corolle infundibuliforme et quinquéfide; cinq anthères insérées sur un tube formé par la réunion des filets; un style; une capsule triloculaire et polysperme. Ce genre, qui est trop peu connu pour qu’on puisse en déterminer les affinités naturelles, ne se compose que d’une seule espèce. LERCHÉE A LONGUE QUEUE. Lerchea longicauda, L. C’est un arbrisseau sans élégance, dont les branches sont comme articulées et portant des feuilles opposées, lancéolées, accompagnées de stipules. Les fleurs sont très-petites; elles forment un épi terminal, très-allongé. Cette plante croît dans les Indes-Orientales. LERCHIA. 8oT. Haller (Æort. Gotting:, 2, p. 21 et 29) a donné ce nom à des espèces de Sa/sola et de Chenopodium. LÉRIE. Leria. BoT. Genre de la famille des Synan- thérées, et de la Syngénésie superflue, L., établi par De Candolle (Annales du Mus. d'Hist. nat., x1x), adopté par Kunth et Cassini qui en ont modifié les caractères. Parmi ceux qu'a proposés ce dernier botaniste, voici les plus essentiels : involucre presque cylindrique ou cam- paniforme, composé d’écailles nombreuses, disposées sur plusieurs rangs, inégales, imbriquées, linéaires, LÉR aiguës, membraneuses sur les bords et au sommet; ré- ceptacle plan etabsolument nu; calathide dont les fleurs offrent une grande diversité dans leurs formes. Celles du centre possèdent une corolle variable , à cinq dé- coupures inégalement profondes, formant ordinaire- ment deux lèvres dont l’intérieure est partagée en deux jusqu'à la base et l’extérieure en trois segments plus ou moins longs; le tube des anthères est muni au sommet de cinq appendices arrondis ou tronqués, et à la base de dix appendices très-longs et filiformes. Les fleurs des rangées internes de la circonférence ont la corolle courte, très-grêle, tubuleuse et comme terminée au sommet par une très-petite languette; point d’étamines. Les fleurs de la rangée externe de la circonférence ont la corolle tubuleuse, étroite, à languette longue, li- néaire, irrégulièrement dentée au sommet; point d’éta- mines ni de languette intérieure. Le style est semblable à celui des autres genres de Mulisiées, tribu dans la- quelle Cassini place le Leria. Les akènes sont légère- ment pédicellés, oblongs,parsemés de papilles, surmon- tés d’un col très-grêle et d’une aigrette dont les soies sont à peine plumeuses. En décrivant le genre Leria, Kunth ne s'accorde pas parfaitement pour les caractères avec Cassini; il n’admet que deux sortes de fieurs, celles de la circon- férence femelles, en rayons, ayant la corolle à deux languettes, et toutes les autres hermaphrodites et à corolles bilabiées. Cette dissidence dans l’énoncé des caractères génériques porle Cassini à conjecturer que la plante qui a servi de type à Kunth n’est pas iden- tique avec la sienne, quoique ce botaniste (Nov. Gener. et Spec. Plant. œquin., 4, p. 5) ait indiqué comme synonyme le T'ussilago nutans de Linné. C’est la plante qui peut être considérée comme l'espèce fonda- mentale du genre Leria. De Candolle lui en avait as- socié cinq autres, dont une seulement (7’ussilago albi- cans, Swartz) est sa congénère, selon Cassini. Le Tussilago de Linné, aux dépens duquel le nouveau genre a été constitué, était un groupe monstrueux que plusieurs botanistes se sont appliqués à diviser. On serait tenté de croire que le 7’hyrsanthema, un des quatre groupes formés par Necker avec le T'ussilago, est le même que le Leria; mais quelle confiance doit- on accorder à cet auteur, puisque ses quatre genres « sont des énigmes impossibles à deviner, parce que Necker n’a indiqué aucune des espèces qui les compo- sent, et que leurs descriptions caractéristiques con- tiennent les plus grossières absurdités? » Tels sont les considérants d’un jugement, un peu sévère à la vérité, mais assez juste, que Cassini a porté contre le novateur de Manheim. De Candolle avait placé le genre Leria dans ses Labiatiflores. La diversité des corolles ne peul être un argument contre l'existence de cette tribu; leur labiation, il est vrai, est quelquefois si peu manifeste qu’on pourrait y voir les passages des co- rolles labiées aux corolles régulières. Mais ce carac- tère, combiné avec ceux fournis par les autres organes floraux, a servi utilement à Cassini pour distinguer les Mulisiées et Nassauviées qui ne sont autre chose que les Labiatiflores de De Candolle ou Chænantophores de Lagasca. F. ces mots. LER Qt Ex Es Les genres avec lesquels le Leria offre le plus d’affi- nités sont le Chaptalia de Ventenat et le Leibnitzia de Cassini. Il est inutile d'en faire ressortir les diffé- rences, parce qu’elles pourront être facilement senties par la lecture des caractères de ces genres : l’on s’est borné à en exprimer les plus essentiels. On ne connaît avec certitude que deux espèces de Leria. Cassini les a nommées Leria lyrata et Leria integrifolia ; il leur a donné comme synonymes dou- teux les T'ussilago nutans (Leria nutans, DC. et Kunth}) et albicans des auteurs linnéisies. Ces plantes sont indigènes des Antilles et de l'Amérique méridio- nale. LERISTE. Lerista. RErT. Genre de Sauriens, de la famille des Scincoïdiens, établi par Bell qui lui assigne pour caractères : tête petite, de forme quadfangulaire, aussi grosse que le cou et scutée; paupières nulles ; tympan enfoncé; entrée du conduit auditif cachée par un repli de la peau; mâchoires garnies de petites dents serrées les unes contre les autres; corps grêle, couvert d’écailles lisses, luisantes et ensiformes; quatre pieds : les deux antérieurs très-pelits, très -courts el à deux doigts, les postérieurs plus longs et à trois doigts ; queue de forme conique, peu longue et toute d’une venue avec le corps; anus simple et demi-cireulaire ; point de pores dans son voisinage, non plus que sur les cuisses. LERISTE LINÉÉ. Lerista lineala, Bell. Il est d’un vert cuivreux, avec deux lignes dorsales et deux latérales noires; les parties inférieures et le dessous des jambes sont d’une nuance plus claire. Taille, quatre pouces, De la Nouvelle-Hollande. LERNACANTHE.1ntTesrT. Sous-genre de Lernée. F. ce mot. LERNANTHROPE. iNTEsT. Sous-genre de Lernée. V, ce mot. LERNÉE. Lernœæa. 1Nresr. L'un des genres que Cu- vier (Règne Anim. t. 111, p. 256) a placés dans l’ordre des Intestinaux, parmi les Cavilaires. Presque toutes les Lernées sont munies d’une enveloppe transpa- rente, jaunâtre ou brunâtre, flexible, quoique plus ou moins résistante, comme celle à peu près des Écre- visses que l’on surprend au moment où elles viennent de changer d’enveloppe. La forme de ces animaux varie beaucoup, elle est très-bizarre , mais elle com- mence déjà à présenter cette symétrie qui se remarque à partir des Épizoaires, comme un des caractères les plus importants de l’animalité. On y distingue une par- tie antérieure plus petite, plus étroite, que Blainville appelle sans difficulté un thorax, où la tête est quelque- fois {ant soit peu sentie. Cette partie offre les premières traces des véritables appendices dans les crochets dont la bouche est armée el même dans certains rudiments d'antennes qui motivent le rapprochement qui existe dans la méthode de Lamarck (Anim. sans vert., t. 111) entreles Épizoaires el les Insectes. Ces antennes, comme d'essai, sont déjà subarticulées , et l’on trouve jusqu’à des traces d’yeux sessiles ou stemmates. Ces parties et d’autres rapports lient encore les Lernées aux Crusta- cés branchiopodes par les Calyges, selon la remarque de Cuvier. « Quant aux appendices de toutes les es- 350 LER pèces que j'ai pu examiner avec soin, dit Blainville, j'ai trouvé que la bouche était constamment pourvue d’une paire de crochets mobiles, convergents, quelque- fois de deux et même d’une sorte de lèvre inférieure. Pour les véritables, qui se joignent au thorax, ils sont généralement peu nombreux. Dans les espèces que leur grandeur m'a permis de disséquer, j'ai trouvé que la couche musculaire qui double l’enveloppe extérieure, le plus ordinairement fort simple et composée de fibres longitudinales et soyeuses, se subdivise en portions la- térales pour les appendices et subappendices. Le canal intestinal est complet, c’est-à-dire étendu de la bou- che à l'anus. Il parait même qu'il fait quelquefois des replis ou circonvolutions. La bouche, médiocre, située ordinairement à la partie inférieure du céphalothorax, est au milieu d’un espace dont la peau est molle; elle est constamment accompagnée, à droite et à gauche, d'un crochet court, aigu et corné; mais on ne Île voit souvent qu’à l’aide d’une très-forte loupe. Le canal in- testinal se termine en arrière dans un tubercule ou mamelon plus ou moins saillant et médian. Je n’ai pu disséquer le système circulatoire ; mais il est certain qu'il existe, ou du moins les auteurs qui ont observé ces animaux vivants en parlent d’une manière certaine. On ne peut cependant pas dire qu’il y ait d’autres or- ganes de respiration que les subappendices de la peau. Les organes de la génération ne sont pas connus plus complétement. On sait seulement que, dans toutes les espèces du groupe, il existe de chaque côté du tubercule anal une sorte de sac de forme un peu variable et qui est rempli par une infinité de corpuscules quelquefois ronds, d’autres fois anguleux ou même discoïdes, qui sont indubitablement des œufs, comme nous l’apprend une observation curieuse du docteur Surrirai qui ha- bite le Hâvre. D’après cette observation, ces animaux naissent sous une forme qu'ils perdent par la suite en avançant en âge; et celte forme est beaucoup moins anomale que celle que l’animal finit par acquérir, de sorte que c’est une métamorphose en sens inverse de ce qui a lieu ordinairement. Nous ignorons du reste s’il existe des sexes distincis. On ne peut non plus rien dire du système nerveux, mais il parait qu’il doit exister. » Les Lernées sont des parasites qu’on trouve sur les Poissons, soit de rivière , soit de mer; elles sont pour les autres habitants des eaux ce que les Taons sont pour ceux de la terre et de l’air; elles en attaquent les par- lies les plus sensibles, y pénètrent, s’y fixent et s’y nourrissent, causant souvent d’insupportables douleurs à leurs victimes au point d’en rendre plusieurs comme furieux. Les Lernées se fixent jusqu’entre les écailles; mais c’est autour des yeux, aux plis des nageoires où la peau est plus fine, dans la bouche même et dans les ouïes, qu’elles choisissent leur domicile; elles s’y enfon- cent en suçant et rongeant jusqu’au point d’y dispa- railre. Blainville, élevant le genre Lernée à la dignité de famille, y établit les huit genres suivants : 1. LERNÉOCÈRE, Lerneocera. Corps plus ou moins al- longé, renflé dans son milieu ou ventru, droit ou con- tourné, couvert d’une peau lisse et presque cornée antérieurement; terminé en avant, à la suite d’un long LER cou, par un renflement céphalique bien distinct, armé de trois cornes immobiles, branchues à l'extrémité, deux latérales et une supérieure; trois pelits yeux lisses à la partie antérieure de la tête; bouche inférieure en suçoir ; aucune trace d’appendice au corps. On peut ciler comme type de ce genre le Lernœa branchialis, L., Gmel., Syst. Nat., xut, t. 1, p. 5144; Müll., Zoo. Dan., tab. 118, f. 4; Encycl. Vers, pl. 78, f. 2, qui se tient sur les branchies des Morues, dans les mers du Nord où les Groenlandais la recherchent pour s’en nourrir. Les Lernœæa cyclopterina, Müll., Prour., 2745, Gmel., loc. cit., p.5147; — S'urririensis, Blainv., loc. cit., n°0 5; — et Cyprinacea, L., Gmel., Loc. cit., p. 5144; Encyel., pl. 78, f. 6, sont les autres Lernéo- cères connues. 2. LERNÉOPENNE, Lerneopenna. Corps allongé, cy- lindrique, subeartilagineux, terminé antérieurement par un renflement céphalique, circulaire, tronqué, garni dans sa circonférence d’un grand nombre de mamelons au milieu desquels est probablement la bou- che, et pourvu d’une paire de cornes courtes, obliques en arrière, postérieurement terminées en pointe et ayant de chaque côté des filets coniques , creux, bien rangés el imitant les barbes d’une plume, à la partie antérieure et supérieure desquels sont deux filaments très-fins et très-allongés, servant probablement d’ovai- res. Les espèces sont : Lerneopenna Bocconii, Blainv., loc. cit., n° 1; Lernœæa cirrhosa, Lamarck, Journ. de Phys., 1787, 11,6; Encycl., pl. 78, f. 5; Pennella d’'Oken; — Lerneopenna Holteni, Blainv., n° 2; Ler- nœa Exoceti, Act. Holin., 1802 ; — et Lerneopenna sagilta, Blainv., n°5; Pennatula sagilta, Gmel., loc. cil., p. 5865, EIl., Act. Angl., 55, lab. 20, f. 6. — Le Pennatula mnirabilis, Lin. et Müll., Zoo!. Dan., est regardé par Gmelin comimne l’état adulte de cette dernière, qui ne serait alors qu’un individu impar- fait. 8. LERNÉE, Lernœæa. Corps peu allongé, subeylin- drique ou déprimé, sans traces de divisions ou de ru- diment d’appendices sur les côtés; un renflement cé- phalique plus ou moins distinct ; la bouche inférieure pourvue d’une paire de crochets ; l'abdomen terminé par deux sacs ovifères plus ou moins prolongés. Es- pèces : Lernœæa clavata, Müll., Zoo!. Dan., Gmel., Syst. Nat., loc. cit., p. 5145; Encycl., p. 78, f. 4; Blainv., loc. cit., no 1. — Lernæa Basteri, Blainv.. n° 2, — et Lernœæa cyclophora, Blainv., n° 8. 4. LERNÉOMYZE , Lerneomyzes. Corps ovoïde ou dé- primé, avec une sorte de céphalothorax en forme de cou étroit, cylindrique, terminé antérieurement par une bouche bilabiée, pourvue en effet de mandibules en crochets et d’une lèvre inférieure; un suçoir plus ou moins protractile à la racine inférieure de l’abdo- men; deux sacs ovigères peu allongés. Les espèces qui appartiennent à ce genre n’ayant d’appendices qu’à la bouche, on sent qu’elles ne peuvent guère se déplacer etcirculer à volonté, et qu’elles doivent demeurer fixées où elles se développèrent, et seulement tourner sur elles-mêmes par le moyen de leur bouche qui sert comme de pivot au seul mouvement qu’il leur soit donné d'exercer. Espèces : Lernea uncinata, Müll., LER Zoo!l. Dan.; Gmel., loc. cit., p. 3145; Encycl., pl. 78, fig. 7; — Lernea pinnarum, Gmel., loc. cit., p. 5147; — Lerneomyzon pyriformis, Blainv., loc. cit., n°3; — Lerneomyzon pernettiana, Blainv., n° 4, Per- netty, Voyag. aux Mal., pl. 5, 6, — et Lerneomyzon elongata, Blainv., no 8. 5. LERNENTOME, Lernentoma. Genre qui répond à celui que Lamarck (Anim. sans vert., t. 111, p. 255) éla- blit sous le nom d’Entomode. 7. ce mot. Blainville le caractérise de la sorte : corps en général carré, sub- déprimé, avec des sortes de bras ou d’appendices de forme variable et inarticulés de chaque côté; tête plus ou moins distincte, pourvue de cornes et de cro- chets à la bouche; les sacs ovifères le plus souvent claviformes. Ce groupe renferme les espèces les plus bizarres sous le rapport des singuliers appendices qui hérissent le corps et qui servent à fixer l’animal de manière à ce qu’il soit presque immobile. Espèces : Lernea radiata, Müll., Zool. Dan.; Gmel., loc. cit., p. 5146; Encyclop., pl. 78, fig. 9; Entomoda radiala, Lamk.; loc.cit., n° 4; — Lernea Gobina, Müll., Gmel., Encyclop., pl. 78, fig. 8; Entomoda, n° 5, Lamk.; — Lernea nodosa, Müll., Gmel., Encyel., pl. 78, fig. 10; — Lernea Asellina, Müll., Gmel., Encycl., pl. 78, fig. 2; — Lernentoma Triglæ, Blainv., n° 5; — Ler- nea cornuta, Müll., Gmel., Encyel., pl. 78, fig. 10; — et Lernentoma Dufresnii, Blainv., no 7. 6. LERNACANTBE, Lernacantha. Corps gros, court, assez déprimé, pourvu de chaque côté d’appendices rudimentaires, aplatis, digités et cartilagineux ; la tête séparée du thorax par un sillon et portant de chaque côté un rudiment d'antennes ; bouche inférieure ac- compagnée d’une paire de mâchoires ou de palpes; les sacs ovifères gros, courts et aplatis. Le Lernacantha Delarochiana, Blainv., décrit antérieurement par De- laroche sous le nom de Chondracante du Thon, est la seule espèce de ce genre. 7. LERNÉOPODE, Lerneopoda. Corps lisse, assez al- longé, divisé en abdomen ovale et céphalothorax aplati et couvert d’un bouclier crustacé; une paire de palpes courtes, grosses, coniques et subarticulées, accompa- gnant la bouche; deux paires de pieds articulés, sub- onguiculés sous le thorax; des sacs ovifères courts et subcylindriques. Espèces : Lerneopoda Brongniar- tit, Blainv., loc. cit., n° 1; — et Lerneopoda Salmo- nea, L., Gmelin, loc. cit., p. 5144; Encyclop., pl. 78, fig. 15-16, Entomoda; n° 1, Lamk. 8. LERNANTHROPE , Lernanthropus. Corps ovale, assez allongé, divisé en deux parties; un bouclier cé- phalo-thoracique, et un abdomen prolongé en arrière par une large écaille débordant l'extrémité du tronc; deux très-forts crochets verticaux sous le front ; trois paires de très-petits appendices crochus et transverses sous le thorax proprement dit ; une paire de bras sim- ples, renflés, et une seconde paire bifide et comme branchiale sous l'abdomen; les sacs ovifères longs et cylindriques. Une seule espèce , le Lerneanthropus Musca, Blainv., compose ce nouveau genre formé sur des individus trouvés dans un petit Diodon apporté de Manille. Blainville pense que le Lernea Huchonis, Gmel., loc. -6 DICT. DES SCIENCES NAT. LES 551 cit., p. 5145, et quelques autres espèces imparfaite- ment décrites par divers naturalistes, pourront, étant mieux examinés, rentrer dans les genres ci-dessus mentionnés ou bien en constituer de nouveaux. LERNENTOME. inresr. Sous-genre de Lernée. #7. ce mot. LERNÉOCÈRE. inrest. Sous-genre de Lernée. F”. ce mot. LERNÉOMYZE. inresr. Sous-genre de Lernée. F”. ce mot. LERNÉOPENNE.nresr. Sous-genre de Lernée. F. ce mot. LERNÉOPODE. iNresr. Sous-genre de Lernée. 7”. ce mot. LÉROT ou LIRON. mam. Espèce du genre Loir. F. ce mot. On a appelé LÉROT A QUEUE DORÉE un Échimys, et LÉROT VOLANT une espèce de Taphien. /”. ces mots. LEROUXIE. Lerouxia.BoT. Le docteur Mérat, dans sa Flore des environs de Paris, a établi sous ce nom un genre nouveau pour la Lysimachia nemorum, L., qui croit dans les bois un peu humides. Le caractère principal de ce genre consiste dans la capsule qui s’ou- yrirait en boîte à savonnette, ce qui ferait rentrer ce prétendu genre parmi les Anagallis. V. LYSIMACHIE. LERQUE. BoT. Pour Lerchée. 7, ce mot. LERWÉE. mam. L’Antilope mentionné sous ce nom (Antilope Lerwia) par Shaw, et vulgairement appelé Fisch-Tall, est le Kob selon Pallas; mais Cuvier n’ad- met pas ce rapprochement. }. ANTILOPE DU SÉNÉGAL. LESBIA. o1s. Syn. de Bruant Mitilène. Ÿ. ce mot. LESCHE DE MER ou ASCHÉE. ANNÉL. Synonyme vul- gaire d’Arénicole. 7. ce mot. LESCHENAULTIA. BOT. LECHENAULTIE. LÉSICOLLE. Læsicollis. ins. Qui a le col ou le cor- selet profondément sillonnés. LESKEA. 8or. (Mousses.) Hedwig a créé ce genre sous le nom de Leskia changé, sans doute par erreur, en celui de Leskea qui a prévalu. Ses caractères sont : péristome double : l'extérieur à seize dents subulées, infléchies; l’intérieur formé par une membrane divisée en seize lanières égales; coiffe cuculliforme. Les nom- breuses espèces qui forment ce genre ont le port des Hypnes, avec lesquels on les a longtemps confondues. La plupart des botanistes l’ont adopté. Néanmoins, Palisot-Beauvois a refusé de le reconnaître et ne voil en lui qu'un ZZypnum. Il est certain qu'il n’en diffère guère que par les dents du péristome interne, inflé- chies dans le Leskea, et réfléchies dans l’Æypnum, caractère propre seulement à l'établissement d’un sous- genre. On compte près de soixante-dix espèces de Les- kea, dont la septième partie environ est propre à la France. Un plus grand nombre se trouve dans l’Améri- que septentrionale; quelques-unes seulement croissent dans le Mexique et le Pérou. On distingue parmi ces dernières : 1° Leskea involvens, Hedw., Spec. Musc., p.251; Fée, Essai sur les Crypt. des Écorc. exot. offic.. p. 145, tab. 54, fig. 6; à tige rampante, capillaire, bi- pinnée, dont les rameaux sont droits, les feuilles disti- ques, étalées, ovales, aiguës, très-entières, à nervure pellucide, s’effaçant avant d'arriver au sommet; cap- 95 3958 LUE’S sule ovale, penchée; opercule en bec recourbé. Cette plante a le port de l’Æypnum proliferum et del’ Æyp- num gratum, avec des proportions beaucoup moin- dres; ses rameaux ne sont pas bipinnés ; les feuilles sont ponctuées. Elle croît fréquemment sur les troncs et les branches du Cinchona condaminea, près de Loxa. 2 Leskea densa, Hook. et Kunth, Syn. Plant. Orb. nov. Spec., p. 1; Fée, loc. cit., p. 145, tab. 54, f. 7; à liges en touffes rampantes, rameuses, à feuilles ovales, imbriquées en tout sens, sous-acuminulées, très- entières, sans nervures, à capsule oblongue, cylindra- cée, droite, munie d’un opercule conique, acuminé. Cette plante croît au Pérou, sur les vieilles écorces des Quinquinas. LESKIA. BOT. #7. LESKEA. LESPÉDÈZE. Lespedeza. or. Genre de la famiile des Légumineuses, et de la Diadelphie Décandrie, L., établi par le professeur Richard (ir Michaux F1. Bor. Amn., 2, p. 70) pour quelques espèces auparavant pla- cées parmi les Sainfoins dont elles diffèrent par les ca- raclères suivants : lè calice est à cinq divisions pro- fondes, presque égales, linéaires, lancéolées ou même subulées; la corolle est papilionacée; les étamines dia- delphes ; l’ovaire est stipité, ovoïde, comprimé, ayant un style filiforme , terminé par un stigmate conoïde et capitulé. Le fruit est une gousse très-petite, lenticu- laire et monosperme. Michaux, dans sa Flore de l’A- mérique septentrionale , rapporte à ce genre quatre espèces. Leur tige est sous-frutescente, leurs feuilles rarement simples, plus souvent trifoliées. Toutes crois- sent dans les diverses parties de l'Amérique septentrio- nale. Ces espèces sont : 1° Lespedeza sessiliflora ou Hedysarum junceum, Walt.; Medicago Virginica, L.,qui croît dans la Virginie etla Caroline; 2° Lespedeza procumbens, Michx., tab. 59; espèce très-voisine de l'Hedysarum violaceum, L.; 5° Lespedeza capitata, dont les fleurs forment des capitules sessiles et termi- naux ; 40 Lespedeza polystachia, Michx., loc. cit., tab. 40, ou Æedysarum hirtum, L. V. SAINFOIN. LESSERTIE. Lessertia. Bot. Ce genre, de la famille des Légumineuses et de la Diadelphie Décandrie, L., a êté dédié à Benjamin Delessert, par De Candolle ( 4s- tragalogia, p. 37) qui lui a imposé les caractères essentiels suivants : calice divisé jusqu’à la moitié de sa longueur en cinq découpures; étendard plan; ca- rène obtuse; dix étamines dont une libre et les neuf autres réunies en un faisceau; style velu dans la partie antérieure et près du sommet, nu dans la partie posté- rieure, et surmonté d’un stigmate capité; iégume sca- rieux, indéhiscent, comprimé ou renflé, plus petit vers le sommet. Ce genre ne se composait dans l’origine que de deux espèces placées par Linné dans les Colu- tea. R. Brown, en l’admettant dans la seconde édition de l’Aortus Kewensis, y réunit, sous le nom de Les- serlia diffusa, le Galega dubia de Jacquin (Zc.rar.,5, t. 576). Le Prodromus Syst. Veget., dans le deuxième volume, pages 271 et 272, contient la description de dix-sept espèces de Lesserties dont sept seulement sont rapportées avec certitude à ce genre; les dix autres étant, pour la plupart, des plantes décrites comme des Colutea par Thunberg. Les Lesserties sont des plantes L E S herbacées ou rarement sous-frutescentes, toules indi- gènes du cap de Bonne-Espérance. Leurs feuilles sont pennées avec impaire. Leurs fleurs sont purpurines, portées sur des pédoncules axillaires, et disposées en grappes penchées. Parmi les espèces bien déterminées, sont : Lessertia annua et Lessertia perennans, ty- pes du genre, le Lessertia falciformis, et une dizaine d’autres. LESSINGIE. Lessingia. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées, établi par Cha- misso (Linnœæa, 1829, p. 205) pour une plante qu’il a observée et recueillie en Californie. Caractères : capi- tule multiflore et homogame; fleurons de la circon- férence fort grands, profondément divisés en cinq lobes presque coniques; ceux du disque sont cylindrico- tubuleux, à cinq dents courtes; involucre imbriqué; réceptacle nu; ovaire inclus; style à divisions ou bran- ches allongées el hispides extérieurement; akène com- primé, sans bec et soyeux; aigrelte garnie d’unerangée de soies rousses, scabres et rigidules. LEsSINGIE DES GERMAINS. Lessingia Germanorum, Cham. C’est une plante herbacée, couchée, rameuse et glabre; les feuilles sont alternes, un peu épaisses, pin- natifides vers la base des tiges et seulement dentées vers le sommet; les capitules sont solitaires, termi- naux et garnis de fleurs jaunes. LESSONIE. Lessonia. Bot. Genre d'Hydrophytes, voisin des Laminaires, formé par Bory-St.-Vincent, de plantes marines dont les racines’, puissantes et ra- meuses, s’accrochent sur les rochers par les fentes de ceux-ci, y deviennent souvent dures, très-grosses, en amas considérables qui, rejetés à la côte avec les Liges, quand le végétal a cessé de vivre, y forment de grands tas d’un détritus mollasse et tourbeux. Ces tiges, dont la base peut être comparée à un véritable tronc, ac- quièrent souvent de fortes dimensions, la grosseur du bras par exemple; leur substance dure et flexible, mais cependant résistante, est ordinairement recouverte d'une écorce rugueuse et bosselée, présentant des nœuds d’où les vieilles branches sont tombées, d’un brun foncé quand on les'imbibe, et pouvant alors se couper avec un instrument tranchant, mais devenant d’une extrême dureté par la dessiccation, d’une teinte d’ardoise noirâtre et en {out semblable à de la corne. Le retrait y est considérable, souvent de plus de moitié; et sur les tranches, on distingue plus que dans tout autre Hydrophyte des couches concentriques, en tout semblables à celles du bois des Dicotylédones les mieux caractérisées, et au centre un canal médullaire plus foncé et plus mou. A l’extrémité de ces tiges, comme d’une cime d’arbre, partent des rameaux souvent fort entrelacés, plus ou moins comprimés, rugueux à leur surface corticiforme et constamment dichotomes. Cette disposition dichotomique provient de la manière dont se développent les frondes par lesquelles ces rameaux sont terminés. Ces frondes sont un peu moins épaisses que celles des Laminariées de la seconde section; allon- gées dans leur jeunesse, elles finissent par se fisser pour se diviser en deux feuilles qui, à leur tour, se doivent diviser encore; mais cette division ne s'opère point par l'extrémité de la lame, comme la chose ar- LES rive pour les Laminaires proprement dites. Elle a lieu premièrement à l'insertion même de la fronde, sur la ramule qui la supporte et qu’on peut considérer comme un pétiole. Elle y commence d’abord comme par un trou ou déchirure mitoyenne qui se prolonge ensuite longitudinalement, de sorte que, parvenue à l'extré- mité, elle forme deux lames distinctes de ce qui d’abord n’en était qu’une seule. Le mème phénomène a lieu dans les Macrocystes; mais ici les frondes ou feuilles terminales ne se fissent pas intérieurement seulement en deux, mais en trois, quatre et même jusqu’en six grandes divisions. La fructification de ces plantes con- siste, comme dans le reste des Laminariées, en des groupes ou propagules graniformes, compactes et dis- persés dans l'étendue des lames, et qui finissent par leur donner une certaine rudesse au tact. Avant le dé- veloppement de ces groupes, la lame est lisse, brunâtre et plus ou moins mince et transparente. Elle devient ensuite épaisse et opaque. Les Lessonies sont, dans toute l’étendue du mot, des arbres marins, qui parais- sent acquérir de grandes dimensions. LESSONIE BRUNISSANTE. Lessonia fuscescens, Bory, Botanique du voyage de la Coquille, pl. 2, fig. et pl. 5. Tige arborescente, inférieurement simple, se divisant à son extrémité en rameaux nombreux, cylindriques, qui à leur tour se fourchent en ramules entrelacées, fort comprimées, noirâtres, supportant des frondes linéaires ou ovales-allongées, acuminées inférieure- ment et supérieurement, à bords légèrement ou fort obscurément dentés, quand ces bords ne sont pas d’une intégrité parfaite. Cette espèce a été recueillie par Lesson à la Conception du Chili, et par Durville aux îles Malouines, où elle croît en grande quantité, à quel- que distance du rivage. LESSONIE NOIRCISSANTE. Lessontia nigrescens, Bory, l. c., pl. 5. Tiges divisées, produisant dans toute leur étendue des rameaux alternes qui, se divisant à leur tour en ramules fourchées par la division des lames, forment le long du végétal des paquets de frondes ou feuilles linéaires, longues d’un pied à dix-huit pouces, larges d’un pouce au plus, très-entières, plus consis- tantes que dans la précédente, et d’une couleur noi- râtre, qui devient très-foncée par la dessiccation. Elle est originaire du cap Horn. LESSONIE EN FEUILLE DE CRÈNE. Lessonia Quercifo- lia, Bory, {. c., pl. 4. Derniers rameaux dichotomes, moins comprimés que dans les espèces précédentes, et couverts d’une sorte de villosité due probablement à la présence de quelque Céramiaire ou d’un petit Poly- pier flexible. Les lames ou frondes qui s’y implantent sont oblongues, irrégulièrement dentées sur les bords de manière à présenter obscurément la figure d’une feuille de Chêne, qui serait élroile par rapport à sa longueur. Sa surface devient plus rugueuse que celle des espèces précédentes, les gongyles y étant beaucoup plus gros et égalant en volume des grains de mou- tarde. Elle a été rapportée par Lesueur, de son voyage aux Terres Australes. On la croit de la Nouvelle-Hol- lande. LESTADIE. Lestadia. or. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées, établi par Kunth, LES 339 qui lui assigne pour caractères : capilule multiflore. hétérogame, dont les fleurons femelles sont disposés à la circonférence, sur plusieurs rangs; les autres sont mâles ; réceptacle plan, épaléacé ; involucre imbriqué; corolles à cinq dents, celles de la circonférence ou des rayons femelles un peu plus minces que les corolles des fleurons du centre; akène oblong, à bec et chauve. LESTADIE A FEUILLES DE PIN. Lestadia Pinifolia, Kunth. C’est un très-petit arbuste, de quatre pouces environ, à feuilles velues, linéaires, éparses et très- serres; les capitules sont solitaires au sommet des rameaux dont la partie supérieure est dépourvue de feuilles. On trouve cette plante dans l'Amérique sep- tentrionale. LESTES. Lestes. 1Ns. Genre de Névroptères de la famille des Libellulines, tribu des Agrionines, établi par Leach qui lui assigne pour caractères : (ête trans- verse; pièce intermédiaire de la lèvre inférieure beau- coup plus grande que les deux latérales; ocelles égaux; abdomen long, cylindrique : les deux appendices su- périeurs des mâles grands, demi-cireulaires, les deux inférieurs à peu près droits, plus ou moins rapprochés; deux appendices supérieurs seulement, petits, écartés chez la femelle dont le huitième segment porte en des- sous une grande lame cornée, double, reposant entre deux valvules latérales, qui sont séparées de l’abdo- men dont elles atteignent l'extrémité, à partir du dixième segment, et portent, de chaque côté, à leur extrémité, deux petits appendices presque filiformes, relevés et articulés. Le bord de ces valvules est sou- vent dentelé en scie; ailes hyalines, horizontales dans le repos; leurs cellules sont assez nombreuses, la plu- part pentagones à cause de la direction anguleuse de plusieursnervures longitudinales; parastigma allongé, rectangle. Les ailes sont très-étroites et pétiolées dans leur premier huitième, à partir de la base; la cin- quième nervure longitudinale formant le bord interne et postérieur sans espace cellulaire entre les deux. Les Lestes ont presque tout le corps d’un vert métallique en dessus, tandis que le dessous est coloré de diverses nuances de jaune; le thorax et les deux extrémités de l'abdomen sont sujets, chez les mâles de plusieurs es- pèces, à se couvrir d’une poussière bleue, qui est, comme chez ceux de quelques Libellules, le résultat d’une exsudation propre aux individus éclos depuis quelque temps. Ces insectes se rencontrent assez fré- quemment en Europe. Lesres VERTE. Lesies viridis, De Selys; Agrion vi- ridis, Vanderl.; Agrion leucopsalis, Charp.; 4grion puella, Var. A., Linn. Le derrière de la tête et le des- sus du corps sont d’un vert bronzé; le parastigma est grand, un peu dilaté et roussâtre; les pieds sont d'un roux brunâtre, rayés de noir; les appendices anaux su- périeurs du mâle sont blanchâtres : les deux inférieurs droits et contigus ; les valvules de la femelle sont visi- blement dentelées à leur extrémité. Taille, vingt li- gnes, el vingt-trois les ailes étant étendues. LESTÈVE. Lesteva. 1ns. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Aplatis (Fam. nat. du Règne anim. de Latr.), établi par Latreille, el presque en même temps par 360 LES Gravenhorst qui lui a donné le nom d’Antophagus. 11 offre pour caractères essentiels : antennes de mé- diocre longueur formées d'articles presque égaux dont la plupart sont en cône renversé, avec le dernier pres- que cylindrique. Ces insectes se distinguent des Aloé- chares par l'insertion des antennes qui, dans ces derniers, n’est pas recouverte par un rebord de la tête. Dans les Protéines les antennes vont en gros- sissant vers l’extrémité ainsi que dans les Omalies et les Oxytèles. Les antennes des Eestèves sont insé- rées devant les yeux sous un rebord de la tête; elles sont presque filiformes, composées de onze articles dont le dernier est un peu plus long; tous ces ar- ticles sont presque de la même grosseur. Les palpes sont filiformes ; les maxillaires sont de quatre articles; le troisième un peu plus gros que les autres, le dernier beaucoup plus grêle, allongé, plus long que les trois autres réunis; les palpes labiales ont trois articles ; la tête est libre, entièrement séparée du corselet; le corps est déprimé, avec le corselet allongé, presque en cœur, tronqué et rétréci postérieurement. Les élytres recou- vrent ordinairement les ailes et la plus grande partie de l’abdomen; les tarses ont leurs articles allongés, et le dernier beaucoup plus court que les précédents réunis. Les Lestèves se trouvent sur les fleurs et sur les arbres; quelques-unes fréquentent particulièrement les fleurs de l'Épine blanche (Cratæqus oxyacantha). On en connaît une douzaine d’espèces, toutes euro- péennes et de petite taille. LESTÈVE ALPINE. Lesteva alpina, Latr. (Gen. Crust. et Ins., t. 1, p. 297, n° 2); Séaphilinus alpinus (Fabr., Oliv., Entom., &. 111, Staphyl., pag. 52, n° 45, pl. 6, fig. 55); Antophaqus alpinus, Graven. (Coléoptères Micr., p. 188, no 2). Celte espèce est longue de deux lignes et demie; la tête est noire, avec les anten- nes brunes et lisses à leur base; la bouche est tesla- cée; le front est très - enfoncé; le corselet est brun, ponctué, un peu bordé; les élytres sont d’un testacé pâle, luisant ; le dessous du corps est noir; les pattes sont brunâtres. Get insecte se trouve en Laponie, ainsi que dans les hautes montagnes de l'Allemagne el de la Russie. LESTIBODÉE. Lestibodæa. BoT. Necker appelaitainsi un genre nouveau, qu'il formait avecle Calendula gra- minifolia; mais ce genre n'ayant pas été adopté, De Candolle en a formé une section de son genre Dimor- photheca. LESTIBOUDOISE. Leslibudesia. Bot. Genre établi par Du Petit-Thouars (Plant. des Iles Austr., 1, p. 55, Lab. 16), dans la famille des Amaranthacées, et adopté par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl., 1, pag. 415), avec les caractères suivants : calice à cinq divisions profondes; étamines au nombre de cinq, réunies par leur base et monadelphes; anthères à deux loges; ovaire uniloculaire, polysperme; style court ou nul; stigmates filiformes, recourbés, au nombre de trois à quatre; capsule polysperme s’ouvrant transversale- ment en boîte à savonnette. Ce genre est très-voisin des Celosia dont il ne diffère guère que par ses trois à quatre stigmates filiformes, tandis que le stigmate est simple ou seulement bilobé dans les vraies Célosies. LES Du Petit-Thouars en a fait connaître une seule espèce qu’il nomme Lestibudesia spicata. Elle est originaire de Madagascar. Rob. Brown en a décrit une seconde qu’il nomme Lestibudesia arborescens, parce que sa tige est frutescente el volubile. Elle croît à la Nou- velle-Hollande. Le même auteur dit qu’on doit ré- unir au même genre les Celosia paniculata, virgata et {rigy na. LESTIDE. Lestis. 1Ns. Hyménoptères; genre de la famille des Mellifères , tribu des Apiaires, institué par Lepelletier et Serville, pour un insecte de la Nouvelle- Hollande, que Fabricius avait placé dans son genre Centris. Caractères : antennes filiformes dans les deux sexes, coudées, composées de douze articles dans les femelles et de treize dans les mâles; mâchoire et lèvre très-allongées, formant une promuscide coudée et re- pliée en dessous, dans le repos, appliquée contre sa gaine; trois ocelles disposés en triangle sur le vertex ; ailes supérieures ayant une cellule radiale extrême- ment étroite, munie à son extrémité d’un appendice court; quatre cellules cubitales : la première plus lon- gue que la deuxième, celle-ci presque parallélipipède, plus large que longue, et la troisième la plus grande; première nervure récurrente aboutissant à la nervure d’intersection des deuxième et troisième cubitales, et cette troisième recevant la seconde récurrente; qua- trième cubitale commencée et s'étendant jusqu’au mi- lieu de l’espace qui est entre sa base et le bout; corps un peu velu; abdomen ovalaire, un peu allongé; pattes fortes; jambes antérieures munies, à l'extrémité, d’une épine aiguë ayant à sa base une large membrane la- térale; jambes postérieures terminées par des épines simples; crochets des tarses simplement dentés. Ce genre d’Apiaires solitaires se rapproche beaucoup de celui des Xylocopes, mais ceux-ci ont leur seconde cel- lule cubitale presque triangulaire, et se font remar- quer par un tout autre aspect que les Lestides. LEsTInE Moucne. Lestis Muscaria, Lepell. et Serv.; Centris muscaria, Fab. Il est entièrement d’un noir bleuâtre, avec l’anus blanc, les ailes sont diaphanes. La femelle a le front jaune. Taille, cinq lignes. LESTIPHORE. Lestiphorus. 1Ns. Hyménoptères ; genre de la famille des Fouisseurs, section des Porte- Aiguillons, établi par Lepelletier-St-Fargeau qui lui assigne pour caractères distinctifs : antennes des mâles allant en grossissant un peu du troisième article jus- que passé le milieu, puis se terminant en pointe; elles sont à peine plus courtes que la tête et le corselel pris ensemble, absolument filiformes chez les femelles, aussi longues que la tête et le corselel réunis; jam- bes postérieures propres à portier une proie et pour- vues d’épines; tarses antérieurs des femelles propres à fouir un nid, pourvus de cils roides, disposés en pei- gne; troisième cellule cubitale de largeur moyenne; la quatrième complète. LESTIPHORE A DEUX CEINTURES. Lestiphorus bicinc- tus, Lep.; Crabro bicinctus, Rossi; Gorytes bicinctus, Vand. Le premier article des antennes est noir en des- sus, jaune en dessous; le deuxième noir, taché de jaune en dessous, les suivants noirs en dessus, jau- nâtres en dessous; tête noire avec le chaperon jaune, LES ainsi que les orbites antérieures des yeux; corselet noir; prothorax bordé de jaune à sa tranche dorsale; un point calleux et jaune sous l'épaule; bord antérieur de l’écusson portant une ligne jaune, qui paraît faite de deux points allongés et réunis; abdomen noir, avec le premier segment pyriforme, très-rétréci à son ex- trémité, portant en dessus deux taches jaunes, ovales, un peu réunies par le bout le moins obus; le deuxième campaniforme, rétréci à sa base d'insertion sur le pre- mier, portant en dessus une large bande jaune, dont le bord supérieur couvre le milieu du segment, sans que l’inférieur atteigne le bord postérieur du segment ; le troisième portant en dessus et à son bord postérieur une bande jaune; pattes, hanches, trochanters el cuis- ses des deux premières paires noirs en dessus, jaunes en dessous; cuisses des pattes postérieures noires en dessus, jaunes en dessous : les jambes sont jaunes, avec la partie postérieure noire; les tarses sont brunâtres; ailes transparentes; cellules radiale et deuxième cu- bitale enfumées : cette nuance s'étend sur une partie de la troisième discoïdale; un point épais testacé, dans les femelles. Taille, cinq lignes. Europe. 7 LESTIQUE. Lesticus. ins. Coléoptères pentamères. Dejean a formé ce genre dans la famille des Carnas- siers, tribu des Féroniens, pour un insecte trouvé dans l'île de Java, et qui lui a offert pour caractères distinc- tifs : les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, moins longs que larges et forte- ment cordiformes; dernier article des palpes labiales allongé et légèrement sécuriforme; antennes filiformes et assez allongées; lèvre supérieure transversale et lé- gèrement échancrée antérieurement; mandibules peu avancées, assez fortement arquées et très-aiguës ; men- ton à trois lobes dont l'intermédiaire presque tronqué; corselet fortement cordiforme, très-rétréci postérieu- rement; élytres assez allongées, très-légèrement ovales el presque parallèles. LESTIQUE JANTHINE. Lesticus Janthinus, Dej. Tête irrégulièrement ridée; lèvre supérieure et mandibules noires; palpes roussàtres; antennes noires, avec les trois premiers articles bruns et faiblement velus ; cor- selet cordiforme et ridé; écusson triangulaire; élytres d’un violet pourpré, ovales-allongées, striées, ponc- tuées, avec quatre points enfoncés sur le quatrième intervalle; dessous du corps et des pattes d’un noir brillant. Taille, huit lignes. LESTITIS. por. Synonyme d’Aristoloche Clématite. LESTRÉMIE. Lestremia. 1ns. Diptères ; genre de la famille des Tipulaires, établi par J. Macquart dans son Essai sur les Diptères du nord de la France, qu'il à publié dans le recueil des travaux de la Société des Sciences de Lille, année 1826. Caractères : antennes velues, courbées en avant , un peu moins longues que le corps, composées de quinze articles globuleux, pé- dicellés dans les mâles. Pieds assez longs et grêles; premier article des tarses long; balanciers à long pé- dicule ; ailes larges, à cinq nervures; point de cellule médiastine, ni de stigmatique; une marginale; point de sous-marginale; une discoïdale étroite ; quatre pos- térieures : la première grande, la deuxième assez pe- tite, à long pétiole; la troisième de la longueur de LE T 561 Paile; la quatrième longue, fort étroite à sa base; point d’anale ni d’axillaire. Ge genre a de l’analogie avec le genre Cécidomye ; mais il en est éloigné par le nombre des articles des antennes, la longueur du premier arti- cle des tarses, et la disposition des nervures des ailes qui tient plutôt de celle du genre Sciare. LESTRÉMIE CENDRÉE. Lestremia cinerea, Macq. Elle est d’un gris roussâtre; le premier article des anten- nes est jaunâtre; les autres sont noirâtres, à pédicelles moins obseurs et poils jaunâtres; le thorax est d’un gris-brun mat; l’abdomen d’un brun clair; les pieds sont d’un gris fauve clair; les dernfers articles des tarses obscurs ; les balanciers grands et jaunâtres ; les ailes hyalines. Taille, une ligne. En Europe. LESTRIGON. Lestrigon. crusr. Ce genre de la fa- mille des Amphipodes, créé par Edwards, est très- voisin de celui des Hypéries, dont il ne se distingue génériquement que par la conformation des antennes qui sont toutes très-longues et terminées par une tige subulée et multiarticulée, très-grêle et aussi longue que le corps. La lêle est très-grosse et renflée ; le pre- mier segment du thorax est rudimentaire; l'abdomen est plus grand que le thorax et aucune patte n'est pré- hensible, mais celles de la seconde paire présentent une sorte de main formée par l’antépénultième article. Edwards a nommé la seule espèce qui jusqu'ici con- stitue ce genre, Lestrigon Fabra. LESTRIS. o1s. Synonyme de Slercoraire. LET-CHI où LIT-CHI. por. Fruit délicieux d’une es- pèce d’Euphoria, très-cullivée maintenant à Masca- reigne et à l'Ile-de-France. LÉTHIFÈRE. REPT. Sous-division établie par Blain- ville, dans le genre Vipère, à laquelle appartient l'Haïe, dont le venin, dit-on, fait mourir dans le sommeil. LÈTHRE. Lelhrus. 1xs. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Pentamères, famille des Lamellicor- nes, tribu des Scarabéides, division des Arénicoles (Latr., Fam. nat. du Règne anim.), établi par Scopoli et adopté par Fabricius et tous les entomologistes avec ces caractères : palpes labiales terminées par un article de la longueur au moins des précédents; mandibules cornées, forles, avancées et arquées autour du labre qui est aussi saillant; antennes de onze articles, le neuvième étant en forme d’entonnoir el enveloppant les deux derniers ; tête prolongée en arrière ; abdomen fort court. Ces insectes ont de grands rapports avec les Géotrupes ou les Scarabés de Fabricius; mais ils en diffèrent par la massue des antennes, qui, dans ces derniers, est formée d'articles libres et en feuillets. Les Lèthres ont le corps arrondi el convexe; les mâles ont les mandibules plus grandes, avec une branche ou une forte dent au côté extérieur. Leurs élytres sont voûtées et inclinées autour de l'abdomen, et les paites postérieures reculées en arrière. Ces Coléoptères volent le soir après le coucher du soleil; ils contrefont les morts quand on les prend. Au rapport de Fischer (Ann. des Scienc. natur., t. 1, p. 221), le Lèthre Céphalote est un insecte très-nuisible aux endroits cultivés, parce qu’il cherche de préférence les bourgeons et les feuiiles à peine apparentes, et les coupe net avec les pinces tranchantes de ses mandibules. En Hongrie, où il fail LET beaucoup de mal aux vignes, on l’appelie Schneider, c’est-à-dire Tailleur. Il grimpe très-bien, et après avoir coupé les bourgeons de la plante, il revient sur ses pas en marchant à reculons, et emporte son butin dans le trou qu’il habite. Chaque trou est creusé dans la terre, il est occupé par un couple; mais à l’époque des amours, il arrive souvent qu’un mâle étranger vient troubler la tranquillité du ménage et cherche à s’introduire dans l'habitation; alors il se livre un com- bat acharné entre le mâle propriétaire et l’usurpateur. La femelle ne reste pas inactive; elle bouche l’ouver- ture du trou, soutient son compagnon, et le poussant sans cesse par le derrière, elle entretient l’animosité du combat; l’action ne cesse qu'après la mort ou la fuite de l’agresseur. Fischer (/oc. cit.) décrit quatre espèces de ce genre, toutes propres à la Russie; la plus commune et la seule connue antérieurement à lui est : LÈTHRE CÉPRALOTE. Lethrus Cephalotes,Fab.,Latr., Oliv. (Col. 1, 2, 1, 1), Fischer (Entomogr. de la Russie, t. 1, pag. 155, tab. 15, fig. 1). Il est long de huit à neuf lignes, large de cinq à six, tout noir avec le tho- rax et les élytres lisses. Il se trouve dans les champs arides de la Tartarie, de la Hongrie et de la Russie; en Sibérie près du Volga, et près de Charkow. Il vit dans les fumiers secs, et autour des racines des plan- tes vivaces et des sous-arbrisseaux. Le Lethrus æneus de Fabricius appartient au genre Lamprime. 7. ce mot. LETHRIN. Lethrinus. pois. Acanthoptérygiens, fa- mille des Sparoïdes. Cuvier place dans ce sous-genre les espèces de Dentés (Dentex) qui ont des joues sans écailles; la plupart ont,comme les Hæmulons, du rouge à l’angle des mâchoires. Le Sparus vittatus de Bloch; le Spare rayé d’or de Lacépède, et quelques autres es- pèces nouvelles, constituent ce sous-genre. LETTSOMIE. Letlsomia. Bot. Genre de la famille des Convolvulacées et de 1a Pentandrie Monogynie, L., établi par Roxburgh et adopté par Wallich dans le second volume de la Flora Indica de Carey, où il en a décrit un grand nombre d’espèces nouvelles. Voici comment il caractérise ce genre : calice pentasépale ; corolle campanulée ou infundibuliforme; ovaire à deux loges ; stigmate bilobé; fruit sec ou charnu, à deux lo- ges, chacune contenant une ou deux graines dont l’em- bryon est dressé, recourbé, et les cotylédons chiffon- nés. Ce genre se compose de plantes herbacées, vivaces, lactescentes, s'étendant beaucoup, et munies de feuilles simples et de fleurs axillaires. Dans le Flora Indica cité précédemment, le doc- teur Wallich a décrit, avec un soin minutieux, douze espèces de ce genre qu’il range en deux sections, sui- vant qu’elles ont la corolle campanulée ou infundibu- liforme. Parmi ces espèces, plusieurs sont nouvelles ; les autres avaient déjà été décrites sous les noms de Convolvulus ou d'Ipomœa; telles sont : 1° Lelisomia nervosa où Convoluulus nervosus, Burm., Flor. Ind.;2 Letisomia setosa ou Tpomæa strigosa, Roth ; 3° Letisomia pomacea ou Tpomcæa Zeylanica, Gærtn. Il existe encore un autre genre Letisomia, proposé par Ruiz et Pavon dans leur Flore du Chili et du Pérou; LEU il est fort différent de celui de Roxburgh, et n’a pas élé adopté. : LEUCADE. Leucas. Bot. Genre de la famille des Labiées et de la Didynamie Gymnospermie, L., indiqué par Burmann (Thesaur. Zeyl., p. 140) et établi par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl., p. 504) avec les caractères suivants : calice tubuleux, à dix stries, ter- miné par huit à dix dents quelquefois inégales; corolle dont le casque ou la lèvre supérieure est concave, en- tière, barbue; la lèvre inférieure à trois petits seg- ments, celui du milieu plus grand; anthères didymes, nues, à lobes écartés; stigmate bilobé, avec la branche supérieure très-courte. Linné réunissait ce genre avec les Phlomis dont il présente, entre autres caractères, celui qui est tiré de la structure du stigmale. Mais comme il en diffère par le calice et la corolle, et que d’un autre côté il a quelques rapports avec le genre Leonurus, le professeur Desfontaines (Mém. du Mu- séum, t. x1, p. 1) l’a adopté et en a publié la mono- graphie. R. Brown a indiqué comme type le Phlomis Zeylanica, L., et lui a adjoint plusieurs autres espè- ces des contrées équatoriales, décrites par Swartz, Valh, Retz et Willdenow. Il a, en outre, fait connaître une espèce de la Nouvelle-Hollande, sous le nom de Leucas flaccida. Sept nouvelles espèces indigènes des Indes-Orientales on£ été décrites avec soin et figurées par Desfontaines qui les a nommées : io Leucas he- lianthemifolia, 2° Leucas ternifolia, 5° Leucas la- mifolia, 4° Leucas lanceæfolia, 5° Leucas marru- bioides, Go Leucas procumbens,7c el Leucas capitata. LEUCADENDRE. Leucadendron. rot. Ce genre, de la famille des Protéacées, avait été réuni aux Protea par Linné, Adanson lui avait donné le nom de Cono- carpos. Salisbury, dans son Paradisus Londinensis, en à publié plusieurs espèces qu’il a distribuées dans les genres Proiea, Euryspermum et Chasme. Enfin R. Brown, examinant de nouveau la famille des Pro- téacées (Trans. Linn., vol. 10, p. 50), a rétabli le genre Leucadendron, qu'il a caractérisé ainsi : fleurs réunies en tête, dioïques par l'avortement ou l’imper- fection des organes sexuels. Ses fleurs femelles possè- dent un stigmate oblique, en massue, émarginé, hispi- dule. Le fruit est une noix ou samare monosperme, renfermée dans les écailles du strobile formé par les fleurs. Ce genre se compose d’environ quarante espè- ces, qui diffèrent principalement des Protea, auxquels on les rapportait autrefois, par leurs fleurs dioïques. La séparalion des sexes, soupçonnée par Linné dans son Protea parviflora, avait été observée très-positivement par Lamarck dans le Protea pinifolia, qui est devenu le type du genre Aulax, voisin du Leucadendron. R. Brown et d’autres savants botanistes anglais ont confirmé cette struclure par l'examen d’un grand nom- bre de plantes vivantes. Tous les Leucadendres sont indigènes de l'Afrique australe, et surtout des environs du cap de Bonne-Espérance. Ce sont des arbrisseaux, rarement des arbres, souvent couverts d’un duvet soyeux. Leurs feuilles sont très-entières. Leurs fleurs sont disposées en capilules terminaux et solilaires, en- veloppées, le plus souvent, par des bractées imbriquées ou des feuilles verticillées et colorées. LEU LEUCÆRIA. BoT. 7”. LEUCERIE. LEUCANIE. Leucania. 1Ns. Lépidoptères; genre de la famille des Noctuelles, établi par Treitsche qui lui assigne pour caractères : antennes sélacées, moins lon- gues que le corps; ailes non étendues, en toit voûté dans l’état de repos; langue cornée, roulée en spirale; palpes supérieures très-petites et cachées : les deux infé- rieures recourbées, avec le second article grand, fort comprimé, très-garni d'écailles, et le dernier très-petit; corselet huppé; abdomen conique. LEUCANIE RIVERAINE. Leucania riparia, Bois-Duv. Ses ailes supérieures sont en dessus d’un blanc rosé, avec des parties plus foncées, d’un brun jaunâtre; l'aile se trouve coupée par une bande claire, qui descend obliquement du sommet; nervure médiane et quelques rameaux d’un blanc jaunâtre, postérieurement une ligne transverse, interrompue de points noirs; frange d’un brun rosé, bordée intérieurement par une série de très-petits points noirs. Les ailes inférieures sont blan- châtres à la base, puis passent progressivement au brun fauve; la frange est blanchâtre. Le dessous des ailes supérieures est d’un brun noir, plus clair vers les bords, avec un point noir à la côte. Taille, quatorze lignes. Europe. Appartiennent encore à ce genre, les Noctua pal- lens, Lin.; Noctua L-album, Fab.; Noctua impura, Hubn.; Noctua obsoleta, Hubn.; Noctua amnicola, Bois-D., et plusieurs autres. LEUCANTHE. Leucanthus.BorT. C’est-à-dire portant des fleurs blanches. LEUCANTHÈME. Leucanthemum. vor. Ce nom, qui paraît avoir désigné chez les anciens la Camomille romaine, a été donné par Tournefort à un genre de Synanthérées, que Linné réunit à son genre Chrysan- themum. Depuis, quelques autres botanistes ont cru devoir rétablir le genre de Tournefort. LEUCAS. BoT. /. LEUCADE. Ce nom avait aussi été donné au Dryas octopetala, V. DRYADE, et par Césal- pin au Lamium album. LEUCATHON. 807. Synonyme d'OEnanthe. LEUCÉRIE ou LEUCHERIE. Leuceria. or. Ce genre, de la famille des Synanthérées, a été établi par La- gasca, dans sa Dissertation sur les Chœnantophores, publiée en 1811. En le plaçant auprès du Chaptalia et du Clarionea , parmi les Labiatiflores qui correspon- dent à cette tribu, le professeur De Candolle (Ann. du Muséum, {. xix, 1812) a présenté ce genre sous une dénomination légèrement modifiée; il l'a nommé Leu- ceria. Voici les caractères qui peuvent être déduits de la description fournie par Lagasca : involucre pres- que hémisphérique, dont les écailles sont probable- ment disposées sur un seul rang; réceptacle plan, ponctué, portant près de ses bords une rangée circu- laire de petites écailles (squammules) analogues à celles de l’involucre , et qui séparent les fleurs margi- nales des autres fleurs; calathide sans rayons, com- posée de fleurons hermaphrodites, nombreux, dont les corolles offrent deux lèvres : l'intérieure bipartite et roulée en spirale; akènes non prolongés en col, sur- montés d’une aigrette légèrement plumeuse. Dans l'exposition des caractères que fournit le réceptacle, LEU 365 Lagasca considère les petites écailles de cet organe comme les écailles intérieures de l’involucre. Les Leu- céries sont des plantes herbacées, ordinairement co- tonneuses, blanchâtres, à feuilles alternes, sessiles, pinnatifides, à calathides terminales, souvent dispostes en corymbes, composées de fleurs purpurines ou jau- nâtres. Elles habitent l'Amérique méridionale. LEUCÉRIE ACANTHOÏDE. Leuceria acanthoides, Don. Tige presque simple, couverte d’un léger duvet blan- châtre, avec des poils glanduleux au sommet ; feuilles radicales longuement pétiolées et profondément dé- coupées, glabres en dessus, laineuses et blanchâtres en dessous, à lobes tridentés et mucronulés : celles de la tige sont amplexicaules, à découpures lancéolées , acuminées, piloso-glanduleuses et roulées sur leurs bords;capitules au nombre de trois à sept, disposés en corymbe; involucre formé de plusieurs rangs d’écailles membraneuses serrées l’une contre l’autre. Des Andes du Chili. LEUCÉRIE A FLEURS RAMASSÉES. Leuceria congesta, Don. Tige laineuse; ramifications du sommet gar- nies de poils glanduleux; feuilles inférieures pétio- lées, les supérieures sessiles et décurrentes, découpées en plusieurs lobes et lobules acuminés, un peu spines- centes et laineuses en dessous; capitules ramassés en corymbe; involucre formé d'écailles un peu velues à leur base, linéaires et pointues. Chili. LEUCÉTHIOPIE. Leucethiopia. 2001. État dans le- quel la peau ou les appendices épidermoïdes qui la re- couvrent, sont de couleur blanche, chez un animal dans l'espèce duquel cet état de choses n’est point or- dinaire. LEUCICHATE. pois. Espèce de Saumon du sous-genre Corégone. LEUCINE. Zeucina. 1001. Braconnot a donné ce nom à une substance blanche, qu’il a obtenue de la gélatine traitée par l’acide sulfurique. Ce produit est grenu, croquant sous la dent, surnageant l’eau. Ses cristaux ont la saveur du bouillon. Soumise à l’action de la chaleur dans une cornue, elle ne se fond qu’au- dessus de 1000; chauffée plus fortement, une partie se sublime, une autre se décompose et donne un liquide contenant du carbonate d’ammoniaque et de l'huile empyreumatique. LEUCIPPE. Leucippa. crust. Ce genre de la famille des Crustacés trigonés de Lamarck, a été établi par Edwards, et se distingue de tous les autres par ses yeux à peine saillants, et un peu mobiles, par l’article basilaire des antennes externes qui est très-étroit en avant : la tige de ces antennes est mobile et insérée sous le rostre qui est très-large ; il se distingue encore par des vestiges d’une portion postforaminaire de l’or- bite, par ses paltes qui sont armées en dessus d’une crête lamelleuse, longitudinale. LEUCIPPE PENTAGONE. Leucippa pentagona, Edw. On en trouve une description fort détaillée dans le second volume des Annales de la Société des Entomologistes de France, page 188. LEUCISCUS. pois. /. ABLE. LEUCITE. IN. Synonyme d’Amphigène. F. ce mot. LEUCOCARPE, Leucocarpus. or. Ce genre de la LEU famille des Scrophularinées, a été créé par Don, pour une plante mexicaine, que Mutis avait primitivement placée parmi les Mimules. Les caractères du genre nou- veau sont : calice campanulé, prismatique et à cinq dents; corolle hypogyne, bilabiée : lèvre supérieure plus courte et à deux lobes, l’'inférieure trifide; quatre étamines incluses, didynames, insérées au tube de la corolle ; leurs filaments sont simples, et leurs anthères à deux loges divariquées, ensuite confluentes ; ovaire biloculaire, à placentaires mulliovulés, soudés de cha- que côté de la cloison; style simple; stigmate bila- mellé. Le fruit consiste en une baie globuleuse, mu- cronée par le style, succulente, à placentaires charnus, contenant plusieurs semences ovales, oblongues et mu- cronées. LEUCOCARPE PERFOLIÉ. Leucocarpus perfoliatus, Don; Mimulus perfoliatus,Mut.Plante annuelle, herba- cée, dressée, à tige et rameaux alato-quadrangulaires ; les feuilles sont opposées, semi-amplexicaules, lancéo- lées, à dents aiguës; les fleurs sont d’un jaune de sou- fre, réunies en cymes axillaires; les baies sont blanches. LEUCOCEPHALA. Bot. Ce genre proposé par Rox- bourg (Flor. Ind., éd. 11, 5, p. 162), dans la famille des Ériocaulonacées, n’a point été admis par les bota- nistes; il a été réuni au genre Æriocaulon. LEUCOCORYNE. Leucocoryne. BoT. Genre de la famille des Liliacées, établi par Lindley, avec les caractères suivants : périgone corollin campanulé, anguleux, avec son limbe divisé en six parties ; six étamines imposées sur l’orifice du périgone; trois d’entre elles sont fertiles, et ont leurs filaments très- courts et plats ; Les trois stériles sont squammiformes et opposées aux lobes extérieurs du limbe; disque hypo- gyne, charnu, trilobé; ovaire courtement pédicellé, triloculaire, renfermant plusieurs ovules; style termi- nal, continu avec l'ovaire; stigmate trilobé. Le fruit est une capsule pédicellée, ceinte du périgone,triloculaire, loculicido-trivalve ; trois ou quatre semences dans cha- que loge; elles sont obovales, comprimées, enveloppées dans un test membraneux et noir; embryon orthotrope et charnu. LEUCOCORYNE A GRANDES FLEURS. LeUCOCOryne gran- diflora, Lindl.; Brodiæa grandiflora, Smith. Ses feuilles sont linéaires; sa hampe est cylindrique, ter- minée par une ombelle de fleurs pédonculées, d’un bleu violet foncé à l’intérieur , plus pâle extérieure- ment avec une ligne médiane obscure; squammes pla- nes, très-entières et membraneuses. Des plaines du Missouri dans la partie occidentale de l’Amérique du Nord. LEUCOCORYNE ODORANTE. Leucocory ne odorata, Lind- ley, Botanical register, 12953. Cette espèce est origi- naire du Chili, et a été observée en 1825, aux environs de Valparaiso, par Mac Ræe; c’est une plante herbacée, revêtue de cormus, à feuilles linéaires et glauques, égalant en longueur la hauteur de la hampe qui est d'un pied environ; à fleurs blanches, exhalant une odeur légèrement suave, réunies en ombelle qu'enve- loppe avant l'épanouissement une spathe membraneuse et d’un jaune rougeâtre. Outre ces espèces, Lindley signale encore, sous le nom de Leucocoryne ixioides * LEU et de Leucocoryne alliacea, deux plantes qui faisaient partie du genre Brodiæa dont le genre nouveau diffère par ses étamines stériles et par le lieu de l'insertion d’une des étamines fertiles. LEUCODON. 8or. ( Mousses.) Un périsiome simple, externe, membraneux,: à seize dents fendues en deux; une coiffe cuculliforme distinguent ce genre voisin des Plerigynandrum et des Neckera. Dix espèces, dont la plupart sont exotiques, le composent : elles sont rameuses, à rameaux cylindriques, qui se courbent par la sécheresse; les folioles du périchèse sont lon- gues et engainantes ; la capsule est droite, pédicellée; le péristome est remarquable par ses dents blanchà- tres, caractère qui lui a valu le nom de Zeucodon. Elles croissent sur les arbres. Bridel a adopté ce genre fondé par Schwægrichen. Parmi les espèces françai- ses, on distingue le Leucodon de Ramond, Leucodon Ramondi, Pterigynandrum Ramondi, DC., Flor. Franc.; à tige droite, divisée en rameaux cylindriques, grêles; à feuilles ovales-lancéolées, striées, à pédicelles très-courts; à capsule ovale. On la trouve dans les Pyrénées, sur les troncs d’arbres, où elle à été décou- verte par Ramond. Cette plante a quelque rapport avec l'espèce suivante dont elle diffère cependant par sa tige non rampante, divisée à sa base en rameaux; par ses feuilles très-entières, un peu tournées d’un seul côté; par ses pédicelles très-courts, el par son péristome à denticulations ténues, ovales, très-entières, striées. Le Leucodon queue d'Écureuil, L. Sciuroides, Schwægr., décrit dans la Flore Française, sous le nom de Dicra- num Sciuroides, est très-commun dans toutela France. Sa tige est rampante et rameuse; ses rameaux sont fastigiés, ascendants et arqués ; les feuilles sont imbri- quées, ovales, acuminées; la capsule est oblongue et ovale. Cette Mousse, si commune, a été pour les bota- nistes un tel sujet de controverse que la synonymie en est encore vacillante. Palisot-Beauvois en a fait un Cecaiyphum; Ehrhart, Smith, Swartz, De Candolle, un Dicranuim; c’est un Fissidens suivant Hedwig; un Fuscina d’après l'opinion de Schrank; un Pferigy- nandrum pour Bridel qui, depuis, a changé d’opi- nion; un Plerogonium pour Turner; un 7richosto- Mmuin pour Palisot-Beauvois; enfin, cette Mousse était un Aypnum pour Linné. LEUCODRABA. Bor. Sous-genre de Drave. 7. ce mot. LEUCOERIA. BoT. 77. LEUCÉRIE. LEUCOGRAMMA. BoT. Ce genre, créé par Meyer dans la famille des Lichens idiotalames, n’a élé admis que comme section du genre Opegrapha de Persoon. LEUCOGRAPHE. Leucographus. min. Synonyme de Terre à foulon, sorte d'argile à grain fin et doux, dont on se sert pour dégraisser les tissus de laine. LEUCOGRAPHIS. 8orT. La plante que les anciens nom- maient ainsi, à cause de ses taches blanches, est, selon Anguillara, une espèce de Solidago, et avec plus de raison, selon Daleschamps, le Carduus marianus de Linné, remarquable par les taches blanches de son feuillage. On trouve encore des taches analogues sur le Carduus leucographus, L., maintenant placé dans le genre Cirsiumn. LEU LEUCOION ov PERCE-NEIGE. B0T. 7. NivéoLe. On donne quelquefois par erreur le nom de ZLeucoium luteum à la Giroflée jaune, Cheiranthus chetri, L. LEUCOLÆNA. or. Sous ce nom, R. Brown (Gener. Remarks on the Bot. of Terra Australis, p. 25) a indiqué un nouveau genre qui appartient à la famille des Ombellifères, mais dont il n’a point donné les ca- ractères. Il a seulement parlé des diversités d’inflores- cence que présentent les espèces, quoique d’ailleurs elles soient très-rapprochées par le port, et les parties essentielles de la fructification. Le nombre des rayons de leurs ombelles, celui des fleurs qui comprend les rayons, sont très-variables, puisque certaines espèces ont une ombelle composée de plusieurs rayons, tandis que chez d’autres elle n’en a que trois, deux et même un seul. Ce genre, selon De Candolle (Prodr., vol. 1v, p. 74), ne diffère pas du genre OEanthosia auquel il le réunit, mais en en faisant une sectio# distincte, sous le nom que lui a imposé R. Brown. LEUCOLITHE. min. /. DiPYRE. LEUCOLOME. Leucoloma. Bot. Genre de la famille des Mousses bryacées, institué par Bridel qui lui assi- gne pour caractères : coiffe en forme de capuchon; sporange latéral, égal à sa base; opercule subulé; pé- ristome simple et formé de seize dents distinctes et bi- fides jusqu’à la base. Les Leucolomes sont des Mousses du midi de l'Afrique et des îles des Tropiques. LEUCOMÉRIDE. Leucomeris. Bot. Genre de la fa- mille des Synanthérées, tribu des Carduacées,-et de la Syngénésie égale, L., récemment établi par D. Don (Prodrom. Floræ Nepalensis, p. 169) qui l’a ainsi caractérisé : involucre oblong, cylindracé, formé de plusieurs folioles coriaces, appliquées et imbriquées ; réceptacle petit et marqué de fosseltes; calathide com- posée de quatre fleurons hermaphrodites, dont le tube est très-long, filiforme, Le limbe à cinq divisions réflé- chies; anthères blanches, à moitié saillantes hors du tube de la corolle, munies de deux longues soies à la base ; stigmate saillant, bifide; akènes cylindracés, en- tièrement velus, surmontés d’une aigrette très-longue, composée de poils légèrement plumeux. L'auteur de ce genre n’a point indiqué ses affinités immédiates, et l’a seulement placé entre les genres Liatris et Eupato- rium. Il ne se compose que d’une seule espèce qui a reçu le nom de Leucomeris spectabilis, et qui a été trouvée dans le Népaul et le Sirinagur par Wallich. C’est un arbrisseau dressé, à rameaux anguleux, cou- vert d’un duvet blanchâtre. Ses feuilles sont alternes, elliptiques-oblongues, aiguës, entières, coriaces, atté- nuées à la base, vertes en dessus, et couvertes en des- sous d’un duvet blanchâtre. Les fleurs sont pédoncu- lées et disposées en corymbes terminaux. LEUCOMYCES. BoT. Ballara a donné ce nom à des Champignons du genre Agaric remarquables par leur blancheur. On les a rapportés aux Agaricus asper et rubescens (Leucomyces gemmatus), Agaricus vol- vaceus (Leucomycessupernefuscus), Agaricus ovot- deus (Leucomyces pectinatus), Agaricus phaloides (Leucomyces speciosior). On ne sait point exactement quels sont les Leucomyces reniformis et pectinatus alter. LEU 565 LEUCONARCISSUS. 8or. Synonyme d’Anthericum serotinum, L. LEUCONOTE. Leuconotus. 80T. Se dit d’une plante dont les feuilles sont blanches en dessous. LEUCONOTIDE. Leuconotis. por. Genre de la famille des Apocynées de R. Brown, et de la Tétrandrie Mono- gynie, L., établi par le docteur Jack (Trans. of the Linn. Societ., vol. 14, p. 121) qui l’a ainsi caracté- risé : calice infère, à quatre divisions profondes; co- rolle dont le tube est plus étroit supérieurement, et le limbe à quatre segments; quatre étamines incluses, al- ternes avec les segments de la corolle ; ovaire simple, à deux loges dispermes ; style unique et court; stigmate conique au sommet et en forme d’anneau à la base; baie renfermant une à trois graines sans albumen, et munie d’un embryon renversé. Ce genre semble à l’au- teur tenir le milieu entre le Cerbera et le Carissa. Il ne renferme qu’une seule plante, Leuconotis anceps, qui croît à Sumatra. C’est un arbrisseau lactescent, à feuilles opposées, sans stipules, à fleurs disposées en corymbes dichotomes et axillaires. LEUCONYMPHÆA. por. Boerhaave (Hort. Lugd. Bot., 364) nommait ainsi le genre Nymphæa tel qu'il a été limité depuis par Necker, Richard et De Candolle. V. ce mot. LEUCOPHANE. Leucophanes.norT.Ce genre de Mous- ses appartient à la famille des Bryacées; il a été créé par Bridel,avec les caractères suivants : coiffe en forme de mitre conique; sporange terminal, subapophysé ; opercule en bec; péristome simple, à seize dents li- néaires et courbées. Ces Mousses sont d’un blanc ver- dâtre ; on les trouve dans l’Archipel indien. LEUCOPHASIE. Leucophasia. ins. Stephen a établi, sous ce nom, parmi les Lépidoptères de la famille des Diurnes, tribu des Papilionides, un genre qui ne paraît pas suffisamment distinct de celui des Piérides, et qui conséquemment n’a point été adopté par la majorité des entomologistes. LEUCOPHRE. Leucophra. 1Nr. Genre fort naturel et parfaitement caractérisé, de l’ordre des Trichodés, dans la classe des Microscopiques, institué par Müller qui lui donna pour caractères : corps transparent, garni de cils de toutes parts, c’est-à-dire comme velu, et hérissé sur toute la superficie de poils courts et soyeux, ce qui les distingue des Péritriques qui n’en ont que tout autour, des véritables Trichodés qui n’en pré- sentent qu’un faisceau, et des Mystacodelles qui les ont distribués en deux séries. Lamarck n’a pas distingué ces animaux el les a confondus avec le genre formé par Müller sous le nom de Trichode. . ce mot. Ce sont pour la plupart des êtres invisibles à l'œil dés- armé, et qui pour la forme ont des analogues dans l’ordre des Gymnodés dont ils diffèrent cependant beau- coup par les cils ou poils dont ils sont couverts. La plupart sont marins; peu vivent dans les infusions. On en connait près d’une trentaine d'espèces qu’on a dis- tribuées en cinq sections ou sous-genres. + ENCRÉLIDIENS. En forme de poire. Les espèces de celte section sont les Leucophra acuta, Müll.,Infus., | p. 151, pl. 22, f. 11-12; Encyclopéd., Vers ill., pl. 11, | f. 5-5, etc. ; Leucophra acuta, Müll., pl. 22, 1. 8-9; 366 LEU Encycl., pl. 11, fig. 1, 2. De l'eau de mer fraîche ou corrompue. ft Vozvocrens. Corps obrond. Les 7'richoda hor- rida, Müll., pl. 24, f. 5; Encycl., pl. 12, f. 26, qu'on trouve dans l’eau des Moules mangeables; 7richoda vesiculifera, Müll., pl. 22, f. 2-5; Encyclop., pl. 10, f. 25-24 ; Joblot, Micr., pl. 2, f. B-s, qui vit dans di- verses infusions végétales; 7'richoda Marmnilla, Müli., Inf., pl. 21, f. 5-5; Encycl., pl. 10, f. 5-5, de l’eau où croît la Lenticule, sont les espèces les mieux caracté- risées de cette section, où rentre probablement le Leu- : cophra posthuma, Müll., pl. 21, fig. 18; Encyclop., pl. 10, 15. +1 PARAMÉCIENS. Corps allongé, avec un indice de sillon vers la partie amincie. Les Leucophra notata, Müll., pl. 22, f. 15-16; Encycl., pl. 11, f. 6-9, de l’eau mariné ; Conflictor, Muüll., pl. 21, f. 1-2; Encyclop., pl. 10, f. 1-92, et le Poisson en forme de bouteille de Joblot, pl. 12, f. y, appartiennent à ce sous-genre. +tti Kozroprens. Plus ou moins (rigones, en forme de ce que les anciens micrographes nommaient des Pandeloques. Les Leucophra pertusa, Müll., pl. 21, f. 15-16; Encycl., pl. 10, f. 15-16, de l’eau des marais, et fluida, Müll., Zoo!. Dan., tab. 75, f. 1-6; Encycl., pl. 11, f. 24-29, de l’eau des Moules, font partie de cette quatrième section. +tttt PRoTÉoIDEs. À corps variable; sont les Leu- cophra dilatata, Müll., pl. 21, f. 19-21 ; Encyclopéd., pl. 10, fig. 19-21, et fracta, Müll., pl. 21, f. 17-18; Encycl., pl. 10, f. 17-18. Ils nagent à la manière des Planaires, mais en changeant un peu de forme. Les Leucophra crinita, Müll., pl. 27, f. 21 ; Ency- clop., pl. 14, f. 18; Zrichoda Larus, Müll., pl. 51, f. 5-7; Encycl., pl. 16, f. 6-8; Leucophra bursata, Müll., pl. 21, f. 12; Encycl., pl. 10, f. 12; 7'richoda nodulata, Müll., Zoo!. Dan., Lab. 80, f. A-1; Encycl., pl. 11, f. 15-21, et cel animal si polymorphe, repré- senté par Joblot, pl. 12, fig. A-x, sous les noms de Chenille, Chausse, Guêtre, Cornet-à-Bouquin, etc., sont des espèces ambiguës de ce genre fort singulier. LEUCOPHTALMOS. mix. La Gemme ainsi nommée par Pline parait être une Sardoine. LEUCOPHYLLE. Leucophyllum. or. Genre de la fa- mille des Antirrhinées et de la Didynamie Angiosper- mie, établi par Humboldt et Bonpland (Plant. æquin., 2, p. 95, t. 109) pour un arbuste très-rameux, couvert dans toutes ses parties d’un duvet blanc el tomenteux. Le Leucophyllum ambiguuim , loc. cit., croît au Mexique auprès d’Aclopan, à une hauteur d'environ mille cinquante toises au-dessus du niveau de la mer. Ses feuilles sont alternes, très-entières. Ses fleurs sont solilaires à l’aisselle des feuilles et de couleur violette. Leur calice est à cinq divisions profondes et égales. Leur corolle monopétale, tubuleuse et subcampani- forme, plus longue que le calice, ayant son limbe à deux lèvres : la supérieure bilobée, l’inférieure à trois divisions, dont celle du milieu est la plus large. Les étamines sont didynames et incluses. Les anthères sont à deux loges écartées. Le style est terminé par un stig- mate simple. Le fruit est une capsule biloculaire et polysperme. LEU LEUCOPHYTE. Leucophyta. 8oT. Dans ses Observa- tions sur les Composées, R. Brown a indiqué la forma- tion de ce genre qui appartient à la famille des Synan- thérées, et à la Syngénésie séparée, L. Cassini le place dans la tribu des Inulées, section des Inulées-Gnapha- liées. Voici les principaux caractères que ce dernier botaniste lui à attribués : involucre composé d'environ dix folioles à peu près égales, appliquées, obovales- oblongues, scarieuses, non colorées, coriaces dans leur milieu, laineuses extérieurement et au sommel ; récep- tacle nu et très-petit; calathide formée de trois fleurs égales, régulières el hermaphrodites; ovaires obovoï- des, glanduleux, surmontés d’une aigrette blanche, composée d’un seul rang de paillettes égales, libres supérieurement, soudées à la base, linéaires-laminées, garnies des deux côtés, dans leur partie supérieure, de longues barbes épaisses. Les calathides nombreuses et sessiles fornfnt un capitule globuleux, entouré d’un involucre général court, composé de bractées à peu près égales et appliquées. En indiquant ce genre, Ro- bert Brown l’avait placé entre les genres Calocepha- lus et Craspedia ou Richea. Mais Cassini lui a trouvé plus de rapports avec le S/æbe et le Disparago; iten a décrit une seule espèce qu’il a nommée Leucophyta Brownii, en l'honneur du savant botaniste qui l’a dé- couverte dans la Nouvelle-Hollande, près le port du roi George, et sur la côte australe, au détroit de Bass. Cetle espèce est un arbuste cotonneux, blane ou blanchâtre, quelquefois même verdâtre. Sa tige est très-rameuse, garnie de feuilles alternes, sessiles, linéaires, obtuses et très-entières. Les capitules se composent de fleurs jaunes. LEUCOPHYTON. or. Ce nom générique donné par Lessing à une plante d’Afrique, de la famille des Sy- nanthérées, tribu des Mulisiées, ne désigne plus qu’une section du genre Dicoma. LEUCOPLOEUS. 8or. Ce genre, de la famille des Res- tiacées, créé par Nées Van-Esenbeck, n’a point été admis, mais bien réuni au genre //’illdenowia. LEUCOPOGON. Leucopogon. 8oT. Genre établi par R. Brown dans la famille des Épacridées, aux dépens du genre Styphelia, et caractérisé de la manière sui- vante : chaque fleur est accompagnée extérieurement de deux bractées; le calice est à cinq divisions profon- des et égales; la corolle est infundibuliforme, à tube court, à limbe quinquéfideet barbu longitudinalement. Les cinq étamines sont incluses. L’ovaire est globu- leux, à deux ou cinq loges ; le style est court, simple, terminé par un stigmate très-petit. Le disque qui porte l'ovaire forme un rebord légèrement lobé; rarement ce disque manque en totalité. Le fruit est un drupe charnu, quelquefois presque sec et coriace. Toutes les espèces de ce genre habitent les diverses parties de la Nouvelle-Hollande et de la terre de Van-Diémen. Robert Brown, dans son Prodrome, en décrit quarante-huit espèces. Ce sont, en général, de très-petits arbustes à feuilles éparses, coriaces, persistantes, très-entières, le plus souvent étroites et lancéolées. Leurs fleurs sont fort petites, disposées en épis ou en grappes axillaires ou terminales. R. Brown a placé dans ce genre le Sfy- phelia lanceolata de Smith ; le Styphelia Richeï, La- LEU bill., Nov.-Holl., t. 60 ; le S/yphelia obovata, Labill., t. 67 ; le Styphelia trichocarpa, Labill., t. 66 ; le Séy- vhelia ericoides, Smith; le Séyphelia virgata, Labill., t. 64; le Séyphelia collina, Labill., t. 65; le Séyphelia amplexicaulis, Rudge. Les autres espèces sont des plantes tout à fait nouvelles, observées par ce botaniste dans les différentes régions de la Nouvelle Hollande qu’il a visitées. LEUCOPSIDIER. Leucopsidium. 20T. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, créé par le professeur De Candolle, pour une plante recueil- lie par Charpentier aux États-Unis de l'Amérique. Caractères : capitule multiflore, radié ; fleurons de la circonférence au nombre de trente à quarante, ligulés, linéaires, entiers et femelles, ceux du disque sont tubu- leux, cylindriques, calleux à la base, avec le limbe à cinq dents, hermaphrodites; squammes de l’involucre imbriquées, ovales lancéolées, membraneuses vers les bords, cälloso-subsphacélées à l'extrémité; réceptacle convexe et subhémisphérique; style des fleurons du disque à rameaux couronnés par un petit cône; akènes subcomprimés, sillonnés et glabres; aigrette coroni- forme, très-courte etrégulièrement divisée en plusieurs parties. LEUCOPSIDIER D'ARKANSAS. Leucopsidium Arkan- saniurn, De Cand. Plante herbacée, ressemblant beau- coup au Leucanthème, entièrement couverte d’un duvet mou, très-court et très-serré; ses tiges sont dressées et rameuses; ses feuilles sont allernes, les ra- dicales oblongues, atténuées à leur base, obtusément et médiocrement sinualo-dentées, celles de la tige sont entières, semi-amplexicaules, lancéolées et mucronu- lées ; les rameaux sont nus au sommet, et monocépha- les; les involucres sont blanchâtres et un peu velus; le disque est jaune; les fleurons de la circonférence ont leurs languettes blanches, veinées de rougeâtre. LEUCOPSIS. 1xs. Pour Leucospis. 7. ce mot. LEUCOPTÈRES. o1s. Espèces des genres Glaucope, Foulque et Sterne. 77. ces mots. LEUCORODIA. ors. Espèce du genreSpatule.7.cemot. LEUCORYX. mam. Ou Oryx blanc, espèce d’Antilope. V. ce mot. LEUCOSCEPTRUM. BoT. Smith(Æxot. Bot.,2, p.115, &. 116) a décrit et figuré, sous le nom de Leucoscep- trum canum, une plante formant un genre nouveau, qui appartient à la Didynamie Angiospermie, L., et à la famille des Verbénacées. Ses tiges sont couvertes d’un duvet blanc, et se divisent en rameaux compri- més et quadrangulaires. Elles portent des feuilles op- posées, oblongues, elliptiques, presque lancéolées, den- tées en scie, aiguës à leur sommet, rétrécies en pétioles à leur base, veinées, glabres et blanchâtres en dessous. Les fleurs forment un bel épi terminal, et chacune d’elles est accompagnée d’une petite bractée blanchà- tre. Le calice est court, lubuleux, à cinq segments obtus, inégaux; la corolle, plus longue que le calice, a un tube court et un limbe presque bilabié, à cinq lobes inégaux, obtus; les quatre étamines sont didy- names, saillantes, inclinées ettrès-longues; les anthères arrondies; l'ovaire quadrilobé, portant un style plus long que les étamines. Le fruit se compose de quatre LEU 367 akènes luisants et tronqués. Cette plante a été trouvée dans les forêts du Népaul. LEUCOSIE. Leucosia. crusT. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Brachyures, tribu des Orbicu- laires (Lat., Fam. nat. du Règne Anim.), établi par Fa- bricius, et ayant pour caractères : test rond, bombé, comme globuleux; yeux placés dans un court rétrécis- sement de sa partie antérieure, petits, à pédicules courts, presaue immobiles dans leurs fossettes entre lesquelles en sont d’autres qui cachent de très-courtes antennes. Pieds-mâchoires extérieurs pointus, formant ensemble un triangle dont la pointe est en haut. Les pieds de ces Crustacés vont en diminuant graduelle- ment à partir des serres qui sont ordinairement lon- gues et cylindriques dans les mâles surtout. Les autres pieds sont onguiculés, courts, souvent grêles; la queue est composée de quatre à cinq tablettes, celle de la fe- melle est grande, presque orbiculaire, et recouvre la poitrine. Ces Crustacés diffèrent des Maïa et des Znachus par des caractères tirés du nombre de feuillets de la queue ; ils se distinguent des Coristes par la forme du corps et les antennes, et des Zxa de Leach, parce que ces derniers ont de chaque côté du test une grosse éminence cylindrique et mousse ou une pointe grosse et longue. Suivant Bosc et Risso, les Leucosies font leur séjour dans les moyennes profondeurs de la mer, dans les écueils des rochers calcaires, parmi les Flus- tres et les Madrépores, et y vivent solitaires et cachées. Elles attendent, pour sortir, que le hasard leur amène quelque proie facile à saisir. La démarche de ces ani- maux estlente, el on ne les voit guère courir que dans le danger. Suivant Risso, la femelle de la Leucosie Noyau a deux ou trois cents œufs rougeûtres, qui éclo- sent pendant l'été. Ces Crustacés sont, en général, de grandeur moyenne; on ne les mange pas. Latreille à fait plusieurs coupes dans ce genre ; il les base sur le plus ou moins grand nombre de tubercules el épines du test et sur sa forme plus ou moins globuleuse. LeucosiE Noyau. Leucosia Nucleus, Fabr., Bosc, Latr., Risso, Herbst (Cancr., tab. 2, fig. 14); Cancer Macrochelos, Rondel., Aldrov. Elle est globuleuse, avec de petils grains épars sur les côtés et à l'extrémité postérieure, et une petite éminence en forme de dents de chaque côté, en avant et au-dessus des deux serres. Elle a une épine aiguë, recourbée de chaque côté, au- dessus de la naissance des deux pattes postérieures, et deux dents au bord postérieur du test; les doigts sont très-longs, grèles, filiformes et pointus. Celle espèce habite la Méditerranée. On trouve communément à l’état fossile la Leucosie Craniolaire qui vit sur la côte de Malabar. LEUCOSIE. Leucosia. Bot. Ce genre de la Pentan- drie Monogynie, L., a été établi par Du Petit-Thouars (Genera Nov. Madag., n°79) et placé dans la famille des Térébinthacées. Selon R. Brown, il doit être réuni au Chailletia qui constitue un ordre distinct sous le nom de Chaïlletiées ou de Chailletiacées. 7. ce mot. Dans le 2e volume de son Prodrom. Syst. Veg., p. 58, De Candolle à conservé ce genre, et l’a ainsi caractérisé d'après Du Petit-Thouars : calice quin- 368 LEU quéfide ; cinq pétales ; cinq étamines; ovaire adhérent au calice? contenant trois ovules; style unique; fruit trigone, renfermant un noyau rugueux et osseux. L’es- pèce unique, qui compose ce genre, a élénommée Leu- cosia Thouarsiana par Rœmer et Schultes. Sprengel, adoptant l’opinion de Brown, l’a désigné sous le nom de Chailletia Leucosia. C’est un arbrisseau petit et très-crèle. Ses feuilles sont munies d’un petit nombre de nervures scabres el colonneuses, blanchâtres en dessous. 11 croît dans l’île de Madagascar. LEUCO-SINAPIS. Bor. Sous-genre établi par De Candolle parmi les Sinapis. V. MouTARDE. LEUCOSPERME. Leucospermum. BoT. Ce genre, de la famille des Protéacées, fut réuni par Linné au genre Protea. Salisbury en forma son genre Leucadendrum qu'il faut bien distinguer du Leucadendron de Ro- bert Brown. C'est ce dernier botaniste qui a donné le nom de Leucospermum au genre dont il est ici ques- tion, el qui l’a ainsi caractérisé : calice irrégulier, labié, dont trois des divisions (rarement {outes) sont réunies par leurs onglets, tandis que les lames stami- nifères sont distinctes; style filiforme, cadue, surmonté d’un stigmate épaissi, glabre, quelquefois inéquila- téral; noix renflée, sessile, lisse; capitule des fleurs ennombreindéfini; involuere polyphylte, imbriqué. Le Leucadendron conocarpodendron, L., Spec. Plant., éd. 1, p. 95, ou Prolea conocarpa, Thunb., espèce la plus anciennement connue, peut être considéré comme le type du genre Leucospermum. R. Brown (7rans. Linn. Soc. of London, vol. x, p. 95) en a décrit dix-huit espèces qui croissent dans l'Afrique australe, principalement aux environs du cap de Bonne-Espé- rance. Ce sont des arbrisseaux, ordinairement très- petits, quelquefois arborescents, le plus souvent hé- rissés ou cotonneux. Leurs feuilles sont entières ou munies au sommet de dentelures calleuses. Les capi- tules sont terminaux; ils se composent de fleurs jaunes, tantôt très-distinctes, imbriquées et accompagnées de bractées, et endurcies, tantôt réunies en faisceaux sur un réceptacle à peu près plan, et munies de paillettes caduques. LEUCOSPERME LINÉAIRE. Leucospermum lineare, Rob. Brown, 7'rans. Linn., vol. 10, page 96; Protea linearis, Thunb., Diss. de Prot., 35, tab. 4, fig. 2. Arbrisseau d'environ quatre pieds de haut, dont les tiges se divisent en rameaux presque simples, glabres, striés, allongés, garnis de feuilles éparses, sessiles, linéaires, un peu roulées à leurs bords, calleuses tant à leur base qu’à leur sommet, longues d’un à deux pouces, un peu concaves; les fleurs sont réunies en une tête terminale, conique, solitaire, de la grosseur d’une orange; l’involucre est composé d’écailles larges, ova- les, aiguës, pubescentes en dehors, tomenteuses à leur base; le réceptacle est chargé de poils blancs, touffus; la corolle velue, à deux découpures linéaires, l’une entière, fort étroite, l’autre plus large, à trois lobes au sommet; le style une fois plus long que la corolle. LEUCOSPERME A CALICE COURT. Leucospermum toila, Brown, L. c.; Protea totta, Lin., Mant., 191. Arbris- seau dont les tiges sont lisses ou pubescentes, rameuses, purpurines, garnies de feuilles glabres, alternes, ses- LEU siles, ovales-lancéolées, obtuses, longues d'environ un pouce; les fleurs réunies en une tête souvent soli- taire, terminale, de la grosseur d’une noix; l'involucre composé d’écailles glabres, imbriquées, lancéolées, acuminées, ciliées à leurs bords; la corolle filiforme, velue, jaunâtre, pubescente, longue d’un pouce; le ré- ceptacle velu et globuleux; le stigmate en tête, presque bifide. LEUCOSPERME CONOCARPE. LeuCcospermum conocar- pum, Brown, L. c.; Prolea conocarpa, Lin., Lamk., III. gen., tab. 55, fig. 5. Ses tiges sont velues, hautes de trois à quatre pieds; ses feuilles sessiles, imbriquées, épaisses, ovales-oblongues, munies à leur sommet de deux à cinq dents calleuses; les fleurs réunies en une tête terminale, de la grosseur d’une poire; l’involucre composé d’écailles courtes, ovales, ciliées, à peine ve- lues ; la corolle filiforme, hérissée de poils roussâtres ; le réceptacle garni d’un duvettomenteux. Cette plante, originaire du cap de Bonne-Espérance, est cultivée au Jardin du Roi. LEUCOSPERME PUBESCENT. Leucospermum puberum, Brown, /. c.; Protea pubera, Lin., Mant., 192. Ses tiges sont pubescentes, d’un pourpre foncé, hautes d'environ deux pieds, garnies de feuilles éparses, im- briquées, sessiles, épaisses, ovales, presque elliptiques, tomenteuses, longues d’environ un pouce; les têtes de fleurs solitaires ou agrégées, très-velues, de la gros- seur d’une noix ; les écailles de l’involucre lancéolées, ciliées, aiguës, chargées de poils roussâtres; les co- rolles filiformes, très-velues; le réceptacle velu. Le Leucospermum tomentosuim, Brown, L. c., seu Pro- tea tomentosa, Lin., Suppl., se distingue par le duvet tomenteux qui recouvre toutes ses parties; ses feuilles sont linéaires, planes ou quelquefois canali- culées. Le Protea candicans d’Andrews, Bot. repos., tab. 294, n’en est qu’une variété à feuilles planes, un peu cunéiformes à leur base. LEUCOSPERME HYPOPHYLLE. Leucospermum hypo- phyllum, Brown, L. c.; Protea hypophylla, Lin., Syst. veg.; Wein., Phytog., 4, tab. 901, fig. a. Arbris- seau qui s'élève à la hauteur de deux pieds, et qui varie par ses feuilles glabres, pubescentes ou soyeuses, tomenteuses, entières ou à trois et cinq dents, planes ou canaliculées; les rameaux nus, ou velus, tomen- teux; les têtes de fleurs pédonculées ou presque ses- siles ; les folioles de l’involuére larges, ovales-aiguës ou orbiculaires; la corolle filiforme, longue d’un pouce; les noix environnées d’un duvet épais et rous- sâtre. LEUCOSPERME CHEVELU. Leucospermum crinitum, Brown, /. c.; Protea crinita, Lin., Suppl.; Thunb., Diss. de Prot., p. 21. Ses tiges s'élèvent à la hau- teur de deux pieds : elles sont velues, à peine rameuses; les feuilles éparses, sessiles, ovales, très-obtuses, velues à leur base, à trois ou cinq dents à leur sommet, lon- gues d’un pouce et plus; les têtes de fleurs médiocre- ment pédonculées; lesécailles de l’involucere lancéolées, un peu velues; la corolle purpurine, velue, longue de cinq à six lignes. Le Leucospermum oleæfolium, Brown, L. c.; Protea criniflora, Lin., se distingue de la précédente par ses feuilles rétrécies à leur base. LEU D en existe deux variétés : l’une à feuilles ovales, al- longées, obtuses; les folioles de l’involucre presque glabres, barbues à leur sommet : l’autre à feuilles li- néaires, allongées, un peu aiguës; toutes les folioles de l’involucre velues. LEUCOSPERME A FEUILLES RÉTRÉCIES. LeuCcospermum alternatum, Brown, L. c. Arbrisseau de trois pieds, dont les tiges sont droites; les rameaux roides, blan- châtres et tomenteux; les feuilles glabres, épaisses, lisses, linéaires, cunéiformes, à trois ou cinq dents à leur sommet, rétrécies à leur base, longues d’un pouce et demi et plus, sans nervures; les têtes de fleurs soli- taires ou géminées, un peu pédonculées, en ovale ren- versé, de la grosseur d’une forte prune; les folioles de l’involucre ovales, acuminées, tomenteuses; le style quatre fois plus long que la corolle. LEUCOSPERME MITOYEN. Leucospermum medium , Brown, /. c.; Protea formosa, Andr., Bot. repos., tab. 17? Ses rameaux sont garnis de feuilles linéaires- allongées, entières, obtuses à leur base, à deux ou trois dents calleuses au sommet; les folioles de l’involucre pubescentes et ciliées; la corolle velue; le style hé- rissé; le stigmate en bosse d’un côté. Dans la plante d’Andrews, les feuilles sont plus longues; la corolle à une seule lèvre; ses divisions soudées dans toute leur longueur; les folioles de l’involucre scarieuses; le stigmate ovale, allongé. LEUCOSPERME A GRANDES FLEURS. Lewucospermum grandiflorum, Brown, L. c.; Protea villosa, Poir., Encycl., Suppl., 566. Cette espèce se rapproche du Leucospermuin conocurpum par plusieurs de ses caractères, surtout par ses rameaux et ses corolles très-velues ; elle en diffère par sès feuilles allongées, lancéolées, non ovales, à peine longues d’un pouce, quelquefois à trois dents au sommet; les folioles de l'involucre glabres, ciliées à leurs bords; la corolle très-velue; le style plus long que la corolle. LEUCOSPERME A FEUILLES DE Buts. Leucospermum Buxifolium, Brown, /. c. Il est à présumer que Thun- berg avait confondu cette plante avec le Protea pu- bera, auquel elle ressemble beaucoup; elle s’en dis- tingue particulièrement par les folioles de son invo- lucre, ovales, presque orbiculaires, un peu acuminées, presque glabres, ciliées à leurs bords : les rameaux sont hérissés; les feuilles ovales, obtuses, pubescentes, entières, longues de six lignes; la corolle velue; le style saillant. LEUCOSPERME SPATULÉ. Leucospermum spathula- tum, Brown, L. c. Arbrisseau bas, très-rameux; les rameaux chargés d’un duvet cendré; les feuilles ellip- tiques, spatulées, longues d’un pouce, terminées par une callosité obtuse; les folioles de l’involucre ovales, tomenteuses; la corolle longue d’un pouce, pileuse, tomenteuse. LEUCOSPHOEROCEPHALUS. BoT. Battara donne ce nom à divers Agarics de couleur blanche, à chapeau bombé. 11 n’est guère possible de déterminer exacte- ment quelles sont les espèces qui y correspondent sui- vant la nomenclature moderne. On désigne pourtant parmi eux l’Agaricus campestris. LEUCOSPIS. Leucospis. 1ns. Genre de l’ordre des LEU 369 Hyménoptères, section des Térébrans, famille des Pu- pivores, tribu des Chalcidites, établi par Fabricius, et ayant pour caractères : cuisses des pieds postérieurs très-grandes; abdomen paraissant appliqué contre l’ex- trémité postérieure du corselet, comprimé dans toute sa hauteur, arrondi postérieurement, avec la tarière recourbée sur le dos; les ailes supérieures sont dou- blées. Ces insectes se distinguent des Chalcides par l'abdomen, qui, dans ceux-ci, est attaché au corselet par un pédicule très-apparent. Ils se distinguent des Eulophes par les pieds postérieurs, qui, dans ces der- niers, n’ont ni les cuisses à la fois très-renflées et len- ticulaires, ni les jambes très-arquées. Ces Hyménop- tères ont la têle triangulaire, comprimée, appliquée contre le thorax ; les antennes sont insérées entre les yeux, coudées, composées de douze articles, dont les dix derniers forment une tige conico-cylindrique; les palpes sont courtes, un peu renflées au bout ; les maxil- laires sont composées de quatre articles dont le pénul- tième est allongé, les labiales de trois; les mandibules sont bidentées ; la languette est très-échancrée ; le cor- selet a son premier segment grand, carré; les ailes su- périeures ont une cellule cubitale incomplète, et une cellule radiale très-étroite et fort allongée; les pattes postérieures sont propres pour le saut; la jambe est arquée et terminée par une forte pointe, elle reçoit dans sa courbure la cuisse qui est renflée; enfin, l’ab- domen est ovalaire, comprimé postérieurement, pa- raissant sessile, le premier anneau tenant au corselet par une bonne partie de sa largeur, et le point central du mouvement n'étant qu’au second anneau. Dans les femelles, il porte une tarière de trois filets qui prend naissance à la poitrine, et remonte sur le dos dans une rainure. Ces insectes placent leurs œufs dans les nids des Abeilles maçonnes et dans quelques guëêpiers. LEUcospis DORSIGÈRE. Leucospis dorsigera, Fabr., la femelle; Latr.; Leucospis dispar, Fab., le mâle (Panz., Faun.Ins. Germ., LvrI1, XV). Noir; abdomen presque une fois aussi long que le corselet, avec trois bandes et deux petites taches jaunes; une ligne trans- verse sur l’écusson et deux autres à la partie antérieure du corselet de cette même couleur. Longueur, environ sept lignes. On trouve celte espèce dans les parties méridionales de la France el aux environs de Paris. V’. pour les autres espèces, la Monographie de Klüg (Actes des Cur. de la Nat. de Berlin) et Jurine. LEUCOSPORE. Leucospora. pot. Le genre créé sous ce nom par Nuttal, dans la famille des Scrophulari- nées, a été reconnu ne point différer du genre S'utera, précédemment établi par Roth. LEUCOSPORUS. BoT. Première série des espèces du genre Agaric de Fries. /. Acaric. C’est aussi le nom de la quatrième série des Bolets. 7”. ce mot. LEUCOSTEMME. Leucoslemma. Bot. Le genre pro- posé sous ce nom, par le professeur Don, pour le Xeranthemum vestitum de Linné, dans la Syngéné- sie, famille des Synanthérées, n’a point été adopté. De Candolle a fait de ce genre une section des Hélichryses. LEUCOSTINE. min. C'est-à-dire Roche à petits points blancs. De Lamétherie a le premier donné ce nom aux Porphyres rouges, à base de Pétrosilex, Con- 570 L'EU tenant de petits cristaux de Feldspath blanc. Cordier, aans son Tableau méthodique des Laves, l’applique à celles de ces Roches qui sont pétrosiliceuses, et compo- sées de cristaux microscopiques entrelacés, d’un égal volume, réunis par juxtaposition et offrant entre eux des vacuoles plus ou moins rares. Il en distingue trois variétés : la Leucostine compacte ou Phonolite, la Leu- costine écailleuse ou Dolérite, et la Leucostine granu- laire ou Domite. 7”. les mots Rocnes et LAVES. LEUCOTHOE. Leucothoe. Bot. Genre de la famille des Éricacées, institué par Georges Don, aux dépens du genre Andromeda de Linné, avec les caractères suivants : calice à cinq divisions ; corolle ovale ou cy- lindrique, quelquefois campanulée, avec cinq dents à l’orifice qui est plus ou moins contracté; dix étamines incluses, à fiiaments un peu dilatés, aplatis, le plus souvent velus, supportant des anthères ovales, tron- quées, mutiques, biporeuses au sommel; style filiforme; stigmate simple et capité. Le fruit est une capsule glo- buleuse, déprimée, à cinq loges, déhiscente par cinq valves ; semences ovales et anguleuses. Les Leucothoes sont des arbrisseaux élégants, toujours verts, à feuilles entières ou dentées, à fleurs ordinairement blanches, mais quelquefois rouges. On les trouve en Amérique et en Asie. LEUCOTHOE AXILLAIRE. Leucothoe axillaris, Don; Andromeda axillaris, Soland., Willd. Ses feuilles sont oblongues, ovales-lancéolées, acuminées, coriaces et dentelées, elles sont couvertes en dessous d’un duvet formé de très-petits poils glanduleux de même que les jeunes rameaux. Les fleurs sont blanches, réunies en grappes ou épis axillaires beaucoup plus courts que les feuilles ; elles sont sessiles, accompagnées de bractées ovales et aiguës ; il y a en outre deux très-pelites brac- téoles à la base des pédicelles. Originaire des monta- gnes de la Caroline et de la Virginie. LEUCOTHOÉ. Leucothoe. crusr. Genre de l’ordre des Amphipodes, famille des Crevettines, établi par Leach aux dépens des Gammarus de Latreille, et n’en différant que par le pouce des mains antérieures, qui est biarticulé. Ce genre a élé formé sur un petit Crus- tacé des mers britanniques; c’est le Cancer articulo- sus de Montagu (Trans. Linn., t. vix, tab. 6, fig. 6). V, CREVETTES et CHEVRETTES. LEUCOTHYRÉ. Leucothyreus.1xs. Coléoptères pen- tamères; genre de la famille des Lamellicornes, insti- tué par Mac-Leay dans ses Joræ entomologicæ, avec les caractères suivants : labre grand, et lobé antérieu- rement ; mandibules courtes, triangulaires, planes en dessus, plus épaisses à l’extrémité, entières, obluses, arquées et poilues extérieurement, un peu aiguës à l’intérieur ; mâchoires mandibuliformes, fortes, cour- tes, à peine arquées, mais en quelque sorte brisées au milieu, obtuses à l'extrémité et faiblement bidentées; menton transversal, presquecarré, palpigère à sa base, avec le milieu avancé antérieurement; Lête presque car- rée, avec une suture transverse; chaperon semi-circu- laire, avec le bord réfléchi; corps ovale-oblong, un peu convexe; bords du corselet sinueux ; sternum avancé; cuisses épaisses ; jambes antérieures faiblement triden- tées antérieurement; dernier article des tarses bifide. LEU LEUCOTEYRÉ DE Kirgy. Leucolhyreus Kirbyanus, Mac-Leay. Il à la tête et le corselet d’un noir bronzé, parsemés de points auxquels adhèrent des écailles blan- châtres; les élytres sont d’un brun verdâtre et brillant, marquées de points enfoncés, peu apparents, el de qua- tre lignes un peu élevées; l’écusson est recouvert d’é- cailles blanches; le dessous du corps est d’un bronzé cuivreux, avec les côtés écailleux; l’anus est un peu scabre, avec deux petites lignes formées par des écail- les blanches; les pieds sont bronzés. Taille, huit lignes. Brésil, E LEUCOTRIQUE. Leucotrichus. BoT. Organe garni de poils blancs. LEUCOXYLE. Leucoxylum. 8oT. Genre dela famille des Térébinthacées, établi par le docteur Blume qui lui assigne pour caractères : fleurs polygames par avortement; calice infère, partagé en quatre divisions obtuses, imbriquées; corolle subcampanulée, à quatre divisions. Dans les fleurs mâles les élamines sont au nombre de douze à quatorze, partie hypogynes, partie incluses presque soudées à la base de la corolle; les anthères sont biloculaires, et l’on n’observe qu'un ru- diment d’ovaire. Dans les fleurs femelles l'ovaire est à quatre loges polyspermes, le style bipartite et le stig- mate échancré. Le fruit est un drupe enveloppé d’une écorce, à une loge contenant un ou deux pyrènes mo- nospermes , presque osseux. L’embryon est inverse dans un albumen cartilagineux. LEUCOXYLE A FEUILLES DE Buis. Leucoxæylum Buzxi- folium, BI. C’est un arbre de grande taille, à rameaux très-élendus, garnis de ramifications elde feuilles dis- tiques; celles-ci sont petites, allernes, rapprochées, elliptico-lancéolées, Coriaces, luisantes en dessus et pu- bescentes en dessous, de même que les petits rameaux. Les fleurs sont axillaires : les mâles réunies en bou- quets,les femelles solitaires. Onle trouve dansles forêts montagneuses de l’île de Java. LEUGE. BoT. Synonyme de Liége. LEUKÉRIE. Leukeria. or. Même chose que Leucé- rie. 7”, ce mot. LEURADIA. BoT. Pour Lavradia. F. ce mot. LEUTRIA. mam. Synonyme ancien de Loutre. 7. ce mot. LEUTRITE. min. Pierre marneuse d’un blanc-gri- sâtre très-phosphorique, avec laquelle on amende les terres à Leutre, près d’Iéna, en Saxe. LEU-TZE. o1s. Espèce du genre Cormoran. 7. ce mot. ï LEUZÉE. Leuzea. BoT. Ce genre de la famille des Synanthérées, Cinarocéphales de Jussieu, et de la Syn- génésie égale, L., a été dédié au savant et respectable Deleuze par De Candolle (Flore Française, deuxième édition) qui l’a ainsi caractérisé : involucre imbriqué, sphérique, composé d'écailles sans piquants, arrondies, scarieuses et lacérées au sommet; réceptacle hérissé de soies soudées par la base; fleurons nombreux, ré- guliers et hermaphrodites; akènes tuberculeux, sur- montés d’une aigrette longue et plumeuse. Ce genre a été constitué aux dépens des Centaurea de Linné. Adanson avait déjà proposé sa formation sous le nom de Rhacoma; mais il y avait réuni une plante qui forme th K ® À fe LE V le type du Rhaponticum. Les genres auprès desquels le Leuzea doit être placé sont, selon De Candolle, le Saussurea el le Cinara; mais Cassini indique une plus grande affinité entre le genre en question et les genres Rhaponticum et Fornicium. Il offre, en effet, l’involucre du premier et l’aigrette du second. Le genre Hookia de Necker, indiqué par De Candolle, comme renfermant le Zeuzea, est plus voisin de l’Alfredia et du Rhaponticum. LEUZÉE CONIFÈRE. Leuzea conifera, DC., F1. Franc. et Ann. du Muséum d'Hist. natur., t. xvr; Centaurea conifera, L. C’est une plante herbacée, dont la lige, haute environ de deux décimètres, est droile, coton- neuse, garnie de feuilles verdâtres supérieurement, cotonneuses en dessous, les radicales pétiolées, ovales, lancéolées, presque simples, lescaulinaires plus étroites et pinnatifides. La calathide, très-grande et (erminale, se compose de fleurs purpurines; son involucre, formé . d’écailles luisantes el jaunâtres, a été comparé par C. Baudin à un cône de Pin; d’où le nom spécifique de conifera imposé par Linné. Cette plante croît dans les montagnes de la France méridionale. LEVANA. 105. Lépidoptère européen, du genre Va- nesse. 7. ce mot. LÉVANTINE. covcu. Nom vulgaire et marchand de diverses Coquilles du genre Vénus. LEVÈCHE. por. Même chose que Livèche. 7. ce mot- LÉVENHOOKIE. Levenhookia. BoT. Genre de la fa- mille naturelle des Stylidiées, lequel se compose d’une seule espèce, Levenhookia pusilla, Brown ( Prodr. Flor. Nov.-Holl., 1, p. 575). C’est une très-petite plante ayant le port et la grandeur du Radiola mille- grana, des feuilles alternes pétiolées, très-rapprochées les unes des autres au sommet des ramifications de la tige, et de très-petites fleurs fasciculées au milieu des feuilles. Le calice est à cinq divisions inégales, dispo- sées en deux lèvres. La corolle est tubuleuse, son limbe est quinquéparti et irrégulier. Le labelle est concave, plus élevé que la colonne staminifère, articulé avec le tube, et mobile dans cetendroit. La colonne staminifère est dressée, attachée au tube, au-dessous de l’articula- Lion du labelle. Les anthères ont leurs deux loges pla- cées l’une au-dessous de l’autre. Les deux stigmates sont capillaires et la capsule est à une seule loge. Cette petite plante présente un phénomène d’irritabilité très- remarquable. On a vu que son labelle, ou division infé- rieure de sa corolle, était articulé avec la colonne sta- minifère ; lorsqu'une cause quelconque irrile cette partie, elle se redresse avec rapidité. On sait qu’un phénomène analogue s’observe dans le Séylidium où la colonne staminale est également irritable. LEVERIAN. o1s. Espèce du genre Couroucou, 7. ce mot, et synonyme de Balbusar. Ÿ. AIGLE. LEVINA. 807. Synonyme de Prasium. V. ce mot. LEVISANUS. BoT. Ce mot servait à désigner une plante que Linné réunit à son Protea. D'un autre côté, Schreber l’a substitué à celui de Staavia déjà proposé par Thunberg. F. ce mot. LEVISILEX.. min. Nom donné par De Lamétherie à la variéLé de Silex appelée Nectique, à cause de sa grande légèreté. LÉ W 571 LEVISTICUM. Bor. Synonyme de Livèche. LEVRAUT ET LEVRETEAU. Le petit du Lièvre. 7. ce mot. LÈVRE. Labium. On désigne par Lèvres, en botani- que, les deux lobes principaux du calice ou de la co- rolle, et on les distingue en Lèvre supérieure et Lèvre inférieure, suivant leur position à l'égard de la fleur dont elles font partie. En zoologie, les replis cutanés qui entourent la bouche des Mammifères, portent éga- lement le nom de Lèvres, et sont aussi distingués en Lèvres supérieure et inférieure, d’après leur situation par rapport au sommet de la tête. On donne aussi le nom de Lèvre aux bords de l'ouverture d’une Coquille univalve, dont celui qui couvre la columelle forme la Lèvre interne ou gauche et l’autre la Lèvre externe ou droite; on l’applique aux bords d’une Coquille bivalve, qui sont compris dans le corselet. Chez les insectes on donne le nom de Lèvres aux pièces impaires qui for- ment la bouche en devant et en arrière. Y. le mot Boucue. : LEVRETTE. am. Femelle du Lévrier. 7. CHIEN. LEVRETTE. ins. Nom donné par Geoffroy à un Co- léoptère de son genre Becmare ou Rhinomacer. LEVRICHE. ma. Femelle du Levron. LÉVRIER. Canis Graius.maw. Race ou plutôt espèce du genre Chien. 7. ce mot. LÉVRIER A STRIES. 1vs. Espèce du genre Lycte. LÉVRIERS. pois. Les pêcheurs donnent ce nom aux Brochets mâles, plusallongés queles femelles. 7”, Ésoce. LEVRON. xam. Très-petite variété de Lévrier, origi- naire d'Italie. LEVURE. Matière qui se rassemble à la surface de la bière en fermentation, que l’on recueille dans des sacs de toile, pour la laver à grande eau et la débar- rasser ainsi du principe amer du houblon, dont elle est imprégnée. On la soumet ensuite à la presse afin d’en chasser l’eau, et l’on finit par la dessécher à l’aide de la chaleur. La Levure sèche est d'un gris jaunâtre ; elle | acquiert de la dureté et devient cassante. Elle est inso- luble dans l’eau et dans l'alcool; elle excite et déter- mine la fermentation, propriété qu’elle perd bientôt si on la fait bouillir dans l’eau. La Levure peut rempla- cer le Levain dans la confection du pain. LÉVYNE. min. Substance blanche, demi-transpa- rente, d’un éclat vitreux, fragile, ayant pour forme primitive un rhomboïde de 79° 29. Le clivage est peu sensible; la pesanteur spécifique est 2,198 ; la cassure est imparfaitement conchoïdale. Cette substance obser- vée pour la première fois par Heuland, a été soumise à un examen optique par Brewster qui lui à donné le nom de Lévyne, en l'honneur de Lévy, auquel on doit la première description de ce minéral. Chauffée dans le tube de verre, elle donne beaucoup d’eau, et devient opaque. On la trouve à Dalsnypen, dans une des iles Féroë, dans les cavités d’une Amigdaloïde qui contient aussi de la Stilbite. Connell l’a trouvée composée de Silice 46; Alumine 22,5; Chaux 10; Soude 1,5; Po- tasse 1,2; oxyde de Fer 0,7; oxyde de Manganèse 0,9; Eau 17,9. LÉWISIE. Lewisia. Bot. Pursh (Flora Americæ septentr., p. 568) a décrit sous le nom de Lewisia re- 312 LE Y diviva, une plante de la Polyandrie Monogynie, L., dont il n’a pas fixé les caractères génériques, mais pour lesquels il a renvoyé au volume onzième des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. Il y a sans doute erreur dans cette citation, car c’est en vain que l'on y cherche ces caractères. Voici, du reste, la description complète de cette plante. Elle a une racine fusiforme, rameuse et de couleur de sang. Ses feuilles sont radicales, linéaires, presque charnues, légèrement obtuses. La hampe ne porte qu’une ou deux fleurs attachées à un pédicelle géni- culé à la base. Le calice est coloré, scarieux, composé de sept à neuf folioles élalées, ovales, aiguës, conca- ves, veinées, les intérieures plus étroites. La corolle est formée de quatorze à dix-huit pétales blancs, lan- céolés, étalés, presque du double plus longs que le ca- ‘lice. Les étamines, en nombre égal à celui des pétales, ont leurs filets opposés à ceux-ci, et insérés sur eux. L’oyaire est supère, ové, glabre, surmonté d’un style filiforme, plus lang que les étamines, et supérieure- ment bifide. La capsule est oblongue triloculaire; cha- que loge renferme deux graines lenticulaires, noires et luisantes. Cette plante croit sur les bords de la ri- vière de Clark, dans l'Amérique septentrionale. LEXIADE. Lexias. 1Ns. Genre de Lépidoptères, de la famille des Papilionides diurnes, établi dans la Faune entomologique du voyage de l’Astrolabe, par Bois-Duval, aux dépens des Danaïdes de Linné. L’es- pèce qui forme le type de ce genre nouveau est le Pa- pilio œæropus, L., Syst. nal., éd. x111, p. 2285; Cram- mer, Ins. 10, t. 115, f. F. G. Ses ailes sont arrondies, presque dentées, d’un brun noirâtre, offrant de part et d’autre une bande commune, jaune ou blanchâtre ; le dessous des supérieures à un œil d’un bleu pâle à la base; celui des inférieures est fauve avec une large bande circulaire brune, ornée de sept gros points noi- râtres, des taches blanches dont deux encadrées de noir sont à la base. L'étendue totale est de trois pou- ces et demi. Ce Lexiade est commun à Amboine. LEYCESTERIE. Leycesteria. BoT. Genre de la fa- mille des Rubiacées, et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Wallich (Flor. Ind.2, p.181); il a pour caractères : un calice supérieur, à cinq divisions inéga- les; une corolle infundibuliforme, renflée et gibbeuse à sa base, ayant son limbe divisé en cinq lobes pres- que égaux; les étamines sont saillantes; le stigmate capité. Le fruit est une baie couronnée par le calice, à cinq loges polyspermes. Les graines sont lisses et luisantes. Ce genre, dit Wallich, sert à établir le pas- sage entre les Rubiacées et les Caprifoliacées. La seule espèce qui le compose, Leycesteria for- mosa, Wall., loc. cit., est un charmant arbuste, originaire des montagnes du Népaul. Ses feuilles sont opposées, ovales, lancéolées, échancrées, subcordifor- mes à leur base, marquées de nervures fortes, saillan- Les et purpurines de même que Les bords et le dessous du pétiole. Les fleurs sont disposées en grappes élégan- tes et pendantes; le calice est d’un jaune verdâtre qui passe au pourpre vif vers les bords et l'extrémité des sépales; la corolle est blanche avec les anthères d’un jaune doré. Ce charmant arbrisseau croît spontanément LUÉSZ surles montagnes les plus élevées du Népaul; il acquiert une hauteur de dix à douze pieds. Les bractées qui en- tourent le calice sont plus brillantes encore que cet organe, ce qui rehausse de beaucoup l'éclat des grap- pes florales. LEYSÈRE. Leysera. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syn- génésie superflue, L., établi par Vaillant, sous la dé- nomination d’Asteropterus, qu'ont proposée de nou- veau Adanson et Gærtner, bien postérieurement à la publication et à l'admission universelle du Leysera de Linné. Voici ses caractères essentiels : involucre cam- panulé, formé d’écailles nombreuses, régulièrement imbriquées, appliquées, ovales ou oblongues, coriaces, pourvues d’une bordure membraneuse, terminées par un appendice étalé, scarieux et incolore; réceptacle plan, muni d’une rangée de paillettes situées entre les fleurs du centre et celles de la circonférence. Les fleurs du centre sont nombreuses, régulières, herma- phrodites ; leur ovaire est pédicellé, long, grêle, cy- lindrique, surmonté d’une aigrette composée de dix paillettes dont cinq très-longues, plumeuses au som- met, et cinq plus courtes alternant avec les précédentes. Les fleurs de la circonférence sont femelles et pour- vues d’une corolle à languette oblongue, tridentée ; d’un ovaire long, grêle, cylindrique, surmonté d’une aigrette courte, en forme de couronne, divisée presque jusqu’à sa base en segments inégaux et irréguliers. Ce genre fait partie de la tribu des Inulées, section des Inulées-Gnaphaliées de Cassini. On doit considérer comme type fondamental, le Leysera Gnaphalodes, L., arbuste indigène du cap de Bonne-Espérance, et que l’on cultive au Jardin des Plantes de Paris. Linné avait ajouté à son genre Leysera, comme seconde es- pèce, le Callicornia de Burmann; et Cassini y réunit encore le Gnaphalium leyseroides de Desfontaines, mais il en forma un sous-genre, sous le nom de Zep- tophytus. Néanmoins, on devra nommer cette espèce Leysera discoidea. V. LEPTOPAYTE. Quant au Leysera paleacea de Linné et de Gærtner, il fait partie du Relhania de L'Héritier, et Necker en avait constitué son genre Michauxia. Les espèces de Leysera décrites par Thunberg, le sont avec trop peu de détails pour être adoptées. D'ailleurs, l’une d'elles a été érigée en un genre particulier par De Candolle qui l’a nommée Syncarpha.V.ce mot. LÉZARD. Lacerta. repr. Le genre ainsi nommé par Linné peut être considéré comme n’existant plus, une partie des animaux qu'y comprenait ce naturaliste ayant passé dans l’ordre des Batraciens, et le reste, qui forme l’ordre des Sauriens, ayant été réparti non- seulement dans des genres nouveaux, mais encore dans des familles fort distinctes et très-caractérisées. Les Lézards, tels que les comprennent aujourd’hui les erpé- tologistes, ont pour caractères : une langue mince, ex- tensible, terminée en deux longs filets; le palais armé de deux rangs de dents; un collier sous le cou formé par une rangée (ransversale de larges écailles séparées de celles du ventre par un espace où il n’y en a que de petites comme sous la gorge; un corps allongé; des pieds munis de cinq doigts armés d'ongles non oppo- OCZ sables, séparés et inégaux; une queue cylindrique, sans crête, ni carène. La fente de l'anus est transversale, des plaques garnissent le dessous du corps; une partie des os du crâne s’avance sur les Lempes et sur les orbites, en sorte que le dessus de la tête est muni d’un bouclier osseux ou couvert de grandes écailles; le tympan y est à fleur et membraneux ; la paupière, composée d'une seule pièce orbiculaire et fendue longitudinalement, s'ouvre ou se ferme au moyen d’un petit sphincter. Ces animaux n’ont ni ailes comme les Dragons, ni goître comme les Iguanes; la disposition des dents les distin- gue suffisamment des Améivas et des Sauvegardes qui d’ailleurs ont leur queue comprimée. Les Lézards, compris sous les caractères ci-dessus énoncés, sont en- core assez nombreux. et forment, avec les Couleuvres, les genres de Reptiles dont on trouve le plus d'espèces en Europe et notamment en France. Ce sont des ani- maux agiles, élégants dans leurs formes, courageux, in- nocents, et dont les couleurs sont souvent très-bril- lantes. Ils s’engourdissent durant l'hiver qu’ils passent blottis dans des trous; ils paraissent d’autant plus vifs que la chaleur est plus grande, aimant à s’allonger sur la pierre nue à l’ardeur du soleil dont en été ils sem- blent savourer les rayons, en tirant comme certains Serpents leur langue qu'ils promènent et agilent au- tour de leur mâchoire. Tous ont la vie fort dure; il faut leur casser les reins pour les tuer, ou leur enfoncer quelque épine dans l’un des naseaux. Ils vivent long- temps sans manger ni boire. Ils peuvent parvenir à un âge fort avancé. Des Insectes, des petits Mollusques, des Reptiles moins grands qu'eux, et des œufs qu’ils cherchent dans les nids d'Oiseaux, en grimpant aux arbres, forment leur nourriture habituelle; mais ils veulent une proie vivante. Ils sont à leur tour dévorés par les Serpents et surtout par les Oiseaux de proie, qui font un grand dégât parmi eux. Ils paraissent doués d’une certaine intelligence, et enclins à la curio- sité. On les voit souvent suspendre leur fuite pour re- garder l’objet qui causa leur effroi, lorsqu'ils ont acquis la certitude que ce m'était pas quelque ennemi dévo- rant. On les voit d’autres fois dans l'attitude de l’atten- tion, relever leur tête le plus qu’ils peuvent pour domi- ner un plus grand horizon, et regarder autour d'eux, sans trop s’effrayer de la présence de l'Homme; mais l'aspect d’un Chien les fait fuir de très-loin. Ils chan- gent de peau comme les autres Reptiles. C’est lorsqu'ils sont remis des fatigues que leur cause cette opération qu’ils se livrent aux plaisirs de l’amour qui pour eux paraît être une passion très-vive; elle les rend querel- leurs, el l’on voit souvent les mâles se battre avec achar- nement pour la possession d’une femelle, avec laquelle ils vivent fidèlement après l'avoir conquise; les indivi- dus de chaque couple s’écartent peu l’un de l’autre. L’accouplement est intime; les œufs qui en résultent ont leur coque blanchâtre et membraneuse; ils sont confiés à la chaleur du soleil qui les fait éclore, et grandissent à mesure que le petit Lézard s’y développe. Au moment de la naissance de cet animal, il s’en trouve qui sont le double de ce qu'ils étaient quinu ils furent pondus. Avant de s’engourdir pour passer l'hiver, ils changent encore une fois de peau. On ne les trouve jamais dans Ô DICT. DES SCIENCES NAT. LÉZ Ci Qu CA l'eau, dont ils n’approchent guère, et que même ils semblent craindre, s’y noyant aisément. Leur queue est excessivement fragile ; le moindre coup suffit pour la casser, et la détacher même assez près de son inser- tion. Séparée du corps, elle continue de s’agiter long- temps et de manifester quelque sensibilité, tandis que le Lézard qu’on en a privé fuit, sans paraître trop s’embarrasser de ce qu’il a perdu. Cet organe se repro- duit en partie, ou du moins pendant la cicatrisation il s’allonge et croît. Quelquefois la queue se bifurque ; la moindre mutilation suffit pour faire fourcher cette partie dans les petites espèces dont on rencontre fré- quemment des individus à deux queues, mais alors l’une des extrémités est toujours plus petite que l’autre et comme implantée. Cuvier ayant réuni aux Lézards les Takydromes de Daudin, on doit les répartir en deux sous-genres. + TaxypRoMEs, c’est-à-dire prompls coureurs. Ils ont la queue excessivement longue en proportion du corps, el des rangées d’écailles carrées même sur le dos; leur forme générale est presque ophioïde; ils n’ont point de tubercules poreux sous les cuisses, mais on leur trouve deux vésicules aux côtés de l’anus. Dau- din, qui distingua ces animaux, en mentionna deux espèces, le Takydrome brun, à quatre raies, et le Taky- drome nacré, à six raies, figurés dans la planche 59 de l'Histoire des Reptiles, qui fait partie du Buffon de Sonnini. Bosc soupçonne l'existence d’une troisième espèce. On n'indique le lieu natal d'aucune. +1 LéZARDS proprement dits, qui n’ont point de vési- cules à l’anus, mais où règne, sous chaque cuisse, une rangée de petits grains ou de tubercules, munis de pores, el formés d’écailles rudes au toucher. Les espèces européennes connues de ce sous-genre, qui s'élèvent maintenant à quinze au moins, avaient été presque toutes confondues sous le nom de ZLacerta agilis par Linné, et, depuis ce naturaliste, Daudin, le premier, en débrouilla la confusion. Mais les espèces qu’établit cet erpétologiste, bien tranchées quand on en examine quelque individu parfaitement caractérisé, présentent des dégradations individuelles de l’une à l’autre qui les rendent fort difficiles à reconnaître en beaucoup d’oc- casions. GRAND LÉZARD VERT, Lac., Quad. Ovip., p.509, pl. 20, Encycel. Rept. Lézard, pl. 6, f. 5; Lacerta occellata, Daudin; Lacerta agilis y, Lin., Gmel., Syst. Nat., xXu, t.1, p. 1071; Seps viridis, Laurent. Amph., no r1r. Cette espèce, la plus belle du genre, est assez commune dans le midi de la France, en Italie, en Barbarie, en Espagne et généralement dans tout le bassin de la Méditerranée; elle se tient dans les bois. On en trouve communément des individus d’un pied à quinze pouces et plus de longueur. Ge bel animal, un peu trapu, mais cependant d’une forme encore élégante, a son dos noir, et non couleur d’or, d’émeraude el d'azur; mais ce dos est formé de très-petites écailles semblables à ces perles en verroterie, dont on forme de petites bourses élé- gantes; sur ce fond, des ronds en perles d’un vert d'émeraude ou jaunâtre, sont distribués avec profu- sion, et l'harmonie de ce vert cristallin et du noir brillant sur lequel il éclate, n’a pas besoin d'être exa- 21 GI à CS st L'ÉZ gérée pour être admirable. La tête est brillamment marbrée de vert et de noir, ainsi que le dessus des cuisses et des pattes; la queue est brunâtre, et tout le dessous d’un jaune verdâtre. LÉZARD VERT. Lacerla viridis, Daud., t. T1E, p. 54; Lacerta agilis, y,lL., Gmel., loc. cit.; Seps varius, Lau- rent. Amph., no 110, tab. 5, f. 2. JI est plus petit que le précédent d’un tiers environ et plus svelte; le fond de ses parties supérieures est d’un beau vert, et les taches ou les bigarrures en sont noires, ce qui est le contraire de l'espèce précédente. Le dessous est également d’un jaune verdàtre, mais plus brillant. Il suffit d’avoir vu cet animal pour ne pas le regarder comme une variété du Lacerta occellata. 11 se trouve aux mêmes lieux que le précédent. LÉZAR D DES SOUCHES. Lacerta stirpium, Daud., pl.55, fig. 2. Fort commun au bois de Boulogne, dans les en- virons de Paris. 11 est plus petit que les précédents, plus grand que le gris, et de la couleur de celui-ci sur le dos, sur les flancs et en dessous il semble en être un véritable hybride. Il fuit avec beaucoup d’agilité et disparaît au moindre bruit. LÉZARD GRIS DES MURAILLES. Lacerta agilis, «, L., Gmel., loc. cit., p. 1070, Lac., Quadr. Ov., p. 298, Encycl. Rept. Lézard, pl. 6, fig. 2. Répandu dans toute l’Europe, mais surtout dans le midi de la France, ce pelit animal s’y fait remarquer-par sa vivacité; il est d’ailleurs presque domestique, vivant dans les murs de toutes les habitations. C’est particulièrement contre ceux des jardins où l’on appuie des espaliers, el dont les moellons offrent des trous qui lui peuvent servir de refuge, qu’il semble se plaire; il y vient guetter les insectes destructeurs des fruits et surtout des raisins. Leur multitude dans les pays de vignobles, où les pro- priétés sont enceintes de pierres sèches, et sur les cô- teaux pierreux est incroyable. On en observe plusieurs variétés très-remarquables, qui mieux examinées se- raient peut-être autant d'espèces. La première, la plus belle, mince, sans aucune tache, d'un brun cannelle clair, avec le dessous blanchâtre ; la deuxième plus grande, avec deux lignes longitudinales, d’un brun noir sur le dos, et les flancs variés de verdâtre et de noir; la troisième avec trois lignes longitudinales noires, dont celle du milieu est la plus étroite ; la quatrième avec les lignes el de grosses taches noires, dispersées, entre- coupées, et le dessous couleur d’acier, beaucoup plus grosse d’ailleurs et moins leste; la cinquième enfin avec des lignes et de grosses taches noires, et le des- sous du corps lavé d’une teinte rougeâtre, souvent très- vive et piquetée de noir. Les Amérvas, qui ont été confondus quelquefois avec les animaux dont il vient d’être question, rentrent comme sous-genre parmi les Tupinambis. 7. ce mot. On a étendu le nom de Lézard à des Reptiles qui n’en sont pas, et même à un Mammifère : ainsi l’on a ap- pelé LÉZARD ÉCAILLÉ, le Pangolin ; LÉZARD DE MER, le Callyonyme Lyre, un Ésoce et un Saumon; LÉZARD D'EAU, les Batraciens du genre Triton; LÉZARD LEGUAN, les Iguanes, et une variété de Galéote appelée Kem- haantjès, c'est-à-dire Coq de bataille. LÉZARDELLE. nor. Ce nom a été employé par plu- LI A sieurs botanistes français pour désigner le genre Sau- rurus. V. ce mot. LÉZARDET. repr. Nom donné par Daudin, à une division du genre Agame où il plaçait comme espèce unique, le Lacerta marmorata,L., qui forme aujour- d'hui le genre Marbré de Cuvier. 7. MarBré. Daudin a aussi donné ce même nom à une espèce de Tupi- nambis. #. ce mot. On l’applique vulgairement aux petits Lézards gris. LHERZOLITE. min. Pyroxène en roche de Charpen- tier (Jour. des Min. , t. 52, p. 521). Lelièvre a ainsi nommé une Roche composée de Pyroxène lamellaire, grenu ou compacte, observée en grandes masses par Charpentier, près de l’élang de Lherz, et sur tout le terrain qui s'étend depuis la vallée de Vicdessos, jus- qu’à celle de la Garonne. Elle forme des assises puis- santes dans le sol primordial, et alterne avec le Cal- caire primitif. La Lherzolite compacte a été confondue avec la Serpentine; elle en diffère en ce qu’elle est plus dure, et ne contient ni Talc ni Feldspath. LIABON. Liabum. Bot. Sous celte dénomination, Adanson (Familles des Plantes, vol. 2, p. 151) avait constitué un genre de la famille des Synanthérées, qui avait pour type une plante de la Jamaïque décrite et figurée par P. Browne, sous le nom de Solidago. Linné réunit cette plante à son genre Amellus, et plus tard, Swartz, dans ses Observaliones Botanicæ, adopta cette réunion. Willdenow, ignorant sans doute ou n'ayant aucun égard à la dénomination proposée par Adanson, établit son genre Sfarkea qui est identique avec le Liabum; enfin le genre Andromachia, pro- posé par Humboldt et Bonpland (Plant. Æquin.,vol.9, p. 104), est encore le même, sous un nouveau nom. Il est certain que, si on veut ici être sévère dans l’appli- cation de la loi de l’antériorité, le nom de Liabum doit être préféré à tous les autres; mais alors comment pourra-t-on changer, sans occasionner beaucoup de confusion, le nom d’Andromachia donné à la plupart des espèces par Kunth (Nov. Gener. et Spec., t. 1v, p. 97-105)? Cette considération nous semble assez puis- sante pour empêcher de ressusciler un mot bizarre, qui désignait un genre très-mal caractérisé et composé de plantes non congénères. C’est un motif semblable qui a fait préférer le nom de Drepania proposé par Jus- sieu, pour un genre de Chicoracées, à celui de Zolpis antérieurement donné par Adanson. Cassini a une toute autre opinion relativement au nom du genre dont il est ici question. Il adopte maintenant le Lia- bum, et il substitue les noms de Liabum Broiwnei et Liabum Jussiæi à ceux d’Andromachia Poileavi et d'Andromachia Jussievi qu'il avait lui-même donnés à ces plantes. La première est le Séarkea umbellata, Willd. 7., pour les détails génériques et les usages remarquables d’une espèce indigène du Pérou, le mot ANDROMACHIE. LIAGORE. Liagora. poryr. Dichotomaria, Lamk. Genre de l’ordre des Tubulariées dans la division des Polypiers flexibles. Caractères : polypier phytoïde, ra- meux., fistuleux, lichéniforme, encroûté d’une légère couche de matière crétacée. Beaucoup de naturalistes ont regardé comme des plantes marines ces êtres que L' IA Lamouroux range dans son genre Liagore, et qu'il croit devoir rapporter au règne animal. Turner, Gmelin, Desfontaines et Roth en firent des Fucus. Mais Gmelin et Esper en avaient déjà fait des Tubu- laires. Les Liagores ont le port, la forme et même la couleur de certains Lichens,; elles sont couvertes d’une légère incrustation de carbonate calcaire; leur sub- stance intérieure est gélatineuse et assez ferme. Leurs tiges et rameaux sont cylindroïdes, dans l’état de vie ou lorsqu'on les a mis tremper dans l’eau; ils se res- serrent, s’aplatissent el se plissent de diverses manières par la dessiceation. Lamouroux attribue à toutes les Lia- gores une tige fistuleuse; ce caractère existe dans bien des espèces, mais Eudes-Deslongschamps l’a vainement cherché sur les Liagora versicolor et articulata qu'il a étudiés; ceux-ci ont leur tige pleine. Il a soumis ces espèces à différents essais pour reconnaître leur orga- nisation : mises dans l’Acide nitrique très-affaibli, leur croûte calcaire ne tarde pas à être enlevée avec une effervescence assez vive; il reste un axe gélatineux, assez solide, ayant tout à fait l’aspect de certaines plantes marines décolorées et macérées dans l’eau de la mer, après qu’elles ont été détachées depuis quelque temps. En examinant au microscope des fragments de Liagores dépouillées de leur incrustation crétacée, on aperçoit à la surface et spécialement aux extrémités des rameaux, des sortes de bouquets branchus, infini- ment petits, implantés dans la substance gélatineuse de l'axe; ils ont beaucoup de ressemblance avec ce que l’on remarque à la surface des grandes Corallinées dé- pouillées aussi de leur matière crétacée par les Acides, mais ils sont bien moins distincts. Mises sur les char- bons allumés, les Liagores, dépouillées ou non de leur incrustation, ne donnent en brûlant aucune odeur ani- male. On n’apercçoit sur leur surface aucune trace de pores; leur couleur varie : elle est blanche, rougeâtre, . jaune ou verte; elles vivent dans les mers des climats chauds. Lamouroux a rapporté les Liagores aux Tubu- lariées. 11 nous semble qu’elles auraient plus de rap- ports avec les Corallinées, si toutefois elles appartien- nent véritablement au règne animal. Ce genre renferme les Liagora versicolor, ceranoides, physcioides, au- rantiaca, farinosa, albicans, distenta, articulata, tous originaires des mers des pays chauds de la zone tempérée ou des tropiques. On n’en trouve aucune es- pèce au-dessus du quarantième degré nord. Agardh comprend ce genre dans son Systema Al- garum, et le place dans l’ordre des Floridées. LIAIS (PIERRE DE). MIN. On donne ce nom, dans l’art de la bâtisse, à une Pierre calcaire à grain fin, à cas- sure terreuse, formant dans les terrains tertiaires des environs de Paris, des bancs de sept à quinze pouces d'épaisseur : elle est recherchée comme très-propre à être employée pour les rampes, les chapiteaux, les co- lonnes, les balustrades, etc. Elle est facile à tailler et assez {enace pour conserver les moulures. LIALIDE. Lialis. Rerr. Genre de la famille des Scin- coïdiens, fondé par Gray (Procedding of the Zoolo- gical Society, 1854, p. 154) pour un Reptile nouveau de lAustralasie, qui lui a paru suffisamment distinet du genre Bipes, pour ne point y être admis. Voici ] 8 ON 215 comment le naturaliste anglais caractérise son genre Lialis : tête allongée; front plat, couvert de petites écailles presque imbriquées ; corps à peu près cylin- drique, atténué : écailles dorsales ovales et convexes, lisses; deux rangées intermédiaires d'écailles plus gran- des sur le ventre; anus subpostérieur, ayant devant lui quatre petites écailles ovalaires et quatre pores sub- anaux disposés par paires; deux pieds placés en arrière, peu apparents, couverts de deux rangées d’écailles pointues à leur base. LIALIDE DE BURTON. Lialis Burlonis, Gray. Il est au-dessus d’un cendré clair, parsemé de pelits points d’un cendré noirâlre; en dessous il est d’un brun de chocolat; une strie blanche prend de chaque côté de la lèvre supérieure, et se dirige au-dessus des yeux, vers la nuque; une autre plus large part également de la lèvre supérieure et atteint l'extrémité de la queue. De la Nouvelle-Hollande. LIANE. por. Ce nom vulgaire, employé dans toutes les colonies françaises par les premiers flibustiers et passé dans la langue française, désigne tout végétal sarmenteux, dont les rameaux débiles, choisissant d’au- tres végélaux pour support, grimpent le long des troncs d’arbres, s’enlacent dans leurs rameaux et finis- sent quelquefois par les étouffer sous une verdure plus épaisse encore que la leur. Quelques-unes se serrent au bois comme le Lierre; d’autres sont moins étrei- gnantes, comme les Clématites et les Liserons des haies; d’autres enfin sont accrochantes, comme les Ronces. Ces Ronces, ces Liserons, ces Clématiles, ces Lierres, la Brione et le Tamnus seraient des Lianes aux An- tilles, à la Guiane et dans l’île de Mascareigne. Mais aucune des plantes qui, dans les haies ou dans les buis- sons, remplissent en Europe un {el rôle,n’égale en force ou en étendue les Lianes des pays chauds, qui couvrent de proche en proche des parties assez considérables de certaines forêts, et finissent par les confondre en une seule masse de feuillage. Le nom de Liane vient évidemment de lien, parce que les rameaux des Lianes lient étroitement les objets qu’elles saisissent. Beaucoup de plantes non-seulement de genres divers, mais en- core de familles et de classes différentes, sont des Lianes. Il en existe parmi les herbes et les arbustes; des Fougères même rampent en Lianes. Les Glumifères sont les seuls végétaux qui n'en adoptent jamais les formes. Parmi les Lianes les plus communes et dont les noms sont presque consacrés, on peut citer les suivantes : LIANE À L'AIL, le Bignonia alliacea, L., aux An- tilles. LTANE AMÈRE, l'Abula candicans, à Cayenne. LIANE A L’ANE, l’'Omnphalea diandra, à la Guiane. LIANE D’ASIE JAUNE, le T'etrapteris inœqualis de Cavanilles, selon Surian. LIANE AVANCARÉ, une espèce du genre Phaseolus. LIANE A BARRIQUE, le Zivinia octandra, à Saint- Domingue; l'Ecastaphyllum Brownii, à la Marti- nique. LIANE À BATATE, le Convoluulus Batatas. LrANE A BAUDUIT, le Convoluulus Brasiliensis, dans toutes les Antilles, 376 L' IA LIANE BLANCHE, le Rivinia lœvis à la Martinique; un Bignonia, à Saint-Domingue. LIANE DE BoEUr, l’ Acacia scandens, à Saint-Thomas. LIANE BonptEu, l’Abrus precatorius, L. LTANE BRULANTE, le 7ragia volubilis. LIANE BRULÉE, le Gouania Domingensis , aux An- tilles. LIANE A CABRIT, un Z'abernæmontana, à Saint- Domingue. LIANE A CAGonE, le Passiflora maliformis, selon Turpin; et le Dolichos urens, suivant Nicolson. LIANE A CALEÇON, les Bauhinies, le Murucuja, l’Aris- toloche bilobée, et la plupart des Passiflores dont les feuilles ont deux plus grands lobes. LIANE cARRÉE, le Paullinia pinnata, à la Guiane ; un Serjania, à Saint-Domingue. LTANE A CERCLE, le Petræa volubilis, à Cayenne. LTANE DE CHAT OU GRIFFE DE CHAT, le Bignonia Un- guis Cati, à Saint-Domingue et à la Guiane. LIANE A CHIQUES , le Z'ournefortia nitida, à Saint- Domingue. LIANE EN COEUR, le Cissampelos Pareira, à Saint- Domingue. LIANE CONTRE-POISON, la Feuillée grimpante. LIANE CORAIL, un Cissus aux Antilles, selon Surian; le Poivræa à l'Ile-de-France où cette belle Liane paraît avoir été portée de Madagascar. LIANE A CORDES, le Bignonia viminea. LIANE A COULEUVRE, la Feuillée grimpante. LIANE COUPANTE. Encore que nulle Graminée n'offre le port des Lianes, on a, selon Auble!, donné ce nom à l’Arundo farcta, dont le feuillage embarrasse les jambes quand on parcourt les marais de la Guiane, et coupe les bottes comme le ferait un couteau. LIANE A CRABES, le Bignonia œquinoctialis, aux Antilles; le Convoluulus Pes-Capræ, à l'Ile-de- France. LiANE CRAP£, même chose que Liane à cordes. LIANE CROC DE CHIEN, le Ziziphus iguaneus, àSaint- Domingue. LIANE À CROCHETS, l'Ourouparia d’Aublet, à la Guiane. LIANE À ENIVRER LE Poisson, le Robinia Nicou, à la Guiane. LIANE ÉPINEUSE, le Pisonia aculeata, à la Marti- nique ; le Paullinia Asiatica, à Ile-de-France. LIANE FRANCHE, le Securidaca volubilis, à la Mar- tinique ; le Bignonia Kerera d'Aublet, à Cayenne. LIANE A GELER OU A GLACER, un Cissampelos aux Antilles. LIANE A GRAND CERF, le Pavonia spicata, de Cava- nilles, selon Surian. LIANE JAUNE, le Bignonia viminea et l’Ipomœæa tu- berosa, aux Antilles. LIANE A LAIT, l’Orelia, d’Aublet, à la Guiane. LIANE LAITEUSE, divers Apocins et le Cynanchum hirsutum, aux Antilles. LIANE MAUGLE , l'Echites biflora. LIANE A MALINGRE, le Convolvulus umbellatus. LIANE Mi818AL, le Banisteria convolvulifolia. Liane Migrpi, diverses Bignones. LTANE MINCE, le Rajania scandens. L I A LIrANE A MinGuer, le Cissus sicyoides, selon Turpin, à Saint-Domingue. LIANE MALABARE , une variélé de Dioscorea, à l'Ile- de-France. LTANE PALÉTUVIER, l’Echites biflora, à Cayenne. LIANE A PANIER, le Bignonia œquinoctialis, à Cayenne, et plusieurs autres espèces du même genre, LTANE PAPAYE, l'Omphalea diandra, aux Antilles. LIANE DE PAQUE, le Securidaca volubilis, à la Mar- tinique. LTANE A PATATES Où LIANE A RAVES, l’Iguame, selon Surian. LIANE PERCÉE, le Dracontium pertusum. LtANE A PERSIL, le Serjania trilernata, à Saint- Domingue, et le Xo{reutera triphylla, à la Marti- nique. LIANE QUINZE JOURS, le Cissampelos Carapeba, à la Martinique. LTANE A RAISINS, un Coccoloba, à Saint-Domingue; et les Rivinia, à la Martinique. LTANE À RAPE, le Bignonia echinata, à Cayenne. LIANE A RÉGLISSE, l'Abrus precatorius. LIANE ROUGE. Ce nom est appliqué indifféremment au Bignonia alliacea, au Ziziphus volubilis et au Tetracera aspera. LIANE RUDE OU DE SAINT-JEAN, le Petræa volubilis. LIANE A SAVON, le Momordica operculata, selon Turpin; le Gouania Domingensis, selon Poiteau; un Banisteria, suivant Poupée-Desportes. LIANE A SAVONNETTE, le Feuillea scandens. LIANE A SCIE, le Paullinia curassavica, à Saint- Domingue. LIANE À SERPENT, diverses Aristoloches, particuliè- rement l’Anguicida des botanistes. LIANE DE SiRoP, le Columnea scandens. LIANE TOCOYENNE, le Bignonia œquinoctialis, à la Guiane. LIANE A ToNNELLES, les diverses espèces de Quamo- clit aux Antilles, et d’Ipomée aux îles de France et de Mascareigne. Liane À Vers, le Cactus triangularis, selon Ni- colson. LIANE VULNÉRAIRE, Même chose que Liane d’Asie jaune. LIARD. BoT. L'un des noms vulgaires du Peuplier chez les pépiniéristes. LIAS. Géo. Les terrains oolithiques, si abondants dans tout le nord-ouest de l'Europe et dont notamment les montagnes du Jura sont formées, reposent, princi- palement en Angleterre comme en France, sur une série puissante de couches nombreuses et alternantes de Calcaire marneux, généralement gris ou bleuâtre, et d’Argile schisteuse de couleur également foncée. C'est à l’ensemble de ces couches remarquables par le grand nombre et la variété des corps organisés, fossiles, qu’el- les renferment, que les géologues anglais ont les pre- miers donné le nom particulier de Lias qu’ils pronon- cent comme si nous écrivions Layasse. Cette expression courte, facile à écrire et à lire dans toutes les langues, insignifiante par elle-même et que pour cela seul il était très-bon de conserver, est heureusement adoptée L I A aujourd’hui par la plupart des géologues du continent, pour désigner les dépôts sédimenteux qui leur parais- sent, par leur position relative et leurs Fossiles, être semblables à ceux primitivement bien observés et bien décrits en Angleterre, comme y constituant le premier membre de la grande formation oolithique (Oolite for- nation). Ce sont donc les descriptions spéciales du Lias de l'Angleterre, qui doivent servir de terme de comparaison et fournir le (ype de ce que les uns ap- pelleront une formation particulière, indépendante, tandis que d’autres y verront, soit effectivement le commencement des {errains oolithiques, soit la termi- naison des formations qui ont précédé; question qui paraît être indifférente en elle-même, mais qui tient cependant aux diverses manières d'envisager les prin- cipes fondamentaux de la science géologique; question qui, au surplus, est étrangère à ce sujet. 77, TERRAIN. Le Lias est un dépôt sédimenteux, composé de parli- cules également fines et légères, dans lequel l’Argile domine essentiellement; les assises inférieures ou les plus anciennes sont même presque uniquement formées de lits argileux, puissants, que séparent de loin en loin quelques bancs de Calcaire marneux, comparativement très-minces. C’est en s’élevant dans la formation que l’on voit les couches solides du Calcaire devenir plus nombreuses, au point que dans le tiers supérieur en- viron du dépôt, considéré dans son ensemble, el qui dans quelques carrières ou sur les falaises, présente des coupes de plus de cent pieds de puissance, les cou- ches de Calcaire marneux et celles d’Argiles qui aller- nent avec lui sont en nombre égal, ayant chacune au plus un pied d'épaisseur, ce qui donne à ces coupes l’aspect de murs régulièrement rubannés. Effective- ment, bien que la couleur dominante de toul le sys- tème soit le gris-bleu, plus ou moins foncé, la teinte des bancs calcaires est plus pâle que celle des couches d’Argile qui, presque toujours humides, paraissent le plus souvent noires ou d’un violet foncé; ces dernières sont plus rarement jaunâtres, quelquefois elles sont teintes en couleur de rouille à leur tranche visible et dans les fissures par des eaux ferrugineuses; la grande quantité de matière charbonneuse disséminée et de Bi- tume que quelques-unes renferment, les rend réellement noires et semblables à de la boue. Le Calcaire est assez généralement d’un gris plus ou moins bleu; cependant dans plusieurs localités, celui des parties inférieures devient plus épais, et sa couleur est le blanc un peu cendré. Les Anglais nomment ce Calcaire #hite Lias, pour le distinguer du Blue Lias, expression composée qui est plus habituellement employée que celle de Lias seule, pour désigner spécialement les couches solides de la formation. Quelle que soit sa couleur, le Calcaire du Lias est généralement compacte, dur, sans cavité, homogène dans ses parties et donnant une cassure con- choïde; quelques variétés peuvent prendre un beau poli et être employées comme marbres; quelques-unes sont surtout remarquables par un grand nombre de petites Ammonites changées en Spath calcaire blanc et par d’autres qui ont conservé une partie noire de leur test dont l’intérieur est rempli de cristaux de Chaux carbonatée. Le Lias blanc peut servir de Pierre litho- L IA C1 4 à graphique. L’Argile interposée est schisteuse; elle se divise facilement en feuillets minces parallèlement au plan des couches. Celles-ci sont presque toujours hori- zontales, et on les voit, notamment en Anglelerre, re- couvrir, sans perdre cetle situation, d’autres couches inclinées ou contournées dépendant de la formation houillère, dont elles ne sont généralement séparées, dans ce pays, que par les assises également horizontales de Marne gypsifere et muriatifère et de Grès diverse- ment coloré (Red marl and new red sand stone des Anglais, Grès bigarré des Français, el Bunter sand Stein des Allemands); les Argiles inférieures du Lias se lient même d’une manière si nuancée avec les assises supérieures des Marnes gypsifères, en Angleterre et en France, qu’il semble douteux, au premier aspect, que d’autres formations puissantes, telles que le Quader- sandstein et le Muschelkalk des Allemands, puissent être interposées, d'une manière directe, quelque part entre les deux systèmes argileux, ainsi que des géolo- gues célèbres le croient encore; et jusqu’à ce qu’une superposilion évidente vienne constater le fait, il pa- raitra plus prudent d'admettre que ces dernières for- malions sont, comme parait le croire maintenant l'il- lustre géologue des deux mondes, plus contemporaines et équivalentes du Calcaire oolithique du Lias que d’une origine antérieure à celle de ces deux dépôts. Dans tous les cas, le Lias parait réunir beaucoup des caractères qui annoncent un dépôt lent et tranquille de matières apportées deloin et probablement en partie par des courants continentaux afluant dans la mer, et cela d’une manière périodiquement régulière, ce qu’in- dique d’une part l’absence de matériaux grossiers et pesants et l’état de conservation des végétaux terres- tres ct des animaux marins, et d'autre part les alter- nances si multipliées de couches calcaires el argileuses de même nature. Sous tous ces rapports, les circon- stances qui ont présidé à la formation du Lias se sont répétées à plusieurs époques très-différentes de l’âge de la terre, et par cette raison il est très-souvent diffi- cile de distinguer autrement que par une étude dé- taillée des Fossiles, et mieux encore par la super- position réelle, le Lias proprement dit de systèmes calcaréo-argileux très-puissants, qui, avec le même as- pect, séparent en plusieurs assises le terrain oolithique, en le recouvrant (Ox/fort clay, Argile de Dives, Kim- neridge clay, Argile d'Honfleur). On évalue en Angleterre à près de huit cents pieds la puissance totale du Lias. Les minéraux qu’il con- tient sont peu nombreux; le Fer à l’état de sulfure y est le plus abondant; il s’y présente en rognons ou nodules dont la décomposition donne lieu à la produc- tion de cristaux de Chaux sulfatée et à l’oxide de Fer, qui colore fortement un grand nombre de sources; le Plomb et le Zinc sulfurés, la Baryte et la Strontiane sulfatées sont encore des minéraux du Lias; quelques restes de corps organisés s’y trouvent changés en Silex. La Silice à l’état de Quartz s’y voit cristallisée dans quel- ques cavités; mais les Silex er bancs ainsi que le Grès et le Sable y sont rares. Les Fossiles du Lias sont très-nombreux el très-va- riés ; presque toutes les couches contiennent des frag- 518 LIA ments, plus ou moins gros, de tiges de végétaux dicoty- lédons et monocotylédons, qui sont changés en Ligniles et pénétrés de Pyrites. L'examen de quelques feuilles bien conservées a fait reconnaître la présence de Fou- gères et de Jones, plantes terrestres et marécageuses; les débris d'animaux ont presque tous appartenu évi- demment à des êtres marins de toutes les classes jus- qu'aux Reptiles inelusivement. On cite plusieurs Zoo- phytes, parmi lesquels une espèce de Z'urbinolia de Lamarck, cinq espèces distinctes d'Encrines du genre Pentacrinite, dont plusieurs ont élé conservées entiè- res, une variété d’Oursins (Cidaris), une immense quantité de Coquilles univalves et bivalves des genres Ammonitle, Nautile, Bélemnite, Hélicine, Trochus, Tornatille, Mélanie, Modiole, Unio ? Cardite, Astarté, Arche, Cucullée, Térébratule, Spirifer, Gryphée, Smi- tre, Peigne, Plagiostome, Lime, Perne, elc., parmi lesquelles il faut distinguer, comme plus caractéristi- ques, l'Ammonites Bucklandi, le Gryphœa incurva, le Plagiostoma gigantea. Les zoologistes ont reconnu plus de vingt espèces d'Ammonites qui sont, ainsi que les autres Fossiles, plutôt groupées avec ordre qu’ac- cumulées pêle-mêle dans toutes les couches. Ainsi, l'on remarque dans plusieurs localités, l’Ammonite de Buckland très-abondante et presque unique dans un certain banc de Calcaire, dont la surface était presque toute recouverte, d’une manière régulière, par des individus de même dimension, disposés sur le plat et à égales distances; d’autres couches renferment plus essentiellement des Entroques, d’autres des Bé- lemnites, d’autres des Gryphées, etc. Bien, on doit le répéter, que cette sorte de distribution doive seule- ment être vue en masse pour paraître vraie, il importe de ne pas négliger cette observation, et l’on peut citer encore, pour lui donner plus d'importance, l'existence d’une couche d’Argile bitumineuse, tenace, dont l’épais- seur est d'environ deux pieds et demi, qui ne contient presque pas de Fossiles caractérisés et qui paraît comme marbrée, parce qu'elle est remplie de corps finement branchus qu’on ne peut mieux comparer qu’à des espèces de Fucus, quoique ces corps ne se distin- guent de la masse que par une couleur plus foncée; on voit aussi celte même couche sur une grande éten- due des côtes de l'Angleterre, sur celles opposées de la Normandie, et De Bonnard l’a retrouvée dans les terrains de la Bourgogne, qu’il rapporte avec raison au Lias. On cite encore comme ayant élé'trouvés dans ce sys- tème, des becs de Sèches, plusieurs espèces de Poissons, des os et des écailles de Tortues ; mais les Fossiles les plus remarquables, ceux qui, dans ces derniers temps, ont le plus mérité de fixer l’attention et qui ont donné lieu aux recherches des plus habiles géologues, ce sont ces gigantesques Sauriens dont l’organisation totale- ment étrangère à la nature actuelle, a présenté pour le Lias et pour la classe des Reptiles sous l’investiga- tion des savants de l'Angleterre, un phénomène analo- gue et non moins étonnant à celui observé antérieure- ment avec {ant d'art et de persévérance dans le Gypse des environs de Paris et pour la classe des Mammifères par Cuvier. Ces animaux antiques et maintenant per- L'IA dus appartenaient à deux genres bien distincts qui ont reçu les noms d’Ichtyosaure (Zchtyosaurus) el de Plé- siosaure (Plesiosaurus). V. ces mots. Ces Reptiles se {rouvent soit dans les couches solides, soit dans les couches argileuses du Lias, et quelquefois même les portions d’un même squelette sont envelop- pées dans des couches de nature différente; les os qui paraissent avoir appartenu à un même individu sont généralement réunis, au point que la découverte d’une seule vertèbre ou d’une seule phalange autorise à re- chercher dans le même lieu les autres parties de l’ani- mal, parce que les recherches ont souvént été cou- ronnées du succès; les os sont brisés ou plutôt comme écrasés par le poids des masses supérieures, car ils sont rarement usés ou roulés; si l’on en trouve dans cet élat sur les plages, il est plus que probable que, détachés des couches qui les renfermaient, ils ont éprouvé l’action moderne des vagues ; cependant beau- coup de ces os sont recouverts par de petites Huîtres et de petites Gryphées qui adhèrent fortement à leur surface, observations qui semblent indiquer que les squelettes déposés entiers sur un fond vaseux, n’ont été recouverts que lentement par de nouvelle vase au milieu de laquelle ils ont pu être écrasés par l’accumu- lation ou le tassement de dépôts postérieurs. Lyme Regis est une petite ville du Dorsetshire, sur la côte sud de l'Angleterre opposée à celle de la Normandie, entre Caen el Bayeux; les falaises qui, dans ce lieu, ont plus de cent mètres de hauteur à pic, sont presque en- tièrement formées par les assises rubannées du Lias qui supportent les couches inférieures de la Craie et du Sable vert, dont elles ne sont sépartes,sur quelques points seulement, que par des Sables oolithiques ferru- gineux, que l’on regarde comme la représentation de toute la formation oolithique calcaire. Ce lieu qui a fourni le type des descriptions du Lias, est devenu cé- lèbre par le grand nombre de Fossiles et surtout d’Ich- tyosaures et de Plésiosaures qui y ont été trouvés el qui enrichissent la plupart des collections de l’Angle- terre et de Paris; tel est l’Ichtyosaure décrit par sir Everard Home, et figuré avec le plus grand luxe par Clift sous le nom de Proteo-Saurus ; il appartient au Musée britannique. La Société géologique de Londres, le Musée des chirurgiens, les collections de l'Univer- sité d'Oxfort, celles de l’Académie de Bristol, les cabi- nets particuliers de Buckland, Conybeare, Jonhston, Cumberland, De la Bèche, possèdent également un grand nombre de squelettes et d’ossements détachés, qui proviennent de là même localité. Le Lias se présente sur les côtes de France avec les mêmes caractères qu'à Lyme Regis, entre Gaen et Bayeux, aux environs de Port-en-Bessin; les Falaises de Dives, qui paraissent plutôt appartenir à une époque postérieure (Oxfort clay), ressemblent tellement aussi à celles de Lyme que l’on pourrait facilement les rap- porter à la même formation, et que peut-être même dans le premier lieu les deux dépôts argileux se trou- vent réunis et en contact immédiat, les couches infé- rieures du Calcaire oolithique manquant. Les couches du Calcaire de Vieux-Pont, celles du pays plat, compris entre Carentan et Valognes représentent parfaitement LuAVA le Lias des environs de Bristol, et ce que l’on a appelé pendant longtemps en France le Calcaire à Gryphées arquées, le Calcaire de Bourgogne, notamment des en- virons d’Autun et d’Avalon, fournit un autre exemple authentique du Lias en France. F. TERRAIN. LIASIQUE. Liasicus. min. Terrain de la nature du Lias. }. ce mot. LIATRIDE. Liatris. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, et de la Syngénésie égale, L., établi par Schreber, et que l’on peut caractériser de la manière suivante : l’involucre est cylindrique, plus ou moins renflé, composé d’écailles foliacées, imbriquées sur plusieurs rangées, appliquées les unes contre les autres par leur base, un peu écartées et quelquefois recour- bées dans leur partie supérieure; le réceptacle est plan, offrant des alvéoles superficielles, mais du reste dépourvu de soies et d’écailles ; tous les fleurons sont réguliers, hermaphrodites et fertiles; la corolle est tu- buleuse : son limbe est étroit, semi-quinquéfide, régu- lier ; le tube staminal est inclus, terminé à son sommet par cinq dents; le style est implanté sur un disque épigyne, annulaire; le style est long, grêle, terminé par deux stigmates très-longs et très-grèles. Le fruit est cylindracé, strié, surmonté d'une aigrelte sessile et plumeuse. Toutes les espèces de ce genre sont originaires de l'Amérique septentrionale. Ce sont des plantes herba- cées, vivaces, élégantes, à racine souvent renflée et bulbiforme. Leur tige est dressée, généralement simple, ainsi que leurs feuilles qui sont éparses. Les fleurs sont constamment purpurines, disposées en épis ou en grap- pes à l'extrémité de la tige. Les espèces de Liatris avaient d’abord été placées dans le genre Serratula, dont elles ont en effet tout le port. LIATRIDE SQUARREUSE. Liatris squarrosa, Willd. Sa racine est bulbeuse et arrondie, à peu près de la gros- seur d’une petite noix. Sa tige est dressée, simple, haute d'environ un pied et demi, striée longitudinale- ment et pubescente; les feuilles sont alternes, linéaires, lancéolées, un peu ondulées, pubescentes el rudes au toucher, offrant une seule nervure longitudinale; les capitules sont pédonceulés, solitaires à l’aisselle des feuilles supérieures, formant par leur réunion (six à huit) une sorte d’épi ou de grappe terminale; l’invo- lucre est ovoïde, composé d’écailles foliacées, imbri- quées, linéaires, lancéolées , aiguës, recourbées dans leur moitié supérieure, striées longitudinalement et couvertes de poils rudes; le réceptacle est un peu con- vexe et très-nu; les fleurons sont tous hermaphrodites et fertiles, plus longs que l’involucre ; tous ceux de la circonférence sont fortement recourbés en dehors, ca- ractère qui n’a pas encore été noté; ceux du centre, bien moins nombreux, sont dressés; les divisions du limbe sont linéaires, étroites, velues sur leur face in- terne excepté à leur sommet; le tube staminal est in- clus, terminé à son sommet par cinq dents obtuses, et à sa base par dix dents plus courtes; l'ovaire est sur- monté d’un disque épigyne, saillant, du milieu duquel s'élève un style grêle, terminé par deux stigmates li- | néaires, très-longs el velus. Le fruit est cylindrique, un peu renflé vers son sommet, marqué de stries lon- LIB 319 giludinales, velu et terminé par une aïigretle plumeuse et sessile, un peu plus longue que le tube de la corolle. LIAVERD. got. L'un des noms vulgaires de l’ris Pseudo-Acorus, L. LIBADION.: por. Synonyme de petite Centaurte. V. ÉRYTHRÉE. LIBANC ou LIVANE. os. Nom vulgaire du Pélican. V, ce mot. LIBANION ov LIBYCE. BoT. Synonyme de Buglosse. F, ce mot. LIBANOTIDE. Libanotis. or. Le mot de Libanolis était employé par Tabernæmontanus et par d’autres anciens botanistes pour désigner une plante que Linné réunit à son genre A{harmanta. Plusieurs auteurs mo- dernes ont opéré de nouveau la séparation et ont com- pris, comme l’a fait De Candolle, sous le nom géné- rique de Libanotis, l'espèce vulgaire Athamanta Libanotis, à laquelle il a réuni : Libanotis Buchtor- mensis (Athamanta rigida, Horn. et Fisch.), Libano- tis Athamanthoïdes ( Ligusticum Athamanihoïdes, Spreng.), Libanotis verticillala, Libanotis tenuifo- lia, Libanotis Stephaniana (Ligusticum Athaman - ticum, Adams), Libanotis cachroides (Cachrys Si- birica, Stephen), et une espèce nouvelle, Libanotis patriniana. Le professeur De Candolle reconnaît aux Libanotides, outre les caractères du genre Seseli, les lobes du calice minces, subulés, allongés, colorés, dc- cidus ou laissant à peine des traces de leur persistance; un involucre le plus souvent polyphylle; les feuilles découpées, ailées, à segments ovales, mullifides et fine- ment divisés. On voit, d’après cela, que les caractères du nouveau genre ne sont pas très-neltement lran- chés. LIBAS. BoT. Synonyme de Rheum Ribes, L. V.Ruu- BARBE. LIBELLA. pois. Synonyme de Squalus Zigæna. V, SQUALE. LIBELLAGE. Libellago. 1Ns. Genre de Névroptères, faisant partie de la famille des Libellulines, et de la tribu des Agrionines, institué par De Selys, pour quel- ques espèces exotiques, qui se distinguent des vérita- bles Libellules en ce que les cellules des ailes sont plus grandes et un assez grand nombre d’entre elles penta- gones, que ces ailes sont étroiles et pétiolées à leur base. Parastigma oblong ; abdomen court et déprimé; jambes courtes; front très-proéminent, en forme de protubé- rance ou de corne retournée en arrière. De Selys in- dique comme devant former le noyau de ce genre, les Agrio lineata, fenestrata et fulgipennis. LIBELLE. Libella. ins. Genre de la famille des Libel- lulines, tribu des Libellulidées, institué par De Selys dans sa Monographie de cette famille, publiée à Bruxel- les, en 1840. Caractères : tête hémisphérique, sur la tempe delaquelle on remarque en arrière de chaque œil, un prolongement ou second œil à facettes, séparé du grand œil par un petit sillon qui offre une dent ; abdo- men à peu près triangulaire, un peu déprimé, finissant en pointe, de la longueur de l'aile inférieure; appen- dices anaux au nombre de trois chez le mâle, l’infé- rieur manquant chez la femelle, les supérieurs forts, ayant presque la longueur des deux derniers segments 580 LIB de l'abdomen dans les deux sexes; l’inférieur du mâle |} large ; parties génitales accessoires du mâle très-pro- éminentes au-dessous du deuxième segment; bord pos- térieur du huilième segment de la femelle, où se trouve la vulve, prolongé en deux appendices membraneunx et sessiles; jambes allongées; ailes semblables à celles des Libellules, à l'exception de la membranule acces- soire, qui est très-grande, prolongée jusqu'à l’angle anal moins arrondi que dans les Libellules. On trouve des Libelles sur presque tous les points du globe. LIBELLE À DEUX TACHES. Libella bimaculata, De Se- lys; Libellula bimaculata, Charp. Son abdomen est Les- tacé; ses ailes sont jaunâtres, safranées le long de la côte; une grande lache noire, arquée, à la base des postérieures; membranule accessoiretrès-grande, pres- que blanche. Taille, vingt-six lignes, et trente-huit les ailes étant étendues. LIBELLES ou ODONATES. xs. Nom donné par Fa- bricius à l’une des trois familles d’insectes de l’ordre des Névroptères, dont il a fait une classe. Leicharting, Link et quelques autres auteurs ont donné le nom de Libelloïdes ou Libelluloïdes à tout l'ordre des Né- vroptères, et Latreille a désigné sous le nom de Libel- lulines, les insectes que Fabricius a nommés Odona- tes. 77. ce mot et ceux de LIBELLULINES, LIBELLULE et AGRiON. LIBELLULE. Libellula. 1xs. Genre de l’ordre des Né- vroptères, section des Subulicornes, famille des Libel- lulines, établi par Linné, restreint par Fabricius, La- treille et tous les entomologistes, el renfermant les insectes qui ont pour caractères : ailes étendues hori- zontalement dans le repos; tête presque globuleuse, avec les yeux très-grands, contigus ou très-rappro- chés; la division mitoyenne de la lèvre beaucoup plus petite que les latérales qui se joignent en dessus par une suture longitudinale, en fermant exactement la bouche. Ces insectes diffèrent des Æshnes par la lèvre qui, dans ce dernier genre, a le lobe intermédiaire plus grand et les deux autres écartés, armés d’une dent très- forte et d’un appendice en forme d’épine. Ils s’éloignent des Agrions en ce que ceux-ci ont les ailes élevées per- pendiculairement dans le repos; ces deux genres ont toujours l’abdomen cylindrique , tandis qu’il est dé- primé dans les Libellules. Leur tête est grosse; leurs yeux sont grands, conligus postérieurement : on voit entre eux et les antennes une élévation vésiculeuse et trois petits yeux lisses, peu apparents, disposés autour de cette partie élevée; les ailes sont horizontales et étendues; l'abdomen est ordinairement long, déprimé, et ayant trois faces comme une épée. Les larves el les nymphes ont cinq appendices réunis en forme de queue pointue à l'extrémité postérieure du corps qui est court et déprimé. La mentonnière est voûütée, en forme de casque, avec les deux serres en forme de volets. On connaît vulgairement les Libellules sous le nom de Demoiselles; leur corps est en général orné de cou- leurs assez agréables, et leurs ailes, vues à certains jours, présentent des reflets de toutes les teintes : plu- sieurs espèces les ont même colorées en partie. Van- derlinden (Monographia Libellulinarum Europæ, Bruxelles, 1825) en mentionne quatorze espèces. LIB LiBELLULE DÉPRIMÉE. Libellula depressa, L., Villers, Oliv. (Encycl. Méthod.), Panz. (Faun. Germ., fasc. 88, no 22, mas), Latr.; Libellula Friedrichdalensis, Mull.; la Philinte, Geoffroy (#as); l'Éléonore, ejusd. (fœm.) ; Réaumur (Mém., tab. 55, fig. 1, fœm). Son abdomen est large, déprimé, bieu en dessus dans les mâles, olivâtre dans les femelles, et ayant une tache jaune de chaque côté. Les ailes sont transparentes, avec une grande tache d’un jaune brun à leur base, et une petite tache oblongue, noire au bout. Les mem- branes accessoires sont blanches. 7., pour les autres espèces, Olivier (Encycl.), Latr., Fabr.etVanderlinden (Loc. cit.). LIBELLULINES. Libellulinæ. 1xs. Famille de l’ordre des Névroptères, tribu des Subulicornes, établie par Latreille, et comprenant le grand genre Libellule de Linné. Les caractères de celte famille sont : trois arti- cles aux tarses, des mandibules et des mâchoires cor- nées, très-forles et dentées; abdomen n'étant point terminé par des filets ou par des soies ; organes sexuels du mâle situés sur le dessous du second anneau abdo- minal. Ces insectes sont, dans leur classe, ce que les Hirondelles sont parmi les Oiseaux. Doués d’une très- grande force musculaire dans les ailes, ils ont généra- lement un vol très-rapide, pendant lequel ils saisissent les insectes dont ils se nourrissent ; ils sont très-car- nassiers, fondent sur leur victime comme les Oiseaux de proie, et la dévorent en planant dans les airs. Les formes des Libellulines sont sveltes; elles sont ornées de couleurs variées et agréables, et le tissu de leurs ailes ressemble à une gaze éclatante. Les mœurs des Libellules ont été observées par Degter, Réaumur, Geoffroy et autres auteurs. Comme ils ont tous adopté le genre Libellule tel que l’a établi Linné, les détails qu’ils donnent sur leurs habitudes conviennent aussi bien au genre Libellule proprement dit qu'aux autres genres établis par Latreille à ses dépens; c’est pour- quoi voici, dans cet article, un exposé succinct des observations de ces auteurs. Ces Névroptères ont la têle grosse, arrondie, ou en forme de triangle large; elle porte deux grands yeux lisses sur le vertex; les antennes sont insérées sur le front et derrière une élévation vésiculeuse ; elles sont composées, dans le plus grand nombre, de cinq à sept articles ou du moins de trois, dont le dernier est com- posé et s'amincit en forme de stylet ; le labre est demi- circulaire et voûté; les mandibules sont très-fortes, dentées et écailleuses; les mâchoires sont terminées par une pièce de la même consistance, elles sont den- tées, épineuses et ciliées au côté interne, elles portent chacune une palpe d’un seul article, appliquée sur le dos et imitant la galèle des Orthoptères; la lèvreest grande, voûlée, à trois feuillets ou divisions, sans palpes; on voit dans l’intérieur de la bouche une sorte d’épiglotte ou de langue vésiculeuse et longitudinale. Le corselet de ces insectes est gros et arrondi, il porte quatre ailes grandes, très-réticulées, souvent transparentes, très- brillantes ; quelquefois elles sont horizontales dans le repos, d’autres fois elles sont élevées perpendiculaire- ment; leurs pieds sont courts et courbés en avant, et leur abdomen est en général très-allongé, en forme LIB d'épée, c'est-à-dire aplati en dessus et anguleux en des- sous, ou en forme de baguette plus ou moins cylindri- que. Au-dessous du second anneau sont les organes sexuels chez les mâles; les femelles les ont au dernier anneau; aussi leur accouplement est-il très-remarqua- ble et très-singulier. C’est depuis le printemps jusqu’au milieu de l’automne que ces insectes se livrent à l’a- mour ; on voit alors les mâles chercher des femelles avec lesquelles ils puissent s'unir, et l’on rencontre souvent sur les plantes ou en l’air deux Libellules, dont l’une qui est le mâle vole la première, et a l’extrémité de son corps posé sur le cou de la suivante qui est la femelle. Quand un mâle veut se joindre à une femelle, il vole autour d'elle et tente toujours de se trouver au- dessus de sa tête; dès qu’il en est assez près, il la saisit avec ses paltes et s’y cramponne fortement, il con- tourne en même temps son corps pour en amener le bout sur le cou de la femelle, et il l’y attache de ma- nière qu’elle ne puisse plus se détacher de lui, au moyen des pièces qu’il porte au bout du dernier an- neau, et que Vanderlinden nomme appendices anaux. Quand ces animaux sont ainsi joints, ils vont se po- ser sur une branche, et quand la femelle, excitée par les préludes dont il vient d’être question, se décide à céder, elle contourne son corps, le porte sous le ven- tre du mâle et approche l'extrémité de son abdomen où sont placés les organes générateurs du deuxième anneau du mâle, et alors la jonction s'opère. Pendant tout le temps que dure l’accouplement, le mâle tient toujours sa femelle par le cou et ils cherchent, dans celte position, la solitude. Quelquefois il arrive qu’un mâle jaloux vient les troubler et cherche à débusquer celui qui est attaché à la femelle; alors le couple impor- tuné par les coups de dents de ce mâle, est obligé de quitter la place, et d'aller, sans se séparer, se poser sur une autre branche. Quand il fait très-chaud, l’ac- couplement est plus long, et ils restent bien plus long- temps ensemble que quand l'atmosphère est froide. Ils restent toujours unis plusieurs heures de suite, et quand ils sont dérangés, ils s'accouplent de nouveau quelques minules après. C’est dans l’eau que les femelles vont déposer leurs œufs qu’elles ne gardent pas longlemps après avoir élé fécondées ; ils sortent de leur corps par l'ouverture où s’est introduit l'organe du mâle, et qui est située près de l’anus; ces œufs sont réunis et forment une sorte de grappe. Les larves et les nymphes vivent dans l’eau jusqu’à ce qu’elles aient pris tout leur accroisse- ment et qu’elles soient prêtes à se changer. Elles sont assez semblables aux insectes parfaits, aux ailes près. Les larves, qui ne diffèrent pas beaucoup des nymphes, parviennent à cet élat lorsqu'elles sont encore jeunes, et l’on n'aperçoit, dans celles-ci, que quatre pelils corps plats et oblongs au plus; ce sont les fourreaux des ailes. Leur tête, sur laquelle on ne découvre pas en- core les yeux lisses, est remarquable par la forme sin- gulière de la pièce qui remplace la lèvre inférieure, c’est une sorte de masque recouvrant les mandibules, les mâchoires, et presque tout le dessus de la tête; il esi composé d’une pièce principale, triangulaire, tan- tôt volée, tantôt plaie, et que Réaumur nomme men- L'IB 581 tonnière. Cette pièce s'articule, par une charnière, avec un pédicule ou sorte de manche annexé à la tête. Aux angles latéraux et supérieurs de cette pièce princi- pale, sont insérées deux autres pièces transversales, mobiles à leur base, soit en forme de lames assez larges et dentelées , soit sous la figure de crochets ou de ser- res. Réaumur a donné le nom de volets à ces diffé- rentes pièces. C’est au moyen de cet appareil que les larves et les nymphes attrapent leur proie; elles sont très-carnassières et se Liennent continuellement à l’af- fùt; pour ne pas être découvertes, elles se tiennent ca- chées à moitié dans la boue, et leur corps en est presque toujours sali. Aperçoivent-elles un insecte à leur por- tée, elles déploient leur menton d'une manière très- preste et saisissent leur proie avec les tenailles de son extrémité postérieure. Les volets varient selon les es- pèces auxquelles appartiennent les nymphes et les lar- ves; ils servent à distinguer celles des Libellules de celles des Æshnes. Outre ce masque, qui recouvre toute la tête des larves et des nymphes, leur bouche présente quatre dents qui sont analogues aux mandibules et aux mâchoires de linsecte parfait; l’intérieur de leur bou- che offre, comme dans ceux-ci, un avancement arrondi, presque membraneux, situé sous les dents, qui est le palais, el que Réaumur appelle langue. Leur corps est plus ou moins court, quelquefois large et déprimé, d’autres fois allongé et cylindrique, l'extrémité posté- rieure de leur abdomen présente tantôt cinq appendices en forme de feuillets, de grandeur inégale, pouvant s’écarter ou se rapprocher, el composant alors une queue pyramidale; tantôt trois lames allongées et ve- lues, ou des sortes de nageoires. Ces insectes les épa- nouissent à chaque instant, ouvrent leur rectum, le remplissent d’eau, puis le ferment, et éjaculent bientôt après, avec force, une sorte de fusée de cette eau mêlée de grosses bulles d’air. C’est par ce jeu que ces animaux favorisent leurs mouvements. Le tube diges- tif va en ligne droite depuis la bouche jusqu’à l'anus, mais il a trois renflements que Réaumur regarde comme trois estomacs. L'intérieur du rectum présente, suivant Cuvier, douze rangées longitudinales de petites taches noires, rapprochées par paires, semblables aux feuilles ailées des botanistes. Vues au microscope, chacune de ces taches est un composé de petits tubes coniques ayant la structure des trachées , et d’où partent de petits ra- meaux qui vont se rendre dans six grands troncs de trachées principales parcourant toute la longueur du corps. Les nymphes des Libellulines vivent dans l’eau, pendant dix ou onze mois; elles changent de peau plusieurs fois pendant cet intervalle. Les nymphes qui sont prêles à changer de forme sont reconnaissables à la figure des fourreaux des ailes qui se détachent l'un de l’autre, el qui, dans quelques espèces, changent de position. C’est depuis le milieu du printemps jusqu’au commencement de l'automne que leur dernière méta- morphose a lieu; elles sortent alors de l’eau, restent quelque temps à l'air pour se sécher, ensuite elles vont se placer sur une branche d’arbre ou une tige de jonc, où elles se cramponnent avec leurs pattes en se plaçant toujours la (ête en haut. Quelques-unes se métamor- phosent quelques heures après être sorties de l’eau, 382 LIB d’autres restent un jour entier avant de commencer. Les mouvements par lesquels elles préparent leur trans- formation sont intérieurs, et le premier effet sensible qu'ils produisent est de faire fendre le fourreau sur le corselet. C’est par là que la Libellule fait sortir la tête et les pattes, et pour achever de les tirer de l'enveloppe, elle se renverse la tête en bas et n’est soutenue dans cette attitude que par ses derniers anneaux qui sont restés engagés dans leur ancienne couverture, et for- ment une sorte de crochet qui empêche l’inseete de tomber. Quand l’insecte est resté assez longtemps dans cette posture, il se retourne, saisit avec les crochets de ses pattes la partie antérieure de son fourreau, s’y cramponne et achève d’en tirer l'extrémité de son corps. Dans cet état, les ailes sont étroites, épaisses, plissées comme une feuille d’arbre prête à se dévelop- per; ce n’est que deux heures après qu’elles sont assez solides et développées pour que l’animal puisse s’en servir et voler. C’est alors qu’on voit ce joli insecte s'élever dans les airs avec grâce et légèreté, faire cent tours el détours sans se reposer, et se livrer bientôt après à l'amour. Linné avait formé le genre Libellule avec les insec- tes qui composent la famille des Libellulines; dans la méthode de Fabricius, cette famille forme l’ordre des Odonates (7. LIBELLES), qu'il divise en trois genres. Réaumur avait senti la nécessité de diviser le grand genre Libellule, et il l'avait partagé en trois divisions; Degéer en fait deux familles : l’une comprend les Li- bellules et les Æshnes, l’autre les Agrions de Fabri- cius. Latreille n’a rien changé aux coupes établies par Fabricius, et il partage cette famille en trois genres comme l’a fait cet auteur. Vanderlinden a publié une Monographie des Libellulines d'Europe, dans laquelle il suit exactement la classification de Latreille. L’au- teur se sert d’une manière secondaire de deux carac- tères qu’il a découverts dans ces insectes : 1° les mâles des Libellules et des Æshnes ont trois pièces saillantes à l'extrémité de l'abdomen, qui leur servent à saisir les femelles ; ces pièces sont au nombre de quatre dans les Agrions, et Vanderlinden leur donne le nom d’ap- pendices de l’anus. 2 Le bord interne des ailes a, dans plusieurs espèces, une membrane mince, quelquefois colorée el qui n’a jamais de nervures; il la nomme mem- branule accessoire. L'existence et la couleur de cette membranule accessoire lui servent de caractère pour distinguer les espèces. Il divise en outre les genres en coupes basées sur la forme des yeux et sur la forme et la couleur des ailes. Presque en même temps que Van- derlinden, Toussaint de Charpentier ({oræ entomo- logiæ, etc., Wratislaviæ, 1895) a publié une Mono- graphie des Libellulines d'Europe, dans laquelle il s’est servi aussi des appendices de la queue pour ca- ractériser les espèces; et il a figuré ces appendices dans une planche assez bien gravée. Enfin, De Selys Deslongchamps, naturaliste distingué des environs de Liége, a publié au commencement de cette année (1840) une Monographie des Libellulidées d'Europe, bien plus complète que toutes celles qui ont paru jusqu'ici, puis- qu’elle présente la description d’un certain nombre d'espèces inédites par tous les monographes qui l'ont LIB précédé. Il divise les Libellulidées en douze genres qu’il classe de la manière suivante : A. Ailes non semblables, horizontales dans le repos; tête plus ou moins hémisphérique; lobe intermédiaire de la lèvre inférieure entier; trois appendices anaux dans les mâles. a. Lobe intermédiaire de la lèvre inférieure plus petit que les latéraux, triangulaire; une vésicule éle- vée devant les yeux qui sont contigus; ocelles en triangle. æ. Appendices anaux petits; yeux simples; bord anal des secondes ailes arrondi dans les deux sexes. Genre Libellula. ax. Appendices anaux forts et longs; un second œil en arrière de chacun des deux grands yeux. + Bord anal des secondes ailes arrondi dans les deux sexes. Genre Libella. +f Bord anal des secondes ailes anguleux dans le mâle. Genre Cordulia. aa. Lobe intermédiaire de la lèvre inférieure plus grand que les deux latéraux; ceux-ci armés d’un appendice épineux; point de vésieule élevée devant les yeux; ceux-ci et les ocelles de position variable. b. Appendices anaux des femelles très-petits, cylin- driques; ceux des mâles plus ou moins en tenaille. + Yeux globuleux; un tubercule élevé devant eux. Genre Lindenia. ++ Yeux comprimés plus ou moins éloignés l’un de l’autre, mais ne se touchant pas. $ Espace devant les yeux plat. Genre Gomphus. $S Espace devant les yeux inégal. Genre Cordule- gaster. bb. Appendices anauxlongs, plus ou moins lancéolés dans les deux sexes; yeux contigus. * Bord anal des secondes ailes anguleux chez le mâle. Genre Æschna. ** Bord anal des secondesailes arrondi dans les deux sexes. Genre Anax. AA. Les quatre ailes semblables, relevées ou horizon- tales dans le repos; tête transverse; yeux éloignés l’un de l’autre; ocelles en triangle; lobe intermédiaire de la lèvre inférieure bifide; quatre appendices anaux dans les mâles. €. Point de parastigma ; ailes sessiles, colorées , rele- vées dans le repos. Genre Calepteryæ. ec. Un parastigma ; ailes pétiolées, hyalines. d. Ailes horizontales dans le repos; parastigma al- longé. Genre Lestes. dd. Ailes relevées dans le repos. e. Parastigma allongé. Genre Symplecma. ee. Parastigma rhomboïde. Genre Agrion. LIBELLULOIDES. Libelluloides. 1ns. Link et Lechar- ting donnent ce nom aux insectes de l’ordre des Né- yroptères. 7. ce mot et LIBELLES. LIBER où LIVRET. gor. C’est la partie la plus inté- rieure de l'écorce. Le Liber, ainsi nommé parce qu’il se compose de plusieurs feuillets superposés, que l’on a comparés à ceux d'un livre, est placé entre les cou- ches corticales et les couches ligneuses. Ces feuillets ou lames du Liber se composent d’un réseau vascu- laire, dont les aréoles, allongées, sont remplies d’un 1 LID issu cellulaire. Il arrive fréquemment que les diverses couches du Liber sont intimement soudées les unes avec les autres, et qu’elles ne peuvent se séparer. Mais on parvient presque constamment à les isoler en fai- sant macérer le Liber dans l’eau qui finit par détruire le tissu cellulaire unissant ensemble les lames min- ces qui le composent. Le Liber est la partie vivante de l'écorce, mais on lui a attribué un rôle qu’il ne joue pas dans l'accroissement des tiges. On a dit que c’était lui qui, chaque année, se changeait en bois, de manière qu'à chaque printemps il s’en forme une couche nou- velle, à mesure que la couche de l’année précédente s’endurcit et devient ligneuse. La plupart des physio- logistes s'appuient sur une expérience de Duhamel, qui paraît inexacte, puisqu’aucun expérimentaleur n’a pu, en la répétlant, arriver au même résultat. Duhamel avait dit que, lorsque l’on passait une anse de fil d’ar- gent dans la couche de Liber, et qu’on ramenait les deux bouts sur l'écorce, le fil d’argent finissail, au bout d’un ou deux ans, par se trouver dans le bois, d’où l’on tirait la conséquence que ce Liber s’était trans- formé en Aubier. Mais cette observation est inexacte, car toutes les fois que l’on a réellement engagé le fil d'argent dans le Liber, on l’y a toujours retrouvé à quelque époque que l’on en ait fait l'examen. Ce n’est pas le Liber qui forme le bois, ainsi qu’on l’a généra- lement dit jusqu’à présent; mais voici comment a lieu ce phénomène. Chaque année, au moment où la végé- tation recommence, il se forme entre la face interne de l'écorce et la face externe du bois un fluide vis- queux et organisé que l’on a nommé Cambiun ; c’est ce fluide qui est en quelque sorte un tissu cellulaire liquide, qui forme à la fois, chaque année, une nouvelle couche ligneuse et une nouvelle lame de Liber. Le Li- ber se renouvelle et se répare. Ainsi lorsqu’on en a enlevé une plaque sur un arbre.en pleine végétation, et que l’on garantit la plaie du contact de l'air, on voit suinter des diverses parties mises à nu, le fluide visqueux,nommé Cambium, qui s'organise pelit à petit et finit par remplacer la plaque d’écorce. 7. aux mots ACCROISSEMENT des VÉGÉTAUX, CAMBIUM, quelques au- tres détails sur cet objet. LIBÉRÉ. Liberatus. BoT. Se dit d’une partie qui ad- hère à une autre, mais qui s’en sépare à une certaine hauteur, comme les filets des étamines d’une fleur sy- nanthérée, qui se détachent du tube de la corolle, à la moitié ou aux trois quarts de sa longueur. LIBÉRISQUAME. BoT. Épithèle employée comme sy- nonyme de Chorisolépide, pour exprimer que les squam- mes de l’involucre ou de tout autre partie d'une plante, sont libres. LIBERTELLE. Libertella. 8oT. Genre de Cryptoga- mes Mucédinées, établi par Desmazières qui le carac- térise de la manière suivante : réceptacle nul; sporidies fusiformes, droites ou faiblement courbées, réunies par une masse gélatineuse, répandues sous l’épiderme des plantes mortes, et sortant sous forme de cils. Ce genre diffère du Cryptosporium en ce que celui-ci a les sporidies pellucides et mucilagineuses. Desmazières décrit plusieurs espèces : Libertella betulina, Liber- tella Rosæ, etc. LID 389 LIBERTIE. Libertia. Bot. Mademoiselle Libert, de Malmedy, est une des dames les plus remarquables par son profond savoir, par sa grande modestie et par son extrême affabilité : elle honore tout à la fois el son pays et les sciences à l'étude desquelles elle s’est vouée dès sa jeunesse. Les mathématiques lui doivent la solution de divers problèmes, et la botanique, outre la découverte de nombre d’espèces indigènes, la création de plusieurs genres nouveaux dans la classe si difficile des Crypto- games. IL n’est point étonnant, d’après cela, que les botanistes aient désiré perpétuer un nom qui leur est si cher, en l’appliquant, ainsi qu’on vient de le voir, à un genre de plantes. Plusieurs fois encore et presque simultanément, cet hommage lui a été rendu : 1° par Sprengel (Syst. Feget.), à propos de plusieurs plantes du Chili et de la Nouvelle-Hollande, placées trop légè- rement dans le genre Sisyrinchium ; 2° par Dumortier (Observ. Bot.), pour quelques espèces du genre Hémé- rocalle, dont Trattinik à fait le genre Æosta el Spren- gel le genre Funkia ; 5° enfin par le docteur Lejeune, auteur de la Flore des environs de Spa, l'ami et l’ancien compatriote de Mlle Libert, pour une Graminée à la- quelle la majeure partie des botanistes a trouvé trop de ressemblance avec les Bromes pour ne pas la leur adjoindre. Il paraîl donc en définitive que des trois genres Liberlia, celui de Sprengel, adopté sous ce nom, de préférence à celui de Nematostigma, proposé par Dietrich, doit être conservé. Ce genre, qui appartient à la famille des Iridées, Monadelphie Triandrie, Lin., présente jusqu'ici quatre espèces, parmi lesquelles on cite comme plus nouvelle la suivante : LIBERTIE MAGNIFIQUE. Libertia formosa, Lindl., Bot. Regist., 1650. Ses feuilles radicales ont de six à douze pouces de long, sur deux et demi environ de large; elles sont glabres, linéaires, ensiformes, aiguës, à ner- vures longitudinales et à côte intermédiaire. De leur centre s'élève une tige de seize à dix-huit pouces, sim- ple, légèrement comprimée, glabre, d’un vert clair et garnie de trois ou quatre feuilles caulinaires engaînan- tes, de la même forme que les radicales, mais beaucoup plus petites, surtout vers le sommet de la tige. Les fleurs sont réunies en capitules et portées sur des pédicelles arrondis, d’un vert clair; la spathe extérieure est à deux valves, plus longue que les pédicelles, et mem- braneuse ; le périanthe supérieur offre six divisions gla- bres et roulées : les trois segments externes sont petits, ovalaires, concavyes, incolores à la base el verdâtres au sommet; les trois internes sont longs de sept lignes et larges de six, cordiformes, onguiculés, entiers, légère- ment crispés, d’un blanc de cire, avec la nervure inter- médiaire presque diaphane. Les trois étamines sont insérées à la base de la corolle, et presque de la lon- gueur des segments internes, à filaments blancs, à anthères jaunes, penchées, oblongues et divisées. L'ovaire est infère, oblong, à trois côtes, vert, glabre, trilocuiaire, surmonté d’un style trifide et blanc. Le fruit est une capsule oblongue et polysperme. Tout porte à croire qu’à l’aide d’un peu de litière pour pré- server ses racines de la gelée, cette plante, originaire de Chiloëé, pourra être conservée en pleine terre. On la propage par l'éclat des racines. 584 LIB LIBINIE. Libinia. crusr. Ce genre de l’ordre des Décapodes, famille des Trigones, a été établi par Leach, pour une espèce de l'Océan américain. Les Libinies ont les plus grands rapports avec les Do- clées et les Pises; elles établissent le passage entre ces deux genres; elles diffèrent des premières par le peu de longueur de leurs pattes, et des dernières par leur carapace presque circulaire, et armée en avant d’un petit rostre silué, ainsi que les orbites, notable- ment au-dessus du niveau du bord latéral du test; elles se rapprochent aussi des Pises par la conformation de leurs antennes externes, de leurs pinces, etc. Latreille n’a point adopté ce genre nouveau. L'espèce qui en est considérée comme le type, est la LIBINIE CANNELÉE, Libinia canaliculata, figurée dans l'Iconographie du Règne Animal, pl. 55, fig. 1. LIBISTICUM. BoT. Synonyme de Livêche. #. ce mot. LIBOT. mocc. Lamarck a eu bien raison de ne rap- porter qu'avec doute le Libot d’Adanson (Voyage au Sénég., page 27, pl. 2) au Patella umbella de Linné. Il existe des différences notables, si l'on compare la description du Libot à celle de l'espèce qui vient d’ê- tre citée; l’une est bleue en dedans, d’un noir gri- sâtre en dehors, tandis que l’autre est constamment rose. Ce qui a pu produire l'erreur, c’est que, dans sa Synonymie, Adanson cite la fig. 21 de la pl. 558 de Lister, qui est douteuse, et que les auteurs rapportent généralement au Patella umbella. Le Libot d’Adanson est donc une espèce qui n’a point encore été reconnue. LIBRE. Liber. pot. Une partie quelconque d’un vé- gétal est dite Libre quand elle n’adhère à aucune autre si ce n’est par son point d'insertion : ainsi l'ovaire est Libre quand il n’est pas soudé au calice; les étamines sont Libres quand elles ne sont réunies entre elles ni par leurs filets, ni par leurs anthères, etc. LIBYCE. Bot. 7’. LIBANION. LIBYESTASON. Bor. Synonyme ancien de Glicyr- rhy za. V. RÉGLISSE, LIBYTHÉE. Libythea. 1xs. Genre de l’ordre des Lé- pidoptères, famille des Diurnes, tribu des Papilionides nacrés, établi par Fabricius aux dépens du grand genre Papilio de Linné, et dont les caractères sont : antennes terminées en bouton allongé, presque en forme de massue ; palpes supérieures très-avancées, en forme de bec; pattes antérieures très-courtes et replites en pala- tine dans les mâles : ces pattes sont semblables aux sui- vantes et pareillement ambulatoires dans les femelles. Ces Papillons ont les ailes anguleuses, comme dans les Vanesses; ils tiennent beaucoup des Nymphales par leurs ailes inférieures, qui sont, comme dans ces der- niers, courbées sous l’abdomen pour lui former un canal dans lequel il se loge ; ils s’en rapprochent encore par la manière dont leurs chrysalides sont suspendues; mais tous leurs pieds sont propres au mouvement dans les femelles, et leurs palpes supérieures fort remarqua- bles par leur longueur. La chenille de l'espèce de France (Libythea Celtis), est, après les premières mues, verte avec le dos plus coloré et marqué d’une ligne blanche longitudinale, sur les côtés de laquelle sont de petites taches noires, distributes par couples sur les anneaux; chaque côté du ventre à, en outre, LIC une ligne semblable, surmontée parfois d’une raie in- carnate, également longitudinale; la tête est jaunâtre; les pattes antérieures et membraneuses sont noires; le corps est légèrement velu; cette chenille a du rapport avec celles des genres Pieris et Satyrus, elle vit sur le Micocoulier commun (Celtis australis), et quelque- fois sur le Cerisier. Elle est sujette à être piquée par l'Ichneumon compunctor. La chrysalide est ovale- obtuse, presque sans éminences angulaires, verte avec quelques traits blancs; elle se suspend perpendiculai- rement et par la queue au bord des feuilles. Ce genre renferme huit espèces dont six sont nouvelles et ont été décrites pour la première fois dans l'Encyclopédie Méthodique, par Godard. LIBYTHÉE DU MicocouLtER. Libylhea Celtis, God., Latr., Fabr.; Papilio N. Celtis, Fabr., Esper (part. 1, p. 168, tab. 87, cent. 57, fig. 2 et 5); l’Échancré, Engram. (Pap_ d’Eur., t. 1, p. 515, pl. 1, 5e suppl., fig. 5 a-f-bis). Les ailes supérieures ont le bord posté- rieur très-anguleux, avec une échancrure très-marquée. Leurs deux faces, ainsi que la supérieure des secon- des ailes, sont d’un brun foncé, avec des taches d’un jaune orangé ou fauve. On voit près de la côte des premières ailes, et tant en dessus qu’en dessous, une tache blanche; le dessous des secondes est roussâtre, leurs bords sont arrondis. Elle habite le Tyrol, l'Italie et le midi de la France. LICANIE. Licania. Bot. Vulgairement Caligni. Ce genre de la Pentandrie Monogynie, établi par Aublet (Guian., 1, p. 119, t. 45), a été placé dans la famille des Rosactes, tribu des Chrysobalanées. Schreber en a changé le nom en celui de Æedycrea, et cette substi- tution inutile a été adoptée par plusieurs auteurs. Voici ses caractères essentiels : calice muni extérieu- rement de deux petites bractées, et ayant un limbe quinquéfide; corolle nulle; cinq étamines opposées aux lobes du calice ou trois seulement par suite d’avor- tement, selon Richard, insérées sur l'entrée du tube calicinal; un seul ovaire dans le fond du calice, sur- monté d’un style courbé latéral? Le fruit est un drupe en forme d’olive, charnu, contenant un noyau mono- sperme. Une seule espèce, Licania incana, Aubl., con- slitue ce genre. C’est un arbuste indigène de la Guiane, à feuilles oblongues, acuminées, blanchâtres en des- sous, à petites fleurs disposées en épis terminaux. LICARIA. Bor. Un arbre de la Guiane a été men- tionné sous le nom de Licaria Guianensis par Aublet (Guian., p. 513, t. 121) qui n’en a pas vu les organes de la fructification. Cet arbre s'élève à plus de vingt mètres; son écorce est ridée et roussâtre ; ses feuilles sont alternes, ovales, acuminées, entières, glabres et pétiolées. Le bois est peu compacte, jaunâtre, et exhale une odeur de rose. Nées Van Ésenbeck présume que c’est une Laurince, et il la place dans son genre Dicy- pellium. LICATI. poT. Pour Licaria. 7. ce mot. LICCA er LICEA. pois. L'un des noms vulgaires du Lyzan. 7”. GASTÉROSTÉE. LICE. ma. On nomme vulgairement ainsi la Chienne de chasse qui porte et nourrit des petits. LICEA. pois, Ÿ. Licca. LIC LICEA. 8or. Genre de Champignons formé par Schra- der, et composé de petites plantes fugaces, que l’on trouve sur le bois mort et les murs des caves. Il les ca- ractérise ainsi : fongosilés à péridion membraneux, fra- gile, s'ouvrant irrégulièrement au sommet, poussière séminale privée de filaments. Deux espèces seulement sont décrites dans la Flore des environs de Paris; mais onze figurent dans les diverses mycologies. Celle qui a servi de type est le Licea circumcissa, Pers., Syn. 169, Sphærocarpus sessilis de Bulliard, Champ., p. 152, t. 417, fig. 5. Cette petite plante est friable; elle naît sur le bois mort, d’abord arrondie, jaune, puis brune en dehors, jaune doré en dedans et s’ouvrant en boîte à savonnette, caractère qui lui a valu son nom. Elle se trouve vers la fin de l’automne; 20 Licée des cônes, Licea strobilina, Alb. et Schw., n° 505, t. 6, fig. 5. Péridions roux, puis bruns, serrés les uns contre les autres, arrondis-oblongs; ilss’ouvrentirrégulièrement. La poussière est jaune sale, quelquefois blanchâtre. La base des péridions persiste après l’éruption des pous- sières et ressemble à un petit guêpier. Cetle espèce croît à la surface des écailles des vieux cônes de Sa- pins. Le genre Licea est très-voisin des T'ubulina et Lycogala ; il appartient à l’ordre des Champignons angiocarpes de Persoon, gastromyciens de Link. LICHANOTUS. ma. Synonyme d’Indri. 7. ce mot. LICHE. Lichia. pois. Sous-genre de Gastérostée. 7. ce mol. LICHEN-AGARICUS. BoT. (Æypoxylons.) Micheli a donné ce nom à des plantes qu’il jugeait être intermé- diaires entre les Lichens et les Champignons. De Can- dolle a adopté le Lichen-Agaric, sous le nom de Sphæ- ria. V. ce mot et XYLARIA. LICHENASTRUM. Bo. (Æépatiques.) Micheli et Linné ont nommé Jungermannia (F. ce mot) le genre que Dillen, dans son Histoire des Mousses, avait appelé Li- chenastrum. V. HÉPATIQUES. LICHENÉES ov LIKENÉES. ins. Ce nom a été donné à quelques chenilles de Noctuelles (Noctua Fraxini, Sponsa, Nupta, Promissa, etc.), parce qu'elles se nourrissent de Lichen. Celle du Noctua Sponsa, Phalène Likenée rouge de Geoffroy, porte le nom de Lichenée du Chêne. 7. NOCTUELLE. LICHENOIDES. 8or. Dillen, dans son Æistoria Mus- corum, avait placé sous ce nom, tous les Lichens crus- tacés ou à expansions membraneuses, planes ou ra- meuses. Il réunissait ainsi la presque totalité des genres connus, moins les espèces fruticuleuses et filamenteu- ses. Micheli à aussi un genre Lichenoidesqui comprend les J’errucaria et autres genres voisins des modernes. Enfin Hoffmann a employé le même mot pour les Li- chens à expansions laciniées; ainsi les Ramalinées des auteurs sont pour lui des Lichenoides. Son Lichenoï- des flammeum est le Dufourea flammeum d’Acha- rius qui rentre dans le genre Pycnothelia de Fée, le- quel fait partie des Cénomycées. LICHÉNOPORE. Lichenopora. rover. Genre de Po- lypier proposé par Defrance, pour de petils corps qu’il n’a connus qu’à l’état fossile, et que Deshayes a dé- couverts à l’état vivant, sur les masses madréporiques de la Méditerranée. Defrance assigne les caractères sui- LIC 385 vants à ce genre : Polypier pierreux, fixé, orbiculaire, avec ou sans pédicule, poreux à la surface supérieure où se trouvent des crêtes ou des rangées rayonnantes de tubes. Ces petits Polypiers se rencontrent principa- lement dans les sables coquilliers de Hauteville et d’Or- glande, département de la Manche, ainsi qu’aux envi- rons de Paris, à Parnes, à Mouchy-le-Châtel, à Chau- mont, etc. Ils sont petits, orbiculaires, souvent bordés par une marge lisse, relevée et très-mince, ce qui leur donne de la ressemblance avec un petit plat; en des- sous, ils sont presque lisses et offrent constamment des traces de leur adhérence; l'espèce vivante est constam- ment fixée par son centre quelquefois par toute la face inférieure ; elle est souvent isolée, d’autres fois groupée, de manière cependant que chaque individu puisse se séparer et se distinguer facilement; Deshayes a nommé l'espèce vivante, LICHÉNOPORE DE LAMOUROUX, Lichenopora Lamourouxii. Cette espèce qui a les plus grands rapports avec celle que Defrance a nommée Li- chénopore crépu, est adhérente par presque toute sa base à l’exception du bord qui, se relevant, est libre; il est d’un blanc violâtre, surtout au centre où sont pla- cés les pores tubuleux qui sont disposés les uns à côté des autres, de manière à former des rayons assez régu- liers, qui se dirigent vers le centre; l'intervalle des rangées de tubes est criblé de pores ovales ou arrondis. Ce Polypier n’acquiert pas plus de deux lignes de dia- mètre. LICHÉNOPORE CRÉPU, Lichenopora crispa, Def., Celle-ci ne se trouve qu’à l’état fossile, aussi bien dans les falunières de Cipli en Belgique, que dans celles de Valognes et des environs de Paris, et no- tamment à Parnes, à Chaumont et à Mouchy-le-Chà- tel ; elle a les mêmes dimensions que la précédente; elle est également marginée, mais les pores s'étendent jusque sur le bord, ce qui n’a pas lieu dans les Liché- nopores de Lamouroux ; elle est plus aplatie, les tubes forment un plus grand nombre de rayons, ils sont moins prolongés, l'intervalle des crêtes est plus étroit et ne présente point de pores. Les deux autres espèces qui appartiennent à ce genre sont : LICHÉNOPORE TUR- BINÉ, Lichenopora turbinata, Def., et LICHÉNOPORE D2S CRAIES, Lichenopora creiacea, Def., qui se trouve sur les Oursins de Meudon, et d’autres corps de la craie. LICHENS. Bor. Les Lichens sont, après les Champi- gnons, les plantes les plus communes de la Cryptoga- mie. On les trouve sur presque toutes les parois; les troncs d’arbres, les pierres, les vieux bois, la terre humide, se couvrent de ces parasites qui, se fixant sur le marbre le plus dur et souvent même sur le fer, y laissent des traces éternelles d’une existence passagère. Toutes sont terrestres; un seulgenre, très-rapproché des Hépatiques, l’Endocarpon,vit quelquefois sur des roches qui se trouvent dans un état continuel d'irrigation. Les feuilles de plusieurs espèces de plantes vivaces des cli- mats voisins des tropiques se chargent souvent aussi de Lichens qui les rendent très-remarquables. (7. SQUAMMARIÉES.) Rien n’est plus varié que la forme de ces singuliers végétaux ; tantôt ce sont des croûtes imperceptibles, des lignes fugaces; tantôt des folioles élégamment dis- 380 LIC posées, des expansions arborescentes ou des filaments d’une dimension considérable. Les organes auxquels les botanistes ont donné le nom de fruit, sont aussi de forme très-diversifiée; on en voit de sessiles et de stipités, de linéaires et d'arrondis, de globuleux et d’aplatis. Ils sont simples ou composés, immergés dans leur support ou superficiels, etc. La couleur que le thalle affecte, est fort rarement la couleur verte; le jaunâtre, le gris cendré, le gris paille, sont les nuances les plus communes. La nature a mis plus de luxe dans les couleurs dont elle a embelliles apothécions; plusieurs d’entre eux sont rouges pourprés ; l’orangé, le jaune, le rose les décorent souvent; placés sur un fond assez ordinairement pâle, ils ressortent agréablement et don- nent quelquefois à ces petites plantes une véritable élégance. Les Lichens sont des plantes polymorphes, avides d'humidité qui fonce leur couleur, d’une consistance jamais charnue, sans racines véritables, n’adhérant aux corps que pour y chercher un support, ne tirant leur nourriture que de l'air, pourvues de parties re- gardées comme fruits (apothécions), presque toujours sessiles, toujours arrondies, ne s’ouvrant à aucune époque de la vie de la plante, ayant une durée beau- coup plus longue que celle des Champignons et même que celle des Hypoxylons, douées de la propriété de végéter aussitôt que le thermomètre est au-dessus de zéro, et que l’air est humide, quelle que soit d’ailleurs la saison où ces conditions ont lieu. De ces divers caractères un seul est absolu, c’est la présence d’un thalle; si quelques espèces en sont pri- vées, et ce fait est très-rare, on doit le regarder comme un véritable avortement ou bien penser que cet or- gane est d’une telle ténuité que nos yeux ne peuvent le voir. En considérant la famille des Lichens dans son en- semble et avec une scrupuleuse attention, on s'assure bientôt qu’elle est sans limites, et que ses genres, et même ses espèces, sont assez difficiles à trancher : de là l'embarras d'établir une méthode sans anomalies. 11 est à remarquer que les familles qui semblent être les plus naturelles, sont aussi celles qui semblent se fondre davantage avec les familles voisines; il faut excepter de cette règle les grandes tribus phanérogamiques, telles que les Crucifères, les Synanthérées et quelques autres. Quant aux Cryptogames et aux Agames, l’é- chelle n’est point interrompue et les transitions sont ménagées; les Fougères, par exemple, touchent aux Hépatiques par l’Æymenophyllum , aux Palmiers et aux Cycadées par les Fougères en arbre; les Mousses se fondent avec les Jongermannes par les Andrœæa; les Hépatiques ont des espèces lichénoïdes et des espèces muscoïdes; les Algues offrent les Nostochs qui sont des Collema imparfaits, et certaines Corniculaires sont assez voisines des Confervées. Ce n’est guère que vers la fin du siècle passé, et plus particulièrement de nos jours, que l’on a commencé à étudier l’organisation des Lichens; voici en peu de mots ce qu’un examen attentif a démontré de plus positif. Onreconnaît à la première vue, dans un Lichen, deux To PE + LIC parties distinctes, dont l’une n’est qu’une modification de l’autre, et qui toutes deux paraissent jouer le même rôle dans la reproduction de la plante. La plus appa- rente est le thalle (ou fronde) composé de deux parties nommées corticale et médullaire; la première est la couche supérieure, la seconde la couche inférieure, Dans les Lichens crustacés, uniformes, cette dernière manque; dans les Collema elle est à peine distincte. Ces deux substances constituent à elles seules le thalle que l’on regarde comme le réceptacle universel des Lichens. Quelques formes qu’affecte le thalle, qu’il soit plan ou redressé, on ne peut jamais le considérer comme une vraie tige. Hedwig a vainement essayé de le prou- ver. Le thalle est une sorte de réceptacle général des gongyles ou des apothécions, ayant la forme d’une croûle ou d’une tige sans qu’on puisse raisonnable- ment les y comparer. Les apothécions sont des récep- tacles partiels de gongyles, et paraissent remplir le rôle que les conceptacles remplissent dansles Fucacées. Ces organes varient beaucoup dans leurs formes; ils sont carpomorphes, mais il est prouvé que ce ne sont point des fruits. On les divise en apothécions vrais et en apothécions secondaires. Les apothécions vrais sont au nombre de quinze, les apothécions secondaires ou accessoires sont les cyphelles situés à la partie infé- rieure du thalle des Stictes, 7. ce mot, les pulvinules, sortes de ramifications ou de végétations parasites, qui se fixent à la surface supérieure du thalle de quelques Gyrophores et du genre Érioderme, les soredies, petits tas de poussière, composés de gongyles nus. Acharius comptait parmi eux les Céphalodes dont on doit faire un apothécion véritable. Quoiquel'organe carpomorphe des Lichens (l’apothécion) ne joue pas le rôle que le fruit joue dans les Phanérogames, il est cependant d’une structure plus compliquée que celle du thalle et peut être considéré comme une ébauche imparfaite d’un réceptacle sémijnifère. La partie la plus impor- tante de cet organe est la lame proligère, 7. ce mot; elle paraît former le disque dans les Lichens scutellés, et le nucléum dans les espèces à apothécions globu- leux, etc. Vient ensuite le périthécion qui se présente sous la forme d’une enveloppe crustacée, cartilagineuse, diaphane dans les genres Porina et Endocarpon. Lorsqu'un apothécion est pourvu tout à la fois de nu- cléum et de périthécion, il est appelé Thalamus. En- fin on désigne par le nom âe Spora ou T'heca les vais- seaux transparents, qui se {rouvent entre la lame et le noyau; on ne peut les découvrir qu’à l’aide du micros- cope; ces organes ont fourni au docteur Eschweiler, par les différences de formes qu’ils présentent, l’un des caractères distinctifs de ses genres. Il est probable que la reproduction des Lichens s’opère par les gon- gyles : ce sont des corps globuleux, opaques, épars dans les différentes parties du thalle et du Lichen, sur- tout dans la partie corticale et la lame proligère. On leur a refusé le nom de séminules, parce que ces noms supposent toujours la fécondation sexuelle. Hedwig a cru voir des sexes dans les Lichens; il nomme sperma- tocystidie les gongyles qui deviennent transparents par la macération, et croit qu’ils renferment des organes LIC mâles (f. ProPaGuLEs). Les gongyles qui restent opa- ques sont, suivant cet auteur, des capsules vides el flétries. Ce système n’a plus de sectateurs aujour- d'hui. Les anciens n’ont fait connaître, dans leurs écrits, que deux ou trois Lichens. On les trouve parmi les es- pèces foliacées et filamenteuses. Ce ne fut que fort longtemps après la renaissance des lettres que les Bau- hin et leurs contemporains ont décrit plusieurs espèces qui, devenues assez nombreuses, ont été séparées en genres et en sous-genres par Dillen et Micheli. Dillen a quatre genres : 1° 7’remella (Collema et Nostoch des auteurs); 2° Usnea; 5° Coralloides (Cenomyce, Sphæ- rophoron, Stereocaulon, etc.); 4° Lichenoides (Le- canora, Parmelia, Sticta, Gyrophora, etc.). Son genre Lichen appartient aux Hépatiques; ce sont des Marchantes. Micheli n’a que des sous-genres au nom- bre de trente-huit; mais ils sont si bien établis que la plupart ont servi plus tard à Hoffmann et à Acharius pour la création de leurs genres. Adanson, Ventenat , et avant lui Hoffmann dont les travaux sont si justement appréciés des naturalistes, ont formé des genres qui ont été plus ou moins bien reçus des botanistes. Vint ensuite Acharius, qui est regardé comme le premier de tous les lichénographes. Personne mieux que lui n’a connu l’organisation des Lichens à l’étude desquels il a voué sa vie entière. On lui a reproché d’avoir lui-même détruit les méthodes qu'il avait élevées, mais en examinant ses ouvrages, on s'aperçoit que ce reproche n’est pas entièrement mérité, car son idée primitive n’a changé que dans les détails et point dans le fond. Sans parler du Prodro- mus qui ne doit être considéré que comme un essai, on peut dire que sa méthode de Lichens a commencé une réputation à laquelle la Lichénographie univer- selle a mis le sceau. On trouve çà et là quelques muta- tions qui prouvent la versatilité des opinions de l’au- teur; ce qui d’abord avait été établi sous-genre dans un ouvrage est devenu un genre dans un aulre ouvrage du même auteur, et vice versä; mais rien n’est mieux circonserit que les genres qu'il à créés. Son système est entièrement basé sur les considérations suivantes : les Lichens ont des apothécions non formés par leur thalle (Idiothalames), formés par le thalle (Homotha- lames), en partie seulement formés par le thalle (Cœ- nothalames); ils n’ont point d’apothécions (Athalames), ils sont homogènes, hétérogènes et hypérogènes (Com- posés) ; enfin leurs formes sont différenciées : de là les dénominations de Phymatodes, Discoïdes, Géphaloï- des, Scutellés, Peltés, etc.; de là les classes et les ordres suivants : Classe Irc. — IDIOTHALAMES. Ordre 1er : Homogènes. Spiloma (Coniocarpon, DC., Flor. Fr.); Arthonia ; Solorina; Gyalecta; Lecidea; Calycium (subdivisé plus tard en quatre genres par Acharius); Gyrophora ; Opegrapha. Ordre 11 : Hétérogènes. Graphis; Verrucaria; Endocarpon. Ordre 11 : Hypérogènes. TZ'rypethelium; Glyphis; Chiodecton. LIC 381 Classe II. — COENOTHALAMES. Ordre rer : Phymatodes. Porina; T'helotrema ; Pyrenula; Variolaria ; Sa- gedia ; Polystroma. Ordre 11 : Discoïdes. Urceolaria; Lecanora; Parmelia; Borrera; Cetra- ria ; Sticta ; Peltidea ; Nephroma; Roccella; Evernia: Dufourea. Ordre x11 : Céphaloïdes. Cenomyce; Bæœomyces; Isidium; Stereocaulon: Sphærophoron; Rhizomorpha. Classe III. — HOMOTHALAMES. Ordre 1er : Scutellés. Alectoria ; Ramalina ; Collema. . Ordre 11 : Peltés. Cornicularia ; Usnea. Classe IV.— ATHALAMES. Lepraria. Le seul reproche important que l’on puisse adresser à cette savante méthode, est de détruire les affinités na- turelles. Depuis quelques années, et postérieurement à Acha- rius, il a paru plusieurs ouvrages sur les Lichens; pres- que tous sont dus aux Allemands, dont aucun n’a adopté sans modifications le système d’Acharius. Nous allons parler des principaux. Fries, dans les Actes de l’Académie de Stockholm, année 1821, proposa une méthode entièrement basée sur le thalle; cette méthode, qui n’est point irrépro- chable, groupe cependant assez bien quelques genres, mais en omet un grand nombre de très-importants. En voici un extrail : I. CONIOTHALAMES. 1. Lépraires : Lepraria, Pulveraria, Pityria, Isi- dium. 2. Variolaires : Spiloma, Conioloma, Conian- gitum, V'ariolaria. JT. MAZEDIATES. 1. Calyciaires : Pyrenotea, Calycium, Striqula, Coniocybe. 2. Sphærophores : Rhizomorpha, Tham- monyces, Sphærophoron, Roccella. III. GASTÉROTHALAMES. 1. Verrucaires : J’errucaria, T'helotrema, Trype- thelium, Endocarpon. 2. Lécidées : 7'rachylia, Le- cidea, Opegrapha, Gyrophora, Graphis. IV. HYMÉNOTHALAMES. 1. Discoïdes : Biatora, Collema, Parmelia, Pelti- dea.2, Céphaloïdes : Bæomyces, Cenomyce, Stereo- caulon, Usnea. Les genres Alectoria, Borrera, Cetraria, Chiodec- ton, Cornicularia, Dufourea, Evernia, Glyphis, Nephroma, Polystroma, Ramalina, Sagedia, Po- rina, Solorina, Slereocaulon, Sticla, Urceolaria, ont été omis ou réunis à des genres voisins; il en est d’autres qui n’ont pas de place déterminée dans le système, à cause des affinités qu’ils ont avec plusieurs des sections établies. On peut encore reprocher à cet auteur d’avoir fondé ou conservé plusieurs genres qui ne reposent point sur des caractères solides; tels sont le Pulveraria qui doit rentrer dans le genre Lepraria, le Conioloma fondé sur la variété 8 du Spiloma tumi- dulum, et qui doit rester dans ce dernier genre; Île LI1C Coniangium, qui doit toujours faire partie des Le- cidea, etc., etc.. Le Systema Lichenum de Eschweïler, publié en 1824, établit aussi des groupes ou des cohortes. Ce bota- niste a étudié l’organisation des Lichens en observateur habile etexercé; mais on doit lui reprocher d’avoir cher- ché ses caractères génériques dans la structure interne, ce qui ayant nécessité l'emploi du microscope,ne permet pas d’étudier la structure sans le secours de cet instru- ment. Eschweiler n’est point aussi heureux que Fries dans le rapprochement de ses genres; on lui reproche d’avoir fait trop de sections dans le genre Opegrapha, et de s'être éloigné beaucoup trop d’Acharius qui devrait toujours servir de guide. Cependant on se plaît à recon- naître que ce lichénographe est un habile anatomiste, et que sa méthode est ingénieuse. Elle est fondée sur le nucléum qui est nu ou couvert d’un périthécion; la couche médullaire est celluleuse ou filamenteuse. Cohorte I. — GRAPHIDÉES. Thalle crustacé; apothécion oblong ou allongé, sous- immergé, ridé ou canaliculé. Diorygma, Leiorreuma, Graphis, Opegrapha, Oxistoma, Scaphis, Lecanactis, Sclerophyton, Py- rochroa. Cohorte IT. — VERRUCARIÉES. Thalle crustacé; apothécion arrondi, globuleux ou patelluliforme, plan-ouvert. Variolaria, Porina, Thelotrema, Verrucaria, Pyrenula, Pyrenastrum, Limboria, Urceolaria, Lecidea, Biatora. Cohorte IIT. — TRYPÉTHÉLIACÉES. Thalle crustacé; apothécion de forme diverse, im- mergé, à verrues formées par la substance médullaire du thalle. Arthonia, Porothelium, Medusula, Ophthalmi- dium, T'rypethelium, Astrothelium, Glyphis, Chio- decton, Conioloma. Cohorte IV.— PARMÉLIACÉES. Thalle foliacé dans un grand nombre d’espèces, ra- rement crustacé ou gélatineux; couche corticale supé- rieure dans les espèces crustacées, intimement jointe avec la couche médullaire dans les espèces gélatineuses; apothécion scutelliforme ; lame discoïde, marginée par le thalle. Lecanora, Collema, Cornicularia, Parmelia, Sticta, Hagenia. Adhérent Difforme. dans toutes ses parties. A surfaces dissemblables. . .. TuaLLe /Libre, appliqué ou fixé seulement par une de ses parties. ...... On voit que les grandes subdivisions données dans ce tableau, rappellent les sections du genre Lichen de Linné qui partageait ces Cryptogames en crustacés, A surfaces semblables. . ... LIC Cohorte V.— DERMATOCARPES. Thalle foliacé, membraneux, couvert par une couche corticale supérieure ; apothécion sous-arrondi ou im- mergé, ostiolé ou libre et manquant de marge. Solorina, Dermatocarpon, Gyrophora, Endocar- pon, Capitularia, Peltidea. Cohorte VI. — PLOCARIÉES. Thalle cylindrique, en buisson, couvert de toutes parts par une couche corticale; apothécion arrondi, immergé dans le thalle ou libre et privé de marge. Tsidium, Plocaria, Sphærophoron, Roccella, Ste- reocaulon, Dufourea. Cohorte VIT. — UsNÉAGÉES. Thalle fruticuleux, quelquefois lacinié, comprimé, couvert de toutes parts par une couche corlicale; apo- thécion scutelliforme, à lame discoïde, marginée par le thalle. Evernia, Cetraria, Usnea. L'un des caractères principaux de cette méthode se tire de la forme et de la disposition des thèques, ainsi que de l'anneau qui les entoure le plus souvent. Ces organes, regardés comme fructifères, ont besoin d’être grossis deux cents fois pour que leurs formes soient mises à découvert; il faut ramollir le Lichen et lui ren- dre sa souplesse, faire des coupes et les soumettre au microscope. On conçoit sans peine ce que cette nécessité présente de difficultés ; elle est telle que le décourage- ment doit en être la suite nécessaire. d C’est de la méthode naturelle seule que l’on doit at- tendre le perfectionnement des diverses branches de la botanique. Fée a dirigé tous ses efforts pour grouper convenablement les genres de Lichens en conservant la presque totalité des genres d’Acharius. Le thalle lui a fourni ses divisions les plus importantes; l’apothécion lui a servi à établir les genres: il ne fallait rejeter aucun de ces moyens, mais les combiner tous deux : un organe isolé ne pouvant suffire pour établir une méthode du- rable. En histoire naturelle comme en morale, les idées exclusives entravent la marche de l'esprit humain et rendent toutes les théories vicieuses. La présence du thalle étant le caractère absolu qui fait reconnaître un Lichen, Fée n’a pas eru pouvoir se dispenser de le choisir pour première base d’une mé- thode. Voici les modifications de formes que cet organe est susceptible d’affecter : Figuré en folioles soudées. Membraneux. Gélatineux. Coriace. Lacinié tendant à s'aplatir. Ramifié tendant à s’arrondir. . .. Fisluleux. Solide. : Fistuleux. Filamenteux. ...1........10% ) Solide. foliacés, coriaces, ombiliqués , ramifiés, filamenteux, tirant ainsi du thalle la principale considération sur laquelle ses sous-genres étaient fondés. LIC La seconde base de la méthode de Fée est fournie par l'apothécion dont les formes extérieures sont très- Nus (Glomerula). s@ LIC 30) variées. L'auteur a adopté, pour leurs différents noms, ceux créés par Acharius. Globuleux (Mycina, N.). Stipité. Seyphuliforme ( Calycia ). Linéaire (Lirella). Hémisphérique ( T'ubercula). Renfermés Goncyzes ( dans un apothécion. | Sessile. . . Discoïde. ... Sphérique. . J Appliqué (Patellula). "TA bords libres ( Scutella je Cilié (Orbilla). Non cilié (Pelta). Caché dans le thalle (T'halamia). Toujours fermé (Cephalodia). Se déchirant avec l’âge (Cistula). Marginé.... Immarginé. . . Superficiel. ... Cupulé (Cupula). Turbiné (T'urbinaria). À plis concentriques (Gyroma). En combinant les formes principales du thalle et celles de l’apothécion, il est possible d'établir dix-huit groupes qui s’enchaînent. Ce sont là les principaux types de la famille, les grands genres, s’il est permis d'adopter cette manière de s'exprimer. En les disposant en cercle on rapproche ainsi les Bæomycées des Céno- mycées. Les points de contact qui se trouvent entre les Li- chens et les autres familles cryptogamiques, condui- sent aux divisions suivantes. ORDRE NATUREL DES LICHENS. + Thalle adhérent amorphe. æ. Apothécion stipité. SI. — Faux Champignons. Apothécion arrondi, charnu. BOEOMYCÉES. Bœomyces, Achar. Apothécion creusé, non charnu. CALYCIOÏDES. Calycium, Ach.; Acolium, F. B. Apothécion sessile. S II. — Faux Hypoxylons. Apothécion linéaire. GRAPHIDÉES. Arthonia, Ach.; Heterographa, F.; Enterographa, F.; Opegrapha, Ach.; Graphis, Ach.; Sarcographa, F.; Fissurina, F. Apothécion hémisphérique. VERRUCARIÉES. * Glyphidées. Glyphis, Ach. ** Trypéthéliacées. Chiodecton, Ach.; Z'rypethelium, Ach. *** Porinées. Parmentaria,F.; Pyrenula, Ach.; Porina, Ach.; Verrucaria, Ach.; Thelotrema, Ach.; Ascidium , F. **#* Thécariées. T'hecaria, F. Genre obscur. Polystroma, Ach. SIL. — Vrais Lichens. Gongyles nus. G DICT. DES SCIENCES NAT. CONIOCARPÉES. Lepraria, Ach.; Coniocarpon, De Cand. Apothécion s’évasant en coupe. VARIOLAIRES. Gassicurtia, F.; Variolaria, Ach. Apothécion marginé discoïde. LÉCANORÉES. Myriotrema, F.; Echinoplaca, F.; Urceolaria, K.; Lecidea, Ach.; Lecanora, Ach. + Thalle figuré en folioles soudées. SQUAMMARIÉES. * Espèces qui croissent sur les écorces, la terre ou les pierres. Psora, DC.; Squammaria, DC.; Placodium, DC. ** Espèces qui croissent sur les feuilles. Nematora, F.; Racoplaca, F.; Phyllocharis, F.; Craspedon, F.; Melanophthalmum, F.; Aulaxina,F. +tt Thalle libre. * Surfaces dissemblables. æ. Appliqué. A. Étendu en folioles membraneuses. Apothécion scutelloïde, marginé, libre vers Les bords. PARMÉLIACÉES. Parmelia, Ach.; Circinaria,F.; Slicta, Schreb.; Plectocarpon, F.; Delisea, F. B. Thalle étendu en folioles gélatineuses, à l’état hu- mide. COLLÉMATÉES. Collema. c. Thalle étendu en folioles coriaces. Apothécion arrondi, onguiculé , réniforme, attaché par le côlé. PELTIGÈRES. Erioderma, F.; Solorina, Ach.; Peltigera, F.; Peltidea et Nephroma, Ach. £. Thalle fixé au centre. Apothécion sous-patellulé, à surface rugueuse ou marquée de stries. Gyrophora, Achar.; Umbilicaria, Pers. ** Thalle à surfaces semblables. A. Tendant à s’aplatir, lacinié. Apothécion scutelloïde. 390 LIC RAMALINÉES. Cetraria, Ach.; Roccella, Ach.; Borrera, Ach.; Evernia, Ach.; Ramalina, Ach. 8. Tendant à s’arrondir. 1. Filamenteux, traversé par une nerville. Apothécion seutellé, immarginé, cilié. USNÉES. Usnea, Ach. 9. Non traversé par une nerville, quelquefois légè- rement comprimé. CORNICULAIRES. Alectoria, Ach.; Cornicularia, Schr.; Cænogo- nium, Ehrenb. c. Thalle dendroïde. 1. Solide. Apothécion globuleux, émettant une poussière noire. SPHÆROPHORES. Isidium, Ach.; Sphærophoron, Pers.; Slereocau- lon. 2. Fistuleux. Apothécion hémisphérique, charnu. CÉNOMYCÉES. Cladonia, DC.; 65. Scyphophorus, DC.; Pycnothe- lia, Duf. Appendix. Apothécion arrondi, immergé. Thalle foliacé, coriace. Ÿ IV. Fausses hépatiques. Endocarpon. Incertæ sedis. Tricharia. Les Lichens ne sont point sans importance pour l'Homme. La médecine leur doit un médicament pré- cieux, dont les effets ne sont plus contestés. Le Lichen d'Islande est un puissant analeptique; on en prépare des décoctions, des pâtes, des gelées, des pastilles, un chocolat, et sous toutes ces formes son administration a été suivie d’heureux effets. L'importance des Lichens n’est pas seulement dans les services qu’ils peuvent rendre à l'Homme malade; l’art du teinturier leur doit plus encore que la médecine. Plus les Lichens parais- sent s'éloigner de la forme crustacée, plus ils sont pro- pres aux usages médicinaux; plus ils s’en rapprochent, au contraire, plus ils conviennent à la teinture. C’est particulièrement dans le nord de l’Europe qu'ils servent à cet usage. Les paysans de la Westrogothie sont les premiers qui ont découvert une matière colorante dans la Lécanore tartareuse; ils l’ont employée pendant des siècles à la teinture en rouge de plusieurs petits ou- vrages faits au tour, qui est, pour eux, l’objet d’un commerce assez lucratif. Ce ne fut que quelque Lemps après l'établissement de leurs manufactures de drap, qu’ils ont imaginé d'employer ce Lichen, et par suite plusieurs autres, à la teinture des étoffes de laine. Il y a en Angleterre et en Hollande, des fabriques de cou- leurs dont la matière première ne consiste qu’en Li- chens récoltés sur les rochers de la Suède et de la Nor- wège. L'Orseille et la Parelle d'Auvergne sont deux objets assez importants du commerce français. Plu- sieurs Lichens fournissent de la gomme et un principe amer dont on les débarrasse en ajoutant à l’eau des LIC macérations faites à froid, une petite quantité de car- bonate de Soude ou de Potasse. C’est la présence de ce mucilage qui les rend propres à servir à la nutrition. Les habitants de l'Islande préparent avec le Cetraria Tslandica, un gruau et une farine nommée ficellgræs; en Sibérie on fait avec la Pulmonaire de Chêne, une bière assez agréable. Le Cladonia rangiferina est le pâturage le plus commun, dans les parties les plus sep- tentrionales de l'Europe. Les Lapons lui doivent la con- servalion de leur bétail, seule richesse des âpres cli- mats qu’ils habitent. Leurs champs, sans verdure, se- raient bientôt sans animaux, si le Renne ne paissait les Lichens que soninstincet lui fait trouver sous la neige ou sur les écorces du peu d’arbres qui semblent végéter à regret sur cette terre désolée. S’il n’est pas prouvé que la terre ait été créée pour l'Homme, la nature lui a du moins donné l'intelligence nécessaire pour que la terre devint son domaine. LICHINE. Lichina. Bot. Agardh a formé, sous ce nom, un genre d'Hydrophytes aux dépens du genre Gigartina de Lamouroux et du genre Gelidium de Lyngbye. Il lui attribue pour caractères : un tubercule solitaire, percé d’un pore, et il en mentionne deux espèces : Lichina pygmœæa et Lichina confinis. Ces deux espèces, pour lesquelles l’algologue suédois ne cite point le synonyme de Gigartina pygmœæa, de La- mouroux (Ess., pl. 49, tab. 4, f. 12-15), plante qu'il renvoie à son Chondria Kaliformis, sont cependant la plante de ce botaniste sous deux formes, et sim- plement des variétés du Gelidium pygmæum de Lyng- bye (Zydroph., p. 41); Fucus pygmœus « el B de Turner (pl. 204), qu’Acharius (Prodr. Lich., p. 208) avait pris pour un Lichen, et nommé Sfereocaulon confine. Cette plante, l’une des plus petites de la classe des Hydrophytes, n’en est pas moins assez dure et ré- sistante. Elle est très-commune sur les rochers des côtes septentrionales de l’Europe, aux limites de la haute marée et dans les lieux que n’alteignent que durant peu de temps les plus hautes vagues ou la petite pluie qui résulte de leur brisement. LICHTENSTEINIE. ZLichtensteinia. Bot. Deux gen- res ont été établis sous ce nom, par les auteurs alle- mands. Wendland a ainsi caractérisé l’un d’eux : calice double, l'extérieur et l’intérieur à trois ou cinq dents ; corolle monopétale, tubuleuse; cinq étamines réunies à leur sommet et plus longues que la corolle; disque inséré sur le calice; ovaire supérieur, à un seul style; baie renfermant cinq graines. Ce genre, qui appartient à la Pentandrie Monogynie, L., est voisin des Loran- thus et ne renferme qu’une seule espèce qui est indi- gène du cap de Bonne-Espérance. C’est un arbrisseau à feuilles opposées, ovales, et à fleurs rouges, dispo- sées en bouquets axillaires. L'autre genre a été constitué par Willdenow dans le premier voiume du Magasin des curieux de la nature de Berlin, et caractérisé de la manière suivante : calice nul; six pétales ondulés et canaliculés; six étamines hypogynes; ovaire supérieur, surmonté de trois styles; capsule triloculaire contenant plusieurs graines atla- chées aux sutures des valves. Ce genre, de l'Hexandrie Trigynie, se compose de deux espèces qui croissent au siéié + LIC cap de Bonne-Espérance. Willdenow leur à donné les noms de Lichtensteinia lœvigata et undulata. LICIET. por. Pour Lyciet. 7. ce mot. LICINE. Licinus. ins. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Pentamères, famille des Carnassiers, tribu des Carabiques Thoraciques, établi par Latreille, et ayant pour caractères : dernier article des palpes extérieures presque en forme de hache; antennes point moniliformes; mandibules très-obtuses à leur extré- mité. Ces insectes diffèrent des Harpales, et de tous les petits genres que celui des Féronies de Latreille com- prend, par la manière dont se lerminent leurs mandi- bules et leurs palpes extérieures; l’'évasement du bord antérieur de leur tête est un caractère qu’ils n’ont de commun qu'avec les Badistes et les Dicèles, et qui dis- tingue ces genres de tous les autres. Les Licines ont la tête assez grosse, aplatie, leurs antennes sont filifor- mes, composées d'articles presque cylindriques ; la lan- guette est saillante; elle a, de chaque côté du bord supérieur, une oreillette membraneuse et pointue. L’é- chancrure du menton n’a point de dentelures; le bord antérieur et supérieur de la tête est cintré, le labre est échancré, ainsi que les mandibules qui sont tronquées et très-obtuses. Le corselet est aussi large ou presque aussi large que l'abdomen, souvent presque carré avec les angles arrondis; les deux premiers articles des tar- ses antérieurs sont dilatés dans les mâles et forment une palette arrondie, garnieen dessous de papilles nom- breuses et serrées. Les larves des Licines sont presque semblables à celles des Harpales; seulement elles sont plus aplaties et plus allongées. On trouve l’insecte par- fait sous les pierres, et le plus souvent dans les terrains calcaires et élevés. Leur couleur est toujours noire. LICINE SILPHOÏDE. Licinus silphoides,Clairv.(Entom. Helv., t. 2, pl. 15, b. B.); Carabus silphoides, Fabr. Il est apière, long d'environ huit lignes, noir avec le cor- selet presque carré, échancré en devant; élytres ponc- tuées, presque ridées, el ayant chacune neuf lignes imprimées. On le trouve en Europe. LICINE ÉCHANCRÉ. Licinus emarginalus, Carabus cassideus , Fabr.; Carabe échancré, Oliv. (Entom., tom. 111, n° 55, pl. 15, fig. 150). Il est d’un noir mat, avec les élytres finement ponctuées et striées. Taille, six lignes. On le trouve aux environs de Paris et en Allemagne. LICOCHES. morc. L'un des noms vulgaires des Li- maces. 7. ce mot. LICOPHRE. Licophris. roryr. Lorsqu'on examine avec soin le corps auquel Montfort (Conchil. Syst., t. 1) a donné ce nom, on se demande pourquoi les au- teurs qui en ont parlé, l'ont toujours conservé parmi les Mollusques; ce corps à tant de rapports avec les Orbitolites de Lamarck, qui sont des Polypiers, qu'il est impossible de les séparer génériquement, à moins dele faire sur le seul caractère des inégalités qui se voient dans l’un et qui n’existent pas dans l’autre; si l’on fait attention en outre, au passage insensible des espèces depuis les plus tuberculeuses jusqu'aux plus planes, comme celle des environs de Paris, et à l'embarras où l’on serait de fixer une limite entre elles, on sera forcé de convenir que le Licophre forme l'extrémité d'une ET C 591 série dont l’Orbitolite de Grignon serait le commence- ment. Toute cette série doit incontestablement appar- tenir à un seul et même genre. 77. ORBITOLITE. LICORNE. Monoceros.mam. Les naturalistes moder- nes, à peu près d’un accord unanime, placent la Li- corne presque au rang de ces êtres fabuleux que l’ima- gination des poëles s’est plu à créer, et ne lui supposent guère une existence plus réelle qu’au Griffon, à l'Hip- pogriffe ou aux merveilleuses Syrènes. On a peine en effet à se défendre de cette opinion, quand on se rap- pelle que la Licorne n’a été vue par aucun zoologisle, ni par aucun voyageur dont l'instruction et la bonne foi, bien connues, missent le témoignage hors de doute; que les récits qui attestent son existence, n’ont pour la plupart aucune authenticité; que toutes les préten- dues cornes de ce Quadrupède, qu’on a dit avoir dé- couvertes, et qu’on a montrées en divers lieux, se sont trouvées, à l'examen, n’être que des cornes d’Orix, ou des dents de Narval, et quelquefois même de l’ivoire tourné ; enfin que de nombreuses et actives recherches ont été faites à plusieurs reprises, et (toujours sans suc- cès. Cependant la question n’est point encore décidée d’une manière tellement certaine, que l’on ne puisse rapporter quelques-uns des nombreux faits qui vien- nent à l'appui de l’opinion contraire; opinion qui pa- raît encore être celle de plusieurs naturalistes très- recommandables. L'existence d’un animal unicorne, ou, comme on peut le dire, ayant ses deux cornes réunies sur la ligne médiane, n’est d’ailleurs pas, comme on l’a dit, analo- miquement impossible ; et c’est ce que semblent prou- ver plusieurs faits propres, soit aux races domesti- ques de Moutons et de Chèvres, soit même au jeune âge de l’Antilope Caama. Tous les anciens parlent de l'existence de la Licorne, comme d’un fait dont il n’y a pas à douter. « Elle a, dit Pline (livre vrrr, des Animaux terrestres), la tête du Cerf, les pieds de l'Éléphant, la queue du Sanglier, la forme générale du Cheval; une corne noire, longue de deux coudées, sort du milieu de son front ; elle habite le pays des Indiens-Orséens, qui lui font la chasse; mais on ne peut, dit-on, la prendre vivante.» Au reste les anciens lui attribuaient aussi pour patrie l'Afrique centrale, et regardaient sa corne comme une arme redoutable, ainsi que l’apprennent plusieurs auteurs ; et c’est aussi dans l’Asie et dans l’Afrique centrales qu'elle habiterait suivant les relations modernes. Les Arabes nomment Champhur un animal qui, dit-on, ressemble à l’Ane, mais qui porte une corne au milieu ‘ du front; et la Brebis de Madagascar, de la taille d’une Chèvre, a de même une seule corne. On croit aussi gé- néralement dans une grande partie de l’Afrique, dil Sparrmann dans son voyage au Cap, à l’existence d’un animal unicorne, qui ressemblerait beaucoup au Che- val. Le naturaliste suédois ajoute même, d’après un voyageur, selon lui fort instruit et digne de foi, qu’il existe dans une plaine du pays des Hottentots-Chinois, sur la surface unie d’un rocher, un dessin grossière- ment tracé, il est vrai, et tel, dit-il, qu’on peut l’atten- dre d’un peuple sauvage et sans arts, mais où l’on reconnaît cependant sans peine la Licorne. Enfin les 392 LIC Hottentots-Chinois auraient donné au même voyageur des détails sur la chasse de cet animal fort rare, ex- trêmement léger à la course, méchant et furieux. Si Sparrmann avait vu lui-même ce dessin, el s’il avail appris directement des naturels du pays les détails très-circonstanciés qu’il rapporte, son seul témoignage ne permettrait plus guère de doute. Un voyageur italien, nommé Barthéma, dit avoir vu à la Mecque, « dans une cour murée, deux Licornes, qu’on lui montra comme de grandes rarelés ; » il en donne une description assez détaillée, et ajoute « qu’el- les avaient été données au sultan de la Mecque par un roi d'Éthiopie, comme la plus belle chose et le plus riche trésor qui füt au monde. » (7. Ttinerario de L. de Barthéma, 1517.) Suivant un Hollandais, nommé Cloete, une Licorne fut tuée, en 1791, par une troupe de Hottentots, à seize journées de Cambado, et à trente journées de la ville du Cap. Ce Cloete offrait même de fournir une peau de Licorne, si on voulait lui donner une somme qui valüt un voyage de trente jours; et il ajoutait que la figure de cet animal se trouve gravée sur plusieurs centaines de rochers par les Hottentots qui habitent les bois. Ainsi se trouve confirmé le fait que rapporte Sparrmann; fait également vérifié par Barrow qui dit avoir vu plusieurs fois de semblables figures à côté de plusieurs autres qui représentaient d’une manière parfaitement reconnaissable, divers ani- maux réels de l'Afrique centrale. Delalande et son com- pagnon de voyage Verreaux ont pareillement, dans la même contrée, recueilli divers indices qui tendraient aussi à prouver l'existence de la Licorne ; ils l'ont vue figurée en manière d'ornement sur un manche de poi- gnard avec un Singe et un autre Quadrupède; et plu- sieurs Hottentots leur ont assuré qu’ils l'avaient eux- mêmes observée. Enfin plus récemment encore, divers documents, recueillis par Férussac dans le Bull. des Sciences nat. (avril 1824, n° 5, pag. 575), sont encore venus à la fois et de l'Afrique et de l’Asie centrales. Un esclave des environs de Koldagi a raconté de son pro- pre mouvement, au voyageur Ed. Rüppel, qu’il existe dans son pays un animal de la grandeur d’une Vache, mais de la forme svelle de la Gazelle, dont le mâle porte sur le front une longue corne droite, qui manque à la femelle; cet animal porterait dans le pays le nom de Nilukma. Cet esclave, qui n’avait jamais été ques- tionné sur la Licorne, a d’ailleurs donné diverses preu- ves de sincérité; il a, par exemple, fait une description très-exacle el très-fidèle de l'Oie de Gambie. A peu près dans le même temps, le major Lattar qui avait un com- mandement dans les montagnes de l’est du Népaul, faisait constater par un rapport officiel, que la Licorne, animal regardé comme fabuleux, existe réellement dans l'intérieur du Thibet; et il en donnait une description détaillée. Enfin l’on a envoyé à la Société de Calcutta une grande corne en spirale, provenant d’une Licorne, avec le dessin, la description et des observations sur les mœurs de ce Quadrupède, dont tous les habitants de B’hote, que le commerce et la dévotion conduisent chaque année au Népaul, attestent unanimement l’exis- tence. Ce Quadrupède qu’ils nomment Chiro, habite- rait la contrée boisée connue des indigènes sous le LIC nom de Changdung (7. Gazette du gouvern. de Cal- cutta, Asiat. Journ., décembre 1824, et Bull. des Sc. nat., loc. cit.). Tous ces Lémoignages si remarquables, et d’autres nombreux encore, mais moins authentiques; la ma- nière véritablement étonnante dont la plupart s’accor- dent entre eux pour leurs détails, ne suffisent pas sans doute, pour démontrer l'existence de la Licorne, mais ils montrent du moins qu’on ne doit pas trop légère- ment prononcer qu’il ne faut voir en elle qu'un être fabuleux. Attribuer uniquement à l’amour du merveil- leux cette multitude de témoignages en faveur d’un même fail; regarder comme entièrement fausses et comme dénuées de tout fondement des choses attestées aujourd’hui par les grossiers habitants de l'Arabie, du Népaul et de la Cafrerie, après l’avoir été par Aristote, par Élien, par Pline, n’est d’ailleurs nullement possible, nullement rationnel. Aussi la plupart des naturalistes modernes, {out en se refusant à admettre l'existence de la Licorne, ont-ils bien senti que quelque chose de réel devait avoir donné naissance à une croyance aussi gé- néralement répandue, el ont-ils cherché à l'expliquer, pensant bien qu'une opinion formée de tant d'éléments divers, pourrait bien être fondée sur l’exagération, mais non pas sur le mensonge seul. De là diverses conjectures dont il est important de faire connaître les principales. On voit sur divers monuments égyptiens, des figures de l’Orix dessinées si exactement de profil, qu’une seule corne est apparente, la seconde se trouvant entièrement cachée par celle qui se trouve du côté du spectateur. N'’est-il pas possible que la vue d’une semblable figure ait donné l’idée de la Licorne ? Cette conjecture a d’au- tant plus de vraisemblance que les formes et les pro- portions qu’on lui attribue, sont à peu près celles de l'Orix, et que ses cornes sont parfaitement semblables à celles de cette Antilope; et elle se concilie d’ailleurs très-bien avec l'hypothèse de Pallas. Cet illustre natu- raliste ayant remarqué (Spicilegia Zool., fasc. xux) que le nombre des cornes n’était pas constamment le même chez les Antilopes, et ayant vu dans la même espèce des individus qui en avaient trois,et d’autres qui n’en avaient qu’une seule, fut conduit à penser que la Licorne pourrait bien n'être qu’une variéLé unicorne de quelque espèce de ce genre, el particulièrement de POrix. Sans vouloir donner Loutes les preuves qui pour- raient venir à l’appui de celle opinion, on peut faire remarquer que tout ce qui a été dit pour démontrer l'existence de la Licorne, se concilie admirablement bien avec elle. La patrie de l’Orix est précisément la région del’Afrique où l’on suppose généralement qu’elle existerait; et quant aux différences de taille, de cou- leur et de patrie que lui attribuent quelques-unes des descriptions qu’on en a données, elles s'expliquent très- bien, puisqu'il existe d’autres espèces plus ou moins voisines de l’Orix, comme sont l’Algazel et le Leucorix, et qui peuvent de même par anomalie devenir unicor- nes. On concevra de même l'observation faite d’une Licorne de l'Inde, à corne en spirale, observation à la- quelle son authenticité semblait donner de l'importance. Si en effet les Licornes ne sont que des variétés uni- cornes d’Antilope, pourquoi n’en exislerait-il pas à LIC corne en spirale, aussi bien qu’à corne droite? On a dit, il est vrai, que si la corne présentée à la Société de Calcutta, avait été une corne d’Antilope, elle eût été reconnue pour telle par les membres de cette Société : mais on peut répondre à cette objection, la seule qu’on puisse faire. On sait en effet, et c’est Pallas lui-même qui l’a remarqué le premier, que la corne, chez les An- tilopes qui n’en ont par anomalie qu’une seule, acquiert un développement considérable, et prend une forme et une direction différentes de ce qui a lieu dans l’état normal. Enfin il n’est pas jusqu’à l'extrême rareté de la Licorne, qui ne vienne à l’appui de l'hypothèse de Pallas ; hypothèse qui réunit tous les caractères de la vérité, et qui semble mettre en droit de conclure que très-probablement la Licorne, telle que les anciens l’imaginaient, n’existe pas dans la nature. Le Narval a aussi, par comparaison, été nommé Li- corne de mer. LICORNE. pots. Nom donné quelquefois aux Balistes du sous-genre Monacanthe. F. BALISTE. LICORNE. Monoceros. mor. De Blainville attribue la création de ce genre à Montfort; cependant on trouve dans la Philosophie Zoologique de Lamarck le genre Monoceros, établi dans la famille des Purpuracées, entre les Pourpres et les Concholepas où est sa place naturelle. On le retrouve, dans l'Extrait du Cours, dans la famille des Purpurifères, sous la même dénomination et dans les mêmes rapports. Montfort a dà puiser à cette source pour la formation de ce genre dont il à traduit le nom en français, et changé la dénomination de Mo- noceros en celle d'Unicornus. Ce genre, extrait des Pourpres, a ensuite été adopté parle plus grand nombre des conchyliologues. Cuvier, Férussac, de Blainville l’ont admis comme sous-genre des Pourpres dont il présente la forme générale et la columelle aplatie. Voici les caractères que lui donne Lamarck : coquille ovale; ouverture longitudinale, se terminant inférieurement par une échancrure oblique; une dent conique à la base interne du bord droit. Le seul caractère important qui sépare ce genre des Pourpres est la dent conique, con- stante, plus ou moins longue, qui se voit à la base du bord droit. Cette dent, dont on ne connaît pas le mode de formation, pourrait être produite, à ce que pense de Blainville, par l’organe de la génération, dont le pas- sage est vers cet endroil. Cette idée pourrait se con- firmer, car les Licornes ne sont pas les seules Coquilles qui aient une saillie sur le bord droit; il y en a une pres- que semblable ou du moins très-analogue, dans trois espèces du genre Turbinelle de Lamarck, et un véri- table Fuseau rapporté par l’expédition de la corvette la Coquille, présente ce caractère aussi constamment et d’une manière aussi tranchée que les Licornes. Ce ca- ractère, s'appliquant à plusieurs genres, devient beau- coup moins certain pour celui dontilestici question, et pourrait apporter de la confusion dans divers genres, si on voulait en faire l'application exacte et rigoureuse. On doit donc entendre par Monoceros les Coquilles qui, avec Lous les caractères des Pourpres, ont de plus une dent sur le bord droit. Ce genre est peu nombreux en espèces; Lamarck en décrit cinq, el Brocchi une fossile en Italie. LIC 395 LICORNE TUILÉE. Monoceros imbricatum, Lamk., Anim. sans vertèb.,t. vri, 251, n° 2; Encycl., pl. 596, fig. 1,a, b; Buccinum Monoceros, Brug., Dictionn. Encycl., no 11; Martini, Conchil. Cab., {. 117, pl. 69, fig. 761; Favanne, Conch., pl. 27, fig. d, 1. On trouve cette Coquille, la plus commune du genre, figurée dans le magnifique ouvrage de Martyns ; une autre espèce que Lamarck y rapporte également, s’y voit pl. 50, c. Si on les compare avec le soin nécessaire, on voit qu'elles appartiennent à deux espèces très-distinctes, et la seule figure qui représente la Licorne tuilée dans cet ouvrage est celle de la planche 10, e. C’est une Co- quille ovale, à spire courte, composée de quatre à cinq tours dont le dernier est très-grand. Ils sont couverts de côtes transverses, couvertes d’écailles serrées, ce qui rend la coquille rude au toucher. Elle est de cou- leur brun fauve, plus ou moins foncé, selon les indi- vidus ; en dedans elle est blanche; sa columelle est ar- quée comme dans les Pourpres, et aplatie de même. A la base de la lèvre droite se voit une dent courbée, grande, pointue, dont la base, assez large, se continue en dedans par une côle saillante. C’est dans les mers Magellaniques que se trouve cette Coquille, qui a quel- quefois jusqu’à trois pouces de longueur. Les autres espèces sont le Monoceros cinqulatum, Lamk., Anim. sans vert., t. vit, p. 250, no 1; Encycl., pl. 4, à, b, qui est extrêmement rare; le Monoceros striatum, Lamk., loc. cit., n°5; Monoceros Narval, Encyel., pl. 596, fig. 5, a, b; le Aonocerosglabratum, ibid., loc. cit., no 4, et Encycl., pl. 596, fig. 5, a, D, espèce fort remarquabie et recherchée, et le Wonoce- ros crassilabrum, Lamk., loc. cit., n° 5; Encyclop., pl. 596, fig. 2, a, b. Brocchi à nommé, dans sa Con- chyliologie subapennine, pl. 4, fig. 12, Buccinum Monachantes, l'espèce qui se trouve fossile dans le Plaisantin. LICORNET. pois. Espèce du genre Rason. ”. ce mot. LICUALE. Licuala. Bot. Thunberg (Act. Holm., 1782, p. 284) a établi ce genre d’après le baron De Wurmb qui l'avait publié quelques années auparavant dans un ouvrage intitulé : Verhandelingen van het Bataviasch Genootschap, vol. 1 et 2; il appartient à la famille des Palmiers et à l’Hexandrie Monogynie. Dans son Genera Palinarum, Martius l’a ainsi carac- térisé : fleurs sessiles, hermaphrodites, enveloppées de plusieurs spathes incomplètes; calice à trois divi- sions profondes; corolle à trois pétales légèrement soudés; six élamines réunies à la base en urcéole; ovaire triloculaire, surmonté d’un style simple et de deux stigmates; drupe monosperme; embryon latéral. Ce genre a pour type lespèce que Rumph (ZÆerb. Amb., 1, t. 9) a décrite et figurée sous le simple nom de Licuala; Lamarck en a fait une espèce de Cory- Pha. Cette plante (Licuala spinosa, Thunb.) a sa tige courte et grêle, formée d’un bois très-dur. Ses frondes sont terminales, palmées-radiées, à pétioles épineux et à pinnules frangées. Elle croît dans les Indes-Orien- tales et principalement dans les Moluques. Le docteur Biume vient d’en donner dans son Rumphia, vol. 1, p. 59, et fig. 82 et 88, une description extrêmement exacte dans tous ses détails, Le même botaniste a ajouté 594 BIÉ à celte seule espèce, précédemment connue, sept autres qui sont le fruit de ses laborieuses investigations dans l'archipel des Indes, si riche en productions naturelles de tous les ordres, et où les hardis voyageurs qui osent pénétrer dans ces contrées si redoutables, sont (toujours assurés de recueillir une foule de choses et d’obser- vations aussi intéressantes que nouvelles. Il est à re- gretter de ne pouvoir ici que faire l’'énumération des sept espèces de Licuala découvertes par Blume, et qu'il a nommées : Licuala horrida, Rumph., p. 41, pl. 89, fig. 1. — Zicuala Rumphü, R., p. ib., pl. 89, fig. 2. — Licuala pilearia, R., p. 42. — Licuala ele- gans, R., p. ib., pl. 90. — Zicuala pumila, R., p.45, pl. 91. — Licuala gracilis, R., p. 44, pl. 87 et 92. — Licuala nana, R., p. 46, pl. 95. LIDBECKIE. Lidbeckia. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngé- nésie superflue, L., établi par Bergius (Descript. PL. Cap., p. 506, t. 5, f. 9) et adopté par Gassini qui lui attribue les caractères suivants : involucre formé de folioles un peu inégales, disposées irrégulièrement sur trois rangs, appliquées, oblongues-lancéolées, coriaces, glabres et ciliées sur les bords; réceptacle hérissé de poils inégaux; fleurs du disque nombreuses, régulières, hermaphrodites, ayant un ovaire oblong, muni de côtes longitudinales et de deux bourrelets, l’un à la base, l’autre au sommet, dépourvu d’aigrette, et surmonté d’un nectaire très-élevé, épais, cylindracé, sur lequel le style est articulé. Les fleurs de la circonférence sont disposées sur un seul rang, en languettes et neutres; elles possèdent seulement un rudiment d’ovaire long et membraneux. Les botanisies ne se sont accordés ni sur les caractères de ce genre, ni sur sa composition. Leurs descriptions ne sont souvent qu’une suite d'erreurs co- piées servilement les unes sur les autres, et ce que plu- sieurs ont nommé Lidbeckia, offrait l'assemblage de quelques espèces sans affinités. Ainsi les fleurs de la circonférence ont été décrites comme femelles, l’invo- lucre comme monophylle, le réceptacle comme absolu- ment nu, elc., etc. L’organe nommé nectaire par Cas- sini, était généralement considéré comme un des articles du style qui était censé en posséder deux dont l’infé- rieur était plus court. En rectifiant ces erreurs, Cassini a placé dans le Lidbeckia d'abord le Lidbeckia pecti- nata, Berg., et le Lidbeckia lobata, Willd., qu’il a nommé ZLidbeckia quinqueloba. Ce genre avait été confondu avec le Cotula par Linné. Willdenow admit sa distinction, mais il y réunit le Coéula turbinata, L., type du genre Cenia de Commerson et de Jussieu. C’est un genre semblable que Lamarck, dans ses Illus- trations des genres, constitua sous le nom de ZLancisia autrefois proposé par Pontédéra pour une autre plante du genre Cotula. Ge dernier nom a été encore appliqué par Persoon au vrai Lidbeckia ; mais il en a séparé le Cenia. Les Lidbeckies appartiennent à la tribu des An- thémidées de Cassini. Ce sont des plantes herbacées, à tiges simples ou peu rameuses, à feuilles pinnatifides ou quinquélobées, et à fleurs imitant celles des Chry- santhèmes. Elles croissent au cap de Bonne-Espérance. LIÉ. Ligatus. 5oT. Épithète employée pour désigner le pollen dont les utricules sont attachés ensemble par # MP és d F7 DTÉ des fils, tels qu’on les observe dans l’Azalea viscosa, les OEnothera, etc. LIE DE VIN. BoT. On nomme ainsi le produit de l’é- cume pendant la fermentation qui, après ce mouve- ment intestin,se précipite au fond des vases, entraînant avec lui une certaine quantité de matière colorante et des tartres qui, peu solubles dans l’eau, en sont faci- lement séparés par l'alcool. La Lie est plus ou moins épaisse et colorée, selon la nature du vin; en se solidi- fiant elle constitue la matière connue dans le commerce sous le nom de Tartre. LIEBERKUHNE. Lieberkuhna. Bot. Genre de la fa- mille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie superflue, L., établi par Cassini qui l’a ainsi caractérisé : involuere composé de folioles imbri- quées, oblongues-lancéolées, membraneuses et étalées dans leur partie supérieure; réceptacle plan et nu; ca- lathide radiée; fleurons du centre peu nombreux, her- maphrodites, ayant une corolle ordinairement labiée, à lèvre intérieure profondément divisée en deux, et à lèvre extérieure divisée en trois au sommet ou jusqu’à la moitié; fleurons de la circonférence femelles, ayant une corolle à tube long et à languette longue, large et terminée par deux ou trois dents. Les akènes sont très- allongés, amincis de bas en haut, surmontés d’une ai- grelte de poils nombreux, inégaux et très-légèrement plumeux. L'auteur de ce genre le place dans la tribu des Mutisiées, entreles genres Leria et Leibnitzia dont il ne diffère que par de faibles caractères. Il est seule- ment composé des deux espèces suivantes : 1° Liceber- kuhna bracteata, Cass., ou Perdicium piloselloides, Vahl, Act. Soc. nat. Hafn., t. 11, p.58, tab. 5; 2° Lie- berkuhna nudipes, Cass., ou T'ussilago pumila , Swartz, Flor. Ind. Occid., vol. 5, p. 1550. Ge sont de petites plantes herbacées, dont la première estindigène des environs de Montévidéo et la seconde des hautes montagnes de la Jamaïque. LIÉGE. or. Cette couche épidermoïdé du bois d’une es- pèce deChêne(7.ce mot.),aétéexaminée chimiquement par Chevreul qui l’a traitée successivement par l'Eau et par l’Alcool.Indépendamment de plusieurs principes co- lorants, de l’Acide gallique, des substances résineuses et de quelques Sels à base de Fer et de Chaux, il y a dé- couvert deux substances particulières, qu’il a nommées Cérine et Subérine. La première cristallisable en petites aiguilles blanches, offre quelques rapports avec la cire, mais s’en distingue essentiellement en ce que, mise dans l’eau bouillante, elle se ramollit sans se liquéfer, et qu’elle se précipite au fond du vase. Elle ne paraît pas susceptible d’être dissoute par l’eau de Potasse. La Subérine est le tissu propre du Liége. Par l’action de Acide nitrique, cette substance produit un Acide par- ticulier, qui a reçu le nom de Subérique. 7. Actpe. On appelle Liëce DES ANTILLES Ou Bois DE LIÉGE, une espèce de Bombax. V. FROMAGER. LIÉGE FOSSILE ou CUIR DE MONTAGNE. m1. L'un des noms vulgaires de l’Asbeste. LIÉMOPHORE. Liemophora. Bot. Agardh a donné ce nom à un genre d’Algues diatomacées, dont tous les individus sont libres et plans, flabelliformes, atténués et cohérents à leur base et séparés au sommet. L PE LIE LIEN. repr. Espèce du genre Couleuvre. 7. ce mot. LIEN-SIEN. BorT. /. Campsis. LIERNE. 8oT. L'un des noms vulgaires de la Cléma- tite des haies. LIERRE. ÆZedera. Bot. Genre placé par Jussieu dans la famille des Caprifoliacées, mais qui doit former le type d’un ordre naturel nouveau qui à reçu le nom de Hédéracées. Ce genre offre les caractères suivant(s : le calice est turbiné, adhérent à l'ovaire, terminé par cinq dents très-courtes; la corolle se compose de cinq pétales lancéolés, sessiles, égaux, étalés ou rabattus; les étamines, au nombre de cinq, sont dressées ; leurs anthères sont cordiformes, obtuses, à deux loges. L’ovaire est semi-infère, à cinq loges con- tenant chacune un seul ovule qui naît de la partie la plus supérieure de la cloison et est renversé. Le style est court, cylindrique, simple, terminé par un stigmale à cinq lobes à peine marqués. Le fruit est globuleux, charnu, pisiforme, couronné par les dents du calice, contenant cinq petits noyaux osseux et monospermes. Ce genre se compose d’un petit nombre d'espèces, en- viron huit, dont une seule est partout commune en Europe; une autre vient des Canaries, une troisième de Ceylan, et les cinq autres ont été observées dans l’A- mérique méridionale, particulièrement à la Jamaïque. Mais il est très-probable que, parmi ces espèces, quel- ques-unes doivent être rapportées à un autre genre, et particulièrement à l’Aralia. Les Lierres sont, en gé- néral, des arbrisseaux grimpants, à feuilles alternes, entières ou lobées, el à fleurs petites, blanchâtres, dis- posées en cimes ou en panicules. l LIERRE GRIMPANT. Æedera Helix, L., Bull., t. 135. Arbrisseau sarmenteux et grimpant, s'élevant en s’ac- crochant sur les arbres, les vieilles murailles et pou- vant acquérir, dans les provinces méridionales de l’Eu- rope, une grosseur considérable. Ainsi, parmi ceux qui existent à la promenade del Prato à Florence, on en trouve qui n’ont guère moins d’un pied de diamètre. C’est au moyen de pelils suçoirs ou radicelles courtes et serrées, naissant de tous les points de la surface en contact avec les corps étrangers, que le Lierre s’ac- croche et s'élève sur les arbres et les édifices. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, d'une figure très-va- riée. Ainsi, elles sont quelquefois cordiformes, entières; quelquefois à deux, trois ou cinq lobes plus ou moins profonds; toujours elles sont glabres et luisantes. Leurs fleurs sont petites, verdàtres, disposées en cimes ou ombelles simples. Les fruits sont globuleux, pisiformes, ombiliqués, noirs ou jaunes suivant les variétés. On extrait des vieux troncs de Lierre, au moyen d’inci- sions pratiquées à leur écorce, une substance grisâtre, gommo-résineuse, connue sous le nom de Gomme de Lierre. On a étendu le nom de LierRe à des végétaux qui n’appartiennent pas à ce genre; ainsi l’on a ap- pelé: LIERRE AQUATIQUE ou D'EAU, le Lemna trisulca. Ÿ. LENTICULE. LIERRE DU CANADA, le Rhus Toxicodendron, L. LIERRE A CINQ FEUILLES, le Cissus quinquefolius, L. LIERRE TERRESTRE, le Glécome. 7. ce mot. LIÉ 395 LIEU. pois. L’un des noms vulgaires du Gade Pol- lack. 7. GADe. LIEURE. o1s. Synonyme vulgaire du grand Coq de Bruyère. 7, TÉTRAS. LIÈVRE. Lepus. mAm. Ce genre, l’un des plus remar- quables, des plus naturels el en même temps des plus nombreux en espèces de tout l’ordre des Rongeurs, présente un caractère très-digne d'attention, et qui lui est propre, dans ses incisives supérieures au nombre de quatre; les inférieures sont, comme à l’ordinaire, au nombre de deux seulement. Il y a six molaires de chaque côté à la mâchoire supérieure, et cinq seulement à l’inférieure. Ces molaires, sans racines, sont à la supérieure, deux fois environ plus larges que longues; l’antérieure est un peu moindre que les suivantes, el la postérieure est encore beaucoup plus petite; elles ont toutes leur couroune divisée en deux parties par une ligne transversale, excepté l’antérieure qui pré- sente seulement sur son bord plusieurs festons, et la postérieure qui est tout à fait simple. A la mâchoire inférieure, les molaires ont, comme à la supérieure, leur couronne divisée en deux parties ; mais elles dif- fèrent en ce qu’elles sont aussi longues que larges. Les incisives sont longues, larges, aplaties en devant. Des quatre incisives de la mâchoire supérieure, les deux principales sont longues, fortes, divisées sur toute leur longueur par un sillon profond, en deux parties bom- bées, dont l’externe est la plus large ; enfin, taillées en biseau à leur face postérieure. Les deux autres inci- sives sont beaucoup plus pelites et placées immédiate- ment derrière les deux antérieures; elles sontarrondies, mais un peu plus larges que longues. Une autre obser- vation fort remarquable est celle de l’existence mo- mentanée de six incisives chez les jeunes individus. « Les Lapins, dit Geoffroy Saint-Hilaire (Système den- taire des Mammifères et des Oiseaux), naissent et meu- rent avec quatre incisives, mais non pas avec les quatre mêmes. Ils naissent avec la première et la seconde paire, puis, c’est-à-dire quelques jours après, arrive une autre paire, une troisième paire de dents. Ces nouvelles dents finissent par acquérir un volume, et par prendre, en s’approchant de très-près et par der- rière de la première paire, une direction qui provoque et qui décide la chute de la dernière paire intermé- diaire. La chute de celle-ci ne se fait toutefois point sans un engagement, sans une sorte de lutte. Les deux paires de dents sont momentanément en présence; il y a coexistence, durant quelque temps, des dents qui vont tomber et de celles qui arrivent pour en prendre la place. Les Lapins ont donc six incisives durant une petite période qui est de deux à cinq jours. Dans ce moment de leur existence, ils ajoutent ainsi à bien d’autres rapports qu'ils ont avec les Kanguroos, un caractère de plus, le même nombre de dents inci- sives. » Les membres antérieurs, plus grêles el beaucoup plus courts que les postérieurs, sont terminés par cinq doigts armés d'ongles robustes, assez longs et un peu arqués; le troisième doigt est le plus long; le pouce, qui se voit vers le bas du mélacarpe, et ne pose pas sur le sol, est très-pelit; son ongle est d’ailleurs semblable à 596 LIÉ celui des autres doigts. Les membres postérieurs sont tétradactyles. Tous les doigts, dans toute leur étendue, et même la plante et la paume, sont couverts de poils comme le reste du corps, caractère remarqué par les anciens, et qui a valu à une espèce du genre le nom de Dasypode. La queue, ordinairement très-velue, est courte, et même quelquefois, comme chez le Tapeti, presque nulle. Les oreilles, presque nues en dedans et couvertes de poils ras en dehors, sont très-mobiles et très-grandes; la lèvre supérieure est entièrement fen- due sur la ligne médiane, et l’intérieur de la bouche est recouvert de poils, caractère bien remarquable, et qui n’a pas échappé non plus à Aristote et aux anciens. Les yeux sont assez grands et latéraux, et les narines sont étroites, plus larges en dehors qu’en dedans; on voit à leur partie supérieure un repli transversal, qui peut, en s’abaissant, recouvrir leurs orifices. il y a gé- néralement de six à dix mamelles, et elles sont les unes pectorales, les autres abdominales. Le Lièvre et le Lapin en ont l’un et l’autre dix, dont quatre seulement sont pectorales. Les diverses parties du canal alimen- taire sont très-développées, et le cæœcum a surtout un volume considérable; il est plusieurs fois aussi grand que l'estomac, et sa cavité est divisée par une valvule spirale, qui correspond à des étranglements assez nom- breux. La verge est dirigée en arrière; el, chez les fe- melles, le corps de l'utérus est séparé en deux cornes fort allongées, dont chacune a son orifice particulier dans le vagin; ou plus exactement, el comme l’a dit Geoffroy Saint-Hilaire, le corps est petit, rudimentaire, à peu près nul ; tandis que les cornes ont au contraire acquis un développement considérable. Sous ce rap- port, comme le remarque ce naturaliste, les organes sexuels de l'espèce humaine et ceux du Lapin sont aux deux bouts de l’échelle. Le corps de l'utérus est en eïfet très-volumineux, et les cornes sont très-rudimen- {aires chez la femme. Cette disposition de la matrice chez les femelles de ce genre explique très-bien com- ment la superfélation est possible chez elles, c’est-à- dire comment elles peuvent concevoir lorsqu'elles sont déjà pleines. Aristote, qui avait connaissance de ce fail, dont il parle dans plusieurs passages, en avail même cherché une explication. La femelle du Basypode, dit- il, est sujetle à la superfétation, à cause de la grande abondance du sperme du mâle, abondance qui se mani- feste par la quantité de poils dont il est recouvert. Le genre Lièvre, si l’on en sépare quelques espèces, les Lagomys que l’on à vu précédemment constituer un genre à part et bien distinct, forme l’un des gen- res les plus naturels de l’ordre des Rongeurs. On re- trouve constamment chez eux, non-seulement les ca- raclères principaux, mais même beaucoup d’autres qui n’ont qu'une importance bien secondaire, et par- {iculièrement ceux de coloration. Toutes les espèces sont d’un gris roussâtre tiqueté; l’œil se trouve tou- jours compris dans une lache, le plus souvent blanche, mais toujours plus pâle que les parties environnantes. On peut désigner pour abréger, sous le nom de tache oculaire, celte tache dont on devra parler dans la description de chaque espèce. La queue est toujours blanche en dessous, le dessus étant noir, si ce n’est, Lot | LIÉ dans quelques espèces, comme chez le Lapin d’Améri- que, et dans l'espèce à laquelle on donne le nom de Lièvre à queue rousse. A l'exception de la gorge qui est ordinairement de la couleur générale du corps ou de celle des membres antérieurs, le dessous du corps est ordinairement blanc, les oreilles sont toujours noires à leur extrémité. Le pelage est très-fourni et se compose de poils soyeux et laineux fort abondants. La plus grande partie de la tête n’est couverte que de poils soyeux ; la nuque et le derrière du col n’ont au con- traire que des poils laineux, très-courts et doux au tou- cher : cette partie, dont l'étendue est variable, est généralement d’une couleur uniforme et différente de celle des parties voisines. Peu d’espèces sont aussi fécondes que celles de ce genre. Susceptibles d’engendrer dès la première année, les femelles ne portent que trente jours environ, et met- tent bas plusieurs petits qu’elles allaitent pendant trois semaines. Ces petits naissent couverts de poils, et, con- tre l'opinion des anciens, les yeux ouverts. Plusieurs espèces se creusent des terriers plus ou moins profonds; el toutes sont des espèces nocturnes. Il serait superflu d’insister sur leur timidité qui est devenue proverbiale, et que l’inimitable La Fontaine à si bien peinte : timi- dité qui tient probablement à l'extrême susceptibilité de l'appareil de l'audition. Tout le monde connaît également l'extrême agilité de ces animaux et leur grande facilité pour le saut. Au reste ils savent aussi employer la ruse pour éviter la poursuite du chasseur et dérouter les Chiens. On en a vu souvent, par exem- ple, se réfugier au milieu d’un troupeau de Brebis, comme s'ils savaient n’avoir rien à en redouter. Certai- nes espèces de ce genre habitent les bois et la plaine; d’autres les montagnes et les pays sablonneux. Elles se nourrissent toutes de diverses substances végétales, et chacun sait combien le goût de leur chair varic suivant la nature de celles-ci. Les individus qui vivent sur les bords des étangs, dans les plaines basses et dans le fond des bois, de même que ceux qu’on élève en domesticité, ne valent ordinairement pas ceux qui habitent les montagnes, les lisières des bois ou les vignes. Les Grecs el les Romains faisaient grand cas de la chair de ces animaux; les Orientaux l’estiment au contraire fort peu, el elle était même défendue dans la loi de Moïse qui supposait possible chez eux la rumi- nation. Le commentateur d’Aristote, Camus , a donné comme des preuves de cette proposition, la ressem- blance qui existe entre les organes de la génération des Lièvres el ceux des Ruminants, et l'existence, en Norwège, de Lièvres cornus.On a en effet plusieurs fois prétendu avoir vu, et on a été jusqu’à figurer de pré- tendues cornes de Lièvres. Mais une chose plus remar- quable, est l’idée d’un Aïlemand qui a élé conduit dans ces derniers temps à croire que le Lièvre devait rumi- ner,-par l'opinion qu'il avait, que le cœcum est une poche destinée à un genre particulier de rumination. Cette singulière opinion le porta à faire des observa- tions sur des Lapins, et il aurait vu ces animaux rendre des déjections d’une nature particulière qu’ils repre- naient ensuite pour les remâcher et les avaler de nou- veau. LIÉ Les espèces qui composent le genre des Lièvres pro- prement dits, se distinguent particulièrement des La- gomys par leurs longues oreilles, par leur queue, par la longueur de leurs membres de derrière, par l’imper- fection de leur clavicule, et par l’espace sous-orbitaire percé en réseau dans le squelette. Ces espèces sont très-nombreuses, et souvent, à cause de leur grande ressemblance, difficiles à distinguer. On donne géné- ralement le nom de Lapins à ceux qui ressemblent au Lapin ordinaire par leurs oreilles un peu arrondies et plus courtes que dans le reste du genre. Les autres con- servent le nom de Lièvres. LiÈVRE commun. Lepus timidus, Lin. C’est l’espèce la plus connue de tout le genre. Il se trouve dans presque toute l’Europe tempérée, et même, dit-on, dans l’Asie-Mineure et dans la Syrie. Il est générale- ment fauve roussâtre, avec le dessous du corps blanc; la partie externe du membre postérieur est d’un roux moins vif el quelquefois presque gris; le membre an- térieur, le col, la poitrine, les joues étant au contraire roux. Les oreilles, variées de roux, de noir, de fauve et de blanc, sont blanches à leur partie externe et noires à leur extrémité. Le dessous de la tête est blanc; la tache oculaire est blanche ou blanchâtre, et va de la base de l'oreille à la narine; la nuque et le dessus du col sont d’un roux plus ou moins vif : la queue, blan- che en dessous, noire en dessus, est longue de trois pouces environ. On voit assez fréquemment des Liè- vres entièrement blancs par l'effet de la maladie albine. Cette espèce, qui ne se creuse pas de terriers, vit soli- taire; et comme le remarque Fr. Cuvier, c'est peut-être à cet instinct que l’on doit attribuer la liberté dont jouit son espèce entière, tandis que le sociable Lapin est devenu partout domestique. LIÈVRE A QUEUE ROUSSE. Lepus ruficaudalus, Is. Geoff. Celte nouvelle espèce a élé envoyée du Bengale par le voyageur Duvaucel; elle ressemble beaucoup au Lièvre commun, mais s’en distingue néanmoins {rès- facilement par sa queue plus longue, et rousse en des- sus au lieu d’être noire, par sa lache oculaire moins prononcée et sa joue d’un roux très-mélangé de noir, par son poil beaucoup plus rude, et par sa taille un peu moins considérable. Lièvre Mousser. Lepus nigricollis, Fr. Cuv. Le dessus du corps est roux tiqueté, avec les flancs, les cuisses, la portion la plus antérieure et la portion la plus postérieure du dos, d’un gris pareillement tiqueté, en sorte que la partie rousse se trouve entourée de gris; la queue, blanche en dessous, et d’un gris un peu bru- nâtre en dessus. Le membre antérieur est roux en de- hors; la gorge et la partie inférieure de celui de der- rière, sont d’un roussâtre clair. Le dessus de la tête est roux tiquelé ; le dessous étant blanc, comme celui du corps, et les joues grises. L’oreille, blanche à sa base, est roussâtre par derrière, avec son extrémité d’un brun noirâtre. Enfin, le dessus du col et la nuque sont d’un noir brunâtre, cette tache se prolongeant sur le milieu du dos, et formant presque un collier entier. Cette espèce, de la taille d’un gros Lapin, a été décou- verte au Malabar par Leschenault. Elle habite aussi plu- sieurs autres parties de l’Inde, et particulièrement Java. LTÉ 597 Lièvre D'Écypre. Lepus Ægyptius, Geoff. SL.-Hil. Cette espèce est presque entièrement fauve en dessus; son pelage est seulement tiqueté en quelques endroits, comme sur la tête; la gorge, la poitrine et les membres sont aussi de cette couleur. Le dessous du corps, de la lêle et de la queue est blanc; la queue est noire en des- sus; les oreilles sont d’un roux brunâtre, avec leur extrémité noirâtre; le dessous des doigts est brun, et la tache oculaire, qui va de l’oreille à la narine, est d’un fauve très-clair. Cette espèce, de la taille du Lapin, mais dont les oreilles sont proportionnellement plus longues que chez le Lièvre lui-même, a été découverte en Égypte par Geoffroy Saint-Hilaire. Lièvre Du Car. Lepus Capensis, L. Quoiqu'il ait été réuni à l’espèce précédente par G. Cuvier el par Desmarest, on peut croire cependant avec Geoffroy Saint-Hilaire et Fr. Cuvier, qu’il doit en être distingué. Il est généralement d'un gris un peu roussâtre , avec la gorge et les membres roux, el le dessous des pieds brun. Le dessous du corps et de la queue est blanc; le tour de l’œil et le dessus de la tête n'étant que blanc- roussâtre ; le dessus du col est grisàtre ; le bout du museau est roussätre, et l’oreille d'un gris brun pi- queté de roussâtre, avec l’extrémité noire ; la queue est noire en dessus. Cette espèce, de la taille du Lièvre, est très-remarquable par ses oreilles et ses membres extrêmement allongés. LIÈVRE DES ROCHERS. Lepus saxatilis, F. Cuv. Il a la même patrie el à peu près les mêmes proportions que le précédent; mais sa taille est un peu moindre. Il est roussâtre en dessus, gris-roussâtre sur les membres, gris sur les flancs et la gorge; le dessus du col est d’un roux vif, ainsi qu’une portion des oreilles dont l’ex- trémité est noire, avec la partie interne d’un gris pi- queté de noir et de fauve; la tête est aussi à peu près de cette couleur ; la tache oculaire est d’un gris cen- dré; le dessous de la tête, du corps et de la queue est blanc; le dessus de la queue est noir, et le dessous des pattes est brun. Delalande a découvert cette belle es- pèce dans les montagnes du cap de Bonne-Espérance. LIÈVRE VARIABLE. Lepus variabilis, Pall. C’est une des espèces les plus remarquables à cause des change- ments de couleur qu'elle subit selon les saisons. Enhiver, ce Lièvre est entièrement blanc, avec le bout de l'oreille noir, el les deux couleurs de son pelage sont alors préci- sément celles qui se retrouvent chez presque toutes les espèces qui blanchissent en hiver, comme sont l'Her- mine parmi les Mammifères; le Lagopède et le Tétras des Saules parmi les Oiseaux. En été, il est en dessus d’un gris fauve, avec les membres d’un roux pâle, uni- forme, la gorge d’un blanc roussâtre, et le dessous du corps, de la tête et de la queue entièrement blanc. L’oreille est blanche à sa partie externe, avec le bout noir et le bord jaune; le tour de l'œil est blanc; la queue, blanche en dessous, est noire en dessus. Un fait qu'il est important de remarquer, est la manière irré- gulière dont les changements périodiques de couleur paraissent s’opérer; les uns étant déjà en partie blancs sur le corps, tandis qu'ils sont encore roux sur les pates, et réciproquement; d’où il résulte que ces ani- maux présentent, sous le rapport de leur coloralion, 598 LIÉ une multitude de variations. Cette espèce, dont la four- rure d'hiver est assez répandue dans le commerce, mais n’est pas très-estimée, habite tout le nord de l’Europe, ainsi que les Alpes et le Groënland. Pallas, qui en a donné une excellente histoire (7. Glires), dit qu’on ne trouve pas de Lièvres variables conservant en été leur pelage blanc. Il parait cependant qu’il en exis- terait dans le Groënland. Le même naturaliste a au contraire trouvé en Russie, une variété qui ne blanchit en hiver que fort incomplétement; c’est celle qu’il a désignée sous le nom de Lepus hybridus. LiÈVRE GLACIAL. Lepus glacialis, Suppl. au Voy. du Cap, Parry. Cette espèce n’est connue que par la Faune américaine de Harlan, qui la caractérise ainsi : pelage blanc; oreilles noires à l'extrémité, plus lon- gues que la tête ; ongles forts, larges et déprimés. Les jeunes sont d’un gris blanchâtre, et la femelle met bas huit petits à la fois. Cette espèce, à laquelle on doit peut-être rapporter le Lièvre variable du Groënland, habite également cette contrée. LiÈvRE ToLaï. Lepus T'olai, Pall. Cette espèce, en- core peu connue, ressemble beaucoup, pour la taille et les proportions, au Lièvrecommun et au Lièvre variable; mais sa (êle est plus oblongue, plus comprimée, plus étroite. Le dos et la tête sont mélés de gris et de brun pâles, le dessous du corps étant blanc, et le dessous du col jaunâtre. Les oreilles ont le bord supérieur noir, et les membres sont jaunâtres; la queue est noire en dessus et blanche en dessous. Le Tolaï conserve en hiver le même pelage : seulement ses couleurs devien- nent plus pâles dans cette saison. 11 habite la Sibérie, la Mongolie, la Tartarie, et se trouve jusqu’au Thibet. 11 diffère beaucoup du Lièvre variable par ses habitu- des. Quand, par exemple, on lui fait la chasse, il court droit devant lui, et ne tarde pas à se réfugier, soit dans des fentes de rochers, soit dans d’autres cavités. Le Lièvre variable fait, au contraire, de nombreux dé- tours, fuyant à la manière du Lièvre commun. Le To- laï, nommé par Cuvier Lapin de Sibérie, fait en quelque sorte le passage de la section des Lièvres à celle des Lapins. LiÈVRE A QUEUE ÉPAISSE. Lepus crassicaudatus, Geoff. Cette espèce ayant les oreilles aussi longues seu- lement que la tête, et arrondies à leur extrémité, peut encore être considérée comme intermédiaire entre les Lièvres proprement dits et les Lapins dont elle se rap- proche davantage par sa taille. Parties supérieures du corps et flancs couverts de deux sortes de poils : les uns laineux, roussâtres à l'extrémité, moelleux, assez courts el cachés sous les autres qui sont annelés de noir et de fauve; ventre et poitrine d’un blanc roussâtre; dessous du cou et partie la plus inférieure des flancs d’un gris fauve clair, qui fait le passage du blanc rous- sâtre du ventre au gris fauve foncé des parties supé- rieures; dessus du cou d’un fauve brunâtre ; dessus de la tête d’un roux tiqueté de noir, les côtés d’un gris cendré, le dessous d’un blanc assez pur; oreilles blan- châtres sur leurs bords; membres d'un roux foncé, Lrès-vif, queue arrondie, entièrement couverte de longs poils frisés, très-doux, et dont la couleur varie , sui- vant les individus, du roux brunâtre au brun foncé. LIÉ Taille un peu supérieure à celle du Lapin ordinaire. Afrique australe. LTÈVRE À QUEUE NOIRE. Lepus nigricaudatus, Ben- nett. Tout son pelage est doux et mou, entremêlé de poils plus longs et soyeux; il est en dessus d'un noir mêlé de roux-jaunâtre, très- pâle et presque blanc en dessous, surtout vers les cuisses et aux articulations ; la nuque et la queue sont d’une nuance plus obscure, presque noire; la gorge est jaunâtre; les tarses sont d’un roux foncé; l'extrémité des oreilles est blanche. Taille, vingt-trois pouces. Cette espèce se trouve au Mexique. LIÈVRE LAPIN ORDINAIRE. Lepus Cuniculus, L. Cette espèce, originaire d’Espagne, mais maintenant répan- due dans toutes les parties chaudes ou tempérées de l'Europe, et presque partout où les Européens ont formé des établissements, est généralement d’un roux- grisâtre tiqueté, avec les pattes et le derrière du cou roux, el le dessous du corps, de la tête et de la queue blanc. Les oreilles, grisàtres en dehors, sont en dedans d’un roux tiqueté; elles ont un liséré noir à la partie supérieure. Le Lapin, quoique fort semblable au Lièvre par les couleurs de son pelage, est une espèce bien dis- tincte, et dont les mœurs sont même très-différentes. Sa fécondité est plus grande encore, et il élève ses pe- Lits dans un terrier qu’il se creuse. Les petits ne sortent que lorsqu'ils sont déjà très-forts el tout à fait en état de se suffire à eux-mêmes. Alors même ils s’en éloignent fort peu, et se font un nouveau terrier près de celui où ils sont nés. Le Lapin a été partout réduit en domes- ticité ; aussi l'espèce présente-t-elle un nombre consi- dérable de variétés. On trouve des individus gris, de blancs, de noirs et de jaunes. Chez d’autres individus, ces diverses couleurs se trouvent mélangées. On nomme Lapin riche une variété remarquable par sa couleur d’ardoise plus ou moins foncée, et Lapin d’Angora une autre variété dont le poil est très-long el très-doux. Lièvre Lapin DES SaBLEs. Lepusarenarius, ls. Geoff, Cette nouvelle espèce a été découverte par Delalande dans les sables du pays des Hottentots : elle est en dessus d’un gris-cendré tiqueté , avec les membres, la gorge, les flancs, le tour de l'œil et le bout du museau roux. La tache du derrière du cou est grise et fort pe- lite; le dessous de la tête est d’un blanc roussâtre, el le dessous du corps est blanc; la queue, pareillement blanche en dessous, est noire en dessus. Les oreilles sont de même couleur que chez le Lapin, seulement avec une tache noire, plus étendue à leur extrémité. Cette espèce, d’un quart plus pelite que la précédente, ressemble beaucoup, par les couleurs de son pelage, au Lièvre du Cap, dont elle diffère au contraire beau- coup par ses formes. Lièvre Lapin TApETI, AZZara; Lepus Brasiliensis, L. Il a le dessus du corps varié de roux et de noir, le derrière du col d’un roux vif, le dessus de la tête et les oreilles d’un roux brunâtre, la joue d’un roux noirâtre, et la tache oculaire fauve. La poitrine est roussâtre ; le dessous de la tête est blanc, et cette couleur se prolonge en tache jusqu’au - dessous de l'oreille; le dessous du corps est aussi de cette couleur. Mais le caractère le plus remarquable est l'extrême brièveté de la queue, | Nc qui paraît nulle et se confond avec le poil des cuisses. Cette espèce, de la taille du Lapin des sables, habite l'Amérique méridionale. Elle vit dans les bois, et se réfugie sous les troncs d’arbres, sans se creuser de terriers. LiÈVRE LAPIN D'AMÉRIQUE. Lepus Americanus, Gm.; Lepus Hudsonius, Pall. Il habite l'Amérique septen- trionale, et ressemble beaucoup au précédent par les couleurs de son pelage; mais il en diffère par sa queue longue environ de deux pouces, et roussâtre en dessus; et par ses membres plus allongés. Ses oreilles, qui sont aussi plus longues, sont roussâtres et liserées de noir, et ses pattes, surtout les postérieures, en grande partie blanches. Sa taille est d’ailleurs égale à celle du Tapeti avec lequel il a été confondu par plusieurs auteurs, et par Cuvier lui-même. Plusieurs naturalistes ont dit que cette espèce blanchit en hiver ; selon Warden, elle de- vient seulement blanchâtre, au contraire de son Va- rying-Hase qui devient entièrement blanc. LIÈèvrE LAPIN DE VIRGINIE. Lepus Virginianus, Harlan, Faun. Amér., p. 196. C’est ce même Varying- Hase de Warden. Harlan le caractérise ainsi : brun- grisâtre en été, blanc en hiver, avec le tour des yeux de couleur fauve-rougeâtre dans tous les temps. Les oreilles et la tête sont presque de même longueur, et la queue est très-courte. C’est, dit Harlan, probablement de cette espèce que parle Lewis dans sa Notice des Ani- maux du pays du Missouri, lorsqu'il dit qu’une espèce de Lièvre variable existe communément dans la baie d'Hudson, la province de New-York, la Virginie, la Pensylvanie, etc. (7. Journal de Ph. et de Médec. de Boston, t. 11, p. 2.) Au reste, le Lapin de Virginie est encore {rop imparfaitement connu en Europe, pour que l’on n’y conserve aucun doute sur son existence réelle, comme espèce distincte. Lièvres fossiles. On a trouvé dans la caverne de Kirkdale quelques os appartenant à une espèce de ce genre, et particuliè- rement un calcanéum , quelques os du métatarse, une portion de mâchoire inférieure, etc. Ces fragments viennent d’une espèce très-voisine du Lièvre commun, si ce n’est ce Lièvre lui-même. (7. Cuv., Ossem. fos- siles, t. v.) On a trouvé aussi dans les brèches osseuses de Gette, de Gibraltar et d’Uliveto près de Pise (7, Cuv., Oss. foss. , tom. 1v), plusieurs ossements appartenant aussi à ce genre. Ainsi on a trouvé dans celles de Gi- braltar une mâchoire venant d’une petite espèce de Lapin; dans celles de Cette, un grand nombre de frag- ments venant. les uns d’une espèce de la taille et de la forme du Lapin sauvage, les autres d’une espèce d’un tiers plus petite; et enfin, dans celles d'Uliveto, une mâchoire qui ne présente, comme une portion des ossements de Cette, aucune différence avec l’es- pèce commune ; « ce qui, au reste, comme le remarque l'illustre auteur des Recherches sur les Ossements fos- siles, ne prouve pas davantage pour un lieu que pour l’autre une identité d'espèce. » LIÈVRE. mou. Nom vulgaire et marchand d’une fort grande Porcelaine, le Cypræa testudinaria, L. LIÈVRE DE MER. pois. mocz. On a indifféremment donné ce nom à des Poissons tels que le B/ennius oc- LIG 399 cellaris et le Cycloptère Lump, ainsi qu'aux grosses Aplysies. #7. ces mots. LIÈVRE-SAUTEUR. mA“. Synonyme vulgaire de Hélamyde. 7. ce mot. LIÉVRITE. min. /. FER CALCARÉO-SILICEUX. LIGAMENT. zoor. concu. On appelle ainsi en ana- tomie les parties blanches, tendineuses et résistantes, qui servent à unir les os entre eux et à solidifier les ar- ticulations. Ce mot a également élé employé en con- chyliologie pour désigner la partie qui réunit et main- tient les deux valves des Conchifères. C’est dans ce dernier sens seulement que l’on doit entendre ce mot. 1”, COQUILLE. LIGAR. mor. Nom donné par Adanson (Voy. au Sénég., p. 158, pl. 10, fig. 6) à une Coquille du genre Turbo, Turritelle de Lamarck; c’est la T'urritella terebra de cet auteur. LIGATULE. 807. Nom proposé par Bridel pour dési- gner en français son genre Desmatodon qui n’a pas élé adopté. 77. TRICHOSTOME. LIGEA. ins. Espèce européenne de Lépidoptères diurnes, du genre Satyre. }”. ce mot. LIGHTFOOTIE. Lightfootia. goT. Genre établi par l'Héritier (Sertum Angl., p. 4) pourle Lobelia tenella, L., Mant., ou Campanula tenella, L., Suppl. Ce genre diffère des Campanules par les caractères suivants : le calice est adhérent par sa base avec l'ovaire, divisé supérieurement en cinq lanières; la corolle est mono- pétale à cinq divisions très-profondes, ce qui fait que la corolle paraît formée de cinq pétales; les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filets élargis et comme squammiformes. L’ovaire est semi-infère, à trois ou cinq loges contenant un grand nombre d’ovules. Le style est simple, terminé par un stigmate à trois ou cinq lobes étoilés. Le fruit est une capsule couronnée par les lobes du calice, à trois ou cinq loges et s’ou- vrantentrois ou cinq valves. L'Héritier (/oc. cit.) figure deux espèces de ce genre : Lightfootia oxicoccoides, t. 4, ou Lobelia tenella, L., Mant., qui croît au cap de Bonne-Espérance, et Lightfootia subulata, t.5, également du Cap. Il y a encore plusieurs autres genres Lightfootia. Ainsi Schreber a fait, sous ce nom, un genre de Rubia- cées qui doit être réuni au Rondeletia. Un autre genre Lightfootia a été établi par Swartz. Il est voisin du Prockia. Mais le genre de lHéritier doit seul retenir le nom du botaniste Lightfoot, à cause de son anté- riorité. Il sera donc nécessaire de donner un autre nom au genre de Swartz. LIGIE. Ligia. crusr. Genre de l’ordre des Isopodes, section des Terrestres, famille des Cloportides, établi par Fabricius aux dépens des Cloportes de Linné, et ayant pour caractères : antennes latérales ou appa- rentes, terminées par une pièce composée d’un grand nombre de petits articles; extrémité postérieure du corps ayant deux pointes fourchues ; quatorze pattes semblables, onguiculées, attachées par paires aux sept premiers segments du corps; queue composée de six segments garnis en dessous de dix lames ouécailles dis- posées par imbrication, sur deux rangs longitudinaux. Fabricius avait placé d’abord l'espèce la plus connue 409 LIG de ce genre avec ses Cymothoa; et ce n'est que dans le Supplément de son Entomologie systématique qu’il l'en a distinguée. Quoi qu’il en soit, les Ligies sont faciles à distinguer des Aselles, des Idotées, des Sphé- romes, etc., par leurs antennes dont les intermédiaires sont très-peu apparentes, tandis qu’elles le sont beau- coup dans tous ces genres. Elles s’éloignent des Philos- cies, des Cloportes et des Porcellions, par descaractères de la même valeur et par les appendices de l'extrémité postérieure du corps. La bouche des Ligies est composée d’un labre , de deux mandibules, d’une languette et de deux paires de mâchoires. Le labre, presque membra- neux, en demi-ovale transversal, un peu voûté au mi- lieu, est fixé au bout de l’extrémité antérieure de la tête, qui représente une sorte de surlabre ou de cha- peron transversal. Les mandibules, qui sont crustacées, sont beaucoup plus épaisses à leur base, robustes, com- primées et brusquement arquées. Le côté interne de leur extrémité est élargi, concave dans son milieu, avec la pointe supérieure comme écailleuse, noirâtre, et divisée en quatre dentelures obtuses. La mandibule gauche diffère de la droite par ses dentelures qui sont plus prononcées. La languette est située immédiatement en dessous et dans l’entre-deux des mandibules; elle se compose de deux pièces réunies en demi-cercle. Les deux mâchoires supérieures sont presque membra- neuses, dirigées obliquement et convergeant ensemble; elles sont divisées jusqu’à la base en deux pièces allon- gées et étroites, presque linéaires, comprimées, et dont l'une supérieure est un peu plus interne; celle-ci est plus petite et terminée par quelques longs cils réunis en faisceau pointu et dirigé brusquement en manière de crochet, vers l’extérieur de la bouche. Cette division représente, en quelque sorte, la palpe flagelliforme des pieds-mâchoires des Crustacés décapodes; l’autre di- vision est écailleuse et dentelée à son extrémité supé- rieure,avec quelques cilsau-dessous,surle bord interne. Les mâchoires suivantes sont membraneuses, en forme de valvules qui emboitent la face postérieure des mà- choires précédentes, leur bout est arrondi et sans den- telures. Les deux pieds-mâchoires sont membraneux, très-comprimés, pareillement concaves sur leur face antérieure ou interne et divisés en six articles; le pre- mier est beaucoup plus grand, en forme de carré long, de sorte que les deux premiers articles étant conligus l’un à l’autre, et par une ligne droite, au bord interne, imitent une sorte de lèvre; leur extrémité supérieure etinterne se prolonge comme une division labiale; les autres articles composent, par leur réunion, une pièce triangulaire ou conique , oblusément dentelée au côté interne, et munie extérieurement de quelques petites épines géminées ou ternées. On pourrait regarder cette pièce comme représentant une palpe insérée près de la base extérieure de la dilatation terminale de cette fausse lèvre. Telles sont les parties qui composent la bouche des Ligies; à l'exemple de Latreille, on a ici un peu insisté sur leur organisation parce que Fabricius navait donné que des descriptions très-incomplètes de ces organes. Les Ligies ont la tête emboîtée dans une échancrure du premier segment du corps; elle est en forme de cône transversal. Les yeux sont assez grands, LIG arrondis, concaves et composés d’un très-grand nombre de facettes hexagones ; les antennes sont placées sur une ligne transversale à la partie antérieure de la tête et près de la base du chaperon; elles sont très-rappro- chées et semblent partir d’une base commune; les la- térales ou extérieures sont sétacées, de la longueur de la moitié du corps dans l'espèce commune, de six arti- cles, la plupart cylindriques, dont les deux premiers fort courts, et Les trois derniers allongés; le sixième ou le terminal est le plus long, composé, dans cette même espèce, de treize petits articles et terminé insensible- ment en pointe. Les antennes mitoyennes s’insèrent au côté interne des précédentes, elles sont très-petites, filiformes, de deux articles comprimés, dont le dernier est obtus. Les segments du corps sont beaucoup plus larges que longs, au nombre de treize; dans les der- niers, l'angle antérieur se prolonge en arrière, en ma- nière de pointe; les pattes sont portées par les sept premiers segments antérieurs; elles sont insérées sur les côtés inférieurs du corps, et elles ont çà et là quel- ques petites épines; elles sont composées de six articles dont le premier se dirige vers la poitrine et forme en- suite, avec le suivant, un coude ou un angle. Le der- nier article des pattes est écailleux, pointu au bout, avec une pelite dent au-dessous. Les dernières pattes sont un peu plus longues et vont en arrière. Ce que l’on nomme la queue chez les Crustacés, est formé par les six segments postérieurs ; ils sont plus courts que les précédents, excepté le dernier qui est presque carré, avec le bord postérieur arqué, arrondi au milieu, échancré et unidenté de chaque côté; il donne attache à deux styles, plus ou moins longs, dirigés en arrière, et composés chacun d’une pièce comprimée, tranchante sur les bords, et ayant à l'extrémité deux pointes coni- ques, allongées et presque égales; l’intérieure est seu- lement un peu plus longue, et offre à son extrémité un très-petit article allant en pointe. On voit sur la surface inférieure de chacun de ces six segments, deux feuillets membraneux, transparents, qui sont en triangle cur- viligne, et servent de nageoires et de branchies. Les feuillets de la paire supérieure sont plus petits. Les deux suivan(s, dans les mâles, portent à leur base interne et inférieure, un appendicemembraneux, long etlinéaire. Quoique les Ligies soient {rès-communes sur nos côtes, leurs mœurs sont encore inconnues; on sait seulement qu’elles fréquentent assez les embouchures des rivières et des fleuves, et qu’elles se cachent sous les pierres ou les amas d'objets et de plantes rejetés par la mer. Elles se roulent sur elles-mêmes ainsi que les Cloportes, auxquelles elles ressemblent sous beaucoup d’autres rapports; elles sont très-agiles, grimpent avec facilité sur les rochers et sur les constructions maritimes dans les endroits humides, et si elles aperçoivent le moindre danger elles se laissent tomber en repliant leurs pattes sous le corps qu’elles mettent en boule. LIGtE OCÉANIQUE. Ligia oceanica, Fabr., Latr. (Gen. Crust. et Ins.), Leach; Oniscus oceanicus, Linn.; Cloporte océanique, Oliv., Baster (Subst. 11, tab. 15, fig. 4); Ligia oceanica, Pennant (Zool. Hist., É. IV, tab. 18, fig. 2). Antennes extérieures de moitié plus cour- tes que le corps, ayant leur dernier segment composé LIG LIG 401 de treize articles; styles de la queue à peu près égaux : Elle rougit la teinture de Tournesol, maisl’Acide qu’elle entre eux, et aussi longs que cette queue. Corps long d'environ un pouce, jaunâtre. Cette espèce est commune sur les côtes de l’Océan. On peut rapporter au même genre, les Oniscus assimilis, Lin., Baster.; Oniscus agilis, Panz.; Oniscus hypnorum, Cuvier, etc., etc. LIGNEUX. 8oT. Fourcroy donnait ce nom, que De Candolle a proposé de remplacer par celui de Lignine qui est plus correct, à un principe immédiat formant la base de tous les corps Ligneux. Il est incolore, in- odore, insipide, plus dense que l'Eau, en filaments ou fibres très-flexibles et d'une grande ténacité. Ce prin- cipe résiste à la plupart des agents chimiques; il est parfaitement insoluble dans l'Eau, soit à froid, soit à chaud, dans l’Alcool, l'Éther, les huiles fixes et vo- latiles. Les Alcalis et le Chlore, lorsqu'ils sont étendus de beaucoup d'Eau, ne lui font éprouver presque aucune | altération. Pour l'intelligence des phénomènes que ce corps présente lorsqu'il est soumis à l’action de l’Acide sulfurique, de l’Acide nitrique et du Feu, il est néces- saire d’en connaitre la composition. Selon Gay-Lussac et Thénard, le Ligneux du Chêne est formé d’Oxi- gène 41,78; de Carbone 52,53; d'Hydrogène 5,69; ou de Carbone 52,55, d'Hydrogène et d'Oxigène dans les proportions nécessaires pour former l'Eau 47,47. Cetle composition est très-analogue à celle de l’Acide acétique ainsi qu’à celle de plusieurs autres principes végétaux; mais pourtant quelle différence dans leurs propriétés physiques! Quoi de moins analogue en apparence que du bois et de l’Acide acétique! Pour expliquer cette différence de propriétés que présentent des substances dont la composition est presque identique, Gay-Lussac a émis l’hypothèse qu’un arrangement de particules, différent dans les deux corps, est la seule cause des pro- priétés qui les distinguent l’un de l’autre. La théorie de Gay-Lussac sur la composition des corps organiques est aussi très-favorable à l'explication des changements ou transformations que ces corps subissent par les agents chimiques. En effet, si les éléments qui compo- sent les corps organiques sont en proportions telles qu’on puisse considérer ceux-ci comme formés d'Eau, d’'Hydrogènecarboné ou d’autres combinaisons binaires unies à du Carbone ou à d’autres corps simples ou com- binaisons de corps simples, on conçoit que la plus lè- gère soustraction ou addition d’une de ces combinai- sons binaires devra faire varier la composition et les propriétés des corps organiques. C’est ce qui résulte des curieuses expériences de Braconnot de Nancy, rela- tives à l’action des Acides sur le Ligneux. En traitant à froid dans un mortier de verre, par l’Acide sulfurique concentré, du Ligneux pur, tel que des vieux chiffons de toile de chanvre, ce chimiste a obtenu une masse mucilagineuse, tenace, exempte de matière charbon- neuse et qui était soluble dans l'Eau. Après avoir neu- tralisé l’Acide par de la craie ou mieux par de la li- tharge, il a filtré, fait évaporer la liqueur, et le résidu était une substance à laquelle il a donné le nom de gomme artificielle, nom impropre, selon Chevreul, puisqu'elle ne produit point d’Acide saccholactique. Cependant cette substance a entièrement l'aspect vi- treux, le goût fade et inodore de la gomme arabique. renferme n’est pas le sulfurique, puisque sa solution n’est pas précipitée par les Sels de baryte. Si l’on fait bouillir, pendant dix heures, la substance gommeuse en question dans l’Acide sulfurique étendu, on la trans- forme en sucre et en un Acide que Thénard présume être de l’Acide hyposulfurique, uni à une matière orga- nique, et que Braconnot a nommé végélo-sulfurique. Le sucre a une grande ressemblance avec celui de raisin. 11 cristallise en petites lames réunies en glo- bules; sa saveur est fraiche et franche; il se dissout dans l'Eau et dans l’Alcool bouillant, et se convertit en Alcool au moyen de la levure; 100 parties de Li- gneux donnent 114,7 de sucre. L’Acide nitrique agit aussi à l’aide de la chaleur sur le Ligneux, de manière à produire une substance blanche, qui ressemble à celle obtenue par l’Acide sulfurique. La Potasse caustique, chauffée avec le Ligneux, le ramollit et le dissout pres- que instantanément; et si l’on étend d’eau cette solu- tion, on peut en précipiter par l’Acide sulfurique une substance que Braconnot a nommée Ulmine artificielle. Celle-ci, après avoir étélavée et séchée, est noire comme du Jayet, très-fragile, peu sapide, inodore, insoluble dans l’eau froide, mais soluble dans l’eau bouillante qu’elle colore en brun. Elle se conduit avec les bases salifiables comme un Acide faible. Le Ligneux, distillé dans une cornue, donne lieu à un dégagement d’eau, d’Acide acétique, d'huile empyreumatique, d’Acide car- bonique, et d'Hydrogène carboné. Le résidu est du charbon qui a la forme du Ligneux et dont la quantité est de 18 à 19 parties pour 100. Les usages du Ligneux sont fort importants dans l’économie publique. C’est ce corps qui, réuni en cou- ches nombreuses et concentriques dans les arbres Dico- tylédons, et en fibres disséminées dans les Monocoty- lédons, constitue le bois propre à la confection des ouvrages decharpente, de menuiserie, ete., etc. 7. Bots. Le Ligneux des plantes herbacées, disposé en faisceaux longs, flexibles, faciles à séparer du tissu cellulaire adjacent, sert à fabriquer les cordes et les fils dont on compose les tissus. /”. particulièrement les mots CHAN- VRE, Lin et PHormium. L'emploi secondaire de ces tissus pour la fabrication du papier, est tellement connu que l’on peut se dispenser d’en parler ici. Les singu- lières transformations dont Braconnot a montré que le Ligneux est susceptible, augmenteront probablement un jour les avantages de cette substance pour la s0- ciété. LIGNIDIER. Lignidium. Bot. Genre de Champi- gnons, établi par Link, se présentant sous forme de con- ceptacles globuleux portés sur une membrane étalée; ils sont simples, membraneux, irrégulièrement déchi- rés, renfermant des flocons adhérents, distincts des sporidies ou séminules qui sont réunies. Il est voisin des Pillocarpium, Strongylium, Enteridium et Diphtherium ; il figure dans la série des Mycétodéens, ordre des Gastromyciens. Deux espèces sont décrites par les auteurs; ce sont: 1° le Lignidium muscicola que Fries a fait connaître dans ses Observalions mycolo- giques, et qui forme, sur plusieurs Æypnum, de petites taches blanc-grisâtres, de quatre à six lignes de large; 192 LIG 20 le Lignidium flavum qui est le type du genre(Link, Berol. Mag. 5, p.24, t. 11, fig. 37); il naît sur le bois mort ; ses conceplacles sont gris-jaunâtres à l'extérieur; les flocons intérieurs jaunes; les séminules brunes. LIGNIFORME. Ligniformis. min. C'est-à-dire qui présente la forme et l’aspect des éclats de bois. LIGNINE. 8orT. Synonyme de Ligneux. 7. ce mot. LIGNIPERDE. Ligniperda. 1Ns. Nom donné par Pal- las (Spicileqia Zoologica) au Bostriche Tarière. !”.Bos- TRICHE. LIGNITE. GéoL. Il n’était guère possible de séparer entièrement l’histoire de la Houille de celle du Lignite ni de celles de l’Anthracite et de la Tourbe, parce que toutes ces expressions, sans être synonymes, ne dési- gnent cependant, à dire vrai, que des modifications, de l’état charbonneux, auquel ont passé les substances végétales enfouies à des époques plus ou moins recu- lées, sous les couches dont la terre s’est successivement enveloppée depuis l'existence des corps organisés. Pour le minéralogiste, le Lignite pourrait être uniquement tout charbon fossile, d’un noir plus ou moins foncé, quelquefois d’un brun clair, brûlant avec flamme, sans beaucoup de fumée, sans se boursoufler et se prendre en une masse, comme le font la plupart des Houilles, sans se fondre et couler comme le font les Bitumes, répandant une odeur désagréable, âcre el piquante, pré- sentant essentiellement, dans son tissu, l’organisation fibreuse du bois, et laissant enfin pour résidu, après la combustion, une cendre pulvérulente, assez semblable, par son aspect et sa composition, à celle des végétaux ; quel que soit d’ailleurs le gisement du combustible, ainsi caractérisé, le Lignite alors pourrait se rencon- trer dans le même lieu, dans la même couche, dans la même masse avec de l’Anthracite, de la Houille et de la Tourbe; mais d’un autre côté, pour le géologue, qui tient moins compte des variétés de forme, de couleur, de propriété des substances, que de la place qu’elles occupent dans le sein de la terre, le Lignite pourrait être, au contraire, toutes matières charbonneuses quels que soient leurs caractères extérieurs, mais qui sont propres exclusivement à certains terrains, tandis qu’il regarderait comme Anthracite, comme Houille, comme Tourbe, des matières quelquefois semblables aux pre- mières, et seulement distinctes par leur gisement ; il résulle de ces deux manières de voir que le Lignite, considéré minéralogiquement, serait toute autre chose que le Lignite considéré géologiquement, et que la même expression deviendrait commune à deux idées très-distinctes, inconvénient grave, auquel on se pro- poserait imparfaitement de remédier , en distinguant l'espèce minéralogique de l'espèce géologique, si tou- tefois encore le mot espèce pouvait êlre ici employé pour ne signaler dans un cas que certains modes d’al- tération d’une même substance, et dans l’autre que les diverses circonstances de gisement de cette substance altérée de plusieurs manières; du reste, il n’est pas probable que l’on puisse en agir ainsi, parce que l'on ne saurait trop atlacher d'importance à conser- ver aux mots, loujours la même valeur, surtout dans l'étude des différentes branches de l'Histoire na- turelle, qui sont trop intimement liées entre elles, DL LiG pour que le langage scientifique ne doive pas rigoureu- sement être le même pour toutes. Or quelle parité, quel rapport d’idée pourrait-on établir entre ce que l’on appelle une espèce de Mammifère, d'Oiseau, de Plante, de Minéral, qui sont des corps finis et caractérisés par leur forme, leur organisation, leur composition, avec ce que l’on appellera, par exemple, l'espèce géologique du Lignile qui comprendra la collection de diverses nuances d’altération, subies par les végétaux trouvés dans le sein de la terre, depuis telle couche jusqu’à telle autre couche presque arbitrairement! Les coupes, les divisions facilitent, il est vrai, l'étude, mais la géologie est une science de généralités qui, comme la physiolo- gie, repousse par sa nature l'emploi de toute nomencla- ture trop systématique; elle se compose essentiellement de faits et d'observations qu'il est plus nécessaire de coordonner et de lier entre eux, qu’il n’est utile de les isoler, et qui ne peuvent, dans tous les cas, être distri- bués méthodiquement dans des ordres, des genres et des espèces distinctes, comme on peut le faire pour des êtres et des corps nombreux, tels que des Oiseaux, des Insectes, des Plantes, des Minéraux, etc., qu’il s’agit de distinguer les uns des autres. L'inconvénient qui vient d’être signalé, celui de prendre dans une accep- tion toute différente le mot Lignite, existe réellement, ainsi que l’on peut s’en convaincre en étudiant les ouvrages des minéralogistes, comparativement à ceux des géologues, et pour l’éviler il semble qu’il faut d’une part ne pas vouloir désigner sous ce nom une espèce minérale douée de propriétés el de qualités par- ticulières, et par conséquent caractérisée d’une ma- nière précise, et que d’une autre part on ne doit pas non plus comprendre sous cette dénomination, et comme espèce géologique, tous les charbons fossiles qui se ren- contrent dans certaines couches de la terre exclusive- ment; en conservant au mot Lignite le sens consacré par l’usage, dans le langage habituel des géologues, quelqu’arbitraire, quelque peu philosophique qu’il pa- raisse; on ne s’expose pas du moins à donner des idées fausses, comme il peut arriver qu’on le fasse si l’on cherche à couvrir le vague qui ne peut être réellement dissipé, par une apparence d’exaclitude et de précision qui n’est que trompeuse. On doit entendre, d’après cela, par Lignite, avecla plupart des géologues : 10 les bois et les plantes carbonisés dans le sein de la terre, qui ont conservé leur forme originelle ou au moins l’orga- nisation ligneuse, dans quelques formations qu'ils se rencontrent; 20 les couches régulières, les amas con- slants ou accidentels de matière charbonneuse, pure ou mélangée, dont l’organisation végétale peut n'être plus aperçue dans toutes les parties, mais qui serencon- trent dans les terrains de formation postérieure à celle des terrains houillers bien caractérisés (7. Houizxe). Quoique pouvant se rencontrer dans presque tous les terrains, chacune des diverses variétés principales de matière charbonneuse prédomine cependant dans des systèmes de couches dont l’âge est différent, et la dis- tinction minéralogique des charbons de terre, désignés d’après leurs caractères extérieurs, leurs propriétés et leurs usages par les noms d’Anthracite, de Houille, de Lignite et de Tourbe, s'accorde assez bien, d’une ma- LIG nière générale, avec l'ancienneté de formation et les circonstances de gisement de ces variétés. Ainsi l’An- thraciteappartient principalement aux plus anciens ter- rains de transition; la Houille, moins ancienne, abonde dans les premiers terrains secondaires. Le Lignite, déjà commun dans les derniers de ceux-ci, paraît plus ex- clusivement propre aux terrains tertiaires dont les assi- ses Les plus modernes renferment la Tourbe proprement dite. Voigt paraît être le premier qui, sous le rapport géologique, ait cherché à faire bien ressortir l'accord de certains caractères extérieurs des Lignites, avec leurs gisements, et qui ait proposé de les séparer des Houilles proprement dites. Cette distinction, bonne comme considération générale, admise par Werner, qui désignait les Lignites sous le nom de Braunkolhle, dont il distinguait plusieurs variétés, adoptée et éta- blie en France, par Daubuisson et Alex. Brongniart, est maintenant généralement reçue; ce dernier savant qui a fortement appuyé sur la nécessité de la distinction, a proposé, comme résultat de ses observations sur cet important sujet, de classer tous les gisements de Li- gnites connus sous quatre lypes principaux que l’on désignerait, suivant lui, par les dénominations de : 10 Lignite du Lias; 2 Lignite de l’île d’Aix; 5° Lignite soissonnais; 4° Lignile superficiel. Le Lignite du Lias comprendrait non-seulement les bois fossiles carbonisés que renferment les couches calcaréo-argileuses, inférieures au Calcaire oolitique, mais aussi ceux que contiennent non moins fréquem- ment les dépôts de même nature qui séparent la grande formation des Calcaires du Jura en plusieurs groupes, ou qui la recouvrent, tels que les Argiles de Dives (Ox- fort clay), les Argiles d'Honfleur (Kimmeridge clay). Le Lignite de celte période qui commence après le dé- pôt du Calcaire alpin et s’arrête à celui des sables fer- rugineux et sables verts (Zron et Green Sand) exclu- sivement, se trouve le plus ordinairement en fragments disséminés ou en petits amas qui sont visiblement les débris de végélaux monocotylédons et dicotylédons, parmi lesquels on a reconnu quelques feuilles de Fou- gères; presque toujours les morcéaux isolés et qui paraissent avoir été fracturés et ballottés avant leur enfouissement sont pénétrés de sulfure de Fer, et sou- vent leur surface est recouverte par de grandes Huiîtres ou de petites Gryphées qui y adhèrent fortement. Les bancs solides de Calcaire marneux en renferment moins que les couches argileuses ; on ne connaît aucune ex- ploitation importante de ce Lignile, dont les usages sont presque nuls. Le Lignite de l’île d’Aix, ainsi nommé d’après le gisement bien constaté, sur les côtes de Bretagne, près de Rochefort, de bois carbonisés en amas et même en couches dans les sables qui séparent lé terrain ooliti- que de la Craie, réunirait naturellement tous les dé- pôts de la même époque, qui sont très-abondants sur les côtes sud de l'Angleterre, notamment dans le sable ferrugineux d'Hastings, où le Lignite se trouve le plus fréquemment en bancs réguliers, considérables, qui alternent plusieurs fois avec ceux de Grès et d'argile, à la manière des charbons de terre, auxquels il ressem- ble par les caractères extérieurs, et par les exploi- LIG 405 tations auxquelles il donne lieu. Ce Lignite est sou- vent accompagné de cristaux de Quartz hyalin, qui lapissent les fissures, et des cavités qui paraissent avoir été pratiquées dans le bois dont il provient, par des larves ou des Vers marins, sont remplies de Sitex Calcédoines. Le Fer sulfuré se rencontre avec lui de même qu'avec le Lignite du Lias, et l’on a re- cueilli notamment à l’île d'Aix, au milieu des amas de bois, et dans les couches sableuses et marneuses, qui les enveloppent, des nodules d’une matière résineuse, brune ou d’un jaune orangé, qui, d’après l'analyse qui en a été faite, paraît contenir beaucoup moins d’Acide suc- cinique, que n’en contient le succin des formations supérieures à la Craie. Presque toutes les tiges recon- naissables dans le Lignite de l’ile d'Aix, annoncent des végétaux dicotylédons, dont quelques-uns, au milieu de la masse charbonneuse, ont été changés en Silex. On a reconnu, dans le même lieu, de véritables Fucus; les fossiles caractéristiques sont marins; mais ils se trou- vent plutôt dans les couches supérieures au Lignite qu'avec celui-ci même; ce sont des Bélemnites, des Nautiles (Nautiles triangularis), des Sphérulites, des Ichthiosarcolites de Desmarest, des Gryphœa Aquila et Columba,le Pecten quinquecostatus, etc., et quel- ques ossements qui paraissent avoir appartenu à des Reptiles et des Poissons. Le Lignite soissonnais, postérieur à la Craie, mais antérieur au Calcaire grossier parisien, et peut-être même en partie du même âge, appartiendrait pres- que exclusivement, d’après Brongniart, à l’époque de la formation de l’Argile plastique qu’il faut regarder comme la plus importante pour la production des Li- gnites , puisque le savant dont ces lignes présentent l'analyse des opinions particulières, croit devoir rap- porter à la même époque, non-seulement toutes les cou- ches carbonifères, qui donnent lieu à de nombreuses exploitations dans les vallées de l'Aisne, aux environs de Soissons et de Laon, auprès de Château-Thierry, d’Epernay, elc.; tous les dépôts de combustibles char- bonneux du bassin de Paris, et qui ont été découverts à Auteuil, à Marly, à Mantes, à Dieppe, mais encore une grande partie des giles puissants de charbon de terre, exploités depuis longtemps dans le midi de la France, comme de véritable Houille, tels que ceux des mines de Saint-Paulet près du Pont-Saint-Esprit, de Mimet, de Saint-Savourin, Gréasque, Gardannes, La Cadière, Fuveau, Peynier, Roquevaire, Martigues, etc., dans le département des Bouches - du - Rhône, entre Marseille, Aix et Toulon, ceux des mines d’Etreverne en Savoie; tous les charbons exploités dans la grande vallée de la Suisse, qui sépare le Jura des Alpes, tels que ceux de Vernier , près Genève, de Paudex, de Mou- don près Lausanne, de Saint-Saphorin, près Vevay, de Kæœpfnach près Horgen sur le lac de Zurich, d'OE- ningen, près du lac de Constance, elc., dépôts qui font tous partie du grand amas de roches d’agrégalion, connu sous le nom de Molasse , et dont la formation paraît en effet correspondre à celle de l’Argile plas- tique parisienne, jusques et y compris peut-être celle du Gypse à ossements. Le Lignite soissonnais aurait donc pour caractère 401 LI G principal de former souvent des couches puissantes, qui alternent avec des Grès, des Sables et des Argiles, et de se présenter sur une grande étendue, dans les terrains qui sont immédiatement supérieurs à la Craie; il est souvent mélangé avec ces Argiles et ces Sables, de ma- nière que l’on ne saurait reconnaître, dans le tissu de toutes ses parties, une organisation végétale; il semble être, au contraire, le plus souvent comme la plupart des Houilles, le produit de la trituration de parties charbonneuses qui n’ont été transportées et déposées qu'après cette opération; il renferme du Succin dans lequel l’Acide succinique est en quantité notable, du Mellile, du Bilume pétrole, et parmi les minéraux proprement dits du Zinc et du Fer sulfurés, du Gypse en cristaux, de la Chaux carbonatée, de la Strontiane sulfatée, du Silex agate, du Quartz hyalin. Les fossiles végétaux et animaux qui l’accompagnent sont très-va- riés et très-abondants; parmi les premiers on n’a pas reconnu de plantes marines, mais des plantes terres- tres continentales ou marécageuses, point de Fougères, ni de tiges ni de feuilles de plantes semblables à celles qui caractérisent les véritables Houilles ; les grands vé- gélaux y sont ordinairement croisés et couchés dans tous les sens; bien que, dans plusieurs localités, on cite des troncs d'arbres volumineux, qui ont conservé une position verticale. Les animaux observés dansles divers gites de Lignite soissonnais, ne sont pas en moins grand nombre que les végétaux. L’'Anthracotherium de Cuvier (Recherches sur les Ossements fossiles, t. 111, p. 898), des os de Mastodon- Les et une tête de Castor, ont été trouvés, le premier dans les Lignites de Cadibona, et les autres dans le Li- gnite de Kæpfnach, près Horgen sur le lac de Zurich. Les Mollusques recueillis se rapportent presque tous à des animaux des eaux douces, et quelques-uns à des animaux marins; les uns et les autres se voient quel- quefois mêlés dans les mêmes couches, tandis que d’au- tres fois des lits, uniquement remplis de Coquilles d’eau douce, alternent à plusieurs reprises avec des lits d’ap- parence marine (Soissonnais). Parmi les Coquilles d’eau douce on a distingué cinq espèces de Planorbes, autant de Paludines, des Physes, des Mélanies, des Ménalop- sides, des Néritines, des Ancyles, des Cyrènes, et parmi les Coquilles marines des Cérites, des Ampullaires, des Huitres. La dénomination de Lignite superficiel de Bron- gniart, serait réservée à tous les fragments ou amas de bois charbonneux , plus ou moins altéré, qui, sans avoir les caractères de la Tourbe (7. ce mot), seraient plus modernes que le Lignite soissonnais, et même que tous les bancs solides des derniers dépôts d’eau douce des terrains parisiens , ceux enfin qui font seulement partie des couches meubles superficielles et dont les bois accumulés dans l’île de Chatou, près Saint-Ger- main-en-Laye, ceux du Port-à-l'Anglais sur les bords de la Seine au-dessus de Paris, peuvent donner un exemple; ces Ligniles forment des amas quelquefois considérables d'arbres entiers, accumulés les uns sur les autres, au milieu d'un limon sablonneux, qui ren- ferme des Coquilles d’eau douce, des débris d'insectes aquatiques et d'animaux ({errestres, des fruits, etc., * æ LIG assez semblables à ceux qui existent maintenant sur le sol environnant, mais souvent aussi des ossements de grands Mammifères, dont les espèces n’existent plus sur ce même sol, circonstance qui donne à ces dépôts un caractère antédiluvien, et qui autorise à les regarder comme d’une origine antérieure à l’état actuel du globe. Après avoir indiqué d’une manière générale quels sont les phénomènes géologiques de la distribution des matières charbonneuses plus nouvelles que la Houille, dans les divers strates de l'écorce de la terre, il faut tracer ici quelques-uns des caractères principaux qui ont engagé les minéralogistes à reconnaître, parmi les Lignites, plusieurs variétés, dont les propriétés mé- ritent d’être connues, parce qu’elles font rechercher ces variétés pour des usages dont quelques-uns sont très-importants pour les arts et l’agriculture. Ces prin- cipales variétés sont, suivant Constant Prévost, auteur de cet article : Le LIGNITE PICIFORME, Pechkolhle des Allemands, qui, comme l’indique son nom, a l’aspect luisant de la Poix; la structure fibreuse du bois paraît à l'extérieur de quelques fragments, mais le plus souvent cette struc- ture a disparu et le Lignite ne présente plus qu’une masse compacte, qui donne, en se cassant, des surfaces conchoïdes; quelquefois il se divise en feuillets ou bien en fragments parallélipipédiques, à la manière de quel- ques variétés de Houille dont il est difficile de le distin- guer, d'autant plus que sa couleur est le noir luisant, et qu’il brûle avec facilité et sans répandre l’odeur dés- agréable de la plupart des autres Lignites. C’est cette variété que l’on exploite dans les mines de Provence, qu’il faut, d'après Brongniart, rapporter au Lignile soissonnais, dans celles de la Suisse, dans les Ar- dennes à Ruette, dans la vallée de l’Inn en Autriche, à Cadibona dans le golfe de Gênes, à Sarzane en Ligu- rie, etc. À celte même variété appartient le Jayet que sa dureté, sa couleur noire foncée, sa texture dense et homogène rendent susceptible de prendre un beau poli, et d’être taillé sur une meule, pour être transformé en objets d’ornements, tels que des boutons, des pendants d'oreilles, des colliers, des chapelets, des rosaires, elc., et en général des parures de deuil. Le Jayet se rencon- tre en fragments ou en nodules dans le Lignite pici- forme commun, et peut-être avec toutes les autres va- riétés de Lignite, mais accidentellement; les exploita- tions des environs de Roquevaire, Marseille et Toulon; celles de Balestat dans les Pyrénées, de Saint-Colombe, Peyrat el la Bastide, sont , en France, celles qui four- nissent le plus de Jayet au commerce, et qui en ont fourni une assez grande quantité à une époque où la mode faisait rechercher les bijoux de cette nature. Les mines de Saint-Colombe, qui ont employé jusqu’à 1200 ouvyriers,n’en occupent plus maintenant qu'environ 150. L'Espagne, la Saxe, la Prusse, ont des mines de Jayet dont on fait le même usage qu’en France. Quelques au- teurs, et notamment Voigt et Brongniart, rapportent à la variété de Lignite piciforme, le Candel Coal ou char- bon-chandelle des Anglais, quoique l’on assure que cette sous-variété existe dans les couches des terrains houil- lers de Newhayen. (7. HOUILLE COMPACTE.) #!, PA à Le LIGNITE TERNE, d’un noir plus ou moins foncé, mais toujours terne, répand en brûlant une fumée épaisse et presque toujours âcre et félide ; il présente une structure tantôt massive, tantôt schisteuse, mais rarement ligneuse ; il est le plus souvent en couches el souillé par des matières lerreuses et du sable. Les ex- ploitations de Sainte-Marguerite, près Dieppe; la plu- part des gites du Soissonnais, les mines de Piolenc, dans le département de Vaucluse, de Leipsick en Alle- magne, celles de Tæplitz et des environs de Carlsbad, en Bohême, fournissent des exemples de cette variété de Lignite dont les principaux usages sont de plusieurs sortes. Lorsqu'il est en masses solides, qu’il n’est pas par trop imprégné d’infiltrations pyriteuses, il peut servir pour fabriquer la Chaux et pour toute opération analogue; lorsqu'il manque de cohérence, et que les Pyrites qu’il contient se décomposent facilement à l'air, on l’emploie pour fabriquer des sulfates de Fer et d’A- lumine ; on le répand encore sur les terres pour les ‘amender (Sainte Marguerite, Soissonnais); une sous- variété qui est terreuse, pulvérulente, d’un brun noir, que l’on trouve principalement à Brulh, et qui dansle commerce est connue sous le nom de terre de Cologne, est employée dans les peintures grossières. On distin- gue bien encore plusieurs autres variétés sous les noms de Ligaite fibreux, cylindroïde, bacillaire, mais elles sont de trop peu d'importance sous les rapports géolo- giques et technologiques, pour que l’on doive s’arrêler à les décrire. LIGNIVORES. 15. Duméril donne ce nom à une fa- mille de l’ordre des Coléoptères, qui correspond à celle que Latreille nomme Longicornes. 7, ce mot et XyLo- PHAGES. LIGNONIA. por. Le genre Paypayrola d’Aublet à reçu de Scopoli ce nouveau nom qui a été adopté par Rœmer et Schultes. Jussieu et Lamarck se sont con- tentés de modifier la dénomination primitive en celle de Payrola. V.ce mot. LIGNYDIUM. BoT. /. LIGNIDIER. LIGNYODE. Lignyodes. 1ns. Coléoptères tétramères; famille des Rhynchophores. Dejean avait placé l’insecte qui a donné lieu à la création de ce genre parmi ses Æl- lescus; mais Schoonberr lui ayant reconnu des carac- tères tout à fait distincts, a jugé convenable d’en faire le type d’un groupe particulier. Les caractères géné- riques sont : antennes longiuscules et grêles, coudées, composées de douze articles, dont les deux premiers allongés et obconiques, les cinq suivant(s grenus , apla- üis et les autres formant une massue ovale; trompe al- longée, assez forte et un peu arquée; yeux grands, con- vexes et rapprochés; corselet rétréci antérieurement et {ronqué à la base comme à l'extrémité; élytresovales, oblongues, avec les épaules obtusément anguleuses; pieds médiocres, presque égaux; cuisses mutiques, ren- flées au milieu; jambes cylindriques, sensiblement plus épaisses à la base el pourvues, à la face inférieure, d’un petit crochel; pénultième article des tarses plus large, bilobé et spongieux en dessous, le dernier bionguiculé. Le Lignyodes enucleaior est d'un brun noirâtre, opa- que, inégalement recouvert d’écailles beaucoup plus pâles, avec les élytres finement ponctuées, striées, Ü DICT. ÿES SCIENCES NAT, LIG 405 et ornées d’une bande suturale, formée par des écaiiles d’un brun plus clair; les antennes et les pattes sont tes- tacées. On le trouve en Europe. LIGTU. Bor. Espèce du genre Alstroemeria. F. ce mot. LIGULA, INT. V. LiGuiE. LIGULACÉ Er LIGULÉ. Ligulaceus el Ligulatus. BoT. C'est-à-dire ayant la forme d'une ligule, ou ban- delette-à deux bords presque parallèles. LIGULAIRE. Ligularia. ot. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syn- génésie superflue, L., établi par H. Cassini (Bulletin de la Société Philom., septembre 1816) qui l’a ainsi ca- ractérisé : involucre cylindracé, formé de folioles égales, disposées sur un seul rang, contiguës, libres, appliquées, oblongues, lancéolées, aiguës au sommet, membraneuses sur les bords ; à la base de l’involucre on observe une ou deux bractées linéaires subulées ; réceptacle plan, absolument nu; calathide radiée, dont les fleurons du centre sont nombreux ethermaphrodites, ceux de la circonférence sur un seul rang, en lan- guettes et femelles; corolles des fleurs femelles portant à la base quelques longs filets qui sont des rudiments d’étamines; ovaires supportés par un léger pédicelle, oblongs, striés, glabres, pourvus d’un bourrelet au som- met, etsurmontés d’uneaigrelle composéede poils légè- rement plumeux. Les styles ont leur partie supérieure hérissée de papilles, de même que la face extérieure des stigmatophores ; les bourrelets stigmatiques sont con- fondus en une seule masse, à l’exception de la base où ils sont partagés par un léger sillon. Ce genre a été placé par son auteur, dans la tribu des Adénostylées, entre les nouveaux genres Senecillis et Celmisia. NW se distingue du Cineraria par la présence des bractées qui se trouvent à la base de l’involucre, par les éta- mines rudimentaires de ses fleurs femelles, et par les caractères du style. L’espèce que Cassini considère comme type du nouveau genre, est le Cineraria si- birica, L. Cette plante croît en Sibérie, dans le Levant et sur les montagnes de l'Europe australe. Cassini soupçonne en outre que le Cineraria caspica de Mar- schall est une seconde espèce de Ligularia. Un autre genre de plantes à été formé sous le nom de Ligularia par Duval (Plantes grasses du jardin d'Alençon, p. 11). Il avait pour type le Saxifraga sa&r- mentosa, Willd. ; mais Hawoerth ne l’a considéré, avec juste raison, que comme une section du genre Saxi- frage. F.ce mot. Rumph s’est autrefois servi du mot Ligularia pour désigner la plante nommée par Linné Euphorbia ne- rüfolia. LIGULE. Ligula. it. Genre de Vers intestinaux de l’ordre des Cestoïdes. Caractères : 1° avant le dévelop- pement complet; corps aplati, continu, très-long, par- couru sur ses deux faces par un sillon longitudinal et médian; point de tête ni d'organes génitaux visibles ; 20 après l’entier développement; corps aplati, continu, très-long; tête munie de deux fosseltes latérales très- simples ; ovaires formant une ou deux séries longitudi- nales, avec des lemnisques saillants (organes génitaux ! mâles) situés sur la ligne médiane. Pallas confondait 26 A 406 LIG cesanimaux avecles Tœnias, et Linnéavecles Fascioles. L'organisation des Ligules est d’une extrême simplicité. Lorsqu’on examine celles qui vivent dans les Poissons, ou, d’après l'hypothèse de Rudolphi, celles dont le dé- veloppement n’est pas complet, il semble qu’on ail sous les yeux une bandelette d’Albumine coagulée, dont la surface plus ou moins ridée est parcourue sur chacune de ses faces par un sillon longitudinal et médian. Que l’on dissèque cette masse, qu’on la soumette à la macé- ration, qu’on en examine des portions minces au mi- croscope, quelques recherches qu'on puisse faire , on ne trouve toujours qu'une substance blanchâtre, assez ferme, sans fibres, sans vaisseaux ou organes quelcon- ques. Cependant les Ligules, même en cet état, sont des animaux vivants, dont les mouvements sont très-sensi- bles. Lorsqu'on les met dans l’eau, elles se meuvent de diverses façons et nagent à la manière des Sangsues. La portion qu’on regarde comme la tête est en général plus épaisse et plus pointue que la postérieure ; on ne peut y apercevoir rien qui ressemble à des suçoirs; les plis y sont plus réguliers que sur le reste du corps; les bords sont épais, plissés, et souvent ondulés. Même dans cet état, les Ligules parviennent à de grandes dimensions; on en a observé de plus de trois pieds de long et d’un demi-pouce de large. L'organisation de ces grands individus n’était pas plus apparente que dans les plus pelits. Il n’est pas rare de trouver dans les intestins des Oi- seaux aquatiques des Ligules absolument semblables à celles des Poissons, c’est à-dire dont la structure n’est pas plus complexe; souvent aussi elles présentent, dans une étendue plus ou moins grande, une série d’ovaires très-distincts. Ces ovaires ont la forme d’un petit sacet sont placés très-près les uns des autres, sur une ou deux rangées longitudinales, qui occupent tou- jours le centre du corps ; chaque ovaire paraît commu- niquer à l'extérieur par une petite ouverture, el toutes ces ouvertures sont placées du même côté. Rudolphi a observé sur le Ligula sbarsa, un petit corps cylin- drique, sortant par l’ouverture de chaque ovaire.‘ Il le regarde comme l'organe génital mâle. On distingue facilement la présence des ovaires dans les Ligules, par une ligne brune longitudinale, plus apparente du côté où sont placées les ouvertures de communication avec l'extérieur. Du côté opposé, on aperçoit ordinairement sur la ligne médiane, une bandelelte très-étroite, un peu saillante, limitée de chaque côté par un petitsillon. Ses œufs sont ovalaires, de couleur brune, et très- nombreux. La plupart des Ligules des Oiseaux sont marquées antérieurement de lignes transversales, rap- prochées, régulières ; quelques Ligules paraissent véri- tablement articulées dans cette partie; le reste du corps est ou irrégulièrement ridé, ou tout à fait lisse. Bremser a observé sur une Ligule (Ligula inter- rupta ) trouvée dans le Cormoran commun, une tête distincte où l’on remarquait une fossette linéaire sur chaque côté; ces fossettes ressemblaient à celles des Bothriocéphales solides et noueux; la tête élait très- mince, presque triangulaire et aiguë en avant. Eudes Deslongchampsatrouvé dans le même Oiseau, une Ligule qui offrait également à son extrémité antérieure deux LIG fossettes linéaires. C’est la seule espèce où l’on ait en- core remarqué ces organes. Si l’on excepte les ovaires et les suçoirs de l'extrémité antérieure, la structure des Ligules des Oiseaux est la même que celle des Li- gules des Poissons. Ces seules différences d’organisa- tion entre les Ligules des Poissons et celles des Oiseaux, la circonstance d'habitation constamment dans l’ab- domen chez les Poissons, dans l’intérieur des voies digestives chez les Oiseaux aquatiques ; de plus, une observation singulière relativement aux Bothriocé- phales solides et noueux (7. ces espèces), ont porté Rudolphi à avancer que les Ligules étaient destinées par la nature à passer une partie de leur vie dans les Poissons; que là, elles étaient entièrement dépourvues d'organes génitaux, et par conséquent infécondes; que, parvenues dans les voies digestives des Oiseaux qui s’élaient nourris de Poissons affectés de Ligules, elles y prenaient un nouveau degré d’accroissement, leurs organes génitaux se développaient, et qu’elles pouvaient alors se multiplier par germes. Cette hypo- thèse, quoique fondée sur des faits d’observationexacle, paraît fort étrange, et, si elle est l'expression d’une loi de la nature, relative à ces êtres, c'est une nouvelle sin- gularité ajoutée à toutes celles que présentent les Vers intestinaux. 11 paraît certain également que les Ligules des Poissons, arrivées à une époque de leur existence, sortent de l'abdomen de ces animaux en s’insinuant entre les muscles du dos et en perforant la peau. On a dit que l’on à vu des Ligules encore vivantes dans des Poissons bouillis et servis sur table; c’est une exa- géralion d’cbservateurs superficiels et peu scrupuleux. Il n’y a pas d'êtres vivants qui puissent résister à l’ac- tion prolongée de l’eau bouillante. D'ailleurs, la vie des Ligules est assez fugace; ces Vers ne {ardent pas à mourir lorsqu'on les place dans l’eau à une température modérée. Les Ligules ont été trouvées dans l’abdomen des Poissons qui vivent passagèrement ou habituelle- ment dans l’eau douce, particulièrement les espèces du genre Cyprin. On les trouve également dans les voies digestives des Oiseaux aquatiques et piscivores. On a trouvé une Ligule dans les intestins grêles d’un Veau marin nourri depuis quelque temps avec des Brêmes. Il existe dans un lac du royaume de Naples nommé Lago fucino, une espèce de Cyprin voisin du Barbeau, et qu’on nomme dans le pays Lasca et Las- cagna. Ce Poisson contient assez fréquemment des Ligules rapportées au Liqula simplicissima par Ru- dolphi; on nomme ces Vers Macaronni piatti. On les mange avec délices. Les espèces de Ligules sont peu nombreuses el assez difficiles à distinguer entre elles. Leurs différences spécifiques ne consistent guère que dans la position des ovaires, pour celles qui en sont pourvues. Quant aux autres, Rudolphi les réunit toutes sous le nom de Li- gula simplicissima. LIGULE. Ligula. concn. Lamarck avait d’abord donné le nom de Donacille, et ensuite celui d’Amphi- desme, à un genre que Montagu (est. Brit., p.22) avait antérieurement établi sous le nom de Ligule; il était juste, par l’antériorité, de conserver celui de Mon: {agu; c'est ce que Férussac à fait dans ses Tableaux LIiG systématiques. Ce genre, sur lequel Férussac à fait de nombreuses et intéressantes observations, a été placé par cet auteur dans la famille des Mactracées, à l’imitation de Lamarck. Blainville, en faisant une sous-division des Lucines, aurait dû aussi en rappro- cher les Érycines qui ont, avec elles, beaucoup d’ana- logie; mais on voit, d’après la citation des figures faites par Blainville, qu’il connaissait peu ce genre, puisqu'il renvoie à la planche 286, fig. 1, a, b, c, de l'Encyclopédie, qui présente la Lucine lactée de La- marck, laquelle est le type du genre Loripes de Poli. Latreille, dans son dernier ouvrage, loin de confondre les Amphidesmes avec un autre genre, en fait une fa- mille à part sous le nom d’Amphidesmites. Il y joint, avec quelque réserve, les genres Listera, Lyonsia et Cryptodon de Turton. Cette nouvelle famille de La- treille est la huitième de la première section du qua- trième ordre. Lamarck a décrit seize espèces d’Amphidesmes, des- quelles il faut retrancher quelques-unes qui sont des Lu- cines ou qui appartiennent à d’autres genres. Férussac a fait voir que les Amphidesmes lactée et lucinale, 4m- phidesma lactea et Amphidesma lucinalis de La- marck étaient une seule et même Coquille, le Z'ellina lactea de Linné, qui se trouve encore dansle genre Lu- cine sous le nom de ZLucina lactea. L’Amphidesme do- nacile à la plus grande analogie, quant à la charnière, avecle Crassatella glabrata; elle devrait donc se placer plutôt avec elle qu'avec les autres Amphidesmes. So- werby, dans son Genera, a manifesté une opinion dif- férente, c'est-à-dire qu’il a placé et l’Amphidesme dona- cile, et le Crassatella glabrata dans le genre Érycine auquel elles servent de type. Cette opinion tend à prou- ver l’analogie de ces deux Coquilles. Il est à présumer, d’après cela, que les autres espèces ont besoin d’être examinées avec une nouvelle attention, puisque dans les six premières trois doivent être enlevées. Les Amphi- desmes ont beaucoup d’analogie avec les Érycines; peut- être même pourra-t-on les réunir lorsqu'un plus grand nombre d'espèces vivantes d'Érycines seront venues à la connaissance des zoologistes. La principale diffé- rence entre ces genres, c'est que, dans les Érycines, le ligament interne est placé entre les deux dents cardi- nales, tandis que dans les Amphidesmes ou Ligules les dents cardinales sont placées à côté de la fossette. Voici les caractères que Lamarck assigne à ce genre: coquille transverse, inéquilatérale, subovale ou arrondie, quel- quefois un peu bâillante sur les côtés; charnière ayant une ou deux dents et une fossette étroite en gouttière, .. pourleligamentintérieur; ligament double : un externe court, un autre interne fixé dans les fossettes. LIGULE PANAGUÉE. Liqula variegata, Amphidesma variegata, Lamk., Anim. sans vert.,{. v, p. 490, n° 1; Amphidesma variegatum, Sow. (The Genera of Recent and Fossil Shells, 9e cahier, fig. 1); Z'ellina, Encyclop., pl. 291, fig. 3. Coquille ovale, oblongue, mince, peu convexe, d’un blanc pourpré ou violâtre, présentant des taches de rouge brun, irrégulières, comme écrites; elle est toujours striée transversale- ment; les stries sont très-fines et se perdent vers les cro- chets qui sont petits, à peine saillants, En dedans, cette LiL 407 Coquille offre une grande tache d’un rouge-brun foncé qui diminue insensiblement vers les bords qui sont lisses. Il y a sur chaque valve deux dents cardinales fort petites; l'impression du manteau a une échancrure très-profonde comme dans les Tellines, et sur le côté postérieur on remarque un pli sinueux comme dans ce dernier genre. LIGULE. ZLigula. BoT. On donne ce nom, dans les Graminées, à la petite lamelle ou languette qui naît du sommet ou bord libre de la gaîne de la feuille. Quel- quefois la Ligule est formée par des poils. Ce petit or- gane fournit assez souvent d'excellents caractères pour distinguer certaines espèces. LIGULÉE (coroLue). or. Cette sorte de corolle s’ob- serve dans la famille des Synanthérées; c’est quand la corolle monopétale commence par un tube et qu'elle va ensuite en s’élargissant et formant une languette plane et latérale, comme dans toutes les Chicoracées et dans les fleurs de la circonférence dans les Radiées; la fleur qui offre une semblable corolle est appelée un demi-fleuron. LIGULIFÈRE. Liguliferus. Bot. Épithète donnée par De Candolle aux fleurs composées, qui sont devenues doubles par la permutalion de leurs corolles en lan- gueltes allongtes. LIGULIFLORE. Liquliflorus. soT. Se dit de la cou- ronne des Synanthérées, lorsqu'elle est composée de fleurs à corolles ligulées. LIGURITE. min. Viviani a remarqué une substance verte, transparente, à cassure vitreuse, disséminée dans une Roche talqueuse, des bords de la Stura en Ligurie. Cette substance, d’après l'examen qu’en a fait Vauquelin, ne serait qu'une modification du Titane silicéo-calcaire. Elle est formée, suivant Viviani, de Silice, 57,45; Alumine, 7,56; Chaux, 95,50; Magnésie, 2,56; Oxide de Fer, 5,00 ; Oxide de Manganèse, 0,50; perte, 5,85. Elle est plus dure que la Chrysolithe orien- tale, et sa pesanteur spécifique est de 5,49. LIGUSTICUM. Bot. Synonyme de Livêche. LIGUSTROIDES. BoT. Synonyme de Volkamérie. 7. ce mot. LIGUSTRUM. BoT. Synonyme de Troëêne. LIKENÉE. 1Ns. Ÿ. LICHENÉE, LILAC. BoT. Même chose que Lilas. 7. ce mot. LILACÉES. BoT. Ventenat (Tabl. Règn. Végét., 2, p- 506) appelait ainsi une famille naturelle de plantes, qu’il formait avec les genres de la famille des Jas- minées ayant le fruit capsulaire. Tels sont les genres Nyclanthes, Lilac, Fontanesia, Fraxinus. Mais cette famille ne diffère par aucun caractère des Jas- minées. f. ce mot. LILÆA. BoT. 7”. LiLÉE. LILAK. por. Pour Lilas. /”, ce mot. LILALITHE. min. Ÿ. LÉPIDOLITHE. LILAS. Syringa, L. rot. Lilac, Tourn. Genre de la famille des Jasminées et de la Diandrie Monogynie, L., qui se compose d’un petit nombre d'espèces, mais qui toutes sont des arbrisseaux d’un port élégant, que l’on cultive dans les jardins, surtout à cause de l'odeur suave que répandent leurs fleurs. Les Lilas ont leurs feuilles opposées, entières, péliolées, dépourvues de LIL stipules ; leurs fleurs d’un violet tendre, disposées en grappes rameuses ou en thyrses redressés. Leur calice est monosépale, turbiné, à quatre dents très-courtes; leur corolle est monopétale, régulière, hypocratéri- forme, à tube allongé, un peu renflé dans sa partie supérieure , à limbe offrant quatre lobes étalés et ob- tus, et lésèrement concaves. Les étamines, au nombre de deux, sont sessiles dans la partie supérieure du tube, qu’elles ne dépassent pas. L’ovaire est à deux loges contenant chacune deux ovules pendants. Le style est simple, terminé par un stigmate profondément bipar- tile et à divisions linéaires et subulées. Le fruit est une capsule allongée, comprimée , à deux loges contenant chacune une seule graine plane, elle s’ouvre en deux valves naviculaires, emportant chacune la moitié de la cloison. LiLas commun. Syringa vulgaris, L. Cet arbrisseau élégant, que l’on cultive en si grande abondance dans les jardins, a la Perse pour patrie. Il futintroduit vers 1562, en Allemagne, par Augier-Ghislen de Busbecq, belge d’origine, et ambassadeur de Ferdinand Ier, em- pereur d'Autriche, auprès du sultan Soliman IL. Ce fut Matthiole qui, dans ses Commentaires sur Dioscoride, en parla pour la première fois et en donna la première figure. Le Lilas peut s'élever à une hauteur de dix à douze pieds et quelquefois même au delà. Ses feuilles sont opposées, péliolées, cordiformes, aiguës, très-en- tières , glabres sur leurs deux faces. Les fleurs sont d’une couleur violette extrêmement claire, nuance que l’on désigne sous le nom de couleur lilas. Elles forment des thyrses dressés, coniques, composés d’un très-grand nombre de fleurs serrées, et elles répandent une odeur extrêmement suave. On a des variétés à fleurs rougeà- tres et d’autres à fleurs d’un blanc très-pur. Quelque- fois les feuilles sont variées de blanc ou de jaune. Cet arbrisseau ne craint pas les froids les plus rigoureux de nos climats. Il est extrêmement rustique et vient presque également bien dans tous les terrains età toutes les expositions. Ses fleurs s’épanouissent en général dès les premiers jours du mois de mai, el sont con- séquemment l'annonce du printemps. On multiplie le Lilas par tous les procédés possibles ; ainsi par graine, par greffe, par marcotles el surtout par éclats. Licas DE PERSE. Syringa Persica, L. Cette espèce, originaire des mêmes contrées que la précédente, est beaucoup plus petite dans toutes ses parties. Sa tige s'élève à une hauteur de trois à quatre pieds. Ses ra- meaux sont grêles, effilés, tombants; ses feuilles sont lancéolées, entières; ses fleurs, plus petites, forment des grappes beaucoup plus grêles. Il y a une variété à feuilles laciniées et pinnatifides, que l’on désigne quel- quefois sous le nom de Lilas à feuilles de Persil. Lizas Varin. Syringa Rothomagensis. C’est une simple variété obtenue à Rouen, en 1777, par Varin, jar- dinier habile, qui dirigeait le jardin botanique de cette ville. Elle provient de graines de Lilas de Perse, à feuil- les laciniées. C’est la même variété que l’on a nommée en Angleterre Syringa Sinensis. Elle tient le milieu entre le Lilas ordinaire et le Lilas de Perse. Elle forme un arbrisseau buissonneux et touffu, de cinq à six pieds d’élévation. Ses feuilles sont cordiformes et al- LIL longées; ses fleurs, très-grandes, forment des grappes moins bien fournies que celles du Lilas commun; mais d’une couleur plus vive. Lorsque cetle variété est bien conduite, elle forme des touffes d’une beauté surpre- nante. Ceux qui existent dans les parterres du Jardin du Luxembourg font, chaque année, l'admiration de tout Paris pendant le mois de mai. On a quelquefois appelé LiLAS DE TERRE, l’Ayacin- thus Muscari, et l'Hyacinthus monstrosus, L.,et Lizas Des Inpes, le Melia Azedarach. LILÉE. Lilæa. por. Genre de la famille des Joncagi- nées el de la Monœcie Monandrie, L., établi par Bon- pland (P!. Æquin., 1, p. 221, t. 63) pour une petite plante aquatique, originaire des environs de Santa-Fé de Bogota, dans la Nouvelle-Grenade, qu’il a nommée Lilæa subulata. Elle a en quelque sorte le port d’un Jonc, c’est-à-dire qu’elle forme une touffe de feuilles cylindriques, subulées, engaînantes par leur base. Les fleurs sont monoïques. Les mâles forment des chatons ovoïdes, allongés, composés d’écailles imbriquées en tout sens, à l’aisselle de chacune desquelles on trouve une seule élamine. Les fleurs femelles sont de deux sor- tes : les unes forment des épis ovoïdes, allongés, lon- guement pédonculés, composés d’une trentaine de fleurs sessiles, comprimées , rapprochées et imbriquées, ces fleurs, entièrement dépourvues d’enveloppes florales, se composent d'un ovaire comprimé, à une seule loge et à une seule graine, d’un seul style court, et d’unstig- male capitulé. Les autres sont solitaires, distinctes, presque sessiles, et naissant du collet de la racine; celles-ci sont ovoïdes, allongées, élargies vers leur sommet où elles se terminent par deux appendices la- melleux, qui forment un bord incomplet. Le style est excessivement long et capillaire, Le fruit est un akène contenant une graine dressée, composée d’un embryon monocotylédon, recouvert par un tégument propre, mince et membraneux. LILIACÉES. Liliaceæ. Bot. On a déjà vu à l’article ASPHODÉLÉES, que les deux familles naturelles de végé- taux, désignées par Jussieu sous les noms de Liliacées et d’Asphodélées, devaient être réunies en une seule qui retiendrait le nom de Liliacées, comme étant le plus ancien et le plus généralement connu. En effet, ceux qui compareront dans le Genera Plantarum, les ca- ractères assignés à ces deux familles, s’apercevront facilement qu’ils se ressemblent tellement qu’il est presque impossible de saisir entre eux la moindre dif- férence qui soit de quelque importance. Celte difficulté tient non pas à la manière dont les caractères de ces deux groupes sont tracés, mais à l’organisation des genres qui les composent, laquelle n’offre pas de diffé- rences propres à l'établissement de deux familles. En effet, la structure du calice est la même ; les élamines sont en même nombre et insérées de la même manière; l'ovaire, le style et le stigmate, enfin le fruit et la graine présentent une même organisation. Cependant il faut convenir que, pour un œil exercé, il existe quelque différence de port, d'aspect extérieur entre les Liliacées et les Asphodélées , et que leur mode de germination n'est pas absolument semblable. Ainsi, dans les Aspho- délées, le cotylédon reste engagé dans l’intérieur de la LIL graine et tient à la gaîne qui enveloppe la gemmule au moyen d'un prolongement filiforme. Ce mode de ger- mination est en effet celui qu’on observe le plus fré- quemment dans les Asphodélées, mais néanmoins tous. les genres de cette famille ne germent pas de cette ma- nière, par exemple le ’eltheimia. Et d’ailleurs, cette différence dans la germination lorsqu'elle n’est pas liée à une différence d'organisation , peut-elle être regar- dée comme suffisante pour former deux familles natu- relles ? Les Liliacées forment une vaste famille de plantes monocotylédones, à étamines périgynes, dontles genres Lis, Tulipe, Aloës et Asphodèle, peuvent être considé- rés comme les types. Ces plantes, qui font l’ornement des parterres par la beauté et l'éclat de leurs fleurs et souvent par l'odeur suave qu’elles répandent, varient singulièrement dans leur port. Ainsi quelquefois leur racine est surmontée par un bulbe dont la forme et l’organisation varient beaucoup, comme on peut le voir en comparant le bulbe écailleux du Lis avec le bulbe presque solide de certaines Tulipes; dans une foule d’autres genres, la racine est dépourvue de bulbe el se compose de fibres capillaires ou plus ou moins volumi- neuses. Les feuilles sont quelquefois toutes radicales, planes ou cylindriques et creuses, ou épaisses et char- nues. La tige, lorsqu'elle existe, est généralement sim- ple, mais le plus souvent les fleurs sont portées sur une hampe nue, simple ou rameuse. Les fleurs varient beau- coup dans leur grandeur etleur disposition. Ainsi, tantôt elles sont solitaires et terminales, tan(ételles sont dispo- sées en épisplusoumoinsallongés, plus ou moins denses, et tantôt elles forment des grappesrameuses ou des om- belles simples. Toujours ces fleurs, qui sont sessiles ou pédonculées, sont accompagnées à leur base d’une brac- tée et quelquefois enveloppées dans une spathe com- posée d’une ou de plusieurs folioles. Le calice est co- loré et pétaloïde, formé de six sépales tantôt entière- ment distine{s, tantôt soudés ensemble par leur base, ou même dans une partie plus étendue de leur lon- gueur, de manière à ce qu’ils forment un tube plus ou moins allongé, ainsi qu’on le remarque dans les 4/0es, les Lachenalia, les Triltoma, les F’eltheïmia, etc. Ces six sépales sont disposés sur deux rangs, de manière que trois sont intérieurs et trois extérieurs; le plus souvent ils sont égaux, et la fleur est régulière, rarement ils sont inégaux, et la fleur est irrégulière. Les étamines sont au nombre de six. Leurs filets sont grêles ou élar- gis à leur base, quelquefois bifides ou trifides à leur sommet, monadelphes dans le Cyanella Capensis. L'insertion est le plus souvent périgynique, c’est-à-dire que les filets sont attachés sur les sépales, tantôt vers leur base, tantôt vers leur milieu ou vers leur partie supérieure; mais dans un assez grand nombre de gen- res, ces étamines sont bien réellement hypogyniques, c’est-à-dire qu’elles ne sont nullement insérées sur le calice, c’est ce que l’on observe dans les Lis, les Aloës, les Aulx, les Tritoms, etc. L’ovaireest entièrementlibre, sessile au fond de la fleur, à trois côtes el à trois loges, contenant chacune un nombre variable d’ovules tou- jours disposés en deux rangées longitudinales. Dans le Veliheimia, il y a deux ovules seulement dans chaque LIL 409 loge. Le style est simple, marqué de trois sillons longi- tudinaux; il manque quelquefois, et alors le stigmate est sessile. Celui-ci est toujours à trois lobes plus ou moins marqués. Le fruit est libre et supère, quelquefois charnu, mais le plus souvent sec et déhiscent, ovoïde, ou globuleux , à trois côtes plus ou moins saillantes, séparées par des sillons longitudinaux, à trois loges, contenant ordinairement plusieurs graines et s’ouvrant en trois valves septifères sur le milieu de leur face in- terne. Les graines, dont la forme varie, sont recou- vertes d’un tégument tantôt noir et crustacé, tantôt simplement membraneux. Elles contiennent, dans un endosperme blanc et charnu, un embryon cylindrique, axile, et dont la radicule correspond au hile. Cet em- bryon est quelquefois contourné sur lui-même, ainsi qu’on l’observe dans les Aulx par exemple. Les genres qui composent cette famille sont assez nombreux, ainsi que le montrera l’énumération sui- vante, d’après A. Richard. $ IL. Fleurs en épi; racines fibreuses; calice tubu- leux. Aletris, L.; Veltheïmia, Gleditsh; T'ritoma, Curtis; Aloë, L. IL. Fleurs en épi; racines fibreuses; calice à cinq divisions profondes. Anthericum , L.; Phalangium, Tourn.; 4sphode- lus, L.; Yucca, L.; Stypandra, L.; Sowerbæa, Smith; Laæmannia, Brow.; Borya, Labill.; Johnsonia, Br.; Xanthorrhæa, Smith; Arthropodium, R. Br.; Chlo- rophytum, Ker.; Cœsia, R. Br.; T'ricoryne, R. Br. HI. Fleurs en épi, racine bulbeuse; calice tubuleux à sa base. Basilæa, Juss.; Hyacinthus, Tournef.; Muscart, Tourn.; Phormiuim, Forst.; Massonia, Thunb.; La- chenalia, Jacq. Ÿ IV. Fleurs solitaires, en épi ou en ombelle; racine bulbeuse; calice à six divisions. Cyanella, L.; Albuca, L.; Scilla,L.; Ornithogalum, L.; Allium, L.; Lilium,L.; T'ulipa, L.; Erythronium, L.; Methonica, Juss.; Uvularia, L.; Fritillaria, L.; Imperialis, Juss. LILIAGO. 8or. Les anciens botanistes donnaient ce nom à diverses Liliacées. Cordus l'avait appliqué par- ticulièrement à une plante dontTournefort fitson genre Phalangium et que Linné plaça parmi les Antheri- cum. Ce mot ne fut plus employé que comme spéci- fique. 77. PHALANGÈRE. LILIASTRUM. por. Tournefort avait formé, sous cette dénomination proscrite par Linné, un genre que ce dernier naturaliste réunit aux Anthericum , mais qui, selon Jussieu, doit faire partie du genre Phalan- gium. .ce mot. LILIO-ASPHODELUS. 8oT. Synonyme d’Hémérocalle. F. ce mot. LILIO-HYACINTHUS. por. Sous ce nom générique, qui n’a pas été adopté, Tournefort avait séparé des Scilla, les espèces à bulbes écailleuses. 7. SciLLe. LILIO-NARCISSUS. por. Tournefort nommait ainsi un genre dont les espèces ont été placées par Linné parmi les Amaryllis. F7, ce mot. LILIUM. or. 7. Lis. 410 LIM LILIUM LAPIDEUM. poryr. Les anciens oryctogra- phes ont donné ce nom à l'Encrinites moniliformis de Müller. 7. ENCRINITES. LIMACE. Limax. morr. Animaux Mollusques gasté- ropodes de la famille des Limaciens de Lamarck, dans l’ordre des Pulmonés terrestres. Les Limaces, comme les Hélices, furent connues des anciens; Aristote et Pline les mentionnèrent(; d’autres auteurs, tels que Ray, Muralt, Harder, Redi, Swammerdam, cherchant, par une étude plus approfondie, à éclairer l’histoire des Limaces et des Limaçons, donnèrent, sur leurs mœurs, leur accouplement et leur anatomie, des détails curieux, qui ne furent pas toujours exempts d'erreurs. Lister, dans son Synopsis, donna, d’après Redi, plusieurs plan- ches où des détails anatomiques sont représentés. Dans leur indication, on remarque plusieurs erreurs que le grand Swammerdam, dont les travaux sont antérieurs, ne commit pas. Lister fut le seul de son époque, qui rattacha les Limaces à son système général de conchy- liologie; les autres auteurs, jusqu’à Bruguière, ne les mentionnèrent pas, ou les éloignèrent des Mollusques, dans la classe des Vers nus, et, en un mot, ne les regar- dèrent pas comme voisines des Hélices; il faut en ex- cepter cependant d’Argenville qui plaça les Limaces à la fin de ses Coquilles terrestres, comme partie séparée de son système; et Müller qui, dans son Histoire des Vers terrestres el fluviatiles, commença ses Testacés, par les Limaces qu'il fit suivre des Hélices et dont il décrivit un assez bon nombre d'espèces. Linné, dans son Système, ne suivit pas le bon exemple de Müller; il établit, comme on le sait, trois classes dans les Vers : les Intestinaux, les Mollusques et les Testacés. Ce fut dans la classe des Mollusques, avec les Téthis, les Doris et les Aplysies, que fut placé le genre Limace, lorsque les Hélices, qui ont, par l’organisation, tant d’analogie avec elles, furent portées parmi les Testacés, à côté des Nériles et des Turbos. Les auteurs qui suivirent le système linnéen à la lettre, comme Bruguière et les auteurs anglais du même temps, adoptèrent entière- ment cet arrangement défectueux. Cuvier qui, dès 1798, proposa, dans son Tableau élémentaire d’his- loire naturelle, d’heureux changements dans la classe des Mollusques, plaça les Limaces en têle des Gastéro- podes, mais les tint encore assez éloignées des Hélices. Lamarck, dans son Système des Animaux sans vertè- bres, suivit l'opinion de Cuvier. Le défaut de coquille des Limaces fut la cause de l'erreur dans laquelle tom- bèrent ces savants zoologistes. Draparnaud, dans son Histoire des Mollusques ter- restres el fluviatiles de la France, fut le premier qui reproduisit l'opinion de Müller, c'est-à-dire qui remit, à l'exemple de ce savant, les Limaces près des Hélices. Lamarck ne manqua pas de saisir cet heureux rappro- chement : aussi voit-on que, dans sa Philosophie z00- logique, il rapprocha sa famille des Limaciens de celle des Colimacées, et qu’ainsi se trouvèrent beaucoup mieux en rapport les deux genres Limace et Hélice. De Roissy, dans le Buffon de Sonnini, ayant presque en- tièrement adopté le premier système de Lamarck, laissa les Limaces avec les Mollusques nus, et par conséquent fort loin des Hélices. Il faut dire que l'ouvrage de Roissy LIM est antérieur de plusieurs années à la Philosophie zoo- logique, et que se publiant dans le même temps que l'ouvrage de Draparnaud, son savant auleur n’aura pu profiter des travaux de ce dernier. Cuvier, après avoir éloigné les Limaces des Hélices, fit voir, par son excel- lent Mémoire anatomique sur ces deux genres, qu’il existait à peine des différences suffisantes pour les sé- parer à l’avenir, quoiqu’en apparence ils fussent fort dissemblables. Cuvier, ayant reconnu dans les travaux des premiers naturalistes des erreurs et des lacunes, entreprit, malgré les travaux de Swammerdam sur le même sujet, de rendre complétement l'anatomie de ces Mollusques en donnant de meilleures figures que ses devanciers, ainsi qu’une description anatomique très- exacte et plus complète. Cuvier a rendu un grand ser- vice à la science. D’après cela, il est facile de penser que la nouvelle opinion de Cuvier dut recevoir son application dans la classification qu’il proposa dans le second volume du Règne Animal. On trouve, en effet, les Limaces parmi les Pulmonés terrestres, à côté des Hélices, et il établit le passage des deux genres par les deux sous-genres Testacelle et Parmacelle qui ont des coquilles rudimentaires, comme au reste Lamarck l’a- vait fait dans l'Extrait du Cours, quoiqu'il conservât toujours les Limaces et les Hélices dans deux familles et dans deux sections différentes, mais voisines. Cet ar- rangement resta le même dans son grand et dernier ouvrage sur les Animaux sans vertèbres. Férussac, dans ses Tableaux systématiques, adopta entièrement l’opi- nion de Cuvier; seulement, au lieu de faire des Limaces el des Hélices des genres, il en fit des familles. Il sépara aussi du genre Limace les Arions sur la simple diffé- rence d’un pore muqueux à l'extrémité du corps. Ce genre paraît ne pouvoir être adopté autrement que comme sous-genre ou comme une simple section dans le genre. Latreille, dans son dernier ouvrage intitulé : Familles naturelles du Règne Animal, à rapproché, à l'exemple de Cuvier et de Férussac, les Limaces des Hélices, quoiqu'il en ait fait, comme ce dernier, deux familles dont l’arrangement offre des différences de peu d'importance. (77. PuLmonés et NUDILIMACES.) Le corps des Limaces étant très-contractile, doit être d’une forme très-variable ; cependant on lui reconnaît une forme ovale, allongée, plus obtuse antérieurement que postérieurement, où il se termine en pointe ca- rénée, quelquefois arrondie. Le dos des Limaces est bombé, convexe, plus que demi-cylindrique, plus épais antérieurement où l’on remarque un disque charnu, épais, ovale, plus ou moins grand, plus ou moins for- tement séparé du reste de la peau, et sous lequel la tête peut se rétracter. Cette partie se nomme cuirasse. La face inférieure de la Limace est entièrement plane; elle est aussi grande que l'animal, et lui sert à la progres- sion; ce pied déborde un peu sur les côtés le corps de l'animal, et surtout en avant; à sa jonction avec la têle, on remarque un sillon assez profond qui le sépare. Quoiqu’un peu renflée, la tête se distingue fort peu du reste du corps; elle porte deux paires de tentacules contractiles; ils sont cylindriques et terminés par un rentlement. Le renflement de la première paire est seu- lement transparent, celui de la paire supérieure laisse LIM voir un point noir, qui est l'œil. Is sont, sous le rapport de la structure et de la manière dont ils se contractent, absolument semblables à ceux des Hélices. La bouche est placée en avant, et en dessous de la tête, c’est une ouverture infundibuliforme, plissée dans son contour, et qui présente à la lèvre supérieure une dent cornée, solide. Sur le côté droit du corps se voient trois ouver- tures : la première, assez peu apparente en général, est placée à la base du tentacule droit; elle se voit sur une sorte de bourrelet; elle donne passage aux organes de la génération. La seconde, beaucoup plus grande, est placée dans une échancrure du bord du bouclier du côté droit; elle donne passage à l’air qui entre ou sort de la cavité branchiale. La troisième ouverture est fort petite; elle est percée sur le bord antérieur de l’orifice de la respiration; c’est la terminaison de l'intestin ou l'anus. La peau des Limaces est chagrinée, rugueuse, très- semblable à celle des Hélices; elle est fort épaisse, très- sensible, très-contractile, continuellement invisquée par une humeur muqueuse, abondante, qui sort d’une grande quantité de cryptes muqueux, dont un plus con- sidérable et plus enfoncé, placé à l’extrémité posté- rieure, en donne une quantité assez notable dans plu- sieurs espèces. Toutes les Limaces n’ont pas ce crypte, ce qui a porté Férussac à réunir en genre distinet celles des Limaces qui le présentent. La locomotion s'opère, dans les Limaces, de la même manière que dans les Hélices. Les muscles, disposés sous la peau, y forment une couche dont il n’est point facile de distinguer les faisceaux. Cette couche musculaire est plus épaisse à la face inférieure, où est le pied, que partout ailleurs. Outre ce système musculo-cutané des Limaces, elles offrent encore des muscles propres au mouvement de certaines parties. C’est ainsi que la masse buccale, les tentacules et la verge en ont qui leur sont particuliers. Les tentacules sont des cylindres creux, formés par la peau revêtue en dedans de fibres musculaires, circu- laires. La contraction de ces fibres suffit probablement pour produire l'allongement de ces parties; leur con- traction s'opère par un muscle longitudinal, qui part du grand muscle médian de l’animal, se bifurque, en- voie une partie de ses fibres au tentacule supérieur et l’autre à l’inférieur. Ce muscle contient le nerf optique dans son milieu; il s’insère en s’épanouissant un peu à l’origine du renflement des tentacules. Les muscles pro- pres de la masse buccale ont une disposition entière- ment semblabie à celle des Hélices, c’est-à-dire qu’il y a plusieurs muscles courts, assez épais, qui sont des- tinés à la mastication. Ils se réunissent à un long fais- ceau musculaire, qui est destiné à retirer en arrière et sous le bouclier toute la têteet ses dépendances. La bou- che est assez grande; elle est armée, à son bord supé- rieur, d’une dent cornée, qui diffère de celle des Hélices en ce qu’elle n’est pas dentée; la partie inférieure pré- sente une langue épaisse, allongée, munie d’une plaque assez dure; dans la cavité buccale, et de chaque côté, aboutissent les canaux excréteurs des glandes sali- vaires. Ces glandes, dans les Limaces, sont beaucoup plus courtes que dans les Hélices. De la bouche naît un æœsophage fort étroit, assez court, qui se renfle bientôt LIN A11 en un vaste estomac qui présente un cul-de-sac à son extrémité postérieure. C’est vers cet endroit que vien- nent aboutir les canaux biliaires qui sont fort consi- dérables; cet estomac, dans sa position naturelle, se dirige d'avant en arrière et de droite à gauche; l’in- testin est beaucoup plus étroit ; il naît postérieurement de l’estomac; il fait plusieurs circonvolutions, accom- pagné et enveloppé des lobes du foie. Il se replie en avant pour se terminer, comme on l’a vu, près de l’o- rifice pulmonaire. Le foie est fort grand, divisé en deux lobes, l’un droit et l’autre gauche et postérieur. Celui-ci contient l'ovaire. Les orifices des canaux bi- liaires sont si grands, dit Blainville, qu'il suffit d’in- suffler l’estomac pour gonfler tous les lobes hépatiques avec la plus grande facilité. Le système de la circulation se compose d’artères et de veines. Le cœur est placé presque sur le milieu de a cavité du poumon; il est enveloppé d’un péricarde qui adhère à la paroi supérieure de cette cavité. La coquille que renferme la cuirasse est placée de manière à pro- téger cet organe, puisqu'elle est située immédiatement au-dessus. Le cœur est ovale, et sa pointe se dirige en arrière el en dessous. L’oreillette s’y insère par sa face supérieure. Celle-ci a la forme d’un croissant dont les pointes s'étendent en avant et rassemblent toutes les veines pulmonaires qui y aboutissent, au bord externe et convexe. On n’a point encore découvert de valvules à l'entrée de l’aorte. Ce vaisseau important se distribue d’une manière presque semblable à celle des Hélices. II n’y a même de différence sensible que dans la position du second tronc qui se rend au foie, à l'intestin et aux autres viscères. Ce changement de position est dù à la manière dont les organes de la Limace sont rassemblés, au lieu d’être portés dans une coquille spirale. Cuvier fait observer que la couleur des artères de la Limace est d’un beau blanc de lait, ce qui les fait reconnaître faci- lement, et produit l'effet d’uneinjection des plus délica- tes. Quand on examine par dedans l'enveloppe générale de la Limace, dit Cuvier dans son excellent Mémoire, on voit de chaque côté un grand vaisseau longitudinal qui grossit en avant. Il reçoit beaucoup de branches de l'enveloppe même, et l’on voit sur sa longueur des trous par lesquels il lui en vient des viscères; les trois principaux sont tout à fait à sa partie antérieure. Ces deux vaisseaux sont les deux veines caves; ils embras- sent chacun de leur côté le contour de la cavité pulmo- naire; dans tout ce cercle par lequel la cuirasse ou manteau se joint au dos proprement dit, il en part, dans ce circuit, une infinité de petites branches, qui sont les artères pulmonaires et qui donnent naissance à ce beau réseau dont la cavité de la respiration est tapissée ; réseau qui reproduit à son tour des veinules, lesquelles aboutissent toutes, en dernière analyse, dans l'oreillette du cœur. Le réseau vasculaire dont il vient d'être question, tapissela cavité pulmonaire quiest pres- que ronde; il couvre de mailles à peu près semblables les parois de cette cavité, à l’exception de l'endroit occupé par le péricarde. Le bouclier et la plaque osseuse qu'il eontient, dans le plus grand nombre des Limaces, sont placés au-dessus de cette cavité, de manière à la protéger. Sa face inférieure est formée par une sorte 412 LIM É de cloison musculeuse qui la sépare des viscères, et que l’on à comparée à un diaphragme. On a vu où était placée l'ouverture qui fait communiquer la cavité pul- monaire à l’air atmosphérique. Cet orifice est suscep- tible de contraction et de dilatation, suivant les besoins de l'animal. Il paraît que les mouvements sont produits par les muscles communs de la peau, car jusqu’à pré- sent personne n’a décrit de fibres propres pour les opérer. Les radicules veineuses qui naissent du réseau pulmonaire se réunissent, d’après Cuvier, en plusieurs troncs qui aboutissent séparément dans l'oreillette, ce qui a déterminé sa forme en croissant. D’après Blain- ville, elles formeraient un seul tronc qui se rendrait isolément à l'oreillette. Cuvier nomme organe de la viscosité et Blainville organe de la dépuration urinaire un organe qui entoure le péricarde et forme autour de lui un cercle presque complet. Il est revêtu au dehors d’une membrane lisse et grisâtre à l'intérieur. Il est composé d’un grand nombre de lames très-minces qui adhèrent aux parois par un de leurs bords; le canal excréteur fait le même contour que l'organe lui-même; il s’adosse au rectum pour sortir à côté de lui sur le bord de l’ouverture de la respiration. Les organes de la génération diffèrent peu, en géné- ral, de ceux des Hélices ; cependant ceux-ci ont de plus les vésicules multifides et la poche du dard. Dans la Limnace ils se composent, 1° d’un ovaire situé dans le lobe postérieur du foie où il est presque entière- ment caché; il est granuleux, et on en voit naître par des radicules un canal ou oviducte d’abord très- mince et très-étroit, reployé sur lui-même un très-grand nombre de fois. Son diamètre augmente insensible- ment en se rapprochant de l’organe que Cuvier nomme matrice. 2 Cette matrice dont les parois sont épaisses, est boursoufflée et composée intérieurement de cellules assez régulières qui sont remplies d’une abondante vis- cosité. Après plusieurs inflexions, le testicule se change en un canal plus étroit, cylindrique, à parois lisses, épaisses, et qui se renfle un peu avant de se terminer dans le eloaque. 5° Une sorte de vessie ou un sac à une seule ouverture se voit à côté du canal déférent du tes- ücule ; ses parois sont épaisses ; elles se rétrécissent en un col très-court, qui s’insère dans le canal déférent, peu avant qu’il n'entre dans la cavité commune de la généralion. Getle pelite poche, dont on ignore les usa- ges, est habituellement remplie d’un fluide jaunâtre et épais. Ces différentes parties constituent l'appareil fe- nelle de la génération. On remarquera que l'organe que Cuvier nomme matrice, Blainville le désigne sous le nom de seconde partie de l’oviducte ou de testicule. L'appareil mâle est composé d’un testicule peu différent de celui des Hélices : il est pourvu d’un canal déférent qui, au point où la matrice et l’oviducte se réunissent, se joint intimement à eux ainsi que le testicule. Un or- gane granuleux, en forme de bande blanche, se remar- que le long de la matrice et l'accompagne en grossis- sant; cette partie que Blainville compare à l’épididyme, se prolonge au delà de la portion boursoufflée de l’ovi- ducte. C’est seulement dans cet endroit qu’on en voit naître un canal qui, d’après de Blainville, se recourbe en se prolongeant assez loin pour aboutir à la base de LINM we" la verge. Ceile -ei est plus courte que dans l’Hélice, elle est plus large en arrière qu’en avant, où elles’amin- cit peu à peu. Elle est creuse dans toute sa longueur, et forme par conséquent un long sac dont les parois assez épaisses sont musculaires ; les fibres qu’on y re- marque sont annulaires ; elles ont le même usage que celles des tentacules, c’est-à-dire que lorsque le pénis entre en action, il sort en se renversant et se retour- nant absolument comme les tentaeules; il est fixé à sa base par un muscle épais, assez court, qui, lorsque les organes de la génération et surtout la verge ont rempli leurs fonctions, la retire en dedans et la re- tourne, agissant de même que le muscle rétracteur des tentacules. Ce muscle s’insère postérieurement sur la cloison charnue que l’on a vu précédemment séparer la cavité respiratrice de la cavité viscérale. Le système nerveux ne différant pas essentiellement de celui des Hélices, on trouvera à ce mot tous les dé- tails que l’on peut désirer. On doit sentir cependant que la distribution de quelques filets a dû se trouver légèrement modifiée dans les Hélices par la posilion des viscères. Les organes des sens, chez les Limaces, paraissent être aussi peu actifs que chez les Hélices. Le toucher y est également d’une grande délicatesse. La vue semble nulle, quoique Swammerdam ait reconnu toutes les par- lies qui constituent l'œil. Elles sont dépourvues de l'au- dition; mais elles goûtent et elles odorent. puisqu'elles sont attirées par une nourriture qui leur plait et qu’elles se rassemblent en assez grand nombre sur les plantes ou les matières qu’elles préfèrent. Cependant le goût doit être assez oblus, si on en juge d’après l’état de la langue et d’une partie de la bouche qui sont cornées. Les Limaces, comme les Hélices, cherchent en automne un abri contre le froid; elles paraissent y être moins sensibles que les Hélices, car on en voit encore lorsque toutes celles-ci ont disparu; elles s’enfoncent dans la terre, se cachent dans les vieux murs, et paraissent préférer les vieux troncs d’arbres pourris, dans l’inté- rieur desquels il y a de l’humus produit de leur pourri- ture. Arrivées dans l’endroit qu’ellesjugent convenable, elles se contractent autant qu'elles le peuvent dans le sens de la longueur; quelquefois elles le sont au point de présenter une forme presque hémisphérique. Elles passent l'hiver dans un état presque complet d’engour- dissement; cet étal cesse insensiblement à mesure que la chaleur revient, et elles sortent de leur trou lorsque déjà les plantes ont commencé à pousser. C'est aussi à cette époque, vers le commencement de mai, que les Limaces s’accouplent. On n’a point encore de détails suffisants sur leur accouplement. Les anciens avaient eu connaissance de quelques-uns des faits qui y sont relatifs, puisque Redi, et, d’après lui, Lister, ont figuré des Limaces dans ce moment. Depuis il n’y a eu que les observations encore incomplètes de Werlich; elles sont insérées dans l’Isis de Oken; el Férussac, dans son grand ouvrage, les a rapportées dans leur entier. Les Limaces pondent peu de temps après l’accouplement, ordinaire- ment à la fin de mai ou au commencement de juin. Elles déposent leurs œufs, qui sont jaunâtres et arron- dis, dans des endroits abrités du soleil; elles en placent LIN quelques-uns dans le même endroit et vont chercher un autre lieu pour en déposer quelques autres. Ces œufs, d’abord assez transparents, deviennent opaques à me- sure que l’embryon qu'ils renferment se développe; il sort de l'œuf plus ou moins promptement, suivant l’état de chaleur de l’atmosphère. Les Limaces habitent toutes les régions de l’Europe et l'Amérique septentrionale. On en trouve aussi aux deux extrémités de l’Afrique ainsi qu’à la Nouvelle- Hollande. Les espèces de Limaces sont fort difficiles à distinguer entre elles, quoiqu'elles soient en moins grand nombre que les Hélices; elles se confondent faci- lement par des nuances insensibles de couleur et de formes du corps. Les travaux sur ce genre el sur l’éta- blissement des espèces manquent encore d’un point capital, c’est la connaissance anatomique de l'organe excitateur qui pourra seule servir définitivement à leur distinction. Swammerdam, le premier, avait distin- gué les Limaces en deux groupes d’après leurs habitu- des : les domestiques et les agrestes. Blainville maintint ces divisions en les désignant par les noms de Limaces rouges et de Limaces grises. Férussac proposa un nou- veau genre pour les Limaces rouges, et conserva le nom de Limace pour les grises. Outre le caractère bien sensible du point muqueux des Limaces rouges, elles présentent encore d’autres différences assez notables, c’est ainsi qu’elles ont toujours la peau uniformément colorée, que l'extrémité du corps n’est point sensible- ment carénée comme dans les Limaces grises; enfin elles manquent de l'organe excitaleur, ce qui suppose, comme l’observe Blainville, un mode différent d’accou- plement. Ces différences seront plus facilement appré- ciées, en consultant l’article Ar1oN de ce Dictionnaire où Férussac a indiqué les espèces qu'il y rapporte. On peut néanmoins, suivant l'opinion de Blainville, diviser le genre Limace en deux sections, et l’article AR1oN de Férussac comprendra la première. Les caractères princi- paux du genre Limace sont : animal ayant le corps ovale- oblong, complétement gastéropode; la peau partout fort épaisse, mais surtout à la partie antérieure du dos, où elle forme un écusson plus ou moins circonserit ou bouclier coriace, contenant, dans sonépaisseur, un rudi- ment de coquille, plus ou moins évident; cavité pulmo- naire située au-dessous de l’écusson et ayant son orifice plus ou moins avancé sur le bord droit ; anus au bord postérieur de cette ouverture; terminaison des organes de la génération par une ouverture commune, siluée à la racine du tentacule antérieur droit. Les espèces sui- | vantes devront appartenir à la seconde division du genre : LIMACE CENDRÉE. Limax cinereus, Lin., Gmel., pag. 3100, no 4; Drap., Moll. terrest. et fluv. de la France; Lamk., Anim. sans vert., L. VI, p. 40, no 3; Limax antiquorum, Fér., Hist. des Moll. terrest. et fluv., p. 68, pl. 4, fig. 1 et 4, et pl. 8, a, fig. 1. LIMACE TACHETÉE. Limax variegatus, Drap.,loc. c., p. 127,n09; Limazx flavus, Lin., Syst. Nat., p. 5102, no 7; Limax variegatus, Fér., loc. cit., pl. 5, fig. 1 à 6. LIMACE AGRESTE. Limax agrestis, Lin., Gmel., p. 5101, no 6; Lamk., Anim. sans vert., loc. cit., n° 4; # LIM 415 Drap., loc. cit., pl. 9, fig. 9; Fér., loc. cit., p.75, pl. 5, fig. 7 à 10. LiMACE DES FORÈTS. Limax sylvalicus, Drap., loc. cit., pl. 9, fig. 10; Féruss., Tab. du genre Limace dans l'Hist. des Moll. terrest. et fluv., p. 22, no 8. LimAcE JayerT. Limax Gagates, Drap., loc. cit., pl.9, fig. 1; Férus., loc. cit., p. 76, pl. 6, fig. 1, 2. LIMACE MARGINÉE. Limax marginatus, Drap., loc. cit, pl. 9, fig. 7; Limax marginatus, Lin., Gmel., p. 5102, n° 10; Roissy, Buff. de Sonnini, tom. 5 des Moll., p. 182. LIMACE GORGE DE PIGEON. BoT. Paulet donne ce nom à un Agaric de sa famille des Glaireux, qui paraît être l’Agaricus clypealus, L. LIMACE PIERREUSE ou LIMACE DE MER. poryr. et MOLL. Nom vulgaire d’une variété du Madrepora pileus, L., dont Lamarck a fait son Fongia Limacina. F. FonGiE. On a aussi appelé les Aplysies et les Doris LINACES DE MER. LIMACELLE. Limacella. mois. Genre que Blainville a établi pour un Mollusque de la famille des Limacinés qu'il a eu occasion d'observer dans la collection du Mu- séum Britannique. Quoique ce Mollusque ait la forme des Limaces, il en diffère cependant en ce que le pied est séparé du manteau par un sillon qui fait tout le tour du corps. Voici les caractères que Blainville a donnés à ce genre : corps allongé, subcylindrique, pourvu d’un pied aussilong et aussi large que lui, dont il n’est séparé que par un sillon, enveloppé dans une peau épaisse, formant à la partie antérieure du dos une sorte de bouclier protecteur de la cavité pulmonaire dont l’orifice est à son bord droit; les orifices de l’ap- pareil générateur distants; celui de l’oviducte ala partie postérieure du côté droit, et communiquant, par un sillon. à la terminaison de l’organe mâle situé à la ra- cine du tentacule droit. La seule espèce connue de ce genre avait d’abord été nommée par Blainville L1MaA- CELLE LACTESCENTE, Lémacella lactescens; mais depuis, il lui a substitué le nom de LIMACELLE D'ELFORT, Lima- cella Elfortiana , espèce qui n’est ni décrite ni figu- rée; et la singularité des caractères de cet animal lui a paru telle qu’il a ajouté à sa description : « Cette combinaison de caractères nous paraît si anomale, que nous doutons réellement que nous ayons bien observé le Mollusque sur lequel nous avons établi ce genre. » LIMACES. Limaces. morr. Famille de Mollusques gastéropodes pulmonés, terrestres, déjà établie sous le nom de Limaciens (7. ce mot) par Lamarck, à laquelle Férussac, en y faisant des changements assez notables, a donné le nom de Limaces. Cette famille, qui fait par- tie de l’ordre des Géophiles de cet auteur, est divisée de la manière suivante : A. Entièrement cuirassées ; tentacules contractiles. 1. DICÈRES. Onchides ; Onchidies. 2. TÉTRACÈRES. Vaginule, Philomique, Eumèle, Véronicelle. 8. Cuirassées antérieurement ; quatre tentacules ré- tractiles. Limacelle. Arion, Limace, Parmacelle. 414 LIM c. Uniteslacées avec cuirasse sans collier. Plectrophore. D. Unitestacées, sans cuirasse avec collier. Testacelle. * L’arrangement de cette famille conduit insensible- ment des Limaces aux Limaçons par l'intermédiaire des Plectrophores et des Testacelles qui avoisinent les Hélicarions et les Vitrines. LIMACIA. BoT. Ce genre de Loureiro (F1. Cochinch., édit. Willd., 2, p.761) a été réuni au Cocculus par De Candolle (Syst. l’eget. Nat., 1, p.526) qui a donné le nom de Cocculus Limacia à l'unique espèce dont il était composé. Jussieu (Ann. du Mus. d'Hist. natur., vol. x1, pag. 151) avait indiqué ce rapprochement en établissant que les genres Æpibaterium de Forster et Limacia de Loureiro étaient identiques. Or les deux espèces d’Epibaterium font aussi partie des Cocculus. ÿ, ce dernier mot. Le nom de Limacia a encore été donné par Dietrich au Rumea de Poiteau. LIMACIENS. moLL. Famille établie par Lamarck, dans la Zoologie philosophique, pour les genres Onchide, Limace, Parmacelle, Vitrine et Testacelle. Lamarck a reproduit la même famille, sans aucun changement, dans l'Extrait du Cours, ainsi que dans les Animaux sans vert.,t. vi, p. 42. En consultant les mots suivants: LIMAÇONS, LIMACELLES , LIMACES, LIMACINÉS el PuLMo- NÉES, on aura une idée suffisante des changements ap- portés à cette famille par les divers auteurs postérieurs à Lamarck. LIMACINE. Limacina. mor. Cuvier (Règne Anim., &. 11) a créé pour cel animal, très-voisin des Clios, un genre qu’il a nommé ainsi. Lamarck, en l’adoptant, a fait sentir que ce nom, en rappelant l’idée d'une Li- mace, ne pouvait convenir, puisque la Limacine est pourvue d’une coquille spirale, régulière. Blainville a changé ce nom pour celui de Spiratelle. F, ce mot. LIMACINÉS. Limacina. mozz. Famille établie par De Blainville, pour les Hélices et les Limaces des auteurs. Blainville a été conduit à la réunion de ces deux fa- milles, probablement par la difficulté de placer plutôt dans l’une que dans l’autre, certains genres qui, par les transitions qu'ils présentent, laissent dans le doute à l'égard de la famille à laquelle ils doivent appartenir ; Blainville a distribué de la manière suivante, la famille des Limacinés. + Le bord antérieur du manteau renflé en bourrelet et non en bouclier ; une coquille. Ambrette, Bulime, Agathine, Clausilie, Maillot qui comprend les genres Partula et Vertigo, Tomogère, Hélice. ft Le bord antérieur du manteau élargi en une sorle de bouclier ; coquille nulle ou presque membra- neuse. Vitrine qui renferme les genres Helicolimax et Héli- caron de Férus., Testacelle, Parmacelle, Limacelle, Li- mace, Onchidie qui comprend le genre V’éronicelle, Blainv. 7. {ous ces mots. LIMACIUM. Bor. Fries donne ce nom à l’une des {ri- bus de son genre Agaricus; elle se compose des espèces à voile fugace et visqueux, à feuillets adhérents et dé- LIN currents, à sporidies blanches. Celte tribu rentre dans le genre Gymnopus de Persoon et comprend une dou- zaine d'espèces. Les unes sont suspecles ou malfaisan- tes, telle est l’Agaricus pubescens; d’autres sont bonnes à manger, comme l'Agaricus eburneus. Les espèces de cette tribu sont terrestres, automnales et de moyenne grandeur. Les feuillets sont ordinaire- ment blancs, rarement jaunes, très-enliers, etc. 7. AGARIC. LIMACODE. Limacodes. 1Ns. Genre de l’ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des faux Bombyx, établi par Latreille (Fam. natur. du Règne Anim.), et répondant à une sous-division de la pre- mière division des Bombyx de cet auteur (Gener. Crust., etc., t. 4, p.219). Les caractères de ce genre sont : antennes peu ou point pectinées dans les deux sexes; ailes en toit; chenilles rampantes, ayant les pieds écailleux rétractiles; les membraneux suintant une liqueur gluante. Latreille rapporte à ce genre les Hepialus, T'estudo, Asellus et Bufo de Fabricius et plusieurs autres. LIMAÇON. mor. C’est sous cette dénomination que Férussac a groupé les genres qui, pour la plupart, constituent la famille des Colimacés de Lamarck. V. ce mot. Cependant il y a des différences nota- bles, puisque le genre Hélice de Férussae, à lui seul, renfermait presque tous ceux des Colimacés de La- marck. Voici de quelle manière cette famille est distri- buée dans les Tableaux systématiques des Animaux Mollusques : A. Une cuirasse et un collier. TÉTRACÈRES. Hélica- rion, Fér.; Hélicolimace, Fér. 8. Un collier sans cuirasse, 1. TÉTRACÈRES. Hélice. 2. DicÈres. Vertigo. Partule. . ces mots. LIMAÇONNE. 1vs. Nom vulgaire de la chenille du Bombyx fascelina de Fabricius. LIMAÇONS. mor. Celte expression, synonyme d'Hé- lice, dans le plus grand nombre des auteurs, a pour- tant été employée par d’autres d'une manière plus gé- nérale pour désigner toutes les Coquilles enroulées, soit marines, soit terrestres, dont la forme, plus ou moins globuleuse, présentait quelques rapports avec celle des véritables Hélices. D’Argenville est un de ceux qui la généralisèrent le plus. Adanson l’appliqua à la première section de ses Coquillages univalves sous le nom de Limaçons univalves ; il y rangea douze genres divisés en cinq familles; l’une d'elles, la troisième, comprend le genre Limaçon qui ne renferme que des Coquilles véritablement terrestres, lorsque tous les au- tres genres de la section des Limaçons ne comprennent que des Coquilles d’eau douce ou marines. Les auteurs plus modernes, en conservant le mot de Limaçon, le restreignirent beaucoup, et ne l’appliquèrent plus qu'aux seules Coquilles terrestres. LIMACONS A BOUCHE APLATIE. mouz. Nom donné par un grand nombre de conchyliologistes aux espèces du genre Z’rochus de Linné. /. TROQUE. LIMAÇONS A BOUCHE DEMI-RONDE. “orz. Nom vulgaire des Coquilles du genre Natice. 7. ce mot. LIMAÇONS A BOUCHE RONDE. mor. On donne vul- LIM gairement ce nom aux Coquilles du genre Turbo. F. ce mot. LIMACULE. pois. ross. Luid paraît désigner sous ce nom, une sorte de Glossopètre. 7. ce mot. LIMANDE. pois. Espèce du genre Pleuronecte. 7. ce mot. LIMAS. moLL. Synonyme vulgaire de Limace. 7. ce mot. LIMATODE. Limatodis. Bot. Genre de la famille des Orchidées, Gynandrie Monandrie, L., établi par le doc- teur Blume, pour une plante qu’il a observée dans les forêts montueuses de l’île de Java. Caractères : folioles externes du périanthe, ou sépales, semblables aux in- ternes, ou pétales, les unes et les autres étalées ; labelle dressé, concave, atténué à sa base en un court éperon; son limbe est étalé, indivis et renflé intérieurement; gynostème droit, dilaté supérieurement et inséré en dessous de l'extrémité, sur un bec plan, incliné, plus ou moins allongé; anthère biloculaire, mais offrant en quelque sorte quatre locelles dans chacune desquel- les se trouve une masse pollinique obovale, comprimée, pulposo-ceracée; caudicules courtes et filiformes; glan- dule très-petile. Quoique ce genre ait quelque rapport avec le Bletia par le petit bec plan qui se trouve sous l’aréole stigmatique, et avec l'Amblygottis par la forme particulière du labelle, il n’est cependant guère permis de confondre les espèces de ces trois genres. On ne connaît jusqu'ici que le LIMATODE PAUCIFLORE, Lina- todis pauciflora, Blume. C’est une plante herbacte terrestre, à racines fibreuses; à tige renflée à sa base; à feuilles lato-lancéolées, nervurées, membraneuses ; le pédoncule est latéral, solilaire, chargé d’un petit nombre de fleurs blanches. LIMAX. moLL. J. LIMACE. LIMBARDE. Limbarda. sort. Genre de la famille des Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngé- nésie superflue, L., établi par Adanson, et adopté par H, Cassini qui l’a ainsi caractérisé : involucre presque hémisphérique, formé de folioles membraneuses, im- briquées, entièrement appliquées, nullement appendi- culées, linéaires-lancéolées et coriaces; réceptacle large, plan, marqué de fosseltes, et hérissé de papil- les; calathides radiées, dont les fleurs centrales sont nombreuses, régulières, hermaphrodites, celles de la circonférence nombreuses, disposées à peu près sur un seul rang, en languettes et femelles; anthères pour- vues, à la base, de longs appendices subulés et découpés; akènes oblongs, cylindriques, hérissés de longs poils, surmontés d’une aigretle composée de poils légèrement plumeux. Ce genre fait partie de la tribu des Inulées, section des Inulées prototypes de Cassini. Il a été con- stitué aux dépens des Znula, et ne diffère de ce der- nier genre que par la structure de l’involucre qui est surmonté d’un appendice étalé et foliacé dans les vraies Inules. Le Limbarda tricuspis, Cassini, ou Znula crilhmoides, L., est le type du genre. C’est un arbuste rameux, garni de feuilles linéaires, épaisses, charnues, persistantes pendant l'hiver, tridentées au sommet, dans l’aisselle desquelles naissent de petits faisceaux de feuilles disposées en rosette et appartenant à un ra- meau non développé. Les calathides sont jaunes et 50- LIM 415 litaires au sommet des rameaux. Cette plante n’est pas rare sur les bords de la Méditerranée. On mange ses feuilles confites dans le vinaigre. De Candolle, dans son Prodromus, L.5,p. 470, fait du genre Limbarda, une division de son genre Znula. LIMBE. Limbus. or. Dans un calice monostpale ou une corolle monopétale, on donne le nom de Limbe à la partie évasée, qui en offre les divisions. Le Limbe est surtout distinct quand le calice ou la corolle sont tu- buleux à leur base. Ainsi dans la corolle du Lilas, du Jasmin, etc., le tube est la partie inférieure rétrécie el cylindrique, le Limbe est la partie plane et étalée, qui présente quatre ou cinq lanières. Ÿ. CALICE et COROLLE. LIMBILITE ou LIMBITE. min. (Saussure, Journal de Physique, t. xL1v, p. 241.) Substance d’un jaune-bru- nâtre, assez tendre, fusible en émail noir, et disséminée en grains irréguliers, dans les laves de la colline de Limbourg, en Brisgau. Elle a beaucoup de rapports avec la Chusite du même auteur, trouvée dans la même roche basalloïde, et qui n’en diffère que par sa fusibi- lité en émail blanc. Haüy et la plupart des minéralo- gistes n’ont vu, dans ces substances, que des altérations de l'Olivine ou Péridot granuliforme. LIMBORCHIA. BoT. Synonyme de Coutoubea. F'. ce mot. LIMBORIE. Limboria. Bot. Genre de Lichens, établi par Acharius (Act. de Stockholm, 1814, p. 246) qui l’a ainsi caractérisé : conceptacles noirs ou gris, en forme de petites coupes, dont le bord est découpé irréguliè- rement, el semblables à une couronne. Ils ne sont point slipités comme les Calycium dont ils se rapprochent beaucoup parle reste de l’organisation; le thallus forme une croûte très-mince, uniforme, adhérente aux bois et aux écorces d’arbres. La place de ce genre, parmi les Lichens, n’est pas sans objection, car, selon des naturalistes dont l'autorité est très-respectable, il serait mieux classé parmi les Urédinées de la famille des Cham- pignons. En le considérant comme appartenant aux Lichens, le professeur Fée l’a réuni, ainsi que le Co- niocybe et le Crphelium d'Acharius, en un seul genre, qu’il nomme Acolium. Persoon (Act. W'eter., 1810, p. 11)a décrit et figuré l'espèce principale sous le nom générique de Schizoxylum. LIME. Lima. concu. Ce genre, créé par Bruguière, dans les planches de l'Encyclopédie, n’avait point été caractérisé par lui; Lamarck, dans ses premiers tra- vaux, lui imposa, le premier, les caractères généri- ques, et depuis il fut admis par la plupart des zoolo- gistes. Bruguière avait placé ce genre à la suite des Peignes, et c'est avec eux, en effet, qu’il a le plus de rapport. Lamarck, dans le Système des Animaux sans vertèbres, 1801, le mit également en rapport avec ce genre et les Houlettes. Lorsque cet auteur établit des familles parmi les Mollusques, dans sa Philosophie zoo- logique, il comprit dans celle des Byssifères la Lime, la Houlette et d’autres genres qu'il sépara des Peignes qui furent placés dans la famille des Ostracés. Cet ar- rangement resta absolument le même dans l'Extrait du Cours publié en 1811; mais dans son dernier ouvrage il apporta quelques changements, institua la famille des Pectinides qu'il forma d'une partie des genres de 116 LIM ses Ostracés et des Byssifères de l’Extrait du Cours, et rétablit ainsi les rapports naturels des Limes avec les Peignes , les Houleltes et les Plagiostomes. Cuvier, Règne Animal, conserva le genre Huître à peu près tel que Linné l’avait fait. Les Limes, les Peignes, etc., s’y trouvèrent compris à titre de sous-genres. Férussac n’adopta pas, à cet égard, le sentiment de Cuvier; il préféra l'opinion de Lamarck; il admit la famille des Pectinides, et le genre Lime y fut compris. Blainville, dans son article MozLusquEe du Dictionnaire des Sciences naturelles, admit par le fait la famille des Pectinides de Lamarck, en lui donnant le nom de Subostracés; il la réforma en en éloignant deux genres: celui de la Lime y resta. Latreille conserva l'opinion de Cuvier en éle- vant au titre de famille le genre Huître de ce zoolo- giste ; il le divisa en deux tribus, dont la seconde ré- pond assez bien aux Pectinides de Lamarck: c’est dans cette tribu des Ostracés que se trouvent les Limes. ILest donc facile de voir qu’il n’existe que deux opi- nions sur ce genre. Doit-il rester dans les Ostracés ou faire partie des Pectinides ? Toute la question est là; si on considère les différents caractères des Limes, et si on les compare à ceux des Peignes, on leur trouvera beaucoup plus de rapports qu'avec les Huîtres. Si, avec Poli, on s’attache plus spécialement à l’animal, on lui trouvera bien des rapports avec les Huîtres et les Avi- cules; mais on lui en trouvera plus encore avec les Peignes. La coquille des Limes s'éloigne certainement beaucoup de celle des Huitres proprement dites; elle est régulière, solide, non foliacée, non adhérente, si ce n’est par le byssus que porte l'animal. Elle a des oreil- lettes cardinales comme les Peignes; seulement elles sont plus courtes, et leligament est placé de même dans une fossette cardinale triangulaire. La principale dif- férence entre ces genres, différence que Latreille a par- faitement saisie, puisque c’est sur elle qu'il les a sépa- rés en deux familles voisines, est l’existence du byssus dans les Limes, lorsqu'il manque presque toujours dans les Peignes. Poli, dans son bel ouvrage des Testacés des Deux-Siciles, a donné l’anatomie d’une espèce de Lime que l'on trouve assez fréquemment dans la Médi- terranée ; il lui a reconnu tant de ressemblance avec l'animal de l’Avicule qu’il n’a pas cru devoir les sépa- rer en deux genres. Dans sa méthode, ces deux genres réunis forment celui qu’il nomme Glaucodermes; il ne peut être admis tel qu’il est; car la différence entre les coquilles seules est si grande qu’elle a suffi depuis longtemps à tous les auteurs pour les séparer. Voici de quelle manière Blainville caractérise ce genre : corps médiocrement comprimé, subsymétrique, enveloppé dans un manteau, fendu dans presque toute sa circon- férence, très finement frangé sur ses bords et sans au- cun indice de siphon; bouche entourée de lèvres fran- gées et de deux paires d’appendices labiaux; un appen- dice abdominal (le pied) rudimentaire, avec un byssus. Coquille ovale, plus ou moins oblique, presque équi- valve, subauriculaire, régulièrement bâillante à la partie antérieure du bord inférieur; les sommets an- térieurs et écartés; charnière buccale, longitudinale, sans dents; ligament arrondi, presque extérieur, inséré dans une excavation de chaque valve; impression LINM musculaire centrale, partagée en trois parties dis- tinctes. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses : Lamarck en donne six vivantes dans différentes mers, et Defrance en cite onze espèces fossiles, parmi les- quelles il y en a quelques-unes de douteuses par la difficulté qu'on a de les dégager, pour la plupart, dela pierre dure qui les enveloppe. Parmi les Coquilles du genre Plagiostome, il y en a plusieurs qui sont égale- ment douteuses à cause de leur mauvais état de con- servation habituel. Comme dans les Plagiostomes il ne doit pas y avoir de bâillement pour le passage d’un byssus, toutes les fois que le côté antérieur des valves est caché ou cassé, il est impossible de décider le genre. Cela est si vrai que le Plagiostome semi-lunaire, que l’on rapporte comme type du genre, est pourtant une véritable Lime, comme l’on peut facilement s’en assu- rer par un examen attentif. La Coquille nommée par Sowerby (Mineral Conchology, pl. 132), Lima gtb- bosa , n’est point une Lime; car, possédant plusieurs individus de cette espèce, les deux valves réunies et dans un parfait état de conservation, Deshayes affirme qu’il n’existe pas le moindre bâillement entre les val- ves pour le passage d’un byssus. Il est donc nécessaire de la rapporter parmi les Plagiostomes. On voit par ces observations combien il importe d'examiner avec soin et sur des individus qui offrent un bon état de conser- valion les caractères génériques. Lime comuune. Lima squammosa, Lamk.; Ostrea Lima, Gmel., no 95, Chemnitz, Conch., t. vir, tab. 68, fig. 651; Encycel., pl. 206, fig. 4; D’Argenville, Conch., pl. 24, fig. E. LIME SUBÉQUILATÉRALE. Lima glacialis, Lamk., Ani- maux sans vert.,t. vi, pag. 157, no 5; Ostrea glacia- lis, L., Gmel., n° 96; Knorr, Vergu. t. vi, tab. 56, fig. 5; Encyclop., pl. 206, fig. 2 et 3. Lime ENFLÉE. Lima inflata, Lamk,, Anim. sans ver- tèbres, loc. cit., no 1; Lister, Synop. Conch., tab. 177, fig. 14; Encyclop., pl. 206, fig. 5. LIME. moLL. 7. CANCELLAIRE. LIME. got. Ce mot qui est synonyme de Limon, dé- signe aussi quelquefois le Phalaris aspera ou Alpiste rude et un Cyrnosurus. LIME-BOIS. Xylotrogi. ins. Tribu de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Serri- cornes, division des Malacodermes, à laquelle Latreille donne pour caractères (Fam. nat. du Règne Anim.) : corps toujours long , étroit et ordinairement linéaire, avec la tête presque orbiculaire ou presque globuleuse, dégagée ou distincte du corselet par un étranglement brusque, en forme de col. Les mandibules sont courtes, épaisses et dentées. Les antennes sont filiformes ou amincies vers le bout. Les tarses sont filiformes, leur pénultième article est rarement bilobé. Les élytres sont quelquefois très-courtes. Le nom français de Lime-Bois a été établi la première fois par Cuvier qui, dans son Tableau élémentaire de l'Histoire naturelle des Ani- maux, traduisit ainsi le mot Lymexylon qui désigne, dans Fabricius, un genre de Coltoptères. Duméril (Zool. Anal.) donne le nom de Ruine-Boïs, aux insectes de cette tribu. Sous la forme de larve, ces insectes vi- vent dans le bois et le percent dans tous les sens; ils LIM sont quelquefois très-nuisibles aux bois de construc- tions navales qu'ils gâtent entièrement (7. LYMEXYLON). Latreille divise cette tribu en cinq genres, ce sont les genres Atraclocère, Hylécœte, Lymexylon, Cupès et Rhysode. 7. ces mots. LIMÉNITIS. 1vs. Fabricius a formé, sous ce nom, un genre de Lépidoptères diurnes, qui comprend le Papil- lon du Peuplier, le Papillon Sibylle el quelques autres analogues. Latreille n’a considéré ce genre que comme une simple division de ses Nymphales, qui comprend ceux à ailes presque rondes, guère plus longues que larges, à antennes grêles, formées presque insensible- ment et pour ainsi dire sans massue. Ÿ. NYMPHALE. LIMÉOLE. Limeurm. or. Ce genre, de la famille des Portulacées et de l'Heptandrie Digynie, L., est ainsi caractérisé : calice à cinq folioles ovales, acuminées, membraneuses sur les bords ; corolle à cinq pétales égaux, ovales, obtus, plus courts que le calice; sept étamines non saillantes, à filets dilatés et cornés à la base; ovaire supère, globuleux, surmonté de deux sty- les à stigmates obtus; fruit sphérique, divisible en deux parles que Gærtner regardait comme des graines nues, | et qui sont hémisphériques, scabres en dehors, con- caves à leur face intérieure. Le Limeum Africanum, L., est le type du genre. C’est une plante qui a le port de la Corrigiole, et qui croît dans l'Afrique orientale et australe. Une seconde espèce a été ajoutée par Linné fils qui lui a donné le nom de Limeum aphyllum au- quel Thunberg a substitué celui de Limeum Capense, parce qu’ilnommait une autre espèce nouvelle Zimeuim Æthiopicum. Le Limeum humile de Forskahl est la même plante que l’Andrachne telephioides, L. LIMETTE. pot. Nom que porte le fruit du Citrus Limelta, Risso. LIMETTIER. 807. On donne ce nom à une des sec- tions du genre Oranger. Ÿ. ORANGER. LIMEUM. 20T. 7. LIMÉOLE. LIMIA. Bor. Ce genre, établi par Vandelli, rentre dans le V’itex de Linné. 7. ce mot. LIMICOLES. Limicolæ. o1s. Illiger a formé, sous ce nom, une famille des Oiseaux qui vivent dans les terres limoneuses ; tels sont les Courlis, les Bécasses, les Bar- ges, elc. LIMICULA. ors. Nom substitué par Vieillot à celui de Limosa , imposé par Brisson au genre Barge. F. ce mot. LIMIER. mam. Race de Chiens que l’on dresse pour la chasse. Le Limier est plus fort et plus ramassé que le Chien courant. LIMNACÉS. moLL. De Blainville a nommé ainsi la fa- mille des Limnéens de Lamarck. /. ce mot. LIMNADE. Limnas. Bot. Genre de la famille des Gra- minées, établi par Trinius qui lui donne pour carac- tères : épillets hermaphrodites, uniflores; deux glumes naviculaires, à trois côtes angulaires, dont l’inférieure un peu plus petite que autre; deux paillettes : la supé- rieure la plus petite, avec une arêle Lorse, l’inférieure comprimée, aiguë, aristée en dessous du milieu ; deux squammules latérales allongées; trois étamines; ovaire sessile; style bifide; stigmates plumeux. LIM 417 LIMNADE DE STELLER. Limnas Stelleri, Trin. Chau- mes en gazon; feuilles sétacées, les radicales allongées; panicules simples, pauciflores; pédicelles épaissis vers le sommet, articulés avec l’épillet. Du Kamtschatka. LIMNADIE. Limnadia. crustT. Genre de l’ordre des Phyllopodes, famille des Aspidiphoresde Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.), établi par Adolphe Brongniart qui luidonne pour caractères : corps entièrement renfermé dans un test bivalve; deux yeux rapprochés; quatre antennes, deux petites simples, deux grandes divisées en deux branches; vingt-deux paires de pattes. Ces Crustacés diffèrent des Apus par la forme du test, el par leurs grandes antennes qui manquent dans ces der- niers ; ils s'éloignent des Branchipus par la présence du test, par la position des yeux, les antennes bifides et le nombre double des pattes. Les Daphnia s'en dis- tinguent facilement par leur têle saillante hors du test; el les genres Cypris, Cythérée et Lynceus en sont suffisamment distingués par la forme de leurs antennes et le nombre des pattes. Cependant quelques espèces de Lyncées s’en rapprochent par leurs formes extérieures. Ce genre avait été confondu par Hermann fils, avec les Daphnies, et il en avait donné une courte description sous le nom de Daphnia gigas. Adolphe Brongniart en a rencontré un grand nombre d'individus, et ayant remarqué qu’ils différaient par beaucoup de caractères du genre dans lequel Hermann les avait placés, il les a étudiés avec soin et a établi le genre Limnadie. Le corps de ces crustacés est entièrement renfermé dans un test bivalve, ovale, transparent, jaunâtre, lisse et n’offrant que quelques zones parallèles à son bord lisse; l'animal contenu dans ce test est allongé et recourbé à sa partie postérieure; sa tête n’est pas séparée du reste du corps. Les yeux, placés à sa partie antérieure, ne sont pas sphériques, mais leurs côtés internes sont presque plans, landis que leurs côtés externes sont très-convexes; ils sont très-rapprochés, contenus dans une même prolubérance de la tête et composés d’une infinité de petits globules inégaux, qui reçoivent cha- cun un nerf envoyé du cerveau. Au-dessous des yeux et sur la ligne moyenne, on voit une crête peu sail- lante, qui offre de chaque côté une petite antenne sim- ple, élargie à son extrémité et crénelée sur ses bords; plus en dehorsse trouvent deux grandes antennes aussi longues que la moitié du corps, d’abord simples et composées de huit articles et ensuite divisées en deux branches, chacune formée de douze articles. La bouche est située en dessous de ces antennes et composée de deux mâchoires el de deux mandibules. Les mâchoires forment par leur réunion, une sorte de bec ordinaire- ment replié sous la tête; les mandibules sont renflées en forme de poire, arquées et tronquées à leur extré- mité inférieure; leur partie supérieure est insérée au sommet de la têle, derrière les yeux, tandis queles deux extrémités planes se rejoignent à l'entrée de la bouche el sont réunies par leur bord antérieur. Ces mandi- bules broient les aliments d’une manière {rès-remar- quable, en exécutant chacune , autour des points d’in- serlion comme d’un axe, des mouvements oscillatoires qui augmentent et diminuent alternativement l’angle compris entre les deux extrémités planes qui les ter- 418 LIM minent inférieurement. On voit à la partie supérieure ; de la tête un petit appendice vasculaire droit et inco- lore, dont l’usage est inconnu. Le corps ou trone de ces Crustacés se compose de vingt-trois anneaux dont les : vingt-deux premiers portent chacun une paire de pattes branchiales ; le dernier segment forme la queue qui est terminéepar deux filets divergents. Les pattesse divisent à une petite distance de leur insertion, en deux branches dont l’une, interne, porte quatre appendices branchiaux très-ciliés, et l’autre, externe, est simple; avant de se diviser la patte présente à sa face externe, un appendice cylindrique, légèrement renflé et qui paraît avoir un canal dans son milieu. Cet appendice est recouvert par un long filet qui, dans les onzième, douzième et trei- zième paires de pattes, s'étend beaucoup dans la cavité qui se trouve entre le dos de l’animal et la carène du test , et après lesquels les œufs adhèrent. Les dix pre- mières pattes sont, à peu près, de la même longueur et égales aux grandes antennes; les suivantes dimi- nuent rapidement jusqu'aux dernières qui sont très- courtes. Le cerveau est situé à la partie antérieure de la tête, sous les yeux; il s'étend entre les bases des deux grandes antennes, et embrasse une petite partie de l’œso- phage; il est réniforme, grumeleux, grisâlre ; sa con- vexité donne naissance aux deux nerfs opliques; on ne peut distinguer ni cordon nerveux ni aucune aulre partie du système nerveux. Le tube digestif est simple dans toute son étendue, et n'offre ni cœcum ni vais- seau bilieux; il est seulement renflé dans son milieu, commence entre les deux mâchoires, passe sous le cer- veau, se porte en arrière et se courbe encore une fois pour suivre la direction du corps. Le vaisseau dorsal, placé entre l'intestin et le dos, se termine dans la tête. À la partie antérieure on trouve un autre vaisseau assez considérable, qui s’étend entre le canal intestinal et la base des pattes. Adolphe Brongniarl pense que c'est le tronc pulmonaire. Les œufs de ces Crustacés sont situés dans l’intérieur du corps, sur les côtes du canal intestinal et dans le premier article des pattes jusqu’à la base de ce canal récurrent, dont on a parlé en décrivant les pattes. Ils sont arrondis, transparents et d’une grosseur variable; ils ne sont pas réunis en masses, mais épars. Beaucoup d'individus offrent, en outre, une quantité d'œufs très-considérable, agglomé- rés dans la cavité du test; ces œufs sont beaucoup plus développés que les autres, jaunâtres, et ont lous une partie enfoncée soit au centre, soil à l’un des bords; ils adhèrent tous par des filaments très-déliés, aux filets des dernières pattes. Ces œufs ainsi placés sortent de la cavité du test par deux routes différentes; quand l'animal est tranquille il les pond un à un par la partie antérieure du corps où ils arrivent peu à peu à l’aide du mouvement des branchies : ils sortent alors en des- sous des mandibules ; quand au contraire l’animal est inquiété ou placé dans un espace qui ne luiconvient pas, il les rejette en masse par la partie postérieure du test. Ce qu'il y a de plus curieux à éclaircir dans l'histoire de ces animaux, c'est leur mode de génération. Sur plus de mille individus qu'Adolphe Brongniart a observés à Fontainebleau, il n’en à pas trouvé un seul qui n’ait des œufs soit sur le dos, soit dans l’intérieur du corps. LIM On ne peut expliquer ce phénomène qu’en supposant que ces Crustacés sont susceptibles de fournir plusieurs générations par une seule fécondation; alors il faudrait penser que la génération qui existait lorsqu’Adolphe Brongniart les a (trouvés à Fontainebleau, n'avait pas besoin d’être fécondée et consislait uniquement en fe- melles ; où bien on pourrait les regarder comme her- maphrodites avec fécondation mutuelle ou avec fécon- dation propre. On ne connaît pas les matières dont se nourrissent ces Crustacés; ceux qui ont été conservés vivants, étant privés de loute nourriture, ont mangé leurs œufs. Ils nagent sur le dos, comme la plupart des Entomostracés, mais d’une manière continue comme les Apus et non par sauts comme les Daphnia. Leurs grandes antennes paraissent être leur principal organe de natation, leurs pattes ne remuant que pour remplir les fonctions de branchies. Ils changent de peau assez souvent. LIMNADIE D'HERMANN. Limnadia Hermanni, Ad.Br. (Ann. du Mus. d'Hist. nat.,t.6, pl. 15); Daphnia gigas, Herm. (Mém. Aptér., p. 134, t. 5); elle est longue de quatre lignes, d’une couleur blanchâtre, transparente. LIMNÆA. moLL. Genre formé par Poli pour les ani- maux des Mulettes et des Anodontes. /. ces mots. LIMNANTHE. Limnanthes. 8oT. Genre que Robert Brown a proposé comme {ype d’une famille nouvelle qu'onnommerait Limnanthées. Il offre pour caractères, un calice à cinq divisions; cinq pétales ; dix étamines; cinq nucules. Ce genre a été institué pour une plante apportée récemment de la Californie par Douglas, qui l’a découverte sur les bords d’un lac d’où est venu le nom générique que lui a imposé Brown. LIMNANTHE DE DouGLas. Limnanthes Douglasii, Br. Botan. Regist., 1675. Cette plante est annuelle, entière- ment succulente, glabre et d'un vert jaunâtre; ses tiges sont longues de sept à huit pouces, cylindriques , ra- meuses, assez souvent couchées, garnies de feuilles alternes portées sur un long péliole cylindrique, sil- lonné en dessus; ces feuilles ont leur lame trifoliée ou ailée avec impaire; les folioles sont linéaires-ovales, très-entières ou inégalement divisées en trois lobes ou découpures. Les fleurs exhalent une odeur fort agréa- ble; elles sont ou axillaires ou solitaires, portées sur des pédoncules filiformes, plus longs qu’elles. Le calice est un peu épais à sa base, divisé en cinq parties égales, ovales, aiguës, plus courtes que la corolle, d’un vert assez tendre , marquées de cinq nervures longitudina- les, inégales, d'une nuance plus foncée et qui ne s’éten- dent pas jusqu’au bord de la division ou découpure. Les cinq pétales sont presque périgynes, cunéiformes, rétus , jaunes au centre et à l'onglet, blancs vers les bords, et veinés. Les étamines, au nombre de dix, ont cinq de leurs filaments opposés aux pétales, plus courts et presque plans à leur base; les cinq autres sont plus longs et ont à leur base, du côté externe, une gibbo- sité en forme d’appendice; les anthères sont blanches, oblongues, biloculaires, attachées par le milieu, ver- satiles, introrses et longitudinalement déhiscentes. Les cinq ovaires sont entièrement séparés et opposés aux plus longs filaments; du centre s'élève un seul style filiforme, qui se divise au sommet en cinq filets portant LIM d chacun un stigmate petit el capité. Le fruil consiste en cinq baies discolores, rugueuses, monospermes, enveloppées du calice et des pétales persistants, con- tenant autant de nucules. Getle plante croît de préfé- rence dans les terrains fort humides el même vaseux ; elle paraît susceptible de se propager très-facilement par le semis. LIMNANTHEMUM. BoT. Même chose que Villarsie. LIMNANTHUS. BorT. Sous ce nom, Necker (Ælem. Bot., n° 651) avait rétabli le genre Nymplhoides de Tournefort, réuni par Linné à son Menyanthes; mais le nom de /illarsia, substitué par Gmelin, ayant été admis par plusieurs auteurs et notamment par Vente- nat, R. Brown et De Candolle, c’est au mot VILLARSIE que seront exposés les caractères génériques. LIMNAS. BOT. /”. LIMNADE. LIMNEBI. Limnebius. ns. Coléoptéres pentamères. Ce genre a été établi par Leach, dans la famille des Carnassiers, tribu des Hydrophilins, pour quelques pe- tites espèces confondues pendant longtemps avec les Hydrophiles. Caractères : mâchoires et mandibules co- riaces; antennes composées de huit articles; corselet étréci vers l'extrémité; corps ovale; jambes el tarses postérieurs ciliés; ces derniers ont leur premier article très-court et exactement soudé avec le second. Les Limnebius troncatellus el minutissimus, sont en- core les seules espèces de ce genre, que l’on soit par- venu à bien déterminer. On les trouve dans les eaux stagnantes de presque toute l’Europe. LIMNÉE. Limnea. moi. Et non Lymnée. Genre de la famille des Pulmonés aquatiques de Guvier, et de celle des Limnéens de Lamarck, définitivement établi et caractérisé par ce dernier zoologiste. Aucun des conchyliologues qui ont précédé Lamarck n’a pensé à faire des Limnées un genre séparé; ainsi après avoir été confondues, tantôt avec les Hélices , les Bulimes, et plus généralement avec les Buccins, dénomination qui leur fut consacrée par Lister, Geoffroy, Müller,etc.; elles furent enfin rassemblées sous de bons caractères, dans le Système des Animaux sans vertèbres; on doit s'étonner que les naturalistes qui précédèrent cette époque, n'aient pas senti la nécessité de ce genre, car Müller, Geoffroy et Lister lui-même qui connaissaient l'animal, ne pouvaient, sans rompre les rapports les plus évidents, les ranger parmi les autres Coquilles soit terrestres, soit marines. Bruguière surtout, qui avait commencé à opérer quelques réformes dans le système linnéen, pouvait mieux que personne établir ce genre; mais entrainé par le caractère trop vague qu’il avait imposé aux Bulimes, il y confondit les Limnées comme beaucoup d’autres Coquilles étran- gères à ce genre. Le genre Limnée créé, Draparnaud le premier l’adopta, et ce savant, qui joignait à une connaissance exacte des Mollusques, un esprit judi- cieux qui lui en faisait saisir les rapports, ne manqua pas de rapprocher les Limnées des Physes et des Pla- norbes, ce que Lamarck n’avait pas fait dans son pre- mier ouvrage. Cet illustre naturaliste ne tarda pas à sentir la justesse de l'idée de Draparnaud; aussi, peu de temps après, il rapprocha, comme Cuvier l'avait aussi indiqué, les Limnées des autres Pulmonés aqua- LINM 419 tiques. D'autres zoologistes, tels que Blainville et Fé- russac, adoptèrent entièrement cette manière de voir. Les rapports qui unissent les Limnées aux autres gen- res voisins sont donc justes, puisqu’après quelque diver- gence Loutes les opinions se sont réunies en une seule, celle de Draparnaud. Les Limnées sont des Coquilles lacustres, généralement minces, subvitrées, assez fra- giles, qui se plaisent surtout dans les eaux stagnantes où souvent elles se multiplient considérablement. Les Limnées habitent toutes les régions de la terre, vers les pôles, comme sous la zone torride et dans les deux hémisphères. L'animal observé depuis longtemps a été anatomisé par Cuvier, dont l'excellent travail est inséré parmi les Mémoires des Annales du Muséum. Blainville en fil aussi la dissection, et ses recherches confirment celles de Cuvier. Le corps des Limnées, contenu dans une coquille plus ou moins allongée, souvent ovale, ventrue el tou- jours en spirale, prend lui-même ces diverses formes suivant l'espèce; il ressemble en cela à tous les autres Mollusques trachélipodes auxquels celui-ci appartient, il remplit ordinairement complétement la coquille, quelquefois même il a de la peine à y être entièrement contenu; il est pourvu d’un large pied ovale, lié par un pédonceule au reste du corps; il s’y insère sous le col et le manteau qui l'enveloppe aussi bien que la par- lie antérieure de son corps, se fixe à l’insertion du pied en prenant plus d'épaisseur vers son bord libre; la têle est large, non séparée du reste par un col pourvu de deux tentacules contractiles ; les yeux non pédon- culés y sont insérés à la base ; au côté interne ces ten- tacules sont triangulaires, épais, peu allongés. Un voile charnu, échancré dans le milieu, forme deux larges appendices, un de chaque côté, ce qui donne beaucoup d’ampleur à la Lête; la bouche est antérieure, mobile, et la masse est obluse, considérable, elle prend des formes assez différentes ; Cuvier dit qu’elle a de la res- semblance avec une bouche humaine, Blainville qu’elle a la forme d’un T renversé; cette bouche est armée de deux dents ou mieux d’une dent divisée en deux par- ties par une échancrure moyenne; au fond s'aperçoit une langue charnue très-grosse, el au-dessus l’ouver- ture de l'œsophage; celui-ci, peu renflé, est accompagné de deux glandes salivaires dont les canaux excréteurs aboutissent aux parties latérales de la bouche ; il con- tinue à s’avancer sans augmenter de volume et par- vient à un estomac très-charnu, très-épais, comparable pour la structure au gésier d’un Oiseau; l'intestin quien sortestgriset d’une grosseur uniforme; ilest assezlong; il fait plusieurs grandes circonÿolutions dans le foie, reçoil à l’orifice pylerique les vaisseaux biliaires, et se termine à l’anus; le foie est (rès-grand, grenu; il oc- cupe la presque totalité des tours de spire. La cavité de la respiration est plus profondément enfoncée que dans les Hélices, et son orifice extérieur en diffère aussi par une languelte qui peut le boucher et qui se contourne en goullière, dans le temps de la respiration; du reste cette cavité a beaucoup de ressemblance avec celle des Hélices pour la distribution des vaisseaux. Le système veineux et artériel, pour la circulation générale, ne présente rien de particulier ; il est en tout analogue 420 LIN à ce qui se remarque dans les Mollusques du même ordre. Les organes de la génération ont également beaucoup de ressemblance avec ceux des Hélices, et sont presque aussi compliqués ; ils se composent d’un organe mâle et d’un organe femelle; l’organe mâle comprend deux parties : un organe excilateur qui sort au-dessous du tentacule droit, à la base duquel vient aboutir un canal déférent, qui prend son origine au testicule. L'organe femelle se compose d’un ovaire, d’un oviducte, d’une poche à viscosité, et d’un orifice extérieur. L’ovaire est granuleux, jaunâtre, accolé au foie avec lequel il remplit les premiers tours de spire ; il en naît l’oviducte, conduit membraneux, d’abord assez large, contourné plusieurs fois, se rétrécissant ensuite beaucoup ; il traverse une partie du foie, gagne le testicule à travers lequel il passe pour gagner en- suite le renflement cylindrique ou la poche à viscosité; elle est plissée transversalement et assez régulièrement; elle est destinée à recevoir les œufs el à les invisquer de matière glaireuse avant qu’ils ne puissent être pon- dus ; le renflement se termine à un canal plus étroit, qui reçoit celui d’une petite poche ou vessie dont l’u- sage ne parail pas encore bien connu; peu après, il aboutit à l’orifice extérieur qui se voil très-profondé- ment placé à l'endroit où le pédoncule des pieds se réunit au corps. Les deux orifices de la génération se trouvant fort éloignés, cela nécessite de la part des Limnées un mode d’accouplement singulier, qui n’est pas le même que celui des Hélices ; dans ce genre deux individus suffisent; ici il en faut trois, celui du milieu agissant lui seul comme mâle et comme femelle, les deux autres n’agissant que comme mâle ou comme femelle seulement. Souvent à ces deux individus vien- nent s’accoupler d’autres, ce qui quelquefois constilue de fort longues trainées flottantes à la surface des eaux, dont tous les individus agissent à la fois comme mâle et comme femelle excepté les deux des extrémités. Le système nerveux a beaucoup de ressemblance avec celui des autres Mollusques trachélipodes; l'anneau œsophagien ou le cerveau est composé supérieurement de deux ganglions réunis par un tronc médian, trans- versal, inférieurement de trois autres ganglions dont les deux latéraux sont intimement liés aux deux pre- miers; de ces ganglions partent des filets dont la dis- tribution générale ne présente rien de particulier; elle est semblable à ce qui existe dans les Mollusques du même ordre. Les Limnées sont généralement de couleur brune fon- cée ou d’un brun-verdâtre; leur peau, lisse, sans (uber- cules, molle et visqueuse, paraîl plus sensible encore que celle des Hélices ou des Limaces, car au moindre attou- chementles Limnéesse contractent,rentrenttoutesleurs parties dans la coquille, et, devenant d'une pesanteur spécifique plus considérable, elles tombent au fond de l’eau; comme elles sont forcées de venir respirer l'air en nalure, elles ne peuvent rester très-longtemps au fond de l’eau, mais pour revenir à la surface elles sont obligées de ramper sur le fond jusqu’à ce qu’elles at- teignent le bord, ou de ramper le long des tiges des plantes aquatiques, ce qu’elles font avec assez de rapi- dité ; lorsqu'elles sont à la surface, elles se tiennent ê LIM dans une position renversée, la face inférieure du pied dirigée en hautetla coquilie en bas, plongée dans l’eau. Il paraît que, dans cette position, l'animal peut ramper à la surface de l’eau ; on suppose alors qu’une couche très-mince de liquide sert de point d'appui aux efforts musculaires de son pied, mais cela est difficile à con- cevoir, Car On sait que l’eau ne peul servir de point d'appui, pour opérer des mouvements, que lorsqu'elle est frappée promptement et par une surface assez large, et celte condition si nécessaire à la natation est loin de se rencontrer ici. Voici les caractères qui conviennent à ce genre : animal ovale, plus ou moins spiral ; les bords du man- teau épaissis sur le cou; le pied grand, ovale; la tête pourvue de deux tentacules triangulaires, aplatis, au- riformes; les yeux sessiles au côté interne de ces ten- tacules ; bouche avec deux appendices latéraux consi- dérables, et armée d’une dent supérieure bifide; l’orifice de la cavité pulmonaire en forme de sillon, percé au côté droit, et bordé inférieurement par une sorte d’ap- pendice auriforme, pouvantse plier en gouttière; orifices des organes de la génération distants; celui de l’ovi- ducte à l'entrée de la cavité pulmonaire; celui de l’or- gane mâle sous le tentacule droit (Blainv.). Coquille oblongue, quelquefois turriculée, à spire saillante; ouverture entière, plus longue que large; bord droit tranchant ; la partie inférieure remontant sur la colu- melle et y formant un pli très-oblique, en rentrant dans l'ouverture; point d’opercule. Les espèces de ce genre sont très difficiles à caractériser; on ne peut se servir que des proportions des diverses parties du Lest, pour celles dont les animaux ne sont pas connus ou pour les fossiles; on doit recourir aux animaux lorsqu'il est possible de le faire, ce qui présente d’autres difficultés que tous les observateurs ne sont pas à même de vaincre. LIMNÉE DES ÉTANGS. Limnea stagnalis, Lamk., Anim. sans vert., L. VI, p. 159, no 2; Æelix slagnalis, Linné, Gmel., pag. 5657, n° 198; Bucciniumn stagnale, Müll., Verm., p. 132, no 327; Limneus stagnalis, Drapar., Moll., pl. 2, fig. 58 et 56; Favanne, Conchil., pl. 61, f. 16; Encycl., pl. 459, fig. 6, a, b. Coquille la plus commune et la plus grande du genre, qui se trouve abondamment dans les étangs et les rivières; elle est ovale, aiguë, composée de sept tours dont le dernier est très-grand et subanguleux supérieurement; elle est mince, transparente, de couleur cornée, substriée lon- giludinalement; la spire est conique, très-aigué, l'ou- verture est grande, évasée; la columelle se joint au bord droit par un très-gros pli; longueur, plus de deux pouces. LiMNÉE DES MARAIS. Limnea palustris, Lamk., Anim. sans vert., t. vi, pag. 160, n°5; ÆZelix fragilis, Gmel., pag. 5658, no 129; Æelix palustris, ibid., pag. 5658, no 131 ; Helix Corvus, ibid., pag. 5665, n° 205; Lym- neus palustris, Drapar., Moll., pl. 2, fig. 40, 41 et 49, et pl. 5, fig. 12. LIMNÉENS. mou. Cette famille fut créée par Lamarck, dans l’Extrait du Cours de Zoologie (1811). 11 y avait réuni le genre Conovule, que depuis il en sépara avec juste raison. Les genres qui la composent aujourd'hui sont réunis par de très-bons caractères, lirés prinei- LIM L palement de l’organisation de l'appareil de la respira- tion. Quoique vivants dans l’eau, les animaux de ces genres sont obligés de venir à la surface respirer l’air qui porte son influence sur un réseau vasculaire sem- blable à celui des Colimacés. 7”. HéLice. Les anciens auteurs donnaient le nom de Buccins, à la plupart des Coquilles qui sont placées aujourd’hui dans cette famille. Lister donnait aux Planorbes, le nom de Pourpres, et il les ayait assez bien circonscrits; cependant Linné rangea indistinctement les Planorbes et les Limnées parmi les Hélices, ce qui réunissait dans un même genre des animaux fort différents et des Co- quilles d’un aspect qui devait laisser peu de doutes sur leur origine. Müller, en créant le genre Planorbe, a rempli une indication très-juste; aussi tous les con- chyliologues, excepté les savants anglais, qui se sont tenus à la lettre de Linné, l’ont adopté. On doit s’éton- ner, après la création de ce premier genre, que per- sonne n’ait songé à établir une coupe pour les Limnées qui se trouvaient dans le même cadre d'observations; et Müller, qui avait si judicieusement séparé les Pla- norbes, confondit celles-ci avec les Buccins. Bruguière les retira des Hélices de Linné, les rangea dans son genre Bulime, où elles n'étaient pas mieux placées, et où elles restèrent jusqu’à l’époque où Lamarck, dans le Système des Animaux sans vertèbres, créa le genre Limnée, qu’il éloigna d’abord des Planorbes, mais qu’il en rapprocha bientôt après. Dans l’intervalle, un genre très-analogue aux Limnées , qui avait été créé depuis longtemps par Adanson, sous le nom de Buline, fut reproduit par Draparnaud, sous celui de Physe, qui fut généralement adopté. Les trois genres Limnée, Physe et Planorbe, constituent aujourd'hui pour La- marck, la famille qui nous occupe, ayant reporté aux Auricules les Conovules qui ne s’en distinguent pas suffisamment comme genre. Cuvier n'a point adopté cette famille; cependant les trois genres qui la consti- tuent ont servi de base au groupe des Pulmonés aquati- ques, dans lequel il a réuni plusieurs genres dont l’or- ganisation n'est point encore bien connue. Férussac adopta la famille des Limnées de Lamarck. Il y groupa plusieurs genres nouveaux et bien incertains de Raffi- nesque , et y ajoula le genre Ancyle de Geoffroy, c’est même le seul changement important que ce savant ait apporté dans les Limnées. Lamarck avait placé les An- cyles parmi les Calyptraciens, il est vrai avec toute la réserve convenable pour un genre aussi peu connu, quant à l’organisation de son animal. Il y avait été conduit, sans doute, par l’analogie des formes du test. De Blainville émet une opinion fondée sur des obser- vations nouvelles, qui confirment l’opinion de Lamarck, puisque les Ancyles se trouvent reportées parmi les Secutibranches, dans la première famille des Otidés, qui renferme les genres Haliotide et Ancyle qui précèdent la famille des Calyptraciens. Blainville, dans l’article précité, a changé le nom de Limnéens pour celui de Limnacés. Elle présente, comme dans l'ouvrage de Lamarck, les trois genres Limnée, Physe et Planorbe. , ces mots et ANCYLE. LIMNESIUM. Bor. Synonyme de Knautia (Cordus); G DICT. DES SCIENCES NAT. LIM 4 10 ex < de Gratiole (Daléchamp); de petite Centaurée, Ery- thræa. LIMNETIS. Bor. Le genre de Graminées ainsi nommé par Persoon, est le même que le Spartina de Schreber ou 7'rachynotia de Richard. Le nom de Spartina étant le plus ancien doit être préféré. 7. SPARTINE. LIMNIA. BoT. Le genre établi sous ce nom, par le docteur Hawordt, pour le Claytonia sibirica, n’a pas élé adopté par les autres bolanistes. LIMNIQUE. Limnichus. 1xs. Genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Clavicornes, établi par Ziegler et très-voisin des Byrrhus.Caractères : articles des antennes grêles, à l'exception des deux premiers; le dernier est plus grand, et de forme ovalaire. Le corps est déprimé, anguleux sur les côtés. La principale espèce est le Limnichus sericeus de Duft, Byrrhus pygmœæus de Sturm. Il se trouve en Autriche. LIMNITES. min. Pierres sur lesquelles on voit des li- gnes sinueuses, qui, selon Leman, ressemblent aux traits d’une carte de géographie. LIMNIUM. concu. Oken, dans son Système général de Zoologie, p. 256, a proposé ce genre pour l'Unro pictorum. On sent bien qu’un tel démembrement n’a pu être adopté. 7. MuLETTE. LIMNIUS. 11s. Nom donné par Illiger à un genre de Coléoptères que Latreille avait déjà établi. 7. ELmis. LIMNOBIE. Limnobia. 1Ns. Genre de l’ordre des Diptères, famille des Némocères, tribu des Tipulaires, établi par Meigen et ayant pour caractères : trompe fort courte, avec deux grandes lèvres; point de petits yeux lisses; pattes longues ; dernier article des palpes guère plus long que le précédent, sans divisions arti- culaires apparentes; antennes sétacées, simplement velues, entièrement moniliformes depuis le troisième ou le quatrième article ; le premier de ces articles très- sensiblement plus long que le suivant; surface des ailes glabre; longueur des quatre premiers pieds peu diffé- rente. Meigen, dans ses premiers ouvrages, avait donné à ce genre le nom de Zimontia, et Latreille l'avait em- ployé. Ce n’est que dans ces derniers temps (Fam. nat. du Règne Anim.) qu’il l’a changé à l’exemple de Meigen. Cet auteur ayant plutôt égard à la forme des antennes qu’à celle des palpes, a rapporté à son genre Limnobiale Tipula rivosa de Linné, que Degéer figure et qui est placé par Latreille avec son genre Pedicia (77. ce mot). Il faut en séparer cette espèce et celles qui lui sont analogues, et restreindre le genre Limnobie aux espèces qui ont les palpes terminées par un article simple. En adoptant les genres Ærioptera el T'richo- cera de Meigen, que Latreille réunissait au genre Li- monie en en faisant des divisions, on laissera dans le genre Limnobie les espèces qui composent sa première division. Les Limnobies se distinguent des genres Cténophore, Pédicie, Tipule et Néphrotome par les palpes qui sont terminées par un article grand et composé de nœuds ou de petits articles, tandis qu’il est simple dans les premiers; elles s’éloignent des Trichocères et autres genres voisins par les antennes qui n’ont pas plus de dix articles dans ceux-ci, et par d’autres caractères tirés des pattes, des ailes, ete. Ge sont des Diptères qui 27 422 LI ont les formes générales des Tipules et qui vivent comme elles dansleslieux humides etombragés. Degéer a donné des détails fort curieux sur les mœurs d’une espèce de ce genre (Limnobia replicata). Sa larve vit de feuilles des Mousses qui se trouvent dans l’eau, et ressemble à une chenille épineuse; son corps est long d'environ un pouce et large d’une ligne et demie; ilest cylindrique sans pattes, et composé de onze anneaux; la tête est très-petite; elle offre deux antennes et deux yeux noirs ou taches qui les représentent. Les mandi- bules sont dentelées, et la lèvre inférieure porte deux petites palpes. Quand on l’inquiète, elle roule son corps en cercle. Elle se fixe sur les plantes au moyen de quatre crochets écailleux, placés dans une cavité du dernier anneau du corps; et quand elle veut changer de place, elle s'accroche par les dentsel ensuite par ces crochets, et avance ainsi en pliant son corps comme le ferait une chenille serpentante. La nymphe flotte à la surface de l’eau ; elle est allongée, presque cylindrique, d’un brun tirant un peu sur le vert; plus pâle en dessous, parsemée de petits points noirs, avec des bandes plus obscures. Cette nymphe porte au-devant de son corselet deux cornes allongées, tubulaires, qui sont les organes de la respiration; elle a toujours soin de tenir leurs extrémités hors de l’eau, afin de respirer, et si on la retourne, et que ses cornes ne soient plus placées ainsi, elle se démène et se courbe de diverses manières jus- qu’à ce qu’elle ait repris sa première position. Le der- nier anneau de l’abdomen et même plusieurs autres présentent des crochets qui servent à cette nymphe pour s’accrocher aux tiges des Mousses et autres plantes aquatiques. L’insecte parfait éclot six jours après que la larve à passé à l’état de nymphe. Il sort par une fente qui se fait au-devant du corselet sur la tête et sur une portion de la poitrine. Les Limnobies sont très-com- munes au printemps dans les prés et au bord des fossés et des rivières. On en trouve beaucoup en Europe. LIMNOBIE PEINTE. Limnobia picta, Meig.; T'ipula picta, Fabr., Schell. (Dipt., t. 38, fig. 1). Antennes noires, avec le dernier article fauve; corselet cendré; abdomen jaunâtre, avec trois lignes noirâtres; ailes cendrées, avec des lignes annulaires dans leur milieu et des taches marginales noirâtres. LINNOBIE A AILES PLIÉES. Limnobia replicata. Cette espèce a été décrite par Linné et par Fabricius. De- géer l’a figurée dans son Histoire des Insectes, t. vr, pl. 20. 7., pour les autres espèces, Fabricius et surtout Meigen. LIMNOBION. Limnobium. 80T. Genre de la famille des Hydrocharidées, établi par le professeur Richard, dans son travail sur cette famille (Mém. Inst. Sc. Phys. 1811, p. 72), pour l’Æydrocharis Spongia de Bosc. Ce genre offre les caractères suivants : les fleurs sont dioïques, réunies dans une spathe pédonculée, diphylle et multiflore. Le calice est à six divisions très- profondes et étalées; les trois intérieures sont péta- loïdes, plus longues et plus étroites. Dans les fleurs mâles , les étamines, au nombre de neuf, sont mona- delphes et à anthères linéaires ; dans les fleurs femelles on trouve trois appendices courts, placés chacun en face des divisions intérieures; les stigmates, au nombre LIAM de six, sont bipartis. Le fruit est une péponide ovoïde, polysperme, renfermant des graines obovoïdes, à tégu- ment couvert de fibrilles. LIMNOB1ON DE Bosc. Limnobium Boscii, Rich., loc. cit., t. 8; Hydrocharis Spongia, Bosc, Ann. Mus., 9, p.596, t. 50. C’est une plante aquatique originaire des lieux tourbeux de la Caroline inférieure. Ses feuilles sont pétiolées, radicales, subcordiformes, entières, marquées de cinq nervures longitudinales. Les feuilles inférieures sont remarquables par le grand dévelop- pement du tissu cellulaire de leur face inférieure, qui forme une sorte de coussinet spongieux, propre à sou- tenir ces feuilles à la surface de l’eau. LIMNOCHARE. Limnocharis. ARAcHN. Genre de l’or- dre des Trachéennes, famille des Hydrachnelles, établi par Latreille, aux dépens du genre Æydrachna de Müller. Ce genre se distingue de celui d’Hydrachne par ses palpes qui sont simples, tandis qu’elles ont un ap- pendice mobile dans ce dernier genre. Tous les autres caractères sont les mêmes dans ces deux genres, et leurs mœurs sont parfaitement semblables aussi. L’es- pèce qui sert de type à ce genre est l’Acarus aquati- cus, L.; Acarus aquaticus holosericeus, Deg. (Ins., 7,1X, 15, 20); T'rombidium aquaticum , Hermann (Mém. Apt., 1, 11). 7. HYDRACANE et HYDRACHNELLES. LIMNOCHARIDE. Limnocharis. BoT. Genre de la Polyandrie Polyginie de Linné, établi par Humboldt et Bonpland(P{. Æquin.),adoptéparle professeur Richard qui l’a placé dans sa nouvelle famille des Butomées. Ses fleurs sont hermaphrodites, pédonculées, disposées en sertule ou ombelle simple, et enveloppées dans une spathe polyphylle. Le calice est à six divisions très-pro- fondes : trois extérieures, vertes, minces, et trois in- térieures, colorées, pétaloïdes et plus grandes. Les éta- mines sont au nombre d’une vingtaine, entourées d’un grand nombre de filaments stériles. Les pistils varient de six à vingt, réunis au centre de la fleur; ils sont dressés, allongés, terminés en pointe recourbée au sommet, uniloculaires, contenant un grand nombre d'ovules attachés à un réseau vasculaire, qui tapisse la paroi interne de l'ovaire. Le fruit est également allongé, sec, indéhiscent, contenant des graines re- courbées en forme de fer à cheval, et recouvertes d’un tégument propre, strié transversalement. L’embryon a également la forme d’un fer à cheval. Ce genre se compose de deux espèces originaires de l'Amérique méridionale. Ce sont deux plantes aquati- ques, vivaces, ayant les feuilles radicales et engainan- tes, des fleurs blanches ou jaunâtres, disposées en ser- tule ou ombelle simple, au sommet d’une hampe. L'une, Limnocharis Plumierii, Rich., loc. cit., t. 20 et 19, n°2, estle Limnocharis emarginata, Humb.etBonpl., PI. Æq., t. 54, ou Alisma flava, L., déjà mentionné dans le Catalogue de Plumier, sous le nom de Dama- sonium maximum Plantaginis folio, t. 115. Elle croît à Saint-Domingue el sur le continent de l’Améri- que méridionale. L'autre, Limnocharis Humboldtii, Rich., loc. cit., L. 19, f. 1, est le Stratiotes nymphoi- des, Willd., Sp., 4, p. 821. Ses tiges sont cylindriques, glabres, rameuses, articulées, portant à chaque nœud des feuilles pétiolées, obtuses, ovales, presque cordi- LIM formes, avec une forte nervure centrale, accompagnée de trois autres un peu moins saillantes, vers chacun des bords; le pétiole est long et articulé, entouré à sa base de longues stipules veinées et lancéolées. Les fleurs sont pédonculées , solitaires, axillaires, enveloppées avant leur épanouissement, d’une spathe très-mince, trois fois plus courte que le pédoncule; le calice est d’un vert luisant; ses divisions extérieures ou pétales sont d’un jaune pâle, surtout vers le limbe, striés, lar- ges, arrondis, légèrement concaves, d’une longueur double de celle des sépales ou folioles calicinales. Les étamines sont d’un rouge pourpre, violet : les extérieu- res stériles, les autres garnies d’anthères linéaires et noirâtres. Les pistils, au nombre de six, sont linéai- res-oblongs, terminés par autant de stigmates, épais, réfléchis et d’un bleu violet; les six capsules sont rap- prochées, un peu comprimées, ovales, lancéolées, ter- minées en bec; les semences sont nombreuses, presque planes et attachées à la paroi interne. Il faut cultiver cette plante en serre chaude, soit dans un bassin que l’on y pratique à cet effet, soit dans des vases d’une as- sez grande capacité pour queles racines puissent s’éten- dre librement dans le vase que l’on dépose au fond de l’eau. Le seul moyen de reproduction employé jus- qu'ici, est le semis en terrine; on augmente progressi- vement la quantité d’eau à mesure que le développe- ment des plumules est plus actif, et quand il à pris un accroissement suffisant, on dépose In #=--:-- —— fond du bassin. LIMNOCHLOA. 8or. Le genre établi sous ce nom, par Palisot-de-Beauvois, dans la famille des Cypéracées, n’a pas été adopté par les botanistes qui en ont dissé- miné les espèces dans plusieurs genres, entre autres le Scirpus de Linné. LIMNOPEUCE. BoT. 7. HIPPURIS. LIMNOPHILE. Limnophila. Bot. Genre de la famille des Scrophularinées et de la Didynamie Angiospermie, L., établi par R. Brown (?Prodr. FI. Nov.-Holl., 442) pour l’Aottonia Indica, L., et auquel il donne les ca- ractères suivants : calice tubuleux, à cinq divisions égales; corolle infundibuliforme; limbe à cinq lobes égaux; étamines didynames, incluses; anthères rappro- chées et réunies par paires ; style terminé par unstig- mate dilaté et oblique; capsule biloculaire, à deux valves bipartites, la cloison étant formée par les bords rentrants des valves. LIMNOPHILE GRATIOLOÏDE. Limnophila gratioloides, R. Brown, loc. cit. C'est une plante qui croît dans les lieux aquatiques. Ses feuilles sont opposées, profondé- ment incisées, souvent tripartites, paraissant en quel- que sorte verticillées. Ses fleurs sont axillaires, pédon- culées et accompagnées de deux bractées. Elle croît non-seulement dans l’Inde, mais à la Nouvelle-Hol- lande. LIMNORÉE. Limnorea. rozvr. Lamouroux a formé, sousce nom, un genre voisin des Alcyons et des Tethyes. Il l’a composé de fossiles encore peu connus, eta nommé les principales espèces Lymnorea Lamellosa, Lim- morea lamellaris, etc. On les trouve en Normandie et en Angleterre, dans le calcaire oolitique. LIMNORIE. Limnoria. crusT. Genre de l’ordre des LIM 425 Isopodes, section des Aquatiques, famille des Cymo- thoadées (Latr., Fam. nat.)}, établi par Leach, réuni aux Cymothoas de Fabricius par Latreille (Règne Anim.) et adopté par ce dernier (Fam. nat., etc.), avec ces ca- ractères : corps cylindrico-linéaire ; yeux grenus et for- més de petits yeux lisses (ocelles), rapprochés. Les quatre antennes insérées sur la même ligne, de la lon- &ueur, au plus, de la tête, de quatre articles ; tous les pieds simplement propres à la marche; dernier seg- ment abdominal grand, suborbiculaire. Ce genre se distingue du genre Cymothoa proprement dit, par la tête qui est plus étroite que le premier segment dans ce dernier el par ses yeux qui sont peu apparents. LIMNORIE TÉRÉBRANTE. Limnoria terebrans, Leach. Elle est longue d'environ une ligne à une ligne et demie. Son corps est gris-cendré, avec les yeux d’un noir tirant un peu sur la couleur de poix. On la trouve en quelques parties des côtes d'Angleterre, où elle se loge dans les trous qu’elle fait. 7. Cymornoa et CYmo- THOADÉES. LIMODORE. Limodorum. Bot. Genre de la famille des Orchidées, Juss., Gynandrie Monandrie, L., établi par Tournefort et adopté par la plupart des botanistes; il renferme un très-grand nombre d'espèces qui, d’a- près les travaux des auteurs modernes, doivent aujour- d'hui être réparties en plusieurs genres distincts. Le type de ce genre el l'esp i à servi À ESENE EEnre éLNespèce quiae 1; C'est donc surtout d’après cette espèce que doit être tracé le caractère de ce genre. Toutes celles qui y ont été réunies, et qui n’of- frent pas les mêmes signes caractéristiques devront être portées dans d’autres genres. Or voici ces carac- tères : l'ovaire n’est pas tordu en spirale; les trois divisions externes du calice sont semblables, dressées et presque conniventes : les deux intérieures et latéra- les sont plus étroites; le labelle est sessile, dressé, en- tier, terminé à sa base par un éperon plus ou moins allongé. Le gynostème est très-long, demi-cylindrique, c’est-à-dire plan sur son côté antérieur et convexe postérieurement ; l’anthère est terminale, operculi- forme, contenant deux masses polliniques peltées, ag- glutinées entre elles du côté interne. Le stigmate est placé immédiatement au-dessous de l’anthère. Tels sont les caractères des véritables Limodores; ils ne convien- nent qu’à un petit nombre des plantes qui ont été pla- cées dans ce genre. Ainsi plusieursontété mises parmiles Bletia.V. ce mot. D’autres ont formé le genre Geodo- rum de Jackson. Quelques autres ont servi à l’établis- sement des genres Calypso, Calopogon, etc. Parmi les espèces du genre Blelia, on a placé les Limodorum Tankervillæ, L.; Limodorum altum, Limodorum purpureum, L. Dans le genre Geodorum, on trouve lés Limodorum nutans, Limodorum recurvum. Le Limodorum bulbosum forme le genre Calypso, et dans le genre Calopogon, R. Brown a placé le Limo- dorum tuberosum et quelques autres espèces analo- gues. LIMODoRE AVORTÉ. Limodorum abortivum, Willd., Sp.; Orchis abortiva, L. C’est une grande plante vi- vace, qui croit dans les forêts ombragées et montueu- ses; sa racine se compose de grosses fibres cylindriques uv LIM PSS Le) re et charnues ; sa tige, haute de deux à trois pieds, porte des feuilles très-courtes, embrassantes et presque sem- blables à des écailles. Les fleurs sont d’un pourpre obscur, formant un petit épi à la partie supérieure de la tige. On la trouve en Europe et dans la Tauride. Sprengel décrit dans son Systema, les Limodorum falcatum, de Thunberg; L. plantagineum, L. pul- chrum, L. concolor et L. scriptum de Du Petit- Thouars; fasciola, filiforme et funale, de Swartz. Dans le Prodrome de la Flore du Népaul, Don a décrit sous le nom de Limodorum roseum, une espèce nou- velle qui a beaucoup de rapports avec le Limodorum abortivum. LIMON. min. Ce nom s’applique généralement aux terrains principalement marno-argileux, impurs, mais à particules fines, susceptibles de se délayer facilement dans l’eau, et qui résultent des dépôts opérés par des eaux troubles et bourbeuses. Tousles grands fleuves vers leur embouchure dans la mer ou dans de grands lacs, beaucoup de rivières dans leur confluent avec d’autres rivières, par conséquent dans les parties où la vitesse de leur courant est ralentie par une cause quelconque, déposent une grande quantité de Limon, et forment ces vastes étendues, planes et marécageuses, qu’on voit vers leur embouchure, qui l’obstruent au bout d’un certain temps, et qui semblent forcer les fleuves de C'est'ue plusieurs issues pour traverser ces dépôts. 2. Dolio Ja MI -nenta af fnnce Jac atterrissements limoneux, auxquels on a donné un nom analogue. Le Limon est un {errain, et non une roche ; sa posi- tion, les causes qui l'ont produit, ses rapports avec les autres terrains, sont ses caraclères et varient peu : sa composition, au contraire, est extrêmement variable, el dépend principalement de la nature des terrains par- courus par les cours d’eau qui l'ont transporté et dé- posé. Son seul caractère est d’être composé de parties assez fines pour être tenues quelque temps en suspen- sion dans l’eau douée même d’un faible mouvement; et comme les matières argileuses et calcaires sont celles qui sont susceptibles de se diviser le plus et d’être por- tées le plus loin, c’est aussi de ces matières que le Li- mon est le plus ordinairement composé : cependant cette prédominance n’est qu’extérieure, c’est-à-dire que les Limons participent généralement plus des carac- tères argileux que des caractères siliceux, quoique la silice s’y présente toujours en quantités plus considéra- bles. La couleur dominante des Limons est le gris plus ou moins foncé, quelquefois un peu bleuâtre, quelque- fois aussi presque vert. Cette couleur est due à deux causes : les débris organiques, principalement végé- taux, fournissent la plus ordinaire. Le fer oxidulé tita- nifère, résultant de la destruction des roches trappéen- nes ou volcaniques, donne quelquefois une couleur noirâtre au Limon des cours d’eau qui traversent ces terrains. Le Limon ne s’observe pas seulement à l'embouchure des fleuves et des autres cours d’eau, mais dans toutes les parties de leur cours où, par un élargissement, un barrage ou un approfondissement, le mouvement de l’eau est ralenti dans la totalité de sa masse, ou seule- LIiM ment dans une de ses parties; et le Limon, présent jus- tement aux points de ce ralentissement, indique, pour ainsi dire, les différentes vitesses de ce cours d’eau dans ses diverses parties. On l’observe dans le fond de la mer, mais généralement près des côtes et surtout des embouchures de rivières. On le trouve dans le fond des marais et des lacs; mais probablement , pour ces derniers, dans ceux-là seuls qui reçoivent des cours d’eau, et jamais dans ceux qui sont alimentés unique- ment par des sources sortant du sein de la terre, ou par les eaux pluviales tombant dans les cratères des volcans éteints, et y formant ces lacs remarquables, assez communs dans les pays volcaniques des bords du Rhin, du côté de Cologne, d’Andernach, etc. Le Limon d’alterrissement, considéré comme terrain composé principalement de Limon et d’autres matières de transport, peut être formé de roches assez différen- Les et avoir des posilions qui indiquent des époques très-différentes pour sa formation. Il contient , enve- loppe ou réunit seulement des débris plus volumineux, du gravier, du sable grossier et même des cailloux rou- lés qui, dans certaines périodes du cours des fleuves, ont été transportés plus loin que les lieux où ces gros débris devaient s’arrêter, et qui se sont mêlés avec le Limon déposé antérieurement ou postérieurement à ces circonstances. En le considérant suivant sa position, il est tantôt placé dans le lit des cours d’eau, et il peut être afteint par eux dans leur plus grande hauteur; alors on le regarde comme appartenant à l’époque ac- tuelle du globe, et comme ayant été déposé depuis l'existence des Hommes à sa surface : il renferme sou- vent des restes de leurs monuments, des débris de leurs ustensiles, et notamment de ces pierres dures, {aillées en Coins tranchants, qu’on appelle CÉRAUNITE. Tantôt on le trouve sur les plateaux ou dans des plaines où de- puis un temps immémorial on ne connaît aucun cours d’eau qui ait pu l'y déposer; ou dans les vallées où cou- lent des fleuves, mais à une élévation que, depuis un temps également immémorial, les plus grandes inon- dations n’ont pu atteindre ou n’auraient pu atteindre sans causer des catastrophes ou des phénomènes dont il serait resté quelques traces. Il est alors antérieur aux temps historiques, et probablement aux dernières révo- lutions qui ont donné à nos continents leurs formes ac- tuelles; on remarque que, dans ce cas, il ne renferme plus, au moins dans ses parties inférieures, aucun dé- bris qui ait pu appartenir aux Hommes ou à leurs arts, et qu’au contraire il contient des restes d'animaux, de grands Mammifères surtout, qui ne vivent plus dans les contrées où l’on trouve ces restes, ou même dont l’es- pèce n’est plus connue sur la terre. On distingue d’après cela le Limon, nommé d’atterris- sement pour indiquer qu’il est question d’un terrain et non d’une roche, en Limon ancien ou antédiluvien, et Limon moderne ou postdiluvien, comme l'appelle Buck- land. On voit que l’histoire du Limon, considéré soit comme roche, soit comme lerrain, se lie entièrement avec celle du terrain d’alluvion et d’atterrissement; aussi y reviendra-t-on au mot TERRAIN, pour donner à son histoire tous les développements dont elle est suscep- tible comme article de géologie. Voyez Terrains de LIN transport, d’alluvion et d’atterrissement, au mot TERRAIN. LIMON. 807. Fruit du Limonier. F. ORANGER. LIMONELLIER. BoT. Pour Limonie. /. ce mot. LIMONIA. 1Ns. et BOT. 77. LIMONIE. LIMONIASTRUM. 8or. (Heister.) Synonyme de Séa- tice monopetala. LIMONIE. Limonia. 1xs. Nom donné par Meigen et Latreille aux Diptères qu’ils ont appelés depuis Limno- bie. 7. ce mot. LIMONIE. Limonia. BoT. Genre de la famille des Au- rantiées ; de la Décandrie Monogynie de Linné et qui a été créé par lui. Dans son travail sur cette famille, Cor- rea de Serra a retiré plusieurs des espèces qui y avaient été rapportées pour en faire des genres nouveaux qui ont été généralement adoptés. Ainsi le Limonia mo- nophylla forme le genre 4{alantia, le Limonia pen- taphylla el le Limontia arborea le genre Glycosmis, et le Limonia trifoliata le genre 7'riphasia. Les espèces qui forment aujourd’hui le véritable genre Limonia offrent les caractères suivants : le calice est à quatre ou cinq divisions profondes ; la corolle se compose de quatre ou cinq pétales sessiles ; les étamines sont libres et distinctes, rarement au nombre de quatre à cinq, plus souvent en nombre double des pétales. Le fruit est une baie pulpeuse, à quatre ou cinq loges mono- spermes. De Candolle, dans le premier volume de son Prodromus systematis, rapporte à ce genre onze es- pèces, la plupart originaires de l'Inde et de la Chine. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux souvent munis d’épines, ayant des feuilles simples, trifoliées ou pin- nées, des fleurs blanches ou roses, exhalant une odeur suaye, analogue à celle des autres arbres de la même fa- mille. Les fruits sont d’une agréable acidité; on en fait d’excellentes limonades et des confitures fort recher- chées pour leur parfum particulier. Limonre DE MapaGascar. Limonia Madagasca- riensis, De Cand.; Glycosmis Madagascariensis, Risso et Poit. C’est un arbrisseau assez élevé et élégant; ses feuilles sont alternes, ovales-oblongues, entières, ponctuées, les unes simples, les autres géminées ou ternées, et même composées de quatre à cinq folioles. Toutes ces folioles sont alternes et articulées sur le pétiole commun. Les fleurs sont blanches, très-petites, groupées dans les aisselles des feuilles supérieures et à l'extrémité de quelques-uns des rameaux. Chacune d’elles est portée sur un pédicelle couvert de petites écailles, et leur calice est composé de cinq folioles ar- rondies, ciliées, inégales, dont les plus extérieures recouvrent en partie les intérieures. La corolle est formée de cinq pétales ovales-oblongs, concaves, mar- qués en dehors de gros points vésiculeux. Les dix éta- mines ont leurs filaments parfaitement libres, aplatis, élargis vers leur milieu, et terminés par une anthère cordiforme. L’ovaire est supère, oblong, à trois ou cinq angles peu prononcés, couvert de rugosilés el sur- monté d’un style court, très-gros, obtus, également rugueux. Le fruit est une baie à trois ou cinq loges monospermes. On cultive le Limonellier de Madagascar dans un composte absolument semblable à celui que l’on prépare pour les Orangers, c’est-à-dire, une bonne LIM 495 terre franche, que l’on a rendu très-substantielle par le mélange d'engrais appropriés et que l’on a soin d'y ajouter chaque année; on le dépote tous les quatre ans, et alors on renouvelle entièrement la terre. On le tient constamment en serre chaude. On le propage or- dinairement au moyen de marcottes et de boutures, mais on peut également y parvenir par la greffe sur l'Oranger sauvageon. Ses graines, semées sur couche chaude, donnent quelquefois de jeunes sujets; mais on a de la peine à les conduire et à les élever. LIMONIE A FEUILLES SIMPLES. Limonia monophylla, Lin., Roxburg, Coromand., 1, p. 60, tab. 85; Li- mones pusili, etc., Burm., Zeyl., tab. 65, fig. 1; Catu tsjeru-naregam seu mal-naregam,Rheede, Malab., 4, tab. 12. Arbre des Indes orientales et de l’ile de Ceylan, dont les rameaux sont cylindriques, garnis d’épines droites, solitaires, axillaires, el de feuilles simples, en- tières, ovales-oblongues, un peu aiguës, épaisses, vei- nées, à pétioles courts; les pédoncules sont uniflores, axillaires, fasciculés; les fleurs ont une corolle à quatre pétales, el à huit étamines. LIMONIE À TROIS FEUILLES. Limonia trifoliaita, La- marck, Z!!, gen., tab. 555, fig. 2; Andr., Repos., tab. 145. Arbrisseau très-rameux ; les rameaux sont glabres, verdâtres, fléchis en zigzag, garnis de feuilles pétiolées et composées de trois folioles ovales, obtuses, légère- ment crénelées; les épines axillaires sont au moins aussi longues que les pétioles; les fleurs sont solitaires ou deux ensemble, blanchâtres, pédonculées ; calice à trois lobes; trois pétales oblongs; six étamines. Les baies sont rouges et de la grosseur de celles de l’Airelle. Cette plante croît dans les Indes orientales; on la cultive en Europe, dans la serre chaude où elle reste toute l’année; elle exige une terre forte, des arrosements peu abon- dants, des dépotements tousles deux ans. Sa multipli- cation, autrement que par graines, est très-difficile. LimoniE ACIDE. Limonia acidissima, Lin., La- marck, ZUL., lab. 555, fig. 1; Z'sjeru-catu-naregam , Rheede, Malab., 4, tab. 14; Anisifolium, Rumph., Amboin., 2, tab. 43. Les feuilles de cet arbrisseau, et surtout ses fruits, répandent une odeur assez péné- trante, qui approche de celle de l’anis; ses liges sont hautes de sept à huit pieds; ses feuilles sont ailées, avec une impaire, composées de cinq à sept folioles ovales- obtuses, à peine crénelées; le pétiole est ailé sur ses bords et articulé. Épines axillaires et solilaires; fleurs blanchâtres, disposées en petites panicules plus cour- tes que les feuilles; filaments des étamines élargis et lanugineux à leur base. Cette espèce croît aux Indes orientales, où même elle est cultivée, ainsi que dans les îles de l'Amérique, à cause de ses fruits acides, que l’on mange confits au sucre, comme les jeunes citrons : ils sont très-agréables. Sonnerat, dans son Voyage à la Nouvelle-Guinée, page 105, Lab. 63, a présenté une variété de cette espèce sous le nom de Citrus parva dul- cis ; ses rameaux sont dépourvus d’épines et ses fruits sontplus petits, presque point acides. Roxburg, dans ses Plantes du Coromandel, pense que-le synonyme de Rheede, rapporté par Linnæus à celle espèce, doit en former une nouvelle, qu’il nomme Limonia crenu- lala. 426 LIM LIMONIE A FEUILLES DE CITRONIER. Limonia Citrifo- dia, Willdenow, Enum., 1, page 448. Arbrisseau dé- pourvu d’épines, cultivé dans quelques jardins, sous le nom de Limonia trifoliata, dont les rameaux sont un peu anguleux, les feuilles simples ou ternées ; les fo- lioles ovales, allongées, acuminées, très-entières; la terminale longue de deux pouces et plus; les fleurs fort petites, pédonculées, solitaires, axillaires; les pé- doncules une fois plus courts que les pétioles; la corolle blanche; les baies petites et rougeâtres. Cette plante croît à la Chine. LIMONIE A CINQ FOLIOLES. Limonia pentaphylla, Willd., Spec., 2, p. 572; Roxb., Corom., 1, p. 60, tab. 81. Ses rameaux sont dépourvus d’épines, garnis de feuilles alternes et composées ordinairement de cinq folioles pédicellées, ovales, entières, aiguës ; les pédi- celles sont presque ailés par une membrane recourbée ; les fleurs sont fort pelites, disposées en grappes cour- tes, rameuses; le calice est pourvu de cinq dents à son orifice. Cette plante croît dans les Indes orientales. LIMONIER. Bot. On appelle ainsi une division du genre Oranger, que l’on désigne plus communément sous le nom de Citronnier. 7. ORANGER. LIMONITE. min. Hausmann, dans son Manuel de Minéralogie, t. 1, p. 285, a donné ce nom à une sub- stance noirâtre, opaque, à cassure conchoïdale, ayant l’éclat de la cire, et donnant une poussière d’une jaune d’ocre ; elle est médiocrement dure : pesant spécifique- ment 2,603. Au chalumeau, sa couleur n’éprouve aucun changement remarquable; par un feu prolongé, elle fond sur les bords en une scorie noirâtre. Par la calci- nation, elle donne une poussière rouge. Elle paraîl être une combinaison ou un mélange de Fer limoneux et de Fer phosphaté représenté par les proportions sui- vantes : hydrate de Fer, 74,509; phosphate de Fer, 24,870; oxyde de Manganèse, 1,5; total, 100,679. On la trouve avec le Fer limoneux commun ( 7honeisen- stein) en petites masses ou en lits très-minces, dans les terrains d’alluvion. LIMONIUM. 8ot. On a beaucoup disserlé pour savoir quelle était la plante ainsi nommée par Dioscoride. Les uns ont voulu que ce fût le Pyrolæ rotundi/o- lia, Lin., d’autres le Beta sylvestris, quelques-uns le Senecio Doria. Mais la plupart des botanistes s’ac- cordent pour le Sfatice Limonium, L., dont Tourne- fort avait fait un genre sous le nom de Limonium. PV, STATICE. LIMOSA. o1s. Synonyme de Barge. /. ce mot. LIMOSELLE. Limosella. 8oT. Ce genre, de la Didy- namie Angiospermie, E., avait été désigné par Vaillant sous le nom de Plantaginella. Jussieu l’avait placé parmi les Primulacées, mais il a été rapporté aux Scro- phularinées par De Candolle et R. Brown qui en ont ainsi exprimé les caractères : calice à cinq divisions peu profondes, égales; corolle campanulée, à tube court et à cinq petites divisions égales; quatre éla- mines presque égales, quelquefois réduites au nombre de deux; stigmate capité; capsule à deux valves sépa- rées par une cloison parallèle et incomplète. Ce genre renferme des plantes herbacées, très-petiles, rampantes et qui croissent dans les localités marécageuses. Leurs LIM feuilles sont fasciculées, à pétioles dilatés et presque engainants à la base. Les fleurs sont solitaires et por- tées par des hampes. On n’en connaît qu’un très-petit nombre d’espèces, dont la plus remarquable, Limo- sella aquatica, L., croît dans les lieux inondés de l'Europe. On la trouve fréquemment aux environs de Paris et surtout à Bondy. LIMULE. Limulus. cRrusT. Genre de l’ordre des Xyphosures de Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.), que cet auteur rangeait (Règne Anim. par Cuvier) dans son ordre des Branchiopodes, section des Pæcilopes ; ce genre a été établi par Müller; il a pour caractères, suivant Latreille : point de siphon; la base des pieds (ceux du céphalothorax ou de la division antérieure du corps) qui, les deux derniers exceptés, servent à la lo- comotion et à la préhension, est hérissée de petites épines et fait l'office de mâchoires. Test dur, divisé en deux boucliers offrant en dessus deux sillons longitu- dinaux, et recouvrant tout le corps qui se termine postérieurement par une pièce très-dure, ensiforme et mobile. Le corps des Limules est divisé en deux parties : la première ou l’antérieure, que Latreille nomme cépha- lothorax, est recouverte par un bouclier lunulé, débor- dant et portant deux yeux très-écartés l’un de l’autre, entre lesquels Cuvier a observé trois petits yeux lisses rapprochés; au-dessous de cette carapace ou de ce bouclier, sont insérés, sur une saillie conique, en forme de bec ou de labre, deux corps semblables à deux petites serres de Crabe, didactyles ou monodac- tyles, selon les sexes, composées de deux articles que Latreille considère comme les antennes et que Savigny assimile à la seconde paire de pieds-mâchoires des Crustacés, ainsi qu'aux mandibules des Arachnides, et auxquels il donne le nom de mandibules succédanées, ou fausses mandibules. A la suite de ces antennes se trouvent six paires de pieds, dont les deux derniers réunis forment un grand feuillet portant les organes sexuels, et dont les dix autres libres, et tous, à l’ex- ception des deux premiers, didactyles. Ges pieds sont composés de six articles : le radical, ou la hanche, est hérissé de piquants ou épines dont le nombre est très- considérable aux deux ou trois premières paires de pieds. Ces articles tiennent lieu de mâchoires; l’article suivant, ou le premier de la cuisse, offre aussi quelques épines. La dixième paire de pieds diffère des autres par divers caractères, et surtout par les hanches qui ne sont point maxillaires, et par l’extrémité antérieure du dernier article de la jambe, qui se termine par quatre petites lames mobiles, droites, allongées, poin- tues, égales et rapprochées en un faisceau longitu- dinal; la partie extérieure de cette même extrémité de la jambe donne attache au dernier article qui est ter- miné, comme les autres, par deux doigts mobiles, dif- fèrant un peu des précédents. Le pharynx débouche entre les hanches de toutes ces pattes; l'æsophage se dirige en avant, l'estomac des Limules étant situé, comme dans les Crustacés décapodes, vers le bord an- térieur du test. La seconde partie du corps des Limules, ou la postérieure, est recouverte par un bouclier qui a, en dessus, la forme d’un trapézoïde échancré postérieu- LIM n rement, avec les bords latéraux armés d'épines mobiles et alternantes; en dessous et dans un creux en forme de boîte presque carrée, sont cinq paires de feuillets ou de larges pieds natatoires, dont la face postérieure est garnie de branchies. L’anus est placé à la racine de la pointe qui termine le corps : celte pointe est cornée, très-dure, droite, trigone, très-pointue et souvent ar- mée, sur le dos, de petites dentelures; elle s’insère dans une cavité, au milieu de l’échancrure postérieure de la seconde pièce du test, et elle est articulée avec elle par le moyen d’une tête dont les deux côtés sont dilatés et appuyés sur deux saillies de cette pièce. Le cœur, comme dans les Stomapodes, est un gros vaisseau garni, en dedans, de colonnes charnues régnant le long du dos et donnant des branches des deux côtés; un œsophage ridé, remontant en avant, conduit dans un gésier très- charnu, garni intérieurement d’une membrane velou- tée, cartilagineuse, toute hérissée de tubercules, et suivi d’un intestin large et droit. Le foie verse la bile dans l'intestin par deux canaux de chaque côté. Une grande partie du test est remplie par l'ovaire dans les femelles, et par les testicules dans les mâles. L'Écluse et Bontius sont les premiers naturalistes qui aient mentionné et figuré des Limules ; Müller les con- fond avec les 4pus; Fabricius les en a distingués, mais il les a placés dans son ordre des Kleistagnathes ou Décapodes brachiures de Latreille; enfin Lamarck, ayant conservé le nom de Limule au genre A4pus, ap- pelle Polyphème le genre dont nous traitons. Ces ani- maux vivent dans les mers des pays chauds; pendant l'été ils viennent le soir, presque toujours par couples, sur les plages sablonneuses ou marécageuses. La fe- melle, qui est plus grosse, porte sur son dos le mâle, sans que celui-ci y soit en état d’accouplement ni vio- lemment attaché : leurs mouvements sont fort lents et très-circonserits, et lorsqu'ils marchent, on ne voit aucune des pattes; dès qu’on les touche, ils s'arrêtent et relèvent leur queue pour se défendre. Ils restent toute la nuit à moitié hors de l’eau, et ne cherchent à se sauver que quand ils sentent que le danger com- mence à être imminent. Leur queue est très-redoutée dans l’Inde et en Caroline, parce qu’on est dans l'opi- nion que la piqüre est venimeuse; les sauvages se ser- vent de cette pointe en guise de fer de flèche. La chair des Limules est bonne à manger, et leurs œufs sont très-délicats; on sert sur les tables, à la Chine et au Japon, l'espèce qui lui est propre, et qui arrive, avec l’âge, à une longueur de deux pieds. Ces animaux se trouvent dans les mers des deux Indes, depuis l’équa- teur jusqu’au quarantième degré de latitude; ils sont communs dans le golfe du Mexique, sur les côtes de Caroline, aux Moluques et dans les mers du Japon et de la Chine. Les Américains appellent ces Crustacés King-Krab ; les nègres des bords de la mer se servent du test vide pour puiser de l’eau ou pour d’autres usages domestiques. On connaît quatre ou cinq espèces de ce genre. LinuLe PorypnÈème. Limulus Polyphemus, Fabr., Lin.; Limulus Cyclops, Fabr. (jeune); Monoculus Polyphemus, Lin.; Limulus Sowerbii, Leach (Zool. Miscell., pl. 84). Il varie, selon l’âge, pour la taille et La N 497 la couleur. Les vieux sont d’un brun noirâtre, et les jeunes d’un jaunâtre qui tire sur le brun. L’arête du milieu du dos a, sur chaque pièce du test, trois épines; le stylet, formant la queue, est à peu près de la lon- gueur du corps. Cette espèce se trouve sur les côtes sablonneuses d’une grande partie de l'Amérique. Les Limules sont rares à l'état fossile; jusqu’à présent on n’en a trouvé que dans certaines couches d’une an- liquité moyenne, à Solenhofen et Pappenheim. La seule espèce connue et à laquelle Desmarest a donné le nom de Limure DE WaLcu, Limnulus alchii, dans son His- toire naturelle des Crustacés fossiles, p. 159, tab. 11, fig. 6 et 7, est le Cancer perversus de Knorr et Walch (Monum. du déluge, t. 1, p. 156, pl. 14). Elle ne diffère des espèces vivantes que par le rebord de la première pièce de la carapace, qui est arrondi, au lieu de former un angle aigu devant la bouche, et par d’autres carac- tères tirés de la forme et des épines du test. LIN. Linum. 80T. Genre de la Pentandrie Pentagy- nie, L., d’abord placé dans la famille des Caryophyl- lées, mais qui forme aujourd’hui le type d’un ordre naturel nouveau, nommé LinAGÉESs. /”.ce mot. Le genre Lin se compose d’un très-grand nombre d'espèces. Ce sont des plantes herbacées, ou de petits arbustes à feuilles alternes, très-rarement opposées, entières; leurs fleurs, terminales et diversement disposées, sont jaunes, bleues ou blanches; leur calice est régulier, formé de cinq sépales incombants; leur corolle est comme campanulée, composée de cinq pétales ongui- culés, entiers, d’abord incombants et tordus en spirale avant leur épanouissement ; les étamines, au nombre de cinq, sont monadelphes tout à fait par leur base, et offrent entre chacune d'elles un petit appendice fili- forme, qui semble être un filament d’étamine avortée; l'ovaire est légèrement stipité, globuleux, à six ou dix loges quelquefois incomplètes, c’est-à-dire communi- quant ensemble deux par deux, à cause de l’imperfec- tion de trois ou de cinq des cloisons : chaque loge con- tient un seul ovule attaché à la partie supérieure de la loge et renversé. Les styles sont au nombre de trois à cinq, terminés chacun par un stigmate allongé; le fruit est une capsule globuleuse, à six ou dix loges complètes ou incomplètes et monospermes, s’ouvrant en trois ou cinq valves qui se séparent presque tou- jours en deux; les graines sont généralement ovoïdes, comprimées, lisses, composées d’un tégument pro- pre, d’un endosperme généralement mince et d’un em- bryon ayant la même direction que la graine. Les es- pèces de ce genre sont assez nombreuses; De Candolle, dans le premier volume de son Prodromus systema- lis, en énumère cinquante-six. Ces espèces croissent, pour la plupart, sur les bords du bassin méditerranéen; plusieurs se trouvent dans l’Amérique méridionale et l'Amérique septentrionale, et quelques-unes en Afrique et au cap de Bonne-Espérance. Lin usuec. Linuin usitatissimum, L. C'est une plante annuelle, originaire du plateau de la Haute-Asie, mais abondamment cultivée, depuis un temps presque immémorial, dans les diverses contrées de l’Europe, où elle est devenue indigène. Sa racine est grêle, pivo- tante, poussant une tige simple, cylindrique, d’un, de 128 LINK deux ou de trois pieds de hauteur, seulement rameuse vers son sommet, et tout à fait glabre, ainsi que les autres parties de la plante. Les feuilles sont éparses, sessiles, lancéolées, aiguës, très-entières, marquées de trois nervures longitudinales, et d’un vert glauque; les fleurs sont d’un bleu tendre, terminales au sommet des ramifications de la tige; les étamines et les stigmates sont au nombre de cinq, et le fruit est une capsule glo- buleuse, environnée à sa base par le calice et contenant des graines ovoïdes, comprimées, lisses et luisantes. Cette plante offre un très-grand intérêt ; elle est l’objet d’une culture extrêmement soignée, à cause des fibres de sa tige, avec lesquelles on fait les tissus de fil les plus fins et les dentelles les plus précieuses. On cultive cette plante dans deux intentions, ou pour obtenir ses graines quisont employées en médecineet dans les arts, ou pour obtenir la filasse de ses tiges. Dans le premier cas, les soins du cultivateur doivent tendre à choisir les variétés qui produisent le plus grand nombre de capsules, et, dans le second, celles dont les tiges sont les plus longues. On distingue un assez grand nombre de variétés de Lin dans les pays où ce végétal est cul- tivé ; les principales sont les suivantes : 1° Le Zin froid ou grand Lin est celui dont les tiges acquièrent la plus grande hauteur et qui donne un très-petit nombre de capsules. C’est la variété la plus précieuse et celle que l’on préfère dans plusieurs contrées de la Flandre, de la Belgique, surtout aux environs de Lille. 20 Le Lin chaud ou T'étard, beaucoup moins élevé que le précédent. Sa tige est rameuse et porte un grand nombre de capsules; aussi doit-on le préférer quand on à pour but principal la récolte des graines. 5° Enfin on nomme Zn moyen une variété qui tient le milieu entre les deux premières, c'est-à-dire qu’elle s’élève un peu moins que le grand Lin et donne un peu moins de capsules que le Têtard. Cette variété est sur- tout cultivée dans les provinces méridionales. En général, la culture du Lin est assez chanceuse et demande de grandes précautions. 11 lui faut un terrain substantiel et fertile, frais, mais non trop humide; les engrais doivent y être abondants et renouvelés à chaque récolte. Il faut préparer le terrain par des labours fré- quents. On sème le Lin à deux époques différentes, comme on fait pour le Blé, c’est-à-dire avant et après l'hiver; ce qui forme le Lin d'hiver et le Lin d'été : il n’est pas indifférent de choisir l’une ou l’autre de ces deux époques. Ainsi, dans un pays chaud et dans un terrain un peu sec et sablonneux, on fera bien de semer le Lin avant l'hiver, afin que les pluies de l’automne soient profitables au développement de la semence ; au contraire, dans les pays un peu froids et dans les ter- rains très-substantiels, on pourra, sans inconvénient, attendre la fin de l'hiver. Le choix de la semence est une chose fort importante; les agronomes s’accordent généralement à reconnaître qu’elle dégénère lorsqu'on la sème plusieurs années de suite dans le même ter- rain : on doit donc la renouveler chaque année, et la tirer des pays où l’on sait qu’elle est la meilleure pour le terrain où on la doit cultiver et pour le but qu'on se propose. Celle qui vient du nord de l’Europe est géné- ralement la plus estimée; cependant il est des culliva- LIN teurs qui ne renouvellent pas leur semence, et qui néanmoins obtiennent, chaque année, de belles récol- tes. Maïs, pour arriver à ce résultat, il faut avoir soin de choisir, dans chaque variété qu’on cultive, les grai- nes les plus grosses et les plus saines : par ce moyen, on peut se dispenser de changer de semence; ce qui.est une économie pour le cultiyateur. Il faut noter ici que, comme la graine de Lin est très-huileuse, elle s’altère et se rancit rapidement, el ne peut être conservée plus d’une année lorsqu'on veut la faire servir de semence. Le Lin se sème comme le Blé, c’est-à-dire à la volée. Le terrain doit avoir été disposé par planches un peu bombées. La quantité moyenne de semence est d’en- viron vingt-cinq livres pour dix mille pieds carrés de terrain. On brise les mottes et on herse de même que dans la culture des Céréales. Lorsque le jeune plant commence à pousser, il faut le sarcler avec soin et fré- quemment, parce que, sans cette précaution, il serait bientôt étouffé par les mauvaises herbes qui poussent avec plus de rapidité. Dans les temps de sécheresse et dans les localités où cela est possible, il n’est rien de plus avantageux que de pouvoir arroser le Lin par le moyen des irrigations. Lorsque le Lin est parvenu à sa maturité, époque variable, suivant les localités et le temps où a été fait le semis, et qu’on reconnaît au desséchement des tiges et des feuilles et à l'ouverture spontanée des capsules, il faut commencer la récolte : celle-ci se fait en arrachant à la main et par poignées les tiges de Lin, dont on fait de petites bottes qu’on laisse quelque temps sur le terrain, en ayant soin de les placer debout ; mais il ne faut pas les y laisser trop longtemps, pour ne pas perdre la graine qui tombe des capsules entr’ouvertes. Il faut battre ces tiges sur de grands draps; les graines se détachent très-facilement. Quelquefois on bat le sommet des tiges sur un banc, avec un maillet de bois, qui brise les capsules et met les graines à nu. Cette graine doit être ensuite vannée et criblée, pour la débarrasser de tous les fragments de capsules qui y sont mélangés. Les tiges du Lin doivent être rouies et préparées comme celles du Chanvre; on les fait ensuite sécher, et on les peigne pour obtenir la filasse. Les graines de Lin sont fort usilées en médecine. Outre l'huile grasse qu’elles contiennent en abondance, ces graines renferment aussi un mucilage extrêmement visqueux el épais : leur décoction est éminemment émoilliente; elle convient dans tous les cas d’irritation interne et externe. On fait, avec ces graines réduites en farine, des cataplasmes émollients, très-fréquemment usités. Pour extraire l'huile des graines, il faut d'abord attendre trois ou quatre mois, parce qu’on a remarqué qu’elle y était plus abondante au bout de ce temps qu’au moment où elles viennent d'être récoltées; on les passe ensuite à un moulin qui en extrait l'huile. Gelle-ei est employée à différents usages; ainsi, on peut s’en servir pour l'éclairage. On l’emploie beaucoup dans la pein- ture, parce qu'elle jouit de la propriété de se sécher assez rapidement. } LIN VIVACE OU LIN DE SIBÉRIE. Linumn perenne, L. Il ressemble beaucoup au précédent; mais ses racines sont vivaces, el la partie inférieure de ses Liges finit LIN par devenir ligneuse. Cette espèce, originaire de la Sibérie, est cultivée, dit-on, en Suède et dans quelques parties de l’Allemagne; mais, en France, on ne la voit guère que dans les jardins. Cependant sa culture pour- rait offrir de grands avantages; car elle réussit très- bien dans les terres maigres et sablonneuses : Lullin de Châteauvieux l’a cultivée avec succès aux environs de Genève. Selon Bosc, la méthode la plus avantageuse serait de la placer par lignes et d’éloigner les touffes d'environ trois pieds les unes des autres. On pourrait planter entre chacune d'elles des Choux, des Navels, ou d’autres légumes. On à remarqué que, lorsque ce Lin végète à l'ombre, sa filasse est plus fine; néanmoins on prétend qu’elle ne vaut pas celle du Lin annuel. Quelques auteurs ont dit que le Lin de Sibérie ne dure que trois ans; nous pouvons assurer qu'il en existait autrefois plusieurs pieds dans le jardin de la Faculté de médecine de Paris, qui ont duré plus de dix ans. LIN A TROIS STYLES. Linum trigynum, Sm. Si ce Lin n’égale pas en utilité celui que l’on cultive, du moins il le surpasse en éclat et en beauté; on peut même le considérer comme le principal ornement du genre. Cette plante est originaire des Indes-Orientales, et l’on en doit la possession en Europe, à sir J. Banks, qui la reçut en 1799, de Whitley. Le docteur J. E. Smith en a le premier publié la figure dans son Exotic Bo- tany (cahier de février 1785). Le Lin à trois styles fleurit naturellement dans l'Inde, vers les mois de fé- vrier et de mars; c’est à une époque semblable qu'ordi- nairement il s’'épanouit dans nos serres; néanmoins, sous le ciel de l’Europe méridionale où l’on peut se dispenser, pour conserver cette plante, de lui procurer une température artificielle, il n’est pas rare de la voir donner spontanément ses fleurs en août et en septem- bre. Du reste, dans la serre comme dans l’orangerie, elle produit constamment de l'effet. Sa tige est frutes- cente, et conserve ses feuilles pendant presque toute l’année, elle ne s'élève guère à plus de trois pieds; elle est glabre comme toute la plante, et divisée en rameaux droits, garnis de feuilles allernes, pétiolées, ovales- oblongues, d’un vert luisant en dessus, glauques en dessous, ordinairement très-entières, plus rarement un peu dentées. Les fleurs sont d’un jaune vif et brillant, solitaires dans les aisselles des feuilles, portées sur des pédoncules assez courts; leur calice est partagé en cinq folioles lancéolées, persistantes, muni de petites brac- tées à sa base. La corolle est formée de cinq pétales larges et arrondis à leur sommet, ouverts en cloche, rétrécis en onglet charnu, et rapprochés en tube infé- rieurement. Les étamines sont au nombre de cinq, un peu inégales, ayant leurs filaments réunis à leur base en un tube court, chargé d’une dent placée dans l’in- tervalle de chaque filament. Les anthères sont droites, jaunes, à deux loges. L'ovaire est supérieur, globuleux, surmonté de trois styles droits une fois plus longs que les étamines, terminés chacun par un stigmate en têle arrondie. Le fruit est formé de six coques monosper- mes, s’ouvrant longitudinalement par leur angle in- terne à l’époque de la maturité. Avant cette dernière période, les coques sont réunies sous la forme d’une capsule globuleuse. Cette espèce se multiplie très-faci- LIN 429 lement par le moyen des boutures; mais il faut s’y prendre de bonne heure, à cause de la floraison hâ- tive, et placer les jeunes plantes sur couche chaude et sous châssis; une terre légère, mêlée de terreau de bruyère, leur convient mieux que toute autre; les ar- rosements copieux ou trop rapprochés les font souf- frir. Il croît encore en France un assez grand nombre d’autres espèces de Lin, qui quelquefois offrent des fleurs très-grandes, et d’une belle couleur : tels sont, par exemple, le Lin campanulé, le Lin de Nar- bonne, etc. A l'exemple de Gmelin, les botanistes modernes font un genre distinct du Linum Radiola, L., sous le nom de Radiola. 7. ce mot. On a quelquefois étendu le nom de Lin à des plantes qui n’appartiennent pas à ce genre, et même à des êtres qui ne sont pas du domaine de la botanique; ainsi l’on a appelé : Lin D'AMÉRIQUE, l’Agave Americana, L. Lin éToiLé, le Lysimachia stellata, L. LIN INCOMBUSTIBLE, l’Asbeste ou Amianthe. LIN DE LIERRE OU MAUDIT, la Cuscute. LIN DE MARAIS Où DE PRÉS, les Linaigrettes. LIN MARITIME OU DE MER, des Fucus et des Conferves. Lin SAUVAGE, l’Anthirrinum Pelisserianum. LIN DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. pot. Nom vul- gaire du Phormium tenax. V. PHORMION. LIN DE MONTAGNE. Min. /. ASBESTE. LINACÉES. Linaceæ. 8oT. Petite famille de plantes qui se compose du seul genre Linum de Linné, aupa- ravant placé dans la famille des Caryophyllées. Ce petit groupe se distingue par les caractères suivants : son calice est persistant, à trois, quatre ou cinq divisions profondes, imbriquées latéralement. La corolle se com- pose de quatre à cinq pétales onguiculés à leur base, tordus en spirale avant l'épanouissement de la fleur. Les étamines, au nombre de quatre à cinq, sont mona- delphes à la base de leurs filets, entre chacun desquels on trouve assez souvent un petit appendice subulé, qui semble être un filet d’élamine avortée. Les anthères sont à deux loges introrses, s’ouvrant par une suture longitudinale, et attachées presque par leur base. L'o- vaire est globuleux, sessile, à six, huit ou dix loges, dont moitié séparées par des cloisons incomplètes, partant de l’axe central, mais n’atteignant pas jus- qu'aux parois : chaque loge contient un seul ovule suspendu. Le fruit est une capsule globuleuse, souvent terminée par une petite pointe formée par la base du | style : cette capsule offre autant de loges monospermes que l'ovaire ; elle s'ouvre, par son sommet, en quatre ou cinq valves, qui se partagent ensuite chacune en deux. Les graines sont, en général, lisses et luisantes; leur tégument propre est légèrement charnu à sa face interne, et recouyre un embryon ayant la même direc- tion que la graine, c’est-à-dire dont la radicule corres- pond au hile. Les Linacées, qui sont des plantes herbacées, an- nuelles ou vivaces, ou de petits arbustes à feuilles al- ternes, excepté dans une seule espèce ( Linum cathar- ticum , L.), se distinguent surtout des Caryophyllées, 450 LIN qui ont les feuilles opposées, par la structure de leur ovaire et de leur capsule, et par leurs graines dépour- vues d'endosperme. Cette petite famille forme en quel- que sorte le passage entre les Caryophyllées, les Mal- vacées et les Géraniacées. LINAGROSTIS. BoT. Même chose que Eriophorum. LINAIGRETTE. Bot. Quelques botanistes français ont employé ce nom pour désigner le genre Ériophore. V, ce mot. LINAIRE. Linaria. Bot. Ce genre de la famille des Scrophularinées et de la Didynamie Angiospermie, L., fut établi par Tournefort, et réuni par Linné au genre Antirrhinum. Coustitué de nouveau par tous les bota- nistes modernes, il présente les caractères suivants : calice irrégulier, à cinq divisions; corolle personnée, munie d’un éperon à la base; limbe bilabié : la lèvre supérieure bifide, réfléchie, l’inférieuretrifide; la gorge fermée par le palais (partie moyenne de la lèvre supé- rieure); quatre étamines didynames, incluses, avec une cinquième rudimentaire; anthères à lobes écartés; stig- mate obus; capsule ovée, déhiscente par le sommet. Ce genre se compose d’un très-grand nombre d’espèces dont la plupart sont indigènes du bassin de la Méditer- ranée. Quelques-unes croissent dans l’Amérique sep- tentrionale et dans les régions tempérées de l'Amérique méridionale. Ce sont des plantes herbacées ou rare- ment ligneuses, à feuilles alternes; les inférieures quel- quefois opposées ou verticillées. Les fleurs sont assez élégantes, accompagnées de bractées, disposées en épis, ou solitaires dans les aisselles des feuilles. On en trouve de toutes les couleurs; mais le plus souvent elles sont jaunes, parfois blanches, bleuâtres ou légèrement pur- purines. LINAIRE VULGAIRE. Linaria vulgaris, Lamk.; An- thirrinum Linaria, L. Elle a des feuilles lancéolées, linéaires, et une tige dressée : les fleurs forment de beaux épis de fleurs jaunes, qui terminent les tiges. Ce fut sur cette plante que Linné observa le phénomène intéressant de la régularisation des fleurs, phénomène qu’il désigna sous le nom de Pélorie. 7. ce mot. Mais cet accident (si toutefois l’on doit nommer ainsi l’état normal de la fleur) se présente bien plus fréquemment sur le Linaria spuria qui croit abondamment dans les champs cullivés de l’Europe. Si, quelque temps après la moisson, on ‘observe les fleurs de cette espèce, on en trouve une grande quantité qui offrent tous les intermédiaires entre la fleur personnée et la fleur par- faitement régulière, et cela souvent sur le même indi- vidu. 11 semblerait que ce phénomène fût déterminé par les altérations que la plante a subies de la part des hommes par les travaux de la culture, ou de celle des animaux qui broutent et mutilent cette Linaire jusque près de sa racine. LINAIRE A FEUILLES DE GENÈT. Linaria Genistifolia, Willd.; Linaria pannonica, Clus.; Antirrhinum Ge- nistifolium, Lin. Elle croît naturellement en Autriche, en Hongrie, et dans plusieurs autres parties de l’Eu- rope, où elle fleurit en juin et juillet. Sa racine est fibreuse, vivace; elle produit une tige droite, cylindri- que, effilée, garnie de feuilles alternes, sessiles, lan- céolées , acuminées, (rès- glabres, d’un vert glauque LIN ainsi que la lige. Ses fleurs sont d’un jaune pâle, pédon- culées, assez distantes les unes des autres, el disposées, au sommet de la tige et des rameaux, en grappes allon- gées, dont l’ensemble forme une sorte de panicule lâche. Leur calice est à peine monophylle, partagé très-profondément en cinq découpures lancéolées. La corolle est monopétale, tubuleuse inférieurement, pro- longée à sa base en un éperon aigu, aussi long que le reste de la corolle, renflée dans sa partie supérieure, et ayant son limbe à deux lèvres rapprochées, dont la su- périeure est bifide, réfléchie ; et dont l'inférieure, ren- flée par une éminence convexe, garnie de poils et appelée palais, a les bords partagés en trois lobes ar- rondis, réfléchis en bas. Les quatre étamines didyna- mes sont cachées dans la corolle et insérées à la base de son tube. L’ovaire est supère, arrondi, surmonté d’un style simple, de la longueur des étamines, et terminé par un stigmate en tête. Le fruit est une capsule ovale- obronde, à deux loges, presque entièrement recouverte par les divisions du calice, s’ouvrant par plusieurs trous, et renfermant plusieurs graines attachées sur un pla- centaire central. LINAIRE. pois. Nom que porte le Thon, Scomber Thynnus, L., dans sa jeunesse. LINARIA. o1s. Nom scientifique du Sizerin, qu’Alcide D'Orbigny considère comme type d’un sous-genre de Gros-Becs, dans sa méthode ornithologique.”.Gros-Bec. LINCKIE. Zinckia. Bot. Le nom de Linckia avait été imposé par Micheli aux Nostochs, quand ce savant sentit qu’on devait les séparer des Tremelles. Mais Vau- cher ayant adopté un nom spécifique donné par Linné pour générique, celui de Micheli se trouvait sans em- ploi; alors les algologues modernes l’ont appliqué à des plantes dont les filaments simples, terminés en pointe cilifère, partant et divergeant d’un centre commun, sont ou du moins paraissent inarticulés, marqués tout au plus de macules, de forme irrégulière dans leur in- térieur, et formant, au milieu du mucus qui les envi- ronne, des corps hémisphériques et irréguliers, gélati- neux, mais d’une certaine solidité. Les Linckies ont de grands rapports avec les Chætophores, et n’en diffèrent que parce que leurs filaments ne sont pas rameux, et que des articulations n’y sont pas distinctes. Peut-être ces caractères ne sont-ils pas réels, et de meilleurs in- struments que ceux que l’on possède, pourraient un jour les faire disparaître. De Candolle en faisait des Batrachospermes. Lyngbye, qui est cependant un ob- servateur exact, a, malgré les caractères imposés par lui-même au genre dont il est question, compris parmi les espèces qu'il y admet des plantes qui ne peuvent y demeurer. Telles sont ses Linckia Zosteræ, cerani- cola et punctiformis, trop visiblement articulées pour n'être pas des Chœtophores. F. ce mot. LINCONIE. Linconia. Bot. Genre de la Pentandrie Digynie, établi par Linné (WMant., p. 147), dont la place est encore incertaine dans la série des ordres naturels, mais que De Candolle (Prodr.Syst. 2, p. 45) rapproche de la famille des Bruniacées. Voici ses caractères : l'o- vaire est infère, couronné par le limbe du calice qui est à cinq dents obtuses; la corolle se compose de cinq pé- tales concaves, persistants, insérés au sommet du tube LIN du calice, et alternant avec ses dents; les cinq étamines sont persistantes et placées entre les pétales; l'ovaire est à deux loges contenant chacune deux ovules : il est surmonté de deux styles filiformes, divergents, et devient un fruit composé de deux coques membra- neuses, monospermes, (erminées par les styles persis- tants, et s’ouvrant par leur côté interne; les graines sont ovoïdes. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses; ce sont de petits arbustes, ayant le port des Bruyères, des feuilles roides, subulées et comme verticillées, et des fleurs agrégées. Ce genre, dont Swartz a le mieux fait connaître l’organisation, se rapproche beaucoup du genre Staavia. Des quatre espèces qui le composent, trois croissent au cap de Bonne -Espérance, savoir : Linconia alopecuroïidea, L.; Linconia thymifolia, Sw.; et Linconia cuspidata. Ces deux dernières es- pèces avaient été placées parmi les Diosma par Thun- berg. La quatrième, Linconia Peruviana, Lamk., qui croît au Pérou, et dont on ne connaît pas le fruit, n’ap- partient probablement pas à ce genre. De Candolle présume qu’elle pourrait être une espèce du genre Margyricarpus. LINDENBERGIE. Lindenbergia. Bot. Genre de la famille des Scrophularinées, Didynamie Angiospermie, L., établi par le doct. Lehmann, pour une plante du Népaul, récemment envoyée au jardin Botanique de Hambourg. Caractères : calice campanulé, à cinq di- visions étalées et inégales; corolle tubuleuse, à deux lèvres, dont la supérieure bilobée et réfléchie, l’infé- rieure à trois ou quatre divisions courbées et gibbeuses vers l’orifice du tube; étamines bifides supportant cha- cune deux anthères; sligmate dilaté; capsule bilocu- laire. Ce genre se rapproche de celui des Stémodies; il en diffère par les gibbosités de l’orifice du tube; par les cinq découpures du calice et par un stigmate dilaté. LINDENBERGIE A FEUILLES D'ORTIE. Lindenbergia Ur- ticæfolia, Lehm. C’est une plante annuelle et rameuse, à feuilles ovales, grossièrement dentées sur les bords et purpurescentes en dessous; les fleurs sont axillaires, presque sessiles, jaunes à l’intérieur et pourprées exté- rieurement. LINDENIE. Lindenia. 1ns. Genre de Névroptères, faisant partie de la famille des Libellulines, institué par Dehaan et ainsi nommé comme un hommage à la mémoire du docteur Vanderlinden, de Bruxelles, auteur d’un bon travail sur les Libellules, mort, tout jeune, victime de son zèle à remplir les devoirs de sa profession. Les caractères du genre sont : tête hé- misphérique; la pièce intermédiaire ou principale de la lèvre inférieure arrondie, médiocre, plus petite que les latérales qui sont émarginées et terminées par un appendice à une seule épine; une vésicule assez élevée devant les yeux ; les trois ocelles formant en avant un triangle très-allongé ; yeux globuleux, assez éloignés l’un de l’autre en dessus ; l'espace entre les yeux pro- longé en petit triangle en arrière, et non en lame sail- lante. Abdomen subcylindrique, notablement plus long que l'aile inférieure; les côtés des quatre derniers seg- ments plus ou moins dilatés; appendices anaux au nom- bre de trois chez les mâles; les deux des femelles petils et LIN simples; les parties génitales accessoires du mâle pro- éminentes au-dessous du deuxième segment qui porte de chaque côté un tubercule en forme d'oreillette sail- lante ; les septième et huilième segments de la femelle prolongés en appendices membraneux ; ailes horizon - tales dans le repos; le bord anal des secondes ailes anguleux dans le mâle, arrondi dans la femelle ; mem- branule accessoire très-distincte; parastigma très-al- longé. Selon De Selys le genre des Lindenies devrait être restreint à l’Æschna tetraphytlla de Vanderlinden el à quelques espèces de Java, de l’Inde et de l'Égypte. LINDENIE TÉTRAPHYLLE. Lindenia tetraphylla, De Selys; Æschna tetraphylla, Vanderl. Son thorax est jaune, avec quatre raies noires courbées, formant deux anneaux sur le devant; abdomen jaune, tacheté de noir; les trois derniers segments noirs en dessus; pieds noirs; cuisses en partie pâles; membranule accessoire grande et brune; appendices anaux bruns. Taille, vingt et une lignes. Du royaume de Naples, sur les bords du lac Averne. LINDÈRE. Lindera. Bot. Thunberg (Flor Japon., p. 145, t. 21) a établi ce genre qui appartient à l'Hexan- drie Monogynie, L., mais dont les caractères n’ont pas été assez bien établis pour qu’on ait pu le placer con- venablement dans la série des ordres naturels. La seule espèce dont il se compose a été nommée par Thunberg Lindera umbellata. C'est un arbrisseau dont la tige est garnie de rameaux alternes, flexueux, glabres, très-étalés; les feuilles ramassées au sommet des ra- meaux sont pétiolées, ovales-oblongues, pointues, en- tières, verles et glabres en dessus, velues et pâles en dessous. Les fleurs sont petites et disposées en ombelles simples, solitaires et terminales; chacune de ces fleurs est dépourvue de calice; la corolle est à six pétales obtus et jaunâtres; les six élamines ont leurs filets in- sérés sur l’ovaire et plus courts que la corolle; l'ovaire est supère, ovale, glabre, surmonté d’un style droit à deux stigmates réfléchis; le fruit est capsulaire et à deux loges. Cet arbrisseau croît au Japon sur le mont Fakonna, où il fleurit dans les mois d'avril et mai. Les Japonnais le nomment Kuro-nosji, et fabriquent avec son bois des brosses molles pour se nettoyer les dents. Adanson avait donné le nom de Lindera à un genre d'Ombellifères, formé sur le Myrrhis daucoides de Morison ou Chærophyllum coloratum de Linné. LINDERNIE. Lindernia. Bot. Ce genre de la famille des Scrophularinées, et de la Didynamie Angiospermie, L., est ainsi caractérisé : calice à cinq divisions pres- que égales; corolle tubuleuse, à deux lèvres, dont la supérieure est très-courte et échancrée, l’inférieure trifide ; quatre étamines didynames, dont les deux in- férieures ont le filet denté et plus long que l’anthère; style unique surmonté d’un stigmate échancré; cap- sule biloculaire, à deux valves séparées par une cloison parallèle et portant un grand nombre de graines. Ces caractères, qui ont été tracés par Linné et modifiés par Jussieu, ne conviennent absolument qu’au Lindernia pyæidaria, pelite plante à feuilles opposées et à fleurs axillaires, qui croît dans les localités aquatiques de certaines contrées de l’Europe et de l'Amérique septen- 452 LIN trionale. R. Brown (Prodr. Fi. Nov.-Holl., p. 440) a fait entrer dans ce genre trois espèces de la Nouvelle- Hollande, mais comme elles présentent quelques diffé- rences dans la structure de la corolle, dont la lèvre supérieure est rétuse et l’inférieure bicarénée à la base, et dans les anthères qui sont soudées deux à deux, Endlicher a cru devoir en former un genre distinct, qu’il a nommé Z/yogeton. VF. ce mot. En outre Robert Brown a exclu du genre le Lindernia dianthera de Swartz et le Lindernia Japonica de Thunberg. De- puis cette indication, Kunth (Nov. Gener. et Sp. PI. æquin., n° 11, p. 569) a réuni la plante de Swartz au genre Herpestis. V. ce mot. LINDLEYE. Lindleya. Bot. Genre de la famille des Rosacées, établi par Kunth (in Æumb. Nov. Gen., 6, pag. 259) et caractérisé ainsi : fleurs hermaphrodites ; calice turbiné à sa base; limbe à cinq divisions; corolle de cinq pétales insérés à la gorge du calice; disque annulaire, portant les étamines, également inséré à la gorge du calice; étamines au nombre de quinze à vingt, ayant les anthères lancéolées, biloculaires, recourbées brusquement à leur base; l’ovaire est libre et à cinq loges contenant chacune deux ovules collatéraux, fixés par un point un peu au-dessous de leur sommet, et pendants ; les styles, au nombre de cinq, sont terminés par autant de stigmates renflés en massue; le fruit est une capsule recouverte par le calice, ovoïde, penta- gone, ligneuse, à cinq sillons et à cinq loges s’ouvrant en cinq valves, portant chacune une des cloisons sur le milieu de leur face interne : chaque loge contient une ou deux graines membraneuses el comme ailées sur leurs bords. Ce genre est très-voisin du 7’auquelinia ; il forme en quelque sorte le passage entre les Spiréacées el les Pomacées, ef se compose d’une seule espèce, Lindleya Mespiloides , Kunth, Loc. cit., 6, p. 237, t. 562 bis. C’est un arbre qui a le port du Pommier ordinaire, et qui est très-rameux. Ses feuilles sont éparses, simples, en- tières, crénelées, accompagnées de stipules pétiolaires et géminées; ses fleurs sont blanches, pédonculées, axillaires et solitaires vers le sommet des rameaux. Cet arbre est très-commun au Mexique. On le trouve à une hauteur de onze cents toises au-dessus du niveau de la mer, et ses fleurs s’épanouissent en mai. LINDSÉE. Lindsæa. Bot. Ce genre de Fougères, éla- bli par Dryander dans le 5e volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, a été décrit par Smith (èn Act. Taurin., 5, p. 415) et par la plupart des botanistes, avec les caractères suivants : sores dis- posés en une ligne continue et parallèle au bord de la fronde; induse linéaire, continu, attaché du côté du disque, libre extérieurement. Ce genre avait été con- fondu anciennement avec les Adianthum dont les fructifications sont disposées en masses distinctes, et sont couvertes par des membranes lunulaires, atta- chées au bord de la fronde, et qui s’ouvrent du côté du disque. On a décrit un nombre assez considérable d’espèces toules indigènes des contrées intratropicales des deux continents. Plusieurs de celles qui ont servi de type pour l'établissement du genre ont été publiées sous le nom générique d’Adianthum, par Aublet, el LIN croissent dans la Guiane; telles sont les Lindsæa sa- gittata , falcata et Guianensis. Les aulres habitent principalement les Indes-Orientales, les îles de France et de Mascareigne, la Nouvelle-Hollande, etc. Leurs frondes ont des nervures qui partent de la base des pinnules, et se bifurquent plusieurs fois, ou, en d’au- tres termes, qui sont plusieurs fois dichotomes. LINE. maM. /. ÉCUREUIL COMMUN. LINÉAIRE. zooc. Bor. Cet adjectif s’emploie indiffé- remment en zoologie ou en botanique pour exprimer la figure, en forme de ligne, de quelque partie d’un animal ou d’une plante. On dit conséquemment d’une feuille qu’elle est Linéaire quand elle est également étroite dans toute sa longueur. LINÉOLAIRE. Lineolaris. Bot. Se dit d’un organe quelconque lorsque son épaisseur ne dépasse point celle d’un trait. LINÉOLÉ. Lineolatus. BoT. et z0o1. Marqué de raies ou de petites lignes dont la couleur tranche sur celle du fond de l'organe. LINÉOLE. o1s. Synonyme de Bouvreuil bouveron. LINETTE. pois. L’un des noms vulgaires du 7rigla Hirundo. V. TRiGLe. C’est aussi le nom vulgaire du Gros-Bec Linolte, Fringilla Linota, Gm. LINGOUMBAUD. crusr. Synonyme vulgaire de Ho- mard. LINGUA CERVINA. BOT. PV. LANGUE DE CERF. LINGUARD. pois. Synonyme vulgaire de Lotte. 7. ce mot. LINGUATULE. Linguatula. it. Genre de Vers in- testinaux de l’ordre des Trématodes. Frælich est le premier zoologiste qui ail imaginé ce nom générique pour un Ver intestinal qu’il avait trouvé dans le pou- mon d’un Lièvre, à cause de la ressemblance de ce petit animal avec une petite langue. Zéder, dans son Sys- tème d’helminthologie, crut devoir changer ce nom en celui de Polystoma, en supposant, fort à {ort, que ce Ver avait plusieurs bouches. Rudolphi, après avoir em- ployé longtemps le nom primitif, ce qu'avait fait égale- ment Lamarck, crut devoir préférer, on ne sait trop pourquoi, la dénomination de Polystome, en y réunis- sant une nouvelle espèce que Treutler avait trouvée sur l'Homme, et dont il avait fait un genre sous le nom d’Æexatheridium, parce qu’il avait vu six pores à son animal. Sur ces entrefaites, Laroche, qui ne connaissait probablement pas le travail des zoolo- gistes allemands, employa ce nom de Polystome pour un autre Ver très-voisin des Sangsues, comme on le verra à l’article Pozysrome. Quoi qu'il en soit, Lamarck, adoptant le genre de Laroche, fut encore confirmé dans sa première manière de voir, et con- serva toujours le nom de Linguatule pour le Ver de Frælich; et cependant il adopta le genre Tétragule, établi par Bose, pour une véritable espèce de Lingua- tule, car on ne voit pas qu’elle diffère en rien de la Linguatule de Frœlich. Cuvier sentit bien, et avec rai- son, les grands rapports qu'il y a entre ce Ver, le Prio- noderme de Rudolphi, quelques espèces de Polystomes de ce même zoologiste, et même le genre Tétragule de Bosc : aussi supprima-t-il le nom de Linguatule et adopta-t-il celui de Prionoderme; et cependant il con- LIN serva le genre Polystome de Zeder, en n'y rangeant pas, ilest vrai, l'espèce qui avait servi à l’établisse- ment du genre. Humboldt avait aussi, de son côté, sans le savoir, établi un genre de Vers intestinaux qui a les plus grands rapports avec les Linguatules, sous la dénomination de Porocéphale. Malgré cela, Rudol- phi, dans son Synopsis, n’a pas cru devoir revenir au nom primitif de ce petit groupe; il lui donne au con- traire celui de Pentastome, réservant celui de Polys- tome à l'Xexatheridium de Treutler, à son Polystoma integerrimum; et c’est le Polystome de Laroche. Comme cette dénomination de Polystome ou de Pen- tastome est erronée, puisqu'elle pourrait faire croire à tort, que ces animaux ont cinq bouches ; comme il y a une énorme confusion dans son emploi, et qu'’enfin elle n’a pas la priorité, il convient de suivre l’exemple de Lamarck, et sous le titre de Linguatule il faut entendre un genre de Vers intestinaux ainsi caracté- risé : corps allongé, déprimé, plus large en avant qu’en arrière, et traversé par un grand nombre de ri- des régulières, qui le rendent comme articulé; bouche inférieure, ronde, accompagnée en dehors de deux pai- res de crochets rétractiles; l’orifice des organes de la génération à la partie postérieure, ainsi que celui de l'anus, s’il y en a. L'organisation de ces animaux n’est connue que d’après ce que dit Cuvier de la Linguatule tænioïde : le canalintestinal est droit; près de la bou- che sont deux canaux, comme dans les Échinorhyn- ques; les oviductes sont longs et entortillés. Les espèces qui appartiennent indubitablement à ce genre, sont les suivantes : LINGUATULE DENTELÉE. Linguatula serrata, Frœl. Le corps plan, subelliptique, élargi et un peu plus épais en avant, plus étroit et mince en arrière; de deux lignes de long sur trois quarts de ligne de large en avant, et d’une demi-ligne en arrière. Il faut rapporter à cette espèce, qui a été trouvée pour la première fois par Frælich dans la substance du poumon d’un Lièvre, le petit Ver dont Bosc a fait un genre sous le nom de Tétragule dans le Bulletin de la Société philomatique, et que Legallois avait observé dans le poumon d’un Cochon d'Inde; il paraît cependant encore que ce Ver était même plus petit que celui de Frœlich. Rudolphi en fait une espèce distincte, sous le nom de Polystoma emarginatum. LINGUATULE DENTICULÉE. Linguatula denticulata, Rudolphi, Entoz., lab. 12, fig. 7. Corps déprimé, plus convexe en dessus qu’en dessous; élargi en avant, ter- miné en pointe assez fine en arrière : une ligne et de- mie à quatre lignes de longueur, sur un quart ou un tiers de ligne de largeur. Gette espèce, qui a été trouvée à la superficie du foie d’un Bouc et d’une Chèvre d’Amé- rique, diffère-t-elle de la précédente autrement que par la forme du corps un peu moins déprimé et plus pointu en arrière? LINGUATULE TÆNIOÏDE. Linguatula tænioides, Ru- dolphi, Entoz., lab. 12, fig. 8 — 12; Tænia lancéolé de Chabert, Corps déprimé, oblong, plus étroit en ar- rière, à plis transversaux nus, ce qui rend les côtes cré- nelées, mais sans denlicules sur leurs bords. Cette es- pèce est bien distincte par l’absence des denticules, CS A! LAN mais en outre par sa taille; elle a en effet cinq pouces de long sur trois ou quatre lignes de large en avant. Elle se trouve dans les sinus frontaux du Cheval et du Chien; mais il paraît qu’elle n’occasionne aucun acci- dent. LINGUATULE A TROmPE. Linguatula proboscidea, Humboldt, Obs. zool., pl. 26. Cette espèce est le type du genre Porocéphale de Humboldt. Son corps est un peu en massue, inarticulé, et sous une trompe termi- nale, contractile, sont cinq crochets rétractiles et roussâtres. Elle a été trouvée dans un Serpent à son- neltes. Lamarck regarde encore comme appartenant à ce genre, ainsi que l’a fait anciennement Rudolphi, les Polystoma integerrimum et venarum; mais à {ort : ce sont des animaux de la famille des Sangsues, du même genre que le Polystome de Laroche; peut-être même le dernier n'est-il qu’une espèce de Planaire, comme le fait justement observer Lamarck. Quant au Polystoma pinguicola de Zeder et de Rudolphi, dont Lamarck à fait précédemment sa Linguatule des ovai- res, il est aussi très-probablement du même genre. LINGUE. pois. Nom vulgaire du Gade Morue. 7. ce mot. LINGUELLE. Linguella. mor. C'est à Blainville que l'on doit l'établissement de ce genre, pour un Mollus- que nu, de l’ordre des Inférobranches, dans un mémoire dont on trouve lextrait dans le Bulletin de la Société Philomatique. Le seul animal que Blainville ait observé, est conservé dans la collection du Muséum britannique. Ce savant a caractérisé ainsi le genre qu’il forme ac- tuellement : corps nu, ovale, très-déprimé, linguiforme; le manteau débordant le pied de toutes parts, si ce n’est antérieurement, où la tête est à découvert et pourvue de deux paires de tentacules dont une supé- rieure et l’autre labiale ; les organes de la respiration en forme de lamelles obliques, n’occupent que les deux tiers postérieurs du manteau; l'anus inférieur est situé au tiers postérieur du côté droit ; l’orifice des organes de la génération dans un même tubercule, au tiers an- térieur du même côté. Ce genre ne se compose jusqu’à présent que d’une seule espèce; Blainville l’a nommée LINGUELLE D'ELFORT, Linguella Elforliana. Sa lon- gueur est d’un pouce et demi environ; elle est ovale, très-déprimée surtout en arrière ; le pied est un grand disque charnu, qui occupe tout le ventre; le manteau, qui est fort ample, le déborde tout autour; c’est sous le bord saillant et libre de ce manteau que se trouvent les branchies, formées d’une série de lames très-fines, serrées, obliques, qui ne commencent qu’au liers anté- rieur du manteau; la tête est très-grosse, courbée en dessus, placée entre le pied et le manteau où elle fait saillie; elle est limitée en avant par une ligne demi- circulaire ; le manteau la recouvre en partie, mais il n’y adhère que sur la ligne médiane; de chaque côté de cette adhérence, se voit en avant un tentacule creux à son extrémité, comme pédiculé au-dessous et plus vers la bouche; on voit de chaque côté un autre ten- tacule qui est labial; la bouche ovalaire, transverse, offre de gros plis convergents; au-dessus se voit une lèvre épaisse, bombée dans la ligne médiane, finement LIN _S CA CS dentelée el comme festonnée. Blainville n'ayant pu dis- séquer l'animal, on ignore s’il est pourvu de mâchoi- res, et l’on ne connaît rien de son organisation inté- rieure ; cependant, d’après la description on est à même de fixer les rapports des Linguelles qui, quoique diffé- rentes pour plusieurs points des Phillidiens, doivent pourtant se placer non loin d'elles dans le système. LINGUIFORME, LINGULAIRE , LINGULE. Lingui- formis, Lingularis, Lingulatus. BoT. Qui affecte la forme d’une langue. LINGUISUGES. Latreille désigne ainsi (Hist. natur. génér. et particulière des Crust. et Ins.) une division de ses Insectes édentés, dont l’extrémité de la lèvre in- férieure forme une langue distincte. Cette divison com- prend les Hyménoptères. . ce mot. LINGULE. Linqula. moi. Séba avait figuré, depuis longtemps, la Lingule complète avec son pédicule, mais il l'avait considérée comme une espèce d’Anatife; ce qui est cause, probablement, du peu d'attention que l’on donna à sa citation, car Linné et Gmelin après lui, n'ayant vu sans doute que des valves séparées de cette Coquille, en firent une Patelle. Rumphius, par les mêmes motifs que Linné, se trompa également; il pen- sait que c'était l’osselet de quelque espèce de Limace, ce que Favanne avança aussi d’après lui. Chemnitz, qui vit la Coquille complète, la plaça parmi les Pinnes: il ignorail probablement l'existence du pédicule, sans quoi il n'aurait pas commis une pareille erreur. Bru- guière fut le premier qui établit un genre particulier pour celte Coquille qui était restée longtemps incer- taine entre des familles et des genres très-différents. Bruguière avait établi ce genre dans les planches de l'Encyclopédie, mais il ne put le caractériser, la mort l'ayant enlevé aux sciences avant qu'il eût pu achever son ouvrage. Ce fut Lamarck qui, le premier, carac- térisa ce genre dans le Système des Animaux sans ver- tèbres. Cuvier fit l'anatomie de ces Mollusques, et les trouva si différents des autres Acéphales qu’il fit alors pressentir qu'il serait nécessaire d’en faire un ordre à part avec les Orbicules et les Térébratules, ce que Lamarck ne tarda pas à réaliser dans la Philosophie Zoologique en établissant la famille des Brachiopodes qu’il composa des trois genres que nous venons de men- tionner. Félix de Roissy, dans le Buffon de Sonnini, suivit l’idée de Cuvier et de Lamarck, mais il alla plus loin qu’eux en réunissant aux trois genres des Bra- chiopodes les Cirrhopodes des auteurs, c'est-à-dire les Anatifes, les Balanes, Coronules, etc., qui, cerlaine- ment, s’en éloignent d’une manière notable. Lamarck, dans l’Extrait du Cours, laissa la famille des Brachio- podes composée telle qu’elle se trouvait dans la Philo- sophie Zoologique. Cuvier (Règne Animal) laissa éga- lement les Brachiopodes composés des mêmes genres. Lamarck, dans son dernier ouvrage, n’apporta non plus aucun changement à la famille des Brachiopodes, el le genre Lingule la terminant, se trouve le dernier des Acéphales, et par conséquent sur la limite de ceux- ci et des véritables Mollusques. Férussac, dans ses Ta- bleaux Systématiques, proposa quelques changements dans les Brachiopodes; il les distribua en plusieurs familles parce qu'il y joignit les genres Cranie, Théci- LIN dée et Magas ; il aurait pu y réunir, incontestablement, les Spirifères de Sowerby. Blainville, dans son article MoLLusQuE, du Dictionnaire des Sciences naturelles, fit aussi de grands changements dans cette famille. Outre les trois genres de Lamarck et de Cuvier, ainsi que ceux admis par Férussac, on y trouve, à titre de divi- sion des Térébratules, les genres faits à leurs dépens par Sowerby, et, de plus, les genres Strophomène de Raffinesque, Plagiostome, Dianchore et Podopside. Blainville, dans l'opinion où il est que les Lingules sont fort voisines des Patelles, quant aux points prin- cipaux de l’organisation, termine la classe des Céphalés par celles-ci, et commence la classe suivante, les Acc- phalés, par les Lingules, voulant ainsi établir un pas- sage presque insensible entre ces deux classes par ce rapprochement qui paraîl singulier. Latreille, dans ses Familles naturelles , a divisé les Brachiopodes en deux ordres et en plusieurs familles; dans le premier ordre, les Pédonculés, on trouve une première famille, les Équivalves, ne comprenant qu’un seul genre, qui est celui de la Lingule; la seconde famille, les Inéqui- valves, se compose aussi d’un seul genre, les Térébra- bratules. Le second ordre, les Sessiles, ne renferme qu’une seule famille établie sous le nom de Fixivalves; elle se compose des genres Orbicule, Cranie, et avec doute, des genres Radiolite et Sphérulite. En exami- nant la famille des Ostracés, du même auteur, on re- trouve plusieurs des genres que Blainville avait fait entrer dans les Brachiopodes, tels que Producte, Po- dopside, Dianchore, Plagiostome; cette vacillation fait voir que ces genres ont besoin d’être examinés avec tout le soin nécessaire pour décider de leur véritable place. Blainville, qui a eu occasion d'observer l'animal de la Lingule, au Muséum Britannique, ne se trouve pas entièrement d'accord avec la description faite par Cuvier. Le point le plus capital est ce qui est relatif au cœur. Cuvier a reconnu deux de ces organes, et Blainville pense que ce que Cuvier a considéré comme deux cœurs, n’était autre chose que deux oreillettes qui aboulissaient à un ventricule médian qui donnait nais- sance à une artère-aorte. . Voici les caractères que l’on doit donner à ce genre: coquille subéquivalve, aplatie, ovale, oblongue, tron- quée à son sommet, un peu en pointe à sa base, élevée sur un pédicule charnu, tendineux, fixé aux corps ma- rins ; charnière sans dents; animal déprimé, ovale, un peu allongé, compris entre les deux lobes d’un man- teau fendu dans toute sa moitié antérieure ou cépha- lique, et portant des branchies pectinées, adhérentes à la face interne; bouche simple, ayant de chaque côté un long appendice tentaculaire, cilié dans tout son bord externe, et se rétractant en spirale dans la coquille. On ne connaît encore qu’une seule espèce vivante de ce genre; il est rare de la rencontrer avec son pédicule qui est quelquefois fort long. Sowerby, dans son Mi- neral Conchology, a rapporté à ce genre des Coquilles fossiles dont il a fait trois espèces, et qui pourraient bien n'être que des variétés d’une même espèce, comme l’observe très-judicieusement Defrance. Il serait aussi possible que ces petites Coquilles, assez mal figu- rées, appartinssent au genre Moule, et fussent des es- | LIN pèces jeunes ou dont les crochets seraient médians. LiNGuLE ANATINE. Lingula Anatina, Lamk., Anim. sans vertèbres, t. vr, p. 258, n° 1; Séba, Mus., t. rx, pl. 16, fig. 4; Patella unguis, L., 15e édit., n° 95; Cuvier, Annales du Mus., t. 1, p. 69; toute la planche qui est en regard; Encyclop. méth., pl. 250, fig. 1, a, b,c. Les espèces fossiles de Sowerby sont : LINGULE MYTILOÏDE. Linqula mytiloides. (Mineral Conchology, pl. 19, fig. 1, 2.) LINGULE mince. Lingula tenuis, ib., fig. 3. LINGULE OVALE. Lingula ovalis, ib., pl. 19, fig. 4. LINGULINES. Lingulinæ. mor. Nom que quelques auteurs ont donné aux espèces fossiles du genre Lin- gule. F. ce mot. LINISQUE. Liniscus. o1s. Illiger désigne sous ce nom les aréoles ordinairement régulières de l’épiderme corné des pieds des Oiseaux, quand cet épiderme est réticulé. LINKIE. Linkia. écuin. Genre de la section des Stel- lérides, famille des Astérides, établi par Nardo qui lui assigne pour caractères : corps étoilé ; rayons tubereu- leux et allongés; bouche située au centre de la face inférieure, à rayons déprimés, avec des sillons pro- fonds, occupés par plusieurs rangées de pédicules; ori- fice du canal intestinal entouré de suçoirs et dépourvu de dents; peau poreuse dans les intervalles. LINKIE VARIOLÉE. Linkia variolata, N.; Asterias va- riolata, Lam., Link. Cette espèce offre cinq et rare- ment quatre ou six rayons allongés. presque cylindri- ques et atténués en pointe à leur sommet; son dos est parqueté de petiles pièces suborbiculaires, convexes, inégales, et qui ressemblent à des grains ou boutons de petite vérole; ces pièces sont quelquefois presque lisses, plus souvent finement granuleuses, et leurs in- terstices, enfoncés, sont quelquefois perforés, et sou- vent ne le sont pas. Elle habite les mers d'Europe. LINKIE. Linkia. Bot. Ce nom a été donné par Per- soon (Ænchirid., 1, p. 219) au genre Desfontainia de la Flore du Pérou. Il existait, en effet, deux genres dédiés au célèbre professeur du Jardin du Roi, et ad- mis sous les noms de Fontanesia et de Louichea. V. ces mots. Celui qui fait le sujet de cet article a été placé dans la famille des Solanées et dans la Pentandrie Mo- nogynie, L.; on lui assigne les caractères suivants : calice à cinq divisions profondes, linéaires, lancéolées; corolle campanulée, dont le tube est pentagone ; cinq étamines à anthères sagitlées ; ovaire supère, surmonté d’un seul style; baie à cinq loges polyspermes. L’es- pèce qui a servi de type à ce genre est le Linkia spi- nosa, Pers., Desfontainia spinosa, Ruiz et Pavon, qui croît dans les grandes forêts du Pérou. C’est un arbrisseau de trois à quatre mètres de hauteur, très- rameux, à feuilles opposées, ovales, dentées, à fleurs solitaires, portées sur des pédoncules axillaires. Les ha- bitants du Pérou en forment des haies vives; ses fleurs, d’une belle couleur rouge, lui donnent une certaine élégance. Ses feuilles ont une saveur amère et teignent le papier en jaune. Une seconde espèce a été décrite et figurée par Humboldt et Bonpland (Plantes équinoxia- les, t, 1, p. 157, t. 45) sous le nom de Desfontainia LIN 455 splendens. Elle croît sur les hautes montagnes du Pérou. LINLIBRISIN. Bor. Même chose que Julibrisin. 7”, ce mot. LINNÉE. Linnœæa. Bot. Genre de plantes dédié par Gronovius à l’immortel auteur du Systema Naturæ. Ce genre fait partie de la famille des Caprifoliacées et de la Pentandrie Monogynie, Lin. II ne se compose que d’une seule espèce, Linnœæa borealis. C'est une pe- tite plante vivace, ou plutôt un petit arbuste ram- pant et étalé sur le sol. Sa tige est très-grêle, cylindri- que, rameuse, assez longue, étalée; ses rameaux sont redressés, velus, ainsi que la tige, les feuilles, et en gé- néral toutes les parties vertes de la plante. Les feuilles sont opposées, courtement pétiolées, ovales ou ellipti- ques, dentées seulement vers leur partie supérieure, d’un vert clair. Les fleurs sont placées au sommet des rameaux qui s’allongent et sont nus, dans leurs trois quarts supérieurs; ils se divisent supérieurement en deux pédoncules grêles, terminés chacun par une seule fleur. À la base des deux pédoncules on trouve deux petites bractées subulées et opposées. Le calice est ad- hérent avec l'ovaire. Son limbe se compose de cinq divisions linéaires, dressées. La corolle est monopétale, en cloche allongée, à cinq lobes obtus; les étamines, au nombre de quatre, sont incluses et un peu inégales. L'’ovaire, qui offre trois loges, contenant chacune deux ovules suspendus, est surmonté d’un stigmate un peu renflé et à trois lobes peu marqués. Le fruit est une petite baie globuleuse, couronnée par le limbe du ca- lice. Cette petite plante, d’un port charmant, croit dans toutes les régions boréales de l’ancien et du nouveau continent. On la trouve dans les Alpes; elle est très- commune en Allemagne; elle vient également dans l'Amérique septentrionale, aux îles Aleuliennes, au Kamtschatka, en Sibérie, etc. On la cultive dans les jardins de botanique, mais on l’y conserve diffcile- ment. LINOCARPUM. 8or. Micheli (Genera, 1.21) donnait ce nom générique à une plante que Linné réunit au genre Linum, mais que les botanistes modernes regardent comme un genre distinct, sous le nom de Radiola, qui lui avait été imposé par Raï. /. RADIOLE. LINOCIERA. Bor. Genre de la famille des Jasminées et de la Diandrie Monogynie, Lin., établi par Vahl (Enumer., 1, p. 46) qui l’a ainsi caractérisé : calice à quatre dents; corolle à quatre pétales; deux étami- nes à anthères sessiles; ovaire supérieur, surmonté d’un seul style; baie sèche, à deux loges monospermes. Ce genre a été décrit par Swartz dans son Prodromus, sous le nom de Z'houinia, qui, ayant été appliqué à d’autres plantes, n’a pu être conservé pour le genre dont il est ici question. Jussieu et Lamarck le regar- dent comme congénère du Chionanthus, avec lequel il n'offre qu'une légère différence dans le fruit. 11 se compose de trois ou quatre espèces indigènes des An- tilles et des Indes-Orientales. Celles qu’on doit consi- dérer comme types sont : 10 Linociera ligqustrina, Vahl, ou T'houinia ligustrina, Swartz, Prodr. C'est un arbrisseau qui croît dans les lieux arides de la Ja- maïque. On dit que cette espèce a étéégalement trouvée 455 LIN à la Nouvelle-Hollande. 20 ZLinoctera latifolia, Vahl et Gærtn. fils, Carpol., t. 215; Chionanthus Domin- gensis, Lamarck. Elle habite l’île de Saint-Domingue. LINOCIRIE. Linociria. 80oT. Le genre proposé sous ce nom par Necker, Élém. bot., vol. 5, p. 366, fait partie du genre Goniocarpus de Thunberg. F. Gonto- CARPE. LINODESMON. 8or. Syn. de Cuscule. 7, ce mot. LINOGENISTA. BoT. Synonyme ancien de Gênet. 7. ce mot. LINOIDES. BoT. Synonyme de Linum Radiola, L. LINOPHYLLUM. Bot. Nom donné par les botanistes anciens à plusieurs plantes dont les feuilles étroites rappelaient celles de quelques espèces de Lin; tel est le Thesium Linophyllum, L., etc. LINOSOSTIS. Bot. Même chose que Hermubotane. V”. ce mot. LINOSPARTUM. Bot. Ce nom, appliqué par les an- ciens au Séipa tenacissima, est donné par Adanson au Lygeum Sparlum, XL. LINOSTOME. Linostoma. Bot. Genre de la famille des Daphnoïdées, élabli par Wallich, pour une plante de l’Inde, que Roxbourg avait considérée comme devant appartenir au genre Nectandra, mais qui en diffère par les caractères suivants : fleurs hermaphrodites; périgone coloré, tubuleux, avec son limbe divisé en cinq parties, ayant chacune à leur base et près de l’orifice, deux squammules opposées et un peu en massue; dix étamines longuement exsertes, insérées sur deux rangs à la gorge du tube; ovaire uniloculaire, renfermant un ovule pendant et anatrope; style terminal; stigmate capité. Le fruit est un drupe sec, monosperme et nu; la semence est inverse ; l’albumen charnu et peu abon- dant ; l'embryon orthrotopé ; les cotylédons semi-orbi- culaires ; la radicule conique et supère. Les Linostomes sont des arbrisseaux à feuilles opposées, courtement pétiolées, lancéolées, très-entières, glabres ; les fleurs, portées sur des pédoncules, sont réunies en ombelle terminale. LINOSYRIDE. Linosyris. Bot. Ce genre de la famille des Synanthérées, tribu des Astéroïdées , a été formé primilivement par Lobel (Histor., 225) puis adopté par H. Cassini avec les caractères suivants : calathide in- couronnée, équaliflore, multiflore, régulariflore et an- drogyniflore; péricline campanulé, inférieur aux fleurs, formé de squammes imbriquées, appliquées, obovales- oblongues, coriaces, surmontées d’un long appendice étalé, linéaire-subulé, foliacé; clinanthe large, pla- niuscule, fovéolé, à cloisons basses, charnues, dentées; ovaires pédicellés, oblongs, un peu comprimés bilaté- ralement, couverts de longs poils; aigrette colorée, plus courte que la corolle, composée de squammellules très-nombreuses, très-inégales, disposées sur plusieurs rangs, filiformes, amincies au sommet et très-barbel- lulées ; corolles à limbe bien distinct du tube el profon- dément divisé en cinq lanières très-longues, linéaires, très-élalées, arquées en dehors ; anthères élevées au- dessus de la corolle; stigmatophores élevés au-dessus des anthères ; fleurs jaunes. LINOSYRIDE VULGAIRE. Linosyris vulgaris, Cass.; Chrysocoma Linosyris, L.; Aster Linosyris, Bernh.; LIN Crinilaria linosyris, Lesson; Erigeron Linosyris, Clairv. Ses feuilles sont linéaires, glabres; ses capilu- les sont réunis en corymbe, et ils ont l’involuere formé de squammes appendiculées, squareuses, étalées vers le sommet. Europe. De Candolle adjoint à cette espèce : Chrysocoma bi- flora, Lin.; Chrysocoma villosa, Lin.; Chrysocoma divaricata, Fisch.; Chrysocoma caudidans , Delil.; Chrysocoma spathulata, Forsk.; Chrysocoma mon- tana, Vahl; Chrysocoma uniflora, Spr., et Aster dracunculoides, Lindley. LINOTTE, o1s. L'une des espèces les plus communes du genre Gros-Bec, qui s'élève fort bien en domesticité, et dont Lesson a fait le type d’une race ou division du genre. LINSCOTSIA. Bor. Synonyme de Limeum. V. Lr- MÉOLE. LINSENERZ. min. C'est-à-dire Minerai lenticulaire. Nom donné par Blumenbach au Fer hydraté globuli- forme, et par Werner au Cuivre arséniaté, cristallisé en octaèdres obtus. LINTEARIA. BoT. Vulgairement Bois à dentelle. 7. LAGET. LINTERNUM. Bor. Synonyme d'Alaterne. 7. ce mot. LINTHURIE. Linthuris. mor. Montfort, dans la Gonchyliogie systématique, t. 1, p. 254, propose sous ce nom un genre de Coquilles cloisonnées, dont il a donné la figure à sa manière, c’est-à-dire avec des ad- ditions, et qui ne peut raisonnablement se rapporter qu’au genre Cristellaire de Lamarck. F. ce mot. LINUCHE. ZLinuches. AcAr. Genre de Médusaires, établi par Eschscholtz (p. 19) pour une Acalèphe que Swartz avait placée parmi les Méduses. Cette espèce est intermédiaire entre les genres Dianœæa d’Eschscholtz et Saphenia du même auteur; il fait comme eux par- tie de la famille des Géryonides, dans la division des Cryplocarpes, c’est-à-dire qu'il porte inférieurement un pédoncule de la même consistance gélatineuse que l’ombrelle, et incapable de livrer passage à des aliments solides. Les caractères de ce genre sont d’avoir plu- sieurs cirrhes marginaux, un pédoncule dilaté au som- met et huit canaux partant de ce sommet, pour se ren- dre au bord du disque, en se bifurquant et en émettant des rameaux latéraux. LINUCHE oNGuICULÉE. Linuche unguiculata, Esch.; Medusa unguiculata, Sw.; Dianæa unguiculata, Lam.; Pelagia unguiculata, Péron. Elle est orbicu- laire, plane en dessus, à seize rayons et crénelée sur les bords; quatre bras courts et très-larges; sa couleur est bleuâtre, avec des taches brunes à la base du pédon- cule. Taille huit lignes. Des côtes de la Jamaïque. LINUM. BoT. 7. Lin. LINYPHIE. Linyphia. ARAcHN. Genre de l’ordre des Pulmonaires, famille des Aranéides, section des Dipneu- mones, tribu des Orbitèles, établi par Latreille, et ayant pour caractères : mâchoires carrées, droites, presque de la même largeur; yeux disposés de la manière sui- vante : quatre au milieu, formant un trapèze dont le côté postérieur, plus large, est occupé par deux yeux beaucoup plus gros et plus écartés; les quatre autres groupés par paires, une de chaque côté, et dans une LIN direction oblique. Ces Arachnides diffèrent des Pholcus par les yeux et par la forme du corps; elles s’éloignent des Ulobores par les quatre yeux de devant, qui sont placés à intervalles égaux dans ces dernières; enfin, des caractères de la même valeur les distinguent des Té- tragnathes et des Épeires. Les Linyphies vivent sur les buissons, les Genévriers, les Pins et encore sur les fenê- tres et les coins de murailles; elles y construisent une toile horizontale, pendue entre les branches, si c’est sur un arbre, mince et dont l'étendue varie à raison de la proximité ou de l'éloignement des points d'attache. Pour la maintenir parfaitement horizontale, elles ten- dent par dessus des fils perpendiculaires et obliques qu’elles fixent aux lieux environnants. L’Araignée se tient ordinairement au milieu de sa toile, dans une posi- tion renversée, ayant le ventre en haut; un insecte a-t-il le malheur de se laisser engager dans ce filet, la proprié- taire accourt, le perce avec ses mandibules à travers la toile, et ensuite y fait une déchirure afin de le faire passer et de le sucer, ce qu’elle fait sans l’envelopper de soie, l’insecte étant mort ou affaibli par l'effet du venin. Les mâles ressemblent si peu à leurs femelles qu’on ne les croirait pas de la même espèce ; ils se trou- vent toujours placés dans la même toile que les femel- les, pendant le mois de septembre; leurs pattes sont beaucoup plus grêles et plus allongées; leur abdomen est aussi beaucoup plus long ; leurs palpes sont termi- nées par un gros bouton qui se sépare en deux quand on le presse, et présente deux pièces écailleuses, en forme de valves de Coquilles, du milieu desquelles on voit sortir d’autres pièces ; on y en remarque surtout en forme de crochet et un tuyau court el annelé. Les mâles sont bien plus heureux que ceux des Épeï- res et des autres Araignées, puisque, d’après Degéer, ils sont reçus par leurs femelles qui ne font aucun mou- vement qui puisse leur donner sujet de craindre pour leurs jours. Les deux sexes, au moment de l’accouple- ment, sont dans une posilion renversée, le ventre de l'un vis-à-vis le thorax de l’autre ; ils entrelacent leurs pattes, et le mâle introduit le bouton de l'extrémité de ses palpes dans l’ouverture sexuelle de la femelle, et l'y laisse une ou deux minutes; puis le retire et recom- mence le même jeu avec ses deux palpes alternative- ment. Pendant tout ce temps, son ventre a un mouve- ment de vibration. A l’époque de la ponte, le ventre des femelles grossit beaucoup ; le cocon dans lequel elles mettent leurs œufs est composé d’une soie lâche; elles le placent auprès de leur toile; les œufs sont d’un rou- geâtre tirant sur le jaune ; ils ne sont point agglutinés entre eux. Ce genre se compose de plusieurs espèces. LINYPHIE TRIANGULAIRE. Linyphia triangularis, Latr., Walck. (Hist. des Aranéides, fasc. 5, tab. 9, la femelle); Aranea resupina sylvestris, Degéer. Les yeux sont placés sur des taches noires; le tronc est d’un brun roussâtre clair, avec trois lignes noires ; l’abdo- men est ovale, court ou presque globuleux, avec une bande brune, marquée de petites taches blanches, dé- coupée sur les bords le long du milieu du dos; elle est longue de six à sept millimètres, et fait son nid dans les bois. Elle est fort commune à Paris, au bois de Bou- logne. G DICT. DES SCIENCES NAT, LIO ESS CA 1 LINZA. BoT. Espèce du genre Ulve. F. ce mot. LION. mam. Espèce du genre Chat. 7. ce mot. On a étendu le nom de ce Carnassier, qualifié de roi des ani- maux, à un Lézard, à un Crustacé de la Méditerranée du genre Galathæa, au Couguar qu’on appelait Lion d'Amérique, au Mirméléon (Lion des Fourmis}), au Phoca jubata (Lion marin), aux larves des Hémérobes (Lion des Pucerons), etc. LIONCEAU. mam. Le jeune Lion. LIONDENT. Leontodon. 8oT. Ce genre, de la famille des Synanthérées, Chicoracées de Jussieu, et de la Syn- génésie égale, L., présente les caractères suivants : in- volucre campanulé, composé de folioles inégales, irré- gulièrement imbriquées, appliquées, oblongues ou lancéolées; réceptacle marqué de petites fossettes plus ou moins profondes ; calathide formée de demi-fleurons | en languettes, nombreux et hermaphrodites; akènes oblongs, surmontés d’un bourrelet et d’une aigrette composée de paillettes et de poils soyeux. Linné ré- unissait à ce genre le T'araxacum, que Tournefort en avail séparé et qui en a été de nouveau démembré par les botanistes modernes. Le nombre des espèces de Liondents s’élève à plus de quinze, parmi lesquelles on peut citer comme les plus communes en France les Leontodon autumnale, Leontodon hastile et Leontodon hispidum de Linné. Presque toutes sont indigènes de l'Europe et surtout de la région méditerranéenne. LIONNE. mau. La femelle du Lion. 7. ce mot et CHAT. LIOPHLÉE. 1Ns. Genre de Coléoptères Tétramères, famille des Rhynchophores ou des Curculionides, établi par Germar, adopté par Schoonherr et par Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.), avec les caractères sui- vants : antennes longiuscules, minces, coudées, com- posées de douze articles, dont les deux premiers les plus longs, et les autres graduellement plus courts jusqu’à la massue formée des cinq derniers, ovale el acuminée; trompe à peine plus longue que la tête, plus épaisse au bout et cylindrique; yeux arrondis, peu saillants; corselet transverse, tronqué aux deux extrémités, arrondi latéralement et plus étroit en avant; écusson distinct et triangulaire; élytres gran- des, ovales, convexes; jambes mutiques; tarses larges et spongieux en dessous. Le type de ce genre, entière- ment formé d'espèces européennes, est le Curculio nubilus de Fabricius. LIORHYNQUE. Liorhynchus. NT. Genre de l’ordre des Nématoïdes. Caractères : corps élastique, cylindri- que; têle dépourvue de tubercules, munie d’une trompe rétractile et lisse. Ce genre, établi par Rudolphi, ne renferme que trois espèces dont deux sont imparfaile- ment connues; peut-être même devrait-il être supprimé ou au moins rélabli avec d’autres caractères. Dans son Synopsis, Rudoiphi ne se dissimule point que ce genre est très-artificiel ; il n’a pas jugé à propos cependant de rien changer à ce qu’il avait institué dans l'Histoire des Entozoaires; la plupart des auteurs l’ont adopté tel qu’il est : il en sera de même ici. L'animal sur le- quel ce genre à d’abord été fondé, est un petit Néma- toïde long de deux ou trois lignes et pas plus gros 28 LIi0 qu'un cheveu; Rudolphi l'a observé une seule fois et en abondance, dans les intestins grêles d’un Blaireau; per- sonne ne l’a retrouvé depuis; tout ce qu’il put consta- ter, c'est que cet animalcule avait un intestin de cou- leur noirâtre, et que sa tête était munie d’une trompe courte et lisse, qu’il faisait rentrer et sortir, el au moyen de laquelle il se fixait aux villosités des intestins. Il a rapporté à ce genre un autre Ver trouvé dans l’estomac d’un Phoque, et décrit avec peu de détails, comme un Ascaride, par Müller et Fabricius. Gmelin et Zeder en ont fait un Échinorhynque; on ne sait du reste à quel genre il appartient véritablement. Enfin Rudolphi rap- porte encore aux Liorhynques un Ver trouvé par Zeder dans l'estomac de l’Anguille. Ce dernier auteur le nomma d’abord Goezia inermis, ensuite Cochlusiner- mis, et la descriplion qu’il en a donnée est loin d’être exacte. Celle produite par Rudolphi dans le Synopsis, (p. 507) est beaucoup meilleure; il regrette de n'avoir pu observer ce Ver vivant. Eudes Deslongchamps l’a trouvé en abondance dans l’estomac des Anguilles ; il l'a observé vivant, et ayant étudié son organisation autant qu’a pu le permettre la délicatesse de ces ani- maux, il a ajouté quelques observations à celles de Ru- dolphi. Les plus grands qu’il ail vus avaient un pouce de longueur et leur diamètre égalait celui d’un fil de rrosseur moyenne; ils étaient blancs, rigides et diffi- ciles à casser; leur grosseur élait à peu près égale dans toute leur étendue, néanmoins un peu atténuée vers les extrémités. La peau est couverte d’anneaux nom- breux, très-finement el très-élégamment denticulés en arrière; dans les quatre cinquièmes postérieurs de l’a- nimal, les anneaux forment à peine une saillie sur la peau, mais en avant où ils sont plus écartés et moins nombreux, ils sont beaucoup plus saillants et leurs denticules plus évidentes; ils jouissent également d’une plus grande mobilité. Lors des mouvements de l’ani- mal, on les voit s’écarter et se rapprocher continuelle- ment. Ils forment des anneaux complets et non des tours de spirale, comme l’a cru Zeder, qui pour cela avait nommé ce Ver Cochlus. L’analogie de mouve- ment et de ressemblance avec les autres Nématoïdes ne permet pas de douter qu’il n'existe deux plans de fibres : un extérieur transversal, l’autre sous-jacent et longitudinal. Au-devant du premier anneau antérieur se trouve la tête ou si l’on veut la trompe. Elle est de forme conique, tout à fait lisse, nue et très-mobile; on la voit s’allonger en pain de sucre ou se raccourcir et prendre une forme hémisphérique ; mais elle ne rentre point dans le corps comme la trompe des Échinorhyn- ques; elle n’est point rétractile,mais seulement contrac- tile. La bouche est une très-petile ouverture arrondie, punctiforme, située à l'extrémité antérieure de la tête; elle n’a point de lèvres, comme l'a cru Zeder et aprèslui Rudolphi. La queue des femelles est droite et terminée par une papille très-aiguë; celle des mâles est roulée en spirale et son extrémité est plus obtuse. L’intestin s'étend sans courbures de la bouche à l'anus; il est d'abord très-étroit dans la partie antérieure de la ca- vité vésicale, que les organes génilaux ne remplissent point; il ne paraît point adhérent; on le voit suivre les mouvements de la tête ; il s’élargit ensuite et vient, LIiO après s'être rétréci de nouveau, se terminer à l'anus, petite ouverture transversale, placée à peu de distance de l’extrémité postérieure. Les mâles sont moins longs que les femelles, et, toujours proportions gardées, beaucoup plus grêles. La verge (apiculum) est unique, courbée, longue et cylindrique; elle sort à une très-pe- tite distance de l'extrémité postérieure ; mais on ne peut distinguer si c’est pas l’anus ou par une ouverture par- ticulière. Deslongchamps n’a pu voir non plus les re- plis de la peau, en forme d'ailes, que Rudolphi dit exis- ter sur les parties latérales de la queue et entre lesquels la verge ferail saillie; il n’a rien aperçu qui pût en faire soupçonner l’existence, et cependant il a examiné au moins une vingtaine de mâles. L’organe génital mâle extérieur se compose d’une vésicule séminale peu longue et d’un conduit préparateur plus gros que la vésicule à son origine et qui finit en s’amincissant d’une manière insensible. Ces deux parties se distinguent l'une de l’autre par un rétrécissement très-prononcé; ré- unies, elles ont à peine deux fois la longueur de l’animal et forment plusieurs replis autour de l'intestin. Les or- ganes génitaux de la femelle sont disposés comme dans tous les Nématoïdes.Il n’a pu apercevoir extérieurement la vulve qui est sans doute cachée par le repli d’un des anneaux, mais en ouvrant l’animal et en suivant les ovaires, il les a vus se réunir pour former l’utérus qui se termine par un vagin assez long; ces deux der- niers organes sont toujours silués dans la partie anté- rieure de la cavité viscérale. Il n’a pu voir encore à quel point le vagin aboutit intérieurement, cet organe s’est toujours trouvé détaché dans les manœuvres que l’on a faites pour ouvrir, au moyen d’une aiguille émoussée, la peau qui est fort résislante. Les ovaires sont très- blancs, assez gros, el d’une dimension égale dans les deux tiers de leur étendue, puis ils se rétrécissent subi- tement et se terminent par un conduit filiforme, exces- sivement ténu ; leur longueur égale à peu près trois fois celle de l’animal ; ils ne diffèrent point, pour la forme, des ovaires des Filaires. Les œufs sont ellipti- ques, transparents sur leurs bords et marqués d’une grande tache opaque dans leur milieu. Les espèces rap- portées à ce genre sont les Ziorhynchus truncatus, gracilescens et denticulatus. LIOTHE. Liotheurn. 1Ns. Aptères; genre de l’ordre des Anoploures, institué par Nitzch, qui lui assigne pour caractères : (ète déprimée, scutiforme et horizon- tale; bouche inférieure, mais rapprochée du front; mandibules bidentées, dures et courtes; labre légère- ment échancré; palpes maxillaires longues, filiformes, quadriarticulées ; lèvre inférieure légèrement échan- crée; antennes composées de quatre articles, dont le dernier, ovale ou globuleux, est uni au précédent par un pédicule, et forme avec lui la massue; yeux situés sous un rebord de la tête, près des antennes; thorax biparti ou triparti ; mésothorax petit et quelquefois in- distinct; abdomen formé de dix segments; tarses droits, propres à la marche, biarticulés et munis de deux cro- chets distincts, écartés, droits à leur base et crochus à leur sommet. Ces parasites vivent sur les Oiseaux. On trouve assez fréquemment en Europe le Liotheum sub- æquale, Nilz.; Pou du Corbeau, Lyonnet ; Liotheuin LIP 10-fasciatum, Nitz.; Pou du Héron, Lyon. ; Liotheum Phanerostigmatum, Nitz.; Ricin du Coucou, Drap.; Liotheum giganteum, Nitz.; Pou du Buzard, Geoff.; Liotheum Dolicocephalum, Nitz.; Pou du Loriot, etc. LIOYDIE. Lioydia. 8oT. Le genre que Necker a créé sous ce nom, dans la famille des Synanthérées, aux dépens du genre Znula de Linné, n’a point été adopté par les botanistes, et De Candolle l’a fondu dans son genre Printzia. 1”. ce mot. LIPALITHE. min. Nom donné par Lenz à une variété de Quartz qui se rapproche de la Calcédoine ou du Silex pyromaque (John, Recherches chimiques, t.1v,p. 190). LIPARE. Liparus. ins. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Tétramères, famille des Rhyncho- phores, tribu des Charansoniles de Latreille (Familles naturelles du Règne animal), établi par Olivier et ayant pour caractères : massue des antennes de quatre arti- cles commençant au huitième; menton proportionnel- lement plus grand que dans les genres Charanson, Brachyrhine, Brachycère, etc. Museau ou trompe libre non reçu dans un sillon ou enfoncement du préster- num; point de pieds sauteurs; jamais de forts cro- chets aux jambes; pénultième article des tarses bilobé; antennes coudées. Ces insectes se distinguent des Bra- chyrhines, des Rhynchènes, etc., par des caractères tirés de la forme des antennes et du nombre d'articles qui constituent la massue; ils s’éloignent des Bronchus et des Plinthus en ce que ceux-ci ont la massue des antennes composée de trois articles. Les Lipares vivent presque toujours àterre; leurs mœurs ne sont pasencore bien connues. Schoonherr paraît ne point avoir adopté ce genre, mais Dejean (Cat. des Col., p. 88) en men- tionne neuf espèces qui sont toutes propres à l’Europe. LIPARE GERMAIN. Liparus germanus, Qliv. (Col., t. v, no 83, pl. 52, fig. 495, et pl. 4, fig. 45). Très-noir; corselet pointillé, marqué de deux points d’un gris fauve, formés par des poils; élytres chagrinées, ré- unies, tantôt sans taches, tantôt mouchetées de rous- sâtre; cuisses plus ou moins dentées. On le trouve au pied des murs dans l'herbe. Taille, sept lignes. LIPAREA. Bor. Synonyme de Colutea arborescens, L. /. BAGUENAUDIER. LIPARENA. BoT. Synonyme de Drypètes. 77, ce mot. LIPARÈTRE. Liparetrus. 1ns. Genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Lamellicornes, tribu des Mélolonthides, créé par Mac Leay qui lui assigne pour caractères : bord antérieur du labre apparent; mandi- bules fortes, en majeure partie cornées, n’offrant au plus qu’un appendice membraneux et velu, situé dans la concavilé ou échancrure du côté interne; l’extrémité supérieure fortement tronquée, avec deux ou trois dents ou saillies angulaires ; dents maxillaires robus- tes; antennes composées de neuf articles et la massue de trois feuillets; corselet beaucoup plus large que long; corps ovoïde et bombé; crochets des tarses bifides. LiPARÈTRE CONVEXE. Liparetrus convexus, Mac Leay. Il est entièrement noir et velu, à l'exception des pattes qui sont brunes; ses élytres sont ciliées. Cette espèce est la plus petite de toutes celles qui font partie de la tribu des Mélolonthides. Elle est commune sur différents points de la Nouvelle-Hollande, LIP 459 LIPARIDE. Liparis. por. Genre de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie, L., proposé par le professeur Richard, dans son travail sur les Or- chidées d'Europe, et adopté par J. Lindley (Botan. Regist., 882). Ce genre a été formé aux dépens des Mulaxis, et a pour type le Malaxis Loeselii de Swartz. Voici ses caractères : le calice est étalé; le labelle est supérieur, sessile , entier, un peu creusé en goullière; le gynostème est allongé, recourbé, membraneux sur ses bords dans sa partie supérieure ; l’anthère est ter- minale, operculée, contenant deux masses polliniques solides, ovoïdes, partagées en deux par un sillon lon- gitudinal. Ce genre diffère surtout du Malaxis par son gynostème allongé et membraneux sur ses bords, et par ses masses polliniques divisées. Outre le Malaxis Loeselii, on doit encore y rapporter les espèces sui- vantes : Malaxis liliifolia, Malaxis flavescens, Du Petit-Thouars; Malaxis purpurascens, Du Petit- Thouars; le Cymbidium bituberculatum , Hooker, Exot. Flor., 116; le Malaxis disticha, Du Petit- Thouars; le Malaxis cæspitosa, Du Petit-Thouars, etle Cymbidium reflezum, Brown. Ces espèces sont généralement de petites plantes, ayant la tige renflée et bulbiforme à sa base, des feuilles presque toujours radicales et au nombre de deux, tantôt membraneuses, tantôt charnues; de petites fleurs jaunâtres. Elles sont terrestres ou parasites. LIPARIDE DE GUINÉE. Liparis Guineensis, Lindl., Bot. reg., 1671. Son pseudobulbe est ovale, de la gros- seur d’une forte noisette, enveloppé de tuniques mem- braneuses, foliacées, verdâtres et striées longitudinale- ment; il produit quatre ou cinq feuilles progressivement plus grandes et atteignant la longueur de quatre pou- ces, sur quinze à seize lignes de large; ces feuilles sont oblongues-lancéolées, pointues au sommet, engaînantes à la base, marquées de huit plis ou stries profondes, et d’un vert presque foncé; du sein des feuilles s'élève une hampe d’un demi-pied environ, dont l'extrémité se garnit d’une dizaine de petites fleurs d'un vert blanchà- tre, réunies en grappe. Le calice est étalé, avec les sé- pales latéraux plus courts que le labelle, qui est supé- rieur, sessile, bilobé, un peu creusé en goultière, orné à la base de deux taches jaunâtres vers l'extrémité du limbe ; le gynostème est allongé, recourbé, membra- neux sur ses bords et dans sa partie supérieure, qui est blanche; l'anthère est terminale, operculée, contenant deux masses polliniques solides, ovoïdes, partagées en deux par un sillon longitudinal. Cette Orchidée se plante en pot dans un mélange de détritus de vieux bois et de terreau de bruyère; on place le pot dans la tannée et le plus près possible des vi- traux de la serre dont le séjour constant est indispen- sable à l’existence de la plante qui se propage par la séparation du pseudobulbe produit de la végétation annuelle. LIPARIE. Liparia. BoT. Genre de la famille des Lé- gumineuses, et de la Diadelphie Décandrie. Linné, à qui l’on doit l'institution de ce genre, y comprit d’abord quatre espèces, mais le professeur De Candoile, dans sa révision de la famille des Légumineuses, n’a véritable- ment trouvé qu’une seule Liparie, et il a dû répartir CSS CN — ESIP, les autres dans son genre Priestleya, où elles se trou- vent groupées sous des caractères beaucoup plus con- cordants. Le genre Liparia, ainsi nommé de lemapos, brillant, parce que le sommet florifère de ses Liges est en quelque sorte recouvert d’un vernis qui les fait briller du plus vif éclat, appartient à la pointe méri- dionale de l'Afrique ; c’est, dans la seule espèce qui le constitue maintenant, un arbrisseau qui, au rapport des voyageurs, est assez commun, non dans les envi- rons du cap de Bonne-Espérance, mais un peu au delà, dans l’intérieur des terres hottentotes, et même jus- qu'aux limites de la Cafrerie; on le trouve parmi les buissons qui couvrent les marécages et les rives des fleuves. Il a été connu de Ray qui le considérait comme un Genista, puis de Burmann qui l’a rangé parmi ses Leucadendron. Lamarck, qui n’a pas voulu admettre le genre Liparia, en a disséminé toutes les espèces dans le genre Borbonia, dont les caractères, il est vrai, sont très-peu différents. Ces incertitudes n’ont duré aussi longtemps que parce qu’il était difficile de bien constater les caractères de la Liparie, que l’on m'avait pu, jusque-là, étudier que sur des échantillons d'herbier : elles ont commencé à se dissiper, lorsque F. Masson a eu fait parvenir la plante en Europe, vers 1794; on l’y cullive depuis cette époque, et chaque année, aux mois d’avril et de mai, il reproduit ses jo- lies fleurs. LIPARIE SPHÉRIQUE. Liparia spherica, L. C'est un arbrisseau de six à huit pieds de hauteur, dont la tige droite, cylindrique, se divise en quelques rameaux garnis de feuilles nombreuses, sessiles, lancéolées, glabres, d’un beau vert, avec des nervures blanchâtres etune sorte de bordure cartilagineuse, de la même cou- leur. Les fleurs sont jaunes, grandes, disposées au nom- bre de vingt à vingt-cinq ou plus, au sommet des ra- meaux, en une tête arrondie, environnée à sa base par uninvolucre composé de trois à quatre rangs de grandes bractées ovales, aiguës, semi-pétaloïdes, d’un vert jau- nâtre. Chaque fleur est portée sur un pédoncule court, velu, muni à sa base d’une bractée semblable à celles qui forment l'involucre. Le calice est monophylle, cy- lindrique inférieurement, partagé à son bord en cinq divisions dont les quatre supérieures sont aiguës, pu- bescentes, à peu près égales, et dont l'inférieure est trois fois plus grande, ovale, presque glabre, de la même couleur et consistance que les bractées. La co- rolle est papilionacée , à étendard ovale-oblong, plus grand que les ailes qui sont oblongues, enroulées l’une dans l’autre par leur bord inférieur, et un peu bilobées en cette partie : la carène, à peu près de la même longueur que les ailes, est formée de deux pétales presque linéaires, distincts à leur base et dans leurs deux tiers inférieurs, réunis et adhérents dans le reste de leur étendue. Les étamines, au nombre de dix, ont neuf de leurs filaments réunis en un seul corps par leur partie inférieure, libres et filiformes dans le reste de leur étendue, terminés de même que le dixième filament, qui est entièrement distinet, par des anthères oblongues. L’ovaire est oblong, velu, surmonté d’un style filiforme, ascendant, terminé par un stigmate simple. IDE UNE Get arbrisseau doit être tenu en serre chaude, cul- tivé dans le terreau de bruyère pur et constamment humecté, surtout du moment où la fleuraison se décèle comme prochaine. On le multiplie facilement de mar- cottes, et quelquefois les boutures étouffées sous cloche réussissent. Le moyen le plus avantageux serait le semis ; mais il faut des graines récoltées sur le sol na- tal, car il n’en a point encore produit de fertiles dans nos serres. LIPARIS. pois. Espèce du genre Cycloptère.”.ce mot. LIPARIS. Liparis. 1Ns. Ce nom a été donné par Ochsenheimer à un genre de Lépidoptères qu’il a formé avec les Arctia Monacha, dispar, Salicis, Chrysor- rhœa, auriflua, etc. V. ARCTIE. LIPIN. mor. Dénomination imposée par Adanson (Voy. au Sénég., p. 195, pl. 8, fig. 18) à une Coquille nommée Murex afer par Linné, et placée dansle genre Fuseau, sous le nom de Z'usus afer, par Lamarck (Anim. sans vert.,t. Vir, p. 151, n° 29). LIPOCARPHE. Lipocarpha. 8or. Ce nom a été donné par R. Brown (Botany of Congo, p. 40) au genre qu'il avait nommé ÆZypæœlyptum , d’après Vahl, dans son Prodromus Floræ Novæ-Hollandiæ. C’est pour évi- ter qu’on le confonde avec l’Æypælyptum de Richard, autre genre très-voisin, qu’il a cru nécessaire de pro- poser ce changement de dénomination. Le genre Lipo- carpha appartient à la famille des Cypéracées et à la Triandrie Monogynie. R. Brown le caractérise ainsi : écailles imbriquées, uniflores; périanthe membraneux, à deux valves presque égales, opposées aux écailles; point de soies hypogynes; style bifide caduc; akène renfermé dans le périanthe. Les plantes de ce genre ont des chaumes sans nœuds, triquètres, munis de feuilles à la base; leurs fleurs forment des épis terminaux, agrégés, capituliformes et entourés par un involucre. L'Aypælyptum argenteum de Vahl peut être consi- déré comme le {ype de ce genre, et doit prendre le nom de Lipocarpha argentea. Cette plante croît sur la côte ouest d'Afrique, ainsi que dans l'Amérique méridio- nale. On devra lui réunir l'Æypælyptum microcepha- lum de la Nouvelle-Hollande, sous le nom de Zipocar- pha microcephala. LIPONIX. o1s. Synonyme de Rouboul. 7. Cryr- TONIX. LIPOQUÈTE. Lipochæta. Bot. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, formé pri- milivement par Lessing, sous le nom de Lipotriche (in Linnæa, 1851), mais auquel De Candolle a dû sub- stituer celui-ci, parce que l’autre se trouve déjà em- ployé par Robert Brown. Les caractères du genre Li- pochæta sont : capitule mulliflore , radié; fleurons de la circonférence femelles, disposés sur une rangée, ceux du disque hermaphrodites, à cinq dents; involucre ovale ou campanulé, formé de deux ou trois rangs de squammes ovales et serrées ; réceptacle planiuscule, à paillettes membraneuses et compliquées; style du dis- que à rameaux appendiculés au sommet; akènes de la circonférence triangulaires, à peine subulés, les angles sont souvent prolongés en une arête persistante ou en une dent sétiforme. ceux du disque sont comprimés, su- bulés et munis d’arêtes vers la face interne, qui est la plus LIrP large. Ce genre se compose d'une dizaine d'espèces qui constituent des sous-arbrisseaux ou de simples plantes herbacées, à feuilles opposées, courtement opposées ou sessiles, ovales-lancéolées, un peu dentées en scie et à plusieurs nervures; les capitules sont pédicellés, solitaires ou ramassés en corymbe; les fleurs sont jaunes. LIPOQUÈTE MONOCÉPHALE. Lipochæta monocephala, De Cand. Sa tige est frutescente, cylindrique et gla- bre; ses feuilles sont pétiolées, ovales-lanctolées, den- tées, à trois nervures et scabres ; les pédoncules sont axillaires , solitaires , portant un capitule dont l’invo- lucre a ses squammes disposées sur deux rangées. Des Antilles. LIPOSTOME. Lipostoma. roT. Genre de la famille des Rubiacées, Tétrandrie Monogynie, créé par David Don, pour une plante qui a été prise successivement par les botanistes, pour une Æginétie et une Hédiotide. Les caractères essentiels de ce nouveau genre sont les suivants : calice à quatre divisions; corolle tubuleuse, à quatre lobes; capsule operculaire et polysperme. LIPOSTOME EN TÈTE. Lipostoma capitatum, D.; Ægi- netia capitata, Grah.; Hedyotis campanuliflora, Hook. Sa tige esl presque ligneuse, cylindrique, simple ou peu rameuse, couverte d’un léger duvet grisâtre; les feuilles sont opposées, courtement pétiolées, ovales- lancéolées, entières, nervurées,acuminées, pubescentes en dessous; les stipules sont connées, faiblement séta- cées; les pédoncules sont axillaires, solitaires, beau- coup plus courts que les feuilles, portant de petites fleurs nombreuses el ramassées en tête. De l'Inde. LIPOSTOME SOYEUX. Lipostoma sericeum, D. Il res- semble beaucoup au précédent, mais le duvet qui re- couvre plusieurs de ses parties est plus long et plus serré; ses feuilles sont ovales et pointues. LIPOTRICHE. BoT. Genre de la famille des Synanthé- rées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie su- perflue, L., établi par R. Brown (Observ. on the Com- positæ, p. 118) qui l'a ainsi caractérisé : involucre dont les écailles sont imbriquées sur deux rangs et pres- que égales ; réceptacle convexe, garni de paillettes fo- liacées, distinctes; capitule radié; fleurons du disque hermaphrodites, ayant les stigmales munis d’un appen- dice aigu et hispidule ; demi-fleurons de la circonfé- rence, sur un seul rang, en languettes, el femelles; akènes à peu près uniformes, turbinés, surmontés d’une aigrette soyeuse et caduque. Ce genre qu’il ne faut pas confondre avec celui produit par Lessing, et auquel le professeur De Candolle a substitué le rom de Lipo- chœta, V. Liroquère, est voisin du Melananthera de Richard et de Brown; il offre aussi de l’affinité avec l’£- clipta de Linné, le /7’edelia de Jacquin et le Diomedea de Cassini : ce dernier le place dans sa section des Hé- lianthées prototypes. L'auteur l’a établi sur une plante non décrite, et pour laquelle il n’a proposé aucun nom spécifique. Elle est indigène de l'Afrique équinoxiale. Ses feuilles sont opposées, indivises; ses fleurs sont jaunes et portées sur des pédoncules terminaux. Quant au genre Lipotriche de Lessing (Synops., 251; Linnea, vi, 510) F. LiPOQUÈTE. LIPPAYA. BoT. Le genre créé sous ce nom par Endli- CSS _ 1 TU] 4 cher, dans la famille des Rubiacées , a élé reconnu en- suite ne pas différer du genre Dentella, el lui à consé- quemment été réuni. LIPPIE. Lippia. por. Ce genre, de la famille des Verbénacées, et de la Didynamie Angiospermie, Lin., fut établi et imparfaitement caractérisé par Linné, Examiné de nouveau par Kunth (Nov. Gen. et Spec. Plant. æquinoct., 2, p.262), il a été augmenté de plu- sieurs plantes rapportées à d’autres genres, el caracté- risé de la manière suivante : calice à quatre ou cinq dents, se fendant ensuite en deux segments; corolle dont le tube est évasé supérieurement ; le limbe plan el bilabié; la lèvre supérieure échancrée. bilobée, l’in- férieure trifide; quatre élamines didynames non sail- lantes; stigmate capilé, rarement linéaire et latéral ; drupe petit, sec, couvert par le calice, séparable en deux loges monospermes. Ce genre se compose d'’en- viron vingt espèces indigènes de l'Amérique, et surtout des contrées méridionales; plusieurs faisaient partie des genres F’erbena de Linné, Zapania de Lamarck, et Aloysia d'Ortega. Parmi ces espèces, nous cilerons les suivantes : 10 Lippia nodiflora, Mich., ou F’erbena nodiflora, L., qui croit dans l'Amérique du Nord et dans l'ile de Cuba; 2° Lippia asperifolia, Rich. et Kunth, ou V’erbena globulifera de l'Héritier (Stérp., x, t. 12); 50 Lippia hirsuta, Kunth, Mutis et Linné; 4o Lippia citrodora, ou Ferbena triphylla, l'Hérit., loc. cit., t. 11. Cette dernière plante est très-remarqua- ble par ses jolis thyrses de fleurs, et par ses feuilles qui répandent une odeur fort agréable de citron, lorsqu'on les froisse entre les mains. Les autres espèces sont des arbrisseaux, des sous-arbrisseaux ou des herbes, à feuilles simples, opposées, quelquefois dentées en scie, ou crénelées. Les fleurs sont blanchâtres, accompagnées de bractées, et disposées en capitules ou en panicules ordinairement axillaires, quelquefois terminaux. Le Lippia ovata, L., Mant., réuni d'abord aux $e- Lago, est devenu le type du genre Microdon de Choisy. V. ce mot. LIPPISTES. ZLippistes. moLr. Genre proposé par Montfort pour une Coquille marine, que Fichtel avait placée parmi les Argonautes, mais qui doit bien plutôt appartenir aux Dauphinules dont elle a les caractères. V. DAUPHINULE. LIPURE. Lipura. ma. llliger a donné ce nom à un genre qu’il forme de l’Zyrax hudsoneus, de Schreber, espèce dont l'existence est encore douteuse et que Pen- nant a trouvée dans le Muséum de Lever. Cet animal, qui avait pour indication d’origine la baie d'Hudson, a été donné par Pennant comme une Marmotte; Shaw et Schreber, avec plus de raison, l’ont considéré comme un Daman. Voici les caractères principaux que lui at- tribue Illiger : museau pointu; deux incisives supé- rieures, quatre inférieures obliques et tranchantes ; point de canines; corps couvert de poils épais; des mammelles cachées; point de queue. LIPURUS. man. /. KoALA. LIQUATION. min. Opération métallurgique, qui con- siste à exposer à l’action de la chaleur des alliages mé- talliques, el à les maintenir plus ou moins longtemps en fusion, dans le but de séparer par cette simple opé- LI + CS ES © ration les métaux dont ces alliages peuvent être com- posés. LIQUEUR SPERMATIQUE. 2001. 7. ORGANISATION. LIQUEURS ANIMALES ACIDES. z0oL. On comprend ordinairement sous cette dénomination générale, le Lait, l’Urine et l'Humeur de la transpiration. Ÿ., pour les deux premiers de ces liquides, leurs mots respec- tifs. Quant au troisième, il est séparé du sang, dans la peau, par des vaisseaux exhalants; tantôt il se dégage d'une manière insensible, et tantôt il suinte en assez grande quantité pour apparaître sous forme de goutte- lettes, alors il prend le nom de Sueur. . ce mot. LIQUEURS DES SÉCRÉTIONS. z00L1. 7”. SÉCRÉTIONS. LIQUEURS FOETALES ou Liqueurs contenues dans les membranes qui enveloppent le fœtus. zoo1. #. Or- GANISATION. LIQUIDAMBAR. Liquidambar. Bot. Genre de plantes autrefois placé dans la famille des Amentacées, mais qui aujourd’hui appartient à la nouvelle famille des Myricées, établie par le professeur Richard. Ce genre offre pour caractères : des fleurs unisexuées et monoï- ques; les mâles forment de petites grappes rameuses el se composent d’un très-grand nombre d’étamines dé- pourvues entièrement de calice, de corolle et même d’écailles qui en tiennent lieu; ces grappes sont ac- compagnées d’un involucre tétraphylle et caduc. Les fleurs femelles forment des chatons globuleux, égale- ment accompagnés d’un involucre de quatre folioles. Ces fleurs sont très-serrées el soudées entre elles. Leur calice est évasé, monosépale, tronqué et inégal à son bord ; il renferme deux ovaires uniloculaires, soudés par leur base avec le calice et terminés chacun par un long style et par un stigmale recourbé. Le fruit se compose de deux capsules uniloculaires, terminées par une longue pointe recourbée à leur sommet, s’ouvrant par leur côté interne et renfermant plusieurs graines pariétales et ailées. LIiQUIDAMBAR RÉSINEUX. Liquidambar styraciflua, L. C’est un grand arbre originaire de l'Amérique sep- tentrionale; mais que l’on cultive également très-bien, en pleine terre, dans le climat de Paris. Par son port et son feuillage il ressemble beaucoup à un Érable et surtout au Sycomore. Mais ses feuilles sont générale- ment alternes, pétiolées, à cinq lobes lancéolés, pro- fonds el inégalement dentés. On retire de cet arbre une substance balsamique, connue sous le nom de Liqui- dambar,etquel’onobtientsoit par desincisions faites au tronc et par lesquelles elle découle naturellement, soit en faisant bouillir les branches dans l’eau. Le premier est le plus pur et le plus estimé. Il est liquide, consis- tant, d’une couleur ambrée, d’une odeur agréable et d'une saveur âcre et aromatique. Le second est plus épais; il a une couleur rouge-brunâtre assez foncée ; son odeur est également agréable. Ce baume est peu employé en médecine. On lui substitue généralement le baume du Pérou. Il est stimulant et aromatique. Pendant fort longtemps on s’en est surtout servi pour parfumer les gants. Quelquefois on le mélange dans le commerce avec le slyrax liquide. On cultive encore une autre espèce de ce genre, ori- ginaire d'Orient : c’est le Liquidambar Orientalis, L. LIiR Il diffère du précédent par ses feuilles beaucoup plus petites et dont les lobes sont plus profondément den- tés. Quant au Liquidambar asplenifolia, il forme le genre Comptonia. V. ce mot. LIQUIRITIA. por. Mœnch a rétabli sous ce nom im- posé par Brunfels, un genre formé d’une espèce de Réglisse, mais que les botanisies n’ont pas adopté. LIRCEUS. Lirceus. crusr. Genre de l’ordre des Iso- podes, établi par Raffinesque (Annals of Natur., n° 1), ayant pour caractères : quatre antennes, dont les deux supérieures seulement sont très-longues, formées de quatre grands articles qui augmentent en dimension vers le haut, et de plusieurs autres petits, terminaux; les deux inférieures sont plus courtes que la tête qui est arrondie; yeux ronds, latéraux; pattes pourvues d’un ongle terminal; corps pinnatifide, formé de sept seg- ments, sans écailles latérales; queue grande, arrondie, utriculée en dessous, avec des appendices cachés. L’es- pèce qui a servi à Raffinesque pour établir ce genre est le Lirceus fontinalis de cet auteur. C’est un ani- mal très-voisin des Aselles, long d’un quart de pouce, à dos convexe, à queue semi-trilobée, dont la couleur est noirâtre. Il vil dans les sources des environs de Lexington. LIRELLE. BoT. On donne ce nom à l’apothécion ou au réceplacle des Opégraphes. Il est sessile, linéaire, flexueux, et s'ouvre par une fente longitudinale. LIRI. moLz. Nom donné par Adanson à une petite Coquilte qu’il rapporte à son genre Lépas, el qui n’est probablement autre chose qu’un Cabochon. Gmelin (Linné, 15e édit., p. 3714, no 110) lui a donné le nom de Patella perversa. LIRICONITE. av. Mème chose que Lirocone. 7. ce mot. LIRIODENDRON. 80T. . TULIPIER. LIRION. Bor. Synonyme d’Amaryllis lutea, L. LIRIOPE. Bot. Le genre ainsi nommé par Loureiro et Ziriopsis par Reichenbach, ne paraît pas devoir être séparé du genre Sanseviera. On doit encore faire ren- trer dans celui-ci le genre Sa/mia de Cavanilles, nommé aussi Pleomele par Salisbury, et qui se compose des Aletris fragrans et hyacinthoides, L. F. SANSEVIÈRE. Sous ce même nom, Herbert a établi un genre nouveau dans la famille des Amaryllidées. 7. AMARYLLIDÉES. LIRIOZOA. pozyP. V. TULIPAIRE. LIRIOZOON ou LIRIOZOUM. pozyr. Le genre formé sous ce nom par De Moll, et dans lequel il confondait des Encrines et des Isis, n’a pas été adopté. LIRIS. rNs. Genre d'Hyménoptère, établi par Fabri- cius, et correspondant au genre Stize (7. ce mot) de Latreille; il y a joint aussi quelques espèces des genres Larre et Lyrope. (7. ces mots.) LIROCONE, LIROCONITE où LIROKOMALACHITA. min. Ces noms désignent, dans le système minéralo- gique de Mobs, l’un des genres de l’ordre des Mala- chites, composé de deux minéraux différents, ayant pour caractère commun, de donner par la trituration une poussière d’un vert très-pâle. Ces minéraux sont : le Lirocone prismatique (Cuivre arséniaté oclaèdre obtus) et le Lirocone hexaèdre (Fer arséniaté). Be) LE 1S LIRON. mam. Synonyme de Lérot. 7, ce mot. LIS. Lilium. 5oTt. Genre de la famille des Liliacées, à laquelle il a donné son nom, et de l’'Hexandrie Monogy- nie, L. Les Lis et les Roses sont, depuis longtemps, en ri- valité de suprématie dans nos jardins. et ces deux genres brillants et nombreux dans leurs espèces, ont, cha- cun, de zélés partisans ; néanmoins, il semble qu’en général, on aime les Roses, tandis que l’on ne fait qu’admirer les Lis. On regarde ceux-ci comme le sym- bole de la puissance et de la majesté; l’un d’eux le de- vient aussi de la candeur, par la pureté de sa corolle, et c’est toujours un Lis que les artistes chrétiens pla- cent, comme sceptre, entre les mains du roi des rois, dans son enfance, reposant sur le sein de sa divine mère. L'époque de la création de ce genre remonte à celle de l'apparition de la première méthode de bota- nique; déjà, au temps de C. Bauhin, on y comptait quinze ou seize espèces, el des vingt-six qu'après beau- coup d’additions et d’éliminations successives l’on y retrouve encore, huit sont originaires de l'Amérique boréale, six de l’Europe, six du Japon, deux de la Chine, deux du Caucase et deux du Népaul. On recon- naît les Lis à leur périanthe qui n’est qu’un calice co- loré et pétaloïde, formé de six folioles disposées en cloche évasée, égales et marquées sur le milieu de leur face interne d'un sillon glanduleux et longitudinal. Les six élamines sont dressées et égales, les anthères al- longées, presque linéaires et à deux loges. L’ovaire est libre, obovoïde, un peu déprimé, marqué de six côtes saillantes, à trois loges contenant un grand nombre d'ovules disposés sur deux rangées longitudinales. Le style est long, terminé par un stigmate renflé, à trois lobes. Le fruit est une capsule ovoïde, à six côtes, à trois loges polyspermes, s’ouvrant en trois valves sep- tifères sur le milieu de leur face interne. Les graines sont planes; elles contiennent un embryon cylindrique, placé au milieu d’un endosperme blanc. Lis BLANC. Lilium candidum, L., Red., Lil., t. 199. Le Lis blanc, sans contredit l'espèce le plus répandue et l’une des plus belles du genre, est originaire du Levant, mais aujourd'hui il est en quelque sorte indigène de toutes les contrées méridionales de l'Europe. Son bulbe est de la grosseur du poing, composé d’un très-grand nombre d'écailles imbriquées, charnues, étroites et dont les plus intérieures se terminent supérieurement en une feuille radicale. Celles-ei sont très-allongées et élalées, étroites. La tige qui naît du centre du bulbe est cylindrique, haute d'environ trois pieds, simple, glabre, toute couverte de feuilles éparses, très-rappro- chées, linéaires, aiguës, un peu sinueuses sur les bords; les fleurs, au nombre de cinq à huit, forment un épi à la partie supérieure de la tige. Elles sont très-grandes, blanches, pédonculées et dressées. Cette belle espèce fleurit aux mois de juin et de juillet. On en cultive plu- sieurs variétés dans les jardins, telles sont : 1° le Lis A FLEURS DOUBLES; 20 le Lis ENSANGLANTÉ, dont les sépales sont marqués de lignes ou taches pourprées; elles existent aussi sur les feuilles, sur la tige et jusque sur les écailles du bulbe; 5° le Lis A FEUILLES PANACHÉES. La culture de ce Lis et de ses variétés n’exige pas de grands soins. La terre de bruyère est L'IS ES CSS CA celle qui lui convient le mieux, mais il se plait éga- lement dans (ous les autres (errains. Tous les trois ou quatre ans on doit déplanter les oignons pour en séparer les cayeux. Le Lis blanc est non-seulement une des plus grandes et des plus belles espèces, mais il l'emporte sur elles par son parfum exquis. Cependant son odeur, aussi suave que délicieuse dans un jardin, devient dangereuse lorsqu'on la respire dans l’inté- rieur d’un appartement ; on a vu les accidents les plus graves et même la mort survenir chez des individus qui étaient restés exposés aux émanalions de cette odeur pendant une seule nuit. De tout temps le Lis a été cultivé avec soin et chanté par les poëtes qui l’ont représenté comme devant son origine à quelques goul- tes de lait, échappées du sein de Junon, et tombées sur la terre au moment où la déesse repousse Hercule en- core enfant, qui avait profité du sommeil de l'épouse de Jupiter pour se nourrir de son lait. Les médecins ont fait usage des diverses parties du Lis blanc : les écailles de son bulbe, qui sont légèrement âcres, cuites dans l’eau, ou mieux encore sous les cendres, ont été employées pour faire des cataplasmes légèrement exci- tants et propres à hâter la suppuration dans les abcès froids. On a fait avec ses fleurs une eau distillée {rès- odorante, que l’on employait autrefois comme anti- spasmodique, mais qui aujourd'hui est à peu près in- usitée. Lis MARTAGON. Lilium Martagon, L., Red., Lil., t. 146. Celle jolie espèce se trouve dans les bois mon- tueux d'une grande partie de la France. Sa tige s'élève à une hauteur d'environ deux pieds; elle porte des feuilles lancéolées, étroites, aiguës, verticillées ordi- nairement par six. Ses fleurs sont purpurines, marquées de taches noires; elles sont renversées et ont leurs sépales fortement roulés en dehors. Ces fleurs répan- dent une odeur assez désagréable; mais la plante forme un très-bel effet, el on la cultive fréquemment dans les jardins. Elle réussit mieux dans la terre de bruyère, et fleurit en mai et juin. Lis TIGRÉ. Lilium tigrinum, Bot. Mag., t. 1957. Cette espèce est originaire de la Chine, du Japon et de la Cochinchine, et il n'y a guère plus d’une trentaine d'années qu’elle a été introduite dans les jardins d’Eu- rope par les Anglais. Sa tige, qui peut s'élever jusqu’à une hauteur de cinq à six pieds, porte des feuilles épar- ses, lancéolées, étroites, beaucoup plus courtes vers la partie supérieure. Ses feuilles offrent à leur aisselle des bulbilles noirâtres, comme celles du Lis bulbifère. Les fleurs sont extrémement grandes, d'un rouge un peu orangé, avec des taches d’un pourpre foncé. Ces fleurs, quelquefois très-nombreuses, forment une sorte de grappe simple à la partie supérieure de la tige. Cette belle espèee, aujourd’hui assez commune, est très-rus- tique, el se cultive en pleine terre. Lis SUPERBE. Lilium superbum, L., Sp.; Red., Lil., &. 105. 11 y à environ un siècle que ce Lis, qui doit être considéré comme la plus belle espèce du genre, a été introduit en Europe par Pierre Collinson , membre de la Société royale de Londres. Son bulbe, quoiqu’assez petit, donne naissance à une tige qui souvent s'élève à six et même sept pieds. Ses fouilles, lancéolées et LIs ESS ESS CSS étroites, forment des verticilles de huit à dix feuilles. Ses fleurs, d’un rouge orangé, ayant leur fond jaune et tigré de taches pourpres, sont extrêmement nombreu- ses, renversées, et forment un thyrse élégant qui sou- vent ne se compose pas de moins d’une trentaine de fleurs. Le Lis superbe est originaire du Canada; on doit le cultiver dans la terre de bruyère et surtout à l’expo- sition du nord. On le multiplie par le moyen des cayeux, que l’on enlève tous les trois ou quatre ans, en déplan- tant les oignons. Lis ÉLÉGANT. Lilium speciosum, Thunb. Ce Lis que caractérise parfaitement son nom spécifique, a été dé- crit, pour la première fois, par Thunberg qui l'avait observé sur le sol natal, au Japon; mais il n’était connu en Europe que par la figure qu’en à fait publier Banks, possesseur des dessins originaux de Kæmpfer. Le séjour aventureux du docteur Siebold dans ce pays regardé comme presque inaccessible aux Européens, a mis ce naturaliste entreprenant à portée de recueillir un grand nombre de productions de ce sol dont on est loin d’ima- giner la prodigieuse richesse. Parmi les graines et les bulbes d’une foule de plantes nouvelles ou à peu près ignorées, se trouvait le Lis élégant. Sa tige est droite, cylindrique, rameuse, d’un vert brunâtre, haute d’un peu plus de deux pieds ; les rameaux sont allernes, ter- minés par une seule fleur inclinée, portée sur un long pédoncule arrondi. Les feuilles sont ovales-oblongues, pointues au sommet, atténutes à la base, pétiolées, glabres sur les deux faces, marquées de cinq nervures longitudinales, bien prononcées, d’un vert un peu blan- châtre. La corolle est grande, belle, réfléchie, blanche, irrégulièrement nuancée d’un rouge de rose passant au pourpre; les sépales sont oblongs, lancéolés, large- ment plissés en leurs bords; la face interne est par- semée, vers le milieu, de papilles irrégulières, dentées, d’un rouge pourpré très-vif; en se rapprochant davan- tage de la base de l'onglet on aperçoit une foule de poils glanduleux d’un beau rouge; sur la face externe de ces organes, l'insertion des papilles et des poils est indiquée par des taches rouges. Les filaments des éla- mines sont blanchâtres, égaux, allongés, subulés; les anthères sont d’un rouge foncé, linéaires, attachées par le milieu et transversales. L’ovaire est hexagone, verdâtre, ainsi que le style qui est terminé par un stigmate jaunâtre, arrondi, trilobé. Comme toutes les autres espèces du genre, le Lis élégant, quoique originaire d’un climat supérieur au nôtre pour la température, peut être cultivé en plein air; seulement, afin de le préserver d’une trop grande intensité du froid, on recouvre de litière, à l'approche des gelées, le sol qui le recèle. Il ne paraît pas {rès- difficile sur la nature de la terre, pourvu qu’elle ne soit pas trop argileuse. Quant aux moyens de multiplica- tion, on suit absolument ceux usités pour tous les Lis : on enlève les cayeux aussilôt qu’on les juge assez forts, et on les replante immédiatement, ainsi que les bulbes dont ils ont été séparés. Cette opération doit se faire dès que la tige est flétrie. Lis TURBAN. Lilium pomponium, Lam. Ce Lis croît naturellement en Sibérie; depuis il a été également observé dans les Pyrénées où toujours il avait été con- LIS fondu avec l’espèce suivante. Sa tige s'élève habituelle- ment à deux pieds; elle est droite, simple et presque entièrement garnie de feuilles éparses, linéaires-subu- lées, pointues, sessiles, sillonnées, légèrement velues sur les bords. Les fleurs sont terminales, pédonculées, pendantes et d’un rouge vif; leurs pétales sont réflé- chis et roulés en dessus. L1S A FLEURS PENDANTES. Lilium penduliflorum, Cels. Il est originaire de l'Amérique septentrionale d’où il a été apporté assez récemment. Quelques botanistes l’ont considéré comme une variété du Lis du Canada; mais Cels, qui l’a cultivé le premier, persiste à le croire espèce distincte ; et en effet il offre si peu de similitude avec le Lilium Canadense, que l’on se range volontiers de l’avis de Cels. Sa tige atteint avec peine la hauteur de deux pieds, elle est droite, cylindrique, glabre, pres- que nue au sommet. Les feuilles sont disposées en ver- ticilles de trois à cinq, ovales-lancéolées, pointues, éta- lées, marquées de trois nervures, garnies de petits cils de même que les bords. La fleur est solitaire, constam- ment penchée, d’un jaune orangé, presque rouge à la base des pétales où sont des points gros et nombreux, d’un rouge très-foncé : ces points se répandent en s’é- claircissant, vers le milieu du limbe; le bord des pé- tales est d’une nuance beaucoup plus claire. Lis DE SIBÉRIE. Lilium dauricum, Spreng. Calesby qui, le premier, a décrit et figuré cette espèce, l'avait crue originaire de l’Amérique septentrionale, et c’est ainsi que, pendant longlemps, elle a porté le nom de Pensylvanicum ; Gmelin en la recueillant lui-même en Sibérie, a mis sur la voie pour rectifier une erreur déjà fort accréditée. Elle a paru en 1754 dans les jar- dins, et, depuis, elle les orne chaque année de ses jolies fleurs, en juin et juillet. Ce Lis a la tige droite, presque pentagone, terminée ordinairement par une seule fleur dont le pédoncule est lanugineux. Les feuilles sont éparses, sessiles, étroiles, lancéolées. La corolle est droite, d’un rouge assez foncé, qui dégénère en jaune à la base interne des pétales où se trouvent une mulli- tude de pelites taches rouges, obscures. Lis BULBIFÈRE. Lilium bulbiferum, L. Ce beau Lis, si commun dans nos jardins, ne l'est pas moins aux lieux où il croit spontanément; telles sont toutes les parties méridionales de l'Europe. Il serait assez difi- cile de préciser l’époque à laquelle on a commencé à le cultiver, toujours fut-ce antérieurement à 1530, puis- que, vers ce temps, Fusch, parcourant l'Italie, le re- marquait avec plaisir décorant les parterres et les salons. Il a la tige haute de deux pieds, droite, garnie de feuilles nombreuses, éparses, étroiles et presque linéaires; aux aisselles des supérieures naissent des bulbilles d’un noir violet, recouverts en partie d’un duvet blanchâtre. Les fleurs sont belles, grandes, droi- tes et d’un rouge orangé, très-vif, parsemé à l’intérieur de petites taches noirâtres. Ces fleurs paraissent dans les mois de juin et juillet. Les bulbilles en se détachant des aisselles des feuilles, tombent par terre où elles s’enfoncent el produisent par la suite autant de bulbes. L'espèce est assez sujette à varier, ce qui procure aux curieux le plaisir de la cultiver pour obtenir des fleurs plus parfaites. LIS Le Lis oRANGÉ, Lilium croceum, Desf., est considéré par quelques auteurs comme une simple variété de l’es- pèce précédente. Il en diffère néanmoins par sa lige plus élevée, par ses fleurs beaucoup plus nombreuses, et par l’absence Lotale de bulbilles à l’aisselle des feuil- les. Il croît plus particulièrement en Allemagne, et se cultive également dans les jardins. L1S A LONGUES FLEURS. Liliumn longiflorum, Willd. Cette espèce, observée au Japon par Thunberg qui Pavait considérée d’abord comme l’analogue ou du moins comme une simple variété du Lis blanc, n’est possédée par les amateurs que depuis 1819, époque à laquelle elle a été envoyée à la société d’Horticulture de Londres; elle s'éloigne peu du Lilium candidum, quant à la majesté du port, à l'éclat de la blancheur et à la suavité du parfum. Sa fleuraison s'effectue en juillet, et se prolonge jusqu’en septembre. Sa tige, qui atteint rarement deux pieds de hauteur, n’est guère plus épaisse qu’une plume à écrire; elle est entière- ment feuillée, glabre et lisse; ses feuilles, d’un vert très-pur, ont trois à quatre pouces de longueur ; elles sont lancéolées et marquées de trois veines longitudi- nales et profondes. La seule fleur qui termine la tige a souvent plus de cinq pouces, et se distingue d’entre ses congénères par la longueur du tube de sa corolle. Lis DES PYRÉNÉES. Lilium Pyrenaicum, Spr.; Lilium flavum, Lam. Ce Lis, très-anciennement connu, se ren- contre sauvage sur presque {oules les rampes des Py- rénées, qui sont couvertes d’une certaine épaisseur de terre végélale ou plutôt favorable à la végétation. Il était cultivé dans les jardins vers la fin du seizième siècle; mais soit que l'espèce y ait été négligée ou qu'elle s’y soit perdue, il est de fait qu’on l’a regardée comme une nouveauté quand, en 1775, elle a été re- produite par le professeur Gouan, de Montpellier. Sa tige est simple, garnie de feuilles éparses, nombreuses, étroites, lancéolées et marquées de nervures distinctes : celles du bas de la tige ont près de trois pouces de lon- gueur, mais elles diminuent insensiblement et de ma- nière à n'avoir plus que douze à quatorze lignes vers l'extrémité. Les fleurs sont terminales, d’un jaune pâle, en dehors de la corolle, et parsemées de petits points d’un rouge foncé à l’intérieur. Les anthères sont d’un rouge vif. Lis pu Canapa. Lilium Canadense, Lin. Ce Lis fut apporté en Europe, vers 1629, et depuis lors il a été cultivé dans les jardins, comme l’une des plus belles plantes d'ornement. Sa tige a de trois à quatre pieds; elle est entièrement garnie de feuilles verticillées, quatre, cinq et même plus, à chaque nœud; elles sont lancéolées, pointues, veinées de trois fortes nervures et rugueuses sur les bords. Les fleurs, réunies en pani- cules de quatre ou cinq, couronnent la Lige; elles sont portées sur de longs pédoncules fortement recourbés ; leurs pétales sont d’un rouge-orangé foncé, un peu plus pâle à l'onglet et sur les bords; ils sont parsemés intérieurement d’une multitude de points d’un rouge très-obscur. Lis LESBROUSSART. Lilium Broussartit, Morren. Cette nouvelle espèce est, sans contredit, la plus belle du genre; son introduction en Europe date de 1829 ; LIS CSS CS CE on la doit au professeur Van Siebold qui l’a rapportée du Japon. Sa tige est cylindrique, très-glabre, glauque, verte, droite et élevée de deux à trois pieds; elle se couronne de quelques rameaux allernes, distiques, droits, pourvus de fleurs ayant à leur bractée cha- cune une ovale; les feuilles inférieures de la tige, au nombre de cinq ou six, sont alternes, les autres sont distiques subpétiolées, repliées à leur base, ovales- lancéolées, aiguës, très-entières, glabres et nervu- rées. Les fleurs sont grandes, droites, au nombre de trois et rarement plus, portées sur de longs pédon- cules; la corolle est droite ou horizontale, ouverte, de six à sept pouces de diamètre ; les pétales sont oblongs, lancéolés, atténués des deux côtés, réfléchis en dehors, ondulés, d’un blanc de lait, striés extérieurement de rose pâle, verdâtres à la base, avec la carène d’un vert jaunâtre ; la surface intérieure est d’un blanc bleuâtre, parsemée, vers le centre et la base, de glandes nombreu- ses, tuberculées, oblongues sur les bords des pétales, clavées au centre; ces glandes sont filiformes, souvent pétaloïdes, lacinites, grandes et atténuées à leur base, plus larges vers leur sommet qui est divisé et denticulé; elles sont en général plus petites et plus rares sur les pétales extérieurs qui, eux-mêmes sont moins larges que les intérieurs, lancéolés, acuminés et longs de trois pouces et demi, sur près de deux pouces de large. Les étamines sont droites, à filaments subulés, blancs à la base, verts au sommet, supportant des anthères mobi- les, oblongues, linéaires, onguiculées, d'un brun rou- geâtre ; le pollen est d’un brun orangé. L’ovaire est verdâtre, prismatique, surmonté d’un style de même nuance, cylindrique, flexueux ou courbé, de la hau- teur des étamines el couronné par un stigmate trilobé, visqueux, violet et velouté. Lis ÉCLATANT. Lilium fulgens, Morren. L'introduc- tion de ce Lis du Japon est encore due au docteur Van Siebold ; il a fleuri pour la première fois en Europe, au jardin botanique de Gand, dans le courant du mois de juin 1855. Sa tige s'élève à la hauteur de deux à trois pieds; elle est droite, simple, anguleuse, ordinaire- ment à cinq angles un peu prolongés en ailes, glabre, verte, brunâtre inférieurement. Les feuilles sont nom- breuses, rapprochées , éparses, sessiles, presque em- brassantes et décurrentes, ovales-lancéolées, atténuées el aiguës au sommet, élargies vers la base, entières, très-glabres, lisses, d’un vert brillant, bordées de longs poils laineux et blancs, longues de deux pouces etdemi, larges de six lignes. La fleur est terminale, solitaire, du diamètre de quatre à cinq pouces et quelquefois plus, d'une belle couleur rouge de feu, tachetée de jaune, portée sur un long pédoncule glabre, presque cylindrique à sa base, anguleux à l'extrémité. La co- rolle est infundibuliforme, campanulée, étalée, droite, glabre intérieurement el munie de caroncules crétées, blanchâtres vers le fond. Les pétales sont égaux, r'e- courbés et non roulés : les extérieurs ovales-lancéo- lés, rétrécis à la base, plissés vers le bord, unis et lé- gèrement pubescents; les intérieurs elliptiques-rhom- boïdaux, d’un tiers plus larges, marqués au milieu d’un sillon longitudinal dont la côte dorsale est pubes- cente. Les étamines, d'un tiers moins longues que les ESS CS (sy) LIS pétales, ont leurs filaments subulés, d'un rouge pâle à la base, pourprés au sommet qui est couronné par des anthères d’un rouge pourpré. L’ovaire a six sillons lon- gitudinaux; il est vert, surmonté d’un style filiforme, rougeâtre, terminé par un stigmate presque en tête, à trois sillons d’un violet foncé, velouté. Lis DE TauwBerG. Lilium Thunbergianum, Sch. Cette espèce, rapportée aussi du Japon par le docteur Van Siebold, a fleuri à Gand en juillet 1833. Sa tige est haute d’un pied et demi, flexueuse, très-glabre, verte, anguleuse supérieurement, brune et arrondie dans la partie inférieure qui est dépourvue de feuilles; celles-ci sont alternes, rapprochées, formant un verti- cille de trois ou quatre immédiatement au-dessous de la fleur, linéaires, amincies aux deux extrémités, poin- tues, lisses, très-entières, sessiles, longues de trois pouces et larges de quatre lignes. La fleur est solitaire et terminale, d’un jaune orangé, brillant, finement vei- née de rouge, large de cinq à six pouces, portée sur un pédoncule en massue, beaucoup plus court que la corolle, très-lisse et très-glabre. La corolle est infun- dibuliforme, étalée en roue; les pétales sont presque égaux, ovales-lancéolés, atténués aux deux bouts, on- dulés en leurs bords, sillonnés intérieurement et garnis à leur base de deux glandes allongées, parallèles, sail- lantes, tomenteuses et blanchâtres; les pétales externes sont un peu plus étroits et ont extérieurement une sail- lie costale verdâtre à la base, et rouge au sommet. Les étamines ont leurs filaments grêles, moins longs que les pétales, terminés par des anthères mobiles, d’un rouge brunâtre. L’ovaire est marqué de six sillons ; il est (rès-court, verdâtre, surmonté d’un style grêle, en massue, à stigmate (risillonné. Lis DE CATESBY. Liliumm Catesbæi, Gmel.; Lilium spectabile, Salisb. On doit à Catesby la connaissance de ce beau Lis; il en a compris la figure dans sa bril- lante collection qu’il en a publiée à Londres, en 1731, sous le titre d'Histoire naturelle de la Caroline. Sa tige est droite, cylindrique, glabre, verte, terminée par une seule fleur; les feuilles qui la garnissent sont éparses, distantes, linéaires, uninervurées, aiguës, sessiles, presque embrassantes, longues de vingt à vingt-cinq lignes, larges de quatre à six, glabres, d’un vert obscur en dessus, un peu plus pâle en dessous. La corolle est fort grande, étalée, composée de six pélales presque égaux et semblables, longs de plus de trois pouces, entièrement libres à leur base où l’onglet est fort ré- tréci et prolongé; ils sont courbés, réfléchis, presque roulés extérieurement, ondulés et irrégulièrement dé- coupés en leurs bords qui sont, à l’intérieur, d’un rouge orangé se dégradant insensiblement en jaune vers le centre et la base; là sont en assez grand nombre des taches oblongues, d’un rouge pourpré; l'onglet est ver- dâtre, de même que toule la surface extérieure, à l’ex- ception des bords, qui sont orangés. Les étamines sont dressées, fasciculées, longues de plus de deux pouces, terminées par des anthères mobiles, elliptiques, allon- gées, biloculaires, jaunes, à pollen rouge. Le stigmate est jaune, allongé en massue ovalaire, à trois lobes rougeâtres. Lis pu Japon. Lilium Japonicum, Thunb. Son bulbe LIs est écailleux; il en nait une tige cylindrique et lisse, haute de trois pieds, garnie de feuilles éparses, sessi- les, lancéolées-linéaires, glabres, d’un beau vert. La fleur est ordinairement solitaire et terminale; mais, comme on remarque dans l’aisselle de la dernière feuille supérieure une sorte de bourgeon, il serait pos- sible que ce fût le rudiment d'une fleur non dévelop- pée, el que, par la suite, quand le bulbe aura pris plus de force et de grosseur, la tige produisit deux à trois fleurs. C'est ainsi que les jeunes bulbes de beaucoup d'espèces du même genre ne produisent qu’une fleur lors de leur première floraison, et que par la suite ils en donnent plusieurs. Quoi qu’il en soit, la corolle du Lis du Japon est tubulée et presque triangulaire à sa base, ensuite évasée et campanulée, composée de six pétales lancéolés, d’un blanc terne à l’intérieur, rou- geâtres à l'extérieur, et réfléchis en dehors dans leur partie supérieure ; ces pétales sont insérés au réceptacle sur deux rangs, et les trois intérieurs, creusés d’un sil- lon longitudinal, sont un peu plus larges que les trois extérieurs ; les étamines, au nombre de six, ont leurs filaments subulés, plus courts que la corolle, terminés par des anthères ovales-arrondies, d’un jaune foncé et presque brun; l'ovaire est supérieur, ovale-oblong, surmonté d’un style presque triangulaire, creusé de trois sillons, à peine plus long que les étamines, renflé dans sa partie supérieure et terminé par un stigmate d’un vert blanchâtre, à trois lobes. Lis DE CALCÉDOINE. Liliuin Chalcedonicum, L. Sa tige est simple, pourprée inférieurement el garnie dans toute sa longueur, de feuilles éparses, nombreuses, fort rapprochées les unes des autres, oblongues, lan- céolées, pointues, sessiles, presque semi-amplexicaules, d’un vert tirant un peu sur le glauque, paraissant bor- dées de blanc, à cause du duvet lanugineux, qui garnit les bords; sur la face postérieure ce duvet forme l’arête et la nervure intermédiaire; les feuilles de la souche sont beaucoup plus longues el plus larges. Les fleurs, ordi- nairement solitaires, quelquefois au nombre de deux ou trois, rarement cinq, sont terminales, penchées ou pendantes, à pétales ovalaires, allongés, pointus, ré- fléchis en dessous, presque roulés en turban, d’un rouge écarlate très-vif, nuancé de ponceau ; on aper- çoit vers leur base interne une bande de glandes éparses, d’où sortent des poils purpurins et couchés; les trois pétales extérieurs sont un peu plus étroits, avec la côte dorsale verdâtre. Les élamines sont de plus de moitié plus courtes que les pétales, à filaments capillaires, jaunâtres, à anthères droites, cylindroïdes, allongées et d’un rouge pourpré. Le pislil, qui ne dépasse pas la longueur des filaments, se termine en massue par un stigmate trilobé et rouge. On a étendu le nom de Lis à des plantes qui souvent n’offrent même presque aucun trait de ressemblance avec les plantes de ce beau genre; ainsi l’on a ap- pelé : Lis ASPHODÈLE , le genre Hémérocalle et le Crinum AMmericanun. Lis ÉPINEUX, le Catesbæa spinosa, L. Lis D'ÉTANG, le Nymphæa alba, 1. Lis pes Incas, l’Alstrœæmeria Lichtu. EE PS PAS MS 4 L l S Lis-JacinTee, le Scilla Lilio-Hyacinthus. Lis pu JAPON, l’Amnaryllis Sarniensis, L., et l'Uva- ria Japonica. : Lis DE mar, le Convallaria majalis. Lis DES MARAIS, les Iris, particulièrement le Pseudo- ACOrus. Lis DE MATHIOLE, le Pancralium marilimum. Lis DE MER, les Encrines. Lis pu MEXIQUE, l'Amarytilis Belladona. Lis NARCISSE, l'Amaryllis Atamasco et le Pancra- dium marilimum, L. Lis ORANGÉ, l’Æemerocallis fulva, L. Lis De PErSE, le /ritillaria Persica. Lis DE SAINT-BRuNo, le Phalangium liliastrum. Lis DE SAINT-JACQUES, l’Amaryllis formosissima. Lis DE SAINT-JEAN, le Gladiolus communis. Lis DE SURATE, l’'Aibiscus Suratensis. Lis DE Suze. Même chose que Lis de Perse. LIS DES TEINTURIERS, la Gaude et la Lysimaque vul- gaire. Lis Turc, l’Ixie de la Chine. Lis DES VALLÉES. Même chose que Lis de mai. Lis VERMEIL. Même chose que Lis Asphodèle. Lis VERT, le Colchicum autumnale. LISARDE. REPT. Synonyme vulgaire de Lézard. F7, ce mot. LISEROLLE. Evolvulus. or. Genre de la Pentan- drie Digynie, et de la famille des Convolvulacées, qui se compose en général de petites plantes herbacées, éta- lées, rameuses, non lactescentes, rarement dressées, portant des feuilles alternes et entières, des fleurs blanches ou bleues axillaires et pédonculées, ayant un calice à cinq divisions profondes, une corolle monopé- tale rotacée, à cinq lobes plissés, un ovaire à deux loges contenant chacune deux ovules; cet ovaire est surmonté de deux styles profondément bifides, dont chaque division porte un stigmate simple. Le fruit est une capsule ovoïde, enveloppée par le calice persistant et s’ouvrant ordinairement en deux valves. Les espèces de ce genre, au nombre d’une vingtaine environ, crois- sent en grande partie dans l’Amérique méridionale; d’autres dans l'Inde, et quelques-unes dans la Nouvelle- Hollande. LISEROLLE A FEUILLES D’'ALSINE. Evolvulus Alsinoi- des, Lin.; Lamk., Z{!. gen., tab. 216, fig. 2; Vistnu- Claudi, Rheede, Malab., 11, Lab. 64. Quelques auteurs ont cru devoir faire de celte espèce un genre particu- lier, à raison des cinq écailles placées dans l’intérieur de la fleur, et de ses capsules à deux loges au lieu de quatre ; Adanson lui a donné le nom de F’istnu, et Sco- poli celui de Camdenia : ce genre n’a pas été admis. Ses tiges sont grêles, élalées, un peu rameuses, cou- vertes de poils couchés, garnies de feuilles pétiolées, ovoïdes, presque glabres en dessus, très-obluses, mu- nies en dessous de poils couchés, peu nombreux. Les pédoncules sont solitaires, axillaires, chargés d’une, de deux ou troisfleurs. Cette plante croît dans les Indes- Orientales; elle est cultivée au jardin du roi. Cette es- pèce ne serait-elle pas l'Evolvulus hirsutus, Lamk., ou une de ses variétés? LISEROLLE BLANCHATRE. Ævolvulus incanus, Poir., LIS 4! CSS 2 Encycl.; Kunth in Humb., L. c., p. 116. Evolvulus sericeus, Ruiz et Pav., F1. Per., 5, tab. 259, fig. b. Ses tiges sont ligneuses, diffuses, tombantes, presque simples elsoyeuses; les feuilles sont rapprochées, médio- crement pétiolées, oblongues, lancéolées, aiguës, un peu courbées en faucille, argentées et soyeuses à leurs deux faces; les pédoncules sont uniflores, solitaires, axil- laires, munis de deux bractées linéaires; la corolle est bleuâtre, pubescente et soyeuse ; les capsules glabres, globuleuses, de la grosseur d’un grain de chenevis. Cette plante croît au royaume de Quito, parmi les dé- combres, sur les bords du fleuve Guallabamba. LISEROLLE A TIGE GRÊLE. Ævolvulus gracilis, Kuntb, l. c., pag. 115. Cette plante, très-rapprochée de l'Evol- vulus linifolius, a des racines ligneuses et rampantes ; ses tiges sont filiformes, faibles, tombantes, rameuses, longues d’un pied et demi, couvertes de poils argen- tés; les feuilles sont médiocrement pétiolées, oblon- gues, un peu acuminées, pileuses et soyeuses à leurs deux faces; les pédoncules sont axillaires, solitaires, chargés de deux fleurs; les divisions du calice linéaires- lancéolées, velues et soyeuses; les capsules glabres, diaphanes, à deux semences. Celle espèce croît au pied des Andes de Quilo. LISEROLLE VELUE. Evoloulus villosus, Ruiz et Pav., Flor. Per., 5, pag. 50, tab. 958, fig. b. Cette espèce, assez rapprochée de l'Evolvulus Alsinoides, a des ra- cines brunes, simples, perpendiculaires; ses tiges sont couchées, velues, filiformes, très-simples, herbacées et longues d’un pied; les feuilles unilatérales sont presque sessiles, ovales-aiguës, velues à leurs deux faces, à peine longues d’un pouce; les pédoncules capillaires, une fois plus longs que les feuilles, portent une, deux ou trois fleurs; les bractées sont subulées et le calice velu; la corolle d'un bleu violel; les capsules de la grosseur d’un grain de poivre. Cette plante croît au Pérou, sur les collines sablonneuses. Plusieurs autres espèces sont mentionnées dans les auteurs. Rob. Brown en cite deux de la Nouvelle-Hol- lande : les Evolvulus decumbens, argenteus; Pursh, sous ce dernier nom, en décrit une de l'Amérique sep- tentrionale. Poirel en a fait connaître une de Saint- Domingue, Evolvulus arbuscula, Encycl., Suppl., et quelques autres, qu’on a reconnues appartenir au genre Convolvulus, etc. LISERON. Convoltulus. BoT. Grand genre formant le type de la famille des Convolvulacées, et apparte- nant à la Pentandrie Monogynie, L. 11 se compose d’un nombre très-considérable d'espèces qui croissent dans toutes les contrées du globe, mais qui augmentent vers les régions méridionales. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, ayant souvent une racine tubé- reuse el charnue, une tige volubile ou rampante, des feuilles alternes généralement simples et entières, quel- quefois incisées, des fleurs parfois très-grandes et co- lorées, diversement disposées, nues ou accompagnées de deux bractées plus ou moins grandes. Leur calice est à cinq divisions profondes el égales ; la corolle est monopétale, régulière, infundibuliforme ou campanu- lée, à cinq lobes plissés par le milieu ; les étamines, au nombre de cinq, sont incluses; l'ovaire est à deux, rare- 448 LIS ment à trois loges contenant chacune deux ovules re- dressés. Le style est simple et inclus, terminé par deux ou trois stigmates globuleux ou allongés. Le fruit est une capsule enveloppée par le calice, à une, deux ou trois loges contenant chacune une ou rarement deux graines , et s’ouvrant généralement en deux ou trois valves. Dans le Prodrome de la Flore de la Nouvelle- Hollande, Robert Brown a séparé des Liserons, pour en former un genre particulier, sous le nom de Culystegia, les Convolvulus sepium, Convoloulus Soldanella , Convolvulus spithameus, L., et deux espèces nou- velles qu’il nomme Calystegia marginata et Calyste- gia reniformis. Ce genre ne diffère des vrais Liserons que par son calice enveloppé de deux bractées folia- cées, très-grandes , et par son ovaire à deux loges sé- parées l’une de l’autre par une cloison incomplète. Mais ces caractères paraissent insuffisants pour for- mer un genre particulier, car beaucoup d’autres es- pèces de vrais Convolvulus, sont également munies de deux bractées, un peu plus petites, il est vrai, et l'ovaire dans un grand nombre d’autres espèces offre tous les passages entre l’unilocularité et la bilocularité. La distinction entre le genre Convolvulus et le genre Ipomœæa, est assez difficile. Selon les uns le premier se distingue parce qu’il offre deux ou trois stigmates distincts, tandis qu’il n’y a qu’un stigmate à deux ou trois lobes dans les Zpomæa. Mais le professeur Kunth a autrement circonscrit ces deux genres. Il place parmi les Convolvulus, toutes les espèces dont les étamines sont incluses, et forme le genre Zpormœa de toutes celles qui les ont saillantes au-dessus du tube de la corolle. Il résulte de là évidemment que ces deux genres n'en forment qu’un seul, qui peut se diviser en deux sections principales, représentant chacune les genres Convolvulus et Zpomæa des auteurs modernes. On a vu précédemment que le nombre des espèces de ce genre était très-considérable. Plusieurs d’entre elles méritent un intérêt particulier, parce qu’elles four- nissent des médicaments ou des aliments utiles; ce sont celles-là qu’il importe de mentionner ici. LisERoN JALAP. Convolvulus Jalapa, L., Rich., Bot. Méd., t. 1, p. 281. Cette espèce est originaire des en- virons de Xalappa au Mexique, d’où est venu le nom de Jalap, sous lequel on la connaît. Elle croît égale- ment dans d’autres parties de l'Amérique méridionale et septentrionale; car il est prouvé aujourd’hui que la plante désignée par Michaux, sous le nom d’Zpomæa macrorhiza, dans sa Flore de l'Amérique boréale, est bien la même que celle du Mexique, dont le professeur Desfontaines a donné la description et la figure dans le troisième volume des Annales du Muséum. Sa racine est fusiforme ou arrondie, blanche, charnue, lactes- cente, parsemée de pelits tubercules, et donnant naïs- sance à plusieurs tiges herbacées,sarmenteuses, striées, de la grosseur d’une plume à écrire, s’élevant à une hauteur de quinze à vingt pieds et s’enroulant autour des corps voisins. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, subcordiformes , entières, aiguës, quelquefois divisées en deux, trois ou cinq lobes plus ou moins profonds, glabres à leur face supérieure, velues inférieurement. Les fleurs sont grandes, violacées, solitaires à l’aisselle L 15 des feuilles où elles sont portées sur des pédoncules assez longs. Le calice est persistant, à cinq divisions profondes. La corolle est infundibuliforme, évasée. Les étamines sont incluses. La capsule est ovoïde, arron- die, enveloppée par le calice, ordinairement à-quatre loges contenant chacune une ou deux graines angu- leuses. C’est la racine de cette plante que l’on emploie en médecine sous le nom de Jalap. Il a été parlé des propriétés de ce médicament au mot Jarar, auquel nous renvoyons. LISERON SCAMMONÉE. Convolvulus Scammonea, L., Rich., Bot. Méd., 1, p. 282. Celle espèce, qui croît en Syrie el dans plusieurs contrées de l'Orient, a une ra- cine vivace, allongée, épaisse, eharnue, laetescente, d'où s'élèvent des tiges grêles, volubiles, un peu ve- lues, de quatre à cinq pieds de hauteur. Elles portent des feuilles alternes, pétiolées, hastées, aiguës, glabres et entières. Les fleurs sont rougeâtres, plus petites que dans l'espèce précédente, réunies au nombre de trois à six sur un pédoncule ramifié et placé à l’aisselle des feuilles. Le calice est également persistant. C’est de la racine de cette plante que l’on retire la substance gommo-résineuse connue sous le nom de Scammonée d’Alep. Pour l'obtenir on pratique à la partie supé- rieure des racines, mise à nu, des incisions plus ou moins profondes. Il s’en écoule un liquide blanc et lactescent que l’on reçoit dans de pelites coquilles où il se concrète. La Scammonée d’Alep est en morceaux peu volumineux, d’un gris foncé, à cassure résineuse, d’une odeur forte et désagréable, d’une saveur âcre et amère. Selon l'analyse de Bouillon-Lagrange et Vogel, elle se compose de 60 parties de Résine; 5 de Gomme; 9 d’Extrait, et de 35 parties de débris végétaux el au- tres substances étrangères. Cette Gomme résine que l’on appelle aussi Diagrède, est un purgatif drastique très-violent que l’on ne doit employer qu'avec beau- coup de circonspection et à des doses très-faibles, telle que celle de 4 à 6 grains, que l’on peut augmenter gra- duellement. LisERoN MÉcuoacan. Convoloulus Mechoacana, L. Ce Liseron est originaire de l'Amérique méridionale; on le connaît sous les noms vulgaires de Bryone d’Amérique, Patate purgative , Rhubarbe blanche, Scammonée d'Amérique. Sa racine est tubéreuse, charnue, blanche el pleine d’un suc lactescent. Ses tiges sont longues, anguleuses, sarmenteuses, flexi- bles, portant des feuilles alternes péliolées, cordiformes et entières, des fleurs blanches ou rouges, axillaires, pédonculées, solitaires et grandes comme celles du Li- seron Jalap. On trouve cette espèce au Brésil, au Mexi- que et dans d’autres parties de l'Amérique méridionale, C’estla racine de cette plante,quiest connue et employée en médecine sous le nom de Méchoacan. Cette racine, telle qu’on la trouve dans le commerce, est coupée en rouelles ou en morceaux irréguliers. Généralement elle est privée de son écorce. Elle est blanche et comme farinacée, sans odeur, ayant une saveur faiblement âcre. Assez souvent cette substance est falsifiée avec la racine de Bryone, que l'on y mêle. La racine de Mé- choacan est faiblement purgative. On en fait aujour- d'hui assez rarement usage; sa dose doit être plus is LIS élevée que celle du Jalap. On l'administre de la même manière. LisERON TuRBITH. Convolvulus T'urpethum, L. Le Turbith est originaire de Ceylan. Ses racines, comme celles de toutes les espèces précédentes, sont grosses, charnues , allongées, blanches en dedans et lactescen- tes. Ses tiges sont également grêles et volubiles, ses feuilles cordiformes, anguleuses, un peu crénelées, blanches, cotonneuses et portées sur un pétiole ailé. Ses fleurs, grandes et blanches, sont réunies au nom- bre de trois à quatre sur des pédoncules axillaires. La racine de cette plante est connue, dans les pharmacies, sous le nom de T'urbith végétal. On l'y trouve sous la forme de tronçons cylindriques, longs de quatre à cinq pouces, sur un pouce de diamètre, et dont on a quel- quefois enlevé la partie centrale; ils offrent à leurs deux extrémités un grand nombre de petits pertuis qui sont aulant de vaisseaux coupés transversalement, de sorte que selon la remarque de Guibourt (Hist. des Drog. simpl.), cette racine ressemble, au premier abord, à la tige d’une plante monocoltylédonée. Le Turbith végétal est fortement purgatif, mais on l’em- ploie très-rarement aujourd'hui. Ces quatre espèces sont exotiques; elles sont remar- quables par leur propriété purgalive, qui est plus ou moins intense. 11 est important de remarquer que la même propriété se trouve également dans plusieurs espèces indigènes, qui ont aussi une racine tubé- reuse et charnue; c’est ce que l’on remarque surtout pour les Convolvulus sepium, Convolvulus Solda- nella, Convolvulus arvensis et plusieurs autres. En effet celte action purgative est due à un principe rési- neux, dont la quantité variable indique le degré d’ac- tion dans les racines des diverses espèces de Liserons. Ainsi dans la racine de Jalap, d’après l'analyse faite par le docteur Félix Cadet-Gassicourt, cette résine est dans la proportion d’un dixième; landis qu’il n’y en a qu'un vinglième dans celle du Convolvulus arvensis , d'après le travail publié par Chevallier. Il résulte de 1à qu’en doublant la dose de la racine du petit Liseron des champs, on peut obtenir des résultats entièrement analogues à ceux que produit le Jalap. Mais celte propriété purgative tenant, ainsi que nous venons de le voir, à la présence d’un principe résineux, pourra ne pas exister dans quelques espèces du genre, lorsque ce principe lui-même n’y existera pas. C’est ce que prouvent plusieurs Liserons et principalement les deux suivants, dont les racines sont employées comme aliment. LiSERON PATATE. Convoluulus Batatas, L. Vulgai- rement Patate ou Batale. La Patate originaire de l’Inde est aujourd’hui cultivée et naturalisée dans pres- que toutes les parties chaudes du globe. Ses racines tubéreuses et charnues sont fusiformes, rouges, viola- cées en dehors, blanches intérieurement; cependant il y a des variétés à racines jaunes ou blanches extérieu- rement. Ses tiges sont très-grêles, herbacées, volubiles; celles qui s’étalent à terre, s’y enracinent de distance en distance; elles portent des feuilles alternes, pétio- lées, cordiformes ou hastées, quelquefois trilobées. Les fleurs, qui sont blanches en dehors, presque nues à leur ! ES HS Le] LIS face interne, sont portées sur de longs pédoncules axil- laires, au sommet desquels elles sont réunies plusieurs ensemble. Les Patates sont un légume sain et agréable; elles sont un peu farineuses et sucrées. Dans les pays chauds leur culture n’exige ni frais, ni soins multi- pliés; on les traite comme on le fait ici pour la Pomme de terre; mais dans les climats tempérés cette culture demande de grandes précautions. Voici le procédé gé- néralement usité : on prépare vers la mi-avril une cou- che de trois pieds et demi de large, sur deux d’épais- seur, en fumier de Cheval bien chaud, que l’on recouvre d'environ six pouces de terre. Lorsque la couche a perdu sa trop grande chaleur, on place dans la terre qui la recouvre, el à deux ou trois pouces de profon- deur, des tranches de racine de Patate, comme pour la Pomme de terre. Ces morceaux doivent être à environ huit pouces de distance, les uns des autres. Quand les jets qui ne tardent pas à en naître, ont acquis environ un pied de longueur, on les enlève, on en retranche toutes les feuilles à l'exception de celle qui les termine, et on les plante presque horizontalement dans une plan- che bien profondément labourée et à environ deux pieds de distance les uns des autres. La Patate, jus- qu’au moment de sa récolte, qui se fait vers le milieu d'octobre, n’exige d’autres soins que d’être purgée des mauvaises herbes et d’être arrosée de temps en temps, mais abondamment. On calcule que chaque pied peut produire environ deux livres de racines. En général les terres légères sont celles qui conviennent le mieux à la Patate. Il y a encore plusieurs autres modes de cul- ture qu’il n’est pas dans le but de ce dictionnaire de faire connaitre ici en détail. Le LISERON COMESTIBLE, Convolvulus edulis, décrit par Thunberg dans sa Flore du Japon, et dont ce naturaliste n’a pas observé les fleurs, ne paraît pas différer de la Patate. Ses racines se mangent au Japon comme celles de la Patate. LISERON A FEUILLES DRAPÉES. Convolvulus panni- folius, Salisb., Parad., 20; Pot. Register, 292. Ce beau Liseron est originaire des îles Canaries, d’où il est parvenu, en 1805, à Salisbury qui en a donné une description étendue dans son Paradisus londinensis. Il fleurit pendant tout l’été. Sa tige est ligneuse, volu- bile, cylindrique, velue, rameuse, verdâtre, nuancée de pourpre, susceplible de s'étendre à quinze ou vingt pieds, dans toutes les directions; les feuilles sont oblon- gues-cordées , assez brusquement acuminées, velues, d’un tissu assez épais et qui offre la douceur du drap, d’un vert gai en dessus, marquées de nervures laté- rales réticulées, très-saillantes en dessous, longues de quatre à cinq pouces et larges de deux à trois; le pé- tiole est assez long, cylindrique et velu; les fleurs sont réunies au nombre de trois à vingt, qui s’'épanouissent successivement sur des pédoncules axillaires, de la lon- gueur des feuilles, arrondis, assez durs et velus; cha- cune d’elles est portée sur un pédicelle long d’un pouce environ, velu, garni de bractées foliacées, qui l’égalent en longueur, accompagnées d’autres très-petiles et su- bulées ; le calice est velu, d’un vert agréable, infundi- buliforme, allongé et terminé par un limbe étalé, divisé en cinq segments rhombéo-lancéolés et pointus ; la co- 150 LIS rolle est turbinée, rotacte, d'un bleu légèrement pourpré, divisée par cinq rayons épais, blanchâtres et marqués d’un trait longitudinal brunâtre; la gorge est d’un blanc jaunâtre; les bords sont d’un bleu in- tense , divisés en cinq lobes peu saillants, ondulés et aigus. LisERoN TRicoLor. Convolvulus tricolor, L.; Syst. veg. 205; Convolvulus lusitanicus, Tournef., 85; Convolvulus hispanicus munt, p. 28, t. 136. Cette espèce, propre aux climats les plus chauds de l’Europe, est cultivée depuis plus de deux siècles, dans nos jar- dins ; elle se fait remarquer, dans les plates - bandes, autant par l'abondance de ses fleurs, que par la richesse et la vivacité de leurs couleurs; on en jouit pendant - tout l'été. La plante est annuelle, herbacée; ses racines produisent plusieurs tiges cylindriques, ordinairement rampantes, et ne se dressant que vers la moitié supé- rieure, longues de quinze à dix-huit lignes et quelque- fois un peu plus; elles sont parsemées de petits poils blancs et garnies de feuilles sessiles, ovales-lancéolées, obtuses, spatulées vers le bas des tiges, d’un vert un peu sombre, ciliées sur les bords, longues de seize lignes et larges de dix. Les fleurs sont axillaires, soli- taires, d’un beau bleu azuré, avec la base de la corolle blanchâtre ; l’orifice est jaune de même que le tube qui est assez court; les six angles saillants que l’on aperçoit sur la face externe de la corolle, avant son entier épanouissement, sont purpurins et tournés en spirale lorsque la fleur n’est encore que bouton; les étamines ont leurs filaments et leurs anthères d’un bleu céleste. LISERON ARGENTÉ. Convoltulus cneorum, Lin.; Convolvulus argenteus, Tournef. Ce Liseron, origi- naire du Levant, s’est également montré sur plusieurs points des contrées méridionales de l’Europe. Sa tige, naturellement peu élevée et ligneuse, forme un petit arbrisseau de trois à quatre pieds; elle est cylindrique, droite, raboteuse et couverte ainsi que les jeunes ra- meaux, d’un duvet brillant, soyeux et pour ainsi dire argenté. Les feuilles sont nombreuses, éparses, oblon- gues, arrondies au sommet, mucronées, rétrécies in- sensiblement à leur base, sessiles, longues de seize à dix-huit lignes, sur quatre à cinq de largeur, flexi- bles et douces au toucher, d’un vert presque glauque et recouvertes d’un duvet soyeux, long, couché et blanc argentin. Les fleurs sont disposées au sommet des rameaux, en panicule ramassée, presque capitée; chacune d'elles a son pédoncule court, il est vrai, mais environné de bractées qui ne diffèrent des feuilles que par une {aille beaucoup moindre; la corolle est d’un blanc légèrement teinté de rougeûtre , soyeuse à l’ex- térieur et marquée de cinq côtes ou plis relevés d’un jaune rougeâtre, et qui diminuent insensiblement de largeur jusqu'aux bords du limbe où ils se terminent en pointe : ces bords sont interrompus par les sections qui séparent le limbe en cinq lobes. Les élamines ont leurs filaments blanchâtres, avec les anthères jaunes, lan- céolées, presque sagittées; le style est couronné par deux stigmates d’un blanc soyeux. LISERON A FEUILLES DE GUIMAUVE. Convoluulus Al- thœæoïdes, Lin. Convulvulus Alihæœæfolius, Glus. Cette LIS espèce estoriginaire du midi de la France et de l’Europe; elle se trouve également en Orient et dans les parties les plus septentrionales de l'Afrique ; en général elle habite les lieux secs et élevés, les collines, etc. ; sa racine est grêle, menue et vivace; elle donne naïssance à une ou plusieurs tiges herbacées, cylindriques, volubiles, sar- menteuses, de la longueur d’un pied et demi. Les feuilles sont plus ou moins velues, douces au toucher, pétiolées, triangulaires, échancrées à leur base; les supérieures sont palmées ou découpées en plusieurs lobesirréguliers, quelquefois si profondément qu’elles deviennent presque digitées : la division intermédiaire est longue de près d’un pouce et demi, les latérales de huit à neuf lignes, enfin celles de la base, elles-mêmes trilobées, n’ont que trois lignes et c’est aussi la longueur des pétioles; les feuilles inférieures sont ovales-cordées, à bords forte- ment crénelés, longues d’un peu moins d’un pouce el larges de huit lignes ; elles sont d’un vert assez som- bre , tandis que les supérieures sont presque blanchà- tres. Les fleurs sont grandes, d’un rouge de rose, rayées d’une nuance plus pâle, portées deux ou trois ensemble sur des pédoncules axillaires ; les filaments des éta- mines sont rougeâtres et les anthères bleuâtres. LISERON ROUGEATRE. Convulvulus erubescens, Spr. Ce Liseron, originaire de la Nouvelle-Galle du sud, est connu en Europe depuis 1805. C’est une plante herba- cée, bisannuelle, dont les tiges volubiles et grimpantes s’atlachent à tous les corps environnants; elles sont cylindriques, un peu comprimées, garnies de feuilles alternes, distantes, pétiolées, sagiltées, échancrées en cœur à leur base, très-obtuses au sommet, glabres, si- nuées ou crénelées sur le bord de leurs oreillettes, d’un vert un peu sombre en dessus, plus pâle en dessous, longues de dix-huit lignes et larges de sept; les pédon- cules sont axillaires, solitaires, un peu plus courts que les feuilles, portant une et rarement deux fleurs d’un beau rouge de rose, avec le tube et la gorge blancs intérieurement. LISERON A CINQ FLEURS. Convolvulus pentanthus, Spreng. Getle espèce appartient aux Antilles; elle y a élé observée en 1807, par Guibert, et l’année suivante William Salisbury en a reçu des graines; elle fleurit pendant le printemps et l'été, depuis le mois d’avril jus- qu’à la fin d'octobre. C'est un arbrisseau volubile et grimpant, dont les tiges, très-rameuses, cylindriques, glabres et d’un brun pourpré, s'étendent à la longueur de cinq à six pieds ; elles sont garnies de feuilles pélio- lées, cordiformes, allongées, acuminées, un peu si- nuées, glabres sur leurs deux faces, faiblement ciliées sur les bords, longues de deux pouces, larges de quinze lignes, d’un vert obscur et marquées de nervures et de veines réticulées; les pédoncules sont solitaires, axil- laires, très-légèrement pubescents, portant cinq fleurs pédicellées, presque en ombelles, rapprochées en capi- tule et garnies de bractées lancéolées, acuminées; la corolle est bleue, avec la ligne médiane des cinq lobes blanche. LISET BLANC Er BLEU ou LISETTE ET LISERET. BoT. Noms vulgaires des Convolvulus sepium et tri- color. V. LISERON. LISETTE, COUPE-BOURGEON, BÈCHE. ins. On a SP CRE |} LIis donné ces noms à des insectes des genres Allelabus, Eumolpus, Pyralis, etc., qui font beaucoup de tort aux boutons de Vignes, aux greffes des Pêchers et au- tres arbres fruitiers. 7”. ATTELABE, EUMOLPE, PYRALE et VIGNE. LISIANTHE. Lisianthus. Bot. Ce genre, de la fa- mille des Gentianées, et de la Pentandrie Digynie, L., est ainsi caractérisé : calice presque campanulé, divisé au sommet en cinq segments courts, se recouvrant et diaphanes sur les bords; corolle infundibuliforme, dont le limbe offre cinq divisions étalées, égales, la gorge imberbe; cinq étamines un peu inégales, à anthères sagittées; style long, surmonté d’un stigmate à deux lamelles; capsule biloculaire, à cloisons formées par l’introflexion des valves; graines anguleuses, non bor- dées. Les Lisianthes sont des plantes herbacées, rare- ment ligneuses, à feuilles presque sessiles, à fleurs offrant plusieurs modes d’inflorescence, tantôt soli- taires, tantôt en ombelles, en corymbes, en panicules ou en épis. Le nombre des espèces s'élève aujourd’hui à une trentaine environ; elles sont toutes indigènes de l'Amérique méridionale et des Antilles, excepté les Lisianthus carinatus et trinervius de Lamarck, qui croissent à Madagascar. Aublet à décrit et figuré, dans ses Plantes de la Guiane, plusieurs Lisianthes remar- quables par leur beauté et la saveur amère qu’ils par- tagent avec les autres Gentianées. Enfin, c'est aux auteurs de la Flore du Pérou et à Kunth que l’on doit la connaissance de la plupart des autres espèces. LISIANTHE PURPURINE. Lisianlthus purpurascens, Aubl., Guian., 1, page 201, tab. 79; Lamk., Z!I. gen., tab. 107, fig. 2. Cette espèce produit plusieurs tiges simples, tétragones. Ses feuilles sont sessiles, ovales- aiguës; les inférieures longues au moins de deux pou- ces; les tiges se bifurquent à leur extrémité; chaque bifurcation porte cinq ou six fleurs purpurines, pédi- cellées, inclinées après leur épanouissement : la corolle est longue de neuf lignes, à tube renflé; la capsule ovale, plus longue que le calice. Cette plante croît dans la Guiane, dans les fentes des rochers : toutes ses par- lies, au rapport d’Aublet, sont amères et employées, dans le pays, comme apéritives et fébrifuges. LISIANTHE AILÉE. Lisianthus alatus, Aubl., Guian., vol. 1, page 204, tab. 80. Cette plante est remarquable par ses tiges tétragones, à angles ailés par un feuillet membraneux. Les feuilles sont sessiles, ovales-oblon- gues, aiguës, molles, à nervures obliques, longues de trois pouces et plus; les fleurs, inclinées, d’un blanc verdâtre, placées sur des pédoncules dichotomes, et munies au-dessous de chaque pédicelle, d’un corpsglan- duleux et d’une bractée écailleuse, forment par leur ensemble une cime terminale; les découpures du calice sont entourées d’une bordure jaunâtre; le tube de la corolle est courbé et renflé; les lobes du limbe sont renversés à leur sommet, el marqués d’une lache verte; les capsules sont couvertes en partie par le calice. Cette plante croît à la Guiane : elle est amère; on l’emploie contre les obstructions. LISIANTHE A GRANDES FLEURS. Lisianthus grandi- {lorus, Aubl., Guian., 1, page 205, tab. 81. Sa tige s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds. Les feuilles LIS 451 sont sessiles, adhérentes entre elles par leur base, molles, ovales-oblongues, lisses, acuminées, entières, chargées à leurs deux faces, de poils fort courts; les fleurs, grandes et placées à l'extrémité ou dans la bifur- cation des rameaux, ont la corolle verdätre, inclinée, à tube long, renflé vers son sommet; le limbe à cinq lobes sinués, arrondis et réfléchis; trois des étamines sont plus longues que les autres. Le fruit est une capsule acuminée, bivalve; les semences sont brunes, angu- leuses et chagrinées. Cetle plante croît à Cayenne, dans les lieux humides. LISIMACHE ou LISIMACHIE. BoT. Même chose que Lysimaque. 7. ce mot. LISOR. conca. Blainville pense que le Lisor d’Adanson (Voyage au Sénég., pl. 17, fig. 16) a été rapporté à tort, par Gmelin, au Mactra stultorum, et que c’est probablement une Vénus et peut-être la l’enus læla. Deshayes ne partage pas l'opinion de Blainville, il trouve que le ligament est intérieur et placé dans une fossette entre des dents lamelleuses; qu’il y à de plus, à la charnière, des dents latérales, également lamel- leuses, caractères qui conviennent essentiellement aux Mactres et non aux Vénus. Si on joint à cela la ressem- blance dans la couleur, la disposition des rayons et le bâillement des valves, on sera porté à croire que le Lisor est bien la même Coquille que le Mactra stul- torum. LISPE. mocr. Adanson (Voy.au Sénég., pl. 11, fig. 2) a placé sous ce nom, dans son genre Vermet, une agré- galion de tubes calcaires, contournés irrégulièrement, et qui appartient plutôt aux Serpules qu’à ce genre. Linné lui a donné le nom de Serpula glomeratu. V”, SERPULE. LISPE. Lispa. 1Ns. Genre de l’ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, division des Créophiles, Latr. (Fam. nat. du Règne Anim.), ayant pour caractères : une trompe distincte; cuille- rons grands, recouvrant en majeure partie les balan- ciers; côtés de la tête non prolongés en manière de cornes portant les yeux; ailes couchées sur le corps; antennes insérées près du front, plus courtes que la tête, en palette allongée, avec une soie plumeuse; se- cond article un peu plus long que le troisième. Ces Diptères s’éloignent des Mouches et autres genres voi- sins, parce que ceux-ci ont les ailes écartées; ils diffè- rent du genre Achias par la lête qui, dans ceux-ci, est prolongée de chaque côté. La seule espèce qui com- pose ce genre se trouve fréquemment sur le sable des bords des mares où elle court très-vite. LISPE TENTACULÉE. Lispa tentaculata, Degéer, Latr. Elle ressemble à la Mouche domestique pour la taille et la couleur; son corps est d’un noirâtre cendré, avec le devant de la tête blanchâtre, les palpes jaunà- tres et l’abdomen marqué de plusieurs taches d’un blanchâtre soyeux, dont deux très-distinctes sur son dernier anneau; ses ailes sont transparentes et sans taches ; les palpes sont grandes, très-déliées à leur base, et s’élargissant ensuite en forme de spatule ciliée sur les bords. Elle se trouve dans toute la France et à Paris. LISSANTHE. Lissanthe. Bot. Genre établi par Ro- LIS CSS is 19 bert Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl., 1, p. 540) dans la famille des Épacridées, el la Pentandrie Monogynie, L., pour quelques espèces placées d’abord dans le genre Styphelia, dont elles diffèrent par les caractères sui- vants : le calice est nu ou accompagné de deux brac- tées ; la corolle est infundibuliforme ; son limbe est à cinq divisions étroites, dépourvues de poils. L’ovaire est à cinq loges et devient un drupe charnu, renfer- mant un noyau osseux et solide. Les espèces de ce genre, au nombre de six, sont de petits arbustes dressés, ayant des feuilles éparses, très-pelites, persistantes, entières; des fleurs blanches et petites, formant des grappes ou des épis axillaires; quelquefois elles sont solitaires à l’aisselle des feuilles. Parmi ces espèces, on distingue le Lissanthe daphnoïides, R. Brown, loc. cit.; Styphelia daphnoides, Smith, New.-Holl. 48, dont les feuilles sont elliptiques, lancéolées, mucronées au sommet; les fleurs axillaires, le calice accompagné de deux brac- tées; la corolle infundibuliforme. LISSE. Lissa. crusr. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Brachyures, tribu des Triangulaires, établi par Leach (Misc. Zool., t. 11, tab. 85) et ayant selon lui pour caractères : premier article des antennes ex- térieures cylindrique, plus gros et plus long que le second; quelques poils en massue sur les antennes; serres beaucoup plus grosses el un peu plus longues que les autres pattes qui sont toutes noduleuses, ainsi que les bras : ceux-ci diminuent progressivement de grandeur depuis la deuxième paire jusqu’à la cinquième; ongles minces, lisses au bout; carapace fortement no- duleuse, sans épines, avec le front avancé et échancré au bout; orbiles des yeux ayant une fissure en dessus el en arrière; yeux portés sur de courts pédoncules. Latreille n’a pas adopté ce genre ; il Le réunit à ses Zna- chus. La seule espèce que l’on connaisse et qui sert de type au genre est le Lissa Chiragra, Leach (loc. cit.); Cancer Chiragra, Herbst, tab. 17, fig. 96; /na- chus Chiragra, Fabr., Latr.; Maia Chiragra, Bosc. Elle se trouve dans la Méditerranée. LISSOCHILE. Lissochilus. Bot. Ce genre a été établi par Robert Brown et publié par J. Lindley (Collect., t. 51); il fait partie de la famille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie, L. Voici ses caractères tels qu’ils ont été donnés par Lindley, loc. cit. Les trois folioles intérieures du périanthe sont très-grandes, étalées et en forme d'ailes; les trois extérieures sont beaucoup plus petites et réfléchies. Le labelle est concave à sa base et redressé dans sa partie supérieure ; il s’unit inférieure- ment avec les deux côtés du gynostème. L’anthère est terminale et operculiforme, elle renferme deux masses polliniques bilobées dans leur partie inférieure, et atta- chées au sommet du stigmate par un appendice lamel- leux, qui leur est commun à toutes les deux. LISSOCHILE BRILLANTE. Lissochilus speciosus, Lind- ley, Collectanea, t. 31; Satyrium giganteum ? Lin., Suppl., 402. C’est une plante non parasite, ayant la tige renflée et bulbiforme inférieurement; les feuilles sont longues, planes, charnues, sans nervures et ensifor- mes, les fleurs sont jaunes, grandes el disposées en un long épi terminal. Cette espèce croit au cap de Bonne- Espérance. TL 15 LISSOME. Lissomus. 1ns. Coléoptères pentamères; genre de la famille des Serricornes, tribu des Élaté- rides, établi par Dalman qui lui assigne pour carac- tères : antennes filiformes, dont les articles sont d’é- gale grosseur et monoliformes ; tête découverte; cor- selet à peu près de la largeur des élytres; corps allongé, légèrement déprimé; mandibules bifides; mà- choires bilobées ; articles des tarses entiers, avec les pelotes inférieures prolongées et avancées en manière de petites palettes ou de lobes. Dalman, fondateur de ce genre, en a décrit deux espèces originaires du Brésil, sous les noms de Lissomus punctatus el Lissomus foveolatus. Latreille a adopté ce genre, dans la nou- velle édition du Règne Animal; mais il y réunit les Drapetes de Megerle. Dejean, en publiant son dernier catalogue, a cru devoir conserver le genre Drapetes, et si ce dernier arrangement est généralement adopté, il en résultera que le genre Lissomus sera maintenant composé de neuf espèces, toutes propres à l'Amérique méridionale. La plus remarquable de ces espèces, du moins sous le rapport de la taille, est celle décrite en dernier lieu par Reiche qui l’a reçue de Cayenne et l’a nommée : LISSOME A DEUX MARQUES. Lissomus bisignatus. 11 est noir, luisant et finement ponctué; ses élytres ont chacune près du bout une tache triangulaire d’un blanc argenté, formée par des poils couchés, et se prolon- geant jusqu’à l’extrémité; son front est un peu échan- cré en avant; en arrière et de chaque côté du corselet, se voit une large fossette, el il y en a deux à la base de chaque élytre; antennes et pattes fauves. Taille, six lignes. LISSONOTE. Lissonotus. 1xs. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Cérambycins, établi par Dalman et adopté par Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.). Ca- ractères : têle courte et large; antennes en scie; celles du mâle atteignant la longueur du corps, celles de la femelle plus courtes, les unes et les autres composées de onze articles dont le premier fort grand, le deuxième court, les suivants graduellement dilatés el le dernier arqué et pointu; mandibules courtes; palpes égales ou presque égales, avec le dernier article conique; cor- selet lisse, mutique et arrondi sur les côtés; présternum aplati, marqué transversalement de deux sillons; mé- sosternum large, carré antérieurement; écusson as- sez grand et triangulaire; paltes épaisses et fortes: les antérieures les plus longues, les postérieures plus courtes que les intermédiaires; tarses dilatés chez les mâles, petits el presque égaux chez les femelles. Ce genre a beaucoup de rapports par le facies avec les Trachydères, mais il en diffère complétement par la forme du présternum et du corselet. On le divise en deux sections, selon que l’extrémité des élytres est ar- rondie ou armée d’une épine. I. LISSONOTE FLABELLICORNE. Lissonotus flabelli- cornis; Cerambyx flabellicornis, Germ.; Lissonotus morio, Dej., Catal., p. 345. Il est entièrement d’un beau noir luisant; les six derniers articles des antennes sont d'un noir velouté, plus profond dans le mâle que dans la femelle; le dessous du corps et les pattes sont par- BIS semés de pelits poils roides, également noirs; le des- sous des {arses est un peu fauve. Taille, neuf lignes. Du Brésil. - II. LISSONOTE ÉQUESTRE. Lissonolus equestris, Dej.; Callidium equestre, Fab.; Cerambyx unidentatus, Oliv.; Lissonotus cinclus, Schoonh. Il est ordinai- rement d'un beau noir luisant, {ant en dessus qu’en dessous; les derniers articles des antennes, à partir du sixième, sont ainsi que les tarses, d’un noir mat; ila les élytres traversées un peu avant le milieu, par une bande régulière, assez large, d’un beau rouge de corail, très-finement découpée sur ses bords; quelquefois cette bande est séparée dans son milieu par la suture ; le cor- selet est moins ponciué que les élytres. Taille, sept lignes. De Cayenne. LISSORHIN. Zissorhinus. 1Ns. Coléoptères tétra- mères; genre de la famille des Rhynchophores, institué par Schoonherr, pour un insecte nouvellement observé en Afrique, aux environs de Sierra-Leone, et dont les caractères sont : antennes courtes, peu coudées, com- posées de douze articles dont les deux premiers plus longs et obconiques, les autres granuleux, petits et tronqués au sommet; massue oblongue, ovale et poin- tue; trompe courte, épaisse, large, plane en dessus, canaliculée dans le milieu; yeux arrondis et saillants; corselet sublinéaire, plus étroit antérieurement et tron- qué aux deux extrémités ; élytres allongées, convexes, plus larges que la base du corselet, légèrement échan- crées près de la suture, atténuées et acuminées au bout, avec les épaules obliques; pieds presque égaux et mu- tiques. Le Lissorhin Érix, Lissorhinus Erix, Sch., est noir, couvert en dessus d’une sorte de tunique écail- leuse, blanchâtre, brillante ou argentée, avec une large bande nue et conséquemment noirâtre. LISSOST YLIS. BoT. Pour Lyssostylis. 7. ce mot. LISTÈRE. Listera. got. Robert Brown, dans la se- conde édition du Jardin de Kew, a fait un genre Lis- tera qui a pour type les Ophrys ovata el Ophrys cordata de Linné. Mais ces espèces ne diffèrent pas génériquement de l’'Ophrys nidus avis, L., qui con- stitue le type du genre Veottia. Le professeur Richard, dans son travail sur les Orchidées d'Europe, a donc cru devoir réunir le genre Lislera au genre Neoitia. V. NÉOTTIE. Adanson avait donné le nom de Listera à un genre qu’il avait formé dans la famille des Légumineuses, et qui correspond à peu près au genre Spartium, de Linné; mais ce nom de genre n’a pas été adopté. LISTÉRIE. Listeria. Bot. Ce genre établi par Nec- ker, dans la famille des Rubiacées, ne différant pas suf- fisamment du genre Oldenlandia, lui a été réuni. PV, OLDENLANDIE. Le genre Listeria de Raffinesque (Annales gén. des Sciences phys., vi, 81) est identique avec le genre ZZe- dyotis. LISTIE. Listia. Bot. Megen a trouvé dans le lac vol- canique de Laach, près d’Andernach, une nouvelle espèce de Conferve, dont il a formé un genre particu- lier, qu’il a caractérisé de la manière suivante : thalle composé de filaments confervoides, très-menus, arti- culés, simples et d’une contexture très-ferme; sporange G DICT. DES SCIENCES NAT. ENT tubuleux, rameux, formé d’une membrane hyaline, fort mince, et rempli d’une masse qui constitue les spores. Megen a donné à l’unique espèce de ce genre, le nom de LISTIE CRUSTACÉE, Listia Crustacea. LISTRODÈRE. Listroderes. 1s. Coléopières tétra- mères; genre de la famille des Rhynchophores, établi par Schoonherr qui le caractérise ainsi : antennes lon- giuscules, coudées, composées de douze articles dont les deux premiers plus longs «et obconiques, les cinq suivants courts et turbinés ou noduleux, graduellement un peu plus larges, avec la massue ovale; trompe al- longée, assez épaisse, carénée en dessus, avec une fos- sette oblique, qui en parcourt {oute la longueur; yeux ovalaires et déprimés; corselet presque carré, lobé en arrière des yeux; élytres oblongues, échancrées à leur base, avec les épaules saillantes, presque arrondies ; tarses allongés, assez larges, peu spongieux en des- sous. Schoonherr décrit, dans ce genre, une dizaine d'espèces toutes de l'Amérique. LISTROSCÉLIDE. Listroscelis. is. Orthoptères ; genre de la famille des Locustiques, institué par Au- dinet-Serville qui lui assigne pour caractères : palpes maxillaires très-longues, trois, autant environ que les palpes labiales; pattes épineuses; les épines des jambes de devant très-longues, très-fortes, arquées et très-ai- guës, représentant une sorte de rateau; avant-dernier article des tarses beaucoup plus large que les précé- dents; ailes et élytres au moins aussi longues que le corps. LISTROSCÉLIDE ORNÉE. Listroscelis ornata. Celte es- pèce, récemment apportée du Brésil, est verte en dessus avec quelques zigzags brunâtres sur le corselet et les élytres; les ailes ont à leur base une teinte rosâtre. Taille, quatorze lignes. LITA. BorT. Le genre établi sous ce nom, par Schre- ber (Gen. no 1754) comprend le ’oyria d’Aublet. 7. ce mot. LITCHI où LETCHI. BoT. 7, Æ'uphoria. LITHACNE. BoT. Genre de la famille des Graminées, et de la Monœcie Triandrie, L., établi par Palisot- Beauvois (Agrostographie, p. 135) qui lui a imposé les caractères suivants : chaume rameux; épis simples, dissemblables, celui qui termine l’axe a desépillets uni- flores el mâles; lépicène nulle ; glumes (paillettes, Pa- lisot-Beauv.) très-aiguës ; trois étamines ; les épis axil- laires sont composés d’épillets uniflores et femelles, ceux-ci ont les valves de la lépicène très-aiguës; les glumes coriaces, dont la valve inférieure est tronquée, naviculaire el gibbeuse; les écailles tronquées, fran- gées; le style est simple, et les stigmates sont plumeux. Ce genre ne se compose que d’une seule espèce que Swartz plaçait dans le genre O/yra, souslenom d'O/yra pauciflora. Cette Graminée croit dans les forêts de la Jamaïque. LITHAGROSTIS. Bor. Gærtner a donné ce nom à une espèce du genre Coix, Coix Lachryma-Jobi. LITHARGE. min. On désigne par ce nom, dans le | commerce, le protoxide de Plomb fondu et cristallisé par le refroidissement en lames jaunes. La Litharge est souvent colorée en rouge par un peu de Minium ; mais elle redevient jaune lorsqu'on la chauffe dans un tube 29 454 TER de verre fermé, le Minium se réduisant à l’état de pro- toxide. Toute la Litharge du commerce provient de l'exploitation des mines de Plomb argentifères. Elle contient presque toujours une petite quantité d’Acide carbonique qu’elle enlève à l’air humide et qui s’y trouve à l’état de sous-carbonate de Plomb. On a trouvé dansles ravins des volcans à demi éteints, du Papocatepetl, au Mexique, une substance minérale entièrement semblable à la Litharge que l’on obtient dans les fourneaux d’affinage; sa composition est ana- logue. IL est probable que la production de cette Li- tharge native est due à l’action de la chaleur volca- nique sur des minerais plombifères. LITHÉOSPHORE. min. Targioni et Licetus ont donné ce nom à la Pierre phosphorescente de Bologne, et, dans ces derniers temps, De Lamétherie l’a pareillement appliqué à la Baryte sulfatée radiée. LITHIN. Lithinus. 1Ns. Coléoptères héléromères ; genre de la famille des Curculionides, institué par Klug pour un insecte nouveau, apporté de Madagascar. Ce genre se rapproche de celui des Zyzigopes de Schoon- herr. Il offre pour caractères principaux : des antennes de médiocre longueur, avec chacun des premiers artli- cles de la tige, proportionnellement du double plus long que l’un des suivants qui grossissent à mesure qu'ils se rapprochent davantage de la massue; celle-ci ovalaire, acuminée, formée des cinq derniers articles ; trompe courte, épaisse, échancrée à l'extrémité; yeux ovalaires, peu saillants ; corselet bosselé, presque carré, allongé, un peu déprimé; élytres en carré long, bos- selé, ayant une proéminence assez forte vers la base. La seule espèce connue jusqu’à ce jour est le Lithinus superciliosus, KI. LITHINE, LITHIOXIDE. min. /, Lirnium. LITHIQUE (Acide). /. ACIDE URIQUE. LITHIUM. min. Nouveau métal qui, par ses propriétés, doit être placé entre le Barium et le Sodium, et qui, en s’unissant à l’Oxigène dans la proportion de 100 à 78,2, produit un Oxide alcalin appelé Lithion par les Sué- dois et Lithine par les Français. Davy l’ayant obtenu à l’état métallique, a trouvé qu’il possède des propriétés analogues à celles du Sodium et du Potassium. La Li- thine a été découverte, en 1818, par Avfwedson dans le Pétalite, le Triphane et la Tourmaline verte. Berzélius l’a retrouvée depuis dans le Rubellite; elle est blanche, très-caustique, sans odeur; elle verdit fort el sent le sirop de Violettes; fond à un degré de température qui n'est pas très-élevé, et forme des sels neutres avec tous les Acides. Sa tendance à attaquer le Platine par la chaleur fournit un moyen de reconnaître sa présence dans les minéraux. Pour cela, il suffit de traiter le mi- néral au chalumeau par le carbonate de Soude sur une feuille de Platine. S’il y a de la Lithine, elle est mise à nu et colore le Platine en jaune-brunâtre, tout autour de la masse fondue. LITHIZONTOS. min. Sorte d’Escarboucle, d’une cou- leur bleue assez faible, et que l’on soupçonne être une variété de Grenat, plutôt que de Corindon bleuâtre. LITHOBIBLION. min. Nom donné par Wallerius aux empreintes de feuilles sur les pierres, et aux feuilles fossiles elles-mêmes. _ LIT LITHOBIE. Lithobius. ins. Genre de la classe des Myriapodes, ordre des Chilopodes, famille des Æqui- pèdes de Latreille (Fam. natur. du Règne Anim.), éta- bli par Leach, el ayant pour caractères : antennes sé- tacées, composées d'articles presque coniques, dont les deux premiers sont plus grands; lèvre largement échancrée en devant, avec le bord supérieur dentelé et les yeux grenus ; quinze paires de pieds; plusieurs des demi-segments supérieurs cachés sur les autres. Ces animaux se distinguent des Scutigères par les pieds qui, dans ceux-ci, sont inégaux; ils s’éloignent des Scolopendres et des Crylops chez lesquels les anneaux du corps ont tous les demi-segments dorsaux décou- verts. Léon Dufour (Ann. des Scienc. natur., t. 17, p. 81) a donné l’anatomie de ce genre; et d’après ce savant, les organes de la digestion se composent : 1ode deux glandes salivaires; 20 d’un tube alimentaire droit, de la longueur de l'animal; et 5° d’une paire de vais- seaux hépatiques. Les organes générateurs mâles sont composés : 1° de deux testicules consistant chacun en une paire de glandes allongées, pointues et parcourues par une rainure médiane; ilsontété pris par Tréviranus pour des masses graisseuses; 20 de trois vésicules sémi- nales : deux latérales et une intermédiaire. Celte parti- cularité qu'offre seul le Lithobie, d’avoir trois vési- cules séminales, est fort remarquable, et Léon Dufour dit qu’il n’en a jamais rencontré que dans ce genre en nombre impair; 5° d’une verge qui est placée dans le dernier segment dorsal du corps du ZLithobius. Les organes femelles se composent : 1° de l'ovaire qui con- siste en un seul sac allongé, contenant des œufs glo- buleux et blancs; 2° des glandes sébacées de l’oviducte; et 5° de la vulve qui est flanquée à droile et à gauche par une pièce crochue, bi-articulée, terminée par une pointe bifide et armée à sa base de deux dents courtes. Les Lithobies vivent à terre, sous des pierres, comme les Scolopendres; on en rencontre souvent, en été, sous les tas de plantes, dans le bois pourri, etc. Leach en dé- crit trois espèces dont deux se trouvent en Angleterre. LITHOBIE FOURCHU. Lithobius forficatus, Leach, Latr.; Scolopendra forficata, L., Tréviranus (Verm. Schrit. Anat., tab. 4, fig. 6-7); Lithobius forficata et coleophatra? Panz. (Faun. Ins., fasc. 50, fig. 13-12); la Scolopendre à trente pattes, Geoff. Longueur, un pouce au plus, lisse, luisante, tantôt d’un brun de poix, tanlôl d’un roux qui tire sur l’ambre. Elle se trouve fréquemment, en été, dans les jardins du midi de la .France et de Paris. LITHOBRYON. 8or. (Lichens.) Dillen nomme Li- thobryon coralloides le Cladonia ceranoides d'Acha- rius. LITHOCALAMES ou STÉLÉCHITES. BoT. Foss. On trouve ce mot dans les anciens oryctographes, pour dé- signer ce qu'ils regardaient comme des tiges fossiles de Bambou ou de Roseau. LITHOCARDIUM. conc. 7”. BUCARDES FOSSILES. LITHOCARPE. Lithocarpus. 80oT. Genre de la fa- mille des Cupulifères, établi par Blume, dans sa Flore de Java, avec les caractères suivants : fleurs dioïques : les mâles ont leurs châtons filiformes, avec les fleurs glomérulées par interruption et les glomérules accom- ÉUINT pagnces de bractées; périgone calicin, cupuliforme, à six divisions; douze à vingt étamines insérées à la base du périgone; leurs filaments sont filiformes, simples et inégaux; anthères biloculaires, didymes, à loges oppo- sées, pendantes à l'extrémité du connectif; les fleurs femelles ont leurs gemmes sessiles sur un axe com- mun; bractées conformes aux écailles de l’involucre uniflore, imbriquées sur plusieurs rangs et entourant la fleur; limbe du périgone supère et très-petit; ovaire infère, à (rois loges renfermant chacune un ovule pen- dant du sommet et analrope; style court, épais; trois stigmates ponctiformes. Le fruit consiste en une noix rugueuse, osseuse, monosperme, renfermée et soudée dans un cercle intérieur, formé par lesécailles ligneuses el connées de l’involucre; semence pendante; embryon dépourvu d’albumen et orthotrope; cotylédons très- grands, plano-convexes, sublobato-déprimés à la base; radicule courte et supère. LiTHOCARPE DE JAVA. Lithocarpus Javensis, Blume. C'est un arbre très-élevé, à feuilles alternes, très-en- tières et persistantes; les châtons sont à l’extrémité des rameaux ou dans les aisselles supérieures, el jes mâles sont ordinairement accolés aux femelles. LITHOCARPES. port. ross. Synonyme de fruits fos- siles. 7. CARPOLITHES. LITHOCHARIDE. Lithocharis.1ns. Coléoptères pen- tamères; genre de la famille des Brachélitres, tribu des Pædérites, institué par Dejean, avec les caractères suivants : palpes maxillaires beaucoup plus grandes que les labiales, médiocrement allongées, avec le pénul- tième article turbiné ; les labiales sont très-courtes ; labre assez avancé, coupé carrément; antennes assez longues , insérées sous un rebord de la tête, en avant des yeux, à La base des mandibules, avec leur premier article assez allongé et renflé; les quatre premiers ar- ticles des tarses antérieurs légèrement dilatés, subqua- drangulaires, garnis, en dessous, de poils courts et serrés : le pénultième des quatre postérieurs entier; prothorax carré, coupé obliquement aux quatre angles; tête très-grande, presque carrée, très-fortement rétrécie postérieurement; pénultième anneau du ventre large- ment et profondément échancré dans les mâles, entier dans les femelles; corps assez allongé et un peu dé- primé. LITHOCHARIDE. BRUNATRE. Lithocharis fuscula, Dej. Sa Lêle est d’un brun-rougeâtre obscur, plus large que le prothorax, un peu convexe et {rès-finement rugueuse; sa bouche el ses antennes sont d’un brun plus clair; et les élytres sont encore plus claires que le prothorax, allongées, coupées obliquement à leur extrémité et lé- gèrement rugueuses; le dessous du corps et les pattes sont d’un brun assez clair et mutiques. On le trouve rarement aux environs de Paris. Il faut encore comprendre dans le même genre le Pœderus rubricollis, de Gyllenhal, le Pæderus bico- lor , de Gravenhorst, et quelques autres espèces exoli- ques. LITHOCIA. Bor. (Lichens.) Sous-genre de 7’erruca- ria, Ach. (Syn. Meth. Lich., p.95). 11 renferme les espèces à thalle sous-larlareux, crustacé, contigu, fendu en aréoles ou pulvérulent. Il est ainsi nommé, LIT 155 parce que presque loutes les espèces se fixent sur les pierres. LITHODE. Lithodes. crustT. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Brachyures, tribu des Triangu- laires, établi en même (emps par Leach et Latreille, et ayant pour caractères : pieds-mâchoires extérieurs étroits, avancés, allongés et semblables à de petits pieds; yeux rapprochés à leur base; les quatre antennes saillantes ; serres plus courtes que les pieds suivants, les deux pieds postérieurs très-petits, repliés et point propres à la marche. Ges Crustacés ressemblent beau- coup aux Inachus, aux Parthenopes et aux Maïas; mais ils en diffèrent surtout par la forme de leurs deux pieds postérieurs et par d’autres caractères tirés des anten- nes, de la carapace et des autres parties du corps. Leur carapace est triangulaire, très-épineuse, renflée posté- rieurement de chaque côté par le grand développement des régions branchiales el terminée en avant par un rostre bifurqué, garni de fortes pointes sur les côtés. Les yeux sont gros, rapprochés et portés sur de courts pédoncules; les antennes extérieures ont à peu près la moitié de la longueur du corps; elles sont insérées sous les yeux, et leurs deux premiers articles sont plus longs que les autres; les intermédiaires sont avancées, assez longues, divisées en deux soies comprimées, multiarti- culées. L’abdomen est membraneux, composé de six plaques crustacées. LiTHODE ARCTIQUE. Lithodes arctica, Latr.; Lithodes Maia, Leach (Moll. Brit., tah. 24); Cancer Maja, L.; Tnachus Maja, Fabr.; Parthenope Maja, Fabr. et Herbst (Cancr., lab. 15, fig. 87); Crabe épineux, Ascan. (con. rar. natur., tab. 40). Il est long de trois pou- ces, tout hérissé d’épines; les serres el les trois pieds suivants sont chargés de tubercules épineux; des petits faisceaux de poils aux doigts des pinces. Il se trouve dans les mers du nord de l’Europe. LITHODÉMON. min. Synonyme de Jayet. LITHODENDRON. rozyr. Genre établi par Schweig- ger. Caractères : polypier calcaire, rameux, pertant des cellules lamelleuses ; rameaux écartés, cylindri- ques ; cellules cyathiformes. JL comprend les Oculines et les Caryophylles à lige rameuse, de Lamarck. LITHODENDRUM. rozyr. C'est-à-dire Arbre-Pierre, D’anciens oryclographes nommaient ainsi des Polypiers coralloïdes ou cornés. LITHODERME. Lithodermes. moir. Cuvier a donné le nom de Lithodermes à des Moules qui ont la coquille presque également arrondie aux deux bouts, et qui se creusent des trous dans les pierres auxquelles elles sont d’abord suspendues. Leur corps est ovale, com- primé en arrière; sa surface est comme incrustée de petits grains pierreux, qui y forment une croûte très- dure; la bouche est entourée de tentacules, et les intes- tins paraissent avoir des rapports avec ceux des Holo- thuries. Ce genre, selon Cuvier, appartient à son ordre des Échinodermes sans pieds; il ne présente jusqu'ici qu'une seule espèce, originaire des Indes, et qui a été nommée Lithodermes cuneus ; elle est noirâtre, lon- gue de deux pouces. ù LITHODOME. Lithodomus. concu. Cuvier (Règne Anim., {. 11) a proposé un sous-genre sous ce nom 456 LUE pour des Coquilles du genre Modiole, qui ont la pro- priété, comme beaucoup d’autres Mollusques acéphales, de percer la pierre ou les Polypiers pierreux. On a pré- tendu que ces Modioles se creusent des loges aussi bien dans le Granite ou les Roches non calcaires que dans les Pierres calcaires; ce fait n’est pas encore bien cer- ain. Deshayes pense que ce sous-genre ne saurait être conservé, parce que l’anatomie des animaux ne diffère en rien de celle des autres Modioles, el que la coquille elle-même ne présente pas de différences suffisantes pour légitimer cette coupe. 7. Moptore et Liruo- PHAGES. LITHODUS. ins. Ce genre de Coléoptères tétramères a été créé par Germar, dans la famille des Rhyncho- phores, pour un insecte de l'Amérique septentrionale, que l’entomologiste Say avait pris d’abord pour un Brachycère. Un examen plus approfondi y a fait aper- cevoir les caractères d’un genre nouveau, que Germar définit ainsi : antennes courtes, coudées, de douze arti- cles grenus, dont les cinq derniers forment une mas- sue ovale; trompe courte et recourbée; yeux petits, presque déprimés; corselel oblong, incisé en dessous pour recevoir et loger la trompe; élytres oblongues, sensiblement recourbées à l'extrémité; pieds courts et robustes; cuisses médiocrement renflées; jambes sinuées sur la face interne, velues, tronquées ; tarses rétrécis, soyeux ou spongieux en dessous. Le Lithodus hume- ralis est noir, couvert d’écailles grisâtres. LITHOÉCIEN. Lithoecius. Bot. Épithète donnée à quelques Lichens qui croissent sur les pierres. LITHOFUNGUS. pozyr. On trouve ce nom dans les anciens oryctographes, pour désigner des Polypiers fos- siles, qui présentent quelques rapports de forme avec des Champignons. LITHOGÉNÉSIE ou FORMATION DES PIERRES. Par- tie de la Lithologie qui a pour objet la recherche des causes qui ont donné naissance aux substances pier- reuses, et des lois qui président à leur formation. LITHOGLOSSE. Lithoglossum. pois. Foss. L'un des synonymes de Glossopètre. F7. ce mot. LITHOGLYPHITES. min. Nom donné par Wallerius à des Pierres qui présentent la forme de différents ob- jets connus. En ce sens, il est synonyme de Pierre figurée. On l’a regardé aussi comme l'équivalent du Bildstein des Allemands ou du Tale graphique d'Haüy. LITHOLEPE. mozz. De Blainville a substitué ce nom à celui de Lithotrie précédemment donné par Sowerby, à une Coquille encore douteuse. 7. LITROTRIE. LITHOLOGIE. Partie de la Minéralogie qui s’occupe plus spécialement des Pierres. Ce dernier mot n’ayant plus une acception bien déterminée, le nom de Litho- logie a été presque entièrement abandonné. LITHOMARGE. min. /. ARGILE. LITHOMORPHYTES. min. Même chose que Litho- glyphites. F. ce mot. LITHONTHLASPI. Bor. (Columna.) Synonyme de Thlaspi saxatile, L. LITHONTRIBON. or. Synonyme d'Herniaire glabre. LITHOPHAGE. Lithophagus. 1xS. Genre de l’ordre des Coléoptères , seclion des Tétramères, famille des Xylophages, tribu des Trogossitaires , établi par La- LIT Lreille, dans ses Fam. natur. du Règne Anim. Ce genre avoisine les Mycétophages et les Agathidies. Le nom de Lithophage ou Mangeur de pierres a été donné par Desbois (Dict. des Animaux) à un petit Ver qui se trouve dans l’ardoise; Desbois dit que ce Ver s’en nourril, qu’il a quatre mâchoires qui lui servent de. dents, et qu’il subit des métamorphoses dans une petite enveloppe qu’il se fabrique dans la pierre dont il suce le suc! LITHOPHAGES. concu. Les Mollusques Lithophages ne se rencontrent que parmi les Acéphales ou Conchi- fères. On a réuni sous cette dénomination tous ceux qui ont la singulière propriété de ronger les pierres calcaires, pour se loger et se mettre à l'abri des chocs extérieurs. Presque toutes les familles des Conchifères ont des genres qui préfèrent soit le bois, soit la pierre. On a eu des opinions fort différentes sur la manière dont ces animaux peuvent percer les pierres ; quelques personnes pensent que l’animal choisit les pierres dans l’état de mollesse, parce qu’elles ont vu des Pholades dans quelques dépôts vaseux blancs, peu consistants, qu’elles auront regardés comme une pierre commen- çante; mais celte opinion ne peut supporter le moin- dre examen approfondi; car s’il faut une pierre (endre à l'animal, lorsqu'il s’y introduit, il faut qu’elle reste dans le même état pendant toute la durée de la vie; si elle vient à durcir il ne trouve plus les conditions con- venables pour vivre, il doit nécessairement périr; il serail impossible alors de trouver vivant un Lithophage quelconque dans une pierre dure, ce qui est loin d’être vrai. On a supposé que l’animal, par des mouvements multipliés et les frottements nombreux des aspérités de sa coquille contre les parois de son étroite prison, était dans le cas d'augmenter lentement la cavité qui le contient, mais ce moyen, tout mécanique, trouve des objections puissantes : 10 les Perforants se trouvent souvent dans des pierres d’une dureté et d’une densité quelquefois plus grandes que la coquille elle-même, qui est d’ailleurs souvent fort mince ; 2 les aspérités quel- conques de la coquille ne sauraient servir à augmenter la cavité qui la contient, puisque l’on devrait les trou- ver émoussées ou usées par les frottements, et il n’en esL pas ainsi, car toutes s’y trouvent dans une très- belle conservation, même quant aux lames ou aux as- pérités les plus délicates, qui quelquefois les couvrent. Un grand nombre de Coquilles perforantes sont entiè- rement lisses, et sont dansl’impossibilité de se retourner dans la cavité qui les contient par une crête pierreuse laquelle s'enfonce dans la rainure que laissent les cro- chets des deux valves. Fleuriau de Bellevue, qui a fait un grand nombre de recherches sur ces animaux, a ob- servé que les Pholades étaient constamment envelop- pées d’une liqueur épaisse, noire, qui, sans doute, était une liqueur corrosive. Ayant observé aussi que ces ani- maux étaient phosphorescents, il pensa que ce pouvait bien être à l’Acide phosphoreux qu'était due la pro- priété de corroder les pierres, qui est particulière aux Lithophages. Supposer aux Perforants une liqueur corrosive, il faut également en supposer la sécrétion et son organe sécréteur. Fleuriau a pensé que ce de- vait être le pied qui en fournit le plus; mais si l’on LIT fait attention que les Saxicaves, par exemple, et les Modioles ont cet organe entièrement rudimentaire, que les animaux de ce premier genre ont le manteau à peine ouvert à l'endroit du pied, on se demandera, pour ceux-là au moins, où pourrait être placé l’organe sécréteur. Si l’organe qui produit la liqueur corrosive des Lithophages n'est pas connu, il ne s’ensuit pas qu’il n'existe pas, et cette seule objection raisonnable contre l'opinion de Fleuriau de Bellevue, ne semble pas suffisante pour la détruire. Il est à présumer que la liqueur sécrétée est acide, car les Lithophages vivent toujours dans les pierres calcaires. On n’a point encore une observation constatée qu'ils puissent vivre dans des pierres d’une nature différente, et ce fait confirme parfaitement l'opinion de cet observateur. Blainville pense que la macération de la pierre par le mucus de l’animal, est dans le cas de la dissoudre lentement; il produit à l’appui de son opinion les Patelles qui se creusent, sur les rochers, une place qu’elles adoptent ; mais il faut dire que c’est sur une pierre calcaire ten- dre que cela se remarque; il faudrait que le même phénomène se répétât sur les calcaires les plus durs, et l’observalion manque. Il serait difficile de concevoir au reste, même à un chimiste, comment un morceau de pierre calcaire, exposé à une longue macération dans un mucus de Mollusque, qui ne contiendrait au- cun principe dissolvant, pourrait cependant se ramol- lir ou se dissoudre ou se désagréger. On voit par ces doutes nombreux que la question est loin encore d’être résolue ; il manque une foule de conditions avant d’ar- river à une solution complète : ce serait d'examiner par les moyens chimiques, les mucosités des Litho- phages, de chercher sur un grand nombre et dans tous les genres les organes de sécrétion, qui sont probable- ment placés dans les bords du manteau, de s'assurer que ces animaux ne peuvent vivre que dans les pierres cal- caires, etc. C’est ainsi que l’on pourrait prétendre ré- soudre une question intéressante et importante tout à la fois. LITHOPHILE. Lithophilus. 1Ns. Genre de Coléoptè- res de la famille des Taxicornes, tribu des Diapériales, établi par Megerle. La séule espèce de-ce genre est le Tritoma coronata de Fabricius. LITHOPHILE. Lithophila. Bot. Genre de la famille des Amaranthacées, et de la Monadelphie Diandrie, L., établi par Swartz (Ælor. Ind.-Occid., 1, p. 48) et qui, très-rapproché du Gomphrena, s’en distingue par les carachères suivants : ses fleurs forment des épis termi- naux, Ovoïdes ou allongés, composés d’un très-grand nombre de fleurs imbriquées et sessiles; chaque fleur est accompagnée de trois bractées squammacées, min- ces, memhraneuses el scarieuses, enveloppant la fleur en totalité. Le calice est mince et membraneux, com- primé, à cinq divisions un peu inégales, glabres ou couvertes de poils lanugineux. Les étamines, au nom- bre de deux, partent d’une sorte de tube membraneux, qui embrasse la base de l'ovaire et se termine par les deux filets staminaux qui sont opposés. Les anthères sont oblongues, dressées, jaunes, à une seule loge. L’ovaire est arrondi et presque lenticulaire, surmonté d’un style très-court, que terminent deux stigmales su- LIT 457 bulés et divergents. Le fruit est un akène membraneux et un peu vésiculeux. Swartz n’a décrit qu’une seule espèce de ce genre, Lühophila muscoïides, loc. cit. Cette petite plante forme des touffes d’un à deux pou- ces d’élévation sur les Roches maritimes de toutes les Antilles. Swartz ne l'avait trouvée que dans la pelite ile déserte de Navazra. Richard en possède des échantillons recueillis par son père, à Sainte-Croix, à Antigue, Spanishiown, Saint-Eustache, etc. Les feuilles radicales sont linéaires, étroites, entières, un peu obtuses, glabres, excepté vers leur base où elles sont chargées de longs poils soyeux. Les tiges, qui sont le plus souvent étalées, ont d’un à deux pouces de longueur; elles portent des feuilles opposées, plus courtes que les radicales. Les fleurs, entourées de bractées scarieuses et blanches, forment un petit épi ovoïde, allongé. LITHOPHILLES. Lithophyllæ. ARACHN. 77. DRASSE. LITHOPHOSPHORE. 1x. Ou Pierre phosphorescente. Synonyme de Baryte sulfatée. LITHOPHYLLES. or. ross. Dans quelques oryclo- graphes ce mot désigne les empreintes de feuilles dans les couches calcaires. LITHOPHYTE Er LITHOXYLE. roLyr. D’anciens au- teurs désignent communément par ces mots les Poly- piers dendroïdes pierreux. LITHOPHYTES. pozyr. C'est-à-dire Plante-Pierre. Cuvier (Règne Anim., €. 1V, p. 80) adopta ce nom em- prunté des anciens naturalistes, pour désigner un groupe de Polypiers dont l’axe intérieur est de sub- stance pierreuse et fixé. Il comprend les Isis, les Ma- drépores et les Millépores. 7. ces mots. LITHOPORE. poLyp. 7. MILLÉPORE. LITHOSANTHES. BoT. 7. LITOSANTE. LITHOSIE. Lithosia. 1Ns. Genre de l’ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par Fabricius, et ayant pour caractères : an- tennes et yeux écartés, les premières simples dans la plupart ; spiritrompe très-distincte et allongée; palpes inférieures plus courtes que la tête, cylindriques, re- courbées, de trois articles dont le dernier plus court que les précédents; palpes supérieures cachées; ailes couchées horizontalement sur le cêrps ou en toit ar- rondi. Chenilles vivant à nu, à seize pattes. Les Litho- sies se distinguent des Écailles et des Callimorphes dont Latreille avait fait des sections de son genre Lithosie, dans la première édition du Dictionnaire d'Histoire na- turelle de Déterville, par la manière dont ces deux genres portent leurs ailes, par les palpes et par les che- nilles qui sont (oujours renfermées dans des tuyaux. Les Yponomeutes s'en rapprochent beaucoup, mais elles en diffèrent par les palpes inférieures qui sont plus longues que la tête. Ochsenheimer range avec ses Ey- prepia, qui comprennent plusieurs espèces d’Arcties et les Callimorphes de Latreille, quelques-unes des Litho- sies de ce dernier. Olivier (Encycel. Méth.) ne distingue | pas les Lithosies des Bombyx. Ce genre, tel qu’il est restreint aujourd'hui, répond presque entièrement à celui des Lithosies de Fabricius, ainsi qu'aux Sétines (Setina) de Schrank. Les Lithosies sont des Nocturnes ornées de couleurs assez variées et très-agréables; leur 458 LIT forme est étroite et allongée. Elles se tiennent tran- quilles, pendant le jour, sur le tronc des arbres ou sur la tige des plantes. Leurs chenilles ont de grands rap- ports avec celles des Arcties et des Callimorphes; elles sont allongées, cylindriques, velues et rayées ou ta- chetées de rouge et d’autres couleurs. Elles se nour- rissent de Lichens et de plantes Phanérogames. La- treille divise ce genre ainsi qu’il suit: + Antennes des mâles pectinées. LiTHosiE-CHouETTE. Lithosia grammica, Fabr., Latr.; la Phalène-Chouette, Geoffr.; l'Écaille-Chouette, Engram. (Pap. d'Eur., pl. 156, fig. 202). Ailes jaunes : les supérieures rayées de noir; les inférieures avec une bande noire sur le bord postérieur. tt Antennes simples dans les deux sexes, tout au plus ciliées dans les mâles. LITHOSIE GENTILLE. Lithosia pulchella, Fabr., Latr.; Bombyx pulchella, Oliv.; la Gentille, Engram. (Zbid., pl. 221, fig. 509). Ailes blanches : les supérieures ponc- tuées de noir et de rouge sanguin, les inférieures ayant une bande noire le long du bord inférieur. Sa chenille vit sur l'Héliotrope d'Europe. Du midi de la France; extrêmement rare à Paris, LITHOSMUNDA. 8or. ross. On a quelquefois désigné sous ce nom, les empreintes de Fougères des houil- lères. LITHOSPERMUM. por. 7. GREMIL. LITHOSPHORE. min. Synonyme de Baryle sulfatce. LITHOSTRONTION. roryp.Raffinesque donne ce nom à un genre de Polypiers fossiles semblables aux Tubi- pores, à l'exception qu'ils manquent de cloisons qui séparent les tubes. LITHOSTROTION. rocyr. Ce sont des Polypiers co- ralloïdes. LITHOTHLASPI. por. Pour Lithonthlaspi. 7.ce mot. LITHOTRIE. mozc. Sowerby a donné ce nom à une Coquille qui, suivant la conjecture de Rang, pourrait bien n'être qu’une Analife fixée par hasard sur une valve de Vénérupe, dans le fond d’un trou creusé par celle-ci. Du reste le genre a été caractérisé de la ma- nière suivante : animal comprimé; coquille irréguliè- rement subpyramidale, comprimée, portée à l’extré- mité d’un pédicul@tubuleux, (endineux, ayant à sa base un appendice testacé, ressemblant à une patelle ren- versée, formée de huit valves continues, inégales : six latérales, dont les inférieures très-petiles, une dorsale, grande, ligulée, et une ventrale, également très-petite. Sowerby donne à l’espèce ou prétendue espèce le nom de Lithotria dorsalis, c’est le Litholepas du mont Serrat, de Blainville. LITHOXILE. poLyp. et BOT. FOsS. Ÿ’. LITHOPHYTE. LITHOXYLE. Bot. Synonyme de bois pétrifié. 7. FOosSiLEs. LITHRODE. min. /. ÉLÆOLITHE. LITIOPE. Litiopa. mort. Genre de l’ordre des Pecti- nibranches, classe des Gastéropodes, établi par Rang, pour un Mollusque très-abondant sur les fucus que l’on rencontre depuis les mers de Terre-Neuve jusqu’au cap de Bonne-Espérance. Caractères : pied étroit; Lêle mu- nie de deux tentacules conico-subulés, assez distincts et portant les yeux à leur base extérieure; branchies for- LAINE mant un peigne, dans une cavité ouverle en avant; anus placé en avant du côté droit; coquille peu épaisse, cornée, légèrement épidermée, un peu transparente, conoïde, à tours de spire un peu arrondis : le dernier plus grand que tous les autres réunis, à sommet pointu, sillonné; ouverture ovale, plus large en avant qu’en arrière, à bords désunis, le droit se recourbant en avant, vers l'extrémité de la columelle, de manière à former un contour profond; columelle arrondie, sim- ple, arquée, tronquée à son extrémité antérieure où elle saille en dedans de l'ouverture; point d'opereule. La place de ce genre se trouverait à côté des Phasia- nelies, mais l’absence de l’opercule semble devoir l’é- carter de ces dernières. Les Litiopes mélanostome et maeulée, Zitiopa me- lanostoma et maculata, ont toutes deux leur co- quille brunâtre, diversement ornée de taches brunes; elles vivent avec les Atlantes et plusieurs espèces de Créseides; il arrive souvent qu’elles s’écartent à de pe- lites distances des fucus qui les portent, alors elles con- servent un fil au moyen duquel elles s’en rapprochent à volonté. LITOCÈRE. Litoceruws. 1xs. Coléoptères tétramères; genre de la famille des Rhynchophores, établi par Schoonherr, pour quelques insectes del’Inde, qu’Olivier avait placés dans son genre Macrocephalus. Carac- tères : antennes de la longueur du corps, grêles, droi- tes, insérées dans une fossette profonde, vers le milieu de la trompe, composées de onze articles dont le pre- mier allongé, épais, le deuxième court, un peuturbiné, les trois suivants oblongs. plus épais au sommet, les autres cultriformes et déprimés; (rompe de la longueur de la tête, perpendiculaire, déprimée, plane en dessus, plus large et tronquée vers le bout; yeux oblongs, peu convexes; corselet un peu plus long que large, rétréci antérieurement, bisinué à sa base, tronqué à l’extré- mité, marqué près de sa base d’une ligne transverse, élevée et qui se continue en remontant de chaque côté; élytres ovalaires, avec le bord antérieur réfléchi; pieds longs et minces; cuisses renflées au milieu. Le Litocerus histrio, et les Macrocephalus maculatus, Oliv., Ent. 1v, 80, pl. 2, fig. 14, et fuliginosus, Oliv., Ent. 1v, 80, pl. 2, fig. 15, sont les seules espèces con- nues. LITOMÈRE. Litomerus.1ns. Coléoptères tétramères; genre de la famille des Rhynchophores, formé aux dé- pens des Rhynchènes d'Olivier et de Fabricius, par Schoonherr qui le caractérise ainsi : antennes longius- cules, grêles, coudées, composées de douze articles dont Les trois premiers allongés, les autres courts, ovales ou oblongs, avec la massue allongée et pointue; trompe longue, mince et arquée; yeux latéraux, médiocres, arrondis et légèrement convexes; corselet faiblement bisinué à sa base, avec les angles postérieurs avancés el souvent acuminés , rétréci en avant et en arrière; élytres oblongues, ovalaires, un peu convexes,avec les épaules rectangulaires; pieds antérieurs les plus longs; cuisses sublinéaires, un peu en massue. Toutes les es- pèces de ce genre sont de l'Amérique méridionale; on peut regarder le Rhynchænus zonatus d'Olivier comme en étant le {ype. LIT LITORNE. o1s. Espèce du genre Merle. F. ce mot. LITOSANTHE. Zitosanthes. Bot. Le docteur Blume, dans son Bydrag. Fl. Ned. Ind., p. 994, à institué ce genre de la famille des Rubiacées, pour une plante qu’il a découverte dans les forêts montagneuses de l’île de Java. Les caractères du nouveau genre, qui a été adopté par Richard dans les Mém. de la Société d'Histoire nalu- relle de Paris, tome 5, p. 215, sont les suivants : limbe du calice très-petit, à cinq dents; corolle globuleuse, avec l’orifice velu, le limbe court, étalé et quadrifide ; quatre étamines incluses, à filaments très-courtis, in- sérés sous l’orifice; anthères linéaires; style inclus, traversant un disque charnu; stigmate un peu en mas- sue, avec quatre dents au sommet. Le fruit est un drupe succulent, obovale, bosselé, renflé, à quatre loges dans leur jeunesse,mais réduites plus tard à une par la destruction des cloisons; quatre noyaux mono- spermes chartaceo-arillés, attachés par la base à un axe central et incomplet. LITOSANTHRE A LEUX FLEURS. Létosanthes biflora, Blume. C’est un arbrisseau de moyenne élévation, à feuilles petites, trapéziformes et presque sessiles, à pédoncules axillaires, filiformes, portant deux fleurs. LITSÉE. Litsæa. Bor. Genre établi par Lamarck, adopté par Jussieu et faisant partie de la famille des Laurinées et de la Diœcie Polyandrie, L. Le même genreaéténommé 'eltranthera par Jacquin et Æexan- thus par Loureiro. Voici ses caractères : ses fleurs sont dioïques, disposées en ombelle et accompagnées à leur base d’un involucre de quatre à six folioles caduques. Leur calice est monosépale; son limbe, quelquefois en- tier, offre le plus souvent de quatre à six divisions égales. Dansles fleurs mâles, on compte de six à quinze étamines ayant leurs anthères, quadriloculaires et des glandes placées à la base de leurs filaments intérieurs. Le pistil est à l’état rudimentaire. Dans les fleurs fe- melles, on trouve les étamines stériles, un ovaire sur- monté d’un stigmate dilaté et lobé. Le fruit est une baie nue, c’est-à-dire non environnée par le calice. Ce genre se compose d'environ une douzaine d’espèces originaires de l’Asie ou de l'Amérique méridionale. Ce sont de grands arbres portant des rameaux el des feuilles alternes, très-entières, coriaces et dépourvues de stipules; les fleurs, réunies plusieurs ensemble dans un involucre, forment ainsi des sortes de capitules, tantôt axillaires et solitaires, tantôt disposées en co- rymbe ou en ombelle. LITSÉE DE LA Cuine. Litsæa Chinensis, Lamk., Dict.; T'etranthera laurifolia, Jacq., Hort. Schœn.; Sebi- fera glutinosa, Lour. C'est un grand et bel arbre que l’on connaît aussi sous le nom de faux Cerisier de la Chine, et qui, depuis longtemps, est cultivé à l’Ile-de- France. Ses feuilles sont alternes, ovales, un peu obtu- ses, très-entières, finement réticulées à leur face supé- rieure, un peu glauques inférieurement. Les fleurs sont axillaires, portées sur des pédoncules velus et dicho- tomes. Le fruit est une baie globuleuse, à peu près de la grosseur d’une petite cerise, et dont la chair a une saveur camphrée et désagréable. LITTA. or. Ce genre, proposé par le professeur Bal- bis, pour le FYucca Boscii, n’a point été adopté. LIT 459 «LITTÉE. Littæa. or. Genre de la famille des Bro- méliacées, institué par J. De Brignoli de Brunnhoff, qui l'a caractérisé de la manière suivante: périanthe supè- re, tubuleux, infundibuliforme, charnu, à limbe divisé en six lobes roulés en dehors; six élamines exsertes , insérées à l’orifice du tube, supportant des anthères li- néaires et versaliles ; style simple; stigmate à trois lobes dilatés et charnus; capsule triloculaire et polysperme. Ce genre ne se compose encore que d’une seule espèce, originaire des contrées les plus chaudes de l'Amérique. LITTÉE GÉMINIFLORE. Littæa geminiflora, Brign.; Agave geminiflora, Sp.; Fucca Boscii, Desf.; Buona- partea juncea, Schl. Sa racine est d’une couleur ob- secure, garnie d’un petitnombre de radicelles; sa hampe est droite, lisse, écailleuse, haute de plus de douze pieds, sur un diamètre de vingt lignes environ à sa base; ses feuilles sont d’un vert foncé, tranchantes des deux côtés, un peu renflées vers le bas, épaisses, sub- striées, glabres, diffuses, lâches, terminées par un mu- crone osseux, filamenteuses aux bords par l’âge; elles entourent la base de la hampe et forment tout autour une sorte de couronne impériale; fleurs disposées en spirale serrée autour de la hampe, sessiles, géminées, d'un violet verdâtre, nuancé de jaune, ayant à la base une bractée linéaire, lancéolée, subciliée, de la lon- gueur de la fleur, dont chacune a en outre deux brac- téoles ovales-aiguës, ciliées et scarieuses; corolle tubu- leuse,campanulée, sexangulaire,aveclelimhe révoluté, à six divisions lancéolées ; filaments pourprés, droits, insérés à la base des divisions du limbe, et deux fois plus longs que lui; anthères jaunâtres. grandes, oblon- gues et sillonnées; ovaire ovale et hexagone; style droit, simple, rond, plus épais au-dessus, un peu plus long que la corolle; stigmate imperceptible; capsule trigone; graines semi-orbiculaires , planes, noires el brillantes. Les premières graines de ce beau végétal, qui furent apportées en Europe, avaient été récoltées au Brésil; elles furent remises en 1785 au professeur Vandelli, directeur du Jardin botanique de Lisbonne, qui les partagea avec son ami Brunelli, professeur de botanique à l’université de Bologne. Celui-ci les sema aussitôt et en obtint plus de deux cents plantes qu’il considéra simplement comme des Jones, et ne prit au- cun soin de leur cuiture. Après la mort de Brunelli, Rodati qui lui succéda, quoique meilleur botaniste, continua à considérer les jeunes plantes comme des Joncs, et laissa subsister l'étiquette Junci spectres, qu'avait placée Brunelli, sans chercher seulement à déterminer ces prélendus Jones. Enfin lorsqu’arriva la formation du royaume d'Italie, on s’occupa de la réor- ganisalion de l’université de Bologne, et Scannagat{a y fut nommé professeur de botanique. Ce véritable sa- vant s’aperçut de suite que la plante jusque-là si peu soignée, n'était et ne pouvait pas même être un Jonc; il devina un végétal nouveau, lui prêla toute son at- tention el fit une distribution des pieds qui se trouvaient à sa disposition, aux jardins des autres universités de l'Italie; il en donna aux établissements publics et à beaucoup d'amateurs. Comme professeur au lycée d’Urbino, Brignoli en obtint un pour le jardin confié à sa direction. Le professeur Scannagatta, ne pouvant se 460 LIT former aucune idée de la fleur que devait produire. la plante qu’il venait de distribue ai placé provisoi- rement cette plante, d’après son port, dans le genre Dracæna en tirant le nom trivial de filamentosa des bords de ses feuilles, qui se détachent en filaments rou- lés, et tous les catalogues des jardins italiens inseri- virent cette plante sous le nomimposé par Scannagatta. Quelques années plus tard, quand Bosc vint à Milan, où Brignoli se trouvait par hasard, ils allèrent ensem- ble au jardin botanique de Brera, dirigé par Armanno; celui-ci fil cadeau d’une de ces plantes à Bose qui pré- tendait qu’elle serait mieux placée dans le genre Fucca que parmi les Dracæna, et qui l’introduisit au jardin des plantes de Paris sous le nom Yucca filamentosa. Le professeur Desfontaines changea ce nom et lui sub- stitua celui de FYucca Boscii. Peu après, Willdenow, qui avait aussi reçu de Scannagalla un pied de celte plante pour le jardin de Berlin, crut y trouver de la ressem- blance avec le Bonapartea juncea de la Flore péru- vienne (vol. IIL pl. 242), et c’est pourquoi l’on voit celte plante indiquée sous ce nom, dans le supplément à l'Enumeratio plantarum Horti Berolinensis, pu- blié par Schlechtendal, en 1815; ne l'ayant point vue en fleur, il n’a pu reconnaître la distinction entre le Bonapartea qui a le périgone infère etle Lif{æa qui a cet organe supère. Dans le 5e vol. du supplément à la partie botanique du Dictionnaire de l'Encyclopédie, p. 509, Poiret décril cette même plante sous le nom de 7'illandsia juncea. La première fois que cette plante à fleuri en Europe, ce fut à Luina, dans la villa du duc Litta, de Milan, à deux lieues environ de cette ville, au mois de septem- bre 1815. Aussitôt que le hruit s’en répandit à Milan, les bolanistes et les amateurs allèrent en foule à Luina, pour admirer la plante nouvelle ; Brignoli s'y rendit avec deux botanistes distingués, Nocca, professeur de botanique à Paris, et le célèbre Balbis, alors professeur à Turin et qui travaillait avec Nocea à l'ouvrage qu’ils ont publié sous le titre de Flora T'icinensis. Ons’ima- ginera facilement que tout botaniste eût désiré d’être le premier à donner une description exacte de l’une des plus belles plantes qui décorassent alors les jardins d'Italie, et que ceux qui la virent se soient offerts pour la décrire. Mais le propriétaire avait défendu à son jar- dinier, Jagliabue, de laisser toucher à celte plante; il voulait lui réserver l'honneur de cette description. Mais Jagliabue, plus jardinier que botaniste, reconnaissait l'insuffisance de ses moyens, pour déterminer une plante qui paraissait n’appartenir à aucun genre connu; aussi alla-t-il trouver Brignoli pour lui proposer de la part du duc de vouloir décrire la plante, sous la con- dition que le travail serait publié sous le nom du jardi- dier. N'ayant en vue que l'instruction de tous, le pro- fesseur accepta la proposition, el se rendit une seconde fois à Luina, où il rédigea la description de la plante, description qui a paru dans la Bibliothèque italienne, vol. 1, cahier 1, de l’année 1816. Il a donné au genre nouveau, le nom de Lit{æa, en l'honneur du duc Litta, ardent protecteur de l’horticulture en Italie. Jagliabue, qui ne possédait que ce seul pied de Littæa geminiflora, et qui prévoyait bien qu'après la florai- 1% (4 son il le perdait pour toujours, essaya tous les moyens possibles, autres que le semis sur lequel il n’osait fon- der aucune espérance, pour perpétuer sa plante. Un d’eux lui réussit complétement et a depuis été tenté avec le même succès, sur une multitude d’autres plan- tes; il consiste à introduire un fer incandescent dans la moelle de la souche centrale qui se couronne de feuil- les. Par cette brûlure, la végétation est interrompue dans la direction de l’axe de la tige; mais elle acquiert de la force dans les parties latérales et vivifie de nom- breux bourgeons qui, détachés avec soin et en temps opportun, de la plante mère avec laquelle ils eussent infailliblement péri, n'ont point tardé à donner des plantes saines et vigoureuses. LITTORALES. o1s. Illiger, dans sa méthode de clas- sification des Oiseaux, a donné le nom de Littorales à la troisième famille de son ordre des Cursores, qui ren- ferme les genres Charadeius, Calidris, Himantopus, Hæœmatopus,Tachydromuset Burhinus.".ces mots. LITTORELLE. Littorella. Bot. Genre de la famille des Plantaginées, et de la Monœcie Tétrandrie, L., composé d’une seule espèce, Littorella lacustris, L., Lamk., Ilustr., t. 258. C’est une petite plante qui croît sur le bord des étangs, dans les endroits récemment recouverts par l’eau. Elle forme de petites touffes dressées, qui, par leur port, semblent plutôt annoncer une plante monocotylédone qu’un végétal à embryon bilobé. Les feuilles sont toutes radicales, efflées, cylindriques, dilatées et à bords membraneux à leur base; les fleurs sont monoïques et axillaires, réunies ensemble de manière que l’on trouve à l’aisselle d’une même feuille une fleur mâle longuement pédonculée, placée entre deux fleurs femelles sessiles. Le pédoncule de la fleur mâle est cylindrique, presque de la ion- gueur des feuilles, offrant vers sa partie inférieure une petite écaille obtuse et roulée ; la fleur elle-même est tout à fait terminale ; elle offre un calice divisé presque jusqu’à sa base en quatre lanières linéaires, obtuses, : dressées; la corolle est monopétale, tubuleuse, un peu évasée vers sa partie supérieure, qui dépasse le calice et se termine par quatre lobes oblus et réguliers. Les étamines, au nombre de quatre, sont, ainsi que la co- rolle, hypogynes; leurs filets sont subulés, quatre fois plus longs que la corolle; les anthères sont cordifor- mes, bifides à leur partie inférieure par laquelle elles sont attachées à leur filet et renversées en dehors de manière qu'elles semblent pendantes et attachées par leur sommet. Un petit rudiment de pistil occupe le cen- tre de la fleur. Les fleurs femelles sont sessiles ; cha- cune d'elles est accompagnée d’une écaille ou bractée obtuse, qui l'enveloppe presque en totalité ; le calice est divisé presque jusqu’à sa base, en trois lanières étroites et aiguës; la corolle est monopétale, urcéolée, immé- diatement appliquée sur l'ovaire, rétrécie à son som- met qui se termine par un limbe irrégulièrement tron- qué. L’ovaire est ovoïde, sessile, à une seule loge, con- tenant un seul ovule dressé; le style se termine et se confond avec le stigmate qui est six ou sept fois plus long que la fleur, subulé, légèrement velu et glandu- leux. Le fruit est un petit akène ovoïde, recouvert en Lotalité par les enveloppes florales qui sont persistantes; LIT son péricarpe est dur et presque osseux; sa graine, qui est dressée, se compose d’un-tégument mince et mem- braneux, adhérent avec un endosperme blanc, charnu, contenant, dans son centre, un embryon dressé presque cylindrique. Le Littorella lacustris avait d’abord été décrit par Linné lui-même, sous le nom de P/antago uniflora, mais cette plante forme bien réellement un genre. 7. PLANTAIN. 4 LITTORINE. Litorina. moLz. Férussac, dans ses Tableaux Systémaliques des Animaux mollusques, a divisé le genre Paludine, des auteurs, en cinq sous- genres dont le dernier a reçu le nom de Litlorine. Ce sous-genre, sans présenter une division très naturelle, est pourtant utile à conserver en ce qu'il réunit un assez grand nombre de pelites Coquilles fluviatiles ou marines, qu'on plaçait tantôt dans les Cyclostomes, tan- tôt dans les Turbos ou d’autres genres dont elles s’éloi- gnent également. /7. PALUDINE. LITUACÉES. Lituaceæ. moLs. Blainville a donné ce nom àune famille deCoquillescloisonnées, dontilréunit les genres sousles caractères suivants : animal à peu près inconnu, si ce n’est dans la Spirule; coquille polytha- lame ou cloisonnée, symétrique, enroulée dans une plus ou moins grande partie de son étendue, mais con- stamment droite vers sa partie terminale, de manière que l'ouverture n’est jamais modifiée par l’avant-der- nier tour. Cetle famille, d’après la forme des cloisons, se trouve partagée en deux sections : la première com- prend les Coquilles dont les cloisons sont sinueuses; elle renferme les deux genres Ammonocératite et Ha- mile; la seconde section renferme les Coquilles à cloi- sons simples. Les genres qui la composent sont: Spirule qui comprend comme sous-genres les Hortoles et les Spirolines auxquelles sont rapportées les Lituites, Li- tuole, Scaphite et Ichthyosarcolile. Le genre Scaphite est placé évidemment hors de ses rapports. #7. ce moi, ainsi que ceux des genres qu’on vient de citer. LITUITE. Lituites. moL. Genre établi par Denis de Montfort dans sa Conchyliologie Systématique (t. 1, p. 278) pour un corps pétrifié, assez rare dans les col- lections, qui est fort voisin des Spirules, el qui en dif- fère cependant par plusieurs points importants. Depuis la création de ce genre, que Lamarck n’a point men- tionné, les auteurs systématiques ont eu sur lui des opi- nions différentes ; ainsi Cuvier l’a admis au nombre des sous-genres que renferme son grand genre Nautile; il l’a mis en rapport avec les Hortoles qu’on ne saurait en séparer, avec les Spirolines et les Nodosaires, l’é- loignant assez des Spirules. Férussac l’en rapprocha, mais le confondit avec les Spirolines. Dans le troisième groupe de son genre Spiroline, Blainville a saisi avec plus de justesse ses rapports, il en a fait une des sec- tions du genre Spirule. Les Lituites ne diffèrent des Hortoles que par l’'enroulement des tours de spire, qui commencent la coquille; dans le Lituite , les tours sont contligus; dans l’Hortole, ils sont séparés comme dans les Spirules; mais les genres Lituile et Hortole diffè- rent des Spirules par des caractères bien lranchés ; le premier est la continuation de la coquille, en ligne droite, ce qui ne se présente pas dans la Spirule; le se- cond est la position du siphon; dans les Spirules, il est | LIT 461 marginal; dans les deux autres genres, il est constam- ment au centre des cloisons. Ces motifs semblent suffi- san(s pour admettre le genre Lituite de Montfort, en y rapportant les Hortoles du même auteur, et pour le rap- procher des Spirules dont il est très-voisin, ainsi que des Spirolines. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi : coquille libre, cloisonnée. contournée en spirale à son sommet; lours contigus ou séparés, le dernier se continuant en ligne droite ; cloisons simples, régulières, percées au centre par un siphon. On peut rapporter à ce genre le LITUITE AUGURAL, Liluites Li- tuus, D. M., Conchyl. Syst., t. 1, p. 278, et le LiTuITE cRossÉ, Liluiles convolrans, Desh.; Hortolus con- volvans, Montf., loc. cit., p.282, qui, avec une même forme, ne diffère de l'espèce précédente que par la sé- paration des tours de spire qui forment son sommet. LITUOLE. Lituola. mozr. Genre de la famille des Lituolées (77. ce mot), établi par Lamarck pour des Co- quilles multiloculaires microscopiques de la Craie. C’est dans sa Philosophie Zoologique qu’il fut d’abord éta- bli sous la dénomination de Lituolite, qui fut changée en celle de Lituole dans l’Extrail du Cours, et mainte- nue dans les Animaux sans vertèbres. Les caractères donnés à ce genre s’éloignent si essentiellement de ceux donnés par Montfort à ses Liluiles, qu’il pa- raît que c’est à tort qu'on a cherché à réunir ces deux genres essentiellement différents par le volume d’abord, la régularité des cloisons dans l’un, leur irré- gularité dans l’autre, et l'existence d'un siphon central dans les Lituites, lorsque les Lituoles ne présentent ja- mais cette partie, et n’offrent que trois ou six trous à la dernière cloison. Voici les caractères que Lamarck assigne aux Lituoles : coquille multiloculaire, partiel- lement en spirale, discoïde, à tours contigus, le der- nier se (erminant en ligne droite ; loges irrégulières ; cloisons transversales et simples sans siphon, la der- nière percée de trois à six trous. On ne connaît encore les Lituoles qu’à l’état fossile; elles sont petites, multilo- culaires, divisées par des cloisons assez peu régulières ; elles commencent à s’enrouler comme de très-petits Nautiles à tours contigus et unis, et finissent en ligne droite ; les cloisons ne sont pas percées d’un siphon : la dernière offre de trois à six trous, les autres en sont dépourvues; les deux seules espèces de ce genre sont les suivantes : LiTuore NAUTILOIDE. Lituola Nautiloidea , Lamk., Anim. sans vert.,t. vit, p. 604, n° 1; Lituola Nauti- loides, ibid.; Encyclop., pl. 465, fig. 6; Lituolites Nautiloidea, ibid.; Ann. du Mus.,t. v, pag. 245, n°1, et €. vuir, pl. 62, fig. 12; on la trouve fossile dans la Craie de Meudon; elle n’a pas plus de quatre millimè- tres de longueur. LITUOLE DIFFORME. Lituola deformis, Lamk., loc. cit.,no 2; Lituola deformis, ibid.; Encyclop., pl. 466, fig. 1, a, b; Lituolites deformis, ibid.; Ann. du Mus., n°2, el t. vit, pl. 62, fig, 15, a, b; elle se trouve avec la précédente, et n’en est peut-être qu'une variété; cependant elle paraîtrait avoir constamment la der- nière cloison complète, non perforée; elle n’est longue que de deux millimètres. LITUOLÉES. mor. Lamarck avait d’abord proposé 462 LIV cette famille sous le nom de Liluolacées dans sa Phi- losophie Zoologique. Outre les genres Lituolite, Spi- rolinite et Spirule, il y joignait les Orthocères, les Hippurites et les Bélemnites. Depuis (Extrait du Cours), il a changé le nom de Lituolacées en celui de Lituolées, et il a séparé de cette famille, avec raison, les trois derniers genres qui viennent d’être cités. Elle resta donc composée de trois genres seulement qui furent conservés dans le même ordre, dans les Animaux sans vertèbres. Cuvier n’a point admis cette famille; dans son Règne Animal, on trouve le grand genre Nautile divisé en plusieurs sous-genres : l’un d'eux, Lituus, comprend comme sous-divisions les genres Lituite, Hortole, Spiroline, Nodosaire et Hortocératile. Férus- sac (Tableaux Systémaliques des Animaux mollusques) a conservé cette famille de Lamarck, dans laquelle il wa apporté que peu de changements. Il la compose des quatre genres Canope, Lituole, Spiroline et Spirule. Le genre Spiroline est divisé en trois groupes : 1° Co- quille à sommet contourné. Genre : Nogrobe, Montf. 90 Tours détachés. Genre : Hortole, Montf. 3° Tours contigus. Genres : Spiroline. Lamk., et Lituite, Montf. A l’exception du genre Canope, sur lequel il reste quel- ques doutes, on peut admettre, avec quelque change- ment, la division de Férussac pour cette famille. LITUOLITE. Lituolites. mor. On à donné ce nom aux Lituoles à l’état fossile ou de pétrification. Ces terminaisons en £{e, que l’on avait établies pour distin- suer les espèces fossiles des vivantes, dans un même genre, sont maintenant abandonnées. /”. LITUoLE. LIVANE. o1s. Synonyme ancien de Pélican. #”. ce mot. LIVÈCHE. Ligusticum. BoT. Genre de la famille des Ombellifères, et de la Pentandrie Digynie, L., offrant pour caractères : ombelle et ombellules formées de plu- sieurs rayons, et munies d’involucre et d’involucelles polyphylles; calice à cinq dents à peine visibles; cinq pétales ovales, lancéolés, entiers, égaux, courbés en dedans; cinq étamines ; ovaire surmonté de deux styles rapprochés, un peu courts et à stigmates simples; akène ovale-oblong, marqué de chaque côté de cinq sillons profonds, et conséquemment présentant cinq angles ou côtes épaisses el un peu saillantes. Ce genre a beau- coup de rapports avec le Laserpitium, le Selinum et l’Angelica; il ne diffère mème du premier qu’en ce que ses fruits ne sont pas relevés de côles aussi sail- lantes et membraneuses. La faiblesse de ce caractère a été cause qu’on a transporté successivement plusieurs plantes d’un genre à l’autre. Ainsi les Laserpitium simplex, L., Dauricum, Jacq., peucedanoides, Des- font.; silicifolium, Jacq., et verticillatum, Waldst. et Kit., paraissent devoir être réunis aux Ligusticum. Sprengel a proposé d’y rapporter encore les genres Gingidium et Aciphylla de Forster, les Athamantha Cervaria et Libanotis, L., alata de Marschall, et mul- tiflora de Sibthorp. D'un autre côté, il en a démem- bré le Ligusticum tenuifolium de Ramond, pour en former le genre /Z’alrothia. La LIVÈCHE COMMUNE, Li- gusticum Levisticum, L., a été placée parmiles 4n- gelica par Allioni, Lamarck et De Candolle. Les autres espèces naissent dans les pays montueux de l'Europe méridionale. | (8) LS LIVELLE. or. Nom que l’on donne au réceptacle des organes de la reproduction, dans les Lichens et les Hypoxylées, lorsqu'il est sessile, linéaire, flexueux et qu'il s’ouvre par une fente longitudinale. LIVIE. Livia. 1ns. Genre de l’ordre des Hémiptères, section des Homoptères, famille des Hyménélytres, tribu des Psyllides, établi par Latreille aux dépens du genre Psylle de Geoffroy, el ayant pour caractères : antennes de dix articles, très-grosses à leur base; tête carrée et allongée; premier segment du eorselet très- distinet. Ces insectes ressemblent beaucoup aux Psylles; mais ils en diffèrent par les antennes qui sont d’une même venue dans ces derniers, par la tête qui estcourte et par le premier segment du corselet qui est petit et peu distinct; ils s’éloignent des Pucerons, parce que ceux-ci n’ont que six à sept articles aux antennes, et des Thrips qui ont huit articles à ces mêmes antennes. Les antennes des Livies sont de la longueur des deux tiers du corps; elles sont insérées au-devant des yeux, dans une échancrure latérale; les trois premiers arti- cles sont très-grands et les suivant(s grenus, très-serrés et difficiles à distinguer; le dernier est Lerminé par deux soies divergentes, dont l’inférieure plus courte, La tête est grande, aplatie et carrée, avec un enfonce- ment longitudinal el profond au milieu. Les yeux sont grands et placés sur les côtés; on voit derrière chacun d’eux un petit œil lisse. Le dessous de la tête est creux dans tout le milieu de sa longueur. Le corselet est grand, peu convexe; le premier segment est court, transversal; l’écusson est triangulaire et obtus. Les élytres sont un peu coriaces, en (oit assez aigü; elles sont marquées de deux nervures principales, épaissies à l’angle externe de la base, et dilatées au bord exté- rieur qui est fort arqué. L’abdomen est conique; son extrémité est munie, dans les femelles, d’une (arière logée entre deux pointes coniques; les pattes sont courtes el grosses. Les femelles déposent leurs œufs, qui sont peu nombreux, ovales et assez grands, dans les boutons des fleurs du Jonce articulé; ce qui produit une monstruosité qui a la forme d’une balle de Grami- née très-grande. La larve et les nymphes ressemblent, quant à la figure, à celles des Psylles du Figuier. Elles sont oblongues, fort obluses aux deux extrémités et très-déprimées; les antennes sont très-apparentes, an- nelées et coniques. Les larves ne diffèrent des nymphes que parce qu'elles n’ont pas les rudiments d’élytres de celles-ci. Leur démarche, sous ces deux états, est lourde et lente ; elles demeurent constamment enfer- mées dans l’intérieur des galles qu’elles ont produites sur le Jonc, se nourrissent du suc de cette plante, et rendent par l’anus une matière farineuse, très-blanche, au milieu de laquelle elles semblent prendre plaisir à vivre. L’insecte parfait s’y tient aussi fort tranquille- ment et saute, de même que les Psylles, plus qu’il ne marche. Livie Des Joncs. Livia Juncorum, Latr. (Gener. Crust. et Ins., t. nr. p.170), Psylla Juncorun, ibid. (Hist. nat. des Fourmis, p. 822, pl. 12, fig. 5). Elle a un peu plus d’une ligne de long; ses antennes ont les trois premiers articles rouges, les suivants blancs et les deux derniers noirs; la tête est rouge; le corselet ds ponton. LIV est rougeâtre ; les élytres sont transparentes et les ailes d’un blanc bleuâtre; l'abdomen est rougeâtre à sa nais- sance, jaune à l'extrémité; la tarière estnoireetlespat- tes d’un blanc jaunâtre. Cet insecte fréquente les lieux marécageux des environs de Paris et de plusieurs par- ties de la France. LIVISTONE. Livistona. or. Dans son Prodromus Floræ Novæ-Hollandiæ, p. 267, R. Brown a fondé ce genre de la famille des Palmiers et de l’'Hexandrie Mo- nogynie, L., et lui a assigné les caractères suivants : fleurs hermaphrodites ; périanthe double, l’un et l’au- tre tripartites ; six élamines dont les filets sont distincts et dilatés à la base; trois ovairès cohérents par leur face intérieure, surmontés de styles réunis et d’un stig- mate indivis; baie monosperme (unique par avortement de deux ovaires); albumen creux dans son centre; em- bryon dorsal. Ce genre doit être placé, selon Robert Brown, entre le Corypha et le Chamærops. Les deux espèces qui le constituent sont : 1° Livislona inerimis, Palmier élevé de six à douze mètres, et dont les stipes sont dépourvus d’épines. 2 Livistona huinilis, qui ne s'élève qu’à un ou deux mètres, el dont les troncs sont épineux. Ces deux Palmiers croissent dans les contrées intertropicales de la Nouvelle-Hollande. Leurs frondes sont palmées, à pinnules bifides et séparées par des filaments. R. Brown indique en outre comme appartenant à ce genre le Latania Chinensis, Jacq. (Fragm. Bot., p.16, t. 11, f. 1). LIVOCÈNE. Livocena. crust. C’est un des genres que Leach a établis, avec Lant de prodigalité, dans la fa- milledes Cymothoadés, et que Latreille n’a pas adoptés. Il ne diffère du genre Cimothoa que par la conforma- tion des appendices postérieurs de l'abdomen, dont les lames terminales, au lieu d’êtrestyliformes,sontlarges, foliacées el à peu près égales. Le lype de ce genre est Livocena Redmannii, Leach. Il habite les mers de la Jamaïque. LIVON. mozc. Le Z'urbo Pica de Linné et de La- marck a été ainsi nommé par Adanson (Voy. au Sénég., pl. 12, fig. 7). 7. Turso. LIVOT. o1s. L’un des noms vulgaires de la Buse. V. Faucon. LIVRÉ. gor. Nom d’une grosse variété de Poires acerbes, qui ne se mangent que cuites. LIVRÉE. 2001. On nomme ainsi une disposition par- üculière des couleurs du pelage, chez plusieurs Mam- mifères, dans leur jeune âge, comme chez les Lion- ceaux, les jeunes Tapirs et les Faons de la plupart des Cerfs; et du plumage chez un grand nombre d’Oiseaux. Les couleurs d’un jeune animal en livrée rappellent constamment celles que présentent d’une manière per- manente d’autres espèces du même genre; el l’on pour- rait même pour celles-ci, au lieu de dire, comme on le fait ordinairement, qu’elles n’ont pas de Livrée dans leur jeune âge, admettre qu’elles la conservent pen- dant toute la durée de leur vie. Cette remarque peut servir à expliquer, pour cerlains cas, comment deux espèces très-voisines peuvent différer beaucoup sous le rapport de leur pelage, quoique les espèces d’un même genre naturel aient un système de coloration analogue. LIVRÉE. mou. Nom vulgaire de l'Helix nemoralis, L 1 X 465 l’un des Mollusques terrestres les plus communs en Europe. LIVRÉE D’ANCRE. ins. Geoffroy donne ce nom à linsecte que Fabricius décrit sous le nom de 7richius fasciatus. V. TRICHIE. LIVRET. 80T. 7’. LIBER. LIXE. Litus. ins. Genre de l’ordre des Coltoptères, section des Tétramères, famille des Rhynchophores, tribu des Charansonites, établi par Fabricius. et ayant pour caractères : pénultième article des tarses bilobé ; antennes coudées, insérées près du milieu d’un ayance- ment antérieur de la tête et en forme de trompe, com- posées de onze articles dont les quatre derniers au moins, composent une massue allongée et en fuseau. Ces insectes s’éloignent des Brentes, des Attelabes, des Rhynchènes et des Charansons proprement dits, par des caractères tirés des antennes, de la forme du corps et des pattes. Ils ont, en général, une forme allongée, rétrécie aux deux extrémités; leur corps est souvent couvert de pelites écailles ou d’un duvet grisâtre ou cendré. La trompe est assez longue et avancée; les ély- tres sont très-dures, pointues au bout; les tarses sont terminés par des ongles robustes, au moyen desquels ils s’accrochent fortement aux doigts lorsqu'on les saisit; ils vivent ordinairement sur les plantes de la famille des Composées, comme les Jacées, les Char- dons et autres. Ils marchent très-lentement. D’après Léon Dufour, l'appareil digestif des Lixes débute dans l’arrière-bouche, par deux vaisseaux salivaires d’une ténuité capillaire , flexueux , repliés et assez longs. Le canal alimentaire a près de trois fois la longueur du corps; l'œsophage est grêle, suivi d’un jabol ellipsoïde, d’une consistance presque calleuse, parcouru à l’inté- rieur par huit colonnes composées de soies imbriquées et destinées à broyer encore les aliments. Le ventri- cule chylifique, d’abord dilaté et boursouflé, devient cylindrique, comme un intestin, se replie et s’enfle de nouveau; peu avant l'insertion des vaisseaux hépati- ques, on voit un espace hérissé de papilles. L’intestin grêle est long, flexueux ou replié; il se dilate en un cœcum allongé, terminé par un rectum filiforme. La larve d’une espèce européenne a été observée par De- géer. C’est celte espèce que Linné a nommée Curcu- lio parapleclicus, parce qu’il croyait que cette larve, étant mangée par les Chevaux avec la plante dans la- quelle elle se nourrit, leur donnait la maladie appelée paraplégie, et que les Suédois nomment Sfatkra, comme la plante. C'est dans l'intérieur des tiges de la Phellandrie aquatique, Ombellifère qui croît dans les marais, que vit cette larve; elle se nourrit de la moelle qui se trouve dans la partie submergée de ces liges ; elle est longue d’environ sept lignes; toute blanche, avec la tête écailleuse et d’un brun jaunâtre ; la bou- che est garnie de très-petits poils, et composée de deux mandibules cornées, fortes el très-pointues; de deux petiles lèvres, de deux mâchoires et de quatre palpes; cette larve se transforme en nymphe au commence- | ment de juillet; celle-ci est nue, sans coque et de la | même couleur que la larve; les élytres et les pattes sont appliquées sur les côtés, et la trompe est courbée sous la poitrine; elle vit (toujours dans la tige, el quand 461 LLO elle est prête à se transformer en insecte parfait, elle remonte dans cette même tige, au-dessus du niveau de l’eau , la ronge en partie, avec les dents, et fait une ouverture ovale qui lui sert de passage. Dejean (Cat. des Col., p. 97) mentionne vingt et une espèces de ce genre. LIXE PARAPLECTIQUE. Livus paraplecticus, Fabr.., Oliv. (Col., t. v, n° 85, pl. 21, fig. 299). Il est long de plus de six lignes, noirâtre, couvert d’un duvet court, serré, d’un jaune gris; trompe mince, cylindrique, de la longueur du corselet; élytres terminées chacune par une pointe aiguë; cuisses simples. Cette espèce se trouve à Paris; parmi les autres espèces de ce genre il y en a une qui a reçu le nom de Livus odontalgicus, parce qu’on lui a attribué une vertu odontalgique. V., pour les autres espèces, Latreille, Olivier, Fabri- cius, elc. Dans la Monographie des Curculionides, de Schoon- herr , les Lixes de Fabricius sont disséminés dans les genres Cleonus et Bothynodère, ainsi que dans quel- ques autres genres voisins, de moindre importance. LIZARI. BOT. /7. GARANCE. LLAGUNOA. BoT. ”. LAGUNOA. LLAMA. mam. D'où, par corruption, Lama. Espèce du genre Chameau, dont plusieurs naturalistes et entre autres Illiger, ont fail lelype d'un genre distinct, qu'ils ont nommé Auchenia. Voyez ce mot et celui de CHa- MEAU. LLAUPANKE. Bor. Le père Feuillée a nommé ainsi une plante du Chili, qu'il croyait être le {ype d’un genre distinct,el que Molina, danscette persuasion, avait nom- mée par abréviation Panke sonchifolia. On a reconnu depuis que’‘cette plante faisait partie du genre Francoa de Cavanilles. LLAVEA. BoT. Lagasca (Gen. el Spec., p. 55) a donné ce nom à un genre de Fougères, qu’il a ainsi caracté- risé : fructifications en forme de pointes ou de petites lignes obliques sur la nervure, recouvertes entière- ment, dans leur jeunesse, par un induse membraneux, continu, qui s'ouvre de dedans en dehors; capsules pédicellées, munies d’un anneau qui se détache avec élasticité. Ce genre, qui a beaucoup de rapport avec l’asplenium, ne se compose que d’une seule espèce indigène de l'Amérique méridionale et que Lagasca a nommée Llavea cordifolia. LLORENTEA. BOT. #7. LORENTEA. LLOYDIE. Lloydia. 8oT. Genre de la famille des Li- liacées, établi aux dépens du genre Anthericum de Linné, par Salisbury qui lui assigne pour caractères : périgone corallin, persistant, hexaphylle, à divisions élalées, presque égales, marquées à la base de plis transversaux, nectarifères; six étamines insérées à la base des divisions du périgone; ovaire à trois loges ren- fermant chacune plusieurs ovules anatropes, disposés horizontalement sur plusieurs rangs; style terminal, un peu en massue; stigmate subtrigone, verticalement déprimé; capsule triangulaire, triloculaire, déhiscente en trois valves par le sommet; semences nombreuses, subhorizontales, planes, comprimées; test brun, à bords membraneux; embryon très-petit, rapproché de l'ombilic. LOA LLOYDIE TARDIVE. Lloydia serotina, Sal.; Antheri- cum serotinum , Lin.; phalangium , Lam.; rhabdo- crinum, Reich.; nectaribothrium, Ledeb. C’est une petite plante dont les feuilles sont assez épaisses etmême charnues, un peu planes, étroites, linéaires subulées, presque filiformes; sa hampe est garnie de trois à qua- tre bractées ou folioles lancéolées, alternes, très-petites el engaînantes à leur base, cylindrique, droite, termi- née par une ou deux fleurs d’un blanc jaunâtre, avec les divisions traversées par des lignes longitudinales roussâtres, el d’un jaune foncé à l'onglet. On la trouve en Europe, dans les montagnes Alpines. LO. ma. Synonyme de Lynx. /. CHAT. LOASE. Loasa. 80T. Genre établi par Adanson, d’a- bord placé dans la famille des Onagres, mais dont Jus- sieu a fait le type d'un ordre naturel nouveau, qu’il a nommé Loasées. }. ce mot. Les caractères du genre Loase sont les suivants : plantes herbacées, rameu- ses, ayant beaucoup de ressemblance dans leur port avec les Bryones, ordinairement couvertes de poils très-cuisants. Leur tige est volubile ou sarmenteuse; leurs feuilles alternes ou opposées, dentées ou incisées, et partagées en lobes plus ou moins profonds et quel- quefois pinnatifides. Les fleurs sont porlées sur des pédoncules qui offrent en quelque sorte toutes les positions, c’est-à-dire qui sont tantôt axillaires, tan- tôt terminaux, latéraux ou opposés aux feuilles. Ces fleurs, jaunes ou d’un rouge pâle, sont solitaires ou réunies en grappes pauciflores. Leur calice, adhérent avec l'ovaire infère, a cinq lobes profonds et égaux. La corolle se compose de cinq pétales onguiculés, con- caves, égaux, étalés, attachés au limbe du calice. En dedans de la corolle sont cinq écailles dressées, alternes avec les pétales, el offrant à leur sommet deux ou {rois lobes. Les étamines sont fort nombreuses; dix d'entre elles plus extérieures, stériles et dépourvues d'anthères, sont placées par paires en face de chaque écaille; les autres, plus courtes, sont disposées en cinq faisceaux opposés aux pétales. Les anthères sont dressées, à deux loges s’ouvrant par un sillon longitudinal. L’ovaire est infère, à une seule loge, contenant trois trophospermes pariétaux. Le style est droit, divisé à son sommet en trois branches rapprochées. Le fruit est une capsule oblongue, couronnée par le limbe du calice, offrant : une seule loge polysperme et dont les graines sont at- tachées à trois trophospermes longitudinaux qui cor- respondent aux sutures. Celte capsule s'ouvre par son sommet en trois valves. Les graines qu’elle renferme sont {rès-nombreuses et fort petites, ayant un tégu- ment lâche et réticulé à l'extérieur, mince et membra- neux intérieurement. Elles contiennent, au milieu d’un endosperme charnu, un embryon presque cylindrique dont la radicule est tournée vers le hile. Toutes les espèces de ce genre sont originaires de l'Amérique méridionale et particulièrement du Pérou. Linné n’en a décrit qu’une seule, Loasa hispida. La- marck, dans le Dictionnaire de Botanique de l'Encyclo- pédie Méthodique, en a fait connaitre cinq espèces nou- velles, qui lui avaient été communiquées par Jussieu. Ce dernier botaniste, dans le cinquième volume des An- | pales du Muséum, p. 25, donne une petite Monographie L O A de ce genre dont il porte les espèces au nombre de douz& Le professeur Kunth (in Humb. Nov. Gener., 6, p.115) en décrit quatre espèces nouvelles, dont trois originaires du Pérou, et une de la Nouvelle-Grenade. Hooker et Lindley, dans les Botanical Magazine et Re- gister, ont encore augmenté ce nombre de plusieurs espèces parmi lesquelles se fait remarquer : LOASE A FLEURS ROUGE-BRIQUE. Loasa laterilia, Hook., Bot. Mag., 5652; Lindl., Bot. Reg., avril 1858. Elle est grimpante, hispide, à poils durs el roides; ses feuilles sont palmées, à trois découpures profondes et plurilobées; elles sont grossièrement et irrégulière- ment dentelées sur leurs bords; les fleurs sont assez grandes, à cinq pétales sessiles, carénés, el ordinaire- ment un peu roulés au sommet et d’un rouge de brique vif; les écailles disposées entre les pétales sont tron- quées, trilobées, repliées, d’un jaune verdâtre, avec les découpures rouges; les étamines sont d’un blanc bleuâ- tre; la capsule est cylindrique, contournée en spirale. Celle jolie plante a été obtenue de graines récoltées au Tucuman, et tout fait espérer qu’elle pourra donner ses fleurs en plein air, étant convenablement abritée con- tre un mur sur lequel elle pourra grimper. LOASÉES. Loaseæ. Bor. Le professeur Jussieu, dans le cinquième volume des Annales du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, a proposé d'établir une famille par- ticulière pour les genres Loasa et Mentzelia. Cette famille a été adoptée par Kunth (in ÆAumb. Nov. Gen., 3, p. 115) qui y a réuni les genres Z’urnera de Linné, Piriqueta d’Aublet et un genre nouveau qu’il nomme Klaprothia. Voici quels sont les caractères de la fa- mille des Loasées : le calice est monosépale, tubuleux, libre ou adhérent avec l’ovaire infère; son limbe est à cinq divisions; la corolle se compose de cinq pétales réguliers , plans ou concaves, quelquefois plus pelits que les lobes du calice; la gorge du calice est garnie de cinq écailles ou d’un bord membraneux et découpé, qui manque dans quelques genres. Les étamines sont généralement très-nombreuses, quelquefois en même nombre que les pétales; assez souvent les plus exté- rieures sont plus grandes; elles sont insérées au calice; les anthères sont allongées, introrses, à deux loges s’ouvrant par un sillon longitudinal : l'ovaire est libre ou infère, à une seule loge offrant intérieurement trois trophospermes longitudinaux, quelquefois saillants en forme de cloisons et portant plusieurs ovules péritropes ou suspendus. Cet ovaire est surmonté de trois longs styles grêles, quelquefois réunis et soudés en un seul, et terminés chacun par un stigmate simple, ou sous forme de pinceau. Le fruit est une capsule couron- née par les lobes du calice, quand l'ovaire est infère, nue quand il est libre et supère; uniloculaire, à trois trophospermes longiludinaux, correspondant au milieu de la face interne des valves dans tous les genres, ex- cepté dans le Loasa où ils sont placés vis-à-vis les su- tures. Cette capsule s’ouvre par son sommet seulement en trois valves incomplètes. Les graines sont (rès- nombreuses, péritropes ou pendantes. Dans le genre Turnera, elles sont accompagnées d’un arille mem- braneux , incomplet et unilatéral, que l’on n’observe point dans les autres genres; leur tégument propre L O B 465 est généralement réliculé ; il renferme au centre d’un endosperme charnu, un embryon ayant la même di- rection que la graine, c’est-à-dire dont le bout de la ra- dicule est tourné vers le hile. Les Loasées sont des herbes rameuses, souvent cou- vertes de poils hispides et dont la piqûre est brûlante comme celle des Orties; leurs feuilles sont éparses ou opposées, entières ou diversement lobées ; leurs fleurs, assez souvent jaunes et grandes, sont tantôt solitaires, tantôt diversement groupées. Cette famille, qui ne se compose que d’un petit nombre de genres, a été divisée par Kunth (in Humb. Nov. Gener., 5, p. 115) en deux sections caractérisées de la manière suivante : Ÿ I. Loasées vraies. Étamines indéfinies; ovaire adhérent avec le ca- lice; trophospermes placés devant les sutures du péri- carpe : Loasa, Adans., L.; Mentzelia, L.; Klaprothia, Kunth. \ IL. T'urnéracées. Étamines définies ; ovaire libre; trophospermes pla- cés sur le milieu de la face interne des valves; graines arillées : Turnera, L.; Piriqueta, Aublet. Il n’est pas très-facile de déterminer la place que les Loasées doivent occuper dans la série des ordres natu- rels : voici ce que dit à cet égard Le célèbre botaniste à qui l’on en doit la formation. Cette famille se rappro- che des Onagraires, mais en diffère par des caractères tranchés, et surtout par ceux Lirés de son ovaire et de son fruit. Elle a, comme les Myrtées, des étamines nom- breuses et un seul style; mais elle en est distinguée par son port et la structure de son fruil; sa corolle polypé- tale, ses étamines nombreuses et son fruit uniloculaire l’éloignent des Campanulacées qui sont monopélales, multiloculaires et à élamines définies. On ne peut la rapprocher des Cucurbitacées, quoique celles-ci aient des graines également attachées à des trophospermes pariétaux, puisqu'elles ont de plus des fleurs à sexes séparés, sans pétales, el des élamines très-peu nom- breuses. Si on la compare enfin avec les Nopalées ou Cactées, on trouvera peut-être une affinité plus caracté- risée par ce style et celte loge uniques , et par l’adhé- rence des graines ou des placentaires qui les portent aux parois du fruit. Ge rapport se fortifiera par l'examen comparatif de la fleur du Loaza avec celle du Cactus Pereskia dans laquelle on trouve une conformation extérieure presque semblable, deux sortes de pétales et des étamines nombreuses, qui ont la même structure. LOBADIUM. BoT. Raffinesque a formé ce genre qui ne paraît point encore adopté, du Statice suaveolens, Ait., que l’on sait originaire de l'Amérique septentrio- nale. LOBARIA. 5oT. ( Lichens.) Hoffmann a créé ce genre dans ses Plantes lichénoïdes pour la presque totalité des Lichens membraneux et foliacés placés depuis, par Acharius (Lichenograph. univ.), dans les Cornicu- laria, Imbricaria, Physcia, Platisma et Lobaria, subdivisions du genre Lichen tel qu’il avait été par- tagé d’abord dans son Prodromus. De Candolle a établi, à l’aide de ces sections, autant de genres distincts, qui 466 L O B n’ont point été adoptés. La méthode de Lichénographie avait conservé un genre Lobaria qui n’est pas le même que celui d’'Hoffmann. Il ne comprend qu’un pelit nom- bre d'espèces à folioles coriaces, membraneuses, libres, lobées, à lobes larges, arrondis, hérissés en dessous, fructifères, à scutelles éparses, sous-sessiles. De Can- dolle a conservé ce genre qu’on ne retrouve plus dans la Lichénographie universelle ni dans Le Synopsis. Des cinq espèces qui figurent dans la Flore Française, trois ont élé réunies aux Stictes; ce sont les Lobaria her- bacea, pulmonaria et scrobiculata, et deux se re- trouvent parmi les Parmélies, sous les mêmes noms spécifiques; ce sont les Lobaria perlata et glomuli- fera. V. PARMÉLIE et STICTE. LOBE Er LOBÉ. Lobus, Lobatus. gor. Une feuille, une corolle, un pétale el en général un organe plan quelconque est appelé Lobé quand il est partagé par des sinus plus ou moins profonds, en un certain nombre de divisions qu’on nomme des Lobes; ainsi on dit feuille bilobée, trilobée, multilobée. On a également donné le nom de Lobes ou feuilles séminales aux coty- lédons de l'embryon. C'est dans ce sens qu’on dit emn- bryon unilobé ou bilobé. LOBELIA. BOT. 7”. LOBÉLIE. LOBÉLIACÉES. Lobeliaceæ. 8oT. A l’article Campa- NULACÉES, il a déjà été dit que le groupe de végétaux, établi sous le nom de Lobéliacées, paraissait devoir de- meurer réuni aux Campanulacées. 7. ce mot. LOBÉLIE. Lobelia. pot. Genre de la famille des Lo- béliacées, composé de plantes herbacées, annuelles et plus souvent vivaces, ou d’arbustes portant des feuilles simples, alternes, dentées; des fleurs bleues, blanches ou rouges, disposées en grappes terminales ou quel- quefois solitaires et axillaires. Les caractères de ce genre sont les suivants : le calice est adhérent avec l'ovaire infère; son limbe est à cinq divisions égales. La corolle est monopétale, irrégulière, tubuleuse; son limbe est à cinq lobes inégaux, disposés en deux lèvres: l’une supérieure, formée de deux divisions; l’autre in- férieure, de trois divisions. Les étamines, au nombre de cinq, sont réunies entre elles par les filets et les anthères, et forment un tube généralement saillant, terminé par des poils, et au travers duquel passent le style et le stigmate; celui-ci est généralement bilobé. Le fruit est une capsule libre seulement par sa partie supérieure, couronnée par les lobes calicinaux, offrant une, deux ou rarement trois loges polyspermes, ets’ou- vrant par son sommet en deux valves septifères sur le milieu de leur face interne. Ce genre a été dédié à la mémoire de l’un des botanistes les plus célèbres du 16e siècle; il est l'hommage d’une reconnaissance bien méritée, décerné par l’immortel régénéraleur de ja science, devant lequel sont venus se briser tous les traits de l’envie, dont le grand bonheur fut toujours de rendre justice au mérite qui l’avait devancé, et de faire contourner son ingénieuse méthode à dérober à l’ingratilude contemporaine des noms que la postérité sait accueillir avec une sévère impartialité. Mat. Lobel, dont Linné a su bien comprendre les généreux efforts, est né à Lille en 1558; il s’adonna, avec une ardeur extraordinaire, à l'étude de la botanique, et publia ses L OB Illustrationes plantarum à un âge qui pouvait faire excuser quelques légèretés; mais, loin de là, elles fu- rent relevées avec une dureté décourageante, quidéter- mina le jeune savant à chercher, dans les voyages, des consolations et des aliments à sa louable insatiabilité. Mieux apprécié que de ses compatriotes, Lobel laissa des admirateurs dans tous les lieux qu’il visita. Il est mort à Londres dans sa soixante-dix-huitième année. Il avait le titre et la place de premier médecin de Jac- ques Ier, qui se l'était intimement attaché, et tous les moments de loisirs que lui laissaient ses devoirs auprès de l’auguste personnage, étaient employés à l'étude des plantes de la Grande-Bretagne; il en trouva un grand nombre ou tout à fait nouvelles, ou qui n'étaient point soupçonnées indigènes en Angleterre. On compile aujourd’hui environ cent cinquante es- pèces de Lobélies, parmi lesquelles trois seulement sont propres à l’Europe, les autres appartiennent aux cli- mats des deux Amériques, de l'Afrique, de l’Asie et de l’Australasie. Presque toutes laissent transsuder un suc propre laiteux, âcre et caustique, qui, souvent, en rend le toucher nuisible et même dangereux; aussi ne doit- on les aborder qu’avec précaution. Quelques espèces, telles que le Lobelia urens, que l’on trouve assez fréquemment dans les bas-fonds humides des bois et des forêts, et une autre originaire de la Virginie, pos- sèdent des propriétés antisyphilitiques, dont la mé- decine a tiré un parti très-ayantageux. La beauté des fleurs et l’élégance du feuillage de la plupart des Lo- bélies leur ont donné accès dans les jardins, les ont fait avidement rechercher par les amateurs. LOBéLIE DE Surinam. Lobelia Surinamensis, Lin. C’est une très-jolie plante d'agrément, connue depuis longtemps, mais dont l'introduction en Europe est due à Alexandre Anderson qui l’apporta de Surinam en 1786. Sa fleuraison, qui s’effectue en mars et se pro- longe ordinairement jusqu’en juillet, embellit, pendant tout ce temps, les serres lempérées. C’est un arbris- seau dont la tige est cylindrique, haute de six à huit pieds, divisée en rameaux glabres ou très-légèrement pubescents. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, gran- des, ovales-lancéolées, aiguës, légèrement et inégale- ment dentées en leurs bords. Ses fleurs sont grandes, d’un beau rouge, portées sur des pédoncules grêles, de la longueur des corolles ou à peu près, solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures, et munies, à leur base, de deux bractées linéaires. Chaque fleur en parti- culier est composée, 1° d’un calice à cinq divisions profondes, linéaires-lancéolées, denticulées en leurs bords, très-ouvertes; d'une corolle tubulée, longue de dix-huit lignes à deux pouces, partagée en son limbe en deux lèvres, dont la supérieure, un peu plus grande, est bifide, l’inférieure est divisée en trois dents courtes, aiguës et rapprochées les unes des autres; 2° de cinq étamines ayant leurs filaments insérés à la base de la corolle, distincts seulement en cette partie, ensuite réunis en un tube cylindrique, portant à leur sommet des anthères velues, également réunies entre elles, et saillantes hors de la corolle; 3° d’un ovaire inférieur, surmonté d’un style de la même longueur que les éla- mines, el terminé par un stigmate à deux lames, en- = fins asmnen L OB touré à sa base par un anneau de poils. Le fruit est une capsule globuleuse, couronnée par le calice, divisée intérieurement en deux loges contenant chacune plu- sieurs graines. On a d’abord cultivé la Lobélie Surina- moise en serre chaude, mais dès qu’on s’est aperçu qu’elle pouvait se passer de la chaleur de la (année, on a cherché à l’amener insensiblement à végéter sous une température moins élevée, et enfin elle s’est par- faitement accoutumée dans la serre tempérée où elle peut, dans nos climats, passer toute la saison rigou- reuse. Néanmoins si l’on veut jouir de ses fleurs dès le commencement de janvier, il faut absolument la laisser constamment dans la serre chaude. Ses graines müûris- sent rarement, c’est pourquoi on se contente de la pro- pager par le moyen des marcottes, et surtout par celui des boutures étouffées, qui réussit plus promptement. LoBËL1E DE BRANDT. Lobelia Brandiii, Nois. Quoi- que les Canaries, ce pelit archipel, ait été souvent visité par les botanistes, il paraît néanmoins certain que celte jolie plante qui en est originaire, soit restée com- plétement ignorée jusqu’en 1815, époque où l’horticul- teur Noiselte la produisit en Europe, et l'y publia sous le nom de Brandt, à la mémoire duquel il la dédia. Ainsi le seul nom de cette plante en rappelle deux bien chers aux sciences naturelles et chimiques : celui de Lobel, dont les travaux contribuèrent à l'illustration du 16e siècle, et celui de Brandt, qui, cent ans après, à Ham- bourg, en cherchant la Pierre philosophale, découvrit la substance la plus extraordinaire par ses propriétés : le Phosphore, dont l’histoire et la nature exercent en- core la sagacité des physiciens et des chimistes. Les racines de la Lobélie de Brandt sont fibreuses, vivaces; elles produisent des tiges simples, droites, parfaite- ment glabres, ainsi que toute la plante; hautes de deux à trois pieds, garnies, dans toute leur longueur, de feuilles nombreuses, linéaires-lancéolées, aiguës, den- tées en scie, longues de cinq à six pouces et même plus, larges seulement de cinq à six lignes. Les fleurs, d'un rouge éclatant, ont dix-huit à vingt lignes; elles sont solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures, portées sur des pédoncules deux fois plus courts que ces dernières, et chargés, dans leur partie moyenne, de deux petites bractées lancéolées-linéaires, presque op- posées. Le calice est monophylle, adhérent inférieure- ment avec l'ovaire, découpé supérieurement en cinq dents étroites, acérées, beaucoup plus courtes que la corolle. Celle-ci est monopétale, irrégulière, tubulée, fendue longitudinalement en sa face supérieure, par- tagée presque jusqu’à moitié en cinq découpures li- néaires, Loules tournées du même côté, et formant une seule lèvre inférieure. Les cinq étamines ont leurs fila- ments dilatés, terminés par des anthères oblongues, grisâtres, surmontées d'un petit faisceau de poils, et connées en une sorle de gaîne cylindrique, qui em- brasse la partie supérieure du style. LOBÉLIE CARDINALE. Lobelia cardinalis, L. Cetle es- pèce, qui est originaire de la Virginie, est herbacée et vivace. Sa tige, qui est simple, s'élève à une hauteur de deux à trois pieds el porte des feuilles ovales-lan- céolées, aiguës et sessiles. Ses fleurs, qui sont grandes et d'une belle couleur écarlate, forment à la partie LOB 467 supérieure de la tige un épi de huit à douze pouces de longueur. Cette belle espèce est aujourd’hui fort com- mune dans les jardins. Elle peut passer l'hiver en pleine terre, en ayant soin de la couvrir; néanmoins il est plus prudent de la rentrer dans l’orangerie. Il faut, pour celte espèce, une terre franche et légère. On la multiplie facilement de graines, de boulures au prin- temps ou d’éclats en automne. LOBÉLIE ÉCLATANTE. Lobelia fulgens, Bonpl., PI. Nav. et Malm., t. vir. Celle espèce, l’une des plus belles de ce genre, a été trouvée près de Valladolid, au Mexique, par Humboldt et Bonpland. Sa tige est sim- ple, dressée, cylindrique, purpurescente et un peu velue; ses feuilles sessiles, lancéolées, aiguës, irrégu- lièrement dentées et légèrement velues; ses fleurs grandes, disposées en un long épi et d'un rouge pour- pré le plus intense. La Lobélie éclatante est aujour- d’hui assez commune; elle doit être rentrée en oran- gerie pendant l'hiver. LOBÉLIE A LONGUES FLEURS. Lobelia longiflora, L., Jacq., Hort. Vind., L. 27. Celte espèce est annuelle et croit dans presque toutes les Antilles. Sa tige est ra- meuse, haute d'environ un pied, velue et un peu rude; ses feuilles sont lancéolées, velues à leur face infé- rieure, profondément et irrégulièrement dentées. Les fleurs, solitaires à l’aisselle des feuilles, sont blanches, Leur tube, long de trois à quatre pouces, se termine par un limbe ouvert, à cinq divisions inégales. La Lobélie à longues fleurs, que l’on cultive quelquefois dans les serres, est extrêmement vénéneuse. Son suc est très-àâcre et caustique. LoBéLiE Tupa. Lobeliu T'upa, L. Originaire de la côte occidentale de l'Amérique méridionale, cette espèce a sa tige dressée, haute de cinq à six pieds, ra- meuse, portant des feuilles sessiles et un peu décur- rentes, ovales-lancéolées, aiguës, légèrement coton- neuses et blanchâtres. Ses fleurs, qui forment un long épi terminal, sont d'un rouge vif, longues d'environ deux pouces. Cette espèce est l’une des plus vénéneuses du genre. Toutes ses parties sont remplies d’un suc blanc et laiteux, d’une extrême âcreté. Son odeur seule, suivant plusieurs voyageurs, suffit pour provoquer le yomissement. LOBÉLIE SYPAILITIQUE. Lobelia syphilitica, L.,Rich., Bot. Méd., 1, p. :46. Originaire des forêts de l’'Améri- que septentrionale, cette Lobélie présente une tige her- bacée, simple, droite, haute d'environ deux pieds, an- guleuse, velue, surtout inférieurement; ses feuilles sont alternes, sessiles, rapprochées, lancéolées, aiguës, légèrement pubescentes, irrégulièrement dentées, et un peu sinueuses sur les bords. Ses fleurs, violacées et so- litaires à l’aisselle des feuilles, forment à la partie supé- rieure de la tige un épi très-allongé, entrecoupé de feuilles. Toute la plante est lactescente et répand une odeur un peu vireuse, lorsqu'on la froisse entre les doigts. Sa racine, qui se compose d’une touffe de fibres grêles et blanchâtres, a une saveur âcre, que l’on a comparée à celle du Tabac. Elle à été analysée par Boissel (Bull. Pharm., décemb. 1824) qui y a trouvé: lo une matière grasse, de consistance butyreuse; 2 du sucre incristallisable et infermentescible; 3° une ma- 468 ; LOB tière mucilagineuse; 4° du malate acide de Chaux; 5o du malate de Potasse ; 6o des traces d’une matière amère, très-facilement altérable ; 7° des muriate et sul- fate de Potasse, etc., et du ligneux. Donnée à faible dose, la décoction de celte racine excite la transpira- tion cutanée ; à dose un peu plus élevée, elle augmente les déjections alvines, et enfin agit quelquefois comme émétique, si elle est plus concentrée. Cependant, d’a- près Boissel, son extrait qu’il a fait prendre à plusieurs animaux n’a jamais provoqué le vomissement. Cette racine, chez les médecins de l'Amérique septentrio- nale, jouit d’une très-grande réputation dans le traite- ment de la syphilis, et ils l’administrent quelquefois seule, d’autres fois en lui associant l’usage du mercure. Les Canadiens l’'employaient depuis longtemps et en fai- saient un secret que le docteur Johnson parvint à leur arracher. Il le communiqua au voyageur Kalm, qui le fil connaître en Europe, vers l’année 1756. Mais on l’y emploie très-peu, malgré les essais tentés il y a une cinquantaine d'années par Dupau qui dit avoir con- staté son efficacité dans un grand nombre de cas. Le Lobelia urens, L., qui croit aux environs de Paris, possède à peu près les mêmes propriétés; mais on n’en fait pas usage. LOBES OPTIQUES. 2001. Lorsqu'on soulève les Lo- bes postérieurs du cerveau, on voit, entre cet organe et le cervelet, quatre petites éminences arrondies, placées par paires, de chaque côté de la ligne médiane; elles s'élèvent sur la face supérieure des prolongements mé- dullaires , qui se portent du cerveau à la moelle épi- nière, et constituent ce que les anatomistes appellent les Lobes optiques ou tubercules quadrijumeaux. LOBIER. BoT. Paulet donne ce nom à un Bolet subé- reux, qu'il décrit comme nouveau, dans son genre Xylometron. LOBIOLES. Bot. (Lichens.) On nomme ainsi les sub- divisions du thalle en petites pièces ou lanières dont la forme imite celle des feuilles. LOBIPÈDE. Lobipes. o1s. Genre de l’ordre des Gral- les, établi par Cuvier (Règne Anim.) dans la famille désignée sous le même nom; ce genre a été formé aux dépens du genre T'ringa de Linné, pour une espèce qui participe à toutes les habitudes des Chevaliers. Ca- ractères : bec médiocre, grêle, arrondi, lerminé en pointe mince et grêle; mandibule supérieure légère- ment arquée; narines basales, linéaires ; tarses allon- gés, un peu comprimés ; ailes allongées; queue courte; pouce petit; corps grêle. LOBIPÈDE HYPERBORÉ ou pu Norp. Lobipes hyper- boreus, Phalaropus hyperboreus, Lath., Temm.; Phalaropus Willamsii, Hawordt; T'ringa hyperbo- rea, Lin. Phalarope de Sibérie, Buff., PI. enlum., 766. Parties supérieures noires, avec les plumes scapulaires et celles du dos largement bordées de roux; tectrices subalaires (erminées de blanc ; sommet de la tête, nu- que, joues, trait postérieur de l’œil et côtés de la poi- trine d’un cendré noirâtre; rectrices latérales cendrées, bordées de blanc, les deux intermédiaires noires ; côtés et devant du cou d’un roux vif; gorge, milieu de Ja poi- trine et parties inférieures d’un blanc pur ; flancs lar- gement tachetés de cendré ; bec noir; iris brun; pieds | LOB | verdâtres. Taille, six pouces dix lignes. Les jeunes, avant la mue, ont les plumes des parties supérieures noirâtres, largement bordées de roux; les rémiges et les tectrices alaires noirâtres, bordées et terminées de blanchâtre ; les deux rectrices intermédiaires d'un cendré foncé; le sommet de la tête, l’occiput, la nu- que, et la tache derrière les yeux d’un cendré noirâtre; le front, la gorge, le devant du cou et de la poitrine, les parties inférieures, d’un blanc pur; les côtés de la poitrine et les flancs variés de cendré; les côlés du cou jaunâtres ; le tarse jaune intérieurement et verdâtre à l'extérieur. C’est alors le Phalaropus [uscus de La- tham, le Z'ringa fusca de Gmelin, le T'ringa lobata de Brunn. On le trouve dans le nord des deux conti- nents. LOBIPÈDES. o1s. Dans son Prodromus sy slematis Mammalium et Avium, llliger forme sous le nom de Lobipedes, une famille de son ordre des Gralles, dans laquelle il comprend les genres Fulica, Podoa et Phalaropus. V. ces mots. LOBODÈRE. Loboderes.1ns. Coléoptères tétramères: genre de la famille des Rhynchophores, établi par Schoonherr, pour quelques insectes nouveaux du Bré- sil, chez lesquels il a reconnu pour caractères distinc- tifs : des antennes bréviuscules, fortes, insérées près du milieu de la trompe, coudées et composées de douze articles : le premier comprimé et dilaté intérieure- ment, le deuxième obconique, les six suivants ou sub- perfoliés ou subturbinés et grossissant insensiblement jusqu’à la massue formée des quatre derniers articles, el grande, ovale, comprimée; trompe assez longue, forte, convexe en dessus, comprimée latéralement à sa base et canaliculée en dessous; yeux latéraux, ovales, déprimés et grands ; corselel oblong, subconique, lobé dans son milieu postérieur; écusson triangulaire et pointu; élytres médiocrement convexes, oblongues et arrondies au bout; pieds courts et forts. LOBOEDÈRE. Lobæderus. 1ns. Coléoptères penta- mères; cet autre genre d'insectes dont une trop grande similitude de nom avec le précédent peut rendre l’a- doption douteuse, a été proposé par Guérin, dans la famille des Serricornes, tribu des Élatérides, avec les caractères suivants : antennes monoliformes, insérées sous la saillie du chaperon, composées de onze articles, dont le premier est le plus grand, et le dernier le plus petit, ovoïde; labre très-petit, caché par la saillie du chaperon; mandibules fortes, crochues, ayant une pe- tite dent sous la pointe; mâchoires très-velues, ter- minées par un lobe membraneux et formant un peu la pointe intérieurement; palpes maxillaires courtes, de quatre articles : le premier très-petit, le deuxième le plus grand , le troisième aussi long que le premier, plus étroit, et le dernier de la même longueur, élargi au bout et tronqué obliquement pour former la figure d’une hache; lèvre inférieure transverse; palpes la- biales courtes, de trois articles, dont le premier petit, le deuxième trois fois plus long, et le troisième aussi grand que les précédents réunis, un peu élargi et tron- qué; menton très-avancé, cachant presque entière- ment la bouche; tarses composés de cinq articles cy- lindriques; corselet ayant un lobe corné, courbé en LOB dehors el arrondi au bout, sous chaque angle posté- rieur. On ne connaît jusqu'ici qu’une seule espèce de ce genre; elle a reçu le nom de Lobæderus monili- cornis, G. Elle est originaire du Brésil. LOBOITE. min. Cette substance pierreuse, regardée d’abord comme une espèce particulière, n’est qu’une variété d’Idocrase, voisine de l’Égeran. On la trouve à Frugard , en Uplande, non loin des mines de Danne- mora. Elle est composée, d’après Berzélius, de Silice, 57; Alumine, 17,50 ; Chaux, 57,65; Magnésie, 2,50; Fer oxidé, 5,55. LOBOPHYLLIE. Lobophyllia.vor.yr. Genre de la sec- tion des Polypiers lamellifères, institué par De Blain- ville dans la section des Polypiers entièrement pierreux et non flexibles, avecles caractères suivants: animaux actiniformes, pourvus d’une grande quantité de tentacu- les cylindriques, sortant de loges coniques, subcirculai- res ou sinueuses, à lamelles tranchantes, composant un polypier calcaire, turbiné, fixe, strié longitudinalement à l'extérieur, très-lacuneux à l’intérieur. Ce nouveau genre a été formé aux dépens des Caryophyllies quiont de gros et longs tentacules. LOBOPHYLLIE ANGULEUSE. Lobophyllia angulosa, De Blainv.; Caryophyllia angulosa, Lam., An. s. vert. Ir, p. 229, ne 15. La partie calcaire de ce polypier forme des masses assez considérables, planes ou légèrement sphériques, peu élevées , dont les branches, unies par leur base et striées à l'extérieur, ont un ou deux pou- ces de longueur; les étoiles en sont un peu évasées, à lamelles profondes, inégales, lisses et arrondies; elles laissent au fond du cône un espace vide, ovalaire ou comprimé, selon leur forme, dans lequel se loge la bou- che du Polype. Celui-ci a sa forme traduite par celle des cellules qu’il déborde en descendant à quelques lignes le long de l’extérieur de la tige; il est recouvert de tentacules nombreux, qui-sont d’un beau vert, tant qu’ils demeurent rapprochés, parce qu’il n’y a que leur pointe obtuse qui ait cette couleur; le reste de leur étendue est brun-verdâtre. Nouvelle-Hollande. LoBoPHYLLIE ORANGÉE. Lobophyllia aurea, Quoy et Gay, Voy. de l’Astrol., Zool., t. 4, p. 195. Tubes courts, gros, cylindriques, comprimés, finement striés à l’ex- térieur ; arêtes des cannelures denticulées ; contour des étoiles irrégulier, comme déchiré, à lamelles grandes et petites alternativement, légèrement dentelées ; poly- pier brunâtre ou participant de la couleur de l'animal; son intérieur formé de réticulations confuses. Le Po- lype est profondément enfoncé dans sa cellule; sa bou- che est ovalaire et entourée de tentacales fort petits. Ces parties sont d'un orangé plus intense autour de l'orifice buccal; ses ovaires sont jaunâtres. Taille, six lignes. Du port Jackson. LOBORHYNQUE. Loborhynchus. 1Ns. Coléoptères tétramères. Ce genre de la famille des Rhynchophores, qu'a publié Germar, est le même que celui précédem- ment proposé par Schoonherr, sous le nom de Ofio- rhynchus. V. OTIORHYNQUE. LOBOSTÉMON. Lobostemon. not. Genre de la fa- mille des Aspérifoliées, établi par Lehman qui lui as- signe pour caractères : calice à cinq divisions; corolle hypogyne, infundibulaire, avec cinq appendices lan- 6 DICT. DES SCIENCES NAT. LOB 469 .Céolés, dressés dans autant de cavités situées à l’orifice du tube; limbe à cinq divisions étalées, un peu dressées; cinq étamines exsertes, s’élevant du dos des appendi- ces corollaires; anthères subglobuleuses ; ovaire à qua- tre lobes ; style filiforme; stigmate simple. Le fruit consiste en quatre noix distinctes, turbinées, attachées au réceptacle par leur base imperforée. Ce genre ne présente encore qu’une seule espèce ; c’est un petit ar- brisseau rameux, à feuilles éparses , elliptico-lancéo- lées, obtuses, glabres en dessus, calleuses en dessous; les fleurs sont réunies en épis terminaux et accompa- gnées de bractées. Cet arbuste se trouve au cap de Bonne-Espérance. LOBOTE. Lobotus. pois. Genre d’Acanthoptérygiens créé par Cuvier, dans la famille des Sciénoïdes, pour une espèce d’Æolocentrus, et quelques autresnouvelles; il lui donne pour caractères : museau court; mâchoire inférieure proéminente ; corps élevé; dorsale et anale allongeant leur angle postérieur de sorte qu'avec la caudale arrondie, il semble que le corps se termine en trois lobes; quatre groupes de très-petits points se voient vers le bout de la mâchoire. LoBoTE DE SurINAM. Lobotus Surinamensis, Cuv.; Holocentrus Surinamensis, BI. Écailles variées de jaune, de brun et de violet; une bande brune, trans- versale et figurée en portion de cercle sur la caudale. Taille de la Perche d'Europe. Ce Poisson est bon à man- ger. LOBULAIRE. Zobularia.voiyr. Genre de l’ordre des Alcyonées, dans la division des Polypiers sarcoïdes, formé aux dépens des Alcyons de Linné, ainsi caracté- risé: corps commun, charnu, élevé sur sa base, rare- ment soutenu par une tige courte, simple, ou munie de lobes variés; surface garnie de Polypes épars ; Po- lypes entièrement rétractiles, ayant huit cannelures au dehors et huit tentacules pectinés. I1 a été établi par Savigny, et ne renferme encore que trois espèces qui vivent dans les mers de l’Europe. Les animaux habitant ces masses polypeuses, ont été observés et décrits par plusieurs auteurs; Lamouroux a donné une descrip- tion détaillée, avec figures, de celui du Lobularia di- gilata ( Alcyonium lobatum), dans son Histoire des Polypiers, p. 528 et suivantes. Les figures données par Ellis, Spix et Lamouroux, ne se ressemblent guère; néanmoins ces différences ne peuvent être rapportées à aucune inexactitude; elles dépendent de l’état du Po- lype, à l'instant où il a été dessiné. Ainsi, par exemple, la figure de Panimal du Lobularia digitata, donnée par le dessinateur Spix, et copiée par Lamouroux, pl. 14, fig. 1, À, représente le Polype déjà mort depuis quelque temps, mais nullement desséché et encore sail- Jant hors de sa cellule; ses tentacules sont contractés, on ne peut plus les dérouler sans dilacération. Les Po- lypes des Lobulaires sont placés à la surface du corps charnu qui les soutient; ils sont très-nombreux, entas- sés sans ordre, et logés dans des cellules à ouverture crénelée, profondes de quelques lignes; elles commu- niquent, par leur fond, avec des canaux longitudi- naux plus étroits, qui parcourent toute la longueur du Polypier. Le corps du Polype est renfermé dans un sac membraneux, fortifié à l'extérieur par huit bande- 50 410 AOC lettes filiformes, longitudinales, fixées, d'une part, au bord de la cellule, et de l’autre à la base des tentacules. Par sa contraction, le sac peut faire saillir au dehors le corps du Polype dont l’extrémilé antérieure est munie de huit tentacules couverts, sur une de leurs faces, de papilles mobiles. Au milieu des tentacules se trouve la bouche, pelite ouverture arrondie, entourée d’appen- dices très-irritables. Toute cette partie supérieure de l'animal est fixée à un corps cylindrique beaucoup plus petit, se terminant en arrière par huit filaments tor- tueux, intestiniformes, dont l'extrémité paraît libre et flottante dans le fluide qui remplit le sac. Les mouve- ments de ces Polypes sont lents; les œufs sont gros, sphériques et rougeâtres lors de leur maturité. J1 paraît que c’est à tort que Lamarck pense que le corps mol- lasse qui supporte les Polypes des Lobulaires, ne doit pas être considéré comme un Polypier. Son tissu a le plus grand rapport avec l'écorce des Gorgones. Comme celte écorce, il est formé d’une substance gélatineuse empâtant une infinité de petits grains calcaires; si l'on place dans l’Acide nitrique affaibli un fragment de Lo- buülaire digitée, frais ou desséché, il se produit une effervescence assez vive, et bientôt la portion gélati- neuse, plus considérable que la portion calcaire, reste à nu. L'ouverture des cellules est crénelée ou étoilée comme celle de plusieurs Gorgones; mais au lieu d’un axe corné, la partie centrale des Lobulaires est cCompo- sée de canaux irréguliers, longitudinaux, dont les pa- rois sont formées d’une substance semblable à celle de l'extérieur du Polypier ; elle contient néanmoins une plus petite quantité de granulations calcaires; dans l’état vivant, ces tubes sont remplis d'un liquide trans- parent. En outre les Polypes des Lobulaires ont les plus grands rapports de forme et d’organisalion avec ceux des Gorgones ; el la masse qui les soutient est, comme l'écorce et l’axe de ces dernières, le résultat évident du travail des Polypes. Le genre Lobulaire comprend les Lobularia digilala, conoïdea et palmata. LOBULAIRE. Lobularia. Bot. Ce genre, établi par Desvaux (Journ. de Botanique, 5, p. 172), n'est autre que celui nommé précédemment Koniga par Adanson. PV, KONIGE. LOBULE. Lobulus. Bot. Dans les embryons à deux cotylédons inégaux, le professeur Mirbel appelle Lo- bule le cotylédon le plus petit et qui semble à l’état rudimentaire. L’embryon de la Macre (7apa na- ans, L.) effre l'exemple le plus marqué dans l’inéga- lité des deux cotylédons. LOCELLE. Locellus. mor. Richard nomme ainsi la cavité partielle de chacune des loges de l’anthère, dans les plantes de la famille des Orchidées. LOCHE. mozc. Nom vulgaire des Limaces et des Arions. f”. ces mots. LOCHE-FRANCHE. pois. Nom vulgaire du Cobilite Franc. ’.ce mot. LOCHE-DE-MER. »ors. C'est ainsi que le Gobie Aphyse est communément appelé par les pêcheurs. LOCHERIA. BoT. Synonyme de Sigesbeckie. F7. ce mot. LOCHES. pois. Nom générique français adopté par Cuvier pour le genre Cobilète. 7”. ce mot. LOC LOCHMIADE. Lochmias.ois.Genre nouveau, proposé par Swainson dans l’ordre des Anisodactyles, pour un Oiseau que cet ornithologiste a caractérisé de la ma- nière suivante : bec médiocre, grêle, comprimé, un peu recourbé, entier; ailes courtes, arrondies : première rémige courte, les troisième, quatrième et cinquième presque égales et très-longues; queue médiocre, large, arrondie, débile; tarses grêles, élevés, à squammelles antérieures peu nombreuses, petites, celles du para- tarse plus multipliées; pouce plus court que le doigt du milieu, à ongle recourbé. Du Brésil. LOCHNÈRE. Lochnera. 80T. Genre de la famille des Apocynées, établi par Reichenbach, aux dépens du genre Vinca de Linné. Caractères : calice quinquéfide ; corolle hypogyne, hypocratériforme, contractée à l’o- rifice où l’on aperçoit une petite membrane annulaire et ciliée; les cinq découpures du limbe sont obliques ; cinqélamines incluses, insérées à l'extrémité de l’orifice du tube de la corolle; leurs filaments sont très-courts et filiformes; leurs anthères, simples au sommet, sont penchées vers le stigmate; deux ovaires contenant plu- sieurs ovules fixés à la suture ventrale; style filiforme, dilaté supérieurement en une sorte de disque sous le- quel est une petite gaine membraneuse; stigmate à cinq angles oblus; deux glandules hypogynes, lancéo- lées, allernes et égales avec les ovaires. Le fruit consiste en des follicules cylindriques renfermant plusieurs se- mences subcylindriques, tronquées de chaque côté, avec un ombilic ventral. LOGaNèRE ROSE. Lochnera rosea, Reich.; Vinca ro- sea, L. C’est un arbrisseau à tiges droites, branchues, avec l’extrémilé des rameaux ordinairement veinée; feuilles opposées, péliolées, lancéolées ou ovales, mu- nies de quelques poils rares et de veines blanchâtres, avec le sommet obtus, mucroné dans le milieu et quel- quefois aigu; stipules petites; fleurs axillaires, naissant ordinairement deux à deux, sessiles, d'un rose tendre, quelquefois blanchâtres ou variées des deux couleurs. Quoique cette plante passe pour être originaire des Indes, on l’a aussi observée en Amérique, sous les tro- piques. Les jardiniers la connaissent vulgairement sous le nom de pervenche de Madagascar. LOCHNERIA. Bor. Ce nom générique a élé imposé par Scopoli au Perim-Kara de Rhéede (Æort. Malab. 4, tab. 24) qui est maintenant une espèce du genre ÆElæocarpus. LOCHOGOMPHE. Lochogomphus. 7001. Épithète donnée aux Infusoires rotifères, dont chacune des mà- choires a la forme d’un étrier sur lequel sont étendues plus de deux dents, qui y tiennent à la fois par la base et par le sommet. LOCKHARTIE. Lockhartia. BoT. Genre de la famille des Orchidées, Gynandrie Monandrie, institué par Hooker et dédié à D. Lockhart, de l'ile de la Tri- nilé, et à qui l’on est redevable de l'espèce formant le type du genre que, grâce à ses soins, on cultive maintenant dans les serres d'Europe. Caractères : la- belle supère, trilobé, tuberculé, sans éperon; deux pé- {ales étalés et inclinés de chaque côté; gynostème ailé, dont l'extrémité recouvre l’anthère qui est operculaire, et renferme deux masses polliniques de consistance et L OC d'apparence de cire. Une seule espèce, Lockharlia ele- gans (Bot. Mag., 2705), constitue jusqu'à présent le genre; c’est une petite plante parasite, à feuilles am- plexicaules et imbriquées en manière d’épi, du milieu desquelles sort la tige ou le pédoncule florifère. Il se pourrait que cette plante fût simplement une espèce du genre Fernandezia, de Ruiz el Pavon. LOCOMOTION.z00L1.Cemotprésente,enphysiologie, un sens assez étendu ; il signifie non-seulement la fa- culté que possèdent les animaux de se transporter d’un lieu dans un autre, mais encore la fonction en vertu de laquelle ils meuvent, sous la dépendance de leur vo- lonté, ou leur corps en totalité, ou simplement quel- ques-unes de leurs parties. La Locomotion est en quel- que sorte le complément de la sensibilité dans le règne animal, puisque c’est par le moyen de leur faculté loco- motrice que les animaux peuvent exécuter les différents mouvements qui doivent concourir à leur conserva- tion. La Locomotion s'exécute au moyen d'organes dont l’ensemble constitue l'appareil locomoteur. Cet appareil se compose des organes actifs et des organes passifs du mouvement. Les premiers sont l’encéphale où réside la volition ou la volonté d'exécuter tel ou tel mouvement, les nerfs qui la transmeltent aux muscles qui l’exécutent sous leur influence. Les os ou parties dures qui prêtent un point d'appui aux muscles et favo- risent ainsi les mouvements, en sont les organes pas- sifs. La Locomotion considérée dans son sens le plus étendu, c’est-à-dire comme signifiant la faculté qu'ont les animaux de pouvoir à volonté se transporter d’un lieu dans un autre, ne s'exécute pas de la même ma- nière dans la série des animaux. Ainsi l'Homme, les Quadrupèdes, certains Reptiles et Insectes marchent; les Oiseaux, les Chauves-Souris el un grand nombre d’Insectes volent; les Poissons nagent ; les Ophidiens et les Vers rampent, elc., etc. Ces différents modes de Locomotion seront traités aux mots MARCHE, PROGRES- SION, NATATION, REPTATION et VOL. LOCULAIRE. Locularis. Bot. On dit d’une anthère ou d’un fruit qu'ils sont Loculaires quand ils offrent dans leur intérieur une ou plusieurs cavités appelées loges. Le nombre des loges est indiqué par les mots uni, bi, tri, etc., qui précèdent celui de Loculaire. LOCULAMENTEUX, LOCULÉ. Loculamentosus, Lo- culatus. 8oT. Organe divisé intérieurement en plu- sieurs cavités ou loges, par des cloisons transversales. LOCULAR. Bot. Espèce du genre Froment. 7. ce mot. LOCULE. Locula. or. On appelle ainsi des corps {u- buleux de diverses formes, interposés ou emboîtés, distincts ou séparés par des cloisons, qu'admet dans sa texture, un tissu membraneux ou gélatineux, offert par la fronde de certaines Hydrophytes. LOCULICIDE. Loculicidus. BoT. On qualifie ainsi la déhiscence qui s'effectue par le milieu des loges d’un péricarpe, le long de la nervure dorsale ou ligne moyenne du dos du carpelle. C’est un des six modes de déhiscence de quelques-uns des fruits multicarpel- laires, où les deux faces rentrantes des carpelles sont tellement soudées ensemble, qu'elles ne peuvent plus se séparer. ESOND 41 LOCUSTA. 1ws. Synonyme de Sauterelle. 7, ce mot. Les anciens donnaient aussi ce nom à quelques Crus- lacés du genre Palæmon. 7. ce mot. LOCUSTAIRES. Locustariæ. 1ns. Famille de l’ordre des Orthoptères sauteurs, établie par Latreille et ayant pour caractères : antennes sétacées; {arses à quatre articles; élytres el ailes en toit; pattes postérieures propres au saut. Cette famille renferme la division des Grytllus T'etligonia de Linné. La division des Gryllus Locusta appartient au genre Criquet proprement dit. Latreille, dans ses ouvrages antérieurs, ne rangeait dans cette famille que le genre des Sauterelles ( Lo- custa); il l’a subdivisé depuis (Fam. nat. du Règne Anim.), et à présent la famille des Locustaires renferme cinq genres rangés dans les trois divisions suivantes : A. Des élytres et des ailes ordinaires dans les deux sexes. Les genres : SAUTERELLE, CONOCÉPHALE, PENNICORNE. 8. Mâles ailés, femelles aptères ou n'ayant que des élytres très-courtes. Le genre : ANISOPTÈRE. c. Les deux sexes presque aptères, n’offrant au plus que des élytres très-courtes, en forme d'écailles arron- dies et voûtées. Le genre : ÉPniPIGÈRE. 7”, (ous ces mots. LOCUSTE. Locusta. BOT. Quelques agrostographes appellent ainsi l'assemblage de fleurs réunies dans une lépicène et que l’on désigne plus généralement sous le nom d'Épillet. 7. ÉPILLET. LOCUSTELLE. o1s. Espèce du genre Sylvie. 7. ce mot. LODALITHE. min. (Sévergin, Mém. de l’Acad. imp. des Sc. de Pétersbourg, t. 1, p. 558.) Ce n’est, suivant Léonhard, qu’une variété de Feldspath. LODDE. Mallotus. pois. Cuvier a établi sous ce nom, un genre de Malacoptérygiens abdominaux, fa- mille des Salmones, auquel il donne pour caractères : bouche grandement fendue; des dents en velours raz aux mâchoires, au palais el à la langue; huit rayons aux ouïes; corps allongé, couvert de petites écailles ; la première dorsale et les ventrales plus en arrière que le milieu; les pectorales larges, rondes, se touchant presque en dessous. Lonpe pu GROENLAND. Mallolus Groenlandicus, Cuv.; Salmo Groenlandicus, Bl.; Clupea villosa, Gm. Il est couvert d’écailles d'un gris argenté; pendant tout le temps du frai, le mâle a, le long des flancs, une large bande dont les écailles sont allongées, étroites et relevées de manière à offrir l'apparence de poils. Il se trouve duns les mers du nord de l'Amérique, où on l’emploie comme appât à la pêche de la Morue. LODDIGÉSIE. Loddigesia. 2oT. Genre de la famille des Légumineuses et de la Monadelphie Décandrie, L., caractérisé ainsi qu’il suit : calice un peu renflé, à cinq dents aiguës; corolle dont l’étendard est de plusieurs fois moins long que les ailes et la carène; dix étamines toutes réunies par leurs filets; ovaire oblong , com- primé, à deux ou quatre ovules. Ce genre fait partie des Génistées ou de la première section de la tribu des Lotées, du système de De Candolle. Il est placé non loin des Crotalaria, avec lequel il offre de grands rap- 472 LOD ports. Ce genre a été dédié par Sims, auteur du Bola- nical Magazine de Curtis, à Conrad Loddiges, auteur du Botanical Cabinet et l'un des plus riches et des plus savants horticulteurs de Londres.Il ne renferme encore qu’une seule espèce. Elle a été apportée en 1802, du cap de Bonne-Espérance d’où elle est originaire, par G. Hilbert. LODDIGÉSIE A FEUILLES D'OXALIS. Loddigesia Oxali- difolia, Sims, Bot. Magaz. 965. C’est un arbuste dont la tige, haute de deux pieds ou environ, se divise en rameaux grêles, étalés, garnis de feuilles nombreuses, alternes, pétiolées, composées de trois petites folioles ovales, glabres, mucronées à leur sommet, quelquefois échancrées, très-brièvement pédiculées, et réunies sur un péliole commun, muni à sa base de deux petites sti- pules subulées. Les fleurs sont purpurines, pédoncu- lées, accompagnées chacune de deux ou trois bractées subulées, et rapprochées six à huit ensemble, au som- met des rameaux, en une grappe courte, presque dis- posée en tête. Le calice est monophylle, court, un peu renflé, à cinq dents inégales, dont les deux supérieures plus courtes et plus rapprochées entre elles. La corolle est papilionacée, à étendard ovale, horizontal, deux fois plus court que les ailes qui sont oblongues, ou- vertes; la carène, un peu plus courte que les ailes, est à son extrémité d’un pourpre plus foncé que le reste de la fleur, et formée de deux pétales connivents. Les dix étamines ont leurs filaments réunis dans les trois quarts de leur longueur en une sorte de gaîne qui en- toure le style; ces filaments sont libres el un peu arqués dans leur partie supérieure, ils se terminent par des anthères ovales et jaunes. L’ovaire est supérieur, allongé, comprimé, surmonté d’un style subulé, re- courbé en haut, terminé par un très-petit stigmate en tête : cet ovaire contient six à sept ovules. On cultive en pot la Loddigésie à feuilles d'Oxalide, afin depouvoir facilement la réfugier dans l’orangerie ou dans la serre tempérée, aux approches de l'hiver. On lui donne ordi- nairement pour sol, le terreau de bruyère pur, que l’on a soin d’entrelenir suffisamment humecté. On la pro- page, soit par le semis de ses graines, soit par des boutures. LODICULARIA. BoT. Palisot de Beauvois, dans son Agrostographie, a établi sous ce nom un genre parti- culier pour le Rottboella fasciculata de Desfontaines, qui ne diffère des autres espèces du genre ARottboella que par la longueur et la forme des paléoles de la glu- melle. Ce caractère ne parait pas suffisant pour l'éla- blissement d’un genre. Ÿ. ROTTBOELLA. LODICULE. Lodicula. 8or. Palisot de Beauvois ap- pelle ainsi les deux petites écailles les plus intérieures des fleurs dans les Graminées, el que le professeur Ri- chard avait nommées antérieurement Glumelle. 7. ce mot. LODOICÉE. Lodoïicea. pot. Il n’est personne qui ne connaisse ces énormes fruits, souvent d’une forme si bizarre, el que l’on nomme vulgairement Cocos des Maldives. Pendant longtemps on n’a su à quel arbre ils appartenaient, ni même quelle était au juste leur patrie, puisqu'on les croyait généralement originaires des îles Maldives; mais Commerson et surtout Labillar- LOF dière ont donné des renseignements certains à cet égard, en publiant que l’arbre qui les produit croit naturellement dans les îles Sechelles, sur le rivage de la mer, et que leurs fruits, souvent transportés à d’é- normes distances par les flots, viennent aborder sur des rivages lointains. C’est ainsi que l’on a cru que les Maldives étaient leur lieu natal ; on en a vu même ar- river sur des points encore plus éloignés de leur véri- table patrie. Commerson, dans ses manuscrits, en avait formé un genre sous le nom de ZLodoïcea ; ce genre a été adopté par Labillardière (Ann. Mus. Par. 9, p. 140) qui en a fait connaître le caractère avec détail. Lopoïcée pes SecHeLLes. Lodoicea Sechellarum , Labill., Loc. cit., t. 15. C’est un Palmier dont le stipe droit et cylindrique peut acquérir une hauteur de qua- rante pieds et au delà. Il est marqué d'empreintes for- mées par les feuilles qui s’en détachent chaque année. Celles-ci, portées sur de longs pétioles, forment au som- met du stipe une vaste couronne composée ordinaire- ment de quinze à vingt feuilles. Les pétioles sont longs de sept à huit pieds, élargis et membraneux à leur base; les feuilles sont ovales, subcordiformes à leur base, offrant à leur contour un grand nombre de divisions profondes et plissées en forme d’éventail. Les fleurs sontunisexuées et séparées sur deux individus distincts. Le régime de fleurs mâles se compose d’un petit nom- bre de chatons cylindriques, longs d'environ deux pieds et demi sur un diamètre de trois à quatre pouces. Ils se composent de larges écailles étroitement imbriquées, se divisant en dessus, vers le quart de leur largeur, en deux lames verticales, qui enveloppent presque en to- {alité un faisceau composé d’environ une trentaine de fleurs imbriquées. Ces fleurs sont disposées sur deux rangs, et séparées les unes des autres par une petite écaille. Chaque fleur se compose d’un calice de six sé- pales étroils, allongés, creusés en forme de gouttière, et de vingt-quatre à trente-six élamines attachées sur un réceptacle commun. Le régime de fleurs femelles est un peu rameux, et porte un pelit nombre de fleurs ses- siles; leur calice est composé de cinq à sept sépales très-larges et étroitement appliqués sur le pistil; l’o- vaire presque sphérique est surmonté de trois ou quatre stigmates allongés et aigus; le fruit est une noix d’un pied et demi de long, contenant, selon Labillardière, sous une parlie fibreuse, trois ou quatre noyaux qui réussissent rarement tous. Ces noyaux qui sont connus sous le nom de Cocos des Maldives, sont très-gros, noirs, osseux, épais, terminés à leur partie supérieure par deux ou trois lobes saillants, séparés les uns des autres par des enfoncements profonds. C’est entre ces lobes qu’on trouve une ouverture oblongue, garnie de fibres sur ses bords, et donnant issue à l'embryon, au moment de la germination. L’amande renfermée dans cette noix est dure. L’embryon est placé dans une petite cavité située à la partie supérieure de l’amande ou en- dosperme. Ce beau Palmier a été transporté par Sonne- rat à l'Ile-de-France. Son amande est un aliment assez médiocre, et ses feuilles, très-consistantes, sont utile- ment employées pour couvrir les maisons. LOEFLINGIE. Lœflingia. ot. Ce genre établi par Linné. et placé par ce naturaliste dans sa Triandrie Lg: L OŒES Monogynie, fait maintenant partie de Ia nouvelle fa- mille des Paronychiées d’Auguste Saint-Hilaire. On le rangeait autrefois parmi les Caryophyllées, famille aux dépens de laquelle une partie de celle des Paronychiées a été constituée. Dans l’exposition des genres qui com- posent cette dernière, le professeur A.-L. de Jussieu (Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, t. 17, p. 586) impose les caractères suivants au Lœæflingia : calice divisé très-profondément en cinq divisions bidentées à la base ; corolle à cinq pétales très-petits et connivents; trois étamines; style unique surmonté d’un stigmate(se- lon Linné) ou plutôt de trois (d’après Auguste Saint-Hi- laire); capsule uniloculaire à trois valves et polysperme. Ce genre fait partie de la première section des Parony- chiées, section à laquelle Auguste Saint-Hilaire a donné le nom de Scléranthées; mais, ainsi que le Hinuartia, il diffère des autres genres voisins par l'existence de sa corolle et ses capsules polyspermes. Auguste St-Hilaire entrevoit donc la possibilité d'établir encore, au moyen de ces deux genres, un pelit groupe dans la section des Scléranthées, qui rapprocherait singulièrement les fa- milles des Paronychites et des Caryophyllées, puisque les deux genres cités ne se distinguent de ces dernières que par leurs étamines et leurs corolles périgynes. On ne connaît que deux ou trois espèces de Lœflingies. Celle qui doit être considérée comme type, a été nom- mée Lœæflingia Hispanica par Linné ( Act. Holm., 1758, t. x, f. 1) qui l’a dédiée au célèbre voyageur Lœ- fling, auquel on en doit la première description. Cette plante est herbacée, et pousse du collet de sa racine, des tiges grêles, pubescentes, visqueuses, très-rameu- ses, longues d’un à deux décimètres, couchées el éla- lées sur la terre; les feuilles sont petites, linéaires, su- bulées, opposées et ramassées ou fort rapprochées les unes desautres, au sommet des rameaux et de leurs divi- sions ; les fleurs sont petites, axillaires, sessiles et soli- taires. Le Lœflingia Hispanica croit naturellement, comme son nom spécifique l’indique, partout en Espa- gne et en Portugal; on le recueille aussi en France, dans le département des Pyrénées-Orientales. Cava- nilles (Zcones, 2, p.39, t. 148, f. 2) a donné la descrip- tion et la figure d’une seconde espèce, sous le nom de Lœflingia pentandra, qui croit aussi en Espagne, sur les bords de la Méditerranée, et qui diffère principale- ment de la précédente par ses élamines au nombre de cinq. Examinée de nouveau avec plus de soin, elle doit sans doute constituer un genre distinct des vraies Læ- [iingia. LOELIA. BoTr. Même chose que Lælie. 7. ce mot. LOESELIE. Læselia. 8or. Ce genre, établi par Linné, avait été placé par ce naturaliste, ainsi que par la plu- part des auteurs qui ont suivi son système, dans la Di- dynamie Angiospermie; mais une connaissance plus positive de ses organes sexuels l’a fait reporter dans la Pentandrie Monogynie, par Rœmer et Schultes. La place qu’il doit occuper dans les familles naturelles, n’élaitpas non plus bien exactement déterminée. Jussieu l'avait rangé, d’après le caractère donné par Linné, à la fin des Convolvulacées. Gærtner en ayant décrit le fruit avec son exactitude accoutumée, l’auteur du Ge- | LOG 475 d'Hist. nat., t. 5, p. 259) que le genre Læselia devait faire partie des Polémoniacées, et qu’il était extrême- ment voisin de l’Æoitzia, peut-être même identique avec lui. Voici les caractères essentiels d’après Gært- ner et Lamarck : calice tubuleux, à quatre ou cinq dents aiguës, droites et courtes; corolle à cinq divisions pro- fondes, oblongues et ciliées; cinq étamines, dont quatre insérées sur le {ube, et la cinquième, plus courte, insé- rée sur le milieu d’une des divisions de la corolle; un seul style filiforme. terminé par un stigmale en massue ; capsule à trois valves s’ouvrant par le sommet, cha- cune portant une cloison sur son milieu, et renfermant une ou deux graines dans chaque loge. LoEsELIE CILIÉE. Lœselia ciliata, Linné el Lamarck (HMustr., t. 527). C'est une plante herbacée, dont la tige est quadrangulaire, rameuse, garnie de feuilles oppo- sées, ovales, un peu pointues, dentées en scie et rétré- cies à la base; les fleurs naissent sur des pédoncules axillaires, el sont accompagnées de deux sortes de brac- tées : les unes extérieures, imbriquées en forme de cône, opposées, ovales, arrondies, veinées, presque sessiles, et bordées de dents sétacées; les autres intérieures, situées à la base des calices, membraneuses et ciliées. Cette plante croît près de la Vera-Cruz, dans l'Amérique méridionale. LOGANÉES. Loganeæ. 80T. R. Brown (Prodr. F1. Nov.-Holl., 1, p. 455), en parlant du genre Loganta, fait voir ses rapports avec les genres Gentostoma, Anasser de Jussieu, Fagræa et Usteria, et dit que ces divers genres doivent probablement former un ordre distinct, intermédiaire entre les Apocynées et les Rubiactes. Pius tard, dans ses Remarques générales, le même botaniste développe davantage cette idée, et ôlant (out à fait le Logania de la famille des Gentia- nées dont il l'avait d’abord rapproché, il ie place plus près des Apocynces où, avec les genres Geniostoma de Forster dont l’Anasser âe Jussieu est à peine distinct, Usteria, Gærtnera de Lamarck, Pagamæa d’Aublet et peut-être le Fagræa, il forme une section distincte ou une petite famille, qu’on peut appeler Loganées. Mais le botaniste anglais n'indique pas les caractères de cette nouvelle famille qui, selon lui, est destinée à combler le vide qui existe entre les Apocynées et les Rubiacées, plusieurs des plantes qui lui appartiennent étant munies de stipules. LOGANIE. Logania. Bot. Ce genre est le même que l'Euosma d'Andrews, nom qui n’a pas été générale- ment adopté. Robert Brown qui à établi le genre Lo- gania, le plaça d’abord (Prodr. Nov.-Holl.) à la fin des Gentianées, à cause de quelque rapport avec les genres Mitrasacme et Exacum. Mais plus tard (Gen. Remarks) il le rapprocha des Apocynées où, avec quel- ques autres genres, il forme une section ou une petite famille qu’il nomma Loganées. 77. ce mot. Ce genre a été ainsi caractérisé : calice à cinq divisions profon- des; corolle monopétale, subcampanulée, à gorge velue et limbe quinquépartite; cinq étamines plus courtes que le limbe; ovaire surmonté d’un style persistant, ter- miné par un stigmate ovoïde, capitulé; capsule s'ou- vrant en deux parties et offrant deux trophospermes nera Plantarum reconnut ensuite (Annales du Mus. : attachés sur le milieu de chaque partie, et finissant 474 LOG par devenir libres; graines attachées par le milieu de leur face inférieure. Brown décrit onze espèces de ce genre, toutes originaires de la Nouvelle-Hollande. Ce sont de petits arbustes ou des plantes herbacées, por- tant des feuilles très-entières, souvent munies de stipu- les qui se soudent et forment une gaîne interpétiolaire. Les fleurs sont blanches, terminales ou axillaires, tantôt solitaires, tantôt en grappes ou en corymbes. I. ARBUSTES. CALICE OBTUS; ÉTAMINES NON SAILLANTES, INSÉRÉES VERS LE MILIEU DU TUBE. A. Slipules en gaïne entre le péliole et la tige. LOGANIÆ VERÆ. LOGANIE A LARGES FEUILLES. Logania latifolia, Rob. Brown, Nov.-Holl., 1, p. 455; Exacum vaginale, Labill., Mov.-Holl., 1, p. 57, tab. 51. Cette plante a des tiges un peu ligneuses et hautes de trois à quatre pieds, les rameaux redressés, les feuilles opposées, épaisses, coriaces, ovales-aiguës, entières, rétrécies en pétiole à leur base, longues de deux ou trois pouces, réunies par une gaîne courte; les fleurs disposées en une panicule terminale; les pédoncules axillaires, op- posés, di ou trichotomes, munis de bractées ovales- lancéolées ; les divisions ovales, finement ciliées; la corolle en soucoupe, velue en dedans; le limbe à cinq lobes à demi orbiculaires; le stigmate en massue, à deux sillons. Le fruit est une capsule ovale-oblongue, bivalve, à deux loges; les valves, roulées en dedans, s'ouvrent à leur sommet, et contiennent plusieurs se- mences planes, ovales. Cette plante croît dans la terre de Van-Leuwin, à la Nouvelle-Hollande. LOGANIE A FEUILLES GRASSES. Loyania crassifolia, Brown, /. c. Ses tiges sont ligneuses, diffuses, divisées en rameaux scabres, garnis de feuilles opposées, coria- ces, charnues, ovales ou un peu arrondies, mucronées au sommet; les fleurs sont disposées en corymbe. Dans le Logania ovata, Brown, L. c., les tiges sont droites; les rameaux lisses, les feuilles ovales, presque sessiles, obtuses à leur base; les fleurs en corymbe. Mais le Lo- gania elliptica, Brown, L. c., a les feuilles ovales- elliptiques, un peu aiguës, à peine longues d’un pouce. Le Logania longifolia, Brown, /. c., en diffère par ses feuilles planes, ovales, aiguës, longues d’un à deux pouces; par la gaine à la base des pétioles et tronquée; par les corymbes trichotomes ; par les pédoncules gla- bres, et par les étamines renfermées dans la corolle. B. Stipules sélacées, latérales, distinctes ou nulles. Evosma. LOGANIE A FLEURS NOMBREUSES. Logania floribunda, Brown, Nov.-Holl., l. c.; Evosma albiflora, Andrews, Bot. Repos., tab. 520. Arbrisseau dont les tiges se di- visent en rameaux garnis de feuilles opposées, lisses à leurs deux faces, lancéolées, rétrécies à leurs deux extré- mités, garnies de stipules latérales, sétacées. Les fleurs sont blanches, disposées en grappes axillaires, compo- sées, plus courtes que les feuilles; les pédicelles sont pu- bescents. Dans le Logania fasciculata, Brown, l. c.,les feuilles sont linéaires-spatulées, obtuses, planes, lisses ; les tiges diffuses ; les rameaux un peu rudes; les fleurs disposées en un corymbe terminal, peu garni. Le Lc- gania revoluta, Brown, /. c., à ses tiges droites; ses A feuilles linéaires, recourbées à leurs bords, un peu LOG scabres en dessus ; les fleurs disposées en grappes sim- ples, axillaires, plus courtes que les feuilles; les pédi- celles pubescents. IT. TIGE HERBACÉE OU LIGNEUSE. CALICE AIGU; ÉTAMINES INSÉRÉES À L'ORIFICE DE LA COROLLE, UN PEU SAILLAN- TES. STOMANDRA. LOGANIE A FEUILLES DE SERPOLET. Logantia Serpylli- folia, Brown, Nov.-Holli., L. c. Ses tiges sont un peu ligneuses, garnies de feuilles ovales, avec des stipules entre les pétioles ; les fleurs sont terminales, presque en corymbe; les calices ciliés. Le Logania pusilla, Brown, /. c., est une petite plante herbacée, à feuilles elliptiques ; à stipules triangulaires; à fleurs solitaires, axillaires. Dansle Loganiacampanulata, Brown, L.c., les tiges sont herbacées ; les feuilles linéaires, dépour- vues de stipules; les fleurs terminales; les pédoncules et les calices pubescents. LOGE. BorT. z00L. On appelle ainsi la cavité simple ou mulliple que présente un ovaire ou un péricarpe, une anthère, etc., lorsqu'on les coupe transversale- ment : c’est dans ce sens qu’on dit ovaire à une, deux, quatre, cinq Loges, etc. Chez les Mollusques, la Loge est l’espace compris entre deux cloisons, dans les Co- quilles chambrées ou polythalames, {elles que les Nau- tiles, les Ammonies, les Orthocères, etc. LOGETTE. Loculus. Bot. Nom de chacune des deux cavilés auxquelles donne lieu une petite cloison très- mobile, dans chaque loge de l’anthère des Synanthé- rées. LOGFIE. Logfia. pot. Genre de la famille des Synan- thérées, proposé par Cassini (Bull. de la Soc. Philom., septembre 1819) qui lui a imposé les caractères sui- vants : involucre formé de cinq écailles sur un seul rang, égales, appliquées, munies d'une large bordure membraneuse, gibbeuses et ossifiées dans leur partie inférieure; quelques écailles rudimentaires sont situées à l'extérieur; réceptacle plan, muni de cinq paillettes situtes entre les deux rangées de fleurons extérieurs; calathide ovoïde, pyramidale, pentagone, dont les fleurs du centre, au nombre de cinq, sont régulières et her- maphrodites : celles de la circonférence au nombre de dix sur deux rangées, tubuleuses et femelles; ovaires des fleurs centrales oblongs, droits et surmontés d’une aigrette composée de poils caducs et à peine plumeux; ovaires des fleurs de la circonférence oblongs, arqués en dedans et dépourvus d’aigrette. Ce genre est un dé- membrement du Filago de Linné, el ne se compose que de deux espèces assez communes en France, et par- ticulièrement aux environs de Paris. LOGFIE A FEUILLES SUBULÉES. Logfia subulala, H. Cass.; Filago gallica, Lin., Sp. pl. édit. 5, p. 1312. Plante herbacée, inégalement et irrégulièrement co- tonneuse et blanchàtre sur ses diverses parties, dont plusieurs cependant paraissent souvent être plus ou moins luisantes; lige rameuse, à rameaux grèles, très- divariqués ; feuilles alternes, éparses, sessiles, dressées, longues d'environ six lignes, {rès-étroiles, linéaires- subulées, roides, uninervées, à face inférieure ou exté- rieure ordinairement un peu glabre, la supérieure ou intérieure ordinairement blanche et cotonneuse, à bords roulés en dedans ou en dessus; calathides petites, ordi- LOI nairement rassemblées en groupes de lrois, quatre ou cinq, dans la bifurcation des rameaux et à leur sommet; chaque groupe accompagné de plusieurs feuilles plus longues que les calathides; péricline tomenteux, blan- châtre, enflé à la base, étréci vers le sommet, qui est un peu scarieux et roussâtre. Celte espèce n'est pas rare dans les champs sablonneux des environs de Pa- ris, où elle fleurit en juillet et août : elle est annuelle, ainsi que l'espèce suivante. LOGFIE A FEUILLES LANCÉOLÉES. Logfia lanceolala, H. Cass.; Filago montana, Linné, Sp. pl., édit. 5, p. 1511. Une racine pivotante, rameuse, fibreuse, pro- duit ordinairement plusieurs Liges dressées ou ascen- dantes, hautes d'environ six pouces, simples inférieu- rement, plusieurs fois bifurquées supérieurement, à rameaux dressés; la tige et ses rameaux sont coton- neux, blanchâtres, et très-garnis, d'un bout à l’autre, de feuilles rapprochées : ces feuilles, longues d'environ trois lignes, larges d'environ une ligne, sont sessiles, linéaires-lancéolées-aiguës, planes, laineuses et blan- châtres sur les deux faces, (rès-entières sur les hords, qui sont quelquefois un peu ondulés; les calathides sont ordinairement rassemblées en petits groupes irré- guliers, inégaux, silués vers la bifurcalion desrameaux et vers leur sommet ; chaque calathide, ordinairement portée par un pédoncule propre, court, filiforme, est petite, conique, verdâtre, un peu cotonneuse, à sommet jaunâtre et scarieux. LOGHANIA. por. Synonyme de Ruyschia. V. ce mot. LOGOLIS. BoT. F7, GYMNANDRA. LOIR. Myoxus. mam. Ce genre de Rongeurs, qui appartient à la grande famille des Rats, a néanmoins quelques rapports avec celle des Écureuils, soit par $ses caractères zoologiques, soit surtout par ses habitudes; il fait même partie, dans quelques ouvrages systémati- ques, du genre Sciurus. Il a quatre molaires de chaque côté, et, comme presque tous les autres Rongeurs, deux incisives à chaque mâchoire. Ces incisives sont longues, fortes, plates à leur partie antérieure, et comprimées et anguleuses à la postérieure; les supérieures sont coupées carrément; les inférieures sont pointues. Les molaires se divisent dès leur base en racines. et leur couronne plate offre des lignes transverses, saillantes et creuses. À la mâchoire supérieure, la première mo- laire est formée de trois tubercules, dont deux sont ex- ternes, et un interne; les autres sont plus grandes et de forme carrée. Quant aux molaires inférieures, elles diffèrent peu des supérieures. Les membres sont à peu près égaux. Le postérieur est (terminé par cinq doigts armés d’ongles aigus et comprimés; le pouce, assez court, est susceptible de s’écarter des autres doigts; il est même un peu opposable dans quelques circonstan- ces. L’antérieur n'est au contraire que tétradactyle, le Pouce ne consistant plus que dans un tubercule allongé, sur lequel cependant on aperçoit encore un rudiment d’ongle ; les quatre autres doigts sont d’une longueur moyenne. La paume est nue et a cinq tubercules, el la plante, pareillement nue, en a six : toutes ces parties et le dessous des doigts sont également recouverts d’une peau très-douce. La queue est bien différente de celle des Rats ; elle est toujours couverte de poils abon- LOI 475 dants, el quelquefois même presque aussi touffue que celle d’un Écureuil. La langue est douce et assez lon- gue; l'oreille est membraneuse, la pupille ronde et même {rès-contractile; elil y a entre les deux narines un petit mufle. Les moustaches sont longues, les lèvres épaisses et velues ; la supérieure est fendue, et l'infé- rieure forme une sorte de gaîne d’où sortent les inci- sives, à cause d’une disposition particulière des bords qui se réunissent l’un à l’autre, en arrière de ces dents. Il y a dans ce genre, ou du moins dans les espèces les plus connues, huit mamelles, dont quatre sont pecto- rales, et quatre ventrales. Mais un des faits les plus curieux de l'organisation de ee genre, est l'absence du cœcum qui existe chez tous les autres Rongeurs, soit de la famille des Rats, soit de toute autre famille, et qui a même généralement dans cel ordre, un volume considérable. Cette anomalie est d’ailleurs d'autant plus remarquable que ces animaux sont très-frugivo- res. Leur nourriture consiste en fruits de toute espèce, qu'ils vont chercher sur les arbres où la forme.de leurs ongles leur permet de grimper avec beaucoup de faci- lité. Cependant, quoique leur régime soit essentielle- ment végétal, quand ils viennent à rencontrer des nids, ils font souvent leur proie des œufs el même des jeunes Oiseaux qu'ils y trouvent. Ce sont pour la plupart de petits animaux nocturnes, dont le pelage est générale- ment peint de couleurs, sinon brillantes, du moins agréables et harmonieusement disposées. Ils vivent sur les arbres, à la manière des Écureuils, el peuventcomme eux, mais toutefois avec moins de facilité, sauter de branches en branches. Ils sont ainsi presque toujours à l'abri de l'attaque des animaux carnassiers ; cepen- dant lorsqu'ils ne peuvent l’éviter, ils se défendent avee courage, el font à leurs ennemis de cruelles:morsures; on prétend même que les plus grosses espèces du genre ne redoutent pas la Belette. C’est à la fin du printemps que l’accouplement a lieu ; et les petits, ordinairement au nombre de cinq environ, naissent en été. A l’appro- che de l'hiver, les Loirs font, dans leur retraite, une petite provision de noisettes, de châtaignes et d’autres fruits, el lorsque la température n’est plus que de 7° en- viron, ils tombent, comme la Marmotte, dans un en- gourdissement qui dure autant que les froids. Ils se réveillent cependant de temps à autre, soit lorsque le froid devient vif, soit lorsqu'il y a longtemps qu'ils n’ont pris de nourriture. C’est pendant ces intervalles de veille, et aussi après leur engourdissement, qu’ils consomment leurs provisions. De nombreuses et inté- ressantes observations ont été faites dans ces derniers temps, sur la léthargie hibernale des Loirs, par Mangili (Ann. du Mus., t. x), par de Saissy, par Edwards (In- fluence des agents physiques sur la vie), et par d’autres physiologistes; quelques-unes seront rapportées ici. La respiration est suspendue et renouvelée à des in- tervalles réguliers; mais ces intervalles varient sui- vant la température; à 5° un individu observé par Man- gili respirait 22 ou 24 fois de suite en une minute, après 4 minutes de repos. En outre la température de l'animal baisse beaucoup ; ainsi un Lérot qui, en été, avait 360,5, n'avait plus au mois de décembre que 210, suivant les observations de Saissy. Cet abaissement de 476 LOI la température pendant la saison froide a été très-bien expliquée par le savant physiologiste Edwards; il a montré que les animaux hibernants (F7. ce mot) pro- duisent habituellement moins de chaleur que les autres animaux à sang chaud ; et qu’ils sont, sous ce rapport, d’une manière permanente dans les mêmes conditions que tous les jeunes animaux. On n’a encore bien distingué dans ce genre que qua- tre espèces, dont une seule est étrangère. Loir commun. Myovus Glis, Gm., Buff. viir, 24. Cette espèce, qui a donné son nom au genre, est la plus grande; elle à près de six pouces du bout du museau à l’origine de la queue; elle est généralement gris cen- dré en dessus, avec le dessous el la partie interne des membres d’un blanc un peu roussâtre ; la queue est en- tièrement d’un cendré brunâtre. Le tour de l’œil est noirâtre, et le dessus de la tête d’un gris plus pâle que le reste du corps; enfin les pattes sont blanches avec une tache brune sur le métacarpe et sur le méla- tarse. Les oreilles sont courtes, à peu près demi-circu- laires, el la queue, à peu près de la longueur du corps, est touffue et distique. Gette espèce habite les forêts de l'Europe méridionale; elle se fait un lit de mousse, soit dans le tronc d’un arbre creux, soit dans une fente de rocher, mais toujours dans un lieu sec. La chair des Loirs a le goût de celle du Cochon d’Inde; et elle était estimée chez les Romains, au point qu'ils les élevaient etles engraissaient pour leurs tables. On est même main- tenant encore, en Italie, dans l'usage de les manger. On se les procure en faisant dans un lieu sec, une fosse que l’on tapisse de mousse, et où l’on met des faines ; les Loirs s’y rendent en grand nombre, et on les trouve engourdis vers la fin de l’automne; c’est précisément le temps de les manger. Loir LérorT. Myoxus Nitela, Gm., Buff. virr, 25. 11 a le dessus de la tête, du corps et du premier tiers de la queue , d’un roux vineux, avec les flancs gris el le dessous de la tête, du corps et de la queue, ainsi que la lèvre supérieure, blancs. L’œil se trouve placé dans une grande tache noire, qui se prolonge jusqu’au-dessous de l'oreille. Les membres sont blancs, à l'exception de la partie supérieure de celui de derrière, qui est noire. La queue, toute blanche en dessous, noire en dessus dans ses deux derniers tiers, e{ toute blanche à son extrémité, est plus longue que le corps, et terminée par des poils longs et assez abondants. Enfin le Lérot a les oreilles plus ovales que le Loir commun, et sa longueur est moindre d’un cinquième environ. Cette espèce habite tous les climats tempérés de l’Europe, et même la Polo- gne; elle est plus nombreuse et plus répandue que celle du Loir commun, el se trouve souvent dans les jardins, et quelquefois même dans les maisons. Le Lérot se niche dans les trous des murailles, et aussi dans les arbres creux. Il est souvent très-nuisible par l'habitude qu'il a de courir sur les espaliers, et d'entamer les meilleurs fruits au moment où ils commencent à mürir; il dé- truit ou gâte particulièrement beaucoup de pêches. Il est d’ailleurs entièrement inutile à l’homme, et ne se mange pas comme le Loir commun, sa chair étant désagréable et de mauvaise odeur. Le Lérot porte en beaucoup de lieux le nom de Lcirot,. x è ‘ LOI Lorr Muscarnix. Myoxus Muscardinus, Gm.; Mus Avellanarius, Lin. Il est entièrement d’un beau fauve roussâtre, avec le dessous de la tête, la gorge et la poitrine blancs, et le dessous du corps blanc-roussâtre. Cette jolie espèce, de la taille du Mulot, a les oreilles courtes et la queue un peu plus longue que le corps, terminée par des poils assez longs et abondants; elle est répandue dans presque toute l'Europe méridionale ou tempérée, où elle se trouve ordinairement dans les bois, quelquefois aussi dans les jardins. Elle se retire l'hiver dans les vieux troncs d'arbres, en faisant d’ail- leurs un nid à la manière de l’Écureuil. Ce nid, placé ordinairement assez bas, est fait d'herbes entrelacées; il à environ six pouces de diamètre, et n’est ouvert que par le haut. L’espèce du Muscardin est moins nom- breuse que celle du Lérot; on prétend qu’elle renferme deux variétés, dont l’une, la seule qui se trouve en France, n’a aucune odeur; l’autre au contraire a l’o- deur du musc; quoi qu’il en soit, la chair de tous les individus est désagréable. Loir DE Couper. Myoxus Coupeti, Fr. Cuv., Mamm. Lith.; Loir muriN, Myovus murinus, Desm., Mamm. Suppl. Lérot du Sénégal. Ce Loir, un peu plus grand que le Muscardin, et qui a la queue plate, mais garnie de poils longs et abondants, a le dessus du corps et la queue d’un cendré un peu roussâtre, avec le dessous blanc-grisätre, Les pattes sont blanchâtres, et les oreil- les un peu ovales. Fr. Cuvier a donné à cette espèce le nom de Myoxus Coupeii, nom du voyageur qui a rapporté du Sénégal l'individu lype de sa description, mais elle ne diffère pas du Myotus murinus, espèce publiée à peu près dans le même temps par Desmarest, d’après d’autres individus rapportés du cap de Bonne- Espérance par Delalande. Le Myoxus murinus diffé- rerait, il est vrai, par sa couleur cendrée noirâtre, et qui ne Lire nullement sur le roussätre, comme celle du Myoxus Coupeii. Mais on sait que les animaux noirs ou noirâtres prennent à la longue, par l’action de la lumière, une teinte de brun ou de roux; et il est bien possible que la couleur du Myozus Coupeii ne soit que l'effet de ce changement; d'autant plus qu’il est d’ailleurs en mauvais état et que la pointe seule de ses poils est roussàtre, tout ce qui n’est pas exposé à l’ac- tion de la lumière étant au contraire exactement de même couleur que chez le Myoxus murinus. Les ha- bitudes de celte espèce sont peu connues; Fr. Cuvier dit seulement qu’elle est, comme les espèces européen- nes, soumise à un sommeil léthargique. On sait cepen- dant qu’elle se trouve assez fréquemment, au Cap, dans les maisons. On trouve aussi au Sénégal de petits Loirs, dont la couleur générale et les proportions sont celles du Myoxus murinus, mais don la taille est moindre; le ventre est aussi plus blanc. Celui-ci pourrait bien constituer une espèce distincte, Le Myoxus Drias de Schreber, dont le pelage est en dessus d’un gris fauve, et qui habiterait la Russie et la Géorgie, n’est, suivant G. Cuvier, qu’une variété du Loir commun; et, suivant Frédéric Cuvier, qu'un Lérot dont la queue n’a pas pris {out son accroissement. Quant au Dégu de Molina, Sciurus Dequs, Gmelin, petit animal du Chili, dont le pelage est d’un blond obseur, e* LOK avec une ligne noirâtre sur l'épaule, qui vil en société dans des terriers, et qui n'hiberne pas, cette espèce est encore très-douteuse. On a aussi rapporté à ce genre la Gerbille du Tamarise (7. Gerpoise), les Écureuils Guerlinguets, et le Rat à queue dorée de Buffon. Cette espèce, qu’on avait nommée aussi Lérot à queue dorée, et Loir épineux, a été reportée depuis dans le genre Echimys de Geoffroy Saint-Hilaire. /. ÉCRYMIS HUPPÉ. On a aussi quelquefois désigné le Gerbo, sous le nom de Loir de montagne, et le Polatouche sous celui de Loir volant. /. GERPOISE el POLATOUCHE. Enfin, suivant Desmarest, il serait au contraire possible qu’on dût rapporter à ce genre le Musculus frugivorus, et le Musculus dichrurus de Raffinesque (7. RAT}, ainsi que le Mus floridanus d'Ord, espèce que Harlan, (Fauna Americana, p. 141) place parmi les Campa- gnols. LOIROT. max. Synonyme vulgaire de Lérot. 77. Lotr. LOISELEURIE. Loiseleuria. por. Genre de la famille des Rhodoracées de Jussieu, et de la Pentandrie Mono- gynie, L., qui offre pour caractères : un calice per- sistant, à cinq divisions profondes; une coroile mo- nopétale, campanulée, partagée en cinq découpures égales; cinq étamines, ayant leurs filaments plus courts que la corolle, insérées autour de l'ovaire, et terminées par des anthères à deux loges longitudinales; un ovaire supère, à style droit, terminé par un stigmate simple ; une capsule à deux loges, contenant des graines me- nués, nombreuses, attachées à un placenta central. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce, détachée des Azalea, auxquels Linnæus l'avait réunie, mais dont elle diffère essentiellement par beaucoup de caractères et par le port. LOISELEURIE COUCHÉE. Loiseleuria procumbens, Desv., Journ. bot., 1815, vol. 1, p. 55; Rœmer, Sysé. Veget., 4, p.555; Nouv. Duham, vol. 5, p. 227, t. 65; Azalea procumbens, Lin., Spec., 215. Ses tiges sont ligneuses, grêles, couchées, longues de six à quinze pouces, très-rameuses, disposées en gazon, et garnies de feuilles ovales-oblongues, pétiolées, persistantes, vertes et lisses en dessus, chargées en dessous d’un duvet blanchâtre, et un peu roulées en leurs bords. Les fleurs sont d’un rouge clair ou couleur de rose, disposées, au nombre de trois à cinq, au sommet des rameaux. Cette plante croît naturellement dans les montagnes alpines de l’Europe et dans l'Amérique sep- tentrionale. Elle est assez rare dans les Pyrénées; mais elle est très-commune dans les Alpes du Piémont, de la Savoie, du Dauphiné et de la Provence : il y a dans ces provinces des lieux où elle est si abondante que les rochers en sont quelquefois entièrement couverts. Ses fleurs roses, qui paraissent en juin, sont de jolies mi- nialures qui décorent d'une manière agréable les lieux sauvages où croît cette plante. Dans les jardins on la cultive à l’exposilion du nord et dansla terre debruyère; mais elle y languit, ne peut que difficilement s’y mulli- plier, et il faut très-souvent en faire revenir de nou- veaux plants des Alpes. LOKANDI. or. Nom générique proposé par Adanson pour le Karim-niota de Rhéede. Ce genre a reçu plu- sieurs autres noms, entre autres celui de Viota qui lui LOM 477 a été imposé par Lamarck et qui a été adopté par les auteurs modernes. #. NioTaA. LOLIGO. moLL. /. CALMAR. LOLIGOIDÉES. Loligoideæ. mou. Nom proposé par Lesueur, pour désigner les Calmars dont il fait une fa- mille. . ce mot. LOLIGOPSIS. moLL. Ÿ. CALMARET. LOLIUM. BoT. 77. IVRAIE. LOLO. 8or. Fruit du Lolotier. LOLOTIER. or. Syn. de Papayer,Carica Papaya, L. LOMA. z001. Nom que donne Illiger à la membrane qui s’étend tout le long de chaque côté des doigts, dans certaines espèces d'Oiseaux. LOMAN. morz. Nom donné par Adanson (Voyage au Sénégal, pl. 6, fig. 7) au Conus textilis de Linné et de Lamarck. Il est connu sous le nom vulgaire de Drap d'or. C’est une espèce qui varie beaucoup, et avec la- quelle on en a fait plusieurs. LOMANDRE. Lomandra. BoT. Genre de la famille des Joncées et de l’Hexandrie Trigynie, L., établi par Labillardière (Nouv.-Holl., 1, p.95) et auquel R. Brown a donné le nom de Xerofes, en lui assignant les carac- tères suivants : les fleurs sont dioïques; leur calice co- loré est à six divisions profondes; dans les fleurs mâles, les trois divisions intérieures, et quelquefois les trois extérieures, sont soudées ensemble par leur base; les six étamines sont attachées au périanthe, et offrent des anthères peltées ; on trouve un pistil rudimentaire au centre de la fleur. Dans les fleurs femelles, les six sé- pales sont distincts et persistants; les étamines sont privées d’anthères; l'ovaire est à trois loges monosper- mes, surmonté de trois styles un peu soudés par leur partie inférieure. Le fruit est une capsule cartilagi- neuse, à trois loges, s’ouvrant en trois valves, septi- fères sur le milieu de leur face interne et contenant chacune une graine pellée. Labillardière, dans sa Flore de la Nouvelle-Hollande, avait décrit seulement deux espèces de ce genre. R. Brown, dans son Prodrome, en caractérise vingt-quatre sous le nom de Xérotes. Il réunit à ce genre les Dracæna obliqua et filiformis de Thunberg. Toutes ces espèces sont originaires de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des herbes vivaces, roides, sèches, ayant un port tout particulier; leur racine est fibreuse ; leur tige très-courte ou plus souvent nulle; leurs feuilles sont étroites, planes, linéaires, quelque- fois canaliculées, très-rarement filiformes , dilatées à leur base en forme de gaîne scarieuse, et quelquefois dentées vers leur partie supérieure; les fleurs sont dis- posées en panicule, en grappe, en épi ou en capitule au sommet de la tige; le tégument propre de la graine est quelquefois lâchement adhérent et simule une sorte d’arille; l'embryon est droit, cylindrique, placé à la base d’un endosperme cartilagineux. Ce genre, par plusieurs de ses caractères, se rapproche de la famille des Palmiers. Voici les deux espèces décrites et figurées par Labillardière : LOMANDRE A LONGUES FEUILLES. Lomandra longifo- lia, Labillard., Nov.-Holl., 1, p. 92, tab. 119; Vinule, Encycl. Les racines produisent un grand nombre de feuilles linéaires, allongées, glabres, tridentées à leur sommet, longues d'un pied et demi, larges d'environ 478 LOM trois lignes, s'engainant à leur base, membraneuses à leurs bords; ces feuilles laissent, par leur destruction, une portion fibreuse, qui forme, à la base de la plante, une touffe chevelue, entremélée avec les feuilles; de leur centre s’élève une tige ou hampe nue, à deux an- gles, haute de six à sept pouces et plus. Les fleurs sont réunies en plusieurs épis sessiles, épais, interrompus, munis de bractées subulées, el sous chaque fleur sont huit à dix écailles imbriquées, ovales, scarieuses; les folioles du calice sont ovales, subulées : les extérieures plus larges que les intérieures; les étamines sont toutes de même longueur; les anthères orbiculaires ; les cap- sules ovales, acuminées. LOMANBRE A FEUILLES ROIDES. Lomandra rigida, Labill., Nov.-Holl., 1, p. 98, tab. 120. Cette plante dif- fère de la précédente par son port, par la disposition de ses fleurs, par ses feuilles roides, à peine plus lon- gues que les liges, droites, simples, à deux ou trois an- gles. Les fleurs sont disposées, à l'extrémité des tiges, en plusieurs paquets sessiles ou pédonculés, globuleux, entourés de plusieurs braclées inégales, ovales-lancéo- lées, subulées, très-aiguës ; les folioles du calice sont lancéolées : il y a six élamines, el trois des filaments alternes sont plus longs que les autres ; anthères bifi- des, sans bordure. LOMAPTÈRE. Lomaptera. 1x8. Coléoplères penta- mères; genre de la famille des Lamellicornes, tribu des Cétoniles, établi par Gory et Percheron dans leur Mo- nographie des Cétoines. Caractères : chaperon avancé antérieurement, très-fortement refendu; mâchoire grêle, (terminée par un lobe très-mince et velu; palpes maxillaires grêles, avec le dernier article ovoïde, al- longé, un peu plus grand que les deux autres; lèvre plus haute que large, cordiforme, très-échancrée ; fos- selles latérales très-longues, peu larges ; palpe labiale grêle, avec les deuxième et troisième articles les plus grands et presque égaux; corselet en demi-cercle anté- rieurement, fortement lobé postérieurement, recou- vrant presque tout l’écusson; pièces de l'épaule peu visibles ; élytres méplates, peu échancrées, parallèles, très-dentelées à leur extrémité; plaque anale carénée transversalement; sternum long, aigu, atteignant les pattes antérieures ; Larse plus court que le tibia. LOMAPTÈRE DE LATREILLE. Lomaptera Latreillit, Dup. Il est entièrement d’un vert glauque, transparent, avec les antennes fauves. Taille, quatorze lignes. De Java. Les Lomaptera valida, Chevrolat; bivittata, Quoy et Gaym.; papua, Guérin; viridi-ænea, Hope, sont jus- qu'ici les autres espèces connues. Toutes appartiennent à l’Australasie. LOMARIA. pot. Ce genre de Fougères qui ne parait différer en rien de celui que R. Brown a établi depuis, sous le nom de Séegania, fut fondé par Willdenow ; il se rapproche surtout des Blechnum avec lesquels il fut d’abord confondu, et quelques espèces même qu’on doit peut-être rapporter à ce genre, furent laissées parmi les Blechnum par Willdenow : tel est le Blech- num boreaie ou Osmnunda spicans de Linné qui, par ses caractères, forme le passage entre les Lomaria ou Stegania de R. Brown et les vrais Blechnum. Ce genre LOM peut être ainsi caractérisé : capsules entourées d’un anneau élastique, disposées en une série continue, le long du bord de la fronde fertile, et finissant par cou- vrir toute la surface inférieure; tégument marginal continu, membraneux el scarieux, souvent divisé en lanières s’ouvrant en dedans. Dans toutes les espèces de ce genre les frondes fertiles sont plus grêles, à pin- nules étroites et comme contractées; le tégument s’é- tend ordinairement jusqu’à la nervure moyenne, et finit par être déjeté en dehors, par le développement des capsules. On voit que les Lomaria diffèrent des Blechnum en ce que le tégument naît du bord même de la fronde dans les premiers, tandis que, dans les se- conds, il prend toujours naissance à quelque distance du bord de la fronde qui n'est pas contractée comme dans les Zomaria. Quant aux genres Lomaria et Sle- gania, la seule différence qu’on pourrait observer entre eux, consiste en ce que dans les S{egania le tégument est presque toujours parfaitement continu et entier, tan- dis que dans les vrais Lomaria, il est divisé en lanières nombreuses el scarieuses. Si l’on admettait cette dis- tinction, les Séegania, parmi lesquels on devrait pro- bablement ranger le Blechnum boreale, habiteraient presque tous les climats froids et tempérés des deux hémisphères , tandis que les vrais Lomaria seraient beaucoup plus fréquents dans les régions équatoriales, quelques espèces seulement s'étendant jusque dans les régions tempérées de l'hémisphère austral; en réunis- sant ces deux genres dont les caractères distinctifs sont si légers, on voit que les Lomaria se rencontrent sur presque tous les points du globe, mais ils sont plus fré- quents dans la zone intertropicale et dans l'hémisphère austral que dans les régions boréales où le Lomaria borealis (Blechnum boreale, Willd.) est le seul repré- sentant de ce genre. Toutes les espèces de ce genre ont la fronde une seule fois pinnatifide, à divisions lon- gues, étroites el entières; leurs nervures sont pinnées, et les nervules ne sont ordinairement qu'une ou deux fois bifurquées ; quelques espèces seulement présentent une tige droite et assez élevée pour qu’on puisse les ranger au nombre des Fougères arborescentes; tels sontle Lomaria Boryana, Willd., de l’île Maurice, et le Lomaria robusta (Pleris palmæformis, Du Pelit- Thouars), de l'ile Tristan d'Acugna. LOMASPORA. BOT. 77. ARAPIS. LOMATIE. Lomatia. Bot. Dans son beau travail sur la famille des Protéacées, Robert Brown a établi le genre Lomatia pour y grouper des plantes nouvelles, dont il avait rapporté quelques-unes de l’Australasie ou qu’il y avait observées, et d’autres aussi de la Nou- velle-Hollande, qu'avant lui Knigt et Salisbury avaient provisoirement placées dans leur genre Trichondylus. Les espèces qui composent le genre Lomatia offrent toutes cette particularité que leurs graines, fort apla- ties, sont terminées dans leur partie supérieure par une aile membraneuse qui la borde ou l'entoure. C’est de celte conformation de la graine que R. Brown a liré l'étymologie loua, bordure, dont il a fait le nom géné- rique Lomalia. Ce genre présente des fleurs jaunes- rougeâtres, dépourvues d’involucre, disposées en grap- pes terminales, quelquefois axillaires, allongées ou L O courtes et corymbiformes. Le calice est irrégulier, formé de sépales distincts et tournés du même côlé. Les étamines sont placées dans une petite fossette que présente la partie supérieure de la face interne de cha- que sépale. Les trois glandes hypogynes sont placées d'un seul côté; l'ovaire est.pédicellé, allongé, poly- sperme. Le style est persistant, terminé par un stigmate oblique, dilaté, orbiculaire et un peu plan. Le fruit est un follicule ovoïde, allongé, s’ouvrant par une suture longitudinale el contenant un assez grand nombre de graines planes, terminées par une aile membraneuse dans leur partie supérieure. Robert Brown a décrit sept espèces de ce genre, toutes originaires de la Nou- velle-Hollande. Ce sont des arbustes portant des feuil- les alternes, généralement divisées à la manière des feuilles des Ombellifères, très-rarement simples et en- tières et quelquefois de figures variées sur le même in- dividu. LOMATIE A FEUILLES DE PEUCÉDAN. Lomalia silaifo- dia, R.Br.; T'richondylus silaifolius, Knigl; Enbo- thryum herbaceum, Cav.; Grevillea silaifolia, Don. Sa tige est cylindrique, haute de trois pieds ou envi- ron, garnie de feuilles alternes, glabres, deux fois ai- lées, composées de folioles opposées, oblongues, pres- que linéaires, élargies vers leur sommet, et partagées en {rois pointes, quelquefois même entièrement pinna- tifides. Ses fleurs sont d’un jaune de soufre, ou blan- châtres, disposées, au sommet destiges ou des rameaux, en grappes diffuses, longues de six à dix pouces. Chaque fleur est composée, 1° d’un calice de quatre folioles oblongues, obliques, rétrécies un peu au-dessous de leur sommet, élargies en celte partie, concaves, conni- ventes, el courbées en voûüle pendant le temps de la fécondation pour recouvrir le stigmate, écartées enfin et roulées en dehors après que cet acte est accompli; 20 de quatre anthères sessiles, placées dans la fosselte qui est formée dans la partie supérieure de chaque fo- liole du calice; 5° de trois glandes persistantes, placées à la base du pédicule sur lequel l'ovaire est porté; 4° d’un ovaire oblong, pédiculé, surmonté d’un style cylindrique, recourbé en arc, et terminé par un stig- mate hémisphérique, oblique, comme tronqué, avec un point saillant dans son centre. Le fruit est un follicule pédiculé, uniloculaire , droit d’un côté, convexe de l’autre, s’ouvrant longitudinalement, et contenant en- viron dix graines comprimées, chargées d’une aile trois fois plus longue qu'’elles-mêmes, et imbriquées les unes sur les autres. LOMATIE OBLIQUE. Lomalia obliqua, Rob. Brown, Trans. Linn., vol. 10, p. 201; £mbothryum obli- quum, Ruiz et Pav., F1. Per., 1, p.65, tab. 97; Em- bothryum hirsutum? Lamk., Encycl. Get arbrisseau a de grandes feuilles pétiolées, glabres, coriaces, ovales, dentées à leur moitié supérieure; les grappes axillaires et terminales composées de fleurs géminées, pédicel- lées, munies d'une bractée ovale, concave, caduque, aiguë; les pédicelles velus; la corolle blanche; les pé- {ales réfléchis, spatulés, aigus et obliques à leur som- met; trois glandes placées sous l'ovaire. Les follicules sont sessiles, obliques, oblongs : ils renferment plu- sieurs semences. Cette plante croît au Chili. Brown LOùN 479 pense que celte espèce est la même que l'Emnbothryum hirsutum, Lamk., Encyc. Ÿ. EMBOTARYUn. LOMATIE DES TEINTURIERS. Lomalia tinctoria, Br., loc. cit.; Embothryum tinclorium, Labill., Nov.- Holl., 1, p.51, tab. 42 et 45. Arbrisseau de six à sept pieds, garni de feuilles glabres, oblongues, aiguës, très-entières, quelquefois tomenteuses el roussàtres en dessous, de forme très-variable, les unes dentées vers le sommet, d’autres pinnatifides, d’autres ailées, com- posées de folioles alternes ou opposées, courantes sur le pétiole; les fleurs, disposées en une panicule souvent terminale, ont les pétales presque linéaires, roulés en spirale à leur sommet, puis séparés el réfléchis après la fécondation; le stigmate pelté : les follicules sont ovales, membraneux, ventrus, pédicellés, à huit ou seize semences couvertes d’une poussière sulfureuse, dont on obtient une couleur rouge en la faisant infu- ser dans l’eau. Cette plante croit au cap Van-Diémen. LouaTiE DENTÉ. Lomatia dentata, Robert Brown, loc. cit.; Embothry un dentatum, Ruiz et Pavon, FL. Per., 1, p.62, tab. 94, fig.a. Arbrisseau des grandes forêts du Chili, qui s'élève à la hauteur de quinze ou dix-huit pieds : ses rameaux sont glabres; ses feuilles glabres, ovales, luisantes en dessus, blanchàtres en dessous, roulées à leurs bords, dentées à leur partie su- périeure; les fleurs disposées en grappes axillaires; les pédoncules grêles, flexueux; la corolle est blanche, pu- bescente en dehors; il y a trois glandes sous un ovaire pubescent; les follicules sont pourpres, à plusieurs se- mences. LOMATIE POLYMORPRE. Lomatia polymorpha,Brown, loc. cit. Arbrisseau découvert à la Nouvelle-Hollande; ses liges se divisent en rameaux tomenteux, garnis de feuilles linéaires, lancéolées, très-entières, dentées et presque pinnatifides , tomenteuses en dessous; ses fleurs, disposées en grappes terminales et rapprochées en corymbe, ont les pédicelles cotonneux, la corolle un peu pileuse, les pistils très-glabres. Cetle espèce va- rie par ses feuilles linéaires, lancéolées, très-entières, courbées à leurs bords, tomenteuses et cendrées en dessous (Lomatia cinerea ); et par ses follicules longs d’un demi-pouce. Quelquefois les feuilles sont lancéo- lées, incisées ou pinnalifides, ou entières, (omenteuses et ferrugineuses en dessous ( Lomatia rufa), et les fol- licules presque longs d’un pouce. LOMATIE A LONGUES FEUILLES. Lomatia longifolia , Rob.Brown, Nov.-Holl., loc. cit.; Embothry um my ri- coides, Gært., , Carp., 5, p.215, Lab. 218? T'richon- dylus myricæfolius, Knigt et Salisb., Prot., 192. Cet arbrisseau est garni de feuilles glabres, linéaires, lan- céolées, allongées, dentées; les dentelures distantes ; les fleurs disposées en grappes axillaires; les pédon- cules et les corolles un peu pileuses ; les pistils très- glabres. Dans le Lomalia ilicifolia les feuilles sont ovales, oblongues, aiguës, réliculées, à dentelures épineuses, glabres, ainsi que les pétioles; les grappes allongées, terminales, On cultive les Lomaties dans le terreau de bruyère pur, et l'on tient les plantes en pot ou en caisse afin de les pouvoir rentrer l'hiver dans l'orangerie; on les ar- 480 LONM rose modérément surtout au temps de repos; elles se pro- pagent de boutures assez facilement pour que l’on soit dispensé de recourir à d’autres moyens de multiplica- tion. Ces boutures se font ordinairement au printemps, et sous des cloches où l’on interdit l’accès de l'air jus- qu’à parfaite reprise. LOMATION. Bot. (Æydrophytes.) Nom donné par Targioni Tazelli, à un genre de Fucus, qui n’a point été généralement adopté. LOMATIUM. Bot. Le genre établi sous ce nom, par Raffinesque (Journ. de Phys., 89, p. 101), dans la fa- mille des Ombellifères, ne diffère point du genre F'e- rula de Tournefort, et lui a conséquemment été réuni. V. FÉRULE. LOMATOCARPE. Lomatocarpus. 80T. Fruit dont les bords sont garnis d’une membrane épaisse. LOMATOGONIER. Lomatogonium. B0T. Genre de la Pentandrie Digynie, L., établi pour une espèce de Gen- tiane, encore peu étudiée, par le docteur Braun. Ce botaniste en parcourant la Carinthie supérieure, trouva en fleur le Gentiana Carinthiaca de Frælich, et saisit cette occasion d’observer très - particulièrement cette jolie petite plante. Le pistil est d’une conformation très- curieuse; le stigmale ne se trouve pas seulement à l’ex- trémité du pistil, comme cela a lieu ordinairement, mais il suit, en descendant, toute la commissure des deux feuilles pistillaires, jusqu’à la base de l'ovaire ; celui-ei n’est ni prolongé en un bec styloïde, ni par- tagé à l'extrémité en deux lobes, comme cela se voit dans les Gentianes et les Swerties. Le stigmate n’appa- raît que comme une bande blanchàtre en relief, des- cendant en une ligne perpendiculaire, le long de l’o- vaire oblong et un peu comprimé; il suit les angles for- més par la compression de l'ovaire, et partage ce der- nier en deux parties égales. Cette bande est relevée par sa couleur plus claire, sur le fond bleu d’acier de l’o- vaire; à l’aide @e la loupe, on y reconnaît distinctement une callosité papilleuse, descendant des deux côtés de l'ovaire, depuis le sommet jusqu’à la base. Cette confor- mation singulière du stigmate, lequel occupe non-seu- lement une petite partie, mais tout le bord de la feuille pistillaire, et qui, par conséquent, ne se trouve point au-dessus, mais bien à côté du placenta, est très-impor- tante comme phénomène unique dans toutes les plantes d'Europe, du moins d’après ce que l’auteur en con- nait : ce caractère lui paraît plus que suffisant pour écarter la plante dont il est ici question des genres Gentiana où Swertia, auxquels Walfen la rapporte, et pour en former un genre nouveau. Le nom de Loma- togonium indique la forme insolite de son stigmate. LOMATOLÉPIDE. Lomatolepis. Bot. Ce genre de la famille des Synanthérées, tribu des Chicoracées, a été créé par H. Cassini, aux dépens du genre Sonchus de Sprengel et pour une espèce que précédemment Sieber avait placée parmi les Chondrilla de Linné. Voici les caractères qui distinguent le nouveau genre, selon IT. Cassini : calathide incouronnée, radiatiforme, mul- tiflore, fissiflore, androgyniflore; péricline inférieur aux fleurs, un peu ambigu, double : l'extérieur plus court, formé de dix à douze squammes substriées, très- inégales, probablement inappliquées, très-larges, ova- LOM les, cordiformes, foliacées, un peu calleuses vers le sommet, munies d’une bordure distincte, très large, scarieuse, blanchâtre , demi-diaphane, plus ou moins crépue ou ondulée; péricline intérieur formé d'environ douze squammes égales, bisériées, appliquées, larges, planes, ovales-oblonguese obtuses, foliacées, bordées comme les squammes du péricline extérieur, mais à bordure non crépue; clinanthe large, plan, absolu- ment nu; anticlinanthe revêlu d’une couche épaisse, subéreuse, qui se prolonge et se divise en rayons sur la partie inférieure du dos des squammes du péricline intérieur, chaque rayon formant une énorme côte mé- diaire; fruits oblongs, comme tronqués aux deux bouts, très-aplalis, glabres, à quatre sillons séparant quatre bandes longitudinales, dont deux opposées, simplement carénées, quelquefois un peu ailées, et les deux autres formant deux larges ailes opposées, linéaires, épaisses, subéreuses; aigrette adhérente à un bourrelet, longue, très-blanche, composée de squammellules nombreuses, filiformes, presque nues. LOMATOLÉPIDE AGGLOMÉRÉE. Lomatolepis glomerata, H. Cass.; Chondrilla capitata, Sieber; Sonchus capi- tatus, Spreng. Plante herbacée, glabre; tige cylindri- que, striée, un peu rameuse; feuilles alternes, oblon- gues, à large pétiole amplexicaule, pinnatifides, à lobes dentés inégalement; calathides irrégulièrement paniculées; corolles jaunes. De l'Arabie. LOMATOPHYLLE. ZLomatophytllus.8or.Feuilles bor- dées d’une membrane différente du reste de la lame. : Willdenow a proposé, sous celte même dénomina- tion, dans le Magasin des Curieux de la Nature, publié à Berlin, vol. v, p. 166, l'établissement d’un genre nouveau, qu'avait formé peu auparavant Gawler (Bel- lenden-Ker), dans ie Botanical Magazine, no 1585, sous le nom de Phylloma. V. ce mot. LOMBA. 80T. La plante que Rumph a décrite et figu- rée sous ce nom (vol. 6, t. 59, fig. 1), est le Piper pel- tatum. V. POIVRIER. LOMBES. Lumbi. zooz. Partie postérieure de l’abdo- men, qui est située entre la base de la poitrine et le sommet du bassin. LOMBRIC. Lumbricus. ANNÉL. Nom sous lequel la plupart des naturalistes désignent un genre d’Anné- lides, très-anciennement admis, et qui a pour type le Lumbricus terrestris, communément Ver de terre. Savigny substitue au nom générique de Lombric celui d’Enterion. (7. ce mot.) Il applique celui de Lombries, Lumbrici, à une famille, et emploie la dénomina- tion de Lombricines, Lumnbricinæ , pour désigner un ordre. LOMBRICAIRE. Bot. (Zydrophytes.) Pour Lumbri- caire. #7. ce mot. LOMBRICAL. Lusnbricalis. Bor. Expression par la- quelle on désigne certain organe, tel que des feuilles, allongé et arrondi comme un Ver de terre. LOMBRICINES. Lumbricinæ. ANNEL. Savigny (Syst. des Annélides, p. 99) désigne sous le nom d’Annélides Lombricines, Annelides Lumbricinæ, le troisième ordre de cette classe. Toutes ces Annélides ont pour caractères : point d’yeux, d'antennes ni de pieds; point de mâchoires, de cirres, de branchies; des soies mobiles LOM rangées sur les côtés du corps. La bouche est nue ou tentaculée; les soies sont rarement métalliques et très- rarement rétractiles ; elles ne sont point groupées par faisceaux, mais isolées, ou tout au plus rapprochées par paires, qui, dans leur disposition sur les côtés des segments, représentent assez bien les rames des Anné- lides Néréidées. Elles varient pour la forme et sont quelquefois hérissées de petites épines mobiles. L’anus s’ouvre derrière ou dessous le dernier segment. Cet ordre comprend deux familles très-distinctes, les Échiu- res et les Lombrics. 7. ces mots. LOMBRICOIDE. repr. Espèce du genre Cœcilie. 7. ce mot. LOMBRICS. Lumbrici. ANNÉL. Savigny (Syst. des Annél., p. 100 et 105) nomme ainsi une famille de l’or- dre des Lombricines, et lui assigne les caractères sui- vants : branchies nulles; l'organe respiratoire ne dé- passant point la surface de la peau; bouche rétractile, à deux lèvres, sans aucun lentacule ; pieds ou appen- dices latéraux remplacés par des soies non fasciculées, distribuées sur tous les segments, et formant, par leur disposition, des rangées longitudinales sur le corps; soies non rétractiles, sans éclat métallique ; point de soies à crochets. L’anatomie démontre que l'intestin est dépourvu de cœcum et qu’il va droit à l’anus; il re- çoit dans son trajet plusieurs des fibres musculaires propres aux anneaux du corps, ce qui constitue autant de petits diaphragmes. La circulation est assez facile à découvrir; on voit naître du canal intestinal et de la surface interne de l'enveloppe extérieure, une infinité de petits vaisseaux veineux qui s’entrecroisent avec de nombreuses artérioles. Ces veines se réunissent en un tronc commun placé longitudinalement sous le ventre, et il en part antérieurement cinq pelits canaux qui aboutissent à un canal dorsal, qu’on peut considérer comme un cœur. De pelites artères naissent de celui-ci et viennent former un réseau avec les veines de la pé- riphérie du corps. La respiration paraît s'effectuer à la surface de la peau. Quant aux organes générateurs, ils existent sur le même individu et les appareils de l’un et l’autre sexe se voient vers le tiers antérieur du corps. Les Lombrics pondent des cocons ou des œufs qui ont la plus grande analogie avec ceux des Sang- sues. Léon Dufour les a décrits avec soin (Ann. des Scienc. nat., t. v, p. 17). Cette famille comprend deux genres, celui d’Entérion qui correspond au genre Lom- bric proprement dit, et celui d'Hypogéon. f’oyez ces mots. LOMÉCHUSE. Lomechusa. 1Ns. Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Bra- chélytres, tribu des Microcéphales, établi par Graven- horst et ayant pour caractères : antennes formant une massue perfoliée ou en fuseau à partir du quatrième article, souvent plus courte que la tête et le corselet. Palpes terminées en alène; tête s’enfonçant dans le cor- selet jusqu'aux yeux; point d'épines aux jambes. Ces insectes diffèrent des genres Tachine et Tachypore par les jambes qui, dans ceux-ci, sont épineuses; ils s’éloi- gnent des Aléochares et autres genres voisins par des caractères de la même valeur. Ces insectes sont très- petits; on les trouve, comme les autres Brachélytres, LON 481 sous les pierres , les tas d'herbes ou de feuilles pour- ries. LOMÉCHUSE PARADOXE. Lomechusa paradoxa, Grav., Latr.; Staphylinus emarginatus, Oliv. (Col., t. 111, no 42, pl. 2, fig. 12). Elle est jaunâtre et les bords du corselet sont relevés. Elle se trouve à Paris. Latreilie rapporte à ce genre les 4leochara bipunctata, lanu- ginosa, nitida, fumata, nana de Gravenhorst. LOMENTACÉ. Lomentaceus. Bot. Épithète dont on se sert pour les feuilles dont la nervure médiane ne se ramifie pas pour donner naissance au limbe, mais qui le coupe d’espace en espace par des articulations qui le séparent en autant de pièces posées bout à bout. Les gousses sont également Lomentacées ou articulées quand elles sont divisées en deux ou plusieurs loges monospermes par des nœuds transverses. LOMENTACÉES. Lomentaceæ. nor. On appelle ainsi lune des grandes tribus de la famille des Légumi- neuses, à laquelle quelques auteurs donnent aussi le nom de Césalpinées. 7”. LÉGUMINEUSES. LOMENTAIRE. Lomentaria. mor. (Confervées.) Genre formé par Lyngbye dans son Z'enlamen d’al- gologie danoise, p. 100, et qui paraît devoir être ca- ractérisé de la manière suivante : filaments ronds, tubu- leux, subgélatineux, obtus, doubles, dont le tube ou filament intérieur, très-distinct, rempli par la substance colorante, est articulé de distance en distance au moyen de cloisons {ransversales doubles, les deux tubes (l’ex- térieur et l’intérieur) se rétrécissant au point d’inter- section, de sorte que l’article paraît plus ou moins renflé vers le milieu, et quelquefois même ovoïde. La fructification consiste en gemmules contenues dans quelques-unes des articulations de la plante, vers l’ex- trémité ou dans l'étendue des rameaux. Les Lomen- taires sont des plantes élégantes, verdâtres, ou plus souvent pourprées, dont on trouve plusieurs espèces en dehors des tropiques, sur les rochers que la mer laisse à sec soit à toutes les marées, soit seulement dans les syzigies. Quelques-unes adhèrent fortement au pa- pier dans la préparation, d’autres n’y tiennent que peu. L’espèce la plus commune et en même temps la plus remarquable en Europe, est le Lomentaria pur- purea, Bory; Lomentaria articulata, Lyngb., Loc. cit., t. 10; Chondria articulata, Agardh, Sp., p. 357; Ulva articulata, De Cand., Flor. Fr., {. 11, p. 7; Fu- cus articulatus, Turn., ist, pl. 106; Gigartina articulata, Lamouroux. Le nom tiré des articulations de cette plante devait être rejeté, puisque toutes les Lo- mentaires sont essentiellement articulées. LOMENTUM. por. Willdenow nommait ainsi les gousses qui sont articulées, c’est-à-dire séparées en deux ou plusieurs loges monospermes, par des articu- lations transversales. 7. Gousses. LOMENTUM. gBor. Les Champignons qui ont leur superficie comme parsemée de farine, ont élé appelés Lomentacés, et leurs parcelles farineuses nommées Lomenta par quelques mycologues. LOMONITE. min. Pour Laumonite. 7”. ce mot. LOMPE. pois. Espèce du genre Cycloptère. 7, ce mot. LONADE, Lonas. Bot. Ce genre, de la famille des en. 482 LON Synanthérées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syn- génésie égale, L., a été proposé par Adanson et adopté par Jussieu, Gærtner, De Candolle et Cassini, qui l’ont ainsi caractérisé : calathide subglobuleuse, incouron- née, équaliflore, mulliflore, régulariflore, androgyni- flore. Péricline hémisphérique, à peu près égal aux fleurs, formé de squammes imbriquées, appliquées, oblongues, arrondies au sommet, concaves, subco- riaces, membraneuses sur les bords. Clinanthe élevé, subcylindracé, garni de squammelles inférieures aux fleurs, analogues aux squammes du péricline, oblon- gues, concaves, submembraneuses, à sommet arrondi et coloré. Ovaires obovoïdes, glabres, portant sur leur face intérieure une grosse glande saillante; aigrelte stéphanoïde, continue, membraneuse, irrégulièrement dentée. Corolles à cinq divisions. LONADE OMRELLÉE. Lonas umbellata, H. Cass.; Lo- nas inodora, Gærtn., De fruct. et sem. plant., vol.2, page 596, tab. 165, fig. 5. C'est une plante herbacée, entièrementglabre; sa tige, haute d’environ dix pouces, est dressée ou étalée, rameuse; les feuilles sont alter- nes, sessiles, longues d'environ un pouce, pinnatifides, glauques, un peu charnues, à lanières distantes, li- néaires, terminées chacune par une longue pointe blan- che; les calathides, hautes de quatre lignes, larges de trois à quatre, et composées de fleurs jaunes, sont disposées en ombelles terminales, simples; chaque ombelle est composée d'environ trois à sept ou même neuf calathides, immédiatement rapprochées, portées sur des pédoncules simples, courts, naissant du même point, dépourvus de feuilles et de bractées; il y a quel- quefois une seule petite feuille à la base de l’ombelle; on trouve aussi quelques calathides solitaires, termina- les. La Lonade ombellée est annuelle; elle habiteles pro- vinces méridionales de l’Europe, ainsi que la Barbarie. LONADE NaiNE. Lonas ininima, H. Cassini. Petite plante annuelle, toute glabre, à longue racine pivo- tante, presque simple; tige droite, presque simple, cannelée, longue d'environ deux pouces; feuilles radi- cales linéaires, ayant leur partie inférieure presque pinnatifide ou dentée, à dents subulées, et leur partie supérieure profondément trifide, chaque division tri- lobée au sommet, à lobes comme mucronés ; feuilles caulinaires alternes, et analogues aux feuilles radi- cales ; calathides solitaires à l'extrémité des rameaux; chaque calathide ovoide, composée de fleurs herma- phrodites, régulières ; péricline ovoïde, plus court que les fleurs, formé de squammes imbriquées, appliquées, oblongues, arrondies au sommet, coriaces et concaves en leur partie moyenne, membraneuses sur les bords; clinanthe cylindracé, garni de squammelles analogues aux squammes du péricline, plus courtes que les fleurs, et munies inférieurement d’une glande linéaire, rouge; fruits noirs, obovoïdes, un peu obcomprimés, munis de deux côtes latérales et d’une côte intérieure qui porte une grosse glande ; aigrelte courte, stéphanoïde, membraneuse, irrégulièrement dentée. Cette plante est- elle une espèce distincte, ou une simple variété du Lonas umbellata? Cassini l'a trouvée dans l’herbier de Jussieu, où elle n'était point nommée, el où son ori- gine n’est point indiquée. LON La prémière espèce, attribuée par Linné, successi- vement ou simultanément, aux genres Santolina, Achillea, Athanasia, fut justement considérée par Adanson comme le type d’un genre particulier, qu’il nomma Lonas, etqu'il caractérisa ainsi : feuilles ailées; calathides corymbées; péricline composé de squammes imbriquées et obtuses; clinanthe garni de squammelles obtuses ; aigrette formée d’une membrane médiocre et dentée; fleurs hermaphrodites; corolles à cinq dents; styles à un seul stigmale. Ce genre d’Adanson a été adopté par Gærtner, Mœnch, De Jussieu, De Candolle. En comparant les caractères génériques du Lonas avec ceux de l’Æymenolepis, décrits dans ce Diction- naire, on reconnaît qu'ils diffèrent en ce que, dans le Lonas, l'aigrelte est stéphanoïde, continue, indivise, crénelée, et le clinanthe ovoïde, conique ou cylindracé, très-élevé, garni de squammelles analogues aux squam- mes du péricline; {andis que, dans l’Æymenolepis, l’aigrette est composée de squammellules unisériées, paléiformes, membraneuses, inégales, irrégulières, larges, oblongues, laciniées sur les bords, et le cli- nanthe est petit, planiuseule, tantôt nu, tantôt pourvu de squammelles plus courtes que les fleurs, larges, ir- régulières, membraneuses. Quant aux vrais Athanasia, la singulière structure de leur aigrette ostéomorphe suffit pour les distinguer génériquement du Lonas et de l'Æymenolepis. Cette aigrette est formée de squammellules caduques, cylin- dracées, épaisses, comme charnues, transparentes, tor- tueuses ou flexueuses, lisses, arrondies et un peu épais- sies au sommet, probablement (ubuleuses, entrecoupées de distance en distance par des diaphragmes, et parais- sant ainsi composées de quelques articles longs, tor- tueux, nodulés, enflés aux deux bouts, imilant des os ajustés à la suite l’un de l’autre, comme ceux de nos doigls ; souvent chaque squammellule semble être dou- ble, c’est-à-dire, formée de deux filets ou tubes entre- greffés d’un bout à l’autre. On accueillera cetle courte digression sur l’aigrette des 4fhanasia, dont la struc- ture, quoique très-curieuse, n'avait, jusqu'ici, élé re- marquée par aucun botaniste. L’ovaire du Lonas umbellata offre quatre énormes côteslongitudinales, arrondies, fongueuses, confluentes à la base et au sommet; une grosse glande, ou plutôt une vésicule jaune est logée vers le haut de la côte située sur la face intérieure; l’aréole apicilaire porte un nectaire jaune, en forme de godet. La corolle de cette même plante est assez remarquable : la partie supérieure de son tube et la partie indivise du limbe portent deux rangées latérales et opposées d’appendices cylindriques, obtus, filiformes, qui sont les découpures de deux ailes latérales ; les divisions du limbe parais- sent excessivement épaisses, parce que toute leur face supérieure est hérissée de longues et très-grosses pa- pilles coniques-obtuses, immédiatement contiguës, et peut-être même entregreffées à la base. LONCHERES. ma. Illiger nomme ainsi un genre où il place diverses espèces à épines, de la famille des Rats, et particulièrement l'Échimys huppé. V. ÉcHimys. LONCHITIDE. Lonchitis. BoT. Genre de plantes de la famille des Fougères, fondé par Linnæus, et voisin LON des 4diantum, Cheilantheset Davalia.ïl est parfaite- ment caractérisé par sa fructification disposée en lignes courbées en croissant et fixées dans les sinuosités de la fronde, recouverte par la marge de la fronde, for- mant le tégument ou indusium, qui se détache par son côté intérieur. Ce genre ne comprend qu’un très-petit nombre de Fougères particulières à l'Amérique. Cepen- dant une des quatre espèces que Willdenow indique, croît à l’île Bourbon. Le Lonchitis tenuïifolia de For- ster n'appartient pas à ce genre; c’est une espèce de Cheilanthes, d'après Swartz; son Lonchitis Adscen- sionis est une espèce de P£eris, figurée par Schkuhr, Crypt. 87, t. 94; enfin, le Lonchitis bipinnata de Forskalh est le Darea furcata, Willd., déjà placé dans les genres Adiantuin et Cænopteris par Jacquin et Ber- gius. Trois des quatre espèces mentionnées par Willde- now ont été établies par Linnæus, et toutes trois avaient été décrites avant lui par Plumier et Peliver, qui les classaient dansleurs genres Filix ou Adianlur, etnul- lement dans le Lonchitis, de sorte que Linnæus eut le tort d'appliquer le nom de Lonchitis à des Fougères qui ne l'avaient reçu d'aucun auteur. Cependant les bo- tanistes. avant Linnæus,ont appliqué le nom de Lonchi- tis à nombre de Fougères de genrestrès-différents. C’est ainsi qu’on trouve sous ce nom, dans les ouvrages de Morison, Plumier, Rai, Petiver, Sloane, etc., les Fou- gères suivantes : Blechnum occidentale; Pleris mu- tilata, longifolia; Asplenium squammosumn, rhi- sophorum, ebenum, angustifolium, salicifolium, cultrifolium; Osmunda strutiopteris; Aspidium squammatum, conterminum, exaltatum, Amboi- nense, auriculatum, triangulum, trifoliatum ; Acrostichum sorbifolium, cruciatum, aureum; Amneinia hirta, hirsuta; Hydroglossum hastatum, Willd., elc. Plus anciennement, Bauhin et les botanistes du même âge ont désigné par Lonchitis le Polypodium Lonchitis, Lin. (A4spidium, Willd.; Polystichum, De Cand.), et l'Acrostichum Marantæ, ainsi que l'Osmunda spicant, Lin., ou Blechnumn boreale, Willd., soit parce qu’ils ont cru reconnaître dans ces Fougères la seconde espèce de Lonchitis de Diosco- ride, etc., soit parce qu'ils leur ont trouvé des rapports avec cette plante mal décrite par les anciens. Tourne- fort, en établissant un genre Lonchitis dans les Fou- gères, n’a pas été heureux; car les espèces qu’il y ra- menait sont partagées entre les genres Aspidium ou Polystichum, Asplenium, Acrostichum, etc., comme les Fougères citées plus haut : aussi Adanson rejela-t-il ce Lonchitis de Tournefort, qu’il confond avec son Polypodium. 1. LONCHITIDE À OREILLETTES. Lonchilis aurita, Lin., Sw., Plum., Filic., 14, €. 17; Petiv. Filic., t. 4, fig. 4. D'une souche ou stipe garni d’épines molles et noires naissent de larges frondes ailées, à frondules même presque ailées; mais celles du bas divisées en deux lobes obus, ondulés, dentelés au sommet. Cette jolie Fougère croît à la Martinique : elle est vivace, comme toutes les espèces du genre. 2. LoNCHITIDE VELU. Lonchitis hirsuta, Lin., Sw.; Spreng., Anleit., 5,t. 4, fig. 27; Plum., Frlic., t. 20; L ON 485 Petiv., Fülic., {. 4, fig. 5. D'une souche velue partent des frondes deux fois ailées, velues, à frondules presque ailées, pointues, à découpures obtuses : les frondules fertiles sinuées, et les stériles dentées, à bord inégale- ment sinué, assez semblable à une feuille de Chêne. On trouve celle espèce à la Jamaïque, à la Marti- nique, ele. 5. LONCHITIDE GLABRE. Lonchilis glabra, Bory, Itin., 1, p. 521. Frondes deux fois ailées, à frondules secondaires, sessiles, décurrentes, lancéolées, acumi- nées, sinuées, presque ailées, à divisions arrondies, obluses, entières; nervure du milieu velue, ainsi que le rachis. Cette Fougère, dont les frondes ont sept à huit pouces de longueur, croît dans les bois montueux de l’ile Bourbon. 4. LONCHITIDE RAMPANT. Lonchitis repens, Lin., Plum., Filic., 1. 12; Peliv., Fülic., t. 4, fig. 6. D'une souche rampanie sortent des slipes épineux, garnis de frondes trois fois ailées, à frondules secondaires, linéaires-lancéolées, obluses, sinuées et presque ailées. On trouve celte espèce à la Jamaïque. LONCHIURE. Lonchiurus. vois. Sous-genre de Sciènes, qui ne se distingue du vrai genre Sciæna que par sa nageoire caudale, qui est pointue. Cuvier n’admet qu'une espèce dans ce genre; c’est le Lon- CIHIURE BARBU, Lonchiurus barbatus, figuré dans Bloch, pl. 559, et décrit par Lacépède sous le nom de Lonchiure Dianème. Sa tête est comprimée et entière- ment couverte d’écailles ; elle se termine en forme de nez; l’ouverture de la bouche est petite ; les mâchoires sont d'égale longueur et armées de petites dents poin- lues; les os des lèvres sont larges; les narines sont solitaires et ovales; les yeux, verticaux, ont la prunelle noire et l'iris bleu; l’opercule antérieur a plusieurs in- cisions au bord, qui le font paraître dentelé ; l'anus est au centre du corps; la ligne latérale est proche du dos, et forme vers le milieu un arc léger. Toutes les na- geoires se terminent en pointe, et n’ont que des rayons mous et ramifiés; la dorsale seule, qui est composée de deux parties, a des rayons simples. Une couleur brune domine sur presque tout le corps. Ce Poisson habite les mers de Surinam. LONCHOCARPE. Lonchocarpus. B0oT. Kunth (in Humb. Nov. Gen., 6, p. 385) a établi ce genre dans la famille des Légumineuses; il a été adopté par De Candolle (Prodr. Syst., 2, p. 259); il est formé d'es- pèces auparavant dispersées dansles genres Dalbergia, Robinia, Amerimnum, etc. Voici les caractères qui lui ont été assignés : son calice, campaniforme et un peu resserré dans sa partie supérieure, se termine par cinq dents à peine marquées. La corolle, qui est papi- lionacée, offre un étendard orbiculaire, émarginé, sub- cordiforme, étalé et presque réfléchi; les ailes sont à peu près de la longueur de l’étendard et de la carène, adhérentes à cette dernière; les dix étamines sont dia- delphes ou quelquefois monadelphes. L’ovaire est cour- tement stipité, contenant de sept à neuf ovules. Le stigmate est obtus ou un peu globuleux. La gousse, un peu stipitée, est allongée, lancéolée, plane, membra- neuse, indéhiscente, contenant de quatre à huit graines réniformes, dont la radicule est infléchie. Kunth avait 48% LON placé dans ce genre les Robinia sericea, Poiret; Robi- nia violacea, Beauv.; Dalbergia pentaphylla, Poiret; Dalbergia Domingensis, Turpin; 4merimnum scan- dens, Willd.; Amerimnun latifolium, Willd.; et deux espèces entièrement nouvelles, qu’il a nommées Lon- chocarpus punctatus et Lonchocarpus macrophyl- lus. Le professeur De Candolle (/oc. cit.) adopte ces huit espèces de Kunth, el y en ajoute onze autres, dont quelques-unes sont tout à fait nouvelles. Toutes ces espèces sont des arbres dépourvus d’épines, crois- sant dans les Antilles ou l'Amérique méridionale. Leurs feuilles sont imparipinnées, composées de folioles op- posées et pétiolulées. Leurs fleurs sont purpurines. Ce genre est encore peu exactement limité. Il renferme des espèces à élamines monadelphes, diadelphes ou semi- diadelphes, mais toutes ces espèces s'accordent assez pour le port. LONCHOPHYLLE. Lonchophyllus. Bot. Se dit des feuilles très-longues, linéaires, el un peu lancéolées. LONCHOPTÈRE. Lonchoptera. 1xs. Diptères; genre de la famille des Athéricères, institué par Meigen qui lui donne pour caractères: premier article des antennes beaucoup plus grand que les suivants, presque cylin- drique, un peu épaissi au bout; les deux suivants for- mant une petile massue arrondie; ocelles situés sur une élévation; corps étroit et allongé; pattes assez grêles; ailes longues, n’offrant au delà de leur base, aucune nervure transverse; la troisième longitudinale, à com- mencer au bord extérieur, se bifurque. Ce genre est très-éloigné des Dolichopodes, quoique Meigen lait placé dans leur voisinage. LONCHOPTÉRITES. ross. Dans son Histoire des Vé- gétaux fossiles, Ad. Brongniard à institué ce genre de Filicites pour quelques espèces qui ne se retrouvent plus qu’en empreintes, parmi les Schistes houillers. Caractères : feuilles pinnatifides dont les pinnules ad- hérentes à l’axe sont marquées d’une nervure médiane; petites nervures reticulées égales, formant des aréoles uniformes. La disposition des nervures qu'offre ce genre se retrouve assez rarement parmi les Fougères vivantes; on l’observe néanmoins dans les #’oodwar- dia et les Lonchitis; mais souvent parmi ces dernières la nervure moyenne des pinnules n'existe pas. LONCHOSTOME. Lonchostoma. Bot. Genre de la famille des Solanacées, établi par Wikstroem, pour quelques plantes du cap de Bonne-Espérance, dont l’une, déjà connue, avait été placée par Thunberg dans le genre Gnidia. Voici les caractères du nouveau genre: calice pentaphylle et bibractéolé; corolle hypogyne, dont le tube dépasse en longueur celui du calice; son limbe est partagé en cinq lobes lancéolés; cinq éta- mines insérées à l’orifice de la corolle, allernes avec ses lobes, incluses ou courtement exsertes, à filaments très-courts; anthères biloculaires, sagittées, longitudi- nalement déhiscentes; ovaire à deux loges; placentaire soudé de chaque côté d’une cloison linéaire, chargé d’un petit nombre d’ovules pendants; deux styles ter- minaux un peu en massue ou filiformes et inclus. Le fruit consiste en une capsule biloculaire, à cloison membraneuse et de chaque côté placentifère, renfer- mant huit à dix graines dans chaque loge. CN TO . 7 TAN ARE LON LONCHOSTOME PENTANDRE. Lonchostoma pentandra, Wik.; Gnidia pentandra, Thunb. Arbrisseau à feuilles alternes, serrées, subimbriquées, sessiles, ovales, très- entières, coriaces, velues en dessous; les fleurs, soli- taires dans les aïsselles des feuilles, sont sessiles. LONCHURE. Lonchura. o1s. Genre de l’ordre des Granivores, établi par Sykes aux dépens du genre Gros- bec, de Temminck, avec les caractères suivants : bec fort, court, large, dont la hauteur à la base égale la longueur; mandibules entières; la supérieure échan- crant angulairement le front, et formant avec lui un arc de cercle; ailes médiocres, un peu pointues; la pre- mière rémige très-courte, les trois suivantes presque égales el très-longues ; queue graduée, lancéolée; rec- trices intermédiaires surpassant un peu les autres en longueur ; pieds médiocres, un peu grêles. Les habi- tudes et les mœurs de ces Oiseaux sont les mêmes que celles des Gros-becs, el Sykes donne pour {ype du genre : LONCHURE CcHEET. Lonchura cheet, Syk. Parties su- périeures d’un brun-cannelle un peupâle, les inférieures ainsi que le croupion blanchâtres; rémiges et rectrices d’un brun foncé. Taille, cinq pouces et demi. Les fe- melles ont les couleurs moins vives. On le trouve dans l'Inde. On devra rapporter à ce genre les Gros-becs Éper- vin, quadricolore et Leuconote, qui sont des mêmes contrées. LONCOPHORE. Loncophorus. 1ns. Coléoptères té- tramères; genre de la famille des Rhynchophores, insli- tué par Chevrolat qui lui assigne pour. caractères : antennes fort longues, très-grêles, avec le funicule composé de sept articles dont le premier presque aussi long que les six suivants, le dernier lié à la massue qui est mince et de quatre articles; rostre aussi long que le corps, filiforme, un peu arqué et dirigé en avant; yeux latéraux; corselet trapézoïdal, échancré sous la tête; écusson élevé, punctiforme; élytres allongées, parallèles, arrondies à l’extrémité; pattes fort longues; cuisses renflées et dentées; extrémité des quatre jambes antérieures armée d’un onglet aigu, celle des posté- rieures tronquée; premier article des tarses conique et long, le deuxième triangulaire, le troisième large et bilobé, le dernier allongé, arqué et muni de deux cro- chets bifides, ceux intérieurs courts; abdomen formé de cinq segments. Ce genre, par son rostre extraordi- nairement long et presque droit, ainsi que par ses yeux saillants, a beaucoup de rapport avec les Anthonomes de Germar; d’autres caractères le rapprochent encore plus des Balanines, mais il ne peut leur être réuni à cause de ses élytres allongées et parallèles, de ses an- tennes qui, chez les mâles, sont placées près du milieu du rostre, et vers l'extrémité chez les femelles ; ensuite les crochets des tarses sont bifides. LONCOPHORE OBLIQUE. Loncophorus obliquus, Chev. Il est d’un blanc sale; son rostre est linéaire, d’un brun pubescent et ponctué; les mandibules sont très- petites, bidentées au sommet; le premier article des antennes n’alteint pas entièrement les yeux; corselet atténué en avant, élargi ensuite, arrondi, obscur, avec une ligne blanchâtre au milieu; écusson blanc et petit; és | géo, SAS LON élytres une fois et demie, à la base, plus'‘larges que le corselet, parallèles, arrondies à l'extrémité, sillonnées, pubescentes et calleuses; la tache apicale est d’un brun plus clair que celle des côtés; angle huméral saillant ; pattes rapprochées; cuisses droites, en massue, munies près de leur sommet intérieur, d'un éperon large, aigu, avec une petite dent à côté; jambes légèrement sinueu- ses, élargies à l'extrémité, avec un onglet crochu aux quatre antérieures. Taille, neuf à dix lignes, le rostre compris. Brésil. La seconde espèce connue est le Loncophore para- site, Ahynchiœnus parasitica, Fab., Oliv., n° 210, pl. 15, fig. 181. Germar, dans son Species Insectorum, a donné le nom de LoNcHopnorE, Lonchophorus, à un genre de la famille des Lamellicornes, que Kirby, antérieurement, avait nommé Phanœus. V. PRANÉE. LONDÉSIE. Londesia. 8or. Genre de la famille des Chénopodées, institué par Fischer et Meyer, pour une plante du littoral de la mer Caspienne, et qui leur a of- fert les caractères suivants : fleurs monoïques; les mâles ont le périgone urcéolé, à cinq dents, et susceptible d'acquérir une consistance dure; cinq étamines, rare- ment deux, trois ou quatre, insérées au bas du péri- gone, et opposées à ses dents; point de squammules hy- pogynes; un rudiment d’ovaire. Les fleurs femelles ont le périgone semblable à celui des fleurs mâles, et de même sans appendice ; il n’y a point de vestiges d’éta- mines; l'ovaire est déprimé, uniloculaire, uniovulé; style bi ou trifide, à découpures allongées; utricule déprimé, sensiblement durci et inclus dans le périgone qui est très-velu; semence horizontale, déprimée, avec son test membraneux; embryon annulaire, périphé- rique; albumen abondant, enveloppant une matière farinacée; radicule centrifuge. La seule espèce connue jusqu'ici est une plante her- bacée, annuelle, rameuse; feuilles éparses, sessiles, oblongues, aiguës, très-entières, membraneuses, par- semées de poils blancs; des aisselles des feuilles sortent de petits rameaux supportant des capitules très-velus, involucrés par les feuilles terminales, et renfermant de petites fleurs sessiles, dépourvues de bractées. LONGANE ou LONGANIER. BoT. Fruit de l'Eupho- ria longana. F. ce mot. LONGCHAMPIE. Longchampia. Bot. Sous ce nom, le Gnaphalium Leyseroides, Desfont., Flor. All, 9, p. 267, a été érigé en un genre distinct par Willdenow, dans le Magasin des Curieux de la Nature de Berlin. Cassini n’ayantsans doute pasconnaissance de ce genre, a formé, sur la même plante, un sous-genre de Leysera qu’il a nommé Leptophyte. 7”. ce mot. LONGICAUDES. o1s. L'une des sections établies par Blainville, parmi les Gallinacés. LONGICAUDES où MACROURES. crusT. Duméril em- ploie ces mots pour désigner une famille de l’ordre des Décapodes, que Latreille désigne simplement sous le nom de Macroures. , ce mot. LONGICONE. o1s. /. GRos-BEc. LONGICORNES. Longicornes.ins. Famille de l’ordre des Coléoptères, section des Tétramères, établie par Latreille et ayant pour caractères : les trois premiers G DICT. DES SCIENCES NAT, LON 485 articles des tarses garnis de brosses en dessous, et les deux intermédiaires larges, triangulaires ou en cœur : le troisième article étant profondément divisé en deux lobes. Mâchoires n'ayant point de dent cornée à leur côté interne; languette triangulaire ou cordiforme, échancrée ou bifide; antennes filiformes ou sélacées, de la longueur du corps ou plus longues, {antôl insé- rées dans une échancrure des yeux, tantôt en dehors. Pieds longs, grêles, avec les tarses allongés; corps al- longé. Les larves des Longicornes sont apodes ou pres- que apodes; elles vivent dans l’intérieur des arbres ou sous leurs écorces : leur corps est mou, blanchâtre, plus gros en avant, avec la tête écailleuse, pourvue de mandibules fortes et sans autres parties saillantes:elles percent souvent les arbres très-profondément ou les criblent de trous; d’autres rongent les racines des plantes; en général elles causent de grands dommages. Les femelles des Longicornes ont l’abdomen terminé par un oviducte tubulaire et corné; leurs antennes sont assez généralement plus courtes que celles des mâles. Tous produisent un petit son aigu en frottant les parois intérieures du corselet contre le pédicule de la base de l'abdomen. Plusieurs sont nocturnes, quelques-uns fré- quentent les fleurs, d’autres se trouvent sur le vieux bois et les trones d'arbres. Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.) divise cette famille en cinq tribus dans l'ordre suivant : Prioniens, Cérambycins, Nécydalides, Lamiaires el Lepturètes. #7. ces mots. LONGINA. BorT. L’un des synonymes de Blechnum boreale, Swartz, Osmonda spicans, L. LONGIPALPÉS. Longipalpati. 1x8. Latreille (Gen. Crust. et Ins., t. 1, p. 196) désignait ainsi une petite division des Carabiques qui renfermait les genres Drypta, Galerita et Zuphium. I ne l’a pas conservée dans ses ouvrages postérieurs, et il s’est servi de ce mot (Fam. nat. du Règne Anim.) pour désigner une tribu de la famille des Brachélytres, qui a pour carac- tères : Lête dégagée et étranglée postérieurement; labre entier; palpes maxillaires presque aussi longues que la têle, avec le quatrième ou dernier article caché ou peu apparent. Cette tribu renferme quatre genres qui sont: les genres Pédère, Stilique, Stène, Évaesthèle. 7. ces mots. LONGIPENNES. o1s. Synonyme de grands Voiliers. V. ce mot. La famille des Longipennes d'Illiger, dans son Prodromus systematlis manimalium et avium, comprend les Oiseaux de l’ordre des Nageurs qui con- stituent les genres Rhynchops, Slerna, Larus et Lestris. V. ces mots. LONGIPHYLLE ou LONGOPHYLLE. Longiphyllus. Bot. Se dit d’un végétal dont les feuilles sont très- longues. LONGIROSTRES. o1s. (Cuvier.) Famille de l’ordre des Échassiers, qui comprend les Oiseaux munis d’un long bec; Lels sont les Bécasses, les Courlis, les Ibis, etc. LONGISÈTE. Longisetus. BoT. Se dit d’un organe pourvu de longues soies, comme par exemple les épis de certaines Graminées. LONGOUZE. Bot. Nom vulgaire d’une espèce d’A- mome, qui croit aux îles de France et de Mascarei- | gne. Lamarck l'appelle 4mnomum Madagascariense. 51 186 LOP LONGUE-ÉPINE. pois. Synonyme d'Atlinga. F. Dio- DON. : LONGUE-MITRE. 80T. 77. MACROMITRIUM. LONGUP. o1s. Garrulus gabriculatus. Espèce du genre Corbeau. LONICERA. BOT. /. CHÈVREFEUILLE. LONIER. mozz. Gmelin, dans la 15e édit. du Sysé. Naluræ, a donné au Lonier d’Adanson (Voyage au Sénégal, pl. 19, fig. 6) le nom de Z'rochus griseus. F7, TROQUE. LONTARUS. Bot. Ce genre, de la famille des Pal- miers, es le même que le Borassus. V. ce mot. LOOSA. Bor. Pour Loasa. #. ce mot. LOPÉZIE. Lopezia. Bot. Genre établi par Cayanilles dans la famille des Onagres, et de la Monandrie Mono- gynie, L., très-facile à reconnaître aux caractères sui- van{s : le calice est adhérent par sa base avec l’ovaire qui est infère; son limbe est étalé, à quatre divisions très-profondes et un peu inégales ; sa corolle se com- pose de cinq pétales inégaux : deux supérieurs, ongui- culés et coudés à leur base et offrant deux bosses glan- duleuses, les deux latéraux sont plus grands et égale- ment onguiculés, l’inférieur est le plus petit; chaque fleur n'offre qu'une seule étamine dressée, placée vers la partie supérieure; son filament est plan et comme canaliculé à sa base où il embrasse la partie inférieure du style. L’ovaire est infère, globuleux, à quatre loges contenant chacune quatre ovules attachés deux à deux et superposés par paire. Le style est plus court que l’étamine, terminé par un stigmate simple. Le fruit est une baie presque sèche, s’ouvrant seulement par son sommet, en quatre dents qui correspondent aux cloi- sons. Les graines sont suspendues et contiennent un embryon dépourvu d’endosperme et renversé comme elles. Selon De Candolle le genre Lopézie se compose de dix espèces, toutes originaires du Mexique. Ce sont ou des plantes herbacées et annuelles, ou des espèces vi- vaces el sous-frutescentes à leur base. Toutes ont les feuilles alternes et dentées; les fleurs violacées, petites, pédonculées et axillaires. LopéziE A GRAPPES. Lopezia racemosa, Cavan.; Pi- saura automorpha, Bonato. Ses tiges sont herbacées, anguleuses, glabres ou presque glabres, rameuses, hautes de deux pieds ou environ, garnies de feuilles alternes, pétiolées, ovales-lancéolées, à peine dentées en leurs bords, glabres et d’un vert gai en dessus, un peu plus pâles en dessous. Ses fleurs sont d’un rose foncé, portées sur des pédoncules filiformes, et dispo- sées, au nombre de douze et plus, en grappes les unes terminales, les autres placées dans les aisselles des feuilles supérieures. D’après l'opinion de Cavanilles, leur calice est formé de quatre folioles linéaires, rou- geâtres, caduques; leur corolle est composée de cinq pétales irréguliers, dont deux latéraux, opposés, ovales, rétrécis en leur partie inférieure; deux autres un peu plus courts, linéaires et placés supérieurement; et le cinquième inférieur, presque cordiforme, replié en ses bords, enveloppant l’étamine quelque temps encore après que les autres pétales sont développés. Il n’y a qu’une seule étamine opposée au pétale inférieur ; son filament est élargi inférieurement, caniculé du côté du LAON. style, et terminé par une anthère ovale-oblongue, à deux loges. L'ovaire est inférieur, globuleux, surmonté d’un style cylindrique, moitié plus court que l’étamine, enveloppé d’abord par la base du filament de celle-ci, et par l'onglet du pétale inférieur; son stigmate est renflé et velu. Le fruit est une capsule globuleuse, à quatre valves et à quatre loges contenant chacune plu- sieurs graines irrégulièrement arrondies, chagrinées. Ventenat, en insérant cettemêmeplante danssontableau du règne végétal, lui assigne pour caractères généri- ques, trois étamines et trois pétales, et n’indique aucun des motifs qui l’ont porté à opposer cette description contradictoire à celle du botaniste espagnol. Si l’on cherche à constater les véritables caractères de cette plante, il est facile de s'assurer qu’elle n’a qu’une seule étamine, un pistil, un calice supérieur de quatre folioles, deux pétales opposés latéralement, deux nec- taires pélaliformes, enfin une sixième partie qui ren- ferme l’étamine et le pistil avant l'épanouissement, et qui, ensuile, se rejelte sur la division inférieure du ca- lice. Cette sorte de gaîne des organes sexuels a été re- gardée comme pétale par Cavanilles, et, après lui, par Ventenat et d’autres; cependant, en l’examinant atten- tivement, on reconnaîtra facilement que cette dénomi- nation ne peut lui convenir, parce qu’elle diffère essen- tiellement des pétales par sa couleur, par sa forme et notamment par son insertion. Il est encore plus sur- prenant qu’un botaniste aussi éclairé que Ventenal, ait considéré comme étamines les deux parlies supérieures de celte fleur, qui n’ont aucune ressemblance avec l’or- gane mâle, et dont Cavanilles a fait deux pétales. En les nommantneclaires pélaliformes. on ne doit point crain- dre de tomber dans l’abus qui a été reproché à Linné, d’appliquer ce nom à des parties de formes très-diffé- rentes. LoPÊzIE VELUE. Lopezia hirsuta, Jacq., Collect., Suppl., p. 5, (ab. 15, fig. 4; Vahl, Enum., 1, pag. 5. Quoique très-rapprochée de l'espèce précédente, celle- ci s’en distingue néanmoins par ses feuilles ovales et non lancéolées, velues, plus rétrécies à leur base, à nervures et dentelures plus nombreuses; les tiges sont cylindriques et velues; les pétales constamment de la même couleur, et non incarnats et blancs, comme il arrive pour la plante précédente. Gette espèce croît aux environs de Mexico. LOPÉZIE ÉCARLATE. Lopezia miniala, DC., Catal. Monsp., p. 121. Arbuste très-élégant, fort petit, dont les tiges sont glabres, rameuses, cylindriques, garnies de feuilles ovales, allongées, dentées en scie à leur contour ; ses rameaux sont chargés, pendant l'hiver, d'un très-grand nombre de petites fleurs d’une belle couleur écarlate. Cette plante croît au Mexique. Les Lopézies sont des plantes annuelles que l’on ne propage que par le semis ; il s'opère au printemps dans des pots ou terrines placés sur couche chaude; au mois de juin on repique les jeunes plantes en pleine terre, à une bonne exposilion. LOPHA. Lopha. 1Ns. Genre de Coléoptères penta- mères, établi par Megerle, dans la famille des Carnas- siers carabiques, et que Latreille réunit au genre Bem- bidion. 7. ce mot. L O P LOPHANTHE. Lophanthus. Bot. Genre de ia famille des Labiatées, institué par Bentham qui lui assigne pour caractères : calice tubuleux, à quinze nervures un peu courbées, avec l’orifice oblique, à cinq dents inégales; tube de la corolle égalant en longueur le calice, et nu intérieurement, le limbe a sa lèvre supérieure un peu dressée et bifide, l’inférieure est presque étalée, trifide, avec le lobe intermédiaire large et crénelé; quatre éla- mines distanies ou divariquées, les inférieures les plus courtes; filaments nus; anthères à deux loges paral- lèles ou un peu divergentes; style courtement bifide au sommet, à lobes presque égaux et subulés; stigmates terminaux; akènes secs et lisses. LOPHANTHE ANISÉ. Lophanthus anisatus,Bent.; Hys- sopus lophanthus, L. Plante herbacée, à tiges bran- chues, feuillées et tétragones ; rameaux un peu pubes- cents; feuilles opposées, ovales-oblongues, obtuses, cré- nelées, plus larges et presque en cœur à leur base, por- tées sur des pétioles très-courts; pédoncules axillaires, solitaires, un peu plus courts que les feuilles, pubes- cents, portant chacun trois à cinq fleurs bleuâtres, assez grandes. Cette plante paraît originaire de l’Amé- rique septentrionale. Un autre genre a été nommé Lophanthus par For- sier; mais ses espèces ont été réunies à celles du genre Walllheria. LOPHAR Er LOPHARIS. pois. Le Poisson de la Pro- pontide, connu sous le nom de Lophar, dont Linné avait fait un Perca, que Lacépède avait rapporté à son genre Centropome, et dont Raffinesque (Z{iol.Sic., p.17) a formé un genre sous le nom de Lopharis, a pour caractères : les ventrales réunies par une membrane transversale. /. PERCHE. LOPHARINA. Bot. Nom sous lequel Necker (Æ/em. Bot., n° 356) a formé un genre composé des espèces d'£rica qui ont les anthères surmontées d'une arête en forme de crête. Ce caractère qui est peut-être bon pour distinguer une section, n’a pas assez de valeur pour motiver l'établissement d'un genre. #7. BRUYÈRE. LOPHATÈRE. Lophaterum. ot. Genre de la famille des Graminées, établi par Brongniard, dans la bota- nique du Voyage de la Coquille, 49, t. 8,avec les carac- tères suivants : épillets multiflores; fleurs supérieures pédicellées, neutres, unilatérales; la fleur inférieure est sessile et hermaphrodite; deux glumes obtuses, muli- ques,dontl’inférieure plus courte. Les fleurs hermaphro- dites ont deux paillettes, dont l’inférieure ovalo-oblon- gue, roulée, à sept nervures, est prolongée au sommet en une arête courte et droile ; la supérieure est étroite, oblongue, obtuse et à deux nervures; deux squammules tronquées; trois étamines; ovaire sessile et glabre; deux styles. Les fleurs neutres ont aussi deux paillettes: la supérieure a deux nervures, elle est très-courte et même quelquefois totalement avortée; l'inférieure a sept nervures, elle est ovato-oblongue et prolongée au sommet en une arêle rigide et droite. Ce genre doit être placé près de l’£ctrosia de Robert Brown, dont il se rapproche par les caractères les plus essentiels. En effet, dans ce genre comme dans le Lophaterum, la fleur inférieure seule est fertile; les supérieures, au nombre de quatre à six, sont stériles et longuement LOP AST aristées; mais ces fleurs sont distiques, éloignées, éta- lées, et la paillette externe de la balle de la fleur infé- rieure n’est qu’à trois nervures, tandis que toutes celles du Lophaterum sont à sept nervures. Ce caractère, joint à la disposition particulière des fleurs stériles et de leurs arêtes, distingue suffisamment ce nouveau genre. LOPHATÈRE GRÈLE. Lophaterum gracile, Brong. Ses feuilles sont lancéolées et péliolées ; les rameaux de la panicule sont alternes, simples, distants, à épis ses- siles, subunilatéraux et courbés au sommet. D’Am- boine. LOPHERINA. BoT. Pour Lopharina. . ce mot. LOPHIDIE. Lophidius.1ns. Coltoptères pentamères; genre de la famille des Carnassiers, tribu des Féronides, établi par Dejean, pour de petits insectes qui paraissent ne différer des Amares, que par la présence de petits appendices dentelés sous les articles élargis des tarses antérieurs des mâles; la dent de leur menton est simple. Ces insectes sont originaires du Sénégal. Lopuipie TESTACÉ. Lophidius testaceus, Dej. Il est jaune, avec les élytres un peu plus pâles; son corselet est court, rétréci en avant, lisse et presque plan; ses élytres sont en quelque sorte soyeuses, avec des stries peu marquées el très-faiblement ponctuées. Taille, trois lignes environ. LOPHIDIUM. Bor. Le genre de Fougères établi sous ce nom par Richard, rentre dans le Schizæa de Smith. F, ce mot. LOPHIE. Lophia. Bot. Le genre institué sous ce nom par Desvaux (Æain. Prod. Ind. Occid., p. 47), pour une plante des savanes de la Guiane, que Linné avait placée dans son genre Besleria, sous le nom spécifique de cristatla, fait partie de la famille des Gesnériacées et offre pour caractères : calice libre, coloré, à cinq sépales imbriqués, soudés à leur base, dont deux inter- nes; corolle tubuleuse ou claviforme, presque droite, à limbe divisé en cinq petits lobes ou à cinq dents; quatre élamines didynames, avec le rudiment d’une cinquième, placés à la base du tube; stigmate capitato- infundibuliforme. Lopnie ROUGE. Lophia phœnicea, Desv.; Besleria cristata, L., Jacq.; Crantsia crislata, Scop.; Allo- plectus crisiatus, Marsh. Sa tige est sous-frutescente, grimpante; ses feuilles sont pétiolées, ovales, acumi- nées, dentées et légèrement velues; ses pédicelles sont plus longs que les pétioles ; chacun d’eux supporte une fleur dont les lobes du calice, colorés en rouge éclatant, sont ovales, dentelés et pointus. LOPHIE. Lophius. vois. Genre de l’ordre des Bran- chiostèges de Linné, qui n'entre que par force dans la famille des Percoïdes, de l'ordre des Acanthoptérygiens de Cuvier, devant former une quatrième tribu qu’on pourrait nommer les Baudroies et qu’il remplit seul; ce genre a pour caractères généraux : outre un sque- lette cartilagineux, et la peau sans écailles, des pecto- rales supportées comme par deux bras, soutenus cha- cun par deux os comparables au radius et au cubitus; des ventrales placées fort en avant des pectorales; des opercules et des rayons branchiostèges enveloppés dans la peau, et les ouïes ne s’ouvrant que par un trou percé 188 LÉO: en arrière des pectorales. « Ce sont, dit Cuvier (Règne Anim., t. 1, p. 889), des Poissons voraces, à estomac large, à intestin court, qui peuvent vivre très-long- temps hors de l'eau, à cause du peu d'ouverture de leurs ouïes. » Trois sous-genres y sont établis. + Les BAuDRoYES ; elles ont la tête extrêmement large et déprimée, épineuse en beaucoup de points; la gueule est très-fendue, armée de dents pointues ; la mâchoire inférieure est garnie de nombreux barbillons; il y a deux dorsales distinctes, et quelques rayons libres et mobiles sur la tête; la membrane des ouïes forme un cul-de-sac ouvert dans l’aisselle, soutenue par six rayons très- allongés, mais l’opercule est petit. Leur intestin a deux cœcums très-courts vers son origine, la vessie nata- toire manque. On n’en connaît qu’une espèce : le Lo- phius viviparus de Schneider, el le Lophius Fer- guson de Lacépède, ne paraissant que de simples va- riétés, ou ayant été établies sur des individus mal préparés. LoPnrE BAUDROYE OU BAUDROIE, Vulgairement Ga- langa, Crapaud ou Diable de mer, et Raie pêcheresse; Loplhius piscatorius, Lin., Gmel., Syst. Nat., xx, {. 1, p. 1479; Bloch, pl. 87; Encycl. Pois., pl. 8, f. 26; Lac., Pois.,t.1, p. 504, pl. 15, f. 1; le Rana marina et le Rana piscatrix des anciens, que les formes bizarres et comme monstrueuses de ce Poisson avaient beaucoup frappés, et sur lequel ils débitèrent des contes absur- des, perpétués chez les pêcheurs qui disent particulière- ment de la Baudroye qu’elle est l’'ennemie du Requin et capable de le vaincre. « Une tête démesurée (dit Bosc) avec des nageoires ventrales et pectorales en forme de main, frappent d’abord ceux qui observent une Lophie Baudroye pour la première fois; sa mâchoire inférieure est plus avancée que la supérieure ; sa bouche est très- grande el continuellement ouverte, tout l’intérieur est garni de dents inégales et nombreuses, semblables à celles des mâchoires; la langue est courte et épaisse; les narines sont placées derrière la lèvre supérieure et présentent comme la forme d’un verre à patte mobile. Les yeux sont placés à la partie supérieure de la tête, et très-rapprochés l’un de l’autre ; entre eux s'élève un long filament terminé par une membrane assez large et bilobée, à la base de laquelle on en trouve une autre petite el triangulaire. Ce filament est suivi, dans la direction du dos, de trois ou cinq autres d’autant plus petits qu'ils s’éloignent plus de la tête, avec des mem- branes moins larges, simples, et des fils le long de leur tige; des barbillons vermiformes garnissent les côtés du corps, de la queue et de la tête, au-dessus de laquelle paraissent quelques tubercules ou aiguillons, particu- lièrement entre les yeux et la première nageoire du dos. Il y a deux dorsales dont la première a sa mem- brane bien plus courte que les rayons qui la fixent. La couleur de ce Poisson est obscure en dessus, blan- châtre en dessous; la caudale ainsi que les pectorales sont bordées de noir, la peau est unie, flasque, sans écaille ni ligne latérales. » La Baudroye se trouve dans toutes les mers d'Europe; dans la Méditerranée elle dépasse rarement dix-huit pouces à deux pieds de lon- gueur; dans l'Océan elle devient plus grande. Lacé- pède dit qu’il y en a de plus d’une loise, et Pontop- LOP pidan assure qu'on en voit en Norwège qui ont jusqu’à quinze pieds. Partout la figure étrange de cet animal le rend un objet de dégoût ; on ne le porte guère sur aucun marché, les pauvres mêmes dédaignent sa chair. Geoffroy de Saint-Hilaire (Annales des Sciences natu- relles, vol. 11, p. 511) a lu à l’Institut un Mémoire fort intéressant sur l'anatomie de cette espèce et particu- lièrement sur les filaments singuliers qui la caractéri- sent. «Ge Poisson, dit enfin Lacépède, n'ayant ni armes défensives dans ses téguments, ni force dans ses mem- bres, ni célérité dans sa natation, est, malgré sa gran- deur, contraint d’avoir recours à la ruse pour se pro- curer sa subsistance, de réduire sa chasse à des embus- cades, auxquelles d’ailleurs sa conformation le rend très-propre ; il s'enfonce dans la vase, se couvre de plantes marines, se cache entre les pierres, et ne laisse apercevoir que l’extrémité de ses filaments qu’il agite en divers sens, el auxquels il donne toutes les fluctua- tions qui peuvent les faire ressembler davantage à des Vers ou autres appâts. Les autres Poissons attirés par celte apparente proie, s’approchent, sont englou- tis par le seul mouvement de la Lophie Baudroye, et sont retenus dans son énorme gueule par les innom- brables dents dont elle est armée. » 8. 6, n. 10, 11, P. 24, 26, v. 5, À. 9,13, c. 6, 8. ++ Cuionecres; elles ont, comme les Baudroyes, des rayons libres sur la tête, dont le premier est grêle, terminé souvent par une houppe, et dont les deux sui- vants, augmentés d'une membrane, sont quelquefois très-renflés et d’autres fois réunis en une nageoire. Leur corps et leur tête sont comprimés; leur bouche est ouverte verticalement ; leurs ouïes sont munies de quatre rayons ne s’ouvrant que par un canal et un petit trou, derrière les pectorales; leur dorsale occupe presque tout le dos; des appendices charnus garnis- sent souvent tout le corps. Leur vessie nalaloire est grande; leurs intestins sont médiocres et sans cœcums. Ils peuvent remplir d’air leur vaste estomac, à la ma- nière des Tétrodons, et gonfler leur ventre comme un ballon ; à terre leurs nageoires paires, en forme de pattes, les aident à ramper beaucoup mieux qu’on ne croirait un Poisson susceptible de le faire : aussi les trouve-t-on parfois assez loin de l’eau, sur le rivage où l’on assure qu’ils peuvent demeurer hors de leur élément, jusqu’à deux ou trois jours, ce qui n'empêche point qu’on n’en rencontre dans la haute mer, parmi les bancs flottants de Fucacées, où l’on en pêche sou- vent, particulièrement entre des paquets de Sargas- sui bacciferum. Il n’en existe guère que dans les mers intertropicales. Linné n’en connaissait qu’une espèce; aujourd’hui il y en a au moins une douzaine. Ce sont des Poissons beaucoup moins grands que les Baudroyes, qui ne présentent aucun aiguillon, qui sont comprimés dans un sens différent, c’est-à-dire vertica- lement, dont les couleurs, sans être brillantes, sont variées el ajoutent à la bizarrerie de leurs formes. Lopnie HisTRioN. Lophius Histrio, L., Gmel., Loc. cit., p. 1481; Bloch, pl. 1113 Encycl. Pois., pl. 9, f. 28; Guaperva, Marcgraaff, Bras. 150. Cette espèce à qui la singularité de la forme et des mouvements a mé- rité le nom qui la désigne , se trouve indifféremment LOP dans les mers de l'Amérique et des Indes; elle acquiert de neuf à dix pouces de longueur. Sa couleur géné- rale est un jaune orangé, diapré de taches brunâtres. D. 1-1-12, p. 10-11, v. 5, À. 7, c. 10. LOPHIE A TROIS CORNES. Lophius tricornis, Cuv.; Lophius hispidus, Schn., 142, variété de l'Histrion; Lacépède, Pois., t. 1, p. 325, pl. 14, f. 1; vulgairement Riquet à la houppe. Ce Poisson n’est pas une variété d'âge du précédent, mais une espèce beaucoup plus pe- lite, que l’on retrouve assez fréquemment à l’Ile-de- France, où Commerson l’a dessinée. Sa couleur de nankin, ses taches autrement disposées, et d’un brun glauque ou bleuâtre, sa taille beaucoup plus petite, la membrane qui termine son filet antérieur trifurquée, el surtout les alentours de sa bouche, dépourvus de tous filets, la caractérisent suffisamment. p. 1-1-11, p. 12, v. 5, A. 6, c. 10. Lopaie unr. Lophius lœvigatus, Bosc. 11 est (rès- petit; sa longueur n'excède pas un demi-pouce et sa largeur trois lignes ; il est d'unrouge noirâtre, parsemé de petites taches ; ses protubérances sont à peine visi- bles. Bory l’a trouvé en grande quantité, dans les pa- rages des îles du cap Vert. p. 1-5-12, p. 10, v. 6, À. 6, c. 10. LopniE COMMERSONIEN. Lophius Commersonti, Lac. Il a au-dessus de la lèvre supérieure un long filament que termine une petite masse charnue; son corps est noir, avec un point blanc de chaque côté; sa peau est grenue et rude au toucher ; il a la langue et le palais hérissés de dents, et deux bosses derrière l'ouverture de la bouche, dont la postérieure plus grande et point courbée en crochet. On letrouve dans les mers del’Inde. LOPHIE CHIRONECTE. Lophius chironectes, Lac.; Lo- phius variegatus, Shaw; Antennarius chironectes, Comm. Il a comme le précédent un long filament ter- miné par une petite masse charnue; son corps esl rou- geâtre, avec des taches noires; deux bosses sur la tête, dont la postérieure plus grande et plus haute. Des mers de l’Inde. Les Lophius striatus et marmoratus de Shaw, avec le Hérissé et le Lisse de Lacépède, Ann. du Mus., €. 1v, pl. 45, f. 5 et 4, sont d’autres espèces de ce sous- genre sur lequel Cuvier a donné un Mémoire dans le tome premier, p. 118, des Annales du Muséum. +++ Maraées; ils ont la tête extraordinairement élargie et aplatie, principalement sur la saillie et le volume du sub-opercule; les yeux fort en avant; la bouche sous le museau, médiocre et protractile; les ouïes soutenues par six ou septrayons, et ouvertes à la face dorsale par un trou au-dessous de chaque pecto- rale; une seule petite dorsale molle, ce qui fait encore une exception aux caractères de l’ordre où le savant Cuvier place les Lophies. Le corps est hérissé de tuber- cules osseux, des barbillons y règnent tout le long sur les côtés; mais la tête est dépourvue de rayons libres, ce quiindique dans les Malthées des mœurs très-diffé- rentes de celles des Lophies dont se composent les deux sous-genres précédents. Il n’y existe d’ailleurs ni vessie natatoire ni cœcum. Lopuie CHAUVE- Souris. Lophius Vespertlilio, L., Gmel., loc. cit., p. 1480; Bloch, pl. 110; Encycl. Pois., LOP 489 pl.9,f.927; Guacucuja, Marcgr., Brasil., p.145. L'un des plus vilains Poissons de la mer, presque en losange, hérissé de pointes, avec un museau tellement pointu qu’on l’a quelquefois nommé petite Licorne; on trouve celte espèce de Lophie dans les mers d'Amérique, par- ticulièrement aux Antilles, où elle acquiert un à deux pieds de longueur. ». 5-7, P. 19, v. 5, 6. A. 6, c. 11, 15. LoPHiE DE FauJAS, Lac., loc. cit., p. 518, pl. 11, f. 2 et5; Lophius slellatus, Wahl, Soc. Copenk., t. 1v, pl. 5, f. 5 et 4. Cette espèce, venue au Muséum de Paris de la Collection de La Haye, n’a guère que quatre pou- ces de long. Très-aplatie, sa partie antérieure est comme discoïde, terminée par un prolongement du corps en forme de queue ; lisse en dessous, toute héris- sée de tubercules en dessus, elle est encore garnie au pourtour et à la bouche qui est un peu en dessous de la partie antérieure, d’autres mamelons hérissés, qui rappellent les piquants des Mélocactes. 8. 5, p. 5, P.5, Vi MONA TD Cie Les Lophies rentrent si difficilement dans la famille où ils ne semblent avoir été placés par Cuvier qu’a- vec doute, et tout en offrant entre eux des rapports frappants, les sous-genres qui s’y rapportent présen- tent de si grandes différences, soit dans la direction de la compression de leur corps, soit dans la siluation de leur bouche, l'absence ou la présence des appendices et de la vessie nataloire, la nudité ou l’aspérité de leur peau et leur aspect néanmoins toujours étrange, qu’il serait peut-être à propos d’en former une famille dis- tincte, bien plus rapprochée qu’on ne l’a fait des Car- tilagineux, ainsi que le pensait Linné; et dans laquelle les Lophies proprement dits, les Chironectes el les Mal- thées seraient érigés en genres. LOPHIODON. ma. Genre de Pachidermes, établi par G. Cuvier sur des restes fossiles, dont l’analyse anato- mique lui a permis de reconnaître douze ou treize es- pèces. F7. PALÆOTHERIUM. LOPHIOLE. Lophiola. Bot. Genre de la famille des Hæmodoracées, établi par Bellenden Ker, pour une plante de l'Amérique septentrionale, et que plusieurs bolanistes ont cru devoir rapporter au genre Conos- tylis, quoiqu’elle paraisse néanmoins s’en éloigner suffisamment pour former un genre distinct, ainsi qu’on en jugera par les caractères suivants : périgone corollin, laineux extérieurement, divisé en six parties, à tube court et cylindrique, à limbe brisé, dont les trois parties intérieures sont étalées et barbues au centre; six étamines insérées à l'extrémité inférieure du péri- gone : leurs filaments sont filiformes et leurs anthères fixées par la base; ovaire libre, ovato-pyramidal, à trois loges renfermant plusieurs ovules attachés sur deux rangs, à l’angle central des loges et sur des pla- centaires renflés; style subulé, tripartite; stigmate simple; capsule soudée, par sa base, avec le tube du périgone, triangulaire, triloculaire , déhiscente par le sommet et par trois valves; semences nombreuses, oblongues, subcylindriques, striées, fixées par leur base. LOPHIOLE DORÉE. Lophiola aurea, Bell. Ker; Conos- tylis Americana, Pursh. C'est une plante herbacée, vivace, à racine traçante, à feuilles radicales distiques, 490 LOP linéaires, ensiformes, parsemées d’un duvet assez rare; la tige est cylindrique, rude, garnie de quelques petites feuilles en forme d’écailles, un peu laineuse, terminée par une sorte de panicule formée de fleurs d’un jaune brillant. LOPHIOLÉPIDE. Lophiolepis. Box. C’est le nom d’un sous-genre que Cassini a établi parmi les Cirsium, el qui est essentiellement caractérisé par les appendices des écailles de l’involucre, lesquels sont longs, arqués en dehors et bordés de petites épines. Ces caractères le distinguent des vrais Cérsium dont les appendices de l'involucre sont courts, droits et sans épines; des Pic- nomon chez lesquels ces appendices sont longs, étalés, arqués en dehors, épais, roides, et armés d’épines très- longues; et des Orthocentron (dernier sous-genre du Cirsium), qui ont les appendices longs, étalés, droits, roides, subulés et spinescents. On voit donc, par ces faibles différences, que les sous-genres en question se fondent les uns dans les autres. L'Orfhocentron, en effet, est tellement intermédiaire entre les Lophiolepis et les vrais Cirsium, qu'il semble réunir ces sous- genres, et ne former avec eux qu’une seule et indivi- sible association. LOPHIOLÉPIDE A BELLES CALATHIDES. Lophiolepis ca- locephala, H. Cass.; Cnicus ciliatus, Willd. Cette plante herbacée, haute de près de cinq pieds, a la tige épaisse, dressée, rameuse, hispide ; les feuilles sont ses- siles, semi-amplexicaules, échancrées à la base, his- pides et vertes en dessus, tomenteuses et blanches en dessous, profondément pinnatifides; chaque division est subdivisée presque jusqu’à sa base en deux lanières longues, étroites, divergentes, dont la supérieure a deux dents à sa base; il y a une longue et forte épine au sommet de chaque division, et d’autres épines moin- dres sur les bords de la feuille ; les feuilles inférieures sont longues d’un pied, larges de huit pouces; les su- périeures sont plus petites; les calathides sont termi- nales, dressées, larges de deux pouces et demi, hautes de deux pouces, et composées de fleurs à corolle pur- purine; le péricline n’est point aranéeux, mais glabre, et formé de squammes dont les appendices sont très- arqués en dehors avec rigidité, terminés par une forte épine, et bordés d’épines moindres; les ovaires sont oblongs. De Sibérie. LOPHIOLÉPIDE A PÉRICLINE ARANÉEUX. Lophiolepis araneosa, H.Cass.; Cirsium arachnoideum, Marsch., Flor. Taur. cauc., t. 5. Plante herbacte, haute de cinq pieds ; tiges dressées, épaisses, rameuses, hispides; feuilles radicales longues d’un pied neuf pouces, larges de cinq pouces et demi, pétiolées, pinnatifides, bordées d’'épines et de cils roides, à face supérieure verte, hé- rissée de poils roides , à face inférieure grisâtre, sub- (omenteuse; chaque division découpée en deux lobes oblongs , très-divergents, dont le supérieur a un lobe court sur chaque côté de sa base; feuilles caulinaires sessiles, étalées, échancrées en cœur à la base, plus petites et moins découpées que les radicales; calathides terminales, dressées, larges d’un pouce et demi, hautes de deux pouces; péricline ovoïde-urcéolé, subcampa- nulé, garni de poils aranéeux, formé de squammes dont l’appendice est arqué en dehors avec rigidité, terminé LOP par une forte épine, et bordé d'épines moindres; co- rolles purpurines. Du Caucase. LOPHIOLÉPIDE A CALATHIDES INCLINÉES. Lophiolepis nutans, H. Cass. La tige est herbacée, haute de deux pieds et demi, dressée, rameuse, pubescente; les feuil- les sont alternes, sessiles, semi-amplexicaules, rare- ment un peu décurrentes, étalées, oblongues-lancéo- lées, vertes et hispides en dessus, grisâtres et un peu tomenteuses en dessous, échancrées en cœur à la base, découpées sur les bords en quelques grandes dents ter- minées chacune par une épine, et bordées d’épines très-petites, semblables à des cils ou à des poils roides; les feuilles inférieures sont longues de six pouces, lar- ges de deux pouces et demi, les supérieures sont plus petites; les calathides, larges de près d’un pouce et demi, longues de près de deux pouces et composées de fleurs purpurines, sont solitaires à l’extrémité de la tige et des rameaux, et inclinées horizontalement par la courbure roide du sommet de leur support; le péri- celine est subglobuleux, et garni de poils aranéeux très- nombreux, qui lient les squammes entre elles; les squammes sont très-nombreuses, régulièrement imbri- quées, oblongues-lancéolées, surmontées d’un long ap- pendice linéaire-subulé, roide, très-arqué en dehors avec rigidité, spinescent au sommet, garni sur les deux bords de longues épines; les ovaires sont obovales; les corolles sonttrès-obringentes; le clinanthe est convexe, garnide fimbrilles filiformes-laminées, membraneuses. LOPHIOLÉPIDE DOUTEUSE. Lophiolepis dubia, H. Cass.; Carduus lanceolatus, L., Sp. pl., édit. 3, p. 1149. Gette espèce, que l’on attribue avec doute au sous- genre Lophiolepis, a déjà été décrite sous le nom de Cirsium lanceolatun. 11 faut donc se borner à tra- cer ses caractères génériques, pour faire connaître en quoi ils se rapprochent et en quoi ils s’éloignent de ceux des vrais Lophiolepis. La calathide est mulliflore; le péricline ovoïde, inférieur aux fleurs, est formé de squammes très-nombreuses, régulièrement imbriquées, appliquées, oblongues-lancéolées, coriaces, surmontées d’un long appendice arqué en dehors, avec rigidité, sur les squammes des rangées extérieures ou inférieures, seulement étalé sur les autres squammes : cet appen- dice, linéaire-subulé, foliacé, roide, spinescent au som- met, offre sur ses deux bords latéraux des rudiments d’'épines, mous, extrêmement courts, visibles à la loupe, el qui ne sont réellement que des bases épaisses de poils; le clinanthe est épais, charnu, convexe, garni de fimbrilles nombreuses, longues, inégales, libres, fili- formes; les ovaires sont comprimés, oblongs, glabres ; leur aigrette est longue, roussätre supérieurement, composée de squammellules nombreuses, plurisériées, inégales, filiformes-laminées, barbées, attachées à un anneau qui entoure un plateau; les corolles sont ob- ringentes; les étamines ont le filet velu. Outre ces quatre espèces, il faut probablement attri- buer encore au genre Lophiolepis le Carduus erio- phorus de Linné, les Cirsium serrulatuin, fimbria- tum, laniflorum, lappaceum de Marschall, et plu- sieurs autres espèces qu’il faudrait examiner. LOPHIONOTES. pois. La famille établie sous ce nom par Duméril, parmi ses Holobranches, a pour carac- LOP tères : les ventrales situées sous les pectorales ; le corps épais, comprimé, et la dorsale très-longue. Elle con- lient les genres Tœænianote, Coryphæne, Centrolophe, Hémiptéronote, Coryphænoïde el Chevalier. 7. ces mots. LOPHIRA. BoT. Gærtner fils (Carp. 52, lab. 188, fig. 2) a décrit et figuré sous le nom de Lophira alata, Banks, Mss., le fruit d’un genre auquel il attribue les caractères suivants : le calice est libre, persistant, formé de cinq folioles impaires, linéaires, roides, for- tement veinées et réticulées : l’une d’elles, plus grande que les autres, est obtuse et forme une sorte de lan- guette; les étamines sont en grand nombre; l'ovaire est libre, surmonté d’un style simple, subulé, terminé par un stigmate à deux divisions linéaires, aiguës. Le fruit est une sorte de noix coriace, recouverte par le calice, à une seule loge indéhiscente, contenant une seule graine dressée, dont l’embryon, dépourvu d’en- dosperme, a la radicule inférieure et les cotylédons charnus et épais. Cette espèce, la seule que l’on con- naisse, est un arbre originaire des forêts de l'Afrique australe; ses feuilles sont allernes, longues, lancéolées, cordiformes, roides et dépourvues de stipules. Ses fleurs sont disposées en grappes. Ce genre paraît avoir quelques rapports avec les Érables, dont il s'éloigne par plusieurs caractères im- portants. LOPHIUM. 8oT. (Æypoxylons.) Ce genre, créé par Fries, a pour type l’Æysterium mytilinum de Per- soon, qui est l’Æypoxylon ostraceum de Bulliard. 1] est voisin des Æysterium, mais il en diffère pourtant par ses thèques qui sortent du réceptacle. Il est carac- térisé ainsi qu’il suit : réceptacles comprimés, presque membraneux, s’ouvrant par une fente longiludinale; thèques droites, s’échappant sous forme pubescente. Il ne renferme encore que deux espèces. LOPHIUS. pots. 7”. Lopnie. LOPHOBRANCHES. pois. Quatrième ordre de la classe des Poissons, dans la Méthode de Cuvier, où les bran- chies se divisent en petites houppes rondes, disposées par paires le long des arcs branchiaux, structure dont on ne retrouve aucun autre exemple chez les Poissons. Ces parties sont d’ailleurs enfermées sous un grand opercule attaché de tous côtés par une membrane qui ne laisse qu’un petit trou pour la sortie de l’eau. Ils ont tout le corps cuirassé et d’un aspect étrange. Ce sont les genres Syngnathe, Hippocampe, Sélénostome et Pégase. P. ces mots. LOPHOCACHRYDE. Lophocachryda. Bot. Koch a proposé de former, sous ce nom, un genre qui com- prendrait la troisième section du genre Cachryde de De Candolle; il ne paraît pas que ce genre nouveau puisse être adopté. LOPHOCÉPHALE. Lophocephala. 195. Hémiptères- Homopières, genre de la famille des Réduviens, établi par Delaporte qui lui assigne pour caractères : (ête al- longée, cylindrique et pointue; premier article des an- tennes plus long que la têle, et brusquement coudé, le second très-court, le troisième et dernier allongé; ros- tre court, dépassant néanmoins la base de la première paire de pattes ; yeux situés latéralement; corselet ar- LOP 491 rondi, convexe, sans sillon transversal ; écusson trian- gulaire, assez pelit; corps allongé; hémélytres et sur- tout leur partie membraneuse, grandes; pattes longues. LOPHOCÉPHALE DE GUÉRIN. Lophocephala Guerini, Delap. Celte espèce est pubescente, d’un rouge ferru- gineux; ses antennes, son écusson, la partie membra- neuse de ses hémélytres et le milieu de son abdomen sont noirs. Taille, huit lignes. Du Bengale. LOPHOCOLÉE. Lophocolea. Bot. Le genre institué sous ce nom, par Nées d’Esenbeck, dans la famille des Jungermanniacées, renferme trois espèces qu’il a nom- mées : 10 Lophocolea Orbigniana, qui a été décou- verte dans les montagnes du Pérou, par d'Orbigny; 20 Lophocolea æquifolia, des forêts de l'ile de Juan Fernandez; 3° Lophocolea amphibolia, décrite comme une Jungermanne, par Martius dans sa Flore du Brésil, t. 1, p. 554. LOPHODERMIUM. BorT. Le genre formé sous ce nom par Chevalier, dans la famille des Hypoxylées, aux dépens du genre Æysteriurn de Fries, n'a point été adopté. LOPHOLÈNE. Lopholæna. ot. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, établi par De Candolle qui lui assigne pour caractères : capitule multiflore ; toutes les corolles tubuleuses, quinquéfides, à tube cylindrique, durci; fleurons de la circonférence le plus souvent incisés vers le côté intérieur, presque tous femelles, et alors avec les anthères libres mais susceptibles d’avortement; fileurons du disque réguliè- rement tubuleux ; style quelquefois avorté; involucre quinquéphylle, à squammes libres, foliacées, exsertes en crête longitudinale sur le dos, à bords largement ailés; réceptacle alvéolé; article anthérifère des éta- mines long, épais; anthères écaudatées ; styles parfaits, rameux, allongés, portant inférieurement deux ran- gées de stigmates pubérulents sur le dos, prolongés au sommet en un appendice assez long, hispide et pointu; akènes anguleux, sans bec, glabriuseules, ciliés sur les angles, ceux placés au centre du capitule sont fort comprimés et alors presque entièrement avortés; ai- grette mullistriale, soyeuse, à peine scabre. LOPnoLÈNE DE DREGE. Lopholæna Dregeuna, De Cand. Sous-arbrisseau dressé et glabre, à feuilles al- ternes, sessiles, nervurées à la base, elliptiques ou oblongues-lancéolées, obluses, très-entières et presque coriaces; les rameaux sont foliacés, monocéphales, dis- posés en corymbe; les fleurs sont d’un jaune pâle. On trouve cette plante dans la partie méridionale de l’A- frique, presque au niveau de la mer; on en doit la con- naissance au naturaliste-voyageur Drege auquel le professeur de Candolle a dédié la plante. LOPHOLOME. Lopholoma. Bot. Ce genre appartient encore à la famille des Synanthérées, et fait partie de la tribu des Cynarées; il a été créé par H. Cassini et à pour type le Centaurea scabiosa, Lin. Il se distingue du genre Cyanus, du même auteur, principalement par ses stigmatophores, qui au lieu d’être libres, sont entregreffés ; l’appendice des squammes intermédiaires est marginiforme, c’est-à-dire qu’il est très-décurrent, scarieux, opaque, divisé profondément sur les deux côtés en lanières distantes, longues, subulées, roides, 492 LOP ciliées ou barbellulées. Le professeur De Candolle, dans son Prodromus, n'adopte pas ce genre de Cassini, il ne le considère que comme une section de son genre Centaurea. LOPHONOCÈRE. 1ns. Genre de l’ordre des Coléoptè- res, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi par Latreille qui lui assigne pour caractères : antennes longues, sétacées, avec le troisième article et les trois suivants garnis de faisceaux de poils; corselet grand, beaucoup plus large que la tête; extrémité pos- térieure du présternum et souvent aussi l’opposée, éle- vées en carène; écusson assez petit; élytres s’élargissant un peu vers leur extrémité, ou du moins n’allant pas en se rétrécissant. LOPHONOCÈRE BARBICORNE. Lophonocerus barbicor- nis, Latr.; Cerambyx barbicornis, Oliv. Les articles velus des antennes sont noirs à leur base et jaunâtres à leur extrémité, les articles glabres sont seulement jau- nâtres; Lêle jaune, avec les yeux noirs ; corselet jaune, avec quelques taches noires sur les côtés, qui sont ar- més d’une forte épine et de quelques petits tubereules; élytres mélangées de jaune et de noir ; abdomen noirà- tre, avec le milieu jaune ; pattes entièrement jaunes. Taille, quinze lignes. De l'Amérique du Sud. LOPHOPHORE. Lophophorus. o1s. Genre de l’ordre des Gallinacés, institué par Temminck qui lui assigne pour caractères : bec fort, allongé, comprimé sur les côtés; mandibule supérieure très-convexe, très-re- courbée, comme crochue, à bords obliques, munie d’une arêle élevée, entamant les plumes du front à sa base et marquée sur les côtés par une rainure tronquée ou usée à son sommet; narines convexes, nues, en croissant saillant, rapprochées; joues entièrement dé- nudées ; une huppe occipitale, composée de quelques plumes étroites, recourbées; ailes courtes, concaves : cinquième et sixième rémiges les plus longues; queue moyenne, arrondie; tarses emplumés jusqu’au talon seulement, allongés, scutellés, armés d’un fort ergot. Les mœurs et les habitudes de ces Oiseaux indiens, qui habitent la lisière des forêts montagneuses de l’'Hyma- laya, sont encore très-peu connues. LOPHOPHORE DE CUVIER.Lophophorus Cuvieri, Tem., Ois. color., pl. 1; Phasianus leucomelanus, Lath., esp. 13; Lophophorus Wallichii, Hardw., Trans. Soc., t. xv, p. 166. Il a le sinciput orné d’une huppe de plumes très-longues, effilées et à barbes courtes, un peu décomposées ; les joues sont nues; la huppe, le cou ainsi que les parties supérieures du corps sont noires à reflets violets, très-brillants; les ailes et la queue ont une teinte noire dépourvue de brillant; les plumes por- tent des zigzags très-déliés, d’une teinte grisâtre ; les plumes du croupion et les tectrices caudales sont ter- minées par une large zone blanche; bec jaune; parties nues des joues couvertes de petites papilles rouges; pieds gris; éperon assez fort et acéré. Taille, dix-huit pouces. La femelle est brune, avec les plumes de la poi- trine bordées de blanc. LOPHOPHORE RESPLENDISSANT. Lophophorus reful- gens, Temm. 7”. IMPEY RESPLENDISSANT. LOPHOPHORE DE WaLLicu. Lophophorus Wallichit, Hardw. F. LOPHOPHORE DE CUVIER. LOUP LOPHOPHYTE. Lophophytum. ot. Genre de la fa- mille des Balanophorées, institué par Schott et Endli- cher qui lui ont assigné pour caractères : fleurs monoï- ques ; les mâles agglomérées en capitules sessiles à la partie supérieure du stipe ; les squammules de leur pé- rigone sont charnues, canaliculées antérieurement; l’é- tamine repose dans la cannelure de la squammule péri- goniale; son filament est mou et l’anthère oblongue, à deux loges opposées, inégalement attachées, déhiscente par une ouverture longitudinale. Les fleurs femelles sont réunies en capilules hémisphériques, sessiles vers la base du stipe; elles n’ont point de périgone; mais sont pourvues de plusieurs ovaires biloculaires, nus tout autour, imposés sur un réceptacle discoïde; deux styles filiformes, terminés par des stigmates en têle. Ce genre ne renferme encore qu’une seule espèce : c’est une plante herbacée, succulente, élevée d’un à deux pieds, dont les racines pénètrent celles des arbres fores- tiers et leur enlèvent sans doute les sucs propres à leur développement; le stipe est très-simple, gros d'un à deux pouces à la base et allant ensuite en diminuant; la partie inférieure est garnie d’écailles imbriquées sur deux faces opposées ; les capitules des fleurs femelles sont accompagnés de bractées. Ces plantes ont été observées au Brésil. LOPHORHYNQUE. o1s. 77. CARIAMA. ; LOPHORINE. o1s. Vieillot a formé, sous ce nom, un sous-genre particulier pour le Paradisier superbe, Pa- radisea superba. V. PARADISIER. LOPHOSCIADIER. Lophosciadium. 80oT. Genre de la famille des Ombellifères, institué par De Candolle qui lui assigne pour caractères : bord du calice à cinq dents; pétales elliptiques, entiers, acuminés, un peu roulés en dedans, vers le sommet; fruit comprimé sur le dos; méricarpes à quatre paires de côtes secondaires et deux paires latérales étendues en aile interrompue, assez semblables à des écailles un peu repliées. LOPHOSCIADIER A FEUILLES DE Meum. Lophosciadium Meifolium, DC. C’est une plante herbacée, glabre ; sa tige est cylindrique et droite; ses feuilles inférieures sont pinnatidivisées, à segments courts, nombreux, subdivisés en lobes linéari-subulés ; la dernière feuille est sessile, formant une sorte de fourreau à l’ombelle qui est composée d’une mullitude de fleurs jaunes por- tées chacune sur un pédicelle; l'involucre est formé de cinq à sept folioles ovales-lancéolées et cuspidées. Aux environs de Constantinople. LOPHOSIE. Lophosia. ns. Diptères ; genre de la fa- mille des Muscides, tribu des Ocyptérées, institué par Meigen, qui lui assigne pour caractères : palpes de la longueur de la trompe, un peu renflées; épistome non saillant; antennes inclinées, atteignant l’épistome : les deux premiers articles très-courts, le troisième très- élargi en triangle équilatéral ; ailes à première cellule postérieure entr’ouverte à l'extrémité; nervure ex(erno- médiaire coudée; cellule discoïdale à nervure trans- verse, presque droite. La forme extraordinaire du troisième article des antennes donne au seul insecte dont ce genre se compose, un caractère qui le fait re- connaître à l'instant. Ce genre diffère encore de celui des Ocyptères par la longueur des palpes, par l’épi- LOP stome qui ne présente point de saillie et par la première cellule postérieure des ailes; le reste est absolument semblable. LoPHosie FASCIÉE. Lophosia fasciata, Meig. Elle est noire, avec l'extrémité des palpes rougeâtre ; côtés du thorax et bord des deuxième et troisième segments de l'abdomen à reflets blancs; jambes postérieures fau- ves; cuillerons hyalins et grands; ailes à bande brunâ- tre vers l’extrémilé, dans les femelles. Taille, cinq lignes. En Europe. LOPHOSPERME. Lophospermum. 80T. Genre de la famille des Scrophularinées, Didynamie Angiospermie, Lin., institué par le professeur Don, pour une plante volubile du genre Bignonia, et qui a été envoyée du Mexique au chevalier P. Neill, de Canonmill près d'É- dimbourg. Depuis, deux autres espèces ont été décou- vertes et ajoutées à ce genre nouveau. Le nom Lopho- spermum , dérivé de 2opos, crêle, et onepux, graine, exprime la forme particulière des semences, qui sont entourées d’une aile membraneuse, et figurent une sorte de crête. LOPHOSPERME POURPRÉ. Lophospermuin rhodochiton, Otto. C’est une plante suffrutiqueuse, grimpante, à tige cylindrique, grêle, brun-noirâtre, ramifiée, gar- nie de feuilles allernes, distantes, pétiolées, cordées, à cinq lobes peu profonds, mucronés, aigus; elles sont glabres, d'un vert un peu glauque, marquées de cinq nervures principales, divergentes, dont trois plus ap- parentes. Les pétioles ont deux ou trois pouces de lon- gueur; ils sont filiformes, d’un brun pourpré, pointillés de noir. Les fleurs sont longues de deux pouces el demi, portées par un pédoncule du double de longueur, grêle, contourné ou tortillé et de même couleur que les pé- tioles. Le calice est large, campanulé, étalé, membra- neux, divisé en cinq parties ovales, lancéolées, pointues, colorées en pourpre pâle, veinées longitudinalement et traversées par des lignes plus obscures. La corolle est tubuleuse, ventrue, bilabiée, d’un brun pourpré foncé, pointillée de blanc : la lèvre supérieure a trois lobes ovales et obtus, l’inférieure n’en à que deux, un peu plus profondément divisés. Les quatre étamines sont didynames el s’élendent un peu au delà du tube; les filaments sont très-déliés, dilatés à la base, terminés par des anthères arrondies et biloculaires. L'ovaire est globuleux, assis sur un disque orbiculaire, surmonté d'un style filiforme, pourpre et glabre, terminé par un stigmate très-petit et bilobé. Le fruit est une capsule biloculaire, bivalve, polysperme, à placentaire central. Cette plante est de serre tempérée; mais elle peut être placée, au printemps, contre un mur qu’elle tapisse bientôt de ses brillantes fleurs qui se succèdent pen- dant tout l’été. On lui donne le composte de terre fran- che et de terreau de bruyère. On la propage indiffé- remment de graines et de boulures. LOPHOSTACHYDE. Lophostachys. 2oT. Ce genre nouveau, de la famille des Acanthactes, Didynamie Angiospermie, L., est dû aux investigalions du docteur Pobl, dans l’intérieur du Brésil. Trois plantes nouvelles que ce botaniste à (trouvées dans la province de Goyaz, lui ont offert des caractères particuliers, qui lui ont paru suffisan(s pour autoriser la création d’un genre. LOP 495 Ces caractères consistent dans un calice ou périanthe infère, persistant, simple, inégal, formé de quatre fo- lioles dont deux opposées, plus grandes et plus larges, nervurées, ovales-lancéolées : la première entière, ai- guë, la seconde bifide, et deux autres opposées aux lèvres de la corolle, linéaires-lancéolées. La corolle est inégale, irrégulière, ringente, monopétale, à tube long, cylindrique, rétréci à la base et strié, à limbe bilabié, dont la lèvre supérieure est oblongue, obtuse, rétuse et droite; l’inférieure réfléchie, plane, trifide, à décou- pures égales, oblongues et obtuses. Les étamines sont didynames, insérées vers le milieu du {tube dela corolle, à filaments antérieurs un peu plus courts que la lèvre supérieure de la corolle, et moins que les postérieurs qui sont presque adhérents à l’orifice du tube; les uns et les autres sont filiformes, dressés, couronnés par des anthères biloculaires, droites, exserles, oblongues, échancrées à leur base, déhiscentes au sommet. Le pistil est composé d’un ovaire supérieur, ovale, urcéolé, avec une ligne traçant le milieu de sa circonférence, dont la moilié inférieure est enveloppée d’une membrane ur- céolaire, quadrifide ; il est en outre surmonté d’un style exserle, droit, capillaire, marcescent, terminé par un stigmate globuleux. La capsule est oblongue, aiguë, rétrécie à sa base, à deux loges, à deux valves dont les cloisons sont contraires, s’ouvrant par le sommet; les graines sont presque trigones, aiguës, bordées, gla- bres, sessiles au centre de leurs glandes ou rélinacles. Les Lophostachydes sont de petits arbustes droits, dont les tiges, garnies de feuilles opposées, oblongues, aiguës, courtement péliolées ou sessiles, sont couron- nées par des épis garnis de fleurs distiques et brillantes, disposées toutes d’un même côté, ce qui donne à ces épis l'aspect de crêtes. Cette disposition toute parti- culière de l’inflorescence à donné lieu au nom géné- rique Lophostachys, dérivé de 20pos, crête, et de soxvs, épi. Le genre Lophostachyde se rapproche beaucoup du genre Justicia, et plus encore peut-être du genre Aphellandra, sans néanmoins pouvoir y être con- fondu. LOPHOSTACHYDE A FLEURS NOMBREUSES. Lophostachys floribunda, Pohl. Cette jolie plante a été trouvée en 1820, dans les plaines fertiles de St-Félix, non loin de Correio, l’un des sites les plus pittoresques de la capi- tainerie de Goyaz. Elle y était en pleine floraison aux mois de juin et de juillet. Ses tiges ne s'élèvent pas à plus de trois pieds; elles sont sous-ligneuses, cylin- driques, un peu rugueuses vers l'insertion des feuilles, rameuses et d’un vert jaunâtre; les rameaux sont peu nombreux, étalés et opposés; les feuilles sont cauli- naires, décidues, simples, opposées, oblongues, aiguës, amincies à leur base et prolongées en péliole très-cour!t, entières, planes, veinées, avec la nervure intermédiaire plus épaisse, d’un vert jaunâtre en dessus, d’un jaune verdâtre et pubescentes en dessous ; les épis sont soli- taires ou opposés, formant une large crête de fleurs distiques, imbriquées, accompagnées de bractées per- sistantes, nombreuses, les supérieures oblongues-lan- céolées, sessiles, moins larges que les inférieures el | toutes rangées ainsi que les fleurs, le long d’un axe té- ‘ tragone; le calice est d’un rouge très-pâle à l'extérieur 194 LOP el jaune intérieurement ; la corolle a son (ube d'un rouge pourpré; le limbe est d’une nuance plus vive. LOPHOSTACHYDE VELUE. Lophostachys villosa, Pohl, Plant. Bras., 2, 94, t. 161. Cette espèce habite les lieux élevés et montueux de la capitainerie de Goyaz; elle abonde surtout à Tras-do-Serra, près de St-Joze- de-Trocantin. Sa tige est haute de deux pieds, cy- lindrique, rugueuse à sa base, d'un brun jaunâtre, divisée au sommet en plusieurs rameaux garnis de feuilles décidues, coriaces, simples, opposées, ovales- elliptiques, presque aiguës, entières, planes, veinées, ciliées, d’un vert brunâtre et pubescentes en dessus, velues en dessous et d’un brun jaunâtre ; le pétiole est très-court,demi-cylindrique, canaliculé en dessus, velu, plus épais à sa base d’où naissent deux petites stipules axillaires, du reste semblables aux feuilles. L’inflores- cence consiste en un épiterminal, ordinairement dressé, formé par la réunion de fleurs distiques et imbriquées sur un seul rang ; le calice est plus court que la corolle, à quatre divisions membraneuses, d'un jaune orangé, pourpré au sommet; les bractées sont persistantes, vertes, lancéolées, imbriquées, velues et ciliées ; la co- rolle est d’un blanc jaunâtre. LOPHOSTACHYDE A FEUILLES SESSILES. Lophostachys sessilifolia, Pohl, Plant. Bras., 2, 96, t. 165. Origi- naire des mêmes lieux que les espèces précédentes, celle-ci a sa racine épaisse, d’une consistance ligneuse, tuberculée, plus ou moins divisée et garnie de chevelu; il s’en élève des tiges cylindriques, rameuses, presque ligneuses à la base, glabres, élevées de deux pieds en- viron, et d’un brun tacheté de blanchâtre ou de verdâtre; les feuilles qui les garnissent sont simples, décidues, opposées, sessiles, presque demi-embrassantes, dres- sées, un peu étalées, oblongues-elliptiques, très-entiè- res, obluses, amincies à leur base, veinées d'un vert jaunâtre et pubescent en dessus, d’un jaune verdâtre et glabre en dessous, longues de quatre pouces et demi environ, larges d’un el {rois quarts. L’inflorescence forme un épi terminal, droit, rarement recourbé, com- primé en crête, les fleurs étant disposées par paires sur deux faces opposées d’un axe tétragone; le calice est plus court que la corolle, d’un jaune orangé à sa base, purpurin à l'extrémité de ses divisions, entouré de bractées persistantes, d’un vert jaunâtre, oblongues ou cordées, aiguës, sessiles, allernantes et imbriquées; la corolle est d’un rouge pourpre, plus ou moins intense, suivant ses parties. LOPHOTE. Lophotes. o1s. Lesson a formé, sous ce nom, parmi ses Accipitres, un sous-genre pour le Faucon Huppart, Falco Lophotes, Cuv. el Temm. 7. FAUcon. LOPHOTE. Lophotes. pois. Genre appartenant à la famille des Tœnioïdes de Cuvier, dans l’ordre des Acan- thoptérygiens de sa Méthode ichthyologique, et à la famille des Pétalosomes de Duméril. 11 fut établi par Giorna dans les Actes de l’Académie de Turin (1805- 1808, p. 19, pl. 2), d’après un individu mal conservé. Cuvier ayant eu occasion de revoir ce Poisson et d’en observer un individu de quatre pieds de long, pris dans les mers de Gênes, en à donné une description plus exacte et une figure parfaile dans les Annales du Mu- LOP | séum, t. xx, fig. 17. On ne peut donc mieux faire, pour donner une idée de cet animal, que de laisser parler Cuvier lui-même. « Les Lophotes, dit-il (Règne Anim., t.11, p. 247), ont le corps allongé et finissant en pointe, la tête courle, surmontée d’une crête osseuse, {rès- élevée; rayon épineux, bordé en arrière d’une mem- brane, et à partir de ce rayon une nageoire basse à rayons presque tous simples, régnant également jus- qu’à la pointe de la queue qui a une caudale distincte, el en dessous de cette pointe est une très-courte anale. Les pectorales sont médiocres, armées d’un premier rayon épineux, et sous elles on distingue à peine des ventrales de quatre ou cinq rayons, excessivement pe- tites. Les dents sont pointues et peu serrées ; la bouche est dirigée vers le haut, et l'œil est fort grand. On compte six rayons aux branchies; la cavité abdominale occupe presque toute la longueur du corps. » On n’en connaît encore qu’une espèce qui est le Lophotes La- cepedianus, qui n’a été trouvé jusqu'ici que dans la Méditerranée. LOPHOTUS. ins. Coléoptères létramères, genre de la famille des Rhynchophores, établi par Schoonherr, pour un insecte découvert au Chili par le naturaliste Eschscholtz, qui a accompagné le capitaine Kolsbue dans son grand voyage de cireumnavigalion. Les ea- ractères du genre nouveau sont : antennes assez cour- tes et fortes, coudées, composées de douze articles dont les deux premiers les plus longs et obconiques, les au- tres très-courts, avec la massue ovale, subacuminée ; tête convexe, avec le front garni d’une erête élevée sur chaque œil et d’un faisceau de soies imitant en quelque sorte un sourcil ; trompe courte, épaisse, gib- beuse en dessus et inégale ; yeux arrondis, convexes, logés dans le creux de la fossette; corselet oblong, ré- tréci postérieurement, tronqué à sa base, élargi anté- rieurement sur les côtés, el arrondi en arrière; écusson petit, oblong et élevé; élÿtres oblongues, presque ova- les, convexes , tronquées à leur base, avec les épaules élevées et calleuses; pieds oblongs; cuisses renflées, mutiques; jambes cylindriques, droites, anguleuses à l'extrémité, armées d’un crochet; tarses larges, spon- gieux au bout avec le dernier article biunguiculé. Le Lophotus Eschscholtzi est noir, parsemé d'écailles blanchâtres. LOPHURE. Lophura. rerr. Ce genre eréé par Gray, dans la famille des Sauriens, a reçu depuis le nom de Istiurus, à cause de la trop grande similitude des mots Lophure et Lophyre. F. ISTIURE. LOPHYRE. rerr. Sous-genre d'Agame, dont Boïé, dans son Erpétologie de l’île de Java, a fait un vérita- ble genre qui comprend plusieurs espèces nouvelles. V. AGAUE. LOPHYRE. Lophyrus. moir. Poli, dans son grand ouvrage des Testacés des Deux-Siciles, a donné ce nom aux animaux des Oscabrions. W. ce mot. LOPHYRE. Lophyrus. ins. Genre de l'ordre des Hy- ménoptères, section des Térébrans, famille des Porte- Scies, tribu des Tenthrédines, établi par Latreille, et correspondant à la première division du genre Æyto- loma de Fabricius, et à la première coupe du genre Pterone de Jurine, Ge genre est ainsi caractérisé : an- LOP tennes des mâles de seize articles au moins, en peignes ou en panaches; celles des femelles simplement en scie, plus grêles vers leur extrémité; labre très-apparent ; mandibules tridentées; une grande cellule radiale; trois cellules cubitales presque égales : la première et la deuxième recevant chacune une nervure récur- rente, et la troisième atteignant le bout de l’aile. Les Lophyres se distinguent des Tenthrèdes, des Athalies, des Mégalodontes, el autres genres voisins, par les ar- ticles des antennes et par les cellules des ailes. Ce sont des Hyménopières de taille moyenne, et qui appartien- nent à l’Europe. LoPAYRE Du PIN. Lophyrus Pini, Latr., Jurine; Æy- loloma Pini, Fab.; le mâle (Panz., l'aun. Ins. Germ., fasc. 87, tab. 17, le même sexe); Æylotoma dorsata, Fabr.; la femelle (Panz., loc. cit., fasc. 62, lab. 9). Le mâle est long de quatre lignes, noir, avec les antennes très-barbues ; les jambes el les tarses sont d’un jaune sale, tirant sur le brun. Les femelles sont plus grandes et plus grosses, d’un gris jaunâtre, avec la tête et les tarses noirs ; les barbes des antennes sont très-courtes. La larve de cette espèce vit en société sur les branches du Pin : elle est blanchâtre, avec la tête d’un brun jaunâtre et quatre rangs de taches noires. La nymphe est renfermée dans une coque ovale, assez dure, dont une des extrémités se détache, à la sortie de l’insecte parfait, en manière de calotte, et y reste attachée comme un couvercle de boîte. Cette espèce se trouve à Paris. On peut rapporter à ce genre les Pteronus La- ricis de Jurine et Æylotoma Juniperi de Fabricius. LOPHYROPES. Lophyropa. crustr. V. LoPnyRo- PODES. LOPHYROPODES. Lophyropoda. crusr. Ordre (ci- devant famille sous le nom de Lophyropes) établi par Latreille, et se composant du genre Monoculus de Linné et de quelques espèces de celui qu'il nommait Cancer. Latreille les a désignés collectivement (Règne Anim. de Cuv.)parla dénomination de Branchyopodes; ce sont les Entomostracés de Müller. Schæffer, Her- mann, Jurine père et fils, Ramdhor, Prévost, Bron- gniart fils et Strauss ont ajouté beaucoup aux obser- valions de cet auteur, et complété en grande partie l'histoire qu’il nous avait donnée de ces animaux. Les caractères de cet ordre sont : un œil sessile et immo- bile; tête confondue avec le thorax; corps protégé par un test; pieds au nombre de six ou huit, en y compre- nant les pieds-mâchoires, ces pieds étant nataloires dans le plus grand nombre, branchifères, sans onglet sensible au bout, et garnis de soies, de poils, elc., mais non foliacés comme ceux de l’ordre des Aspidiphores. Ces animaux habitent le plus souvent les eaux douces; leurs œufs formenttantôt deux paquetsou deux grappes situées à la base de l'abdomen; tantôt ils sont rassem- blés, au-dessous du test, sur le dos de l'animal. Latreille divise cet ordre en deux familles; ce sont les Univalves el les Ostracodes. 7. ces mots. LOPHYRUS. o1s. Nom donné par Vieillot à un genre d'Oiseaux qui a pour type le Pigeon Goura. F. PIGEON. LOPHYRUS. REPT. MOLL. 1NS. /. LOPHYRE. LOPIMA. Bo. Syn. ancien de Châtaignier. /. ce mot. LOPIMIE. Lopimia. BoT. Genre de la famille des LOR 495 Malvacées et de la Monadelphie Polyandrie, L., établi par Martius (Nova Act. Bonn. xt, p. 96) qui l’a ainsi caractérisé : involucelle plus long que le calice, à vingt folioles sétacées et conniventes; corolle plane; colonne staminale un peu recourbée (subdeflexa); trente à qua- rante anthères; dix stigmates; capsule à cinq coques enduites d’un mucilage visqueux. Ce genre a le port du Sida; il se rapproche aussi du Pavonia et de l'Urena, mais il s’en distingue facilement par la viscosité de son fruit avant la dessiceation. Une seule espèce à laquelle Martius a donné le nom de Lopimia malacophylla, constitue ce nouveau genre. Link et Olto l'ont décrite et figurée dans leur Recueil des Plantes rares du jardin de Berlin (t. 1, p. 67, L. 50) sous le nom de Sida mula- cophylla. C’est un arbrisseau pubescent, à feuilles or- biculaires presque cordiformes, et à doubles dentelures sur les bords; les fleurs sont solitaires dans les aisselles des feuilles, et de couleur écarlate. Cette plante croît dans les lieux marécageux de la province de Bahia, au Brésil. LOQUE. por. L’un des noms vulgaires de la Douce- Amère, et dans les Cévènes, selon Bose, du Carlina acaulis, dont on mange les réceptacles charnus en guise d’Artichauts. On donne aussi le nom de Loque au Kageneckia glutinosa de Kunth. 7. KAGENECKIE. LOQUETTE. 8oT. Nom que l’on a donné quelquefois à l'Épillet. 7. ce mot. LORA. BorT. Scopoli a désigné sous ce nom, la partie caulescente, vivace, filamenteuse et privée de feuilles, des Lichens filamenteux, des Mousses, des Byssus et des Conferves. LORANTEA. Pour Lorentea. BoT. Le genre établi sous ce nom, par Ortéga, ne diffère aucunement de celui institué précédemment par Willdenow, et qu’il a nommé Sauvitalia. VF. ce mot. LORANTHE. Loranthus. Bot. Genre d’abord placé dans la famille des Caprifoliacées, mais formant au- jourd'hui le type d’une nouvelle famille nommée Lo- ranthées. Les Loranthes sont des végétaux parasites, vivaces et ligneux, fort analogues pour le port et l’or- ganisation, au Gui blanc, qui appartient à la même famille. Leur tige est généralement rameuse et cylin- drique; leurs feuilles, le plus souvent opposées et rare- ment alternes,sont coriaces, persistantes, très-entières, marquées de nervures longitudinales ; les fleurs, dioi- ques dans la seule espèce qui croisse en Europe, sont hermaphrodites dans Loutes les autres. Ces fleurs sont quelquefois très-pelites et verdâtres, d’autres fois fort grandes et colorées; elles sont rarement solitaires, le plus souvent groupées en épis, en grappes, ou en pani- cules terminales et axillaires. Chaque fleur est accom- pagnée d’une ou deux pelites braclées squammiformes, ou d’un calicule tantôt court et en forme de cupule, tantôl recouvrant l'ovaire en totalité. Le calice est ad- hérent avec l'ovaire infère; son limbe est quelquefois à peine marqué; d'autres fois il forme un petit rebord membraneux el saillant, très-manifeste. La corolle, dont la longueur varie depuis une ligne jusqu’à deux pouces, se compose de quatre à huit pétales linéaires, tantôt libres el distincts les uns des autres, tantôt sou- dés entre eux dans une étendue plus ou moins considé- 496 LOR rable de leur longueur. La corolle, considérée dans son ensemble, est allongée, tubuleuse, assez souvent oblique, et renflée dans sa partie inférieure. Chaque pétale porte sur sa face interne une étamine dont le filet est attaché plus ou moins haut sur cette face in- terne. Les filets sont subulés, dressés ; l’anthère est allongée, à deux loges, s’ouvrant par un sillon longitu- dinal et du côté interne. Cette anthère, échancrée à sa base, est très-caduque, et ne tient au filet que par le sommet de celui-ci. L’ovaire est turbiné, infère, cou- ronné par un disque épigyne, saillant, annulaire; il offre une seule loge qui contient un seul ovule ren- versé. Le style est cylindrique, simple, généralement de la longueur des étamines et quelquefois plus long; il se termine par un stigmate renflé et simple. Le fruit est une baie généralement ovoïde ou globuleuse, om- biliquée à son sommet, contenant dans une pulpe charnue, visqueuse et gluante, une seule graine ren- versée. Celle-ci se compose d’un tégument propre, qui n’est pas distinct de l’endocarpe et d'un endosperme charnu qui contient, dans sa partie supérieure, un embryon axile, cylindrique, dont la radicule, tournée vers le hile, lui donne une direction semblable à celle de la graine; cette radicule est entièrement recou- verle par une lame de l’endosperme, en sorte que l’em- bryon est totalement intraire. Quelquefois on trouve dans une même amande deux et jusqu’à quatre em- bryons, circonstance qui se remarque également dans le Gui. Le nombre des espèces de ce genre est extrêmement considérable, et il serait fort à désirer que quelque bo- taniste en entreprit une bonne monographie; car il règne une assez grande confusion parmi ces espèces, qui croissent dans Loutes les régions chaudes du globe, une seule étant originaire d'Europe (Loranthus Eu- ropœus, Jacq.). Linné, dans la première édition du Species Plantarum, publiée en 1755, n’en décrivit qu'une seule espèce (Loranthus Americanus). En 1762, dans la seconde édition du même ouvrage, il en fit connaître cinq: trois originaires de l'Amérique mé- ridionale, une de la Chine et une de l’Inde. Lamarck, dans l'Encyclopédie, en décrit vingt-cinq espèces, dont plusieurs entièrement nouvelles. Ce nombre est porté à vingt-six par Willdenow (Sp. Plant., 1799). Per- soon, dans son Synopsis, en mentionne quarante-trois espèces, parmi lesquelles quinze avaient été décrites, et un grand nombre figurées dans le troisième volume de la Flore du Chili et du Pérou de Ruiz et Pavon. Plus récemment, le professeur Kunth en a décrit vingt-huit espèces nouvelles, dans les Nova Genera de Humboldt et Bonpland, et ces espèces ont élé trouvées par eux dans les diverses parties de l'Amérique méridionale qu’ils ont visitées. Si l’on ajoute à ce nombre quelques autres espèces décrites isolément par plusieurs bota- nistes, on verra qu'il peut être évalué à environ quatre- vingt, sans compter plusieurs nouvelles, qui existent dans les herbiers, et dont la description paraîtra sous peu. LORANTHE D'EUROPE. Loranthus Europœus, Jacq., Vind., 250; Austr., t. 50. Il croît, parasite, sur le tronc des Chênes, des Poiriers, des Pommiers et des Châtai- LOR gniers; c’est un petit arbuste ayant le port du Gui. Sa tige est ligneuse , dichotome et comme articulée; ses feuilles sont assez généralement opposées, quelquefois alternes sur le même individu ; elles sont elliptiques, obtuses, entières, un peu coriaces, glabres et veinées, surtout inférieurement. Les fleurs sont dioïques, for- mant un épi solitaire au sommet de chaque rameau. Le calice a son limbe légèrement denté; la corolle est formée de six pétales portant chacun une étamine. Le fruit est une baie globuleuse, pisiforme, jaunâtre, pres- que translucide, contenant une seule graine au milieu d’une pulpe gluante. Cette plante a d’abord été observée en Autriche par Jacquin; elle est aujourd’hui assez com- mune sur les arbres du parc de Schœænbrunn. Pallas l’a retrouvée en Sibérie. Elle existe également en Italie, dans les Calabres, où elle croît principalement sur les Châtaigniers. Plus récemment, le fils du professeur Savi de Pise l’a trouvée dans la chaîne de l’Apennin, au nord de Pise. LORANTHE CUCULLAIRE. Loranthus cucullaris, La- marck. C’est une des espèces les plus belles et les plus singulières de ce genre. C’est la même que le profes- seur Richard à indiquée sous le nom de Loranthus bracteatus, dans les Actes de la Société d'Histoire na- turelle de Paris. Elle est parasite; ses feuilles sont op- posées, sessiles, lancéolées, entières, falciformes, aiguës et veinées. Ses fleurs sont portées sur un pédoncule axillaire, long d’un pouce, bifurqué à son sommet, et dont chaque branche porte trois fleurs recouvertes en partie par une large bractée cordiforme, repliée en deux, coriace, persistante et rouge. Chaque fleur est accompagnée d’un calicule monophylle, ovoïde, ayant son bord tridenté; ce calicule est plus long que le calice propre, qui est adhérent avec l'ovaire, et terminé par un limbe court et entier. La corolle se compose de six pétales distincts, fortement roulés en dehors, dans leur partie supérieure. Cette espèce est originaire de la Guiane. D’après une analyse soignée que Richard en a faite, ce botaniste ne serait pas éloigné d’y reconnaître le type d’un genre distinct par sa large bractée cuculli- forme et son calicule recouvrant l'ovaire en totalité. LORANTHE D'AMÉRIQUE. Loranthus Americanus, Lin.; Lamk., Z/!. Gen., tab. 258, fig. 1; Jacq., Amner., Icon. pict., tab. 98; Burm., 4mer., Icon., 166, fig. 1. On trouve celte plante au sommet des plus grands ar- bres; ses racines s’implantent dans leur écorce : ses tiges sont ligneuses, cassantes et diffuses; ses feuilles épaisses, coriaces, pétiolées, presque ovales, quelquefois alternes ; les fleurs grandes et belles, de couleur écar- late, longues d'un pouce et demi, disposées en petits corymbes sur des pédoncules axillaires etrameux. Cette espèce croît dans les bois qui couvrent les montagnes, à la Martinique. LORANTHE pu Cuir. Loranthus corymbosus, Lamk., Encyclop.; Lonicera corymbosa, Lin.; Periclyme- num, etc.; vulgô Yri, Feuill., Peruv., 1, page 760, tab. 45. Arbrisseau du Chili, dont les rameaux sont garnis de feuilles opposées, lisses, pétiolées, ovales, aiguës; les fleurs sont grandes, d’un beau rouge de sang, disposées en corymbes terminaux, longues de plus d’un pouce; la corolle a quatre divisions avec autant LOR d’étamines ; le fruit ressemble à une petite olive. On se sert de ses rameaux pour teindre les étoffes en noir, dans les Indes espagnoles. Cette couleur est très-fixe, et résiste parfaitement au débouilli : pour obtenir cette teinture, on réduit en petits morceaux le bois de cette plante; on le mêle avec la plante nommée Panke tinc- toria de Molina, el une terre noire, appelée Robbo; on fait bouillir le tout ensemble pendant un temps conve- nable. LORANTHE A FLEURS DE BUDLÉGE. Loranthus Bud- leioides, Lamk., Encycl., no 15, et Z{!. gen., tab. 268, fig. 5. Ses tiges sont ligneuses; les rameaux un peu pubescents dans leur jeunesse; les feuilles opposées, quelques-unes alternes, ovales ou elliptiques, à peine pétiolées, un peu pubescentes en dessous; les fleurs axillaires, fasciculées, sur des pédoncules simples ou rameux, de la longueur des pétioles; il y a une petite bractée pour le calice extérieur; la corolle est arquée, longue de cinq lignes, à quatre découpures étroites, autant d’étamines; le fruit oblong, turbiné. Celte plante croît dans les Indes orientales. LoRANTHE DES Innes. Loranthus Indicus, Lamk., Encyel., n° 19,et Z{!. gen., Lab. 258, f. 2. Cette plante est entièrement glabre : ses tiges sont ligneuses, cylin- driques ; les feuilles presque opposées, ovales-oblon- gues, un peu obtuses; les fleurs disposées en grappes axillaires, solitaires, presque de la longueur des feuil- les ; quelques écailles pour le calice extérieur; la corolle petite, à six divisions. Cetle espèce croît au Brésil. LORANTHE CORIACE. Loranthus coriaceus, Lamk., Encycl.; Glutago, Commers., Herb.; Loranthus li- noceroides? Linné; Ztticanni, Rhéede, Malab., 7, tab. 29. Plante originaire des Indes orientales, dont les feuilles sont opposées ou alternes, presque sessiles, épaisses, oblongues, coriaces, longues de plus de trois pouces; les fleurs disposées en grappes latérales, très- courtes; la corolle est un peu arquée, longue d'un pouce, à cinq découpures étroites, réfléchies à leur sommet; autant d’élamines. LORANTHE A FLEURS NOMBREUSES. Loranthus flori- bundus, Labill., Nov.-Holl., 1, p. 87, tab. 115. Arbre de quinze à vingl-cinq pieds, chargé de rameaux nombreux et divergents, de feuilles sessiles, alternes, épaisses, linéaires, longues de trois à quatre pouces; les fleurs sont disposées en grappes simples, nombreu- ses, vers l'extrémité de rameaux effilés; les pédicelles chargés de trois fleurs munies de trois bractées; le ca- lice a cinq dents inégales; la corolle est d’un jaune de soufre, à six divisions profondes; l'ovaire est turbiné: le fruit consiste en une baie pulpeuse, monosperme. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. LORANTHE A FEUILLES SESSILES. Loranthus sessilifo- lius, Pal. Beauv., Flor. Owar. et Benin., vol. 9, p.8, t. 6. Arbrisseau découvert par De Beauvois, à Colo en Afrique : ses feuilles sont épaisses, rapprochées, ses- siles, ovales, en cœur, longues d’un pouce et plus; les fleurs axillaires, presque sessiles, pendantes, comme verticillées; le calice est court, à cinq dents : l’exté- rieur presque semblable et caduc; la corolle longue d’un pouce et demi, à cinq découpures. LOR 497 LORANTHE A GRANDES FLEURS. Loranthus grandiflo- rus, Flor. Peruv., 5, p. 45, tab. 275, fig. a. Ses tiges sont ligneuses, hautes de deux à six pieds; les feuilles opposées, un peu pétiolées, ovales-oblongues, épaisses, très-entières, longues de trois pouces ; les fleurs pen- dantes, très-élégantes, d’abord en corymbe, puis pro- longées en grappe; la corolle est longue de six pouces, à cinq découpures : le fruit est une baie ovale, bleuâtre, de la grosseur d’une olive, contenant une semence blanche, ovale. Cetle plante croît au Pérou, dans les forêts. LORANTHE A PETITES FEUILLES. Loranthus micro- phyllus, Kunth in Humb., Nov. gen., 5, p. 439, t. 300. Arbrisseau très-rameux, de ja Nouvelle-Espagne, dont les rameaux sont pubescents, hérissés de poils blan- châtres ; les feuilles petites, oblongues, obluses, ses- siles, mucronées, un peu épaisses, blanchâtres et pu- bescentes; les fleurs sessiles, ramassées vers l'extrémité des rameaux, à peine longues de deux lignes; la co- rolle a six ou sept divisions profondes, étalées, pubes- centes en dehors, portant six ou sept étamines, dont trois alternativement plus courtes; les anthères ont deux loges; l'ovaire est à demi supérieur, pubescent ; le calice presque entier à son bord. LORANTHÉES. Lorantheæ. Box. Cette famille natu- relle de plantes, qui a pour types le Loranthus et le Viscum, a d’abord été indiquée par le professeur Ri- chard sous le nom de Viscoïdées, dans son Analyse du Fruit, p. 55. Un peu plus {ard, Jussieu l’a décrite sous celui de Loranthées (Ann. Mus. 12, p. 285), nom qui a été généralement adopté. Cette famille peut être carac- térisée de la manière suivante : les fleurs sont généra- lement hermaphrodites, très-rarement unisexuées et dioïques; le calice est adhérent avec l'ovaire infère; son limbe forme un rebord souvent peu distinct, quelque- fois légèrement denté. Ce calice est accompagné exté- rieurement, soit de deux bractées, soit d'un second | calice cupuliforme, ou enveloppant et cachant quel- quefois entièrement le véritable calice. La corolle se compose de quatre à huit pétales insérés vers le sommet de l'ovaire; ces pétales sont quelquefois entièrement distincts les uns des autres, d’autres fois soudés entre eux dans une étendue plus ou moins considérable, de manière à représenter une corolle monopétale. Les éta- mines sont en même nombre que les pétales; elles sont sessilés ou portées sur des filets quelquefois très-longs, el chacune d'elles est attachée au milieu de la face in- terne de chaque pétale. Leur anthère est allongée, à deux loges, s’ouvrant par un sillon longitudinal. Les anthères du Gui, par leur singulière organisation, s’é- loignent de celles des autres Loranthées. L’ovaire est généralementinfère, quelquefois seulement semi-infère; il offre une seule loge qui ne contient qu’un ovule ren- versé. Cet ovaire est couronné par un disque épigyne étendu, sous forme d’anneau, en dedans de l'insertion de la corolle; le style est souvent long et grêle, quel- quefois manquant entièrement; le stigmate est souvent simple. Le fruit est généralement charnu, contenant une seule graine renversée, adhérente avec la pulpe du péricarpe, qui est gluante et visqueuse. Cette graine renferme un endosperme charnu, dans lequel on trouve 198 LOR un embryon cylindrique, ayant la radicule supérieure, c’est-à-dire tournée vers le hile. La graine étant ren- versée, cette radicule est quelquefois un peu saillante en dehors, par une ouverlure qui se trouve à l’endo- sperme, ainsi qu’on le voit dans le Gui par exemple. Il arrive quelquefois qu’un même endosperme renferme plusieurs embryons. Les Loranthées sont pour la plupart des plantes vi- vaces et parasites, quelques-unes sont terrestres. Leur tige est ligneuse et ramifiée; les feuilles sont simples et opposées, entières ou dentées, coriaces et généralement persistantes, sans stipules, Les fleurs sont diversement disposées , tantôt solitaires, le plus souvent groupées en épis, en grappes, ou en panicules axillaires ou ter- minales. Les genres rapportés à cette famille par Jussieu sont, outre le Loranthus el le F’iscum, le Rhizophora, L., l’'Aucuba de Thunberg, le Chloranthus de l'Héritier, le Codonium de Vahl. Mais Robert Brown a modifié celle réunion de genres. Ainsi il en a retiré avec juste raison le Rhizophora , qui a un ovaire à deux loges polyspermes, des graines dépourvues d’endosperme, et un embryon dont la germination hâtive se fait quand la graine est encore renfermée dans son péricarpe, et que celui-ci tient encore à la plante-mère. Il en a formé un ordre naturel nouveau, sous le nom de Rhizopho- rées, auquel il a réuni les genres Bruguiera el Ca- rallia. Plus récemment le même botaniste a fait du genre Chloranthus de l’'Héritier le type d’une nouvelle famille qu’il a nommée Chloranthées, famille qui a été adoptée par J. Lindley. Mais Richard ne partage pas entièrement la manière de voir du botaniste anglais sur l'organisation de ce genre qui a été décrit comme tout à fait dépourvu de périanthe, tandis qu’il a un périanthe double. Dans le Chloranthus inconspicuus, la seule espèce qui lui soit connue, Richard a trouvé un ovaire infère, c’est-à-dire adhérent avec le calice. Celui-ci forme du côté externe un petit rebord entier, qui en est véritablement le limbe. La corolle se com- pose de quatre pétales soudés ensemble par leur base, les deux moyens étant entièrement réunis et n’en for- mant qu’un seul; chacun de ces pétales porte à sa face interne une anthère sessile, allongée, à deux loges, s’ou- vrant par un sillon longitudinal. Robert Brown, au contraire, ne mentionne pas le limbe calicinal, el pour lui les pétales ne sont que des filets d’étamines, dilatés el pétaloïdes. Mais on ne saurait adopter celte manière de voir, et l’analogie vient à l'appui de l'opinion de Richard, car il est évident que, dans ce genre, l'ovaire est infère, ce que prouve l'insertion épigyne de la co- rolle : en second lieu, ce genre est bien certainement pourvu d’une corolle; l’analogie le prouve encore. En effet, l'organe que Richard considère dans ce genre, comme la corolle, est absolument analogue et sembla- ble, pour sa position, à la corolle des autres Loranthées; comme elle aussi, elle porte les étamines. Mais il existe entre le Chloranthus et les Loranthées une différence bien plus importante; c’est la position de l'embryon. Dans toutes les dernières, cet embryon est placé au sommet de l’endosperme, et sa radicule est tournée vers le hile. Dans le Chloranthus, au contraire, l'embryon LOR a une position et une direclion tout à fail opposées, c’est-à-dire qu’il est placé à la partie inférieure de l’en- dosperme, et que sa radicuie est tournée vers la partie inférieure du péricarpe, tandis que les cotylédons sont dirigés vers le hile. CetLe différence est la seule de quel- que importance qui existe entre le Chloranthus et les Loranthées.Suffit-elle pour séparer ce genre et en faire une famille distincte ? Il est assez difficile de se pro- noncer dans celle question. La famille des Loranthées se distingue surtout des Caprifoliacées, auxquelles elle était d’abord réunie, par sa corolle le plus souvent polypétale, par ses étamines opposées aux divisions de la corolle, par son ovaire constamment uniloculaire, contenant un seul ovule renversé. Celte famille doit être placée entre les Capri- foliacées et les Rubiacées. R. Brown, au contraire, la rapproche des Protéacées, parce qu’il considère égale- ment les Loranthées comme apétales. LORDOPS. Lordops. 1xs. Coléoptères {étramères; genre de la famille des Rynchophores, institué par Schoonherr qui lui assigne pour caractères : antennes médiocres, coudées, composées de douze articles dont les deux premiers les plus longs, obconiques de même que les cinq suivants qui sont plus courts et augmen- tent graduellement en grandeur jusqu’au huitième où commence la massue ovale, allongée et pointue; trompe de plus du double plus longue que la tête, cylindrique, peu courbée, atténuée vers le bout, ayant de chaque côté, à partir de l'œil, une cannelure peu profonde; yeux arrondis, peu convexes; corselet sub{ronqué à sa base, rétréci antérieurement, un peu arrondi sur les côtés, lobé vers les yeux, profondément échancré en dessous, près de l’origine de la trompe ; élytres oblon- gues, ovales, tronquées ou échancrées à la base près de la suture, avec les épaules rétuses, rétrécies au delà du milieu jusque près de l'extrémité qui est pointue, con- vexes sur le dos; jambes crénelées intérieurement, tronquées et mutiques au bout. Ce genre, qui a beau- coup d’affinité avec celui des Hypsonotes, se compose d’une dizaine d’espèces toutes brésiliennes. LORÉE. Lorea. 8ot. (Hydrophytes.) Lamouroux paraissait avoir le dessein de former un genre du Fucus loreus, L., qui est} Æimantalia lorea de Lyngbye; il indique ce genre sous le nom de Lorea, dans son article Fucus du présent Dictionnaire, ainsi qu’au mot HimaAn- TALIA. Cependant le genre auquel Lyngbye a donné cette dernière dénomination paraît très-bon, et surtout parfaitement nommé, Lorea étant un adjectif tel qu’en employait souvent Stackhouse qui, en fait de nomen- clature, n’est pas un modèle à suivre. Soit qu’on adopte l’un ou l’autre nom, les caractères sont : fronde com- primée, dichotome, partant d’une base cyathiforme, dont la fructificalion consiste en des tubercules nom- breux, épars sur {oute la surface de la plante. On connait deux espèces de ce genre : Himantalia lorea, Lyngb., Tent., p.36, (ab. 8, A; Fucus loreus, L., Turn., tab. 196 (médiocre); Stackh., Nér. Brit., tab. 10 (bonne), dont le Fucus elongatus, L., est un double emploi, et dont la base cyathiforme ou turbinée a été décrite et figurée à part dans la Flore de Norwège sous le nom d’Ulva pruniformis. Cette plante, com- LOR mune sur les rochers que la mer découvre rarement, sur {outes les côtes océanes de l’Europe, s'accroche dans les fentes par un empâtement d’où s'élève comme une capsule très-évasée, fermée d’un diaphragme, d’un à deux pouces de longueur et de diamètre, du centre de laquelle sort une fronde en forme de lanière légère- ment comprimée, épaisse comme le doigt, et se divi- sant régulièrement à l'infini, de distance en distance, en dichotomies, jusqu'aux extrémités de la plante qui est consistante, enduile d’une certaine viscosité, lon- gue de deux à dix pieds, très-flexible, mais capable de résister aux plus grands efforts de la vague courrou- cée. Il arrive cependant que les lanières, qu’on dirait de cuir, sont parfois détachées de la base cyathiforme ou turbinée; alors pelotonnées par la lame, elles sont rejetées sur le rivage en grands amas inextricables. La couleur générale est olivâtre, tirant sur le bistre, toute piquetéedenoirâtre quand la plante estenfructification. L'expédition de la Coquille a rapporté une seconde espèce de ce genre, que Bory a nommée imantalia Durvillæi; elle vient des côtes de la Conception, au Chili. Également dichotomes, les divisions en sont plus rapprochées, la base de la tige est plus grosse, et les extrémités s’aplatissent au point de devenir foliacées ou membraneuses, sans néanmoins s’élargir. LORENTÉE. Lorentea. 8oT. Ortéga avait constitué sous ce nom,un genre connu antérieurement sous celui de Sanvitalia. V.ce mot. Lagasea s’est servi de la même dénomination pour désigner un nouveau genre de la famille des Synanthérées que Cassini a établi également, mais un peu plus tard, et qu’il a nommé Chtonia. 11 appartient à la tribu des Tagétinées, et selon Cassini, on doit le placer entre les genres Pectis et Cryptopetalon, dont il diffère par plusieurs carac- tères que Lesson a tracés de la manière suivante : ca- pitule multiflore, hétérogame ; fleurons de la circonfé- rence disposés sur un seul rang, ligulés et femelles; ceux du disque hermaphrodites et bilabiés ; involucre cylindrique, formé de cinq à huit folioles ou squammes égales, amplexiflores et glanduleuses sur le dos; ré- ceptacle nu; fleurons du disque à deux lèvres subfas- tigiées : la supérieure plus large et à quatre dents, l’in- férieure linéaire; languette des fleurons de la circon- férence plus longue que le tube; stigmates du disque courts et semi-cylindracés; akènes anguleux, striés, calleux à leur base ; aigrelte du disque bisériale, dentée, longue, inégale, avec la rangée extérieure plus courte, capillacée, l’intérieure est sétacéo-paillettée ; aigrette de la circonférence acuminato-sétiforme et quelquefois nulle. LORENTÉE RAMPANTE. Lorentea humifusa, Less.; Pectis humifusa, SW. Pelite plante qui se divise pres- que dès sa base, en un grand nombre de petits rameaux touffus, rampants, presque ligneux, longs à peine de deux ou trois pouces, noueux, grisâtres, chargés de feuilles très-petites, opposées, sessiles, ovales, entières, obtuses, couvertes à leur surface supérieure d’une mul- titude de petits points glanduleux et transparents. Les fleurs naissent vers l'extrémité des rameaux, dans l’ais- selle des feuilles ; elles sont solitaires, sessiles el jau- nes. Des Antilles. LOR 499 LOREYE. Loreya. BoT. Genre de la famille des Mé- lastomacées, institué aux dépens du genre Melastoma, par le professeur De Candolle qui lui assigne pour ca- ractères : tube du calice campanulé, adhérent à l’ovaire par l'extrémité de sa base, el un peu tronqué au som- met; cinq pétales ovales, obtus, presque cordés vers la base; dix étamines ; anthères épaisses, ovales, ob- tuses, un peu renflées à leur base; ovaire glabre au sommet, surmonté d’un style filiforme, que couronne un stigmate en tête, presque pentagone; le fruit est une baie à cinq loges. LOREYE ARBORESCENTE. Loreya arborescens , DC. ; Melastoma arborescens, Aubl. Sa tige est glabre, à rameaux d'abord obtusément quadrangulaires, puis devenant insensiblement cylindriques ; les feuilles sont pétiolées, ovales-orbiculées, obtuses ou mucro- nées, très-entières, à cinq nervures, dont deux mé- dianes un peu plus relevées vers la base, les deux latérales ont quelques ramifications. Les fleurs sont réunies, au nombre de sept ou huit, en corymbes oppo- sés ou alternes, le long des rameaux; elles sont blan- châtres. De la Guiane. LORI. os. Pour Lory. 7. ce mot. LORICAIRE. Loricaria. pois. Dernier genre de l'or- dre des Malacoptérygiens abdominaux, de la famille des Siluroïdes, de Cuvier, et de celle des Olophores, parmi les Holobranches abdominaux de Duméril, éta- bli par Linné dans l’ordre des Abdominaux. Il a pour caractères : des plaques anguleuses et dures cuirassant entièrement le corps et la têle, se distinguant des Si- lures cuirassés par la bouche placée sous le museau ; celte bouche présente quelque analogie avec celle qui distingue parmi les autres Siluroïdes, le sous-genre Synodonte. Les Loricaires ont encore des intermaxil- laires petits, suspendus sous le museau, et des mandi- bulaires {ransverses et non réunis, portant des dents longues, grêles, flexibles et (erminées en crochet; un voile circulaire, large et membraneux, entoure l’ou- verture de cette bouche ; les os pharyngiens sont gar- nis de nombreuses dents en pavé. Les vrais opercules sont immobiles comme dans les Asprèdes; mais deux petites plaques extérieures paraissent en tenir lieu. La membrane branchiostège a quatre rayons. Le pre- mier rayon de la dorsale, des pectorales el même des ventrales, sont de fortes épines. On n’y trouve ni cœ- cum, ni vessie aérienne. Les Poissons de ce genre sont répartis dans les deux sous-genres suivants. + HypostTomes, qui ont une deuxième pelite dorsale munie d’un seul rayon comme dans les Callichtes. Leur voile labial est simplement papilleux et porte un petit barbillon de chaque côté. Ces Poissons n’ont pas de plaque sous le ventre. Leurs intestins, roulés en spi- rale, sont très-grêles et de douze à quinze fois plus longs que tout le corps. On les pêche dans les riviè- res de l'Amérique méridionale. LORICAIRE GUuACARI. Loricaria Plecostomus, L.; Gmel., Syst. nat., xur, t. 1, p. 1565; Bloch, pl. 574; Encycel. Poiss., pl. 65, fig. 260; Lacép., Poiss., {. v, pl. 4, fig. 2. Nageoire caudale en croissant; dents très- petites et comme sétacées ; des verrues el deux barbil- lons à la lèvre inférieure ; une membrane lisse sur la 500 LOR langue et le palais; un seul orifice à chaque narine; quatre rangées longitudinales de chaque côté de l’étui solide, qui renferme le corps et la queue; une arête su- bulée à chacune de ces lames ; un premier rayon den- telé et très-fort aux nageoires pectorales et à la pre- mière nagcoire du dos; couleur générale d’un orangé varié de taches inégales, arrondies, brunes ou noires. Le Loricaria cataphracta de Schneider, qui n’est pas celui de Linné, complète ce sous-genre. + LoricaIRES proprement dits, qui n’ont qu’une dorsale située en avant; voile labial garni sur les bords de plusieurs barbillons et quelquefois hérissé de villosités; ventre garni de plaques en dessous; in- teslins de grosseur médiocre. LORICAIRE CuIRASSÉ. Loricaria calaphracta, Lin.; Gmel., loc. cit., p. 1563; cirrhosa de Schneider et se- tigera de Lacépède ; le Plécoste, Encycl. Pois., pl. 65, f. 259; Bloch, p. 375, f. 2, représenté par Séba, t. 111, tab. 99, fig. 14. Nageoiïire caudale fourchue, ayant le premier rayon de son lobe supérieur très-atlongé, et dépassant quelquefois même le corps en longueur, ca- ractère qui est imparfaitement indiqué par plusieurs figures faites sur des individus desséchés, qui avaient été mutilés. C’est encore un Poisson des eaux de l’Amé- rique méridionale. Le Loricaria maculata de Bloch, pl. 375, f. 1, dont Lacépède a représenté une variété, t. v, pl. 4, f. 1, appartient encore à ce sous-genre. LORICAIRE. Loricaria. pozyp. Genre de l’ordre des Cellariées, dans la division des Polypiers flexibles, éta- bli par Lamouroux aux dépens des Sertulaires. Carac- tères : Polypier phyloïde, comprimé, articulé, très- rameux ; rameaux nombreux, presque dichotomes ; chaque articulation composée de deux cellules ados- sées, jointes dans toute leur longueur; ouvertures la- térales situées dans les parties supérieures des cellules, semblables à une cuirasse très-étroite à sa base. Ce genre, que Lamouroux a séparé des Crisies, à cause de la forme singulière des cellules des Polypiers qu’il y rapporte, ne renferme encore que les Loricaria Eu- ropæa et Americana. LORICATA. REPT. Nom que Merrhem donne à un ordre particulier de Reptiles, qui ne se compose que de Crocodiles. LORICÈRE. Loricera. 1x5. Genre de l’ordre des Co- léoptères, section des Pentamères, famille des Carnas- siers, tribu des Carabiques, division des Thoraciques, établi par Latreille, et ayant pour caractères : antennes courtes, ayant les troisième, quatrième et cinquième articles plus courts et plus gros que les autres el velus; derniers articles des palpes intermédiaires et posté- rieurs, presque cylindriques; côté interne des premières jambes fortement échancré. Ce genre diffère des Pogo- nophores, Omophrons et Nébries, par les jambes an- térieures qui, dans ceux-ci, n’ont point d’échancrure interne ; ils s'éloignent des Élaphres et des genres voi- sins par des caractères tirés des antennes, des yeux el des formes du corps. Ces insectes sont allongés et très- voisins, par la forme, des Harpales; la tête est petite, ovale et terminée en arrière par un cou un peu dé- primé; les yeux sont saillants; le corselet est presque orbiculaire, tronqué el rebordé ; les pattes sont assez LOR longues et les tarses sont terminés par deux ongles égaux. Les Loricères se tiennent sous les pierres, dans les lieux humides et au bord des rivières; on les trouve aussi dans les bois, sous la mousse, et au pied des ar- bres. LORICÈRE BRONZÉE. Loricera ænea, Latr.; Carabus pilicornis, Fabr. Longue de trois lignes; d’un noir bronzé en dessous, d’une belle couleur d’airain en des- sus; élytres striées, ayant chacune trois points enfon- cés, disposés en ligne dans le sens de la longueur. Elle est fort commune dans l’Europe centrale. LORICULE. Loriculus. rozyr. Genre de Polypiers à cellules, dans lequel Cuvier réunit ceux de ces animaux adhérant dans des cellules disposées de manière à for- mer des liges branchues à la manière des Sertulaires; mais sans tube de communication dans l’axe: et où chaque articulation se compose de deux cellules ados- sées, dont les orifices opposés sont vers le haut qui est élargi. Ce genre doit être très-voisin du Loricaire de Lamouroux, si toutefois il ne lui est pas identique. LORIODOR. o1s. Espèce du genre Loriot. 7. ce mot. LORION. o1s. Synonyme vulgaire de Loriot. LORIOT. Oriolus.o1s. Genre de l’ordre des Omnivo- res, el dont les caractères sont : le bec en cône allongé, comprimé horizontalement à sa base, tranchant; la man- dibule supérieure relevée par une arête, échancrée à sa pointe; les narines latérales, nues, percées à peu près horizontalement dans une grande membrane; trois doigts devant et un derrière; le tarse plus court que le doigt du milieu, ou de même longueur; l’externe réuni à ce dernier; les ailes médiocres, avec la pre- mière rémige très-courte, et la deuxième moins longue que la troisième; celle-ci étant la plus longue de toutes. Les Loriots ont ainsi des rapports assez intimes avec les Merles, dont ils se distinguent d’ailleurs facilement par la grosseur de leur bec et la brièveté de leur tarse. Ces caractères sont surtout prononcés dans certaines espèces; et ordinairement le degré d’exagération de l’un d’eux correspond à celui de l’autre; en sorle que quelques Loriots, qui ont le bec un peu plus grêle, ont aussi le tarse un peu plus allongé; tel est particulière- ment le Prince-Régent qui se trouve ainsi un peu plus voisin des Merles. Les Loriots se rapprochent aussi des Troupiales à d’autres égards el particulièrement par la disposition de leurs couleurs; Linné, Latham et Gme- lin avaient même réuni les uns et les autres dans leur genre Oriolus; mais Daudin, Vieillot, Temminck'et Cuyier ont reconnu que les Troupiales s'éloignent sous beaucoup d’autres rapports des vrais Loriots, el les en ont séparés pour en former un genre particulier sous le nom d’{cterus; dans la méthode de Cuvier, les Lo- riots el les Ictères ou Troupiales sont même placés dans des familles toutes différentes. Le genre Oriolus se {rouve ainsi composé uniquement d'espèces de l’ancien continent et de l’Australasie, tandis que tous les Trou- piales sont au contraire répandus seulement dans l’A- mérique. Ainsi, on voit encore ici, comme dans le plus grand nombre des cas, les divisions que commandent les caractères zoologiques des êtres, correspondre à celles qu’indiquerait leur distribution géographique. Les Loriots vivent dans les bois, ordinairement par LOR couples, mais ils se réunissent par famille pour leurs voyages périodiques; ils se tiennent ‘habituellement sur les branches les plus élevées des arbres, et y at- tachent à l'extrémité, leur nid qu’ils forment de brins de paille et de chanvre artistement entrelacés avec des rameaux, et dans lequel ils mettent ensuite des plumes, des toiles d’Araignées et de la mousse. Ilsse nourrissent également ou d'insectes et de Vers, ou de différentes sortes de baies, et paraissent même plutôt frugivores qu’insectivores. Presque toutes les espèces se ressem- blent par leur plumage; ce qu’au reste on observe à l'égard de presque tous les genres vraiment naturels. Les couleurs des mâles sont le jaune et le noir, et celles des femelles, le jaune-verdâtreet le noirâtre. Les jeunes mâles ressemblent à ces dernières dans leur premier âge, et ils ne revêtent complétement le plumage propre à leur sexe qu’à la troisième année. LORIOT DE LA CHINE. 7”. LORIOT RIEUR. LORIOT COUDOUGNAN ou CoOUDOUGAN. Oriolus radia- tus, Lath.; Oriolus chloris, Cuv.; Oriolus larvatus, Licht.; Levaillant, Ois. d'Afrique, pl. 261 et 262. Tête noire, ainsi qu’une large bande sur la gorge et le de- vant du cou; parties inférieures et côtés du cou d’un beau jaune pur; scapulaires d’un jaune olivâtre; gran- des rémiges noires, les moyennes bordées de blanc- jaunâtre; tectrices alaires noires, bordées de blanc; rec- trices noires, à l'exception des quatre intermédiaires, toutes sont terminées de jaune; bec d’un rouge brun ; pieds gris de plomb. Taille, dix pouces. La femelle est d’un vert olivâtre, presque noir sur le capuchon; elle a les plumes du cou frangées de jaune, et la poitrine variée de noir. Les jeunes sont d’un gris olive sur le capuchon, et d’un jaune obscur aux parties inférieures. D’Afrique. LorioT CouLrAVAN. Buff., pl. enl., 50; Oriolus Chi- nensis, Lath.; Oriolus hippocrepis, Wagl. IL à le bec de même forme que chez le Loriot d'Europe, mais plus gros; les couleurs du plumage sont généralement sem- blables à celles de cette espèce. Il se distingue par une large bande noire, qui s’étend d’un côté du bec à l’autre, en passant sur les yeux et l’occiput, et par les lectrices alaires qui sont jaunes. De la Chine, des îles de la Sonde, et surtout de la Cochinchine. : LoR10T D'Europe. Oriolus Galbula, L. Sa taille est à peu près celle du Merle. Le corps et la tête sont, chez le mâle, en dessus et en dessous, d’un beau jaune, à l'exception d’une petite tache noire qui va du bord in- férieur de Ja mandibule supérieure à l'œil; les ailes sont noires avec une tache jaune sur leur milieu, et un petit liséré blanc-jaunâtre à l'extrémité des rémiges; la queue est noire dans ses deux premiers tiers, jaune à son extrémité; les deux rectrices n’ont cependant qu'un liséré jaune ; le bec est rouge. La femelle est en dessus d’un vert olivâtre, en dessous d’un gris mêlé de jaunâtre, avec de petites lignes brunes; le croupion est jaune, les ailes brunâtres et la queue d’un brun-vert olivâtre, avec un peu de jaune à son extrémité. Cette espèce est, lors de son passage, assez commune en différentes parties de l’Europe, et particulièrement en France et en Hollande; elle arrive en Belgique vers le milieu du printemps et s’en retourne en automne. G DICT. DES SCIENCES NAT, LOR 501 LORIOT GRIVELÉ. Oriolus maculatus, Vieill, De Java. I paraît n'être que le Loriot Couliavan au jeune âge. LORIOT MOLOXITE. Oriolus moloxita, Ruppell, Faun. Abyssin., p.29, pl. 19, fig. 1. Tête, cou et devant de la poitrine noirs; plumage jaune, à l’exceplion des gran- des rémiges qui sont noires, bordées extérieurement de gris ; les grandes lectrices alaires sont noires, {er- minées de blanc ; l'origine des rectrices est grise; bec rouge ; pieds noirs. Taille, sept pouces. De l'Afrique orientale. Comme on le voit, cette espèce diffère peu du Loriot rieur. LorioT p’or ou Loriopor. Vaill., Ois. d’Afr., 160 ; Oriolus auratus, Vieill. 11 est généralement d’un beau jaune, avec une tache noire autour de l’œil; les ré- miges sont noires, frangées de jaune; les deux rec- trices médianes sont noires, avec l’extrémité jaune; les suivantes sont jaunes et graduellement sur une plus grande étendue : l’externe est entièrement jaune. Bec d’un brun rouge foncé. Cette espèce habite le sud de l'Afrique et la Côte-d'Or. LORIOT DE PARADIS. Oriolus paradiseus, Dumont. V,. SÉRICGULE ORANGÉ. LoR1OT PRINCE-RÉGENT. Oriolus Regens, Quoy et Gaim. F”. SÉRICULE PRINCE-RÉGENT. LORIOT RIEUR. Vaill., Ois. d’Afr., 265; Oriolus me- lanocephalus, Gmel. Tête et poitrine noires; lectrices alaires jaunes; bout des rémiges jaune; toute la queue de cette couleur, à l’exception d’une portion des rec- trices médianes, qui est noire. Le Coudougnan ne dif- férerait pas spécifiquement du Loriot rieur, suivant plusieurs ornithologistes ; il paraît cependant avoir la queue noire sur une étendue beaucoup plus grande; le bec est plus petit. Le Loriot rieur habite l'Inde, et le Coudougnan l'Afrique méridionale. LORIOT À TÊTE NOIRE. Oriolus melanocephalus, Gm. V7, LORIOT RIEUR. LORIOT VARIÉ. Oriolus variegatus, Vieill. Front noir ; dessus du corps, col et gorge mélangés de blanc, de noir et de verdâtre; flancs jaunes ; dessous du corps blanc, avec des taches noires; queue noirâtre, avec une bordure d’un gris bleuâtre, et une grande tache blanche au bout des huit rectrices latérales. Taille, neuf pouces. De la Nouvelle-Hollande. LORIOT STRIÉ. Oriolus striatus, Quoy el Gaim., Voy. de lAstrolabe, p. 195, pl. 9, fig. 2. Plumes de la tête, du cou et de la gorge étroites, serrées, brunes et rayées de noir dans leur longueur; celles du ventre sont fau- ves, avec des stries brunes; les parties supérieures sont d’un brun clair, avec des taches un peu plus brunes sur les plumes du dos ; le dessous des grandes rémiges et les tectrices caudales inférieures sont roussâtres ; bec d’un rougeâtre foncé; iris rouge; pieds noirs. Taille, dix pouces. Du Havre de Dorey, à la Nouvelle- Guinée. LORIOT A VENTRE BLANC. Temm., pl. col., 214; Orio- lus xanthonotus, Horsf. Le mâle est d’un jaune vif sur le dos, les scapulaires, les tectrices caudales infé- rieures et l’extrémité interne de toutes les rectrices laté- rales ; tête, col, poitrine, ailes et queue d’un beau noir; parties inférieures blanchâtres, avec de petites taches noires sur le milieu des plumes. Ce Loriot, le plus petit 99 3592 LOR de tous, n’a que six pouces six lignes de long. Il habite Java. LORIOT VERDATRE. Oyiolus viridis, Vieill.; Gracula viridis, Lath. Il est généralement d’un vert pâle, avec | des taches brunes et noirâtres à la gorge; le dessous du corps est blanchâtre, avec des stries noirâtres; les ailes et la queue sont noirâtres; le bec est de couleur de corne et les pieds noirs. Taille, dix pouces. De l’Aus- tralasie. LORIPÈDE. Loripes. mor. Genre de Mollusques Accphalés lamellibranches, de la famille des Concha- cés, établi par Poli et admis par G. Cuvier, dans son Règne Animal, pour une espèce que Linné et même Lamarck placent parmi les Tellines; les caractères de ce genre peuvent être ainsi exprimés : corps orbicu- laire, symétrique, comprimé, enveloppé par un man- teau sinueux sur les bords, entièrement fermé, si ce n’est inférieurement et en arrière, où il se termine par un assez long tube; appendice abdominal fort al- longé, flagelliforme; les branchies à demi réunies et à un seul lobe de chaque côté; bouche sans appen- dices labiaux; coquille suborbiculaire, très-compri- mée, équivalve ou symétrique, presque équilatérale, à sommet dorsal, médian, et à peine incliné; charnière dont les dents cardinales sont presque nulles; liga- ment petit, ovale, presque interne et postérieur; deux impressions musculaires, de l’antérieure desquelles part une large ligne d'impression de l’attache du man- teau. Ce genre est évidemment rapproché des vérita- bles Tellines : aussi Lamarck n’a pas cru devoir l’ad- mettre, disant, avec juste raison, que la ligne d’im- pression de l’attache du manteau existe également dans les Lucines; mais il semble que les autres carac- tères suffisent bien pour motiver cette petite coupe générique. Elle ne contient au reste encore qu’une seule espèce : le LORIPÈDE ORBICULÉ, Loripes orbicula- tus, Poli; T'ellina lactea, L., figuré avec détails dans les Testacés des Deux-Siciles, €. IE, tab. 15, fig. 26, 27, 98 et 29. C’est une très-petite coquille blanche, trans- lucide, en forme de lentille, un peu gibbeuse et à peine striée longitudinalement, qui est commune dans la Méditerranée. LORIPES. MoLL. Ÿ. CYPRINE. LORIQUE. BoT. Les tuniques séminales ( spermo- derme, DC.) sont l’arille, la Lorique (esta, Gærtn.) et le tegmen (éunicainterior, Gærtn.). On rencontre bien rarement ces trois téguments dans une seule espèce de graine, et leurs limites sont souvent indécises. Selon Mirbel, la Lorique forme un sac sans valve ni suture, et recouvre constamment le tegmen. Quoique la Lori- que soit, en général, une enveloppe comparable, pour la consistance, à la coquille de l’œuf (Ricin, etc.) ou à l’écaille de l'Huître (Nymphæa, etc., raison pour la- quelle Gærtner lui a donné le nom de 7’esla), il se ren- contre des graines dans lesquelles cette tunique est d’une substance fongueuse (Tulipe, Iris, etc.), ou même pulpeuse (Punica granatum, magnolia, etce.). On distingue souvent dans la Lorique plusieurs lames de différentes natures, qu'on a prises quelquefois pour autant d’enveloppes séminales; mais, en y regardant de près, on voit ordinairement qu’on ne peut enlever | FEES Fe È : LOR ces lames sans occasionner une rupture dans le tissu. Un petittrou, le micropyle. se montre à la superficie de la Lorique, dans un grand nombre d'espèces, et tra- verse cetteenvelopped'’outre en outre.Le micropyle des Légumineuses, des Nénuphars, du Marronnier d’Inde, est très-apparent. On remarque encore sur certaines Lo- riques des caroncules,renflements pulpeux ou coriaces, qui sont produits par un développement particulier du tissu. Dans le Haricot et dans beaucoup d’autres Légu- mineuses, il y a au-dessus du hile un caroncule sec et dur, en forme de cœur. Dans la Chélidoine, à quelque distance du bhile, il y a une crête caronculaire, laquelle est blanche et succulente. On peut soupçonner de l’a- nalogie entre les caroncules et l’arille. On ne trouve aucun caractère pour distinguer net- tement, en toute circonstance, la Lorique des noyaux et nucules, enveloppes auxiliaires des graines formées par la paroi interne des loges du péricarpe. On est souvent dans un même embarras quand on veut tirer une ligne de démarcation entre la Lorique et le teg- men. Souvent ces deux téguments se confondent en une seule tunique formée de deux lames hétérogènes superposées, et soudées l’une à l’autre. Aussi, pour éviter toute équivoque, convient-il, dans la botanique descriptive, de n’admettre, pour enveloppes distinctes, que le nombre de lames qu’on peut isoler sans lésion du tissu, et de désigner, sous le nom général de tu- nique, l’ensemble des lames soudées, enayant soin d’in- diquer, par quelques épithètes convenables, la nature de ce tégument composé. Dans le Ricin, le Nénuphar, les Hydrocharidées, etc., la Lorique et le tegmen sont naturellement séparés; dans les Légumineuses, le Ba- nanier, l’Asperge, etc., ces deux enveloppes n’en font qu’une. De Candolle nomme Sarcoderme le parenchyme, quelquefois à peine visible, quelquefois très-apparent (Tris fœtidissima, Punica granatum, etc.), du Testa (Lorique). On a nommé jusqu'ici Semina baccata, les graines revêtues d’une Lorique pulpeuse. LORIS. Loris. mam. Genre de Quadrumanes Lému- riens, très-remarquable par les formes sveltes du corps; par les membres-grèles et allongés; par la tête arron- die, en même temps que le museau est relevé, et le nez: prolongé en boutoir; par les yeux ronds, d’une ex- trême grandeur, et seulement séparés par une cloison osseuse, très-mince, l'ouverture du canal lacrymal étant d’ailleurs placée hors de l'orbite. Les oreilles sont arrondies, et les narines s’ouvrent sur les côtés d’un mufle glanduleux, divisé sur la ligne médiane, par un sillon qui se prolonge sur {oute la lèvre supérieure, où se voit:même une légère échancrure. La queue est tout à fait nulle, du moins à l'extérieur, car il existe cinq vertèbres coccygiennes. Les membres diffèrent principalement de ceux des Makis par leur plus grande longueur et leur extrême gracilité; ils sont tous pen- tadactyles el terminés par une vérilable main, c’est-à- dire qu'ils ont tous le pouce distinct et opposable; celui du pied de derrière est surtout très-allongé et très-séparé des autres doigts. Les ongles sont tous lar- ges et plats, excepté celui du second doigt du membre postérieur, qui est étroit, pointu et arqué, caractère LTOUR qui se trouve généralement chez tous les Lémuriéns, et particulièrement chez les Makis. Le Libia est plus long quele fémur, et le tarse et le métatarse sont égaux. Le système dentaire a beaucoup de rapports avec celui des Galagos. La mâchoire supérieure a, de chaque côté, deux petites incisives séparées des deux autres par un intervalle vide; une canine, et six mâchelières, dont les trois premières ne sont que de fausses molaires ; les trois dernières ont deux pointes en dehors, et un large talon,avec deux (ubercules en dedans; la moyenne est la plus grande des trois, et la troisième la plus pe- tite. À la mâchoire inférieure, il y a de chaque côté trois incisives allongées et pointues, contiguës à celle de l’autre côté, et surtout remarquables par leur posi- tion proclive ; une canine qui passe en arrière et non pas en avant de la canine supérieure, et cinq mâche- lières, dont deux fausses molaires ; les deux premières vraies molaires ont quatre tubereules pointus, la der- nière en a cinq. Chaque mâchoire setrouve ainsi avoir dix-huit denis, nombre qui se trouve également chez les Galagos et chez les Makis. L'organisation intérieure du Loris n’est pas bien con- nue encore; cependant on doit à Daubenton la connais- sance de plusieurs faits intéressants. On devait s’atten- dre, chezun animal dontle corps estsiallongéet si grêle, à trouver un grand nombre de vertèbres : il en existe en effet quinze dorsales et neuf lombaires. Les mamel- les, pectorales comme chez tous les Quadrumanes, sont au nombre de quatre, mais il paraît qu’il n'existe que deux glandes mammaires. Les organes de la génération ressemblent, à beaucoup d'égards, à ceux des Makis ; mais le clitoris est surtout remarquable chez la femelle; il sort de l'extrémité inférieure de la vulve, et il est si gros qu'il semble occuper une partie de celte ouver- ture : il a autant de grosseur que le pénis du mâle, et autant de longueur au dehors de la vulve; son extré- mité est partagée en deux petites branches entre les- quelles se trouve placé l’orifice du canal de l’urètre, comme l’a constaté Daubenton, en injectant, par le cli- Loris, de l’air dans la vessie. « De tous les animaux que nous avons disséqués, dit l’illustre collaborateur de Buffon (t. xuir, p. 218), la femelle du Loris est la seule dont l’urètre suive le corps du clitoris, et perce le gland comme dans la verge et le gland des mâles. » Les anatomistes ont à peine fait attention à ce fait, dé- couvert il y a quatre-vingts ans par Daubenton; il en est peu, cependant, qui méritent autant d’être remar- qués. Ainsi se trouve démontrée, de la manière la plus complète et la plus certaine, l’analogie du clitoris avec le pénis du mâle; en effet, tandis que chez certains Oiseaux, on voit le pénis rudimentaire comme le eli- toris de la femelle, et imperforé comme lui (7. Cuiro- RIS; et Geoffroy Saint-Hilaire, Mém. du Mus. d'Hist. natur., 1x), le clitoris réalise au contraire, chez le Loris, toutes les conditions d’un véritable pénis; rap- port bien remarquable, surtout quand on songe que le Loris est un Quadrumane, c’est-à-dire un des Mam- mifères que son organisation rapproche le plus de l'Homme; el d'autant plus important que l'unité de composition organique ne peut reposer sur une base solide qu’autant que l’analogie de l'organe femelle et LOR 305 de l’organe mâle est démontrée. Si, en effet, il n'y avait pas unité de composition pour tous les individus de la même espèce, comment l’admettre pour l’univer- salité des êtres? Loris GRÈLE. Loris gracilis, Geoff. St-Hil.; le Loris, Buff., xiit, xxx, p. 210; T'ardigradus, Séba. C'est la seule espèce de ce genre établi par Geoffroy Saint- Hilaire (Mag., Encycl., t. vir, 1796), sous le nom de Loris, adopté depuis par tous les zoologistes. excepté par Illiger qui l’a nommé Sfenops. — Il habile Ceylan, et le nom de Loris ou Loeris est celui que les Hollan- dais lui ont donné. Son pelage est généralement rous- sàlre ; mais il a le tour des yeux roux; une tache blan- chesur le front; le bout du museau, les côtés de la tête, la mâchoire inférieure, le dessous du col de couleur blanchâtre ; la poitrine et le ventre mêlés de blanchà- tre el de cendré; enfin, la face interne des membres et les pieds, de couleur grise, teinte de blanchâtre ou de jaunâtre. Sa taille est à peu près celle de l’Écureuil; son poil est très-fin, très-doux et laineux. Ses habitu- des sont peu connues. On sait cependant qu’il est fort lent dans ses mouvements, qu'il dort presque tout le jour, et qu’il se nourrit de fruits, d'œufs, d'insectes. G. Fischer a décrit comme une nouvelle espèce, un Quadrumane qu'on ne considère généralement que comme une variété d'âge du Loris grêle de Geoffroy. Il lui avait donné le nom de Loris Ceylanicus. Le Lo- ris du Bengale de Buffon, et quelques autres espèces nommées quelquefois aussi Loris, appartiennent au genre Nycticèbe de Geoffroy Saint-Hilaire. LORMAN. crust. L’un des noms vulgaires du Ho- mard. LORMUZE. RerT. Nom vulgaire du Lézard gris. LOROGLOSSE. Loroglossum. 80T. Le professeur Ri- chard, dans son travail sur les Orchidées d'Europe, a fait, sous ce nom, un genre nouveau pour les Satyriurn hircinum et antropophorum de Linné, placés par Swartz dans le genre Orchis. Voici les caractères du genre Loroglossuim : le calice est en forme de casque ; le labelle est allongé, à trois divisions étroites, dont la moyenne est bifide; l'éperon est très-court; le gynos- tème el l’anthère ont la même forme que dans le genre Orchis, mais les deux masses polliniques sont attachées sur un même rélinacle, renfermé dans une petite po- che, comime dans les vrais Sérapias, tandis que dans les espèces d'Orchis, qui toutes sont éperonnées, cha- que masse pollinique est insérée sur un rélinacle par- ticulier. Les espèces de ce genre ont absolument le port des Orchis. Comme eux, elles offrent deux gros tubercules ovoïdes, blancs et charnus, une tige portant des feuilles engainantes, et des fleurs disposées en un épi dense au sommet de la tige. Le Loroglossum hir- cinum, Rich., loc. cit.; Saty rium hircinum, L., croit dans les bois couverts et sablonneux, où il se fait re- connaître par son odeur de bouc extrêmement forte et désagréable. Sa tige a environ un pied et demi ou deux pieds de hauteur. Ses fleurs sont d’un vert pâle, tache- tées de pourpre. Son labelle est excessivement long el étroit; la division moyenne, qui a environ un pouce et demi de longueur, est bifide à son sommet. Le Loro- glossum antropophorum, Rich.; Satyrium antropo- 50% LOT phorum, L., est moins grand que le précédent. Il croît sur les pelouses découvertes à Fontainebleau, et dans beaucoup d’autres parties de la France. Ses fleurs sont légèrement purpurines, et leur labelle, par sa figure singulière, a quelque ressemblance avec un homme pendu. LORULE. Lorulum. por. On désigne quelquefois, sous ce nom, le thalle des Lichens filamenteux ou ra- meux. LORUM. o1s. Bande dépouillée de plumes et assez souvent ornée de vives couleurs, qui, chez certains Oi- seaux, s’élend de chaque côté de la face, depuis l’ori- | gine du bec jusqu’à l'œil. LORY. o1s. Sous-genre de Perroquets. . ce mot. LOSANGE. pois. Nom vulgaire de la Barbue, Pleu- ronectes rhombus. V. PLEURONECTE. LOSET. moLL. Adanson (Voyage au Sénég., pl. 9, fig. 35) nomme ainsi une petite Coquille qui doit ap- partenir au genre Fuseau, et que Gmelin a placée dans les Murex, sous le nom de Murex fusiformis (Syst. Nat., p. 3549, n° 88). LOSSAN Er LOSSON. ins, L’un des noms vulgaires de la Calandre du Blé. LOTALITE ou LOTALALITE. min. (Sewergin, Acles de PAcad. de Pétersbourg, t. XV, p. 483.) Variété de Diallage verte, trouvée près de Lotala en Finlande. LOTE ou LOTTE. pois. Espèce de Gade devenue le type d’un sous-genre. Ÿ. GADE. On à encore appelé Lote vivipare, la Blennie; Lote de Hongrie, le grand Silure commun ou Glanis; Lote Barbotte ou Lote fran- che, le Cobite; grande Lote, la Lingue, elc. LOTEA.ror.Ce genre, proposé par Médicuset Mœnch, ne forme plus qu’une section du genre Lotus de De Can- dolle. . LOTIER. LOTÉES. Loteæ. por. C’est le nom donné par De Cardolle, dans le second volume de son Prodromus, et dans le sixième Mémoire sur les Légumineuses, à la seconde tribu de cette famille. Elle est caractérisée par sa corolle papilionacée; ses étamines monadelphes ou diadelphes; son légume continu, uniloculaire ou rare- ment biloculaire par l’introflexion de l’urie des sutu- res; son embryon homotrope, dont les cotylédons sont planiuscules, et se développent par la germination en feuilles munies de stomates. Celte tribu contient un très-grand nombre de genres répartis en cinq sous- tribus, savoir : 1° Génistées; 2° Trifoliées; 5° Clilo- riées ; 4° Galégées; 5° Astragalées. 7. pour l’énuméra- tion des genres le mot LÉGUMINEUSES. LOTEN. 8oT. Adanson nommail ainsi un genre com- posé de toutes les espèces de Byssus de Micheli et de Dillen. Ges espèces filamenteuses font maintenant par- lie d’un grand nombre de genres distincts, dans les fa- milles des Algues et des Champignons. LOTIER. Lotus. por. Genre de la famille des Légu- mineuses, et de la Diadelphie Décandrie, L., carac- térisé de la manière suivante par Seringe (in De Candolle Prodrom. Syst. Veget., 2, p. 209) : calice tubuleux, à cinq divisions profondes; ailes de la corolle presque égales à l’élendard; carène en forme de bec; style droit; stigmate subulé; légume cylindracé ou comprimé, dépourvu d'ailes ou de bordures foliacées. LOT Ces caractères excluent du genre Lotus plusieurs plan- tes que Linné y avait réunies. C’est ainsi que le Doryc- nium de Tournefort et le T'etragonolobus de Scopoli ont été rétablis par Seringe (Loc. cit.), qui a placé dans le premier de ces genres, plusieurs espèces linnéennes de Lotus, Lelles que les Lotus rectus, græcus et hir- sutus, el, dans le second, les espèces remarquables par leurs légumes munis de bordures foliacées; telles sont les plantes que Linné nommait Lotus tetragono- lobus et Lotus siliquosus. Le genre Lolier, débarrassé de ces plantes hétéromorphes, renferme encore une cinquantaine d’espèces pour la plupart indigènes du bassin de la Méditerranée. Quelques-unes habitent d’autres contrées assez éloignées, telles que les Indes- Orientales, le cap de Bonne - Espérance, la Nouvelle- Hollande, la Nouvelle-Zélande et l'Amérique du nord. Ce sont des plantes herbacées, à feuilles palmées, trifo- lices, à stipules foliacées. Les fleurs, de couleur jaune, rarement blanchâtres ou roses, au nombre de une à six, sont portées sur des pédoncules axillaires et ac- compagnées d’une feuille florale. Seringe (Loc. cit.) a disposé les espèces de Lotus en trois sections. La première, à laquelle il a donné le nom de Krokeria , qui était employé par Mœnch comme générique, se distingue à son légume renflé, succulent, courbé, et à ses fleurs au nombre de une à deux seu- lement. Elle ne se compose que d’une seule espèce, le LOTIER COMESTIBLE, Lotus edulis, L., plante qui croît naturellement dans Je midi de l’Europe el en Égypte. Elle à des tiges légèrement couchées, velues, des feuilles à trois folioles obovales, des fleurs jaunes, axillaires , solitaires ou géminées. Leurs gousses sont tendres, succulentes, d’une saveur douce, analogue à celle des petits Pois, et se mangent dans quelques pays. Sa culture étant facile sous le climat de Paris, Bose a conseillé de l’employer pour nourrir les bestiaux et surtout les Cochons. La seconde section formait le genre Lotea de Médi- cus et Mœnch. Elle est caractérisée par son légume long et comprimé, ses fleurs presque en ombelles. On y a réuni cinq espèces dont la principale est le Lotus ornithopodioides , L., plante célèbre, en ce que c’est sur elle que Garcia découvrit le phénomène du som- meil des plantes. La troisième section, que Seringe nomme Æwlotus, a un légume long et cylindracé, des fleurs en corym- bes. Elle renferme plus de quarante espèces. LOTIER DE SAINT-JACQUES. Lotus Jacobœus, L. Sa tige est presque ligneuse , glaucescente; ses feuilles sont composées de trois folioles linéaires, mucronées, avec des slipules également linéaires; les fleurs sont supportées par des pédoncules plus longs que la feuille, disposées en corymbes; bractées linéaires; légumes cylindriques et glabres. Les corolles sont d’un pourpre noir, avec l’étendard jaunâtre. On cultive cette plante pour l’ornement des jardins, en raison de ses couleurs variées ainsi que de l'élégance de son port, mais elle exige d’être rentrée pendant l'hiver dans l’orangerie. Elle est originaire de Saint-Jacques, l’une des îles du | cap Vert. LOTIER CORNICULÉ. Lotus corniculatus, L. Cette LOT espèce est extrêmement abondante en Europe. Les di- verses stations où elle se trouve la font varier tellement qu’il est souvent très-difficile de se persuader que c’est la même plante. Dans les champs et sur le bord des routes, elle est glabre, ses tiges sont couchées et ses folioles oboyées. Dans les lieux humides, ses tiges sont velues et fistuleuses, s’élèvant à une grande hauteur. Elle a des feuilles ovales et grasses dans les localités maritimes. Enfin elle présente quelquefois des tiges filiformes et des feuilles linéaires, lancéolées. Ces di- vers états de la même plante ont été considérés comme des espèces distinctes par quelques botanistes. LoTIER FAUX-CyTise. Lotus Cytisoides, Allion., F1. Ped., n° 1156, t. 20, f. 2. Sa racine est vivace; elle produit plusieurs tiges grêles, rameuses, en partie cou- chées, longues de huit à dix pouces, couvertes, ainsi que les feuilles et les calices, de poils très-courts el blanchâtres. Les folioles sont cunéiformes, élargies et très-obtuses à leur sommet. Les fleurs sont jaunes, pé- dicellées, el portées, trois à cinq ensemble, au sommet d’un pédicule axillaire,moitié plus long queles feuilles. Cette plante croît dans les lieux arides, et sur les bords de la mer, en Provence, aux environs de Nice et dans l’île de Corse. Le nom de Lotier, corruption de celui de Laitier, est aussi donné vulgairement au Polyqala vulgaris, L. LOTO. min. Nom donné en Toscane à la poussière sablonneuse, mêlée de paillettes de Mica, qui se rassem- ble sur le bord et au fond des lagunes, dont l’eau donne par évaporation de l’Acide borique. Elle n’est que le résidu du lavage du Macigno, qui est traversé par les vapeurs aqueuses, chargées d’Acide borique. Elle est composée, suivant Klaproth, de Silice, d’Alumine, d’Oxide de Fer, de Soufre et de sulfate de Chaux. LOTOIDES. por. Sous ce nom, De Candolle ( Prour. Syst. Veget. Nat., 2, p. 156) a désigné la cinquième section du genre Cytise, à laquelle il donne les carac- tères suivants : calice dont le tube est court, obconi- que, lalèvre supérieure bipartile, l’inférieure tridentée; la corolle à peine plus longue que le calice. Cette sec- tion renferme quatre espèces qui sont des sous-arbris- seaux à tiges rameuses et couchées, à fleurs jaunes, peu nombreuses et réunies en tête; la plus remarqua- ble de ces plantes est le Cytisus argenteus, L., jolie espèce, assez commune dans les lieux incultes de tout le bassin de la Méditerranée. LOTOIRE. Lolorium. mor. Montfort, qui, dans sa Conchyliologie systématique, à proposé un très-grand nombre de genres, avait établi celui-ci, à tort, pour un démembrement des Murex de Linné que Lamarck avait établi sous ie nom de Triton. 7. ce mot. LOTONONIS. 8or. De Candolle ( Prodrom. Syst. V’eg., 2, p. 166) nomme ainsi la seconde section du genre Ononis, laquelle offre des stipules non adnées ou à peine adnées au pétiole, foliacées comme dans les Lotus; mais des étamines monadelphes comme dans les Ononis. Elle se compose de vingt-huit espèces toutes indigènes du cap de Bonne-Espérance, et dont le plus grand nombre n’appartient qu'avec doute au ;enre Ononide. 7. ce mot. LOTOR. mau. Synonyme de Raton. 7. ce mot. LOT 505 LOTORIUM. mozz. 7. LOTOIRE. LOTOS. 80or. Dans les ouvrages des naturalistes, des poëtes et des historiens de l'antiquité, il est souvent fait mention des diverses espèces de Lotos, dont les fruits servaient d'aliments. Les descriptions fort in- complètes qui en ont été données, ont néanmoins suffi pour faire voir qu’un assez grand nombre de végétaux différents entre eux avaient porté le nom de Lotos chez les anciens, et aujourd’hui on admet assez générale- ment qu’ils peuvent être rangés en trois classes, sa- voir : les Lotos arborescents, les Lotos aquatiques et les Lotos herbacés ou terrestres. Les végétaux où l’on a cru reconnaître ces divers Lotos, sont : 1o Loros EN ARBRE. Homère parle de l’arbre des Lo- tophages, dont le fruit, doux comme le miel, faisait oublier aux étrangers leur patrie. Théophraste en parle dans le même sens, et en donne la description suivante : le Lotos est de la grandeur du Poirier, ou un peu plus petit; ses feuilles découpées ressemblent à celles de l’Yeuse. Il y en a plusieurs variétés distin- guées par le fruit. Celui-ci, de la grosseur d’une fève, naît parallèlement sur les branches, à la manière des baies du Myrte, et mürit comme les grappes de Raisin en changeant de couleur. On en fait un vin qui s’aigrit au bout de trois jours. Du reste, le fruit est très-abon- dant sur l'arbre, et l’arbre lui-même est commun sur la côte de Carthage, où l’on raconte que l’armée d'O- phellus, privée de toute autre nourriture, vécut plu- sieurs jours des seuls drupes du Lotos. C’est dans l’île des Lotophages que le fruit acquiert la saveur la plus exquise; mais le bois de l'arbre, qui est noir el dont on fait des flûtes, est préférable, au contraire, dans la Cyrénaïque. (Fée, FI. de Virg., p. 82.) Athénée, qui a donné aussi une description de cet arbre, dit que son fruit porte un noyau très-petit, et prend à l’époque de sa maturité parfaite une couleur pourprée, et acquiert la grosseur d’une olive. Un passage de Polybe qui dit avoir vu l'arbre des Lotos, a commencé à mettre sur la voie pour arriver à sa détermination botanique. Le Lotos des Lotophages, est-il dit dans cet historien, est un arbrisseau rude et armé d’épines. Ses feuilles sont petites, vertes et semblables à celles du Rhamnus. Ses fruils, encore tendres, ressemblent aux baies du Myrte; mais lorsqu'ils sont mürs, ils égalent en grosseur les olives rondes, se teignent d’une couleur rougeâtre et renferment un noyau osseux. Clusius et Jean Bauhin soupçonnèrent que le Lotos des Lotophages devait être une espèce de Jujubier. Cette opinion fut ensuite adoptée par Shaw, dans son Voyage, où il en donna une figure incomplète. Mais c’est au professeur Desfon- taines , qui a visité les lieux où les anciens faisaient croitre l’arbre des Lolos, que l’on doit la confirmation de ce fait. Il a prouvé que cet arbre était véritable- ment un Jujubier, et dans le beau Mémoire qu’il a pu- blié à ce sujet (Mém. Acad. Sc., année 1788, L. 21), il l’a décrit et figuré sous le nom de Zizyphus Lotus. Cette opinion du savant auteur de la Flore Atlantique a été généralement adoptée par tous les commenta teurs et tous les auteurs qui se sont occupés d’anti quités botaniques. On a déjà trouvé, à l’article Jusu- BiER de ce Diclionnaire, la description du Zizyphus 506 LOT Lotus ; il est donc inutile de revenir ici sur les carac- tères botaniques de cette espèce. Pline parle aussi d’un autre Lotos qui croît en Italie où il porte le nom de Celtis, et dont les fruits ressem- blent à des cerises. Beaucoup d'auteurs pensent que le naturaliste de Rome a voulu désigner ainsi l'arbre que les modernes ont appelé Celtis australis, el dont les fruits ont une saveur acerbe et peu agréable. 20 LOTOS AQUATIQUES. On en distinguait trois espèces qui croissaient dans les eaux du Nil. Ces plantes étaient en grande vénération chez les Égyptiens, qui en ornaient leurs édifices et en paraient le front de leurs divinités. L'une de cesespèces, que lesanciensappelaient Cyamus Egyptiacus et qu'Hérodote désigne sous le nom de Lis rosé, avait une racine épaisse, charnue, qui servait d’a- liment. Sa fleur, rose, était deux fois plus grande que celle du Pavot; son fruit, que l’on comparait à un rayon circulaire de miel, renfermait, dans des alvéoles creusées à sa face supérieure, une trentaine de fèves arrondies, propres à servir d’aliment. Il est impossible de ne pasreconnaître dans cette description le Nelumbo, Nymphæœa Nelumbo, L., ou Nelumbium speciosum, Willd. Mais cette espèce n'existe plus dans les eaux du Nil; elle en a disparu, et n’y forme plus ces masses de verdure, au milieu desquelles les habitants des rives du Nil allaient respirer un air frais et parfumé. Aujour- d'hui le Nelumbo ne se trouve plus que dans l'Inde. Une seconde espèce de Lotos est celle que les anciens appelaient simplement Lotos. Sa racine, dit Hérodote, est tubéreuse et charnue; ses fleurs sont grandes, blan- ches, et ressemblent à celles du Lis. Au coucher du 50- leil, on la voit se fermer et souvent s’enfoncer sous les eaux, pour ne se remontrer qu’au retour de cet astre. Son fruit est semblable à celui du Pavot et renferme une {rès-grande quantité de graines que l’on mangeet dent on fait une sorte de pain. Cette espèce ne saurait être confondue avec la précédente; elle en diffère et par la forme de sa racine, la couleur de sa fleur, la structure de son fruit. Tout indique que c’est le Nyrmn- phœa Lotus de Linné, qui croit encore dans les eaux du Nil, et dont la racine, la fleur et le fruit s'accordent parfaitement avec ce que les anciens nous ont transmis de leur Lotos. Enfin une troisième sorte de Lotos aqua- tique est celle que les Arabes désignent sous le nom de Linoufar, d’où l’on a fait le nom français de Nénuphar, qui a été donné au genre Nymphæa. Cette espèce crois- sait également dans le Nil. Elle se distingue de la pré- cédente par ses feuilles non dentées, ses fleurs plus petites el d'une belle teinte bleu de ciel. C’est à cette espèce que Savigny a donné le nom de Nymphœæa cœæ- rulea. 50 LoTos TERRESTRE. Dans plusieurs passages de l’I- liade et de l'Odyssée, Homère parle d'un Lotos exis- tant partout dans les campagnes, et qu’il dit servir de nourriture aux chevaux d’Achille et aux bœufs dé- robés par Mercure. Dioscoride, Galien et Paul d'Égine disent que ce Lotos à des feuilles trifoliées, et qu’il se rapproche beaucoup du Cytise. C’est done parmi les plantes dont les botanistes ont formé la famille des Lé- gumineuses, qu’il convient de reconnaître le Lotos tri- folié d’Homère. Mais comme cette famille est extrême- D À Cu à 20 A LOU ment nombreuse en espèces, et que parmi elles un très-grand nombre offre ce caractère de feuilles trifo- liées, il est assez difficile d’arriver à une détermination rigoureuse de celte espèce. Aussi quelques-uns ont cru que ce Lotos était le Medicago falcala, d'autres le Lo- tus corniculatus, enfin plusieurs pensent, avec Spren- gel et Fée, que c’est le Melilotus officinalis, qui en effet est commun partout et forme un excellent fourrage. Telle est l'énumération rapide des principales espèces de Lolos des Anciens. Ceux qui désireront des détails plus circonstanciés sur ce point de botanique ancienne, pourront recourir aux ouvrages de Sprengel et surtout à la Flore de Virgile, par Fée. LOTTE. pois. /’. LoTE. LOTUS. 2oT. /”. LOTIER, JUJUBIER, LOTOS et NÉNUPHAR. LOUBINE. pots. L'un des noms vulgaires du Centro- pome Loup. LOUCHE. pois. Labrus luscus, L. Espèce du genre Labre. }.ce mot. LOUCHIN. crusr. L'un des synonymes vulgaires de Cloporte. 7. ce mot. LOUFO. Bor. Synonyme vulgaire de Lycoperdon. 7. ce mot. LOUETTE. o1s. Synonyme vulgaire d’Alouette. LOUICHEA. 8oT. Ce nom a été donné par l'Héritier à une plante rapportée d'Afrique par le professeur Louiche Desfontaines, et que Linné avait autrefois ré- unie au Camphorosma. Elle forme effectivement un genre très-distinct et même très-éloigné de celui-ci; mais Forskahl ayant décrit antérieurement ce même genre sous le nom de Pteranthus, qui a été adopté, on ne peut se dispenser de lui donner la préférence. V. PTÉRANTHE. LOUIRO. mam. Synonyme vulgaire de Loutre. LOUISE. 1Ns. (Geoffroy.) 7. AGRION. LOUP. Lupus. mau. Espèce du genre Chien. On appelle Loup doré le Chacal, et Loup noir, deux autres espèces du même genre. Le Lynx, du genre Chat, a été quelquefois nommé fort improprement Loup cer- vier ordinaire, l’une des espèces. LOUP-MARIN. mam. Ce nom a été donné à plusieurs espèces de Phoques. LOUP-DE-MER. pois. Espèce d’Anarhique. Perche du genre Centropome, aussi appelée Loubine. Les pê- cheurs nomment aussi quelquefois Loups, les vieux Brochets. LOUP-TIGRE. mam. L'un des noms vulgaires de la Hyène tachetée. LOURADIA. Bot. Pour Lavradia. V. LAVRADIE- LOURÉE. Lourea. Bot. Necker (Ælem. Bot., n° 1518) est le premier auteur qui ait proposé ce genre de la fa- mille des Légumineuses et de la Diadelphie Décandrie, L. Mœnch lui donna plus tard le nom de Christia. Des- vaux et De Candolle l’ont adopté sous le nom donné par Necker, et en ont ainsi tracé les caractères : calice campanulé, persistant, à cinq divisions peu profondes, égales, étalées, renflées et enveloppant le fruit après la fleuraison ; corolle papilionacée dont l’étendard est en cœur renversé, et la carène obtuse; élamines dia- delphes ; légume composé de cinq à six articles plans, monospermes, réunis à la suite les uns des autres, el LOU cachés dans le calice. Ce genre est un démembrement du grand genre Hedysarum de Linné. Il a beaucoup de rapports d’une part avec le genre Desmodium qui a été également séparé des Hedysarum, et de l’autre avec le genre Snithia qui se rapproche beaucoup des Eschinomene. Il se compose de trois espèces que l’on ne fera qu’indiquer, savoir : 1o Lourea Vespertilio- nis, Desv., Hedysarum Vespertilionis, Lin. fils et Jacq., Ze. rar. 5, t. 566; 2 Lourea obcordata, Desv., ou Hedysarum obcordatum , Poiret; 5° Lourea re- niformis, DC., ou Hedyÿsarum reniforme, Loureiro. Ces plantes croissent dans la Cochinchine et dans les îles de l’Archipel indien. Dans l'ouvrage que le profes- seur De Candolle a publié récemment sur les Légumi- neuses, le genre Lourea fait partie de la tribu des Hédysarées. Jaume Saint-Hilaire (Bull. de la Soc. Philom., dé- cemb. 1812) a donné les caractères d’un genre Lourca qui n’est point celui de Necker, et dont il a depuis converti le nom en celui de Moghania ; mais ce genre rentre, comme section et sous le nom d’Ostryodium, dans le genre Ælemingia de Roxburgbh. /”. ces mots. LOUREIRE. Loureira. Bot. Genre de la famille des Euphorbiacées, de la Diæcie Octandrie de Linné, of- frant pour caractère essentiel : des fleurs dioïques ; un calice à cinq divisions profondes; une corolle campa- nulée, à cinq lobes; de huit à treize élamines, adhéren- tes par leur base, accompagnées de cinq glandes; dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur, environné de cinq glandes; un style bifide au sommet ; des stigmates lamelleux, échancrés ou bifides. Le fruit est une cap- sule à deux coques et à deux loges monospermes. LOUREIRE A FEUILLES EN COIN. Loureira cuneifolia, Cavan., Zcon. rar., 5, p. 17, tab. 429; Mozinna spa- thulata, Orteg, Dec., 8, p. 105, tab. 13. Arbrisseau d'environ trois pieds de haut, dont les rameaux sont pendant(s, d’un brun cendré, distillant une liqueur transparente, qui s’épaissit à l'air; les feuilles sont al- ternes ou fascieulées, rétrécies en pélioles, en forme de coin, longues d’un pouce et demi, entières, obluses, quelquefois à trois lobes, munies de stipules rougeà- tres, caduques, subulées; les fleurs sont pédoneulées, placées entre les feuilles, fasciculées dans les mâles ; les femelles presque sessiles, solitaires ou géminées ; les divisions du calice un peu velues dans les femelles, souvent bidentées ; la corolle est d’un blanc rougeûtre, à lobes réfléchis, un peu velus; les filaments, de cou- leur purpurine, portent des anthères jaunes et ovales; les capsules sont à une ou deux coques ovales, de la grosseur d’une amande. Gette plante croît à la Guade- loupe. LOUREIRE GLANDULEUSE. Loureira glandulosa, Ca- van., Icon. rar., 5, p. 18, tab. 450; Mozinna cor- data, Orteg, Dec., 8, p. 107. Arbrisseau d'environ quatre pieds, qui distille une liqueur jaunâtre; les feuilles sont pétiolées, allernes, ovales, en cœur, aiguës, luisantes en dessus, d’un vert foncé, losïgues d'un pouce et plus, garnies à leur circonférence de glandes pédicellées et munies de deux ou trois stipu- les caduques, glanduleuses, sétacées ; les fleurs mâles sont presque paniculées, situées dans la bifurcation LOU 507 des rameaux : les femelles solitaires ou géminées; les divisions du calice sont lancéolées, glanduleuses; le style est bifide, à quatre stigmates; le fruit est une cap- sule à deux coques. Cette espèce croît à la Guadeloupe. LOUTRE. Lutra. mam. Genre de Carnassiers appar- tenant à la famille des Vermiformes, et l’un de ceux qui composaient le grand genre Mustela de Linné. Il se trouve en effet, sous {ous les rapports, très-voisin des Martes et des Mouffettes, malgré les modifications très-remarquables que présentent diverses parties de son organisation, et particulièrement l'appareil de la locomotion. Les Loutres ont à l’une et à l’autre mà- choires le même nombre de dents,savoir : six incisives, deux canines et dix mächelières, sur lesquelles on compte six fausses molaires, deux carnassières, el (ce qui forme un des caractères généraux de la famille des Vermiformes) deux tuberculeuses. Toutes ces dents, et surtout les incisives el les canines, sont très-sem- blables pour leurs formes à celles des Martes et des Mouffettes; néanmoins comme tous les genres voisins ont généralement, à cause du nombre différent de leurs fausses molaires, trente-deux, trente-quatre ou trente-huit, mais non pas trente-six dents, le système de dentition des Loutres leur est exclusivement propre, et peut servir à caractériser le genre. Au reste, quel- ques dents ont aussi des formes particulières; les car- nassières supérieures présentent à leur partie interne un {alon considérable, et on voit de même un tubereule très-Ctendu en arrière des inférieures. En somme, comme l’a remarqué Fr. Cuvier, « le système de den- tition des Loutres est celui des Martes, modifié par le grand développement de la partie de ce système, qui a pour fonction detriturerles aliments, et non de les cou- per; c’est-à-dire que ce développement caractérise des animaux moins carnassiers el plus frugivores que les Maries. » On sait en effet que les Loutres peuvent se nourrir de substances végétales, et, par exemple, d’her-- bages et de jeunes branches d'arbres, quelle que soit la croyance populaire à cet égard. Les organes de la locomotion sont de même, pour l'essentiel, semblables à ceux des Martes, et présen- tent en général les mêmes caractères, mais avec beau- coup plus d’exagération. Les membres sont d'une ex- trême brièvelé; chez un individu de près de deux pieds de long, le fémur et les os de la jambe n’excè- dent pas trois pouces ; et encore les Loutres, d’après l'expression usitée en histoire naturelle, sont-elles véritablement empétrées. Au contraire le corps est d’une extrême longueur, et tellement qu’il n’est aucun genre qui mérite mieux le nom de Vermiforme. Les doigts sont, comme chez les Marles, au nombre de cinq à chaque pied ; mais ils sont réunis sur toute leur longueur (excepté chez la Loutre du Cap) par une large el forte membrane; caractère qui ne se retrouve parmi les Carnassiers que chez les seuls Phoques, quoiqu’on l'ait aussi attribué par erreur à la Marte Vison. Enfin la queue, ordinairement de moitié environ moins lon- gue que le corps, et quelquefois beaucoup plus courte, est toujours aplatie horizontalement, comme chez tous les Mammifères aquatiques. Elle est, dans son entier, revêlue de poils plus rudes et moins longs que ceux du 508 LOU corps. Ceux-ci sont de deux sortes : les uns soyeux, luisants, assez longs, ordinairement de couleur brune; les autres laineux, plus courts, plus abondants, plus fins, ordinairement de couleur grisâtre. Quelques Lou- tres, et particulièrement l’espèce indienne, décrite par Fr. Cuvier sous le nom de Barang, ont le poil assez rude : d’autres, au contraire, et surtout la Loutre du Kamtschatka, ont une fourrure que sa douceur et sa finesse rendent extrêmement précieuse. Les mousta- ches sont formées, dans le plus grand nombre, de longs poils blancs ou blanchâtres : et presque toutes les es- pèces ont aussi un mufle plus ou moins développé. La langue est assez douce, et l'oreille toujours simple el très-petite. Les pattes antérieures sont entièrement nues en dessous ; mais à celles de derrière, le talon se trouve couvert de poils. Les mamelles sont, du moins chez la Loutre commune, au nombre de quatre : elles sont très-peu apparentes, si ce n’est à la fin de la ges- tation et pendant l'allaitement. L’os pénial, comme chez les Martes, existe assez développé chez le mâle; et le clitoris contient de même un os chez la femelle. C’est encore un caractère commun aux Loutres et à toute la famille des Vermiformes, d’avoir deux petites glandes situées près de l’anus, et qui sécrètent une li- queur fétide. Enfin le crâne, dans son ensemble, est élargi et déprimé, surtout à la partie postérieure, et, quoique semblable par ses principaux caractères à ce- lui des Martes, il rappelle aussi, sous plusieurs rap- ports, celui de certains Phoques. Au reste, on pour- rait faire la même remarque à l'égard de toutes les autres parties de l’organisation. Ainsi se trouve liée avec la grande série des Carnassiers terrestres celle de ces Carnassiers amphibies si souvent rapprochés des Cétacés. L'allongement extrême du corps chez la Loutre, l’aplatissement de sa queue, et surtout la large palma- ture de ses pieds, sont autant de caractères qui indi- quent un animal aquatique. En effet, la Loutre, qui ne marche qu'avec peine et très-lentement, nage au con- traire avec la plus grande facilité, plonge très-bien, et peut, dit-on, demeurer longtemps sous l’eau. Elle passe même, en quelques lieux, pour un véritable am- phibie, fable qui n’avait pas même besoin d’être démen- tie, et que Buffon s’est donné la peine de réfuter, en remarquant que la Loutre respire à peu près comme tous les animaux terrestres, et que si même il lui ar- rive de s’engager dans une nasse à la poursuite d’un Poisson, on la trouve noyte. Elle se nourrit en effet de préférence de Poissons, et en détruit une grande quantité. Aussi est-elle très-redoutée des pêcheurs qui lui attribuent une intelligence et une industrie pres- que surnaturelles. Dans ses pêches, elle commence toujours, disent-ils, par remonter contre le courant, afin de n’avoir plus qu’à le suivre, lorsqu'elle revient à son gite, chargée de proie et déjà fatiguée. Ce gite est tout simplement la fente d’un rocher ou la cavité d’un arbre, où elle se fait ordinairement un lit de feuilles sèches : on en a même vu quelquefois, suivant la re- marque de Buffon, se retirer dans des piles de bois à flot- ter, ce qui ne doit nullement étonner. La Loutre, qui eraintpeule froid etl'humidité, préfère en effettoujours ; TUE LOU le trou le plus voisin de la rivière où elle a coutume de pêcher, habitude dont on trouve la cause dans son organisation qui lui rend la marche si pénible. On sait de même combien les Phoques, pour lesquels la marche est encore beaucoup plus difficile, préfèrent, pour leur retraite, les lieux les plus voisins de la mer. La Loutre est, dit-on, assez docile pour qu’on soit, en plusieurs lieux, parvenu à la dresser à pêcher au profit de ses maîtres, et à rapporter fidèlement sa proie. Buffon au contraire a plusieurs fois essayé d'élever en domesti- cité et d’apprivoiser de jeunes individus, sans y avoir jamais réussi. « Ils cherchaïent toujours à mordre, dit-il, même en prenant du lait, et avant que d’être assez forts pour mâcher du Poisson ; au bout de quel- ques jours ils devenaient plus doux, peut-être parce qu’ils étaient malades et faibles ; et loin de s’accoutu- mer à la vie domestique, ils sont tous morts dans le premier âge. » Il faut cependant bien se garder de con- clure que toute semblable tentative doive rester de même sans succès : il n’est point d’être que l'Homme ne puisse, avec plus ou moins de peine, façonner à son joug. Toutes les Loutres ont à peu près le même pelage; toutes sont d’un brun plus ou moins foncé en dessus, d’un brun plus clair en dessous, et surtout à la gorge qui est même quelquefois presque blanche; aussi la distinction des espèces du genre est-elle très-difficile. On n’a même cru pendant longtemps qu’à l’existence de trois seulement; mais dans ces derniers temps, les envois faits de divers points du globe, par plusieurs voyageurs, et particulièrement du cap de Bonne-Espé- rance, de l'Inde et des deux Amériques, par Delalande, Duvaucel, Diard, Leschenaull de la Tour, Auguste de Saint-Hilaire et Lherminier, ayant fait connaître non- seulement les pelleteries, mais en même temps les sque- lettes ou du moins les crànes d’un grand nombre de Loutres, il a été facile de se convaincre qu’il existe un assez grand nombre d'espèces qu’avaient fait con- fondre la ressemblance de leur pelage et le peu de pré- cision des seules descriptions qu’on en avait possédées jusqu'alors. Fr. Cuvier croit même pouvoir, au moyen de ces précieux matériaux, établir jusqu’à onze espèces, dont une appartiendrait à l'Europe, trois à l'Amérique méridionale, trois à l'Amérique septentrionale, trois aux Indes orientales, et une au sud de l'Afrique. LOUTRE D'EUROPE. Lutra vulgaris, Erxl.; Muslela Lutra, L. Elle a deux pieds de long ; elle est en des- sus d’un brun foncé, en dessous d’un gris brunâtre, avec la gorge et l’extrémité du museau d’un grisâtre clair. La couleur de la gorge se fond insensiblement et se nuance avec celle du dessus du corps. On a trouvé quelquefois des individus dont le pelage était varié de petites taches blanches, qu’on a regardées comme l’ef- fet de la maladie albine. C'est cette variété que Desma- rest a décrite, dans sa Mammalogie, sous le nom de Lutra vulgaris variegata, d'après un bel individu qui fut pris à l’Ile-Adam, et que possède le Muséum de Paris. Celte espèce entre dans le rut en hiver; la fe- melle met bas, au printemps, trois ou quatre pelits qui se séparent d'elle au bout de deux mois environ. Sa chair est peu estimée parce qu'elle conserve un goût L 0 U désagréable de Poisson; sa fourrure, employée à divers usages, l’est surtout depuis quelques années dans le commerce de la chapellerie. L'espèce qui se trouve ré- pandue dans toute l’Europe, et qu’on croyait même habiter aussi l'Inde et l'Amérique, était très-bien con- nue des anciens, comme on le voit par divers passages d’Hérodote et d’Aristote. On ne peut en effet douter que l'Enhydris des Grecs ne soit la Loutre, surtout depuis la découverte de la Mosaïque de Palestrine où se voient représentés deux individus à côté desquels se trouve placé le mot Ænhydris. LOUTRE D'AMÉRIQUE. G. Cuv.; Lutra Brasiliensis, Geoff. St-Hil.; Mustela lutris Brasiliensis, Gm. Cette espèce, qui est la Saricovienne de Geoffroy et de plu- sieurs auteurs, habite l'Amérique méridionale, et parait exister aussi dans le sud de l'Amérique septentrionale: elle est plus grande que la Loutre d'Europe; son pelage est généralement d’un brun fauve, un peu plus clair sur la tête et le col, plus foncé vers l'extrémité des membres et de la queue, avec la gorge et l'extrémité du museau d’un blanc jaunâtre. Cetle espèce n’a point de véritable mufle; seulement les narines sont nues sur leur contour. Ses habitudes sont peu connues, et le peu de détails que donnent sur elle les voyageurs, peu- vent tout aussi bien être rapportés aux autres Loutres de l'Amérique méridionale. LouTRE pu Cuiri. Lutra Chilensis, Bennett. Son pelage supérieur est d’un brun vineux foncé, l’infé- rieur est un peu plus pâle. Sa queue est d’un brun noi- râtre, et sa longueur atteint à peu près la moitié de celle du corps, qui est d'environ vingt pouces. LOUTRE DU KAMTSCHATKA. Geoff. St-Hil.; Lulra mna- rina, Erxl.; Lutra lutris, Fr. Cuv.; Mustela lutris, L. Elle a presque trois pieds et demi de longueur; sa queue, proportionnellement plus courte que dans les autres espèces, n’a qu’un pied trois pouces. Elle est gé- néralement d'un beau brun marron lustré, dont la nuance varie suivant la disposition des poils, avec la tête, la gorge, le dessous du corps et le bas des mem- bres antérieurs d’un gris-brunâtre, argenté. La magni- fique fourrure de cette espèce est principalement com- posée de poils laineux, surtout à la partie supérieure du corps. Sa douceur, son moelleux, son éclat en font l’une des plus précieuses pelleteries qui soient répan- dues dans le commerce; elles sont surtout recherchées dans la Chine et le Japon où les Russes el les Anglais en transportent annuellement un grand nombre. La Loutre du Kamtschatka habite, outre celte contrée, la partie la plus septentrionale de l'Amérique, et plusieurs îles ; elle se tient le plus souvent sur le bord de la mer, et non pas, comme les autres espèces, à portée des eaux douces. Les voyageurs rapportent que, dans cette es- pèce qui vit par couple, la femelle ne met bas qu’un seul petit, après une gestation de huit à neuf mois. On ne sait si la Loutre de Steller doit être rapportée à cette espèce à laquelle elle ressemblerait par les couleurs de son pelage, tandis qu’elle aurait un système dentaire tout particulier. On connaît aussi fort incomplétement le Carnassier décrit sous le nom de Mustela Hudso- nica par Lacépède, et qui habite le Canada. Cet ani- mal, que sa grande taille ne permet pas de confondre LOU 509 avec la Loutre du Canada de Fr. Cuvier, pourrait bien n'être également que la Loutre du Kamtschatka ; telle est du moins l'opinion de Desmarest (Mammalogie) et de Harlan (Fauna Americana). LOUTRE pu Car. Lutra inunguis, Guy. Celte Loutre, qui a été rapportée du pays des Hottentots par Dela- lande, estencore uneespèce bien distincte à tous égards, et qu’on doit même considérer comme formant dans le genre une section particulière, à cause des caractères fort remarquables que présentent les pieds. Les doigts gros et courts sont très-peu palmés, surtout aux mem- bres antérieurs; ils sont d’ailleurs de grandeur fort in- égale, etles deux plus longs,le deuxième et le troisième, ont leur première phalange réunie. Enfin les ongles manquent partout, si ce n’est aux deux grands doigts du membre postérieur, où même ils n'existent que très- rudimentaires. Celle espèce tout à fait anomale se trouve, comme on le voit, rendue plus terrestre par l’imperfection de sa palmature : les membres sont aussi moins allongés, et le corps un peu plus raccourci pro- portionnellement. On sait cependant par Delalande qu'elle vit à peu près à la manière des autres Loutres, et se nourrit comme elles de Poissons et de Crustacés. Elle est plus grande que l'espèce d'Europe, mais lui res- semble d’ailleurs assez bien par son système dentaire, et même par les couleurs de son pelage généralement d'un brun châtain, avec l'extrémité du museau el la gorge blanches. LOUTRE BARANG. Lutra Barang, Fr. Cuv. Elle habite l'Inde, et particulièrement Java et Sumatra, d'où elle a été envoyée par Diard et Duvaucel. Elle a un pied huit pouces de long; la queue a huit pouces; elle se reconnaît assez bien par son pelage rude, brun sale en dessus, avec la gorge d’un gris brunâtre, qui se fond avec le brun du reste du pelage : les poils laineux sont d’un gris-brun sale. LOUTRE SIMUNG; on pourra la nommer Lutra pers- picillala, si elle doit réellement être distinguée des autres Loutres de l'Inde. Cette espèce a élé indiquée par Raffles (Cat. des Mamm. de Sumatra, Tr. Linn. de Londres, t.xr11), et Fr. Cuvier pense qu’on peut lui rap- porter une jeune Loutre envoyée par Diard. Cet indi- vidu est d’un brun foncé, plus clair et un peu roussâtre en dessous, avec le tour des yeux, les côtés de la tête el la gorge blanchâtres, le menton blanc. Dans l’état adulte, la Loutre Simung se distingue encore de la Lou- tre Barang par sa taille plus considérable. LOUTRE NiIRNAIER Où NiR-Nayre. Lutra Nair, Fr. Cuv. Elle habite aussi l'Inde, et a été envoyée de Pon- dichéry par Leschenault; elle a deux pieds quatre pou- ces, sans compter la queue qui a un pied cinq pouces; son pelage est d’un châtain foncé en dessus, plus clair sur les côtés du corps, d’un blanc roussâtre en dessous, sur la gorge, les côtés de la tête et du col et le tour des lèvres; le bout du museau est roussâtre; deux taches à peu près de la même couleur sont placées l'une en dessus, l’autre en dessous de l'œil. LOUTRE DE LA TRINITÉ. Lutra insularis, Fr. Cuv. Elle a été envoyée de la Trinité par Robin; ses poils sont courts et très-lisses : elle est d’un brun clair en dessus. blanc-jaunâtre en dessous, sur les côtés de la 510 LOX tête, la gorge et la poitrine. Cette Loutre a deux pieds trois pouces ; la queue a un pied six pouces. LOUTRE DE LA GUIANE. Lutra enudris, Fr. Cuvy. Elle a trois pieds et demi avec sa queue qui forme le tiers de celte longueur; elle est d’un brun très-clair, surtout en dessous, avec la gorge et les côtés de la face presque blancs. LOUTRE DE LA CAROLINE. Lutr'a lataxina, Fr. Cuv. Elle est un peu plus grande que la précédente : elle est d’un brun noirâtre en dessus, d’un brun moins foncé en dessous, avec la gorge, l'extrémité du museau et les côtés de la tête grisâtres. De la Caroline du sud. LOUTRE pu CaNapa. Lutra Canadensis, Fr. Cuv. Elle n’est connue que par sa tête osseuse qui ressemble beaucoup à celle de la Loutre d'Europe, dont elle diffère cependant à quelques égards, el surtout en ce que, vue de profil, elle suit une ligne plus inclinée surtout dans sa partie antérieure. Au reste, le crâne de la Lou- tre du Canada ressemble beaucoup aussi à celui de l’es- pèce précédente. On a aussi rapporté aux Loutres quelques espèces qui doivent être placées, et qui ont déjà été reportées dans d’autres genres. Tels sont le Yapock qui a, en effet, les pieds palmés comme les Loutres, mais qui est un véri- table Didelphe, 7. ce mot; la Loutre à bandes, Lutra viltata, d'Edmondstone, qui n’est autre chose que le Glouton grison, F. ce mot. On a aussi donné le nom de Loutre d'Égypte à l'Ichneumon. F. CivetrE-Man- GOUSTE. LOUVAREAU. Luvarus. pois. On trouve ce genre établi par Raffinesque, mentionné et figuré dans son Indice d’Ithiologia Siciliana, p. 39, pl. 1, f.1;et autant qu’on en peut juger par le dessin incomplet qui représente ce Poisson de la Méditerranée, il aurait de très-petites ventrales situées sous les pectorales, à neuf rayons, une dorsale étendue sur la moitié postérieure jusqu’à la queue, à quatorze rayons, l’anale du même nombre, et parfaitement opposée en dessous, une petite adipeuse comme les Scombres, vers l’insertion d’une caudale fourchue. Les opercules sont dépourvus de toute dentelure, et l’on ne distingue aucune dent dans une bouche grossièrement représentée. Ce genre fail partie de l’ordre des S£romatini de l’auteur. Il ne con- tient qu’une espèce nommée Luvarus imperialis, Pois- son de cinq pieds de long. LOUVE. mau. Femelle du Loup. 7. CHiEN. LOUVETEAU. mau. Le petit du Loup. 7. CHIEN. LOUVETTE ou PHALÈNE LOUVETTE. ins. Nom vul- gaire de l’ÆZepialus lupulinus, dont la chenille vit sur le Houblon. F. HÉPIALE. LOVELY. ors. Espèce du genre Gros-Bec. 7. ce mot. LOWANDO. mam. Synonyme de Tartarin. 7. CYNo- CÉPHALE €t MACGAQUE. LOWÉE. Lowœæa. 80T. V. HULTHÉMIE. LOXANTHE. Loxanthus. Bot. Genre de la famille des Acanthacées , institué par le professeur Nées van Esenbeeck, pour un arbrisseau de l'Inde, qu’il a décrit dans le Recueil des plantes rares de l'Asie, publié par Wallich, vol. 5, pag. 89. Les caractères de ce genre sont : calice court, à cinq divisions égales ; corolle hy- pogyne, coriace, à tube recourbé, à limbe oblique, LOX partagé en cinq découpures, dont la moins élevée est plus profondément délachée. Les étamines sont insé- rées au tube de la corolle ; deux seulement sont fertiles et leurs anthères offrent deux loges égales, parallèles etmutiques; lesétamines stériles n’ont point d’anthères; elles sont très-courtes et subulées. Ovaire biloculaire et multiovulé; style simple; stigmate bifide. Le fruit consiste en une capsule biloculaire, polysperme, à deux valves déhiscentes par le milieu; les semences sont sus- pendues aux rétinacles. Le Loxanthe est un brillant ar- brisseau à rameaux tétragones, à feuilles opposées, oblongo-cunéiformes, très-entières, glabres; les fleurs sont rassemblées en un thyrse terminal; leurs pédon- cules sont bifides, accompagnés de très-petitesbractées. LOXANTHÈRE. Loxæantherus. 8oT. C'est-à-dire an- thères obliques ; ordinairement elles sont insérées par le milieu de leur dos, à l’extrémitéinfléchie du filament. Le docteur Blume avait institué sous le nom de Loxanthera, un genre nouveau de la famille des Lo- ranthacées, pour un arbre découvert par lui dans les forêts de l’île de Java; mais cet arbre, examiné avec tous les soins possibles par De Candolle, ne lui a paru différer des Loranthes que par la courbure de l’extré- mité supérieure des filaments qui, en outre, ne sont point atténués, mais dilatés. Or, ce caractère ne pou- vait suffire qu’à former un groupe isolé dans le genre Loranthus, et c’est à quoi s’est borné le professeur De Candolle. LOXIA. o1s. 7. Lox1E£. LOXIDIUM. or. Ce nom, donné par Ventenat(Decad. Gen. Nov.) à un genre de Légumineuses, est postérieur à celui de Swainsona proposé par Salisbury et adopté par R. Brown et De Candolle. #7. SWAINSONE. LOXIE. Loxia. os. Plusieurs ornithologistes ont restreint le nom de Loxie à l’une des divisions du genre Gros-Bec; et d’autres se rangeant à l’avis de Tem- minck, ont pensé qu’il était plus convenable de l’appli- quer exclusivement aux Oiseaux connus vulgairement sous la dénomination de Bec-Croisé. Cette dernière opi- nion ayant prévalu, les caractères du genre Loxie ont été déterminés ainsi qu’il suit : bec médiocre, fort, très-comprimé; les deux mandibules également cour- bées, crochues; leur extrémité se croisant ; narines la- térales, arrondies, placées vers la base el cachées par des soies dirigées en avant; trois doigts en avant, di- visés, un en arrière; ailes médiocres : la première ré- mige la plus longue; queue fourchue. Dans {ous les pays où croît spontanément le Pin, se trouvent les Becs- Croisés; c’est de la graine de cet arbre qu’ils tirent leur principale nourriture; ils savent disséquer avec beau- coup d’adresse le cône ligneux, et n’y laissent aucun vestige de l’'amande favorite. Lorsque ce mets vient à leur manquer, ils se jettent indifféremment sur toutes les graines que peuvent leur fournir les plantes dessé- chées, qui font la triste parure des crêtes arides. Ces Oiseaux recherchent de préférence les régions boréales, et c'est même au milieu des frimats qu'ils se livrent à ces élans d'amour, pour lesquels la plupart des autres êtres attendent le retour des feux du printemps. Ils éla- blissent leur nid dans les Sapins touffus; il est arliste- ment construit avec de petites buchettes qui envelop- sax À LOX pent le moelleux duvet ; ils y pondent quatre ou cinq œufs d’un gris verdâtre, irrégulièrement (achetés de brun-rougeûâtre. LoxIE PERROQUET DES SApiNs. Zovia Pyltiopsitac- cus,Bechst; Loxia curvirostra major, Gmel., Frisch, t. 11, fig. 2. Bec très-fort, très-courbé, large de sept lignes à sa base, plus court que le doigt du milieu, la pointe croisée de la mandibule inférieure ne dépassant point le bord supérieur du bec. Le mâle adulte a les couleurs principales d’un cendré olivâtre; des taches brunes, bordées de cendré sur la tête; le croupion d’un jaune verdâtre, qui est aussi la couleur de la poitrine et du ventre, mais nuancé de grisâtre; les rémiges et les rectrices d’un brun noirâtre, liserées de cendré-oli- vâtre; les rectrices caudales brunes, avec une large bordure plus claire. Les jeunes de l’année sont d’un céndré brun sur les parties supérieures, avec des taches d'un brun plus foncé sur la tête et le dos; les parties inférieures sont blanchâtres, avec des taches longitu- dinales brunes; le croupion et les tectrices caudales supérieures sont jaunâtres. Après leur première mue, suivant qu’elle est plus avancée, toutes les parties du corps sont d’un rouge ponceau; les rémiges et les rec- trices noirâtres, liserées de rougeûtre. La femelle dif- fère peu du jeune; elle a les parties supérieures d’un cendré verdâtre, avec de grandes taches brunâtres, la gorge et le cou d’un gris nuancé de brun; le croupion jaunâtre; l'abdomen et les lectrices caudales inférieu- res blanchâtres ; une grande tache brune sur la queue. Longueur, sept pouces. LOXIE PERROQUET DES PINS Ou LOXIE COMMUNE. Loria curvirostra, L., Buff., pl. enl. 218. Bec long, faible- ment courbé, large à sa base de cinq lignes, de la lon- gueur du doigt du milieu; la pointe croisée de la man- dibule inférieure dépassant le bord inférieur du bec. Le mâle adulle est d’un cendré verdâtre, avec le front et les joues gris, tachetés de jaunâtre et de blanchâtre; le croupion jaune, les parties inférieures jaunâtres ; l'abdomen gris tacheté; les rémiges et les rectrices noirâtres, liserées de verdâtre. Les jeunes ont les par- ties supérieures d’un gris brun, nuancé de verdâtre ; les parties inférieures blanchâtres, avec des taches lon- gitudinales brunes et noires. Après la première mue, ils sont d’un rouge de brique, plus ou moins teints de verdâtre, et ont une grande tache brune sur les tec- trices caudales inférieures, qui sont blanches. La fe- melle ressemble au jeune, son plumage se nuance de teintes verdâtres et jaunâtres. Longueur, six pouces. LOXILE FALCIROSTRE. Loxia falcirostra,Lath. Le mâle adulle est d’un gris verdâtre ; il a deux bandes trans- versales sur les ailes, et la queue très-fourchue. Les jeunes, jusqu’à l’âge de deux ans, ont le plumage d’un rouge de laque. Longueur, trois pouces. Amérique sep- tentrionale. LOXIE DE SIBÉRIE, Vieill.; Loæia Sibirica, Lath. Cet Oiseau, décrit par Pallas, €. viix, n° 55, quoique con- sidéré par Vieillot comme un Bec-Croisé, doit être placé parmi les Gros-Becs. LOXIE A BANDES BLANCHES. Loæia tœnioptera, Glog., Isis,'t. xx. Cet Oiseau, mentionné d’abord par Rœmer el Schinz, puis figuré par Naumann, est considéré par LOX 511 cet ornithologiste comme une variélé du Bec-Croisé ordinaire. Gloger se croit fondé à l’établir comme es- pèce distincte, qu’il décrit de la manière suivante : deux bandes transversales, d’un blanc de neige, larges d’une à trois lignes, parcourant les ailes sur les extré- mités des grandes et petites tectrices ; le reste des cou- leurs du plumage est semblable à celles du Loxie Per- roquet des Pins. La patrie de cet Oiseau est encore ignorée; cependant Gloger est autorisé à penser que le Loxie à bandes blanches est originaire des montagnes du centre de l'Asie, el que ce n’est qu’en s'égarant qu'il arrive dans le midi de l'Allemagne; il est très doux, et se laisse facilement approcher; enfermé dans une cage, il finit par se faire à la captivité; il préfère la graine de Chenevis à toute autre nourriture. LOXIGILLA. o1s. Synonyme de Senegali. 7. ce mot. LOXOCARYE. Loxocarya. 80T. Genre de la famille des Restiacées, établi par Robert Brown qui le carac- térise de la manière suivante : ses chaumes sont privés de feuilles, recouverts de gaînes, pubescents, cendrés, simples et cylindriques inférieurement, divisés en pa- nicule à leur partie supérieure. Les fleurs sont placées seule à seule au sommet des rameaux, el accompagnées de bractées mucronées et pubescentes. Le périanthe est formé de quatre écailles. L’ovaire est monosperme, terminé par un style simple et subulé, el par un stig- mate également simple. Le fruit est un follicule carti- lagineux, s'ouvrant par son côlé convexe. Ce genre est voisin du Restio, mais il en diffère par son ovaire mo- nosperme et son style simple. LOXOCARYE CENDRÉE. Loæocarya cinerea, R. Brown, Nov.-Holl., 1, p. 249. Plante découverte sur les côtes de la Nouvelle-Hollande, dont les tiges sont droites, cendrées, pubescentes, cylindriques, simples à leur partie inférieure, divisées vers leur sommet en ra- meaux filiformes, flexueux, paniculés, accompagnés à leur base d’une gaine fendue latéralement; les feuil- les sont remplacées le long des liges par des gaines alternes; les fleurs sont solitaires, dioïques, terminales; les femelles composées d’un calice à quatre valves mu- tiques; point de corolle qui semble remplacée par les deux bractées mucronées, pubescentes, dont la couleur tranche suffisamment sur celle du reste de la plante. LOXOCÈRE. Loxocera. 1xs. Genre de l’ordre des Diptères, famille des Athéricères, tribu des Muscides, établi par Meigen et adopté par Latreille qui lui donne pour caractères : antennes plus longues que la tête, avec le dernier article plus allongé que les précédents, el linéaire; corps long et menu; tête presque pyrami- dale; ailes couchées. Ces insectes diffèrent des genres Sepedon, Lauxanie, Télanocère, elc., par des carac- tères tirés de la forme des antennes, des pieds, du corps el des ailes. Ils ont de la ressemblance, au premier coup d'œil, avec certains Ichneumons. LoxocÈRE IcHNEUMONIDE. Loxocera Ichneumonea , Panz. (Faun. Ins. Germ., fase. 75, (ab. 24). Noire; base de l'abdomen en dessus, les deux tiers postérieurs du corselet et les pattes fauves; ailes transparentes, à nervures rembrunies. Cette espèce se trouve dans les bois, sur les feuilles. Elle habite Paris et l'Allemagne. LOXOCRÉPIDE. Loæocrepis. 1ns. Coléoptères pen- 512 LOX tamères; genre de la famille des Carnassiers, tribu des Féronides, institué par Eschscholtz, pour un insecte que Mac-Leay avait placé avec les Lobies, et qui offre pour caractère distinctif d’avoir l’avant-dernier article des tarses prolongé en dehors beaucoup plus qu’en dedans ; mais ce caractère ne se voit qu’aux deux der- nières paires de pattes. La seule espèce connue est ex- trèmement rare et ne se trouve que dans un petit nom- bre de collections ; elle a été envoyée de Java. LOXOCRÉPIDE A TÈTE ROUSSE. LoOxocrepis ruficeps, Esch.; Lamprias ruficeps, Leg. Il est presque entière- ment d’un roux jaunâtre; le bout des cuisses seulement est brun; les élytres sont d’une belle couleur bleue ou violette; le corselet est aussi long que large, et un peu arrondi sur les côtés; les élytres sont striées assez pro- fondément. Taille, trois lignes environ. LOXODON. 8or. Genre de la famille des Synanthé- rées, Corymbifères de Jussieu, et de la Syngénésie su- perflue, L., proposé par Cassini (Dict. des Sc. natur., t. XXVII, p. 255) qui lui assigne les caractères sui- vants : involucre presque campanulé, composé de fo- lioles inégales, lancéolées, irrégulièrement imbri- quées, sur deux ou trois rangs; réceplacle plan et sans appendices. Les fleurs du centre sont nombreuses et hermaphrodites ; elles ont une corolle dont le limbe n’est point distinct du tube, à cinq divisions dressées, oblongues, lancéolées, séparées par des divisions in- égales ; anthères pourvues au sommet d’un appendice long, linéaire, et à la base, de deux appendices très- longs et filiformes. Les fleurs de la circonférence sont femelles ; elles forment deux rangées dont l’intérieure offre une corolle moins longue que le style, et à lan- guelte variable; la corolle de chaque fleur est plus longue que le style; la languette est longue, linéaire, entière , bi ou tridentée au sommet; point d’étamines rudimentaires ni de languette intérieure; ovaires fu- siformes, oblongs, dépourvus de col, hérissés de poils gros et courts, surmontés d’une aigrette légèrement plumeuse. Ce genre a élé constilué aux dépens des Chaptalia dont il diffère par ses fleurs centrales, her- maphrodites et à corolles régulières. II a beaucoup de rapports avec le Lieberkuhna et le Lasiopus, autres genres proposés par Cassini qui les a tous placés dans la tribu des Mutisiées. Deux espèces sont attribuées à celui dont il est ici question. LOXODON A HAMPES COURTES. Loæodon brevipes, H. Cass.; T'ussilago (Chaptalia) exscapa, Pers., Syn. pl., pars 2, p. 456. C’est une plante herbacée, à ra- cines fibreuses, à tige nulle. Ses feuilles sont toutes radicales, intgales, longues d'environ deux pouces, y compris le pétiole, et larges d’environ un pouce ; le pétiole, plus court que le limbe, est large, membra- neux, multinervé; le limbe est elliptique, arrondi au sommet, un peu étréci vers la base, glabre et vert en dessus, tomenteux et blanchâtre en dessous, bordé de dents ou de crénelures inégales, munies chacune d’un petit tubercule conique, dirigé en arrière. Il y a plu- sieurs hampes longues de quatre à cinq lignes, épais- sies au sommet, lrès-laineuses, quelquefois pourvues de quelques bractées longues, linéaires-subulées ; cha- LOX douze lignes; son péricline est en partie glabre, en partie tomenteux ; le disque est composé d'environ sept ou huit fleurs, dont une est quelquefois labiée ; cha- cune des deux couronnes est composée d’environ dix ou douze fleurs inégales et variables, dont une ou deux offrent quelquefois un rudimentde languette intérieure; les aigrettes sont rougeâtres ; les corolles sont jaunes, mais la face inférieure des languettes de la couronne extérieure et le sommet des corolles du disque sont souvent rougeâtres. Aux environs de Monte-Video. LoXODON À HAMPES LONGUES. Loxodon longipes, H. Cass.; Chaptalia runcinata, Kunth, Nov. Gen. et Sp. pl., t.1v,p. 6 (édit. in-4°), {ab. 303. La racine est vi- vace, perpendiculaire, garnie de fibres épaisses. Les feuilles sont toutes radicales, nombreuses, longues d'environ deux pouces, y compris le pétiole, larges de six ou sept lignes; le pétiole, long d'environ un demi- pouce, est membraneux, glabre, élargi à sa base; le limbe est oblong, aigu, étréci vers sa base, ronciné sur ses bords, à dents aiguës ou mucronées, glabre et vert en dessus, tomenteux et blanc en dessous. Il y a une, deux ou trois bampes, longues d'environ quatre pouces, dressées, cylindriques, un peu épaissies au sommet, tomenteuses, blanchâtres, pourvues seule- ment en leur partie supérieure de plusieurs bractées rapprochées, appliquées, lancéolées, subulées au som- met. Chaque hampe porte une calathide dressée, grande comme celle de l'Hieracium dubium; son péricline est conique-oblong, presque égal aux fleurs du disque, formé de squammes nombreuses, inégales, imbriquées, linéaires-lancéolées, membraneuses, glabres, rougeà- tres, les extérieures pubescentes; le clinanthe est nu; le disque est composé de plusieurs fleurs probablement hermaphrodites, à corolle régulière; chacune des deux couronnes est composée d'environ quinze à vingl fleurs femelles, unisériées, ligulées, dont la languette est longue et radiante sur les fleurs de la couronne exté- rieure, courte el non radiante sur celles de la couronne intérieure ; les ovaires sont cylindracés, glabres, pour- vus d’une aigrette de squammellules très-nombreuses, filiformes, barbellulées, roussâtres; les corolles sont blanches. De la Nouvelle-Grenade. LOXONIE. Loxonia. Bor. Genre de la famille des Scrophularinées, Didynamie Angiospermie, L., établi par William Jack (7rans. Linn. Soc., vol. xiv, fre partie, p. 40) qui l’a placé dans une nouvelle famille constituée par lui sous le nom de Cyrlandracées, et l'a ainsi caractérisé : calice à cinq divisions profondes; corolle infundibuliforme, dont le limbe est quinquéfide et bilabié; quatre étamines fertiles, plus courtes que la corolle; stigmate bilobé; capsule ovée, renfermée dans le calice, biloculaire, polysperme; cloisons re- pliées en dedans, de manière à constituer les placentai- res; graines sans appendices. L'auteur de ce genre en a décrit deux espèces sous les noms de Loæonia disco- lor et Loæonia hirsuta. Ge sont des plantes indigènes de Sumatra, dans l’intérieur de Bencoolen, à feuilles opposées, l’une d’elles plus petite, le plus souvent à côtés inégaux et à fleurs en grappes. LOXOPHYLLE. Loxophyllum. ox. Ce genrede la fa- que hampe porte une calathide large d'environ dix à | mille des Scrophularinées, Didynamie Angiospermie, LOX Lin., établi par le docteur Blume, a été reconnu ne point différer essentiellement du genre Loxontia, pré- cédemment institué par W. Jack. En conséquence le Loxophyllum racemosum de Blume, devra former une troisième espèce dans le genre Loæonia. C’est une herbe pubescente, à tige rameuse et nodulée, à feuilles alternes, oblongues et obliques, à pédoncules rameux et axillaires. Cette plante croît dans un sol caillouteux au pied des monts Menera, province de Buitenzorg, dans l’île de Java. LOXOTITE. Loxotis. BoT. Genre de la famille des Gesnériacées, établi par Robert Brown qui lui assigne pour caractères : calice largement tubuleux, penta- gone et quinquéfide ; corolle hypogyne, personée, à tube subcylindrique , à orifice fermé, à limbe bilabié, dont la lèvre supérieure est raccourcie, bilobée, l’in- férieure prolongée, demi-trilobée, à lobes latéraux très-petits; étamines insérées au tube de la corolle, incluses : les deux antérieures fertiles, à anthères bi- loculaires, réniformes, les latérales et l’inférieure qui est fort pelite, stériles et privées d’anthères; ovaire entouré d’une petite gaîne hypogyne el incomplète; il n’a qu’une seule loge, mais deux placentaires parié- taux, bilobés, séparés par une petite lame étroite, aux deux parois de laquelle sont attachés les ovules; style filiforme, simple; stigmate entier, à tête déprimée; le fruit est une capsule presque ovale, incluse dans le calice, uniloculaire, à deux valves portant dans leur milieu une petite lame fissile, posée sur le placentaire plan et bilobé ; les semences sont nombreuses, ellipti- ques-oblongues, aiguës aux deux bouts; cordon ombi- lical épais et court; test membraneux, embryon privé d’albumen; cotylédons courts ; radicule cylindrique. LoXOTITE OBLIQUE. Ahinchoglossum obliquum, BI., Bijdr., 741. Plante herbacée, annuelle, un peu ra- «meuse, un peu pubescente, à feuilles alternes, oblon- gues, obliques, pétiolées, très-entières ; les fleurs sont bleues, solitaires, portées sur un pédoncule qu’accom- pagne une bractée. On la trouve dans la chaîne des montagnes Seribu, à Java. LOXURE. Loxœura.1xs. Lépidoptières ; genre de Pa- pillons diurnes , institué par Horsfield qui lui assigne pour caraclères : antennes courtes, droites, grossis- sant insensiblement de la base à l'extrémité en une massue dont le bout est aigu; ces antennes portant in- térieurement un sillon longitudinal peu sensiblement crénelé, ont les derniers articles entourés de très-pe- tites soies ; palpes très-longues, droites, comprimées, grêles, un peu divergentes, égalant en longueur la moitié des antennes; leur article basilaire est court, couvert de poils soyeux ; le deuxième article est très- allongé, oblong, très-peu arqué en dessus, s’écartant de la tête, redressé obliquement, couvert de poils flexi- bles, le troisième article est de moyenne grandeur, aminci en faucille, un peu penché et velu; la spiri- trompe est dilatée, plus longue que les palpes avec un côté de son bout muni de soies courtes et nombreuses. Tête assez courte, presque arrondie ; yeux nus; corps court, comprimé, allant en s’amincissant; ailes anté- rieures oblongues, obluses, avec leur côte dilatée et arquée ; les postérieures un peu allongées, s’amincis- LOZ 515 sant insensiblement vers l'angle anal; appendice anal prolongé de côté en un angle tronqué; une seule queue, se dirigeant obliquement ; tarses antérieurs différents selon les sexes : ceux du mâle formés d’un seul article allongé, cylindrique, obtus, portant, dans son milieu, un sillon peu sensible et transversal; ce larse est recouvert d’écailles très-fines, muni en des- sous de quelques soies, et terminé en outre par quel- ques soies droites, point saillantes. Tarses antérieurs de la femelle, composés de cinq articles : celui de la base assez allongé, les autres rétrécis; tous ces arli- cles sont revêtus de petites écailles, portant en dessous un petit nombre de soies, le dernier est muni de deux petits crochets, el, de chaque côté, d’un appendice au milieu duquel se trouve une pelote; ce même article est terminé par une série de poils, qui en cache l’ex- trémité; tarses intermédiaires et postérieurs des deux sexes munis de deux crochets très-petits, d’appendices latéraux et d’une pelote intermédiaire. LoxuURE piraA. Loæœura pila. Le dessus des ailes est d’un fauve orangé, les antérieures ont leurs bords ex- térieur el apical arqués intérieurement ; les postérieu- res ont leur limbe apical brun, et une bande oblique, parlant de l'angle apical antérieur, pour se rendre au milieu du bord interne; cette bande est formée de quatre taches presque contiguës, d’un brun foncé. Le bord intérieur qui recouvre les côtés de l'abdomen est blanchâtre et porte un appendice anal blanc; le des- sous des ailes est d’un jaune d’ocre, et cette couleur couvre également toute leur étendue sous une forme pulvérulente; le milieu de chaque aile est marqué de petits arcs bruns, peu apparents; ces arcs, épars sur les ailes antérieures, forment sur les postérieures deux séries parallèles, l’inférieure plus foncée sur la région anale, et bordée d’une tache blanche, mal tracée; le bord marginal est occupé intérieurement par une pe- tite ligne blanche; sur l’appendice anal sont un point ocellé et une petite lunule blanche. Taille, quinze lignes d’envergure.On trouve cet insecte à Java. Hors- field décrit une seconde espèce , des mêmes localités, sous le nom de Loxura atymnus. LOYETTE. o1s. Nom vulgaire de l'Émérillon. 7. FAUCON. LOZANIE. Lozania. Bot. Mutis à formé ce genre nouveau de la famille des Vochysies, d’après une plante qu'il a observée dans le royaume de la Nouvelle-Gre- nade et qui lui a offert les caractères suivants : tube du calice un peu renflé, son limbe partagé en cinq dé- coupures ovales, aiguës et persistantes; point de pé- tales; un disque quadrangulaire occupant le fond du calice ; une petite étamine insérée obliquement sous l'ovaire, atténuée au sommet qui est couronné par une anthère ovale et didyme; ovaire ovale; stigmates pe- tits, au nombre de trois et presque en têle; capsule ovale, trigone, acuminée, à trois loges et trois valves ; six semences réduites quelquefois à trois par avorte- ment, anguleuses, insérées au fond de la capsule. LOZANIE NÉMORALE. Lozantia nemoralis, Mul. C'est un arbre peu élevé, à rameaux assez étendus; ses feuil- les sont allernes, oblongues, dentées en scie; les fleurs sont réunies en épi, rassemblées sur des pédoncules 514 LU C axillaires, ayant chacune un pédicelle garni de brac- tées à sa base. LUBIN. pois. L’un des noms vulgaires du Centro- pome Loup. LUBINIE. Lubinia. BoT. Genre de la famille des Pri- mulacées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Commerson et adopté par Ventenat (Jard. de Cels, p. 96) qui en a tracé les caractères de la manière sui- vanie : son calice est monosépale, persistant, à cinq divisions profondes ; la corolle est monopétale, irré- gulière, tubuleuse, et son limbe a cinq lobes un peu inégaux. Les élamines, au nombre de cinq, ont leurs filets attachés à la corolle, leurs anthères ovoïdes et obtuses. Le style est surmonté d’un stigmate oblus. Le fruit est une capsule ovoïde, terminée à son sommet par une pointe; elle ne s’ouvre pas naturellement. LUBINIE SPATBULÉE. Lubinia spathulata, Vent. loc. cit., 1. 96; Lysimachia Mauritiana, Lam., Ill. Gén., no 19, 80. C’est une plante herbacée et bisannuelle ayant le port du Convolvulus tricolor, et qui a été observée par Commerson à l'ile de Mascareigne où elle croit dans les rochers volcaniques et scorieux des régions inférieures peu éloignées de la mer, et surtout au pays brûlé. Sa tige, fistuleuse, cylindrique et ra- meuse, porte des feuilles allongées, alternes, obovales, spathulées et entières. Les fleurs sont jaunes, pédon- culées, axillaires et solitaires. Cette plante a autrefois fleuri dans le jardin de Cels, de graines envoyées par André Michaux. Le genre Lubinia est très-rapproché du Lysimachia ; il en diffère par ses feuilles alternes, sa corolle tubuleuse et irrégulière, et sa capsule indé- hiscente. LUCÆA. Bor. Ce genre établi par Kunth (Gran. 11, 489, t. 159) dans la famille des Graminées, est le même que le genre Pleuroplitis de Trinius. LUCANE. Lucanus. 1xs. Genre de l’ordre des Co- léoptères, section des Pentamères, famille des Lamel- licornes, tribu des Lucanides, établi par Linné et res- treint par Fabricius et Lateille aux insectes qui ont pour caractères : point de labre apparent; languette divisée en deux pièces allongées et soyeuses; menton recouvrant, par sa largeur, la partie inférieure des mâchoires. Nigidius, selon Pline, est le premier qui ait donné le nom de Lucani aux Scarabés cornus; Pline s’est servi du mot Lucanus pour désigner l’une des principales espèces de ce genre. Geoffroy avait conservé le nom de Platycerus que plusieurs auteurs avaient donné à ces insectes, pour désigner ce genre; mais Latreille lui a conservé le nom donné antérieu- rement par Scopoli, et qui était adopté par Linné et par tous les entomologistes. La tête des Lucanes est plus ou moins grosse; celle du mâle l’est plus que celle de la femelle ; elle est plus large que longue, anguleuse, souvent irrégulière, avec des élévations plus ou moins saillantes. Le chaperon est assez grand, avancé en pointe; les mandibules sont très-grandes, forles, cor- nées, arquées et dentées intérieurement; celles des femelles sont moins longues que celles des mâles. Les antennes sont composées de dix articles dont le pre- mier est fort long; les derniers forment une massue LUC , est un peu convexe en dessus, arrondi sur les côtés et plus ou moins rebordé; l’écusson est peu visible dans quelques espèces; les élytres sont dures, de la longueur de l’abdomen; les ailes sont membraneuses, repliées; les pattes sont longues et armées quelquefois d’épines assez fortes; les jambes des antérieures sont dentées latéralement; .le dernier article des larses est armé de deux crochets et d’un appendice intermédiaire, ter- miné par deux soies divergentes. Les Lucanes diffèrent des Lamprimes par les mâchoi- res qui, dans ceux-ci, sont découvertes jusqu’à leur base; ils s'éloignent des Platycères par leurs yeux qui sont coupés par les bords latéraux de la têle, tandis qu’ilssont entiers dans ces derniers. Enfin, les Paxyles el les Passales s’en éloignent par leur labre qui est très- grand. Les larves des Lucanes sont très-grosses et courbées en are comme celles des autres Lamellicor- nes ; elles sont composées de treize anneaux ; leur têle est brune, écailleuse et armée de deux fortes mâchoi- res avec lesquelles elles rongent le bois dans lequel elles vivent. Elles ont six pattes écailleuses, attachées aux trois premiers anneaux. Ces larves vivent quatre ou cinq ans dans cet état; au bout de ce temps, elles se construisent, dans le bois où elles ont vécu, une coque avec la sciure du bois qu’elles ont rongé, s’y métamor- phosent en nymphes et n'en sortent qu’à l’état d’in- secte parfait. Peu de temps après leur dernière méta- morphose, les Lucanes s’accouplent et périssent bientôt. Degéer a observé que ces insectes se nourrissent de la liqueur mielleuse qui se trouve répandue sur les feuilies du Chêne. Ils volent le soir autour de ces grands ar- bres, et les femelles cherchent à y introduire leurs œufs, LUCANE CERF-VOLANT. Lucanus Cervus, L., Fabr., Oliv. (Col., tab. r, n° 1, pl. 1, fig. 1); le grand Cerf- élytres sont brunes, ainsi que la tête et le corselel; les mandibules sont grandes, avancées, bifurquées à leur extrémité et unidentées intérieurement dans les mâles; elles sont beaucoup plus petites dans les femelles. Geof- froy et Olivier ont décrit une variété de cette espèce, sous le nom de Lucanus Capreolus; mais il est re- connu que les mâles du Capreolus s’accouplent avec les femelles du Cervus, et réciproquement. Le genre Lucane se compose d’une trentaine d’espèces dont le plus grand nombre est propre aux pays chauds de l’A- mérique et de l'Afrique. F., pour leur description, Olivier (loc. cit.), Fabricius, Latreille, etc. LUCANIDES. Lucanides. ins. Tribu de l’ordre des Coléoptères , Section des Pentamères, famille des La- mellicornes, composée en grande partie du genre Lu- cane de Linné, et ayant pour caractères : antennes toujours composées de dix articles, avec les feuillets de la massue disposés perpendiculairement à l'axe, et en manière de peigne. Les Lucanides volent ordi- nairement le soir ; leurs larves vivent dans le tronc des vieux arbres; elles sont presque semblables à celles des Scarabéides. Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.) divise ainsi celle tribu : I. Labre soit nul ou caché, soit extérieur, mais très- comprimée, pectinée ou dentée en scie; le corselet | petit; languette insérée derrière le menton, Lantôl Volant (Platycerus), Geoff., Degéer. Ikest noir; ses’, LU C cachée par lui, tantôt saillante, grande et bilobée ; antennes fortement coudées ; mâchoires ordinairement terminées par un lobe membraneux ou coriace, pé- nicilliforme dans la plupart, rarement armées de dents cornées. + Languette cachée par le menton ou découverte, mais très-pelite et entière; corps convexe. Genres : SINODENDRE, OESALE. +f Languelte toujours saillante au delà du menton, grande et divisée en deux lobes. * Corps convexe, du moins dans les mâles, Genres : LAMPRIME, PHOLIDOTE. ** Corps déprimé dans les deux sexes; yeux coupés par les bords latéraux de la tête. Genres : Lucane (Latreille y rapporte les genres Fi- gule et Œgule de Mac-Leay fils), NiGtp1E, Dorcus. Yeux entiers. Genres : CERUCHUS, PLATYCÈRE. II. Labre toujours découvert, fixe et grand; lan- guette couronnant le menton, entière; antennes sim- plement arquées et velues; mâchoires cornées et for- tement dentées; corselet séparé de l'abdomen par un étranglement ou intervalle notable. Genres : PAXILLE, PASSALE. /”. tous ces mots. LUCCIOLA. 1NS. ”. LAMPYRE D'ITALIE. LUCÉNA. mo. Synonyme d’Ambrette. Ÿ.ce mot. LUCERNAIRE. Lucernaria. ACAL. Genre de Zoo- phytes de l’ordre des Acalèphes fixes, offrant pour ca- ractères : un corps gélatineux, subconique, ayant sa partie supérieure allongée et atténuée en queue dorsale, terminée par une ventouse; l'inférieure plus ample, plus large, ayant son bord divisé en lobes ou rayons divergents et tentaculifères; bouche inférieure et cen- trale; des tentacules courts, nombreux, à l'extrémité de chaque rayon. Ce genre a été établi par O.-F. Mül- ler, pour un animal qu’il découvrit dans la mer du Nord et qu’il fit connaître sous le nom de Lucernaria quadricornis. Tous les naturalistes l'ont adopté. Gme- lin le range parmi les Vers mollusques, entre les Mé- duses! Cuvier le rapproche des Actinies. Lamarck le classe avec les Radiaires, dans la division des Radiaires mollasses anomales; Schweigger le place entre les Zoanthes et les Astéries, dans sa classe des Radiaires. Müller, Fabricius, Montagu, Fléming, ont successive- ment fait connaitre leurs observations sur les Lucer- naires ; mais le travail le plus intéressant sur ces ani- maux a été donné par Lamouroux, dans un Mémoire inséré parmi ceux du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Les Lucernaires fixées par l'extrémité de leur queue, aux corps sous-marins et spécialement aux Thalas- siophytes, peuvent néanmoins se déplacer pour s’alta- cher ailleurs; elles sont ordinairement pendantes, la bouche en bas, mais elles peuvent prendre toutes sor- tes de situations; leur corps aplati ou concave en dessus, est conique en dessous, et se termine par une portion rétrécie, cylindroïde ou anguleuse, quelquefois con- tournée, que l’on a nommée Queue, et dont l'extrémité est munie d’une sorle de ventouse qui leur permet de s'attacher d’une manière assez intime aux corps sous- marins. La peau de celte surface supérieure est lisse LUC Es > & ou légèrement plissée; sa transparence laisse voir au travers les organes contenus dans l’intérieur de l’ani- mal; la surface inférieure est plane ou concave, lisse ou plissée, suivant les mouvements ; au centre existe un tube diaphane, saillant, quadrifide, au fond duquel est une ouverture ronde, et derrière celle-ci, une au- tre ouverture arrondie, dont la circonférence est garnie de plusieurs corps opaques, discoïdes, placés de champ et liés ensemble par une substance membraneuse, irri- table ; cette sorte d’anneau paraît faire l'office de mà- choires. Tout cet appareil constitue la bouche. Le bord de la portion élargie du corps des Lucernaires ou le limbe est divisé plus ou moins profondément, en huit rayons portant à leur extrémité et inférieurement un grand nombre de tentacules disposés en bouquet, et terminés par un renflement semi-globuleux. Une espèce a son limbe divisé en huit parties d’égale longueur; une autre n’a que quatre divisions principales, et cha- cune est subdivisée en deux, près de son extrémité. Les rayons tentaculifères des Lucernaires sont suscepti- bles de se contracter et de se replier vers la bouche, ensemble ou séparément; ils servent, conjointement avec les tentacules, à saisir les petits animaux dont les Lucernaires se nourrissent. On trouve, en ouvrant le corps des Lucernaires, un sac ou estomac étendu de la bouche jusque vers l'extrémité de la queue; de la surface de l’estomac partent des canaux ondulés, in- testiniformes, se dirigeant vers les rayons du limbe, jusqu’à l’origine des tentacules; ils n’ont point d'’ori- fice excréteur dans cette partie, et sont de véritables cœæcums; ils sont attachés sur des bandeleltes de na- ture fibreuse, et le tout est enveloppé d’une membrane très-mince. Ils sont au nombre de huit dans une espèce, de quatre seulement dans l’autre, mais probablement ils sont doubles. Lamouroux admet, d’après les descriplions des au- teurs, cinq espèces de Lucernaires, mais il paraît con- staté qu’il n’y a véritablement que deux espèces, le Lucernaria quadricornis, Müll., et le Lucernaria octoradiata, Lamx. LUCERNAIRE. Lucernaria. Bor. Le genre ainsi ap- pelé par Roussel, qui ne savail pas sans doute qu’un genre d’Acalèphes portait ce nom, répond à certaines Arthrodiées de Bory. LUCERNULA. vor. Synonyme de Lychnide. 7. ce mot. LUCET. BoT. Synonyme vulgaire d’Airelle. F. ce mot. LUCHERAN. os. Synonyme d’Effraie, Strix Ælam- mea, L. PV. CHOUETTE. LUCHNÉE. Luchnœus.1ns. Coléoptères tétramères, genre de la famille des Cureulionoïdes, établi par Schoonherr et auquel l’auteur ne rapporte qu’une seule espèce, qui a élé observée au Caucase. Les prin- cipaux caractères de ce genre nouveau consistent dans la direction du bec qui est droit, court et anguleux, les antennes sont courtes et leur massue est composée de douze articles. LUCHS-SAPHIR. min. Ce mot, dont la véritable si- gnification est Saphir de Lynx, n’est point, comme on l'avait pensé, une des variétés du Corindon bleu, aux- 516 LUC quelles on donne le nom de Saphir blanc. Selon Léman, il désigne le Saphir d’eau des joailliers, que Cordier à décrit sous le nom de Dichroïte. 7. ce mot. LUCIDE. Lucidus. C'est-à-dire Luisant. LUCIE. Lucia. Savigny donne ce nom à la seconde famille de ses Ascidies Téthydes, caractérisée par un corps flottant; orifices diamétralement opposés et com- muniquant ensemble par la cavité des branchies ; ca- vité branchiale aux deux extrémités; l’entrée supé- rieure dépourvue de filets tentaculaires, mais précédée par un anneau dentelé; branchies séparées. Cette fa- mille ne renferme encore que le genre Pyrosome. 7. ce mot. LUCIFER. Lucifer. crusT. Genre de la division des Crustacés schizopodes phosphorescents et lumineux, établi par Thompson et publié dans ses Illustrations de Zoologie (11e livrais.). Le Crustacé qui sert de type à ce genre se trouve dans l'Océan atlantique, et dif- fère considérablement de tous les autres: son corps est linéaire, approchant de celui du Caprella; le tho- rax, dans sa partie principale, portant la bouche et les pattes, n’est guère plus volumineux que les segments de l'abdomen; mais il se prolonge en avant, en une sorte de cou fort long, portant à son extrémité, les yeux et les antennes. Ce thorax est linéaire, comprimé en arrière, tronqué en devant, avec une épine courte aux angles externes ; l'abdomen est de six anneaux étroits, dont le dernier plus grand,avec deux pointes courtes de chaque côté; la queue est composée de cinq écailles : les externes oblongues, obtuses et ciliées, les intermé- diaires coniques, un peu aiguës el ciliées, la moyenne subulée et un peu plus courte que les autres; yeux très-gros, portés sur de longs pédoncules ; deux paires d'antennes : les internes linéaires, plus longues que les pédicules des yeux, et composées d’un grand arti- cle à la base, et de trois autres plus courts, garnis de quelques poils; les externes de deux articles allongés et d’un troisième plus court, placé entre les deux au- tres; écailles étroites, coniques et ciliées, aussi lon- gues que le premier article des antennes externes; membres {horaciques de cinq ou six paires, longs, en soie et poilus : la première, courte et courbée en des- sous, est continuellement en mouvement et paraît être des palpes; la bouche se trouve entre les deux. Les pattes abdominales, et il y en a une paire sous cha- cun des cinq premiers segments, sont composées d’un article à la base, terminé par des nageoires coniques et ciliées à l'exception de la première paire qui n’en a qu’une. LUCIFUGES ou PHOTOPHYGES. ins. Duméril (Zool. Analyt.) désigne ainsi une famille de l’ordre des Co- léoptères, qui embrasse les premières tribus de la fa- mille des Mélasomes de Latreille. }. MÉLASOMES. LUCILIE. Lucilia. is. Diptères ; genre de la famille des Muscides, tribu des Muscines, institué par Robert, aux dépens du grand genre Musca de Linné et de Fa- bricius. Caractères : tête très-déprimée; épistome peu saillant; antennes atteignant à peu près l’épistome; troisième article quadruple du deuxième; style très- plumeux ; abdomen ordinairement sphérique; première cellule postérieure des ailes entr’ouverte peu avant LUC l’extrémité de l’aile, à nervure externo-médiaire peu arquée, quelquefois droite. Ce genre dont le type est la Mouche César de Linné, se distingue entre toutes les Muscides par l’éclat des couleurs métalliques, répan- dues sur toutes les parties du corps de ces insectes, mais indépendamment des caractères que fournit cet éclat, il en est encore d’autres, ainsi qu’on l’a vu, qui justi- fient pleinement l'établissement du genre nouveau, qui, vu le grand nombre des espèces qui le composent, a été partagé en deux sections : A. Nervure externo-médiaire concave, quelquefois droite. Lucilie CÉsar. Lucilia Cœsar, Rob.; Musca Cœsar, L., Fab. Elle est d’un vert doré, avec les palpes ferru- gineuses ; l’épistome est rougeâtre; les joues sont blan- ches ; la face et les côtés du front sont blancs, à reflets noirâtres ; la bande frontale est noirâtre; les antennes sont brunes, et les pieds noirs. Taille, trois à quatre lignes. Commune en Europe. B. Nervure externo-médiaire convexe. LUCILIE DES CADAVRES. Lucinia cadaverina:; Musca cadaverina, Lin.; Pyrellia usta, Rob. Elle est d’un vert doré, avec les palpes noires; côtés de la face argen- tés; front noir, bordé de blanc; pieds noirs; cuillerons brunâtres. Taille, deux lignes et demie. En Europe. LUCILIE. Lucilia. 8oT. Genre de la famille des Sy- nanthérées , Corymbifères de Jussieu, et de la Syngé- nésie superflue de Linné, établi par H. Cassini (Bullet. de la Société Philomat., février 1817) qui l’a ainsi ca- ractérisé : involucre cylindracé, accompagné à sa base de trois bractées, formé d’écailles imbriquées, scarieu- ses : les intérieures longues, étroites, linéaires-aiguës; réceplacle plan et nu; fleurs du centre peu nombreu- ses, régulières et hermaphrodites; étamines dont les appendices supérieurs sont soudés entre eux, et les inférieursdongs et filiformes; fleurs de la circonférence sur un seul rang, peu nombreuses, femelles et à corolle très-longue; le style a deux stigmatophores longs et grêles; ovaires cylindracés, hérissés de longs poils, surmontés d'une aigrelte composée de poils à peine plumeux, la plupart bifurqués au sommet. Ce genre fait partie de la tribu des Inulées-Gnaphaliées de Cas- sini, et se place entre le Chevreulia et le Facelis du même auteur, dont à peine on peut le distinguer par les caractères. Cassini avoue d’ailleurs que le genre Lucilia devra, ainsi que beaucoup d’autres, être réuni au genre Gnaphalium par les botañnistes qui n’aiment point la multiplicité de ces sortes de divisions. Les deux espèces qui composent le genre dont il s’agit dans cet article, sont : LUCILIE A FEUILLES AIGUES. Lucilia aculifolia, H. Cassini; Serratula acutifolia, Poiret, Encyclopédie, tome vi, page 554. C’est une plante herbacée, dont la tige est dressée, droite, cylindrique, tomenteuse, simple inférieurement, un peu ramifiée supérieure- ment. Les feuilles sont peu dislantes, alternes, ses- siles, longues de six lignes, larges de près d’une ligne et demie, lancéolées-aiguës, très-entières, Lo- menteuses sur les deux faces. Les calathides, longues de six lignes, sont ordinairementsolitaires à l'extrémité de la tige et des rameaux qui sont très-courts; leur LUC péricline est scarieux, luisant, roux; les corolles sont probablement jaunes; chaque calathide contient ordi- nairement dix fleurs, dont cinq appartiennent au dis- que, et cinq à la couronne. Des environs de Monte- Video. LUCILIE À PETITES FEUILLES. Lucilia microphylla,H. Cass. Satige est herbacée, haute de six pouces (il est pos- sible qu’elle atteigne à une hauteur plus grande), dres- sée, très-rameuse, grêle, cylindrique, cotonneuse. blan- châtre. Les feuilles sont un peu rapprochées, alternes, éparses, sessiles, longues de deux à trois lignes, larges d'environ une ligne, lancéolées, aiguës, très-entières, cotonneuses et blañchâtres sur les deux faces, glabres seulement au sommet. Ees calathides. longues de cinq lignes, sont solitaires à l’extrémité de la tige et des rameaux; leur péricline est scarieux, luisant, roux, formé de squammes imbriquées, appliquées, oblon- gues, entièrement scarieuses; le clinanthe est nu et plan. Cette seconde espèce est bien distinctedela première, par son port analogue à celui des Ærica, des Seri- phiumn, des Slæbe; par ses rameaux nombreux, longs, élalés, tout couverts de feuilles jusqu’au sommet; par ses feuilles très-rapprochées sur les rameaux, très-éta- lées, petites, courtes et simplement aiguës au lieu d'être presque acuminées, comme dans l’autre espèce; enfin par le coton qui la couvre, lequel est plus dense, plus blanc, un peu luisant et comme argenté. Le Lu- cilia acutifolia avait été attribué par Poirel au genre Serratula, dont cette plante est aussi éloignée par ses caractères lechniques que par ses rapports naturels. Persoon doutait que ce fût une vraie Serratula, el lui trouvait le port d'une S/æhelina. De Candolle, dans son second Mémoire sur les Composées, remarquait que cette plante avait le clinanthe nu, et elle lui paraissait devoir être rapportée aux Gnaphalium. Il est bien certain que la plante en question appartient au groupe naturel des Inulées-Gnaphaliées; elle peut constituer un genre distinct, intermédiaire entre le Chevreulia, dont il diffère par ses fruits privés de col, el le Facelis, dont il n’a pas les aigrettes plumeuses. Le Lucilia semble plus rapproché des genres Gnaphalium, Pha- gnalon et Helichrysum, si l’on n’a égard qu'aux ca- ractères techniques; mais il en est plus éloigné sous le rapport des affinités naturelles; et d’ailleurs il s’en distingue suffisamment par quelques différences dans les caractères techniques, ainsi qu’on le reconnaitra facilement en comparant avec soin la descriplion géné- rique du Lucilia avec celles des Gnaphalium et Pha- gnalon, et avec celle de l'ÆZelichrysum. Le nom de Lucilia est dérivé d’an mot latin qui si- gnifie luisant, parce que, bien que ce caractère du périeline soil commun à presque tous les genres de la section des Inulées-Gnaphaliées, il a paru être plus particulièrement remarquable sur le péricline des Lu- cilies. LUCINE. ns. Espèce européenne de Lépidoptères diurnes, du genre Argynne. LUCINE. Lucina. moLr. Linné avait confondu les Lucines en partie avec les Vénus, en partie avec les Tellines ; elles ne présentent cependant jamais les ca- 6 DICT. DES SCIENCES NAT. ractères de ces deux genres, quoiqu’elles s’en rappro- chent; aussi Bruguière les sépara-t-il dans les planches de l'Encyclopédie, et sans le caractériser, indiqua ce groupe aux zoologistes; Lamarck l’adopta dans le Sys- tème des Animaux sans vertèbres, et lui donna des ca- ractères génériques, qu’il reproduisit dans les Annales du Muséum. En publiant l’Extrait du Cours, ce célèbre naturaliste n’apporta aucun changement dans la com- position du genre, et n’adopta pas le Loripes de Poli. Le premier et le seul démembrement à été proposé sous le nom de Fimbria, par Megerle, el ensuite sous celui de Corbeille par Cuvier, dans le Règne Animal; cegenre,avec celte dernière dénomination, a été géné- ralement adopté des conchyliologues, el entre autres de Lamarck, Férussac, etc. Le démembrement des Corbeilles était le seul qu’on püt faire en l’appuyant sur de bons caractères, car, malgré la variabilité des caractères extérieurs des coquilles des Lucines, il est impossible, du moins dans l’état actuel des connaissan- ces, d’en faire plusieurs coupes génériques; et c’estsans doute d’après cette analogie, pour ainsi dire forcée, qui lie les espèces de ce genre, que Lamarck, et plus récemment encore Blainville, y ont réuni le Loripède de Poli. Effectivement, la Z'ellina lactea, Lin., quisert de type au savant zoologiste napolitain, présente tous les caractères extérieurs des Lucines, ce qui porte à croire que celles-ci ont les mêmes caractères zoolo- giques que celles-là, ce qui est indiqué el par la char- nière el parles impressions des muscles eu du manteau. Blainville, dans son article MoLLUSQUE, ne s’est pas contenté de réunir ce seul genre aux Lucines : il y a ajouté les Amphidesmes, et replacé les Corbeilles que Cuvier en avail séparées; quant à ces dernières, peut- être est-ce en juger trop prématurément, puisqu'on ne connaît point l’animal, et que les coquilles n’ont qu'un seul trait de ressemblance : l'existence des dents laté- rales à la charnière; il suffit de comparer les carac- tères de ces deux genres pour se convaincre de leurs différences; quant aux Amphidesmes, elles parais- sent rapprochées des Lucines d’une manière plus for- cée encore; outre qu’elles ont le ligament intérieur comme quelques Lutraires ou Lavignons de Cuvier, el celles entre autres qui se rapprochent de la Calcinelle d’Adanson, caractères que ne présentent jamais les Lu- cines, quoique quelques-unes aient le ligament très- enfoncé entre desnymphes saillantes, qui le cachent en partie au dehors; les Amphidesmes n’ont pas également lesimpressions musculaires des Lucines, et l'impression du manteau est profondément sinueuse, ce qui annonce l'existence de grands siphons et d’un pied lamelliforme plutôt semblable à celui des Tellines qu’à celui des Lu- cines. On doit s'abstenir d'admettre ce changement, si l’on considère avec le plus grand nombre des con- chyliologues modernes, que les Lucines forment à elles seules un groupe naturellement caractérisé par l’im- pression des muscles et le défaut de pli irrégulier, ce qui les distingue des Tellines; par le ligament exté- rieur, l'impression des muscles et du manteau, ainsi que la disposition des dents cardinales, ce qui les sé- pare des Amphidesmes, et enfin par la forme des cro- chets des dents cardinales, la position et la constance 55 518 MAUR des dents latérales, ce qui, joint aux autres caractères, les éloigne des Corbeilles. Ce genre est caractérisé de la manière suivante : coquille suborbiculaire , inéqui- latérale, à crochets petits, pointus, obliques; deux dents cardinales divergentes, dont une bifide, et qui sont va- riables ou disparaissent avec l’âge; deux dents laté- rales, dont une est quelquefois avortée, la postérieure plus rapprochée des cardinales ; deux impressions mus- culaires très-séparées, dont la postérieure forme un prolongement en fascie; l'impression du manteau est simple, etle ligament extérieur. Si l’on veut admettre le Loripède de Poli comme une véritable Lucine, alors on pourra caractériser l'animal de la manière qui suit : corps orbiculaire, symétrique, comprimé, enveloppé par un manteau sinueux sur les bords, entièrement fermé, si ce n'est inférieurement et en arrière où il se termine par un assez long tube unique; appendice abdominal fort allongé, flagelliforme ; les branchies à demi réunies en un seul lobe de chaque côté; bouche sans appendices labiaux. On ne connaît point encore un très-grand nombre d'espèces vivantes appartenant à ce genre; il est beau- coup plus nombreux en espèces fossiles, et les environs de Paris en offrent plus à eux seuls que tous les autres terrains Lertiaires connus, si on en juge d’après les col- lections et les ouvrages publiés jusqu’aujourd’hui; Deshayes en a décrit et figuré vingt-deux espèces dans sa Descriplion des Coquilles fossiles des environs de Paris, et il les a partagées en plusieurs groupes dont les caractères peuvent également convenir aux espèces vivantes. Il a proposé depuis plusieurs changements qui tendent à replacer dans ce genre plusieurs Co- quilles que les auteurs rangent habituellement parmi les Vénus de Linné ou les Cythérées de Lamarck. Ce sont pour les espèces vivantes les Cythérées à bord rose et ligérine, et pour les fossiles celle que Basterot a nommée Cytherea leonina dans son Mémoire sur les Fossiles des environs de Bordeaux, et une autre espèce encore inédite de la même localité, qui a beaucoup de rapport avec la précédente. Si on examine ces espèces avec tout le soin nécessaire et comparativement avec les Lucines, on leur trouvera tous les caractères de ce genre: des coquilles aplaties, orbiculaires,rayonnantes, qui n’ont jamais plus d’une ou deux dents à la charnière, une dent latérale plus éloignée que dans les Cythérées qui présentent toujours une grande impression muscu- laire , antérieure, en forme de languette, une impres- sion du manteau simple sans la sinuosité plus ou moins profonde qui se remarque dans les Cythérées au côté postérieur, et qui indique dans ce genre l'existence de siphons, enfin l’intérieur de la coquille parsemé de points enfoncés, entourés d’un cercle plus ou moins régulier, caractère qui se retrouve dans presque toutes les Lucines, et qui tient probablement à une organisa- tion particulière du manteau. Les Coquilles qui présen- tent toutes un caractère appartenant si essentiellement aux Lucines ne peuvent en aucune manière rester parmi les Cythérées. La seule objection que l’on püt faire, c'est que les quatre espèces que Deshayes propose de restituer aux Lucines n'offrent jamais qu'une dent la- térale au lieu de deux qui caractérisent ordinairement | RUN les Lucines; mais cette anomalie, dans ces espèces, ne saurail être un obstacle pour ne pas admettre leurs rapports naturels, puisqu'elle a lieu assez fréquemment pour d’autres espèces qu’on n’a pas moins rangées dans le genre. On peut citer pour exemple le Lucina eden- tula qui n’a ni dents cardinales ni dents latérales; on pourrait ajouter le Lucina Menardi, espèce fossile, qui est dans le même cas, et plusieurs autres. Si ces espèces restent parmi les Lucines, lorsqu’à la rigueur elles en présentent moins les caractères, pourquoi celles que Deshayes propose d'y introduire n’y se- raient-elles pas admises? Le Lucina carnaria, Lamk., ne peut rester parmi les Lucines, il n’en présente pas les caractères ; il a bien plutôt ceux des Tellines parmi lesquelles on le reportera indubitahlement lorsqu'on l’aura examiné avec quelque soin. Ce qui l’éloigne au premier abord de ce genre, c’est l'impression sinueuse du manteau qui a une échancrure très-profonde; ce qui l’en éloigne encore, c’est qu’il est dépourvu de l'impression mus- culaire, linguiforme, antérieure; enfin il a sur le côté l’inflexion ou le pli des Tellines, il est vrai très- faiblement prononcé, mais il n’en existe pas moins. Après avoir fait ces rectifications qu’il pense être im- portantes, voici comment Deshayes établit ses coupes : + Coquilles orbiculaires et lisses; quelquefois les dents de la charnière avortées. æ Espèces qui n’ont ni le corselet ni la lunule sail- lants ou indiqués par une ligne. LUCINE ÉDENTÉE. Lucina edentula, Lamk., Anim. sans vertèb., t. v, p. 540, no 5; Venus edentula, L., Gmel., 3286, ne 80; Lister, Conch., tab. 260, fig. 86; Mart., Conch. Cab., €. vir, p.84, pl. 40, fig. 427 à 499; Encycl., pl. 284, fig. 5, a, b, c. Elle n’a jamais de dents cardinales ni de dents latérales. Elle est jaune d’abricot en dedans, ce qui lui a valu chez les marchands le nom vulgaire d’Abricot. LUCINE LACTÉE. Lucina lactea , Lamk., Anim. sans vertèb., loc. cit., no 12; Arnphidesma lactea, ibid., Anim. sans vert., t. v, p. 491, no 3; Amphidesma lu- cinalis, ibid., loc. cit., no 6; Chemnitz, Conch., t. vx, tab. 15, fig. 195; Loripes, Poli, Testacés des Deux- Siciles, L. 1, tab. 15, fig. 28, 29; Encyclop., pl. 286, fig. 1, a, b, c. Coquille toute blanche, qui a seulement une ou deux dents cardinales, jamais de dents latérales. Elle est assez mince, subdiaphane. Elle se trouve vi- vante dans la Méditerranée, à l'Ile-de-France, et fos- sile dans les faluns de la Touraine, d’après Lamarck. LUCINE GÉANTE. Lucina giguntea, Desh., Descripl. des Coq. fossiles des environs de Paris, L. 1, p.91, pl. 15, fig. 11, 12. Très-grande Coquille fossile qui n’a jamais de dents à la charnière. Elle se trouve à Parnes, Mou- chy, Liancourt et Chaument, dansle Calcaire grossier. B Espèces qui ont la lunule et le corselet saillants ou indiqués. LucinE DE MÉNARD. Lucina Menardi, Desh., Des- criplion des Coq. fossiles des environs de Paris, {. 1, p- 94, no 6, pl. 16, fig. 15, 14. Espèce fort belle et fort grande que Deshayes a trouvée à Maulette, près Hou- dan, et qu’il a dédiée au savant professeur Ménard de la Groye. Elle est remarquable par la grandeur et la LUC saillie que font sa lunule et le corselet ; elle est lisse et n’a jamais de dents à la charnière. LucINE ALBELLE. Lucina Albella, Lamk., Ann. du Mus., €. vir, p. 240, ne 8, et €. x11, pl. 42, fig. 6, a. b; ibid., Desh., Descript. des Coq. fossiles des environs de Paris, loc. cit., pl. 17, fig. 1, 2. Elle est de Grignon. LUGINE CALLEUSE. Lucina callosa, Desh.; Venus callosa, Lamk., Ann. de Mus., t. vir, p. 150, et t. 1x, pl. 52, fig. 6, a, b; Lucina callosa, Desh., Dese. des Coq. foss. de Paris, loc. cit., n° 9, pl. 17, fig. 5, 4, 5. - + Coquilles orbiculaires, couvertes de stries ou de lames concentriques. A. Espèces dont la lunule et le corselet ne sont ni saillants ni indiqués. LUCINE RATISSOIRE. Lucina radula, Lamk., Anim. sans vert., {. v, p. 541, n° 5; T'ellina radula, Mon- tagu, Test. Brit., t. 11, fig. 1, 2; Petiver, Gazophil., tab. 95, n° 18. Elle à beaucoup de rapports avec la Lucine concentrique,que l’on trouve fréquemment fos- sile aux environs de Paris, et qui est à peu près de la même taille. Elle vit dans l’océan Britannique. LUCINE CONCENTRIQUE. Lucina concentrica, Lamk., Ann. du Mus., t. vir, p. 258. et t. x1x, pl. 49, fig. 4, a, b; ibid., Anim. sans vert., t. v, p. 541, n° 6; Encycl., pl. 285, fig. 2, a, b, c; Lucina concentrica, Desh., Desc. des Coq. foss. des environs de Paris, t. 1, p. 98, no 15. Espèce très commune dans les Calcaires gros- siers du bassin de Paris, ornée de lames concentriques, élégantes ; la coquille est lentiforme, assez épaisse. LUCINE SILLONNÉE. Lucina sulcata, Lamk , Ann. du Mus., t. vit, p. 240, no 9, et t. xur, pl. 42, fig. 9, a, b; ibid., Desh., Descript. des Coq. foss. de Paris, /oc. cit., pl. 14, fig. 12, 15. Coquille arrondie, très-souvent plus longue que large, couverte de sillons arrondis et con- centriques. C’est à Parnes, à Mouchy et à Château- Rouge qu’elle se rencontre le plus ordinairement. Elle est de la grandeur de l’ongle. 8. Espèce dont la lunule et le corselet sont saillants ou indiqués. LUCINE DE LA JAMAÏQUE. Lucina Jamaicensis, Lamk., Anim. sans vert.,t. v, p. 558, n° 1; J’enus Ja- maicensis, Chemnitz, Conch., t. vit, p. 24, pl. 59, fig. 408, 409; List., Gonch., tab. 500, fig. 137; Encycl., pl. 284, fig. 2, a, b, c. Coquille grande, peu épaisse, d’une couleur fauve en dedans, couverte en dehors de lames peu saillantes, subrégulières, distantes ; corselet et lunule très-saillants, bien marqués. LUCINE ÉPAIsse. Lucina Pensylvanica, Lamarck, Anim. sans vert., loc. cit., n° 2; Venus Pensylva- nica, L., Gmel., p. 3283, n°71; Lister, Conch., tab. 5, fig. 8; Born., Mus. Cæs. l’ind., lab. 4, fig. 8; Chem- nitz, Conch.,t. vit, pl. 57. fig. 594, 595, 596 ; Encycl., pl. 284, fig. 1,a, b, c. Espèce très-remarquable par son épaisseur, la grandeur de son corselet qui est très- saillant et de la lunule qui est très-grande, enfoncée et fortement circonserite ; elle est couverte de lames ob- solètes, distantes; elle est Loute blanche. C’est dans l'Océan américain qu’elle se trouve. L’espèce suivante fossile, des faluns de la Touraine et des environs de Bordeaux, quoique plus petite et plus gonflée, a beau- coup de rapports avec elle. PAUNC 519 LUGINE COLOMBELLE. Lucina Columbella, Lamk., Anim. sans vert., {. v, p. 548, no 15; Basterot, Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, L. 11, première partie, pl. 5, fig. 11. tt Coquilles orbiculaires, qui ont des stries ou des côtes divergentes du sommet à la base. Lucie TiGérine. Lucina Tigerina, Desh.; Cythe- rea Tigerina, Lamk., Anim. sans vert., t. V, p. 574, n° 55; l’enus T'igerina, L.. Gmel., p. 5285, no 69; Lister, Conch., t. 537, f. 174; Chemnitz, Conch., {. vrr, tab. 57, fig. 590, 591; Encycl., pl. 277, fig. 4, a, b. D'après ce qui a été dit précédemment, il faut rappor- ter ici cette espèce ; il est inutile de répéter pour quels motifs, puisqu'ils ont été exposés. LUCINE A BORD ROSE. Lucina punctata, Desh.; Cy- therea punctata, Lamk., Anim. sans vert., Loc. cit. : no 54; Venus punctata, L., Gmel., n° 74; Chemnitz, & vit, p. 16, pl. 57, fig. 597 et 598; Euncycl., pl. 277. fig. 5, a, b, ce. Cette grande et belle espèce est remar- quable autant par son épaisseur que par ses côtes rayonnantes aplaties, et par son bord agréablement coloré en rose purpurin. Linné avait remarqué que dans l’intérieur des valves, elle était ponctuée, d’où le nom qu'il lui imposa. On sait que ces points sont par- ticuliers aux Lucines. LUCINE LIonne. Lucina Leonina, Desh.; Cytherea Leonina, Basterot, Mém. de la Soc. d'Hist. natur. de Paris, t.11, 1re part., p. 90, n° 4, pl. 6, fig. 1. Très- belle espèce fossile, très-voisine de la Lucina punc- tata, qui n’en diffère en rien, si ce n’est par des stries transverses, très-fines, {rès-serrées, qui coupent à an- gle droit les côtes plates el rayonnantes. Des individus qui ont conservé leur couleur ont présenté à Basterot des Leintes rosées, intenses vers les sommets et formant des bandes peu distinctes vers les bords. Elle est aussi grande que la précédente. Elle se trouve aux environs de Bordeaux. LUCINE DIVERGENTE. Lucina divaricala, Lamk., Anim. sans vert., {. v, p. 541, n° 7; ibid., Ann. du Mus.,t. vir, p. 229; T'ellina divaricata, L., Gmel., p. 5241, no 74; Sowerby, Mineral Conchology, tab. 417; Chemnitz, Conch., t. vi, p. 154, pl. 15, fig. 199; Bast., Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, L. 11, prem. part., p. 86, n° 2; Encycl., pl. 285, fig. 4, a, b; Poli, Test. des Deux-Siciles, pl. 15, fig. 25. Espèce petite, remarquable par la manière universelle dont elle est répandue, se rencontrant dans les mers de l'Inde, de l'Amérique, la Méditerranée, l'Océan, et fossile dans tous les terrains tertiaires de l'Italie, de la France, de l'Allemagne et de l'Angleterre. LUCINÉE. Lucinæa. Bot. Ce genre a été créé par De Candolle, dans la famille des Rubiacées, pour une plante de l'Inde que Jack avait considérée comme ap- partenant au genre Morinda, mais qui ne peut y être placée à cause que les loges de son fruit sont polysper- mes. Voici les caractères du genre Lucinæa : bord du calice entier; corolle infundibulaire, à quatre divi- sions tapissées intérieurement d’un duvet très-dense ; quatre élamines plus courtes que la corolle, à fila- ments cour(s, à anthères linéaires ; stigmate bifide. Le fruit consiste en une baie concrète. biloculaire, con- 529 LUC tenant une grande quantité de semences anguleuses. LUCINÉE MORINDOÏDE. Lucinæa morindæ, De Cand.; Morinda polysperma, Jack, Mal. misc., 1, n° 92, p. 14, FU. Ind.2, p. 204. Arbrisseau glabre et subdi- chotome, à feuilles pétiolées, ovales, acuminées, lisses et coriaces, à stipules courtes et inlerpétliolaires. Les fleurs, réunies en capitule serré, sont portées sur des pédoncules axillaires et opposés; quelquefois elles for- ment une sorte d’ombelle terminale. De Singapore. LUCINIUM. 8oT. Synonyme d'Amnyrisopo balsainum. V. AMYRIS. LUCINOCTE. Lucinoctus. 80oT. De Candolle désigne par cette épithète, les plantes dont les fleurs s'ouvrent la nuit et se ferment dès que le jour paraît. LUCIO où LUCIOLA. 1Ns. Même chose que Lucciola. PV, LAMPYRE D'ITALIE. LUCIODONTE. pois. ross. Nom fort improprement donné à de petits Glossopètres que l’on prenait pour des dents de Brochets. LUCIOLA. por. Le genre inslitué sous ce nom par Smith (77. Brit., 11, 177), a été réuni par le professeur De Candolle à son genre Luzula. V. ce mot. LUCIO-PERCA. pois. Synonyme de Sandre. 7.ce mot. LUCIUS. pois. 7, ÉsocE BROCHET. LUCULIE. Luculia. Bot. Genre de la famille des Ru- biacées, établi par Sweet qui lui assigne pour carac- tères : tube du calice turbiné, son limbe est divisé en cinq parties linéaires-subulées, égales et décidues ; co- rolle hypocratériforme, une fois plus longue que le tube du calice, à peine dilatée dans sa partie supé- rieure, avec son limbe étalé, faiblement partagé en cinq lobes; anthères oblongues, presque sessiles sur l’orifice du tube; deux stigmates charnus. Le fruit consiste en une sorte de capsule ovalo-oblongue, nue, marquée d’une cicatrice au sommet, biloculaire et polysperme. LUCULIE AGRÉABLE. Luculia gratissima, SW., B., F1. Gard., 145; De Cand., Prodr., 4, 558. Cinchona gratissima, Roxb.; Mussænda Luculia, Don. Ses feuilles sont opposées, elliptiques, oblongues, acumi- nées, pétiolées, glabres en dessus et marquées en des- sous de veines saillantes et velues; les stipules sont caduques. Les fleurs sont d’un rouge de rose, réunies en panicules le long des rameaux. Cette plante, que l’on avait prise d’abord pour une espèce du genre Quinquina, fut découverte au Népaul par le docteur Carey qui l’a fait connaître par la description qu’il en a donnée dans le Zlora Indica, du docteur Roxbourg. Selon ce botaniste c’est un petit arbre à rameaux nom- breux, s’élevant à la hauteur de seize pieds environ et croissant sur les rampes boisées des collines. Il y fleu- rit pendant la majeure partie de l’année, en répandant un parfum excessivement agréable. LUCULLAN. #1N. Pour Lucullite. 7. ce mot. LUCULLITE.-.miN. Une variété de Marbre noir, re- marquable par sa fétidité, fut nommée Lucullan par John qui a cru y reconnaitre le Marmor Luculleum de Pline, rapporté d'Égypte par le consul Lucullus. Ge nom, légèrement modifié en celui de Lucullite, a été adopté par Jameson pour la dixième sous-espèce du Calcaire rhomboïde. LU C LUCUMA. Lucuma. Bot. Genre établi par Jussieu dans la famille des Sapotées, et dans la Pentandrie Monogynie, L., ayant pour type l’Achras mammosa de Linné, el qui se compose de six à huit espèces : ce sont des arbres lactescents, portant des feuilles épar- ses, très-enlières, dépourvues de stipules, et des fleurs solitaires, pédonculées, quelquefois réunies au nombre de deux ou trois à l’aisselle des feuilles. Leur calice est à cinq divisions profondes; leur corolle monopétale a cinq divisions ; les étamines, au nombre de cinq, of- frent, entre chacune d’elles, un appendice filamenteux qui paraît être une étamine stérile. L’ovaire est libre: il présente de cinq à dix loges monospermes. Le fruit est un nuculaine contenant d’un à dix noyaux osseux, mar- qués d’une très-grande aréole ombilicale. Les graines sont dépourvues d’endosperme. Ce genre diffère sur- tout de l’Achras, par le nombre cinq de ses parties, et par ses graines dépourvues d’endosperme. Le Lucuma mammosa, Gærtner fils, Carp. 129, tab. 205 et 204, est un arbre qui atteint quelquefois une hauteur de cent pieds; il croît à Cuba, au Pérou et à la Jamaïque. Ses feuilles, qui ont quelquefois jusqu’à deux pieds de longueur, sont allongées, lancéolées, coriaces, très-entières , glabres et portées sur des pé- tioles d'environ deux pouces de longueur. Les fleurs sont solitaires, pédonculées, situées à l’extrémité des rameaux. Le fruit est une grosse baie oblongue, mu- cronée à son sommet, rude à sa face externe, pulpeuse et charnue intérieurement où elle présente une cou- leur jaune-rougeâtre; des dix loges de l'ovaire, une seule reste et renferme un noyau très-gros, ovoïde, al- longé, terminé en pointe à ses deux extrémités, lisse, luisant et d’une teinte brune claire d'un côté, offrant de l’autre une aréole ombilicale plus claire qui con- tient une graine dont le tégument est simple et recou- vre un embryon très-gros, dressé, blanc, ayant les co- tylédons fort volumineux et la radicule très - petite et obluse. Outre celte espèce qui est l’Achras mammosa, L., ce genre en renferme encore huit ou dix autres, toutes originaires de l'Amérique méridionale. LUCYE. Lucya. Bot. Kunth et Sprengel ont dédié presque en même temps un genre au savant botaniste Dunal, el le même nom ne pouvant rester, sans con- fusion, attaché à deux genres différents, le professeur De Candolle a changé celui imposé par Sprengel, en Lucya; il appartient à la famille des Rubiacées, el ses caractères sont : tube du calice hémisphérique, son limbe partagé en huit dents rapprochées par paire, formant en quelque sorte quatre divisions persistantes; tube de la corolle très-court; limbe à quatre lobes ob- tus; étamines plus courtes que la corolle; style court et bifide; capsule globoso-didyme, biloculaire, déhis- cence loculicide et demi-septicide, faisant paraître le sommet de la capsule composé de huil valves. Spren- gel ne donne que deux semences à chaque loge, tandis que Richard assure en avoir observé cinq et six. Le nom Lucya rappelle celui de la sœur du professeur Dunal de Montpellier, qui cultive la botanique avec distinction, et a produit une excellente Monographie des Rubiacées. Es LUD LuCYE TUBÉREUSE. Lucy a tuberosa, De Cand.; Du- nalia tuberosa, Spreng.; Ammania hirta, Brown, Jam. 145; Peplisletrandra, L.; Oldenlandia tuberosa, Lamk.; Hedyotis tuberosa, Sw. Ce nom spécifique lui vient de deux ou trois tubercules globulaires, qui ac- compagnent ses racines fibreuses, et d’où s’élève une tige haute de deux ou trois pouces, cylindrique, divisée en deux ou trois rameaux bifurqués, garnis de feuilles presque sessiles, ovales, presque en cœur, très-entières, aiguës, légèrement velues en dessus, glabres en des- sous, portées sur de courts pélioles, opposées, presque quaternées à l'extrémité des rameaux ; stipules pelites, engaînantes; fleurs solitaires, opposées, presque ter- minales, portées sur des pédoncules courts, simples et uniflores. Cette plante annuelle croît dans les forêts ombragées des Antilles. LUDI. Ludius. o1s. Coléoplères pentamères; genre de la famille des Élatérides, institué par Latreille qui lui assigne pour caractères : antennes assez longues, pectinées, comprimées, plus épaisses à la base : le se- cond et troisième articles plus petits, subglobuleux; du quatrième au dixième la forme triangulaire est beau- coup plus prononcée et l'angle interne est même fort saillant, néanmoins tout en diminuant progressivement de longueur, le dernier est brusquement étranglé de manière à faire soupçonner un douzième article ; pal- pes courtes et grêles ; Lêle mince, enfoncée dans le cor- selet dont les bords antérieur et latéraux sont arrondis : les angles postérieurs sont très-prononcés et fort aigus; yeux petits; corps convexe, atténué à l'extrémité ; pat- tes médiocres; tarses simples. Ce genre se fait remar- quer par la singularité du dernier anneau des antennes, qui est si brusquement acuminé que l’on croirait l’or- gane composé de douze articles. On ne connaît jus- qu'ici qu'une seule espèce : LUDI FERRUGINEUX, Ludius ferrugineus, Lat.; Elater ferrugineus, Lin., Fab. Il est en dessus d’un brun ferrugineux assez clair, le des- sous est noir; le bord postérieur du corselcet est noir; les élytres sont légèrement striées. LUDIE. Ludia. BoT. Genre établi par Commerson el Jussieu, d’abord placé dans la famille des Rosactes, mais transporté par Kunth dans sa nouvelle famille des Bixinées. Ce genre se compose de trois espèces, toutes originaires des îles de France et de Mascareigne. Ce sont des arbrisseaux rameux, portant des feuilles alternes, dépourvues de stipules, des fleurs blanches, disposées à l’aisseile des feuilles ou le long desrameaux. Leur calice est monosépale, turbiné à sa base, offrant de cinq à sept lobes pétaloïdes; les étamines sont extrêmement nombreuses et attachées sur un disque saillant, crénelé; elles ont les filets grêtes et capil- laires, les anthères presque globuleuses, didymes, à deux loges et persistantes. L’ovaire est libre, ovoïde, terminé en pointe à son sommet où il se confond avec le style; celui-ci se divise à sa partie supé- rieure en deux, trois ou quatre lanières terminées cha- cune par autant de stigmates. Coupé transversalement, l'ovaire présente une seule loge contenant un assez grand nombre d’ovules attachés à des trophospermes pariétaux, dont le nombre est le même que celui des divisions du style. Dans quelques espèces on trouve LUD 521 six ovules attachés par paires à trois trophospermes. Le fruit est une baie peu succulente, uniloculaire et poly- sperme. ; LUDIE A FEUILLES VARIABLES. Ludia heterophylia, Lamk., Dict.Ill., tab. 466. C’est l'espèce dont on a tiré le nom du genre. Elle est remarquable par la figure di- verse de son feuillage aux différentes époques de son dé- veloppement. Quand la plante est fort jeune, les feuilles sont petites, roides, luisantes, fortement dentées et épi- neuses au sommet de leurs dents, comme dans le Houx. Un peu plus tard. les dents disparaissent, les feuilles s’al- longent et deviennent semblables à celles du Myrte ou de l'Olivier; enfin, quand l'individu est en pleine végé- lation, elles sont obovales, arrondies, très-entières el pétiolées; les fleurs sont solitaires, courtement pédon- culées, placces à l’aisselle des feuilles. Leur ealice est généralement à sept lobes obtus. LUDIE A FEUILLES DE MYRTE. Ludia Myrtifolia, Lamk., Enc., et Z!l. gen., tab. 466, fig. 5. Cet arbris- seau, que l’on pourrait prendre pour une variété du précédent, en est cependant distinct, dans son étal par- fait, par ses feuilles petites, alternes, à peine pétiolées, glabres, ovales, aiguës à leurs deux extrémités, très- entières, longues de cinq à six lignes, sur quatre de largeur; les rameaux sont cylindriques el raboteux; les fleurs sont assez semblables à celles de l’espèce précé- dente; la base des étamines et des ovaires est garnie d’un duvet blanc; le style est légèrement arqué, ter- miné par un stigmate oblus et trilobé. Cette espèce à été recueillie par Commerson à l’île Bourbon. LUDIE A FLEURS SESSILES. Ludia sessiliflora, Lamk., Encycl.; Ludia tuberculata,dacq., Hort.Schænbr., 1, p. 59, tab. 112. Il serait possible que celte espèce, ainsi que les deux précédentes, ne fussent que des variétés de la même plante, surtout quand on considère la di- versilé de formes que ses feuilles affectent. Dans celie- ci, les feuilles sont ovales-oblongues, un peu aiguës, glabres, veinées, longues d’environ deux pouces et demi, sur un pouce et plus de largeur; les rameaux sont grisâtres et raboteux; les fleurs, sessiles ou pres- que sessiles, sont distinguées par leur style trifide au sommet ; les stigmates sont légèrement bilobés. Cette plante croit à l'Ile-de-France. LUDISIE. Ludisia. BoT. Ce genre de la famille des Orchidées, proposé par Richard, pour le Goodyera dis- color, avait élé produit peu auparavant par Lindley sous le nom de Æcæmaria. V. HÆMARIE. LUBOLFIA. BoT. 7. ARUNDINAIRE. LUDOVIE. Ludovia. or. Ruiz et Pavon, dans la Flore du Chili et du Pérou, ont établi sous le nom de Carludovica, un genre nouveau, dédié au roi d'Espagne Charles IV, et à ia reine Louise son épouse, et qu'ils placent dans la famille des Palmiers, de la Monœæcie Polyandrie, L. Persoon proposa de changer ce nom, un peu long, en celui de Zudovia. Mais ce changement ne fut pas adopté par Kunth, qui fit voir que le genre de Ruiz et Pavon n’appartenait pas à la famille des Pai- miers, mais bien à celle des Aroïdées. Les caractè- res de ce genre étaient encore imparfaitement con- nus, quand Poiteau, de retour à Paris après un sé- jour de plusieurs années à Cayenne, en a rapporté 529 L UD deux espèces de ce genre, dont il a exposé les carac- tères dans le neuvième volume des Mémoires au Muséum d'Histoire naturelle, p. 25. Plumier est le premier bo- taniste qui ail fait mention de ce genre; il en repré- senta une espèce, dans les planches 50 et 51 de ses Descriptions des plantes d'Amérique, mais il ne la dé- crivit point comme genre distinct. Ruiz et Pavon ont trouvé cinq espèces dont ils ont fait leur genre Carlu- dovica. Enfin Poiteau en a découvert deux qu’il a dé- crites avec soin. C’est seulement depuis cette époque que l’on a bien connu la véritable structure du genre. Caractères : fleurs monoïques, disposées sur un spa- dice cylindrique, enveloppé d'une spathe de plusieurs folioles. Fleurs mâles réunies par quatre et placées au milieu des fleurs femelles; leur calice est en cône renversé, ouvert à sa partie supérieure où il présente un grand nombre de divisions courtes, disposées sur deux rangs; les étamines sont fort nombreuses, atla- chées à la paroi interne du calice. Les fleurs femelles ont un calice profondément quadriparti, quatre fila- ments stériles, très-longs et hypogynes, opposés aux folioles du calice, et que Ruiz et Pavon ont décrits à tort comme quatre styles; un ovaire libre déprimé, tétragone, à une seule loge, contenant un très-grand nombre d’ovules. Le stigmate est sessile, large, dis- coïde, plan et à quatre angles. Le fruit est une baie uniloculaire et polysperme, dont les graines anguleuses sont attachées à quatre trophospermes pariétaux. Les espèces de ce genre sont des plantes vivaces, quelque- fois grimpantes, d’autres fois ayant le port de petits Palmiers. LUDOVIE GRIMPANTE. Ludovia funifera, Poit. C’est une plante sarmenteuse et grimpante, dont la tige, ar- rondie, noueuse, presque simple, s'élève sur les arbres, jusqu’à une hauteur de vingt à vingt-cinq pieds, el s’y attache fortement au moyen de racines caulinaires ou aériennes, courtes et rameuses, qui paraissent remplir l'office de suçoirs. Outre ces racines, la plante, parvenue à upe certaine hauteur, en émet d’autres plus grosses, qui descendent perpendiculairement vers la terre. Les feuilles sont alternes, engainantes, longues d’un à deux pieds, divisées plus ou moins profondément en deux lobes, plissées, nerveuses, sèches et roides comme celles d’un jeune Palmier ; le spadice est cylindrique, pédon- culé el axillaire. Cette espèce croit à la Guiane, près de la rivière de la Mana, et aux environs de la Gabrielle. Les habitants el les nègres l’appellent Liane franche. LUDOVIE TERRESTRE. Ludovia subacaulis, Poit. Elle a le port d’un jeune Palmier dont la tige n’est pas en- core développée. Cette tige ne s'élève guère au delà d’un pied. Les nègres l’appellent Arouma Cochon. Elle est commune dans les bois humides, auprès de la Gabrielle. LUDUS-HELMONTII. min. #7. JEux DE VAN-HEL- MONT. LUDWIGIE. Ludwigia. Bot. Genre de la famille des Onagraires, et de la Tétrandrie Monogynie, L., établi par Linné et adopté par tous les autres botanistes. Son calice, adhérent par sa base avec l'ovaire infère, se ter- mine par un limbe persistant, à quatre lobes allongés; la corolle se compose de quatre pétales onguiculés; les étamines sont au nombre de quatre; l’oyaire est à qua- LUD tre loges polyspermes, surmonté d'un style simple et d’un stigmate lobé. Le fruit est une capsule ovoïde ou allongée, souvent à quatre angles, couronnée par les lobes du calice, et s’ouvrant seulement par un trou qui se forme à son sommet. Ce genre se compose d’un assez grand nombre d’espèces qui croissent surtout dans l’A- mérique septentrionale ou dans les Indes. Ce sont des plantes herbacées, rarement sous-frutescentes à leur base, portant des feuilles alternes et entières, des fleurs axillaires. Un assez grand nombre des espèces rappor- tées d'abord à ce genre en ont élé séparées : ainsi Linné lui-même en a retiré les espèces qui ont les étamines en nombre double des pétales, pour en faire son genre Jussiæa. Les espèces apétales doivent être placées dans le genre {snardia. Parmi les neuf espèces décrites par Michaux (77. Bor. Americ.), trois étant dépourvues de corolle, doivent être transportées dans le dernier genre; ce sont les Ludwigia nitida, microcarpa el mollis. LUDWIGIE A GROS FRUITS. Ludwigia macrocarpa, Mich., Flor. Bor. Amer., 1, page 89; Ludwigia al- ternifolia, Lin., Lamk., Z!!. gen., lab. 77; Pluken., Phytogr., tab. 205, fig. 2, et Amnallh., (ab. 419, fig. 1; Threw, Ehr., 2, tab. 2; Ludwigia salicifolia, Poir., Encycl., Suppl. Plante herbacée, remarquable par la forme et la grosseur de ses fruits, ainsi que par la grandeur de ses calices; ses racines sont composées de tubercules fasciculés, de la forme du navet; elles pro- duisent une tige droite, rameuse, haute d'environ un pied, garnie de feuilles alternes, oblongues, lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, glabres, un peu pâles en dessous; les fleurs sont axillaires, très-peu pédon- culées et solitaires; les pédoncules sont munis de deux bractées opposées el caduques; les divisions du calice sont grandes, ovales, en cœur, élargies, un peu aiguës; la corolle est jaune; les pétales sont ovales, de la lon- gueur du calice; les capsules sont globuleuses, un peu tétragones, couronnées par les divisions du calice. Cette plante croît dans la Virginie. LUDWIGIE A LONG PÉDONCULE. Ludwigia peduncu- losa, Mich., 4mer., L. c. Petite plante herbacée, dont les tiges sont rampantes, un peu pubescentes, à peine longues de six pouces, tétragones, peu rameuses, gar- nies de feuilles glabres, sessiles, opposées, linéaires- lancéolées, rétrécies à leurs deux extrémités, entières, longues de trois lignes ; les pédoncules sont solitaires, filiformes,axillaires, beaucoup plus longs que les feuil- les, uniflores, quelquefois un peu pubescent(s, ainsi que le calice, munis de deux bractées sétacées; les divisions du calice sont lanctolées; la corolle est assez grande; les capsules sont allongées, presque en massue, cou- ronnées par les divisions prolongées et rabattues du calice. Cette espèce croît dans les marais sous-marins de la Caroline inférieure. LUDWIGIE RAMEUSE. Ludwigia ramosa, Willd., Enum. pl., 1, p. 166. Cette plante, dont le lieu natal n'est pas connu, a des Liges tétragones, herbacées, cou- chées, très-rameuses,radicantes; des rameaux alternes; des feuilles opposées, linéaires -lancéolées, glabres, ainsi que toute la plante; des fleurs sessiles ou à peine pédonculées, axillaires, solitaires, quelquefois gémi- LUF nées; une Corolle blanche; des capsules elliptiques. Elle a été cultivée primitivement dans le jardin bota- nique de Berlin. LuDWiGie EFFILÉE. Ludiwigia virgala, Mich., Flor. Amer., L. ©. Cette plante a des tiges droites, glabres, divisées en rameaux très-étalés, allongés, effilés, garnis de feuilles alternes, sessiles, linéaires, glabres, allon- gées, obtuses, très-entières ; des fleurs alternes, pédon- culées, disposées à la partie supérieure des rameaux, presque en épi, munies de corolle; des capsules globu- leuses, un peu tétragones, non couronnées par le limbe du calice. Le disque est entouré de glandes pubes- centes. Celte espèce croît dans les forêts de la basse Caroline. LUDWIGIE A FLEURS EN TÈTE. Ludiwigia Capitata, Mich., Ælor. Amer., L. c.; Ludwigia suffruticosa, Wall., Carol., page 90. Ses tiges sont d’abord ram- pantes, pubescentes, chargées de feuilles arrondies ou en ovale renversé; celles des rejetons stériles sont élar- gies, lancéolées; il s'élève ensuite d’autres tiges glabres, rameuses, redressées, grêles, un peuligneuses, surtout vers le bas, dont les feuilles sont sessiles, alternes, gla- bres, linéaires ou lanctolées, entières, très-aiguës, lon- gues d’un pouce et demi; les fleurs sont sessiles, réunies en une petite tête à l'extrémité des rameaux; la corolle est plus courte que le calice; les capsules sont presque tétragones, à demi globuleuses, couronnées par les divisions du calice, courtes, élargies, de la longueur des capsules. Cette plante croît dans la Basse-Caroline, aux lieux aquatiques et découverts. LUDWIGIE A FEUILLES ÉTROITES. Ludwigia angusti- folia, Mich., 4mer., L. c.; Ludiwigia linifolia, Poir., Encycl., Suppl., an varietas ? Celle plante a des tiges droiles, glabres, étalées, très-rameuses, garnies de feuilles sessiles, alternes, linéaires, très-étroites, gla- bres, entières, aiguës, rétrécies à leur base, longues d’un pouce; des fleurs solitaires, placées dans l’aisselle des feuilles supérieures, allernes, munies d’une corolle; des capsules glabres, turbinées, prismaliques, un peu allongées, couronnées par les divisions du calice, cour- tes, à demi lancéolées. Cette espèce croit sur les bords des fossés aquatiques, dans la Basse-Caroline. LUEN. o1s. Nom de pays de l’Argus. 7”. ce mot. LUETTE. Uvula. zooL. Petite languette ou appen- dice charnu, pendant au milieu du bord lisse du voile du palais. La Luette est formée par un repli de la mem- brane muqueuse, qui Lapisse tout le canal digestif, et renferme, dans son intérieur, un grand nombre de mus- cles qui lui permettent d'exécuter plusieurs mouve- ments, de s’abaisser pour s'appliquer contre la langue, de s'élever et de se porter obliquement en arrière, vers la paroi postérieure du pharynx, de façon à inter- cepter plus ou moins complétement le passage entre celle cavité el les fosses nasales. LUFFA. BoT. Tournefort el Adanson avaient fait un genre, sous ce nom, de la Papangaie. Mais Linné l’a réuniau Momordica, en l'appelant Momordica Luffu. Plus tard Cavanilles (Zcon. rar., 1, p. 7) a établi dans la famille des Cucurbitacées un genre Luffa, qui parait différent du Momordica, et qui doit demeurer dis- tinct. Voici ses caractères : les fleurs sont monoïques. < La GA EUR 52: Les mâles ont un calice campanulé, à cinq lanières étroites et caduques, une corolle monopétale, régu- lière, à cinq divisions (rès-profondes qui simulent une corolle de einq pétales. Les étamines, au nombre de cinq, sont libres et distinctes les unes des autres. Leurs filets sont attachés sur autant de tubercules glandu- leux, alternes avec les divisions de la corolle. Les fleurs femelles ont un calice dont le tube adhère avec l'ovaire qui est anguleux et infère; le limbe et la corolle sont les mêmes que dans les fleurs mâles; les cinq étamines sont rudimentaires; le style est très-court, terminé par quatre stigmates épais et renflés. Le fruit est une pépo- nide sèche, allongée, marquée de dix angles peu sail- lants, offrant intérieurement un grand nombre de grai- nes attachées par des filaments à (rois trophospermes pariétaux, et s’ouvrant au moyen d’un petit opercule. Le caractère le plus saillant de ce genre consiste sur- tout dans ses cinq élamines entièrement libres et dis- tinctes les unes des autres, caractère qui ne se retrouve que dans le genre Gronovia, dans la famille des Cu- curbilacées. Quant à la déhiscence par le moyen d’un opercule, Cavanilles ne la donne que comme un carac- {ère incertain, ne l'ayant observée que sur un fruit qui peut-être n’élait pas entier. L'espèce qu'il décrit et figure (Luffa fœtida, loc. cit., 1. 9 et 10) est origi- naire de l’Inde, mais cultivée aux îles de France et de Mascareigne. Rhéede l’a mentionnée sous le nom de Picinna (Hort. Mal., 8, p. 15,t.7)et Rumph sous celui de Pelola Bengalensis ( Herb. Amb., v, p. 408, t. 169). LUGOA. Lugoa. 80T. Genre de la famille des Synan- thérées, tribu des Senecionides, établi par le professeur De Candolle, pour une plante des îles Canaries que Smith et d'après lui Link, avaient placée dans le genre Anthemis. Voici les caractères attachés au genre nou- veau par son auteur : capitule multiflore, hétérogame; fleurons de la circonférence disposés sur un seul rang, ligulés et femelles; ceux du disque sont tubuleux, à cinq dents et hermaphrodites; réceptacle convexe, garni de paillettes entre les fleurons; involucre formé de squam- mes imbriquées, paucisériales; styles rameux, exappen- diculés ; akène étroitement obpyramidé, tri, tetra ou pentagone, avec les angles nerviformes, séparés entre eux par des sillons bruns; aigrettes dentées, submem- braneuses, anguleuses de même que les akènes qu’elles surpassent en hauteur. LuGoa ROULÉ. Lugoa revoluta, De Cand.; Anthemis fruticosa, Chr. Smith; Ænthemis revoluta, Link. C’est une plante herbacée, forte et élevée, peut-être même un sous-arbrisseau, dont les feuilles sont alter- nes, pinnalilobées, scabres en dessus, veloutées en des- sous, à lobes oblongs, oblus et lobulés, leurs bords sont roulés; l’inflorescence constitue un véritable corymbe; les pédoncules se divisent ordinairement en cinq ou six rameaux au sommet de la tige; les fleurs du rayon sont blanches. LUHÉE. Luhea. por. Genre de la Polyandrie Mono- gynie, L., établi par Willdenow (Act. Soc. Nat. Scrut. Berol., 5, p. 409, €. 5) et adopté par De Candolle qui l’a placé à la suite de la famille des Tiliacées, et lui a imposé les caractères suivants : involucelle court, à LUM x ic ES neuf folioles; calice divisé profondément en cinq par- ties; cinq pétales; étamines nombreuses, à filets subu- lés, velus à la base et réunis en cinq faisceaux auxquels sont adnés inférieurement des processus en forme de pinceaux; anthères arrondies; style épais, terminé par un stigmate tronqué. Le fruit est inconnu. Ce genre a, selon De Candolle, des rapports, d’un côté avec le Gr'e- wia, de l’autre avec l’Alegria. Il ne se compose que d’une seule espèce. LUHÉE ÉLÉGANTE. Luhea speciosa, Willd., Spec., 3, p. 1454, et Nov. Act. Soc. Nat. Berol.,5, p.410, tab. 5. Arbre très-rameux, qui s'élève à la hauteur de vingt à trente pieds, dont les rameaux sont alternes, de cou- leur brune, garnis de feuilles pétiolées, alternes, oblon- gues, obtuses, médiocrement échancrées en cœur à leur base, inégalement dentées sur leurs bords, blan- châtres et tomenteuses en dessous, veinées, à trois ner- vures; les veines et les nervures saillantes; les pétioles courts, épais, à demi cylindriques, pubescents; les fleurs disposées en grappes terminales, peu garnies; les pédicelles courts, épais, tomenteux, uniflores; les calices tomenteux à l'extérieur; la corolle blanche. Le fruit n’a point été observé. Cette plante croit sur les hautes montagnes, aux environs de Caracas. LUIDA. BorT. Ce genre, créé par Adanson dans la fa- mille des Mousses, est artificiel et non susceptible d’être adopté. C’est parmi les Gyrnnostomum, /feissia, Dicranum, Tortula, Bryum, Neckera, Hypnum, l'issidens, etc., qu’il faut chercher les Luida d'Adan- son. LUISIE. Luisia. Bot. Ce genre de la famille des Or- chidées, Gynandrie Monandrie, L., proposé par Gau- dichaud, dans la botanique du Voyage de l’Uranie, pour une plante qu’il a observée aux îles Mariannes, n’a pas été adopté par les botanistes, n'ayant point paru dif- férer du genre Cymbidiuim. LUJULA. Bot. L’un des noms vulgaires de l’Alleluia, Oxalis Acetosella. V, OxaLIDE. LULAT. concu. Linné rapporte à son Mytilus Mo- diolus le Lulat d'Adanson (Voy. au Sénég., pl. 15). Comme cette espèce de Linné en comprend plusieurs, on ne sait trop de laquelle on doit maintenant la rap- procher. Lamarcek cite avec doute le Lulat, dans la sy- nonymie du Modiola Papuana, tandis que le Mytilus Modiolus de Linné est cité à son Modiola T'ulipa. Il parait, d’après la description d’Adanson, que le Lulat est une espèce particulière, qui n’a point été suffisam- ment étudiée des auteurs. f. Mop1oLe. LULU. o1s. Espèce du genre Alouette. F. ce mot. LUMACHELLE ou LUMAQUELLE. min. On donne ce nom à une variété de Marbre ou Chaux carbonatée susceptible de poli, renfermant des Coquilles pour la plupart brisées, et en si grande quantité que ce Marbre en paraît entièrement composé. Les minéralogistes le désignent sous le nom de Chaux carbonatée granulaire coquillière. LUMBRICAIRE. Lumnbricaria. Bot. (Æydrophrytes.) Palisot-Beauvois s'étant un peu pressé d'établir des genres dans tous les ordres de la Cryptogamie, qu’il n'avait que superfciellement examinés, forma son Lumbricaria du Fucus lumbricalis, L., qui est une LUM Furcellaire de Lamouroux,genre antérieurement adopté par tous les algologues. 7. FURCELLAIRE. LUMBRICITE. ross. Nom impropre que l’on a donné autrefois à des Serpules fossiles, que l’on a comparés ou pris pour des Vers de terre pétrifiés. LUMBRICUS. ANNÉL. 77. LomBric. LUMIE. BoTr. Nom donné à l’une des sections éla- blies parmi les espèces nombreuses du genre Oranger. V7. ORANGER. LUMIÈRE. La cause qui rend les objets visibles à nos yeux a {rop d'importance pour que, dans un ouvrage d'histoire naturelle, on omelle de développer suecinc- tement les principaux phénomènes qu’elle présente, sans pourtant entrer dans les nombreuses recherches qui exigent l’application du calcul et qui constituent l'optique, branche importante de la physique propre- ment dite. Quelle est la nature de la lumière? Cette question a été un sujet de méditation pour les plus grands phy- siciens, mais elle n’a pas pu encore être parfaite- ment résolue. Deux théories, dont voici seulement les principes, ont été embrassées par les savants. La première, due au génie de Descartes, a été admise, sauf quelques modifications, par des hommes du plus grand mérite, tels que Huygens el Euler, Young el Fresnel. Ils pensent que la Lumière est un fluide extrê- mement subtil, un Ether répandu dans l’espace uni- versel, éprouvant de la part des corps que l’on consi- dère comme des sources de Lumière, une action qui lui imprime un mouvement d’ondulation semblable à celui de l’air agité par le son ou à celui de l’eau, lors- qu’on y laisse tomber des corps pesants. Ce mouvement est oscillatoire, de telle sorte qu’à partir du point où commence l'agitation, les molécules du fluide éprou- vent d’abord une répulsion qui les éloigne de ce point; ensuite la réaction produite par leur élasticité et celle des molécules sur lesquelles elles s'appuient, les fait rétrograder au delà de leur première position, et les alternatives se répètent absolument de même que dans la vibration du pendule. L'autre théorie, dont les par- tisans ont été bien plus nombreux que ceux du Système ondulatoire, reconnaît pour auteur Newton, et a été nommée théorie de l'émission. On suppose, en effet, que la Lumière, partie essentielle des corps lumineux, est lancée par filets de molécules très-déliées, lesquelles soit directement, soit par la réflexion des corps opaques, viennent exercer sur le fond de l’œil une impression constituant la sensation de la Lumière. L'une et l’autre deshypothèses ingénieuses qui viennentd'être exposées, expliquent assez bien le plus grand nombre des phénc- mènes observés jusqu'ici, mais chacune est sujelte à des objections si graves que l’on ne peul se prononcer exclusivement pour l’une d'elles et la regarder comme l'expression de vérités démontrées. Comme la plupart des sources de la Lumière sont aussi celles du calorique, on a pensé que le premier de ces fluides impondérables n'était qu’une modification du second. Cependant plusieurs corps sont lumineux sans produire la moindre chaleur appréciable; telles sont les substances phosphorescentes. La Lumière de la lune, des planètes et des étoiles, concentrée au moyen LUN de miroirs concaves, n'indique aucunement qu’elle soit accompagnée de calorique; il y a donc quelque chose de bien distinct entre la Lumière et le calorique; mais leurs phénomènes sont le plus souvent simultanés, et leur étude ne peut être séparée; l’occasion d’en expo- ser les principaux s’est déjà présentée dans les arti- cles ÉLECTRICITÉ, FEU el FLAMME. . ces mots. Newton, à l’aide du prisme, décomposa le premier la Lumière en sept rayons diversement colorés, qui se nuancent entre eux et reproduisent artificiellement les phénomènes naturels de l’arc-en-ciel. Ces sept rayons primilifs sont les suivants : violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé et rouge. Le rayon violet est celui qui est susceptible de la plus grande réfrangibilité, et le rouge de la plus petite. En réunissant tous les rayons en un seul faisceau, au foyer d’une lentille, l’illustre physicien reproduisit la Lumière blanche. Cependant le nombre des rayons lumineux primitifs a été réduit par quelques savants, à trois, savoir : le bleu, le jaune et le rouge, suivant les uns, et le rouge. le vert et le violet suivant les autres; enfin d’après Wollaston à quatre, qui sont le rouge, le vert-jaunâtre, le bleu et le violet. Ces modifications au système de Newion sur la décomposition de la Lumière, ne sont pas universelle- ment admises. En effet, quoique la combinaison variée des trois ou quatre rayons principaux qui viennent d’être désignés produise les autres couleurs, comme par exemple le jaune et le bleu qui donnent naissance au vert, cependant ces rayons colorés, obtenus par la combinaison, offrent assez de différences avec ceux qui sont le résultat de la décomposition du trail pri- mitif. Si l’on soumet ces derniers à une seconde réfrac- tion, ils restent simples, tandis que la même opération décompose dans ses éléments le vert formé par la ré- union du bleu et du jaune, comme toutes les autres couleurs produites par le mélange des rayons. La Lumière émanée d’un point lumineux, diverge en rayons rectilignes, qui occupent un espace de plus en plus grand à mesure qu’ils s'éloignent de leur foyer. Un corps opaque, placé dans cet espace, détermine une ombre par laquelle les objets, situés au delà et sur une même ligne droite que le corps opaque et le corps lumi- neux, sont privés de Lumière. La vitesse avec laquelle se meut la Lumière est tellement extraordinaire, que rien ne peut lui être comparé sous ce rapport. Elle parcourt, en huit minutes treize secondes sexagési- males, la distance moyenne du soleil à la terre, c’est- à-dire plus de quinze millions de myriamètres. Ce fait a été reconnu en 1675 par Rœmer, et confirmé en 1728 par Bradley, d’une manière qui ne laisse aucun doute sur la précision du calcul. Lorsque les rayons lumi- neux tombent sur une surface polie, ils sont renvoyés ou réfléchis, en faisant avec cette surface un angleégal à celui qu’ils faisaient de l’autre côté en y arrivant. Cette loi que l’on énonce en disant que l'angle de réflexion est égal à angle d’incidence, est la base de la théorie des miroirs ou de la catoptrique. En traversant les corps diaphanes, les rayons lumineux sont souvent détournés de leur route par l’action de ces corps. On donne le nom de réfraction au changement de direction qu’ils éprouvent alors, et qui les fait paraître comme brisés. LUM 929 Ce phénomène se présente toutes les fois que les rayons passent d’un corps ou milieu dans un autre de densité différente, et qu’ils en rencontrent la surface extérieure dans une direction oblique. Ainsi, pour n’en citer qu’un exemple dont l'observation est très-vulgaire, lorsqu'on plonge obliquement et en partie un bâton dans l’eau, il paraît brisé à l'endroit où il y entre. C’est sur cette propriété de la Lumière qu’est fondée la dioptrique. En se servant de verres dont la densité est plus ou moins forte, et dont les surfaces offrent des courbures en di- vers sens, on modifie à volonté la divergence ou la convergence des rayons lumineux, de sorte qu’ils se réunissent à un point plus ou moins rapproché que l’on désigne par le mot de foyer. Ainsi la forme convexe des verres rend convergents les rayons incidents qui sont parallèles, tandis que la forme concave les rend divergents. C’est à la réfraction de la Lumière qu’il faut attribuer le phénomène du crépuscule; quand le soleil n’est pas encore descendu beaucoup au-dessous de l'horizon, ses rayons rencontrant la couche supé- rieure de l'atmosphère sous de petits angles, en sont réfléchis vers la surface de la terre, el produisent une faible Lumière. Un phénomène qui a frappé de tous temps les voyageurs et que les marins connaissent sous le nom de Mirage, est encore dù à la réfraction de Ja Lumière, laquelle réfraction se convertit en réflexion, parce que les rayons passent d’un milieu plus dense dans un autre qui est plus rare. Lors de la fameuse expédition des Français en Égypte, il fit plusieurs fois illusion aux soldats altérés, qui avaient sous leurs yeux la perspective désespérante d’un lac immense, fuyant devant eux à mesure qu'ils s’avançaient au travers des plaines sablonneuses de l'Afrique. L’illustre Monge a décrit ce phénomène et en a donné une théorie très- satisfaisante. L'air qui repose sur le sol brûlant de ces contrées, se dilate et forme une couche peu considé- rable, parce que ce fluide n’est pas bon conducteur du calorique. Au-dessus de cette couche est l’air atmosphé- rique non dilaté et conséquemment plus dense; alors les rayons solaires qui l'ont traversé, se réfléchissent à son contact avec la première, se relèvent el présentent à l’œil l’image du ciel en dérobant la vue du terrain. D'un autre côté les villages placés sur les monticules et tous les objets qui s'élèvent au-dessus de la couche d’air dilaté, envoient des rayons réfléchis à la jonction des deux couches, el y peignent des images renversées. L'il- lusion est alors complète, l'observateur ne voit plus qu’un grand espace bleuâtre formé par la réflexion du ciel, parsemé de villages et d'arbres aux pieds desquels paraît leur image renversée. Mais à mesure qu'il s’ap- proche de ces iles apparentes, l’inclinaison des rayons émanés du sol augmente assez pour arriver à son œil, les bords de la fausse inondation se reculent, elle mi- rage va plus loin se reproduire. 1l est encore un autre ordre de phénomènes de la Lumière qui ne se développent que dans certaines sub- stances, et qui tiennent ordinairement à des circon- stances délicates, qu'il est quelquefois assez difficile de faire naître ou d’apercevoir; c'est la double ré- fraction et la polarisation que présente avec le plus d'évidence la variété de carbonate calcaire, connue 920 LUM sous le nom de Spath d'Islande; mais qui peut aussi s’observer dans plusieurs autres minéraux cristallisés, tels que le Quartz, la Baryte sulfatée, le Soufre, etc. Le premier de ces phénomènes étant lié à l'étude de la minéralogie, sera traité dans un article à part. Ÿ. RÉ- FRACTION DOUBLE. Quant au second, son examen fort intéressant pour les physiciens, ne peut être utile au naturaliste, et conséquemment ne doit pas être déve- loppé dans cet ouvrage. Il faut en dire autant de l’in- flexion ou diffraction de la Lumière, des couleurs acci- dentelles et des ombres colorées. La Lumière exerce une véritable action chimique sur divers composés dont elle désunit les principes; dans d'autres cas elle détermine la combinaison des corps simples, et elle fait subir une forte altération à cer- Laines surfaces colorées. Son influence est souvent égale à celle d’une haute température: ainsile plus léger rayon du soleil opère la combinaison intime d’un mélange de Chlore et d'Hydrogène, avec délonalion et production d’Acide hydrochlorique. Le chlorure d'Argent passe du blanc au noir, et subit une décomposition complète, avec une promptitude qui dépend de l’espèce de rayons auxquels ce corps est soumis, car le rayon violet est celui dont l’action décomposante est la plus énergique. Cette faculté décroît ensuite à partir du rayon violet; ce qui est l'inverse de la faculté calorifique, et qui ten- drait à faire distinguer les rayons lumineux en chimi- ques et en calorifiques. De plus on a reconnu que les facultés chimiques s'étendent un peu au delà du rayon violet dans un espace obscur. C'est encore à une action chimique que l'influence de la Lumière sur les êtres organisés a été assimilée. On ne parle pas ici de la manière dont elle se comporte dans l’œil des animaux , ou des phénomènes de la vi- sion; un article particulier sera consacré dans la suite à l'exposition de cette importante fonction physiolo- gique; mais on cherche à fixer en ce moment l'attention sur les effets que la Lumière produit principalement sur les végélaux. Cet agent physique paraît être la cause de la coloration des parties vertes dans les corps organisés. C’est lui qui détermine la décomposition de l’Acide carbonique continuellement versé dans l’atmo- sphère par la combustion et la respiration des animaux, qui favorise ainsi l'émission de l'Oxigène et fixe dans les plantes le carbone, base de la couleur verte. Lors- qu’on place une plante verte et vivante dans de l’eau chargée d’Acide carbonique et qu’on fait intervenir les rayons du soleil, l’Acide carbonique est décomposé, son Oxigène se dégage, et la plante augmente en carbone dans une proportion précisément semblable à celle que contenait l’Acide carbonique avant sa décomposition. C’est ce qui résulte de plusieurs expériences faites par Th. de Saussure. Les rayons les plus réfrangibles sont aussi ceux précisément qui exercent le plus d’influence sur le dégagement de l'Oxigène , et par conséquent le rayon violet possède cette propriété avec le plus d’é- nergie. Il est très-probable que l’Acide carbonique est aussi décomposé dans les parties vertes qui ne sont exposées qu’à une Lumière diffuse, mais cette action est trop lente pour qu’elle puisse être appréciée par les instruments. Si l’on a acquis quelques connais- LUM sances sur la coloration des parties vertes des végélaux, il faut avouer que l’on ignore absolument quelle est la cause de la coloration des fleurs. La Lumière n’influe pour rien sur ces organes délicats, car, exposés à une obseurilé totale, ils se colorent également ; seulement les couleurs sont un peu plus pâles, parce que le végétal languit dans (ous ses organes, et ne communique pas autant de vigueur à la fleur. Une fleur de Tulipe, même dans ce dernier cas, deviendra aussi belle et aussi riche en couleurs que si elle eûl végété à la faveur de la grande Lumière. L’obscurité n’empêche pas absolu- ment l’émanation des odeurs dans les plantes; mais elles en exhalent davantage lorsqu'elles sont frappées par les rayons du soleil. Connaïissant la grande part que la Lumière a dans la coloration en vert des végé- taux, on peul déjà pressentir ce qu’ils deviendront si on les soustrait à l’action de ce principe; la vie ou plutôt la simple végétation ne sera pas suspendue, la succion aura toujours lieu, mais l’'émanalion ne sera plus aussi active, l’Acide carbonique sera absorbé sans décomposition, et il en résultera un véritable effet hy- dropique, qui se communique dans toutes les parties du végétal, les blanchit, et désarticule les feuilles qu’il attaque particulièrement. Ce phénomène, connu dès la plus haute antiquité, a été désigné sous le nom d'Étio- lement. 7. ce mot. La tendance des plantes à se diriger vers la Lumière, est un phénomène digne d'exercer la sagacité des phy- siologistes. Les agriculleurs et les jardiniers ont le plus souvent attribué à l’air les effets de la Lumière, comme ils ont rapporté les effets de l’air à la Lumière. Cependant l'expérience démontre bien clairement que ces deux agents exercent chacun une influence parli- culière. En effet, si dans une cave disposée de manière à ce qu’il y ait deux soupiraux dont l’un ouvert donne passage à l’air, et l’autre fermé par un vitrage ne laisse pénétrer que la Lumière, toutes les branches d’un vé- gélal placé entre ces deux soupiraux, se dirigeront du côté du soupirail vitré. La radicule des végétaux pa- rait au contraire fuir la Lumière; cette aversion pour la Lumière est sans doute une cause très-puissante de sa marche descendânte que la plupart des physiolo- gistes ont uniquement atfribuée à la pesanteur. Les racines des végétaux s’enfoncent dans le sol, parce que l'obscurité leur convient autant que la Lumière plaît à la tige et aux branches. Une expérience ingénieuse de Dutrochet, sur la germination d’une graine de Gui collée contre les vitres d’un appartement, tend à con- firmer cette assertion. Ÿ. GERMINATION. Le sommeil des plantes est encore un phénomène très-remarqua- ble, qui paraît presque entièrement dû à l’action de la Lumière. C’est le hasard qui, comme dans bien d’autres phénomènes, a fait découvrir celui-ci. On rapporte que Garcia ab Horto cullivait, dans un vase, le Lotus or- nithopodioides, et qu’un soir qu’il se le fit apporter par son domestique , il fut bien surpris de n’y plus apercevoir de fleurs. Il les crut cueillies par son jardi- nier et fit remporter le vase. Le lendemain, il retourna visiter sa plante et la trouva couverte de belles fleurs. Sa surprise fut alors plus grande, et il se proposa de bien l’examiner pendant la nuil suivante. Effective- 4 7 EE à Ca è \] 7 ' LUN ment, en déroulant les feuilles, il retrouva les fleurs recouvertes par ces dernières qui étaient alors en état de sommeil. Considéré dans sa généralité ce sommeil des végétaux n’est point causé, comme celui des ani- maux, par la fatigue ni par une action nerveuse, puis- qu'il est impossible de donner la position diurne à une feuille qui a pris la position nocturne sans la casser; elle y reste dans un état de fixilé el de rigidité imper- turbable. 11 n’est pas non plus déterminé ni influencé par la plus ou moins grande humidité de l’air. De tous les agents qui influent sur le repos des feuilles, le seul connu est donc la Lumière. On peut, en effet, par une Lumière artificielle, changer l'heure de ce sommeil. C’est ce qui résulte des expériences intéressantes du professeur De Candolle sur la Belle de nuit et la Sensi- tive, dont les fleurs de l’une finirent par s’accoutumer à dormir pendant la nuit, et les feuilles de l’autre som- meillèrent enfin durant la journée. LUMINET. Bot. Synonyme de l’'Euphraise officinale. LUMME. o1s. Espèce du genre Plongeon. #.ce mot. LUMNITZERA. por. Le genre établi sous ce nom, par Jacquin, Æclog., 11, inédit, ne diffère point du genre Moschosna de Reichenbach. 7. ce mot. LUMP ou LUMPH. pois. Espèce du genre Cycloptère. V, ce mot. LUMPÈNE. pois. Espèce du genre Blennie. #. ce mot. LUNAIRE. Lunaria.BoT. Ce genre de la famille des Crucifères, et de la Tétradynamie siliculeuse, L., a été placé dans la tribu des Alyssinées ou Pleurorhizées La- tiseptées par De Candolle (Syst. Regn. Veget., t. 11, p. 280) qui l’a ainsi caractérisé : calice fermé, et of- frant deux gibbosités en forme de sacs à la base; pé- tales onguiculés, à limbe obovale; étamines dont les filets sont libres et sans appendices; silique ou silicule pédicellée, elliptique ou oblongue, bordée par les pla- centas en forme de nervures, plane, biloculaire, à cloi- son membraneuse, persistante, à valves planes sans nervures, el surmontée d'un style filiforme persistant; graines éloignées entre elles, ceintes d’une aile mem- braneuse, portées par des cordons ombilicaux adnés à la cloison, à cotylédons plans, foliacés et accombhants. Ce genre se rapproche des Cardamines par les valves sans nervures de son fruil, mais il en diffère essentiel- lement par ses graines bordées d’une aile membra- neuse. Il offre aussides rapports avec le Hacropodium par sa silicule pédicellée, et avec le Savignya par la structure de cette silicule ; mais il se distingue du pre- mier, par ses valves sans nervures, et du second par son calice à deux renflements à sa base, el par ses cor- dons ombilicaux, adnés à la cloison. Le Suvignya a été nouvellement constitué par De Candolle,sur une plante d'Égypte, que Delile avait placée parmi les Lunaires. V7, SAvIiGNYE. Outre ce genre, le Ricotiu de Linné, que Gærtner, Roth et Desvaux avaient réuni aux Lunarta, en a élé de nouveau séparé el admis par la plupart des auteurs modernes. /”. RIcOTiE. Après ces relranche- ments, le genre Lunaria est maintenant réduit à deux espèces qui, parmi les Crucifères, sont des plantes assez remarquables pour qu'il en soit donné ici une courte description. Toutes deux sont cultivées dans quelques jardins, à cause des panicules brillantes et LUN 527 comme satinées que forment les cloisons persistantes des fruits, lorsque les valves s’en sont séparées. LUNAIRE VIVACE. Lunaria rediviva, L. Elle a une racine vivace, du collet de laquelle les tiges s'élèvent chaque année. Ses feuilles sont très-grandes, légère- ment velues, les inférieures opposées, les supérieures le plus souvent alternes et portées sur de longs pétioles; elles sont ovales-cordiformes, acuminées, el dentées en scie. Les fleurs exhalent une odeur agréable; elles sont d’un rose clair ou même quelquefois d’un pourpre assez vif, marquées de veines longitudinales plus foncées, et disposées en panicules terminales sur de longs pédon- cules. Le fruit peut être considéré plutôt comme une silique que comme une silicule; il est lancéolé el atté- nué aux deux extrémités. Cette plante croît naturelle- ment dans les montagnes un peu élevées et ombragées de l'Europe. LUNAIRE BISANNUELLE. Lunaria biennis, Mœnch et DC.; Lunariaannua,L. Elle diffère principalement de la précédente espèce par sa silicule elliptique et obtuse aux deux extrémités. De sa racine simple, fusiforme el épaisse, s'élève une lige rameuse, droite, scabre, garnie de feuilles pétiolées, cordiformes, acuminées, les supérieures atténuées, ovales, et dentées en scie. Les fleurs sont inodores, et leur couleur est violette ou lilas, blanche dans une variété. C'est surtout dans cette plante que les cloisons, après la chute des valves, of- frent un aspect argentin, qui lui a valu les noms de Satinée et Passe-satin. On la nomme aussi vulgaire- ment grande Lunaire, Médaille et Bulbonac. Elle est indigène des contrées montueuses et boisées de la Suède, de l'Allemagne, de l'Alsace et de la Suisse. LUNAIRE. gorT. (Fougères.) V. BoTrYcaium. LUNANÉE. Lunanea. Bot. Genre établi par De Can- dolle (Prodr. Syst. Veg., 1, p. 92) qui l’a placé à la fin de la famille des Térébinthacées, el l’a ainsi carac- térisé : fleurs polygames; calice coloré, divisé profon- dément en cinq lobes épais, velus extérieurement; co- rolle nulle; disque concave, à dix dents; dix élamines insérées sur le disque, à anthères réunies exlérieure- ment au moyen des dents du disque ; ovaire presque arrondi, couronné par cinq stigmales; capsule presque ovale, bossue, semi-loculaire et bivalve; graines atta- chées par le dos, imbriquées et anguleuses. Ce genre a été dédié à Lunan, auteur d’un ouvrage sur les plantes de la Jamaïque et qui a donné une description de l’uni- que espèce dont ilse compose. Raffinesque a constitué le même genre sous le nom d'£diwardia, lequel a dû être changé à cause de sa ressemblance avec le mot Æd- wardsia déjà employé pour un genre de Légumineuses, et il regarde ce genre comme voisin du Poupartia. Le Lunanca Bichy, DC., Edwardia lurida, Raffi- nesque, est une plante originaire de Guinée, et intro- duite dans les Antilles où on la nomme Bichy. Ses feuilles sont allernes, pétiolées, oblongues, acuminées, glabres, ondulées et veinées. Les fleurs sont disposées en grappes composées, d’une couleur jaune marquée de stries purpurines; elles exhalent une mauvaise odeur. LUNARIA. BOT. 7. LUNAIRE. LUNDIE. Lundia. nor. Le genre créé sous ce nom, 528 LUN dans la famille des Ternstræmiacées, Polyandrie Mono- gynie, par Schumacker, ne paraît différer en rien du genre Oncoba de Forskahl. 7. ce mot. LUNE. pois. /. CHRYSOTOsE et MoLe. LUNE. 1Ns. Espèce du genre Bombyx. F. ce mot. LUNE D'EAU. Bot. L'un des noms vulgaires du Né- nuphar blanc. LUNETIÈRE. pot. Syn. de Biscutelle. 7. ce mot. LUNETTE. mam. Espèce de Chauve-Souris du genre Phyllostome. 7. ce mot. LUNOT. concu. La Venus Senegalensis de Gmelin (page 5282, no 67) est la même Coquille que le Lunot d’Adanson (Voy. au Sénég., pl. 17, fig. 11). LUNTIA. BOT. //. CROTON. LUNULAIRE. Lunularia. 2ot. (Hépatiques.) Mi- cheli est le créateur de ce genre réuni par Linné au Marchantia, dont il a ensuite été séparé par Raddi qui le caractérise ainsi : gaîne ou involucre universel membraneux, réliculé, diversement découpé, situé sur la fronde, entr’ouvrant la base d’un pédoncule fructi- fère, et contenant des filaments articulés et compri- més. Périsporanges tubuleux, au nombre de quatre, à l'extrémité du pédoncule fructifère, fixé à un récep- tacle commun qui s'ouvre en croix. #. HÉPATIQUES. Le Marchantia cruciata est le type et l'espèce unique de ce genre qu'Adanson avail conservé et très-bien carac- térisé. LUNULE. Lunula. concu. Les conchyliologues sont convenus de donner ce nom à un espace plus ou moins grand, plus ou moins enfoncé, qui se voit en avant des crochets des Coquilles bivalves régulières. La Lunule présentant diverses formes et d’autres particularités, il faut recourir à l’article CONCHYLIOLOGIE où elles sont indiquées. LUNULÉ. Lunulatus. 20T. zoo. Épithète donnée à tout ce qui rappelle la forme du croissant. LUNULE. pois. Espèce du genre Denté. F. ce mot. On appelle ainsi un Labre, un Pleuronecte et quelque- fois la Mole. LUNULINE. Lunulina.1nr. Genre intermédiaire aux Arthrodiées el aux Microscopiques Gymnodés, de la fa- mille des Bacillariées, dont les caractères ont été ex- posés à cet article. Toutes vivent parmi les Conferves et souvent entre les Eclospermes, ou pénètrent dans celte mucosité des eaux, dont Bory a formé son genre Chaos. Leurs mouvements sont lents, et tellement ob- seurs que Müller lui-même eut beaucoup de peine à les distinguer. On en connaîl cinq espèces bien distinctes : 10 Lunulina diaphana, B., Echinella acuta, Lyngb., Tent., p. 29, tab. 69, fig. 9, qui habite sur le Con- ferva glomerata, L., où elle se réduit en paquets jau- nâtres; 20 Lunulina olivacea, B., Echinella olivacea, Lyngb., Z'ent., p. 209, pl. 70, f. 7, dans les marais; 5° Lunulina Mougeotii,B., Vibrio lunulatus, Müller, TInf., pl.7,f.8, Encycl.,pl.5,f.21, parmi les Oscillaria investiens de Mougeot qui croissent dans les ruisseaux des Vosges : 4° Lunulina vulgaris, B., verte avec une tache oblongue, transverse au centre, diaphane et rem- plie de molécules hyalines, éparses parmi les Ectosper- mes des eaux de la vallée de Montmorency; 5° Lunu- lina monilifera, B., Vibrio Lunula, Müll., Znf.,pl.7, | LUN fig. 9-12 (fig. 15-15, exc.), Encycl., pl. 3, fig. 22-94, 25 (25,24 et 26, excel.), parmi les Conferves; plus grande que la vulgaire, moins verte, avec ou sans (a- che diaphane, la molécule hyaline disposée en série longitudinale et non éparse. LUNULITE. Lunulites. poryr. Genre de l'ordre des Millépores, établi par Lamarck dans la division des Polypiers entièrement pierreux. Caractères : polypier pierreux, libre, orbiculaire, aplati, convexe d’un côté, concave de l’autre; surface convexe, ornée de stries rayonnantes et de pores entre les stries; des rides ou des sillons divergents à la surface concave. Ce genre renferme plusieurs espèces, dont la Lunulile rayonnée et la Lunulite urcéolée, toutes deux fossiles des ter- rains tertiaires des environs de Paris, sont décrites par Lamartk; Defrance en ajoute d’autres dont voici les principales : LUNULITE DE LA CRAIE. Lunuliles cretacea, Def. Les polypiers de celte espèce n’ont guère que deux à trois lignes de diamètre : leurs pores, disposés par ran- gées qui vont du centre à la circonférence, sont ronds et de grandeur égale entre eux. On en trouve à Néhou, département de la Manche, et dans la montagne de Saint-Pierre de Maestricht, dans des couches analogues à la craie. LUNULITE POMME-DE-PIN. Lunuliles Pinea, Def. Ce joli petit polypier hémisphérique n’a que deux lignes de diamètre; sa surface convexe est couverte de pores, de forme et de grandeur différentes, disposés par ran- gées rayonnantes, comme les écailles d’une pomme-de- Pin. Les uns, plus grands, ont une forme rhomboïdale, et d’autres, plus petits et de forme ronde, sont placés à la partie la plus élevée de chacun des grands. On trouve cette espèce dans le Piémont. LUNULITE EN PARASOL. Lunulites umbellata, Def. Cette espèce est couverte d’un réseau composé de mail- les de forme rhomboïdale, qui descendent du centre à la circonférence, sans affecter de rangées très-régu- lières. Il se trouve au bas de chacune des mailles une ouverture un peu allongée; le reste de la maille est criblé de très-pelits trous, dont les uns, moins petits, sont placés contre les nervures de la maille, et les au- tres sont dispersés sûr le milieu. En Italie. LUNOLITE DE Cuvier. Lunulites Cuvtert, Def. On trouve à Thorigner, département de Maine et Loire, des polypiers de cette espèce, dont quelques-uns adhè- rent sur des Millepores, et ont cinq à six lignes de diamètre. La surface convexe est couverte de pores de deux grandeurs, dont les rangées ne sont pas régu- lières ; la surface concave est finement striée. LUNULITE CONIQUE. Lunulites conica, Def. Celte pe- lite espèce, qui est aussi haute que large, est pointue au sommet et couverte de rangées rayonnantes, du sommet à la base, de pores arrondis, et d’une grandeur égale entre eux : diamètre, deux lignes. On cite des morceaux de Lunulites qui provien- nent, les uns des faluns de la Touraine, les autres de Hesse-Cassel, el enfin d’autres du dépôt coquillier du Plaisantin ; ce qui prouve que, dans chacun de ces en- droits, il existe des espèces particulières ou des varié- tés de ce Polypier. LUP LUPA. CRUST. 7. LUPÉE. LUPARIA. Synonyme d'Aconit Tue-Loup. LUPÉE. Lupa. crusr. Genre établi par Leach aux dépens du genre Portunus de Fabricius, et n’en diffé- rant que par le test qui est plus large et découpé en avant et de chaque côté, de neuf dents au lieu de cinq, et dont l’angle latéral est fort aigu. Les Crustacés de ce genre vivent comme les Portunes; on les rencon- tre ordinairement à de très-grandes distances en mer; au rapport de Bosc, celui qui a reçu le nom de Péla- gique, nage presque continuellement avec facilité et même une sorte de grâce : les Varecs et autres plan- tes de l’océan Atlantique lui servent de points de repos. LuréE PÉLAGIQUE. Lupa Pelasgica, Leach; Cancer Pelasgicus,Lin.; Poritunus Pelasgicus, Fabr., Latr.; Cancer Cedo-nulli, Cancer recticulatus, Herbst. Dessus du test finement chagriné, d’un gris verdâtre ou d’un rougeâtre violet et tacheté de jaunâtre. Pattes colorées de même en dessus.,avec les doigts el les tarses rouges. Dents frontales et celles des bords latéraux, les deux dernières exceplées, courtes, les deux du milieu plus petites. Cloison des antennes intermédiaires avan- cée en pointe; trois fortes dents spiniformes au côté interne du bras. Impression dorsale ordinaire assez forte. Cette espèce se trouve à Pondichéry,sur les côtes de la Nouvelle-Hollande et non dans l'Océan comme le disent Linné et Fabricius. Le Portunus Pelasgicus de Bosc, Cancer Pelasgicus de Degéer, n'appartient pas à celte espèce; c’est la Lupée Diacanthe de Latreille. V., pour plus de détails, le mot PoRTUNE. LUPÈGE Er LUPEGO. os. Noms vulgaires de la Huppe commune, Upupa epops, L. F. Hurre. LUPÈRE. Luperus. ins. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Tétramères, famille des Cycliques, tribu des Galérucites, établi par Geoffroy et ensuite par Olivier, et ne différant des Galéruques avec les- quelles Latreille l’a réuni (Règne Anim. de Cuv.) que par les antennes qui sont au moins de la longueur du corps, composées d'articles cylindriques, tandis qu’elles sont plus courtes et composées d’articles en cône ren- versé dans les Galéruques. Les deux derniers articles de leurs palpes maxillaires diffèrent peu en longueur, tandis que le pénultième est dilaté et le dernier beau- coup plus court et tronqué dans le genre Adorie. Les Altises s’en distinguent par leurs cuisses postérieures qui sont propres au saut, tandis qu’elles sont simples dans les genres précédents. Les Lupères ont le corps mou, plus allongé que celui des Galéruques et des AI- tises ; ce sont de petits insectes qui se trouvent sur les feuilles des Ormes et de plusieurs autres arbres. Leur démarche est lente, mais ils volent assez bien. Leur larve est courte, un peu ovale; elle est munie de six pattes et d’une tête écailleuse, et le reste de son corps est mou et d’un blanc sale. Ce genre est peu nombreux en espèces. Dejean (Cat. des Col., p. 118) en mentionne douze. LUPÈRE FLAVIPÈDE. Luperus flavipes , Oliv. (Col., 1.4, no 75 bis, pl. 1, fig. 1); Crioceris flavipes, Fabr., Panz. (fasc. 32, fig. 4 et5). Long de près de deux lignes : corps noir; antennes noires, beaucoup plus lon- ; Ù P 529 gues que le corps dans le mâle, guère plus longues que le corps et fauves dans la femelle; corselet noir dans le mâle, rougeâtre dans la femelle; élytres noires et pattes fauves dans les deux sexes. LUPERIA. Bor. Sous-genre de Matthiola. F.ce mot. LUPIN. Lupinus. BoT. Genre de la famille des Lé- gumineuses, placé dans la Diadelphie Décandrie, L., quoiqu'il présente les caractères de la Monadelphie, établi par Tournefort et adopté par tous les botanistes modernes, avec les caractères suivants : calice divisé très-profondément en deux lèvres; corolle papiliona- cée, dont l’étendard est cordiforme, presque arrondi, réfléchi et comprimé sur les parties latérales : les deux ailes ovales, souvent aussi longues que l’étendard et conniventes vers le sommet de leur bord inférieur; la carène acuminée ; dix étamines dont les filets sont ré- unis en un seul faisceau, et les anthères de diverses for- mes, savoir : cinq précoces arrondies, el cinq tardives oblongues ; style subulé, ascendant, terminé par un stigmate obtus et velu ; légume coriace, oblong, com- primé, obliquement toruleux. Dans son Prodromus Systematis Vegetabilium, le professeur De Candolle a placé le genre Lupinus parmi les Phaséolées, cin- quième tribu de la famille des Légumineuses. Il en a décrit trente-six espèces distribuées en deux sections, d’après leurs feuilles digitées ou entières. Le nombre des espèces connues du temps de Linné n’était que de huit seulement, toutes indigènes du bassin de la Médi- terranée et de l’Europe occidentale, à l'exception du Lupinus perennis, qui croît dans l'Amérique du nord et du Lupinus integrifolius, qui a pour patrie le cap de Boune-Espérance. Les espèces que les auteurs ont décrites postérieurement à Linné sont pour la plupart indigènes de l'Amérique soit méridionale, soit septen- trionale : une ou deux seulement qui ont été décrites par Loureiro, croissent sur la côte orientale d’Afrique et en Cochinchine. LUPIN BLANC. Lupinus albus, L. C’est l'espèce la plus intéressante, puisqu'elle est un objet considérable de culture dans les contrées australes de l'Europe. Cette plante s'élève à la hauteur d’environ un demi-mètre. Sa tige est herbacée, droite, cylindrique, un peu ra- meuse supérieurement, légèrement velue. Elle a des feuilles alternes, composées de cinq à sept folioles obovales-oblongues, couvertes en dessous, et principa- lement sur les bords, de poils fins, couchés, luisants el légèrement argentés. Les fleurs sont blanches, assez grandes, alternes et disposées sur des pédicelles en épis terminaux. Le Lupin blane a l'avantage de réussir dans des terrains maigres, pierreux et sablonneux. Ses grai- nes étaient un mets assez en usage sur les tables des anciens, et leurs poëtes en ont célébré l'excellence, quoique, si l’on consulte seulement le goût, on n'y trouve qu’un aliment grossier et difficile à digérer. Cependant les Lupins jouissent encore en Italie de toute l'estime qu’ils avaient dans l'antiquité ; c’est une friandise très-recherchée des Florentins qui les man- gent après les avoir fait légèrement bouillir et dé- tremper dans de l’eau salée. La farine de Lupin fai- sait partie des quatre farines résolutives des anciennes pharmacopées, C’est un maturatif qui n’a pas beaucoup EAUME d'avantages sur la plupart des autres farines de Légu- mineuses. Lupin VIVACE. Lupinus perennis, Lin. Cette espèce a été apportée du Canada et de la Virginie il y a envi- ron cent soixante-dix ans; on la cultiva primitivement dans le jardin d'Oxford, d’où elle s’est insensiblement propagée de manière que, maintenant, il n’existe point de plate-bande soignée qui, dans les mois de mai, juin et juillet, n'offre à tous les regards des thyrses fleuris du Lupin vivace. Ce végétal est aussi l’un de ceux dans lesquels se fait bien observer le sommeil ou le repos des feuilles : chaque soir, vers le coucher du soleil, on voit les folioles rapprochant l’un de l’autre leurs bords pubescents, se plier longitudinalement par le milieu, et se fermer comme les feuillets d’un livre; et bientôt à son tour le pétiole fléchissant, toute la feuille s’in- cline vers le sol. Sa racine est très-grosse et très-longue quoique rampante ; elle donne naissance à plusieurs tiges herbacées, droites, presque cylindriques, un peu anguleuses, à peine rameuses, légèrement velues, hautes d’un pied et plus, garnies de feuilles alternes, pétiolées, digilées, composées de sept à dix folioles ovales-oblongues, rétrécies à leur base, d’un vert gai, glabres en dessus, chargées de quelques poils en des- sous. Ses fleurs, roses avant leur parfait épanouisse- ment, passent ensuite au bleu lilas; elles sont pédoncu- lées, alternes, accompagnées d’une bractée à leur base, el disposées, au nombre de quinze ou davantage, en une grappe simple el terminale. Ce Lupin se sème en place vers la fin de mars; il serait peut-être favorable de s’y prendre immédiatement après la maturité du fruit, mais comme les jeunes plantes sont sensibles aux gelées, elles n'y pourraient résister, elles seraient at- teintes durant le premier hiver, et il faudrait les cou- vrir, ce qui leur ferait courir un autre danger; or, pour parer à tout, il vaut mieux ne semer qu’au printemps, ou dans des pots, et retirer ceux-ci dans l’orangerie, pour repiquer à la bonne saison, vers le mois de juin. On faisait autrefois usage des graines de ce Lupin, comme de celles de plusieurs autres espèces, que l’on étuvait; mais depuis que l’art de la cuisine s’est per- fectionné, on est devenu plus difficile dans le choix des aliments, et on a banni celui-ci comme trop amer et trop indigeste. Les bestiaux seuls continuent à s’en nourrir. LUPIN DE CRUCKSHANKS. Lupinus Cruckshanksti, Hook., Bot. Mag., 3056. Celle espèce a été apportée de Californie par Douglas. Elle atteint, dans les jardins, la hauteur de quatre à cinq pieds; au pays natal, son élévation est beaucoup plus grande, et l’on pourrait même considérer la plante comme un arbre plutôt que comme un arbuste, vu le diamètre de sa tige el la hau- teur à laquelle elle se ramifie; ses rameaux, d'une assez grande étendue, sont disposés en tête arrondie. Toutes les parties de la plante sont glabres. Les feuilles sont nombreuses, allernes, composées de sept ou neuf fo- lioles étalées, inégales, oblongues, obtuses et pétiolées; le pétiole commun est long de quatre à cinq pouces, arrondi, d’un vert gai de même que les feuilles. Les fleurs sont réunies en grappes lerminales, du plus bel effet; chacune d'elles est portée sur un pédicelle cylin- LU P drique, plus ou moins court, accompagné de bractées linéaires, subulées et caduques; le calice est divisé à sa base en deux lèvres presque égales, linéaires-oblon- gues : la supérieure bifide, l’inférieure entière; la co- rolle est grande : l'étendard arrondi, échancré au som- met, d’un bleu pourpré, avec une grande tache centrale, d’un beau jaune, et les bords, qui sont un peu roulés, d'un pourpre pâle; la face inférieure est d’un bleu pourpré assez pâle; les ailes sont presque ovales, con- vexes, d'un bleu pourpré foncé, avec une tache rou- geâtre à leur base; la carène est de couleur de chair, avec une pointe terminale d’un jaune orangé. Cette plante est robuste et ne redoute que l'humidité pro- longée; il sera donc convenable de la placer dans des lieux élevés où les eaux pluviales ne séjournent pas; du reste, elle paraît s’accommoder de tous sols légers et rocailleux. Elle se multiplie assez facilement de bou- tures, el c’est le moyen de propagation que l'on est obligé d'employer, lorsqu'on manque de graines dont le semis se fait ordinairement sur couche. LUPIN INCANE. Lupinus incanus,Hook., Bot. Mag., 5283. Celle jolie espèce de Lupin a été découverte dans l'Amérique du sud, aux environs de Buénos-Ayres. Toute la plante est soyeuse à l'exception de la corolle, des étamines et du style. La tige est presque ligneuse, dressée et branchue. Les feuilles ont environ six pouces de largeur ; les folioles, ordinairement au nombre de neuf, sont linéaires-lancéolées , carénées longitudina- lement, entières ettrès-aiguës. Les pétioles ont presque deux fois la longueur des folioles et sont comprimés verticalement; les stipules ont environ un pouce, et sont adhérentes dans la moitié de leur longueur. Les fleurs présentent une grappe terminale, longue de plus d’un pied ; chacune d'elles est portée sur un pédicelle assez épais, verdâtre et garni d’une petite bractée su- bulée et caduque à sa base; le calice est bilabié, avec la lèvre supérieure bidentée, l’inférieure à trois dents; la corolle est d'un blanc-bleuâtre pourpré : l'élendard est réfléchi à la partie supérieure el sur les côtés, ar- rondi, échancré, cordiforme à sa base : l'onglet est bombé, d’un jaune orangé; les ailes sont plus longues que l’étendard, planes vers les bords supérieurs, cour- bées inférieurement ; la carène est de moitié moins longue que les ailes, et d’un bleu pourpré vers l’extré- mité; les étamines sont d’un jaune orangé. LUPIN A PETITES FEUILLES. Lupinus leplophyllus, Benth.,ën Hort. Trans. vol. 1, p. 411, n° 5. Sa tige a environ un pied; elle est simple , herbacée, verte à sa base, rougeâtre au sommet, garnie de poils blancs, inégaux en longueur, très-flexibles et étalés en tout sens. Les feuilles ont peu de consistance; elles sont portées sur un péliole de deux à trois pouces de lon- gueur, composées de sept à neuf folioles linéaires, dont les plus longues ne dépassent guère quinze à dix-huit lignes ; les pétioles sont accompagnés à leur base de nombreuses stipules subulées, longues de cinq à six lignes. Les fleurs sont réunies en une grappe termi- nale, assez grêle; elles ont à leur base de longues brac- tées peclinato-velues, et sont portées sur un pédoncule coloré et velu. Le calice est monophylle, couvert de poils fort longs, partagé profondément en deux lèvres : LUP la supérieure bifide et l’inférieure trifide; la corolle est papilionacée avec l’étendard presque arrondi, lé- gèrement échancré en cœur, d'un pourpre de lilas avec une grande tache d’un rouge de sang très-vif, vers le milieu du sommet; les deux ailes sont oblon- gues, violettes ainsi que la carène, qui est comprimée et bifide. ; LUPIN À FLEURS SERRÉES. Lupinus densiflorus, Bentham. Cetle espèce se trouve en Californie; c’est une fort bellé plante annuelle, dont la tige droite, sim- plé, velue, ne s'élève guère à plus d’un pied; elle est nue dans sa partie supérieure, garnie de feuilles et assez touffue inférieurement. Les feuilles sont poilues, d'un vert jaunâtre, composées de sept à neuf folioles inégales. oblongues, spatulées, nervurées et ciliées; le pétiole est long de trois pouces environ, muni à sa base de stipules sétacées, subulées et velues. Les fleurs sont disposées uniformément, six à dix en verticille, et d'autant plus serrées qu’elles approchent davantage du sommet de l’épi ; les bractées sont sétacées , à base large, de la longueur de la carène, scarieuses et noi- râtres à l'extrémité. Le calice est d’un jaune verdâtre, velu, mais la culture l'amène à une simple pubescence, avec les bractéoles sétacées, de la longueur de la lèvre supérieure. L’étendard est d’un blanc laiteux, ponclué de vert à sa base et tant soil peu aigu au sommet; les ailes et la carène sont d’un rose très-pâle, striées de rouge vif, tirant sur le cramoisi, l’une et l’autre ont l'extrémité pointue. Les dix élamines ont leurs fila- ments réunis en un seul faisceau; cinq de leurs anthères sont arrondies el précoces, les cinq autres sont oblon- gues et tardives. LupiN NAIN. Lupinus nanus, Bentham, in Hort. T'rans., 1, n.s. 14, f. 1. Ce joli petit Lupin, assez ré- cemment découvert en Californie, forme une plante anpuelle, touffue, dont les tiges faiblement velues et rameuses n’ont guère plus de six à douze pouces; elles sont assez souvent couchées et garnies de feuilles al- ternes, composées de cinq à sept folioles spalulées, velues, ciliées, d’un vert assez vif, inégales, longues de sept à douze pouces; le pétiole a deux pouces envi- ron de hauteur; il est filiforme, velu et vert. Les fleurs sont disposées en épis terminaux et formés de verticilles distants les uns des autres. Le calice est divisé profon- dément en deux lèvres velues et vertes; la corolle a l'étendard cordiforme, d'un pourpre pâle. Les deux ailes sont ovales, presque aussi longues que l’étendard, d’un pourpre bleuâtre assez foncé, de mème que la carène, qui est acuminée. * LUPIN DES RIVAGES. Lupinus rivularis, D. Don.Ses tiges sont droites, hautes de deux à trois pieds, légè- rement pubescentes et d’un vert très-tendre; les feuilles sont ordinairement composées de sept folioles étroites, ovales-oblongues, un peu obtuses, avec l'extrémité re- courbée, d’un vert pur, faiblement pubescentes en des- sous ; le péliole est à peu près de la longueur des fo- lioles et cylindrique; les stipules sont petites, dressées et un peu contournées; les fleurs sont réunies en grappe verticillée, au nombre de cinq ou six à chaque verti- cille, accompagnées de bractées linéaires, aiguës, un peu plus longues que les pédicelles et décidues; l’éten- Ko Ù P 551 dard de la corolle est sessile. arrondi, échancré, d'un blanc légèrement teint de pourpre, avec la base d’un bleu pur; les ailes sont sessiles, oblongues, obtuses, renflées et d’un bleu violâtre; la carène est blanche, terminée par une pointe relevée en bec el d’un bleu pourpré : ses bords sont ciliés. Il a été découvert en Californie, par Douglas. LUPIN À LARGES FEUILLES.Lupinuslalifolius, Agardh. Sa tige est faiblement rameuse, d’un vert un peu rou- geâtre, très-glabre et luisante; ses feuilles sontalternes, composées de neuf folioles presque ovales, veinées, très-glabres en dessus, parsemées de duvet blanchâtre en dessous; ses fleurs sont d’un bleu pourpré, et ré- unies par verlicilles, en corymbe pyramidal. Cette espèce est originaire de la Colombie. Lupin ÉLÉGANT. Lupinus elegans, Kunth. Il est an- nuel, et sa tige, qui s'élève à deux pieds environ, n’est nullement pubescente; ses feuilles sont allernes, com- posées de cinq folioles étalées lorsque le soleil darde ses rayons sur la plante, mais tombantes lorsque la lumière ne développe point une grande intensité : ces folioles sont inégales, oblongues, presque obluses, vei- nées, pubescentes et d’un vert un peu sombre; le pétiole est de la longueur des folioles, cylindrique. plus épais et dilaté à sa base qui est presque engainante et armée de deux stipules subulées et acuminées. Les fleurs sont très-nombreuses et présentent, par leur réunion, des grappes dressées, d’un aspect magnifique : chacune d'elles est portée sur un court pédicelle légèrement velu, accompagné de petiles bractées subulées et dé- cidues; la corolle est assez grande ; l’étendard est d'un bleu purpurin, avec une {tache jaunâtre à sa base, avec ses bords blanchâtres; les ailes sont presque ovales, convexes, d’un bleu pourpré intérieurement, d’une nuance tirant sur le verdâtre, à l'extérieur; la carène est rougeätre, jaune à la pointe. On le trouve au Mexique. LUPIN A DEUX TACHES. Lupinus bimaculatus, Drum. Ce Lupin a le Mexique pour patrie; c’est dans la pro- vince de Texas qu'il a été découvert, en 1835, par Thomas Drummond, qui en a apporté des graines en Angleterre. Ses racines sont vivaces, et produisent des tiges herbacées, ordinairement couchées, rameu- ses, cylindriques, solides, d'un vert pâle, tirant sur le glauque, faiblement pubescentes, et longues d’un pied environ. Les feuilles sont allernes, composées de cinq folioles obovales-oblongues, glabres et du même vert que les tiges; le péliole est long d’un à deux pouces, cylindrique, plus épais à la base, et garni de poils glan- duleux et très-courts; les stipules sont linéaires, aiguës et soyeuses. Les fleurs, rassemblées en grappe termi- nale, sont serrées, portées sur des pédicelles folifor- mes, soyeux, longs de quatre lignes et accompagnés de bractées lancéolées, acumintes, membraneuses, soyeuses el caduques. La corolle est composée, 1° d'un étendard grand, orbiculaire, échancré, d’un bleu pour- pre très-vif, avec une tache d’un jaune orangé au cen- tre; 20 de deux ailes obovales, ventrues, allongées vers la pointe qui est un peu recourbée et de la même nuance que le limbe de l’étendard; 5° d’une carène acuminée et bleue. 532 BU, EP LUPIN A FEUILLES ÉPAISSES. Lupinus subcarnosus, Drum. Sa tige est droite, un peu penchée, pubescente, longue d’un pied au plus, garnie de feuilles nombreu- ses, péliolées, composées de cinq folioles ovales, lan- céolées, épaisses, presque charnues, très-glabres et d’un beau vert en dessus, soyeuses et d’un vert blan- châtre en dessous , accompagnées de stipules subulées et allongées. Les fleurs sont rassemblées en épi termi- nal, large et dense, formant une belle pyramide; cha- cune d'elles est portée sur un pédicelle alternant, grêle, filiforme, de la longueur des fleurs. L’étendard de la corolle est orbiculaire, échancré au sommet, d’une belle couleur de lapis, avec une grande tache blanche au centre; celle tache est comme plissée et divisée dans sa longueur ; la face extérieure est d’une couleur lilas, bleuâtre. Les ailes et la carène sont bleues. Lupin pu TEXAS. Lupinus Texensis, Drum. Ce Lu- pin, dont le nom spécifique indique l’origine, a beau- coup de ressemblance avec le précédent, qui provient également du Texas; il en diffère néanmoins ainsi que l’on pourra en juger par la description suivante : ses tiges sont cylindriques, hautes de deux pieds environ, légèrement pubescentes ou soyeuses, d’un vert très- pâle, garnies de feuilles composées de cinq folioles étalées. Ces folioles sont oblongues, lancéolées, atté- nuées aux deux extrémités, mais acuminées supérieu- rement; elles sont d’un vert très-vif, et leur surface supérieure est glabre; l’inférieure est soyeuse, princi- palement vers les bords. Les fleurs forment au sommet des tiges ou de leurs ramifications, une belle grappe pyramidale, composée d’un très-grand nombre de fleurs, porlées chacune sur un pédicelle rougeâtre el de la longueur de la fleur. Ces pédicelles sont disposés d'une manière alternante sur le pédoncule, et sont gar- nis à leur base de petites bractées rougeâtres. Le calice est soyeux, d’un vert nuancé de pourpre. L’élendard est orbiculaire, faiblement échancré au sommet, d’un bleu azuré fort intense, avec l’onglet jaunâtre , enca- dré par une ligne supérieure d’un rouge orangé; les ailes et la carène sont d’un bleu presque pur. LUPIN À GRANDES FEUILLES. Lupinus macrophyllus. Il est originaire de la Colombie. Sa racine est vivace; sa tige est haute de trois à quatre pieds, cylindrique, verle, nuancée de pourpre; les feuilles sont portées sur un long pétiole assez grèle, et composées de douze à quinze folioles, ciliées, lancéoltes, aiguës, atlénuées, vers leur base et disposées en rayons, aulour du pé- tiole qui forme le point central; leur couleur est le vert assez pur; le pétiole, un peu plus grand que le diamè- tre des feuilles, a près de trois pouces. Les fleurs sont rassemblées par verticilles serrés, au sommet de la tige, el y forment une magnifique grappe pyramidale, de plus d’un pied de hauteur. Chacune de ces fleurs dont le nombre s’élève à plus de quatre cents, adhère à la tige par un pédicelle cylindrique et d'un rouge pour- pré. La corolle est d’un bleu pourpré fort éclatant. LUPIN AGRÉABLE. Lupinus lepidus, Bot. Reg., 1149. Ce Lupin, originaire du nord-ouest de l'Amérique sep- | tentrionale, est vivace; ses Liges, d'un peu plus d’un pied de hauteur, sont herbactées, soyeuses, rougeâtres, garnies de feuilles très-profondément divisées en six EH US ou huit folioles. Les fleurs forment une belle grappe terminale, dressée, longue de trois à quatre pouces; chacune d'elles est accompagnée de bractées subulées, velues, verdâtres, de la longueur du calice; celui-ci est coloré, soyeux, divisé très-profondément en deux lè- vres; la corolle est papilionacée : l’étendard est cordi- ‘forme , d’un bleu pourpré intérieurement avec une grande tache blanche à l'onglet, d’un pourpre violâtre, très-pâle à l'extérieur avec l'onglet jaunâtre; les ailes sont oblongues, dressées, d’un bleu pourpré très-vif ; la carène se courbe brusquement en faux; elle a l’ex- trémité d’un pourpre très-foncé, avec ses bords forte- ment garnis de duvet laineux. LUPINASTER. Bot. Le 7 rifolium Lupinaster, L., avait été érigé par Adanson en genre distinct, que tous: les auteurs ont négligé, excepté Mœnch qui en proposa le rétablissement. Seringe (ir De Candolle Prodrom. Syst. V’eg., 2, p.202) l'a considéré, avec juste raison, comme une simple section du 7rifolium ; section re- marquable par ses fleurs très-grandes, ses pétales épais, persistants, rouges, blancs ou jaunes ; ses folioles co- riaces, au nombre de trois à sept, ont plusieurs ner- vures. C’est à cette section qu’appartiennent, outre l'espèce qui lui a donné son nom, les 7'rifolium alpi- num et uniflorum. V. TRÈFLE. LUPINELLE. 8oT. Nom vulgaire du Trèfle incarnat et du Sainfoin. LUPINUS. B0T. 7. Lupin. LUPON. mocr. Tout porte à croire que le Cyprœæa Lota de Linné, de Bruguière et de Lamarck, estla même Coquille que le Lupon d’Adanson (Voy. au Sénég., pl. 5, fig. 2). LUPSEA. Bor. Sous-genre de Centaurées répondant au Crocodilium de Linné. LUPULARIA. BoT. Seringe (in De Candolle Pro- drom. Syst. Veget., 2, p.172) nomme ainsi la seconde section qu’il établit dans le genre Medicago, et qui est caractérisée par ses gousses en forme de rein, de faux ou de cuiller, glabres ou pubescentes, à bords entiers. Elle renferme quinze espèces dont les plus remarqua- bles sont les Medicago sativa, Lupulina et arborea. V. LUZERNE. LUPULINE. Lupulina. 807. Espèce du genre Lu- zerne. LUPULINE ou LUPULITE. 807. On a donné ce nom à la matière jaune et céréacée, qui recouvre les écailles des cônes du Howblon, et qui paraît en être le principe actif. /”. HOUBLON. LUPULUS. BoT. 7. HOUBLON. LUPUS. ma. /. Loup au mot CHIEN. LURIDÆ. goT. Dans ses Fragments d'ordres naturels, Linné nommait ainsi un groupe dans lequel il avait réuni la plupart des plantes qui forment aujourd’hui la famille des Solanées; mais entremêlées de plusieurs genres qui ont été dispersés dans d’autres familles na- | turelles. 77. SOLANÉES. LURIDE. Luridus. BoT. 001. C'est-à-dire qui affecte la couleur jaune-brunâtre du cuir. LUSSACIA. BoT. Même chose que Gaylussacie. 7. ce mot. LUSTRE D'EAU. nor. Nom vulgaire de l’Hottone des LUT marais, et que l’on étend quelquefois aux Charagnes. LUTAIRE. Lutaria. pot. Le genre ainsi nommé par Beauvois, qui se hâta de diviser les Algues aquatiques sans les avoir assez examinées, ne convient, par ses caractères, à aucune production de la nature, ou con- vient à beaucoup qui sont très-différentes entre elles. On peut deviner seulement que, sous ce nom, il enten- dait désigner des Oscillaires qui croissent au bas des murs humides, et certaines Conferves. LUTEOLA. 8oT. Genre formé par Tournefort, aux dé- pens des Résédas, et qui ne fut pas conservé par Linné. Le type de ce genre était la Gaude ou Herbe à jaunir. LUTÉOLINE. gor. Nom donné au principe colorant du Reseda luleola, L. Il cristallise en longues aiguilles jaunâtres; il est soluble dans l'eau et dans l'alcool; il est susceptible de se volatiliser par la chaleur. LUTH. repr. Synonyme de Tortue de mer. LUTHERA. Bot. Le genre institué sous ce nom par Schulz (Linnœæa, 1855, p. 257), dans la famille des Synanthérées, tribu des Cichoracées, aux dépens du genre Tragopogon de Linné, n’a pas été admis par De Candolle qui, dans son Prodromus, l’a réuni au genre Cynthia. LUTHEUX. o1s. Même chose que Lulu, espèce du genre Alouette. LUTJAN. Lutjanus. pois. Genre établi par Bloch qui lui donna un nom chinois, on ne sait trop par quelle raison , el qu’adopla Lacépède en y comprenant un grand nombre d'espèces que Cuvier n’y a point conser- vées. Ce savant en a séparé les Diacopes, les Pristipo- mes, et surtout les Poissons dont il a formé le sous- genre Crénilabre, rapporté à sa véritable place, dans la savante Histoire du Règne Animal, parmi les Labroïdes. Réformé par l’auteur de cet immortel ouvrage, le genre dont il est question, placé dans l’ordre des Acanthop- térygiens, y fait partie de la quatrième tribu de la pre- mière section de la famille des Percoïdes-Acanthopomes de Duméril, sous le nom nouveau de Mésoprion. Ses caractères consistent : dans les ventrales situées au- dessous des pectorales; un corps épais mais comprimé; l’opercule denté, mais sans piquants; la dorsale souvent armée; la gueule bien fendue, dépourvue de lèvres charnues; des dents en crochet aux mâchoires, et point de dents en velours derrière ces dents en crochet. Par cette manière de les caractériser, le nombre des Lut- jans se trouve considérablement diminué, encore qu’il ne laisse pas que de demeurer considérable. Ce sont des Poissons d’assez petite taille, de forme élégante, et surtout remarquables par la richesse, l’éclat et la va- riété des nuances dont ils sont parés. La plupart vivent solitaires dans les mers des îles de l’Inde, de la Chine et du Japon méridional. Ils s’y tiennent parmi les ro- chers, dans les creux et les fentes, ne sortant guère de leur obscure retraite que par le plus beau temps, pour nager avec agilité parmi les Hydrophytes, dont les plus tendres forment leur principale nourriture. La chair en est fort estimée; on en trouve aussi quelques-uns dans les mers d'Arabie, ainsi qu'aux Antilles. LUTIAN DE BLocu. Lutjanus Blochü, Lacépède; Lutjan lulian, Bloch, pl. 245. Nageoire caudale en croissant; devant de la tête dénué de petites écailles ; 6 DICT. DES SCIENCES NAT, LUT 994 dents des deux mâchoires courtes et recourbées; dos arrondi; ventre caréné; teinte générale blanche; dos jaunâtre; des bandes étroites, transversales et bleues, placées au-dessus de la ligne latérale, au-dessous de laquelle on aperçoit des lignes jaunes et longitudinales; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; deux orifices à chaque narine; nageoires rougeûtres; partie antérieure de la dorsale d’un bleu clair ou gri- sàtre. Ce Poisson habite les mers du Japon. LUTJAN DE L'ASCENSION. Lutjanus Ascensionis, Lacépède; Perca Ascensionis, Linnæus. Écailles den- telées; second aiguillon de la nageoïire dorsale dentelé aussi; deux dents plus grandes que les autres; dos rougeâtre; ventre blanchâtre. Ce Poisson vit dans l’O- céan atlantique, auprès de l’île dont il porte le nom. LUTSAN ÉCUREUIL. Luljanus sciurus, Lacépède; Perca formosa, Linné. Nageoire dorsale échancrée ; écailles dorées, bordées de brun; des raies bleues sur la tête, et de chaque côté du corps el de la queue; na- geoires d'un jaune doré; deux-orifices à chaque narine. On prend ce Poisson aux Moluques, aux Antilles et dans l’île de Bahama. LUTJAN HAMRUR. Luljanus hamrur, Lacépède; Sciæna hamrur, Forsk., Lin. Nageoire caudale en croissant; lèvre supérieure extensible; une rangée de dents auprès du gosier; bord des écailles membraneux : teinte générale d’un rouge de cuivre. Ce Poisson a été vu, par Forskalh, non loin du rivage de l'Arabie. Il pa- raîit s'éloigner des Lutjans proprement dits. LuTIAN VosmaEr. Luljanus losmaeri, Lacépède; Anthias Vosmaer, Bloch, 521. Nageoire caudale en croissant; mâchoires également avancées; deux ori- fices à chaque narine : teinte générale rouge; ventre d’un jaune nuancé de violet; une raie jaune parallèle à la ligne latérale; nageoires dorsale et anale bleues. Ce Poisson est originaire du Japon, comme le suivant. LUTJAN ELLIPTIQUE. Luljanus ellipticus, Lacépède; Anthias bilineatus, Bloch. Nageoire caudale en crois- sant; une ellipse grande et violette, placée sur la partie supérieure de l’animal ; dos d’un vert jaunâtre, plus ou moins mêlé de brun ; nageoires dorsale, pecto- rales et caudale violettes; catopes variés de jaune et de violet; anale noire en avant, jaune en arrière. LUTKÉE. Lutkea. Bor. Genre de la famille des Saxi- fragacées, établi par Bongard qui lui assigne pour ca- ractères : tube du calice turbiné et libre, son limbe à cinq divisions; corolle composée de cinq pétales péry- gynes, subsessiles, égaux et entiers; vingt élamines pérygynes, à filaments monadelphes à leur base, subu- lés au sommet : les anthères sont subglobuleuses, bilo- culaires etlongitudinalement déhiscentes; quatre ousix ovaires libres, unis par un duvet laineux et très-dense; ils sont uniloculaires, uniovulés, avec le placentaire sutural au sommet; styles filiformes et allongés; stig- mates obtus. Le fruit consiste en quatre ou six capsules uniloculaires, déhiscentes intérieurement et longiludi- nalement. Les semences sont peu nombreuses, pen- dantes, scobiformes, avec le test entr’ouvert des deux côtés, allongé, subulé, renfermant un noyau ovale. LUTKÉE PECTINÉE. Lutkea pectinala, Bong.; Erio- gynia pectinata, Hook.; Saxifraga pectinata, Pursh. d a EUUIE C’est une plante vivace, stolonifère, qui a beaucoup de ressemblance avec d’autres plantes soit de la famille des Rosacées, soit de celle des Spiréacées; ses feuilles sont alternes, coriaces, trifides, à découpures divisées en trois ou quatre segments; les radicales forment une rosace étalée sur le sol; une grappe de fleurs blanches, accompagnées de bractées, termine la tige. On trouve cette plante dans la partie Ia plus septentrionale de l'Amérique. LUTRA. Mau. Synonyme de Loutre. LUTRAIRE. Lutraria. concu. Linné avait confondu les Coquilles de ce genre parmi ses Mactres et ses Myes. Bruguière ne les sépara pas non plus de ces genres, ou plutôt il les mit toutes parmi les Mactres. Lamarck sé- para le premier ces Coquilles, el en forma le genre Lutraire. C’est dans le Système des Animaux sans ver- tèbres qu'il le caractérisa. De Roissy l’adopta dans la continuation du Buffon de Sonnini, et le plaça, comme Lamarck, à côté des Mactres. Dans la Philosophie Zoo- logique, Lamarck établit la famille des Mactracées, dans laquelle ce genre fut compris avec les Érycines, les Ongulines, les Crassatelles et les Mactres. Dans l'Extrait du Cours, cette famille et les rapports des Lu- traires ne changèrent pas. Cuvier n’adopta pas cet ar- rangement, et le genre Lutraire, dont il sépara une partie des Lavignons (77. ce mot), fut pour lui un sous- genre des Myes qui elles-mêmes font partie de la fa- mille des Enfermées. Elles furent donc séparées des Mactres. Dans son dernier ouvrage, Lamarck apporta quelques changements dans la famille des Mactracées (F, ce mot); mais il laissa toujours les Lutraires en rapport avec les Mactres. Blainville eut, à l'égard des Lutraires, une opinion à peu près semblable à celle de Cuvier, c’est-à-dire qu’il les sépara des Mactres. Celles- ci, sous le nom de Lutricoles, se trouvent dans la fa- mille des Pyloridés; celles-là dans celle des Conchacés avec les Vénus. etc. Latreille a également séparé les Lutraires des Mactres; sans les mettre dans leurs rap- ports anatomiques, il les a transportées de la famille des Mactracées dans celle des Myaires, qui se trouve composée des genres Lutraire, Anatine et Mye. Le genre Lutraire, à ne considérer que l'animal, est cer- tainement beaucoup plus voisin des Myes que des Mac- tres; mais si on s’attache plus particulièrement aux rap- ports que peut offrir la charnière, il sera incontes- tablement très-voisin des Mactres. Ce sont ces deux différentes manières de considérer les rapports des Mol- lusques qui ont fait naître les différentes opinions qui viennent d’être rapportées. Quelle que soit celle que l’on adopte, voici de quelle manière ce genre peut être caractérisé, et d’après l'animal et d’après sa coquille : animal très-comprimé; le manteau fendu dans tout son bord inférieur, terminé en arrière par un long tube; un pied subantérieur, petit et sécuriforme. Coquille inéqui- latérale, transversalement oblongue ou arrondie, bâil- lante aux extrémités latérales; charnière ayant une dent comme pliée en deux, ou deux dents dont une est simple, et une fossette adjointe, deltoïde, oblique, sail- lante en dedans; dents latérales nulles ; ligament inté- rieur fixé dans les fossettes cardinales. Lamarck divise les Lutraires en deux sections établies d’après la forme LUT de la coquille : la première comprend celles qui sont transversalement oblongues, et la seconde les coquilles orbiculaires ou subtrigones. + Coquille transversalement oblongue. LUTRAIRE SOLÉNOÏDE. Lutraria solenoides, Lamk.; Mya oblonga, Gm., Gualt., Z'est., t. 90, fig. À, 2. Grande coquille d’un blanc sale ou roussâtre, robuste, fortement bâillante, très-inéquilatérale, dont le côté antérieur est beaucoup plus court que le postérieur, striée irrégulièrement dans sa longueur; deux dents à côté de la fossette. L’Océan d'Europe. LUTRAIRE ELLIPTIQUE. Lutraria elliptica, Lamk.; Mactra lutraria, Gmel.; Chemn., Conch., 6, t. 24, fig. 240, 241. Presque aussi grande que la précédente, mais un peu moins bâillante, plus lisse, en ce que les stries longitudinales sont plus fines, et les crochets petits. Elle se trouve dans le sable des côtes de l'Océan. +1 Coquille orbiculaire ou subtrigone. LUTRAIRE COMPRIMÉE. Lutraria compressa, Encyc. méth., pl. 257, fig. 4. Coquille mince, comprimée, striée irrégulièrement, suivant sa longueur, de cou- leur blanc sale, quelquefois roussâtre. Très-commune dans la Manche. LUTRAIRE CALCINELLE. Lulraria calcinella, Adans., Sénég., (. 17, fig. 18; Mactra piperata, Gmel. Encore plus aplatie que la précédente, mais moins arrondie, assez mince, un peu striée longitudinalement, jau- nâtre ou très-blanche ; les dents extrêmement petites. Méditerranée. LUTRAIRE TELLINOÏDE. Lulraria tellinoides, Lamk. Ovale, mince, translucide, blanche; un pli au côté antérieur, qui est le plus court. Côtes de Guinée. LUTRAIRE BLANCHE. Lutraria candida,Lamk.; Mac- tra pellucida, Gm. Toute blanche, fort mince, trans- parente comme la précédente, mais sans pli sur aucun côté; des stries inégales, longitudinales ; taille : deux pouces de long sur un quart de haut. Mer de Guinée. LUTRAIRE PAPYRACÉE. Lulraria papyracea, Lamk., Encycl. méth., pl. 257, fig. 2, a, b. Coquille ovale, arrondie, mince, pellucide, striée transversalement, très-bâillante sur un côté, qui est marqué d’une ligne longitudinale élevée. Océan indien. LUTRAIRE PETITS-PLIS. Lutraria plicatella, Lamk., Chemn., Conchyl., 6, t. %5, fig. 251. De mèmes forme et couleur que la précédente, mais en différant, parce que les stries longitudinales deviennent de petits plis nombreux, et que le côté postérieur, plus court, est subanguleux. Océan indien. LUTRAIRE GROS-PLIS. Lulraria crassiplica, Lamk., Encycl. méth., pl. 235, fig. 2, &, b. Coquille de trente millimètres, blanche, ovale, arrondie, mince, pellucide comme les précédentes ; mais plus convexe, plus courte au côlé antérieur, et couverte de plis longitudinaux plus grands. Océan indien. LUTRAIRE APLATIE. Lutraria complanata ; Mactra complanata, Gmel., Encyclop. méth., pl. 258, fig. 4. Coquille fort analogue à la précédente, mais plus al- longée; les plis plus arqués et striés transversalement; sa couleur, ordinairement blanche, est quelquefois bleuâtre; elle a deux pouces un quart de long sur un pouce de large. Océan indien. LUT On (rouve, selon Férussac, dans des couches plus anciennes que la craie, des Coquilles bivalves inéquila- térales, transversalement obliques, et plus souvent on ne trouve que la gangue qui s’est moulée dans leur test. On a cru que ces Coquilles étaient bâillantes aux deux bouts; maïs, à sa connaissance, on n’a pu en distinguer la charnière, car celles qu’on a trouvées avec leur test, étaient loutes jointes ensemble et remplies de gangue. Sowerby, ayant regardé ces moules comme devant avoir appartenu à des Coquilles du genre Lutraire, en a signalé et figuré plusieurs espèces, dans son ouvrage sur les fossiles. (Min. conch.) Telles sont : Lutraria gibbosa, Sow., loc. cit., pl. 42. Moule in- térieur de quatre pouces et demi de largeur sur plus de deux pouces et demi de longueur. Lieu natal, près de Bath. Lutraria lirata, Sow., loc. cit., pl. 295; Bourguet, Traité des Pétrif., tab. xx1v, fig. 145. Ce moule a plus de trois pouces de largeur; les stries fines, longitudi- nales et un peu obliques dont il est couvert, prouvent que la coquille était très-mince, comme celle des es- pèces suivantes. Lieu natal, Norton-Ander-Edge en Angleterre, et dans le Jura. Lutraria ovalis, Sow., loc. cit., pl. 226. Ce moule est moins grand que le précédent, couvert de douze côtes longitudinales et obliques, qui répondaient à un nombre pareil de cannelures qui se trouvaient dans l’intérieur de la coquille. On trouve ces moules à Fel- marsham et à Portland. Lutraria ambiqua, Sow., loc. cit., tab. 227. Co- quille de la grosseur du poing, très-bombée, inéqui- latérale, à test très-mince, et chargée, sur la moitié antérieure, de deux à six gros plis longiludinaux. On peut soupçonner, avec raison, que ces coquilles étaient bâillantes; mais l’état dans lequel on les trouve. ne permet pas de l’assurer : leur test est si mince qu’on doit croire que les animaux auxquels elles ont appar- tenu, vivaient dans une vase ou dans un sable fin, qui les protégeait. Sowerby ne dit point où les moules de ces coquilles qu'il a figurées et décrites, ont été trou- vés. Lutraria angustala, Sow., luc. cit., tab. 327, Ce moule, qui à été trouvé près de Frome en Angleterre, ne paraît différer du Lutraria ovalis que par un plus grand nombre de côtes, et n’est peut-être qu’une va- riélé de cette espèce. | L'un des caractères des Coquilles du genre Lutraire étant d’être bâillantes aux deux bouts, il est très-dou- teux que celles ci-dessus rapportées, appartiennent à ce genre; car, si quelques espèces ont élé bâillantes au côté postérieur, il paraît certain que toutes ne l'ont pas été au côté antérieur. On trouve dans les couches à Am- moniles, près de Weymouth, à Nevers, à Alençon et à Gâprée, près de Séez, des moules intérieurs, de la gros- seur du poing, de coquilles qui ont beaucoup de rap- port avec l’espèce à laquelle Sowerby a donné le nom de Lutraria ambigua. Ces moules sont très-bombés, tronqués au côté antérieur, et chargés de côtes longi- tudinales, coupées par de pelites côtes transverses. Les sommets sont arqués et se touchent : comme on ne voit pas de charnières, on a pu se tromper sur le genre de 1 CI Lis LUX Coquilles auquel ils ont pu appartenir. Lamarck (Hist. des Anim. sans vertèbres, 1816) a cru qu'ils avaient appartenu à une espèce de Trigonie, à laquelle il à donné le nom de Trigonie enflée. Bourguet (Traité des Pétrif., pl. xxv, fig. 155) a cru que ces moules appar- tenaient au genre Pétoncle. Enfin Sowerby (loc. cit., pl. 197) les a regardés comme des moules de Gardiles. Il est vraisemblable qu’on ne pourra assigner le véri- table genre auquel ils appartiennent, que lorsque le hasard aura procuré quelques-unes de ces coquilles dont on pourra distinguer la charnière, ou lorsqu'on aura beaucoup étudié les rapports des moules inté- rieurs avec les coquilles, à l’état frais ou dégagés de leur gangue. LUTRICOLE. Lutricola. mor. Dénomination sous laquelle Blainville range le genre Ligule de Leach et le genre Lutraire de Lamarck. Il est bien probable, du moins autant qu’on en peut juger d'après le petit nom- bre d'espèces, que ce genre Ligule de Leach n’est point du tout le même que celui de Montagu, puisque celui-ci correspond aux Amphidesmes de Lamarck. ’. Ampni- DESME @l LIGULE. LUTRIX.REPT. Espèce du genre Couleuvre.7.ce mot. LUTRONE. o1s. Nom vulgaire de la Grive draine. V,. MERLE. LUVARUS. pois. #7. LOUVAREAU. LUXEMBOURGIE.Luremburgia.2oT. Aug.deSaint- Hilaire appelle ainsi un genre de plantes brésiliennes, voisin du Sauvagesia, el faisant partie du groupe que ce botanisie a nommé Sauvagésiées. Voici les carac- tères qu’il assigne à ce nouveau genre (Mémoires du Musée, 9, p. 352) : le calice est formé de cinq sépales inégaux et caducs; la corolle de cinq pétales hypogy- nes, sessiles. Les étamines sont en nombre défini ou in- défini, linéaires, à quatre faces, s’ouvrant à leur som- met par deux pores et toutes réunies en une masse concave et penchée d’un côté. Le style est subulé et courbé, terminé par un stigmate simple. L’ovaire est allongé, trigone, courbé, appliqué sur un disque hypo- gyne. Cet ovaire présente une seule loge polysperme. Le fruit est une capsule trivalve, polysperme, dont les valves ont leurs bords rentrants et séminifères, mais ne formant pas des cloisons complètes. Les grai- nes sont bordées d’une membrane et renferment un embryon dressé au centre d’un endosperme peu épais, et dont la radicule est tournée vers le hile. Ce genre se compose de deux espèces seulement. Ce sont des arbustes rameux, très-glabres, portant des feuilles alternes, dentées, cuspidées, à nervures laté- rales, parallèles, très-rapprochées , accompagnées à la base de leur pétiole de deux stipules ciliées el ca- duques. Les fleurs sont jaunes, terminales et en grap- pes. Ces deux espèces ont été nommées, l’une, Luvem- burgia octandra, qui a ses feuilles presque sessiles, lancéoltes, étroites, et huit étamines seulement dans chaque fleur; et l’autre, Luxemburgia polyandra, dont les feuilles sont pétiolées, elliptiques, allongées, et les fleurs polyandres. Ces deux espèces croissent au Brésil. LUXURIANT. Luxurians. BoT. On nomme fleurs Luxuriantes, celles dans lesquelles les sues nourriciers 530 LUZ étant en trop grande abondance, il en résulte une aug- mentation des parties de la corolle, aux dépens des organes de la fructification. £ LUZEA. 8or. Pour Lucæa; genre établi par Kunth, dans la famille des Graminées, Triandrie Monogynie, et qui ne diffère aucunement du genre Pleuroplitis, de Trinius. LUZERNE. Medicago. 2oT. Genre de plantes très- nombreux en espèces, el qui appartient à la famille des Légumineuses, à la Diadelphie Décandrie, L. Voici ses caractères : le calice est presque cylindrique, à cinq dents effilées ; la corolle papilionacée ; l’étendard redressé, entier, les ailes onguiculées et la carène un peu éloignée de l’étendard; le fruit est une gousse uni- loculaire, polysperme, falciforme, ou le plus souvent contournée en spirale plusieurs fois sur elle-même. Les espèces de ce genre sont fort nombreuses. Seringe, dans le second volume du Prodromus Systematis du professeur De Candolle, en a mentionné soixante-dix- huit. Elles croissent dans toutes les parties de l’Eu- rope, mais plus communément dans les régions qui avoisinent le bassin de la Méditerranée. Ce sont des plantes annuelles ou vivaces, quelquefois ligneuses, ayant des feuilles alternes, péliolées, composées de trois folioles, le plus souvent dentées. Les deux sti- pules qui accompagnent chaque pétiole à sa base, sont ordinairement plus ou moins profondément dentées. Les fleurs, qui forment des épis généralement denses et souvent ovoïdes ou globuleux, sont jaunes ou quel- quefois violettes. Ce genre a la plus grande ressem- blance avec les Trèfles, surtout par le port, au point que l’habitude seule peut faire distinguer les petites espèces de Trèfle d'avec certaines Luzernes. Mais le fruit est fort différent dans ces deux genres, car, dans les Trèfles, la gousse est très-courte, contenant une ou deux graines seulement, et entièrement recouverte et cachée par le calice, qu’elle ne dépasse pas. La manière dont cette gousse est roulée ou courbée, a permis de partager en deux sections les nombreuses espèces de ce genre; voici la description de quelques- unes des plus importantes : * Légumes roulés en escargot et décrivant plusieurs tours de spirale. LUZERNE ORBICULAIRE. Medicago orbicularis, AIl., F1, Ped., no 1150 ; Gærtn., Fruct., 2, L. 155. Ses tiges sont très-rameuses, étalées, longues d’un pied ou un peu plus, glabres comme toute la plante, garnies de feuilles composées de trois folioles ovales, cunéiformes, très-obtuses, dentées à leur sommet, munies, à la base de leur pétiole, de stipules découpées en divisions pro- fondes et très-étroiles. Les fleurs sont jaunes, portées une ou deux ensemble sur des pédoncules axillaires, à peu près égaux aux pétioles. Les légumes sont gla- bres, tortillés sur eux-mêmes en cinq ou six tours de spirale assez serrés pour former un disque orbiculaire, presque plan. Cette espèce est annuelle : elle croît dans les champs et les lieux cultivés. LUZERNE TOUPLE. Medicago turbinata, AL, FI. Ped., no 1155. Ses Liges sont rameuses, faibles, diffuses, lon- zues d'environ un pied, un peu velues, ainsi que les feuilles qui sont composées de trois folioles ovales, el LUZ munies à leur base de stipules assez larges, dentées. Les fleurs sont jaunes, portées une ou deux ensemble, sur des pédoncules axillaires, ordinairement plus longs que les pétioles; il leur succède des légumes roulés sur eux-mêmes en cinq ou six circonvolutions serrées les unes sur les autres, de manière à former un cylindre un peu ventru dans le milieu, convexe aux deux ex- trémités. Cette plante est annuelle, et croît dans les champs et les moissons du midi de la France, en Italie, etc. LUZERNE MARITIME. Wedicago marina, Lin., Spec., 1097; Gærtin., Fruct., 2, t. 155. Sa racine est vivace; elle produit une tige rameuse dès sa base, longue de six à huit pouces, étalée, couverte, ainsi que toute la plante, d’un duvet cotonneux et blanchâtre. Ses feuilles sont assez petites, composées de trois folioles ovales- cunéiformes et accompagnées de stipules entières. Les fleurs sont jaunes, réunies de six à dix en petites têtes portées sur des pédoncules au moins aussi longs que les feuilles ; il leur succède des légumes cotonneux, contournés, formant trois circonvolutions à bords hé- rissés de quelques pointes. Celte espèce croît dans les sables des bords de l'Océan et de la Méditerranée, en France et dans le midi de l’Europe. LUZERNE HÉRISSON. Medicago echinus, De Cand., Flor. Fr., 4, page 546, no 3916. Ses tiges sont glabres, rameuses, demi-couchées, longues d’un pied ou en- viron, garnies de feuilles composées de trois folioles ovales, et accompagnées de stipules profondément den- tées. Les fleurs sont petites, jaunes, portées, quatre à six ensemble, au sommet d’un pédoncule plus long que les pétioles ; il leur succède des légumes roulés cinq ou six fois sur eux-mêmes, formant une masse ovoïde, assez grosse, dont les circonvolutions sont glabres et munies sur leur dos de longues épines divergentes et entrecroisées. Cette plante est annuelle; on la trouve dans le midi de la France, en Italie, etc. ** Légumes arqués ou courbés en cercle. LUZERNE HOUBLON. Medicago lupulina, Lin.; Spec., 1097; T'rifolium pratense luteum, Fuchs, Hist., 819. Ses tiges sont nombreuses, menues, très-élalées, lon- gues d’un pied ou environ, légèrement pubescentes, garnies de feuilles à trois folioles ovales, accompagnées de stipules entières ou un peu dentées. Les fleurs sont très-pelites, jaunes, ramassées, au nombre de douze ou plus, en têtes portées sur des pédoncules axillaires, plus longs queles feuilles. Les légumes sont réniformes, pubescents, noirätres dans leur maturité, et ne con- tiennent qu’une seule graine. Cette espèce est bisan- nuelle. Elle est commune dans les champs, les prés et sur les bords des chemins : les bestiaux l’aiment beau- coup. On commence à la cultiver dans quelques can- tons, principalement aux environs de Paris. Quoique sa racine ne vive nalurellement que deux ans, on peut la faire durer plusieurs années en la faisant faucher avant qu’elle soit en fleur. LUZERNE ARBORESCENTE. Medicago arborea, Lin., Spec., 1096; Duham., nouv. édit., 4, page 165, L. 44. La tige de cette espèce est ligneuse, elle s'élève, dans son pays natal et dans le midi de l’Europe, à la hauteur de huit à dix pieds, en se divisant en un grand nombre | $ | À M. LUZ de rameaux, dont les plus jeunes, recouverts d'un duvet court et blanchâtre, sont garnis de feuilles à trois fo- lioles cunéiformes, mucronées, tronquées ou même échancrées en cœur à leur sommet, d’un vert gai en dessus, légèrement soyeuses en dessous. Les stipules de la base des feuilles sont lancéolées, entières ou à peine dentées. Les fleurs sont d'un jaune vif, pédicel- lées, rapprochées quatre à huit ensemble au sommet de pédoncules cotonneux, un peu plus longs que les feuilles. 11 leur succède des légumes comprimés, con- tournés cireulairement en forme de croissant, et con- tenant trois ou quatre graines. Cet arbrisseau croîl na- turellement dans les îles de l’Archipel, en Sicile et dans les parties les plus chaudes de l'Italie : il commence à fleurir en avril, et continue à donner des fleurs jusqu’à la fin de l’été. L’abondance et la longue durée de ses fleurs, l'élégance de son port, la verdure perpétuelle de son feuillage, l’ont fait concourir depuis longtemps à l’ornement des jardins. On le met en pleine terre dans le midi de la France; mais dans le climat de Paris on le plante le plus souvent en pot ou en caisse, afin de le rentrer dans l’orangerie pendant l’hiver. Si on veut le risquer en pleine terre, il faut le placer à une exposition chaude, et avoir soin de le garantir des fortes gelées, en le couvrant avec de la paille ou de la litière. On le multiplie de marcottes et de graines. La Luzerne en arbre paraît être le Cytise des anciens (voyez CyTise, Vol. 117, p. 562). Ceux-ci en faisaient beaucoup de cas comme fourrage, et ce qu’il y a de certain, c’est que tous les bestiaux mangent ses feuilles et ses jeunes rameaux avec avidité. Dans le royaume de Naples on en nourrit les Chèvres, et cet aliment leur procure un lait abondant, dont les habitants du pays font une grande quantité de fromages. Les Turcs se servent de son bois, qui est dur, pour faire des poignées de sabre, des manches de couteau et d’au- tres petits meubles. LUZERNE FAUCILLE. Medicago falcata, Lin., Spec., 1096; Flor. Dan., t. 255. Sa racine, qui est vivace, produit plusieurs tiges rameuses, couchées inférieure- ment, ensuite redressées, longues en tout de quinze à vingt pouces, glabres comme toute la plante, garnies de feuilles à trois folioles oblongues, dentées et mu- cronées à leur sommet, et munies à leur base de stipules entières, lancéolées-linéaires, très-aiguës. Les fleurs sont d’un jaune rougeâtre, quelquefois d’un jaune pâle, mêlé de bleu ou de violet, disposées en grappes axil- laires et pédonculées; il leur succède des légumes oblongs, comprimés, glabres et courbés en faucille. Cette espèce croît dans les prés secs et montueux, sur les bords des chemins. Tousles bestiaux la recherchent. Quelques agronomes ont essayé d’en faire des prairies artificielles, qu’il pourrait être avantageux de multi- plier, parce que cette plante peut vivre dans des ter- rains où la suivante ne peut réussir. LUZERNE CULTIVÉE, Medicago sativa, Lin., Spec., 1096; Medicago legitima, Clus., Hist., cexLr1. Sa ra- cine est vivace, comme celle de la précédente; elle produit plusieurs liges droites, glabres, rameuses, hautes de quinze à vingt pouces, garnies de feuilles à Lrois folioles ovales-oblongues, dentées en leur partie LUZ 537 supérieure, munies à leur base de stipules entières, linéaires-lancéolées, très-aiguës. Les fleurs, commu- nément violettes ou bleuâtres, quelquefois jaunâtres, sont disposées en grappes axillaires; il leur succède des légumes glabres ou presque glabres, formant un ou deux tours sur eux-mêmes. Cette plante croît natu- rellement dans les prés en France et en Espagne; elle est cultivée dans une grande partie de l’Europe, pour servir à la nourriture des bestiaux : son importance, sous ce rapport, exige que l’on entre ici dans quel- ques détails. La Luzerne, étant indigène des parties méridionales de l’Europe, ne peut venir dans les pays où les hivers sont rigoureux et de longue durée; et même dans les climats tempérés, une forte gelée qui survient après de grandes pluies, après la fonte des neiges, lui fait beaucoup de tort. Cette plante réussit encore bien aux environs de Paris; mais sa culture cesse d’être aussi avantageuse un peu plus au nord, et on ne peut plus guère l'y pratiquer que dans les lieux secs et chauds. Cette plante demande une terre qui ait beaucoup de fond, et qui ne soit pas sujette à trop de sécheresse ni à trop d'humidité. Elle réussit bien dans une terre franche; elle s’accommode d’une terre sablonneuse, pourvu qu’elle soit grasse; elle languit dans les terres fortes et dans celles qui sont légères : sa racine perce difficilement dans celles de la première espèce, et elle manque de nourriture dans les autres. Un sol purement argileux lui est tout à fait contraire. Elle aime le plein air et vient mal à l’ombre des arbres, à moins que ce ne soit dans les pays du Midi. Les arrosements lui sont salutaires, pourvu queles eaux ne séjournentpas. Après la nature du sol, sa bonne préparation est le moyen principal pour faire réussir la Luzerne. La terre qu’on lui destine doit être préparée par trois labours au moins, dont le premier se pratique dans le courant de septem- bre, le deuxième en novembre et letroisième au moment de faire le semis. Après le deuxième labour on passe la herse, afin d’écraser les mottes de terre, et s’il y a des pierres dans le champ, on a soin de les enlever; ensuite, vers la fin de février, ou au plus tard en mars, on ré- pand sur le sol les fumiers destinés à l’améliorer, et on les enterre par un troisième labour. Ces fumiers doi- vent être choisis parmi les plus vieux et être à demi consommés, et chaque labour doit être fait le plus pro- fond qu’il se pourra, parce que, la racine de la Luzerne étant pivotante et s’enfonçant très-avant en terre (elle peut parvenir à la profondeur de trois pieds et plus), il faut favoriser cette tendance, au moyen de laquelle elle va chercher sa nourriture très-profondément, et se trouve par là bien plus en état de ne pas souffrir de la sécheresse pendant les chaleurs de l'été. Dans le midi de la France et de l’Europe on sème quelquefois la Luzerne en septembre, et alors les pre- miers labours sont faits deux à trois mois auparavant. Dans ces mêmes pays méridionaux les semis de prin- temps se font aussi un mois ou deux plus tôt que dans le climat de Paris et dans le milieu de la France, où en général l’époque la plus ordinaire pour semer la Luzerne est, selon que l'hiver a été plus court ou s’est prolongé davantage, depuis le commencement de mars jusque 338 LUZ dans la première quinzaine d'avril, ou enfin lorsqu'on ne craint plus les gelées; car une gelée un peu forte, quisurprendune Luzerne au moment où elle commence à lever, la fait complétement périr. Le plus souvent on ne sème point la Luzerne seule, mais presque toujours en la mêlant avec de l’Avoine ou de l’Orge; car, cette plante ne produisant rien la première année, les culli- vateurs perdraient leurs frais de culture en la confiant seule à la terre, au lieu qu’autrement ils en sont dé- dommagés par la récolte de l’Avoine ou de l'Orge, et d’ailleurs les tiges de ces céréales forment, pour la jeune Luzerne, une ombre protectrice qui l'empêche d'être desséchée par les chaleurs de l'été. Lorsque la Luzerne est semée, on la recouvre en n’employant qu’une herse légère, afin de ne pas trop enterrer la graine; puis on fait passer le rouleau dessus jusqu’à ce que le terrain soit aussi uni que possible. On choisit, autant que cela se peut, pour semer la Luzerne, un temps un peu humide, soit après les pluies, soit lors- qu'il paraît, par l’état du ciel, qu’il ne tardera pas à en tomber. Il est aussi avantageux de semer cette plante les jours de brouillard, ou le matin après la rosée, et non pendant la chaleur du jour et lorsqu'il fait un grand vent. Lorsque la terre a été suffisamment hu- mectée par des pluies, et que les premiers jours du printemps sont chauds, la Luzerne ne tarde pas à lever. Elle fait peu de progrès la première année, et n’a besoin d'aucun soin particulier. Il ne faut pas craindre pour elle la plupart des mauvaises herbes, qu’elle étouffera bien par la suite lorsqu'elle aura plus de force; il n°y a que quelques plantes robustes, comme la Bardane ou de grands Chardons, qui lui soient contraires, il faut l'en débarrasser en les faisant arracher à la houe. Les céréales, semées avec la Luzerne, se récoltent à l’époque ordinaire pour leur maturité; il est bon seu- lement de les couper un peu haut, afin que les jeunes tiges dela Luzerne ne soient qu’étêtées. Pendant l'hiver de la première année du semis, il est nécessaire de faire enlever exactement loutes les pierres qui se trouvent à la surface du champ. On ne commence à faucher la Luzerne que la seconde année, et encore la première el la deuxième coupes, les seules qu’on obtienne alors, sont-elles peu considérables; mais c’est la troisième année qu’une Luzernière est en plein rapport : elle étouffe dès ce moment toutes les mauvaises herbes que sa production, faible pendant les deux premières an- nées, avait laissées croître; el dans une terre qui a du fond elle donne dès lors trois ou quatre coupes par année, aux environs de Paris et dans le centre de la France, et dans le midi jusqu’à cinq ou six. On assure même que, dans certains cantons d'Italie et d'Espagne, on peut obtenir, au moyen des arrosements, de huit à quatorze récoltes dans une seule année. En se rappro- chant du nord, au contraire, on ne fait plus que deux coupes et même une seule par année. Le moment favorable pour faucher la Luzerne, afin d’en faire un bon fourrage, est lorsque les fleurs com- mencentàs’ouvrir : plus tôt, la plante est trop aqueuse, noircit et diminue beaucoup au fanage; plus tard, ses tiges sont trop dures sous la dent des bestiaux et ne leur fournissent pas une nourriture aussi bonne et aussi Le LUZ savoureuse. La Luzerne, donnée en vert aux Juments, aux Vaches et aux Brebis qui nourrissent, leur fait venir une plus grande quantité de lait, et cette plante est en général une des meilleures nourritures pour les bestiaux. Cependant il faut avoir soin de ne la leur distribuer qu'avec modération et mêlée avec de la paille.ou du foin; car, donnée seule ou en trop grande abondance, elle pourrait leur devenir très-nuisible. Ainsi la Luzerne sèche échauffe les animaux; verte et en certaine quantité. elle les relâche, et par la suite les affaibli; verte et en grande quantité, elle leur cause des coliques venteuses qui peuventiles faire périr en peu de temps. Il ne faut laisser pâturer les Luzernières par aucune espèce de bestiaux pendant les deux premières années, et jamais, en aucun lemps, par les Brebis. Une Luzer- nière bien ménagée rapporte pendant dix à quinze ans; et quelquefois même pendant vingt. On la détruit lors- qu’elle ne donne plus que de faibles produits, et la terre dans laquelle elle était, est sensiblement améliorée et beaucoup plus propre, les années suivantes, pour la culture des céréales. La Guscute, plante parasite. en s'élablissant dans une Luzernière, y cause quelquefois beaucoup de dommage : le meilleur moyen pour la dé- truire, est de couper toutes les tiges de Luzerne qui en sont chargées, et de les brûler hors du champ, après les avoir fait suffisamment sécher. De Candolle a ob- servé sur les racines de la Luzerne, dans le midi de la France, un Champignon analogue à celui que les cul- tivateurs nomment Mort du Safran, et qui cause éga- lement de grands dommages, en se reproduisant de proche en proche, et en faisant périr {ous les pieds qu’il attaque. On ne peut arrêter les ravages de ce Cham- pignon, que De Gandolle appelle Rhizoctonia, qu’en creusant autour des places qui en sont infectées, et à deux pieds de distance, des fossés de pareille profon- deur, et en en rejetant la terre sur les places où la Lu- zerne a péri. On fabrique, avec les racines de la Luzerne séchées, des sortes de brosses à dents, qu’on colore avec l’or- canetle et qu’on parfume avec la Vanille ou l’Ambre, et qui sont recherchées par les personnes qui tiennent à la conservation de la beauté de leurs dents. LUZIOLA. BoT. Genre établi par Jussieu dans la fa- mille des Graminées et la Monœæcie Polyandrie, L., pour une plante observée par Dombey au Pérou, et re- trouvée depuis par Humboldt et Bonpland au Mexique. La Luziola Peruviana, Juss., Pers., Syn., 2. p. 575, ou Luziola Mexicana, Kunth (in Humb. Nov. Gen. 1, p. 199), est une plante vivace, selon Kunth, annuelle selon Jussieu, dont les fleurs, monoïques, forment des panicules distinctes. Leurs épillets sont uniflores; la lépicène est formée de deux écailles mutiques, sans glume. Dans les fleurs mâles on compte un grand nom- bre d’étamines, et dans les fleurs femelles le style, pro- fondément bipartile, se termine par deux stigmales. LUZULE. Luzula. rot. De Candolle, dans la Flore Française, a séparé du genre Juncus les espèces qui ont, avec des feuilles planes et ciliées, un calice formé de six écailles glumacées, accompagné de deux brac- tées ; six étamines; un ovaire uniloculaire trisperme, Lens 2 Bah LUZ surmonté de trois stigmates ; et pour fruit une capsule à une seule loge, contenant trois graines, et s’ouvrant en trois valves. Ce genre, assez nombreux en espèces, diffère des Joncs proprement dits, non-seulement par ses feuilles planes et ciliées, mais encore par la struc- ture de sa capsule. Les Luzules sont des plantes vivaces, à racines fibreuses, à tige herbacée, droite, simple, noueuse, garnie de feuilles planes, engaînantes,ordinai- rement bordées de longs poils; leurs fleurs sont petites, peu apparentes, disposées, au sommet des tiges, en co- rymbe ou panicule, tantôt lâche, tantôt en forme d’épi. Ce genre contient la plupart des Joncs à feuilles planes de Linnæus, et renferme une trentaine d'espèces, qui n'offrent que peu d'intérêt; on peut se contenter de citer les cinq suivantes : LUZULE BLANC DE NEIGE. Luzula nivea, De Cand., F1. Fr., 5, p. 158; Juncus niveus, Lin., Spec., 468. Sa tige est haute de dix à quinze pouces, garnie de feuilles aiguës et munies de quelques poils ; ses fleurs, ainsi que les écailles qui les entourent, sont d’une belle couleur blanche, groupées souvent cinq ensemble sur des pédoncules disposés en corymbe resserré. Cette plante croît dans les Alpes, en France, en Allemagne, en Suisse, etc. LUZULE À LARGES FEUILLES. Luzula maxima, De Cand., F1. Fr., 5, p. 160; Juncus maximus, Willd., Spec., 2, p. 217. Cette espèce est une des plus grandes du genre; sa tige s'élève jusqu’à deux pieds et plus; ses feuilles sont grandes, larges, hérissées de quelques poils soyeux. Les fleurs sont d’un brun-rougeûtre, mé- langé de blanc, trois ou quatre ensemble sur des pé- doncules allongés, divergents, et forment un large corymbe décomposé. Cette plante croît en Europe, dans les bois des montagnes. LUZULE EN ÉPi. Luzula spicata, De Cand., F1. Fr.,5, p. 161; Juncus spicatus, Lin., F1. Lapp., 195, €. 10, fig. 4. Sa racine, qui est épaisse et fibreuse, produit deux à trois tiges grêles, hautes de quatre à huit pou- ces; ses feuilles sont très-étroites, glabres, munies à leur base d’une houppe de poils blancs; ses fleurs sont d’un brun noirâtre, disposées en une paniculeresserrée en épi cylindrique. Cette espèce croît en France, dans les Alpes et sur les hautes montagnes de l’Europe. LUZULE DES champs. Luzula campestris, De Cand., F1.Fr., 5, p. 161; Juncus campestris, Lin., Sp., 468. Cette espèce présente beaucoup de variétés; tantôt sa lige, à peine haute d'un pouce, dans les lieux secs et arides, ne porte que deux à trois têtes de fleurs; tantôt celte tige s'élève à dix ou douze pouces, dans les bois ombragés, et est chargée de trois à cinq têtes de fleurs; ses feuilles sont aussi plus longues ou plus courtes, et plus ou moins poilues. Malgré toutes ces variations, on distingue celte plante des autres espèces en ce qu’elle porte plusieurs épis ovoïdes, sessiles ou pédonculés, làches ou serrés, droits ou un peu pendants, qui sont disposés en corymbe ou en ombelle incomplète; l’épi du milieu est toujours sessile, et les fleurs sont d’un brun diversement nuancé. Cette Luzule est commune dans les pâturages et dans les bois montagneux. LUZULE PRINTANNIÈRE. Luzula vernalis, De Cand., Fl,Fr., 8, p. 160; Juncus pilosus, a, Lin., Spec., 468. LUZ Sa racine produit deux à trois tiges, hautes de huit à douze pouces, grêles, presque nues dans leur partie supérieure, munies à leur base de feuilles garnies, sur leurs bords et à l’entrée de leur gaîne, de longs poils blancs; ses fleurs sont brunes, nuancées de blanc, sou- vent solitaires sur des pédicelles grêles , allongés, di- vergen{s, disposés en un corymbe simple et lâche. Cette plante est commune dans les bois. ‘ Les bestiaux, et surtout les chevaux, recherchent les deux dernières espèces, qui poussent de bonne heure; mais ces animaux ne paraissent le faire que lorsque les autres herbes sont encore rares : plus tard, lorsque celles-ci sont plus communes, ils ne veulent plus des Luzules. LUZURIAGE. Luzuriaga. Bot. Genre de la famille des Asparaginées, fondé par Ruiz et Pavon, et adopté par Robert Brown qui l’a caractérisé de la manière suivante : le calice a six divisions profondes, élalées, égales, dépourvues de poils et caduques. Les étamines, au nombre de six, sont insérées à la base des divisions du calice ; leurs filets sont filiformes, glabres, recour- bés à leur sommet. Leurs anthères sont rapprochées, sagittées et plus longues que les filets. L’ovaire est à trois loges, renfermant un petit nombre d’ovules ; il se termine par un style filiforme et à trois sillons longi- tudinaux, et par un stigmate simple. Le fruit estcharnu et contient un petit nombre de graines globuleuses. Les espèces de ce genre sont des arbustes volubiles, à feuilles marquées de nervures proéminentes; leurs fleurs sont en cimes ou en ombelles terminales ou axillaires , portées sur des pédicelles articulés à leur base. Le fruit, qui est noir, ne renferme quelquefois qu'une seule graine. LUZURIAGE RADICANTE. Luzuriaga radicans, Ruiz el Pav., Flor. Per., 3, p. 66, tab. 298. Cette plante a des tiges grêles, médiocrement ligneuses, flexueuses, cy- lindriques, hautes de dix à douze pieds et plus, très- rameuses, géniculées, grimpantes le long des arbres, poussant des racines à chacun de leurs nœuds, où se trouvent des gaînes courtes et roussâtres; les rameaux divergents, à quatre angles tranchants; les feuilles ses- siles,alternes, nerveuses, lancéolées, acuminces, un peu rudes à leurs bords, longues d’un à deux pouces, blan- châtres en dessous; les pédoncules, solilaires,axillaires, partagés en deux, trois ou quatre pédicelles uniflores, inclinés pendant la floraison; la corolle d’un blanc jau- nâtre, parsemée, ainsi que les organes sexuels, de points etde lignes rougeàtres; les divisions lancéolées, aiguës : les trois extérieures plus étroites. Le fruit est une baïe rouge, globuieuse, de la grosseur d’un pois, un peu charnue, à trois loges; les semences sont d’un blanc jaunâtre. Cette plante croit dans les grandes forêts, au Chili. R. Brown a mentionné, dans son Prodr. Nov.-Holl., p. 282, deux autres espèces : la première sous le nom de Luzuriaga cymosa, dont les rameaux sont cylin- driques, lisses, striés dans leur jeunesse; les fleurs ré- unies en une cime {erminale, partagée en deux; les pé- dicelles articulés à leur sommet avec la corolle; le style filiforme, à trois sillons. Le fruit est une baie noirâtre, quelquefois monosperme; les semences presque globu- Los NI [== LYC leuses. La seconde espèce, le Luzuriaga montana, diffère de la précédente par ses rameaux striés, rudes au toucher dans leur jeunesse; les fleurs sont axillaires, pédonculées, disposées en ombelle. Ces plantes crois- sent à la Nouvelle-Hollande. LYBRUS. 1ns. Coléoptères tétramères; ce genre de la famille des Curculionoïdes, formé par Schoonherr, aux dépens du genre Rhynchænus, de Fabricius, n’a pas été adopté. LYCÆNE. Lycœæna. 1ns. Genre de Lépidoptères de la famille des Papilionides diurnes, division des Argus, établi par Fabricius et dont les principaux caractères sont : palpes inférieures de trois articles; toutes les pattes semblables, avec les crochets des tarses très- petits, à peine saillants; ailes supérieures entières, les inférieures assez souvent dentées, le dessous offrant des points ocellés, avec une ligne ou une tache blan- che, longitudinale, un peu au delà du milieu, et Le plus souvent une bande transverse de taches fauves à l’ex- trémité. Boisduval, dans la Faune entomologique du Voyage de l’Astrolabe, p. 77 et suiv., a décrit dix-sept espèces nouvelles de Lycænes. LYCANTHÆMUM Et LYCHNTHEMON. Bor. Syno- nymes de Smilax aculeata. V. SALSEPAREILLE. LYCAON. mam. Espèce du genre Chien. 7, ce mot. LYCASTYS. Lycastys. ANNÉL. Savigny (Système des Annél., p. 45, note) a proposé d'établir, sous ce nom, un nouveau genre dans la famille des Néréides ; il se rapprocherait des Lycoris par l'existence de deux mâ- choires, et serait caractérisé ainsi : antennes courtes, les deux extérieures plus grosses, inarticulées; huit cirres ou quatre paires de cirres tentaculaires, monili- formes; les cirres supérieurs, et les deux styles égale- ment moniliformes; une seule rame à chaque pied; les cirres inférieurs (rès-courts. Ce genre est fondé sur la Vereis armillaris de Müller (Von /7urm., p. 104, tab. 9, fig. 1-5) et d'Othon-Fabricius (Faun. Groenl., no 276). Savigny n’a pas eu occasion d'examiner lui- même celle espèce ; ce qu’il en dit est puisé dans la des- criplion et les figures des auteurs précités. LYCHNANTHUS. BoT. 7/7, CucuBALE. LYCUNIDÆA. por. Synonyme de Manulea tomen- tosa, L. LYCHNIDE. Lychnis. or. Ce genre de la famille des Caryophyllées et de la Décandrie Pentagynie, L., offre pour caractères essentiels : un calice tubuleux, à cinq dents et nu; cinq pétales onguiculés, formant une co- rolle tubuleuse, dont l'entrée est le plus souvent cou- ronnée par des appendices ; dix étamines; cinq styles; capsule dont le nombre des loges varie de un à cinq, sessile sur le réceptacle, ou supportéepar un anthophore allongé. Le genre Lychnis peut être distribué en trois sections. La première serait caractérisée par son calice cylin- drique, en massue, par sa capsule à cinq fausses loges, el par son anthophore allongé. Elle ne renfermerail qu'une seule espèce. LYCHNIDE VisQuEusE. Lychnis viscaria, Lin, Spec. 625; Lychnis sylvestris quarta, Clus., Hist., 289. Sa racine est fibreuse, vivace; elle produit une tige droite, simple, visqueuse dans sa partie supérieure, garnie de LYC feuilles lancéolées-linéaires, très-écartées. Ses fleurs sont purpurines , disposées au sommet des tiges par bouquets opposés et formant une sorte de panicule ter- minale; leurs pétales sont à peine échancrés. La cap- sule est à cinq loges. Gette plante croît en Europe dans les lieux secs et pierreux; on la trouve aux environs de Fontainebleau. Les Moutons l’aiment beaucoup ; mais les Vaches n’en veulent point. Elle fleurit en juin et juillet. On en cultive dans les jardins une variété à fleurs doubles, connue sous le nom de bourbonnaïse. Dans la deuxième section on pourrait placer les es- pèces dont le calice est cylindrique, en massue, la cap- sule uniloculaire, les pétales munis d’un appendice près de l’entrée de la corolle, l’anthophore allongé ou quelquefois un peu raccourci. Ce groupe renfermerait les espèces qu’on peut regarder comme types du genre. Ce sont des plantes remarquables par leur beauté, et presque toutes cultivées dans les jardins. LYCHNIDE BRILLANTE. Lychnis fulgens, Fisch: in Sims, Bot. Mag., t. 2104; De Cand., Prodr., 1, p.586; Spreng., Cent. sp. pl. minus cogn., 26, n° 55; Syst. Veget., 2, 421; Ker, Bot. Regist., L. 478. Gette belle Lychnide est originaire de la Sibérie; le docteur Fis- cher, de Pétersbourg, l’a observée le premier, et l’a communiquée au professeur Sprengel de l’université de Halle, qui, en 1815, l’a décrite et représentée dans ses Centuries des plantes les moins connues. Elle parut au jardin de Berlin comme un objet extrêmement rare, et six ans après, Jenkins l’introduisit en Angleterre, d’où elle s’est généralement répandue dans tous les jardins de l’Europe méridionale. On l'y voit fleurir de- puis le mois de mai jusqu’à celui d’août et même de septembre. Sa tige est cylindrique, droite, simple ou peu rameuse, haute d’un pied à un pied et demi, char- gée de poils courts, nombreux, blanchâtres, el garnie de feuilles opposées, sessiles, semi-amplexicaules, pres- que glabres, ciliées en leurs bords. Les fleurs sont d’un rouge vif de vermillon, larges de dix-huit à vingt lignes, portées sur des pédoncules courts, et disposées, au nombre de sept environ, en une cime terminale, d’un aspect magnifique. Leur calice est monophylle, tubulé, anguleux, un peu laineux, terminé par cinq dents aiguës. La corolle est composée de cinq pétales à onglets de la longueur du calice, et à limbe plan, quadrifide, dont les deux divisions extérieures sont très-étroites, presque subulées, et dont la base est mu- nie de deux appendices qui forment, dans leur ensemble avec ceux des autres pétales, une sorte de petite cou- ronne au centre de la fleur. Les dix étamines ontleurs filaments très-déliés, un peu plus longs que les onglets des pétales : dans les fleurs que l’on a pu examiner, cinq de ces filaments étaient stériles, les cinq autres portaient des anthères ovales-oblongues à deux loges. L’ovaire est supère, ovoïde, un peu anguleux, porté sur un pédicule particulier, et surmonté de cinq styles subulés, chargés chacun d’un stigmate latéral, velu, occupant presque toute leur longueur. A l'exception des terres trop légères, toutes conviennent également à la Lychnide brillante. On la multiplie facilement de graines que l’on sème ordinairement sur couche ; on se trouve également bien de la pratique des bou- | L'YUG tures et mieux encore de celle de l'éclat des racines. LYCHNiDE DE Bunce. Lychnis Bungeana, Fisch.; Agrostemma Bungeana, SW., F1. Gard., 317. Cette espèce, plus jolie sans contredit que toutes ses congé- nères, a pour patrie les confins de l’Asie et de la Russie européenne, où elle a été découverte il y a quelques années seulement, par le docteur Bunge, qui a accom- pagné le professeur Ledebour dans ses excursions scien- tifiques aux monts Attaïs. Elle fleurit au mois de juil- let. Ses racines sont vivaces; il s’en élève une tige droite, simple, pubescente, verdâtre, avec une légère nuance pourprée, haute de deux piedsenviron. Les feuil- les sont opposées, oblongues-lancéolées, aiguës, atté- nuées à la base, finement dentelées, veinées, pubescen- tes, d’un vert blanchâtre et longues d’un à deux pouces environ. Les fleurs sont solitaires au sommet d'un long pédoncule cylindrique et velu; le calice est tubuleux, un peu renflé, déprimé vers la base, velu, à cinq divi- sions linéaires, très-longues el d’un vert plus pâle en- core que les feuilles. La corolle est composée de cinq pétales onguiculés, munis de deux appendices aigus, dentiformes à l’origine du limbe quiest d’un rouge écar- late vif, cunéiforme et profondément divisé en six ou huit lobes très-irréguliers, obtus ou acuminés et den- tés. Les dix étamines sont exsertes, avec leurs filaments blanchâtres supportant des anthères incombantes, d’un bleu pourpré.L’ovaireest surmonté par cinq stigmates. Le fruit consiste en une capsule ovoïde, à une seule loge déhiscente par la partie supérieure renfermant un grand nombre de graines attachées à un tropho- sperme central. On cultive cette espèce en plate-bande, dans un sol compacte et substantiel; elle se propage facilement soit par le semis, soit par la séparation des racines. L’une et l’autre opérations se font ordinaire- ment à la fin de l'hiver. LYCHNIDE DE CHALCÉDOINE. Lychnis Chalcedonica, L. C’est l'espèce la plus commune dans les jardins. Cetle plante a des feuilles lancéolées, cordiformes, amplexicaules et légèrement velues; ses belles fleurs, dont la couleur est ordinairement le rouge écarlate, mais qui varie quelquefois du rose au blanc, sont ré- unies en lêle, et leurs pélales sont divisés‘ en deux lobes. Elle est originaire du Japon et des contrées orientales de la Russie asiatique. - LYCHNIDE A GRANDES FLEURS. Zychnis grandiflora, Jacq., Zc. rar., 1,t. 84. Sa lige esl droite, noueuse, glabre, rameuse, haute de deux à trois pieds, garnie de feuilles ovales ou ovales-oblongues, sessiles, glabres. Ses fleurs sont grandes, d'un rouge écarlate tirant un peu sur le jaune, portées sur de courts pédoncules, accompagnées de braclées, el disposées en petitnombre au sommet des tiges et des rameaux; leurs pétales sont bordés de dents aiguës. Cette espèce est originaire de la Chine et du Japon. Le docteur Fothergill l’a apportée en Angleterre en 1774; et c’est de là que Gels père la introduite chez lui, d’où elle s’est ensuite répandue en France, dans beaucoup de jardins. Dans les commence- mentsonlarentrait dans la serre, pendant l’hiver; mais, comme on a reconnu qu’elle était assez robuste pour résister aux gelées que l’on éprouve, dans le climat de Paris, on la laisse maintenant en pleine terre, où LYC 541 " elle fait de plus belles touffes. Cependant il est prudent de la couvrir lorsque les froids deviennent trop con- sidérables. On peut la multiplier de graines, de bou- tures, et en éclatant les racines des vieux pieds. Il lui faut une bonne terre franche. Elle fleurit en juillet. C’est, parmi les espèces connues de ce genre, celle qui produit les plus grandes et les plus belles fleurs. C'est encore à cette section qu’appartiennent les Lychnis flos Jovis, L., et Lychnis Cœli rosa, Enc. La première, qui croît dans les Alpes, est une plante char- mante, à fleurs roses, réunies enunetêtelarge et comme ombellée, à feuilles recouvertes par un duvet soyeux. La seconde, que Linné plaçait parmiles 4grostemma, croît dans la Sicile et sur les côtes méditerranéennes de l'Afrique. C’est une plante dont la tige est dichotome et très-rameuse; les fleurs sont roses, solitaires et ter- minales. La troisième section serait ainsi caractérisée : calice ovoïde, à dents très-courtes; capsule uniloculaire (quin- quéloculaire ?); anthophore très-court ou nul. On y compte le plus grand nombre des espèces, et la majeure partie habile les contrées montueuses du nord de l’an- cien continent. C’est dans cette section que viennent se ranger les Lychnides suivantes : LYCBNIDE D10ÏQUE. Vulgairement COMPAGNONS BLANCS; Lychnis dioica, Lin., Spec., 626; Flor. Dan., t. 792. Ses tiges sont droites, velues, un peu rameuses, hautes de quinze à vingt pouces. Ses feuilles sont oblongues- lancéolées, velues, molles au toucher. Ses fleurs sont blanches, dioïques, portées au sommet de la tige et des rameaux, sur de courts pédoncules, et disposées en pa- nicule lâche; leurs pétales sont échancrés en cœur. Cette plante n’est pas rare dans les champs et dans les prés secs. Elle est vivace, et fleurit en mai et juin; ses fleurs sont odorantes à l’entrée de la nuit. LYCHNIDE SAUVAGE. Lychnis sylvestris, De Cand., FI. Fr., n° 4367. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles plus ovales; par sa tige moins forte, plus velue, et par ses fleurs constamment rouges, in- odores et hermaphrodites. Elle croît dans les lieux hu- mides et ombragés du midi de la France. On en cultive, dans les parterres, une varicté à fleurs doubles, connue sous le nom de Jacée des jardiniers. Celle-ci se multi- plie par les éclats de ses racines, de même que les espèces précédentes. LYCHNIDE FLEUR-DE-COUCOU, OU LYCHNIDE LACINIÉE. Lychnis flos cuculi, Lin., Spec., 625; Flor. Dan., t. 590. Sa racine, fibreuse et vivace, produit une ou plusieurs tiges droites, cannelées, un peu rameuses et légèrement visqueuses dans leur partie supérieure, hautes de quinze à vingt pouces, garnies de feuilles lancéolées et glabres. Ses fleurs sont grandes, ordinai- rement d’un pourpre clair, profondément laciniées, disposées au sommet des tiges et des rameaux en un corymbe lâche et un peu paniculé. Cette plante est commune en Europe, dans les prés; les bestiaux parais- sent avoir du dégoût pour elle et ils n’y touchent ja- mais. Elle fleurit en juin et juillet. Elle offre une variété à fleurs blanches, et une autre à fleurs doubles : cette dernière est cultivée dans les parterres sous le nom de l’éronique des jardiniers. LYC LYCHNIDE DES PYRÉNÉES. Lychnis Pyrenaica, Berg., F1. Vas. Pyr.; De Cand., Prodr., 1,587. Lychnis num- mularia, Lapeyr. C’est une petite plante vivace, en- tièrement glabre, haute de quatre à huit pouces, for- mant des touffes lâches, remarquables par leur nuance glauque. Les feuilles inférieures sont ovales-oblon- gues, rélrécies en un pétiole allongé; les caulinaires sont sessiles, orbiculaires, munies à leur sommet d’une très-petite pointe. Les fleurs sont d’un rose presque blanc, terminales, paniculées, au nombre de deux à cinq et quelquefois solitaires, portées sur des pédicelles grêles; les pétales ont leur limbe oblong, presque en- tier, couronné, à l’entrée de la gorge, de deux écailles pointues; les anthères sont blanchâtres. L’ovaire est oblong, surmonté de cinq styles grêles. LYCHNIS. min. Pline désigne sous ce nom, une Pierre précieuse, qu’on trouvait en Carie et dans l'Inde. On en faisail des coupes et autres vases à boire; son éclat était vif, rougeâtre et semblable à celui des corps ab- solument chauffés au feu : c'était peut-être la variété de Tourmaline appelée Rubellite. LYCHNITES. min. Le Marbre de Paros était ainsi nommé quelquefois chez les anciens. LYCHNITIS. Bor. Espèces des genres Molène et Phlo- mide. 7. ces mots. LYCHNOCÉPHALE. Lychnocephalus. BoT. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Vernoniées, éta- bli par Martius pour une plante qu’il a observée et re- cueillie au Brésil; il en pose les caractères ainsi qu’il suit : capitules plus ou moins nombreux, composés de huit fleurs ovales-oblongues, serrées et rassemblées en un glomérule terminal, arrondi, dépourvu d’invo- lucre général, qui est en quelque sorte remplacé par de véritables bractées qui se montrent sous chaque ca- pitule ; involucre partiel oblongo-cylindrique et caché dans un duvet laineux; squammes nombreuses, gla- briuscules et obtuses; akène glabre, striato-sillonné ; aigrette double et paléacée; paillettes extérieures cour- Les, aiguës, persistantes : les intérieures allongées, con- tournées en spirale et très-caduques. LYCHNOCÉPBALE TOMENTEUX. Lychnocephaluslomen- tosus, Mart., Herb. Arbrisseau à rameaux cylindriques, couverts d’un épais duvet; ses feuilles sont pétiolées, ovales-oblongues, obtuses, en coin à leur base, coria- ces, très-entières, glabres en dessus, tomenteuses en dessous ; fleurs blanchâtres ou jaunâtres. LYCHNOPHORE. Lychnophora. Bot. C’est encore à Martius que l’on doit la formation de ce genre qui, comme le précédent, fait partie de la famille des Sy- nanthérées, tribu des Vernoniées. Les espèces qui le composent, sont toutes originaires du Brésil, et la plu- part d’entre elles avaient été confondues par Lesson, avec les Vernonies; néanmoins les deux genres pré- sentent des caractères bien distincts comme on le verra d’après ceux du Lychnophora, qui sont : capilules com- posés de une à quatre fleurs et formant un glomérule subglobuleux et dense, en dessous duquel se trouvent | ordinairement quelques feuilles tenant lieu de brac- tées; involucre oblong, consistant en deux ou trois rangs de squammes linéari-oblongues, imbriquées, co- riaces el un peu scarieuses ; réceptacle nu ou alvéo- LYC laire ; akènes très-glabres, cylindriuscules, à plusieurs côtes; aigretle composée de deux rangs delarges pail- lettes : celles de l'extérieur beaucoup plus courtes que les autres qui sont tortillées. Les Lychnophores sont en général des arbrisseaux à feuilles sessiles, serrées, coriaces, uninervurées, à bords roulés et souvent cou- vertes d’un duvet blanchätre en dessous; les glomé- rules terminent les rameaux. LYCHNOPHORE A FEUILLES DE SAUGE. Zychnophora Salicifolia, Mart.; Vernonia Salicifolia, Less. Ra- meaux cylindriques et couverts d’un duvet épais el court; feuilles dressées, étalées, linéaires-lancéolées, obtusiuscules, mucronées, à bords à peine roulés; ca- pitules ovales, renfermant six fleurs d’un rose pâle. LYCIET. Lycium. BoT. Ce genre de la famille des Solanées et de la Pentandrie Monogynie, L., présente les caractères suivants : calice urcéolé, à cinq dents régulières ou quelquefois irrégulièrement divisé en trois ou cinq découpures peu profondes; corolle infun- dibuliforme ou tubuleuse, dont le limbe, quelquefois plissé, offre cinq ou dix divisions; cinq étamines le plus souvent saillantes hors de la corolle, à anthères déhis centes longitudinalement; stigmate pelté, déprimé ; baie biloculaire, appuyée sur le calice persistant; grai- nes nombreuses, attachées à des placentaires adnés. Ces caractères ont élé tracés par Kunth, qui, dansses Nova Gen. PI. æq., a décrit plusieurs espèces nouvelles de ce genre,et a dù, en conséquence, modifier les carac- tères anciennement admis d’après les différences que les fleurs de celles-ci présentaient. Ce sont des arbres ou des arbustes le plus souvent épineux, à feuilles très- entières, quelquefois fasciculées. Les fleurs dont les corolles sont roses, purpurines, violelles, jaunâtres ou blanchâtres, sont portées par des pédoneules extra- axillaires ou terminaux, solitaires, géminés, en om- belles ou en corymbes. Les espèces de Lyciets, décrites dans les auteurs, sont au nombre de trente environ, ré- pandues sur des points très-éloignés du globe; mais la plupart habitent les pays chauds de l'Amérique méri- dionale et du cap de Bonne-Espérance ; quelques-unes se trouvent en Sibérie, en Chine, en. Europe et dans l'Afrique-seplentrionale. LYCGLET D'AFRIQUE. Lycium Afrumn, Lin., Spec. 277; Dubh., nouv. édit., 1, p. 107, t. 29. Sa tige est droite, roide, divisée en rameaux courts, divergents et {rès- épineux.Ses feuilles sont fasciculées, sessiles, linéaires, glabres, épaisses et d’une couleur blanchâtre.Ses fleurs sont d’un violet foncé, axillaires, portées sur de courts pédoncules; elles ont une odeur agréable, et paraissent depuis le milieu du printemps jusqu’à la fin de l’au- tomne. Cet arbrisseau croil en Espagne, en Barbarie et dans le Levant. A Paris, on le conserve dans l’oran- gerie, pendant l'hiver. Les individus qu’on élève de graines, sont plus robustes et résistent mieux aux ge- lées. Dans le midi de la France on pourrait le planter en pleine terre et en faire des haies vives, qui seraient d’une bonne défense, à cause des longues épines dont | ses rameaux sont hérissés. LYCIET DE LA CHINE. Lycium Chinense, Duh., nouv. | édit., 1, p. 116, t. 50. Cette espèce forme un buisson touffu, très-élalé, à rameaux nombreux, épineux, en- PT td y CE trelacés et divergents. Ses feuilles sont lancéolées, pétiolées, vertes en dessus, pâles en dessous. Les fleurs sont violettes, marquées de stries plus foncées, por- tées sur des pédoncules axillaires, solitaires ou trigé- minés, un peu plus longs que les pétioles : elles pa- raissent en juillet, août et septembre. Cet arbrisseau est originaire des climats tempérés de la Chine : il s’est naturalisé en Europe , et il se multiplie de rejetons et de graines, qu’il produit en abondance. Il n’est point délicat sur la nature du sol. LYCIET DE BARBARIE. Lycium Barbarum, L., Spec. 277. Cette espèce est un arbuste de deux à trois pieds de hauteur, dont les tiges sont nombreuses, grêles, anguleuses, inclinées vers la {erre, et garnies de quel- ques épines. Les feuilles sont elliptiques, pétiolées, un peu épaisses, légèrement velues sur les bords, fascicu- lées ou éparses. Les fleurs sont d’un rouge très-pâle, presque blanches, axillaires, pédonculées, au nombre de trois à sept sur les bourgeons, ensuite géminées el solitaires vers l'extrémité des tiges. Ce Lyciet fleurit pendant tout l’été. 11 croît naturellement en Afrique, sur les côtes de Barbarie. Il est cultivé au Jardin äu roi à Paris. Lycrer D'Eurore. Lycium Europœum, Lin.,Mant., 47; Mich., Gen., t. 105, fig. 1. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de sept à huit pieds, en se divisant en un grand nombre de tiges et de rameaux cylindriques, épineux. Ses feuilles sont oblongues, rétrécies en pé- tiole à leur base, glabres, grisätres. Ses fleurs sont d’une couleur purpurine claire, axillaires, solitaires, rarement géminées, portées sur des pédoncules filifor- mes. Ce Lyciet croit dans les parties méridionales de l’Europe, en Espagne, en Italie, en Grèce, dans le Le- vant, en Barbarie, et en France dans la Provence et le Languedoc : il fleurit en été. Quoiqu'il soit indigène des climats méridionaux, il peut vivre en pleine terre et résister aux hivers rigoureux, non-seulement à Paris, mais encore plus au nord. Il réussit très-bien sur les coteaux calcaires, dansles platras et les ruines des lieux habités. On en fait des haies vives, qui sont impéné- trables, à cause des épines dont les rameaux sont hé- rissés. Dans les campagnes aux environs d’Aix et de Montpellier on mange ses jeunes pousses avec de l’huile et du vinaigre, comme des asperges; et les feuilles sont mises dans les salades.On en fait les mêmes usages en Espagne. LYCIET A FEUILLES DE BOERHAVIE. Lycium Boerha- viæfolium, Lin., Suppl., p. 150. Cette espèce est un arbrisseau de six à huit pieds de hauteur, dont la tige se divise en rameaux nombreux, divergents, épineux, blanchâtres. Ses feuilles sont ovales, glauques, pélio- lées. Ses fleurs sont d’un pourpre très-clair, ou presque blanches, douées d’une odeur agréable, mais légère, pédonculées, disposées au sommet des rameaux, en une sorte de grappe rameuse et paniculée. Ce Lyciet fleurit pendant (out l'été : il est originaire du Pérou, d’où Joseph de Jussieu en envoya des graines au Jardin du roi à Paris, et c’est de cet établissement qu’il s'est ré- pandu, dans les jardins, en France et dans le reste de l’Europe. A Paris on le rentre dans l’orangerie pendant l'hiver; dans le midi de la France il peut croître en LYC 543 pleine terre. On le multiplie de boutures, de marcottes et de drageons, parce que jusqu’à présent il n’a point fructifié dans ces climats. LYCIOIDES. Bot. Premier nom donné par Linné à un arbuste qui est devenu pour lui, plus tard, un Sidé- roxyle qui a conservé ce nom comme spécifique. LYCIUM. 80T. 7. LYCIET. LYCOCTONUM. por. C'est-à-dire T'ue-Loup, espèce du genre Aconit. F. ce mot. LYCODÈRE. Lycoderes. 1Ns. Hémiptères; genre de la famille des Cicadaires, institué par Germar, avec les caractères suivants : têle transverse, trigone, inclinée au sommet; élytres veinées obliquement, et les veines s'étendant jusqu’au bord postérieur; pieds assez courts; jambes dilatées; tarses comprimés : les antérieurs les plus petits. La seule espèce connue de ce genre est ori- ginaire du Brésil, c’est : LYCODÈRE ANCORE. Lycoderes ancora ; Centrotus ancora, Mag. d’'Entom., 1V, 32, tab. 1. fig. 5. Elle est noire; elle a sur le corselet une corne élevée, qui se divise au sommet en une double massue ; l’épine posté- rieure est recourbée en faux; les élytres sont transpa- rentes, noires aux deux extrémités. LYCODON. Lycodon.rerT. Genre nouveau, proposé par feu Boïé, dans son Erpétologie de l’ile de Java; ce genre comprendrait les Coluber audax, Daud.; Colu- ber aulicus, Lin.; Coluber subcinclus, Reinw.; Co- luber pethola, Lin.; Coluber leucocephalus, Mik., et quelques espèces nouvelles. LYCODONTES. ross. 77. GLOSSOPÈTRES. LYCOESTA. crusT. Genre de l’ordre des Lamodipodes, établi par Savigny, et dont on connaît peu les carac- tères. LYCOGALA. Bot. Micheli est le fondateur de ce genre qu'il ne faut pas confondre avec celui formé sous le même nom par Adanson; il est placé dans la classe des Champignons angiocarpes, ordre des Dermatocarpes, de la méthode de Persoon; dans les Mycétodéens de Link, et dans les Lycogalactes d’'Ehrenberg. Ses carac- tères sont d’avoir un péridium sous-arrondi, membra- neux, lisse, réticulé sur sa surface interne, renfermant une masse pulpeuse, d’abord liquide, qui devient une poussière avec des filaments, à l’époque de la maturité. On trouve ces petites plantes sur les écorces et les bois décomposés. Neuf à dix espèces sont décrites par divers auteurs. 10 LYCOGALE COULEUR DE VERMILLON. LyYCcogala mi- niala, Pers., Synops., p. 157; Lycoperdon epiden- drum, Lin., Fl Dan., tab. 760; Bull., Champ, tab. 503; Lycogala globosum, Mich., tab. 91. fig.2; Mucor fragiformis, Schæff., Fung. Bav., tab. 193; Vesse- de-loup sanguine, Paulet, Champ., vol. 2, p. 452, pl. 204, fig. 2. Ce Champignon, décrit par beaucoup d'auteurs, croît sur le bois mort; il est arrondi, un peu aplati, du volume d’un gros pois, d’abord d’un rouge vif ou orangé, puis, dans sa maturité parfaite, d’un gris un peu violet. Dans sa jeunesse il contient un li- quide rouge ou couleur de safran, qui, petit à petit, se dessèche et devient rose-lilas ou noir, et s'échappe sous forme de poussière de même couleur. On trouve ordinairement plusieurs individus réunis. Cette espèce Ss ES CSS LYC se rencontre partout en Europe, particulièrement dans les forêls, sur les troncs d'arbres morts, où sa couleur rouge la fait découvrir aisément. C’est en été, après les pluies, qu’elle commence à paraître; mais elle disparaît avec l’automne. Wigers (Æols.) avait fait son genre Galependrum sur cette espèce de Lycogala. Persoon croit que le Lycoperdon pisiforme n'en est qu’une variété. : 20 LYCOGALE PONCTUÉ. Lycogala punclata, Pers., Syn., 158; Reticularia Lycoperdon, var. 4; Bull., Ch., tab. 476, fig. 5. Sphérique, presque sessile, de dix à vingt lignes de diamètre, gris, tacheté de points sail- lants; pulpe intérieure d’abord blanchâtre, puis noire ou brune, s’échappant sous forme de poussière par l'ouverture assez régulière du péridium. Cette espèce croît en groupes sur les troncs pourris et se rencontre en automne. 8° LYCOGALE ARGENTÉ. Lycogala argentea, De Cand. FI. Fr.,n°707; Lycogala argentea et turbinata, Pers., Synops., p. 157,158; Reticularia lycoperdon, var. 1, 2, 5; Bull., Champ., pl. 476, fig. 1, a — d'et fig. 2, et pl. 446, fig. 4; Lycogala griseum, Mich., Nov. gen., p. 216, tab. 95, fig. 1. Sessile, ou presque sessile, sphé- rique ou en forme de toupie, d’abord d’un blanc ar- gentin, puis, en vieillissant, roux ou brun, à surface lisse ou peluchée (dans la variété 1 de Bulliard), con- tenant une pulpe liquide, blanche, opaque ou transpa- rente (dans la variété 5 de Bull., ou Lycogala turbi- nata, Pers.), qui devient une poussière grisâtre ou brunâtre, s’échappant par des déchirures latérales du péridium. Cette espèce, presque aussi grande que la précédente, croît solitaire sur les bois pourris. 40 LYCOGALE TERRESTRE. Lycogala lerrestris, Neb.; Lycogala terrestre, Mich., Nov. Gen., p. 216, pl. 95, fig. 5; Fries, Obs. mycol., 1818, p. 569, n° 561. Globu- leux ou oblong, d’un rouge de vermillon, mais se dé- colorant par la dessiccation. Micheli a signalé, le pre- mier, celte espèce omise par Persoon. Il l’a observée aux environs de Florence, en septembre et octobre, amoncelée dans les champs sur les mottes des terres récemment ensemencées, sur le grain semé, sur les broussailles en partie brûlées, etc. Les habitants de la campagne lui donnent le nom de fornelli, petits four- neaux, allusion à la couleur rouge de cette espèce, qui fait paraître comme enflammés les corps sur lesquels elle végète. Fries indique aussi cette espèce dans la province de Smolande , en Suède, dans les lieux montueux, sur la terre nue, dans les endroits brûlés. Les Lycogala flavumn,Spreng.,etcontortum, Dittm., croissent également à terre : on les rencontre en Alle- magne. Le Lycogala luteum, Mich., tab. 95, fig. 4, n’est autre chose que le 7'richia varia, Pers.;son Ly- cogala, fig. 5, est une espèce encore inconnue. LYCOMELA. BoT. Synonyme de Solanum Lycoper- sicurn. V. MorELLE et LYCOPERSICUM. LYCOPE. Lycopus. BoT. Genre de la famille des La- biées, et de la Diandrie Monogynie, L., ainsi caracté- risé : calice tubuleux, à cinq divisions peu profondes; corolle tubuleuse, à quatre lobes presque égaux entre eux, si ce n’est le supérieur qui est plus large et échan- % LYC cré; deux étamines fertiles, très-écartées. Ce genre est facile à distinguer parmi les autres Labiées à deux éla- mines fertiles et à deux avortées; il a un port tout particulier, analogue à celui de quelques Menthes ; ses fleurs sont petiles, sessiles et articulées dans les aissel- les des feuilles. On en compte quatre espèces, deux européennes et deux qui habitent l'Amérique du Nord. LYCOPE VULGAIRE. Lycopus Europœus, L. Ses feuil- les sont sinuées, dentées en scie, marquées en dessus de points résineux. Cette plante est très-commune sur les bords des fossés et le long des rivages, dans toute l'Europe et même en Amérique. L'autre espèce euro- péenne (Lycopus exallatus), qui croît en Italie et en Hongrie, a beaucoup de rapports avec la précédente. LYCOPERDACÉES. Lycoperdaceæ. Bor. Les plantes qui composent cette famille avaient été réunies pen- dant longtemps aux vrais Champignons. Persoon en formait, sous le nom de Fungi Angiocarpi, une sec- tion où il plaçait également les Urédinées qui pa- raissent en différer par beaucoup de caractères. Link, en élablissant la tribu des Gastromyci, lui donna presque les mêmes caractères et les mêmes limites; mais le nom de Lycoperdacées paraît plus en rap- port avec les dénominations adoptées pour les Familles naturelles. Il a déjà été employé par Mérat dans sa Flore des environs de Paris, mais cet auteur n’a pas circonscrit cetie famille comme le fait Brongniard; elle correspond exactement à la division des Angiocarpes de Persoon. Le caractère essentiel des Lycoperdacées, est d’avoir les sporules renfermées dans un péridium ou conceptacie fibreux, formé par des filaments entre- croisés. Ces filaments très-fins, presque byssoïdes, com- posent par leur entrecroisement une ou deux couches distinctes, quelquefois même séparées à la maturité et qu’on désigne par le nom de péridium externe el in- terne; ce péridium, lorsque la plante est arrivée à son développement complet, ou se détruit irrégulièrement, ou s'ouvre au sommet avec régularité; il renferme une masse de séminules très-fines, mêlées à des filaments plus ou moins nombreux, analogues à ceux qui com- posent le péridium. Ces sporules paraissent tout à fait libres, à cette époque on ne les voit pas adhérer aux filaments. Le mode de développement des sporules n’a encore élé bien étudié dans aucun genre de cette fa- mille, de sorte qu’on ne sait pas si ces sporules étaient d’abord renfermées dans l’intérieur des filaments, ou de vésicules qui en dépendaient et qui se seraient dé- truiles, ou si elles adhéraient à la surface des filaments qu'on observe presque toujours entremêlés avec les sporules. On sait seulement que les plantes de cette famille commencent en général par être liquides, et comme laiteuses intérieurement, à l’époque de leur ac- croissement qui est ordinairement très-rapide, et qu'el- les se dessèchent et se solidifient pour ainsi dire plus tard, pour passer ensuite à l’état fibreux et pulvérulent, à l’époque de la dispersion des séminules. C’est en gé- néral dans ce dernier état qu’on les a observées, mais de même que la structure du fruit ne peut être bien étu- diée que dans l'ovaire, de même c’est par des observa- tions microscopiques, failes sur ces plantes, avant leur développement complet, qu’on pourra se former une LYC idée exacte de leur organisation. Il est assez probable que les sporules sont d’abord renfermées dans des vé- sicules membraneuses, qui se détruisent ensuile et qui persistent seulement dans quelques espèces. Ainsi Ditt- mar a observé ces vésicules dans le Licea strobilina et dans le genre Polyangium ; Ehrenberg les a figu- rées dans quelques Ærysiphe ; Link les indique dans le genre Truffe et dans quelques plantes voisines de ce genre. La forme et la structure du péridium, son mode de déhiscence, la disposition des séminules permettent de diviser cette famille en quatre tribus; la première forme, sous plusieurs rapports, le passage de cette fa- mille à celle des Mucédinées, les filaments qui les com- posent n’élant le plus souvent unis que très-faiblement, et le péridium se détruisant très-promptement et pres- que complétement. La structure des plantes qui com- posent la dernière tribu est encore très-mal connue, et ce n’est qu'avec doute qu'on l’établit ici; plusieurs auteurs, et Fries en particulier, placent ces plantes parmi les vrais Champignons auprès des Tremelles; il n’admet dans la famille des Lycoperdacées que les gen- res doués d’un vrai péridium fibreux et déhiscent, et il regarde les Sclérotiées comme ayant des sporules épar- ses à la surface; rien ne justifie encore celte opinion, et on passe d'une manière si naturelle des vraies Lyco- perdacées aux Sclerotium, par les genres Z'uber et Rhizoctonia, dont le premier est évidemment voisin du Scleroderma et du Pisocarpium , tandis que le der- nier diffère à peine des Sclerotium, qu'il paraît plus naturel, pour le moment, de laisser ce groupe des Sclé- rotiées à la fin des Lycoperdacées; il les lie avec les Tremellinées qui commencent la série des vrais Cham- pignons. re Tribu. — FULIGINÉES. Péridium sessile, irrégulier, finissant par se détruire ou tomber entièrement en poussière, ne renfermant que peu ou point de filaments mêlés aux sporules et commençant par être complétement fluides intérieu- rement. Genres : Z'richoderma, Link; Myrothecium, Link; Dichosporium, Nées; Amphisporium, Link; Stron- gilium, Dittmar; Dermodium, Link; Diphterium, Ebrenb.; Spumaria, Pers.; Fuligo, Pers.; Pittocar- pium , Link; Lycogala, Pers.; Lignidium, Link; Licea, Link. Ile Tribu. — LYCOPERDACÉES VRAIES. Péridium ordinairement pédicellé et d’une forme dé- terminée, s’ouvrant régulièrement, renfermant des fila- ments nombreux, mêlés aux sporules. 1. Trichiacées. Genres : Onygena, Pers.; Physarum, Pers.; Cio- nium, Link; Diderma, Pers.; Didymium, Schrad.; Trichia, Pers.; Leocarpus, Link; Leangium, Link; Craterium, Trentepohl; Cribraria, Schrad.; Dicty- dium, Schrad.; Arcyria, Pers.; Stemonilis, Pers.; Cirrolus, Mart. $ 2. Lycoperdinées. Asterophora, Dittm.; T'ulostoma, Pers.; Lycoper- don, Pers.; Podaxis, Desv.; Bovista, Pers.; Actigea, Raffin.; Geastrum, Pers.; Myiostoma, Desv.; Steere- beckia, Link; Mitremyces, Nées; Calostoma, Desv.; EYC 545 Diploderma, Link; Scleroderma , Pers.; Pisocar- pium, Link. Ile Tribu. — ANGIOGASTRES. Péridium renfermant un ou plusieurs péridiums se- condaires (péridioles), remplis de sporules sans mé- lange de filaments. 1. Carpobolées. Thelebolus, Tod.; Sphærobolus, Tod.; Atractobo- lus, Tod. $ 2. Nidulariées. Cyathus, Hall.; Nidularia, Fries; Polyangium, Link; Myiococcum, Fries; Arachnion, Schwein. $ 5. Tubérées. Endogone, Link; Polygaster, Fries; Rhizopogon, Fries; Z'uber, Pers. IVe Tribu. — SCLÉROTIÉES. Péridium indéhiscent, rempli d’une substance com- pacte, celluleuse, entremêlée de sporules peu distinctes. Rhizoctonia, DC.; Pachyma, Fries; Sclerotium, Tod.; Spermoedia, Fries; Xyloma, DC.; Acinula, Fries; Pyrenium, Tod. Quant à la distribution géographique de ces végé- taux, on n’a pas des matériaux suffisants pour pouvoir bien l’établir ; cependant il paraîtrait que cette famille présente son maximum dans les régions tempérées, et qu’elle est moins nombreuse dans les régions très-froi- des et dans la zone torride ; en effet on connaît à peine deux ou trois plantes de cette famille dans les pays tro- picaux , d’où on a déjà rapporté un assez grand nom- bre de vrais Champignons, et le nombre de leurs es- pèces ne parait pas augmenter vers le Nord, comme on l’observe pour la plupart des autres familles de Cryp- togames celluleuses. LYCOPERDASTRUM. 8or. Micheli a fondé ce genre, dans la famille des Champignons, pour des Lycoperdi- nées groupées par les modernes sous le nom de Scle- roderma. LYCOPERDINE. Lycoperdina. 1x5. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Trimères, famille des Fon- gicoles, établi par Latreille, aux dépens du genre En- domyque de Fabricius et d'Olivier, et s’en éloignant par les antennes qui sont presque moniliformes, insen- siblement plus grosses vers leur extrémité, et dont les deux derniers articles, plus grands que les précédents, forment seuls la massue, au lieu que dans les Endo- myques la massue est composée des trois derniers arti- cles. Les Lycoperdines vivent dans les Champignons qui portent le nom de Vesses-Loups ou Lycoperdons, tandis que les Endomyques se trouvent sous les écor- ces des arbres. Ce genre se compose de cinq à six es- pèces, dont une seule est propre à l'Amérique et les autres à l’Europe. LYCOPERDINE LARGE BANDE. LyCoperdina succincla, Latr.; Endomychus succinctus, Oliv. (Col., t. 5, n° 100, pl. 1, fig. 5); Endomychus fasciatus, Fabr. D'un rouge fauve, avec une large bande noire, traver- sant les élytres. LYCOPERDITES. PoLyr. Foss. Guetlard a décrit sous ce nom, plusieurs Alcyons ou Éponges fossiles, dont la forme présente quelque ressemblance avec les Crypto- games du genre Lycoperdon,. EYE à = [ep] LYCOPERDOIDES. 8orT. Micheli donne ce nom à des Champignons très-voisins des Lycoperdons. Les espèces qu'il y a placées ont servi plus tard à former les genres Pisocarpium, Pisolithus, Polysaccum et Polypera. V.ces mots. LYCOPERDON. Bor. V’esse-de-loup, Vesse-loup. Ce genre est un des plus curieux de la famille des Cham- pignons; il appartient à l’ordre des Champignons an- giocarpes ou gastéromyciens, dont il est le lype par excellence. Ses caractères consistent dans un péridium simple, globuleux, ou en forme de toupie ou de poire renversée, composé d’une membrane plus ou moins flexible ou coriace, recouverte à l'extérieur d’une pous- sière farineuse ou perlée, ou écailleuse, ou granuleuse, ou garnie de petites pointes pyramidales, tuberculeuses ou verruqueuses. Ce péridium se déchire plus ou moins irrégulièrement, lors de la maturité, pour laisser échap- per une poussière séminifère, excessivement ténue, semblable à de la fumée, contenue dans les mailles d’un tissu cotonneux, d’une contexture plus ou moins serrée, qui finit également par s'échapper. Les grains qui composent la poussière , sont fixés le long des fibrilles du tissu. On peut hâter l'émission de cette poussière, en comprimant plus ou moins le péridium : alors elle s’élance avec vitesse, en formant un nuage brun ou fauve. C’est sur cette propriété, et sur l’habi- tude qu'ont ces végétaux de croître dans les bois, qu'est dû leur nom trivial, exactement exprimé en grec dans Lycoperdon, et dans le latin crepitus lupi, dénomination sous laquelle ils sont mentionnés dans les auteurs antérieurs à Tournefort. Le péridium finit par se déchirer en lambeaux, et se détruit ainsi. Dans leur jeunesse, les Lycoperdons sont blanchâtres ou grisâtres, rarement jaunes ou roux; leur consis- tance, quelquefois aqueuse, est presque toujours char- nue et solide; leur chair est homogène, et n'offre au- cune structure cellulaire, ou de divisions intérieures : elle est d’abord blanche, puis elle jaunit et devient brune ou fauve; alors elle ne tarde pas à se réduireen poussière, en commençant par la partie supérieure. Son gonflement produit sans doule autant le déchire- ment du péridium que le fait la dessiccation de ce der- nier organe. Les Lycoperdons prennent une couleur plus foncée, généralement brune, avec l’âge; les tuber- cules, les papilles, la poussière qui les recouvrent ou qui leur donnent l’aspect perlé ou givreux, tombent aisément lorsqu'on les froisse. Pendant l'émission de la poussière, et après, ils deviennent si légers, que les vents les dispersent et les emportent avec une grande facilité. Ils croissent communément sur la terre, dans les lieux stériles et découverts, dans les bois, le long des roules et des allées; on en voit aussi quelquefois sur les vieux murs, principalement sur ceux construits en terre. C’est particulièrement en automne qu’ils se mon- trent; leur existence n’a pas une longue durée. Ils va- rient dans leur grandeur; ils ont ordinairement celle d’une noix ou d’une pomme : il y en a de plus petits el d'infiniment plus grands; l’un d'eux, par exemple, acquiert jusqu'à deux pieds de diamètre. Ils tiennent au sol par des racines, ou des appendices radiciformes, Jasd a (C: de volva, comme plusieurs des genres voisins, (els que le Geastrum, etc. Le Lycoperdon de Tournefort comprenait le Lyco- perdon tel qu’il vient d’être exposé, c’est-à-dire, le Lycoperdon, Pers., les genres Geastrum, Bovista, Tulostoma, qui ont en effet beaucoup d’affinité entre eux, et quelques espèces de clavaria. Micheli, quoique grand admirateur de Tournefort, ne crut point devoir adopter une pareille réunion : il en sépara le Geaster (Geastrum), si remarquable par son volva étoilé; mais il en rapprocha ses Lycoperdastrum, Lycoperdoïdes, Carpobolus, Lyvcogala et T'uber, qu'après lui les bota- nistes se hâtèrent de fondre dans le Lycoperdon de Tournefort, et qui n’ont été rétablis que dans ces der- niers temps; l’'Onygena se trouva confondu dans le Lycoperdon de Micheli. Dans cette réunion, qui for- mait d’abord le genre Conoplea de Linnæus, quebientôt après il nomma ZLycoperdon, ce célèbre naturaliste et ses imitateurs y rapportèrent nombre de Champignons souvent assez différents, et qui constituent ou rentrent actuellement dans les genres suivants, établis ou régu- larisés par Persoon : Lycoperdon, T'ulostoma, Scle- roderma ou Hypogeum (Lycoperdastrum, Mich.), Polysaccum (Lycoperdoides, Mich.; Pisolitus, Alb.; Pisocarpium, Nées; Polypera, Pers.), Bovista, (Sufa, Adans.), Batlarea, Geastrum, Onygena, Tuber, Sphærobolus, Æcidium, Lycogala, Trichia, Peziza, Physarum, Stictis, Sclerotium, Sphæria. Celte lon- gue énumération suffit pour prouver combien le genre Lycoperdon était devenu hétérogène, et quelle confu- sion Linnæus avait introduile dans celte parlie de la famille des Champignons. Adanson, à qui elle n’avait point échappé, fit de vains efforts pour s’y opposer, et, en revenant à Micheli, il ne se conforma point exacte- . ment aux travaux de ce botaniste florentin. Ainsi il réunit à son Lycoperdon les genres Lycoperdastrum, Lycoperdoides et partie des Lycoperdon de Micheli, particulièrement distingués par l’absence du volva, de son Carpobolus, qui renferme le Carpobolus, le Geas- ter, et partie du Lycoperdon de Micheli : réunion es- sentiellement caractérisée par la présence d’un volva contenant un péridium sessile. Il établit enfin son genre Sufa,ne différant du précédent que par son péridium porté sur une tige; il y place un des Lycoperdon de Micheli (tab. 97, fig. 2), espèce que Persoon rapporte à son genre Bovista, el Paulet à son G/ycydiderma, qui comprend en outre le Geastrum. C’est donc à Persoon qu’on doit attribuer le mérite d’avoir opéré une heureuse réforme dans le genre Zy- coperdon. Quelques botanistes cependant ne sont point partisans de plusieurs des changements qu’il a produits en cette partie : quelques-uns ne voient pas la nécessité de séparer le Bovista et le Scleroderma du Lycoper- don; et d’autres, en adoptant son travail, jugent qu'il n’a pas assez mulliplié les genres, ce qui, comme l’on sait, est une passion chez beaucoup de bolanisies de nos jours. Ainsi Desvaux a cru devoir former, aux dé- pens du Geastrum, les Plecostoma et Myriostoma; le | Podaxis (Schweïinitzia, Grevil.), sur le Lycoperdon axatum, Bosc, el le Callostoma aux dépens du Scle- quelquefois charnues et assez grosses. Ils n'ont point ! roderma. Raffinesque encore a établi ou crééles genres L'a\uC Stemmastrum et Actigea, qui rentrent dans le Geas- trum; Piemycus où Piesmycus, Omalycus ou My- castrum (Lycoperdon complanatum, Desf.) et 4s- trycum où Astrocitum, pour y placer des espèces de Lycoperdon; enfin, l’Acinophora, qui paraît {rès-près du Z'ulostoma, et le Perisperina, voisin du Tuber. En outre, le genre Endacinus peut être le même que le Polysaccumn. Il est inutile de parler ici de ses genres Ædycia et Volvicium, qu’il avait d’abord nommés 7e- tena et V’olvaria, quoiqu'ils paraissent avoir des rap- ports avec les précédents. On doit encore à plusieurs botanistes, à Link,T. Nées, Fries, elc., des observations sur ces plantes et sur l'établissement de nouveaux genres. Ainsi, suivant T. Nées (Zadix), on doit placer dans le même groupe les genres Uperhiza, Bosc (près du Lycoperdon); Di- ploderma, Link; Sterbeckia, Link; Actinodermium, T. Nées; Mitremyces, T. Nées (tous quatre près du Geastrum); Asterophora, Dittm., et, selon Fries, son Rhizopogon près du Sclerotium. Maigré tous ces changements et plusieurs autres moins essentiels, on doit convenir que la généralité des botanistes ont adopté le travail de Persoon; voici les espèces principales de ce genre, dont il a donné la mo- nographie dans le Journal de botanique, 1809, tome 2, page 5. LYCOPERDON GIGANTESQUE. Lycoperdon giganteum, Batsch, Ælench., 237, fig. 165; Pers., Lycoperdon maximum, Schæff., Fung., 4, pl. 191; Lycoperdon bovista, Bull., Champ., tab. 447; Bovista gigantea, T. Nées, Sysé., tab. 11, fig. 124; V’esse-de-loup ci- trouille, Paul., Trait., 2, page 446, pl. 201, fig. 4, et Syn., n° 51,a,5. En globe presque sessile, très-grand, d’un blanc jaunâtre ou cendré, à surface un peu pelu- cheuse. Cette espèce, la plus grande connue, atteint, selon Paulet qui la compare à une marmite et à une citrouille, deux pieds de diamètre sur six pieds de tour, et pèse jusqu’à quinze ou seize livres ; ces dimensions au resle sont rares. Sa chair, d’abord blanche, passe au jaune-verdâtre, puis au gris-brun, et enfin se change en une poussière d’un bistre clair, qui sort en abon- dance sous forme de nuage. Le péridium est blanchâtre dans son jeune âge; il roussit ensuite, et lors de la ma- turité il devient cendré : il est lisse ou presque lisse, et se déchire irrégulièrement en plusieurs fentes, à sa par- tie supérieure. Lorsqu'il a émis la poussière qu’il con- tient, il devient si léger que le vent l’enlève aisément ; on croirait voir alors, selon Bulliard, un Lièvre qui fuit. Paulet prétend que, lorsque la chair de ce Lyco- perdon est encore blanche et ferme, elle a un goût de Champignon, et que l'expérience a appris que, dans cet état, on peut la manger sans danger et qu’elle fournit abondamment; seulement elle altère beaucoup. Lors- que la chair devient grise, il y aurait de l’imprudence à la manger. Lorsqu'elle à acquis un certain degré de mollesse, on peut en fabriquer un très-bon amadou, | qu'on peut employer au même usage que l’amadou or- dinaire. Les autres grandes espèces de ce genre sont encore susceptibles de donner de l’amadou, d’après Ventenat. Celte curieuse espèce tient à peine au sol par quelques racines fines; elle croît à terre parmi les ga- E Y € 547 zons, dans les prairies, sur les pelouses, sur les col- lines, etc. : elle se montre en automne. La F’esse-de- loup, tête-d’homme ou le crâne, décrit par Paulet, et qu'il croit être le cranion de Théophraste, n'est qu’une variété de l'espèce précédente. Son aspect, dit Paulet, est effrayant, en ce qu’on croit voir sortir de terre une tête d'homme blanche et chauve, sur la sur- face de laquelle rampent comme des veines ramifiées. LYCOPERDON CGISELÉ. Lycoperdon cœælatumn, Bull., Champ., tab. 450; Lycoperdon bovisla, Pers., Syn. 141; Lycoperdon gemmatum et areolatum, Schæff., Fung., 4, pl. 189 et 190. En forme de toupie arrondie, grand, mou, d’un blanc jaunâtre, passant au cendré, au roussâtre et enfin au brun; à surface hérissée de pointes élargies à leur base, ou crevassée par carreaux polygones, comme si elle avait été ciselée. Cette es- pèce remarquable a de deux à cinq pouces de diamètre; on la trouve sur les coteaux, parmi les gazons; elle est fixée à la terre par un grand nombre de fibres ra- dicales. Lorsqu'elle a émis sa poussière, elle prend la forme d’une coupe. On en peut faire de l’amadou, qu’on prépare en employant à cet effet la moitié infé- rieure du Champignon, qu’on rend souple en la bat- tant avec un marteau, et en la coupant en tranches très-minces, qu’on enfile dans un cordon, pour les tremper une ou plusieurs fois dans une eau préparée avec un peu de farine et de poudre à canon. On fait sécher ensuite ces tranches. LYCOPERDON DES PRÈS. LyYcoperdon pratense, Pers., Syn., p. 143; Journ. bot., 1809, vol. 2, p. 17, pl. 1, fig. 7; Lycoperdon papillatum, Schæff., Fung., 4, pl. 184. Globuleux ou hémisphérique, sessile ou pres- que sessile; flasque, blanchâtre, puis brunâtre, avec de petites verrues ou papilles éparses, et quelquefois plissées en réseau. Celte espèce, commune dans les prés, les bois et dans les gazons, se montre dès l'été, après les pluies : elle s'ouvre par le sommet en un trou rond, par où s'échappe la poussière grisàtre ou brune qui y est contenue. Elle est ordinairement en- foncée à moitié dans la terre. Son plus grand diamètre est de deux pouces. LYCOPERDON DES BRUYÈRES. Lycoperdonericætorum, Pers., Journ. bot., /. c., Lab. 2, fig. 1, a, b; Lycoper- don Proteus cepæforme, Bull., Champ., tab. 435, fig. 2. Globuleux, d’abord blanc, puis fuligineux, flas- que et couleur de terre d'ombre dans la maturité; cou- vert d’écailles ou papilles à peine sensibles; racine longue, épaisse. Cette espèce est très-commune dans les lieux sablonneux, les bruyères, les endroits décou- verts, dans les bois; c'est après les pluies de la fin de l'été et en automne qu’elle commence à paraître. Elle est plus petite que la précédente. LYCOPERDON PERLÉ. Lycoperdon perlatum, Pers., Syn. Fung., p. 145; Lycoperdon Proteus lacuno- sum, Bull., Champ., (ab. 52; Vaill., Paris., tab. 19, fig. 16; Lycoperdon gemmatum, F1. Dan., tab. 1120; Lycoperdon Proleus, Bull., tab. 340 et 475. Arrondi et convexe, porté sur une tige assez longue et presque cylindrique; surface blanchâtre, couverte d’écailles ou de verrues perlées, solides, pointues, qui, par leur chute, laissent des lacunes assez nombreuses. Celle 518 L Y C Jolie espèce, assez commune dans certains bois, croit | à terre, dans les bruyères, en touffes de deux à quatre individus. Elle a jusqu’à deux pouces de diamètre sur trois environ de hauteur. Elle est d’abord blanc-gri- sàtre, puis elle devient fauve. LYCOPERDON EN FORME DE MATRAS. LyYCoperdon exct- puliforme, var. a, Pers., Sÿn., p.145; Schæff. Fung., tab. 187, 299 et 295; Lycoperdon Proteus excipuli- forme, Bull., Champ., tab. 475, fig. f. à, el tab. 450, fig. 2. Péridium globuleux, lisse ou pellucheux, ou garni de verrues en forme d’épines éparses, porté sur un pédicule ou tige longue, mince, renflée à la base et comme étranglée à son sommet. Cetle grande espèce est d’abord blanche , puis un peu brune. On la trouve sur la terre, dans les gazons, en automne. LYCOPERDON COTONNEUX. Lycoperdon gossypinum, Bull., tab. 455. Petit, en forme de toupie globuleuse, d’abord blanc, puis brunâtre; surface cotonneuse, ou bien un peu laineuse. Cette espèce, qui n’a guère que trois lignes de hauteur, forme de petits groupes sur les troncs d'arbres pourris. C’est la plus petite de ce genre. LYCOPERDON PYRIFORME. Pers., Syn., 148; Schæff., tab. 185; Lycoperdon Proteus ovoideum, Bull., tab. 435, fig. 5, et Lab. 32. En forme de poire, de près de deux pouces de hauteur environ, ayant une proémi- nence à son sommet; surface recouverte d’écailles très- fines; radicules longues, fibreuses. Cette espèce, de couleur de fumée claire, croît en Louffes sur les vieilles souches pourries; quelquefois, mais très-rarement, sur la terre. C’est particulièrement dans les bois de Hêtre qu’on la rencontre en automne et en hiver. Presque toutes ces espèces, ainsi que plusieurs autres, ont tellement d’affinité entre elles, que Bulliard, et après lui De Candolle, ont cru devoir les réunir en une seule espèce, sous le nom de ZLycoperdon Proteus; ce dernier auteur ajoute même que peut-être les Lyco- perdon ciselé et gigantesque n’en sont que de simples variétés, ce qui paraîtrait cependant extraordinaire. LYCOPERDONÉES. gor. Le docteur Mérat, dans sa Flore des environs de Paris, a créé, sous ce nom, un groupe dans la famille des Champignons. Il renferme les genres Uredo, Gymnosporangium, Bullaria, Puccinia, OEcidium, Rœstalia, Mucor, Licea, Tu- bulina, Trichia, Stemonitis, Diderma, Reticularia, Lycogala, Geastrum, Tulostoma, Onygena, Pilobo- lus, etc. F. LYCOPERDACÉES. LYCOPERSIQUE. Lycopersicumn. Bot. Ce genre de la famille des Solanées et de la Pentandrie Monogynie, L., établi par Tournefort, fut réuni aux Solanum par Linné et Jussieu. Dans sa Monographie des Solanum, Dunal le rétablit, et il a été admis par Kuntph, avec les caractères suivant(s : calice à cinq ou six divisions très- profondes; corolle rotacée, dont le tube est très-cour!t, le limbe à cinq ou six lobes; cinq étamines à anthères coniques, réunies entre elles au moyen d’une mem- brane allongée, déhiscentes par une fente longitudinale intérieure; stigmate presque bifide; baie à deux ou trois loges renfermant des graines velues. Ce genre se com- pose de plantes herbacées, dépourvues d’aiguillons, et couchées sur la terre; leurs feuilles sont imparipen- LYC nées ; les pédonceules solitaires, placés hors des aissel- les des feuilles, portent plusieurs fleurs de couleur ordinairement jaune. Parmi les nombreuses espè- ces de ce genre, dont plusieur croissent dans l’Amé- rique méridionale, on peut citer comme la plus inté- ressante, celle que Linné a nommée Solanum Lyco- persicum, et qui est appelée vulgairement Tomate. Cette plante a une tige inerme, herbacée, des feuilles pinnées, incisées, des fleurs en grappes, et des fruits _ glabres, toruleux, très-volumineux et de couleur rouge : elle est originaire des pays chauds de l'Amérique, et on la cultive dans l’Europe méridionale, à cause de ses fruits dont le suc est employé à divers usages culi- naires. LYCOPHIS. mor. Synonyme de Licophre. 7. ce mol. LYCOPHRE. poLyP. 7’. LICOPHRE. LYCOPHTHALMOS. min. La Pierre semblable, selon Pline, à un OEil de Loup, et qu’il mentionne sous ce nom, parail être une Cornaline. LYCOPODE. Lycopodium. 8oT. Ce genre, (type de la famille des Lycopodiacées, qu’il compose presque à lui seul, est, sans aucun doute, l’un des plus singuliers du règne végétal, el un de ceux dont la structure mérite le plus de fixer l’attention des botanistes. D'abord placé par Linné parmi les Mousses dont il a le port, il fut ensuile rangé par Jussieu parmi les Fougères dont sa fructification le rapproche davantage, et enfin il de- vint le type d’une famille distincte, établie en premier par Swartz, et depuis adoptée par tous les botanistes. Des différences très-remarquables dans le port et dans quelques-uns des caractères de la fruclification, ont en- gagé plusieurs botanistes à diviser ce genre en plu- sieurs; Swar{z le premier en sépara le Lycopodium nudum de Linné, qui devint le type de son genre Psi- lotum. Bernhardi, en 1801, le divisa en deux genres, fondés sur l’inflorescence axillaire dans les uns, aux- quels il donna le nom de Æuperzia, et spiciforme dans les autres auxquels il conserva le nom de Lycopodium. En 1805, Palisot-Beauvois, combinant l’inflorescence avec la structure des capsules, forma, aux dépens des Lycopodes, six genres, sous les noms de P/ananthus, Selaginella, Lepidotis, Gymnogynum, Diplosta- chium et Stachygynandrum. De ces six genres, le Gymnogynum est tout à fait inconnu aux botanistes, ayant été établi sur une plante de Saint-Domingue, que Palisot-Beauvois lui-même n'avait pas rapportée en France et qui n’a pas été, à ce que nous sachions, ob- servée depuis. Les genres Plananthus et Lepidotis, dans lesquels on n’a encore découvert que des capsules bivalves, analogues à celles que plusieurs observations font regarder avec beaucoup de probabilité comme des organes mâles dans les autres genres, ne diffèrent que par l’inflorescence axillaire dans le premier et en épis simples ou rameux dans le second. Dans les genres Selaginella, Diplostachium et Stachygynandrum , on a observé, réunies sur le même individu, des coques réniformes, bivalves, renfermant un grand nombre de grains très-fins, libres, analogues aux grains de pollen des plantes phanérogames, et des capsules trivalves, suivant Palisot, à quatre valves suivant Brotero, et intestins: LYC renfermant trois à quatre graines. Ces genres ne dif- fèrent donc qu’en ce que, dans le premier, les organes mâles et femelles sont mêlés à l’aisselle des feuilles, et ne forment pas d’épis bien distincts, tandis que dans le second les fleurs mâles et femelles composent des épis distincts, et qu’il n'existe qu’une seule capsule femelle à la base d’un épi composé de coques mâles. R. Brown, dans son Prod. de la F1. de la Nouv.-Hol., n’a pas adopté ces divisions, mais a divisé ce genre en deux sections : l’une renfermant les espèces où on n’a découvert que des capsules d’une seule forme, l’autre comprenant les Lycopodes à capsules de deux sortes (mâles et femelles), divisions qui mériteraient d’être élevées au rang de genres, si on avait bien prouvé l'absence des capsules à graines peu nombreuses dans la première section. Après avoir indiqué les divisions qu’on a établies dans le genre Lycopode, il est indispensable d'examiner avec soin la structure de quelques-unes des espèces qui ont servi de {ype à ces divisions. Le Lycopodium denticulatum, parfaitement décrit par Brotero dans les Transactions Linnéennes (vol. v, p. 162), est une des espèces les mieux caractérisées du genre Diplostachium de Palisolt-Beauvois. Elle est commune dans le midi de l’Europe. Ses tiges sont grê- les, rampantes, couvertes de feuilles distiques, insérées sur quatre rangs, mais dont les deux rangs supérieurs sont composés de feuilles beaucoup plus petites, res- semblant presque à des stipules. Les fructifications for- ment des épis terminaux, dont la partie supérieure est composée de fleurs mâles et la partie inférieure de fleurs femelles (selon Brotero qui, avec raison, n’ad- met pas, comme Palisot-Beauvois, que certains épis soient entièrement mâles et d’autres entièrement fe- melles). Les fleurs mâles consistent en coques ou an- thères à une seule loge, bivalves, réniformes, insérées à l’aisselle des bractées supérieures et plus petites que les capsules; chaque anthère renferme un grand nom- bre de grains de pollen, trois cents environ, suivant Brotero; ces grains ne se rompent pas par l’action de l’eau, mais s’ouvrent avec élasticité; ils ont la forme d’un tétraèdre lisse, à angles légèrement arrondis, à surfaces convexes; leur couleur est d’un rouge orangé. Les fleurs femelles, qui sont en moins grand nombre. que les fleurs mâles, el placées à la base des mêmes épis, sont formées par des capsules solitaires à l’ais- selle des feuilles ou des écailles de la base de l’épi; ces capsules sont ovales, obtuses, triangulaires ou presque quadrilobées. Elles présentent des deux côtés et vers leur base, deux sillons linéaires, couverts d’une sub- stance onctueuse. Brotero regarde ces sillons comme des stigmates; les ovules même, très-développés, sont remplis d’un liquide oléagineux, qui finit par se concré- ter en une sorte de périsperme granuleux. La capsule mûre est quadrilobée et se divise en quatre valves, dont deux plus petites et deux plus grandes; elle renferme quatre graines qui paraissent adhérer à un placenta central ; leur tégument est mince, dur et réticulé, il présente trois côtes saillantes, très-marquées, partant d’un même point qui est probablement celui de l’in- sertion de la graine et s'étendant en divergeant jus- que vers la zone moyenne de cette graine. Lorsqu'on G DICT. DES SCIENCES NAT. LYC 549 fait germer celte graine, la jeune plante qui en sort est pourvue de deux cotylédons opposés, tout à fait semblables à ceux des plantes dicotylédones (/’oyez la figure donnée par Salisbury, 7rans. Linn., vol. xn1, tab. 19). Plusieurs espèces, rangées par Palisot-Beau- vois dans son genre Diplostachium correspondent parfaitement avec la plante qui vient d’être décrite ; tels sont les Lycopodium helvelicum, apodium, radicans, Lin. Toutes ces plantes diffèrent du ca- ractère donné par cet auteur au genre Diplosla- chium par la réunion des fleurs mâles et des fleurs femelles dans les mêmes épis, et, sous ce rapport, ce genre ne diffère nullement du genre Selaginella du même auteur, qui devrait nécessairement lui être ré- uni, car il ne diffère des espèces citées précédemment que par son port et par son pollen composés de grains ordinairement réunis trois par trois el hérissés de pa- pilles très-nombreuses et très-saillantes; mais on ne peut donner que peu d'importance à ce caractère, car on observe également un pollen hérissé sur une plante qu’on ne peut regarder que comme une variété du Lycopodiuim denticulatum ou du Lycopodium helveticun. Du reste le Lycopodium selaginoides, qui seul composait le genre Selaginella, présente des capsules tout à fait semblables par leur forme et leur organisation à celles du Lycopodium denticulatum. Quant au genre Stachygynandrum, plusieurs des espèces que Palisot-Beauvois y avait placées devront probablement être reportées parmi les Lycopodes à coques toutes semblables, et les autres devraient être réunies avec les espèces qui composaient les deux gen- res qui viennent d’être examinés. En effet ces plantes présentent de même des épis mâles au sommet et fe- melles à la base; les capsules femelles sont seulement moins nombreuses et d’une forme un peu différente. Elles renferment également quatre graines ; mais ces graines, au lieu d’ètre opposées en croix comme dans les autres espèces, sont placées trois au fond de la cap- sule et une à son sommet, ce qui lui donne la forme d’un tétraèdre arrondi. Les espèces qu’on pourrait re- garder comme type de ce genre sont les Lycopodium alpinum, flabellatum, plumosum, ele., etc. Les Lycopodes dont Palisot-Beauvois formait les deux genres Plananthus et Lepidotis, genres qui ne diffè- rent que par le port, n’ont offert jusqu’à présent qu’une seule sorte d'organes de fructification; ce sont des co- ques bivalves, tout à fait analogues pour leur forme extérieure à celles que l’on avait regardées comme des organes mâles; ces coques renferment également un grand nombre de grains très-fins; mais ces grains, au lieu d'affecter comme ceux des coques mâles des Lycopodes à organes doubles une forme presque tou- jours trigone, sont arrondis, sphériques ou ovales; ja- mais ils ne sont hérissés de papilles; mais cependant, de même que les grains de pollen, ils sont parfaile- ment libres et n’adhèrent par aucun moyen aux parois de la capsule. Ils sont toujours transparents et inco- lores. Willdenow assure que cette poussière provenant du Lycopodium clavatuin a germé et reproduil la plante dont elle provenait; cette poussière diffère en outre de celle des Zycopodium selaginoides, helveti- 35 L Y C cum, etc., en ce qu’elle ne se rompt pas dans l’eau, tan- dis qu’une grande partie des granules du Lycopodium selaginoides, en particulier, finissent par s'ouvrir au bout de quelque temps et par laisser échapper lente- ment, il est vrai, une substance granuleuse et oléagi- neuse, comme on l’observe sur le pollen des plantes phanérogames. On voit donc que, malgré l’analogie apparente, qui existe entre les organes uniformes des Lycopodes à une seule sorte de capsule, et les organes mâles des Lycopodes à sexes distincts, ces organes de- vraient plutôt être regardés comme des capsules fe- melles que comme des organes mâles, ainsi que Palisot- Beauvois l’avait fait. Il paraît résulter de cette comparaison de la struc- ture des divers groupes de Lycopodes, qu’on devrait non pas les diviser en cinq ou six genres comme quel- ques auteurs l'ont fait, mais en deux : l’un auquel on réserverait le nom de Lycopodium renfermeraitl toutes Les espèces qui n’ont qu'un seul genre de capsules, sor- tes d’involucres qui, probablement, renferment dans la jeunesse de la plante, les organes mâles et femelles comme les involucres du Marsilea, du Pilularia, des Equisetum; l'autre pour lequel on pourrait adopter le nom de Séachy gynandrum donné par Palisot-Beauvois, comprendrait toutes les espèces à sexes séparés, dans des capsules ou involucres différents. On doit observer qu'il est fort probable que dans ces plantes et dans plu- sieurs autres Cryptogames dont les sexes sont distincts el séparés, et dont cependant l'organe femelle ne pré- sente ni stigmate ni aucun point propre à l'absorption du pollen, la fécondation a lieu après la dissémination des graines ou du moins après l'ouverture des capsu- les, ainsi que Savi l’a annoncé pour le Salvinia. (F.ce mot et MARSILÉACÉES. ) Si, après avoir étudié les organes de la reproduction de ce genre curieux, on jette un coup d'œil sur la struc- ture de ses organes végétalifs, on verra qu'ils ne dif- fèrent pas moins de ceux des autres végélaux; la tige, souvent rampante, émet des rameaux tantôt plusieurs fois dichotomes, comme dans la plupart des vrais Lycopodes, tantôt plusieurs fois pinnés el disposés en éventail dans un même plan : tels sont la plu- part des Sachygynandrum. Les feuilles, presque toujours sétacées, aiguës, entières, assez épaisses, sont toujours lisses, elles ont l'aspect de celles des grandes Mousses, ou, dans les espèces les plus fortes, elles res- semblent aux feuilles des Conifères; tantôt elles sont insérées par verticilles obliques ou en spirale tout au- tour de la tige; tantôt elles sont disposées sur quatre rangs dont deux, plus petits, forment des sortes de sti- pules qui alternent avec les grandes feuilles : c’est le cas de la plupart des Sfachygynandrum. Ces feuilles sont quelquefois sans nervures, mais le plus souvent elles sont parcourues par une seule nervure moyenne; les pores corlicaux sont très-visibles, assez grands, de forme elliptique; ils existent sur les deux faces des feuilles ; la structure intérieure des tiges est très-uni- forme et fort différente de celle de la plupart des au- tres végétaux ; au centre on observe un faisceau très- serré de vaisseaux simples, cylindriques, réunis par un peu de tissu cellulaire très - dense; ces vaisseaux LYC n'ont la structure d'aucun des vaisseaux observés dans les plantes phanérogames; ils ont été désignés par Thomson (Lectures on Botany, t.1,1822) sous le nom de vaisseaux annelés : en effet ils paraissent compo- sés d’anneaux successifs, parallèles et non en spirale. Thomson attribue ces anneaux à des pores linéaires, transversaux ; mais celte opinion ne paraît ni probable ni en rapport avec ce que l’on observe sur ces plantes : autour de ce faisceau central de vaisseaux, se trouve une couche de tissu cellulaire extrêmement lâche qui se détruit promptement de manière à donner à ces tiges l'aspect fistuleux avec un axe central souvent déjeté sur un des côtés ; enfin la circonférence est composée d’une couche plus ou moins épaisse d’un tissu cellulaire assez dense, sans vaisseaux, à cellules allongées et pres- que fusiformes ; la partie extérieure surtout est très- dense et composée de cellules très-pelites, elle forme une sorte d’écorce; ce tissu cellulaire est traversé de distance en distance par des vaisseaux qui de l'axe cen- tral se portent dans les feuilles; mais il ne paraît ren- fermer aucun vaisseau qui lui soit propre. Les Lycopodes n’alteignent pas en général une taille très-considérable; les plus grandes espèces ont deux à trois pieds d’élévation. On en connaît plus de cent vingt; ils habitent toutes les régions du globe depuis la zône polaire jusqu’à l'équateur; mais ils suivent, sous le rapport de leur distribution, les mêmes lois que les Fougères avec lesquelles ils ont de grands rapports; ainsi, peu nombreux dans le Nord, ils sont limités dans ces régions froides, à quelques espèces basses et ram- pantes, telles que les Lycopodium alpinum, selagi- noides, etc.; ils sont rares dans les plaines des régions tempérées ; dans les régions équinoxiales au contraire leur nombre devient beaucoup pius considérable, et ils paraissent de même que les Fougères dominer dansles îles où la végétation est beaucoup plus pauvre en plantes phanérogames ; ils atteignent aussi, dans ces climats féconds, une taille beaucoup plus élevée : c’est là que croissent les Lycopodium cernuum , flabella- tum dont le port rappelle en petit plusieurs Conifères. LYCOPODIACÉES. por. Cette famille établie par Swar{z et adoptée depuis par tous les botanistes, n’est presque composée que du genre Lycopode, et de quel- ques genres qu’on en a démembrés. Tels sont les deux genres 7'mesipleris et Psilotum(Bernhardia,Willd.); on doit encore y rapporter, ainsi que l’a fait De Can- dolle, le genre Zsoeles dont l'organisation a les plus grands rapports avec celle des Lycopodes. Quant au genre Dufourea de Bory de Saint-Vincent, rapproché par Willdenow des Lycopodes, il a été reconnu depuis pour une plante phanérogame, voisine de la famille des Joncées. Cette famille se trouverait done composée de quatre genres ou de cinq, si on divisait le genre Lyco- pode, comme il paraît que ce serait convenable, en deux genres fondés sur la structure des capsules. On pourrait distribuer ces genres ainsi : + Capsules indéhiscentes. ISOETES. ++ Capsules régulièrement déhiscentes. STACHYGYNANDRUM, LYCOPODIUM, TMESIPTERIS, PSILO- TUM. LYC La première section forme pour ainsi dire le passage aux Marsiléactes et surtout à la section des Salviniées (Salvinia et A4zolla), dont l'soetes se rapproche par sa manière de croître, el par ses capsules ou plutôt ses involucres indéhiscent(s; les derniers genres de la se- conde section ont au contraire plus d'analogie avec les Fougères, et surtout avec les Ophioglossées. Les Lycopodiacées sont principalement caractérisées par leurs capsules placées à l’aisselle des feuilles ou des bractées, éparses ou formant des épis distincts; tantôt ces capsules, toutes semblables, renferment un grand nombre de séiminules auxquelles étaient probablement mêlés, dans leur premier développement, les grains de pollen, ainsi que cela s’observe dans les involucres du Marsilea et du Pilularia; tantôt ces organes sont ré- unis dans des capsules de deux sortes,les unes ne ren- fermant que des grains de pollen, et les autres ne con- tenant que des séminules beaucoup plus grosses que les grains des premières : c’est le cas de l’Zsoetes et du Stachygynandrum ; dans ces deux genres, et surtout dans le premier, il est à présumer que la fécondation a lieu après la dispersion des graines, comme cela a lieu dans le Salvinia et probablement dans l’4zolla. Du reste la structure des graines est parfaitement la même dans l’{soeles et dans les Siachygy nandruim : dans les uns et les autres elles sont sphériques, blan- ches, et présentent (rois côtes rayonnant d’un même point. Dans les autres genres la ténuité des graines rend difficile de les observer; cependant on reconnait toujours une forme un peu trigone qui paraïilrail indi- quer également ces trois côLes. La structure des tiges et des feuilles est la même dans toutes ces plantes, si ce n’est que celles de l’Zsoetes sont dépourvues de pores corticaux , comme toutes les feuilles des plantes sub- mergées. La lige présente toujours les vaisseaux réunis en un faisceau au centre, et entourés d’une couche fort épaisse de tissu cellulaire plus dense vers la circonfé- rence. La distribution géographique de cette famille est la même que celle que nous avons indiquée pour les Lycopodes en particulier; Les deux genres Psilotum et T'mesipleris ne se trouvent qu'entre les tropiques ou à peu de distance de cette zone à la Nouvelle-Hol- lande et à la Nouvelle-Zélande d'un côté, et le Psilo- dum jusque dans les Florides de l’autre. Un des faits les plus remarquables offerts par cette famille, mais qui n’a été observé, il est vrai, jusqu'à présent que sur une seule espèce, c’est la germination dicotylédone de ces plantes; ce fait annoncé par Brotero, vérifié par Salisbury qui en a donné une bonne figure (Trans. Soc. Linnéenne, {. x11), a éL£ remarqué sur le Lycopodium denticulatuan; il tendrait à éloigner ces plantes des Fougères et annoncerait peut-être, entre ces végétaux el les Conifères, des rapports que leur port semblerait indiquer, et que quelques autrescaractères paraitraient faire ressortir; peut-être celte famille est-elle destinée à suivre le sort des Cycadées qui, d’abord confondues avec les Fougères, furent ensuite placées parmi les Phanérogames monocotylédones, el dont le célèbre Ri- chard a si bien prouvé depuis les rapports avec les Co- nifères. LYCOPODIACÉES FOSSILES. — Plusieurs auteurs ont in- L Y C 551 diqué comme appartenant à la famille des Lycopodia- cées, des végétaux dont les restes ont été trouvés dans différents terrains. Brongniard a partagé celle opinion en rapportant à cette famille plusieurs plantes du ter- rain houiller et quelques autres trouvées dans des terrains plus nouveaux. En effet, cette famille paraît une de celles qui sont développées en premier sur !a terre. mais avec des caractères assez différents de ceux qu’elles offrent maintenant pour exiger une comparai- son minulieuse, afin de donner quelque degré de cer- titude à cette détermination. C'est dans le terrain houil- ler que cette famille paraît prédominer, et le nombre des espèces, ainsi que leur état de conservation, met à même de les bien caractériser. On rencontre en grande quantité, dans les terrains houillers, et peut-être plus particulièrement dans ceux du nord de l'Allemagne, de la Belgique, de l'Angleterre et des États-Unis, des tiges cylindriques ou légèrement elliptiques lorsqu'elles sont perpendiculaires aux cou- ches, tout à fait planes lorsqu'elles sont parallèles à ces couches. Le diamètre de ces tiges ou de ces ra- meaux varie, probablement suivant les espèces et sui- vant la partie de la plante, depuis quelques millimètres jusqu'à 5-6 décimètres. Lorsqu'on observe ces tiges dans les couches qui les renferment , on voil qu’elles sont toujours rameuses, le plus souvent dichotomes, quelquefois pinnées. On en a mesuré, dans les mines des environs de Dusseldorf, qui atteignaient jusqu’à 70 pieds de long. Elles ne présentent d’articulation dans aucun point de leur étendue. Leur surface est couverte d’une écorce de charbon très-mince, très-régulière ; l'intérieur est entièrement remplacé par de la roche, et ne conserve aucune trace de structure végétale; l’é- corce offre des mamelons rhomhoïdaux, disposés en quinconce, vers la partie supérieure desquels on re- marque une cicatrice d'insertion de forme variable, mais toujours plus large que haute et marquée d’un ou de trois points vasculaires. Telle est la structure des grosses liges; elles paraissent se (erminer inférieure- ment par plusieurs racines dichotomes. On observe souvent quatre racines disposées en croix, sur une base de tige très-grosse des environs de Glascow, qui sem- blent appartenir à ce genre. Mais lorsqu’on rencontre des portions de rameaux plus jeunes, soit qu’ils fassent suite à ces tiges, soit qu’ils soient isolés, on peut étudier avec plus de succès la structure de ces plantes. Sur ces rameaux, On retrouve en plus petit la même organisa- tion de l'écorce; mais en outre, on rencontre presque toujours une partie des feuilles qui s’inséraient sur ces sortes de mamelons; ces feuilles sont linéaires ou séta- cées, plus ou moins longues, souvent courbées en fau- cille, {très -aiguës, et traversées par une seule nervure moyenne; leur lissu parait assez épais et coriace. Dans d’autres espèces, les feuilles ne semblent être que des sortes de tubercules courts el aigus, mais c’est le cas le plus rare. Ces végétaux, que Brongniard avait d’abord désignés sous le nom de Sagenarta, ont été nommés à la même époque par Strenberg, Lepidoden- dron, nom que le premier est porté à adopter. Si l’on compare ces végétaux à ceux que l’on connait ac- tuellement, on ne trouve que deux familles avec les- 559 BY C quelles ils aient de nombreux rapports; ce sont les ; Lycopodiacées et les Conifères : ils s’éloignent de la pre- mière par la grandeur, de la seconde par un caractère plus important, l’absence d’accroissement en diamètre, accroissement qui eût détruit les traces des insertions des feuilles sur les tiges, bien longtemps avant que ces tiges eussent pu acquérir un diamètre de 5 à 6 déci- mètres. Ils diffèrent encore des Conifères par leur divi- sion dichotome, mode de division qu’on n’observe dans aucune plante de cette famille, el qui est au contraire si commune dans les Lycopodiacées; du reste, la forme et la disposition des feuilles s'accordent également bien avec l’une et l’autre famille; en effet, ces plantes fos- siles ont des feuilles tout à fait semblables d’une part à celles des 4raucaria d'Amérique, et de l’autre à celles des Lycopodium verticillatum, ulicifolium, etc. Deux autres caractères font encore pencher pour l’affinité avec les Lycopodiacées : 1° la manière dont les tiges de ces végétaux sont remplies d’une roche semblable à celle qui les environne, peut faire présu- mer qu’elles étaient fistuleuses ou composées intérieu- rement d’un tissu cellulaire très-lâche, qui s’est détruit promplement. Si on examine les tiges des Lycopodes vivants, et particulièrement des espèces à tiges épais- ses et dichotomes, on verra qu’elles consistent en une écorce plus ou moins épaisse, d’un tissu cellulaire très- dense, et en une cavité assez large, au centre ou sur les côtés de laquelle se trouve un axe cylindrique formé par un faisceau de vaisseaux. On conçoit qu’il a pu avoir existé des espèces dont la tige, beaucoup plus grosse, présentât une cavilé beaucoup plus grande, qui aurait été remplie par la roche environnante. Il est au contraire (rès-difficile de concevoir comment l’in- térieur d'une tige pleine et ligneuse comme celle d’un Pin ou de tout autre arbre de la famille des Conifères aurait pu se détruire et être remplacé par une sub- stance étrangère, sans que l'écorce, beaucoup moins dense, qui l'entoure, se fût détruite en premier ; aussi ne trouve-t-on aucun exemple de ce mode de pétri- fication dans les bois évidemment dicotylédons. Le dernier fait qui porte à admettre ces végétaux pour des Lycopodiacées, consiste dans la disposition des feuilles de quelques plantes de ce genre appartenant également au terrain houiller. Dans ces échantil- lons, les feuilles sont distiques el alternativement plus grandes et plus petites, absolument comme dans cer- tains Lycopodes, tels que le Lycopodium flabella- tum. Si après avoir ainsi comparé les organes de la végé- lation de ces végélaux avec ceux des Lycopodes, on cherche parmi les autres débris de végétaux fossiles du même terrain ceux qui pourraient se rapporter à leurs organes de fructification, on trouvera deux sortes de fruits qui, malgré leur grande différence de forme, paraissent appartenir à des végétaux de cette famille. Les premiers sont des fruits comprimés, presque lenti- culaires, cordiformes à la base, qui ont, avec les coques bivalves des Lycopodes, la plus grande analogie, et qui n’en diffèrent également que par une taille beau- coup plus considérable, différence qui s'accorde avec celle que l’on peut observer dans les tiges. Les se- LYC conds sont des cônes ou des épis formés d’écailles imbri- quées, écailles qui paraîtraient creuses ou composées de deux écailles soudées comme celles des 4raucaria, et renfermer dans leur intérieur une coque probable- ment membraneuse et remplie de graines nombreuses ; structure qui est pour ainsi dire intermédiaire entre celle des Lycopodes à épis et celle de l’Zsoetes, et qui, d’une autre part, a une grande analogie extérieure avec celle des cônes des Araucaria, mais qui paraît en différer essentiellement par la forme et la dispo- sition de la substance renfermée dans les écailles, qui ne semble pas être une seule graine régulière et compacte comme celle des Conifères, mais une agglo- méralion de séminules dans une coque, comme on l'observe dans les Lycopodiacées. Tels sont tous les ca- ractères qui, réunis, portent à regarder les végétaux du terrain houiller qu’on a désignés sous le nom de | Lepidodendron comme des Lycopodes arborescents; on s'éloigne en cela de l’opinion de Rhode qui les re- garde comme des Cactus, et de celle de Martius qui les nomme Zychnophoriles, et les admet pour les ana- logues du genre de Composées du Brésil, qu’il a nommé Lychnophora. Il serait trop long de développer tous les caractères qui les distinguent de ces végétaux; la description de ces Fossiles suffira pour que tout bota- niste puisse voir combien ils s’'éloignent de ces diverses familles. Ces immenses végétaux paraissent bornés au terrain houiller, peut-êlre en rencontre-t-on quelques-uns dans les terrains de transilion, et par conséquent à une époque un peu antérieure au dépôt de la Houille, mais ils ne paraissent pas avoir persisté plus tard que cette grande formation. Dans les terrains plus nouveaux, on retrouve quelques plantes qui peuvent encore se rap- porter à la famille des Lycopodiacées, mais alors ces végétaux ne dépassent plus la taille de ceux que l’on voit encore sur la terre, et leur nombre est beaucoup moins considérable. Quant aux plantes fossiles des Schistes bitumineux de Mansfeld que plusieurs auteurs ont regardées comme des Lycopodes fossiles, on ne saurait parlager cette opinion; dans ces fossiles, les feuilles sont disposées sans ordre; elles sont minces ou charnues, mais n’ont jamais l’aspect coriace de celles des Lycopodes; enfin, on n’y voit aucune trace de ner- vures, caractères qui portent à les considérer plutôt comme des Algues voisines des Caulerpa à feuilles imbriquées, tel que le Caulerpa Lycopodioides, que comme des Lycopodes. LYCOPODITES. BOT. 7. LYCOPODIACÉES FOSSILES. LYCOPODIUM. B0T. 7. LYCOPODE. LYCOPSIDE. Lycopsis. BoT. Genre de la famille des Borraginées el de la Pentandrie Monogynie, caracté- risé par un calice tubuleux, à cinq divisions, une corolle monopétale, infundibuliforme, ayant le tube grêle et recourbé en arc, le limbe à cinq lobes et l'entrée du tube garnie de cinq appendices convexes et connivents. Ce genre se compose d’un petit nombre d’espèces ayant absolument le port des Buglosses, dont il ne diffère que par la courbure du tube de la corolle, qui est droit dans les Buglosses. Ce sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, hérissées de poils comme la plupart des » H LYC autres Borraginées, et portant des fleurs violettes, dis- posées en grappes terminales. Lycopsipe Des CHAMPS. Lycopsis arvensis, L. Elle croît partout, dans les champs incultes et sur le bord des chemins. Elle fleurit pendant la plus grande partie de la belle saison. Aux environs de Naples elle est rem- placée par le Lycopsis bullata de Cyrillo, qui en dif- fère surtout par ses feuilles offrant un grand nom- bre de bullosités blanchâtres, et par ses fleurs plus grandes. LYCOPUS. 8or. 7. Lycors. LYCORIDE. Lycoris. ANNÉL. Genre de l’ordre des Néréidées, famille des Néréides, section des Néréides Lycoriennes, établi par Savigny (Syst. des Annélides, p. 12 et 29) qui lui donne pour caractères distinctifs : trompe sans tentacules à son orifice; antennes exté- rieures plus grosses que les miloyennes; première et seconde paires de pieds converties en quatre paires de cirres tentaculaires; des branchies distinctes des cirres. Les Lycorides s’éloignent de tous les autres genres de la même famille par la présence des mâchoires ; elles partagent ce caractère avec les Nephthytes dont elies se distinguent cependant par l’absence de tentacules à l'orifice de la trompe. Le genre Lycoride est un des plus naturels de la classe des Annélides. Toutes les espèces quile compo- sent ont des caractères assez tranchés et que Savigny a fort bien fait ressortir. Leur corps est linéaire, plus ou moins convexe en dessus, à segments très-nombreux; le premier des segments apparents est plus grand que celui qui suit; la tête est peu convexe, rétrécie par de- vant et libre; la bouche se compose d’une {rompe grosse à la base, et partagée en deux anneaux cylindriques, dont le second est plus petit; elle est garnie sur l’un et l’autre de tubercules ou points saillants durs et cor- nés; les mâchoires sont cornées , avancées, dentelées, courbées en faux et pointues. On voit quatre yeux très-distincts, noirs ou de couleur brune, et placés la- téralement deux en avant et deux en arrière. Il existe des antennes incomplètes; les mitoyennes sont courtes, filiformes, rapprochées et insérées devant le front, composées de deux articles, dont le second très-pelit; l’antenne impaire manque, les extérieures sont beau- coup plus grosses et un peu plus longues que les mi- toyennes , comme urcéolées, insérées sous les côtés de la tête, également de deux articles, le second petit et obtus; les pieds sont très-dissemblables ou de plusieurs sortes; les premiers et les seconds ne sont point ambu- latoires et se trouvent privés de soies : ils sontconvertis en quatre paires de cirres tentaculaires; les pieds sui- vants sont ambulatoires, et les derniers ont la forme des stylets : les cirres tentaculaires qui sortent chacun d’un article distinct, et qui s’insèrent au bordantérieur d’un segment commun, formé par la réunion des deux premiers segments du corps, sont allongés, sélacés, inégaux ; les deux premières paires ont moins de lon- gueur que les deux suivantes, et le cirre supérieur de chaque paire est plus long que l’inférieur; les pieds am- bulatoires ont deux rames séparées; la rame dorsale pourvue d’un seul faisceau de soies, manque à la pre- mière el à la seconde paire; la rame ventrale est munie LÉ AC) 553 de deux faisceaux; les soies sont {orses ou courbées à leur pointe, et garnies la plupart d’une barbe termi- nale; les cirres sont subulés, inégaux, et les inférieurs plus courts; les pieds stilaires consistent en deux filets sétacés et terminaux; les branchies se composent essen- liellement, pour chaque pied ambulatoire, de trois lan- guettes ou branchioles charnues; la première de ceslan- guettes est située sous le cirre supérieur; la deuxième sous la rame dorsale et disparaît avec elle; la troisième ou la plus inférieure, sous la rame ventrale. L’anatomie a fait voir que l’œsophage des Lycorides était accom- pagné de poches assez courtes el épaisses; elles man- quent dans quelques genres de la famille des Néréides. Les espèces de ce genre, connues sous le nom de Scolo- penudres marines, sont très-nombreuses; Savigny en décrit plusieurs nouvelles : la LYCORIDE LOBULÉE, Lyco- ris lobulata, des côtes de l'Océan; la LYCORIDE r0Do- PHYLLE, Lycoris podophytlla ; la LYCORIDE FOLLICULÉE, Lycoris folliculata; la LYCORIDE FARDÉE, Lycoris fu- cata, espèce de l'Océan; la LYCORIDE NÉBULEUSE. LyCo- ris nebula ; la LYCORIDE FAUVE, Lycoris fulva ; la Ly- CORIDE ROUGEATRE, Lycoris rubida, du Voyage de Péron. Savigny figure et décrit deux espèces nouvelles du golfe de Suez : la LYCORIDE ÉGYPTIENNE, Lycoris Ægyptia, pl. 4, fig. 1 de l'Ouvrage d'Égypte; elle est commune dans la mer Rouge, sous les Fucus, entre les racines des Madrépores, dansles interstices des pierres, etelle se loge dans un fourreau membraneux; la LYco- RIDE MESSAGÈRE, LYCoris nuntia, pl. 4, fig. 5, Ou- vrage d'Égypte. Elle est très-agile. Savigny ne lui à point vu de fourreau. Parmi les espèces connues, et que cet auteur rapporte au genre Lycoride, on cite : le Nereis pulsatoria, Montagu, Leach; le Nereis mar- garitacea , Leach (Encycl. Brit. Suppl., t. 1, p. 451, tab. 26, fig. 5); les Nereis pelagica, incisa, fimbriata et aphroditoides de Gmelin. Le Vereis versicolor de Müller (Jon Vurm., p. 104, tab. 6, fig. 1-6) a beau- coup de rapport avec le genre Lycoride, et ne paraît en différer que par une antenne impaire exactement située entre les deux antennes mitoyennes. Cette organisation pourrait donner lieu, suivant Savigny , à une simple tribu. LYCOSE. Lycosa. ARACHN. Genre de l’ordre des Pul- monaires, famille des Aranéides, section des Dipneu- mones, tribu des Citigrades, établi par Latreille et adopté par Walkenaer et tous les entomologistes. Ses caractères sont : yeux disposés en quadrilatère aussi long ou plus long que large, et dont les deux posté- rieurs ne sont point portés sur une éminence; première paire de pieds sensiblement plus longue que la se- conde. Ces Araignées ressemblent beaucoup aux Dolomèdes de Latreille; mais elles en diffèrent par la manière dont les yeux sont placés sur le thorax, et par Îles pattes dont la seconde paire est moins longue que la première. Elles s’éloignent des Salliques et autres gen- res voisins par des caractères de la même valeur. Les yeux des Lycoses forment un quadrilatère; ils sont dis- posés sur trois lignes transverses : la première formée de quatre et les deux autres de deux. Les quatre der- niers composent un carré dont le côté postérieur est de Css LS LS LYC la longueur de la ligne formée par les antérieurs, ou guère plus long; les deux postérieurs ne sont point portés sur des tubercules comme ceux des Dolomèdes. La lèvre des Lycoses est carrée, plus haute que large. La longueur de leurs pattes va dans l’ordre suivant : la quatrième paire la plus longue, la première ensuite, la deuxième et la troisième qui est la plus courte. Leur corps est couvert d’un duvet serré, et leur abdomen est de forme ovale. Les Lycoses courent très-vile ; elles habitent presque toutes à terre, où elles se pratiquent des trous qu’elles agrandissent avec l’âge, el dont elles fortifient les pa- rois intérieures avec une toile de soie, afin d'empêcher les éboulements. D’autres s'établissent dans les fentes des murs, les cavités des pierres, etc. Quelques-unes (Lycose Allodrome) y font un tuyau composé d’une toile fine, long d'environ cinq centimètres, el recouvert à l'extérieur de parcelles de {erre; elles ferment ce tuyau au temps de la ponte. Toutes se tiennent près de leur demeure, et y guettent leur proie sur laquelle elles s’é- lancent avec une rapidité étonnante. Ces Aranéides pas- sent l'hiver dans ces trous, et, suivant Olivier, la Lycose Tarentule a soin d’en boucher exactement l'entrée pen- dant cette saison. Les Lycoses sorlent de leurs re- traites dès les premiers jours du printemps, et elles cherchent bientôt à remplir le vœu de la nature en s’accouplant : suivant les espèces et suivant la tempé- rature du printemps, l’accouplement à lieu depuis le mois de mai jusqu’à la mi-juillet. D’après Clerck, les deux sexes de celle qu’il nomme #onticola préludent par divers petits sauts. La femelle s’étant soumise, le mâle, par le moyen d’une de ses palpes, rapproche de son corps et un peu obliquement son abdomen; puis, se plaçant par derrière el un peu de côté, se couche sur elle, applique doucement et à diverses reprises son or- gane générateur sur un corps proéminent (que Clerck nomme trompe) de la partie sexuelle de la femelle, en faisant jouer alternativement l’une de ses palpes, jus- qu’à ce que les deux individus se séparent par un sau- tillement très-preste. Les Lycoses pondent des œufs ordinairement sphériques, et variant en nombre, sui- vant les espèces, depuis vingt à peu près jusqu’à plus de cent quatre-vingts. Ces œufs, à leur naissance, sont libres; mais la mère les renferme bientôt dans un sac ou cocon circulaire, globuleux ou aplati, et formé de deux calottes réunies par leurs bords. Ce cocon ou sac à œufs est toujours attaché au derrière de la femelle par les filières, au moyen d'une petite pelote ou d’un lien de soie. La femelle porte partout avec elle toute cette postérité future, et court avec célérité malgré cette charge. Si on l’en sépare, elle entre en fureur, et ne quitte le lieu où elle a fait celte perte qu'après avoir cherché longtemps et être souvent revenue sur ses pas. Si elle a le bonheur de retrouver son cocon, elle le sai- sit avec ses mandibules, et prend la fuite avec précipi- tation. Les œufs des Lycoses éclosent en juin et en juillet. Degéer, qui a beaucoup observé les Araignées, pré- sume que la mère aide les petits à sortir de leur œuf, en perçant la coque. Les petits restent encore quelque temps dans leur coque générale; ce n’est qu'après leur L Y C premier changement de peau qu’ils abandonnent leur demeure et montent sur le corps de leur mère où ils se cramponnent; c’est surtout sur l’abdomen et sur le dos qu'ils s’établissent de préférence, en s’y arrangeant en gros pelotons qui donnent à la mère une figure hideuse et extraordinaire. Par un temps serein et vers la mi-octobre, Lister a observé une grande quantité de jeunes Lycoses voltigeant dans l’air. Pour se soutenir ainsi, elles faisaient sortir de leurs filières, comme par éjaculation, plusieurs fils simples en forme de rayons de comètes, d'un éclat extraordinaire et d’un pourpre brillant. Ces petites Araignées faisaient mouvoir, avec rapidité et en rond au-dessus de leur tête, leurs pattes, de manière à rompre leurs fils, ou à les rassembler en petites pelotes d’un blanc de neige. C’est, soutenues par ce pelit ballon, que les jeunes Lycoses s'abandon- naient dans l'air el étaient transportées à des hauteurs considérables. Quelquefois ces longs fils aériens sont réunis en forme de cordes embrouillées et inégales, et deviennent un filet avec lequel ces Aranéides prennent de petites Mouches et d’autres insectes de petite taille. Le genre Lycose renferme un assez grand nombre d'espèces ; il en est surtout une qui est très-commune aux environs de Tarenle, et qui jouit d’une grande célé- brité, parce que le peuple croit que son venin produit des accidents (rès-graves. Latreille divise ce genre ainsi qu'il suit : 1. Ligne antérieure des yeux pas plus large que l’in- termédiaire. + Yeux de la seconde ligne très-sensiblement plus gros que les deux de la ligne postérieure. Lycose TARENTULE. Lycosa Tarentula, Latreille, Walck.; 4ranea Tarentula, L., Fabr., Albin. (Aran., tab. 59). Elle est longue d’environ un pouce, entière- ment noire, avec le dessous de son abdomen rouge et traversé, dans son milieu, par une bande noire. Cette Araignée, étant très-célèbre, a été figurée par une foule d’auteurs, mais si mal, qu’il semble que plusieurs d’en- tre eux se soient plu à exagérer ses formes hideuses afin d’inspirer plus d'horreur pour elle et d’accréditer, par ce moyen, les absurdités qu’ils ont débilées sur les proprié- {és de son venin. Il serait trop long de mentionner ici les noms des auteurs qui ont parlé de la Tarentule, et qui l'ont figurée.Selon lesuns,son venin produit des symp- tômes qui approchent de ceux de la fièvre maligne; se- lon d’autres, il ne procure que quelques taches érysipé- lateuses, et des crampes légères ou des fourmillements. La maladie que le vulgaire croit que la Tarentule pro- duit par sa morsure, a reçu le nom de Tarentisme, el l'on ne peut la guérir que par le secours de la musique. Quelques auteurs ont poussé l’absurdité jusqu’à indi- quer les airs qu’ils croient convenir le plus aux Ta- rentolati : c'est ainsi qu’ils appellent les malades. Sa- muel Hafenreffer, professeur d'Ulm, les a nolés dans son Traité des Maladies de la peau. Baglivi a aussi écrit sur les Tarentules du midi de la France; mais on est bien revenu de la frayeur qu’elle inspirait de son temps, et aujourd’hui il est bien reconnu que le venin de ces Araignées n’est dangereux que pour les insectes dont la Tarentule fait sa nourriture. Cette espèce se trouve dans l'Italie méridionale. Be Er mn que > = oi = Éd ge. db. cbdié LYC Il existe dans le midi de la France une espèce de Ly- cose qui diffère très-peu de celle qui vient d’être dé- crite, et qu'Olivier a confondue avec elle; c’est le Lycosa Melanogaster de Latreille(Lycosa Tarentula Narbonensis, Walck.). Elle est un peu plus petite que la précédente, et en diffère surtout par son abdomen qui est tout noir en dessous, et dont les bords seule- ment sont rouges. Chabrier (Soc. Académ. de Lille, 4e cah.) a publié des observations curieuses sur cette espèce. TT Les quatre yeux postérieurs presque de même grandeur. - LYCOSE ALLODROME. Lycosa Allodroma, Latr., Walck. (Hist. des Aranéides, fase. 1, tab. 4 la femelle), Clerck (Aran. Suec., pl. 5,t. 2). C’est la plus grande des en- virons de Paris.Son corselet et son abdomen sont d’un rouge mélangé de gris et de noir. Les pattes sont an- nelées de rouge el de noir. Il. Ligne antérieure des yeux plus large que l’inter- médiaire. LYcosE PIRATE. Lycosa Piratica, Walck.; Clerck (Aran. Suec., pl. 5, tab. 4 le mâle, et tab. 5 la femelle). Corselet verdâtre, bordé d’un blanc très-vif; abdomen noirâtre, entouré de chaque côté d’une ligne blanche, avec six points blancs sur le dos. Elle paraît avoir des rapports avec les Dolomèdes aquatiques, et court sur la surface de l’eau sans se mouiller. 7. pour les autres espèces Walckenaer, Latreille, Olivier, Clerck, etc. LYCOSÉRIDE. Lycoseris. Bot. Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Mutisiacées, institué par Cassini qui lui assigne pour caractères : capitule in- équaliflore, hétérogame, radié; involucre multisérial, imbriqué, à squammes oblongues-ovales, acuminées, inermes, les intérieures plus longues; réceptacle fim- brilloso-poilu; fleurons de la circonférence sur un seul rang et femelles, ceux du disque hermaphrodites ; co- rolles glabres : celles du rayon ligulées, à languette plus courte que le tube ; celles du disque régulières, quinquéfides, à lobes plus courts que la partie entière; anthères des fleurons de la circonférence avortées, celles du disque à queue entière, à filament lisse; style bulbeux à la base, à rameaux inégaux dans les fleu- rons hermaphrodites, hispides dans les fleurons du dis- que, glabres dans ceux du rayon; akènes sans bec; aigrelte à paillettes égales, longues, très-étroiles, acu- minées et dentées en scie. Les espèces de ce genre, dont deux seulement sont bien déterminées, sont des plantes suffrutiqueuses, inermes, à feuilles alternes, courtement pétiolées, entières, un peu coriaces, pen- ninervées, réliculées, lisses et luisantes en dessus ; à capitules terminaux,{toujours dioïques par avortement; à corolles purpurines. LYCOSÉRIDE Du MEXIQUE. Lycoseris Mexicana; Ono- seris Mexicana, Willd.; Atractylis Mexicana, Lin., fils; Diazeuxis mutisiana, Don. Rameaux el dessous des feuilles couverts d’un duvet blanchâtre; capitules solitaires. La seconde espèce a été nommée par Lesson, Lyco- seris denticulata; sa patrie est ignorée. LYCOSTAPHYLLON. Bor. C'est-à-dire Raisin de Loup. Syn. de ’iburnum Opulus, L. V. VioRNE. LYC 959 LYCOSTOMUS. prors. C'est-à-dire Gueule de Loup. L'un des noms de l’Anchois dans l'antiquité. LYCTE. Lyctus.1xs. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Tétramères, famille des Xylophages, tribu des Trogossitaires, établi par Fabricius et adopté par Latreille qui lui donne pour caractères : antennes de la longueur du corselet et de la tête, ayant la mas- sue composée de deux articles; mandibules saillantes; corps étroit et allongé. Ces insectes ont été confondus avec les Ips par Olivier, et avec les Ditoma par Herbst. Les Lyctes, tels qu'ils sont adoptés ici, diffèrent des Ditomes par les antennes qui, dans ceux-ci, sont plus courtes que la tête et le corselet. et par les mandibules qui sont cachées ou peu découvertes dans ces derniers. Ils s’éloignent des Colydies, des Trogossiles, des Merix et des Latridies, par les antennes qui, dans ces genres, ont la massue composée de trois ou quatre articles. Les Lyctes sont des insectes de pelite taille, et le genre se compose de peu d'espèces. Ces Coléoptères vivent dans le bois see, et on les trouve sous les écorces et sous les éclats des pièces abandonnées ou travaillées. Dejean (Cat. des Col., p. 105) en mentionne quatre es- pèces, toutes d'Europe. LYCTE cANALICULÉ. Lyctus canaliculatus, Fabr.; Tps oblonqus, Oliv. (Col., t. 2, n° 18, pl. 1, fig. 5). Cet insecte est long d’une ligne et demie à deux lignes; son corselet est presque aussi long que large, dentelé sur les bords et marqué au milieu d’une fossette allon- gée; il est d’un brun roussâtre, pubescent; les élytres sont de la même couleur el ont chacune neuf à dix lignes élevées. LYCURE. Lycurus. rot. Le professeur Kunth (x Humb. Nov. Gen., 1, p. 141) appelle ainsi un genre nouveau de Graminées et de la Triandrie Digynie, L., auquel il donne les caractères qui suivent : les fleurs sont disposées en épi; les épillets sont géminés, uni- flores ; l’un est hermaphrodite et pédicellé, l’autre est mâle ou neutre, presque sessile, de la même forme et de la même structure que le premier, mais plus petit. La lépicène se compose de deux valves oblongues, mem- braneuses, concaves, inégales : l'inférieure un peu plus longue, bi ou plus rarement trifide, ayant ses divisions terminées par une arêle; la supérieure acuminée et aristée, quelquefois bidentée; l’arête naissant entre les dents. La glume est formée de deux paillettes lancéo- lées, acuminées, concaves, membraneuses, presque égales : l’inférieure aristée, la supérieure mutique. Les élamines sont au nombre de trois, ayant des anthères linéaires. L’ovaire est surmonté de deux styles portant chacun un stigmale en forme de pinceau. Le fruit est nu. Ce genre a le port du Phleum; mais il se rapproche beaucoup de lO£yopogon, dont il diffère par la struc- ture de ses fleurs. Il se compose de deux espèces. LYCURE PHLÉOÏDE. Lycurus phleoides, Kunth, i# Humb. et Bonpl., Nov. Gen., 1, p. 142, lab. 45. Plante du Mexique, dont les tiges sont droites, rameuses, rudes, purpurines, hautes d'un pied, réunies en gazon; les feuilles sont roides, linéaires, glabres en dehors, pu- bescentes en dedans; les gaînes presque à deux angles, presque glabres, beaucoup plus courtes que les entre- nœuds; les fleurs sont disposées en un épi linéaire, 990 TX D cylindrique, long de deux pouces; les épillets serrés, ; géminés; les valves calicinales purpurines, rudes, pres- | que égales; l’inférieure plus large; la valve inférieure de la corolle rude, purpurine, pileuse, munie d’une arête plus longue que les valves ; la supérieure blan- châtre, mutique, pileuse sur le dos; la fleur mâle deux et trois fois plus petite. LYCURE PHALAROÏDE. Lycurus phalaroides, Kunth in Humpb., /. c. Cette espèce a des tiges rameuses, ascendantes, presque glabres, triangulaires, souvent pubescentes vers leur sommet; les feuilles linéaires, canaliculées, roides, rudes à leurs bords, un peu pu- bescentes en dedans; les gaînes courtes, comprimées; les épis linéaires, cylindriques, longs de deux pouces; les épillets géminés; le rachis anguleux et pubescent; les valves du calice verdâtres, rudes, concaves, mem- braneuses; les valves de la corolle une fois plus lon- gues que le calice, d’un pourpre verdâtre; l’inférieure pourvue d’une arèle droite, rude, plus courte que la valve; la fleur mâle sessile, trois et quatre fois plus petite. Cette plante croît sur les montagnes du Mexique. LYCUS. 1NS. 7. LYQUE. LYDA. Lyda.ins.Genre de l’ordre des Hyménoptères, établi par Fabricius, et auquel Latreille a donné le nom de Pamphilius. V. ce mot. LIDÆA. 2orT. Ce genre de la famille des Rosacées, et de la Diæœcie Polyandrie, institué par Molina, pour une plante de la Nouvelle-Grenade, a été reconnu comme identique avec le genre Kageneckia, précédemment publié par Ruiz et Pavon. F. KAGENECKIE. LYDELLE. Lydella. 1xs. Diptères ; genre de la fa- mille des Muscides, tribu des Tachinaires, formé aux dépens du genre Tachine de Meigen, par Robert qui lui assigne pour caractères : corps étroit; face oblique, plus ou moins bordée de soies; épistome non saillant; antennes descendant ordinairement jusqu’à l’épistome; deuxième article un peu allongé, et le troisième de longueur triple du précédent; abdomen ordinairement cylindrique; deux soies au milieu des segments; pre- mière cellule postérieure des ailes entr’ouverte avant l'extrémité, à nervure externo-médiaire, arquée après le coude et pédiculée; discoïdale à nervure transversale presque droite. Les Lydelles ont la plus grande ressem- blance avec les Tachines, mais elles en diffèrent par les soies qui bordent la face, le front large dans les deux sexes et la longueur des antennes. LYDELLE BOMBYCIVORE. Lydella bombycivora; Salia bombycivora, Rob. Elle est noire , avec la face et les côtés du front argentés; thorax un peu cendré, à lignes noires; écusson fauve; abdomen à quelques reflets cen- drés; anus fauve; cuillerons blancs; ailes à base un peu fuligineuse. Taille, six lignes. Europe. On en con- nail encore une trentaine d’espèces. LYDIENNE. min. La Pierre de touche ou de Lydie est quelquefois nommée simplement Lydienne. C’est une variété de Cornéenne. 7. ce mot. LYDUS. Lydus. 1Ns. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Hétéromères, famille des Trachélides, tribu des Cantharidies, établi par Megerle et adopté par L'YG donnent pas les caractères de ce genre. L'espèce qui lui sert de type est le Mylabris algiricus de Fabri- cius; son Mylabris trimaculatus appartient aussi à ce genre. LYELLIE. Lyellia. 8oTt. ( Mousses.) Robert Brown, dans les Actes de la Société Linnéenne de Londres, a créé ce genre très-rapproché du Dawsonia par la forme et la structure de la capsule, mais très-différent par son péristome. Il est ainsi caractérisé : orifice de l’urne sans dents, fermé par un épiphragme dont le centre se sépare du bord élargi, et reste atlaché à la columelle qui, en se raccourcissant, le tire en dedans. L'urne est convexe d’un côté, plane de l’autre, recou- verte d’une coiffe, velue au sommet, et fendue latéra- lement. Le péristome est horizontal et fermé par l’o- percule interne ou épiphragme. Ce genre ne renferme encore qu’une espèce particulière au Thibet. Elle a le port d’un Polytric, et forme des touffes hautes de trois à quatre pouces. Elle a reçu le nom spécifique de crispa. Son port la rapproche du Polytrichum con- tortum. LYGÉ. Lygeum. 8oT. Genre de la famille des Gra- minées et de la Triandrie Monogynie, L., offrant plu- sieurs particularités dans son organisation et que le professeur Richard a le premier fait connaître d’une manière précise dans les Mémoires de la Société d’His- toire naturelle de Paris (An vit, p. 28). Ce genre ne se compose que d’une seule espèce, Lygeum Spartum, L., Rich., loc. cit., t. 5. Cette plante est vivace; ses chaumes dressés, fermes, cylindriques, sont hauts d’un pied à un pied et demi, n'’offrant généralement qu’un seul nœud, d’où part la dernière feuille; ces feuil- les, rapprochées à la partie inférieure du chaume, sont dressées et recourbées, linéaires, subulées et presque cylindriques ; le sommet du chaume se termine par une enveloppe solitaire, foliacée, verdâtre, striée, lon- gue d'environ deux pouces, amincie à sa partie supé- rieure, enroulée sur elle-même, laissant sortir les éta- mines et les stigmates par son sommet. Cette enveloppe contient deux, très-rarement trois fleurs appliquées l’une contre l’autre, dans toute leur longueur, couver- tes à leur base de longs poils soyeux et blancs. Chaque fleur offre une glume à deux valves inégales, l’exté- rieure embrassant l’intérieure, linéaire, lancéolée, très-aiguë, carénée, formant par sa base avec celle de la seconde fleur un tube ovoïde; la valve intérieure, une fois plus longue que l’externe, est ctroite, aplatie, linéaire, bifide à son sommet et roulée sur les filets staminaux et le pistil. Le tube formé par la base de la valve externe des deux fleurs est biloculaire, la cloison étant formée par la valve interne, dontles bords tapis- sent la face interne du tube. Les étamines, au nombre de trois, sont insérées lout à fait au fond du tube au- dessous de l'ovaire; leurs anthères, longues de près d’un pouce,sont étroites et prismatiques. L’ovaire, élevé par un très-pelit support qui lui est commun avec les étamines, est fusiforme, très-petil et à peine distinct du style. Celui-ci est à peu près de la longueur des étamines, terminé par un stigmate simple, subulé, qui se confond avec le style. Le fruit est renfermé dans Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.). Ces auteurs ne | l'enveloppe spathiforme, qui se fend longitudinale- ibm. 2e AT LYG ment; il se compose du tube de la glume qui a aug- menté, est devenu cartilagineux, offre deux loges cha- cune contenant un fruit. Ce tube, formé par les glumes, a été pris pour un péricarpe biloculaire, provenant d’un ovaire infère. Le Lygé Sparte est originaire des contrées méditerranéennes de l'Europe. LYGÉE. Lygœus. ins. Genre de l’ordre des Hémip- tères, section des Hétéroptères, famille des Géocorises, tribu des Longilabres, établi par Fabricius, adopté par Latreille et tous les entomologistes ; il a pour carac- tères : deux ocelles très-écartés entre eux; antennes toujours filiformes, insérées sur les côtés de la tête, dans la ligne qui va des yeux à la base ou au-dessous du bec. Tête non rétrécie postérieurement en manière de col, plus étroite que le corselet; ce dernier rétréci en devant, trapézoïde. Les Lygées ressemblent beau- coup aux Corées, avec lesquelles Fabricius a confondu quelques espèces. Mais ces dernières Punaises s’en éloi- gnent par la manière dont leurs antennes sont insé- rées. Les Néïdes s’en distinguent très-bien par leurs antennes coudées; les Alydes de Fabricius diffèrent des Lygées par la forme étroite et allongée du corps; les Bérytes ont les antennes coudées , les Myodoques s’en distinguent par la têle qui est rétrécie en arrière, et les Saldes par leur tête qui est transversale. Les anten- nes des Lygées sont ordinairement filiformes, insérées à la partie inférieure des côtés de la têle et composées de quatre articles cylindriques; le bec est assez long, de quatre articles; il renferme un suçoir de quatre soies. La tête est petite; elle porte deux ocelles sail- lants, écartés l’un de l’autre et placés entre les yeux qui sont petits. Le corps est en ovale allongé; le cor- selet est trapézoïdal, un peu rebordé avec les côtés ex- térieurs un peu arrondis. L’écusson est triangulaire, et les élytres dépassent l'abdomen et sont de la même lar- geur que lui. L’abdomen est composé de segments transversaux dans les deux sexes. Les paltes sont sim- ples, assez longues, avec des tarses de trois articles, terminés par deux crochets et munis d’une pelote bilo- bée dans leur entre-deux. Le genre Lygée se compose d’un assez grand nombre d'espèces. LYGÉE CROIX DE CHEVALIER. Lygœus equestris, Fabr.; Lygœus Cimex equestris, Linné. Longue de cinq lignes, rouge, à taches noires avec la partie mem- braneuse des élytres brune, tachetée de blanc. On trouve une autre espèce qui est très-commune et qui a été nommée Lygœus aplerus, parce que, ordinaire- ment, elle est sans ailes ; très-rarement elle est munie de ces organes. LYGEUM. Bor. 7”. Lycé. LYGINIE. Zyginia. Bot. Genre de la famille des Res- tiacées, institué par Robert Brown, avec les caractères suivants : fleurs dioïques; périgone composé de six glumes égales ; trois élamines dont les filaments sont soudés en tube, et les anthères bifides aux deux extré- mités. Les fleurs femelles ont l'ovaire triloculaire, sur- monté d’un style tripartite; la capsule est triloculaire, à trois lobes, à trois graines et déhiscente par des an- gles saillants. Les Lyginies appartiennent à la Nou- velle-Hollande et à l'Amérique méridionale. Ce sont des plantes herbacées, à rhizome écailleux et rampant ; LYG Ë & JT + leurs chaumes sont simples, cylindriques, dépourvus de feuilles, terminés par un épi formé de faisceaux rapprochés, ayant chacun en dessous, une spathe en forme de fourreau ; les fleurs femelles sont assez sou- vent solitaires. LYGINIE IMBERBE. Lyginia tmberbis, Brown; Schæ- nodum tenax, Masc., Labill. Gaînes et bractées nues, sans barbes; chaume terminé par des fascicules de plusieurs fleurs. LYGINIE BARBUE. Lyginta barbata, Brown. Gaînes et bractées barbues à leur orifice ; chaumes terminés par des fascicules de fleurs mâles en plus ou moins grand nombre, auxquelles se joint assez souvent une seule fleur femelle. LYGINIE DE MonTEvipeo. Lyginia Montevidensis, Brown. Gaînes et bractées imberbes ; fascicules com- posés de fleurs androgynes; fruits longs et pédicellés. LYGISTE. Lygistum. por. Ce genre de la famille des Rubiacées et de la Tétrandrie Monogynie, L., fut établi par P. Browne (P{. Jam. 142, t. 5, f. 2) et adopté par Swartz el Lamarck. Linné l'avait cependant réuni au Petesia duquel il diffère surtout par son fruit cap- sulaire. Jussieu l’a rapporté au genre Nacibea d’Au- blet, qui a encore pour synonyme le Manelia de Mutis et Linné, Indépendamment du Lygislum axillare sur lequel le genre à été établi, Lamarck (Ilustr., p. 286) a décrit une autre espèce qu’il a nommée Lygistum spicatum, et qui, selon Kunth, doit être placée parmi les Coccocypsilum. PV. NACIBÉE et COCCOCYPSILE. LYGODESMIE. Lygodesmia. pot. Genre de la fa- mille des Synanthérées, Syngénésie, Lin., tribu des Chicoracées, établi par Don qui lui assigne pour ca- ractères : involucre à cinq divisions, {ubuleux, muni à sa base de plusieurs écailles imbriquées, très-courtes ; folioles ligulées, carénées et scarieuses sur les bords; réceptacle criblé; fleurons au nombre de cinq; anthè- res bidentées à leur base ; akènes linéaires, comprimés, sillonnés, simples au sommet; aigrette capillaire, for- mée de rayons très-nombreux, disposés sur plusieurs rangs, scabres et même denticulés, persistants assez ordinairement. Les Lygodesmies sont des plantes sous- ligneuses de l'Amérique septentrionale, elles offrent le port et l’aspect des Éphèdres ; elles sont très-rameuses et presque dépourvues de feuilles; les rameaux sont sillonnés ou triangulaires, garnis d'écailles, qui sont des rudiments de feuilles, subulées, étalées, éparses. Lesfleurs sont solitaires et sessiles; l’aigrette estcomme chevelue et roussâtre. C’est vraisemblablement à ce genre que devront appartenir quelques Prenanthes assez peu connus, {els que Prenanthes Juncea, Pursh; Prenanthes triquetra, Labill.; Prenanthes puinila, Bald., etc. LYGODIE. Zygodium. BoT. (Fougères.) Le genre établi sous ce nom par Swartz dans son Synopsis Fili- cum, et à peu près à la même époque par Willdenow sous celui d’Aydroglossum, avail d’abord été con- fondu par Linné avec les Ophioglosses, dont il dif- fère cependant par divers caractères, et depuis il fut distingué presque en même temps par plusieurs na- turalistes. Ainsi Swartz le nomme Lygodium, Willde- now ÆHydroglossum, Cavanilles Ugena, Mirbel Ra- 558 LYAM mondia; Richard, dans la Flore de Michaux, désigna une de ses espèces sous le nom de Cfeisium, et Bern- hardi en forma ses genres Odontapleris et Gisopteris. Le nom de ZLygodium étant un des plus anciens, et ayant été établi dans un travail général sur la famille des Fougères, a été adopté par presque tous les bota- nistes. Les plantes de ce genre sont {outes grimpantes, et elles diffèrent en cela de presque toutes les Fougè- res, car elles ne rampent pas sur les (roncs des arbres à la manière de certains Polypodes et de plusieurs au- tres Fougères, mais elles ont leur racine en terre, et leur tige, réellement grimpante, s’entorlille autour des arbrisseaux et des Graminées. Les feuilles sont alternes, mais se bifurquent près de la base, de manière à paraîi- tre au premier aspect opposées; elles sont deux ou trois fois pinnées, à pinnules souvent cordiformes et pétiolées. Une espèce de l'Amérique septentrionale, le Lygodium palmatum, a les feuilles simples et seule- ment divisées en plusieurs lobes; elle a servi successive- ment de type aux genres Ramondia, Cleisium et Ci- stopteris. Dans les frondes fertiles le limbe de la feuille disparait en grande partie, tandis que la plupart des nervures se prolongent en aulant d’axes saillants, qui portent, sur leurs côtés, une double rangée d’écailles alternes, distiques, à l’aisselle de chacune desquelles se trouve une capsule. Ces capsules sont analogues à celles des Schizea, des Anemia, etc. Elles sont ovoï- des et pourvues, à leur sommet, d’un large anneau élas- tique, en forme de calotte à stries rayonnantes. Toutes les espèces de ce genre, à l’exception de deux, crois- sent entre les tropiques; elles sont particulièrement très-abondantes dans les Moluques où elles couvrent quelquefois de grands espaces en s’enlaçant aux chau- mes des Graminées; les deux espèces qui supportent un climat plus vigoureux sont : le Zygodium palma- Lum, qui croit jusqu’en Pensylvanie, et le Zygodium Japonicum, qui habite la Chine et le Japon. LYGODYSODEA. Bor. Le genre établi sous ce nom, par Ruiz et Pavon, pour une plante péruvienne de la famille des Rubiacées, tribu des Contournées, a été réuni au genre Pæderia dont les caractères n’en diffé- raient pas sensiblement. Ÿ. PÆDERIE. LYGOPHILES ou TÉNÉBRICOLES. ins. Famille de l’ordre des Coléoptères, établie par Duméril, et corres- pondant à la tribu des Ténébrionites de Latreille. 7. TÉNÉBRIONITES. LYGOS, BoT. Sous ce nom, appliqué autrefois par Dioscoride à la plante que Linné a nommée Vitex Agnus-castus, Mentzel et Adanson ont proposé un genre établi sur le Spartium junceurm, L. V. GENÈT. LYLLUS. iNs. Espèce européenne de Lépidoptères diurnes, du genre Satyre. #7. ce mot. LYMEXYLE. Lymexylon. 1xs. Genre de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Ser- ricornes Malacodermes, tribu des Lime- Bois, établi par Fabricius, aux dépens des Cantharis et des Meloes de Linné, et ayant pour caractères : palpes maxillaires beaucoup plus grandes que les labiales, pendantes, très- divisées, et comme en peigne ou en forme de houppe dans les mâles; mandibules courtes, épaisses; antennes simples, filiformes ou en fuseau, les articles du milieu LYM étant un peu plus grands; tous les articles des tarses entiers; corps cylindrique, long , avec la tête presque globuleuse, inclinée, distinguée du corselet par une es- pèce d’étranglement ou par un cou. Les Lymexyles se distinguent des Cupes et des Rhysodes, par les palpes, qui dans ceux-ci sont peusaillantes, semblables dans les deux sexes, el à articles simples; ils diffèrent des Hyle- cœtes par leurs antennes qui ne sont pas en scie comme dans ces derniers, et des Atractocères, parce que ceux- ci ont les élytres tronquées et courtes comme les Sta- phylins. Les larves des Lymexyles causent un grand dommage aux Chênes et aux bois de construction dela marine; elles vivent dans l’intérieur du bois, le percent et le sillonnent dans tous les sens. LYMEXYLE NAVAL. Lymexylon navale, Fabr., la fe- melle; Lymexylon flavipes, Fabr., le mâle. Il est d’un fauve pâle, avec la tête, le bord extérieur et l’extré- mité des étuis noirs; cette dernière couleur domine dans le mâle. Cette espèce se trouve dans toute l’Eu- rope, sur le Chêne. LYMNÆA. morc. Pour Limnæa. C’est à tort que plu- sieurs auteurs ont écrit ce mot avec un Ÿ,. et il en est peu sur l'orthographe duquel on ait plus varié; voici les exemples qu’en rapporte Basterot dans son intéres- sant Mémoire sur les Fossiles du sud-ouest de la France, inséré parmi ceux de la Société d'Histoire naturelle de Paris: Eymnœæa, Lamarck, Deshayes; Limneus, Sowerby, Brongniart; £Zymneus, Draparnaud, Bron- gniart, Defrance; Lymnea, Sowerby, Blainville; Lym- nœus, Cuvier, Bowdich;, Lymnœus, Montfort; Lim- nœa, Desmarest, Férussac. C’est cetle dernière ma- nière qui est la plus convenable. LYMNANTHEMUM. vor. Pour Limnanthus. 7. ce mot. LYMNE. pois. Espèce du genre Raie. W. ce mot. LYMNÉ. Lymnœun. is. Coléoplères pentamères ; genre de la famille des Carnassiers , tribu des Bembi- diers, établi par Stephens dans son Histoire des Coléop- tères de l’Angleterre, avec les caractères suivants : palpes assez allongées : les maxillaires ayant leur pre- mier article fort petit, le deuxième assez long, cylindri- que, le troisième épais, poilu, plus court que le deuxiè- me, le dernier très-petit; les labiales assez grêles, avec le dernier article plus long que les précédents, ovale- tronqué et velu; labre transverse, entier, arrondi an- térieurement ; mandibules courtes, repliées, obtuses; menton profondément échancré; antennes légèrement pubescentes, avee le premier article glabre, le troi- sième et le quatrième presque égaux en longueur, les suivants plus allongés; tête large, subovale; corselet en cœur, tronqué; élytres médiocrement linéaires et for- tement déprimées; tarses antérieurs des mâles, ayant le premier article dilaté, l’antépénultième courbé et épineux. LYMNÉ NOIRATRE. LyYmnœuim nigropiceum , Steph. Il est d’un noir de poix luisant, avec les antennes etles pieds un peu plus pâles; les élytres sont profondément striées. Taille, deux lignes. On le trouve en Angle- terre. LYMNIAS. inr.? roLyP.? Le genre formé sous ce nom, par Oken qui se borne à lui assigner pour caractères: n De corps pourvu de deux rames et contenu dans une loge opaque et mince, paraît appartenir aux Rotifères. LYMNOPHILA. Bor. Pour Limnophila. V. Limno- PHILE. LYMNORÉE. Lymnoræa. AcaL. Genre de Médusaires établi par Péron et Lesueur dans leur division des Mé- duses agastriques pédonculées et tentaculées. Ils lui donnent pour caractères : des bras bifides, groupés à la base du pédoncule et garnis de sucoirs nombreux, en forme de petites vrilles. Ce genre n’a pointétlé adopté par Lamarck, mais Eschschol{z l’a repris en le plaçant entre les genres Z£irene el Favonia, dans la famille des Géryonides, et lui donnant pour caractères d’avoir le pédonecule muni de bras à sa base, el d’avoir des ten- tacules au bord de l’ombrelle. Blainville (Man. d’Actino- logie, p. 290) n’adopte ce genre qu'avec des restric- tions et en observant qu'il ne diffère des Favonies que par l'existence des cils Lentaculaires du bord de l’om- brelle; il ajoute aux caractères donnés par les précé- dents auteurs, que le corps est subhémisphérique, que les cils tentaculaires sont très-fins, courts el nombreux, et qu’il y a quatre ovaires en croix. LYMNORÉE TRIÈDRE. Lyÿmnorœæa triedra, Pér. et Les. Dianæa triedra, Lam. Elle est subhémisphérique, parsemée de points verruqueux, avec des tentacules courts et menus sur ses bords; son pédoncule est long, trigone, avec huit bras à la base; sa couleur est bleuà- tre, celle des bras est rouge. Du détroit de Bass, Austra- lasie. LYMNORÉE. Lymnorea. poryr. Genre de l’ordre des Actinaires, dans la division des Polypiers sarcoïdes. Caractères : polypier fossile, en masse irrégulière, sub- lobée ou presque globuleuse, adhérent par sa base, pré- sentant, en dessous, une sorte de tégument membrani- forme, peu épais, irrégulièrement plissé en travers et ondulé; dans son intérieur un tissu spongieux , gros- sier, très-serré et finement lacuneux; à sa surface supé- rieure de gros mamelons de même tissu qu’à l’intérieur, plus ou moins nombreux et saillants, percés à leur som- met d’un oseule peu profond, arrondi ou fendu en étoile. L'espèce unique qui constitue ce genre n’est pas très- rare dans certaines localités du Calcaire à Polypiers des environs de Caen; elle est entièrement calcaire, mais non changée en Spath; sa grandeur est peu con- sidérable (de cinq ou six lignes à un pouce et demi). Sa forme varie considérablement; il n’y a peut-être pas deux individus semblables; tantôt elle se présente en masse presque globuleuse, le tégument inférieur est alors peu étendu; tantôt elle est presque digilée et le tégument la recouvre jusque près des mamelons; on trouve entre ces deux extrêmes tous les intermédiaires. L’enveloppe extérieure ou tégument membraniforme est, comme tout le reste, entièrement calcaire, très-peu épais, sans aucune porosité, irrégulièrement plissé en travers; il embrasse intimement le tissu spongieux intérieur; sur quelques échantillons il semble s’inter- rompre, puis reparaître par zones; on voil dans ces es- paces le tissu intérieur à nu. On peut se faire une idée de celui-ci en le comparant à la substance spongieuse des os, mais il est beaucoup plus serré, les vacuoles sont plus petites, les fibrilles et lamelles courtes et LYNM presque confluentes; en dessus cette structure lui donne un aspect poreux; mais en l’examinant attentivement, on s’aperçoit que ces porosités n’ont rien de régulier. La forme extrêmement variable des Lymnorées et la présence d’une sorte de membrane extérieure avaient porté Lamouroux à croire que ces Polypiers étaient mol- lasses. charnus et contractiles; aussi les a-t-il rangés dans l'ordre des Polypiers Actinaires. Celle opinion semble peu soutenable; il faudrait d'autres preuves pour faire admettre la pétrification calcaire de corps tout à fait charnus; il faudrait que ces animaux eus- sent été saisis, englobés, pénétrés instantanément par la gangue qui les entoure; on les trouverait en place sur les corps où ils étaient attachés; tandis qu’ils sont toujours confusément mélés avec des Polypiers ou au- tres corps marins plus ou moins cassés par le déplace- ment. Ils sont quelquefois couverts de Serpules, de plaques de Polypiers encroûlants de la famille des Escharres, de petites Coquilles et spécialement de l'Os- trea terebratuloides, Defr. Lamouroux pensait que cette sorte de tégument membraniforme que l’on re- marque à la surface des Lymnorées était analogue à l'enveloppe extérieure des Actinies et propre à remplir les mêmes usages. Un examen attentif des Lymnorées détruit bientôt cette supposition. D'ailleurs on peut également remarquer que la surface inférieure de quelques Polypiers lamellifères vivants ou fossiles pré- sente une apparence de membrane calcaire plissée transversalement; on a remarqué cette disposition sur des Astrées qui avaient produit des expansions laté- rales ; la surface inférieure de ces expansions offrait, d’une manière très-manifeste, cet aspect membraneux dont il est ici question. Quant à la forme excessivement variée des Lymnorées, que Lamouroux altribuait aux divers états où se trouvaient ces Polypiers lorsqu'ils avaient été saisis, on peut objecter qu’un grand nom- bre de Polypiers pierreux, actuellement vivants dans les mers, offrent celte particularité, La plupart des Poly- piers fossiles des environs de Caen, bien reconnus par Lamouroux lui-même pour avoir été de nature pier- reuse, sont dans ce cas. Plusieurs Millépores de cette localité se présentent sous des aspects tellement diver- sifiés et bizarres, que l’on ne pourrait croire qu’ils ap- partiennent aux mêmes espèces, si l’on ne trouvait tous les intermédiaires entre les formes les plus opposées Si ces présentes remarques sur ce genre sont fon- dées, les Lymnorées ne doivent point rester parmi les Polypiers Actinaires; mais à moins de les rappro- cher des Milléportes avec lesquelles elles n’ont toute- fois que fort peu d’analogie, on ne connait point de Polypiers avec lesquels on puisse les réunir. A la vérité, en comparant attentivement les Lymnorées avec les corps pétrifiés que Lamouroux a décrits et figurés comme des Éponges dans son Genera Polypariorum, on trouve entre eux les plus grands rapports de struc- ture; maisles Éponges pétrifiées n’ont point l'enveloppe membraneuse plissée des premières, et si celles-là ont de la ressemblance avec quelques Éponges vivantes, les Lymnorées ne paraissent plus se rapporter à celles- ci. L'espèce rapportée à ce genre a été nommée Lym- norea marnillosa. 560 LM N \ LYMNUS. mocc. Même chose que Limnæa ou Lim- née. ”, ce dernier mot. LYMORPHE. Lymorphum. BOT. f. DICHÆNE. LYMPHE. z00L. curm. Liquide diaphane, incolore ou très-légèrement coloré en rose, un peu visqueux, essen- tiellement albumineux, d’une saveur un peu salée, con- tenu dans un système particulier d'organes nommés Vaisseaux lymphatiques. 7. les mots VAISSEAUX , CIR- CULATION et SÉCRÉTION. Examinée au microscope, la Lymphe offre les mêmes globules que ceux qui com- posent le sang; ils sont seulement un peu plus petits et non revêtus d’une enveloppe colorante. Ce fluide, aban- donné à lui-même, se comporte d'une manière analogue au sang ; il se sépare en deux parties : l’une est du serum, et l’autre un caillot formé de filaments rou- geâtres , ressemblant à des arborisalions vasculaires. Cependant la chaleur et les Acides ne coagulent pas ce fluide , et il ne verdit le sirop de violette que lorsqu'il est concentré. Brande et Chevreul ont fait l’analyse de la Lymphe du Chien. Le premier de ces chimistes la regardait comme de l’eau tenant en dissolution un peu d’Albumine, du chlorure de Sodium, avec des traces de Soude. Chevreul l’a trouvée composée, sur 1000 par- ties, de : Eau, 926,4; Fibrine, 004,2; Albumine, 061,0; carbonate de Soude, 001,8; chlorure de Sodium, 006,1; phosphates de Chaux et de Magnésie, et carbonate de Chaux, 000,5. A l'égard de ce qu’on a nommé improprement LYMPRE dans les végétaux, #7. SÈVE. LYNCEA. por. Le genre établi sous ce nom, par Cha- misso el Schlechtendal (Linnæa, V, 108), dans la famille des Scrophularinées, ne diffère point du genre Me- lasma de Bergius. . ce mot. LYNCÉE. ins. Espèce européenne de Lépidoptères diurnes du genre Polyommate. /. ce mot. LYNCÉE. Lynceus. crust. Genre de l’ordre des Lo- phyropodes, famille des Ostracodes de Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.), établi par Müller, et ayant pour caractères : deux yeux distincts; des antennes simples, velues ou en pinceau; huit pattes. Ce genre, qui est intermédiaire entre les Cypris et les Daphnia, puis- qu’il a la tête des uns et la queue des autres, s'éloigne des premiers par les antennes qui sont au nombre de quatre dans ceux-ci, et par les pieds, les seconds ont l’œil unique. Le corps des Lyncées est arrondi, com- primé, renfermé ainsi que celui des Daphnies dans un test plié en deux, imitant les deux battants d’une coquille bivalve, dont le centre, qui forme une ligne saillante sur le dos, représente la charnière. La tête est plus ou moins séparée du corps par une échancrure du test, en dessous. Les yeux sont placés au-devant l’un de l’autre, el non dans une ligne transverse au corps de l'animal; il y a quatre antennes insérées au-dessous de la tête, toutes inégales et garnies de longs poils sur leur côté inférieur, qui servent plus directement à l’ac- tion natatoire que dans les Cypris. Les pattes sont dif- ficiles à compter; elles sont au nombre de huit ou dix, terminées par des soies, et accompagnées à leur base d’écailles barbues ou branchiales. La queue est petile, pointue, ordinairement repliée sous le ventre et enfer- mée dans le test. Les œufs sont apparents, souscelui-ci, LYO dans la région du dos, tantôt seuls, tantôt au nombre de deux par ponte; c’est au printemps qu’on les aper- çoit comme des points noirâtres, à travers le test..Les Lyncées sont les plus petits de tous les Entomostracés; ils habitent les eaux dormantes, où croissent les plantes aquatiques. Ces Crustacés ne sont point rares aux en- virons de Paris; cependant on ne les y rencontre pas aussi souvent que les Cypris et les Daphnies. Ce genre n’est pas très-nombreux en espèces; on n’en comple jusqu'ici que huit ou neuf. LYNCÉE À QUEUE COURTE. Lynceus brachyurus, Latr. (Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. 1V, p. 204, pl. 32, fig. 1 à 12), Müller (Entom., t. vtr, fig. 1 à 11); Mono- culus brachyurus, Müll. Antennes au nombre de qua- tre; test globuleux, transparent comme de la corne; queue courte, composée de deux filets réunis à leur base. F., pour les autres espèces, Latreille, Jurine, Müller, Desmarest, etc. LYNCURIUS. mo. ross. Synonyme de Bélemnite. VF. ce mot. LYNCURIUS. min. Théophraste et Pline ont ainsi nommé une Pierre, sur laquelle les érudits ont beau- coup disserté sans résoudre la question d’une manière satisfaisante. Au temps de Pline, on attribuaïit sa for- mation à l'urine pétrifiée du Lynx; et cette opinion ridicule a été répétée jusque dans les temps modernes. Cependant à mesure que la minéralogie eut fait quel- ques progrès, les idées sur cette Pierre devinrent moins invraisemblables. On a successivement cru que les an- ciens avaient voulu désigner sous le nom de Zyncu- rius, une Cornaline brune, une variété de Succin, le Zircon Hyacinthe, et enfin une Topaze roussâtre. LYNGBYA. BoT. (4rthrodiées.) Le genre formé sous ce nom, par Agardh, n° 57, du Systema Algarum, ne paraîtrait différer des Oscillaires que parce qu’on n’y retrouverait pas la mucosité dans laquelle se tis- sent les filaments vivants de ces Psychodiaires, et que les filaments des Lyngbya seraient inertes. LYNGBYELLE. Lyngbyella.Bor.(Confervées.) Bory a proposé l'établissement de ce genre aux dépens du Sphacelaria de Lyngbye, pour répartir les espèces où les facies de matière colorante, disposées ordinairement deux à deux, ou jusqu’à quatre dans chaque article, y sont dans le sens longitudinal de l’article, au lieu qu'il n’y a qu'une zone faciale et transverse dans les vérita- bles Sphacellaires. Il cite comme exemples de ce genre, les Sphacelaria disticha et scoparia, Lyngb., p. 40, pl. 51, qui en sont les types. Ce sont des plantes ma- rines, très-communes, qu’on trouve souvent jetées au rivage. La fructification, interne comme dans le reste des Confervées, y est située à l'extrémité des derniers rameaux qui se renflent en massue, au temps de la pro- pagation , et dont la transparence fait distinguer une ou plusieurs gemmules. LYNX. ma. Espèce de Chat, qui donne son nom à un sous-genre dont il est le type. On a aussi appelé le Ca- racal, LYNX DE BARBARIE. LYONIA. Bor. Genre de la famille des Éricinées, et de la Décandrie Monogynie, L., élabli par Nuttall (Gener. of North Amer. Plant., t. 1, p. 266), qui l’a ainsi caractérisé : calice à cinq dents; corolle presque | KO globuleuse et pubescente; capsule à cinq loges et à cinq valves septifères sur leur milieu, ayant leurs bords formés par cinq autres valves accessoires et externes; graines nombreuses, subulées, imbriquées longitudi- nalement. Ce genre est formé aux dépens des 4ndro- meda de Willdenow, dont il ne doit probablement former qu'une section. Nuttall en décrit quatre espèces indigènes des États-Unis, savoir : Lyonia ferruginea, rigida, paniculala et frondosa. Le genre ZLyontia de Raffinesque est le même que le Polygonella de Michaux, 7. ce mot; et celui créé sous le même nom par Elliot, rentre dans le genre Seutera de Reichenbach. LYONNETIE. Lyonnetia. or. Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionides, établi et dédié à la mémoire du célèbre entomologiste Lyonnet, par H. Cassini qui le caractérise de la manière sui- vante : calathide incouronnée, équaliflore, multiflore, régulariflore, androgyniflore; péricline inférieur aux fleurs, presque turbiné, irrégulier, variable, formé de squammes ordinairement trisériées, inégales, obimbri- quées, appliquées : les extérieures oblongues, obluses, ayant leur partie inférieure plus large, plus épaisse, coriace, et la supérieure appendiciforme, subfoliacée; les intermédiairessun peu plus courtes et plus larges, ovales-oblongues, obtuses, coriaces, membraneuses sur les bords, foliacées au sommet; les intérieures courtes, squammelliformes, oblongues -spathulées, membraneuses, diaphanes; clinanthe conoïdal, garni de squammelles inférieures aux fleurs, demi-embras- santes,oblongues-lancéolées, diaphanesmembraneuses; ovaires obovoïdes, glabres, tous privés de bordure longitudinale, mais ayant une aigrette stéphanoïde, courte, membraneuse, dimidiée, nulle sur la face ex- térieure; corolles à cinq divisions. LYoNN&TiE PusisLe. Lyonnetia pusilla, Cass. Tiges pubescentes; feuilles supérieures simples, entières, li- néaires, les inférieures plus longues et plus larges, pétioliformes à leur base, pinnatifides, presque pin- nées à divisions ovales ou lancéolées, entières ou in- cisées ; les feuilles radicales sont bipinnatifides ; cala- thides solitaires au sommet de chaque tige qui forme une sorte de pédoncule épais ; péricline couvert, comme les autres parties de la plante, de longs poils blancs, appliqués : les corolles sont jaunes. De l'ile de Crête. LYONSIA. moLc. Le genre formé sous ce nom, par Gray, pour quelques Coquilles africaines, se distingue à peine du genre Anatina et pourrait fort bien lui être réuni. LYONSIE.ZLyonsia.oT.R.Brown(#ern. T'rans.,1, p. 66) appelle ainsi un genre de la famille des Apoci- nées, auquel il attribue pour caractères : une corolle monopétale, infundibuliforme, dépourvue d’écailles à l’orifice de son tube, et ayant son limbe partagé en cinq divisions égales et recourbées, à préfloraison val- vaire. Les étamines sont saillantes; les filets, insérés au milieu du tube, sont filiformes, elles anthères sagiltées, adhérentes à la partie moyenne du stigmate. L’ovaire est à deux loges. Le style est filiforme, dilaté dans sa partie supérieure qui se termine par un stigmate pres- que conique. Les lobes du disque hypogyne sont cohé- L'YP 561 rents entre eux. Le fruit est une capsule cylindrique, biloculaire, à deux valves roulées sur elles-mêmes et ressemblant chacune à un follicule; la cloison est pa- rallèle aux valves, libre et portant les graines sur chacun de ses bords. Ce genre, très-voisin du Parso- nia, dont il diffère seulement par la structure de sa capsule, se compose d’une seule espèce : Zyonsia stra- minea, R. Br., loc. cit. C’est un arbuste sarmenteux, originaire de la Nouvelle-Hollande, dont les feuilles sont opposées, les fleurs disposées en cymes terminales et trichotomes. LYPÉRANTHE. Lyperanthus. or. Genre de la fa- mille des Orchidées et de la Gynandrie Monandrie, L., établi par R. Brown (Prodr. Flor. Nov.-Holl., 1, p. 525), et qui offre un calice en gueule, ayant la foliole supérieure et externe creusée en forme de four, tandis que les autres sont planes et égales entre elles. Le la- belle est court, concave, avec ses bords redressés, rétréci vers son sommet. Le gynostème est grêle et linéaire, terminé par une anthère persistante, dont les deux loges sont rapprochées; chaque loge contient deux masses polliniques pulvérulentes. Ce genre est composé de trois espèces originaires de la Nouvelle- Hollande. Ce sont des plantes herbacées, non parasites, glabres, dont les bulbes sont simples; la tige porte une seule feuille vers sa base et deux écailles. Les fleurs, d’un brun noir, forment un épi terminal. Ce genre a des rapports avec le Caladenia et le Cory- santhes. LYPÉRIE. Lyperta. por. Ce genre a été formé par Bentham, aux dépens des genres Ærinus et Manulea de Linné, ainsi que pour quelques espèces nouvelles du cap de Bonne-Espérance. Il appartient à la famille des Scrophularinées et présente pour caractères : calice à cinq divisions linéaires, subfoliacées; corolle hypo- gyne, décidue, à tube allongé, visqueux, gibbeux ou recourbé à l'extrémité; son limbe est étalé, à cinq lobes presque égaux et bilabiés ; quatre étamines insérées au tube de la corolle, incluses et didynames, avec les an- thères uniloculaires el conformes ; ovaire à deux loges, à placentaires soudés à la cloison et multiovulés; style simple; stigmate presque en massue. Le fruit est une capsule membraneuse, à deux loges, s'ouvrant par deux valves bifides au sommet; semences scrobiculées. Les Lypéries sont des plantes herbacées ou des sous- arbrisseaux à feuilles inférieures opposées, les supé- rieures sont alternes, entières, dentées, inciso-pinnali- fides ou multifides, souvent fasciculées versles aisselles; leurs fleurs sont sessiles ou le plus souvent pédicellées, axillaires, ramassées en grappe ou en épi. LYPORNIX. o1s. Synonyme de Barbacou à croupion blanc. F”. BarRacou. LYPRE. Lyprus. ins. Coléopières tétramères; genre de la famille des Rhynchophores, institué par Stephen, pour un insecte du nord de l’Europe, que les entomo- logistes avaient précédemment promené de genre en genre, ne sachant lui trouver une place qu’il pût occuper sans anomalie. Voici les caractères qui dis- tinguent le genre nouveau : antennes bréviuscules, un peu grêles el coudées, les deux premiers articles les plus longs et obconiques, les quatre suivants courts, me 562 LV Q subperfoliés, resserrés et augmentant sensiblement en largeur à mesure qu’ils se rapprochent de la massue qui est grande, ovale et formée des cinq derniers ar- ticles ; trompe allongée, un peu grêle, cylindrique et arquée; yeux latéraux, arrondis, et un peu convexes; corselet oblong, subcylindrique, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant et en arrière, avec un large sillon superficiel à l'insertion de la trompe; ély- tres allongées, cylindriques, atténuées vers l'extrémité etcomprimées; pieds médiocres; jambes cylindriques, bisinuées intérieurement, armées d'un crochet vers le bout; tarses longs, étroits et comprimés. Le Leprus cylindricus; Rhynchænus id., Gyll.; Curculio id., Payk.; Bagous id., Germ.; Lixus id., Ahrens, est noi- râtre, couvert d'écailles grises, avec les antennes et les pattes d’un brun ferrugineux. LYPROPS. Lyprops. 1xs. Coléoptères hétéromères; genre de la famille des Sténélytres, tribu des Hélopiens, institué par Hope qui lui assigne pour caractères : labre en carré transversal, échancré antérieurement; mandibules courtes, fortes et bidentées vers le bout; dernier article des palpes maxillaires sécuriforme, ce- lui des palpes labiales atténué à l'extrémité; tête armée antérieurement de deux pointes anguleuses et latérales, plus étroite que le corselet; antennes filiformes, compo- sées de onze articles dont les trois derniers plus courts et arrondis; corps de la largeur du corselet. Le Lyprops chrysophtalme est long de cinq lignes environ, noir, avec les yeux dorés; le corselet et les élytres sont char- gés de points. On le trouve dans l’Inde. LYQUE. Lycus. ins. Genre de l’ordre des Coléop- tères, section des Pentamères famille des Serricornes, division des Malacodermes, tribu des Lampyrides, éta- bli par Fabricius, et ayant pour caractères : antennes très-rapprochées à leur base ettrès-comprimées; têle ré- trécie et prolongée en devant, en forme de museau; pal- pes maxillaires beaucoup plus longues que les labiales; bouche très-pelite; corps étroit et allongé; élytresayant leur extrémité postérieure très-élargie dans plusieurs espèces exotiques, surtout dans les mâles; corps mou, étroit et allongé. Les Lyques ressemblent beaucoup aux Omalyses, aux Lampyres et aux Téléphores; mais ils en diffèrent essentiellement par la partie antérieure de la tête qui est en forme de trompe, Landis qu’elle est simple dans ceux-ci. Ils ont en général le corps oblong, déprimé, et la tête inclinée; leur corselet aplati et leurs élytres flexibles, quelquefois réticulées et sou- vent très-dilatées postérieurement. On rencontre ces insectes sur les fleurs; ils en pompent les sucs avec leur bouche avancée en trompe qu'ils enfoncent dans les corolles. Les Coléoptères qui composent ce genre ont été con- fondus par tous les entomologistes avec les Lampyres et les Téléphores. Fabricius les en a séparés, et leur a donné le nom de Lyque qui avait été appliqué par quel- ques auteurs grecs, à plusieurs êtres différents. Hésy- chus l’a employé pour désigner une espèce d’Araignée; Athénée l’emploie pour une espèce de Poisson; Aristote l’applique à un Oiseau, et Homère appelleainsi le Loup. Les Lyques forment un genre composé d’une cinquan- taine d'espèces, dont le plus grand nombre appartient L'SUR aux pays chauds de l’ancien et du nouveau continent; larve est très-noire, linéaire, {rès-aplatie, avec le der- nier anneau rouge, en forme de plaque, ayant à son extrémité deux sortes de cornes cylindriques, comme articulées et arquées en dehors; elle a six pattes, et se trouve sous les écorces du Chêne. C’est : LYQUE SANGUIN. Lycus sanguineus, Fabr., Latr. (Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. 1x, p. 87, pl. 75, f. 6); Lycus rufipennis, Latr. (Gen. Crust. et Ins., t. 1, p. 256), le Ver luisant rouge, Geoff.; Lampyre rouge velue, Degéer (Ins., . 1v, p. 47). Il est noir; les bordslatéraux du corselet et les élytres sont d’un rouge sanguin; elles ne s’élargissent pas sensiblement à leur extrémité comme dans le Lycus latissimus de Fabr. V. pour les autres espèces Latreille, Olivier et Fabri- cius. LYRE. o1s. 77. MÉNURE. LYRE. pois. Espèce des genres Trigle el Callionyme. V. ces mots. LYRE DE DAVID. mor. Espèce du genre Harpe. LYRÉE. Lyræa. Bot. Genre de la famille des Orchi- dées, Gynandrie Monandrie, L., établi par Lindley qui lui assigne pour caractères : divisions extérieures du périgone conniventes , inégales, les latérales soudées entre elles et avec le pied du gynostème, les intérieures très-petites el spathulées; Jabelle bilobé, formant en quelque sorte une continuation du gynostème auquel il est soudé par la base; celui-ci petit et se recourbant sur l'ovaire ; deux masses polliniques soudées en une seule. LYRÉE PRISMATIQUE. Lyrœa prismatica, Lind.; Bul- bophyllum prismaticum, Thouars. Plante épiphyte et saxicole, à feuilles géminées, coriaces, sortant d’un pseudobulbe subtétragone; hampe radicale, grêle, écailleuse à sa base, terminée par un épi de fleurs jau- nâtres, entourées à leur base par une bractée semi-cor- diforme et axillaire. De la Mauritanie. LYRÉE (FEUILLE.) BoT. On nomme ainsi, dans le lan- gage descriptif, la feuille dont les lobes du haut sont grands et réunis, tandis que ceux du bas sont petits et divisés jusqu’à la nervure médiane. Telles sont les feuilles de plusieurs Brassica et d’autres Crucifères siliqueuses, des Geum, etc. LYRIFERI. o1s. Vieillot désigne sous ce nom, une famille dont le genre Mégapode est le lype. LYRIOCÉPHALE. Lyriocephalus, Rept. Merrhem a formé sous ce nom un genre de Sauriens aux dépens du genre Agame, et en considère comme type le La- certa scutata de Linné. Ÿ. AGAME À TÊTE FOURCBLE. LYRINGIUM. Bor. Pour Æryngium. V. PANICAUT. LYROPE. Lyrops. ins. Genre de l’ordre des Hymé- noptères, section des Porte-Aiguillons, famille des Fouisseurs, tribu des Larrates de Latreille (Fam. nat. du Règne Anim.), établi par Illiger, et nommé 7a- chytes par Panzer. Ces insectes ressemblent aux Larres avec lesquels Latreille les avait réunis, et n’en diffè- rent que par leurs mandibules qui ont, au côté interne, une saillie en forme de dent, par l’abdomen qui est | proportionnellement plus court et par la languette qui a de chaque côté une petite division, ce qui la rend on en trouve une espèce aux environsde Paris. Sa : Éhhiee— LE Dont ES" AB fre msn et EX S visiblement trifide. Ces insectes se distinguent des Mi- scophes et des Dinèles, parce qu’ils ont trois cellules cubitales fermées, {andis que ces derniers genres n’en ont que deux. LYROPE ÉTRUSQUE. Lyrops etruscus, Illig.; Larra etruscus de Jurine (Hym., pl. 9, genre 9); 7'rachytes tricolor, Panzer (Faun. Ins. Germ., fasc.84, t. 19); Liris aurata, Fabr. Celte espèce se trouve en Alle- magne et en Italie. LYS. BoT. Pour Lis. #. ce mot. LYSANTHE. or. Ce genre, proposé par Knight et Salisbury, pour quelques espèces de Grevillea, n’a point été adopté. 7. GRÉVILLÉE. LYSIANASSE. Lysianassa. crust. Ce genre, établi par Edwards dans la famille des Crustacés amphipo- des, diffère peu de celui des Crevelles : la forme géné- rale du corps est la même; les antennes supérieures se terminent de même par deux appendices annelés ; mais aucune des pattes n’est subchéliforme comme cela s’ob- serve dans les Issées. Le (ype de ce genre a été nommé Lysianassa costæ et figuré planche 10, n° 17, du tome xx des Annales des Sciences naturelles. LYSIANTHUS. BoT. Pour Lisianthus. . ce mot. LYSIDICE. Lysidice. ANNÉL. Genre de l’ordre des Néréidées, famille des Eunices, fondé par Savigny (Syst. des Annélides, p. 15 et 52) qui lui assigne pour caractères distinclifs : trompe armée de sept mâchoires, trois du côté droit, quatre du côté gauche; les deux mâchoires intérieures et inférieures très-simples ; an- tennes découvertes : les extérieures nulles, les mitoyen- nes très-courtes, l’impaire de même; branchies indis- tinctes; front arrondi. Le genre Lysidice, institué aux dépens de celui des Néréides de Linné, offre plusieurs points de ressemblance avec les Léodices et les Aglau- res. Il diffère des premières par la petitesse des an- tennes el par les branchies indistinctes, et il s'éloigne essentiellement des secondes par un plus grand nom- bre de mâchoires. L'examen plus attentif de leur or- ganisation extérieure montre des caractères assez nombreux et plus ou moins faciles à saisir. Leur corps est linéaire, cylindrique, composé de segments courts et nombreux : le premier segment n’est point ré- tréci ni saillant sur la tête, le deuxième segment est égal au troisième. La tête est plus large que longue, libre, simplement arrondie par devant, et entièrement découverte ainsi que les antennes. La bouche offre une {rompe dépassant le front à son orifice, el cette trompe est munie de sept mâchoires disposées comme celles du genre Léodice (7. ce mot), avec une lèvre inférieure beaucoup plus large que la première paire de mâchoires. Les yeux sont grands et situés à la base extérieure des antennes mitoyennes. Les antennes moins longues que la têle sont incomplètes, c’est-à- dire que les antérieures sont nulles; les miloyennes sont courtes, ovales ou coniques, et ne paraissent point sensiblement articulées; l’impaire est semblable aux mitoyennes, mais plus longue; les pieds ne paraissent pas convertis en cirres lentaculaires, seulement la dernière paire est changée en deux filets; les pieds sont tous ambulaloires, très-courts, à deux faisceaux inégaux de soies simplement pointues ou terminées I ns 565 | par un pelil appendice mobile; les cirres supérieurs sont subulés et les inférieurs très-courts. On ne distin- gue point de branchies. LYsiDICE VALENTINE. Lysidice Valentina, Savig. Corps long de près de deux pouces, grêle, formé de quatre-vingt-dix-neuf segments dans un individu in- complet ; le premier segment à peine plus long que le second ; antennes subulées ; (ète à yeux noirs, sans au- tres taches ; pieds à deux faisceaux de soies jaunâtres ; le faisceau supérieur, plus mince et plus long, se com- pose de soies très-fines, l’inférieur de soies plus gros- ses, terminées par un appendice; acicules jaunes; cirres supérieurs subulés et assez saillants; cirres inférieurs fort courts. Couleurs et reflets de la nacre. Des côtes de la Méditerranée. LYSIDICE OLYMPIENNE. Lysidice olympia, Savigny. Corps long de quatorze lignes, composé de cinquante- cinq segments, sans compiler une douzaine de petits anneaux qui forment au bout du corps une queue co- nique, ciliée de deux rangs de pieds imperceplibles, et terminée par deux filets courts; premier segment à peine plus long que le suivant ; yeux noirs; antennes subulées ; un petit mamelon conique derrière l'antenne impaire, sortant de la jonction de la têle avec le pre- mier segment du corps; pieds de l’espèce précédente, à deux acicules très-noirs; couleur gris-blanc, avec les reflets de la nacre, sans taches. Des côtes de l'Océan, sur les Huitres. LYSIDICE GALATHINE. Lysidice Galathina, Savig. Cette espèce pourrait bien être, suivant Savigny, une variété de la précédente. Corps plus épais; antennes très-courtes, ovales, avec un large mamelon derrière l'antenne impaire ; couleur d’un blanc laiteux; les trois premiers segments d’un roux doré en dessus; les yeux comme noyés chacun dans une tache ferrugineuse; acicules très-noirs. Des côtes de l'Océan. LYSIGONIER. Lysigonium. 80T. Link à donné ce nom à un genre d’Algues diatomées frustuliées, dans lesquelles il a reconnu des individus libres, quadran- gulaires ou hexagones, avec une strie transversale et profonde au milieu, et réunis inférieurement en un fil cylindrique. Ges Algues ou Conferves habitent les eaux. LYSIMACHIA. BOT. 77. LYSIMAQUE. LYSIMACHIE. Bor. Pour Lysimaque. }”, ce mot. LYSIMACHIÉES. por. Cette famille naturelle de plan- tes est plus généralement désignée aujourd’hui sous le nom de Primulacées. 7. ce mot. LYSIMAQUE. Lysimachia. BoT. Genre de plantes de la famille des Primulacées et de la Pentandrie Mono- gynie, L., composé d’un assez grand nombre d'espèces qui croissent pour la plupart dans les lieux humides de la France el de l’Europe. Les Lysimaques sont des plantes herbacées, généralement vivaces, à feuilles op- posées ou verlicillées, à fleurs très-souvent jaunes, axillaires à l’aisselle des feuilles ou réunies en grappes ou en thyrses au sommet des rameaux. Leur calice est à cinq divisions très-profondes ; la corolle monopétale subcampaniforme ou rotacée, c'est-à-dire ayant cinq divisions extrêmement profondes ; les étamines, au nombre de cinq, sont très-souvent monadelphes par 564 FANS leur base; les anthères sont subcordiformes, à deux loges introrses; l'ovaire est libre, globuleux, appliqué sur un disque hypogyne, annulaire et très-peu sail- lant; il offre une seule loge contenant un grand nom- bre d’ovules attachés à un trophosperme central. Le style est long, cylindrique, terminé par un stigmate tronqué, très-petit, simple et à peine distinct du som- met du style. Le fruit est une capsule généralement globuleuse, apiculée à son sommet, recouverte en par- tie par le calice qui est persistant, à une seule loge qui renfermeunnombre considérable de graines polyèdres, attachées à un trophosperme central. Ces graines con- tiennent, dans l’intérieur d'un endosperme blanc et charnu, un embryon cylindrique placé en travers du hile. Les espèces de ce genre peuvent être divisées en deux groupes, suivant que leurs fleurs sont solitaires ou réunies plusieurs ensemble. + Fleurs solitaires. LysImAQUE NuMmuLaIRE. Lysimachia Nummula- sia, L., F1. Dan., tab. 493. Celte espèce est extrême- ment commune dans les bois el les prés humides; ses Liges sont étalées, rampantes, portant des feuilles op- posées, ovales, arrondies, obtuses, courtement pétio- lées ; ses fleurs sont assez grandes, jaunes, axillaires, pédonculées et solitaires; ses élamines sont monadel- phes tout à fait par la base de leurs filets. La Nummu- laire fleurit pendant presque tout l'été. LYSIMAQUE PONCTUÉE. Lysimächia punclata, L., Jacq., Flor. Austr., tab. 366. Cette espèce, qui croil le long des mares, dans le nord de l’Europe, a sa tige dressée, pubescente, rameuse, haute d’environ deux pieds; ses feuilles, verticillées par trois, sont lancéo- lées et marquées de petits points noirs à leur face infé- rieure. Ses fleurs, grandes et jaunes, quelquefois ma- culées, sont solitaires et axillaires. Elle fleurit en juin et juillet. On la cultive quelquefois dans les jardins. Il lui faut une terre humide. LYSIMAQUE DES Bois. Lysimachia nemorum, L., FI. Dan., tab. 174. Celle espèce est le Lerouxia nemo- rum, Merat, F1. Par. Elle est assez commune dans les bois montueux et humides; ses tiges sont grêles, éta- lées; ses feuilles opposées, ovales, aiguës, entières; ses fleurs petites, jaunes, porlées sur des pédoncules grêles, plus longs que les feuilles. Elle fleurit en avril el mai. tt Fleurs réunies. LYSIMAQUE COMMUNE. Lysimachia vulgaris, Lin., Bull. Herb., tab. 547. Cette Lysimaque, très-commune sur le bord des étangs et des ruisseaux, porte un grand nombre de noms vulgaires. Ainsi on la désigne sous ceux de Corneille, Chasse-Bosse, Souci d’eau, etc. Elle est vivace. Sa tige dressée s'élève à une hauteur de deux à trois pieds et porte des feuilles opposées ou ver- ticillées par trois ou quatre ; elles sont lancéolées, ai- guës, presque sessiles. Ses fleurs jaunes sont pédoncu- lées, réunies plusieurs ensemble à l’aisselle des feuilles supérieures où leur réunion forme une panicule termi- nale; elles s’éÉpanouissent en juin et juillet. Cette es- pèce passe pour vulnéraire, mais néanmoins on en fait peu usage. LYSIMAQUE VERTICILLÉE. Lysimachia verticillata, EE YS Pall. Cette espèce est fort voisine de la précédente. Elle est généralement plus grande; ses feuilles sont con- slamment verticillées, portées sur de courts pétioles; ses fleurs, plus nombreuses que dans la Lysimaque vul- gaire, offrent la même disposition. Elle est originaire du Caucase; on la cultive assez fréquemment dans les parterres. LYSIMAQUE THYRSIFLORE. Lysimachia Thyrsiflore, L., F1. Dan., tab. 517. Espèce vivace, croissant sur le bord des eaux, et offrant une tige dressée, simple, haute au plus d’un pied, garnie de feuilles opposées, sessiles, lancéolées, aiguës et velues. Les fleurs sont petites, jaunes, disposées en épis oblongs, pédonculés, placés à l’aisselle des feuilles supérieures. LYSIMAQUE A FEUILLES DE SAULE. Lysimachia Ephe- merum, L. Cette belle espèce croît dans les Pyrénées et en Espagne; ses tiges, hautes de deux à trois pieds, sont dressées, glabres, portant des feuilles opposées, sessiles, oblongues, lancéolées, glabres et glauques. Les fleurs sont blanches, formant un long épi terminal. Cetle espèce, que l’on cultive fréquemment dans les jardins, demande une terre franche, légère et humide; on la multiplie d’éclats séparés des racines ou de grai- nes semées sur couches. LYSINEMA. Bot. C'est un genre établi par Robert Brown, dans la famille des Épacridées, et auquelil donne pour caractères : un calice coloré, entouré d’un grand nombre de bractées également colorées; une corolle monopétale, hypocratériforme, dont le tube se divise quelquefois en cinq parties, et dont le limbe est formé de cinq lobes sans plis et réfléchis ; des étamines hy- pogynes, ayant les anthères attachées au-dessus de leur partie moyenne et pellées ; cinq écailles hypogynes, et pour fruit une capsule dont les trophospermes sont at- tachés à l’axe central. Les espèces qui composent ce genre ont absolument le port des Epacris. Outre l'Epacris pungens, Cav., Tc. 4, p. 26, tab. 546, que Brown place dans ce genre, il en décrit quatre autres espèces qu’il nomme Lysi- nema pentapetalum, Lysinema ciliatum, Lysinema lasianthum et Lysinema conspicuum. LYSIONOTE. Lysionotus. Bot. Genre de la famille des Gesnériacées, établi par Don qui lui assigne pour caractères : calice à cinq divisions égales; corolle hypo- gyne, à cinq divisions égales; orifice ample, avec deux callosités dans la partie antérieure; limbe à deux lèvres dont la supérieure plus courte et bilobée, l'inférieure à trois lobes presque égaux; étamines incluses, insérées au milieu du tube de la corolle : deux antérieures fer- tiles, à filaments aplatis et presque en massue, portant les anthères un peu en dessous du sommet qui est courbé et papilleux; les deux latérales sont subulées, ordinairement privées d’anthères, ou lorsqu'il y en a, elles sont cohérentes et divaricato-bilobées ; ovaire en- touré d’un disque hypogyne et annulaire, cylindrique, atténué à sa base, à quatre loges du moins en appa- rence, présentant deux placentaires stipités, larges, … ; contigus à l'axe, séparés par une petite lame pariétale, renfermant plusieurs ovules attachés aux bords qui sont roulés; style court et simple; stigmate orbiculé, presque tronqué; capsule stipitée à la base du calice RS nd Sr NE À LE LYS qui est roulé, linéaire-tétragone, pseudo-quadrilocu- laire, à deux valves portant au milieu les placentaires étendus, et près des bords les semences; celles-ci sont nombreuses, très-petites, subulées, aiguës aux deux extrémités, et aristées d’un long poil hyalin. On ne connaît jusqu'ici qu’une seule espèce de ce genre, el elle est originaire du Népaul; c’est une plante un peu charnue, dont la racine donne naissance à plusieurs tiges simples et cylindriques; les feuilles sont verticillées ou rarement opposées, courlement pétiolées, oblon- gues-lancéolées, acuminées, dentelées, entièrement glabres et nervurées en dessous; les corymbes de fleurs sont axillaires, opposés et verticillés, di ou trichoto- mes; les pédoncules ont deux bractées à leur base et les corolles sont d’un bleu clair. LYSIPOME. Lysipoma. 2oT. Genre de la famille des Lobéliacées, établi par Kunth (in Æumb. Nov. Gen., 5, p. 518) et qui comprend quatre espèces originaires de l'Amérique méridionale, croissant dans les monta- gnes élevées où elles forment de petites touffes arron- dies. Elles sont quelquefois dépourvues de tiges; leurs feuilles sont alternes, linéaires ou spatulées, très-en- tières, roides ou charnues. Leurs fleurs sont blanches, axillaires et solitaires. Le calice est adhérent, avec l'ovaire infère ; son limbe est à cinq lobes inégaux; sa corolle est tubuleuse, caduque, à cinq divisions iné- gales, disposées comme en deux lèvres. Les élamines, au nombre de cinq, sont réunies et soudées comme dans le genre Lobélie; le stigmate est bilobé; le fruit est une capsule uniloculaire, polysperme, s’ouvrant par le sommet au moyen d’un opercule. Les graines sont nombreuses et attachées à un trophosperme pa- riélal et longitudinal. Ce genre, très-voisin du Lobelia, en diffère suffisamment par sa capsule uniloculaire, s’ouvrant par un opercule. LysipomE FAUSSE MonrTie. Lysipoma Montioides, Kunth, in Humb. et Bonpl., Nov. Gen., 5, p. 3520, tab. 266, fig. 1. Cette plante a le port du Montia fon- tana ; ses tiges sont couchées, rampantes, allongées, glabres el rameuses; les feuilles sont distantes, pétio- lées, lancéolées, en spatule, glabres, un peu charnues, dilatées sur leur pétiole; les fleurs sont solitaires, axillaires, pédonculées ; le calice est glabre, turbiné, à cinq divisions courtes, ovales; la corolle insérée sur le calice; le tube campanulé ; le limbe à cinq divisions, presque à deux lèvres : les deux divisions supérieures un peu plus grandes; les filaments sont rapprochés en tube; les anthères conniventes, inégales; les cap- sules turbinées. Cette plante croît au royaume de Quito, dans les plaines élevées du mont Antisana. LYSIPOME EN REIN. Lysipomna reniformis, Kunth, L. c., tab. 266, fig. 1. Plante très-petile, qui a le port du Viola palustris; ses Liges sont glabres,rampantes; les feuilles orbiculaires, en forme de rein, glabres, entières, un peu charnues, de trois lignes de diamètre; les fleurs pédonculées, solilaires, axillaires ; les divi- sions du calice trois fois plus courtes que le tube de la corolle; le tube de celle-ci élargi au sommet; le limbe oblique, à deux lèvres; les divisions ovales-oblon- gues, acuminées, roulées à leur sommet, les deux su- périeures presque droites, les trois inférieures élalées; G DICT. DES SCIENCES NAT. LYS 565 deux des anthères, plus courtes, sont barbues au som- met. Celle plante croît avec la précédente, proche la grotte d’Antisana. LYSIPOME FAUSSE ARÊTIE. Lysipoma Aretioides, Kunth, /. c., tab. 267, fig. 1. Gelte petite plante, ra- massée en gazon, ressemble à un Aretia. Ses tiges sont simples, à peine longues de six lignes, chargées de feuilles nombreuses, ouvertes en étoile, oblongues, spa- tulées, aiguës, très-rétrécies à leur base, roides, entiè- res ; les fleurs sont axillaires, solitaires, pédonculées; les pédoncules très-courts, munis d’une bractée vers leur milieu; les cinq divisions du calice ovales-oblon- gues, aiguës, ciliées à leurs bords; la corolle courte, un peu campanulée; son limbe à cinq divisions ovales, oblongues, aiguës, ciliées au sommet; les deux supé- rieures un peu plus grandes; les anthères noirâtres ; les deux inférieures barbues au sommet; les capsules ovales-oblongues. Cette plante croît dans les Andes du Pérou, proche la ville de Loxa. LYSIPOME ACAULE. Lysipoma acaulis, Kunth, /. c., tab. 267, fig. 2. Cette plante n’a point de tige appa- rente; du collet de la racine sortent un grand nombre de feuilles étalées en étoile, roides, linéaires, obtuses, glabres, ciliées à leurs bords, longues de plus d’un demi- pouce, larges d’une ligne : les fleurs sont nombreuses et centrales; les pédoncules {rès-courts, uniflores : le calice oblong, tubulé : ses divisions inégales, glabres, obtuses ; la corolle campanulée : ses divisions ovales- oblongues, acuminées, roulées à leur sommet; les cap- sules pédonculées, oblongues, cylindriques, longues de deux lignes, rétrécies en coin à leur base; les se- mences nombreuses, très-fines. Cette plante croît sur les plaines élevées de la montagne volcanique d’Anti- sana et au pied du Chassalongi. LYSISPORIUM. por. ( Champignons.) Sous-genre du Sporotrichum de Link. Quelques auteurs le croient assez distinct pour servir à l'établissement d’un genre. F, SPOROTRICHUM. LYSMATE. Lysmata. crust. Genre de l’ordre des Décapodes, famille des Macroures, tribu des Carides, établi par Risso qui lui avait donné le nom de Mœæli- certa, déjà employé par Péron pour désigner un groupe. de Méduses. Les caractères de ce genre sont : antenn : intermédiaires ou supérieures formées de trois file dont le plus court est joint à la base de l’un des deu plus longs; antennes extérieures longues et sétacées ; pieds des deux premières paires didactyles, ceux de la deuxième étant plus longs et ayant leur carpe divisé en. plusieurs petits articles; pieds des trois dernières pai- res très-minces, terminés par un ongle simple; les quatre derniers étant plus courts que les autres ; cara- pace carénée en dessus, et terminée par un rostre fort court en avant, Ce genre se distingue de ceux de Mika, Hyménocère, Alphée et Hyppolite, par les antennes intermédiaires qui n’ont que deux filets dans tous ceux-ci; il s'éloigne des Palémons par son corps plus raccourci el ses pieds plus minces, par la pièce qui précède la main, qui est subdivisée en petits articles au lieu d'être entière. Ces Crustacés se trouvent dans la Méditerranée. LYSMATE SOYEUSE. Lysmata seticauda, Risso (Crust., 56 566 LYS p. 110, pl. 2, f. 1). Elle est longue d’un pouce et demi; son rostre est court, sexdenté en dessus et bidenté en dessous; les pièces nataloires de la queue sont ciliées sur leurs bords : celles du milieu sont terminées par dix longues soies très-déliées; le corps est d’un rouge de corail, marqué longitudinalement de lignes blan- châtres. Ce Crustacé habite les eaux profondes des en- virons de Nice. LYSSANTHE. BoT. 77. LiSSANTHE. LYSSOSTYLIS. BOT. Ÿ/. GRÉVILLÉE. LYSTRE. Lystra. ins. Genre de l’ordre des Hémip- tères, section des Homoptères, famille des Gicadaires, tribu des Fulgorelles, établi par Fabricius, et ne diffé- rant des Fulgores, auxquelles ces insectes ressemblent beaucoup, que par leur tête qui est transverse, et ne se prolonge pas en forme de museau. Le corps des Lystres esi allongé; leurs élytres ne s’élargissent point en ar- rière comme celles des Flattes, et ne se terminent point par un rétrécissement comme celles des Isses; l’extré- mité de l’abdomen des femelles des Lystres porte des paquets de filets cotonneux très-blanes avec lesquels il est présumable qu'elles enveloppent leurs œufs. Ce genre se compose d’une assez grande quantité d’espè- ces propres aux Indes-Orientales, à la Chine et à l’A- mérique méridionale. LYSTRE LAINEUSE. Lystra lanata, Fabr.; Cicada la- nata, Lin. Les côtés du front sont rouges; l'extrémité des élytres est noire avec des points bleus. Elle setrouve à Cayenne et aux Antilles. LYSTRONIQUE. Lystronichus. ins. Coléoptères hé- téromères; genre de la famille des Sténélytres, tribu des Cistélides, institué par Latreille qui lui assigne pour caractères : antennes plus grosses vers leur extré- mité; dernier article des palpes maxillaires un peu plus grand; mandibules se terminant en une pointe entière: bords de la lête ne recouvrant pas l'insertion des antennes; corselet épais, plus étroit que l’abdo- men, presque orbiculaire ou presque en forme de cœur; cuisses en massue. Toutes les espèces de ce genre ap- partiennent à l'Amérique du sud. LYSTRONIQUE ÉQUESTRE. Lystronichus equestris, Latr.; Helops equestris, Fab., Oliv. Les antennes sont oires, à articles coniques; tout le corps est noir; la te est très-finement chagrinée, ainsi que le corselet ; celui-ci est arrondi, presque globuleux; les élytres sont ovales, oblongues, avec une bande jaune, inter- _rompue à la suture. On le trouve au Brésil. bi LYSTRONIQUE COLOMBIN. Lystronichus columbinus, Helops columbinus, I]., Germ. Il n’a guère plus de trois lignes ; sa tête est bleue, petite, arrondie, tron- quée antérieurement et finement pointillée, Les yeux sont grands, réniformes et argentés. La bouche est exserte et de couleur de poix. Les antennes sont de la même couleur et ont la moitié de la longueur totale de linsecte : le premier article est en massue, le deuxième pelit, les trois suivants presque égaux, les autres très- épais et obconiques, enfin le dernier est ovale. Le cor- selet est (transverse, tronqué au bord antérieur qui est beaucoup plus étroit; les côtés sont droits et obliques; la base est arrondie, convexe en dessus, finement poin- tillée, d’un bleu doré à sa base, L’écusson est aigu et 2$ K? LYT très petit. Les élytres ont leur base plus large que le corselet, elles sont convexes, gibbeuses, striées de points, rétrécies et arrondies à l’extrémité, d’un bleu brillant, avec le disque doré. Le corps est noir en des- sous. Les pieds sont grêles, médiocrement longs, pres- que égaux et de même couleur que les antennes. Il est originaire du Brésil. LYSTRONIQUE ROUGEATRE. Lystronichus helvolus, Notoxus helvolus. Il a six lignes de longueur et une et demie de largeur. Sa tête est d’un brun noirâtre, avec les yeux très-grands, proéminents et rapprochés sur le front ; la bouche est d’un brun de poix avec les pal- pes d’un jaune ferrugineux. Les antennes sont de la longueur de la moitié du corps, et d’un roux testacé : le premier article est grand et obconique, le deuxième très-court, le troisième médiocrement obconique, les suivants courts, égaux et subcordés, le dernier ovale. Le corselet est cylindrique, tronqué en avant et en ar- rière, d’un roux brunâtre et luisant en dessus, parsemé de poils très-fins, avec une petite ligne longiludinale enfoncée vers le milieu; le dessous est noir. L’écusson est petit, presque ovale et testacé. Les élytres sont pres- que de moitié plus larges que le corselet et trois fois plus longues, linéaires et arrondies à l'extrémité; elles sont presque glabres, d’un roux testacé, brillantes, couvertes de poils dorés un peu pâles, avec quelques points enfoncés, parsemés vaguement; les bords sont noirs à leur base et on y aperçoit les rudiments de deux stries. Le corps est noir en dessous, couvert d’une pubescence pâle ; les pieds sont médiocres et les tarses testacés. 11 habite les mêmes contrées que les deux es- pèces précédentes. LYSURUS. BoT. Genre de Champignons ainsi carac- térisé : volva sessile, arrondi; réceptacle continu au pédicule, et se divisant, au sommet, en plusieurs bran- ches redressées, égales, couvertes extérieurement d’un mucus mêlé de sporules qui, en se détachant, forme à la surface une sortie de racine. Le Phallus Mokusin de Linné fils a servi de type à ce genre fondé par Fries, Syst. Mycol., 2, p.286; il croît en Chine sur les raci- nes de Müriers; sa fétidité est extrême, sa vie très- courte; son volva est blanchâtre; son stipe a trois ou quatre pouces de hauteur; il est charnu à la manière des Phallus, de couleur de chair, plus foncé à l’extré- milé; les découpures du conceptacle sont au nombre de cinq, égales, un peu cylindriques, d’un rouge foncé, Les Chinois le supposent propre à guérir les ulcères cancéreux; ils le mangent quelquefois, mais non sans danger. LYTAÏODON. repr. Klein, dans son Z'entamen Er- petologiæ, formail sous ce nom un genre qui répond aux Couleuvres. LYTHRAIRES ou LITHRARIÉES. Lithrariæ. Bor. Ce nom a été donné par Jussieu (Gener. Plant., 550) à une famille de plantes qui a pour type le genre Sali- caire. Plus tard, ce botaniste a décrit la même famille sous le nom de Lythrariées, qui a été adopté par De Candolle, soit dans le Mémoire particulier qu’il a pu- blié sur cetle famille (Men. Soc. Genev., 5, pla2, p. 65), soit dans le (troisième volume de son Prodrome. Les Lylhrariées se composent de plantes herbacées, à LYT très-rarement sous frutescentes à leur base; leurs feuil- les sont simples, entières, opposées ou alternes, sans stipules; leurs fleurs sont axillaires ou forment des épis terminaux ou des sortes de grappes. Le calice est monosépale, tubuleux ou campanulé, offrant de trois à six divisions séparées par des sinus qui, quelquefois, se prolongent en dents ou cornes. Ces divisions calici- nales sont généralement rapprochées, en forme de val- ves avant l'épanouissement de la fleur. La corolle, qui manque quelquefois, se compose de pélales en même nombre que les lobes du calice et qui sont insérés à sa partie supérieure; ils sont généralement très-caducs. Lesétamines, attachées au calice, en dessous des pétales, sont ou en même nombre,ou en nombredouble, triple ou même quadruple des pétales; quelquefois aussi elles sont moins nombreuses. Le pistil se compose d’un ovaire li- bre, à deux ou quatre loges contenant chacune plusieurs ovules attachés à des trophospermes axiles. Le style est simple, terminé par un stigmate capitulé et à peine lobé. Le fruit est une capsule mince, enveloppée par le calice qui persiste, à deux ou quatre loges séparées par des cloisons très-minces qui, se détruisant facilement, font paraître la capsule à une seule loge. Elle s’ouvre ordinairement en un nombre variable de valves; les graines, insérées à des trophospermes saillants, se com- posent d'un embryon droil, sans endosperme, immédia- tement recouvert par le tégument propre de la graine. Le professeur De Candolle, loc. cit., a divisé les gen- res de la famille des Lythrariées en deux tribus, et de la manière suivante : L'Y2Z 567 Jre Tribu : SALICARIÉES. Lobes du calice distincts ou rapprochés en valves avant la floraison; pétales rarement nuls, alternes avec les divisions du calice, et insérés au haut du tube; étamines attachées en dessous des pétales ; graines dé- pourvues d’ailes. Plantes herbacées ou sous-frutes- centes : Rotala , L.; Cryptotheca, Blume; Suffrenia, Bel- lard; Aimneletia, DG.; Peplis, L.; Ammannia, Houst.; Lythrum, Jus.; Cuphea, Jacq.; Acisanthera,Browne; Pemplhis, Forster; Heïmia, Link et Otto; Dipluso- don, Pohl; Physocalymna, Pohl; Decodon, Gmel.; Nesœæa, Commers.; Crenea, Aubl.; Lawsonia, L.; An- therylium, Rohr.; Dodecas, L.; Ginoria, Jacq.; Ade- naria, Kunth; Grieslea, Lœffi. Ile Tribu : LAGERSTROEMIÉES. Lobes du calice valvaires; pétales nombreux; graines ailées. Arbres ou arbrisseaux. Lagerstræmia, Willd.; Lafoensia, Vand. Cette famille a les plus grands rapports avec celle des Onagres, dont elle diffère surtout par son ovaire libre et non infère. LYTHRODES. mix. Karsten a donné ce nom à une variété de l'Élæolithe. .ce mot. LYTHRUM. BOT. 7”. SALICAIRE. LYTRA. ma. L'un des synonymes de Loutre. 7. ce mot. LYTTA. NS. /”. CANTHARIDE. LYZAN. pois. Espèce du sous-genre Liche. 7. Gas- TÉROSTÉE. FIN DU TOME SIXIÈME. Ana aient = à ut en Dern “ 5 (Dear: s 7 Du teranus sen er D RP ë RAC TRE RO ER R IERS